«*c vV , ■-e:'*-- LIBRARY OF WM» ^!fMÉ «&&&£ LVxO^H DICTIONNAIRE UNIVEIiSIÎI, D'HISTOIRE NATURELLE TOME SEPTIEME SIGNATURES DES AUTEURS ad. i; Brongniarl (Adolphe). A. de Q DeQuatrefages. Ad. .1c J De Jussicu (Adrien). A. d'O D'Orbigny (Alcidc). A. G Gris (Arthur). A. Guhj Guillemîn (Amédée). Al. M. E Milne Edwards (Alphonse Ar Arago (François). A. B. et A. Rien. Richard (Adolphe). Aid Audouin. B Brullé. Becq Becquerel (Antoine). Bi Blanchard. Boit Boitard. Brk. et de Bue. . De Brébisson. C Chevrolat. C. B Broussais (Casimir). C. d'O D'Orbigny (Charles). CL Lemaire. CM Montagne (Camille . Cl» Constant-Prévôt. D. et A. D Duponchel. DEL De'.afosse. Desh Deshayes. Duj Dujardin. Dum. Dumas. l)uv Duvernoy. E. lî Baudemcnt. E. Bout Boutmy. Ë. D Desmarest (Eugène) E. de B Élie de Beaumont. E. F Fournier (Eugène). Fi....s. l'Iourcns. G Gérard. G. B . . Bibron. Héi; Hébert. II. I Lucas. I. G. S. -il Geoffroy St-Hilaire(lsidon Jann Janneltaz. J. D . . Decaisne. J. Desn Desnoyers. Lafr De Lafresnaye. L. C Cordier. L...D Laurillard. L. D.y.r Doyère. Les Lespès. LÉV. Léveillc. M Montagne (Camille). M. I) Marié-Davy. M. E Milne Edwards. M. S -A Martin Saint-Ange. M. T , . Moqnin-Tandon (OIivkt) P Pcltier. P. D Duchaitie. Pei Pelouze. P. G PaulGervais. lî Rivière. Cu. B Charles Robin. Roui P.oulin. ■Sf Spach. Tréc Trécul. Vai Valencienues. Y. B Van Beneden. Z. G Gerbe. Nota. — Les éditeurs se sont lait un devoir du conserver la [plupart des articles dus à la plume de savants illustres décédés, en les faisant suivre, quand il y a lieu, d'additions résumant les derniers progrès de la science. DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE CIL D'ORBIGNY AVEC LA COLLABORATION ARAGO, AUDOUIN, BAUDEMENT, EUE DE BEAUMONT, BECQUEREL, BIBRON, BLANCHARD, BOITARD, E. BOUTMY, DE BRÉBISSON , AD. BRONGNIART, C. RROUSSAIS, BRULLÉ, CHEVROLAT, CORDIER, COSTE, DECA1SNE, DELAFOSSE, DESIIAYES, DESMAREST,«J. DESNOYERS, A. ET CH. D'ORBIGNY, DOYÈRE, DUCUARTRE, DUJARDIN, DUMAS, DUPONCEEL, DUVERNOY, FILHOL, FLOURENS, IS. GEOFFROY ST-HILAIRE, GÉRARD, GERBE, TAULGERVAIS, A. GUIS, A. GUILLEMIN, HÉBERT, IlOLLARD, JANNETTAZ, DE JUSSIEU, DE LAFRESNAYE, LALRILLARD, LEMAIRE, LESPÈS, LÉYEILLÉ, LUCAS, MAR1É-DAYY, MARTIN ST-ANGE, MILNE EDWARDS, AL. MILNE EDWARDS, MONTAGNE, 0. MOQUIN-TANDON, PELOUZE, PELTIER, C. TRÉYOST, DE QUATREFAGES, A. RICD.ARD, RIVIERE, CU. ROBIN, ROULIN, SPACU, TRÉCUL, VALENCIENNES , VAN BENEDEN, ETC. NOUVELLE ÉDITION REVUE, CONSIDÉRABLEMENT AUGMENTÉE ET ENBICHIE d'an %tliiM de ;MO planches gravées sur acier et coloriée* à la main TOME SEPTIEME PARIS ABEL PILON ET C* ÉDITEURS 33, DUE DE FLEURUS, 33 LISTE DES AUTEURS PAR ORDRE DE MATIÈRES. ZoolotfSe grénérale, Anatoniie, Physiologie, Tératologie et Anthropologie. Mil. ■ [H lai de 1' ,,]. ,1, CASIMIR BROUSSAIS.jfc, D. M., professe militaire du ValileGrâce. COSTE, ifti, membre de l'Institut, professeur au Collé».: de Franre. DUPONCHELlils, îjfc, médecin dcl'Écolc polytechnique. W1VERXOÏ, jfti, membre de l'Institut, profes*. au Muséum d'hist. uai. et au Collège da France. MILNE EDWARDS, a #, membre de l'Institut, profess. au Muséum d'hist. nat., doyen de la Faculté des se. de Paris. Mammifères et Oiseaux MM. FLOURENS.G. O. %, de l'Ara.l. française, secrétaire per- i ces, profess. au .Mus. d'hist ual. [.GEOFFROY SA1NT-IIILAIRE, O. inspect. génér. de l'Université, profes. au Mu MARTIN SAINT-ANGE, O. #, I). M., sieurs sociétés garantes. O. MOQUIN-TANDON. Cil. ROBIN, #, membre de l'Institut, profess de médecine. I. GEOFFROY S.-I1ILA1RE, O. #, membre de rinst.,etc. GERBE, #, préparateur du cours d'emhrvogéuie au Collège de France. GERARD, membre de plusieurs sociélés savantes. DE LAFliESNAYE membre de pi uaieurs sociétés savantes, I1AU DUMENT, $>, professeur à l'Ecole des Ans el Métiers. BOITARD, «f.auteui ■plu PAUL GER VAIS, Jfti, membre corresp. delTnslitut, profess. à la Faculté des sciences de Paris. LAIJRILLARD, ^, conserv. du cabinet d'anat. comp. au Muséum d'hist. nat. DE QUATRE!' AGES, O. $f, membre de l'Institut, profess. au Muséum d'hist nat. ROUL1N, #, membre de l'Institut. Reptiles et Poissons. BU'.RON, &, profess. d'histoire naturelle au Muséum d'hist. nat. «ERBE, $£, préparai, du cours d'embry de France. DKSIIAYES, #, membre de plu VALENCIENNES, O. jft, meml aide-naturaliste renie su Collège VALENCIENNES, O. #, membre de l'Institut, profess. s Muséum d'hist. nat., à l'Ecole de pharm., à l'Ecole no PAUL GERVAIS, #, membre corresp. Kolliisijiies. | AI.C. D'ORBIGNY, O. î£, profess. Articules AUDOUIN, %, membre de l'Institut, profes». au Muséum d'hist. nat. BLANCHARD, #, membre du l'Institut, profess. au Mu- séum d'hist. nat. ulté des sciences de Dijon. urs sociétés savantes. uni i'hisi nat., secr. de la BRULLE, 2&, professeur à la Fa CHEVROLAT, membre deplusiei. DESMAREST, aide-nat.au Muséu Soc- enloniologique de Fiance. DOYERE, #, profess. d'hist. nat. au collège de Henri IV. DL"JARDIN,$S doyen de la Faculté des scienc. de Rennes. DUPONCHEL,#, membrede plusieurs sociétés sa. ailles. LUCAS, îfc, aide-naluraliste au Muséum d'histoire naturelle. l'A 11, GERVAIS, 4$, membre corresp. de l'Institut, etc. MILNE EDWARDS, C. #, membrede l'Institut, etc. LESPES, #, profess. à la Faculté des sciences de Marseille A. MILNE EDWARDS, professeur a l'Ecole de pharmacie. Zoophytes, Rayonnes, Iuf'usoires et Protozoaires. AI.C. D'ORBIGNY, O. #, profess. au Muséum d'hist. , viee-présid. du la So«. géologique de France. DUJARDIN,#, doyen de la Faculté des sciences de Ren DEBRERISSON, membi BRONGN1ART, C. îfc, Muséum d'hist. nat., i DECAISNE, O. #, aux séum d'hist. nat. DGCHARTRE, #, meml des se. de Pans. FOURNIE!1, [Eug.J, docteur et A. GRIS, docteur esse., aide MILNE EDWARDS, C. *, membre de l'Institut, VAN BENEDEN, membre de l'Acad. des se. de I profess. à l'Université de Louvaill. Botanique. plusieurs sociétés savantes. ; DE JUSSl EU, O. ig, membre de l'Institut, profess bre de l'Institut, profess. au . de l'Un itut, profes de l'instit., profess. à la Far ces. D Mus. d'hist. nat. LÉVEILLÉ, D. M., membrede la Société philoma'hi MONTAGNE, 0. efc, I). M., membre du l'Institut.' 0. MOQUIN-TANDON. RICHARD, 0. iftS, 1). M., membre de l'Institut, profes l'acuité de mèdec'ne. SPACH. aide-naturaliste au Muséum d'histoire naturel!, TRECUL, *, membre de l'Institut. Géologie . Minéralogie. CORDIER.G. O. îjjs, membrede l'Institut, profess. au M séum d'hist. nat., inspect. gêner, des Mines. DELAFOSSE, O. #, membre de l'Institut, profess. à Faculté dessciemej et au Muséum d'hist. nat. DESNOYERS, #, membre de l'Institut, bibliothécaire a ELIE DE BEAUMONT, G. O. $, secret, prrpét. de l'Aca : des se, profess. au Collège de France, insp. gén. d. Cil. D'ORBIGNY, %£, aide-naturaliste au Muséum d'bi nat., membre de plusieurs sociétés savantes. CONSTANT PRÉVOST, -jfc, membre de l'Institut, profe a la Faculté des sciences, etc. teanJUseu.il d'hist. nalur. | HEBERT, #, professeui à la Faculté des sciences. Chimie, Physique et Astronomie. '. Al'. A GO, C. J£, secret, perpét. de l'Acad. des sciences PEI.TIER, membre de plusieurs soc. savantes. JANNETTAZ, aide-oati 'Inslil BECQUEREL, C. #. mem Muséum d'hist. nst- E. BOOTUT. chimiste-expert. DUMAS, G. C. *, membre de l'Injtilut, profe de -néd et à la Fac. des sciences. profess AMEDEE GUILLEM1N, memb.de plusieurs soc. satanlt! PELOUZE. C. JfiS, membrede l'Institut, profess au cilleji de Franre, direct, de la Monnaie. RIVIERE, 5JS protessenr de sciences physique*. MAItlE DAVY, jj£, as'.ronome à l'Observatoire J' Parie. IMPRIMERIE DE E. MARTINET, RUE DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE HAD -flAASIA, Blum. bot. ph. — Syn. de De- haasia, id. HABEIVARIA (habena, éperon), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées-Gynan- drées, établi par Willdenow (Sp. IV, 64). Herbes d'Amérique. Voy. orchidées. *HABERLEA. bot. ph. — Genre de la famille des Acanthacées-Echmatacanthées, établi par Frivaldsky (in Act. soc. Hung., 1835, II, p. 249, 1. 1). Herbes de la RomaDie. *HABERLIA, Dennst. bot. ph. —Syn. à'Odina, Roxb. IIABIA. Saltator. ois. — Division établie par Vieillot, aux dépens des Tangaras de Linné. Voy. tangara. (Z. G.) HABITAT, zool., bot. — Voy. géogiia- phie zoologique et géographir botanique. HABITLS. zool., bot. — Voy. faciès. *HABLITZIA. bot. ph. — Genre de la famille des Chénopodées-Chénopodiées, éta- bli par Bieberstein (Cent. pi. ross. II, t. 54). Herbes du Caucase. Fby. atriplicëes. *HABROCERUS. (àgpo'ç, beau ; xe'paç, corne). ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Brachélytres, tribu des Tachyporinides, fondé par M. Erichson. (Brachel, page 242), sur le Tachyporus ca- pillarioornii Gravenh., qui se trouve en Al- lemagne et en Sardaigne. (D.) *HABUOTHAM\L'S (âgpoç, élégant; ôâ^vc;, buisson), bot. ph. — Genre de la fam. des Solanacées-Ceslrinées, établi parEndli- ïher (Gen. pi. n. 3867). Voy. solanacées. HABZELIA. bot. th. — Genre de la fa- mille des Anonacées-Xylopiées, établi par Alph. De Candolle (in Mém. Soc. hist. ge- nev., V, 207). Arbrisseaux des régions tro- picales de l'Afrique et de l'Amérique. t. vu. *HACELIA, Gr. échin. — Voy. astérie, HACQUETIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Ombelliféres, établi par Neckcr (Elem., n. 406). Herbes des parties élevées de l'Europe centrale. HACL'B, Vaill. bot. ph. — Syn. de Gun- delia, Tournef. *HADENA (àV5Viç, enfer, suivant Treits- chke). ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, tribu des Hadénides, fondé par Schrank aux dépens du grand g. Noctua de Linné, et adopté par M. Boisdu- val, qui y a réuni le g. Mamestrade Treits- chke. Ce genre, ainsi augmenté, renferme 56 espèces, toutes d'Europe, parmi lesquel- les nous citerons: 1° VHadena brassicœ Linn., l'une des plus communes, et dont la Chenille vit principalement aux dépens du Chou cultivé (Brassica oleracea) : aussi est- elle un fléau pour les jardins potagers où on la laisse se multiplier; 2° VHadena fovea, espèce très remarquable, qui n'a encore été trouvée qu'en Hongrie, dans les envi- rons de Bude. Sa découverte date de 1823. (D.) *HADENIDES. Hadenidœ. ins. — Tribu de Lépidoptères, établie par M. Boisduval dans la famille des Nocturnes, et ayant pour type le g. Hadena de Treitschke. Indépen- damment de leurs caractères organiques, qu'il serait trop long d'exposer ici, les Ha- dénides se distinguent par le dessin de leurs ailes supérieures, traversées par plusieurs lignes anguleuses, dont l'anté-terminale forme, dans le milieu de sa longueur, une S ainsi couchée. Les chenilles ont seize pattes, sont cylindriques, rases, lisses, et quelques-unes seulement ont leur dernier 1 2 HAD anneau un peu relevé en pyramide. Elles vivent, les unes sur les arbres, les autres sur les plantes basses, et s'y tiennent tantôt à découvert, tantôt cachées. Celles qui se nourrissent de plantes basses attaquent prin- cipalement les Crucifères et occasionnent beaucoup de dégâts dans les jardins potagers. Leurs chrysalides sont lisses, luisantes, ci- lyndrico-coniques , et sont renfermées dans des coques peu solides , placées quelquefois entre des feuilles, mais le plus souvent dans la terre. D'après le tableau méthodique des Lépi- doptères d'Europe que nous venons de pu- blier, la tribu des Hadénides se compose de 21 genres, dont voici les noms : Aplecta, Pachctra , Hadena , Phlogophora , Soleno- plera, Eurhipia, Diantliœcia , liants, Polia, Neuria, Chariptcra, Agriopis, Valcria, Mi- selia, Epunda, Polyphœnis, Cerigo, Jaspidia, Placodes, Eriopus et Thyatyra. (D.) *HADESTAPHYLLUM, Dennst.BOT. pu. — Syn. de Holigarna , Roxb. *HADROCERA. ins. —Genre de Coléo- ptères. Voyez GALLiinuciTES. (C.) *HADROCERLS(àopo;, épais ; x/p*,-, an- tenne), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Lamellicornes, tribu des Mélolonthides , créé par M. Guérin-Méne- ville {Voyage de la Coquille, pag. 83, pi. 3, fig. 8 ). L'espèce type, H. castaneipennis de l'auteur , a été trouvée au Brésil , dans la province de Sainte-Catherine. (C.) *HADROMERUS {&Spk , épais ; p.éPo; , cuisse), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionides gonato- cères, créé par Schœnherr (Disposit. meth., p. 136; Gen.etsp. Curculion., t. VI, i, page 290, 95), qui y rapporte sept espèces , toutes de l'Amérique équinoxiale. L'espèce type, H. togatus, se trouve au Brésil. (C.) *HADROPUS (&Spk, épais ; «î:, pied). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionides gonatocères , établi par Schœnherr {Dispos, melh. , p. 1 1 1 ; Gen. et sp. Curculion., t. 1 , p. 631, 154), qui y rapporte deux espèces du Brésil : VH. al- biceris de G. et albinus Sch. (C.) ♦HADRORHINUS (âfyo,- , épais ; pivoç , nez), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionides gonato- cères , formé par Schœnherr {Gênera et sp. Curculion., t II, p. 479), avec deux espèces HJ5M de l'Afrique austrs.!e , nommées par l'auteur | H. lepidopterus et squamosus. (C.) *IIADR0T0MIJS (es Hœmanthus albiflos et pumilio Jacq. Les volumes I et IV de VHorlus schoenbrunensis de Jacquin renferment une nombreuse suite de figures d'espèces de ce genre. (P. D.) *ILEMARIA (aTpia, sang), bot. pu. — Genre de la famille des Orchidées-Néottiées, établi par Lindley (Scelet., p. 9; Bot. reg., n° 1618). Herbe du Brésil. Voy. orchidées. ILEMATEVE. chim. — Voy. hématune. HtEIYI 3 ILEMATITE. min. — Voy. hématite. *B.EMATOBIE. Hœmatobia (*.!>«, sang ; dioç, vie), ins. — Genre de Diptères, divi- sion des Brachocères , famille des Athéri- cères, tribu des Muscides, établi par M. Ro- bineau-Desvoidy aux dépens des Stomoxes de Fabiicius, et adopté par M. Macquart, qui en décrit 5 espèces, toutes d'Europe. Les Hœmatobies ne sont pas moins avides de sang que les Stomoxes, ainsi que leur nom l'indique ; mais on ne les voit pas , comme ceux-ci, dans nos habitations; elles ne fréquentent que les prairies, où elles tourmentent les bestiaux. Le type du genre est VH. stimulons (Slomoxis id. Meig.), qui se trouve en France et en Allemagne. (D.) *ILf;MATOimJM (cJpa, sang; Giêa, je vis), infus.? — M. Reichenbach {Zoologie, 1828) indique sous la dénomination géné- rique d1 Hœmatobium des globules du sang qu'il considère comme des Infusoires. Voy. l'article sanu. (L. D.) *H.EMATOCOCCi:S(aT;;a, sang; xox.x.'ç, fruit), bot. ph. — Genre de la famille des Nostochinées, établi par Agardh {DC. t. 22, 24) pour des Algues croissant dans les ré- gions polaires. Voy. nostcciiinlls. *H,EMATODES ( xlfun^Sm , de sang ). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Bracliélytres , tribu des Slaphyli- nides , établi par M. de Castclnau ( Éludes entom., pag. 113, pi. 3, fig. 6), et adopté par M. Erichson dans sa monographie de cette famille, pag. 340. Ce genre est fondé sur une seule espèce qui se trouve à Buénos- Ayres, et que l'auteur nomme bicolor. Elle est d'un rouge luisant hérissé de poils noirs, avec le milieu de l'abdomen de cette der- nière couleur. (D.) *H EMATOPLNE Hœmatopinus ( Jpa , sang; ttivo;, saleté), hexap. — Genre de l'ordre des Épizoïques , établi par Leach et généralement adopté. Il présente pour caractères : Tête petite , tronquée en avant ou obtuse; les segments moyens de l'ab- domen bien séparés, souvent dilatés en sail- lie aiguë à leur bord ; pieds de derrière étant ordinairement les plus longs, et ayant deux ou trois fois la longueur de ceux de devant; yeux visibles , mais difficiles à dis- tinguer. Les espèces que ce genre renferme vivent toutes sur les Mammifères ; elles sont t «ez nombreuses de taille petite ou même U H.EM très petite. L'ILematopine du Cochon , Hœ- matopinus Suis Lin., peut être regardé comme le type de ce genre. Cette espèce vit parasite sur le Cochon domestique ( Sus scropha). Dans le Magasin de zoologie , nous avons fait connaître une espèce assez cu- rieuse de ce genre : c'est I'H^matopine du Phoque, Hœmatopinus Phocœ, qui vit para- site sur le Phocus vituUna , et qui se tient sur les lèvres et auprès des narines. (H.L.) ♦HjEMATOPODINÉS. Hœmalopodinœ. ois. — Sous ce nom, G.-R. Gray a composé, dans l'ordre des Échassiers, une sous-famille qui comprend les g. Hœmatopus et Aphriza. (Z.G.) H.EMATOPOTE. Hœmatopota (aTfxa, ccroç, sang; ito'Tyj;, buveur), ms. — Genre de Diptères , division des Brachocères, tribu des Tabaniens, établi par Meigen et adopté par Latreille , ainsi que par M. Macquart , qui en décrit 10 espèces , dont 5 d'Europe, 2 d'Afrique , 1 de Java et 2 d'Améri- que , non compris VH. podagrica , qu'il a transportée depuis dans le g. Diabase. Les Haematopotes sont très avides de sang, comme les autres Tabaniens {voy. ce mot). Le type du genre est VHœmatopa piuvialis (Tabanus id. Linn.), très commun en automne dans ies prairies , où il incommode beaucoup les bestiaux. (D.) H^EMATOPS, Gould. ois. — Syn. de Héorotaire. (Z. G.) HŒMATOPUS. ois. — Voy. huitrier. H.ŒMATORNIS, Swains. ois. —Syn. de Turdoïde. Vigors a aussi donné ce nom à une division du g. Falco. (Z. G.) HiEMATOXYLE. Hœmatoxylon (aîp* , raTo;, sang ; ?v)ov, bois; bois couleur de sang). bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Papilionacées et de la tribu desCaesalpiniées, qui a été établi par Linné pour un arbre dont le bois, très connu sous le nom de bois deCampéche, est l'objet d'un commerce im- portant. Les fleurs de cet arbre présentent un calice coloré en rouge dont le tube est urcéolé, dont le limbe est étalé, à 5 divisions profondes, l'inférieure un peu plus grande; une corolle à 5 pétales égaux entre eux, ré- trécis à leur base, plus longs que le calice; 10 étamines à Glets libres et distincts, velus à leur partie inférieure. Leur pistil se com- pose d'un ovaire rétréci à sa base, contenant «tnlement trois ovules, surmonté d'un style ILEM court et grêle que termine un stigmate pres- que en godet. Le légume qui succède à ces fleurs est oblong, fortement comprimé, épaissi aux sutures, qui ne se fendent pas à la maturité, d'où la déhiscence se fait par la portion médiane des valves ; il renferme deux ou trois graines comprimées et élargies qui contiennent une faible quantité de pé- risperme. L'ILematoxyle deCampéche, Hœmatoxylon campechianum Linn. (Lamk., III. Tab. 340 ; Nées d'Esenb., Plant, médic, tab. 342), seule espèce qui appartienne à ce genre, est un arbre de 15 à 20 mètres de hauteur, dont le bois parfait est d'un rouge foncé que tout le monde connaît, et qui a valu au genre lui-même le nom qu'il porte , tandis que son aubier est d'une couleur jaunâtre; son écorce est brune et rugueuse. Ses feuilles sont pennées sans impaire, formées de trois ou quatre paires de folioles opposées, petites, obovales ou obeordées, glabres et luisantes. Ses fleurs sont jaunes, odorantes, disposées en grappes simples, axillaires. Cette espèce ; croît naturellement sur les côtes du golfe du Mexique, près de Campêche, ce qui lui a valu son nom. Elle est cultivée dans les An- tilles, où elle s'esta peu près naturalisée; on l'y emploie souvent pour faire des haies qui deviennent très serrées et absolument im- pénétrables. Tout le monde connaît le rôle important que joue le bois de Campêche dans la tein- ture; il doit cette précieuse propriété tincto- riale au principe qu'il renferme, et auquel M. Chevreul a donné le nom d'Hématine. Cette substance est soluble dans l'eau bouil- lante, dans l'alcool et dans l'éther; sa solu- tion, traitée par les acides, passe au rouge I vif; traitée par les alcalis, elle forme avec | eux des combinaisons bleues. Le bois de Campêche se trouve dans le commerce en grosses bûches qu'on a eu le soin de dépouil- ler de leur aubier 11 est très dur, d'un grain serré, et il peut recevoir un beau poli, ce qui le rend propre à la confection de divers objets d'ornement. (P. D.) ♦HiEMAX (aT,ia, sang), bot. ph. — Genre de la famille des Asclépiadées-Cynanchées, établi parE. Meyer (Comment, plant, afric. j austr., 228). Arbrisseaux du Cap. ♦HiEMEROPIl YGUS ou mieux HEME- ' ROPHYGUS ( Woa, jour; yev'yw, je fuis) HŒM ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, établi par M. Dejean , qui le place dans la famille des Ténébrionites. Il est fondé sur une seule espèce originaire de la Grèce, et qu'il nomme asperatus. Cette espèce fai- sait partip auparavant du g. Tenebrio. (D.) ♦ILEMEROSIA. ins.— Genre de Lépidop- tères de la famille des Nocturnes, établi par M. Boisduval, qui le range dans sa tribu des Noctuo-Phalénides. En adoptant ce genre dans notre Catalogue méthodique des Lépidoptères d'Europe, nous l'avons restreint à 3 espèces, savoir: la renifera Boisd. ( Pyralis renalis Hubn.), qui se trouve dans les environs de Montpellier; Valbicans Ramb., qui habite l'Andalousie, et la scitula Ramb., qui se trouve à la fois en Corse et dans le midi de la France. La première , qui peut être considérée comme le type du genre , est entièrement d'un rouge de brique pâle , avec une tache réniforme blanche très étroite au centre de chacune de ses premières ailes. (D.) H7EMOCARPUS, Noronh. bot. ph. — Syn. de Ha^onga, Th. *ILEMOCHARIS, Salisb. bot. ph.— Syn. de Laplacea, H.-B.-K. H^EMOCHARIS (ac>ox«p*i? , qui se platt dans le sang), annél. — Genre d'Annélides de l'ordre des Hirudinées, famille des Sang- sues , fondé par M. Savigny ( Syst. des Annél.), et formant dans la méthode de M. de Blainville le genre Pisciccla , adopté par de Lamarck ( Hist. nat. des anim. sans vert., V). Une seule espèce entre dans ce genre : c'est VHœmocharis piscium Sav. (Hirudo geo- metra Lin., Hirudo piscium Muller et Rœs., Piscicola piscium Bl. et Lamarck). Le corps est long de près de 12 centim., grêle, lisse, terminé par des ventouses inégales; sa cou- leur générale est d'un blanc jaunâtre, fine- ment pointillé de brun , avec trois chaînes dorsales, chacune de dix-huit à vingt taches elliptiques plus claires que le fond et non pointillées ; la chaîne intermédiaire est mieux marquée que les latérales; on voit deux lignes de gros points bruns sur les cô- tés du ventre, alternant avec les taches claires du dos; les yeux sont noirs. — Cette espèce vit dans les eaux douces de l'Europe, et paraît s'attacher de préférence à certains poissons du genre Cyprin ; elle se déplace HjEM 6 assez souvent, et marche à la manière des chenilles arpenteuses. (E. D.) Il KMODORACÉES. Hœmodoraceœ. bot. ph. — Famille qui a été établie par M. Ro- bert Brown (Prodr., p. 299) pour des plan- tes monocotylédones, toutes exotiques et même peu communes encore dans les jar- dins, la plupart d'entre elles ne Douvant guère être adoptées comme plantes d'orne- ment. Ce sont des végétaux herbacés, viva- ces, à racines fasciculées-fibreuses , dont la tige , peu élevée ou même très raccourcie , porte des feuilles ensiformes , très entières, le plus souvent distiques. Leurs fleurs sont hermaphrodites , le plus souvent régulières. Leur périanthe est coloré, épais, consistant, le plus souvent velu ou même laineux à l'extérieur, lisse et glabre à sa surface inté- rieure; il est tubuleux; dans le plus grand nombre des cas, la portion inférieure de son tube , ou même son tube tout entier, adhère à l'ovaire. Les six étamines que présentent ces fleurs sont portées par la base des divisions du périanthe , qui , au- dessous du point où elles deviennent libres, se montre souvent revêtu d'une couche comme glanduleuse , assez épaisse. Parmi ces étamines, les trois opposées aux trois divisions extérieures du périanthe manquent souvent d'anthère ou restent plus ou moins rudimentaires dans quelques genres; parmi les trois fertiles , une diffère quelquefois des deux autres par ses dimensions ( Wa- chendorfia). Du reste, chez toutes, les anthè- res sont introrses et biloculaires; elles s'ou- vrent par une fente longitudinale. Le pis- til est formé de trois carpelles opposés aux trois divisions intérieures du périanthe , et dont les bords infléchis jusqu'au centre de l'ovaire donnent naissance à trois loges dis- tinctes, dont chacune présente à son angle interne un placenta renflé, portant un, deux , ou plus rarement de nombreux ovu- les. Dans quelques cas rares , les bords in» fléchis des carpelles ne forment que des cloisons incomplètes , et alors il n'existe qu'une seule loge. Dans le plus grand nom- bre des cas, l'ovaire est adhérent; il est cependant libre dans quelques genres. Il se prolonge toujours en un style simple ter- miné par un stigmate entier. Le fruit est une capsule qu'accompagnent les restes dtt périanthe, triloculaire , à déhiscence locu- 6 HJEM Licide; dans un seul genre {Phlebocarya, ti. Er.)> il est monosperme et indéhiscent. Les graines, tantôt solitaires, tantôt géminées, rarement nombreuses dans chaque loge, sont caractérisées par un test coriace et par un périsperme farineux enveloppant pres- que entièrement l'embryon , qui est droit ; elles sont le plus souvent aplaties. Les Hsemodoracées habitent surtout la portion sud-ouest de la Nouvelle-Hollande, comme aussi le cap de Bonne-Espérance et l'Amérique septentrionale. Les racines et les graines de plusieurs d'entre elles con- tiennent une matière colorante rouge, mal- heureusement très peu stable , qui se mon- tre fort développée chez le Lachnanthes tinc- toria , et qu'on retrouve aussi assez abon- dante chez les Hœmodorum et Wachcndorfia. Voici, d'après M. Endlicher, le tableau des genres de cette famille : 1". 3-6 étamines. Ovaire libre. Hagenbachia, Nées et Mart.; Xiphidium, Aub.; Wachendorfia, Burm.; Lophiola, Ker. 2°. 3 étamines. Ovaire adhérent. Graines en nombre défini , peltées. Hœmodorum, Sm.; Dilatris, Berg.; Lach- nanthes, Elliot. 3". 6 étamines. Ovaire adhérent. Graines en nombre indéfini. Lanaria, Thunb.; Anigosanthus , Labill.; Conostylis , R. Br.; Aletris , Linn. 4°. 6 étamines. Ovaire adhérent. Noix monosperme. Phlebocarya , R. Brown. (P. D ) H EMODOlil M («Taa , sang ; Sopk, en- veloppe), bot. pu. — Genre de la famille des Hœmodoracées, établi par Smith (in Linn. transact., IV, 213)poui des herbes de l'Aus- tralasie. Voy. hjemodoracées . H^EMONIA (atuœv, sanglant), ins. — — Genre de Coléoptères subpentamères (té- tramères de Latreille), famille desEupodes, tribu des Criocérides , proposé par Mégerle, adopté par Dejean et par Latreille. M. Th. Lacordaire , qui vient de faire paraître la première partie de ses Coléoptères subpenta- mères phyllophages , caractérise ainsi ce genre : Tarses grêles , allongés, nus en des- sous , ayant le dernier article plus long que les précédents réunis , et le pénultième en- tier. La forme générale de ces tarses rappelle celle des Elmis , qui sont très éloignés de cette tribu. Neuf espèces appartiennent à ce UiOl genre; six sont propres à l'Europe et trois à l'Amérique du Nord. Parmi les premières sont VII. Equiseti et Zosterœ de Fab., Curti- sii, Chevrolatii, Gyllenhalii et Sahlbcrgi Lac. Les observations de MM. Kaulfuss et Kunze, relatées dans une lettre à M. Germar, sur les mœurs de ces insectes, sont trop inté- ressantes pour ne pas les consigner ici. Elles concernent]' Hœmonia Equiseti. « Nous avons trouvé ces insectes , disent ces entomologis- tes, exclusivement sur le Potamogeton lucens, dans les eaux stagnantes. Jamais une partie de leur corps ne se faisait voir au-dessus de l'eau ; ils étaient au contraire étroitement attaches aux tiges submergées, qu'ils embras- saient complètement avec leurs longues pat- tes, de manière que nous n'avons jamais pu parvenir à les en détacher sans leur arracher ces organes. Nous les avons ren- contrés principalement sur les plantes en- core jeunes , et le petit nombre des indivi- dus que nous avons trouvés sur des plantes plus âgées étaient couverts d'une mucosité d'apparence gélatineuse qui les rendait en- tièrement méconnaissables. En même temps que les insectes parfaits, nous avons trouvé les cocons fixés aux parties inférieures des tiges des plantes , et dans lesquels l'insecte se faisait déjà nettement reconnaître. Nous avons pris la plupart des insectes au mo- ment de l'accouplement , acte qu'ils n'ont pas interrompu lorsqu'on les saisissait ni pen- dant la captivité. Ces insectes sont en général paresseux, incertains dans leurs mouve- ments, et il leur est presque impossible de marcher sur un plan horizontal ou hors de Peau. Cependant , en ayant mis quelques uns dans l'eau avec des tiges de Potamoge- ton lucens, ils se promenaient sur les parties immergées de ces dernières , et ils ont con- tinué de vivre pendant plusieurs jours. » M. Babington a découvert, le 4 juin 1834, dans le comté de Norfolk, Y H. Zosterœ sur le Potamogeton peclinatus , plante qui crois- sait abondamment dans des mares avoisi- nant la mer. Les auteurs anglais ont donné à ces in- sectes le nom de Macroploea, qui devra être abandonné , étant postérieur de publi- cation à celui à'Hœmonia. (C.) ÎLBMOPIS (aTfxa, sang; e!ty, regard).. annél. — Genre d'Annélides de Tordre de» Uimdinées , famille des Sangsues , créé par HjEM M. Savigny ( Syst. des Armel. ) aux dépens du grand groupe des Sangsues , et adopté par tous les zoologistes. Les Hœmopis se rapprochent beaucoup des Bdelles, des Sang- sues proprement dites , des Néphélies et des Clepsines; mais ils en diffèrent par la forme de la ventouse orale , et par la disposition des mâchoires , des jeux et de la ventouse anale. Quatre espèces entrent dans ce genre , et toutes se rencontrent assez fréquemment dans les étangs des environs de Paris. L'es- pèce type est le Hœmopis sanguisorba Sav. (Hirudo sanguisuga Linn., Lamk.), plus grande que notre Sangsue médicinale, et dont la morsure produit des plaies doulou- reuses , et quelquefois de mauvaise nature. Les autres espèces ont été découvertes par M. Savigny, qui les a nommées luctuosa et lacer tina. (E. D.) * H.EMORRHOIS («Jpoftofç," flux de sang), rept.— Nom donné par M. Boié (Isis, 1826) à l'un des nombreux groupes formés aux dépens de l'ancien genre Couleuvre. (E. D.) *HiEMYLIS (acfivÀoç , beau, doux), ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , tribu des Tinéides , établi par Treitschke , et que nous avons adopté dans notre Histoire naturelle des Lépidoptères de France , avec quelques modifications. Les espèces de ce genre , par leurs ailes supé- rieures assez larges, et dont la côte est plus ou moins arquée, ont un peu de la physio- nomie des Tordeuses de Linné ou des Py- rales de Fabricius ; mais elles en diffèrent essentiellement par leurs palpes arqués et relevés au-dessus de la tête, et par la large frange qui borde leurs ailes inférieures. Quant à leurs chenilles , elles sont de cou- leurs assez variées , avec un écusson corné sur le premier anneau , et des points ver- ruqueux surmontés chacun d'un poil court sur le reste de leur corps. Elles vivent et se métamorphosent pour la plupart entre des feuilles qu'elles réunissent par des fils. Leurs chrysalides sont effilées , légèrement aplaties ou déprimées dans leur partie an- térieure. D'après notre Catalogue méthodi- que des Lépidoptères d'Europe , ce genre renferme 32 espèces, dont 10 seulement ont été trouvées en France jusqu'à présent. Les autres sont réparties entre l'Allemagne, HAL 7 I la Hongrie , l'Autriche et la Russie. Nous citerons , parmi les premières, comme type i du genre , VH. caraclerella Treits., qui se [ trouve dans les environs de Paris. (D.) ILENKEA. bot. ph.— R'uizetPav., syn. i de May tenus, Juss. — Salisb., syn. de Por- | tulacaria, Jacq. — Schmidt, syn. de Dios- ma, L. H^ENSLERA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Chicora- cées, établi par Boissier (in DC. Prodr., VII, 83). Herbe d'Espagne. Voy. composées. H.^ERUCA. helm. — Voy. échinorhynque. HLERECELA et non HERECULA.helm. Voy ÉCHINORHYNQUE. *HETERIUS (aâÔBptflç, aérien?), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Clavicornes , tribu des Histcroïdes de Latreille, fondé par M. Godet sur une seule espèce, VHister quadratus de Paykull, le même que VHister ferruaimeus d'Olivier, qui se trouve en trance et en Allemagne. (D.) HAGEA, Vent. bot. ph. — Syn. de Poly- carpea, Lamk. HAGENIA, Willd. bot. ph. — Syn. de Brayera, Kunth. *IIAGRIA. rept. — Groupe de Scinques indiqué par M. Gray (Ann. cf nat. kizi., Il, 1829). (E. D.) HAIDINGÉRITE (nom propre), min. — Voy. ARSÉNIATES. HAKEA. bot. ph. — Genre de la famille des Protéacées-Grevillées, établi par Schra- der (Sert, hannover., 2", t. 17). Arbris- seaux de la Nouvelle-Hollande extratropi- cale. 35 espèces , dont une grande partie cultivée dans les jardins de l'Europe. Voy. PROTÉACÉES. HALADROMA. ois. — Division fondée par Illiger pour des espèces du g. Procella- riaàe Linné. Voy. pétrel. (Z. G.) HALCYON, Swains. ois. — Voy. alcé- DIDÉES et MARTIN-PÊCHEUR. (Z. G.) HALCYONELLE. polyp. — Voy. AL- CYONELLE. *HAIiCYONINÉES. Halcyoninœ. ois. — Sous-famille admise par quelques auteurs dans la famille des Alcédidées ou Alcédini- dées. SUe comprend les g. Dacelo, Leach : Syma, Less.; Melidora, Less.; Todiramphus, Less.; Tanysiptera, Vig.; Halcyon, Swains.; zlCeyx, Lacép. Foî/.martin-pêcheur.(Z. G.) HALCYOIMIUM. polyp. - Voy. alcvoh 8 HAL HALE\IA. bot. ph.— Genre de la famille des Gentianées-Chironiées, établi par Bork- bausen (in Rœmer. archiv., I, 25). Herbe de la Sibérie. Voy. gentianées. HALESIA (iUç, rassemblé), bot. ph. — Genre type de la petite famille des Halésiées, établi par Ellis (in Philsoph. transact. LI, 931, t. 22) Arbrisseaux de l'Amérique bo- réale. Voy. HALÉSIÉES et STYRACINÉES. ♦HALÉSIÉES. Halesieœ. bot. ph. — Le genre Halesia parait à plusieurs auteurs de- voir devenir le type d'une petite famille dont jusqu'ici les caractères ne pourraient que se confondre avec les siens. Il est réuni par les autres aux Styracinées (voy. ce mot), qui ont reçu même quelquefois le nom d'i/a- lésiacées. (Ad. J.) *HALIA (nom mythologique), ins. — Genre de Lépidoptères, famille des Noctur- nes, tribu des Phalénides , établi par nous dans notre Histoire naturelle des Lépidoptè- res de France , et adopté par M. Boisduval dans son Gênera et index Europœorum le- pidopterorum . Ce genre , créé aux dépens des Fidonies de Treitschke , se borne à deux espèces , savoir : la Phal. Geomelra Wavu- ria Lin., qui se trouve communément en juillet dans les jardins où l'on cultive le Groseillier ; VHalia stevenaria Boisd., dé- couverte depuis quelques années seulement en Espagne et dans la Russie méridionale. Elle vole en août. C'est la même espèce que la Geomelra lapidisaria de Freyer. (D.) HALLETUS. ois. — Voy. pygargde. HALIANASSA. paléont. — Voy. laman- tins fossiles. *HALIAIViTIHJS, Fr. bot. cr. — Syn. de Honlcenya, Ehr. *HALIAS (âXMtç. nacelle), ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, I établi par Treitschke aux dépens du genre Tortrix de Linn., et adopté par nous dans notre Histoire des Lépidoptères de France, où J il fait partie de notre tribu des Platyomides. Ce genre ne renferme jusqu'à présent que I ■4 espèces, dont les caractères les plus appa- j rents sont d'avoir le corps court et épais, la ' tête petite et enfoncée sous le corselet, et les ailes supérieures larges et coupées obli- quement à leur extrémité. Chez toutes, le fond de ces mêmes ailes, ainsi que leur cor- selet, est d'un très beau vert. De ces 4 es- pèces, 3 seulement ont été observées dans HAL leurs premiers états. Leurs chenilles sont du nombre de celles que Réaumur appelle à forme de poisson, parce que les 4 ou 5 pre- miers anneaux de leur corps sont très ren- flés, tandis que les autres s'amincissent in- sensiblement jusqu'à l'anus, dont le clapet, très aplati, se trouve débordé de chaque côté par les pattes anales, qui, dans leur diver- gence, figurent une nageoire caudale. Ces chenilles se construisent toutes une coque en forme de nacelle renversée ; elle est composée de pure soie , d'un tissu ferme et solide, et toujours collée sur le revers d'une feuille. Cette coque est d'une couleur différente dans chaque espèce. Les procédés qu'emploie la chenille pour la construire sont décrits très au long dans Réaumur. Nous en extrai- rons les principaux traits. La chenille com- mence par couvrir de soie l'espace que sa coque doit occuper sur la feuille qu'elle a choisie pour l'y fixer. Sur les bords de ce plancher de soie, elle élève vis-à-vis l'un de l'autre deux murs cintrés, de la même ma- tière , qui se joignent par les deux bouts et auxquels elle donne une forme telle qu'ils ressemblent aux deux valves d'une coquille; renfermée dans la cavité que laissent entre elles ces deux valves , elle en réunit les bords supérieurs par des fils, et consolide son ou- vrage en filant de nouvelle soie intérieure- ment. Nous avons dit que cette coque res- semblait à une nacelle ; en effet, celui de ses bouts qui est obtus ou tronqué représente assez bien la poupe, tandis que l'autre, qui est plus ou moins aigu, figure la proue; quant à la carène, elle est représentée par l'une des trois côtes (celle du milieu) qui traversent la coque dans toute sa longueur, et se réunissent à ses deux extrémités. Les trois chenilles connues du g. Haliax vivent toutes sur les arbres. Deux se tien- nent a découvert sur les feuilles ; la troisième en réunit plusieurs ensemble par des fils, et en forme une espèce de paquet au centre duquel elle se tient cachée depuis sa sortie de l'œuf jusqu'à sa métamorphose en chry- salide. Toutes ces chenilles n'ont qu'une gé- nération paran, etchacune d'elles donne son papillon à une époque différente. Le type du genre est la Tortrix quercana des auteurs (Pyralis prasinaria Fabr.), dont la chenille vit sur le Chêne. Elle se trouve dans toute l'Europe et très communément HAL aux environs de Paris dans le mois de juin. Son corselet et le dessus de ses premières ailes lont d'un très beau vert, celles-ci sont traversées obliquement par deux lignes pa- rallèles d'un blanc jaunâtre; les ailes infé- rieures sont blanches. (D.) HALIASTUR , Selb. ois. — Syn. de Py- gargue. (Z. G.) *IIALICHOERUS (5àç, mer; xoîpo?, porc). mam. — Genre de Carnassiers amphibies créé par M. Nilsson (Skandinaviens fauna, 1820) pour y placer des espèces appartenant an- ciennement au genre des Phoques. Voy. ce mot. (E. D.) *HALICIIONDRIA,Flem. polyp.— Syn. de Halispongia. HALICORE. mam. —Syn. de Dugong. *IIALICTOPIIAGUS {Haliclus, nom d'un Hyménoptère ; & de mer; mer; ù;)r>, pellicule). bot. pu. — Genre d'Algues de la famille des Floridées, établi par Agardh (Syst., IV). Voy. floridées. HALYS ( nom d'un fleuve de l'Asie mi- neure), ins. — Genre du groupe des Pentato- mites, de l'ordre des Hémiptères, tribu des Scutellériens , établi par Fabricius, et adopté par tous les entomologistes, avec de plus ou moins grandes restrictions. Tel que nous l'a- vons adopté, il comprend tous les Pentato- mites dont la tête est avancée en forme de HAM museau, les antennes longues, assez grêles, composées de 5 articles, et l'abdomen muti- que. Les Halys denlata Fabr., des Indes orientales, et mucorea Fabr., de la Chine, «ont les nlus connues de ce genre. M. Spinola, et ensuite MM. Amyot et Ser- villc, restreignant davantage cette coupe gé- nérique, ont formé à ses dépens les genres Erthcsina, Muslha , Apodiphus , etc. (Bl.) HALYSERIS et non HALISERIS. bot. ca. — Genre d'Algues , établi par Targioni (ex Bertolon. Aman., 514) , et rapporté comme section au g. Zonaria d'Agardh. *HALYSETIS , Fisch. polyp. — Syn. de Catenipora, Blainv. (E. D.) *HALYSIS (aW;, chaîne), helm. — Groupe de Vers intestinaux , établi par Rudolphi sous le nom de Tœnia non armati rostellani , comme l'une des sections du grand genre Tœnia , et que M. de Blainville (Dict. se. nat., art. vers) a désigné généri- quement sous le nom d'Halysis. Ce sont des Entozoaires dont le corps est très mou , très allongé, comprimé ou ténioïde , composé d'un très grand nombre d'articles enchaî- nés, d'abord transverses et ensuite longitu- dinaux; leur renflement céphalique est pourvu de quatre ventouses antérieures et au milieu d'un prolongement proboscidi- forme plus ou moins allongé, mais constam- ment sans crochet ; il y a des pores irrégu- lièrement alternes sur les côtés des articles; on ne voit pas d'orifices particuliers aux ovaires. Rudolphi place quarante -cinq espèces dans cette section , et sur ce nombre trente- huit proviennent du canal intestinal d'Oi- seaux , six de Mammifères et une de Pois- sons. M. de Blainville les subdivise en deux groupes : I. Espèces sans cirrhes latéraux. Halysis de l'Étovjrneau , Halysis farcimi- nalis Batsch , Rud. Halysis des Motacilles , Halysis platyce- phala, Rud., Bremser. II. Espèces avec des cirrhes latéraux. Halysis de l'Himantopode , Halysis vagi- nata Rud. Halysis de l'Outarde , Halysis villosa Bremser, Bloch, etc. (E. D.) HAMADRYAS (nom mythologique), ras. — Genre de Lépidoptères de la famille des HAM 15 Diurnes ou Rhopalocères, établi par M. Bois- duval , qui le range dans la tribu des Héli- conides. Ce genre, adopté par M. Blanchard, a pour type le Papilio zoilus Fabr. , qui se trouve à la Nouvelle-Hollande. (D.) HAMADRYAS. mam. — Espèce du genre Cynocéphale. Voy. ce mot. *HAMADRYAS (nom mythologique). rept. — Subdivision du genre Couleuvre d'après M. Gray (Syn. Brit. Mus., 1840). HAMADRYAS (nom mythologique), bot ph. — Genre de la famille des Renoncula- cées-Anémonées, établi par Commerson (ex Jussieu Gen., 252). Herbes du Chili et du détroit de Magellan. On en connaît deux espèces. Voy. renonculacées. HAMAMELEES. Hamameleœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Hamamélidées. Voy. ce mot. HAMAMÉLIDÉES. Hamamelideœ. bot. ph. — Famille de plantes dicotylédonées,péri- gynes, polypétalées ou apétalées, dont les caractères sont les suivants : Calice à limbe partagé en cinq ou plus ordinairement qua- tre lobes , réduits quelquefois à des dents courtes et calleuses. Pétales en nombre égal et alternes, ou manquant complètement. Étamines insérées vers la gorge du tube ca- licinal , avec les pétales en nombre double de ceux-ci , mais celles qui leur sont oppo- sées stériles et réduites à de simples écailles, augmentant en nombre dans les genres où les pétales manquent; à filets quelquefois très courts; à anthères biloculaires, intror- ses, s'ouvrant par des fentes ou par des valves longitudinales. Ovaire adhérent avec le calice par sa partie inférieure, libre di reste , à deux loges contenant chacune un ovule pendant, ou plusieurs dont tous les supérieurs difformes avortent, surmonté de deux styles distincts dont chacun se termine en un stigmate simple. 11 devient une cap- sule demi-adhérente ou définitivement libre, composée de deux carpelles monospermes qui s'écartent et s'ouvrent élastiquement au sommet; déhiscence qui sépare l'épicarpe des autres téguments. Les graines , pen- dantes et revêtues d'un tégument luisant, renferment, dans l'axe d'un périsperme charnu ou presque cartilagineux, un em- bryon droit à cotylédons foliacés, à radicule courte et supère. Les espèces, peu nom- breuses, sont des arbres ou arbrisseaux ré- 16 HAM jandus dans rAraérique du Nord , à la yhine, au Japon, dans l'Inde et la Perse, à ladagascar, au cap de Bonne-Espérance. ,eurs feuilles alternes et simples sont ac- .ompagnées de stipules caduques; leurs Jeurs en faisceaux, en tètes ou en épis, ter- minaux ou axillaires, sont hermaphrodites, d'autres fois polygames ou diclines par avor» tement. GENRES. Tribu I. Hamamélées. Loges 1-ovulées. * Fleurs pétalées. Dicoryp/ie.Pet.-Th. — Corylopsis, Sieb. et Zucc. —Trichocladus, Pers. {Dahlia, Thunb. non Gav. ) — Hamamelis , L. (Trilopus, Mitch.). ** rieurs apétalées. Parrotia, G. -A. Mey. — Fothergilla,L.¥. Tribu II. Bicklandiées. Loges pluri- cvulées. Bucklandia, R. Bv.—SedgwicTcia, GrifT. (Ad. J.) KAMAAIELIS (i^a-n'A; , nom de cette plante chez les Grecs), bot. th. — Genre de la famille des Hamamélidées-Hamamélécs, établi par Linné {Gen., n. 169). Arbustes de l'Amérique boréale et de la Chine. Trois es- pèces, dont une est cultivée dans les jar- dins. Voy. I1AMAMÉLIDÉES. *HAMASTKIS, Mart. bot. pu. — Syn. ds Myriaspora, DC. HAMBERGERA, Scop. bot. ph. — Syn. de Cacoucia, Aubl. IIAMBERGIA,Ncck. bot. ph. — Syn. de Cacoucia , Aubl. . *HAMEARIS, Curtis. ins.— Syn. de Ne- meobius, Stephens. (D.) HAMELIA ( nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Rubiaeées-Cinchona- cées-Haméliées , établi par Jacquin (Amer., 71, t. 50) , pour des arbrisseaux de l'Amé- rique tropicale. On en compte une dizaine d'espèces, dont une partie cultivée dans les jardins d'Europe. La principale est celle nommée Hamelia a feuilles velues, Hamelia païens L. et Sm., vulgairement Mort-aux- Raîs. Voy. rubiacées. HAMÉLIÉES. Hamelieœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Rubiacées, ainsi nom- mée du genre Hamelia, qui lui sert de type. Voy. rubiacées. (Ad. J.) HAM I *HAMELIMA, \. Rich. bot. ph.— Syn. d'Astelia, Banks et Sol. HAMILTOIVIA (nom propre), bot. ph. — Mûhlenb. , syn. de Pyrularia, L.-C. Rich. — Genre de la famille des Rubiacées» Guettardées, établi par Roxburgh (Flor. ind.s II, 223). Arbrisseaux de l'Inde. Voy. un* biacées. HAMMACERUS. ins. — Syn. à'Hamrm tocerus. (Bl.) * HAMMATICHERES ( % a , nœud , Xtîp , main), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères , famille des Longicornes, tribu des Cérambycins , formé par Mé- {-Terle et adopté par Dahl et Dejean dans leurs Catalogues respectifs. Le dernier de ces auteurs en énumère 22 espèces: 10 ap- partiennent à l'Asie, C à l'Afrique et 6 à l'Europe. Le Cerambyx héros L. en est le type , et le plus grand des Coléoptères du pays. Il est d'un noir mat, rougeâtre sous l'extrémité des élytres, avec de fortes ner- vures transverses sur le corselet. La larv-3 de cette espèce ronge l'intérieur des visas chênes; et les nombreuses excavations qu'os remarque aux troncs de ces arbres sont causées par les travaux de ces larves, qui restent environ 3 ans sous cette forme avant de passer à l'état d'Insectes parfaits. (C.) mAMMATOCAULIS (***«, nœud ; xau- Aoç, tige), bot. pu. — Genre de la famille des Ombelliferes-Peucédanées , établi par Tausch (in Flora, 1834, I, p. 347). Herbe de l'île de Crète. Voy. osibellifères. *HAMMATOCERUS (5W«, nœud; «'- paç, cornu), ins. — Genre de la famille des Réduviidès, de l'ordre des Hémiptères, éta- bli par Laporte de Castelnau (£sr hemipt.), sous la dénomination d' Hammam-us, recti- fiée par M. Burmeister en celle d'Hammalo- cerus, plus généralement adoptée. Les In- sectes de ce genre particulier à l'Amérique (H. furcis et conspicillaris Drury) se font re- marquer par une tète allongée, des antennes à premier article court, le 2e offrant un grand nombre de divisions annulaires; les deux derniers longs , très grêles. (Rl.) HAMMITES. géol. — Voy. amites. *IIAMHIODERUS (%«* , nœud ; iipn, cou), ins. — Genre de Coléoptères subpenta- mères, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, établi par Dejean, dans son Cata- logue, avec 3 espèces du Meiique. (G.) HAM *HAMMONIA, Sold. polyp.— Synon. de Truncatulina. (E. D.) *HAMPEA , Necs. bot. eu. — Syn. de Sauteria , Nées. *IIAMPEA. bot. pu. — Genre placé avec doute dans la famille des Sterculiacées , établi par Schlechtendal ( in Linnœa , XI, 371) pour des arbrisseaux du Mexique. Voy. STERCULIACÉES. HAMPE, bot. — Voy. tige. HAMSTER. Cricetus. mam.— Pallas {Nov. spec. Quadr., 1786), dans ses considérations de Génère Murino in universum', a indiqué le premier, sous le nom de Mures buccati, un groupe de Rongeurs composé du Ham- ster ordinaire et de quelques animaux qui en sont voisins, et il l'a principalement ca- ractérisé par la présence d'abajoues. Lacé- pède {Tabl. des Mam., 1803 ) a adopté cette division , qu'il désigne sous le nom généri- que de Cricetus , et depuis, tous les zoolo- gistes ont conservé ce groupe, tout en mon- trant qu'il devait être étudié et mieux ca- ractérisé qu'il ne l'est encore. En effet, on ne connaît bien qu'une seule espèce de ce genre, le Hamster ordinaire, et il reste beaucoup d'incertitude sur les véritables rapports qu'ont avec elle les animaux qu'on en a rapprochés avec plus ou moins de rai- son. Dans ces derniers temps même on a formé plusieurs groupes aux dépens des Cricetus: tels sont les genres Geomys , He- teromys , Callomys , etc., pour des espèces qui, peu connues autrefois, y avaient été placées avec doute. Exposons maintenant les caractères du g. Cricetus, tout en faisant observer que ces caractères se rapportent principalement au Hamster ordinaire, et qu'ils ne sont peut-être pas tous applicables aux diverses espèces du même groupe, espèces qui n'ont pas toutes encore été étudiées avec assez de soin , comme nous l'avons déjà dit. Les Hamsters ont le corps ramassé, la tête grosse, les oreilles ovales ou rondes; on remarque constamment des sacs ou aba- i.oues sur les côtés de la bouche ; ils ont deux incisives à chaque mâchoire et trois molaires de chaque côté , tant en haut qu'en bas ; à tubercules mousses à la cou- ronne, l'antérieure étant la plus grande; leurs membres sont assez courts; les pieds de devant à quatre doigts et un tubercule à T. vu. HAM 17 la place du pouce , et les pieds de derrière à cinq doigts, tous armés d'ongles assez forts ; la queue est médiocre ou courte. L'anatomie en a été étudiée par Daubenton et par Vicq-d'Azyr. Ce sont des animaux fouisseurs, se nour- rissant de racines et de grains, dont ils font des provisions dans leurs terriers, où ils les transportent au moyen des abajoues dont leur bouche est pourvue. Us vivent en général assez loin des habitations des hom~ mes; mais quelques uns d'entre eux ne s'éloignent cependant pas des champs cul- tivés. Les espèces les mieux caractérisées du g. Cricetus appartiennent à l'Europe et à l'Asie et ont été décrites avec soin par Pallas ; celles dont les caractères offrent des anomalies, i et sur lesquelles on n'a encore que des ren- seignements incomplets , ont été trouvées en Amérique. Nous décrirons les espèces principales, et particulièrement le Hamster ordinaire , qui est fort nuisible à l'agriculture, et nous nous bornerons à indiquer simplement les autres. I" Le Hamster ordinaire, Mus cricetus Linn. (Glis cricetus Erl. , Cricetus vulgaris Dum., Desm., Cuv. ; le Hamster, Buffon , t. XIII, pi. 14 , id.; Fr. Cuv., Hist. nat. des Mam.; Skrzecsieck et Chomik-Schrzeezk des Slaves; vulgairement en France, Mar- motte de Strasbourg ou d'Allemagne). — Sa tête est plus grande , à proportion , que celle du Rat commun; les yeux sont saillants; les oreilles assez longues et presque sans poils; le cou court; les parties supérieures de la tête, du cou et du dos, la croupe et les côtés du corps sont d'un fauve roussàtre, très mêlé de gris , la plupart des poils étant d'un fauve terne , tirant sur le cendré dans la plus, grande partie de leur longueur, puis annelés de fauve et terminés de noirâtre; quelques poils sont en entier de cette der- nière couleur ; le dessous des yeux et la ré- gion temporale , les côtés du cou , le bas des côtés du corps , la face externe de la ! cuisse et de la jambe , le bas de la croupe | et les fesses , sont de couleur rousse ou | roussàtre; le bout du museau, les joues, I la face externe du bras, les quatre pieds et j une tache sur la poitrine de couleur blan- i châtre ; il y a trois grandes taches d'un jau- 58 HAM nàtre pâle sur les côtés de la partie anté- i rieure mine souvent en une pointe cornée dirigée vers la terre. Du reste, les Hannetons ont la tête courte, les yeux globuleux et très sail- ; lanls, le chaperon rebordé antérieurement; le labre est incliné et échancré dans son milieu; les antennes sont courtes, mais les feuillets en sont souvent très allongés chez les mâles. Le corselet est court, trans- versal, échancré antérieurement, lobé vis- à-vis de l'écusson, et également sur les cô- tés; l'écusson est arrondi; les élytres ne recouvrent pas entièrement l'abdomen , et sont un peu dilatées sur les côtés vers le mi- lieu de leur longueur; l'abdomen est très renflé; la poitrine seule est plus ou moins velue; enfin les pattes ont leurs diverses parties d'égale longueur , avec les tibias antérieurs fortement dentés chez les fe- melles seulement. Quant à l'organisation intérieure de ces insectes , elle est par- faitement connue depuis les travaux de MM. Léon Dufour et Strauss. Les bornes qui nous sont imposées ne nous permettent d'en rapporter ici que les principaux traits : Leur canal alimentaire est robuste; le ven- tricule chylifique est garni de franges for- mées par les vaisseaux hépatiques; l'intes- tin grêle est suivi d'un colon ; les vaisseaux biliaires forment des replis très multipliés, et quelques uns sont frangés. L'appareil générateur du mâle est très développé; il est corné et articulé à sa partie inférieure : chaque testicule est formé par l'aggloméra- tion de six capsules spermatiques, orbicu- laires, et munies chacune d'un conduit tu- buleux qui s'insère dans leur centre. En France, les Hannetons commencent à paraître, vers le milieu d'avril ou un peu plus tard, suivant que le printemps est plus ou moins précoce , et un mois ou six se- maines après on n'en voit plus. Ils se tien- nent accrochés aux feuilles pendant le jour, comme s'ils étaient engourdis. La chaleur, qui donne de l'activité aux autres Insec- HAN 21 tes, semble produire chez eux l'effet con- traire. Ce n'est qu'après le coucher du so- leil qu'ils se mettent en mouvement. Alors on les entend bourdonner de tous côtés, et on les voit traverser les airs avec une cer- taine rapidité; mais ils dirigent leur vol avec si peu de précaution qu'ils vont se heurter contre tous les corps qu'ils rencon- trent , ce qui leur occasionne souvent de lourdes chutes : aussi est-il passé en pro- verbe de dire : Étourdi comme un Hanneton. L'activité que montrent dans ce cas les Hannetons paraît n'avoir d'autre but que de se rechercher mutuellement pour s'accou- pler. Les mâies poursuivent les femelles avec beaucoup d'ardeur, et l'on a remarqué que celles-ci se prêtent facilement à leurs désirs. Le mâle, dans l'accouplement, est monté sur la femelle , qu'il tient embrassée avec ses pattes antérieures. Ses organes génitaux sont armés de pinces qui saisissent avec beau- coup de force ceux de la femelle et s'en déta- chent difficilement. Suivant même l'observa- tion de feu le professeur Audouin, le pénis charnu du mâle se romprait et resterait constamment engagé dans le canal étroit de l'oviducte après l'accouplement, qui durerait 2i heures , suivant les uns, et 10 heures seulement suivant les autres. Quoi qu'il en soit, cet acte terminé, le mâle cesse d'é- treiridre la femelle , et celle-ci le traîne quelque temps à terre, renversé sur le dos, jusqu'à ce qu'il se détache d'elle; alors il ne tarde pas à mourir d'épuisement. Quant à elle, elle ne lui survit que le temps néces- saire pour assurer le sort de sa progéniture ; car une fois la ponte faite, elle expire éga- lement. Elle a soin de choisir poui cette opération une terre douce, légère et surtout bien fumée. A l'aide de ses pattes antérieu- res, armées de pointes robustes, elle y creuse un trou de 10 à 20 centimètres de profon- deur, et y dépose 20 à 30 œufs, et quelque- fois plus , de forme ovalaire et de couleur jaunâtre. Tout cela ne lui demande qu'une heure de travail, et a lieu après le coucher du soleil. Les larves qui naissent de ces œufs sont généralement connues en France sous le nom de Vers blancs ou de Mans. Leur éclo- sion a lieu un mois ou six semaines après la ponte, suivant qu'il fait plus ou moins chaud. Elles sont oblongues, mais toujours 22 HAN courbées en deux, ce qui les oblige à se te- nir sur le côté. Leur couleur est d'un blanc sale ou jaunâtre. Les anneaux de leur corps, au nombre de douze, sont mous et ridés; les trois derniers sont plus développés et ont une teinte noirâtre due à la présence des excréments, que la transparence de la peau laisse apercevoir. Cette même trans- parence fait qu'on distingue parfaitement les mouvements du vaisseau dorsal sur les autres anneaux. La tête, de couleur fauve, est arrondie, grosse, et armée de fortes man- dibules; les autres organes de la bouche sont bien visibles, ainsi que les antennes. Les pattes, au nombre de six, sont écail- leuses, de couleur rougeâtre, et plus longues que celles des autres Scarabéides : elles sont moins propres à la marche qu'à s'accrocher aux racines , dont l'insecte fait sa nourri- ture. Enfin , les stigmates , au nombre de 9 de chaque côté du corps, sont cernés d'un cercle corné également rougeâtre. Ces larves emploient ordinairement trois ans et quelquefois quatre, avant d'arriver à l'état d'Insecte parfait; mais il faut en déduire neuf mois d'hiver, qu'elles passent dans l'engourdissement, et six qui s'écou- lent entre leur transformation en nymphe et la sortie de terre du Hanneton ; de sorte que le temps pendant lequel elles croissent et se nourrissent se réduit à quinze mois. Mais ce temps leur est plus que sufDsant pour occasionner les immenses dégâts dont nous parlerons plus bas. Quand arrivent les froids, elles s'enfoncent dans la terre, où elles se pratiquent une loge pour y passer la mauvaise saison. En remontant à la sur- face du sol, au printemps de chaque année, elles changent de peau, et lorsqu'elles sont •parvenues à leur entier accroissement, c'est- à-dire vers le commencement de l'automne de la troisième année, elles s'enterrent plus profondément qu'elles ne l'ont encore fait, pour subir leur transformation en nymphe. Elles se construisent, à cet effet, une coque en terre de forme ovalaire , et dont les pa- rois, très lisses intérieurement, sont conso- lidées par une humeur visqueuse qu'elles sécrètent, mais non tapissées de soie, comme le disent quelques auteurs. La nymphe contenue dans cette coque n'a rien de par- ticulier, et ressemble à celle des autres Coléoptères de la même tribu. L'Insecte HAN parfait sort de sa double prison vers 1& fin de février; mais il est alors mou et jaunâtre, et il attend que ses téguments aient acquis la dureté et la couleur qu'ils doivent tou- jours garder pour se frayer un chemin jus- qu'à la surface du sol et arriver à la lu- mière, ce qui n'a lieu, pour les individus les plus précoces, que vers le 15 avril. Ce- pendant on a des exemples de Hannetons sortis de terre beaucoup plus tôt, et même au milieu de l'hiver, par suite de la douceur de la température; mais ce sont des cas extraordinaires. Quoi qu'il en soit, le Han- neton, à peine a-t-il vu le jour, qu'il prend son essor et va s'abattre sur l'arbre le plus voisin. Le corps de cet Insecte est lourd; pout en alléger le poids, il est obligé d'enfler son abdomen en y faisant pénétrer le plus d'air possible par ses stigmates. C'est dans ce but qu'on le voit élever et abaisser succes- sivement ses élytres , pendant plusieurs se- condes, avant de déployer ses ailes pour s'envoler. Les enfants , qui s'aperçoivent de ce manège, disent alors qu'il compte ses écus , et croient l'exciter à partir plus tôt en lui chantant ce refrain si connu : Hanneton, vol.-, vole, vole, Ton mari est a l'école, Qui m'a dit, si tu ne voles, etc., etc. C'est pendant la nuit seulement que les Hannetons dévorent les feuilles des arbres, sur lesquels ils se tiennent dans l'immobi- lité la plus parfaite pendant le jour, comme nous l'avons déjà dit. On s'aperçoit à peine de leurs dégâts dans les années où leur nombre est peu considérable; mais il n'en est pas de même dans celles où ils se mon- trent en grande quantité. On voit alors des , parties entières de jardins ou de bois dé- pouillées de leur verdure par ces Insectes destructeurs, et présenter l'aspect de l'hiver au milieu de l'été. Les arbres qu'ils ont ainsi dénudés ne périssent pas ordinaire- ment; mais ils reprennent difficilement leur première vigueur, et ceux des vergers restent un an et même deux sans donner de fruits. Bien que ces Insectes aient un vol peu soutenu , il arrive cependant quelquefois qu'après avoir dévoré toutes les feuilles des arbres dans certains cantons , ils se réunis- sent en nombreuses légions, comme les Sau- HAN terelles d'Orient, et se transportent à des distances plus ou moins considérables pour trouver une nouvelle pâture. C'est ainsi , dit M. Mulsant, qu'on a vu, pendant le mois de mai 1841, des nuées de ces Insectes traverser la Saône dans la direction du sud- est au nord-ouest, et s'abattre sur les vi- gnes des environs de Mâcon. Les rues de cette ville en étaient jonchées, et, à cer- taines heures, en passant sur le pont, il fallait faire le moulinet autour de soi pour n'en être pas couvert. M. Blanchard rap- porte de son côté, sans citer de date, qu'ils se montrèrent en si grande quantité dans les environs de Blois , que 14,000 de ces Insectes furent recueillis par des enfants en quelques jours. En 1688, dans le comté de Gahvay en Irlande, ils formèrent un nuage si épais, que le ciel en était obscurci l'espace d'une lieue, et que les habitants de la campagne avaient peine à se frayer un chemin dans l'endroit où ils s'abattaient. Enfin, on se rappelle avoir lu dans les journaux que, le 18 mai 1832, à neuf heures du soir, une légion de Hannetons assaillit la diligence, sur la route de Gour- nay à Gisors, à sa sortie du village de Tal- moutiers, avec une telle violence, que les chevaux, effrayés, obligèrent le conducteur à rétrograder jusqu'à ce village pour y at- tendre la fin de cette grêle d'une nouvelle espèce. Quelque considérables que soient les ra- vages des Hannetons dans leur état parfait, ils sont loin cependant de pouvoir être com- parés à ceux de leurs larves, dont nous n'a- vons pas encore parlé. Grâce à l'instinct de la femelle, qui a eu la précaution de pondre ses œufs dans les terrains les mieux cultivés et les plus garnis de jeunes racines , les larves se trouvent abondamment pourvues de nourriture au moment où elles sortent des œufs. Cepen- dant, si l'on en croit M. Mulsant, elles se nourriraient seulement , pendant les pre- miers jours de leur existence , de parcelles de fumier et de détritus de végétaux. Quoi qu'il en soit , pendant les quatre ou cinq mois qui suivent leur naissance, elles vivent réunies en famille jusqu'à leur première mue; mais après l'hiver, pendant lequel elles ont eu la précaution de s'enterrer de HAN 23 manière à se mettre à l'abri de la gelée, le besoin d'une nourriture plus abondante les force à se disperser. Elles pratiquent alors des galeries souterraines dans toutes les directions, sans toutefois s'éloigner beau- coup du lieu de leur naissance. Dès ce mo- ment , elles commencent à attaquer plus particulièrement les racines qu'elles trou- vent à leur portée, et leurs dégâts augmen- tent avec leur grosseur et la force de leurs mandibules. Toutes les racines leur sont bonnes , pourvu qu'elles soient tendres : cependant, suivant l'observation de M. Vi- bert, elles donnent la préférence à celles des fraisiers , des salades et des rosiers des quatre saisons. Les ravages occasionnés par ces larves dans les terrains qui en sont infestés sont quelquefois incalculables. On a vu des jar- dins maraîchers entièrement dévastés; des champs de luzerne détruits , en partie ou en totalité ; des prairies d'une grande éten- due jaunir et rester sans produit ; des piè- ces d'avoine blanchir et périr sur pied avant la maturité; le quart, le tiers et jusqu'à la moitié des épis de blé tomber sous la main du moissonneur avant d'être coupés. Ces larves voraces ne bornent pas leurs dégâts à la destruction des plantes herbacées : à mesure qu'elles croissent en âge et en force, dans leur dernière année surtout, elles at- taquent aussi les végétaux ligneux. Leur corps semble avoir été courbé en arc pour embrasser plus facilement les racines qu'elles veulent dévorer. Dès que les racines laté- rales d'un jeune arbre ont été rongées par elles, on voit, selon l'observation de M. Bouché , pendre desséchées les pousses nouvelles qui leur correspondent. Elles at- taquent aussi la racine principale et forcent le sujet à périr. Les annales de l'agriculture renferment, à cet égard, les détails les plus affligeants. On a vu, suivant le rapport de M. Des- chiens, six hectares de glandées trois fois semées dans l'espace de cinq ans avec une réussite parfaite, être autant de fois entiè- rement détruits par ces larves ; tel pépi- niériste éprouver , par leurs ravages , des pertes supérieures au montant de toute une année de contributions de sa commune; tel j autre conservant à peine la centième partie des plantes qu'il possédait. D'après M. Rais- 24 HAN bourg, un semis considérable de bois a été détruit, en 1835, dans les dépendances de l'institut forestier du royaume de Prusse ; et suivant le témoignage de M. Meyerinck, plus de 1,000 mesures de Pins sauvages de six à sept ans ont été détruits dans la forêt de Kolbitz. Les vers blancs ou larves de Hanneton s'attachent parfois aux pieds des vieux ar- bres de nos jardins et de nos vergers en assez grand nombre pour occasionner leur mort. On en a trouvé jusqu'à près d'un dé- calitre rassemblés autour d'une même sou- che. Ces vers résistent à des fléaux qui sem- bleraient devoir les anéantir. Ainsi les inon- dations extraordinaires qui ont dévasté les bords de la Saône pendant ces dernières an- nées, n'ont eu sur ces animaux aucune in- fluence funeste; et, comme M. Meyerinck l'avait déjà remarqué en Allemagne, des terres et des prairies qui étaient restées quatre semaines sous l'eau n'en ont pas été débarrassées. Mais ce qui est réellement nuisible à ces Insectes destructeurs et en fait périr beaucoup dans leur état parfait, ce sont les gelées tardives qui surviennent en avril et en mai, après un temps doux, au moment où ils sortent de terre. Malheu- reusement, ces mêmes gelées ne sont pas moins nuisibles aux plantes et aux arbres, qui sont alors en pleine végétation. Les Hannetons ont pour ennemis , parmi les insectes , les grandes espèces du genre Carabe , qui recherchent surtout leurs lar- ves. C'est donc à tort que les jardiniers tuent les Carabes qu'ils rencontrent. Ils ont aussi pour ennemis les Reptiles et les Oi- seaux insectivores, surtout parmi les Noc- turnes, et enfin les petits Quadrupèdes, tels que Hats, Fouines, Belettes et autres; mais tous ces animaux réunis ne détruisent peut-être pas la centième partie de tous les Hannetons qui naissent chaque année. L'Homme, victime des dégâts de ces insec- tes redoutahles, a dû nécessairement re- chercher les moyens de s'en débarrasser. On en a proposé un grand nembre , et chaque auteur a préconisé le sien ; mais l'expérience u'a pas tardé à en démontrer l'insuffisance ou l'inutilité. Nous nous dispenserons , par cette raison, d'en mentionner aucun. Il n'en existe qu'un seul, à notre avis , qui pourrait être employé arec succès, si une loi le ren- HAN dait obligatoire pour tous les propriétaires de terrains envahis par ces insectes des- tructeurs ; ce serait de faire en grand , pendant le temps de l'apparition des Han- netons , du 15 avril au 15 juin , ce que les enfants font en petit lorsqu'ils veulent s'en procurer pour leur amusement , c'est-à-dire de secouer fortement les branches sur les- quelles ils sommeillent pendant le jour, et de recueillir tous ceux qui en tomberaient pour les faire périr n'importe par quel pro- cédé. Ce moyen est bien simple, et la seule objection qu on puisse y faire , c'est qu'il exigerait l'emploi de beaucoup de bras dans les localités d'une grande étendue ; mais , dans tous les cas , il serait plus efficace et moins dispendieux que tous ceux qu'on pourrait employer pour la destruction des larves : plus efficace en ce que la mort d'une seule femelle avant la ponte empêche la naissance de 30 larves au moins ; moins dispendieux en ce que pour atteindre celles- ci , on est obligé de bouleverser les terrains qui les recèlent , c'est-à-dire d'employer un remède souvent pire que le mal, attendu qu'elles se tiennent de préférenee dans les terres les mieux cultivées et en plein rapport. L'industrie a dû naturellement chercher à tirer parti d'un insecte aussi commun que le Hanneton. Suivant M. Farkas, on est parvenu à extraire du corps de cet in- secte , à l'aide d'une forte ébullition, une sorte d'huile qui sert , en Hongrie, à grais- ser les essieux de voitures ; et , d'après M. Mulsant, on serait également parvenu à utiliser pour la peinture le liquide noirâ- tre que renferme l'œsophage de cet insecte. Nous ignorons si ces deux découvertes ont eu de la suite; mais, en admettant l'affir- mative, il faut convenir que ce serait là une bien faible compensation des immenses dégâts que nous causent les Hannetons. Une utilité plus directe, et qui n'est pas contestable, c'est d'en nourrir les porcs et les volailles, qui en sont très friands, sur- tout des larves. Quant à l'assertion de certains auteurs que les Hannetons dévorent les chenilles, elle est absolument dénuée de fondement ; s'ils nuisent à celles-ci , c'est parce qu'en dévorant les feuilles des arbres , ils leur enlèvent leur nourriture ; mais il y a réci- procité. IJAP Tels sont les principaux faits que présente l'histoire du Hanneton ordinaire ( Melolon- tha vulgaris Fabr.) , et qui sont communs à une seconde espèce, le Hanneton du Mar- ronnier (Melolontha hippocastani Fabr.), que Roesel et d'autres auteurs d'après lui ont confondue mal à propos avec la pre- mière , car elle en est bien distincte. Nous engageons les personnes qui vou- dront s'instruire plus à fond sur cette his- toire, à consulter, sous le rapport agronomi- que , l'ouvrage de M. Vibert, intitulé : Du Ver blanc (in-8° publié à Paris en 1827 ), et sous le rapport zoologique, les travaux de M. Léon Dufour, et surtout l'admirable ouvrage de M. Straus , couronné par l'Aca- démie des sciences en 1824 , et imprimé à ses frais en 1828. Le dernier Catalogue de M. Dejean men- tionne 13 espèces de Hannetons ou Mélo- lonthes de Fabricius , dont 9 de l'Europe ou de l'Asie occidentale , 2 d'Amérique , 1 des îles Philippines et 1 dont la patrie est inconnue. Parmi les premières, nous avons déjà cité dans le courant de cet article les Melolontha vulgaris et hippocastani Fabr. Nous citerons en outre le Hanneton foulon ( Melolontha fullo 'Fabr. ) , la plus grande et la plus belle du genre. Cette espèce se trouve dans le voisinage de la mer, sur les côtes occidentales et méridionales de la France, où sa larve se nourrit des racines des plantes salées, ce qui explique pourquoi on la trouve aussi, mais plus rarement, dans les terrains salins de l'intérieur des terres. Elle est très commune dans les du- nes de Dunkerque. (Duponchel.) HAPALANTHUS, Jacq. bot. ph. — Syn. de Callisia, Lœffl. *HAPALE. mam. — Nom latin du genre | Ouistiti. (E. D.) | *HAPALINA, HAPALINE^E.mam.— Ces i ijdeux noms ont été donnés, le premier par M. Gray, le second par M. Lesson , à une u, sous-famille de Quadrumanes comprenant les Ouistitis et quelques autres genres. (E.D.) *HAPALOPHUS , G.-R. Gray. ois. — Division générique fondée sur le Lanius cubla. Voy. pie-grièche. (Z. G.) *HAPALOSTEPHÏUM, Don. bot. ph.— Syn. de Soyeria, Monn. *HAPALOTIS , Licht. mam. — Syn. de Conilurus, Ogilb. (E. D.) t. vu. HAP 25 *HAPALUS (à™^';, faible). bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sénécio- nidées , établi par De Candolle {Prodr., V, 508). Herbe du Chili. Voy. composées. *HAPLANTHUS (knlioq , simple; àv60î, fleur), bot. ph. — GenredelafamilledesAcan- thacées-Andrographidées , établi par Nées (in Wallich Plant, as. rar., III, 115) pour une herbe de l'Inde. Voy. acanthacees. *HAPLOCOELUS ((xttXo'oç, simple, xoTAoç, creux). Ins. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Carabiques , tribu des Féroniens, fondé par M. le baron de Chau- doir (Bull, de la Soc. imp. de Mosc, 1838, n" 1 ) sur une seule espèce Platysma tristis De'}., de l'Amérique septentrionale. (D.) *HAPLOCARPHA (à^'oç, simple ; xa'p- u>Y), fétu), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Cynarées , établi par Lessing (in Linnœa, VI, 90, 1. 1, f. a) pour des herbes du Cap. Voy. composées. *HAPLODON (âTrXo'o;, simple; ô?s. névropt., Suites à Buffon). Les Haplogenius, très voi- sins des Ascalaphes, n'en diffèrent bien sensiblement que par la forme des yeux , n'offrant pas d'échancrure. On en connaît un petit nombre d'espèces américaines. Le type est Vappendiculatus Fabr. (Rl.) *HAPLOHYMENIUM , Sch\saegr. bot. CR. — Synonyme de Leptohymenium , Schwaegr. *HAPLOLOPniEM(â7aooç, simple; \é- cpoç, aigrette), bot. ph. — Genre de la fa- mille desRignoniacées-Eubignoniées, établi par Chamisso (in Linnœa, VII, 556) pour des arbrisseaux indigènes du Rrésil. *HAPLOMITRIEM (àrcXcoç, simple; f*i- Tp'ov, bandeau), bot. cr. — Genre de Jun germanniacées, établi par Nées (Leberm. I„ 109) pour une herbe des Alpes. Voy. jun- germanniacées. *HAPLOPÉRISTOMÉ . Haploperistoma- tus (âTrXooç, simple; mpî, autour; arép*, bouche ). bot. cb. — Nées d'Esenbeck 2* % HAP nomme ainsi toutes les Mousses munies d'un péristome simple. *HAPLOPAPPUS (àirlo'o,-, simple; mî«- tto;, aigrette), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Astéroïdées, établi par Cassini (ère Dict. se. nat., LVI, 169) pour des herbes vivaces ou suffrutescentes , croissant en abondance dans les deux Amériques , à feuilles alternes, très entières ou dentées, à fleurs disposées en capitules terminaux , blanches ou tirant au rouge ; les corolles et les rayons de la même couleur, ou, très ra- rement, de couleurs variées. Le principal caractère de ce genre con- siste dans l'akène oblongue, cylindrique ou turbinée , soyeuse ou glabre , caractère qui a servi à la division de ce genre en sept sec- tions renfermant en tout 28 espèces. (J.) HAPLOPÉTALE. Haplopetalus (âUooç, simple ; nt-ccàov , pétale), bot. ph. — Épi- thète sous laquelle on désigne toutes les plantes dont la corolle n'est formée que d'un seul pétale. IIAPLOPIIYLLUM(à^o'o?, simple; ov, feuille), bot. ph. — Genre delà familledes Rulacées, établi par M. Ad. de Jussieu (ire Mem. Mus., XII, 464; t. XVII, f. 10) pour des herbes croissant dans l'Europe australe et les régions tempérées de l'Asie. Voy. ruta- cées. *HAPLOPLS (àTrXo'oç, simple; -noZ- , pied), ins. — Genre de la tribu des Phas- miens , établi par M. Gray, sous le nom û'Aplopus , dont M. Burmeister a ensuite rectifié l'orthographe. Les Haplopus sont sur- tout caractérisés par la présence d'ocelles; par les filets de l'abdomen très courts; par les palpes élargis à l'extrémité et le thorax cylindrique. Le type est VH. angulatus {Phasma anguîata Stoll.). (Bl.) *HAPLOPL'S(â7r)0'oç, simple; «o3ç, pied). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionides gonatocères , divi- sion des Brachydérides, créé par Schcenherr (Gère, et sp. Curculionid., t. VI, pag. 470), qui y rapporte 2 espèces du Brésil nom- mées par l'auteur :H. Weslermanni elsub- marginalis. (C.) *HAPLOSTELLIS(à7tîi0'0?, simple; Stella, étoile), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, établi par A. Richard (in Mem. Soc. h. n. Paris., IV, 36) pour des herbes de la Mauritanie. Voy. orchidées HAR ♦HAPLOSTEPniUM ( wdo'oç , simple ; trrétpoç, bandelette), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Vernoniacées, établi par Martius (Msc. ex DC.prod.,V, 78). Arbrisseau du Brésil. Voy. composées. *HAPLOSTYLIS(âît>ô0;, simple; rtvloç, style), bot. ph. — Genre de la famille des Cypéracées-Rhynchosporées, établi par Nées pour des herbes de l'Amérique tropicale et des Indes orientales. Voy. cypéracées. *HAPLOTAXIS («waooç , simple ; xâÇiç, rang), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Cynarées, établi par De Candolie (Mem. , LX , t. X). Herbes des Indes orien- tales. Troy. composées. *HAPLOTHRIPS («irlo'oç, simple; QpQ, geure d'insecte), ins. — M. Haliday a éta- bli sous cette dénomination un genre de la tribu des Thripsiens, de l'ordre des Thy- sanoptères que M. Burmeister a réuni à ce- lui de Phœothrips. Nous avons adopté aussi cette réunion. (Bl.) HAPLURUS, Dej. ins. — Syn. iTHaplo- pus. (C.) *HAPTODERUS(S7tt£iv, appliquer; Ssp*,, cou), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Carabiques , tribu des Féroniens, fondé par M. le baron de Chau- doir pour y placer deux espèces d'Argutor, savoir : VA. spadiceus Dej., qui se trouve dans l'est de la France, et VA. subsinuatus du même auteur, qui habite la Styrie. (D.) *HARDENRERGIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées- Phaséolées , établi par Bentham (in Enum. plant. Hiïgel., 40). Arbrisseaux de la Nou- velle-Hollande. Voyez papilionacées. IIARDWICKIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacés-Cœsal- piniées, établi par Roxburgh (Plant, corom., III, t. 209). Arbres de l'Inde. Voy. papilio- nacées. HARENG. Harengus (aresco, sécher). poiss. — Ce poisson, connu de tous les rive- rains de l'Océan d'Europe, depuis la Manche et même les côtes de Bretagne, jusque dans la mer Glaciale , mérite de fixer notre attention à cause de sa grande importance comme espèce remarquable dans la na- ture , et aussi comme richesse commer- ciale. Le Hareng a le corps comprimé , le dos arrondi, le ventre tranchant, et même, par la disposition des pièces écailleuses ab- HAR dominâtes , découpé en dentelures, quand l'abdomen n'est pas distendu par le déve- loppement des organes génitaux. Sa tête est du cinquième de la longueur totale ; les sous-orbitaires, le préopercule et le haut de l'opercule sont couverts de petites veinules. Le sous-opercule est arrondi ; c'est même le caractère le plus saillant et le plus facile à saisir pour distinguer un jeune Hareng d'une grande Sardine ou d'un Célan (Pitchard des Anglais). L'ouverture de la bouche est de grandeur médiocre; elle est bordée, comme dans toutes les espèces de Clupées, par des intermaxillaires étroits et courts, des maxil- laires arqués en avant. Les os, ainsi que ceux de la mâchoire inférieure, portent des dents très fines, mais faciles à distinguer. Il y en a aussi sur la langue et sur les palatins. Les maxillaires seuls sont mobiles, et par leur mouvement de bascule contribuent à agrandir l'ouverture de la bouche. Il n'y a pas d'échancrure entre les deux intermaxil- laires ; ce caractère distingue les Harengs des Aloses. Les ouïes sont très largement fendues ; la membrane branchiostège a huit rayons. Comme dans toutes les Clupées, les dentelures des branchies sont longues et fines. Elles forment sur le devant des arcs bran- chiaux une sorte de crible en lames pectinées très serré. Les ventrales naissent sous le mi- lieu de la dorsale , et l'anale , assez longue , mais basse, a seize rayons. La caudale est fourchue. La couleur d'un Hareng vivant est verte glauque sur le dos, blanche sur les côtés et le ventre, tout le corps étant cou- vert d'un glacé d'argent brillant et métal- lique. Le vert du dos se change aussitôt après la mort du poisson en un bleu d'in- digo, qui devient plus intense à mesure qu'il y a plus de temps que le poisson a cessé de vivre. Sur certaines côtes , le pois- son a des couleurs jaunes cuivrées, particu- lièrement en Ecosse. Les écailles sont gran- des, minces, et se détachent très facilement. Celles qui constituent la carène dentelée du ventre sont plus dures, et ont deux longues apophyses qui les fixent plus fortement que les autres. L'estomac est un grand sac oblong et pointu, avec seize ou dix-huit appendices au pylore ; le foie est rouge et divisé en deux lobes; la rate est petite et à gauche de l'es- tomac; la vessie aérienne est très grande, à HAR 27 parois minces et brillantes ; ellecommunique avec le fond de l'estomac par un canal assez court. Les reins sont gros, la vessie urinaire est petite. Au temps du frai, la laitance ou l'ovaire est très gros, et remplit la plus grande partie de l'abdomen. Le péritoine est noi- râtre. On compte au squelette cinquante-six vertèbres, vingt et une côtes, et un nombre considérable d'arêtes disposées avec une ré- gularité qui mérite une scrupuleuse atten- tion , mais qu'il serait trop long de dé- crire ici. Presque tous les naturalistes s'accor- dent à dire, et tout le monde répète, d'a- près eux , que le Hareng meurt aussitôt qu'il est tiré de l'eau. Cette assertion est même tellement populaire qu'elle est deve- nue proverbiale dans certains pays : « As dead as a Herring , » disent les Anglais. Mais elle n'est répandue que par les rap- ports des pêcheurs de Harengs aux grands filets , qui retirent ces poissons étranglés dans les mailles où ils se sont encolletés. Dans ces circonstances , ils ne tirent pas de l'eau un seul Hareng vivant; mais il n'en est pas moins certain que la vie des Harengs, quoique moins tenace que celle de beaucoup d'autres poissons , peut se prolonger beau- coup plus qu'on ne le croit communément. Neucrantz anciennement, Noël de la Mori- nière, ont vu des Harengs vivants plusieurs heures après avoir été tirés de l'eau , et sau- tant dans les paniers avec les autres pois- sons où on les avait mis. J'ai moi-même été témoin de ce fait. On prétend que le Hareng fait entendre un son, comme d'ailleurs beaucoup d'autres poissons le font. Je n'ai jamais entendu ce- lui du Hareng; les Anglais ont même un mot qui exprime par onomatopée le cri du Hareng : ils disent squeak. Puisque je rapporte les dires des pêcheurs, je citerai aussi que les couleurs du Hareng varient quelquefois de manière à représen- ter des sortes de caractères, que les peuples, dans leur ignorance , regardent comme des lettres des langues teutoniques des Scandi- naves. Ces variétés, assure-t-on, ne sont pas rares en Angleterre. Je ne connais rien de plus extraordinaire à cet égard que ce qui est rapporté à ce sujet pour être arrivé en 28 HAR Danemark, en 1 587 . Les historiens oni même conservé la date précise de la capture des I deux Harengs singuliers qui donnèrent lieu à cet événement lié à l'histoire de ce Pois- son. Le 21 novembre 1587, sous le règne de Frédéric II, on pécha dans la mer de Nor- wége deux Harengs sur le corps desquels étaient imprimés profondément, et jusqu'à l'arête, des caractères gothiques. Ces poissons furent portés à Copenhague, et sept jours après leur capture ils furent présentés à Frédéric II. Ce monarque superstitieux, ef- frayé à la vue de ce prodige, pâlit, crut que ces signes devaient prédire un événement qui se rapportait directement à lui, en an- nonçant sa mort ou celle de la reine. Les savants du pays furent consultés, et ils tra- duisirent ainsi les inscriptions gravées sur les poissons : Vous ne pécherez pas de Ha- rengs dans la suite aussi bien que les autres nations. Le roi ne se contenta pas de cette explication; il fit consulter les savants de Rostock. Il y a sur ce sujet plusieurs mé- moires plus ou moins remplis de croyances superstitieuses et absurdes. Frédéric mourut en 1588, et l'on ne manqua pas d'attribuer sa mort à l'apparition des Harengs venus pour l'annoncer à son peuple. Le Hareng habite en grande abondance tout l'Océan boréal, dans les baies du Groen- land, de l'Islande, autour des îles de la Lapo- nie, des îles Feroé, et sur toutes les côtes des îles Britanniques. 11 peuple les golfes de la Norvège, de la Suède, du Danemark et de la mer du Nord. Il existe aussi dans la Bal- tique, quoique un peu moins salée, dans le Zuyderzée; puis nous le trouvons dans la Manche , et le long des côtes de France jus- qu'à la Loire ; mais il ne paraît pas descendre plus bas pour se montrer dans le golfe de Gascogne, car on sait très positivement qu'il ne se trouve pas sur les côtes plus méri- dionales du royaume , ni sur celles d'Espa- gne ou de Portugal. Il n'existe pas non plus sur celles d'Afrique. Quelques auteurs ont avancé, mais à tort, que le Hareng commun {Clupea Harengus) existe dans la Méditerra- née. Nous n'avons jamais vu le Hareng venir de celle mer. On a dit que le Hareng, se di- rigeant aussi vers Terre-Neuve, se rendait de là sur les côles d'Amérique jusqu'à la Caro- line du Sud. Nous démontrerons dans notre ichihyologie que ce Hareng est d'une espèce HAR différente de celle d'Europe. Quant aux bancs de Harengs cités principalement par les voyageurs russes ou anglais dans les mers du Kamtschatka et de Californie, je n'ai rien à en dire , parce que je n'ai pas vu des in- dividus pris parmi ces bancs, et que je n'ai pu les comparer avec notre Hareng , ainsi que je l'ai fait pour ceux des côtes de l'A- mérique septentrionale baignées par l'Atlan- tique; mais je doute beaucoup que ces bancs aient été formés de Clupées de l'es- pèce de notre Hareng. L'on a plusieurs ob- servations qui prouvent que notre poisson a été pris dans les fleuves d'Europe ; mais on ne peut dire de lui comme de l'Alose , ou d'autres espèces de genres et de familles différentes, qu'il remonte périodiquement dans les eaux douces. On a pris des Harengs dans l'Oder, à plus de 30 lieues de son embouchure ; en Suède , en Angleterre , on cite des exemples analogues. On en a des preuves pour la Seine ; mais les pécheurs de Rouen ou même du Pont-de-1'Arche remar- quent que ces individus ont tous jeté leurs œufs ; ce n'est donc pas, comme l'Alose, pour y frayer que ces poissons entrent dans l'eau douce. Il faut d'ailleurs se méfier beaucoup aussi des assertions diverses sur ces passages naturels du Hareng de l'eau de mer dans les eaux douces : ainsi Noël de La Morinière a dit, par exemple, qu'en Ecosse les lacs de Locbeck et de Lochlomorie sont peuplés de Harengs, nommés encore en anglais Fresh- water herring ; mais depuis, il a été reconnu que ces prétendus Harengs d'eau douce sont des Salmonoïdes , voisins du Salmo murœ- nula. Ces observations ne me font pas cependant mettre en doute des expériences faites par des savants distingués sur la possibilité de main tenir ou, si l'on veut, d'acclimater mo- mentanémentdes Harengs dans l'eau douce. Les expériences anciennes faites en Europe et en Amérique ont déjà démontré la possi- bilité de ce changement de séjour, et il y a peu d'années que ces essais ont été répétés avec succès en Ecosse par M. Mac-Culloch. Si les Harengs ne se montrent que rarement aujourd'hui et par exception dans la basse Seine, il y a lieu de croire cependant qu'au- trefois ils y entraient régulièrement et en abondance, et même dans les affluents de ce fleuve : des passages d'anciennes chartes HAR prouvent que des monastères recevaient pour \ prix de dîme la quantité suffisante des Ha- j rengs pour la nourriture du couvent pendant i le carême, des produits de la pêche de ce Poisson faite dans la Rille jusqu'à Pont- Audemer. Une opinion assez singulière s'est fort accréditée chez les pêcheurs : j'ai été plu- sieurs fois consulté sur cette assertion. On i dit que le Hareng vit d'eau pure; ceux qui i ont observé un peu plus attentivement y trouvent quelquefois un peu de vase. Mais cette assertion n'est pas plus fondée que la plupart des autres contes plus ou moins extraordinaires que l'ignorance se plaît à débiter sur un poisson qui étonne par son extrême fécondité, par ses apparitions ré- gulières en bandes innombrables, et que l'homme poursuitavec activité au milieu des dangers de la mer. Le Hareng se nourrit de petits crustacés, de poissons qui viennent de naître, du frai même de ses semblables, et dans le Nord on profite de l'avidité du Hareng pour le pêcher à la ligne. On amorce les haims avec des annélides ou d'autres petits morceaux de chair. On a dé- couvert depuis longtemps sur les côtes de la Suède que les endroits où l'on jette le marc des Harengs soumis à la pression né- cessaire pour en extraire l'huile employée dans ces pays, sont beaucoup plus abondants en Harengs , à cause de l'espèce d'appât qu'on leur donne ainsi. La fécondité si admirable et si inépuisable de ce Poisson a donné lieu à plusieurs remar- ques importantes pour l'histoire. On sait qu'il y a beaucoup plus de femelles que de mâles, et dans le rapport de 7 à 3. Quant au nombre des œufs contenus dans leurs ovaires, et pondus chaque année lorsque les ovaires se vident, plusieurs auteurs le font varier, suivant la grosseur des individus, entre 21,000 et 36,000 en nombre rond. Bloch élève ce nombre à 68,000. Tout con- sidérables que nous paraissent ces chiffres, si l'on se rappelle ceux que présentent plu- sieurs autres espèces, ils paraîtront alors très faibles, puisque l'on porte à 1 million le nombre d'œufs pondus par une seule Mo- rue ; mais dans ces genres le nombre des fe- melles est à peu près égal à celui des mâles. Lorsqu'un banc de Harengs s'approche de la côte pour frayer, on voit les femelles PIAR 29 s'agiter beaucoup; elles semblentsefrotterle ventre ou l'anus sur les roches, sur le fond de sable ou sur les branches de plantes sous- marines, et elles abandonnent une telle quantité d'œufs sur la grève, qu'à la ma- rée basse ou sur les talus des digues on voit quelquefois le fond couvert d'un lit d'œufs qui a souvent de 2 à 4 centimètres d'épaisseur. Dans ces mouvements vifs, on peut même dire violents, des femelles, elles perdent une grande quantité d'écaillés qui viennent quelquefois couvrir la surface de la baie comme d'une lame d'argent. C'est cependant aussi une opinion reçue chez tous les pêcheurs, que les œufs restent comme suspendus à 1 mètre ou 2 sous les eaux, re- tenus par une sorte de gelée blanchâtre et claire qui maintient tout le frai réuni en une masse , traversée par les cordages des aubes des filets ou autres engins aux- quels il s'attache. II arrive que l'on retire les filets entièrement couverts de cette ge- lée. Les uns prétendent que ce sont les œufs non fécondés qui se détachent du fond de la mer, et viennent ainsi nager entre deux eaux ; d'autres croient que ce sont les œufs imprégnés de laitance qui s'é- lèvent du fond pour arriver jusqu'à une hauteur où ils peuvent recevoir l'action de la lumière nécessaire à leur éclosion. L'on rencontre quelquefois des baies entières remplies de cette substance, sur laquelle il faudrait faire de nouvelles observations. Il en est de même de cette autre matière qui vient sous forme d'une couche d'huile blan- châtre s'étendre à la surface de la mer. et que les pêcheurs de la Manche appellent graissin. Cette matière exhale une odeur forte etaphrodisiaque, souvent nauséabonde, que le poisson vivant porte également avec lui. Tous les pêcheurs de cette mer s'accor- dent à regarder celte matière comme de même nature, et comme un produit de l'ex- crétion des laitances du Hareng, qui vide ses vésicules séminales sur les œufs aban- donnés par les femelles : aussi, dans la Man« che, se dirige-t-on vers les parages couverts de graissin pour y jeter les filets. Cependant les pêcheurs hollandais ne partagent pas l'opinion de nos matelots sur le graissin. Ainsi j'ai entendu dire aux pêcheurs de Ratwyck que si la mer offre quelquefois une surface blanchâtre el tranquille, c'est 30 HAR une preuve de la présence en gran; je ravis). o;s. — Genre de l'ordre des Hapaces ignobles, éta- bli par G. Cuvier pour une grande espèce d'Amérique. Les caractères qu'offre ce genre sont: Bec grand, très fort, comprimé sur les tôles, a mandibule supérieure très crochue, et ayant ses bords dilatés; narines ovalaires, transversales ; tarses très gros, robustes, ré- ticulés, à moitié emplumés; ailes très cour- tes; ongles très robustes et longs. G. Cuvier, à cause de l'analogie qui existe entre les Pygargues et les Harpies, sous le rapport des tarses, qui, dans les uns et les autres, sont emplumés au-dessous du genou, a encore appelé ces derniers Aigles pêcheurs à ailes courtes. Les Harpies sont de grands oiseaux de ra- pine, qui vivent solitaires dans les lieux les plus retirés et les plus obscurs des forêts de la Guiane. Sonnini a vu que les Harpies, lors- qu'une cause quelconque les irrite, relèvent, sous forme de huppe, les longues plumes de la partie postérieure de leur tête. Jacquin, qui a vérifié ce fait, ajoute que, malgré la férocité naturelle de ces oiseaux, on peut cependant les apprivoiser lorsqu'ils ont été pris jeunes. Ils attaquent, dit-on, les Mam- mifères même de grande taille, et sont d'une force remarquable, mais que l'on a proba- blement exagérée, surtout lorsqu'on a avancé qu'ils étaient capables de fendre d'un seul coup de bec le crâne d'un homme. Les Har- pies nichent sur les grands arbres; les petits voient dès les premiers jours de leur nais- sance, et mangent seuls la nourriture qu'on place près d'eux. On n'en connaît encore HA il qu'une espèce qui se nourrit de Faons et d'Aïs : c'est I'Aigle destructeur, Falco des- tructor Daud. (Temm., pi. 14), Harpyia fe- rox Less., 7/. maxima Vieillot. (Z. G.) * HARPIPRION , Wagler. ois . — Syn. de Tantale. (Z. G.) *IIARPIPTERYX (i'oTtvi, faux; ttte'pvÇ, aile), ins. — Genre de Lépidoptères de la fa- mille des Nocturnes, tribu des Tinéides, créé pai Treitschke et adopté par nous avec quel- ques modifications dans notre Histoire des Lé- pidoptères de France , ainsi que dans notre Catalogue méthodique des Lépidoptères d'Eu- rope. Toutes les espèces de ce genre se font remarquer par la forme de leurs ailes supé- rieures, dont le sommet très aigu est plus ou moins courbé en faux. Nous en connais- sons 8 en Europe, parmi lesquelles nous citerons comme type du genre VHarpipteryx harpella Hubn . (Ypsolophus dentatus Fabr.), qui se trouve en France et paraît en juillet. Leurs chenilles, fusiformes et de couleurs variées, vivent sur les arbrissaux, notam- ment les Chèvrefeuilles, et s'y métamor- phosent dans des coques en bateau, les unes soyeuses, les autres papyracées. Leurs chry- salides sont claviformes. (D.) *HARPOCHLOA (&pitv, , crochet ; xll* , herbe), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées-Chloridée" - Ji par Kunth (Gram., 92) pou» .^ Gramens croissant dans toutes les régions tropicales du globe. Voy. GRAMINÉES. *HARPULA, Swains. moll. — Voy. vo- lute. (Dèsh.) HARPULIA, Roxb. bot. pu. — Syn. de Cupania, Plum. *HARPYIA (à'pTtvca, harpie), ins.— Genre de Lépidoptères de la famille des Noctur- nes , fondé par Ochsenheimer et adopté par M. Boisduval, qui, dans son Gonera et index methodicus, le place dans la tribu des Noto- dontides. Ce genre ne renferme que 2 es- pèces, peu remarquables par leurs couleurs à l'état parfait, mais dont les chenilles sont des plus curieuses par leur forme bizarre : elles n'ont que 14 pattes (les anales man- quent); elles ont la peau rugueuse et les anneaux séparés par de profondes incisions. Les 4e, 5e , 6e, 7e , 8e et 9e segments sont surmontés chacun d'une ou deux bosses triangulaires terminées en crochet, et les deux derniers forment une espèce de crou- UAR ùc pion dont l'extrémité est armée d'une pointe aiguë dans l'une des deux chenilles , et de deux filets divergents dans l'autre. Cette dernière offre en outre cette particularité , que ses pattes écailleuses sont longues et ar- ticulées comme celles d'une Araignée. Ces Chenilles vivent sur les arbres et se trans- forment en chrysalides : l'une , dans une coque de soie molle entre des feuilles; l'au- tre , dans une coque dure, déprimée, et qui se confond par sa couleur avec l'écorce de l'arbre contre lequel elle est appliquée. Les deux espèces qui appartiennent à ce genre sont le Bombyx fagi Lin., et Bombyx Milhauseri Fabr., qui se trouvent tous deux dans une grande partie de l'Europe , mais assez rarement, surtout le Milhauseri, auquel plusieurs auteurs ont donné le nom de terri- fka, à cause de la forme extraordinaire de sa Chenille. (D.) HARPYIA, Illig. mam. — Synonyme de Cephalotes. (E. D.) HARRACHIA, Jacq. bot. ph. — Syn de Crossand7*a, Salisb. *HARRISIE. Harrisia (nom propre), ins. — Genre de Diptères , établi par M. Robi- neau-Desvoidy {Essai sur les Myodaires, p. 323) , qui le range dans la famille des Calyptérées, division des Coprobies vivipares, tribu des Macropodées. Il ne renferme que 2 espèces originaires du Brésil , et que l'auteur nomme , l'une scutellaris , et l'au- tre Brasiliensis. Celle-ci fait partie du Mu- séum de Paris. (D.) HARRISONIA (nom propre), bot. ni. et cr. — Hook., syn. deBaxtera, Reichenb. — Adans., syn. de Schistidium, Brid. — Genre placé à la suite des Simarubacécs , établi par R. Brown (Msc.) pour un arbrisseau de l'île de Timor. *HARTIGI!SEA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Méliacées-Tri- chiliécs, établi par M. Adr. de Jussieu (in Mem. mus. , XIX, 207) pour des arbres in- digènes de la Nouvelle-Hollande oriental* et des îles voisines. Voy. méliacées. *HARTMAI\MA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sé- nécionidées, établi parDeCandolle(Pnx,V., V, 593) pour des herbes de la Californie. Voy. COMPOSÉES. HARTOGIA (nom propre), bot. pb. — Genre de la famille des Célastiïnées-Eteo- hh HAT dctïdrées , établi par Thunberg (Nov. gen., V, 35, c. ic.). Arbrisseaux du Cap. *HARTWEGIA, Nées. bot. ph. — Syn. de Chlorophytum, Ker. *HAKWEYA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées- Véronicées, établi par Hooker (Je, t. 118) pour des herbes du Cap. Voy. scrophulari- NÉES. HASSELQUISTIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères- Peucédanées, établi par Linné (Gen., n. 341) pour des herbes indigènes de la Syrie. Voy. OMBELLIFÈRES. *HASSELTIA(nom propre), bot. ph. — Syn. deKixia, Bl. — Genre de la famille des Tiliacées-Sloanées, établi par Kunth (in Humb. et Bonpl. Nov. gen. et sp., VII, 231 , t. 601) pour un arbre trouvé par M. de Humboldt, dans l'Amérique tropicale, sur les bords du fleuve Magdeleine. Voy. tilia- cées. *HASTATIS (âcrrocToç, inconstant), ins.— Genre de Coléoptères subpentamères, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, formé par Dejean dans son Catalogue, avec 2 es- pèces du Brésil , les H. septemmaculata Buq. etdenticollisDe'}. (C.) IIASTÉ. Hastalus (hasta, lance), zool. et bot. — Nom donné à tout organe dont la forme affecte celle d'un fer de lance. IIASTINGIA, Kœnig. bot. ph. — Syn. d'Abronia, Jacq. *HATCIIÉTINE ou HATCHETTINE (nom d'homme). min. — Syn. : Adipocire mi- nérale.— Substance combustible d'un blanc jaunâtre; en petites masses translucides, grenues ou écailleuses; d'un éclat gras et nacré ; tendre comme le talc ; plus légère que l'eau; fusible dans l'eau chaude, au-dessous du point d'ébullition ; soluble dans l'éther; donnant à la distillation une odeur bitumi- neuse et une matière huileuse , avec un ré- sidu de charbon. D'après une analyse de Johnston , sa formule de composition est CH2; c'est donc un carbure d'hydrogène analogue à POzokérite (ou cire minérale) et J qui contient 85,96 de carbone, et 14,04 I d'hydrogène. Elle se trouve en petits i; U ' dans un minerai de fer argileux à Mertu»,. Tydvil.danslesud du pays de Galles. (Del.) *IIAÏLIA (àTeXyj'ç, imparfait). ins.— Genre de Coléoptères subpentamères, famille des H AU Longicornes, tribu des Lamiaires, créé par Dejean, avec 2 espèces du Sénégal : H.dor- cadioides Dej. (Serv. Apomecyna) et leuco- loma. Ces insectes, de couleur blanche, ont la forme des Dorcadions ; mais leur corps est plus étroit et plus allongé. (C.) * HAEERINA (dédié à M. Hauer). polyp. — Genre de Foraminifères, créé par M. A!- cided'Orbigny dans V Histoire naturelle, etc., de Vile de Cuba de M. Ramon de la Sagra (Foraminifères, p. 38, 1839). Les Hauerina ont pour caractères : Co- quille libre, très comprimée, équilatérale , suborbiculaire, d'une contexture compacte et sans trous; spire presque embrassante; loges en petit nombre par tours, en forme d'écaillés, la dernière convexe; ouverture en fente longitudinale à la compression de la coquille, située contre le retour de la spire, et ornée d'un bourrelet épais rayonné. Ce genre , par sa contexture opaque , est voisin des Vertebralina, dont il diffère par la forme de son ouverture ; il se rap- proche encore, par la place de son ouverture, des Operculina et des Nonionina, tout en se distinguant des premières par les bourrelets et la forme de cette ouverture, et des secon- des par une ouverture longitudinale et non transversale à la compression de la coquille; il diffère aussi des genres cités par ses loges comprimées et par la convexité de la der- nière. L'espèce type a été trouvée au fond d'un puits artésien foré dans Vienne même. (E. D.) IIAUME. Jtfbrio, Mon tf. moll. — Syn. de Cassidaire, Lamarck. (Desh.) HAESEN. poiss. — Espèce d'Esturgeon Voy. ce mot. *HAUSTELLARIA , Swains. moll. -- Voy. rocher. (Desh.) *HAESTELLUM,K1.moll. — Voy. ro- cher. (Desh.) *HAUSTRUM, Humph. moll. — Voy. pourpre. (Desh.) *HAUYA (nom propre), bot. ph. — Genre delà famille des OEnothérées - Mon ti niées, établi par Moçino et Sessé (Flor. Mex. ex DC. Mem., III, 2, t. 1), pour un arbrisseau indigène du Mexique. HAUYNE (dédiée à Haiiy). min. — Syn. : ,.atialite, Saphirine. — Substance vitreuse, de couleur bleue ou vert bleuâtre, et quel- quefois presque incolore, cristallisant en do- HAY décaèdres rhomboïdaux, comme la Sodalite et le Lapis-lazuli , entre lesquels elle vient naturellement se placer. Sa formule de composition n'est pas encore bien connue : &n en retire par l'analyse de la silice, de l'alumine, de la chaux, de la potasse et une proportion d'acide sulfurique qui monte à plus de 12 f. La coloration bleue de la Hauyne parait être due, comme celle du lapis, à une petite quantité d'un sulfure métallique, à l'état de mélange variable et accidentel. Elle ne donne pas d'eau par la calcination ; au chalumeau, elle se décolore et fond en un verre bulleux ; elle perd de même sa couleur en se dissolvantdans les acides, avec lesquels elle forme une gelée. Cette substance se trouve en petits cris- taux ou en grains cristallins disséminés dans des roches volcaniques (laves, pépéri • nos, trass, phonolites, basaltes), à Marino, Albano et Capo di Bove, dans les États Ro- mains; à Andernach et Niedermendig, sur les bords du Rhin; au Cantal, au Mont- Dore, etc. On la rencontre aussi dans les blocs de dolomie de la Somma au Vésuve. La Nosine ou Spinellane, qui se rencontre avec elle dans les tufs ponccux du lac de Laach, sur les bords du Rhin, paraît n'être qu'une substance isomorphe avec la Hauyne des États Romains, et n'en différant que par la substitution de la soude à la potasse (voyez spinellane). La plupart des minéra- logistes allemands confondent même les deux substances en une seule espèce. Ils rapportent encore à la Hauyne l'Ittnéritc, qui est un minéral bleu, en masses com- pactes et vitreuses, disséminé dans les dolé- •itcs du Kawerstuhl en Brisgau. (Del.) IIAVETIA (nom propre), bot. th. — Genre de la famille des Clusiacées-Clusiées, établi par Kunth (in Humb. et Bonpl. Nov. gen. et sp., V, 204, t. 462) pour un arbre de l'Amérique tropicale. Voy. clusiacées. IIAWORTHIA (nom propre), bot. pu. — Genre établi par Du val (PI. suce. hort. Alanç., p. 7), et considéré actuellement comme une des nombreuses sections du g. Àloës. Voy. ce mot. *IÎAXTOMA , Hart. bot. ph, — Syn. û'Olearia, Mœnch. II AY. MAM. Voy. Aï. *IIA¥DÉXITE (nom d'homme), min. — M. Clcaveland a donné ce nom à un miné- HEB rai trouvé par le docteur Hayden dans les fissures d'un gneiss à Baltimore, où elle est accompagnée de Sidérose lenticulaire et d'une espèce zéolithique qui a été prise pour Mésotype par Clcaveland , pour Stilbite ou Heulandite par d'autres minéralogistes, et dont Levy a fait une espèce à part sous le nom de Beaumontite. La Haydénite est en petits cristaux rhomboédriques, qui ressem- blent aux rhomboèdres de la Chabasie, ou (suivant Levy) en prismes obliques rhom- boïdaux, de 98" 22', dont la base ferait avec les pans un angle de 95" 5'. Ces cristaux sont de couleur brune ou rougeâtre, et re- couverts ordinairement d'une croûte de fer hydraté brunâtre. Ils sont solubles à chaud dans l'acide sulfurique. Leur composition n'est pas encore connue, et il reste des dou- tes sur leur détermination spécifique. On a regardé la Haydénite tantôt comme une Chabasie, et tantôt comme une variété de Sidérose. (Del.) *HA1'L0CKIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Amaryllidées, éta- bli par Herbstein (in Bol. reg., t. 1371) pour des herbes croissant dans l'Amérique méridionale. HAY'NEA. bot. pu. — Wild., syn.dePa- courina, Aubl. — Schumach., syn. de Pilca, Lindl. — Reichcnb. , syn. de Modiola , Mœnch. *HAZIS. iNS. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , proposé par M. Boisduval et adopté par M. Blanchard dans son Hist. des Lépid. , faisant suite au Buffon-Duménil. Les Insectes de ce genre ha- bitent les îles de l'archipel des Indes, la Chine méridionale et quelques îles de l'océan Pa- cifique. L'espèce type est VH. mililaris Boisd. (Phalœnaid. Linn.) qui se trouve à la Chirt, à Java, à Amboine et à la terre des Papous. (D.) HEBEA , Pers. bot. ph. — Syn. de G/o- diolus, Tournef. IIEBEANDRA , Bonpl. bot. ph. — Syn. de Monnina, Ruiz et Pav. *HEBECERIJS (nS-n, puberté; x/Pa«, an- tenne), ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, établi par Dejean, avec des espèces de la Nouvelle-Hollande , qui res- semblent aux Acanlhoderus, mais qui sont T)lus courts, plus larges ; leurs antennes sont kè HEB surtout velues au sommet des articles. Nous citerons , comme en faisant partie , les Ceraembyx funereus M.-L., marginicollis Dej., New., et inglorius New. (C.) *HEBECf,IMUM (n-°n, jeunesse; x'ûvn, lit), bot. ph. — Genre de la famille des Composées- Eupatoriacées , établi par De Candolle (Prod., V, 136). Herbes de l'A- mérique tropicale. 1JEBELIA , Gmel. bot. ph. — Syn. de Tofieldia, Huds. HEBE\STREITIA ( nom propre ). bot. vu. — Genre de la famille des Sélaginées, établi par Linné {Gen., n° 770). Herbes ou arbrisseaux du Cap. *HEBESTOLA (vfêïÇ, puberté ; ha- bit), ins. — Genre de Coléoptères subpenta- mères, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, créé par Dejean dar.? son Cata- logue avec 17 espèces d'Amérique. Ces in- sectes tiennent le milieu entre les Lamies et les Saperdes; leur corps est allongé et cou- vert d'une longue pubeseence espacée. (C.) *IIEBIA. ins.— Genre de Diptères établi par M. Robineau-Desvoidy , qui, dans son Essai sur les Myodaires , page 98 , le range dans la famille des Calyptérées, division des Zoobies , tribu des Entomobies. L'auteur n'y rapporte qu'une espèce, qu'il dit exces- sivement rare, et qu'il nomme f.avipes. (D.) *HEBRADEI\DROIV. bot. ph.— Genre de la famille des Clusiacées-Garciniées , établi par Graham (m Bot. Mag. compan., I, 199, t. 27). Arbre de l'île de Ceylan. HÉBRAÏQUE, moll. — On nomme ainsi dans le commerce la plupart des coquilles, ornées de taches, dont les formes se rap- prochent de celles des caractères orientaux. Ces coquilles appartiennent à des genres diT- férents. et le nom vulgaire a souvent été conservé lorsqu'elles ont été inscrites dans les ouvrages des naturalistes. (Desh.) *HÉBRIDES. ins.— MM. Amyot et Ser- viile (Insectes hémipt. , suites à Buffon) dé- signent ainsi un de leurs groupes, ne ren- fermant que le genre Hebrus. Voy. ce mot. (Bl.) *HEBRUS (nom mythologique), ins.— Genre de la tribu des Kéduviens, de l'ordre des Hémiptères, placé par la plupart des entomologistes dans la famille des Hydro- métrides et dans le groupe des Yéliites , et par MM. Amyot et Serville dans le groupe mv4 des Phymatites (Duclirostres, Am. et Serv.). En effet, le genre Hebrus, fondé par Curtis (Entom. magaz., 1), offre diverses particu- larités d'organisation qui rendent douteuse la place qu'il doit occuper. Ces Hémiptères ont une. tête pointue ; des ocelles très dis- tincts; des antennes de cinq articles; un bec grêle, de quatre articles se logeant dans une rainure du sternum ; des pattes muti- ques avec les cuisses un peu renflées , les postérieures arquées; les tarses de trois ar- ticles munis de crochets grêles et très aigus. On connaît une seule espèce de ce singu- lier genre. Son nom indique l'exiguïté de sa taille : c'est VH. pusillus, Curtis, qui habite l'Angleterre. On le rencontre sur les plantes des étangs et des mares. (Bl.) HECAERGE , Ochsenheimcr. ins.— Sy- nonyme de Libythea, Latreille. (D.) *HECASTOPHYLLUM(?xoc groupe d'Orbiculine. (E. D.) UELEMUM ( nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées Sénécio- nidées, établi par Linné [Gen., n. 968). Herbes de l'Amérique. On en connaît 13 espèces réparties en deux sections : Helenta et Tetrodus , DC. Toi/, composées. IIELEOCHLOA, Palis, bot. pu. — Syn. de Sporobolus, R. Br. "IIËLÉODKOMIE. Heleodromia («Uôç, fou; ipèpevç, coureur), ins. — Genre de Diptères établi par M. Haliday et adopté par M. Macquart, qui le range dans la division des Némocères, famille des Tanystomes , tribu des Empides. Des 4 espèces qu'y rap- porte M. Haliday, M. Macquart ne décrit que la première , Heleodromia immacuiata llalid. , qui se trouve dans les bois en An- gleterre, mais raremeni. ïD.) *IIELE1»TA. Rafin. bot. ph. — Syn. d'tfe- liopsis, Pers. *IIELIA (vjàco:, soleil), bot. ph. — Genre de la famille des Gentianées-Chironiées , établi par Marlius ( iS'ou. gen. et sp., II, 123, t. 191 ). Herbes de l'Amérique tro- picale. *HELIA (#Lt0ç, soleil), ins. — Genre do Lépidoptères de la famille des Nocturnes , tribu des Pyralides, établi par M. Guenec aux dépens des Hcrminies de Latreille. Ce genre a pour type et unique espèce la Pyra- lis cavialis , dont la chenille vit sur les Rumcxet se construit une coque de terre en forme de barillet pour se changer en chry- salide. Cette espèce se trouve dans plusieurs parties de l'Europe, mais elle n'est pas commune. (D.) *IIEL1ACTL\\ Boié. ois. — Genre de la famille des Trochilidées, ayant pour type le Trochilus bilophus Tenini. Voyez colibri, (Z.G.) *HELIACTIS, Kiitz. bot. cr. — Syn. de Micrasterias, Ag. HÉLIANTHE. Helianthus Lin. (iqaioç , soleil ; âv9oç, fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Sénécioni dées, sous-tribu des Hélianthées, à laquelleil donne son nom, de là syngénésie frustranee dans le système sexuel. Il se compose d'es- BEL pèces herbacées )u très rarement sufTru- tescenles , presque toujours rudes au tou- cher, dont les feuilles sont opposées, ou alternes vers le haut de la plante , le plus souvent triplinervées et entières. Leurs fleurs sont jaunes, réunies en larges capi- tules radiés, multiflores et hëtérogamcs ; belles du rayon étant stériles , tandis que celles du disque sont hermaphrodites. L'in- folucre est formé de bractées imbriquées irrégulièrement, dont les extérieures sont foliacées , larges , aiguës , appendiculées , lâches, dont les intérieures sont plus peti- tes, en forme de paillettes. Le réceptacle est plan ou convexe, couvert de paillettes demi- embrassantes , oblongues, aiguës. Dans les fleurs du disque , le tube de la corolle est court et étroit ; sa gorge est dilatée , cylin- droïde; son limbe a cinq dents. Les fruits qui succèdent à ces fleurs régulières sont comprimés par les côtés, ou à quatre angles plus ou moins prononcés; chacun d'eux se termine par deux petites folioles continues aux angles , qu'on regarde comme consti- tuant une aigrette analogue à celle de la plupart des Composées. Cependant, en sui- vant avec soin le développement de ces fleurs chez YHelianlhus annuus, j'ai re- connu que l'analogue de la véritable aigrette des Composées se montre sur un rang plus intérieur; que dès lors il faut voir dans ces deux paillettes deux petites bractéolcs ana- logues à celles qu'on observe dans une si- tuation semblable, chez les Dipsacccs , par exemple. Les espèces du genre Hclianlhus sont nombreuses ; De Candolle en décrit 47 dans le Prodromus (Pars 5", pag. 585); à ce nombre Walpers en a ajouté 15 , dé- crites depuis la publication du Prodrome (Hepert., vol. II, pag. 617 et 983). Presque toutes ces plantes sont originaires de l'A- mérique septentrionale. Deux ou trois espèces de ce genre méritent une attention particulière. 1. Hélianthe tournesol , Hclianlhus an- nuus Lin. (II. plalyccphalus Coss.), vulgai- rement Grand-Soleil , Tournesol des jar- dins. Cette espèce, originaire du Pérou, est ci fréquemment cultivée en Europe, qu'elle y est devenue presque spontanée dans cer- tains endroits. Non seulement on la ren- contre très souvent dans les jardins à titre déplante d'ornement, mais encore on la H EL 51 cultive quelquefois pour l'huile que set graines donnent en abondance, ou pour se* graines mêmes. C'est une très belle plante dont la tige, simple ou rameuse seulement à sa partie supérieure, s'élève quelquefois à plus de 2 mètres; ses feuilles sont en cœur, triplinervées, pétioléc , hérissées, comme la tige, de poils certs et raides. Tout le monde connaît ses grands capi- tules, qui ont parfois 2 décimètres de dia- j mètre, et sous lesquels /'extrémité de h i tige ou le pédoncule se rende et se courbe, I surtout après la floraison. On connaît dans ! les jardins une variété de cette plante à ! fleurs doubles , ou dans laquelle les fleurs ' du disque sont devenues ligulécs comme ' celles du rayon. On en possède aussi une variété tout-à fait naine. 2. Hélianthe tubéreux , H. tuberosus I Lin., vulgairement Topinambour, Poire de '• terre, etc. Cette espèce intéressante a acquis ! une grande importance, depuis qu'on a re- ' connu tous les avantages que présente sa cul- ture. Elle est originaire du Brésil. Sa tige s'é- lève de 1 à 2 mètres ; elle est ordinairement simple. Ses feuilles sont triplinervées, rudes au toucher, acuminées, les inférieures un peu en cœur à leur base; les supérieures ovales, decurrentes sur le pétiole. Ses capi- tules sont plus petits que dans la plupart de ses congénères; les bractées de leur invo- lucrc sont ciliées. Le caractère le plus im- portant de cette espèce consiste dans ses rhizomes tubéreux et féculents, ou dans ses tubercules, qui fournissent un aliment abon- dant , soit pour l'homme , soit surtout pour les bestiaux. Au reste, toute la plante peut rendre de grands services; ses feuilles sont encore une bonne nourriture pour les bes- tiaux, et ses tiges desséchées fournissent un bon combustible dans les campagnes. Le Topinambour n'était guère cultivé que dans les jardins, lorsque Ivart essaya, avec beau- coup de succès , et préconisa sa culture en grand pour la nourriture des bestiaux , et particulièrement des troupeaux. Depuis lui, cette culture a pris faveur, moins cependant qu'elle ne mérite, comme vient de le prou- ver M. Dujonchay dans une notice étendue sur cette plante, insérée en juillet 1845 dans deux numéros du Moniteur industriel. Les tubercules du Topinambour présentent entre autres avantages, non seulement leur 52 IIEL abondance, mais surtout leur propriété de résister très bien aux gelées. Cependant, devenant l'aliment principal des Moutons, ils peuvent amener des inconvénients aux- quels on remédie du reste facilement par l'addition d'une petite quantité de sel, ou d'une substance tonique quelconque. La meilleure manière d'en faire un aliment par- faitement sain est de les combiner par moi- tié avec une nourriture sèche. 3. HÉLIANTHE MULTIFLOUE , H. multiflorUS Lin., Soleil vivace, petit Soleil. Cette espèce est cultivée fréquemment dans les jardins comme plante d'ornement , surtout sa va- riété à fleurs doubles, à cause du nombre et de la durée de ses fleurs. Sa tige est ra- meuse, et s'élève à environ un mètre; ses feuilles sont triplinervées, rudes : les infé- rieures en cœur; les supérieures ovales, ai- guës; les bractées de son involucre sont lancéolées, à peine ciliées. Elle est origi- naire de la Virginie. On cultive encore dans les jardins à titre de plantes d'ornement quelques autres es- pèces d'Helianlhus, notamment les H. rigi- dus, altissimus, diffusus, etc. (P. D.) HÉLIANTHÈME. Helianthemum, Tourn. (vjX'oç, soleil ; âvSepov, fleur: fleur du Soleil). bot. ph. — Genre nombreux de la famille des Cistinées. Établi d'abord par Tourne- fort, il avait été compris par Linné dans le genre Cislus ; mais plus tard , Gœrtner et De Candolle l'ont distingué de nouveau; enfin M. Spach ( Ann. se. nat. , 2e sér. , tom. XVI, 1836, pag. 360) en a séparé plu- sieurs espèces , pour lesquelles il a pro- posé les genres Fumana, Rhodax, Tube- raria et Halimium, dont le premier, le troi- sième et le quatrième formaient , pour M. Dunal {in DC. Prodrom., t. T, p. 266 et suiv.), de simples sections parmi les Hélian- thèmes. Tel qu'il est circonscrit maintenant, en conservant les Fumana comme genre distinct , laissant les Halimium parmi les Cistes, les Rhodax et Tuberaria n'étant pas détachés , le genre Hélianthème renferme encore un nombre considérable de plantes, puisque M. Dunal (l. c.) en décrit environ 90 espèces, et que M. Waipers {Repert. bot. syst., t. I , p. 208) en ajoute 15 à ce nom- bre. Les caractères du groupe ainsi limité sont les suivants : Calice à 5 sépales , dont 3 intérieurs grands et 2 extérieurs ordi- HEL nairement beaucoup plus petits ou même nuls. Corolle à 5 pétales égaux. Étamincs nombreuses toutes fertiles. Ovaire unilo- culaire ou imparfaitement triloculaire , à ovules ordinairement assez peu nombreux (2-12, et rarement un plus grand nombre dans chaque loge). Style articulé au sommet de l'ovaire , dressé ou ascendant. A ces fleurs succède une capsule chartacée, à une loge continue ou incomplètement subdivisée en trois, s'ouvrant en 3 valves par une dé- hiscence loculicide. Les Hélianlhèmcs sont des herbes, des sous-arbrisseaux ou des ar- brisseaux très bas qui croissent en abon- dance, surtout dans la région méditerra- néenne. Leurs feuilles sont alternes ou op- posées, avec ou sans stipules, à inflorescence variable. Les modifications que présente l'organi- sation des Hélianthèmes ont permis d'é- tablir parmi eux plusieurs sections ou sous- genres, dont il faut cependant observer que les limites ne sont pas toujours fort nette- ment arrêtées. Voici quelles sont ces sec- tions établies par M. Dunal {l. c), et .dis- posées dans l'ordre que leur assigne M. En- dlicher. La 1™ ( Bachypelahim , Dun., I. c.) doit son nom à la brièveté des pétales souvent plus courts que le calice. Les étamincs y sont peu nombreuses (7-13) sur une seule série, insérées sur le bord du disque. Leur capsule est dure et fragile. Ce sont des plantes annuelles, à feuilles stipulées, qui habitent surtout l'Espagne et l'Egypte. La 2e (Eriocarpum, Dun. I. c.) doit son nom aux poils nombreux qui couvrent l'o- vaire des fleurs et la capsule. Les pétales sont un peu plus longs que le calice. Les étamines sont le plus souvent au nombre de 15-20, sur une seule série, insérées au bord du disque. Les espèces qu'elle com- prend sont des sous-arbrisseaux dont les feuilles sontéparses, dont les stipules sont linéaires et courtes. La 3e (Euhelianthemum, Dun., L c.) forme le groupe central et le plus nombreux du genre. 11 est caractérisé par des pétales au moins deux fois plus longs que le calice, des étamines nombreuses (20-100) rangées en plusieurs séries. Les plantes qui le compo- sent sont des sous-arbrisseaux dont toutes les feuilles sont opposées, stipulées; dont HEL les fleurs . 57). (H. L.) HÉLICELEE (diminutif d'Hélice), moll. — Ce genre a été proposé par Lamaick, dans l' Extrait du, cours, pour les espèces d'Hélicesquin'onljamaisdebourreletà l'ou- verture. Lamarck a depuis abandonné ce genre , qui en effet se confond avec les Hé- lices. Voy. ce mot. (Desh.) *IIELICIII\OA , Rafin. bot. ph.— Syn. dEchinacea , Mœncb. HEL HÉLICHRYSE. Helichrysum, DC. (&,'- xpwoç, nom de cette plante chez les Grecs) bot. ph. — Genre très considérable de la fa- mille des Composées, tribu des Sénécioni- dées, sous-tribu desGnaphaliées. Les nom- breuses espèces qui le composent correspon- dent à une portion du grand genre Gnapha- lium, Lin. De Candolle en a décrit 2 15 dans son Prodromus; à ce nombre Walpersen a ajouté 4 dans son Bepert. bolan. syst. , II. L'orthographe du nom de ce genre varie chez les auteurs; Vaillant, qui l'a proposé, l'écrivait Elichrysum, et aujourd'hui encore plusieurs botanistes suivent son exemple. Cependant le mot Helichrysum, adopté aussi par plusieurs autres, est plus conforme à l'étymologie grecque. Ce genre présente les caractères suivants : Capitule multiflore , tantôt homogame, c'est-à-dire formé entiè- rement de fleurs hermaphrodites, tubuleu- ses, à cinq dents; tantôt hétérogames , ou présentant à la périphérie une rangée de fleurs femelles, étroites et presque filifor- mes : l'involucre qui entoure ce capitule est formé de nombreuses bractées imbriquées , scarieuses ; dont les intérieures sont tantôt conniventes, tantôt rayonnantes. Le récep- tacle est plan, sans paillettes , soit nu, soit pourvu de fimbrilles. L'aigrette qui cou- ronne les fruits est formée d'une seule ran- gée de soies rudes au toucher ou barbues k leur extrémité , tantôt libres et distinctes , tantôt plus ou moins réunies entre elles à leur base ou rameuses. Les Hélichryses sont des herbes ou dessous- arbrisseaux dont quelques uns croissent en Europe, mais dont le plus grand nombre ha- bite l'extrémité méridionale de l'Afrique. On n'en a pas encore trouvé une seule espèce en Amérique. Leurs feuilles sont alternes. Leurs involucresscarieux, colorés de teintes purpu- rines, jaunes ou blanches, font de plusieurs d'entre elles de très jolies plantes d'orne- ment; quelques unes sont fort répandues dans les jardins, dans lesquels on leur donne le nom d'Immortelles, parce que les bractées scarieuses de leur involucre se conservent, plusieurs années avec leur couleur, pourvu qu'on ait le soin de les cueillir encore fraî- ches, et de les faire sécher en les tenant renversées. On colore même celles de l'Im- mortelle jaune de teintes rouges, vertes, etc., en faisant agir sur elles diverses substance». HEL Voici quelles sont les plus répandues des es- pèces cultivées de ce genre : 1. Héliciirysi: d'Orient, U elichr y sum orien- tale Tourn. , DC. (Gnaphalium orientale Linn. , vulgairement Immortelle jaune, ou simplement immortelle). — Toute la plante est cotonneuse et blanche ; sa lige tortueuse est ligneuse a sa base et sous-frutescente; ses feuilles sont linéaires-lancéolées : les infé- rieures obtuses, les caulinaires aiguës , ies supérieures souvent scarieuses à leur som- met. Les capitules sont portés sur des pé- doncules allongés; les écailles de leur invo- lucre sont jaunes , oblongues , obtuses, de même longueur ou plus longues que les fleurs. Cette espèce croît naturellement eu Crète, d'après Belon et Sibthorp. Elle est cultivée très fréquemment; ses capitules servent à faire des bouquets et surtout des couronnes. C'est une plante d'orangerie dont la culture est facile, mais dont il faut avoir la précaution de renouveler souvent les pieds par des boutures. 2. Hélichbysk a bractées, H. braclealum Wild. — Espèce herbacée, a tige dressée, haute de 8 ou. 9 décimètres, rameuse, couverte de poils très courts qui la rendent un peu rudes au toucher; ses feuilles sont lancéolées ou linéaires-acuminées. Ses capitules sont assez volumineux , portés à l'extrémité des ra- meaux , accompagnés le plus souvent de 1-3 bractées foliacées; ies bractées scarieu- ses ou les écailles de cet involucre sont éta- lées et rayonnantes : les plus extérieures sont courtes et obtuses, les moyennes lan- céolées et allongées , les plus intérieures courtes etacuminées; toutes sont jaunes dans le type , et blanches dans une variété que l'on possède depuis peu d'années. Cette belle espèce croît naturellement à la Nou- velle-Hollande. 3. IlÉLicintYSE fétide , H. fœlidum Cass. (Gnaphalium fœlidum Linn., vulgairement Immortelle puante). — Celle-ci est originaire du Cap, ainsi que le plus grand nombre de ses congénères. Sa tige est herbacée, dres- sée, cotonneuse, haute d'environ 6 ou 7 dé- cimètres; ses feuilles sont embrassantes, en cœur a leur base, étalées, cotonneuses; ses capiiules sont volumineux, agglomérés; leurs bractées scarieuses d'un blanc argenté, rayonnantes, presque aiguës ; les fleurs sont triés nombreuses et jaunes. Comme la ré- HEL 63 cédente, celte espèce se multiplie aisément de graines : seulement, elle doit être semée sur couche. On la propage aussi de boutures faites en été et maintenues à l'ombre. On connaît deux variétés de cette espèce : l'une à fleur jaune, c'est la plus commune dans les jardins, dans laquelle l'involucre et l'ai- grette sont d'un jaune doré; l'autre, plus rare, à fleur blanche, dans laquelle l'invo- lucre et l'aigrette sont d'un blanc assez pur. 4. Hélichryse a grandes fleurs, 7/. gran- diflorum Lcss. — Sa tige est ligneuse, frutes- cente, cotonneuse; ses feuilles, élargies à leur base et sessiles , sont couvertes sur leurs deux faces de longs poils presque lai- neux, dressés et presque imbriqués; ses ca- pitules sont assez volumineux; leurs brac- tées scarieuses sont d'un jaune pâle : les extérieures aiguës, les intérieures dépassant à peine les fleurs. Cette espèce est encore originaire du cap de Bonne-Espérance. Outre les espèces précédentes, qui sont les plus répandues dans les jardins, il en est encore quelques autres que l'on cultive moins habituellement comme plantes d'or- nement, et que nous nous bornerons à men- tionner ici, comme les Hclichrysum fulgi- dum , proliferum, etc. Nous nous bornerons également à citer les noms de celles qui ap- partiennent à la Flore française, savoir : les H. stœchas , anguslifolium , arenarium et frigidum. (P. D.) HELICIA (ftiÇ, spirale), bot. ph. — Genre de la famille des Protéacées-Grevil- lées, établi par Loureiro (Flor. cochinch., I, 105). Arbrisseaux ou arbres de l'Asie tro- picale. *IiELICID/E. mou.. — M. Swainson a proposé cette famille dans son petit Traité de Malacologie; elle est la première des Mollusques phytophages ; il la divise en cinq sous-familles , dans lesquelles sont distri bues tous les genres de Mollusques pulmo- nés terrestres. Voy. molluscjues. (Desh.) HÉLICIGONE. Helicigona. mole. —M. de Férussac a proposé ce sous-genre pour y pla- cer les coquilles que Lama:ck comprenait dans son g. Carocolle. Le g. Carocolle et les Hélicigones doivent rentrer dans le g. Hé- lice. Voy. ce mot. (Desh.) *HELICINjE. moll. — Sous ce nom, M. Swainson a établi la troisième soufl- famille des Helicidœ. L'auteur la divisa en 64 HEL 4 genres : Hélix, Pupa , Geolrocnu» , ?>$ iicella. Voy. ces mots. (Desu.) UÉLICIXE. Itelicina{dim\i\uï\îil' ncUcc). moll. — Les coquilles du g. Hélicine ont été peu connues des anciens conchyliologues. Quelques espèces figurées par Lister et quel- ques autres naturalistes étaient confondues parmi les Hélices. Tout porte à croire que Bruguière et d'autres auteurs méthodistes ont connu des espèces répandues dans les collections et ont suivi l'exemple de Listera leur égard. Lamarck le premier, dès son premier essai de classification des coquilles, publié en 1799 dans le rr volume des Mcm. t'e la Soc. d'hist. nat. de Paris, reconnut les caractères de ce genre et l'institua sous le nom qu'il porte aujourd'hui. Cependant Lamarck ne connaissait point l'opercule dont la coquille est fermée, l'animal ne lui était point connu, et dès lors il dut fonder son genre sur des caractères en apparence d'une moindre importance, et dont la valeur n'a pas été démentie par la suite. Tous les zoo- logistes sans exception ont adopté le genro de Lamarck. Il à été assez difficile de lui assigner sa place véritable dans la méthode. Lamarck le mit d'abord à la suite des Héli- ces et le fit suivre des Nérites ; plus tard il l'entraîna dans sa famille des Colimacés, où on le retrouve aussi bien dans son Extrait du cours que dans son Hist. des anim. sans ver lèb. Cuvier, dans la 1 re édit. du Règne animal, oublia le g. Hélicine ; mais, peu de temps après, M. de Férussac ayant eu vivant l'animal de ce genre curieux, le soumit à M. de Blainville , qui en donna une description dans le Dict. des se. nat. M. de Blainville dit qu'il faut placer ce g. dans le voisinage des Cyclostomes. En cela, il est d'accord avec M. de Férussac. Mais ce dernier, supposant que l'ouverture de la cavité branchiale est absolument la même que dans les Hélices, proposa une famille des Hélicines pour le seul genre qui nous oc- cupe , qu'il mit à côté de celle des Turbi- cines , contenant le seul g. Cyclostome. On savait alors que l'animal des Hélicines ne porte que deux tentacules sur la tête, et qu'il est pourvu d'un opercule. Contrairement à la conclusion de son ar- ticle, M. de Blainville, dans son Traité de malacologie, transporta les Hélicines dans sa famille des Ellipsostomes, à la suite des HEL Pnasianeileset des \mpullaires. Aujourd'hui la plupart des opinions que nous venons d'exposer ont été abandonnées , malgré l'exemple de Cuvier, qui , dans la 2* édit. du Règne animal, conserve aux Hélicines les rapports indiqués en dernier lieu par M. de Blainville. En effet, les Hélicines sont des Mollusques gastéropodes très voi- sins des Cyclostomes par tous leurs carac- tères extérieurs. L'animal est d'un médio- cre volume; son corps est étroit, convexe en dessus , pointu à l'extrémité postérieure, aplati en dessous par un plan locomoteur; la tête est assez grosse et assez épaisse; elle porte deux tentacules coniques, à la base desquels est placé le point oculaire. L'ani- mal porte l'opercule en arrière , un peu à gauche, et il est' en partie caché par la co- quille lorsque l'animal marche. L'opercule est exactement de la forme de l'ouverture de la coquille, c'est-à-dire qu'il est ovale ou subtriangulaire dans le plus grand nom- bre des espères ; il n'est point tourné en spirale , comme dans les Cyclostomes; il est aplati , subcorné et composé d'éléments con- centriques, parlant d'un sommet. Les co- quilles sont assez variables dans leurs for- mes ; on en connatt de subdiscoïdes, forte- ment carénées à leur circonférence, passant par degrés à la forme globuleuse , et enfin, dans quelques unes , la spire est subpyra- midale; elles se distinguent par une ouver- ture constamment oblique à l'axe; une co- lumelle courte , droite , calleuse , cette cal- losité se répandant sur une partie de la base ; le bord extérieur est simple, plus ou moins réfléchi et plus ou moins épais ; quelquefois il présente à la base une petite fissure qui le sépare nettement de la columelle. Enfin l'opercule est concentrique , cornéo-calcaire, semi-lunaire, quelquefois subquadrangu- laire. Lamarck ne connut qu'un très petit nombre d'espèces appartenant à ce genre. M. Gray, dans une monographie publiée dans \eZoological journal, a porté à 20 le nombre des espèces nouvelles; mais plus tard, en 1 842. M. Sowerby en a publié 77 espèces dans la 1" partie de son Thésaurus conch liorum Parmi elles il y en a une particulièrement re- marquable par la propriété dont elle jouit d'al tacher à son test divers débris, comme le Trochus agglutinant. Toutes les coquilles de HEL ce g. sont petites ou d'un médiocre volume, et presque toutes habitent les îles de la ré- gion tropicale du Grand Océan et de l'océan de l'Inde. Une espèce fossile a été signalée par Lamarck aux environs de Paris , et en effet la coquille dont il s'agit présente les caractères du g. où elle est placée. ( Desh.) *IIÉLICINES. moll. — Nous l'avons dit en traitant du g. Hélicine, M. de Férussac d proposé cette famille, dans son Tableau systématique des Moll. , pour le g. Héli- cine, sur ce seul caractère que le manteau de l'animal forme un collier complet comme dans celui des Hélices ; mais rien ne prouve jusqu'à présent que l'animal en question présente cette disposition spéciale. (Desh.) HÉLICINIDES , Latr. moll. — Syn. d'Hélicines de Férussac. (Desh.) HÉLICITE. moll. — Nom des Nummu- lites dans les anciens oryetographes. Voy. NUMMULITES. (DESH.) * IIELICOBOLUS, Wallr- bot. cit. — Syn. de Ceuthospora, Fr. HÉLICODONTE. Helicodonta (&tÇ, hé- lice; èiîou;, dent ). moll. — M. de Férussac a proposé ce sous-genre pour quelques es- pèces d'Hélices qui ont des dents à l'ou- verture. Voy. hélice. (Desh.) HÉLICOGÈNE. Helicogena. moll. — Sous -genre dans lequel M. de Férussac rassemble la plus grande quantité des es- pèces d'Hélices. Ce sont des espèces globu- leuses, dont le bord droit est épaissi et ren- versé en dehors. Voy. hélice. (Desh.) HÉLICOLIMACE , Fér. moll. — Syn. de Vibrine, Draparn. HELICONIA (nom mythologique). bot. ph. — Gaertn.,syn. de Strelitzia, Banks. — Genre de la famille des Musacées-Héli- coniées, établi par Linné (Gen. , n° 1297). Herbes de l'Amérique tropicale. Voy. musa- cées. HÉLICONIDES. Heliconidœ. ms.— Tribu de Lépidoptères dans la famille des Diurnes ou Rhopalocères, établie par M. Boisduval, et qui se compose des genres : Héliconie , i Nerias, Hamadryas et Acrée, tous exotiques. L'auteur la caractérise ainsi : Palpes courts, écartés, séparés par un intervalle notable , très peu ascendants. Abdomen grêle, très allongé. Ailes oblongues, étroites; bord ab- dominal des inférieures embrassant à peine le dessous de l'abdomen ; cellule discoïdale t. vu. HEL 05 toujours fermée. Les Chenilles sont cylin- driques et épineuses dans toute leur lon- gueur. Elles se suspendent perpendiculaire- ment par leur extrémité postérieure pour se changer en chrysalides. (D.) HÉLICONIE. Heliconia (Hélicon, mon- tagne de la Grèce consacrée aux Muses), ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Diurnes, établi par Latreille, qui le range dans la tribu des Papillonides , mais qui , d'après la classification plus récente de MM. Boisduval et Blanchard , appartient à celle des Héliconides. Ses caractères essen- tiels sont : Antennes presque aussi longues que le corps, à massue grêle ; palpes dépas- sant la tête, redressés, à dernier article co- nique. Du reste, les Héliconies sont des Lé- pidoptères d'une forme très élégante et dont les couleurs sont aussi vives que variées. Leur tête est plus large que longue à cause de l'écartement de leurs yeux, qui sont gros et proéminents. Leur thorax est très étroit; leur abdomen long et presque linéaire. Leurs ailes supérieures, dont le bord interne est plus ou moins concave, ont la forme d'un triangle très allongé , et les inférieu- res , plus courtes , sont ovalaires. Presque toutes les espèces de ce genre sont propres aux contrées les plus chaudes de l'Amérique, notamment au Brésil et à la Guiane. Go- dart , dans Y Encyclopédie méthodique , en décrit 68 , parmi lesquelles nous citerons comme type I'Héliconie du Ricin ( Heliconia Ricini Linn.), qui se trouve à Surinam , et dont la Chenille, figurée par mademoiselle Mérian, vit sur le Ricin ou PaZma-C/irisfi.(D.) HÉLICONIENS. Heliconii , Latr. ins. — Syn. d'Héliconides , Boisd. — Linné donne aussi ce nom à la seconde division de son g. Papillon. (D.) HÉLICONITES, Blanch. dis. — Syn. d'Héliconides, Boisd. (D.) HÉLICOPHANTE. Helicophanta (ftfini, hélice ; ; , soleil), infus. — II. Bory de Saint-Vincent (Dict. class., V, 1825 ) indique sous ce nom un genre qu'il place a?ec doute parmi les plantes crypto- games, et que quelques auteurs mettent avec les Infusoires, famille des Bacillariés. Les Helierella sont des corpuscules cunéifor- mes, radiaires, divergents par le côté aminci. L'espèce type est 17/. Lyngbyi Bory (loco cit.), que l'on trouve dans les eaux douces. (E. D.) *IIELIGME {tXiyfM, spirale), bot. pu.— Genre de la famille des Apocynaeées-Échi- tées, établi par Blume (Flor. Jav. prœf., Vil). Arbrisseau de Java. *HELIGMUS (&tyji«, spirale), helm. — Genre établi par M. Dujardin (Hisl. nat. des Vers) pour des Vers cylindriques, à tête ob- tuse, à trois lobes arrondis, et à queue ai- guë. Il ne renferme qu'une seule espèce, Y H. longicirrus. (P. G.) *HELIIVA. ins. — Genre de Diptères éta- bli par M. Robineau-Desvoidy , qui , dans | son Essai sur les Myodaires , page -493 , le I range dans la famille des Mésomydes, divi- I sion des Muscivores, tribu des Aricines,sec- j tion des Terrestres. Il se distingue des Ari- ' cies et des Euphémies par son chète à peine velu. L'auteur y rapporte 7 espèces, toutes I de France et nommées par lui; il place en '■ tête Y H. euphemoidea , trouvée par lui dans | les environs de Saint-Sauveur. (D.) *HELINAIA, Audub. ois. — Syn. de Syl- | via. (Z. G.) | *HELUVUS (&tvoÇ , sarment), bot. ph. — • Genre de la famille des Rhamnées-Goua- I niées , établi par E. Meyen (M se). Arbris- : seaux de l'Abyssinieet du Cap. Voy. rham- j NÉES. *IIELIOBOLUS (vi/coç, soleil ; Sol0;, flè | che). hept. — Subdivision du g. Lézard, ; d'après M. Fitzinger (Syst. rept. , 1843). (E. D.) IIEL10CARPUS (3aco« , soleil ; xaoïro'ç , ; fruit), bot. ph. — Genre de la famille de» | Tiliacées-Grewiées, établi par Linné (Hort. \ cliffort., 211, t. 16). Arbres ou arbris- I seaux de l'Amérique tropicale. Voy. tilia- l CÉES. *HELIOCOPRIS (mot hybride : ^«'oç, so- leil ; copris , bousier), ins. — Genre de Co- j léoptères pentamères , famille des Lamelli- i cornes , tribu des Scarabéides , section des j Coprophages , établi par M. Hope ( The Cç, soleil ; 7:T£po'v , aile), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées, établi par De Candolle (Prod., VI ,211). Plantes herba- cées ou suffrutescentes du Cap et de la Nou- velle-Hollande. 26 espèces réparties en 6 sections. Voy. composées. *HELISOMA. moll. — Sous-genre pro- posé par M. Swainson pour quelques espè- ces de Planorbes. Voy. ce mot. (Dksh. *IIELIT0PI11LLLM , Bl. bot. pu. — Syn. d'Helicia, Lour. HELIXAiVTlIERA , Lour. bot. pu. — Syn. de Loranthus , Linn. HELLEBORASTER , Mœncb. bot. pu. — Syn. d'Helleborus, Adans. HELLÉBORE. Helleborus (IXeïv, faire périr; 6opx, nourriture : nourriture mor- telle, d'après Desfontaines), bot. ph. — Genre type de la tribu des Hellcborées , dans la famille des Reuonculacées , établi par Adanson. Tel qu'il est adopté main- tenant, il ne correspond qu'à une portion du groupe admis sous ce nom par Linné, duquel ont été détachés les genres Eranthis, Salisb., et Coptis, Salisb. Il présente les ca- ractères suivants: Calice souvent coloré, à 5 sépales persistants. Corolle formée de 8-10 pétales fort courts, en forme de tube dont l'orifice est à deux lèvres, rétrécis à leur base. Étamines en nombre indéterminé. 3-10 carpelles réunis seulement a leur base sur une faible longueur, polyspermes, dont les ovules sont rangés sur deux séries le long de la suture ventrale. Chacun de ces carpel- : les devient un follicule à parois coriaces, qui s'ouvre par sa ligne intérieure.— Les Hellé , bores sont des plantes herbacées, vivaces, qui habitent les parties septentrionales et tempérées de l'ancien continent. Leurs feuil- les sont coriaces, les radicales partagées en segments palmés ou pédales , les caulinaires de forme variable ou nulles; dans ce der- nier cas, la tige est uniflore. Leurs fleurs se développent généralement en hiver ou au commencement du printemps; elles soin grandes, verdâtres, blanches ou purpurines. Les espèces les plus remarquables de ce i genre sont les suivantes HEL i" L'Hellébore d'0rii:nt, Helleborus orien- ialis Linn. — Sa tige s'élève ai ou 5 décimè- tres ; elle se ramifie seulement vers le haut. Ses feuilles radicales sont pubescentes à leur face inférieure , pédatiséquées ; les supé- rieures sont divisées profondément en lobes palmés. Ses fleurs sont grandes; leurs sépa- les sont ovales et colorés. Cette espèce croît dans les contrées montueuses et dans les parties sèches de l'Orient, surtout le long des côtes de la mer Noire, sur le mont Olympe. Cette espèce paraît être celle dont les anciens ont tant préconisé les vertus médicinales, et dont la racine avait à leurs yeux une action presque certaine pour la guérison des aliénations mentales, Les au- teurs anciens sont remplis de passages qui font allusion à ces merveilleuses propriétés. Non seulement ils recouraient à son emploi pour le traitement des affections mentales, mais encore ils l'employaient à titre de pur- gatif drastique. Celui d'Anticyre était le plus renommé parmi eux. Il est inutile de faire observer que la médecine moderne a singu- lièrement réduit, sinon entièrement sup- primé, l'usage de cette plante. 2" L'Hellébore noir, H. niger Linn., vul- gairement Rose de Noël. — Cette espèce indi- gène a été regardée comme l'Hellébore des anciens, jusqu'à ce que Tournefort ait dé- couvert dans l'Archipel et dans l'Orient l'es- pèce précédente. Elle possède, du reste, des propriétés analogues qui se retrouvent éga- lement, mais à divers degrés, dans nos au- tres espèces européennes. L'Hellébore noir émet, d'un rhizome court et épais, une hampe et quelques feuilles radicales pédatisé- quées, glabres, longuement pétiolées. La hampe porte une ou rarement deux fleurs grandes, d'une couleur blanc rosé. C'est cette couleur de ses fleurs et sa floraison au milieu de l'hiver qui lui ont valu son nom vulgaire. 3° L'Hellébore fétide, H. fœtidus Linn., vulgairement Pied-de-Griffon.— Très com- mun dans toute la France. Sa tige est mul- tiflore, feuillée; ses feuilles sont pédatisé- quées ; à lobes étroits et allongés, glabres, d'un vert sombre. Cette plante est acre et constitue un purgatif très énergique. 4° Enfin I'Hellébore vert, //. viridis Lin. — Sa tige est également feuillée, mais pauci- Bore; ses feuilles sont glabres; les radicales ÏIEL 71 pétiolées, pédatiséquées; les caulinaires presque sessiles, palmati-partites ; ses fleurs sont assez grandes, vertes, penchées, à sé- pales verts presque arrondis. Cette espèce est assez commune dans les parties mon- tagneuses du midi de la France, dans le Haut-Languedoc, etc. Sa floraison est plus tardive que celle de la majorité de ses con- génères. L'Hellébore vert partage les proprié • tés signalées dans les deux premières espè- ces. On l'emploie dans les pharmacies pour remplacer l'Hellébore noir. (P. D.) HELLÉBOliÉES. Hclleboreœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Renonculacées, ainsi nommée du g. Hellébore, qui lui sert de type. (\d. J.) HELLEBORINE, Pers. bot. pu. — Syn. de Serapias, Linn. HELLEBOROIDES , Adans. bot. ph.— Syn. ÏÏ'Eranthis, Salisb. HELLEMA ( nom propre), bot. pu. — Retz, syn. de Costus, Linn. — Genre de la famille des Zingibéracées, établi par Will- denow (Sp., I, 5). Herbes de l'Asie tropi- cale et de la Nouvelle-Hollande. Voy. zingi- béracées. *IIELLERIA ( nom propre ). bot. ph. — Genre de la famille des Humiriacées, établi par Nées et Martius {in N. A. N. C, XII, 39, t. Vil). Arbrisseaux du Brésil. Voy. hu- miriacées. IIELLUO ( helluo , destructeur ). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Carabiques, tribu des Tronca- tipennes, établi par Bonelli, et adopté par tous les entomologistes. Ce genre, fondé primitivement sur un insecte de la Nouvelle- Hollande que Latreille avait rangé parmi les Anthia et nommé Iruncata, a été suc- cessivement augmenté de la Galerita hirta de Fabricius , de quelques espèces des Indes orientales et d'Afrique, décrites par Wied- mann , et enfin d'un plus grand nombre d'autres propres à l'Amérique , et que M. Dejean a fait connaître le premier dans son Species des Coléoptères. Son dernier Catalogue en désigne 18 espèces, dont 3 des Indes orientales, 3 d'Afrique, 11 d'Amé- rique et 1 de la Nouvelle-Hollande, qui dois, être considérée comme le type du genre : c'est VHelluo corsalus Bonelli , qui paraît se rapporter à V Anthia truncatade Latreille. Les entomologistes ne sont pas d'accord 72 IIEL mu ici place que le genre Helluo doit occu- per dans la méthode naturelle. Lalreille le met entre les g. Polislichus et Drypta ; M. Dejean, entre les g. Arsinoe et Aplinus, et MM. Brullé et Blanchard , à côté du g. Anlhia, dans le groupe des Graphiptérites. Quoi qu'il en soit , les Helluos se recon- naissent facilement à la forme aplatie de leur corps, et surtout à celle de leurs ély- tres, qui représentent un carré long. Le bout de ces élytres est tronqué ; mais quel- quefois il n'est pas coupé d'une manière aussi brusque, et il s'arrondit un peu. Ces insectes se tiennent sous les pierres , et quelques espèces exhalent une odeur ana- logue à celle de presque tous les Carabiques, mais beaucoup plus forte. (D.) HELLUO. annél. — Nom donné par M. Oken au g. d'Hirudinées que MM. de Blainville et de Lamarck nomment Erpob- della ; il a pour type VHirudo vulgaris , es- pèce de Sangsue commune dans nos eaux douces. (p- G) *HELLUOMORPHA {Helluo, nom d'un genre; poptvGoç, ver ; ! . ces caractères, il faut ajouter, d'après M. Blanchard, que leurs antennes sont presque filiformes, c'est-à-dire peu ou point élargies vers l'extrémité, ce qui permet de les distinguer des Diapériens (Diapériales de Latreille); comme chez ces derniers, leur tête est enfoncée dans le thorax jusqu'aux yeux. Leurs formes sont assez dissemblables, bien que leurs caractères zoologiques diffè- rent peu. Ces Coléoptères vivent à l'état de /arve dans les Champignons ou le bois dé- Fomposé. A l'état parfait, les uns se tien- nent sous les écorces , les autres fréquentent les fleurs et volent à l'ardeur du soleil. Les Hélopiens sont en général parés de couleurs rives et souvent métalliques ; la plupart des espèces sont exotiques. Cette famille se divise en deux tribus, savoir: les Hélophdes, qui ont les crochets des tarses simples , et les Cistélides , qui les ont dentelés. La première , la plus nom- breuse , comprend 23 genres , et la seconde 7 seulement, ce qui fait un total de 30 genres , dont voici les noms , savoir : Ca- maria , Campsia , Blapida , Cymatolhes , Spheniscus, Pœcileslhetus, Stenochia , Acro- notus, Cyphonotus, Stenotrachelus, Nephodes, Lœna, Helops, Pseudhclops, Preugena, Ama- rygmus, Eupezus , Adelium, Tropidopterus, Goniadera , Anœdus , Pyrrocis , Nilio , Lis- tronychus, Allecula, Mycelochares, Cistela, Omophlus , Cleniopus et Megischia. ( D.) HELOPHDES , Blanch. ins. — Voy. hé- lopiens. IIÉLOPITHÈQUES. Helopitheci. mam. — E. Geoffroy SainUHilaire (Ann. mus., XIX, 1812) indique sous ce nom l'une des divi- sions des Singes d'Amérique ou Platyrrhi- niens, comprenant les Sapajous de Buffon. (E. D.) HELOPS Otooç, tubercule), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Hé- lopiens, tribu des Hélopides , établi par Fa- bricius et adopté par tous les entomologis- tes, mais avec des modifications qui varient HEL ; suivant chaque auteur. M. Blanchard, dans ! son Histoire des Insectes, récemment éditée i par MM Firmin Didot, le caractérise ainsi : Antennes à peine renflées vers l'extrémité; à articles un peu coniques, le dernier oblong; corps oblong, un peu convexe; corselet pres- que carré, aussi large que les élytres. Les He- lops forment un genre nombreux , dont les espèces sont en grande partie européennes; les autres se répartissent entre l'Asie, l'A- frique et l'Amérique; ce sont des insectes de moyenne taille , de couleur bronzée ou bleuâtre , qui se tiennent, pendant le jour, sous les écorces des arbres morts ou dans les fissures des arbres vivants. Leurs larves vivent dans le tan qui s'amasse au pied des arbres cariés. Le corps de celles qu'on a observées est fort allongé, lisse, cylindri- que , composé de 12 anneaux , dont le der- nier se termine en deux petites pointes re- levées , entre lesquelles est placé l'anus. Les trois premiers segments portent chacun une paire de pattes écailleuses très courtes et terminées par un crochet fort aigu; la tête est aussi large que le corps , et munie en dessus d'une pièce clypéacée qui recou- vre la bouche ; celle-ci est pourvue de for- tes mâchoires , et l'on voit de chaque côté de la tête une petite antenne dirigée en avant ; les yeux ne sont pas apparents. Ces larves servent de nourriture aux Rossignols et aux Fauvettes. Parmi les 67 espèces d'Hélops mention- nées dans le dernier Catalogue de M. De- jean , y compris celles qui appartiennent au g. Hedyphanes de M. Fischer de Waldheim, nous citerons : 1° V Helops caraboidcs Panzer (Tenebrio id. Linn.), la plus commune du genre, et qui peut en être considérée comme le type; 2° VHelops lanipes Fabr., qui se trouve aux environs de Paris, et dont M. Blanchard a fait connaître la larve; et 3° enfin l' Helops cœruleus, qui n'est pas rare dans le midi de la France. (D.) *HELOPUS, Wagler. ois. —Synonyme de Sterne. HELOPUS, Trin. bot. ph. — Syn. ô'E- riochloa, Kunth. HELORUS (?),coP, proie), ins.— Genre de la tribu des Proctotrupiens, groupe des Dia- priites, de l'ordre des Hyménoptères, établi par Latreille sur plusieurs espèces de notre pays dont le type cslVH. ater de.Turine. (Bl.) HEL "HELOSCIADIUMf^o;, tubercule; oxt£- &ov, ombelle), bot. ph.— Genre de la famille des Ombellifères-Amminées, établi par Koch (Umbellif., 129 ). Herbes de l'Europe , des deux Amériques et de l'Inde boréale. 13 es- pèces réparties en 3 sections. Voy. ombelli- fères. IIELOSIS ( vi\o<;, tubercule ). bot. pu. — Genre de la famille des Balanophorées-Hélo- siées, établi par M. Richard (in Mem. Mus., VII, 416, t. XX). Herbes de l'Amérique tropicale. *IIELOSPORA {$\oq, tubercule; ïjiWç, demi ; âpGpov, articulation), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées-Rotlbœlliacées, établi par R. Brown (Prodr. , 207). Gramens de l'Inde orientale. Voy. graminées. HÉMATI\E («Taa, sang), chim.— L'Hé- matine, principe colorant du bois de Cam- pèche , a été découverte par le professeur Chevreul. On lui donne aussi le nom d'f/e- matéine, d' Hématoxyline (£v>.ov, bois). A l'état de pureté, l'Hématine se présente en petites lames cristallines d'un blanc rosé ; sa saveur est douce , astringente , un peu amère. Exposée à l'action de la chaleur, elle se décompose, en donnant lieu à un léger dégagement d'ammoniaque. L'eau bouil- lante la dissout facilement , et se colore en rouge orangé que le refroidissement fait passer au jaune. Les acides saturés d'oxygène font tourner la couleur de l'Hématine au jaune, puis au rouge; les alcaiis en petite quantité la ren- dent pourpre , et bleu violet quand ils sont I en excès. On obtient l'Hématine en faisant évapo- rer à siccité un infusum aqueux de bois de Cainpêche , puis en traitant le résidu par HEM l'alcool, en filtrant, en concentrant le solu- tum alcoolique jusqu'à consistance siru- peuse, et enfin en ajoutant une certains quantité d'eau, et en évaporant à une douce chaleur. L'Hématine cristallise ainsi, et n'a plus besoin que d'être lavée avec un peu d'alcool et séchée. (A. D.) HÉMATITE ou mieux HEMATITE. MIN. Voy. FER OLIGISTE et FER UVDUOXYDÉ. *IIÉMATOZO AIRES, helm.— Dénomi- nation par laquelle on a indiqué les Vers qui vivent dans le sang de quelques ani- maux. Voy. vers. (P. G.) IIEMÉROBE. Hemerobius (*jf«'pa, jour; êt'oco , je vis ). ins. — Genre de la tribu des Myrméléoniens, famille des Hémérobiideii, de l'ordre des Névroptères, établi par Linné, et distingué des autres Hémérobiites par une tête dépourvue d'ocelles , et des ailes antérieures sans dilatation. On connaît un assez grand nombre d'es- pèces de ce genre. Plusieurs d'entre elles sont fort communes dans notre pays ; nous pouvons en considérer comme le type l'HÉ- mérobe perle (Hemerobius perla Lin.), in- secte d'un vert jaunâtre avec des ailes dia- phanes, parcourues par des nervures légère- ment verdàtres, et des yeux d'un vert doré éclatant. Les H. chrysops, hirtus Lin., etc., sont également très répandus dans nos en- virons. Tous ces Névroptères, généralement d'assez petite taille, exhalent une odeur des plus désagréables. On a appliqué vulgairement aux Hémé- robes la dénomination de Demoiselles ter- restres. Les femelles pondent, à la partie inférieure des tiges ou des feuilles, des œufs de forme oblongue , qu'elles fixent par un pédicule très grêle et très long , formé par une sécrétion particulière. Ce pédicule leur donne l'aspect d'un végétal, et autrefois les a fait prendre pour une plante cryptogame. Les larves des Hémérobes, assez semblables à celles des Fourmilions , sont cependant plus allongées , avec la tête moins aplatie. Elles vivent au milieu des Pucerons, donf elles font leur nourriture, ce qui leur a fait donner par Réaumur le nom de Lions des Pucerons. Elles s'en emparent, et les sucent en les saisissant avec leurs mandibules. Les larves d'Hémérobes attaquent aussi des Che- nilles. Pour se métamorphoser en nymphes, elles se filent un cocon soyeux parfaitement HÉM arrondi. Elles demeurent sous cette forme seulement une quinzaine de jours ; après ce court espace de temps x on voit éclore les insectes parfaits. Les genres Micromus, Me- galomus ht Sisyra, établis par MM. Bur- meister, nous paraissent ne devoir former que des divisions du genre Hémérobe. (Bl.) *HÉMÉR.OBIIDES. Hemerobiidœ. ms.— On désigne ainsi une famille de la tribu des Myrméléoniens, de l'ordre des Névroptères, caractérisée par des antennes sétacées, une tête courte sans prolongement, et des ailes postérieures arrondies. Nous rattachons deux groupes à cette famille : ce sont les Nïmphites et les Hémérobiites. (Bl.) *HÉMÉROBIITES. Hemerobiitœ. ms. — | Nous désignons ainsi un groupe de la fa- j mille des Hémérobiides , de Tordre des Né- I vroptères, caractérisé par des tarses présen- j tant entre leurs crochets une petite pelote ; courte, non divisée , et un abdomen à peu près de la longueur de la tête et du thorax réunis. Nous rapportons à ce groupe les genres Hemerobius , Osmylus et Drepanop- teryx. (Bl.) HÉMÉROCALLE. Hemerocallis (V'p« , jour; xaÀXo;, beauté : beauté de jour), bot. pu. — Genre de plantes de la famille des Liliacées-Asphodélées, tribu des Anthéricées. Ce sont des plantes remarquables par la grandeur et la beauté de leurs fleurs, qui les font cultiver dans tous les jardins à titre d'espèces d'ornement. Leur périanthe , très développé et coloré , est marcescent ; il a ses v6 parties étalées, soudées inférieurement en jun tube court, à l'orifice duquel sont por- tées 6 étamines à filaments grêles et ascen- j liants. L'ovaire, libre, triloculaire , et dont ! les loges renferment un grand nombre d'o- j 7ules rangés en deux séries, supporte un style filiforme , ascendant comme les éta- i mines, et terminé par un stigmate trilobé, j Les graines sont peu nombreuses dans cha- j cune des trois loges de la capsule. Les Hé- j mérocalles croissent naturellement dans l'Eu- \ rope occidentale et dans les parties moyen- : ues de l'Asie. On en cultive très commune- ! ment quatre espèces, dont deux sont indi- gènes d'Europe , savoir : les Hémébocalles j FAUVE et JAUNE. 1° Hémérocalle jaune, Hemerocallis flava I Lin.— Sa racine est fasciculée ; ses feuilles ■ HEM 77 sont nombreuses , étroites et longues de 5 à 6 décimètres, canaliculées ; du milieu d'elles s'élèvent une ou plusieurs tiges nues, hautes de 6 ou 7 décimètres, rameuses à leur sommet, où elles portent deux ou trois fleurs grandes, d'un jaune clair, d'une odeur agréable , presque sessiles. Les six divisions du périanthe de ces fleurs sont planes , aiguës , à nervures indivises. Les étamines sont plus courtes que le périanthe. Cette plante croit spontanément dans les bois et les parties fraîches des montagnes, en Suisse, en Piémont, en Hongrie, etc. Elle est fréquemment cultivée dans les jar- dins , où elle porte les noms de Lis-Aspho- dèle , Lis- Jonquille et Belle-de-Jour* 2° Hémérocalle fauve, Hemerocallis fulva Lin. — Cette espèce diffère de la précédente par ses fleurs encore un peu plus grandes, plus nombreuses, d'un fauve rougeâtre, inodores ou à peu près, légèrement pédon- culées, dont les trois divisions intérieures sont obtuses , ondulées, et présentent à l'ex- térieur des nervures rameuses. Ses feuilles, sa tige et son port général ressemblent à ceux de l'Hémérocalle jaune. Elle cçoît spontané- ment en Provence, près de Tarbes, de Bordeaux, dans le Lot-et-Garonne, près de Fumel, etc. On la cultive fréquemment , et sa culture est si peu difficile qu'on éprouve souvent de la peine à l'empêcher de s'éten- dre autour des points où elle a été plantée. 3" Hémérocalle du Japon , Hemerocallis Japonica Thunb. — Sa racine est fasciculée ; ses feuilles sont nombreuses, longuement pétiolées, ovales et presque en cœur, mar- quées de plusieurs nervures courbes trè prononcées. Du milieu de leur touffe s'élèv une hampe haute de 3 ou 4 décimètres, ter- minée par une grappe composée d'environ vingt fleurs pédonculées , d'un blanc pur, d'une odeur agréable , accompagnées cha- cune d'une bractée foliacée. Cette belle espèce est originaire du Japon ; mais elle est aujourd'hui acclimatée dans nos jardins au point de passer même l'hiver en pleine terre. Sa floraison a lieu au mois d'août. On la multiplie en éclatantses racines en au- tomne. 4° Hémérocalle bleue , Hemerocallis cœ- rulea Andr. — Cette espèce ressemble beau- coup à la précédente par le port- et par l'ensemble de ses caractères; elle s'en dis- 7S HEM lingue cependant par ses feuilles, pourvues d'un nombre moins considérable de nervu- res , par ses fleurs bleues et par ses bractées demi-membraneuses. Elle fleurit en juin et juillet; elle supporte aussi très bien la pleine terre. (P- D.) *IIÉJIÉRODROMIE.tfmerodromia(Vt- pa, jour; opoatvç , coureur), ins. — Genre de Diptères, établi par Hoffmansegg et adopté par Meigen, Latreille et M. Macquart. Ce dernier le range dans la division des Brachocères , famille des Tanystomes , tribu des Empides. Il en décrit 7 espèces , toutes de France ou d'Allemagne, parmi lesquelles nous citerons comme type l' Hemerodwmia monostigma , qui se trouve dans les bois au mois de mai. (D.) *UEMEROPHILA (V'pa» Jour '■> V[loc- > qui aime), ins. — Genre de Lépidoptères , de la famille des Nocturnes, tribu des Pha- lénides, établi par M. Stéphens, et que nous avons adopté dans notre Catalogue méthodique des Lépidoptères d'Europe. Nous y rapportons 3 espèces retranchées des Boar- mies de Treitschke. Nous citerons comme type de ce genre V Hemerophila lividaria Hubn., qui se trouve en Bourgogne, et dont la chenille vit sur le Prunellier. Cette es- pèce , entièrement d'un gris bleuâtre foncé, a près de deux pouces d'envergure. (D.) *1IEMES0TRIA, Bafln. bot. ph.— Syn. d'Aslrephia , DC. *HEMIACHYRIS (»îî«a<î0?, petite branche), ins. — Genre de Coléoptè- res subpentamères, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires , formé par M. Dejean avec 2 espèces du Brésil , qu'il nomme H. callives et fuscipes . (C.) HEM *HEMICLIDIA (V*X«5, à demi fermé). bot. ph. — Genre de la famille des Protéa- cées-Grevillées, établi parR. Brown (Suppl., 40). Arbrisseaux de la Nouvelle- Hollande méridionale. Voy. protéacées. *I1EMICNE1MIS (-%ta-vç , demi; xvïipiç, rayon), échin. — MM. Muller et. Troschel (Der. ac. Berl., 1840) désignent sous le nom d' Hemicnemis une subdivision du groupe dos Astéries. (E. D.) *HEMICOSMITES(^tovç, demi; *o*. ,*/« , j'orne ). échin. — M. Gray ( Syn. Brit. mus., 1840) désigne ainsi une subdivision des Crinoïdes. (E. D.) *IIEi\IïCREPIDlES(-oat<7uÇ, demi; wn- ■nî;, ISoq , chaussure), ins. — Genre de Co- léoptères pen tanières, famille des Sternoxes, tribu des Élatérides , établi par Germai- (Zeilschrift fiir die entomologie, etc., t. II. p. 212). Ce genre, voisin des Dicrepidius , est fondé sur une seule espèce, 17/. Thomasi Germ., de l'Amérique du Nord. M. Blan- chard le place dans son groupe des Tétralo- bites. (D.) * HÉIWCRYPTERE . Hemicrypturus, Green. crust.— Voy. isotelus, Dekay. (H.L.) *HEMICYCLA (jpWac, demi-cercle). uoll. — Sous-genre inutile de M. Swain- son pour quelques espèces d'Hélices. Voyez ce mot. (Desh.) *HEMICYCLIA fypTxvxlos, demi-cercle). iiklm. — Genre de Prostomes , établi par M. Ehrenberg (Symboles physicce) pour une espèce qu'il a trouvée à Tor, dans la mer Rouge. Il lui donne pour caractères : Corps grêle, filiforme, mou et protéiforme; une trompe lisse, exserlile au pli transverse de la partie frontale; anus terminal ; la série frontale transverse des yeux simple et demi- circulaire. (P. G.) *I1EMICYCLIA(V'^^'0", demi-cercle). bot. pu. — Genre de la famille des Euphor- biacées-Crotonées, établi parWigt et Arnott (inEdinb. new philosoph. Joum., XIV, 297). Arbrisseaux de l'Inde. Voy. euphor- BIACÉES. UÉMICYCLOSTOMES , Blainv. moll. — Syn. de Néritacées, de Lamarck. (Desh.) » IIEMICYPHE (%w,,ç, à moitié ; xu demi '■> ccru;, à moitié; «rloç, poil), bot. pu. — Genre de la famille de* Orchidécs-Ophrydées , établi par Lindley (Orchid., 296). Herbes de l'Inde boréale. *lIEMIPNEIUSTES(vïai<™ç, demi ; m t'a , je souffle), éciiin. — Sous-genre de Spatan- gus , d'après M. Agassiz (Prodr. Echin., !S3i)- VOIJ. SPATATiGUES. EIE3MPODIUS, Swainson. ois. — Syno- nyme d'Ortyxèle. (Z. G.) *IIEMIPROCNE , Nitzsch. ois.— Syno- nyme de Cypselus. Voy. hirondelle. (Z. G.) HÉMIPTÈRES. HemipLera(oM S'i HEM «HEMIRAMPIIE (^uwuç, demi; Pâ>- foç, bec), ois. — Synonyme de Mandibule. (Z. G.) HEMIRAMPHUS. poiss. — Voy. demi- DEC. *HEMIRHIPUS (^sv;, demi; pmf; , éventail ). ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Sternoxes , tribu des Élatérides , établi par Latreille et adopté par la plupart des entomologistes. Ce genre ne renferme que des espèces exotiques , et a pour type VElatcr lineatus de Fabricius , originaire du Brésil. Le dernier Catalogue de M. Dejean en désigne 6 autres espèces, dont 2 du pays déjà cité , 2 de Madagascar et 2 du Sénégal. (D.) *HEMISACRIS, Wend. bot. ph.— Syn. de Schismus, Palis. *HE!UISINAPSIU!W. bot. en.— Genre de Mousses bryacées , établi par Bridel (Bryolog., I, GO-1) pour des Mousses ra- meuses, très grandes, trouvées dans l'île Melville. Voy. mousses. *HEMISINUS, Swain. moll. — M. Swain- son a proposé ce sous-genre pour quelques espèces de Mélanies dont l'ouverture est plus sinueuse que d'autres vers la base. Voyez MÉLANIE. ( DESH.) *HEMISIUS.. ins.— Genre d'Hyménoptè- res térébrans de la famille des Oxyuriens , établi par M. Westwood (Lond. and Edinb. phil. mag., 3e série, t. II, 12, 44). Il ne renferme qu'une seule espèce nommée par l'auteur H. minulus. *IIEMISPADO!V , Endl. bot. ph.— Syn. d'Indigofera, Linn. *HEMISPII EROTA(oV<™ç, demi; «pal- pa, sphère), ins. — Genre de Coléoptères. Voy. CASSIDAIRES. (C.) IIEMISTEMMA (ô>t<7U; , demi; (nc'Fa, couronne), bot. ph. — Genre de la famille des Dilléniacées-Dilléniées , établi par Com- merson {ex Thouars Gen. Madagasc, n°18). Arbrisseaux de Madagascar et de la Nouvelie- Hollande tropicale. *IIEMITELES (V«Xv,'ç, imparfait), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Carabiques , tribu des Scarïtides, établi par M. Brullé, qui le place dans sa division des Morioniens , qu'il nomme fa- mille. Ce genre est fondé sur une seule es- pèce rapportée de Madagascar par M. Gou- dot, et qui fait partie du Muséum de HEM Paris. M. Brullé la nomme H. inlerrup- tus. (D.) HEMITELIA ( ipxxàms , imparfait). bot. ph. — Genre de Fougères de la famille des Polypodiacées, établi par Brown (Prodr., 158). Fougères de l'Amérique tropicale et du cap de Bonne-Espérance. *1 1 ÉMITÉ RIES . Hemileriœ (^i«w s , dem i ; t/paç, monstruosité), térat. — Nom du pre- mier des quatre embranchements téralolo- giques. Voy. anomalies. Nous avons divisé les Hémitéries en cinq classes, selon que l'anomalie est relative au volume , à la forme , à la structure , à la disposition ou au nombre des parties. (1s. G.-S.-H.) *IIE]WTHEA (nom mythologique), ins.— Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , tribu des Phalénides , établi par nous dans YHist. nat. des Lépidopt. de France, et adopté par M. Boisduval dans son Gênera et index vnelhodlcus. 11 renferme 4 espèces, dont la plus connue est VHemilhea cythisa- ria {Geometra id., esp.), qui se trouve dan.-» une grande partie de l'Europe, et dont la chenille vit sur plusieurs plantes légumineu- ses , mais principalement sur le Genêt à ba- lais. (D.) *HEMITOMA (vïuiav;, demi ; toimj, sec- tion), moll. — Sous ce nom , M. Swainson propose un sous-genre pour un petit groupe d'Emarginules déjà signalées par M. de Blainville; ce sont les espèces chez lesquelles la fissure est remplacée par un sillon exté- rieur. Voy. EMARG1NULE. (.DESH.) *HEMITOME , Nées. bot. pu. — Syn d'Aphelandra, R. Brown. HEMITOMDS, Hérit. bot. pu. — Syn. d'Alonsoa, Ruiz et Pav. *IIÉMITRIPTÈRE. Hemilriplerus (yjut- gu;, demi; rpsîç, trois; irrepôv, nageoire) poiss. — Genre de Poissons acanthoptéry- giens, de la famille des Joues cuirassées, éta- bli par Cuvier {Règ. anim., t. II, p. 164), et présentant pour caractères principaux : Tête déprimée , et garnie de plusieurs lambeaux cutanés; deux dorsales, la pre- mière profondément éebancrée; dents pa- latines. La peau n'a point d'écaillés régu- lières. On n'en connaît qu'une espèce (Hemttri- plerus americanus Cuv.), du nord de l'Amé- rique. C'est un poisson long de 30 à 60 cen- HÉM limèlres ; il présente des teintes jaunes et rouges varices h.— Syn. de Didymocarpus, Wall. *HENDÉCADACTYLE. moll — Déno- mination sous laquelle les anciens conchy- liologues rangeaient quelques espèces de Ptérocères. Voy. ce mot. (Desh.) *HENDECANDRA (?v- H mation et le mode d'accroissement du pistil. HEP spirale, qui ont reçu le nom d'élatères (1). Le fruit se compose du pédicelle et de la capsule. Pédicelle. Le pédicelle est formé de cellu- les sensiblement allongées, cylindriques, toujours transparentes, d'où sa couleur constamment blanche. Il est faible, pas as- sez pourtant pour s'affaisser sous le poids de la capsule qu'il supporte à son extrémité. Sa longueur est variable entre 1 ligne et 2 pouces. Capsule. La capsule (capsula, sporangium) varie peu dans la série des genres de cette fa mille. Elle estsphéiique, ovoïde ou obovoïde, plus ou moins elliptique, rarement cylin- droïde, toujours obtuse, très étroitement unie au pédicelle, verte dans le jeune âge, brune à la maturité, transparente ou opaque, finement striée ou ponctuée, sans aucune trace de suture avant le moment de sa dé- hiscence. A la maturité, elle se fend de haut en bas, le plus ordinairement en quatre val- ves qui n'atteignent que le milieu dans le Lejeunia, mais se prolongent jusqu'à la base dans le Jungermannia. Ces valves, dont la forme est en rapport avec celle de la capsule elle-même, sont parfaitement égales entre elles, dressées, ouvertes ou renversées, pla- nes ou tordues (ex.: Calypogeia). La consis- tance de la membrane capsulaire est sujette à quelques variations ; d'un tissu très mince et composé d'une seule couche de cellules dans les Lejeuniées, cet organe acquiert une épaisseur généralement plus grande dans les autres tribus. On le trouve, en effet, com- posé de plusieurs couches de cellules super- posées auxquelles se trouvent quelquefois mélangés des rudiments de fibres spirales. Dans la majeure partie des Marchantiées, 3a déhiscence de la capsule est irrégulière. Jt les dents ou lambeaux qui résultent de la déhiscence se renversent en arrière. Chez le Grimaldia, elle se fait en boite à savonnette {capsula circumscissa) . Les Anthocérotées Ont une capsule lancéoléeousubulée, bivalve, et munie, entre les valves linéaires, d'une t'olumelle filiforme à laquelle sont fixées les spores. Dans les genres Sphœrocarpus et Duriœa, la capsule, presque sessile ou cour- tement pédicellée, ne s'ouvre pas spontané- ment. Elle se rompt irrégulièrement dans (i) On retrouve quelque chose d'analogue dans le g. Tri- ;àiu de la clasie des Owmpignuns. IIEP 95 les genres Corsiiïia et Riccia, où elle est confundue avec la coiffe. La capsule renferme les spores et, à peu d'exceptions près, des élatères. Elatères. Ces organes sont primitivement des utricules (1) allongées, naissant de la paroi interne de la capsule. D'abord transpa- rents, il se développe peu à peu dans leur paroi une ou deux stries colorées qui la par- courent en suivant une ligne spirale dont les tours parallèles se dirigent en sens op- posé. Ces stries deviennent des fibres cylin- driques ou aplaties , que la destruction de «'utricule laisse quelquefois à nu et libres. Dans toute élatère, on doit donc distinguer l'utricule (folliculus) et la fibre spirale (/?- bra). L'utricule est une cellule membra- neuse, cylindroïde, extrêmement fine, an- histe , transparente. Le nombre des fibres est normalement de deux (Elalères dispiri). Souvent il est réduit à l'unité (Elalères mo- nospiri). Dans quelques cas, il se surajoute une troisième fibre (ex.: Plagiochasma Rous- sellianum), et même une quatrième (ex.: Gyathodiumcavernarum). Lorsqu'il y a deux fibres, elles suivent une direction opposée dans leur trajet en spire. A la maturité du fruit, il arrive souvent que l'utricule dispa- raît, probablement par résorption , et que les fibres restent libres; on nomme nues les élatères qui sont dans cet état (Elalères nudi ); mais si l'utricule persiste, ces or- ganes sont dits follicules (Elalères follicu- lati ). Le lieu qu'occupent les élatères dans la capsule n'est pas sans importance, puis- qu'il est ordinairement lié à des caractères génériques.Ainsilesélatèrespeuventnaîtrede tous les points de la paroi intérieure de la cap- sule, comme dans le g. Jungermannia (Elalè- res vagi) ou seulement du sommet des val- ves, comme dans le g. Lejeunia (Elalères ter- minales), ou du fond de la capsule (Elatères. centrales , mediani) , comme dans le Frul- lania Tamarisci. Les élatères sont encore persistantes ou caduques, solitaires, gémi- nées ou en touffes. En guise d'élatères, lesAn- thocérotés ont d'autres organes (Funiculi) composés d'une utricule simple, aplatie, en zigzag , dans laquelle il n'existe pas de fibres, mais dont la couleur d'ambre uni- forme donne lieu de penser que la matière (i) Voyez pour l'histoire de leur développement le Mé- moire cité de M de Mirbel, p. 4?. 96 HËP qui constitue ces fibres s'est répandue par toute la substance du follicule. Les élatères manquent dans toute la tribu des Ricciées. Spores. Les spores ne sont point identi- quement les mêmes dans toute la famille. Chez les Jongermannes , elles sont petites, arrondies; dans les Lejeuniées , elles sont ovoïdes, tendres et vertes dans le jeune âge, brunes à la maturité. Chaque spore se com- pose d'une tunique extérieure ou sporo- derme et d'un nucléus qui consiste, d'a- près les observations de M. Mohi, confirmées par MM. Dischoff et Gottsche, en une li- queur homogène dont la consistance se rap- proche de celle de l'huile, et qui, comme celle-ci, est peu miscible à l'eau. Le sporo- derme est lisse , granuleux , verruqueux ou même hérissé de petites pointes. Les spores se développent à l'instar des grains de pol- len, dans les cellules qui remplissent primi- tivement la capsule, mélangées avec ces au- tres utricules que nous avons vus se méta- morphoser en élatères. Dans chaque cellule ou utricule, il se forme ordinairement 4 spores tétraèdres, dont une des faces ou la base est une portion de sphère. A l'époque de la maturité des spores , la cellule-mère est résorbée, et la spore isolée et libre tend à reprendre plus ou moins la forme sphé- rique. Leur adhérence aux élatères paraît purement mécanique. Fleurs malf.s. La fructification mâle se compose d'involucres , d'anthéridies et de paraphyses. Involucres. L'involucre des fleurs mâles des Hépatiques, quand il existe, est formé de feuilles qu'en raison de leur desti- nation on nomme périgoniales ( Folia pe- rigonalia). Ces feuilles, ou ne diffèrent pas des feuilles caulinaires et raméales , ou bien elles éprouvent une modification qui les rend plus ou moins dissemblables. Ainsi elles se dilatent en forme de poche ou de bourse à leur base , là où elles se fixent au rameau , puis leur sommet se redresse de manière qu'elles semblent et deviennent en effet plus étroitement imbriquées et plus serrées contre la tige ou le rameau. C'est surtout dans le genre Plagiochila que se voit cette disposition portée au plus haut degré. La réunion de feuilles périgoniales y forme un épi distique , lequel , quand la plante continue à végéter, se trouve souvent occu- IIEP per le milieu du rameau. Cette sorte d'in- florescence ressemble assez à un chaton. Dans les Jungermaniées membraneuses, ce sont des écailles foliacées, naissant sur la nervure elle-même ou très près du milieu de la fronde, qui tiennent lieu d'involucre. Ces écailles occupent tan tôt la face supérieure (ex.: Diplolœna) , tantôt la face inférieure (ex.: Metzgerià). Dans toutes les autres es- pèces de cette tribu, les écailles involucral-es sont absolument nulles. La place de l'inflorescence mâle est varia- ble selon les genres et les espèces. Dans les Jongermanniées, c'est prés du sommet d'une tige ou d'un rameau qu'elle se rencontre. Dans les genres Mastigobryum et Sendtnera, elle sort du ventre de la tige, comme les ra- meaux femelles eux-mêmes. Toute enveloppe périgoniale manquant dans les Fossombro- nia et le Jungermannia lanceolata, les anlhc- ridies y sont nues sur le dos de la tige, et nichées dans celle-ci chez le g. Noteroclada. Dans YHaplomilrium Hookeri, les organes mâles sont faciles à apercevoir dans l'aisselle des feuilles supérieures. Les Marchandées sont remarquables pai leur inflorescence mâle. Celle-ci est contenue dans des disques sessiles sur la fronde ou dans des espèces de boucliers ou de parasols, portés comme les fleurs femelles, sur des pédoncules généralement assez courts. Nous avons retrouvé, sur une espèce propre au Chili, les organes mâles du Targionia déjà connus de Michel i, mais ignorés depuis lui de tous les hépaticologistes. Ils sont placés dans des espèces d'innovations en forme de corne d'abondance et partant de la nervure, qu'on remarque de chaque côté, sur les bords et au-dessous de la fronde. Anlhéridies. Les anthéridies (antheridia) des Mousses et des Hépatiques sont plutôt comparables à un grain de pollen qu'aux anthères des phanérogames. Dans les Jon- germanniées, elles se montrent sous forme de petits corps celluleux, globuleux ou ellip- soïdes, rarement ovales, ordinairement fixés dans l'aisselle des feuilles périgoniales et portés sur des filets courts et déliés. Chaque anthéridie est formée d'un réseau à mailles larges, d'un tissu très délicat, transparent quand le sacestvide, mais rendu légèrement opaque par la présence d'un fluide glauque, d'un jaune orangé dans le Duriœa. et da HEP lequel, au temps de la fécondation, nagent desspermatozoaires ou animalcules sperma- tiques au milieu de granules d'une excessive ténuité. Quand vient le moment de cette fécondation, la petite poche se rompt au sommet et répand son contenu, auquel,- par analogie, on a don né le nom de fovilla, parce qu'on suppose que c'est la matière fécon- dante. Le filet ou le pédicelle des anthéri- dies, plus ou moins prolongé, est formé d'une seule cellule ou de plusieurs réunies bout à bout. Dans quelques cas, il y en a deux rangées. Rarement solitaires, les anthé- ridies sont fréquemment réunies au nombre de 2 à 5 dans l'aisselle des feuilles périgo- niales des Jongermanniées caulescentes: mais, dans les membraneuses, ces organes sont sessiles sur la face inférieure de la ner- vure moyenne (ex. : Blasia) ou bien enfon- cés dans le tissu même de la plante, tantôt dans des processus ou des tubercules sail- lants sur ses bords ou à sa surface (ex.: Metzgeria), tantôt dans la propre substance de la nervure (ex. : Pellia). La foville, dans ces cas, peut se répandre par un pertuis qui lui donne issue. La structure et la place des anthéridies sontencoredifférentes dans les Marchandées. Ce sont en effet des sacs membraneux, ovoï- des ou lagéniformes, enfoncés dans des dis- ques sessiles ou pédoncules. M. Nées com- pare avec justesse leur disposition dans le réceptacle à celle qu'occupent les périthèces dans le stroma de quelques Sphéries de la section des Glebosœ. Cette analogie s'étend encore à la manière don telles communiquent avec l'air extérieur. En effet, les anthéridies s'ouvrent à la surface supérieure du disque îu du réceptacle par un orifice verruqueux qui donne issue à la foville. Dans les Antho- cères, les bourses an théridi formes, d'abord immergées dans la fronde, sont plus tard sessiles et entourées d'un rebord cyathiforme denté, formé par celle-ci. Enfin, chez les Ricciées, ces organes sont plongés dans la fronde, leur orifice seul faisant saillie à la surface sous forme de papille ou de pointe conique. Paraphyses. Nous avons déjà annoncé qu'on trouvait rarement des paraphyses dans les Hépatiques. Néanmoins M. Hooker en a vu dans le Scapania nemorosa, et M. Nées dons le Plagiochila asplenioides et les Jun- t. vu. HEP 97 germannia obovata et exsecla, espèces chei lesquelles elles accompagnent les anthéri- dies. Ce sont des filaments capillaires, cloi- sonnés, transparents, tout-à-faitcomparables aux paraphyses si communes chez les Mous- ses. Parmi les Marchantiées, le g. Lunula- ria est le seul, à notre connaissance, dans lequel on ait constaté la présence de para- physes ; elles environnent le pistil dans le jeune âge. Gemmes prolifiques. La nature n'a pas li- mité aux seules spores des Hépatiques la fa- culté de propager ces plantes; elle leur a donné encore un autre moyen de se repro- duire ou plutôt de se continuer : ce sont des gemmes ou propagules qui se développent chez quelques unes dans des appareils dis- tincts et variés. Ces gemmes sont des corps celluleux, arrondis, multiformes, assez vo- lumineux quelquefois, et analogues aux spores. Elles se montrent sur les frondes, sur ses bords ou même sont nichées dans son propre tissu. Jamais elles ne sont accom- pagnées d'élatères. A la surface des frondes du Marchanda , on observe des espèces de cupules ou de ré- ceptacles entourés d'un rebord foliacé entier ou frangé ; on les nomme corbeilles ou scy- phules (scyphuli). Au fond de ces corbeilles se voient des corps ovoïdes ou lenticulaires, composés de cellules intérieurement granu- leuses et maintenues rapprochées en un seul corps par une enveloppe commune membra- neuse et transparente. Dans le Lunularia. le bord du réceptacle représente un segment semi-lunaire, et les gemmes, primitivement rhopaloïdes, deviennent plus tard lenticu- laires, ovales et échancrées une ou deux fois dans leur pourtour. Le Blasia présente deux sortes de gemmes ou propagines, différant également par leur position. Les vraies gemmes prolifiques sont renfermées dans des espèces de poches ovoïdes, creusées dans la nervure au sommet des lobes de la fronde et terminées par un goulot par où s'échap- pent les gemmes. Celles-ci sont globuleuses ou polyèdres. Les autres sont de simples propagines immergées dans la partie mem- braneuse de la fronde ; elles font saillie à la face inférieure de cette fronde et consistent en granules très fins, globuleux, transpa- rents et réunis en petites boules analogues aux bulbilles. 98 HEP Quelle que soit leur origine, ces corps sont susceptibles de reproduire la plante-mère, indépendamment des spores et tout aussi bien que celles-ci. On donne le nom d'ap- pareil gemmipare (apparatus gemmiparus) *ov corbeilles et aux gemmes réunies. Germination. M. Gottsche a observé(Xfem. cité, p 123) la germination comparée d'une spore et d'une gemme du Blasia pusilla, et il en a suivi le développement jusqu'au bout. Il montre que l'acte de la germination est loin d'être uniforme dans les différents genres de te famille, puisqu'il en a observé déjà cinq modes bien divers entre eux. Il njoutc qu'il faut bien se garder de rien con- clure d'une analogie malheureusement fort souvent trompeuse. Noire renvoyons le lec- teur à son Mémoire, qui est si rempli de faits intéressants, que nous n'eussions pas man- qué de le faire connaître à nos compatriotes peu versés dans la connaissance de la langue allemande, si d'autres travaux nous en avaient laissé le loisir. Usages. A l'exception de l'utilité dont peuvent être ces végétaux dans l'économie de la nature, et dont nous avons précédem- ment entretenu le lecteur (Voy. l'article cryptogamie de ce Dictionnaire) , nous ne sachions pas qu'ils soient aujourd'hui d'au- cun usage, soit économique, soit industriel. Nous devons dire pourtant que nous avons vu quelques médecins prescrire en tisane le Marchanlia polymorpha, et lui attribuer une puissante action diurétique. Sta'istique. Avant que la publication du Synopsis Hcpaticarum de MM. Nées, Linden- berg et Gottsche soit achevée, il sera difficile de donner le chiffre exact des espèces de cette famille et la proportion de celles-ci avec les genres. Nous pensons au reste que cette proportion suit la loi générale obser- vée dans le règne végétal, qui est que la moyenne des espèces est de 10 pour chaque &c;;ï<ï. Une foule de genres sont à l'a vérité monotypes ou oligotypes; mais il en est d'au- tres, comme les genres Jungermannia, Pla- giochila, Frullania, dont le nombre des es- pèces s'élève à plus de 100. Le g. Lejeunia en compte même aujourd'hui plus de 200, et pourtant Linné n'en connaissait pas une. Distribution géographique. Quelques Hé- patiques sont cosmopolites, et le Marchanlia HEP polymorpha est du nombre. Plusieurs genre*, comme Lejeunia, Frullania, P'agiochîla, Mastigobryum et Lepidozia, qui n'ont qu'un petit nombre de représentants dans les zo- nes tempérées de notre hémisphère, four- millent d'espèces entre les tropiques. Le g. Jungermannia, au contraire, si riche chez nous, ne compte que bien peu d'espèces exo- tiques. Les genres propres à l'Europe sont: Haplomitrium , Gymnoscyphus , Gongylan- thus, Blasia, Corsinia et Oxymilra. Les g. Gottschea, Polyotus, Bryoplcris, Thysanan- thus, Ptychanthus, Duricra, Noteroclada et Monoclea sont purement intertropicaux ou du moins vivent hors de l'Europe. Nous allons maintenant faire connaître la classification adoptée par les auteurs du Sy- nopsis Hcpaticarum. Tribu I. JoNGEItMAXNlÉES. Fruit solitaire , capsulaire , quadrivalve , rarement à cinq valves ou lacéré. Élatères mêlées aux spores. Végétation foliée ou fron- diforme. Sous-tribu I. — Gymnomitriées. Haplomitrium, N. abE.; Gymnomitrium, Corda; Acrobolbus, N. abE.; Sarcoscyphus, Corda; Alicularia, Corda. Sous-tribu II. — Cœlocaulécs. Gottschea, N. ab E. Sous-tribu III. — Jongermannidées. Plagiochila, Nées et Montag.; Scapania, Lindbg. ; Jungermannia, Linn. emend. ; Sphagnœcctis , N. ab E. ; Liochlœna, N. ab E. ; Lophocolea , N. ab E. ; Harpanlkus , N. ab E.; Chiloscyphus, Corda , Dum. , Nées ; Gymnoscyphus, Corda. Sous-tribu IV. — Géocalycées. Gymnanthe, Tayl.: Saccogyna, Dumort. ; Gcocalyx , N. ab. E. ; Gongylanlhus , N. ab E. Sous-tribu V. — Trichomanoïdées. Calypogcia , Raddi; Lepidozia, Nées, Lindbg. et Gottsche; Mastigobryum, Nées, Lindbg. et Gottsche; Micropterygiwn, Lindbg., Nées et Gottsche: l'hysiotium, N. abE. HEP Sous-tribu VI. — Ptilidiées. Trichocolea, Dumort.; Sendlnera, Endl.; Pohjotus, Gottsche ; Ptilidium, N. ab E. Scus-tribu VII. — Platyphyllées. Radula, N. ab E.; Madolheca, Dumort. Sous-tribu VIII. — Jubulées. Bryupteris , Lindbg. ; Thysananlhus , Lindbg. ; riychanthus, N. ab E. ; Phragmi- coma , Dumort.; Omphalanthus , Nées et Liruibg.; Lejcunia, Lib. ; Frullania, Raddi. Sous-tribu IX. — Frondosées. Fossombronia , Raddi ; Pelalopltyllum , Nées et Gottsche ; Diplolœna, Dumort.; No- teroclada, Tayl.; Zoopsis, Hook. fd. et Tayl.; Pd/ia, Raddi; Blasia , Lin.; Symphyogyna, Nées et Mart.; Jneura, Dumort.;? Tiichcs- tylium, Corda; Mctzgeria, Raddi. Tribu II. — Marchantiées. Fruits à court pédieelle , le plus souvent agrégés dans un réceptacle commun , diri- gés en bas ou en dehors , quadrifides dans un petit nombre, s'ouvrant chez la plupart suit en boîte a savonnette, soit par des dents plus ou moins régulières. Dans les genres à fruit solitaire, celui-ci est placé au-dessous du sommet de la fronde. Vexation fron- diforme. Lunularia, Mich.; Anlroccjdialus, l.ehm.; Plagiochasma, L. et L. ; Marchanda, Lin.; Prcissia, Corda ; Sauleria, N ab E. ; l)u- mortiera, N. ab E. ; Fcgatella , Raddi; lic- boullia, Raddi ; Grimaldia, Raddi; Duvalia, N. ab H. ; Fimbriaria, N. ab. E. ; Targio- nia , Mich. Tribu III. — Monocléées. Fruit solitaire , capsulaire , s'ouvrant de côté par une fente lougitudiuale (1). Elatè- res mêlées aux spores. Végétation foliée ou frondiforme. Monoclea, Hook. Tnbu IV. — Anthocérotées. Fruits isolés, dorsaux , siliquiformes, bi- valves, à réceptacle libre filiforme central. Élatères articulées, flexueuses , sans fibres (i) M. Taylor vient de constater la présence «l'une rolu- ■elle dans la capsule d'une espèce nouvelle de Monoclea. HEP 99 spirales. Végétation frondiforme rayon- nante. Anlhoccros, Mich. Tribu V. — Ricciées. Fruits immergés dans la fronde ou pres- que sessiles , ne s'ouvrant point en valves. Élatères nulles. Végétation frondiforme. disposée en rosette ou vague , bifurquée chez la plupart. Duriœa, Bory et Montag. ; Sphœrocar- pvs , Mich.; Corsinia, Raddi; Oxymitra , Bisch. ; lliccia, Mich. (Camille Montagne.) HÉPATITE (wjrap foie), min. —Les an- ciens ont donné ce nom a une variété de Serpentine brune, couleur de foie. (Del.) *IIÉB»ATn'KS. Hépatites, Luc. cnrsr.— Syn. d'Oxystomes. (11. L.) IIEI'KTÏS, Swartz. bot. pu. — Syn. de Pilcairnia , llérit. ^IllSPllEKACERUS (rVjÇoç. pubère; xi- par. antenne), ins. — Genre de Coléoptères pentamères . famille îles Curculionidcs or- thocères, division des l'rcnlhides, établi par Schœnherr (Simon, gai. et sp. Cucurlion., t. V, p. 501) avec iWxw espèces du Bré- sil, nommées par l'auteur //. nanus et boops. (C) ISEPIAL^. Uepialus {%m*\oit papillon de nuit, suivant Aristotc). ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Noctur- nes, tribu des llépialides, établi par Fabri- cius et adopté par tous les entomologistes qui ont écrit sur cet ordre d'insectes. Ce genre est très naturel et. parfaitement dis- tinct de tous ceux de sa tribu. Toutes les espères qu'il renferme ont les antennes plus courtes que le corselet, moniliformes ou dentées du côté interne dans les deux «exes ; les palpes très petits et hérissés de longs poils; la trompe nulle; le corselet long et velu ; l'abdomen grêle et paraissant presque toujours vide ; les ailes inférieures presque aussi longues et ayant la même forme que les supérieures, les unes et les autres lan- céolées et formant un toit très incliné dans le repos. Leurs chenilles vivent sous terre; elles sont presque glabres et munies de fortes mâchoires , à l'aide desquelles elles coupent facilement les racines, quelquefois très du- res, dont elles sa nourriss nt exclusivement, 100 HEP Elles s'enfoncent dans ces mêmes racines pour se changer en chrysalides , et s'y fa- briquent des coques revêtues à l'extérieur de molécules de terre, et tapissées intérieu- rement «l'un tissu de soie mince et très serré. Leurs chrysalides ressemblent beau- coup à celles des Cossus. Voy. ce mot. On connaît environ une douzaine d'espè- ces d'Hépialcs, presque toutes d'Europe, et parmi lesquelles celle qui mérite le plus d'être signalée est I'Hépiale du Houblon (Ilepialus liumuli Fabr. ) , dont la chenille cause beaucoup de dégâts dans les pays où l'on cultive cette plante en grand pour la fabrication de la bière, tels que la Belgique et le nord de la France. Dans cette espèce , les deux sexes diffèrent beaucoup de taille et de couleurs. L'envergure du mâle ne dépasse pas 22 lignes, tandis que celle de la femelle atteint souvent 2 pouces 1/2. Le premier a les quatre ailes en dessus d'un blanc argenté et bordées de rouge; la se- conde a le dessus des ailes supérieures seu- lement d'un jaune d'oerc, avec deux ban- des obliques , et les bords d'un rouge san- guin; les supérieures sont d'un brun rous- sàtre. Parmi les exotiques, nous citerons, à cause de sa beauté, I'Hépiale Vénus, Cram., dont les ailes sont fauves et parsemées de taches d'argent; elle se trouve au cap de Bonne-Espérance. ( D.) HÉPIALIDES. riepialidœ. ins. — Tribu de Lépidoptères établi par Latreille dans la famille des Nocturnes, et qui se compose , d'après notre classiGcation, de quatre genres dont voici les noms : Cossus, Zeuzera, Ma- crogasLcr et Hepialus. Les Hépialides ont les antennes généralement très courtes (leur forme diffère dans chaque genre) ; les palpes très petits ; la trompe nulle ou rudimen- taire; le corselet très velu ou .squameux ; l'abdomen généralement très long, avec l'o- viducle souvent saillant dans les femelles. Les Chenilles sont allongées, glabres, de couleurs livides , et munies d'un écusson corné sur ie premier anneau. Les unes vi- vent dans le tronc des arbres, d'autres dans les liges des plantes, d'autres enfin aux dé- pens de leurs racines. Toutes se métamor- phosent dans le lieu où elles ont vécu. (D.) ♦HEPTACTIS (è-Ktâ, sept; «xti'ç, rayon) êcihn. — Link (de Stell. marin., 1722) dé- HER signe ainsi l'une de ses divisions du groupe des Etoiles de mer. (E. D.) HEPTADONTA , Hope. ins. — Synon. à'Heptodonla. HEPTADACTYLUS. moll. - Nom que Klein a donné au Pterocer a grandis. Voyez PTÉROCÈRE. (DESH.) IIEPTAGYNIE. Heptagynia{tmé, depuis quelques années, avec celle der- nière, entre les mains de M. Shuttleworih, à Erlach ( canton de Berne). L'Herbier dont l'importance est la plus incontestable est certainement celui de Linné; lui seul, ren- fermant les types mêmes des espèces décrites par l'illustre botaniste suédois, peut servir a lever bien des doutes, à terminer de nom- breuses discussions. Or ce précieux objet se trouve à Londres, où il est la propriété de la Société linnéenne. On sait qu'il fut acheté par Smith de la veuve et des héritiers du célèbre botaniste, et que l'on reconnut trop tard en Suède la haute valeur du monument scientifique qu'on venait de perdre, I ne col- lection importante est celle de Miehcli, qui appartient a M. Targioni-Tozzetti , à Flo- rence. Enfin, parmi les Herbiers formés par des botanistes déjà anciens, nous signalerons encore celui des Barman n, qui a été fondu dans l'Herbier général de M. Benjamin De- j I1ER lessert , et qui forme avec ceux de Lemo- nier et de Ventenat la base de cette magni- fique collection de plantes. Plusieurs botanistes de l'époque moderne ont formé des Herbiers considérables, d'au- tant plus précieux que certains d'entre eus ont consacré de grands ouvrages à la des- cription des plantes qu'ils possédaient. La plupart de ces précieuses collections, à la mort de leurs auteurs, sont passées en des mains étrangères : c'est le plus grand nom- bre ; d'autres sont restées entre les mains des dignes continuateurs du nom et du mé- rite de leurs fondateurs. Au nombre de ces dernières sont les Herbiers d'A. L. de Jus- sieu, de L. C. Richard, d'A. P. De Candolle; quant aux autres, nous nous bornerons à en donner une énumération rapide. L'Herbier général de Desfontaines, celui de Labillar- dière et celui de Mercier, de Genève, se trou vent à Paris entreles mainsdeM.Webb; celui de Bosc appartient à M. Moretti, de Pavie; celui de Gouan est passé chez M.Hoo- ker, à Londres; celui de Lamarck se trouve aujourd'hui entre les mains de M. Roeper, a Rostock , et celui de Poiret, son continua- teur à l' Encyclopédie méUtodique, entre celles de M. Moquin-Tandon , a Toulouse; dans cette dernière ville se trouvent aussi la col- lection de plantes des Pyrénées de Lapey- rouse déposée a la bibliothèque publique , dite du Collège, et celle des plantes de Dau- phinéde Ciiaix , l'ami et le collaborateurde Villars, qui appartient à M. le colonel Dupuy. L'Herbier de l'Héritier se trouve en presque totalité parmi les plantes de M. De Can- dolle; celui d'Allioni "st à Turin, entre les mains de M. Bon?.fous. Les plantes de Cava- nilles, de Ruiz et Pavon sont restées, au moins pour la (dupait, à Madrid; celles de Loureiro à Lisbonne. Les collections botani- ques de Wildenow enrichissent l'Herbier royal de Berlin , et celles de Jacquin fils, le musée impérial d'histoire naturel le de Vienne; enfin, pour terminer cette énumération, nou« dirons que le British Muséum de Londres, compte parmi ses objets les plus précieux l'Herbier de Pallas, les plantes d'Aublet et les échantillons-tvoes de l'Hortus cliffortia- nus de Linné. Pour compléter la statistique des Herbiers importants par le nom qui y est attaché ou par leur richesse, nous citerons en peu de J1ER mots et par ordre de pays celles de ces col- lections qui se placent aux rangs le plus élevés. A Paris, l'Herbier du Muséum doit certainement être classé au nombre, si ce n'est même en tète , des plus riches qui exis- tent; dans son état actuel , cette vaste col- lection se compose d'un Herbier général et d'un nombre considérable d'Herbiers limités à des localités particulières, comme le Bré- 5il , la Guiane, les Indes, l'Australie, etc. Immédiatement après celui-ci se classe l'Her- bier de M. Benjamin Delessert, dans lequel M. Lasègue pense qu'il existe en ce moment 86,000 espèces représentées par au moins 2o0, 000 échantillons renfermés dans 1,750 grandes boîtes. L'Herbier de M. Webb occupe encore un rang très distingué parmi les gran- des collections de plantes; on a vu déjà ce qui constituesonprécieuxnoyau; de nombreuses acquisitions viennent chaque jour ajouter a ses richesses. Enfin les Herbiers de MM. de Jussieu , J. Gay, A. Richard, etc., méritent de figurer parmi les plus importants de notre époque. Nous citerons comme remar- quables par leur richesse en Angleterre : les Herbiers du British Muséum, de sir W. J. Hooker, de la Société linéenne, de MM. Lind- ley, Rob. Brown , Bentham à Londres, et à Oxford celui de l'Université. En Allemagne, l'Herbier du musée impérial de Vienne; celui du musée national de Bohème, à Pra- gue; l'Herbier royal et celui de M. Kunth , à Berlin ; l'Herbier royal et celui de M. de Martius, à Munich. En Russie, l'Herbier de l'Académie des sciences de Saint-Péters- bourg, et ceux de MM. C. A. Meyer, Le- debour et Fischer. En Suisse, le vaste et précieux Herbier de M. De Candolleà Genève; en Italie, celui de M. J. Moretti, à Pavie; à Florence, l'Herbier central italien, déjà riche, quoique de fondation récente Telles sont, en Europe, les collections de plantes les plus remarquables par le nombre des espèces qu'elles renferment. Il existe encore des collections spéciales d'un très haut inté- rêt, mais qu'il serait impossible d'indiquer ici sans prolonger outre mesure cet article déjà assez étendu. (P. Duchartre.) *IIERBI\A. ins. — Genre de Diptères, établi par M. Robineau-Desvoidy, qui, dans son Essai sur l*s Myodaires , page 698 , le rsnge dans la famille des Palomydes, tribu du même nom. 11 y rapporte 2 espèces , IIER 107 i nommées par lui : l'une suillioidea , et Pau ! tre rubetra ; la première trouvée dans les marais de Saint-Sauveur, et l'autre dans les bois de Saint-Gratien et de Montmorency , près de Paris. (D.) | HERBIVORES. //erotuora. zool. — On désigne généralement sous ce nom tous les animaux qui se nourrissent principalement I de végétaux. HERBORISATIONS, bot.— On nomme i ainsi les excursions que les botanistes font à la campagne pour recueillir et observer les plantes vivantes. Ces excursions sont d'une grande importance pour l'étude de la science; car, outre qu'elles fournissent les matériaux des herbiers, qu'elles font connaître les flo- res locales, elles seules permettent de re- connaître sur le frais plusieurs particulari- tés d'organisation qui échappent dans les recherches sur des échantillons secs , ou qui exigent souvent, dans ce dernier cas, une grande finesse d'observation. Nous ne reproduirons pas ici les lieux communs qui ont été si souvent répétés en prose et en vers sur le charme de ces pro- menades botaniques, et nous croyons devoû nous borner à envisager en peu de mots le côté positif et pratique de cette question. Linné, dont les aphorismes régulateurs s'étaient étendus à tout ce qui intéressait la science des végétaux , avait posé des règles pour la manière d'herboriser, pour l'heure du départ , la durée des excursions, même pour le costume du botaniste. De ces divers préceptes, il reste bien peu de chose, et, il faut le dire, fort peu ont une certaine im- portance. D'abord , quant au costume , il est certain que le plus commode sera toujours le meilleur: seulement, pour les excursions botaniques dans les montagnes , il est tou- jours bon de se munir d habits de laine, qui permettentdcsubir, sansen être incommodé, les changements considérables de tempéra- ture auxquels le botaniste sera sûrement exposé. Quant à l'heure de l'Herborisation, ce doit être toujours celle où la rosée a déjà disparu en majeure partie; on évite par là de recueillir des plantes humides qui son! sujettes à noircir pendant la dessiccation. Les objets qu'un botaniste doit emporter avec lui dans toute Herborisation , surtout de longue durée, sont les suivants : 1° une boîte de fer-blanc [vas dillenianuni pGUT 10S HER conserver ies plantes fraîches. Le plus sou- vent on lui donne la forme d'un cylindre un peu comprimé par les côtés ; elle s'ouvre sur le côté, et son ouverture doit être assez large pour que des plantes un peu volumi- neuses y passent sans être endommagées ; 2" pour les plantes à pétales fugaces, et plus généralement pour les excursions de longue durée ou pour les voyages botaniques , on emporte avec soi une sorte de livre du for- mat d'un in-folio moyen , formé de pages écartées au dos par de forts onglets , relie très fortement et se serrant au moyen de courroies. L'emploi de ce livre présente de très grands avantages: on y dispose les plantes encore fraîches de manière à leur faire subir une première pression peu de temps après les avoir cueillies; par là on réussit à conserver en bon état des fleurs à pétales très Tugaces, et qui ne manqueraient pas de tomber par un séjour un peu prolongé dans la boîte. On peut réunir dans un livre de ce genre une grande quantité d'échantil- lons pour lesquels la boîte d'Herborisation serait entièrement insuffisante: aussi celle- ci devient-elle fort peu utile toutes les fois qu'on est pourvu d'un de ces livres. Dans les cas où l'on se propose de prendre un très grand nombre d'échantillons, et où par conséquent le livre serait lui-même insuffi- sant, on peut employer de très forts cartons rattachés l'un à l'autre sur deux côtés par des courroies , de telle sorte qu'on puisse serrer entre eux un paquet volumineux. A •'aide de cet appareil, j'ai pu, pendant mes voyages dans les Pyrénées, mettre en presse et conserver en parfait état tous les produits d'Herborisations très fructueuses poursui- vies pendant deux ou trois jours, produits d'autant plus abondants que j'avais le soin de recueillir pour chaque espèce un grand nombre d'échantillons; 3" pour arracher les plantes, les houlettes, les lances à l'extré- mité d'une canne sont entièrement insuffi- santes dans le plus grand nombre de cas; l'instrument le plus commode est une petite pioche solidement emmanchée, dont le fer, large d'environ 4 ou 5 centimètres , long d'environ 2 décimètres et très épais , peut se terminer en arrière par une sorte de mar- teau ; en donnant au manche assez de lon- gueur, l'instrument peut servir de canne ; <48 plus il constitue dans l'occasion une HER arme redoutable et dont le besoin se fait trop souvent sentir ; 4° on recommande or- dinairement d'emporter avec soi une flore locale , un synopsis , etc., pour déterminer les plantes qu'on ne connaît pas encore, ou pour lever des doutes sur celles que l'on connaît imparfaitement. Cette précaution esta peu près indispensable dans les sim- ples Herborisations , mais elle devient sou- vent peu utile ou du moins peu praticable dans les excursions de longue haleine. Nous n'ajouterons aucune réflexion sur la manière d'herboriser ; ces sortes de précep- tes seraient peu utiles pour ceux qui com- mencent à s'occuper de botanique , et ils seraient entièrement superflus pour tous ceux auxquels l'exemple et leur propre ex- périence ont déjà appris où et comment ils doivent chercher. On sait que tous les bo- tanistes n'herborisent pas avec le même succès ; mais il serait peut-être assez diffi- cile à ceux dans lesquels on reconnaît pour cela le plus de mérite d'exprimei là quoi tient leur habileté particulière. -Nous nous bor- nerons en terminant à renvoyer ceux d'en- tre nos lecteurs qui désireraient plus de dé- veloppements sur ce sujet aux ouvrages gé- néraux dans lesquels la question des Herbo- risations a été traitée avec beaucoup «l'é- tendue. (P. D.) *HERBSTÏE. Herbslia ( nom propre ). crust. — Genre de l'ordre des Décapodes brachyures, de la famille des Oxyrhynques, établi par M. Milne-Edwards aux dépens du genre Màia de Latreille. Chez ce genre, la carapace est assez fortement triangulaire, avec la région stomacale presque aussi dé- veloppée que les régions branchiales. Le rostre est petit, guère plus long que large, et formé de deux cornes aplaties, pointues et divergentes, dont la base occupe presque toute la largeur du front. Les orbites sont ovalaires, dirigées obliquement en devant, en dehors et en haut. Les yeux son! gros et rétractiles. La disposition de la région an- tennairc, dcsanteiincs externes, (les pattes- mâchoires, du plastron sternal et des pal les est la même que dans le genre Pixa. Voy. ce mot. La seule espèce connue est la Herbstie noueuse, Herbslia condyliata Herbs». ; elle habite la Méditerranée. Pendant mou séjour dans le nord de l'Afrique, j'ai rencontré cette espèce dans la rade de Bone, uarticulierement HER dans les environs du Tort génois; elle habite aussi les rades d'Alger et d'Oran, où elle a été eapturéc par M. Deshayes. (H. L.) IIERBSTIUJftl. cnv.ii. — Syn. de Génie. Voy. ce mot. (H. L.) *IIERCINITE (Silva hercinia). min. — M. Zippe a donné ce nom à un minéral noir, d'un éclat adamantin, très dur, et d'une densité égale à 3,95, qui se trouve en grains cristallins à Ronsberg, en Buhème. Il est composé d'Alumine, de peroxyde de Fer et de protoxyde de Fer. Ce n'est proba- blement qu'un Pléonaste, dans lequel la Magnésie est remplacée par l'oxyde de Fer. (Del.) *HERCULEA , Fr. bot. cr. — Syn. de Cauloglossum , Fr. *HERCYI\A (compagne de Proserpine). ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , tribu des Pyralidcs, établi par Treitschke, et adopté par nous dans VHist. nalur. des Lépidoptères de France, et dans notre Catalogue méthodique des Lépi- doptères d'Europe. Ce genre se borne pour nous à trois espèces, qui ont les plus grands rapports entre elles. Elles ont le corps ro- buste et velu ; les ailes courtes, épaisses, et dont le fond est d'un brun noir satiné; les pattes longues et grêles ; les antennes sim- ples dans les deux sexes; les palpes sans articles distincts et hérissés de longs poils ; la trompe courte. Ces espèces ne volent que sur les plateaux des montagnes les plus élevées de l'Europe. La plus connue est YHercyna holosericalis Treits., qui se trouve en Suisse et en Savoie. (D.) *HERDERIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Composées-Vernoniacées , établi par Cassini (in Dict. se. nat., LX, 5S6, 599). Herbes de la Sénégambie. Voy. composées. *11ERDERITE (nom d'homme), min. — Syn. Allogonite. Substance vitreuse d'un blanc jaunâtre ou verdâtre, très fragile, cristallisant en prismes rhombiques de 115" 7', pesant spécifiquement 2,985, très rare, et n'ayant encore été trouvée que dans la mine d'Étain d'Ehrenfriedersdorf en Saxe, avec l'Apatite et la Fluorine. On n'en a point encore d'analyse exacte; mais les es- sais chimiques indiquent qu'elle est une combinaison de phosphate d'Alumine et de phosphate de Chaux, mêlé de fluorure de Calcium. (Del.) II ER 109 *HEREMITES (Épvjfu'wjç, ermite), rem. — Théodore Cocteau (Tal. syn. Seine.) in- dique sous la dénomination d'FIeremites l'une des subdivisions du genre Scinque. (E. D.) HERIADES. ins. — Genre d'Hyméno- ptères de la famille des Mellifères, de la tribu des Apiens , établi par M. Spinola, et généralement adopté. M. Blanchard ( Hist. des Insectes) lui donne pour principaux ca- ractères : Palpes maxillaires de deux arti- cles ; mandibules triangulaires. Le type du g. est VHeriades Iruncorum, répandue dans une grande partie de l'Europe. *HERIREIA ( nom mythologique), ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, établi par M. Stephens, qui le range dans sa tribu des Yponomeutides, et y rapporte 10 espèces, dont 5 sont nom- mées par lui comme inédites, et paraissent propres à l'Angleterre. Quantaux Sautres, elles sont réparties dans divers genres par les auteurs français et allemands. (D.) HERICIUM, Fr. bot. cr.. — Syn. de Marlella , Scop. *HÉRI\E. Herinatfpaiç. du printemps). ins. — Genre de Diptères, établi par M. Ro- bineau-Desvoidy dans son Essai sur les Myo- daircs, page 722, et adopté par M. Macquart, qui le place dans la division des Brachocè- res , famille des Athéricères, tribu des Mus cides. Les Hérines vivent généralement sur les plantes littorales. M. Macquart en décrit 12 espèces, dont 7 d'Europe et 5 exotiques. Nous citerons parmi les premières YH. luc- tuosa Rob.-D. (Orlalis id. Meig.) , qui se trouve en France et en Allemagne ; et parmi les secondes YH. calcarata Macq., des Indes orientales. (D.) *IIERIIVEA.rept. — Sous-genre de Scin- ques , d'après M. Gray {Syn. brit. mus. 1840). (E. D.) *I1ERII\1A. rept. — M. Gray donne ce nom à une division du g. Scinque. (E. D.) HÉRISSON. Erinaceus. mam. — Genre appartenant aux Carnassiers Insectivores, et dont le nom rappelle la particularité la plus saillante de l'organisation des animaux qui le composent, la présence d'épines qui hérissait la peau. La famille des Érinacéi- I dés, une des sept qui, suivant M. Isidore | Geoffroy -Saint-Hilaire , forment le sous- ordre des Insectivores, et qui doit son nons HO HER au genre dont nous nous occupons ici, est : essentiellement caractérisée par l'existence | des piquants sur le corps des animaux qu'elle renferme, et comprend, outre les Hérissons, les deux genres des Tenrecs et des Éricules. Ces deux derniers genres ont pour carac- tères communs , une tête très allongée , et des incisives, qui sont situées entre de grandes canines, chez les Tenrecs, entre de petites canines, chez les Éricules (Voy. ces nuits). Les Hérissons, dont la tête est moins allon- gée, se distinguent spécialement par l'ab- sence d'incisives. La valeur de ce dernier caractère dépend de la manière particulière dont le savant qui l'adopte , interprète le système dentaire des Hérissons, et la descrip- tion que nous allons donner des dents de ces animaux en fera mieux saisir la signi- fication. Les dents du Hérisson sont au nombre de 36 : 20 à la mâchoire supérieure , et 16 à la mâchoire inférieure. Les deux dents mi- toyennes, situées sur le devant de l'une et de l'autre mâchoire, sont très longues, cy- lindriques, fortes et dirigées en avant ; celles d'en haut sont séparées par un long inter- valle, et convergent entre elles; celles d'en bas, plus couchées que les premières dans le sens de la ligne alvéolaire, sont rapprochées et parallèles. A la mâchoire supérieure , derrière cha- cune de ces deux longues dents, s'entr'ou- vrent, de chaque côté, deux petites, implan- tées aussi dans l'intermaxillaire, et sembla- bles à de fausses molaires : toutes deux ont une seule racine; la seconde est plus grande que la première. Un petit intervalle vide , ou barre , sépare ces dents de celles qui les suivent et qui sont au nombre de 7 de chaque côté. Les trois premières sont petites, et, comparées entre elles , elles diminuent de grandeur d'avant en arrière; la seconde n'a qu'une seule racine; la première et la troisième ont chacune deux racines, et celle- ci présente de plus, à sa face interne , un tubercule ou talon qui lui donne plus d'é- paisseur. Des quatre dents qui terminent, à droite et à gauche, la série de la mâchoire supérieure, les trois premières sont les plus grandes : la première porte à sa face ex- terne un grand tubercule tranchant, et, à sa face interne, deux pointes plus petites. La seconde et la troisième ont une surface large HER et quadrilatère, dont chaque angle présente une pointe; la seconde, plus grande, est presque carrée; la troisième est plus étroite en arrière. Enfin la dernièredent est petite, placée obliquement, et comprimée d'avant en arrière, ce qui la rend tranchante. Derrière les deux longues dents proclives de la mâchoire inférieure, se trouvent trois petites dents , dont la moyenne est la plus grande, et qui sont toutes à une pointe et à une racine. Nous rencontrons ensuite un intervalle , plus petit que celui que nous avons observé a la mâchoire supérieure , après les deux petites dents qui suivent cha- que longue dent mitoyenne ; puis nous comptons quatre dents. La première pré' sente triis pointes dont la postérieure est très petite. La seconde et la troisième ont , à leur partie antérieure, trois pointes dis- posées en triangle, et, à leur partie posté- rieure, deux pointes placées transversale- ment l'une à côté de l'autre. La dernière dent inférieure est très petite ; elle présente en avant une petite pointe, et, en arrière, un tubercule fourchu. Si nous cherchons maintenant quels noms appartiennent à ces dents, dont nous nous sommes contenté à dessein de décrire la forme et la situation, nous trouvons qu'elles ont reçu presque autant de dénominations diverses qu'il y a eu d'observateurs diffé- rents qui les ont étudiées , et que chacune d'elles a porté successivement le nom de cha- cune des espèces de dents qui peuvent com- poser un système dentaire complet. Nous exceptons toutefois les dernières dents qui , par l'élargissement de leur couronne et par leur position au fond de la bouche, ne peu- vent agir que comme surfaces triturantes, et ont reçu de tous les auteurs le nom de mo- laires. Elles ressemblent d'ailleurs aux mo- laires des autres animaux du même sous- ordre , bien qu'elles soient plus élargies et qu'elles atteignent les dimensions les plus grandes que nous rencontrions parmi les In- sectivores. Cette dernière remarque s'appli- que aussi aux autres espèces de dents du Hérisson. Quant aux dents qui précèdent à chaque mâchoire celles que nous venons de recon- naître pour des mâchelières, toutes les opi- nions, avons-nous dit, ont été adoptées sur leur nature. Plusieurs naturalistes y ont I1ER trouvé les analogues des dents qui com- posent la série continue des systèmes den- tnitvs complets, et, en conséquence, ils ont donné le nom d'incisives aux longues dents antérieures de chaque mâchoire, ainsi qu'aux petites qui les suivent immédiate- ment et qui sont au nombre de deux de cha- que coié à la mâchoire supérieure, de trois à la mâchoire inférieure. Néanmoins, parmi lesauteursqui reconnaissent l'existence d'in- cisives, quelques-uns n'appliquent pas ce nom à toutes les dents qui s'étendent jus- qu'à la petite barre que nous avons observée sur la mâchoire inférieure; il s'ensuit que, pour eux, la canine inférieure ne serait point placée derrière les quatre dents qui précèdent la barre, tandis que, pour les au- tres, la canine supérieure et la canine infé- rieure se trouveraient situées immédiate- ment après la barre de l'une et de l'autre mâchoire; licite petite différence dans la po- sition de la canine inférieure n'empêche pas que les uns et les autres considèrent le; dents qui suivent les canines comme formant la série des fausses mol aires et des molaires Au nom- bre des savants qui ont reconnu les trois es- pèces de dents dans la mâchoire du Héris- son, il faut compter Georges Cuvier, qui Classe les Carnassiers, dont ces Insectivores l'ont partie, dans le groupe des Mammifères onguiculés, prives de mains, dont le système dentaire est complet. Les naturalistes qui n'admettent pas l'existence des trois espèces de deuls dans la uiàc'ioirc du Hérisson ne sont pas pour cela d'accord sur la nature des dents de cet animal, et deux nomenclatures différentes oui été proposées par les auteurs qui se sont le plus spécialement occupés de cette ma- tière. Les uns distinguent des incisives et des molaires; les autres, des canines et des molaires; c'est-à-dire que les uns nient la présence des canines, et les autres, la pré- sence des incisives. Parmi les premiers, nous nommons surtout Frédéric Cuvier, qui compte 3 incisives de chaque côté à la mâ- choire supérieure, avant la barre ; et, derrière Cette barre, trois fausses molaires et i molai- res ; à la mâchoire inférieure, il trouve une incisive de chaque côté, 4 fausses molaires et 3 molaires {Des dents des Mammifères considérées comme caractères sooiogiques, par F. Cuvier), En tète des seconds se place HER 111 Geoffroy-Saint llilaire, dont les idées, adop- tées par M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilairc, ont servi de base à la caractérisiique que nous avons indiquée au commencement de cet article. C'est en comparant la mâchoire des Insectivores, chez lesquels les trois espèces de dents ne sont pas clairement distinctes, celle des Hérissons, àe> Musaraignes, lies Sralopes, par exemple, à la mâchoire des animaux du même groupe qui présentent évid mmcul la série complète de ces dents, à celle des Taupes entre autres, que les sa- vants distingues que nous venons de nom- mer ont été conduits a leur opinion. En effet, si l'on rapproche la mâchoire supé- rieure d'une Musaraigne de celle d'une Taupe, on remarque une grande similitude de forme, entre les dents qui s'étendent du fond de la bouche à la longue dent anté- rieure, chez le premier de ces Insectivores, et celles qui se trouvent derrière la canine, chez le second. Or, comme ces dents for- ment, chez celui-ci, la série des fausses mo- laires et des molaires, elles forment donc aussi la même série chez celui-là, et l'ana- logie conduit à regarder comme une canine |a longue dent où vient se terminer cette série, chez la Musaraigne, puisqu'on ne sau- rait méconnaître que c'est à une canine que finit, 'liez la Taupe, la série des mêmes dents D'ailleurs, l'intervalle qui sépare en haut la canine d'un côté, de la canine rie l'autre côté, ne scmble-t-il pas indiquer l'absence des incisives, que l'on retrouve chez la Taupe où cet intervalle n'existe pas? En opposant les dents de la mâchoire infé- rieure a celles de la mâchoire supérieure, ainsi déterminées, on peut ensuite facile- ment assigner aux premières leurs véritables noms. On conçoit que, dans cette manière de voir, en choisissant convenablement les genres, on puisse retrouver les mêmes rap- ports de la Musaraigne au Cladobate, de celui-ci au Hérisson, etc.; la série des evem pies fournit ainsi uue série de déductions, dont la dernière conséquence est la théorie dont nous cherchons à donner une idée en ce moment. 11 faut remarquer cependant que, dans ce rapprochement, on ne t^ent plus compte de la position des dents dans les os qui composent la mâchoire, elque l'in- termaxillaire porte, suivant les cas, des in- cisives, des canines ou des molaires. De plus, 112 HER il les vides qui se présentent si fréquem- ment dans la mâchoire peuvent s'expliquer quelquefois logiquement par l'absence d'une espèce de dent, ils restent quelquefois inex- plicables de cette manière, comme le sont ceux qui forment les barres dans le genre que nous étudions ici. Toutes les contradictions et les incertitu- des que présentent les théories qui ont cher- ché a fonder une nomenclature rigoureuse des dents, nous paraissent indique! l'arbi- traire qui règne dans ces déterminations, et u nous semble qu'on pourrait en éviter re- cueil, si l'on tenait davantage compte de la relation qui existe entre la forme des dents et leur rôle dans la trituration et la mastica- tion des aliments, aussi bien que de leur si- tuation, par rapport à l'ouverture antérieure de la cavité buccale. En s'appuyant seule- ment sur la position anatomique, au risque de donner aux dents des dénominations que contredit leur forme, comme cela a lieu pour les dents que Frédéric Guvicr appelle iucisi\es chez le Hérisson, et, d'un autre côté, en voulant concilier l'analogie dans la forme avec l'analogie dans la situa- tion, on s'expose à forcer le rapproche- ment, et l'on perd la rigueur qu'on obtien- drait si l'on tenait compte de la forme ou de la position seulement; nous en voyons un exemple dans ies dents que M. Geoffroy appelle canines chez le Hérisson. Mais si l'on se place au point de vue physiologique que nous venons d'indiquer, la détermination de ces organes devient plus claire et plus exacte. La forme des dents, en effet, est en raison de leur rôle, et les mots qu'on emploie gé- néralement pour désigner chacune des es- pèces de dents en définissent assez exacte- ment la fonction et la forme. Les incisives, destinées à séparer une fraction de la masse alimentaire, doivent offrir un biseau tran- chant qui puisse agir à la façon des lames de ciseaux; les canines, destinées à percer le petit animal dont le carnassier fait sa pâ- ture, ou a s'implanter dans les enairs et à retenir la proie pendant que les incisives en détachent une portion , doivent s'effiler en cônes pointus; les molaires, dont la fonction consiste dans \a trituration des aliments que les dents antérieures leur apportent, doi- vent présenter plus de largeur, et une cou- tonne -diversement modifiée suivant la ré- HER sistance des matières qu'elles broient. L'or- dre logique dans lequel se succèdent ces opérations indique la place que doivent oc- cuper ces diverses espèces de dents dans la cavité buccale : les incisives et les canines ne peuvent se trouver qu'à la partie anté- rieure de la bouche , là où l'ouverture des lèvres leur permet de se développer et de s'appliquer sur la proie qu'elles saisissent; les molaires ne peuvent être placées qu'après cette ouverture , là où les parois de la cavité buccale aident à leur action , en ramenant sans cesse l'aliment sous leur surface tritu- rante. Nous dirons même que, d'un animal à un autre , la même dent peut changer de forme, qu'une incisive peut devenir canine, elviceversâ. La forme donc et la situation des dents , non pas dans tel ou tel os de la mâ- choire , mais par rapport à l'ouverture buc- cale, nous semblent devoir guider dans l'ap- préciation de leur nature ; et pour citer un exemple pris dans le genre même qui nous occupe , la dernière dent supérieure du Hé- risson , eût-elle un tranchant plus aigu , ne pourrait être considérée comme une inci- sive, parce que sa position lui interdit d'a- gir comme telle ; tandis que les longues dents antérieures peuvent être considérées comme des canines , puisqu'elles en ont la forme et que leur position leur en permet le jeu. Pour les vides, nous les voyons si souvent se prononcer au hasard dans l'une ou l'autre mâchoire, qu'on ne pourrait guère rigou- reusement les interpréter, comme indiquant l'absence des dents ; il nous semble qu'ils ont pour but de permettre aux dents qu'ils avoisinent d'agir avec plus de liberté et d'é- tendue, puisque le jeu de ces dents n'est li- mité alors que par le niveau de la gencive. Quoi qu'il en soit , les longues canines du Hérisson donnent à son appareil dentairef une grande ressemblance avec celui det? Rongeurs. Cette réflexion est de Cuvier, et nous pousserions plus loin , entre les Ron- geurs et les Insectivores , le rapprochement que nous indiquons en passant, et dont le point en question n'est pas un des éléments les moins importants , si cet examen ne de- vait trouver plus naturellement sa place à l'article insectivores. Quant à la position réciproque des dents de la mâchoire supérieure et de la mâchoire inférieure , elle est telle que les longues ca- MER nines se correspondent pointe à pointe, que les fausses molaires 'd'en bas agissent par leur pointe sur la face postérieure des dents supérieures qui leur sont opposées, et que les molaires inférieures répondent, par leur partie antérieure, aux vides que les molaires d'en haut laissent entre elles. La partie postérieure de celles-ci correspond donc aux vides qui séparent les molaires inférieures. La nourriture ordinaire des Hérissons consiste principalement en Insectes, en Mol- lusques , en Crapauds et en petits Mammi- fères ; ils sont très avides de chair et d'une grande voracité; mais ils peuvent assez longtemps se passer de nourriture ; ils man- gent aussi les racines et les fruits, mais ils /ie montent pas sur les arbres , comme l'ont avancé quelques auteurs, qui n'ont point ru que les ongles de ces animaux ne sont pas assezaigus pour qu'ils pussent grimper, et ils n'emportent pas les fruits en les perçant de leurs épines ; il leur serait en effet im- possible de se débarrasser ensuite de leur butin. C'est aussi à tort que les anciens na- turalistes prétendaient que les Hérissons s'approvisionnent pour l'hiver dans le creux d'un arbre ; une telle précaution serait inu- tile à des animaux qui passent la saison froide dans un engourdissement complet. 11 paraît que le Hérisson supporte très fa- cilement la privation d'eau , comme les Lièvres et les Lapins , et une observation curieuse de Pallas nous apprend que cet animal peut impunément manger plus d'une centaine de cantharides sans aucun accident, tandis que la plupart des Carnassiers n'en mangeraient pas une seule sans ressentir les douleurs violentes d'un empoisonnement, et qu'un petit nombre de ces insectes leur donnerait inévitablement la mort. C'est dans les trous, au pied des vieux ar- bres, sous la mousse, sous les pierres, dans tous les creux formés par les corps qui se trouvent à la surface du sol , ou dans des plis de terrain, que le Hérisson établit sa demeure. 11 y reste plongé dans l'obscurité pendant tout le jour, et ne sort guère mo- mentanément du repos dans lequel il est comme engourdi, que pour chercher sa proie ; quand il l'a dévorée , il rentre dans son im- mobilité, et sa vie paraît ainsi se partager, pendant le jour, entre le sommeil et la re- cherche de sa nourriture. Les formes épais- T. vu. Il Kl', 13 ses de cet animal , ses membres courts, sa marche plantigrade , tout indique un être lourd et indolent; son intelligence est très bornée , et l'on n'a réussi que très rare- ment à l'apprivoiser. Aussi , privés de l'in- stinct dont jouissent d'autres animaux, qui se creusent de profondes retraites ; privés de l'agilité qui leur permettrait de se soustraire à la poursuite de* leurs ennemis , ou de la force qui les rendrait capables de les com- battre , les Hérissons deviendraient eux- mêmes les victimes de la plupart des Car- nassiers, s'ils n'avaient reçu de la nature une armure puissante qui arrête l'impétuo- sité de leurs adversaires et suspend leur at- taque. Cette armure ne consiste pas dans un organe particulier créé exclusivement dans ce but; elle n'est autre chose qu'un large bouclier formé par la peau , dont les poils, légèrement modifiés, sont devenus des épi- nes acérées. Ces piquants, qui garnissent le sommet de la tête, le dos , les épaules, la croupe et les côtés du corps , sont de forme conique et se rétrécissent à leur base en une sorte de petit pédicule qui les attache à la peau. Ils sont blanchâtres dans les deux tiers de leur longueur, présentent ensuite un anneau d'un brun noirâtre , et sont ter- minés par une pointe d'un blancterne. Dans toute l'étendue du bouclier hérissé de ces piquants, on ne trouve aucune autre espèce de poils. Le front et les côtés de la tête, la gorge , la poitrine et le ventre , les aisselles et les jambes sont couverts de poils soyeux et durs, brunâtres ou blanchâtres, au-des- sous desquels se trouve une bourre épaisse, presque toujours peuplée par des insectes aussi gros que les Tiques du Chien. La peau est noire partout où elle est couverte de pi- quants; elle est d'un blanc roux dans la partie où elle est revêtue de poils; le mu- seau, les oreilles et les doigts sont d'un brun violet. Le tour des yeux et des lèvres, le museau, les oreilles et le dessus des doigts sont dépourvus de poils , et on ne trouve que de légères moustaches sur le côté de la lèvre supérieure ; la queue , très courte et mince , est nue et de couleur brune. Quand le Hérisson n'est point inquiété, les piquants restent couchés en arrière; son corps se présente alors comme une masse oblongue, convexe, portée sur quatre jam- bes très courtes dont on n'aperçoit que les nu HER pieds, et terminée en avant par un museau mince. Mais, est-il effrayé par quelque bruit, essaie-t-on de le saisir ou de le toucher, est-il menacé par quelque carnassier, il se pelo- tonne aussitôt, en fléchissant la tôle et les pattes sous le ventre; ce n'est plus un qua- drupède; on ne voit qu'une sorte de boule hérissée de piquants entrecroisés en tout sens, qu'on ne saurait prendre d'aucun côté, et devant laquelle s'arrête l'audace de l'ani- mal agresseur, qui n'ose aller déchirer sa gueule et ses pattes sur cette pelote mena- çante. Cependant le Renard ne se laisse pas rebuter par ces difficultés, et il parvient, non sans avoir reçu de nombreuses blessu- res, à forcer son ennemi à se développer : on a pu aussi dresser des chiens à cette chasse. C'est la peur qui rend le Hérisson immobile pendant cette défense toute passive ; c'est aussi la peur qui l'oblige à répandre son urine, dont l'odeur ambrée désagréable éloigne encore les assaillants. Cette faculté dont jouit le Hérisson de se rouler en boule exige, dans certains mou- vements de la peau, plus d'étendue que chez les quadrupèdes ordinaires, et ses muscles peauciers offrent en effet une or- ganisation particulière et très curieuse. Quand le Hérisson est sur les pattes, son pannicule charnu présente une disposition toute différente de celle qu'il prend lorsque l'animal se pelotonne; et, pour comprendre l'arrangement des fibres musculaires dans ce dernier cas, il faut les étudier d'abord dans la station. En supposant donc le Hé- risson dans l'attitude ordinaire de la mar- che, nous trouvons sur le dos un muscle de forme ovalaire ou orbiculaire, très mince à sa partie moyenne, épais et gonflé à son pour- tour, etauquel se distribuent des nerfs d'une dimension beaucoup plus considérable que celle des autres nerfs musculaires. De la par- tie antérieure de l'ovale partent deux paires démuselés: l'une, moyenne, va s'attacher sur les os du nez; l'autre, placée plus en dehors, s'insère sur les côtés du nez. De la partie postérieure du grand muscle orbicu- laire, une autre paire de muscles va s'atta- cher sur le côté de la queue, vers son extré- mité. Toutes les fibres de ces petites paires de muscles semblent se continuer avec les fibres qui composent la portion externe du grand orbiculaire Du milieu élu sternum HER naît un muscle qui se dirige obliquement au-dessus des épaules, et vient s'unir au bord de l'orbiculaire. Sous le ventre, s'étend Je grand peaucier, dont la portion externe, prolongée sur les parties latérales, se joint à l'orbiculaire du dos. Un second plan mus- culaire irès mince est placé sous ce grand muscle du dos : on y remarque un muscle qui vient de la tête, derrière les oreilles, pour aller se perdre dans la courbure anté- rieure de l'orbiculaire; un petit trousseau, qui part des dernières apophyses cervicales, et disparaît dans le même orbiculaire du dos; et enfin d'autres fibres transverses qui s'attachent à l'humérus et à la portion ex- terne du grand peaucier du ventre que nous avons décrit plus haut. L'usage de ces mus- cles et leur jeu dans les mouvements de l'a- nimal sont faciles à comprendre. Si quelque danger menace le Hérisson, les fibres de l'or- biculaire se relâchent; les muscles, qui s'y attachent en avant et en arrière, s'allongent ; les fibres transverses, dont nous venons de parler, le tirenl à droite et à gauche et l'é- largissent. Les muscles fléchisseurs commen- cent alors à agir avec toute leur puissance: la tête est rapprochée du ventre, ainsi que la queue, et les membres s'étendent sous l'ani- mal. Rien ne gêne plus l'entier développe- ment de l'orbiculaire : il glisse sur les côtes ; ses bords se rapprochent, et le Hérisson est enveloppé par sa peau, comme dans une bourse; les piquants se sont redressés, et l'animal a la forme d'une boule. Plus le dan- ger est pressant, plus la contraction muscu- laire est grande et plus est petite l'ouver- ture que laissent, à la face ventrale, les fibres du pourtour de l'orbiculaire agissant à la façon d'un sphincter. Quand la menace du danger a disparu, les fibres centrales de l'orbiculaire se con ctent; celles du pour- tour sont ramenées en haut ; le ventre et Ses pattes sortent ensuite de l'enveloppe tégti- mentaire qui les cachait; par cette contrac- tion, les muscles antérieurs et postérieurs sont tendus; les premiers relèvent la tête et le cou, et les seconds relèvent la queue : l'a- nimal est prêt à marcher. Dans le peloton- nement, c'est d'abord la tête qui se couche sur la poitrine et la queue sur le ventre; ensuite les yeux se ferment , puis la «eau enveloppe les pattes. Le Hérisson pelotonné M'a««une forme régulièrement sphérique; HER son corps est plutôt rcniforme, et, en raison même de l'étendue qu'occupent les piquants, la portion concave, qui se trouve à la face ventrale, est moins bien armée que le reste; t'est par là aussi que l'animal est plus vul- nérable, et que le Renard cherche à l'atta- quer. Il est extrêmement difficile de forcer e Hérisson à se développer; on n'y parvient guère qu'en le plongeant dans l'eau. Pour se mettre en garde contre toute surprise, pen- dant la durée de son sommeil, qui est assez profond, le Hérisson tient ses armes prêtes, et son corps est dans l'attitude de la défense. C'est ainsi qu'il échappe aux carnivores ver- miformes, aux Putois, aux Martres, dont il deviendrait inévitablement la victime, sans cette précaution. Si les Hérissons passent le jour dans un état d'inactivité et de somnolence, ils de- viennent au contraire assez actifs pendant la nuit, et marchent presque toujours, s'ap- prochant peu des habitations ; ils promènent sans cesse autour d'eux leur mufle, à la ma- nière des Cochons, fouillent la terre à une petite profondeur, et prennent le vent avec une très grande délicatesse. Il paraît qu'ils se jettent à l'eau, quand le péril est immi- nent, et qu'ils nagent pendant longtemps et avec une grande facilité. Un fait très remar- quable a été signalé par MM. Prévost et Dumas sur la résistance qu'oppose le Hé- risson à l'asphyxie ; plusieurs fois ces sa- vants l'ont vu, après un séjour de douze à quinze minutes sous l'eau , reprendre rapi- dement ses facultés et courir comme aupa- ravant, tandis que la plupart des animaux à sang chaud auraient trouvé , dans cette im- mersion, une mort très prompte. Ils ne cau- sent point de dégâts dans les jardins ou dans les parcs où ils habitent ; ils y peuvent même rendre d'utiles services, en détruisant un grand nombre de petits mammifères , d'in- sectes et de petits mollusques nuisibles. Il pa- raît que sur les bords du Tanaïs et à As tracan, on élève pour ce motif des Hérissons dans les maisons comme des chats. C'est aussi pen- dant la nuit que le mâle recherche la femelle, quand arrive la saison de l'accouplement, c'est-à-dire au commencement du printemps., A cette époque, les vésicules séminales sont extraordinairement gonflées, et les testicules se glissent en quelque sorte du bas-ventre sous la peau du périnée ou sous celle de nui 115 laine. Les piquants, dont la peau de l'anima' est hérissée, ne les forcent pas à s'accoupler face à face, debout ou couchés, comme l'ont supposé plusieurs naturalistes; les Hérissons s'accouplent à la manière des autres qua- drupèdes. On ignore la durée de la gestation ; mais c'est vers la fin du mois de mai qu'on trouve les jeunes nouveaux-nés. La portée est de trois à sept petits, dont la peau est blanche et parsemée de points qui indiquent la place des piquants; ils naissent les yeux et les oreilles fermées. La structure de l'ap- pareil de la reproduction mérite de fixer un instant notre attention. Les testicules sont gros, presque cylindriques, dépourvus de scrotum, et fixés par un fort bourrelet mus- culaire; les vésicules séminales ont un vo- lume beaucoup plus considérable que celui des testicules, et forment de chaque côté de trois à cinq paquets composés chacun d'un tube à parois minces et membraneuses, qui se replient mille et mille fois, et se réunis- sent en un seul canal ; chacun de ces canaux s'ouvre séparément ou avec ceux des autres paquets dans le verumontanum , au-dessus des canaux déférents, qui y arrivent aussi. Les vésicules accessoires forment deux au- tres gros paquets composés, non plus de longs tuyaux repliés, mais de tuyaux courts, couchés les uns à côté des autres, extrême- ment ramifiés en forme d'éventail , et se terminant en un canal ou tronc qui s'ouvre dans le verumontanum , au-dessous des ca- naux déférents. Quelques auteurs ont à tort considéré ces vésicules comme des prosta- tes; ces glandes manquent chez les Héris- sons, aussi bien que les glandes de Cowper. L'ovaire de la femelle est aussi très divisé , et ressemble à une grappe. La verge est diri- gée en avant et comme découpée en trois lo- bes qui figurent un trèfle ; le lobe supérieur consiste en une sorte de languette cartilagi- neuse où se termine le corps caverneux, et percée à son extrémité d'un trou extrême- ment fin, par lequel s'ouvre l'urètre, forcé de s'élever obliquement d'arrière en avant, pour atteindre à ce point. Les reins ne sont pas divisés dans le Hérisson, et les capsules surrénales en sont à peu près le seizième en volume. Pendant l'hiver, les Hérissons se retirent dans des trous où ils restent plongés dans un engourdissement léthargique. Au mois 116 HER HÊR de septembre, leurs épiploons sont déjà chargés de graisse; leurs reins sont logés dans une masse considérable de graisse; les glandes de la tête et du cou sont confondues. Dans l'état de veille , la température des Hérissons, comme celle des animaux hiber- nants en général, est à peu près aussi élevée que celle des Mammifères qui n'hibernent »as, et elle est d'ailleurs toujours plus élevée que la température de l'atmosphère, bien qu'elle soit en raison de celle-ci. Nous expli- querons par des expériences les phénomènes généraux que présentent la respiration , la circulation, la sensibilité chez le Hérisson pendant le sommeil hibernal, à l'article consacré à cet examen ( Voy. hibernation). Nous dirons seulement ici que, parmi les ani- maux hibernants, le Hérisson est un de ceux qui s'engourdissent le plus facilement et le plus profondément : il tombe dans le som- meil hibernal quand le thermomètre est encore à 6 et même à 7° au-dessus de zéro. En se réveillant , il lui faut de 5 à 6 heures pour reprendre sa température ordinaire, et si une excitation ou une température plus froide l'éveille , il retombe ensuite dans son engourdissement. Pour compléter la description anatomique du Hérisson, nous ajouterons que tous ses pieds ont 5 doigts armés d'ongles fouisseurs peu solides; les pattes sont garnies en des- sous de plusieurs tubercules revêtus d'une peau douce et propre au toucher ; son mu- seau est pointu , terminé par un mufle qui dépasse la mâchoire inférieure, et frangé dans son contour antérieur; sur le côté de ce mufle s'ouvrent des narines mobiles, gar- nies extérieurement d'un petit appendice charnu et dentelé; ses yeux sont petits et à fleur de tête , et peuvent être enveloppés par une troisième paupière, comme ceux des Chats; un nerf optique presque rudimen- taire y aboutit ; sa vue est faible et très peu étendue pendant le jour; ses lèvres sont en- tières; sa langue est douce. On ne connaît que deux espèces de Héris- sons ; les autres animaux qui ont reçu aussi ce nom ne le portent que d'après les dé- terminations peu rigoureuses et sans critique qu'en a faites Séba ( Thésaurus, tom. I, pi. 31, fig. 1 ; pi. 49, 4 et 5). Ainsi l'animal qu'il appelle Hérisson de Malacca (Erina- ceus malaccensis Linn .), et ceiui qu'il nomme Hérisson d'Amérique ( Er. inaurts Linn. ) , ne sont probablement que des espèces de Porcs-Epics ; et celui auquel il donne le nom de Hérisson de Sibérie n'est sans doute que le Hérisson à longues oreilles, la seconde es- pèce dont nous parlerons. 1° Hérisson commun ou Hérisson d'Euro?5 (Eririaceus europœus Linn., Schreb. pi. 162, Bufl"on,Geoff.; atlas de ce Dict., mammifères, pi. Se, fig. 1). — C'est à cette espèce plus particulièrement que ee rapportent les détails que nous venons de donner sur le genre; les caractères anatomiques que nous signa- lerons en parlant de la seconde espèce, éta- bliront les différences spécifiques entre ces deux animaux. Beaucoup de naturalistes ont distingué deux races dans le Hérisson commun; ils ont donné à l'une le nom de Hérisson- Chien (Erinaccus caninus GeofT.), et à l'au- tre , celui de Hérisson-Porc {Erinaceus suil- lus GeofT. ). Les caractères distinctifs sont tirés de la forme du museau, qui ressemble à celui du Chien , dans la première; tandis que, dans la seconde, il rappelle le groin du Cochon. Outre son museau plus court et plus mousse, le Hérisson-Chien n'aurait pas les crêtes occipitales que GeolTroy a trouvées chez le Hérisson-Porc; chez celui-ci l'éten- due de la peau couverte de piquants serait moins considérable; la queue serait plus longue et plus mince, les poils plus gros- siers , plus raides , et d'un roux foncé. Les gens de la campagne et plusieurs observa- teurs, parmi lesquels nous venons de citer Geoffroy, attestent la réalité de l'existence de ces deux races. Perrault (Me'm.pour servir à l'hist. natur. des anim., 2e part., .p. 4) pré- tend que le Hérisson-Chien estle plus rare; Ray (Synops. quadrup., p. 231) affirme au contraire que le Hérisson-Pore ne se ren- contre pas en Angleterre. Daubenton , après avoir examiné plusieurs Hérissons qu'on lui présentait comme appartenant à l'une et à l'autre de ces deux races , dit ne point avoir reconnu de différence tant soit peu considé- rables entre elles; il conteste à Perrault la valeur de ses observations et l'exactitude de ses dessins, en même temps qu'il se sert de la contradiction qui existe entre les asser- tions de Perrault et celles de Ray, comme d'une induction contre l'existence des deux eSoèces. Nous n'avons pu constater nous- HER même ce que cette opinion a de véritable; mais le sentiment de Geoffroy, dont nous venons de rapporter les observations, doit être d'un grand poids en faveur de l'exis- tence des deux races de Hérissons. Cette espèce est généralement répandue en Europe , et paraît avoir le Volga pour limite. C'est le seul de nos animaux d'Eu- rope dont le corps soit armé d'épines et qui jouisse de la propriété de se pelotonner. Sa chair n'est point bonne à manger, et il n'est employé maintenant à aucun usage; mais il était l'objet d'une chasse importante chez les anciens , qui se servaient de sa peau comme de cardes pour peigner les laines. Pline rap- porte (liv. VIII, § lvi de erinaceis) que le monopole de cette marchandise accaparé par la fraude donnait de grands bénéfices , et qu'il n'est point d'objet sur lequel le sénat ait porté plus dedécrets, ou à propos duquel les empereurs aient adressé plus de plaintes aux provinces. Aujourd'hui les piquants sont employés comme épingles dans les mu- séum, pour les objets qui doivent être pla- cés dans l'alcool. Jadis on l'employait en médecine contre l'incontinence d'urine, sur- tout contre celle qui suit parfois les accou- chements difficiles , et contre l'hydropisie ( Mat. méd. de Geoffroy, suite , IV, part. II, 168). Lémery dit que sa chair a bon goût et fournit un bouillon diurétique et laxatif, et il rapporte diverses propriétés attribuées à son foie, séché et pulvérisé. M. J. Car- barcini , pharmacien à Campiglia, a employé récemment le fiel , qui a une odeur musquée très prononcée , pour préparer une eau dis- tillée propre à suppléer au musc (Bull, des se. méd. de fév., IV, 181 ). 2" Hérisson a longues oreilles (Erinaceus atm'tusPallas, Nov. comm. Petrop., tab. 14, pi. 12, fig. 4 , pi. 16; Schreber, pi. 163; Mém. de Sam. Gotlieb-Gmelin) ou Hérisson d'Egypte , Geoffroy. — Ce n'est pas seule- ment par des oreilles plus grandes que cette espèce diffère de la précédente, comme sem- blerait l'indiquer son nom spécifique; elle présente encore d'autres caractères exté- rieurs distincts, et quelques particularités importantes dans son anatomie. Elle est en générai plus petite que le Hérisson com- mun : ses piquants sont cannelés, et les can- nelures sont bordées de petits tubercules ; ses oreilles atteignent presque la moitié de HER 117 la tête en largeur; elles sont brunes au bord, et blanches intérieurement; les poils qui recouvrent le dessous du corps sont blancs ; ses narines sont dentelées ; ses jambes un peu plus longues que dans l'es- pèce d'Europe; sa queue est plus courte et d'un blanc jaunâtre; ses yeux sont plus grands. La femelle met bas deux fois l'an- née , le même nombre de petits que le Hérisson commun. Cet animal s'engourdit aussi, comme l'affirme Pallas, qui a trouvé cette espèce fort nombreuse dans les steppes du Yaik, vers la partie inférieure du Volga et de l'Oural , et à l'est en-deçà du lac Bai- kal ; Gmelin l'avait vu aux environs d'Astra- kan, et Eversman le retrouva dans les steppes salées des bords de la mer d'Aral. Geoffroy rencontra la même espèce en Egypte; mais on ne sait s'il hiberne dans ce pays. Moins bien armée que l'autre espèce, celle-ci de- vient plus facilement la proie des animaux qui l'attaquent, et il paraît que les Faucons en détruisent un grand nombre près del'Ou rai et du Yaik. Le Hérisson à longues oreilles n'a que 19 vertèbres dorsales et lombaires, 13 côtes avec le rudiment d'une quatorzième; le Hé- risson d'Europe a 14 côtes avec le rudiment d'une quinzième; le premier a donc 6 ver- tèbres lombaires , et le second 7. La clavi- cule du Hérisson d'Europe est plus cour- bée. Le nom de Hérisson est aussi souvent ap- pliqué à des animaux dont le corps est cou- vert d'épines , et même à des coquilles hé- rissées de piquants. Cette appellation n'est plus alors le nom d'une espèce , mais plutôt une épithète qui représente l'état de la sur- face de l'être qui est décrit. C'est ainsi qu'on a appelé : Hérisson de Madagascar, Hérisson sans queue, Hérisson soyeux, le Tenrec et le Ten- drac; Hérissons de Malacca et d'Amérique , des espèces de Porcs-Epics ; Hérissons cuirassés, des espèces de Ta- tous. C'est encore par la même raison que le nom de Hérisson a été donné à des poissons des genres Baliste et Diodon , et à plusieurs espèces de coquilles du genre Murex: ainsi le M. ricinus est souvent appelé par les mar- chands de coquilles Hérisson a grosses pointes 118 HER courtes ou Hérisson pourpre; le M. hislrix, Hérisson a longues pointes, ou Hérisson ombiliqué ; le M. nodus , Hérisson a mille pointes. Sous le nom de Hérisson de mer, on a quelquefois désigné l'Oursin. Voy. tous ces mots. (Emile Baudement.) HÉRISSOXftE. ins. — Nom vulgaire de la chenille d'une espèce de Chélonie, la Che- lonia caja. HERITIEIIA (nom propre), bot. ph. — Gmel., syn. de Lachnanthes, Eli. — Retz, syn. de Hellenia, Willd. — Schrank, syn. de Tofieldia, Huds. — Genre de la famille des Slerculiacées-Sterculiées , établi .par Aiton (Horl. kew., III, 546). Arbres de l'Asie tropicale. Voy. sterculiacées. HERMAIVMA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Byttnériacées-Her- manniées, établi par Linné (Gen., n. 628). Petits arbustes du cap de Bonne-Espérance. On en connaît 42 espèces , dont une grande partie cultivée dans les jardins de botanique. Voy. BÏTTNÉRIACÉES. HERMAMVIÉES Hermannieœ. bot. ph. — Les plantes qui forment cette famille étaient primitivement réunies aux Malva- cées , et c'est à cet article que nous en trai- terons , ainsi que de toutes les autres, dans lesquelles on a plus tard partagé ce grand groupe. (Ad. J.) HERMAPHRODISME ou HERMA- PHRODITISME ( ÈPu~iq , Mercure; A?po- cîi'ty), Vénus), térat. — On désignait autre- fois sous ce nom , dans le sens le plus ab- solu, la réunion, chez le même individu, des organes sexuels mâles et femelles bien dé- veloppés, avec la merveilleuse faculté, soit de se féconder lui-même , soit alternative- ment de féconder et être fécondé. De nos jours, le sens tératologique a pris plus d'ex- tension ; et M. Isidore Geofl'roy-3aint-Hi- laire, qui a publié sur cette partie de la té- ratologie un savant et intéressant travail (Hist. générale et particulière des anoma- lies, etc.), dans lequel nous avons puisé les éléments de cet article , définit ainsi l'Her- maphrodisme: La réunion, chez le même in- dividu, des deux sexes ou de quelques uns de leurs car-actères. De cette définition , il ré- sulte que l'Hermaphrodisme peut présenter un grand nombre de cas remarquables et variés, situés eutie les deux termes extrêmes HKR des déviations qui rentrent dans ce groupe c'est-à-dire entre la réunion de toutes les conditions normales d'un sexe avec un seul des caractères de l'autre, premier degré pos» sible de l'Hermaphrodisme , et la duplicité complète des sexes, qui en formerait le der- nier. De là aussi plusieurs divisions établies dans ce groupe, l'un des mieux tranchés et des plus naturels de la tératologie. CLASSIFICATION DES HERMAPHRODISMFS. L'Hermaphrodisme forme, dans l'ouvrage précédemment cité, le troisième embran- chement des anomalies, et sa place est entre les Hémitéries et les Monstruosités. Les différences relatives a la composition de l'appareil sexuel ont fait d'abord diviser cet embranchement en deux grandes classes, désignées sous les noms de : Hermaphro- disme avec excès, et Hermaphrodisme sans excès. En effet, tantôt l'Hermaphrodisme résulte de la réunion , toujours plus ou moins incomplète, des organes de l'un et de l'autre sexe chez le même individu ; c'est-à- dire qu'à l'appareil reproducteur d'un sexe se trouvent surajoutées quelques unes des parties de l'appareil reproducteur de l'autre sexe (Hermaphrodisme avec excès). Tantôt, au contraire , l'Hermaphrodisme consiste dans la présence simultanée, non plus des deux sexes, mais seulement de quelques uns des caractères des deux sexes; c'est-a-dire que l'appareil sexuel reste essentiellement unique, mais présente, dans quelques unes de ses parties, les caractères d'un appareil mâle ; dans quelques autres, ceux d'un appa- reil femelle (Hermaphrodisme sans excès). Ces deux grandes classes sont elles-mêmes susceptibles de nouvelles divisions impor- tantes, que nous allons présenter avec leurs définitions et leurs caractères principaux. lrt Classe. — Hermaphrodisme sans excès. Cette classe, la première, puisqu'elle pré- sente nécessairement des conditions moins anomales, se subdivise en quatre ordres ca- ractérisés par des déviations qu'il importe beaucoup de ne pas confondre entre elles. Dans le premier, l'appareil reproducteur est dans son ensemble essentiellement mâle, un petit nombre de parties seulement présen- tant les conditions sexuelles inverses : c'est V Hermaphrodisme masculin. HEB Dans le second, l'appareil reproducteur, eu contraire, est essentiellement femelle, mais présente dans un petit nombre de parties seulement aussi quelques unes des conditions sexuelles inverses : c'est YHer- maphrodisme féminin. Dans le troisième, les caractères des deux sexes peuvent être intimement combinés entre eux, et également répartis sur l'en- semble de l'appareil reproducteur; de telle sorte que cet appareil ne soit réellement ni mâle ni femelle : c'est Y Hermaphrodisme neutre. Dans le quatrième ordre enfin, les carac- tères des deux sexes sont partagés de telle sorte entre les organes génitaux , qu'une portion de l'appareil reproducteur est véri- tablement mâle et l'autre femelle : c'est Y Hermaphrodisme mixte. HER M9 2< Classe. Hermaphrodisme avec excès. Cette seconde classe, beaucoup moins étendue et beaucoup moins variée que la première, est cependant comme celle-ci di- visible en plusieurs ordres, qui tous pré- sentent une analogie très marquée avec ceux de la première classe. Ces ordres sont au nombre de trois. 1" Hermaphrodisme masculin complexe , caractérisé par l'addition, à un appareil sexuel maie , de quelques parties femelles seulement. 2° Hermaphrodisme féminin complexe , distingué du premier par des conditions précisément inverses , c'est-à-dire caracté- risé par l'addition à un appareil sexuel fe- melle de quelques parties mâles seulement. 3° Hermaphrodisme bisexuel , caractérisé par la réunion de deux appareils sexuels , l'un mâle, l'autre femelle. Ce dernier ordre a été subdivisé en deux groupes : Y Herma- phrodisme bisexuel imparfait , et YHerma- phrodisme bisexuel parfait. . Nous allons maintenant examiner aussi succinctement que possible les caractères, les conditions anatomiques, et l'influence physiologique de chacun des ordres que nous venons d'énumérer. lre Classe. — Hermaphrodisme sans excès. Pour donner une explication satisfaisante du mode de production des Hcrmaphrodis- mes sans excès, une des anomalies le plus fréquemment observées , il est nécessaire d'exposer quelques considérations sur la composition normale des organes génitaux mâles et femelles , et sur leur rapport. Une fois l'état normal expliqué, il sera plus fa- cile de résoudre la question d'anomalie. Pour le physiologiste, les organes géni- taux mâles et les organes femelles sont es- sentiellement en relation entre eux , mais aussi essentiellement différents; car les uns et les autres concourent à l'accomplissement d'une œuvre commune, mais en agissant d'une manière qui leur est propre. Il y a donc entre eux harmonie et non analogie, et l'on peut dire que ce sont deux portions diverses d'un même appareil. Pour l'anatomiste, au contraire, il y a unité de composition dans l'un et l'autre organe. Si les organes génitaux ne se trou- vaient pas établis anatomiquement sur le j même type dans l'un et l'autre sexe ; si le éléments organiques dont l'ensemble con stitue l'appareil reproducteur mâle n'étaient pas analogues à ceux de l'appareil femelle, ! on arriverait à ce résultat paradoxal, que l'organisation des animaux les plus dissem blables en apparence se ramènerait à un J plan commun , sans qu'on pût y ramener ! le mâle et la femelle de la même espèce. De plus , l'embryogénie a démontré que la ressemblance des organes est d'autant plus grande qu'on les compare chez des em- ; bryons plus jeunes. Cette analogie anatomique, déjà soupçon- née par Aristote et Galien , indiquée par BulTon et d'autres auteurs, est maintenant rigoureusement établie par les recherches zootomiques de Geoffroy-Saint-Hilaire, de M. de Blainville, et par les observations embryologiques de Ferrein , d'Autenricth , de Home , d'Ackermann , de Meckel , de Burdach , de Tiedemann et de M. Serres. Cela étant, rien de plus facile a concevait que l'existence d'états intermédiaires entre les deux formes opposées qui constituent l'état normal des organes génitaux de l'un et de l'autre sexe. Si, par exemple, le cli- toris doit être considéré comme un pénis arrêté dans sa formation, et réciproquement le pénis comme un clitoris hypertrophié: si, en un mot, l'un est le premier, l'autre le dernier degré d'évolution d'un ensemble uarfaitement analogue d'éléments organi- 120 HER ques, il est évident que tout excès de déve- loppement de l'un , que tout défaut de dé- veloppement de l'autre tendra à les faire tomber dans des conditions intermédiaires entre l'état normal de l'un et de l'autre. Ainsi s'opérera ce mélange des deux sexes , véritable prodige pour les anciens , et pour nous résultat simple et naturel d'un excès ou d'un défaut dans l'évolution de quelques organes. Une fois le principe de la composition jnalogique bien établi , si l'on examine l'ap- pareil générateur en lui-même, on le trou- vera composé de six segments principaux in- lépendants les uns des autres, par la raison Hue leurs centres Je formation sont tout-à- tiit distincts. Le nombre de ces segments, chez l'homme comme chez les animaux supérieurs, s'élève à six, savoir : de chaque côté, un segment profond , un moyen , un externe. Les deux segments profonds sont formés par les ovai- res ou les testicules et leurs dépendances ; les moyens , par la matrice ou la prostate et les vésicules séminales; les externes, par le clitoris et la vulve , ou par le pénis et le scrotum. Ces six segments correspondent à six ordres différents de vaisseaux ; les pre- miers sont nourris par les deux artères §per- matiques , les seconds, par des branches des deux hypogastriques ; les troisièmes , outre quelques rameaux de ces mêmes hy- pogastriques , par des branches des deux iliaques externes ou crurales, les honteuses externes. L'indépendance de ces six segments de l'appareil sexuel , si bien indiquée par l'in- dépendance de leurs troncs artériels, montre parfaitement que chaque segment est sus- ceptible isolément , soit de variations nota- bles dans sa forme , son volume , sa struc- ture, soit même de duplication ou de sup- pression totale. Ce fait général suffit à l'ex- plication de tous les ordres d'Hermaphro- dismes que nous allons passer en revue, avec l'indication de leurs caractères anato- miques et physiologiques. 1er ORDRE. Hermaphrodismes masculins. L'extrême fréquence de l'Hermaphro- disme masculin a été reconnu depuis long- temps par un grand nombre d'auteurs. Au- trefois les individus affectés de cette anoma- | HER lie avaient été regardés comme des femmes mal conformées , dont le clitoris avait ac- quis un développement insolite; mais cette erreur a enfin disparu devant la théorie et l'examen des faits. Les déviations anomales sur lesquelles repose l'ordre des Hermaphrodismes mascu- lins sont principalement la fissure du péri- née et du scrotum , la fissure urétrale infé- rieure ou l'hypospadias, diverses déforma- tions du pénis, et la position anomale des testicules. Les phénomènes physiologiques que révè- lent les Hermaphrodites mâles se dévelop- pent et se modifient suivant le développe- ment des organes féminins. Ainsi le larynx est peu saillant , la voix peu grave ; la barbe est rare et manque quelquefois entièrement; une peau douce, délicate, recouvre des mus- cles peu saillants; la poitrine est étroite, le bassin élargi. Des mamelles arrondies pour- vues de mamelons bien prononcés viennent encore compléter cette ressemblance. Mais si l'on analyse leurs penchants, leurs goûts, leurs instincts, on reconnaîtra que tout chez les Hermaphrodites mâles prend un ca- ractère m irai manifestement viril. C'est ce qui va résulter avec évidence des faits que nous allons développer. Les cas d'Hermaphrodisme masculin peu- vent se diviser en 4 genres. I. Dans le premier genre, l'Hermaphro- disme résulte du développement imparfait du pénis et des testicules, ceux-ci étant d'ailleurs placés dans un scrotum. Nous citerons comme type de ce genre le cas suivant observé par Home. Un soldat de marine , âgé de vingt-trois ans, présentait une constitution physique qui donna lieu à quelques doutes sur son véritable sexe. Home le soumit à un exa- men , et il vit chez cet individu des organes mâles peu développés , tandis que le pénis était saillant, et les mamelles du même volume que celles d'une jeune femme. Cet homme , par suite de son organisation , n'éprouvait aucun penchant pour les femmes. IL Dans le second genre, on remarque comme caractère essentiel , dans la région périnéale , et plus spécialement au lieu que devait occuper le scrotum, une fente plus ou moins profonde , avec les lèvres de la- quelle le pénis est plus ou moins adhérent. HER et où se trouve ordinairement, dans la par- tie la plus voisine de l'anus, l'orifice externe de l'urètre. Ici, comme dans le premier genre, le pénis est plus ou moins modifié; mais les testicules conservent en général leur forme et leur volume ordinaires, mais non leur position normale. Le sexe des Hermaphrodites qui présen- tent une telle conformation ne saurait être douteux ; car il est incontestable qu'on re- trouve en eux , quoique déformées , toutes les parties de l'appareil reproducteur mâle et aucune de celles de l'appareil femelle. En effet , la fissure périnéale n'est autre que le fond d'une fissure résultant de la non- réunion des deux moitiés, dont se compose essentiellement le scrotum. Toutefois, il faut le dire, ce genre d'Hermaphrodisme a donné lieu à d'assez nombreuses erreurs. Nous citerons comme exemple Adélaïde Préville. Cette femme (puisqu'elle passa toute sa vie pour telle) était mariée depuis longtemps et vivait en bonne intelligence avec son mari, lorsqu'atteinte d'une affec- tion de poitrine elle fut obligée d'entrer à l'Hôtel-Dieu , où elle mourut à l'âge de quarante ans. Son cou était gros et court; son menton et ses lèvres portaient une barbe bien prononcée, et ses mamelles , en- tourées de poils, étaient peu développées. Elle avait d'ailleurs le bassin large, les membres délicats d'une femme, et offrait ainsi dans son organisation un mélange sin- gulier des caractères des deux sexes , par- faitement en rapport avec la conformation de ses organes génitaux. A l'autopsie , on découvrit une prostate , des canaux défé- rents , des vésicules séminales; mais on ne trouva ni ovaires, ni trompes , ni matrice. Aucun détail n'a pu être recueilli sur le ca- ractère moral de cet individu. Mais le fait suivant prouve que quel que soit le défaut d'organisation de l'appareil reproducteur mâle et les prédominantes apparences d'une constitution féminine, le caractère moral est essentiellement viril. Un enfant, conformé presque à tous égards comme Adélaïde Préville, naquit près de Dreux, en 1755, et fut pris comme elle pour une fille. Malheureusement en lui donnant les noms et les vêtements d'une jeune fille , on ne put lui en inspirer les HEM 121 goûts et les penchants ; et , à l'époque de la puberté, ce caractère se développa avec plus de force. Marie-Jeanne (c'était son nom), vêtu comme une villageoise, mais portant la pipe à la bouche, se plaisait au soin des chevaux, conduisait la charrue, aimait la chasse, fré- quentait les cabarets, et n'en sortait qu'en- ivré de vin et de tabac. A cette seule cir- constance près qu'il recherchait peu la com- pagnie des femmes , ses goûts, ses pen- chants étaient tout-à-faiteeux d'un homme. Arrêté pour vol, Marie-Jeanne fut examiné dans sa prison par M. Worbe , qui reconnut dans cet individu les caractères qui consti- tuent le second genre d'Hermaphrodisme masculin. Cependant, malgré la présence reconnue des testicules, il faut aussi avoir soin , dans ces divers cas, de constater l'absence de l'u- térus. III et IV. Les troisième et quatrième gen- res présentent, outre les caractères des deux premiers, la position intra-abdominale soit de l'un des testicules (3e genre) , soit des deux (4e genre), non seulement pendant l'en- fance, mais pendant toute la durée de la vie. Le premier de ces deux genres ne présente aucun exemple bien remarquable. Quant au second , voici un fait dont la science ga- rantit toute l'authenticité. 11 est rapporté par MM. Dugès et Toussaint dans les Éphé- mérides médicales. Joséphine Badré, jusqu'à vingt ans , avait porté des vêtements de femme. Examinée à l'âge de vingt-quatre ans, on reconnut en elle, à cela près de l'absence apparente des testicu- les, une conformation semblable à celle des Hermaphrodites du second genre Sa consti- tution était d'ailleurs généralement celle d'un homme. La taille était moyenne, la voix grave, la peau brune; les membres étaient secs et musculeux , les mamelles non développées. Cet individu avait d'ail- leurs tous les goûts du sexe masculin , il ai- mait les boissons alcooliques et le tabac. Pour compléter l'histoire des Hermaphro- dismes masculins, il reste encore à les con- sidérer chez les animaux, où ils ont été ob- servés plusieurs fois chez les ruminants et les solipèdes. Des examens sérieux de la part de zoolo- gistes distingués ont prouvé que le deuxième 122 HER et le troisième genre se rencontraient assez fréquemment chez le Bélier surtout, quel- quefois chez le Taureau, le Bouc, chez l'Ane et le Cheval. Quant aux premier et troisième genres, ils n'ont encore nullement été constatés d'une manière exacte. 2' ORDRE. Hermaphrodismes féminins. Les conditions d'existence des Herma- phrodismes féminins, leurs caractères, leur influence, sont précisément inverses de l'in- fluence, des caractères et des conditions d'existence des Hermaphrodismes masculins. Ainsi chez ceux-ci le caractère le plus géné- ral était la petitesse et la conformation im- parfaite du pénis; dans les Hermaphrodis- mes féminins, ie caractère le plus général sera le volume considérable et la composi- tion plus complexe du clitoris. De même , à la fissure du scrotum, à la non-apparition des testicules, s'opposeront, parmi les Hermaphrodismes féminins, la déformation, l'étroitesse ou même l'imper- foration de la vulve, la sortie des ovaires par les anneaux inguinaux. Enfin , dans les Hermaphrodismes féminins, les organes sexuels réagissent plus ou moins sur l'en- semble de l'organisation , et même, à quel- ques égards, sur tes penchants moraux, qui sont toujours plutôt ceux d'une femme que d'un homme. Ces différentes considérations indiquent nécessairement la division des Hermaphro- dismes féminins en 4 genres. I. Dans le premier genre, le clitoris n'est encore remarquable ni par sa composition plus complexe, ni par son volume plusconsi- dérable ; mais la vulve ou l'orifice vaginal est plus ou moins complètement imperforé, et les mamelles nullement développées. Nous n'en pouvons citer aucun fait bien remar- quable. II. Dans le second genre, le clitoris, au contraire, est d'un volume considérable, et simule le pénis d'un homme. Everard Home cite un fait de ce genre relatif à une négresse Mandingo, âgée de vingt-quatre ans et présentant les caractères de cegenre d'Hermaphrodisme. Elle avait de plus la voix rauque et le port masculin. III. Le troisième offre pour caractères prin- cipaux la réunion des caractères des deux ! HE H premiers. C'est àccgenrcque se rapporterait l'individu nommé Michel-Anne , déclaré femme par certainsanatomistes, homme par d'autres, mais que les observations exactes de Meckel, faitessur ce sujet parvenu à l'âge adulte, ont fait reconnaître pour un Herma- phrodite femelle. Une circonstance remar- quable est qu'une des cuisses était d'un homme, l'autre d'une femme. IV. Le câ.actère essentiel du quatrième genre, le plus remarquable de tous, est l'existence d'un clitoris non seulement très volumineux, mais de plus présentant à sa partie inférieure un canal plus ou moins complet par lequel s'échappent les urines. A ce caractère se joint souvent aussi la descente des ovaires et leur sortie par les anneaux in- guinaux ; ce qui peut tromper aisément, au premier abord , sur la détermination du sexe. Le cas le plus remarquable de ce groupe est celui que présente Marie Lefort, possé- dant ces caractères à un degré très prononcé. De plus les mamelles sont assez développées, et son menton est couvert d'une barbe épaisse. Cependant tout porte à croire que c'est une femme, et l'exploration faite par M. Béclard , qui a reconnu l'existence d'un vagin et d'un utérus , viendrait confirmer cette idée. Les anime îx n'ont jusqu'alors présenté aucun cas bien remarquable d'Hermaphro- disme féminin. Nous citerons seulement une Brebis, mentionnée par Ruysch , dont le clitoris était très volumineux, et dont les lèvres vulvaires renfermaient deux pelotes graisseuses, simulant deux testicules. 3e ORDRE. Hermaphrodismes neutres. Nous voici parvenus à un cas où la dé- termination du sexe est impossible. En ef- fet, l'Hermaphrodisme neutre est caracté- risé par des modifications de l'appareil sexuel telles, que la plupart de ses parties ne sont exactement établies ni sur le type masculin ni sur le type féminin , mais tien- nent à la fois de l'un et de l'autre. En d'autres termes, cène seront plus seulement le pénis ou le clitoris, la vulve ou le scrotum qui passeront l'un aux conditions de l'autre; une partie des organes seront modifiés dans le même sens, et tiendront à la fois du mâle et de la femelle HER Ces cns existent rarement dans l'espèce humaine; on cite cependant un individu, Marie-Dorothée Derrier, qui, aux caractères anatomiques cités plus haut, en réunissait d'autres tout à-fait extérieurs. Ainsi Marie- Dorothée semblait femme par son hassin ; mais la poitrine avait les proportions de celle d'un homme. Son visage avait un peu de barbe; sa voix était faible, sa taille petite, sa constitution délicate. Enfin , quoique âgée de vingt et quelques années, elle n'éprouvait aucun penchant sexuel , et sur- tout montrait en toute occasion la pudeur propre au sexe féminin. On connaît aussi peu d'exemples d'Her- maphrodisme neutre parmi les animaux; Home cite un Chien, Haller une Chèvre, et Hunter une Vache dont une partie des or- ganes sexuels présentaient, mais incomplè- tement, les conditions du sexe féminin; d'autres semblaient tendre davantage vers le sexe masculin , mais n'en présentaient de même les conditions que très imparfaite- ment. 4e ORDRE. Hermaphrodismes mixtes. Certains auteurs ont confondu long- temps cet ordre avec les Hermaphrodismes masculins et féminins ; mais la définition suivante qu'en donne M. Isid. Geoff. Saint- Hilaire suffit pour le distinguer parfaite- ment de ceux-ci et de tous ceux dont il a été question dans cet article. L'Hermaphrodisme mixte, dit le savant professeur, est le partage régulier des con- ditions de l'un et de l'autre sexe entre deux portions d'un seul et même appareil. On peut dire d'une manière générale que tout Hermaphrodisme , c'est-à-dire toute anomalie dans laquelle une porlion de l'ap- pareil générateur est essentiellement mâle, et l'autre essentiellement femelle, résulte ''un défaut de concordance entre les condi- tions sexuelles d'organes qui, destinés à se coordonner eutre eux, et à devenir des par- lies d'un seul et même appareil, sont ce- pendant primitivement distincts, et ont une urigme et une formation indépendantes. On distingue dans cet ordre : 1° l'herma- phrodisme mixte superposé, lorsque les deux ■fegments profonds sont masculins, et les deux moyens féminins , ou quand ceux-ci «ont misculins et les premiers féminins ; HER m 2° l'Hermaphrodisme mixte latéral, lorsqo» les organes mâles sont situés à droite, et les femelles à gauche, et vice versa. On a pu constater ces différents cas d'Her- maphrodisme, non seulement chez l'homme, mais aussi chez les animaux. 11 serait trop long de citer ici les détails fournis par ces différents êtres à la dissection anatomique; mais remarquons en passant que les ani- maux de toutes les classes en ont offert des cas plus nombreux et plus variés que l'homme : ainsi une Chèvre, un Veau, une Poule , certains poissons , tels que l'Estur- geon , la Carpe, le Saumon, le Brochet, les Gades; le Homard , plusieurs Insectes, un Sphinx, une Phalène, un Bombyx, etc. 2e classe. — Hermaphrodisme avec excès. L'Hermaphrodisme avec excès consiste dans la réunion des deux sexes, mais avec deux appareils sexuels , ces deux appareils pouvant être d'ailleurs i lus ou moins com- plets ; l'Hermaphrodisme avec excès doit par conséquent présenter aussi lui-même plusieurs degrés , qui ont été répartis en trois ordres. 1er ORDRE. Hermaphrodismes masculins complexes. Premier ordre des Hermaphrodismes avec excès caractérisé par la coexistence de quel- ques parties femelles avec un appareil sexuel établi comme dans l'Hermaphrodisme mas- culin , c'est-à-dire mâles par les conditions essentielles d'existence , mais présentant aussi quelques caractères féminins. Nous citerons , entre autres faits remar- quables, celui que présenta , en 1720 , à l'Académie des sciences, Petit, médecin, à Namur. Le sujet était un soldat âgé de vingt- deux ans. Les parties externes offraient des caractères masculins très prononcés : seule- ment , le scrotum était vide; les parties sur- numéraires étaient une matrice, et deux trompes parfaitement conformées. Plusieurs exemples de ce cas ont été ob- servés chez les animaux , par Stellati , Mayer , Gurlt, chez des Boucs, et par Mayer encore, chez un Chien. 2e ORDRE. Hermaphrodismes féminins complexes. Cet ordre présente comme caractère w- 124 HER sentiel l'addition à un appareil sexuel essen- tiellement féminin de quelques organes mâ- les surnuméraires. Le docteur Handy, de Lisbonne, a constaté ce Tait chez un individu qui , à des organes essentiellement femelles, joignait l'existence de testicules descendus dans la région in- guinale. Ce même individu, avec un bassin assez étroit, un teint brun, des traits mâles et un peu de barbe, avait non seulement le larynx, la voix, les habitudes et les pen- chants d'une femme, mais il était réglé, et avait eu deux grossesses, terminées par deux avortements. Du reste, ce cas d'Hermaphro- disme paraît aussi rare chez l'homme que chez les animaux. 3e ORDRE. Hermaphrodismes bisexuels. Les Hermaphrodismes bisexuels sont ca- ractérisés par la réunion de deux appareils sexuels plus ou moins complets , l'un mâle, l'autre femelle; il y a vraiment duplicité de l'appareil sexuel. Schell , anatomiste alle- mand, cite un fait assez remarquable de ce cas d'Hermaphrodisme. Le sujet de son ob- servation possédait les deux appareils sexuels presque complets, mais les parties mascu- lines avaient leur volume normal , tandis que les parties féminines étaient pour la plupart peu développées , et même tout-à- fait rudimentaires. Harlon a remarqué le même cas chez un jeune Gibbon. Peut-il exister un Hermaphrodisme bi- sexuel parfait, c'est-à-dire un individu peut-il réunir à la fois les conditions anato- miques des organes mâles et femelles? Non. A la vérité, tous les organes internes peu- vent coexister ; mais tous les organes ex- ternes se développant aux dépens les uns des autres , il s'ensuit que la présence du pénis exclut celle du clitoris, et réciproque- ment. Pour compléter les remarques générales que nous venons de présenter , il reste- rait à déterminer comment, et sous l'in- fluence de quelles causes se produisent ces arrêts ou ces excès de développement; com- ment il arrive que les organes sexuels , au lieu de se coordonner entre eux et de revê- tir tout à la fois le caractère mâle ou fe- melle, dépassent ou n'atteignent pas les limites normales, et présentent un mélange lies conditions de l'autre sexe; en un mot, HER quelle est la cause de l'Hermaphrodisme La solution de cette question est à peu près impossible dans l'état de la science , et elle le sera tant que les causes qui déter- minent le sexe dans l'état normal n'auront point été découvertes. On ne possède jus- qu'alors , sur cette question d'un si haut intérêt, que des théories ingénieuses, mais hypothétiques; de là aussi le caractère tout hypothétique des idées émises sur la cause de l'Hermaphrodisme. Les anatomistes des xvie et xvne siècles regardaient comme causes de l'Hermaphro- disme une conception pendant la menstrua- tion ; l'influence des comètes; celle de la conjonction des deux planètes, et notam- ment de Vénus avec Mercure (d'où le nom d'Hermaphrodisme ); le mélange des deux semences sans prédominance de l'une ou de l'autre ; la singulière hypothèse de l'exis- tence , dans la cavité utérine, de sept por- tions distinctes, savoir : trois latérales droi- tes exclusivement consacrées à la formation des individus mâles; trois latérales gauches, à celle des femelles; une centrale , à celle des Hermaphrodites ; enfin l'influence de l'imagination maternelle. De nos jours, quelques auteurs croient trouver la cause de l'Hermaphrodisme dans la soudure intime de deux individus , l'un mâle , l'autre femelle ; d'autres , dans l'é- galité de l'énergie génératrice des deux pa- rents, etc. Les faits exposés dans cet ar- ticle, démontrant la puissante influence exercée par les testicules et les ovaires sur l'organisation, et même sur les conditions morales et les instincts , ne semblent-ils pas conduire à la possibilité d'expliquer l'Her- maphrodisme , au moins pour certains cas , par une influence exercée, à une époque plus ou moins voisine de la conception sur l'ovaire ou le testicule , et, par suite, sur le reste de l'appareil sexuel? De là alors plusieurs modifications résultant de l'éten- due , de la nature et de l'époque de cette influence. S'il en était ainsi , il deviendrait possible de beaucoup simplifier le problème de la recherche des causes de l'Hermaphro- disme. En effet, faisant momentanément abs- traction de toutes les modifications secon- daires , on pourrait s'attacher spécialement à déterminer la nature et la cause des mo- HER dffications subies par les ovaires ou les tes- ticules ; modifications qui , une fois expli- quées, rendraient compte de toutes les com- plications secondaires. Espérons qu'une nouvelle étude des faits apportera à cette question intéressante de la tératologie déjà élucidée par de savants tra- raux , et entre autres par ceux du célèbre professeur Isidore Geoffroy- Saint- Hilaire, une solution judicieuse et sûre. (A.) HERMAPHRODITE . Hermaphrodilus. ICOL., bot. — On nomme ainsi tout animal qui possède les deux sexes, et toute plante qui réunit les deux sexes dans une même fleur, c'est-à-dire qui est pourvue de pistils et d'étamines. Voy. hermaphrodisme. HERMAPHRODITES, moll. — Dans ses Familles naturelles , Latreille a donné ce nom à la 3e section de la V classe des Mol- lusques. Elle renferme tous ceux de ces ani- maux qui ont un accouplement réciproque; par conséquent ce groupe correspond aux Mollusques monoïques de M. de Blainville. Voy. mollusques. (Desh.) HERMAS. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Ombellifères-Smyrnées, établi par Linné (Gen., n. 1332). Herbes du Cap. HERMELLE. annél. — Genre de la fa- mille des Amphitrites dans le système des Annélides de M. Savigny. Il comprend VAm- philrite alveolata de l'Océan et de la Médi- terranée , ainsi que le Terebella chrysoce- phala de Gmelin , qui est de la mer des Indes. (P. G.) HERMÈS, moll. — Genre inutile, pro- posé par Montfort dans sa Conchyliologie systématique , pour quelques espèces de Cô- nes. Voy. ce mot. (Desh.) HERMESIA , Humb. et BonpI. bot. ph. ■ — Syn. A'Alchornea , Roland. HERMESIAS, Lœffl. bot. ph. —Syn. de Brownea, Jacq. HERMÉTIE. Hermetia. ins. — Genre de Diptères, division des Brachocères, établi par Latreille, et adopté par Fabricius etWied- mann, ainsi que par M. Macquart. Ce der- nier auteur, à l'instar de Latreille, l'avait d'abord placé parmi les Xylophagiens , fa- mille des Notacanthes; mais il a reconnu depuis (Diptères exotiques , t. I, pag. 176) qu'il avait plus de rapports avec les Stra- tiomydes, et il l'a transporté en conséquence dans cette dernière tribu. Toutes les Her- HER 125 méties que l'on connaît sont de l'Amérique méridionale. M. Macquart en décrit 4 es- pèces, parmi lesquelles nous citerons comme type du genre VHermelia illucens Latr. (Musca leucopa Linn.), qui se trouve au Brésil. (D.) * HERMIA. polyp. — M. Johsost (Brit. Zooph., 1838) désigne ainsi une division des Tabularina. (E. D.) HERMINE, mam. — Espèce du genre Marte, Mustela, et du sous-genre des Pu- tois. Voy. ces mots. (E. D.) HERMINE, moll. — Nom vulgaire du Conus hermineus. (Desh.) HERMIME. Herminia (nom propre). ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , établi par Latreille , qui , dans la dernière édition du Règne animal de Cuvier, le met dans la section ou tribu des Deltoïdes, mais qui, dans notre Histoire des Lépidoptères de France et notre Catalogue des Lépidoptères d'Europe, fait partie de la tribu des Pyralides. Ce qui le caractérise principalement, c'est d'abord la longueur et l'épaisseur des palpes relevés au-dessus de la tête, et ensuite le nœud ou renfle- ment que présente le milieu des antennes dans les mâles seulement. Les Herminies, par la coupe de leurs ailes et la manière dont elles les portent dans l'état de repos, forment un triangle ou delta presque plan. Elles sont généralement d'un gris cendré , et leurs ailes supérieures sont traversées par trois lignes plus foncées, dont celle du milieu est très sinueuse. Ces Lépidoptères ne se trouvent que dans les bois : les uns préfèrent ceux qui sont en plaine, ombragés et humides; les autres ceux qui sont secs et montueux. Tous ont le vol bas et court et s'abattent dans l'herbe, au lieu de se cacher sous les feuilles des ar- bres quand on les poursuit. Le véritable temps de leur apparition est le milieu de l'été. Le nombre des espèces de ce genre se ré- duit à 8 , parmi lesquelles nous citerons comme type Y Herminia barbalis (Pyralis id. Linn., ou Crambus barbatus Fabr.), qui se trouve dans toute l'Europe , et paraît à la fin de juin aux environs de Paris. (D.) *HERMIIMD3RA (nom propre), bot. pu.— Genre de la famille des Papilionacées-Lotées, établi par Guillemin et Perrottet (Fior 126 HER Seneg., 1 , 201 , t. 51 ). Pctil arbuste de la Sénégambie. Voy. papilionacées. HERMÏNIUM (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées-Ophrydées, établi par R. Brown (in Act. hort. Kew., t. V, 191 ). Herbe de l'Europe. Voy. orchi- dées. *HERMIONE. polyp. — Division des Tabularina, d'après MM. Forbes et Goodsir (Repl.Brit. ass. 1829). *HERMIONE (nom mythologique), annél. M. Savigny a distingué sous ce nom, dans son Syst. des Annél., une section du genre Aphrodite que M. de Blainville considère comme devant avoir une valeur générique. Les Hermtones, dont ce dernier naturaliste établit en détail la caractéristique dans l'ar- licle Vers du Dict. des se. nat., ne compren- nent encore qu'une seule espèce, VAphrodila hystrix, des côtes de la Manche, de l'Océan et de la Méditerranée. (P. G.) HERMiQNE. bot. pu.— Voy. narcissus. HERMODACTYLUS , Tourne!", bot. ph. Syn. d'Iris , Linn. HERMEPOA fjflfiîfei mercure; *b'« , herbe ). bot. ph. — Genre douteux de la fa- Hille des Capparidées, établi par Lœffling It., 307). Arbre de l'Amérique tropicale. HERMYIE. ins. — Voy. hémyde. IIERNANDIA (nom propre), bot. ph. — Senre type de la petite famille des Hernan- i.acées, établi par Plumier (Gen., 40). Ar- fires de l'Asie et de l'Amérique tropi- cales. Toy. HERNANDIACÉES. *IIERIVAIVDÏACÉES,HERNAÏVDIÉES. tlernandiaceœ. bot. ph. — Vllcrnandia, t., rapporté d'abord aux Laurinécs ou aux My- risticées , est devenu pour M. Blume le type d'une famille distincte , dans laquelle *1 place aussi VInocarpus, Forst., et qui pa- raît très voisine des Thymélœacées, dont elle diffère seulement par sa drupe fibreuse, ses totylédons lobés et la présence d'une sorte i i'involucre autour des fleurs femelles ou i hermaphrodites. Ses espèces sont des arbres 'les pays tropicaux, l'archipel Indien et la Guiâne. (Ad. J.) HERNIARIA (hernia, hernie; on em- ployait autrefois cette plante contre les her- nies), bot. ph. — Genre de la famille des Caryophyllées-Illécébrées, établi par Tour- uefort (Inst., 288). Herbes ou arbrisseaux des régions tempérées de l'ancien continent HER On en connaît une quinzaine d'espèce», Voy. CARYOPHYLLÉES. HERODIAS, Boié. ois. — Section géné- rique fondée sur VArdea garzetla. Voy. héron. (Z. G.). * HÉRODIEiVS. Herodii. ois. — Famille de l'ordre des Échassiers, établie par Illiger et comprenant les genres Grue, Cigogne, Hé- ron, Caurale, Ombrette, Savacou et Anas- tome. Dans la méthode de G. Cuvier, ces genres font partie des lre, 2e et 3e tribus de ses Échassiers cultirostres. (Z. G.) HÉRODIONS. Herodiones. ois. — C'est, dans le système de nomenclature suivi par Vieillot, une famille qui correspond en grande partie aux Herodii d'il liger, et dans laquelle sont compris les gçnresOmbrette, Anastome ou Bec-Ouvert, Courliri, Héron, Cigogne et Jabiru. (Z. G.) HÉRON. Ardea. ois. — On désigne à la fois sous ce nom un genre de la famille des Cultrirostres de l'ordre des Échassiers de Cuvier, et une des trois tribus qui compo- sent la même famille et dont ce genre est le type. Vieillot place ce groupe dans la tribu des Tétradactyles de sa famille des Hérodiens {voy. ce mot). Temminck en fait un genre de la seconde division des Gralles, ou Gral- les tétradactyles, caractérisés par la présence d'un pouce distinct, qui s'appuie sur le sol dans toute son étendue, ou ne le touche que par l'ongle. Les caractères génériques des Hérons sont les suivants : Bec plus long que la tête ou aussi long qu'elle, robuste, droit, en forme de cône allongé, pointu, comprimé latéralement, fendu jusque sous les yeux; mandibules à bords tranchants, armés quelquefois de petites dentelures di- rigées en arrière de manière à retenir la proie; la mandibule supérieure faiblement cannelée de chaque côté, à arête arrondie, souvent légèrement échancrée vers le bout. Yeux entourés d'une peau nue s'étendant jusqu'au bec. Narines latérales, placées pres- que a la base du bec, linéaires, fendues dans la cannelure, et en partie fermées en arrière par une membrane. Jambes écussonnées et dégarnies de plumes dans un espace plus ou moins grand au-dessus du genou; quatre doigts; l'intermédiaire des trois doigts an- térieurs réuni à l'extérieur par une courte membrane; l'intérieur libre; !e pouce arti- culé au bas du tarse, au niveau des autres HER doigts, et comme réuni à l'interne par une petite membrane. Ongles longs, coin primes, pointus, celui du milieu élargi et dentelé au boni interne, de façon à fournir à l'ani- mal une sorte de crampon pectine, à l'aide duquel il s'accroche plus facilement aux ra- cines ou aux autres points d'appui qu'il peut rencontrer dans la vase. Ailes médio- cres, les trois premières rémiges plus longues que les autres; la première un peu plus courte que les suivantes. La langue des Hé- rons est membraneuse, plate et effilée; leur estomac est un grand sac, peu musculeux ; leur intestin n'est pourvu que d'un seul eœ- cum très petit. Ces oiseaux sont presque tous demi-noc- turnes; ils vivent sur le^ord des lacs et des rivières, dans les lieux entrecoupes de petits ruisseaux ou dans les marais. On les rencon- tre, dans ces lieux, seuls, très rarement par couple , et ils séjournent longtemps dans le même endroit. Quelquefois ils arpentent avec une grande célérité les rives des courants d'eau près desquels ils habitent; quelquefois ils s'avancent lentement et à pas comptés; mais le plus souvent ils entrent dans l'eau et se tiennent immobiles pendant un très long temps avec une sorte d'impassibilité stupide. Tout, dans leur aspect, respire la mélancolie; leur patience et leur tristesse indiqueraient la résignation chez un être intelligent; elles ne sont, chez eux, que le résultat d'un naturel stupide et farouche. Leur nourriture consiste principalement en poissons, en grenouilles, en petits reptiles, en insectes aquatiques, en mollusques; ils mangent aussi le frai des poissons, et re- cherchent, en général, tousles petits animaux qui rampent ou courent dans la vase ou sur le sable. Ils sont, au reste, d'une grande sobriété et peuvent facilement supporter de longues abstinences. Quand ils guettent leur proie, ils tiennent généralement le corps droit, les jambes raidies, le cou replié sur la poitrine, la tête presque cachée entre les deux épaules que ce mouvement a relevées; après des heures entières d'attente, passées dans la même attitude, aperçoivent-ils enfin !a proie qui leur convient, leur cou se dé- tend avec rapidité, à la manière d'un res- sort , et ils dardent comme un trait leur bfe acéré. Pour forcer les grenouilles et les autres animaux à sortir de la vase où ils se HER 127 réfugient, ils se servent des ongles dont sonî armés leurs longs doigts, ou foulent la va»e avec leurs pieds. Quelques observateurs pré- tendent avoir vu des Hérons, pressés par la faim, attaquer de petits mammifères, Musa- raignes, Campagnols et autres, et se repaître même de charognes. Isolés pendant le jour, en raison même de ce genre de vie, les Hérons se réunissent la nuit en grandes troupes pour nicher dans un même lieu et pour émigrer. Plusieurs espèces prennent la vie sociale à l'époque de l'accouplement; et, pendant la durée de l'in- cubation, le mâle porte à lafemelleleproduit de sa pêche. La ponte est de trois à six œufs, dont la couleur bleue, verte ou blanche, va- rie, suivant les espèces, d'intensité et de pu- reté dans la nuance. Les petits sont nourris dans le nid, et ne le quittent que lorsqu'ils sont en état de voler. C'est ordinairement au sommet des arbres élevés , non loin d'un cours d'eau , ou , pour certaines es- pèces, dans un fourré de plantes maréca- geuses, que ce nid est construit avec de l'herbe ou avec des branches, quelquefois assez grosses, liées entre elles par des brins de jonc, et revêtues de mousse et de duvet. Les jeunes ne prennent que très tard les huppes et autres ornements accessoires que portent quelques espèces; et comme la mue n'a lieu qu'une fois l'année pour les Hérons, les jeunes mettent souvent plusieurs années pour revêtir la livrée caractéristique perma- nente des adultes. C'est parce qu'ils n'ont pas tenu compte de cette particularité, que tant de naturalistes ont décrit comme des espèces distinctes les jeunes individus d'es- pèces déjà connues; et c'est ainsi que sont nées cette confusion dans la détermination des espèces et cette difficulté d'en débrouiller la synonymie , que l'ornithologiste ne ren- contre nulle part plus grandes que dans le genre Héron . Toutes les espèces, su i van t Tem- minck, présentent quatre espaces garnis d'uo duvet cotonneux. Les longues plumes à bar- bes décomposées qui ornent le dos de quelques espèces, sont plus lentes que les autres plu- mes à reparaître après la mue, et les oiseaux en restent dépourvus pendant une partie de l'hiver. Il n'y a aucune différence bien ca- ractérisée dans le plumage entre les mâles et les femelles; celles-ci ne se distinguent guère que par une moindre vivacité dans 128 HE II les couleurs ; elles portent aussi des huppes un peu moins longues quand leur tête en est ornée, et ont au contraire une taille plus grande. Les Hérons , en général, émigrent par grandes troupes, et sont de passage pério- dique : les jeunes et les vieux voyagent tou- jours séparément. Quelques auteurs pensent cependant que ces oiseaux sont seulement erratiques, que l'abondance ou la disette momentanée des vivres les appelle ou les ehasse de certains lieux où ils vont et vien- nent, suivant les saisons , et qu'ils peuvent bien supporter également les températures extrêmes du froid et du chaud. Peut-être cette opinion de Mauduyt , rejetée par Tem- minck, est-elle vraie pour certaines localités, dans lesquelles les Hérons semblent, en ef- fet, stationnaires, tandis que, pour certains autres, ils sont bien évidemment de passage. C'est en général dans les contrées méridio- nales de l'Europe et au-delà de la Méditer- ranée que nos Hérons se retirent à l'au- tomne , et ils ont reçu de la nature des ailes puissantes pour fournir ces courses lointai- nes et périodiques. La longueur de leurs jambes et celle de leur cou les obligent à des précautions d'équilibre, qui donnent à leur corps une forme toute particulière quand on les aperçoit aux grandes hauteurs où les porte leur vol élevé plutôt que rapide." En effet, ils étendent les jambes en arrière, renversent la tète et l'appuient sur le haut du dos, de manière à représenter une masse sphérique soutenue et entraînée par deux rames vigoureuses. Les espèces de Hérons sont très nombreu- ses, et on en a rencontré sur tous les points du globe : peu d'oiseaux sont plus générale- ment répandus. Linné et Latham plaçaient, dans leur genre Ardea, plusieurs oiseaux- qu'il faut en séparer : tels sont les Grues (Grus , Pall.), ies Cigognes (Ciconia, Briss.), lesCourliris (Aramus, Vieill.), les Caurales (Eurypyga, lllig.) et les Becs-ouverts (Anas tmus, Encyc). Buffon les divisait en quatre sections, sous les noms de Hérons proprement dits et Aigrettes, Butors, Bihoreaux etCra- biers. Les espèces de la première division, celles des Hérons pro premenl dits et Aigrettes, sont caractérisées par un corps étroit, efflanqué, et ordinairement porté sur de ha Jtes jam- HER bes; par un cou très long et très grêla, garni en bas de plumes effilées pendantes. Les Butors se distinguent par un corp3 plus épais, élevé sur des jambes moins hau- tes ; par un cou plus court et tellement garni de plumes, qu'il semble proportionnellement plus gros que chez les premiers : ces plumes sont susceptibles d'érection , et le derrière du cou est garni seulement par un duvet très épais ; le roux, haché et coupé *le lignes, de traits, de mouchetures foncées, est aussi leur couleur dominante. Chez les Bihoreaux, la taille est plus pe- tite, et le cou plus court que chez les Bu- tors; l'occiput est garni de deux ou trois longues plumes droites , subulées et ro bustes. Les Crabiers sont en quelque sorte de pe- tits Hérons ; leur taille n'atteint jamais celle du plus petit Héron de la première sec- tion. A côté de ce dernier groupe et à la suite, il faut placer les Blongios, plus petits en- core, et terminant la série du genre Héron , qui, plus que tout autre, présente d'assez grandes variétés dans les proportions et dans les formes. Adoptant cette nomenclature, Vieillot groupe les Hérons en deux grandes sections: la première, caractérisée par un bec droit et un cou long et grêle, renferme les Hé- rons proprement dits, les Crabiers et les Blongios; la seconde, composée des espèces ayant la mandibule supérieure un peu cour- bée en bas, un cou plus court et proportion- nellement plus épais, comprend les Biho- reaux et les Butors. Quelques ornitholo- gistes considèrent les divisions indiquées par Buffon commeétabliessur des caractères assez importants pour que chacuue d'elles doive être regardée comme un sous-genre (voy. le mot BiHOREAu).Temminck, dont il faut ac- cepter l'autorité en ornithologie, et surtout à propos de ce genre dont il a fait une étude particulière, distribue toutes les espèces de Hérons en deux grandes sections. C'est sa classification qui nous semble devoir être adoptée aujourd'hui ; c'est elle que nous al- lons suivre, en nous arrêtant plus spéciale- ment sur les espèces d'Europe, et en nous servant du travail remarquable de ce sa- vant, pour rectifier les confusions qui résul- tent des emplois répétés de la même espèce UER étudiée dans l'âge adulte ou à l'état jeune, et de la réunion d'espèces distinctes. PREMIÈRE SECTION. Espèces caractérisées par un bec beaucoup plus long que la tête , aussi large ou plus large que haut à la base, el dont la man- dibule supérieure est à peu près droite ; qui ont une grande portion du tibia nue , et dont la nourriture principale consiste en poissons. Hérons proprement dits et Aigrettes. Espèces d'Europe. \. Héron cendré ou commun (Ardea cine- rea Lalh., Ardeamajor Gmel.). C'est celte espèce que BufTon décrit sous le nom de Héron huppé (pi. enl. , 755), et qui est figu- rée dans les oiseaux d'Angleterre de Lewin , pi. 149 ; de Donovan, pi. 73, et de Graves, pi. 30, t. I. Après l'âge de trois ans, les adultes ont environ 0",97 à lm,05 et plus de longueur, de l'extrémité du bec à celle de la queue, et 1M,62 d'envergure. Ils peu- vent être spécialement caractérisés par les mots suivants : Plumage en général d'un cendré bleuâtre ; doigt du milieu, l'ongle compris, beaucoup plus court que le tarse. L'occiput est orné d'une huppe composée de longues plumes effilées, noires, flexibles et flottantes; le bas du cou est garni de plumes semblables, d'un gris blanc lustré; le dos ne porte qu'un duvet recouvert par des scapulaires également allongées, subu- lées et à filets libres, d'un cendré argentin ; les couvertures supérieures de la queue et celles des ailes , ainsi que le dos , sont d'un cendré bleuâtre très franc, avec les grandes pennes noires. L'occiput, les côtés de la poi- trine et les flancs sont d'un noir intense; le front , le cou, le milieu du ventre , le bord des ailes et les cuisses, sont d'un blanc pur; au-devant du cou, des larmes noires et cen- drées se détachent sur le fond blanc; le haut de la poitrine porte une bande trans- versale noire. Le bec est d'un brun jaune ; l'iris jaune; la peau nue des yeux d'un pourpre bleuâtre. Les pieds sont verdâtres , mais d'un rouge vif vers la partie emplumée ; •es ongles noirs. Au-dessous de trois ans, les jeunes sont privés de huppe , ou en ont une composée UER. 129 seulement de plumes très courtes ; le bas du cou et le haut des ailes ne sont point pa- rés des longues plumes effilées que nous avons décrites chez l'adulte; on ne voit pas sur la poitrine de bande transversale noire; les couleurs sont plus ternes, moins pro- noncées et moins lustrées ; il y a moins de grosseur et de longueur. On a pris souvent les jeunes pour des femelles (BufTon, le Hé- ron, ois.), et on en a même fait des espèces distinctes [Ardea rhenana Sander.). Une variété extrêmement rare a été re- présentée par Frisch {Vog., t. 204); elle est piesque entièrement blanche, et pourrait être d'abord confondue avec le jeune du Héron-aigrette, si elle ne se distinguait pas facilement de celui-ci, qui a une très grande nudité au-dessus du genou. Le Héron cendré habite les forêts de haute futaie dans le voisinage des rivières, des lacs ou des terrains entrecoupés par des courants d'eau. 11 reste, pendant le jour, presque continuellement en embuscade, dans l'at- tente de sa proie. Posé d'un seul pied sur une pierre , le corps droit , le cou replié sur la poitrine, la tête couchée entre les épaules, il demeure immobile jusqu'au moment où il lance son bec sur l'animal surpris ; quel- quefois, pour guetter les Poissons et les Gre- nouilles, il entre dans l'eau jusqu'au-dessus du genou, place la tête entre les jambes, et attend le moment de déployer son long cou. Sa nourriture consiste principalement en poissons, en grenouilles, qu'il paraît avaler tout entières , et dont on retrouve , dans ses excréments, les os non brisés, envelop- pés par un mucilage verdâlre , visqueux , formé probablement par la peau; en jeunes Oiseaux, en petits Mammifères, en Lézards, en Mollusques. Dans les époques de disette, ce Héron, suivant Salerne, avale les Lentilles d'eau et autres petites plantes ; et quand l'eau se couvre de glace, il se rapproche des sources chaudes , foule et retourne la vase en tous sens pour forcer sa proie à en sortir. Dans ces circonstances , le Héron , menacé de périr d'inanition , se donne beaucoup plus de mouvements pour chercher les lieux favorables; mais, dans les autres saisons de l'année , il se montre constamment in- différent et morne , presque insensible , et ne cherche contre les mauvais temps m un abri sous le feuillage, ni un couvert dans 9 -130 IIEK l'épaisseur des herbes , comme les Blongios, | ni une retraite dans les roseaux, comme les | Butors. Toujours solitaire, il se tient à dé- | couvert sur un pieu, sur une pierre, sur | une éminence quelconque , au milieu d'un marais, d'un ruisseau ou d'un pays inondé. 11 reste si longtemps exposé à la rigueur du froid, qu'on l'a trouvé quelquefois couvert de verglas et à demi gelé. Du reste, il parait que l'inaction dans laquelle il passe ainsi le jour est pour lui un moyen de repos, même de sommeil, comme tendrait à le faire sup- poser cette immobilité au milieu d'un froid intense; de plus il dort peu la nuit, se livre même souvent alors à la pêche, et prend son essor vers les hautes futaies du voisi- nage, en poussant un cri sec et aigu, sem- blable au son bref d'un instrument écla- tant, et que les Grecs exprimaient par le mot x/xy/r;, les Latins par le mot clangor : c'est la voix de l'Oie, plus plaintive et plus brève. Quand l'oiseau ressent une vive dou- leur, il répète et prolonge ce cri avec un ton plus perçant, sur un mode plus désagréable. Avant le jour il quitte les hauts arbres où il niche, pour aller se placer en embuscade dans la position que nous avons décrite. La nécessité de pourvoir à son existence semble alors le préoccuper moins que la crainte d'être surpris; son naturel farou- che le met sans cesse en défiance , et il vit dans une inquiétude continuelle : aperçoit- il l'homme de très loin, il entre en alarme et fuit. C'est aussi par la fuite qu'il cherche à échapper aux oiseaux de proie qui le me- nacent, et parmi lesquels l'Aigle et le Fau- con sont ses plus redoutables ennemis; pour éviter leur attaque, il s'élève de toute la vigueur de ses ailes et gagne le dessus ; s'il est forcé de se défendre, il se sert de son bec acéré , manœuvré par son long cou , comme d'une arme puissante, ou bien en présente la pointe à l'agresseur, qui , en- traîné par l'impétuosité de son élan , vient lui-même se percer. En effet , par la posi- tion que prend le cou replié pendant l'ac- tion du vol , le bec s'élève et semble sortir du sommet du dos, protégeant ainsi tout le corps comme le centre effilé d'un bouclier. Dans ce mouvement ascensionnel qui carac- térise essentiellement son vol, le Héron est merveilleusement aidé par l'étendue de ses grandes ailes concaves, et par la légèreté de HEK son corps mince et grêle ; frappant Fair à coups uniformes et réglés , il est bientôt dans la région des nuages , à une hauteur qui le dérobe à nos yeux. C'est surtout au moment où la pluie menace que cet oiseau aime à s'élever ainsi dans les airs : aussi les anciens tiraient-ils, de ses mouvements et de ses attitudes , des pronostics sur les phé- nomènes atmosphériques. Si le Héron pre- nait son vol en poussant des cris plus répé* tés qu'à l'ordinaire, il présageait la pluie; se tenait- il immobile et triste sur le sable des rivages , l'hiver était proche ; tournait- il son bec de tel côté, il indiquait la direction du vent. Le caractère méfiant et craintif du Héron empêche que le chasseur puisse l'approcher, et sa chasse est négligée parce qu'elle est inutile. Mais son vol magnifique et le mode de défense qu'il emploie dans sa lutte con- tre le Faucon le faisaient autrefois recher- cher comme l'oiseau le plus brillant de la fauconnerie; cette chasse était réservée aux princes. La chair du Héron, bien .que peu agréable, était réputée viande royale et ser- vie sur les tables d'apparat. Pour se pro- curer à volonté ce divertissement, et aussi pour trouver plus facilement ce mets exquis et somptueux , on imagina alors de les atti- rer et de les fixer, en leur construisant dans des tours, ou dans des massifs de hauts ar- bres sur le bord des eaux, des aires faites de chcîssis à claires-voies où ils rencontraient toutes les commodités d'une habitation ap- propriée à leurs besoins et à leurs mœurs. Ces héronnières présentaient aussi quelques avantages par le produit que l'on tirait de la vente des petits, et François 1er en fit élever à Fontainebleau qui faisaient l'en- thousiasme des contemporains {Delon, liv. 4, pag. 189). Le nid que le Héron construit sur le som- met des plus hauts arbres, et quelquefois sur les buissons en taillis, se compose de petites branches, d'herbes sèches, de joncs et de plumes ; la femelle y pond 3 ou 4 œufs d'un beau vert de mer, de forme allon- gée, et pointus presque également aux deux bouts {Lewin, pi. 1,3, et pi. 34, 2; Schinz, lrc livrais. 1819, Zurich), Les petits sont d'abord couverts , surtout sur la tête et sur le cou, d'un poil follet assez épais Pris à cette époque, ils peuvent s'apprivoiser ; on les IIER Mgraisse même en les nourrissantde viande crue et d'entrailles de poisson; ils peuvent aussi, jusqu'à un certain point, se soumettre à la domesticité, et on en a vu qui appre- naient à entortiller leur eou autour du bras de leur maître , et à le tordre en diverses façons. Mais le jeune Héron a besoin d'être sans cesse excité pour acquérir cette édu- cation ; abandonné à lui-même, il retombe dans snn apathie et sa tristesse habituelles. Les adultes ne peinent être gardés en cap- tivité: ils refusent obstinément toute nour- riture, rejettent même celle qu'on tenterait de leur faire prendre par force ; pendant une quinzaine de jours ils vont ainsi se consu- mant, sans apparence de douleur comme sans aucun effort, et ils s'éteignent, en quelque sorte, sans regret, dans leur mélan- colie et leur indifférence. L'identité du lieu que choisissent les Cor- beaux et les Hérons pour établir leur nid avait fait supposer aux anciens qu'il existait une sorte d'amitié entre ces deux espèces si différentes, et ils avaient donné à ces der- niers un nom qui rappelait à la fois cette in- timité et leurs moeurs, celui de Nyclicorax , réservé aujourd'hui a une espèce particu- lière, le Bihoreaua manteau noir {Voy. plus loin ). Aristote, Pline, ïhéophraste, on ne sait trop pour quel motif, supposaient que l'accouplement était pour le Héron unecause de douleurs; Albert, témoin de ses ébats, nous apprend que le mâle s'approche dou- cement de la femelle, lui pose d'abord un pied sur le dos , puis porte les deux pieds en avant, s'abaisse sur elle, et se soutient dans cette position par de légers battements d'ailes; il a observé que l'animai donnait, pendant cet acte de la reproduction, tous les signes ordinaires du plaisir. Le Héron cendré, celle de toutes les es- pèces qui est la moins nombreuse dans les pays habités, et qui vit le plus isolée dans chaque contrée , est néanmoins celle qui est le plus répandue sur le globe. On l'a trou- vée en Egypte, sur les côtes d'Afrique, en €uinée, au Congo , au Malabar, en Perse , au Japon, au Tonquin, aux Antilles, au Chili , à O-Taïti , en Sibérie, dans le nord de l'Amérique, jusque dans les régions arctiques; en Europe, il est surtout très abondant dans la Hollande. 11 paraît que dans certaines localités il est sédentaire. IIER 131 tandis que dans certaines autres il émigré. 2. Héron povjiipké ( Ardea purpurea Linn., Gmc!., Lath.). Gmelin et Latham ont aussi donné à ce Héron adulte le nom de Ardea bolaurus ; Brisson le nomme Bq-p ta urus major ; Scopoli , Ardea rufa. Buf- fon l'a décrit sous le nom de Hébon pouu- piiii huppé (PL enl. 788), et sous celui de Gkand butor (Ois). Ce Héron, à l'âge adulte, a environ 0"',90 de longueur, et est moins gros que le précédent. Ses caractères distinctifs peuvent se résumer ainsi : Plu- mage d'un roux clair ou cendre roussâlre ; doigt du milieu, Vongle compris, de la lon- gueur ou ]>lus long que le tarse. L'occiput est paré de longues plumes effilées d'un noir à reflets verdàtres, et deux d'entre elles at- teignent jusqu'à près deO1", 14 de longueur; le bas du cou porte des plumes semblables d'un blanc pourpré. Le dos , les ailes et la queue sont d'un cendré roussâlre à reflets verdàtres; les plumes longues et subulées des scapulaircs sont, les unes d'un roux pourpré , très brillant , les autres d'un cen- dré, foncé, couleur qui est aussi celle de là partie inférieure du dos et des couvertures de la queue; le sommet de la tête et le der- rièredu cou sont d'un noir brillant; lagorge est blanche ; les parties latérales du cou sont d'un beau roux ; trois bandes noires très étroites s'étendent, l'une sur le dessus du eou, les deux autres sur les côtés jusqu'à l'angle des mandibules; le devant du cou porte des taches longitudinales rousses , noires et pourprées ; la poitrine et les flancs sont d'un pourpre éclatant; les cuisses et l'abdomen sont d'un roux pourpré, et cette dernière, partie est coupée par une bande noire qui s'étend jusqu'à l'anus. Le bec et la peau nue qui entoure les yeux sont d'un beau jaune; l'iris est d'un jaune orange. Le devant du tarse et les écailles des doigts sont d'un brun vcrdàtre; la partie postérieure du tarse , la nudité au-dessus du genou et la plante des pieds sont jaunes. Avant l'âge de trois ans, les jeunes n'ont point ces plumes longues et effilées qui or- nent le. bas du cou et les scapulaircs des adultes; ils sont aussi privés de huppe, ou n'en ont qu'une très peu développée , indi- quée par des plumes de couleur ferrugineuse un peu allongées. Le front est noir : la nu- queet les joues sont d'un roux clair; lagorge 132 HEU est blanche, et le devant du cou d'un blanc jaunâtre marqué de nombreuses taches noi- res, longitudinales. Les plumes des parties supérieures du corps et de la queue sont d'un cendré marron, bordées de roux clair; l'abdomen et les cuisses sont blanchâtres. La mandibule supérieure est noirâtre en grande partie; la mandibule inférieure, la peau nue qui entoure les yeux et l'iris, sont d'un jaune très clair. Gmelin et Latham ont l'ait de ce Héron jeune, une espèce particu- lière, VArdea puiftwata; le premier de ces auteurs l'a aussi décrit sous le nom de Ar- dea caspira: et Lnpeyrouse, a la page 41 de ses Tab. méth., a donné une description du petit de l'année sous la dénomination de Ardea monticola. BulTon a considéré Je jeune comme la femelle du Héron pourpré huppé, et l'a décrit sous le nom de Héron pourpre. Borkhausen. dans son Ornithologie allemande (pi. -i ), et Lewin dans celle d'Angleterre (pi. 152), l'ont désigné sous le nom de Héron d'Afrique. D'après les détails que nous donne Bor- khausen sur cette espèce, il paraîtrait que le mâle seul possède la parure de longues plumes qui descendent de l'occiput. Les mœurs de ce Héron sont d'ailleurs les mêmes que celles de l'espèce précédente; il vitsur le bord des lacs , dans les roseaux ou dans les taillis et les buissons des terrains maré- cageux; niais la largeur de ses ailes l'em- pêche de fuir aussi rapidement au premier soupçon du danger, et le force à chercher sur une éminence l'espace nécessaire au dé- veloppement de son vol. C'est en tour- noyant, et non plus en s'élevant verticale- ment par des efforts égaux, qu'il atteint la plus grande hauteur, et il agite continuelle- ment ses ailes pour s'y maintenir. 11 est aussi difficile a chasser que le Héron cen- dré, et sa chair n'est pas plus délicate. La nourriture du Héron pourpré est la même (pie celle du Héron cendré. Il niche rarement sur les arbres , et habituellement dans les roseaux ou dans les bois en taillis , et la femelle pond trois œufs d'un cendré UTdàtrc , figurés dans l'ouvrage de Schinz ( PI. 1, 4). Temminck nous apprend que cette espèce est plus abondante dans le midi et vers les contins de l'Asie où elle devient très nombreuse; qu'elle est très rare et ne se rencontre qu'accidentellement dans le II ER Nord , et qu'elle est moins abondante en Hollande que l'espèce précédente. Il parait qu'elle passe seulement l'été sur les bords du Rhin , sans y nicher, et qu'elle habite plus longtemps le voisinage de la mer Cas- pienne et de la mer Noire, les marais de la Tartaric et les rives de l'Irtisch. 3. Héron aigrette (Ardea egrelta Linn., Grnel., Lath., Wilson ). Buffon l'a décrit sous le nom de Grande-Aigrette, et en a donne une figure très exacte (Ois., pi. enl., j 925). Cet oiseau a 1"',03 a l"',08 de lon- gueur; tout son plumage est d'un blanc pur, j et il porte sur la tête une petite huppe de plumes pendantes. On pourrait indiquer de la manière suivante ses caractères essen- tiels : Les jambes longues et grêles: un très long espace nu au-dessus du genou ; les doigts \ très longs. Quelques plumes scapulaires, longues de 0"',49, prennent naissance en forme de touffe soyeuse sur chaque épaule de cette Aigrette, s'étendent sur le dos. dé- | passent la queue , et peuvent se relever quand l'oiseau est agité; les tiges qui les soutiennent sont fortes et droites, et garnies de longues barbes rares et effilées. Ces plu- mes naissent au printemps et tombent en automne, et sont très recherchées pour la parure des dames ou pour former des pana- ches. Le bec est d'un jaune verdàtre , sou- vent noir vers la pointe; l'iris est d'un jaune brillant; la peau nue des yeux est verdàtre. ' Les pieds sont bruns verdàtres ouverts. Les jeunes avant l'âge de trois ans, et les adultes pendant la mue, sont d'un blanc pur, mais plus terne; ils ne portent point de huppe pendante, et ne possèdent point la toufl'e brillante des longues plumes du dos. Dans la première année, la mandibule supérieure est entièrement d'un noir jau- nâtre ; elle ne conserve plus ensuite cette teinte qu'a la pointe et le long de l'arête, mais reste cependant quelquefois noire vers l'extrémité. L'iris est d'un jaune clair, les pieds sont verdàtres. C'est dans cet état que le jeune de l'Aigrette a été pris pour une es- pèce distincte qui a reçu différents noms : celui de Ardea alba par Gmel. et Lath. ; et celui de Ardea candida par Brist, Gmelin a donne le nom de Ardea egretloidesk un in- dividu qui prenait la livrée des adultes; et Buflon a décrit et figuré sous le nom deHÉRON blakc une grande Aigrette dépouillée de tes HER plumes dorsales, telles que sont les jeunes I et les adultes en mue {Ois., pi. enl., 886). | L'Aigrette se nourrit de petits Poissons, I de Grenouilles, de Lézards, de Mollusques j ftt d'Insectes aquatiques ; elle établit son nid i flOr les arbres, et pond quatre ou six œufs d'un bleu pale. Elle habite en Hongrie, en I Pologne, en Russie, en Turquie, dans l'Ar- r-iu'pel et en Sardaigne; elle n'est qu'acci- dentellement de passage dans quelques con- trées de l'Allemagne, et ne se montre jamais dans les contrées occidentales. Il paraît que cette espèce même est très commune en Asie, dans le nord de l'Afrique et dans l'Amérique septentrionale. C'est à tort que quelques au- teurs veulent qu'il y ait en Europe un Héron blanc \Ardea alba Gmel.) di lièrent de l'Ai- grette; leur erreur vient de ce qu'ils n'ont pas suivi le développement de cet animal, et qu'ils distinguent les jeunes ou les adul- tes en plumage d'hiver, des adultes dont la mue est achevée. 4. Herongarzette (A rdca garzelta Linn., Gmel., La th.). Cette espèce a, comme la précédente, tout le plumage d'un blanc pur, et porte aussi sur le dos une toulTc de plu- mes qui sont longues de 0'", I (i a 0"',22, naissent sur trois rangées, et sont formées de liges faibles, contournées et relevées vers la pointe, à barbes rares, soyeuses, effilées, moins longues que chez l'Aigrette. La lon- gueur totale de l'oiseau est de 0", 27 a 0"',32. De l'occiput tombe une huppe pendante, formée de deux ou trois plumes longues et étroites; et le bas du cou porte un grand bouquet de semblables plumes, fort étroites aussi et lustrées. Le bec est noir; l'iris d'un jaune brillant; la peau nue des yeux est verdàtre. Les pieds sont d'un noir verdàlre; la partie inférieure du tarse et les doigts sont olivâtres. L'adulte auquel s'applique cette description a reçu deGmelin les noms iVArdca candidissima et d'Ardea nivea : c'est VAigrelle de Buflbn, mais non celle que cet illustre naturaliste a figurée a la 901 pi. enl. Cuvier, qui l'appelle petite Aigrette {Règne anim.), commet la même erreur que Buflbn, en citant cette planche 901 comme repré- sentant l'espèce synonyme. Il ne faut pas non plus confondre avec le Héron garzette, une espèce très voisine que nous décrirons plus bas, sous le nom de Héron panache', dans le paragraphe qui comprend les espèces HER 133 étrangères à l'Europe. Du reste, une grande confusion règne dans la diagnose des Hérons blancs de nos climats, ornés de plumes soyeu- ses et fines, dont les espèces ont tantôt été confondues par les auteurs, et tantôt distin- guées en quatre différentes qui ne sont autre chose que des âges divers de l'Aigrette ou de la Garzette. Dans le premier âge, le Héron garzette est d'un blanc terne; son bec, la peau nue do ses yeux, l'iris et ses pieds, sont noirs. Avant trois ans, aussi bien qu'a l'époque de la mue, quand il est adulte, il est privé des plumes longues du dos et du bas du cou. C'est alors la Garzette blanche de Buflbn. Cette espèce, dont la nourriture est pro- bablement semblable a celle des Hérons pré- cédents, niche dansles marais, et pond quatre ou cinq œufs blancs. Elle habite les confins de l'Asie, et est assez abondante en Turquie, dans l'Archipel, en Sardaigne, dans quelques parties de l'Italie et en Sicile. Elle est pério- diquement de passage en Suisse et dans le midi de la France, et accidentellement en Allemagne. Héron. Voy. héron cendré. Héron huppé. Voy. ibid. Héron pourpré femelle. Voy. héron pour- pré. Héron pourpré huppé. Voy. ibid. Grand butor. Voy. ibid. Héron blanc. Voy. héron aigrette. Grande aigrette. Voy. ibid. Aigrette. Voy. héron garzette. Petite aigrette. Voy. ibid. Garzette blanche. Voy. ibid. Espèces étrangères à l'Europe. 5. Héron cendré d'Amérique {Ardea hero- dias Gmel.). Buflbn donne à ce Héron une taille de près de 1 "' , 4 G de hauteur, lorsqu'il est debout; son plumage est brun; les gran- des pennes de l'aile sont noires ; sa tête esior- née d'une, huppe de plumes effilées, brunes; les ailes et le. dessus du corps sont cendrés, et les plumes abdominales grises et noirâtres. Temminck considère VArdea hudsonias (Edwards, pi. 135) comme un jeune de cette espèce qui habite principalement le Canada. On a aussi donné le nom de Héron cendré d'Amérique à une espèce douteuse, appelée encore Heron-Crabier d'Amérique et Héron cracra. m IIEH 6. Héron panaché ( Ardea dccora Lath.). On a souvent confondu celle espèce avec noire Garzelte, et elle a été, en conséquence, classée parmi les oiseaux indigènes, bien qu'elle appartienne aux climats d'Amérique et d'Asie. Latham en a fait une description exacte dans la diagnose de V Ardea nivea ; Wilson l'a désigné sous le nom tf Ardea can- didissima, et Buffon en a donné une assez bonne ligure (pi. enl. 901), mais à laquelle n'appartient pas la description. Celte espèce, très semblable à notre Iléron-Garzelte, s'en distingue par une huppe très touffue et par un grand bouquet de plumes à la partie in- férieure du cou; toutes ces plumes ont les tiges faibles , les barbes soyeuses et décompo- sées, semblables à celles du dus. 1 . Héros agami (Ardea agami La tb . , Buff. , pi. enl. 859). Les parties supérieures sont d'un cendré bleu ; les parties inférieures et le devant du cou sont d'un brun roussâlre; la tête et l'aigrette qui l'orne sont noires ainsi que le bec; les pieds sont jaunes. De longues plumes d'un bleu de ciel garnissent le dos, et c'est sans doute quelque ressem- blance entre ces plumes et celles du croupion de l' Agami qui a été le motif de la dénomi- nation qu'a reçue cette espèce. Ces belles plu- mes ne se trouvent pas chez les femelles, dont les couleurs sont moins vives, le dessus du cou brun et l'abdomen tacheté de blanc. La taille de ce Héron est d'environ 0"',81; il n'est pas rare à Cayenne. Sous le nom de HÉRON brun, Buffon a décrit la femelle ou le jeune de V Ardea agami (pi. enl. 858); et Latham a fait d'une femelle ou d'un jeune son espèce Ardea fusca (Sp. 83). 8. Héron a ailes blanches [A rdealeucoplera Vieill.). 11 a environ 0"',3". La tête, le cou et la gorge sont d'un blanc roussàtre , mar- qué longitudinalement de taches rousses, deux longues plumes pendent de l'occiput; les parties supérieures sont d'un roux foncé; les parties inférieures blanches ainsi que les ailes, dont quelques pennes sont terminées de roux ; le bec est brun en dessus , jau- nâtre en dessous, il habite l'Océanie. 9. Hébon aigrette rousse (Ardea rufescens Lath.; Buffon , pi. enl. 902). La taille de cet oiseau , qui se trouve dans l'Amérique sep- tentrionale, est d'environ 0IU,81. Son plu- mage est d'un gris noirâtre , à l'exception des longues plumes effilées de la tête et du HER cou, qui sont d'un roux de rouille, ainsi que les grandes plumes du dos, plus longues que chez l'Aigrette et dépassant la queue de plus de 0,U,11. 10. Héron blanc a calotte noire ( Ardea pilala Lath.; Buff., pi. enl. 107), ou Héron blanc huppé vv. Cayenne. Cette espèce, rare à la Guiane, n'est pas connue à Cayenne parce qu'elle n'approche pas des cotes. Sa tailleesl d'environ 0",i;:>. Tout son plumage est d'un blanc nuancé de jaune, excepté une calotte noire sur la tête; la huppe se com- pose de cinq ou six brins blancs. Buffon a considéré connue la femelle de cette espèce l'oiseau nommé par Brisson Héron blanc du Brésil, qui n'est probablement lui-même qu'un jeune de l'Aigrette. •il. Héron blanc et roux [Ardea bicolor Vieill.). Cet oiseau a environ l"',03 de lon- gueur. Son plumage est d'un blanc de neige; la tête , le cou , la gorge et les longues plu- mes de la poitrine sont d'un roux vif; le bec est blanc et les tarses sont rougeâtres. 11 se trouve à la Nouvelle-Hollande. 12. Héron blanc a tête rousse (Ardea rufi- capilla Vieill.). Ce petit Héron a une taille d'environ 0"',37. Son plumage est d'un blanc de neige, comme celui du précédent, mais sa tête seulement et l'extrémité des rémiges et des rectrices , sont d'un roux vif; son bec et ses pieds sont blancs jaunâtres. Il habile la Nouvelle-Hollande. 1 3. Héron Onoré bayé (A rdea lineala Lath.; Buffon, pi. enl. 860). Sa taille est d'envi- ron 0"',81 . Les parties supérieures sont bru- nes, finement rayées de roux etde jaunâtre; le sommet de la tête et le derrière du cou sont d'un roux brillant, coupé «le petites lignes brunes; le devant du cou et les par- ties inférieures sont blancs, légèrement tachetés de brun ; les ailes et la queue sont noires; le bec et la peau nue des yeux sont bleus; les pieds jaunes. Chez les jeunes et les femelles les couleurs sont plus pâles, e les raies forment, non plus des lignes con- tinues, niais des séries de taches: disposi- tion qui leur a fait donner le nom de A. tigrina dont quelques auteurs ont fait une espèce distincte. Ce Héron se trouve dans l'Amérique méridionale ; il se cache dans les herbes épaisses, dans les savanes, dans les ravines creusées par les eaux, et fréquente le bord des ^vières. On ne l'approche que IIER difficilement, encore faut-il le faire avec précaution; car, lorsqu'il se sent blessé, il se défend avec fureur, et cherche à lancer son bec de toute la force de son cou dans l'œil de son adversaire. Jamais on ne ren- contre deux de ces animaux ensemble. Dans les maisons où on les tient captifs, ils cher- chent toujours la solitude et l'obscurité, et S'ont aux rats une chasse dans laquelle ils surpassent les chats en adresse. 14. Héros plombé ou G aaa (Ardea cœrules- cens Vieill.). Le premier nom de ce Héron est celui que lui donna M. d'Azara; le se- cond , qui rappelle son cri, lui a été donné par Vieillot. Sa taille est de im,22. Il porte sur l'occiput une huppe de plumes étroites, longues de 0"',li et décomposées; sur les côtés du cou se trouvent des plumes très longues, concaves, à barbes hérissées, et recouvrant une longue bande de peau nue, qui couvre le dessous du corps, depuis le bas du cou jusqu'au ventre; d'autres plumes faibles , soyeuses et décomposées descendent du haut du dos jusqu'à l'extrémité de la queue, et des plumes semblables, longues de 0m,24, tombent de la partie inférieure du cou. Le sommet de la tête est d'un bleu noir ardoisé; l'occiput est blanc, ainsi que la gorge et le cou; le dos, les couvertures su- périeures des ailes et de la queue , et le crou- pion, sont d'un cendré bleuâtre; le bec, jaune, est rougcàtre à sa base; les jambes sont d'un noir violet. Cette espèce est très rare et très farouche ; on ne la rencontre , le mâle et la femelle ensemble , ou chacun d'eux isolé, que sur le bord des rivières et dans les lagunes du Paraguay. 15. Héron marbré ( Ardea marmorata Vieill.) Il a 0m,86 de longueur. La tète et le tiers de la partie postérieure du cou sont re- vêtus de plumes longues et étroites; les parties supérieures sont agréablement variées de roux et de brun ; les tectrices alaires et les rémiges externes sont noires , piquetées et terminées de blanc roussàtre; la tête et le derrière du cou rayés de roux et de noirâtre; les parties inférieures blanches, rayées de noir; les couleurs offrant en général un agréable mélange de blanc , de roux et de noir; le bec noir, jaune en dessous; l'iris et la peau des yeux jaunes; les pieds verdà- tres. M. d'Azara a rencontré ces oiseaux au Paraguay, tantôt seuls, tantôt par couple, HER 135 quelquefois au nombre de quatre formanl une petite troupe. Ils nichent sur les arbres. 1 6 . Héron a cou couleur de plomb ou Héros a queue bleue {Ardea cyanura Vieill.). H est long d'environ 0"',437. Les parties supé- rieures sont d'un gris de plomb; la tête, l'occiput et le dessus du corps sont garnis de longues plumes faibles et effilées , d'un bleu plus ou moins foncé ; la gorge et le j devant du cou variés de blanc, de noirâtre j et de roux ; la poitrine , le derrière du cou, les côtés du corps et les jambes d'un bleu plombé ; les rectrices et les rémiges bleues ; le bec noir, jaune en dessous; le tour de l'œil et l'iris jaunes; les jambes vertes de- vant , noires derrière. M. d'Azara a ren- contré ces oiseaux toujours seuls sur le bord des rivières et des lacs du Paraguay. 17. Héuon a cou brun (Ardea fuscicollis Vieill.). Sa longueur totale est de 0"', 37. Les parties supérieures sont d'un bleu à reflets violets; la tête est d'un noir bleuâtre, varié de fauve; le derrière du cou et le croupion sont bruns; les parties inférieures variées de taches longitudinales blanches, noires et , rousses, à l'exception de l'abdomen et de la \ partie externe des jambes, qui sont blancs; I le bec est noir, jaune en dessous ; la peau des yeux et l'iris jaunes ; les pieds verts en devant, noirs en arrière. Il se rencontre au Paraguay. Il se trouve aussi au Paraguay deux es- pèces qu'il faut considérer peut-être comme incertaines, dont la taille est d'environ 0M,35 , et qui sont privées , dit-on, de la faculté de voler ; ce sout ; le Héron rouge et noir ( Ardea erythromelas Vieill.) et le Hé- , ron varié du Paraguay (Ardea variegata Vieill.). Tous deux n'ont que huit pennes à la queue; le premier a le sinciput, les plu- mes scapulaires , le dos, le croupion et la queue , les côtés de la tête , le dessus du cou. les couvertures supérieures des ailes, de cou- leur tabac d'Espagne; les parties inférieure! blanches, rayées de noir; des stries rouges sur la poitrine. Le second a les parties su- périeures variées de blanc, de roux et de noir; les côtés de la tête et du cou roussâ- | très; une bande longitudinale noire sur la nuque; le reste du corps blanc ou tacheté de brun , de blanc et de roux. Il existe encore un très grand nombre d'espèces de Hérons, dont les descriptions 136 HER encombrent les classifications , sans qu'on puisse avec certitude les admettre comme des espèces réellement distinctes ou les rap- porter à différents âges d'une même espèce, comme on a été si souvent forcé de le faire pour plusieurs des espèces que nous avons décrites en en rapportant la synonymie. Dans ces circonstances, nous nous conten- terons d'indiquer les principales espèces douteuses du genre. Héron noir (Ardea atra Lath.). Héron de l'île de Sainte-Jeanne ( Ardea Johannœ Lath. ). Cette espèce ne repose que sur un dessin chinois. Héron curahi-remimbi [Ardea cyanocephala Lath.). Ce nom , qui signifie flûte du soleil, est donné par les Guaranis à cet oiseau , à cause du sifflement doux et mélancolique qu'il répète souvent, et que les habitants du Paraguay regardent comme l'annonce des changements de temps. Héron couleur de rouille (Ardea rubigi- nosa Lath.). Héron cendré du Mexique (Ardea hohou Lath.). Son nom, suivant Fernandez, ex- prime son cri. Héron cendré de New- York (Ardea eana Lath.). Héron rayé (Ardea virgata Lath.). Héron blanc de lait (Ardea galeala Lath.). Héron tobactli ou hocti [Ardea hoaclli Lath.). Nom que donne Fernandez a ce Hé- ron du Mexique. Héron lahaujung ( Ardea indica Lath.). Héron a cou iaune (Ardea flavicollis Lath.). Héron soy-je (Ardea sinensis Lath.). Es- pèce que Latham a fait connaître d'après un dessin chinois. DEUXIÈME section. Espèces caractérisées par un bec aussi long que la tête ou un peu plus long nàtres , marquées de raies longitudinale» noires; la gorge est blanche; le cou, le haut du dos et les scapulaires sont d'un roux clair ; les plumes dorsales, longues et effilées, sont d'un roux brillant; tout le reste du plumage est d'un blanc pur. Le bec est bleu azuré à la base et noir à l'extrémité; l'iris est jaune; la peau nue des yeux est d'un gris verdàtre, les pieds sont jaunes-verdâtres. Avant l'âge de deux ans, les jeunes ne portent pas la huppe occipitale ; ils sont en général d'un brun roux, marqués de gran- des taches longitudinales plus foncées sur la tête, le cou et les couvertures des ailes; la gorge , le croupion et la queue sont d'un blanc pur, ainsi que les ailes , dont les plu- mes sont cendrées extérieurement et vers l'extrémité. La mandibule supérieure est brun verdàtre; l'inférieure, jaune nuancé de vert ; la peau nue des yeux est verte, l'iris jaune clair; les pieds sont d'un cendré ver- dàtre. Dans cette livrée, le jeune Crabier a été considéré par plusieurs naturalistes comme une espèce distincte : c'est Y Ardea erylhropus de Gmel. et Lath.; c'est aussi leurs A rdea marsigli et pumila; c'est l'oiseau que Brisson nomme Petit Butor, et que Buf- fon décrit sous le même nom. La nourriture de ce Crabier consiste en petits poissons, insectes et mollusques. Il niche sur les arbres, sur les bords des ma- rais et des courants d'eau ; mais on ignore quelle est sa ponte. Très commun vers les confins de l'Asie , en Turquie, dans l'Archi- pel , en Sicile et en Italie , il n'est que de passage en Suisse etdansle midi delà France, et accidentellement dans quelques contrées méridionales de l'Allemagne; jamais on ne le rencontre dans le Nord. Espèces étrangères à l'Europe. 2. Crabier de Cayenne ou a six brins (Ardea cayanensis Lath., sexcelacea Vieill., Buff. pi. enl. 889). Cette espèce, rapportée or- dinairement aux Bihoreaux, doit prendre place ici par tous les caractères qui la rap- prochent des Crabiers. VArdea violacea Lath., ou Crabier gris de fer, est un double emploi. L' Ardea jamaicensis , ou Crabier de la Jamaïque , est un jeune de ceite espèce. La taille de ce Héron est de 0m,54 ; sa tête est noire , blanche sur le sommet , avec un trait blanc s'étendant, de chaque côte, sous ao H Eli l'œil, vers l'occiput; il porte une huppe formée de six longues plumes étroites et ëtagées, entièrement blanches, ou noires, ou varices de ces deux couleurs; les rémiges et les rectrices sont noires; les parties infé- rieures cendrées. Le bec est noir, l'iris jaune, les pieds sont verdàtres. Il est de l'Amérique méridionale. 3. Crabier de Coromandel [Ardea comata vqr., Lath.; Buff. pi. enl. 910). Taille de 0"',54 ; les parties supérieures sont roussà- tres, les inférieures blanches; la tête et le bas du cou d'un roui doré; le bec et les pieds jaunes. 4. Cramer Aigrette dorée {Ardea russala Temm.). Cette espèce, considérée d'abord comme une variété de VA. comata, a été séparée, parTemminck, comme constituant une espèce distincte, dont la taille est de 0'",î9 a 0m,54. Les parties supérieures sont roussâtres, les inférieures blanchâtres; les longues plumes effilées de la tète et du dos sont d'un roux doré ; le bec et les pieds sont bruns. Les jeunes sont entièrement blancs et ne portent pas de longues plumes; leur front est nuancé de roux ; leur bec est rouge, à pointe brune; les pieds sont d'un jaune verdâtre. Ce Héron habite l'Amérique mé- ridionale et peut-être l'Inde. C'est à cette espèce qu'il faut rapporter V Ardea œquinoc- tialis, var., Lath., ou Héron zilatat , cor- ruption du nom Heitzilaztalt , que lui don- nent les Mexicains. 5. Cramer blanc et brdn [Ardea malaccen- sis Lath.), le même que le Petit Butor dl* Sénégal (Ardea senegalensis), ou Héron a manteau brun. Sa taille est d'environ 0m.51. Les parties supérieures sont brunes, avec !es ailes , la queue et les parties inférieures blanches ; la tête et le cou sont jaunâtres , striés de blanc et de brun ; le bec est noir, avec la base et les côtés jaunes ; les pieds sont jaunes. Les noms spécifiques de ce Héron indiquent son habitation. 6. Crabier des Philippines (Ardea philip- pensis Lath.), nommé encore Petit Crabier. Sa taille est de 0m,27. Les parties supé- rieures sont d'un roux brun , rayées de roui vif; les rémiges et les rectrices sont noires; les tectrices alaires sont noirâtres, frangées d'un blanc roux; les parties infé- rieures sont d'un gris plus ou moins roux, le bec est noir en dessus , jaunâtre en des- HÈR sous; les pieds sont bruns. On a décrit comme une espèce distincte, sous le nom à' Ardea unduiata Lath., Petit Butor de Cayenne , le jeune de ce Crabier, dont le plumage est rayé de petites lignes ondulées, qui lui ont fait donner aussi la dénomina- tion de Héron zig-zag. 7. Crabier vert ( Ardea virescens Lath.), le même que le Crabier roux a tète et queue vertes (Ardea ludoviciana Lath.; Bull'., pi. enl. 909). Sa taille est de 0m,46 à 0m,49. Sa tête est ornée d'une belle huppe d'un lert doré; cette couleur est aussi celle des plumes du dos, qui sont longues et effilées, et celle des tectrices alaires, qui sont bordées de brun. Les parties supérieures sont d'une teinte noirâtre à reflets bleu ardoisé; le cou est d'un bai ferrugineux; le menton et la gorge sont blancs; les parties inférieures sont cendrées. Le bec est d'un vert brun, jaunâtre a sa base; les pieds sontverdàt<-<»s. La femelle (Buff., pi. enl. 912) a les cou- leurs moins vives et les tectrices alaires ta- chetées de blanc , de roux et de noirâtre ; on l'a nommée , en conséquence , Crabier vert tacheté. L'individu désigné sous le nom spécifique iVA. ludoviciana a aussi des couleurs plus sombres, et n'est probablement qu'un adulte à une époque différente. Ces oiseaux habitent l'Amérique septentrionale. 8. Crabier bleu (Ardea cœrulea Lath.), dont le jeune est le Crabier cendré (Ardea cya- nopus Lath.). Sa taille est d'environ 0'".51 Tout le plumage est d'un bleu ardoisé foncé, avec des reflets pourprés sur le cou ; les plumes du dos, de la nuque et du cou sont fort longues, étroites et effilées; le bec est blanc; les pieds sont verts. Les jeunes sont d'un bleu cendré, avec laqueue et les ailes va- riées de noir et de blanc; les parties inférieu- res sont blanches; le bec et les pieds bleus. La femelle a un rudimentde huppe; le pour pré du cou est sombre, le manteau blanc. Il habite les deux Amériques et l'Océanie. Crabier a gorge blanche (Ardea jugulons Forst. , Ardea gularis Bosc). Cette espèce est indiquée par Lalham comme la variété B de V Ardea cœrulca, mais elle doit former une espèce distincte. Sa taille est de 0",*3 à 0,u,49. Tout le plumage est noir, ave., la gorge blanche; le bec tt les pieds bruns. Parmi les espèces douteuses, nous citerons IIER las : Crabier a collier ( Ardea torquata Lath.). Crabipr a HUPrE rouge (Ardea crythroce- phala La th.). Crabier a huppe bleue (Ardea cyanoce- phala La th.). Crapier pourpré (Ardea spadicea La th.). Crabier blanc huppé (Ardea thula Lath.). § 4. Blongios. Une espèce d'Europe. \ . Hlron-Blongios ( Ardeaminuta Linn. , Gmel., Lath.). Cet oiseau, à l'état d'adulte, a encore été nommé Butor roux ( Botaurus rufus Briss.) et Blongios de Suisse (BuIL, pi. enl. 323). Sa taille est de 0,a,364 à 0ra,368. Ses caractères spéciQques sont les suivants: Point de partie nue au-dessus du genou; la membrane qui réunit le doigt du milieu à l'extérieur, très courte. Le mâle et la femelle adultes ont le sommet de la tète, l'occiput, le dos, les scapulaires, les pennes secondaires des ailes et la queue d'un beau noir, irisé de vert; toutes lés parties inférieures, les côtés de la tète, le cou et les couvertures des ailes sont d'un jaune roussâlre; les rémiges sont d'un noir cendré ; le bec est jaune avec la puinte brunâtre; le tour des yeux et l'iris sont jaunes; les pieds sont verdàlres. Les jeunes de l'année ont le sommet de la tète brun ; le devant du cou blanchâtre, avec de nombreuses taches longitudinales; les côtés de la tète, la nuque , la poitrine, le dos et les couvertures des ailes d'un brun roux, plus ou moins foncé , et coupé de ta- ches longitudinales brunes; les rémiges et les rectrices d'un brun foncé; le bec brun et les pieds verts. A la seconde mue, les taches longitudinales commencent à dispa- raître ; les plumes du manteau se bordent de roux ; les pennes alaires et caudales pren- nent leur teinte noire. Ce sont les jeunes, dans cet état, qui ont formé les espèces Ar- dea danubialis Gmel., Lath.,.-lrdea solonien- sis Gmel. , Luth. , le Butor brun rayé et le Butor roux de Bu lion. Ce Blongios se plaît dans les bois et dans les buissons, dans les jonchaies et les marais. Il est peu commun en France et n'y paraît , jerampe). ras. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonatocères, division des Brachydérides, créé par Germar {Species insectorum, p. 413) avec une espèce de l'île Ténériffe qu'il nomme H. lœsicollis, mais qui avait été décrite longtemps avant par Olivier sous le nom de C. erem'da.. (C.) HERRERA, Adans. dot. pu. — Syn. A'Erithalis, P. Br. IIER IIERRERLl (nom propre), bot. ph. — Genre faisant autrefois partie de la famille des Smilacées , et considéré par Endlicher comme devant former le type d'une petite famille, les Herrériées. Il a été établi par Ruiz et Pavon {FI. peruv., III, 70, t. 303, f. a), pour des plantes suffrutescentes indi- gènes du Brésil et du Chili. *HERRÉRIÉES. Herrerieœ. bot. th.— Petite famille établie pour le seul genre Herreria, et placée par Endlicher à la suite des Smilacées. Voy. ce mot. *IIEIISG1IELIA, Bowd. bot. ph.— Syn. de Physalis, Linn. *HERSCHÉLIT E ( dédiée à l'astronome Herschell). min. — Substance blanche, cris- tallisée en prismes hexagonaux, et que l'on trouve à Aci Reale en Sicile, dans une roche volcanique, avec la Phillipsite et l'Olivine. Ces cristaux , dont l'éclat est nacré, se cli- vent très nettement parallèlement à leurs bases : dureté. 4,5 ; densité, 2, 10. Elle n'a point encore été analysée ; mais d'après l'es- sai que Wollaston en a fait, elle doit être composée de Silice, d'Alumine, de Potasse et d'Eau. (Del.) HERSE, Lesson. ois. — Voy. hirondelle. RERSE. bot. ph. — Synonyme vulgaire du g. Tribulus. Voy. ce mot. HERSILIA (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères, formé par Dejean avec une espèce du Brésil qu'il a nommée //. ce- rambycina, et à laquelle M. Laporle de Cas- telnau a donné depuis les noms générique et spécifique de Brevicolapsis pilosa. (C.) *HERSILIE. Hersilia (nom mytholo- gique), arach. — Ce genre, qui appartient à l'ordre des Aranéides et à la tribu des Araignées, a été établi par M. Walckenaér et ainsi caractérisé par ce savant aplérolo- giste: Yeux au nombre de huit, inégaux entre eux , rassemblés sur une éminence du corselet , disposés sur deux lignes trans- verses recourbées en arrière. Lèvre courte, large, transverse, arrondie sur les côtés, très faiblement rétrécie au sommet. Mâ- choires convergentes, très inclinées sur la lèvre, petites, oblongues, rétrécies et conti gués a leur sommet. Pattes allongées; le» antérieures les plus longues; la troisième très courte; tarses divisés en deux articles. On ne connaît encore que trois espèces de ce genre, dont une habite l'Egypte et les deux H ES autres l'Asie. L'Hebsiliecaudée, H. caudala Waick., peut être regardée comme !e type de cette coupe générique. Les deux autres espèces que nous avons fait connaître sous les noms de H. indica et Savignyi ont été prises sur la côte du Malabar et aux en- virons de Bombay par Polydore Roux. Enfin , pendant notre séjour dans le nord de l'Afrique, nous avons rencontré dans Jes environs d'Oran une Hemilia qui pro- bablement constituera une quatrième es- pèce. (H.L.) 'IIERSILIE. Hersilia (nom mytholo- gique), ckust. — Genre de l'ordre des Dé- capodes , de la famille des Pon tiens , établi par Pbilippi dans les Archives de Wicg- mann , 1839, p. 12S. Dans ce genre, le corps est foliacé et constitue un grand bouclier dorsal qui recouvre presque entiè- rement les pattes, et qui est composé de la tête, suivi de trois articles tboraciques. Une paire d'antennes allongées, rétiformes et composées de plusieurs articles, s'insère vers le bord frontal de ce bouclier, et un peu en arrière de leur base se trouve une nouvelle paire d'appendices, qui, chez le mâle, servent à l'animal pour s'accrocher à la queue de la femelle lors de l'accouplement. Chacun des trois articles lamelleux du thorax porte en devant une paire de pattes biramées, et le dernier donne insertion à une quatrième paire de pattes qui sont uniramées; enfin l'abdomen naîtégalementde la face inférieure de ce dernier article clypéiforme, et se ter- mine par deux lamelles sétifères. La seule espèce connue de ce genre est l'H. apodi- forme, //. apodiformis Philippi. (H. L.) HERTIA, Neck. bot. ph. — Syn. d'£w- ryops, Cass. *HESIOI\E (nom mythologique), annél. — Genre d'Annélides chétopodes de la famille des Néréides. Il a été établi par M. Savigny, et comprend quatre ou cinq espèces pourvues de pieds uniramés et de cirrhes filiformes, à trompe très grosse et dépourvue de mâ- choires. Ces Annélides n'ont point de bran- chies. MM. de Blainville et Milne-Edwards adoptent ce genre dans leurs travaux sur les Annélides. (P. G.) HESPERANTHA ( É- ihU H ES minée par une petite pointe courbée en de- hors. Palpes très velus, avec le dernier ar- ticle presque nu, grêle et très aigu; tête plus large que le corselet; abdomen épais et plus long que les ailes inférieures; celles- ci légèrement sinuées ou concaves près de l'angle anal. Leurs chenilles sont allongées, glabres, rayées longitudinalement , avec le cou très mince et la tête globuleuse et un peu échancrée; les chrysalides sont effilées, lylindrico-coniques , avec la tête surmontée d'une pointe courte, et unegaîne libre pro- longée en filet pour renfermer la trompe. Les Hespéries , au lieu de relever leur quatre ailes dans le repos, comme les autres Lépidoptères diurnes , ne relèvent que les supérieures et tiennent les inférieures hori- zontalement ou parallèlement au plan de position , ce qui leur donne l'apparence d'insectes à ailes luxées : aussi Geoffroy en a-t-il fait un groupe sous le nom de Papil- lons estropiés , que M. Duméril appelle Hé- téroplères. Les espèces du g. Hespérie tel qu'il est restreint sont peu nombreuses. On n'en connaît que 7 en Europe , dont 5 se trou- vent en France; les autres appartiennent à l'Amérique. La plupart de ces espèces sont d'un fauve plus ou moins vif, avec des li- gnes ou des taches noires. Les unes habi- tent les bois humides, et les autres, au contraire , ne se plaisent que dans les en- droits secs. Nous citerons , parmi les pre- mières, VHesperia sylvanus Fabr., et parmi les secondes, l' Hcsperia comma Linn. Toutes deux sont communes en France. (D.) HESPÉUIENS , Blanch. ins. — Synon. d'Hespérides , Latr. (D.) 11ESPEUIS. bot. ph. — Voy. julienne. *I1ESPE110MELES (ÉcrTrtpe'ç, hespéride ; (tTjÀov, pomme), bot. ph. -- Genre de la fa- mille des Pomacées, établi par Lindley (m Bot. reg. n. 1956). Petits arbustes du Pérou. *11ESPE1\0MYS ( feiMpos , soir ; p.«? , rat), mam. — M. Waterhouse {Zoology of her majesty's ship the Beagle, 1 829) a donné ce nom a un petit groupe de Rongeurs voi- sin du grand genre des Rats. (E. D.) ♦HESPEIIOPHANES ( ^'pa, le soir; yaîvw , paraître), ins. — Genre de Coléoptè- res subpentamères, famille des Longicornes, tribu des Cérambycins, établi parDejean,et publié par M. Mulsant (llist. nat. desColéopt. H ET de France, longicornes, p. 66). Le créateur du genre, dans son Catalogue, y répartit. 10 espèces; 6 sont originaires d'Afrique, 2 d'Eu- rope, 1 est propre à l'Asie et 1 à la Nouvelle- Hollande. Nous citerons, comme en faisant partie, les Call. sericeum, obscurum de Fab., nebulosum et pallidum d'Olivier. Le dernier de ces insectes se trouve quelquefois auï environs de Paris, dans l'intérieur des bran- ches mortes des vieux chênes, dont il ne sort qu'à la nuit close, ce qui motive sans doute son excessive rareté dans les collections. (C.) ♦HESPEROPHILUS, Steph. ins.— Voy. bledius, Leach. (D.) *IIESSEA, Berg. bot. ph. — Syn. de Carpolyza, Salisb. *IIESTESIS (tcrvi'autç, grand mangeur). ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, famille des Longicornes, tribu des Céramby- cins, créé par M. Ncwman (Annal, ofnatur. hislory, t. V, p. 17) qui y rapporte 4 espèces de la Nouvelle-Hollande : les Molorchus fer- rugineus M.-L. , cingulatusK., variegatus F. et VH. bizonatus de l'auteur. (C.) *I1ESYCIIA (yjav^oç, paisible), ms. — Genre de Coléoptères subpentamères , fa- mille des Longicornes, tribu des Lamiaires, établi par Dejean dans son Catalogue, avec H espèces de l'Amérique équinoxiale. VH. miniala de l'auteur, originaire du Brésil, en est le type. (C.) *I1ESYQUILLIA (^'auXo; , tranquille). ins.— Genre de Diptères , établi par M. Ro- bineau-Desvoidy, qui , dans son Essai sur les Myodaires , p. 708 , le range dans la famille des Phytomides , tribu des Myodi- nes. Les insectes qui composent ce genre, dit l'auteur, affectent une démarche lente, paresseuse; on les trouve dans les haies hu- mides et à terre. H en décrit deux espèces qu'il nomme , l'une lugubris , et l'autre seminationis. Celle-ci se tient pendant l'été sur les feuilles du Sureau. ( D.) ♦HETjEMIS (?to«,*oî, vif), ms.— Genre de Coléoptères subpentamères, famille des Longicornes , tribu des Lamiaires , établi par M. Dejean dans son Catalogue , avec une espèce des États-Unis nommée H. cine- rascens. (C.) *1IET,ERIA ( éra.péa, amitié), bot. pb.— Genre de la famille des Phylidrées , établi par Endlicher (Gen. plant., 1060, p. 133). Herbe de la Nouvelle-Hollande. HET •HETERACANTIIA (tVtpoç.qui diffère ; «xavOa, épine), ins. — Genre de Coléo- ptères pen ta mères, famille des Carabiques, tribu des Féroniens , établi par MM. Au- douin etBrullé (Hist. nat. des Ins., t. IV, p. 383) avec une espèce d'Egypte : H. de- pressa. Les auteurs ont formé ce genre sur le seul exemplaire femelle qu'ils aient vu. (G.) *IIETERACANTIHJS ( îvtpoç , divers ; âxotvSa, épine) . iiixm. — Genre de Tréma- todes décrit par M. Diesing dans les Nova actanaturœ curiosorum. (P. G.) ♦HETERACHT1IES (£*teo«x0ïÎ; , plus pe- sant d'un côté), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères , famille des Longicornes , tribu des Cérambycins, formé par M. New- rnan (the Enlomologisl's, 1 , p. 9) avec une espèce de l'Amérique septentrionale , qu'il nomme //. chenus. (C.) *IIETERACIA (?T£poç, différent; àx.ç, ai- guillon), bot. ph. — Genre de la famille des Composécs-Cichoracées , établi par Fis- cher et Mcyer. {Index semin. hort. Petro- polil., 1835, p. 31). Herbe de l'Asie. *HETERACTIS (?r£po?, différent ; axw'ç, rayon), bot. ru. — Genre de la famille des Composécs-Cynarées, établi par De Candolle (Prodr., VI, 468). Plante suffrutescente du Cap. Voy. composées. * UÉTÉR ADELPHE. Hetcradclphus. térat. — Genre de Monstruosités doubles, établi par M. Isid. Gcoffroy-Saint-Hilaire , et appartenant à la famille des Hétérotypiens. Vjy. ce mot. (Is. G.-St.-H.) *IIÉTÉRALIE\S. Heleralœi{hi^, au- tre, dissemblable; â'Àwçouà^wv), aire, place). térat. — Famille de Monstres doubles para- sitaires, caractérisée d'une manière générale par l'insertion à l'une des extrémités du corps d'un Autosite, d'un individu parasite fort incomplet. Parmi le petit nombre de combinaisons que l'on pourrait supposer, et dont chacune carac- tériserait un g., une seule s'est présentée jus- qu'à présenta l'observation, du moins d'une manière authentique : c'est l'insertion sur la tète d'un individu , d'ailleurs réguliè- rement conformé , d'une tête accessoire complète, suivie seulement d'un col impar- fait et de quelques rudiments de tronc. Nous avons donné le nom d'Épicome, Epi- comits, au genre extrêmement remarauable T. VII II ET 145 que distingue cette singulière conforma- tion. Les deux têtes dont les faces ne se cor- respondent d'ailleurs pas ordinairement , adhèrent par leur vertex , conformément a la loi générale de l'union similaire établie par M. Gcoffroy-Saint-Hilaire, et devenue le principe régulateur de la théorie des Mon- struosités doubles. Nous ne connaissons que trois cas d'Épi- comie, l'un décrit avec soin en 1 828, par un savant chirurgien belge, M. Vottem, un au- tre observé tout récemment en Allemagne, un autre enfin , et c'est le premier qui ait été publié, dont l'illustre zootomiste Home a donné cri 1790 et 1799 une histoire très détaillée, sans d'ailleurs qu'il l'eût jamais observé par lui-même. L'Épicome de Home est le seul sur lequel nous donnerons quelques détails. Il est en effet le seul qui ait vécu , et plusieurs des observations dont il a été le sujet offrent un très grand intérêt. Il naquit au Bengale, en mai 1783, de parents indiens , pauvres , mais jeunes et bien portants. Sa naissance ne fut accom- pagnée d'aucun événement extraordinaire : mais à peine eut-il vu le jour que la sage- femme , épouvantée à la vue d'un être si étrangement monstrueux, et voulant le dé- truire au plus vite, le précipita dans le feu. On l'en retira cependant, non sans avoii déjà été brûlé dans quelques parties. Les blessures qu'il avait reçues se trouvèrent heureusement peu graves ; et sauvé de ce premier péril, il échappa de même à tous les dangers de la première enfance. A six mois les deux têtes se couvrirent d'une quan- tité à peu près égale de cheveux noirs; et sous ce rapport, la vitalité parut être la même dans toutes deux ; mais la sensibilité se montra constamment beaucoup moindre dans la tête accessoire. Les contractions musculaires étaient faibles ; l'iris restait même sans mouvement à l'approche d'un corps étranger non lumineux ; et sous l'ac- tion d'une vive lumière, la pupille ne se resserrait pas autant que chez un être nor- mal. Les mouvements des yeux ne se cor- respondaient point d'une tête à l'autre ; l'une d'elles les avait souvent ouverts, quand l'autre les avait fermés, et réciproquement. Lorsque la mère appliquait à son sein U bouche de la tête accessoire j. les lèvres opé- 10 l!lô HET HET raient, mais très imparfaitement, ou plu- tôt essayaient des mouvements de succion. Ainsi, chez le parasite , ce sont les mêmes phénomènes , les mêmes actions , et jus- qu'aux mêmes instincts , que chez un être égulier, mais restreints et incomplets ; c'est la rie normale , mais imparfaite et comme ébauchée. A l'âge de deux ans, d'après d'autres ob- servateurs, quelques changements s'étaient produits dans les phénomènes présentés par la tête accessoire. Ses paupières ne pouvaient plus entièrement se fermer , et l'on voyait ses yeux se mouvoir quand dormait la tête principale. A d'autres égards , au contraire, une étroite sympathie présidait aux mouve- ments et aux sensations des deux têtes. Si l'enfant tétait, la physionomie de la tête accessoire prenait une expression de satis- faction, et sa bouche laissait échapper beau- coup de salive. La tête accessoire semblait de même participer aux joies, mais surtout aux chagrins de la tête principale; et celle- ci, au contraire , ne témoignait que peu ou point de douleur quand on pinçait ou irri- tait la peau de la tête accessoire. L'Épicome de Home vécut ainsi quatre ans. Tout fait présumer qu'il aurait pu at- teindre l'âge adulte, si un accident ne fût venu mettre un terme à son existence. Laissé seul un jour, sa mère en rentrant le trouva mort: il venait d'être mordu par une vipère à lunettes. (Is. G. -St. -H.) *HETERANTHERA ( ??tpo.:, différent ; à»9npoç, fleuri), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Pontédéracées, établi parBuiz et Pavon (Prodr. p. 9, t. 2). Herbes de l'A- mérique. Voy. PONTÉDÉRACÉES. *IIETERAIVrHIA fj«p,ç, différent; centimètres. (J.) HÉTÉRORRAÏVCHES, Blainv. mou.— Syn. des Ascidiens de Lamarck. Voyez ce mot. (Desh.) IIETEROCARPELLA (ï-tooz, différent ; xapniç, fruit), infus. — M. Bory de Saint- Vincent (Dict. class., VIU, 1825) a créé sous ce nom un groupe qu'il place avec les Cryptogames, et que plusieurs auteurs met- tent avec les Infusoires, famille des Bacilla- riés. Les Helerocarpella se présentent sous forme d'un amas de mucus où l'on voit des corpuscules différemment colorés , et dont la forme et la disposition varient. M. Bory de Saint-Vincent y place un assez grand nom- bre d'espèces ; nous n'en citerons qu'une seule, VH. monadina. (E. D.) *IIETEROCEXTRON (?r£poS, différent; xc'vrpov, piquant), bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées-Rhexiées , établi H ET par Hooker et Arnott (ad Beechey, 290). Herbe du Mexique. Voy. mélastomacées. ♦HETEROCENTRUS (tTeoo.;, dillérent ; xtvxpov, piquant), échin. — M. Gray désigne sous cette dénomination une division des Échinides. (E. D.) HÉTÉROCÈRE. Heterocerus (."tsPo;, autre, différent; x/pa; , corne), ins. — Genre de Coléoptères pentamcres , famille des Clavicornes, tribu des Aeanlhopodes, établi par Bosc ( Act. de Varie. Soc. d'hisl. nat. de Paris, t. 1 , pi. 1 fig. 5), et adopté j par tous les entomologistes, sans en excepter Fabricius, auquel la plupart des faiseurs de collections l'attribuent mal à propos , d'a- près le Catalogue de M. Dejean, qui, pour la nomenclature , ne remonte pas au-delà de l'entomologiste danois. Le corps de ces insectes est ovale , avec le corselet transversal et bombé , et la tête prolongée antérieurement en un museau court et arrondi. Leurs antennes, fortement dilatées à partir du 5e article jusqu'au der- nier, suffisent pour les distinguer des autres Clavicornes et notamment du g. Dryops. La forme de leurs pattes indique qu'ils sont éminemment fouisseurs : aussi se trouvent- ils toujours enfoncés dans le sable humide ou la vase sur le bord des ruisseaux ou des ma- res ; on les fait sortir de leur retraite en pié- tinant le terrain qui les recèle. Leurs larves, observées pour la première fois par Miger, vivent dans les mêmes lieux que l'insecte parfait. Le g. Hétérocère, qui forme à lui seul la tribu des Acanthopodes de Latreille, n'a longtemps renfermé qu'une espèce, V Hete- rocerus marginatus de Bosc , très petit in- secte d'une ligne et demie de long , qu'on trouve aux environs de Paris; mais quatre autres espèces ont été découvertes depuis, savoir: le minulissimus Rondani, d'Espa- gne; V Americanus Dej., de l'Amérique du Nord , et le paralellus et le femoralis Kare- lin , de la Sibérie. (D.) *HETEROCHLETA (fripas, différent, XaiV» , chevelure), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Astéroïdées , établi par De Candolle (Prodr., V, 282). Herbes de l'Inde. Voy. composées. *HETEROCHEILUS (?r£p0; , différent ; X«"taç, lèvre), helm. — Genre de Nématoïdes «tabli par Diesing ( Ann. de Vienne mus., II ET 147 II, p. 230, pî. 15, fig. 1-8) pour une seule espèce, qu'il nomme Heterocheilus tunicalus. Ce Ver a été trouvé au Brésil , dans l'esto- mac et l'intestin d'un Lamantin. *I1ETER0CI1EIRA ( ix^o^ , différent ; XEt'p, main), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Taxicornes , fondé par M. le comte Dejean sur une seule espèce originaire de la Nouvelle-Hollande, et qu'il nomme Australis. Par la place qu'il occupe dans son Catalogue , ce genre paraît appar- tenir à la tribu des Diapériales de Latreille. *IIETEROCIIELES. Heterocheles. crust. — Latreille, dans son cours d'entomologie, a employé ce mot pour désigner une section de l'ordre des Décapodes brachyures, et que nous avons adoptée dans notre Hist. nat. de\ Crust., des Arachn., des Myriap. et des Ins. Thys. Cette division , qui correspond d'une part aux Oxyrhinques , et de l'autre aux Oxystomesde M. Milne-Edwards, n'a pas été adoptée par ce savant zoologiste dans son Histoire naturelle des Crustacés. (H. L.) *HETEROCLITA (Irepo'xXtToç, différent des autres), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides mélitophiles , établi par M. Burmeister aux dépens des Cétoines, et auquel il rapporte 2 espèces , savoir : la Cet. Raeuperi Drege , et la Cet. Haworthii Hope, toutes deux du cap de Bonne -Espé- rance. (D.) HÉTÉROCLITE. Heleroclitus. ois. — Synon. de Syrrhaple. (Z. G.) *HÉTÉROCLITES. ois. —Sous ce nom, M. Lesson (Traité d'ornithologie) a composé dans son ordre des Gallinacés une famille qui ne renferme jusqu'à présent que le g. Syrrhapte. (Z G.) *HÉTÉROCLITES. moll. — Lamarck, dans sa Philos, zool., avait rassemblé sous ce nom trois genres qui n'ont entre eux au- cun rapport : ce sont les g. Volvaire, Bulle et Janthine. Voy. ces mots. (Desh.) HETEROCOMA ('repo;, différent; xopî, chevelure), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Vernoniacées , établi par De Candolle (in Annal. Jfus.,XVI, 191, t. 7). Plante suffrutescente du Brésil. *HÉTÉROCRICIEI\S ( ?rcpoç, divers; xpîxoç, anneau), helm. — M. de Biatnville a établi sous ce nom le premier ordro de 148 H ET ses Entomozoaires chétopodes (les Annéli- des sétigères), comprenant une grande par- tie des Annélides tubicoles. Les caractères de cet ordre sont les suivants : Corps en général médiocrement allongé, déprimé, composé d'un assez grand nombre d'articu- lâiions dissimilaires formant une tête, un thorax et un abdomen distincts ; bouche inerme; appendices très dissemblables; branchies peu nombreuses , de forme varia- ble, épilabiales ou latérocéphaliques; pieds composés de deux espèces de soies , de soies en pinceau et desoies en crochet, disposées en séries verticales; tube solide ou mem- braneux, revêtu de corps étrangers. Les f.i- milles de cet ordre sont au nombre de deux: les Serpulides et les Sabulaires. (P. G.) *IIETERODACTYLA. polyp.— Division des Actinies, selon M. Ehrenberg ( Corail. Rotb. ch., 1834). (E. D.) IIÉTÉRODACTYLES. Heierodactyli. Ois. — Pour M. de Blainville (Prodr. d'une nouvelle distrib. syst.) , ce nom représente une famille composée d'Oiseaux dont le doigt externe est versatile , comme dans les Coucous, les Anis, les Barbus, etc. M. Les- son, au contraire, l'applique à une division des Passereaux, dont le caractère est d'avoir le doigt externe solidement soudé à celui du milieu jusqu'à la deuxième articulation. Cette division , pour M. Lesson , comprend les genres Manakin , Rupicole ou Coq-de- Roche, Érolie et Eurylaime. (Z. G.) *HETERODACTYLLS (Jrtpo< , qui dif- fère ; o»'xtu)o:, doigt), ras. — Genre de Co- léoptères pentamères, famille des Carabi- ques , tribu des Harpaliens , formé par M. Guérin-Menneville (Revue zoologique, 1841 , pag. 214), avec une espèce des îles Auckland, H. nebrioides. L'auteur met ce g. à côté des Promecoderus. (C.) *HETERODACTYLUS(?r£po;, différent; JâxTuXoç, doigt), rept. — M. Spix (Lacert. Brasil., 1825 ) donne ce nom à un groupe de Lacertiens. (E. D.) HETERODENDRON ( ?TSpo5, différent; «îtv^pov, arbre), bot. ph. — Genre placée la fin de la famille des Connaracées, établi par Desfontaines (in Mem. Mus., IV, 8 , t. 3). Petit arbuste de la Nouvelle-Hollande. ♦ HETERODERES ( 7rcp^, qui diffère ; *tU« cou; iss. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des HÉT Elatérides, créé par La treille dansun mémoire posthume (Ann. de la Soc. ent. de France, t. III, p. 155) avec V Etaler pescus de F. et d'OI. Ce g. est placée côté des Dima. (C.) HETERODERMA (f?epc;, différent; (î:'py.7., peau), rept. — Sous-genre de Stcl- lions pour M. Fitzinger (Syst. Rept., 1842). (E. D.) HF.TERODES. ins —Genre de l'ordre des Orthoptères (division des Sauteurs), et de la famille des Locustaires, établi par Fi- scher (Annal. Soc. entom. de France, t. II, p. 318.1 sur le Gryllu* pupus de Linné, (Locusta pupa, FabrcA dont Audinet-Ser- ville a fait de son côté un Bradypnrus. Les Hctérodes ont pour caractères essen- tiels le prothorax grand, relevé postérieure- ment, des élytres et des ailes rudimentaires, entièrement cachées sous le prothorax. D'a- près les différences que présentent l'abdo- men, le prolhorax et les jambes postérieures, Fischer a subdivisé les Hétérodes : 1° en Helerodes proprie dicta, qui ont des rangées longitudinales de tubercules épineux en dessus de l'abdomen, une rangée transver- sale d'épines au bord antérieur du prolho- rax, et deux rangs d'épines aux jambes postérieures. Une seule espèce, la Locusta pupa Fab. (En/. Syst., t. II, p. 43, n° 39), du cnp de Bonne-Espérance et de quelques autres contrées de l'Afrique, compose cette division. — 2° En Eugaster, dont l'abdomen, le prothorax et les jambes sont dépourvus d'épines. Fischer a décrit deux espèces dans ce groupe : l'une sous le nom de Hsler. abor- I tiva. (Suites à Buff., Orlh., p. 463) ; l'autre sous celui de Heter. Guyoni {loc. cit., p. 464). La première provient du Sénégal, la seconde a été découverte en Algérie par le docteur Guyon. HETERODOX êrspe;, différent; o^cû; dent), mam. — M. de Blainville, dans la Mammalogie d'A. G. Desmarest, indique sous ce nom un sous-genre de Dauphins, ca- ractérisé ainsi : Dents peu nombreuses (le plus souvent deux seulement) à l'uue des deux mâchoires, ou point du tout; mâ- choire inférieure ordinairement plus volu- mineuse que la supérieure. Les espèces comprises dans cette divi- sion, qui n'a pas été adoptée par tous le» zoologistes, sont les suivantes : Delphinus c.nanarcus Pesm., Delphinus chemnilzianut H ET Desm., Delphinus HunteriDesm., Delphinus edemulus Sclireb., Delphinus hy peroodon Desm.. Delphinus Sowerbyi R\a\nv. , Desm., et Delphinus epiodon Desm. Voy. les articles DAUPHIN et HYPER0ODON. (E D.) HETERODON (.Itepog, différent: o^cu-, dent), mam. — M. Lund (Ami . se. nal., XI, 1 839) a indiquésous ce nom un pelit groupe «Je Mammifères fossiles de l'ordre des Éden- tés. (E. D.) HETERODON (êrepoç, différent ; ô^oûç, dent), rept. — Latreille (Repttl., IV j dési- gne ainsi une subdivision du graud genre Couleuvre, l'oy. ce mot. (E. D.) ♦HETERODON (êrepoç, différent; oi- tina de Fabricius. Cette jolie espèce, qui se trouve en Allemagne et dans le N.-E. de la France, est ornée, au centre de ses ailes su- périeures, d'une tache en forme de cœur, et de trois points argentés sur un fond ferru- gineux. Sa chenille vit sur le chêne et res- semble par sa forme et ses couleurs à une jeune branche d'arbre. Elle se transforme en juillet ou en août dans une coque molle, enveloppée de mousse, et son papillon éclôt quelquefois trois semaines après, mais le plus souvent au printemps suivant. (D.) IIÉT£KODO\TE. poiss. — Syu. de Ces- tracion. IIETERODROMIA. ins. — Genre établi par M. Haldeman. (Proceed. of Ihe Acad. ofPhi/ad.,t. III, p. 127), sur uncoléoptère dont Érichson (Nat. ins. Deuts., t. III, p. 329) faisait, presque en même temps, le type de la section générique Telepha- nus. L'espèce sur laquelle repose le genre Heterodromia, n'a pas plus de 4 millimè- tres et demi de Ions, vit dans les herbes, sous les pierres, les décombres, et court avec la plus grande rapidité, ce qui lui a fait don- ner le nom de velox. M. Lacordaire 'Suites àBuff'., Coléopt., t. II, p. 409) fait obser- ver que l'hétérodromie véloce, par ses ha- ll ET l'-t9 bitudes, est une exception dans la famille des Cucugipes à laquelle elle appartient. TlÉTÉRODYME. Heterodymus. térat. — Genre de Monstruosités doubles, appar- tenant à la famille des Hétérotypiens. Voy. ce mot. (Is. G.-St.-H.) *I1ETER0GAMIA, Monn. ins. — Syn. de Polyphaga, Burm. (Bu) *HETEROGASTER (IfBpoç, différent; ^aarvip, ventre), ins. — Genre de Coléoptère subpemamères, famille des Longicornes, tribu desCérambyciens, créé par M. Dejean, dans son Catalogue, avec le Callidium pili- corm; d'Olivier, espèce indigène des tles de France et de Bourbon. (C.) *IIETEROGEN-EA Knoch. ins. — Syn. de Limacodes, Latr (D.) II É T É R OG É NI E, G EN Û R AT 1 0 N SPONTANÉE OU PRIMITIVE Generatio spontanea seu primiliva. physiou — Toutes les questions qui touchent à l'essence des choses ont, dès l'origine des sociétés hu- maines, partagé les philosophes en deux camps, et l'observation attentive des faits, les progrès des lumières, les longues discussions, n'ont pas avancé la solution de ces grands problèmes. Les deux sectes exis- tent toujours, et plus l'une affirme, plus l'autre met de persistance à nier. Par vanité et par orgueil, on ferme les yeux sur les faits les plus évidents, et de part et d'autre on tombe dans l'exagération. Toutefois l'avan- tage reste aux hommes qui ne se laissent dominer par aucune idée préconçue, qui n'estiment une théorie que ce qu'elle vaut et n'hésitent pas à abandonner une opinion erronée en présence d'un fait révélateur. Mais il en est des théories humaines comme de toutes choses : chacune d elles a son temps ; et suivant que la science a pour chefs et représentants des hommes de l'une ou l'autre école, la théorie qu'elle défend triomphe ou succombe, pour renaître avec les mêmes chances de succès ou de ruine. Entre ces deux opinions extrêmes, il reste le scepticisme rationnel, si rare, et pourtant si utile en philosophie comme en science; et la science vraie n'est autre que la véritable philosophie, son but unique et exclusif en dehors duquel elle devient une chose vaine et stérile, propre à amuser le désœu- vrement et sansaucune utilité. C'est la phi- losophie qui refond et remanie les théorie» 150 II ET «ans passion comme sans orgueil, cherchant la vérité où elle se trouve , et concluant à l'incertitude quand toute autre hase de ju- gement lui manque. La théorie de la Génération spontanée est une question brûlante, je ne sais trop pourquoi ; comme s'il pouvait y avoir en science une question qui le fût; et des philosophes timorés, tout en défendant cette théorie, ont cru se faire pardonner leur adhésion en en changeant le nom. On l'a appelée Génération spontanée, équivoque, obscure, primitive , hétérogénie , etc.; mais la théorie est demeurée la même : il ne s'agit que de chercher à découvrir par la sanction des faits la possibilité de l'existence d'un être sans parents. Omne vivum ex ovo, a dit Harvey ; et l'école entière a répété avec lui Omne vivum ex ovo. Cet axiome prétendu a même été inscrit sur la bannière des Ovaristes; mais ce qu'on ne sait pas , c'est qu'on a choisi dans ses écrits une proposition isolée , sans y ajouter les développements qui font voir ce que le savant anatomiste anglais enten- dait par œuf; c'est un moyen de donner gain de cause aux opinions les plus erro- nées , et c'est un procédé indigne d'un sa- vant; car on devrait pouvoir appliquer aux hommes de science les paroles du roi Jean : « Si la vérité était bannie de la terre , elle devrait se trouver dans la bouche des phi- losophes. » Comme il importe de rectifier les faits, je reproduirai la traduction litté- rale d'un passage de Harvey dont l'autorité ;i (;i(; tant de fois invoquée pour combattre la théorie en discussion; il dit expressément, dans ses Exercitationes de gênerai, animal. : « Les animaux et les végétaux naissent tous, soit spontanément, soit d'autres êtres orga- nisés, soit en eux, soit de parties d'entre eux, soit par la putréfaction de leurs excré- ments... Il est général qu'ils tirent leur ori- gine d'un principe vivant, de telle sorte que tout ce qui a vie ait un élément générateur d'où il tire son origine ou qui l'engendre. » Ici Harvey n'entendait évidemment pas par œuf le produit de l'accouplement de deux êtres semblables ; mais sa pensée va plus Haut : il appelle œuf tout élément organi- sateur. tjuaod un naturaliste jette dans la science une proposition neuve, hardie, en appa- II ET rence paradoxale , on s'étonne de son au- dace, et s'il est seul, on le honnit ; mais en a-t-il plus tort pour cela? Galilée ne de- manda-t-il pas pardon à genoux d'avoir dit que la terre tourne? Lamarck n'encourut-il pas l'animadversion des systématistes pour avoir osé être philosophe jusqu'au bout? Et sa défense, éloquemment prise par un na- turaliste philosophe, M. Isidore Geoffroy, l'a-t-clle lavé du reproche d'être un rêveur? Goethe ne se plaignit-il pas d'être seul in- compris quand il révéla ses travaux admi- rables sur la structure vertébrale de la tête? et Geoffroy Saint-Hilaire ne lutta-t-il pas toute sa vie, et n'a-t-il pas légué à ses suc- cesseurs des combats plus rudes encore pour avoir vu au sein de la nature organique autre chose que ce qu'y a voulu trouver l'é- cole timorée? Or, parmi les questions controversées, celle de la Génération spontanée est une des plus vivement attaquées. Il y a vingt ans qu'elle est délaissée et représentée comme une théo- rie dénuée de sens, enfantée par des cer- veaux en démence. On s'étonna même qu'elle trouvât place dans ce dictionnaire ; mais son omission dans un ouvrage qui doit compter parmi les œuvres de philosophie naturelle, eût été une lacune impardonnable. Seul au milieu des opposants, je n'eusse pas reculé devant une tâche ardue, mais d'autant plus importante qu'elle est la pierre angulaire de la philosophie naturelle; je me sciais assez de courage pour le faire, sûr de trouver le chemin de l'esprit de quelques penseurs; mais loin d'être seul , j'ai pour caution les hommes les plus éminents de la science parmi les anciens et les modernes, et je puis m'appuyer sur leur autorité. Buffon , Guéneau de Montbéliard , Needham , Priest- ley, Ingenhouss, Gleichen, Stenon, Baker, Wrisberg, Fray, Werner, Pallas, O.-F. Mill- ier, Braun, Rudolphi, Bremser, Gœze, Crosse , Tiedemann , Treviranus, Bauer, J. Millier, Burdach, Carus.Oken, Eschricht, Ungher,( Allen-Thomson, Delamétherie, Cabanis, La- voisier, Lamarck, St. -Amans, Turpin, Des- moulins, Bory de Saint-Vincent, Dumas, Du- gès, Eud . Deslongchamps. Dujardin , etc. , ont nettement formulé dans leurs écrits leur croyance à la Génération spontanée. Cette croyance, mêlée jadis à de graves erreurs, à des préjugés ridicules, a été celle des phi- H ET losopbes anciens qui avaient déjà dit : Cor- ruptio vvius est generatio alterius ; elle n'est donc arrivée jusqu'à nous qu'après d'im- portantes rectifications ; mais elle n'en est devenue que plus positive. Pour procéder méthodiquement dans l'é- lucidation d'une question de cette impor- tance, je citerai certains passages des écrits de quelques uns des naturalistes que j'ai men- tionnés ci-dessus, afin de prouver que cette théorie si controversée est la pensée d'une école qui se reproduit identique à travers le temps. Bullon, non pas le naturaliste poète, mais le philosophe, a dit (t. IV, p. 335, Sup- pléments) : « 11 y a peut-être autant d'êtres , soit vivants, soit végétants, qui se reprodui- sent par l'assemblage fortuit des molécules organiques, qu'il y a d'animaux ou de végé- taux qui peuvent se reproduire par une suc- cession constante de générations (p. 337) ; plus on observera ia nature, plus on recon- naîtra qu'il se produit en petit beaucoup plus d'êtres de cette façon ( la Génération spontanée ) que de toute autre. On s'assu- rera même que cette manière de Génération est non seulement la plus fréquente et la plus générale, mais la plus ancienne, c'est- à-dire la première et la plus universelle. » Son idée fondamentale, partagée par l'école allemande, et qui mérite un mûr examen , bien que je ne la croie pas exacte, est (Hist. nat. , t. II , p. 420 ) « qu'il existe une ma- tière organique animée , universellement répandue dans toutes les substances ani- males ou végétales , qui sert également à leur nutrition , à leur développement et à leur reproduction. » L'opinion de Bulfon sur les molécules or- ganiques vivantes fut soutenue par Filippo Pirri, dans son livre sur la Riproduzione de' corpi organizati; et sur l'approbation de Francesco Mira , l'ouvrage fut jugé digne de V Imprimatur ; con licenza de' Superiori. 0. F. Millier dit que les animalcules infu- soires se forment ex moleculis brutis et quo ad sensum noslrum inorganicis. Lamarck, avec qui je m'estime heureux d'avoir une étroite communauté de pensée, bien qu'à notre époque, de jeunes natura- listes, qui ne l'ont jamais lu, le traitent de songe-creux, dit, dans son admirable Phi- losophie zoologique , p. 80 : « La nature, à J'aide de la chaleur, de la lumière, de l'élec- II ET lr>i tricité et de l'humidité, forme des généra- tions spontanées ou directes à l'extrémité de chaque règne des corps vivants, où se trou vent les plus simples de ces corps. » Treviranus (Biologie, t. II, p. 267 et 403) s'exprime ainsi sur ce sujet : la matière ani- male « dépourvue de forme par elle-même, mais apte néanmoins à prendre celle de la vie, conserve une forme déterminée sous l'influence de causes extérieure», n'y persiste qu'en tant que ces causes continuent d'agir, et elle en prend d'autres dès que de nou- velles causes influent sur elle. » Tiedemann (Physiol. de l'Homme, t. I, p. 107 ) adopte d'une manière formelle l'ex- plication de Treviranus; il dit (p. 100) : « Les êtres organisés sont produits par leurs semblables ou doivent naissance à la ma- tière des corps organisés en état de décom- position (p. 104). » La puissance plastique de la matière ne s'éteint pas après la mort; elle conserve la faculté de revêtir une nou- velle forme et de se montrer apte à jouir de la vie. La mort ne porte donc que sur les individus organiques, tandis que les ma- tières organiques entrant dans la composi- tion de ces êtres continuent à pouvoir pren- dre forme et recevoir vie (p. 152). » Les matières organiques qui se séparent de leur organisation (les individus frappés de mort) conservent, lorsqu'elles ne sont pas rame- nées à leurs éléments ou converties en com- posés binaires , par l'action des affinités chimiques, la propriété de reparaître , avec le concours d'influences extérieures favora- bles de la chaleur, de l'eau , de l'air et de la lumière, sous des formes animales ou vé- gétales plus simples, qui varient toutefois en raison des influences à l'action desquelles elles se trouvent soumises. » Cabanis (Rapports du moral, édition de 1843, p. 421 ), lui qui avait si loin porté le doute philosophique et qui n'eut d'autre mal- heur que d'appartenir à deux siècles diffé- rents par leurs théories et leurs lumières, s'exprimait ainsi dans son Mémoire sur la vie animale : « Il faut nécessairement avouer que, moyennanteertaines conditions, la matière inanimée est capable de s'orga- niser, de vivre, de sentir. » M. Eud. Deslongchamps dit, dans son ar- ticle sur les Vers intestinaux (Encyclopédie méthod. zooph., t. II, p. 773) , après avoir Î52 HET combattu les hypothèses sur la transmission des intestinaux des parents aux enfants dans l'acte de la Génération, et celle du pas- sage des œufs à travers les tissus: « Aucune de ces hypothèses ne peut donc rendre rai- son de l'origine et de la communication des Vers intestinaux. 11 e-n est une dernière, admise presque généralement en Allemagne, ordinairement soutenue par notre savant collaborateur, M. Bory de Saint-Vincent, et par quelques naturalistes des autres régions de l'Europe: je veux parler de la Génération spontanée ou primitive, à laauelle on est pour ainsi dire amené, par l'exclusion né- cessaire des autres. Cette question , l'une des plus hautes et des plus ardues de la phy- siologie transcendante, ne se rapporte pas seulement aux Entozoaires , mais à plusieurs autres groupes des êtres organisés. » M. Bory de Saint-Vincent (art. Psycho- diairesdel'Encyclopédiemélh., Zooph., t. II, p. 661), dit: « Il est bien démontré mainte- nant qu'il existe des créatures végétantes et même très vivantes, qui peuvent naître spontanément sans œufs ni germes , sauf à disparaître sans se reproduire ou bien à se reproduire par division. » Carws (Anat. comparée, t. III, p. 13) s'ex- prime ainsi sur cette matière : '( 1° Toute naissance , toute Génération est, quant à son essence, la production d'une chose dé- terminée par une chose non déterminée , mais détcrminablc... 2° Le déploiement spontané d'un être déterminé qui naît d'un être indéterminé est la ligne primordiale et en même temps le symbole de la vie. » Burdach {Traité de physiol., t. I,p. 8) formule ainsi sa pensée : « On appelle hétérogénie toute production d'être vivant qui , ne se rattachant ni pour la substance, ni pour l'occasion , à des individus de la même espèce , a pour point de départ des corps d'une autre espèce , et dépend d'un concours d'autres circonstances ; c'est la ma- nifestation d'un être nouveau dénué de pa- rents . par conséquent une Génération pri- mordiale ou une création. Nous le recon- naissons partout où nous voyons paraître un corps organisé, sans apercevoir un autre corps de même espèce dont il puisse procé- der, ou découvrir dans celui-ci aucune par- lie apte à opérer la propagation. » Ces na- turalistes appartiennent à une école labo- II ET rieuse, intelligente, mais ;ui laisse trop à l'imagination. C'est ainsi qu'Oken admet que tous les êtres organisés sont composés d'animalcules microscopiques, et que Rei- chenbach regarde les globules du sang comme des microscopiques constituant la première famille du règne animal. Dugès (Phys. comp., t. III, p. 208 et 207) dit, dans son chapitre de la Spontéparité, c'est le nom qu'il donnne à la Génération spontanée : « Les objections qu'on oppose à la spontéparité des êtres dont il a été ques- tion plus haut (les Infusoires , les Ento- zoaires et les Psychodiaires de M. Bory de Saint-Vincent), nous paraissent de peu de valeur. 1" On la donne comme incompréhen- sible, et nous croyons avoir déjà assez dé- montré qu'elle est, au contraire, très vrai- semblable; nous montrerons tout-à-1'heure que c'est aux doctrines opposées qu'il faut renvoyer le reproche d'être inintelligibles. 2" On dit que la nature ne fait rien en vain, et que beaucoup de ces animaux spontépares ayant des sexes, d'autres se multipliant par scission ou gemmation , il y aurait super- fluité; c'est imposer à la nature des lois que l'expérience démontre souvent enfreintes; car les végétaux se reproduisent et par graines et par boutures , et nous verrons bientôt qu'il est des animaux à la fois sexi- pares et gemmipares (Polypes, etc.), et que certains autres, plus particulièrement sexi- pares , peuvent aussi se multiplier par scission. Les Taenias et les Botriocéphales de l'homme produisent une immense quantité d'œufs et restent pourtant solitaires; il y a donc là superfluité. Mais si, du reste, les arguments positifs en faveur de la sponté- parité ne sont pas bien démonstratifs , nous allons voir qu'il n'en est pas de même des négatifs, et qu'à défaut d'autre voie, on y arrive nécessairement par exclusion de toute autre théorie. » M. Dugès était de l'école de Geoffroy Saint-Hilaire , l'école philosophique par ex- cellence ; et il a certes formulé sa pensée avec une franchise digne d'éloges. Il existe une autre école , celle des Zoologistes an- glais , timorés dans leur philosophie , et enchaînés par leur pensée protestante , qui ne procèdent que méticuleusement dans leur profession de foi. Pourtant, il faut l'avouer, cette école est plus avancée que la plupart Il ET des Zoologistes français; et, malgré ses ré- ticences, on retrouve chez elle plus qu'un doute, un aveu de sa croyance à la néces- sité d'admettre la spontanéité de la généra- tion des êtres primordiaux. Allen Thomson (Cycl.of. anat., pag. Zl31) dit, après avoir brièvement énoncé les faits qui militent en faveur des Générations spontanées : « Si celte doctrine n'avait pas été invoquée dans bien des cas où elle était manifestement inexacte, elle eût été regardée comme moins ridicule, et elle eût été plus appréciée qu'elle ne l'a été. L'épithèlc de spontanée , que nous avons conservée comme étant la plus commune , est impropre à dénommer tel ou tel procédé de la nature, et l'analo- gie tirée de la plupart des plantes et des animaux milite contre la probabilité de cette hypothèse; mais il faut bien se péné- trer de cette vérité : c'est que les corps or- ganisés dans lesquels on a cru reconnaître la Génération spontanée diffèrent, par leur structure et leurs fonctions, de ceux qui se reproduisent par les moyens d'œufs , et nous ne sommes autorisés à rejeter l'hypothèse de leur Génération spontanée que parce qu'elle est en discord avec le reste du règne animal. Harvey lui-même, qui établit la proposition de omne vivum ex ovo , paraît avoir reconnu la nécessité d'admettre quel- que différence entre la forme la plus ordi- naire de la Génération par le moyen d'un œuf, et celle qu'il appelait le mode spon- tané. » Un de nos naturalistes les plus distingués, de nos observateurs les plus exacts , M. Du- jardin , dit formellement, dans son Uislo'we naturelle des Helminthes, pag. 294 , « que le Trichina, qui se développe dans le tissu musculaire, est un puissant argument en faveur de la Génération spontanée de cer- tains Helminthes (pag. 408) ; » et en par- lant du Distome émigrant, << que, comme on trouve dans le foie des Limaces un Distome très analogue qui s'y produit spon- tanément, et qui n'a jamais d'organes géni- taux , je suis porté à croire que c'est une seule et même espèce spontanément produite chez ces Mollusques , etc. » Si maintenant nous interrogeons les écrits des antagonistes de la Génération spontanée, nous voyons que les hommes dont les ex- périences et l'autorité sont raoDortées car T. Ml. Il ET 153 ceux qui combattent cette théorie , peut- être sur simple oui-dire, ont été moins ex- plicites qu'on ne pense. Ainsi , Swamrner- dam, dont le cerveau était à demi détraqué par les rêveries extatiques delà Bourignon, mais vaincu dans son obstination, a déclaré ces faits inexplicables , ce qui en revient à un doute nettement formulé. Quanta Redi, observateur attentif et sérieux, et surtout homme de bonne foi, il dit (Collect. acad., t. IV, part. Etr., p. 447) : « L'autre (opi- nion), qui ne me paraît pas incroyable , c'est que la même vertu , qui produit les fleurs et les fruits dans les plantes actuelle- ment vivantes , y fait naître aussi les Vers qui se trouvent renfermés dans ces fruits. » Il revient sur la même idée à la page 448 , et dit , pag. 460, au sujet des Cœnurus qui se trouvent dans la tête des Cerfs et des Moutons : « Le même principe actif et vi- viGant , qui produit ces petits animaux dans la tête des Cerfs et des Moutons , donne peut-être aussi naissance aux Poux qui tourmentent les Hommes , les Quadru- pèdes et les Oiseaux ; mais je suis plus porté à croire avec Sperlingius que ces Insecte* naissent des oeufs que déposent les fe- melles , etc. » Vallisnieri , son élève , est plus intraitable; mais l'abbé Spallanzani, toujours invoqué dans la réfutation de cette question, s'exprime encore avec plus de naï- veté que Redi ; il déclare ainsi son doute dans ses Opuscules physiologiques , p. 230: « Les Infusoires tirent sans doute leur première origine de principes préorganisés; mais ces principes sont-ils des œufs, des germes , ou d'autres semblables corpuscules? S'il faut offrir des faits pour répondre à cette ques- tion, j'avoue ingénument que nous n'avons sur ce sujet aucune certitude. » Depuis cette époque, les adversaires de la Génération primitive ont toujours vécu sur le témoignage des naturalistes dont jecite tex- tuellement des passages auxquels on pourra recourir, et l'on voit qu'il y avait chez eux l'incertitude la plus nettement formulée. Pourtant on choisit au hasard dans Ieurg écrits , comme on l'a fait pour Harvey , un passage tronqué , et l'on s'en sert comme d'une preuve. Si l'on veut bien étudier la pensée des panspermistes, on verra qu'il y a accord presque complet entre eux et les par- tisans de la Génération spontanée. Harvey 10' 154 H ET appelait œuf toute molécule organique ou organisable; Spallanzani les appelait des corpuscules préorganisés, et Ton voit par ce qui précède qu'il est loin de les considérer comme des œufs ou des germes, puisqu'il dit expressément : « Des œufs , des gejnies , ou d'autres semblables corpuscules. » Bonnet seul défendit l'emboîtement des germes, et il ne pouvait faire sur ce point aucune con- cession sans détruire sa propre théorie. Je ne parlerai pas non plus longuement des travaux de M. Ehrenberg. Ses observa- tions sur les Infusoires l'ont conduit à des conséquences si extraordinaires qu'on est tenté de les regarder comme un roman in- génieux. Il a trop voulu prouver pour que son témoignage puisse faire foi. Ces prolégomènes étaient indispensables dans une question de premier ordre; car M. Flourens dit, dans son Histoire des tra- vaux de buffon, pag. 77 : « Au moment où Buffon reproduisit les Générations sponta- nées, elles étaient oubliées, et, selon toutes les apparences, pour toujours oubliées. » II ae discute pas la question , et se borne à uire « que ce n'est pas ainsi que se font les vraies théories; que les vraies théories se font d'elles-mêmes. » Ainsi toujours des négations, et pas d'ar- gumentation serrée. Quand bien même , il est facile de reconnaître que cette question, morte pour toujours, est au contraire plus vivace que jamais , et qu'on ne peut, sans fermer les yeux à l'évidence , se refuser à voir que, depuis Buffon , les naturalistes les plus éminents y ont ajouté foi ; qu'aujour- d'hui les hommes qui ont le plus reculé de- vant les idées philosophiques des encyclopé- distes, les Anglais et les Allemands, admet- tent cette théorie. L'influence posthume de Cuvier sur les opinions de quelques zoolo- gistes est ici de peu de poids ; ce grand na- turaliste ne représente jamais dans la science quune unité, encore son opinion est-elle vague. M. Laurillard s'exprime ainsi dans l'Éloge de Cuvier sur les idées du maître , pag. 55, note 12 : « M. Cuvier, considérant que tous les êtres organisés sont dérivés de parents, et ne voyant dans la nature aucune force capable de produire l'organisation , croyait à la préexistence des germes , non pas à la préexistence d'un être tout formé , puisqu'il est bien évident que ce n'est que Il ET par des développements successifs que l'être acquiert sa forme ; mais, si l'on peut s'ex- primer ainsi, à la préexistence du radical de l'être, radical qui existe avant la série des évolutions, et qui remonte au moins certai- nement, suivant la belle observation de Bonnet, à plusieurs générations. » Il est clair que le radical de l'être, les corpuscules préorganisés , les molécules or- ganiques , etc. , sont les différentes formes d'une même pensée qui pourrait se traduire par le doute et l'incertitude. Cuvier n'était pas un grand synlhétiste , et il semblait lui répugner de s'élever dans les régions trans- cendantes : aussi ses théories générales sont- elles peu satisfaisantes. M. Laurillard (même opuscule , p. 17 ) dit qu'il découle de l'ana- tomie comparée de Cuvier , que ses princi- pales idées physiologiques « sont que la vie est un tourbillon d'une certaine matière sous une forme déterminée; que le principal agent de cette vie est un fluide impondéra- ble, le fluide nerveux ; que ia sensation et la reproduction des êtres sont des problèmes à jamais incompréhensibles pour noire es- prit , etc. » Cette dernière partie de la phrase indique bien certainement un doute , et un doute accablant. Que Cuvier ait cru à la préexistence des germes , j'en doute ; qu'il ait répugné à ses idées ou à ses convenances d'admettre la Génération spontanée , je le crois; mais le fait est qu'il doutait. On a combattu avec raison les idées an- ciennes sur la Génération primitive des êtres dont la transmission par la Généra- tion sexuelle est de toute évidence ; et Redi rectifia avec succès les erreurs de son temps. Mais il faut remonter plus haut , et voir l'humanité à son enfance créant des théories pour expliquer les faits qu'elle ne pouvait comprendre. L'opinion répandue chez les philosophes anciens est que , dans les pre- miers jours du monde , la terre , encore vierge, mais regorgeant de germes, enfan- tait sans ordre et sans loi une foule d'êtres monstrueux, présentant l'assemblage des formes les plus étranges , et ce ne fut que quand elle eut perdu de cette exubérance de vie que des êtres réguliers dans leurs formes se produisirent. Avouons toutefois que ces hommes à imagination puissante devançaient les découvertes à venir, et ne péchaient que par une formule trop gène- Il ET aie. Démocritc dit que l'Homme n'était d'abord qu'un petit Ver , qui , par un dé- veloppement lent et presque insensible, prenait la forme humaine. Trois mille ans plus tard, E.-F. Geoffroy formulait le même principe dans une Thèse inaugurale, qui eut un immense succès. Il proposa cette question : An a vermibus hominum ortus , interitus. Puis, environ un siècle après, l'école philosophique française, dont Geof- froy-Saint-Hilairc est le chef, et qui s'est en même temps développée parallèlement en Allemagne, en faisait sous une forme mieux définie un des grands principes du développement des êtres. Mais à ces idées générales, réelles au fond, se mêlèrent des idées erronées, dont le temps et l'observation ont fait justice : ainsi, nous ne croyons plus avec Aristote , Élien, etc., que les Choux produisent des Chenilles; que les Anguilles naissent de la vase putréfiée , non plus que les Abeilles sont le produit de la putréfaction de la diair du Taureau et du Lion; que les Sca- rabées naissent d'un Ane mort, les Guêpes de la chair de Crocodile; puis avec Sachs que les Scorpions viennent de la décomposition de la Langouste , opinion qui s'est perpé- tuée jusqu'au commencement du xvme siè- cle; avec le père Kirker, que la chair de Serpent pulvérisée et semée en terre produit des Serpents, et qu'on se procure des Vers à soie en tuant un Taureau nourri pendant vingt jours avec des feuilles de Mûrier; que la Macreuse naît du bois pourri ; et avec Buffon, que les Lombrics croissent sponta- nément. Ces idées , encore assez répandues au temps où Buffon écrivait , pour qu'on in- sérât dans les Bulletins de l'Académie une réfutation de Lister sur la non-réalité de la conversion des crins de Cheval en Vers , étaient !e résultat de préjugés antérieurs, et découlaient de l'absence d'observations. Il s'agit de faire la part du doute , et de ne pas se laisser dominer par des théories faites et imposées par la force de l'habitude. Les générations primitives sont un fait qui n'étonne nullement l'esprit pour qui croit à la puissance plastique de la terre, à la force d'évolution qui a, suivant les temps et les circonstances, présidé à la genesis des formes organiques de tous les degrés , et qui , en dehors de toute hypothèse géologique, admet I1ET 155 que, brûlante et en fusion , comme le veu- lent les théories géologiques actuelles, et dont une charmante figure se trouve dans le vieux Suédois Hickesius , ou bien en état de liquéfaction aqueuse, comme le soute- naient les Neptuniens du siècle dernier, qui ont eu raison à leur époque , elle a d'abord été dénuée d'êtres organisés , qui ont jailli à sa surface dans un ordre conforme à sa force plastique, sans qu'il y ait eu , comme le prétendent les adversaires de cette idée , génération fortuite, c'est-à-dire chaos, as- semblage d'éléments organiques réunis au hasard, s'agrégeant de même, et formant les combinaisons les plus variées par l'effet de leur simple rencontre. Chaque organisme a sa loi , et ses variations gravitent entre certaines limites, sans qu'il y ait pour cela fixité éternelle; bien loin de là, certaines formes ne se produisent qu'après que d'au- tres ont disparu , et tout cela s'effectue par le fait de la loi d'évolution , inexplicable en principe, mais démontrée par les faits. On devrait éliminer de la question de Géné- ration celle dite spontanée, qui n'est pas une Génération, mais une Genesis, puisque nous voyons des animaux, dont l'origine est due au mode de développement primitif, être fissipares, gemmipares , ovipares, ovovi- pares et vivipares. La Génération primitive forme donc une question essentiellement distincte ; c'est le procédé organisateur qui donne naissance aux êtres les plus simples, sans pourtant limiter leur mode de reproduction. Il faut reconnaître que les lois qui pré- sident à la vie des êtres primordiaux, ou dus à la Génération primitive, ne sont pas absolument les mêmes que chez ceux d'un ordre plus élevé, et qui ont besoin pour le soutien de leur existence d'une élaboration particulière, au moyen d'appareils compli- qués, des éléments de nutrition , qu'ils doi- vent animaliser avant leur assimilation. Les Mousses , les Jongermannes , parmi les vé- gétaux ; parmi les animaux , les Rotifères et les Tardigrades , peuvent subir un état complet et souvent très prolongé de dessic- cation , et revenir à la vie par la plus sim- ple humecta tion. J'ai fait cette expérience plus d'une fois sur les Rotifères vulgaires. Quand Spallanzani signala les propriétés si singulières de ces Infusoires , on contesta sj 156 Il ET découverte; mais les observations de Schultze, confirmées depuis par tous les microgra- phes , ont démontré l'exactitude de ce phé- nomène. Pourtant, si l'on observe attenti- vement ces êtres doués d'une si persistante vitalité , on est étonné de les trouver d'une organisation fort compliquée; et si l'on ad- met le mode de Génération primitive pour es Emydium et- les Macrobiotus , pourquoi ne pas l'admettre aussi pour les Acarus et les Pediculus , qui présentent une structure peut-être moins complexe? 11 en est de même des Cryptogames : j'ai tout récem- ment rendu à son état de fraîcheur primi- tive une Jongermanne conservée dans un her- bier depuis plus d'une année, et dont je pus étudier la floraison. Des Microscopiques ensevelis depuis des milliers d'années dans les profondeurs du sol , et ramenés tout-à- coup à la lumière, y reprennent vie, comme s'ils ne fussent engourdis que de la veillé. Rudolphi rappela à la vie, par immersion dans l'eau tiède , des Ascarides trouvés par lui dans le canal digestif des Cormorans, qu'il conservait depuis plusieurs jours dans l'eau-de-vie. Les Rhabditis renaissent après avoir été soumis à une dessiccation prolon- gée, sans qu'ils aient éprouvé la moindre di- minution dans leur intensité vitale; ils se développent et se reproduisent commeavant, et leur vitalité est telle qu'ils continuent de vivre après avoir été avalés par d'autres animaux, du corps desquels ils peuvent passer dans celui des êtres auxquels les pre- miers servent de proie. Les Rhabditis tritici sont susceptibles de rester sans mourir pen- dant un temps très long jusqu'à ce que l'hu- midité vienne les rendre à la vie, et passer ainsi par des alternatives prolongées de lé- thargie et d'activité. La vitalité de ces ani- maux est assez grande pour que M. Dujardin ait pu conserver vivants dans l'eau, pendant plusieurs jours, certains Ascarides; je n'ai jamais pu garder dans cet état V Ascaris lum- bricoides, et je l'ai toujours vu mourir aus- sitôt après sa sortie de l'intestin. M. Dujardin (Hist. nal. des Helminthes, p. 241) dit en parlant du Rhabditis aceti : Ainsi, une espèce habitant exclusivement le vinaigre de vin, n'existait préalablement ni dans le vin , ni dans le raisin , et ne se trouve nulle part ailleurs : on ne peut donc s'expliquer comment, à la suite de l'acidili- II Lo- cation du vin, il serait arrivé dans ce liquide deux œufs devant do:incr naissance à un mâle et à une femelle, destinés à produire une nouvelle Génération. Or, quels sont parmi les grands Invertébrés et les Vertébrés à appareils complexes ceux qui pourraient subir une dessiccation com- plète de leurs fluides ? certes , il n'en est au- cun. La vie est donc un phénomène multi- ple, et c'est une faute que de vouloir prendre l'Homme pour point de départ de toutes ces comparaisons. Les tissus élémentaires sont tous identiques , il est vrai ; et M. Peltier a trouvélaeelluleprimitivedansdes Infusoires qu'il a fait périr d'inanition ; il n'y a sans doute même aucune différence sous ce rap- port entre les animaux et les végétaux ; mais on doit distinguer des modes d'exis tence particuliers chez les êtres de divers degrés de la série, suivant que la nutrition s'opère chez eux d'une manière plus ou moins compliquée , et c'est à cette même cellule primitive qu'il faut rapporter tous les phénomènes vitaux. M. Dumas partage cette opinion. II a remarqué qu'en mettant un morceau de chair musculaire dans de l'eau, il s'en sépare des globules doués d'un mouvement spontané , et dont le volume est égal à celui des globules qui constituent ia fibre musculaire; au bout de quelque temps ils s'accolent par deux , et s'accrois- sent ainsi dans une proportion arithmétique jusqu'à former un animal doué de mouve ments complexes. A côté de celte théorie, qui est paita- gée par tous les naturalistes philosophes, il n'y en a qu'une qui lui soit contraire, celle des naturalistes qui croient à la diffu- sion universelle des germes ; car je ne pense pas qu'on puisse mettre au nombre des adversaires sérieux les hommes qui, pour tout concilier sans se compromettre t n'ont pas avoué l'omniprésence des spores et des ovules , mais l'existence d'un radical de l'être vivificateur par excellence, qui vient animer à l'occasion la matière inerte. C'est à l'ontologie qu'appartient cette der- nière opinion , et les naturalites n'ont rien de commun avec les philosophes de l'école qui vivent dans les espaces imaginaires , et ont pour les faits un dédain superbe. Je ne pense pas pourtant qu'il soit pos- sible d'admettre la théorie panspermique Il HT HET 157 d-» Bonnet, qui veut que l'univers soit rempli de germes près d'éclore, et que toute matière vivante en soit saturée; que les germes préexistent dans les matières de l'infusion, et que, malgré leur exposition à une température élevée , ils résistent à l'action désorganisatrice de l'ébullitiori. Cette théorie est d'autant plus inexacte que Dugès a annihilé sans retour les germes du Rhabdilis glutinis par une chaleur de -f- 60 à 80"; et M. Morren , qui admet , comme Bonnet, que les germes cheminent par Pair, déclare d'une manière positive qu'une tem- pérature de -\- 45° les tue ; pourtant ce na- turaliste est l'antagoniste des Générations spontanées ; mais tandis qu'on ne trouve chez les partisans de la Génération sponta- née que deux nuances d'opinions : 1" celle qui admet l'existence de molécules orga- niques revêtant des formes diverses, suivant les lois auxquelles elles sont soumises; 2° et celle des naturalistes qui trouvent dans les éléments primordiaux la cause de tous les organismes, sous l'influence des agents im- pondérables, les partisans de l'opinion op posée sont en discussion incessante , et ad- mettent des théories qui se contredisent ré- ciproquement • ainsi , Morren veut que la chaleur tue lesgermes, et il en admet la trans- lation; Spallanzani, qui est l'antagoniste de cette opinion, prétend qu'ils résistent à l'ébullition, et il n'admet pas les pérégrina- tions aériennes. C'est dans le domaine des faits qu'il faut aller chercher les preuves directes de la Gé- nération primitive , et j'examinerai cette question dans les trois classes d'êtres qui la démontrent de la manière la plus péremp- toire > non seulement par des preuves po- sitives, mais par la négative qui frappe la théorie contraire. Je commencerai par les Cryptogames , et j'examinerai ensuite le dé- veloppement primitif des lnfusoires et des Entozoaires. Il se présente au début une question d'une gravité trop peu appréciée dans la solution du problème : c'est l'état d'indifférence dans lequel se trouve la matière organique à son point de départ: indifférence qui ne semble pas seulement être , mais est réelle- ment en fluctuation entre le végétal et l'ani- mal En effet, comment concilier dans les ordres inférieurs des deux règnes, animaux et végétaux, cette hésitation, qui fait qu'au- jourd'hui même encore les botanistes ré- clament certains groupes qu'ils regardent comme des végétaux , et que les zoologistes ont placés dans la série animale? Le beau tra- vail de M. Ungher sur l'instant de l'anima- lisation des Zygnema est une preuve de l'obscurité qui règne dans cette question , et elle prouve combien est faible la théorie des ovaristes : car , la matière organisée, si elle provient d'un ovule, ne peut être in différente ; elle doit être ou un animal ou un végétal , et c'est avec plaisir que j'ai re- trouvé dans la plupart des auteurs qui ont fait des observations microscopiques la confirmation d'une observation que j'ai faite il y a plus de dix années ; c'est que les Conferves se forment d'Infusoires libres , qui viennent s'ajouter en chapelet les uns à la suite des autres , et dans cet état forment une chaîne verte et immobile, dont les an- neaux se désagrégeant reprennent leur vie animale et spontanée. Déjà Ingenhouss avait avancé ce fait, qui depuis a été confirmé par Treviranus , Girod de Chantrans , Trentepohl, Bory-de-Saint-Vincent, Gaillon, Dillwyn, Edwards, Nitzsch , et l'on trouve dans certains genres, tels que les Bacillaires, desêtresquisontdoués d'une spontanéitéqui leur fait prendre place parmi les animaux , tandis que d'autres ne peuvent être considé- rés que comme des végétaux. Est-il possible alors de concilier les idées de formes absolues, animales ou végétales , avec cette mobilité dans les premiers anneaux de la chaîne organique ? Il est bien difficile , avec la meilleure volonté , de se soustraire au doute , et de ne pas voir au milieu du monde des éléments organisables et des agents organisateurs , réagissant sur les combinaisons et les rendant corrélatives aux conditions dans lesquelles se trouvent les substances transformées en êtres nouveaux. C'est aux zoologistes que s'adresse cette ob- jection : car les ontologistes , je ne puis trop le répéter, étrangers à l'étude de la nature, et retranchés derrière des a priori dont le germe est dans leur cerveau , ne sont pas aptes à juger des questions qui appartien- nent à la science expérimentale. Je crois avoir bien remarqué tout récem- ment, en répétant des expériences microsco- piques destinées à vérifier quelques faits Î5S H UT rotatifs à l'organisation des êtres inférieurs, c'est que mes infusions sont remplies d'Infu- soires qui disparaissent dès que les Monilia et les Botryiis en couvrent la surface, eC repa- raissent dès que cette couche épaisse de ma- tière végétale est enlevée; ce qui indiquerait V antagonisme des deux modes de la ma- tière. Cette observation demande à être con- firmée par des expériences nouvelles. Les conditions essentielles pour la pro- duction d'êtres organisés animaux ou végé- taux sont la formation de substances orga- niques élémentaires amorphes dans les fluides ou dans les corps en état de décom- position, et sous l'influence des agents orga- nisateurs. Néanmoins on peut croire que si certains organismes naissent spontanément dans les tissus , ou par suite de la désagré- gation des substances organiques, leur con- dition première de développement est l'exis- tence d'une combinaison organique; mais dans les organismes primitifs et élémen- taires , tels que la Matière verte , les Con- ferves , les Baclerium, les Monades, etc., la réaction réciproque des éléments organi- sâmes suffit pour en déterminer la formation avec le seul concours des agents organisa- teurs. Nous voyons dans le règne végétal la ma- tière verte de Priestley se développer dans les liquides exposés à l'influence lumineuse, même en l'absence de l'air; et les Confer- ves, êtres ambigus composés de cellules pri- mordiales , mais avec des formes mieux dé- finies, se développent dans toutes les cir- constances où des liquides en masse sont soumis à l'influence des impondérables , et elles naissent même dans des solutions al- calines. Relzius (Froriep's Notizen, tom. V, pag. 56) vit s'en développer dans une solu- tion de chlorure de baryum dans de l'eau distillée, demeurée pendant six mois dans un flacon bouché à l'émeri. Les filaments confervoïdes qui se forment après un temps très court dans l'eau de Sedlitz artificielle, les matières organiques amorphes appelées glairine, barégine, etc., contenues dans les eaux thermales, etqui s'organisent régulière- ment peu de temps après le refroidissement des eaux, indiquent que Ta matière inerte n'attend pour revêtir une forme que des cir- constances favorables. Le Nostoch , qui se développe sur le sol Il ET comme une gelée animale , la Neige ri/u&e ou Protococcus , Nostochinée qui croit b«.r les neiges des régions arctiques et des a^- pes les plus hautes au point où toute vie organique a cessé , les Conferves et les Batrachospermes , qui se forment dans des circonstances identiquement les mêmes sur certaines espèces de Poissons ou de Mol- lusques après leur mort , prouvent beaucoup en faveur de cette théorie , qui s'applique aux Diatomacées, véritables animaux-plan- tes, aux Nostochinées , aux Confervacées , aux Characées, aux Ulvacées, aux Floridées, aux Fucacées et aux Lichens , toujours sans doute avec cette condition que chaque groupe présente des formes simples se composant de plus en plus , et terminant la série par l'être le plus complexe. Tels sont parmi les Lichens : la Lepraria, simple poussière pul- vérulente; et la Cétraire , aux formes arbo- rescentes, idée des formes génésiaques de la matière sur laquelle je reviendrai , comme se répétant de groupe en groupe, et passant toujours du simple au complexe , à travers la double série animale ou végétale, le dernier de la série pouvant jouir de la prérogative de se reproduire par le mode de génération sporulifère ou sexuel. Les eaux présentent donc d'abord des organisations primitives propres aux eaux douces, et plus rarement aux eaux salées , telles que les Characées, les Ulves, les Batrachospermes , etc. : ce sont les pyg- mées de l'ordre. Les eaux marines nour- rissent exclusivement les Floridées et les Fucacées ; les Lichens des groupes primitifs se développent au milieu des mers sur des rochers nus, et sur des points où aucun être vivant n'a pu en apporter les germes , ei se succèdent ensuite dans un ordre pres- que régulier , ainsi que cela se voit sur les grès de Fontainebleau , où les Lepraria sont associés aux Imbricaria , aux Parme- lia , etc. ; mais les Lichens sont les pre- miers destructeur des corps inferles, bien que quelques uns se développent sous les tro- piques sur les feuilles des plantes ' ,ujours vertes. Après eux viennent les Qur.npîgiMww qui affectionnent les corps org , nisés en état de maladie ou de décomposai., ,n ,D,irmi ces derniers on trouve une arjétc' de (ormes et de stations accompagnées de variations si sin- gulières, qu'on peutdouler de leur production il i: r par des germes répandus dans les airs ; et l'on ne peut expliquer autrement que par une Génération spontanée la présence îles Mucédinées qui ne se développent que quand il existe dans le lieu où elles croissent un corps en décomposition. Dutrochct (Mém. pour servir à l'hist., etc., tom. H), dont les belles expériences ont jeté du jour sur quel- ques points obscurs de la science , mais qui est partisan de la panspermie, a fait dévelop- per des Bolrytis et des Monilia dans des dis- solutions d'albumine, de fibrine, et dans de l'eau distillée de laitue, mêlée à des alcalis et à des acides; mais il obtint tantôt des moi- sissures articulées avec les premières de ces substances, tantôt avec les secondes. La plu- part des substances animales ou végétales en état de décomposition présentent des Bys- sacées , tels que le pain , les fruits , le fro- mage, le bois, le cuir humide, etc.; mais leur développement à l'extérieur des corps n'est qu'une preuve d'importance secondaire : pourtant elles ne sont pas partout les mêmes ; parmi les stations spéciales, je citerai celle du Corcmium citrinum (Monilia pcnicillus Pers.), qui forme de petits groupes jaune- citron sur les crottes de souris, et de VIsaria felina sur les crottes de chat ; certaines es- pèces de Sphérics et d'Isarias ne se déve- loppent que sur les cadavres d'insectes: tels sont les Isaria sphingum , qui croissent sur les cadavres des Papillons de nuit ; /. ara- nearum, sur ceux d'Araignées; 17. crassa, sur les Chrysalides; 17. eleutheratorum, sur les cadavres de plusieurs espèces de Carabes. Pourquoi ne rencontre-t-on VOnygenaequi- na que sur les sabots de Cheval en putré- faction? J'ai vu chez M. Roulin une grosse Fourmi de l'Amérique du Sud sur le thorax de laquelle s'étaient développés des Cham- pignons que je crois être des Polyporcs, et c'est pendant la vie de l'animal , mais sans doute dans un état morbide , que se déve- loppe ce Champignon ; la Muscardine de la larve du Ver à soie est dans ce cas. Les conditions pathologiques dans lesquelles se trouvent certains êtres donnent souvent naissance à des Champignons microscopiques qui naissent dans des cavités closes ; tels sont ceux trouvés dans les cellules aérien- nes d'une Cigogne par Heusinger, et par Mayer à la surface du poumon d'un Geai ; certaines plaies gangreneuses produisentsou- 11 ET 159 vent aussi des moisissures. Il s'en développe dans les Citrons, également au centre de ia masse caséeuse compacte de certains froma- ges. Hartig, le célèbre forestier, a trouvé de petits Champignons dans les cavités du li- gneux d'arbres recouverts de nombreuses couches annuelles saines. Maerklin a trouvé le blanc d'un œuf de Poule converti en Spo~ rotrichum. Puis on peut ajouter cette longue série de Champignons qui croissent sur des végétaux malades, et sont de genres diffé- rents, suivant la partie affectée et le végé- tal. Ainsi, parmi les Gymnomycètes, nous avons les Urédinées, qui causent la carie des grains et affectent les Violettes, les OEillets, les Groseilles, etc., à la surface inférieure des feuilles desquels elles se trouvent; les JEci- dium, qui se développent sur les feuilles des Borraginées, des Cirsium, des Epilobes, des Renonculacées, etc.; les Puccinies, sur les feuilles de certaines Composées, de la Bétokie, du Pigamon des prés, etc. ; les Fusidium, sur les feuilles des arbres, les tubercules de Pomme de terre ramollis, etc.; et la Sper- mœdia de Fries , qui parait la cause de l'Ergot du Seigle, et peut-être aussi du Maïs. Aux Hyphomycètcs appartiennent , outre les Mucédinées, les Hypha et les La- nosa , qui se développent au milieu des brouillards d'automne, et dans les mines où l'air est chargé d'hydrogène; les Myco dermes , qui se produisent dans les solu- tions chimiques; le Rhacodium, qui revêt les tonneaux et les poutres de caves de ses longues ramifications noires; le Rhizomor- pha , qui obstrue les conduits d'eau, et croit dans des mines profondes, dans des fissures du sol, et entre des couches de houilles her- métiques closes, etc., etc. Il faudrait, pour être complet, énumérer la plupart des Cham- pignons qui ont chacun une station spéciale et dont le nombre est très considérable. Certes , la théorie du développement spon . tané est déjà applicable à cette localisation absolue. Une autre circonstance d'un haut intérêt dans la question qui m'occupe, c'est que les conditions ambiantes favorisent le dévelop- pement de telle ou telle production organi- que. Trcviranus cite, à la page 330 de sa Biologie, l'expérience de Gleditsch , qui, ayant rempli de pulpe de Melon des pots bien nettoyés et préalablement chauffés./ 160 H ET qu'il couvrit ensuite d'une mousseline , ob- tint des Byssus et des Tremelles dans ceux qui occupaient un lieu sec et élevé , et des Mucorinées dans ceux qui avaient été placés dans un endroit humide. Le papier exposé à l'humidité se couvre bientôt de plaques roses, jaunes , noires, qui sont autant d'or- ganisations diverses; celte différence , qui m'étunna au premier abord, et semblerait favorable à l'opinion de l'omniprésence des spores, ne vient que de l'hétérogénéité des matières qui le composent, et en se désagré- geant se réorganisent chacune à sa façon. À ces exemples déjà assez nombreux, j'en pourrais joindre beaucoup d'autres, mais ils ne jetteraient pas plus de jour sur ce sujet ; on pourra, outre la théorie de la diffusion des germes et de leur transport par l'air, invoquer le mode de reproduction de ces mêmes végétaux par la voie ordinaire , c'est-à-dire par des spores. Je suis loin de le contester; je doute môme de la réalité de l'assertion de Hartig , qui prétend que son Nyctomycète ne produit pas de spores. Cet fait est en contradiction avec les lois de l'organisme, en vertu desquelles la généra- tion est le résultat de l'évolution de l'être qui a atteint toute sa croissance, et cette loi doit trouver moins d'exceptions dans les clas- ses primordiales, où le mode de reproduction n'est autre chose qu'une sorte de gemma- tion. On demandera peut-être où s'arrête en cryptogamie la Génération spontanée9 A cela je répondrai que je crois que c'est aux Hépatiques ; mais je ne sais pas , car les phénomènes naturels présentent des exceptions si nombreuses que le doute doit toujours arrêter une assertion formelle. On pourrait regarder la plupart des Hymé- nomycètes comme en dehors du mode de Génération spontanée; mais on a des exemples de productions d'Agarics dans des stations toutes spéciales, et leur mode d'ap- parition ne peut s'expliquer que par la Génération spontanée : car les Chinois ob- tiennent des Champignons en enterrant dans une fosse du bois pourri qu'ils arrosent avec du salpêtre ; il croît sur le vieux marc de Café un Champignon fort estimé (voyez agaric): aussi l'incertitude la plus grande règne-t-elle sur ce sujet. Après les végétaux cellulaires auxquels est 11ET applicable la théorie de la Génération spor- tanée , se présentent dans le règne animal les Infusoires. Us se produisent dans les in- fusions de substances organiques , dans les liquides exposés à l'air et qui se putréGcnt, dans les fluides organiques dans un état mor- bide , et dans des fluides à l'état sain. Il a été fait à ce sujet des expériences sans nom- bre , et toutes concourent à confirmer la doc- trine de la génération primitive , sans égard pour la complication apparente des organes. Bien que Ehrenberg ait doué ces animaux d'appareils de nutrition et de génération déjà perfectionnés, qu'il y ait vu des sexes et des œufs, on ne peut en admettre l'apparition autrement que par le mode de dévelop- pement propre aux formes rudimentaires. Au reste, il ne serait pas étonnant que ces animaux eussent un orifice buccal et une cavité digestive; car c'est le mode de nu- trition , au moyen d'une élaboration par un appareil ad hoc qui distingue l'animal du végétal ; alors pourquoi les Systolides , par exemple, n'en auraient-ils pas? Pourquoi ensuite des animaux, qui se nourrissent, et augmentent par le fait de l'évolution vitale leur plasticité, ne se reproduiraient-ils pas par des œufs? Nous ne connaissons pas les lois d'attraction qui groupent entre elles les premières cellules organiques, et font qu'en vertu de l'évolution épigénésiaque qui suit une marche rigoureuse, dès que les pre- mières sont formées, les autres viennent se grouper autour par suite d'une loi qui les ren- ferme dans des limites assez restreintes, et il naît alors des êtres qui ont telle ou telle forme, et jouissent d'un mode spécial d'existence; ainsi la complexité ne doit pas nous étonner. Ces lois une fois connues , la science n'aura plus de mystères; mais embarrassés que nous sommes d'expliquer même dans des êtres que nous avons sous les yeux , dont nous pouvons suivre la vie et que nous pou- vons torturer au gré de notre curiosité, le mouvement de composition et de décompo sition, nous ne pouvons que chercher à nous élever par une étude sérieuse des faits à la connaissance des phénomènes perceptibles à notre intelligence. Il en est des Infusoires comme des Cryp- togames, la théorie panspermique leur a été appliquée. Spallanzani, Bonnet, Cuvier, etc., ont conclu d'expériences dans lesquelles ils H ET s opposaient au libre accès des agents orgc- nisateurs que l'air contient, les ovules des- tinés à engendrer les animaux qui se déve- loppent dans les infusions , les liquides sta- gnants ou putrescents , ainsi que sur les corps en étal de désagrégation. Une des premières objections à faire aux défenseurs des germes préexistants , est non seulement l'état de saturation organique dans lequel se trouverait l'air atmosphérique , mais encore la difficulté d'expliquer comment et pour- quoi ces ovules, flouant pêle-mêle dans l'air, revêtiraient une forme particulière, suivant la nature et l'âge de l'infusion; et l'on ne peut admettre, avec Ehrenberg, que les ger- mes des lnfusoires préexistent déjà dans l'eau et dans la matière de l'infusion, et ne se manifestent que parce qu'ils y trouvent une nourriture plus abondante; que, jusque là, ils sont invisibles aux plus puissants moyens d'investigation; c'est substituer une hypothèse à une autre hypothèse ; et com- ment pouvoir admettre, d'après l'expérience de Fray, la production d'Infusoires au sein de l'infusion des parties du corps d'une momie, dans de l'eau , dont tous les germes auraient dû être tués par l'ébullition? Mais la réponse sans réplique, c'est que les infusions se sont organisées sans le secours de l'air atmosphé- rique , et par leur simple mise en contact avec de l'air préparé artificiellement , de l'oxygène ou de l'azote Quanta la question de présence de germes, animaux ou végétaux, dans les liquides sou- mis à l'expérience, elle est résolue par l'ébul- lition prolongée des infusions, afin de dé- truire la vitalité des germes; et je citerai ici l'expérience faite par Burdach avecllensche etBaër; ils enfermèrent dans des flacons bouchés à l'émeri, coiilës d'une vessie cl con- tenant de l'oxygène et de l'hydrogène , de l'argile longtemps bouillie avec de l'eau, éva- porée, puis délayée dans de l'eau distillée, et obtinrent, sous l'influence de la lumière, de la matière verte de Priestley ; il s'y dé- veloppa de nombreux lnfusoires, en traitant le même résidu avec de l'eau commune et de l'air atmosphérique. Allen Thomson révoque en doute les ex- périences toutes récentes de M. Grosse, qui prétendit avoir obtenu des lnfusoires dans des solutions de granit, de silex, etc. Bur- dach dit que, dans des circonstances sem- T. VI,. H ET 161 blables, il obtint, sous l'influence de la lu- mière, des filaments confervoïdes, de la ma- tière verte, et au bain-marie, des filament blancs, mêlés d'une substance mucilagi- neuse. Je doute de l'exactitude de cette ex- périence à cause de l'insolubilité des corps mêlés à l'eau : pour que l'action de ces ro- ches fût bien réelle , il faudrait avoir vu se développer sous leur influence des organis- mes particuliers. Il est un fait constaté par les expériences les plus exactes, c'est que l'on favorise la production des lnfusoires en mêlant à l'in- fusion certains réactifs particuliers, tels qus du phosphate ou de l'oxalate d'ammoniaque, du carbonate de soude, etc. Quelques unes sont inertes et paraissent impropres à favo- riser leur production; mais ce qui indique dans les degrés primitifs de l'échelle orga- nique un mode tout particulier de vitalité , c'est que les poisons végétaux les plus actifs n'en empêchent pas le développement, et que l'iode même, dont l'action irritante sur les tissus est bien connue, ne s'oppose pas à leur évolution. J'ai pourtant tué des Bnc- terium au moyen d'éther et d'alcool. Comment pouvoir expliquer autrement que par l'organisation successive avec évolu- tion ascendante la présence des lnfusoires dans des liquides divers, en croissant, non pas seulement en nombre, mais en com- plexité? L'infusion la plus commune, celle de foin, que j'ai observée cent fois, est celle qui s'organise le plus promptement. Ainsi, au bout de la seconde journée, on voyait distinctement des Bactcrium tenno simples, qui eux-mêmes augmentaient dans le nom- bre de leurs articles. Les Monades, venues après, ont suivi un mode semblable d'évolu- tion, et, au bout de quinze jours, on y voyait des Trichodes , des Colpodes et des Protées différents ; ces animaux ont été les derniers. Celle de poivre présenta une même loi évo- lutive. L'eau de pluie simple qui a séjourné pendant quelque temps au soleil, dans des vases de bois, s'organise au bout de peu d« jours, et les produits sont, outre les animaux que j'ai cités plus haut, des Vibrions, des Plœsconies, des Glaucomes, etc. Mais en re- cueillant soigneusement l'eau des marais, des mares, des ornières, des ruisseaux, sur les points où le liquide, en contact avec des débris organiques, a pu lui-même s'organi- 11 162 I É C ser, on voit les formes varier presque autant que les formes inférieures des végétaux; tels sont , entre autres , les eaux saturées, etc., qui, dans le groupe des Rhizopodes, en- gendrent d'abord des Amibes , puis , des Difflugies, des A réelles , des Gromies, des Milioles et des Cristellaires , et ces ani- maux prennent de l'accroissement par l'ef- fet de la nutrition ; il semblerait alors que l'organisation du liquide a atteint son summum d'intensité. Passé cette époque, les organismes redescendent , ce qui me parait dû à l'épuisement du liquide , qui a perdu une partie de sa plasticité ; mais alors le règne végétal reprend le dessus et J envahit tout. Quand une fois le liquide | a passé par toutes les phases d'organisa- , tion primordiale , il s'y dépose des êtres j produits par la génération sexuelle; telles «ont les larves de Diptères, de même que | dans le règne végétal, aux Cryptogames nés ; spontanément succèdent des Mousses et d'autres végétaux d'un ordre supérieur. Si les ovules sont répandus dans l'atmosphère, | comment expliquer cette organisation as- cendante et descendante? et quand, avec le secours de nos microscopes les plus puissants, nous arrivons à distinguer , dans la dif- j fluence de ces êtres ambigus, les globules primordiaux qui entrent dans la composi- tion de leurs tissus élémentaires, comment les ovules apportés par myriades dans les eaux courantes ou stagnantes et dans les in- fusions ne seraient-ils pas perceptibles, et j pourquoi ne les verrait-on pas éclore dans l'infusion , véritable foyer d'incubation , comme nous voyons s'y développer les œufs qui produisent les larves d'Articulés? On peut demander encore pourquoi, deux infu- sions étant données, faites avec des substan- ces différentes et contenant des animaux dissemblables , obtient-on des êtres nou- veaux en mêlant ensemble les deux infu- sions, et pourquoi les êtres qu'ils conte- naient se dissolvent-ils? J'ai bien des fois vu des Infusoires se dis- soudre dans une goutte d'eau , sous le microscope , sans qu'il soit possible d'en trouver de traces ; et M. Peltier, à qui je dois l'obligeante communication des ex- périences qu'il a faites en 1S3G, pour con- firmer ses doutes sur les observations de V Ehrenberg, a vu des Vorticelles se dis- HÉ'fi soudre globule à globule , quand il le» soumettait à une inanition prolongée qui les réduisait à leurs éléments primor- diaux. On sait que dans les êtres appartenant à la. classe des Infusoires proprement dits, la re- production a lieu communément parfissipa- rité ; ils vont toujours se dédoublant, et for- ment ainsi des êtres nouveaux. Ce mode de reproduction est si rapide qu'une seule Para- mécie, observée pendant plusieurs jours, se divisait quatre fois en vingt-quatre ou trente heures, ce qui produisait des millions d'êtres nouveaux au bout de quelques jours. Quant aux Systolides qui se reproduisent par des œufs et sont d'une supériorité incontestable d'organisation , malgré cette prérogative , et bien qu'on les ait dotés d'un système ner- veux qui me semble encore douteux, il est difficile de ne pas les comprendre dans la catégorie des êtres qui se produisent par l'action directe des agents organisateurs. Il reste à traiter la question des animal- cules qui se développent dans les liquides des corps vivants; et quoique le nombre en soit très restreint, si l'on peut leur appliquer la loi générale, on n'a rien à contester dans ce qui précède. Ainsi V Alberlia vermiculus , (lui vit en parasite dans l'intestin des Lom- brics et des Limaces , est évidemment un produit né par la voie de Génération primi- tive ; et pourtant il est vivipare, puisqu'on trouve dans son intérieur des petits qui déjà s'y agitent. Les Zoospermes sont dans ce cas; niais quelques auteurs doutent encore que ce soient des animaux, et je ne me prononcerai pas sur ce point , les observations que j'ai faites sur ces produits ambigus ne m'ayant jamais rien offert de concluant. Mais que ce soient ou non des animaux, ils n'infirment pas le principe que des Entozoaires se déve- loppent assez richement au sein de l'orga- nisme vivant pour qu'un de plus ou de moins ne nuise pas à cette théorie. La production d'êtres doués de sponta- néité comme le sont les Infusoires, dont au reste l'histoire est encore mal connue , ré- pugne plus encore aux antagonistes de la Génération primitive que celle des végétaux, organismes passifs en apparence. Pourtant les animaux qui suivent et ferment peut- être la série des êtres, jouissant de la pro- priété de naître par le concours unique de- H ET forces organisatrices et des éléments organi- sâmes, sont d'une richesse d'organisation su- périeure à celle des Systolides, bien qu'on ait dans la méthode accordé à ces derniers une place assez élevée. Toutes ces questions de- mandent à être reprises, et il ne peut naître des travaux des nouveaux observateurs, s'ils sont faits avec sagacité , et sans réticence ni idées préconçues que d'excellents documents pour servir à l'histoire de la Génération dont le principe est la Génération primordiale. On a tort, en science, de chercher partout des idées complexes ; les phénomènes naturels , même les plus inexplicables , sont dus sans doute à quelques lois bien simples , sur la voie desquelles nous serions déjà sans doute si nous avions suivi les sages leçons de Bacon, qui propose au savant de dépouiller toutes les idées qu'il a acquises dans le milieu qu'il habite, pour s'absorber dans la contemp- tation des faits; mais le savant n'est pas satisfait de n'être que cela : il appartient tout entier à la société au milieu de laquelle il vit; la science en souffre, et surtout la philo- sophie naturelle. Les Allemands seuls sont des penseurs courageux que rien n'arrête: aussi ce pays est-il la terre promise de toutes les théories bonnes et mauvaises. Chez nous, au contraire, mille préjugés nous entravent, et notre positivisme se noie dans le matéria- lisme des intérêts de vanité et d'orgueil. Parmi les faits qui sont le plus favorables à la théorie de la génération primitive , il faut citer les Entozoaires , qui vivent non seulement dans les profondeurs des tissus, mais y vivent à l'exclusion de tout autre mi- lieu. On ne les trouve, à quelques exceptions près , ni dans l'eau , ni dans l'air, ni sur la terre, et ils périssent dès qu'ils sont hors du milieu dans lequel ils vivaient. On ne peut pas dire d'une manière absolue que les Hel- minthes ne se trouvent que dans les tissus ani- maux : car parmi les Nématoides énopliens , les Dorylaimes vivent dans l'eau de mer et la vase des étangs; les Énoplus, dans l'eau salée et l'eau douce; les Oncholaimes, dans l'eau de mer ; les Mousses, dans les eaux plu- viales; lesRhabditis et les Anguillules, dans les Mousses des murs , le vinaigre , la colle aigrie, le blé vieilli. Ils se trouvent à l'état libre ou enkystés , et dans des points de I organisme où les procédés vitaux ne peu- vent avoir conduit des germes, tels que MET 163 I les chambres de l'œil, le tissu parenchy | mateux, les vaisseaux sanguins, etc. Le Strongyhis gigas se trouve dans les reins de l'Homme et des Mammifères; VOxyurus i vermicularis ne se développe dans les tissus que quand les individus sont soumis à un régime débilitant, et disparaissent lorsque le régime est modifié ; on trouve V Ascaris capsularia dans la vésicule biliaire du Sqna- lusacanthias; des Sclérostomes, dans l'artère I mésentérique ; desPentastomes, dans les si- : nus frontaux , sur le foie, sur le poumon , à j la face externe de l'estomac. Le Polystoma integerrimum existe dans la vessie des Gre- ! nouilles rousse et verte , et d'autres espèces I de ce genre se trouvent dans le sang des I hommes en état de maladie ; plusieurs Mo- nostomes se rencontrent dans les follicules destinés à la production des plumes des oi- seaux. Les Holostomes se rencontrent dans le corps vitré de la Perche et de plusieurs espèces de Cyprins. Le Distome hépatique et le D. du fiel se trouvent dans le foie, dans les canaux biliaires, la vésicule du fiel et la veine porte; le D. lacinié a son siège dans le pancréas, etc. Les Entozoaires paraissent pourtant ap- partenir, dans l'organisme, à un ordre assez élevé; car ils se reproduisent par accouplement et sont doués de sexualité. Or, la sexualité est regardée comme un des attributs les plus élevés de l'organisme ; mais quel degré de certitude peut-on attribuer au mode de pro- pagation des êtres quand on voit cette fonc- tion si mobile dans ses manifestations? Nous avons dans les Vertébrés des exemples frap- pants de cette bizarrerie. Ainsi , tandis que presque tous les Poissons fécondentleursceurs sans accouplement et par une simple asper- sion, nous voyons dans un seul et même ordre des Vivipares , des Ovovivipares et des ac- couplements ; pourtant Cuvier , dans son système, rejette à la fin de sa méthode ich- thyologique les êtres les plus élevés de la sé- rie sous le rapport du mode de reproduction Parmi les Ophidiens , les Vipères sont vivi- pares, et l'Oiseau, malgré sa supériorité or- ganique, est simplement ovipare. On ne peut donc pas regarder cette fonction commo un signe de supériorité absolue. On ne trouve chez aucun Entozoaire l'hermaphrodisme ni la gemmiparité , mais la fissiparité transver- sale, ainsi que cela a lieu dans les Tœnias. et 164 HKT l'androgy nie ou l'accollement de deux eues ae sexe différent; ce qui n'est pas de l'herma- phrodisme, mais uu pas vers la bisexualité. 11 faut donc nécessairement admettre , faute de démonstrations plus concluantes, que les Entozoaires naissent spontanément dans les tissus, par suite de leur état mor- bide et de la plasticité organique des liquides sécrétés ou élaborés. Tréviranus dit, dans sa Biologie , que Leuwenhoek , le père de la micrographie, n'ayait trouvé d'Entozoaires dans le mucus intestinal que quand il y avait une phlegmasie du tube digestif, et Brera dit que les impressions morales violentes, telles sont celles qui résultent de l'appréhen- sion d'une opération chirurgicale , peuvent leur donner naissance en changeant la na- ture chimique des composés organiques. Si l'on voulait persister à regarder les Entozoaires comme produits par une autre voie, il faudraitadmettre qu'ils se sontintro- duits directement avec leurs œufs dans l'or- ganisme , et dans ce cas il résulterait une singulière conflagration entre ces organis- mes parasites; car les animaux qui vivent les uns des autres s'inoculeraient des Entozoai- res , et il en résulterait un mélange d'Ento- zoaires passant du corps d'un animal dans celui d'un autre. Pour citer un exemple, les Huîtres que nous mangeons à l'état vi- vant , et qui sont si souvent remplies de Pilaires , devraient introduire dans nos voies digestives leurs Entozoaires ; il n'en est rien. Chaque animal a ses Helminthes propres , et ces mêmes parasites se retrou- vent dans les mêmes organismes , dans tous les climats et dans tous les lieux. Quant à la translation des germes, on n'a rien à invoquer en faveur de cette hypothèse; rai' si ces animaux venaient du dehors , par quels étroits sentiers passeraient-ils, après avoir subi toutes les phases des modifications chimiques éprouvées par les substances ingé- rées, pour arriver dans les organes les plus clos?Par où passeraient les œufs du Cysticus cellulosus , qui se trouvent dans le paren- chyme cérébral, dans le plexus choroïde et dans le cristallin ? Est-il vraisemblable que les œufs de ces Helminthes, quelque ténus qu'ils soient, puissent s'introduire dans des orga- nes dont l'intérieur est protégé par des tu- niques résistantes? Mais on sait qu'il n'en est rien, et les œufs de la plupart des Hcl- HET minthes sont connus. On sait que ceux de VAscaris lumbricoides sont gros comme un grain de millet; et quel serait alors le dia. mètre des vaisseaux capillaires qui leur ser- viraient de passage? Aucun; car les plus gros sont moins vastes que ceux-ci. Une au- tre objection à cette théorie , c'est que quel- ques uns , tels que les Leptodcra flcxilts , Strongylusvilulorum, acuminata, etc., don- nent naissance à des petits vivants; comment a lieu leur translation ? Les Monostomes des oiseaux offrent l'exemple d'une andro- gynie complète, c'est-à-dire deux indivi- dus de sexe différent produits par paires et ne se séparant pas. Une autre supposition faite par les partisans de l'emboîtement des germes prouve que c'est par les premiers pa- . rents que les Entozoaires ont été transmis à leurs descendants , et ainsi de suite. Il aurait fallu pour cela que les premiers êtres humains qui s'évaluèrent apportassent en naissant la collection de ceux qui se trouvent aujourd'hui répandus au nombre de neul dans l'humanité. On a souvent, chez l'homme et les autres animaux vertébrés, trouvé des Entozoaires dans les fœtus encore contenus dans l'utérus. Comment peut-on expliquer la génération de ces Helminthes?Sic'étaitpar la mère, il faudrait nécessairement qu'elle- même en eût été atteinte , ce qui n'a pas été confirmé, et que les ovules passassent à tra- vers tout le système circulatoire pour arriver jusqu'à l'enfant. A ces trois classes d'êtres paraissent se borner les faits relatifs à la génération spon- tanée, et il est difficile de les expliquer au- trement. Pourtant il reste encore un certain nombre de phénomènes dont la manifestation est d'une obscurité bien grande, quoiqu'on les range dans la catégorie de la généra- tion directe. Ce sont : 1° l'apparition des Acarides dans certaines maladies cutanées; 2" les parasites pédiculaires, qui ont chacun une forme spéciale, suivant l'animal sur le- lequel ils vivent; c'est ainsi que Patin ayant fait couver par une Poule des œufs de Per- drix , et ayant examiné les parasites qui les tourmentaient, trouva des Poux de Perdrix et non de Poule ; 3" les Poux qui viennent dans la chevelure des enfants ne se produisent pas par contact et transmission génératifs; je les ai vus chez moi se développer sur un de mes enfants qui avait eu longtemps une H ET croûte laiteuse fort épaisse et sans qu'il eût été mis en contact avec d'autres enfants, le mauvais état de sa santé le tenant au lit depuis longtemps ; 4" dans certaines mala- dies du cuir chevelu, telles sont entre autres, la plique et la teigne, il s'engendre des Poux avec une rapidité extraordinaire ; 5° le phthiriasis est dans le même cas. J'ai connu, il y a vingt ans, une vieille femme impotente depuis plusieurs années, ne quittant pas son lit, et confiée aux soins de personnes de la plus scrupuleuse propreté, être du soir au matin couverte de la manière la plus incom- mode du PecUculus tdbescenlium ; 6" l'appa- rition signalée par M. Payen, deBranchipes dans la solution de chlorure de sodium à un certain degré de concentration; 7" l'appari- tion d'Apus dans les mares et les amas d'eau de pluie où l'on n'en avait pas encore vu. Les Branchipes et les Apus sont pourtant des Crustacés, êtres bien autrement complexes que des Poux. Je ne parlerai pas des Cra- pauds vivant dans les pierres, des Poissons réapparaissant dans des étangs desséchés depuis longtemps; mais je soumettrai à l'at- tention des observateurs les faits suivants, qui sont de la plus haute importance et de l'obscurité la plus complète. 11 est apparu dans plusieurs circonstances , après des in- cendies considérables , des végétaux phané- rogames n'existant pas dans le pays; tels sont, d'après Morison, cité par Tréviranus dans sa Biologie , YErysimum lalifolium , sur les ruines d'une grande partie de Lon- dres, incendié en 1666. Ce fait est consigné dans les leçons de botanique de M. Mérat. Froriep cite encore dans des circonstances semblables VE. angustifolium en Norwége, le Blitum capitatuma Konigsberg, le Senecio viscosus à Copenhague. On sait qu'après l'incinération ou seulement la destruction d'une forêt, il croît sans cesse des végétaux qui diffèrent suivant l'essence du bois dé- truit. Ainsi, dans le duché de Nassau, le Sparlium scoparium couvre le terrain qu'oc- cupaient précédemment les bois qu'on a abat- tus, et dont les racines ont été brûlées sur le sol. A la Guyane, quand on a abattu une forêt vierge, le sol se couvre de Palmistes, de Chou-Maripa, de Bois puant (Anagyris fœlida) et autres espèces végétales qu'on ne rencontre que dans les grands bois. Après toutes les coupes de Hêtres sur le revers H ET 165 du Mont Dore , les Groseilliers apparaissent les premiers; pendant trois à quatre ans, les Framboisiers occupent le sol; les Frai- siers pendant deux années , la Ronce bleue pendant huit à dix ans; enfin , quand le Hêtre domine , tout disparaît. Dans les fo- rêts d'arbres résineux , on trouve , après la disparition des Pins , non pas des Fram- boisiers , mais tout simplement des Fraisiers et des Ronces. D'après Franklin, les Peu- pliers croissent après la disparition des Pins par incinération ; dans l'Amérique du Nord, le sol des forêts vierges se couvre , peu de temps après leur déboisement, d'une espèce de Trèfle. On sait que le Fraisier croît inva- riablement sur les lieux où ont été établis des fourneaux à charbon ; et l'on voit sou- vent , d'après Mœrklin , l'Orobanche succé- der au Chanvre. Lorsque , par suite de circonstances lo- cales , il s'est opéré dans le sol des modifi- cations profondes, il est de toute évidence que les phénomènes végétaux qui s'y produi- sent présentent un caractère de nouveauté, d'étrangeté même, qu'il est difficile d'expli- quer. Le premier naturaliste à qui j'ai vu développer cette idée et l'appuyer sans théo- rie de faits nombreux, c'est M. Thiébaud de Berneaud ; et Burdach a recueilli un grand nombre de matériaux qui compliquent encore la question. Quand de l'eau salée vient à percer le sol au loin et à se faire jour à sa surface, il ne tarde pas , d'après Link , à croître des végétaux qui habitent le littoral. Il en est de même des terres impré- gnées des principes salants de la mer. Un terrain enlevé à la mer par la construction de digues , et qui était sous les eaux depuis un temps immémorial , produisit la Salicor- nia herbacea dans les lieux les plus impré- gnés de sel, YArcnaria marina, puis le Poa maritima dans le sable pur, etc. Viborg {Mag. der Gesell. naturforsch . Freund, t. 2, 74 ) a vu en Danemark , après le dessèchement d'un étang qui n'avait pas été vidé depuis plus de cinquante ans, croître le Carex cy- peroides, qui ne se trouve pas dans ce pays. En 1796 , on mit en culture, sur les bords de l'Oder, certaines portions de marais, et l'année suivante le sol se couvrit de Sinapis arvensis. J'ai suivi avec intérêt. la modifica- tion de la flore des terrains marécageux qui se trouvent sur les bords de la Vesle . aux 166 1ILT environs de Reims; aux Carex, aux Typha , aux Sparganium, aux Joncs qui en formaient le fond dans les points les plus voisins de la rivière , et tendaient par leur masse à les dessécher, on voyait , à mesure qu'on s'éloi- gnait dans les terres , quoique le sol fût le même , avec une masse de tourbe de 6 pieds d'épaisseur , succéder graduellement une flore nouvelle, apparaître des végétaux non iquatiqucs , tels que certaines Labiées , des Orchis à bulbes palmés, puis une végéta- tion des terres sèches , et cela sur une lon- gueur de 5 à 600 pas. La terre , prise à une grande profondeur, se couvre de végétaux comme si elle était saturée de germes. C'est ainsi que Henckel, ayant mis dans un pot de la terre prise au printemps à deux pieds de profondeur, et l'ayant placée au faîte de sa maison , il y crût des Graminées et des Orties. Verra-t-on dans ces faits à peine étudiés, et désignés sous le nom d'apparitions spon- tanées , une preuve de plus en faveur de la théorie de la génération primitive? Je ne l'affirmerai pas. Je donne ces faits comme très surprenants, et je désire que les bota- nistes , abandonnant les travaux méthodo- logiques purs , donnent à leurs études une direction plus large et recherchent surtout les grandes lois qui régissent l'organisme. Que résulte-t-il de ce qui précède? C'est que la génération des êtres primordiaux a lieu par l'action réciproque des cléments de l'organisme mis en rapport par les agents qui établissent en eux la vie ; et la sexualité ne prouve rien contre les faits. Si les êtres organi- sés, animaux ou végétaux, simples et com- olexes, étaient composés de principes élémen- taires essentiellement autres que ceux qui se retrouvent dans les corps inertes, on pourrait croire alors qu'il faut l'intervention d'une force occulte pour arriver à leur formation ; mais il n'en est rien : trois principes élémen- taires fondamentaux chez les uns , quatre chez les autres , puis un mode particulier d'existence, sous l'influence des agents cha- leur, lumière, électricité, et rien de plus : ce qui revient à dire que l'organisme est un mode particulier de la matière. Pourquoi «lors se refuser à admettre que les principes constituants d'un corps en état de désagré- gation ayant conservé dans leur mode d'as- sociation les éléments primitifs de tout orga- HET riisme ne s organisent pas à leur tour, et une fois doués de vie n'émettent pas, en vertu de leur évolution individuelle, des spores ou des gemmules propres à la reproductiob d'individus semblables à eux? Cette idée se présente ainsi clairement à mon esprit: une cellule ou un ovule , composé d'une associa- tion de cellules , forme une agrégation or- ganique ayant un mode d'existence spécial , et ne pouvant subir de modifications que quand il naîtra pour elles des circonstances qui changeront sa manière d'être. Pour- quoi alors s'étonner de la similitude des produits? Pourquoi s'étonner plus de la Gé- nération sexuelle que de la Génération gem- mipare ou fissipare? Un organisme asexuel est celui qui se trouve dans des conditions telles que la cellule élémentaire jouit isolé- ment de propriétés vitales qui la mettent en état d'assimiler dès son émergence les principes nutritifs ambiants; tandis que dans les organismes sexuels, l'ovule n'est suscep- tible d'émergence que quand, par le rappro- chement du mâle, il est mis dans des condi- tions physiologiques qui le douent de fa somme de vitalité nécessaire pour devenir un être nouveau; en s'élevant plus haut, on trouve que le jeune être , au lieu d'assimi- ler immédiatement les principes alimentai- res qui serviront plus tard à l'entretien de sa vie, a besoin d'une nourriture élaborée par la mère. Toujours donc , le principe d'évolution se présente dans toute sa puis- sance. A mesure que les êtres deviennnent plus complexes , ils ont besoin d'une nour- riture plus longuement préparée. La Généra- tion spontanée ou primitive n'est donc pas ici une question de Génération proprement dite, mais d'organisation rudimentaire ; et la Gé- nération est un acte physiologique du même ordre que la nutrition. A cela on demandera pourquoi, puisque je défends la théorie de la puissance plastique de la terre , il ne se forme plus à sa surface d'Hommes, de Lions, de Tigres, de Singes, etc. ; je répondrai que c'est que l'époque de leur évolution est passée, et qu'il ne s'en forme pas plus que d'or et de métaux, et de pierres précieuses, au sein de la terre. Ce sont les productions d'une époque écoulée, et le temps ne revien pas sur sa route; il chemine, et emport;; avec lui les planètes qui , après de nom- breuses modifications , passent de l'enfanc« H ET à la virilité pour tomber dans la décrépi- tude, avec les atomes qui se meuvent à leur surface. (Gérard.) La question des générations spontanées, question qui avait si vivement agité les es- prits pendant une partie des deux derniers siècles, s'est produite dans ces derniers temps sous une face toute nouvelle ; mais, comme toujours, l'effort qui a été tenté pour affirmer la genèse d'êtres sans lignée rencontrait un effort contraire qui réduisait à leur juste valeur les faits par lesquels une pareille opinion cherchait à s'imposer. Sans parler des diverses phases qu'a tra- versées l'hétérogénie, des hypothèses qu'elle a soulevées , des controverses qu'elle a fait naître aux différentes époques, — questions oiseuses aujourd'hui, puisque la plupart des exemples invoqués comme formation directe ont été abandonnés par les partisans de cette doctrine, — nous nous bornerons ici à exami- ner aussi brièvement que possible la ques- tion, en restant sur le terrain où elle a été portée en dernier lieu, celui de la production spontanée des infusoires. Lorsqu'on fait macérer dans de l'eau, soit du foin, soit des feuilles d'arbre, etc., on voit bientôt apparaître à la surface du li- quide une sorte de pellicule qui, vue au microscope, se montre absolument composée de Monadaires, de Bactéries, de Vibrions, auxquels se trouvent mêlés en plus ou moins grand nombre , selon que le milieu et la température sont plus ou moins favorables, des Microzoaires plus élevés en organisation, tels que des Chilodons, des Glaucomes, des Kolpodes, des Paramécies, des Vorticelles, etc. D'où peuvent venir toutes ces légions d'infusoires? Les hétérogénistes , depuis Needham, n'ont pas hésité à les faire dé- river d'une génération spontanée; à admet- tre qu'ils étaient formés par des molécules éparses, ayant eu vie ou la possédant en- core à l'état latent, se groupant et s'organi- sant, dans certaines conditions favorables, sous l'impulsion d'une force, qui a reçu les noms sonores de force productive, force vé- gétative, force initiale suprême, etc., etc. Mais pendant que les uns prétendent que ces organismes inférieurs se forment de toutes pièces ; les autres, molécule à molé- cule; d'autres, et c'est ici le côté nouveau I1ÉT 167 de la question, les voient procéder d'un œuf, mais d'un œuf spontanément engen- dré. Pour ceux-ci, les Monadaires, en s'en- tassant à la surface de l'infusion, consti- tuent une membrane prétendue proligère, sorte d'ovaire spontané, répondant au stroma de l'ovaire des vertébrés , et leurs cadavres deviennent des éléments anatomiques ou vitellins qui se groupent en vertu d'une force génésique, s'enveloppent ensuite d'une membrane et forment ainsi de vrais œufs spontanés, d'où vont naître les Microzoaires ciliés, après certaines phases évolutives. Telle est, dans son expression la plus sim- ple et la plus rigoureuse, la nouvelle théorie de la génération primitive ou spontanée. Si elle est vraie, une infusion quelconque, comme l'ont affirmé les promoteurs de cette théorie, ne doit jamais présenter d'infusoire cilié avant la formation de la pellicule dite proligère, sans laquelle il ne saurait y avoir d'oeuf spontané , par conséquent de Micro- zoaires. L'apparition de ceux-ci avant toute trace de pellicule devient logiquement la négation de l'hétérogéuie et fait crouler tout l'échafaudage à l'aide duquel, dans ces der- niers temps, on a essayé de la relever. Or, l'observation, même la plus grossière, ne permet pas la moindre incertitude à cet égard : les microzoaires ciliés se montrent dans les infusions bien avant la formation de la prétendue membrane proligère; on peut même dire que leur apparition est presque instantanée, car, par un temps chaud, l'eau dans laquelle ou a immergé une pincée de foin est déjà peuplée de Kol- podes, de Chilodons, etc., après demi-heure ou une heure au plus de macération. Mais de ce que ces infusoires n'ont pas l'origine qu'on leur a attribuée en dernier lieu, s'ensuit-il qu'ils n'aient pas été sponta- nément formés? Ici encore, les faits autori- sentà répondre catégoriquement par la néga- tive : les Micr zoaires des premières heures, source des générations subséquentes ( \ oy . Kolpodes), sont positivement introduits dans les infusions, soit à l'état de kystes, soit à l'état d'œufs, avec les matériaux employés. Pour s'en convaincre, il suffit d'agiter au- dessus d'une feuille de papier une petite poi- gnée de foin sec, de recueillir sur une lame de verre la poussière impalpable qui resta adhérente à la feuille après qu'on l'a légère- 168 II ET ment secouée et de l'humecter avec quelque? gouttes d'eau. Cette infusion en miniature, placée sous le microscope, met immédiate- ment sous les yeux tout le mystère de la gé- nération des Microzoaires. Indépendamment d'une foule de séminules végétales de plu- sieurs espèces on y découvre des corpuscules sphérique de différents volumes, d'où sortent bientôt, de ceux-ci des Kolpodes, de ceux-là des Chilodons, de ces autres des Rotifè- res, etc. On obtient absolument le même ré- sultat lorsqu'on humecte un brin de foin» fût-il sec depuis des mois : avec l'eau que l'on exprime en le comprimant entre les bran- ches d'uue pince, se déposent sur le porte. objet les mêmes germes, les mêmes kysles que fournit la poussière. Du reste , ce que l'on fait exprimentalement ; le développe- ment ou la reviviscence que l'on provoque en donnant aux séminules, aux kystes, aux oeufs dns Microzoaires des moyen s de mani- fester la vie, se produit naturellement pen- dant les pluies ou les fortes rosées de l'été. Si l'on prend dans les champs, sur les boni* d'un chemin, après l'une de ces pluies ou do ces rosées, le moindre brin d'herbe humide, on y découvre des Microzoaires en pleine activité. Il serait certes difGcile d'admettre que ces Microzoaires puissent provenir d'un œuf spontanément formé dans une pellicule proligère; car tout se passe ici en quelques heures et en dehors d'une infusion. Ces faits, les seuls que nous invoquerons parmi tant d'autres tout aussi concluants, sont irrévocablement acquis à la science, et démontrent de la manière la plus pérem" ptoire que les germes des Microzoaires ciliés» aussi bien que les séminules des végétaux inférieurs, répandus à l'état de poussière à la surface des corps, sur les feuilles, les écor- ces d'arbres, sur les mousses, les herbes, etc. , sont l'origine de ces générations que l'on voit dans les infusions. (Z. Gerbe.) HETEROGKAPHA. bot/cr. — Voy. OPEGRAPHA. IIÉTÉROGYNES. Heterogyna. ins. — Non donné par Latreille (Fam. nal. du Règ. anim.) à une famille de l'ordre des Hymé- noptères, et renfermant les Formicaires et les Mutillaires. T'oy. ces mots. *HETEROGY!\ilS (ÉTEco^evr;; , hétéro- gène) ins.— Genre de Lépidoptères créé par M. Rambur (Ann. Soc. ent. de France. 1836. II KT t. V, p. 554 ), M. Boisduval le met dans la tribu des Zyeénides; mais, d'après ses ca- ractères à l'état parfait, il nous paraît appar- tenir plutôt à celle des Psychides, où nous 'avons placé (Calai, des Lépid. d'Europe). Ce geure offre cela de particulier que les fe- melles, absolu ment aptères, conservent, ainsi que leurs chrysalides, les couleurs et presque la forme des Chenilles ; une autre anomalie, c'est que les femelles s'accouplent sans sortir de la coque qui enveloppait leur chrysalide et qui sert de réceptacle à leurs œufs. Quant aux mâles, ils ont les ailes bien développées; les antennes très-pectinées ; l'abdomen terminé par deux crochets en forme de pinces. Ce genre ne renferme jus- qu'à présent que 3 espèces, savoir : VHete- rogynvs pennilta (Tinca id. Hubn.), des en- virons de Digne, et les //. paradoxa et affînis, Uambur, de l'Andalousie. (D,) *IIETEROLE!'IS. rept. — Sous-genre du Stellions d'après l'itzinger (Syst. rept.. 1843). (E. D.). I1ETEROI.EPIS (î-zzi;, différent; Xe- mç, écaille), bot. pk. — Genre de la famille des Composées-Cyuarées, établi par Cassiut (in Bullet. Soc. philom., 1820, p. 26). «HETEKOMEEES (?«poÇ, différent; pVÀoç, membre), rept. — MM. Duméiil et Bibron ( Erpétologie générale, Suites à liuf- J'on, de l'éditeur Boret) ont créé sous ce nom un genre de Bcptiles voisin de celui des Seps, et s'en distinguant principalement en ce qu'il présente deux doigts au lieu de trois aux pattes de devant, et en ce que les trous auditifs sont presque caches par les écailles. Une seule espèce entre dans ce genre : c'est VHctcromeles mauritanicus Dum. et Bib. (loco cilalo), qui a été trouvée en Algérie par M. le colonel Levaillant^ (E. C.) IIÉTÉROMÈRES. Helewmcra (?rep0î, différent ; jic'po; , partie), ins. — Nom donné à une des quatre sections qui divisent l'or- dre des Coléoptères. Voy. ce mot. (D.) *HÉTÉROMÈTRE. Heterometrus («te/»- furpoç, de mesure différente), arach. — MM. Hemprich et Erenberg désignent sous ce nom une section des Scorpionides, ainsi caractérisée : « Oculi duo frontales an- teriores a se invicem minori spaiio quam a postico frontali distantes. Omncs species pal- porum manibus valde dilatatis convenire m>» HÉr dnnlur. Les espèces qui peuvent être consi- dérées comme type de cette section sent les Bulhus palmalus et spinifer Henipr. et Eh- icnh. (II. L.) "IIKTEKOMITA (l«pes, différent, ai- toç, fil), infl's. — M. Dujardin [Comptes rendus de. V Acad. des se, 1840, et /»/"., 1841) désigne ainsi un genre d'Infusoires de la famille des Monadiens. Il renferme .3 espè- ces, parmi lesquelles nous citerons Yllelero- miti ovala Duj., trouvé dans une fontaine au sud de Paris. Voy. mosamens. (E. D.) *ilETEUOMOlUMlA, Kirhy . ins. - Sy- nonyme de Dïepanns, Illiger. (D.) iiirnonoMons'ii v , Cass. rot. pb. — Syn. d' Heterolepis, Cass. *IIÉTÉltOMORI?HE. Ilcteromorphus. ti-.hat. — C.enre très peu connu, et encore très mal déterminé de Monstruosités dou- illes, appartenant à la famille des Héiéro- typiens. (Is. G -St. II.) UÉTÉKOMORPHES. polyp. — >yu. de Spongiaires. IIÉTÉItOMOHPIlISME (erspe;, varié; p.opœTi, forme;, bot. — Faculté de variation. Chez les végétaux, t'hétéromorphisme a une importance plus grande et plus générale que chez les animaux. Pour en examiner métho- diquement les nombreuses et. 1res diverses manifestations, il convient d'examiner sépa- rément les cas d'bétéromorpaisme faux, d'hétéromorphisme accidentel et d'hétéro- morphisme constant. On doit ranger sous le premier de ces trois chefs l'apparition simultanée et spon- tanée de plusieurs sortes de fleurs et de fruits sur le même ,-irhre. On connaît depuis longtemps des citronniers qui portent sur la même branche des oranges, des citrons et des limons. On les a même désignés à tort smis le nom de citronniers hermaphrodites. On connaît aussi une variété de faux ébér.ier a fleurs roses, \eCyiisus Adami, sur laquelle apparaissent de temps à. autre des rameaux allongés, portant les grappes jaunes et les feuilles plus grandes du Cytisus Laburnum, et d'autres, beaucoup plus courts et fasci- cules, portant les petites feuilles et les fleurs axillaires du Cytisus purpureus. Il n'y a lu qu'un faux hétéromorphisme, pane que ce n'est pas le même individu qui se charge de fleurs et de fruits différents, mais des individus en réalité divers, quoique jux- hét ir>o taposés. On a pensé que ces faits sont dus à la soudure congénitale de plusieurs embryons, qui produit chez les animaux tant de mon- struosités curieuses et bien étudiées; mais i's résultent fort probablement dcl'hyhrida ion On est certain que le Cytisus Adami est un hybride des C. laburnum et C. purpureus ; dans le fait cité, on a sur le même arbre une colonie de bourgeons dont les uns appartien- nent à l'hybride, et les autres à se^ deux pa- rents, ce qui fortifie l'idée de l'individualité des bourgeons. Il faut encore ranger parmi les cas d'hétéromorphisme faux toutes les déformations causées par la piqûre d'un insecte; ce ne sont pas là des variations spontanées de l'espèce. Parmi ces dernières variations, les unes sont purement accidentelles; tels sont tous les cas de monstruosité dont l'examen exige- rail un volume; nous les laissons décote pour ne nous attacher qu'aux faits d'hétéro- morphisme constant, que nous étudierons successivement dans l'individu, dans la race et dans l'espèce. 1° Hétéromorphisme dans l'individu. C'est dans les feuilles, qu'à première vue, la diversité paraît la plus grande, ou dans les organes qui en tiennent lieu. Lhez les Fougères, les frondes, ou feuilles qui portent les spores à leur face inférieure, diffèrent beaucoup selon leur âge et selon qu'elles s int stériles ou fertiles. Sur le I'teris pal- uuiiaL., les premières qui apparaissent sont arrondies; plus tard elles se montrent pal- matilobées; plus tard, enfin, profondément découpées Le Lomariopsis variubilis a tan- tôt des frondes pinnées, tantôt des frondes surdécomposées en une multituile de fo- lioles, et la transformation ne s'accomplit souvent qu'aux dépens de quelques pinnu- les de la fronde, d'où l'aspect le plus étrange et le nom de l'espèce. Un fait analogue se présente chez beaucoup de Fougères, notam- ment chez Y Acroslichum dimorphum. Dans le genre Lomaria, toujours les frondules fer- tiles sont linéaires, et diffèrent considéra- blement des frondules stériles, plus élargies. Chez les dicotylédones, les différences se présentent de bas en haut de la tige, à me- sure de l'évolution des organes. Les cotylé- dons, ou les premières feuilles, sont entiers, même quaud les feuilles seront découpées, 170 H ET ou quelquefois lobés, quand les feuilles se- ront entières (Ipomœa volubilis). Celles-ci atteignent, en général, vers le milieu de la titre annuelle ou du rameau, leur maximum de développement, à l'époque où la force de végétation est le plus grande, pour se ré- duire encore et passer par une transition plus ou moins ménagée et quelquefois gra- duelle aux pièces de la fleur. Indépendam- ment de celte loi générale, elles sont soumi- ses d.ins quelques genres à des modifications singulières. Dans la Nouvelle-Hollande, il existe un groupe tout entier d'Acacia où les feuilles sont entières, mais sur quelques- uns d'entre eux elles peuvent se diviser comme chez le Lomnriopsis, notamment chez VAcacia helerophylla. Dans les Pro- téacées, certains Mwpala ont également les feuilles entières ou pinnées. L'Oxatis bu- pleurifolia du Brésil offre parfois des feuil- les simples et d'autres chargées, au sommet, de folioles avortées qui rappellent les feuil- les trifoliolées propres au genre Oxalh. Un Quercus du Mexique porte sur le même ra- meau des feuilles linéaires entières et des feuilles sinuées semblables à celles des Chè nés de nos bois. Dans le Mûrier à papier [liroussonnelia papi/rifera), les mêmes orga- nes présentent encore des variations de forme bien connues. EnQu le genre Cepha- lotus et le genre Dtschidia nous présentent simultanément des feuilles normales et des feuilles développée s en forme d'outrés oblon- gues, munies de leur couvercle, chez le Ce- phnlotus folliculari*, et dans l'iniérieur des- quelles il se développe des racines chez le Dischidia Rafflesiana et le D. timorensis. La transition des feuilles aux éléments flo- raux s'observe bien dans la rose, dont le calice présente dans ses pièces extérieures des barbes qui rappellent les folioles des feuilles, et n'en offre plus dans ses piè- ces intérieures. Dans la fleur du Nénuphar blanc, il y a des passages insensibles des sépales aux pétales, et de ceux-ci aux éta- jnines; enQn, nombre de monstruosités ont montré des organes partageant le caractère de ces dernières et de carpelles, c'est-à-dire portant, d'un côté, du pollen, et de l'autre, des ovules. L'examen théorique et général de ces faits d'hétéromorphisme montre qu'ils sont sous la dépendance de l'évolution naturelle de la plante, dont les organes ne HET sont pas les mêmes selon qu'elle les produit dans son jeune âge ou dans la plénitude de sa croissance, ou encore dans l'état de vieil- lesse, qui, pour le rameau, est la période de floraison. Chez les animaux aussi, à des époques différentes de leur vie correspond une activité physiologique, un nisus forma- tivus différents ; mais chez eux les faits sont moins évidents parce que les organes se mo- difient peu a peu au lieu de persister autour du centre commun, pour témoigner des phases pendant lesquelles ils ont été pro- duits. Ce sont les fleurs qui offrent les cas d'hé- téromorphisme les plus intéressants sur le même individu, soit dans leur ensemble, soit dans quelques-uns de leurs organes. Treviranus a remarqué sur plusieurs espè- ces de Violettes, sur VOxalis acetosella, etc., que, dans ces plantes, les fleurs dévelop- pées au printemps ont de très grandes co- rolles et des organes sexuels imparfaits, tan- dis que celles qui se montrent en été ont une corolle rudimentaire avec des organes sexuels parfaits. D'après M. Bentham, le Lamium bifîdum DC, du midi de l'Europe, a aussi une forme à fleurs imparfaites, qui est devenue pour Gussonc le L. cryptanlhum. Des faits analogues se présentent dans d'au- tres Labiées, notamment dans les genres Salvia et Mentha, dans les Alsinées, dans les Helianthemum du sons-genre Lecheoides qui habitent l'Amérique du Nord, et dans quelques autres plantes. Dans plusieurs Lé- gumineuses, Vicia, La thy rus, Amphicarpœa, Yoandzeia, Arackis, Stylosanthes, Chap- mania, outre les fleurs parfaites, situées sur des branches supérieures dressées, il y en a d'imparfaites quant à la corolle, qui nais- sent au bas de la plante. Souvent celles-ci donnent seules du fruit. Les unes et les au- tres ont cependant des organes sexuels bien conformés, selon Treviranus. Le plus sou- vent les fruits venus de ces fleurs radicales s'enfoncent en terre pour y mûrir. Des faits analogues s'observent dans le Pohjtjala nu- tkana et dans le P. volygama, de l'Améri- que septentrionale. Daus une Légumineuse encore, le Wtsiaria chinensis, entre deui floraisons, l'une printanière, l'autre autom- nale, caractérisées par des grappes, on ob- serve au-dessus d'un des bourgeons axil- 1 laircs du rameau qui a fourni l'infiores- H ET eencedu printompsun bourgeon qui produit une fleur presque régulière. Mais c'est surtout chez les Orchidées que J'hétéromorphisme de la fleur provoque la curiosité. Il est si prononcé, que les types différents auxquels il donne lieu ont été placés dans des genres différents. Le genre américain Catasetum L. C. Rich., de la tribu des Validées, offre un labellc creusé en casque, et, vers la base de la colonne sexuelle centrale ou gynostème, deux soies dirigées en bas. Le genre Myanthus Lindl. conserve ces deux soies, mais le labelle y est simplement concave ou même plan ; enfin le Monachanthus Lindl. ne présente pas de soies, et la fleur n'y étant pas ren- versée, porte en haut son labelle creusé en casque. Depuis Schomburgk (1836), plu- sieurs observateurs ont vu sur le même pied des fleurs de Monachanlhus viridis, de Miianthus barbalus et de Calaselum triden- tatum, voire sur la même hampe. Dans un genre d'Orchidées voisin du Catasetum, le Cycnoches Lindl., ces changements, sans altérer le gynostème, ont porté uniquement sur le labelle ainsi que sur le périanthe pro- prement dit. Une planche du splendide ou- vrage de M. LSatemau sur les Orchidées du Mexique et du Guatemala représente une de ces plantes portant à la fois deux inflo- rescences complètement dissemblables ; l'une •Iressée à grandes fleurs de Cycnoches ventri- cosum, colorées en jaune verdâtre, avec le labelle blanc, ovale, aigu, convexe, entier ; l'autre pendante, réunissant plusieurs fleurs deC. Egertonianum, deux fois plus petites, colorées en rouge pourpre sombre et dont le labelle est garni de longs prolongements capités. Les exemples précédents d'hétéro- morphisme sont accidentels, même rares. Au contraire, dans le Vanda Lowei Lindl., il paraît constant que l'inflorescence réu- nisse des fleurs de coloration et de forme différente. Ces faits, surtout celui du Vanda Lowei, ont été rattachés à un phénomène d'hybridation qui serait analogue à celui du Cylisus Ad ami, dont nous avons parlé au commencement de cet article. Nous relate- rons plus loin l'explication que propose M. Ch. Darwin. Les fleurs peuvent varier, sur le même individu, seulement dans quelques-uai de leurs éléments. C'est souvent dans la co- HET 171 rolle, et alors cela dépend ordinairement de la situation de la fleur. Chez les Crucifères [Thlaspi) et chez les Ombellifères (Daucus), il n'est pas rare de voir les pétales des fleurs se développer davantage du côté extérieur de l'inflorescence, c'est-à-dire du côté où ils n'étaient pas comprimés dans le bouton, pen- dant leur formation. Inversement, chez les familles ou les genres à fleur irrégulière et éperonnée d'un côté, il n'est pas rare de voir certaines fleurs se modifier par régularisation. Alors, tantôt chaque pièce du périanthe est pourvue de son éperon, tantôt toutes en sont dépourvues. C'est ce que l'on appel le pélorie nectariée ou anectarice. Ce sont ordinaire- mentles fleurs terminales qui sont péloriées. De Candolle a même admis comme principe général, dans sa Théorie élémentaire, que toute fleur naturellement terminale, droite et solitaire, est régulière, alors même qu'elle appartiendrait à une famille irrégulière. Or- ganogéniquement, ces faits peuvent être ex- pliqués, parce que la fleur terminale ne su- bit aucune pression quand ses organes sont encore à l'état liquide, tandis que les fleurs latérales sont comprimées, soit entre elles, soit contre l'axe de l'inflorescence. M. Go- dron a approfondi ce sujet. La pélorie, fré- quente à l'état accidentel, apparaît à l'état normal ou presque normal dans cerlaius genres : Daucus, Mentha; on l'a encore étu- diée dans les Àntirrhinées, les Diclamnus, Pentstemon, Delphinium, etc. Ces modifications affectent surtout la corolle des fleurs ; les suivantes agissent sur les organes sexuels. Nous avons déjà signalé, à l'article Fécondation, ces fleurs chez les- quelles l'hétéromorphisme des organes sexuels crée une dissimilitude qui les rend, par le fait, plus ou moins dioïques. Dans les ïrimula, la même espèce présente deux for- mes de fleur très-remarquables : dans les unes, le style est long, et le stigmate arrive juste à l'ouverture du tube de la corolle; il est globuleux, chagriné, et dépasse de beau- coup les anthères, qui s'arrêtent vers le milieu du tube. Dans les autres fleurs, le style est court, et n'atteint pas à la moitié de la longueur de la corolle; le stigmate est lisse et déprimé ; mais les anthères occupent le haut de ce tube, et leur pollen est plus gros ; la capsule fournit des graines plus nom- 172 II ET breuses que chez les individus à style long. Jamais ces deux formes ne se rencontrent sur un même individu, et les individus de chaque forme se montrent en nombre à peu près égal. Le premier observateur qui ail révélé ces faits, M. Cli. Darwin, les a éten- dus à des genres fort différents. Le Linum ijrandiflorum est dimorphe aussi, comme beaucoup d'autres espèces de Lin. Ici, dans la forme brévistyle, les cinq stigmates diver- gent, passent entre les fileis des étiimines et vont s'appuyer sur le tube formé par les pé- tales ronligus: dans la forme longistyle, au contraire, les stigmates se tiennent droits et alternent avec les anthères. Dans le Ly- thrum saltcaria, il existe trois formes, Tune à court style, l'autre à long siyle, et une intermédiaire à style moyeu ; dans la pre- mière, le stigmate est placé au-dessous des deux rangées d'anthères ; dans la deuxième, au dessus de ces deux rangées, et dans la troisième, entre les deux. M. Hildebrand a observé encore le dimorphisme des orga- nes sexuels sur le Géranium pralense, sur le Pulmunaria of/lcinalis; il a constaté cinq types floraux dans le genre Oxalis. Ces faits se multiplieront de plus en plus, car ils sont l'expression d'une loi générale de la nature, lin effet on a remarqué, par des expériences ingénieuses, que la fécondation réussit bien mieux entre les types différents d une fleur dimorphe ou tjrimorphe, c'est-à-dire entre pieds différents, qu'entre types ou pieds identiques. Cette dernière sorte de féconda- tion est même quelquefoisimpossible, comme contraire à la nature. Ainsi M. Darwin ayant couvert d'un canevas des Primevères, les unes longistyles, les autres brévistyles, en a v u la plupart fleurir, mais sans développer de graines. Cet auteur, dont l'esprit ingénieux fait toujours une grande place à l'hypo- thèse, interprète comme des faits de di- morphisme sexuel, en rapport avec la fécon- dation, ceux que nous out offerts les Orchidées [Cataselum, Cycnoches). 11 ne faudrait pas cependant s'exagérer l'importance du dimor- phisme; il importe dese rappeler, a l'exem- ple de M. H. de Mohl, que les fleurs à grande ou à petite corolle des Viola, Oxa- lis, Latnium, etc., dont nous avons parlé, sont fécondes par elles-mêmes, en dépit de leur hétéromorpbisme. Mais ces deux sortes de faits n'ont aucuue analogie; car les fleurs HÉT observées par M. de Mohl apparaissent à des choques différentes de l'année, et ne peuvent se féconder entre elles. Dans quelques-uns des exemples fournis par les fleurs dimorphes, l'un des sexes tend à s'atténuer au profit du développement de l'autre. Cela nous amène à considérer les fleurs unisexuées comme hétéromorphes par avortement, et l'on sait, en eflVt, que pres- que toujours, surtout chez les plantes mo- noïques, on trouve dans la fleur mâle le rudiment du sexe femelle et vice versa. Il se présente là, chez les végétaux, le même fait que nous offre en zoologie la présence des mamelles rudimentaires chez l'homme et celle du doigt postérieur chez les galli- nacés. Il a été tenu un compte sérieux des dif- férences que détermine, chez les plantes, la nature de leur sexualité unique. Voici les principaux de ces faits. La floraison est plus hâtive pour les pieds mâles que pour les pieds femelles Soit dans les inflorescences androgynes, soit dans les inflorescences de sexe différent, les fleurs mâles sont en plus graud nombre que les fleurs femelles; les mâles sont pédonculées et les femelles ses- siles, ou bien les premières sont portées sur des pédoncules plus longs que les se- condes. Aux fleurs mâles appartiennent or- dinairement les couleurs les plus brillantes. Enfin, lorsqu'une des deux sortes de fleurs unisexuées est dépourvue de périanthe, ou n'a pour enveloppe florale qu'un seul ver- ticille d'organes, la fleur mâle est toujours la mieux partagée; et le périanthe des fleurs femelles s'éloigne toujours, par sa forme, de la régularité et de la symétrie ty- piques. Après les variations des fleurs viennent celles des fruits, moins nombreuses, mais fort intéressantes. Ils diffèrent dans leur forme, dans leur déhisceuce, dans le nombre de leurs loges et de graines qu'ils renferment. M. Timbal-I.agrave a soi- gneusement fait connaître les variations de forme du fruit des Daucm, dont les ai- guillons eux-mêmes chaugent de longueurd de distance réciproque, bien qu'on les ait pris pour caractères spécifiques. Les Cruci- fères et les Kurnariacées offrent des exemples remarquables de fruit dimorphe. Le genre Diplychocarpus offre dans le haut de la tige Il ET des siliques comprimées, à graines ailées, déhiscentes, semblables à celles d'un Mai- ihiola; et, dans le bas, d'autres fruits ar- rondis, indéhiscents, coupés intérieurement par des cloisons transversales. M. Durien de Maisonneuve a signalé, sous le nom d'//quels on a établi une tribu spéciale, et donl le fruit, par la culture, est devenu biloculaire comme celui des Crucifères ordinaires ; et les fulygouum dont le fruit trigoue devient comprimé par suite de l'avortement d'un des trois car- pelles. Les graines varient moins entre elles, chez les végétaux phanérogames. Nous nous bornerons à rappelé: les exemples de varia- I tiou qu'offre sur le même pied et dans le i môme fruit l'embryon de certaines Cruci- i fères, phéuomèued'autant plus remarquable | qu'on a voulu classer ces plautcs d'après la forme de leur embryon. 11 est intéressant de rechercher d'une manière générale quelles peuvent être les causes de ces diverses modifications. Ces causes sont fort variées. Nous avons déjà signalé la principale, tirée de la nature même de la vie végétale, l'évolution de la plante, suivaut laquelle apparaissent àdill'e- II ET 173 rentes phases des organes différents eux- mêmes. Les effets naturels de cette évolu- tion déterminent la transition de forme des cotylédons aux feuilles, des feuilles aux bractées, des bractées aux éléments floraux. Il se peut que l'évolution ait lieu deux fois dans la même année sur le même rameau, quand celui-ci s'allonge après la formation des fruits. Il se peut encore que l'évolution soit contrariée par quelque accident, qui augmente les cas d'hétéromorphisme, no- tamment par une manifestation de la loi du balancement des organes ou de la régression. Les faits qui s'y rattachent sont pour la plupart du domaine de la tératologie, et nous les laissons de côté, sauf une exception. La régression s'observe quand un élément da végétal revêt les caractères morphologiques d'un élément qui le précède dans la série: il en est ainsi de la virescence des fleurs, c'est-à dire de la transformation de leurs pièces en feuilles : elles représentent alors un petit bourgeon. C'est ce qu'on observe sur les capitules des Âllium, où parmi les fleurs, et quelquefois au lieu de fleurs, se montrent des bulbillcs ou bourgeons floraux métamor- phosés ; cela est constant sur plusieurs es- pèces du genre. Outre les modifications internes, dues à des lois d'organisation, les agents extérieurs qui influent sur l'hétéromorphisme sont le climat, la température, l'humidité, le mi- lieu. On n'imaginerait pas combien le cli- mat peut modifier spontanément une plante. Le Cuphea, ligustrina du Brésil est sous les tropiques uu sous-arbrisseau qui se ramifie bots de terre; au delà des tropiques, près du Kio de la Plata, ce n'est plus qu'une planteà tige souterraine, produisant, chaque année, un rameau simple, qui s'élève au- dessus du sol et simule une tige annuelle. Sans recourir a de telles différences de lati- tude, la station exerce sur la végétation une telle influence, qu'à la seule physionomie, un botaniste un peu exercé saura distinguer si une plante a végété sur les bords de la mer, si elle est née à l'ombre des grands bois, sur des collines arides ou dans les régions alpines. De longs entre-nœuds, des feuilles un peu molles, une certaine flacci- dité, lui feront aisément reconnaître qu'une plante a crû dans la forêt; les feuilles sèctn's et les feuilles roides caractériseront celle de» 174 Il ET collines; à la taille naine jointe à la gran- deur des fleurs, il distinguera les plantes al- pines ; enfin quand il verra des végétaux un peu glauques, généralement succulents et à feuilles charnues, il dira qu'ils ont pris naissance sur le bord de la mer ou près des salines de l'intérieur. La température n'est qu'un des facteurs dont le climat est la ré- sultante, ainsi que l'humidité; on peut ce- pendant citer les faits observés par Knight sur des melons d'eau qui, exposés à une tem- pérature de 26 à 30 degrés R , ne produisi- rent que des fleurs mâles, et sur des Con- combres, qui, soumis à une température très basse, ne portèrent que des fleurs femelles ; on peut aussi rappeler avec quelle facilité l'humidité fait développer les bour- geons et le système foliacé aux dépens de la reproduction par les fleurs. L'influence du milieu est tout aussi vulgairement con- nue; les plautes changent parfois de forme selon le milieu qu'elles habitent, |par exemple le Hanunculus aquatilis, dont les feuilles na- geantes ont des divisions filiformes, privées d'épiderme et comparables aux branchies des poissons, tandis que les feuilles émer- gées sont arrondies, pourvues d'un double épiderme et munies de cavités respiratoires, qui rappellent des cavités pulmonaires : quand la plante croît tout entière hors de l'eau, elle a des feuilles très-divisées, mais roides et munies d'un épiderme. La Sagit- taire et des Seirpus présentent dans l'eau des feuilles allongées robanaires qui ne se développent pas quand ces plantes sont émergées. 2° Hëléromorphismc dans la race. Nous avons étudié jusqu'ici Phétéro- morphisme qui affecte les organes d'un même individu ; nous devrions étudier maintenant Phétéromorphismc affectant et différenciant les individus d'une même es- pèce, pour en constituer des races. Mais la question des races est d'une importance telle qu'elle doit être réservée pour un ar- ticle spécial afin d'être convenablement traitée. D'ailleurs, pour caractériser la plu- part d'entre elles, il nous faudrait revenir sur la plupart des faits de variation que nous venons d'étudier à leur apparition dans l'individu, et qui, dès qu'ils se transmettent par la graine, créent par cela même l'exis- HET tence d'une race. Aussi nous contenterons- nous de citer quelques-uns des exemples les plus frappants d'hétéromorphisme dans les races, et des effets que cette modificatiou exerce sur leur fécondité. Les faits d'hétéromorphisme qui caracté- risent les races peuvent être classés sous deux chefs généraux, atrophie ou hypertrophie. L'atrophie de tous les organes conduit au nanisme, bien étudié par M. Gubler. Il coïncide souvent avec la réduction dans le nombre des parties. Les fleurs des plantes naiues perdent souvent un élément à leurs verticilles floraux, et de pentamères devien- nent tétramères. Le nanisme est parfois déterminé par les parasites, telsque le Cham- pignon de la carie. L'hypertrophie se fait sentir non-seule- ment dans l'augmentation de la taille et de l'ensemble du végétal, mais sur chacun de ses organes. L'hypertrophie de la racine a donné les races alimentaires de Carotte, de Radis, de Panais, de Navet, de Bette- rave, cite; on connaît les expériences de M. L. Vilmorin, qui est parvenu à rendre comestibles et sucrées les racines ligneuses et sèches d'une carotte sauvage, par des semis successifs habilement pratiqués, et qui a réussi également dans l'opération inverse. En Egypte, la Betterave, dès la seconde année de sa culture, prend une racine grêle. L'hy- pertrophie des tiges amène généralement la fasciation, comme dans le Celosia crislala. Celle des feuilles produit les races à. feuilles crépues, prolifères, si communes chez les fleuristes ou chez les maraîchers. Celles des fleurs produit par multiplication du nom- bre des verticilles et de celui de leurs élé- ments la plupart des merveilles de l'horti- culture, dont la plus remarquable à ce point de vue est peut-être le résultat obtenu par la culture du Dahlia variabilis du Mexique. La plupart de ces diverses modifications ont agi sur le Chou de nos potagers, dont le type croît sauvage sur les falaises du nord- ouest de la France, et en ont constitué les diverses races. Tantôt la racine est devenue charnue; tantôt les feuilles se sont frisées, ou partiellement colorées ou décolorées ; tantôt la tige, en se raccourcissant, a produit les choux-pommés; tantôt la fasciation de la tige cl des rameaux a déterminé par ba- lancement organique Pavortement des bou- H ET tons et a formé les choux-fleurs ; tantôt l'allongement de la tige a augmenté le nom- bre des bourgeons, et le développement de ceux-ci a formé les choux de Bruxelles, etc. Ces rares sont parfois difficiles à conser- ver, surtout en dehors du climat qui les a ■vues naître. Ainsi le chou-pommé ne pomme plus en Bolivie (Castelnau), probablement par le défaut d'humidité des plateaux des Andes. A Saint-Domingue il perd ses qua- lités alimentaires, et monte en graine rapi- dement, sous l'influence d'une température trop élevée. Les influences qui déterminent l'hétéro- morphisme à se manifester dans la race sont d'une manière générale les mêmes qui le font dans l'individu. Mais ici l'art a plus d'action, d'abord en choisissant pour faire souche les individus les plus modifiés, et en choisissant encore parmi leur postérité : c'est ce qu'on appelle opérer par sélection naturelle. L'hor- ticulteur agit encore puissamment sur le type spécifique en variant l'époque du semis. Le blé de mars et le blé d'hiver sont des modifications physiologiques d'une même espèce déterminées ainsi. Les choux semés au milieu de l'été ont plus de tendance à pommer. En général cette rratique aug- mente le développement des organes de vé- gétation, en renvoyant la floraison au prin- temps suivant. Mais le moyen artificiel le plus efficace qu'on possède pour modifier les types est incontestablement la fécondation artificielle entre espècesdifférentes, l'hybridation. Aussi a-t-on dû se préoccuper de la fécondité des croisements hybrides et de celle de leurs pro- duits. Sur le premier point, il est à remar- quer que l'affinité naturelle des doux espèces croisées ne règle point, comme on serait porté à le présumer, la fécondité du croise- ment. On a réussi en croisant VOrchis mas- cula avec une Orc-hidée très différente, un Cypripedium, et l'on a échoué en fécondant VOrchis mascula par VOrchis morio. Le choix du porte-graine n'est pas indiffé- rent : on peut réussir en fécondant A par B, échouer en fécondant B par A. Des exemples analogues sont fournis par les expériences de M. Lecoqsurles Mirabilis. On a reconnu que quand les ovules ne doivent pas se dé- velopper, l'adhérence du pollen a la surface stigmaliquc est bien plus facile, et la for- HET 175 mation des boyaux bien plus prompte que dans le cas contraire.— Quant à la fécondité des produits hybrides, il y a eu beaucoup de discussions. Le sujet est fort difficile, parce que, quand un produit de croisement est fécond, on hésite pour savoirs'il provient d'espèces ou de races différentes, et parfois on a conclu pour l'une de ces deux opi- nions, en vertu de préoccupations théori- ques. Récemment, M. Lecoq, \1. Darwin et M. Naudin ont beaucoup élargi, contraire- ment aux opinions anciennes, ie champ des hybrides féconds. Mais cette fécondité n'existe ordinairement que si l'on traite les hybrides par un pollen étranger, car le leur est presque toujours impropre a la repro- duction. D'ailleurs, les hybrides, même fé- conds, ne se perpétuent semblables à eux- mêmes que pendant un petit nombre de générations; ordinairement ils retournent au type de leurs parents; alors nous n'avons plus à les étudier. Un très-petit nombre d'entre eux ont été poursuivis pendant uu nombre asssez considérable de générations pour que l'on soit autorisé à dire qu'ils se sont fixes : de ce nombre sont les hybrides obtenus entre les Triticum et les JEgilops, et notamment VJEgilops trilicoides Req. et son descendant Y M. spellœformis Jord., dont les produits sont d'autant plus féconds qu'ils s'éloi- gnent davantage du point de départ de la race. 3° De Vhétéromorphisme dans l'espèce. Nous arrivons aux faits de variation les plus curieux. Il s'agit ici de variations que présentent les membres d'une espèce, varia- tions si considérables qu'elles ont constitué jadis pour beaucoup de naturalistes des types même de genres différents. Plusieurs gra- dations s'observent encore dans cette caté- gorie de faits. Tantôt les types différents, qui consistent surtout en formes diverses de l'appareil reproducteur, se présentent simul- tanément ou successivement sur le même thalle; tantôt sur des individus différents, issus l'un de l'autre par la génération^ comme des phases périodiques et nécessaires que traverse l'espèce. Les premiers types s'observent principalement sur le» Crypto- games inférieurs ou cellulaires (Lichens, Al- gues, Champignons); les seconds sur les 176 II ET Cryptogames supérieurs (Équisélacées, Fou- gères). Pour les Lichens, on n'a pas encore été fort loin dans ce genre de recherches. Tout se borne à peu près aux spermogonies et aux céphalodiunis. Longtemps on n'a connu que leur reproduction par spores, formées dans des ihèques que renferme Phyménium de leurs apothécies (Voy. lichens). Outre ces derniers organes, on a découvert à la surface du thalle de petits points noirs (ostioles) donnant accès dans des cavités (spermo- gonies) qui renferment des filaments allongés (parapbyses) et des corpuscules extrêmement fins. On a trouvé ceux-ci, dans certaines circonstances, animés de mouvement (ltzig- sohu) et Ton a été porté à les regarder connue des organes mâles; rien ne confirme encore la justesse de cette hypothèse. Il parait qu'ils sont susceptibles de s'ordonner en série, sur une plaque de verre, sous l'in- fluence d'uu courant d'induction. Pour les céphalodiunis , sortes de tubérosités quj apparaissent sur les ramifications aériennpg des Slereocaulon, la question est plus obscure. L, je mange), ins. — Genre de Coléo- ptères hétéromères , famille des Taxicornes, tribu des Diapériales de Latreille, établi par M. Dejean, et auquel il rapporte 9 es- pèces réparties entre les contrées les plus opposées du globe. Nous citerons comme type de ce genre VHelerophaga maurilanka (Tenebrio id. Fabr.), qui a reçu un nom différent de chacun des cinq auteurs qui en ont parlé, et qui se trouve à la fois en Afri- que , dans le nord de l'Allemagne , les îles Philippines, les îles Sandwich et les îles dépendantes de l'Amérique. ( D.) *IlETEROPHANA(?r£Po:, différent ; .pa- ves , brillant), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides mélitophiles, établi par M. Burmeister aux dépens des Cétoines, et auquel il rapporte deux espèces de Ma- dagascar, savoir : les Cetonia canaliculala et villosula de MM. Gory et Percheron. (D.) HETEROPHYLLUM, Bojer. bot. ph — Syn. de B'ùllneria, Lœffl. ♦HETEROPHYLLLS (?T£p0ç, différent; , homme), bot. — Linné a donné ce nom, dans son système, à un ordre de plantes comprenant celles qui ont six étamines. IIEXANTHUS, Lour. bot. ph. — Syn. de Telranthera, Jacq. *IIEXAPHYLLUS , Mégerle. IMS. — Sy- nonyme de Mecinus. (C.) *IIEXAPHYLLIJS (îfc, six; <^XXov, feuille). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Luca- nides , établi par M. Mulsant (Lamellicor- nes de France , p. -582) sur une espèce uni- que trouvée, en 1833, dans le uois de Roche- Cardon, près Lyon, et nommée par l'auteur Pontbrianii , du nom de la personne à la- quelle il l'a dédiée. (D.) HEXAPODES. Hexapoda (??, six; «ovç, pied), ins. — Ce nom désigne , dans VHis- toire naturelle des Insectes aptères , par M. le baron Walckenaër, la deuxième classe ou celle des Dicères Hexapodes. Les caractères des animaux que cette classe renferme peu- vent être ainsi présentés : Métamorphoses entières, partielles ou nulles; deux anten nés; corselet divisé, distinct de la tête et de l'abdomen; abdomen segmenté; pattes au nombre de six. Tous ces animaux sont de la classe des Insectes Hexapodes. Ils sont dicères, c'est-à-dire à deux antennes, comme tous les animaux de ce groupe; mais ils sont remarquables, les Lépismoïdes exceptés, par le nombre des anneaux de leur corps, qui est constamment moindre chez les au- tres Hexapodes. La plupart n'éprouvent pas de vraies métamorphoses : aussi ont-ils été nommés pour ?ela Hemirnetabola , Mono- HK.V 191 imrpha , etc. Voy. ces mots. Ils constituent trois ordres désignés sous les noms d'Epizoï- ques , d'Aphaniptères et de Thysanurcs. Voy. ces mots. (H. L.) *HEXAPROTODON (?;, six ; «pSwrç , premier; hêovç, dent), mam. — Groupe de Pachydermes, désigné sous ce nom par MM. Falconer et Cautley (As. research., XIX, 1836). Voy. HIPPOPOTAMES FOSSILES. (E. D.) *IIEXAPTERA (ÎÇ, six; ««pév, aile). bot. ph. — Genre placé à la fin de la famille des Crucifères , établi par Hooker (Bot. MiscelL, I, 350, t. 72-74). Herbes du Pé- rou et du Chili. *IÏEXAPUS m, six; ttoÙç, pied), crust. — M. Dehaan , dans sa Faune japonaise , désigne sous ce nom un genre de Crustacés qui appartient à la famille des Catométopes et à la tribu des Pinnothériens de M. Milne- Edwards. La seule espèce connue de ce genre est VHexapus sexpes Fabr. (H. L.) *I1EXARRHEIVA, Presl. bot. pu. — Syn. tflhlaiïa, H. B. K. *IIEXASEPALUM (?Ç, six ; sepalum, sé- pale), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-Spermacocées, établi par Bartling (ex DC. Prodr., IV, 561). Arbrisseau du Mexique. Voy. rubiacées. *HEXASTEPHANUS (??, six ; ricius , ainsi que par Latreille, qui le place dans la section des Xylophiles. Le genre Hexodon, suivant M. Blanchard, est l'un des plus remarquables de toute la tribu des Scarabéides. Sa forme sphérique, ses jambes toutes garnies d'épines , lui donaent , dit - il , un aspect fort étrange. Olivier a le premier décrit et figuré deux es- pèces de ce genre , l'une sous le nom de reticulalum, et l'autre sous celui d'unicolor, toutes deux comme originaires de Madagas- car. Depuis , M. Hope en a publié une troi- sième, qu'il nomme Kirbyi , et qui paraît venir du même pays. Enfin M. Kollar, dans les Annales dû Muséum d'hist. nat. de Vienne (1836), en a fait connaître une quatrième, qu'il nomme Hopet. Les Hexodons, d'après la remarque do M. Luczot, officier de la marine royale, ne sont pas rares sur les bords de la mer ; mai:», comme ils se tiennent toujours cachés dans le sable, ce n'est qu'en faisant de légères fouilles qu'on peut s'en procurer, car il n'en a jamais vu voler ni marcher à la surface du sol. Ces insectes sont peu répandus dans les collections , et il paraît que M. Dejean n'en possédait pas un seul dans la sienne, puisqu'il ne fait pas mention du genre Hexodon, même en synonymie, dans son dernier Catalogue. (D.) *IIEYDERIA , Fr. bot. cr. — Syn. de Geoglossum, Pers. *I|EYDIA , Dennst. bot. ph. — Syn. de Dricdelia, Wild. *HEYLA\DIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées-Poda- lyriées , établi par De Candolle (Prodr., II, 123). Herbes de l'Inde. Voy. papilionacées. (J.) HEYMASSOLl, Aubl. bot. ph. — Syn. de Ximenia , Plum. HEYNEA. bot. pu. — Genre de la famille des Méliacées-Trichiliées , établi par Rox- burgh (in Bot. mag., t. 1738). Arbres de l'Inde. Voy. méliacées. HIAXS, Cuvier. ois. — Synonyme d'A- nastome ou Bec-ouvert. ( Z. G.) *HIA\TTES (qui engouffre en volant), ois. — Uliger, dans son Prodromus, a fait de ce nom le titre d'une famille dans la- quelle il comprend les genres Hirondelle, Martinet et Engoulevent. Cette famille cor- respond à celle des Fissirostres de G. Cuvier et à l'ordre des Chélidons de M. Temminck. (Z.G.) IIIATELLE. Hiatella (diminutif d'/u'a- tus, ouverture), moll. — Ce genre a été proposé par Daudin et adopté par La- marck. Il a été établi pour une petite co- quille dont Linné faisait son Solen minulus. Cette coquille n'est point un Solen , mais elle n'appartient pas non plus à la famille des Cardiacées , comme Lamarck l'a sup- posé. En effet , en comparant ses caractères à ceux des Saxicaves , de la section des Bissomyes , on leur reconnaît une identité parfaite. Il résulte de ces observations que le genre Hiatelle doit disparaître de la mé- thode , et l'espèce qui lui sert de type doit Illlï Tenir prendre sa place parmi les autres Saxicaves. Voy. ce mot. (Desh.) UIATICULA , G. R. Gray. ois. — Divi- sion du g. Pluvier. Voy. ce mot. (Z. G.) HIATULA (hialus, ouverture). moi.l. — Genre inutile proposé par M. Swainson pour quelques espèces d'Olives cylindracées et à large ouverture. (Desh.) IIIBBERTIA. bot. ph. — Genre de la famille des Dilléniacées-Dilléniées, établi par Andrews {Bot. reposit., t. 126, 472). Plantes sulTrutescentes de la Nouvelle- Hol- iande. Voy. dilléniacées. HIBERNAL, LE. dot.— Nomappliquéaux plantes qui fleurisseritoufructifienten hiver. HIBERNANT. Hibernans. zool. — On donne ce nom aux animaux sujetsà l'hiber- nation. Voy. sommeil d'hiver. HIBERNATION, zool. — Voy. sommeil d'hiver. *HIBERME. Hibernia[hibernus, d'hiver). ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, tribu des Phalénides, établi par Latreille et adopté dans presque tous les ouvrages qui traitent spécialement des Lé- pidoptères. Ce genre se borne à un petit nombre d'espèces qui ne se montrent à l'état parfait qu'à la fin de l'automne et même au milieu de l'hiver, pour peu que la tempéra- ture se radoucisse. Elles offrent en outre cette particularité, que les femelles sont aptères ou n'ont que des rudiments d'ailes. Leurs chenilles s'enterrent au pied de l'ar- bre qui les a nourries pour se changer en chrysalides. Parmi les 9 espèces dont ce genre se compose, nous citerons comme une des plus connues VHibernia defoliaria (Geometra id. Linn.), dont la chenille est tellement com- mune, certaines années, qu'elle est un véri- table fléau pour les arbres fruitiers , sur lesquels elle vit de préférence , et dont il est d'autant plus difficile de les débarrasser qu'on ne s'aperçoit de son existence que lorsque les individus se sont répandus un à un sur chaque feuille. Secouer fortement l'arbre qui en est infesté pour les faire tom- ber et les écraser ensuite, serait sans doute le moyen le plus expéditif de les détruire; mais on ne peut l'employer à l'égard d'ar- bres fruitiers dont les fleurs ou les fruits à peine noués tomberaient en même temps que les chenilles. Heureusement il en est T. Ml. HIÉ 193 un autre qui n'a pas cet inconvénient, mais qui ne peut produire son effet que l'année suivante; c'est de ceindre le tronc de l'ar- bre , à un pied de terre, d'un anneau tracé avec du goudron ou de la glu , au mois de novembre et à la fin de février, c'est-à-dire aux deux époques où les phalènes dont il s'agit éclosent en sortant de terre , comme les Hannetons. Les femelles dépourvues d'ailes, étant obligées de grimper le long de la tige pour atteindre les branches et y dé- poser leurs œufs , sont arrêtées par le cercle de glu dont nous venons de parler, ou s'y empêtrent si elles veulent le franchir, de manière que toutes meurent avant d'avoir pu propager leur espèce. Or, la mort d'une seule femelle fécondée empêche la naissance de 300 chenilles au moins. (D.) *HIBERNULA [hibernus, d'hiver), échin. — M. Flemming [Brit. Anim., 1838)donne ce nom à un groupe de Grinoides. Voy. ce mot. (E. D.) *HIBISCÉES. Hibisceœ. bot. ph.— Tribu de la famille des Malvacées {voy. ce mot), ayant pour type le genre Hibiscus. HIBISCUS, bot. ph. —Voy. ketmie. *HIBOU. Otus. ois. — Division généri- que du g. Chouette. Voy. ce mot. (Z. G.) *HICORIUS, Rafin. bot. ph. — Syn. de Carya, Nutt. *HIDALGOA (nom espagnol), bot. ph.— Genre de la famille des Composées-Sénécio- nidées , établi par Lessing [in Linnœa, VI, 406 ). Herbes du Mexique. Voy. composées. ♦HIDROSIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Papilionacées-Lotées , établi par E. Meyer [Comment. 89). Arbrisseaux du Cap Voy. PAPIL10NACÉES. 1IIÈBLE. BOT. PH. — Voy. SUREAU. *HIELLA, Strauss, crust. — Syn. d'tfy- peria, Latr. (H- L-) HIE RACIU M, vulgairement ÉPER- VIÈRE ((?pa£f épervier). bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Cichoracées, éta- bli par Tournefort [Inst., 267 )et générale- mentadopté. Il présente pour caractères prin- cipaux: Capitule multiflore homocarpe; in- volucres polyphylles, à squames imbriquées, inégales ; réceptacle nu , villeux ou alvéolé ; corolles ligulées; aigrette simple, sétacée. Les Hieracium sont des herbes vivaces, polymorphes, à tiges couvertes de poils den- tés , glanduleux ou étoiles; à fleurs bleues 13 194 HIE ou rarement jaune-orange. Elles croissent dans les régions tempérées du globe et sur- tout dans les lieux élevés. Ce genre olTre plus de 150 espèces parmi lesquelles nous citerons principalement : 1" TÉrERViÈnE des murailles, //. murorum, recherchée autrefois comme remède souve- rain contre les maladies du poumon; elle est remarquable par les petites taches brunes dont sont couvertes ses feuilles; 2" l'Ércn- vièiœ orangée, //. aurantiacum , cultivée dans les jardins; cette plante, vivace st traçante, est brillante par la belle couleur orangée de ses fleurs. (J.) *HIERACO!\YX («p«Ç, épervier ; Sw;, ongle), crust. — Genre de l'ordre des Am- phipodes , de la famille des Hypériens, éta- bli par M. Guérin-Menneville et ainsi carac- térisé par ce zoologiste : Corps court , ra- massé , composé de treize segments, non compris la tête; tête ovale, très grosse; antennes au nombre de quatre, inégales; les supérieures de la longueur de la tète, cachées dans une fossette, les inférieures un peu plus larges; pieds des deux premiè- res paires assez courts , simples, égaux en- tre eux, à articles aplatis; troisième et quatrième terminés par une petite main imparfaitemant didactyle; cinquièmes pieds les plus grands de tous, et ayant le cin- quième article terminé par un ongle assez grand, aigu et un peu courbe; sixièmes pieds plus courts ; enfin ceux de la septième paire encore plus courts que ces derniers, ayant le premier article grand, plat, les suivants cylindriques, moins longs ensem- ble que le premier, recourbés et cachés sous celui-ci dans le repos; les trois premiers segments abdominaux grands, diminuant de grandeur, portant chacun une paire d'appendices natatoires; les trois segments suivants courts, portant chacun une paire de lames plates, ovales, un peu échancrées au bout. On ne connaît encore qu'une seule espèce qui appartienne à ce genre : c'est le HiERAf.0Nvx raccourci, Hieraconyx abbre- vialus Guér. , décrite et figurée dans le Magasin de Zoologie, 1832. Ce petit Crus- tacé, long de 7 millimètres, a été trouvé par M. Gaudichaud pendant une traversée des lies Malouines au port Jackson. (H. L.) HIERAX. ois. — Genre établi par Vigors pour deux espèces de Faucons, les Falco IIIL fringillarius elcrylhrogenys. Voyez rkvcoa. HIEROCHLOA (ûspé; , sacré; XW , herbe), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées-Phalaridées, établi par Gmelin (Sibir.,l, 100). Gramens vivaces, répan- dant une odeur aromatique , et croissant entre les 60-75" de latitude boréale et les 3o-o4° de latitude australe. Voy. grami- nées. HIEROCHOXTIS , Medik. bot. ph. — Syn. d'Euclidium, R. Br. HIEROCONTIS, Adans. bot. ph.— Syn. d'Anaslatica, Gaîrtn. *IHEROI ALCO , Cuvier. ois.— Syn. de Gerfaut. ( Z. G.) *HIEROMA, Flor.-Flum. bot. pu.— Syn. de Davilla , Velloz. IHGGIXSIA (nom propre), bot. ph. — Blume, syn. de Pelunga, DC. — Genre de la famille des Ruhiacées-Cinchonacées-Gardé- niées, établi par Persoon (Ench., I, 133). Sous-arbrisseaux du Pérou. Voyez kluia- cées. *HILARE. Ililara (l^^c, gai, joyeux). ins. — Genre de Diptères, division des Bra- chocères , subdivision des Téttachrctes , fa- j mille des Tanyslonics, tribu des limpides, ! établi par Mcigcn et adopté par Latreille , ainsi que par M. Macquart. Ce dernier en décrit 19 espèces , dont 18 de France ou d'Allemagne et 1 de l'Algérie. Celle-ci, que l'auteur nomme Algira, diffère très peu de la chipeata de Meigen , dont elle n'est peut- être qu'une variété. Le nom générique donné à ces Diptères fait allusion à la gaieté a laquelle ils sem- blent se livrer en formant des espèces de danses dans les airs. ( D.) HILARIA (nom propre), bot. ph. — DC, syn. d'Isotypus, H. B. K. — Genre de la fa- mille des Graminées-Phalaridées, établi par Humboldl et Kunth (Nov. gen. et sp.t I, t. 37). Gramen vivace indigène du Mexi- que. Voy. graminées. IULE. bot. — Voy. graine. *H1LÉRATES. Hylebales. ois. — Fa- mille de l'ordre des Échassiers , fondée par Vieillot pour le seul genre Psophia (Agami). (Z. G.) *HILLERIA,F!or.-Flumin. bot. ph. — Syn. de Mohlana, Martius. HILLIA. bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-Cinchonacées, établi parJzo- HIIM quin (Amer., 96, t. 66). Abrisseaux ou sous- arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Voy. BCBIACÉES. ♦HILSENBERGIA, Boj. bot. ph. — Syn. à'Aslrapœa , Lindl. HIMANTIA. bot. cr.— Genre de Cham- pignons hyménomycèlcs , établi par Fries (Syst., 1 , 450), et regardé comme une sec- tion du genre Thelephora , Ehrenb. Voy. ce mot. *IIIMANTOGALLES. ois. — M. Lesson a fait de ce nom le titre d'un sous-ordre d'Echassiers, dans lequel il comprend trois familles : les Gallinogralles (genres Kamichi et Talégalle), les Agamis et les Outardes (g. Outarde et Court-Vite). (Z. G.) *IHMAIMOGLOSSUM, Spreng. bot. pu. — Syn. à'Aceras, R. Brown. *HIMAl\TOPHOIUJS {ipdç, lanière; v6- p£to, je porte), infus. — Groupe d'Infusoires de la division des Euplota, créé par M. Ehren- berg (Infusionslh., 1838), et que M. Du- .jardin {Infusoires, Suites à Buffon, 1841) in- dique dans sa famille des Plœsconiens. Les Himantophorus se distinguent principalement par l'absence de styles et par des crochets très nombreux ; ils ont une forme navicu- laire et sont sillonnés et pourvus de cirrhes dans une excavation ventrale. L'espèce type est 17/. charon Ehr. (Infus., pi. 42, fig. 7), assez voisin du Richode cha- ron Mull., qui se trouve dans l'eau de la mer et dans l'eau douce, et se présente comme un corps diaphane, plat, elliptique, un peu obliquement tronqué en avant, avec de petits cils et des crochets longs, grêles et servant de pieds à l'animal. (E. D.) *HIMAl\TOPHYLLlJM, Spreng. bot.ph. — Syn. de Clivia , Lindl. IIIMANTOPODE. Himantopoda (t>â?, courroie; ttovç , tzi§0<;, pied), moll. — Nom sous lequel M. Schumacher , dans son Essai de classification des Mollusques , a institué le g. Malleus de Lamarck. Le chan- gement de nom proposé par M. Schuma- cher n'étant point jusliûé ne peut être ac- cepté. Voy. MARTEAU. ( DESH.) HIMANTOPUS. ois. — Syn. d'Échasse. ♦HIMAINTOPUS ( ip£q , lanière ; -koÏç , pied), infus. — Genre d'Infusoires rotifères, de la famille des Euplota, indiqué par Muller (Inf., 1786), créé par OthonFabricius, et que M. de Blainville (Aclinologie, 1834) carac- HIN 105 térise ainsi : Animaux à corps ovale, plus ou moins allongé, renflé en avant, atténué el quelquefois bifide en arrière, pourvu sur les côtés d'appendices nombreux cirrhiformes. C'est à tort que Lamarck avait réuni les Hi' mantopus aux Kerona. Ce genre comprend un assez grand nom- bre d'espèces, quoique M. Bory de Saint- Vincent ait déjà formé à ses dépens les groupes des Diceralella et Haphanella. Nous indiquerons comme type VHimanlopus ludio Muller (loc. cit., t. 34, fig. 18), qui ressem- ble assez bien à un Lépisme, et se trouve dans les eaux dormantes. (E. D.) IHMATAMTHIJS (îa»ç, âvxoç, courroie , av0oç , fleur), bot. ph. — Genre placé par Endlicher à la fin de la famille des Rubia- cées. Il a été établi par Willdenow (Msc.) pour un arbre du Brésil. IIUMATIDILM. ins. — Voy. imatidium. *IIIS1EKA (nom mythologique), ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, tribu des Phalénides, établi par nous dans VHist. nat. des Lcpidopt. de France, et adopté dans la plupart des ou- vrages qui traitent spécialement de cet or- dre d'insectes. Ce genre ne renferme jus- qu'à présent qu'une espèce ( la Geom. pen- naria Linn.), que nous avons retranchée du g. Crocallis de Treitschke. Cette espèce, dont la Chenille vit sur le chêne, le bouleau et le charme, paraît, tantôt en avril, et tan- tôt en octobre. On la trouve aux environs de Paris. (D.) *HIMEUANTHUS(7a£Po;, amour ; av0o?, fleur)-, bot. ph. — Genre de la famille des Solanacées-Solanées, établi par Endlicher (Gen. plant., p. 666, n. 3860). Herbes de Montevideo. Voy. solanacées. HINA, Leach. ois. — Syn. de Biziura, Leach. HINGCHA,Roxb. bot.ph. — Syn. d'En- hydra, Lour. HINMTE. Hinnites (Iwi- , mulet), moll. — Le genre Hinnite a été fondé par M. Be- france pour quelques espèces fossiles de bivalves voisines des Peignes et des Spon- dyles. Depuis la création de ce genre, nouo avons retrouvé son type vivant dans le Peclen irregularis des auteurs; adopté au- jourd'hui dans toutes les méthodes, il doit faire partie de la famille des Pectinides, et il peut être caractérisé de la manière sui- 196 HIP vante : Animal semblable à celui des Pei- gnes; coquille bivalve, inéquivalve, longi- tudinale, parfaitement close; une valve ad- hérente; toutes deux ayant le bord dorsal prolongé en oreillettes presque égales et tans ouverture pour le passage d'un pied ou d'un byssus; une gouttière centrale, pro- fonde , destinée à recevoir un ligament in- térieur; une seule impression musculaire subcentrale. Les Hinnites sont des coquilles qui ac- quièrent quelquefois un assez grand volume, et dont les caractères sont à peu près ceux des Peignes. En effet, les valves sont ova- laires, plus longitudinales que transverses ; l'une d'elles, la droite, est adhérente' et devient ir régulière par le fait de celte adhé- rence; elle est un peu plus grande que la valve supérieure ; la charnière est celle des Peignes , mais exagérée. En effet, le bord cardinal de la valve adhérente se prolonge souvent en une sorte de talon en plan obli- que , comparable à celui des Spondyles; la cavité du ligament est toujours plus grande, plus profonde que dans les Peignes. Par leur manière d'être, les Hinnites ne sont pas éloignées non plus des Spondyles: on pourrait même dire que ce sont des Spon- dyles à charnière simple. Le nombre des espèces de ce genre est peu considérable; une seule vivante de l'O- céan d'Europe et quelques espèces fossiles répandues dans les terrains tertiaires. Pen- dant longtemps elles furent les seules con- nues; mais depuis quelques années plu- sieurs autres espèces ont été découvertes dans les terrains plus anciens, notamment dans la craie et jusque dans ic terrain ju- rassique. (Desh.) HINNULUS. mam. — On donne ce nom scientifique à un Mulet, né du Cheval et de l'Anesse. (E. D.) *HII\1MIJLUS , Mégerle. ins. — Syn. de Janymechus. Voy. ce mot. (C.) *HIPO , Camel. bot. ph. — Syn. dMn- faris, Lesch. ♦IIIPOMELUS, Dejean. ins. — Voy hy- fjMELUs, Solier. (D.) ♦HIPPAGROSTIS , Rumph. bot. pu. — Syn. d'Oplismenus, Palis. ♦IIIPPAGUS (EitToiyôç, bâtiment q-ï sert au transport des chevaux; forme de la co- quille), aoix. — Genre proposé par M. Lea, HIP dans son ouvrage sur les Fossiles de l'Ame- rique septentrionale , pour une petite co- quille qui, d'après sa description et sa figure, nous parait voisine des Lu ci nés; cependant il nous est impossible de juger parfaitement de ses caractères sans l'avoir sous les yeux, et. pour nous, ce g. demeuré incertain. ( Di-.sn) IIIPPALIMLS (îirtros, cheval; £Àcpo$, marin), polyp. — Genre de Polypiers de la famille des Actinaires, créé par Lamourous (Exp. met. des l'olyp., 1821). Les Hippali- mus présentent un Polypier fossile, fongi- forme , pédicellé, plan et sans pores infé- ricurement, couvert en dessus d'enfonce- ments irréguliers, peu profonds, ainsi que de pores épais et peu distincts; leur oscule est grand et profond au sommet du Poly- pier, sans pores dans son inlérieur.'pédicellé, cylindrique, gros et court. Les Hippa limes se rapprochent beaucoup des Hallirhoés , mais ils en diffèrent essentiellement par l'absence de pores sur la surface inférieure et sur le pédicellé, et par leur forme. Une seule espèce entre dans ce groupe, c'est I'Hippalimi: fongoïdf. de Lamouroux {loc. cit., t. 79, fig. 1), qui se trouve dans le calcaire bleu oolitique des falaises du Cal- vados et y est très rare. (E. D.) IIIPPARCHIA , l'abr. ins. — Syn. de Satyrus, Latr. (D.) *I1IPPARCHUS (ÎVrrcpxo;, Hipparque , nom propre), ins. — Genre de Lépidop- tères de la famille des Nocturnes, tribu des Phalénides, établi par Leach, et adopté par M. Slephens dans son Catalogue des Insectes de V Angleterre. Ce dernier auteur y rap- porte 5 espèces qui n'ont de commun entre elles que leur couleur verte, ce qui ne peut être un caractère générique : aussi sont- elles réparties dans plusieurs genres dans les autres auteurs. (D.) IIIPPARION. Mamm. — Les Mammifères auxquels on a donné ce nom appartienne!)! à la famille des chevaux, dans laquelle ils constituent un genre fort singulier. Ce sont des animaux fossiles, dont on trouve parti- culièrement les débris dans les terrains de l'époque miocène supérieur. Dans certaines localités, ils ont dû être fort abondants et sans doute ils vivaient réunis en troupes à |a manière des chevaux sauvages actuels : c'-st ce dont on a la preuve par la quantité des HIP débris qu'ils ont laissés dans le sol de plusieurs parties de l'Europe. Les premiers ossements qu'on en ait signalé ont été trouvés à Coucud, prés Teruel, dans la province d'Aragon; mais on n'en a pas tout d'abord reconnu la véritable uature. Joseph Torrubia, dans son ouvrage sur l'His- toire naturelle de l'Espagne, les donne comme provenant de chevaux qui auraient été tués dans une bataille. A la vérité, Tor- rubia écrivait en 1754, et il était difficile, à cette époque, de se faire une juste idée des caractères distinclifs des Hipparions. C'est M. Jules de Christol qui a reconnu des différences entre des fossiles analogues à ceux de Concud, qu'on lui avait signalés à Cucuron, dans le département de Vaucluse, et il a proposé d'établir un genre à part, sous le nom d'Hipparion, pour l'animal dont ces ossements provenaient. Son travail a paru par extrait en 1832, dans les Annales des sciences cl de l'industrie du midi de la France, publiées alors à Marseille. Trois ans après, en 1835, M. Kaup appelait Hippolherium un genre d'Équidés fossiles qui ne diffère pas de celui que venait de signaler M. de Christol, et, depuis lors, plusieurs auteurs ont fourni des renseigne- ments nouveaux au sujet de ces Pachy- dermes. Il a été particulièrement recueilli de nom- breux ossements d'Hipparion dans le gise- ment célèbre de Pikermi près Athènes, et, en France plusieurs localités nouvelles renfer- mant des débris du même genre ont été ajoutées à celle de Cucuron, dont M. de Christol avait parlé précédemment. Ces loca- lités sont les suivantes : Vizau (Vaucluse), Monlredon près Bize(Hérault), Aix (Rouchcs- du-Rliône) et la Croix-Rousse, près Lyon. J'ai recueilli moi-même les restes fossiles d'Hipparion qui me sontconnusàMontredon. Ils y sont as-ociés aux genres Rhinocéros et Dinothérium. La pièce trouvée à Aix m'a été communiquée par M. Flouest; elle provient de la mollasse marine de cette localité. Des os, attribués à des Hipparions, qu'on a signalés à Pézénas et à Montpellier, devront être soumis à un nouvel examen. Quant à ceux qu'on a plus récemment découverts à Perpignan, ils appartiennent bien certaine- ment à une espèce de ce genre, qui cot même HIP 197 différente de celles que l'on connaît ail- leurs. J'ai appelé cette espèce Hipparion crassipes à cause de la forme élargie de ses canons. Les Hipparions connus ailleurs en Europe ont reçu les noms d' Hippolherium gracile, Hipparion prostylwn, etc. Il a aussi existé des animaux de ce genre dans l'Inde ; MM. Cauteley et Falconcr en représentent une espèce dans leur bel Atlas consacré aux fossiles sous-himalayens : c'est leur Hipparion anlelopinum. En outre , i M.'Leydeu a signalé une espèce dans l'Amé- rique septentrionale, Y Hipparion venuslum (Nebraska, 1 853). On sait que les espèces actuelles ou quater- naires de la famille desEquidés n'ont qu'un seul doigt à chaque pied ; c'est même à cause de cette particularité qu'on les avait autrefois séparées des autres Pachydermes pour en former une division à part, sous le nom de Solipèdes, dont la véritable signifi- cation parait être Solidipèdes ou animaux à pieds solides. Chez ces Jument es, les deux métatarpiens ou métatarsiens latéraux; ceux qui longent le canon, ne portent pas de phalanges ; ce n'est que par accident et dans des cas de monstruosité véritable qu'il en apparaît. On cite en effet un cer tain nombre d exemples de chevaux domestiques dont les pieds avaient plusieurs doigts, et, s'il faut en croire Valère-Maxime, Bucéphale, le fameux cheval d'Alexandre, était lui-même polydactyle. Ces doigts accessoires des chevaux n'ont pas toujours la configuration régulière qu'on leur reconnaît chez les Ongulés, normalement tridaclyles; mais il est bien évident que leur présence est une sorte de retour à cette disposition, et que le caractère anomal des Chevaux polydactyles est une répétition acci- dentelle de la condition typique que pré- sentent certains genres alliés aux Solipèdes. Les Hipparions méritent surtout d'être signalés parmi ces derniers, puisque leur caractère distinctif était d'avoir trois doigts à chaque pied, savoir un doigt principal et médian, répondant au doigtunique. ou Equi- dés ordinaires, et deux doigts latéraux portés par les métatarsiens et métacarpiens qui. chez ces derniers, restent, sauf accident tératologiquc, privés de phalanges et, par suite, privés de doigts. 198 IIIP Le caractère distinctif des Hipparions tel que nous venons de le signaler rattachedone les Équidés aux Jumentés ordinaires, dont on regardait autrefois lesChevaux comme étant irès différents, et si l'ou admet, ce qui serait facile à démontrer, que les Chevaux eux- mêmes sont l'expression la plus parfaite du type jumenté, on est conduit à voir dans les Hipparions, qui les ont précédés sur le globe, une forme inférieure à la leur, mais appar- tenant à la môme série et comme un avant, terme de leur propre existence. Il est d'ailleurs évident que IcsHippariônS sont des animaux voisins des Chevaux par leur structure anatomique-, et qu'ils doivent être classés dans la même famille qu'eux. A part quelques différences qui semblent être en rapport avec l'infériorité déjà signalée dans la conformation de leurs pieds, les Ëquidés fossiles des dépôts miocènes ont la charpente osseuse des Équidés actuels , et leurs dents rappellent aussi beaucoup celles de ces animaux. Elles sont aussi distribuées conformément à la même formule et leur apparence générale est à peine différente. On remarque cependant que les molaires supérieures montrent au milieu de leur bord interne une île assez considérable d'ivoire, entourée d'émail, qui ne se relie que fort lard au reste du fût de la dent, tandis que chez les Chevaux, les Anes et les Zèbres, c'est-à-dire chez les Équidés actuels, la même partie, au lieu de représenter une ileséparée, se joint dès les premiers temps de la vie, tomme une boucle ou, pour coutinuer notre précédente comparaison, comme une pres- qu'île, au reste de la couronne, ce qui semble dépendre d'une condition plus complète, et constitue les dents molaires supérieures des Hipparions dans une sorte d'arrêt de dévelop- pement .si ou les compare à celles des Che- vaux proprement dits. Les molaires inférieures des Hipparions présentent une île semblable a celle qui vient d'être signalée, mais bien plus grêle et en forme de colounctle placée à leur angle antéro-externe ou au milieu de leur bord externe, ou bien encore a ces deux eudroits à la fois. Frappé de ces conditions d'iufériorité des Hipparions, comparés aux Chevaux, ani- maux géulogiquement plus récents qu'eux, E. Geoffroy Saint-llilaire demanda s'il ne IIIP fallait pas les considérer comme en étant la souche primitive. .T'ai, de mon côté, essayé dans mon ou- vrage sur la Paléontologie de la France, d'en faire comprendre la signification au point de vue de la filiation chronologique des espèces. Voici en quels termes: « Ces diffé- rences entre les Hipparions et les Equus sont évidemment en rapport avec les affinités du premier de ces genres, avec les Equus d'une part, et les Anchithériums de l'autre. On pourrait également admettre qu'elles témoigueut ; d'une certaine infériorité des Hipparions par rapport aux Equus véritables et qu'elles ont, pour ainsi dire, leur raison d'être dans l'antériorité d'existence des premiers de ces animaux comparés aux se- conds. En effet, la forme inférieure des Hipparions a précédé chronologiquement celle plus parfaite des Chevaux, des Anes et des Zèbres, que nous ne connaissons encore, ainsi que nous l'avons d'ailleurs fait remarquer, que dans les époques plcisto- cène et holocène (Zoo/, et Paléont. franc, p. 83). » C'est sur ces remarques que M. Rutimaycr s'est appuyé lorsqu'il a donné les Hipparions comme les progénitcurs des Équidés actuels, et qu'il adonné ce groupe comme un exemple venant à l'appui de la théorie des transformations spécifiques admises par Lamarck, et défendue par M. Darwin. (P. Gervais.) IIIPPARITIIERILM. MAMM. M. Jtilra de Christol a proposé, dans une note insérée aux Comptes rendus de l'Académie des sciences de Paris, pour 1867, d'appeler ainsi le genre qui renfermera le Palœoîhcrium aurclianeme de Cuvier, espèceque M. Lartet a plus récemment signalée sous le nom de Pulœotherium cquinum ou hippoïdes. Mais il avait été prévenu à cet égard par M. Her- maun de Mcyer, et le nom û'AiicInllicrium proposé par ce dernier doit être préféré comme plus ancien. (P. G.). ♦HIPPASTEIUASCrn-TToç, cheval; fcroip, étoile), échin. — Groupe d'Astéries désigné par M. Gray (Ann. of nat. hist. , 1840). (E. D.) IIIPPE. Hippa (îWc;, cheval). CRUST. — - Ce genre, qui appartient à la tribu des Hip- piens et à la famille des Ptérygures , a été établi par Fabricius et adopté par tous les carcinologistes. Chez les Crustacés qui corn- III p posent cette coupe générique , le corps est ellipsoïde et un peu moins large en avant qu'en arrière. La carapace, tronquée postérieu- rement, est très convexe transversalement. Le rostre est petit et triangulaire. L'anneau ophthalmique, recouvert dans sa partie moyenne par le rostre, est en forme de fer a cheval. Les pédoncules oculaires, insérés à son extrémité, se composent de trois pièces, dont les deux basilaires, très courtes, se re- ploient sous la carapace, en forme de V, et dont la dernière, grêle et cy lindrique,s'avance entre les antennes internes , et se termine par un petit renflement pyriforme que porte la cornée. Les antennes internes sont de grandeur médiocre. Les antennes externes sont au contraire fort grandes et échappent facilement à l'attention, car elles sont d'or- dinaire reployées en arrière et cachées pres- qu'en entier par la bouche et les pattes- mâchoires externes ; ces dernières sont grandes et operculiformes. Les pattes sont généralement courtes et cachées sous la ca- rapace avec le dernier anneau thoracique non libre et non à découvert. On ne con- naît encore que deux espèces qui appartien- nent à ce genre, et elles habitent les mers de l'Asie et de l'Amérique méridionale. L'Hippe éméiute , Hippa emerita Fabr. (Edw., AU. du Règ.anim. de Cuv.,Crust., pi. 43, fig. 2), peut être considérée comme le type de cette coupe générique. Cette es- pèce n'est pas très rare sur les côtes du Brésil. (H. L.) IIIPPÉLAPIIE ('innoi, cheval; e/a^eç, cerf), uam. — Ce nom a été appliqué à deux espèces de Cerfs : les Cervus hippelaphus et arislotelis. Voy. cerf. (E. D.) HIPPIA (ïWwoç, cheval; forme des fleurs). bot. ph. — Genre de la famille des Compo- sées-Sénécionidées, établi par Linné (Gen., 22, 1324). Herbes ou arbrisseaux du Cap. Voy. COMPOSÉES. HIPPIDES. Hippides, Luc. crust. — Syn. d'Hippiens, Milne-Edw. (H. L.) HIPPIEXS. Hippii. crust.— Ce nom, em- ployé par M. Milne-Edwards , est donné à une tribu de Crustacés qui appartient à la famille des Ptérygures , et à la section des Décapodes anormaux. Chez ces Crustacés , la carapace est moins large que longue, très convexe transversalement, et de plus présente toujours de chaque côté un grand H1P 199 prolongement lamellcux qui recouvre plus ou moins la base des pattes; postérieure- ment elle est tronquée, et semble se conti- nuer avec la portion antérieure de l'abdo- men, qui est très large et lamelleuse laté- ralement. L'une des paires d'antennes, soit l'interne, soit l'externe, est toujours très longue. Les pattes-mâchoires externes n'ont ni fouet ni palpe, et leurs trois derniers ar- ticles sont très développés. Le sternum est linéaire, et les pattes imparfaitement exten- sibles ; celles de la première paire sont mo- nodaclyles, et celles des deux ou trois paires suivantes sont terminées par un article la- melleux propre a fouir. Les pattes postérieu- res sont filiformes, semi-membraneuses, recourbées en avant, et cachées entre les parties latérales de la carapace et la base des pattes précédentes. Le pénultième an- neau de l'abdomen porte toujours une paire de fausses pattes terminées par deux lames plus ou moins ovalaires, ciliées. Les valves se voient sur le premier article des pattes delà troisième paire. Les branchies sont disposées sur une seule ligne, et insé- rées sur un pédoncule qui naît avec le tiers inférieur de leur face interne. Celte tribu renferme trois coupes généri- ques désignées sous les noms de Hemipes, Albunea et Hippa. (H. L.) HIPPION (î'tctïlov, forme de cheval), bot. pu. — Schm., syn. de Genliana, Linn. — Genre de la famille des Gentianées , établi par Sprengel (Syst., I, 50s). Herbes des Indes orientales et de l'Amérique tropicale. {!■) *IIIPPOASTEU (ÎVtto;, cheval; «a- -rrîp, étoile). ÉcuiN. — Groupe d'Étoiles de mer distingué génériquement par M. Gray {Syn. Brit. mus., 1840). (E. D.) *IIIPPOBDELLE. Hippobdella (ÎWiroç, cheval; frîtiia, sangsue), annél. — Syn. iVHœmopis, employé par M. de Blainville pour le genre d'Hirudinées qui comprend la Sangsue, dite de Cheval, Hirudo nigra , espèce assez commune dans nos eaux douces. (P. G.) HIPPOBOSQUE. Hippobosca {Tn-rzo;, cheval; Soaxo>, je pais), ins. — Genre de Diptères, division des Brachocères, subdivi- sion des Dichaeles, famille des Pupipares, tribu des Coriaces, établi par Mouflet et adopté pai Linné, qui y rapporte i espèces 200 HIP dont les entomologistes ont Tait les types d'autant de genres différents, de sorte que celui qui nous occupe se home aujourd'hui à Vflippoboscaequinadu naturaliste suédois, auquel on a réuni depuis quelques espèces exotiques qui en diffèrent très peu et qui n'en sont peut-être que des variétés locales. Quoi qu'il en soit, voici comment M. Mac- quart, dont nous suivons la classification, caractérise le g. Hippobosque: Tête entière- ment saillante. Palpes presque cylindriques, tomenteux. Antennes à style apical nu. Prothorax distinct. Tarses à ongles bilobés. Ailes obtuses; nervure médiastine double; cellules marginale et sous-marginale étroi- tes; basilaires s'étendant jusqu'au milieu de l'aile; l'externe un peu plus longue que l'inierne. Les Hippobosques, appelés Mouches-Arai- gnées par Réaumur, ont le corps ovale, aplati, revêtu d'un derme de la consistance du cuir, à l'exception seulement d'une grande partie de l'abdomen qui forme une espèce de sac membraneux sans anneaux distincts, et susceptible d'une grande dilatation dans une circonstance dont nous parlerons plus bas. Leur tête s'unit intimement au cor- selet ; elle porte sur les côtés antérieurs deux antennes courtes, insérées très près de la bouche. Les yeux sont grands, ovales, peu proéminents, etoccupent les parties latérales de la tête, qui est dépourvue de stemmates ou d'yeux lisses. Les organes de la mandu- calion forment un bec avancé, composé de deux petites valvules coriaces, plates en carré long, plus étroites et arrondies au bout; ces deux valves représentent deux palpes cnlre lesquels le suçoir est placé comme dans un demi-tube. Ce suçoir est formé d'une pièce filiforme, cylindrique, avancée, arquée et naissant d'une sorte de bulbe au fond de la cavité buccale. Cette pièce filiforme, simple en apparence, se divise en deux soies, dont la supérieure, canaliculée, emboîte l'inférieure. Le corselet est grand, arrondi, et porte quatre stigmates très distincts, dont deux de chaque côté. Les ailes sont grandes, horizontales, avec les nervures disposées comme nous | l'avons dit plus haut. On voit à l'extrémité j de l'abdomen de la femelle deux petites I languettes placées l'une sur l'autre, et deux I mamelons latéraux hérissés de poils. L'anus se prolonge en forme de petit tuyau; en HIP dessus de cet anus, on observe, en pressant le ventre du mâle, un mamelon ayant de chaque côté une lame écaillcuse, et, sur le corps principal et intermédiaire, deux poin- tes ou dents pareillement écailleuses, qui servent probablement à retenir la femelle pendant l'accouplement. Les pattes sont fortes, avec des tarses courts et munis d'épi nés en dessous ; leur dernier article est le plus grand ; sur la partie membraneuse qui le termine en forme de pelote , sont implan tés deux ongles robustes, fortement courbés et très aigus. Le mode de génération des Hippobosques est tout-à-fait particulier, et présente une grande anomalie dans la manière dont se reproduisent les Insectes en général. En ef- fet, les œufs fécondés, au lieu d'être pondus par la femelle, éclosent dans son ventre; les larves y vivent et n'en sont expulsées successivement qu'après avoir pris tout leur accroissement et s'être changées en nymphes sous la forme d'un œuf ou plutôt d'une coque presque aussi grosse que le ventre de la mère; de là la nécessité pour celui-ci d'être très dilatable, comme nous l'avons dit plus haut, pour facilitercette sorte d'accouchement. La coque dont nousvenons de parlercst molle, d'un blanc de lait, avec l'un de ses bouts d'un noir d'ébène, au moment de sa sortie- mais elle ne tarde pas à devenir entièrement noire et à durcir au point qu'elle résiste à une forte pression des doigts; et ce qu'il y a de plus remarquable, c'est qu'elle grandit alors instantanément de manière à surpas- ser en volume l'abdomen qui la contenait. L'extrême dureté de cette coque rendrait impossible la sortie de la Mouche qu'elle renferme, si la nature n'y avait pourvu en ménageant à celle-ci une porte qu'elle n'a qu'à pousser de dedans en dehors avec sa tête au moment de son éclosion. Si l'on exa- mine à la loupe une coque entière, on verra à son gros bout un faible trait qui indique l'endroit où se trouve une calotte que l'on fera sauter aisément avec la pointe d'un canif. On ignore si la femelle de l'Hippobosque donne naissance à plus d'une nymphe dans le cours de sa vie. Si cela est, il doit s'é- couler un temps assez considérable entre chaque ponteouplutôtchaqueaccouchement, afin de donner le temps à la larve de prendre HIP tout son accroissement, et alors il faut sup- poser ou que les œufs if éclosent que succes- sivement dans le ventre de la femelle, ou que chaque accouplement ne produit qu'un seul œul\ et par conséquent qu'une seule larve et une seule nymphe; cette dernière supposition paraît la plus probable. M. Léon Dufour (Ann. des se. nat., t. VI, 299) a donné une anatomie très détaillée de ce curieux Diptère; malheureusement ce Mémoire n'est pas susceptible d'analyse. Nous en extrairons seulement le fait qui nous a paru le plus intéressant parmi tous ceux qu'il renferme. Cet habile anatomistc a constaté l'existence, dans la femelle de l'Hip- pobosque, d'une sorte de matrice consistant en une grande poche musculo-membraneuse, destinée à une véritable gestation analogue à l'utérus de la femme, et des ovaires to- talement différents de ceux des autres Insec- tes. Ils sont formés de deux corps ovoïdes, obtus, remplis d'une pulpe blanche, homo- gène, libre et arrondie par un bout et abou- tissant par l'autre à un conduit propre. Suivant lui, ces ovaires, par leur configura- tion et leur position, se rapprochent singu- lièrement de ceux de la femme. Réaumur avait entrevu leur existence. La matrice, d'abord très petite, se dilate énormément par les progrès successifs de la gestation, refoule tous les viscères, et finit par envahir toute la capacité abdominale, à laquelle elle donne une ampleur considérable. Les Hippobosques se trouvent pendant l'été sur les Chevaux, les Bœufs et les Chiens, qu'ils tourmentent de leurs piqûres. C'est aux parties les moins protégées parles poils qu'ils se cramponnent avec leurs ongles crochus pour sucer le sang de ces animaux. D'après une expérience de Réaumur, ces In- sectes s'abreuvent aussi du sang de l'homme, et leur piqûre n'est pas plus sensible que celle de la Puce. Indépendamment de l'Hippobosque des Chevaux (Hippobosca equina des auteurs) qui se trouve dans toute l'Europe, M. Mac- quart en décrit cinq autres, dont une du cap de Bonne-Espérance, une d'Egypte, deux des Indes orientales, et une du Brésil ou du Chili, rapportée par M. Gaudichaud. Ces cinq espèces sont plus ou moins voi- sines de celles de l'Europe, et n'en sont peut-être que de simples variétés qui n'en T. vu. HIP 201 diffèrent que par les couleurs. Sur quoi M. Macquart fait observer avec raison que l'importation du Cheval dans toutes les par- ties du globe a dû y introduire en môme temps son Diptère parasite, qui doit s'être modifié comme le Cheval lui-même, suivant les climats. Cependant plusieurs Hippobos- ques exotiques présentent des modifications organiques qui caractérisent avec plus de certitude des espèces distinctes ; et cette pluralité d'espèces paraît d'autant plus cer- taine que plusieurs Hippobosques exotiques ont été trouvés sur des animaux également étrangers à l'Europe. VH. camelina Leach vit sur les Chameaux en Egypte; VH. ru- fuia Wied., du Cap, a été recueilli par Leichtenstein sur l'Autruche, ce qui s'écarte des mœurs ordinaires de ces Insectes, qui sont parasites des Mammifères : aussi 01- ferst, qui l'a décrit, présume-t-il qu'il ne s'est trouvé que par hasard sur cet oiseau, et qu'il vit habituellement sur le Couagga, espèce du genre Cheval, qui se mêle très souvent parmi les troupeaux d'Autruches. Voy. l'art, pupîpares. (D.) *HIPPOBRO!YIUS (7™coÇ ,. cheval ; ?p£- fioç, nourriture), bot. ph. • — Genre placé avec doute à la fin de la famille des Sapin- dacées. Il a été établi par Ecklon et Zeyher (Enum., 151 ) pour un arbre résineux du Cap. HIPPOCAMPE, poiss. — Voy. syngna- the. HIPPOCARCIN. Ilippocarcinas , Aidr. cuust. — Syn. (VHomola, Roux. (H. L.) IIIPPOCASTANÉES. Hippocaslaneœ. hot. pu. — Famille de plantes dicotylédones, po- lypétales, à étamines hypogynes , composée d'unpetitnombredevégétaux.dontA.L. Jus- sieu formait la première section de sa fa- mille des Érables, et qui a été pour la pre- mière fois distinguée et désignée sous le nom qu'elle porte par De Candolle; elle est très voisine de celle des Sapindacées , avec la- quelle même plusieurs botanistes la réunis- sent. Elle se compose d'arbres ou d'arbris- seaux , qui tous sont ou peuvent être culti- vés dans nos climats, et dont un surtout, le Marronnier d'Inde, est l'un des plus beaux arbres de nos parcs et de nos promenades. Ces végétaux ont des feuilles opposées, di- gitées , formées presque toujours de 5 à 9 folioles, dépourvues de stipules. Leurs fleure, 202 IIIP parfaites ou imparfaites par avortement , sent réunies en grappes rameuses ou en pa- nicule.; d'un bel elTet. Elles présentent les caractères suivants : Calice libre , quinqué- parti ou quinqué-Ode, ou quinqué-denté, à divisions plus ou moins inégales entre elles, la supérieure plus longue , les deux latérales les plus courtes. Corolle irrégulière, à 5 pé- tales inégaux , alternes au calice, ou , plus souvent, à 4 pétales seulement , l'inférieur ayant avorté. Disque hypogyne, annulaire, ou dilaté du côté supérieur en une lame qui embrasse la base des organes sexuels. Éta- mines en nombre toujours asymétrique, et réduit par avortement à 9 (Ungnadia), à 8,6, ou plus souvent à 7. D'après M. A. de Jussieu , cet avortement porte toujours sur les étamines du verticille extérieur opposé aux pétales. Les filets de ces étamines sont libres, allongés, filiformes, ascendants ; leurs anthères biloculaires et s'ouvrant par une fente longitudinale. Pistil à ovaire sessile ou stipité, à trois loges contenant chacune deux ovules fixés à l'angle interne des loges, pla- cés l'un au-dessus de l'autre; les micropyles regardent d'abord tous deux en dehors dans deux directions opposées; mais , plus tard, celui de l'ovule inférieur se porte en haut, celui du supérieur se porte en bas ; on a ainsi deux ovules dirigés en sens inverse , l'inférieur ascendant , le supérieur pendant (A. de Juss.,Afa/p<'<7., p. 140). Style et stig- mate indivis. Le fruit est une capsule co- riace, extérieurement lisse ou hérissée de piquants, dans laquelle les trois loges primi- tivessont souventréduiles à deux ou à une; sa déhiscence est loculicide. Presque tou- jours un ovule a avorté dans chaque loge, qui est devenue par là monosperme. Graine volumineuse, marquée d'une large tache formée par le hile, à testa coriace et luisant. Son embryon, dépourvu d'albumen ou de périsperme, recourbé, présente deux coty- lédons volumineux qui renferment une grande quantité de fécule, et une radicule courte dont la direction varie suivant que, sur les deux ovules que renfermait la loge, c'est le supérieur ou l'inférieur qui s'est dé- veloppé. Les Hippocastanées sont toutes originaires de l'Amérique septentrionale, à l'exception delà plus intéressante d'entre elles, le Mar- ronnier d'Inde , qui croit dans les parties élc- HIP vées de l'Himalaya , et probablement aussi sur le plateau central de l'Asie. Trois genres seulement composent cette famille : Ungnadia, Endl.; JEsculus, DC; Pavia, Boerh. (P. D.) I1IPPOCA5TANUM. bot. ph. — Vcy. jes- CCLUS. HIPPOCRATEA (nom propre), bot. ni. — Genre établi par Linné dans la famille des Hippocratéacées à laquelle il a donné son nom. De Candolle en avait décrit 23 espèces dans le Prodromus , I, p. 567; Walpers en a relevé 5 nouvelles, portant ainsi le nombre total à 28. La plupart d'en- tre elles habitent l'Amérique, surtout le Mexique et la Guiane , ou la partie occiden- tale de l'Afrique, comme Sierra-Leone , la Guinée, le Sénégal , etc. Ces plantes sont des arbres de petite taille ou des arbris- seaux grimpants, qui présentent les carac- tères suivants: Calice quinqué-parti , per- sistant; corolle à 5 pétales dont la base est large; 3 étamines devenues uni-loculaires par la confluence de deux loges, s'ouvrant au sommet par une fente transversale; trois carpelles, ou, par suite d'un avorte- ment, un ou deux seulement, bivalves , très fortement comprimés et carénés de manière à ressembler à une samare ; graines ailées d'un côté par l'effet d'une dilatation consi- dérable du funicule. Aucun de ces végétaux ne présente un intérêt bien réel par les usa- ges auxquels on peut le faire servir; une seule, VHippocralcacomosa, donne des grai- nes que l'on mange en guise d'amandes douces. (P. D.) IHPPOCP.ATÉACÉES. Hippocralcaceœ. bot. ph. — Famille de plantes dicotylédones polypétales établie par A. L. «le Jussieu {Ann. du Mus., vol. XVIII, p. 483 et486), sous le nom à'Hippocralicées pour des gen- res dont le principal , qui a donné son nom à ce groupe, avait été placé par lui parmi les Acérinées, dont les autres n'avaient pas de place, déterminée et étaient restés dans les Incertœ sedis. M. Kunth {Nov. gen. cl spec, V, p. 103; édit. in-fol. ) a substitué au nom d'Hippocraticées celui d1 Hippocratéa- cées, qui est maintenant adopté. — Les vé- gétaux qui constituent celte famille sont de petits arbres ou des arbrisseaux grimpants, presque toujours glabres; leurs feuilles sont opposées . simples , entières ou dentées , co- INP riaces, accompagnées de petites stipules pé- tiolaires, caduques. Leurs fleurs sont peti- te» , peu apparentes, régulières, disposées •n grappes corymbi formes ou en panicules axillaires. Chacune d'elles présente les ca- ractères suivants : Calice à 5 sépales plus ou moins soudés entre eux à leur base, libre, persistant. Corolle à 5 pétales alternes aux sépales. 3 étamines à Glets distincts et fili- formes à leur extrémité, dilatés et soudés à leur base soit entre eux, soit avec un disque hypogyne, en une sorte de godet qui entoure et enveloppe une grande portion de l'ovaire ; leurs anthères sont à deux loges soit distinc- tes et séparées , adnées aux deux côtés du filament , soitconfluentes, devenant dans ce cas uniloculaires par l'oblitération delà cloi- son. Ovaire libre, trigone, à 3 loges pluri- ovulées. 1 style. Stigmate entier ou trilobé. Fruit tantôt capsulaire, formé de 3 carpel- les comprimés par les côtés , bivalves , tan- tôt charnu, à 3 loges, ou à une seule par l'effet d'un avortement. Graines peu nom- breuses ou même solitaires dans chaque loge, dressées, dépourvues d'albumen ou de pé- risperme, à cotylédons volumineux, char- nus, à radicule très courte, infère. Une particularité singulière est celle que présentent V Hippocratea ovataelle Calypso de Dupelit-Thouars , dont la graine porte à la face interne de son testa et de ses coty- lédons une grande quantité de filaments ressemblant à des trachées. Pour retrouver un fait semblable , il faut aller dans des fa- milles fort éloignées de celle-ci, dans les Casuarina et aussi dans les Collomia, pour lesquelles M. Lindley a fait connaître l'effet que ces filaments produisent (Botan. Regisl. Tab. 1166) quand on met ces graines dans l'eau. La place des Hippocratéacées paraît être bien marquée auprès des Célastrinées ; M. Lindley n'en fait même qu'un sous- ordre de cette famille. Cependant A. L. de Jussieu les rapprochait des Acérinées et des Malpighiacées, dont elles se distinguent sur- tout, disait-il, par le disque prolongé en 3 filets d'étamines. Les Hippocratéacées croissent dans toute la zone intertropicale, mais plus abondam- ment en Amérique qu'ailleurs. Les fruits charnus de quelques unes d'entre elles sont comestibles ; tels sont surtout ceux des Sa- HIP 203 lacia senegalensis DC. et Koxburghii Wall., des Tonlelea du Brésil. On mange aussi aux Antilles l'amande des graines de YHippo- cratea comosa Sw. Endlicher réduit les divers genres qui ont été établis parmi les Hippocratéacées aux 4 suivants : Hippocratea, Lin.; Tonle- lea, Aubl. ; Salacia , Lin., Lacepedca, H. B. K. (P. D.) HIPPOCRATICÉES. bot. pu, — Voy. HIPPOCRATÉACÉES. HIPPOCRÈNE. Hippocrenes (nom my- thologique), moll. — Monlfort (Conchyl. system.) a proposé ce genre pour celles de» espèces de Rostellaires de Lamarck ayant le bord droit extrêmement dilaté , tel que le lioslellaria macroptera , par exemple. Ce genre , fondé sut un caractère de peu de valeur, n'a pu être adopté. Voy. rostel- LAIRE. (DESU.) * HIPPOCRENE (nom mythologique). acal. — M. Mertens(Br. Ad. Peir., 1835) donne le nom d' 'Hippocrène à un groupe d'A- calèphes qu'il dislingue des Nuckifera, et que M. de Blainville {Actinologie, supplément, 1834) réunit aux Geryonia. Les Hippocrenes sont des animaux pourvus à leur circonférence de quatre faisceaux de tentacules et de quatre brachiales à l'extrémité du prolongement proboscidiforme, avec huit appendices alter- nativement inégaux à l'estomac. Le type est le Geryonia Bougainvillei Less. {Coq. zool., pi. 10, n" 14), que M. Lesson décrit sous le nom de Bougainvillia maclo- viana (Acalèphes, Suites à Buffon, 1843), et qui, comme l'indique le nom, se trouve dans les îles Malouines. (E. D.) IIIPPOCREPIS (Ttttto;, cheval ; xpWs, fer), bot. ph. — Genre de la famille des Pa~ pilionacées-Hédysarées , établi par Linné (Gen., n. 885). Herbes ou sous-arbrisseaux des régions méditerranéennes. Voy. papilio- nacées. (J-) *IIIPPODIUM, Gaudich. bot. pu. — Syn. de Didymochlœna, Desv. *HIPPODAMIA (nom mythologique), ws. — Genre de Coléoptères subtétramères , (Trimères de Latreille), tribu des Aphidi- phages , de nos Coccinellides {voy. ce mot), créé par nous et adopté par plusieurs ento- mologistes modernes, et par M. Dejean, qui, dans son Catalogue, y répartit 11 espèces; 6 sont originaires d'Amérique, 4 d'Europe 2 Où HIP et 1 est propre à l'Asie (Sibérie). L'espèce type , la Coccinella mutabilis d'Illiger ( sep- tem ou quinque-notala de Fabr.) se trouve communément aux environs de Paris, sur le Daucus. (C.) IHPPOGLOSSUS. poiss. —Nom scienti- fique du g. Flétan. Voy.ce mot. *HIPPOL-.ETIS. ins.— Genre de Coléop- tères péri tanières , famille des Garabiques , tribu des Harpaliens, établi par M. Dela- porte de Castelnau, qui en a publié les ca- ractères dans ses Études entomologiques, p. 152. Ce genre, voisin du Bradybœnus de M. Dejean, est fondé sur une seule espèce originaire du Sénégal et nommée par l'au- teur Hippolœtis rufa. (D.) IIIPPOLAIS. Hippolais. ois. — Divi- sion établie par Brehm dans le g. Sylvia. Voy. sylvie. (Z. G.) HIPPOLYTE. Hippolyta (nom propre). cnusT. — Ce genre, qui appartient à la sec- tion des Décapodes macroures et à la tribu des Alphéens, a étéétabli par Leach aux dé- pens du Cancer de Fabricius et des Palémons d'Olivier. Ce genre renferme un très grand nombre de petits Crustacés, qui ressemblent aux Palémons par la forme générale de leur corps, si ce n'est que presque toujours leur abdomen ne peut se redresser complètement, et paraît en quelque sorte bossu. Ils ont aussi un rostre très grand, comprimé et presque toujours fortement denté. Mais leurs anten- nes internes sont petites et terminées seule- ment par deux filaments multi-articulés à peu près d'égale longueur, et dont un fort grand et fortement cilié. Les antennes ex- ternes s'insèrent avec les précédentes. Les pattes-mâchoires externes sont grêles et al- longées. Les pattes ressemblent à celles du Lysmala (voy. ce mot), si ce n'est qu'elles n'offrent pas d'appendices à leur base; celles de la première paire sont courtes, mais as- sez grosses ; celles de la seconde paire sont Gliformes et terminées par une main didac- tyle extrêmement petite, et ont leur carpe multi-articulé; les pattes des trois dernières paires sont assez longues et en général épi- neuses au bout. Enfin, les lames terminales des fausses pattes natatoires de l'abdomen sont lancéolées, dentelées sur les bords et ciliées autour. Les branchies sont ordinai- rement au nombre de sept de chaque côté. Ces Crustacés, nombreux en espèces, sont HIP répandus dans toutes les mers, il y en a qui se plaisent aussi dans les eaux douces. L'Hippolyte variable , H. varians (Edw., Crust., t. II, p. 375), peut être considéré comme le type de cette coupe générique. Pendant mon séjour en Afrique, j'ai rencon- tré dans les rades du Mers-el-Kébir, d'Alger et de Bone VH. Brullei Guér. ; cette espèce est d'une belle couleur verte finement poin- tillée de roussâtre. (H. L.) HIPPOMANE. bot.ph. — Voy. uanceml- LIER. *H1PP0MANÉES. Hippomaneœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Euphorbiacées (voy. ce mot), ayant pour type le genre Hippomane. HIPPOMANICA 0*05, cheval ; Fafv3- p.at, rendre furieux), bot.ph. — Genre dont la place dans la méthode n'est pas encore fixée. Il a été établi par Molina (Chili, éd. germ., p. 312) pour une herbe du Chili. (J.) HIPPONICE. Hipponix ( 2Wo;, cheval, ovu$, sabot). moll. — M. Defrancea été conduit à la création de ce genre par une série d'ob- servations curieuses et intéressantes. M. de Gervillea découvert, dans les dépôts tertiaires de la Manche, un corps singulier comparable à une valve d'Huître pour sa structure et son adhérence, mais offrant vers le milieu une impression profonde ayant la forme d'un fer à cheval. Soumis à l'examen de M. Defrance, ce corps lui parut avoir appartenu à quelque grand Cabochon, et bientôt de nouvelles recherches de M. de Gerville changèrent en certitude la présomption de M. Defrance. Ce naturaliste reçut des Cabochons encore placés sur leur support pierreux, représen tant en quelque sorte une coquille bivalve, l'une conique et patelliforme, l'autre plane et adhérente. Ces premières observations furent sui- vies de plusieurs autres, au moyen des- quelles M. Defrance acquit la preuve qu'un assez grand nombre d'espèces fossiles des environs de Paris étaient pourvues d'un support pierreux semblable à celui découvert par M. de Gerville. Se fondant sur les faits que nous venons de rapporter, M. Defrance proposa , pour les coquilles cupuliformes pourvues d'un support et confondues jusque là parmi les Cabochons, un genre nou- veau, auquel il donna le nom d'Hippoaica HIP Quelques années après son établissement, M. de Blainville, à l'aide de matériaux rappor- tés par MM. Quoy et Gaimard, confirma ce g. en y rapportant une espèce vivante des mers australes, et en donnant sur son animal quelques renseignements intéressants. En traitant de ce g. dans notre ouvrage sur les Fossiles des environs de Paris, nous avons fait remarquer qu'il se rattachait de la ma- nière la plus directe au g. Cabochon , dont il a été démembré. Les Cabochons, comme on le sait , sont des animaux stationnaires qui peuvent bien changer de place , puis- qu'ils ne sont point attachés sur les corps où ils reposent, mais qui cependant y restent toute leur vie , comme le témoignent leur irrégularité et les stries d'accroissement qui accusent la même irrégularité pendant toute la durée de l'existence d'un même individu. Quelques autres espèces finissent par s'atta- cher aux corps sous-jacents, et y laissent une empreinte plus ou moins profonde, au milieu de laquelle on remarque l'impression eu fer à cheval des Hipponices. Ces espèces détachées de leur empreinte ont la plus grande ressemblance avec les Cabochons et servent de lien entre ce genre et celui de M. Defrance. Pour nous , le g. Hipponice ne serait que l'extrémité d'un groupe naturel commençant par les Cabochons, passant par les espèces à empreintes pour arriver par de- grés insensibles aux Hipponices à support pierreux plus ou moins épais. Tous les auteurs ont adopté le genre pro- posé par M. Defrance, et l'ont rapproché du g. Cabochon; mais ces genres ont été le sujet d'une discussion intéressante relative à la classification générale des Mollusques. Lamarck et quelques autres naturalistes ont cru trouver le passage des Mollusques bivalves vers les univalves dans quelques genres appartenant au groupe des Ptéropo- des, et particulièrement dans les Hyales; mais M. de Blainville a combattu victorieu- sement cette opinion , et il suppose que la transition se fait au moyen des g. Cabochon et Hipponice , qui , par leur manière de vi- vre , se rapprochent réellement de ceux des Mollusques acéphales qui ont une de leurs valves attachée aux corps sous-marins. Mais c'est là que se bornent ces rapports entre les deux groupes de Mollusques ; car, par tous les autres caractères, les Cabochons I11P 205 et les Hipponices appartiennent en réalité au groupe des Mollusques gastéropodes. Il est à présumer qu'à la suite d'observations suffisantes, les deux genres Cabochon et Hip- ponice seront réunis et formeront des sec- tions dans un genre naturel. Dans l'étal actuel de la science, les Hipponices peuvent rester en genre distinct , et ils peuvent être caractérisés de la manière suivante. Nous empruntons à M. de Blainville les caractè- res de l'animal. Animal ovale ou suborbiculairc, conique ou déprimé ; pied mince , un peu épaissi vers les bords, ce qui lui donne de la res- semblance avec le manteau ; tête globuleuse, portée à l'extrémité d'un col de chaque côté duquel naît un tentacule conique, ren- flé à la base ; les yeux placés sur les renfle- ments tentaculaires; bouche garnie de deux petits tentacules labiaux; anus au côté droit de la cavité cervicale ; oviducte terminé dans un gros tubercule à la racine du ten- tacule droit; muscle columellaire, développé en fer à cheval , aussi bien dans le manteau que dans le pied; coquille conique, patel- liforme, irrégulière, non symétrique, et dont le sommet est dirigé en arrière, re- posant sur un support calcaire plus ou moins épais, au centre duquel se montre l'im- pression en fera cheval du muscle columel- laire. Comme les observations de M. Defrance l'ont constaté , le support des Hipponices est construit de la même manière que les Huîtres et quelques autres genres de Mollusques acéphales; car il résiste a la dissolution, dans les dépôts fossilifères où le test des autres Mollusques a complètement disparu. Ainsi on trouve des supports d'Hip- ponice là où la coquille n'existe plus, et alors se présente le phénomène d'une dis- solution partielle qui annonce une compo- sition différente pour la portion de l'em- preinte musculaire. Dans les espèces vivan- tes, dans les fossiles non altérés, l'impres- sion musculaire est superficielle , tandis que dans les terrains où la dissolution par- tielle s'est opérée, celte impression est re- présentée par une cavité qui en conserve exactement la forme et les contours Le nombre des espèces est peu considéra- ble. On en compte neuf de vivantes et une quinzaine de fossiles répandues dans les di- 206 IIIP vers terrains tertiaires, surtout dans le bas- sin de Paris. (Desh.) *IIIPI»ONOA(7TrTroç, cheval ; vota., j'aver- tis), annel. — Genre d'Annélides sétigères errantes, de la famille des Amphinomes, établi par MM. Audouin et Milne Edwards. (P. G.) * HIPPONOÉ. échin. — Groupe d'Échi- nites désigné par M. Gray dans son Syn. Brit. Mus., 1840. Voy. oursin. (E. D.) *HIPPONOME (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, tribu des Hélopiens, proposé par M. de Castelnau (Hist. nat. des anim. art., t. II, p. 235). L'auteur y rapporte YHelops azureus Brullé, espèce provenant de Grèce. (C.) HIPPOPE. Hippopus (Tttttoç, cheval; TzoZt; , pied), moll. — Ce genre a été ins- titué par Lamarck pour une coquille clas- sée par Linné dans son genre Came, sous le nom de Chama hippopus. Il a été d'abord rapporté aux Tridacnes et séparé par un ca- ractère qui semble de peu de valeur. Les Tridacnes ont une ouverture Iunulaire plus ou moins grande , dans laquelle passe un très large byssus. Dans les Hippopes , cette ouverture manque complètement ; mais MM. Quoy et Gaimard , dans leur ouvrage du Voy. de V Astrolabe , ont fait voir, par de bonnes figures , que les animaux des Tri- dacnes et des Hippopes ne diffèrent en rien d'essentiel; c'est pourquoi nous adoptons l'opinion de M. de Blainville, qui depuis longtemps a réuni les Hippopes aux Tri- dacnes. Voy. ce mot. (Desh.) IIIPPOPHAE (nom mythologique), bot. ph. — Genre de la famille des Elaîagnées , établi par Linné {Gen. , n. 1106), et pré- sentant pour principaux caractères : Fleurs dioïques. Fleurs mâles : Calice diphylle; 4 étamincs. Fleurs femelles : Calice tubu- leux, à limbe droit, bifide. Baie mono- sperme. Les Ilippophae, vulgairement Argousiers, sont des arbustes à feuilles alternes, cou- vertes en dessous d'écaillés argentées; fleurs mâles sessiles, chacune, entre les bractées; fleurs femelles axillaires, solitaires. Elles croissent en partie dans l'Europe centrale. On connaît deux espèces de ce genre : nous citerons principalement I'Hippophae ar- gocsier, H. rhamnoides, qui porte des fleurs très peu apparentes, des fruits jaune-rou- H1P geâtre dans leur maturité, et disposés par paquet de 5 , 7 ou 9. Cette espèce croît naturellement sur les bords de certaines rivières. Ses fruits ser- vent de nourriture aux oiseaux , et les bes- tiaux aiment à brouter ses feuilles et ses jeunes branches. Son bois est très dur, mais il n'est pas gros, et ne peut servir qu'à la construction de haies autour des champs. Sa racine distille un suc laiteux, très amer, qu'on emploie quelquefois comme purga- tir. (j.) *HIPPOPODIUM(<7r7t0;, cheval; ■noZç, pied), moll. — Ce genre a été proposé par M. Conibear et adopté par la plupart des géologues anglais pour des fossiles des ter- rains jurassiques. Ayant examiné des valves bien conservées d'Hippopodium , nous leur avons trouvé les caractères des Cardites , et en conséquence nous avons rapporté à celles- ci le petit nombre d'espèces connues dans le genre Hippopodium. Voy. cardite. (Desh.) *HIPPOPODIUIM, Rohl. bot. ph.— Syn. de Buocbaumia, Heall. *HIPPOPODIUS {ï™oz, cheval; Wo3ç, pied), acal. — MM. Quoy et Gaimard (Ann. se. nat., X, 1827) désignent sous ce nom un genre de Médusaires, que M. Lesson {Suites à Buf fort, Acalèphes, 1843) place dans sa famille des Phléthosomes. Les Hippopo- dius ont un estomac saillant, proboscidi- forme, vésiculeux ; leur bouche est exsertile ; les pièces natatrices sont imbriquées sur deux rangs, pleines, taillées en sabot de cheval, creusées au centre pour le passage du tube digestif, et garni d'appendices con- tournés en vrilles, avec des organes cordi- formes , problématiques , et des suçoirs ra- meux. D'après la forme des pièces les plus voisines de la vessie natatoire, M. de Blain- ville avait créé un groupe contenant le type et les espèces américaines de ce genre, et il lui avait donné le nom de Proto- medea. L'espèce la plus connue es 11' Hippopodius luteus Quoy et Gaimard , qui représente comme une masse conique, latéralement comprimée et d'un aspect écailleux, et qui, vu de coté avec les deux séries de pièces cartilagineuses, ressemble assez à un épillet àeBriza. On trouve cet animal dans la Mé- diterranée, à l'entrée du détroit de Gibral- Ur. (E- D-) IIIP HIPPOPOTAME. Hippopolamus , L. Çfc- «ec cheval ; «To.r„ de rivière), mam. — Genre de Mammifères de l'ordre des Pachy- dermes, placé par les naturalistes entre les Éléphants et les Rhinocéros. On lui assigne ces caractères : 38 dents, savoir : 4 incisives en haut et en bas ; 2 canines supérieures et 2 inférieures, ces dernières courbes, et tou- tes quatre fort grosses ; 14 molaires en haut et 12 en bas, dont l'émail figure des trèfles opposés base à base, quand elles sont usées; le corps est très gros, les jambes sont cour- tes, la peiu est presque entièrement dé- pourvue de poils ; la queue est courte, le mu- seau renflé ; les pieds sont termines par de petits sabots; enfin la femelle porte deux mamelles ventrales. L'Hippopotame paraît avoir été bien connu dans l'antiquité, quoiqu'on en dise. Sans affirmer, comme l'a fait Bu (Ton, sur la foi de Bochart, qu'il est le Bchcmoth des Hébreux dont il est parlé dans le livre de Job, il est certain que le plus ancien des historiens , Hérodote, l'a décrit d'une ma- nière très reconnaissable, malgré quelques erreurs qui prouvent que sa description n'a pas été faite de visu , quoique ce père des historiens ait habile assez longtemps l'E- gypte. D'ailleurs il est le seul qui ait à peu près indiqué la véritable taille de ce mon- strueux animal , en disant qu'il est de celle des plus grands Bœufs. Aristote paraît avoir copié Hérodote , comme ce dernier , si on s'en rapportait a Porphyre, aurait copié la description d'Hé - catée de Milet. Quoi qu'il en soit, ces au- teurs, excepté Hérodote, donnent à l'Hippo- potame la taille d'un Ane, la crinière d'un Cheval, le pied fourchu et les dents un peu saillantes (1), ce qui est autant d'erreurs. Diodore de Sicile ramène l'animal à sa vé- ritable grandeur (2) : « Il a cinq coudées de longueur , dit-il , et sa taille approche de celle de l'Éléphant. » Pline, qui vint après, ne fit qu'ajouter une erreur de plus en lui attribuant le corps couvert de poils comme le Phoque (3). Tous les auteurs qui ont écrit sur cet animal , jusqu'au ive siècle, se sont bornés à répéter, à très peu de chose près , ce qu'en avaient dit leurs prédécesseurs; W Dm « ri- HI P 207 mais à cette époque Achille Talius (1) en donna des notions un peu plus justes, en lui étant cette queue de Cheval que lui avait attribuée Hérodote, sa crinière, etc. Sa queue, dit-il, est courte et sans poils comme le reste de son corps ; sa tête est ronde et grosse; sa gueule fendue jusqu'aux tempes, son menton large, ses narines sont très ou- vertes, ses dents canines recourbées, pa- reilles à celles du Cheval , mais trois foi» plus grandes. Les Romains, même avant Pline, sous l'édilité de Scaurus,avaientdéjavu dans leur cirque un Hippopotame vivant. Auguste leur en montra un autre lors de sa victoire sur Cléopàtre. Plus tard, Antonin, Com- mode, Héliogabale, Gordien III, leur en fi- rent voir plusieurs autres. Outre cela il en existe d'assez bonnes figures sculptées, connues des anciens: par exemple, celle qui est sur la plinthe de la statue du Nil qui ornait le Belvédère à Rome; les trois figures excellentes que l'on voit sur la mosaïque de Palestrme; d'autres sur les médailles d'Adrien, etc. Si les auteurs de l'antiquité ont mal dé- crit cet animal, il ne faut donc pas conclure qu'ils ne le connaissaient pas, mais simple- ment qu'ils ne comprenaient pas encore l'importance d'une description rigoureuse- ment exacte. Ce qui le prouve, c'est qu'ils n'ont guère mieux décrit une foule d'ani- maux qu'ils avaient sous les yeux. Depuis le ive siècle jusque vers le milieu du xvi% l'Hippopotame fut pour ainsi dire oublié en Europe, et le peu d'auteurs qui en ont parlé n'ont fait qu'ajouter de nou- velles erreurs à son histoire. Un auteur arabe, Abdallatif, dans sa relation de l'E- gygte, en donne cependant une fort bonne description. Maintenant, si nous cherchons les causes qui ont jeté les auteurs anciens et du moyen -âge dans l'erreur toutes les fois qu'ils ont voulu décrire cet animal, nous les trouvons très aisément. On le nommait en Egypte, comme partout où il se trouve , Cheval marin ou Cheval de ri- vière ; car son nom grec , Hippo-potame , et son nom égyptien , Foras Vbar, ne signi- fient rien autre chose. Or, les écrivains, trompés parce nom, ont voulu à toute foret trouver des analogies de forme entre c«» [ (l) Arli tat., 'ib. 4, cap. I. 20* HIP animal et son nom de Cheval. C'est assuré- ment pour cette raison qu'ils lui ont donné la taille d'une espèce de Cheval, la crinière d'un Cheval, la queue d'un Cheval, les dents d'un Cheval, la tête d'un Cheval, etc., tou- tes choses qui n'existaient que dans leur prévention. Et cependant, ils devaient soup- çonner que l'étymologie de ce nom devait se chercher, non dans les formes ni dans les habitudes de l'Hippopotame , mais dans sa voix , comme l'avait fait observer Diodore de Sicile. En effet, selon cet auteur, et même selon Hérodote et Aristote eux-mêmes qui, les premiers, ont commis cette faute, sa voix a beaucoup d'analogie avec le hennis- sement du Cheval. Beaucoup de voyageurs, Merolla, Schouten, Adanson , Prosper Al- pin, Abdallatif, et d'autres écrivains plus modernes, confirment ce fait. Vers le milieu du xvr" siècle, Belon, étant alors à Constantinoplc, vit un Hippopotame vivant, qui fut également vu par Gylius, mais la description n'en fut faite que long- temps après et de mémoire; d'ailleurs, les deux figures qu'il y a jointes ne représen- tent pas l'Hippopotame qu'il a vu : ce sont des copies prises sur le revers de la médaille de l'empereur Adrien , et sur la plinthe de la statue du Nil, à Rome. Gylius se borna à copier la description de Diodore. Gessner copia la description de Belon. Enfin , en 1603, un chirurgien italien, Fcilerico-Zercnghi , fit imprimer à Naples l'histoire de deux Hippopotames qu'il avait pris vivants et tués lui-même en Egypte, dans une grande fosse qu'il avait fait creu- ser aux environs de Damictte, près du Nil , et c'est le premier Européen qui nous ait donné une idée exacte de cet animal; mais son ouvrage , écrit en italien , paraît avoir été négligé par les naturalistes jusqu'à Buf- fon, qui en a donné un extrait dans ses œu- vres. Les auteurs qui vinrent après Zeren- ghi , par exemple Aldrovandi , Columna , Ludolphe , Thevenot , jusqu'en 1735 , ont assez bien connu l'animal ; mais à cette époque, Prosper Alpin recommença à embrouiller son histoire en créant, sur une peau mal préparée et à laquelle il man- quait les dents, une nouvelle espèce qu'il nomma Chœropotame , tout en conservant celle de l'Hippopotame. Ce Chœropotame ou Cochon de rivière n'a été adopté que par HIP Hermann; son existence a été rejetée avec raison par tous les autres naturalistes. Buffon, en s'en tenant presque exclusive- ment à la notice de Zerenghi, ne fit guère avancer la science. Daubenton, Allamand, Klockner, Sparmann, Gordon, ont fourni quelques bonnes notes, mais c'est à G.Cu- vier que nous devons, depuis 1821, ce que nous savons de plus positif sur l'organisa- tion de cet animal. Depuis lui, M. Desmou- lins a cru reconnaître une nouvelle espèce dans l'Hippopotame du Sénégal ; d'autres naturalistes dans celui d'Abyssinie; et en- fin Marsden une quatrième espèce qui serait de Java et de Sumatra. Une chose fort curieuse dans l'histoire de l'Hippopotame, c'est que cet animal, si peu , ou plutôt si mal connu des anciens, ait élevé chez eux une polémique relative- ment aux contrées qu'il habite, et que cette polémique ait continué jusqu'à nos jours. Strabon , Néarque , Eratosthènes et Pausa- nias niaient qu'il y eût de ces animaux dans l'indus; Onésicrite, Philoslrate et No- nus soutenaient qu'il y en avait. Buffon pensait qu'il n'en existait pas en Asie, quand Michel Boyer affirmait qu'il s'en trouvait en Chine, et Linné aux embouchu- res des rivières de quelques parties de l'Asie. Tous les naturalistes de nos jours regardent ces animaux comme exclusivement d'Afri- que ; Marsden et la Société académique de Batavia ont inséré le nom de l'Hippopotame dans le Catalogue des animaux du pays qu'ils habitent, c'est-à-dire de Java et ds Sumatra. Ce dernier fait est d'une, trop haute importance dans la science pour que nous n'entrions pas dans quelques détails à ce sujet. Voici les faits en faveur de l'opinion de M. Marsden : 1" Dès l'année 1799, dans !e premier volume de ses Mémoires, la Société de Batavia compte l'Hippopotame au nom- bre des animaux de Java ; 2 il se trouve que cet animal a un nom populaire dans le pays, et même à Sumatra; ce nom malayou est Conda-Ayer ou Kuda-Ayer ; or il serait bien extraordinaire qu'un peuple eût dans sa langue nationale un nom qui représentât un animal dont ce peuple n'aurait pas con- naissance ; 3° un M. Whalfeldt , officier du gouvernement de Batavia et employé à sur veiller la côte , rencontre un Hippopotame BIP vers l'embouchure d'une des rivières méri- dionales de la côle ; il le dessine et envoie le dessin au gouvernement. Peut-on suppo- ser que cet officier ait voulu mystifier son gouvernement , au risque de s'en faire peu estimer et peut-être de perdre sa place? •4" le dessin est communiqué à un natura- liste, M. Marsden , qui reconnaît l'animal. Peut-on encore supposer qu'un auteur qui jouit de la considération de G. Cuvier puisse confondre un Hippopotame avec un Dugong, un Pachyderme avec un Cétacé? Disons maintenant comment G. Cuvier réfute ces assertions : 1" Un Hippopotame des îles de la Sonde serait une chose très remarquable et peu d'accord avec ce qu'on sait d'ailleurs de la répartition géographique des grandes espèces. M. Cuvier, au lieu de ce qu'on sait , aurait dû dire de ce que l'on conclut, car il est évident qu'il part d'une idée préconçue. 2° MM. Diard et Duvaucel ont parcouru Java et Sumatra dans toutes les directions sans avoir trouvé cet Hippo- potame; mais, parce qu'ils ne l'ont pas ren- contré , est-ce une raison pour qu'il n'y soit pas ? 3" Peut-être l'Hippopotame de M. Whalfeldt et de la Société de Batavia est-il le même que le Succotyr-o de Niewhof. Mais une société savante et deux naturalis- tes ne peuvent prendre pour un Hippopo- tame un animal qui a une queue touffue et des défenses sortant de dessous les yeux. Laissons là cette discussion. Il est cer- tain qu'aujourd'hui il n'existe plus d'Hip- popotames au-dessous des cataractes , mais qu'il y en avait encore dans le temps de Zerenghi , et même plus tard , puisque Prosper Alpin en a vu deux au Caire. Il y en avait aussi vers la fin du xuc siècle, comme l'établit le passage suivant d'Abdal- latif : « L'Hippopotame , dit-il , se trouve dans la partie la plus basse du fleuve, près de Damiette. » Or, comme d'anciens auteurs avaient annoncé qu'il n'y en avait plus de leur temps en Egypte, les naturalistes fran- çais ont supposé , un peu trop vite à mon avis, que ces animaux avaient plusieurs fois disparu et reparu pour disparaître en- core en Egypte ; il me semble qu'il serait bien difOcile d'assigner des causes plausi- bles à de telles migrations. L'anatomie de l'Hippopotame est encore fort mai connue , à l'exception de son os- t. vu. HIP 209 téologie, minutieusement décrite par G. Cuvier. Abdallatif avait déjà dit que son organisation intérieure avait beaucoup d'a- nalogie avec celle d'un Cochon ; Daubenton a confirmé ce fait en disséquant un fœtus dont les viscères avaient, selon lui, la plus grande analogie avec ceux d'un Pécari. Il serait fort long et assez inutile ici d'entrer dans des détails sur le squelette de cet ani- mal. Pour cette partie, nous renvoyons le lecteur aux Recherches sur les ossements fos- siles , par G. Cuvier, édition in-8°, p. 401 et suiv. Les Hippopotames , soit qu'ils formeni une seule espèce ou davantage , habitent l'Afrique méridionale et orientale. On les trouve au Cap, en Guinée, au Congo, au Sénégal, sur toute la côte orientale, en Abyssinie , en Ethiopie^ en Nubie, et probablement aussi au midi de la Haute- Egypte. L'Hippopotame amphibie , Hippopolamus amphibius Lin. , Hippopolamus capensis Desm. , la Vache marine, le Cheval marin de quelques voyageurs , Y Hippopolamus an- tiquorum de Fab. Columna. Il est d'une grosseur énorme et atteint quelquefois jus- qu'à 11 pieds (3m,575) de longueur sur 10 (3"',248) de circonférence. Ses formes sont massives, ses jambes courtes, grosses, et son ventre touche presque à terre; ses pieds sont tous à quatre doigts, chacun muni d'un petit sabot. Sa tête est énorme : ter- minée par un large mufle renflé; sa bou- che est démesurément grande, armée de canines énormes, longues quelquefois de plus d'un pied , mais cependant toujours cachées sous les lèvres ; elles fournissent de 'l'ivoire plus blanc , plus dur et plus estimé que celui de l'Éléphant. Ses yeux sont pe- tits, ainsi que ses oreilles; sa peau est nue et d'une grande épaisseur, d'un roux tanné. II habite toutes les grandes rivières du midi de l'Afrique, et il paraît qu'autrefois il était assez commun dans le Nil. Après l'Éléphant et le Rhinocéros , c'est le plus grand des Mammifères quadrupèdes; et, comme tous les animaux aquatiques de cette classe, il a beaucoup de graisse sous la peau. 11 paraît que sa chair, surtout quand il est jeune, est très bonne à man- ger : aussi est-elle fort recherchée par les Hottentots , et plus encore par les Abyssi- 14 livl H1P mens. Cet animal est très lourd ; il marche fort mal sur la terre, mais il nage et plonge avec une extrême facilité , et a, dit-on , la singulière faculté de marcher sous l'eau, sur le fond des rivières, avec plus d'agilité que lorsqu'il est sur la terre. Il peut rester assez longtemps au sein des ondes sans ve- nir respirer à la surface , mais non pas une demi -heure, comme on l'a dit. Ses narines, très développées, se remplissent d'eau; il la chasse avec force en respirant chaque fois qu'il vient se souffler, ainsi que disent les chasseurs , et le hruit qu'il fait dans cette circonstance trahit sa présence. Lors- qu'il est sur la terre, où il vient pour paître et pour mettre bas, s'il entend le plus petit bruit et qu'il se croie menacé du moindre danger, il gagne aussitôt la rive du fleuve ou du lac qu'il habite , se jette dans les on- des , plonge , et ne reparaît à la surface, pour respirer, qu'à une très grande distance. S'il est poursuivi, il replonge aussitôt, et, pour se souffler, il ne laisse plus paraître à la surface que l'extrémité de son mufle. 11 en résulte que si on l'a manqué d'un pre- mier coup de fusil, il est à peu près inutile de le poursuivre davantage. Son cri a beau- coup d'analogie avec le hennissement d'un Cheval, ainsi que je l'ai dit; mais, dans certaines circonstances, il devient beaucoup plus retentissant, et Adanson dit qu'on l'entend fort bien à un quart de lieue rie distance. Son caractère est défiant, très fa- rouche, mais du reste assez paisible quand il n'est pas inquiété et poursuivi de trop près. Dans ce dernier cas, quoiqu'il n'atta- que pas l'homme, au moins ordinairement, il se retourne pour se défendre; mais sa stupidité ne lui permet pas de distinguer* son agresseur du canot ou de la chaloupe qui le porte, et lorsqu'il a renversé l'em- barcation ou brisé le bordage, il ne pousse pas plus loin sa vengeance. « Une fois, que •îotre chaloupe fut près du rivage, dit le capitaine Covent , je vis un Hippopotame se mettre dessous , la lever avec son dos au- dessus de l'eau , et la renverser avec six hommes qui étaient dedans ; mais par hon- neur il ne leur fit aucun mal. » Buffon dit que si on le blesse, il s'irrite , se retourne avec fureur, s'élance contre les barques, les saisit avec les dents , en enlève quelquefois des pièces et les submerge. IIIP Malgré ses habitudes paisibles , il parait cependant, du moins si on s'en rapportes Paterson, que cet animal devient quelque- fois offensif sans y avoir été provoqué. Voici ce que dit ce voyageur : <. Pendantque nous étions dans cet endroit (sur les bords de la rivière d'Orange), mon compagnon, M. Van- Renan, courut le plus grand risque de sa vie, en traversant la rivière, de compagnie avec quatre Hottentots; ils furent attaqués par deux Hippopotames. Ils eurent le bon- heur infini de pouvoir arriver sur un rocher qui s'élevait au milieu de la rivière, et, leurs fusils étant chargés, ils tuèrent un de ces animaux ; l'autre nagea sur la rive oppo- sée. » L'Hippopotame passe tout le jour dans l'eau, et n'en sort que la nuit pour aller paître sur le rivage, dont il ne s'éloigne ja- mais beaucoup, car il ne compte guère sur la rapidité de sa course pour regagner, en cas de danger, son élément favori. Il se nour- rit de joncs, de roseaux, déjeunes rameaux d'arbres et de buissons aquatiques, et, lors- qu'il trouve à sa portée des plantations de cannes à sucre, de maïs, de riz et de millet, il y fait de grands dégâts, car sa consomma- tion est énorme. On a prétendu qu'il man- geait aussi du poisson; mais ce fait est en- tièrement controuvé. Sans quitter les lieux marécageux et les bords des lacs et des ri- vières, il n'est cependant pas sédentaire, car souvent on le voit apparaître dans des pays où il ne s'était pas montré depuis long- temps, et, d'autres fois, il disparaît tout-à- coup des contrées où il est trop inquiété; c'est ce qui est arrivé il y a quelques années dans tout le midi de la colonie du cap de Bonne-Espérance , quoique le gouverneur en ait, pour cette raison, prohibé la chasse. Sa manière de voyager est très commode et fort peu fatigante: le corps entre deux eaux, ne montrant à la surface que les oreilles, les yeux et les narines, il se laisse tranquillement emporter par le courant, en veillant néanmoins aux dangers qui pourraient le menacer. Il dort aussi dans cette attitude, mollement bercé par les ondes. Presque toujours ces animaux vivent par couple, et le mâle et la femelle soignent en- semble l'éducation de leurs petits, qu'ils ai- ment avec tendresse et protègent avec cou- KIP rage. La nature a donné à ces animaux un instinct merveilleux pour trouver l'eau , et ils apportent cet instinct en naissant. En voici un exemple fort extraordinaire cité par Thunberg. « Un jour, étant à la chasse, dit- il, un colon aperçut une femelle d'Hippopo- tame qui était montée sur le rivage pour mettre bas à quelque distance de la rivière ; aussitôt il se cacha dans des broussailles, ainsi que ses camarades. Dès que le jeune Hippopotame parut, le colon tira la mère si juste, qu'elle tomba sur le coup. Les Hotten- tots, qui croyaient saisir le petit, furent bien étonnés de voir cet animal tout gluant leur échapper des mains et se sauver dans la ri- vière, sans que personne lui eût indiqué le chemin, mais seulement par un instinct tout naturel. » On chasse l'Hippopotame de différentes manières. Quelquefois on se cache, le soir, dans un épais buisson, sur le bord d'une rivière, fort près de l'endroit où il a l'habi- tude de sortir de l'eau, ce qui se reconnaît à la trace de ses pas. On a le soin de se pla- cer sous le vent, de ne pas faire le moindre bruit, et il arrive parfois qu'il passe sans défiance auprès du chasseur, qui, d'un coup de fusil, lui envoie une balle dans la tête et le tue raide. Si l'on manque la tête, il se sauve, car sa peau est tellement dure et épaisse, dit-on, qu'elle ne peut être percée à nulle autre partie de son corps, ce qui me paraît fort exagéré. S'il n'est que blessé, il est également perdu pour le chasseur, parce qu'il se jette dans l'eau et ne reparaît plus. II s'accroche dans le fond à quelque aspérité, et il aime mieux se noyer que de devenir la proie de son ennemi. Les nègres de Guinée, les Hottcntots, les Abyssiniens, et autrefois les Égyptiens, prennent ces animaux de la ma- nière suivante: Quand ils ont reconnu, sur le bord d'une rivière, le sentier où ils passent ordinairementen entrantetsortant de l'eau, ils creusent sur son chemin une fosse large et profonde et la recouvrent avec des ba- guettes légères sur lesquelles ils étendent des feuilles sèches et du gazon. Quelquefois ils plantent au fond de la fosse un ou plu- sieurs pieux, dans une position verticale et ayant leur pointe très aiguë. L'animal man- que rarement d'y tomber, et se blesse si grièvement sur les pieux, qu'il en meurt avant la venue des chasseurs. S'il est encore HIP 211 os do j vivant, ils le tuent sans danger | fusil ou de lance. L'Hippopotame, quoi qu'en aient dit beau- coup de voyageurs, fuit l'eau salée et ne se I trouve jamais dans la mer. Mais, comme il i se laisse souvent entraîner par le courant 1 jusqu'à l'embouchure des fleuves, et aussi loin en mer que l'eau reste douce, on a pu [ l'y rencontrer et faire confusion en prenant son séjour accidente! et momentané pour sa ! demeure ordinaire. Lors de leurs amours. I le mâle et la femelle, sans sortir entièrement i de l'eau, viennent sur un bas-fond où l'eau j leur atteint à peine au ventre ; là ils s'accou- | pleut à la manière des chevaux. J'ignore le i temps de la gestation, mais, à en juger par I analogie, il peut être de dix à onze mois. | La femelle ne fait qu'un petit, qui la suit aussitôt dans la rivière; mais elle est obli- gée de sortir de l'eau pour l'allaiter. L'Hippopotame du Sénégal, Hippopotamus senegalensis Desmoul., est ordinairement plus petit que le précédent, dont il ne diffère guère que par de légers caractères anatomi- ques, auxquels, il me semble, Desmoulins a donné trop d'importance. Ce jeune et sa- vant naturaliste croyait à la fixité absolue des formes ostéologiques dans chaque espèce, et ceci est une erreur. L'observation faite sur les animaux domestiques, le Chien, le Mou- ton, le Cheval, le Bœuf, etc., prouve, jus- qu'à l'évidence, l'action des agents exté- rieurs sur les formes ostéologiques. Certes la lête busquée d'un Cheval normand olfre d'é- normes différences avec la tête à chanfrein concave d'un Cheval arabe; la tête d'un Bouledogue n'a aucun rapport avec celle d'un Lévrier, etc. Quelques naturalistes ré- pondent que ces différences de formes sont le résultat de la domesticité; je leur demande si la domesticité est autre chose qu'un agent extérieur dont les influences ont une autre cause que celles de la température, du climat et de la nourriture. L'homme, par son intelligence et en accumulant les causes, peut hâter les modifications de l'or- ganisme, mais il ne crée rien, il ne mo- difie pas par ses mains, et c'est toujours la nature qui agit et en vertu des mêmes lois. Un animal placé au Cap n'a ni la tempéra- ture, ni le climat, ni la nourriture d'un animal de la même espèce placé en Abyssi- nie; et un troisième vivant au Sénégal sera 212 HIP dans des conditions tout autres que celui d'Abyssinie et celui du Cap. Certainement les agents extérieurs modifieront leur orga- nisation de trois manières différentes en raison des mêmes lois qui modifient les ani- maux domestiques. Or, partant de ce principe incontestable , je ne pense pas que l'Hippopotame du Séné- gal soit autre chose qu'une simple variété du précédent. Ses formes extérieures ne différent point de celles de l'espèce du Cap. Ses canines sont plus grosses, et le plan sur lequel elles s'usent est plus incliné; l'échan- crurc de l'angle costal de l'omoplate est beaucoup moins sensible; la crête sagittale est moins longue; la suture du jugal avec l'os zygomatique est rectiligne et se termine à un demi-pouce au-dessus du bord infé- rieur de la cavité glénoïde, tandis que, dans l'espèce du Cap, la pointe du jugal, termi- née en biseau, s'arrête à un pouce en avant du bord antérieur de cette cavité. Il n'y a pas d'échancrure entre l'apophyse coracoïde et la cavité glénoïde. Enfin , il offre encore Quelques légères différences dans le bord pubien du détroit supérieur du bassin, dans l'obliquité plus prononcée du plan de cha- que branche du maxillaire, dans la plus grande longueur du crochet qui termine en avant la fosse massétérine, d'où résulte pour l'animal la faculté de porter un peu plus la mâchoire en avant. Nous ferons remarquer que le squelette du Sénégal , qu'a observé M. Desmoulins , était celui d'un jeune animal dont on ne connaît pas le sexe , et qu'il l'a comparé a celui d'un vieil Hippopotame du Cap, dont le sexe est également inconnu. En consé- quence je demande : 1° si on avait le moyen de comparer plusieurs squelettes du Séné- gal, est-on certain que tous offriraient ab- solument les mêmes particularités? 2" les différences observées ne résulteraient-elles pas de l'âge? Le peu d'élévation de la crête sagittale me le ferait volontiers croire; 3° ne pourraient-elles pas encore résulter de la différence des sexes, et ceci n'expliquerait-il pas la différence dans le bord pubien du détroit supérieur du bassin ? Du reste , je ne pousserai pas plus loin cette discussion, parce que, tant que les na- turalistes n'attacheront pas un sens précis au mot espèce, il importe peu que l'Hippo- HIP potame du Sénégal soit désigné par le mot espèce ou le mot variété. L'Hippopotame d'Abyssinie , Hippopota- mus Abyssiniens Less., me paraît encore être une simple variété qui ne différerait de l'Hippoptamc du Cap que par sa taille un peu moins grande , et par sa couleur d'un noir ardoisé. C'est probablement la même que l'Hippopotame du Nil, ou bien, dans ce fleuve, il en existe deux variétés, comme le dit le voyageur Cailliaud. (BOITARD.) HIPPOPOTAMES FOSSILES, paléont. —S'il estdouteux qu'il exisleplusd'uneespèce vivante d'Hippopotame, il est incontestable que l'on en rencontre plusieurs espèces fossiles. La plus anciennement connue , Hipp. major , parce qu'elle est d'une taille plus élevée que l'espèce vivante décrite par Cuvier dans le 1" vol. des Oss. foss., se retrouve en grande abondance avec des os d'Eléphants , de Rhinocéros , de Mastodon- tes et de Ruminants dans le val d'Arno supérieur, et l'on en a recueilli des frag- ments aux environs de Rome, dans les landes de Bordeaux , dans le terrain d'alluvion des environs de Paris , en Auvergne, dans Pal— luvion sous-volcanique, et en Angleterre, auprès de Brentfort, dans le comté de Mid- dlcscx, avec des os de Rhinocéros et d'Élé- phant. On en trouve également de nom- breux débris en Sicile, mais qui paraissent appartenir à un individu d'une taille un peu moindre que l'espèce du val d'Arno. Malgré sa ressemblance générale avec l'Hippopo- tame vivant, M. Cuvier y a trouvé des dif- férences suffisantes pour constituer à ses yeux une espèce et non une simple variété. La seconde espèce , également due aux recherches de Cuvier, Hipp. minutus,'se trou- vait engagée dans un grès testacé à base calcaire des environs de Dax, département des Landes. Elle présente des différences assez marquées dans tous les os que ce bloc a fournis, et se trouve en outre caractérisée par une taille qui n'est que moitié en me- sure linéaire de celle du grand Hippopo- tame. La troisième espèce, Hipp. hexaprotodon , se rencontre aux Indes, dans les collines tertiaires subhimalayanes. Ses incisives sont au nombre de 6, aussi bien en haut qu'en bas, tandis qu'il n'y en a que 4 dans PHip- UIP popntame vivant. Cette espèce , à peu près d'un quart moins grande que l'espèce vi- vante, a été trouvée par M. le capitaine Caulley et M. Hugues Falconer, et annoncée pour la première fois dans le Journ. de la Soc. as. pour 1838. Ces naturalistes pensent même que les nombreux ossements qu'ils en ont recueillis ne peuvent pas tous se rap- porter à une seule espèce, et ils ont proposé d'élever cet Hippopotame en sous-genre sous le nom d'Hexaprotodon. Outre les Hippopotames major et minu- lus, Cuvier avait établi sur un fragment de mâchoire inférieure non dégarni entière- ment de sa gangue , provenant d'un tuf calcaire du département de Maine-et-Loire, un Hipp. médius, et sur quelques dents isolées , trouvées dans un banc calcaire , près de Blaye, département de la Charente, un Hipp. dubius. M. de Christol a reconnu que cette mâchoire et ces dents appartien- nent a une espèce de Cétacé herbivore, qui tient du Lamantin et du Dugong , auquel il a donné le nom de Metaxytherium , et dont les dents présentent, lorsqu'elles sont usées,. une ressemblance assez grande avec celles des Hippopotames. Frappé cependant des différences que les dents sur lesquelles il avait établi ces espèces, présentaient avec celles des vrais Hippopotames, Cuvier annon- çait lui-même qu'il fallait attendre d'au- tres os pour porter (sur elles) un jugement définitif. Il semble que ces paroles auraient dû s'opposer aux conclusions que quelques naturalistes ont tirées de cette erreur con- tre les principes de la détermination, des ossements fossiles employés par Cuvier, puisqu'il donnait dans ce cas les résultats de son examen comme douteux. (L. D.) *IIIPPOPSIS (îmroç, cheval; î^iç, face). ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, famille des Longicornes, tribu des Lamiai- res, établi par M. Serville (Ann. de la Soc. ent. de Fr., t. IV, p. 41 ), qui lui donne pour type VH. lineolata , espèce originaire du Brésil; 4 ou 5 autres espèces du même pays, une du Sénégal et une autre de Ma- nille, y sont encore comprises. Les Saperda lemniscata, longicornis de F., et filiformis d'Olivier, font probablement partie de ce genre, de même que la S. marginella F., t-spèce propre au centre et au midi de la France M. Guérin-Menneville »«nt ^« r«_ HIP 213 cevoir mission du gouvernement d'étudier la larve de ce Coléoptère, qui s'attaque à la tige des céréales et les fait périr. Les Hip- popsis , dans le repos , tiennent leurs an- tennes dirigées en avant, ce qui n'a pas lieu, ou n'a pas encore été observé chez d'autres Longicornes. (C.) HIPPOPL'S. moll. — Voy. HIPPOPE. *HIPPORHINLS ("ttttoç, cheval; pî», nez), ins. — Genre de Coléoptères tétramè- res, famille des Curculionides gonatocères, division des Entimides, créé par Schœnherr (Disp. melh., p. 85; Synonym. gen. et sp. Curculion., tom. I, p. 460; V, 2 part., pag. 746). Le nombre des espèces qu'y rap- porte cet auteur est de 79; presque toutes appartiennent à l'Afrique australe. Nous indiquerons les espèces suivantes de Fabri- cius, comme en faisant partie : Curcul. pilularius, specirum, rubifer, sex-vittatus , nodulosus et tribulus ; cette dernière est in- digène de la Nouvelle -Hollande. Le corps de ces Insectes a la dureté de la pierre ; leurs élytres sont couvertes de tubercules épineux, souvent disposés en lignes; la trompe est grosse, quadrangulaire, et comme sciée en dessus à sa base. (C.) * IIIPPOSIDEROS (TWiroç, cheval ; a(Sn- poc, fer), mam. — M. Gray (Mag. zool. et bot., II, 1828) désigne sous ce nom un genre de Carnassiers chéiroptères , comprenant le Bhinolophus tridens Geoffr. {Desc. Egypte, II) et 8 espèces provenant de l'Inde, parmi lesquelles nous citerons seulement VH. in- signis Horsf. (E. D.) HIPPOTIIEKIUM. PALBOHT.— Voy. CHE- VAL FOSSILE. IlIPPOTHOA(nommythologique).POLYP. — Genre de Polypiers flexibles de la famille desCellariées, créé par M. Lamouroux {Gen. Polyp.) et ayant pour caractères: Polypier encroûtant, capillacé, rameux; rameaux di- vergents , articulés; chaque articulation composée d'une seule cellule en forme de fuseau ou de navette; ouverture polypeuse ronde, très petite, située sur la surface su- périeure et près du sommet de la cellule. Ce genre se rapproche des Lafcees par sa composition et des Ajtées par la situation de l'ouverture de la cellule. Une seule espèce entre dans ce groupe, c'est I'Hippothoé divergente Lamx., d'une couleur noire , et qui se trouve sur les Hydropuytes 214 II1P de la Méditerranée et principalement sur le Delesseria palmata. (E. D.) JIIPPOTIS ("tttco;, cheval; »5ç, irôç, oreille), bot. th. — Genre de la famille des Ruhiacées-Cinchonacées-Gardéniées , établi par Ruiz et Pavon {Prodr., 33). Arbrisseaux du Pérou. Voy. isubiacées. I11PPU1US (Ttttvo;, cheval; »ipi, queue). bot. pu. — Genre de la famille des Halora- gées, établi par Linné {Gen., n. 11). Her- bes des régions froides et tempérées de l'hé- misphère boréal. Voy. haloragées. HIPPURITE. i-olyp. — Divers Polypiers sont désignés sous ce nom par Guettard et quelques autres naturalistes. (E. D.) IHPPU1UTE, Hippurilcs. moll. — On conçoit à peine aujourd'hui comment il a été possible de confondre parmi les Cépha- lopodes des corps qui en diffèrent autant que ceux qui sont connus actuellement sens Es nom d'Hippurite. On doit attribuer celte confusion.) Picot de la Peyrousc, qui, le pre- mier, ayant observé ces corps fossiles aux bains de Rennes, dans les Pyrénées, les dé- signa sojs le nom d'Orthocératites , et les décrivit connue des coquilles cloisonnées. Nous ferons remarquer, en traitant des Orthocères, que ce mot a été appliqué non seulement aux Hippurites, mais aussi à plu- sieurs autres corps fossiles dont les rapports peuvent être contestés. L'opinion de Picot de la Peyrouse entraîna celle de Bruguières, celle de Lamarck lui-même; enfin Cuvier et tous les autres naturalistes rangèrent les llippurites parmi les Céphalopodes. En les inscrivant à la suite des Bélemnites, Cuvier élevé quelques doutes, et dit que la bouche de la coquille est fermée par un opercule que quelques uns regardent comme une der- nière cloison, mais que, si ce n'est pas une cloison , rien ne s'opposerait à ce que les Hippurites entrassent dans les bivalves. Ce doute, reproduit par M. de Férussac , ne l'a pas empêché de conserver ce g. dans le voisinage des Bélemnites. M. de Blainville, à l'article mollusques du Dict. des se. nat., n'a point fait mention du g. Hippurite, et d'après nos observations, les a fait rentrer parmi les Rudistes de Lamarck, dans son Traité de malacologie. C'est justement à cette époque que nous avons publié , dans les Annales des se. nalur., nos observations sur les Rudistes, et en particulier sur le g. IUP Hippurite. Muni de matériaux nombreux , nous avons comparé minutieusement les Hippurites aux coquilles des Céphalopodes, et de cet examen il est résulté pour noua cette opinion que ce g. doit faire partie de-, Mollusques acéphales, et doit se placer BOD loin desSphérulites et des Radiolites de La- marck. Pour comprendre ce que nous avens à dire sur le g. curieux qui fait le sujet de cet article, il faut se rappeler les caractè- res fondamentaux des coquilles des Céphalo- podes. Toutes sont libres, parfaitement sy- métriques: il y en a de droites, et d'autres diversement enroulées sur un même plan; d'autres enfin , dont la forme lurriculée ^e rapproche de celle des coquilles turbinéc.-. Ces coquilles sont généralement minces , et ' aussitôt que le test extérieur est détroit ou | enlevé des moules , on voit qu'une grande ! partie de la coquille est divisée à l'intérieur par des cloisons transverses, régulièrement espacées, concaves en avant, vers l'ouverture de la coquille, et convexes en arrière. Ces cloisons, ordinairement très minces, sont percées d'un siphon, dont la position varie selon les familles et les genres; c'est un tuyau continu compris dans l'épaisseur de la cloison , mais qui , dans l'état ordinaire de fossilisation , peut se rompre à chacune des cloisons et montrer nettement sa tran- che circulaire. La plus grande partie du der- nier tour de la coquille des Céphalopodes ne présente pas de cloison, parce qu'elle est destinée à contenir l'animal. Si nous met- tons à côté d'une de ces coquilles une Hip- purite, il sera bien facile de remarquer les différences qui existent entre elles, et comme nous, on arrivera à conclure que les Hippu- rites sont de véritables coquilles bivalves. En eiïet, ces coquilles sont allongées, co- lloïdes , mais non symétriques , et elles of- frent constamment, vers leur extrémité pointue, une trace de leur adhérence aux corps sous-marins. Il arrive même fréquem- ment que les jeunes individus s'attachent aux plus gros par une partie de leur lor- gueur; quelquefois même, dans certaines espèces, les individus sont attachés les uns aux autres, de manière à former des masses compactes, semblables à des tuyaux d'or- gue. Lorsque l'on vient à casser longitudi- nalement des Hippurites . or. trouve, dans l'extrémité amincie descloisonstransverses. 111 V mais qui ne sont point régulières; elles n'ont point entre elles une distance égale ou proportionnelle; souvent elles se tou- chent, quelquefois elles s'écartent subite- ment. Par leur disposition, elles ont la plus grande analogie avec les cloisons que font les Huîtres dans leur accroissement. Si l'on prend une Huître Pied-dc-Cheval, par exem- ple , ou plutôt une Huître à talon très al- longé, comme VOslrca virginica , et que l'on coupe en deux la valve inférieure, on trouve dans le talon un grand nombre de cloisons irrégulières offrant beaucoup d'a- nalogie avec les cloisons des Hippurites. Ces cloisons, comme l'a reconnu Picot de la Pey- rouse lui-même, ne sont point percées d'un véritable siphon; mais la coquille montre en dedans deux crêtes longitudinales qui descendent de l'ouverture jusqu'au sommet, laissant entre elles un intervalle semi- lu- naire, dans lequel s'enfoncent les cloi- sons transverses. 11 est facile de compren- dre que ces crêtes n'ont aucun rapport, aucune ressemblance avec le siphon des Cé- phalopodes, puisqu'elles tiennent à la paroi même de la coquille. Entre la dernière cloison des Hippurites et les bords de l'ou- verture, il reste une cavité cylindrique as- sez profonde destinée à contenir l'animal ; mais l'ouverture a des bords épais taillés en biseau. Ordinairement subcirculaire, cette ouverture peut être modifiée dans les individus, selon qu'ils ont trouvé plus ou moins d'espace pour leur développement. Comme ils sont adhérents, ils subissent les conséquences de cette manière de vivre, en devenant plus ou moins irréguliers, lors- qu'un certain nombre d'individus se tou- chent et se gênent dans leur développement. Cette ouverture à bords épais est fermée d'une manière parfaite par une valve oper- culiforme , plane , et dont les bords sont taillés en biseau pour s'accorder à la forme de la valve opposée. Rarement on peut dé- tacher cette valve supérieure; mais nous en avons vu un échantillon d'une parfaite con- servation entre les mains de M. Roland Du- roquand, auquel on doit un très bon travail sur ce g. La face supérieure ou externe est toujours pointillée ou ornée de diverses sculptures ayant l'apparence de polypiers ; en dedans cette valve est lisse , et ne porte «ucune trace de charnière ou d'impression IllP 21! musculaire; enfin (et ce caractère distinciif se montre dans toutes le: Hippurites) cette valve porte en dessus deuxoscules obliques, correspondant exactement au sommet der, deux crêtes qui régnent dans toute ia lon- gueur des grandes valves. Ce que nous ve- nons de dire doit suffire pour démontrer qu'il existe une énorme différence entre les Hippurites et les Céphalopodes; cela suffit même pour démontrer que les Hippurites doivent faire partie des Mollusques acépha- les. Mais quelle place ces coquilles doivent- elles occuper dans la série méthodique'/' Telle est la question que nous devons exa- miner d'une manière sommaire, car nous nous proposons d'y revenir à l'article ru- distes. Jusqu'ici les Hippurites sont propres aux terrains crétacés, et l'on sait que, dans ces terrains, presque toutes les coquilles subis- sent une altération par laquelle leur couche intérieure est dissoute, tandis que la couche externe demeure dans son intégrité ' mais, dans les lieux où ces corps ont été observés, il est souvent arrivé que les parties, empâ- tées dans une roche solide, ne peuvent plus se distinguer, et il faut user d'un artifice particulier pour se convaincre que, dans ces coquilles, il y avait une charnière articulée puissante, dont on ne peut encore se faire une juste idée. Pour arriver à la démonstra- tion dont je parle, il faut faire scier et polir des tronçons pris dans une même Hippurite bien conservée, dans le voisinage de la valve supérieure, et en descendant jusqu'au point où commencent les cloisons transverses, on voit alors, comme nous l'avons fait repré- senter dans notre Traité élément, de conchyl., qu'il existait, à côté de l'une des crêtes in- térieures, des cavités coniques, à tranches ovalaires, au nombre de trois, séparées en- tre elles par de minces cloisons et probable- ment destinées à recevoir les dents cardi- nales de la valve supérieure, comme cela a lieu dans les Sphérulites. Probablement aussi le sommet des crêtes sur lesquelles on aper- çoit souvent une petite cavité, était destiné à recevoir un ligament dont la valve supé- rieure aurait conservé l'empreinte, sous la forme des deux oscules qu'elle présente. On doit croire également que, pour mouvoir ses valves, l'animal était pourvu de deux mus- cles ; mais les empreintes de ces parties ne 216 mu m t; noue sont point encore connues. Il résulte de cet ensemble de faits que les Hippuritcs sont des coquilles bivalves, appartenant aux Rudistes de Lamarck, et doivent rentrer par conséquent parmi les Mollusques acéphales dymiaires. Cette opinion , nous le savons, n'est point partagée par la plupart des con- chyliologistes qui se sont occupés des fossi- les. M. Desmoulins d'abord a fait de la fa- mille des Rudistes un ordre d'animaux intermédiaires, selon lui, entre les Ascidiens et les Acéphales. Sur des matériaux incom- plets, M. Goldfuss a rapproché ces corps du groupe des Brachiopodes , et cette opi- nion^ laquelle s'est rangéM. A. d'Orbigny, ne me paraît point soutenable dans l'état actuel de la science. Mais nous n'insisterons pas davantage actuellement sur l'appréciation des caractè- res de ce groupe; nous nous proposons de revenir sur ce sujet aux articles rudistes et sphérulites ; et, pour nous, les llippurites peuvent être caractérisées de la manière suivante: Coquille bivalve, irrégulière, très inéquivalve: l'une grande, conique, adhé- rente; l'autre très petite, operculiforme , plane ou légèrement concave ; deux oscules enfoncés, correspondant par leur position au sommet de deux crêtes saillantes et conver- gentes, qui s'élèvent sur la paroi de la valve conique; une charnière articulée; liga- ment... ? impression musculaire...? Les Hippurites sont d'une extrême abon- dance dans les terrains crétacés supérieurs du midi de l'Europe. Elles sont quelquefois amoncelées en grande quantité, et leurs dé- bris, mêlés à ceux des autres genres de Ru- distes, constituent des couches puissantes qui régnent sur une très vaste étendue. Le nombre des espèces est assez considérable; nous en connaissons une dizaine; mais il est à présumer que les naturalistes qui habi- tent les lieux où elles se rencontrent en possèdent beaucoup plus. (Desh.) *IIIPPURIL'M. polyp.— M. Okcn (Lehrf. nature)., 181S) a donné ce nom à un Poly- pier que l'on rapporte au genre Isidea. Voy. ce mot. (E. D.) HIPTAGE. bot. pu.— Genre de la famille des Malpighiacées, établi par Gaertner (II, 169, t. 116). Arbrisseaux grimpants de l'Asie tropicale. Voy. malpighiacées. IIIR.EA. bot pb. — Genre de la famille des Malpighiacées, établi par Jaequin (Am., 137). Arbrisseau de l'Amérique tropicale. Voy. malpighiacées. JIHICLS. mam. — Nom scientifique du Bouc. Voy. chèvre. HIRESIA, Gistl. iiss. — Voy. iresia , Dejean. HIRIHOIVÈVRE. Uirmoneura (»><*<>'?, enchaînement; vt'upov , nervure), ins. — Genre de Diptères, division des Brachocères, famille des Tanystomes, tribu des Anthra- ciens , établi par Wiedmann , et adopté par Meigen et Latreille, ainsi que par M. Mac- quart. Ce dernier en décrit 5 espèces , dont 4 exotiques et 1 type du genre, qui se trouve en Dalmalie : celle-ci est VII. obscura de Meigen. Son nom générique fait allusion à la disposition des nervures des ailes. (D.) HIRNELIA, Cass. bot. ph. — Syn. d'Ar- gianlhus, Wendl. ♦IIIRIVEOLA. bot. en.— Genre de Cham- pignons hyménomycètes, établi par Eries (PL hom., 93) pour un petit Champignon des Antilles encore peu connu. HIRONDE, Cuv. moll. — Syn. d'Avi- cule, Lamk. HIRONDELLE. Hirundo. ois.— De tous les oiseaux qui s'agitent sur notre globe, les Hirondelles (et je prends ici ce mot, non plus avec la restriction qu'il a aujourd'hui dans nos ouvrages scientifiques , mais avec son extension vulgaire, en l'appliquant aussi aux Martinets, comme l'ont fait Linné, Buffon et plusieurs autres naturalistes), les Hiron- delles, dis-je, composent une des plus in- téressantes familles que puisse fournir la classe à laquelle elles appartiennent, car elles réunissent pour nous l'utile à l'a- gréable. Ainsi que la plupart des oiseaux qui se distinguent par quelques attributs particu- liers ou par des mœurs exceptionnelles, les Hirondelles paraissent avoir fixé l'attention de l'homme à toutes les époques et dans tous les lieux. Les naturalistes ont consacré à leur histoire de nombreuses pages ; d'un autre côté, elles ont été plus d'une fois chan- tées et célébrées par les poètes (1) ; plus d'une II- Mu (i) Heerkrns 1rs. ont fait mention de ces oiseaux isaïe dans ses prophéties, Homère i mx Hirondelles, ps les plus rem- uent prodigieux. Odyssée, Aristo- ■t Martial dans leurs satires. Virgile dans ses Géor- giques . Tlie'ucrite dans ses idylles. Suidas, Ange-rtilluari , Hérodote, dans leuri livres. Ovide dans «es Mélamorpho**v HIR fois aussi les moralistes les ont proposées , dans leurs apologues , comme exemples de fidélité, de douceur, de bienfaisance et d'à- | niour paternel. En un mot, il n'est pas d'oi- j seaux dont l'histoire soit écrite dans plus j de livres. Mais les Hirondelles , surtout dans l'ori- j ginedes sciences, ont partagé avec beaucoup ! d'autres espèces le privilège d'être l'objet d'une foule d'erreurs , que l'on a pendant | longtemps acceptées comme des vérités , par cela seul qu'elles avaient été recueillies «t reproduites par des esprits éminents. j Ainsi on a dit que leur mode d'accouple- ment, bien différent de celui des autres oi- seaux , puisqu'il se faisait abdomen contre | abdomen, avait lieu au sein de l'air ; qu'elles j avaient la faculté de recouvrer la vue au j moyen d'une certaine plante, qui depuis a conservé le nom d'Herbe aux Hirondelles (Chélidoine). On a dit aussi que les petites pierres que Ton trouve quelquefois dans leur estomac avaient la propriété de préserver d'une foule de maux les personnes qui les suspendaient à leur cou au moyen d'un sa- chet ; mais ce qui est mieux encore , c'est , que chaque partie du corps des Hirondelles, et même leurs excréments, avaient, au rap- port des anciens, une vertu médicatrice qus leur était propre. Leurs muscles écrasés étaient l'antidote de la morsure des vipè- i res ; leurs fèces , délayés et pris en boisson, \ préservaient de la rage. Enfin il n'est pas de contes, pas de fables, pas de préjugés aux- quels les Hirondelles n'aient donné lieu, et l'on écrirait un gros volume si on voulait , les rapporter tous (1). Ce que l'on pourrait dire de l'histoire des Hirondelles ainsi écrite, c'est que cette his- ( toire a été dès les premiers temps plus po- j pulaire que scientifique ; c'est que cette his- j toire a été imposée par l'esprit public à HIR 217 et Vanieri dans (l) Les anciens lions phi tous les chasse, etc., etc., l'Hirondelle dix-sept prépara- U, à les , :nt île !qu\l i et de bon vinaigre. Cette eau, i possibles croire, si on ne la voyait écrite, VEttu d'Hirondelle, qu'ils obtenaient eu faisant distiller la chair des jeur pilce et mêlée à du castorcun qu'il fallait prendre à jeun, comme toutes sorties dei officines des Dioscoiide de tous I j elle seule plus de vertu que tous les mcdii lUllitareasement elle rendait chauves les pe • isolent mace T. VII. ceux qui nous l'ont transmise. D'ailleurs, si de nos jours ou voulait l'écrire, en se met- tant sous l'influence des opinions du vul» gaire, en acceptant tout ce qui se dit, dans nos campagnes , sur le compte des Hiron- delles, peut-être consignerait -on autant d'erreurs que les écrivains de l'antiquité , ce que du reste ont fait quelques auteurs du xvi" siècle. Quelque ouvrage d'histoire naturelle que l'on consulte, à quelque époque que cet ou- vrage ait été écrit, toujours les Hirondelles y sont présentées comme des oiseaux qui se plaisent dans les lieux habités et populeux, comme des amies de l'homme; et cela est vrai dans de certaines limites. Si quelques espèces sont portées par instincWa vivre loin des cités et à préférer les solitudes sauva- ges, comme le font quelques unes de celles qui sont originaires du nouveau continent ; si même parmi celles qui viennent se repro- duire en Europe , il en est qui recherchent les endroits écartés et silencieux, il est pourtant vrai de dire que, en général, les Hi- rondelles se plaisent dans les lieux habités par l'homme, et paraissent se complaire dans sa société, car la plupart d'entre elles choi- sissent son toit pour demeure. En retour de cette confiance qu'elles montrent en venant vivre à ses côtés , elles en reçoivent protec- tion. Les peuples de l'ancienne Grèce , ap- préciant les services que de pareils oiseaux peuvent rendre en purgeant l'air d'une foule d'insectes incommodes et nuisibles, s'étaient fait une loi d'hospitalité de les recevoir dans leur demeure. Pour eux , les Hirondelles étaient des oiseaux chers aux dieux pénates : aussi leur nuire eût été considéré comme une action mauvaise et punissable. Cette protection , cette affection des an- ciens pour les Hirondelles, ne s'est pas con- servée jusqu'à nous dans toute sa pureté. Cependant l'on pourrait encore citer des lieux où ces oiseaux vivent en paix et en sécurité sous la sauve-garde des idées super- stitieuses ou de la reconnaissance des peu- ples. Dans quelques contrées de l'Europe , mais surtout là où les préjugés sont encore fortement enracinés, les Hirondelles sont toujours considérées comme des oiseaux sa- crés. D'après cette croyance, il serait crimi- nel de les tuer ou de détruire leurs nichées, et la maison dans laquelle un pareil fait se 14* 218 HIR HIR serait accompli, si elle n'était frappée de la réprobation générale, serait au moins, aux yeux du vulgaire, menacée d'un malheur prochain. La sécurité dont certaines Hirondelles jouissent dans plusieurs contrées de l'Amé- rique est bien plus grande encore que celle qu'elles rencontrent sur quelques points de notre continent. Ici , il est vrai , on les laisse libres de se choisir un coin dans nos demeures, et on ne cherche pas à les en éloigner; mais là on les y appelle, pour ainsi dire, en perçant exprès pour elles, au- tour des maisons, des trous qui leur servent d'habitation. La reconnaissance a une très grande part dans ces avances que l'on fuit aux Hirondelles dans quelques contrées du nouveau monde; car ces oiseaux diminuent considérablement le nombre des insectes ailés dont on est très incommodé dans ces contrées; et de plus elles paraissent veiller sur les oiseaux de basse-cour, en les aver- tissant, par leurs cris, de l'approche de leurs ennemis naturels. .Mais prendre ces exceptions pour la règle générale serait ne point rester dans les li- mites du vrai. Les Hirondelles , malgré les services signalés et réels qu'elles rendent , ne reçoivent généralement plus cette anti- que hospitalité qui s'étendait partout sur elles. Aujourd'hui , dans la plus grande partie de l'Europe, on est sans respect pour îles anciens préjugés, et on ne se fait pas de scrupule de les tuer et de les manger. Elles •rencontrent sur notre continent des pays qui sont pour elles tout-à-fait inhospitaliers , des pays où les lois mêmes leur sont hostiles, puisqu'en tous temps et en tous lieux, elles permettent de les chasser comme on chasse les animaux les plus malfaisants (1). Cependant, s'il est des oiseaux que l'on dût épargner, c'est bien certainement ceux qui li) Les lois qui régissent la Toscane considèrent. d'après' Savi (Ornithol. toaeana, t. I, p. iCi). les Hirondelles comme des oiseaux malfaisants, et les rangent dans la même caté- gorie (|ue les Moineaux, les Corbeaux, les Oiseaux de proie, etc. Ainsi privées de la piotertion que ces lois accoi dent à toutes les autres petites espèces, il en résulte que, dans le temps où la chasse est prohibée, tout le monde peut, au mo;en d'en- gins (l'usage du fusil étant alors défendu), s'emparer de ces oiseaux. Aussi les chasseurs se dédommagent sur eux de l'im- puissance où les lois les mettent de faire une autre chasse, et, soit passe-temps, soit espoir de lucre, ils en font une des- truction considérable. Il est vraiment impossible de deviner le motif d'une pareille tolérance, dans un pays surtout ou les Hirondelles sont si utiles. se recommandent par les services qu'ils peu- vent rendre , et par leurs mœurs douces et inolTensives. Sous ce dernier rapport seul , les Hirondelles mériteraient encore la pro- tection de l'homme. Il est peu d'espèces chez lesquelles l'instinct social soit aussi développé que chez elles. Elles se réunis- sent en familles nombreuses, parcourent les airs en familles , chassent en familles , construisent leurs nids dans les mêmes en- droits, et paraissent en certaines circonstan- ces, lorsque, par exemple, elles sont im- portunées par un oiseau de proie, se prêter un secours mutuel (1). Chez quelques es- pèces, cependant, ce besoin de sociabilité ne se développe qu'à l'époque des migrations. Ainsi l'Hirondelle brune du Paraguay, hors l'époque de ses voyages, est généralement seule ou par paires. Très attachées au lieu où elles ont pris naissance, les Hirondelles y reviennent or- dinairement tous les ans. Des expériences plusieurs fois répétées ont levé tous les dou- tes à cet égard. Spallanzani a vu pendant deux années consécutives le même couple d'Hirondelles de cheminée retourner à son nid respectif. Il a fait pareille observation sur les Martinets et les Hirondelles de ri- vage , et do ces observations est résultée, pour lui , la preuve que non seulement ces (i) Relativement aux secours mutuels que se prêtent les Hirondelles, Dupont de Nemoms, dans no Mémoire lu » l'Institut en 180C, cite le fait suivnnt, que j'aurais passé sous S'ienre. si je n'avais entendu M Isidoie Geoffroy en produire un pareil dans ses Cours d'orinthologie professés au Muséura d'histoire naturelle. .< J'ai vu, ndit Dupont de Nemours. « une Hirondelle qui s'était malheureusement, et je ne s.is comment, pus la patte dans le nœud roulant d'un.- ficelle, dont l'autre bout tenait à une gouttière du collège des QuatreNations. Sa forée épui- sée, elle pendait eteriait au bout île la Ocelle, qu'elle relevait quelquefois en voulant s'envoler. » Toutes les Hirondelles du vaste bassin entre le pont dej Tuileries et le Pont-Neuf, et peut-élre plus loin, s'étaient réunies au nombre de plusieurs milliers; elles faisa.ent nuage; toutes poussaient le cri d'alarme... Toutes celles qui étaient à portée vinrent à leur tour, comme aune course de bague, donner, en passant, un coup de bec a la ficelle. Cet coups, dirigés sur le même point, se succédaient de seconde en seconde, et plus promptement encore... Une demi-heure de ce travail fut suffisante pour couper la firetle et mettre la captive en liberté. » MM Roulltn, Dupuy et Is. Geoffroy ont également constaté qu'une Hirondelle, suspendue à un fil, fut délivrée de la même manière par ses eompugnes Je ne conteste point ces faits, mais je dois dire que j'ai vu une Hirondelle île fenêtre dans le même cas. ayant les pieds pus dans un fil, mourir luspendue, sans avoir pu être délivrée. him oiseaux reviennent fidèlement sous le pre- mier toit qui les a abrités , mais encore que le premier mariage qu'ils contractent est indissoluble pour l'avenir. Cet attachement des Hirondelles pour la demeure de leur choix est tel qu'elles y retournent alors qu'on les en éloigne en les transportant à de grandes distances. Les jeunes même . assez forts toutefois pour pouvoir voler, parais- sent avoir l'instinct, lorsqu'ils ont été ainsi transportés au loin, de regagner le nid où ils ont pris naissance. C'est ce qui contribue- rait à faire admettre un Tait très curieux, rapporté par Spallanzani, fait qui s'est passé dans le couvent des capucins de Vignola , situé à quelques lieues de Modène. Je ne puis résister au désir de le citer à cause de son étrangeté. «Ces religieux, » dit Spallanzani en parlant des capucins de Vignola, « avaient coutume de régaler chaque année un habi- tant de Modène de quelques douzaines de jeunes Hirondelles prises dans les nids du couvent; et, pour qu'elles ne leur échap- passent pas , ils en faisaient la chasse à la nuit tombante. Une fois , l'homme chargé de les portera Modène, s'étant mis en mar- che aussitôt après leur capture , eut la ma- ladresse de les laisser évader tout près de la ville. Le premier usage qu'elles firent de leur liberté fut de retourner à Vignola, où elles arrivèrent avant le jour et au moment où les capucins étaient assemblés dans le chœur. » Les cris tumultueux de ces oiseaux au- tour du couvent, et à une heure où ils n'ont pas coutume de chanter, piquèrent la curio- sité des religieux, qui, étant allés visiter, après l'office, les nids qu'ils avaient dévas- tés la veille , ne furent pas peu surpris de les trouver peuplés comme auparavant. » En vérité, si ces jeunes Hirondelles n'avaient point parmi elles, pour les guider dans leur voyage nocturne, d'individus vieux et expé- rimentés , ce fait sans exemple , certifié à Spallanzani par des témoins oculaires et dignes de toute confiance , ne peut s'expli- quer qu'en supposant à de jeunes oiseaux l'instinct merveilleux des individus adultes. Bien qu'ordinairement les Hirondelles restent attachées au premier berceau de leurs amours, il n'est pourtant pas rare de les voir abandonner une localité qu'elles avaient longtemps préférée, quelquefois sans HIR 219 cause connue et comme par caprice, et d'antres fois parce que l'homme, poussé par le besoin incessant de détruire , aura trop souvent anéanti leurs nichées, et trop sou- vent aussi les aura tourmentées en leur fai- sant une chasse acharnée. Les Hirondelles ne s'établissent pas indif- féremment dans tous les lieux. Soit qu'elles habitent le sein des villes, soit qu'elles fas- sent leur demeure des montagnes rocheu- ses , soit qu'elles vivent dans les forêts so- litaires, toujours ce sont les localités abri- tées et bien exposées qu'elles choisissent, et toujours, de préférence , celles qui sont à proximité de l'eau ; car l'eau est pour elles un élément essentiel d'existence. Non seulement elle leur est nécessaire pour se désaltérer, pour se baigner fréquemment , mais c'est aussi à sa surface qu'elles vont chercher, par les temps froids et les jours de disette, les Insectes qui y voltigent. Aussi, lorsqu'au printemps elles arrivent dans un pays, leur premier soin, après avoir visité leur ancien nid , est de voler à la recherche des lacs, des étangs, des grands fleuves. Celles qui n'ont pas su se choisir une demeure dans leur voisinage, font alors de grandes excursions journalières , obli- gées qu'elles sont d'aller quérir au loin leur pâture, rare partout à cette époque. Mais ces courses ne sont rien pour elles, la nature les ayant dotées d'une puissance de vol des plus remarquables. Tout en elles est admirablement combiné pour éle- ver cette faculté au plus haut degré , et pour en faire des oiseaux essentiellement destinés à une vie aérienne. Aussi presque tous leurs actes se passent dans les airs, et le vol est , l'on pourrait dire , le seul mode de progression qui leur soit familier. Elles mangent en volant, boivent, se baignent en volant, quelquefois nourrissent leurs petits en volant , et c'est encore en volant qu'elles recueillent la plupart des matériaux qui entrent dans la construction de leur nid. Autant leurs mouvements sont pénibles et disgracieux lorsqu'elles sont enlevées à leur élément favori, autant ils sont aisés et pleins de grâce lorsqu'elles peuvent déployer en toute liberté la précieuse faculté qui leur a été aussi largement départie. L'œil se plaît alors à les accompagner dans leur vol sou- ple , léger et sinueux ; à les voir s'élaucer 220 uni dans les hautes régions, tantôt avec des bat- tements d'ailes précipités , d'autres fois en se balançant, en décrivant mille cercles qui s'agrandissent, se resserrent, s'agrandissent encore et toujours s'embrassent; à les sui- vre lorsqu'elles effleurent d'une aile rapide les façades de nos édificesetde nos maisons, lorsqu'elles rasent d'un vol agile la surface de la terre ou des eaux, et qu'elles y tracent, selon les expressions admirables et vraies de Buffon, un dédale mobile et fugitif dont les routes se croisent , s'entrelacent, se heur- tent, se roulent, montent, descendent, se perdent et reparaissent pour se croiser, se rebrouiller encore en mille manières. A la grâce, à la mobilité, à la sou- plesse, le vol des Hirondelles réunit d'au- tres qualités non moins remarquables. Il est peu d'oiseaux qui exercent aussi long- temps cette faculté sans prendre du repos. Certaines espèces , principalement les Acu- tipennes , qui représentent les Martinets dans l'Amérique, ne s'arrêtent jamais un seul instant de la journée. Toujours au sein de l'air, toujours volant çà et là, l'immo- bilité paraît leur être interdite. Mais un exemple plus frappant encore de la durée du vol chez ces oiseaux, est celui que fournit le Martinet noir d'Europe. Cette espèce, qui se signale à l'attention de tout le monde par les cris importuns qu'elle ne cesse de pous- ser en tournant autour de quelque édifice , demeure blottie dans son trou seulement aux heures du jour où la température est le plus élevée. Hors ce temps qu'elle passe dans l'inaction , moins pour se reposer que pour se soustraire à la trop grande chaleur, elle vague constamment, le jour et la nuit, au sein de l'atmosphère. Le fait des courses nocturnes du Marti- net noir est bien certainement un des plus curieux que présente l'histoire de ces oi- seaux. Montbeillard en parle comme d'un phénomène qui s'observe seulement au mois de juillet et quand les Martinets touchent à l'époque de leurs migrations; mais Spallan- zani a vu, et je l'ai constaté moi-même bien des fois, que ce phénomène a lieu du- rant tout le temps que ces oiseaux passent parmi nous. Vers la On du jour, après qu'ils ont hien tourné, selon leur coutume, autour d'un clocher ou d'un autre édiGce, on les voit s'élever à des hauteurs plus H1R qu'ordinaires , et toujours en poussant des cris aigus. Divisés par petites bandes de quinze à vingt, ils disparaissent bientôt to- talement. Ce fait arrive régulièrement cha- que soir, vingt minutes environ après le coucher du soleil , et ce n'est que le lende- main, lorsqu'il commence à reparaître à l'horizon , qu'on voit les Martinets redes- cendre du haut des airs , non plus par ban- des, mais dispersés çà et là. Avant la ponte, mâles et femelles s'en vont ainsi chaque soir; mais lorsque les soins de l'incubation retiennent les femelles dans leur nid, les mâles seuls exécutent ces courses nocturnes. Spallanzani dit même que lorsque l'éduca- tion des jeunes est terminée , les Martinets se retirent dans les hautes montagnes , où ils vivent, jusqu'à leur départ d'Europe, « au sein des airs, et sans jamais se poser sur aucun appui. » Il me semble difficile de citer un seul oiseau qui plus que celui-ci ait une durée de vol aussi grande. 11 est pro- bable que si les mœurs de toutes les espèces étrangères nous étaient bien connues, on trouverait, chez quelques unes d'elles, cette faculté développée au même degré. La rapidité est encore une qualité du vol des Hirondelles. Elles égalent, et quelques espèces surpassent même en vitesse les meilleurs Voiliers. Les anciens, frappés de la célérité avec la- quelle les Hirondelles franchissent en peu d'instants des distances considérables, con- vertissaient quelquefois ces oiseaux en mes- sagers de l'amour ou de l'amitié, comme de nos jours nous voyons qu'on le fait, pour un tout autre motif, à l'égard des Pigeons. Pline, qui nous a transmis ces faits, rap- porte que, pour recevoir très promptement des nouvelles d'un ami éloigné, on lui en- voyait en cage une Hirondelle saisie sur le nid pendant l'incubation : l'ami lui rendait la liberté, après avoir noué à ses pieds un fil dont les diverses couleurs exprimaient un langage de convention. Alors l'oiseau, impatient de revoir l'objet de ses affections, revenait avec une célérité extrême , appor- tant la réponse qui lui était confiée. Spallanzani, que je ne saurais trop citer, ayant fait des expériences de ce genre, dans le but de connaître la distance que peuvent franchir les Hirondelles dans un temps donné, s'est assuré que l'Hirondelle de: fe- uni nêtr'' mettait 13 minutes à parcourir vingt milles, et que le Martinet noir faisait trois fois le même trajet, c'est-à-dire traversait un espace de soixante milles dans 15 mi- nutes seulement. D'un autre côté, M. De- france, qui s'est beaucoup occupé du vol de l'Hirondelle de cheminée , a constaté, en supputant le temps que cette espèce met à parcourir un espace, dans une rue, en y cher- chant des mouches par un temps pluvieux , qu'elle peut faire six lieues de poste par heure (1). Ainsi, la légèreté, la grâce, la durée, la vitesse, sont autant de qualités que réunit le vol des Hirondelles. Mais à cette faculté puissante de se mouvoir au sein de l'air, paraît avoir été sacriûé le second mode de locomotion que les oiseaux ont de commun avec un grand nombre de vertébrés. Les membres postérieurs, chez les Hirondelles, sont trop courts et trop grêles, pour que la progression terrestre leur soit facile : très rarement elles marchent. La plupart d'en- tre elles , lorsqu'une cause quelconque les jette sur une surface unie, ne reprennent que très difficilement leur essor, et même, leurs longues ailes , en battant le sol lors- qu'elles font effort pour s'élever, sont pour elles, dans cette circonstance, un obstacle. Pourtant leur refuser absolument ce pou- voir , ainsi que plusieurs naturalistes , et entre autres Linné, l'ont fait à l'égard du Martinet, serait une erreur. Quelque unie que soit la surface sur laquelle ces oiseaux s'abattent ou ont été posés, ils finissent tou- jours par se détacher du sol ; il n'y a pour eux impuissance de le faire que lorsqu'ils tombent dans un lieu couvert de buissons ou de hautes herbes. La vue est chez les Hirondelles la faculté la plus développée après le vol. Si, sous ce dernier rapport, elles égalent et surpassent (i) Le résultat de ces observations offre une différence considérable, comme on peut le voir. Celles de Spallanzani supposent, pour une espèce, une distance de 80 lieues par- Colirue en une heure, ce qui est peut-être un peu exagéré , ■ : pour l'autre espèce, un espace de 3o lieues franchi dans le mime temps S'il n'y a pas erieur dans le calcul île M. Ue- frame, la différence (lu résultat île ces observation» provien- drait de ce que , dans un ras , les oise.mx avaient toute leur un espace qui les forçait à le modérer. Les observations de Spallanzani sont trop précises, et les expériences ont été trop répétées pour qu'il n'en soit pas ainsi. Je crois qu'en prenant pour tenue moyen 20 lieues à heure , on ne serait ytstrop loin de la vérité. I1IR 221 même en vitesse les plus habiles Voiliers , on peut dire que, pour l'étendue ou la por- tée de la vue, il y a peu ou point d'espèces qui les surpassent. Les oiseaux de proie diurnes et chasseurs auxquels on avait at- tribué , par suite de calculs géométri- ques approximatifs, le pouvoir de discer- ner les Lézards, les Rats, les petits oiseaux qui s'agitent à terre, à la distance considé- rable d'une lieue, leur seraient seuls supé- rieurs, pour la tinesse de la vue, s'il n'y avait pas eu exagération dans les calculs ; mais des observations ultérieures plus soi- gneusement faites ayant réduit ces calculs à 300 ou 350 pieds environ , il en résulte que les oiseaux de proie n'ont pas dans la vue plus de portée et de finesse que les Hi- rondelles. Un fait dont a été témoin Spal- lanzani lui a démontré que les Martinets aperçoivent distinctement, à la distance de | 314 pieds, un objet de 15 lignes de diamè- tre , un objet tel qu'une Fourmi ailée. Helon i avait déjà dit et assuré que ces oiseaux peu- ! vent distinguer une Mouche à un demi-quart i de lieue, ce qui est sans doute exagéré. Quoi- qu'il en soit, il est fort douteux que les Fau- cons aient la faculté de discerner une proie I à une distance plus grande que les Hiron- delles, et surtout que les Martinets. Un point des plus intéressants de l'his- toire des Hirondelles, est celui qui a pour ! sujet leur mode de nidification et les parti- cularités qui s'y rattachent. C'est là, pour elles , une occasion de faire preuve d'habi- leté et de patience, et de mettre à nu l'at- tachement et l'affection qu'elles ont pour leur progéniture. On dirait que l'unique souci des Hiron- delles, lorsqu'au printemps elles reviennent dans les contrées qu'elles avaient abandon- nées, est de se reproduire; car, peu de jours après leur arrivée, on les voit occu- pées à l'œuvre de la nidification, œuvre, pour elles, considérable, puisqu'elle leur demande quelquefois plus d'un mois de tra- vail et de persévérance. Toutes, il est vrai, ne prennent pas la même peine; beaucoup d'entre elles se bornent à réparer les dégra- dations que peut avoir subies, pendant leur éloignement , le nid qu'elles avaient édifié l'année d'auparavant Le lieu que les Hirondelles choisissent pour établir leur nid, la forme qu'elles leur 222 lill'v rîonnentet les matériaux qu'elles emploient, j varient presque selon chaque espèce. Les unes rattachent contre les murs , à l'angle . des fenêtres , sous l'avant-toit des mai I sons (1) ; les autres le fixent à des rochers , i sous les voûtes des cavernes ; celles-ci Péta- i Missent dans des carrières, ou dans des trous creusés en terre par d'autres animaux ; ! celles-là , moins paresseuses , cherchent le . long des rives d'un fleuve un terrain sa- blonneux et meuble dans lequel elles puis- ; sent pratiquer, au moyen de leurs ongles, des galeries souterraines et profondes; il en est qui choisissent les crevasses des murs et j des rochers; il en est enfin qui préfèrent les trous que leur offrent les troncs des ! vieux arbres. Chaque espèce est guidée dans le choix du lieu que doit occuper son nid , par son instinct particulier, comme elle l'est encore pour la disposition qu'elle donne à ce nid. j Celles qui le maçonnent et le fixent contre | les pans d'un mur ou de tout autre corps solide, sont, en général, de fort habiles ou- vrières. Tout le monde connaît la forme que donnent au leur nos Hirondelles de chemi- née et de fenêtre. Chez l'une, ce nid repré- sente un demi-cylindre, et chez l'autre le quart d'un demi-sphéroïde. Beaucoup d'es- pèces étrangères le construisent sur les mê- mes modèles ; mais beaucoup d'autres aussi ; lui donnent une disposition différente. Ce- ! lui de l'Hirondelle à collier blanc, divisé a ; l'intérieur par une cloison oblique, figure un cône tronqué, à base large; l'Hirondelle ' de Sibérie lui donne la forme d'une demi- sphère, et l'Hirondelle à ceinture brune, celle d'une coupe. Quant aux matériaux qui entrent dans la composition des nids des Hirondelles, ils sont de plusieurs sortes, et varient selon les espèces. La plupart, comme notre Hiron- delle de cheminée et notre Hirondelle de fenêtre, qui les élèvent à côté les uns des au- tres, en composent l'enceinte extérieure avec de la terre gâchée et mêlée quelquefois à de la insnue paille; elles en tapissent l'inté- rieur de matières duveteuses et de plumes qu'elles saisissent dans les airs. L'Hiron- delle à collier blanc emploie la ouate de t'Apocin , et l'Hirondelle acutipenne de la (i) En i83oet iK3i on a vu des Hirondelles de cheminé e, Bloi», établir leur nid sur le côté d'une girouette. h m Louisiane se sert des petites bûchettes qu'ciKe lie au moyen de la gomme que fournit le Liquidambar styraciflua. Un grand nombre de celles qui nichent dans les trous se conten- tent d'eiiiasser, sur une première couche de paille, des plumes et des poils. Le Martinet noir fabrique le sien d'une façon qui lui est propre. Des brins de bois, des brins de paille, des plumes et d'autres substances duve- teuses entrent dans sa composition; mats comme ces divers matériaux , trop incohé- rents entre eux, n'auraient pas de consis- tance nécessaire pour former un nid , l'oi- ,seau les agglutine, les colle, pour ainsi dire, les uns aux autres, au moyen d'une humeur visqueuse qui enduit constamment l'inté- rieur de sa bouche, qui en découle mérae, et qui est surtout abondante à l'époque des amours. Ainsi liés entre eux, les éléments divers dont se compose le nid du Martinet forment un tout consistant, élastique, qu'on peut comprimer et rapetisser entre les mains sans le rompre. Quand la compres- sion cesse, il reprend sa première forme. D'autres nids d'Hirondelles ne sont pas moins curieux; mais ceux qui le sont le plus, les plus célèbres et en même temps les plus précieux pour l'homme, sont ceux des Salanganes. Pendant longtemps la plus grande incer- titude a régné sur la question de savoir quelle était la matière qui entrait dans la composition de ces nids. On savait que, pour les Chinois et pour d'autres peuples de l'A- sie, ils avaient une grande valeur; qu'ils étaient fort estimés et fort recherchés par ces peuples, comme mets délicats et des plus réparateurs ; mais on ignorait complè- tement quelle pouvait en être la substance. Les uns pensaient que c'était un suc re- cueilli par les Salanganes sur le Calambouc les autres , invoquant l'exemple des Marti- nets, y voyaient une humeur visqueuse sem blable à celle que ces oiseaux rendent par le bec au temps des amours; d'autres enfin trouvaient que cette substance n'était rien autre chose que du frai de poissons , ra- massé à la surface de la mer et passé à l'état concret. La méprise aujourd'hui n'est plus permise. Lamouroux, le premier, avança que les nids de Salanganes étaient de nature vé- gétale, ce qui, depuis, a été confirmé. C'est aux fucus du genre Gelidium, et d'après iiiu Kuhl au Sphœrococcus carlilaginosiis, et à ses variétés selosus et crispus, que les Salanganes empruntent les éléments de leurs nids. Les habitants de quelques unes des contrées où ces oiseaux se reproduisent, ont si bien la connaissance de ce lait, qu'ils ne se bor- nent pas à aller dans les grottes et les ca- vernes récolter des nids, mais qu'ils vont aussi, sur la mer, à la recherche des fucus qui servent à les faire, et augmentent ainsi aisément la quantité d'un produit qui, pour eux , est l'objet d'un grand commerce et d'un grand lucre (1). Lorsque l'œuvre de la nidification à la- quelle le mâle et la femelle concourent éga- lement, et pour laquelle ils n'emploient d'autres instruments que le bec et les pieds, est terminée, alors commencent pour les Hirondelles les fonctions de reproduction. L'acte de l'accouplement qui, chez les autres oiseaux , a lieu en dehors, et très souvent loin du nid, s'accomplit généralement chez les Hirondelles dans le nid même. Elles pondent une, deux et même trois fois dans l'année, et le nombre d'oeufs que contient chaque ponte varie selon les espèces. Les unes en font deu\ seulement; la plus grande partie en pond de quatre à six. La couleur de ces œufs est a peu près , pour tous, la même : ils sont ou tout blancs, ou blancs tachetés de noir ou de brun. L'incubation , aux soins de laquelle les mâles prennent assez souvent part, est de douze à quinze jours. Tant que dure cette fonction, les mâles ont une attention vrai- ment admirable pour les femelles. Ils les nourrissent dans le nid comme, plus tard, (i) Duffun, ilans son histoire de la Salangane, dit qu'il s'et poite luiiï les ans de Batavia mille pirles de nids venus îles ilesde la Cui-hincliine et de relies de l'Est; que, iliaque im- portation serait île l?5,ooo livres pesant, par conséquent de 4,000,000 de nids. Poivre, qui a fourni a lîulfon la plus grande partie des détails qu'il lionne sur la Salangane, prétend que c'est à la fin de juillet et au commencement d'août que les Cochinrlunois parcourent les ihs qui bordent leurs eûtes pour chercher les nuls de ces oiseaux. Il assure que les peuples chez lesquels se l'ait le commerce de ces nids, les estimen» principalement parce qu'ils fournissent a ceux qui en font usage beaucoup de sucs prolifiques, et qu'ils suut un remède alimentane puur les personnes épuisées par lis plaisirs de l'amour ou par toute autre cause, M. Poivre dit aussi n'avoir jamais rien mangé de plus restaurant, de plus nourrissant qu'un potage de ces nids, fait avec de bonne viande. Les Chinois les font bouillir avec du gingembre ou avec un autre vomal» «»i en «leeuise la saveur insioide et jlutiueuse. II 1R 223 i ils y nourrissent leurs petits; ils passent la nuit à leurs côtés, et charment leur ennui par un gazouillement monotone, il e.sl vrai , mais qui pourtant a sa grâce. A aucune époque les Hirondelles ne font entendre leur chant aussi fréquemment que pendant la nidification , et pendant que les femelles couvent. Dès l'aube du jour elles le com- mencent , et l'on peut dire qu'elles ne l'a- chèvent qu'au coucher du soleil. Ce babil continuel, que quelquefois elles n'interrom- pent pas même pendant leur vol, avait valu aux Hirondelles , de la part des Pythagori- ciens, qui, on lésait, s'étaient fait une loi du silence , l'honneur d'être considérées comme le symbole de la loquacité. Les fe- melles n'ont qu'un petit cri plaintif par le- quel elles répondent au chant des mâles. A peine les petits sont-ils éclos que tous les soins, toute la sollicitude, toute l'affec- tion de leurs parents sont pour eux. L'a- mour paternel et maternel est chez les Hi- rondelles développé au plus haut degré, et. ce sentiment s'est manifesté plus d'une fois par des exemples remarquables. BoerHbave parle d'une Hirondelle qui, a son retour de- là provision, trouva la maison où était son nid embrasée, et se jeta au travers des flammes pour porter la nourriture a ses pe- tits. II me souvient, un jour de très grand deuil, alors que toute la façade de l'église métropolitaine était tendue de noir (I), d'a- voir vu les Hirondelles qui avaient suspendu leur nid aux acanthes des portails , cher- cher les intervalles étroits que pouvaient laisser entre elles les tentures , afin de pé- nétrer jusqu'à leur petits. L'éducation des Hirondeaux, dans le nid, est bien plus longue que celle des autres oiseaux, et cela se conçoit : presque certains de trouver la mort a terre où infaillible- ment ils s'abattraient en voulant trop tôt prendre leur essor, ne trouvant, dans leur vie habituelle, de sûreté que dans les espa- ces illimités de l'air, ils ont l'instinct de ne s'y élancer que lorsqu'ils sentent en eux toutes les puissances du vol ; lorsqu'ils (1) Celait vers le ?o du mois de juillet iS13 . à l'occasion de la mort du duc d'Orléans. Notre-Dame demeura plusieurs jouis tendue de noir ; les Hirondelles avaient fini par l'ha- bituer tellement à cet appareil funèbre , qu'elles paraissaient ne plus en être affectées, et elles connaissaient si bien le* passages par lesquels elles pouvaient arriver jnsqu'a le. ■ nul, qu'elles s'y engageaient direclemeut et sans hésiter. 224 HIR pourront y suivre leurs parents. En géné- ral, chez les Hirondelles, moins une espèce a des habitudes de repos , plus son séjour dans le lieu où elle a pris naissance est long. Aussi les jeunes Martinets ne sortent- ils guère du nid qu'au bout d'un mois : c'est ordinairement le temps requis pour leur émancipation ; mais une fois qu'ils l'ont abandonné, ils n'y reviennent plus, et, en »ela, ils diffèrent des Hirondeaux de fenêtre et de cheminée, qui y retournent plusieurs fois, et n'ont pas d'autre gîte pendant un certain temps. Après l'accomplissement de l'acte pour lequel les Hirondelles s'étaient mises, au printemps, à la recherche d'un pays qui leur fût propice, après l'éducation des jeu- nes , les conditions d'existence commen- çant d'ailleurs à se modifier pour elles, elles vont au loin vivre sous d'autres cieux. Oiseaux éminemment voyageurs, les Hi- rondellessont toujours à la quête d'un climat approprié à leur nature. Elles passent d'une contrée où la saison commence à devenir ri- goureuse, dans celle qui peut leur offrir une température plus douce. Ce n'est pas que les Hirondelles soient très sensibles au froid , comme on le croit communément et comme, du reste, leur disparition pendant l'hiver tendrait à le faire supposer; les observations de Spallanzani, d'accord en cela avec les expériences qu'il a entreprises dans le but de résoudre la question si intéressante du sommeil léthargique des Hirondelles, prou- veraient au contraire que ces oiseaux peu- vent supporter le froid au degré de la con- gélation et même au-dessous, sans en être beaucoup incommodés. 11 rapporte qu'une chute de neige, qui dura plusieurs heures, étant survenue à Pavie dans le commence- ment d'avril (1783), la température baissa si subitement et le froid fut si rigoureux que l'eau des rues se couvrit de glace. Mal- gré cela les Hirondelles de cheminée et celles de fenêtre, de retour, en très grand nombre, à cette époque, ne s'éloignèrent point de la ville; mais, comme elles ne trouvaient pas dans les airs de quoi se nourrir, elles s'ac- crochaient aux murailles , aux voûtes des greniers et des magasins ouverts, et cher- chaient là, sans doute, de quoi manger. Ainsi les Hirondelles, contrairement à l'o- pinion vulgaire, peuvent résister à un froid HIR plus qu'ordinaire; et, si elles s'éloignent des lieux qu'elles avaient choisis pour demeure, c'est moins un abaissement de température qu les chasse que la diminution et ensuite la disparition totale des Diptères dont elles se nourrissent. Toutes les Hirondelles ne sont cependant point voyageuses. II en est quelques unes qui vivent sédentaires dans les pays d'où elles sont originaires. Dans le nouveau con- tinent, par exemple, les contrées et les îles situées entre les tropiques sont habitées toute l'année par certaines espèces propres à ces pays ; d'un autre côté, d'autres espèces africaines ne sortent jamais de la Libye et de l'Ethiopie. Les voyages des Hirondelles étant provo- qués par des causes variables, puisqu'elles tiennent à des circonstances atmosphériques, ne sauraient être réglés au point d'avoir lieu à des moments précis, quoiqu'ils s'effectuent à des époques déterminées. Leur arrivée dans les pays qu'elles habitent durant une partie de l'année est avancée ou retardée selon que les froids ont eu plus ou moins d'intensité, plus ou moins de durée. D'ail- leurs il en est des Hirondelles comme de tous les autres oiseaux migrateurs : elles attendent, pour se déplacer, que les circon- stances qui les déterminent à voyager in- fluent sur elles. Celles qui choisissent l'Eu- rope pour lieu de leur reproduction n'ar- rivent pas toutes dans le même temps. L'Hirondelle de cheminée est la première à venir nous annoncer l'approche des beaux jours. C'est ordinairement vers la fin du mois de mars qu'elle fait chez nous son ap- parition. Dix ou douze jours après elle, se montre I'Hirondelie de fenêtre, cette douce mais un peu ennuyeuse habitante de nos cités; enfin, du 15 au 20 avril, le Martinet noir, l'Hirondelle de rochers et celle de ri- vage viennent peupler, les unes, nos hauts édifices, nos vieilles tours; les autres, nos sites rocailleux et agrestes; et les dernières, les berges sablonneuses de nos fleuves et de nos rivières. L'époque de leur départ, soumise aux mêmes causes, offre aussi les mêmes varia- lions. C'est la disette dans un pays qui les force à passer dans un autre mieux appro- visionné selon leurs goûts . or. comme cette disette se fait d'autant plus vite sentir que HIR l'hiver est plus précoce, il en résulte que le départ des Hirondelles est, selon les années et selon les climats, avancé ou retardé. Et cela est si vrai, que l'Hirondelle domestique du Paraguay disparaît du pays pendant qua- tre mois, si l'hiver est rigoureux, tandis que, dans le cas contraire, elle en est ab- sente durant deux mois seulement. Du reste, le Martinet noir, que nous ne voyons déjà plus chez nous dès la fin du mois d'août, demeure quelquefois jusqu'en novembre dans les contrées plus méridionales de l'Eu- rope, par exemple en Sicile et en Italie. Or- dinairement les Hirondelles nous quittent en septembre. A la fin de ce mois, celles qui restent sont des retardataires qui pro- viennent des couvées tardives, ou bien en- core ce sont des individus que la bienfaisance de la saison engage à prolonger leur séjour parmi nous. Ledépart des Hirondelles, à l'automne, ne s'effectue plus de la même manière que leur retour, au printemps. Dans ce dernier cas, elles arrivent isolément et seulement par couple ; chaque jour nous en ramène quel- ques unes, car chaque jour on voit leur nombre augmenter. Leur départ, au con- traire, se fait ordinairement en société. Lorsque les individus que nourrissait le même canton sont sollicités par le besoin de changer de climat , on les voit plus agi- tés que de coutume ; leurs cris d'appel sont plus fréquents; ils ont plus de tendance à s'attrouper et à s'ébattre dans l'air; ils se rassemblent plusieurs fois dans la journée (1) sur les toits, sur les corniches des maisons, sur les branches desséchées des arbres. Leur agitation, leurs cris, leurs exercices journa- liers, sont l'indice certain de leur disparition prochaine; enfin, lorsque le jour de leur départ est arrivé, tous ensemble s'élèvent lentement, en poussant des cris pétillants, et en tournoyant dans les hautes régions de l'air. Les Hirondelles ont probablement pour but, en s'élevant ainsi, d'agrandir leur ho- iszon, afin de découvrir plus aisément le point (i) Quoique, dans la majorité des cas, il soit bien constaté que les Hirondelles s'assemblent pour le départ, il paraîtrait pourtant, si les observations, dans cette circonstance, ont été bien faites, que, dans tous les pays, elles ne suivent pas les mêmes habitudes. Spallanzani dit que les Hirondelles dis- paraissent de l'Italie sans qu'on les voie se réunir. Des cii- conMances locales soc: peut-être la cause de cette e»- acption. T. VII. HIR 22: où elles doivent tendre. Celles que l'on en- lève à leurs petits, transportées à plusieurs lieues, et rendues ensuite à la liberté, agis- sent de même : avant de prendre une direc- tion, elles s'élèvent très haut, en décrivant des cercles dans leur vol. Les Hirondelles entreprennent leur voyage à toute heure de la journée, si le temps et les vents sont favorables; mais elles choisis- sent de préférence les heures du soir. Elles ont de commun avec la plupart des oiseaux qui émigrent en société, de partir lorsque le soleil est à notre horizon, parce qu'à ce mo- ment l'air est ordinairement peu agité. Celles qui n'ont pu partir avec la masse générale voyagent seules ou en petit nombre, et sui- vent la même route que les autres. Ici s'élèvent plusieurs questions : les Hi- rondelles exécutent-elles leur voyage tout d'une traite? l'exécutent-clles par un trajet direct et toujours dans les régions élevées de l'atmosphère? L'étendue du vol de ces oiseaux pourrait faire résoudre ces questions par l'affirmative ; mais j'ose dire, à en juger par les faits que fournissent, à cet égard, les espèces d'Europe, qu'on se tromperait dans beaucoup de cas. Les Hirondelles de chemi- nées et les Hirondelles domestiques se re- posent très certainement pendant leur voyage. J'ai été témoin des stations que font ces espèces. Plusieurs fois, en octobre 1839 et 1841, je les ai surprises, de très grand matin, juchées sur des taillis de chêne blanc, où probablement elles avaient passé la nuit. Au reste, tous les voyageurs qui traversent la Méditerranée à l'époque des migrations savent qu'il n'est pas rare de voir des Hirondelles fatiguées venir s'a- battre sur les navires. Ces oiseaux, comme tous ceux qui entre- prennent des courses lointaines, paraissent donc voyager par étapes, s'il m'est permis d'ainsi dire; comme eux aussi, loin de se tenir constamment dans les hautes régions, elles en descendent. Le matin, au lever du soleil, leur vol est toujours bas, rapide, flexueux. Il l'est aussi, lorsque durant le jour, des besoins de nourriture les ramènent vers la terre; mais alors leur vol semble ne plus avoir de direction donnée; elles se dispersent en tous sens, s'écartent volon- tiers de la route qu'elles tenaient, et, comme leur principale occupation est alors de faire 15 226 III II la chasse aux insectes, elles les poursuivent partout, dans les plaines, dans les prairies, et surtout le long du cours des fleuves. Lors- que leur appétit est satisfait, elles se ras- semblent de nouveau, s'élèvent dans les airs et reprennent la direction qu'un mo- ment elles avaient abandonnée. Pendant longtemps les voyages des Hi- rondelles ont été un secret pour les natura- listes. Où allaient-elles et d'où venaient- elles ? De nos jours de pareilles questions ne seraient plus permises. Celles que nous pos- sédons passent régulièrement tous les ans dans les îles de l'Archipel, et vont alterna- tivement d'Europe en Afrique et d'Afrique en Europe. Les Hirondelles de cheminée s'avancent jusqu'au Sénégal, où Adanson les a vues arriver au mois d'octobre, quel- ques jours après leur départ d'Europe. On s'accorde généralement à dire que les espèces énu'granles, indigènes ou exotiques, se ren- dent dans les contrées qui sont entre les tro- piques pour y passer l'hiver. L'incertitude qui régnait jadis sur la question de savoir où passaient les Hiron- delles, lorsqu'à l'automne elles disparais- saient des pays d'Europe , avait conduit quelques auteurs du xvf siècle à nier qu'elles émigrassent; et des rapports fabuleux, d'ac- cord , en quelque sorte, avec certains pas- sages d'Aristote et de Pline, avaient fait naître celte étrange opinion que les Hiron- delles, au lieu d'émigrer, s'enfonçaient l'hi- ver dans la vase des lacs et des étangs, et s'y engourdissaient : ainsi se trouvait expli- quée, dans l'esprit de quelques naturalistes, la disparition de ces oiseaux. Ce ne fut donc plus dans les cavernes ou dans les gorges des montagnes que les Hirondelles, comme l'avait avancé Aristote, se retiraient pour s'y abandonner au sommeil léthargique, mais ce fut au fond des eaux. Olaus Magnus prétendit (pie dans les pays du Nord, les pê- vheurs tiraient souvent dans leurs filets, avec le poisson , des groupes d'Hirondelles pelotonnées, se tenant accrochées les unes aux autres, bec contre bec, pieds contre pieds , ailes contre ailes ; que ces oiseaux , transportés dans des lieux chauds, se rani- maient assez vite, mais pour mourir bien- tôt après, et que ceux-là seuls conservaient la vie «près le réveil qui se dégourdissaient insensiblement au retour de la belle saison. mu Cette assertion d'OlaUs, fondée sur des on dit, fut reproduite par d'autres naturalistes, qui, pour renchérir sur ce qu'avait avancé l'évêque d'Upsal , attestèrent avoir vu eux- mêmes le fait. Il est inutile de dire que cette opinion n'a jamais été prise trop au sérieux par un grand nombre d'écrivains, et que Vtmmerskm est généralement reléguée parmi les récits fabuleux. Mais si l'esprit humain s'est refusé à croire à la possibilité , pour des animaux qui ont une organisation aussi élevée que les Hirondelles, de séjourner sous l'eau pen- dant cinq mois sans que leur existence pût être compromise ; si toutes les lois de la physiologie s'opposent à l'admission d'un pareil fait, est-il également démontré que les Hirondelles ne soient pas sujettes à s'en- gourdir pendant l'hiver; en un mot, à hiber- ner? Favoue qu'ici les observations sont trop nombreuses, trop pressantes, et ont été fai- tes quelquefois par des hommes qui méritent trop do confiance, pour qu'on puisse rejeter entièrement l'opinion qui en résulte. Ces observations tendraient à faire admettre que dans quelques cas, et selon les circonstan- ces , des Hirondelles tombent en léthargie, s'engourdissent ainsi que le font certains Mammifères, certains Reptiles, etc. Celle question du sommeil hivernal des Hiron- delles est trop intéressante pour ne pas m'y arrêter un instant, et pour qu'il ne me pa- raisse utile de rapporter tous les faits poul- et contre qui s'y rattachent. Aristote, ainsi que je l'ai déjà dit, avance que les Hirondelles vont passer l'hiver dans des climats tempérés, lorsque ces climats ne sont pas trop éloignés; mais que lors- qu'elles se trouvent à une grande distance de ces régions tempérées, elles restent pen- dant l'hiver dans leur pays natal, et pren- nent seulement la précaution de se cacher dans quelques gorges de montagne bien ex- posées. Je cite ce passage d'Aristote, parce qu'il indique une croyance établie, que celte croyance fût le résultat de l'expérience ou des préjugés. Il est vrai que l'autorité d'un seul homme servirait de peu dans une pa- reille question, si ce qu'il avance n'était d'accord, quant au fond, avec ce que des observations ultérieures , qui presque tou- tes appartiennent à ces cinquante dernières années, nous ont appris. uni La moins importante de ces observations «st celle que Vieillot fit à Rouen pendant l'hiver de 177M à 177G : je ne saurais pour- tant la passa sous silence. Il vit une Hi- rondelle de cheminée qui avait pour re- traite un trou sous la voûlc basse du pont. Elle en sortait régulièrement dans les beaux jours tempérés des mois de novembre, dé- cembre et février. Cette Hirondelle restait quelquefois cachée pendant20 ou 30 jours, autant, du reste, que Pair extérieur était trop froid. Vieillot en conclut, s'appuyant sur des faits analogues, qu'elle devait alors s'engourdir. On trouve dans les Transactions philo- sophiques pour 1763, qu'en J76I , sur la fin de mars, Achard de Privy-Garden , des- cendait le Rhin pour se rendre i Rotterdam. Parvenu un peu au-dessous de Basilea , où le rivage méridional du fleuve est escarpé et composé de terre sablonneuse, il suspen- dit sa navigation pour regarder quelques enfants qui , attachés à des cordes , se glis- saient le long des falaises, et, munis de baguettes armées de tire-bourres, fouil- laient dans les trous et en tiraient des oi- seaux : ces oiseaux étaient des Hirondelles. Achard en acheta quelques unes et les trouva d'abord engourdies et comme ina- nimées. 1! en plaça une dans son sein entre sa chemise et sa peau , et une autre sur un banc au soleil. Celle-ci ne put jamais recouvrer assez de forces pour s'envoler, l'air étant trop froid; mais la première se réveilla au bout d'un quart d'heure. Achard, la sentant remuer, la posa sur sa main; ne la trouvant pas suffisamment ra- nimée pour se servir de ses ailes, il la re- mit dans son sein, où il la tint pendant un autre quart d'heure: alors , pleine de vie, elle prit son vol et s'enfuit. Un fait à peu près de même nature, mais qui , à ne pas en douter, est relatif à une autre espèce d'Hirondelle, est rapporté par Chatelux dans son Voyage dans l'Amé- rique septentrionale (t. II , p. 329 et 330). «M. Flamming, dit-il, grand-juge en Virginie , homme digne de foi , a assuré à M. Jefferson, qu'un jour d'hiver, tandis, qu'il était occupé à faire abattre des arbres dans un terrain qu'il voulait ensemencer, il fut fort surpris de voir tomber, avec un vieux chêne fendu , une grande quantité de III II 227 Martms {Hirondelles bleues), qui s'étaient réfugiés et engourdis dans les crevasses de cet arbre, comme font les Chauves-Souris dans les antres et les souterrains. » Si l'autorité d'un nom était toujours, ..BI des Hirondelles romme un indu e de pluie, siirtmil lorsque ce vul est accompagné d'un cri particulier que re> J a du vrai dans . ette opinion ; mais le vol rampant des lli- londelles, suivi dénis, n'est pas toujours en signe certain de Incité de l'air. Je lis dans le Catalogue des oiseaux île la Li- ftlrie, par Dnraz/o, que, lorsque les Martinets, qui un h eut su r Usbautes lumitagm s de Cènes, descendent le loag des rivières •■t des boidsde la mer, c'est un indice de tempête. et que ces oiseaux, après s'être repus d'insectes que l'ouiagan pousse vers le sol. retournent sur leurs inonlari.es. HIR frappé des rapports qui existent entre ces oiseaux et les Engoulevents, les avait même réunis ensemble sous la dénomination géné- rique de Hirundo ; mais il ne tarda pas à abandonner cette manière de voir. Si les Hi- rondelles et les Engoulevents ne se distin- guaient pas suffisamment, a ses yeux, les uns des autres, par des caractères extérieurs, ils différaient assez par leurs mœurs, diur- nes chez les uns , nocturnes chez les autres, pour qu'il dût les séparer. Des lors il con- serva aux Hirondelles et aux Martinets le nom générique de Hirundo, et affecta celui de Caprimulgus aux Engoulevents. Scopoli, le premier des méthodistes qui ait fait subir a la partie ornilhologique du Systema nalurœ de bonnes et importantes reformes, que d'autres se sont attribuées, reproduisit dans son Anuus 1 liislonco-na- turalis , le genre Uùruudo de Linné; mais il eu détacha, sous le nom d'Apus, les Mar- tinets. Oe son côté, Bulfon avait si bien re- connu et. indiqué les caractères différentiels des Hirondelles et des Martinets, que sa première idée, comme il le dit, avait clé de les séparer, comme la nature elle-même sem- ble les avoir séparés. Le seul motif pour le- quel il les laissa réunis sous le nom com- mun d'Hirondelles fut la crainte de ne pas rapporter chaque espèce a sa \éritable sou- che, vu le peu de connaissances que l'on avait des mœurs des espèces étrangères. 11 semblerait que la distinction des Mar- tinets et des Hirondelles, établie en fait par Scopoli et signalée par Buflbii, aurait du pas- ser, a ce moment, dans les méthodes; pour- tant elle ne fut admise ni par Lalham, ni par timelin , ni par quelques autres natura- listes ; mais Oken et G. Cuvier, dans son Tableau du règne animal, voulurent bien reconnaître qu'on pourrait considérer les Martinets comme formant un sons-genre distinct du geure Hirondelle. Ce ne (ut qu'en 1S1I, lorsque llliger cul produit sui l'mdronius syst, main, et avium, que les na luralisles s'accordèrent à regarder les Mai tinets comme formant un genre distinct , mais ils furent loin encore de s'entendre tout-à-fait pour le nom à lui donner. Sco- poli avait proposé celui de Apus; llliger lui substitua celui de Cypselus(l) qui a prévalu; (t) Fait , ff. h m Meyer et Wolf le nommèrent Micropus et Brachipus, tous, du reste, conservèrent aux Hirondelles proprement dites la dénomina- tion générique Hirundo. Mais l'ornithologie devait avoir ses fa- milles naturelles, comme la botanique avait depuis longtemps les siennes, et le grand genre Hirundo, reformé par Scopoli, allait représenter sous le nom d'Hirundinidœ pour les uns, de Chèlidons pour les autres, une famille comprenant les Martinets et les Hirondelles. Cependant cette famille, que Boié venait de créer et que la plupart des méthodistes avaient acceptée, devait bientôt éire subdi- visée à son tour, comme l'avait été le genre Hirundo. Quelques auteurs, parmi lesquels le prince Ch. Bonaparte et G. R. Gray, pre- nant l'initiative d'une uouvelle réforme, convertissaient en sous-famille des Cypseli- vce (Cypséliens) le genre Cypselus; en sous- famille des Hirundinidœ (Hirondiuiens) le genre Hirundo. Les diverses coupes généri- ques formées aux dépens, soit des Martinets, soit des Hirondelles, rentraient naturelle- ment dans leur division respective. Quelque tranchée qu'elle soit, cette dis- tinction n'est pourtant pas la plus profonde qu'ait eu à subir le genre Hirundo ; non- seulement elle s'est accentuée davantage par la conversion des deux sous-familles en familles, mais la séparation a fini par deve- nir radicale. Pour quelques naturalistes, Ies# Martinets et les Hirondelles, malgré leurs affinités, sont devenus plus étrangers les uns aux autres que ne le sont, par exemple, les Corbeaux et les Roitelets, puisque les pre- miers sont relégués à la fin de la tribu ou division des Passereaux volucres, tandis que les secondes sont presque à la tête de la tribu des Passereaux chanteurs, et que tous lesZygodactyles, tous les Syndactyles et une grande partie des Déodaclyles les séparent. Cette modification est la conséquence des recherches intéressantes de J. Muller sur l'organe de la voix des Passereaux (1). L'il- lustre physiologiste de Berlin reprenaut après G. Cuvier l'étude analomique du larynx chez les oiseaux a constaté (ce qu'avait déjà vu en partie l'auteur du Règne animal) que (1) Job. Muller, Verschied. der Stimmorgane der Passennen,m : Abhanill. Akad. der U'm. zu lier- lin; 1845. part, pliys. p. 321. HIR 231 les Passereaux qui chantent, gazouillent ou articulent des sons continus, ont l'appareil vocal servi par cinq paires de muscles; tan- dis qu'il en a trois seulement chez ceux qui ne poussent que des cris ou sont muets : de là, leur division en Passcres oidues et en Passert's volucres ; de là aussi la scission profonde que l'on a cru voir entre les Mar- tinets et les Hirondelles, celles-ci apparte- nant aux premiers par la structure de l'ap- pareil vocal, ceux-là aux seconds. Te qui a encore contribué à les faire autant éloigner les uns des autres, c'est que les Hirondelles ont un sternum qui dilTèrc, par sa forme, de celui des Martinets. Chez ceux-ci, celte par- tic du squelette rappelle celle des Colibris, aussi les en a-t-on rapprochés. Mais de ce que les Martinets et les Hiron- delles n'ont pas le même nombre de paires de muscles au larynx; de ce que le sternum de celles-ci a une forme un peu différente du sternum de ceux-là, s'ensuil-il qu'on doive éloigner ces oiseaux autant qu'on l'a fait dans ces derniers temps? Lorsque l'on considère l'ensemble des caractères exté- rieurs dans les deux groupes d'oiseaux, on est conduit a répondre par la négative; car on constate que tel de ces caractères est com- mun aux deux. Ainsi les uns et les autres ont des pieds très-courts ; des ailes remar- quablement longues; un bec petit, court, large à la base, aplati horizontalement et profondément fendu jusqu'au-dessous des yeux, ce qui fait que leur bouche peut s'ou- vrir très largement; ils ont tous un régime exclusivement insectivore, un vol rapide et des mœurs diurnes. D'un autre côte, des ailes étroites, allongées en faux, et dépas- sant de beaucoup la queue, comm e on le voit chez notre Martinet ordinaire, ne se trou- vent pas exclusivement chez les Cypsélidés ; de même que des pieds de Passeraux, c'est- à-dire à doigts antérieurs inégaux, divisés, à doigt postérieur non réversible, ne sont pas absolument propres aux Hiiundinidés. On trouve chez ceux-ci des espèces à ailes étroites, tout comme ou trouve chez ceux-là des espèces à pieds tout'à fait semblables à ceux de toutes les Hirondelles. Ainsi donc, si les caractères anatomiques offrent des différences assez importantes pour autoriser l'établissement de deux fa- milles parfaitement distinctes et même pour 9^,0 mr faire sorlir les Martinets de la division des Passereaux déodactyles, les caractères exté- rieurs, les habitudes, le genre de vie, in- diquent des rapports qui semblent devoir retenir ces familles dans le voisinage l'une de l'autre. J'essayerai ici de caractériser en quelques mots ces familles, les diverses coupes géné- riques ou sub-géuériques qu'on peut y intro- duire, en citant dans chacune de ces coupes les espèces principales et particulièrement celles qui se reproduisent en Europe ou qui s'y montrent accidentellement. Fam. CYPSELIDES, CYPSELID^!. Ailes étroites, très longues, le plus sou- veut falciformes ; doigs généralementcourts, égaux ou presque égaux ; le pouce réversible ou opposé. Section I. '— Martinets proprements dits. Tarses courts, épais, emplumés; doigts antérieurs égaux; pouce articulé sur le côté interne du tarse et dirigé en avant. (G. Apus, Scop.; Cijpselus, lllig. ; Micropus, Wolf. ; Brachypus, Mey.) Espèces : Martinet noir, Cyps. apus lllig. (Buff., PL enl, 542, f. 1), d'Europe.— Martinet a ventre blanc, Cyps. melba lllig. (Vieil!., Gai. des Ois., pi. 121).— Martinet unicolor, Cyps. unicolor Jard. {Edinb. Journ.), de Madère. — Martinet petit, Cyps. parvus Lichst. {Cat. n. 603), de la Nubie. — Martinet caffre, Cyps. cafer Lichst. (Cat., n. 602), du Cap. Une espèce des Antilles, appartenant à cette section a été prise par Ch. Gosse pour type de son genre Tachornis et nommée phœnicobia. (Jll. B. Jamai-, t. IX). Section. II. — Martinets -Hirondelles. Tarses médiocres, minces, nus ou médio- crement emplumés; doigts antérieurs nota- blement inégaux; pouce peu réversible. 1° Rectrices terminées par une pointe dépourvue de barbules. (a) Queue carrée, plumage grisâtre, ailes et queue d'un noir cuivreux. (G. Pallenc, Less ; He ni troene, Nitzsch). Espèces : Martinet a collier, Cyps. col- laris Wied. (Vieil!., Gai; des Ois., pi. 120), de l'Amérique méridionale. — Martinet a Mil dos blanc, Cyps. leuconotus Deless. (Mag. zool. 1840. Ois., pi. 20. — Chœ'.ura nudi- pes, Hodgs.) (b) Queue arrondie, plumage fuligineux. (G. Chœtura, Hodgs. ; Acanthilis, Boié ; Pe- lasgia, I. Geo tir.). Espèces : Martinet sfinicaude, Cyps. spi- nicaudus Temm. (Buff., PL enl., 726, f. 1), de l'Amérique méridionale. 21 Queue très fourchue, les rectrices les plus extérieures dépassant de beau- coup les médianes. (G. Dendrochelidon, Boie. ; Macropterix, Swains.) Espèces : Martinet a moustaches, Cyps. mystaceus, Less., de la Nouvelle Guinée, figuré dans V atlas de ce dictionnaire, Oi- seaux, pi. 3; espèce des plus remarquables par les teintes de son plumage et les acces- soires qui la décorent. 3° Queue médiocrement fourchue. (G. Collocalia, Gray. ; Salangana, I. Geoff.). Espèces : Hirondelle salangane, Hirund- esculenla Linn., de l'Inde. Fam. HIRUNDINIDÉS, HIRUNDINID.E. Ailes moyennement étroites, allongées ; doigts antérieurs faibles, l'externe y com- pris l'ongle ne dépassant pas la dernière phalange du médian; pouce opposé. Section. I. — Hirondelle vraie. Queue plus longue que les ailes au repos, profondément fourchue, les rectrices laté- rales dépassaut de beaucoup les médianes. 1° Rectrices diminuant insensiblement des latérales aux médianes. (a) Un collier foncé sur la poitrine; par- ties inférieures uniformément colorées, sinci- pul et croupion de la couleur du dos. (G. Hirundo, Linn.) Espèces : Hirondelle rustique, Hirundo rustica Lin. (Buff., PI. enl., 543, f. 1), d'Europe. — Hirondelle du Caire, //. çahi- rica Lichst. (H. riocouri, Aud.; //. bois- sonneauti, Temm., Savig. Exp. d'Egypte, pi. 4, f. 4>, de l'Egypte et de la Sibérie, accidentellement de passage en Europe. (b) Point de collier sur la poitrine ; parties inférieures le plus souvent striées ; du roux soit à la tête, soit au croupion, soit aux deux à la fois. (G. Cecropis, Boié). HIR Espèces : Hirondelle rousseune, Hirundo rufula Tpmm. (H. daurica, Savi.; H. al- pestris, Bp.), de l'Afrique orientale, acci- dentellement de passage en Europe. — Hi- rondelle du Cap. H. capensis Gmel. (Buff., PL enl., 723, f. 2), du cap de Bonne Espé- rance. — Hirondelle du Sénégal, H. sene- galensis Briss. (Buff., PI. enl., 310), de la zone tropicale de l'Afrique. — Hirondelle de Gordon, //. Gordoni Jard., du Sénégal et du Gabon. — Hirondelle d'Abyssinie, H. abyssinica Guérin, de la Gambie et de l'Abyssinie. — Hirondelle de Kortals, //. Kortalsi Bp. — Hirondelle hyperythre, H. hyperythra Lryard, de Ceylan. — Hi- rondelle mplanocrisse, H. melanocrissa Rappel, de l'Abyssinie. — Hirondille japo- naise, H. japonica, Bp., du Japon. — Hi- r.oNDELLE striolée, H. striolata, Temm., de Java et du Bengale. (c) Point de collier sur la poitrine, point de roux dans le plumage. (G. Atticora, Boié.) Espèces : Hirondelle fasciée, Hirundo fasciala Gmel. (Buff., PI. enl., 724, ûg. 2), de l'Amérique mériilionale, de la Guyane. 2° les deux rectrics externes se prolon- geant en brins filiformes au delà des autres. (G. Uromitus, Bp.). Espèces : Hirondelle américaine, Hi- rundo americana Gmel. (Buff., PI. enl., 724, fîg. l ), de l'Amérique méridionale, de Cayeune. Section. II. — Prognées. Queue généralement moins longue que les ailes au repos, ou à peine de même longueur, et de forme variable. 1° Queue moyennement fourchue ; tarses robustes, nus ; bec très fort, très dilaté. (G. P rogne, Boié.) Espèces : Hirondelle pourpre, Hirundo furpurea Linn. (H. cœrulea, Vieill.; Ois. Amer, sept., pi. 26), de l'Amérique septen- trionale. — Hirondelle chalybée, H. cha- lybea Gmel., de la Guyane. 2° Queue médiocrement fourchue ; tarses grêles, nus ou emplumés. (a) Tarses et doigts velus de plumes. (G. Chclidon, Boié.) HIR 233 Espèces : Hirondelle de fenêtre, Hirundo urbica Lin. (Buff., PI. enl., 542, fig. 2)r d'Europe. (b) Tarses garnis de quelques plumes seulement en arrière. (G. Colyle, Boié.) Espèces : Hirondelle de rivage, Hirundo rivaria Lin. (Buff., PI. enl., 543, fig. 2), d'Europe. (c) Tarses nus, allongés. (G. Tachycineta, Caban.) Espèces : Hirondelle bicolore, Hirundo bicolor, Vieill.; Ois. Amer, sept., pi. 31. (Chelidon leucogastra, Boié), de l'Amérique septentrionale. 3° Queue courte, arrondie ou égale. (G. Biblis, Less.) Espèces : Hirondelle de rochers, Hirundo rupestris, Lin. (Gould, Birds Eut., pi. 56), d'Europe, d'Asie et d'Afrique. — Hirondelle fuligule, H. fuligula Lichst., de l'Afrique méridionale. M. Cabanis (Mus. Hein.) a établi sur l' Hirundo (Atticora) Leucoslernus Gould (Birds austr.,\\, pi. 12) son genre Chera- mœca, et a décrit sous le nom de cypselina une espèce qu'il fait type d'un genre nou- veau, Psalidoprocne. Ces deuxespèces parais- sent avoir de grands rapports avec les Biblis et les Colyle. (Z. Gerbe.) HIRONDELLE DE MER. poiss— Nom vulgaire des Dactyloptères. Voy. ce mot. *IIinONDINIDÉES.tftrondtntdh. — Genre de la famille des Chry- sobalanées, établi par Linné (Gen., n" 80). Arbres ou arbrisseaux de l'Amérique tropi- cale. Voy. CHRYSOBALANÉES. HIRUDIIMÉES. Hirudineœ. annél. — C'est le nom de la famille des Vers anné- lides qui comprend les Sangsues. On en con- naît un assez grand nombre d'espèces, pour la plupart inutiles en médecine, etdontquel- ques unes sont même dangereuses. Ces ani- maux ont été partagés en plusieurs genres, par suite de l'élude attentive qu'en ont faite MM. Savigny, de Blainville, Moqain-Tan- don et quelques autres naturalistes. Voyez les articles consacrés à ces différents genres et l'article sangsues. (P. G.) JIIRUDINELLA. inf. — Voy. hirundi- NELLA. ÎIIRUDO. annél. — Nom linnéen du genre d'Annélides qui comprend les Sang- sues ; ce genre constitue actuellement une famille : celle des Hirudinées. Voyez sang- sues. (P. G.) *HIRUl\DAPUS,Hodgs. ois. —Synonyme de Macropteryx. Voy. hirondelle. (Z. G.) *HIRUNDIN£A, d'Orb. et Laîr. ors. — Synonyme de Knipolegus. Voyez la sous-fa- mille des Tœnioplérinées au mot gobe-mou- che. (Z. G.) ♦IMRUNDINELLA (hirundo, hirondelle). infus. — M. Bory de Saint-Vincent (Encycl. méth., Dict. des Zoophyles, 1824) a créé sous le nom d'Hirundinellaun genre d'Infuso'ires de la classe des Microscopiques, qui se dis- tingue par un corps membraneux, comprimé. HIS muni inférieurement d'une duplicature en bourse, quadricuspide et ne présentant pas de poils, cirrhes ou organes rotatoires quel- conques. Une seule espèce entre dans ce groupe: c'est la Dursaria hirundinella Mull. (Hir. quadricuspis Bor.), qui se trouve dans les eaux douces, parmi les Lenticules. (E. D.) ♦llIRENDIMINLE. ois. — Sous - famille de la famille des Hirondinidées , dans la- quelle sont compris les g. Cecropis, Progne, Herse, Colyle, Chelidon. Voy. hirondelle. (Z. G.) HISINGERA (nom propre), bot. ru. — Genre de la famille des Euphorbiaeées-Cro- tonées , établi par Helenius (t'n AU. holm., 1792, p. 32, t. 2) Arbrisseaux des An- tilles. UISIKGÉRITE (dédiée a Hisinger). min. — Silicate de Fer hydraté , de Riddarhyt- tan , en Suède. Même chose que Thraulile. Voy. ce mot. (Del.) IIISPA (hispidus, couvert d'épines), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, fa- mille des Cycliques , tribu des Cassidaires de Latreille, des Hispites de M. de Castel- nau, créé par Linné (Sysl. nat.), et adopté par Fabricius, Olivier et d'autres naturalis- tes.Le nombre des espèces qu'on y rapportait s'est tellement accru, qu'en 1837 nous avons éléobligéd'établiravecelles un certain nom- bre de genres, qui, aujourd'hui, sont géné- ralement reçus (voyez hispites). Nous n'a- vons conservé pour le genre Hispa que les espèces d'Europe , et y avons rapporté une trentaine d'exotiques, qui en ont tous les caractères. Leur corps en dessus , sur les côtés et sur les antennes, est couvert d'é- pines branchues. Nous citerons comme ty- pes, les H. testacea , atra F. , aplcra Bon. La première se trouve sur le Ciste, dans toute l'étendue de l'Europe australe , en Barbarie et en Orient; la seconde est assez commune aux environs de Paris, attachée aux tiges et aux racines des plantes qui croissent dans le sable. Les autres espèces sont la plupart noires et originaires de la côte de Guinée, du Sénégal. M. Schœnherr en Tait connaître plus des deux tiers dans son Ap- pendix ad synonymiam. (C.) *HISPALIS (ancien nom deSéville). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Carabiques, tribu des Harpaliens, H1S établi par le docteur Kamhur, dans sa Faune cntomologique de l'Andalousie , aux dépens des Âcupalpus de Latreille. Ce genre a pour type et unique espèce V Acupalpus maurita- niens Dej., trouvé par l'auteur sous les pierres dan» les environs de Saint- Roques, près de Gibraltar. Cette espèce se trouve également à Tanger, sur les côtes d'Afri- que. (D.) *HISPIDE. Hispidus. bot. — On donne ce nom aux organes végétaux couverts de poils rudes et épais. HISPIDELLA, Lam. bot pu. — Syn. de Soldevilla, Lagasc. ♦I11SP1DES. Hispidœ. ahach.— Ce nom a été employé par M. Walckenaër pour dé- signer, dans son Hist. nat. des 1ns. api., une famille établie sur le genre Thomisus, et dont les caractères peuvent être ainsi présentés : j Yeux en croissant, très anguleux, sessiles, les latéraux postérieurs très reculés en ar- rière ; les latéraux antérieurs plus gros que les autres. Pattes courtes , les antérieures | presque égales entre elles ; la deuxième paire la plus longue, la première et la troi- sième les plus courtes. Corselet convexe en | crœur. Abdomen court, large et arrondi à la partie postérieure, couvert de piquants ou hispide. Le seul représentant de cette fa- mille est le Thomisus clavealus Walck. (H. L.) *HISPIDES. Hispidœ. auach.— Ce nom désigne dans VHist. nat. des Ins. apt., par j M. Walckenaër, une race dans le genre des Plectana. Chez les Aranéides qui composent cette division , l'abdomen est arrondi et armé sur les côtés d'épines divergentes. Les PI. pentacantha, slellata, sont les seules es- pèces qui appartiennent à cette race. (H.L.) *IIISPITES. ins. — Tribu formée par M. de Castelnau {Histoire naturelle des ani- maux articulés, tom. II, pag. 510) dans la famille des Cycliques, et qui réunit en par- tie les caractères des Cassidites de l'auteur. Elle différerait seulement de celles-ci par un corps oblong, ovalaire, convexe, le plus souvent épineux. Les genres qu'y rapporte M de Castelnau sont les suivants : Hispa, Ahmius, Chalepus et Oxycephalus. En adoptant le nom d'Hispites pour tribu ou sous-tribu, qu'on adjoindrait aux Cassi- daircs, nous y rapporterons 29 genres, qui ont été établis avec environ 300 espèces de HIS 233 tous pays , et dont la plupart étaient des Hispa pour les auteurs anciens ou modernes Sur cette dernière énumération, l'Amérique compte pour les cinq sixièmes ; l'Afrique et l'Asie , limitées à un petit nombre, vien- nent ensuite pour une part à peu près égale ; l'Australie, et quelques îles de même parage, à la vérité peu explorées entomolo- giquement jusqu'à ce jour, ne font connaî- tre que 6 ou 7 espèces ; et l'Europe n'en offre que 5 , dont l'une d'elles, VHispa tes- tacea Lin. , se retrouve à la fois dans le nord de l'Afrique et en Orient. Indépendamment des caractères qui pré- cèdent, nous en ajouterons d'autres impor- tants : Tête découverte; corps en dessus, ra- rement épineux sur toute sa surface, quel- quefois inerme , le plus souvent denté sur ses bords, ovalaire, tronqué, élargi sur l'extrémité latérale, ou anguleux sur les épaules : celles-ci sont exceptionnellement dilatées ou comme ailées; antennes conti- guës à la base, variant de longueur ou de grosseur, à massue articulée, cylindrique, aplatie , dilatée , acuminée ou composée d'articles variables en nombre (2-4) ou soudés entre eux : c'est en partie d'après la forme de ces organes que les genres énu- mérés ci-après ont été établis. Comme nous ne possédons pas les genres Callistola, Promecotheca , Ocloloma , Clado- phora de Dejean , Dichrœa et Estigmena de M. Hope, nous ne les portons ici que pour mémoire. A. Antennes de onze articles. * Élytres plus ou moins oblongues, allongées, aplaties, convexes, non épineuses. Genres: Alnrnus , F. ; Bothrionopa , Ch.; Cephaloleia , Ch. ; Leptomorpha , Ch.; Chelobasis, Gr. (Arescus), Perty ; Cryptony- chus, G h 1 . ; Oxycephalus, Guérin. ** Élytres à côtes. Genres: Scelœnopla {Chalepus) , Ch.; Anisodera, Ch. ; Accntroptera. *** Élytres aplaties, élargies, tronquées à l'extrémité, le plus ordinairement denti- culées ou dentées sur les bords extérieurs Genres: Melazycera,Cb.; Gonophora,Ch.- Onchocephala, Ch.; Brachycorina, Ch.; Ce- 236 HIS phalodonta, Ch.; Odontota, Ch. (Anoplistis? Kirby); Microdonta, Ch. •*** Élytres ovalaires,entièrementcouvertes d'épines; antennes grêles. Hispa, F. B. Antennes de dix articles. Physocoryna , Ch. C. Antennes de neuf articles. Élytres dila- tées sur l'épaule et sur l'extrémité de la marge, dentées sur les bords. Platypria, Guér. D. Antennes de huit articles. Euprionota, Ch.; Microrhopala , Ch. E. Antennes de sept articles. Uroplata, Ch. La taille de ces Insectes, ordinairement de 4 à 5 millimètres de longueur sur 2 à 3 de largeur, diminue ou s'accroît de 3 à 3o sur 2 a 14. Les larves des espèces de notre pays n'ont pas encore été observées ni décrites. M. Neu- mann est le seul qui, sur des dessins et notes communiqués par M. le docteur Har- ris de Boston , ait fait connaître ( The ento- mologist, t. I, p. 75) celles des Uroplata quadrata et Microrhopala vittala {Hispa) de Fabricius; leur corps est semblable à celui des Coccinelles : il se compose de 13 an- neaux assez épais; les 9 avant-derniers of- frent chacun un stigmate latéral , et sont légèrement anguleux; le deuxième, devant fermer le corselet, est transversalement oblong ; et du dessous des 2e. 3e et 4e, sort une paire de pattes. La nymphe de V Uro- plata suturalis (Hispa), également repré- sentée par M. Neumann, a été trouvée rou- lée dans des feuilles du Robinia pseudo- acacia. (C) HISTER. ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Clavicornes, tribu des Histéroïdes , établi par Linné et adopté par tous les entomologistes. Depuis que ce genre a été érigé en tribu par Latreille , et que cette tribu a été divisée en 21 genres, par M. Erichson, les Histers proprement dits sont ceux dont les mandibules sont ex- sertes ou avancées; les antennes insérées sous le bord du front et terminées par une HIS massue ovale de trois articles ; le proster- num arrondi ou tronqué postérieurement; les tibias postérieurs épineux extérieure- ment; l'abdomen avec le pénultième seg- ment déclive , et le dernier également dé- clive ou perpendiculaire; enfin le corps peu épais. Quoique ainsi restreint, le g. Hisler est encore le plus nombreux de sa tribu, puisque M. Erichson en décrit 75 espèces de presque toutes les parties du globe. Nous citerons seulement YHister cadaverinus Linn., qui peut être considéré comme type du genre, et qui est entièrement noir, et YHister qua- drimaculatus Fab., dont chaque élytre est marquée de deux taches rouges. Ces deux espèces se trouvent aux environs de Paris. Voy. HISTÉROÏDES. (D.) HISTERAPETRA et HISTEROLI- THOS. polyp. — Bertrand donne ces deux noms à des Polypiers du genre Cyclolites. (E. D.) HISTÉRIDES. ins. — Syn. de Histé- roïdes. HISTÉRITES. ins. — Groupe de la tribu des Histéroïdes. Voy. ce mot. (D.) *HISïÉROIDES . Hisleroidœ. ins . —Tribu de Coléoptères pentamères établie par La- treille dans la famille des Clavicornes , et ayant pour type le g. Hister de Linné. Les Insectes de cette tribu se reconnaissent fa- cilement à leur corps en carré un peu plus long que large, quelquefois élargi au milieu et quelquefois tout-à-fait arrondi , notam- ment dans les petites espèces. Ce corps, d'une consistance très dure, est supporté par des pattes larges dont les tibias sont armés en dehors de dentelures ou d'épines plus ou moins nombreuses. Leurs anLennes sont coudées et terminées par un bouton presque toujours aplati et composé de trois article^ tellement serrés qu'ils semblent n'en former qu'un seul. Mais ce qui caractérise surtout les Histéroïdes , c'est le peu de longueur de leurs élytres, qui ne couvrent jamais l'abdomen entier; il en résulte que ses deux derniers segments , se trouvant à nu, sont toujours d'une consistance aussi solide que le dessous de l'abdomen , tandis que les autres, protégés par les élytres, res- tent mous. Par suite du grand développe- ment que le thorax a pris en dessous, et qui consista surtout dans la longueur du HIS mésothorax , les pattes de derrière sont très éloignées des quatre autres , et l'abdomen se trouvant refoulé ne se compose que de segments étroits, dont les deux derniers cependants'élargissent en dessus, en prenant une direction plus ou moins verticale. Ces Insectes, lorsqu'ils se croient en dan- ger, contreront le mort en retirant leurs pattes sous le corps; mais elles viennent simplement s'appliquer contre la poitrine , et n'y trouvent pas de cavités destinées à les recevoir, comme chez les Byrrhes: seu- lement, les jambes de devant présentent sur leur face antérieure une fossette pour loger les tarses. Quant aux antennes, qu'ils ca- chent également dans le moment du dan- ger, elles sont reçues dans des cavités que présente le dessous du corselet, et dont la position variable permet de grouper entre elles les espèces chez qui cette position est la même. Ce qui caractérise encore les In- sectes qui nous occupent, ce sont leurs mandibules avancées , généralement fortes et souvent d'inégale grandeur; ce sont aussi les palpes maxillaires , ordinairement sail- lants, et dont les deux articles du milieu sont plus développés que les autres. Un autre trait singulier de l'organisation de ces In- sectes consiste dans la saillie que forme le dessous de leur prothorax. Semblables sous ce rapport aux Byrrhiens et aux Dermestins, qui ont la bouche recouverte par une lame sternale , ou reçue dans une cavité étroite, les Histéroïdes ont un sternum prolonge antérieurement. Tantôt c'est un lobe grand et arrondi, et tantôt un lobe étroit et aigu ; souvent encore le sternum n'est plus lobé, mais bien relevé en carène , et s'avançant de manière à former une cavité circulaire que la bouche ferme exactement. Cependant H est des espèces dont le thorax n'offre au- sune trace de saillie à sa partie antérieure. Les Histéroïdes présentent des formes peu variées; plusieurs espèces néanmoins, qui vivent sous les écorces avec les Nilidules, se font remarquer par leur corps aplati , et qui est quelquefois si mince qu'on lés a nom- mées , à cause de cela, Phyllomês, de »ûl- )ov, feuille. Les autres, dont le corps est plus ou moins convexe, se tiennent géné- ralement dans les charognes , en compagnie des Dermestes et des Silphes ou Boucliers; beaucoup d'entre elles vivent dans les bou- IIIS 237 ses ou les matières excrémentitielles , avec les Lamellicornes coprophages ; enfin il en est quelques unes qui vivent dans le tronc des arbres vermoulus. Quoique munies de grandes ailes sous leurs élytres, les Histé- roïdes en font rarement usage. On trouve de ces Insectes dans presque toutes les par- ties du globe. Us sont de taille moyenne ou petite , et en général d'un noir luisant ; ce- pendant plusieurs offrent sur leurs élytres des taches d'un rouge plus ou moins obscur ! et rarement d'une couleur plus claire. Il en est d'autres qui sont ornées d'un éclat mé- ! talliquc parfois très brillant , mais elles sont j peu nombreuses et propres aux pays chauds ; plusieurs de celles d'Europe ont des couleurs bronzées. Quant aux taches dont nous avons parlé plus haut, elles forment un assez mauvais caractère spécifique; car on trouve souvent dans la même espèce des individus tachetés et d'autres qui ne le sont pas. Les espèces de cette tribu soumises aux investigations anatomiques ont offert les ré- sultats suivants. Le canal digestif a quatre ou cinq fois la longueur du corps ; l'œso- phage, très court, est suivi d'un renflement oblong qui paraît pourvu intérieurement de pièces propres à la trituration ; le ventricule chyliflque est très long, replié, hérissé de papilles pointues et saillantes ; l'intestin grêle est filiforme; le ccecum s'en distingue par une contracture annulaire ; enfin les vaisseaux hépatiques ont six insertions dis- , tinctes autour du ventricule chyliflque, et ces vaisseaux sont transparents et d'une té- nuité extrême. Les larves des Histéroïdes se nourrissent des mêmes substances que l'insecte parfait. Elles sont linéaires, aplaties, molles et d'un blanc jaunâtre , à l'exception de la tête et du premier segment, qui sont écailleux et d'un brun rougeâtre : celui-ci est cannelé iongitudinalcment , et la tête est armée de fortes mandibules. Ces larves ont six pattes courtes et sont terminées par deux filets bi- articulés et par un long appendice tubulaire qui paraît servir à la progression. Vers la fin de l'été, l'époque de leur métamorphose approchant, elles se pratiquent, dans le lieu de leur habitation, une cellule très lisse à l'intérieur, où elles passent à l'état de nymphe. Celle-ci, d'un brun très pâle, n'offre rien de particulier et donne nais- 228 HIS sanre a l'Insecte parfait au printemps sui- vant. Deux auteurs se sont occupés de la clas- sification des Ilistéroïdes. Le premier en date est l'entomologiste suédois Paykull , dont la monographie a été publiée en 1811, à une époque où le g. Hister n'avait pas encore été érigé en tribu par Latreille. Les nombreuses espèces qu'il renferme y sont réparties en sections, tribus et familles, d'a- près le nombre des dentelures des jambes et celui des stries qui sillonnent le corselet et les élytres. A l'aide de ces caractères, l'auteur est parvenu à distinguer entre elles des espèces qui onttoutes à peu près le même faciès. Depuis, M. Erichson a fait paraître, dans les Annales enlomologiques de Klug pour 1834 , un ouvrage intitulé : Ucbersicht der Histéroïdes der Sammlung , dans lequel ces Insectes sont répartis dans 21 genres, et ceux-ci partagés en trois groupes, ainsi qu'il suit : premier groupe [corps très aplati). G. Hololepta , Phylloma et Oxysternus. DEUXIÈME GROUPE (corps plus OU mohlS convexe ) . G. Plœsius, Vlacodes , Platysoma , Oma- lodes , Cyptwus, Hister, Hœlerius, Epierus, Tribalus et Doulrophilus. troisième grolpe {tête très enfoncée dans le corselet ). G. Saprinus, Pachytopus, Tryponœus, Te- rrtrius, Plegaderu*, Onlhophiins et Aorœus. M. Blanchard , dans son Histoire des In- sectes, publiée par MM. Firmin Didot , a adopté ces trois groupes, qu'il nomme Ho- LOLEPTITES, HlSTÉRITES et SAPRINITES. (D.) *HISTE HOME RUS [hister, nom degenre; p)pôç , cuisse). Ins. — Genre d'Hyménoptè- res, de la famille des Ichneumoniens, groupe des Braconites, établi par Wesmaël [Mon. des Brac. de Belg.) sur une seule espèce nommée par l'auteur H. tnystacinus. Cet insecte se trouve en Belgique. "HISTEROPTERUM, Am.etServ. ras. — Syn. d'Issus, Fabr. HISTIOPHORUS. poiss — Voy. voilier! HISTOLOGIE (torôç, tissu; îio'yoç, dis- cours). L'histologie est uue subdivision de IIIS l'anatomie générale qui a pour sujet l'étude des espèces de parties solides de l'économie que forment, en s'associant dans un ordre déterminé, une ou plusieurs espèces d'élé- ments anatomiques, et qui a pour but la con- naissance des lois de leur arrangement ré- ci jiroque ou texture. Le mot histologie est souvent choisi, bien qu'inexactement, pour désigner ce qu'on entendait autrefois par anatomie générale. C'est le nom propre d'une des divisions particulières de l'anatomie générale, celle qui embrasse l'examen des tissus, qui sert ainsi à désigner l'ensemble de cette science; c'est le nom de la partie appliqué au tout. On a fait ainsi pour ne pas se heurter contre une erreur facile à éviter pourtant. Quelques auteurs, en effet, ont confondu l'adjectif qualificatif général avec le sub- stantif généralité, anatomie générale par le résultat auquel elle conduit, avec généralité sur Vanalomie. Mais, et il est inutile d'in- sister longtemps sur ce fait, les généralités qui peuvent être établies sur l'anatomie de l'ensemble des végétaux ou des animaux, ou sur l'ensemble d'une des divisions quel- conques de cette science, n'ont rien de commun avec le résultat auquel conduit la description de telle ou telle partie du corps. Ce résultat est spécial, ou bien il est géné- ral (c'est-à-dire commun à toutes les par- ties homonymes, partout où elles existent), selon la nature et le degré de complexité des parties organisées dont il s'agit. L'hi.otologie ne se confond en aucun piint avec l'étude des éléments anatomiiiues ou clcnieutoiogie [Voy. Éléments anatomiques). Elle ne s'occupe plus comme cette dernière de ! étude biographique de chacun des élé- ments considérés individuellement, abstrac- tion faite de ceux qui les entourent. Elle les envisage, au contraire, d'une manière con- crète, en leur place, tels qu'ils sont dans les groupes formés par une ou plusieurs es- pèces réunies. Elle montre comment de ce groupement avec agencement réciproque, dé- terminé, de chaque individu d'une espèce, par rapport à ceux des autres espèces qui l'accompagnent, résultent des corps com- plexes distincts des premiers, bien que for- més par 'eux. Ces corps ce sont les tissus. H y a donc nécessité de connaître d'abord les éléments [US anatomiques, c'est-à-dire les objets dont il s'agit d'étudier l'arrangement réciproque, pour se rendre un compte exact de la con- stitution et des propriétés de ces corps; l our arriver à eu déterminer la nature réelle, dont la notiou ue s'acquiert que par- la détermination des espèces d'éléments composants, aidée de celle de leur mode d'arrangement réciproque. C'est en suivant rigoureusement cette voie que l'anatomie générale devient la science trailant de tout ce qui sert à la dé- termination de la nature «les tissus sains et altérés, aussi bien que des humeurs en- visagées dans ces mêmes conditions. Ce que nous devons d'abord examiner au début des éludes anatomiques, c'est l'en- semble du corps. Cette première partie de l'anatomie fut ébauchée par Aristote, et de- puis lors elle a reçu parfois le nom de mor- phologie. Son objet est de décrire l'ensem- ble de l'économie au point de vue de sa disposition extérieure, la configuration du cirps envisagé comme un tout. Autrefois, l'élude des caractères de celui-ci ne con- duisait guère au delà de la division en tronc, tête et membres, et de la subdivision en ré- gions de chacune de ces parties. Os notions sur la configuration du tronc, des membres, anatomie tout esthétique, s'accommodaient parfaitement avec les be- soins des naturalistes, des poëtes et des sculpteurs. L'étude de l'organisme, dans son ensem- ble a été depuis presque oubliée, malgré les applications à la physiologie et à la patho- logie qui en découlent. On trouve néanmoins de bonnes indications sur cet important su- jet dans les Principes à* anatomie comparée de M. de Blainville, et dans V Anatomie des formes de Gerdy. L'anatomie des régions ou topegraphique se rattache scientifique- ment à cette partie de l'anatomie. Dès l'origine de l'anatomie cependant, on se préoccupa de connaître les parties inté- rieures du ^corps, et l'on reconnut que l'éco- nomie animale n'est pas un tout homo- gène : qu'elle se subdivise, au contraire, dès l'abord, en plusieurs groupes de parties diverses, solidairement associés, concourant à l'accomplissement d'une même fonction. Tels sont les ensembles de parties qui con- courent à la digestion, à la respiration, à I1IS 239 la vision, à la locomotion, etc., eic.,et qui ont reçu le nom générique d'appareil. Cha- cun d'eux peut être étudié dans son ensem- ble au point de vue de son éteudue, de sa symétrie, de la coordination des partie.-, qui lecomposent.cn un mot, desastructurc,ctc., nu môme titre qu'un muscle ou un os iso- lés. C'est ce dont Haller, Bichat et quel- ques physiologistes nous fournissent de re- marquables exemples. Cette seconde division de l'anatomie n'a pas reçu de désignation spéciale. Depuis le traité De usu partium de Gai- lien, l'étude de la structure des appareils amena facilement les anatomistes à recon- naître que chacun de ceux-là était consti- tué par divers ordres de parties nettement délimitées et figurées, telles que des os, des nerfs, des glaudes ; il fallait déterminer les usages de ces diverses parties, et lorsqu'on chercha à le faire, on fut bientôt conduit à examiner séparément chacune d'elles; de I là vint l'étude de chaque groupe d'organes ; en particulier; les os d'un côté, les mus- cles d'autre part, et ensuite les viscères, les i nerfs, etc. Ainsi se constitua graduellement, mais | moins insciemment que pour les autres I branchesde l'anatomie, une division de celte science connue de bonne heure sous le nom | d'organologie, d' organographie, etc. Par l'examen attentif de chacune des parties constituantes de ces organes, on vit ensuite que les os se composent de deux parties fondamentales, l'uue dure et résis- tante, l'autre plus molle et plus élastique, celle qui constitue les surfaces articulaires: c'est ce qu'on appela les organes premiers de chaque os, et ainsi des autres pour tocs les organes. Considérant abstractivement ou d'une manière directe, après leur réunion mécanique ou artificielle, l'eusemble de ces organes premiers de même espèce, on re- connut qu'ils formaient un véritable sys- tème de parties distinctes, mais similaires. Ou eut ainsi, d'une part, le système osseux ; d'autre part, le système cartilagineux. On fut encore conduit à étudier, dans les mus- cles, séparément les parties rouges et cha- cune des deux parties blanches dont tout muscle, se compose. L'ensemble des parties similaires blanches constitua le système ten- dineux, et l'ensemble des parties rouges, 260 IIIS ceutie de chaque muscle, forma le système musculaire, bien que par suite de leur mol- lesse et de leur altérabilité il ne fût pas possible de réunir artificiellement ces par- ties distinctes en un système, comme l'en- semble des pièces osseuses. Cette étude fut ainsi poursuivie sur chacun des groupes d'organes proprement dits, appelés par- fois organes seconds, parce que chacun d'eux se subdivise en plusieurs organes pre- miers différents, tels que deux tendons pour chaque muscle avec un centre rouge, une artère, une veiDe et un nerf, et ainsi de suite pour les autres organes. C'est eu se plaçant, au contraire, au point de vue de leur groupement en système, que les orga- nes premiers sont appelés parties similai- res de chaque système anatomique. Plus tard, Bichat, tenant compte plus qu'on ne l'avait fait avant lui des faits précédents et des résultats obtenus par l'étude de la structure des organes, s'aper- çut encore, grâce à son génie comparatif, que certaines parties, comme les vaisseaux, le tissu cellulaire, etc., étaient communes à des organes très différents; il entreprit de poursuivre ces parties communes dans tout l'organisme, de faire de leur description un corps dogmatique, et, réunissant les parties similaires en un tout rationnel sous le nom de système, il mérita à juste titre d'être re- gardé comme le créateur de l'anatomie gé- nérale. Non-seulement il acheva l'étude des systèmes, mais il s'occupa aussi de la tex- ture des parties de chacun de ceux-ci, c'est- à-dire de l'arrangement réciproque de ce qu'il croyait être les parties constituantes élémentaires, de chacun d'eux. Toutefois, ce qu'il appelle, avec Boerhaave et Haller, des éléments anatomiques, ne représente nulle- ment les parties simples du corps, anatomi- quement parlant. Ces parties simples res- taient à découvrir, et ne furent réellement L'onnues que plus tard. Il n'en fonda pas moins Véturte des systèmes anatomiques (ho- moeomérologie de quelques auteurs), et celle des tissus, qui depuis Mayer, en 1819, a reçu le nom d'histologie; il fonda par con- séquent la quatrième et la cinquième divi- sion de l'anatomie : la sixième et dernière comprend la description des éléments anato- miques et des principes immédiats. Ainsi ce fut Bichat qui, en particulier, IIIS d'après ses propres observations, chercha à grouper l'ensemble des notions qui jusqu'a- lors avaient été acquises sur les tissus d'une part, sur les systèmes anatomiques de l'au- tre. Ce fut lui qui, le premier, établi i que non-seulement les organes devaient être étudiés au point de vue de leur forme, de leur volume, de leur structure, mais en- core au point de vue de leur composition élémentaire. Ce fut lui qui, le premier, dé- montra que, lorsqu'on avait mis à nu un organe, qu'on en avait décrit la forme, le volume et les rapports, on n'avait fait que la moitié de son étude; qu'une fois cet or- gane mis à découvert, il restait, avant de le connaître réellemeut, plus de fai s à consta- ter encore dans la profondeur de ? a ma îsc qu'il n'en avait été observé à la surface. En nous plaçant à un autre point de vue, nous voyons ce qu'on entend | ar élément anatomique, et quelle est l'idée qui s'y rat- tache, puisqu'un tissu est comp s; par l'enchevêtrement des éléments anatomiques et que les systèmes sont l'ensemble des par- lies formées d'un même tissu; quant aux organes, ce sont des instruments constitués par des parties similaires, provenant d • plu- sieurs systèmes et prenaut une forme spé- ciale; enGn les appareils résultent d'une certaine disposition réciproque d'organes de divers ordres, conformément, d'une part, à la fonction qu'ils remplissent, etd'autre part, au milieu dans lequel celle-ci s'exécute. Le tableau ci-contre nous montre actuellement quelle place tient Vhistologie parmi ces divi- s ions naturelles de l'anatomie, divisions dont chacune a pour sujet l'étude des parties différentes du corps, et pour but la con- naissance d'attributs distincts, propres à chacun de ces ordres de parties. Wanatomie générale est donc une des moitiés de l'anatomie. L'autre moitié est représentée par l'anatomie descriptive des organes, des appareils, puis de l'organisme dans son ensemble, subdivisé ou non en régions au point de vue chirurgical, etc. Cette dernière moitié reçoit le nom de descriptive, parce que dans les trois subdi- visions qu'elle embrasse, chaque organe, chaque appareil, chaque région doit être décrit à son tour, sans que l'étude de l'un puisse suppléer la description de celui qui occupe une autre place dans l'économie. KIS La dénomination iVanalomie spéciale, com- parative ou non, est plus exacte, en ce que le résultat de la description de chaque organe, de chaque appareil, etc., est spécial à celui-ci et ne peut remplacer celle des organes de môme ordre. Elle est plus exacte encore lorsqu'on vient à constater que l'a- natomie générale repose tout entière sur des descriptions aussi minutieuses et aussi précises que celles des os ou des muscles; que, par conséquent, elle est tout aussi des- criptive que la précédente. ;is 261 animaux qui possèdent du tissu muscu- laire rouge, des tendons, etc. On peut dire la môme chose de tous les tissus également. L'étude des systèmes qui, après Dichat, a été faite au point de vue comparatif, par Geoffroy Saiut-Hilaire en particulier, et aussi par de Blainville et Serres, rentre également dans l'anatomie générale, car l'élude de chaque système exige qu'on l'en- visage dans l'ensemble de l'économie. Le résultat de cet examen est général pour l'organisme dont il s'agit et commun à un OBJET DES ETUDES DE l'anatomie générale. ATTRIBUTS STATIQUES à rattacher à ces objets. ATTRIBUTS DYNAMIQUES à rattachera ces objets (physiologie). Parties simples du corps ou éléments organiques (méro- Jogie). I. Tissus cl humours. 'Principes immédiats (stœchiologie) ; 2° Eléments analomi- ques amorphes ot 1 ligures {(Umenlo- logie). '!■ Humeurs (hygrolo- gie). |2° Tissus (histologie ou anatomie do tex- lu.e). Ensemble des parties similaires formées d'un même tissu (/io- mromérologie). • Composés chimiques, peu stables, do 3 classes dis- tinctes, combinés en sub- stance organisée. • Structure propre à cha- que espèce de partie élé- mentaire solide. l'Etat de dissolution récipro- que des principes immé- diats composant les plas- mas, les serums, etc.. etc. 2* Texture ou arrange- ment réciproque spécial d'éléments de plusieurs espec s. Associations dos ti-sus à tulle ou i toile humeur, ot conformation générale dos parties similaires ou orga- nes premiers, dont l'en- semble constitue chacun des systèmes. 1" Propriétés physico-chi ques; 2° Propriétés d'ordre organi- que ou vital, qu'ils entrai-! lient avec eux dans toutes^ les parties complexes du corps. 1° Propriétés chimiques et nu- trition. Propriétés de tissus. Usages ou attributs généraux. L'autre moitié de l'anatomie, Vanalomic générale, doit son nom à ce que l'une quel conque des parties du corps, dont l'étude est de son domaine, étant décrite dans quelque région que ce soit, est connue non- seulement pour la totalité des régions où se trouvent ses analogues, mais encore pour la généralité des animaux ou des végétaux, selon qu'il s'agit des uns ou des autres. Eu étudiant par exemple une libre musculaire dans un muscle quelconque du corps, on apprend ce qu'elles sont dans tous les autres muscles. Observant de même les tissus mus- culaires, tendineux, élastiques, etc., dans une région, on les connaîl[ non-seulement pour l'ensemble des régions du corps humain, mais encore pour la totalité des T. VM. grand nombre des êtres qui possèdent un système de même espèce. Caractères généraux des tissus. — Les tissus sont les parties solides du corps, formées par la réunion de nombreux élé- ments analomiqties, d'une ou de plusieurs espèces, enchevêtrés ou simpl cment juxta- posées dans un ordre dét erminé ; ou, vice versa, ce sont des parties similaires solides des systèmes anatomiques , qui se subdi- visent par simple dissociât ion physique, en une ou plusieurs espèces d'éléments anato- miques. A la notion de tissu se rattache comne attribut statique ou anatomique l'idée de parties du corps visibles à l'œil nu, coin- 1G 2&2 nis posées de parties invisibles, offrant une texture ou arrangement réciproque spécial po:ir chacun d'eux; en sorte qu'en anato- mie, l'expression tissu conserve la même signification que dans les arts industriels. A partir du caractère de structure qui est inhérent à la plupart des éléments ana- tomiques, ce ne sont plus, à proprement parler, des parties nouvelles ni des carac- tères nouveaux d'ordre organique qu'on observe dans l'économie, mais seulement des dispositions on arrangements nouveaux des parties élémentaires amorphes ou figu- rées. C'est ce que montre l'énoncé suivant. Les tissus ont d'abord comme caractères d'ordre organique d'être formés de matière organisée et d'avoir une structure, c'est-à dire d'être construits de parties diverses, distinctes, isolables, qui sont les éléments anatorniques amorphes ou figurés, enchevê- trés les uns avec les autres d'une manière particulière. Mais, en outre, ils ont un caractère pro- pre, c'est une texture spéciale, c'est-à-dire un arrangement réciproque particulier des éléments anatorniques dont ils sont com- posés. A ce caractère se rattachent comme attribut physiologique, outre les propriétés vitales élémentaires, plusieurs autres dites propriété* de tissu, les unes d'ordre organi- que, comme la sécrétion et l'ahsorpl on ; les autres physiques, comme l'élasticité, l'hy- grométricité, etc. La structure et la texture sont les seuls caractères offerts par la substance organisée dans ses divers degrés d'arrangement qui aient reçu des nom particuliers. Chacun d'eux est fort différent de l'autre, et le der- nier de ces mots ne saurait être employé pour le précédent, sans erreur. La structure a pour chaque espèce d'élé- ments anatorniques quelque chose de spé- cifique, qui est caractéristique et qu'on ne retrouve pas dans d'autres espèces. La spé- cificité de la texture n'est pas moins caracté- ristique, c'est-à-dire que tout élément analomique offre dans chacun des points différents de l'économie où il se rencontre, quelque chose île particulier dans son arran- gement par rapport aux autres espèces d'élé- ments avec lesquelles il s'enchevêtre. H en résulte, d'un lieu à l'autre de l'économie, de grandes différences dans l'aspect des tissus, I1IS qui pourtant, au point de vue de la composj- lion intime, ont la même espèce pour élé- ment principal. Il n'est pas vrai que les tissus soient les éléments anatorniques ou parties simples et élémentaires dont sont fermés nos organes, comme persistent pourtant à le dire certains auteurs même très -modernes. Les .issus font déjà des parties compliquées, formées par la réunion de plusieurs espèces d'élé- ments anatorniques. ou, si l'on veut, sont des parties du corps encore très-complexes et subdivisibles en plusieurs espèces de ceux- ci. Ceux qui les ont appelés tissus simples* primitifs ou élémentaires, ne l'ont fait que par erreur. Les systèmes ont tous les caractères des tissuset, de plus, une •conformation générale propre à chacun d'eux, et ils se divisent en parties similaires ou organes premiers; ca- ractères que n'offrent pas les tissus envisagés au point de vue de ce qui les caractérise essentiellement, savoir :1a composition ana- lomique et la texture. Il faut y rapporter, comme attribut physiologique correspon- dant, toutes les propriétés ci-dessus et, de plus, l'idée (V usage général, commun à toutes les parties du système, mais variant avec chacun d'eux. Les organes ont naturellement tmis les. caractères précédents, puisqu'ils sont com- posés de matière organisée sous forme d'élé- ments enchevêtrés en lissa, subdivisés eux- mêmes en parties similaires appartenant à divers systèmes; mais chacun a une confor- mation spéciale, et à ce caractère se rap- porte, au point de vue physiologique, l'idée d'un ou de plusieurs usages propres à cha- cun d'eux également. Les appareils nous montreut d'abord des caractères de struc- ture et decouformation particulière, tenant à ce qu'ils sont formés d'organes divers; mais ils offrent, en outre, un arrangement spécial avec continuité médiate ou immé- diate des organes qui les constituent. Ils jouissent de tous les attributs physiolo- giques possédés par les autres parties du corps, mais chacun deux remplit une fonc- tion déterminée. Toutefois, il importe de noter ici que plusieurs des ordres de parties intérieures du corps peuvent manquer ou n'être que rudimenlaires; il y a des animaux et I1IS nrs ïh% des végétaux représentés par un seul élé- ment anatomique, n'ayant par conséquent ni tissus, ni systèmes, etc. (Amibes, Pro- tocnrciis, Torula, etc.). D'antres sont for- més, au moins pendant un certain temps de leur vie, par plusieurs éléments réunis en tissus, sans organes ni appareils (Spaihi- dies; Tremellcs, etc.) Beaucoup d'Infusoires (Enchéli)s , etc.), de larves de Rayonnes (larves d'Astéries, etc.) ont des organes (cils vibratiles,etc.) avant d'avoir un appa- reil proprement dit, même digestif. Ils se nourrissent, comme les éléments anatomi- ques, par endosmose et exosmose. Enfin les autres animaux ont un ou plusieurs appa- reils, l'appareil digestif seul d'abord (Vorli- celles, Yaginicoles, Hydres, etc.), puis re- producteur, respiratoire, locomoteur, etc. Dans beaucoup d'animaux de petit vo- lume, des organes peuvent être représentés par un seul élément anatomique, comme un nerf par un seul tube nerveux, ou en- core un muscle par un seul faisceau mus- culaire strié, entouré d'un myolemme , comme chez divers articulés de petit vo- lume, tels que les acariens, etc. Ici, natu- rellement, comme on le voit facilement, il n'y a ni tissu, ni lois de la texture à étudier. Ce fait montre, à côté de tant d'autres : 1° combien il imported'étudier les éléments anatomiques avant les tissus ; 2° combien l'étude des uns et des autres est distiucte et combien est grande l'erreur de ceux qui confondent ensemble les deux ordres de notions relatives , les unes aux éléments Anatomiques, les autres aux tissus. Deux ordres de propriétés se rattachent comme attribut dynamique ou physiolo- gique à la notion de tissus; les unes d'or- dre physico-chimique sont dites propriétés de tissus, parce que bien qu'existant déjà dans les éléments anatomiques, mais à l'é- tat d'ébauche seulement, elles ne prennent toute leur extension que par la réunion de ceux-ci en très-grand nombre, et sont en corrélation constante avec leur texture. Les autres propriétés sont les propriétés vitales, qui se retrouvent ici, telles que dans les cléments anatomiques, quoique sensible- ment modifiées par l'accumulation et l'ar- rangement réciproque de ces derniers. Que l'on examine analytiquement les tis- sus» comme parties similaires des système* subdivisibles en éléments a natomiques, ou plus particulièrement d'une manière syn- thétique, comme formés par l'association de ces derniers, on voit que les éléments anatomiques emportent avec eux, au sein des tissus, les propriétés dont ils sont doués. En d'autres termes, les propriétés physiques, chimiques et physiologiques des tissus sont la résultante de celles que nous avons observées sur les éléments anatomiques. De là vient la nécessité de décrire les éléments anatomiques avant d'étudier les tissus, ou du moins de les étudier séparément lors- qu'on veut arriver à se rendre un compte exact de la constitution et des propriétés de ces derniers. Mais ces propriétés de couleur, de consis- tance, d'élasticité, etc., ou physiologiques de nutrition, de contractilité, d'innerva- tion, etc., dont les manifestations ne peu- vent être observées qu'à l'état d'ébauche, en quelque sorte, sur les élémeuts anatomiques, prennent à ce point de vue toute leur ex- tension dans les tissus. Toute particularité normale ou morbide'de consistance, d'élas- ticité, d'hygrométricité , de couleur, de réactions, de propriétés d'ordre organique des tissus est reconnue par l'analyse comme étant une résultante de la manifestation des propriétés des éléments constitutifs de ceux-ci, due à la présence de tel ou tel de ces derniers, et plus ou moins marquée se- lon qu'il prédomine ou non. Toutefois, ces particularités sont modiliées réciproque- ment, comparativement à ce qu'on les trouve sur les éléments pris isolément, par la présence des autres espèces à côté et au- tour d'eux, ainsi que par leur arrangement réciproque ou texture. De là vient qu'en anatomie et en phy- siologie on détermine la nature des tissus, qui sont des parties complexes, en décou- vrant et isolant les éléments qui les com- posent ; le problème est ici le même que pour les sels et autres composes chimiques, dont on détermine aussi la nature par l'isolement des corps simples qui les com- posent. I Caractères d'ordre mathématique des tissus. — Nomt-re. — Les tissus différant spécifiquement ios uns des autres, c'est-à- dire par leur composition anatomique et 2hU i;:s p;ir l'arrangement réciproque de ces de rniers, sont au nombre de trente et un chez les ver- tébrés; toutefois, dans les poissons, il faut ; joindre le tissu propre des appareils clec- Iriques ou tissu électrique, puis dans les invertébrés le tissu cbitineux. Les tissus élastique, osseux, cartilagineux, médullaire des os, dermique proprement dit, de l'ivoire et de l'émail dentaires, etc., manquent sur presque tous les invertébrés. Le nombre des tissus est moindre que celui des élémeuts anatomiques, bien que, parfois, une môme espèce de ces derniers constitue l'élément fondamental de deux ou d'un plus grand nombre de tissus. La raison en est d'une part que quelques espèces d'éléments tels que les hématies, les leucocytes, etc., n'existent que dans les humeurs et, d'autre paît, qu'il est des espèces d'éléments ana- tomiques qui, normalement, n'existent que comme élément accessoire sans être repré- sentés dans la série des tissus par une es- pèce de même nom. Tels sont les Myélo- plaxes, les Cytoblastions, etc.. Mais ce nombre augmenterait si, à côté des tissus normaux, on plaçait les tissus ac- cidentels; car ces derniers élémeuts, en se multipliant pathologiquement outre mesure, deviennent élément fondamental en un point où ils étaient accessoires normalement, et forment ainsi un tissu nouveau et morbide par rapport aux autres, bien qu'il résulte de l'Iiypergenèse d'un élément normal. Situation. — Il est des tissus qui, d'une manière absolue, sont constamment placés, dans l'état normal, à la superficie de certains autres; tels sont les tissus épidermique, pileux, dentaire, etc Lors même qu'en envisageant les organes ils semblent au premier coup d'œil jeté sur quelques- uns d'entre eux, être profondément situés, on constate cependant qu'ils ne font que tapisser ceux qui sout repliés en membranes muqueuses et séreuses ou disposés en tubes glandulaires, etc. Ces notions de situation superficielle ou profonde sont déjà importantes à prendre en considération; car elles sont uue des bases de la division des tissus en consti- tuants et en produits, division bien plus nettement caractérisée, du reste, dès qu'on aborde l'étude de la composition auatoini- que et celle de la texture. III S Quant aux tissus profonds, ils offrent aussi «les particularités de situation relative, c'est- à-dire dans la manière dont ils sont dispo- sés par rapport aux autres, qui correspon- dent, à celle que présente leur composition élémentaire; mais c'est surtout lorsqu'on étudie les systèmes de parties similaires for- mées par chaque tissu , qu'on voit les notions de cet ordre prendre une réelle importance. Masse et étendue. — Chaque tissu diffère des autres au point de vue de sa masse et de l'étendue de sa distribution dans l'éco- nomie; chacun offre à cet égard son indi- vidualité, en rapport avec la composition élémentaire et avec les propriétés dont jouissent ceux-ci. Tels forment une masse considérable, comme les tissus osseux et musculaires, tandis que les autres, comme le tissu élas- tique, celui de la notocorde, de la cornée, de la choroïde, du cristallin, de l'ivoire, de l'émail, etc., ne représentent par leur en- semble qu'un volume extrêmement petit. D'autres , enCn , disposés en couches minées, occupent une grande étendue sous une masse relativement petite; tels sont les tissus épidermique, cutané, muqueux, séreux, etc. Tous les tissus n'apparaissent pas simul- tanément dans le corps de l'embryon, d'où résulte déjà que la durée de leur existence n'est pas égale. A cet égard les différences ne sont de l'un à l'autre que de quelques jours ou de quelques semaines ; mais il est des tissus qui, une fois apparus, ne persis- tent dans l'économie que pendant un temps limité, pour disparaître ensuite complète- ment. Le tissu du blastoderme est dans ce cas; tissu et élément' disparaissent com- plètement après une existence très courte. Il en est de même du tissu de la corde dorsale qui, permanent sur beaucoup de poissons, de carnassiers, etc., disparaît complètement chez les ruminants, pendant la vie intra-utérine même, tandis que sur l'homme, il en reste des traces au centre des disques intervertébraux jusqu'à l'à^e de soixante ans ou environ; mais il finit pour- tant par disparaître en général avant la dernière vieillesse. Il est quelques tissus, qui, après un certain temps d'existence, disparaissent pourtaut, comme ceux des tissus précédents : tel est le HIS tissu embryo-plastique. Après avoir formé une partie des parois du corps de l'embryon il disparaît par suite de ce fait que les élé- ments d'autres tissus naissant entre ceux qui lui sont propres, qui cessent de se mul- tiplier autant, ou les voit devenir éléments accessoires et rester tels au sein dos tissus nés les derniers. Mais, lorsque les éléments embryo-plastiques qui persistent comme éléments accessoires des tissus musculaires Jamineux, etc., viennent ultérieurement à se multiplier outre mesure accidentelle- ment, on voit réapparaître des masses mor- bides formées de ce tissu. II. Caractères d'ordre physique des tis- sus. Du degré de résistance des tissus. — La consistance des tissus, la résistance au mouvement de leurs parties les unes sur les autres peut, dans une même espèce, tenir aux trois causes suivantes ou à une ou deux seulement d'entre elles. Elle dépend d'abord de l'intensité de l'adhésion ou cohérence des é'éments anatomiques entre cm; cardes éléments anatomiques durs peuvent former un tissu mou et friable s'ils adhèrent peu les uns aux autres ; d'autre part, cette adhé- sion réciproque d'éléments de même espèce ou d'espèces différentes peut être aussi grande que celle des molécules dans l'épais- seur de la substance même de chaque élé- ment, de telle sorte qu'il n'y a pas de rai- son pour que le tissu se détruise ou se brise par disjonction de ses parties constituantes élémentaires plutôt que par rupture au mi- lieu de la substance de ces derniers. Ici, le mécanisme de la consistance du tissu ne fait qu'un avec celui de la ténacité propre à chaque élément, ou de la cohésion entre ses molécules composantes et celui de l'adhé- sion des éléments anatomiques solides con- stituant le tissu par leur agglomération dans un ordre déterminé. C'est ce dont l'émail des dents, le tissu des coquilles pro- prement dites des mollusques, etc., nous offrent des exemples. La résistance des tissus dépend en second lieu de celle qui est propre à leurs éléments constitutifs, surtout quand la substance de l'élément est continue avec elle-même, comme dans l'ivoire dentaire, Se test des ar- ticulés, etc.; elle dépend enfin de leur ar- rangement réciproque, selon qu'il a lieu par IIJS 2ù5 simple juxtaposition, ou par imbrication, enchevêtrement, disposition aréolaire, etc. C'est ainsi qu'un même élément anatomi- que, d'égale consistance partout, l'élément osseux, par exemple, forme des couches du- res, résistantes, partout où il est déposé en lames épaisses, et au contraire friables dans les régions où, sans qu'il y ait discontinuité de substance, celle-ci est disposée en minces lamelles et trabécules limitant des cavités ou aréoles de formes et de grandeurs diver- ses. L'élément osseux à l'état ostéoïde, c'est-à-dire à ostéoplastes sphériques, sans canalicules radiés, forme, au contraire, une couche friable à la surface des cartilages du squelette des poissons plagiostomes, parce qu'il est disposé en très petites plaques min- v.ts, plus ou moins régulièrement pentago- nales ou hexagonales, simplement conti- guës par leurs bords, faciles à dissocier, et recouvertes seulement par un périoste ou périchondre mince. Pourvu d'ostéoplasles complets, c'est-à-dire à canalicules radiés anastomosés, il forme chez les mêmes ani- maux l'os tranchant de leur appendice mâle. La substance propre des polypiers offre de nombreux exemples de ce genre d'une es- pèce à l'autre; celle du test des échino- dermes et celle de l'os de sèche, quoique dure, doivent à leur disposition en minces filaments ou trabécules limitant d'étroits espaces globuleux , aréolaires , polyédri- ques, etc., de former uu tissu friable. Dans les tissus, que les éléments anato- miques soient ou non de même espèce, leur adhésion mutuelle est le résultat du fait physique de leur juxtaposition immédiate, par contact réciproque, les inégalités de l'un correspondant exactement aux inégalités in- verses de l'autre, qu'elles comblent. Cette juxtaposition immédiate est la conséquence du développement simultané des éléments qui se touchent, qu'ils soient de même es- pèce ou d'espèces différentes, lisses ou ru- gueux. Il en résulte, en effet, qu'il n'y a ja- mais et qu'il n'y a jamais eu d'inégalité de l'un par rapport à l'autre, puisque chaque partie saillante répond à une dépression correspondante de sa voisine, puisque tou- tes deux se produisent molécule à molécule et que chacune est, relativement à celle qui lui est opposée, une surface lisse infiniment petite. Si les éléments sont mous naturelle- 2/iG II IS ment, très humides, coin me les tubes nerveux, les fibres lamineuses, les fibres musculaires, les vésicules adipeuses, les cellules épithé- liales de beaucoup de muqueuses et de glan- des, etc. , l'adhésion est moins forte parce que la déformation facile des éléments dé- truit celte intime juxtaposition. Le glisse- ment des parties les unes sur les autres sous de faibles pressions ou tractions et la séparation deviennent plus promptes en- core si l'on rend l'humidité plus grande, si de l'eau ou une humeur sont interposées aux éléments, parce que ce n'est plus la juxtaposition immédiate, molécule à molé- cule, de parties solides que l'on a à vaincre, mais seulement la faible colié-ion naturelle aux parties liquides ou detni- liquides. L'adhérence revient ensuite ce qu'elle était à mesure que le liquide disparait par ab- sorption sur le vivant ou par dessiccation cadavérique, parce qu'il s'échappe aussi molécule à molécule, saus production de vide ni interposition de gaz aux éléments solides ou demi-solides qui entrent en cou- tact par juxtaposition moléculaire. Lorsque, par suite d'altérations patholo- giques, cadavériques ou causées par des réactifs, la substance des éléments analo- miques se ramollit ou laisse exsuder quel- que liquide à ta surface de chacun d'eux, leur adhérence réciproque diminue, parce que, là encore, leur juxtaposition immédiate cesse ainsi d'exister, et le tissu qu'ils forment perd de sa consistance parce que la pression à laquelle ou le soumet n'a plus à vaincre également que la faible cohésion des par- lies demi-liquides interposées aux solides, qui glissent alors les unes sur les autres. C'est par suite de modifications physiques de cette sorte, — que leurs causes soient d'or- dre orgauique ou chimique, — que beaucoup de tissus, d'abord consistants, deviennent mous et friables, ainsi que les épitheliums eu offrent des exemples, lors même que la consistance propre a leurs éléments est con- sidérable. Ce sont là également les causes qui rendent facilement séparable, palhologi- queuient ou sur le cadavre, le périoste de l'os, la couche cornée de l'épidémie de la couche profonde, ou qui, d'autrefois, rendent celle ci facile à détacher du derme sous-jaceni, ainsi que les couches épithéliales des muqueuses et des séreuses de la trame qu'elles tapissent, MIS alors qu'auparavant ils adhéraient forte- ment par juxtaposition immédiate. C'est par suite de conditions physiques ne cette espèce, mais naturelles, que des fibres comme celles des tendons, des ligaments, des muscles, n'adhèrent que faiblement entre elles ou avec d'autres et avec les vaisseaux dans le sens de leur longueur, tandis qu'elles sont fortement unies à d'au- tres fibres, aux os ou aux cartilages par leurs extrémités. Dans le cas, en effet, de l'adhésion d'élé- ments d'espèces différentes, ou mieux, réu- : niseu tissus, comme les cartilages, les ten- dons et les ligaments avec les os ou le squelette chitiueux des articulés, les fibres tendiueuses avec le myolemme, bien que les surfaces détachées nous paraissent rugueu- ses, l'adhérence a lieu aussi par juxtaposi- tion immédiate. Il n'y a pas interposition de matière unissante destinée, comme les colles employées dans les arts, à combler les inégalités, parce que les parties d'ordre différeut (os et cartilage, os et ligament, myolemme et fibres tendineuses) s'élant dé- veloppées eu même temps, il n'y a jamais eu d'inégalité de l'une par rapport à l'au- tre. C'est ce que montre, d'une manière caractéristique, l'union des cartilages arti- culaires aux os, dont ils n'ont jamais été séparés. Chaque partie saillante étant en 1 rapport avec une dépressiou correspondante , et engendrée simultanément molécule à mo- I lécule, chacune est une surface lisse par 1 rapport à l'autre, et il y a réellement adhé- sion par juxtaposition immédiate de deux surfaces planes, infiniment petites, apparte- J nant à des corps d'espèces différentes. 11 résulte de là que les conditions d'adhé- sion et de ténacité se trouvent être les mêmes aux points de contact des deux par- ties hétérogènes que dans la continuité des J éléments de chaque tissu. Il n'y a ainsi pas plus de chances de séparation de ces tissus, ! que de rupture dans la continuité de l'un j ou de l'autre; c'est ce que montrent les rup- j tures musculaires, tendineuses, les arrache- i méats épiphysaires, etc., qui sont plus com- muns que les décollements. Ceux-ci n'ont lieu que dans les cas de grandes différence.-, de densité, comme ou le voit lors des dé- collements épiphysaires survenant malgré qu'il n'y ait jamais eu de séparation entre ni: sus l'os et le ea.t'îage, qui sont .■_•: en corréla- tion immédiate d'existence. Nulle part les substances amorphes ne jouent le rôle de colle ou matière unissante, :'cst-à-dire de substance comblant les iné- galités de deux surfaces rapprochées, et rendait l'union d'autant plus intime que .a matière interposée devient plus tenace, pi us solide et plus dure en séchant; c'est donc à tort que cette dénomination a été créée. Les faits cités plus haut d'adhérences faibles et d'adhérences considérables en l'absence de toute substance amorphe, mais toujours en rapport, tant avec le degré de consis- tance des éléments qu'avec leur mode de juxtaposition, sont là pour le prouver. Aussi, lorsqu'elles sont naturellement molles, comme dans la matière grise du cerveau, la moelle des os, le tissu lamineux du cor- don ombilical, celui des Acalèphes, etc., les tissus à la constitution desquels elles prennent part sont mous également, parce que leur faible ténacité propre permet d'écarter aisément les éléments fondamen- taux, fibres ou cellules, auxquels elles sont interposées. Si, au contraire, les substances amorphes interposées aux fibres ou autres éléments anatomiques fondamentaux d'un tissu sont douées d'une grande ténacité propre, elles donnent au tissu cette ténacité, non pas essentiellement parce qu'elles unissent les fibres les unes aux autres, mais parce qu'elles sont par elles-mêmes aussi résistantes ou plus résistantes que les fibres ou les fais- ceaux englobés dans leur épaisseur. C'est ce que montre nettement la comparaison de la substance interposée aux fibres du tissu fibreux des disques intervertébraux et des ménisques interarticulaires, à celle qui existe entre les fibres lamineuses du cordon ombilical et de l'organe de l'émail. C'est ce que montre encore l'examen de la con- sistance de la muqueuse utérine, qui varie sans que sa texture change essentiellement, chaque fois que des modifications nutriti- ves ou de rénovation moléculaire ont fait changer la ténacité propre à la substance amorphe interposée à ses éléments fonda- mentaux. Lors donc que des tissus ayant une texture analogue à celle de certains autres doivent manifestement leur ténacité plus grande à la matière amorphe inter- posée aux éléments figurés de leur trame (comme on le voit dans les disques inter- articulaires et intervertébraux, dans la mu- queuse utérine, etc.), c'est à la consistance propre de la matière amorphe qu'est due cette dureté, mais non spécialement à une adhésion^ qu'elle établirait entre les fibres, les vaisseaux, etc. Ainsi le rôle rempli par les matières amorphes n'est point toujours ni essentiel- lement relatif à la production d'une adhé- sion particulière des éléments anatomiques fondamentaux entre eux. Chacune d'elles est une espèce distincte d'élément anatomi- que, remplissant comme les autres espèces uq rôle physiologique spécial. Composés de cellules molles, peu adhé- rentes ensemble, c'est-à-dire d'éléments très-petits, presque d'égal diamètre en tout sens, certains tissus offrent très-peu de consistance, parce que leurs cléments glis- sent l'un sur I'autie sans offrir de résis- tance à la pression ou aux tractions qu'on leur fait subir. C'est ce qu'on observe sur l'épithélium des muqueuses, la moelle des os, dans la substance grise de l'encéphale, où l'interposition aux cellules d'une matière amorphe ne change rien à ses particularités, en raison de la mollesse propre à cette matière même. On en trouve aussi de nom- breux exemples dans le tissu des glandes des invertébrés et même dans celui de quel- ques parenchymes des vertébrés. Des tissus composés d'une manière analogue, comme l'épiderme cutané, les cornes,etc, n'offrent au contraire une consistance considérable, que lorsque les cellules qui les forment sont dures et très-adhérentes les unes aux autres. Il suffit que dans des conditions normales ou accidentelles de la nutrition et de l'évo- lution des tissus, des cellules passent de l'état indiqué plus haut à celui dans le- quel elles ont la consistance propre et l'adhérence qui viennent d'être signalées, pour que la consistance du tissu augmente, sans que pour cela ce dernier ait changé de nature. Par suite de modifications dans la constitution anatomique des éléments et de la production entre eux de substance amorphe molle, il est commun, au contraire, de voir leur adhérence diminuer, et, par suite, le tissu qu'ils formaient se ramollir, sans qu'il ait non plus ici cha:i?é de £ÛS IIIS nature , ni de propriétés fondamentales. Sous ce rapport, toutefois, des éléments anatomiuues très-résistants, doués par eux- mêmes d'une assez grande consistance, comme les cellules épithéliales pavimea- meoleuses, peuvent former un tissu friable, plus ou moins mou et pulpeux, lorsqu'ils sont peu adhérents les uns aux autres. Alors, eu effet, ils agissent les uns par les autres sous la moindre pression, quelle que soit leur dureté individuelle, et, en raison de leur petit volume, ils forment unemassequi n'est comparable, au point de vue de la consis- tance, qu'aune masse de sable ou de grains analogues, agglutinés par l'intermédiaire d'un liquide. L'influence de la structure même des éléments anatomiques sur la consistance d'un tissu. indépendamment de toute parti- cularité de texture, est des plus manifestes dans le tissu nerveux central blanc, com- paré au tissu des nerfs périphériques. Bien que constitués tous deux par les mêmes tubes nerveux, le premier doit essentielle- ment sa mollesse à l'absence de la paroi propre, qui existe au contraire dans le second, autour de la substance blanche ou médullaire de ces cléments, à partir de leur issue de la moelle épinière. L'influence de la présence ou de l'absence de certains éléments anatomiques acces- soires sur la consistance et la ténacité des tissus, amenant déjà quelques différences de texture, est des plus évidentes dans le tissu musculaire du cœur, comparé à celui des muscles soumis à l'incitation motrice volontaire. L'absence de myolemme autour des faisceaux du premier de ces tissus fait que, malgré les anastomoses de ceux-ci, les couches qu'ils forment sont bien plus fria- bles et moins tenaces, une fois dépouillées de l'endocarde et du péricarde, que le tissu des autres muscles dont les faisceaux sont pour- vus de myolemme. La consistance et la ténacité d'un même tissu peuvent être très-différentes selon que ses fibres offrant telle ou telle direction, étant parallèles, par exemple, on cherche à déchirer ce tissu perpendiculairement ou parallèlement au sens de leur accolcment. Dans un cas, n'ayant qu'à détruire l'adhé- sion des fibres ou des tubes juxtaposés, le tissu a peu de résistance, taudis que IIIS dans l'autre, ayant à vaincre la résistance offerte par la substance même des éléments, la ténacité des tissus est proportionnelle à celle qui est propre à ces éléments. C'est ce dont les tissus tendineux, nerveux, péri- phériques, etc., offrent des exemples. La consistance et la ténacité des tissus peu- vent être très-différentes dans ceux qui, comme le tissu lamineux d'une part, le tissu fibreux d'autre part, bien que com- posés par les mêmes éléments anatomiques, nous les présentent avec un arrangement réciproque différent. Les fibres lamineuses, qui sont ici l'élément anatomique fonda- mental, sont peu extensibles, assez tenaces par elles-mêmes. Aussi, juxtaposées paral- lèlement en faisceaux, disposés eux-mêmes d'uue manière parallèle ou entrecroisés et adhérents ensemble, elles forment un tissu dur et tenace tel que celui des capsules articulaires, des gaiues tendineuses de la sclérotique, etc. Ces mêmes fibres se trou- vent-elles flexueuses et enchevêtrées, sim- plement continues isolément ou en nappes lâches, avec ou sans matière amorphe molle interposée, elles forment le tissu lamineux mou, facile à déchirer, après qu'il s'est laissé étendre dans de certaines limites. Ici, en effet, les libres flexueuses s'allongent, puis glissent les unes sur les autres sous l'in- fluence de tractions, et permettent ainsi le changement des dimensions de la masse tiraillée, puis sa déchirure par la rupture individuelle et successive des fibres dirigées dans des sens différents et non parallèles ou adhérentes, comme dans le tissu tendi- neux, le l'issu fibreux, etc. On voit ainsi, en raison de ces particularités de texture des éléments anatomiques, doués individuelle- ment d'une assez graude ténacité, consti- tuer des tissus qui en sont relativement dépourvus. Exlensibililé . — Ces mêmes particularités de texture concernant les fiexuosités des élé- ments anatomiques, leur entrecroisement et leur peu d'adhésion réciproque permet- tant leur glissement, font que des fibres peu extensibles par elles-mêmes, comme les fibres lamineuses et les fibres-cellules, forment des membranes qui le sont beaucoup. Ce sont elles qui font que lorsque ces membranes sont disposées en cylindre, ou en sphéroïdes creux, comme dans les veines, l'intcsliu, la ms II IS 2*9 ves«ie. etc., ces organes s» trouvent aptes à une (Maintien énorme, par plissement et redressement des fibres ou de leurs fais- ceaux les uns sur les autres; plissement et redressement tendant de plus en plus à ré- duire à un seul, les plans pu couches qu'ils formaient par leur superposition en direc- tions diverses. L'extensibilité peutetredue, dans un tissu, aux éléments mômes qui le composent, ou à l'arrangement réciproque de ces derniers. C'est ainsi que, pour reprendre sous un autre point de vue l'exemple d'un élément déjà cité, on peut rappeler que les fibres la- mineuscs qui sont a peine extensibles, prises individuellement et à l'état reetiligne, com- posent le tissu tendineux inextensible dans lequel elles sont disposées parallèlement et sans flexuosités. Par leurs flexuosilés et leurs entrecroisements en toutes directions entre elles et avec quelques fibres élastiques, elles donnent ailleurs au tissu iamincux, dont elles sont l'élément anatomique fonda- mental, sa mollesse et son extensibilité ; cette dernière est ici une suite de leur re- dressement et de leur glissement facile les unes sur les autres, sous l'influence d'une traction ou duo frottement plus ou moins énergiques. Il est des tissus qui, formés principalement par une ou plusieurs espèces d'éléments, tous d'une grande mollesse, ou d'éléments sphéroïdaux réunis par simple juxtaposition sans grande cohérence, sont extensibles sans être rétractiles, ou du moins sans l'être d'une manière très sensible; c'est-à-dire que la cohésion existant entre leurs molé- cules est assez peu considérable pour qu'é- loignées de leur premier contact par la pression, la traction ou l'impulsion d'un autre corps, elles ne puissent revenir à leur premier état de contiguïté. Le tissu nerveux central et celui de la moelle des os nous en présentent des exemples. Dans l'étude des éléments anatomiques, les fibres-cellules et les fibrilles musculaires striées nous ont offert des exemples de cet crdre, plus nets encore; or, l'examen de la texture des tissus dont elles sont les parties constituantes fondamentales nous montrera entre les premières, et autour des faisceaux striés des autres, des éléments élastiques, c'est-à-dire des éléments à la fois extensi- T. VII. h'es et élastiques, qui les ramènent à leur premier état, aussi bien lorsque ces fibres «o sont contractées physiologiquement ipie lorsqu'elles ont été physiquement étendues, île manière à perdre la figure que leur donne leur degré moyen d'extension. De l'élasticité des tissus. — L'élasticité qui est la manifestation sur une même par- tie, élément ou tissu, alternativement de l'extensibilité et de la rélraclilité, s'observe a des degrés divers sur un grand nombre de tissus. Dans le tissu élastique, dans les tissus musculaires à fibres lisses, dans ceux des parois artérielles, veineuses et lympha- tiques, du derme cutané, du chorion, des muqueuses, de la trame des séreuses, l'é- lasticité est due essentiellement à la présence des éléments de l'espèce fibres élastiques, elle est d'autant plus prononcée que cet élément s'y trouve en quantité plus consi- dérable. La texture, ici, n'influe guère que sur le sens dans lequel l'élasticité offre le plus haut degré de développement. Dans les muscles à fibres striées, l'élasti- cité est due à une autre espèce d'éléments. Elle est apportée dans leur tissu par le myo- lemme qui entoure chacun des faisceaux de fibres contractiles. Ainsi donc, le tissu mus- culaire lui-même est élastique, non en raison de l'élément qui le compose et qui, au contraire, est dépourvu d'élasticité, mais parce que se trouvent surajoutés à ces élé- ments fondamentaux d'autres éléments, accessoires quant à la quantité et quant aux actes essentiels qui se passent dans le muscle ; éléments accessoires qui sont doués d'élas- ticité. Dans tous ces tissus, l'élasticité ne dif- fère sur le cadavre, de ce qu'elle est sur le vivant, que dans les limites de l'influence qu'a sur ce phénomène physique l'état de plénitude ou de vacuité des vaisseaux san- guins et lymphatiques ; dans les limites aussi des modifications apportées à la texture par la présence ou l'absence d'une certain*, quantité de liquide iuOllré entre les élé- ments anatomiques qu'il écarte. Dans le tissu de l'épiderme, des ongles, des poils, des cartilages et des os, l'élasticité appartient en propre à l'élément fondamental et carac téristique de chacun de ces tissus; elle est telle sur le cadavre que sur le vivant, elle diffère seulement d'éuergie ou de degrés de 1G* >50 T1TS l'un à l'autre des organes prem;ers que ' constituent ces tissu;, comme ou le voit d'un cartilage ou d'un os à l'autre, selou l'eur luugueur, leur épaisseur, leur forme aplatie, cylimlrique, eic. Quant à la rélractilité, ou propriété qu'ont certains tissus, comme les muscles, le derme, les artères, etc., Je revenir sur eux mêmes après qu'ils ont été coupés de telle sorte que les deux surfaces de section s'écartent l'une de l'autre, elle ne constitue pas une propriété spéciale des tissus. Elle n'est qu'une des manifestations de l'élasticité de ces derniers, autant lorsqu'elle est due à la présence, dans leur intimité, d'éléments na- turellement doués d'élasticité, que lorsque celle-ci provient, en partie, du mode d'asso- ciation de ces derniers entre eux et avec des liquides. Toutes les fois que, dans l'économie, les organes que forment des tissus élastiques se trouvent à un certain degré de tension con- tinue entre deux ou plusieurs autres, ou autour d'une autre partie, comme la paroi des vaisseaux autour de la colonne sanguine, la division «le ces tissus faisant cesser celte tension permet à leurs éléments élastiques tendus de revenir sur eux-mêmes du coté du point resté fixe; c'est-à-dire que les molé- cules des éléments élastiques qui jusque-là étaient probablement écartées d'un certain degré de rapprochement moyeu, qui les fait adhérer les unes aux autres, teudent à se remettra dans leur premier état, à se coor- donner de nouveau dès que l'action inverse qui change cet état vient à cesser. Ce phénomène ne diffère, sur le vivant, de ce qu'il est sur le cadavre, qu'autant que le tissu contenant en outre des fibres muscu- laires, celles-ci, en se contractant, viennent ajouter leur action à celle des fibres élasti- ques ou, au contraire, agissent en sens in- verse. Les effets de l'élasticité, ses manifesta- tions, du reste, diffèrent notablement, sans que la cause première diffère, selon que dans le tissu les fibres sont disposées parallèle- ment ou entrecroisées ; selon que les parties élastiques sont tendues par leurs deux extré- mités, comme dans les ligaments élastiques, ou selon qu'elles sont disposées en cylindre creux et soumises à une pression s'exerçant du dedans au dehors et dans le sens de [IIS leur longueur, portant à la fois sur toute leur surface iuterne, comme dans les artères, les veines, les lymphatiques, la peau, etc. Dans ce dernier cas, la tension varie avec la réplétion du cylindre qui tend incessam- ment à revenir sur lui-même et, par suite, à s'oblitérer graduellement à mesure qu'il se vide s'il est plein de liquide. Ce sont là de ces effets de l'élasticité subordonnés à des pariicularités de texture qui, confondus ou non avec ceux de la contractililé, ont été considérés comme dus à une propriété spé- ciale, souvent appelée tonicité, qui aurait été différente des deux autres. Ces particu- larités de tcx.ure font que les artères sont dans un état constant d'activité physique, et que leur état de repos, au point de vue de l'élasticité, est l'état de vacuité jusqu'à oblitération complète, auquel elles u'arii- veut qu'accidentellement et après toute cessation de la contraction dis \etitricules. C'est la persistance de cette propriété d'ordre physique sur le cadavre, qui fait que le sang est poussé des artères dans les capillaires, d ms les veines, puis dans l'oreillette droite, après que la contractililé, propriété d'ordre organique, a cessé, alors que les artères n'eu reçoivent plus depuis longtemps; et c'est là la cause qui fait que l'oreillette est Uulli- mum tnoriens. Si le tissu est vasculaire, les changements physiques qu'en traîne l'écoule- ment du sang des capillaires modifie aussi plus ou moins sur le vivant les phénomènes précédents. Ces particularités, du reste, ne s'obser- vent pas sur les tissus comme les os et les cartilages dans lesquels les manifestations de l'élasticité sont subordonnées à la con- figuration, allongée ou aplatie, des or- ganes qu'ils forment. Dans les tissus os- seux, cartilagineux, dentaire, chitiueux, etc., la cohésion propre aux molécules de leur substance fondamentale est telle que nous ne pouvons obtenir le déplacement momen- tané de celle-ci, ni, par suite, le change- ment de forme des éléments ou des tissus qui caractérise Y extensibilité de diverses autres parties constituantes élémentaires ou complexes de l'économie. Nous ne pou- vons non plus, par conséquent, y constater ce retour des molécules déplacées à leur étal premier qui caractérise la rélractilité. Ces tissus pourtant sont élastiques, mais nis " nous ne démontrons leur élasticité qu'en nous plaçant dans certaines conditions ana- logues;! celles que nous recherchons dans les expériences sur l'élasticité des lames ou des sphères d'acier, ou de quelque autre métal. Ici, en effet, l'écartement momentané des molécules dans un sens, bientôt suivi du retour au premier état caractérisant l'élasti- cité, n'est pas obtenu sur toute la masse à la fois comme dans le cas du tissu élasti- que, elc. Cet écartement n'est obtenu que sur une dos faces ou dans le sens de l'un des axes des organes observés, pendant qu'un rapprochement des molécules'est déterminé par la même action temporairement pertur- batrice, soit sur la face opposée, soit dans la direction de l'axe perpendiculaire au premier selon la forme de la masse du tissu étudié. Bientôt la rupture survient du côté où les molécules sont écartées, quand elles sont déplacées par la force perturbatrice hors de la sphère de leur attraction moléculaire, ou de cohésion. Au contraire, les deux déplace- ment moléculaires qui ont lieu en sens inverse se rétablisseut dans leur premier état,etrélasticilé du tissu semauifestequnnd l'écartcmeet étant moins considérable per- met à l'action mutuelle des particules élé- mentaires de produire son effet habituel. Il importe, du reste, de ne pas oublier, que si dans ces tissus, les effets molécu- laires sont analogues à ceux qui ont lieu, par exemple, daus une masse métallique réelle- ment homogène, ils ne leur sont pas absolu- ment semblables, que ces tissus soient pris dans leur état naturel, ou amenés à l'état de sphères, deprismes,de lamelles, etc. Ces effets sont modifiés par les conditions com- plexes et spéciales, dues à la présence, dans , l'épaisseur de leur substance, de cavités I comme dans le^os et les cartilages de tubes, comme dans l'ivoire dentaire, etc. ; cavités et tubes très nombreux, microscopiques, pleins de liquide ou de gaz, selon que le tissu est examiné frais ou desséché. La densité des tissus varie de l'un à l'au- tre d'une manière considérable, selon l'es- pèce d'élément qui compose principalement chacun d'eux. C'est ce qu'on voit facilement en comparant de l'un à l'autre les tissus osseux, cartilagineux, fibreux, musculaire, glandulaire, adipeux, etc. Cette densité change avec l'âge et les états I1IS 251 morbides, dans un certain nombre de tissus, lorsque se modifie la structure des éléments de ceux-ci, ou lorsque des éléments d'abord accessoires y deviennent graduellement plus nombreux. C'est ce qu'on observe dans le tissu mé- dullaire des os, devenant de plus en plus riche en cellules adipeuses, dans le foie pas- sant à l'état gras, et ainsi des autres. Hiigromctrieilé des tissus. — Tous les tissus sont plus ou moins hygromél tiques, c'est-à-dire susceptibles de se laisser pé- nétrer molécule à molécule par certains liquides, comme le sont aussi leurs élé- ' ments constitutifs. Seulement cette pro- priété, qui ne s'observe en quelque sorte qu'à l'état d'ébauche dans les éléments ana- j tomiques, ne prend toute son extension que daus les tissus. Là elle devient facile à ob- j server avec toutes les modifications qu'ap- portent dans le phénomène la réunion et l'arrangement réciproque d'éléments mata- ' miques nombreux et souvent d'espèces di- verses. Ces modifications ne portent pas mit la nature même du phénomène qui reste telle ici que sur les éléments anatomiqueset que nous l'avons vue plus haut. Dans les tissus, non plus que dans chaque élément anatomique même, les liquides en pénétrant ou en sortant ne traversent pas des pores ou orifices et conduits apercevables par des moyens quelconques. Les éléments anijtomiques se touchent dans les tissus, sans laisser entre eux des interstices, mailles ou lacunes capillaires au travers desquelles passeraient les liquides. Par suile, en face des liquides qui les touchent, les tissus for- ment une masse homogène, dans laquelle les parties constituantes sont solidaires tout en conservant leur individualité, et dont la substance est traversée de part en pari par 'e liquide aussi bien que leurs plans de contact. iMais ce n'est pas entre ces surfa- ces de contiguïté momentanément écartées et en respectant la substance même des éléments que passent les fluides qui pénè- trent dans l'organism e ou qui en sortent. Il faut le répéter ici , cette pénétration d'un liquide dans l'épaisseur des tissus a lieu molécule à molécule, par une combinaison de proche en proche du premier avec la substance des éléments qui constituent le second. Cette combinaison est de l'ordre de 252 HIS celles considérées par M. Chevreul comme dues à r 'affinité capillaire, et appelée affinité chimique dans sa plus faible expression ou affinité des corps colloïdes ou gélatineux, c'est^-à-dire coagulables ou au moins non cristallisables ; affinité qui sert de base à l'interprétation des faits dits d°. diffusion (Daltou), d'endosmose (Dutrochet, Dubrun- faut), de dialyse ( îraham), etc. Il n'y a pas d'autre mode de pénétration des liquides dans l'économie, au travers et dans l'épaisseur des tissus dont la substance se gonfle et se trouve modifiée dans sa colo- ration, sa consistance, son élasticité aussi bien que dans son volume. Seulement, d'un tissu à l'autre, les manifestations en sont diverses en raison de la composition immé- diate des éléments dont ils sont constitués et selon qu'ils sont naturellement disposés en membrane ou en masses épaisses. D'autre part, les manifestations de ce mode de pénétration diffèrent sur le vivant de ce qu'elles sont sur le cadavre, en raison du plus ou moins grand nombre des vais- seaux de chaque tissu qui emportent les ma- tériaux au fur et à mesurequ'a lieu leur en- trée, ou bien qui les apportent, pour qu'a- près avoir traversé la paroi des capillaires ils passent encore au delà, jusqu'à l'extérieur. l.à se trouvent les conditions physiques et chimiques élémentaires des phénomènes d'absorption et de sécrétion. Cette combinaison graduelle qui amène la pénétration des tissus par les liquides qui yséjournentouensortentselonla disposition en membrane ou autre de ceux-là, diffère d'un tissu à l'autre, avec le même liquide, en raison de la composition immédiate des élé- ments anatomiques de ce solide eu égard à un même tissu; elle varie avec la composi- tion du fluide qui le touche. Là est la cause qui l'ait que dans ces phénomènes de trans- mission des liquides du dedans au dehors, comme du dehors au dedans à travers les tissus, certains principes pénètrent ou sor- tentà l'exclusion des autres. C'est dans ces phénomènes moléculaires réels que se trouve la source de cette élec- tion, de ce choix considéré comme dû à une actionintelligenteavantqu'on eût connu ses causes réelles; choix dont les phénomènes de capillarité ne nous offrent en aucune manière l'équivalent. HfS Ces phénomènes de pénétration du li- quide molécule à molécule du sein du solide qui se gonfle, change de consistance, de transparence, etc., cette combinaison gra- duelle, en un mot, a lieu de telle manière, que sur le cadavre comme surle vivant, en même temps que le solide emprunte quel- que fluide au milieu qu'il touche, il en laisse sortir une certaine quantité, et cette issue caractérise le phénomène appelé exsu- dation. Il cède ainsi à ce dernier une faible portion de s'a substance, une portion infé- rieure à la quantité dont il est pénétré. De là vient que si le tissu est interposé à deux liquides, il y a échange entre eux; échange inégal, mais plus ou moins, j selon la nature de ceux-ci et du tissu lui- I même; de telle sorte qu'en foit l'un pénè- I tre dans la cavité limitée par le tissu on en sort selon les dispositions physiques existantes. Celles-ci sont relatives à la nature élémentaire du tissu et à la composition du liquide par des principes cristallisables ou non, envisagées tant en elles-mêmes d'une manière absolue, que comparativement l'une à l'autre; elles sont relatives d'autre part à la texture, spécialement en ce qui regarde la vascularité. Pour se rendre compte d'une manière exacte de la nature de ces phénonomènes sur le vivant, il ne suffit pas de savoir que le solide cède chimiquement une faible portion de sa substance au liquide même qui le pénètre, en même temps qu'à lieu cette pénétration : il faut se rappeler que dans les conditions ordinaires où nous avons à tenir compte de la propriété phy- sico-chimique dont il est question ici, les é.lémcuts anatomiques du tissu traversé sont le siège d'un mouvement incessant de rénovation moléculaire continue. Ainsi, au point de vue de sa constitution moléculaire propre, la matière du tissu n'est pas inerte comme celles des endosmomètres employés dans nos expériences. 11 en résulte que pen- dant la pénétration d'un liquide dans un tissu ou son issue au travers d'une mem- brane, qu'elle ait lieu dans un sens seu- lement ou dans les deux sens à la fois, lacomposilion des liquides qui les traversent J se trouve incessamment modifiée par les I phénomènes de rénovation moléculaire ou | nutritive des éléments anatomiques. Le tissu emprunte au liquide qui le traverse une certaine quantité de quelques espèces de ses principes immédiats et lui cède quelques-uns de ceux qui le compo- sent. De là vient que les phénomènes ana- logues à ceux d'endosmose et d'exosmose observés sur les tissus vivants, ne sont plus complètement assimilables à ceux qu'on obtient dans les expériences de laboratoire, lors même qu'il s'agit de tissus qui sont na- turellement disposés en couches ou mem- branes minces, comme les muqueuses, les séreuses, etc. Les différences des phénomènes dans ces deux ordres de conditions consistent en ce que le liquide qui a pénétré dans un tissu n'est plus, lorsqu'il est arrivé dans son épaisseur ou du côté opposé, tel qu'il était au moment de son entrée. Il diffère de ce qu'il était, au moins quant aux proportions des principes qu'il contenait, parfois même quelques espèces lui ont été ajoutées en même temps qu'il en a cédé. Nous touchons ici aux phénomènes élémentaires dont l'en- semble, ajouté à ceux plus caractéristiques encore de formation de certains principes immédiats, nous représente les actes com- plexes d'ordre organique appelés absorption et sécrétion. On voit nettement ainsi que *sus qu'ils composent une couleur sem- blable, sans que ces derniers soient pour cela de môme espèce. C'est ainsi que le tissu musculaire rouge doit sa couleur et sa demi-trausparence par- ticulière à la coloration propre et à la trans- parence des fibrilles de ses faisceaux pri- m'tils. On le peut constater en comparant les éléments des parties de ce tissu ainsi colorées à celles des organes premiers de même nature qui, chez les gallinacés ont une teinte d'un gris blanchâtre demi-trans- parent, ou à celles des reptiles, des pois- sons, des articulés, des mollusques du genre Pecten qui ont des muscles à faisceaux striés; organes tous remarquables par leur teinte grise et leur demi-transparence. Cette coloration grise demi-transparente, rarement d'un ton rosé, est d'autre part pro- pre au tissu musculaire formé de fibres-cel- lules ou fibres lisses dans tous les animaux. 254 I1IS D'autres fuis la couleur du tissu est due essentiellement à la texture, au mode d'ar- rangement réciproque des éléments. C'est ainsi, par exemple, que le tissu la- mineux sous-cutané offre une couleur diffé- rente de celle des tissus tendineux et fibreux de la sclérotique, des aponévroses, des gai- nes tendineuses, de la vessie natatoire des poissons, etc. Bien que les fibres lamineuses soient l'é- lément fondamental de ces tissus, qu'elles soient incolores par elles-mêmes (ainsi que les noyaux libres ou inclus dans les corps fibro-plastiques), elles forment cependant un tissu grisâtre, demi-transparent lors qu'elles sont 4exueuses, lâchement entre- croisées eu toutes directions entre elles et avec quelques fibres élastiques et des ca- pillaires. Elles réfléchissent au contraire la lumière en blanc pur, bleuâtre ou nacré lorsqu'elles sont disposées en faisceaux ser- rés, peu vasculaires, comme dans la scléro- tique, etc., coloration sur laquelle s'appuyait autrefois la réunion, sous le nom de t^sus albuginés, de ces tissus en un groupe spécial. Cette couleur s'accompagne sur certains d'entre eux de quelques phénomènes d'in • sation, lorsqu'elles sont disposées en fais- ceaux de fibres serrées et parallèles, dc- pourvusou presque dépourvus de capillaires ; fibres et faisceaux qui déterminent des phénomènes d'interférence de la lumière de l'ordre de ceux produits par les lames striées et les réseaux. Ces particularités s'observent d'une manière plus nette encore lorsqu'il s'agit de la couleur irisée, à reflets métalliques, du tapis choroïdien, qui sur la plupart des mammifères est entièrement duc à la texture des faisceaux et nappes de ces mêmes fibres lamineuses incolores. La narre des coquilles offre également .des exemples de coloration dues à des particu- larités de texture de ce genre. La couleur d'un blanc d'argent à reflets irisés de la surface extérieure de la poche à encre des céphalopodes est duc au mode d'imbrication de lamelles complètement incolores et homogènes que l'acide acétique ramollit, reud sphériques, à centre brillant, à contour foncé et que divers caractères rapprochent des épilheliums. Les unes sont petites, ovnlaires, longues de 12 à 20 mil- lièmes de millimètre, moitié moins larges. 1113 épaisses de 2 à 3 millièmes de milliro., de manière à simuler de très fins bâtonnets in- fléchis ou non quand elles sont vues de champ. D'autres, tout en conservant la min cenr et la largueur des précédentes, attei- gnent une longueur de près de 1 à 2 dixièmes de millimètre, et se terminent en pointe ai- guë et pâle à leurs deux bouts. Toute la partie d'un blanc d'argent nacré du pour- tour de la pudille des calmars et des sèches, ainsi que du rideau contractile du bord su- périeur de cet organe, doit sa belle colora- lion et ses reflets changeants à la présence de lamelles épithéliales, ovalaires ou po- lygonales à angles arrondis , incolores , épaisses de 2 à 4 millièmes de millimètre, longues de 5 à 8 centièmes et un peu moins larges, disposées sur une ou deux rangées. Leur surface est creusée de fins sillons rectilignes ou onduleux, parallèles, dirigés dans le sens de la longueur des lamelles et séparés par d'étroites saillies que la dilacération peut détacher sous forme de minces filaments flexueux. Ces lamelles sont dépourvues de granules et de noyaux ; elles sont imbriquées sur deux rangs et décomposent la lumière à la manière des surface striées. Sous le mi- ' croscope, elles polarisent celle-ci en ne [ laissant passer que des rayons du bleu I violet le plus beau. La teinte d'un vert blanchâtre irisé que présente la sclérotique à mesure qu'on s'éloigne de la pupille est due à l'amincissement de la rangée des la- melles précédentes, s'étalant sur la couche des cellules épithéliales à granules pigmentaires d'un jaune vif qui recouvre la sclérotique. Ces causes de la coloration de certains organes par suite de simples dispositions de structure et d'arrangement réciproque d'é- léments anatomiques tout à fait incolores, tranchent avec les cas dans lesquels la , couleur est due à des éléments colorés (comme dans la couche jaune extérieure de l'œil des poulpes et d'autres céphalopodes), ou à des granules calcaires blancs par eux- mêmes, soit interposés à d'autres élément» (fibres lamineuses et cellules pigmentées de noir) comme on le voit sur la face anté- rieure des franges irîcnnes péri-pupillaires des raies et dans le tapis choroïdien de quelques carnassiers. D'autre part, sans que change la nature IliS II ï s 255 d'un (issu, sa couleur et souvent aussi en même temps sa consistance, sont changées quand une ou plusieurs espèces d'éléments anatnmiqucs accessoires s'ajoutent à l'élé- ment fondamental. C'est ce que l'on voit île la manière la plus nette dans le tissu laminée! n interpose à ces cristaux un liquide de même densité qu'eux. La masse devieut transparente d'une manière immédiate, parce qu'il n'y a plus d'hétérogénéité du milieu qui transmet la lumière. C'est ce qui arrive pour les fibres de la cornée ; elles réfractent la lumière, sans la réfléchir, parce qu'elles sont baignées, eu quelque sorte, par une substance homogène de même densité et d'un pouvoir réfringent analogue, dont la présence fait disparaître eu quelque sorte, les surfaces réfléchissantes des fibres, sans préjudice pour leur résistance. Dans ce même tissu lamineux et dans divers autres, la couleur peut être changée d'une manière différente, mais tout aussi prononcée que dans les cas précédents, sans que leur nature soit modifiée par la produc- tion de granulations pigmentaires dans les corps ou cellules fihro-plasliques fosiformes et étoiles (fibres lamineuses restées à l'un de leurs états d'évolution embryonnaire) ; on le voit dans la choroïde, dans le tissu lamineux de quelques régions du corps des batraciens, des poissons, des hirudi- nées, etc. Quelquefois, comme sur divers mollusques gastéropodes (Paludine), etc. Ce sont des granules calcaires et ailleurs des gouttes graisseuses qui se forment dans ces mêmes éléments ei qui donnent alors au tissu lamineux une couleur blanchâtre ou jaunâtre au lieu d'une teinte noire. Il en est de même dans la partie profonde du tapis cho- roïdien des chiens et d'autres carnassiers. Dans divers tissus formés d'éléments aua- tomiques doués d'une coloration propre, celle-ci est modifiée par leur arrangement réciproque. Indépendamment de la couleur des tis- sus, il faut tenir compte, des reflets qu'ils présentent. Les uns sont superficiels et dus à leur état d'humidité qui fait que selon ses incidences la lumière est absorbée ou réflé- chie comme elle l'est par l'eau ou par les sur- faces liquides analogues. Les autres reflets sont dus à des phénomènes de réflexion lumineuse se passant au-dessous de la sur- face du tissu. Ces reflets sont variés; pres- que tous demi-transparents, les tissus réfléchissent la lumière non-seulement par leur surface mais encore par celle des élé- ments placés au dessous des plus superfi- ciels; seulement cette réflexion devient graduellement de moins en moins pronon- cée^ mesure qu'on s'éloigne de la surface pour aller pius avant dans la profondeur de la masse. La couleur de ces corps organisés recuit de ce fait un caractère particulier, 256 I1IS nis qui 1.1 sépare, sous ce rapport, «yes corps bruts ne réfléchissant la lumière que par leur superficie seule, à l'exclusion des plans sous-jacents. De là aussi une plus grande difficulté de reproduire p;ir les couleurs l'aspect de ces tissus, que lorsqu'il s'agit îles corps d'origine minérale. Quant aux différences de couleur que présente un même tissu comparé avec lui- même d'un âge à l'autre et de l'état sain à ses états morbides, elles sont dues principa- lement aux changements graduels survenant dans la structure des éléments analomiques même, pendant la durée de leur développe- ment. Elles peuvent être dues aussi à la multiplication de certains des éléments ana- tomiiiues accessoires du tissu, ou à la géné- ration de quelque espèce qui n'existait pas encore au début entre les éléments fonda- mentaux de ce tissu. Comme exemple de la première de ces particularités, on peut citer le tissu du foie, qui, soit normalement,soitpathologiquemeut peut perdre sa couleur propre d'un rouge brunâtre, pour devenir jaune par places ou d'une manière uniforme. Or celle particu- larité est due à ce que dans l'épaisseur des cellules constituant son tissu, se sont pro- duites des goutteleletles huileuses blan- châtres, jaunâtres ou teintées en vert par la matière colorante de la bile. Beaucoup de produits morbides changent de couleur par suite de modifications analogues dans la structure de leurs cellules, survenant gra- duellement. Contrairement, à ce que sup- posent encore réellement beaucoup d'auteurs ou à ce que font supposer les expressions qu'ils emploient, ces particularités n'indi- quent nullement que ces tissus aient changé de nature, de genre, aient dégénéré ou se soient transformés ; car les éléments con- stitutifs sont restés les mêmes. La struc- ture de ces derniers a seule été légèrement modifiée par l'addition de granules réflé- chissant la lumière en blanc, en jaune, etc., ce qui entraîne des variations correspon- dantes, dans l'aspect extérieur de la masse qu'ils forment. On comprend de la sorte, et le fait est réellement ainsi, comment des tissus différents par leur composition et leur cou- leur peuvent en venir à présenter une colora- tion semblable, «ans pour cela devenir identi- ques auutomiqucnicntet physiologiquement. La consistance et la ténacité des tissu» sont des propriétés physiques dont les diffé- rences se rattachent au degré de cohésion des molécules des éléments constitutifs eux- mêmes et au mode d'enchevêtrement de ceux-ci. C'est la sensation d'exercice mus- culaire qui nous les fait apprécier, plus que le toucher proprement dit. Mais il est des propriétés physiques des tissus, assez impor- tantes, que le toucher proprement dit nous fait seul percevoir. C'est ainsi que les tissus muqueux, séreux, lamineux, adipeux, mus- culaires, cérébro-spinal, etc. , nous donnent certaines impressions tactiles spéciales à cha- cun d'eux, d'humidité, de viscosité nu de facile glissement des doigts à leur surface. Ces qualités sont très différentes de celles de mollesse ou de friabilité et autres variétés de consistance que nous avons étudiées plus haut. Ces impressions tactiles diverses peuvent varier dans un même tissu, selon le degré d'imbibitiou de chacun d'eux, et sontsuhor- dunnéesaux modes et aux degrés d'hygromé- tricité de ces solides. Elles peuvent, au contraire, être analogues dansdes tissus de naturedifférente,dansceux par exemple qui, disposés en membrane, ont au moins une de leur surface lisse et humide. C'est ainsi que l'état lisse, glissant, humide au toucher et brillant, dit aspect ou état séreux, parce qu'il s'ob>erve particulière- ment à la surface des membranes séreuses. se retrouve à la superficie de plusieurs autres tissus de texture différente. On constate eu effet encore son existence à la surface des cartilages articulaires, delà capsule du cris- tallin, de la membrane de Descemet, de la face antérieure* de l'iris, à la face interne de l'amnios et des artères; tissus ayant tous une texture différente de celle des séreuses, en sorte qu'il ne saurait être considéré comme caractéristique de telle ou telle espèce de tissu. La saveur et l'odeur des tissus diffèrent de l'un à l'autre. Ces qualités sont une résultante des propriétés de cet ordre que présentent les principes immédiats compo- sant la substance des éléments analomiques de chaque tissu, et c'est à l'histoire de ces principes qu'il faut recourir pour s'enquérir des faits généraux qui toacheut à cet ordre de questions. IIIS L'odeur des tissus en particulier, quand elle est due à certains principes cristalli- 6ables ou volatils sans décomposition se con- serve après la mort telle qu'elle est sur le vivant. C'est ce qu'on voit pour celle du tissu adipeux, celle des glandes sudoripares, aiillaires, etc. Sur le cadavre des animaux, chaque tissu prend une odeur particulière, duc à la des- truction, par putréfaction, des éléments ana- tomiques, que nous avons étudiés ailleurs. Cette décomposition amène la formation de eomposés chimiques divers, dont l'odeur propre nous frappe. Ces composés diffèrent d'un tissu à l'autre selon la nature des prin- cipes immédiats constituant la substance de leurs éléments anatomiques. Ils différent en outre selon le genre de mort du sujet, c'est-à-dire selon les modifications molécu- laires survenues graduellement dans la com- position de ces éléments, du sang et de la lymphe qui ont entraîné la cessation de la nutrition et qui existent au début de la pu- tréfaction. De là vient que c'est aussi dans l'histoire des principes immédiats et des éléments anatomiques qu'ont dû être trai- tées les questions de l'ordre de celles qui sont mentionnées ici. Caractères d'ordre chimique des tissus. — Les Us-us étant des parties de l'économie généralement complexes, c'est-à-dire for- mées par la réunion de plusieurs espèces d éléments anatomiques , les modifica- tion* qu'ils présentent sous l'influence des réactifs chimiques sont complexes égale- ment ; elles sont la résultante de l'action exercée sur l'ensemble des espèces d'élé- ments constitutifs. Par suite, elles n'offrent pas une netteté suffisante pour qu'il soit possible d'eu tirer directement parti pour la détermination de la nature des tissus. Les changements de couleur, de consis- tance, etc., que présentent ces derniers au contact des acides, des alcalis, de certains sels, ou sous l'influence décomposante de la chaleur, n'ont, par suite, qu'une importance secondaire sous ce point de vue, à côté de la détermination des espèces d'éléments ana- tomique- qui les composent et de leur mode d'arrangement réciproque. Mais on utilise d'une manière indirecte les actions dissol- viiitcs ou colorantes et autres de dners composés chimiques sur certains cléments. T. VU. HIS 257 à l'exclusion des autres, pour constater leurs rapports intimes, leurs modes d'entrecroi- sements, leur quantité relative, etc., cla.is l'épaisseur d'un tissu. Chaque tissu offre, sous ce rapport, quel- que particularité qui lui est propre et qui doit être signalée dans son histoire particu- lière; mais il n'est aucun fait de cet ordre qui s'applique à l'ensemble des tissus et qui puisse mériter d'être exposé ici. Sous l'influence de la chaleur, des acides | énergiques, concentrés, des corps neutres avides d'eau, comme l'alcool et certaines solutions salines et par l'exposition à l'air sec, etc., les tissus présentent un raccornis- sement, une crispation et une augmentation de consistance plus ou moins prononcées, sur le vivant comme sur le cadavre. L'action des alcalis, des acides minéraux étendus, des , acides d'origine organique les gonfle au contraire et les ramollit. Ces actions différent d'un tissu à l'autre et devront être signalées dans l'histoire par- ticulière de chacun d'eux. Elles sont la résultante de l'influence de ces agents sui les éléments anatomiques constitutifs de chaque tissu. Ce sont là des résultats d'ac- tions chimiques, qui n'ont aucune analo- gie avec les propriétés d'ordre vital, telles j que la contractilité. Le raccornissement et l'augmentation de consistance que présentent les tissus au con- tact du fer rouge, de l'air chaud, etc., pro- viennent uniquement de ce que les sub- tances organiques constituant les éléments des tissus et les humeurs des vaisseaux qui les parcourent perdent leur eau de consti- tution sous l'influence de ces actions phy- siques. C'est encore eu s'ernparaut de cette eau et en coagulant les substances orga- niques que l'alcool et certaines solutions salines crispent et durcissent tels ou tels lissus; ces mêmes actions empêchent leur putréfaction. Il faut joindre à ces influence* la fixation chimique d'une certaine quantité du sel de la solution par les substances or- ganiques des éléments anatomiques et des humeurs. De là vient qu'une fois toute l'eau enlevée, ou les substances organiques combinées aux sels, tels que l'alun, le su- blimé, les chlorures ou les sulfates de zinc, de. fer, etc., jusqu'à saturation, le tissu resle toujours durci et raccorai sans variations 17 258 I1ÎS notables, quelque prolongée que soit 'faction du réactif ou du liquide conservateur. Les acides minéraux, d'affinité énergi- que, agissent différemment. Ils durcissent et rai omissent d'abord les tissus en leur en- levant leur eau et en coagulant les substances organiques; puis ils les ramollissent et les rendent ou friables ou pulpeux par une action qui va toujours se continuant. Ils se combinent, en effet, aux éléments des prin- cipes immédiats de la subsia:ice organisée, qu'ils décomposent ainsi tous ou presque tous, progressivement et en donnant lieu à la formation successive de nouveaux com- posés. Les acides d'origine organique, les acides minéraux très étendus, les alcalis et les so- lutions de quelques sels alcalins, tels que le carbonate de potasse, gonflent et ramollis- sent au contraire certains tissus, par suite de leur action sur les sub>tanres organiques ; action telle qu'ils les rendent aptes à fixer une plus grande quantité d'eau qu'avant cette modification. L'eau chaude a une influence analogue sur certains tissus, tels que les tissus lami- ueui, fibreux et tendineux; elle resserre, au contraire, les tubes nerveux et les capillaires de manière à les biens mettre en évidence, si cette influence n'est pas trop prolongée. Elle en durcit d'autres, tels que celui des muscles, des centres nerveux, en coagulant les substances organiques de leurs éléments anatomiques fondamentaux. Dette action plus prolongée rend friable ces mêmes élé- ments anatomiques et, par suite, en rend la trituration plus facile. Une température peu élevée agit d'une manière analogue sur un grand nombre de ti-sus et, de plus modi- fie l'état des substances organiques des élé- ments anatomiques, change leurs propriétés au point de vue de la quantité d'eau qu'elles fixaient. Celle-ci, par suite, abandonne les tissus en dissolvant et entraînant des sels et d'autres principes cristallisables, auparavant fixés aux substances coagu'ables. Il se forme, eu outre, aux dépens de ces dernières principalement, des composés pyrogenés volatils ou non, généralement colorés. C'est l'ensemble de ces modifications, produites par l'élévation de la température des tissus, qui caractérise les phénomèucs de lacudion. [US Caractères d'ordre organique des tissus. L'étude des caractères propres aux tissus, des caractères qu'eux seuls possèdent et qu'on ne retrouve pas dans la matière brute, fait reconnaître que ce sont des par- ties complexes de l'économie, constituées par de nombreux éléments anatomiques asso- ciés dans un ordre détermin1; ou, vice versa, elle montre qu'ils représentent des pirties similaires de chaque système anatoinique, subdivisibles en éléments anatomiques d'une ou de plusieurs espèces, offrant de l'un à l'autre un arrangement réciproque spécial, les caractères d'ordre organique des tis- sus se rattachent donc à deux chefs fonda- mentaux : 1° Les uns concernent leur composition par une ou par plusieurs es- pèces d'éléments; 2° Les autres sont relatifs à leur texture, c'est à-dire aux connexions des éléments, soit entre eux dans un même tissu, soit d'un tissu à l'autre lorsque deux on plusieurs de ces derniers se touchent. 1. Lois de la composition anatomique des tissus. — Toute description d'un ti>su doit commencer par l'énumération des espèces d'éléments anatomiques de la réunion des- quels, dans un ordre déterminé, il est une résultante, si l'on peut dire ainsi. Il en est ici de même qu'en chimie pour la descrip- tion particulière des espèces de corps com- posés, description qui elle-même est toujours précédée de l'étude des lois que suivent les corps simples dans leurs combinaisons. L'absence de méthode qui a conduit presque toujours à ne pas séparer l'histoire des éléments anatomiques de celle des tissus, est la cause qui fait que l'exposé qui suit manque dans tous les auteurs d'auatoinie générale. Aussi comprend-on facilement que tout ce qui, dans les traités, concerne la texture et la classification des tissus, se res- sente gravement de l'absence de notions exactes sur leur composition élémentaire, question qui est pourtant la première dont la solution se fasse désirer. Lorsqu'on vient à comparer entre eux Ic3 tissus au point de \ue de leur composition anatoinique, c'est-à-dire sous celui des par- ties élémentaires dont ils sont construits, plusieurs faits frappent l'esprit. a. Le premier est que certains d'entre eux sont composés par une seule espèce d'é- IllS MIS léments anatomiques. Cette simplicité de composition entraîne une simplicité ana- logue dans la texture de ces tissus, au sein desquels les éléments qui les constituent ooiit seulement juxtaposés entre eux. Tels sont le tissu épitliélial, celui de l'émail, t tapissée ou remplie par une variété d'épi- thélium différant de l'un à l'autre. Les tîub^s ou les vésicules constituent l'élément anatomique caractéristique de chacun de ces tissus, au point de vue de la configura- tion et des usages du moins, sinon sous celui de la masse; entre ces tubes ou ces vési- cules, c'est-à-dire du côlé de leur face adhé- rente, existent accessoirement plusieurs es- pèces d'éléments, qui, même dans un petit nombre de «es tissus, sont aussi abondants ou même plus que les précédents, au point de vue de la masse; bien qu'accessoires, sous le rapport des propriétés caractéris- tiques du tissu, ils ne laissent pas que de prendre part à leurs manifestations. Ainsi les tissus dont il est question ici sont manifestement plus complexes que feux du groupe précédent, puisque indépendam- ment de l'espèce fondamentale de l'élément, qui en caractérise l'espèce par sa disposition vésiculeuse ou tubuleuse, par le mode d'as- sociation de ses parties, elle renferme encore des éléments de deux ordres distincts. Ce sont, d'une part, des éléments accessoires comme dans les tissus constituants propre- ment dits, éléments accessoires qui, bien que subordonnés aux précédents quant à la quantité le plus souvent, et toujours quant à la texture, forment par leur ensemble ce qu'on appelle : la trame des parenchymes. Chaque espèce de ces tissus renferme, d'au- tre part, des cléments complémentaires repré- sentés par l'épilhélium qui tapisse ou rem- plit les tubes ou les vésicules. Dans quel- I1IS ques-uns, même, ce complément, souvent en continuité avec les épilhéliums extérieurs, forme une masse aussi considérable ou même plus grande que celle qui est repré- sentée par la paroi propre des tubes ou des vésicules; mais toujours cette paroi sépare les épitheliums de la trame vascnlaire am- biante. C'est de la sorte que des épitheliums, éléments appartenant au groupe des pro- duits, peuvent prendre part à la composition profonde ou intime de tissus constituants vasculaires, sans être contigus à la trame vascnlaire profonde même, qui a la composi- tion élémentaire des tissus proprement dits, et par là rattache les parenchymes à ces derniers. Nous trouvons donc des, cléments acces- soires, h côlé d'éléments fondamentaux, dans tous les tissus composés de plus d'une es- pèce d'élément, et dans quelques-uns exis- tent même des éléments complémentaires; mais partout nous verrons que l'accessoire est subordonné au principal dans l'arrange- ment réciproque de ces parties constituantes et dans le rôle rempli. En raison de ces différences de composi- tion anatomique élémentaire, avec lesquelles coexistent des différences physiologiques non moins frappantes, ces tissus forment une section des mieux déterminées dans le groupe des constituants. Ils reçoivent com- munément le nom générique de paren- chymes ou tissus parenchymaleux ; tels sont toutes les glandes avec ou sans conduits ex- créteurs, le rein, le testicule, l'ovaire, le poumon, les branchies, le placenta, etc.. 2. Lois de la texture (I). — On entend (1 ) C'est l'étude de ces lois q'û, à proprement par- ler, constitue la partie uV l histologie qui doit recevoir le nom d'tiulniiOmie. Hcusingcr ii qui on doit ce mot (Sustemiler Histologie, 182-1) l'adèlini (p t, mais la plu- grande partie prend la forme do globules; cl quoique tous les tis'vé passent par une pf.rioie de format on globulaire,il n'y a pour' tant dans le corps Immuin qu'un j ent nombre de tissus qui, à l'état normal, re't'nl à l'état de for- mation tdobulaire pure (p. 114). Les globules, en effet, passent directement à l'état de fibres ou cylin- HIS I1IS 261 par texture, l'arrangement réciproque des éléments anatomiques appartenant à une ou à plusieurs espèces qui constituent cha- que tissu ; ainsi, eu d'autres termes, la tex- ture est une association par contiguïté, de ; parties solides ou demi-solides, d'une confl- ! guration géométrique donnée. Il est facile de comprendre que la détermination des modes que présente cet arrangement réci- proque est nécessairement subordonnée à la connaissance de la composition du tissu étu- dié, par telles et telles espèces d'éléments anatomiques préalablement observées elles- mêmes, aux points de vue de leurs dimen- sions, de leur forme, de leur consistance, de leur structure, etc. On nesaurait, en effet, exa- miner et décrire exactement l'arrangement réciproque de corps inconnus spécifiquement; c'est pourtant ce que l'on a soumit tenté de faire jusqu'à présent; de là cette confu- sion et ce'tc difficulté à les comprendre qui régnent da - tous les essais d'une description de la texture dai organes. Les tissus sont les corps composés d'élé- ments qui se trouvent associés par contiguïté physique et non par association moléculaire ou atomique intime, comme le sont les corps simples dans les espèces chimiques com- plexes. Aussi, lors même qu'ils ne sont con- stitués que par des éléments anatomiques d'une seule espèce, ils correspondent encore, ace point de vueanatomique, aux corps com- posés de la chimie. Une autre conséquence de ce fait est que tandis que l'individualité des corps simples disparait dans la combi- naison chimique, chaque élément anatomi- que couserve eutière son individualité dans le corps complexe qu'il forme. De la vient que, entre les deux termes ex- trêmes de l'existence des tissus organisés, ceux-ci présentent une succession de chan- gements incessants, caratérisant leur évo- lution, et dus tant aux modifications gra- duelles de volume, de forme et de structure (1res, en beaucoup de points de l 'économie, et ailleurs à l'état de cellules par différent iati m d'une paroi et d'une cavité, puis les vaisseaux sont des cellules soudées ensemtle et ouvertes les vues dsns les autres. D ai rès cela, tous les organismes, toutes les parties organiques ont été originairement des globules et tous les organismes, en se déveloi pain, se transforment de ulobules en cellules, e: là où se trouvent des .,/o ules et de la substance amorphe naissent les libres, mais là où sont rangées les cellules lune contre l'autre naissent Us tubes (P. lia;. que subissent individuellement 1rs éléments a i.atomiquescontigus les uns aux autres, qu'à l'apparition nouvelle, ou à la disparition d'un certain nombre d'entre eux. L'indivi- dualité des élément s chi mi ques disparaissant , au contraire, dans les corps composés qu'ils constituent, l'existence de ceux-ci n'a que deux termes, celui de leur formation et celui de leur fin par décomposition, avec, une durée intermédiaire qui peut être indéfinie, sans aucun changement. La texture, ainsi qu'on le comprend faci- lement, diffère beaucoup dans les tissus com- parés les uns aux autres, à ce point de vue, selon que les éléments anatomiques qui les composent sont tous d'une seule et même espèce, comme dans tous les produits, ou suivant qu'ils appartiennent à plusieurs espèces, comme dans les tissus constituants. Elle est naturellement beaucoup plus simple dans les premiers que dans les seconds, bien qu'elle offre plusieurs modes dans les uns et dans les autres. Il faut avant tout signaler d'une manière toute particulière le cas très répandu des éléments anatomiques qui, fort distincts les uns des autres au point de \ue de leur com- position immédiate et par suite de leurs réactions chimiques, sont complètement ho- mogènes, sot tout à fait hyalins, soit grenus, colorés ou non. Dépourvus, eu un mot, de structure et même de configuration propres en tant qu'éléments anatomii|ues, ils sont pourtant disposés directement si l'on peut dire ainsi, en organes proprement dits, bien délimités et individualisés, bien distincts, plus ou moins volumineux, mem- braneux ou lubuleux comme le sont le tissu fibreux dans la sclérotique, le tissu muscu- laire de la vie végétative dans les conduits intestinaux et excréteurs, le tissu séreux, dans diverses régions, les couches épiihc- liales à la face interne de beaucoup d'orga- nes tubuleux, etc. Mais dans le cas des élé- ments sans structure propre dont il est question ici, les cowmes, les tubes, etc., qu'ils forment sont à l'inverse des tissui précédents dépourvus de toute texture. C'est à ces organes seuls que, par suite, l'expression de parties ùnhistes est exac- tement applicable. Tels sont les tubes pro- pres du rein et de beaucoup de glandes, la membrane de Descemet, la capsule du 21)2 IIÏS !S i. etc. Il faut même rapprocher de celle i-i les tubes et les ampoules du laby- rinl c demi-membraneux, qui sont formés d'une sub-Unc'e oui n'est point du tissu la- inin u\, ni du i issu fibreux condensés, dont ■ e par son mode d'apparition em- bryonnaire et par les réactions chimiques. KHe tranche, à cet égard, avec la mince rouelle de lissu lamineux vaseulaire qui en- toure immédiatement ces tubes et dont les capillaires rampent contre leur surface cx- teme suis pénétrer dans leur substance. Celle-ci, tout à fait translucide, tenace, à ci ssure nette, n'est pourtant pas aussi homo- gène (jue celle de la capsule du cristallin, elle est, en efft parsemée «le petites cavités larges de quelques millièmes de millimè- tres, longues de deux à six centièmes, ova- laires ou fusiformes, droites ou infléchies, pleines d'un liquide clair, ou contenant un petit noyau mince, allongé, peu régulier et peu grenu. Ces particularités, jointes à l'é- lasticité et au mode de cassure des tubes fout ressembler assez cette substance au car- tilage, fœtal. Enfin le tube propre des trachées des in- sectes, des Myriopodes et des Arachnides rentre, au fond, au point de vue de la tex- ture, dans le cas des organes à substance anhiste; car il est formé d'une couche ho- mogène de chitine, continue avec elle-même dans la longueur de chaque trachée et pré- sentant seulement un épaississement spiral qui, plus résistant que l'espace intermé- diaire, permet le déroulement par déchirure de celte portion plus mince; mais il n'y a pas la une fibre proprement dite roulée en spirale. A. Texture dans les (issus composés d'èlé- m-uis d'une seule espèce. — La texture a lieu par simple juxtaposition latérale, les éléments ont la forme de noyaux libres ou de cellules épithéliales, comme dans diver- ses couches épithéliales glandulaires et au- tres, avec ou sans superposition selon l'é- paisseur de ces couches (voy. éhdiîrme), dans la couche des cellules du cristallin, etc. C'est encore par juxtaposition latérale et parallèle, ou à peu près, qu'a lieu la tex- ture des éléments des produits qui out forme de prismes, comme les cellules épithéliales prismatiques, les bâtonnets et les cônes de la rétine, ceux du tissu de l'émail, du tissu de la coquille des mollusques, ou de prismes et de tubes, comme dans les couches du cristallin; mais ici s'ajoute la superposition des éléments les uns aux autres, sans imbri- cation réciproque des fibres ou des tubes, c'est-à dire sans changement de direction en divers sens de ces derniers. C'est par imbrication qu'a lieu l'arrange- ment réciproque des éléments anatomiques ayant forme de cellules api aies, telles que les cellules pavimenteuses de l'épidémie; imbrication compliquée d'adhérence plus ou moins intime des cellules entre elles, adhé- rence pouvant aller jusqu'à soudure complète dans les ongles, les cornes, I s plumes, ete. Parmi les exemples les plus intéressants de texture par imbrication il faut citer le* Globes épidermiques, qui sont des corps sphéroMauxcylindroïdes, polyédriques, etc., qu'on trouve en quantité plus ou moins considérable tant dans certaines couches épidermiques normales que dans les tumeurs épithéliales de la peau, des ganglions et des muqueuses. Ils ont depuis que!ques cen- tièmes de millimètre jusqu'à 2 et 3 milli- mètres de diamètre, surtout si plusieurs sont réunis ensemble Ils sont formés générale- ment d'une masse centrale, constituée par nue matière amorphe granuleuse; celle-ci est eutourée de plusieurs couches de cel- lules épithéliales pavimenteuses, imbriquées comme les écailles d'un bulbe, quelquefois réellement soudées, généralement fort grandes, plus ou moins granuleuses pour- vues ou non d'un noyau ovoïde. Plusieurs globes épidermiques sont quelquefois réunis ensemble et entourés dune autre couche commune de cellules épithéliales; a'ors ils forment des grains blanchâtres, ou d'aspect perlé, visibles à l'œil nu On en trouve à l'état normal dans les plis de l'œsophage et de l'anus, dans l'épidémie de la face interne du prépuce des enfants et de divers mam- mifères, surtout vers le sillon balauo-pré- pulial. Ces dispositions anatomiques nous ofTrent des exemples de texture par imbrication, avec enroulement autour d'un centre, tandis que les longues papilles de la matrice des ongles et des cornes représentent un axe autour duquel sont enroulées les couches de cellules épithéliales imbriquées. Dans toutes I1IS les parties formées par l'association des élé- ments épiihéliaux, on trouve un principe partiritlier, la kératine d'IInenefeld, qui est insoluble dans l'eau, dans l'alcool, dans l'é- ther et les acides même peu étendus. Ils se dissonl dans une lessive de potasse causti- que concentrée, mais en se décomposant et donnant lieu à un dégagement d'ammo- niaque, que ne fournissent pas les autres corps azotés (Van Laer). Par l'aclion pro- longée île l'aeide sulfurique, étendu bouiL ?ant, la Kératine donne de la tyroinc et de la leucinc, avec dégagement d'hydrogène et plus de la première que de la seconde, ce qui est l'inverse de ce que produisent d'autres corps dits protéique*, dans les mêmes conditions. L'action des réactifs, celle de la potasse ou de la soude par exem- ple, est d'autant plus lente que les couches épidermiques ou cornées sont plus ancien- nes ou plus dures. On se sert de ces deux dernières solutions pour mettre eu évidence les cellules épilhéliales dans les couches cor- nées, où elles sont devenues très-cohérentes. D'après Scherer la kératine a la composition suivante: Epid. delà |'l. du pied. Ongles. Cheveux. Carbone 50,75 51,' 8 50,fi2 Hydrogène 6,76 fi 82 (ici Azoïc 47,22 16,90 17 93 Oxygène 25,20 25,18 24,82 Elle renferme en outre de 2 à 4 pour ICO de soufre, faiblement uni aux autres élé- ments, car la simple ébullition dans l'eau bouillante enchâsse une partie à l'état d'hy- drogène sulfuré. Les épiihéliums contien- nent en outre de un demi à un et demi de principes minéraux dans lesquels dominent les phosphales de chaux, de magnésie et de fer, des chlorures et du sulfate de chaux avec des traces de graisses. C'est encore par imbrication que sont dis- posées les lamelles allongées ou ovalaires, homogènes ou striées qui forment une cou- che à la surface antérieure de l'iris des céphalopodes, de manière à réfléchir la lu- mière en blanc ou en la décomposant de fa- çon à déterminer, par interférence, des phé- nomènes d'irisation des plus prononcés. Chez les mollusques testacés la coquille se compo-edetroisciiuches. 1° I a première, dite épiderme ou perioslracum, est une couche brunâtre ou vcrdâtreextérieurc, sedétachant EUS 263 en lamelles irrégulières d'aspect corné. 2" La deuxième est appelée tel ou tesl proprement dit. Celui ci estun tissu formé de petits pris- mes disposés les uns à côté des antres per- pendiculairement à la surface de la coquille. Chaque prisme est moins long que la co- quille n'est épaisse, et ils s'enchexétrent régulièrement par leurs extrémités taillées en pointe. Il résulte delà que, sur une coupe transversale du test, le diamètre des prismes paraît très inégal ; cette coupe mon- tre que leur forme est régulière, prismatique à cinq ou six pans, comme des cellules épi - théliales pavîmenteuses, ce qui a fait dire à tort que les coquilles étaient formées de cellules incrustées de calcaire. Ces prismes se brisent en travers, parallèlement à la sur- face de la coquille, avec beaucoup de faci- lité. Ils peuvent offrir, d'un groupe à l'autre, des dispositions très diverses. 3' La nacre, ou couche interne îrisée,est formée de prismes beaucoup plus petits que ceux de la couche pierreuse ou testacée, et pourvus d'uue ligne centrale plus foncée que le reste. Ils sont disposés très obliquement par rapport à la surface du test et viennent se terminer par une extrémité amincie conique. De l'imbri- cation ou superposition de leurs extrémité.; à des distances peu considérables, résultent de fines stries qui réfléchissent la lumière a la manière des lames minces ou des sur- faces striées, et produisent ici le phénomène de décomposition de la lumière connu sous le nom ^interférences. De là les teintes iri- sées de la nacre et la possibilité de les repro- duire sur la cire ou la gélatine Coulées dans le creux des coquilles. La substance organique des coquilles des mollusques est de la conchioluic (Fremy;, principe bien plus azoté que la chitine, dans les proportions de 4,70 pour 100 dans la couche dite épiderme, de 6,27 pour 100 dans le lest proprement dit et de 2 pour 100 dans la couche nacrée Schlossberger). La première de ces couches renferme 88 pour 100 de carbonate de chaux, la seconde 89 et la nacre de 94 à 9">. Le reste est formé de carbonate de magnésie, de phosphate de chaux avec des traces d'alumine. Sur les échinodermes, dans la carapace, les piquants elles prolongements squeletti- ques intérieurs, on ne trouve qu'un seui élément anatomique sous forme d'uue 2G'i I1IS substance homogène, réfractant fortement la lumière, pauvre en substances albumi- noï'ics. Elle est partout continue avec elle- même de manière à présenter une texture aréolaire, disposée qu'elle est en trabéculcs tantôt courtes et courbées de manière à circonscrire des espaces globuleux, tantôt en colonnettes étendues des précédentes à une lamelle qu'elles soutiennent, comme on le voit aux surfaces interne et externe du test. Ici, les espaces limités sont sous forme d'étroites gaieries, communiquant les unes avec lesautreset pleines d'un liquida hyalin, assez épais, se mêlant à l'eau avec assez de lenteur. Par places, dans les piquants particuliè- rement, on arrive graduellement a des par- ties dans lesquelles les espaces limités se réduisent à de lins canalicules plus étroits que n'est épaisse la substance qui les sépare, contrairement à ce qu'on voit dans les parties de texture aréolaire proprement d: te. Enfin, dans les pièces dentaires de l'appa- reil masticateur des Oursins, etc. , elle prend la disposition de prismes d'aspect analogue à ceux de l'émail des dents et à ceux de il coquille tics mollusques. Ces prismes sont ;;ssez Aolummeux, ayant de 5 à 8 pans. Ils sont de largeur inégale, d'une épaisseur de 0ir,m,02 à 0mm,05, un peu différente d'un point à l'autre de leur longueur et d'une homogénéité parfaite dans toute leur masse. Ils sont juxtaposés parallèlement les uns aux autres et sont, soit reetnignes, soit courbés dans le même sens eu certains points des extrémités el des bords de ces dents. Vers la partie centrale opaline de cesurganes, on trouve, entre ces prismes une mince couche de subst.mcc semblable à celle du test, limi- tant îles espaces très-étroits qui, parleurs anastomoses, forment des figures qui offreut toutes les transitions entre des espaces glo- buleux avec des prolongements périphériques et de fins canalicules presque rectilignes, se rencontrant sous des angles variés, de ma- nière a donner un aspect pavimenteux à la surface des prismes. Dans la portion vitreuse transparente de la super ucie de ces dents, les prismes ne sont plus séparés que par une couche réduite au minimum de son épais- seur de cette substance, dout les fins cana- licules circonscrivent ces fkurcs polygonales; par places, même, ils sont immédiatement rus conllgus. Les prismes, comme la substance du test, se dissolvent rapidement avec uu abondant dégagement de gaz au contact de, l'acide clilorhydriquc étendu et en ne lais- sant après eux qu'une gangue organique très peu abondante. Ils sont très diiïércnts, du reste, des prismes de l'crm-il dentaire des vertébrés, tant par leur forme, leur volume que par leur composition immédiate. D'a- près Brunncr, le test des Oursins (Echinus lividus) ne contient que 9,83 de substance organique pour 86,81 de carbonate de chaux; 0,84 de carbonate magnésien; 0,38 de sulfate de chaux et 1,14 d'autres sels indéterminés. La substance des polypiers est également homogène et ne contient que de 2 à 9 pour 100 de substances organiques. Continue avec elle-même, elle forme le seul élément d'un tissu daus lequel on retrouve aussi une texture en lamelles et en colonnettes ou en ! aiguilles diversement configurées, entre- ! croisées ou soutenues les unes par les au- tres, de manière à limiter des espaces de formes variées d'une espèce à l'autre, bien que constantes dans leur élégauce, etc., sur chaque espèce. Le type général de confor- mation de ces lamelles, homogèues ou perfo- rées, de ces colonnettes et de ces aiguilles lisses ou tuberculeuses, droites ou recour- bées, des manières les plus diverses, se ren- contre jusque dans les espèces d'échinoder- mes et de polypes où le squelette est réduit à ces pièces isolées, éparses ou rapprochées mais libres et sans continuité de substance de l'une à l'autre. La pièce squelettique des sèches dite os de sèche est. également formée de minces lamelles d'uue substance friable, homogène finement grenue ne contenant que 11 pour 100 d'une matière organique qui est de la chitine. Ces lamelles sont tenues écartées \ les unes des autres par de nombreuses co- lonnettes cyliudroïdes ou prismatiques, creuses parce qu'elles sont formées d'une petite lame courbée en cornet sur elle-même, sans que ses bords soient soudés l'un à l'autre. Elles limitent ainsi, entre chaque paire de lamelles, des espaces en forme de galeries étroites et sinueuses communiquant toutes ensemble, et pleines de gaz; ces derniers sont composés, d'après M. Bert, d'azote surtout, avec 2 à 3 pour 100 d'oxy* HIS gène et (1rs traces d'ecide carbonique. La mince lame transparente, flexible qui borde cet organe et celle de même aspect qui forme la pièce squclcttiquc correspon- dante sur les Calmars, les Sepiola, etc., est constituée par de la chitine presque pure disposée en nombreuses lamelles immédia- tement continués les unes aux autres, juxta- posées par simple superposition , épaisses chacune de 1 à quelques millièmes de milli- mètre seulement. Ce sont des couches minces de chitine, analogues, mais associées à des traces ou à des quantités notables de sels calcaires, comme dans le test des crustacés, on à cle la silice, qui forment le bec des Céphalopo- des, les dents ou crochets de la langue en lime des Gastéropodes, les dents des sang- sucs, les plaques ou dents stomacales de divers Crustacés décapodes, des Aplysies et et d'autres Mollusques encore. Sur certains de ces organes, comme aux bords du bec des céphalopodes, ces couches montrent leurs bords régulièrement imbriqués, ou mar- qués de figures pcntagonales ou hexagonales finement grenues, séparées par des lignes claires, ayant un aspect analogue à celui que présente la coupe des prismes de la carapace des Crustacés décapodes. La substance organique plus on moins chargée de sels de chaux qui compose les écailles ni osseuses, ni éburnées de beau- coup de poissons, comme les Clupées, etc., est aussi formée de lamelles juxtapo- sées ou imbriquées, séparables sous forme de longues bandelettes microscopiques et limitant des sillons ou des stries très fines déterminant des phénomènesd'irisation par interférence de la lumière. Parfois elles limitent de véritables conduits étroits et sur certaines espèces, comme les Crochets et les Perches, elles s'incrustent de grains calcaires Ces grains sont à surface mame- lonnée, soit à couches concentriques, soit à stries s'irradiant autour d'un centre plus clair, comme ceux de la face profonde du test des Crustacés décapodes, des coquilles îl.'OBUf, CtC. (Voy. HYGIlOLOGIli.) Sur les Crustacés, le test se compose de trois couches : 1° Couche dite cornée,' ho- mogène, transparente, sans structure pro- pre: elle présente ça et là des renflements fumant des mamelons à la surface du test. r. vu. nis 20J Elle n'est pas interrompue au niveau des ar- ticulations. 2° Couche colorée, et par suite dite pigment aire; elle est quatre ou cinq fois plus épaisse que l'autre, bien que tou- tes deux ensemble ne forment qu'un sixième environ de l'épaisseur du tost. Elle est in- terrompue au niveau des saillies de la cou- che sous-jacente pour former des tubercule-. Elle est parcourue par des ligues transver- sales très fines, rapprochées les unes des autres, parallèles a la surface du test. Elle est formée de corps prismatiques dont la coupe est à cinq ou six pans comme sur la coquille des mollusques, malgré la dissem- blance de leur composition; ils offrent la régularité de cellules polyédriques et ils se distinguent par des ligues fines au point de contact; ils contiennent une Cavité cen- trale très petite par rapport à l'épais- seur de la paroi qui les entoure. Cette cavité est pleine de matière colorée ou foncée demi-opaque. 3° Couche dite Inha- la re, ca'cairc ou interne. Elle forme les cinq sixièmes de l'épaisseur du test; elle existe au niveau des articulations, et constitue les prolongements internes d'insertion muscu- laire en conservant sa structure, sauf la présence des sels calcaires. Elle offre dis lignes ou stries parallèles à la surface ce l'enveloppe, mais plus écartées que dans la couche précédente, ce qui indique la dispo- sition ou texture par superposition parmi ces lames disposées concentriquement, en continuité de substance lune avec l'autre. Ces dernières sont constituées par une sub- stance homogène, incolore, et parcourue de tubes parallèles très fins, analogues à ceux de la dentme, perpendiculaires à la surface du tégument, non ramifiés ni anastomosés. Les ongles ou extrémités des pinces sont formés par une substance analogue, mais plus foncée et plus dense. Les poils ne sont pas une dépendance de la couche cornée. Simples et ramifiés, ils ont leur canal central rempli d'une moelle, celluleuse et granuleuse; ils traversent toutes les couches de la carapace pour river jusqu'à la peau ou derme va»uiiaire sous-jacent à celle-là. La portion de la carapace co'ntiguè au derme vasculaire est parsemée en dhers points de grains calcaires arrondis, à sur- face mamelonnée ou non, dont la substance 17* 26G nis est souvent strioo à partir d'un point ou voyait cfMitr.nl plus clair, comme sur les globules de sels calcaires déposés dans la salive dans les mines (tes herbivores, et. surtout dans les liquides albumînem tenant du rarhonate île chaux eh dissolution. Ces Rio' nies, isolés vers les parties profondes, sont i-ontigus, soudés les nos aux autres ïl de plus en pins confondus en une «nuclrc commune à mesure qu'on approche de li portion tout à fait dure delà carapace. Celle ci contient de 22 à 46 p. 100 de ciitine et le reste est formé de sels cal- caires; pourtant la chitine prédomine dans les prolongements intérieurs flexibles, sur lesquels s'insèrent les muscles par l'inter- médiaire du derme vasculaire. Dans les Squîlles, la quantité de chitine s élève même à 62 p. 100 (Schmidt), et dans les principes minéraux, il y a presque autant de phosphate de chaux que de carbonate, tandis que sur les autres Crustacés, la pro- portion du premier ne dépasse p is I i p. i 00 avec 1 à 2 p. 100 de chorure de sodium (Chevreul). Le têyument des insectes, des arach- nides, etc. . est également formé d'une seule substance composée de chitine presque pure. On y retrouve des dispositions ana- logues à celles qu'on observe sur les crusta- cés, .à l'exception des tubes très fins de la couche profonde la plus épaisse; mais la superposition de nombreuses lamelles est manifeste toutes les fois que ce tégument est épais. Ce dernier est réduit à une seule lamelle homogène, souvent extrêmement mince, non celluleuse sur les Articulés de petit volume ou dans celles des autres par- ties qui sont de petites dimensiot.s. Ces téguments sont traversés aussi par des con- duits que remplissent les poils proprement Jiis et les écailles qui partent du derme Êous-jaceut (voy. hygroi.ogie), et qui, au début de leur évolution du moins, ont les caractères de cellule. Souvent la surface des élytres ou d'autres parties du tégument des insectes offre des sillons ou des saillies microscopiques qui lui donnent l'aspect écailleux ou aréolaire celluleux, sans qu'il y ait là des cellules; ce ne sont que des dispositions morphologiques, d'une élégante régularité, de la superficie seulement de ces enveloppes i hitioeuses. I1IS L'analyse élémentaire de la chitine ne permet pas de la ranger à côté de la kéra- tine, ni de^ substances fondamentales azo- tées des tissus lamineux, élastique, cartila- gineux et os-eux. Il en est de même en ce \ qui touche la comparaison des produis de dédoublement, au contact de l'acide sulfu- , rique bouillant, donnés par ces divers tissus; ! alors, en effet, elle fournit de la lyrosiue et de la leucine, comme le tissu corné, mais dans d'autres proportions, tandis que les I fibres élastiques ne donnent que de la leu- I cine ; le tissu lamineux et l'osséine produi- sent toujours du glycocolle en même temps que de la leucine. Le fait de la production de ces couches et des autres organes formés de chitine presque pure (peau des chenilles et des arachnides, bec des céphalopodes, pièce squelet tique des Calmars, membrane à épaississement spiral des trachées d'in- sectes, etc.), avec des traces ou des quan- tités notables de carbonate et de phosphate de chaux (sels qui peuvent même l'emporter de beaucoup sur la chitine'; ce fait, disons- nous, a son analogue en ce qui touche d'au- tres substances organiques non cristal ^sables; telles sont la production de la membrane de la caque des reptiles et des oiseaux, ne fixant que fort peu de sels calcaires, celle de la coquille d'œuf proprement dite, n'ayant que quelques centièmes de substances albuminoïdes; telles sont encore la produc- tion de. l'émail dentaire, celle de la coquille des mollusques, du test des échinodermes et de divers polypiers qui sont dans le même cas. Mais le fait de la production d'organes diversement configurés ou de couches for- mées plus exclusivement, soit par des prin- cipes d'origine organique, soit par des prin- cipes immédiats d'origine minérale, et encore par des proportions presque égales des uns et des autres, prenant ou non graduellement des dispositions morphologiques intimes plus ou moins compliquées, constituent des phé- nomènes de même ordre, qui n'ont rien de plus étonnant l'un que l'autre. Des faits ana- logues se retrouvent, du reste, daus le règne végétal quant la production des couches cuticulaires d'une part et celle des couches calcaires des Algues mélosirées, des organes squami formes des Chrywpleris,de certains Aspidium, etc., des tubercules calcaires des IIIS feuilles de quelques Saxifragées,, etc. (V. bygdologie). B. Texture dans les tissus composés d'éléments annimniqucs de plusieurs espèces. — Dès que flans un tissu il existe deux es- pèces d'éléments, la texture est aussitôt bien plus compliquée que dans les conditions précédentes, et elle l'est d'autant plus que le nombre de ces espèces est plus considé- rable. Nous avons vu précédemment que dès qu'un tissu est composé de plus d'une es- pèce d'éléments anatomiques, l'une d'elles est représentée par les capillaires ou par les trachées sur les insectes, les myriopodes et les arachnides. Mais, bien que ce soit la seule espèce d'éléments commune à tous les tissus constituants, et en raison de cela même, elle est partout accessoire quant à sa quantité et, par suite, quant à sa distribution entre les éléments anatomiques fondamen- taux. Or, c'est là un fait caractéristique dans l'étude de la texture que, partout, la distribution des éléments anatomiques ac- cessoires est subordonnée à celle de l'espèce fondamentale du tissu observé. Par conséquent, à ce double titre de la communauté de la présence des capillaires dans les tissus constituants et de !a subor- dination de leur distribution aux éléments fondamentaux de ceux-ci, l'étude des lois de cette distribution mérite un examen spécial. En d'autres termes, l'étude géné- rale de la vascularité des tissus doit être sé- parée de celle des lois de l'arrangement réci- proque des éléments anatomiques fondamen- taux, entre eux et avec les autres éléments accessoires dont la présence ne se constate que dans quelques tissus. D'autre part, les capillaires ne pénètrent pas dans l'épaisseur même des éléments anatomiques des tissus'; ils ne fout que suivre les interstices dont, par leur présence, ils montrent l'existence en- tre ces éléments. EnGn, les capillaires re- présentent à côté des autres éléments de chaque tissu une masse toujours inférieure à celle de ces derniers. Aussi, lorsqu'il s'agit de déterminer la nature anatomique et physiologique, nor- male ou morbide d'un tissu, la connaissance de leur mode de distribution dans celui-ci a une moindre importance que celle de l'ar- nis 267 rangement réciproque des autres éléments, de l'élément fondamental en particulier. La subordination de leurs dispositions a celle de la forme, du volume et de l'arran- gement réciproque des cellules, des fibres, des tubes, etc , fait, en outre, qu'un peut approximativement juger, dans un tissu.ee que sont les dispositions des vaisseaux lors- qu'on connaît celle de ses éléments fonda- mentaux. a. Lois de la texture proprement dite dans les tissus constituants. — La comparaison de la texture des tissus proprement di's, à celle des parenchymes (1), montre qu'elle diffère notablement des uns aux autres. I. Dans les lissas proprement dits : l> La texture offre le plus grand degré d) En donnant au mot parenchyme Je sens générique qui lui e-l attribue ici. c est lui rendre exactement la valeur anatomique qu'il a dans les écrits des pre- miers auteurs qui l'ont employé, mais toutefois en fai- sant abstraction d^ l'hypothèse physiulogi )ue qui l'a fait créer. Érusislra le désignait so .sic nomdepuren- chym> (-a.::'y/.'jy.?.), la substance propre des glan- des, du foie, de la rate, du poumon, du rein et la divisent en chair proprement dite et en narenchymes. Celte division a elé repoussée par quelque* médecins à partir du xvir siècle lorsqu'on reconnut que la substance propre de< glandes, du poumon, etc.. n'était pas for- mée par du sang épanché et concrète. Il est manifi ste qu'à ces points de vue physiologique et étymologique le mot parenchyme et inexact, mais sa valeur histo- rique et anatomique reste entière. C'est à tort que beaucoup d'au'eurs modernes imitant en cela l'erreur de de Blainvillc (Cours de physvdoi>e, Paris, 4833. in-8". t. Il, p. li et passim), ont employé ce mot comme synonyme de trame d'un organe, de partie du tissu d'un organe qui est interposée a ses vaisseaux ou mémo comme synonyme de lissa en général; à ce point que quelques-uns disent parenchyme musculaire pour tusu mascul ire, co fusion contraire à toute:' les données historiques, étymologiques et anatomiques. Par suite d'une confu- sion plus glande encore dans les choses et dans les termes, quelques auteurs allemands modernes don- nent inversement le nom de parenchyme à l 'élément fondamental de chaque ti-su, dispose ou non en fais- ceaux primitifs, comme dans les muscles, les nerfs c ntraux ou périphériques, etc., et ils appellent gan- gue ou tissu inters'iciel les éléments accessoires interposés aux préce lents. Fallope, qui compte les tendons au nombre des parties similaires du corps, n'y range pas les muscles, qu'il réunit aux paren- chymes (1575). 21 IHS DIS de simplicité dans ceux qui, tels que les car- tilages et les os compactes, sont formés seulement d'une masse de l'élément fonda- mental homogène, et creusé de cavités ca- ractéristiques, contenant ou non des cel- lules; masse ordinairement parcourue par des canaux dans lesquels sont les vaisseaux avec ou sans tissu médullaire. Ici l'élude rie la texture ne se sépare pa^ encore aussi nettement que dans les autres tissus de celle de l'élément anatomique fondamental, dont les caractères propres, plus que l'arrangement réciproque, servent à spécifier le tissu. Toutefois, la manière dont les cavités sont groupées, soit les unes par rapport aux au- tres, soit par rapport aux canaux vascu- laires, et enfin le nombre et la disposition de ces derniers, sont déjà autant de particula- rités dont il y a lieu de tenir compte dans la description de ces tissus. Non-seulement elles diffèrent de l'un à l'autre de ces der- niers, mais encore elles offrent des variétés d'une partie du corps à l'autre, d'un âge et d'une espèce animale à l'autre. 2° Dans les tissus dont les éléments fon- damentaux sont des cellules ou des noyaux, comme les tissus de la notocorde, du blas- toderme, de la moelle des os, la substance cérébrale grise, les tissus embryoplastique, adipeux, etc., la texture est caractérisée par une simple juxtaposition de celles-ci, avec ou sans interposition de matière amorphe et de quelques fibres passant entre elles. La substance amorphe et les fibres, ainsi que l*s capillaires, empêchent çà et là le contact immédiat réciproque des noyaux et des tel- Iules, mais sans influer sensiblement sur leurs modes de groupement par juxtaposi- I lion de ces derniers. Le tissu lamineux et | celui du derme de divers articulés, de beau- coup de mollusques, des polypes médusaires et autres, riche eu substance amorphe hya- line et en corps fibro -plastiques étoiles ou fusiformes, peut, sous le point de vue de sa texture, être rapproché des précédents. Dans divers appareils, ces organes passent au mode de texture dont il va être question, lorsque la proportion de la substance amorphe diminue et que les fibres l'emportent sous ce rapport. La mollesse, la friabilité, l'aspect lisse et nomogène de ces tissus sont la conséquence de ce fait, que dans leur composition domi- nent des éléments ayant pour la plupart la formedccelhilesetrie noyaux, etsont associés par simple juxtaposition. Leur configuration et leurs petites dimensions facilitent, en effet, leur glissement les uns sur les autres, sous une faible pression, à l'exception de ceux dans lesquels la substance amorphe in- terposée offre une grande consistance. 3° Dans les tissus composés d'éléments ayant la forme de fibres ou de tubes, ou même de cellules très-allongées, comme le sont celles des plantes, la texture est d'une manière générale dite fibreuse; mais elle offre plusieurs variétés caractérisées d'après la manière dont les fibres sont disposées les unes par rapport aux autres, et dans chaque variété elle est lâche ou serrée, selon que les fibres et les tubes sont peu ou très-ad- hérenls ks uns aux autres, avec ou sans in- terposition de substance amorphe. a. Elle est fibrillairc proprement dite, ou en nappp, lorsque les fibres sont juxtaposées parallèlement entre elles, comme les fibres- cellules des petits vaisseaux sanguins, tantôt rectilignes , tantôt ouduleuses , sans for- merdes faisceaux bien distincts, comme les libres lamineuses dans quelques ligaments et dans la tunique extérieure, dite adventice, des gros capillaires et des artérioles, ainsi que des veinules. Les fibres peuvent être disposées en couches ou nappes plus ou moins distinctes les unes des autres, comme les mêmes fibres dans la trame de la cho- roïde, dans le tissu du périoste des poissons cartilagineux, dans divers points de la vessie natatoire, dans quelques produits morbides; elles peuvent, au contraire, être en fais- ceaux distincts, comme le sont les fibres la- mineuses dans les tendons et quelques au- tres organes. 6. La texture fibrillairc est dite : entre' croisée ou enchevêtrée, lorsque les fibres, peu adhérentes ensemble, rectilignes ou ondu- leuses, isolées pour la plupart, se coupent en toutes directions, comme dans le tissu des séreuses, dans le tissu lamineux en gé- néral, dans celui de l'organe de l'émail, dans celui des vers, des mollusques ptéropodes, hétéropodes et autres, dans celui des aca- lèphes cténophores, médusaires, etc. Au sein du tissu lamineux de ces invertébrés, entre les corps ou cellules fusiformes où étoiles et leurs prolongements, qui forment I1IS des mailles en s'ectrecroisant dans divers ] directions, se trouve de la substance amor- ! plie, parsemée ou non de noyaux libres, \ hyaliue comme dans celui de l'organe de l'email et du cordon ombilical. Mais chez ces invertébrés, elle est plus abondante que daus ces derniers organes; la masse qu'elle représente l'emporte sur celle que forment iCS libres, et cette prédominance augmente même avec l'âge. Cette substance, eu outre, se lii;uéfie rapidement par exposition a l'air après la mort, bien qu'elle reste transpa- rente quand on jette l'animal vivant dans l'eau bouillante. ■y, La texture fibreuse ou fibrillaire est dite fasciculcc, lorsque les fibres ou les tubes sont réunis en faisceaux rectilignes ou on- duleux. Alors, tantôt ils offrent tous à peu près la même direction, sans être pourtant absolument parallèles, comme dans les nerfs périphériques, le tissu nerveux central blanc, les muscles de la vie végétative et de la vie animale, etc.; tantôt ils sont entrecroisés en diverses directions, comme dans le tissu fibreux de la vessie natatoire, de la scléro- tique, de la dure-mère, des aponévroses, etc., le tissu dermique, la trame des mu- queuses, celle de quelques oiganes fibreux et fibro-eartilagineux des Sélaciens, etc. S. La texture fibreuse est dite auasto- motiqur, lorsque les fibres ou les faisceaux de fibres et de tubes parallèles ou entrecroi- sés sont ramifiés et anastomosés, comme dans le tissu élastique des ligaments et des artères, le tissu musculaire du cœur, la trame élastique du derme, de l'endocarde, celle des parois des lymphatiques, etc. La présence d'éléments auatomiques ac- cessoires, à côté des éléments fibreux ou tnbuleux précédents, n'en modifie pas sen- siblement la texture et ne change rien aux particularités qui viennent d'être notées; car partout la disposition des premiers est subordonnée à celle des éléments fonda- mentaux. C'est ainsi que les noyaux em- bryopla>tiques, dispersés en quantité va- riable d'un tissu a l'autre, ou même réunis en petits amas entre les fibres ou les fais- ceaux de fibres, ne changent rien à la tex- ture fibrillaire proprement dite ou entre- croisée ou fasciculée des tissus dont il a été question plus haut. Toutefois, ils donnent à la coupe du tissu uu aspect plus homo- GÏS 2G9 gène, une plus grande mollesse, plus de friabilité, lorsqu'ils sont tellement abon- dants qu'ils forment une ruasse aus-i cun>i- dérable que celle des autres éléments el même plus, comme on le voit dans la trame de la muqueuse utérine; on le voit encore dans la trame de l'ovaire des mammifères et. dans de moindres proportions, dans celle des muqueuses de l'estomac et de l'intestin. Les vésicules adipeuses, dans les muscles, sont disposées eu petits amas allongés ou en séries, dont la direction est subordonnée à celle des faisceaux entre lesquels elles sont placées. Dans les muscles encore, dans les liga- ments, les aponéu'oses el les séreuses, les fibres élastiques qui s'y trouvent en pot it nombre suivent la direction des faisceaux contractiles ou de fibres Iamincuscs, etc., qui sont l'élément fondamental de ces tissus. Ces diverses dispositions réciproques gé- nérales des éléments auatomiques ne sont pas sensiblement modifiées lorsque les tis- sus, au lieu de constituer des masses plus ou moins volumineuses ou des membranes étendues, ne sont représentes que par des couches de tel ou tel d'entre eux, continues avec elles-mêmes dans, l'un et l'autre sens, d'abord d'une minceur extrême, puis de plus en plus épaisses autour d'un conduit qu'elles limitent; progression qu'on peut suivre à mesure que celui-ci se forme, s'al- longe ou s'élargit, par suite de la pression excentrique du liquide qu'il contient ou de la multiplication des épithéliums qui rem- plissent ses extrémités. C'est ce que l'on voit, sous des aspects divers, en suivant les vais- seaux sanguins et lymphatiques d'une part, depuis les plus fins jusqu'aux plus volumi- neux, et les conduits excréteurs, depuis les culs-de-sac glandulaires, pleins d'épithélium, jusqu'au point où ils sont prolongés par le canal excréteur qui leur fait suite et jusqu'à l'abouchement de celui-ci. Dans l'un et l'autre cas, ce ne sont pas des tissus spécifi- quement propres à ces conduits que l'on ren- contre, de manière à faire admettre l'exis- tence d'un tissu et d'une exlure vascu- lairca; il n'y a là autre chose qu'un mode particulier de superposition d'organes pre- miers des tissus musculaires, élastiques et lamineux, ayant chacun forme de cylindre» 270 rlJS II! S creux ou de tubos membraneux, pour for mer les oig.-iues seconds artériels, veineux, lymphali tues et excréteurs. {Voy. systèmes OltGAN Ql'CS.) Notons ici toutes ees données tantanaio iniques que relatives an mode d'allongement des tubes des parenchymes, soit glandu- laires, soit non glandulaires, tels que le rein et le poumon, allongement déterminé par la multiplication incessante des cellules épi- théhales vers le fouil de leur cul-de sac; car ces données sont applicables en tout point au mode de production et d'allongement des trachées des articulés. L'apparition des trachées, en effet, débute (avant la formation l'ouverture des stigmates), par la genèse d'amas cyliodroïdes de cellules, naissant à la place qu'occuperont plus tard les ampoules ou sacs trachéens stigmaliques et les grosses trachées. Ces cylindres, formés de cellules juxtaposées vont Rallongeant et se ramifiant dans l'épaisseur des (issus déjà existants; ils le font à mesure que de nouveaux organes apparaissent dans l'embryon, par genèse in- cessante de nouvelles cellules vers l'extrémité des cylindres, plutôt que par segmentation ries cellules préexistantes, comme on le voit aussi à l'extrémité des cylindres d'épitiié- liiim, s'allongeant et se subdivisant dans les points où, au sein du poumon, par exemple, seront plus tard les caualicules respirateurs. (Voy. ép.thêlium.) Un examen attentif fait reconnaître au- tour de ces cylindres épithéliaux une mince couche hyaline ou Bbrillaire avec quelques noyaux pâles. Les cellules finement grenues formant ces cylindres ont an uu deux noyaux ronds ou ovoïdes, et ont tous les ca- ractères des cellules épitbéliales polyédri- ques juxtaposées, par la génération et la multiplication desquelles débute et se con- tinue l'apparition des tubes glandulaires. Bientôt se montre, en outre de ces cylindres celluleux pleins, un mince tube creux, hya- lin, homogène, non strié, s'élargissant assez rapidement, repoussant excentriqueinent les cellules qui l'ont produit et en restant en- touré. Il devient de bonne heure foncé sous le microscope, parce qu'il se remplit de gaz avant même que les stigmates soient ouverts et le mettent en communication avec l'exté- rieur. Peu après, à la face de ce tube qui Noucue les cellules, ou môme à la face interne des cellules dont le précédent s'est ainsi fait une gaine externe, apparaît la membrane trachéale à épaississement spiral caractéris- tique, et l'autre disparaît graduellement. L'action des agents chimiques montre que cesdeni membranes, formées successivement au centre du cylindre celluleux épitbélial ou pareneby ma teux, sont composées de chi- tine. L'existence de la première ne peut être constatée que dans les grosses trachées et non dans les fines subdivisions qui, généra- lement, sont terminées en pointe, ou plus rarement, soit en réseaux anastomotiques, soit en anse, comme dans certains organes appendiculaires. Cette membrane chitineuse paraît être un produit d'élaboration et d'exsudation fourni par les cellules épithé- liales précédentes. Une fois le tube chi- tineux à spirale développé, les cellules s'amincissent, se soudent ou s'atrophient; mais pendant longtemps on en retrouve les noyaux à la face interne ou dans l'épaisseur de la couche hyaline, homogène ou fibrii- laire qui forme la gaîne externe extensible, aisément séparable du tube à épaississement spiral; gaîne qui sur l'animal adulte est nommée tantôt [unique péritonéale des tra- chées, tantôt simplement tunique externe. II. Dans les parenchymes, la texture est telle que rien ne permet de la confondre avec celle des tissus proprement dits, quel que soit celui d'entre eux dont il s'agisse. Ici les éléments accessoires, tels que les ca- pillaires, les fibres laminruscs, les fibres élastiques, etc., forment entre ou contre les tubes ou les vésicules closes (qui là sont Vêlement fondamental), des couches dont l'ensemble constitue ce qu'on nomme la trame des parenchymes tant glandulaires que non glandulaires. Eu dehors de ce fait, aucune disposition analomique n'est abso- lument commune à toutes leurs espe es. L'arrangement réciproque caractéristique est variable de l'un à l'autre des groupes de parenchymes, selon la disposition tubu- leuse ou vésiculeuse de l'élément fonda- mental, selon l'état simple ou ramifié des tubes, selon leur volume et selon aussi ce- lui des vésicules closes. Mais la présence de ces parties mêmes ou des groupes de cellules qui, dans quelques-uns de ces organes, exis- tent au lieu de vésicules, différencie tout de IIIS suite In texture des parenchymes de celle des i rodiii's pi de celle des tissus propre- ment «lis; considérée en elle-même, leur trame diffère, décomposition anatomiqueet de' texture d'un parenchyme à l'autre, non moins que dans ses rapports avec leurs par- tics fondamentales, à la disposition desquel- les la si une esi subordonnée C'est ce que l'on voit facilement en comparant la texture olécs ou réu- nies au nombre de 2 à 3 sont tendues entre les cellules, en allant d'un capilla+rcà l'autre i ou de l'une des minces cloisons intcrlobulaires formées de lissu' lamineux jusque sur des , capillaires. Ces derniers sont tons des con- duits à une seule tunique. Celle-ci est mince, transparente, mais bien visible, ainsi que la grandeur et la forme polygonale à angles ! mousses de chaque maille, sur les coupes ] du foie durci à l'aide de l'acide chromique ' ou de la solution de chromate de potasse, et débarrassées du plus grand nombre de leurs cellules, par leur agitation dans l'eau à l'aide d'un pinceau. Ces capillaires ont en moyenne, dans l'épaisseur de chaque lobule, une largeur d'un centième de millimètre, et les mailles qu'ils circonscrivent ont depuis deux fois jusqu'à cinq ou six fois ce dia- mètre. Sur aucun mammifère, pas plus que sur l'homme on ne peut apercevoir entre ces mailles d'autres conduits plus fins qui, par exemple, partiraient des minces cloisons interlobulaires de tissu lamineux qui ren- ferment les artérioles, les veinules et les tubes sécréteurs de la bile; conduits plus fins qu'on a dit être une continuation de ces tubes et former un réseau de mailles plus étroites, parfois inscrites dans celle des ca- pillaires. On a, en effet, décrit des conduits qui seraient de deux à quatre fois plus min- ces que les capillaires sanguins, qui peuvent cependant avoir çà et là un diamètre égal on même supérieur à celui de ces der- niers. On les trouve après avoir poussé as- sez fortement une injection dans le canal hépatique. Ils ne sont pas cylindriques; ils forment des mailles polygonales à angles nets, plus étroites que celles des capillaire.-* sanguins et passent entre eux ainsi qu'entre 1S ■21k VAS les cellules épiihëliaies propres des lobules du foie ou acini giycogcnes assez régulière- ment polyédriques. Or, l'étude atlcotive de ces trajets et de leurs communications uvcc les extrémités des canaux biliaires montre que ce sont de simples traînées ou infiltrations d'injection, résultant des (mies de celte dernière, amenées elles-mêmes par la rupture des culs-de-sac sécréteurs de la bile, qu'on trouve, soit isolés, soit groupés en petits acim le long des canaux hépati- ques; culs-de-sac formant avec ces derniers- un appareil biliaire sécréteur, analogue, au fond, chez les vertébrés, à celui des crusta- cés et bien distinct des grains, lobules ou acini formant la partie glycogèue du foie. Celte rupture est rendue facile par la min- ceur de la paroi propre et de l'épithélium de ces culs-de-sac. Lorsque la matière à injection, filant ou non, plus ou moins, le long des vaisseaux, dans les cloisons interlo- bulaires, atteint les amas de cellules propres du foie, elle pénètre entre celles-ci, particu- lièrement le long des arêtes du polyèdre qu'elles représentent et eu les écartant; car elle ne peut manifestement pas se loger dans la substance même des cellules. Elle les circonscrit ainsi parfois complètement, sans trop se glisser entre les faces des cel- lules, et forme alors des mailles polygonales régulières. Mais il est facile de s'assurer que ce ne sont pas là des conduits proprement dits, qu'ils u'ont surtout ni épilhélium ni paroi propres ; que ce ne sont que des inter- stices creusés entre les éléments auatomi- ques; conduits plus ou moins irrégulièrement polyédriques ici, et produits par écartement et refoulement des cellules, le long de leurs arêtes particulièrement. Aussi en bien des points, surtout quand l'injection a été faite sur un foie un piu avancé, on toit des irré- gularités modifiant brusquement la largeur et la forme de ces traînées, sur une lon- gueur plus ou moins grande, venant montrer encore que ce ne sont pas là des vaisseaux. On ne saurait donc, à aucun litre, les con- sidérer comme représentant, dans le foie, I* système réel des conduits sécréteurs de la bile, qui seraient disposés eu réseau dans l'épaisseur des groupes de cellules glycogè- nes, ainsi que l'ont supposé quelques au- teurs en se fonda ot sur l'accident de pré- paration décrit plus haut et interprété I1IS comme étant une disposition normale. Dans les tissus tendineux, fibreux pro- prement dit et partout dans le tissu élas- tique, l'élément anatotnique fondamental est disposé en faisceaux primitifs, souvent volumineux, au sein desquels ne pénètrent pas les capillaires. La vascularité est due alors à la présence entre ces faisceaux de minces cloisons formées de tissu lamineux qui emporte en quelque sorte avec lui les nombreux vaiseaux dont il est pourvu, et c'est même là un des rôles essentiels que remplit ce tissu. Ces capillaires forment alors entre les faisceaux tendineux, Gbrenx ou élastiques qui ne sont pas vasculaires, des mailles anguleuses nettes ou à angles arron- dis, ayant environ de 3 à 6 fois la largeur des conduits qui les limitent. Dans les par- ties qui avoisinent les points d'attache de ces ligaments et où cosse leur vascularité, les mailles se réduisent à de longues anses dans lesquelles le capillaire afférent ou re- présentant les origines veineuses, revient parallèlement, et souvent contigu au capil- laire efférent. Fresque partout des faisceaux très Ans de tubes nerveux minces, anasto- mosés en plexus, accompagnent lesartériolcs et les veinules de ces réseaux. Les vaisseaux capillaires ne forment nulle part l'élément fondamental d'un tissu , comme le font les fibres musculaires et les tubes nerveux, ici daus le tissu musculaire, là dans le tissu nerveux. Les capillaires sont partout des éléments anatomiques accessoi- res de* différents tissus, de sorte que le système capillaire forme, eu quelque sorle, autant d'organes premiers qu'il y a de lis- sus. On entend dire par là que, dans cha- cun des tissus vasculaires, les capillaires se distribuent d'une manière différente, et que leur distribution est toujours subordonnée à celle des élémeuts fondamentaux; c'est ainsi qu'à la surface de; muqueuses à épi- tbéliums prismatiques, avec ou sans vil- losités, ils forment un réseau d'une con- figuration spéciale, sous-épi'.hélial, à la superficie de ces membranes. Il y a donc de> dispositions des réseaux capillaires toutes particulières, et qui ne sont pas compa- rables à celles qu'on observe dans l'épais- seur des tissus. Ici les mailles prennent une configuration qui leur est propre, et qui n'est plus subordonnée à la Jisposi- w's dan? quelques peints de la peau (Sucquet) qui avoisine les oreilles, mais surtout da03 le foie, entre les veines porte et sus-hépa- tiques; dans le rein, entre la veine porte rénale et la veine cave chez les Sélaciens (Ch. Robin), on rencontre quelques communica- tions de certaines artères avec les veines voi- sines, établies par des vaisseaux qui ont 0mm,06 à 0mm,07; toujours ces vaisseaux sont riches en fibresmusculaires.il en résulte des particularités importantes et qui con- courent à rendre compte de certains phé- nomènes de circulation qui avaient été observés depuis longtemps. En résumé, étant données une artère et une veine, au lieu de voir toutes les subdivisions de cette artère former des réseaux extrêmement I nombreux et très fins, on trouve d'espace en espace, entre l'artère et la veine, des ca- pillaires ayant environ 0mm,06, qui établis- sent une communication directe entre le sang artériel et le sang veineux. Lorsqu'on ob- I serve ces capillaires, ce qui est assez facile | sur les pattes de grenouille, on reconnaît qu'ils se contractent avec une grande éner- gie, et que, de temps à autre, ils se resser- rent complètement, au point de ne donner passage à aucune goutte de sang, puis ensuite, à un moment donné, il se dilatent, et la veine se dilate en même temps, parce qu'il y arrive une grande quantité de sang qui sGrt de l'artère, sans être devenu vei- neux. Dans aucune région de l'économie, dans quelque condition qu'on observe ces capil- laires, jamais on ne rencontre d'orilices sur leur paroi, qui est d'une homogénéité i parfaite. Quelquefois, la paroi des capil- laires passe à l'état granuleux, dans cer- taines conditions sénilesou morbides, mais cet aspect n'est pas dû à la production d'orifices, mais bien à des granulations qui en modifient plus ou moins la structure. Ce fait doit être spécifié, parce qu'il n'existe pas de fissures ou interstices naturels, ni de ces prétendus pores ou fissures, ni de ces bou- ches absorbantes, veineuses et capillaires, dont on a parlé pour le passage des liquides destinés à la nutrition, qui auraient traversé les parois vasculaires par filiration et non par endosmo-txoswose. Chez les Mollusques, tous les réseaux du manteau, des tentacules et ceux qui recou- 2;g i:is vrent le pied sont formés de gros capillaires, circonscrivant des espaces extrêmement petits, plus étroits que leur propre dia- mètre. De plus, la portion musculaire du pied, surtout vers sa partie libre, est éga- lement parcourue p;ir de gros réseaux cou- rant entre les faisceaux et formant un véri- l.ilile tissu ci c< tiie qui communique avec les veines du foie et de l'intestin. C'est même par suite de la présence de ces réseaux érec- liles dans le manteau et dans le pied, que ces animaux peuvent étendre et gonfler consi- dérablement cet organe, et rendre leur manteau turgescent, extrêmement épais, en faisant refluer leur sang. C'est par suite de celle disposition anatomique, et de la faci- lilé avec laquelle ces invertébrés absorbent l'eau , dont ils remplissent leurs réseaux ereciiles, que Délie Chiaje et de Siebold, ont cru à l'existence des prélendus canaux aqui- fères. Ce liquide peut même s'échapper sous forme de jet, résultant d'une rupture de la prau quand on force l'animal à rentrer trop vite dans sa coquille, avant qu'il ait pu faire refluer lentement ce sang ailleurs. Mais on peut s'assurer par les injections qu'il n'y a pas d'orifices normaux, ni au borJ du pied ni au bord du manleau. Il faul toujours avoir soiu d'injecter des ani- maux morts par asphyxie; autrement ils se contractent fortement; et oblitèrent ainsi les canaux vasculaires. Ces réseaux à gros capillaires, dont les bords sont un peu dentelés, circonscrivant des mailles étroites, ont été considérés par M. Edwards, etc., comme des lacunes, comme des espaces interorganiques et non comme des vaisseaux ; mais bien des rai- sons viennent s'opposer à l'admission de celle hypothèse. D'abord, c'est la démon- stration possible, en raison de la disposition anatomique des brauchics, d'une mince couche de substance homogène tapissant leurs capillaires, et la possibilité facile d'y distinguer les ruptures avec épanchement, daus bien des cas d'injection réussie. Ensuite c'est lu possibilité de distinguer les rup- tures avec épanchement dans le. manteau et dans le pied lorsqu'il y a bouue in- jection. En outre, la reproduction constante des mêmes types de réseaux, tant dans le manteau que sur le pied, etc., font bien voir qu'il ne s'agit pas là d'espace interor- Il [S qaniques plein d'injection, d'autant plus que lorsqu'il y a infiltration dans les tissus, la matière suit en général la direction des fibres ou autres éléments des tissus, ce qui n'est pas le cas dans le manteau, etc., «les Mollusques. On peut facilement reconnaître au bas du pied, sur l'organe de Jacobson, ces réseaux à gros capillaires, ayant toujours la même disposition et passant pardessus le deuxième gros tronc ou sinus branchio car- diaque. On peut également reconnaître sur la faie libre des tentacules, que les réseaux dont ils sont couverts sont tous à mailles gé- néralement longitudinales par rapporta l'or- gane et aux v aisseaux plus gros en bas qu'en haut. (Ch. Robin, Rapport à la Société de biolo- gie sur la question du phlébenlérisme. 1851 , p. 122) Ces faits ont reçu une démonstra- tion éclatante par la découverte qu'a faite M. Ch. I.egros de l'existence d'une couche unique, mais régulière de cellules épithé- liales tapissant tous les capillaires de ces réseaux, aussi bien chez les Mollusques la- mellibranches que dans ceux des gastéro- podes, des céphalopodes et des vertébrés, sans trace d'intervalles, ostioles ou orifices stomatiques vers les angles de ces cellules, contrairement à ce qu'ont supposé quel- ques auteurs. Le système capillaire est particulièrement représenté par l'ensemble des conduits ca- pillaires delaprofondeuretde la surface des tissus, ayant une seule tunique et deux tu- niques, c'est-à-dire tant par les capillaires qui sont formés par la tunique simple des capillaires les plus petits, que par ceux dans lesquclss'est surajoutée une couche de fibres musculaires de la vie végétative. Cette parci propre des vaisseaux capillaires les plus fins se retrouve jusque chez les mollusques co phalopodes, gastéropodes, etc. (Ch. Robin, Rapport sur le phlcbentérisme. Société de biologie, 1851, p. 83 et suivantes) Dès qu'on arrive aux capillaires qui possèdent trois membranes, c'est-à-dire à ceux qui ont 0mm,l5 environ, on commence à distin- guer les artères des veines ; on entre dans le système artériel et dans le système veineux. Le système capillaire est donc la portion de l'appareil circulatoire qui, dans l'intimité des tissus, est intermédiaire au système artériel et au système veincur., avec chacun desquels il est eu continuité. Mais i' est très distinct IltS de chacun d'eux. Il en est distinct a'iato- miquoment et physiologiquement, et h. sang qui parcourt ce système e-t différent du sang artériel et du sang veineux. C'est lors- qu'on arrive aux vaisseaux qui ontOTnm,15, ou un peu au delà, que l'on commence à distinguer dans ces vaisseaux trois tuniques, dont une extérieure, riche en fibres lami- ocases et en fibres élastiques, courtes, en- core à l'état d'incomplet développement, mais devenant plus nombreuses, plus lon- gues, plus ramifiées, quand on remonte vers des vaisseaux plus volumineux. Il importe de savoir que. jusque dans l'âge le plus avancé, cotte tunique a une épais- seur qui varie un peu d'une région à l'autre pour des vaisseaux de même diamètre. En général, elle reste molle, transparente, et d'un facile gonflement dans l'eau, etc., comme le Hsmi lamiueux du fœtus : elle conserve toujours beaucoup de noyaux em- bryoplastiques libres, que l'action de l'acide acétique met en évidence. Les fibres lami- ueuses qui la forment restent en partie à l'état de corps Gbro-plasiiques fusiformes et étoiles, qui, par altération cadavérique, amenant leur gonflement sarcodique et de- viennent vésiculeux, hyalins, très mous. Ils le deviennent surtout au contact de l'eau, de l'ammoniaque, etc. Les fibres-cellules circulaires de la couche musculeuse de ces vaisseaux subissent aussi assez vite un gon- flcmentanaloguc dans ces mêmes conditions. qui change plus ou moins l'aspect habituel de ces couduits. Dans tous les vertébrés, les vaisseaux lymphatiques présentent un vrai réseau de tubes clos, indépendants, ayant leur face in- terne tapissée d'une couche épithéliale. Les réseau principal de leurs capillaires d'ori- gine rampe dans le derme, sous le corps muqueux de Malpighi, et aussi dans la trame des séreuses, etc., où il forme une couche à ramifications et anastomoses nom- breuses. Plus profondément, les rameaux lymphatiques deviennent plus gros et plus rares ; leurs sections font voir leurs ouver- tures béantes très larges, avec une paroi épithéliale interne adhérente; plus superfi- ciellement, les tubes sont plus étroits et forment des mailles plus larges que celles des capillaires sanguins. Ils montrent quel- ques petits prolongements clos, en forme de doigt de gant, allant parfois jusqu'au cou» tact de l'épilliélinni séreux ou cutané. Dans les parties de la muqueuse intestinale pour- vues de villo>i'és, c'est un prolongement analogue à ceux-là qui s'étend au centre de chacune de celles-ci et forme l'origine des vaisseaux chylifères. Le diamètre des lympathiques capillaires les plus grands est de i à 2 dixièmes de millimètres; celui des plus petits est de 0mm,08 sur les mammifères ; mais sur les batraciens, et surtout < hez les poissons, il est du tiers à la moitié au moins plus grand. Bien que cette variation de la gros- seur de ces vaisseaux soit considérable, elle est pourtant toujours moindre que celle des vaisseaux sanguins, dont le changement de diamètre est très frappant, rapide; de sorte que, dans ces derniers, la différence de grosseur entre certains des troncs et les capillaires qui s'en détachent, est beaucoup plus grande que celle que je viens de noter pour les lymphatiques, rielaieff signale comme caractère distinctif propre des tubes lymphatiques leurs renflements, qu'on observe tantôt vers le milieu des canaux, tantôt vers leurs confluents ; ces renflements sont plus considérables chez l'homme que chez le lapin ; ils sont, soit circulaires ou complets, soit unilatéraux. Dans ces capil- laires lymphatiques, ces renflements n'in- diquent pas la présence des valvues comme dans les trônes lymphatiques, ils indiquent une dilatation simple. La couche unique de cellules épithéliales des lymphatiques capillaires et autres, con- siste en cellules allongées polygonales ou fusiformes, à bords lisses ou dentelés. Le grand axe des cellules correspond à l'axe longitudinal. Plus un tube capillaire est voisin d'un tronc, plus ces cellules sont s>rrées et ont la forme allongée. Les mailles des capillaires, au contraire, ont des cellules assez larges. Au dehors de la couche épithéliale in- terne se présentent des fibres annulaires, accompagnées de rares fibres lamineuses a l'état de corps fusiformes ou étoiles. Des fibres élastiques et peut-être des libres mus- culairessont placées dans les espaces allongés qui restent entre les rangées des fibres élas- tiques transversales ou annulaires. Un épithélium analogue au précèdent, à 2713 I1IS III S celln.es habituellement moitié plus petites, tapisse la race interne de la paroi des capil- laires sanguins les plus fins des vertébrés et des invertébrés, et se continue naturel- lement avec celui des vaisseaux artériels et veineux, dont les cellules sont plus larges. Les bords juxtaposés de ces cellules sont toujours lisses et rarement dentelés avec engrènement, comme ils le sont par place dans les lymphatiques. La continuité de cette couche dans les ca- pillaires lymphatiques et sanguins, la min- ceur de ces cellules, qui ont à peine un millième de millimètre d'épaisseur, l'aspect d'un certain état de sécheresse, si l'on peut ainsi dire, qu'elles présentent comparative- ment aux épithéliums glandulaires, mon- trent que leur rôle est essentiellement rela- tif à des actes de pure endosmose et exosmose. La netteté avec laqoelle la membrane ou couche endosmotique qu'elles forment, li- mite la face interne des conduits sanguins et lymphatiques, réduit à néant, d'une ma- nière absolue : 1° l'hypothèse d'après la- quelle ces vaisseaux n'auraient été que de simples trajets interstitiels ou lacunaires par écar terrien t des autres éléments anato- miques, permettant le contact immédiat du sang et de la lymphe avec les éléments ana- tomiqucs;'2° celle d'après laquelle les glo- bules de ces deux liquides seraient produits Wans le ti-su propre de la rate, des glandes lymphatiques ou du tissu lamineux (dit cellulaire ou conjonelif, si singulièrement comparé à une glande par quelques auteurs), globules qui, de là, seraient tombés dans ces trajets capillaires. Notons ici qu'il y a des réseaux d'origine des lymphatiques qui sont immédiatement appliqués contre les réseaux capillaires san- guins. De sorte que si l'on se représen e la coupe d'un capillaire, le lymphatique d'ori- gine forme toujours sur les côtes de ce vais- seau un canal qui embrasse la moitié, les deux tiers et quelquefois les trois quarts de la circonférence du conduit sanguin. Le lym- phatique représente un vaisseau qui n'a de paroi propre que d'un côté; dans le reste «Je son étendue, il est limité par le capillaire sanguin. Celte disposition s'observe dans le poumon, dans le testicule, etc., de l'homme et d'autres vertébrés encore. Un fait anatomique de cet ordre, impor- tant pour l'étude des phénomènes de Î3 cir- culation cérébrale, consiste dans l'oislence de lymphatiques à paroi propre, très-dis- tincte, isolable des tissus ambiants, existant dans l'épaisseur de la substance nerveuse cérébro rachidienne. Ces lymphatiques cir- conscrivent les vaisseaux sanguins qui par- courent le tissu nerveux central, de tello sorte que ces derniers sont complètement plongés dans les premier»; la lymphe avec ses globules circule donc, d'une part, eulre la paroi propre du lymphatique (seule con- tiguë à la matière cérébrale même) et la surface externe du capillaire occupant son centte, d'autre part. Ces conduits s'étendent ainsi depuis les plus fins capillaires jus- qu'aux troncs ou réservoirs lymphatiques décrits par Fohmann sous la pie-mère, (C.h. Robin, 1859). Il est des animaux, comme les poissons et les batraciens, sur lesquels celte disposi- tion se retrouve jusques autour de l'aorte Chez eux, les lymphatiques sont appliqués contre les vaisseaux artériels qu'ils embras- sent à moitié ou aux trois quarts, et qu'ils entourent même parfois entièrement. Cela e>t assez important à noter, puisqu'on voit quelque chose de cette disposition autour des capillaires des oiseaux eî des mammifères, dans le poumon, le testicule et le système nerveux centra] surtout. Sur les raies et les torpilles, comme sur les reptiles et les batraciens, les lymphati- ques d'origine et ceux qui leur font suite sont appliqués contre les capi laires san- guins et les artères, comme nous l'avons dit ci-des>us pour le poumon, etc. La face interne des lymphatiques les plus petits est nettement limitée, bien qu'un peu bosselée et tapissée par une rangée de minces cellu- les épiihcliales allongées. En dehors se trouve une couche de fibres longitudinales lami- neuses et élastique*. Il y a aussi des fibres élastiques transversales assez nombreuses, et des fibres muscul lires de la vie végétative peu abondantes. L'ensemble de ces éléments forme aux plusfins capillaires de ces animaux une paroi épaisse de 1. -là 30 mi II «èmesde mil- limètre, dans laquelle l'aspect strié longitu- dinalemcot, donné par la juxtaposition des fibres, est plus tranche que l'aspect strié en travers. Celte paroi seconfond, ne fait qu'un, par juxtaposition immédiate, avec la tu- I1IS nique adventiccdes vaisseaux sanguins, dans la portion de son étendue où elle est appli- quée contre ces derniers. Dans la cavité du lymphatique, entre la firce interne concave rie sa paroi libre, et la face externe convexe de l'arlériole contre laquelle l'autre portion de sa paroi est appli- quée, on voit une lymphe hyaline tenant en suspension des leucocytes. Leur mouvement est oscillatoire, mais avec propression lente, dans un sens qui est l'opposé de celui que suit le sang artériel, avec une vitesse à peu près de dix à vingt fois plus grande dans l'ar- lériole conliguë. Les leucocytes du sang sont entraînés par les hématies, mais plus lente- ment que ces dernières, et on les voit par moments arrêtés contre la face interne et concave du capillaire, séparés de la lymphe par la paroi de celui-ci. Les leucocytes de la lymphe sont les seuls éléments qu'on aperçoive dansce liquide, et l'on n'y rencon- tre pas de globules rouges. Dans les phénomènes d'absorption, le rôle que jouent les capillaires sanguins et lymphatiques est dû surtout à des particu- larités dans la distribution de l'ensemble des capillaires. Ainsi, comme on le voit dans les muqueuses à épithéliums prismatiques, lors- que les capillaires forment des réseaux im- médiatement sous-épithéliaux, ou encore à la surface des culs-de-sac du poumon et des lamelles branchiales, les phénomènes d'ab- sorption, qui sont lents partout ailleurs, sont ici extrêmement énergiques, parce qu'au fur et à mesure que les principes traversent la couche épithéliale mince et pénètrent dans le courant circulatoire des capillaires, ces matériaux sont emportés. Il en résulte que le plasma sanguin ou lymphatique n'atteint jamais un degré de saturation tel, que le phénomène initial et dominant dans tout acte d'absorption, ['endosmose, puisse s'ac- complir en sens inverse. Dans les phéno- mènes de sécrétion, les capillaires ne jouent également d'autre rôle que celui d'apporter des matériaux à la face profonde «les con- duits sécréteurs, soit des vésicules closes, soit des culs-de-sac des follicules ou des glandes en grappe. Ce n'est pas dans les parois capillaires que s'accomplissent les phénomènes de sécrétion, mais bien dans les parois propres du conduit sécréteur et dans son épithélium. Quant aux capillaires, III S '279 dans les glandes en général, ils n'offrent aucune espèce de disposition spéciale, et ils ne se distribuent pas autrement que dans le tissu lamineux sous-cutané, sauf le cas où les acini sont très-pressés les uns contre les autres. Autour des glandes intra-mu- queuses, cependant, les mailles sont longitu- dinales, parallèles aux follicules, comme pour les glandes de l'estomac, de l'intestin ou de la muqueuse utérine. Mais pour les autres glandes qui ont une trame de tissu lamineux, comme la mamelle ou les glamlcs salivaires, la distribution des vaisseaux n'est guère autre que dans le tissu lamineux. Ce n'est point, du reste, à des dispositions spéciales des capillaires que sont dues les qualités sécrétoires qu'on observe dans les différents groupes de glandes salivaires, pan- créatiques, mammaires, etc. Quant a;-x parenchymes non glandulaires, ils ne sont pas tous dans ce cas. Vasrularité trachéale. — L'étude des lois de la texture conduit, à plus d'un titre, à rapprocher de l'examen des divers modes de la distribution des vaisseaux sanguins, celui de la distribution des tra- chées des insectes et des arachnides, dans l'intimité même des tissus, à la surface des éléments anatomiques. Les modes de cette distribution diffèrent, en effet, d'un tissu à l'autre sur les insectes, comme diffère la distribution des vaisseaux sanguins chez les vertébrés et les mollusques, tant avec la conformation des éléments anatomiques que selon leur arrangement réciproque. La dis- tribution des branches qui plongent dans l'intimité du tissu djs divers organes est ici, en effet, encore subordonnée à la disposition de l'élément anatomique fondamental ; cela est toutes les fois, bien entendu, qu'il s'agit d'organes formés par un véritable tissu et non restés à ce degré de simplicité qui fait qu'ils ne sont plus représentés que pai un seul élément anatomique, comme cer- tains muscles des acariens, par un seul faisceau primitif strié, etc. Dans tous les cas, comme pour les vaisseaux sanguins, jamais les terminaisons des tra- chées ne pénètrent dans l'épaisseur des élé- ments anatomiques, c'est-à dire dans leur substance même, comme par exemple dans l'épaisseur des cellules adipeuses, des cel- lules et des tubes nerveux, des faisceaux 280 I1IS striés dos muscles, au travers de la paroi propre des tubes glandulaires, pour attein- dre l'épithélium sous-jacent. Elles ne font que ramper à leur superficie. Il faut noter d'une manière toute parti- culière que, nulle part, les trachées les plus fines ne forment des réseaux de mailles annstomotiques pour se reconstituer en vaisseaux efférents volumineux ou veines, connue le fait le système capillaire sanguin des animaux à respiration pulmonaire et brauchialc. Il n'y a d'anastomoses qu'entre les gros troncs afférents, représentant des organes passant entre les autres organes, mais ne prenant point part à la constitution du tissu dereux-ci. Les branches plus pe- tites, qui représentent des éléments consli- tulifs accessoires des tissus, se terminent, en efTet, toutes en pointe efûlée, saus inoscu- lation finale, après une surcession de sub- divisions généralement dendritiques, bien qu'ayant lieu d'une manière différente d'un tissu à l'autre. C'est dans le tissu musculaire que se rencontre le mode le plus répandu et en même temps le plus nettement caractérisé de cette distribution terminale des vaisseaux aériens. Dans tous les muscles, les trachées arrivent et se distribuent perpendiculaire- ment, par rapport à la direction du grand axe des faisceaux striés. Ces branches as- sez volumineuses marchent d'abord paral- lèlement les unes aux autres à la surface du muscle, puis se divisent brusquement chacun eu six à dix branches, larges de quelques millièmes de millimètre, qui se détachent du tronc, comme les doigts se dé- tachent de la paume delà main. Toutes ces branches croisent presqu'à angle droit la direction des faisceaux musculaires, en se subdivisant plus ou moins par bifurcation durant leur court trajet. Une partie de ces braïuhescontourne, en effet, immédiatement 3e faisceau strié, le plus voisin de l'épa- nouisement palmiforme du conduit affé- rent principal. Une autre portion passe sur celui-ci, pour aller au deuxième faisceau "musculaire, et la dernière partie au troi- sième et rarement jusqu'au quatrième. La manière et la régularité avec laquelle ces pinceaux de branches s'enfoncent entre les faisceaux, et les contournent, donnent à ce mode de la vascularité aérienne des articu- les un aspect des plus élégants et qui varie un peu d'un muscle à l'autre, selon qu'il est composé de faisceaux minces ou de gros faisceaux. Cet aspect varie aussi naturellement, sui- vant que le tissu est vu de telle sorte que l'observateur aperçoit plus exclusivement l'épanouissement palmiforme des trachées, en pinceaux de rarnusrulcs et la pénétration de ceux-ci entre les faisceaux, ou, au con- traire, ne voit que leur issue du côté opposé et lecontournement des faisceaux par leurs subdivisions terminales. Dans le tissu adipeux des insectes, la dis- tribution des trachées est assez régulière- ment arborescente, et les branches ou leurs subdivisions régulièrement onduleuses. Ces dernières vont se terminer en pointe autour de chaque- vésicule. Souvent des branches s'étendent beaucoup plus que les autres, quand elles longent des traînées de vésicules, à chacune desquelles elles cèdent une ou deux subdivisions. Pour l'intestin, les conduits glandulaires et autres, on voit assez généralement aussi une ou plusieurs trachées, plu? ou moins on- duleuses, longer un des côtes de ces organes et leur céder des subdivisions arhoreseentes, onduleuses elles-mêmes, ou parfois d'aspect spirotde; divisions qui les contournent ou suivent plus ou moius obliquement la di- rection du grand axe du canal, pour se ter- miner en pointe à sa surface. Dans les ganglions cérébroïdes et de la chaîne nerveuse, dans les yeux, les trachées se subdivisent, soit sur un même point brus- quement, soit à des intervalles très rappro- chés les uns des autres. Ces fins ramuscules se ramifient encore sous forme dendritique et ces filaments onduleux se terminent en pointe autour des cellules et des autres élé- ments de ces tissus, de manière à former des réseaux arborescents, plutôt que réticu- lés proprement dits, et des plus riches. On trouve aussi autour de certaines glandes un mode analogue de vascularité trachéenne et bien plus riche encore. Les trachées ont été à tort considérées comme jouant un rôle dans la circulation du sang des Insectes, des Mjriopodes et des Arachnides trachéennes. Dans les insec- tes, on trouve sur la ligne médiane et dor- sale le conduit apuelé vaisseau, dorsal, llcst HIS divisé en portion cardiaque et portion aor- tique. La première est subdivisée, par des cloisons perforées et valvulaires, en cham- bres au nombre de huit ordinairement, en nombre égal à celui des stigmates. Chaque chambre communique par une paire d'ori- fices avec une paire de sinus sanguins dorso- latëraux afférents ; ces orifices sont pour- vus de valvules qui permettent l'entrée du sang dans la chambre et qui s'opposent à sa sortie. Lorsque les parois des chambres se contractent successivement d'arrière en avant, le sang est chassé dans la portion aortique qui passe sous le cerveau et envoie des branches dans quelques organes voisins et dans des sinus eéphaliques qui se conti- nuent de la tête au thorax et à l'abdomen, tant sur lescôiés, où ils se prolongent, que dans les antennes, les pattes et les ailes. Ces sinus sont limités parles organes mêmes qui empruntent des matériaux nutritifs à leur sang; mais ils en sont séparés par une très-mince membrane tapissée d'une rangée de cellules épithéliales. Le sang passe, par trop-plein, des sinus eéphaliques dans ceux du tronc, et, de proche en proche, il en re- vient, à chaque contraction, une partie dans le coeur, par les conduits lalèro-dorsaux qui, des sinus latéraux voisins des stigmates, remontent en arcades jusqu'aux chambres du vaisseau dorsal. Les belles recherches de M. Claparède (1863) sur la circulation des Arachnides pulmonaires montrent que c'est par un mécanisme analogue qu'a lieu chez elles le cours du sang Des renflements des trachées des insectes qui sont voisins dés stigmates font saillie dans les sinus laté- raux, ou même ceux-ci entourent circulai- rcment les précédents. Les conduits que le sang parcourt par uue sorte de trop-plein oscillatoire, jusqu'à ce que par les orifices en forme de boutonnière des côtés du cœur il rentre dans celui-ci, se continueraient, selon M. Blanchard, depuis les sinus placés près les stigmates jusque dans les trachées, nitre une membrane interne et une autre externe. Cet espace, maintenu béant par le til spiral, s'étendrait jusqu'à l'extrémité des trachées, et le sang formerait aussi une couche autour de l'air contenu dans le cen- tre de ces conduits. Mais on a reconnu que le conduit intermembranulaire des trachées .. vu. HIS 281 n'existe pas ; que beaucoup de ces trachées n'ont que 1 à 2 millièmes de millimètre d'épaisseur totale et même moins vers leuf terminaison; que, par conséquent, les glo- bules du sang des insectes, larges de 8 à li millièmes de millimètre, ne peuvent pas se glisser entre les membranes qui compo- sent ces tubes si petits; enfin, quand l'in- jection poussée dans les sinus colore les tra- chées, c'est qu'elle s'est infiltrée autour d'elles par rupture ou qu'elle a pénétré dans leur cavité et l'a remplie. Classification des tissus. — Les tissus, d'après de Blainville, se divisent : A.encon- stituants, et B. en produits, suivant qu'ils composent essentiellement l'organisme, ou qu'ils ne sont que des parties accessoires, perfectionnant la constitution des premiers, émanés d'eux, pourtant, et susceptibles de s'en détacher sans les détruire. Dans les divers ordres de parties qui composent l'or- ganisme, les unes, en effet, sont accessoires à côté des autres quanta la masse et quant à la passivité du rôle qu'elles remplissent, car elles servent surtout à favoriser et à perfec- tionner les actes des autres. La vie, réduite à sa notion la plus simple et la plus générale, est essentiellement ca- ractérisée par le double mouvement continu de composition et de décomposition, dû à l'action réciproque de l'organisme et du milieu ambiant, et propre à maintenir entre certaines limites de variations, pendant un temps déterminé, l'intégrité de l'organisme. Par conséquent, envisagé à un instant quel- conque de sa durée, tout corps vivant présente nécessairement dans sa structure et dans sa composition deux ordres de ma- tières très-diflérentes : les matières à l'état d'assimilation, les matières à l'état desepa- ralion. Telle est, en réalité, la source pri- mordiale delà grande distinction anatomique entre les constituants et les produits, établie par de Blauville. Ces derniers ne sont ja- mais que déposés, pour un temps plus ou moins limité, sur toutes les surfaces tant internes qu'externes avec lesquelles ils sont contigus et adhérents sans contracter avec leur substance aucune véritable continuité; ou bien, ils sont liquides, semi -liquides, etc., etsout contenus dans des réservoirs commu- niquant à l'extérieur et annexés aux or- *18 *2X2 JJIN panes qui sécrètent. (Voy. Htgkologif-) Parmi les produits, les uns sont, contint Ja sueur, l'urine, les fèces, etc., destinés à être plus ou moins immédiatement expul- sés. Sans aucun usage dans l'économie or- ganique, dès qu'ils sont formés, ils peuvent pire considérés comme des corps étrangers dont le séjour trop prolongé peut même en- traîner la mort. Plusieurs autres, tels que la salive, les sucs gastrique, biliaire, pancréa- tique, le sperme, l'ovule, les épitliéliums, le cristallin, l'humeur vitrée, les dents, les poils, 1"S ongles, etc., sont des produits de perfectionnement. Parmi ers derniers, les uns sont liquides et servent, soit à la conser- vation et à la propagation de l'espèce, romme le sperme et l'ovule, soit à la conservation de l'individu, comme la salive, les sucs gas- trique, pancréatique, etc. ; étant récrémen- titiels, ils prennent part à la série d'actes désignés collectivement sous le nom de digestion ; ils exercent, comme les substan- ces extérieures, et en vertu de leur composi- tion chimique, une, action indispensable pour préparer, chez les êtres un peu élevés, l'assimilation des matériaux organiques. Les autres sont des produits solides, étroi- tement unis à des tissus constituants ou proprement dits, prenant part à la constitu- tion de certains appareils auxquels ils four- nissent des perfectionnements essentiels à l'accomplissement de divers actes. On reconnaîtra facilement que cette con- ception, due à de Blainville et qui est une amélioration fondamentale de l'histologie, résulte immédiatement d'une application large et rationnelle de la méthode compa- rative au grand principe de philosophie ana- lomique établi par Bichat touchant la né- cessité de séparer l'anatomie générale de >*»natomie descriptive. A. Les lissus produits offrent le aegre de texture le plus simple. Us sont formés chacun par une seule espèce d'éléments, associés par simple juxtaposition. Ils ne {sont pas vasculaires à l'état normal, et ne le sont que dans certaines productions morbides qui en dérivent. En général , ces productions, les dernières surtout, en ge développant , déterminent la ré;orp- tion des éléments des tissus consîituants, à ],i surface ou au sein desquels elle» se dé- IIIS veloppent. Ces tissus ne sont ni sensibles, ni contractiles Ce sont : 1. Tissu épi- dermique ou épithélial (écailles et certains poils des insectes) ; 2. tissu cératinien ou unguéo-cornéal, ongles, cornes, etc., (dé- rivant de l'épiihélium) ; 3. tissu pileux ou des poils (dérivant aussi de la soudure de certaines cellules épithéliales); 4. tissu squaméal ou squameux (écailles proprement dites des poissons): 5. tissu chiionéal (crus- t.icés, insectes, céphalopodes, etc.), en- croûté ou non de calcaire; 6. tissu des po- lypiers; 7. tissu des coquilles; 8. tissu des tests d'échinodermes; 9. ivoire dentaire et écailles des poissons placoïdes ; 10. émail ou tissu de rémail «lentaire et des écailles des poissons ganoïdes; 11. tissu du cristallin fibres dentel es et tubes à noyaux) ; 12. tissu de la capsule du cristallin; 13. tissu de la membrane de Demours: Ii. membrane de Ruysch; 15. tissu de» tubes demi-circulaires. (Voy. iiïgrologie.) B. Les tissus constituants offrent le degré de texture le plus complexe. Us sont for- més, par enchevêtrement, d'éléments ana- tomiques qui sont toujours de plusieuis espèces. Us sont vasculaires pour la plupart, et plusieurs sont sensibles ou contractiles. Ils se divisent en : Tissus proprement dits, et en Tissus parenchymateux ou paren- chymes. 1° Tissus proprement dits. — Ce qui les distingue, c'est que tous offrent une espèce d'élément (Gbre, tube, ou cellule, etc .), dite fondamentale, en ce qu'elle prédomine quant à la masse, et donne au tissu» le» principales propriétés physiologiques dont jouit cette espèce d'élément. Les tissus proprement dits sont : a. Les tissus temporaires, transitoires ou embryon- naires. 1. Tissu blastodcrmique ou à cel- lules blastodcrmiques ou embryonnaires : 1° du feuillet séreux ; 2° du feuillet vas- culaire; 3° du feuillet muqueux. 2. Tissu embryonnaire proprement dit ou à noyaux einbryoplaatiqu.es ou tissu embryoplastique surcédant à celui des feuillets séreux et muqueux (tissu fibro-plastiquc à noyaui des auteurs). 3. Tissu de la chorde dor- sale ou noiocorde (coy. ce mot), entière- ment et exclusivement formé de cellules; définitif chez les poissons et divers niam- RIS miféres et batraciens. — b. Tissu* perma- nents on ài'piilifs; 5. tissu médullaire dos os; 6. tissu adipeux (et lipomes); 7. tissu lamineux proprement dit et colloïde des poissons, des polypes médusaires et antres ; 8. tissu fibreux et ligamenteux : mêmes éléments qu<" le tissu lamineux, différence de texture et quelquefois de proportion des éléments arce-soires (périoste, sclérotique, tissu «jpnnévrotique) ; 9. tissu cornéen nu de ta cornée : 10. tissu tendineux ; 1 1 . tissu jaune élastique; 12. tissu dermique ou cu- tané; 13. tissu muqueux on de la trame des muqueuses; 14. tissu séreux et tissu synovial; 15. li-su phanérophore ; 16. tissu éreclile ; 17. tissu musculaire de la vie animale; 18. tissu musculaire viscéral ; 19. tissu des nerfs ou nerveux; 20. tissu ganglionnaire; 21. tissu cérébral; 22. ti-su rétinien; 23. tissu électrique; 24. tissu cartilagineux et fihro-cartilagineux ; 25. tis- su osseux. 2° Parenchymes. — Les parenchymes sont des tissus constituants, par conséquent vaseulaires, généralement composés de tu- bes, ou de vésicules closes, tapissés d'épi- thélium, ce qu'on n'observe pas dans les tissus proprement dits. Ils sont ordinai- rement composés d'un plus grand nombre d'espèces d'éléments anatomiques que ces derniers ; il est rare que l'une d'elles prédomine sur les autres, soit, en un mot, élément caractéristique et fonda- mental par sa masse et son mode de tex- ture, comme les fibres musculaires, les tubes nerveux, etc., le sont pour les tissus correspondants. Seulement, dans chaque es- pèce de parenchyme, on observe quelque chose de spécial dans la forme ou la struc- ture des cellules épithéliaies qui concourent a sa texture. Il y a, en outre, quelque chose de caractéristique dans le mode d'enche- vêtrement réciproque des éléments. La pré- sence d'un produit, l'épi ihéiium, entrant dans la composition d'un tissu vasculaire, pourrait faire croire à l'inexactitude de la distinction établie entre les produits et les constituants; mais il faut observer que, dans les parenchymes, les épilhéliums ne sont pas mélangés aux autres éléments con- stitutifs du tissu, ne sont pas en contact avec les vaisseaux, par exemple (le foie •glycogcne excepté]. Ils sont seulement MIS 283 appliqués à la face interne des tubes pro- pres ou des vésicules closes que circon* scrivent les autres éléments; ils peuvent ainsi se détacher, tomber et se renou- veler (ce qu'ils font en effet), comme à la surface des muqueuses, sans qu'il y ait lé- sion du tissu dont ils ne font que tapisser les conduits. Mais ces épilhéliums, s'avau- çant ainsi dans la profondeur des organes, envahissent facilement l'épaisseur du tissu proprement dit, de la trame du paren- chyme, lorsqu'ils viennent à se multiplier outre mesure et à produire de la sorte des tumeurs. Les parenchymes ont en même temps des caractères extérieurs, une consis- tance, etc., qui les distinguent nettement des autres tissus; aussi est-ce à tort que l'on a employé quelquefois le mot Ae paren- chyme, (musculaire, nerveux, etc.) comme synonyme de tissu. Les parenchymes ont pour attribut phy- siologique : a. de produire des liquides généralement caractérisés par la présence de quelque principe spécial, souvent eristal- lisable, fabriqué dans l'organe (glande), et pouvant, du lieu ou il est sécrété, rentrer dans le sang veineux (glandes sans conduits excréteurs ou vasculaires sanguines), ou être expulsé pour être quelquefois résorbé (fluides excrémentitiels des glandes propre- ment dites à conduits excréteurs, foie, pan- créas, glandes salivaires, de lîrunner, mam- maires, etc); b. de rejeter au dehors, ou d'échanger des principes préexistants dans le sang (1. reins, 2. poumon, branchies, 6. placentas allantoïdien et vitellin), ou d'être le siège de la production d'éléments anato- miques spéciaux (4. ovaire, 5. testicule). D'après cela, les parenchymes se divisent: en parenchymes glandulaires ou glandes ; en parenchymes non glandulaires. a. Parenchymes glan Inlaires. — Sur les animaux , les éléments anatomiques qui entrent dans la composition des lis- sus ou parenchymes glandulaires ( nor- maux et hypertrophiés pathnlogiquernent) sont : l°un épithélium spécial, nucléaire ou autre, dont quelques cellules ont deux noyaux, quand il est polyédrique (foie, pancréas, parotide; ; 2° la paroi amorphe des tubes ramifié» ou non, ou des vésicolescloscs; 3° des vaisseaux avec leurs nerfs, dits vaso- moteurs; 4° des fibres lamineuses; 5° des 281 II1S HIS fibres musculaires de la vie végétative- «es glande* souides parenchymes spéciaux 'l'une structure complexe, offrant des alternatives de npos et d'action très prononcées, à des intervalles de temps souvent très rappro- chés, sans régularité ni périodicité néces- saires analogues à celles que présentent, sous l'inlluence régularisatrice du système ner- veux, les mouvements du poumon ou des muscles. Tout parenchyme glandulaire opère une sécrétion spéciale, dislincte des sécré- tions générales qui ont lieu dans certains auties tissus, tels que les tissus séreux, mu- queux, ele-, et le produit contient quelque principe immédiat particulier, cristallisable, ou coagulable, formé dans la glande, sans qu'il préexistât dans le sang. Les glandes se divisent et se classent en plusieurs espèces, d'après la disposition des tubes sécréteurs, ou des vésicules close?, qui sont, avec l'épithélium spécial, les parties essentielles. Ces espèces de glandes sont : a. Les Folliculs : 1° en cœcum ou non enroulés; 2° glomérulaircs ou enroulés. 5. Le Glanais en grappe : 1° simples, ou a acinus unique ordinairement; 2° compo- sées, ou à acini multiples. ■y. Les Glandes sans conduits excréteurs ou vasculaires (rate, foie glycogène, gan- glions ou mieux glandes lymphatiques, thy- mus, tiiyréoïde, capsules surrénales, glan- de pituitaire, glande piuéale , plaques de Peyer et amygdales). Il y a dans les glandes deux choses différentes, ayant chacune leur structure propre. C'est, d'une part, le tissu sécré- teur représenté par les culs-de-sac de cha- que acinus, ou tubes sécréteurs, portion sécrétante; il y a, d'autre part, la portion ixcrélante ou conduits excréteurs. Chacune de ces portions a un épilhélium différent : pour la mamelle, par exemple, il est uu- cléaire dans les acini et pavimenteux dans les conduits excréteurs. Les parois n'ont pas non plus la même structure. 6. Parenchymes non glandulaires. — Les parenchjmes non glandulaires se distin- guent analomiquement des autres par une disposition spéciale de leurs capillaires (rein, poumon, placenta) qui ne se retrou\e pas dans les glandes, ou par quelque autre particularité propre déstructure (ovaire, tes- ticules), l'hysiologiquimcut, ils. ne font que rejeter ou prenne des principes tout ftirniéj dans le sans (poumon, placenia, branchies et rein), sans rien fabriquer de toutes pièces, ou bien ils sont le siège de la production, par genèse, d'élémenls anatomiques parti- culiers, fait bien différent des sécrétions proprement dites (spermatozoïdes, ovules). Les parenchymes non glandulaires sont : 1. Parenchymes leslicuiaires et ovarien. 2. Parenchyme de l'organe de Woolf. 3. Parenchyme pulmonaire. 4. Paren- chyme rénal. 5. Parenchymes branchiaux (mêmes éléments que dans le pulmonaire, ou plus simplifiés, surtout chez les inverté- brés). 6. Parenchyme placentaire ou chorio- allantoidten. 7. Parenchyme ombilical ou de la vésicule ombilicale (très développé chez quelques sélaciens et sauriens). Propriétés des tissus. — Aux caractères anatomiques des parties précédentes du corps se rattachent, comme attributs phy- siologiques , plusieurs propriétés appelées propriétés de tissu. Les unes sont d'ordre piiysico-cliimique. Ce sont : 1° La consistance et la ténacité, variables de l'uu à l'autre ; 2° l'extensibilité; 3° la rélraclililé , qui peuvent exister indépendamment l'une à l'autre ; i° l'élasticité, qui peut exister dans des tissus ni extensibles, ni rétractiles, a proprement parler, comme le tissu cartila- gineux, l'osseux, etc.; 5° Vhygrométricilé. Les autres propriétés sont d'ordre organi- que. Les unes et les autres ne sont que l'image agrandie ou, en d'autres termes, la mani- festation synthétique sur un grand nombre d'éléments anatomiques à la fois, des proprié- tés élémentaires de la substance organisée. Nous avons vu qu'une fois connues les parties constituantes élémentaires, il n'y a eu fait plus rien de nouveau à étudier dans chaque organisme, si ce n'est des arrange ments nouveaux de ces parties; c'est-à-dire l'association des éléments anatomiques en tissus, la disposition des parties similaires de chaque tissu en systèmes, la réunion en organes des parties similaires de systèmes différents, et la disposition des organes en appareils dont l'ensemble forme l'orga- nisme. Or, une fois connues, les propriétés élémentaires de la substance orgauiséc dites propriétés vitales {voy. éléments, t. V, D. 436), il n'y a plus en fait de propriété IIIS nouvelles à étudier sur chaque être vivant, si ce n'est des modes de plus en plus com- plexes dans 1rs manifestations des attributs dynamiques de la substance organisée; les éléments anatomiques les emportent avec eux dans tissus où ils deviennent plus évi- dents et prennent le nom de propriétés de tissus, pour se retrouver dans chaque sys- tème sous forme d'usage général rempli par chacun d'eux, puis dans les organes sous la dénomination d'usages de plus en plus spéciaux, tandis qu'à la notion d'appareil se rattache celle d'une fonction remplie par chacun d'eux ; enfin {'économie manifeste tous ces modes de la vitalité simulta- nément ou successivement, d'une manière corrélative au degré de complication de chaque être végétal ou animal. Les propriétés d'ordre organique des tis- sus sont : 1° Celle dénutrition. A la nutri- tion se rattachent : a. la propriété d'absor- ption, et b. celle de sécrétion, qui, à l'état d'ébauche seulement dans les éléments ana- tomiques où elles se trouvent en quelque sorte réduites aux actes élémentaires d'assimilation et de désassimilalion, n'acquièrent toute leur extension que dans les tissus. {Voy. plus haut, p. 272 et 279); 2° la propriété de dévelop- pement, qui diffère ici de ce qu'elle est dans les éléments, car le développement du tissu est caractérisé à la fois par le développe- ment ou augmentation de volume des élé- ments existants, et par la génération d'élé- ments nouveaux à côté des précédents. 3° Celle de reproduction ou de régénéra- tion. Tous les tissus, à l'exception des tis- sus musculaires et de quelques parenchymes, jouissent de la propriété de se reproduire après une destruction partielle , soit en quantité plus petite, suit en plus grande quantité que la portion enlevée, en sorte que l'organe sur lequel a été opérée i'ablation d'une partie de tissu est déformé plus ou moins, mais le tissu existe. 4° Celle de con- tracliUté, et 5° celle d' innervation, qu\ sont des propriétés dites de la vie animale, et dont jouissent quelques tissus seulement. Ainsi, là où se trouvent des fibies mus- culaires existe la contractilité, car ces fibres musculaires entraînent avec elles la con- tractilité partout où elles existent. Il en est de même pour les fibres élastiques, pour les éléments nerveux, etc. Les propriétés élé- HIS 285 mentaires se retrouvent doue dans les tis- sus, telles que nous les avois observées dans les éléments ; mais elles s'y trouvent modifiées par la texture, par l'arrangement réciproque de ceux-ci et par leur groupe- ment en nombre plus ou moins considé- rable; modifiées surtout dans les tissus proprement dits, par celles des éléments accessoires mélangés aux éléments fonda- mentaux; éléments accessoires dont la pré- sence change, dans un certain sens, la ma- nifestation des propriétés de conlractilité, d'innervation, de naissance, de développe- ment et de nutrition. Génération des tissus. — L'étude du mode d'apparition des parties constituantes de chaque organisme démontre qu'en fait, en parlantdes parties complexes de l'écono- mie, il n'est pas exact de dire : la naissance d'un tissu. Ce qui naît, ce sont les éléments anatomiques, et le tissu apparaît lorsque ces éléments sont réunis en nombre suffi- sant, pour qu'il y ait arrangement réciproque des uns par rapport aux autres, et que la masse devienne perceptible. Les éléments anatomiques ne naissent généralement pas un à un, mais souvent par groupes. Ainsi, lorsque naissent des faisceaux striés des muscles, le long et de chaque côté de la co- lonne vertébrale, dans les embryons, on en voit apparaître simultanément plusieurs. 11 y a certains tissus qui apparaissent au milieu dos masses formées par un autre tissu dont les éléments anatomiques deviendront plus tard, des éléments accessoires du der- nier de ces tissus. Ainsi, par exemple, les fibres élastiques qui formeront uliérieu- rement des ligaments jaunes apparaissent toujours au sein de faisceaux de fibres lami- neuses; puis, graduellement, ces dernières, qui unissaient entre eux les arcs vertébraux cartilagineux, finissent par n'être plus qu'un élément accessoire dans le tissu jaune élas- tique. La même particularité s'observe pour le tissu musculaire, qui, chez l'embryon des vertébrés, apparaît au sein des masses de noyaux embryoplastiqucs formant les lames dorsales et les lames ventrales; les faisceaux de tissu musculaire prédominent bientôt sur ces noyaux cmbryoplastiqueg. qui étaieut l'élément fondamental de ces lames, et qui 286 i!!î> IIIS ne restent qu'à l'état d'éléments accessoires; car ces éléments embryoplastiques ne s'a- trophient pas, et on les retrouve entre 1rs faisceaux musculaires, etc.; seulement, ce sobI ces derniers qui sont devenus graduel- lement et rapidement plus nombreux que les noyaux précédents. Mais, ni dans un cas, ni dans l'autre, ce ne sont les fibres lami- ueuses i]ui se transforment en fibres élasti- ques, ni les noyaux embryoplastiqucs qui se métamorphosent en fibres musculaires. Les faits de ce genre sont communs et il faut en tenir compte; car souvent on ap- pelle, soit atropbie,soit transformation d'un organe ce qui n'est que la cessation du dé- veloppement proportionnel de tel ou de tel tissu, pendant qu'un autre élément anato- mique se développe au point de l'emporter notablement sur les parties voisines. Il y a des tissus qui apparaissent d'une autre manière. Ainsi, par exemple, l'indivi- dualisation de la substance du vitellus en éléments anatomiques de configuration dé- terminée, en cellules, individualisation qui a lieu par segmentation graduelle, a pour résultat la formation du premier tissu qui se voie dans l'économie, celui du blasto- derme, dont les éléments immédiatement juxtaposés, sont disposés en plusieurs couches ou feuillets chez les vertébrés. Puis appa- raissent les tissus de la notocorde, descarlL lagos vertébraux, du sysième nerveux cen- tral, du cœur et de l'aorte, le tissu em- bryoplastique, les tissus des parois intesti- nales, les tissus glandulaires du foie etc. Ici les premières traces de l'embryon existent déjà lorsque naissent le coeur et les capillaires de l'aire germinative. Or eeke apparition des premières parties du système capillaire, posiérieurcment à celles d'antres parties de l'embryon, se reproduit pour la totalité des tissus. Ainsi les corps des vertè- bres naissent autour de la corde dorsale, en tant que cartilages, longtemps avant de de- veuir vasculaires; car sur des embryons hu- mains et d'autres mammifères de deux ou trois mois, on peut trouver les corps des vertèbres constitués par du cartilage, et com- plètement dépourvus de capillaires. L'os même naît dans chaque corps vertébral, alors qu'il n'y a pas encore de vaisseaux dausle cartilage qui le précède. Ainsi, dans le tissu cartilagineux, l'apparition des capil- laires est postérieure à la génération de l'élé- ment anatomique fondamental. Dans les os longs également la partie centrale e3t ossi- fiée alors qu'il n'y a pas encore de capillai- res en ce | oint ni dans le reste de l'étendue du cartilage qui précède ces os ; il n'y en aura que quelques jours ou quelques semaines plus tard. Ici encore l'élément fondamental est apparu avant l'élément accessoire, vais- seau capillaire. Dans chacun des autres tis- sus on observe les mômes faits, quoique moins tranchés, parce que leurs parties si- milaires sont généralement moins nettement limitées que dans les cartilages et les os. Pour les tissus cartilagineux, osseux, ner- veux, on voit donc d'abord apparaître en certaine quantité l'élément fondamental cartilagineux, osseux, nerveux, etc., et ce n'est que postérieurement à la naissance d'un grand nombre d'éléments formant le noyau d'un corps vertébral, etc., ou après celle d'un grand nombre d'éléments nerveux périphériques formant le rudiment d'un cordon de ce nom, que se développent les vaisseaux capillaires. Ce n'est aussi que pos- térieurement à cette génération du carti- lage, puis de l'os qui se substitue à lui, qu'a lieu celle des médullocelles et des autres élé- ments de la moelle lies es. Il en est de même enenre pour les premières traces d'apparition du maxillaire inférieur, qui sedéveloppe sans cartilage préexistant de même forme ; et ce n'est qu'après l'apparition du tissu osseux qu'y pénètrent des capillaires, par suite de la résorption d'une partie de ce tissu de- vant eux, au fur et à mesure qu'ils s'é- tendent. Pour les parenchymes, on observe encore un mode dt génération analogue à celui-ci. On voit naître simultanément la paroi pro- pre du cul-de-sac glandulaire et l'épilhélium qui le tapisse; et ce qu'il y a d'important, c'est que ces culs de-sac glandulaires, qui constituent l'élément fondamental, apparais- sent avant les conduits excréteurs, lesquels ne se développent que postérieurement, ainsi que les capillaires. De telle façon qu'on trouve les culs-de-sac glandulaires, comme les follicules de la sueur, adhérant à la face profonde du derme, sans traverser la peau. Les culs-dc-sac glandulaires de la mamelle adhèrent aussi à la face profonde du derme, avant que celui-ci soit encore perforé, et ce. IIIS n'est que plus tard que le canal excréteur s'interpese entre le derme et les ruls-de-sar glandulaires. Ainsi, le développement du canal excréteur est notablement posté- rieur à l'apparition du cul-de-sac glandu- laire ou sécréteur. I! y a concordance entre cette diffé- rence dans les époques du développement et celle du rôle physiologique rempli par cha- cune de ces parties, le cul-de-sac concou- rant à la sécrétion elle même, et le canal excréteur ne jouant qu'un rôle méca- nique, relatif au transport 0) la substance sécrétée. Chacun de ces organes a son mode d'apparition, son rôle et sa texture particu- liers. Ce n'est donc point du tout par un bour- geonnement de la face profonde de la peau ni par un renversement de cette membrane que naissent les glandes; ailleurs elles sont adhérentes extérieurement à la mu- queuse, et môme à la couche musculaire de l'intestin (foie et pancréas) et forment déjà une certaine masse chez l'embryon, alors qu'il n'y a encore aucune perforation de la tunique musculaire ni de la muqueuse. Ici, également ce n'est que plus tard que se dé- veloppent les conduits excréteurs qui tra- verseront ces membranes. Ainsi les glandes ne sont pas plus un remeisemeut des mu- queuses, que les muqueuses ne sont un épa- nouissement des glandes. Ce qui vient d'être dit s'applique avec une égale exactitude aux follicules des poils et à leurs glandes sébacées, ainsi qu'aux bul- bes et aux autres organes producteurs des dents. Raschkow (1835) a déjà fait voirque c'est sous la muqueuse et non par renverse- ment de celle-ci que naît le follicule ou sac dentaire, qui, dans les premiers temps, est libre de toule communication avec la gen- cive, mais lui adhère plus tard à l'aide des vaisseaux et direclement. Ce sont ces adhé- rences qui, vues à une période avancée de l'évolution du follicule, ont été considérées à tort comme primitives, par suite de l'hy- pothèse ancienne sur la prétendue produc- tion de celui-ci par renversement de la mu- queuse; on les a également supposées creusées d'un canal, et ou les a nommées gubernaculum dentis et iler dentis. Du développement des tissus. Une IIIS -3 7 fois apparus, les tissus vont en se modi- fiant d'une manière incessante ; durant ces modifications évolutives ils présentent des aspects divers connus sous les noms d'étals embryonnaire, adulte, sénile, pendant la durée desquels surviennent, ou non, des élats morbides. Sur beaucoup de tissus, ces changements successifs dans leur niasse, leur consistance, leur couleur, etc.. sont tels que, sans l'examen comparatif, aux di- vers âges, de leur composition élémentaire et de leur texture, on pourrait croire que l'on a sous les yeux deux tissus différents et non deux périodes distinctes île l'existence d'un même tissu. Depuis leur apparition 1 jusqu'aux états séniles ou accidentels qui . entraînent la cessation de leurs propriétés I caractéristiques, puis leur destruction, leur j existence trace en quelque sorte une courbe évolutive telle que nul de ses points ne vient rejoindre l'un de ceux de la ligne déjà 1 tracée; en d'autres termes, aucune des j phases de leur existence sénile ou morbide ne reproduit Tune quelconque des phases antérieures fœtales ou adultes. La raison de ce fait est facile à saisir lorsqu'on sait com- I bien, sous le rapport des phénomènes évo- lutifs, les tissus diffèrent des éléments ana- tomiques. Le développement des tissus, depuis leur I apparition jusqu'à l'état adulte, est, en effet, larésullanlcde l'accroissement individuel de chaque élément anaiomique (dont en même temps la structure se modifie plus ou moins) , puis, en outre, de la génération d'éléments nouveaux, à côté de ceux qui sont déjà nés. Or, daus cette génération de nouveaux in- dividus, on voit, d'un tissu à l'autre, la proportion rester la même entre les élé< mcnis fondamentaux et ceux qui sont ac- cessoires, ou, au contraire, il naît graduelle- ment plus ou moins que dans les premiers temps tel ou tel de ces éléments accessoires, comme des capillaires, de la substance amor- phe, etc. D'autres fois sans augmenter sensi- blement de nombre, comme les capillaires dans le tissu erectile, leur volume s'accroît plus ou moins. Parfois, même, il en est qui disparaissent par atrophie complète et réelle; mais le fait est rare et souvent, lorsque, dans la comparaison d'un tissu avec lui-même à divers âges, on dit d'un de ses éléments qu'il disparaît, il n'eu est rien. Celui-ci n'a 288 HIS fait que cesser ue naître, alors que la gé- nération d'un ou de plusieurs autres con- tinue encore plus ou moins longtemps. La diminution de la quantité du premier n'est donc que relative à l'augmentation du nombre des autres. Ce sont là les particularités qui, jointes aux changements graduels que présente individuellement chaque élément aux points de vue de sou volume, de sa forme, de sa consistance et de sa structure, font que non- seulement les tissus changent de masc5î) ses dédouhlcmenls, a là substance fonda- mentale (ou géline) des ti>sus fibreux et lamineux, mais nullement à la canila- géine. L'embryogénie et l'étude de la compo- sition immédiate destis"> (Prodr., 30). Herbes de la Jamaïque. Voy. rubiacées. IIOI FMANSEGGIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Papilionacées- Cœsalpiniées, établi par Cavanilles (le, IV, 63, t. 392, 393). Herbes vivaces ou sullru- tescenles de l'Amérique centrale et tropicale. *«IOHENACKERIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Ornbcllil'eres-Sa- niculées, établi par Fischer el Meyer (Index semin. horl. PelrupoliL, 1833, 11, p. 38). Herbes de l'Arménie. Voy. ombelliféres. *II0HEXRERG1A (nom propre), bot.ph. — Genre de la famille des Broméliacées, éta- bli parSchulles fils (Syst., VII, LXX1, 1251). Herbes du Brésil. IIOHEXWARTIIA, West, bot.ph.— Syn. de Kentrophyllum, Neck. *I10IIERIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Sterculiacées-Hélic- térées , établi par Cunningham (in Ann. of nal. hist., III, 319). Arbustes de la Nouvelle- Zélande. Voy. STERCULIACÉES. IIOITZIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Polémoniacées, établi par Jussieu (Gen., 136). Sous-arbrisseau du Mexique. Voy. polémoniacées. HOEACAXTIIE. Uolacanthus ( 5/o,- , tout; â'xavQcx , épine), poiss. — Genre de Poissons de la nombreuse famille des Ché- todonoides , qui se reconnaissent à leur préopereule armé d'une longue épine ho- rizontale dirigée de l'angle de cette pièce: le bord de cet os est en outre dentelé , à quoi il faut encore ajouter que la forme générale du corps est un ovale régulier, que les rayons épineux de la dorsale sont peu élevés et presque tous égaux entre eux. On connaît aujourd'hui plus de 24 espè- ces de ce genre, répandues dans les mers tro- picales des deux hémisphères. Comprimés et aplatis comme tous les Chétodonoides. les Ilo- lacanthes parviennent cependant à une taille assez grande pour être servis sur les tables, où l'extrême délicatesse de leur chair les fait beaucoup rechercher. Ce sont, je crois, les plus brillants de tous les Chétodonoides. Leurs couleurs sont généralement distri- buées par rayures, tantôt disposées en cer- cles ou en bandelettes longitudinales, mais faisant souvent aussi des espèces de larges écharpes.On les nomme vulgairement Dertci- 296 MOL selles ou Veuves coquettes. Certaines espèces sont nommées Portugais par les colons des Antilles françaises. Les Espagnols de Porto- Rico les désignent sous les noms de Palo- mela, ou d'Isabellita Catalineta. (Val.) HOLARRHENA (SXoç, tout entier; «p- pïjv, vigoureux), bot. ph. ■ — Genre de la fa- mille des Apocynacées-Échitées, établi par R. Brown {in Mem. Werner. Soc, I, 62). Arbrisseaux de l'Inde. Voy. apocynacées. *IIOEASTER (SXoç, tout; kjtyi'p, étoile). echin. — Groupe de Spatangoïdes, distin- gué génériquement par M. Agassiz {Prodr. echin., 1834). Voy. spatangue. (E. D.) *HOI.BOELLIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Ménispermacées , établi par Wallich {Flor. nepal, 24, t. 16, 17). Arbrisseaux du Népaul. Voy. ménisper- macées. — Wall, et Hook., syn. de Lopho- lepis, Dec. IIOLCUS. bot. ph. — Voy. HOUQUE. HOLÈTRES. Holetra. aiiach. — Ce nom avait été donné par Hermann Gis pour dé- signer une famille dans les Arachnides tra- chéennes, et qui avait été adoptée par La- trcille dans le Règne animal de Cuvier. I M. P. Gcrvais, dans le tom. III des Ins. | apt. par M. Walckcnaër, n'a pas adopté i cette manière de voir. Voy. acabides. (H. L.) *IKJLIlYMENIA(ÔÀoç, tout; ùp/fv, mem- brane,.. Ins. — Genre d'Hémiptères hétérop- tèresde la famille des Anisoscéliens, créé par ' MM. Lepeletier île Saint -Fargeau et Ser- ! ^Ile (Encycl. meth. ins., t. X, part, l), et comprcnanldes insectes chez lesquels la tête est petite et étranglée en arrière ; l'écusson triangulaire, pointu en arrière ; les hérné- lytres entièrement membraneux, etc. Ce genre ne comprend qu'un petit nombre d'espèces , qui proviennent du Brésil : le type est VH. Lalreillii Serv. et Lepel. (E.D.) 110LRJARNA (nom de celte plante au Malabar), bot. ph. — Genre de la famille des Anaeardiacées , établi parRoxburgh (Plant, corom., III, 79, t. 282). Arbres de l'Inde. Voy. ANACARDIACÉES. * IIOUGOCLADOS ( h\'mi , petit; x),â- jo; , rameau), échin. — M. Brandi (Acl. ac. Pet., 1835) désigne sous ce nom un groupe d'Holothurie. Voy. ce mot. (E. D.) IlOLISUS (èîu'ÇW, petil). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Bra- ctaélylres, tribu des Staphylinides , établi HOL par M. Erichson , qui y rapporte 4 espèces de l'Amérique méridionale, cl toutes nom- mées par lui comme inédites. La première, qu'il nomme humilis, est du Brésil. (D.) HOLLIA, Sieb. bot. cr. — Syn. de Dic- «emon, Schwaegr. HOLMITE, Thom. min. — Voy. clin- tonite. 110LMSKIOLDIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Labiées Stachy- dées, établi par Retz [Observ., VI, 31). Ar- brisseaux de l'Inde. Voy. labiées. HOLOCEMTRE. Holocenhus ( 5).oç, tout; xfvrpov , épine), poiss. — Genre el dénomi- nation générique composés par Artédi pour classer un poisson qui faisait partie du ca- binet de Séba. Ces poissons sont caractéri- sés par la présence de huit rayons à I; membrane branchiostège; de sept rayons mous et branchus aux ventrales, avec un rayon épineux ; de petites épines au-dessus et au-dessous de la caudale; de quatre rayons épineux à l'anale ; d'une grosse et forte épine dirigée horizontalement de l'an- gle du préopercule; de fortes épines à l'an- gle de l'opercule; etenGn de dentelures presque épineuses aux sous-orbitaires, aux quatre pièces de l'appareil operculaire, aux os de l'épaule, etmême à toutes les écailles. Des dents en velours garnissent les mâchoi- res, les palatins et le vomer. Il n'y a qu'une seuledorsale, assez profondémentéchancrée, etdont la partie antérieure, épineuse, est composée de forts rayons qui se cachent dans la rainure que leur fournissent les écail- les relevées du bord du dos. Le crâne de ces poissons est comme ciselé ou sculpté. L'es- tomac est en cul-de-sac assez court; l'in- testin ne fait que deux replis; il y a huit oiî dix cœcums au pylore ; le foie est divisé en deux lobes. 11 est donc aisé de déduire de cet ensemble de caractères que les Holocen- tres sont des Percoïdes distincts dans cette grande famille, parleur nombre plus consi- dérable de rayons aux ventrales et à la membrane branchiostège. Les Myripristés sont sous ce rapport semblables aux Holo- centres; mais ils en diffèrent par l'absence des épines operculaires que possèdent ces derniers. L'éclat de la couleur des Hoiocentres en fait des poissons de la plus grande beauté. Des nuances rouges purpurines ou roses. IIOL relevées par le brillant de l'or ou de l'ar- gent poli, sont les teintes générales de ces espèces répandues dans les mers équato- riales des deux hémisphères : aussi les noms vulgaires des llolocentres rappellent leurs couleurs principales. Aux Antilles les Fran- çais les appellent Cardinaux, les Anglais Redman ( l'Homme rouge ) ou Welshman ; d'après Galesby, on les nommerait aussi Écureuils. On en connaît à présent 18 es- pèces bien déterminées , et toutes compri- ses dans le genre dont nous venons d'expo- ser les caractères. 11 faut remarquer que ce genre ainsi limité, et qui répond alors a la première idée d'Artcdi, ne comprend plus un certain nombre d'espèces que Bloch ou Lacépède avaient groupées sous ce nom. Les Holocentres de ces auteurs sont en partie des Serrans et d'autres Percoïdes plus ou moins éloignés les uns des autres. (Val.) *HOM)LACIINA(S;.0;, tout entier; ),*- yy-n, duvet), bot. pu. — Genre de la famille des Réaumuriacées, établi par Ehrenberg (in Linn., II, 273). Sous-arbrisseaux de l'Asie centrale. Voy. réaumuriacées. IIOLOLEPTA (S).o;, tout; Xswto'ç, mince). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Histéroi'des, établi par Paykull, et généralement adopté. Cet auteur y rap- porte 13 espèces, dont 11 exotiques et 2 d'Europe. Nous citerons parmi ces derniè- res VHololepta plana Payk., qui se trouve en Suède et en Autriche. (D.) *IIOLOLEPTITES. ins. — Nom donné par M. Blanchard au premier groupe de la tribu des Histéroïdes, dans la famille des Clavicornes de l'ordre des Coléoptères pen- tamères. Voy. histéroïdes. (D.) *HOEOLISSES (o>oç, tout ; Wôç, lisse). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Carabiques, tribu dcsTroncatipen- nes, établi parM. le comte Mannerheim (BuL delaSoc. imp. des se. de Moscou, 1837, n°2, p. 43), qui le place après le g. Drepanus de M. le comte Dejean. Ce genre est fondé sur un insecte trouvé dans l'intérieur du Brésil par le voyageur-naturaliste Bescke. L'auteur nomme cette espèce Lucanoides. (D.) ♦HOLOMITUIEM (Sioç, tout entier j^- Tpe'ov, petite coiffe) bot. cr. — Genre de Mousses-Bryacées, établi par Bridel (Bryo- log., I, 226). Mousses de l'Australasie. Voy. HOUSSES II 01 2(J7 *IIOI.OI* VCIILS (ÔXo;, entier ;?»v;, on- gle), ins. — Genre de Coléoptères tétramè- res, famille des Curculionides gonatocères , division des Pachyrhynchides , créé par Schœnherr ( Synon. yen. cl sp. Curculion. , tom. V, 3 part., pag. 833), avec 2 espèces de Madagascar : les //. acanlhosus Ch. , et œrug inosus Sch. (G.) *HOLOPARAMECUS(S>oÇ, tout;™Pa- pvi'xY);, oblong). ins. — Genre de Coléoptères tétrarnercs, famille des Xylophages , établi parCurtis (Entomological Magazine, 1833, tom. I, pag. 186). On rapporte à ce genre les IF. depressus Curt. , Villœ Aube, qui ne sont peut-être qu'une même espèce, etsm- gularis Beck. ; le premier a été trouvé en Angleterre, le second en Lombardie, et le troisième en Bavière. (C.) *I10L0PÏIYLLUM (S).oç, tout entier; ! œuÀlcy, feuille), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Composées-Sénécionidées, étabii parLessing (Synops., 262). Arbrisseaux du Cap. Voy. composées. *HOLOPHRYA (SXo?, entier ;à'fPuÇ, sour- cil), infus.— M Ehrenberg (2"r Beilr., 1832) désigne sous cette dénomination un groupe d'infusoires polygastriques de la famille des Enchelya; ce genre est adopté par M. Du- jardin (Infusoires , Suites àBuffon, 1841), et placé dans sa famille des Paraméeicns. Les Holophrya sont des animaux à corps ci- lié partout, tantôt oblong ou même cylin- drique, obtus aux deux bouts; tantôt globu- leux , avec une large bouche terminale. Ce genre, assez voisin de celui des Pano- phrys, s'en distingue par la position de la bouche. On connaît 3 espèces de ce groupe, et on les trouve dans les eaux stagnantes et peu profondes , parmi les herbes , mais non dans les infusions. L'espèce la mieux connue est l'if, brunnea Duj. Les 2 autres espèces ont reçu de M. Ehrenberg les noms à1 H. ovum et coleps. (E. D.) IIOLOPODE. Holopodius, Ch. Bonap. ois. Voy. PHALAROPE. (Z. G.) *I10E0PTILUS (S>o;, tout; itrftov, du- vet), ins. — Genre d'Hémiptères hétérop- tères, famille des Réduviens, établi par Le- peletier et Serville ( Enc. mélh. , tom. X , pag. 280), pour quelques insectes à corps court et velu. On n'en connaît qu'un petit nombre d'espèces, dont la principale est 19* 29S TIOL Vlloloph. ursus Lep. et Serv., du cap de Bonne-Espérance, l'en/, redeviens. *HOI.OIHJS (Sloç, tout; ttoO;, pied). échin.- Genre de la division des Crinoïdes, créé par M. Alcide d'Orbigny dans le ilag. de zool. de M. Guérin-Menneville (année 1337 ) , el dont ii a été parlé à l'article en- crise. Voy. ce mot. (E. D.) *I!OLOl\l£GMIA, Nées. bot. pu. — Syn. ds Craniolaria, Linn. HOLOSTEMMA (SXoç, complet; - p.a, couronne), bot. ni. — Genre de la famille des Asclepiadées-Cynanchécs, établi par R. Brown (in Idem. Wem. Soc , I, 62). Arbris- seaux de l'Inde. Voy. asclépiadées. I30LOSTEUM(ô/ôcrT£ov, nom grec de cette plante), bot. ph. — Genre de la famille des Caryopliyllées-Stellarinées, établi par Linné (Gen., n" 136). lleibes annuelles de l'Eu- rope et de l'Asie tempérée. Voy. caryopuyl- lées. *IIOLOSTIGMA, Spach.Bor. pu.— Syn. de Sphœrosligma, Sering. *HOLOSTO*IA (ï/.o;, unique; exip* , bouche). uelm. — Genre de Trematodes si- gnalé par Nitzsch, en 181b. (P. G.) *HOLOSTÏLA ( SJws , entier; ^riioç, stylej. bot. pu. — Genre de la famille des Ru- biacées-Cinclionacées-Haméliees, établi par De Candolle (/'rodr., IV, 440). Arbrisseaux de la Nouvelle-Calédonie, l'oy. ribiacées. *IIOLOTIIIU\ (2/o;, entier; 0P:-, poil). bot. pu. — Genre de la famille des Orchi- dées-Ophrydées, établi par I..-C. Richard [Orchid, vurup., 33). Herbes du Cap. Voy. 0MBELL1FLRES. *110L0TIIU1UDES. Hololhuridœ. échin. — M. de Blainville, dans son Aclinologie , fait de l'ancieu genre Hololhuria de Linné un ordre qu'il met a la tête des Echinoder- mes, et dont il établit ainsi les caractères : Corps plus ou moins allongé, quelquefois subveimiforme, mou ou flexible dans tous ses points , pourvu de suçoirs tentaculifor- mes souvent nombreux, très extensibles, complètement rétracliles , et percé d'un grand orifice a chaque extrémité. Bouche antérieure , au fond d'une sorte d'entonnoir ou de cavité praîbuccale, soutenu dans sa circonférence par un cercle de petites fibres calcaires, et pourvu d'un cercle d'appendices arbusculaires plus ou moins ramifies. Anus »e terminant dans une sorte de cloaque , mol s'ouvrant à l'extérieur par un grain orifice terminal. Organes de la génération se ter- minant a l'extérieur pur un orifiie unique médian a peu de distance de l'extrémité an- térieure, et presque marginal. Dans le même ouvrage, M. de Blainville a essayé de classer méthodiquement ces ani- maux , p. 650, et il les partage en 6 grou- pes principaux, dont voici les noms et les caractères : 1. Les H. vermiforues (g. Fistularia), dont le corps est allongé, mou, vermiforme, a suçoirs lentaculaires fort petits ou presque nuls. Tels sont les Synapla , Chiroduta et Oncinolabes. Ce sont, d'après M. de Blain- ville, les espèces qui lient le mieux les Échinodermes aux Vers apodes par les Si- poncles et les Priapules. Elles n'ont ni cloaque ni appareil aquifère respiratoire. 2. Les H. ascidifobmes (g. Psolus) dont le corps est au contraire court, coriace, con- vexe en dessus, aplati en dessous, avec les orifices plutôt supérieurs que terminaux. Les Cuvieria de Pérou et les Psolus d'Okeu en font partie. Ces espèces paraissent à M. de Blainville établir un lien entre les Mollusques et les Échinodermes. 3. Les H. YÉRÉT1I.L1FORMES, ou H. propre- ment dites, dont le corps est assez allongé , assez mou, subcylindrique, et couvert par- tout de suçoirs tentaculiformes, dont les in- férieurs sont les plus longs. Tels sont les Hololhuria des auteurs les plus récents, et les g. Bohadschia et MuUeria de M. Jœger. 4. Les Holothuries, dont le corps est plus ou moins allongé , les suçoirs tentaculiformes inférieurs étant plus longs que les supé- rieurs, et disposés par séries longitudinales en nombre déterminé. Exemple : les g. Sti- chopus et Diplopcrideris, Brandt. 5. Les H. cvjcumiformes, dont le corps est assez peu allongé, plus ou moins fusiforrne, pentagonal, avec les suçoirs tentaculiformes formant cinq ambulacres , un sur chaque angle. Ce sont les g. Liosoma , Cladodacty- lus et Dactylosa de M. Brandt. Ces Hololhu- rides conduisent, suivant M. de Blainville, aux Échinodermes. 6. Les H. siPONCui-iFORMES , à corps plus ou moins brusquement atténué en arrière, de forme pentagonale assez peu prononcée, sans ambulacres ni suçoirs?, et dent les ten- IIOL tacules sont simples, courts, cylindriques, comme dans les Actinies (g. Molpodia, Cuv.). On s'est aus>i servi , pour désigner le groupe des Holothuries, des mots Ilolotliu- riœ Brandi, Hololhurida. Gray, Holotkurina Brandi, etc. (P. G.) HOLOTHURIE. Holothuria (ô;.oç, en- tier; Oûpcov , petit trou), échin. — Les naturalistes ont réservé, avec Linné, cette dénomination à un groupe nombreux et fort singulier d'animaux aquatiques appar- tenant au type des Radiaires, et qui ont, comme les Oursins et les Astéries , des ar- rhes tentaculi formes à la peau. On ne trouve d'Holothuries que dans les eaux de la mer, et depuis longtemps leur forme cylindroïde, l'eau qu'elles lancent comme un jet lorsqu'on les saisit, la facilité avec laquelle elles re- jettent leurs viscères, la force d'adhérence qui les fixe souvent aux corps rejetés par la vague, l'habitude enfin qu'on a de s'en nourrir dans quelques régions, les ont fait remarquer du vulgaire et des naturalistes. Quelques auteurs de la renaissance , w ont parlé sous le nom de Purgamenta mu,is ; d'autres les ont indiquées sous des noms plus ou moins grossiers et faisant allusion à leur forme phalloïde que leur donne le vulgaire ; c'est sous une de ces dernières dénomina- tions que Rondelet parle des Holothuries ; son ouvrage donne aussi ta figure de plu- sieurs de ces animaux. Il y a des Holothuries dans toutes les mers , et notre littoral en possède un certain nombre d'espèces vivant sur les rochers plus ou moins près de la côte, et il est assez facile de se les procurer à la basse mer ou en suivant les pêcheurs. Il y en a qui ont près d'un pied de long. Les Holothuries n'ont pas porté constam- ment le nom qu'on leur applique mainte- nant ; Linnaeus leur a donné pendant quel- que temps celui de Priapus ; Gaertner les appelait Hydra ; Pallas et quelques autres les ont nommées Aclinia. Tous les points de l'organisation de ces animaux ne sont point encore également bien connus; leur physiologie est à peine ébauchée ; on ne sait rien sur leur déve- loppement, et leurs espèces ont été plus souvent décrites d'après des animaux con- servés dans l'esprit de vin que d'après des individus frais et vivants. I! faut donc peu IIOL 299 s'étonner si les naturalistes n'ont point en- core arrêté les bases de la classification des Holothuries. Cependant on possède diver- ses publications relatives a ces Radiaires , parmi lesquelles nous citerons immédiate- ment celles de Lamarck , de Blain ville, de Quoy et Brandi, relatives a la spécification de ces animaux, et celles de Tiedemaun , de Dcllc Chiaje , etc., sur leur anatomic. Boitodsfa et Valh avaient déjà traité de l'organisation des Holothuries. M. Tiede- maun a étudié une des espèces les mieux organisées de ce groupe. M. de Blain\ille a donné, d'après ses propres observations et celles de cet anatomistc , publiées en alle- mand : Atialomie der liohren Holothurie, in- fol. , Landshut, 1810(1), le résumé que voici : « L'enveloppe de l'Holothurie est formée par une peau épaisse, très contractile, ei. dans laquelle on trouve un derme cellulcux fort épais , en dehors duquel est le réseau muqueux coloré, avec son épidémie fort sensible, et en dessous la couche musculcuse, qui , dans l'espèce que j'ai disséquée, forme cinq doubles bandes étendues d'une extré- mité a l'autre. C'est dans les intervalles qui séparent ces bandes que. se voient les ten- tacules ou cirrhes rétractiles a l'intérieur, et pouvant agir a la manière des ventouses, en s'appliquant sur les corps ; ils forment aussi cinq doubles bandes dans toute la longueur de l'animal. Dans d'autres espè- ces, ils se rassemblent dans des lieux par- ticuliers et alors ne donnent plus a l'animal de forme radiaire. A l'extrémité antérieure et ordinairement terminale du corps, se trouve une sorte d'entonnoir dans le fond duquel est la bouche; celle-ci est bordée a l'extérieur par un cercle de tentacules ra- mifiés et se dichotomisant d'une manière variable; ils étaient au nombre de dix dans l'espèce que j'ai disséquée. Ils sont formes par le redoublement de la peau, qui, après avoir tapissé le fond de l'entonnoir et s'être amincie, forme le pédicule de chacun. Dans ce pédicule , qui est creux , est un vaisseau à parois fort minces. Ces tentacules se di- visent ensuite d'une manière irrégulière. » La bouche proprement dite , placée au fond de l'entonnoir, qui est bordée par les (l) Ouvrée accompagné de tiès belles figun s, et qui a t!» couronna par l'Académie des sciences de Pari*. 3l)J HOL tentacules, est ronde. Le canal intestinal qui en naît est fort long et d'un diamètre égal; il fait un assez grand nombre de re- plis qui sont attachés aux parois de la cavité par une sorte de mésentère ou de membrane hyaline fort mince qui se termine vers ia moitié du corps. L'estomac forme un renfle- ment assez peu considérable; il se termine en arrière et dans la ligne médiane par un orifice arrondi qui s'ouvre dans une sorte de cloaque : c'est une vessie ovale, dont les parois sont épaisses, musculaires, contrac- tiles, et qui est fortement attachée à la partie postérieure du corps. Dans ce cloa • que se termine également ce que l'on re- garde comme l'appareil de la respiration; il est formé par une sorte d'arbre creux ex- trêmement ramifié, dont les rameaux se réunissent successivement en branches et en tronc, en allant d'avant en arrière; celui-ci s'ouvrant dans le cloaque. » Les Holothuries ont une circulation assez compliquée, et elles ont les deux sexes, comme les observations des naturalistes ré- cents l'ont mis hors de doute. A part la mo- nographie de M. Tiedemann, nous pouvons citer aux personnes qui voudraient étudier l'anatomic de ces animaux le grand ouvrage de M. Délie Chiaje et les différents traités d'anatomie comparée, ainsi que les planches de l' Iconographie du Règne animal de Olivier, publiées par M. Edwards. Enfin M. de Qua- trefages a aussi donné, dans les Annales des sciences naturelles, 2e série, t. XVII, de nombreux détails et des figures anatomiques sur une Holothurie qu'il regarde comme une espèce nouvelle de Synapte, espèce qu'il a observée vivante sur les côtes de la Man- che et aux îles Chausey. Comme les Synap- tes , contrairement aux Holothuries dissé- quées par la plupart des autres auteurs, sont d'une organisation assez dégradée, le mémoire de M. de Quatrefages est un com- plément nécessaire aux publications que n^us avons citées. La substance assez coriace des Holothu- ries est assez recherchée comme aliment dans quelques localités. Au dire de M. Délie Chiaje, les pauvres habitants des côtes de Naples mangent de ces animaux; d'autre part, les voyageurs qui ont visité les mers de Chine et de Sumatra nous ont appris qu'on y fait un grand commerce des Holo- IIOL thurics sous le nom de Trépangs. L'amiral Laplace en a parlé dans la relation de son voyage à bord de la Favorite, et M. Lesson donne à ce sujet de nouveaux détails dans sa Centurie zoologie, en décrivant l'une des espèces qui sont l'objet de celte industrie, I'Holothuiue trépakg (Holothuria edulis) du genre Thyone d'Oken. "« Célèbre depuis longtemps dans le com- merce de l'Inde sous le nom de Trépang, que lui ont consacré les Malais, ou de Priape ■marin, que lui donnent les Européens, cette Holothurie, dit M. Lesson , est l'objet d'un immense commerce de toutes les îles in- diennes de la Malaisie avec la Chine , le Camboge et la Cochinchine. Des milliers de jonques malaises sont armées chaque année pour la pêche de ce Zoophyle, et des navires anglais ou américains se livrent eux-mêmes à la vente de celte denrée , généralement estimée chez tous les peuples polygames, qui lui accordent les propriétés aphrodisiaques les plus énergiques et les plus efficaces. Souvent nous avons mangé de ce Zoopbyte, préparé de plusieurs manières , et toujours nous ne lui avons trouvé aucun goûl parti- culier, il est vrai , masqué qu'il était par l'énorme dose d'épices ou d'aromates dont est surchargée la cuisine de ces peuples. Les Trépangs ou les Suala des habitants de Su- matra se vendent quarante-cinq dollars le pesoul, et forment une des branches les plus considérables du commerce de cabotage en- tre Bornéo, Sumatra, les Moluques, les ter- res papoues de la Malaisie et la Chine. » On assure que les Malais se rendaient autrefois, pour pêcher des Trépangs, jusque sur les côtes de la Nouvelle-Hollande, et cela long- temps avant que les Européens eussent abordé sur ces parages. Cette pêche exige beaucoup de patience et de dextérité. Les Malais, penchés sur le de- vant de leur embarcation , ont dans leurs mains plusieurs longs bambous disposés pour s'adapter les uns à la suite des autres , et dont le dernier est garni d'un crochet acéré. Pendant l'époque favorable, les yeux de ces pêcheurs exercés percent la profon- deur des eaux, alors unies comme une glace, et aperçoivent avec facilité jusqu'à une distance qui souvent n'est pas moins de cent pieds , on l'assure du moins, l'Ho- lothurie accrochée aux coraux ou aux ro- HOL chers. Alors le harpon , descendant douce- ment, va frapper sa victime , et rarement le Malais manque son coup. Quelquefois les Trépangs se retirent loin des côtes, ou bien la rareté des calmes rend la pèche très peu productive ; néanmoins c'est pour les sultans de ces parages la source de bénéfi- ces assez considérables. MM. Quoy et Gaimard (Zoologie de l'As- trolabe) parlent d'une espèce d'Holothu- rie dans la cavité intérieure de laquelle ils ont trouvé une espèce de poisson du genre Fiérasfer, qui y vit en parasite. « Ce petit poisson, très allongé, ne saurait, disent-ils , par sa grosseur, loger dans l'es- tomac. Comme de sa nature il n'y voit que fort peu et fuit la lumière, lorsqu'il donne au milieu des tentacules épanouis de ces grandes Holothuries, H. ananas, etc., il s'introduit par la bouche, rompt l'œsophage et demeure entre les viscères et l'enveloppe extérieure, probablement au milieu de l'eau qui a dû s'introduire avec lui et que les spiracules y apportent. » Les Holothuries connues présentent des différences dans la forme de leur corps, qui est cylindrique , plus ou moins allongé ou polyédrique, dans la disposition de leurs tentacules arboriformes et de leurs cirrhes, ainsi que dans plusieurs autres parties. Les naturalistes y ont eu recours pour arriver à la répartition de ces animaux en genres ou en sections ; les mêmes caractères , et souvent aussi les couleurs, la taille et quel- ques particularités secondaires leur ont servi pour la distinction des espèces. Lamarck a partagé les Holothuries en deux genres ainsi caractérisés : 1. Ilolothuria. Corps libre, cylindri- que, épais, mollasse, très contractile, à peau coriace, le plus souvent papilleuse; touche terminale, entourée de tentacules divisés latéralement, subrameux ou pinnés; vi.iq dents calcaires à la bouche; anus à l'extrémité postérieure. Dix espèces qui sont ilevenues presque toutes l'objet de genres particuliers dans les ouvrages ultérieurs. 2, Fislularia. Corps libre, cylindrique, mollasse , à peau coriace , très souvent rude, papilleuse; bouche terminale, entou- rée de tentacules dilatés en plateau au sommet; à plateau divisé ou denté; anus à l'extrémité postérieure. Cinq espèces. HOL 301 Ok n avait aussi proposé les trois genres Thyone , Subunculv s et Psolus , outre celui d'Holothuria ; Cuvier les accepta , ainsi que ceux de Cuvieria , Péron , et Cucumaria ; mais il plaça à tort auprès des Siponcles son genre Molpodia, que MM. de Blainville et Dujardin ont réuni récemment aux Ho- lothuries. En effet , les Molpodies ont tous les caractères des Holothuries, ainsi qu'on peut s'en assurer d'après les types eux- mêmes observés par Cuvier, que l'on con- serve au cabinet d'anatomie comparée. M. de Blainville a fait des Holothuries un ordre , et il a essayé de les classer méthodi- quement (voy. holothurides). En 1830, il en admettait cinq genres : Cuvieria , Holo- thuria , Thyone , Fislularia et Cucumaria. M. Eschscholtz a ajouté ceux de Chirodota et Synapta, et M. Jœger, en 1833, ceux de Mulleria, Bohadschia et Trepang. C'est à tort qu'il y rapporte aussi les Minyas de Cuvier, qui paraissent être des Actinies. Un des groupes de la classification adoptée par M. Jaeger porte le nom de Ticdcmannia. En- fin M. Brandt, dans le Prodrome des ani- maux recueillis par Mertens , a aussi pré- senté un nouvel essai de classification pour les Holothuries. M. Brandt s'y est malheu- reusement entouré d'un grand renfort de dénominations techniques, dont voici l'ex- posé. D'après la présence ou l'absence des pieds ou cirrhes, le savant académicien de Pé- tersbourg forme d'abord deux divisions prin- cipales, les //. pédiculces et les Apodes. 1" Suivant que les pieds sont ou ne sont pas semblables , il divise les H. pédiculées en Homoiopodes, ou à pieds égaux, qui sont : a) Dendropneumones, à organes respiratoi- res arborescents, libres ou soudés : g. Clado- daclyla, Davtylota, Aspidochir, Sporadipus, Psolus et Cuvieria ; b) Apneumones, ou sans organes respira- toires : g. Oncinolabes ; ■ Et en Hétéropodes, ou Holothuries à deux sortes de pieds, qui comprennent les g. Slichopus , Diplopcrideris , Holothuria , Bohadschia, Mulleria, Trepang, Cladolabes. 2" Les Holothuries apodes sont aussi par- tagées en deux groupes : Pneumophores , quand elles ont des orga- nes respiratoires : genres Liosoma et Chi- rodota. 302 HOL Apredmones, ou sans organes respiratoi- res : g. Synapla. On a encore indiqué un certain nombre de genres ; il en sera question a leur article. Les Holothuries des mers d'Europe ont sur- tout été étudiées par Muller et MM. Forbes et Risso. Celles de M. Forbes sont des côtes d'Angleterre et doivent très probablement exister aussi sur nos côtes de la Manche et de l'Océan. Ce sont les suivantes : Psolus phanlapus; Psolinus brevis ; Cucumaria fron- d&sa, pentactes, communis , fusiformis, hya- lina, Drumondii, Hyndmanni , fucicola ; Oc- nus brevis, lacteus ; Thyone papillosa, Port- lokii ; Chirodola digitata. M. Risso a signalé, en 1826, huit espèces des côtes de Nice , H. glaberrima , ovata , mamillata , liltoralis ; sldlala , punctata et Molpodia muscuius . Avec elles vivent quel- ques espèces plus anciennement connues des naturalistes. ( P. G.) mOLOTllYRK. ITolothy rus (Z\o;, entier; Ovp/o; , bouclier) arach. — Genre de l'or- dre des Acarides établi par M. P. Gervais, qui lui assigne pour caractères principaux : Bouclier supérieur d'une seule pièce, cly- péiforme, ainsi que le tégument inférieur qui s'enchâsse sous une sorte de bourrelet de son pourtour; orifice abdominal près du bord postérieur, bivalve; palpes de quatre articles, le quatrième un peu plus fort que les autres ; pattes longues, de six articles , à onglet très faible; point d'yeux. On ne con- naît encore qu'une seule espèce qui appar- tienne à ce genre, c'est l'H. coccinelle, J7. coccinellus Gerv. (t. III, p. 233), de l'Ile de France. (H. L.) *IIOLOTOME (SXoç, entier: «,?«', divi- sion), bot. pu. — Genre de la famil!.e des Ombellifères-Saniculées, établi par Bentham (in Ennmer. plant. Hiigel, 56). Herbes de la Nouvelle- Hollande occidentale. Voy. ombel- lifères. ♦IIOI.OTIÎICIIIA (ôor, entier; tPc'Xi0v, petit poil), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides phyllophages , établi par M. Kirby , aux dépens des Mélolonlhes de Fabriciiis. Ce genre paraît être le même que le genre Ancylonycha de M. Dejean, si nous en jugeons par les espèces qu'il ren- ferme suivant le Colcoplerist's Manual de M. Hope, part. I, p. 3(J. {[).) ÏIOM *IIOLOTRICH!US (SXo; , tout; Gp.'S, t=,'- X°s, poil), ois. — Genre d'Hémiptères Hé- léroptères, de la famille des Réduviens , établi par Burmeister ( Handb. der Enl., t. IF, p. 268 ) , pour des insectes à corps aplati, à tête fort courte, ovalaire; antennes ayant leur premier article plus long que la tête; les autres divisés en plusieurs articu- lations. On n'en connaît qu'une espèce, H. tenebrosus, de Corfou. *HOLOTr.OCIIUS(3)o:, entier; t^o',-, boule), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Brachélytres, tribu des Oxytélides, établi par M. Erichson , qui y rapporte 3 espèces, toutes nommées par lui comme nouvelles, dont 2 de Porto-Rico (volvulus et cylindr-us), et 1 de Madagascar {crassicollis) . (D.) *HOLOTROPIS (SU«t entier; tPo*[;, carène), rept. — MM Duméril et Bibron (Erpét. gén., IV, Suites à Buffon , 1837) désignent sous cette dénomination un groupe de la grande division des Siciliens. Voyez ce mot. (E. D.) *HOMALA , Esch. ins. — Syn. de Thal- pophila, de M. Solier. (C.) IIOMALINÉES. Homalineœ. bot. pu. — Famille de plantes dicotylédones polypétales périgynes, qui a été établie par M. Rob. Brown, et dont la place ne paraît pas être encore déterminée d'une manière bien posi- tive. Elle se compose d'arbres de petite taille ou d'arbrisseaux à feuilles alternes, simples, entières ou dentées, à stipules caduques ou nulles. Leurs fleurs sont hermaphrodites, régulières, disposées en grappes ou en pani- cules. Le périanthe de ces fleurs a été décrit de deux manières différentes : ainsi MM. R. Brown, De Caudolle, Bartling, Endlicher, le décrivent comme présentant des divisions sur deux rangs, alternes entre elles, dont les intérieures pétaloïdes; ces fleurs sont donc regardées par ces botanistes comme apétales. Au contraire, MM. Lindley, A. de Jussieu, voient de véritables pétales dans le rang in- térieur du périanthe. Adoptant celte dernière manière de voir, nous décrirons les fleurs des Homalinées comme présentant un calice et une corolle ; le premier, à ."> et \:> sépales réunis à leur partie inférieure en un tube turbiné ou campanule, soit libre, soit le plus souvent adhérent a la base de l'ovaire, la seconde, à pétales alternes aux iobes du no.M calice et en même nombre qu'eux. Les fa- mines sont insérées au liant du tube du ca- lice, rangées en deux verticilles, de manière à paraître groupées par 3-6 devant chaque pétale, séparée par des glandes qui alternent avec elles; leurs anthères sont biloculaires, introrses, et s'ouvrent par deux fentes lon- gitudinales. L'ovaire est demi-infère ou, dans des cas fort rares, libre, uniloculaire; il renferme le plus souvent un grand nom- bre d'ovules anatropes, portés sur des pla- centas pariétaux, au mmbre de 2, 3 ou 5. La portion supérieure et libre de cet ovaire est conique, terminée par un nombre de styles égal à celui des placentas, libres ou soudés a leur base, terminés par autant de stigmates simples ou capités. Le fruit est une baie ou plus souvent une capsule uniloculaire, s'ou- vrant par son sommet en valves dont cha- cune porte un placenta sur sa ligne médiane ; par reflet d'un avortement, les graines sont réduites à un petit nombre ou même à une seule. L'embryon de ces graines occupe l'axe d'un albumen ou périsperme charnu ; ses cotylédons sont foliacés ; sa radicule épaisse, su père. Les Homalinées sont dispersées en assez petit nombre sur diverses parties du globe, 0ç0';, gousse). bot. ph. — Genre de la famille des Papiliouacées-Lotées, établi par Nuttal (ex Torrcy et A. Gray Flor. of North. Amer., I, 350). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. PAPILIONACÉES. *HOMALOCARPUS (ô.aaXo'ç, plan ; x«o- r.ic, fruit), bot. pu. — Genre de la famille des Ombellifères-Mulinées, établi par Hoo- ker et Arnott (Bot. miscell., III, 3i8). Her- bes dj] Chili. Voy. ombellifèril. HOMALOCENCHRlJS.Mieg. bot. ph.— Syn. de Leersia, Soland. *HOMALOCERUS (Sfiolôç, égal; x/paç, antenne), ins. — Genre deColéoptères pen- tamères, famille des Cureulionides orlho- cères, division des Rhinomacérides, créé par Schoenherr (Syn. gen. et sp. Curcul., t. V, pars. 1, pag. 358). L'auteur comprend dans ce g. deux espèces du Brésil : H. ly- ciformis G. Sch., nigripennis llope. (C.) *HOMALODERES,Sol. ins. — Syn. de Nosoderma, Dej. (C.) *I10MALOMORPHA (VaÀ ?, plat; pop- <»/)', forme), ins. —Genre deColéoptères pen- tamères, famille des Carabiques , tribu des Scaritides, fondé par M. Brullé (Hht. des Ins., éditée par Pillot , t. V; Coléopt. t. II, p. 45), sur une seule espèce rapportée de Cayenne, par M. Leprieur, et qui est sur- tout remarquable par sa foiwne très aplatie. Sa couleur est d'un châtain clair, et ses élytres offrent des stries lisses. Elle a 5 li- gnes de long sur 1 ligne 1/3 de large. M. Brullé la nomme Castanea. (D.) *HOMAL01VEMA (V«*°s, plan; ^aa, fil), bot. ph. — Genre de la famille des Aroï- dées-Anoporées, établi par Schott ( Melet., 20). Herbes de l'Inde. Voy. aroïdées. *HOMALOMOTE. Homalonotus (ôua^ç, uni; vûtoç, dos), crust. — Ce genre, qu< fait partie de la classe des Trilobites, a été établi par M. Kœnig pour recevoir des Tri lobites qui ressemblent aux Calymènes par la conformation générale de leur corps, mais qui n'ont pas le thorax et l'abdomen distinctement trilobés comme chez ces der- niers Crustacés. Le corps de ces animaux est large, et se rétrécit graduellement vera son extrémité postérieure. La tête est très large, les lignes jugales très rapprochées 3 IV 110 M du bord latéral et les yeux petits. Le tho- rax se compose de treize amicaux qui pré- sentent chacun en dessus un sillon transver- sal, et paraissent falciformcs vers leur ex- trémité. Enûn l'abdomen se compose d'un nombre considérable d'anneaux, dont la forme est un peu différente de celle des an- neaux thoraciques, et se termine par une pièce caudale, hexagonale ou rétrécic posté- rieurement en pointe. L'Homalonote del- j fhinocéphale , llomalonolus deîphinocepha- '. hts Kœnig, peut être considéré comme le type de cette nouvelle coupe générique. Ce Crustacé se trouve dans le terrain silurien ' supérieur deDudley, en Angleterre. (H. L.) *I10MAL0\0TUS (ôp.aXoç, aplati; »û- toç, dos), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionidesgonatocères, division des Apostasimérides Cholides, créé par Sahlberg sous le nom d'Homalirhinus, rectifié et adopté par Schœnherr {Dispos, melh., pag. 2G;i; Syn. gen. et sp. Curcul., t. III, pag. 5S4, 8 pars, p. 31), qui y com- prend 11 espèces de l'Amérique méridio- nale. Les Rhynchœnus validus (calcaratus), Jamaicensis;cyanicollis et hislrix de Fabri- cius font partie de ce genre. Ces insectes sont grands, larges et aplatis en dessus; ils sont munis d'une trompe longue, arquée, assez épaisse ; leurs pattes, robustes, sont ar- mées d'une dent ou d'un éperon à l'inté- rieur des cuisses, et d'un fort onglet crochu à l'extrémité des tibias. (C.) *H0MAL0PSI5 (éfwAÔç, plat; S^iç, face), rept. — Le Colubcr horridus est pour M. Kulil ([sis , 1837) le type du genre Ho- tnalopsis. Voy. couleuvre. (E. D.) ♦llOMALOPTÈRES. Ilomaloptcra f>«- lôç, plat; jTTEpcv, aile), ins. — Ordre établi par Mac-Leay dans la classe des Insectes, aux dépens de celui des Diptères , et qui corres- pond à la famille des Pupipares de Latreille etdeM. Marquait. Cet ordre a été adopté par M. Stephens, dans son Catalogue systéma- tique des insales de l'Angleterre, ainsi que par M, Lacordaire, dans la Faune entomo- logique des environs de Paris. Ses caractères sont : Bouche à mandibules et mâchoires al- longées formant une sorte de bec robuste; prolhoraxcolliforme; ailes souventavortées; corps coriace. Métamorphose complète; lar- ves apodes; nymphes resserrées. Voy. pun- PARES. (D.) IIOM nOUTALOPTERUS (SfxaAc'f, aplati; izr{- pev, aile), ins. — Genre de Coléoptères sub- pcnla mères , famille des Longicornes, tribu des Cérambycins, établi par M. Perty (De- Icclus animalium arlicul., pag. 89, lab. 18, fig. I). L'auteur n'en a connu qu'une espèce, VU. tristis. originaire du Brésil. (C.) *HOMAM)PlJS (ô « °ç, aplati; ttoOç, pied), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Cycliques, de nosTubifè- res, tribu des C.hrysomélines île Latr., sous- tribu de nos Cryptocéi halides, créé par nous, et adopté par M. Dejean dans son Catalogue. L'unique espèce que nous y avons rapportée, et l'une des plus grandes de l'Europe, est le Cryploccphalus Lorey, de MM. Dejean, So- lier et Rouget, individu mâle très différent de l'autre sexe par la taille, la couleur et la disposition des taches des élytres ; il est aussi beaucoup plus rare que la femelle. Cet insecte se trouve aux environs de Di jon, de Loudun et de Milan , sur une espèce particulière de Chêne. (C.) ♦HOMALORIIIXUS (Sfia/o'ç, aplati, égal ; pt'v, nez), ins. — Genre de Coléoptères té- tramères, famille desCurculionides gonato- cères, division des Brachydérides , établi par Faldcrmann ( Fauna transcaucasica , t. II, p. 169). L'auteur donne pour type à ce genre VU. tristis. Les Homalorhinus se rapprochent des Graphorhinus et aussi des Deracanlhos et Pachyrhynchus , en ce qu'ils offrent comme ces derniers un écusson visi- ble. Leurs épaules sont obtusément angu- leuses. Le nom générique de cette espèce devra être changé, car nous l'avons employé an- térieurement. (C.) *HOMALOSOMA(ôaa)o;, plan; *£,*«, corps ). rept. — Grpupc de Couleuvres , d'après M. Wagler (Syst. amphib., 1826) Voy. ce mot. (E. D.) *HOMALOTA ( ôpcàérnç, surface plane). ins. — Genre de Coléoptères pen tanières, famille des Brachélytres, tribu des Aléi cha- rides, établi par M. le comte Maniierheim (Me'm. de l'Acad. imp. des scienc. de Saint- Pétersbourg , 1831, t. I, p. 487), et adopté par M. Erichson dans sa monographie de cette famille. Ce genre est un des plus nom- breux de sa tribu. M. Erichson en décrit 134 espèces, dont 9îi d'Europe, 1 d'Egypte et 38 d'Amérique. Il les partage en ? grou- HOM pcs : 1' ceux dont le corps est linéaire et le corselet carré ou presque carré (type, Aleoch. graminicola Gravent)., d'Europe) ; 2° ceux dont le corps est également linéaire, avec le corselet transverse , c'est-à-dire plus large que long (type, Aleoch. brunea Fabr., d'Europe) ; 3° ceux dont le corps est fusi- fornie (type, Aleoch. cinnamomea Gravent)., d'Europe). (D.) *H0H1AL0TES (êpaXoç, uni), bot. pu.— Genre de la famille des Composées-Sénécio- nidées, établi par De Candolle (Prodr., VI, 83). Herbes de la Californie, l'oy. composées. *HOMALLRE. Homalura (ôpodioç, aplati; cùpa, queue), iss. — Genre de Diptères, de la famille des Athéricèrcs, tribu des Mus- cides, établi par Meigen , sur VH. taraata Meigen, deFrance et d'Allemagne. (D.) IBOMAHD. Homarus. ciujst. — Genrede la tribu des Décapodes macroures et de la fa- mille des Astaciens, établi par M. Miloe Ed- wards aux dépens des Aslacw de Fabricius. Cette coupe générique, séparée des Éere- visses, ne se trouve que daus la mer, et se distingue par un rostre grêle et orné, de chaque côté, de trois ou quatre épines ; par la petitesse de l'appendice lamellcux des au- tennes externes qui ressemble à une dent mobile, et ne recouvre qu'imparfaitement le pénultième article pédonculaire de ces organes; par la soudure interne du dernier anneau du thorax avec les précédents; par la couformation des branchies, qui ressem- blent à autant de bras, et qui sont au nom- bre de plus de 20 de chaque côté ; il est aussi à noterque les yeux sont globuleux, les mains extrêmement grandes, comprimées et ova- Jaires, et que le corps est allongé. Enfin la lame médiane de la nageoire caudale est à peine arrondie au bout, et les épines la- térales en occupent les angles postérieurs. Les espèces habitent la Méditerranée l'Océan et la mer d'Amérique; ou eu trouve une sur les côtes du cap de Uonue-Espérance et de l'île de France. L'espèce type, figu- rée dans notre atlas (Crustacés, pi. 3), est le Homard chumun, Humarus vulguris Edw., qui atteint jusqu'à I pied 1/2 de long et vit sur les côtes de l'Océan, de la Mauche et de la Méditerranée. Elle fréquente les lieux remplis de rochers granitiques, aune profon- deur peu considérable. Pendant mon séjour dans le nord de l'A- t. vu. HOM 303 frique, je l'ai rencontré dans la rade d'Alger, particulièrement dans les environs du cap MatiToux. (H. L.) A ces considérations générales sur le genre, nous ajouterons quelques faits relatifs à la propagation du Homard commun. Ce Homard, qui était jadis bien plus abon- dant sur nos côtes qu'il ne l'est aujourd'hui, et qui a même déjà disparu de quelques parages où, naguère encore, on le rencon- trait assez fréquemment, entre en amour vers le commencement de l'automne. Le nombre des pariades, très restreint au début de la saison, va en augmentant du 1er oc- tobre jusque vers la fin de décembre. En janvier, quelques accouplements s'effectuent bien encore, mais ilsdevienuent aussi rares qu'ils étaient fréquents dans la période intermédiaire L'émission des œufs, loin de suivre à bref délai l'accouplement, n'a lieu, le plus ordinairement, que quinze ou vingt jours après. La femelle, lorsqu'arrive le moment de la ponte, ramène l'extrémité de la queue sur le plastron, de manière à embrasser les orifices extérieurs des ovi- ductes, et forme ainsi une sorte de cuvette close, dans laquelle les œufs, préalablement fécondés, sont versés par jets successifs et dans un temps plus ou moins long, mais qui d'ordinaire ne va pas au delà de huit à à douze heures. Leur nombre, par ponte, est en moyenne de vingt mille environ. Parfai- tement libres dans le principe, et susceptibles de se déplacer, ils s'enveloppent bientôt d'un produit de sécrétion qui, eu se coagulant, les Gxe aux fausses-pattes. Ils y restent pen- dant six mois environ, temps nécessaire à leur complète évolution. Aussitôt nés, les jeunes Homards s'éloi- gnent de leur mère et montent à la surface de l'eau, où on les voit nager sans cesse en tourbillonnant : leur première existence est donc pélagienne. Ils naissent sous une forme qui, sans être celle de l'adulte, la rappelle beaucoup. En effet, sauf les fausses- pattes qui ne sont point encore dégagées, ils sont pourvus de tous les appendices que possède l'adulte ;ilsont même des branchies rudimeutaires, et portent comme lis lanes de tous les autres crustacés braehvures et macroures, au premier article de chacun des pieds-mâchoires et thoraciques, une sorte de plumule ou rame propre à la natatiou, rame 20 306 110 M dont l'atrophie a lieu sur place, à la quatrième mue qui survient vers le tren- tième ou le quarantième jour après la nais- sance. L'atrophie de cet organe fait perdre au jeune Homard sa vie pélagienne. Inca- pable désormais de flottera la surface de la mer, il tombe au fond pour y séjourner, et, a partir de ce moment, la marche devient son mode habituel de locomotion. Si les jeunes Homards prennent bien vite la physionomie de l'adulte, ils sont loin encore d'en avoir la taille, et ils ne sont aptes à se reproduire que la cinquième aimée. Tous ne grandissent pas d'une manière égale; mais, pour tous, le développement est en raison du nombre de mues qu'ils subissent dans le même laps de temps. En général, chaque individu perd et refait sa carapace de S à 10 fois la première année, de 5 à 7 la seconde, de 3 à 4 la troisième, etdc 2 à 3 la quatrième. A partir de la cinquième année la mue n'est plus qu'annuelle : clicz les vieux, elle ne se produit même que tous les deux ou trois ans. La taille, à chaque mue s'accroissant, en moyenne, de 4 millim.Ia première année, de 8 la deuxième, de 10 la troisième, de 20 la quatrième, etc., il en résulte qu'un Homard qui, en naissant, a uu centimètre, en acquiert 4 la première ounée, 9 la seconde, 14 la troisième, 18 !a quatrième, 20 à 22 la cinquième. Combien d'individus, dans une ponte de vingt mille œufs, atteindront -ils cette taille? Il est difficile de le dire, mais l'on comprend que ce nombre ne doit pas être relativement bien grand, si l'on considère, qu'à peine nés, les Homards rencontrent sur les lieux mêmes que les femelles habitent de petites espèces de poissons auxquelles ils servent de pâture ; que durant leur vie pélagienne, d'autres poissons pélagieus comme eux leur font, une classe assidue; que d'autres ennemis, tout aussi acharnés à les poursuivre, les attendent plus tard au fond de l'eau; que les mues sont pour la plupart des crises fatales; et, qu'enfin, à ces causes naturelles d'incessante destruction vient s'ajouter l'action, plus destructive encore, de l'homme. (Z. G,) HOMAltDlEXS. Homardii , cnusT. — Famille de Décapodes macroures établie par M. Lucas, sur les genres Eryon, Nephropa, Astacus, et Homarue. Elle répond, en partie, aux Astaciens de M. Edwards. (H. L.) 110 M HOMME. Homo, uaum. — L'homme, mis en regard du règne animal , se rattache si naturellement aux groupes supérieurs de celui-ci, qu'on doit, en s'en tenant' aux seules considérations zoologiques, compren- dre le genre Homo dans le système gé- néral des animaux. C'est ce qu'ont fait la plupart des naturalistes, en se contentant de placer ce genre en tète de la série, et de marquer une certaine distance entre lui et les termes >uivants. En effet, l'Homme, par son organisation, par ses fonctions de nutrition et de rela- tion , en un mot par son analomie et sa physiologie, est un animal. Le plan de son organisme le place dans le type des Verté- brés, et le développement de ce même or- ganisme en fait un Mammifère. Parmi les Mammifères , il se range, par sa génération, au nombre des Monodelphes: parmi les Mo- nodelphes, au nombre des Onguiculés pour- vus de trois sortes de dents. 11 a les ma- melles pectorales et la verge pendante des Singes, le système dentaire des Singes de l'ancien continent; il se rapproche plus en- core des Orangs ei des Chimpanzés par l'ab- sence de queue, la ressemblance des mains antérieures , la direction des poils des bras, etc. Mais à coté de ces analogies et des rapprochements incontestables qui s'en déduisent, il reste des différences impor- tantes, qu'on n'a peut-être pas toujours appréciées à leur juste valeur. Commençons donc par rappeler les caractères du genre Homme; jetons un coup d'œil appréciateur sur cette caractéristique, car en abordant l'histoire de ce genre considéré dans sa di- versité, nous avons besoin de !e connaître comme unité, comme création spéciale, et de savoir sa vraie place dans le système de la Nature. Nous devons tenir compte ici de deux ordres de caractères, des caractères corporels et des caractères psychologiques. Malgré l'harmonie qui existe nécessairemenî entre l'organisation d'un être et son acti- vité, ce n'est cependant ni dans les formes, ni dans l'organisation que se révèlent com- plètement son caractère essentiel, non plus que la distance qui le sépare des autres es- pèces ; et les caractères tirés de l'activité sont d'autant plus importants que cette acti- vité s'élève, s'agrandit davantage, et se dé- gage plus des circonstances du monde exté- rie.ir. Linné , après avoir inscrit le genre Homo en lêle de ses Primates , se borne à ajouter la sentence de Solon : Nosce le ip- ium (1). On peut caractériser sommairement le genre Homo de la manière suivante : Tète arrondie, plus développée dans sa partie cérébrale ou crânienne que dans sa région sensoriale ou faciale: articulée avec les vertèbres du cou par sa b.ise. Tronc élargi aux épaules et au bassin ; deux mamelles pectorales , écartées et sail- lantes. Membres dissemblables. Les antérieurs ou supérieurs, plus courts, impropres à la trans- lation du corps , et seuls terminas par des mains ; les postérieurs ou inférieurs termi- nés par des pieds, qui posent dans toute leui étendue sur le sol. Station verticale donnée par les disposi- tions harmoniques de la tête, du tronc et des membres. Distribution spéciale du système pileux , lequel est abondant sur la tète, sur quelques points de la face , aux aisselles , au pubis ; rare, court, ou nul sur le reste du corps. Intelligence dépassant les limites du pré- sent et du monde sensible. Sentiment mo- ral. Détermination libre. Langage articulé et varié. Les différences que nous remarquons entre le cerveau des premiers Singes et celui des autres Quadrumanes , puis des autres Mam- mifères , celles qui leur correspondent dans le développement proportionnel du crâne et de la face , ne sont pas à comparer avec les différences que nous offrent le 'erveau et le crâne de l'Homme , mis en regard du cer- veau et du crâne du Chimpanzé ou des Orangs. Il y a ici de ranimai à nous un hiatus considérable; tandis que c'est par une suite de nuances nombreuses que se dégrade le système cérébral des Mammifères. On sait que chez les Singes supérieurs la face, qui, d'abord, était assez bien dominée par le crâne , se projette avec l'âge , au-de- vant de celui-ci, en un véritable museau. Plusieurs Mammifères semblent l'empor- ter sur l'Homme sous le rapport du dévelop- (t) Il est vrai que dans ton tableau comparatif des rarac- lèi . s fies Mammelta , il ne mentionne que des particularités ■•iittiques.et s'exprime en ces ternies : Homo. Mus trectut. no m 307 pertient des organes des sens ; mais cet avantage n'est peut-être pas aussi grand qu'on le croirait au premier abord. En gé- néral , il se réduit à la prédominance d'ac- tivité d'un sens spécial, de l'odorat chez le Chien, l'Ours et d'autres Carnassiers; de l'ouïe chez plusieurs espèces faibles et timi- des; plus rarement de la vue, comme chez les Oiseaux de proie. Un avantage de ce genre , qui se rattache à une particularité de mœurs, ne constitue pas une vraie supé- riorité. Chez l'Homme, d'ailleurs, les sens mieux harmonisés entre eux , plus modifia- bles par l'éducation , plus propres à donner la mesure des impressions, à discerner les nuances, les harmonies ou les discordances de celles-ci , plus perfectibles enGn par cela seul qu'ils sont les instruments d'une in- telligence supérieure, réunissent dans leur apparente médiocrité les conditions les plus favorables pour se prêter secours et pour nous mettre en rapport avec la variété des circonstances au milieu desquelles nous sommes appelés à vivre. EnGn si la surface de notre peau , tout impressionnable qu'elle est, n'atteint pas le degré de sensibilité générale qui caractérise celle de la Chauve- Souris, et qui dirige le vol crépusculaire de ce singulier animal , nous possédons , plus qu'aucun être vivant, le toucher actif, cette application éminemment intelligente du sens cutané , qui trouve dans la conforma- tion de la main humaine le plus parfait de ses instruments , et dans notre puissance d'attention la première raison de sa fé- condité. Pour donner à la main toute sa perfec- tion et comme organe tactile et comme or- gane industriel, le Créateur affranchit le membre antérieur de l'Homme de fonctions locomotrices, conGant celles-ci aux mem- bres postérieurs en redressant le tronc dans la direction de ceux-ci. Ainsi , à la position horizontale du Quadrupède et à la posture oblique des premiers Singes, succède, à l'ap- parition de l'Homme, une station verticale qui porte la tête directement en haut. Tout s'harmonise dans la forme humaine pour la station bipède et verticale. La tête s'articule avec la colonne vertébrale, non tout à fait en arrière, mais par sa base et de manière à se trouver en équilibre sut cette colonne redressée; la face, inférieure 508 HOM ■u crâne, au lieu de se projeter au devant de lui, ramène les yeux, le nez et la bouche à une direction qui ne se concilie qu'avec la verticalité est devenue omnivore , ses ressources ali- mentaires se sont accrues; elle a pu en trouver sur toute l'étendue du globe , en même temps qu'elle a pu défier par son industrie les rigueurs d'une température polaire. hom Pour trouver la mesure de la supériorité de l'Homme , le caractère qui directions, et qu'elles ont atteint la préci- sion , la méthode, l'élévation et la portée philosophique qui les placent aujourd'hui si haut dans l'estime du penseur et de l'homme d'état. Quant à l'état social «I va- rie plus dans la race ariane qu'il n'a ja- mais varié dans la race syro-arabe. Ici, c'est la société Indoue, divisée en castes infran- chissables et dont la civilisation, longtemps staiionnaire, s'affaisse dans ses immobiles institutions. Ailleurs ce sont de grandes monarchies conquérantes, ailleurs des ré- publiques démocratiques ou patriciennes, assises sur l'esclavage, puis tout le dévelop- pement plastique de nos sociétés européen- nes modernes, fixant au sol des bandes jusqu'alors nomades, les disciplinant peu a peu par l'église, et parla hiérarchie féodale, émancipant ensuite l'homme de l'homme, la faiblesse de la force, pour ne les soumettre qu'à la loi et à la justice sociale, dans toute la dignité de l'être moral, libre et respon- sable. Pour accomplir cette marche ascen- dante, à laquelle elle fera participer peu à peu les autres races , la famille ariane a été placée dans des conditions psychologiques , physiques et géographiques en rapport avec ce rôle. Souple, active, intelligente, se lan- çant volontiers dans l'infini de ses désirs et de l'espace ouver devan elle, quand elle ne s'est pas abîmée dans le vide et en- sevelie sous les grandeurs écrasantes de ses I10M conceptions panthéistes , elle a marché de ses steppes improductives vers des terre» plus fécondes, et là tantôt sous une impul- sion , tantôt sous une autre, cherchant sa voie encore inconnue, passionnée par l'art, par le beau, sous le ciel de la Grèce, par la patrie à Rome, elle reçut de la race sémite un ferment nouveau et régénérateur qui , dédaigné par celle-ci , trop humain pour le génie juif, donna bientôt une impulsion puissante aux races de l'Occident. Le chris- tianisme, malgré bien des résistances et de graves altérations, a peu à peu pénétré ces races de principes et de sentiments moraux inconnus du monde ancien, et qui ont con- tribué pour beaucoup à leur supériorité. Le type physique, là où il a tout son ca- ractère; toute sa beauté, en Géorgie, en Perse , en Grèce, est au moins aussi parfait ici que dans la famille arabe. Les formes sont aussi régulières , aussi élégantes dans une race que dans l'autre, mais elles ne sont pas exactement les mêmes. La tête, la face offrent des ovales un peu différents , des traits qui ne permettent pas de confu- sion. En général, le type arabe se distingue par l'ovale plus allongé de la face, le front bien voûté mais plus étroit et moins verti- cal , le menton plus saillant, les lèvres un peu plus fortes, les oreilles plus grandes, l'œil grand , mais moins découvert. Tout dans les formes de l'Arabe annonce une vie énergique et rapide. Le type arian a des contours plus arrondis, plus souples, moins décidés. Il semble mieux préparé à subir l'action des modificateurs tant externes qu'internes qui devaient agir sur lui dans les conditions sociales et climatériques si di- verses où se trouvent les nations de cette branche. La partie du cours del'Indus, qui avoisine l'Indu-Cushou Caucase indien, paraît avoir été sinon le berceau, du moins l'une des patries antiques de ces nations. De ce point, de deux districts contigus , seraient partis d'abord, les Indous, qui parlent des dialectes dérivés du Sanskrit, et les anciens peuples de l'Iran et de la Baclriane parlant des lan- gues issues du Zend, idiome qui a de nom- breuses analogies avec le précédent. Indous. Le rameau oriental ou indou s'est avancé du Penjab vers le Gange et vers le sud, en subjuguant ou refoulant I10AI «ne population plus ancienne, car les indi- gènes du Dekan , qui parlent un dialecte tamoule, paraissent appartenir à cette race vaincue. Les Indous proprement dits, les hommes issus deBrahrna, constituent réel- lement un seul et même peuple par la lan- gue, comme par les caractères physiques, malgré leur division en castes, et bien que les castes supérieures , surtout celle des Brahmines, soient plus particulièrement ci- tées pour la régularité des traits et la teinte plus claire de la peau. Ces peuples nous offrent un type de tête tout à fait européen, et d'une belle conformation. On y remarque le prolongement de la région occipitale, le peu de développement des os malaires, une dépression assez marquée entre le front et la "racine du nez. Les traits ont de la déli- catesse; le nez est étroit dans toute sa lon- gueur, la bouche est petite avec des lèvres minces, le menton, de forme arrondie, est ordinairement marqué d'une fossette; de grands yeux surmontés de sourcils arqués, et bordés eux-mêmes de longs cils , des oreilles médiocres achèvent ce portrait. La taille est plutôt petite que grande, les for- mes prèles. Les Indous de la plaine sont généralement d'une faible complexion , et l'énergie du système nerveux et des muscles ne rachète pas chez eux, comme chez les Arabes, le peu de développement de ceux- ci. Une nourriture insuffisante et peu azo- tée , un climat énervant expliquent ce genre d'infériorité. Les habitants des mon- tagnes sont, en effet, beaucoup plus ro- bustes et jouissent d'une constitution très différente de celle des Indous du bas pays. Ceux-ci, sous l'influence d'un ciel ardent, se colorent de teintes plus ou moins fon- cées. « Les hommes qui se livrent à l'a- griculture , dit l'abbé Dubois, et qui res- tent toujours exposés au soleil , n'ont la peau guère moins noire que celle des ha- bitants de la Caffrerie ou de la Guinée; mais la teinte de la plupart des Brahmes, ou des personnes qui, par état, travail- lent à l'abri du soleil ou mènent une vie sédentaire, n'est pas, à beaucoup près, si foncée. La couleur des Brahmes est celle du cuivre jaune ou plutôt d'une infusion claire de café; c'est la plus estimée , et les jeunes femmes au teint de pain d'épice, sont celles qui attirent le plus les regards. » Mais I10M 21 en nous transportant sur des régions plus élevées que les plaines de rindosiau, nous voyons déjà, dans la vallée de Cachemire, \ine bouche petite, de grands yeux noirs, une taille bien prise, une tournure mar- tiale , beaucoup de force dans les bras , le pied petit, des cheveux bruns, quelquefois un peu nuancés «le rouge, une peau très blanche, distinguent la plupart des Tscher- Lesses. A côté d'eux les Abases, qui parais- sent appartenir à la même souche , tribus vivant de leurs troupeaux et de leur bri- gandage , offrent une tète étroite, un nez saillant, un bas de visage très court, en un mol un ensemble de traits qui n'a rien de l'élégance du précédent. Les Géorgiens ont au moins autant de réputation que les Circassiens. Reincggs as- sure même que leurs femmes sont plus bel- les que les Circassiennes , sauf par leur teint, qui reçoit d'un ciel plus chaud une nuance un peu rembrunie. La langue géor- gienne paraîtrait moins éloignée que celles des montagnards de l'autre versaat, du ca- radère des langues indo-européennes, et nous indique, semble-l-il, la possibilité de ramener le peuple qui la parle à la race aiiaue. Quant aux Circassiens, il est remar- quable que les seuls peuples auxquels les rattache leur idiome sont des peuples sibé- riens, qui revêtent plus ou moins les carac- tères du type mongol. Cette petite nation et plusieurs de ses voisines semblent attester 1 antique existence de nations plus considé- rables, dont les débris, échappés a la ruine ou au joug étranger, se seraient dispersés a de grandes dislances les unes des autres. Dans les Pyrénées , les Basques français et les Biscayens Espagnols sont les restes d'une race nombreuse , qui posséda jadis t sous le nom d'Ibères , le midi de la France et une grande partie de l'Espagne, ainsi que les îles voisines , probablement même plusieurs portions de l'Italie A juger cette race par nos Basques, elle présente a un de- gré emiiient, et sans préjudice de son ori- ginalité propre , tous les traits des nations indo européennes ; mais sa langue ne la rattache jusqu'ici à aucune des trois races de type caucasien. II. TYPE MONGOL. A l'est du Gange, au nord de l'Hima- laya et de l'Iran , c'est-à-dire sur la plus grande partie du continent asiatique, le type caucasien fait place à celui que Blu menbach et Ctivier ont proposé de désigner sous le nom de Type mongol. Les nom- breuses populations qu'il caractérise repré- sentent, selon la plupart des auteurs, une grande race; et Cuvier fait descendre celle- ci des hauteurs de la chaîne altaïque, comme les hommes de lype caucasien descendaient, ù son avis, du Caucase : ce sont là de sim- ples suppositions, que rien ne justifie. Pour nous, les Mongols de Cuvier sont un en- semble de nations chez lesquelles nous re- IIOM trouvons certains caractères morphologiques el autres plus ou moins prononcés; ils représentent aux yeux du naturaliste, et avant tout autre information, une variété physiognomique déviant dans une direction définie , et a des degrés très divers, du type :jue nous avons rencontré au point de con- iact des trois continents de l'ancien monde. L'ovale de la tète caucasienne s'altère dans la tête mongole, et donne pour le con- tour de la face une sorte de losange. Ceci tient au développement et à la direction des os malaires et de toute l'arcade zygomati- que, qui donne beaucoup de saillie aux pom- mettes et relève les joues vers les tempes. C'est là le trait le plus caractéristique du type que nous étudions. La courbure de l'arcade est telle, que la partie de la tête qui domine celle-ci en prend une apparence pyramidale; en môme temps l'angle externe des yeux est relevé et les paupières sont comme bridées et demi-closes par l'élirement qu'elles éprouv&ut. Du reste, les dimensions du crâne varient: d'un ovale sensiblement moins long que celui de la variété caucasi- que, le contour vertical contraste sous ce rapport avec celui de la tête nègre. Le front, l'sspace interoculaire, sont aplatis ; le nez est plus large, surtout inférieuretnent, que chez nous; la mâchoire supérieure offre souvent un prognathisme plus ou moins manifeste, et, en général, le système de la face présente un développement proportionnel plus consi- dérable chez les races mongoles que chez les races caucasiennes. Les teintes de la peau sont généralement jaunâtres, plus ou moins claires ou rembrunies, selon les circonstan- ces. Les poils, à quelques exceptions près, sont peu abondants sur le corps, la barbe est rare; les cheveux, droits, grossiers, sont noirs , ainsi que l'iris. On rencontre plus rarement ici qu'en Europe des yeux bleus et des cheveux blonds. Les peuples qui nous offrent les caractères de la variété mongole forment trois groupes plus ou moins naturels et occupent trois po- sitions géographiques assez bien limitées. Ce sont: 1° le groupe essentiellement conti- nental qui a pour patrie principale le grand plateau compris entre l'Altaï et l'Himalaya ; 2° le groupe des terres boréales; 3" le groupe des régions qui descendent du plateau ver < S'est et vers le sud, et qui se terminent par IlOM 527 les péninsules et les îles baignées par les mers des Indes et de la Chine. Groupe du centre. Les peuples du plateau et ceux qui s'y rattachent, ont peu d'établissements Gxes. La plupart sont comme condamnés à la vie pastorale et nomade par la stérilité du pays qu'ils habitent; leurs hordes, plus qu'a demi barbares, parcourenten tous sens des steppes immenses ou des déserts interrompus par des lacs salés et par quelques oasis. De leurs demeures primitives, plusieurs de ces peuples sont descendus dans les plaines du nord et de l'ouest, qui ne leur offraient pas de meilleures conditions de vie. Quelques uns ont, à diverses époques, poussé leurs in- vasions vers le sud, où ils se sont rendus maîtres de l'Iran ; ils ont fondé plus loin l'empire des Turcs osmanlis; ils ont, enGn, laissé, dans l'occident, de nombreux témoins, ici de leurs conquêtes éphémères, là de leurs antiques établissements. Passons rapidement en revue les principales nations de ce groupe, telles que nous les donnent leurs idiomes. Mongols. Ce sont d'abord les tribus mon- goles.Ce* peuples qui se sontrenduscélèbres et terribles sous Attila, Gengis et Tamerlan, sontretirés aujourd'hui sur le plateau et dans les montagnes de l'Asie centrale où ils pro- mènent leurs campemeuts. Les Kalmouks, qui représentent très bien l'ensemble de la nation mongole, nous ont été dépeints par Pallas, dans le passage suivant: a Les traits caractéristiques delà physionomie kaltnou- que sont des yeux obliques, déprimés vers l'angle interne, et très peu ouverts ; des pau- pières charnues; des sourcils noirs, peu four- nis et formant un arc surbaissé; un ne/ généralement court el aplati vers le front; des pommettes saillantes ; un visage rond et un crâne approchant de la forme sphérique. L'iris est très brun , les lèvres sont épaisses et charnues, le menton court; les dents, fort blanches, se conservent belles et saines jusque dans un âge avancé. Les oreilles sont démesurément grandes et détachées de la tête. « Pallas ajoute que, malgré la généra- lité de cette physionomie, il se trouve des individus des deux sexes qui ont un contour de visage et des traits d'une régularité eu* rnpéenne. 2'ongouses. Au nord et à l'est de la Mongo» 32 S IOM lie, dans toute la Sibérie orientale, depuis le Jennissei jusqu'à la mer d'Okhotsk, on ren- contre la nation des To»gauie agricole sous un climat par cela même moins rigoureux que celui de la Laponie, prennent les belles proportions de leurs voisins les Suédois ; ils sont grands, bien faits, et leurs traits, tout en conservant un caractère de race, se rapprochent beaucoup du type eu- ropéen. En même temps, mieux abrités contre les intempéries du ciel , les Finois prennent le teint clair des Scandinave!; 330 110 ?.l leurs cheveux passent aux nuances blondes ei rutilantes , leur iris est généralement bleu ; mais nous devons remarquer que ces dernières modifications se retrouvent chez des tribus nomades de même race, chez les Osliaks, entre autres. Groupe boréal. Nous venons de voir dans la famille oura- lienne le type mongol subissant directe- ment et indirectement, par le ciel et par le sol , l'influence des hautes latitudes de la Lnponie. L'Asie boréale nous offre de nou- veaux exemples de cette action sur plusieurs nations de même type, mais appartenant à d'autres origines. Les plus célèbres de ces peuples hyperboréens , sont les Samoyèdes et les Esquimaux. Les Samoyèdes errent iur les bords de la mer Glaciale, et sont répan- dus plus particulièrement des deux côtés du grand promontoire Sibérien qui se ter- mine par le cap Nord; mais on rencontre quelques unes de leurs nombreuses tribus assez loin à l'ouest, à l'est et au sud de cette région. Pallas, quia vu les Samoyèdes des rives de l'Oby, les sépare nettement des Ostiaks leurs voisins , comme nous l'avons déjà rappelé, et voici quelques traits du por- trait qu'il en trace. Ces peuples ont, comme lesTongonses, « le visage plat, rond et large, •le larges lèvres retroussées, le nez large et ouvert, peu de barbe, les cheveux noirs et rudes. La plupart sont plutôt petits que de taille moyenne, bien proportionnés, plus trapus et plus gros que les Osliaks. Ils sont plus sauvages et plus remuants que ceux-ci. » Les Samoyèdes sont originaires des con- trées voisines de l'Altaï oriental; leurs tra- ditions et leur langue les rattachent à l'Asie centrale et mongole. Il reste vers le haut pays, ou côté du Sayan , des peuplades de même langue , qu'il serait intéressant de pouvoir comparer avec leurs colonies no- mades et ichtliyophagesdes côtes septentrio- nales. Quant aux Esquimaux, leurs principales et leurs plus nombreuses tribus appartien- nent au continent américain; mais comme elles se distinguent des autres peuples de ce continent et se rattachent très directement à des tribus de l'Asie boréale et orientale, c'est ici et a propos du type mongol que nous devons en faire mention. La tête os- ïïi M seuse prend, chez les Esquimaux, une loi:.»e pyramidale plus prononcée que chez les Mongols de la haute Asie, ce qui dépend •lu rétrécissement latéral du crâne, l'écart des pomu elles demeurant considérable C'est là un signe de dégradation en rapport avec la grande infériorité morale et sociale de ces misérables nomades. Les yeux sont noirs, petits, dépourvus de vivacité, ou d'une expression sauvage. Cranlz nous dit que les Esquimaux du Groenland ont le nez peu saillant, la bouche petite, avec la lèvre inférieure plus épaisse que la supérieure. Chez les Esquimaux du continent , Charle- voix signale une barbe épaisse , couvrant presque toute la face. Les cheveux sont or- dinairement noirs, mais quelquefois blonds et toujours longs, grossiers, en désordre; le teint est clair. Il y a ici, a l'inverse de ce que nous avons vu chez les Samoyèdes et les Lapons, des formes trapues, une certaine- disposition à l'obésité. La taille atteint à peine 5 pieds. Tout indique chez les Esquimaux des peuples d'origine asiatique, plus dégrades que leurs ancêtres. Nous trouvons sur la côte nord-est de la Sibérie et dans les lies Aleutiennes, des tribus moins sauvages et mieux douées que les précédentes, qui par- lent des dialectes de la langue des Esqui- maux. Parmi elles sont les Namollos, petits, comme ces derniers, offrant des traits ana- logues, mais s'en distinguant par des mœurs douces. A côté des Namollos, les Tsrhuk- tschis offrent tous les caractères des vrais Esquimaux, en partagent les mœurs, les superstitions, le dialecte; mais s'en distin- guent par une taille plus élevée. Je ne mentionnerai ici que pour mémoire les Kamschadiiles , peuple de type mongol, de mœurs grossières, et qui a plus d'un irai' de ressemblance avec ses voisins du Nord. Plus au sud , dans les Kuriles et sur le con- tinent voisin, une autre nation très diffé- rente des précédentes réclame de nous une mention particulière. C'est le peuple des Ainos. Leur taille est petite, mats leur visage offre des traits assez réguliers aux yeux d'un Européen , leur système pileux est exlranrdiuairement développé; la barbe tombe sur la poitrine; le cou , les bras, le dos sont couverts de poils. C est là un ca- ractère tout exceptionnel , surtout chez les HOM peuples de type mongol. Ce qu'il y a de remarquable encore , c'est que la langue des Ainos a des rapports frappants avec celle des Samoyèdes, et avec celles de quel- ques peuplades du Caucase. Groupe sud oriental. En descendant du plateau central et des régimes septentrionales de l'Asie vers l'est et vers le sud , jusqu'à l'Océan , et passant jusqu'aux îles voisines, nous rencontrons d'heureuses et fertiles contrées, arrosées par de grands fleuves, et dont le sol , le climat, la découpure littorale, favorisent les établis- sements fixes, l'agriculture, la civilisation, les échanges, autant que la nature et le cli- mat du haut pays, et des plaines du nord se monlrentcontraires aux progrès de l'état social. Aussi, la Chine, l'Indo-Chine et le Japon sont-ils couverts d'une population nombreuse, en jouissance, depuis un grand nombre de siècles, de tout ce qui fait la prospérité matérielle des sociétés civilisées. Les arts industriels, l'agriculture, le com- merce, la navigation, quelques arts de luxe, les lettres fleurissent dans ces contrées d'ail- leurs régulièrement gouvernées et admi- nistrées. Il y a là comme un monde à part, un monde qui s'est isolé, autant qu'il l'a pu , de nos civilisations occidentales, et qui semble s'êire immobilisé depuis longtemps dans une prospérité que n'anime aucun principe de vie supérieur. Il semble que le génie du continent asiatique et des races qui ont reçu son empreinte matérielle fasse là son effort suprême. Les peuples du groupe sud-oriental sont empreints d'un type mongol parfaitement caractérisé, maisquis'estadouci àlouségards sous l'action d'un beau ciel, d'un sol prodi- gue de ses biens et d'une condition sociale très supérieure à celle des peuples nomades. C'est là ce que nous offrent à divers degrés les Coréens, les Chinois, les Japonais et les peuples du sud, jusqu'aux bouches du Brah- mapoure et du Gange. Les Coréens tiennent encore aux races nomades par leur langue, tandis qu'ils sontChinois par leur physiono- mie, c'est-à-dire par les nombreux exemples qu'on rencontre chez eux de figures qui se rapprochent davantage du type caucasique. L'obliquité et le peu d'ouverture de la fente palpébrale, l'évasemenl du nez à sa racine. NOM 331 l'aplatissement du front et de la région sous- orbitaire, la saillie des pommettes, la grosseur des lèvres, la roideur des cheveux, la rareté de la barbe, la teinte jaunâtre de la peau, sont encore chez tous ces peuples le fait général-, mais on voit souvent des profils européens, des pommettes effacées, des yeux ouverts ej horizontaux, de beaux cheveux, un teint rosé. Dans la Corée, ces déviations du type mongol sont assez communes pour avoir donné à Siebold l'idée d'admettre dans cette presqu'île deux races distinctes, supposition que la distribution des deux types dans les mêmes familles contredit évidemment. Du reste, Pallas avait déjà signalé, vers le nord de la Chine, des femmes dont les traits, les cheveux, le teint se rapprocheraient de ce que nous voyons en Europe, et le même fait est signalé par Abel de Rémusat dans les pro- vinces du centre. Au Japon, il parait aussi que le type mongol, bien caractérisé dans l'intérieur des lies, chez les agriculteurs, se modifie beaucoup chez les pêcheurs et les marins des côtes. Ceux-ci sont des hommes petits, vigoureux, agiles, aux mâchoires saillantes, aux grosses lèvres, avec un nez petit, déprimé à sa racine, mais à profil ar- qué; enfin , leur chevelure a quelque dis- position à devenir crépue, déviation inverse de celle que nous signalions tout à l'heure. Les peuples de la péninsule indo-chinoise fourmillent aussi d'exceptions au type ré- gnant, et les traits de ce type se rencontrent même assez rarement tous chez le même individu. On signale, chez ces peuples, le peu de développement et surtout d'énergie des muscles, en même temps que leurs dis- positions à l'oisiveté. Une taille carrée, des membres gros, une main assez forte, distin- guent les Indo-Chinois des Indous leurs voi- sins. Leur bassin est très large. Les cheveux conservent la rudesse qu'ils offrent dans l'ensemble du type mongol. On remarque, dans tout ce groupe de nations plus d'adresse que de force, une grande aptitude pour les ouvrages d'une exécution délicate. III. TYPE AFRICAIN. Le troisième des grands types de la va- riété humaine appartient au continent de l'Afrique. Celte terre brûlante, couverte en partie de sables arides, médiocrement arrosée, cl 332 11031 dont l'Océan n'entame pas la tuasse corn pacte, élevée en plateau sur sa plus grande étendue, devait imprimer à sa population un caractère général. En effet, tous les peu- ples de l'Afrique, à l'exception de ceux qui se rattachent historiquement à des races étran- gères, portent une empreinte commune. Mais celte empreinte n'est pas partout éga- lement prononcée; elle se nuance beaucoup, se rapprochant tantôt du type caucasien, tantôt du type mongol. Déjà nous l'avons vu apparaître en Egypte, chez la race égyp- tienne proprement dite, mais très dominée encore par les caractères caucasiques. Elle se prononce davantage en Nubie, puis dans le Darfour, dans le Soudan, dans la Séné- gambie; mais elle ne se complète réellement que chez les peuples plus méridionaux, surtout chez ceux de la côte sud-ouest, touie part fuite aux exceptions; enfin, dans l'Afrique australe, quelque chose de mongol vient modifier, dans un autre sens, les traits africains. Ces traits caractéristiques se trou- vent pleinement réalisés chez la plupart des nègres de la côte de Guinée. Le crâne est allongé, étroit aux régions temporales; le maxillaire supérieur s'incline et se projette, ses apophyses montantes sont très écartées en bas, très rapprochées en haut, et laissent peu d'espace pour les os propres du nez, qui se trouvent ainsi refoulés vers le frontal. L'arcade zygomalique offre un écartement latéral assez prononcé, ce qui tient en par- tie ici à la dépression des fosses temporales. Un nez écrasé à sa racine, épaté, jeté en avant par la projection de la mâchoire; de grosses lèvres couvrant des dents proclives; une mâchoire inférieure assez longue pour s'accommoder à la supérieure; un œil brun, a sclérotique jaunâtre, bien découvert par les paupières; enfin des cheveux courts, crépus, feutrés comme une toison, peu de barbe, composent les principaux caractères extérieurs de la physionomie nègre. Ajoutons que le bassin, en particulier, et le tronc, en général, ont moins de développement en largeur, dans ce type que dans les autres; il y a la comme une tendance vers les for- mes des quadrumanes, toutefois avec une différence marquée entre les deux sexes. Les membres supérieurs sont aussi propor- tionnellement longs; les inférieurs, un peu arqués eu dedans, se font remarquer par HOM l'élévation et l'aplatissement des mollets, par le défaut de cambrure interne du pied. Enfin les nègres ont la peau douce, fraîche et teinte de nuances plus ou moins brunes ou noires. Leur sueur, dit-on, est d'une odeur forte et spéciale, et leurs parasites se- raient différents des nôtres. La plus grande partie de la population africaine est morcelée en petites peuplade? plus ou moins sauvages, menant la vie de clan ou de tribu, à peu près sans industrie, fétichistes, en guerre les unes contre les au- tres, tendant par elles-mêmes à descendre et à s'amoindrir, plutôt qu'à s'élever et à gran- dir. Ici les sens sont plus exercés que l'intelli- gence ; peu d'effort, peu d'initiative, beau- coup d'impressionnabilitéet par conséquent de mobilité, donnent au caractère les quali- tés et les défauts de l'enfance; et cepen- dant on trouve chez ces hommes enfants des instincts de soumission et de fidélité remar- quables, aussi bien que des haines profondes et opiniâtres. Soumise à l'influence des races supérieu- res, l'intelligence et la nature morale du nègre se montrent capables, quoi qu'on en ait dit, d'un développement qui ne permet en aucune façon de les soupçonner d'une infériorité native. Le mahométisme a créé, dans le Soudan, des Etats assez civilisés ; il a relevé, partout où il les a atteintes, les tri- bus jusqu'alors sauvages de ces races, et les Cafres, qui ont conservé des traditions et des coutumes par lesquelles ils se rattachent aux peuples civilisés, jouissent d'un étal so- cial plus avancé que les nègres de la côte occidentale. Leurs campements sont des es- pèces de villes très populeuses; ils joignent la culture de la terre au soin des troupeaux ; ils dépassent le fétichisme et conçoivent une divinité supérieure , croient à l'immortalité de l'âme, offrent des sacrifices, pratiquent la circoncision. Les limites de ce travail nous interdisent d'entrer dans le détail de ces nombreuses transitions qui existent entre le type nègre le plus prononcé, entre certaines tribus de la côte de Guinée, et les beaux noirs des rives du Sénégal et de la Gambie (lolofs et Man- dingues), ceux du Soudan (Felatahs), ceux de la Cafrerie et de Mozambique. Mais nous devons une mention particulière à la raie la pins méridionale du continent africain, à la ISOM race hnttentnte. Ses caractères se partagent entre le type africain et le type asiatique ou mongol .Jadis nation nomade très nombreuse, riche en troupeaux, aujourd'hui peuple mi- sérable, refoulé par ses vainqueurs, les Ca- fres et les Européens, dans les forêts et les déserts des environs du Cap, les Ilottentots sont des hommes de petite taille, teints d'une nuance jaune enfumée, Africains par le prognathisme de la face, l'étroitesse de la tête, la forme du nez et des lèvres, l'aspect laineux de la chevelure, Mongols par leurs pommettes saillantes et leurs petits yeux relevés et bridés à l'angle externe. Les fem- mes prennent avec l'âge un ventre protubé- rant et une masse de graisse considérable sur les muscles fessiers. Les petites lèvres se développent, chez elles, jusqu'à pendre assez bas au-dessous du pubis. On voit, par ce qui précède, que chacun des grands types de la diversité humaine va- rie lui-même considérablement sous l'action des divers modificateurs qu'il rencontre, et qu'il en résulte des tendances et des transi- tions très nuancées d'un type vers les autres, au point qu'il est bien difficile de diviser le genre homme en groupes parfaitement sé- parés. Contentons nous en ce moment de prendre note de ce fait de tendance qui in cline tour à tour la variété centrale vers l'une ou l'autre des variétés extrêmes, et qui nous montre, en outre, dans les populations de chacun des trois types, des réapparitions en quelque sorte accidentelles et locales des autres variétés. Avant de pousser plus loin nos conclusions , il nous reste à parcourir encore les principaux types que nous ren- controns en dehors des trois continents de l'ancien monde, c'est-à-dire dans l'Océanie et dans les deux Amériques. IV. TYPES OCÉANIENS. A l'Asie indo chinoise se rattache de la manière la plus directe une population nom- breuse qui, de la pre.-qu'île de Malaca , s'est répandue dans toutes les grandes et petites îles de la mer des Indes jusqu'à la région polynésienne et au voisinage de l'Aus- tralie, occupant le vaste district maritime qui a reçu de M. Lesson le nom de Malai- sie, et quelques archipels voisins, notam- ment celui des Caroliues. Les Malais ne sont pas les seuls ni même, semble t il, les HOM 533 plus anciens habitants de ce district; ils pa- raissent l'avoir conquis sur des races refou- lées aujourd'hui dans les montagnes et que nous retrouvons ailleurs. 1. Malais. Le type malais dérive évidem- ment du type chinois ou du moins en repro- duit les traits principaux. C'est ce qu'on voit d'abord pour les crânes, qui ont la largeur, l'aplatissement antérieur des crânes mongols, leurs os malaires écartés, etc., mais avec un prognathisme plus ou moins sensible. L'obli- quité de la fente palpébrale se retrouve ici; le nez est plus ou moins large, les lèvres grosses et saillantes; on remarque, en géné- ral, l'élévation et même souvent la direction avancée du front. Les Malais sont de petite taille, mais bien faits, robustes, avec des membres qui rappellent plus les formes des Indous que celles des Chinois. Ils ont le teint d'un jaune plus ou moins bruni, chez les personnes exposées aux intempéries, et qui pâlit jusqu'au blanc européen, chez les fem- mes qui passent leur vie à l'abri du soleil. Les cheveux ont la raideur et les teintes noires qu'ils offrent dans les races de la hante Asie; rarement sont-ils d'une autre couleur que le noir. L'industrie des Malais, leur activité commerciale les a fait nom- mer les Phéniciens de l'Océanie. 2. Polynésiens. Les habitants des nom- breuses îles de la Polynésie parlent des lan- gues de la même famille que celles de la Malaisie, et cependant nous ne retrouvons plus chez eux les caractères physiques' des Malais proprement dits. Il y a même entre les Polynésiens une assez grande variété sous ce rapport, et il parait difficile d'indi- quer un type polynésien. Cependant M. Les- son nous donne les Taïtiens comme les re- présentants de ce qu'il y a de plus général dans la caractéristique de ces peuples frères. Soit qu'on considère les crânes, soit qu'on ait égard a la tête revêtue (tes parties molles, nous trouvons ici de beaux traits, un beau développement du front, en un mot, ce qui distingue le type européen; si ce n'est que la face serait proportionnellement un peu forte, le nez un peu large, la mâchoire su- périeure et les lèvres sensiblerucuisaillantes com larés aux beaux exemplairs de la variété caucasique. Les insulaires des Marquises, avec les Taï- tiens, sont les mieux partages pour tout 33Ù HOU l'ensemble de la caractéristique. Les uns et les autres sont grands, bien faits, d'une physionomie agréable ; celle des Taiiiens est, au rapport de M. Lesson, empreinte d'une grande douceur. La peau est d'un brun oli- vâtre, peu foncé chez les femmes. Leurs cheveui sont le plus souvent noirs, quelque- fois bruns ou même plus clairs, et même les enf.iuts sont assez ordinairement blonds. Les habitants des Marquises portent, en gé- néral, la barbe très longue. Les Polynésiens de l'archipel d'Hawaii ou Sandwich ont des formes moins belles que les précédents. La coupe des yeux est plus mongole, le nez plus épaté, les lèvres plus saillantes et plus grosses, et, chez les grands, on remarque des cheveux courts et crépus , avec un teint assez foncé, même dès a naissance. On dirait que ces îles renfer- ment deux races; car le peuple diffère des chefs par une taille petite et des formes grêles, aussi bien que par des cheveux lisses et un teint jaune. Les habitants des tles Tonga sont de grande taille, plus robuste qu'élégante ; mais ils ont des traits plus européens que les précédents; les nez romains ne sont pas ra- res chez eux, et les lèvres n'ont, en géné- ral, qu'une médiocre épaisseur. Leurs che- veux sont droits, grossiers, quelquefois frisés ou crépus. Somme toute, les peuples qui, du conti- nent asiatique, leur patrie d'origine, se sont répandus d'abord dans les grandes Iles dé- pendantes de ce continent, puis dans la ré- gion tout à fait maritime de l'océan PaciG- que, peuples qui parlent des idiomes de même famille et auxquels il faut joindre les habitants de la Nouvelle-Zélande, nous of- frent, dans leurs traits, un double caractère. D'une part, ils font retour du type mongol vers le type caucasien, sans toutefois attein- dre celui-ci; puis ils mêlent souvent à leur physionomie quelque peu du prognathisme que nous avons vu chez les nègres d'Afrique et que nous allons retrouver chez d'autres habitants de la Malaisie et chex ceuz des terres australes. 3. Nègres océaniens. Depuis les îles Anda- man, dans le golfe de Bengale, jusqu'aux premiers archipels polynésiens qui suivent, à l'est, la Nouvelle-Guinée, en comprenant la péninsule malaise, les Philippines, etc., on HO M rencontre des peuplades noires, aux cheveux courts et laineux, au nez épaté, aux grosses lèvres, aux mâchoires avancées, en un mot, aux traits nègres. En général , ces races prognathes vivent à l'état sauvage, dans les régions écartées et montagneuses. Une des Philippines en possède un nombre prédomi- nant, qui lui a valu le nom d'Ile des nègres. Si, par leur physionomie, les nègres péla- giens se rattachent aux races africaines, Ils s'en séparent nettement par leurs langues, qui sont malaises et polynésiennes. Aucune tradition ne permet de remonter à l'origine de ces tribus, parmi lesquelles on observe beaucoup d'hommes de très petite taille, et en général des formes grêles. Les habitants à peu près détruits de la terre de Diémen sont bien voisins de ce type. i. Alfourous , Papous, Australiens. Les grandes îles de l'océan Indien, la Nouvelle- Guinée, l'Australie nous offrent encore des races assez différentes des précédentes et des Malais, mais qui se ressemblent par un pro- gnathisme plus ou moins remarquable. Telle est. d'abord la race des Alfourous ou llara- forus. Des pommettes saillantes, un nez épaté, des dents très proclives, de gros yeux, des membres grêles, disproporlionnellement longs, des cheveux longs, abondants, lisses, une barbe roide et épaisse, la peau d'un noir briiii sale, tels sont les détails du portraitque nous trace M. Lesson de quelques Alfourous de la Nouvelle-Guinée qu'il a pu observer. Des caractères assez analogues se retrou- vent chez les habitants de la Nouvelle-Hol- lande, race misérable dont Pérou et Lesueur nous ont donné de bons spécimens. Mais pour assurer que les Alfourous et les Austra- liens forment une même race, il faudrait tout au moins savoir si les divers peuples réunis sons ces dénominations parlent des idiomes de même origine. Quant aux Papouas, à cette population singulière delà Nouvelle-Guinée et de quel- ques îles voisines, qui se fait remarquer par une énorme Chevelure frisée, c'est une race mixte qui provient d'un croisement des Ma- lais avec des nègres pélagiens, lesquels sont aussi désignés quelquefois, mais a tort, par ce même nom de Papouas. On voit que, si les Polynésiens nous of- frent un retour du type extrême de la haute Asie vers le type moyen des peuples d'Eu- ropc, les peuplades inférieures de la Malaisie el de l'Australie dérivent, à divers degrés, Ters les traits et les formes des Africains, et que quelques unes poussent la ressemblance jusqu'aux caractères de la chevelure. Toutes ces races prognathes sont descendues à la condition sociale la plus misérahle. V. TYPES AMÉRICAINS. Il nous reste, pour achever la revue des principales variétés humaines , à jeter un coup d'oeil sur celles que nous ofTrent le nouveau continent et les terres qui s'y rat- tachent. Déjà nous avons pénétré dans les contrées boréales de l'Amérique, en sui- vant, d'une rive à l'autre du détroit de Behring, les peuples de type mongol qui habitent ces hautes latitudes. Déjà les Es- quimaux nous ont introduits dans un monde différent du monde asiatique, et leur lan- gue, plus que leurs traits , annonce une nouvelle famille de races. Avançons-nous maintenant sur les régions plus méridio- nales , et cherchons à saisir et la physio- nomie générale et les principales différences des races dites indigènes, de ces peuples au- jourd'hui sauvages, réduits à la vie de tribu, dépossédés, refoulés par les émigrants euro- péens dont ils refusent la civilisation, el qui finiront par disparaître, après avoir connu jadis un état prospère, et en laissant le sou- venir de plusieurs nations anciennement civilisées et florissantes sur cette terra qui ne demande qu'à prodiguer ses dons. Il existe, sans doute, entre les divers peu- ples des deux Amériques des indices de res- semblance et de rapprochement qui compo- sent le caractère général de la population du nouveau continent, comparée à celles des autres parties du monde. Mais le premier regard jeté sur ces peuples n'aperçoit que leur diversité, je dis leur diversité physique, celle qui doit le plus nous occuper, comme naturalistes. A. Type nord-américain. Les tribus qui, du Canada a la Louisiane, et des Alleghany aux montagnes Rocheuses, sont répandues dans les contrées voisines des lacs ou arrosées par le Mississipi et ses affluents, sont diverses par leurs langues et sous tous les autres rap- ports, mais nous ofTrent cependant un pre- mier type de variété qu'on peut reconnaître à première vue, malgré ses modifications. , l'A)M 335 La tête osseuse est un peu pyramidal par la direction des parois du crâne, a partir des arcades sourcilières en avant, des bosses pa- riétales sur les côtés, de la protubérance oc- cipitale en arrière. L'occipital est aplati au- dessous de cette saillie, renflé latéralement. L'arcade zygomatique conserve un peu de l'excès d'écartement latéral qui frappe chez les peuples de type mongol. Les fosses na- sales sont grandes, et tout y indique un large développement de la surface olfactive. L'ar- cade maxillaire supérieure est avancée, et toutefois les incisives n'ont pas de proclivité sensible. La mâchoire inférieure, assez forte, forme de ses deux branches, non un angle prononcé, mais une courbe. Un nez plus ou moins arqué, grand, sail- lant, est le trait le plus frappant de ces Indiens de l'Amérique septentrionale. Leurs yeux sont, en général, plus longuement que largement ouverts, et ne paraissent pas grands. Un teint généralement cuivré, des cheveux plats, noirs, quelquefois chatoyants, une barbe peu fournie, achèvent le portrait de ces hommes désignés souvent par le nom de Peaux-Rouges. Parmi eux se distinguent lesCherokuës, delà confédération desCrecks, et dont on vante la stature avantageuse, l'expression martiale, la beauté dans les deux sexes. Sous l'influence du christianisme, le peuple que nous venons de nommer est entré dans une voie de développement où il a fait déjà de remarquables progrès. Plus au nord que lui, les Iroquois, les Algonquins , sont mis au rang des belles tribus de ce type. La plupart des Indiens de l'Amérique sep- tentrionale sont demeurés réfractaires à la civilisation, et mènent une vie qui réduit chaque année leur nombre par la maladie, l'intempérance, les guerres acharnées, etc. Leur caractère est farouche, indépendant, morne, réfléchi, opiniâtre. Tout semble in- diquer chez eux , d'accord avec leurs tradi- tions et les nombreux tombeaux trouvés dans ces contrées, la décadence et comme le sou- venir d'une ancienne prospérité et d'une puissance qui s'irrite encore de sa défaite. Ce ne sont pas , comme le croyait Chateau- briand, les qualités naïves du sauvage enfant qui s'élance vers l'avenir, ce sont plutôt les derniers efforts d'une énergie qui suc- combe. Oa ne doit pas exagérer l'unité du type 336 HOM que nous venons de décrire. Cette unité laisse place à de nombreuses variations nationales et individuelles. Quelquefois, comme chez certaines tribus Sioux, décrites par M. Cate- lin, le proGI donné par le front et le nez e»t arqué au point de former une ligne semi- lunaire; d'autres fois, nous rencontrons un nez à peu près droit (Cherokoës); d'autres fois encore , une face large, à joues rebon- dies. Puis les teintes de la peau offrent de nombreuses nuances entre le rouge tuile et l'olivâtre; elles pâlissent même beaucoup dans les cantons élevés des montagnes, et les cheveux deviennent souvent alors châ- tains ou même d'un blond jaunâtre. Un fait de variation assez singulier est celui que nous signale M. Catelin pour les cheveux, chez les Mandans : beaucoup d'individus des deux sexes, les jeunes aussi bien que les vieux, offrent des cheveux d'un gris argenté, et, avec cette teinte, la chevelure prend un caractère de roideur et de grossièreté Au delà des montagnes Rocheuses, nous retrouvons, dans le district de l'Orégon et plus au nord, des Indiens qui se rattachent à la grande famille de l'est, mais qui se montrent assez modifiés dans leurs formes et leurs teintes. Je ne parle pas de l'aplatisse- ment de la icte, qu'on observe chez plusieurs de leurs tribus, et qui leur a valu le nom de TClcs» Plates; c'est le résultat tout artificiel d'une compression exercée pendant, la pre- mière enfance. Mais les traits, les formes, en général, prennent ici plus de rondeur et de masse, et an même temps le teint s'éclair- cit proportionnellement à l'élévation de la latitude. Les peuples dont nous parlons jouissent d'un climat tempéré parles vents chauds et humides de l'océan Pacifique; ils vivent de pêche, cultivent le sol, ont, en un mot, une vie plus sédentaire que les tribus de l'autre versant. Californiens. Mais plus au sud, dans la Californie, nous rencontrons une terre aride, pierreuse, qu'un soleil ardent ne par- vient qu'à dessécher, et les caractères phy- siques des habitants nous offrent un type nouveau. Un Iront bas, des yeux enfoncés, un nez court, déprimé à sa racine, élargi à sa base, des pommettes saillantes, une bou- che assez grande, des lèvres épaisses, enfin une peau noirâtre avec des cheveux longs et plats, et quelque peu de barbe, composent , BOU une physionomie qui se rapproche et s'éloigne tour à tour du type éthiopien. C'est comme l'empreinte d'un climat africain sur une po- pulation qui en avait déjà reçu une autre. Les Californiens nous sont donnés comme une race affaissée, sans développement, sang énergie. Elle offre surtout ce caractère dans la Péninsule, et se relevé un peu physique- ment et moralement, au nord, dans la Nou- velle Californie. Races mexicaines. Une race venue des régions que nous venons de parcourir et qui, dans une suite de migrations, a porté suc- cessivement les noms de Tollèques, de Chi- chimecas, d'Astèques; une race dont la lan- gue a des affinités frappantes avec quelques unes de celles des tribus de l'Orégon, s'est établie et a fondé jadis un empire puissant, une civilisation remarquable sur les plateaux du Mexique. Aujourd'hui ce n'est plus qu'un débris qui accuse les violences de la con- quête espagnole. Ce pays était habité plus anciennement encore (caria première inva- sion toltèque ne remonte qu'au vuc siècle de notre ère) par d'autres races, d'autres peu- ples, les uns barbares, les autres ayant un certain degré de civilisation attesté par de nombreux monuments. On cite les Olmecas comme une nation civilisée de cette première époque, et les Othomis comme une peuplade barbare, remarquable par le caractère mo- nosyllabiqueet lesaffinités indo-chinoises de sa langue, caractère qni indiquerait une ori- gine asiatique. Il est bien difficile de retrou- ver la trace distincte des diverses populations qui se sont succédé ou qui ont eu simul- tanément leurs établissements dans les contrées limitrophes des deux Amériques; quelques unes peut-être ont, comme le pensent plusieurs auteurs , peuplé le con- tinent méridional et les Antilles , ce qui indiquerait le nord et l'est comme la route des navigations de toute l'antique popula- tion du nouveau monde. Ce qui reste de ces passages, de ces établissements, en un mot, de ces nations barbares ou civilisées qui ont occupé le Mexique et la grande chaussée méridionale jetée d'un continent à l'autre . c'est un nombre assez limité d'indigènes, les uns sédentaires , habitant les villes ou cul- tivant le sol ; d'autres, nomades et chasseurs indépendants. Les Mexicains sont généralement d'une HOM taille avantageuse , bien proportionnée. Ils reproduisent assez bien, semble-t-il, le type des Indiens de l'Orégon. Les portraits des anciens Astèques nous offrent un front dé- primé, qui rappelle les têtes plates obtenues artificiellement par les tribus du Nord pour exagérer, sans doute, une forme considérée par ces peuples comme un caractère de beauté. Les cheveu* ont les mêmes couleurs et la même rudesse ijue chez la plupart des peuples mongols et américains ; la barbe est peu abondante. Quant à la peau, elle offre une teinte olivâtre, qui s'éclaircit beau- coup chez les femmes des villes. On assure qu'il n'est pas de nation chez laquelle on trouve moins de personnes contrefaites que chez les Mexicains. Les anciens Mexicains conservaient, au milieu de leur civilisation avancée , un caractère de cruauté qui se montrait dans leurs guerres et dans leurs cérémonies religieuses. Ceux d'aujourd'hui se montrent graves, taciturnes, attachés opiniâtrement à leurs coutumes. Types et races brasilio-guaranienncs. La grande plaine qui , du versant oriental des Andes péruviennes, s'étend jusqu'à l'océan Atlantique , arrosée par les deux grands lleuves de l'Orénoque et des Amazones, est peuplée par un groupe de peuples indigènes auquel M. d'Orbigny a donné le nom de race brasilio-guaranienne ; il comprend les Caraïbes, les Guaranis, les Tupis et les Bo- tocudos. Les caractères de cette race sont donnés comme suit par l'auteur précité : « Couleur jaunâtre; taille moyenne ; front non fuyant; yeux souvent obliques, tou- jours relevés à l'angle extérieur. » Ce type rappelle beaucoup le Mongol , et la ressemblance est surtout assez frappante chez les Botocudos et les Caribes ou Caraï- bes. Le nez n'est plus celui des Américains du nord; il est court, mais moins large et plus saillant que celui des Chinois. La barbe est rare. Les Guaranis, répandus dans tout le Pa- raguay, ont été en partie convertis au chris- tianisme, ou pluiôt baptisés , enseignes et civilisés par les missions des jésuites ; cette partie delà famille brésilienne s'est montrée plus disciplinable que les autres. Les Botocudos, au contraire, farouches anthropophages, ont résisté plus longtemps, et c'est lies récemment qu'on a pu arra- T. VII. 110 M 337 cher quelques unes de leurs tribus à leur vie errante et à leurs mœurs sauvages. On connaît les singuliers ornements en buis que ces peuples s'implantaient dans la lèwe inférieure. M. A. Sainl-Hilaire nous a dit que les Botocudos qui rencontrent des Chinois dans les ports du Brésil les désignent comme leurs oncles. Les Caribes ou Caraïbes , maîtres autre- fois des petites Antilles, ne sont plus repré- sentés que par des peuplades continentales, qui se trouvent surtout près des rives de l'Orénoque et dans la Guiane. Ceux des An- tilles étaient cannibales , et leur nom était devenu synonyme d'anthropophages. Les Caribes sont , au dire de M. de Humboldt , les hommes les plus robustes et les plus grands du globe après les Patagons. On a longtemps cité les crânes caraïbes pour la singularité de leur forme ; c'était encore ici le résultat d'une pression exercée dans l'en- fance , coutume plus répandue qu'on ne le croit généralement, car elle existe même dans quelques uns de nos déparlements , comme nous l'a montré M. Foville. Race pampeenne. M. d'Orbigny a réuni sous ce nom de nombreuses tribus répan- dues à l'est de la grande Cordilière, depuis le Paraguay à ia pointe du continent, les unes nomades, les autres stationnaires , et, jusqu'à un certain point, civilisées sous l'in- fluence des missions. Des formes larges , massives, quelquefois athlétiques; une tête forte, ronde; un front peu développé; un nez un peu gros et épalé; une bouche grande, bordée de grosses lèvres; des yeux petits , l'angle palpébral un peu bridé en dehors, composent une physionomie typique assez générale chez ces nations. Cependant d'Azara nous peint les Abipones du Chaco comme se rapprochant du type européen , et offrant de beaux traits, un nez à peu prèi aquilin, des formes assez bien dessinées, en même temps qu'une nuance plus claire que la généralité des autres Pampéens. Parmi ceux-ci se distinguent les Patagons, nomades équestres îles pampas et des plaines arides, j la plupart de haute stature, aux membres robustes , annonçant par leur physionomie \ un courage farouche, une indépendance de i caractère et des mœurs qui repoussent la civilisation; tandis que, plus au nord , les ! Chiauitos, habitants d'un pays moins uni, 338 I10M plus arrosé et plus boisé , ont une vie plus sédentaire, un caractère sociable, et ont accepté le catholicisme. Leur bouche est mieux formée que celle des Patagons. Les habitants de la province de Moxos , vivant surtout de pêche, dans un pays plat, souvent inondé, onlcouscrvé plus decoulumes païen- nes et d'indépendance que leurs voisins les Chiquitos, et se rapprochent physiquement davantage des tribus des pampas ; ils sont un peu plusgrands etun peu moins informes de corps que les Chiquiléens. En un mot , celle race du Sud varie, comme toutes les au- tres, avec les conditions de vie que lui ont créées les différences du sol; mais cette va- riation n'efface pas son type général. Race ando-péruvienne. M. d'Orbigny éta- blit cette race comme variété distincte, et la caractérise par la phrase suivante : « Cou- leur d'un brun olivâtre plus ou moins foncé; taille petite; front peu élevé ou fuyant; yeux horizontaux, jamais bridés à leur angle externe. » Parmi les peuples de race ar.do- péruvienue , les uns habitent les bautes régions de la Cordilière, des plateaux de 3 ou 4,000 mètres d'élévation, ou les forêts des montagnes elles-mêmes; d'autres par- courent ou les pentes du versant orienta! vers la Bolivie, ou les côtes et les îles jetées a la pointe du coniineiitcomine des fragments détachés de celui-ci. Dans toutes ces stations les Ando-Péruviens présentent, comme les précédents, mais avec des variantes particu- lières et a divers degrés, ce même caractère de prédominance des formes élargies, que nous avons déjà signalé chez les autres peuples de l'Amérique méridionale. Les Incas ou Quichuas et les Aymaras sont deux nations péruviennes remarquables par leur civilisa- tion, et dont la première, conquérante de la seconde, doit peut-être à celle-ci une partie de son culte et de ses arts. Quoi qu'il en soit, ces deux nations, quoique distinctes par leurs idiomes , nous offrent la plus grande ressemblance physique et morale : mêmes coutumes, mêmes aptitudes intellec- tuelles , mêmes industries , même costume. Ce ne serait pas la première fois que le vain- queur devrait au vaincu son éducation mo- rale et sociale; et d'ailleurs, selon toute probabilité, ici les origines étaient commu- nes, quoique de dates différentes, comme pour nos deux races celtiques. « Les traits HO RI des Quichuas, nous dit M. d'Orbigny, sont bien caractérisés, et ne lessemblent en rien à ceux des nations de nos races pampéennes et brasilio-guaraniennes; c'est un type tout à fait distinct, qui ne se rapproche que des peuples mexicains. Leur tête est oblon^ue d'avant en arrière, un peu comprimée laté- ralement; le front est légèrement bombe, court, fnyant un peu en arrière ; néanmoins le crâne est assez volumineux , et annonce un assez grand développement du cerveau. Leur face est généralement large , et , sans être arrondie, son ellipse approche beaucoup plus du cercle que de l'ovale. Leur nez, re- marquable, est toujours saillant, assez long, fortement aquilin , comme recourbé à son extrémité sur la lèvre supérieure : le haut en est renfoncé, les narines sont larges, épa- tées, très ouvertes; la bouche est plutôt grande que moyenne, sans que les lèvres soient très grosses; les dents sont toujours belles, persistantes dans la vieillesse; le menton est assez court sans être fuyant. Leur physionomie est, à peu de chose près, uniforme, sérieuse, réfléchie, triste même , sans cependant montrer d'indifférence. Les sensations se peignent rarement à l'exté- rieur. L'ensemble des traits reste toujours dans le médiocre; rarement voit-on chez les femmes une figure relativement jolie , néanmoins elles n'ont pas le nez aussi sail- lant et aussi courbé que celui des hommes.» 'Les singuliers crânes trouvés à Titicaca , et qui rappellent ceux des Caraïbes de Saïui- Vincent par l'extrême aplatissement du front, et par la projection de la faceau devant de la boîte cérébrale, sont encore des résul- tats de la coutume si répandue décomprimer la tête des enfants pour lui donner telle ou telle forme réputée belle. II. d'Orbigny fait remarquer que ces têtes se trouvant sur- tout dans les tombeaux des chefs, rien n'au- torise à penser que leur déformation artifi- cielle ait exercé une influence fâcheuse sur l'intelligence. Les nations péruviennes sont entrées dans l'église catholique et continuent le genre de vie de leurs ancêtres, s'occupant essentielle- ment du soin des troupeaux et de l'agricul- ture. Race araucanienne. Cette race , consi- dérée comme un rameau de la précédente , s'en sépare néanmoins par ses caractères II OM physiques autant que par la résistance qu'elle a toujours opposée à la civilisation. Elle habite les arides du Chili et les plaines de l'est , et s'étend du 30e degré de latitude sud jusqu'au voisinage de la terre de Feu , où nous trouvons la dernière race ou nation du nouveau monde, les Pécherais. Les Araucanosont, avec la grosse tête, et le visage rond des Américains du Sud , les pommettes hautes et saillantes, le nez court et épaté, la bouche grande, bordée de fortes lèvres. Malgré l'éçartement des os malaires, les yeux ne sont pas sensiblement relevés à l'angle externe. La couleur de ces monta- gnards nomades et guerriers est un peu moins foncée que celle de leurs voisins ; on assure même que quelques unes de leurs tribus sont blondes et d'un teint clair Quant aux Pocherais de la terre de Feu et des îles voisines, ce sont encore des hom- mes de même type, sinon de même race que les précédents, On a beaucoup parlé de leur extrême maigreur, mais elle n'est pas aussi générale qu'on l'a dit; c'est, d'ailleurs, une conséquence du pauvre régime de ce peuple ichthyophage , à peu près sans industrie, errant d'une lie à l'autre sur de misérables canots; réduit, pour toute arme dépêche ei de chasse, à des dards armés de silex, et su- bissant enfln tous les effets directs et indi- rects d'un climat rigoureux. Leurs traits suit ceux des Araucaniens; mais leur ex- pression , loin d'être farouche , a beaucoup de douceur, et annonce une bienveillance que leur conduite ne dément pas. Indépendamment des afûnités que l'étude des idiomes américains a permis de saisir entre les peuples du nouveau continent, et qui semblent rattacher l'Indien du Canada, peut-être même l'Esquimaux et le Groën- landais, au Pécherai de l'extrême sud, il se- rait peut-être possible de suivre , à travers la variété si frappante des types septentrio- naux et méridionaux, une suite de transi- tions qui conduiraient au moins des formes allongées , et du visage haut et arqué de l'Indien peau rouge, aux faces rondes et éta- lées des races pampéennes et ando- péru- viennes. Mais ce que nous disons des différences qui diversifient la population de l'Amérique, nous avons vu que nous pouvions le dire de noM 339 bien d'autres, et ceci nous amène à l'appré- ciation de cette variété de types dont nous venons de donner un rapide aperçu. Cette appréciation peut se résumer dans quelques propositions générales, seule forme qui nous permette de compléter cet article en en res- pectant les limites obligées. 1° Les types principaux sont évidemment dans un rapport intime avec les circon- stances des terres habitées par eux, avec la physionomie et les caractères de chaque continent. La masse du continent oriental de l'Asie offre son type propre, le type mongol ; celle du continent africain ou méridional a le sien. Entre ces masses, à leur point de contact et dans le rayonnement immédiat de celui-ci, nous rencontrons ce type caucasien qui , sans participer aux traits distinclifs des deux précédents, semble appartenir au premier berceau des migra- tions des peuples, et qui s'est répandu et con- servé dans les contrées à climat plus ou moins tempéré, lesquelles, mieux découpées que les précédentes, réunissent, mieux aussi que les grandes masses , les conditions de conservation et de progrès. 2° Les types tendent à se reproduire , sinon dans l'ensemble de leurs caractères, du moins dans leurs traits les plus saillants sur des points du globe très éloignés les uns des autres, et sans qu'on puisse soupçonner la un fait de filiation direct. C'est ainsi que les Nègres océaniens rappellent danslesîlesdela Malaisie la physionomie éthiopienne, et que dans plusieurs des archipels polynésiens nous voyons reparaître les traits réguliers de notre type. II suit de là que les populations empreintes d'un type commun ne représen- tent pas nécessairement des races propre- ment dites, c'est-à-dire, des groupes de même souche, qu'il y. a une différence à établir entre la race et la variété; et nous savons de plus que certaines races ont pu échanger avec le temps les traits d'une va- riété contre ceux d'une autre. Les races polynésiennes en sont encore un exemple , car en tant que races, elles se rattachent aux peuples de la Malaisie; on se rappelle aussi que les Turcs osmanlis ont pris la physionomie caucasienne. 3° D'un type à l'autre, il y a des transitions graduées, et dans chaque type les divers ca- ractères s'effacent ou se prononcent tour à 3M) HOM tour, de manière à produire de très nom- breuses variétés, qui vont jusqu'à reproduire quelquefois sur une certaine échelle les traits d'un autre type. On cite des tribus arabes portant le type nègre, plusieurs peu- ples nègres du Soudan et de la Sénégambie repienant le profil européen, et dans la limite des différences individuelles , on rencontre de nombreux exemples de ces échanges. 4° En analysant les caractères dislinctils des types, nous n'en trouvons aucun qui se lie d'une manière nécessaire aux autres dans l'ensemble des rails. C'est dire que nous n'en trouvons aucun qui ait une fixité comparable à celle des caractères spécifiques, car quelque insignifiantque soient quelque- fois ceux-ci, au point de vue physiologique, ils ont une valeur réelle comme empreinte, et lors même qu'ils s'effacent plus ou moins, ce n'est jamais pour faire place aux carac- tères d'une espèce voisine. Les grandes va- riations de l'Ane et du Cheval sous l'influence de l'Homme n'ont jamais amené un échange de caractères entre ces deux espèces. 5° Aucun des traits caractéristiques des races humaines ne correspond aux carac- tères spécifiques qui nous guident dans la détermination des espèces de Mammifères, et tous rentrent dans la catégorie de ceux que nous observons d'une race à l'autre dans la même espèce animale. 6° Si nous ajoutons à ces données, que nous regrettons de ne pouvoir développer, comme quelques unes le réclament, le fait de la présence dans le genre Homme de rares métis indéfiniment fécondes, et d'une fécondité souvent plus grande dans le croi- sement des individus de types différents que dans l'union des individus de même type; si nous plaçons ce fait physiologique en face de l'impuissance des espèces animales les plus voisines à produire une lignée mixte, nous obtiendrons la conclusion sui- vante : le genre Homme ne constitue qu'une seule espèce, et sa diversité reste dans les limites d'une seule et même nature. Cette diversité n'en demeure pas moins un objet du plus haut intérêt pour le natu- raliste et pour le philosophe , par les ques- tions d'éliologie qu'elle soulève, aussi bien que par ses rapports avec l'histoire et par les lumières qu'elle peut lui prêter en plusieurs II OM [ cas. Il y aurait là beaucoup plus à dire | que nous ne le pouvons dans l°s limites restreintes qui nous sont imposées, et sur- tout beaucoup plus à faire que ce qu'on a i l'ait jusqu'à ce jour : nous ne sommes ea- j core qu'aux abords de ce grand sujet d'étu- des. (HoLLARD.) HOMME FOSSILE, GÉOL. et pal. — Voyez, pour ce mot. à la (in de l'article I CROTTE. *IIOMOCHÈLE. Homocheles. crust. — I Latrcille, dans son Cours d'entomo'ogie, a , employé ce nom pour désigner une section j dans la famille des Brachyures. Cette rJéoo- | minatioo, qui correspond, d'une part aux j Calométopes, de l'autre aux Cancériens et I aux Cryptopodiens de M. Mil ne Edwards, [ n'a pas été adoptée par ce savant zoologiste I dans son Histoire naturelle sur les Crus- tacés. (H. L.) HOMOCHROMA ( 6tuo; , semblable ; /.pûaa, couleur), bot. phan. — Genre de la famille des Composées-Astéroïdées, éta- bli par de Candolle (Prodromus syst. nat. j Keg. veget., 1824-1825). Arbrisseaux du Cap. Voy. comfosées. ! *HOMOCMCI£NS. annél.— On désigne ! sous ce nom l'un des ordres de la classe | des Annélidcs. Les Homocricièns sont des C.hétopodes à corps assez allongé , vermi- i l'orme, cylindrique, composé d'un grand nombre d'articulations presque complète- ment similaires, et ne pouvant plus être ; aisément distinguées en thoraciques et ab- dominales; les céphaliques peuvent encore l'être quelquefois. Leurs appendices sont variables dans le degré de complication , mais n'ont jamais de soies a crochets : le tube est nul , sauf une ou deux excep- tions. Ces animaux sont constamment libres et voguent dans l'intérieur des eaux ou à la surface du sol qu'ils habitent; et s'ils se font quelquefois une sorte de fourreau mu- queux , il n'est jamais persistant et n'est que momentané, probablement pendant la période d'inactivité ; à peu près comme les Hélices se font, pendant l'hiver, une sorte d'opercule temporaire à l'entrée de leur co- quille. M. de Blainville divise les Homocricièns en six familles distinctes , qui sont : les Amphinomcs, Aphrodités, Néréides, Néréi- HOM eolest Lumbricines. Échiurides. Voy. ces divers mots. (E. D.) "HOMOCYRTUS, ins. — Nom généri- rique , substitué par Dejeau (Calai, des Coléopt.), à celui de Cyphonolus Guérin (Voyage de Duperrey, Ins.), qui lui est an- térieur et qui doit prévaloir. 'HOMODACIÏLUS (ôjiôî, joint; (5ax- tuXsç, doigts) rept. — Fltziuger (Syslema reptilium, Viudobonae, 1843), désigne ainsi uu petit groupe d'Ophisauriens, chez lesquels les doigts sont complètement réunis. (E. D.) HOMODEliMES (Sp'toç, semblable à elle-même; $(çu.7., peau) rept. — C. Duméril, dans sa Zoologie analytique, a établi pour l'ordre des serpents ou ophidieus deux grandes divisions ou familles : Tune, qu'il nomme Hétérodermes, pour les espèces dout la peau est recouverte en dessus de plus petites écailles qu'en dessous, où elles sont sous forme de plaques; l'autre pour les es- pèces dont la peau est de même forme, c'est-à-dire ou lisse ou avec des écailles semblables entre elles, et sur le dos et sur le ventre. Celles-ci ont reçu le nom collectif (VHooiodermes. Indépendamment du caractère général que nous venons de signaler, les Ilomoder- mes offrent encore ceci de particulier qu'iis n'ont jamais la mâchoire inférieure compo- sée de deux branches dilatables, les os pré- sentant une arcade complète et non sépara- ble ; tous, sans exception, ont une petite tête, sans étranglement bien marqué. Leur mâ- choire supérieure n'est armée, en arrière, que d'une seule rangée de dents. On ne trouve, chez aucune espèce, d'os iuterman- dibulaires supportant îles crochets à venin et protractiles ; aucune, par conséquent, n'est venimeuse, et aucune ne peut avaler des animaux plus gros qu'elle. Celte division comprend donc tous lesser- penis non dangereux, de mœurs douces et paisibles, qui ne se nourrissent que d'in- sectes et de très-petits animaux, contraire- ment aux Hétérodermes dont les mâchoires sont très-dilatables, ce qui leur permet d'a- valer des animaux bien plus gros que leur corps. Du reste les Homodermes sont en gé- néral des serpents de petite taille. C. Duméril a rapporté à la famille des Homodermes les genres Cecilie, Amphis- HOM m boue, Orvet, Acrochorde, Ophisaure et II y- drophide; genres que C. Cuvier range dans trois divisions distinctes. Ainsi, pour l'au- teur du llègne animal, les Céciljes appartien- nent à sa famille des Serpents nus ; les Orvets et les Ophisaurcs à ses Anguis; les Amphisbènes et les Hydrophides à deux des subdivisons de ses vrais serpents et loin les uns des autres. (Z. G.) IIOlllOEGCEIUJS (éjjw'toç, semblable, *3pa; corne), ins. — Genre de l'ordre des Hémiptères, établi par Burmeistcr (Handb. der EntomoL, II, p. 316) pour deux espèces d'insectes exotiques, l'une du cap deBounc- Espérance, l'autre de Java. L'espèce type est VHomœo. nigripes, KL IIO.\IOGÈ.\ES (iy.o;, semblable ; -yévû;, race), oéol. — Nom donné à une classe de roches dans lesquelles on ne distingue à l'œil nu qu'une seule matière composante. Quand les roches homogèues renferment des minéraux étrangers, ils ont en petite quantité et épars ça et là. Ils ne font pas partie intégrante de la masse. IIOMOIANTIIUS, D. C. bot. pu. — Syn. de Perezia Lagasc. HOMOEE Hotnola (ôjaoXoç, aplati.) crust. i — Genre de la section des Décapodes ano- I moures, de la tribu des Homolicns, établi I par Leach aux dépens du Uorippa et du I Cancer de Lamank et de Herbst, et adopté I par tous les carcinologistes. Ce genre, que Raûuesque daus ses Pré- I cis des découvertes sémeiologiques et bo- taniques, Latreille dans un mémoire lu à j l'Académie des scienres en 1815, établis- ! saient presque eu même temps que Leach, ; Rafinesque sous le nom de Thelaiope, La- ! treille sous celui lïHippocarcin ; ce genre, ' disons-nous, est ainsi caractérisé : la cara- pace est plus longue que large et forme i presque un quadrilatère. Le front est I étroit, avancé de manière à former un petit rostre. Les orbites sont extrêmement in- complètes. Les pédoncules oculaires sont cylindriques, divisés en deux portions : l'une interne, grêle et allongée ; l'autre grosse, courte, et terminée par l'œil: Les antenues internes ne sont pas logées dansdes fossettes; leur article basilaire est presque globuleux, j et s'avance au-dessous de l'insertion des pédoncules oculaires; les deux articles sui- I vants sont très longs. Les antenne» externes 3V2 HOM s'insèrent presque sur la même Signe que les internes, et présentent à leur base un liros tubercule auditif. Le cadre buccal est quadrilatère. Les pattes-mâchoires externes sont presque pédfformes , et le plastron Mernal ne porte pas d'ouvertures génitales. Les pattes sont très longues: celles de la première paire se terminent par une main presque cylindrique, et celles de la cin- quième paire se retirent sur le dos et sont subehéliforrncs. L'abdomen est très large chez le mâle aussi bien que chez la femelle ; il se compose de sept articles distincts. 11 est aussi à noter que les vulves , au lieu d'occuper le plastron sternal comme chez les Brachyures, sont creusées dans l'article basilairc des pattes de la troisième paire. La disposition des branchies est également furt remarquable, on en compte quatorze de chaque côté du corps; la première est encore couchée en travers sous la base des suivantes, et fixée à la base de la deuxième patte-mâchoire ; mais les autres se dirigent toutes obliquement en haut, et se fixent au pourtour de la voûte des lianes. Une s'in- sère à l'anneau qui porte les pattes-mâ- choires de la seconde paire, deux au-dessus de la base de la patte-mâchoire externe, deux au-dessus de la patte antérieure, trois sur chacun des deux anneaux suivants, et deux au pénultième anneau. On connaît deux espèces de ce genre qui sont propres à la Méditerranée : I'IIomole a front épineux, Eomola spinifrons Leach (Edw., Hist. nat. des Crus!., t. II, p. 182. pi. 22, fig. 1 à 4), peut être considérée comme le type de ce genre; la seconde es- pèce est I'Homole de Cuvier, Homola Cu- vieri Roux (Crust. de la Meditcrr. , pi. 7), dont l'envergure est de 0m,80 à 0"',90. Ces deux espèces paraissent être répandues dans toute la Méditerranée, car pendant mon séjour en Algérie, je les ai rencontrées dans les rades d'Oran, d'Alger et de Boue. (H. L.) *IIOMOLEIMDOTES (h:,iç, semblable ; Wftut^ç., écailleux ). rept. — Groupe de Geckonicns d'après MM. Duméril et Iîibron (Erp. gen., 111, 1836). (E. D.) *HO;\10LIIi\S. Homolii. crust. — Tribu de la section des Décapodes anomoures éta- blie par M. Mil ne -Edwards , et dont les Crustacés qui la composent sont en géné- ral remarquable» par leur carapace épi- HOM , neuse et armée d'un rostre ; par le mode I d'insertion de leurs antennes, dont la paire interne n'a pas de fossette, et ne peut pas se reployer sous le front; par leurs pattes- mâchoires filiformes; par la longueur or- dinairement très grande de leurs pattes de la deuxième, de la troisième et de la qua- trième paire, tandis que celles de la cin- quième paire sont très courtes et ne servent pas a la marche; par leur plastron sternal élargi, et par plusieurs caractères moins importants. La pince qui termine leur» pattes antérieures se compose de deux doigts de forme ordinaire; le tarse des pat- tes êtes trois paires suivantes est slyliforme, ; et les pattes postérieures sont plus ou moins préhensiles. Cette tribu renferme trois genres: Ho- , viola , Lithodcs et Lomia. Voy. ces mots. (H. L.) IIOMOLITES. Homoliles. crust. — Syn. d'Ilomoliens, M il ne Edwards. (H. L.) *IIO.\10MVA. moll. — M. Agassiz, dans la 3e livr. de ses Éludes critiques sur les Mollusques fossiles, a proposé ce g. pour des coquilles fossiles qui, dans notre manière de voir, n'offrent aucune différence de quel- que valeur avec lesPholadomyes. Pour nous, les Homomycs sont des Pholadomyes sans côtes longitudinales. Nous reviendrons sur ce g. à l'occasion du g. Pholadomye , au- quel nous renvoyons; (Desh.) *IIOMOYEA(ô,uôvo!a, conformité), ixs. — Genre de Coléoptères subpentamères. fa- mille des Longicornes , tribu des Céramby- cins , fondé par M. Newman (The Enlomo- logist , t. I, p. 319) Il renferme sept es- pèces originaires des îles Philippines. Nouï citerons comme type VH. pa trôna. (C.) HOMOiVOIA. (nom mythologique), bot pu. — Genre établi par Loureiro (Flor. co- chinch. 783), et placé avec doute dans la fa- mille des Euphorhiacées. Arbusies de la Cochinchine. *HOMONOTES (ôy.o-, joint; v«Sro.:, dos). j RErT. — Division des Geckoniens , d'après MM. Duméril et Bibron ( Erp. gen.. III, 182G). (E. D.) *IIOMON.ÏX (ôaJç, semblable; ?vu-, on- gle), ins. — Genre de Coléoptères ponte mères , famille des Scarabéides phyllo- phages , créé par M. Guérin-Menneville (Re- vue zool... 1839, p. 300), qui lui donne pour type VH. cupreus , espèce originaire du dé- troit Je Magellan. (C.) IIOMOPÉTALE. Ilomopetalus (V°ç> semblable ; mfra/ov, pélale). bot. — Épi- thète donnée par Peyre aux fleurs dont les pétales se ressemblent tous. *HOMOPIlïLLE (i(x»?> semblable ; iliques , sous-tribu des Laphrites, établi par M. Macquart aux dépens des La- phries de Fabricius , dont il se distingue HOP principalement par les épines dont ses cuis- ses sont armées. Le type de ce genre est la Laphria serripes Fabr , qui se trouve en Guinée et au Sénégal. (D.) ♦HOPLITES (Sïtlov. arme), ins. — Genr de Coléoptères pentamères , famille des La- mellicornes, établi nominativement, pa M. le comte Dejean dans son dernier Cata- logue, où il le place après le genre Oryctes d'Illiger, qui appartient à la tribu des Sca- rabéides xylophiles de Latreille. il y rap- porte 5 espèces exotiques, parmi lesquelles figurent les Geolrupes enema et Pan de Fa- bricius , toutes deux du Brésil. (D.) ♦HOPLITES. Hoplites, ins.— Nom donné par MM. de Castelnau et Blanchard, dans leurs ouvrages respectifs, à un groupe de Co- léoptères pentamères dans la famille des La- mellicornes, tribu des Scarabéides phyllo- phages de Latreille, et qui se compose seu- lement de 3 genres pour le premier et de 8 pour le second. Suivant M. Blanchard, les Hoplites ont le labre caché, les mandi- bules divisées en deux parties, l'interne membraneuse, l'autre cornée; un seul cro- chet très grand aux tarses postérieurs. Les genres auxquels ces caractères sont com- muns sont : Hyperis, Hoplia, Decamera, Hoploscelis, Monochelus, Dichelus , Chasm* et Chasmatoplerus. (D.) IIOPMTUS, Clairville. ins. — Syn. de j Haliplus, Latr. (D.) *HOPLOCEPHALUS (Sirlov, arme ; %t- , , tête), rept. — G. Cuvier (Règ.anim., II, 1829) donne ce nom à une division du genre Vipère. Voy. ce mot. ^E. D.) *HOPLOCERUS (oirlov, arme ; x£'pX0Ç, queue), rept. — Groupe de Siciliens , d'a- près M. Fitzinger (Syst. Rept., 1842). (E. D.) *HOPLODACTYLUS (ôwlov, arme ; oax- Gj)o; , doigt), rept. - — Fitzinger donne cb nom à un groupe de Geckos. (E. D.) *HOPLOPAROCHUS (SirWoÉpojfoe, qu porte une arme), ins. — Genre de Coléop- tères tétramères, famille des Curculionides gonatocères , division des Érirhinides, créé par Schœnherr (Syn. gen. et sp. Curcul., t. 111, p. 131). L'espèce type et unique, H. pardulis, est originaire du cap de Bonne- Espérance. (C.) ♦HOPLOPHORA (SttIov, arme; deux pieds postérieurs très ro- bustes, du moins dans l'un des sexes. Ce sont des Insectes peu nombreux en espèces, d'assez grande taille et propres aux contrées les plus chaudes des deux continents. Leurs larves vivent en parasites dans les nids de certains Hyménoptères , comme celles de plusieurs genres de la même famille. M.Guil- ding, naturaliste anglais, a publié dans le tome XIV, 2e partie, p. 313 des Transac- tions de la Société linnéenne de Londres, un mémoire très intéressant, avec figures, sur les mœurs de V Horiamaculala. qu'on trouve à Cayenne. Il résulte de ses observations que la femelle de celte espèce pond un œuf dans le nid de la Xylopa leredo, et que la larve qui en sort mange la nourriture qui avait été préparée pour celle de ces Hymé- noptères, de sorte que cette dernière meurt de fairn, si elle n'est pas dévorée en même temps par son ennemi. Quoi qu'il en soit, restée seule en possession du nid, la larve de Vlloria maculala y subit sa transforma- tion en nymphe, et, quelque temps après, l'on voit sortir de ce nid un Coléoptèrc au lieu de l'Ilyménoptère pour lequel il avait été préparé. M. de Castelnau décrit 4 espèces d'J/oriu, savoir : la maculala Fabr. , déjà citée, et qui se trouve à la fois à Caycnnc , au Brésil et aus Antilles; la ccphalolcs Oliv., la même IIOR que la maxillosa Fabr., de Sumatra; Ya- picalis Perly, du Brésil; et, enfin, celle qu'il nomme Scnogalcnsis, comme originaire du Sénégal, et qui ressemble beaucoup, dit-il, a la ccpiialotcs. (D.) *IIORKEIJA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Rosacées, établi par Chamisso et Schlecthcndalt (in Linnœa, II, 27). Herbes vivaces de la Californie. Voy. ItOSACKES. IlOIWINUM. bot ph. —Genre de la fa- mille des Lahiées-Monardécs, établi par fSeiitham {Labial., 727). Herbes viva.es du centre de l'Europe. Voy. labiées. C'est aussi le nom d'une des nombreuses sections 'lu L'cure Salvia ou Sauge de Linné. Voy. SAUGE* HOr.HlISCIUM, Kunz. bot. cb. — Syn. de Torula, Pers. *IIOISMIUS. Ins.— Genre de l'ordre des Hyménoptères térébrans, de la ramille des Ichneunioniens, groupe des Braconites, éta- bli par M. Nées von Esenbeck {Isch. affi>i., t. 1). Il renferme trois espèces; celle que Ion doit considérer comme le type est le II. inonilialus Nées, trouvé en France , en Allemagne, en Angleterre. Voy. ichmumo- niens. *IIORîMOTROPIIliS ( Spuo'rpwjwç , in- time), ins. — Genre de Coléoptères tétia- mères , famille des Curculionidcs gonalo- cères , division des Phyllobides , établi par Schœnherr (Syn. gen. et sp. Curcul., t. VII, part. 1, p. 43). Une seule espèce rentre dans ce genre , 1'//. aureomixtus Sch., indigène de Saint-Domingue. (C.) IIOR.XBLENDE. min. —Nom allemand d'une espèce du genre Amphibole. Voy. c« mot. (Del.) HORNEMANNIA, Link et Otto. bot. ph. — Syn. de Vandcllia , Linn. — Reichenb., syn. de Mcr-us, Louv. — VahL, syn. de 77»- baudia, Pavon. HOKNERA (nom propre), polyp. — La- mouroux (Ex. met. der Polyp. , 1821) a créé sous le nom d'Horncra un genre de Po- lypiers pierreux, de la division des Millépo- rcs. Ce groupe comprend des espèces conte- nues dans des cellules à ouverture circulaire, saillantes, assez distantes et disposées pres- que en quinconce, à la face interne seule- ment des rameaux, et dont le Polypier est calcaire, fragile, fixé, dendroïde, flstuleux nos et sillonné à Ja face polypifère. De La- marck a laissé les Bornera de Lamouroux dans un genre Relepora. On connaît des espèces vivantes et fossiles de re genre. Corinne type des espèces vivan- tes, nous indiquerons VJlorncra fronliculata Lam., qui se trouve dans l'Océan austral, la Méditerranée, les mers d'Islande et de Norwége, etc. Parmi les fossiles qui ont été réunis aux Hornera par M. Defrance, nous citerons 17/. hippolyla Defr., qui se trouve à Grignon el à Haute ville. (E. D.) H01ÎNEHA, Neck. bot. pu. — Syn. de Mucuna, Adans. H01iNSCIILCHIA(nom propre), bot. ph. — Genre établi par Nées (in Regensb. Denk- schrifft., II, 159, t. Il, 12) et placé par Endlicher à la suite de la famille des Ébé- nacées. Arbrisseaux du Brésil. — Blume, syn. de Craloxylon, id. HORNSTEDTIA, Retz. bot. ph. — Syn. d'Amomum, Linn. HOKSFIELDIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères-Sani- culées, établi par Blume (Bijdr., 884). Ar- brisseau de Java. Voy. ombellifèues. IIOIVÏEIVSIA (nom propre), bot. ph. — C'est le nom sous lequel est vulgairement connu un magnifique arbrisseau dont Com- merson avait fait son genre Hortensia, qui a été adopté par A.-L. de Jussieu dans son Gênera. L'espèce si communément cultivée dans les jardins était alors l'Hortensia opu- ioïdes Lamk., //. speciosa Pers. Mais ce genre, n'ayant pas été conservé, est rentré dans ce- lui des Hydrangea. Voy. ce mot. (P. D.) IIORTIA (hortus, jardin), bot. ph. — Genre de la famille des Diosmées-Pilocarpées, établi par Vellozo (ex Vandell. in Rœmer script., 188). Sous-arbrisseau du Brésil. Voy. DIOSMÉES. *H0RTIJLAIV1US. ois.— Nom que les an- ciens donnaient au Bruant-Ortolan. — Vieil- lot l'avait employé comme nom de genre pour quelques espèces de la famille des Tan- garas. (Z. G.) *IIOSACKIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées-Lotées, établi par Douglas (Msc.) pour des herbes de l'Amérique boréale. Voy. papilionacées. (J.) *IIOSIA. échin. — M. Gray (Ann. ofnat. Iiist. 1840) a indiqué sous cette dénomina- HOU 3/w tion un groupe d'Astérides. Voy. ce mot. (E. D.) IIOSJLLi\DIA (nom propre), dot. ph. — Genre établi par Vahl (Enumerat., 1, 212) et placé avec doute par Endlicher dans la famille des Labiées. Il renferme des arbris- seaux de la Guinée et de la Sénégambie. I10STA, Flor. Flum. bot. ph. — Syn. de Myrsinc, Linn. — Trattinik., syn. de Funkia, Spr. — Genre de la famille des Verbénacées- Lantanées, établi par Jacquin (//ori.Sdiœnb., 1,60, t. 114). Arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Voy. vf.kbénacées. UOSTAI\A,Pers. bot. pu. — Syn. d'Hosla, Jacq. 1IOSTEA. Willd. bot. ph.- Syn. de il/a- telca, Aubl. 1IOSÏ1A, Mœnch. bot. fh. — Syn. de Barkhausia, id. *3IOTEIA. bot. ph.— Genre de la famille des Saxifragacées, établi par MM. iMorren et Decaisne (in Nouv. ann. se. nal., II, 31 G, t. 11). Herbes vivaces du Japon et de l'A- mérique boréale. Voy. saxifragacées. *HOTINLS, Am. et Serv. ins. — Syn. de Pyrops , Spin. HOTTOMA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Primulacées-Hotto- . niées, établi par Linné (Gen., n. 203). Her- bes aquatiques des régions centrale et aus- trale de l'Europe et de l'Amérique boréale. Voy. PRIMULACÉES. JtOUBARA, Bonap. ois. — Division du genre Outarde. Voy. ce mot. (Z. G.) HOUBLON. Humulus, Lin. bot. ph. — Genre de la famille des Cannabinées, qui présente les caractères suivants : Fleurs tlioï- ques ; les mâles composées d'un périantlie à 5 divisions profondes, égales entre elles; de 5 étamines opposées aux divisions du pé- rianthe, à filament court, à anthère ter^ minale, volumineuse , formée de 2 loges dé- passées par l'extrémité du connectif, s'ou- vrant par une fente longitudinale ; le pistil n'y a laissé absolument aucune trace. Les femelles sont réunies en une sorte de cône foliacé, formé de larges bractées imbriquées sur plusieurs rangs, à l'aisselle de chacun? desquelles se trouvent deux fleurs. Chacun© de celles-ci présente : un périantbe monc- phylle, bractéiforme , embrassant l'ovaire, accrescent; un ovaire uniloculaire, à un seul ovule dressé, surmonté de deux stigmates. 3'tS HOU Les fruits qui succèdent à ces fleurs sont des | akènes rangés par deux à l'aisselle des brac- tées du cône foliacé et présentant à leur surface des glandes qui sécrètent une ma- tière résineuse. La graine renferme un em- bryon sans albumen , à cotylédons linéaires, enroulés en spirale, à radicule courbe, supère. La seule espèce qui compose ce genre est le Houblon commun , Humulus lupulus Lin., qui mérite de Dxer quelques instants l'attention par l'intérêt qu'elle présente. C'est une plante herbacée vivace , grim- pante, dont la tige s'enroule de gauche à droite. Ses feuilles sont opposées, palmées, à 3 lobes dentés en scie, rudes au toucher, accompagnées de larges stipules membra- neuses. Elle croit spontanément dans les haies , dans les parties moyennes de l'Europe et de l'Amérique septentrionale. Elle est cultivée en quantité pour les usages auxquels on emploie ses cônes fructifères ; sa culture a beaucoup d'importance, surtout dans les dé- partements du nord et de l'est de la France , en Belgique, dans la Grande-Bretagne, en Allemagne, etc. Ces cônes doivent leur amer- tume franche et leurs propriétés toniques presque uniquement à la poussière jaune qui entoure les fruits. La matière qui con- stitue cette poussière a été l'objet des tra- vaux des chimistes. MM. Chevallieret Payen ont fait connaître sa composition chimique; ils y ont trouvé de la résine , de la gomme , une huile essentielle, du soufre, et surtout une substance particulière à laquelle ils ont donné le nom de lupuline. C'est dans cette dernière substance que résident presque uniquement les propriétés médicinales de Ja poussière jaune du Houblon. Le principal usage des cônes du Houblon est relatif à la fabrication delà bière, dans la composition I de laquelle il joue un rôle important, et à laquelle il donne sa saveur franchement amère ainsi que son odeur caractéristique. En médecine, on les emploie, concurrem- ment avec les jeunes pousses de la plante, comme stomachiques, dans les cas d'affai- blissement des organes digestifs. Ils sont également usités dans le traitement des af- fections scromleuses, et dans celles qui en dépendent, à titre de fondant et de dépu- ratif; ils ont même joué, sous ce rapport, uu rôle important en médecine avant que HOU l'iode et les préparations iodurées leur eus- sent été substitués. Enfin on les emploie encore dans le traitement des maladies de la peau , particulièrement des dartres. La culture du Houblon présente quelques difficultés et exige une attention particu- lière; son succès dépend du choix du terrain plus encore que de la manière dont elle est conduite. Le sol dans lequel elle réussit le mieux est une terre légère et en même temps un peu substantielle ; rarement les tiges de la plante atteignent une hauteur satisfaisante dans une terre sèche et pier- reuse. Elle réussit surtout dans les lieux humides et abrités contre les vents do- minants. Les cultivateurs distinguent ordinaire- ment quatre variétés du Houblon : le Hou- blon sauvage, qui est le type de l'espèce et duquel sont parvenues les autres variétés; le Houblon rouge, le Houblon blanc ellong, le Houblon blanc et court. La seconde de ces variétés est celle qui s'accommode le plus facilement d'une terre médiocre; la troisième et la quatrième sont meilleures, mais d'un autre côté elles sont moins robus- tes et exigent île bonnes terres. Dans un ouvrage de la nature de celui-ci il , est im- possible d'exposer en détail le mode de cul- ture de cette plante: aussi nous bornerons- nous à rappeler en peu de mots les préceptes généraux établis à ce sujet. La terre dont on se propose de faire une houblonnière doit être d'abord préparée avec soin par un labour profond; on y creuse ensuite, en les espaçant d'environ 2 mè- tres, des trous disposés en quinconce, d'en- viron 3 décimètres de côté. On emploie comme plants les jets produits par les vieil- les souches et que l'on coupe lorsqu'on taille les boublonnières au printemps. On choisit ceux qui sont pourvus d'une racine grosse et charnuede0",162 ou 0m,216delongueur et d'où partent quelques radicelles. Si l'on n'emploie pas immédiatement ces bourgeons (en style de cultivateur), on les préserve soi- gneusement du hâle en les mettant en jauge. On peut aussi employer des plants d'un an : alors on les plante d'abord en pépinière pour les mettre en place à l'au» tourne ou au printemps suivant. On plante soit en automne, soit surtout au printemps, époque où l'on taille les HOU vieilles houblonnières ; dans les lieux hu- mides, il est beaucoup mieux d'opérer au printemps, afin (l'éviter les effets fâcheux des pluies de l'hiver. On butte après la plan- tation ; quelquefois même les trous ont été creusés dans des buttes préparées par avance, procédé dont Bosc a, le premier, montré les désavantages et l'inutilité. La première année d'une plantation, on donne plusieurs binages; au mois de mars de la seconde année, on taille les pousses de la première année que l'on coupe à 3 centimè- tres environ de la souche, en ayant le soin de les recouvrir ensuite de terre très meuble. Vers la mi-avril , on plante des échalas forts et longs de 4 ou 5 mètres pour la seconde année, de 7 et 8 mètres pour les suivantes. On attache les tiges du houblon à ces écha- las avec des liens de jonc ou de paille. Au commencement de juin, on donne un la- bour et l'on butte; enfin, à chacun des mois suivants , on bine de nouveau et l'on a soin de relever les buttes La floraison com- mence vers le milieu de juillet, et, dès cet instant, il faut, s'il est possible, multiplier les arrosemenls.En deux mois, les cônes ont atteint leur maturité, ce qu'on reconnaît à la couleur brune que prennent leurs brac- tées, qui étaient vertes jusque la. La recolle doit en être faite au moment précis ; trop tardive, elle donne des produits de qualité inférieure et moins abondants. La récolte se fait en coupant les liges de la plante à en- viron un mètre du sol et en détachant les cônes à mesure qu'on coupe les tiges. Le bon Houblon se reconnaît à son odeur forte et à son amertume. Les cônes que l'on a recueillis sont étalés dans des hangars très aérés, de telle sorte que leur dessiccation soit aussi complète et aussi prompte qu'il est possible. Pour obtenir ce résultat, on em- ploie généralement dans le Nord des fours de briques construits spécialement pour cet usage. Après les avoir soumis dans ces fours à une dessiccation bien égale et complète, on les étend dans une chambre très sèche et bien aérée dans laquelle on les laisse pendant environ trois semaines; le bui de cette seconde opération est de leur enlever leur trop grande friabilité, qui les endom- magerait lorsqu'on les met dans des sacs pour les livrer au commerce. Une houblon- nière bien conduite peut durer de quinze à HOU 349 vingt ans; cependant il est bon de ne pas at- tendre ce ternie et d'arracher la plante au bout de dix ans pour la replanter ailleurs. — En Angleterre, la culture du Houblon a subi quelques modifications importantes, dont la principale consiste dans la substitu- tion aux échalas de palissades formées de perches espacées d'environ 3 mètres , hau- tes de i , rattachées l'une à l'autre par 3 tra- verses horizontales. Avec cette disposition, les cônes du Houblon sont mieux exposésaux rayons du soleil, qui développent mieux en eux les qualités qui en font le prix; leur ré- colte se fait sur place, à mesure qu'ils mû- rissent , au moyen d'échelles doubles. Le Houblon de la Grande-Bretagne est plus estimé que celui du continent. Ne pouvant nous étendre longuement sur la culture du Houblon et sur les précautions qu'elle exige, nous renverrons pour plus de détails à un mémoire de M. Mathieu de Dombasle qui a été imprimé dans le jour- nal le Cultivateur (livraisons de mars et avril). (P. D.) HOUILLE. Huliœ ; Carbo fossilis. min. et géol. — Il est bien peu de personnes qui ne connaissent aujourd'hui cette sub- stance minérale, vulgairementappelée Char- bon de terre ou Charbon fossile ; car elle est devenue l'une des matières premières les plus indispensables à nos besoins industriels et domestiques, et elle peut ajuste titre être considérée comme l'élément et le symbole de la civilisation actuelle. On ignore à quelle époque remonte la première découverte du Charbon de terre, et surtout à quelle époque on a commencé à en faire usage dans les arts; car le ).cQ*v0pa$ des Grecs, et le Cai'bo-fossilis des Komauis doivent se rapporter très vraisemblable- ment à des Hgniles qui, ayant encore géné- ralement conservé leur ligneux , ressem- I blent beaucoup plus à l'av8pa> et au Carbo I (Charbon de bois) que la Houille propre- ' ment dite, qui n'en rappelle aucunement la coi:texture. En effet, ayant eu occasion de retrouver moi-même sur les bords du Cla- deus, torrent qui se jette dans l'Alphée au- dessous d'Olympie, le gisement de Charbon de terre que Théophraste, dans son Traité des pierres, signale comme existant en Élide, j'ai pu ainsi constater que ce combustible, dont, selon lui, les maréchaux se servaient, 350 Il OU n'était qu'un lignite passant au jayet et ap- partenant au terrain tertiaire subapennin. D'un autre côté, J. César, qui , dans ses Commentaires, a parlé des différentes mines métalliques de la Grande-Bretagne, n'aurait pas manqué, sans doute, de signaler égale- ment ses mines de Charbon de terre si elles avaient été exploitées alors. Cependant, sui- vant Wliitaker, Pennant, Wallis et quel- ques autres auteurs anglais, on a reconnu plusieurs indices qui sembleraient indiquer que les Romains connurent par la suite ce combustible fossile; et saint Augustin rap- porte que, de son temps, on s'en servait dans le bornage des terres , comme d'un témoin susceptible de se conserver pendant un très long espace de temps, à cause de son inalté- rabilité. Le nom anglais Coal, qui vient du breton , indique assez d'ailleurs que la Houille a été très anciennement connue et en usage dans la Grande-Bretagne; néan- moins le document le plus ancien qui le constate d'une manière positive, ne remonte pas au-delà de la moitié du ixc siècle; il se trouve consigné dans V Histoire de Manchester deWhitaker: c'est un acte de concession de quelques terres, fait en l'année 8o3 par l'abbaye de Peterborough , où l'on voit fi- gurer parmi certaines réserves faites par le monastère , 60 chars de Charbon de bois et 12 de Charbon de terre. Il est donc positif que la Houille fut con- nue en Angleterre bien avant l'époque où les anciennes légendes flamandes en font remonter la découverte; car, suivant ces lé- gendes, ce serait un pauvre forgeron nommé Halloz ou Hullos, qui le premier en aurait fait usage, et l'aurait découverte en 1049, aux environs de Liège, où elle lui aurait été indiquée par un vieillard mystérieux qui avait disparu aussitôt, et ce serait du nom de ce forgeron que viendrait le mot Houille, que plusieurs auteurs font tout simplement dériver du saxon. Considérées minéralogiquement, les Houil- les {Steinkohle, AIL; Coal, Angl.) sont des substances de la famille des Carbonides ou Combustibles charbonneux , qui comj rend depuis le Diamant , qu'on peut considérer comme le Charbon cristallisé et le plus pur, jusqu'à la Tourbe, composée de débris végé- taux quelquefois à peine altérés. Les Houilles ont pour caractères généraux d'être noires , IFOU luisantes ou opaques, plus ou moins friables. de s'allumer avec facilité, de brûler avec flamme et fumée noire, de dégager une odeur bitumineuse bien prononcée, et sou- vent aussi sulfureuse, ce qui tient a la pré- sence des pyrites de fer dont elles sont fré- quemment mélangées. Ces caractères, du reste, varient avec les espèces, qui sont elles- mêmes assez variées. Sous le point de vue de leurs propriétés et de leur emploi dans les arts, les Houilles peuvent se diviser en trois grandes séries ou classes : les Houilles grasses, les Houilles maigres et les Houilles sèches. Les Houilles grasses , dites collante* au maréchales (Smith-Coal Angl.), a cause trie l'usage presque exclusif qu'en font les ma- réchaux , se distinguent à leur propriété de fondre, de se gonfler et de se boursoufler par la combustion , en sorte qu'elles Uni- raient par s'éteindre d'elles-mêmes, si on n'avait soin de briser de temps en temps l'espèce de voûte ou de croûte qu'elles for- ment et qui intercepte tout courant d'air. On en obtient par la carbonisation, soit dans des fours particuliers, soit en plein air, un Charbon léger, poreux, sonore , dur et te- nace, à surface mamelonnée, et d'un éclat métalloïde qui approche du graphite. Ce Charbon, dit épuré, désulfuré ou désoufre dans les arts , où on lui a encore plus géné- ralement conservé son nom anglais de Coke ou Coak, est principalement employé dans les opérations métallurgiques , et notam- ment dans celles qui ont pour but la con- version des divers minerais de fer en fonte et en fer métallique. Les variétés de Houille qui peuvent don- ner du Coke de bonne qualité sont les plus pures et les plus recherchées; ce sont celles qui ont le plus généralement déterminé l'é- tablissement des grands centres industriels et métallurgiques. Elles conviennent aussi très bien à la préparation du gaz qui éclaire .aujourd'hui la plupart des grandes villes de l'Europe. Les bassins de Saint-Etienne et de Rive-de-Gier fournissent les meilleures Houilles maréchales connues; le nord de la France, la Belgique et l'Angleterre en pos- sèdent également d'excellentes. Les Houilles grasses se reconnaissent ordinairement à un éclat tout particulier, que les marchands dé- signent sous le nom d'œi7 de perdrix. IIOU Les Houilles maigres ou demi-grasses con- servent encore la propriété de se gonfler et de se boursoufler un peu en se brûlant : seu- lement, elles ne se fondent pas assez com- plètement pour fournir un Coke homogène; elles se carbonisent bien, mais les fragments conservent plus ou moins leurs formes. Les meilleures qualités sont celles qui, en se brûlant , ont la propriété de former ce qu'on appelle vulgairement le chou-fleur, c'est-à- dire de se dilater en espèces de prismes qui figurent assez grossièrement les branches du chou auquel on les coin pare. Ces Hou il les sont, comme les précédentes, également employées dans les arts métallurgiques, mais à l'état de Houille; elles sont, en outre, principale- ment recherchées peur le chaufTage domes- tique, la cuisson des briques, des tuiles, des poteries, etc., et pour tous les usages qui exi- gent une longue flamme. Ce qu'on appelle le Charbon raffaul dans le bassin de Saint- Élienne, et le Charbon flénu dans les mines du Nord et de la Belgique , appartient aux Houilles demi-grasses. Les Houilles sèches, dans lesquelles on doit ranger les Anthracites [voyt ce mot),conlien- nenl fort peu ou point de bitume, et brûlent beaucoup plus difficilement que les variétés précédentes et avec une flamme générale- ment très courte, ce qui fait que l'usage en est beaucoup plus restreint. Cependant on est parvenu dans ces derniers temps à les uti- liser très avantageusement, soit en les sub- stituant directement au Coke dans les hauts- fourneaux a fer, soit en introduisant sous la grille un jet de vapeur qui active beau- coup leur combustion et leur permet de dé- velopper alors une très haute température, soi t enfin en modifiant convenablement les grilles. Les Houilles sèches peuvent très bien servir d'ailleurs pour la cuisson de la chaux, du plâtre, des briques , etc., et une foule d'autres usages que je me dispenserai d'é- iiumérer ici. M. Régnault., qui a fait un assez grand nombre d'expériences, sur les Houilles, les divise en quatre groupes : 1" Les Houilles grasses et dures, dont la composition se rapproche le. plus de celle de l'Anthracite: ce sont les plus estimées pour les travaux métallurgiques ; 2" les Houilles grasses ma- réchales sont les meilleures pour la forge, Mies contiennent un peu nlus d'hydrogène IIOU sm ; que les précédentes; 3" les Houilles à lon- I gués flammes , recherchées pour la prépare» : tion des gaz et pour le chauffage domesti- que , sont, celles qui contiennent le plus d'hydrogène ; 4" les Houilles sèches à lon- gues flammes sont celles enfin qui contien- nent le plus d'oxygène et se rapprochent le plus des lignites. Sous le rapport minéralogique, on distin- gue : 1" La Houille polyédrique ou cubique (Cu- bical-Coal, Angl.), qui se divise, par suite d'une espèce de clivage naturel, en fragments d'apparence régulière , se rapprochant des formes cubiques et rhomboïdales : c'est une des variétés les plus ordinaires ; elle pré- sente souvent dans ses fissures de clivage, qu'on attribue généralement à un retrait, mais que je regarde bien plutôt comme le résultat d'un fendillement dû aux mouve- ments du sol, de petites lamelles blanches de sulfate ou carbonate de chaux ou de py- rite de fer. Ce sont de véritables filons, ré- sultat d'une pénétration postérieure à la formation de la Houille. 2° La Houille lamelleuse ( Blallerkahle, AIL) est, comme la précédente, lamelleuse dans un sens , mais à cassure inégale dans l'autre. 3" La Houille granulaire ou grossière {Grobkohle , Ail .) a une cassure irrégulière et inégale dans tous les sens avec une appa- rence d'agrégation. 4" La Houille compacte {Lellenkohle, Ail.) offre une cassure conchoïde plus ou moins prononcée, a éclat vitreux, résineux ou mat. C'est a cette variété qu'appartient le fa- meux Cannel-Coal (Charbon-Chandi lie) des Anglais , qui a la propriété de s'allumer comme de la résine, et de pouvoir servir de torche ou de flambeau. 5° La Houille schisteuse ( Schicferkohle, AIL; Slale ou Splinl-Coal , Angl.) se divise en feuillets plus ou moins épais dans un sens, et présente les cassures des différentes espèces ci-dessus; dans l'autre cette variété est souvent mélangée de matières terreuses. 6° La Houille terreuse ou fuligineuse ( Russkohle, AIL) , vulgairement lerroule , n'est le plus souvent qu'une Houille très friable passée, à l'état terreux par suite de l'action prolongée des agents météoriques. Les affleurements de couches sont ordinai- 352 HOU rement a l'état de Houille terreuse jusqu'à une certaine profondeur. Cette variété ne brûle pas bien seule; niais en la mélangeant avec de la terre grasse pour en foi nier des boulets ou des briquettes, elle fournit encore un excellent chauffage pour les malheureux. V La Houille réniforme est celle qui se trouve ordinairement en rognons ou en veinules isolés au milieu des roches houil- lères ou même d'autres formations. Enfin la minéralogie distingue encore beaucoup de variétés de Houille; elles ne sont que des exceptions, et n'ont pas d'im- portance dans les arts; parmi celles-ci, on peut citer les T/ouiHestris&s, dues à l'immer- sion plus ou moins prolongée des différentes variétés; les Houilles papymcëcs, bacillaires, fibreuses, pisiformes , etc. Considérée géologiquement, la Houille forme l'une des roches les plus caractéristi- ques d'un terrain particulier auquei, pour cette raison, les géologues ont donné le nom de formation nouillère ou carbonifère, et, comme on a cru pendant longtemps qu'elle lui était particulière, on lui a rapporté des terrains qui s'en écartaient cependant beau- coup. C'est ainsi que la Houille tertiaire d'Aix (Provence) avait d'abord été rangée parmi les terrains houillers ; mais, quoi- qu'il soit bien reconnu aujourd'hui qu'il existe des Houilles à presque toutes les épo- ques géologiques, il est vrai de dire ceper- danl qu'elles n'y sont pour ainsi dire qu'ac- cidentelles,, tandis qu'à l'époque houillère, elles forment au contraire un horizon géolo- ique des plus remarquables et qui indique une période cosmogonique toute particulière et tout-à-fait exceptionnelle Celle curieuse époque géologique , qui commence la série des formations auxquelles en a donné le nom de secondaires, est non seulement intéressante a étudier sous le rap- port des nombreuses couches de Houille qu'elle renferme, mais à cause des cireon «tances climatériques qui ont généralement «résidé à sa formation. Ainsi, l'un de ses plus intéressants caractères est sans contre- dit la parfaite uniformisé organique qu'elle présente sur les points les plus éloigner, et les plu? opposés du globe où elle a pu être observée. La Flore de cette époque, cette Flore arborescente, qui indique une végé- tation presque partout terrestre, ne la ca- JIOU ractérise pas moins que l'absence presque complète des animaux qui vivent à la sur- face de la terre, et que l'association con- stante des roches qui la constituent habituel - lement, savoir: des grès et des schistes ar- gileux se succédant et alternant partout avec la Houille, sans ordre régulier et constant. La base de la formation houillère pro- prement dite s'annonce ordinairement par des espèces de brèches ou des poudingues formés de fragments et de galets plus ou moins volumineux des roches préexistantes. Ce sont autant de collections géologiques anciennes qui permettent d'étudier les ro- ches antérieures et de fixer par conséquent leur âge relatif. C'est ainsi, par exemple, que l'examen attentif des galets composant les poudingues houillers du département de la Loire m'ont fait reconnaître que le por- phyre quarlzifère, qu'on avait cru jusque-là être d'origine postérieure au terrain houil- ler, est au contraire bien évidemment an- térieur , puisqu'il se trouve dans ces pou- dingues à l'état de galets. Grès houillers. Ces grès , considérés en détail, varient beaucoup sous le rapport de leur dureté, de la grosseur de leurs éléments et même de leur couleur; cependant, con- sidérés dans leur ensemble, on peut dire qu'ils se sont en général montrés assez uni- formes partout, principalement ceux qu'on expiOiie comme pierre à bâtir. Ils sont d'un gris blanchâtre, quelquefois un peu jaunâ- tres ou rougeàtres, à grains milliaires ou pisaires, et le plus fréquemment composés de quartz et de feldspath, en sorte que ce sont pour la plupart de véritables Arkoses. Le Feldspath semble souvent à l'état ter- reux cl passé en partie à l'état de kaolin; mais quelquefois aussi il est laminaire ou à l'état cristallin bien caractérisé. Dans une partie des grès houillers du bassin de Saône- et-Loire, par exemple, le feldspath rose s'y trouve en cristaux anguleux, souvent très gros et parfois si bien conservés qu'ils don- nent à l'ensemble du grès une apparence tout-à-fait porphyroïde, qui pourrait facile- ment induire en erreur sur ia natu.e de la roche, si or. n'y regardait pas avec atten- tion. Lorsque les grès houillers contiennent du mici ou que le ciment est argileux et pré- domine ils deviennent schisteux et alors ils HOU passent souvent ptr des nuances insensibles aux argiles, avec lesquelles on les voit parfois former de nombreuses îliernances. Comme toutes les roches arénacées, ces grès ne lor- ment pas toujours des bancs réguliers et continus ; tantôt, à bancs épais sur un point, on les voit plus loin s'amincir ou disparaître tout-à-fait pour être remplacés par des schistes; tantôt, s'endosmosant et s'enche- vêtrant en quelque sorte avec ceux-ci; mais ces variations sont relativement rares lors- qu'il s'agit d'une formation d'une certaine étendue, ou bien elles ne sont sensibles qu'à d'assez grandes distances, car il y a des for- mations houillères où les caractères minë- ralogiques des couches sont assez constants pour pouvoir servir de points de repaires. Il est donc de la plus haute importance de bien conserver la coupe exacte et détaillée des terrains traversés par les différents puits. Malheureusement c'est une chose que l'on néglige beaucoup trop fréquemment, et il en résulte que les travaux d'exploita- tions et de recherches sont souvent poussés au hasard, lorsqu'ils pourraient être pour- suivis avec certitude. De ce que les poudingues houillers occu pent ordinairement la base du terrain, quelques géologues en ont voulu conclure que les grès à gros grains étaient au.ssi les plus inférieurs, et que les grès à grains fins occupaient relativement des positions plus élevées; mais cette hypothèse est démentie par les faits, car elle conduirait à conclure que les schistes houillers qui, en définitive, ne sont qu<> des grès à éléments excessive- ment fins, devraient toujours occuper la partie supérieure , comme si le tout résul- tait du dépôt par ordre de pesanteur spé cifique des cléments composant une seule et même époque de trouble. L'on voit fré- quemment, au contraire, des grès à gros grains , des poudingues même, reposer soit sur des grès à grains fins, soit sur des argiles En général les grès houillers, excepté les grès schisteux, renferment peu de débris ou d'empreintes végétales , et ils y sont* ordinairement assez mal conservés, ce qui s'explique par la nature de la roche elle- même. Cependant on y trouve parfois des tiges de calamités et d'autres plantes houil- lères, transformées en grès comme la masse qui les renferme, pendant que l'écorce, m T. Vil hou 353 partie de la plante qui parait avoir le mieux résisté, se trouve convertie en Houille, et a laissé son empreinte sur le grès. Il arrive quelquefois que l'on trouve ces débris dans une position verticale, c'est-à-dire perpen- diculaire au plan des couches, ce qui sem- blerait indiquer qu'ils sont encore en place, et dans la position où ils ont vécu. Argiles schisteuses. Ces argiles, plus gé- néralement désignées sous le nom de Schis- tes houillers , sont , comme les grès, de na- ture très variable, soit sous le rapport de la finesse du grain , soit sous le rapport des couleurs , qui varient du gris clair au noir , soit enfin sous le rapport de la con- texture et de la dureté. Néanmoins , elles ont un ensemble de caractères généraux qui les font facilement reconnaître partout. En général , ce sont des argiles endurcies , assez peu consistantes, qui ont la propriété de se délayer dans l'eau, et de se déliter fa- cilement a l'air; cependant, quand le mica domine , elles prennent une texture plus schisteuse, et acquièrent une cohésion qui les rapproche des schistes argileux ou phyl- lades. Lorsque les schistes houillers sont te- naces, à zones régulières non fissiles, et à cassures conchoïdales, les ouvriers mineurs les désignent ordinairemeut sous le nom de gros schistes , par opposition , soit aux schistes feuilletés, soit à ceux qui se déta- chent facilement et par masses irrégulières. La couleur plus ou moins foncée des schistes tient à la proportion des matières bitumi- neuses et charbonneuses qu'ils renferment. Dans certaines contrées, on donne le nom de gorre aux schistes noirs qu'on rencontre dans le voisinage de la Houille, alternant avec elle, ou formant le toit ouïe mur (la partie supérieure ou inférieure) de la couche; quelquefois ils sont à surfaces luisantes , se détachent facilement par petits fragments irréguliers et de formes conchoïdales qui semblent enchevêtrés les uns dans les au- tres ; on les désigne alors sous le nom à'Escaillages. Quand ces schistes forment le toit des couches, ils sont très désavanta- geux pour l'exploitation , car en raison de leur peu d'adhésion, ils donnent lieu à des éboulements nombreux, qui entraînent a de grandes dépenses de boisage. Lorsque les schistes houillers sont assez charbon- 23 351 HOU item pour devenir combustibles, on les ap- pelle chaufour ou chauffe , parce qu'ils ser- vent ordinairement au chauffage des ou- ! vriers et des malheureux de la localité. • Les schistes houillers sont surtout remar- quables par la grande quantité d'emprein- tes végétales qu'ils renferment fréquent- j ment, et parfois en si grande abondance' qu'ils en paraissent comme pétris. Ce sont les véritables herbiers des temps houîHers qu'on désignait autrefois sons le nom de Filicitesou Pierres à fougère, et où les par- ties les plus délicates des plantes ont été parfaitement conservées. On a dit que ces débris végétaux étaient ordinairement plus abondants dans le voisinage des cou- ches de Houille; mais c'est encore là une erreur que les fails viennent souvent dé- montrer, car il y a beaucoup de schistes encaissants qui en paraissent dépourvus, tandis que d'autres plus éloignés en sont remplis, et sont lout-à-fàîl filiciféres. Houilles. Les couches de Houille varient beaucoup du puissance, d'allures cl déna- ture, quelquefois dans un même terrain. Elles ne sont pas toujours circonscrites par des plans bien parallèles, connue dans les mines du Nord , où elles sont surtout re- marquables par leur étendue et leur grande régularité; mais elles paraissent quelque- fois s'être déposées sur des sulfates plus ou moins onduleuses , ce qui l'ait qu'a un amincissement de couche succède un ren- flement. Plusieurs gisements de Houille présentent ainsi des successions de parties minces étranglées et de renflements qui font donner aux couches le nom de veines eu cha- pelets. Les couches ainsi conformées sont or- dinairement d'une exploitation difficile et dispendieuse; d'autres fois la Houille ne s'étant pas déposée suivant un plan con- tinu, mais seulement par places, il arrive alors qu'elle ne forme que des sphéroïdes plus ou moins étendus et à formes irrégu- lières qui se trouvent circonscrits par des parties de couches où il y a absence plus ou moins complète de Houille. On conçoit que la science de l'ingénieur est impuissante contre les éventualités que présentent ces parties stériles appelées lercins, et dont rien ne peut faire préjuger a l'avance l'étendue. Aussi a-ton vu quelquefois pousser sans succès des galeries de 3 ou 400 mètres à HOU travers ces K reins pour retrouver la couche, qui s'annonce toujours, même dans les par- ties stériles, par quelques rudiments qui ser- vent a guider le mineur dans ses recher- ches. Une même couche de Houille ests:u- vent composée de plusieurs assises ou zones distinctes qui peinent varier de qualité d'une zone a l'autre ; ces assises sont ou immédiatement superposées ou séparées par de minces couches de grès ou de schistes, «lui ne sont pas toujours continues ou qui peuvent acquérir plus ou moins de puis- sance, on les nomme ordinairement barres, nerfs ou bancs deroclters. Lorsque les couches ne sont pas recou- vertes par d'autres formations, et qu'elles se prolongent jusqu'à la surface du sol, elles y forment ce qu'on appelle des affleu- rements qui sont les meilleurs indices pour reconnaître le terrain et l'existence de la Houille. Quelquefois ces affleurements ne s'accusent que par une légère teinte brune ou noire des terres qui les recou- vrent, et ils ne s'aperçoivent souvent bien qu'après un labour récent; cependant il faut bien se garder de conclure de là, comme le l'ont d'ordinaire les gens de la campagne, que partout où il y a du terrain noir il y a de la Houille , car il y a beau- coup d'autres roches qui présentent aussi des affleurements plus ou moins noirs, sans pour cela en contenir. La puissance, le nombre et l'écartement des couches varient beaucoup suivant les localités; par exemple, dans le Nord, elles sont très nombreuses, et généralement très milices ; il est rare qu'elles atteignent à plus d'un mètre de puissance. Il est assez re- marquable que là, les couches de Houille se présentent successivement avec les carac- tères qui constituent les trois grandes di- visions que j'ai établies, et qui peuvent en quelque sorte servir à y caractériser trois étages distincts. Aux environs de Liège, par exemple, l'étage inférieur contient, suivant M. Dumont, 33 couches de Houille généra- lement sèche , souvent friable , terreuse et pyriteuse. L'étage moyen, qui n'en com- prend que 21 , donne des Houilles meil- leures ; ce sont des Houilles demi-grasses, ou charbons flénus. Enfin l'étage supérieur comprend encore 31 couches, mais qui don- nent les Houilles les plus grasses : ce sont HOU des Houilles maréchales, qui peuvent Être employées dans les Forces- Il suit, de cette division, qui comprend en tout 85 couches, qu'en Belgique, les concessions qui renfer- ment particulièrement les couches supé- rieures on* beaucoup plus de valeur que celles qui ne contiennent que les couches inférieures ou moyennes. Aux environs de Saint-Étienne, on a re- connu une vingtaine de couches, dont plu- sieurs sont très puissantes , et ont une épaisseur qui dépasse 10 mètres; mais on r.'estpasencore bien certain de leur ordre de superposition , et surtout de leur existence dans toute l'étendue du bassin. A Rive- de-Gier on ne compte que 4 couches, dont l'une, celle qui fournit la meilleure qualité de Houille, est également très puissante. Dans le bassin de Saônc-et-Loire , on n'a guère admis jusqu'ici que l'existence de 3 couches; c'est une erreur qui tient a ce que les reconnaissances ont été mal faites ou mal coordonnées. A Saint - liera in , j'en ai reconnu a par différents travaux , et les affleurements en accusent 7. Au Creuzol on n'en connaît encore qu'une seule, mais qui est souvent très puissante, et qui se subdi- vise en trois assises bien distinctes. Cette couche y a été soumise à des dérangements très curieux; elle a été relevée et contour- née de telle manière qu'elle forme aujour- d'hui comme une espèce de rosette, qui s'annonce à la surface par un demi cercle, au milieu duquel se trouve placé le vaste établissement métallurgique qu'elle ali- mente. Les diverses recherches faites et les travaux exécutés jusqu'ici sur cette couche font voir que la partie resserrée et étranglée de cette rosette se trouve vers le milieu et à environ 200 mètres de profondeur, en sorte qu'elle présente une espèce d'enton- noir. C'est cette disposition anomale qu'il est facile de reconnaître en partie par l'ins- pection attentive de la surface, qui a fait supposer jusqu'ici l'existence de plusieurs couches; mais il est bien certain que la Houille sèche qu'on exploite au lieu dit les Alouettes n'est que la prolongation très contournée et modifiée de la grande couche fournissant ailleurs d'excellente Houille grasse. A Blanzy, l'une des couches pré- sente de 36 a 40 mètres de puissance , et à Montchanin on exploite un renflement de HOU 355 couche de Forme ellipsoïdale qui n'a pas moins de 75 mètres dans sa plus grande épaisseur. En Angleterre, pays cependant si riche en Houille, on ne compte pas plus de 20 k 30 couches dont la puissance moyenne n'est guère que de 18 mètres. Quelques géologues réunissaient autre- fois au système carbonifère le vieux grès rouge des Anglais; mais, depuis quelques années, M. Murchison a fait voir que sa faune était tout-a-fait différente , et qu'il devait en être séparé et former un système a part , auquel il a donné le nom de devo- nien, qui a été généralement adopté. Il ne reste donc plus aujourd'hui que le calcaire I anlhraxifèrc (calcaire de montagne des An- glais), pour former la partie inférieure du terrain carbonifère; mais la réunion de ce calcaire avec le terrain hou il 1er proprement dit, bien qu'en Belgique il y ait une espèce de passage au contact des deux terrains, est encore, selon moi , assez, vicieuse , car elle fait entrer dans un même système des terrains immédiatement superposés, il est j vrai, mais dont l'origine est tout- à- fait dif- | féreute. Néanmoins , comme en Amérique j et en Russie , le calcaire de montagne , au | lieu d'être à la partie inférieure, se trouve ! au contraire a la partie supérieure , et al- ! terne même avec les couches houillères, il serait bien difficile , quant à présent, de ' pouvoir séparer ces deux dépôts, dont l'un ( le calcaire) est cependant d'une origine marine incontestable , tandis que l'autre i présente tous les caractères d'un dépôt ter- restre et d'eau douce. J'ai annoncé depuis longtemps, et c'est ! aussi l'opinion de plusieurs géologues, que le Diamant n'était très vraisemblablement ! que le résultat d'une transformation cris- : talline de débris végétaux formant les pre- i iniers dépôts charbonneux; j'ai également dit qu'il en était de même des Graphites, qui sont le résultat d'un autre genre de métamorphisme. Quant à celte dernière as- sertion, ce n'est pas une simple hypothèse; | les observations de M. Élie de Beaumont sur les Graphites du Lias , dans la Taren- taise , sont venues en démontrer la réa- lité. J'ai eu occasion d'observer moi-même, en Savoie, des Anthracites modifiées ap- partenant au terrain néocomien , et qui 355 HOU 6ont tout-à-fait plombagineuses ; elles for- ; ment an état intermédiaire entre la Houille et le Graphite pur. M. Ch. Lyell vieni de faire connaître un fait analogue très re- inarquablc, qu'il a eu aussi occasion d'ob- server a Worcester dans le Massachus- seis , une couche de Houille y a été con- vertie eu une espèce de Plombagine ou de Graphite, pendant que les argiles schisteu- ses qui lui étaient associées ont été conver- ties en micaschistes. Il est donc bien certain ! qu'on a dans la présence du Graphite, dans les gneiss et les schistes micacés réputés les plus anciens, la preuve qu'ils sont modifiés et qu'ils constituent de véritables roches métamorphiques, c'est-à-dire qu'elles ont été d'abord déposées mécaniquement, et sous forme de sédiment , à une époque où l'organisation avait déjà commencé a la sur- face du globe , puisqu'elles en renferment les débris modifiés, puis transformés plus tard en roches cristallines , que l'on consi- dérait, il n'y a pas longtemps encore, comme primitives , et même comme d'origine plu- tonique. En 1829, dans un Mémoire adressé à ! l'Académie des sciences, j'avais déjà consi- déré les Houilles comme appartenant à trois époques géologiques bien distinctes, savoir : aux terrains de transition , aux terrains houillers et aux terrains plus récents, grès bigarrés et marnes irisées. J'avais constaté dans ce Mémoire ( Bulletin de la Soc. géol. de France, t. III, p. 76) que la zone carbo- nifère des bords de la Loire était plus an- cienne que la formation houillère, et devait être rapportée à la partie supérieure des terrains de transition; M. Dufrénoy, qui partageait celle opinion , l'a rangée depuis avec les Anthracites de Sablé (Sarlhe) dans le système dévonien. Le terrain houiilerdu sud de l'Irlande, suivant M. Weaver; ce- lui de Coalbrook-Dale , suivant M. Prcst- Irich; celui d'Oshann dans les Vosges, et probablement encore bien d'autres dépôts, sont plus anciens que le terrain houiller, et devront également être rangés dans le système dévonien , et constituer véritable- ment la première période carbonifère , comme je l'avais établie; le terrain houil- ler formera la seconde; et la troisième sera composée des Houilles supérieures , comme celles de (Jémonval, de Gouhenans (Haute- HOU Saône), qui appartiennent au grès bigarré; celles de Roucharnp et Champagney, qui dépendent des marnes irisées. On pourra encore y essocier une partie des Houilles et Anthracites des Alpes qui appartiennent au Lias; celles qui, dans cette même contrée et dans les Pyrénées, appartiennent ou au terrain néocomien ou à la formation du grès vert; et enfin les Houilles tertiaires , comme celles d'Aix. Les terrains houillers, comme tous ceux qui datent d'une époque un peu ancienne, ont été plus ou moins soumis aux brisements, aux soulèvements, aux refoulements et aux contournements qui ont successivement mo- difié la croûte solidifiée du globe. Ces dis- locations ont souvent occasionné dans les couches de Houille des accidents, qui indé- pendamment de ceux que j'ai déjà signales, résultant de la manière dont les Houilles se sont formées, peuvent rendre l'exploitation difficile, dispendieuse, et quelquefois même fort chanceuse. Je ne puis donc me dispen- ser de dire ici quelques mots de ces acci- dents, ne fût-ce que pour faire voir qu'il ne suffit pas toujours d'avoir des mines de Houille pour être assuré de sa fortune, mais qu'il faut encore être favorisé par les cir- constances locales ou être à même d'atten- dre que les travaux aient en quelque sorte rectifié et vaincu la nature; ce qui ne peut se faire, on doit le concevoir, qu'avec le temps et a l'aide de capitaux suffisants. Aussi beaucoup de concessions de mines, mêmes les plus riches, ont commencé par ruiner leurs premiers propriétaires : c'est ainsi que les fameuses mines d'Anzin, peut- êre les plus productives qui existent au- jourd'hui, et qu'on a toujours soin démet- tre en avant, quand il s'agit d'en faire va- loir d'autres, que ces mines, dis-je, de 1716, époque où ont commencé les premiers tra- vaux de recherches, jusqu'en 1734, épo- que où elles ont seulement commencé à donner des produits réels, n'avaient pas coûté moins de 4,000,000 de francs a leurs différents concessionnaires, dont plusieurs ont été en partie ruinés ou avaient re- noncé à fournir des fonds. C'est que là, le terrain houiller se trouvant recouvert par la formation crayeuse, il existe entre les deux terrains une nappe d'eau très abon- dante, qu'il est souvent fort difficile de Ira- II ou Terser et de contenir : et danf ces mines, comme dans celles de la Belgique , il n'est pas rare qu'un puits ou fosse, coûte de 3 à 400,000 fr. avant d'avoir atteint le terrain houillcr, et il en existe bon nombre qu'on a été obligé d'abandonner avant d'y être parvenu. Heureusement que les Pon- çages de puits de mines ne se l'ont pas par- tout en présence îles mêmes circonstances géologiques, car il n'en faudrait pas tant pour dégoûter, à tout jamais, la plupart des intéressés- aux travaux de mines, or- dinairement si impatients et si avides de jouir. Les failles sont des accidents qui coupent et interrompant tout-à-coup les couches; elles sont le résultat des fractures du sol, et on peut les considérer connue de vérita- bles liions plus ou moins puissants dont le remplissage s'est généralement l'ait par le haut, et se compose ou d'argiles ou de dé- bris du sol encaissant. Quand tes failles ré- sultent d'un simple écartcmenl du terrain, il sufflt de les traverser pour retrouver la couche derrière; mais ce sont la les cas rares , le plus souvent une partie de ce ter- rain a glissé sur l'autre, et il en résulte que selon la partie dans laquelle se trouvent les travaux, il faut remonter ou descendre de toute la hauteur du glissement pour re- trouver la couche. Comme les failles sont le plus ordinairement un peu inclinées, on a posé en principe que, quand ou se trouve dans l'angle obtus d'une couche avec sa faille, on doit remonter, et descendre au contraire quand c'est dans l'angle aigu com- plémentaire. Il faut bien se garder cepen- dant de prendre cette règle comme une loi absolue , car l'on conçoit que dans des dé- chirements qui ont pu se manifester d'une manière très irrégulière, le contraire pour- rait se présenter sur quelques points, et la reconnaissance par une galerie de mine est souvent si peu de chose, que l'exploitant serait parfois exposé à se tromper s'il n'a- vait que ce seul indice pour se guider; d'ailleurs, quand les failles sont verticales; cette règle ne peut plus exister, et rien n'indique alors, si l'on n'a pas d'autres ilonnées , quelle est la partie du sol qui a glissé sur l'autre. Il est sans doute fort in- téressant de savoir comment on retrouvera «ne couche interrompue tout-à-coup par HOU 357 une faille ; mais quand il s'agit d'exploiter, on ne peut pas toujours remonter ou des- cendre. C'est alors que des problèmes in- téressants de géométrie descriptive (dans lesquels il y a à tenir compte de la hauteur du glissement, de la direction et de l'incli- naison de la couche et de celles de la faille) s'offrent à l'ingénieur pour lui permettre de déterminer a l'avance la direction à don- ner aux travaux nécessaires pour aller re- joindre, par la ligne la plus courte et par conséquent la moins dispendieuse, la cou- che au même niveau. Les failles sont géné- ralement assez fréquentes dans les mines de Houille. Le relèvement ou le contournement des couches, leurs changements de direction et d'inclinaison, sont également des accidents | assez fréquents qui suscitent des difficultés d'exploitation d'un autre genre, et nécessi- | lent encore souvent des travaux au rocher j (c'est-à-dire à travers les schistes et les | grès). Or ces travaux, pour maintenir le ni- j veau de l'exploitation , sont toujours dispen- j dieux, en même temps qu'ils sont impro- ductifs. Le terrain houillcr de la Belgique, d'ailleurs si régulier sous le rapport de | l'allure des couches, présente des plisse- j ments ou refoulements en zigzags très cu- , rieux , en sorte que, si l'accident est verti- | cal, il peut arriver, et cela a déjà eu lieu , qu'un puits traverse deux, trois et jusqu'à quatre fois une même couche'de Houille. Il existe encore d'au tics accidents dus aux rapprochements du toit et du mur par suite d'un refoulement de la Houille lors des mouvements du sol ; mais a ces resser- rements ou kreins succèdent ordinairement ! des rendements, qui indemnisent en partie | des travaux qu'on a été obligé de faire dans les parties stériles. Il se présente aussi quel- I quefois dans ces circonstances des brouil- lages, autre genre d'accidents résultant j d'un mélange de la Houille avec des parties | détachées des roches environnantes, lesquels : rendent parfois la couche inexploitable. Au ! voisinage de tous ces accidents, la Houille est ordinairement plus friable, et il est raie même qu'elle n'ait pas perdu beau- coup de ses qualités. De tout ce qui vient d'être dit , on peut i conclure que les couches de Houille les plus ! avantageuses à exploiter sont celles qui sont 358 IIOL horizontales, parce qu'alors un puits peut servir à l'exploitation d'un champ qui rayowM «.'ans tous les sens, ce qui n'a pas lieu avec les couches inclinées, où le champ •l'exploitation se trouve ordinairement ré- duit à la partie qui est supérieure au niveau où l'on exploite, les travaux descendants étant ou trop dispendieux, ou contrariés par les eaux; mais il est rare de rencontrer des terrains houillers qui n'aient été affectés par aucun des soulèvements postérieurs à leur dépôt. Je ne dirai rien des difficultés nombreu- ses que présentent certaines exploitations de mine sous le rapport de l'infiltration et du surpassement des eaux, ni des dégage- ments de gaz acide carbonique et hydrogène carboné (gaz détonnant, qu'on appelle vul- gairement le grisou), qui se manifestent dans certaines mines , ni des moyens à em- ployer pour combattre ces inconvénients et les accidents graves qui peuvent en résulter; ces questions m'entraîneraient dans des dé- tails que ne comporte pas cet article ; elles rentrent d'ailleurs plus particulièrement dans le domaine de l'exploitation. Substances accidentelles des terrains houil- lers. Les fractures du terrain hou H 1er ont quelquefois donné lieu a de véritables filous de surgissement , et , indépendamment des roches plutoniques qui peuvent le traverser sous forme de dykes , il y. existe des filons de quart'/, de calcaire, de fer et autres sub- stances métalliques , avec lesquelles ont surgi la barytine, la blende, la galène , les pyrites de 1er, etc., certainement dues à une sublimation ignée, et qu'on trouve parfois disséminées dans le terrain, soit par nids ou par petits amas, soit par veinules; quel- quefois même les substances métalliques ont pénétré complètement certaines couches, et j'ai décrit ( BtUl. de la Soc. géol., t. I'r, 2e sér., p. 81 1) un gisement très curieux de plomb sulfuré argentifère, qu'on exploite aujourd'hui à ciel ouvert, à Caruoulez, près Alais (Gard ), lequel résulte de la pénétra- tion complète d'un grès houilleragros grains par la galène , qui est en quelque sorte ve- nue en former le ciment. Fer carbonate lithoide des houillèr-es. Le terrain bouiller présente encore fréquem- ment comme substance accidentelle ce mi- nerai de fer qui s'y présente ordinairement HOU sous forme de nodules ou rognons aplatis, plus ou moins volumineux , soit isolés, soit en zone, formant parfois des espèces de couches susceptibles d'une exploitation avan- tageuse. Eu Angleterre , par exemple, c'est ce minerai qui alimente la plupart des usi- nes , en sorte qu'on l'y exploite en même temps que le combustible et qu'on le traite sur la localité même ; avantages que ne réunit aucun de nos établissements métal- lurgiques, souvent fort éloignés des ma- tières premières. Là est la véritable cause de notre infériorité sous le rapport des prix de revient des produits métalliques; car ils sont généralement meilleurs sous le rapport de la qualité. En France, le minerai lithoide est en général assez rare et peu susceptible d'être exploité régulièrement; cependant on en a découvert, a Saint-Chamont (Loire), une couche de 3 à -i pieds , que le proprié- taire des hauts fourneaux de Lonne fait ex- ploiter depuis quelques années. J'ai fait voir ( Bull, de la Soc. géol. de France, t. II, 2' série ) que ces sphéroïdes ferrugineux ou sphérosidérttes , comme on les appelle ordi- nairement, souvent cloisonnés et remplis de dill'éren les substances minera les cristallines, et contenant parfois aussi , dans l'intérieur de leur masse , des coquilles bivalves, des débris de plantes, etc., étaient de formation postérieure a celle du terrain , et dus à un déplacement moléculaire du fer, qui est venu s'interposer et se déposer dans les couches, autour de certains centres. Quelquefois ce sont des tiges de calamités ou d'autres plantes qui ont aussi été transformées en minerai lithoide. J'ai cité de ces tiges ferri- fères , que j'avais rencontrées au milieu de la Houille, aux mines de Saint-Bérain , et qui n'avaient pas moins de 30 a 40 pieds de longueur. Pour ce qui concerne la théorie de la formation des terrains houillers , nous ren voyons à l'article terrain. (Vuu.ky d'Aoust.) HOUILLE, CHisnr. emploi des produits de sa distillation). — l.a bouille est un com- bustible formé de carbone, de bitume et de substances minérales. Sou imin vient 'lu mot saxon huila. On l'appelle auss:3 comme il aéle dit dans l'article précédent, diarbcn de terre ou c'mrlion fossile. L'origine de la houille n'est pas connue d'une manière certaine, mais les recherches nou des savants ont permis d'admettre qu'elle est le résulta! de décomposition des végétant qui existaient avant l'homme sur la terre, et qui mit été enfouis lors des grands cata- clysmes dont le globe a été plusieurs fois le théâtre. L'application de la houille au chaulTage remonte à une haute antiquité, car lçs forgerons grecs s'en servaient déjà en l'année 3!o' avant Jésus-Christ. Après avoir conquis l'Angleterre, le» Romains exploitèrent aussi la houille, et l'usage de cette espèce de charbon fossile devint dès lors si considérable, qu'en ÎTO'S Edouard IV le défendit à Londres à cause des inconvénients produits par la fumée. L'exploitation de la houille sur le conti- nent commença de bonne heure; en 1315, un vaisseau français qui avait porté du ble en Angleterre en rapportait de la houille en échange. On connaissait, du reste, en France, les propriétés de la houille, car les mines de la Hmhc-Breziiis étaient déjà exploitées et cel- les de Saint-Etienne commençaient à l'être. Les houilles anglaises ou celles de Bel- gique, conmies depuis 10 49, arrivèrent bientôt jusqu'à Paris ; mais leur emploi S'inble y avoir rencontré des obstacles, car elles motivèrent de la part de la Faculté de médecine an mémoire où l'on déclarait que l'usage de la bouille ne présentait aucu;i danger. Tout faisait déjà pressentir, à cette époque, l'importance qu'arquérerait de nos jours ce combustible précieux ; en effet, la bouille est pour l'homme à la fois une source de chaleur et de lumière; elle donne aussi des alcalis, des esseuces, des matières colorantes; de telle sorte que son emploi dans l'industrie a produit des résultats incalculables : on ne peut même pas prévoir où ces résultats s'arrêteront. Laissant sous silence les applications de la houille au chauffage des habitations et à celui des machines, nous dirons quelques mots des corps qui se forment lorsqu'on sou- met ce combustible à la distillation. La houille, chauffée en vase clos, four- nit a l'industrie : Deux produits principaux | , coIcs, que, quelle que soit leur origine, les alcalis organiques naturels ou artificiels prenaient les teintes les plus variées sous l'influence «les réactifs employés en chimie, et qu'on pouvait les caractériser par cette coloration. On apprit, par exemple, que la quinine devenait bleue sous l'influence de l'eau de chlore; que la salicine prenait une teinte rouge au contact de l'acide sulfurique; que l'aniline ou ses sels rougissaient par l'action de plusieurs réactifs ; mais tout cela ne fut longtemps considéré que comme de simples signes distinct ifs, utiles dans l'analyse. En 1856, I'erkins, chimiste anglais, re- connaît que la coloration produite par les seis d'aniline et •l'hypoclilorite de chaux est due à la formation d'une substance violette qu'il parviut à isoler eu grande quan- tité. Cette matière colorante, nommée indisine, communique aux tissus de laine et de soie la teinte violette la plus la riche. Le mouvement était donné, et le 8 avril 1859, MM. Renard frères, teinturiers à Lyon, demandaient un brevet pour la pré- paraiion d'une nouvelle matière colorante rouge, nommée fuchsine, qui devait laisser bien loin derrière elle la cochenille, jusqu'a- lors si estimée. La fuchsine, modifiée elle-même par les agents chimiques, devait donner naissance à d'autres matières colorantes, et procurer ainsi au commerce une nouvelle source de richesse. Eufin la naphtaline, dont on n'a tiré au- cun parti pendant longtemps, vient d'être transformée en une substance tinctoriale d'un beau rouge orangé. Voici donc l'industrie dotée par la distil- lation des houilles : lu De goudrons excellents à cause de icur neutralité. 2° D'ammoniaque que nous allions cher- cher à l'étranger. 3° D'un acide colorant, remplaçant avec 362 HOU avantage les bois de teinture, venus de loin à grand frais. 4° D'une base organique, l'aniline, don- nant une série nombreuse de matières colo- rantes, telles que la fuchsine, le bleu, le violet d'aniline, etc. ? De plusieurs hydrocarbures, dissol- vants spéciaux du caoutchouc, des peintures, des corps gras ; dissolvauts parmi lesquels nous distinguerons la benzine, connue main- tenant du monde entier par sou emploi dans le dégraissage. 6" D'un corps neutre (naphtaline), duquel on lire des substances rouges. 7° Des scories employées pour le dal- lage. Quelques détails sur ces matières ne se- ront pas sans intérêt. AMMONIAQUE ET SELS AMMONIACAUX. Les premiers sels ammoniacaux donlon ait fait usage en France arrivaient de l'Egypte, où on les préparait en calcinant la fiente de chameau, mais aujourd'hui ces sels sont retirés en majeure partie des eaux de con- densation du gaz : leur mode d'extraction, dû aux recherches de M. Alfred Mallet, est si parfait que 10O lui. d'ammoniaque du commerce, préparés par son procédé, ne coûtent que 50 fr. L'appareil où se fait l'opération se com- pose de deux chaudières A et B inégalement chauffées par le même foyer et communi- quant entre elles par leur partie supérieure. Sous l'influence de la chaleur, l'eau conte- nue dans A entre en ébullition, et le gaz qu'elle laisse échapper venant se dissoudre dans la chaudière B, augmente sa concen- tration. La dissolution ammoniacale de B étant ainsi enrichie perd à son tour son gaz sans bouillir, ce qui est une condition essentielle pour que les corps qui accompagnent l'am- moniaque ne soient pas entraînés, et celte ammoniaque plus pure de B va se. dissoudre dans de l'eau filtrée, après avoir traversé deux ou trois flacons laveurs. Obtenue par ce procédé, l'ammoniaque est toujours un peu colorée, et elle conserve une odeurqui rappelle son origine, mais elle donne d'excellents résultais daus l'industrie, et, ce qui le prouve, c'est que : eu 1858, la quantité de sels ammontaeauK préparés HOU dans la seule ville de Paris, à l'aide des eaux du gaz, a été de fî i 000 kilogrammes. L'ammoniaque sert à obtenir certaines matières colora n tes telles que l'orscille; à dissoudre les carmins ; à modifier la teinte de plusieurs substances tinctoriales, telles que le bleu de Prusse, les rouges cramoisis; à dégraisser les étoffes ; enfin à préparer la liqueur que l'un nomme essence du per'cs, pane qu'elle est employée à la fabrication des perles artificielles. La médecine vétérinaire fait usage de l'ammoniaque pour guérir les bestiaux de l'empanscment; enfin on préconise cet al- cali comme/remède à l'ivresse. Le carbonate d'ammoniaque est employé, surtout en Angleterre, pour remplacer le le- vain dans la confection des pains de luxe : en se volatilisant, il rend la pûte plus lé- père et plus poreuse que ne l'aurait fait l'acide caibonique provenant r.n levain. On l'ajoute souvent au tabac à priser pour en rehausser le montant. IL CiOUDItONS. Les goudrons obtenus dans la distillation des houilles sont d'un brun noirâtre. Leur composition varie avec la nature des houilles qui les ont produits, et aussi avec la ma- nière dont l'opération a été conduite. Ainsi, le goudron dcNcvvcastel et celui «les houilles françaises sont pauvres en benzine et teu- ferment beaucoup de naphtaline. Le bog- head donne un goudron très riche eu paraffine. Lorsque la distillation a marche rapide- ment et à une haute température, il se forme plus de gaz et moins de goudron. Ce goudron est alors pauvre en huile de bouille et riche en naphtaline Une distillation lente, à une basse température, donnera au contraire peu de gaz et plus de goudrons chargés de matière huileuse. Il est donc indispensable, lorsqu'on veut obtenir un bon rendement en goudrons, de ménager beaucoup la température de la dis- tillation. En général, pour fabriquer le gaz, on emploie, soit la houille grasse, soit le bog- head d'Ecosse, soit encore un mélange de ces deux corps. C'est le boghead qui doua* le plus de goudrons : ainsi les dosages faits dans les usiuesout prouvé que JOOkiL Il ou de boghead, au prix de 7 fr. 50 c. a 8 fr. los 100 kil., fournissent 40 litres de li- quide, contenant .31 litres d'iiuilc brute et 6 lilres d'eau ammoniacale, marquant 2J à l'aréomètre. Les usages du goudron de houille sont fort nombreux : on l'emploie pour obte- nir le noir de fumée, pour colorer cer- taines poteries, pour faire la glu marine, enduit précieux qui sert à calfater les na- vires. Mélangé avec quatre fois son poids de craie, le goudrou donne un excellent mastic. Il entre dans la composition du coa lar, désinfectant énergique, préparé dans ces derniers temps en mélangeant Plâtre 100 kil. Goudron 1 à 3kïl. linfin, broyé avec du poussier de coke et de l'argile, il sert à faire des briquettes nom- mées agglomères ou pétas artificiel-, qui donnent eu brûlant une chaleur douce et régulière. Mais c'est surtout par la nature des pro- duits de sa distillation que le goudron a acquis l'importance qu'on lui accorde main- tenant. Soumis, en effet, à la distillation- sèche, il laisse échapper : t ' Entre 50° et 70°, 7 0/0 de son poids d'eau alcaline, dont on retire l'ammoniaque. 2' Entre 86° et lSb°, 6 0/0 d'huile lé- gère employée pour l'éclairage et pour faire la benzine. 3° Entre 186° et 280°, 20 0/0 d'huile lourde qui sert à faire une excellente pein- ture économique. Il reste alors dans la cornue une matière jaune, analogue à la colophane et jouissant de toutes ses propriétés. Les goudrons ou huiles goudronneuses de houilles, traités par les réactifs chimiques ou soumis à des distillations fraetionnées, don- nent divers produits importants: nous appel- lerons l'attention sur plusieurs d'entre eux : Acide picriqm. — Cet acide, découvert eu 1778, par Ilaussmann, et étudié ensuite par Runge, est connu également sous le nom d'amer de Wèlter et d'acide carbazo- tique. On l'a longtemps préparé en oxydant l'in- digo, mais aujourd'hui, pour l'obtenir, on attaque les huiles légères de houille par l'acide azotique, il se produit une réaction HOU 303 violente qui donne naissance à l'acide pi- crique. Cet acide cristallise en aiguilles jaunâ- tres, peu solubles dans l'eau et jouissant d'un pouvoir tinctorial considérable. Ainsi G gr. 84 d'acide teignent en jaune-paille I kilogr. de soie, et 3 gr. 73 suffisent pour teindre i kilogr. de laine. L'acide picrique teint tous les tissus ani- maux sans l'intermédiaire des mordants ; par conséquent, il y a économie à l'em- ployer au lieu des bois de teinture. Toute- fois, les couleurs qu'il donne manquent de solidité. Le picrate de soude, mélangé à la couleur bleue nommée carmin d'indigo, donne un des plus jolis verts qui aient été faits. Comme l'acide picrique ne teint pas les fibres végétales, et qu'il s'applique sur les tissus animaux, il peut servir à vérifier si m\c, étoffe de laine est mélangée de coton. En effet, un tel tissu, plongé dans une disso- lution aqueuse d'acide picrique, se teint sur la laine et ne prend pas la couleur sur le coton; de telle sorte qu'on obtient après le lavage une étoffe dont plusieurs fibres sont colorées en jaune, tandis que d'autres sont blanches. Il est évident que pour faire subir cette épreuve à une étoffe déjà teinte, il faut com- mencer par la décolorer avaut de la plonger dans l'acide picrique. Benzine et nittobenzine. — La benzine se trouve également dans le goudron des usines à gaz, d'où ou l'extrait depuis 1848, par une méthode bien simple : il suffit, en effet, de chauffer ce goudron dans une cor- nue; diverses matières huileuses passent à la distillation; on recueille à part les plus volatiles de ces huiles, puis on leur fait su- bir une nouvelle distillation, en séparant la portion qui bout à 86°. Cette dernière por- tion est la benzine. Les résines, la cire, la peinture, le caout- chouc, les corps guis, se dissolvent à mer- veille dani la benzine; aussi les dégraisseurs l'ont-ils substituée à l'essence dans leurs travaux. Elle présente, du reste, l'avantage sur ce dernier corps de ne pas laisser à la surface des étoffes qu'elle imbibe une cou- che de vernis nuisible au lustre des couleurs. La benzine, traitée par l'acide azotique, se convertit en une nouvelle substance li- 364 HOU quille, dont l'odeur rappelle celle «le l'essence d'amande amère. Ce dérivé de la benzine, nommé dans le commerce nilrobensine ou Essence de Mi'l.mie, est préparé en granii pour les besoins de la parfumerie. La nitrobenzine, soumis1 elle-même à l'action des agents réducteurs, donne un alcali organique, l'aniline, dont nous avons déjà tracé l'histoire. {Voyez alcalis orga- niques.) a'hrks matières rouges dérivées du goudron de houille. On a réussi à obtenir avec le goudron de houille plusieurs matières rouges, qui seront sans doute avant' peu employées dan* l'in- duslrie. «Je sont l'acide rosolique, la nilrazo- naphtylamine et une substance rouge ana- logue à Valizarine (principe colorant de la garance). Acide rosolique. — L'acide rosolique, dé- couvert par Runge en faisant agir les alca- lis sur l'huile de houille, peut donner, av. c certains mordants, des colorations fortbelles, qui varient du rou^e clair au marron foncé. La laine et la soie alunées prennent avec cet acide une teinte orangée qui vire au rouge sous l'influence de, alcalis, particu- lièrement de la baryte. Nitrazonaphtylamine. — Cette matière colorante est un dérivé de la naphtaline, produit solide, condensé dans les épurateurs du gaz. l'our l'obtenir, on transforme la naphtaline en nitronaphtahne au moyen de l'acide azotique, puis on convertit ce pro- duit en naphtylamine au moyen de l'hydro- gène, enfin ou fait réagir l'azotite de po- tasse sur la naphtylamine. Pour teindre avec la nitra/.onaphtyla- rnine, on plonge successivement l'étoffe clans une dissolution de cette substance, puis dans une dissolution d'azotite de po- tasse. La teinte obtenue peut varier du jaune clair au rouge marron. Cette couleur est très solide; elle résiste à l'action des arides, des chlorures décolo- rants, eu un mot elle rappelle les principa- les propriétés de l'alizarine. Enfin, on a signalé dans ces derniers temps l'existence de plusieurs matières co- lorantes, obtenues, soit avec l'aniline, soit a\ec ia naphtaline, mais jusqu'à i;réscut on ï!OU n'est pas pirvenu à les appliquer avec avan- tage Mir les étoffes ; nous nous bornerons doue à signaler leurs noms et leur mude de génération. Ce sont : Le violet de Laulh et Dépouilly, préparé par le chlorure d'aniline et l'acide azo- tique. Les violets de Beale et Kirkhan, obtenus par une réaciion analogue. Le violet d'aniline du Wtllams, produit en oxydant l'aniline par le permanganate de potasse. La violétne ou purpurcine de Ricc, qui prend naissance dans l'action du peroxyde de plomb sur l'aniline. Le rouge d'aniline de J. Persoz (action du furfurol sur l'aniline). Le rouge d'aniline de Wtllams (action des composés amyliques sur l'aniline). L'harmaline de Kay, produite par l'oxy- dation de l'aniline, sous l'influence du per- oxyde de manganèse. Le bleu et le vert d'aniline, obtenus en fai- sant réagir l'acide chromique ou le chlorate de poiasse sur l'aniline. Le bleu d'aniline de Girard et de Laire, préparé en chauffant la fuchsine cristallisée avec une nouvelle portion d'aniline. Le bleu d'aniline de Persoz, de Lnynes et Salvetal, produit en traitant l'aniline par un excès de chlorure d'étain. Le violet de naph'y lamine , obtenu par Wildes en attaquant la naphtylamine par le protonitrate de mercure. Ainsi, grâce aux recherches scientifiques que nous venons de résumer, l'art de la tein- ture s'est enrichie de couleurs brillâmes. Cette étude n'étant eucore qu'à ses débuts, il est probable que le nombre de ces matiè- res colorantes va encore s'augmenter et que, dans un avenir prochain, nous serons enfin affranchis, a l'aide des dérivés d la houille, du tributque uous payons à l'étranger pour les bois de teinture. (E. Iïoiimv ) HOULETTE. Pedum. moll. — Une co- quille curieuse mentionnée par Davila dans .son Catalogue, figurée par Favanne, a été nommée Ostrcea spondyloidea par Chemnitz dans le tome VIII de son Conchilie» cabinet; Gnielin lui a conservé ce nom et l'a inscrite parmi les Huîtres ; mais Bruguière reconnut en elle des caractères suffisants pour établir un g. auquel il donna le nom de Houiette. HOU Ce g. , constitué d'abord dans les planches de \' Encyclopédie, a été bientôt aptes adopté et caractérise par l.amarck dansscs premiers travaux de conchyliologie. Dès le principe, Lamarck reconnut les rapports naturels du nouveau g. ; on le voit dans la série géné- rale à côté des Peignes et des Limes. En créant la famille des Pectinides dans la Phi- losophie soologique , Lamarck y introduisit le g. Houlette, et c'est à la même place <|ue l'illustre auteur àesAntm. s. vert, l'a main- tenu dans les ouvrages qu'il a successive- ment publiés. Cuvier ne partage pas l'opi- niorfde Lamarck ; il considère les Houlettes et les Limes comme des sous-genres des Huî- tres ; mais comme les Peignes rentrent dans la même catégorie, les rapports naturels des g. sont observés. M. de Blainville, dans sa Malacologie, substitua la Camille des Sub- s tracés à celle des Pectinides de Lamarck; l'on y trouve les Houlettes entre les Pei- gnes et les Limes; peut-être eût-il fallu les rapprocher davantage des Spondyles et des Hinnites. .Jusqu'alors l'animal de la Hou- lette était resté inconnu , et les rapports que l'on avait donnés au g. étaient fondés sur l'analogie des caractères de la coquille comparés à ceux des g. environnants. Pour la première fois , MM. Quoy et Gaimard ont fait connaître cet animal dans la partie zoologique du Voyage de V Astrolabe. Ce qui est remarquable, c'est que la connaissance de l'animal de la Houlette n'a dû apporter aucun changement à la classification propo- sée par Lamarck, depuis bientôt un demi- siècle. En effet, l'animal en question a la plus grande ressemblance avec celui des Peignes et des Spondyles ; il est ovale-oblong ; les lobes de son manteau sont désunis dans toute leur circonférence , si ce n'est dans la ligne dorsale supérieure, où ils se joi- gnent pour couvrir la masse viscérale , comme dans tous les autres Mollusques acé- phales. Les bords de ce manteau, ainsi que ceux des Peignes et des Spondyles, sont garnis d'un très grand nombre de tenta- cules courts et coniques, entre lesquels, et à des distances égales, on remarque les or- ganes singuliers décrits dans les Peignes par Poli , et que plusieurs zoologistes ont récemment considérés comme des yeux dans ces animaux. Mais cette faculté de recevoir l'impression de la lumière que l'on attri- HOU 365 [ bue à ces organes est encore très eontesta- . ble, et nous -même, d'après nos observa- tions , nous ne pouvons partager celte opi- nion. Lorsque l'on soulève les lobes du man- teau, on trouve de chaque côté du corps deux grands feuillets branchiaux presque demi- circulaires, et dont l'extrémité antérieure vient se placer entre les palpes labiaux. Ceux-ci ont la même forme que ceux des Peignes et des Spondyles ; ils sont triangu- laires , tronqués, et se changent en deux lèvres étroites qui garnissent l'ouverture de la bouche, située, comme à l'ordinaire, entre l'extrémité antérieure et supérieure de la masse viscérale. La masse abdominale est peu considérable ; elle se termine en avant par un petit pied cylindracé , sem- blable à celui des Peignes, et à la base du- quel est solidement attaché un byssus soyeux avec des reflets subnacrés. A la par- tie supérieure et submédiane de l'animal , on voit un grand muscle adducteur des valves subcirculaire, et sur lequel s'ap- puient tous les viscères dont l'animal est composé. La coquille, parvenue à l'âge adulte, est plus longue que large, comme celle des Limes ; les valves sont inégales. La gauche est la plus petite ; elle est plane, mince, et son bord cardinal simple se termine en un talon court, lisse, semblable à celui des Spondyles. La charnière de la valve infé- rieure est en tout semblable; son talon est seulement plus prolongé. Au milieu de la surface plane est creusée une gouttière peu profonde, dans laquelle est fortement atta- ché un ligament semblable à celui des Pei- gnes. La valve droite a les bords antérieurs et postérieurs subitement relevés, comme ceux d'une boîte , de manière à recevoir la valve gauche lorsque l'animal se contracte; cette valve droite offre une autre particula- rité ; elle montre au-dessous de la charnière et profondément creusée dans le bord an- térieur une échancrure oblique pour le pas- sage d'un byssus. D'après MM. Quoy et Gai- mard , auxquels nous avons emprunté le» détails que nous venons de donner sur l'a- nimal de la Houlette, ce g. de Mollusques aurait des mœurs spéciales. En effet , ces savants voyageurs ont toujours trouvé la Houlette attachée à des masses de Polypiers, dans lesquels elles se trouvaient engagées 366 HOU dans presque toute sa longueur. Il sem- blerait d'après cela (et c'est l'opinion des naturalistes dont nous parlons) que la Hou- lette jouirait de la propriété de se creuser une loge dans la pierre, de la même ma- nière que les autres Mollusques perfora- teurs. D'après les échantillons que nous avons vus , ceux-là mêmes rapportés par MM. Ouoy et Gaimard, il nous a semblé que l'animal attaché par son byssus était enveloppé par l'accroissemenl du polypier, ce qui pouvait expliquer les lacunes quel- quefois profondes dans lesquelles les vieux individus de Houlettes sont logés. Jusqu'à présent on ne connaît qu'une seule espère appartenant à ce g. Elle est répandue dans tout l'océan de l'Inde; au- cune n'est connue à l'état fossile. (Desh.) IIOUS'J'E. bot., zool. — Petite touffe éta- lée de poils a l'extrémité d'une graine ou de quelque partie du corps d'un animal. IIOL'PPII'ÈIIE (qui porte une houppe). Euplocomus. ois. — Genre de l'ordre des Gallinacés et de la Tainille des Phasiani- dées. C'est à M. Temminek qu'est duc la création. de cette division, à laquelle il a : donné pour type une espèce que les uns avaient regardée comme appartenant au genre Coq, et les autres au genre Faisan. C'est qu'en effet les caractères des Houp- pifères participent de ces deux genres. Leur queue verticale, dont les couvertures sont plus longues que les pennes et re- tombent en panache, rappelle tout-à-fait celle des Coqs ; et le bord inférieur de la peau qui revêt leurs joues, par la saillie qu'il fait, semble aussi reproduire le barbillon charnu qui garnit de chaque côté la base de la mandibule inférieure du Coq. Mais leur tète , au lieu d'être pourvue d'une crête , est simplement couronnée par une belle huppe droite . semblable à celle des Paons et des Lophophorcs. Quant aux au- tres caractères, les Houppifères sont des Fai- sans. C'est en considération de leurs altri- j buts mixtes que les méthodistes ont placé, avec raison, les Houppifères entre les Coqs et les Faisans. Toutes les espèces connues sont de fort beaux oiseaux. Celle qui a servi de type à ce g., le Hooppifèbe Macaktnky, Eupl. Ma- carlneyi Temm. {Phas. ignilus Lath. , Gai- ! lus ignilus Vieil 1.), a tout ic dessus de la HOU tête, les plumes de la huppe, le cou, le des- sus du corps, la poitrine et l'abdomen, d'un noir à reflets violets ; les plumes des hypo- chondres et les couvertures supérieures de la queue larges , touffues , d'un beau rouge orange à reflets couleur de feu , les quatre rectrices intermédiaires d'un blanc roussâ- tre, et toutes les autres noires; le bec jaune d'ocre et les pieds grisâtres. Le Houppifère Macartney habite l'île de Java. On rapporte encore a ce genre le Plias, linalus Jard. et Selby, le Phas. albo-crista- lu Vigors , et le Phas. Renaudi Less. {Voy. de liellanger, pi. 8 et 9). Les mœurs des Houppifères sont à peu près inconnues ; mais l'analogie permet de penser qu'ils doivent vivre en troupes, et que leur genre de vie doit être le même que celui des espèces dont ils se rapprochent le plus. (Z. G.) IIOEQl'E ou IIOULQUE. Holcus,Kuulh. bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Graminées. Il présente les caractères sui- vants : Épillets biflores ; fleurs éloignées l'une de l'autre et des glurnes; l'inférieure hermaphrodite, mutique ; la supérieure munie d'une arête, souvent dépourvue de pistil. Deux glurnes membraneuses, creu- sées en carène , dépassant les fleurs. Deux glumelles membraneuses presque de même longueur; l'inférieure en carène , mutique dans la fleur inférieure, arislée au-dessous du sommet dais la fleur supérieure; glu- melle supérieure bicarénée. Trois étanrines. Ovaire pyrifonue , glabre. Deux styles ter- minaux, très courts. Stigmates plumeux , a poils simples. Deux glomellules le plus sou- vent munies d'un lobule latéral , glabres. Caryopse glabre, libre. — Tel qu'il est li- mité par la caractéristique précédente em- pruntée à M. Kunth (Agrostog. syn&pt. , pag. 34), ce genre ne correspond qu'a une partie du genre linnéen et ne comprend plus que 8 espèces, parmi lesquelles se trou- vent les Holcus lanalus et mollis Lin. , qui appartiennent à notre flore, et qui avaient été classés antérieurement parmi les Arcna. D'autres espèces bien plus importantes à con- naître avaient été regardées comme des Hol- cus par Linné; mais les botanistes moder- nes les ont retirées du genre linneen pour les transporter, en majorité, dans le genre And'-opogon. Il ne devrait donc pas en êlra HOU question dans cet article ; mas comme leur connaissance est indispensable par suite du rôle important qu'elles jouent parmi les es- pèces alimentaires et économiques ; comme de plus il n'en a pas été du tout question à l'article Andropogon de ce Dictionnaire, nous croyons devoir nous en occuper ici, et les considérer comme dépendant du genre linnéen tout entier et abstraction faite des morcellements qu'il a subis. Nous indique- rons pour chacune de ces espèces, entre pa- renthèses , le nom botanique qu'elle porte actuellement. Nous signalerons d'abord ra- pidement leurs caractères, après quoi nous présenterons quelques considérations géné- rales sur leurs usages, etc. 1. Houque sotiGHo, llolcus sorghum Lin. [Andropogon sorghum Rrot. , Kunlli ), vul- gairement Grand Mille! d'Inde, Gros Millet, Dura, Dauro. — Grande et belle espèce à tige pleine, s'élevant à 3 mètres et plus, à nœuds pubesconls: feuilles grandes, longues d'en- viron I mètre, glabres ainsi que leurs gai- nes, rudes a leurs bords, qui sont finement dentés en scie ; fleurs en particule rameuse, resserrée, dont les rameaux sont \ élus, tan- dis que son axe est glabre; les fleurs her- maphrodites et neutres sont pubescentes; lepédicelle des fleurs est pileux. Les fruits ou caryopses sont arrondis , assez gros, va- riant de couleur du blanc au jaune, du brun au pourpre noirâtre et presque noir. Cette belle espèce est annuelle. Elle est originaire des Indes orientales. 2. Houque saccharine, Holcus sacchara- «ms Lin. [Andropogon saccharalus Roxb . , Kunth), MUïel de Cafrerie, Gros MU. — Es- pèce très voisine île la précédente, dontellesc distingue par ses tiges plus épaisses renfer- mant une assez grande quantité de sucre pour qu'on ait proposé d'en extraire cette substance ; par sa panicule plus grande, dont 'es rameaux deviennent lâches, horizontaux et étalés. Ses fleurs sont pubescentes comme celles de la précédente. Ses fruits sont gros, jaunâtres ou couleur de rouille , enveloppés par les glumelles persistantes. Elle est an- nuelle, originaire des Indes orientales, de l'Arabie. Entre ces deux espèces, M. Kunth range comme intermédiaire une espèce également cultivée dont la patrie n'est pas déterminée, et qu'il nomme Andropogon rubens. HOU 357 3. Houque en épi , llolcus spicatus Lin. [Penicillana spicaia Wild., Kunth), vulgai- rement nommé Millet à chandelles , et en Amérique Couscou.— Celle espèce a été dis • tinguee génériqueincnt a cause surtout de son involucre forme de soies plumeuses , scabres, persistantes, inégales, placé au- dessous des fleurs. Sa tige est pleine comme celle des espèces précédentes, haute de - mè- tres. Ses feuilles sont grandes, glabres, on- dulées , a côte médiane foi le et proémi- nente, souvent velues sur leur gaine. Sa pa- nicule est resserrée, cylindrique, obtuse, presque en épi; elle a jusqu'à 4 décimètres de long. Elle est annuelle , originaire des Indes orientales. 4. Houque d'Ai.ep, llolcus halepen sis Lin. [Andropogon halepen sis Sibth. . — Celte es- pèce se reconnaît a son chaume presque sim- ple, plein, haut de 2 mettes et plus, à nœuds ! pubescents ; ses gaines et ses feuilles sont ! glabres, rudes sur leurs bords : sa panicule est rameuse; ses rameaux verlicillés , sca- bres ainsi que l'axe ; les fleurs hermaphro- dites sont pubescentes; les pédi celles pi- leux. Elle est vivare; elle croit spontané- ment dans les parties méridionales de l'Eu- rope , en Syrie, Mauritanie, a l'Ile de Cuba. Les espèces dont nous venons de tracer les caractères botaniques sont cultivées sur : une grande partie de la surface du globe , I et figurent au nombre des plantes économi- ; ques les plus importantes. Elles sont géné- ralement confondues sous le nom de Sorgho, qui appartient en propre à la première. Le Sorgho est la base principale de l'alimenta- tion d'un grand nombre de peuples de l'A- frique ; il est cultivé aussi , mais moins ex- clusivement, dans certaines parties de la Turquie , en Perse, dans l'Inde, et jusqu'en Chine. Sa culture s'étend même dans les parties méridionales de l'Europe, où elle suit le Mais : mais ici , particulièrement en France, on s'en sert uniquement, soit pour la nourriture de la volaille, soit et princi- palement pour la confection des balais avec ses p-inicules réduites à leurs rameaux et dépouillées de leurs fruits. La plupart de ces espèces renferment, avant la maturité, une grande quantité de matière sucrée dans le tissu cellulaire abondant qui forme la portion centrale de leur tige; mais la plus 368 HOU HOU remarquable de toutes sous ce rapport est la Houque saccharine , pour laquelle on a reconnu que l'exploitation de ce sucre pour- rait devenir avantageuse. Les graines du Sorgho renferment une grande quantité de fécule; mais cette substance y est mêlée d'un principe âpre et amer qui la place bien au-dessous de celle de nus céréales ordinai- res. Au reste la fécondité de ces plantes est très remarquable, et, sous ce rapport, elles se placent immédiatement après le Maïs Recueillie comme céréale , la graine du Sorgho peut se conserver pendant assez longtemps; mais à mesure qu'elle vieillit, elle perd de sa saveur. Quant a sa culture, nous ne pouvons en donner ici les détails , qui , du reste, sont très analogues à ceux qui se rapportent au Maïs. Ces deux graminées sont cultivées presque toujours simultanément dans nos départements méditerranéens; mais les Hou- ques se recommandent particulièrement , parce qu'elles s'accommodent sans peine de toutes les terres, même de celles de qualité médiocre. Cependant elles réussissent beau- coup mieux dans les terres meubles et sub- stantielles que dans les sols argileux. Dans les lieux humides et bas elles deviennent très hautes , mais elles restent toujours très aqueuses et elles mûrissent mal. Les expo- sitions découvertes leur sont très favora- bles. (P. D.) HOL'STOMA, A'ndr. dot. ru.— Syn. de Bouvardia, Salisb. *IIOLTIA, Cuv. mam.— Syn. de Capro- mys, Desm. (E. D.) HOL'TTL'YXIA (nom propre), bot. ph. — Hout., syn. de Montbrelia, DC. — Genre de la famille des Saururées, établi par Thun- berg {Flor. japon., 12, 234). Herbes de l'Asie tropicale et du Japon. Voy. saururées. IIOLYET. crust. — Nom vulgaire donné sur les côtes de la Manche au Platycarci- nus pagurus. Voy. ce mot. (H. L.) HOUX. Ilex, Linn. (nom donné par Bau- hin au Houx, a cause de la ressemblance de ses feuilles avec celles du Quercus ilex, ou Chêne vert), bot. pu. — Genre de la famille des Ilicinées à laquelle il a donné son nom, et de la tétandrie létragynie dans le système sexuel. Il présente les caractères suivants : Fleurs nermaphrodiles ou rarement poly- games. Calice petit, urcéolé, à 4 dents, ra- I rcment à 5 ou 6, persistant. Corolle à pé- î taies le plus souvent au nombre de 4, par- fois de 5 ou 6, libres et distincts, ou réunis à leur base en une corolle gamopétale ro- tacée, par l'intermédiaire des Glaments des étamines qui sont alternes aux pétales et en ( même nombre qu'eux. Ovaire sessile , à 4 loges, contenant chacune un seul ovule ana- trope, suspendu au haut de leur angle in- terne, ou quelquefois deux; il est surmonté de quatre stigmates sessiles, distincts ou sou • I désentreeux. Le fruit est une drupe à quatre noyaux monospermes. L'embryon des grai- ! nés est très petit, à radicule supère , logé au sommet d'un albumen charnu. Ce genre se compose de petits arbres ou d'arbrisseaux qui croissent naturellement dans l'Améri- que septentrionale et tropicale , dans les parties chaudes de l'Asie et aux îles Cana- ries ; une seule espèce (le Houx commun) est indigène du centre et du nord-ouest de l'Europe. Ces végétaux sont toujours verts ; leurs feuilles sont alternes, coriaces, sou- vent bordées de dents épineuses. Quelques | uns d'entre eux méritent d'arrêter un instant I l'attention, particulièrement notre espèce européenne, le Houx commun. On en con- j 'naît aujourd'hui environ 50 espèces. 1. Houx commun, Ilex aquifolium Linn. — Grand arbrisseau ou petit arbre, qui ne j s'élève guère qu'a 6 ou S mètres de hauteur, | à l'état sauvage, mais qu'on voit quelque- I fois dépasser notablement ces dimensions lorsqu'il est cultive. AinM Loudon {Arbor atid frulicet. 11, pag. .-il 5) en cite un qui existe à Claremont, Surrey, et qui s'élève à j 80 pieds anglais , quelques uns de 60 à 70 pieds, et plusieurs de 40 a 50. L'écorce de son tronc et de ses vieilles branches est gri- sâtre. Ses rameaux sont pour la plupart ver- ticales. Ses feuilles sont coriaces , ovales, aiguës, épineuses sur leurs bords et au som- met, souvent entièresehez les individus adul- tes, ondulées, luisantes, d'un vert foncé en dessus, plus pâles en dessous. Ses fleurs sont petites, presque en ombelle, portées sur des pédoncules axillaires, courts, multiflores.Son fruit est rouge; il devient blanc ou jaune dans deux variétés cultivées dont il forme le caractère distinctif. La culture a obtenu un assez grand nom- bre de variétés du Houx, qui résident pres- que toutes dans les modifications subies par HOU ses feuilles. Les plus remarquables parmi elles sont celles à feuilles panachées de blanc ou de jaune doré, celles à feuilles bor- dées de blanc ou fie jaune doré, celle qui a reçu le nom de Houx hérisson , à cause des épines qui hérissent la surface de ses feuilles, celle à feuilles épaisses, celle à bord épaissi, entier et non épineux, etc. Le Houx est fréquemment cultivé dans les jardins paysagers, où il produit un bel effet par son beau feuillage persistant. Il figure surtout très bien dans les bosquets d'hiver, soit à cause du beau vert de ses feuilles, soit à cause du rouge vif de ses fruits, qui ne tombent qu'au printemps sui- vant. On en fait des haies vives, qui de- viennent serrées et presque impénétrables, quand on les taille un peu basses. Ces haies paraissent l'emporter sur toutes les autres par leur verdure agréable, leur impénétra- bilité et leur durée. On en cite en effet, soit en France, soit en Angleterre, qui remontent à 200 ans. Le bois du Houx est très blanc, excepté au cœur des vieux troncs , qui prend une teinte brunâtre; il est très dur, d'une den- sité supérieure à celle de l'eau, d'un beau grain, susceptible de prendre un beau poli, et recevant avec beaucoup de facilité di- verses couleurs , surtout le noir. Il est très bon pour la charpente; mais rarement on en obtient des pièces assez fortes pour trou- ver de l'avantage a l'utiliser de cette ma lière. On s'en sert souvent soit pour rem- placer l'ébène , après l'avoir teint en noir, soit pour la tabletterie , le tour, pour des instruments de mathématiques , etc. Ses jeunes branches sont très élastiques, et don- nent de bons manches de fouet; enfin c'est de son liber que l'on obtient la glu pour la ciiasse aux oiseaux. En médecine, on a vanté la décoction des touilles de Houx et l'extrait qu'on en ob- tient pour la toux, la goutte, le rhumatisme, même les fièvres intermittentes; mais ce genre de médication est aujourd'hui aban- donné. Ses baies passent pour purgatives, et ses racines pour émollientes ; mais on ne fait guère usage ni des unes ni des autres. Enfin , à l'époque des guerres de l'empire, on a proposé de substituer ses graines au café; on dit même qu'elles sont quelquefois encore employées à cet usage. T. VII HOU 369 I Le Houx commun croît sans difficulté I dans presque toutes l'es sortes de terrains, | pourvu que la localité ne soit pas trop hu- mide. Il aime l'ombre des grands arbres. On le multiplie principalement de semi» faits à la fin de l'automne, en pleine terre et à l'ombre. Pour débarrasser les graines de la pulpe des fruits, on a eu la précaution de les stratifier, et de retourner plusieurs fois le tas qu'on en a fait; cette opération prolongée pendant un an permet de les iso- ler ensuite sans peine. Ces graines semées à l'automne dans une terre bien préparée et très meuble, lèvent au mois de juin sui- vant. Comme la croissance du jeune plant est fort lente, on préférait autrefois aller prendre dans les forêts de jeunes plants tout venus; mais la reprise en est très difficile, si l'on n'a eu la précaution de les arracher en motte, ce qui a fait préférer générale- ment de nos jours la multiplication par graines. Quant aux variétés qui ont été ob- tenues par la culture, on les conserve et les propage uniquement par la greffe. 2. Houx maté, Ilexmale Aug. Saint-Hil. (PI. remar., pag. -il) (/. paraguariensis Aug. Saint-Hill.; Mcm. du mus., vol. IX, pag. 351), vulgairement Herbe du Paraguay, Thé du Paraguay, Arvore do maie ou da Con- gonha. — C'est un petit arbre très glabre, à feuilles cunéiformes-ovales ou ovales-lan- céolées , oblongues, un peu obtuses, à dents de scie écartées; à pédoncules axillaircs multipartis; à stigmates quadiïlobés; les noyaux des fruits veinés. Cette espèce cé- lèbre est employée en quantité extrême- ment considérable par les Espagnols et les habitants de l'Amérique centrale à l'état d'infusion théiforme et à titre de boisson stimulante. Cette infusion est, du reste, mé- diocrement agréable au goût. Il parait que, quoique M. Aug. de Saint-Hilaire ait re- connu que le Houx maté constitue le véri- table Thé du Paraguay, il est encore quel- ques autres espèces, notamment les Luxcm- burgia Aug. Saint-Hilaire, qui sont égale- ment employées au même usage en Àmé rique. Un fait que nous croyons devoir rap- peler ici se rattache à l'histoire du Maté c'est, en effet, pour reconnaître et se procu- rer cette plante, d'une si haute importance pour eux, que les chefs de la république de Buenos-Ayres avaient envoyé', en 1823, 2i 370 HUA M. Bonpland dans le Paraguay. Or, l'on sait quel Tut le résultat de ce voyage et la longue captivité qu'eut à supporter ce cé- lèbre botaniste, victime de la tyrannie ja- louse du docteur Francia. C'est à M. Aug. de Sainl-Hilaire que l'on doit la connais- sance précise et la détermination de cette plante intéressante, et ce n'est pas l'un des résultats les moins remarquables de son voyage. 3. Houx apai.aciiinf. , lier, vomiloria Ait., r/«edesyl/ja/ac/it's.-Cetarbiisseau,quicroît spontanément dans les parties maritimes de la Caroline et de la Floride , mérite encore d'être mentionné. C'est un arbrisseau de 2 à 5 mètres de hauteur, dont les feuilles sont oblongues ou elliptiques , obtuses à leurs deux extrémités, glabres ainsi que les ra- meaux, bordées de crénelures aiguës , dont les fleurs sont réunies en ombelles latérales presque sessiles. Cette espèce de Houx doit son nom spécifique latin aux propriétés vo- mitives que possèdent ses fruits et l'infu- sion de ses feuilles prise à haute dose. Celte même infusion, prise à dose peu élevée, est tonique et diurétique. Les Indiens des par- ties méridionales des États-Unis en font un très grand usage contre les calculs , la goutte, etc. Ils ont surtout recours a elle lorsqu'ils vont au combat , parce qu'elle produit sur eux un effet excitant, a peu près analogue à celui des liqueurs spiritueuses. (P. D.) I10VEA (nom propre). BOT. ru. — Genre de la famille des Papilionacées-Lolées, établi par H. Brovvn {in Aiton Hort. kew., edtt. 2, IV, 275). Arbrisseaux ou sous-arbrisseaux de la Nouvelle- Hollande. Voy. papiliona- cées. HOVENIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la ramilledes Rhamnées-Frangulées, éta- bli par Thunberg (Flor. japon., 101). Arbres des régions orientales de l'Asie et de celles comprises entre le Népaul et le Japon. Voy. RHAMNÉES. IIQYA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Asclépiadées-Pergulariées, éta- bli par R. Brown {in Mem. Wern. Soc. I, 26). Sous-arbrisseau de l'Asie et de la Nouvelle- Hollande tropicale. Voy. ascli:i'iadf.f.s. MJANACA. bot. ph. — Genre de la famille des Ombelliferes-Mulinées, établi par Cava- nilles (Je, IV, 18, t. 528, fig. 2). Herbes HLG de l'Amérique antarctique et du Mexique. Voy. osibfxuférf.s. HUAIVACO. mam. — Nom appliqué à une espèce du genre Chameau. Voy. ce mut. (E. D.) *IILBEr»IA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Mélastomacées- Lavoisiérées, établi par De Candolle {Prodr. r 111, 1G7). Arbrisseaux du Brésil. Voy. mé- LASTOMACÉES. I1LCAHE. chim. — Voy. commf.-hucaré. IIUDSOXIA (nom de pays), bot. ph. — Genre de la ramilledes Cistinées, établi par Linné {Mant., 11). Petits arbrisseaux de l'A- mérique boréale. Voy. cistinées. — Robins., syn. de Bucida, Linn. *I1LEMA. cncsT. — Ce nom est employé par M. Dchaan, dans sa Fauna japonwa, pour désigner un nouveau genre de Crusta- cés qui appartient à la famille dcsOxyrhyn- ques de l'ordre des Décapodes brachyurcs et à la tribu des Maïens. Les espèces qui compo- sent cette coupe générique sont en général remarquables par leur rostre , qui est forte- ment prolongé en pointe; par les antennes externes, qui sont beaucoup plus courtes que le front; par l'épistome, qui est concave et un peu plus court que la bouche : cette der- nière est carrée; le sternum est orbiculaire l'abdomen, dans le mâle, est composé de sept articles, tandis que, chez la femelle, ce même organe n'en présente que cinq. On rapporte à ce genre deux espèces; celle qui peut en cire considérée comme le type est riltiMi: héraldique, Huenia heraldica Dc- haan, qui habite les mers du Japon. (H. L.) 1HJERTEA (nom propre), bot. ph. — Genre placé avec doute dans la famille des Anacardiacées. Il a été établi par Ruiz et Pavon {Prodr., 34, t. 6) pour un arbre iu Pérou. *11U1 ELANDIA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Laurinées-Perséées, établi par Nées {Prodr., Il, t. 1, 2). Arbres des Antilles. Voy. laurinées. *1IUGELIA, Reiehenb. bot. va. — Syn. de Didiscus, D'C. IIUGHLEA (Hugh, naturaliste), acal.— Lamouroux {Gen. Polyp.) a créé sous ce nom un genre d'Acalèphes fixes de la famille des Actinies, pour y placer un animal décrit par Solander, d'après Hugues, sous le nom d'Aclinia calendula. Les JJughuea ne son» HUI encore que très imparfaitement connus. Lamouroux leur donne pour caractères: Corps subpétlicellé, souple, très contractile, fixé par la base; bouche centrale, garnie de quatre Glameiils mobiles et entourée de quinze à vingt tentacules pétaioïdes de cou- leur jaune. (E. D.) HlKîONIA (nom propre), bot. pu. — Genre type ae ia petite famille des Hugoniacées, établi par Linné (Gen., n. 831). Arbrisseaux de l'Inde. Voy. hugoniacées. *HL'GOMACÉES. Hugoniaceœ. bot. ph. — Petite famille établie par Endlicher (Gen. plant., p. 1016) pour le seul genre Hu- gonia, et présentant les caractères suivants: Ctlice à 5 folioles imbriquées, persistantes; corolle b 5 pétales hypogynes, oblongs. Éta- mines 10, hypogynes ; anthères introrses, biloculaires, longitudinalement déhiscentes. Ovaire subglobuleux, 5-loculaire. Styles 5, filiformes, distincts ; baie charnue, divisée en 5 coques uni-biloculaires, mono-disper- mes. Les Hugoniacées sont des arbrisseaux de l'Inde, à feuilles alternes, les florales sub- opposées, brièvement pétiolées, ovales, très entières ou un peu dentées en scie, coriaces, brillantes en dessus, tomenteuses en des- sous; stipules latérales géminées, subulées, décidues ; pédoncules axillaires, uniflores, plus courts que la feuille, et se convertis- sant quelquefois en épines. HUILES, zool., bot. — Parmi les corps gras, ou composés organiques très inflam- mables, insolubles dans l'eau, solubles dans l'alcool et dans l'éther, surtout à chaud, on distingue le groupe des Huiles, substances grasses caractérisées par une fusibilité telle, qu'elles demeurent liquides à la température de 10àl5°centigr.LesHuilesne constituent pas une classe de principes chimiques immé- diats; elles résultent de la combinaison, en proportions assez variables, de plusieurs es- pèces de principes gras. Outre les principes essentiels qui les constituent à l'état d'Hui- les , elles renferment encore d'autres sub- stances qui en sont plus ou moins indépen- dantes, et qui, lorsqu'elles leur sont enle- vées, n'en laissent pas moins subsister la portion huileuse avec tous ses caractères. Tels sont en général les principes colorants ouelles tiennent eu dissolution, et les prin- cipes odorants , sur lesquels nous aurons HUI ;7i quelques observations à présenter à propoi des essences. Bien que le nom d'Huile, ainsi déOni, soit plus souvent appliqué a des composés végétaux , il convient aussi à des composés animaux , en plus petit nombre. Parmi ceux-ci nous citerons I'Huile de poisson, si employée dans les arts et l'industrie, surtout pour la préparation des cuirs. On l'extrait de plusieurs Cétacés et de plusieurs Pois- sons; celle qu'on obtient des Dauphins est composée: 1" d'élaïne; 2° d'une espèce d'Huile qui, outre le principe doux, l'acide oléique et une petite quantité d'acide mar- garique, donne, par la saponification, un acide volatil que M. Chevreul a appelé delphinique ; 3° d'un principe volatil par- ticulier qui, dans l'Huile fraîche seulement, a l'odeur du poisson ; 4" d'un autre prin- cipe volatil qui n'existe que dans l'Huile ancienne, et provient de l'altération d'un portion d'acide delphinique; c'est lui qui donne son odeur particulière au cuir pré- paré à l'Huile de -poisson ; 5° d'un principe coloré en jaune; 6" d'une substance cris- tallisable, très analogue à la cétine. On peut, par la simple pression . extraire une Huile du jaune des œufs des oiseaux. En soumettant à la distillation des matières or- ganiques azotées, telles que le sang, les os, les muscles, etc., on obtient d'abord, entre autres produits liquides, une Huile brune, épaisse, ammoniacale, d'une odeur extrê- mement fétide, et s'a t tachant avec une re- marquable ténacité aux corps qui en ont été imprégnés. Cette Huile provient de l'al- tération qu'a subie la matière azotée dans la décomposition, et a reçu en conséquence le nom d'Huile animale empyreumatique, ou Huile animale pyrogénee. Si l'on prend en- suite cette Huile brune et qu'on la sou- mette à plusieurs distillations successives , après l'avoir lavée avec de l'eau, on obtient un produit de moins en moins coloré et de j moins en moins fétide, qui se sépare d'un | résidu noir, épais et abondant en charbon, j et il résulte enfin une Huile parfaitement j incolore, connue sous le nom A" Huile ani- male rectifiée de Dippelius ou de Dippel, du nom de l'ancien chimiste qui, le premier, la fit connaître, et qui l'obtenait après quinze ou vingt distillations. On ne sait rien de positif sur la composition de celte Huile et 372 HUI sur les différences qui existent entre clic et 'Huile brune d'abord obtenue. Est-ce un produit animal, ou un produit qui se forme pendant la distillation même? Cette distil- lation n'a-t-elle pas pour résultat de sépa- rer, avec le résidu riche en charbon, une Huile moins volatile qu'elle? Quels sont ses rapports avec l'ammoniaque et les autres produits qui en accompagnent la formation? Voilà autant de questions dont la solution n'intéresserait pas mqins le naturaliste que ie chimiste, et jetterait quelque jour sur l'origine de celte substance, qui, si elle est le résultat de l'activité vitale, se présente néanmoins avec les caractères de coloration et de fétidité propres aux Huiles empyreu- matiques produites par l'action du feu et qui naissent de la réaction du carbone, de lliydrogène, de l'azote, du cyanogène, les uns sur les autres. Autrefois l'Huile ani- male de Dippel était employée dans le trai- tement des maladies du système nerveux, surtout dans l'épilepsie; on s'en servait en- core dans les fièvres intermittentes, en fric- tions sur le dos, dans du vin, etc., etc. Elle a peu d'usages aujourd'hui. — Pour les pro- duits huileux particuliers à quelques ani- maux, c'est aux articles qui traitent de ces animaux qu'il faut en chercher l'indication. Les corps gras des végétaux sont presque tous des Huiles, et l'on peut dire que c'est par exception qu'on y rencontre d'autres substances grasses (voy. beuuue cl cuit: ) , tant est nombreuse la liste îles produits hui- leux que fournissent une foule de plantes, dans plusieurs de leurs parties. On a divisé les Huiles végétales en Huiles fixes et en Huiles volatiles ou essentielles, ou, d'un seul mot, Essences. HUILES FIXES. Les Huiles fixes ont pour caractères d'être presque insipides, et de ne laisser percevoir à ia langue que la sensation d'onctuosité; d'être inodores ou de présenter très faible- ment l'odeur de la plante qui les fournit; de ne point se volatiliser d'une manière sen- sible au-dessous de 200 à 300 degrés, et de se décomposer en partie à une température plus élevée, en une Huile volatile, en acide acé- tique, en gaz oxyde de carbone ei hydrogène carboné, et en charbon. L'oxygène décolore les Huiles fixes. tiur Extraites d'un même végétal , les Huiles fixes contiennent au moins deux principes gras d'une fusibilité différente: V Oléine tl la Stéarine ; la première est l'Huile liquide; la seconde est la portion moins fusible, assez semblable à du suif. La proportion de ces deux principes varie suivant les espèces d'Huiles; pour les séparer on dissout l'Huile dans l'alcool bouillant, et on laisse refroi- dir: l'oléine reste en dissolution avec un peu de stéarine; la plus grande partie de la stéarine se précipite. On peut encore figer l'huile par un froid artificiel: l'oléine sur- nage , et la stéarine se dépose; en expri- mant ensuite cette portion solide entre des papiers Joseph, on en extrait toutes les parties liquides, et il ne reste plus que de la stéarine. On a distingué les Huiles fixes en Huiles grasses et en Huiles siccatives. Renfermées dans des vases parfaitement clos, ces deux es- pèces d'Huiles peuvent se conserver très long- temps sans s'altérer; mais, exposées à l'air en couches minces, les premières s'épais- sissent légèrement, deviennent moins com- bustibles, prennent une odeur désagréable, et sont dites alors rances ; elles se saponi- fient facilement, et sont surtout employées pour brûler ou pour des usages culinaires. Les secondes, au contraire, placées dans les mêmes conditions , finissent par ,>.e durcir, et sont alors transparentes et flexibles, avec un aspect de vernis , surtout quand elles ont été préalablement bouillies sur sept à huit fois leur poids de litharge; on les em- ploie principalement dans ia peinture à l'Huile. Les Huiles fixes s'extraient ordinairement par expression des graines écrasées, qu'on a, a cet effet, renfermées dans des sacs de jonc, de toile ou de crin, et qu'on a soumises à la pression entre des plaques métalliques. L'Hui'.e obtenue par ce seul moyen , à la température ordinaire, est la meilleure et la plus pure; mais, pour obtenir la totalité de l'Huile que contiennent les graines, on les chaulïe jusqu'à ce qu'elles aient atteint la plus haute température qu'elles puissent supporter sans se décomposer, et on les sou- met de nouveau à la pression entre les pla- ques métalliques, chauffées aussi préalable- ment. Ce procédé a pour elTct c'e donner plus de fluidité à l'Huile, de dessécher le HUI mucilage des graines qui sont inucilagineu- ses, et de coaguler l'albumine île celles qui son*, émulsives , c'est-à-dire, dans tous les cas, de faciliter la séparation de l'Huile et des parties qui la contiennent. Mais, d'au- tre part, ce procédé a pour inconvénient de fournir une Huile plus ou moins altérée, soit parce que la chaleur a modifié la graine, soit parce qu'elle a aidé à l'émission de substances qui n'auraient point été enlevées à froid ; cette Huile a donc, plus que la pre- mière, une tendance à rancir. Pour purifier les Huiles destinées à l'é- clairage, on les mêle avec I ou 2 0/0 d'a- cide sulfurique ; cet acide a la propriété de colorer les Huiles en vert ou en brun foncé ; et si on laisse le mélange se reposer, il se forme un dépôt de la matière colo- rante, résultant d'une combinaison de l'a- cide sulfurique avec un corps qui se trouve ainsi séparé de l'Huile dont la couleur est plus claire, etqui brûle avecune flamme plus pure sans obstruer les pores de la mèche. Pour séparer le précipité et l'acide mis en excès, on fait arriver dans l'Huile de la va- peur d'eau, jusqu'à ce que le tout ait atteint la température de 100"; le précipité se dé- pose avec une eau acide, l'Huile s'éclaircit, et l'évaporation au bain-marie en chasse l'eau qu'elle pourrait contenir. Si elle n'est pas parfaitement transparente, on peut la filtrer à travers une couche de tourteaux grossièrement pulvérisés. A. Les plus remarquables des Huiles gras- ses sont: l'Huile d'olive , l'Huile de colza, l'Huile de navette, l'Huile d'amandes dou- ces, l'Huile de faîne, l'Huile de ben et l'Huile de ricin. L'Huile d'olive s'extrait du péricarpe de a drupe de VOleaeuropœa, que l'on soumet y l'action de la presse , après l'avoir d'a- bord écrasé sous la meule verticale, et l'a- roir renfermé dans des sacs. L'Huile obte- nue à la température de l'atmosphère par une première pression des olives mûres et fraîches estverdàtre , couleur qu'elle doit a une résine verte, la Viridine, et pré- sente le goût et l'odeur du fruit; on l'ap- pelle alors Huile vierge , nom qu'on a aussi appliqué à toutes les Huiles obtenues dans les mêmes conditions. L'olive trop mûre donne une Huile pâteuse ; l'olive encore verte four- nit une Huile amère qui a reçu des anciens HUI 373 le nom d'Huile omphacine. Après cette pre- mière pression, on procède comme nous l'a- vons dit plus haut, et on obtient une Huile jaune qui, mêlée à l'Huile vierge , donne l'Huile d'olive ordinaire employée comme aliment. Si l'on abandonne les olives à elles- mêmes, pendant quelque temps, elles éprou- vent un commencement de fermentation qui facilite l'extraction de l'Huile par la pres- sion, en altérant les tissus qui la renferment. La quantité d'Huile ainsi obtenue est plus considérable, mais elle est moins propre que les précédentes aux usages culinaires; elle leur est au contraire préférable pour la fabrication du savon. — Les nombreux usages de l'Huile d'olive sont connus; mêlée intimement à la erre, elle forme le cérat. L'Huile de colza et I'Huile de navette sont extraites des graines de Brassica ; la pre- mière, du Brassica campestris oleifcra, va- riété du Brassica campeslris, la seconde du Brassica napus oleifera, variété du Brassica »apws(Fby. chou). Les graines qui fournissent l'Huile de colza en renferment environ 1/3 de leur poids; celles qui donnent l'Huile de navette en contiennent les 2'5. On confond souvent ces deux Huiles, qui sont employées principalement pour l'éclairage, après qu'on leur a fait subir le traitement suivant, dé- crit par M. Thénard. On mêle 2 parties d'a- cide sulfurique à 100 parties d'Huile ; on ajoute ensuite un volume d'eau double de celui de l'Huile, et on bat la liqueur pour opérer le mélange ; après huit ou dix jours de repos , à la température de 25 à 30", on décante l'Huile qui s'est élevée à la surface , et on la verse dans des cuves dont le Tond est percé de trous garnis de mèches de colon. On emploie aussi ces Huiles comme aliment, pour la fabrication des sa- vons mous, le foulage des étoffes, la prépa- ration des cuirs, etc. Elles ont une couleur jaune, une légère odeur piquante de cruci- fère , et donnent , par la congélation , des cristaux en aiguilles formés de stéarine re- tenant beaucoup d'oléine. L'Huile d'amandes douces s'obtient . par les procédés généraux, des fruits de VA- mygdalus communis, et estégalement douce, soit qu'on l'extraie des amandes douces, soit qu'on l'extraie des amandes amères; celle- ci se distingue néanmoins par une odeur 374 HUI plus intense d'acide cyanhydrique. L'Huile d'amandes douces a une saveur agréable; elle esl incolore ou faiblement colorée en jaune. On l'emploie en pharmacie pour la préparation du liniuient volatil et du savon médicinal. Le Uniment volatil résulte du mé- lange de 8 parties d'Huile et d'une par- tie d'ammoniaque liquide à 22°. Le savon médicinal s'obtient en triturant à froid, dans un mortier de marbre , 2 parties d'Huile sur laquelle on a versé une partie de lessive de soude caustique d'une densité de 1,37 a 1,18. L'Huile de faine provient des graines du hêtre {Fagus sylvaUca); elle a une saveur douce, agréable, et on l'emploie comme ali- ment; sa couleur est jaune, son odeur très légère. L'Huile de ben est fournie par les graines du Moringa oleifera , on l'emploie avec avantage dans la parfumerie, à cause de la propriété dont elle jouit, de ne rancir que très difficilement. L'Hoile de iiicin, qui s'obtient des graines du Hicinus communis, est moins fluide que les Huiles précédentes, se dissout en toutes proportions dans l'alcool, et renferme un principe qui ta tend purgative a la dose de 3 a 6 décagrammes. B. Les principales Huiles siccatives sont l'Huile de lin, l'Huile de noix, l'Huile de ehènevis ou de chanvre, et l'Huile d'œillet ou de pavot. L'Huile de lin s'extrait des graines du Linum usitatissimum ; elle est toujours plus ou moins colorée, elle a une odeur piquante et une saveur désagréable. On l'emploie pour la confection des vernis gras et de l'en- cre d'imprimerie. L'Huile de noix s'obtient par les moyens ordinaires des grains du Juglans regia; elle est jaune, et a une odeur légère. Préparée à froid, elle a une saveur douce, et est em- ployée comme aliment dans plusieurs de nos provinces, où elle remplace l'Huile d'olive et le beurre. Obtenue à chaud, elle est plus ou moins acre, et sert pour l'éclairage et pour la peinture. L'Huile de chènevis ou dk chanvre est donnée par les graines du Cannabis sativa , elle est jaune, d'une saveur désagréable; donne un savon mou , et est employée pour la peinture et l'éclairage. HUI L'Huile d'oeillet ou de pavot est fournie par les graines du Papaver somniferum : elle est jaunâtre, n'a ni odeur ni saveur bien sensible , et on s'en sert en conséquence pour sophistiquer l'Huile d'olive. On l'em- ploie aussi seule comme aliment, et pour I la peinture et l'éclairage. HUILES VOLATILES. Les Huiles volatiles ou essentielles se distin- guent des Huiles fixes par des caractères tout opposés : elles ont toutes une odeur plus ou ou moins intense , une saveur plu* ou moins acre et irritante ; elles sont en géné- ral un peu solubles dans l'eau, et solubles dans l'alcool et dans l'éther ; à la distillation elles passent avec l'eau et lui communi- quent leur odeur; elles se volatilisent sans se décomposer à une température de 150 à 160°. La nature chimique des Huiles volatiles n'est point encore parfaitement définie; peut-être ne rorment-clles pas un groupe bien homogène, ou du moins que l'on puisse scientifiquement caractériser en l'isolant de groupes ou des substances voisines qui ne jouissent pas d'une aussi grande fluidité. On n'en peut extraire les principes immé- diats dont nous avons reconnu la présence dans les Huiles fixes; mais quelques unes, sous l'influence du froid, se séparent en deux Huiles différentes, l'une solide, nom- mée Slcaroptènc ; l'autre liquide , nommée Éléoplène. On obtient de plusieurs de ces Huiles des matières cristallisées, fort ana- logues au camphre, qui, par sa composition et l'ensemble de ses propriétés , se rappro- che des stéaroptènes des Huiles volatiles. Mais ces cristaux sont-ils tout formés dans l'Huile, ou ne proviennent-ils pas de quel- que altération de la matière huileuse? C'est là une question qu'il faudrait résoudre, ainsi que plusieurs autres fort intéressantes sur la constitution de ces corps. La compo- sition des Huiles volatiles présente aussi des différences très grandes sous le rapport des élémentsqui les peuventeonsti tuer, oxygène, carbone, hydrogène et azote, et sous le rap- port des proportions variables de ces élé- ments. Eu égard à la nature de leurs éléments constituants, on peut les distribuer en plu- sieurs groupes: l'un comprendrait celles qui ne sont point oxygénées, comme les essences nui de térébenthine et de citron; un autre serait forme de celles qui sont oxygénées , comme les essences de lavande, de menthe, d'anis; un troisième renfermerait celles qui ne sont point azotées, comme l'essence concrète de rose; un quatrième enfin serait composé de celles qui admettent un élément nom eau, comme l'essence de moutarde , qui contient du soufre. La densité des Huiles volatiles varie en général de 1,096 à 0,847; elle est en moyenne de 0,972. Leur point d'é- bullition varie , mais s'élève ordinairement à 160". Avant Lavoisier, on croyait géné- ralement que les Huiles résultaient de la combinaison du phlogislique avec un acide. Dans les Huiles fixes, les deux principes étaient tellement unis que l'acidité était neutralisée; dans les Huiles essentielles, au contraire, l'acide dominait, et de là les différences que présentent ces dernières. Quant à leurs propriétés physiques, les Huiles essentielles diffèrent beaucoup les unes des autres. Il en est qui, comme les essences de genièvre, de cubèbe, de copahu, dévient à gauche le plan de polarisation ; d'autres, comme l'essence de citron et d'au- tres fruits de la famille des Aurantiacées , le dévient à droite. Cependant il ne faut généraliser à ce sujet qu'avec une grande réserve; car les travaux récents de M. Bou- chardat ont montré que l'essence de téré- benthine, qu'on considérait comme déviant le plus de polarisation à gauche, peut le dévier à droite quand elle a é!é préparée dans de certaines conditions. Les couleurs propres que présentent les Huiles volatiles sont extrêmement variées: les unes sont incolores, comme les essences de rose, de térébenthine, de fenouil, de ro- marin ; d'autres, et c'est le plus grand nom- bre , sont jaunes, comme les essences de ci- tron , de safran, de gingembre, de myrte, de cerfeuil , de cannelle , de thym , d'hysope, de lavande, de marjolaine, de menthe; d'autres sont bleues, comme l'essence de camomille; d'autres sont vertes, comme les essences d'absinthe, de sauge, de ge- nièvre, de valériane ; d'autres sont brunes, comme ''essence de dictame, etc. Mais, par une distillation bien ménagée, elles deviennent incolores, ce qui nous indique que le principe colorant est étranger à la II UI 37: matière nuileuse. Quant au principe odo- rant, il n'en est peut-être pas de même. Longtemps on a cru que l'arôme . c'est-à- dire le principe de l'odeur des plantes, était tenu en dissolution dans l'Huile volatile qu'elles fournissent. Kourcroy démontra que cette opinion de Boerhaave n'avait point de fondement, puisqu'on ne pouvait ad- mettre l'existence indépendante d'un prin- cipe qu'on n'avait pu isoler des corps aux- quels il aurait été uni. Th. de Saussure, ayant constaté que des Huiles volatiles, d'odeur très différente, présentent néan- moins une grande analogie de composition élémentaire, admit au contraire, et d'au- tres chimistes partagent cette manière de voir, que les principes aromatiques sont étrangers à la nature de la substance hui- leuse. Ne pourrait-on pas cependant op- poser à celte opinion l'existence des corps isomères qui, d'une composition identique, jouissent néanmoins de propriétés physi- ques quelquefois si différentes? Nous avons dit que l'oxygène décolore les Huiles fixes; le même corps colore au contraire les Huiles volatiles, surtout sous l'influence de la lu- mière, et l'absorption de ce gaz est accom- pagnée d'un dégagement d'hydrogène et d'acide carbonique. Les Huiles volatiles se trouvent dans tou- tes les plantes odoriférantes, et sont l'ori- gine des odeurs si diverses que celles-ci pré» sentent. Leur présence constante dans certaines familles, dans les Labiées, les Aurantiacées, les Térébinlhacées, les Cru- cifères et autres, devient un caractère bo- tanique assez important, parce qu'il éta- blit entre les plantes un lien physiologique remarquable. Divers procédés sont en usage pour ob- tenir les essences, dont l'importance com- merciale est très grande , en raison de leurs nombreux usages en médecine , où on les emploie comme excitants a l'intérieur et à l'extérieur, et dans la parfumerie, la tein- ture et les arts, où elles servent à la prépa- ration des eaux aromatiques, des savons parfumés, des pommades, des vernis, à en- lever les taches de graisse et de peinture à l'huile sur la laine et la soie, etc. Très peu d'essences sont extraites par la pression ; elles sont alors plus suaves , mais ne sont point pures. On peut obtenir par ce ?>; HUI moyen celles que contiennent Ws fruits des Àurantiacées, le citron, le cédrat, la berga- mote, l'orange, le limon, dont on sépare les zestes, qu'on exprime ensuite entre deux glaces; l'Huile s'écoule avec le suc, vient nager à la surface et est décantée. Mais les essences fournies par ces fruits mêmes peu- vent s'obtenir aussi pardistillation, etc'cstle procédé le plus généralement suivi pour se procurer les Huiles essentielles conlenues dans les végétaux. A cet elTet , on place la plante dont il s'agit d'extraire l'essence dans la cucurbite d'un alambic ; on verse de l'eau dessus, et l'on distille. Au chapiteau est adapté un serpentin qui communique avec un récipient florentin, sorte de flacon coni- que ou pyriforme , dont la partie large est la base; immédiatement au-dessus* du fond de ce récipient part une tubulure latérale qui s'élève un peu à l'extérieur, puis se re- courbe légèrement. Pendant l'opération l'Huile et l'eau se volatilisent et passent en- semble; les Huiles essentielles, bien que moins volatiles que l'eau, se vaporisent dans la vapeur d'eau formée; et lorsque la vapeur d'eau et d'Huile vient à se condenser dans le récipient , l'Huile se sépare en grande partie, à cause de sa moindre densité, vient nager , et l'eau demeurée dans le fond s'é- coule par la tubulure; celte eau forme une eau aromatique, et peut être utilement em- ployée pour une seconde distillation, parce qu'elle ne s'emparera plus de l'essence dont elle est saturée. On voit que par ce procédé on peut réunir dans un très petit espace le produit d'une longue distillation. Mais il est «les essences qui ne sont point conservées par la plante dans des réservoirs particuliers, et qui se volatilisent aussitôt qu'elles sont produites; tels sont les arô- mes des Lis, des Tubéreuses, des Jacinthes, des Jasmins, des Violettes ; on est forcé, pour les obtenir, d'avoir recours à un autre pro- cédé. Dans une boîte d'étain ou de fer- blanc, on dispose alternativement des lits de fleurs fraîches et de coton ou de flanelle qu'on a préalablement imbibé d'une huile grasse, pure et inodore, d'Huile d'olive, par exemple, ou mieux d'Huile de ben. La boîte étant remplie, on la ferme , on la lutc avec un papier imprégné de colle de farine, et on laisse l'Huile fixe dont le coton est im- bibé se charger de l'Huile volatile aban- HUI donnée par les fleurs. On remplace les fleurs épuisées de leur arome par d'autres fleurs fraîches, en conservant les mêmes lits de coton, et on continue ainsi jusqu'à ce que l'Huile fixe soit saturée. Alors on exprime le coton, et on obtient ainsi une Huile grasse, aromatique, employée en parfumerie, ou bien l'on met le coton dans l'alcool , on le presse pour en séparer l'Huile , et l'on dis- tille au bain- marie; le produit est de l'al- cool chargé du principe aromatique des fleurs, ce que les parfumeurs nomment une es- sence. Les principales Huiles volatiles sont celles de Térébenthine, de Citron, de Cédrat, de Bergamote, d'Orange, de Limon, de fleurs d'Oranger, de Rose, de Lavande, de Sauge, de Marjolaine, etc. Les généralités que nous avons présentées, et dans lesquelles nous avons résumé ce que ces Huiles offrent d'im- portant, nous dispensent de parler de cha- cune d'elles eu particulier; nous renvoyons aux articles résine et térébenthine les dé- tails qui ont rapport à l'Huile volatile qui porte ce dernier nom, et aux articles où l'on traite des végétaux qui donnent les autres Huiles essentielles pour les particularités que celles-ci peuvent présenter. Le nom d'HoiLES a été donné à plusieurs substances minérales ou autres, bitumes, baumes, etc., qui n'ont des Huiles propre- ment dites que l'aspect oléagineux. C'est ainsi qu'on a appelé: Huile de Brésil et Huile de corAiu' , le baume decopahu. Voy. copaier. Huile d'ambre, le baume d'ambre. Voy. I.IQUIDAMBAR. Huile de cade. Voy. goudron. Huile de pétrole, le bitume-pétrole. Voy. HITUME. Huile de Médie, le bitume-naphte. Voy. BITUME. Huile de pierre et Huile minerai e, les bi- tumes pétrole et naphte. Voy. bitume. Huile de Oarian, le bitume extrait dés sources de Gabian, entre Béziers et Pézénas. Huile d'arsenic, lu chlorure d'arsenic dis- tillé. Huile d'antimoine, les dissolutions acides d'antimoine concentrées, spécialement le chlorure sublimé. Huile de mercure, îe sulfate de peroxyde de mercure qui a attire l'humidité de l'air. HU1 et la dissolution du perchlorure de mercure dans l'alcool. Huile de saturne, la dissolution rouge d'acétate de plomb dans l'Huile de térében- thine. Huile de soufre, l'acide sulfureux ob- tenu par la combustion du soufre sous une cloche. Huile de Vénus, le nitrate de cuivre en déliquescence. Huile de cuaux, le chlorure de calcium en déliquescence. Huile de tartre par défaillance , le car- bonate de potasse, provenant du tartre brûlé, et en déliquescence. Huile de vitriol, l'acide sulfurique hy- draté, concentré. Huile douce du vin et Huile éthérée, le liquide oléagineux obtenu dans la prépara- tion de l'élher hydratique, et composé d'a- cide sulfureux, d'éther hydratique et d'une substance huileuse Gxe. Huile des philosophes, ou- de brique , le produit huileux obtenu par la distillation de l'Huile d'olive sur de la brique pilée dans une cornue de grès et à feu nu. Huile omphacine, Huile vierge.... Voyez huile d'olive. (Emile Baud.) IIUITIlE.Osi>-œa,Lamk.MOLL. — Personne n'ignore avec quelle abondance les Huîtres sont répandues dans la nature. Toutes les mers en contiennent, et partout elles sont recher- chées pour la nourriture de l'homme. Ordi- nairement groupées dans les lieux les plus favorables à leur développement, elles consti- tucntdes amas considérables désignéssous le nom de bancs d'Huîtres. On conçoit que ces animaux, connus de tout temps, attiraient l'attention des hommes et excitaient l'inté- rêt des personnes les plus étrangères aux sciences naturelles. L'immense consomma- tion qui se fait de ces Mollusques, principa- lement en Europe, peut donner une idée de leur étonnante fécondité, puisque leur abon- dance paraît à peine diminuer malgré les quantités considérables que l'on en retire des fonds de la mer. Nous ne pouvons, dans un article de ce Dictionnaire, traiter l'histoire complète du genre Huître; il nous suffira d'en rappeler quelques uns des faits les plus intéressants. Les Huîtres étaient connues et estimées des anciens ■ les Athéniens se servaient de t. vu. il ur 377 leurs écailles pour écrire leurs suffrages et dicter des arrêts. Il est à présumer que l'ani- mal avait servi à la nourriture du peuple avarit que ses écailles fussent employées à cet usage. Chez les Romains, les Huîtres étaient con- sidérées comme une nourriture saine et dé- licate; Pline rapporte qu'un spéculateur, nommé Sergius Aurata, fut le premier qui imagina de creuser des viviers aux environs de Baies pour y engraisser les Huîtres, par- ticulièrement celles du lac Lucrin , qui ac- quirent alors une grande réputation à cause de leur saveur agréable. Celte invention re- monte au temps de l'orateur Lucius Crassus, avant la guerre des Marses. Mais, déjà du temps de Pline, les Romains avaient reconnu la supériorité des Huîtres des mers britan- niques sur celles de la Méditerranée, et ils profitaient de l'hiver pour les envoyer en Italie, à grands frais, enveloppées de neige et suffisamment comprimées pour empêcher la coquille de s'ouvrir. Ce procédé est celui que l'on met encore en pratique de nos jours pour faire voyager les Huîtres et les faire parvenir vivantes loin des lieux qui les ont vues naître. Les grandes espèces des mers de l'Inde ont été connues des anciens; ils les nommaient Tridacha, parce qu'il fallait les manger en trois bouchées. Lorsque l'on consulte les ouvrages plus récents de Belo:i, de Rondelet, de Vottonius , de Gessner et d'Aldrovande, on trouve mentionnées sous le nom d'Huîtres plusieurs sortes de coquil- les, toutes irrégulières et ayant vécu atta- chées aux corps sous-marins; ils y confoi/ daient les Cames, les Spondyles et d'autres coquilles irrégulières. Lister, dans son grand ouvrage de conchyliologie, rectifia ces erreurs et constitua le genre Huître d'une manière tellement naturelle qu'il est tout-a-fait sem- blable à cequeLamarck l'a fait de nos jours. Déjà, avant Lister, Willis, au cinquième li- vre de son bel ouvrage intitulé : De anima brulorum , avait fait quelques tentatives pour donner une idée de l'organisation de l'animal des Huîtres. Lister publia à son tour sur le même sujet un opuscule spécial, accompagné de figures reproduites dans son grand ouvrage {Syn. conch.) L'imperfection de ces travaux est considérable sans doute; mais les procédés d'exploration , alors in- complets et insuffisants, laissaient échapper aux observateurs les plus attentifs des faits 37* nui qui aujourd'hui sonl très faciles à aper eevoir. A ces premières observations, Adanson, d'Àr- genville, Baster, en ajoutèrent quelques autres; mais, après eux , on pouvait ilire encore que les Huîtres étaient inconnues dans leur organisation. Poli est réellement le premier zoologiste qui, dans son grand ouvrage des Tcslaccs des Deux- Sic iles , ait donné une anatomic un peu complète de VOslrœa edulis, que l'on rencontre assez abondamment dans les mers de Naples. Nous avons vu que Lister avait limite le g. Huître d'une manière naturelle et sans y mélanger aucune coquille étrangère. Linné na suivit pas cet exemple ; il élargit les li- mites du g. Oslrœa, et y introduisit toutes les coquilles irrégulières qui ont au milieu de la charnière un ligament contenu dans une fossette plus ou moins profonde. L'au- teur du Systema naturœ fut obligé de divi- ser son g. en plusieurs sections; néanmoins il résulta de cet arrangement une confu- sion qui s'augmenta à mesure que le nom- bre des espèces s'accrut. Les successeurs de Linné, admirateurs trop seniles du génie de ce grand homme, conservèrent ses mé- thodes jusque dans leurs imperfections , et on les vit , en Angleterre surtout , con- server jusqu'en ces derniers temps au g. Huître toute l'étendue que Linné lui avait donnée. Cependant Bruguière, pour ses tra- vaux de ['Encyclopédie, avait senti la néces- sité de réformer les g. linnéens, et il avait proposé d'extraire des Huîtres les cinq gen- res : Spondyle, Peigne, Peine, Avicule et Houlette; il fit même pressentir la nécessité de la création du g. Gryphée. Bieutôtaprès, Lamarck, dans ses travaux de conchyliolo- gie, ajouta six autres genres à ceux de Bru- guière, tous également extraits des Huîtres de Linné : ce sont les Gryphées, les Plica- lules, les Avicoles, les Marteaux et les Li- mes, auxquels, un peu plus tard, il ajouta encore les Podopsides et les Méléagrines. C'est ainsi que II genres, presque tous bons et naturels retirés des Huîtres de Linné, ramenèrent enfin ce dernier g. aux li- mites naturelles reconnues par Lister et Adanson. Parmi ces II g., il en est un seul dont nous aurons bientôt à nous occuper: c'est celui des Gryphées, qui, dans r:otre manière de voir, ne saurait être séparé des Huître». HUI Les coquilles du g. Huître se reconnais- sent particulièrement à leur irrégularité; fixées aux corps sous-marins, elles en pren- nent pour ainsi dire l'empreinte, et les in- dividus d'une même espèce se modifient souvent à l'infini, par suite des accidents sans nombre des corps sur lesquels ils re- posent : aussi, dans certains cas, il est né- cessaire au zoologiste de rassembler sous ses yeux un grand nombre d'individus pour re- connaître une espèce et en déterminer les caractères d'une manière précise. Il y a des espèces cependant qui par leurs mœurs j semblent se soustraire à ces irrégularités : } ce sont celles dont les individus plus isolés s'attachent à des corps lisses sur des surfaces | planes, ets'y développent en toute liberté; ! il y en a d'autres qui se distinguent aussi avec facilité, parce qu'elles s'attachent aux ! galets, aux racines des plantes, sur les bran- ches des Zoophytes, corps sur lesquels elles n'adhèrent que par une petite étendue de leur surface. Un autre caractère propre aux Huîtres, consiste dans l'inégalité de leurs valves , celle qui est adhérente étant tou- jours la plus grande: c'est celle du côté gauche; ce que Ton peut déterminer avec facilité en plaçant devant soi l'animal et sa coquille dans la position exigée des zoo- logistes, c'est-à-dire la bouche en avant et en haut. Dans celte position, la grande j valve correspond à la gauche de l'observa- i teur, la petite correspond a sa droite. Ces valves, à cause de la position la plus ordi- naire des Huîtres, ont aussi reçu le nom de supérieure et d'inférieure. Dans la position que nous venons d'indiquer, le bord supé- rieur des valves est le plus court; il con- tient la charnière et se prolonge en arrière, ! en des surfaces plus ou moins étendues, ! auxquelles oi> a donné le nom de talons. ; Ces talons ne sont point égaux dans les deux valves, celui de la valve inférieure est j toujours plus étendu; cette partie dans les i deux valves est creusée d'une gouttière plus ou moins profonde, plus ou moins large, selon les espèces, et dans laquelle est atta- ' ché très solidement un ligament élastique, dont l'action est constamment en opposi- tion avec celle du muscle de l'anima!. Ce ligament, eu effet , a pour usage de faire écartet les valves l'une de l'autre , tandis que le muscle est destiné à les rapprocher nui et à renfermer complètement l'animal en- tre ces deux valves. Souvent cette gouttière du ligament est accompagnée de bourrelets plus ou moins épais qui en suivent la di- rection, et donnent au talon de quelques aspèces d'Huîtres des caractères particuliers. Les bords des valves dans le g. Huître pré sentent des variations très considérables; dans les unes , ces bords sont simples, et l'Huître comestible en offre un exemple bien connu; dans d'autres espèces, ces bords deviennent onduleux , quelquefois même dentelés , mais seulement sur la grande valve ; bientôt on voit la petite valve participer a ces accidents; et enfin, après de nombreuses modifications , on ar- rive fi des espèces chez lesquelles les deux valves sont profondément dentelées, à den- telures réciproques, et jouissant d'une plus grande régularité que dans la plupart des autres espèces. Ces coquilles , plus régu- lières, ont trompé Linné sur la valeur de leurs caractères, et elles ont été comprises par lui dans le g. Mytilus , quoiqu'elles n'eu eussent ni la forme ni les caractères principaux. Ces dentelures, d'abord larges et peu nombreuses, finissent, dans certaines espèces fossiles, par devenir tellement pres- sées et profondes que les bords des valves ressemblent à un peigne. Si l'on examine l'intérieur des valves, on trouve leur sur- face lisse, presque toujours blanche et quel- quefois nacrée ou subnacrée, ce qui n'exclut pas un certain nombre d'espèces plus ou moins colorées à l'intérieur; vers le centre des valves cependant, un peu en arrière et en haut, on remarque une impression ovale ou arrondie, ordinairement creusée, sur la- quelle vient s'attacher le muscle central de l'animal, muscle quia pour usage, comme nous le disions tout-à-l'heure, de. rappro- cher les valves. On ne trouve aucune trace de l'impression palléale , parce que les muscles du manteau vont s'insérer jusque sur le bord du muscle central lui-même, où ils trouvent un point d'appui suffisant pour exercer leurs contractions. Lorsque l'on a sous les yeux un grand nombre d'espèces d'Huîtres, et dans chaque espèce un grand nombre d'individus, on s'aperçoit que presque toutes subissent une série de variétés que l'on peut -amener à une règle générale, simple , à laquelle vien- II 11 379 j nent se soumettte les irrégularités en ap- parence les plus considérables. C'est ainsi que les espèces orbiculaires ont des variétés obrondes et quelquefois très étroites; les espèces étroites, à leur tour, peuvent pren- | dre les formes obrondes lorsqu'elles sont contraintes par la nature du point qu'elles occupent. Comme les Huîtres adhèrent par ! le sommet de la valve inférieure , c'est par cette partie qu'elles subissent les plus nom- j breuses modifications. Ainsi le talon, qui, dans certaines espèces, est ordinairement droit, est quelquefois recourbé en dessous, ou latéralement, ou en dessus, selon la gran- deur et la forme des corps sur lesquels la co- quille s'est fixée. Ces variations, très diverses dans quelques espèces, prennent quelquefois un certain degré de fixité; c'est ainsi que quelques Huîtres sont caractérisées par une inclinaison, constante, soit en arrière, soit latéralement, des talons des valves. Cette inclinaison qui se conserve la mêmedansuu certain nombre d'espèces, a servi a l'éta- blissement de deux genres connus : l'un sous le nom de Gryphée , où le sommet de la grande valve est recourbé en-dessus; l'autre sous le nom d'Exogyrc , où ce sommet est tourné latéralement. Ce que nous venons d'exposer sur les variations des Huîtres doit actuellement suffire pour faire apprécier la valeur des caractères des deux genres dont nous venons de parler. Ces genres ont le défaut de n'avoir aucune limite assurée , puisqu'ils reposent sur des caractères empruntés à des formes extérieures éminemment variables. En effet, il y a un grand nombre d'espèces d'Huîtres chez lesquelles on trouve des in- dividus ayant accidentellement la forme des Gryphées et d'autres ayant exactement celle des Exogyres.Si, indépendamment des caractères de la forme extérieure, les genres Gryphée et Exogyre en présentaient quel- ques autres, si petits qu'ils soient, à eu» propres, nous concevrions l'utilité de ces genres, qui , aux yeux des géologues , ont une certaine importance à cause de leur distribution spéciale dans les couches de la terre. Mais le zoologiste doit s'affranchir de ces considérations, juger l'utilité des gen- res d'après leurs véritables caractères, et rejeter impitoyablement de la méthode ceux qui sont empiriques. L'un des plus sa- 38>0 HU1 vants géologues de notre époque, M. de Buch, a publié, il y a quelques années, une note dans laquelle il s'efforce à trouver aux (iryphées et aux Exogyres des caractères suffisants pour les faireadmettredansles mé- thodes des zoologistes ; il fit remarquer, par exemple, que dans ces genres , la grande valve présente au côté postérieur une espèce de lobe, indiqué au dehors par un sillon et par une légère déviation dans les stries d'accroissement. M. de Buch croit à l'ana- logie de ce lobe avec l'une des oreil- lettes des Peignes, qui se trouverait ainsi couché et complètement soudé le long de la coquille. Mais il est évident que, comme nous l'avons l'ait remarquer en traitant des Huî- tres, dans la nouvelle édition des Animaux sans vertèbres de Lamarck, cette analogie n'a rien de fondé , puisque les parties de l'aninial contenues dans l'oreillette des Pei- gnes n'ont pas la moindre analogie avec celles qui, dans l'Huître ou dans la Gryphée, correspondent au lobe postérieur. D'ailleurs un assez grand nornbrede Gryphées etd'Exo- gyres manquent du lobe en question et ne présenteraient pas l'un des caractères dis- tinctifs de ces genres. Relativement a ceux qui sont essentiels, c'est-à-dire ceux que l'on emprunte à la nature du test et à sa structure, à la charnière et a ses caractè- res, ainsi qu'à l'impression musculaire el à ià position, ils sont absolument identiques dans les trois genres Huître , Gryphée, Exogyre, ce qui nous conduit naturellement à cette conclusion, qu'ils doivent être réu- nis en un seul que l'on pourra ensuite di- viser en autant de groupes artificiels que pourront l'exiger les besoins de la science. On a remarqué que, danscertainesGryphées, le point d'adhérence est très petit et que, dès le jeune âge, ces coquilles ont dû vivre li- brement ; cette observation est vraie pour un petit nombre d'espèces , mais ne l'est pas pour toutes. Ce caractère, au reste, n'a pas plus de valeur que les autres, puisqu'il y a des espèces d'Huîtres qui, fixées par une très petite surface de leur sommet, se déta- chent ou pourraient entraîner avec elles le petit corps qui, dans la première période de leur existence, leur a servi de point d'appui. Nous avons actuellementà examinerd'une manière générale la structure de la coquille HUI des Huîtres. 11 suffît du plus léger examen pour reconnaître , dans cette coquille , la structure foliacée qui lui est particulière; cette stryeture se trahit au dehors chez ur très grand nombre d'espèces, et on la recon- naît mieux lorsqu'on a scié dans leur lon- gueur les valves de quelques espèces. Oi. s'aperçoit alors comment il se fait qu'une coquille d'Huître, lorsqu'elle est desséchée, a une pesanteur très petite, proportionnel- lement a son volume. Cela provient de deux causes : la première, c'est que l'animal laisse souvent des intervalles assez considérables entre ses lames, et qu'une grande partie des lames elles-mêmes est formée d'une matière blanche et poreuse qui, sous un plus grand volume, a moins de pesanteur que le reste des lames. Si l'on a scié en deux une espèce à long talon , telle que VOslrœa virginica, par exemple , on s'aperçoit que les lames intérieures, irrégulièrement distantes, sont empilées les unes au-dessus des autres, comme de véritables cloisons: mais leur extrême irrégularité les fait distinguer fa- cilement des cloisons des Céphalopodes. Cette structure lamelleuse est le résultat nécessaire de l'organisation rie l'animal; car on sait que, sous ces lames, l'animal ren- ferme une eau puante et corrompue, qui probablement est le résultat de quelque sé- crétion dépuratrice. Un zoologiste très dis- tingué, M. Laurent, a fait sur ce sujet des recherches intéressantes; il a vu dans l'Os- trœa hippopus , par exemple , que l'animal produisait, sur un point déterminé de ces lames, une dépression plus ou moins consi- dérable qui , dans quelques individus que nous avons vus, se prolongeailsous la forme d'un tube assez comparable au siphon des Céphalopodes; mais on conçoit que , malgré cette apparence d'analogie, rien au fend n'est comparable entre l'organisation des Huîtres, de leurs coquilles et celle des Cépha- lopodes. Ces rails ont néanmoins un intérêt, physiologique remarquable. Mais ce n'est pas ici que nous devons nous appesantir sur ce sujet; nous y reviendrons a l'article MOLLUSQUES. Lorsque l'on a devant soi des Huîtres, on ne se doute pas combien l'organisation de ces animaux est compliquée et délicate , ei cependant la plupart des personnes qui les mangent se persuadent que ce Mollusque doit être placé dans le rang !c plus inférieur des êtres organisés. Cette opinion , fondée sur une observation inexacte et incomplète, peut être facilement détruite par un exa- men plus attentif. Lorsqu'une Huître a été ouverte avec quelque soin , il a fallu rom- pre entre les deux valves une partie solide, coriace, d'un brun foncé, servant a les joindre; cette partie se nomme le ligament. aussitôt que le ligament a été rompu, les valves ne se détachent pas encore; il faut faire pénétrer entre elles un instrument tranchant, et lorsque l'on a détaché un muscle central, cylindrique, les valves se détachent et l'animal se montre dans son intégrité. Cet animal présente à peu près la forme de sa coquille. Le plus souvent il est ovalaire , mais il ne présente point les irrégularités de son test; néanmoins il n'est point parfaitement symétrique, comme cela a lieu dans les Mollusques bivalves à co- quille libre , tels que les Moules , les Vé- nus, etc. Cet animal est contenu dans sa coquille, de manière à avoir son extrémité antérieure du côté le plus étroit, celui où est situé le ligament. Si , après la mort de l'animal , on le plonge dans l'eau de ma- nière à laisser flotter les diverses parties dont il est formé , on voit au centre une masse principale d'organes appuyés sur le muscle adducteur des valves, sur lequel viennent aussi s'attacher de grands feuil- lets striés, blanchâtres, que l'on peut comparer aux ouïes des poissons; et enfin le tout est revêtu d'une peau mince et transparente , dont les bords quelquefois un peu noirâtres sont plus épais et corres- pondent aux bords de la coquille, pendant la vie de l'animal. Cette enveloppe mem- braneuse a ses bords libres et détachés dans toute la circonférence de l'animal , si ce n'est au côté le plus étroit , ou antérieur, où les deux parties se réunissent en con- tractant une adhérence intime sur les or- ganes principaux de l'animal , qui consti- tuent sa masse abdominale. Cette enveloppe, nommée manteau par les zoologistes, sert à la fois à revêtir l'animal et à sécréter sa coquille dans ses diverses parties. Le bord épaissi forme sa circonférence; il est d'une nature essentiellement musculaire, conte- nant aussi un organe sécréteur, au moyen duquel sont produites les lamelles qui se HUI 381 montrent à la surface extérieure des valves. Toute la partie du manteau contenue dans la zone musculaire s'appuie sur la face in- terne des valves , et elle est destinée à en accroître l'épaisseur en ajoutant à l'intérieur des lamelles, dont le nombre est égal à celles de dehors. La partie centrale du man- teau n'est point aussi simple qu'on pourrait se l'imaginer; soumise au microscope, on la voit formée de deux membranes excessive- ment minces , réunies par un tissu vascu- laire qui, étant injecté, présente un réseau des plus élégants, à mailles fines et serrées. On remarque aussi, dans l'épaisseur du feuillet du manteau, qui est en contact avec la coquille, une trame organique dans la- quelle sont sécrétés en grande abondance des granules calcaires qui, détachés avec la matière organique qui les enveloppe, ser- vent a accroître l'épaisseur du lest. Lorsque l'on cherche à ouvrir le manteau, on peut renverser ses lobesjusqu'au muscle centra^ et depuis ce muscle jusqu'à l'ex- trémité antérieure de l'animal, il forme une espèce de capuchon au-dessous duquel est située la bouche, que l'on reconnaît à sa position transverse et aux deux lèvres min- ces et membraneuses qui l'accompagnent. Ces lèvres se continuent de chaque côté du corps en une paire de palpes labiaux étroits, lancéolés , lisses en dehors , chargés de lames obliques sur leur face interne; la bouche est une ouverture simple que l'ani- mal peut contracter au moyen d'un petit muscle subcirculaire ; elle aboutit à un œso- phage très court , se dilatant en une poche stomacale , ovoïde ou subpyriforme , à pa- rois membraneuses , et dans l'intérieur de laquelle se remarquent plusieurs ouvertures au moyen desquelles la bile y est apportée. Indépendamment de ces ouvertures irrégu- lièrement distribuées, d'après Poli, on en remarque une plus importante, située vers l'extrémité inférieure de l'estomac , c'est l'ouverture du pylore ; c'est à elle que com- mence un intestin grêle cylindrique , des- cendant dans l'épaisseur du foie , en avant du muscle des valves , pour remonter obli- quement vers le dos, passer derrière l'es- tomac , presqu'à la hauteur de la bouche , et enfin se reporter en arrière en croisant son premier trajet, pour gagner la face pos- térieure du muscle adducteur, sur le milieu 3S2 MU duquel il se termine en un anus que l'on remarque avec assez de facilité entre les lobes du manteau. Les organes digestifs, comme on le voit, sont très simples , leurs circonvolutions peu nombreuses, et il est as- sez facile d'en poursuivre la dissection à travers le foie et l'ovaire , qui les enve- J loppent. Le foie, organe principal dans l'acte | de la digestion , est toujours très volumi- | neux dans les autres Mollusques, et dans . l'Huître, il constitue à lui seul une portion | très notable de la masse des organes ; on le reconnaît facilement à sa couleur verdâ- tre. Si on en arrache quelques lambeaux, et qu'on les soumette au microscope , on voit que cet organe est composé d'un nom- bre immense de très petits follicules liés les uns aux autres, et contenant dans leur intérieur des granules inégaux, parmi les- quels on en remarque quelques uns qui ont l'aspect huileux de la bile. Ces follicules , liés entre eux par des vaisseaux artériels nombreux, s'abouchent à des canaux bi- liaires d'abord très petits , s'élargissant in- sensiblement, et finissant par se changer en plusieurs troncs qui aboutissent à l'esto- mac , en percent les parois et y produisent les petites lacunes ou cryptes dont nous avons déjà parlé. Les organes de la circulation et de la respiration sont plus considérables que l'on ne pourrait se l'imaginer; on ne peut s'en faire une juste idée qu'après avoir injecté l'animal , soit au mercure , comme Poli , soit par tout autre procédé. Le cœur, comme on le sait , est l'organe principal de la cir- culation ; on en reconnaît facilement la po- sition dans les Huîtres, non seulement par la couleur de son o\eillelte , qui est noirâ- tre , mais encore parce qu'il est tout-à-fait indépendant du système digestif, ce dont il existe très peu d'exemples parmi les Mol- lusques acéphales. Il faut en effet se rappe- ler que, dans cesanimaux, le cœur est situé sur le dos, et correspond ordinairement à la charnière de la coquille et à son liga- ment. L'intestin rectum gagne également le dos de l'animal , et il est embrassé par le ventricule, à travers lequel il passe, donnant ainsi un point d'appui aux artères qui s'échappent des deux extrémités du ventricule. Comme nous le disions , le cœur, dans les Huîtres , au lieu d'être placé HUI sur le dos de l'animal , est compris dans la région ventrale, et il n'a aucune connexion avec l'intestin ; on le voit au-dessous du muscle adducteur des valves dans une ca- vité particulière membraneuse qui est le péricarde; son ventricule est subglobu- leux, un peu déprimé et terminé en avant par deux gros troncs cylindriques, très courts , qui viennent s'aboucher à une oreillette membraneuse , subquadrangu- laire et noirâtre; de l'extrémité antérieure du ventricule, naît une aorte se distribuant à tous les organes dont l'animal est com- posé. Le sang artériel est repris dans tous les organes par un système veineux consi- dérable qui le transporte dans les branchies, où il vient se régénérer au contact du li- quide ambiant ; il est repris par cinq troncs principaux qui bientôt se réduisent à deux, pour entrer dans l'oreillette par ses angles postérieurs , et de là pénétrer dans le cœur pour recommencer un nouveau circuit. Les organes branchiaux se présentent sous la forme de quatre grands feuillets presque égaux , striés transversalement ; ils sont pairs et symétriques ; il en existe une paire de chaque côté du corps , et ces orga- nes se réunissent entre eux dans presque toute leur étendue ; si on les observe du côté postérieur, on y trouve quatre rangées de grandes ouvertures quadrangulaires d'une parfaite régularité ; ces ouvertures se continuent en dedans de ces branchies sous la forme de canaux, dans lesquels les œufs fécondés viennent s'accumuler au mo- ment de la ponte, pour y subir une sorte d'incubation. Les organes de la génération sont très simples; ils consistent en un ovaire placé à la partie antérieure et supérieure de l'a- nimal, et finissentpar envahir presque toute la masse abdominale, à mesure qu'il se dé- veloppe. Cet organe est peu apparent pen- dant l'hiver ; on le voit cependant sous la forme d'une tache laiteuse, recouvrant une peiite partie de foie; mais, au printemps, presque tout le haut de l'animal a pris une couleur blanche, parce que l'ovaire s'est étendu, et par un préjugé salutaire, c'est vers cette époque que l'on cesse de faire une aussi grande consommation d'Huîtres, parce que l'on prétend qu'elles ne sont plus bonnes pendant les mois dont le nom manque de la HlJI lettre R. Les Huîtres sont bonnes dans toutes les saisons , peut être même sont- elles plus délicates au printemps que dans toute autre saison ; néanmoins le préjugé en question est utile, puisqu'il contribue à favoriser la propagation d-e ces Mollusques. Au reste, quelle que soit la consommation que l'on Tasse, on ne parviendra jamais à éteindre la race des Huîtres, et à la faire disparaître des lieux favorables à son déve- loppement. En effet , chaque Huître pond par an 50 à 60,000 œufs, ce qui explique comment se produisent ces énormes bancs d'Huîtres sur lesquels on pêche sans cesse, et qui sans cesse se renouvellent avec rapidité. Lorsque les œufs sortent des mères, ilscon- tiennent dans une coque transparente une petite coquille bivalve, que l'on ne peut aper- cevoir qu'a l'aide du microscope. Lorsque la coque est rompue, l'embryon pourvu de cils vibra li les nage en tournant, et finit par tomber, soit sur d'autres Huîtres déjà déve- loppées, soit sur des corps solides, sur les- quels il s'attache et se développe. Il ne faut pas croire cependant que tous lesœufs lancés dans la mer parviennent à se déve lopper ; beaucoup servent de nourriture à d'autres animaux, et particulièrement à ces myriades de Polypiers, dont les bras sont constamment tendus pour saisir les pe- tites proies vivantes dont ils se nourrissent. Les Huîtres, pour se développer, ont donc besoin de corps solides pour servir de point d'attache aux embryons, à mesure qu'ils éclosent. En augmentant de volume , la jeune Huître commence à s'attacher sur le corps qu'elle touche, et comme le corps de l'animal est extrêmement mou, et cette première partie de sa coquille très mince, il arrive très souvent que ses valves pren- nent l'empreinte des inégalités de ce corps et les conservent toujours. Toutes les Huî- tres ne sont pas adhérentes au même degré aux corps sous-marins; quelques espèces adhèrent par toute la surface de leur valve inférieure; chez le plus grand nombre, après avoir contracté une adhérence solide, l'a- nimal détache sa coquille du corps sous- jacent, de sorte que la valve inférieure n'est adhérente que par le sommet. Il y a même des espèces qui, tout en cherchant un appui solide, choisissent des corps offrant cepen- dant neu de surface; c'est ainsi que ccr- HUI 333 taines Huîtres s'attachent aux tiges des Gor gones, d'autres se fixent aux racines des Mangliers, et l'observation de ces mœurs des Huîtres a conduit à les parquer d'une ma- nière spéciale dans les mers de Naples. En cITet, pour favoriser leur développement et leur propagation , on plante des piquets dans les lieux qu'elles préfèrent , elles s'y attachent en abondance, et leur pèche con- siste alors à retirer ces piquets et à les en détacher. Mais dans l'Océan , les parcs à Huîtres ont une tout autre disposition ; ce sont des bassins étendus, creusés sur les bords de la mer, et dans lesquels peuvent pénétrer les eaux des grandes marées. L&s Huîtres recueillies, soit par la drague, soit par Ui pêche à la main, sont jetées dans ces bassins, où on les laisse s'accroitreen re- pos, et où elles trouvent l'abondante nour- riture que leur apportent périodiquement les eaux de la mer. En quatre ou cinq ans, l'Huître comestible a pris le développe- ment que nous lui voyons sur nos tables; mais si on la laisse plus longtemps atta- chée au rocher , elle prend alors un déve- loppement plus considérable, et les zoolo- gistes en ont fait une seconde espèce sous le nom de Pied-de-Cheval , parce que leurs valves, grandes et très épaisses, ont quelque ressemblance avec le sabot du Cheval. Celles- là sont plus coriaces et d'un goût moine agréable que les premières. Pour pouvoir envoyer les Huîtres au loin et les empêcher de mourir promptement, il faut qu'elles conservent le plus longtemps possible l'eau qu'elles renferment, et pour obtenir ce ré- sultat, on les habitue peu à peu à rester fermées hors de l'eau. On a cru que l'Huître verte constituait une espèce particulière, mais on sait aujourd'hui que cette couleur est produite par la présence d'un animal- cule microscopique qui pénètre toutes les parties de l'animal , et lui donne ce goût particulier tant recherché des amateurs. Il est à remarquer que les bancs d'Huîtres | s'établissent particulièrement non loin de l'embouchure des ruisseaux et des rivières. I On a également observé que ces animaux se montrent en plus grande abondance non loin des sources sous-marines. Tout porte à croire : que ce phénomène est dû à la grande abon- dance de matières alimentaires que les cours d'eau apportent dans la mer. Il serait pos- 3&r-i H Kl lible cependant que certaines espèces sentis- sent le besoin d'une eau moins salée et vécus- sent de pi éférence dans les eaux légèrement sauinàtres. Néanmoins il n'existe nulle part Ce véritables Huîtres dans les eaux douces, car aucune espèce ne remonte, à l'embouchure des fleuves, au-delà du point où les eaux deviennent tout-à-fait douces. On avait cru, il y a quinze ans, d'après les rapports d'un voyageur peu expérimenté, que le Nil et les fleuves du Sénégal nourrissaient abondam- ment quelques espèces d'Huîtres d'eau douce; j mais des observations plus attentives ont démontré d'une manière irrécusable que ces Huîtres prétendues appartiennent au genre Elhén'e. Un observateur qui, pendant longtemps, s'est occupé des mœurs des Huî- tres, et qui a publié des faits intéressants, espère pouvoir faire vivre ces animaux dans les eaux douces, et les mettre ainsi sous la main des consommateurs; ce qui, en cas de ! réussite, serait infiniment préférable aux voyages dispendieux et souvent nuisibles que l'on fait supporter aux Huîtres. Comme nous l'avons dit, les Huîtres exis- i tent en abondance dans toutes les mers et y j sont répandues du nord au midi, et presque toutes vivent à de médiocres prorondeurs; la plupart des espèces s'attachent aux ro- chers, s'y accumulent et constituent des bancs d'Huîtres plus ou moins étendus. A l'état fossile, elles ne sont pas moins abon- dantes. On les trouve dans presque tous les dépôts de sédiment, et on les voit remonter jusque dans les terrains les plus récents ; mais chaque groupe de terrain a ses espèces propres et caractéristiques ; nous ne croyons pas exagérer en disant qu'il existe au moins trois cents espèces appartenant à ce seul genre, dont près des trois quarts sont à l'état Tossile. (Deshayes.) HUITRE ÉPINEUSE, moli.. — Nom vulgaire et ancien des Spondyles. Voy. «* mot. (Df.sh.) HUITRE FEUILLETÉE noix.— Nom vulgaire des Cames. Voij. ce mot. (Desh.) HUITRIER ( nom donné à ces oiseaux à cause de leur genre de nourriture, qui consiste principalement en Huîtres). Hœ- rnatopus,L'um.;Oslralega,Briss. ois. —Genre de l'ordre des Échassiers , caractérisé par un bec droit , plus long que la tête , com- primé latéralement et terminé en forme de HUI coin; des narines linéaires, situées dans une rainure; des tarses robustes , nus, ré- ticulés , et des doigts au nombre de trois seulement (ie pouce manquant), rebordés, raboteux en dessous et réunis à leur base par une membrane. Ce genre, que l'on trouve établi dans les méthodes antérieures au Systcma naturœ, a été admis de tout temps à peu près par tous les naturalistes. Scopoli et liarrèrc sont les seuls qui ne l'aient point reconnu, et qui aient placé l'unique espèce que l'on con- naissait alors, l'un parmi les Bécasses et l'antre avec les Échasses. C'est à côté de ces demièresou dans le voisinage du genre Plu- vier et dans la même famille que la plu- part des auteurs rangent les Huîtiiers. G. R. Cray ( A Lisl of the gcn. of birds) en a composé une sous-famille sous le nom àllivmatopodinœ. I es espèces du genre Huîtrier ont reçu pmir domaine les plages désertes delà mer. Elles ne s'en écartent que très rarement et seulement lorsque, l'hiver, les froids sont trop rudes , ou lorsqu'une tempête violente et de trop de durée les force à chercher un refuge sur le bord des lacs et des étangs in- térieurs. Ce qui retient ainsi les Huîtiiers presque exclusivement fixés sur les rivages des mers, c'est que là seulement se trou- vent les animaux dont ils se nourrissent. Les Huîtres entrent comme élément princi- pal dans leur régime. Ils en font uneconsom- mation considérable. Mais ces Mollusques ne sont pas leur seule nourriture; ils vivent aussi d'autres coquillages, et, dit-on , d'An- nélides, de Crustacés et d'Étoiles-de-Mçr. Je suis très porté à penser qu'ils ne s'atta- quent aux animaux de ces dernières classej qu'alors que l'extrême besoin les presse; car plusieurs Huîtriers que j'ai ouverts n'avaient absolument dans leur estomac que des espèces de bivalves. Quoi qu'il en soit, ils cherchent les animaux dont ils se nourrissent sur les bancs, les récifs décou- verts et les grèves. Il est curieux de les voir suivre le mouvement des flots; reculerde- vant une vague qui s'avance et raccompa- gner lorsqu'elle se retire. Si le flux les chasse, le reflux les convie à venir chercher les coquillages ou les autres espèces ani- males que le retrait des eaux laisse à dé. couvert. nui Quoique les Iluilriers n'aient point les i pieds spécialement organisés pouf la nata- , lion , cependant la bordure étroite et cal- leuse île leurs doigts leur facilite les moyens de se reposer sur l'eau. Ils nagent pour ainsi dire d'une manière passive, se laissant aller a mus les mouvements de la mer sans s'en donner aucun. Du reste, ils ne nagent jamais au large, et ne s'aban- donnent aux flots que tout près de la plage. Comme la très grande partie des oiseaux d'eau et de rivage, les Huîtriers ont des , mœurs sociales; car hors la saison des amours, durant laquelle ils vivent isolément par couples, on les trouve, en général , réunis par bandes plus ou moins nombreu- ses. A l'époque île leur migration, ils com- posent quelquefois des troupes considéra- bles. Quoique les Huîtriers soient des oi- | seaux voyageurs, qu'ils soient organisés pour voler bien et longtemps , il paraîtrait pourtant qu'ils ne font pas de fort grandes ! excursions. La plupart des individus de l'es- pèce que possède l'Europe n'abandonnent même point les cantons qu'ils ont choisis pour demeure. Du moins, nos côtes mari- | times de l'Océan et de la Méditerranée en sont, à toutes les saisons , abondamment pourvues. Les Huîtriers courent avec une grande ! célérité. Ils fontentendre, surtout lorsqu'ils sont attroupés ou qu'ils volent, des cris aigus et retentissants, qui redoublent à l'aspect de l'homme ou de tout autre objet [ qui les offusque. Ces cris , que plusieurs individus poussent à la fois, ressemblent assez, de loin, au caquetage de nos Pies: aussi les habitants de nos côtes maritimes, autant en considération de leur babil qu'eu égard à leur plumage noir et blanc, ont-ils donnés aux Huîtriers le nom de I'ie-dc- Mer. Les Français de la Louisiane, plus frap- pés de la forme de leur bec, les appellent Bec-de-Hache. Le mode de nidification des Huîtriers n'annonce pas chez ces oiseaux une grande industrie. Les uns se contentent de déposer leurs œufs dans une petite excavation pra- tiquée sur les grèves, les autres choisissent un creux de rocher, d'autres enfin pondent flans les herbes et les prairies marécageu- ses, mais toujours a proximité de la mer. La ponte est de deux a quatre œufs olivâtres t. vu. nui !85 parsemés de nombreuses taches noires. La durée de l'incubation est de vingt à vingv et un jours. Les petits naissent couverts d'un duvet noirâtre. A peine éclos , ils sont déjà en état de se traîner sur le sable; ef quelques jours plus tard ils peuvent courir fort vite et se soustraire aux dangers qui les menacent. Les Huîtriers muent deux fois dans l'an- née, en automne et au printemps; mais cette double mue n'a pas pour résultat d'em- mener, selon la saison , un changement no- table de plumage (1). Le mâle et la femelle portent la même livrée. On trouve des Huîtriers sur presque toutes les mers du globe; il y a peu de pays visi- tés par les voyageurs où ces oiseaux n'aient été rencontrés. Quelques auteurs ne recon- naissent que trois espèces, d'autres en comptent quatre. Je les indique ici. 1. L'HuStrier-Pie, Hœm.oslralegus Linn. (Buff.pL enL 929), noir à miroir sur l'aile; collier, ventre et queue blancs; à bec et pieds rouges. — Pendant longtemps on n'a connu quecette espèce dont on a fait le type du genre. Elle habite toute l'Europe, et se trouve aussi au Sénégal , au Japon et en Amérique. Quelques auteurs ont voulu voir des espè- ces dans les variétés accidentelles que l'IIuî- trier- Pie offre dans son plumage et dans le nombre des pennes des ailes. Mais ces espè- ces, ne reposant que sur des caractères irré- guliers, ne sauraient être admises. 2. L'Hoîtriér a Manteau, Hœm. palliatus Temm. (Wils. omit., t. "VIII, pi. 64, f. 2); même plumage que le précédent, mais à bec plus long et à gorge sans hausse-col blanc. Habite le Brésil et les États-Unis. (i) M. Temminrk prétend que la seul.- différence marquée qu'on observe dans le . Lan-- i:i-\i' o livrée de notre espèce européenne, consiste dans l'absfn e ou l.i présence du hausse-col blanc dont rrtte espèce est pourvue. Ainsi, l'Iiuttric-pie prendrait l'hiver I liier, et la mue d'été le ferait disparaître. Ce fait n'e-t point général et constant. M Degland, dans son Catalogue des oiseaux observés en Eu- rope, parle de plusieurs espèces tuées a ia même époque et le même jour, dont les uns avaient un hausse-col et les ai;- ins n'eu avaient pas J'ai rencontré moi-même, dans les mois de novembre et décembre, sur les marrhés de P.iris , des Unit t ic-is qui avaient la gorge tout-à-fa'it noire. Cet attri- but n'est donc point le résultat exclusif de la nue du prin- temps, puisqu'il se produit en automne. Je pense, comme M. Degland, que le» individus privés du collier sont de vreiia sujets. D'ailleurs, les Huîtriers pris avec un liauîri-col is perdent après quelques années de captivité. ■1 o 386 HUM 3. VHvhRiERm\R,Hœm.nigerCa\'.,Hœm. ater Vieill. {Gai. des ois., pi. 230 ; Quoy et GUim., Voy. de Freycinet, pi. 34). Plumage entièrement noir et pieds cendrés. — Habite le nord-ouest de l'Amérique septentrionale, où l'ont vu La Pérouse et Vaucouver ; l'île de Curaro, selon les observations de La Feuillée; le détroit de Magellan, la Nou- velle Zélande et la Nouvelle - Hollande , d'où l'ont rapporté les voyageurs mo- dernes. 4. L'Hlîiïiieu aux pieds blancs, Uœm.luc- tuosus Cuv., Hœm. leucopus Garnot ( Ann. des Se. nid. ). A ventre blanc, dans une moins grande étendue que chez VLlœm. os- tralegus, et à pieds blancs. — Habite les Malouines. Audubon a établi sous le nom de Aphriza, pour une espèce qu'il appelle Ap. Townsen- dii (Birds uf Ain., pi. 428), un g. particu- lier que G.-R. Gray rapporte à la famille des lluilriers. Je ne pourrais dire si l'espèce d'Audubon mérite d'être distinguée généri- quenient du g. Hœmatopus. (Z. G.) HULOTTE, ois. — Espèce du g. Chouette. Voy, ce mot. *llULTHEMIA(nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Rosacées, établi par Dumortier {Dissert. Toumag., 1S24). Ar- brisseaux de l'Asie centrale. IILMAM'IX. Cenlrina. poiss. — Genre de Poissons chondroptérygiens établi par Guvier {Règn. an**»., t. H, p. 392) aux dé- pens des Squales. Ces poissons se font re- marquer principalement par la présence d'une forte épine sur chacune des dorsales ; la position de leur seconde dorsale sur les ventrales, et une queue courte leur donnant une taille plus ramassée qu'aux autres es- pèces de Squales. Leurs dents inférieures sont tranchantes , et sur une ou deux ran- gées ; les supérieures grêles, pointues et sur plusieurs rangs. Leur peau est très rude. L'espèce la plus répandue sur nos côtes est le Squalus cenlrina Linn. HUiMBEUTIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Convolvulacées, éta- bli par Commerson (Msc. ex Juss. Gen., 133). Arbre de Madagascar. Voy. convol- vulacées. IIUiVIHOLDTIA (nom propre), bot. va. — Neck., syn. de Voyra, Aubl. — Ruiz et Pav., syn. de Slelis, Swartz. — Genre éta- HUM I bli par Vahl {Symb., III, 106) dans la fa- mille des Papilionacées-Ca;salpiniées , pour de petits arbrisseaux indigènes de l'Asie tropicale. Voy. papilionacées. *HLMBOLDTILITHE(dunom de M. de Humboldt). min. — Monticelli et Covelli ont donné ce nom à un minéral vitreux d'un jaune pàle^ qui se trouve en cristaux et en masses cristallines parmi les blocs de la Somma au Vésuve. Ces cristaux sont des prismes à base carrée, modifiés sur les bords des bases et sur les arêtes longitudinales. MM. Damour et Descloiseaux ont reconnu l'identité de ce minéral avec la Mélilite de I Carpi et la Somervillite de Rrooke. La Hura- ! boldtilithe est composée, suivant l'analyse de Damour, de : Silice, 41 ; Alumine, 11; Oxyde ferrique, 4; Chaux, 32; .Magnésie, G; Soude et Potasse, 5; total 99. Ce miné- ral est accompagné de Pyroxène augite. La Mélilite se trouve en petits crisiaux d'un jaune de miel à Capo-di-Bove, près de Rome, au milieu de roches basaltiques. (Del.) *UUMBOLDTlTE (dédié a M. de Hum- boldt). vas. — Syn.:Oxalite. — M. deRivero a donné ce nom a une substance jaune, en petites masses cristallines ou terreuses, ap- partenant a la classe des substances com- bustibles et à l'ordre des sels organiques. Elle se trouve dans les lignites de Gross- Almerodc, en liesse, et de Koloscruk près Bilin, en Bohème. Ses cristaux sont capillai- res, et par conséquent indéterminables. Sa densité est de 2,15. M. de Rivero , qui le premier en a fait l'analyse , a reconnu que c'était un oxalate de Fer. D'après une ana- lyse plus exacte, que nous devons a Ram- melsberg, elle est composée d'un atome d'oxalate neutre de Fer et d'un atome et demi d'eau. Elle renferme 16,47 £ de ce dernier principe. Chauffée à la flamme du chalumeau, elle devient noire et altérable à l'aimant; elle rougit ensuite, quand on la calcine plus fortement. — Lé vy avait donné le nom de llumboldtite a un minéral du Ty- rol, qu'il a reconnu ensuite pour être une variété de Datolilhe. (Del.) IIUMEA. bot. pu. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées , établi par Smith {Exot. bol., I, t. 1). Herbes bisan- nuelles de la Nouvelle-Hollande orientale. Voy. composées. — Roxb., syn. de Brotmlo- wia, id. m m *IIUMIDA, Gr. bot. cr. — Syn. de Lyng- | *»«, Ag. *HUMIUIACÉES. Humiriaceœ. bot. ru. , — Petite famille de plantes dicotylédones polypétales, à étamines hypogynes, compo- j sée d'arbres et d'arbrisseaux qui habitent l'Amérique tropicale. Leurs feuilles sont al- ternes, simples, coriaces, entières, souvent bordées de points glanduleux , dépourvues de stipules. Leurs fleurs sont hermaphro- dites, régulières : elles présentent les carac- tères suivants : Calice quinquéfide ou quin- qué-parti, persistant, à lobes égaux, à pré- floraison imbriquée. Corolle à 5 pétales al- ternes aux lobes du calice, souvent épaissis le long de leur ligne médiane. Etamines hypogynes, en nombre double ou quadruple de celui des pétales, rangées en deux, qua- tre ou plusieurs séries , dont les filaments , alternativement longs et courts , sont sou- dés en tube a leur base; quelquefois elles sont réunies en groupes alternes aux pé- tales ; les anthères sont introvses , leurs lo- ges séparées l'une de l'autre par un connec- tif élargi qui se prolonge au-dessus d'elles en une sorte de languette épaisse et obtuse. Ovaire libre , sessile ; il est étroitement en- touré à sa base par un disque charnu, relevé de côtes a sa surface extérieure et denté à son bord ; il est creusé intérieurement de 4-5-6 loges, qu'une fausse cloison transver- sale divise quelquefois en deux logetlcs su- perposées ; chacune d'elles renferme tantôt un, tantôt deux ovules anatropes , suspen- dus à son angle interne. Style unique ter- miné par un stigmate quinquélobé. Le fruit est une drupe dont le noyau est creusé de •4-5 loges , ou moins , par suite d'un avor- tement. Dans la graine, l'embryon cylin- drique occupe l'axe d'un albumen charnu , volumineux; ses cotylédons sont très pe- tits ; sa radicule allongée, supère. V Humirium floribundum Mart. distille par les entailles faites à son tronc une ma- tière jaune, liquide, d'une odeur agréable, connue sous le nom de baume d'Umiri, qui possède des propriétés médicinales analo- gues à celles des baumes de copahu et du Pérou. Le suc de V Humirium balsamiferum l Aubl. donne en se solidifiant une substance résineuse, que l'on emploie en Amérique dans le traitement de diverses affectioni, j particulièrement pour détruire le Taenia. II UP 387 Les seuls genres que comprenne encore la famille des Humiriacées sont (es trois sui- vants: Saccoglottis. Mart.; Humin'-im, Mart.; Helleria, Nées et Mart. (P. D.) ■ *IRIMIUIUM. bot. ph.— Genre delà fa- mille des Humiriacées, établi par Martius {Nov. gen. et sp., II, 142, t. 198, 199) Arbres ou arbustes balsamifères de l'Améri- que tropicale. Voy. humiriacées. HUMITE (dédié à sir A. Hume), min.— De Bournon a nommé ainsi un minéral vi- treux d'un brun rougeâtre, qui se trouve en petits cristaux à la Somma au Vésuve, avec Haûyne, Mica, Pyroxène augitc, etc. Il paraît avoir beaucoup d'analogie avec la Chondrodite, dont il n'est peut-être qu'une variété. T'oy. chondrodite. (Del.) ÏIUMflLUS. bot. ru. — Voy. houblon. *IlU!V!\EMAl\i\IA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Papavéracées- Hunnémanniées, établi par Sweet (Brit. FI gard., III, t. 276). Herbes vivaces du Mexi- que. T'oy. PAPAVÉRACÉES. *HDM\ÉMAMMÉES. Hamnemannieœ. bot. pu. — Tribu de la famille des Papa- véracées. Voy. ce mot. *HUIVTEIiIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Apocynacées-Plumé- riées. établi par Roxburgh (Flor. ind., edit. Wall., Il, 531). Arbrisseau du Bengale. Voy. APOCVNACÉES. HLTPART. ois. — Nom donné par Le- vaillant à une espèce d'Aigle-Autour. Voy. ce mot. HUPPE. Upupa. ois. —Genre de l'or- dre des Passereaux, créé par Linné, et re- produit après lui par tous les ornitholo- gistes. Les limites de ce genre ont subi de- puis sa fondation des variations fréquentes. Ainsi, dans les premières éditions du Systema naturœ, Linné n'y avait introduit que l'es- pèce type, V Upupa epops ; mais dans les éditions qui suivirent, il fut presque forcé, tant la caractéristique qu'il en avait donnée était élastique , d'y rapporter plusieurs oi- seaux étrangers pour lesquels Brisson venait de composer son g. Promerops. Si la plu- part des naturalistes , tels que Gmelin , La- tham, Illiger, etc., imitèrent Linné, d'au- tres suivirent l'exemple de Brisson. G. Cu- vier, dont les efforts ont constamment eu pour but la conservation des grandes divi- sions linnéennes, ne pouvait guère, pour le 3SS HUP g. dont il s'agit, déroger à ses principes: aussi , sous le nom de Huppe , engloba- t-il les mêmes espèces que Linné compre- nait sous celui de Upupa; mais au lieu de les laisser réunies dans un seul g., comme le faisait l'auteur du Systemanaturœ, il les distingua en Craves, en Huppes proprement dilcs , en Promerops et en Epimaques. Beaucoup d'autres ornithologistes, tout en laissant ces oiseaux dans le voisinage les uns des autres, ont également considéré les Huppes proprement dites, comme formant un g. à part, auquel ils ont conservé le nom de Upupa. Je dois ne parler ici que de ces dernières , l'histoire des Craves et des Epi- maques ayant déjà été faite, pour les pre- mières , au mot ciioQUAUT, et pour les autres à celui qui les concerne spécialement. Les Promerops seront l'objet d'un article par- ticulier. Les Huppes, ainsi isolées génériquernent des au 1res espèces qu'on leur associait, peu- vent eue caractérisées comme il suit: Bec plus long que la tête, faiblement arqué, triangulaire à la base, grêle à la pointe; narines ovales, situées à la base du bec; tarses nus, annelés; ailes moyennes. Mais ce qui caractérise surtout ce g., c'est la double rangée de plumes qui orne le dessus de la tête des oiseaux qui en font partie. Les Huppes sont des oiseaux qui pa- raissent appartenir plus particulièrement aux contrées chaudes de l'Afrique. Quoi- qu'une espèce vive une partie de l'année dans nos climats et vienne s'y propager, l'on pourrait cependant dire que l'Europe n'est point sa vraie patrie, car son apparition n'y est que momentanée. Gomme beaucoup d'autres oiseaux , les Huppes ont des mœurs solitaires et taci- turnes. On les voit vaquer isolément à la recherche de leur pâture. C'est tout au plus si, à l'époque de la reproduction, le mâle et la femelle vivent en société. Il est donc rare de trouver des Huppes réunies ensemble, et plus rare encore de rencontrer plusieurs couples dans le même canton. L'instinct social qui rapproche tant d'espèces ne leur a point été donné. Pourtant les jeunes, au sortir du nid, vivent en famille pendant quelque temps. L'espèce qui visite l'Europe apparaît dans les contrées dont elle fait sa résidence plus II LP ou moins tard, selon que ces contrées sontg?- tuées plus OU moins au nord. Dans le midi de la France, et en Italie, on la voit des les pre- miers jours de mars, tandis que, dans les régions plus septentrionales, elle ne com- mence à se montrer que vers les premiers jours d'avril. Les terrains humides, les bois situés dans le voisinage de prairies et de pâturages, les plaines basses sont les lieux que les Huppes habitent de préférence. Rarement on les rencontre dans les hautes montagnes. Quoique les Huppes aient les pieds or- ganisés pour percher, cependant on les sur- prend plus souvent à terre que posées sur les arbres. Leur marche est lente , mesurée et gracieuse. Par moment chacun de leurs pas est accompagné d'un mouvement de tête qui tend à ramener la pointe du bec vers le sol, de sorte qu'elles ont l'air, en marchant, de s'appuyer sur un bâton. En même temps aussi elles déploient leur huppe, et agitent les ailes et la queue. Leur vol est lent, sau- tillant et sinueux. Elles paraissent ne se soutenir en l'air que par un mouvement d'ailes souvent répété. La nourriture des Huppes consiste en In- sectes, en petits Mollusques terrestres et en Vers de terre. Elles la cherchent sur le sol. Souvent on les voit le long des chemins ou dans les pâturages fouiller les bouses de Va- ches et les excréments d'autres animaux pour y découvrir les Scarabées et certains autres petits insectes qu'ils recèlent. Lors- qu'elles veulent avaler une proie qu'elles viennent de saisir, après l'avoir tuée- et froissée à coups de bec, elles la lancent faiblement en l'air, de manière qu'elle tombe dans leur gosier dans le sens de son plus long diamètre; si elles la reçoivent dans le sens opposé, elles la lancent de nou- veau, jusqu'à ce qu'elle se présente favora- blement, pour que la déglutition en soit facile. Les Huppes ont aussi une manière particulière de boire. Elles le font en plon- geant brusquement leur bec dans l'eau, et en aspirant d'un seul trait toute la quan- tité qui leur est nécessaire. Rarement elles se baignent; mais, par contraire, elles ai- ment beaucoup à se rouler dans la pous- sière. Les Huppes ne chantent point, elles font seulement entendre des cris qu'exprime» IIUP les syllabes zi, *i; houp,houp. Le premier est un cri d'appel ou de ralliement, commun aux jeunes et aux adultes; le second n'ap- partient qu'aux derniers, et c'est ce cri qui a valu à ces oiseaux le nom qu'ils portent. Ordinairement, lorsque les Huppes se per- chent, elles le poussent deux ou trois fois de suite en l'accompagnant d'un mouve- ment de tête qui ramène le bec sur la poi- trine. Les fentes de rochers, les crevasses d'un mur , les trous naturels des arbres ser- vent de retraite aux Huppes. C'est aussi au fond de ces abris qu'elles nichent. On a prétendu que ces oiseaux avaient pour ha- bitude d'enduire et même de composer leur nid avec des excréments humains et d'au- tres matières aussi infectes, ce qui leur a valu dans quelques contrées le nom de Coq puant ou merdeux. Une pareille opinion provient sans doute, en grande partie, de ce qu'une odeur repoussante sort des trous qui renferment des nichées de Huppe ; mais cette odeur est tout simplement due aux déjections des jeunes, déjections qui encom- brent, vers les derniers temps surtout, les abords de leur couche. Ce qu'il y a de cer- tain, c'est qu'on rencontre quelquefois les œufs ou les petits sur un lit dans la com- position duquel entrent des brins de mousse et de menues racines; d'autres fois, la fe- melle se contente de déposer ses œufs sur les débris vermoulus et la poussière qui se trouvent au fond du trou qu'elle a choisi pour l'accomplissement de l'acte reproduc- teur. La ponte n'a lieu qu'une seule fois dans l'année. Elle est ordinairement de quatre œufs, dont la couleur est générale- ment d'un blanc grisâtre. Les jeunes sor- tent du nid avec un plumage en tout sem- blable à celui des adultes: seulement, leur huppe est plus courte, et leur bec plus court et plus grêle. Prises au nid, les Huppes sont suscep- tibles d'éducation et d'un très grand atta- chement pour la personne q-ii les nourrit. Leur douceur, leur familiarité, leurs ma- nières parfois comiques, "élégance de leurs formes et l'agréable disposition de leurs couleurs , les font admettre dans les voliè- res, où elles s'accommodent très bien du ré- gime à la fois animal et végétal auquel on les soumet. La viande et le pain trempé III II 389 dans *le laït leur conviennent également. Les Huppes qui se reproduisent en Eu- rope viennent d'Afrique et retournent en Afrique. Leur départ a lieu dès les premiers jours de septembre. Quelques retardataires se montrent parfois encore en octobre. A l'époque de leur migration, ces oiseaux sont extrêmement gras et fort bons à man- ger, quoi qu'on en ait dit. La mauvaise réputation qu'on a faite à leur chair n'est point tout-à-Tait fondée. La division que composent les Huppes ne renferme jusqu'à présent que les deux es- pèces suivantes. 1. La Huppe - Puput , Up. epops Linn. (Buff.,pL enl. 52). D'un roussàtre vineux; à huppe terminée de noir, avec quelques taches blanches , et à rémiges primaires coupées transversalement par cinq bandes blanches. Elle habite l'Europe au printemps et en été, et on I? rencontre durant toute l'année en Afrique. 2. La Huppe d'Afrique ,. Up. cristatella Vieill. (Ois. dorés, pi. 2, et Gai. des Ois., pi. 184). A bec plus long; d'un roux un peu plus vif; à huppe plus courte, terminée seulement de noir, et sans bandes trans- versales sur l'aile. Elle habite l'Afrique depuis Malimbe jusqu'au cap de Bonne- Espérance. ( Z. G.) HUPPE, ois. — Nom donné à une touffe de plumes placée sur la tête des oiseaux. Ces plumes sont plus longues que les au- tres, et peuvent se dresser ou se coucher à la volonté de l'animal. I1URA. bot. ph. — Kœnig., syn. deGlossa, Linn. — Nom scientifique du genre Sablier. HURE. zool. — C'est proprement la tête de Sanglier, quand elle est détachée du corps. On dit aussi, par extension , Hure de Saumon, Hure de Brochet. (E. D.) *HUREAULITE ( nom de lieu), min. — M. Alluaud a donné ce nom à un Phosphate hydraté de Manganèse et de Fer, d'un jaune rougeàtre, cristallisé en petits prismes rhom- boidaux à base oblique, qu'il a trouvé dans les Pegmatites de la commune de Hureault, près de Limoges. Voy. manganèse. (Del.) HURLEMENT, mam. — On donne ce nom au cri que fait entendre le Loup et à celui que pousse quelquefois le Chien. (E. D.) HURLEUR. Stentor, mam. — Genre de Quadrumanes Platyrrhinins, de la division 39U IILTx HUR de» Sapajous, établi, sous la dénomination de Cebus, par G. Cuvier et E. Geoffroy-Saint- Hilaire {Magas. encycl.), dont le nom a en- suite été changé en celui de Stentor par M.E. GeofTroy-Saint-Hilaire e trouve logé un hyoïde très développé, surtout chez les mâ- les adultes. Le corps de l'os hyoïde est trans- formé en une caisse osseuse à parois très minces et élastiques, présentant en arrière une large ouverture sur les côtés de laquelle sont articulées deux paires de cornes, et figurant a peu près, quand elle a atteint son dernier degré de développement , une moi- tié d'ellipsoïde. Par suite de l'énorme déve- loppement du corps de l'hyoïde, cet organe dépasse en bas la mâchoire inférieure et forme au-dessous d'elle une saillie recouverte extérieurement et cachée par une barbe lon- gue et épaisse; cette conformation singu- lière influe considérablement sur la produc- tion de la voix des Alouates. Le larynx ne diffère de celui des Sajous que par l'existence de deux poches membraneuses qui se por- tent vers l'hyoïde, et qui ont été étudiées parCamper,Vicq-d'AzyretG.Cuvier. Le sys- tème dentaire des Hurleurs est conformé à peu près comme celui des Sapajous, et mon- tre que ces animaux doivent être placés à la tête des Singes américains : il y a trente- six dents ; les incisives et les canines sont semblables, pour la forme, a celles des Sa- jous ; les premières sont petites, presque égales, transverses, et les secondes sont longues , croisées et divergentes ; les molai- res sont , à peu de chose près , comme dans les Sagouins ; seulement, en haut comme en bas , la dernière molaire est proportionnel- lement encore un peu plus forte par l'élar- gissement du talon. Les membres des Aloua- tes sont d'une longueur moyenne , et tous terminés par cinq doigts; le pouce antérieur est de moitié moins long que le second doigt, très peu libre dans ses mouvements et à peine opposable. M. de Blain\ille, dans son Osléographie {Monographie des Cebus), donne quelques délails sur le squeletie des Hur- leurs ; leur colonne vertébrale est disposée à peu près comme celle des Sapajous ; le ster- num ne présente que six pièces; les côtes, au nombre de quatorze , sont moins larges que dans les Sajous; la proportion des mem bres est assez particulière aux Alouates , cr ce que les antérieurs sont presque égaux aux postérieurs, au contraire de ce qui a lieu chez les Sajous, où ceux-ci sont au contraire beaucoup plus long,- . ces membres sont beaucoup plus robustes et moins grêles que ceux des Atèles. La disposition de l'hyoïde des Alouates donne à ces Singes une voix rauque , désa- gréable , très forte , que d'Azara compare au craquement d'une grande quantité de charrettes non graissées , et d'autres voya- geurs, aux hurlements d'une troupe de bê- tes féroces. C'est principalement au lever et au coucher du soleil, ou bien à l'approche d'un orage , que ces Singes poussent des cris effrayants et prolongés ; Marggraaf donne à ce sujet quelques observations que nous rap- portons ici , en faisant remarquer qu'à la réalité se trouvent mêlées des merveilles créées par son imagination. « Tous les jours, matin et soir, les Hurleurs s'assemblent dans les bois ; l'un d'entre eux prend une place élevée, et fait signe de la main aux autres de s'asseoir autour de lui pour l'écouter; dès qu'il les voit placés , il commence un discours à voix si haute et si précipitée qu'à l'entendre de loin on croirait qu'ils parlent tous ensemble ; cependant il n'y en a qu'un seul; et, pendant tout le temps qu'il parle, tous les autres sont dans le plus grand si- lence. Lorsqu'il cesse, il fait signe de la main aux autres de répondre, et à l'instant tous se mettent à crier ensemble jusqu'à ce que , par un autre signe de la main , il leur ordonne le silence; dans le moment ils obéis- sent et se taisent; alors le premier reprend son discours ou sa chanson , et ce n'est qu'a près l'avoir encore écoulé bien attentivement qu'ils se séparent et rompent l'assemblée. » D'aorès certains voyageurs , les Alouates se HUR tairaient lorsqu'on s'approche d'eux; et suivant d'autres, au contraire, ils redou- bleraient leurs cris et chercheraient en même temps a éloigner l'agresseur en lui jetant des branches d'arbre, et aussi leurs excréments, après les avoir reçus dans leurs mains. Ces animaux se trouvent en très grand nombre, et, suivant le calcul de M. de Humboldt, il y en aurait, dans certains cantons , plus de deux mille sur une lieue carrée. Les chasseurs recherchent peu les Alouates ; leur peau est cependant employée au Brésil pour recouvrir les selles des Mulets, et leur chair, que l'on a comparée a celle du Lièvre et à celle du Mouton, est quelque- fois mangée, quoiqu'elle ait, dit-on, un goût assez désagréable. Comme ils se tien- nent toujours sur les branches élevées des grands arbres, les flèches et les armes à feu peuvent seules les atteindre ; encore , avec leur secours même , a-t-on beaucoup de peine à se procurer un certain nombre d'in- dividus, parce que, s'ils ne sont pas tués sur le coup, ils s'accrochent avec leur queue à une branche d'arbre, et y restent sus- pendus quelque temps même après leur mort. Les femelles ne font qu'un seul petit, qu'elles portent sur leur dos. D'Azara assure que, lorsqu'on pousse près d'elles de grands cris, elles abandonnent leurs petits pour s'enfuir plus rapidement; d'autres voyageurs rapportent, au contraire, des faits qui sem- blent montrer que l'instinct maternel , s'il n'est pas aussi développé que chez d'autres Singes , existe chez ces animaux. Ainsi Spix dit qu'ayant fait à une femelle une blessure mortelle, il la vit continuer à porter son pe- tit sur son dos jusqu'à ce qu'elle fût épuisée par la perte de son sang; se sentant alors près d'expirer, elle rassembla le peu de forces qui lui restaient pour lancer son précieux far- deau sur les branches voisines , et tomba presque aussitôt. Oexmelin affirme que les Hurleurs savent s'entr'aider et se secourir mutuellement pour passer d'un arbre à un autre ou traverser un ruisseau , et que , lorsqu'on individu est blessé , on voit les autres s'assembler autour de lui , mettre leurs doigts dans la plaie, comme pour la sonder; alors, si le sang coule en abon- dance, quelques uns ont soin de tenir la plaie fermée , pendant que d'autres appor- HUR 3'Jl tent des feuilles, qu'ils mâchent et pous- sent adroitement dans l'ouverture de la plaie. Ce fait a cependant besoin de confir- mation. Les Hurleurs vivent en troupes et se tien- nent sur les arbres les plus élevés , d'où ils ne descendent que rarement; ils sautent avec agilité d'une branche à l'autre , et se lancent sans crainte du haut d'un arbre en bas; au contraire des autres Singes, ils habitent de préférence les bois qui se trou- vent dans les environs des grands amas d'eau, soit des fleuves, soit des marais. Leur nourriture se compose de fruits et de feuil- les, et quelquefois, assure-t-on, d'Insectes; mais ce dernier fait est loin d'être encore démontré. Ce sont des animaux tristes, lourds, paresseux, farouches, et dont l'as- pect est désagréable. Ils s'apprivoisent diffi- cilement, et c'est à cause de cela, et aussi à cause de leur voix si bruyante, qu'on n'a pas encore cherché à les amener en domes- ticité dans nos ménageries. Les Alouates se rencontrent dans presque toute l'Amérique méridionale; ils habitent le Paraguay, le Brésil, la Guiane, etc.; c'est principalement sur les bords de l'Orénoque qu'on les trouve le plus communément. Les auteurs ont décrit un assez grand nombre d'espèces de ce genre; mais si l'on remarque que chaque espèce présente de nombreuses variations de pelage dues à leur sexe différent , au lieu qu'elle habite, à leur âge, etc., on doit être porté à réduire le nombre des espèces et à n'en admettre que quelques unes , jusqu'à ce que de nouvelles observations , faites sur les lieux habités par ces quadrumanes, viennent bien dé- montrer l'existence des autres. Aussi , à l'exemple de M. Isid. Geoffroy Saint-Hilaire (Dict. class., article Sapajous) , n'indique- rons-nous que quatre espèces, qui sont bien déterminées. 1 . L'Alouate (Buff. , Hist. nat. gén. et part, des an., t. XV, pi. 5, suppl., t. VII, pi. 15, — Stentor seniculus Geoff. , Ann. mus., t. XIX. — Guér., Icon. du Kègn. anim., Mam., pi. 3 , f. 3). — Il est caractérisé par le dessus du corps , d'un beau roux; la tête, les extrémités et la queue d'un roux foncé très vif , et par sa face nue et noire. Ce Singe a près de 2 pied* de longueur ; il ha- bite la Guiane , où il a reçu le nom de 392 IILTx Singe muge et de Mouo colorade; il est rare •«Brésil. 2. Le Hurleur a Qceae.nofféz{Stentorchry- sitrus Is. GeolT., Dict. class., t. XV, Mcm. mus., XIX). — Il avait été confondu avec l'Aouate , dont il se distingue en ce que sa tête et ses membres sont d'une seule couleur marron fonce, prenant même sur ces der- niers une teinte violacée , et surtout en ce que la queue et le dessus du corps sont de deux couleurs, le roux et le jaune doré le plus brillant , tandis que le contraire a lieu dans le Stentor seniculus ; la tête et les mem- bres offrent deux couleurs; la queue et le dessus du corps, une seule. De la taille du précédent. Le Hurleur à queue dorée se trouve en Colombie, où. il est désigné, ainsi que l'espèce suivante, sous le nom d'.-lra- gnato. 3. LOcrson (Stentor wrsmusHumb.,Geoff., Ann.mus., t. XIX). — 11 est d'un roux doré, uniforme , et sa face est en grande partie couverte de poils. Il est un peu plus petit que PAlouate , et habite le Brésil et la terre ferme. — Le Stentor fuscus Geoff. (loco cit., Belzebuth Linné), et le Stentor ruflmanus Desm. {Mam.), ne sont probablement pas des espèces distinctes, et pourraient être rapprochés de l'Ourson. 4. Le CARA¥Ad'Azara(Sie«f or ntflferHumb., Geoffr., loco cit.). — Chez cette espèce, les mâles adultes sont généralement noirs, avec quelques poils jaunes ; les femelles et les jeunes ont le dessous du corps , les flancs , les mains et la tête d'un beau jaune de pailie ; les poils du dos sont noirs, avec la pointe jaune, ce qui forme un ensemble d'un jaune cendré. Il est plus petit que l'Alouate, et habite le Paraguay, les provinces de Ba- hia et l'intérieur du Brésil. — Les espèces désignées sous les noms de Stentor flavicau- dalus Geoffr., barbatus Spix , et stramineus Geoffr. , se rapprochent beaucoup de l'A- Jouale noir, et n'en sont peut-être que des variétés. (E. D.) *HUROX. Iluro (nom du lac où fut dé- couvert ce poisson), poiss. — - Genre de pois- sons acanthoptérygiens établi par MM. Cu- vier et Valenciennes ( Ilist. nat. des roiss., t. II, p.. 124). Il ne diffère des Perches pro- prement dites que par l'absence de dente- lures aux os de la tête, de l'épaule, et sur- tout du préopercule. HYA On n'en connaît qu'une seule espèce, nommée Huro nigricans. *IIIJR0.\1TE (du lac Huron). h» Thompson a donné ce nom à une substance d'un vert jaunâtre clair, qui se trouve en fragments roulés sur les bords du lac Huron, en Amérique, avec un autre minéral qui ressemble à la Hornblende. Cette substance est en masse imparfaitement lamellaire ou compacte; elle est translucide sur les bords, d'un éclat analogue à celui de la cire. Sa densité est de 2,8. D'après une analyse de Thompson, ce serait un Silicate hydraté d'a- lumine et de chaux. (Del.) ; *HURRIA et UURRIAH. rept. — Dau- din (Reptil., V) donne ce nom à une Vi- père. (E. D.) *HURRIX. rept. — Groupe d'Ophidiens indiqué par Bitgen (V. act. nat. cur., XIV, 1838). (E. D.) *HUTCHI1\'IA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Asclépi idées-Pergu- lariées, établi parWight et Arnott (Contrib. 34). Plantes de l'Inde. Voy. asclépiadées. HUTCUIIVSIA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Crucifères-Lé pidi- nées, établi par B. Brown {in Aiton Hort. kew. edit., 2, IV, p. 82). Herbes de l'Eu- rope. Voy. CRIXIFÈRF.S. BOT. CR. Ag. et Bor., syn. de Polysiphonia, Grcv. IIUTIA. mam. — Voy. CAPROMYS. (E. D.) HYACINTHE (nom mythologique), min. — Les anciens ont appelé de ce nom une pierre gemme dont la teinte rappelait celle de la fleur qui, au rapport de la fable, pro- venait de la métamorphose du jeune Hya- cinthe tué par Apollon. Les lapidaires mo- dernes ont appliqué cette dénomination à des pierres d'un rouge orangé, mêlé de brun. Parmi les minéralogistes, Werner le premier s'en est servi pour désigner une des princi- pales variétés du Zircon, celle qui est brune et qui est ordinairement cristallisée en prismes carrés, terminés par des pointementa à quatre faces. Plus tard, on a appliqué lo même nom à des pierres d'une autre na- ture et de couleurs différentes, mais dont la cristallisation rappelait celle du Zircon hya- cinthe, en sorte que ce dernier nom es! devenu un terme générique, comme ceui deSchorl, deZéolithe, etc. Les pierres qu'on désigne aujourd nui, dans le commerce de la joaillerie, sous le nom d'Hyacinthe, ap- H Y A pariïennent presque toutes au Grenat esse- . nite, qui se Tait remarquer par une teinte de cannelle d'un beau velouté. Voy. grenat et zmcoN. HïACINTUE BRUNE DES VOLCANS. Voy. IDO- C»ASE. Hyacinthe blanche de la Somma. Voy. j HEION1TE. Hyacinthe cruciforme. Voy. harmotome. Hyacinthe de compostelle. Voy. quartz UÉMATOÏPE. Hyacinthe de dissentis et Hyacinthe la BELLE. Vày. GRENAT ORANGÉ. Hyacinthe orientale. Voy. corindon o- RANGÉ. Hyacinthe occidentale. Voy. topaze miel- lée. (Del.) HYACINTHE, dot. pu. — Voyez ja- cinthe. IIYADE. Hy as (nom mythologique), crust. — Genre de l'ordre des Décapodes brachyu- res, de la famille des Oxyrhynques et delà tribu des Maïens, établi par Leach aux dépens des Cancei- de Herbst, et adopté par tous les carcinologistes. Dans cette coupe générique, qui est très voisine des genres Pisa et Herbslia, la carapace est assez lon- gue, surtout antérieurement , peu bombée et arrondie en arrière. Le rostre, formé de cornes triangulaires , aplaties et conver- gentes, est médiocre, et laisse complètement a découvert l'insertion de la tige mobile des antennes externes; le front est large et les or- bites sont dirigées un peu en avant. Le bord externe de l'article basi'aire des antennes externes est droit, et séparé de la portion externe de l'orbite par une échancrure très large. Le J»oisienie article des pattes-mâ- choires externes est peu dilaté en dehors. Les pattes ne présentent rien de remarqua- ble, si ce n'est celles des quatre dernières paires cependant, qui sont assez longues et n'offrent pas d'épines à la face supérieure de leur taise. Les espèces qui composent ce genre sont au nombre de deux, et parais- sent être propres aux côtes de France et d'Angleterre. L'Hya-de-araignée, Hyades ava- nça Linn., peut être considérée comme le lype de celte coupe générique. (H. L.) *I1YADES (nom mythologique), uns. — Genre de Lépidoptères, famille des Diurnes ou Rhopalocères , tribu des Nym- pbalides, établi par M. Boisduval aux dé- t. vu. H Y A 393 pens des Morpho de Fabricius. Le lype ne ce genre est le Papilio Jairus Cram., des Indes orientales, le même que le Pap. Cassiœ de Clerck. (j>.) HYjENANCHÉ '( &xwa, hyène; »>Xo>, j'é- touffe), bot. pu. Genre de la famille des Euphorbiacées-Buxées , établi par Lambert (Cinchon. t>2, t. X). Arbres du Cap. Voy. eu- PHOnr.i aci.es. HY^EIVODON. paléont. — Voy. iiyé- nodon. *IIYALA , Hérit. bot. bh. — Syn. àcPo- lycarpœa, La m. IÏYALE. Hyalçea (nom mythologique). moll. — Le genre Hyale a été proposé parLa- marck (Anim. sansvert.) pour un animal que Forskal, et par suite Grnelin , avaient rap- porté au groupe des Térébratules et classé parmi IesAnomies sous le nom d' Anomia tri- dentala.La place que les Hyales doivent oc- cuper dans lasérie des Mollusques a été long- temps incertaine, et on peut direqueleszoo- logistes n'ont pas encore aujourd'hui une opinion bien arrêtée à ce sujet : Lamarck et G. Cuvicr, dans leurs premiers ouvrages, classaient les Hyales parmi les Bivalves; mais plus tard G. Cuvier reconnut, avec Fors- ter et Lamartinière, que ces animaux de- vaient être rapprochés des Clius de Brown (Clcodores Péron et Lesueur), et après en avoir fait une étude anatomique , il les considéra comme devant former, parmi les Mollusques, une classe distincte a laquelle il donna le nom de Ptéropodes. La plupart des auteurs français ont adopté cette ma- nière de voir; néanmoins M. de Blainvillea proposé plus récemment de reporter les Hyales et la plupart des Ptéropodes de G. Cuvier dans la classe des Gastéropodes, à laquelle il donne le nom de Céphalidiens , et il rapproche ces animaux des Bullées,avec lesquelles ils offrent anatomiquement de nombreux rapports. Beaucoup de naturalistes se sont occupés de l'étude des Hyales : Forskal le pre- mier, mais d'une manière incomplète, en a fait connaître l'espèce type; Péron et Lesueur ont donné une monographie de ce genre ( Ann. Mus., XV); G. Cuvier [Ânut. moll.), MM. de Blainville (Dict. se. nct.t art. Hyale), Alcide d'Orbigny et Vanbe- neden, et tout récemment M. Souleyet ( Voy. de la Bonite) ont publié de nombreux SM Il Y A détails anatomiques et zoologiques sur les Hvales. Le corps des Hyales est composé de deux parties séparées par un rétrécissement plus ou moins distinct : l'une antérieure, qui réunit la tête et une sorte de thorax, et l'autre postérieure, que l'on peut considérée comme l'abdomen ; celle-ci est recouverte par la coquille, à laquelle l'animal adhère par un fort muscle dorsal et par des muscles qui attachent les bords du manteau aux parois delà coquille Cette coquille est com- plètement à nu ; elle est de forme assez sin- gulière pour qu'on l'ait quelquefois com- parée à une coquille bivalve, dont les val- ves seraient soudées ou continues à l'en- droit de la charnière; c'est une sorte de faisceau très mince, quoique dur, de cou- leur de corne , translucide et de forme à peu près carrée, plus ou moins globuleuse. La portion antérieure de l'Hyale est la plus compliquée; elle présente sur ces parties latérales des espèces d'ailes qui sont com- parables au pied de beaucoup de Mollus- ques, et qui forment deux appendices plus ou moins développés. Les ailes sont peu sé- parées, et entre elles on voit la bouche, qui est fendue longitudinalement et munie de deux lèvres qui viennent se perdre sous la partie latérale de chaque aile. Deux tenta- cules assez développés se remarquent à la partie antérieure. Les Hyales ont les deux sexes réunis chez le même individu; l'organe femellese com- pose d'un ovaire occupant toujours le côté gauche; sous l'ovaire commence un canal qui est l'oviducte ; la verge fait saillie sur le côté droit de «l'animal ; elle se dirige sur ht tête , et prend antérieurement la figure d'un bourrelet semi-circulaire non loin duquel s'observe le testicule. Les branchies sont en nombre pair; elles sont formées par un peigne composé de petites lames transversales disposées de chaque côté, mais plus marquées du côté droit; elles re- çoivent l'eau par une ouverture antérieure du manteau. Nous ne pouvons pas nous étendre davantage sur l'anatomie de ces animaux ; nous ferons seulement observer que M. de Blainville a démontré qu'avant lui on avait étudié l'Hyale renversée, c'est- à-dire que l'on avait pris la face dorsale pour la ventrale et celle-ci pour la dorsale : HYA nous renvoyons pour plus de détails aux tra- vaux de MM. G. Cuvier, de Blainville, Aie. d'Orbigny et Yanbenedeu , et surtout aux planches que M. Souleyel a publiées ré- cemment dans le Voyage de la Bonite. Les Hyales sont des Mollusques marins, et pour la plupart de haute mer, car il est rare de les trouver près du rivage : cepen- dant, sous l'influence de certains vents, on en prend un grand nombre sur nos côtes de la Méditerranée. Elles sont nocturnes, mais néanmoins on les observe aussi parfois pendant le jour. Elles se tiennent le ventre en l'air en nageant, et se servent de leurs na- geoires céphaliques comme d'ailerons, et avancent en frappant l'eau comme on voit les Lépidoptères battre l'air de leurs ailes; leurs mouvements sont très prompts; quand on les inquiète elles replient leurs na- geoires et disparaissent aussitôt au fond des eaux. On a dit , mais ce fait n'est pas encore bien constaté, qu'elles pouvaient se fixer aux corps au moyen de leurs nageoires. Ces Mollusques smt très inolïensil's; ils vivent ordinairement réunis en grand nombre, et deviennent fréquemment la proie des animaux marins qui les avalentpar milliers. On croit que les Hyales se nourrissent de petits Crustacés ou déjeunes Allantes. On connaît aujourd'hui une vingtaine d'espèces de ce genre , et elles se trouvent répandues dans presque toutes les mers, particulièrement dans celles des pays chauds. Nous ne citerons que VHyalœa tri- denlala Lamk. {Anim. sans vert., VI, 28G ; Anomia tridenlata l'orsk. ), VHyalœa Forskahlii Blainv. (Dut. se. nat., XX; Cuv., Ann. mus., IV, 22-i , pi. 5?, etc.). La longueur de ia coquille est d'environ 17 mil- limètres; l'animal , assez volumineux, est brunâtre dans sa partie viscérale, d'un brun bistre , pâle sur les ailes , à leur partie mé- diane , avec la bordure des mêmes organes blancne; la coquille est d'une teinte rosée, mélangée de brun violet en dessous, et en partie blanchâtre en dessus. Cet animal se trouve communément dans la Méditerranée et dans l'océan Atlantique. On trouve à l'état fossile quelques débria que l'on a rapportés avec doute au genre Hyale ; les auteurs en ont déjà décrit deux espèces. (E D.) ♦HYALINA 'v.*,o;, vcrrc).iioLL.— M.Stu- I1YA der a proposé ce petit groupe pour quelques espèces appartenant au genre Vitrine de Draparnaud. Voy. ce mol. (Desh.) *IIYAMS (waXasiç, vitreux), bot. pu. — Genre de la famille des Composées-Mutisia- cées, établi par Don {ex Hooker compan. Bot.Mag., I, 108). Herbes de la Palagonie. Voy. composées. — Salisb., syn. ù'Ixia. IIYAL1T1IE (Scùoç, verre). Mm.— Variété d'Opale concrétionnée en gouttelettes ou en petits mamelons, et qui offrent la transpa- rence du verre. Voy. opale et quartz resi- nite. (DEL.) *IIYAI,OLEPIS ( Sote , verre ; hn!it écaille), bot. ph. — Genre de la famille des Composées- Sénécionidées , établi par De Caudolle (I'rodr.. , VI, 149). Herbes de la Nouvelle-Hollande. Voy. composées. IIYALO.YHCTE (vols; , hyalin ; p.ixr\q , mêlé), min. et géol. — Greisen , Wern. M. Al. Brongniart nomme ainsi une roche composée essentiellement de Quartz hyalin parsemé de lames de Mica. Sa structure est tantôt massive, tantôt schisteuse; de là deux variétés d'Hyalomictes : PH. grani- Uide et VU. schisteuse. Cette roche ren- ferme plusieurs espèces minérales : le Feld- spath , la Fluorine , l'Étain , le Fer, etc.; 'i Ile se trouve en amas subordonnés dans les ..rrains granitiques. M. Virlet d'Aoust, dans un Mémoire sur les filons en général, cl le rôle qu'ils parais- cnt avoir joué dans l'opération du métamor- phisme, a signalé plusieurs phénomènes d'in- jections de Quartz très curieux qu'il a eu occasion ^'observer récemment dans la chaîne du Pilât, et qui Pont amené a re connaître que les Greisens ou Quartz mica- cés grenus des Allemands, et une partie des Hyalomictes schisteuses (Quartzites talqueux ou micacés) de M. Brongniart, ne sont que e résultat de pénétrations siliceuses à tra- vers les feuillets de roches préexistantes, et doivent par conséquent être classées , sui- vant ce géologue , parmi les roches méta- rnorphisées par injections. {Voy. Bull, de ta Soc. géol., t. I, 2 série, p. 832.) *11YAL0MXIE. Hijalomyia{Z«,oi,\erre, cristal; ■jvTu., mouche), ins. — Genre de Diptères, division des Brachocères, établi par M. Pxobineau-Desvoidy et adopté par M. Macquart , qni , dans sa méthode, le place dans la famille des Athéricères , tribu I1YA 355 des Muscides créophiles. Les espèces de C3 genre, souvent riches en couleurs, aiment à former des chœurs de danse sous les ar- bres. dit M. Desvoidy. M. Macquart eu dé- crit 12 espèces, dont 11 d'Europe et 1 du Brésil. Nous citerons , comme type, parmi les premières, VU. atropurpurea R. D. (Phasia id. Mcig.!, qui se trouve en Francs. (D.) "IIYALOKEMA ( Sx).oç , transparent; v7.fj.ct, fil), polyp. — Petit groupe de Po- lypes créé par M. Gray {Proc. zool. Soc., ,S3S)- (E. D.) HYALOSIDÈIUTE {ZxUç, verre; aiSn- poç, fer), min. — M. Walchner a donné ce nom à une substance vitreuse de couleur brune, qui se trouve en petits cristaux dis- séminés dans la Dolérite du Kaiserstuhl en Brisgau. Ce n'est qu'une espèce de Péridot, dans laquelle le protoxyde de Fer, l'une des deux ba^es isomorphes de ce genre décom- posés, est en quantité considérable (29 £). Par sa composition, elle rappelle certaines scories de forge, qui s'offrent aussi quelque- fois cristallisées de la même manière. C'est de cette double analogie que M. Walchner î dérivé le nom d'Hyalosidérite qu'il a donné cette substance. (Del.) *I1YALOSTEMMA(5=J0ç, verre; ;t(>f, couronne), bot. ph. — Genre établi par Wallich {Catalog., n" 6434) , et placé par Endlicher comme douteux dans la famille des Anonacées. Arbrisseaux de l'Inde. *IIYALOTIIEGA (5«ïoç, cristal; 8»,™,, urne), infus. — Genre d'Infusoires de la famille des Bacillariés, créé par M. Ehren- berg {Ber. d. Berl. Ak., 1840.) (E. D.) *IIYAS ( nom mythologique), rept. — Wagler {Sysl. amphib. , 1830) designs ainsi un groupe formé aux dépens du grand genre Grenouille. Voy. ce mot. (E. D.) *HYAS, Gloger. ois. — Syn. de Pluvian. Voy. ce mot. (Z. G.) *HYAS (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Ma- 'acodermes, tribu des Lampyrides, créé par Laporte {Annales de la Société enlomol. de France, l. II, p. 134), qui n'y rapporte que 3 espèces : Y Auge Herbstii Dej., //. (Lamy- pris) denlicornis Gennac {A. Panzeri Dej.- Guérin), {H. flabellala F., A. Olivieri Dej.). Les 2 premières sont du Brésil, et la 3e est originaire ae Cayenne. (c.) 36 Il Y 13 HYAS. crcst. — Yoy. hïade. , *IIVBALLS(v?o'ç, bossu), ins. -Genre j de Coléoptères pentamères, famille d.s Lft | mellicornes, tribu des Scarabéides arénico- les, établi par M. le comte Dejean aux dé- pens des JEgialies de Latreiïle II y rapporte 2 espèces : VHybahiS cornifrons Dej. [gla- bralus Payk. ), qui se trouve dans l'Italie j méridionale et en Barbarie, et VHybalus lœvkollis Dej., qui est d'Algérie. Suivant M. Mulsant, la première de ces deux espè- ces serait la même que le Copris Dorcas de Fabricius. (D.) *IIYBA!VTHERA ( «Sôç , bossu ; à/J-opx , j anthère . bot. ru. — Genre de la famille des Asclépiadées-Cynanchées, établi par Endlicher {Prodr. Flor. Norfolk., 59). Sous- arbrisseaux de l'île Norfolk. Yoy. asclé- P1ADÉES. HYBA1VTIIIJS, Jacq. bot. ph. — Synon. A'Ionidium , Venten. *I1YBAUC1IEIXIA (vffo'ç, bossu; *vXw , le derrière du cou), ins. — Genre de Co- léoptères tétramères , famille des Curculio- j nides gonatocères , division des Cyclomides, formé par Mac Leay ( Appendix au voyage du capitaine Gray, p. 454). L'espèce type, ' VIL nodulosa de l'auteur, est originaire de la Nouvelle-Hollande. (C.) HYBEHIVACLE ou mieux IIIBERNA- ÇA.E. llybernaculiim(iiil>ernus,d,hi\eY).noT. — Nom donné par Linné à toutes les parties des plantes qui, comme les bourgeons, les bulbes, etc., enveloppent les jeunes pousses "et les abritent du froid. HYBL.EA, Fabr. ins. — Syn. d'IIer- minie , Latr. (D.) *I1YB0CLYPUS (; , bosse; clypeus, ' bouclier), éciiin. — Division proposée par M. Agassiz {Echin. Suiss., 1839), dans le grand g. Oursin. (E. D.) •IIYBOMA (SSV,a, bosse, courbure). ! ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Sca- rabéides coprophages , établi par MM. Lc- peletier de Saint-Fargeau et Serville dans l'Encyclopédie méthodique, t. X, p. 252. Ce sont des insectes d'assez grande taille et présentant, pour la plupart, des callosités sur leurs élytres. Tous ceux que l'on con- naît sont de l'Amérique. Parmi les 1 0 ou 1 2 espèces conuues, nous citerons comme type du genre VH. gibbosum, delà Caroline. (D.) II Y B *HYBO!VOTUS, Dejean. ins. —Syn. de Tclraphyllus, Bruilé et De Laporte. (D.) *1IYB0X0TIJS. ins. — Syn. de Xiphy- dria, Rlug. IIYBOS (ÛSés , bossu), ins. — Genre de Diptères, division des Brachocères, famille des Tan y s tomes , tribu des H\ bolides , éta- bli par Meigen et adopté par Latreiïle, ainsi que par M. Macquart, qui en décrit 5 es- pèces, dont 4 d'Europe et 1 d'Amérique. Le type du genre est Vllybos funebris Meig., qui se trouve communément sur les baies et les herbes. (D.) *HYBOSA (ÛSo'ç, bossu), ins.— Genre de Coléoptères subpentamères . tétramères de Latreiïle, famille des Cycliques, tribu des Cassidaires, formé par nous et adopté par M. Dejean. Nous n'y rapportons qu'une es- pèce du Brésil, trouvée aux environs de Rio- Janeiro, VH. gibbosa de Dejean. (C.) HYBOSOBL'S (v5:ç, bossu; Spôç, mon- tagne), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides arénicoles, établi parMac- Leay et adopté par Latreiïle ainsi que par M. le comte Dejean, qui y rapporte 6 es- pèces, dont o de l'Amérique méridionale et ! d'Europe. Celle dernière, type du genre , est le Geotrupes arator de Fabri- cius , qui se trouve en Sardaigne et dans le midi de la France. (D.) IIYBOT1BES. Hybotidœ. ins. — Tribu établie par Latreiïle, ainsi que par M. Mac- quart, dans l'ordre des Diptères, et qui fait partie de la famille des Tanystomes, di- vision des Brachocères, subdivision des Té- tracluetcs. Par la grande élévation de leur thorax , la petitesse de leur lète et l'étroi- tessc de leur abdomen , ces Diptères ont un faciès qui ne peut être comparé qu'à celui des Tipulaires; mais d'après le reste de leur organisation, et surtout leurs habitudes, leur place naturelle est près des Asiliques. Les larves des Hybotides n'ont pas encore été observées. Cette tribu se compose des g. Hybos, Ocy- dromie, Leptopèze et OEdalée. (D.) I1YBRIDELLA, Cass. bot. ru.— Syn. de Chiliophyllum, DC. HYBRIDES et HYBRIDATION (ZSptq, métis), isot. — On donne le nom d'Hybrides aux plantes provenant d'une fécondation croisée, c'est-à-dire dans laquelle le pollen IIYB d'une espèce est venu féconder le pistil (l'une espèce différente. Les graines qui se sont dé- velc;;)ces dans le pistil ainsi féconde don- nent naissance à des individus intermé- diaires par leur forme à la plante-mère qui a fourni le pollen eta la plante-pere qui a subi l'action. On voit dès lors que cessantes hy- brides sont analogues aux mulets animaux sous la plupart des rapports; elles en dif- fèrent cependant sous certains points de vue, ainsi que nous aurons occasion de le voir plus loin. La production des Hybrides ou Y Hybri- dation a lieu quelquefois dans la nature et sans le concours de l'homme: clic est alors naturelle ; mais le plus souvent elle a lieu par les soins de l'homme, particulièrement de l'horticulteur, qui, en l'entourant de pré- cautions, sait la rendre plus facile et plus sûre, et qui en obtient de nouveaux pro- duits le plus souvent préférables aux espè- ces types cultivées ordinairement dans nos jardins. Dans ce dernier cas, elle constitue l'Hybridation artificielle. L'existence de plantes hybrides avait été soupçonnée dès la fin du xvnc siècle par Ca- mérarius; elle fut soutenue positivement par Bradley, en 1 726. Cet observateur an- glais, s'appuyant sur l'exemple des variétés d'Auricules qui étaient toutes sorties de deux seules souches, la variété jaune et la noire, exprima l'opinion que ces diverses variétés hydrides provenaient du transport du pol- len d'une plante sur l'autre, ou, en d'au- tres termes , de fécondations croisées." Il était impossible d'avoir alors une idée plus nette du phénomène de l'hybridation. En 1744, Linné, dans sa dissertation sur la pélorie , s'exprima nettement surl'existencedes plan- tes hybrides , et il appuya cette assertion sur l'exemple des Tulipes flambées, dont il attribua la production à une fécondation croisée de diverses variétés de cette espèce, et sur celui du Chou pommé blanc, dont la graine donne quelquefois des choux pom- més rouges , lorsqu'il a été planté à côté de pieds de cette dernière variété. Mais ce fut seulementen 1751 que le botaniste suédois exposa toute une théorie de l'hybridation et qu'il fit connaître plusieurs exemples(17) de plantes provenues , selon lui, de fécon- dations croisées (Planlœ hybrides. Amœnit. aead. , III). Seulement, une fois convaincu de HYB 397 la réalité du phénomène, il se montra peu difficile sur le choix des exemples déplantes hybrides : aussi , parmi celles qu'il a citées, aucune, dit De Candolle, ne mérite ce nom. Ce fut à partir de 17«:, corne), ms. — Genre de Coléoptères télra- mères , établi par M. Newmann , et adopté par M. Maximilien Spinola, dans son Essai sur la famille des Clérites. Ce genre se compose exclusivement d'es- pèces américaines, parmi lesquelles nous ci- terons seulement VUydnocera serrata de M. Newmann, espèce originaire de la pro- vince d'Ohio. P.) «HYDKOPIIORA (33vov, tubercule ; «po- Pio>, je porte), polvp. — M. Fischer (Oryct. Mosc, 1840) donne ce nom à un groupe de Polypiers que l'on a rapporté au g. Monticu- laria, Ldm. Voy. ce mot. (E. D.) *IlYDNOPHYTlJIll (v<$vov, tubercule; »v- to'v, plante), bot. ph.— Genre de la famille des Rubiacées-Gucttardées , établi par Jack {in Linn. TransacL, XIX, 124). Arbrisseaux des Moluques. Voy. rlbiacées. *IIYDXOPORA(3^vov, tubercule; w, hydre), infus. — Quel- ques espèces d'Infusoires avaient été réu- nies par Linné sous le nom A'Hydra; elle» •ont aujourd'hui distribuées dans plusieurs groupes distincts, tels que ceux des Stentor Vorticella, Epistylis , Opercularia, Colhur nia, Melicerna. (E. D.) HYDRA. polyp. —Voy. hydre. HYDRACHNA (Hydrachna, araignée HYD aquatique), ws. —Nom donné par Fabriciua à un genre de Coléoptères de la famille des Hydrocanlhares , dont les espèces ont été réparties entre les genres Pœlobius et Hy ■ phydrus. (D.) HYDRACHIVE. Hydrachna ( Zi»o , eau ; MjpwiK, fil).ARACn. — Genre de l'ordre des Ara- rides, établi par Dugc-s aux dépens du grand genre Hydrachne des auteurs, et ainsi carac- térisé parce savant : Palpes assez longs, a troi- sième article le plus long, le quatrième et le cinquième disposés de manière a former ensemble une pince; mandibules enei for- mes; bec long, à peine plus petit que les palpes; corps arrondi; yeux écartés; valves cachées par un écusson. Les larves des es- pèces qui composent cette coupe générique sont fort différentes des adultes et ont servi longtemps de type au genre Achlysia. On a observé la ponte d'une espèce (Hydrachna cruenta ) qui commence vers le mois de mai, et la femelle meurt peu de temps après; son ventre est alors devenu flasque et ridé. Les œufs de cette espèce ne sont pas cou- verts d'une enveloppe protectrice ; c'est dans le centre des liges des Potamogétons que les femelles les placent, après avoir percé, à l'aide de leur bec , un trou rond comme une épingle. Ces œufs sont ainsi rassemblés par centaines; leur longueur est d'un huitième de ligne à peu près, et leur couleur d'un rouge brun. Il faut beaucoup de temps, plus de six semaines, pour que leur éclosion ait lieu; lorsqu'elle s'opère, les. tiges du Pota- mogélon sont mortes, et les petitss'en échap peut sans peine. Ils ont six pattes Tort rap- prochées , et leur bec représente une grosse tête mobile de haut en bas, subpentagonale, terminée par une bouche étroite et bordée de deux gros palpes demi-transparents, dont le quatrième article est une griffe, et le cin- quième remplacé par deux crochets plus pe- tits et articulés sur la base de celui-ci. Du- gès, à qui l'on doit ces détails, ignorait combien de temps ces petites Hydrachnes vivent librement dans l'eau. Alors elles n'en peuvent sortir, et c'est là d'ailleurs qu'elles doivent trouver leur subsistance; mais , à une certaine époque, elles se fixent à divers In- sectes, et les modifications qu'elles éprouvent lui ont fait croire qu'elles passaient à l'état de nymphe. Ainsi fixées sur le corps de quel- que Insecte aquatique, elles peuvent être H..YD emportées à l'air sans danger. A la fin de l'été et durant l'automne, on en trouve déjà de fixées sur le eorps ou les membres , sur les filets candiformes, sur les élytres de la Nèpe ou sur d'autres parties cornées, qu'elles perforent d'un trou qu'il est bien facile de reconnaître à l'aide d'une forte loupe. Elles attaquent aussi les Ranàtres et les diverses espèces de Dytiques et d'Hydrophiles, etc.; sur les Coléoptères, elles préfèrent les par- ties membraneuses. Les Nèpes, les Ranàtres sont souvent chargées de ces parasites , que la plupart des observateurs ont pris pour des œufs. Swammerdam les nomme des Lentes; mais il a constaté qu'il en sortait un petit Hydrachne. Degéer et Rœsel ont fait la mêm« observation. M. Audouin a considéré ces pe- tits corps organisés comme des Acarides (Tune famille particulière, et il en a fait un nou- veau genre sous le nom (VAchlysia , adopté par plusieurs auteurs , et entre autres par Latreille et par M. le comte de Mannerheim: celui-ci a même décrit une seconde espèce d'Achlysie. Les observations de M. Burmeis- ter, publiées dans VIsis , et celles de Dugès ont levé tous les doutes qu'on pourrait avoir sur l'identité des Achlysies et des Hydraeh- nes. Malgré rallongement considérable du corps des Achlysies ou des nymphes d'Hy- drachnes , leur suçoir, l'écusson , qui leur forment une espèce de céphalothorax, et leurs pattes ne grandissent pas. Souvent même les palpes ont disparu en partie ou en tota- lité, et l'espace membraneux qui sert de jonction entre le corps et le suçoir s'est al- longé en forme de cou. C'est que , dès que le corps commence à s'allonger, les palpes et les pattes se retirent en dedans, suivent le corps dans l'espèce de sac que forme en arrière la peau distendue, et abandonnent ainsi leur fourreau , que les violences exté- rieures peuvent rompre aisément. La larve est ainsi passée à l'état de nymphe dont nous avons parlé. Son œsophage cependant n'a pas cessé de traverser le suçoir enfoncé dans les téguments de l'Insecte nourrisseur, et un prolongement membraneux en forme d'entonnoir, quia pénétré peu à peu jusque dans les chairs mêmes de celui-ci , y retient si fortement le suçoir qu'il y reste encore attaché avec une portion des enveloppes lors- que l'Hydraehne a brisé ces dernières. Après cette opération , l'animal n'est pas entière- IIYD Ml ment parfait; il a encore une mue et un i petit changement à subir. Au lieu d'une ■ plaque cordiforme, ses organes génitaux i n'ont qu'une dépression en fente superfi- I cielle; sur les côtés, à quelque distance, sont deux plaques ovales grenues. Apres avoir vécu ainsi quelques semaines et pris un no- table accroissement, ces individus impubè- res, ou présumés tels , vont se fixer à l'ais- selle d'une feuille.de Potamogéton. Ils en- foncent leur bec dans la tige et y. accrochent leurs palpes ; alors ils deviennent immobi- les ; leurs pieds , leur bec et ses dépendan- ces se retirent encore une fois sous la peau du corps et abandonnent leurs fourreaux cutanés ; ces parties éprouvent encore une fois la même élaboration, c'est à-dire que, d'abord épaisses , informes , courtes et pul- peuses, elles s'allongent, s'amincissent et se détruisent peu à peu , et la dépouille qui montre les anciennes mandibules , qui sans doute étaient tout-à-fait cornées, se repro- duit en totalité. Ce genre est assez nombreux en espèces. Celle qui peut lui être considérée comme type est I'Hydrachne géographique , H1^- drachna geographica Mull. Quand on vient toucher cette espèce, elle fait le mort pour quelques instants. Ses mouvements sont ra- pides; mais elle aime à rester à la même place endormie, courbant en dedans ses six pattes , et projetant en avant sur son centre ses palpes. Elle peut passer ainsi plus de douze heures , se contentant d'agiter fré- quemment ses deux pattes de derrière. Cette espèce , pendant une grande partie de l'an- née , n'est pas rare dans les mares et flaques d'eau des environs de Paris.. (H. L.) HYDRACHNÉES. arach. — Syn. d'Hy- drachnelles. Voy. ce mot. (H. L.) H 1 D R A C II N E L L E S. Hydraclmellœ. arach. — Sous ce nom est désignée par La- treille une famille de l'ordre des Acarides , dont les caractères peuvent être ainsi pré- sentés : Corps presque ovoïde ou globuleux, très mou et rétrécissant ensuite postérieu- rement. Palpes à articles fort inégaux, mais dont le deuxième n'étant pas plus grand, et toujours terminé par un article crochu ou épineux, propre à servir d'ancre ou de grap- pin , tant pour saisir une proie vivante qu« pour fixer ranimai sur un corps solide ou sur les eaux. M" HVD Toutes ces Arnchnides ont d'ailleurs une sorte de plastron formé par des hanches plates, larges et adhérentes, toujours dispo- sées en quatre groupes séparés par de peti- tes distances, et quelquefois contiguës sur la ligne médiane. Deux u«- ces groupes , un de chaqus côté , appartiennent aux hanches antérieures, deux aux postérieures. Cette famille renferme les six genres : Atax, Diplodontus , Arrenurus, Eyla'is, Limnocha- ris et Hydrachna. (H. L.) I1YDRACIINIDES. arach. — Syn. d'Hy- drachnellcs. Voy. ce mot. (H. L.) *HYDRACIDES. ciiim. — D'après la doc- trine de Lavoisier , l'Oxygène était regardé comme le seul corps simple susceptible de donner naissance à des acides par sa com- binaison avec d'autres corps. Plus tard, lorsque MM. Gay-Lussac et Thénard eurent démontré que l'acide mu- rin tique oxygéné n'était autre chose qu'un corps simple , auquel ils donnèrent le nom de Chlore ( x>.copos ) à cause de sa couleur jaune (voy. ce mot), il s'ensuivit que l'a- cide muriatique ne fut plus un acide oxy- géné ou oxacide, mais bien un acide hydro- géné ou hydracidé. Depuis, les chimistes découvrirent que le Chlore n'était pas le seul corps simple qui formât des combinaisons acides avec l'Hy- drogène ; mais que le Brome, l'Iode, le Fluor, le Soufre, le Sélénium, le Tellure et le Cyanogène (composé d'Azote et de Car- bone se comportant comme un corps sim- ple), déterminaient également avec l'Hy- drogène des combinaisons acides : de là huit acides qui furent désignés sous le nom gé- nérique (Vllydracides, et sous les noms spé- cifiques d'Acides hydrochlorique, hydrobro- mique, hydriodique, hydrofluorique, hydro- sulfurique,hydrosélénique,hydrotellurique, hydrocyanique. Survinrent les travaux de Berzélius, qui posa en principe que toute combinaison chimique dépend uniquement de deux for- ces opposées , l'Électricité positive et l'Élec- tricité négative, et qui créa , comme consé- quence de ce principe , une classification fondée sur un caractère unique , l'Élec- ! tricite. Nous avons donné, à l'article élément, le tableau de 55 corps simples connus au- ' jourd'hui et rangés dans l'ordre élcclro- , HYD chimique adopté par l'illustre chimiste sué- dois. Dans cette classification , le corps le plus électro-négatif , c'est-à-dire l'Oxygène , est placé le premier, et le corps le plus électro- positif , ou le Potassium , occupe le dernier rang : ce sont, pour ainsi dire , les deux extrémités opposées de la pile. Tous les corps intermédiaires entre l'Oxygène et le Potas- sium sont rangés de telle façon , que celui ! qui précède est toujours électro-négatif a | l'égard de celui qui suit, et vice versa. Par suite de cette classification , Berzélius modifia la nomenclature générale : il éta blit en règle que dans un composé résultant de l'union d'un corps électro-négatif axee un corps électro-positif, le premier doit donner le nom générique, -et le second le nom spéci- fique. En se conformant à cette règle, il est évi- dent que, dans tout composé provenant de l'union de l'Oxygène avec un autre corps , le nom de ce dernier doit être précédé par le nom du premier: aussi l'on dirait acide oxysulfuriquc, acide oxycarbonique, etc., si l'on n'était convenu de dire plus brièvement acide sulfuriquc, acide carbonique, etc. D'a- près la même règle, le composé acide que forme le Soufre en se combinant avec l'Hydrogène, s'appellera acide sulpiydrique et non hydrosulfurique, parce que le Soufre est électro-négatif relativement à l'Hydro- gène. Il en sera de même des autres acides résultant de. la combinaison avec l'Hydro- gène des différents corps simples que nous avons énumérés plus haut, acides dans les- quels ces corps jouent, sous le point de vue de la théorie électro-chimique , le même rôle que l'Oxygène dans les acides sulfu- rique, carbonique, etc. D'après ce que nous venons d'énoncer, il résulte que , pour les nombreux partisans du dualisme ou de la classification des corps simples d'après leur nature électrique, le nom d'Hydracides devient inadmissible, et qu'il faut opposer aux Oxacides des Sulfa- cides, des Chloracides ou Iodacides ou , comme l'ont proposé quelques savants, de3 Sulfides, des Chloridcs, des Iodides, etc. , avec d'autant plus de raison que le Soufre , le Chlore, l'Iode, etc., peuvent jouer chacun le même rôle que l'Oxygène , et donner lieu , en se combinant avec d'autres corps HYD simples , non seulement à des composés acides, mais bien aussi à des composés ba- siques. Yoy. les mots acides, brome, chlore, CYANOGÈNE , FLUOR, HYDROGÈNE, [ODE, SÉLÉ- NIUM, SOUFRE, TELLURE. (A. DuP.) *HYDRADEPHAGA , Mac-Leay. ins.— Syn. d'Hydrocanthares. (D.) IIYDR.ECIIUS, Stcph. ins— Syn. d'tfy- drous. (D.) MYDREIVE. Hydrœna (i,>cvM , je lave), ms. — Genre de Coléoptères penta • mères, famille des Palpicornes, tribu des Hydrophiliens , établi par Kuyclami et adopté par Latreille (llègn. anim., vol. IV, pag. 520). Ces insectes vivent parmi les plantes qui croissent dans les eaux stagnan- tes, ou cachés sous les pierres qui bordent les ruisseaux ; on en rencontre quelquefois marchant dans l'eau ou à sa surface. Tous ceux que Ton connaît sont d'Europe. M. Mul- sant en décrit 7 espèces, parmi lesquelles nous citerons la plus connue, comme type du genre : Hydrœna riparia Kug. , qu'on trouve aux environs de Paris. (D.) *HVDRALECTOR, Wagler. ois. — Voy. JACANA. (Z. G.) HÏDRANGÉE. Hydrangea, Linn. (3cov , petite fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées-Gratiolées, éta- bli par Kunth (m Humb. et lionpl., Nov. gen. et spec, VII, 203, t §46). Petite» her- II Y I) tes de l'Amérique tropicale. Voy. scrophu- LARINÉES. ♦lIYDRASPIS. rept. — Division des Émydes, d'après M. Bell (Zool. journ. III). HYDKASTIS (Si\oP, eau), bot. ph. — Genre de la famille des Renonculacées- Anémonées, établi par Linné (Gen. , n. 704). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. renon- CULACÉES. HYDRATES (3<îup, eau), chim. — L'Eau I ou protoxyde d'hydrogène se combine en proportions définies avec la plupart des corps, comme ceux-ci le font eux-mêmes i entre eux; ces combinaisons particulières portent le nom d'Hydrates ; eiies résultent ! ordinairement de l'union d'un ou de piu- [ sieurs atomes d'eau avec un ou plusieurs atomes d'un autre corps, et elles constituent ainsi des atomes composés. Les acides minéraux, liquides et cristalli- sés , nous présentent de nombreux exemples d'Hydrates. L' Acide sulfurique , préparé au moyen de la combustion du Soufre dans les chambres de plomb , et amené au plus grand degré possible de concentration, contient toujours 18 p. 100 d'eau. V Acide azotique concentré , V Acide bori- que cristallisé, renferment aussi des propor- tions définies d'eau. Les Oxydes métalliques jouissent surtout de la propriété de former avec l'eau des Hydrates à proportions définies, dont quel- ques uns sont indécomposables à une cha- leur rouge. Nous citerons, parmi les Hydra- tes qui se trouvent dans la nature, certaines variétés d'Opale (Silice ou Acide silique hydraté), des Silicates de Magnésie, tels que la Craie de Briançon , la Magnésite dont une variété est connue sous le nom d'Ecume de mer, quelques Silicates alu- mineux, la Limonite (Hydrate de peroxyde de fer) qui contient 28 p. 100 d'eau, l'Ar- séniate de cuivre, la plupart des Sulfates, le Gypse entre autres qui renferme 21 p. 100 d'eau; plusieurs Carbonates, celui de Cuivre ou Malachite, etc., etc. (A. D.) *HYDRAULA (Wpaflus , hydraulique). mam. — Division proposée dans l'ordre des Cétacés , par le prince C. L. Bonaparte (Saggio, 1831). (E. D.) HYDRE. Hydra (nom mythologique). polyp.— Linné a employé ce nom, que îes an- 11YD M5 ciens donnaient à un animal fabuleux, pour un g. fort singulier de Polypes, vivant dans les eaux douces , et qu'on a trouvé dans presque toutes les parties de l'Europe. Les Hydres ont été observées par un grand nom- bre de naturalistes , et les faits singuliers dont se compose son histoire les ont rendues fort célèbres. C'est principalement sous le rapport physiologique que ces animaux sont intéressants ; et les recherches que Trembley a publiées à leur égard ont beaucoup con- tribué à leur mériter l'attention du inonde savant. Les Hydres sont de très petite taille, mais on peut très bien les apercevoir à la vue simple. Cependant elles ne sont con- nues que depuis le commencement du xviuc siècle. La première indication des Hydres fut publiée en 1703, dans les Transactions phi- losophiques , par le célèbre micrographe. Leuwenhoek, et par un anonyme, qui tous deux aperçurent une des propriétés les plus remarquables de ces animaux, celle de leur mode naturel de multiplication par bour- geonnement ; mais ils ne virent qu'un très petit nombre d'exemplaires de ces Polypes, l'auteur anonyme n'en rencontra même qu'un seul. Bernard de Jussieu les chercha et les retrouva aux environs de Paris, et il les fit voir à plusieurs savants, principale- ment à Réaumur, qui en parla , dès 1742, dans la préface du tome VI de ses Mé- moires sur les Insectes. Un petit nombre d'autres naturalistes les avaient également vus, lorsque A. Trembley, précepteur des fils du comte de Bentinck , en Hollande, eut aussi l'occasion de les étudier. Trem- bley venait de Genève, où il avait connu Bonnet, et à Amsterdam, c'est-à-dire à peu de distance de lui , vivait alors Swammer- dam, qui écrivait son ouvrage intitulé : Bi- blia nalurœ. Ce fut pendant l'été de 1740, à Sorgvliet, maison de campagne du comte, située à un quart de lieue de La Haye, que Trembley en trouva pour la première fois , et le succès de ses premières études l'enga- gea à travailler à l'histoire de ces singuliers êtres, sur la nature animale ou végétale desquels il resta pendant quelque temps indécis. Ce fut pour sortir de cette indécision qu'il coupa des Polypes par morceaux, pensant avec tous les observateurs d'alor» qu'une plante seule oouvait résister à celle /il 6 HYD sorte de taille et de reproduire, connue on le fait par les marcottes ou les boutures , au- tant d'individus qu'on avait pu Taire de fragments avec l'individu primitif. El cepen- dant, contre toute attente, il remarqua, peu de jours après , que chaque morceau était devenu un corps parfait, ayant exac- tement les mêmes caractères que celui dont chacun d'eux n'était d'abord qu'une faible partie. Toutefois, Trembley ne conclut pas de là que le Polype était une plante. Les appétits carnassiers, les mouvements et di- verses habitudes assez bizarres qu'il avait remarqués dans cette singulière produc- tion ne permettaient pas d'y voir autre chose qu'un animal. 11 fallut bien reconnaître que c'était la physiologie elle-même qui était en défaut, puisqu'elle supposait pro- pre aux plantes seules une propriété que des animaux, voisins des plantes il est vrai, possédaient aussi. Les communications des savants entre eux étaient rares et difficiles à cette époque, mais la nouvelle de la découverte remar- quable de Trembley se répandit bientôt. Elle fut communiquée à l'Académie des sciences de Paris , à la Société royale de Londres, etc. , et partout on s'empressa de la répéter, d'abord sur les Polypes qu'il en- voya lui-même à divers personnages émi- nents dans la science , et bientôt après sur des échantillons que des observateurs mieux avisés cherchèrent et recueillirent au lieu même de leur résidence. En France, en Angleterre, en Allemagne, on trouva de ces petits animaux, et il ne fut plus néces- saire d'en faire venir de Hollande. Ainsi que nous l'avons dit plus haut, Réaumur fut un des premiers à répéter l'observation, et voici comment il s'exprime à cet égard : « J'avoue pourtant , que lors- que je vis pour la première fois deux Po- lypes se former peu à peu de celui que j'a- vais coupé en deux , j'eus de la peine à en croire mes yeux, el c'est un fait que je ne m'accoutume point à voir, après l'avoir vu et revu cent el cent fois. » Trembley reproduit, dans son ouvrage, ce passage de Réaumur, et il ajoute quel- ques réflexions que le temps a parfaite- ment justifiées. « M. Réaumur a ensuite coupé des Polypes en plusieurs parties, et chacune de ces parties est devenue un Po- HYD lype entier. 11 a aussi appris au public que cette reproduction qu'on admire dans les Polypes n'a pas plus tôt été connue, que lui-même et d'autres observateurs l'ont bientôt remarquée dans diverses espèces de Vers. En deux ans elle est devenue un phénomène commun, de sorte que ces faits, qui d'abord ont paru incroyables , se trou- vent a présent vérifiés à l'égard de divers animaux , qui diffèrent non seulement dans l'espèce, mais même dans le genre; et, selon toutes les apparences, on découvrira encore cette propriété dans un grand nom- bre d'autres. » Trembley avait aperçu cette grande force de redentégration des Hydres en 1739. Ce ne fut qu'en 174-i, qu'il publia son ou- vrage sur toute l'histoire de ces animaux. Le travail de Trembley a pour titre : Mé- moires pour servir à l'histoire naturelle d'un genre de Polypes d'eau douce à bras en forme de cornes. Il fut publié in-4", avec de fort jolies planches. Ces planches ont été dessinées par Lyonet, naturaliste également célèbre par une monographie zoologique , celle de la Chenille qui ronge le bois des Saules. Les mémoires de Trembley sont au nom- bre de quatre, dont voici l'objet : Premier mémoire, où l'on décrit les Po- lypes, leur forme, leurs mouvements et une partie de ce qu'on a pu découvrir sur leur structure. Second mémoire. De la nourriture des Polypes, de la manière dont ils saisissent et avalent leur proie , de la cause de la cou- leur des Polypes , et de ce qu'on a pu dé- couvrir sur leur structure, du temps et des moyens les plus propres pour trouver les Polypes. Troisième mémoire . De la génération des Polypes. Quatrième mémoire. Opérations faites sur les Polypes, et succès qu'elles ont eu. Parmi les auteurs qui observèrent les Hydres en même temps que Trembley , nous devons citer Henri Backer, de la So- ciété royale de Londres, qui répéta un grand nombre de ses expériences. Son tra- vail, intitulé Essai sur l'histoire naturelle du Polype insecte, a été traduit en français par Demours. Rcesel, Schœffer et Pallas, en Allemagne, II YD étudièrent bientôt les Hjdrcs, et le premier en publia des figures qui ne manquent pas de valeur. Spallanzani s'occupa aussi de ce sujet; mais depuis lors, jusque dans ces dernières années, on n'y ajouta aucun fait important, et l'on ne s'en occupa guère que pour rappeler les curieuses études des ob- servateurs du siècle dernier, ou discuter les affinités zoologiques des Hydres , et la place qu'elles doivent occuper dans la série mé- thodique des animaux. La plupart des auteurs se sont accordés et s'accordent encore pour classer parmi les Polypes les espèces du genre Hydre de Linné. On les considère comme des Polypes sans polypiers, pourvus d'un petit nombre de tentacules, et n'ayant qu'un seul orifice intestinal, la bouche, placée au centre des tentacules , et remplissant à la fois les fonctions de bouche et d'anus. Trembley avait pensé néanmoins que la partie suc- ci forme du corps de ses Polypes à bras en forme de corne, c'est-à-dire des Hydres , est percée d'une ouverture que l'on peut regarder comme un anus; mais les au- teurs qui ont écrit après lui, sauf M. Corda, ont accepté l'opinion contraire. D'ailleurs cet anus ne suffirait pas pour faire rap- porter les Hydres aux Polypes bryozoaires, puisque leur canal intestinal serait un simple tube à orifices opposés, et qu'elles n'auraient pas, comme les animaux de ce groupe, les Plumatelles, par exemple, un œsophage, un estomac et un intestin pro- prement dit. Trembley, qui connaissait le tube digestif d'une espèce de Bryozoaire d'eau douce très rapprochée des Pluma- telles (son Polype à panache, pi. 10, fig. 8, dont M. Dumortier a fait le genre Loplio- pus), appelle la poche digestive des Hydres leur estomac, et il en parle en ces termes : « J'ai donné le nom d'estomac à cette ouverture , qui règne d'un bout à l'autre du corps des Polypes, parce que c'est en elTet la que sont portés les aliments et qu'ils y sont digérés. Il est souvent plein d'eau qui peut y entrer facilement, la bouche étant presque toujours ouverte. La peau formant ce sac ouvert par les deux bouts est la peau même des Polypes. Tout l'animal ne consiste que dans une seule peau , dis- posée en forme de tuyau ou de boyau ou- vert par les deux extrémités. » Il Y!) M7 L'orifice buccal est renflé en manière de lèvre circulaire, et à son pourtour sont in- sérés les tentacules, qui sont creux inté- rieurement et en communication avec l'es- tomac. M. Vanbeneden s'est servi de ce caractère , qu'on ne retrouve pas dans les Polypcszoanthaires, pour établir que l'Hydre n'appartient pas au même groupe qu'eux, et doit être placée parmi les Médusaires. Le nombre des bras ou tentacules n'est pas toujours le même, il varie. M. Ehrenberg a vu dans leur épaisseur une circulation du fluide nourricier, et divers auteurs, MM. Corda et Doyèrc, entre autres, y ont vu des libres musculaires. Aucun micrographe n'a pu reconnaître de système nerveux chez les Hydres ; on ne leur voit pas même d'organes spéciaux, soit pour la reproduction , soit pour les autres fonctions, à part ceux de l'urlicalion dont nous parlerons!) lus bas, et on les cite comme des animaux d'une extrême simplicité. Elles paraissent même n'avoir pas d'ovaires pour la sécrétion de leurs corps reproducteurs, et on n'a pas non plus démontré chez elles de zoospermes pour la fécondation. Ce se- raient les derniers des animaux si le groupe des Infusoires ne nous montrait des espèces plus simples encore, ainsi qu'on l'exposera à l'article de ce Dictionnaire consacré à ce groupe d'animaux. Les Hydres jouissent cependant d'une grande force de contractililé. Leur corps affecte une foule de formes très diverses ; leurs tentacules sont souvent en mouve- ment, et elles peuvent s'alknger considé- rablement ou se rétracter d'une manière remarquable. Celles de l'espèce ordinaire peuvent acquérir, corps et bras, 4 centi- mètres et plus en longueur, lorsque le vase dans lequel on les lient est à l'abri de toute agitation , et une autre sorte de ces animaux atteint des dimensions bien supé- rieures. Elles ont aussi des mouvements de trans- lation , soit en nageant, soit en rampant, et- depuis longtemps on a remarqué que si on les tient dans un vase en partie exposé à l'obscurité , elles se déplacent pour at- teindre les parties où la lumière est plus intense. L'agitation de leurs bras a surtout pour but la capture de leurs aliments , qu> consistent habituellement en petits ani- MS II YD maux qu'elles saisissent vivants. Les petites larves de Diptères , divers Enlomostracés, des Nais, etc. , constituent leur nourriture la plus ordinaire. Leurs bras sont garnis à cet efTet d'organes particuliers qu'on retrouve aussi sur diverses parties de leur corps , mais en moindre abondance. Trembley avait déjà signalé sur les bras et sur le corps des Hydres de petits organes qui sont ceux dont nous parlons ici: il les nommait des grains et des poils. Voici en partie ce qu'il dit des premiers : « Un bras fort contracté paraît extrêmement cha- griné, et même beaucoup plus que le corps d'un Polype. Il l'est moins à mesure qu'il ' s'étend , et lorsqu'il est assez étendu, il ne parait pas chagriné partout. On remarque même alors dans le bras une différence considérable. » « Les espèces de poils, dit- il ailleurs, dessinés dans les figures 3 et 4 de la planche 5 , se remarquent dans un bras de Polype étendu , lorsqu'on l'expose à une forte lentille du microscope. Ils pa- J raissent transparents. » On doit à M. Corda ! une étude plus complète de ces corps , et faite à l'aide de meilleurs instruments que ceux dont on disposait à l'époque deTrem- ' bley. D'après M. Corda , chaque tentacule de l'Hydre est formé d'un long tube pellucide et membraneux contenant une substance : albumineuse presque fluide , qui se renfle par places déterminées en nodules plus denses , verruciformes et disposés en ligne spirale. Ce sont comme les supports des or- ganes tactiles et préhenseurs. Ceux-ci con- sistent en un sac délicat inséré dans la ver- rue, et qui en contient un autre , à parois plus fortes, sous lequel est une petite ca- vité. Au point où ces deux sacs emboîtés se confondent, c'est-à-dire au sommet, est in- séré un cil ou poil aigu et mobile. L'auteur n'a vu ce poil ni rentrer ni sortir, et il se demande si le petit sac qu'il surmonte ren- ferme un liquide. Au milieu de chacune des verrues et entouré par ces cils, on trouve un ou rarement plusieurs organes de pré- hension que M. Corda nomme hasta. C'est un sac transparent, ovalaire , inséré dans la verrue, etqui présente au sommet une pe- tite ouverture; il est enveloppé par la sub- stance dense du tentacule, et porte dans I1YD son intérieur une petite partie patelliforme sur la face large de laquelle est fixé un corps solide, ovalaire, surmonté lui-même d'un long corpuscule calcaire (sagitla de M. Corda), qui s'élève jusqu'à l'orifice, et peut être sorti ou rentré dans le sac dont il est question; et, en effet, qunnd [a pièce patellirorme se redresse , le cerps Tîlaire (hastifer de M. Corda) s'cleve, et le sagitta est porté au dehors, ou, dans le cas con- traire, rentré à l'intérieur. Lorsque l'Hydre a saisi quelque animal avec son tentacule, \essagitla sortent aussi- tôt pour rendre plus rude la surface du ten- tacule et retenir la proie. Mais ces organes ne paraissent pas à M. Corda destinés à remplir uniquement les fonctions de brosse, et il suppose qu'ils empoisonnent la vic- time; car il suffit que les petits animaux qui servent de nourriture aux Hydres soient retenus parles tentacules pour qu'ils aient bientôt cessé de vivre. Dans un travail non moins remarquable publié parmi les Mémoires de l'Académie de Berlin pour l'année 1836, M. Ehren- berg a figuré une Hydre très grossie dont presque tout le corps donne attache à de longs filaments, surtout abondants sur les bras et tous terminés parunevésiculeovoïde pourvue à sa base d'un spicule tricuspide. Dans cette figure, dont nous avons publié ailleurs une copie, M. Ehrenberg montre que les organes qu'il nomme hameçons (angelhaken) servent à l'Hydre pour saisir sa proie en la laçant pour ainsi dire. Ce se- ra it donc, comme on peut voir, une organi- sation différente de celle qu'avait indiquée M. Corda, et cependant il est fort aisé, lorsqu'on étudie une Hydre au microscope, principalement en se servant du compres- seur, de revoir les hameçons de M. Ehren- berg avec tous les caractères qu'il leur as- signe. Mais l'état de souffrance dans lequel on a mis l'Hydre observée n'influe-t-il pas sur les particularités qu'elle montre alors? C'est là ce que nous n'osons affirmer et ce qu'il faut admettre d'après les intéres- sants détails publiés plus récemment par M. Doyère. M. Laurent n'a reconnu ni les corps d'Ehrenberg ni ceux de Corda; son opinion est ainsi formulée dans le savant rapport qui a été fait à l'Académie des sciences sur HVD IIYD M9 l'ensemble de ses recherches relatives aux Hydres ( Comptes-rendus, t. XV, p. 381): « Il (M. Laurent) nie formellement les hastœ de M. Corda, ne pouvant expliquer l'illusion quia pu les faire admettre. Quant aux hameçons de M. Ehrenberg, M. Lau- rent s'est assure d'une manière positive que ces filaments ne sont que des étireinciits d'un suc glulineux, renflés nécessairement à l'extrémité qui rient de se détacher du point de contact, et nullement des organes pro- pres à l'animal. » Huit jours après la lecture de ce passage, M. Doyère a communiqué au même corps savant les observations qu'il venait de faire sur les organes préhenseurs et uriieants des Hydres ( Comptes-rendus de l'Académie , t. XV, p. 428, 1842). Contrairement à l'opinion de M. Laurent, à peu près comme M. Corda , il admet l'existence sur le tronc des Hydres, autour de leur bouche et sur les gros mamelons qui entourent en spi- rale les bras de ces animaux et terminent les tentacules, trois sortes de corps qui lui paraissent être autant de moyens d'attaque et de défense mis par la nature à la dispo- sition de ces animaux. Ce sont, d'après lui : 1" des organes savei formes à orifice externe, appelés hastœ par M. Corda et hameçonsftir M. Ehrenberg. Si l'on place entre les deux lames du compresseur sous le microscope un bras d'Hydre, on le voit se contracter et chasser successivement les parties constituant l'ha- meçon, moins le renflement globuleux ter- minal, qui n'est autre chose que le prétendu sac hastifère lui-même, dans lequel, avant la singulière évolution dont il s'agit, toutes les autres parties étaient engaînées et pou- vaient même être reconnues. M. Corda re- présente dans l'intérieur du sac hastifère le hasta ou spicule, qui n'est autre chose que l'espèce de calice à trois pointes que M. Ehrenberg met à la base des vésicules de ses hameçons; et le long filament grêle qui porte, dans les figures de ce dernier, les vésicules et leur calice ou spicule tricuspide, n'est autre chose que l'espèce de coussin observé par M. Corda dans la vésicule has- tifère, et déroulé au lieu d'êire pelotonné comme dans le cas observé par M. Corda. C'est par erreur que M. Ehrenberg a re- présenté les hameçons libres et flottants par leur portion renflée et tenant aux bras par leur long filament. 2 ' Des corpuscules ovoïdes plus petits que les précédents et surtout beaucoup plus étroits, à parois épaisses, contenant dan» leur intérieur un fil roulé en spirale qui sort comme le filament des hameçons, en s'engainant au dedans de lui-même. Ce fil est plus sétiforme et plus court que celui des hameçons. Les corps ovoïdes se déta- chent de l'Hydre comme ces derniers. 3° Un grand nombre de corps saccifor* mes , différant seulement des premiers parce qu'ils ne se transforment pas en hameçons. Ce sont, suivant toute probabilité, les pre- miers encore incomplètement développés. Lorsque l'Hydre est comprimée, elle les aban- donne comme les précédents et on les voit flotter autour des bras. Outre ces trois sortes d'organes, les ma- melons des bras sont hérissés d'acicules ri- gides qui se détachent avec une grande facilité, ce qui fait qu'on n'en observe plus après quelque temps sur un bras soumis au compresseur. M. Doyère les croit siliceux, J implantés dans l'orifice des organes qui i viennent d'être décrits et surtout dans ceux I de la troisième sorte. Ils sont bien distincts ! du filament ou spirale entouré dans l'inté- I rieur des corps vésiculeux. Ce sont des or- I ganes d'urtication comme ceux que divers | auteurs ont constatés dans d'autres Zoo- 1 phytes et en particulier dans des Médusai- I res. M. Doyère cite à l'appui de l'opinion I qui attribue cet usage aux organes dont il I vient d'être question le fait suivant . Une grande Hydre s'était emparée d'une larve d'insectes assez grande elle-même re- lativement à la taille de l'Hydre. Lors de I l'observation la larveétaitmorte,bien qu'en- j tière encore , mais elle portait un grand nombre des prétendus hameçons dont le filament était enfonce dans son corps jus- qu'au spicule étoile de leur vésicule. La blessure, dit le naturaliste cité, est sans nul doute faite parle spicule lui-même sor- tant du sac hastifère, et le filament se dé- veloppe ensuite dans les tissus, ce que rend facile son extrême finesse et son mode d'évo- lution par invagination en dedans de lui- même. Une larve toute semblable à la pré- cédente et déjà contenue dans l'estomac de l'Hydre qui a fait U sujet de cette obsesr- li-20 IIYD vattoii, ne laisse, dit M. Doyère , aucun doute sur la nature et le but de l'attaque doiu la larve saisie a été victime. Av;:nl de parler des moyens de multipli- cation dont les Hydres disposent, nous de- vons rappeler une expérience très curieuse et très célèbre de Trembley sur le retourne- ment de ces polypes. Cette expérience, qui consiste à changer en estomac la peau externe de ces animaux, et vice versa leur estomac en peau externe, sans altérer le moins du inonde leurs propriétés digestives , est sou- vent citée à l'appui de cette opinion, égale- menlbien connue, que le tube digestif n'est qu'uneconlinuationdansrintérieurdu corps des animaux de leur organe tégumentaire externe, et qu'il contribue par conséquent aussi bien que celui-ti à limiter extérieure- ment le corps lui-même. Deux auteurs à notre connaissance , MM. Bory de Saint- Vincent et Laurent, ont annoncé avoir répété à la manière de Trembley le retournement des Hydres, mais, malheureusement, ils ne nous ont pas appris plus que ce dernier quelle modification ce retournement amenait dans la fonction de la partie creuse des bras , ni par quel procédé l'Hydre supplée lorsqu'elle se fixe au pore terminal dont elle se servait précédemment. Trembley décrit très longuement dans son quatrième mémoire le retournement des Polypes et toutes les précautions dont il faut user pour y parvenir. « J'ai vu , dit cet excellent observateur , un Polype retourné qui a mangé un petit Ver , deux jours après l'opération. Les autres n'ont pas mangé sitôt. Ils ont été quatre ou cinq jours , plus ou moins, sans vouloir manger. Ensuite ils ont tout autant mangé que les Polypes qui n'ont pas été retournés. J'ai nourri un Po- lype retourné pendant plus de deux années. Il a beaucoup multiplié. J'ai aussi retourné des Polypes de la troisième espèce. Dès que j'eus retourné des Polypes avec succès , je m'empressai de faire cette expérience en présence de bons juges, afin de pouvoir citer d'autres témoignages que le mien, pour prouver la vérité d'un fait aussi étrange. Je témoignai aussi souhaiter que d'autres en- treprissent de retourner des Polypes. M. Al- lamand , que j'en priai, mit d'abord la main à l'œuvre et avec le même succès que moi. lia retourné plusieurs Polypes, il a IIYD fait en sorte qu'ils restassent retournés «4 ils ont continué à vivre. Il a fait plus : il a retourné des Polypes qu'il avait déjà re- tournés quelque temps auparavant. Il a at- tendu, pour faire sur eux celte expérience pour la seconde fuis, qu'ils eussent mangé après la première. M. Allamand les a aussi vus manger après la seconde opération. Enfin , il en a même retourné un pour la troisième fois, qui a vécu quelques jours, et a ensuite péri, sans avoir mangé; niais peut-être sa mort n'est-elle point la suite de cette opération. » Traitons maintenant de la reproduction des Hydres. Ce phénomène s'opère de trois manières: pardivision du corps en plusieurs parties, par bourgeonnement ou gemmi- parité, et par des corps oviformes auxquels on a souvent donné le nom d'reufs , quoi- qu'ils n'aient pas les caractères des œufs chez les autres animaux. — Le second et le troisième mode de reproduction doivent seuls nous occuper, le premier ayant été exposé précédemment : c'est celui que M. Laurent appelle production par boutures. Le second mode était déjà connu de Leuwen- hoek. Il consiste dans l'apparition de bour- geons sur un des points du corps de l'Hy- dre, bourgeons qui se développent peu à peu, présentent d'abord une cavité intérieure en communication avec l'estomac de la mère, poussent bientôt des tentacules, et peuvent se séparer de celles-ci ou rester en continuité de substance avec elle, quoique les estomacs ne communiquent plus. Dans le cas le plus ordinaire, la séparation des individus n'a pas lieu et l'on voit ainsi plu- sieurs Hydres réunies ensemble. Il est à noter que leur agroupementne se fait pas, comme dans les Polypes à Polypiers, d'une manière régulière. M. de Blainville a fait remarquer que c'est près de la base du corps que les bour- geons se développent de préférence, mais on en voit aussi sur le reste du corps , les bras et la cupule du pied exceptés. Les œufs ou plutôt les corps oviformes avaient été vus par Bernard de Jussicu (1743), Trembley (1744), Boesel(l755), Pallas(1766) et Wagler(1777). Ils ont été étudiés plus récemment avec soin par M.Ehrenberg,etMM.Dujardin,Laurent,etc., les ont également vus. Voici ce que M. Ehren- berg ditde ces corps qu'il a vus sur la variété IIYD orangée de l'Hydre vulgaire ; nous prenons la traduction publiée par M. Laurent : « Les aiguillons couvrent toute la surface de ces œufs et se bifurquent aux sommets. Les œufs hérissés se développent à la base du pied, la où cesse la cavité stomacale, dans le parenchyme du corps, dans un endroit blanchâtre, glandulaire, l'ovaire périodi- que; ils sont por Lés six à huit jours dans une enveloppe membraneuse de la peau et de l'utérus; la mince enveloppe se rompt, les globules tombent et le Polype meurt, à ce qu'il paraît, bientôt après la chute du der- nier œuf, quoiqu'il soit bien vivant pen- dant tout le temps de la gestation. Or, ces œufs de l'Hydre, dont j'ai vu quatre se pro- duire distinctement d'un seul individu, et dont j'en conserve deux vivants, et les deux autres desséchés d'après ma méthode com- muniquée en 1835 , ont une bien plus grande ressemblance encore avec quelques formes fossiles des Xanthidics qu'avec les œufs des Crislatelles. Ils sont aussi sphéri- ques et garnis d'aigu il Ions fourchus, et ils ont même l'aspect corné jaunâtre des fossiles. » M. Laurent a nié les épines de ces œufs; voici d'après le rapport de M. de Blainville l'opinion de ce savant sur les corps ovi- formes des Hydres : « Le résultat fort inté- ressant auquel il est parvenu et qui ne laisse aucun doute dans son esprit, c'est que l'œuf de l'Hydre grise ( Hydre vulgaire) est composé d'une substance liquide et glo- buleuse semblable à celle qui remplit la vé- sicule de Purkinje, dans l'œuf des organis- mes supérieurs, enveloppée dans une vé- ritable coque mucoso-cornée, produit de l'endurcissement des parties les plus externes de la matière ovarienne, d'abord entièrement molle: aussi cet œuf est-il lisse et non épi- neux , comme Roesel et M.Ehrenberg l'ont supposé (1). C'est un œuf , parce qu'il est rejeté de l'intérieur du corps de la mère sous forme bien déterminée, et qu'aprèsun temps plus ou moins long, le jeune animal en sort tout formé et laissant une enveloppe qu'il a rompue; mais il est univésiculaire et fécond sans avoir eu besoin de subir préalablement aucune imprégnation sper- matique. » IIYD 621 (t) D.- s observations de M. Lan nêirie Ilydte peut fournir Ainsi l'œuf de l'iiyd.c ..- composé, d'a- près M. Lauroiit, d'une ceulc vésicule, et cette vésicule est la vésicule germinative, dite aussi vésicule de Purkinje. Précédem- ment M. Laurent (Société philomatique , 12 novembre 1842) avait nié cette vésicule elle-même dans l'œuf de l'Hydre ; et comme on admet que tout œuf est composé de cette vésicule placée dans l'intérieur du vitellus, nous avions douté (Dict. d'hist. nat. de M. Guérin, t. IX, p. 601) que celui de l'Hydre méritât véritablement le nom d'œuf, dans l'hypothèse, bien entendu, qu'il fût réellement univésiculaire. M. Laurent (Re- cherches sur l'Hydre et l'Éponge d'eau douce, p. 89) cite cette remarque en la critiquant; mais nous croyons que la question , même après ce qu'il a écrit et observé depuis la publication de notre article, a besoin d'être complètement reprise. Bien qu'un assez grand nombre d'animaux marins aient reçu, de la part des nomencla- teurs du dernier siècle, la dénomination gé- nérique d'IIydra , il n'y a réellement d'es- pèces bien connues de ce genre que dans les eaux douces, et Bosc lui-même a décrit trop incomplètement celles qu'il a mentionnées pour que l'on puisse les accepter définitive- ment. Plus récemment, M. Johnston, a in- diqué, sous le nom d'IIydra lilloralis, un Polype de la côte de Belfast, mais il le donne encore, avec doute, comme appartenant vé- ritablement à ce genre (Brilish zoophyles , p. 98). Trembley a parlé de trois espèces d'Hy- dres , toutes d'eau douce , qu'il nomme Polype à longs bras, Polype vert et Polype brun, ci auxquels on a donné depuis lors des noms latins; ce sont les Hydra fusca, viri- dis et vulgaris ou grisea. Quelques auteurs citent comme une espèce à part Y Hydra pol- lens, figurée dans Roesel , et M. Johnston en a indiqué une autre qu'il appelle Hydra ver- rucosa (loco citalo , p. 97). Ces animaux , dont les trois espèces re- connues par Trembley sont surtout faciles à reconnaître, vivent dans les eaux maréca- geuses , dans les lacs et les étangs, dans les canaux, et jusque dans les tonneaux et les baquets d'arrosage de nos jardins. Le moyeu de se les procurer, qui nous a toujours le mieux réussi, est de prendre au hasard, dans les endroits où l'on suppose qu'il y a dea U22 11 YD Hydres, des plantes aquatiques, des feuilles ' tombées des arbres et d'autres corps à la surface desquelles elles se tiennent habi- tuellement fixées. Si, de retour chez soi, on laisse reposer dans des vases pleins d'eau et en verre les substances dont nous venons de parler, les Hydres s'étendent et on les voit très bien à la vue simple. L'espèce verte, quoique la plus petite, n'est pas plus difficile à prendre, et souvent sa couleur verte la fait apercevoir au fond du vase, lorsqu'elle est encore contractée. Tous les observateurs qui se sont occupés des Hydres, depuis Trembley jusqu'à M. Laurent, ont donné des détails sur quel- ques maladies dont elles sont atteintes. Ce qu'on a nommé la maladie pédiculaire de ces animaux consiste en un grand nombre d'infusoires qui vivent en parasites à la surface de leur corps. (P. G.) *UYDRELIA (yào-ri^z, humide, aqueux). Ins. — Genre de Lépidoptères, famille des Nocturnes, établi par M. Guénée, et adopté par nous dans notre Catalogue méthodique des Lépidoptères d'Europe, où il fait partie de la tribu des Agrophilides. Nous n'y rapportons que deux espèces : VHyd. ar- genlula Borkh. (Pyral. banlcsiana Fabr.), et VHyd. unca Esp. {Pyral. uncana Fabr). (D.) *IIYDRELLÏE. Hydrellia {ZS<*P, eau). ins. — Genre de Diptères, établi par M. Ro- bineau-Desvoidy , et adopté par M. Mac- quart, qui, dans sa Méthode, le place dans sa division des Brachocères , famille des At'iéricères, tribu des Muscides acalyptérées. Ce genre formé aux dépens des Noliphilcs de Fallen, ne comprend que des espèces très petites qui vivent dans le voisinage des eaux. M. Macquart en décrit 19 espèces, toutes d'Eurupe. Le type du genre , Vlly- drellia griseola Fall. [commuais R.-D.), est extrêmement commune parmi les petites plantes et les fleurs des marais. (D.) *HYDR1AS (ZSpiaç, nom mythologique). tkfus. — M. Ehrenberg (1"'' ' Bcitr., 1830) a créé sous ce nom un genre d'infusoires ro- tatoires de la famille des Philodiniens, qui ne présente ni yeux , ni trompe , ni cor- nets au pied, et qui offre deux rames por- tées par les bras. L'espèce type est VH. çvrnigera Ehr. (E. D.) ♦HYDIULLA (vfyvùo'ç, humide, aqueux). HYD iss. — Genre de Lépidoptères , famille des Nocturnes, établi parM. Boisduval, et adopté par nous (Tabl. méth. des Lépid. d Eur., pag. 123), où il fait partie de la tribu des Caradrinides. Parmi les quatre espèces que renferme ce genre, nous citerons, comme type, VH. caliginosa Treits. Celte espèce vole en juin et juillet dans les prairies des montagnes. (D.) HYDKILLA (vJpoAag', aquatique), bot pu. — Genre de la famille des Hydrocha- ridées-Anacharidées, établi par L.-C. Ri- chard (ira Mem. de l'Instit. , 1811 , II, 61 , t. 2). Herbes des Indes orientales. Voy. hy- DUOCIIARUIKIZS. *1IYDRL\E. Hydrina (vl»p, eau), ins. — Genre de Diptères établi par M. Rubineau- Desvoidy (Essai sur les Myodaires, p. 794), qui le comprend dans la famille des Na- péellées, division des Phytophages. II en dé- crit 5 espèces, toutes nommées par lui, et place en tête V Hydrina nilida, qui vole sur les fleurs des plantes littorales ou maréca- geuses. (D.) UYDR10DIQLE (acide), chim. — Ré- sultat de la combinaison de l'Iode et de l'Hydrogène. Voy. iode et hydhacides. (A. D.) IIYDROBATE. Hydrohata, Vieill. ois. — Synonyme de Cincle. (Z. G.) *1IYDR0BATES. Hydrobatcs , Temm. ois. — Synonyme de Biziura. — Boié a aussi fait de ce nom le synonyme de Thalassi- droma. Voy. pétrel. (Z. G.) ♦HYDROBIE. Hydrobiafâap, eau ; ->,., vie), moll. — Ce genre de M. Hartmann nous paraît reposer sur des caractères insuf- fisants ; nous croyons qu'il doit rentrer dang celui des Paludines de Lamarck. Voy. ce mot. (Desh.) I1YDROB1LS (j'5w?,eau; fft-.o, je vis). ins. — Genre de Coléoptères peu ta mères, famille des Palpicorncs, tribu des Hydro- phi liens, établi par Leacb aux dépens des Hydrophiles de Geoffroy, et adopte par La- treille , ainsi que par les autres entomolo- gistes. Les Hydrobies sont des insectes de moyenne taille, a corps ordinairement u\u\& et parfois hémisphérique, dont les antennes sont terminées par une massue de 3 articles, et dont le dernier article des palpes maxil- | Iaires est presque aussi long que le préeé- | dent. Leurs mœurs sont les mêmes que HYD celles des Hydrophiles. Voy. ce mot. Le dernier Catalogue de M. Dejean en men- tionne 33 espèces, dont 20 d'Europe et 13 exotiques. Le type du genre est Vllijdrobius oblongus llerbst, qui se trouve aux envi- rons de Paris, et auquel on avait rapporté mal a propos VHydrophilus picipes de Fa- bricius, qu'on a reconnu depuis appartenir au g. Catops. suivant la vérification qu'en a Taite M. Erichson dans la collection de l'entomologie de KFeL (D-) HYDBOBORAC1TE. min. —Voy. borax. HYDROBROMIQUE ( ACIDE J. chim. — Résultat de la combinaison du Brome avec l'Hydrogène. Voy. brome et hydracides. (A. D.) *IIYDROBRYUM ( Sfop , eau ; SPvov , mousse), bot. pu. — Genre de la famille des Podostemmécs , établi par Endlicher (Gen. pi. suppl., t. I, 1375). Petites herbes de l'Inde. IIYDROCAMPA (SJmp, eau; xapim, che- nille), ins. — Genre de Lépidoptères, fa- mille des Nocturnes, établi par Latreille et généralement adopté. Ce genre, dans notre Classification des Lépidoptères d'Europe, fait partie de la tribu des Pyralides et du groupe des Nymphalites. Ainsi que son nom l'in- dique, les chenilles des espèces qu'il ren- ferme vivent et se transforment sous l'eau , sans être asphyxiées, les unes parce qu'elles sont garnies de filets membraneux , espèces de branchies à l'aide desquelles elles respi- rent comme les larves des Éphémères; les autres, parce qu'elles sont logées dans des fourreaux qu'elles se fabriquent en sortant de l'œuf, et qui les isolent du liquide am- biant. Ces chenilles se nourrissent du pa- renchyme des feuilles submergées de plu- sieurs plantes aquatiques , telles que les Po- tamogétons, les Nénuphars, les Lentilles d'eau , les Stratiotes, etc., et leurs papillons ne s'éloignent jamais de l'endroit où ils sont, nés ; ils ne volent que le soir, et se tiennent cachés , dans la journée , sous les feuilles des plantes qui bordent les marais et les étangs. On en connaît environ une dizaine d'es- pèces , dont la plus commune est la Pyralis potamogalisTrehs.(Phal.potamogataLïnn.), qui paraît en juin et juillet, et est répandue dans toute l'Europe. ( D.) HYDROCANTHARES. Hydrocanthari. II YD 423 ins. — Nom d'une tribu dans la méthode de Latreille , et d'une famille dans celle de M. Dejean, correspondant au genre Dyliscus de Linné, et comprenant tous ceux des Co- léoptères pentamères, carnassiers, qui sont •aquatiques. Mais , dans ces derniers temps, M. le docteur Aube, à l'exemple de M. Erich- son , en a retranché, avec raison, sept gen- res correspondant aux Gyrins ou Tourni- quets de Geoffroy, pour en former une se- conde famille sous le nom de Gyriniens , qui fait suite aux Carabiques de M. Dejean. La famille des Hydrocanthares, ainsi res- treinte, ne renferme plus que des Coléoptè- res aquatiques, qui offrent les caractères sui- vants : Corps ordinairement ovalaire et dé- primé, quelquefois cependant presque globu- leux; tête large et enfoncée jusqu'aux yeux dans le corselet; antennes sétacées ou filifor- mes, de 11 articles; labre petit, court, généra- lement échancréetgarni de poils ; menton tri- lobé; palpes au nombre de 6, les maxillaires externes de 4 articles, les internes de 2, et les labiaux de 3; languette légèrement élar- gie à son extrémité et coupée presque carré- ment; mandibules courtes, très robustes et dentées à l'extrémité ; mâchoires très ai- guës, arquées et ciliées intérieurement; corselet plus large que long, généralement prolongé en pointe en arrière , recouvrant quelquefois l'écusson ; élytres larges, recou- vrant entièrement l'abdomen , quelquefois sillonnées ou chagrinées dans les femelles ; ailes constantes ; prosternum très prolongé en arrière; métasternum très grand et soudé avec les hanches des pattes postérieures ; pattes antérieures et intermédiaires très rap- prochées à leur base; les postérieures géné- ralement longues, larges , aplaties en forme de rames et ne pouvant se mouvoir que la- téralement; tarses de 5 articles bien distincts dans le plus grand, nombre , mais ne parais- sant que quadri-articulés chez les autres, le quatrième article étant très petit et caché dans l'échancrure du troisième; tarses anté- rieurs des mâles dilatés en forme de pa- lette et garnis en dessous, ainsi que les in- termédiaires, de cupules pétiolées, de gran- deur variable , et faisant l'office de ventou- ses. Le Bytiscus latissimus Linn., figuré danfl l'atlas de ce Dictionnaire, Insectes, pi. 3, fig. 1 , peut être considéré comme le type de la famille dont il s'agit. hlh HYD Destinés à se mouvoir dans un milieu plus résistant que l'air, les Hydrocanthares ont reçu la structure la plus propre à la lo- comotion aquatique. Ainsi que dans les Poissons et les Cétacés, la partie antérieure de leur corps est la plus épaisse , sans être toujours la plus large ; leur forme est une ellipse ou un ovale plus ou moins allongé, que nulle saillie ne rend inégale, si ce n'est chez quelques femelles, dont les élytres sont sillonnées ou chagrinées, et les nageoi- res , chez eux, sont remplacées par leurs pattes postérieures aplaties en forme de ra- mes, et dont le mouvement latéral imprime à leur corps une forte impulsion dans la na- tation ; aussi nagent-ils avec la plus grande facilité. Ils se tiennent de préférence dans les eaux stagnantes des lacs, des étangs et des marais , à la surface desquelles ils re- montent de temps en temps pour respirer. Ils sont très voraces et se nourrissent de petits animaux qui font comme eux leur sé- jour dans l'eau; munis d'ailes bien déve- loppées sous leurs élytres , ils s'en servent chaque fois qu'ils veulent se transporter d'un étang à un autre; mais ils attendent pour cela le coucher du soleil. Leur vol est lourd et bourdonnant comme celui des Han- netons. Leurs larves , encore plus voraces que l'insecte parfait, vivent également dans l'eau et n'en sortent que pour se transformer en nymphe dans la terre. Pour faciliter l'étude de cette famille , M. Aube, dont nous avons adopté la classi- fication, la divise en trois tribus, qu'il nomme Halipudes, Dvtiscides, Hvduofoiîi- des. Voy. ces trois tribus pour connaître la nomenclature des genres que chacune d'elles renferme, et principalement les articles dytique et dvtiscides, où nous entrons dans les plus grands détails sur les mœurs et l'organisation de ces insectes, considérés sous leurs trois états de larve, de nymphe, et d'insecte parfait. (D.) ♦HYDROCANTMJS^p, eau ; xav6«po5, scarabée), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Hydrocanthares, tribu des Dytiscides , établi parSay ( Trans. oflhe Amer, phil., 11, p. 105) sur une espèce de l'Amérique du Nord, qu'il nomme Hydr. tricolor (Nolerus oblongus Dej.) — Quoique ce genre ne diffère presque pas des Noterus, de l'aveu même de M. Aube il l'a admis HYD néanmoins dans sa Monographie: il y rap- porte 7 espèces, toutes exotiques et de di- vers pays. Nous citerons comme une des plus remarquables par sa taille l'Hycl. gran- dis Lap., qui se trouve au Sénégal. (D.) *HYDROCERA {Zp, eau; SXo;, qui con- tient). Ins. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Clavipalpes , tribu des Hydrophiliens, établi par Leach , et adopté successivement par Germar, Latreille et tous les autres entomologistes. Les Hydrochus sont des Insectes très petits, et dont les ha- bitudes et les mœurs sont les mêmes que celles des Elophores. Le dernier Catalogue de M. Dejean en cite huit espèces, dont trois de l'Amérique septentrionale et 5 d'Eu- rope. VH. elongatus Fabr., qui se trouve aux environs de Paris , est le type du genre. (D.) HYDROGL ATIIRUS , Bor. bot. eu. — Syn. de Striaria , Grev. HYDROCLEIS (ftMp, eau; xici«ov, ré- seau), bot. ph. — Genre de la famille des Butomacées, établi par L.-C. Richard (in Mem. Mus., I, 368 , t. 18). Herbes aqua- tiques de l'Amérique tropicale. Voy. bu- tomacées. *HYDROCOCCUS, Link. bot. cr.— Syn. à'Undina, Fr. HYDROCORAX. Hydrocorax , Vieill. ois. — Synonyme de Cormoran. — Brisson, syn. de Buceros (Calao). (Z. G.) HYDROCOKES, ins. — Syn. dUIydro- corisœ. (Bl.) IIYDROCORFSES. Hydrocorisœ , Latr. ins. — Syn. de Népiens. (Bl.) *HYDROCORYNE (ZS»p , eau ; mp£m , massue), bot. cr. — Genre d'Algues établi par Schwabe (ex Spreng. syst., IV, 373) dans la famille des Nostochinées. Voy. ce mot. HYDROCOTYLE. Hydrocotyle (ZUP, eau ; xoruiyj, vase), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères-Hydrocotylées, éta- bli parTournefort (Inst., 173). Herbes aqua- tiques croissant dans les régions tropicales et tempérées du globe. On en connaît envi- ron 58 espèces, dont la principale est I'Hy- drocotyle vulgaire , //. vulgaris, nommée aussi écuelle d'eau, à cause de la forme re- marquable de ses feuilles. Voy. ombelli- fères. ♦HYDROCOTYLÉES. Hydrocotyleœ . bot. ph. — Tribu de la famille des Ombellifères. Voy. ce mot. HYDROCYANIQUE (acide), ciiim. — HYD Syn. : Acide prussique, acide cyanhydrique, cyanide hydrique. L'acide cyanhydrique fut obtenu, pour la première fois, en 1780 par Schèele, qui, l'ayant retiré du bleu de Prusse, lui donna le nom d'acide pnissique; toutefois la composition en resta inconnue au chimiste suédois. Quelques années plus tard, en 1787, Bertholet reconnut que l'acide découvert par Schèele était un composé triple de Carbone, d'Azote et d'Hydrogène, mais sans détermi- ner les proportions des trois corps. Enfin, le professeur Gay-Lussac, par sa belle décou- verte du Cyanogène (roy. ce mot), démontra que ce composé, tenant d'azote et de car- bone, était le radical de l'acide prussique, qui devenait aussi, par sa composition, ana- logue aux acides hydrochlorique ethydriodi- que. L'Hydrogène et le Cyanogène ne pouvant se combiner directement, on n'obtient l'acide cyanhydrique (c'est ainsi que l'on nomme aujourd'hui l'acide prussique) que par la double décomposition du cyanure de mer- cure et de l'acide chlorhydrique, soumis en- semble à une douce chaleur; il se forme, par ce moyen, du chlorure de mercure et de l'acide cyanhydrique. Ainsi obtenu, ce dernier composé est un liquide incolore, d'une odeur vive et péné- trante, rappelant en petite quantité celle des amandes amères, d'une saveur fraîche d'a- bord, puis bientôt après brûlante. Sa densité spécifique est, à -|- 7", de 0,7038. Ii rougit faiblement la teinture de tournesol. Il se solidifie et cristallise en une masse fibreuse à — 15°; entre en ébullition à -)- 26", 5, et produit , par sa volatilisation spontanée à l'air libre , assez de froid pour se congeler. Sa formule atomique == C As H. Les éléments de cet acide sont si peu stables qu'il est difficile de le conserver, même pendant un petit nombre de jours et à l'abri de l'action de l'air et de la lu- mière; il se décompose toujours et se trans- forme en une masse brunâtre qui dégage une vive odeur d'ammonia<\ue , et qui pa- raît formée d'un excès de cette base . puis de cyanhydrate ammoniacal et de charbon azoté. L'eau et l'alcool dissolvent l'acide cyan- hydrique en toutes proportions , et retar- dent ainsi sa décomposition spontanée. Il est facile de conclure, de PinstabiiiU' HYD de» éléments de cet acide, que la plupart des corps le décomposent. L'acide eyanhydrique n'a encore été ren- contré que dans le règne végétal , uni à quelques huiles essentielles. L'odeur des feuilles de laurier-cerise, des fleurs de pê- cher, des amandes amères, est due à sa pré- sence que l'on peut démontrer par la dis- tillation. Pur, l'acide eyanhydrique est sans contre- dit le plus violent de tous les poisons. Une seule goutte appliquée sur la langue , sur la conjonctive d'un chien, introduite dans ses veines, suffit pour le faire tomber mort comme s'il était frappé par la foudre; sa vapeur n'en est pas moins redoutable et lue mêlée à l'air en petite quantité. Cepen- dant, malgré des propriétés vénéneuses aussi énergiques, les médecins n'ont pas reculé devant son emploi, et M. Magendie, le pre- mier, a appelé l'attention des praticiens sur l'usage avantageux de ce composé dans cer- taines affections de poitrine. (A. D.) HYDROCYN. Hydrocyon (ZSa?, eau; rvwv, chien), poiss. — Genre de Malacopté- rygiens abdominaux , famille des Salmo- noïdes, établi par Cuvier (liègn. anim., t. II, p. 312) pour des poissons qui ont le bout du museau formé par les inlermaxil- laires ; les maxillaires placés près ou en avant des yeux, et complétant la mâchoire supérieure; la langue et le vomer toujours lisses; des dents coniques aux deux mâ- choires ; la joue couverte d'un grand sous- orbitaire mince et nu comme l'opercule. Quelques uns ont de plus une rangée ser- rée de petites dents aux maxillaires et aux palatins, avec leur première dorsale répon- dant à l'intervalle des ventrales et de l'anale {H. falciroslris Cuv., ou H. faucille Freyc, des rivières de la zone torride). D'autres ont une double rangée de dents aux inter- mavillaires et à la mâchoire inférieure, une rangée simple aux maxillaires seulement; leur première dorsale est au-dessus des ven- trales (H. brevidens Cuv., du Brésil). D'au- tres encore n'ont qu'une simple rangée aux maxillaires et à la mâchoire inférieure ; «eur première dorsale répond à l'intervalle des ventrales et de l'anale (H. scomberoides Cuv. , du Brésil ). Une quatrième sorte a les maxillaires très courts, garnis, ainsi que la mâchoire inférieure et les intermaxillaires, HYD 427 d'une seule rangée de petites dents serrées ; leur première dorsale répond à l'intervalle des ventrales et de l'anale (H. lucius Cuv., du Brésil ). D'autres enfin n'ont des dents qu'aux inlermaxillaires et à la mâchoire in- férieure; leur première dorsale est au-des- sus des ventrales ( Roschal ou Chien d'eau Forsk., du Nil). *I1YDR0DAMALIS ( ZUp , eau ; &p phalène), ins. — Groupe de la tribu des Phryganiens, de l'ordre des Névroptères, caractérisé par des palpes maxillaires simples dans les deux sexes; par des ailes sans nervures transversales , des antennes sétacées , etc. Nous rappor- tons à ce groupe les g. Rhyacophila, Tino- des, Philopolamus et Hydropsyche. (Bl.) HYDROPTILA. ins.— Genre de ia tribu des Phryganiens, groupe des Hydroptilites, de l'ordre des Névroptères , établi par Dal- man. Les Hydroptiles, dont le corps est très grêle, se reconnaissent à leurs antennes simples, et à leurs jambes intermédiaires munies de deux éperons. On connaît seulement quelques espèces HYD européennes de ce genre : H. pulchricornlt, flavicornis Pictet, etc. (Bl.) IIYDROPTILIDES. ins. — Voy. hydro- ptilites. (Bl.) *HYDROPTILITES. Hydroplilitœ. ins. — Groupe de la tribu des Phryganiens, de l'ordre des Névroptères, caractérisé par des palpes maxillaires de cinq articles poilus , des ailes postérieures sans plicature , etc. Nous rattachons à ce groupe les genres Na- rycia, Agraylea, Hydroptila. (Bl.) HYDROPYXIS (vSoo, eau ; itvÇi's, boite). bot. ph. — Genre dont la place dans la mé- thode n'est pas encore déterminée. 11 a été établi par Rafinesque (Flor. Ludov., 94) pour des herbes croissant dans les marais e la Louisiane. * HYDROSAURUS (ZS<»p, eau ; travpoç, ézard). rept. — Ce nom a été appliqué à deux genres de Reptiles, voisins des Lézards, par M. Kaup (Isis, 1828 ) , et par M. Wa- gler {Syst. amphib., 1820). (E. D.) *HYDROSOREX {Zêup, eau ; sorex, mu- saraigne), mam. — M. Duvernoy (Mém. de la Soc. d'hist. nat. de Strasb., t. II, 1835) désigne sous ce nom un groupe d'Insecti- vores de l'ancien genre des Musaraignes. Voy. ce mot. (E. D.) nYDROSTACHYS ( 5J»p , eau; ^-1- X^;, épi), bot. pu. — Genre placé avec doute par Endlicher dans la famille des Podostemmées. Il a été établi par Dupetit- Thouars ( Gen. Madagasc, n. 5) pour des herbes aquatiques de Madagascar. HYDROSULFURIQUE (acide), chim. — Gaz hydrogène sulfuré; Acide sulfhydrique ; Sulflde hydrique. Le Soufre et l'Hydrogène ne peuvent se combiner à la température ordinaire ; mais, si on les expose à une tem- pérature rouge, en leur faisant traverser un tube de porcelaine, ils peuvent s'unir en partie, et donner lieu au composé qui fait le sujet de cet article. Le Gaz acide sulfhydrique se forme toutes les fois que le soufre se trouve en contact avec l'Hydrogène à l'état de gaz naissant. Cette condition se présente dans un grand nombre de réactions et de décompositions chimiques, soit artificielles, soit naturelles. Aussi le Gaz sulfhydrique se rencontre-t-il fréquemment dans la nature ; il accompagne les phénomènes volcaniques; il se dégage par les crevasses du sol pendant les tremble- t. v i. HYD 44! mcnrs r»c terre. Mais c'est surtout à l'état de solution dans l'eau qu'on le trouve dans un grand nombre de lieux; il constitue, ainsi dissous, les eaux sulfureuses, telles que celles des Pyrénées, d'Enghien , etc., etc. (Voy. eaux minérales). On le rencontre aussi parfois renfermé et en quelque sorte condensé dans les pores de certaines substances : les masses de soufre, par exemple, en dégagent une grande quantité au moment où on les tire du sol, et les terrains, au milieu desquels se trouvent ces masses, en contiennent éga- lement. Dans les laboratoires, on se procure le Gaz sulfhydrique en décomposant un Sulfure par l'Acide sulfurique étendu d'eau, ou par l'Acide chlorhydrique. Dans ce premier cas, l'eau est décomposée, ainsi que le Sulfure, et il y a formation d'un Sulfate et de Gaz sulfhydrique; dans le second, l'Acide chlor- hydrique se divise ; le Chlore se combine avec le métal du Sulfure, et l'Hydrogène avec le Soufre. Le Gaz acide sulfhydrique, dont la décou- verte est due à Schèele est incolore, d'une odeur et d'une saveur d'oeufs pourris, qui le rendent parfaitement reconnaissable. Sa densité est de 1,1912; sa composition, SH2. Il rougit faiblement la teinture de Tourne- sol, éteint les corps en combustion, et brûle lui-même avec une flamme d'un bleu pâle, en laissant un léger dépôt de Soufre. En l'exposant à un froid considérable et à une très forte pression, M. Faraday est parvenu à le liquéfier. L'eau à -}- 11° et sous la pres- sion deOm76, en dissout trois foisson volume. L'air et l'Oxygène, sans action sur lui à la température ordinaire, le décomposent à une température élevée; il y a formation d'eau et d'Acide sulfureux. Le Chlore, le Brome, l'Iode, à la température ordinaire, s'empa- rent de l'Hydrogène et laissent le Soufre à nu. Cette propriété est mise à profit pour purifier les lieux infectés de Gaz hydrogène sulfuré. Les métaux le décomposentaussi avec une grande facilité, et il y a formation d'un Sulfure qui se reconnaît le plus ordinaire- ment à sa couleur noire. Le Gaz sulfhydrique est l'un des plus dé- létères que l'on connaisse; il asphyxie et fait périr presque subitement les animaux qui le respirent. ~ de ce gaz dans l'air suffit pour donner la mort a un cheval; ^'.-j, 28* hh: HYÈ à un oiseau. Sa présence dans les fosses d'ai- sance est la cause la plus fréquente «les ac- cidents qui surviennent aux vidangeurs. Son contact trop prolongé avec la peau, et surtout avec la peau dénudée, est loin d'être sans danger. A l'état gazeux, le Gaz sulfhydrique n'est employé que dans les laboratoires. Dissous dans l'eau et constituant certaines eaux mi- nérales, il est d'un grand usage. (A. D.) *HYDROTÉE. Ilydrolœa (w**p, «au).iNS. — Genre de Diptères établi parM.Robineau- Desvoidy (Essai sur les Myodaires, p. 509), et adopté par M. Macquart dans sa méthode, qui le place dans la tribu des Muscides , section des Anthomyzides. M. Macquart en décrit 19 espèces, dont 18 d'Europe , et 1 (fuliginosa, R.-D.) de l'Ile de France. Il les partage en trois groupes , d'après les cuisses antérieures des mâles qui sont armées tantôt d'une épine, tantôt de deux, et tantôt mu- tiques. Nous citerons, comme type du pre- mier groupe, VHydrotœa dentipesMeig., très commune en France; comme type du se- cond , VHydrotœa meteorica R.-D. , et c imme type du troisième, VHydrotœa pal- pata R.-D., dont cet auteur a fait son g. Uainvillia. (D.) HYDROL'S (ZS<ùo, eau; Z;, cochon), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Palpicornes , tribu des Hydrophi- liens, établi par Linné , qui y comprenait tous les Hydrophiles , mais dont le nom ne s'applique plus aujourd'hui, pour les ento- mologistes français, qu'a ceux qui ont les crochets de leurs tarses non bifides, leur carène sternale faible, et ne dépassant pas l'origine des pattes de derrière , et surtout la saillie sternale du prothorax, avancée I postérieurement en pointe, et non point j creusée en gouttière comme tous les Hydro- ! philes proprement dits. Le type de ce genre est VHydrous cara- \ boida (Hydroph. id. Fabr.) , qui est très ' commun en France. (D.) HYDRURUS. bot. cr.— Syn. deCluzelle. HYDRUS {Zopo; , serpent aquatique.) rept. — Ce nom a été appliqué par Schnei- der (Hist. amph., 1799) à un genre d'Ophi- diens, qui a été partagé en plusieurs grou- pes distincts. Voy. les mots hydrophys, pe- LAMIS et CHERSYDRUS. (E. D.) HYÈNE. Hyœna. mam. — Les Hyènes HYE forment, dans la classification de M. Isid. Geoffroy-Saint-Hiiaire, un genre de la tribu des Hyéniens (Voy. ce mot), la cinquième de la grande famille des Viverridés ( Voy. e« mot), qui, avec celle des Potidés, compose le sous-ordre des Carnivores, ordre des Car- nassiers. Le caractère qui distingue, dans la tribu des Hyéniens, le genre Hyène du genre Protèle, estl'existencedequatre doigta a chaque pied. Dans la classification de Cu- vier, le g. Hyène appartient, comme les Chats, au troisième groupe de la tribu des Carnivores digitigrades, groupe qui est ca- ractérisé par l'absence de dents derrière la carnassière d'en bas. Mais si ce système den- taire des Hyènes se rapproche de celui des Chats par ce dernier caractère et par son ensemble, il en diffère cependant par des dents beaucoup plus épaisses et moins tran- chantes, et aussi par l'existence d'un talon à la carnassière d'en bas. On compte 34 dents chez l'Hyène : 18 à la mâchoire su- périeure, et 16 à la mâchoire inférieure. Les 18 dents supérieures sont: 6 incisives, 2 canines et 10 mâchelières, celles-ci com- prenant 6 fausses molaires , 2 carnassières et 2 tuberculeuses. Les 16 dents inférieures sont: 6 incisives, 2 canines et 8 mâchelières qui comprennent 6 fausses molaires et 2 carnassières. La différence entre le nombre de dents aux deux mâchoires vient donc de l'absence de tuberculeuses a la mâchoire inférieure. Les incisives d'en haut sont échancrées transversalement, et le lobe in- terne résultant de cette échancrure est par- tagé en deux ; la troisième incisive est lon- gue, crochue, et ressemble à une petite ca- nine. Les incisives inférieures ne présentent pas ce caractère. La première fausse molaire supérieure est petite, à une seule racine, et à pointe mousse ; les 2 fausses molaires sui- vantes, ainsi que les fausses molaires in- férieures, ont une très grande épaisseur, et sont plutôt coniques que coupantes, con- trairement à ce qui existe chez les Chats. La carnassière inférieure se prolonge en ar- rière en un talon assez développé, qui joue, pendant la mastication, contre la dent tu- berculeuse supérieure. Cet épaississement des molaires diminue , comme il est facile de le comprendre, leur qualité tranchante; et le nombre des fausses molaires étant plus considérable que chez les Chats , et exigeant. HYÉ par conséquent, un plus grand allonge- ment des mâchoires , affaiblit leur action , en même temps que la situation du con- dyle bien au-dessus de la ligne alvéolaire ôle encore à leur puissance. Cependant le grand développement de la crête sagit- tale et de l'épine occipitale, la largeur de la tête, l'écartement considérable des arcades zygomaliques, indiquent encore une grande force; en effet, les muscles qui met- tent en jeu l'armature de la mâchoire, et ceux qui fixent la tête sur le cou , sont si vigoureux , qu'il est presque impossible de forcer les Hyènes à lâcher ce qu'elles ont saisi, en le leur arrachant, et les voyageurs nous racontent avoir vu ces animaux em- porter dans leur gueule des proies énormes sans les laisser toucher le sol. Les violents efforts qu'exigent de pareils mouvements amènent quelquefois l'ankylose des vertè- bres cervicales. Les Hyènes sont néanmoins beaucoup moins sanguinaires qu'on ne le croit vulgairement, et bien moins carnassières que les Chats; l'extrême facilité avec la- quelle elles brisent les os les plus durs, et le goût qu'elles ont pour celte sorte d'ali- ment, indique précisément que , si leurs dents sont solides et fortes , elles sont peu propres à déchirer les proies vivantes. Aussi les Hyènes préfèrent-elles la viande qu'un commencement de putréfaction a déjà ramollie , et on a pu les habituer à se nourrir de substances végétales , de racines et de pain. Si elles attaquent quelquefois l'homme ou les animaux, ce n'est qu'à dé- faut de charognes, et souvent après avoir es- sayé du régime végétal. Pennant, Buffon , Cuvier,Barrow,citentdes exemples d'Hyènes apprivoisées. Par leur forme générale, les Hyènes res- semblent un peu aux Chiens, mais s'en distinguent au premier coup d'oeil par l'o- bliquité de leur corps et la bizarrerie de leur allure. En effet, le train de derrière paraît être beaucoup plus bas que celui de devant, non pas qu'il le soit réellement, mais parce que le membre postérieur est toujours dans un état de flexion ; et c'est cette circon- stance qui a fait dire que l'Hyène boite, surtout lorsqu'elle se met en marche. Nous avons déjà dit que les pieds sont tétradactyles; les doigts sont armés d'on- gles épais, courts, forts et tronqués, qui nr HYE 443 sont propres qu'à fouir, et ne peuvent servir comme des griffes capables de retenir et de déchirer une proie. Aux membres antérieurs on trouve, sur le squelette, un petites qui y représente le pouce , et qui correspond à un petit tubercule calleux , saillant à Texte rieur. La tête est terminée par un museau obtus; au bout de ce museau sont situées les narines, qui sont entourées d'un muffle, comme celles des Chiens. La langue est rude et garnie de papilles épineuses, comme celles des Civettes et des Chats ; les oreilles sont grandes, très larges et presque nues; les yeux sont grands, et la pupille a la forme d'un triangle à base arrondie. On devine, a la description de ces organes , que les Hyè- nes sont des animaux nocturnes, qui, par la nature de leurs armes, doivent être fé- roces, bien qu'ils ne semblent pas destinés à la chasse et qu'ils soient lâches , et qui, en raison de la disposition de leur membre postérieur, doivent paraître traînants et embarrassés dans leur allure. Les particu- larités que l'on connaît sur leurs mœurs sont tout-à-fait en harmonie avec leur organisa- tion. Les Hyènes habitent des cavernes, qu'elles quittent la nuit pour aller à la re- cherche des cadavres et des restes infects, abandonnés sur le sol ou enfouis dans la lerre. On les voit quelquefois pénétrer dans les habitations pour y chercher les débris de la table et les parties des animaux qui sont rejetées; souvent, dans le silence des ténèbres , elles entrent dans les cimetières, y fouillent les tombeaux, et emportent les corps morts qu'elles ont déterrés. Les habi- tants des pays chauds où elles se trouvent ont su tourner à leur profit les instincts immondes des Hyènes, et se reposent sur elles du soin de débarrasser leurs villes des charognes et des immondices qu'on laisse le soir dans les rues. Pendant la nuit, les Hyènes pénètrent dans l'enceinte des murs, enlèvent avec avidité tous ces débris dont elles se repaissent, et délivrent ainsi l'homme des maladies qu'engendreraient tous ces miasmes infects et pernicieux en se répandant autour de son habitation. Les organes génitaux des Hyènes ressem- blent beaucoup à ceux des Chiens : cepen- dant ils s'en distinguent par l'absence de l'os périal, qui , suivant Geoffroy-St-Hilaire y est représenté par un petit os, placé dans w HYÈ HYE la cavitccotyloïde, entre l'ischium, le pubis et l'iléum. Entre l'anus et la queue, on trouve , chez les mâles et chez les femelles, une petite poche glanduleuse , qui sécrète une humeur épaisse et onctueuse , dont l'odeur est très fétide. L'existence de cette poche, considérée par les anciens comme une vulve, leur a fait croire que l'Hyène est hermaphrodite , et de là toutes les Tables et les traditions superstitieuses dont l'his- toire de cet animal est chargée. Élien nous rapporte à ce sujet mille contes ridicules qui n'avaientde fondements que dans l'ima- gination ignorante des gens effrayés. Pline nous dit que l'Hyène, hermaphrodite, change de sexe tous les ans; qu'elle rend les Chiens muets par le seul contact de son ombre; qu'elle imite la voix humaine, et appelle même les hommes par leur nom, etc. A côté de ces récits absurdes , si nous pla- çons la description exacte qu'Aristote donne de l'Hyène, nous retrouverons le caractère d'observation rigoureuse et calme qui dis- tingue les travaux du célèbre naturaliste grec , et nous verrons qu'il a su expliquer la cause des erreurs déjà répandues de son temps. Suivant lui , le nom de Hyène a été donné à un animal de la taille et de la couleur du Loup, dont les dents sont en scie et le poil épais , comme chez ce der- nier, dont le cou porte une sorte de cri- nière qui s'étend sur toute l'épine, et qui présente en outre une ouverture placée en- tre la queue et l'anus , que l'on prendrait pour le caractère de la femelle, bien que celle-ci ait, comme les autres animaux, l'ouverture de la vulve placée sous l'anus {Aristote, Hist. VI, 32 ; VIII, 5). Mais tant Li ;Jc. dlS ,-sicu de génération des kystes Ju s du canal dé. ésiculcs séminales. (airelle ombilicale. t. Muqueuse» ou récrémcutiliellrs. f, Fibroincuses. • / 19. Liquide delavésici f 20. Prostatine el liqui l élu eelàle ele-s la«instomes. \21. Liquide des glandes de Méry. i2-. Mucus cutané dea p lissons, 11?,. Mucus des Mollusques. 1!\- Mucus concret de certaines An- iiéli.le-* e-iranl-s et sédentaires. 25. Mucus enlacé des Serpules. 26. Mucus conjoiictival. 27. Mucus nasal et pituitaire. 2S. Mucus laryeigo bronchique. 29. Mucus buccal et tonsilla-Te. 20. Mucus gastrique. 31. Mue-us d,- l'intestin grfle. !. Mucus du sros intestin. 33. Mucus résieal. 34. Mucus vaginal. 35. Mucus du col utérin. 06. Mucus du corps utérin et lochies. 37. Mucus des trompes. |3«. lilanc d'eeiil. ■ -y. Nidamentum ou substance de protection de-s n-ufs de batra- ciens, d'insectes, etc. 40. Coque d'oeul. k«l. Larmes. 'il. Salive- parotidienne, '|3. Halires sous-mazillaîrcs. 44. Salive suh-1 n«ualc. '45. Salive mixte. Liqi i Je des larmiers. 47. Venins eles serpenta, i. Venins des articulés. L Venins pareitidiens externes des Batraciens. 50. Suc gastrique. 51. Suc pancréatique-. Suc eles «lainle-s île- Brunncr. 53. Suc des follicules de l'intestin grêle. 54. Siècles follicules du gros intestin. Bile. 55. Méconinm, ' 57. Sécrétion coi-née du nidamen- \ tum, eles Purpura, des hirudi- «nées, etc. 58. Séricine on soie des Araignées, des Chenilles, etc. /59. Pourpre. ) 50. Encre de» Céphalopodes. | 61. Sécrétions colorantes spéciales x de quelques insectes. r Matières sébacées ou tétiarin* cuUmi e, préputiale, cérumj* lieuse-, u-opy.ïie-nne. 1 63. Matières des glande» faciale? IS f t occipitale s de el; vers niammifèi es. r Matière de la glande à ca;i ù h ll.v du pied des Ruminants, r Liepii le ele-i «landes «lu jabot des Colon.bides. 166. Matière des glandes sous-caud». Sébacées e J„ (67. les ou cleiacale-s des Ophi liens. Cireuses. Lien, il,-,,;,,,!,., ,.| 1 r. h : eles Sauriens el Crocod CS. Ci'ette, cast ireuni et oiiei-péi- eu-aVs uualeig F 09 Musc et sécrétions pi éputiales an ■!"«' es ou prëpecî* i. 1 70 ! Sécrétions odorante s il quelejuis ii.-e-e les. verses de - Cire des abeilles et de Apbldiens. quelques 72 I.aque îles Apbidiells. C. Humeurs excrémentitielles. 73. Liquide ,1,'s follicutea ou hudoriparea pro- i sun:r. 75. Liquid eles follicules Je 1 lisselle. ) 75. Drines. 76. Liquide' amniotique. 77. Liquide illi lien. 78. Exhalation pulmonaire «t br»r> D. Produits médiats. 79 Chyme. M Miel. . soli es. 81. M, tiens fécales ' liqu il, s. La part que prennent ces humeurs dans la constitution de l'organisme, envisagées au point de vue d.? le-r masse, ne saurait èlre déterminée, en raison même de ce que cer- taines d'entre elles sont versées à la surface de la peau ou dans les cavités communi- quant avec le dehors. Le volume et le poids de chacune d'elles en particulier ne peuvent être fixés que pour un petit nombre. Lors même que cette détermination est possible comme pour le sang, la lymphe, le liquide de la cavité générale du corps des Annélides, les hu- meurs aqueuse et vitrée, les nombres obte- nus varient non-seulement avec l'âge, mais eneore d'un sujet à l'autre pris au même âge; cela est manifeste pour les trois pre- mières, particulièrement en raison de l'é- change incessant de leurs principes avec les solides et. indirectement, avec les milieux ambiants. Même lorsqu'il s'agit des sérosités sécrétées dans des cavités closes, la quan- tité de la plupart des autres humeurs n'est jamais très grande, à un moment donné, en UYG dehors de quelques conditions morbides. Elle varie d'un état physiologique à un autre. Elle peut être nulle par moment, comme lorsqu'il s'agit du lait, ou représen- tée |>iir des traces presque inappréciables, comme on le voit pour les sérosités à l'état normal. Elle peut enfin, pendant un cer- tain temps, amener un écoulement considé- rable, qui diminue et disparaît ensuite, après I étalement dés liquides sur telle ou telle membrane, comme le mucus à la sur- face des téguments des poissons ou des mol- lusques, ou encore après leur accumulation dans des réservoirs, etc. La sérosité céphalo-rachidienne, les hu- meurs aqueuse et vitrée , la périlymphe et l'endolymphe, offrent seules uué fixité remarquable par rapport aux autres hu- meurs, tant au point de vue de leur durée, à compter du moment de leur apparition jusqu'à la mort, que sous le rapport de l'é- galité de leur quantité, à partir de la jeu- nesse jusqu'à un âge avancé. Si donc le nombre des humeurs naturel- les est assez facile à déterminer comparati- vement à celui des tissus, à de légères dif- férences près, il n'en est pas ainsi de leur quantité par rapport à la masse des parties solides. Celle-ci ne peut en aucune manière être fixée, même approximativement, et pour la plupart d'entre elles, envisagées in- dividuellement, cette quantité varie inces- samment d'une partie de la journée à l'au- tre; considérable pendant une période de l'accomplissement de certaines fonctions, elle devient nulle ou presque nulle dans les iutervalles. En outre, à part les sérosités citées plus haut, les autres humeurs quit- tent l'organe où elles ont été produites, presque aussitôt après qu'elles ont été for- mées; non -seulement elles changent de place, mais la durée de leur séjour dans l'organisme est ordinairement peu considé- rable, soit pane qu'elles sont rejetées au dehors, soit parce qu'elles se décomposent en fait, lorsqu'elles remplissent les usages qui leur sont dévolus. Sous ce rapport, les humeurs se divisent exactement en per- manentes et en transitoires. Il est plusieurs notions qu'il faut toujours avoir présentes à l'esprit pour pouvoir se ren- dre compte: l^deces remarquables variations incessantes de quantité des humeurs pou- HYG :,i vaut aller temporairement jusqu'à l'absence complète d'un liquide qui était abondant quelques instants avant; 2° de la produc- tion fréquente d'humeurs accidentelles. Il faut, en effet, se rappeler que les liquides de l'économie sont en quelque sorte le ré- sultat d'un excès dans l'acte de décompo- sition désassimilatrice des tissus dans cer- taines conditions données de texture. La production du sang et du chyle résulte seule à la fois de cet ordre d'actes et d'une exagération des actions assimilatrices par emprunt de principes dans les milieux am- biants. (Ch. Robin, France médicale, Pa- ris, 1S64-l86o.) Les epithéliums, eu parti- culier, jouent un rôle capital à ces divers égards, bien qu'ils ne soieut pourtant pas seuls à agir. (Voji. epituelium.) La durée de l'existence de chaque hu- meur, par rapport à celle de l'organisme dont elles fout partie, varie singulièrement de l'une à l'autre. La première qui se mou- tre est le plasma sanguin, dont l'apparition n'est pas seulement postérieure à l'indivi- dualisation des cellules du blastoderme par segmentation du vitellus; elle est encore postérieure à la genèse des cellules et de la gaîne de la notocorde (Voy. ce mot), des éléments embryoplastiqucs formaut les la- mes ventrales et dorsales, à l'apparition des cartilages des premiers corps vertébraux et même à la naissance des premières fibres musculaires du cœur. Le second des fluides se montrant dans l'économie est le liquide amniotique, puis celui de l'allautoïde, et, plus tard, l'humeur aqueuse, l'humeur vi- trée, les sérosités, l'urine, le mucus intes- tinal, la matière sébacée, la bile et parfois momentanément du colostrum. Les liquides salivaire et pancréatique, le suc gastrique, les larmes, la sueur, et, plus tard, l'ovarine, les humeurs concourant à former le «penne et le lait, se produisent successivement pour la première fois après la naissance. Ainsi, parmi les humeurs, l'existence des unes a une durée très courte, comme pour le liquide allantoïdien qui, sur divers ani- maux, disparaît avant la fiu de l'évolution fœtale, comme l'eau de l'amnios qui s'écoule lors du part, comme le lait, le liquide du jabot des colombidés et les humeurs jouant un rôle dans les actes de la génération. 652 I1YG D'autres, au contraire, telles que le sang, la lymphe, le liquide de la cavité générale du corps des annélides, les humeurs aqueuse et vitrée, rendolympheetlapérilymphe, etc., ont une existence dont la durée est à peu près égale à celle des parties solides de l'é- conomie. Les caractères d'ordre physique des hu- meurs offrent de l'une à l'autre des parti- cularités remarquâmes qui seront dévelop- pées lors de la description de chaque espèce. Notons cependant que si leur poids spécifique est proportionnel à la quantité des principes fixes qui prennent pan à leur constitution, il n'en est pas toujours de même de leur consistance, de leur degré de fluidité, de leur état plus ou moins cou- lant, ou, au contraire, plus ou moins siru- peux, filant ou visqueux. A l'exception d'un petit nombre d'hu- meurs, principalement composées de princi- pes graisseux ou des principes spéciaux tels que le sébum, le musc, le castoréum, la sé- tine, la cire, les laques, toutes les autres humeurs constituent un fluide d'autant plus mobile qu'elles renferment moins de sub- stances coasjulables ; et c'est à la nature mo- léculaire propre de celles-ci, à la quantité d'eau qu'elle fixe, etc., que sont dues les particularités concernant leur viscosité, leur propriété de rendre glissantes les surfaces que mouillent les humeurs. Ces modes de leur résistance au mouve- ment sont surtout sous la dépendance de la nature et de la quantité des espèces de principes coagulables qui prennent part à leur composition immédiate. Il en est de "nême de leurs qualités organoleptiques con- cernant les impressions tactiles qu'elles «.•ausent. Au contraire, lorsqu'elles ont une saveur et une odeur nettement appréciables, fait dont le sang, la lymphe, le lait, la bile, l'urine, le musc, le castoréum, la civette, di- vers liquides sébacés des ophidiens, des oi- seaux, etc., la sueur, offrent des exemples tranchés, ces propriétés organoleptiques sont dues à la présence, dans ces humeurs, de sels ammoniacaux, d'essences, d'acide phénique, de principes immédiats graisseux, résineux ou autres, cristallisables ou volatils sans dé- composition; c'est ce qui a lieu aussi pour le liquide graisseux volatil de la bourse cdorifique des pentatomes, des punaises et H VI'. d'autres hémiptères. D'autres fois ce sont les principes d'origine minérale, comme le chlo- rure de sodium, qui donne au sang et à la lymphe leur saveur saline; le plus souvent ce sont les corps d'origine organique, comme le sucre et les corps gras dans le lait, les taurocholate, hyocholate ou glycocholate de soude dans la bile, etc., ou un mélange de ces deux ordres de principes, comme dans l'urine, qui doit sa saveur dite nrineuse aux chlorures et à l'urép tout à là fois. Du reste, en ce qui touche la saveur des liquides organiques, l'influence particulière exercée par les principes coagulables associés aux précédents, demande encore à être mieux étudiée, en se soumettant aux règles tracées avec tant de sagacité et de profondeur par M. Chevreul. La bile, l'urine ci peut-être aussi les sérosités et la lymphe quand elles sont limpides, doivent leur couleur verte, jau- nâtre, etc., à des principes immédiats liquides, naturellement colorés, qui pren- nent part à leur composition. Il en est de même du sang rouge, jaune ou vert des annélides, des liquides orangés ou rouges versés près de leurs articulations par cer- tains insectes , les coccinelles , chryso- mèles, etc., liquides venant des sinus san- guins péri-articulaires de ces animaux. Le$' autres humeurs colorées doivent, au con- traire, ces qualités à des particules micro- scopiques qui les rendent physiquement ou chimiquement hétérogènes, qui s'y trouvent en suspensiou et qui réfléchissent la lumière à la manière des corpuscules flottants qui troublent l'eau. Ces particules sont tantôt des gouttelettes d'un mélange de principes immédiats non miscibles à l'eau, comme celles des globules graisseux qui colorent le lait, le chyle, le liquide laiteux du jabot des colombidés, de la glande des appendices génitaux mâles des plagiostomes, des glandes parotidiennes internes des crapauds et des salamandres, le liquide propre des dyti- ques, etc.; ce peuvent être des gouttes de liquides ou de matières demi-solides, colo- rées naturellement comme dans la pourpre, l'encre des céphalopodes, etc. Dans d'au- tres humeurs, la couleur est due à des granules calcaires. C'est cTs qui a lieu pour le mucus lactescent ou tcut à fait blanc, d'odeur alliacée ou herbacée forte, sécrété I1YG autour de l'orifice respiratoire des Hélix et d'autres gastéropodes pulmonés encore. Ces granules sont en suspension dans le liquide dès le moment où il est versé ; iîs sont net- tement sphériques ou ovoïdes, larges de 2 à S millièmes de millimètre; ils se dissolvent avec dégagement de gaz au contact des acides, sans laisser a leur place de trame organique bien manifeste, comme le fout, au contraire, les granules de la coquille. Ils donnent une teinte jaune à la lumière qu'ils réfractent et blanche à celle qu'ils réfléchissent. Ailleurs,ce sont des éléments auatomiques, comme les hématies dans le sang des ver- tébrés, les leucocytes dans le sang des mol- lusques, des crustacés, etc., des épithéliums dans divers mucus, des globules analogues aux hématies dans le liquide de la cavité générale du corps de certaines anuélides (Apneumées, Ancistries, etc.) Les humeurs réfractent la lumière comme tous les autres corps transparents, lors- qu'elles sont translucides et, lorsque ne l'étant pas naturellement, elles le devien- nent après qu'on a séparé les corps en sus- pension qui les colorent ou les troublent. Leur pouvoir réfringent est à peu près dans la proportion de leurs principes constituants, comme dans toutes les autres espèces de dissolutions complexes. Mais comme dans celles-ci également, la lumière réfractée par ces liquides éprouve, de la part de quel- ques-uns d'entre eux , des phénomènes de polarisation ; ils sont dus particulière- ment à la pré-ence de certains principes immédiats, les uns cristallisobles, mais d'o- rigine organique, et les autres coagulables comme l'albumine. La direction et l'inten- sité de la déviation éprouvée parla lumière servent même de la manière la plus utile.et la plus précise à déterminer la nature et la proportion de ces principes , dans leurs variations normales et accidentelles, ainsi que Biot l'a montré le premier. Toutes les humeurs sont décomposables par la chaleur portée à 100° ; la plupart le sont même à 70° ou environ, en raison de la présence de principes qui ne sont ni vola- tils, ni cristallisables, mais sont déjà modi- fiés isomériquemeut, de manière à se coaguler à cette température ; et cette coagulation rend ces liquides entièrement impropres à remplir leurs usages ordinaires. Les humeurs I1YG 653 sont aussi décomposées par l'électricité qui agit primitivement et particulièrement sur leurs principes d'origine minérale, mais reste sans effet sur les principes d'origine organique, en dehors des combinaisons qui s'opèrent entre ceux-ci et les produits de décomposition des premiers. (Voyez pour plus de détails Ch. Robin, Leçons sur les humeurs, Paris 1867, in-8°, introduction et lre leçon.) Chez les vertébrés, tous les liquides de l'économie sont légèrement alcalins aux pa- piers réactifs; trois seulemeut fout excep- tion à cette règle. Ils doivent leur réaction, non pas à des alcalis ou à des alcaloïdes libres mais à des sels basiques. Aucun n'est con- stamment neutre, mais plusieurs le peuvent être temporairement, saus que jamais ils ne deviennent acides. Parmi les trois liquides acides des vertébrés, un seul appartient aux humeurs excrémenlo-rétrémentitiels , c'est le suc gastrique qui doit sa réaction à un acide libre, l'acide lactique. Les deux autres sont des fluides excrémentitiels, la sueur et l'urine. La première doit sa réaction à des acides volatiles, les acides valérique, ca- prylique et caproïque, et la seconde à des sels acides de soude qui, normalement, à certaines heures de l'excrétion, sont rem- placés par des sels neutres, puis par des sels alcalins de la même base, dernier fait qui est constant sur les herbivores. Il n'est pas question ici de la réaction alcaline de l'urine due à la décomposition ammonieale accidentelle de son principe prédominant, l'urée, non plus que des réactions acides momentanément communiquées à la sali\e mixte et au liquide du caecum, par les pro- duits de la décomposition de certaines ma- tières alimentaires, en voie de, décompo- sition. Chez les invertébrés, les fourmis rejettent par l'anus un liquide qui doit son acidité à l'acide formique, et plusieurs papillons, lors de l'éclosion, rejettent par la bouche une humeur acide qui ramollit la soie et dont l'acide est inconnu. On ne sait pas encore nettement quels sont les organes qui pro duisent ces liquides. Oa ne connaît pas en- core les principes qui rendent acides l'hu- meur odorante des punaises et des p nta- tomes et le liquide des glandes salivaires des céphalopodes (Bert). h3U MYG El Y G La manière dont les humeurs se com- portent en présence des réactifs chimiques n'est remarquable et digne d'être notée que sur celles qui renferment des principes coa- gulables albuminoïdes ou colorants. Les divers modes d'après lesquels ils changent la teinte de ceux-ci , et précipitent les premiers après les avoir fait passer à l'état solide, est mise à profit chaque fois qu'on est appelé à établir les caractères distinctifs de ces humeurs. Ces mêmes actions coagulantes, etc., sont encore utilisées pour découvrir la présence accidentelle des substances albuminuries dans les liquides qui n'en renferment pas normalement, comme l'urine et la sueur. En dehors de ces circonstances, ces derniers fluides ne présentent au contact des acides, des bases et des sels que des phénomènes de déplacement, de double décomposition ou de réduction avec ou sans précipité, comme dans toute solution saline. Comme dans toutes les solutions de cet ordre, ces phénomènes sont en rapport avec la nature des composés cristallisables, d'origine mi- nérale ou d'origine organique en dissolu- tion. Sous ce point de vue, il n'en est pas de même pour les fluides conteuant des sub- stances coagulables. L'intervention, dans la composition des humeurs, d'un troisième ordre de principes si distincts des corps cristallisables ou volatils sans décomposi- tion, vient compliquer singulièrement l'ac- tion que les réactifs exercent ordinairement sur ces derniers. La raison de ce fait se trouve dans la manière dont les corps coa- gulables fixentmoléeulairement les composés définis ; elle est telle que l'on voit disparaître alors l'action, sur ces derniers, soit des sels, soit même des acides et des bases faibles qui les décomposaient, et servaient ainsi à déceler leur présence lorsqu'ils étaient dis- sous dans un véhicule cristallisable ou vola- til sans décomposition. Prenez d'un côté du sérum du sang, mettez -y du laetate de fer, puis du prus- siate de potasse qui a la propriété de se combiner avec le sel de fer ; prenez, de l'au- tre côté, de l'eau et ajoutez successivement les deux sels précédents. Les choses ne se passeront pas de la même façon dans le premier que dan» le second liquide. Dans l'eau, la réaction a lieu, le bleu d" Prusse se produit ; dans le sérum, rien de sembla- ble ne se voit, parce que les solutions métal- liques ne se trouvent jamais à l'état libre dans le sang; si l'on introduit du fer dans le sang, il se combine avec lessubstances coa- gulables spécialement, et le sel de fer acquiert des propriétés particulières (Cl. Bernard). Le fer doit être précipité dans les dissolu- tions alcalines; or, le sérum est alcalin et pourtant le fer n'y est pas précipité; on a dit qu'il se produisait là un alhuminate : cette combinaison est assez stable pour ue pas être détruite lorsqu'on ajoute de prus- siate de potasse : elle ne se produit que lorsqu'on verse d'abord le sel de fer dans le sérum. Si c'est le prussiate qu'on introduit d'abord, lorsqu'on ajoute le chlorure de fer, la réaction a lieu : c'est qu'ici la combi- naison du fer avec les principes albumi- noïdes du sang n'a pas eu le temps de se faire; il a rencontré aussitôt le prussiate de potasse et s'est combiné avec lui. Bien que ce fait soit empiriquement re- connu comme très-général, la loi d'après laquelle il s'accomplit n'est malheureuse- ment pas encore déterminée scientifique- ment, et cela tient encore à l'état peu avancé de la chimie en ce qui touche la constitution des corps coagulables. Après les notions relatives à la situation et à la durée de l'existence des humeurs dans l'économie, leur composition immé- diate fournit les données les plus importantes parmi celles qui servent de base à leur clas- sification. Delà composition immédiate des humeurs. — Au point de vue de sa composition, la partie fluide des humeurs renferme dei principes immédiats des trois classes, sa- voir : 1° des principes d'origine minérale, dans lesquels l'eau prédomine et tient en dissolution certains principes salins d'ori- gine minérale, comme des chlorures, des sulfates, etc,.. ; 2° des principes d'origine organique, c'est-à-dire provenant de l'or- ganisme lui-même, les uns cristallisables, les autres coagulables ; parmi les principes d'origine organique cristallisables, citons l'urée, la créatine, les cholates, les choléates de soude, les lactates, etc.; 3° des prin- cipes non cristallisables, mais coagulables. I1YG qui se rencontrent dans toutes les humeurs, à l'exception de l'urine et de la sueur. Ces principes non cristallisables, mais coagulables, existent toujours à l'état li- quide dans l'économie. La plasmine et la serine en sont des exemples dans les humeurs constituantes, comme le sang et la lymphe ; la pancréatine et la ptyaline pour les humeurs qui appartiennent au groupe des produits. Ce fait est important, parce qu'on a l'habitude de dire que la fibrine est en dissolution dans le sérum sanguin, ce qui n'est pas exact; car l'état naturel de la fibrine est l'état liquide; il n'est pas plus ?rai de dire que la pancréatine et la ptya- line sont en dissolution dans l'eau de la salive ou du pancréas ; l'état propre de ces principes étant encore l'état fluide. Ces substances non cristallisables offrent cette particularité qu'elles sont coagulables, soit spontanément, comme la fibrine, soit après une certaine élévation de température, soit par l'action des réactifs chimiques, soit par le contact de certains corps d'origine orga- nique, tels que le tannin en particulier. Les substances coagulables ont la propriété de dissoudre divers composés qui ne sont pas ou qui du moins sont très-peu solubles dans l'eau. C'est ainsi que l'albumine à la propriété de dissoudre, non pas en grande quantité, mais plus que l'eau, de la silice, du phosphate de chaux, du carbonate de chaux, des urates, etc.. On savait, du reste, depuis très-longtemps, que la dextrine, que la cellulose, que l'amidon rendu soluble sans être encore à l'état de dextrine ou de sucre, que le sucre lui-même et quelques corps analogues, ont la propriété de dissou- dre une certaine quantité de silice, de car- bonates calcaires, de silicates, de phos- phates, et que lorsqu'on vient à mettre en fermentation du sucre qui a dissous de ces corps, ces sels retournent à l'état insoluble et se déposent. Cette particularité est très- importante; c'est en effet à l'aide des sub- stances non cristallisables comme dissol- vants que pénètre la plus grande partie de la silice dans l'organisme des animaux et des végétaux. Les sels calcaires sont intro- duits autant par ces corps coagulables que par l'intermédiaire de l'acide carbonique qu'on a considéré parfois comme étant l'agent exclusif de leur dissolution. rive. &55 Une autre application importante de ce fait, c'est que lorsque le rein vient à ex- créter outre mesure de ces principes peu solubles dans l'eau, comme ils passent du sang, qui renferme beaucoup de substances coagulables, dans l'urine, qui n'en renferma pas du tout, ils se déposent dans le rein à l'état de granules, de graviers ou de calculs, fa it qui est normal sur presque tous les vertébrés ovipares. Nous verrons, en outre, que, dans plu- sieurs humeurs, la totalité de l'eau que l'on en chasse par évaporation à chaud ou dans le vide sec appartient à ces substances coa- gulables auxquelles elle était fixée, comme eau de constitution, et qu'elles peuvent re- prendre la totalité de cette eau. Dans d'autres humeurs, comme le lait, une par- tie seulement de l'eau, chassée par évapora- tion, est fixée aux substances organiques, et le reste appartient bien à l'humeur même; alors le. coagulum formé par ces derniers principes flotte dans le résidu fluide du sé- rum qu'il abandonne avec les autres com- posants solubles; en d'autres termes, dans ce cas, le liquide ne se prend pns en masse par la coagulation, comme dans le premier qui est celui du sang, du suc pancréa- tique, etc. (Ch. RobiD, France médicale, Paris, 1864-18H5.) Les caractères physico-chimiques des hu- meurs, leur rôle physiologique et leur mode de production diffèrent de la manière la plus frappante selon qu'elles se trouvent constituées en proportions à peu près égales, par des principes immédiats de chacune des trois classes, comme le sang et la lymphe ou humeurs constituantes ; selon, au contraire, que les principes de la première et de la troisième classe l'emportent, comme dans les sécrétions proprement dues, sauf le cas ou, comme dans le lait, abon- deut des principes des deux dernières tri- bus de la deuxième classe, ou principes graisseux et sucrés, dits récrémentitiels. Ils diffèrent encore plus dans les 'liquides excrémentiHels, où les composés de la pre- mière et de la seconde classe existent à l'exclusion des substances organiques ou coagulables, dont le rôle est si important au sein des autres fluides de l'économie. L'examen des fluides de l'économie, fait i VaUe des moyens appropriés à leur état &')<) I1YG fondamental de fluidité, montre d'abord que les plasmas sanguin et lymphatique (itTrent seuls des principes immédiats dans les proportions et dans les conditions d'as- sociation moléculaire qui caractérisent l'état d'organisation. Ils sont également les seuls qui soient en \oie de rénovation moléculaire continue, de manière à servir de milieu, nou-seule- ment aux éléments anatomiques qu'ils tien- nent en suspension, mais encore de milieu intérieur, aux éléments des tissus placés hors des parois qui les contiennent et daus l'enceinte desquelles ils progressent. Le degré d'organisation que présentent les plasmas est donc réduit au terme le plus 'simple, celui de toute substance organisée amorphe; mais il est suffisant pour que s'y montrent les actes de réuovation molécu- laire continue ou nutritive, tant que per- siste cette constitution moléculaire; il est suffisant pour que le premier signe de chan- gements cadavériques survenus dans celle- ci, pour que le premier indice d'une dés- organisation , soient dans ces liquides un phénomène de dédoublement, avec coagula- tion spontanée de certains de leurs prin- cipes. Ce phénomène a lieu de la même manière que dans les formes solides de la matière organisée, où le premier 9iguc de cet ordre de changements est aussi la rigi- dité cadavérique, due à une modification semblable portant également sur leurs substances organiques ou coagulables fon- damentales, comme le montrent les pois- sons et beaucoup d'autres vertébrés. Proportions à peu près égales de prin- cipes immédiats des trois classes dans les plasmas, avec prédominance pourtant des substances coagulables : absence de rapport entre leur composition immédiate du fluide et celle des éléments constituant fei paroi qui les contient : instabilité de leur consti- tution moléculaire en dehors de certaines conditions déterminées; voilà autant de particularités qui donnent au\ plasmas sanguin et lymphatique un caractère d'in- dividualité propre. Ce caractère ne se re- trouve pas dans les autres humeurs et les rapproche, sous ce point de vue, des élé- ments anatomiques solides ; espèces de parties douées également d'une individua- lité propre, mieux caractérisée encore. G Comme dans celles-ci, eulin, l'eau qu'on en chasse par évaporation n'est jamais à l'état libre, mais fait partie intégrante des sub- stances coagulables comme oai de constitu- tion; et cela à ce point qu'une fois chassée, celle-ci cesse de présenter les caractère* statiques et dynamiques dont auparavant elle était douée. Bien que les humeurs sécrétées ou sécré- tions proprement dites renferment des prin- cipes immédiats des trois classes, ces der- niers n'y sont pas associés dans les propor- tions où on les trouve dans toute substauce organisée susceptible d'une rénovation mo- léculaire (ontinue, y compris les plasmas. Dans toutes les sécrétions, une portion, souvent considérable, de l'eau qu'en chasse l'évaporation , y est à l'état libre , te- nant directement en dissolution des prin- cipes salins de la première classe sur- tout, et cette eau n'est pas là comme eau de constitution de substances coagulables, naturellement liquides. Ce fait s'observe non-seulement dans les sérosités céphalo- rachidienne, etc., mais jusque dans le lait, qui est de toutes les sécrétions le plus riche en principes de la deuxième et de la troi- sième classe : il se reproduit aussi dans la bile, où prédominent certains composés de la seconde classe, etc. Lorsque, comme daus le mucus, le suc pa icréatique et autres, ce fait n'a pas lieu, les substances coagulables s'y trouvent en quautité disproportionnée, relativement aux principes de la première classe et surtout de la deuxième. Klles y sont, en outre douées de propriétés chi- miques particulières qui rendent l'humeur apte à jouer un rôle spécial de cet ordre. Servant en particulier de dissolvant aux principes de la première classe, ces derniers se séparent et se déposent à l'état solide cristallin, pulvérulent ou en mas-es calcu- leuses, lorsque la proportion de ces compo- sés vient à varier, ou lorsque les propriétés dissuivantes des substances coagulables sont changées par quelque modification de leur état moléculaire intime habituel. Avec ces particularités relatives à la constitution de ces humeurs, on voit que nulle d'elles n'est douée de la propriété de rénovation moléculaire continue ; nulie n'est spontanément coagulable; toutes sont, par suite, susceptibles de se conserver I1YG longtemps hors de l'économie avec toutes leurs propriétés et sans manifester cette spontanéité de décomposition par dédou- blement et coagulation, si frappante dans les plasm.ls. Enfin, leur composition im- médiate conserve, avec celle de la paroi des tubes du parenchyme qui les produit, des analogies qu'on ne retrouve pas dans les autres fluides de l'économie; ce fait établit, entre ces liquides et les solides dont ils déri- vent, une liaison plus intime et plus directe que celle qui existe entre les autres humours et les tissus quels qu'ils soient. Ainsi, les humeurs sécrétées ne sont ni organisées, ai vivantes; néanmoins, les élé- ments analogiques qui s'y trouvent en sus- pension vivent et se nourrissent dans ce milieu d'origine organique, mais inorganisé; et cela de même que les animaux et les vé- gétaux, corps organisés, vivent dans l'at- mosphère, bien que ce milieu ne soit pas organique, car vie et milieu dans lesquels est l'être vivant sont deux notions solidaires, corrélatives, inséparables, qui ne vont pas l'une sans l'autre. La vie suppose un milieu présentant des conditions convenables à la rénovation moléculaire, au même titrequ'elle suppose l'organisation. Les humeurs inor- ganisées sont, pour les éléments en suspen- sion dans leur masse, ce que l'atmosphère est pour l'homme; tant qu'ils s'y trouvent en conservant leur organisation, ils y vivent (leucocytes, cellules épithéliales, sperma- tozoïdes, etc.). Une fois que ces éléments sont sortis de ce milieu, ou lorsque ce mi- lieu arrivé hors de l'économie s'altère, ils conservent encore leur structure, mais ils subissent des modifications moléculaires par coagulation ou autres , modifications qui font qu'ils cessent de se nourrir, de même qu'un animal placé hors de son atmosphère cesse de vivre. Quant aux liquides excrémentitiels, tels que lasucur et l'urine, tout, en ce qui regarde leur constitution moléculaire, se réduit à la simple notion chimique de dissolution dans l'eau de principes de la première et de la deuxième classe ; et cela sans que les traces de substances eoagulables qui les accom- pagnent, et qui par leur origine sont étran- gères au liquide même, viennent modifier 9n quoi que ce soit cette dissolution. (Ch. Robin, Leçonssur les humeurs, 1867.) M y;; 457 Ainsi, les parties composantes liquides du corps sont, comme les solides, de deux or- dres bien distincts analomiquement et phy- siologiquement, ou, si l'on veut, au point de vue de leur constitution et de leurs pro- priétés. Les unes appartiennent au groupe des constituants, les autres à celui des pro- duits. Les constituants liquides ne sont qu'au nombre de deux, le sang et la lymphe. Le nombre des produits liquides est bien plus considérable que celui des produites solides; les constituants solides sont, au contraire, plus nombreux que les produits correspondants. Nous voyons, par conséquent, les hu- meurs se ranger en deux grandes divisions : celle des constituants et celle des produits, séparation analogue à la division que la science établit en étudiant les éléments ana- tomiques et les tissus (voy. histologie). Seulement, ici, cette séparation est infini- ment plus tranchée, malgré que, dans les plasmas, l'état d'organisation reste des plus rudimentaires ; car, tandis que les éléments anatomiques, et, par suite, les tissus ap- partenant au groupe des produits, présen- tent nettement l'état d'organisation, nous n'apercevons cet état que dans le plasma des humeurs constituantes. Les produits liquides, au contraire, ne le possèdent pas; ils diffèrent, par suite, plus du sang et de la lymphe, au point de vue de leur constitu- tion et de leurs propriétés, que les produits solides (épithéliums, ivoire, etc.) ne s'écar- tent, sous ces divers rapports, des consti- tuants qui leur correspondent. Les produits liquides, à leur tour, se sub- divisent en sécrétions et en excrétions, qu'il importe de ne pas confondre analomique- ment et physiologiquement. A ces deux groupes de produits il faut en ajouter, comme complément , un troisième qui, sous le nom de produits médiats, comprend des matières formées d'un mélange intime de résidus provenant de diverses sécrétions modifiées par leur action réciproque sur les aliments et demeurant associés aux restes alimentaires. De l'élude de chaque humeur en particu- lier. — Si maintenant nous envisageons les humeurs séparément, nous voyons que sur chaque espèce il y a lieu d'étudier : 1° leurs 29' «58 IÎYG caractères d'ordre matbémathique relatifs à leur siège, à leur quantité, à la durée de leur cxi-tence par rapport à l'organisme ; 2' leurs caractères d'ordre physique relatifs à leur degré de fluidité ou de viscosité, leur saveur et leur odeur, à leur densité, à leur couleur; 3° leurs caractères d'ordre chimi- que lelatifs aux actions colorantes, coagu- lantes ou décomposantes des agents physiques et chimiques, ainsi qu'à leur composition immédiate. Nous manquons de notions précises sur la nature des actes mo- léculaires qui fout que certains composés d'origine organique se coagulent, c'est-à- dire que de l'état liquide ils passent brus- quement à l'état solide tout en retenant la même quantité d'eau; puis enûu sur les conditions qui les rendent susceptibles de subir les modifications dites de la coction ; car nous sommes obligés de reconnaître que nous ne possédons que des notions empiri- ques sur ces particularités spéciales impor- tantes, et que nous ne pouvons encore les relier par des relations de cause à effet, soit entre elles, soit avec les actes offerts par les corps cristallisables. Une fois les questions précédentes réso- lues, il faut examiner ensuite si chaque fluide offre ou non la proportion des prin- cipes immédiats et le mode d'association moléculaire de ces derniers qui caractérisent l'état d'organisation; car, selon qu'elle pré- sente ou non ces particularités, l'humeur est ou non le siège des phénomènes de réno- vation moléculaire continue, dits de nutri- tion. Vient ensuite l'étude des relations, qu'en raison de leur fluidité les humeurs offrent avec les tissus dans lesquels elles se forment, dont elles suintent eu quelque sorte ; leurs relations avec les conduits qu'elles parcou- rent; les parties solides ou liquides avec les- quelles elles entrent en contact, se mélan- gent, ou sur lesquelles elles agissent. Cela nous mène donc à examiner leur origine et leur un, et par là leurs propriétés dynami- ques spécifiques, c'est- à dire le rôle qu'elles remplissent. Or, il existe une telle solidarité entre la composition immédiate, l'origine et la fin, et le rôle, tant commun que par- ticulier, des humeurs, prises à part ou en masse, que, pour base de leur classification, on peut prendre indifféremment les assises IIYG suivantes : 1° Leur situation ou siège dana tel ou tel appareil de l'économie (qui se rattache fatalement aux relations qui s'éta- blissent entre elles et d'autres parties dans l'accomplissement de leur rôle) ; 2" leur composition immédiate, dontdépendent en- core plus les usages qu'elles remplissent; 3° ou encore ces usages mômes, qui condui- sent à leur fin ; 4° ou même leur origine, c'est-à-dire le lieu et le mode de leur pro- duction. Du mode de production et du rôle rem- pli par les humeurs de chaque groupe. — La division entre les humeurs consti- tuantes et les produits, tant sécrétés, excré- tés, que médiats, est des plus naturelles. Elle est fondée, non-seulement sur des dif- férences physiques et chimiques, de com- position immédiate et d'arrangement mo- léculaire, mais encore sur des dissemblances relatives à leur origine et au rôle qu'elles remplissent en vertu de leurs propriétés spé- cifiques. Elle a une grande importance anatomique et physiologique, contrairement à ce qu'avancent quelques auteurs qui s'en préoccupent peu. Les premières de ces humeurs, en effet, n'entrent ni ne sortent normalement de l'économie : elles s'y forment et y remplis- sent leur rôle sans sortir du cercle qu'elles parcourent et, fait important, sans se dé- truire, pas plus que ne se détruisent, en agissant, les éléments anatomiques solides du groupe des constituants. Dans les pro- duits liquides quels qu'ils soient, nous ne retrouvons rien d'analogue. Les sécrétions se subdivisent en deux groupes, selon que restant immobiles, comme les sérosités (1), elles jouent un rôle pure- ment physique, ou qu'à la manière des plus nombreuses, les sécrétions proprement dites, (1) Les sérosités se rapprochent des humeurs con- stituantes par leur permanence et par leurs aualilés récrémentitielles; mais elles en sont séparées par l'absence presque complète des principes immédiats de la deuxième classe, dont la formation a lieu par suite des actes de rénovation moléculaire désassimi- hilrice; fait qui se joint à d'autres pour montrer qu'elles ne sont pas le siège d actes nutritifs. Bien que la plupart des humeurs excrcmcnto-rccrémenti- tielles soient, comme les sérosités, pauvres en prin- cipes de la deuxième classe ou crisiallisabies d'ori- gine organique, ces humeurs diffèrent l'une de l'autre en ce que, dans les sérosités, les substances coagu- lables ;ont albuminoïdes et non mucoïdes. BYG elles ne remplissent leur rôle qu'en se dé- truisant, au moins partiellement ; car la dis- parition «le quelques-uns de leurs principes essentiels, ou certains changements molécu- laires survenant dans ces derniers, comme conséquence de leur action, représentent précisément la condition essentielle de l'ac- complissement de ce rôle. Enfin \es exe ré lions et les produits médiats, une fois formés, ne jouent un rôle que par le fait même de leur expulsion intégrale, sans se modifier ni modifier quelque partie que ce soit de l'économie, comme le fout, au contraire, les sécrétions. L'étude de l'origine et du rôle spécial de chaque groupe et de chaque espèce des flui- des a permis de constater avec précision que les plasmas du sang et de la lymphe, seuls, sont doués du mouvement de rénovation moléculaire continue qui caractérise la nu- trition; comme, seuls aussi, ils offrent l'état moléculaire caractéristique de l'état d'orga- nisation, bien qu'au degr^ la nlus rudimen- taire seulement. Quant, aux autres fluides, ils ne jouissent que de propriétés physiques et de propriétés chimiques en rapport avec leur composition immédiate, et, par suite, bien différentes dans les sécrétions de ce qu'elles sont dans les excrétions; de là des différences plus grandes encore dans le rôle particulier que remplit chaque espèce lors de leur concours k l'accomplissement de telle ou telle fonc- tion. Or, pendant leur séjour dans l'écono- mie, nul de ces fluides ne présente trace de ce mouvement régulier de composition et de décomposition incessantes, si remarqua- blement caractérisé dans les plasmas san- guin et lymphatique. Les humeurs constituantes, les sécrétions et les excrétions diffèrent les unes des au- tres, au point de vue de leur origine, de leur mode de formation, autant que sous le rapport de leurs propriétés générales et de leur composition immédiate. Les humeurs constituantes, comme le sang, la lymphe et le chyle, empruntent, tout formés, leurs matériaux constitutifs aux milieux dans les- quels ils sont plougés; ces derniers sont re- présentés, soit par le milieu ambiant dans lequel l'animal respire et puise ses ali- ments, soit par les éléments anatomiques des tissus entre lesquels rampent les capil- II YG 6.VJ lains. Les parois des conduits contenants et vecteurs ne jouent, dans cette formation, qu'un rôle purement physique d'endosmo- exosmose, pour donner entrée et sortie aux principes immédiats constitutifs de ces liquides. Les humeurs sécrétées, ou sécrétions, dans ce qu'elles ont de caractéristique, vieuuent des parois mÎTies qui les con- tiennent ivant qu'elles soient excrétées; cardins leur production il y a : 1° forma- tion de leurs principes essentiels par les parois des tubes du tissu qui les fournit, de sorte qu'on ne trouve ces principes ni dans le sang artériel, ni dans le sang vei- neux, mais dans la sécrétion seule, ainsi que dans les éléments du tissu dont les actes désassimilateurs amènent la formation de ces composants; 2" il y a, en outre, em- prunt au sang, par exosmose dialytique, d'une certaine quantité de principes pré- existants dans celui-ci. Quant aux liquides excrétés, tout, daos leur formation, se borne à un choix dans le sang, par exosmose dialytique, de priucipes formés ailleurs que dans le parenchyme ex- créteur, et que dans le sang lui-même ; principes ayant pénétré dans celui-ci et pris part à sa constitution avant d'arriver à ce parenchyme et avant d'être séparés par lui. Rien n'est donc plus inexact que de dire que le sang est une sécrétion interne, car sa composition immédiate n'a aucun rap- port avec celle des parois vasculaires, et celles-ci ne prennent aucune part a sa for- mation, ne fabriquent spécialement aucun des principes qui le constituent. Ces der- niers se forment ou se perdent dans l'épais- seur des éléments anatomiques des tissus, ou dans les milieux ambiants, mais toujours hors des parois du contenant et sans inter- vention notable de parties fournies par ces parois. Ce fait, qui lie le sang à ces milieux d'une part, et de l'autre aux agents immédiats des actes qui se passent en nous, ce fait est capital aux points de vue de la transmision patbogénique de l'état des mi- lieux au sang et de l'état du sang aux élé- ments anatomiques. Il ne contredit pas moins les hypothèses qui ont fait considé- rer le sang, soit comme étant un tissu, soit comme représentant un organe. Quant aux sécrétions, au contraire, leur ZiGO 11YG composition immédiate est liée à colle dos parois qui les fournissent, parce que leurs principes caractéristiques sont des produits delà désassiniilation, relativement excessive, de- éléments anatomiques de celles-ci même. C'est par désassiniilation de ce qui est hors de la paroi des vaisseaux que se forme une partie des principes immédiats constitutifs du sang, ce qui, au point de vue physiolo- gique, lie ce fluide aux tissus plus qu'à ses parois, et ce sont ces principes mêmes qui, avec d'autres principes venus du dehors, composent les excrétions urinaires et sudo- rales; celles-ci n'ont donc, en fait, de liaison directe qu'avec le sang et non avec les pa- rois des tubes qui les empruntent à ce der- nier pour les éliminer aussitôt. Les nerfs n'ont aucuue influence sur les actions intimes des sécrétions et des excré- tions que nous venons d'énumérer, c'est-à- dire sur les cellules épithéliales et la paroi propre des parenchymes glandulaires et non glandulaires, des séreuses, etc. Ils n'ont aucune influence sur les actions molécu- laires, d'où résulte la formation des princi- pes immédiats ; non plus que sur ceux d'en- dosmo-exosmose dialytique qui suivent ou accompagnent cette formation. Ils n'agis- sent que sur les Obres musculaires lisses des vaisseaux et sur celles qui entourent les tubes ou les acini sécréteurs de divers pa- renchymes. Nulle part les nerfs qui fonc- tionnent du dedans au dehors n'ont d'effets sur d'autres éléments que sur des éléments contractiles. Ici, ils n'agissent donc en quel- que sorte qu'avant et après l'action forma- trice caractéristique de la sécrétion : avant, en laissant se dilater, ou en amenant le res- serrement des conduits vecteurs du sang, c'est-à-dire des principes servant de maté- riaux à la sécrétion ou à l'excrétion, qui ar- rivent alors en plus ou en moins grande quantité; après, en déterminant le resserre- ment et l'évacuation des tubes sécréteurs ou excréteurs qui viennent de se remplir. C'est toujours, comme on le voit, sur des fibres musculaires, et sur des fibres muscu- laires de la vie végétative seulement, comme vaso-moteurs et glandulo-moteurs, qu'in- fluent les nerfs dits de nutrition. Ils agissent eu modifiant le transport des matériaux servant à l'assimilation et aux sécrétions, mais non sur les phénomènes endosmo- I1YG exosmotiques, sur ceux de rénovation mo- léculaire, de composition et de décomposi- tion assimilatiïce, désassimilatrice ou sécrétoiie. Il n'y a pas là un mode de l'in- nervation qui soit nouveau, spécifique, dif- férent de l'innervation motrice en général, ni même comparable, par exemple, à l'acte d'innervation qui suscite la décharge élec- trique dans les poissons pourvus d'un appa- reil de cet ordre. (Ch. Robin, Journal de l'anatomie et de la physiologie, 1S67, page 204 et suiv.) A. Des humeurs constituantes. Dans ce premier groupe sont rangés le sang, la lymphe, et le liquide général de la cavité du corps des Annélides.Tous ces li- quides sont contenus, chacun, dans un appa- reil qui ne laisse aucune communication de ces humeurs, considérées en masse, avec le dehors et avec l'épaisseur des tissus ; mais comme il permet au contraire l'issue et l'entrée simultanée de tous les principes constitutifs, individuellement ces fluides sont en voie incessante de modifications, et leur composition diffère d'un point à l'autre de l'économie quant aux proportions de quelques-uns de leurs principes. Cet en- semble de conditions mécaniques, physi- ques et chimiques, fait qu'ils prennent part, plus que les autres, à la constitution de l'organisme, et comme leur quantité l'em- porte sur celle de tous les autres, comme leur existence est constante, permanente, on leur donne le nom d'humeurs consti» tuantes. On y trouve en proportion presque égale des principes immédiats des trois classes, à savoir : des principes d'origine minérale, des principes cristallisables d'origine orga- nique et des principes d'origine organique non cristallisables. Ces derniers principes sont naturellement liquides, non cristalli- sables, maiscoagulables. Il y a dans ces hu- meurs prédominance des substances coagu- lables, qui sont : l'albumine, ou mieux serine et la plasmine, se dédoublant, après l'issue de ces liquides hors des vaisseaux, en fibrine spontanément coagulable et en fibrine dite liquide (Denis), fait qui se re- trouve avec la même netteté dans le sang des invertébrés que dans celui des vertébrés. On y rencontre aussi en moindre quantité un I1YG I1YG /iGl autre principe analogue appelé peplone ou albuminose. Ces humeurs sont les seules dans lesquelles existe normalement un prin- cipe qui, en se dédoublant, donne lieu à la formation d'un principe spontanément Coa- gulable, appelé fibrine, et qui ne préexistait pas à cette modiGcation. Ces divers prin- cipes sont naturellement fluides et ne sont nullement des principes solides en dissolu- tion, à ia manière des chlorures, etc. L'eau chassée du sang, de la lymphe, etc., par évaporation, appartient en propre à ces principes liquides, comme eau de constitu- tion et n'est pas libre dans ces humeurs. Ce sont eux qui tiennent en dissolution les principes des deux autres classes, et c'est ainsi qu'ils composent un liquide homogène qu'on appelle plasma, portion fluide des humeurs qui circulent 'dans les systèmes vasculaires sanguin et lymphatique. Lesplas- mas sont la liquor sanguiuis lympha seu oche- ma, des auteurs latins ; c'est le plasma, I liquide dans lequel nagent les cellules du I sang de irXscuaa, formation; ^Xcéasco, for- mer, de Schultze). C'est la Substance ou fluide inier cellulaire du sang et de la lym- '■ plie de Funke. Entièrement homogènes, fluides, ils pré" sentent le degré d'organisaUon le plus sim- ple qu'on ait observé; aussi leur qualité de corps organisés a-t-elle été souvent niée» comme conséquence, ont aussi été niées les altérations de cet état d'organisation dont ils sont si fréquemment le siège. Ces altéra- tions, qui entraînent un ensemble de trou- bles des plus graves par leur généralité, étant méconnues, on s'est ainsi trouvé main- tes fois conduit à expliquer par des hypo. thèses gratuites les perturbations dont elles étaient cause. Anatoiniquement, l'organisation des plas- mas se reconnaît à leur composition par des principes immédiats, appartenant aux trois clauses ou groupes de principes qu'on retrouve dans les éléments anatomiques de structure complexe, avec prédominance des principes coagulables azotés, dits aussi albu- minoïdes, etc. En outre , ces divers principes offrent dans les plasmas le même mode d'union moléculaire que dans la substance des élé- ments anatomiques d'organisation la plus complexe. (Voy. éléments anatomiques.) Physiologiquement , cest-à-dir* au point de vue dynamique, les plasmas peuvent être reconnus comme corps organisés en ce qu'ils jouissent d'une propriété qui est exclusivement propre aux parties douéeg d'organisation, savoir : la nutrition. (Ch. Robin, France médica'e, 1864 et 1366.) Placés dans un milieu convenable, ils présentent d'une manière continue et sans se détruire un double mouvement de com- position et de décomposition simultanées. Toutefois leur nature fluide fait qu'ils peu- vent empruuter directement au milieu am- biant et rejeter directement les principes nécessaires à leur composition et ceux de décomposition désassimilatrice. Ces rap- ports directs font qu'ils s'altèrent bien plus aisément que les portions solides de sub- stance organisée, et qu'ils transmettent leur altération à ces dernières bien plus facile- ment que l'inverse n'a lieu. L'augmentation de quantité ou dévelop- pement des plasmas, ainsi que leur repro- duction lorsqu'ils ont diminué de quantité par une voie quelconque, se confondent en un môme phénomène, avec celui d'assimi- lation, dans laquelle des matériaux sont empruntés, d'une part, au contenu de l'in- testin et à l'atmosphère ou aux milieux li- quides et, d'autre^ part, aux tissus eux- mêmes. Le sang, le chyle et la lymphe tiennent en suspension des éléments anatomiques qui leur sont propres, surtout le sang, et ce sont les seules humeurs qui présentent ce caractère. Ainsi, les hématies ou globules rouges sont des éléments anatomiques solides qui n'appartiennent qu'au sang. On ne les rencontre que dans les vertébrés ; ils sont même incolores sur les Leplocephalus et le Branchiostoma lubricum. Aussi le sang de ces poissons est-il incolore ou seu- lement jaunâtre au lieu d'être rouge. Il existe pourtant quelques Annclides, la Scyl- lidia armata, par exemple, chez lesquelles le sang doit sa couleur rouge jaunâtre à des globules aplatis, rongeâtres, en suspen- sion dans un plasma incolore (de Quatre- fages). A côté des hématies ou éléments ana- tomiques prédominants du sang, ou trouve une autre espèce d'éléments accessoires bien moins nombreux. Cesontlesleucocytes, UQ2 HYG Il Y G ou globules incolores, ou globules blancs, qui se rencontrent dans plusieurs autres liquides. Ils existent seuls dans le sang des articulés, des mollusques et de beaucoup d'autres invertébrés, ainsi que dans le li- quide de la cavité générale du corps de di- verses annélides. Mais il est de ces inver- tébrés chez lesquels ce liquide iucolore tient en suspension des éléments différents des leucocytes; tels sont la Polynoé lisse, qui a des globules ovalaires aplatis, incolores, non granuleux, pourvus d'un noyau; tels sont encore les Apneumées et les Aucistries, dont le liquide de la cavité générale possède des globules circulaires, aplatis, biconcaves, légèrement colorés en rouge orangé (de Quatrefages). Les leucocytes existent seuls aussi dans la lymphe et dans le chyle, en dehors des granules graisseux en émulsion dans ce der- nier. Ce n'est que par suite de modifi- cations accidentelles qu'on les voit quel- quefois augmenter de nombre, de manière à changer la coloration du sang de l'homme, de quelques animaux domestiques et parfois des raies. Ces éléments sont doués de la propriété d'émettre des expansions latérale,, plus ou moins longues, et de se resserrer dans un sens, en s'allongeant dans l'autre, soit déjà dans le liquide circulant, soit surtout hors de l'économie pendant plusieurs heu- res. Il en résulte des variations presque iucessautes de forme de. ces éléments;, très- prononcées surtout chez les invertébrés. Ces productions d'expansions diminuent ou ces- se nt même tout à fait et les globules restent sphériques sur ceux qui, dans la lymphe ou dans le sang, deviennent granuleux, et par suite plus gros que les autres, jaunâtres, etc. Quand le chyle, et parfois la lymphe et le plasma sanguin deviennent blancs, le fait est dû à de fines gouttelettes de graisse en émulsion, qui ont pénétré ou outété versées dans ces fluides naturellement transparents, légèrement jaunâtres. Dans le plus grand nombre des espèces d'Annélides dont le sang coloré, soit en rouge, comme sur les Spio et quelques Sabelles; soit eu vert comme sur ia plupart des Sabellieus, la couleur du sang est due à un principe coloré faisant partie constitutive ou plasma et non à d*> éléments anatomiqu.es en suspension dans en fluide incolore. Le fait de l'existence d'un élément ani- tomique propre dans les humeurs a telle- ment frappé certains anatomistes, qu'ils ont prétendu que le sang n'était pas une humeur, mais un tissu et même un organe dans lequel le plasma avait le Wu> de la sub- stance intercellulaire. C'est là une erreur au point de vue anatomique et au point de vue physiologique. Dans le sang, le chyle et la lymphe, la portion fluide, le plasma, représentent la partie constituante essentielle et fondamentale. C'est en vertu de l'exis- tence du plasma, et non point en raison de l'existence d'une espèce d'élément ana- tomique en suspension, que les plasmas peuvent remplir tel ou tel rôle physiologique. Les plasmas ne jouent donc nullement, dans la constitution des humeurs, un rôle d'élé- ment anatomique accessoire comme le fait la substance intercellulaire qui existe entre les cellules des plantes, entre les fibres des disques intervertébraux, entre les cellules de la moelle des os, ou entre les cellules de la substance grise cérébrale. Les plasmas ne sont nullement comparables à ces sub- stances interposées, à des éléments anato- miques solides dans les tissus. Les substances amorphes sont des éléments anatomiques accessoires dans tous ces tissus, c'est-à dire qu'elles ne remplissent qu'un rôle secondaire, relatif à la nutrition de ces éléments, etc. Dans les humeurs constituantes, au con- traire, le plasma joue par rapport à elles un rôle analogue a celui des fibres musculaires, eu tant qu'élément anatomique fondamental de ce tissu musculaire. C'est grâce à la fluidité de ce plasma, de cette partie composante essentielle , que les humeurs peuvent remplir leur rôle, qui, dans les humeurs constituantes, est de pré- sider à la rénovation moléculaire incessante des principes immédiats de toute l'économie. En effet, en raison de cette liquidité de leur partie fondamentale, ces humeurs peuvent être transportées, d'une manière continue, d'une région du corps à l'autre, qu'elles renferment ou non des éléments anatomi- ques en suspension. On voit ainsi le plasma sanguin être dans un rapport incessant avec des matériaux liquides ou solides eu disso- lution, qui viennent du dehors, et qu'ils empruntent au tube digestif et aux mi'ievx ambiants. Pour ces principes, quels qu'ils HYG «oient, le plasma sanguin s'en charge, il se les assimile, et c'est par son intermé- diaire que se trouve mis en rapport l'inté- rieur fie l'économie avec l'extérieur. Il se les assimile d'une manière indirecte, à tra- vers l'épaisseur de l'épithélium intestinal, pulmonaire ou branchial et la paroi des capillaires. Si l'on considère le plasma non plus dans ses rapports avec l'extérieur de l'organisme, mais, au contraire, avec l'intimité des tissus, ou le voit céder d'une manière continue aux parties solides (comme les éléments cartilagineux, musculaires, nerveux, osseux, etc.) , les principes immédiats dont il est formé, et emprunter à ces mêmes éléments de la créatine, de l'urée et d'autres prin- cipes qui se sont produits dans les éléments anatomiques. Le sang artériel arrive ainsi partout égal à lui-même devant tous les éléments anatomiques les plus divers, mus- culaires, nerveux, glandulaires, etc. ; là il cède à chacun d'eux des principes dis- tincts selon sa composition immédiate indi- viduelle, et en reçoit d'autres qui sont partout divers; dès lors il devient partout différent de lui-même à chacun de ses poiuts de départ pour son retour vers le cœur. Assimiler le sang à un tissu, c'est donc mé- connaître anatomiquement et physiologiqur- inent deux choses : ce qu'est le sang d'une part, ce que sont les tissus d'autre part. S'agit-il des gaz avec lesquels le plasma est en relations incessantes, c'est par les éléments anatomiques en suspension dans le plasma que s'opère cette relation avec l'ex- térieur. Les mammifères et les oiseaux pren- nent à l'air, par rapport à la masse de leur corps, bien plus d'oxygène que les reptiles, les batraciens, les poissons et surtout que les invertébrés (les insectes exceptés) dans la pro- portion de 10 et même 15 à 1. Or, on sait que sur les vertébrés, ce sont les globules rouges qui dissolvent, flxeut et emportent avec eux l'oxygène pris à l'atmosphère bien plus que le plasma ; celui-ci n'en dissout en effet que. 2 centimètres cubes pour 100 elles globules en fixent 25 fois plus. Mais chez les invertébrés qui manquentde cette espèce d'élément, le plasma suffit à la dissolution de la quantité d'oxygène nécessaire à leur nutrition, à moins que leurs globules blancs cejouent un rôle dans les importants phéno- I1YG mènes de dissolution, ce qui n'est pas dé- montré. On sait, du reste, que du sérum sanguin dépourvu de globules rouges, chargé de la quantité d'oxygène qu'il peut dissou- dre, ranime les battements du cœur des grenouilles, et les entretient alors qu'ils avaient cessé sous l'influence d'un sérum privé d'oxygène (E. Cyon, etc.). Quant à l'acide carbonique, il est dissous par le plasma, en quantité au moins égale à cellequc peuventprendre lesglobules rouges. Ce sont donc surtout les plasmas du sang, du chyle, qui jouent le rôle essen- tiel dans les relations qui sont établies entre l'économie et l'extérieur d'une part, par l'intermédiaire du tube digestif, et l'inti- mité des (issus d'autre part. De même que l'atmosphère est le milieu dans lequel nous vivons, le plasma sanguin est le milieu dans lequel vivent nos tissus ; c'est à lui qu'ils empruntent les matériaux utiles à leur ré- novation moléculaire, en même temps qu'ils rejettent et) lui les principes qu'ils ne peu- vent plus garder. Les plasmassont le milieu intérieur de l'économie, remplissant, par rapportaux agentsdirects de la contractilité et de l'innervation, par exemple, le même rôle que l'atmosphère joue par rapport à l'organisme tout entier, et cela grâce à leur fluidité. « Il est impossible de concevoir un être organisé vivant sans un milieu dans lequel il puise et rejette; l'un est l'agent, l'autre fournit les conditions d'activité; l'agent à son tour se subdivise en divers ordres de parties aussi indispensables les unes que les autres; d'uue part, les solides qui agissent, et de l'autre, les humeurs qui maintiennent ceux-ci eu état d'agir, qui sont les condi- tions d'action, qui jouent par rapport aux solides le rôle que le milieu extérieur joue par rapport à l'organisme total et enfin par lesquelles s'établit la liaison entre l'inté- rieur et l'extérieur, entre le milieu général et l'être organisé. Que le milieu géueral disparaisse ou s'altère, l'ageut cesse d'agir; que s'altèrent les humeurs (ce milieu de l'intérieur), et tout cesse dans les solides, aussi bien que si disparaissait l'agent, aussi bien que si ce dernier même était détruit. » (Ch. Robin et Verdeil, Chimie anatomique uu traité des principes immédiats Paris, 1853, in-8°, t. I, p. 13 à 14.) UG'i HYG HYG En résumé, les humeurs du premier groupe {sang, chyle, lymphe et liquide de la cavité générale du corps des Annélides) ont comme attribut anatomique l'état de combinaison par dissolution réciproque et mélange de principes immédiats nombreux, ainsi que l'état de suspension dans lequel se trouvent les éléments anatomiques qu'elles renferment. Elles ont pour attribut physiolo- gique ou dynamique deux ordres aussi de pro- priétés : 1° une seule propriété d'ordre orga- nique ou vital, la plus élémentaire et la plus générale aussi, celle de nutrition, caracté- risée par le double mouvement ou acte con- tinu de composition et de combinaison ; 2° les propriétés d'humeurs, ou physiques et chi- miques, que peuvent présenter les liquides suivant leur degré de fluidité et de com- plexité dans leur composition. Elles sont normalement situées dans des conduits sans communication à l'extérieuret circulant avec retour au même lieu, grâce à leur fluidité. Seules elles sont organisées, mais au degré le plus simple. Seules elles sont douées de nutrition ou rénovation moléculaire conti- nue, mais au degré le plus énergique, par emprunt et rejet incessant et indirect (c'est- à-dire avec mouvement circulatoire sans communication directe avec le dehors, fait important et propre à elles seules) de prin- cipes liquides ou solides, et de gaz dis- sous ; emprunt et rejet dans le milieu exté- rieur, suivis d'un phénomène inverse par rapport aux éléments anatomiques dans l'intimité des tissus. Ce fait n'a pas son ana- logue dans les autres humeurs, d'où résulte qu'elles servent de milieu intérieur pour ces tissus, comme l'atmosphère pour l'éco- nomie entière, et d'intermédiaire entre les éléments anatomiques et les milieux. (Ch. Robin, loc. cit., 1864.) B. Humeurs produites ou de sécrétion^ Cette deuxième division embrasse le plus grand nombre des humeurs. On les a appe- lées aussi humeurs sécrétées, sécrétions pro- prement dites et produits liquides. Elles diffèrent essentiellement des pré- cédentes en ce qu'elles proviennent d'elles, sont produites par des solides, à l'aide et aux dépens des principes que four- nit le sang. Elles ne sont pas organi- sées comme elles et ne font que remplir If rôle de milieu par rapport aux éléments qu'elles tiennent en suspensiot» et qui peu- vent y vivre plus ou moius longtemps. Mais aucune d'elles n'a des éléments qui lui soient spéciaux, comme les hématies le sont pour le sang. Toutes reuferment une ou plusieurs substances organiques naturelle- ment liquides, aux propriétés desquelles l'humeurdoit ses qualités essentielles, physi- ques ou chimiques, et son altérabilité acci- dentelle ou morbide. Tous leurs principes constitutifs viennent tant directement qu'in- directement de ceux du plasma sanguin, tandis que le sang et la lymphe les tirent du dehors ou des tissus (sauf l'albumine et la plasmine, qui se forment dans le sang même, à l'aide de l'albuminose ou peptone). Ces liquides, une fois formés, sont détruits par le fait même de l'accomplissement de leur action propre (lors même que quel- ques-uns de leurs principes sont absorbés) ou sont rejetés, tandis que le sang en \oie de rénovation continue ne se détruit pas et n'est pas rejeté de toutes pièces. Leurs principes proviennent du sang par l'intermédiaire des parois propres glandu- laires et des gaines épithéliales des culs-dc- sac ou des tubes sécréteurs, en sorte qu'ici les matériaux traversent non-seulement les parois des capillaires, mais encore la paroi propre des tubes et la" gaîne épithéliale de ces tubes. Dans le sang, on ne voit rien d'analogue, non plus que pour les principes de la lymphe. Les principes qui arrivent dans le sang viennent de l'intestin, de l'air ou des milieux liquides, mais ils arrivent immédiatement dans le réseau sanguin sous- épithélial, et ne traversent pas dans ce trajet de paroi propre analogue aux glandes ; ils ne traversent que la paroi des vaisseaux sanguins, après avoir traversé l'épithélium intestinal, pulmonaire ou branchial. S'agit-il des principes produits par désas- similationdes tissus, comme les fibres mus- culaires, les éléments élastiques et la moelle, ces principes pénètrent directement dans le plasma, en ne traversant que les parois des conduits capillaires, soit sanguins, soit lymphatiques proprement dits. Les principes viennent directement del'intestiu, s'il s'agit duchyle, et n'ont qu'à traverser lasubstance delavillosité.eutre lesmaillesdes capillaires HYG sanguins superficiels, pour tomber dans le canal lymphatique. Le mode dedisparition ultérieur des prin- cipes de chacune des humeurs sécrétées est complètement différent de celui qu'on ob- serve dans le sang. Ici les principes pénètrent du plasma dans les éléments anatomiques solides ou servent à la production des autres humeurs et, au fur et à mesure qu'ils s'en vont de cette manière, ils sont remplacés par d'autres. Au contraire, dans les liquides produits, soit réerémentitiels, soit excrémen- titicls, les principes immédiats constitutifs disparaissent du fluide. S'il s'agit de l'urine et de la sueur, ils sont rejetés au dehors, car ils sont purement cxcrcnienliliels.S'ils'agitde la bile, du lait, de la salive, du liquide pancréatique, ces matériaux sont en grande partie résorbés; mais la constitution du liquide est détruite à chaque fois qu'ils servent; et même cha- cun de ces liquides, comme la bile, la salive, lo liquide pancréatique, ne sert qu'à la con- dition qu'il sera détruit en tant qu'humeur, ayant tels et tels caractères au moment où il aura achevé de remplir ses usages. Aussi, n"y a-t-il qu'une portion seulement des principes immédiats deebacundeces liquides qui sert dans l'économie, une portion qui est résorbée, qui est récrémentitielle, qui rentre dans le sang après avoir servi. Ja- mais ces fluides n'y retournent à l'état de salive, de liquide pancréatique, de bile, etc. ; toujours ils ont été modifiés au contact des aliments. Ces humeurs se classeut en plusieurs sous-divisions ou groupes secondaires. Ce sont : A . Lcshumeurs récrémentilielles ; B . les humeurs cxcrémento-récrémentilielles. La première subdivision comprend elle-même : 1° Les humeurs séreuses récrémentilielles permanentes ou profondes , ou sérosités ; et 2° les humeurs récrémentitielles transi- toires ou de génération. à. Humeurs récrémentilielles. — 1. Hu- meurs récréinentilicl les profondes, ou perma- nentes ou sérosités. Elles ne contiennent pres- que pasde composés de la deuxième classe, et aucun d'eux ne leur est spécial. Elles ren- ferment toutes au moins des traces d'une substance organique coagulable qui leur est propre. T. vu. Il Y G 665 Ces humeurs sont formées par des liq-.-idcs et des substances salines en plus ou moins grande quantité, et enfin par une petite proportion de substance coagulable. Ou n'y trouve presque pas de corps cristallisables d'origiue organique comme l'urée, la créa- tine, la créatinine. Ces humeurs remplis- sent un rôle principalement physique, comme l'humeur aqueuse, l'humeur hyaloïde ou vitrée, l'endolymphe, la périlymphe, l'hu- meur gélatiniformeou hyaloïde de l'appareil tubulo- tactile des poissons plagiostomes (Ch. Robin, Tableaux d'analomie, 1S50, in-4°), la sérosité périlonéale, la sérosité péricardique, etc. Il n'y a pas d'analogie entre le liquide lui-même et la composition immédiate des éléments anatomiques for- mant les parois ou membranes qui les pro- duisent par un ensemble d'actes moléculai- res, de l'ordre de ceux qui caractérisent les sécrétions , bien que ces humeurs soient sécrétées par des membranes et non par des tubes glandulaires proprement dits. Ces liquides tiennent rarement en sus- pension des éléments anatomiques. Lorsque ces éléments existent, ils sont toujours en quantité infiniment petite, et ce sont ou des cellules d'épithélium, ou des leucocytes. Ces fluides jouent le rôle de milieu, par rapport aux éléments qu'ils tiennent en suspension, qui y vivent et s'y nourrisseut. Ces humeurs ne sont pas douées elles- mêmes de la propriété de se nourrir, (-'est- a-dire de se renouveler d'une manière incessante, comme le font les plasmas san- guin et lymphatique. Une fois sécrétées, elles restent les mêmes pendant toute la durée de leur existence. Elles peuvent être résorbées partiellement ou en masse et en totalité ; tandis que les plasmas, par ce fait qu'ils sont en voie incessante de chan- gement, diffèrent d'une partie de l'orga- nisme à l'autre, selon qu'il s'agit du plasmas veineux, artériel, lymphatique, chylenx, etc. (Ch. Robin, France médicale, 1864-1S65 ) Il en est qui comme les humeurs aqueuse et vitrée, comme la périlymphe et l'en- dolymphe sont au contraire permanentes. Celle-ci remplit tout le labyrinthe membra- neux et les concrétions calcaire.» (olohlhes et otoconie ou lapilli), cristallines, qu'elle ren- ferme constamment eu plus ou moins grande quantité, peuvent en être considéréps comme 30 a6û UYG ane dépendance, suivant la remarque de Brcschet. L'analyse de cotte humeur sur les poisson- a montré à Baruel qu'elle renferme duchlortire de sodium, du phosphate d'am- moniaque, une matière animale albumi- neuse et une matière glaireuse comme celle du mucus. Des deux humeurs qui concou- rent à la constitution de l'appareil auditif, l'cndolymphc est celle qui est douée de la manière la plus tranchée de caractères dis- tinctifs lui donnant une individualité pro- pre. Celle-ci est due particulièrement à la prédominance du carbonate de chaux sur les autres principes, à ce point qu'il y passe à l'état solide, cristallin ou non, dès l'âge fœtal, le fluide en étant constamment saturé. Ces cristaux y persistent toute la vie, et jouent un rôle important dans les phéno- mènes de transmission des vibrations des liquides aux solides et aux tubes nerveux auditifs eu particulier. Ils reposent sur la couche epithéliale pavimenteuse à larges cel- lules qui tapisse les conduits demi-circu- laires, demi-membraneux et leurs ampoules Ce sont là des produits fluides sans i-su; normale au dehors, si ce n'est chez un certain nombre de poissons osseux (les estur- geons) et sur les plagiostomes. Le liquide céphalo-rachidien excepté, leur quantité est toujours minime, sauf dans les cas morbides. Aucun de ces liquides n'est une exhalation ou une iranssudation simple et intégrale du plasma sanguin ou lymphatique, comme ou l'a dit. Leur composition immédiate diffère de celle du liquide sous-arachnoï;Uen et des ventricules cérébraux à celle du fluide pleu- ral, de celle de ce dernier à celle de la séro- sité du péritoine pris sur le même sujet ; la composition de ces derniers ddîere aussi de celle de la synovie, etc. Dans aucun de ces produits divers, la composition du liquide ne coïncide avec celle des plasmas sanguiu ou lymphatique, et s'il y a égalité de sels d'origine minérale (7 à 8 p. 100), comme on le voit assez souvent entre les hydrothorax, l'ascite et 'esaug, la nature des sels diffère, ou pour es mêmes sels les proportions diffèrent sensiblement. Ils ne sont lactescents à au- cune période de leur existence à l'état nor- mal, comme le sont normalement chaque jour, le plasma sanguiu et la lymphe des UYG membres, et ovlinaircmcnt le chyle. Ces liquides contiennent toujours plus d'eau, et | ar suite moins de solides que le saug, sauf dans quelques variétés d'hydroccles. Quelquefois ils ont autant de parties solides que la lymphe, mais avec différence de nature et de proportions des principes com- posants. Plusieurs contiennent de l'hydropi- sine, substance analogue à la pancréatine, mais qui ne rougit pas par le chlore et qui est sans action dédoublante sur les corps gras neutres; ou ils contiennent des sub- stances coagulâmes très-différentes de celles du sang, comme on le voit dans l'humeur vitrée, dans celle des tubes de l'appareil tubulo-tactile des plagiostomes, etc. La comparaison entre la composition du sang et celle de ces différent» liquides prouve d'une manière péremptoire que dans ce passage des priucipes du premier dans les civiles sous-arachnoïdiennes, il y a un choix de matériaux, si l'on peut dire ainsi, analogue à celui qui a lieu dans les sécré- tions, et il est tel que les matières qui tombent dans la cavité séreuse sont diffé- rentes, au dehors de ces vaisseaux, de ce qu'elles étaient au dedans ; différentes dans le liquide sécrété et dans le plasma, même dans les cas où ces exsudations se fout par auite d'oblitération mécanique des veines comme la veine porte, par exemple. Dans ce phénomène la paroi des capillaires, les élé- ments anatomiques solides delà trame mem- braneuse dans l'épaisseur de laquelle s'opère le passage des principes venus du sang, in- fluent sur ces derniers, quant au nombre et à la nature chimique de ceux qui les tra- versent. Il y a là une influence à la fois de la paroi des capillaires, de leur mode de distri- bation et aussi une influence de la part des éléments anatomiques solides de telle ou telle séreuse. Il y a enfin une influence exercée sur cet acte de sécrétion par l'état de dilatation et de resserrement des capillaires, par la quantité et la rapidité du sang qui les parcourt, indépendamment de toutes ies questions relatives à la composition de ce liquide. Ainsi, même dans le liquide sous- orachoïdien qui vient directement des vais- seaux de la pic-mère, bien plus vasculaire que le feuillet arachnoïdieu qui s'étend, comme un pont d'une partie de la base du cerveau à l'autre, par exemple, et dans l'eu- HYG dolymphc et la péri lymphe, on ne trouve pas la même composition que ement facile, qui viennent en aide au rôle d'organe ue protection, au point de vue moléculaire ou chimique. Dans bien des conditions, la couche de mucus qui recouvre la surface de l'épilhélium des mu- queuses joue certainement un rôle dans les phénomènes d'entrée ou de sortie de certains principes immédiats à l'exclusion de certains auties, actes qui sont subordonnés à la pro- priété si [remarquable de perméabilité en- dosmotique de la substance organisée. On sait que des phénomènes endosmo- tiques sont obtenus à l'aide d'eudosmo- mètres formés de corps poreux, tels que des poteries non vernies, des argiles et «les ar- doises cuites et même avec des vases de verre ou des vases vernis, offrant des fissures sans écartement sensible. Le liquide qui pénètre dans les fissures et les porosités I1YG Ï1YG un réelles de ces corps et les remplit, devient immobile et stable mécaniquement en rai- son des lois de l'adhérence des liquides aux solides dans les espaces capillaires. Ce li- quide forme ainsi une véritable membrane tendue dans le cadre d'une infinité d'orifices invisibles à l'œil ou. C'est au travers de ce liquide sans écoulement, formant couche ou cloison, que s'opèrent les transmissions cn- dosmotiques, molécule à molécule, de la même manière qu'elles ont lieu au travers des membranes Homogènes, formées de sub- stances non cristallisables, dans les endos- mometres ordinaires. C'est lui qui con- stitue la membrane endosmométriqne dans chacun des intervalles dits capillaires, quelle qu'en soit la forme qu'il remplit, et ce n'est pas d'après les lois du mouvement des liquides dans les espaces capillaires que s'accomplit le choix dialytique avec ascen- sion du fluide, d'un coté plus que l'autre, observé dans ces conditions. La couche de mucus demi-liquide, tempo- rairement immobile, formant membrane à la surface de l'épit'iélium même, remplit, par un mécanisme analogue, un rôle impor- tant dans les actes de choix par dialyse exosmotique ou endosmotique; et une fois enlevée, bien que l'épilhélium reste, ces phénomènes ne s'acco.n plissent plus de la même manière. Ainsi, par son immobilité, le mucus forme une membrane endosmomé- trique, et par sa nature demi-liquide celte membrane est temporaire, renouvelable et comparable à celle de nos endosmomètres par le mécanisme moléculaire d'après le- quel «'accomplit la transmission au travers d'elle de certains principes à l'exclusion des autres. Ainsi, ces mucus exagèrent, en quelque sorte, selon les conditions physiologiques dans lesquelles se trouve l'appareil, le rôle protecteur rempli par les épithéliums. Ces derniers jouent en effet un rôle de pro- tection physique, eu préservant la trame vascolaire des contacts immédiats qui dé- truiraient les capillaires, et entraîneraient des ulcérations. De plus, ces épithéliums remplissent un rôle moléculaire. Car on sait qu'ils sont endosmotiques ou ne sont pas endosniotiques pour telle ou telle espèce de substance et c'est l'expérience qui conduit à voir quels sont les composés dont ils ne permettent pas le passage (Cb. Robin, !oe, cit., 1867). Caractères anatomiques des divers mu- cus. — Les mucus sont des humeurs qui ont pour caractères communs : 1° Une certaine viscosité, un état plus ou moins fluide ou filant ou presque demi- solide- 2° Une teinte grisâtre, transparente ou demi- transparente. 3° D'être composés essentiellement d'un liquide constitué par : a, de l'eau tenant en dissolution des sels d'origine minérale en très petite quantité;?/, des traces de principes cristallisables d'origine organique; c, et surtout par plusieurs espèces de substances organiques naturellement li- quides (mucosines), coagula blcs plutôt par l'action de divers réactifs que par la cha- leur. C'est à ce dernier principe que les mucus doivent principalement leurs carac- tères fondamentaux de viscosité, etc. 4° Us ont enfin pour caractère de tenir généralement eu suspension des cellules de, l'cpithélium de la muqueuse dont ils pro- viennent. Suivant que cet épithélium est pavimenteus, nucléaire ou prismatique, il fera reconnaître de quelle muqueuse ou de quelle glaude vient le liquide muqueux étu- dié ; s'il vient de la surface des branchies, des poches pulmonaires ou de la peau, s'il s'agit des Mollusques, de certaines Anné- lides, etc.. C'est ce que l'on peut constater encore dans le mucus cutané des Batra- ciens, des Poissons, des Mollusques, com- parativement à celui de leurs muqueuses digestives ou génitales et branchiales, pro- duits si abondamment dès que ces animaux se trouvent hors de leur milieu habituel ou dans quelques autres circonstances, soit ac- cidentelles, soit naturelles, comme lorsque les ophidiens avalent leur proie. 5° Les leucocytes se produisant avec grande facilité à la surface des membranes dès qu'elles sont un peu irritées, il est fré« quentde trouver des leucocytes ensuspension dans les mucus (buccal, nasal et vésical surtout) : ce sont ces globules, produits dans ces circonstances, dont on a voulu faire une espèce à part sous le nom de globules mu- queux. 6° Souvent les mucus tiennent aussi en suspension des gouttes d'huile, des grauu- 472 11 YG (Ations moléculaires, des algues, des vibrions ou autres infusoires, lorsque les mucus, n'étant pas activement renouvelés, s'altè- rent et deviennent convenables au dévelop- pement de ces êtres. Le mucus des mollusques , surtout des Limax, des Arions, des Hélix et des autres mollusque», principalement des terrestres, renferme en outre aussi des gouttelettes hya- lines, incolores ou très légèrement teintées en jaune ou en rose, souvent très nom- breuses, arrondies ou ovoïdes, plus rarement polyédriques par pression réciproque. Leur diamètre, assez uniforme ordinaire- ment, a de 5 à 8 millièmes de millimètre. L'acide acétique et l'ammoniaque les dissol- vent rapidement. 7° Dans le tube digestif, ils renferment souvent des résidus alimentaires. Dès qu'ils s'altèrent dans l'intestin sur l'animal en- core vivant et surtout sur le cadavre, il s'y développe des Lepfof/iWa; (Bactéries) et même d'autres infusoires, qui manquent dans les conditions d'état normal réel. Les mucus renferment moins de muco- sine qu'il n'y a d'albumine dans le sang pour mille parties ; mais eufin on en trouve une asseî grande proportion. Cette substance organique coagulable est certainement un peu différente sous quel- ques rapports, d'une muqueuse à l'autre, de la conjonctive à la muqueuse nasale, de la muqueuse nasale à la muqueuse intesti- nale et à la muqueuse vésicale, etc. Il y a des différences certaines entre cette sub- stance coagulable, de l'une à l'autre de ces muqueuses. Mais jusqu'à présent ces diffé- rences ont été peu étudiées. C'est cette substance qui a été appelée mucus, matière ou substance muqueuse propre ; matière ou substance spéciale des mucus ; mucosine (de Blainville), mucus animal (Fourcroy et Vau- quelin); oxyde animal (Pearsnn) ; limacine (Braconnol); hélicine (Figuier, 1840). Le nom de mutine donné par de Saussure à une matière extraite du gluten lui a aussi été attribué par quelques médecins alle- mands, mais par suite d'une confusion qu'on doit éviter. Sa composition élémentaire est voisine de celle de la .substance organique dominante d;ms les épiiliéliums. La propriété de fixer des sels d'origine tninJralc est un caractère commun à toutes iiyg les substances organiques. La mucosine re- tient même plus de sels d'origine minérale- que la serine, ou que la Gbrine du sang. F.n effet, la serine du sang et la fibrine ne fixent qu'un à deux centièmes de substances- minérale», telles que des phosphates cal- caires en particulier. Les mucosines que l'on a analysées jusqu'à présent en retien- nent de trois à quatre centièmes. Chez certaines annélides, comme les ser- pules, les Protules, cette quantité de sels l'emporte môme sur celle de la mucosine proprement dite; ceux-là en se concrétant se fixent à cette dernière et forment ainsi une laque calcaire qui se moule en tube crétacé plus ou moins dur, et de formes variées autour du tégument sécréteur. Il en est de même chez les Hélix et autres mol- lusques qui se forment un opercule. Que cet organe soit épais, résistant comme la coquille, ou mince, demi-membraneux, facile à déchirer, formé en hiver ou durant les sécheresses de l'été, on le trouve com- posé de mucus tenace, ayant tous les autres caractères du mucus de ces animaux. Il doit sa couleur et son aspect calcaire à c ; qu'il est parsemé de couches ou nappes de gra- nules calcaires, interrompues ça et là dam l'opercule estival, lorsqu'il est mince et laissant voir le mucus transparent, fine- ment strié, cassant, à cassure nette, les granules calcaires contigus ou isolés sont sphériques, à peu près larges de I à 4 millièmes de millimètre, solubles dans Ips acides avec dégagement, de gaz, et laissan après leur dissolution une masse organique à peine perceptible. A l'état sec, cet opcrcuL; ne contient qu'une ou deux parties de ma- tière organique avec 91 p. 100 de carbo- nate de chaux, un peu de phosphate de chaux et des traces de sels de magnésie. Du n'Ste, le bord mince, opalin ou gris, demi-tran- sparent de la coquille du péristome des lldix pomalia et autres, offre une constitu- tion analogue à celle de l'opercule qui vient, d'être décrit, et le bord même est prolonge par un mucus blanchâtre, chargé de nombreux granules semblables aux précédents. Ces gra- nules sont de plus en plus cohérents et inti- mement soudés et fondus les uns aux autres à mesure qu'on avance vers la portion plus épaisse de la coquille; celle-ci offre plus loiu un aspect homogène, à peine finement grenu, IIYG et sa substance devient d'autant plus trans- lucide, sous le microscope, qu'elle est plus homogène, qu'elle offre un état moins grossièrement granuleux. C'est à la mucosine que le liquide doit ses qualités de viscosité plus ou moins pro- noncées. C'est à cette mucosine de telle ou telle variété, selon qu'il s'agit de la conjonc- tive onde la vessie, etc., que le liquide doit la propriété de fixer une plus ou moins grande quantité d'eau, et de se gonfler plus ou moins lorsqu'on le jette dans l'eau. C'est p;ir suite rie ce fait que sur divers mollus- ques ctannélides on voit la masse sécrétée, qui entoure l'animal, avoir un volume rapi- dement plus considérable que celui de l'être qui l'a produit. Cetie substance organique présente une particularité qui ne se rencontre nulle part ailleurs, chez les mammifères, mais qui s'observe dans le blanc de l'œuf des oiseaux. On peut y trouver sans aucune espèce de coagulation un état strié perceptible au mi- croscope et très-sensiblement différent de l'une des couches à l'autre de ce mucus examiné de la coquille vers le jaune. Si l'on n'était pas prévenu de ce qu'on a sous les yeux, on pourrait prendre cet état strié pour celui qui est propre à la fibriueou au tissu lamineux. Mais l'acide acétique gonfle la fi- brine et le tissu lamineux, les rend gélati- niformes, fait disparailre l'état strié de la première et l'état fibrillaire de la seconde. Ici, au contraire, l'acide acétique rend l'état strié bien plus caractéristique , sans en- lever du reste au mucus sa transparence. Si à du mucus qui ne présente pas ou presque pas de stries, on ajoute de l'acide acétique, on fait apparaître l'état strié ca- ractéristique ou l'on exagère celui qui exis- tait, c'est-à-dire qu'on observe des effets contraires à ceux qu'on obtient sur la fibrine ou sur le tissu lamineux. (Ch. Robin, An- nales d'hygiène, 1859.) Chez les Mollusques le mucus visqueux, tenace, s'enlevant en petites masses tremblo- tantes autour du corps, présente également ces mêmes particularités; mais l'état strié disparaît à mesure que le mucusse gonfle dans l'eau. Celle-ci en même temps, rend plusévi- dentes les petites plaques grisâtres, formées d'épithélium,soitpavimenteux, soit prisma- tique ou cilié, à cellules finement grenues, à IIYG 473 noyau ovoïde, clair, que ce mucus entraîne et retient. Ce mucus est assez riche on sels, qui sont partout des carbonates de chaux et de potasse, du chlorure de calcium, du sulfate de potasse et du phosphate de chaux. Les stries des mucus tant proprement dits que demi-concrets ou concrets sont, soit parallèles, soit onduleuses et entre- croisées ou non, si ce n'est lorsqu'il y a des couches différentes de celle substance superposées. Cet état s'observe avant l'ac- tion de quelque réactif que ce soit. En prenant le mucus à la surface de la tra- chée, des fosses nasales, de la peau des Limax, des Arions, etc., etc., on trouve que la matièregrisâtre, demi-liquide, filante, visqueuse, qui tapisse ces membranes, doit cette viscosité à de la mucosine qui, de prime abord, avant l'action de tout réactif, est striée, présente des stries isolées, ou comme fasciculées en nappes, etc. Elles sont pa- rallèles, parfois un peu onduleuses ou en zigzag, et entrecroisées ou non, selon les cir- constances, mais offrant toujours un entre- croisement quand il y a superposition de différentes couches de cette matière. C'est l'exagération de cet état que l'on observe dans la membrane de la coque des œufs d'oiseaux et dans !a membrane molle semblable des œufs de reptiles. Celle-ci, en effet, n'est autre chose qu'un produit de sécrétion glandulaire, ainsi que l'a bien montré M. Coste, en suivant pas à pas son mode de formation dans la portion de l'ovi- ducte qui est au-dessous de la partie produc- trice de l'albumen. Elle n'est pas du tout un tissu proprement dit, malgré son remar- quable aspect fibrillaire et réticulé, malgré la disposition Glamenteuse de ses bords déchi- rés et dilacérés ; aspect qui la rapproche de celui que présentent certaines membranes élastiques, à fibres fines et fréquemment anastomosées à anglesnets, telles que celles de l'endocarde, etc. Notons toutefois, que cette substance^ se concrétant de la même manière qjrele fait la substance de la coque protectrice des œufs d'hirudiuées, est four- nie par des glandes un peu différentes de celles qui donnent Valbumine d'œuf; que cette substance à disposition fibrillaire et réticulée n'est pas de l'albumine coagulée, car les striesde l'albumine deschal.izes, etc.. 30' hllx MYG n'ont pas fa même disposition que celles ' de la membrane de la coque et, de pins, la composition chimique de cette dernière se rapproche plus de relie de la soie et de colle de l'épiderme que de colle de l'albu- mine qu'elle touche et entoure. Ajoutons enfin que la coque d'œuf elle- même, qui chez les oiseaux entoure la mem- | braoe précédente, est encore un produit de | sécrétion de glandes propres à une portion de l'oviducte placée pi us bas. El les fournissent un liquide déjà rendu blanchâtre dans les glandes et à leur sortie, par des granules microscopi- ques de carbonate et de phosphate de chaux, se formant par concrétion du produit dès son issue, molécule à molécule, hors de la couche épithéliale de cesglandules. Pendant ce passage à l'état concret les sels de chaux s'unissent à 2 ou 4 pour 100 seulement d'une substance albumiooïde différente des précédentes et forment avec elle une laque minérale. Ces grains calcaires, à surface ma- melonnée ayantpour centre un autre globule pius clair, ressemblent à ceux qu'on voit à la face profonde du test des crustacés déca- podes et à ceux que donne le carbonate de chaux déposé dans les solutions albumi- neuses, etc. Ils se soudent ensemble d'au- tant plus intimement qu'ils sont plus extérieurs, mais en laissant toutefois entre eux des canalicules plus ou moins réguliers, anastomosés, s'é tendant, des interstices des grains qui hérissent la face profonde de la coquille, jusqu'à la superficie de celle-ci. Ainsi l'origine et la composition immé- diate du blanc d'oeuf, de la membrane de la coque et de la coquille d'œuf contredisent formellement les interprétations données à certaines dispositions purement morpholo- giques de ces parties, hypothèses d'après les- quelles ces couches auraient été des tissus dérivant de l'oviducte des oiseaux et des reptiles, comme là membrane caduque de l'œuf humain dérive de la muqueuse utéi ine. Il n'est pas inutile de remarquer ici que c'est d'une manière analogue, mais par toute la surface extérieure du manteau et à la superficie de la couche épithéliale que se trouve produite la coquille des mollusques, le polypier des coralliaires , des antipa- thaires, etc. Ces produits ne renferment aussi que de 1 à 4 p. 1 00 de substance orga- nique, mais leur substance se groupe en HT G prismes ou eu couches, offrant des dispo- sitions morphologiques qui les rap'procheut, plus encore que la coquille d'œuf, de l'aspect offert par divers tissus proprement dits; néanmoins les premiers ne proviennent pas plus que la se-onde d'une incrustation cal- caire de cellules ou de libres préexistantes. On sait, du reste, qu'il en est de même de l'émail deniaire dont la substance offre un arrangement intime encore plus ré- gulier, bien qu'elle soit plus pauvre en substance organique. L'émail, en elîet, est produit par autopenèse et ne provient pas de la calcification des cellules épi- théliales prismatiques, dites cellules de l'émail; car celles-ci sont toujours séparées de l'émail par la pellicule dite membrana prœformativa, et restent adhérentes à l'or- gane adamantin qui, par suite de ces dis- positions anatomiques, se sépare avec la plus grande facilité de la dent en voie d'évolution. Les prismes de l'émail naissent de toutes pièces, si l'on peut ainsi dire, à la surface de l'ivoire, et, quelle que soit leur brièveté, ils ont individuellement, dès leur production première, l'épaisseur, la forme, la consistance et l'état cassant qu'ils présen- teront toujours. Leur développement n'est autre que le phénomène moléculaire dont leur apparition est le résultat, qui, conti- nuant à s'opérer à leur extrémité opposée à l'ivoire, a pour conséquence leur allonge- ment progressif. Toutefois, on remarque qu'ils présentent, avec l'âge, comme le font aussi les coquilles, etc., certaines particula- rités qui ne peuvent être que le résultat de modifications moléculaires ; tel est en par- ticulier leur état finement strié en travers. qui n'existe pas sur les prismes isolés ou réunis de l'émail encore mou de la dent intrafoUiculairc et qui n'est point dû à des plis ou à des inflexions rapprochées les unes des autres; telle est encore l'adhérence de plus en plus grande, par contiguïté immé- diate, des prismes les uns avec les autres. Les remarques faites précédemment à propos de la formation de la coquille des Mollusques sont également applicables à la production de la membrane chilineuse à spirale des trachées des insectes, etc., par le cordon celluleux qui les précède sur l'em- bryon, et concourt ensuite à former leur tunique externe. Elle l'est égalemeut à la HYG formation de la carapace ehitineuse des articulés à la superficie de la peau pro- prement dite, qui se trouve toujours au- dessous du test, aussi bien lorsque celui-ci est composé de chitine presque pure comme sur les chenilles, etc., que lorsqu'il ren- ferme, de plus, des sels calcaires. La quan- tité de ceux-ci s'élève depuis des traces seulement jusqu'à 60 pour 100 à côté de 40 pour 100 de chitine, comme sur beau- coup de crustacés. Ces remarques sont appli- cables également aux polypiers coralliens et antipathaires, etc., au squelette des échino- derroes, dans lesquels la proportion de ma- tière organique est encore moindre. Quelle que soit, sur les insectes et les crustacés, son homogénéité, ou au contraire, la compli- cation des dispositions morphologiques in- times qu'y montre le microscope (dispositions lamelleuses, eu colonnettes, etc., dont la variété est augmentée par la présence des poils ou du pédicule des écailles, qui partent de la peau pour aller faire saillie à la super- ficie du test), ces dispositions ont bien moins encore l'apparence d'une texture propre- ment dite, que ne l'offrent celles de la mem- brane de la coque, la face profonde de la coquille d'œuf, les tests des mollusques et la nacre. Dans tous les cas, le mode d'évolution embryonnaire etsurtout la composition im- médiate des tests montre qu'ils ne résultent point de l'incrustation ehitineuse (avec ou sans suraddition calcaire) d'une couche de cellules préexistantes, et encore moins de celle de la partie superficielle du chorion cutané, formée de tissu cellulaire ou lami- ceux. Dans tous ces faits concernant les pro- duits de sécrétion par les glandes ou par des tissus membraneux, produits qui de l'état fluide passent accidentellement ou normalement à l'état demi-solide ou so- lide, homogène, strié, Gbrillaire ou gra- nuleux, il y a toute une série de notions dont l'importance a été certainement mé- connue, faute de rapprochements avec les faits analogues. Ils lient l'histologie à Ihy- grologie, sous le rapport des dispositions mor- phologiques que prennent ces parties, qui se rapprochent par leur aspect (sous ce point de vue, et par leur consistance), de l'aspect donné aux tissus par l'arrangement réci- proque de leurs éléments constitutifs. Il Y G 475 Quoi qu'il en soit de ces dispositions mor- phologiques intimes. très-variées d'un groupe d'êtres à l'autre, elles ne sont pour la plu- part pas plus complexes ni d'une constance plus grande que celles que présente la constitution de la coquille d'œuf qui est manifestement le résultat d'un produit de sécrétion glandulaire ; sécrétion dont les principes, tant d'origine minérale que non cristallisables, en passant de l'état liquide à l'état solide, dans des conditions constam- ment les mômes, se combinent entre eus et forment de petits amas qui se groupent d'une manière qui est constamment la même aussi, quant au mode de juxtaposition de ces amas, quanta leur forme et, par suite, quanta la configuration des espaces qu'ils limitent ou des figures que tracent leurs contours. Or, sans qu'il soit possible d'assi- miler complètement à ces phénomènes de sécrétion et aux résultats anatomiques qui en sont ainsi la suite, tant la formation de l'émail dentaire que celle des écailles de poissons qui ue sont ni osseuses, ni ébur- nées, celles des tests chitineuxdes articulés (avec ou sans globules calcaires mamelon- nés) et des céphalopodes, ainsi que celle de la coquille des mollusques, des tests d'échinodermes et des polypiers; il est certain qu'on ne peut assimiler cette formation à la génération des tissus osseux et dentaires, non plus qu'aux incrustations accidentelles souvent observées sur les mammifères, dans lesquelles la dissolution des sels permet de retrouver encore les éléments des tissus dont l'encroûtement masquait la texture. On pourrait tout au plus rapprocher la formation de ces parties dures, tégumen- taires et sequelettiques de la production des concrétions mamelonnées, dont l'exi>tence est constante dans le tissu des bulbes den- taires, dans celui de !a pie-mère, etc. ; concrétions qui pourtant sont plus riches en substances albuminoïdes que les poly- piers, les pièces calcaires squelettiques ou tégumentaires des mollusques et des échi- nodermes. Dans tous les cas, le fait de la production d'organes diversement configu- rés, ou de couches formées plus exclusive- ment, soit par des principes d'origine organique, soit par des principes d'origine minérale ou par des proportions presque égales des uus et des autres, prenant ou non /iTG I1YG I1YG fies dispositions morphologiques intimes plus ou moins eompliquées, constituent des phénomènes qui n'ont rien de plus singulier l'un que l'autre. Ils se retrouvent du reste dans ie règne végétal en ce qui touche : J° la production des couches cuticulaires i 1° celle des couches calcairesdes algues mé- losirccs; 3° celle des organes squammiforme des Chrysoplères, de certains Aspidium, etc. . 4° des tubercules calcaires des feuilles de quel- ques Saxi('ragccs(Voy. histologie); 5° celle des filaments du mucus des champignons myxomycètes des genres Spumaria, Reti- cularia, Diachea, Diderma, Didymium, etc., riches eu carbonate de chaux qui reste comme une délicate poussière terreuse quand ces mucus se dessèchent. 2° Des sécrétions excrémenlo-récrémenti- tielles proprement dites. — Cette subdivision comprend un ensemble de liquides sécrétés d'une manière intermittente, par des or- ganes bien distincts, humeurs dont chacune est douée de caractères physico-chimiques, et d'une composition immédiate très-tranchée. Delà des propriétés physiques spéciales pour chacune d'elles, et qui n'ont rien de ce que les mucus nous ont offert de commun, d'une région du corps à l'autre, sous ces divers rapports. C'est à ce groupe d'humeurs qu'appartiennent celles auxquelles des pro- priétés toutes particulières ont fait donner le nom de venins. Des venins. — Les humeurs qu'on appelle des venins chez quelques batraciens, les ser- pents venimeux, divers insectes, certaines arachnides, les Scolopendres mordicantes,elc. sont produites par des glandes spéciales. Ce sontdeshumeursqui,sousce rapport, serap- prochentdes salives du suc pancréatique, etc. Les expressions de venins, de virus, de poisons, sont très-souvent employées l'une pour l'autre, bien qu'elles aient une signi- fication radicalement distincte, et que cha- cune d'elles désigne des composés essentiel- lement différents. Les virus ne sont pas des subtances isolables et pondérables, à la ma- nière de certains poisous, comme la strych- nine ou l'arsenic. Ce sont des états d'altéra- tions isomériques, portant sur la totalité d'une humeur, soit dusang, soit de la lymphe, soit des sérosités, soit du pus, soit du mu- cus, soit de la salive, etc. Ce sont ces divers liquides, même arrivés à un certain degré d'altération totius subslantiœ. Mais on ne peut pas en retirer une matière particulière séparée des autres, et jouissant de la pro- priété essentielle qui fait dire de l'humeur qu'elle est virulente. 11 faut, pour retrouve! ces propriétés, prendre l'humeur de toutes pièces, tout à fait fluide ou desséchée, mais sans modification caractéristique dans sa composition, sans décomposition de quel- qu'un de ses principes autre que la présence de plus ou moins d'eau. Pour les poisons comme l'arsenic, les sels de mercure de plomb, de fer, de cuivre, de strychnine ou de morphine , il s'agit là de composés cristallisables ou volatils sans décomposition, d'origine minérale ou d'origine organique, ou fabriqués de toutes pièces, introduits dans l'économie: ils peu- vent eu être retirés tels qu'ils y étaient entrés, sauf quelques exceptions, comme les cyanhydrates qui se décomposent partielle- ment. Mais ces corps-là sont des priucipes immédiats accidentels; ils vont se fixer à tel ou tel élément analomiqucen particulier, les sels de cuivre et de plomb dans le foie, d'autres dans le rein, d'autres dans le cer- veau, comme les selsdeplomb, l'alcool, etc. Quelques-uns. comme la strychnine, se fixent particulièrement sur le système nerveux, d'autres sur les fibres musculaires, selon leur affinité propre, en tant que corps cris- tallisables susceptibles de se combiner à tels ou tels des principes naturels de la subslance organisée. La porliou des poisons qui ne s'est | as fixée, lorsqu'une fois les principes qui sont capables de se combiner à eux sont saturés, s'élimine telle qu'elle élait entrée. Il ne faut donc pas confondre les poisous avec les viius, qui ne sont pas des objets pondérables, mais des altérations molécu- laires totius kvbstantiœ de telle ou telle partie liquide ou solide de l'économie. Les venins ne sont également pas assi- milables aux poisons. En effet, ce sont des humeurs sécrétées par une glande spéciale de tel ou tel animal. Elles sont venimeuses même pour l'animal qui les sécrète, selon la partie dans laquelle on les introduit, parce que ces humeurs renferment chacune des principes qui n'existent- pas dans le sang; et ces priucipes sont produits par lei HYG cr.ïs-de-sac des glandes a venin , comme la caséine et la pancréatine sont fabri- quées par les culs-de-sac du pancréas et de la mamelle. Ils n'existent pas dans le sang, et on les retrouve de l'autre côté de la paroi glandulaire. Ces principes sont caractéristiques des venins, au môme titre que la caséine et la pancréatine le sont pour le lait et le suc du pancréas; car de même que ces substances coagu- lables, une fois extraites et isolées, con- servent leurs propriétés quand on met la dernière au contact des corps gras, de même aussi les substances coagulables caractéris- tiques des venins une fois isolées, conservent leurs propriétés décomposantes à l'égard des principesnon cristallisables du sang, etc. On a pu isoler des glandes a venin ou du liquide des réservoirs à venins des serpents venimeux, une substance que l'on appelle échidnine (du mot 'iiiïïvx , vipère). C'est un principe immédiat qui se rapproche, sous certains rapports, de la pancréatine, en tant que matière coagulable. Une fois isolée, tant qu'elle n'entre pas en putré- faction, elle conserve indéfiniment les pro- priétés du venin de serpent. C'est un corps coagulable, ce qui la sépare immédiate- ment des poisons qui sont des composés cristallisables ou volatilssans décomposition. En tant que coagulable, il est susceptible d'imprégner, en quelque sorte, toutes les substances organiques de l'économie, ap- partenant, soit aux éléments musculaires, soit aux éléments nerveux, etc., tandis que les poisons vont se fixer à telle ou telle es- pèce d'élément anatomique en particulier. La matière des venins, une fois introduite dans l'économie n'est jamais éliminée telle quelle, et elle agit en particulier sur les substances coagulables du sang. Elle n'est jamais éliminée comme le sont les poi- sons. Les poisons, lorsqu'ils ne sont pas introduits en quantité suffisante pourcoagu- ler le sang de la veine porte, circulent avec les principes du plasma et vont se fixer au rein, au foie, au cerveau, etc. Au contraire lorsqu'il s'agit des venins, le sang est im- prégné, il est modifié tout entier, et par 6uite leur action s'exerce sur la totalité des éléments anatomiques. C'est pour cela que cette action est si rapide par rapport à l'ensemble de l'économie; car eile «'exerce HYG 477 sur la totalité des tissus vasculaires, une fois que le sang en est mélangé. Il ré- sulte de là, que l'action des venins est proportionnelle à la quantité de celte humeur qui est introduite, comme lors- qu'il s'agit d'un poison. C'est ainsi que deux morsures de vipère sont plus dange- reuses qu'une seule, de même qu'un gramme de strychnine est plus dangereux qu'un demi-gramme de la même substance. Au contraire si l'on introduit un gramme ou un milligramme d'une humeur virulente, l'ac- tion sera plus ou moins rapide, mais toujours la même. C'est ce qui différencie au point de vue dynamique, au point de vue de leur activité, les venins des virus; pourvu qu'il y ait d'une matière virulente une quantité appréciable, les différences dans cette quan- tité sont peu de chose, en raison du mode particulier d'action des matières virulentes. Il n'y a de venins que là où il y a des glandes à venins qui les fabriquent, comme il n'y a de lait que là où il y a des mamelles qui le sécrètent. Ce sont ces glandes sur- ajoutées à l'organisme qui fabriquent ces liquides spéciaux, récrémentitiels toutefois, et inoffensifs tant qu'ils ne ne sont pas dé- posés ailleurs que sur des muqueuses. Ces organes existent dans l'économie de tel ou tel animal, à l'exclusion de tel ou tel autre, même d'une organisation voisine. C'est ainsi qu'il y a des araignées qui ont des glandes à venin et d'autres qui n'eu ont pas, comme il y a des serpents, comme la vipère, qui ont des glandes à venins, tandis que la couleuvre vipérine qui lui ressembla extérieurement n'en a pas. (Sur les étais de, virulence et de putridité de la substance organisée. Comptes rendus et Mémoires de la Société de biologie. Paris, 1863, in-8, p. 9b). C'est donc une erreur que de consi- dérer comme synonymes les termes poison, venin et virus, ainsi que de regarder comme analogues les trois espèces de matières que chacun d'eux désigne spécialement. Les venins sont donc des humeurs récré- mentitielles qui ne sont nuisibles que lorsqu'elles entrent dans le sang, c'est-à- dire lorsqu'elles agissent dans l'économie hors des muqueuses qui sont leur siège normal. Le venin peut tuer ou déterminer seulement des accidents plus ou moins graves; mais il ne transmet i»as aux hu- «.78 HYG nieurs de l'animal blessé l'état qu'il pos- sède ou la propriété de causer des accidents semblables; le virus rend, au contraire, l'économie virulente au moins pour un temps, comme il l'était lui-même. Bien que l'action moléculaire des venins sur les substances organiques de l'économie semble être de l'ordre de cilles qui sont dites de contact, elle est décomposante; aussi la quantité introduite est tout dans h ur ac- tion, à la manière des poisons cristailisa- bles. Pour les virus, les traces agissent comme unegraude quantité, pour plusieurs d'entre eux du moins. L'influence des mi- lieux extérieurs n'est rien dans le cas des venins, elle est, au contraire, pour beau- coup dans celle de plusieurs virus. Les \c- uins s'usent dans l'économie, mais ne s'éli- minent pas non plus que les virus. Les poisons agissent en s'unissant molécule à molécule aux principes immédiats des élé- ments anatomiques, dont ils modifient la constitution ou qu'ils rendent inaptes à la réuovatiou moléculaire. Selon leurs affini- tés chimiques, ils fixent et agissent pin tôt sur tel tissu que sur tel autre et s'éliminent plus ou moins facilement tels qu'ils sont entrés (Littré et Robin. Dict. de médecine 1855-1858 et 1865, et Cb. Robin, loc. cil. 1S63). Dans les humeurs excrément r-rec-cmcnli- tielles ordinaires, il n'y a qu'une portion de leurs principes et même de certainsd'entre euxseulement qui soit réabsorbée. Les autres sont expulsés en tant qu'excréments ou ré- sidus. Sous ce rapport, l'expression de liquides excrémento - récrémentitiels est exacte. Il est important d'être bien fhé sur le rôle rempli par ces liquides qui ne sont pas réabsorbés en niasse, qui n'ont de re- pris qu'un certain nombre de leurs principes et qui n'agissent qu'à la condition de se dé- composer en tant que suc gastrique, salive, liquide pancréatique, bile, etc. Dans chacun des liquides excrémento-récrémeniitiels il y a une substance organique, coagulable par tel ou tel réactif, à la présence de laquelle l'humeur doit ses propriétés physico-cli- niques fondamentales. Cette substance est habituellement comparée ou assimilée aux ferments, au pointde vue desamauière d'agir, niais cette assimilation n'est pas absolument exacte. On retrouve cette substance comme HYG principe constitutif des épithéliums qui tapissent la membraue sécrétant le liquide. Le rôle élaborateur des parois glandu- laire est dévolu principalement à l'épi thé' lium qui tapisse les culs-de-sacs glandulai» res pancréatiques, salivaires, bronchiques ou les follicules gastriques, etc. Ici, ce sont les épithéliums qui élaborent principale- ment les matériaux fournis par le sang, qui leur font subir des modifications, et ces épi" théliums restent en quelque sorte gonflés cf remplis par les principes caractéristiques des humeurs biliaire, salivaire, pancréatique, jusqu'au moment où il y a une surabon- dance de sang dans les capillaires de la glaudeou de la muqueuse. Alors, par suite de celte surabondance de sang, il y a une plus grande quantité de liquide qui passe des capillaires dans le tube delà glaudeou à la surface de la muqueuse; à ce moment, les principes caractéristiques de l'humeur, dont les épithéliums étaient chargés, se trouvent entraînés dans la cavité même des tubes glandulaires ou à la superficie de la muqueuse. Ainsi, il ne faut pas croire qu'au moment où la salive est versée surabon- damment dans la bouche, les pr nripes ca- ractéristiques que l'on trouve dans ce li- quide soient formés instantanément. Il» existaient dans les cellules épithéliales, ils y étaient accumulés et ils sont, à un moment donné, entraînés dans ce tubï glandulaire et versés à la surface de la bouche. Il en est de même pour les liquides pancréatique, bi- liaire, etc. IN sont produits petit à petit dans les épithéliums, et c'est !à un acte de leur assimilation nutritive propre, qui dure jusqu'au moment où ces épithéliums se trouvent traversés par une grande quantité de liquide qui les entraîne, ce qu'il lait en quelque sorte avant que par dédoublement désassimilateur, elles soient arrivées a l'état de principes crislallisables azotés, d'origine organique. Cet acte ne s'observe pas seulement sur les épithéliums glandulaires; il a lieu sur tous les épithéliums sans exception, mais avec des difl'érences d'énergie d'une variété à l'autre et selon qu'il offre tel ou tel mode dans l'arrangement de ses noyaux ou de ses cellules. C'est là ce qui fait que les mu- queuses dépourvues de glandes, comme celles de la vessie et du vagin, sécrèteutdes nrc humeurs dites mucus, ayant certains ca- ractères communs, tandis que les glandes sécrètent de leur côté des liquides spéciaux, se signalant, à côté des premières, par des propriétés caractéristiques plus tranchées, àues h des principes immédiats, spéciaux également, qui se forment dans ces glandes. Ces données s'appliquent aussi, comme on le voit facilement, aux humeurs qui ont pour principe fondamental et caractéristi- que la fibroïne ou quelque autre se durcis- sant, soit à l'air, soit au contact de l'eau, comme la matière fournie par les gl.mdes de la soie des chenilles et des araignées, celle de la ceinture des hirudinées, des or- ganes formant le nidamentum ou coque commune des œufs des Purpura lapillus et autres mollusques, et la coque particulière d'aspect corné de l'œuf des Raies, des Tor- pilles, des Chimères, etc. Sécrétions pigmenlaires, sébacées et ci- reuse*.— Quant aux sécrétions pigmen- laires telles que la pourpre, l'encre des cé- phalopodes ou aux sécrétions sébacées et ci- reuses, lo mécanisme île leur production est un peu différent. Ce n'est plus, comme dans lesprécédeutes,uneé!aboration dans laquelle les principes caractéristiques formés res- tent unis molécule à molécule aux éléments formateurs et invisibles dans leur masse, jus- qu'à ce qu'ils suintent à leur surface, pour tomber dans la cavité du tube qu'ils tapissent, ou soient entrâmes par un afflux de liquide; liquide qui traverse le cul-de-sac glandulaire et son épithélium, sans détruire ni entraîner nécessairement celui-ci à chaque fois. Dans les glandes de l'œsophage des pi- geons, dans les glandes sébacées libres ou annexées aux poils, dans celles qui forment les cires des abeilles et de quelques bour- dous, les laques, les gouttes ou les granules igmentaires plus ou moins gros et plus ou moins irréguliers de milaine dans l'encre des céphalopodes, du principe de la pour- pre, etc., on voit ces corpuscules (Voy. épithélium), de composition et de teinte différentes selon l'espèce de glandes, très- fins d'abord, puis de plus en plus gros, se former autour du noyau qui est au centre de la cellule et s'atrophier bientôt. Chaque goutte occupe alors une cavité qu'elle rem- plit, cavité dont sa production a déter- liïG ZiTD miné l'apparition, et bientôt les goulf°s, devenant corîtigués, le corps de la cellule est ainsi creusé d'une cavité qu'il ne possé- dait pas auparavant. Les gouttes d'huile, etc., remplissent cette cavité. On ne voit aucun liquide interposé entre elles. La paroi est formée par la substance azotée du corps de la cellule; les contours indiquant ses faces interne et externe sont bien marqués et leuf éeartement indique l'épaisseur de cette pa- roi ; épaisseur d'autant plus grande que la cellule renferme un moindre nombre de gouttes graisseuses, cireuses, etc., et qu'elle est moins distendue par elles. Au fur et à mesure que le nombre et le volume de ces granules pigmentaircs ou de ces gouttes graisseuses, résineuses, ci- reuses, etc , etc., à contour foncé, vont en augmentant, la cellule devient plus grosse et sa paroi plus mince. Iîientôt celle-ci se rompt, et le contenu, qui forme une masse plus considérable que la paroi de cette der- nière, devient libre et entraîne avec elle cette paroi réduite à une mince pellicule qui, tan- tôt se liquéfie ou tantôt se retrouve dans le liquide, ou du moins mêlée à lui dans les culs- de-sac glandulaires ou dans le canal excréteur. Ce mode de production des liquides sécré- tés est connu sous le nom de sécrétion par dèhiscence. Il n'est pas vrai que toutes les sécrétions aient lieu d'après ce mécanisme, comme beaucoup d'auteurs l'ont admis longtemps. Il est au contraire restreint au petit nombre de cas cités dans ce para- graphe, et se distingue nettement de ceux dont il a été précédemment question, dans lesquels le rôle élaboratcur dévolu aux épi- théliums s'accomplit dans toute leur épais- seur, sans que son accomplissement entraîne la destruction immédiate de chaque cellule. Avant de se rompre, la cellule pleine de gouttes d'huile, de cire, etc., est déjà écar- tée de la paroi glandulaire contre laquelle elle s'est individualisée; elle en est écartée par une nouvelle couche de noyaux et de matière amorphe se segmentant autour dï ceux-ci comme centres pour former de nou< velles cellules. Il y a parfois même des cel- lules qui tombent et sont entraînées par l'humeur sécrétée, s;ms qu'elles se soient rompues, ou qui restent imparfaitement pleines des granules ou des gouttes colorés, graisseux ou cireux. 680 I1YG I1YG Ce mode de sécrétion le plus simple de tous, le moins répandu chez les animaux, /'est beaucoup plus dans les plantes, où ce- pendant il existe aussi des cavités glandu- laires circonscrites par des cellules plus ou moius nombreuses. Sur les végétaux, bien plus souvent que sur les animaux, les pro- duits huileux, résineux ou formés par des essences, sont associés à des liquides aqueux ou mucilaginenx. La noti-miscibilité de ces principes à l'eau et aux principes albumi- noïdes font que chez les animaux on ne trouve plus entre le produit sécrété et les parois glandulaires (cellules épithéliales et paroi propre), l'analogie de composition im- médiate et de propriétés qui est si frappante dans les mucus et dans les sécrétions exerc- menlo-récrémentUielles proprement dites. C'est de ce mode de sécrétion qu'il faut rapprocher celui qui a lieu dans les glandes uni-cellulaires des chenilles urticantes et d'autres insectes. Placées sous la peau pro- prement dite de ces animaux, elles ont une cavité pleine d'un fluide coloré ou non, se prolongeant sans discontinuité dans la cavité d'un poil traversant le tégument chitineux et faisant saillie à la surface du corps; la cavité du poil est pleine de liquide et sans orifice à l'extérieur, de ma- nière que ce liquide ne sort que lorsque la cellule s'ouvre par rupture du poil servant de canal excréteur. C'est enfin de ce même mode sécrétoire que doit être rapprochée la production et l'excrétion du liquide hyalin des cellules ou vésicules urticantes intra-cutanées ou sous- cutanées des actinies, des polypes médu- saires, hydraires et autres; cellules qui con- tiennent en même temps, soit des corpuscules baccillaires, soit des crochets avec ou sans fil et doivent être plutôt rapprochées des épithéliums glandulaires que des cellules épithéliales cutanées proprement dites. Dans certaines de ces glandes, les principes essentiels sont formés seuls, sans produc- tion simultanée de liquides aqueux ou sé- reux. Les gouttelettes qu'ils formaient se soudent ensemble, soit dans les cellules, soit lors de leur rupture. Il en résulte alors des humeurs homogènes qui, selon la nature des produits, sont tantôt liquides ou demi-liqui- des, huileux comme la sébacine ou ma- tière sébacée proprement dite et pure de l'homme, de plusieurs autres mammifère*, de la glande uropygienne des oiseaux, qui n'ont pas de glandes sébacées annexées aux follicules des plumes, etc. Dans d'autres de ces glandes, au contraire, les liquides ainsi produits se concrètent dès qu'ils deviennent libres, comme on le voit à des degrés diverj pour la sécrétion cireuse des abeilles, versée | d'abord au fond des aires civières entre les | anneaux de l'abdomen, çt, pour les bourdons qui la versent immédiatement au «l.hors, entre ces anneaux; c'est ce qui a lieu aussi pour les cires ou laques, des Coccus et de quelques Cynips. D'autres fois ce passngc à l'état concret ou demi-concret ne survient que peu à peu après le déversement du pro- duit; c'est ce qui se passe pour le rérumen, le musc des chcvrolains et des crocodiles, le enstoréum, la civette, etc.; ce phénomène peut ne survenir qu'après l'évaporation des principes volatils et odorants ou non accom- pagnant ceux qui sont fixes, comme on le voit pour le produit sécrété par les Punaises, les Brachines, etc. Dans beaucoup d'autres glandes, pendent que se forment les gouttes graisseuses, co- lorées, etc., dans les cellules, ces dernières ou la paroi qu'elles tapissent sécrètent un l;quide, soit séreux, soit muqueux, dans le- quel les gouttes du produit caractéristique restent en suspension émulsive, sans se fon- dre entre elles, ni avec ce dernier, avec lequel elles ne sont pas miscibles. De là ré- sultent les liquides émulsifs laiteux ou jau- nâtres, tels que le liquide des glandes œso- phagiennes des colombidés, le liquide des glandes anales des chiens et de divers autres carnassiers, des rongeurs, etc., celui des glandes des appendices mâles des plagio- stomes, des glandes parotides à venins des crapauds, des urodèles, celui des glandes cloacales, des mêmes animaux et des ophi- diens, celui des dytiques, et des gyrins, etc. En même temps sont produits les prin- cipes volatils odorants propres à un grand nombre de chacune de ces diverses espèces d'humeurs; principes dont la nature reste encore à déterminer pour la plupart, sauf quelques corps gras volatils, comme les acides hircique, butyrique, etc., dous les matières sébacées. Mais on ne sait rien de la nature de ceux qui donnent ics odeurs d'ail, de moutarde, de sulfure d'arsenic, de 11YG U\G ùSl poudre brûlée, elc, que répandent ccr- taincs de ces humeurs chez quelques main- mifères, reptiles, insectes, etc. Il en est de même de ceux qui donnent leur odeur aux matières des glandes latérales des mu- saraignes, aux glandes caudales des desmans et des ondatras; de ceux qui donnent au produit des glandes anales des chiens, etc., l'odeur de fieute de renard fraîche, qu'il présente lorsqu'il sort de ses conduits ex- créteurs. Cette matière est composée uni- quement de gouttes de graisse de consis- tance butyreuse et de pellicules aplaties que composent des cellules épilhéliales glandu- laires, quand elle sort en filaments vermi- formes et pâteux, souvent pris pour des vers par le vulgaire. Lorsqu'elle est liquide, jaunâtre, plus ou moins épaisse, elle est constituée par an fluide tenant en suspen- sion beaucoup de granulations moléculaucs, des gouttes d'huile, les unes irrégulières, les autres sphériques, comme celles que con- tiennent les cellules épithéliales des glandes sébacées. On y voit aussi quelques-unes de ces cellules pleines ou vides, et parfois de petits cristaux aciculaires analogues à ceux de la margarine. C. Humeurs excrémentitielles ou excré- tions, eu humeurs de désassimilation. Ces produits sont en quelque sorte l'anti- thèse des humeurs constituantes. Ce sont t° la sueur axillaire, et 201 la sueur propre- ment dite; 3° l'exhalation pulmonaire et branchiale; -4° l'urine; 5° le liquide am- niotiffne ; 6° le liquide allantoïdien. Aucuu de leurs principes n'est formé dans l'organe excréteur (mais non sécréteur) qui les four- nit. Ces principes sont formés ailleurs, dans les tissus. Ces produits sont riches en principes cris- tallisables d'origine organique formés par désassimilation. Ils ne contiennent pas de substances organiques ou presque pas à l'état normal, et celles qui s'y trouvent viennent des parois des réservoirs et non du parenchyme qui les produit. Aussi les calculs y sont fréquents, faute de dissol- vants, dès qu'il y a excrétion exagérée ; - l'a 1 1 coïncidant avec des troubles de l'assimila- tion dans tel ou tel tissu général. Ces hu- meurs ne deviennent pas virulentes comme r. vu. sont susceptibles .3e le faire toutes les pré- cédentes. EUes ne contiennent pas de pro- duit ou principe spécial caractéristique, fa- briqué par le i arenchyme. Tous leurs principes immédiats, qui no sonlpasd'or gine minérale, sont formés dans les éléments anatomiques des divers tissus, d'où ils arrivent au sang, pour pisser en- suite directement dans le produit excrété» Ils préexistent donc, par rapport au moment, de leur passage dans le parenchyme. Ainsi il y en a dans son artère, et il n'y en a plus ou il n'en reste que fort peu dans ses vei- nes, parce qu'ils ont été excrétés, séparés du plasma sanguin par le tissu parenchyma- teux. 11 n'y a [tas de rapporta entre la com- position de ces fluides et celle des épithé- liums de la paroi qui les produit. Ces excrétions renferment des principes d«i la première et de la deuxième classe, eu pro- portion presque égale en dehors de l'eau qui est prédominante. Cette eau lient en disso- lution des sels minéraux à l'aide des- quels sont dissous des sels insolubles, d'ori- gine organique. On trouve dans l'urine des substances coagulables analogues aux mucus ; mais alors elles ne viennent pas du rein; elles viennent de la paroi des conduits qu'a traversés l'urine , c'csl-â- dire de l'uretère et de la vessie. Ces hu- meurs ne remplissent aucun rôle ni phy- sique ni chimique dans l'économie, elles sont purement excrémentitielles, et une fois qu'elles sont produites, elles demandent à être expulsées, sans quoi elles deviennent promptement nuisibles. (Ch. Robin, France médicale, 1864, 1865-) Des sédiments formés par les urates alcalins, le plus fréquemment observé chez l'homme est celui qui est généralement dé- signé sous les noms iïurale cl' ammoniaque et d'urate de soude. Il est composé d'un mélange d'urate de potasse, d'urate de soude et d'urate d'ammuuiaquc, contenant parfois même des traces d'urate de chaux et d'urate de magnésie, ainsi qu'un peu de phosphate de soude (Byasson). 100 parlies'de ce dépôt donnent de 90 à 95 parties d'acide urique, le reste est représenté parla potasse, la soude et l'ammoniaque qui lui sont com- binées. Tantôt c'est la potasse qui prédomine, tantôt c'est la soude. L'ammoniaque n'entre que pour un à deux dans ces 5 à 10 par- oi Ù82 HYG ?>es de bases combinées avec l'acide urique, Dans ces conciliions de mélange, ces urates ne cristallisent pas et ils se déposent en granules microscopiques, sphéroïdaux, ag- glutinés souvent en petits amas par du mucus. Or, l'augmentation de la quantité de ces principes et leur passage à l'état solide nous offrent accidentellement, chez l'homme, un exemple de la séparation du sang, par le rein, de principes formés par désassimilation, qui, chez les oi>eaux, les reptiles et beaucoup d'invertébrés, sont ré- gulièrement éliminés presqu'a l'exclusion de l'eau, de mauière à former la partie pi incipale d'une urine pâteuse, demi-solide, blanche ou jaunâtre. Elle a cette teinte sur les poissons où elle est plus fluide et con- tient des urates, des phosphates alcalins et terreux et de l'oxalate de chaux; elle est même tout à fait fluide, incolore, non filante chez les raies, ('liez les Insectes et les Araignées, les urates, l'acide urique et quelques autres principes salins produits par les tubes de Malpighi, forment une urine trouble, blanchâtre ou rougcàtre, versé dans la dernière partie de l'intestin ou dans le cloaque. Bien que ne ^'observant pas chez tous les individus, le sédiment précédent peut être considéré comme presque aussi normal chez l'homme que celui de carbonate de chaux des urines du cheval, tellement sont légères les modiGcations de la circulation, de l'exer- cice physique ou de l'alimentation qui en amène la production. Il est eu flue pous- sière à grains sphéroïdaux, larges de 1 à S millièmes de millimètre. Ces grains sont plus volumineux chez les oiseaux, les rep- tiles, etc. La présence d; l'albumine, de la fibrine, ou d'un mucus quelconque dans l'urine et les autres humeurs de ce groupe, en proportion facilement appréciable, est un fait pathologique, et un fait pathologique grave, tandis que c'est là le cas normal pour les liquides excrémento-recrémentitiels et autres sécrétions. Les principes qui se trouvent dans les ex- crétions existent tous dans le sang. Ainsi, les principes de la sueur, de l'urine, du liquide amniotique, etc., sont formés ailleurs que dans l'organe qui les excrète, ailleurs que danslereiu, ailleurs que dans lesglandes su- doripares. Cesorganesne font que les séparer HYG du sang, tandis que dans les humeurs pré- cédentes, généralement, la glande a produit un principe spécial à l'humeur dont il s'a- git. Le sang de l'artère rénale renferme tous les principes que l'on trouve dans l'urine, tandis que le sang de la veine rénale ne les renferme plus, ou n'en renferme que des proportions minimes. S'agit-il , au con- traire, des liquides pancréatique ou biliaire, ou du lait, on ne trouve, ni dans le sang artériel, ni dans le sang veineux, les prin- cipes caractéristiques de ces liquides. C'est dans le tissu des glandes correspondantes que ces principes ont été formés. Au point de vue de leur origine et de leurs usages physiologiques, les humeurs du dernier groupe diffèrent beaucoup des pré- cédentes, il faut donc se garder de confondre, comme on le voit faire souvent, les liquides excrétés avec les autres humeurs. Il y a du reste des différences anatomiques correspon- dantes qui font que le rein, etc., ne sont pas des glandes au même titre que le foie ou la mamelle, par exemple. Ainsi, en dehors des principes d'origine minérale qui traversent l'économie tels qu'ils y sont entrés, ceux qui prédominent dans l'urine sont des principes des deux premières tribus de la deuxième classe; ils y arrivent tout formés, empruntés au sang par un simple choix dialytique. N'étant pas fabriqués par suite d'actions assimila triées et désassimilatrices s'accomplissant dans les épithéliums mêmes, il résulte de ce choix une : humeur sans analogie avec les parois excré- tantes, comme en out, au contraire, les nu - meurs qui possèdent pour principe fondamen- tal, au moins au point de vue physiologique, une substance organique coagulab'.e. Aucune excrétion, également, ne contient des princi- pes caractéristiques, c'est-à-dire qui, produits j par les parois des tubes du parenchyme pro- ; ducteur, lui soient exclusivement propres et ne se retrouvent dans aucun autre liquide. i Tous leurs principes constitutifs, au con- traire, préexistent dans le sang qui les ap- i porte, après les avoir empruntés où ils se sont formés, cl quelques-uns, eu outre, exis- tent aussi en petite quantité dans diverses sécrétions proprement dites. Seulement, dans les unes dominent certains principes comme les urates et l'urée dans l'urine, tandis que la sueur n'en renferme que des traces, alors HVG que dans celles-ci existent surtout des sudo- rates, dont on n'a pas encore constaté la présence dans l'urine, bien qu'il y en ait probablement. Parmi ces principes s'en trouvent qui leur donnent leur odeur, comme les acides valérique, capryliqueet caproïque dans la sueur, ou ce sont des principes voisins de l'acétone dans rurinedel'hornme, incon- nus dans celle du ebat, du chien, de la mou- fette, etc., tandis que ce sont des hippurates ou des corps voisins chez les herbivores. Dans tous ces liquides enfln, l'eau, fait important, existe à l'état libre, comme prin- cipe immédiat proprement dit, et n'est pas fixée partiellement, comme eau de consti- tution, à des substances coagulables, ainsi que cela a lieu dans les autres humeurs. La production des deux principaux liquides de l'économie qui rentrent dans ce groupe (urine et sueur) est le résultat de l'acte carac- téristique de deux fonctions de la vie végétati- ve, fonctionsexcrétricesou désassimilatrices, agissant inversement à la digestion, confon- dues toutes deux par les physiologistes avec la propriété de sécrétion. L'une est Vuri- nation, dont j'ai le premier signalé les traits essenlie\s(Tableauxd,analomie. Paris, 1850, in-4°, p. 9). La seconde est làsudorification, séparée des sécrétions proprement dites par M. Bergeret(1866), d'après les analogies très réelles que présente, avec l'urination, l'acte de la production de la sueur. Dans l'un et l'autre de ces liquides, les principes immédiats d'origiue organique sont uon-seulement cristallisables, mais aussi impropres à l'assimilation qu'à remplir un rôle physiologique spécial et déterminé, tel que celui que remplissent la caséine, la pancréatine, la pepsine, etc. L'urination est la deuxième des fonctions de la vie végétative. Elle est caractérisée par l'expulsion des principes liquides et des priucipes solides tenus eu dissolution, quand les uns et les autres sont devenus impro- pres à la nutrition i elle a pour condition d'existence la propriété physique d'exosmose dout jouissent les éléments auatomiques et les tissus, et satisfait à l'acte chimique de désassimilation ou de décompositiondésassi- milatrice, lequel est un de ceux du double acte organique appelé nutrition. Chez les animaux, l'appareil digestif in- troduit les matériaux solides et liquides; la I1YG US'. forme exactement déterminée du corps et son accroissement limité (qui est le côté dynamique en corrélation avec la forme o« côté statique) font reconnaître, comme con- dition nécessaire d'existence, la présenct d'appareils correspondants à celui de la di- gestion, mais agissant en sens inverse. C% sont précisément l'appareil urinaire et l'ap- pareil sudoripare. Ils éliminent des gaz et surtout de l'eau avec les principes solide* dissous dont les matériaux, revenus à l'état de composés fixes et cristallisables, sont impropres à servir plus longtemps et doi- vent être expulsés. Entre ces deux ordres d'appareils, digestif d'un côté, urinaire et sudoripare del'autre, se trouve placé l'appareil pulmonaire, ou branchial qui, à la fois, prend et rejette, mais les principes gazeux seulement, double action qui est une suite nécessaire de l'état fluide de ces principes, dont le mouve- ment ne peut être qu'un échange. Ainsi l'appareil digestif introduit les ma- tériaux solides et liquides, l'appareil uri- naire et l'appareil sudoripare rejettent les principes liquides et solides , pendant que celui de la respiration fait l'un et l'autre pour les principes gazeux; quand manque l'expulsion des premiers, l'accrois- sement n'est arrêté que par la mort, et la forme n'est pas nettement délimitée. Les organes urinaires constituent un ap- pareil aussi net et aussi distinct que Vap- pareil respiratoire, et qu'il faut placer sur le même rang que lui et que ceux de la di- gestion et de la circulation. Par conséquent, ou reconnaîtra qu'il existe une fonction correspondante, la fonction urinaire ou urination, dont l'histoire ne doit plus être confondue avec celle des sécrétions. Nul appareil n'a autant que l'appareil digestif de glaudes annexées tant au dehors que dans son épaisseur, et pourtant personne ne songerait à rattacher ces fonctions aux sécrétions. De ce que l'urèthre et le pénis servent à deux fonctions, cela n'établit au- cune confusion entre les appareils repro ducteur et urinaire, pas plus qu'on ne peut confondre la fonction de la voix avec celle de la digestiou ou celle de la respiration, par suite du concours des mâchoires, de la langue et du larynx à leur accomplissement. Un seul organe peut, eu effet, concourir à hS'x II YG UYG former deux ou plusieurs appareils; et, i selon qu'il agit de telle ou telle façon, il prend part à l'accomplissement de deux ou plusieurs fonctions, parce qu'un organe peut remplir deux ou plusieurs usages. Il faut savoir, en effet, que la notion d'usage uuique ou multiple est bien différente de celle de fonction, et se rattache à l'idée d'organe exclusivement; comme celle de fonction se rapporte uniquement à l'idée à' appareil. Le nombre des organes de l'appareil uri naire, leur situation extra- péritonéale, leur disposition symétrique et leurs autres ca- ractères, lui donnent tous les attributs généraux des appareils les plus nettement déterminés. Le rein diffère du poumon en ce qu'il n'est qu'éliminateur. L'étude des caractères d'ordre organique, en outre, montre que le parenchyme rénal diffère, autant que le parenchyme pulmonaire, de celui des gland es proprement dites; il a sa structure et sa texture spéciales, qui ne le rapprochent d'aucun des organes parenchy- mateux du même organisme. (Robin, dans Déraud, Physiologie, première édition, 1853, et deuxième édition, 1856, t. II.) Ces faits sont loin d'être indifférents, comme on le voit, à la question du rempla- cement d'une des fonctions par l'autte et à celle qui montre combien les sucs intesti- naux sécrétés diffèrent de la sueur et de l'urine. Ces remarques sont applicables aussi à la sudorificatiott, dont l'appareil est disséminé dans toute l'étendue de l'organisme, sous forme de follicules glomérulés, placés dans le tissu lamineux sous-cutané; follicules excréteurs, aussi distincts des follicules sé- créteurs et des glandes en grappe que le rein en est différent, et appartenant comme lui et le poumon aux parenchymes non musculaires. La composition de la sueur, comme celle de l'urine, n'a aucun rapport avec celle des parois des conduits que pro- duisent le liquide. L'action purement éliminatrice de prin- cipes préexistant dans le sang (et nullement formatrice de composés spéciaux cristalli- santes ou coagulables), qui a pour résultat la formation et le déversement de la sueur et de l'urine, reconnaît, cependant, comme cause essentielle, l'influence exercée par les épithéliums en rapport avec leur composi- tion immédiate. Ces excrétions ont lieu d'une manière continue avec de simples exacerbatious mo- mentanées, et ne sont pas, comme les sécré- tions, des actes intermittents s'accomplissant seulement sous l'influence de certaines con- ditions déterminées, les unes physiques et chimiques, comme la sécrétion des larmes, des salives, etc., les autres plus nettement chimiques encore, comme celle des sucs gastrique et pancréatique ; les autres exclu- sivement d'ordre organique, comme celle du liquide prostatique, du lait, etc. La présence dans \e liquide amniotique de l'urée, de la créatinine, montre que ce fluide contient de l'urine fœtale au moins dès le troisième mois, nombre qui indique l'âge des plus jeunes individus dont on ait analysé l'eau amniotique; de plus, on retrouve ces prin- cipes dans le sang et dans le liquide vésical du fœtus. Ces données sont déjà suffisantes pour prouver que ce liquide ne remplit qu'uu rôle purement physique de protection et ne sert en rien à la nutrition et à l'ac- croissement du nouvel être. C'est ce que prouvent encore les rapports anatomiques de l'amnios avec l'allantoïde chez les rumi- nants et la comparaison de la composition de ces deux liquides. Les faibles proportions «le l'albumine qu'il contient et les variations de sa quantité prouvent que ce n'est pas là un liquide nutritif comparable au blanc d'œuf par exemple. La disposition de l'épi- démie et de la matière sébacée du fœtus à compter du troisième mois environ s'oppose du reste à toute absorption de ce liquide par la peau et l'on n'en retrouve jamais dans l'estomac. La petite quantité de principes immédiats, formés par désassimilation, que lui apporte l'urine qui se môle à lui, fait, d'autre part, qu'il n'a aucune action malfai- sante sur la peau ainsi protégée. D'un autre côté, la totalité de l'eau am- niotique n'est pas de l'urine, car dans les premiers temps du développement il existe en trop grande quantité par rapport au vo- lume du corps de l'embryon, pour que les reins de celui-ci puissent produire tant de liquide. 11 est certainement fourni alors par l'amnios empruntant les matériaux néces- saires aux capillaires des organes vasculaires KYG qu'il tapisse, tels que le chorion allantoïdien. Malheureusement la science ne possède pas encore d'analyse indiquant la composition immédiate de ce liquide avant l'âge de trois mois à trois mois et demi. On sait cependant qu'avant cette époque il ne contient que des traces de substances albuminoïdes, insuffi- santes [tour le rendre alibilc. Mais, eût-il ces qualités, que l'état du tube digestif ne per- mettrait pas qu'il fût absorbé ou digéré comme le lait. la présence d'un liquide amniotique chez les oiseaux, analogue à celui des mam- mifères, prouve au reste que cette humeur n'est pas sécrétée par les vaisseaux mater- nels pour arriver dans l'amuios par trans- sudatîon, L'absence d'allantoïne et les autres particularités de sa composition comparativement au liquide allantoïdien montrent aussi que les eaux amniotiques ne sont pas une transsudation de celui-ci, ori- gine à laquelle, du reste, il ne serait permis de songer que chez les ruminants, etc., et non chez l'homme et les siuges. Les follicules su - doripares sont encore assez peu enroulés à l'époque de la naissance pour porter à croire qucl'excrétion sudorale n'a pas encorelieuet ne concourt paS à la constitution du liquide amniotique. Us n'existent, du reste, que sur les mammifères. (Voyez aussi Cli. Robin, Leçons sur les humeurs. Paris, 1867, in-8.) Chrz les oiseaux, le liquide allantoïdien contient des urates et de l'urée. Les analogies qui existent entre la com- position de ce liquide et celle de l'urine des jeunes mammifères montrent que cette dernière excrétion vient se mélanger au li- quide allantoïdien par le canal de l'oura- que. Mais, comme le fait remarquer Bi- schoff, ce dernier n'est pas l'urine même du fœtus. Sa quantité n'est pas en rapport avec le développement des reins. L'allantoïde a déjà un grand volume et beaucoup de li- quide à une époque où les corps «le Wolff ne font que paraître et où les reins n'existent pas encore. Le liquide allantoïdien est donc très-probablement produit par les parois vasculaires de la poche de même nom qui le contient, et à mesure que l'urine est sé- crétée, elle se mêle à lui par l'ouraque (en quelque sorte accidentellement), comme aussi partiellement avec l'eau de l'amnios par l'urèthre. La présence de l'allautoïDe înu u'ô: dans l'urine du veau montre que ce prin- cipe est un produit de désassimilation.dea tissus apporté par l'urine dans le liquide allantoïdien. Mais l'existence, dans l'allan- toïde des oiseaux, d'un fluide analogue au liquide allantoïdien des mammifères, ne permet pas d'admettre, avec Bischoff, que ce dernier soit un produit fourni par les vaisseaux sanguins de la mère, qui trans- suderait à travers les membranes de l'œuf. On voit, d'après ce qui précède, que les usages des liquides allantoïdien et amnio- tique sont principalement des usages méca- niques de protection, et que secondairement ils servent à diluer l'urine fœtale ; car ce qui, decelle-ei, ne peut être contenu dans la vessie, vient se déverser dans la cavité de l'amnios chez l'homme, et surtout dans celle de l'al- lantoïde sur les animaux chez lesquels la cavité de cet organe persiste pendant toute la durée de la vie fœtale. L'exhalation pulmonaire et branchiale est, par son origine et sa composition, analogue aux excrétions des autres parenchymes non glandulaires, tels que celle du rein et des organes sudoripares. En présence de cm données, sou état gazeux, qui n'est tel que chez les animaux à respiration pulmonaire, ne constitue pas un motif suffisant pour en faire reporter l'étude loin de celle des produits que nous venons de passer en revue. Le poumon et les branchies excrètent de l'acide carbonique, de l'eau, des traces de substances azotées coagulables, et acciden- tellement divers principes volatils, tels que l'alcool, les essences, etc., au môme titre que le rein et les organes sudoripares excrè- tent de l'urée, des urates, des sudorates, etc., et accidentellement aussi de l'alcool, des es- sences, etc. L'acide carbonique, à son tour, est un principe immédiat de la deuxième classe, formé par désassimilation, dans l'épaisseur des éléments anatomiques, au même litre que l'urée, l'allantoïne, les urates, les su- dorates, etc. Il est apporté tout formé par le sang dans les parenchymes pulmonaire et branchial qui ne font que le séparer de cette humeur, comme ont été séparés aussi les principes éliminés lors de la production de l'urine, du liquide allantoïdien et de la sueur. L'exhalation pulmonaire contient, il ZiSG II YG est vrai, une partie dos gaz atmosphériques ingérés dans les voies respiratoires , et dont l'autre portion a pénétré dans le sang, en devenant ici une des conditions physiques et mécauiques de Vexcrétion ; mais ce fait ne s'observe que sur les animaux à respira- tion pulmonaire, et n'existe pas chez ceux qui respirent par des branchies et par la peau. Cetle panic des gaz rendus tels quels à l'atmosphère ne constitue pas le produit excrété; elle ne fait que lui servir de véhi- cule, mélangée qu'elle est avec lui. Déjà, de Blainvilie, rangeant l'exhalation pulmonaire parmi les produits médiats, avait dit qu'elle constitue un excrément aériforme formant « des miasmes non-seulement plus abondants, mais encore plus putrides que ceux qui se trouvent à la surface de la peau. Celte nature miasmatique de l'air respiré est surtout très-marquée dans celui que ren- dent les malades de certaines affections, où les éléments eux-mêmes de l'organisme semblent entrer eu décomposition. C'est là, selon moi, la véritable cause de la contagion de ces maladies; car on conçoit très bien que les individus, qui viennent à absorber un air chargé d'excréments gazeux éminem- ment putrides en reçoivent une influence délétère. Les foyers de contagion se forment par l'accumulation de ces excréments dans une atmosphère chaude, qui n'est renouve- lée ni par la ventilation ni par l'action des arbres et de la végétation en général » (De Blainvilie, Cours de physiologie 1833). Accidentellement, la vapeur pulmonaire se charge des principes volatils qui ont été ingérés ou formés dans le tube digestif, tels que ceux de l'ail, de l'alcool, du camphre, du musc, l'hydrogène sulfuré, l'hydrogène carboné, etc. Dans l'étude des sources et de la quantité d'acide carbonique excrété à l'état gazeux par le poumon, ou à l'état liquide par les branchies, il importe de tenir compte de ce fait que ces sources peuvent être au nombre de deux. En effet, si la plus grande partie de l'acide carbonique rejeté par le poumon vient de celui qui est produit par désassimi- latiou dans l'iniimité des éléments anato- miques, il en est une portion, dont il y a lieu de tenir compte, chez les herbivores surtout, qui provient de celui qui est formé dans la cavité digestive, puis est absorbé [ÎVG par les veines, avec les autres matières vo- latiles ou non. Celui-ci est produit, soit par fermentation de certains aliments soit pur sécrétion gazeuse du tube digestif. D. Ues produits médiats. De Blainvilie, le premier, a fait rentrer dans l'anatomie générale, sous le nom depro- duits médiats, les composés dont il va être question. « Avant tout je diviserai, dit-il, les produits en deux grandes sections : la pre- mière comprendra les produits normaux et la seconde les produits anormaux. Parmi les produits normaux, les uns que nous nom- mons immédiats, sortent de toutes pièces de l'économie, et méritent peut-être seuls le nom de produits; les autres que je nomme- rai produits médiats, résultent du mélange de substances introduites dans l'économie, avec des liquides sortis de celle-ci ; mélange dans lequel les substances qui y concou- rent ont subi des modifications particulières qui en fout des espèces de produits nou- veaux. » (Cours de physiologie. Paris, 1833, in-8, t, II, p. 15 et t. III, p. 340). Il les range en aériformes ou gazeux et en li- quides et solides qui sont le miel, le chyme et les matières fécales. Les produits médiats aériformes sont pour de Blainvilie les exhalations pulmonaires et les gaz intestinaux. Mais ces derniers seu- lement appartiennent réellement aux pro- duits médiats . L'origine des principes essentiels rejetés par le poumon, de l'acide carbonique surtout, montre que l'exhala- tion du parenchyme pulmonaire est une excrétion, et qu'elle doit être rapprochée des excrétions produites par les autres pa- renchymes non glandulaires, tels que le rein et l'allantoïde. Ce n'est que chez les animaux à respiratiou aérienne que l'acide carbonique sort mêlé aux fluides avec les- quels est arrivé l'oxygène, et il n'y a pas d'action réciproque des gaz qui sortent du poumon et de ceux qui, introduits, reçoivent cet acide pour être expulsés avec lui. Au contraire, aucune des parties gazeuzes li- quides ou solides qui concourent à consti- tuer les produits médiats ne se trouve dans ceux-ci telle qu'elle a été, soit sécrétée par les glandes ou les muqueuses, soit ingérée dans l'organisme. ÏIYG Des matières fécales, fécés ou excréments. Les matières focales sont les résidus, non absorbés, des humeurs exçrémento-récré- menlitielles versées dans toute la longueur du lubc digestif, avec interposition des restes alimentaires non liquéfiés, sans addition d'aucun liquide ni principe excrémentitiels spéciaux tels que le sont ceux de l'urine et de la sueur. Sous ces divers rapports, les fèces diffè- rent essentiellement des liquides excrémen- titiels composés de principes formés par désassimilation, ne pouvant séjourner dans l'économie sans devenir nuisibles. Les caractères extérieurs des fèces sont souvent changés par le déversement et l'ad- dition en excès des humeurs excrémenlo- récrémentitielles, telles que la bile, le suc intestinal ou le mucus, qu'il ne faut pas confondre avec ce suc, tous rejetés à l'état liquide ou presque liquide et plus ou moins modifiés par leur propre mélange. Le poids des excréments varie chez un homme adulte de 130 à 200 grammes par jour, donnant par la dessiccation 30 à •40 grammes de résidu. Il forme le dixième ou le douzième environ du poids des ali- ments solides et liquides, le septième ou le huitième de celui des aliments solides con- sidérés seuls chez l'homme; 65 p. 100 des aliments chez le mouton ; 39 p. 100 chez le cheval; 22p. 100 chez la vache et 4 p. ICO sur le porc (Boussingault). Leur consistance est celle d'une pâte assez tenace et adhérant aux corps qu'elle touche, variant cependant, sous ce rapport, depuis l'état presque solide, avec une certaine friabilité, jusqu'à celui de matière demi- liquide, s'étalaut sans couler. Elle est celle d'une pâte friable ou d'une bouillie chez un grand nombre d'herbivores et de grani- vores. Leur pesanteur spécifique est moindre que celle de l'eau. Leur saveur est ordinairement fade ou dou- ceâtre; mais souvent elle est plus ou moin§ amère : cette amertume est de même nature que celle de la bile, et estdue, soit à des tau- rocholatesqui ne sont pas décomposés, soit plutôt à des cholalates résultant de la décom- position intestinale des taurocholates, etc., par suite même de l'action naturelle exer- cée par ces derniers, pendant la part qu'ils prennent au rôle que remplit la bile dans Il Y G 1N7 l'intestin ; et Ton sait que les cholalates ont aussi une saveur amère. C'est cette amer- tume qui empêche divers animaux de se nourrir des excréments de l'homme adulte, tandis qu'ils recherchent ceux des jeunes enfants dont la bile ne renferme pas encore des tauroiholates ou n'en contient qu'une petite quantité, allant graduellement en augmentant. Les excréments ont une odeur sui generis qui n'est pas une odeur putride à propre- ment parler, sauf les cas de rétention acci- dentelle des matières ou dans quelques cir- constances où les aliments ont été ingérés en trop grande quantité et ont séjourné ainsi plus de vingt-quatre à quarante-huit heures sans être tous digérés. Cette odeur varie du reste un peu avec la nature des ali- ments, l'atmosphère dans laquelle on a sé- journé, la nature de l'exercice auquel on s'est soumis, etc. Elle est presque nulle chez les jeunes enfants et devient de plus en plus prononcée à mesure que sont de plus en plus ingérés des aliments azotés qui exigent davantage l'intervention de la bile pour être liquifiés. Aussi les excréments de» chiens nourris d'os principalement, dont la digestion exige peu cette intervention, sont- ils nou-seulement incolores relativement à la teinte ordinaire des fèces, mais aussi presque sans odeur. C'est surtout à des modifications de cer- tains principes de la bile qu'est due cette odeur, sans qu'on sache encore lesquels, ni quelles sont les modifications subies, non plus quelle est la nature des principes vola- tils formés alors. On sait seulement que c'est au-dessous de l'abouchement des con- duits biliaire et pancréatique que commence à se manifester l'odeur des excréments. Ber- zelius a constaté que des bols de rôti mâché mêlés d'albumine, et tenus en digestion dans de la bile pendant douze heures, avaient pris alors l'odeur d'excréments frais. Valentin a vu que le produit de la décomposition de la bile de bœuf répaud au contraire l'odeur des fèces des vaches. La couleur des excréments est générale- ment d'un brun plus ou moins foncé, tirant «u grisâtre ou au vert foncé, avec des traî- nées de mucus grisâtre concret ou demi- concret à la surface des matières, mucus dont l'existence n'est pourtant pas coa- I1VG [JYG fiante. Cette teinte brune est souvent assez foncée pour paraître presque noire. D'autres fois elle tire au jaune ou au roussâtre, soit accidentellement, soit d'une manière per- manente chez divers animaux. Elle est de couleur herbacée plus ou moins foncée chez beaucoup d'herbivores, tant vertébrés qu'iu- vertebrés. Elle est due surtout à la biliver- dine ou à son action tinctoriale sur les rési- dus. Elle varie aussi selou la nature des aliments végétaux ou animaux dont les restes se mêlent à la bile. C'est ainsi que celte couleur lire au gris vcrdàtre lorsque toutes les autres conditions d'alimentation restant les mêmes d'autre part, le lait intervient pour une portion notable dans les boissons ingérées. Elle disparaît et les excréments prennent l'aspect delà terre glaise lorsque, dans les cas d'ictère, la bile cesse de couler dans l'intestin. Les os, qui ne suscitent pas le déversement biliaire, forment chez les chiens des excréments non colorés et pres- que sans odeur fécale. Chez les oiseaux, les reptiles, les matières fécales sont plus ou moins recouvertes d'urine pâteuse, qui les colore partiellement en blanc grisâtre ou jau- nâtre lors de leur passage dans le doaque. Les excréments sout généralement ueu- tres. Ils sont parfois uu peu alcalins lors- qu'ils deviennent liquides par suradilition de bile et des liquides intestinaux propre- ment dits. Cette réaction alcaline est duc à la présence de phosphates terreux et alca- lins basiques. Composition anazomtque aes [cecs. — L'ob- servation démontre deux ordres de parties daus les fèces. Une portion provient des ali- ments, elle représente environ le tiers du produit desséché de chaque déjection; le reste vient des humeurs que l'animal a ajoutées à la matière alimentaire pendant qu'elle parcourait le tube digestif. Le résidu alimentaire se compose des parties qui sont complètement réfractaircs aux sucs digestifs, de celles qui, bien que liquéfiables, n'ont pas été amenées à l'état liquide; enlin do quelques traces de maîières liquéCées qui n'ont pas été absorbées. Ainsi on trouve dans les excréments : 1° des graine* entières que leur enveloppe épidermique, inattaquable par le suc gas- trique, a protégées, et qui, chose curieuse, n'ont pas toujours perdu la faculté de ger- mer quand elles ont été avalées cn;es. Si elles ont été écrasées, elles abandonnent leur emeloppe et plus ou moins de leur contenu au résidu excrémentitiel ; 2° des parties résistantes des tissus animaux (liga- ments jaunes, etc.), et même quelques fragments microscopiques de faisceaux siriés des muscles; 3° des fragments d'os, ou bien, si l'animal digère les os, des masses blanchâtres pouvant se réduire en poudre et composées de la partie terreuse du tissu spongieux des os. Fourcroy s'est assure que la matière organique de l'os avait disparu de ce résidu, et Blondlot a fait la remarque qu'il se comporte avec l'acide chlorhy- drique comme les os calcinés. Les téguments cbitiueux des insectes, la coquille des mol- lusques et la carapace des crustacés se re- trouvent aussi dans les excréments, lorsque les animaux qui les avalent entiers ne s'en débarrassent pa>par le vomissement; pour- tant les raies et les squales en dissolvent les sels calcaires et les ramollisseut par leur énergique suc gastrique, de manière à leur faire traverser leur étroit p\lore ; 4° des par- ties colorantes des végétaux dans toutes les cellules qui u'ont pas été rompues par la mastication, etc; 5° la cellulose et le ligu'eui des végétaux ; il forme une notable partie des excréments des herbivores ; 6° l'excès des matières grasses qui n'a pas pu être éinulsionné dans le tube digestif; 7° l'ami- don cru et même cuit, si les cellules des fruits, des graines et des tubercules le con- tenant, n'ont pas été ouvertes par la tritu- ration; S° souvent des œufs des helminthes vivant dans l'intestin de l'animal observé. Lorsque la quantité d'aliments introduits dans l'estomac excède le pouvoir digestif, soit qu'il y ait excès dans l'alimentation, soit que la production des liquides actifs ait subi quelque atteiute, ou voit passer dans les excréments des substances qui d'or- dinaire sont liquifiées et absorbées. Une autre partie des excréments est com- posée du reliquat des humeurs qui ont été versées dans toute l'étendue du tube digestif sur les substances ingérées. C'est ce qui, combiné avec le résidu des matières ali- mentaires, donne aux excréments de chaque animal les caractères qui les distinguent. On ne verrait pas une si grande variété dans les fèces, si leur apparence et leurs I1YG I1YG 489 autres propriétés étaient déterminées seu- lement par la nature des aliments Deux animaux ayant la mémo alimentation peu- vent avoir des excréments notablement différents. Ce qui démontre qu'une partie des excréments provient des humeurs que l'animal a versées dans son propre canal digestif, c'est que si les selles deviennent plus rares chez les individus soumis à l'abstinence, elles ne sont pourtant pas complètement supprimées. Il y a encore des évacuations dans les maladies aiguës} pour lesquelles on a ordonné une diète sé- vère. Enliu, les excréments qui s'amoncellent peu à peu dans le côlon et le rectum des ani- maux soumis à la torpeur hibernale, prou- vent qu'une partie des fèces provient des hu- meurs biliaire, pancréatique et intestinales. Le mcconiwn qui s'accumule dans l'intes- tin à compter de la fin du premier tiers de la gestation est lui-même formé surtout par des cellules épithéliales de la muqueuse di- gestive desquamées isolément ou en lam- beaux et de matière colorante de la bile, avec parfois un peu de cholestérine ; par tics maintenues agglutinées par un mucus pâteux et finement granuleux. Eu parlant des résidus de l'humeur bi- liaire prenant part à la constitution des fèces, il est question ici seulement de ceux de la cholestérine qui passe à l'état deséro- line ou stercorine (Flint), des taurocholates et de la biliverdine. En effet, la bile ne renferme pas d'autre substance organique coagulée que sa matière colorante, et les traces de mucus qu'elle donne à l'analyse viennent de la vésicule du Del. Contraire- ment au suc pancréatique et à ceux que versent les follicules intestinaux, elle n'a pas pour principe immédiat fondamental quelque espèce de principe albuminoïde, susceptible d'être retrouvé dans les fèces sous forme de matière amorphe, demi- solide comme la mucosine, etc. ,ou la pan- créatine. En d'autres termes, la bile ne contient aucun des principes qui se prêtent à ouer le rôle d'émulsifà la manière de lapan- créatineet des autres matières émulsionuan- tes, toutes albuminoïdes ou mucilagineuses. Mais W. Marcet a vu que les sels de la bile s'emparent seulement d une portion des acides margarique et stéarique des graisses neutres, et qu'elle ne donne pas d'émulsion stable avec les corps gras. Uexcrétint (W. Marcet), principe cristallisable sulfure d'origine peu connue (dérivant peut-être des taurocholates), se trouve aussi dans les fèces de l'homme. Quelquefois la partie cxcrémentitielle de ces humeurs se condense, s'accumule au- tour de quelques corps solides introduits dans l'intestin, avec des phosphates et des carbonates terreux, et donne ainsi naissance à ces calculs stercoraux, ou pierres slerco- ralcs, communs chez les herbivores. Parmi ces concrétions comptent celles qui, for- mées surtout d' ambré ine disposée en cou- ches concentriques, forment les masses Cambre gris qu'on trouve dans l'intestin du cachalot et qu'il ne faut pas confondre avec les égagropiles. (Voy. bézoatid.) Des animaux et des végétaux infusoires se produisent pendant le travail digestif, mais chez les herbivores seulement à l'état normal. Il en naît, là, comme partout où se trouvent des substances organiques en voie d'altération. L'intestin, par ses liquides et sa température^ oîfre toutes les conditions convenables à leur développement. Mais il n'est pas exact de dire que le résultat essentiel de la digestion est la formation d'animalcules. Leuret et Lassaigne ont vu, dans l'esto- mac d'une grenouille ou d'un crapaud, •huit ou dix heures après un repas, des glo- bules arrondis, mais immobiles. Dans l'in- testin grêle ou retrouve par milliers des cor- puscules analogues aux précédents, mais vivants, se contractant dans tous les sens et nageant dans toutes directions. Ce sont des amibes. D'après Gruby et Delafond, les rumi- nants ont quatre espèces d'infusoires vi- vants dans les deux premiers estomacs; mais dans le troisième et le quatrième ainsi que dans les matières excrémentitielles, ou ne trouve plus, disent-ils, que les cara- paces de ces animalcules. Le cheval a dans le caecum et la partie dilatée du côlon sept espèces de ces animalcules; plus loin, dans la partie rétréciedu côlon et dans le rectum, on ne verrait plus que leurs carapaces vides. Chez l'homme on ne trouve pas des vibrions dans les matières fécales normales et fraîches ; mais il s'en produit dans beau- coup de cas morbides, aiusiquedes leptothrix. 31* Zi90 IiYG Des produits médiats gazeux intestinaux. — C'c-t à l'étude des produits médiats, en général, et à celle des matières fécales, en particulier, que se rattache l'examen de la constitution et des caractères des gaz in- testinaux. On sait que par le fait de la réaction du chyme sur la bile et le suc pancréatique, il se dégage ordinairement des gaz. Magen- die, Leuret et Lassaigne, Burdach, ont rendu compte de ce phénomène. D'après Magendie, ce dégagement de gaz aurait lieu depuis l'orifice du canal cholédoque jusque vers le commencement de l'iléon; on n'en apercevrait aucune trace dans ce dernier intestin, ni dans la partie supé- rieure du duodénum, ni dans l'estomac. D'après Leuret et Lassaigne, il s'en dégage aussi dans une anse du duodénum comprise entre deux ligatures, mais la chose n'a pas lieu dans l'iléon, placé dans les mêmes con- ditions. Burdach a vu que le chyme s'écou- lant d'un anus contre nature, placé, très haut dans l'intestin grêle, contenait toujours beaucoup de bulles gazeuses. Ce n'est que par exception qu'on en trouve dans l'estomac, et alors ils y arri- vent par la déglutition, où il s'en produit par suite de quelques troubles assez fré- quents de la digestion stomacale. Il existe des gaz dans tout le reste da tube digestif. Ils occupent surtout le gros intestin. Dans l'intestin grêle, une certaine quantité de gaz est mélangée avec le chyme ; l'autre reste libre dans ce conduit. Magendie, MM. Chevreul, Jurine, Bau- mes, Chevillot, ont fait des analyses des- quelles il résulte que ces gaz sont : 1° l'a- zote ; 2° l'acide carbonique; 3" l'hydrogène pur; 4° l'oxygène; 5° l'hydrogène proto- carboné ; G0 l'hydrogène sulfuré. Ces six gaz ne sont peut-être jamais réunis dans une même section du tube digestif; mais plu- sieurs sont toujours plus ou moins mélan- gés ; il est rare qu'il n'y en ait qu'un seul. L'oxygène a été observé une seule fois dans l'estomac par Magendie. Chevillot l'a rencontré eu diverses proportions dans l'in- testin grêle, le gros intestin et dans l'esto- mac. La proportion était de 2 à 3 centièmes pour l'intestin ; de 2 à 8 pour l'estomac. Chevillot a vu Vazote former les 99 cen- riYG tièmes des gaz recueillis sur des cadavres épuisés par de longues maladies. M. Che- vreul, au contraire, a trouvé une propor- tion bien plus faible chez trois suppliciés. Cet azote serait, d'après ce dernier savant, en plus grande quantité dans l'estomac et le gros intestin que dans l'intestin grêle. Le gaz acide carbonique existe aussi en grande proportion et dans les gaz de toutes les parties du tube digestif. Jurine a prétendu que la quantité de ce corps allait en décrois" sant depuis l'estomac jusqu'au rectum, mais les chiiTres de Magendie et de M. Che- vreul démontrent précisément le contraire. Les tables de M. Chevillot prouvent que la proportion de ce composé va en diminuant de l'estomac à l'intestin grêle, et s'accrois- sant de l'intestin grêle au rectum. L'hydrogène pur a été trouvé dans l'in- testin grêle pour une quantité plus grande que les deux gaz qui précèdent. Il y a moins de ce corps dans le gros intestin que dans l'intestin grêle. Chevillot ne l'a vu quo 58 fois sur 69 sujets. Jurine s'était trompé en disant que sa quantité augmente da l'estomac au gros intestin. M. Chevreul n'a rencontré V hydrogène protocarboné que dans le gros intestin. Sur 95 cadavres, Chevillot n'en a vu que 10 ayant ce gaz et toujours dans le gros intes- tin, excepté dans un seul cas. La proportion la plus considérable a été de 18 centièmes. L'hydrogène sulfuré est le gaz qui existe en plus petite quantité dans l'intestin ; dans les cas de mort violente ou à la suite de longues maladies, on n'en a trouvé que des traces. L'hydrogène et les hydrogènes carboné et sulfuré ainsi qu'une portion des autres gaz sont le résultat de la décomposition des matières alimentaires au contact des liquides digestifs, et leur quantité varica\ec la nature des matières ingérées, le degré de la tritu- ration à laquelle elles ont été soumises, etc. Mais la muqueuse du jéjunum est suscep- tible d'exhaler de l'oxygène, de l'acide carbonique et de l'azote, par un mécanisme analogue à celui d'après lequel la mem- brane interne de la vessie natatoire des poissons en sécrète ; et l'on sait d'après les expériences de M. A. Moreau que la pro- portion du gaz, ainsi mis en liberté, est sous l'influeuce du grand sympathique, accompa- gnant les vaisseaux de ces sacs aériens. II YG Des sécrétions gazeuses chez les Poissons, les Moilusaues et les Acalèphes. — A la fin du tableau des produits excrémento-récré- mentitiels(p. 450), il faut ajouter le groupe assez considérable des sécrétions gazeuses fournies par la tunique interne d'org.mcs vésiculeux qui leur servent en môme temps de réservoir. Ces derniers, en raison de la nature physique de leur contenu, remplissent des usages principalement mécaniques de sustentation et de locomotion dans l'eau. Ces produits disparaissent (pour se renouveler ensuite), soit par résorption quand ces réservoirs ou vessies sont clos, comme chez divers poissons, les Janthines, les Velelles et autres Acalèphes, soit par excrétion, quand ils communiquent avec le tube di- gestif comme sur les cyprins et autres pois- sons, soit avec l'extérieur comme chez les Phy salies (voy. ce mot). Ces produits gazeux n'ont été analysés jusqu'à présent que chez les poissons. Ils se composent d'oxygène, d'azote et d'acide carbonique, mais dans des proportions au- tres que dans l'air et dans le sang. On ne trouve, en effet, dans la vessie natatoire des poissons que les seuls gaz qui préexistent dans le sang et nul principe spécial comme on le voit au contraire dans presque toutes les humeurs récrémentitielles. La production de ce fluide consiste donc essentiellement en un simple fait à' exhalation mettant en liberté les gaz dissous dans le sang, par exosmose dialytique et en proportions di- verses pour chacun d'eux, mais sans for- mation de principes propres à la sécrétion même, comme le fait a lieu dans les glandes pancréatique, biliaire, etc. Ce fait est en rapport avec cette particula- rité que la membrane interne de la vessie natatoire ne renferme pas d'élément anato- mique spécial ni une texture propre, autre que certaines dispositions et groupements floconneux des réseaux sanguins capillaires chez quelques espèces. On sait, du reste, que, chez les poissons, les gaz dissous dans le sang s'en séparent très aisément. Chez les raies, par exemple, au moment même de la mort par asphyxie dans l'air, alors que le cœur bat encore, des gaz se dégagent du sang, distendent plus ou moins les sinus veineux génitaux et les oreillettes en se mêlant au saug qui s'y trouve. Les con- I1YG &91 {raclions de celles-ci font passer le sang mêlé de bulles de ce gaz dans le ventricule, qui les pousse dans l'artère branchiale. Comme pour les sécrétions, les propor- tions de ces gaz varient, soitcorrélativement aux modifications apportées au cours du sang, indépendamment de tout changement dans sa composition, soit corrélativement à l'état même du sang. Ainsi M. A. Morcau a démontré que la section des rameaux du nerf sympathique accolé aux artères allant à la vessie natatoire amène une augmen- tation dans la proportion de l'oxygène que contient la vessie natatoire, tandis que la section des filets du nerf pneumogastrique qui se rendent sur la même artère, ne pro- duit pas cette augmentation, non plus que l'opération expérimentale elle-même, pra- tiquée à l'exclusion de toute section ner- veuse. La proportion de l'osygène par rapport aux autres gaz va aussi en augmentant à mesure que l'activité fonctionnelle de la vassie natatoire est plus prononcée, comme par exemple lorsqu'en évacuant celle-ci ot l'amène à se remplir de nouveau. Au contraire, lorsque par asphyxie de l'a- nimal son sang se trouve modifié par dimi- nution de son oxygène et augmentation de son acide carbonique, on voit ce dernier gaz, ordinairement en très faible proportion dans la vessie natatoire, augmenter de quan- tité à mesure que l'oxygène est emprunté, là, par le sang. Il finit même par disparaître presque complètement sans que la vessie se vide. (A. Moreau, Comptes rendus des séan- ces de l'Acad. des sciences, 1863 et 1865). Quant à la nature des gaz contenus dans les vésicules de l'opercule de consistance car- tilagineuse des Janthines, de l'organe dit cartilagineux ou mieux chitineux des Velel- les, dans les vessies aériennes des Physopho- rées etdesPhysalies, elle n'a pas encore été étudiée, non plus que les conditions orga- niques de leur production. (Ch. Kobin.) HYGROMÈTRE , HYGROMÉTRIE. (û-Yçof, humidité,pirpGv, mesure) phvs. — La vapeur d'eau est un des élémouts essentiels d3 notre atmosphère, et nous indiquerons à l'article vapeurs les propriétés remarqua- bles dont elle jouit elle rôle qu'elle joue, non-seulement dans la végétation, mais encore dans réchauffement du sol. On saiî A92 HÏG drj.i qu'elle est un des éléments les plus influents de la variation du temps, et à ce titre seul, il est important de pouvoir mesu- rer à un instant quelconque la quantité do vapeur contenue dans l'air. Cette mesure est l'objet de ['hygrométrie, et Vhygromèlre est l'instrument qu'on y emploie. Il existe plusieurs sortes d'hygromètres. Les uns sont fondés sur la propriété des corps d'origine organique, d'augmenter de longueur ou de volume par l'action de l'hu- midité ; les autres ont pour base le refroidis- sement qui s'opère dans l'eau parle fait de son évaporation à l'air libre; d'autres en- core utilisent la propriété qu'à la vapeur de ne pouvoir exister dans l'air en quantité supérieure à une certaine limite, variable d'ailleurs avec la température. Enfin, dans certains cas, on mesure directement avec la balance le poids de la vapeur qu'on a retirée d'un volume déterminé d'air par l'emploi de substances avides de vapeur d'eau. Hygromètre de de Saussure ou hygromètre à cheveu. — L'hygromètre de Saussure est le type des instruments de la première espèce. Il se compose d'ordinaire d'un cheveu dont l'extrémité supérieure est fixée par une pince, et dont l'extrémité inférieure s'en- roule sur la gorge d'une poulie mobile. L'axe de cette poulie porte une aiguille dont l'extrémité parcourt les divisions d'un cercle gradué et accuse ainsi les changements de longueur subis par le cheveu. Le cheveu ne se dilate que d'une manière peu sensible sous l'influence de la chaleur; l'humidité, au contraire, l'allonge dans une assez forte proportion. Par une autre pro- priété très-importante, l'allongement du cheveu dépend, non de la quantité abso- lue de vapeur d'eau contenue dans l'air, mais du rapport de cette quantité à celle que contiendrait l'air s'il était saturé de vapeur. L'air saturé à 30° contient beau- coup plus de vapeur que de l'air saturé à zéro. Dans les deux cas, le cheveu se sature lui-même et acquiert la même longueur. Si, à ces deux températures, l'air ne con- tient que la moitié du poids de vapeur qu'il pourrait contenir à l'état de satura- tion, le cheveu arrivera encore au même degré d'humidité, dans les deux cas, et par euitc aussi à la même longueur. L'bygroniè- II Y G | tre à cheveu ne fait donc point connaîtra directement la quantilcde vapeur contenue dans l'air à un moment donné, mais la proportion existant entre cette quantité et celle qui saturerait l'air, ou, comme on dit, le degré d! 'humidité ou degré hygrométrique de l'air. Dans la pratique, cette donnée est la plus importante à connatlre, car l'air a d'autant plus d'aptitude à recevoir de la vapeur, et il en a d'autant moins à la perdre, que son degré hygrométrique est plus fai- ble. D'un autre côté, si l'on joint à l'indica- tion de l'hygromètre celle de la température de l'air où se trouve l'instrument, il est toujours facile, au moyen des tables d'élas- ticité de la vapeur d'eau, de déterminer la quantité réelle de vapeur contenue dans l'air. Nous remarquerons toutefois que, dans . un air à demi saturé, le cheveu ne s'allonge pas exactement de la moitié de l'allonge- ment qu'il prend dans de l'air entièrement saturé. Il eu résulte que les indications de l'hygromètre ne sont pas exactement pro- portionnelles aux degrés hygrométriques, à moins qu'on ne le gradue d'une manière spéciale. Hors ce dernier cas, il faut faire usage d'une table de correction, qu'il est nécessaire d'appliquer d'ailleurs à tous les hygromètres des trois premières classes. Ajoutons enfin que les cheveux, avant d'être employés à l'hygrométrie, ont besoin d'être débarrassés de la couche graisseuse qui les recouvre naturellement et qui gêne- rait leur absorption de la vapeur. Pour les préparer, de Saussure les faisait bouillir pendant une demi-heure environ dans une faible lessive alcaline. Cette opération altère un peu cettesubstance. Il vaut mieux les laisser tremper pendant une heure dans l'éther sulfurique. Pour graduer l'hygromètre, on le met sous une cloche de verre renversée sur un bain d'eau. L'air ainsi clos se sature d'hu- midité, et, quand l'aiguille est au repos depuis assez longtemps pour donner l'assu- rance que le cheveu a pris toute l'humidité qu'il peut prendre, on note la position de l'aiguille et l'on marque 100 en ce point. On retire ensuite l'hygromètre pour l'intro- duire dans un air non saturé. Jusqu'en ces derniers temps, l'on le plaçait sous une cloche renversée sur de la chaux vive, ou IIYG mieux sur un bain d'acide sulfurique concen. tic. L'air et le cheveu se desséchaient complètement et l'on marquait 0 au point où s'arrêtait l'aiguille. Puis on partageait en I 00 parties égales l'intervalle compris entre 0 et 100. M. Regnault, qui a étudié l'hygrométrie et les hygromètres avec le soin et la précision qu'il apporte à toutes ses expériences, a montré (Comptes rendus de V Académie des sciences, n° 1G et 17, avril 1845) que cette méthode est vicieuse. En réalité, dans la pratique, l'hy- gromètre ne descend jamais a 0, parce que jamais l'air libre n'est complètement sec. Le zéro n'a donc pas besoin d'être déter- miné d'une manière directe, et une dessic- cation complète altère le cheveu. M. Re- gnaultemploie de préférence trois ou quatre dissolutions d'acide sulfurique dans l'eau, dont il donne la composition, et qui fournis- sent autant de points intermédiaires entre 0 et 100. L'hygromètre bien construit et bien gra- dué est un instrument excellent et d'une très-grande sensibilité à toute température. Malheureusement il est très-délhat et il est de plus en plus abandonné par les météoro- logistes. De Saussure avait proportionne le méca- nisme de son hygromètre à !a faible force du cheveu. Les hygromètres actuels sont plus grossièrement construits; les cheveux, trop chargés, sont tiraillés et s'altèrent promptemeut. On peut remédier à cet in- convénient en em4sAr*rmt au même instru- ment deux ou trois cheveux au lieu d'un seul. On les réunit par leur extrémité infé- rieure sur la gorge de la poulie ; on les fixe, à leur extrémité supérieure, chacun à l'extrémité d'un levier à deux ou trois branches, très-léger, et dont le centre est fixé par un fil de soie à la pince supé- rieure. Psychromclre. — Lepsychromètrc se com- pose de deux thermomètres semblables, dont l'un est à boule nue et sèche, et dont l'au- tre est à boule recouverte d'une, batiste maintenue constamment mouillée au moyen d'une mèche de coton allant de la boule du hermomètre à un petit réservoir plein d'eau. L'eau en s'évaporant à l'air se refroi- dit, et le refroidissement est d'autant plus marqué que l'évaporation est plus active, riYG />93 et, par conséquent, que la température est plus élevée, que l'air est plus sec. Ou lit simultanément les deux thermo- mètres et l'on note la différence de leurs indications et la température du thermo- mètre sec, puis on consulte des tables psychromêlriques à double entrée, comme la table de Pythagorc. Sur la première colonne verticale se trouvent les tempéra- tures données par le thermomètre sec; sur la première colonne horizontale se trouveut les différences entre les deux thermomètres. Au point d'intersection des deux colonnes correspondantes aux données d'uue expérience, est inscrit, soit l'état hygrométrique de l'air, soit le poids de la vapeur contenue dans un mètre cube d'air. Ce genre d'instrument, propose d'abord par Gay-Lussac , étudié longuement par M. August de. Bcrliu, puis par M. Regsaault, est beaucoup moins sujet aux dérangements que l'hygromètre de de Saussure, i] offre donc plus de sécurité aux météorologistes; mais cette sécurité est trop souvent factice. Hygromètre à condensation, — H/us.ue de cet instrument est fondé sur lefrimijG suivant : Si l'on suppose qu'une mas e d'air se refroidit graduellement, cita finira par descendre à un degré de température auquel cet air sera saturé. Celte tempéra- ture, appelée point de rosée, une fois connue, il sufGra de chercher dans une table quelle est la quantité de vapeur qui lui correspond. Le Roi, de Montpellier, fut le premier qui proposa la condensation de la vapeur contenue dans l'air pour déterminer 3'état. hygrométrique de cet air. Il se servait d'un vase d'argent plein d'eau, dans lequel il jetait quelques fragments de glace. Ce procédé fut rendu plus pratique, mais nou plus exact, par l'emploi de l'hygromètre de Daniel, où le refroidissement est pro- duit par l'évaporation de l'élher versé à la surlace extérieure de l'une des boules de l'appareil. Le froid ainsi produit détermine l'évaporation de l'éthcr placé dans l'inté- rieur de l'autre boule à la surface de laquelle a lieu le dépôt de rosée. L'éther évaporé extérieurement change l'étal hygrométrique de l'air daus lequel on expérimente. Cet inconvénient disparaît dans l'hygromètre de Regnault. û9Zj II YD Un tube de verre mince, de 20 millimè- tres de diamètre, est terminé intérieurement par une sorte de dé d'argent mince et poli. Ce dé contient, de l'éther, dans lequel plonge le réservoir d'un thermomètre. Un tube étroit, traversant le bouchon qui ferme le large tube et soutient le thermomètre, vient plonger dans l'étber ; un second tube étroit et court met l'appareil en communi- cation avec un aspirateur. Dès que l'aspira- teur fonctionne, un courant d'air traverse l'éther, s'y charge de vapeurs, qu'il entraîne loin de l'instrument, et produit l'abaisse- ment de température désire, sans troubler la composition de l'air ambiant. Bientôt une légère buée se dépose à la surface de l'argent et en ternit l'éclat. A ce moment, l'argeut esta une température un peu infé- rieure au point de rosée. On arrête l'aspi- rateur, la température de l'argent remonte. Au moment où la buée disparaît, cette température est uu peu plus élevée que le point de rosée. Après quelques tâtonne- ments, on enferme la température du point de rosée entre deux températures très- rapprochées et dont on prend la moyenne. Ud second tube semblable au premier, mais sans éthrr, donne la température de l'air. La première température, le point de rosée, fait connaître, au moyen des tables, la quantité de vapeur contenue dans l'air. La seconde température, celle de l'air, fait connaître la quantité de vapeur que l'air contiendrait s'il était saturé. Le rapport de ces deux quantités est l'état hygromé- trique. Si l'on prend le soin d'observer cet instru- ment à distance avec une lunette, on ob- tient en quelques minutes des résultats très-précis. Méthode chimique. — La dernière mé- thode dont il nous reste à parler est une méthode de laboratoire, très-précise, sans doute, mais peu pratique pour l'usage cou- rant. Elle consiste à faire passer un volume déterminé d'air dans un tube rempli de pierre ponce imprégnée d'acide sulfurique concentré. L'acide arrête toute la vapeur d'eau. Le tube ayant été pesé avant l'expé- rience et étant pesé après, la différence des poids donne le poids de la vapeur absor- bée. Les quatre méthodes précédentes sont HYG toutes susceptibles d'une grande précision; et cette précision est nécessaire dans les études scientifiques relatives à la météoro- logie. Il est en effet très-important de con- naître quelles sont les variations annuelles ou diurnes, soit de l'état hygrométrique, soit de la quantité absolue de la vapeur d'eau contenue dans l'air à la surface du sol ; de déterminer le mode de décaisse- ment de ces deux éléments avec la hauteur, car ce décroissement combiné avec celui du thermomètre règle la production des brouil- lards, des nuages et des pluies ;^de préciser l'influence des vents sur ces éléments ; de constater les conditions hygrométriques des diverseslocalités; car, en dehors des plantes, ces conditions ont une influence très-mar- quée sur les fonctions de la peau et sur l'état général de la santé. Or ce sont là autant de points qui sont d'ordinaire assez mal connus. Mais il est des circonstances où une aussi grande précision n'est pas nécessaire. Les changements de temps sont accompagnés ou même précédés de changements corres- pondants dans l'état de l'hygromètre comme dans le baromètre et le thermomètre. La marche de l'hygromètre, comme celle des autres instruments, doit donc être suivie régulièrement par ceux qui ont intérêt à prévoir les changements de temps. L'hygro- mètre à cheveu convient très-bien pour cet usage, alors même que sa graduation ne serait pas irréprochable ; car ce sont les changements de l'instrument bien plus que ses indications absolues qui offrent alors de l'intérêt. Nous ferons seulement observer que l'hygromètre doit toujours être placé à l'air libre et non pas dans l'intérieur d'un appartement. Dans le cas particulier qui nous occupe, on fait souvent usage d'un instrument plus grossier que l'hygromètre de de Saussure, et dont on peut encore cependant tirer de bons résultats pratiques : ce sont des sortes de capucins, dont la partie impressionnable à l'humidité est formée par une corde à boyau. Cette corde est formée, comme son nom l'indique, par des boyaux préparés et cordelés ensemble. Par l'action de l'humi- dité ces substances se gonflent, leurs spi- res s'élargissent, et comme l'allongement du boyau n'est pas assez considérable pour I1YG compenser l'élargissement des spires, la corde diminue de longueur, li faut être habitué à la marche qui aime) bot. th. — Genre de la famille des Acanthacées-Echmatacanthées, établi par R. Brown {Prodr., 479). Herbes maré- cageuses de l'Asie et de la Nouvelle-Hol- Jande tropicale. Voy , acanthacées. — bot. cr. — Mack., syn. de Dumortiera , Nées. HYGROSCOPE («ypov, l'humidité ; , bois; xàîroç, lit). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , établi par Latreille, qui le place dans sa fa- mille des Serricornes et la tribu des Lime- Bois. Leurs larves ressemblent à celles des Lymexylons et font beaucoup de tort aux bois de chêne. M. Dejean, qui met ce genre dans la famille des Térédyles , en men- tionne 6 espèces dans son dernier Catalogue, dont k d'Amérique et 2 d'Europe. Le type du genre est Y H. dermestoides Fabr. , qui se trouve en Allemagne et en Angleterre. (D.) * HYLÉMYIE. Hylemyia (SXn, bois; p.«~« , mouche), ins. — Genre de Diptères, établi par M. Robineau-Desvoidy dans son Essai sur les Myodaires , p. 550. M. Mac- quart , qui adopte ce genre, le place dans la tribu des Muscides , section des Antho- myzides , et en décrit 26 espèces , dont 25 d'Europe et 1 d'Amérique. Les Hy- lémyies ressemblent beaucoup aux Hydro- phories, et n'en sont bien distinctes que par les dimensionsd.es cuillerons et parla forme plus cylindrique de leur abdomen. M. Ro bineau-Desvoidy place en tête de ce genrt une espèce qu'il nomme H. strenua, commt inédite, et que M. Macquart rapporte à Y An- thomyia slrigosa de Meigen. Elle se trouva dans toute l'Europe. (D.) HYLESIXUS ( ZU , bois ; aîvo; , dora- /i96 Il IL II Y L mage), ins. — Genre fie Coléoptères télra- mères, famille des Xylophages, tribu des acolylaires, établi par Fabricius et généra- lement adopté. Le dernier Catalogue de M. Dejean en mentionne 15 espèces, dont 6 d'Amérique, 1 de l'Ile de France et 8 d'Eu- rope. Nous citerons, comme type du genre, YH. crenalus Fabr., qui se trouve princi- palement en Suède et quelquefois aux envi- rons de Paris. (D.) *IIYL10TA , Swainson. ois. — Syn. gé- nérique de Bios. (Z. G.) •HYLITHLS. ins. — Genre de Coléop- tères hétéromères , famille des Mélasomes, établi par M. Guérin-Méneville {Matériaux pour une classification des Mélasomes, 1834, p. 12, pi. 108) et adopté par M. Solier qui, dans son Essai sur les Collaplérides, le place dans la tribu des Tentyritcs. Ce genre ren- ferme actuellement 3 espèces ; nous citerons comme type Vllyl. tenlyrioides Guér. (D.) IIYLOIJATES , III. bah. — Voy. cibuon. *HYLOBATES(iXvjS*Tn;, Q,Ji vit dans les bois), ins. — Genre de Coléoptères hété- romères, famille des Tcnébrionites , fondé par M. le comte Dejean sur une seule es- pèce des îles Philippines , nommée par Eschscholtz aroplerus. (D.) HYLORIL'S (ZU , bois; Gi'ooj, je vis), ins. —Genre de Coléoptères tétramères , famille des Curculionides gonatocères , division des Molytides, proposé par Germar et publié par Schœnherr (Dispos, meth., p. 170). 20 espèces y sont rapportées par l'auteur : 9 proviennent d'Amérique, 7 d'Europe, i d'Asie, et 1 seule est indigène de la Nou- velle-Hollande. La plupart des espèces que nous avons observées vivent sur le tronc des Conifères, et leurs larves principalement causent souvent aux forêts composées de ces arbres des dégâts très préjudiciables. Nous citerons les C. arclicus Payk., abietis Lin., capra F., etc. (C.) *UYLOCIIARES (ZU, bois; XaPaa , je sillonne), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Eucnémides, établi par Latreiile dans sa distribution méthodique des Serricornes (Ann. de la soc. enl. de France, t. III, p. 127), et adopté par M. Guérin, avec modifications , dans sa Revue critique de cette tribu (mêmes Annales , t. I, 2e série, p. 175). U n'y comprend, en effet, que ; les espèces formant la deuxième division de Latreiile , lesquelles sont : Eucnemis crucnlalus Mann., de Suède; Hylochares l unicolor Latr., du midi de la France; et Eucnemis melasinus, Klug, sans indica- tion de pays. Il y ajoute : le Sphœrocepha- ; lus subacutus Chevr., du Mexique, et YHy- ! lochares Lanierii Guérin, de Cuba. (D.) *IIYLOCIIARIS Boié. ois. — Division établie dans la famille des Colibris pour les espèces nommées Saphirs par Ch. Lesson. — Mullcr a employé ce nom comme synn- : nyme du genre Luscinia. (Z. G.) *IIYLÔCURL'S (yU, bois; xwpoç, auto- ! rite), ins. — Genre de Coléoptères hétéro- mères , famille des Ténébrionites, fondé par Dejean, qui, dans son dernier Cata- logue, y rapporte quatre espèces, dont trois d'Amérique et une dont la patrie est incon- nue. L'espèce type, 17/. dermesloides , a été trouvée au Mexique. (D.) *I1YL0»ES, Gould. ois. — Section delà ' famille des Saxicolinées. Voy. traquet. *IIYLOGALE (v)y,, bois; yatâi, mustela). ; mam. — M. Temminck désigne sous ce nom ! un petit groupe d'Insectivores. (E. D.) HYLOGYIV'E, Knight et Salisb. bot. ph. i — Syn. deTelopea, R. Br. *IIYLOMAKES, Lichst. ois. — Voy. MOMOT. *HYLOMYS (Sl«, bois; ,,=,-, rat), mam. — M. Muller (Verh. nederl. ov Bezilt., 1839) désigne ainsi un groupe d'Insecti- vores. (E. D.) *HYLONOMA {ZU, bois; vo^, pâture), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Taxicornes , tribu des Diapé- ! riales, fondé par M. le comte Dejean sur une seule espèce originaire de Cayenne, et qu'il nomme sinualocollis . (D.) HYLOPHILES , Temminck. ois. — Voy. SYLVIE. (Z. G.) HYLOTOMA (ZU, bois; To^', cou- pure), ins. — Genre de la tribu des Ten- thrédiniens, groupe des Hylotomiles , de l'ordre des Hyménoptères , établi par Fa- bricius, et adopté par tous les naturalistes Ces Hyménoptères sont assez nombreux en espèces, la plupart européennes; leurs larves vivent sur les feuilles de divers vé- gétaux. On considère comme type du genre ! l'H. de la rose ( H. rosœ L. ) , dont la larve | dévore les feuilles du Rosier. (Bl.) HYM •ïîYLOTOYIITES. Hylotomitœ. ins. — Groupe de la tribu des Tenthrédiniens, de l'ordre des Hyménoptères , caractérise par des antennes un peu renflées vers le bout, et composées de trois à sept articles , dont le dernier est très long et fusiforme. Les Hylotomites sont répandus dans diverses régions du monde. On y rattache les genres Schizoceru, Ptilia , Hylotoma, Pterigopho- rus,Cephalocera. (Bl.) * I1YLOTRLPES {ZU , bois; xpvTrao», je troue), ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères , Camille des Longicornes, tribu des Cérambycins , créé par M. Servillc (Ann. de la Soc. cnt. de France, t. 3, p. 77 ) avec le Ccrambyx lajulus de Linné , espèce qui se rencontre en Europe et aux États-Unis. (C.) IIYLURGUS (vioupyéç, qui travaille le bois), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Xylophages , tribu des Scolytidaires , établi par Latreille aux dé- pens des Hylesinus de Fabricius. Le dernier catalogue de M. Dejean en mentionne 16 es- pèces , dont 11 d'Europe et 5 d'Amérique. Le type du genre est VIL Ugniperda, qui se trouve sous les écorces des Pins , en Suède ainsi qu'en France. (D.) HYMEXACHXE , Paliss. bot. pu. — Syn. de Panicum, Linn. HYMEX.EA. bot. ph. —Genre de la fa- mille des Papilionacées-Caesalpiniées , éta- bli par Linné (Gen., n" 512). Arbre rési- neux de l'Amérique tropicale. Voy. papilio- nacées. HYMEXAXTHERA (vf«iv, membrane; «vGïipa, anthère), bot. ph. — Genre placé par Endlicherà la suite des Alsodinées. Il a été établi par R. Brown (m Tuckey Congo, 442) pour des arbrisseaux ou des sous-ar- brisseaux indigènes des contrées extra-tropi- cales de la Nouvelle-Hollande et des îles voisines. HYMEXAXTI1ERIJM (vj«îv, membrane; àvTyipâ , anthère), bot. ph. — Genre, de la famille des Composées-Sénécionidées, établi par Cassini (in Bullet. soc. philom., 1817, p. 76). Herbes du Mexique ou du Chili. Voy. COMPOSÉES. *HYMEXARCIS(V'>V, membrane; ap- xîoç, utile), ins. — MM. Amyot etServille (Ins.hémipt., Suites à Buffon) ont établi sous ce nom un genre dont ils ont fait connaître t. vu. TIYM 197 deux espères de l'Amérique septentrionale (H. punctata et H. œruginosa), remarquables par la disposition des nervures des ailes for mant des cellules pentagonales. (Bu) IIYMEIVELLA.BOT.cn. et ph.— Fr., syn. de Leioderma , Pers. — Moç. et Sessé , syn. de Triplateia , Bartl. IIYMÉXÉLYTRES , Latr. ins. — Syn. dePsyllides. (Bl.) IIYMEXILM. bot. cr. — Voy. agaric. BYMEIVOCALYX , Liuk. bot. ph. — Syn. iV Abelmoschus , Medik. IIYYIÉXOCÈRE. Hymenocera (vpwîv, membrane; xe'paç , doigt), crust. —Ce genre, qui appartient à l'ordre des Dé- capodes macroures , et qui a été établi par Latreille , est rangé par M. Milne Edwards dans sa famille des Salicoques et dans sa tribu des Alphéens. Le caractère le plus re- marquable de cette coupe générique est tiré de la conformation des pieds; ceux de la première paire sont terminés par un long crochet, biflde au bout , et à divisions très courtes; les deux suivants sont fort grands; leurs mains et leur doigt mobile sont dila- tés , membraneux et comme foliacés ; les pieds des trois dernières paires sont mono- dactyles. Les pattes- mâchoires externes sont foliacées, et recouvrent la bouche. Enfin les antennes supérieures se terminent par deux filaments, dont le supérieur est membraneux , dilaté et foliacé. L'espèce unique , qui nous est entièrement incon- nue, d'après laquelle Latreille a établi ce genre , avait été trouvée dans les mers d'Asie , et faisait partie de la collection du muséum. (H. L.) *HYMEIVOGASTER (irfv, membrane; yacrryj'p, ventre), bot. cr. — Genre de Cham- pignons gastéromycètes, tribu des Tubéra- cés , établi par Vittadini (Tuberac. , 20, t. 2, etc.) pour de petits Champignons en tourés d'un rebord à leur maturité. Voy. tn COLOGK. *IIYMEXOLENA (mw, membrane \arja, enveloppe), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères-Smyrnées, établi par De Candolle [Prodr. , IV, 245). Herbes du Népaul. Voy. ombellifères. HYMEXOLEPIS, Cass. bot. pu.— Syn. de Melagnanthus, Endl. *HYMÉXOMYCETES. Hymenomycetes. bot. cr. — Fries a établi sous ce nom un» 32 408 1IYM classe do Champignons, comprenant tous ceus qui ont a l'extérieur une membrane fructifère dans laquelle sont placés les cor- puscules reproducteurs. IlYMEKONEMA ( i^'y , membrane ; vîîfAa, fil ). bot. pu. — Genre de la famille des Composées-Cichoracées, établi par Cas- Ëirii (in Dict. se. nat., XXII, 31 ). Herbes Vivaces des parties orientales de la Méditer- ranée. Voy. composées. *HlMEN01VTIA,Esch. ins.- Synonyme d'Hymenoplia, Esch. HYMENOPAPPUS (v?*w , membrane; 7râ7rjco;, aigrette), bot. pu. — Genre de la famille des Composées - Sénécionidées , éta- bli par l'Héritier (Dissert. ined.). Herbes vivaces de la Caroline. Voy. composées. HYMENOPHALLUS, Nées. bot. eu. — Voy. phallus, Michel. *ll\MÉ\OVHYl.I.ÉES. Hymenophyileœ. bot. pu. — Tribu de la famille des Fougères. Voy. ce mot. 1I\AIE\0P1IYLLUM (ifwîv, membrane; yv'klov, feuille), bot. pu. — Genre de Fou- gères, tribu des Hyménophyllées , établi pat- Smith (FI. brit., III, H 41) pour de petites Fougères croissant entre les tropiques. Voy. FOUGÈRES. IIYMEKOPLIA ( v m'v , membrane ; ôtcXyî, ongle. ) uns. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes , tribu des Scarabéides phyllophages , établi par Eschscholtz. Le type -du genre est Vil. Chevrolatii Muls. (Serica slrigosa Delap.), qu'on trouve en mai , dans les environs de Lyon, sur la Fcstuca elalior. (D.) IIYJMEftOPOGON (vpîv, membrane; itâytav , barbe), bot. pu. — Palis. Beauv., syn. de Diphysicum, Webb. et M. — Genre de la famille des Rubiacées-Cinchonées, établi par Wallich (in Roxburgh Flor. înd., II, 156). Arbrisseaux de l'Inde. Voy. rubiacées. *HY!tIEKOPTERIS, Mant. bot. ph. — Syn. de Sphenopteris, Brong. nYMÉIVOPTÈRES. Hymenoptera (vun'v, membrane; irtïpôv, aile), ins. — Linné dési- gna sous cette dénomination l'un des ordres les plus considérables de la classe des Insec- tes. Tous les naturalistes l'ont adopté sans en changer les limites ; ce qui indique suf- fisamment que les Hyménoptères constituent un ensemble très naturel. On les reconnaît surtout à leurs ailes entièrement membra- HYM | neuses, pourvues de nervures sans réticula- tions, les ailes se croisant horizontalement sur le corps pendant le repos; à leur bouche composée de mandibules, de mâchoires et de lèvres libres plus ou moins allongées et propres à lécher. Les Hyménoptères sont, parmi tous les Insectes, ceux dont les mœurs offrent le plus grand intérêt, ceux dontl'instinctest le plus remarquable, ceux enfin chez lesquels on admire une sorte d'intelligence, qui les place au-dessus des autres. En général, comparativement à la dimen- sion du corps , la tête est grosse chez les Hyménoptères. Les yeux occupent souvent un espace considérable, particulièrement chez certains mâles. Les ocelles manquent rarement; presque toujours il en existe trois. Les antennes affectent des formes assez di- verses, et servent ainsi à caractériser certains groupes. Celles des mâles ont ordinairement une longueur supérieureàcelles desfemelles. Cependant, dans la majorité des Insectes de cet ordre, les antennes sont filiformes, com- posées de treize articles dans les mâles, et de douze dans les femelles. Les pièces de la bouche varient notablement entre les diffé- rentes tribus de l'ordre des Hyménoptères. Toujours elles son t libres et bien développées : mais, dans certains groupes, les mâchoires et la lèvre inférieure sont très longues. Ail- leurs, au contraire, elles deviennent fort courtes. Chez les Hyménoptères, qui sucent le miel dans le nectaire des fleurs, les appen- dices buccaux forment par leur rapproche- ment une sorte de tube propre à aspirer. Les mandibules sont toujours robustes, munies de dents, ou au moins très inégales, inté- rieurement, de manière à leur permettre de triturer des corps extrêmement durs. Chez les espèces qui pompent le miel des fleurs, les mandibules sont à peu près aussi fortes que chez les autres ; mais elles ne leur ser- vent nullement pour la manducation. Leur usage est seulement de triturer les corps que ces Hyménoptères emploient pour la construction de leur nid. Le thorax de ces Insectes est de forme ova- laire. Le prothorax est constamment très petit, tandis que le mésothorax et le méta- thorax acquièrent toujours un grand déve- loppement. Le mésothorax, supportant les ailes antérieures, qui sont les plus grandes, HYM demeura aussi plus développé que le mé- tathorax. A la base des ailes, il olTre une pe- tite écaille. Les Hyménoptères sont pourvus de quatre ailes, qui manquent cependant chez certaines femelles. Ces ailes sont nues, de consistance membraneuse, pourvues de nervures cornées, dont le nombre et la disposition varient con- sidérablement entre les divers groupes et entre les divers genres. Dans certaines fa- milles , ces nervures viennent à manquer presque complètement. Ces différences con- sidérables qui existent entre les nervures des ailes des Hyménoptères, ont depuis long- temps attiré l'attention des. entomologistes. Quelques uns d'entre eux ont même voulu classer tous les Insectes de cet ordre d'après ce caractère. Jurine est le premier qui ait suivi cette marche. Il a désigné sous le nom de nervure radiale la nervure la plus rap- prochée du bord interne, et nervure cubi- tale celle qui est au-dessous. De là aussi les dénominations de cellules radiales et de cel- lules cubitales appliquées aux cellules for- mées par des nervures transversales, abou- tissant à l'une et à l'autre de ces deux ner- vures. Toutes celles qui occupent la portion interne de l'aile ont été nommées générale- ment nervures et cellules brachiales. Mais, pour les distinctions génériques, on ne s'est guère occupé que des deux premières. Il est presque inutile de dire ici que les noms de radius et de cubitus, empruntés à l'anato- mie humaine et donnés à des nervures des ailes des Hyménoptères, n'indiquent aucune analogie. Il n'y a là rien de comparable. Plusieurs entomologistes appellent souvent aussi ces nervures marginales et sous-mar- ginales. Ces dénominations sont sans doute meilleures, car elles n'ont pas l'inconvénient de faire croire à une analogie qui, en réalité, n'existe que dans les termes. Au reste, la nomenclature de ces parties a varié considé- rablement dans les divers ouvrages sur les Hyménoptères. Un entomologiste qui s'est occupé surtout des Insectes de cet ordre, M. de Romand, a cherché à faire disparaître la confusion qui en résultait. Dans un ta- bleau méthodique , il a rattaché à une seule dénomination, pour chaque partie, toutes celles employées par les divers au- teurs. Il a appliqué des noms particuliers à cha- IIYIM 499 que nervure et a chaque cellule. Nous ne pouvons les reproduire ici, des figures étant nécessaires pour faire reconnaître les parties auxquelles appartiennent ces diverses déno- minations. Un fait assez remarquable, c'est que la disposition et le nombre des nervures et des cellules des ailes supérieures ont été seuls pris en considération pour les distinctions génériques. On ne s'est jamais occupé des nervures des ailes postérieures. Cependant rien n'est venu prouver qu'elles ne fourni- raient pas aussi de bons caractères. Les pattes des Hyménoptères en général sont grêles et allongées. Leurs tarses sont composés toujours de cinq articles. On cite néanmoins quelques exceptions chez des espèces d'une taille extrêmement exiguë : peut-être y a-t-il erreur d'observation. Les jambes et les tarses prennent dans certains groupes un accroissement considérable, qui ne cesse jamais d'être en rapport avec les habitudes propres aux espèces. Ces appen- dices sont ordinairement garnis de cils rai- des , dont l'usage, pour certains, est de leur permettre de fouiller la terre ou le sable; pour d'autres , de récolter le pollen de» fleurs. L'abdomen varie beaucoup, suivant les familles et les groupes. Dans certains, il est de forme ovalaire , généralement composé de sept anneaux chez les mâles, et de six seulement chez les femelles. Souvent aussi l'abdomen est très allongé : ii devient alors fort grêle. Dans divers types aussi ,. il n'est plus sessile, c'est-à-dire attaché au thorax par toute sa largeur, mais pédoncule. Le premier segment est par conséquent d'une extrême ténuité. Chez les Hyménoptères, les premiers seg- ments de l'abdomen viennent souvent à se confondre avec le métathorax. C'est un fait facile à observer, comme nous l'avons mon- tré dans nos Recherches sur 1'organisaiicn , et particulièrement sur le système "trvcvz des Insectes. En suivant les diverses pha.se» de la vie de l'animal, depuis son état de 'larve jusqu'à celui de l'Insecte parfait, on voit bientôt un ou deux anneaux de l'abdomen, d'abord très distincts, se con- fondre et se souder peu à peu avec l'an- neau métathoracique. De là il est résulté, pour certains auteurs, des difficultés sur 500 HYM des portions qui devaient être considérées comme thoraciques ou comme abdominales. Dans le travail déjà cité, nous avons fait remarquer combien cette distinction était artiGcielle. Chez les femelles , l'abdomen est muni d'une tarière plus ou moins longue servant à déposer les œufs , et à perforer les corps ou les substances dans lesquels doit s'effec- tuer ce dépôt, ou d'un aiguillon ayant pour usage de tuer ou d'engourdir les animaux qui en sont piqués : cet aiguillon servant de passage à un liquide vénéneux contenu dans une vésicule située à la base même de l'aiguillon. Voy. aiguillon et tarière. L'organisation des Hyménoptères a été jusqu'ici surtout étudiée par M. Léon Du- four. Le système nerveux est connu dans un très-petit nombre de types ; nous savons cependant que les ganglions thoraciques offrent un degré de cristallisation chez les plus parfaits d'entre eux (les Abeilles, etc.), qu'on ne trouve jamais dans les Coléop- tères. Les trois centres nerveux thoraciques sont confondus en une seule masse. Le nombre des ganglions abdominaux va- rie suivant les groupes. Les Hyménoptères sont encore très remarquables par le grand développement des trachées chez beaucoup d'entre eux. Les Abeilles, les Bourdons, les Guêpes ont , dans leur abdomen , des poches aérifères d'une dimension énorme compa- rativement à la taille de l'insecte. Le canal intestinal varie beaucoup sous le rapport de sa longueur et de sa forme, suivant les familles, et même suivant des divisions beaucoup moins étendues. Dans tes Hyménoptères dont l'abdomen est pé- doncule, le tube digestif est généralement très grêle dans toute la longueur du thorax. Il ne commence à se dilater qu'au-delà du pédoncule de l'abdomen. Chez ceux où il est sessile, il s'élargit souvent dès la partie antérieure du thorax. Les Hyménoptères subissent des méta- morphoses complètes. Chez le plus grand nombre de ces insectes, les larves sont molles, blanchâtres, privées de pattes. Elles ont une bouche dont toutes les pièces sont encore très rudimentaires. Dans une famille seulement ( Tenthrédiniens ) de cet ordre, on trouve des larves pourvues de pattes, de mâchoires, et de mandibules déjà assez déve- HYM loppées. Celles-ci ont l'aspect des Chenilles, ou larves des Lépidoptères. Sous le rapport de leur classification , l'ordre des Hyménoptères a été envisagé de diverses manières par les naturalistes. Néan- moins , la plupart des familles qui le com- posent étant assez naturelles , on leur re- trouve les mêmes limites dans la plupart des ouvrages. Latreille divisait l'ordre d'abord en deux grandes sections , selon que l'abdomen des femelles est muni d'une tarière ou d'un ai- guillon. Pour ce savant entomologiste, les premiers constituaient la section des Tlké- brans, et les seconds celle des Porte -Ai- guillon. Les Ticrlbrans étaient ensuite divisés en Porte-scie {Tenthrédiniens et Siriciens) , en Pupivores (Cynipsiens, Chalculiens , Procto- Irupiens , Jchneumoniens) et en Tubuli- fères (Chrysidiens). Les Porte- Aiguillon ou Hyménoptères normaux étaient divisés en Hétéhogynes (Formiciens et Mutillides ), en Fouisseurs (Sphcgicns, Crabroniens) , en Diplopteres ( Odynériens et Vespiens ) et en Mellifères (Apiens). Pendant longtemps ces divisions ont été généralement adoptées; depuis, on y a ap- porté quelques légères modifications. M. Lepeletier de Saint-Fargeau a essayé de grouper tous les Hyménoptères d'après leurs habitudes, en faisant abstraction pres- que complètement de tous les caractères zoologiques. Les rapprochements les moins naturels ont été le résultat de ce système , et nous pensons que personne ne l'adoptera. Les deux sections établies par Latreille sont conservées par Saint-Fargeau, mais les noms sont changés : les Térébrans sont nommés par ce dernier Oviscaptrcs , et les Porte-Aiguil- lon sont les Ovitithers. Les Ovitithers sont ensuite partagés en Phytiphages et en Zoo- phages; puis les Phytiphages se divisent en Nidifians sociaux, en Nidifians solitaires, en Parasites, etc. De cette manière, les Four- mis , les Abeilles , les Bourdons et les Guê- pes sont rapprochés. Chacun de ces types se trouve ainsi extrêmement éloigné de ceux qui s'en rapprochent par tous les caractères de leur organisation. C'est ainsi que les Apiens solitaires , si voisins des Abeilles et des Bourdons , en sont séparés par les Gué- HYM pes. Ceci suffit pour montrer qu'un savant, qui a du reste rendu de véritables services à l'entomologie par ses nombreuses observa- tions sur les mœurs des Hyménoptères, s'est complètement égaré dans l'appréciation de leurs affinités naturelles. Dans ces derniers temps, nous avons pré- senté une classification de l'ordre des Hy- ménoptères qui se rapproche de celle de La- treille, tout en différant notablement à cer- tains égards. Ayant reconnu qu'il n'existait pas de limites réelles, ni de caractères bien positifs entre les Térébrans et les Porte-Ai- guillon , nous avons jugé inutile de les con- server. Nous divisons l'ordre des Hyménoptères en 13 tribus, que nous nommons: T'Apiens; 2" Vespiens; 3° Euméniens; 4" Crabro- niens ; 5° Sphégiens ; 6" Formiciens ; 7" Chrysidiens; 8° Chalcidiens ; 9° Procto- trupiens; 10° Ichneumoniens; 11° Cynip- siens; 12" Siriciens; 13" Tenthrédiniens. Les mœurs, les habitudes, les instincts des Hyménoptères sont très variés , et en même temps du plus haut intérêt; nous en donnons l'histoire à chacun des articles de tribus que nous venons de citer. (Bl.) IIYMÉrcOSOME. Hymenosoma. ciiust. — Genre de l'ordre des Décapodes bra- chyures, établi par Latreille, et rangé par M. Milne Edwards dans la famille des Ca- tométopes. Chez cette coupe générique , la carapace est très aplatie en dessus, et est de forme circulaire ; le front est très étroit et incliné. Les orbites sont très petites et presque circulaires; pour s'y cacher, les yeux doivent se reployer en bas plutôt qu'en dehors. Les fossettes antennaires sont lon- gitudinales et se continuent sans interrup- tion avec les orbites; la tige des antennes internes est grande. Les antennes externes s'insèrent près de l'angle externe des or- bites, et sont plus allongées que chez la plupart des Brachyures. L'épistome est à peine distinct, il se trouve caché par les pieds-mâchoires. Le cadre buccal a la forme d'un carré long; les bords latéraux sont très saillants et viennent se terminer à l'an- gle extérieur des orbites. Les pattes-mâ- choires externes sont longues et étroites ; leur troisième article est beaucoup plus long que le second , et porte l'article suivant à son extrémité antérieure Le plastron ster- IIYO 501 nal est circulaire. Les pattes antérieures sont médiocres, et celles de la troisième paire sont les plus longues; ces taises sont grêles et styliformes. L'abdomen du mâle est très petit et n'arrive qu'au niveau des pattesde la troisième paire. Ce genre dont on ne connaît encore qu'une seule espèce est propre aux côtes du cap de Bonne-Espé- rance: c'est l'H. orbiculaire , //. orbiculart Leach. (H. L.) HYMENOSTACHYS , Bor. bot. ph. — Syn. de Trichomanes, Linn. HYftlEXOTHECIUYI , Lagasc. bot. pil — Syn. de Pleurhapis, Tourn. *HYM\IS ( vwc; , soc de charrue ). — I Genre de la famille des Fulgorides , de I l'ordre des Hémiptères, section des Ho- moptères, établi par M. Burmeister (Ilandb der Ent.), sur une espèce (H. rosca Burm.) de l'Amérique du Nord. Les Hynnis sout surtout remarquables par leur front très mince , relevé vers la partie supérieure, et par leurs ailes de forme irrégulière. (Bl.) «IIYKOBIUS. REPT. — Groupe de Sala- mandres d'après Tschudi (Class. Balrach., 1838.) (E. D.) H YOB ANCHE, bot. pu. — Genre placé par Endlicher à la suite des Orobanchées. Il a été établi par Thunberg (ex Linn. Mant., 253 ), pour une herbe parasite indigène du Cap. HYOÏDE (os), anat. — Voy. larynx et SQUELETTE. HYOPHORBEtûocf.opÇoç, porcher), bot. j ph. — Genre de la famille des Palmiers- '■ Arécinées, établi par Gœrtner (II, 186, t. 120). Palmiers de l'île Bourbon. Voy. PALMIERS. *HYOSCYAMÉES. Ihjoscyameœ. bot. pu. — Tribu de la famille des Solanacées. ! Voy. ce mot. HYOSCYAMES. bot. ph. — Voy. jus- i QUIAME. HYOSERIS(3,-, Ooç, porc; a/piç, sorte de chicorée), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Composées-Cichoracées, établi par Linné (Gen. n. 916). Herbes méditerra- ' néennes. Voy. composées. — Gœrt., syn. ! d'Hcdypnois, Tourn. IIYOSPATHE (Sç, vie, porc; ™0oç,ma. i ladie). bot. ru. — Genre de la famille des Palmiers- Arécinées, établi par Martius (Palm., 1 et 161, t. 1,2). Petits Palmiers du Brésil. Voy. palmiers. 502 HYP *HYPA\IS(nom d'un fleuve ancien, au- jourd'hui leBog). ins. — Genre de Lépi- doptères , famille des Diurnes ou Rhopa- locères, tribu des Nymphalides, établi par M. Boisduval. Parmi les 3 ou 4 espèces qui appartiennent à ce genre nous citerons YH. avantara Boisduval , de Madagascar. Cette espèce vole en janvier et février et en juin et juillet dans les bois et les champs de manioc. (D.) *HYPÉCOÉES. Ilypecoeœ. bot. ph. — Tribu établie dans la famille des Papavé- racées. Voy. ce mot. IIYPECOUM. bot. pu. — Genre de la famille des Papavéracées-Hypécoées, établi par Tournefort (Inst. 115). Herbes an- nuelles des bords de la Méditerranée, rem- plies d'un suc aqueux. Voy. papayéracees. IIYPELATE ( y wftotToç , laxatif), bot. pu. — Genre de la famille des Sapinda- cées-Sapindées, établi par P. Brown [Jam. 2S0). Arbres des Antilles et de la Mauri- tanie. Voy. SAPINDACÉES. HYPEXA ( «irïjvm , barbe), ins. — Genre de Lépidoptères, famille des Nocturnes, tribu des Pyralides , établi par Schrank et généralement adopté. Dans notre Catal. mc'th. des Lépid. d'Europe , nous en citons i 9 espèces des diverses contrées de cette ! partie du globe. La plus connue est la Py- j ralis proboscidalis Linn. , qui paraît en mai j et août, aux environs de Paris. (D.) *IIYPEXCIIA (v*o, sous; ?yxoç, épée). ras. I — MM. Amyot et Serville ont formé aux dé- | pensdes Tessératomes de la tribu desScu- [ tellériens , une nouvelle coupe générique, dont le type, Y II. apicalis (Tesseratoma api- calis Lep. et Serv.), habite l'Ile de Java. (Bl.) IIYPEUA , Germar. ins. — Synonyme de Phytonomus. (C.) *IIYPERA1\TÏIA (vir/p, sur; &9oS, i fleur), ras. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Sternoxes, tribu des \ Buprestides, établi par M. Gistl et adopté par M. le comte Mannerheim dans sa dis- ; tribution méthodique des Insectes de cette tribu ( Bulletin de la Soc. imp. des nalur. de j Moscou, 1837, n. 8, p. 99). 11 y rapporte 2 espèces, les M. menelriesii et sanguinosa, j toutes deux du Brésil. (D.) HYPERAXTHERA , Forsk. bot. ph. — Syn. de Morïnga, Juss. HYPERASPIS (vw/o, au-dessus de; i HYP ian'iq, écusson). ras. — Genre de Coléop- tères subtétramères(trimères aphidiphagea de Latreille) , tribu des Coccinellides, éta- bli par nous, et adopté par M. Dejean, qui, dans son Catalogue, en mentionne 34 es- pèces, dont 30 appartiennent à l'Améri- que , 2 à l'Afrique et 2 à l'Europe. Nous désignerons , comme en faisant partie, les Coccinella trilineala, marginella et latera- lis de Fab. (C.) *HYPERC ALLIA (^spxaMvîç , très beau), ins. — Genre de Lépidoptères, fa- milledes Nocturnes, tribu des Platyomides, établi par M. Stephens, et que nous avons adopté dans notre Catal. mélh. des Lépid. d'Europe. Ce genre est fondé sur la Tortrix chrisliernana de Linné , espèce très jolie et assez rare qu'on trouve en juin et juillet sur le bouleau. Ses premières ailes sont d'un jaune citron et traversées par plusieurs li- gnes d'un rouge sanguin qui se croisent et s'anastomosent entre elles de manière à for- mer une espèce de réseau. (D.) *IIYPERCOMPA , Stephens. ras. — Voy. CALLIMORFIIA. (D.) *I!YPÉREXCÉPHALE. térat. —Genre de monstres unitaires de la famille des Exen- céphaliens. Voy. ce mot. HYPÉR1CIXÉES. Hypericineœ, DC. bot. ph. - — Famille de plantes dicotylédones polypétales , à étamines hypogynes, qui avait été établie par A. L. de Jussieu sous le nom de Millepertuis, Hyperica {Gênera, p. 254). Elle a été l'objet d'un travail mo- nographique de M. Choisy (Prodromus d'une monographie de la famille des Ilypcricinces, in-4" de 70 pages, 8 planches, Paris et Ge- nève, 1821). Elle se compose d'arbres, d'ar- brisseaux, de sous-arbrisseaux et d'herbes, soit vivaces , soit même , dans un très pe- tit nombre de cas, annuelles, souvent re- marquables par les sucs résineux qu'ils renferment. Leurs branches sont opposées ou quelquefois verticillées , de même que leurs feuilles , qui sont simples , penniner ■ ves, entières , parfois bordées de dentelures glanduleuses , ou même crénelées ; souvent elles sont creusées de réservoirs vésiculaires remplis d'un suc transparent, qui les fait paraître comme percées de petits trous épais, lorsqu'on les regarde contre le jour; de là le nom de Millepertuis, qui est de- venu cîlui du principal genre de la famille, HYP et qni a même été étendu à la famille elle- même. Ces feuilles sont dépourvues de sti- pules. Les fleurs de ces plantes sont parfai- tes , régulières, le plus souvent jaunes, axillaires ou terminales. Le calice est libre, persistant, gamosépale, à 4-5 divisions très profondes, ou même à autant de sépa- les distincts; il est souvent irrégulier, ses deui sépales externes étant plus petits; il [ est fréquemment ponctuéou bordé de dents glanduleuses. La corolle est formée de pé- tales distincts , hypogynes , en nombre égal aux parties du calice, avec lesquelles ils ai- j ternent, en préfloraison contournée, quel- j quefots ponctués de noir. Les étamines sont nombreuses, le plus souvent en nombre indéterminé, hypogynes; leurs filets sont filiformes, quelquefois libres et distincts, mais, dans le plus grand nombre des cas, réunis à leur base en 3 ou 5 faisceaux qui alternent quelquefois avec des sortes d'é- cailles ou de glandes insérées aussi sur le réceptacle; leurs anthères sont introrses , , biloculaires, s'ouvrant longitudinalement. \ Le pistil se compose d'un ovaire libre, or- ; dinairernent globuleux , formé de 3-5 car- j pelles à bords infléchis plus ou moins dans sa cavité, qui reste ainsi unique ou qui se trouve divisée en 3-5 loges tantôt confluen- tes à leur partie supérieure , tantôt entiè- ' rement distinctes. Les ovules sont presque toujours nombreux , anatropes , horizon- taux , plus rarement ascendants ou suspen- dus. Cet ovaire se termine ordinairement par 3-5 styles. Le fruit est une capsule qui, conformément à l'organisation que présen- tait l'ovaire , se montre , soit uniloculaire, à placentaires pariétaux, soit 3-5 loculaire, i s'ouvrant en 3-5 valves. Dans un petit nombre de genres ce fruit est charnu. Les graines sont presque toujours nombreuses, le plus souvent cylindriques; leur embryon droit, entièrement arqué, est dépourvu d'albumen ; ses cotylédons sont le plus souvent foliacés, courts; sa radicule est in- I fère, ordinairement plus longue que les j cotylédons. Les Hypéricinées sont répandues dans les contrées tempérées et chaudes de toute la j surface du globe ; cependant la plupart d'entre elles croissent dans les parties tem- pérées de l'hémisphère boréal , particulière- ment en Amérique. Toutes celles de leurs 1 I1YP ")03 espèces qui s'élèvent en arbres ou en grands arbrisseaux sont limitées aux régions in- tertropicales. Cette famille présente des affinités nom- breuses avec les Clusiacées , desquelles elle se distingue principalement par ses anthè- res arrondies et versatiles , par ses styles distincts , par ses fruits le plus souvent po- lyspermes , et par la structure de son em- bryon. Quant aux propriétés médicinales des Hypéricinées, le suc de plusieurs d'entre elles est légèrement purgatif et fébrifuge. Celles d'Europe ont été assez usitées autre- fois comme toniques et légèrement astrin- gentes, particulièrement VHypericum per- foralum et VAndrosœmum officinale; mais aujourd'hui leur emploi est entièrement abandonné. Quelques espèces américaines renferment une grande quantité de suc jaune qui existe également, mais en bien moindre abondance , dans nos espèces eu- ropéennes ; ce suc jaune obtenu de certaines d'entre elles , particulièrement du Vismia guianensis , donne, en se concrétant , une matière colorante qui est versée dans le commerce sous le nom de Gomme gutte d'Amérique. M. Endlicher divise la famille des Hypé- ricinées de la manière suivante-. Tribu lre. Hvpéiîicées. — Pas de glandes entre les étamines. Genres : Ascyrum , Linn. — Hyperi- cum, Linn. Tribu 2e. Élodées. — Des glandes ou des squamules alternant avec les faisceaux d'é- tamines. Genres : Elodea , A dans. — Vismia , Velloz. — Psorospermum , Spach. — Ha- ronga , Thouars. — Eliœa , Cambes. — Anctitrolobus , Spach. — Tridesmis , Spacb. Craloxylon , Blum. Genre douteux : LancreLia, Delile. (P. D.) niPERICUM. bot. ph. — Voy. mille- pertuis. IIYPÉRIE. Hyperia. cmjst. — Ce genre, qui appartient à l'ordre des Amphipodes et à la tribu des Hypérines ordinaires, a été établi par Latreille et adopté par M. Milne Edwards. Les Crustacés qui composent cette coupe générique sont remarquables par leur corps, qui est plus large que haut, bombé en dessus , obtus en avant , reuflé 50/t HYP rsrs le milieu et considérablement rétréci ver* i'extrémité postérieure. Lu tète est très grosse, renflée et verticale, et les yeux eu occupent la plus grande partie. Les antennes s'insèrent dans une fossette assez profonde a la face antérieure de la tête. Ces mandi- bules sont très fortes, terminées en dedans par deux crêtes masticatoires; quant aux mâchoires, elles ne présentent rien de re- marquable. Le thorax est composé de sept anneaux distincts et à peu près de même longueur. Les pattes sont de médiocre grandeur, et aucune d'elles n'est styli- forme; toutes sont étroites, un peu crochues et terminées par un ongle aigu. Les trois premiers anneaux de l'abdomen sont grands et portent de fausses pattes natatoires; le quatrième est brusquement recourbé en bas avec les deux suivants, peu développés et soudés entre eux; l'espèce de queue ainsi formée est terminée par une petite lame horizontale, et présente de chaque côté trois fausses pattes qui se recouvrent l'une l'au- tre de façon à constituer une sorte de na- geoire caudale, et qui sont formées par un grand pédoncule allongé et deux petites lames terminales de forme lancéolée. Ce genre renferme trois espèces, dont une habile nos mers, la seconde celles du Groenland etla troisième les mers du Chili. L'H. de Latrcille, Hyperia Lalreilii Edw., peut être considérée comme le type de celle coupe générique. (H. L.) *a\PÉlUNES. Hyperinœ. crust. — l'a- mille de l'ordre des Amphipodes, établie par M. Mil ne Edwards, et remarquable en ce que les Crustacés qui la composent ont gé- néralement une tête très grosse et sont de forme trapue. Leurs antennes sont, tantôt presque rudimentaires , tantôt assez déve- loppées; mais alors elles affectent des for- mes bizarres , et ne se terminent que rare- ment par une longue tige multi-articulée. Les mandibules sont grandes, mais en gé- néral terminées par des crêtes plutôt que par des dents. Les mâchoires de la pre- mière paire sont assez développées, et se composent de trois articles, dont le dernier estlamelleux et le pénultième présente en avant et eu dedans un prolongement égale- ment lamelleux, de façon que ces organes offrent en dehors et en avant deux pe- tits lobes saillants. Les mâchoires de lase- HTP conde paire sont courtes , grosses et divi- sées vers le bout en deux lobes coniques tuherculiformcs. Les pattes-mâchoires sont très petites et ne recouvrent pas l'appareil buccal; l'espèce de lèvre sternale formée par leur réunion ne se compose que d'une pièce basilaire surmontée d'un lobe médian triangulaire et de deux lames foliacées; en général , on ne voit aucune trace des bran- ches palpiformes , qui sont très remarqua- bles chez les Crevettines ( voy. ce mot), et lorsqu'on en aperçoit des vestiges, elles ne consistent qu'en deux appendices rudimen- taires. Le thorax est composé, tantôt de sept, tantôt de six articles seulement, et les pièces épimériennes, qui en occupent d'ordinaire les flancs, n'encaissent jamais la base des pattes; celles-ci sont, en gé- néral , disposées d'une manière peu favora- ble à la locomotion et sont reployées en dehors; souvent plusieurs de ces organes sont préhensiles et offrent des formes bi- zarres. EnDn l'extrémité postérieure de l'abdomen constitue une nageoire en éven- tail, et n'est jamais propre à servir comme organe de saut. Les espèces qui composent cette fa- mille nagent, en général, avec facilité, mais sont de très mauvaises marcheuses, étant pour la plupart plus ou moins para- sites : les unes se fixent sur les Poissons, d'autres sur des Méduses. Cette famille a été partagée en trois tribus désignées sous les noms de Hypérines gammaroïdes , Hy- pérines ordinaires et Hypérines anormales. Voy. ces mots. (H. L.) *HYPÉRII\ES (anormales), crust.— Tri- bu de l'ordre des Amphipodes, de la famille des Hypérines, caractérisée par un mode de conformation des antennes inférieures qui est très remarquable; ces organes, au lieu d'avoir la forme d'une lige cylindrique ou d'un stylet peu flexible, et de faire saillie au-devant de la tCte, s'insèrent à la face in- férieure de celle-ci, sur les côtgs de la bou- che, et se replient trois ou quatre fois sur eux-mêmes en zigzag. On n'en connaît en- core que trois genres: Typhis , Pronoe et Oxycephaîus. (H. L.) *HYPÉRINES (GAMMAROÏDES). CRUST. — Tribu établie par M. Milne Edwards dam la famille des Hypérines pour un petit Crus- tacé, remarquable par la petitesse de la téta HYP et la forme comprimée de son corps. Cette tribu ne comprend qu'un seul genre (Vi- bilia) qui établit le passage entre les Cre- veltines et les Hypérines, et pourrait même être rangé dans la première de ces divisions avec presque autant de raison que dans la ! famille des Hypérines. (H. L.) *IIYPÉRINES (oimiNAinEs). crust.— Tri- bu établie par M. Milne Edwards dans la famille des Hypérines , pour des Crustacés ! qui ont le corps large et renflé; la tête très [ grosse; les antennes de la première paire tubulées et pointues; celles de la seconde paire styliformes et ne pouvant pas se re- I ployer sur elles-mêmes. Cette tribu renferme douze genres, qui sont : Hyperia, Meloe- cus, Tyro , Phorcus , Lestrigon , Themislo , ■ Daira, Primno, Phrosina , Anchylomcra , \ Phronima et Pronoe. (H. L.) *HYPERION (nom mythologique, fils d'Uranus). ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Carabiques, tribu des Scaritides, établi par M. de Castelnau [Et. entom., p. 73), sur une seule espèce très rare ! de la Nouvelle-Hollande, décrite et Ggurée j par Schreibers (Transact. de la soc. linn. \ de Londres, t. VI, p. 206 , pi. 21 , fig. 10) j sous les noms générique et spécifique de ! Scarites Schrotleri. (D.) *HYPERIS(Û7T£'p, au-delà), ins.— Genre de Coléoptères pentamères, famille des La- mellicornes , tribu des Scarabéides phyllo- phages, établi par M. le comte Dejean sur une seule espèce trouvée en Sibérie et nom- mée H. faldermanni. (D.) HYPEROODON {i™p4«, palais ; \MU dent), mam. — On désigne sous le nom d1 Hypéroodon un groupe de Cétacés com- posé d'une seule espèce, qui, après avoir été considérée tantôt comme une Baleine , parce qu'aucune dent ne se voyait aux gen- cives, tantôt comme plus rapprochée des Dauphins , parce qu'elle est privée de fa- nons, est devenue, depuis Lacépède [Tabl., 1803), le type d'un genre fondé d'abord sur des caractères sans importance, et par con- séquent douteux, et ensuite avec vérité sur la structure de la tête, particulièrement remar- quable par la singulière crête verticale qui vest développée aux maxillaires supérieurs. Les Hypéroodons ont une nageoire dor- sale ; ils présentent une sorte de bec, comme chez les Dauphins; le palais est hérissé de t. vu. HYP 505 petits tubercules ossiformes, deux dents, quelquefois visibles à l'extérieur, souvent cachées dans l'alvéole , se voient à la mâ- choire inférieure; enfin leur tête sort tout- à-fait des formes ordinaires : les maxillaires, pointus en avant, élargis vers la base du museau, élèvent de chaque côté de leurs bords latéraux une grande crête verticale, arrondie dans le haut, descendant oblique- ment en avant et plus rapidement en ar- rière, où elle retombe à peu près au dessus de l'apophyse post-orbitaire ; plus en arrière encore, ce maxillaire, continuant de couvrir le frontal, remonte verticalement avec lui et avec l'occipital, pour former sur le der- rière de la tête une crête occipitale trans versé très élevée et très épaisse; en sorte que, sur la tête de cet animal, il y a trois grandes crêtes : la crête occipitale en arrière et les deux crêtes maxillaires sur les côtés, qui sont séparées de la première par une large et profonde échancrure; ces crêtes no se réunissent pas en dessus pour former une voûte, comme dans le Dauphin du Gange. L'espèce unique, qui entre dans le genre Hypéroodon, a été décrite plusieurs fois et sous différents noms, d'où il résulte une grande confusion dans sa synonymie, ainsi qu'on peut le voir dans l'article hypé- roodon de VHistoire naturelle des Cétacés (Suites à Buffon , édition Rorel, 1836) , par M. Fr. Cuvier. Le nom sous lequel elle est le plus généralement connue est celui d'Hv- péroodon de Baussard, Hypéroodon Butskopf Lacépède. Nous allons indiquer les points princi- paux de l'histoire de THyperoodon, qui ont été observés par un grand nombre de naturalistes. Hunter, le premier, en 1787, a donné d'importants détails analomiques sur un Hypéroodon, qu'il nomme Boltle-noze-whale, et qui était venu échouer dans la Tamise, près du pont de Londres {Trans. phil. , V, 77, pi. 19). Ce Cétacé avait 21 pieds de longueur: sa tête osseuse, conservée dans le Cabinet des Chirurgiens, à Londres, servi à la description publiée par G. Cuvier (Rech. sur les Oss. foss., t. V, 4« part.). En 1788, le lieutenant de frégate Baus- sard , se trouvant à Honfleur, lorsque deu» Cétacés du genre qui nous occupe, une fe- melle adulte et un jeune, vinrent échouer 506 HYP près du rivage, fit dessiner ces animaux et «r publia une description (Journ. de Phys., mars 1789, t. 34, pi. I et 11). On a rapporté avec quelque doute à l'Hy- péroodon un Cétacé décrit par Chemnitz (Beschœftigungen dei ges. naiurf. fr., t. IV) sous les noms de Balœna roslrala et de Bolzkopf, et qui fut pris dans le voisinage du Spitzberg, en 1777. Camper représente sous le nom de Ba- lœna roslrala (Obs. anal., pi. 13) une tête d'Hypéroodon ; mais il n'avait point eu con- naissance de l'aninial duquel on l'avait tirée. En décembre 1801 , un Hypéroodon fe- melle vint échouer dans la baie de Kiel, et M. C.-O. Woigts en a donné une figure co- loriée accompagnée d'une description som- maire. Depuis cette époque, deux Hypéroodons sont encore venus échouer sur nos côtes. Le 13 novembre 1840, un mâle, dont la taille dépassait 7 mètres 1/2, a été trouvé sur la plage de Longrunes , à 2 myria- mètres au nord de Caen. Ce Cétacé a été étudié avec soin par M. Eudes Deslong- champs, qui a publié des détails zoologi- q':es et an.itomiques importants sur cet animal {ftle'm. de la Soc* linnéenne de Nor- mandie, t. VII, 1842, pi. 1). Le squelette de cet Hypéroodon fait partie actuellement du cabinet d'histoire naturelle de la Faculté des sciences de Caen. Enfin, un Hypéroodon femelle échoua le 22 septembre 1842 sur les côtes de Nor- mandie, a peu de distance de Sablenelle , auprès de Caen. On peut voir aujourd'hui dons les galeries d'anatomie comparée du Muséum de Paris le squelette de cet ani- mal , qui a été fait avec le plus grand soin. La taille des Hypéroodons est de 23 à 30 pieds; leur corps fusiforme est plus co- nique que celui des Dauphins; leur museau esl aplati , large, surmonté par une appa- rence de front très élevé et de forme arron- die : les nageoires , mais surtout les pecto- rales et la dorsale, sont petites: les parties supérieures du corps sont d'un brun noir, et les parties inférieures sont blanchâtres, par le mélange d'une teinte brune à la couleur blanche. Les Hypéroodons paraissent habiter les hautes mers du Nord; tous ceux qui ont été HYP I vus sur nos côtes semblent n'y avoir été amenés que par hasard. Ce n'est que par un I accident qu'ils nous ont été livrés, tandis que celui dont parle Chemnitz avait été pris nageant librement en pleine mer ; et , d'a- près le même auteur, on croit que ces ani- • i maux vivent en troupes. On avait indiqué un Hypéroodon femelle comme ayant été trouvé échoué en 183o dans la Méditerra- née, près de Piétri, sur la côte de Toscane; mais ce fait n'a pas été confirmé d'une ma- nière assez certaine pour qu'on le regarde comme prouvé. Les mœurs des Hypéroodons ne nous sont pas connues; elles doivent se rapprocher beaucoup de celles des Baleines. Dans l'es- tomac de l'Hypéroodon échoué en 1842, on a trouvé une grande quantité de becs de Céphalopodes , et particulièrement de Cal- mars. (E. D.) *HYPEROPS (vWp, sur ; 'il, œil), ins.- Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Mélasomes, établi par Eschscholtz et adopté par M. Dejean, ainsi que par M. So- lier. Ce dernier le place dans la tribu des Tentyrites, et en décrit 4 espèces, dont 2 d'A- frique et 2 des Indes orientales. Le type du genre est VII. tagenoïdes (Hegeter id. Gory), qu'on trouve au Sénégal ainsi qu'en Algérie. (D.) IIYPERSTIIÈA'E, (de o-b en excès, ffflsvoçj force ou qualité). min. — Une ma- tière brune, à éclat métallique, à reflets d'uu rouge cuivreux, à structure fibreuse, à clivages laminaires dans certaines directions, provenant de l'île Saint-Paul, près de la côte du Labrador, avait d'abord été classée par Weruer au rang des amphiboles, sous le nom de Labradorische Hornblende, llaiiy en obtint par le choc des tronçons prisma- tiques, à pans inclinés de 90 degrés, sur une face également donnée par le clivage. Celle-ci ne- s'observe bien que le soir, à la lueur d'une bougie. Il couclut de cette sy- métrie des faces que lui fournissait la divi- sion mécanique à ce-Ile de la forme crin il- liue, en un mot, à une base perpendiculaire aux pans de la forme primitive, et, par suite, à la nécessité évidente de retirer au Labra- dorische Hornblende sa place et sou nom. Comme il y avait remarqué uu éclat plus brillant, une dureté plus grande que dans l'amphibole, il rappela cette espèce de su- HYP priorité qu'elle présente à ce point de vue par la dénomination d'hypersthène. Les clivages peuvent être produits dans cinq directions différentes ; deux conduisent à un prisme droit rhomboïdal, dont la section droite est parallèle au troisième. Ils se coupent sous l'angle de 93 degrés 30, et sous l'angle supplémentaire. Les deux der- niers sont aussi perpendiculaires au troi- sième, ou à la base; l'un, parallèle à la grande diagonale de cette base rhombique, a un aspect noirâtre ; l'autre, parallèle à la petite, est le plus facile de tous, le plus net et le plus éclatant ; il se distingue des autres par ses reflets d'un rouge cuivreux, ou d'un noir luisant. En somme, le choc divise les masses cristallines d'hypersthène en frag- ments prismatiques, dont les arêtes sont un peu émoussées à cause de la netteté inégale des clivages. Chimiquement, cette espèce est un silicate de magnésie et de fer, contenant, d'après une analyse de M. Damour : silice, 51,36; magnésie, 21,31; protoxyde de fer, 21,27; protoxyde de manganèse, 1,32; chaux, 3,09; alumine, 0,37. Propriétés physique? . — Une plaque assez mince, ayant ses faces perpendiculaires à la base de la forme primitive, et au clivage le plus net, montre sous le microscope po- larisant les courbes colorées qui caracté- risent les substances à symétrie ortho- rhombique. Le plan des axes optiques est parallèle à celui du clivage le plus net, à l'arête aiguë; la bissectrice aiguë de ces axes l'est à la petite diagonale de la buse du prisme. La dureté de l'hypersthène approche de celle du feldspath. Au chalumeau, il fond en un verre opaque, noirâtre, attirable à l'aimant. La poussière en est d'un gris ver- dàtre, et d'un loucher rude ; la densité d'environ 3,9. Tels sont les caractères de la matière d'un noir rougeâtre, engagée dans une siénite de la côte de Labrador. Verner voulut substituer à la dénomination d'hypersthène, qu'Haiiy lui avait donnée, celle de paulith; mais les minéralogistes ont justement adopté le nom imposé à cette espèce par sou auteur. Dronzites. — On retrouve des caractè- res analogues de clivage et de dureté dans un assez grand nombre de substances, que HYP 507 fait ap- leur éclat métalloïde, particuli peler bronzites. Elles ressemblent extérieurement aux dial- lages; elles n'en sont pas moins isomorphes de l'hypersthène, dont elles possèdent la dureté, dont elles diffèrent par une teneur plus faible en protoxyde de fer, et plus grande au coa- traireen magnésie, comme le montre l'analyse suivante, due à Kobell : silice, 58 ; alumine 1,33; magnésie 29,66; protoxyde de fer, 10, 14; protoxyde de manganèse, 1. Les bron- zites se rencontrent disséminées comme les diallages dans les serpentines, et quelquefois dans le basalte, à Stempel, près Marbourg. Enstatite. — A la suite de ce groupe, c'9o?, pierre). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, tribu dés Harpa- liens , établi par M. le comte Dejean dans son Species (vol. IV, p. 166). Les Insectes 510 HYP de ce genre ont les plus grands rapports avec les Harpales, dont ils ne diffèrent guère que par les quatre tarses antérieurs des niàles. lisse tiennent sous les pierres. II. Dejean en Fait connaître 18 espèces, dont 14 d'Afri- que et 4 d'Amérique. Le type de ce g. est le Carabus saponarius Ofiv. , du Sénégal. (D.) *IIYPOIJTHL'S , Esch. iss. — Syn.de Cryplohypnus, Esch. (D.) HYPOEOXIE. Hpoloxias. ois. — Genre de la sous-famille des Friugilliens, établi par Lichteustciu, sur un Oiseau des ilcs Sandwich [Fringilla coccinea Gniel ; Car~ duelis coccineus Vieill.), dont ou a fait tantôt un Pinson, tantôt un Chardonneret, tantôt une Linotte. Ce genre, que la plupart des ornitholo- gistes ont admis, est synonyme de Luxops Cabanis, et Byrseus Reichenbach. (Z. G.) *IIYPOLYTRÉES. Hypolytreœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Cypéracées. Voy. ce mot. HYPOLYTREM. bot. ph. — Genre de la famille des Cypéracées-Hypolytrées, éta- bli par L.-C. Richard (in Pers. ench., I, 70, excl. sp. ). Herbes croissant en abondance en Amérique, en Afrique et dans l'Inde tro- picale. Voy. CYPÉRACÉES. *HYPOMECES (vttoj«ï™jç, allongé), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonatocères, division des Brachydérides, créé par Schcenherr (Dispo- silio melh., p. 124) qui en cite 6 espèces, dont 4 appartiennent à l'Asie, et 2 à l'Afrique. Nous citerons comme en faisant partie le C. squamosus F., de la Chine et des environs de Canton , et le C. marginellus Ch., de la Sénégambie. (C.) *IIYPOMELUS (0»rO>Elaç, noirâtre), ras. — Genre de Coléoptères hétéromères, fa- mille des Mélasomes, tribu des Molurites, établi par M. Solier (Essai sur les Collap- térides) , aux dépens des Sépidies de Fabri- cius. Il en décrit 8 espèces , toutes du cap de Bonne-Espérance. Le type est YH. bico- lor. D.) HYPOMORPHNES. ois. — Genre de la sous-famille des Accipitriens, groupe des Morphnés, établi par Cabanis sur le Falco meridionalis Lath. Il Y POPE. Hypopus. — Les Hypopus sont des Arachnides acariennes à corps assez régulièrement ovalaire, tout à fait HYP plat ou un peu concave en dessous, plus ou moins bombé eu dessus , longs de quelques dixièmes de millimètre, d'un tiers moins larges que longs, et moitié moins épais que larges, offrant sur le dos, en arrière du niveau de la 2e paire de pattes, un sillon transversal, en avant duquel le corps est un peu surbaissé et prolongé en un epistome (lèvre de plusieurs auteurs), portant 2 poils sur son bord et recouvrant tout le rostre; couleur rous- sâtre ; tégumeut homogène coriace. Rostrs caché, inférieur, piriforme sans palpes; mandibules monodactyles, soudées à la lèvre, prolongées en deux soies ou stylets aigus. Épimères de la lrc paire réunis en- semble en une pièce sternale médiane, à la partie postérieure de laquelle s'unissent les épimères de la 2e paire, épimères de la 3e et de la 4e paire unis également à une pièce médiauc qui descend jusqu'aux organes gé- nitaux .qu'elle entoure, et au-dessous des- quels elle s'élargit en plastron qui porte de 2 à 12 organes circulaires, en forme de \eutouscs symétriquement disposées. Anus placé sous le ventre ; une grosse vésicule ovoïde, jaunâtre pâle, de chaque côté du corps entre le 2e et le 3e épimère. Pattes ronoïdes à 5 articles courts, portant des poils et des cirres. Un long poil au bout de la jaobe; tarse terminé par2à4 poils ; un cro- chet mobile monodactyle à toutes les pattes, avec une ventouse pédiculée ou ambulaere aux 4 premières pattes seulement. Deux poils uns plus ou moins courts à l'arrière du corps^ trois autres paires très courtes à sa péri- phérie et autant sur le dos. Le genre Hypopus a été créé par Dugès (Ann. se. nat., 183i) pour VAcarus spini- tarsus d'Hermann, trouvé vivant en parasite sur la Trichie hermite, par celui-ci, et sur une larve d'Hister par Dugès. M. A. Fu- mouze a observé cette même espèce en abon- dance sur des oignons de.Jacynthe (sur le vase plein d'eau où ils poussaient) attaqués par des Tyroglyphus echinopus, A. Fu- mouze et Ch. Robin. Léon Dufour décrit : VHyp. feroniarum et Hyp. sapromyzarum L. D., (Ann. se. nat., 1839). Léou Dufour fait remarquer avec raison que ces acariens sont sociétaires; qu'ils vivent très serrés entre eux, immobiles et en quelque sorte collés sur les téguments des HYP insectes. Quand on les détache, on voit qu'ils ont une démarche lente et embar- rassée, par l'adhérence de leur ventouse aux objets sur lesquels elles s'appliquent. Il semble qu'un certain degré de fraîcheur ou d'bumidité leur est nécessaire, car on ne les rencontre que sur les insectes qui vivent dans ces conditions. Koch (Deutschland's Crustaceen , etc., t. 38 pi. 20,1844 elUebersicht, iU\) a décrit : 1° VHyp. julorum dont il a trouvé des individus vivant réunis en grand nombre sur le Julus unilineatus ; 2° VAcarus mus- corum de de Geer et de Linné, déjà rap- proché du genre Hypopus par Dugès. VHyp. opacus, trouvé en grand nombre sur le Li- thobius forcipatus, et enfin VHyp. nitidus, vivant sur une espèce de Jule. M. Géervais (1844) a décrit sous le nom A'Hyp. ovalis un acarien qui vit sur le Lithobius forcipatus, et qui peut-être n'est que VHyp. opacus de Koch. Ces données, du reste, importent peu aujourd'hui au point de vue taxinomique, car Dujardin a démontré péremptoirement que tous ces animaux, ainsi que ceux qu'il avait décrits sous le nom A'Anœlus (Journal V Institut 1843, p. 316). et plusieurs au- tres espèces qu'il a très-bienfait connaître et figurées, sont des Nymphes au individus octopodes non sexués, appartenant au genre Gamase ; que, par conséquent, le genre Hy- popus doit disparaître (Dujardin, Ann. des Sc.natur. 1849, t. XII, planche XI; p. 249 et 259). Depuis lors M. Ciarapède a indiqué que la forme d'Hypopus apparaît sous le tégument d'individus larvaires, c'est-à-dire Hexapodes, ayant la forme des Acarus du genre Tyroglyphus (Mém. de la Soc. phys. e d'hist.nat. de Genève, 1863, t. 19, p. 283), [ comme Dujardin a vu des Gamases parfaits inclus sous le tégument des Hypopus. Du- jardin a montré, en outre, qu'on rencontre les Acariens non sexués de cette sorte sur tous les animaux (Insectes, Renards, Campa- gnols, etc. )et sur toutes les plantes (Fougères, j Cétéracb, etc.), où à certaines époques de | l'année vivent des Gamases. (Ch. Rob:n.) IIYPOPIILÉE. Hypophlœus (yiw , sous; pWoç , écorce). ins. — Genre de Coléoptè- res hétéromères, fondé parFabricius.etgéné- ralement adopté. Dans la méthode de La- treille, ce genre est placé dans la tribu des HYP 11 Diapériales , qui Tait partie de la famille des Taxicornes. Les Hypophlées sont des in- sectes de petite taille, à corps étroit et pres- que cylindrique, et dont les antennes sont perfoliées dans toute leur longueur. Le der- nier Catalogue de M. Dejean en mentionne l ."» espèces, dont 10 d'Europe, 2 d'Amé- rique et 1 du cap de Bonne-Espérance. Le type du genre est V Hypophlœus caslaneus , qu'on trouve aux enviions de Paris. (D.) *IIYPOPIILÉODE. Hypophleodcs [wi, sous; yÀoi'oç, écorce). bot. en. — Wallroth donne ce nom au développement des Li- chens qui vivent sous l'ccoree d'autres vé- gétaux. *IIYPOPI!THALMES. Hypophthalma , Latr. crust. — Syn. d'IIomoliens, Mil. Edw. Voy. ce mot. (H. L.) *ï!YPOPLATÉES. Hypoplatea. aracu. — Ce nom, qui avait été employé par M. Mac-Leay pour désigner une coupe gé- nérique nouvelle, a été donné ensuite par M. Walckenaër à une famille du genre des Selenops. Les caractères distinctes de cette famille sont : Lèvre courte, semi-circulaire. Yeux latéraux de la ligne postérieure ovales. Pattes , la troisième paire la plus longue , la seconde ensuite; la première est la plus courte. La seule espèce connue et qui repré- sente celle famille est le Selenops (Hypopla- tea) celer Mac-Leay [Ann. of nat. hist. , 1838, t. II, p. 6, pi. 1, fig. 2). (H. L.) *I1YP0RIIAGLTS (vttÔ, sous; px?, paydç, grain , pépin), ins. — Genre de Coléoptère? pentamères , famille des Clavicornes, établi par M. Dejean , qui le compose de 8 espèces exotiques de divers pays, en lui donnant pour type un insecte de Madagascar, qu'il nomme irroratus , et qu'il suppose être le même que celui que M. Klug a décrit et fi- guré sous les noms de Monomma irrora- tum ( Ueriche iiber einc auf Madagas- car, etc., p. 94 , tab. IV, fig. 6). Or, l'in- secte de M. Klug a le faciès d'une Diapère; il n'a que quatre articles aux tarses des pattes postérieures , et appartient par con- séquent à la section des Hétéromères, tandis que M. Dejean place le sien parmi les Penta- mères. Il n'y a donc pas identité d'espèce ni de genre, à moins de supposer que M. Dejean ait oublié de compter les tarses de son in- secte , ce qui n'est pas probable. ( D.) *IIYP0RI1IZA (Ûtto, sous;p<'Ça, racine). 512 HYP HYP ms. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes , tribu des Scara- béides phyllophages, établi par M. le comte Dejean, et auquel il rapporte deux espèces seulement, l'une originaire du Brésil, et qu'il nomme hypocrila , d'après M. le comte Mannerheim ; l'autre dont la patrie lui est inconnue, et qu'il appelle œthiops , d'après Latreille. (D.) HYPOSTOMUS. poiss. —Voy. loricaire. HYPOSULFURIQUE (acide), chim. — A l'époque de la création par Lavoisier de lia nomenclature chimique , et lorsque l'on croyait que l'oxygène était l'unique prin- cipe acidifiant, on avait reconnu que ce corps était susceptible de se combiner en deux proportions différentes avec la même quantité d'un autre corps pour donner lieu à deux acides ; on donna donc une termi- naison en eux à l'acide qui contenait moins d'oxygène , tandis que le plus oxygéné con- serva la désinence ique : ainsi l'on dit acide sulfureux, acide sulfurique. Mais quand plus tard il fut constaté que ce n'était plus en deux , mais bien en trois et en quatre proportions différentes que l'oxygène pouvait se combiner avec certain corps pour donner lieu à des composés aci- des , il fallut élargir la nomenclature pri- mitive Mais , afin de ne pas multiplier les terminaisons , on imagina de faire précéder le nom de l'acide le moins oxygéné par la proposition grecque hypo (y-ni , sous ou des- sous). Cette modification fut introduite dans la nomenclature, lorsque M. le professeur Gay-Lussac découvrit deux nouveaux acides de soufre moins oxygénés que les acides sul- fureux et sulfurique. On eut donc : Les anciens acides sulfurique . . . îiO1 — sulfureux. . . oO2 Les nouveaux ac. hyposulfurique. 5'Oi — hyposulfureux. 5zO* En suivant le même principe, quand on vint à découvrir un acide plus oxygéné que l'acide en ique déjà connu, on ajouta au nouvel acide la préposition sur ou hypo (vwô); ainsi l'on eut V acide surchlorique , Vacide hypomanganique , etc. Outre les deux acides hyposulfureux et hyposulfurique, on reconnaît aujourd'hui les acides hypoazoteux. hypochloreux , hy- poiodique, hypophosphoreux, hypochlorique. (A. D.) , *HYPOTELUS (J*o«Xiî, , tributaire ). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Brachélytres , tribu des Piesti- des, établi par M. Erichson (Gênera et species slapkylinorum , p. 810), qui n'en décrit que deux espèces, qu'il nomniepustl- , lus et l'autre prœcox. La première est du ; Brésil, et la seconde de la Colombie. (D.) HYPOTHALLE. BOT. CR. — Voy. THALLE , et LICHENS. HVPOTIIECIOIV. bot. CR.— Voy. TllA- : LAME et LICHENS. *IIÏPOTHEIVEMUS (Zni, dessous; 9iv, , particule; wf*o> , je broute), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Xy- : lophages, tribu des Scolytaires , établi par M. Wetswood (Trans. oflheent. Soc, t. I, p. 34 , tab. 7, fig. 1). La seule espèce con- nue de ce genre est VH. eruditus W estw . , qui se trouve en Angleterre. (D.) *HYPOTHIMIS. ois. — Boiéaréuni sous ce nom quelques espèces de la famille de Gobe-Mouches. Une partie de ces espèces avait été primitivement distinguée par Vi- gors et Horsfield sous la dénomination de Myagra(Muscylva, Less.), et l'autre partie avait servi à Svvainson à former son g. Cu- licivora. Voy. gobe-mouche. (Z. G.) *HYPOTIME. Hypothymis. ois. —Genre créé par Lichtenstein pour une espèce très voisine des Échenilleurs. Ce genre, que M. Tcmminck a adopté, est caractérisé par un bec très court, déprimé, à arête vive, large à sa base, comprimé à sa pointe; une bouche ample, bordée, ciliée; des narines arrondies, percées dans une membrane que revêtent à demi les plumes du front; des tarses très courts, scu telles, et une queue très longue et égale. La seule espèce que renferme ce genre est I'Hypotime cul D'on, H. chrysorhœa Lichst. (Temm p pi. col. 452). Elle a un plumage cendré, le "Vont blanc et les plumes des flancs p'_ du dessous de la queue dorées. Ceî oiseau habite le Mexique ; on ne connat rien de ses mœurs. (Z. G.) *HYPOTIUORCIHS. ois.— Genre pro posé par Boié et ayant pour type le Ilobe reau (Falco subbuteo). Voy. faucon. (Z. G.^ HYPOXIDÉES. Ilypoxideœ. bot. pu.— Petite famille de plantes monocotylédones , qui a été proposée par M. Rob. Brovvn (Gêner Remarks, p. 44) pour les deux gen- riYp res Hypoxis et Curcultgo , placés par lui- même auparavant parmi les Asphodétét*. Cette famille a été adoptée par phismiri botanistes, notamment par MM. Btrtlmg , Endlicher, A. de Jussieu. M. Lindley l'àrafl également admise dans la première édition de son Introduction lo thc natural systan; mais, dans la 2e édition de ce même ou- vrage , il l'a rangée comme simple trh>u en tête des Amaryllidécs. Voici , du reste, lw caractères qu'on lui assigne. Les Hypoxidées sont des herbes ttraet» , à racine tubéreuse ou fibreuse , a ftiiîTFea foutes radicales , linéaires , entier»», ht* fleurs sont hermaphrodites chez presque toutes , régulières , le plus souvent portées sur des hampes de longueur variable. Leur périanlhc est coloré, au moins à sa face in- térieure; son tube adhère à l'ovaire; ion limbe est divisé profondément en 6 ««|- ments, dont 3 intérieurs et 3 extérieur», ordinairement plus épais. Les étamines, au nombre de G , sont insérées à la base âm segments du périanthe; leurs anthères cou! introrscs, à deux loges parallèles, dher- gentes à leur base, s'ouvrant paruneTenf» longitudinale. L'ovaire, adhérent au lui» du périanthe, est à 3 loges opposées *ux trois segments extérieurs , et renfermant chacune de nombreux ovules insérés en deux ou plusieurs séries à leur angle in- terne. Le style est simple, surmonte de trois stigmates. Le fruit est capsulairc , sec , quelquefois charnu , polysperme , indéhis- cent, à 3 ou , par avortement , à une ou deux loges. Les graines sont nombreuses, leur test est crustacé , luisant, noir; leur hile latéral en petit bec; elles renferment un albumen ou périsperme charnu, dunt l'axe est occupé par l'embryon droit , à ex- trémité radiculaire éloignée du bile, su- père. Les Hypoxidées se distinguent sans peine des Asphodélées par leur ovaire infère ; elles se rapprochent beaucoup plus des Amaryl- lidécs, dont les éloignent cependant leur port et surtout leur test crustacé, noir, ainsi que le petit bec formé par leur hile. Ces piantes, fort peu nombreuses, sont dispersées dans l'Afrique australe et la Nouvelle-Hollande, dans l'Inde, «Uns l'A- mérique tropicale et septentrionale. Aucune d'elles ne présente un intérêt réel par ses t. vu. HYP )13 usages. Les seuls genres qu'elles forment sont les suivants : Curculigo, Gaertn. — Hypoxis , Linn.— Pauridia, Harw. (P. D.) •HYPOXIS (l™, sous; SÇv\-, aigu), ras.— MM. Amyot et Serville (Ins. hem.; Suites à fiuffon) ont formé sous ce nom une division iénérique qui ne nous paraît pas devoir être aéparée du genre Edessa. Le type de cette division est VII. quadridens (Edessa quadri- itns Fabr.), de Cayenne. (Bi..). HYPOXIS. bot. en. — Genre de la fa- mille des Hypoxidées, établi par Lin né (Gcn., 417). Herbes vivaces , croissant, quelques unes, au Cap, d'autres, dans l'Amérique et l'Australie. Voy. hypoxidées. HYPOXYLÉES. Hypoxyla, DC. bot. cr. — Syn. de Pyrénomycctes, Fries. nYPOXYI.ON (0™, sous ; Çv'lov, bois). »ot. cit. — Genre de Champignons pyréno- mycctes sphœriacés , établi par Bulliard (Champ., 316). Champignons épiphytes, ri- gides, noirs, couverts d'une légère poussière. *I1YPPA (nom mythologique), ras. — Genre de Lépidoptères, famille des Noc- turnes, tribu des Xylinides, formé par nous aux dépens du genre Xylina de Treitschke dans notre Calai, mélhod. des Lc'pid. d'Eur. Nous lui donnons pour type la Noctua rec- lilinca Esper, qui se trouve en juillet dans les Alpes ainsi qu'en Bavière. (D.) *I1YPSAUCI1EMA (Zloi, élévation ; «i- X/îy,cou). ins. — Genre de la famille des Mem- bracides, de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Germar (liev. ent. de Silberm. ), et très voisin des Membracis proprement dits. Le type est 17/. balisla Germ., de la Géor- gie américaine. (Bl.) *IIYPSELOGEMA (tyvftoç, élevé; ytvt'y°Si son), rept. — Groupe de Rainettes désigné ainsi par M. Fitzinger {Syst. Rept., 1840). (E. D.) *11YPSIRHI]\A (Cty, , hautement; '?[-> , nez), rept. — Division des Couleuvres, d'après M. Wagler (Syst. Amphib. 1830). *IIYPSODEBES {Zlo-, hauteur ; Ô£p„, cou), ins. — Genre de Coléoptères hétéro- mères, famille des Taxicornes , tribu des Diapériales, établi par M. Dejean, qui y rapporte 2 espèces du Brésil nommées par lui, l'une anobioides , l'autre inœqualis. (D.) *IIYPSOLOPIIA (îtyoc, élevé; ).o>o;, crête), ins. — Genre de Lépidoptères , fa- mille des Nocturnes, tribu des Tinéides, établi par Treitschke, et que nous avons adopté dans notre Calai, mélh. des Lépid. d'Europe. Nous y rapportons six espèces, dont la plus remarquable est la Tineaaspe- rella Linné, qu'on trouve en juillet dans les jardins. Ses premières ailes sont d'un blanc un peu jaunâtre, avec une tache trian- gulaire brune et mêlée de bleu, au milieu de leur boni interne. (D.) ♦IIYPSOMOHPIIA {Zlo:_, hauteur; aopyv,', forme), ins. — Genre de Coléoptères suh- pentamères, famille des Cycliques, tribu des Chrysomélines de Latreille , formé par M. Dejean , dans son Catalogue, avec une espèce de patrie inconnue, que l'auteur nomme H. converti. (C.) *IIYPSOMES ( Z^uy. , élévation ). ins. ■ — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonatocères , division des Erirhinides, établi par Schœnherr (Syn. gen. et sp. Curcul., t. III, p. 516-7, II, pag. 413), qui y rapporte deux espèces de Cafrerie, les H. scopha et lembunculus. (C.) *IIYPSOI*OTUS(u|°ç, élévation; vStoç , dos), ins. — Genre de Coléoptères tétramè- res , famille des Curculionides gonatocères, division des Cléonides ,. créé par Germar (Spec. Insect., pag. 367), et adopté par Schœnherr, qui en mentionne 43 espèces , toutes du Brésil. Nous citerons comme en faisant partie le C. marginellus F., les H clavulùs Gr., elplwrnipes Sch. (C.) «IIYPSOPHORLS , Dejean. ras.— Syn. de Protopalus. Voy. ce mot. (C.) UYR HYR 515 HYPTERE ou HIPTERE. moll. — Voy. «ROLE. HYPTIS. bot. ph. — Genre de la famille des Labiées-Ocymoïdées, établi par Jacquin (Collect.,\, 101). Herbes ou sous-arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Voy. labiées. Ï1YPUDOELS. mam. — Syn. à'Arvi- cola. (E. D.) *IIYPULUS(wTtô, sous; vh-,.t bois?), iss. — Genre de Coléoptères hétérornères , éta- bli par Paykull aux dépens des Dircées de Fabricius. Latreille le place dans la tribu des Serropalpides, famille des Sténélytres, et M. Dejean, parmi les Ténébrioniens. Les Hypulus sont des Insectes de petite taille, à corps étroit, presque linéaire , et dont les antennes , plus longues que le corselet , sont moniliformes. On n'en connaît que 2 espèces, l'une H. bifascialus Fabr. , et l'autre H. qucrcinus Payk. Toutes deux se trouvent en Autriche et en Suède. (D.) *HYRACOTIIERHJM(V?, souris, nom donné au Daman; G^ptov , animal ). mam. foss. — Genre de Mammifères pachyderme fossile, établi par M. Owen, 6' volume des Irons, de la Soc. géolog. de Londres, sur un fragment de tête portant toutes ses dents molaires, trouvé dans l'argile marine de Londres, c'est-à-dire dans le terrain ter- tiaire inférieur, correspondant au calcaire grossier des environs de Paris, par M. Wil- | liams Richardson , près de Kyson , dans le ! comté de Suffolk. Les molaires sont au nom- bre de 7 de chaque côté, et ressemblent plus à celles du Chœropotame qu'à celles de tous \ les autres genres vivants ou fossiles. Elles consistent en quatre fausses molaires et trois ' vraies molaires. Les deux premières fausses molaires sont comprimées longitudinalement et surmontées d'une seule pointe conique médiane avec un petit tubercule en avant et en arrière; elles sont éloignées l'une de l'autre par un espace égal au diamètre lon- gitudinal de la première. Les 3** et 4e faus- ses molaires augmentent subitement en grandeur , et sont plus compliquées : leur couronne à peu près triangulaire présente trois principales pointes , deux au côté ex- terne, une à l'interne, et deux petits tu- bercules placés dans le milieu. Le tout est entouré d'un bourrolet qui forme lui- même une petite pointe à l'angle antérieur externe de la dent. Les trois vraies molaires ont à peu près la même structure que celles du Chœropotame. Elles offrent quatre prin- cipaux tubercules coniques placés presque aux angles de leur couronne quadrilatère , et deux plus petits médians. Cette cou- ronne est également entourée d'un bour- relet qui s'élève aussi en pointe à son angle antérieur externe. On voit donc que c'est principalement par les fausses molaires que VH. leporinum, car c'est ainsi que M. Owen nomme cette espèce, se distingue du Chœ- ropotame. L'alvéole des canines indique que ces dents étaient dirigées en bas, et de la grandeur de celles des Pécaris. Le trou sous-orbitaire est éloigné du bord de l'or- bite qui est grand d'environ 20 millim.; l'ouverture postérieure des narines est située plus en arrière que dans aucun autre Pa- chyderme, et la forme du crâne tenait pro- bablement le milieu entre celle du Sanglier et celle du Daman. (L. D.) IIYRAX. mam. — Nom latin du genre Desman. Voy. ce mot. (E. D.) *HYREEX, Step. hois.— Démembrement du genre Phytotome. Voy. ce mot. (Z. G.) * IIYRIA. ins. — Genre de Lépidoptères, famille des Nocturnes, tribu des Phalénides, établi par M. Stephens, et que nous avons adopte dans notre Calai, des Lépid. d'Eu- rope, où nous le plaçons dans le groupe des Fidonites. Nous n'y comprenons que deux espèces, VH. oslrinaria Hubn., qui vole en juin en Provence, et VH. auroraria Treits. (Ph. variegala Fabr.), qu'on trouve en juillet dans les prés sylvatiques des en- virons de Paris. (D.) *HYRIAIVA. moll. — Sous ce nom , M . Swainson propose une sous-famille dans le grand type des Unio pour les quatre gen- res Iridea, Caslalia, Hyria, Hyridella. Mais ces genres, rentrant comme petits groupes dans le genre naturel des Unio, cette sous- famille ne peut être adoptée , et l'on doit rejeter aussi les genres qu'elle renferme Voy. MULETTE. (DESH.) * HYRIDELLA. moll. — M Swainson :\ proposé ce genre pour un petit groupe de Mulettes qui a pour type Y Unio ostralis rie Lamarck. Voy. mulette. (Desh.) HYRIE. Hyria. moll. — A une époqus où le genre des Mulettes était morns connu qu'aujourd'hui, Lamarck en a détaché ie genre Hyrie, fondé sur des caractères artifl- 516 HYS ciels ; le premier, nous avons combattu l'ad- mission de ce genre dans la méthode, et, depuis , la science a acquis les preuves sur- abondantes de son inutilité. Voy. mulette. (Desu.) HYSSOPE. Hyssopus {Zawnoî, nom grec de cette plante), bot. pk. — Genre de la famille des Labiées-Saturéinées , établi par Linné (Gen., n" 719). Ses caractères prin- cipaux sont : Calice tubulé, 5-denté; tube de la corolle égal au calice; élamines -4, ex- sertes, divergentes; anthères biloculaires, à loges linéaires divariquées. Style biûdc au sommet, à lobes subulés. Les Hyssopes sont des sous-arbrisseaux, croissant en abondance dans l'Europe et l'Asie centrale, à rameaux droits, a feuilles opposées, sessiles , oblongues-lancéolées , roulées à leurs bords; à pédoncules axil- laires multiflores, à fleurs blanches, ou rou- ges, ou purpurines, ou bleues. L'espèce prin- cipale est I'Hyssope officinale, i/. oflïcina- lis , réputée cordiale , céphalique et stoma- chique. On en tire aussi une eau distillée et une huile essentielle, qui ont l'odeur acre de la plante. IIVSTATITE. min. — Voy. feh. ilYSTÉRANDRIE. Hysterandria ( ia- «pa, matrice; àv/Jp, homme), bot. ph. — Linné donne ce nom . dans son Système, a une classe de plantes renfermant toutes telles qui ont plus de vingt étamines (ex.: Cactus, Grenadier, etc.). * IlYSTERANGIEM, Vittad. bot. cb. — Syn. d'IIyperrhiza, Bosc. JIÏSTEROCARPES , Langsd. bot. ph. — Syn. de Didymochlœna, Desv. IIÏSTÉROPE, Hysteropus (SarEpcv, tar- dif, en retard; «où;, pied), rept. — C. Du- méril et Bibron (Erpel. gén.. Suites à Buff., 1843, t. V.) ont établi sous ce nom, parmi ies Scincoïdiens, un genre pour des reptiles dont le corps très allongé, cylindrique, n'est plus soutenu que par deux pieds ru- dimentaircs, silués si près de l'anus que l'on a pu croire qu'ils servaient plus à l'acte de la reproduction qu'à la marche. Il Y S 1 Leur organisation intérieure offre uue graii(i« i affinité avec celle des Sauriens; plusieurs I ont des omoplates et de» clavicules cachées sous la peau, et leurs pieds, rudimentaires I en appareuce, offrent à la dissection un i fémur, un tibia, un péroné et des os d'un tarse plus ou moins complet. Les habitudes des Hystéropes sont fort I peu connues; néanmoius, eu égard à leurs ! affinités organiques, il est probable qu'elles ne diffèrent pas beaucoup de celles des Spes. Parmi les espèces qui se rapportent à ce genre, nous citerons VAnguis bipes, Lia. du cap de Bonne-Espérance. *IlïSTP»ICIlIS.ïiELM.— Genre d'Helmin- thes établi par M. Dujardin dans son His- toire naturelle des Vers pour une seule es- pèce, 17/. tricolor Duj. (P. G.) *1IYSTRICIE. Hyslricia (ujtP;J , héris- son), ins. — Genre de Diptères, division des Brachocères, famille des Athériccrcs, tribu des Muscides, établi par M. Macquart (Dipt. exot. , vol. II, 3e part., p. 43) aux dépens des Tachines exotiques de Wiedmann pour y placer trois espèces nouvelles qu'il nomme nigriventris, amœna et tcslacca. La première est de Santa-Fé de Bogota; les deux autres sont du Mexique. (D.) HÏSTRICIENS. mam.— A.-G. Desmarest (Tabl. méth. des Mam.) a formé sous ce nom une tribu de Rongeurs caractérisée par les piquants dont la peau est revêtue, par le manque de clavicule et par la couronne plate des molaires; cette tribu, qui correspond aux groupes des Aculeata llliger, Hystrices Brandt, Hystricidœ Gray, et HystricinaWa- terh. , comprend les genres Porc-Épic et Coendou. Voy. ces mots. (E. D.) HYSTRICITE. mam. — On donne, d'a- près M. Bory de Saint-Vincent, ce nom au bézoard qu'on dit se trouver dans le Porc- Epic. (E. D.) HYSTRIX. mam. —Nom latin du genre Porc-Épic. Voy. ce mot. (E. D.) HYSTRIX, Humph. moll. — Synon. de Ricinule, Lamk. (Desh.) •IAC\RETI\GA ou JACARETltfGA. rept. — Groupe de Crocoililiens, d'après M. Spix {Lacert. Brasil., 1823). Voy. cro- codile. (E. D.) JACCIILS. MAM. — Voy. OUISTITI. IAIVTIIINL'S. MOLL. Voy- JANTII1NE. 1AIVTHOCINCLE. Ianthocincla. ois. — CVinre de la s.-fam. des Garrulaciens, établi par Gould sur des oiseaux dont on faisait, soit des Cinclosomes, soit des Garrulaxes. Les espèces qui composent ce genre sont les Cinclos. ocellalum Vig. ; C. cœrulatum Hoilgs.; lanth. rufigularis Gould; J. rufi- collis JarcL; Timalia palliala, milrata et lugubns Miill. (Z. G.) IANTHOENAS. ois. — Genre de la sous- famille des Colombiens, établi par Reichen- bach, pour des Pigeons, dont le plumage offre, plus que chez aucune autre, des tein- tes métalliques à reflets chatoyants. Le type de ce genre est la Columba Ian- thina, Tcmm. (Z. G.) IASSUS. Ins. — Voy. jassus. IIJACL'S. ckust. — Genre de Tordre des Décapodes macroures , établi par Leach , et rangé par M. Mil ne-Edwards dans sa famille desScyllariens. Ce genre ne diffère que très peu des Scyllares , mais s'en distingue ce- pendant par la forme triangulaire de la cara- pace cl quelques autres caractères. Chez les Ibacus , la carapace est beaucoup plus lon- gue que large, et présente de chaque côté un prolongement lamelleux qui recouvre la majeure portion des pattes, à peu près comme cela se voit dans quelques genres des Dé- capodes brachyures, les Calappes, lesCrypto- podes, par exemple. Ces prolongements sont plus grands en avant qu'en arrière, d'où il résulte que la carapace se rétrécit posté- rieurement. On remarque aussi chez ces animaux une large et profonde fissure, qui, de chaque côté, divise ses prolongements clypéiformes en deux portions inégales. Les orbites , au lieu d'être placées tout près de l'angle externe de la carapace, en sont très éloignées. Enfin l'abdomen est très court, et se rétrécit brusquement d'avant en ar- rière. Les Crustacés qui composent cette coupe générique sont au nombre de trois, et habitent des mers très variées; on en trouve dans celles de l'Australie, d'Asie et des Antilles; I'Ibacus de Péron, Ibacus Pe- ronii Leach, peut être considéré comme le type de ce genre. On en connaît une qua- trième espèce, mais à l'état fossile, c'est V Ibacus Mantelli Desm. (Scy liants). Ce fossile a été trouvé sur les côtes d'Angle- terre, mais on ignore le terrain dont il pro- vient. (H. L.) IBALIA. ins. — Genre de la tribu des Cynipsiens, établi par Latreille , et adopté par tous les entomologistes. Les Ibalies se distinguent facilement de tous les autres genresde leur tribu par leur abdomen com- primé latéralement en forme de lame de couteau. La seule espèce connue de ce genre est l'I. en couteau, /. cullellalor {Banchus îultellalor Eab.) , qui se trouve dans une grande partie de l'Europe. (BL-) *IBAL1ITES. Ibaliilœ. ins. — Nous avons établi sous cette dénomination , dans la tribu des Cynipsiens , un groupe ne comprenant que le genre Ibalia. (Bl.) IBÈRE. Iberus. moll. — Genre inutile proposé par Montfort pour des Hélices ca- rénées au pourtour, telles que V Hélix gual- teriana. Voy. hélice. . (Desu.) IBÉRIDE. Iberis (IG-npîq). bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères, tribu des Thlaspidées ou des Pleurohizeœ angustiseplœ deD.C.Tel qu'il est circonscrit aujourd'hui, et après les travaux de MM. Rob. Brown et De Candolle, il ne correspond plus qu'à une portion du groupe linnéen, qui comprenait, outre les vrais Iberis , des plantes rangées actuellement dans les genres Teesdalia, R. Brown, et dans la section Iberidelladu genre Hutchinsia, R. Brown. — Dans le 1er volume du Prodromus, De Candolle décrit 26 espè- ces d'ibérides; à ce nombre, Walpers en a ajouté 5, portant ainsi le nombre total à 31 . Les lbérides sont des plantes herbacées 518 IBE ou sous-frutcscent.es , le plus souvent gla- bres , quelquefois charnues , à feuilles al- ternes, linéaires ou obovées, entières, den- tées ou pinnatifides , quelquefois épaisses , dont les fleurs blanches ou purpurines sqnt disposées en grappes corymbiformes , d'a- bord raccourcies et presque ombellées, s'al- longeant en général plus tard. Chacune de ces fleurs se compose d'un calice à 4 sé- pales égaux, non renflés à leur base, dressés ; d'une corolle à 4 pétales inégaux, les deux extérieurs étant toujours plus longs, sur- tout dans les fleurs qui forment le rajon de l'inflorescence; de 6 étamines tétrady- names à filet entier et sans dents. Le fruit qui leur succède est une silicule comprimée et presque plane, ovale à la base, échancrée au sommet, à 2 valves marginéesou ailées, à cloison fort étroite. Les graines sont soli- taires dans chacune des deux loges, ovales, suspendues. Parmi ces divers caractères, les plus essentiellement distinctifs sont l'iné- galité des pétales, l'absence de dents aux filets des étarnines et les graines solitaires. Les Ibérides appartiennent à l'Europe et à l'Asie, et plus particulièrement à celles de leurs parties qui bordent ou avoisinent la Méditerranée. Environ 12 d'entre elles crois- sent spontanément en France, ou sont cul- tivées fréquemment dans les jardins. Nous nous arrêterons un instant sur celles de leurs espèces qui figurent parmi les plus communes de nos plantes d'ornement. 1. Ibéuide omuellifère, Iberis umbellata Linn. — Cette espèce est originaire des par- ties les plus méridionales de l'Europe ; on dit même qu'elle arrive jusqu'à Nice. Elle est très commune dans les jardins, où elle est connue vulgairement sous les noms de Thlaspi, Taraspic. C'est une plante an- nuelle, haute d'environ 3 décimètres, gla- bre dans toutes ses parties ; ses feuilles sont lancéolées, acuminées, les inférieures den- tées en scie, les supérieures très entières. Ses fleurs sont blanches ou d'une jolie cou- leur violette ou purpurine , disposées en grappe raccourcie, de manière à se trouver à peu près sur un même plan , et à imiter jusqu'à un certain point une ombelle; de là son nom spécifique. Ses silicules sont bi- lobées au sommet , à lobes très aigus. On sème cette espèce principalement au prin- temps, et alors elle fleurit en juillet; mais IBÏ on la sème aussi à d'autres époques , de manière à l'avoir en fleurs pendant plus longtemps. Les semis se font ordinaire- ment en place. 2. Ieéride toujours fleurie, Iberis sem perjlorcns Linn. — Celte espèce est plus con- nue sous ses noms vulgaires de Ibéride de Perse , Thlaspi vivace. Elle croît spontané- ment sur les rochers en Sicile et aussi , dit- on , en Perse. Elle est frutescente et forme de jolies touffes ; ses feuilles sont épaisses, en coin ou spatulées, obtuses, très entiè- res, glabres , persistantes ; ses fleurs sont très blanches, aisposées en grappes corym- biformes; elles se montrent pendant plu- sieurs mois de suite, surtout quand on tond la plante. Cette espèce se multiplie ordi- nairement de boutures que l'on peut faire pendant tout l'été. Pendant l'hiver on la conserve en orangerie. La culture en a obtenu une variété à feuilles panachées. 3. Ibéride toujours verte , Iberis semper- virens Linn. — Cette Ibéride croît sponta- nément sur les rochers de l'île de Candie; elle est très répand.ue dans les jardins, où on en fait de très belles bordures qui se couvrent entièrement de fleurs blanches; avant et après la floraison , ces bordures sont encore d'un très bel effet par la fraî- cheur constante de leur verdure. Llbéride toujours verte est frutescente, plus basse que l'espèce précédente, mais plus rustique et passant parfaitement l'hiver en pleine terre. Ses feuilles sont oblongues, obtuses, atténuées à leur base, glabres; ses fleurs I sont disposées en grappes allongées ; ses si- licules s«:.t creusées a leur extrémité d'une échancrure étroite. On la multiplie sans peine de graines et par marcottage. Parmi nos espèces indigènes , il en est quelques unes qui figureraient très bien I dans les jardins , et qui , améliorées par la culture, pourraient probablement rivaliser avec les précédentes; telles sont, par exern pie, les Iberis pinnala , amara , Gar- rexiana, etc. (P. D.) IBÉRITE. min. — Syn. de Zéolithe. ICEX. mam. — Nom scientifique du Bou- quetin. Voy. chèvre. *IliIDION (dimin. d'fêiç, ibis), uns. — Genre de Coléoptères subpentamères, tétra- mères de Latreille, famille des Longicornes, tribu des Cérambycins , créé par Serville rai (Ann. delà Soc.cnl. deFr., t. III, p. 103), et qui a pour types : les Slencecorus Andrcœ , lœsicollis deGermar; les Ib. comatum, scx- gultatum, pîctum Dej. , et ebenus New. (dimidia licorne Dej .)• 28 espèces, toutes d'A- mérique, sont mentionnées au Catalogue de M. Dejean , mais on en connaît aujourd'hui plus de 40. Le corps et surtout le corselet des Ibidion sont allongés, subcylindriques. Les genoux et l'extrémité des élytres offrent une ou deux épines. (C.) *IBIDORIIY\QUE. Ibidorhyncha , Vig. OIS. VOIJ. CLOIU1YNCHUS. (Z. G.) IBIJAU.ois. — Section des Engoulevents. Voy. ce mot. IBIRA , Marcg. bot. pu. — Syn. de Xy- lopia, Linn. IBIS. Ibis. ois. — Genre de la famille des Échassiers Longirostres , caractérisé de la manière suivante : Bec allongé, arqué, presque carré à sa base , arrondi et obtus à la pointe; narines petites, situées à la base du bec , s'ouvrant en dessus et se prolon- geant en un sillon qui s'étend jusqu'à l'ex- trémité de la mandibule supérieure ; tête et partie supérieure du cou emplumées ou nues; doigts au nombre de quatre, trois antérieurs réunis à la base par une mem- brane, le pouce appuyant à terre sur plu- sieurs phalanges. Les Ibis, considérés tantôt comme des Tantales, tantôt comme des Courlis, ont été réunis par les divers auteurs qui se sont oc- cupés de classification, soit aux uns, soit aux autres de ces oiseaux. G. Cuvier, à qui est due la création du g., avait lui-même con- fondu , en premier lieu , les espèces qui ac- tellement le composent, avec les Courlis; mais il ne tarda pas à les en séparer, et son exemple a été suivi depuis par tous les méthodistes. La séparation des Ibis des au- tres oiseaux voisins auxquels on les asso- ciait est, on peut le dire, pleinement justi- fiée par les caractères différentiels qu'ils présentent. Si les Ibis offrent quelque con- formité avec les Tantales, ils s'en éloignent trop cependant par un bec plus grêle , plus arqué et par des tarses moins élevés, pour qu'on doive ne pas les confondre; si, d'une autre part, la place que leur donnaient quel- ques ornithologistes dans le g. Numenius ( Courlis) parait motivée sur les grands rap- ports qu'ils ont avec ces oiseaux , l'on ne IBI 519 saurait méconnaître qu'ils se séparent éga- lement de ceux-ci. En elTet , le pouce, chez les Ibis, au lieu de n'appuyer à terre, comme chez les Courlis, que par l'extrémité de la dernière phalange, y repose , au contraire , dans presque toute son étendue. Indépen damment de ces caractères, qui ont paru suffisants pour légitimer le g. créé par G. Cuvier, l'on pourrait dire aussi que les Ibis se distinguent encore des Courlis, avec les- quels ils ont le plus d'analogie, par leur système de coloration. En général, les Ibis vivent en société par petites troupes de 6 à 10, et quelquefois davantage : l'Ibis à front nu seul ferait ex- ception à cette règle ; car, dit-on, il vit iso- lément. Leurs mœurs et leurs habitudes sont douces et paisibles. On ne les voit ja- mais, comme nos Courlis, s'élancer et cou rir avec rapidité, mais ils marchent lente- ment et d'un pas mesuré. Quelquefois ils restent des heures entières a la place où ils viennent de s'abattre: leur seule occupation alors est de fouiller la vase au moyen de leur bec, pour y découvrir quelque pâture. Les individus d'une même bande s'isolent rarement; ils se tiennent, au contraire, as- sez constamment près les uns des autres. Les terrains bas, humides, inondés, ma- récageux , les rizières , les bords des grands fleuves sont les lieux que les Ibis fréquen- tent; les besoins de subsistance les y atti- rent et les y retiennent habituellement. C'est seulement là, en effet, qu'ils peuvent rencontrer les vers, les insectes aquatiques, les petits coquillages fluviatiles, tels que les Planorbes, les Ampullaires, lesCyclosto- mes, dont ils font leur principale nourri- ture. Tel n'est cependant pas l'unique ré- gime des Ibis ; ils vivent aussi d'herbes ten- dres et de plantes bulbeuses qu'ils arrachent du sol. On a longtemps cru, mais à tort, que l'Ibis sacré et l'Ibis vert étaient ophiopha- ges; ces espèces n'ont pas un régime diffé- rent de celui de leurs congénères. Les Ibis sont migrateurs; leurs courses s'étendent fort au loin , et ils parcourent dans leurs excursions les contrées chaudes des deux continents. Ainsi que la plupart des grands Échassiers, ils ont en volant le cou et les pattes étendus horizontalement; comme eux aussi, ils poussent par inter- valle des cris bas et rauques dont le mode 520 im et la force varient selon les espèces ; enfin, ils ont encore de commun avec la plupart d'entre eux, la faculté de se percher sur les arbres. Chez toutes les espèces d'Ibis la monoga- mie est un Tait naturel : les couples sont in- dissolubles ; il n'y a que la mort ou un autre accident ràcheux pour l'un des deux contractants qui puisse détruire l'union qui existe entre le mâle et la femelle. L'un et l'autre travaillent en commun à la construc- tion du nid, qui consiste en petites bû- chettes et en brins d'herbes. Quelques es- pèces nichent à terre; le plus grand nombre niche sur les arbres élevés. La ponte est de deux ou trois œufs blanchâtres ; le terme de leur éclosion est de vingt-cinq à trente jours. Les petits, comme chez les Grues, les Hérons, etc., sont nourris dans le nid jus- qu'à ce qu'ils soient assez forts pour voler. Ils naissent couverts de duvet. On a constaté que les jeunes de certaines espèces, de l'Ibis rouge, par exemple, s'apprivoisent avec la plus grande facilité, et que la chair de ceux qui viennent de quitter le nid est très bonne a manger, ce qu'on ne peut dire de la chair des adultes. C'est principalement au type du g. dont je viens d'esquisser l'histoire des mœurs et des habitudes; c'est à l'espèce aujourd'hui connue sous le nom d'Ibis sacré, que les Egyptiens rendaient jadis les honneurs di- vins. 11 est peu de personnes qui ne con- naissent cet oiseau , ou du moins qui n'en aient entendu parler. La vénération dont il a été l'objet dans l'ancienne Egypte a imprimé à son nom un caractère de célébrité qu'il n'est pas permis d'ignorer. Cette vénération, que la superstition exagéra, nous est attestée par l'histoire même que les auteurs de l'an- tiquité nous ont laissée du peuple égyptien , Dar les débris des monuments de ce peuple, et par les preuves matérielles qui sont res- tées comme témoignage irrécusable des honneurs que l'on rendait à l'Ibis sacré après sa mort naturelle : ces preuves sont les momies, sans lesquelles, peut-être, l'in- certitude régnerait encore sur cet oiseau des anciens. C'est en reconnaissance des services sup- posés que l'Ibis rendait à l'Egypte , que l'Egypte à son tour l'honorait comme une divinité propice. Il détruisait, disait-on, ICI les Serpents ailés et venimeux qui , tous les ans, au commencement du printemps, par- taient de l'Arabie pour pénétrer en Egypte. L'Ibis allait à leur rencontre , dans un dé- filé où ils étaient forcés de passer, et là il les attaquait et les détruisait tous. H est impossible de dire l'origine de cette fable, parla raison qu'elle parait s'être transmise longtemps par tradition, avant que les pre- miers écrivains l'aient fixée; mais ce qui a le plus contribué à l'accréditer, c'est, sans contredit , un passage d'Hérodote ( Hist. d'Eulerpe, chap. 75) dans lequel cet histo- rien prétend s'être rendu exprès dans un lieu voisin de la ville de Buto, en Arabie, pour prendre des informations sur les Ser- pents ailés, et avoir vu à son arrivée dans ce lieu « une quantité prodigieuse d'os et d'épines du dos de ces Serpents a que les Ibis avaient détruits dans des combats an- térieurs. Après Hérodote, Cicéron dans son livre premier de la Nature des Dieux, Pom- ponius Mêla dans son Hist. de l'Univers, So- lin, Ammien , Elien, etc., ont reproduit ce conte d'une manière plus ou moins con- forme à la sienne. On ne saurait douter que ce ne soit à cette opinion, répandue dans tous les livres anciens, et générale- ment reçue sans examen, même jusqu'à ces derniers temps, que sont dues tantde mé- prises sur l'oiseau que les Égyptiens véné- raient. On a voulu le retrouver avec cet at- tribut que les peuples de l'antiquité lui ac- cordaient, de tuer et de manger des Ser- pents , et dès lors les uns ont dit que l'Ibis sacré était une Cigogne, les autres l'ont confondu avec quelques espèces de Hérons, d'autres enfin ont cru le reconnaître dans une espèce de Vautour (Vult. percnoplcrus). Aujourd'hui , grâce aux momies trouvées dans les puits de Saccara , dans les cata- combes de Memphis et de Thèbes , on sait positivement quelle fut, ou plutôt quelles furent les espèces auxquelles l'Egypte ren- dit les honneurs divins , car ces momies laissent constater que l'Ibis vert ou noir ; d'Europe [Ib. falcinellus) et l'Ibis sacré (Ib. religiosa) furent également un objet de vé- I nération. M. Savigny, dans un excellent travail l (Hist. mytliologique de l'Ibis) où il a eu pour but de rechercher quelle fut la cause pro- bable de cette antique vénération, est arrivé 1BI à cette conséquence, que l'Ibis n'a été l'ob- jet de tant de respect, que parce que son apparition en Egypte annonçait le débor- dement du Nil, et non parce qu'il délivrait cette terre des Serpents venimeux. « Au milieu de l'aridité et de la contagion, dit-il, fléaux qui de tout temps furent redoutables aux Égyptiens , ceux-ci s'étant aperçus qu'une terre rendue féconde et salubre par les eaux douces était incontinent bahilée par l'Ibis , île sorte que la présence de l'un in- diquait toujours celle de l'autre (autant que si ces deux choses fussent inséparables), leur crurent une existence simultanée, et suppo- sèrent entre elles des rapports surnaturels et secrets. Cette idée, se liant intimement au phénomène général duquel dépendait leur conservation , je veux dire aux épan- chements périodiques du fleuve, fut le pre- mier motif de leur vénération pour l'Ibis, et devint le fondement de tous les hom- mages qui constituèrent ensuite le culte de cet oiseau. » Quel que soit le motif qui ait établi ce culte, il ne reste pas moins vrai qu'on re- gardait l'Ibis comme une divinité; qu'on l'élevait dans les temples ; qu*on le laissait errer librement dans les villes; qu'on pu- nissait de mort celui qui, par mégarde même, était le meurtrier d'un de ces oiseaux ; qu'on le recueillait religieusement après sa mort pour l'embaumer et le déposer après dans les catacombes (1); enfin , que l'Ibis était une des quatre idoles ou emblèmes que les Égyptiens faisaient apporter dans leurs ban- quets solennels, et que l'on promenait alen- tour des convives. On en Dt le sujet de nom- breuses allégories; on l'associa aux mystères IBI 521 d'Isis et d'Osiris; quelquefois on représenta ! Isis ayant, avec un corps de forme humaine, I une tête d'Ibis. L'esprit d'un peuple naturellement su- I perstitieux est fécond en fables : aussi l'Ibis I passa-t-il pour être Tolh ou Mercure , leur \ législateur ; Mercure qui, descendu des deux, ' avait pris la forme de cet oiseau pour leur dévoiler les arts, les sciences et leur décou- vrir la nature des dieux. On fut même jus- ' qu'à lui attribuer une pureté virginale, et à prétendre qu'il se fécondait et engendrait par le bec. L'attachement qu'il avait pour l'Egypte, dont il était l'emblème, était, dit- 1 on, si grand, qu'il se laissait mourir de faim I lorsqu'on le transportait hors des limites de ! son pays de prédilection. Tout, chez l'Ibis, j devait être extraordinaire et merveilleux. Il n'est pas jusqu'aux plumes de cet oiseau auxquelles on ne reconnût la propriété de frapper de stupeur, et quelquefois de mort, les Crocodiles ou les Serpents qui en étaient touchés. Les prêtres, par qui se propageaient et se perpétuaient tous ces contes , préten- dirent encore que la chair de l'Ibis ne se corrompait pas , et que l'on ne pouvait assi- gner un terme à l'existence de cetoiseau, tant elle était de longue durée (1). Ceux d'Her- mopolis, au rapport d'Apien, en possédaient un dans leur temple qu'ils disaient être im- mortel. Enfin, ces mêmes prêtres, comme conséquence de cette opinion , que l'Ibis était le symbole de la pureté, n'employaient d'autre eau pour leurs ablutions et leurs pu- rifications que celle dans laquelle cet oi- seau allait se désaltérer. Mais les croyances des Égyptiens d'autre- fois sont loin d'être celles du peuple d'É- (i) M. S;. vigny, qui a visité, lors de l'expédlti «Iles de ces catacombes qui . sous le nom de p faux, faisaient partie de la nécropole de Mem oie qui, pou? le due en passant, n\ivait pas nu eues de circonférence) . dit que dans les cham aines qu'il a paicoui m* se voyaient encore m lomlire de pots renfermant des momies, rangés l'Egypte, bis ( niero- ns de douze douze jusqii lique; ils : p..ures de hauteur; leur form terie rouge, grossière, 01 diniuiement très mile, el ne sent apercevoir à l'extérieur aucune trace de leur haute t'iquitc. Le Muséum d'histoire naturelle de Paris pus quelques uns de res pois pourvus encore de leur mu L'Ibis, avant d'être introduit sous cette deimcie forme i l'enveloppe solide qui devait le protéger., subissait néce. ■Tl" Les personnes tait • priver l'il nbes de façon que le bec dé les genoux sous le slern l'Ibis était plongé dans i après dans des bandelel elles-mêmes pur divers tours de fils ar n'est qu'après cette sucression d'opér par ami" uni. Toutes ces pic n bain de bitume, et enveloppé tes épaisses et seirées, au-dessus d'autres bandelettes maintenue, nent arrangés. Ce s que les pots on on rei evaienS les le même nature, et" (i) On ne sera pas surpris de la longévité que les prêtres égyptiens attribuaient à l'Ibis, lorsqu'on saura que des mê- mes prêtres prétendaient que la vie de l'Epervier (autre di- vinité de leur façon) pouvait s'étendre jusqu'à sep t cents 33* 522 IBI gypte d'aujourd'hui. Il est loin d'avoir hé- riLé entièrement de l'antique vénération pour l'Ibis. Les habitants des bords du Nil le chassent, de nos jours, au fusil et au filet, et, qui plus est, le mangent, sans respect pour les lois de Moïse, qui avait, dans ses ordonnances, placé cet oiseau parmi les ani- maux dont la chair est impure. Aussi, depuis que l'Egypte est pour ainsi dire devenue pour l'Ibis une marâtre , ce pays paraît ne plus être pour lui un pays de prédilection. On ne l'y rencontre qu'en très petit nombre et pendant un certain temps de l'année , encore ne s'y arrête-t-il que Tort peu de temps ; il ne s'approche même pas du Caire. Sa disparition d'un lieu où, au dire d'Hérodote, « il était si fréquent, qu'on en rencontrait à chaque pas, » pro- vient sans doute en partie de la chasse qu'on lui a déclarée, et en partie surtout du chan- gement survenu dans la nature même du pays, trop aride et trop sec maintenant pour lui fournir une nourriture abondante. Pour- tant M. Sa vigny, a qui nous devons les dé- tails les plus intéressants sur cet oiseau, qu'il a eu l'occasion d'observer dans les en- virons de Damiette, deMenzalé, mais sur- tout près de Kar-Abou-Saïd, sur la rive gauche du Nil, dit, d'après le rapport des habitants, qu'on l'y voit encore , mais seu- lement pendant la crue du Nil ; il en part lorsque l'inondation cesse. Cette émigration, quia lieu vers le milieu de juin, semble coïncider avec son apparition en Ethiopie, où Bruce l'a vu arriver à peu près à cette époque. On autre fait non moins surprenant que celui de la disparition ou mieux de la dimi- nution considérable de l'Ibis sacré, est celui qui a rapport a l'incertitude du lieu de sa reproduction. On ne sait positivement plus où il niche. Des 18 ou 20 espèces appartenant au g. Ibis, une seule se rencontre en Europe; les autres se trouvent en Afrique, en Asie et en Amérique. La plupart des auteurs ont considéré les Ibis comme formant une division unique ; quelques autres ont essayé de les grouper dans plusieurs sections, qui sont devenues pour plusieurs méthodistes modernes autant de sujets de g. distincts. J'adopterai en par- tie pour la distribution des espèces la mé- IBI thode qu'avait suivie Wagler dans son Sys- tema avium, c'est-à-dire que je ne considé- rerai ici les divisions introduites dans le g. Ibis qu'à titre de groupes ou sections secon- daires. 1° Espèces à corps robuste, à tarses un peu plus longs que le doigt du milieu, y com- pris l'ongle, et à queue égale. (G. Ibis, Eu- dôebnus, Wagl.) 1. I.'Icis sacré, Ib. religiosa Cuv. ( Ilist. d'Egypte, pi. 7), blanc, à l'exception de l'extrémité des grandes rémiges, qui est d'un noir cendré, et de celle des rémiges moyen- nes, qui est noire, avec des reflets verts et violets. Habite la Nubie, l'Egypte, le Cap. 2. L'Ibis de Mac.é, Ib. Macei Wagl. (Cuv., Ann. du Mus. d'hist. nat., t. IV), semblable au précédent, mais la première rémige seule noire à son extrémité, et les rémiges secon- daires faiblement terminées de noir. Habite l'Inde et le Bengale. 3. L'Ibis a cou blanc, Ib. alba Vieil I. (Wils., Americ. ornith., pi. 66, f. 3), blanc, à l'exception de quatre rémiges primaires, qui sont terminées , dans une grande, éten- due, par un noir verdàtre brillant, à-reflets métalliques. Habite le Brésil. ■i. L'Ibis rouge, Ib. rubru Wagl. (Bu(T. , pi. ml., SI, et Wils., Am. ornith., pi. 66, f. 2), d'un beau rouge vermillon . à l'ex- ception de l'extrémité des rémiges qui est noire. Habile l'Amérique méridionale et la Guiane. 2° Espèces a corps moins trapu, à tarses écussonnés et grêles , beaucoup plus longs que le doigt du milieu . et à queue égale. (G. Falcinellus, Bechst. ; Tanlalides , Wagl.) 5. L'Ibis vert ou noir , Ibis falcinellus Wagl. (Bu(ï. , pi. cnl., 819, sous le nom de Courlis d'Italie) , d'un noir a reflets verts et violets en dessus, d'un noir cendré en dessous. Habite l'Europe, l'Inde et les Etats- Unis. Cette espèce recevait comme l'Ibis sacré les honneurs divins ; mais il résulte de l'examen fait des momies qu'il jouissait de moins de faveur , puisqu'on le trouve , ainsi conservé, en bien moins grande quan- tité. IBI ICA 523 3° Espèces à (aises de la même longueur que le doigt médian y compris l'ongle, et recouverts d'écaillés hexagones. (a) Queue égale. (G. Pnimosus , Harpi- prion et Geronticus, Wagl.) 6. L'Ibis huppé , Ib. cristala Wagl. (BufT., pi. enl. ,8il , sous le nom de Courlis huppé de Madagascar) , figuré dans V Atlas de ce Dictionnaire, Oiseaux, pi. 9, fig. 2. Cette espèce a l'occiput orné d'une belle toufTe de plumes vertes et blanches ; toutes les par- ties supérieures et le cou d'un beau roux marron; le front vert; la face noirâtre; lescouvertures des ailes et les rémiges blan- ches; les rectrices d'un noir verdâtre, et toutes les parties inférieures d'un brun marron. Habite Madagascar. 7. L'Ibis a front nu, Ib. dendifron s Wagl. (Spix, Ois. du Brésil, pi. 86), noir à reflets verts et violets ; le front dénudé de plumes et jaune. Habite le Brésil. S. L'Ibis de Cayenne, Ib. scutirostrisWag\. (Buff., pi. enl., 280, sous le nom de Courlis vert de Cayenne), de couleur brun à reflets métalliques bleus et verts. Habite le Brésil et Cayenne. Cette espèce est devenue pour Wagler le type du g. Harpiprion. 9. L'Ibis hagedash, Ib. chalcoplera Y iei\. (Gai., pi. 246), d'un gris bronze en dessus, brunâtre en dessous ; une bande blanche et étroite sur les parties latérales du cou. Habite le cap de Bonne-Espérance. 10. L'Ibis mamelonné, Ib. papillosaTem. (pi. enl. , 304). Une membra^^ tuberculéc bleue sur la face et les joues. Habite le Ben- gale et Ceylan. 11. L'Ibis a tète nue, Ib. calva Wagl. (Buff., pi. enl., sous le nom de Courlis à télé nue du Cap). Plumage noir à reflets verts; tête et une partie du cou nus; peau de ces parties rouge. Habite le cap de Bonne-Espérance. Cette espèce a été prise par Wagler pour type de son g. Geronticus. 12. L'Ibis brun, Ib. fuscata Vieil!. D'un brun roux; aréole des yeux verdâtre. Ha- bite les Philippines. 13. L'Ibis plombé, Ib. plumbea Temm. (pi. col., 238). D'un gris plombé nuancé de bleu et de vert ; une bande blanche sur le front. Habite le Brésil et le Paraguay. (b) Queue cunéiforme. (G. Cercibis, Wagl.) 14. L'Iris a masque noir, Ib. melanopis Wagl. (Buff., pi. enl. ,970). Face noirâtre; zone cendrée sur la poitrine; peau sous le bec plissée et pendante. Habite le Brésil , Cayenne et le Paraguay. Wagler place encore dans cette section VIbis oxycercus ( Spix , Ois. du Brésil , pi. 87), dont il a fait le type de son g. Cer- cibis, et 176. hagedash, qu'il considère cependant comme espèce douteuse. (Z. Gerbe.) *IBIS. Ibis. ois. — M. Lesson a pris ce nom pour en faire le titre de sa huitième famille des vrais Échassiers. Cette famille, qui me paraît très naturelle, ne renferme pour M. Lesson que les g. Erolie, Courlis et Ibis proprement dits. (Z. G.) JBISINÉES, Lafr. ois. — Syn. d'Ibis, Less. *IBYARA. hf.pt. — Beplile cité dans Marcgrave, et que l'on croit être une Céci- lie. (P-G.) *IBYCTER, Vieillot, ois.— Syn. de Ba- canca. (Z. G.) *ICACINA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Olacinées, établi par Ad. de Jus- sieu (in Mem. Soc. h. n. Paris, 1, 173, t. 9). Arbrisseaux du Sénégal. Voy. olacinées. ICAQLIER. Chrysobalanus , Lin. bot. ru. — Genre de plantes qui a donné son nom au groupe des Chrysobalanées, groupe que M. R. Brown, et avec lui MM. Bartling, Lindley, Endlicher, considèrent comme une famille distincte, tandis que De Candolle en fait seulement la première tribu de la famille des Rosacées. Ce genre présente les caractères suivants : Calice à tube campa- nule, à limbe quinquéparti , presque régu- lier. Cinq pétales onguiculés, alternes aux lobes du calice , insérés au haut du tube de ce dernier. Étamines au nombre de la à 30 , en une série, insérées également à l'ex- trémité du tube calicinal, distinctes, à filets subulés , saillants. Ovaire sessile , hérissé, uniloculaire, renfermant deux ovules dres- sés, collatéraux; style filiforme, partant de la base de l'ovaire, terminé par un stigmate obtus Le fruit est un drupe dont le noyau est à cinq angles , presque à cinq valves , monosperme par avortement. Ce genre se compose d'arbrisseaux ou d'arbres peu ele- 524 ICA vés , qui croissent spontanément dans l'A- mérique tropicale, cl dans les parties sep- tentrionales de ce continent qui avoisinent !e tropique (le Chrysobalanus oblongifulius Mich. , de la Géorgie); leurs feuilles sont alternes, entières, sans stipules; leurs fleurs blanchâtres, en grappes ou en pani- cules. Une espèce de ce genre est intéressante à connaître comme produisant un fruit co- mestible : c'est le Chrysobalane Icaquier , Chrysobalanus Icaco Lin. , nommé vulgai- rement Icaque, Prune icaque, Prune d'Amé- rique. C'estun petit arbre ou plutôt un ar- brisseau de 2 ou 3 mètres de haut, qui croît naturellement en Amérique , particulière- ment aux Antilles. 11 existe aussi cultivé ou peut-être spontané au Sénégal. Son tronc est tortueux ; ses feuilles sont presque ar- rondies et obovées, émarginées, à très court pétiole, entières, glabres et luisantes; ses fleurs sont petites , inodores, blanchâtres, disposées en panicules axillaires ou termi- nales ; les étamines sont velues. Le fruit qui leur succède est un drupe de la grosseur et à peu près de la forme d'une Prune moyenne. Sa couleur varie beaucoup : il est jaune, blanc, rouge ou violet, selon la va- riété. Il mûrit aux mois de décembre et de janvier. Sa chair est un peu molle, blan- che , d'une saveur douce et un peu astrin- gente, mais agréable. L'amande de sa graine est très agréable à manger, et généralement préférée à la chair même du péricarpe. Les diverses parties de l'Icaquier ont des pro- priétés médicinales qui les font employer fréquemment dans les pays où cet arbre est commun, surtout aux Antilles et àCayenne. L'écorcc renferme beaucoup d'acide gai- ique et de tannin, qui la rendent astrin- gente. Les mêmes propriétés se retrouvent dans la racine et dans les feuilles. Le fruit ui-même est également astringent, et on a recours à lui dans les cours de ventre. Enfin on fuit avec l'amande des graines une émis- sion à laquelle on a recours pour le traite- ment des dysenteries. On en retire encore une huile qui sert à quelques usages phar- maceutiques. Aux Antilles, on confit au su- cre les fruits de l'Icaquier, et l'on fait avec l'Europe un commerce assez considérable de ces confitures. On a fait la remarque que , lorsque cette espèce croît dans des endroits ICH secs, son fruit ne devient pas pulpeux et reste sec. (P. D.) ICIUVANTHUS (T^vo;, vestige; i»6oÇF fleur). noT. pu. — Genre de la famille des Graminées-Panicées, établi par Paliiot de Beauvois (Agrost., 56, t. XII, f. 1). Gra- rnens de l'Amérique tropicale. Yoy. giami- 1 NÉES. ♦ICIIXEA (c'xvrJa. , chercher à la piste). • Ins. — Genre de Coléoptères tétramères, ' famille des Malacodermes, tribu des Clai- I roncs, créé par M. Laporte (Rev. eniom. de Silb., vol. IV, pag. 55), et adopté par MM. Klug et Spinola dans leurs monogra- 1 phies respectives. Le type, 17. lycoides, est 1 originaire du Brésil. (C.) *ICHXESTOMA (rXvo; , trace; ato,M, bouche }. ins. — Genre de Coléoptères pen- ! tameres , famille des Lamellicornes, tribu I des Scarabéides mélitophires , établi par MM. Gory et Percheron (Monog. des Cé- toines) aux dépens des Celonia de Fabricius. L'espèce type est le C. heteroclyta Latr. Voy. CETOINE et CÉTONIDES. *ICIIXEIÎUIA. mam.— M. Isidore Geof- froy-Saint-Hilaire (Compt. rend. Institut, 1837) désigne sous ce nom un genre de Carnivores de la division des Viverra, qui vient lier ensemble les Mangoustes et les Cynictis. Chez les Ichneumia , les paumes et les plantes sont en très grande partie velues; les membres sont assez élevés; il y a cinq doigts à chaque pied; les pouces sont courts et placés haut, surtout en arriéra; le» ongles sont assez grands, un peu recourbé», obtus; il y a vingt dents à chaque mâchoire; les oreilles sont à conque très large et très courte; le nez est assez prolongé; ls queue est longue, nullement préhensile; le pelage est composé de deux sortes de poils: le* soyeux, assez longs, rudes, peu abondants; les laineux, doux, abondants et plus ou moins visibles à travers les soyeux. Les Ichneumia habitent l'Afrique , dans la plus grande partie de son étendue conti- nentale; ils sont insectivores en même temps que carnivores, et vivent dans des terriers. On n'en connaît que trois espèces, sa- voir : V Ichneumia albicauda ls. Geoffr. ( Iler- pesles albicaudus Cuv., Ichneumon albicaudis Smith), dont le corps est d'un cendré fauve très peu tiqueté, passant au noirâtre en des- ICH sus, et qui habite l'Afrique australe et le Sénégal; Vlchneumia albescens Is. GeofTr. , qui se trouve dans le Sennaar; Et Vlchneumia gracilis ( Herpestes graci- lis Rupp.), de l'Abyssinie. (E. D.) ICI1AEUMON. mam. — Voyez man- gouste. ICHNEUMON. Ichneumon. ins. — Cette dénomination fut d'abord employée par Linné pour désigner un genre d'Insectes de l'ordre des Hyménoptères , comprenant non seulement tous les représentants de notre tribu des Ichneumoniens, mais encore di- vers types disséminés dans les tribus des Chalcidiens, desProclotrupiens et même des Sphégiens. Ce genre s'est trouvé successive- ment de plus en plus restreint par l'établis- sement de nouvelles divisions établies par Fabricius, par Latreille, par Jurine, par Gravenhorst, etc. Aujourd'hui le genre Ich- neumon est limité aux espèces de la famille des Iehneumonides et du groupe des Ichneu- monites, dont la tête est courte, plus étroite que le thorax et l'abdomen convexe, pédicule , presque aussi large que l'ab- domen. On connatt un grand nombre d'espèces d'Ichneumons proprement dits; la plupart de celles connues sont européennes. Les plus répandues dans notre pays sont les /. deliralorius Lin., quassitorius, Lin., fuso- rius Lin., etc. Voy. pour les détails de mœurs l'art, ichneumoniens. (Bl. ICHNEEMONIDES. Ichneumonidœ. vas. — Famille de la tribu des Ichneumoniens. Voy. ce mot. (Bl.) ICHNEUMONIENS. Ichncumonii. ins. — Tribu de l'ordre des Hyménoptères , cor- respondant à peu près à l'ancien genre Ichneumon , et caractérisée par un corps étroit et linéaire ; des mâchoires munies de palpes longs; des antennes vibratiles, lon- gues, grêles et filiformes, très rapprochées à leur base et composées d'un assez grand nombre d'articles ; des ailes très veinées, offrant toujours des cellules complètes et des pattes longues et grêles. Cette tribu répond à la famille des Pupivores de La- treille, en en retranchant les Chalcidiens et les Proctotrupiens , qui forment pour nous des tribus particulières. Les Ichneumoniens ont un nombre im- ICH 5'25 mense de représentants , et cependant jus- qu'ici les espèces exotiques ont été pres- que complètement négligées. Des travaux monographiques très considérables de la part de MM. Gravenhorst et Nées vonEsen- beck en Allemagne, de M. Wesmael en Belgique, de M. Haliday en Angleterre, ont contribué puissamment à faire connaître les espèces d'Europe , particulièrement celles du nord et du centre de cette partie du monde. Dans un travail qui doit pa- raître prochainement, M. Brullé traitera des types exotiques aussi bien que des in- digènes. Les coupes génériques ont été augmen- tées successivement dans une proportion énorme. En 1S27, Latreille, dans son Règneani- mal , n'admettait encore que 24 genres dans ses Evaniales et Iehneumonides réunis, qui correspondent exactement à notre tribu des Ichneumoniens. Dans notre Histoire des In- sectes, publiée récemment, nous avons été conduit à en admettre 79. Cependant nous avons cherché à n'admettre que des genres assez caractérisés, rejetant comme simples divisions ceux dont les caractères ne nous ont pas paru suffisamment tranchés ou assez importants. En effet, M. Wcstwood , dans son Synopsis des genres de la Grande-Bre- tagne seulement, en admet 123. Afin de mettre un peu d'ordre dans celle tribu et de rendre les déterminations géné- riques plus faciles, nous avons établi dans chaque famille plusieurs groupes. M. Wes- macl l'avait déjà fait avec succès pour la la- mille des Braconides; nous avons tenté de le faire pour la première fois dans celte seconde famille des Iehneumonides. Dans cet ensemble qui constitue la tribu des Ichneumoniens, tous les entomologistes admettent 3 familles; nous les subdivisons maintenant en plusieurs groupes comme l'indique le tableau suivant : Palpes labiaux de trois articles BRACONIDE8 IllBRIZonlïl Bracokites. Iules. Chapr- ;, rormnnl mie SlGALPIIlTIS. 526 ICH Palpes labiaur de i articles Abdomen i„5.re à l'extrémité du thorax. . . . ICHNEUMONIDES. / inséré à la partir postéro-su- ( périeure du thorax. Cuisses Abdo- 1 post.neu.es rendées. Pal- ' < pes ties lungs Stephanttes. """ 1 comprimé, eu faucille. . . Opb.okites. f arrondi. Tarière saillante. . Pimplites \ non comprimé Tarière cachée IcnnEUMoniTES. Palpes labiaux de 4 .-.rtirles. Abdomen implanté sur le thorax. . . . ÉVANIIDES. L'appareil alimentaire et les organes de la génération des Ichneumoniens ont été étu- dies par M. Léon Dufour. Chez tous les in- sectes de cette tribu, le tube digestif n'ex- cède pas beaucoup la longueur du corps. Il n'offre jamais de circonvolutions. Il décrit seulement quelques sinuosités. L'œsophage est très grêle et occupe toute la longueur du thorax et du pédoncule de l'abdomen; mais dans cette dernière partie du corps il se ren- fle en un jabot dont la forme, ainsi que celle du gésier et de l'intestin , varie suivant les groupes et les genres. Les vaisseaux biliai- res sont en nombre variable. On en compte depuis une quinzaine jusqu'au-delà de qua- rante. Les ovaires varient aussi dans le nombre des gaines ovigères. On n'en compte pas parfois plus de huit; mais souvent il en existe dix, vingt et vingt-cinq. Le système nerveux n'a point été encore observé chez ces Hyménoptères. Les Ichneumoniens ont des mœurs dont l'étude offre un grand intérêt. Ce sont des habitudes qui leur sont communes avec les Chalcidienset lesProctotrupiens. Comme le dit Latreille, ils détruisent la postérité des Lépidoptères, si nuisibles à l'agriculture sous ia forme de chenille, de même que Vlch- rieumon quadrupède était censé le faire à l'égard du Crocodile, en cassant ses œufs ou même en s'introduisant dans son corps pour dévorer ses entrailles. Ces Hyménop- tères recherchent les larves de divers insec- tes; ilsattaquentsouventdes chenilles pour y déposer leurs œufs. De petites espèces même opèrent leur dépôt dans des œuTs. Chose bien remarquable , chaque espèce yj'inseete paraît avoir une ou plusieurs es- pèces de parasites. Il n'est pas rare de voir Ides parasites vivant sur d'autres parasites. Les Ichneumoniens femelles, de même que les Chalcidiens et les Proctotrupiens, à i l'aide de leur tarière, percent la peau d'une chenille ou d'une larve et y déposent un ou ! plusieurs ccuTs. Les jeunes larves sont mol- j Ifcs , blanchâtres, privées de pattes. Leur ICH Douche est munie de mandibules assez ro- bustes. Ces larves ménagent d'abord tous les organes importants de la chenille aux dé- pens de laquelle elles vivent. On comprend combien pour elles il est important de ne pas faire périr l'animal qui leur sert de nourriture ; car ces vers, ne pouvant se déplacer et chercher une autre proie, suc- comberaient bientôt eux-mêmes. Aussi ils s'attaquent d'abord à la graisse , au tissu adipeux; c'est seulement quand ils sont prêts à subir leur transformation en nym- phe qu'ils dévorent tous les organes inté- rieurs et ne laissent plus que la peau. Les uns se métamorphosent à l'endroit même où ils ont vécu ; les autres sortent de la dépouille de leur victime et se placent au dessous de manière à s'en servir comme d'un abri protecteur ; d'autres encore se filent une petite coque soyeuse auprès de cette dépouille. Les Ichneumoniens ont un instinct sur- prenant pour atteindre les espèces qui doi- vent servir de pâture à leurs larves. Ceux dont l'abdomen est muni d'une longue ta- rière atteignent souvent des larves qui vi- vent dans des bois , la longue tarière de l'Ichneumon pénétrant dans des interstices, dans des fissures extrêmement étroites. On s'explique difficilement comment ces retrai- tes si bien cachées et en apparence si peu accessibles sont décelées à ces Ichneu- moniens. Quelquefois les Chenilles attaquées par des Ichneumoniens se transforment en chry- salides. C'est sous cette forme que tous -les viscères de l'animal se trouvent dévorés : alors on voit un Hyménoptère sortir de la chrysalide d'un Papillon. Avant que de nombreuses observations soient venues dé- montrer clairement que ces Hyménoptères étaient parasites des larves et des nymphes des Lépidoptères , certains anciens auteurs donnaient à ce fait singulier les explications les plus bizarres. Aujourd'hui rien n'est plus connu; mais les entomologistes qui élèvent des Chenilles pour en obtenir des Papillons d'une extrême fraîcheur, sont souvent fort désappointés en voyant un Ichneumon éclore de la chrysalide d'une es- pèce rare de Lépidoptère. Les Ichneumoniens ont une agilité ex- trême ; ils volent avec une grande rapidité. ICIi Ces Hyménoptères, carnassiers pendant leurs premiers ctats, recherchent seulement les Heurs quand ils sont devenus insectes par- faits. Comme ils agitent continuellement leurs antennes, quelques auteurs les ont nommés , à raison de cette habitude, Mou- ches vibrantes; d'autres les ont nommés Mouches tripiles, à cause de la tarière des femelles qui est composée de trois soies. Voy. tarière. Les habitudes des Ichneumoniens sont à peu pics les mêmes pour toutes les espèces; elles ne dilTèrent guère que par le choix des victimes , ou par la manière de subir leur métamorphose en nymphe. Nous allons indiquer les faits particu- liers concernant les principaux types de cette tribu de l'ordre des Hyménoptères. Parmi les Braconides, nous trouvons les plus petites espèces d'Ichneumoniens. Quel- ques unes sont d'une taille des plus exi- guës ; on peut en juger par le choix des es- pèces dans l'intérieur du corps desquelles elles vivent. Ainsi , dans le groupe des Hybrizonites , nous avons le genre Hybrizon , qui a reçu de la part de quelques auteurs la dénomi- nation d'Aphidius , qui indique un rapport avec les Pucerons. Les Pucerons privés d'ai- les , c'est-à-dire les femelles, sont surtout attaqués par les Hybrizons. Cette manière de vivre a été observée par Linné. Ce cé- lèbre naturaliste a nommé le type du genre Hybrizon , I'Ichneumon des Pucerons ( /. aphidum Linné). Dans le groupe des Braconites , on a ob- servé plusieurs espèces du genre Bracon , sortant du corps de quelques Coléoptères a l'état parfait, et appartenant à la famille des Charançons et au genre Cis. Ces obser- vations sont dues à un naturaliste alle- mand, M. Bouché. D'autre part, M. West- wood a vu certains Braconites pénétrer dans les maisons , pour déposer leurs œufs dans le corps des larves de Ptines qui rongent Dis boiseries. Les Microgasters , qui font partie du groupe des Agathites , sont très répandus. • '.es petits Hyménoptères attaquent les Che- i.illes du Chou , qui donnent ce grand Pa- pillon blanc si commun dans toute l'Eu- rope. Le. Microgaster femelle dépose un assC/: grand nombre d'oeufs dans la même ICH 527 Chenille. Les petites larves vivent aux dé- pens de la graisse qui entoure son canal in- testinal. La Chenille du Chou a pris tout son accroissement en même temps que les parasites qui la rongent. Alors elle aban- donne la plante qui la nourrissait, et grimpe le long d'un mur pour s'y fixer et y subir sa transformation en chrysalide. Le moment est arrivé aussi où les Microgasters vont l'anéantir. Ils attaquent tous les or- ganes importants de la Chenille, et n'en lais- sent que la dépouille. Ils vont eux-mêmes subir leur métamorphose en nymphe. C'est à cette époque que toutes les pe- tites larves de Microgasters sortent de la ; peau de la Chenille qui leur a servi de ; nourriture. Toutes sur cette dépouille se [ filent une petite coque ovalaire formée d'une soie jaunà tre, à peu près comme celle de notre J Ver à soie. Les cocons de nos petits Ich- neumoniens, souvent très nombreux, sont j réunis en masse les uns auprès des autres. j C'est pour cela que Linné a nommé l'espèce dont nous venons de décrire les habitudes j I'Ichneumon aggloméré (/. glomeralus). Peu de jours après la métamorphose en nymphe, j on voit apparaitre les insectes parfaits. j Chaque année , vers le milieu de la belle | saison , on trouve les murailles avoisinant j les endroits où l'on cultive les plantes po- tagères plus ou moins couvertes de dé- I pouilles de ces Chenilles du Chou, enlou- j rées de cocons de Microgasters. Ces parasites sont en général si répandus, comparativement à l'immense quantité des Chenilles du grand Papillon du Chou , que ; très peu de ces dernières arrivent à l'état d'insecte parfait. Il nous suffira pour le mon- trer de répéter une observation que nous avons faite il y a quelques années. Deux cents Chenilles ayant été récoltées sur des Chous I avant d'avoir atteint toute leur grosseur, j ne donnèrent que trois Papillons; les cent quatre-vingt-dix-sept autres étaient atta- quées par des Microgasters. Or il ne fau- drait pas voir là un cas exceptionnel, il en est presque toujours de même; et en ad- mettant que le nombre des parasites soit dans certaines années un peu moins consi- dérable, il est toujours énorme. D'autres espèces de Microgasters attaquent d'autres Chenilles. On observe quelques différences dans la manière de grouper leurs cocons et 528 1CJ1 dans la nuance de leur soie. Quelquefois elle est entièrement blanche. Parmi les Sigalphites, on a observé une espèce ( Rhiligaster irrorator) qui est para- site d'une espèce de Papillon nocturne très commune dans notre pays (Acronycta Psi). Tous ces Sigalphites sont remarquables par leur abdomen paraissant recouvert d'une sorte de carapace. Chez ceux où elle est in- complète , l'abdomen est renflé en massue à son extrémité. D'après des observations de Degeer, les femelles des Chelonus ne pondraient pas d'oeufs, mais donneraient naissance à des nymphes, comme les Oruithomyiens ou Pu- pipares chez les Diptères. Les recherches anatomiques de M. Léon Dufour paraissent confirmer cette observation. Dans le groupe des Opiites, on a observé des espèces vivant sur des Chenilles et sur des larves de Co- léoptères. Parmi les Ichneumonides , on compte le groupe des Sléphanites représenté par un seul genre , ne comprenant qu'une seule espèce remarquable par ses caractères, mais dont les habitudes sont inconnues. Les Ophionites , dont plusieurs sont des Ichneumoniens de la plus grande taille , attaquent surtout des Chenilles. M» Au- douin a observé une espèce de ce groupe vivant aux dépens des Chenilles de Pha- lènes du genre Dosithea. Quant elle est sur le point de se transformer en nymphe, elle anéantit complètement sa victime, et vient au dehors se filer une coque soyeuse, au-dessous de laquelle elle place la dépouille de la Chenille pour lui servir d'abri. Le type du g. Ophion ( 0. luleus Lin. ) attaque particulièrement des Chenilles de Papillons nocturnes. D'après M. Westwood, un Hyménoptère du même genre (0. mode- rato?) vivrait parasite sur une larve de Pim- pla, elle-même parasite d'un autre insecte. On rapporte à l'égard des Ophionites un fait assez singulier. Des femelles meurent quelquefois au moment où elles vont pon- dre leurs œufs. Ceux-ci restent attachés par un pédicule à l'extrémité de la tarière de la femelle. Les larves venant à éclore et ne trouvant aucune nourriture autour d'elles, dévorent l'individu qui leur a donné l'exis- tence. Les Pimplites , étant pourvus d'une lon- 1CII gue tarière, sontsurtout les Ichneumoniens qui peuvent déposer leurs œufs dans le corps des larves vivant sous des écorces , ou dans des endroits tout-à-fait cachés. Quelques espèces de ce groupe paraissent s'en pren- dre aussi à des Araignées, à des Chenilles, et même à la larve du Fourmilion, qui est attaquée par une espèce du genre Cryptus. Réaumur, dans ses Observations sur les j Ichneumons , a surtout décrit les habitudes j propres au Pimpla. Les Ichneumons proprement dits, dont le nombre des espèces est très considérable, attaquent surtout des Chenilles. Les Évaniides ont des mœurs analogues à celles des autres Ichneumoniens. Les ob- servations particulières sont encore peu nombreuses. On sait que les Évanies à l'île Bourbon et à l'île de France attaquent sur- tout les Blattes, connues sous la dénomi- nation de Kakerlacs. Cette petite famille a été étudiée par un entomologiste anglais, M. Schuckard. Ii a établi quelques nou- veaux genres. On doit aussi à M. West- wood la description d'une assez grande quantité d'espèces. Les aperçus que nous avons donnés sur les mœurs , sur les habitudes des Ichneu- moniens, et sur le nombre de ces parasites dans la nature, montrent suffisamment combien ces êtres sont utiles pour empê- cher la trop grande multiplication des es- pèces nuisibles à l'agriculture. L'exemple des Microgasters peut faire voir que les plantes potagères, comme les Choux déjà si maltraités dans certaines an- nées, seraient bientôt anéantis dans certai- nes localités sans la présence de ces nom- breux parasites. Les ravages de diverses espèces, comme ceux des Sauterelles, ne se- raientarrêtésque parleur mort, quand toute nourriture viendrait à leur manquer. Il n'est j peut-être pas d'insectes qui n'ait ses para- sites. C'est ainsi que les multiplications trop considérables trouvent là un point j d'arrêt. L'homme, en couvrant des éten- dues énormes de terre avec les mêmes vé- j gétaux, a favorisé la multiplication des in- sectes dont ces végétaux constituent la nour- riture : de là l'abondance des individus d'espèces vivant sur les Pois , sur les Trè- i fles, sur les Choux , sur les Vignes, etc. La multiplication extrême de ces insectes phy- ICli tophages favorise à son tour la mumpirca- tion des insectes parasites. C'est ce l'ait si simple qui cause ces alternatives d'augmen- tation et de diminution dans la quantité des individus d'une espèce nuisible à tel ou tel végétal. Quand les insectes phytophages sont de- venus très nombreux, les parasites se mul- tiplient au-delà des limites ordinaires. Ils anéantissent une quantité énorme d'indivi- dus; mais l'année suivante, les femelles des Ichneumoniens, des Chalcidiens ou des Proctotrupiens, ne trouvant plus assez abon- damment l'espèce qui leur convient pour effectuer le dépôt de leurs œufs , meurent sans avoir pu assurer l'existence de leur progéniture. Les parasites alors sont deve- nus rares, les Phytophages se multiplient de nouveau outre mesure, jusqu'à ce que de nouveau le point d'arrêt de la nature vienne de nouveau à se faire sentir. M. Au- douin a montré ce fait en ce qui concerne la Pyralc de la Vigne. Il est le même pour tous les insectes abondants sur des végétaux qui se cultivent soi une grande échelle. (E. Blanchard.) ICIIXEUMOMTES. Ichncumonitœ. ins. —Groupe de la famille des Ichneumonides. Voy. 1CHNEUM0NIENS. (Bl.) *ICHNEUTES ( îxveut*k » Qui suit a la piste), ins. — Genre de la tribu des Ichneumo- niens, groupe fies Opiitcs, établi par M. Nées von Esenbeck, et caractérisé par un abdo- men sessile élargi à l'extrémité. Le type est 17. reunilor. (Bl.) ICHMTES. paléont. — Voy. cheirotiie- rium. .lCIlNOCARPUS(i'xvo;, vestige; xap^c's, fruit), bot. pu. — Genre de la famille des Apocynacées-Echitées , établi parR.Brown {in Mem. Werner. Soc, I, 61). Arbrisseaux de l'Inde. Voy. apocynacées. *ICI1\ODES0xvcç, trace), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Sté- nélytres , tribu des OEdémérites, formé par Dejean dans son Catalogue, avec une espèce des Etats-Unis, et qu'il a nommée I.Leplu- roides. (C.) *ICIlKOniIINUS(rXvo;, vestige; pi'v, ne/). ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Curculionides gonatocères , di- vision des Érirhinides, formé par M. De- jean. dans son Catalogue, avec une espèce r. vu. ICI1 525 du Brésil , nommée /. gibbosus par l'au- teur. (C) •ICIITIIYDINA. isvus. — Famille. d'In- fusoircs rotatoires créée par M. Ehrenberg (l,er Beitr. 1830), et comprenant plusieurs genres dont le principal est celui des Ichthy- dium. (E. ]).) *1CIITIIYDI0N (;xOu'd\ov , petit poisson,.. ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Mélasomes , tribu des Téné- brionites , établi par Dejean dans son Ca- | talogue, avec une espèce des États-Unis I nommée /. tnurinum par l'auteur. (C.) ^CHTHYDILMfeWc, poisson), infos.— I Genre d'Infusoires rotatoires créé par M. Eh- I renberg (\0'- yo; , discours), zool. — On nomme ainsi la science qui s'occupe de l'étude des Poissons. . Voy. poissons. 34. 530 ICO ICO ICHTIIYOMETHIA , P. Br. bot. ph. — Syn. de Piscidia, Linn ICHTHYOPHAGES. zool.— Ce nom est appliqué aux animaux qui se nourrissent exclusivement de Poissons. (E. D.) ICUTIIYOPHIS, Fitz. rept. — Syn. VEpicrium, Wagl. (P. G.) IGHTHYOPHTHALMITE , Andr. min. "- Syn. d'Apophyllite , Hauy. ICIITHYOSARCOLlTE( X0J-:, poisson; 73) aux dépens du grand g. Papilio de Linné. Il ne renferme que 2 espèces, nommées par l'auteur /. agelia (Papilio idea Lin.), et lyncea (Papilio lynecus Dr.). La première appartient aux Indes orientales; la seconde à l'Afrique méridionale. *IDGIA. ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Malacodermes , tribu des Mélyrides, créé par M. Laporte (liée ont. de Siib., t. IV, p. 27). L'espèce type, /. terminala (Epiphyta melanura Dej.), est originaire du Sénégal. (C.) *IDIA. ins. — Genre de l'ordre des Diptè- res , famille des Athéricères, tribu des Muy cides , établi par Meigen et adopté par M. Macquart ( Ilist. nat. des Diptères). Ce dernier y rapporte 3 espèces : nous citerons comme type 17. fasciala Meig., du midi de la France. IDIE. Idia. polyp. — Genre de Sertu- laires établi par Lamouroux , dans son His- toire des Polypiers flexibles, pour une espèie des mers australes qu'il nomme /. pristis. M. de Blainville (Actinologie, \>. 682) rec- tifie ainsi les caractères des Idies : Animaux inconnus, contenus dans des cellules ovales, un peu recourbées, disposées d'une manière serrée sur deux rangs alternes et saillants sur les côtés des rameaux également al- ternes et comprimés d'un Polypier phytoïde et fixé. (P. G.) *IDIOCERUS (ISto;, particulier; corne, antenne), ins. — M. Leu is a établi sous cette dénomination ( Traitsucl. of the Entom. Soc. of London , :. I) ui\ genre de l'ordre des Hémiptères de la famille des ] DO Ccrcopides , très voisin des Jassus , dont il diffère par les antennes des mâles, renflées en massue à l'extrémité. (Bl.) ♦IDIOCXE'MA (?oio?, particulier ; xn-ôw, jambe), iss. — Genre de Coléoptères pen- tamères . famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides phyilophages, créé parl-'al- dennann ( Coleopterorwm ab /.'/. Bungio China bor. illustraliones , p. 41, pi. 1, f. 2). L'espèce type et unique, /. sca- bripennis , a été prise dans le nord de la Chine, au mois de juin, sur V Acacia ma- crophylla. (C.) *IDIOCOCCYX, Roié. ois.— Synonyme de lihinortha, Vig. Voy. noucou. (Z. G.) IDIOPS, Pcr. AitACii. — Voy. spiiasus , Waick. (II. L.) *IDIOPTElîA("J:o,-, particulier; WT£>o«, aile). Ins. — Genre de l'ordre des Diptères, famille des Tipulaires , tribu des Tipulaircs terricoles , établi par M. Macquart ( Bip ■■ '.ères , suites à Buffon , t. I, p. 94) pour une seule espèce nommée par l'auteur /. maculala. De Hambourg. IDIOTÎÏALAMES. Idiolhalami (ï&o;, propre; Qx'av.;j.o; , lit), bot. eu. — Acharius donne ce nom à une classe de Lichens com- prenant ceux dont les conceptacles différent du thalle par leur nature et leur couleur. *!D^IAÏS. Ins. — Genre de Lépidoptères diurnes ou Rhopalocères, tribu des Piérides, établi par Boisduval ( Ins. Lépid. , suites à Buffon), et auquel il rapporte 5 espèces, toutes de l'Afrique , du Bengale et de la Syrie. IDMOXÉE. Idmonea (nom mythologi- que), poi/ïp. — Genre de Polypiers fossiles de la famille des Millépores, établi par La- tnouroux, et renfermant plusieurs espèces trouvées fossiles dans des terrains secondaires et tertiaires d'Europe et une autre actuelle- ment vivante au Japon. M. de Dlainville (.-Jc- tinologic,ç. 419) caractérise ainsi ce genre : Cellules saillantes, un peu coniques, dis- tinctes, à ouverture cellulaire, disposées en demi-anneau ou en lignes brisées, trans- verses sur les deux tiers seulement de la circonférence des branches très divergen- tes et triquèlres d'un Polypier calcaire, fixé , rameux , non poreux , mais légère- ment canaliculé sur la face non cellulifère. (P. G.) IDOCRASE (eWo?, forme; «p5<*cï, mé- 1I)() .33 lange; c'est-à-dire formes mélangées). min. — Espèce ou plutôt groupe d'espèces isomorphes, de l'ordre des Silicate» alumi- neux, cristallisant dans le système quadra- tique, et remarquables par leur identité de composition chimique avec les Grenats des mêmes bases; identité qui paraît bien éta- blie par les analyses de Richardson et d'1- vanoir. Les Idocrases sont donc aux Grenats correspondants ce que l'Aragonite est au Calcaire ordinaire. La formule générale des Idocrases se compose de 1 atome d'Alumine, de 3 atomes de base monoxydée, et de 0 atomes de Silice (en supposant celle-ci représentée par SiO). Les basés autres que l'Alumine sont : la Chaux, la Magnésie et l'oxydulede Fer. Les oxydes de Manganèse s'y montrent quelquefois, lisais presque tou- jours en faible quantité. Les Idocrases sont des minéraux à cas- sure vitreuse, fusibles en verre jaunâtre , assez durs pour rayer le Quartz, presque toujours cristallisés sous des formes qui dérivent d'un quadroctaèdre de 74' 10' à la base, ou, selon Hauy, d'un prisme carré droit , dont la largeur est a la hauteur comme 13 est à 14. Leur pesanteur spéci- fique est de 3,2. Les formes qu'ils affec- tent le plus ordinairement sont des prismes à 4, 8, 12 et 1 G pans, surmontés de py- ramides tronquées. Les autres variétés, dé- pendantes des formes et textures acciden- telles, sont : les cylindroïdes et bacillaires, les granulaires, et les compactes à texture vitreuse ou lithoïde. Les couleurs sont : le brun , le rouge violet, le vert obscur, le vert jaunâtre et le bleu. On peut distinguer, sous le rapport des caractères extérieurs : 1" I'Idocbase du Vé- suve ou la Vésuvienne, de couleur brune; et I'Idocrase de Sidéuie ou la Wilouite, qui j est d'un vert obscur : elles sont à base de j Chaux, et colorées par l'oxyde de 1er et un i peu d'oxyde de Manganèse. On peut y rap- I porter I'Idocrase de Bohême , nommée Êgé- I ran. Les Idocrases vésuviennes se rencon • ! trent abondamment dans les blocs de la ' Somma , avec le Grenat, le Mica , le Py- 1 roxène augite , etc.; celles de Sibérie se I trouvent sur les bords de la rivière Achta- ragda , qui se jette dans le fleuve Wiloui; | celles de Bohème à Haslau , dans le payj 1 d'F.ger.— 2" L'Idochase violette ou manca- 534 IDO késienne, de l'Alpe de la Mussa, analysée par M. Sismonda, qui y a trouvé une propor- tion assez considérable d'oxyde de Manga- nèse.— 3" L'Idocuase vebt JAUNATRJSjdu Ban- natetdu Piémont. — 4"L'Idocrase magné- siknne, dite Frugardile, de Frugard en Fin- lande.-— 5" L'Idocrase cyprine, de couleur bleue, due à une petite quantité d'oxyde de Cuivre; elle se rencontre à Tellemar- ken, en Norwége, avec la Tliulite, le Gre- nat blanc, etc. Les Idocrases ont leur gisement ordi- naire dans les terrains de cristallisation : elles se présentent tantôt en veines ou en petites couches granulaires et compactes au milieu des Micaschistes , et tantôt dissémi- nées dans ces roches ou dans celles des ter- rains calcaires et serpentineux. Quand ces pierres sont transparentes, elles peuvent être taillées et montées en bagues. Ces pierres taillées se vendent à Naples sous le nom de Gemmes du Vésuve. (Del.) IDOLE, moll. — Nom vulgaire donné par les anciens conchyliologues à l'une des plus grandes espèces d'Ampullaires. Voy. ce mot. __ (Desh.) IDOTÉE. Idolea (nom mythologique). crust. — Ce genre, qui a été établi par Fa- bricius aux dépens des Oniscus de Linné, des Squilla de Degeer, et des Asellus d'Oli- vier, appartient a l'ordre des Isopodes, et est rangé par M. Milne-Edwàrds dans la section des Isopodes marcheurs, et dans sa famille des Idotéides. Tous les Crustacés qui composent cette coupe générique ont le corps très allongé et peu dilaté vers le milieu. La tête est quadrilatère; les yeux en oc- cupent les côtés, et sont petits et circu- laires. Les antennes s'insèrent au bord ex- térieur de la tête; celles de la première paire sont très rapprochées à leur base ; cel- les de la seconde paire s'insèrent en dessous et en dehors des précédentes, et sont ordi- nairement assez grandes. La bouche est très saillante, munie d'un labre rhomboïdal, de mandibules fortes et armées de dents, de deux paires de mâchoires dont la première porte deux lames terminales et la seconde trois de ces lames dont le bord est denté ou cilié. Les pattes-mâchoires sont très grandes et très compliquées dans leur structure. Le thorax se compose de sept anneaux, qui ont tous a peu près la même forme et les mê- mo mes dimensions. Les pattes sont plus ou moins subehéliformes avec l'ongle qui les termine, grand, courbe et très flexible. L'ab- domen est grand, mais formé presque en- tièrement par le dernier anneau , qui est excessivement développé, tandis que lesseg- ments précédents sont très étroits, et pour la plupart à peine distincts. Les fausses pattes des cinq premières paires se compo- sent, comme d'ordinaire, d'un article basi- laire portant deux lames terminales qui sont grandes, allongées et couchées les unes sur les autres au-dessous de l'espèce de toit formé par le dernier article de l'abdomen. Les appendices de ce dernier anneau sont extrêmement grands , recouvrent toute la face inférieure de l'abdomen, et se com- posent chacun d'une grande lame arrondie en avant, divisée en deux pièces par une ar- ticulation transversale, et réunie dans pres- que toute la longueur de son bord externe à l'anneau correspondant, de façon cepen- dant à pouvoir le reployer en bas et en dehors, ou le relever, et à renfermer alors les fausses pattes précédentes dans une es- pèce d'armoire à deux battants. Ce genre est très nombreux en espèces, et ces dernières habitent presque toutes les mers; parmi celles que nourrissent nos cô- tes océaniques et méditerranéennes, je ci- terai I'Idotée tricuspide , Idolea tricuspi- data Latr., très répandue sur les côtes de la Manche et de la Méditerranée, et qui se plaît particulièrement parmi les plantes marines. Pendant mon séjour en Algérie, j'ai rencontré, sur les côtes de l'est et de l'ouest, plusieurs espèces nouvelles que j'ai désignées sous les noms de Idotea ca- rinata, auguslata et algerica. (H. L.) *IDOTÉES ARPENTEUSES. crust.— M. Milne-Edwards a employé ce nom pour désigner, dans sa famille des Idotéides, une tribu dont les Crustacés qui la composent sont très remarquables par la conformatioK des pattes et des antennes, d'où résulte un mode de progression analogue à celui propre aux Corophies (voy. ce mot), et ayant quel- que ressemblance avec celui des Chenilles arpenteuses. Les pattes des quatre premières paires, dont la conformation diffère de tout ce qu'on connaît chez les autres Édriophthal- mes, sont impropres à la marche, et parais- sent être remplacées dans cette fonction par 1D0 les antennes de la seconde paire. Cette tribu I ne renferme qu'un seul genre, désigné sous le nom d'Arcture. Voy. ce mot. (II. L.) *IDOTKES ORDINAIRES, crust.— Ce nom, employé par M. Mil ne-Edwards dans son Hist. nat. des Crust., désigne, dans la famille des Idotéides, une tribu dont les Crustacés qui la composent ont tous des pattes, ou du moins celles des six dernières paires, conformées de la même manière et terminées par un ongle pointu, de façon à être propres a la marche et quelquefois aussi à la préhension. Les antennes de la seconde paire sont, en général, assez longues, mais elles ne sont jamais pédiformes. Les genres qui composent cette tribu sont au nombre de deux : ce sont ceux d'idotée etd'Anthure. Voy. ces mots. (H. L.) IDOTEID.'E. crust. — Voy. idotéides. IDOTEIDEA. crust. — Voy. idotéides. IDOTÉIDES. Idoleidœ. crust.— M. Milne- Edwards, dans son Hist. nat. sur les Crust., emploie ce mot pour désigner, dans l'ordre des Isopodes, une famille dont les Crustacés qui la composent se font remarquer par la forme allongée de leur corps, qui n'est que peu ou point élargi au milieu , et paraît tronqué brusquement à ses deux extrémi- tés. Les antennes de la première paire, in- sérées au-dessus de celles de la seconde paire fort près de la ligne médiane, sont très cour- tes. Les mandibules ne portent pas de tiges palpiformes , et les pattes-mâchoires sont grandes et palpiformes. Les pattes anté- rieures ne sont jamais terminées par une pince didactyle cornmechez les Asellotes hé- téropodes, mais sont en général préhensiles, et plus ou moins complètement subchéli- formes. Enfin, l'abdomen ne porte pas d'ap- pendices à son extrémité, mais est garni en dessous d'un appareil operculaire très déve- loppé, destiné à clore une cavité respiratoire où se logent les fausses pattes branchiales. On ne connaît encore que trois genres appartenant à cette famille; mais cepen- dant, à raison des modifications importantes qu'on y rencontre dans la conformation des pattes, on a cru devoir la diviser en deux tribus , désignées sous les noms d'Idotcides ordinaires H Idotéides arpenteuses. Voy. ces mots. (H. L.) 1DOTIIÉE. Idothea. moll. — Syn. de Corbeille. Voy. ce mot. (Desii.) IF 535 *IDUNA , Keys et Blas. ois.— Genre de la famille des Fauvettes. Voy. sylvie. (Z. G.) *!DYA (nom mythologique), acal.— M. de Freminville {N. Bull. Soc. phil., 1809 ) a créé sous ce nom un genre d'Aca- lèphesde la division des Méduses. Le groupe des Idya, qui a été adopté par Ocken (Syst, de zool.) et par la plupart des auteurs , a pour caractères : Corps cylindrique , lisse, en forme de sac allongé, sans tentacule à la bouche ; parois composées de longs tubes garnis de cloisons trans verses. M. Lesson (Acalèphes, Suites à Buffon , 1843 ) décrit 9 espèces de ce genre : nous prendrons pour type VJdya islandica l'rem., Ock., qui se trouve, ainsi que l'indique son nom. dans les mers d'Islande. (E. D.) *IDYA (nom mythologique), crust. — Nom donné par Rafinesque à un genre oe Crustacés de l'ordre des Isopodes, et dont les caractères n'ont jamais été publiés. (II. L.) IÉIVITE ou YÉNITE. min. — Syn. de Liévrite. l'oy. fers silicates. *IERACIDEA. ois.— Division établie par Gould aux dépens du g. Falco, pour une espèce que Vigors et Ilorsfield avaient dé- crite sous le nom de F. berigora. (Z. G.) IERÉE. Ierea. spong — Genre de Spon- giaires, distingué par Lamouroux pour ur.e espèce fossile de l'argile bleue de Caeu. M. de Blainville le caractérise ainsi dans son A'ctinologie, p. 544 : Corps ovale, globuleux, subpédiculé, finement et irrégulièrement poreux , percé à son extrémité supérieure , tronquée, par un grand nombre d'ostioles servant de ter- minaison à des espèces de tubules dont il est composé. L'espèce type de ce genre est 17. pyri- formis. M. Défiance en a indiqué sous le même nom un Polypier que M. de Blain- ville croit d'espèce et même de genre diffé- rents. (P. G.) IF. Taxus , Tourn. bot. pu. — Genre de plantes de la famille des Taxinées , l'une de celles qui ont été formées par la subdivi- sion de l'ancien groupe des Conifères de Jussieu, à laquelle il donîie son nom, de la Diceciemonadelphie dans le système sexuel. Les fleurs des espèces qui le composent sont dioïques , naissant de bourgeons axillaires. Les fleurs mâles forment de petits chatons globuleux , portés sur un pédicule entouré i36 IF d'écaillés imbriquées dont les supérieures sont les plus grandes. Ces chatons présen- tent de 6 à 15 petits corps qui ont été en- visagés de deux manières diverses ; chacun d'eux se compose en effet d'un pédicule ter- miné par une sorte d'écaillé discoïde, fixée par son centre , au-dessous de laquelle sont rangés circulairement de 3 à 8 petjts corps arrondis extérieurement, confondus entre eux et avec leur support commun intérieu- rement. L.-C. Richard considérait chacun de ces corps comme une fleur mâle à 3-8 anthères ; au contraire , la plupart des bo- tanistes les considèrent aujourd'hui comme formant chacun une seule étamine à 3-8 loges, dans laquelle l'écaillé peltée ne serait autre chose qu'un épanouissement du con- nectif. Ces fleurs mâles sont, on le voit, ré- duites à la plus grande simplicité. Le pollen est formé de grains très petits, lisses et glo- buleux. Les fleurs femelles sont solitaires , portées à l'extrémité d'un très petit rameau axillaire , entouré également à sa base de bractées semblables à celles des chatons mâ- les, le tout constituant un petit chaton uni- flore. Cette fleur femelle est réduite , selon l'interprétation généralement admise au- jourd'hui , à un petit ovule nu , dont l'exos- tome est entièrement et assez largement ou- vert chez la fleur adulte, et déborde très notablement le sommet du nucelle. Cet ovule repose sur un disque annulaire fort peu apparent dans la fleur, mais qui, après la fécondation , prend peu à peu un accrois- sement assez considérable pour recouvrir et déborder fortement le fruit proprement dit; en même temps et à mesure qu'il s'élève , il s'épaissit et devient charnu ; de là résulte ce faux drupe qui constitue le fruit des Ifs , et dans lequel la partie charnue n'est comparable en rien à un péricarpe. La graine nue cachée sous cette enveloppe constitue eeule le fruit proprement dit ; elle est dres- sée , recouverte d'un test dur et coriace, que L.-C. Richard considérait, par suite de sa manière d'envisager les organes floraux de ces plantes , comme le péricarpe formé par l'accroissement du calice. L'embryon est à deux cotylédons très courts. Les Ifs sont des arbres ou des arbrisseaux toujours verts qui habitent les contrées tempérées et un peu froides de tout l'hémisphère boréal ; leurs feuilles sont linéaires , raides, persistantes. IF ! Parmi les espèces que renferme ce genre, i? en est une d'un très grand intérêt : If commun, Taxus baccata Linn. Cette espèce est un arbre de hauteur moyenne et | qui ne s'élève guère qu'à 12 ou 13 mettes; le plus souvent son tronc n'acquiert que 6 ou 8 décimètres de diamètre; mais, comme nous le montrerons plus loin , il dépasse quelquefois considérablement ces dimensions au point de devenir énorme. L'écorce qui recouvre ce tronc est brune et se détache par plaques dans les vieux troncs. Les branches sont étalées , les inférieures horizontales, et leur ensemble forme une cyme très touffue qui rend cet arbre parfaitement propre à former des masses compactes de verdure, auxquelles on s'est appliqué pendant long- temps à donner des formes bizarres par la taille. Les racines s'étendent horizontale- ment et acquièrent une grande longueur. Les feuilles sont linéaires, à court pétiole , mucronées au sommet , coriaces , planes , luisantes, d'un vert foncé; elles se dirigent horizontalement sur les deux côtés opposés des rameaux , quoiqu'elles ne soient nulle- ment distiques par leur insertion. L'enve- loppe charnue du fruit est de la grosseur d'une petite cerise, percée au sommet d'une ouverture circulaire , d'une belle couleur rouge ; sa pulpe est visqueuse, d'une saveur douce et agréable; la graine qu'elle recou- vre est ovoïde ou oblongue , ou presque glo- buleuse , d'une couleur brune-noirâtre ou roussâtre , d'une saveur amère ; son albu- men est blanchâtre et renferme beaucoup d'huile. Parmi les variétés de l'If, l'une des plus remarquables est le T. baccata fasligiala , que M. Lindley classe comme espèce dis- tincte sous le nom de T. fasligiala. Elle se distingue par la direction redressée de ses branches et par la disposition de ses feuilles uniformément tout autour des rameaux , et non sur deux lignes opposées seulement. Elle paraît appartenir en propre à l'Irlande. Loudon en indique , sous le nom de T. baccala erecta , une variété qui se rappro- che de la précédente par ses branches re- dressées , mais qui s'en distingue parce que ses feuilles sont dirigées comme dans le type , et non tout autour des rameaux. L'If du Canada, Taxus canadensis Wild., n'est qu'une variété naine de l'If commun IF dont elle reproduit tous les caractères; elle appartient au Canada et aux parties septen- trionales des États-Unis. Enfin nous citerons encore une variété à feuilles panachées de blanc ou de jaune, l'If panaché des jardiniers, et une à fruit jaune, qui a été , sinon découverte, au moins re- trouvée en Irlande en 1833. L'If commun habite la plus grande par- tie de l'Europe, depuis le 3Seet même le 60e degré de latitude N. jusqu'aux parties qui bordent la Méditerranée ; en Asie , on le trouve dans les parties orientales (Thunberg) et occidentales ; enfin il existe dans l'Amé- rique septentrionale , représenté par sa va- riété naine. Cependant, quoique répandu sur une grande partie de la surface du globe, il ne se trouve communément nulle part . et il ne se montre guère que par pieds iso- lés au milieu des forêts, surtout sur le ver- sant septentrional des collines et des mon- tagnes. Il se trouve principalement dans les terrains frais, un peu humides , surtout ar- gileux ou calcaires ; on le rencontre aussi quelquefois dans des lieux pierreux , mais jamais dans le sable. Le feuillage toujours vert et extrêmement touffu de l'If lui a fait jouer un rôle des plus importants dans la décoration des jardins. On peut observer encore aujourd'hui dans plusieurs parcs des restes de ces magnifiques masses de verdure, que la mode des jardins paysagers a fait négliger ou même abandon- ner presque partout. La facilité avec laquelle cet arbre subit la taille et prend ainsi toutes les formes avait permis aux jardiniers d'exercer sur lui leur goût souvent bizarre, et avait ainsi donné naissance à tout un art devenu de nos jours sans objet. On se borne en effet généralement aujourd'hui a lui laisser sa forme naturelle, et l'on a presque partout renoncé à ces murs , à ces pyra- mides de verdure qui décoraient tous les grands jardins de nos ancêtres. Les anciens attribuaient à l'If des pro- priétés vénéneuses très prononcées. Selon eux , son ombrage même était funeste, sur- tout pendant qu'il était en fleur. Théo- phrasle dit que ses feuilles empoisonnent les chevaux; Strabon rapporte que ies Gau- lois se servent de son suc pour empoisonner leurs flèches; Uioscoride dit que ses fruits font périr les oiseaux, etc., etc. Parmi les IF 537 modernes , ces idées ont été encore expri- mées dans beaucoup de circonstances. Ainsi Matbiole dit avoir traité des personnes at- taquées de fièvres ardentes pour avoir mangé des fruits d'If: .1. Dauhin , Rai, etc., rap- portent également des accidents fâcheux qu'ils attribuent à cet arbre et à ses diverses parties. A une époque plus récente, des ob- servations ont été faites à ce sujet avec plus de soin , et ont démontré l'innocuité de son ombrage et de ses fruits; cependant il a été reconnu aussi que le suc retiré de ses feuil- les et l'extrait qu'on en fait exercent une action énergique et même vénéneuse, à dose un peu forte. L'écorce de l'If partage les propriétés de ses feuilles, quoiqu'à un degré différent. Plusieurs médecins ont essayé de tirer parti de l'action de ces parties et même de la pulpe des fruits , mais les effets qu'ils en ont obtenus n'ont pas été très avanta- geux : aussi a-ton renoncé de nos jours à leur emploi. Le bois de l'If est d'un rouge brun, veiné; c'est le plus dense de nos bois indigènes , après le buis; selon Varennes de Fenilles, lorsqu'il est vert , il pèse 80 livres 9 onces par pied cube ; lorsqu'il est sec , il pèse 61 livres 7 onces. Il sèche plus lentement que tout autre bois. Il est dur, d'un grain très fin, élastique , et il résiste très longtemps à l'action destructive de l'air et de l'eau. Travaillé en meubles , il peut presque ri- valiser avec le bois d'acajou. Sa couleur se fonce avec le temps. L'observateur que nous venons de citer dit que lorsqu'on le scie en planches minces, pendant qu'il est vert et qu'on le laisse quelque temps plongé dans l'eau , il prend une teinte pourpre violette très prononcée. Toutes les qualités du bois d'If le font estimer plus que tous les autres bois indigènes; malheureusement sa rareté ne permet de l'employer que rarement à quelques uns des nombreux usages auxquels il serait si propre. Son principal emploi est pour le tour et la tabletterie. On l'emploie aussi pour des vis , des dents d'engrenage, des essieux de voitures, etc. Le développement de l'If est très lent; on a compté jusqu'à 180 couches annuelles dans un tronc de 20 pouces de diamètre; il est par là facile de se Taire une idée de l'é- poque extrêmement reculée à laquelle doi- vent remonter quelques uns de ces arbres, 3i' 53S :gn dont le tronc a acquis des dimensions colos- sales ; ainsi, dans la longue liste d'Ifs très gros dont Loudon donne les dimensions dans son Arboretvm and fruticetum, vol. IV, p. 2073 et suiv., nous remarquons ceux de Buckland , dont l'un a 24 pieds (anglais) de circonférence à quelques pieds au-dessus du sol ; de Laiidlevy-Vach , qui a 30 pieds 4 pouces, et surtout celui de Fortingal, en Ecosse , qui mesure 56 pieds 0 pouces de circonférence. L'If commun se multiplie de graines, de boutures et de marcottes; mais le premier de ces moyens de multiplication est le plus avantageux , les deux autres donnant ordi- nairement des pieds moins vigoureux et moins droits. On sème les graines avec la pulpe qui les entoure , et on les recouvre légèrement de terre de bruyère. La plupart lèvent la première année; mais il en est aussi qui tardent jusqu'à la seconde et même la troisième. A la fin de la seconde année , le jeune plant peut être mis en pé- pinière; il est ensuite mis en place à l'âge de 4 à 6 ans. (P. D.) IGNAME. Dioscorea, Plum. bot. pu. — Genre de plantes monoeotylédones de la famille des Dioscorécs à laquelle il donne son nom. Il présente les caractères sui- vants: Fleurs dioïques formées d'un périan- the verdâtre dont le tube est adhérent à l'ovaire et relevé de trois ailes, dont le limbe présente six divisions profondes; de six étamines insérées à la base du limbe du périanihe; d'un ovaire adhérent à trois lo- ges, dont chacune renferme deux ovules surmontés de trois styles distincts et de trois stigmates très peu apparents. Le fruit est une capsule triangulaire à trois loges, s'ou- vrant par ses angles saillants. Les Ignames sont des plantes herbacées vivacesou sous-frutescentes, à tige volubile, qui habitent les contrées tropicales et sous • tropicales de toute la surface du globe ; leur rhizome devient quelquefois très volumineux; sa substance est parfois ligneuse, mais plus habituellement tubéreuse, fournissant une matière alimentaire précieuse. Les feuilles de ces plantes sont le plus souvent en cœur ou hastées, marquées de nervures très pro- noncées; leurs fleurs, très peu apparentes et herbacées, sont disposées en épis ou en grap- pes axillaires. IGN Parmi les espèces les plus importantes de ce genre, nous devons citer en premier lieu I'Igname ailée, Dioscorea aiala Linn,, vul- gairement connue sous la seule dénomina- tion d'Igname. C'est l'espèce la plus répan- due et la pi us communément cultivée comme alimentaire. Son rhizome acquiert et dépasse même le volume de nos betteraves ; il est noirâtre à l'extérieur, blanc ou rougeàtre à l'intérieur, de formes diverses, selon les variétés. Dans certaines circonstances, il at- teint jusqu'à 1 mètre de longueur, et jus- qu'à 40 livres de poids. Il est tantôt simple, tan lot sinueux et contourné, tantôt lobé et comme digité. De ce rhizome partent plu- sieurs tiges grimpantes, longues de 2 mètres et plus, quadrangulaires et ailées. Les feuil- les sont opposées, pétiolées, cordiformes, lisses, à sept nervures. Les fleurs sont pe- tites, en grappes axillaires vers le sommet des tiges. Cette espèce est originaire de l'Inde , mais sa culture s'est répandue en Afrique, dans les îles de la mer des Indes. Son rhi- zome constitue un aliment sain , d'une saveur assez douce, mais un peu acre, lors- qu'elle est crue, qui devient doux et très nourrissant par la cuisson. Généralement, il sert à remplacer le pain; on en fait aussi diverses préparations alimentaires. La culture de cette plante est extrême- ment simple et ressembleenlièrementà celle de la Pomme de terre. On cultive encore sur divers points du globe quelques autres espèces d'Ignames, comme I'Igname du Japon, Dioscorea japo- nica Thunb. , I'Igname a racine blanche, Dioscorea eburnea Lour., qui joue un rôle assez important comme plante alimentaire à la Cochinchine. (P. D.) Aujourd'hui l'espèce d'Igname dont on se préoccupe le plus dans les essais de culture est l'Igname de Chine, Dioscorea Balatas Dne. Le rhizome de cette espèce s'enfonce aussi à la profondeur d'un mètre, et quel- quefois davantage, selon que le sol e.«.t plus ou moins perméable. Les tiges acquiè- rent de I à 2 mètres de longueur; elles sont cylindriques, de la grosseur d'une forte plume à écrire, volubiles de droite à gauche, de couleur violette et parsemées de petites taches blanches; les fleurs et les feuilles à IGN l>eu près comme celles du Dioscorea alata. Un seul pied d'Igname de Chine peut donner naissance à plusieurs rhizomes, ordi- nairementà deux ou trois. Le poids moyen d'un rhizome varie de 300 à 400 grammes, et leur longueur de 50 centimètres à i mètre; ils sont renflés en massue à leur extrémité inférieure. Le parenchyme de ces rhizomes est d'un blanc opalin, très friable, gorgé de fécule et accompagné d'un liquide laiteux et mucilagineux ; par la cuisson, soit daus l'eau, soit sous la cendre, il s'attendrit encore et s'assèche comme celui de la pomme de terre dont il rappelle l'insipidité. Les Chinois cultivent cette plante de temps immémorial ainsi que plusieurs au- tres espèces d'Igname. La reproduction du Dioscorea Balatas se fait en coupant le rhizome en tronçons ; on doit de préférence employer les tronçons supérieurs, pour garder à la consommation les inférieurs, qui sont plus chargés de principes amylacés. Comme les nouveaux pieds sont ainsi produits par de simples bourgeons adventifs qui paraissent pouvoir naître indifféremment par tous les points des tubercules, il est certain que la multi- plication de l'Igname n'est pas circonscrite comme celle de la pomme de terre, par le nombre des yeux. Les tronçons sont mis pour germer daus des rigoles convenable- ment fumées; quand ils ont produit des tiges de 1 ou 2 mètres, on replante celles-ci eu boutures pour leur faire produire des tubercules, au sommet de petites buttes, afin de diminuer le travail d'extraction des rhizomes. L'Igname se propage encore par des bulbilles formés à l'aisselle des feuilles, et qui, mis en terre, donnent chacun un nouveau pied. Introduit en France vers 1834, par M. de Monligny, consul de France en Chine, ce Dioscorea a' a. pas donné dans la culture les résultats que l'on en espérait d'abord. On lui a surtout reproché les frais d'extraction que cause la profondeur où pénètrent ces tubercules. Il est possible que cette appré- ciation se modiOe. On peut en effet repro- duire celte espèce de graines, quand on possède les deux sexes ; c'est par ce moyen qu'on espère obtenir des races pins appro- priées au climat et aux procédés horticoles IGN 539 de notre pays, et surtout ues rhizomes qui s'enfoncent moiusprofondement.il faut en outre remarquer que môme daus nos cli- mats, les parties souterraines du Dioscerea lialalas se conservent pendant l'hiver avec une facilité remarquable, soit à l'air libre soit même dans la terre. (E. F.) IGXATIA. bot. phan. — Voy. Ignatier. IG.MATIANA. bot. ph. — Syn. û'Ignalia Linn. *IG\ATIER Ignatia pot. pu. — Genre de la famille des Loganiacées-Kustrychnées, établi par Linné fils (Suppl., 20), sur un grand arbre des Philippines, dont les carac- tères diffèrent si peu de ceux des Slrychnos que plusieurs botanistes les ont réunis gé- nériquement. La seule espèce sur laquelle repose ce genre, I'Ig.natier amer (Ignatia amara Liu.), produit des graines, irrégulièrement anguleuses, à surface striée et glabre, quisont généralement connues sous le nom de Feues de l'Inde, fèves des jésuites et de graines de taint Ignace. Ces graines, dont l'intérieur est corné, dur, verdâtre, d'un- extrême amertume (d'où le nom spécifique umara), fournissent un poison très-actif, dont (n a donné l'analyse à l'article STRYCUNos.(lroy; ce mot.) "IGNITION. — fgnitio (ignis,teu). thvs. — L'fgnition peut être définie, une combus- tion rapide avec flamme. Ainsi on dit tous les jours, dans les amphithéâtres : tel gaz brûle ou s'enflamme à l'approche d'uu corps e i ignition, d'une bougie allumée par exem- ple ; les géologues disent que tel volcan est en ignition; les physiciens ont leurs nié/ cores ignéi : ce sout les étoiles filantes, les globes de feu, etc. Mais, d'un autre côté, une barre de fer chauffée, quelque élevée qu'en soit la température, est rouge, est incande>cenle, arrive même au point de fusion, mais elle n'est jamais eu ignition, bien qu'elle brûle réellement; il n'en est pas de même du zinc, avec son éclatante flamme blanche. L'usage apprend, du reste, dans quelle; circonstances il faut employer ce mot, qui n'a pas de place distincte dans le vocabu- laire de la science. Voy. combustion, feu, TLMPÉRATURE. (A. D.) IGNOBLES Ignobiles. ois. — En terme de fauconnerie, ou donnait ce nom aux oi- seaux de proie qui ne pouvaient être ern- S-'iO IGU ployés h la haute volerie, c'est-à-dire à la chasse au vol, soit à cause «le l'imperfection de leurs ailes, soit parce que leurs moyens d'nt laque, en d'autres termes, leur bec et leurs serres, avaient une organisation trop ingrate pour pouvoir dompter et lier une proie. Ainsi, d'après Hubcr, à qui l'on doit un travail intéressant sur le vol des oiseaux de jimie, étaient considérés comme ignobles : Tous les rapaees, quelle que soit leur taille, qui, comme l'aigle, ont la jambe emplumée jusqu'aux doigts. Ceux qui ont le bec droit, allongé, des vautours, et recourbe seulement à la pointe. TVul oiseau dont l'intérieur des mains, c'est-à-dire le dessous des pattes est, comme chez les Balbuzard, rouvert d'écaillés poin- tues et en forme de râpe. Tout oiseau qui a, comme le Milan, la quelle fourchue en queue d'Hirondelle. Tout oiseau qui, ainsi que les Buses et les Busards ont les ailes courtes, la queue lon- gue et surtout les doigts courts, ce qui indique une petitesse et une faiblesse de ! rise. (Z. G.) IGUANE. Iguana. reft. — Le genre Iguane a été formé par Laurenti aux dépens du grand groupe des Lacerla de Linné. Longtemps conservées avec de nombreuses espèces, les Iguanes ont été ensuite parta- gées avec juste raison en plusieurs groupes distincts, d'abord parDaudin, qui forma les genres Agame , Dragon, Basilic, Anolis; puis par G. Cuvier , qui créa le genre Po- fychre ; et enfin par Wagler, par MM. Du- méril et Bibron [Erp. gén., IV, 1837), etc., qui en établirent près de oO avec les Iguana, qui devinrent alors , sous le nom d'Igua- niens ou d'Eunotes , une famille particu- lière de Sauriens. Wagler même proposa de supprimer entièrement du Catalogue erpétologique le nom générique d'Iguane; mais MM. Duméril et Bibron le conservè- rent pour un petit nombre d'espèces , et ils caractérisent ainsi ce groupe : Un très grand fanon mince sous le cou ; les plaques cépha- liques polygones, inégales en diamètre, plates et carénées; un double rang de pe- tites dents palatines; les dents maxillaires a bords finement dentelés; une crête sur le dos et la queue; les doigts longs , iné- gaux; un seul rang de pores fémoraux; IGU une queue très longue, grêle, comprimée , revêtue de petites écailles égales , imbri- quées, carénées. Les Iguanes sont herbivores; M. Bibron n'a jamais trouvé que des feuilles et des fleurs dans l'estomac des individus qu'il a ouverts. Ce sont des Reptiles doués d'une 1 grande taille; et leur chair, qui passe pour '■ fort délicate, est très recherchée sur les ! bonnes tables de l'Amérique intertropicale. ! On les trouve au Brésil, à Saint-Domingue, à la Martinique, etc. Trois espèces entrent seulement dans c« genre; ce sont : L'Iguane Lacép., I'Iguane ordinaire Cuv., Iguana tuberculata Laurenti, Iguana de- licatissima Daudin , Lacertus americanus Séba, etc., qui est l'espèce type, et est ca- ractérisée par les côtés du cou semés de tu- bercules, et par la grande écaille circulaire que l'on voit sous le tympan. Sa couleur est en dessus d'un vert plus ou moins foncé, ! devenant quelquefois bleuâtre, d'autres fois ardoisé, et en dessous d'un jaune vcrdâlre ; les côtés présentent des raies en zigzags { brunes bordées de jaune. Celte espèce i se trouve assez communément dans PA- : ménque méridionale, aux Antilles, etc. VIguana (Hypsilophus) rhinolopha Wieg- ! manu (Ilcrp. mex.), qui habite le Mexique et Saint-Domingue. U Iguana nudicollis Cuv., parliculière- | ment remarquable en ce qu'elle ne présente pas de tubercules sur le cou. Cette espèce | a été trouvée a la Martinique, à la Guade- ! loupe et au Brésil. (E. D.) IGL'AME.XS. Iguanii. rept. — L'ancien groupe des Iguanes de Linné étant devenu ' très nombreux en espèces, a été partagé en plusieurs genres distincts et a été élevé au j rang de famille, que G. Cuvier nomme Igua- i niens, et que MM. Duméril et Bibron [Erp. ; gén., IV, 1337) indiquent sous la dénomi- nation d'Eunoles. Les Iguaniens ont le corps couvert do j lames ou écailles cornées, sans écussons 1 osseux ni tubercules enchâssés, n'étant pas disposés par anneaux verticillés ou circu- lairement entuilés; sans grandes plaque» ! carrées sous le ventre : le plus souvent ils ont une crête ou ligne saillante sur le dos ou sur la queue. Leur tête offre un crâne non revêtu de grandes plaques polygones. IGU Les dents sont tantôt dans une alvéole com- mune, tantôt soudées au bord libre des os, mais non enrbâssées. La langue, libre à sa pointe, épaisse, fongueuse ou veloutée, n'est pas cylindrique et ne présente pas île fourreau dans lequel elle puisse rentrer. Les yeux sont garnis de paupières mobiles. Les doigts sont libres, distincts, tous on- guiculés. Ce sont, en général, des Reptiles très agiles; d'abord parce que tous vivent dans des climats dont la température est con- stamment chaude, ensuite parce que tous ent les membres fort développés, et propres a supporter le tronc. Quelques uns , par la forme comprimée et l'excessive longueur de leur queue, peuvent habiter les savanes noyées, où cet instrument doit leur servir de rame ou d'aviron. Leurs ongles cro- chus leur permettent de grimper facilement et de poursuivre les petits animaux, qui deviennent leur nourriture la plus habi- tuelle, quoique cependant quelques espèces aient une alimentation exclusivement vé- gétale. Quelques Iguaniens servent en Amérique pour leur chair . aui est très re- cherchée. L'Europe ne présente qu'un seul Igua- nien, le Stellio vulgaris, qui se trouve aussi en Afrique et en Asie. Cette dernière partie du monde compte un assez grand nombre de Sauriens de cette famille, mais la plu- part appartiennent aux Indes orientales. L'Afrique, outre le Stellion vulgaire et plu- sieurs Agames , présente encore quelques Iguaniens. L'Amérique est beaucoup plus riche que les autres parties du monde, et nous offre les vrais Iguanes. EnGn peu d'espèces de ce groupe habitent l'Auslra- lasie, et presque toutes appartiennent au genre Grammatophore. Oppel , G. Cuvier, Wagler et quelques autres zoologistes ont formé un grand nom- bre de genres dans la famille des Igua- niens ; MM. Duméril et Bibron, dont nous suivons la classification , ont admis quarante-six genres dans cette famille , et nous allons en donner la liste en terminant cet articte. La famille des Iguaniens ou Eunotes se subdivise en deux sous-familles : §1. les Pleurodontes , comprenant les genres Po- lychrus, Cuv.; Lœmanctus, Wiegm.; Uros- LE »M trophus, D. et B. ; Norops , Wagler , Ano- lis, Daud.; Corythophancs, Boié; Iiasiliscust Laur.; Aloponolus , D. et B. ; Amblyrhyn- chus, Bell; Iguana, Laur.; Metopoccras , Wagl.; Cyclura, Harlan ; Iira-jhylophus, Cuv.; Euyalius , Wagl.; Ophryœssa, Boié; Lciosaurus, D. et B.; Uperanodon, D. et B.; Ilypsibalus , Wagl.; Holotropis , D. et B. ; Proclolrclus , D. et B.; Tropidolepis , Cuv.; Phrynasoma , Wiegmann ; Callisaurus , ! Blainv.; Tropidogaster, D. et B. ; Microlo- | phus, D. et B. ; Ecphymoles, Cuv. ; Steno- ! cercus, D. et B.; Slrobilurus , Wiegm.; ! Trachycyclus , D. et B. ; Opiums, Cuv. et Doryphorus , Cuv. — § 2. les Acrodontes, divisés en : Istiurus , Cuv.; Galotes, Cuv.; Lophy rus, Dumér.; Lyriocephalus , Merrern; Otocryptis, Wieg.; Ceratophora, Gray; Si- tana, Cuv.; Chlamydosaurus, Gray; Draco, Linné; Leiolepis, Cuv.; Grammalophora . Kaup; Agama, Daud. : Phrynôcephalus , ; Kaup; Stellio, Daud.; et Uromaslix , Merrern. (E. D.) IGUANODON, rept. — Genre de l'ordre I des Dinosauriens établi par Mantell. Voy. DINOSAURIENS. IGUANOIDES. rept.— Syn. d'Iguaniens, d'après M. de Blainville. (E. D.) *IGUA!\OSAUIUJS {Iguana, iguane; Sau- rus, lézard), rept. — Dénomination appli- quée par M. Mantell à un groupe de Sau- riens. (E. D.) *ILARUS. ins.— Genre de Lépidoptères nocturnes de la famille des Hadénides , créé par M. Boisduval aux dépens des Ere- molia deStephens , etadpotéparMM. Gué- née et Duponchel. L'espèce unique qui entre dans ce groupe a reçu le nom iVIlarus ochroleuca W. V.; on la trouve au mois de juillet dans le centre de la France. (E. D.) *ILEOMUS (ili«e, je resserre; fyôç, épaule), ins. — Genre de Coléoptères té tramè- res, famille des Curculionides gonatocères, division des Erirhinides , établi par SchoeR- herr {Disposit. melh. , p. 220) , qui y rap- porte quatre espèces : le Curcul. mucoreus Linn. {roreus F.), longulus Sch., distinclus Chev. et pacatus Sch. Les deux premiers sont originaires du Brésil, le troisième pro- vient du Mexique, et le quatrième du Cau- case. (C.) ILEX. rot. pu. — Voy. ivoL'X. 562 1LT ILIA (nom mythologique). CMJST. — Ce genre, qui appartient à l'ordre des Dé- capodes brarhyures, à la famille des Oxys- tomes, a été établi par Leacb aux dépens des Cancer de Linné et des Lcucosia de Fabrfcius. Chez ces Crustacés remarquables par leur forme, la carapace est globuleuse, et plutôt renflée que rétrécie vers les ré- gions hépatiques; le prolongement anté- rieur qui se termine sur le front est court, mais bien distinct et un peu relevé. Le front est profondément échancré au mi- lieu , et. s'avance sous la forme de deux pe- tites cornes obtuses au-devant de l'épis- tome. Le bord orbitaire supérieur présente en dehors deux fissures plus ou moins dis- tinctes. Les fossettes antennaires sont très obliques, mais petites, et leur angle exté- rieur s'avance beaucoup au-devant des or- bites. Le cadre buccal est triangulaire, et séparé des régions ptérygostomiennes par un bord saillant et droit. Le palpe, ou tige externe des pattes-mâchoires externes, est droit, obtus au bout, sans dilatation laté- rale , et terminé en dehors par un bord à peu près droit. Les pattes antérieures sont grêles et très longues ; elles ont environ deux fois la longueur du corps; la main se rétrécit beaucoup vers l'origine de la pince, et est contournée sur son axe de manière que la direction de son articulation car- pienne est toute différente de celle de la pince : celle-ci , très longue et très grêle , est armée de petites dents coniques et très pointues, séparées de distance en distance par une dent semblable, mais plus longue. Les pattes suivantes sont presque cylindri- ques et assez longues. L'abdomen du mâle a les deux premiers et les deux derniers segments libres, et les trois moyens soudés en une seule pièce. Chez la femelle, le pé- nultième segment est soudé aux précédents. Cette coupe générique renferme trois es- pèces, dont deux sont propres à la Méditer- ranée , et la troisième aux Antilles. L'Ilia noyau, Jlia nucleus Fabr., peut être con- sidérée comme le type de ce genre. Sur les côtes de l'Algérie , j'en ai rencontré une seconde espèce nommée par Roux Ilia rugu- losa, et qui est assez abondamment répan- due dans les rades de Bone , d'Alger et d'Oran. (H. L.) *ILICINÉES. Ilicincœ. bot. pu.— Famille ILI de plantes dicotylédones qui a élé longtemps confondue avec celle des Célastrinées. Elle avait d'abord reçu de De Candolle (TViébr. élc'm., éd. lrc)le nom à' Aqui foliacées ; mais, dans son Mémoire sur la famille des Rham- nées, M. Ad. Brongniart, tout en traçant avec précision ses limites et ses caractères, a changé ce nom en celui d'Ilicinées. Ce nom est emprunté au principal des genres qu'elle renferme, celui des Ilex, Houx. Elle se com- pose d'arbres et d'arbrisseaux toujours verts ; à feuilles alternes ou opposées, simples, le plus souvent raides et coriaces, glabres et luisantes, entières ou bordées de dents épi- neuses, dépourvues de stipules. Leurs fleurs sont régulières, complètes ou seulement in- complètes par l'elTet d'un avortement, pe- tites et peu apparentes, blanches ou verdà- tres. Le calice des Ilicinées est décrit par la plupart des botanistes comme formé de 4-6 sépales soudés entre eux, à leur partie infé- rieure, dans une longueur plus ou moins considérable; au contraire, M. Ad. Bron- gniart regarde sa partie inférieure non di- visée comme n'étant autre chose que le som- met élargi du pédoncule; par conséquent, d'après lui, le calice de ces plantes serait formé tout entier par les lobes de ce que , dans l'autre manière de voir, on considère comme le limbe du calice; cet organe est persistant, et sa préfloraison est imbriquée. La corolle est presque toujours légèrement gamopétale ou formée de pétales soudés entre eux à leur base dans une faible longueur, alterne au calice, en préfloraison imbriquée; elle s'insère immédiatement sous l'ovaire. Lesétamines sont en même nombre que les pétales et alternent avec eux; le plus sou- vent elles s'insèrent à la base de la corolle; quelquefois aussi elles sont immédiatement hypogynes; leur connectif est continu au filament, et les deux loges sont adnées sur ses côtés. L'ovaire est charnu, presque glo- buleux ou tronqué, creusé de 2 à 6-8 loges uni-ovulées; les ovules sont anatropes, sus- pendus au sommet de l'angle interne des loges par un funicule court, dilaté à son extrémité en une sorte de cupule qui les embrasse, mais qui ne s'accroît pas après la fécondation. Le fruit est un drupe bacci- forme, dans lequel chaque loge forme un noyau indéhiscent, monosperme. La graina est renversée, revêtue d'un test membra- ILÎ neux; son liile est situé vers le haut de la loge; l'albumen charnu, blanc, forme la majeure partie de son volume; au contraire l'embryon est très petit, situé à l'extrémité supérieure de l'albumen; ses cotylédons sont épais , plans , arrondis ; sa radicule est supère. Parmi les caractères qui viennent d'être énumérés, ceux qui ont déterminé la sépa- ration des Ilicinées d'avec les Célastrinées sont surtout l'absence du disque, l'union presque constante des pétales en une corolle gamopétale staminifère, la position des ovu- les dans leur loge et leur isolement constant, enfin l'organisation du fruit, le petit volume de l'embryon et la direction de sa radicule. A.-L. de Jussieu (Gen., p. 383) exprime l'opinion que les Ilex et les genres voisins ievraient être placés près des Sapotées, jarmi les monopétales; M. Ad. Brongniart, dans son Mémoire sur les Rhamnées, se mon- trait disposé à les placer de la même ma- nière, ou plutôt à la suite des Ébénacées; postérieurement il a adopté définitivement cette classification , dans son Énuméra- tion des genres cultivés au Jardin des Plan- tes de Paris. M. Ad. de Jussieu a aussi adopté cette manière de voir (Éléments, § 823). Les Ilicinées sont répandues sur presque toute la surface du globe, mais en quantité différente dans les diverses contrées et sans ê-lre très nombreuses nulle part. Elles sont plus rares dans l'Asie tropicale et en Europe que partout ailleurs. Les genres qui composent aujourd'hui cette famille sont les suivants : Cassine, Linn.; Ilex, Linn.ijPrinos, Linn.; Nemopanthes, Raf. ; Byronia, Endl.; Villa- rezia, Ruiz et Pav. A ces genres, on ajoutait VAzima, Lam., auquel presque tous les botanistes ont ap- pliqué mal à propos le nom de Monetia, jroposé par L'Héritier postérieurement au premier; mais, MM. Wight et Gardner, ayant récemment étudié ce genre avec soin, ont reconnu qu'il doit former le type d'une nouvelle famille à laquelleils donnent le nom d'AzniACÉES, et qu'ils regardent comme in- termédiaire aux Oléacées etauxJasminacées. {Voy. Calcutta Journ. ofnat. hisl., w 21, avril 1845, ou Revue botanique, 15' livr., 1845, p. 198.) (P. D.) *ILICOIDES , Dumort. bot. pu. — Syn. de Nemopanthes, Raf. LLITHIA. ins. — Voy. ilythia. *ILL.ENA (RWv», regarder de tra- vers), ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, tétrameres deLatreille, famille des Longicornes, tribu des Lamiaircs, créé par Erichson (Archiv. fur naturg., 1842, p. 22 4), qui lui donne pour type une espèce de la Nouvelle-Hollande, Vl.exilis. (C.) *ILLÉCÉBRÉES. lllecebreœ. bot. pu.— Tribu de la famille des Caryophyllées. Voy. ce mot. ILLECEBREM. dot. ph. — Genre de la famille des Caryophyllées-Illéeébrées, établi par Gartner fils (III, 36, t. 184). Herbes de l'Europe et de l'Asie centrale. Voy. caryo- piivu.éks. *ILEEIVIJS. crlst. — M. Murchison (in Silurian syst., p. CCI ) a employé ce mot pour désigner un genre de Crustacés fossiles, que M. Milne-Edwards, dans le tome III de son Hist. nat. sur ces animaux, rapporte au genre des Jsotelus de M. Dekay. Voy. iso- TKLUS. (H L ) ILIJACAMHE. polyp. — Donati (Hist. de la mer Adriatique) indique sous ce nom une production marine qu'il regarde comme une plante, et que Lamarck considère comme un Polypier de la famille des Sertulariées, voisins des Aglaophémies. (E. D.) IELICIUH1. uoT. pu. — Voy. badiane. *ILLIGERA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Gyrocarpées, établi par Blurne (Bijdr., 1153). Arbrisseau de Java. Voy. gyrocarpées. *ILLIGÉRÉES. Illigereœ, Blume. bot. pu. — Syn. de Gyrocarpées. *ILLOPS (tA/.£î, louche; s profit, et même onéreuse à ceux qui 550 1ND mettraient uniquement en pratique les pro- cédés qui étaient généralement en usage i! y a vingt-cinq ans. Il est donc important de donner ici un exposé abrégé, mais suffisant, des principes de la culture des Indigotiers, et de l'extraction de l'Indigo conformément aux traités les plus récents et les plus esti- més. A cet égard , nous ne croyons pouvoir mieux faire que de puiser nos renseigne- ments dans l'excellent ouvrage déjà cité de ! M. Perrottet, que ses études spéciales et ses observations pratiques dans l'Inde et au < Sénégal ont mis à même plus que personne j d'écrire un résumé complet de la matière. ! La culture des Indigotiers n'a réussi jus- qu'à ce jour que dans les contrées intertro- picales ou sous-tropicales ; des essais ont été tentés à diverses époques à Malle, par les Arabes; en France, en Allemagne, et parti- culièrement en Italie, dans le courant du siècle dernier, par le pèreArduino, parZuc- ' cagni , etc. Mais ces essais ont seulement démontré l'impossibilité d'établir avec suc- cès cette culture dans nos contrées. L'In- digo obtenu dans quelques unes de ces ex- ! périences était de qualité passable; mais . sa quantité était trop faible, proportionnel- lement aux feuilles employées , pour ne p^s j amener des pertes considérables. Ilestdonc nécessaire de réserver cette culture pour les j parties chaudes du globe , dans lesquelles | même elle n'est d'un avantage incon- ! testable que lorsqu'elle est faite sur une J grande Echelle. Le premier soin qu'exige cette culture en grand consiste dans le choix d'un terrain uni, sans pente prononcée et peu acci- denté; sans cela, les pluies diluviennes de ces contrées chaudes entraîneraient les grai- nes dans les parties basses en laissant à nu les éminences et les parties inclinées. La terre destinée à recevoir les Indigotiers doit i être d'une composition aussi homogène qu'il est possible, légère, peu argileuse, riche en humus et d'une couleur brunâtre. Les terres compactes sont très désavantageuses; les piaules s'y développent parfois assez bien, mais elles contiennent de faibles propor- tions de •matière colorante; au reste, la teinte de leur vert accuse extérieurement ces différences. Les sols sablonneux , blan- châtres , doivent également être laissés de j côté, tandis que ceux de couleur ferrugi- 1ND ncuse ou brunâtre donnent généralement de bons résultats. Comme pour obtenir des produits de quelque importance, on est obligé de consacrer à la culture des Indigo- tiers une grande étendue de terrain , il est impossible de faire usage d'engrais, si ce n'est quelquefois dans le voisinage immédiat des usines; il a été reconnu cependant que les engrais produisentde très bons effets non seulement sur la vigueur et la rapidité du développement de la plante elle-même, mais encore sur l'abondance du produit qu'elle donne. La terre destinée à être ensemencée doit recevoir d'abord de bons labours aussi pre fonds qu'il est possible, et qui, dans tous les cas, doivent pénétrer à 3 décimètres au moins de profondeur. Si la terre est encore neuve, on donne au moins trois de ces labours renouvelés de trois en trois mois, et en sens croisé. Les graines à semer doi- vent être choisies avec soin parmi les plus mûres, les plus nouvelles et les mieux nour- ries; les meilleures sont celles qui ont été recueillies la même année sur des pieds vi- goureux et en bon état. Celles de deux et même trois ans ont besoin d'être légèrement triturées dans un mortier, avec un peu de sable, de brique pilée ou de charbon , pour détacher ou rompre leur test crustacé. Après cette opération , elles lèvent très bien. Pour faire sortir ces graines des fragments de lé- gumes qui les renferment, on se sert d'un mortier et d'un pilon, sans que, grâce à leur finesse, à la dureté et à la surface unie et luisante de leur test, elles soient écra- sées , si ce n'est en très petit nombre. Ainsi dégagées, les graines sont nettojées et iso- lées par le van ou de toute autre manière. Les semis se font de diverses manières; mais le plus avantageux, selon M. Perrottet, comme aussi le plus simple et le plus éco- nomique de tous, est celui à la volée. Un arpent de bon terrain , bien ensemencé par cette méthode , n'exige guère que six ou sept demi-kilogrammes de graines; plusieurs des autres méthodes employées ordinaire- ment obligent à dépasser notablement celle quantité. L'époque qu'on choisit pour semer les Indigotiers est celle de l'approche des pluies: cependant, sur. la côte de Comman- de], on ne sème qu'après les pluies , en décembre et en janvier, parce qu'on a cru INI) remarquer que l'extrême abondance d'hu- midité pourrit parfois les graines. Des que le plant a atteint une hauteur de 9 ou 10 centimètres et que les mau- vaises herbes qui y sont entremêlées ont crû assez pour pouvoir être arrachées avec leur racine, ce qui a lieu dix ou douze jours après le semis, on opère un premier sarclage avec de grandes précautions, pour ne pas faire souffrir les jeunes plantes. Plus tard on répète ces sarclages , qu'il est très bon d'accompagner de binages dès que les her- bes ont déjà envahi la plantation. Conduits de cette manière , et lorsque le temps leur est favorable, les Indigotiers acquièrent généralement en trois mois un développe- ment suffisant pour qu'on puisse en faire la récolte. Le moment delà récolte est déter- miné par celui où le principe colorant est le plus abondant dans la plante : c'est celui où les Heurs commencent a se développer. Plus tard, et lorsque le fruit est formé , la quan- tité de matière colorante diminue, de telle sorte que chaque jour de retard amène une perte évidente. La récolte des Indigotiers se fait en les coupant au pied , le plus près de terre qu'il est possible , avec de bonnes serpettes. Ce travail étant assez pénible , on y emploie «s ouvriers les plus forts; tandis que d'au- tres , marchant après eux, ramassent les plantes a mesure qu'elles sont coupées, et les réunissent par gerbes qu'on transporte sans retard a l'indigoterie, et qu'on délie dès qu'elles y sont rendues, pour opérer aussitôt sur elles, immédiatement après cette pre- mière récolte, on donne à la terre un binage profond ; un mois ou six semaines après, on fait une seconde récolte; plus tard encore on en obtient une troisième; mais ces deux dernières sont généralement pauvres en Indigo. Dans tous les cas, la coupe des plantes doit se faire le plus promptement possible. Quoique les Indigotiers soient vi- vaces, on trouve de l'avantage à les semer chaque année. Voici maintenant les procédés employés pour extraire l'Indigo de ces plantes. Ces procédés sont de deux sortes. Dans l'un on opère seulement sur la feuille sèche: il n'est employé que dans l'Inde et en Egypte; il est, du reste, plus dispendieux, au point de diminuer beaucoup ou même d'annihiler IND 551 les bénéfices de l'exploitation : aussi M. Per rottet pense-t-il qu'on ne doit y avoir re- cours que lorsqu'on ne peut faire autre- ment, par exemple quand on n'a que peu de plantes ou qu'elles sont en trop mauvais état pour pouvoir être traitées par le second procédé. Celui-ci consiste a opérer sur la feuille verte: c'est celui qu'on emploie gé- néralement et qui paraît opérer l'extraction du principe colorant avec le plus d'avantage; c'est aussi celui dont nous allons donner la description abrégée. Une indigoterie destinée à opérer sur une grande échelle doit toujours être bâtie le long d'une rivière ou d'un ruisseau. Elle se compose d'un ou plusieurs jeux de cuve, suivant l'importance de l'exploitation. Cha- que jeu de cuve consiste en diverses par- ties : i° un grand bassin ou réservoir des- tiné à contenir l'eau nécessaire pour l'opé- ration , construit en forte maçonnerie, -de forme ronde ou carrée à angles arrondis; ce bassiu est muni d'une première ouver- ture, ou d'un canal à décanter, percé à en- viron 650 millimètres du fond; une seconde ouverture est percée au niveau du fond, afin de permettre le nettoyage; 2" une cuve- trempoire, second bassin également en ma- çonnerie, moins grand que le premier, adossé au mur de celui-ci, qui porte le canal de décharge , présentant, en surface carrée, de 5 i\1 à 8 mètres, sur 1 mètre au plus de profondeur, percé à son fond de deux ou- vertures à décanter ; 3" par ces ouvertures, le liquide se déverse dans la batterie, autre bassin semblable à la tiempoire et a peu près de mêmes dimensions ; la batterie pré- sente dans son mur inférieur, au niveau du fond, une plaque de pierre ou de métal percée de trous superposés, servant à l'écou- lement de l'eau à mesure qu'elle se dépouille de l'Indigo qui se dépose; de plus, a côté de. cette plaque et au niveau du fond-, est percé un trou rond, d'environ 108 millimètres de diamètre par lequel l'Indigo passe dans le diablotin; -4° celui-ci est une cuve , de forme ronde ou carrée indifféremment, or- dinairement construite dans le sol , immé- diatement sous la batterie, dont le fond est plus incliné que dans les trois premières cuves, et qui présente comme la batterie, au niveau du fond, une plaque trouée, et de plus une ouverture pour la vider et l& 55: IND nettojer entièrement; 5" une chaudière d'environ un demi-mètre en tous sens, for- mée d'une plaque, de cuivre enchâssée par ses bords dans des côtés en maçonnerie ; elle présente sur une de ses faces, dans toute sa hauteur, une série de robinets su- perposés , dont le dernier est au niveau du fond; G" immédiatement au-dessous de celui-ci se trouve la caisse à Cltrer ou le refroidi ssoir. On nomme ainsi un bassin en maçonnerie de 4-5 mètres de long , sur près de 2 mètres de large et environ 75 centi- mètres de profondeur; son fond est concave pour l'écoulement du liquide ; 7° enfin, à l'extrémité inférieure du refroidissoir est construit un petit bassin rond et conique, profond de 65 centimètres sur environ 50 de diamètre. Voici maintenant la marche de l'opéra- tion. Dès que les Indigotiers ont été coupés, on les dispose par couches minces, superposées et un peu inclinées dans la cuve-trempoire; cette disposition a pour but de rendre la ma- cération des plantes régulière et de permet- tre l'écoulement de l'eau dans laquelle elles ont macéré. La trempoire étant remplie, on presse fortement la masse avec des perches et avec trois gros madriers retenus par des boulons; on ouvre alors le réservoir, où l'eau a dû séjourner au moins vingt-quatre heures, et on couvre les plantes d'environ 8 centimè- tres de liquide. La macération commencée manifester ses effets après six ou huit heures; elle est terminée lorsque l'eau a contracté une âpreté qui se fait sentir à la langue, au palais et jusqu'au larynx, et qu'elle s'est co- îorée en vert. Il faut sur le-champ la décan- ter. En un quart d'heure ou vingt minutes, cette eau a pu s'écouler dans la batterie, et aussitôt après, on commence à la battre. Le battage a pour effet d'amener le dégagement de l'acide carbonique du liquide, eten môme îemps de faciliter l'action de l'oxygène sur le principe colorant et son oxydation qui déter- mine sa précipitation. Ladurée decette opé- ration est déterminée par la coloration de l'eau en bleu foncé; des signes, que la pra- tique a appris à connaître, permettent delà terminer au moment précis. On l'opère au moyen de sortes de battes de sapin, qu'on agUe vivement et en tous sens dans le liquide; ce travail dure d'une heure et demie à deux IND heures au plus. Généralement, on ajout* alors de l'eau de chaux bien filtrée, afin de hâter la précipitation de l'Indigo ; et, ces deux liquides ayant été bien mêlés, on laisse le tout en repos jusqu'à ce que le dépôt se soit opéré. Alors on ouvre, pour enlever l'eau, d'abord le trou supérieur de la plaque per- cée, mentionnée plus haut, puis le deuxième, le troisième, etc., jusqu'au dernier, situé uu peu au-dessus du fond, qu'on n'ouvre qu'à moitié avec les plus grandes précautions. Le restant du liquide avec le dépôt passe alors dans le diablotin, où le tout est reçu sur un grand filtre. L'Indigo reste sur le filtre à l'état de pâte; on le porte auprès de la chau- dière, et on le délaie dans de l'eau très lim- pide. Le tout est jeté dans la chaudière en passant à travers un filtre qui retient les corps étrangers mêlés précédemment à la pâte. Le liquide filtré n'est plus que de l'eau tenant en suspension l'Indigo. On le fait bouillir en l'agitant sans cesse pendant deux heures; après quoi on retire le feu et on laisse reposer. Après trois quarts d'heure au plus, la précipitation de l'Indigo s'est opé- rée suffisamment pour qu'en décante l'eau qui surnage, en ouvrant successivement les robinets, à partir du plus h;>ut. Lorsqu'il ne reste plus que peu d'eau avec le dépôt d'In- digo au fond de la chaudière, on ouvre le robinet inférieur pour faire écouler dans le refroidissoir à travers un filtre de canevas, qui débarrasse encore l'Indigo des corps étrangers mêlés avec lui. L'eau, qui passe chargée d'Indigo, se rend dans !e petit bas- sin rond inférieur; elle est reversée sur le filtre jusqu'à ce qu'elle coule claire et inco- lore, ce qui a lieu après un quart d'heure environ. L'Indigo est alors resté sur le filtre en totalité à l'état pâteux; il reste à l'intro- duire dans un caisson à parois mobiles, percé de trous, muni intérieurement d'une toile bleue dont on fait une enveloppe com- plète à la pâte; après quoi on fait agir une presse qui exprime l'eau, et l'on obtient ainsi une sorte de tourteau qu'en divise en ta- blettes de 81 millimètres cubes environ, qui sont versées dans le commerce après avoir été desséchées. Dans le commerce on distingue un grand nombre de qualités d'Indigo qui reçoivent des noms divers d'après leur provenance et d'après leur nuance. Celui qui nous vieot IND de l'Inde est nommé Indigo du Bengale : c'est le plus estimé de tous ; de Coroman- del, de Madras, de Manille, etc. Parmi ceux qui nous arrivent d'Amérique, celui qu'on classe au premier rang est l'Indigo flor ou de Guatemala; puis viennent ceux du Pérou, de Saint-Domingue, Caraque , de la Loui- siane; en (î ii l'on obtient encore de l'Indigo en Egypte. (P. Ddchabtre.) INDRI. Lichanotus ( ).iXc5i) des variations de longueur de l'axe pri- maire, qui est très long dans l'épi et la grappe, déjà raccourci dans le corymbe, à peu près nul dans l'ombelle et le capi- tule. 15. Les Inflorescences définies > détermi- nées ou cenlrifug es peuvent êtrecommodé- ment désignées, ainsique l'ont fait MM. Koe- per et De Candolle, sous la dénomination générale de Cyme (Cyma) qui avait été em- ployée par Linné dans un sens différent. Toutes ces Inflorescences procèdent, en effet, d'après un mode de développement semblable, seulement modifié , dans cer- taines circonstances, pardes inégalités d'ac- croissement, même par des avortements qui entraînent des altérations importantes du type primitif", et qui ont donné nais- sanceà quelques expressions dont il est in- dispensable de connaître les principales. On nomme Cyme diclwlome la disposition fondamentale qui reproduit parfaitementee que nous avons dit en commençant cet ar- ticle. L'axe primaire se termine par une Heur; au-dessous de celle-ci naissent et se développentdeux rameauxsecondaires dont chacun se termine par une fleur et produit au-dessous d'elle deux rameaux ter- tiaires, etc. On voit donc qu'il existe la une série de bifurcations , et que chacune de ces bifurcations porte une fleur. Si dans ces bifurcations successives l'un des deux rameaux avorte constamment, il en résulte une Inflorescence commune ( ex. : Borra- ginées), dans laquelle on voit une série d'axes de divers ordres implantés en quel- que sorte l'un sur l'autre, et le tout s'en- roulant généralement vers le sommet en une spirale qui se déroule à mesure que les fleurs s'épanouissent. Cette modification a été nommée Cyme scorpioïde. Elle ressem- ble à une grappe ou à un épi à fleurs uni- latérales; mais on vient de voir que sa nature et son mode de développement sont entièrement différents. C. Les Inflorescences indéfinies et défi- nies peuvent se combiner entre elles de manière à donner ce que De Candolle a nommé des Inflorescences mixtes. Leur examen nous entraînerait trop loin pour que nous puissions nous en occuper ici. II. Parmi les Inflorescences anomales, les plus remarquables sont celles qu'on a nom- 5fi0 INF mées opposUifollies , cpiphyUcs , pc'tioïatres , extra-axillaircs. Les Inflorescences oppositifolices résultent d'une Causse apparence; ce sont des Inflo- rescences terminales au-dessous desquelles un bourgeon axillaire s'est développé avec une vigueur telle qu'il a rejeté de côté l'ex- trémité de la vraie tige et qu'il s'est sub- stitué à celle-ci dont il a pris la direction et la grosseur. La Vigne en ofTrcun excellent exemple. Lorsque ce phénomène de dépla- cement de la tige et d'usurpation par des rameaux axillaires se reproduit plusieurs fois de suite , il en résulte généralement que cette succession de rameaux d'ordres divers qui semble être la tige même, prend une direction générale sinueuse et comme anguleuse. Les Inflorescences cpiphyUcs et pélio- laircs dans lesquelles les fleurs semblent partir du pétiole ou même du îïmbc d'une feuille , proviennent uniquement de ce que le rameau à fleur qui s'est développé dans l'aisselle de la feuille s'est soudé, dans une portion de sa longueur, soitau pétiole, soit înême au limbe. 11 est cependant des cas dans lesquels ce qu'on a pris pour des In- florescences épiphylles provient unique- ment de ce que les fleurs sont portées sur des rameaux aplatis en expansions foliacées (ex. : Uuscus). Enfin les Inflorescences extra-an dans lesquelles les fleurs semblent sortir de la tige à une distance plus ou moins grande de l'aisselle delà feuille, sont dues encore à des soudures: seulement, celles-ci ont eu lieu, non plus entre le rameau à fleur et la feuille elle-même, mais entre ce même rameau et la tige. L'étude des Inflorescences exigerait, pour être suffisante, des développements éten- dus; mais ici l'espace nous manque , et, par luite , nous nous bornerons à l'exposé som- maire qui précède. (P. Duchautre.) INFONDIBULIFORME . In fundibuli for- ints, bot. — On nomme ainsi toutes les par- ties florales (calice, style, stigmate, co- rolle , etc. ) qui ont la forme d'un enton • noir. INFUNDÏBULUM. moix. — Klein , le premier, dans son Tentamen ostracologicœ , a rapproché certains Troques concaves de quelques Calyptrées trochifornies, et a pro- INF p.-se pour ce groupe le nom d'Infundibulum. j M. Sowcrby , dans son Minerai conchology , j a conservé ce rapprochement , auquel La- ■ marck s'est aussi laissé entraîner cri ran- geant parmi les Troques les Calyptrées en question. Nous avons fait voir depuis long- temps que des caractères constants sépa- raient ces coquilles , et qu'il n'était plus possible de les confondre dans un même genre. Voy. caiaptrée et troque. (Di.su.) IKFL'SOHiES. Infusoria (animaux des Infusions), zooni. — Leslnfusoires ou Ani- malcules microscopiques , nommés simple- ment Microscopiques par M. Bory de Saint- Vincent, sont un des objets d'étude les plus importants en raison des déductions qu'ils nous fournissent,- car ce sont les manifes- tations les plus simples de la vie , de cett force indépendante de la matière et des forces physiques qu'il ne nous est pas donné de connaître autrement que par l'observation de ses phénomènes. Et, en elTet, la trans- parence des Infusoires, la rapidité de leur développement, leur mode de propagation par division ou fissiparité, et la simplicité de leur structure, permettent au natura- liste, aidé du microscope, d'assister en quelque sorte aux phénomènes les plus in- times de la vie. L'histoire des Infusoires est étroitement liée à l'histoire du microscope, sans lequel les yeux de l'homme n'eussent jamais pu en avoir une notion suffisante. C'est donc à Leeuwenhoek, le père de la micrographie vers la fin du xvn' siècle, que doit remonter la connaissance de ces êtres. Il les chercha dans les infusions et dans l'eau des marais. Il vit et admira le Volvox et plusieurs autres Infusoires; mais il ne songea pas à les dis- tinguer des autres animaux microscopiques. Baker a décrit imparfaitement , en 1743 et 1752, un grand nombre d'animalcules trou- vés par lu: dans l'eau des marais ou dans les infusions de foin , de poivre, de bléd d'avoine, etc. Trembley, en 17-44, décrivit, sous le nom de Polypes à bulbes, des Vorti- celles qu'il avait eu l'occasion d'observer avec l'Hydre des marais. Hill , en 1752, essaya le premier déclasser méthodiquement les Infusoires; et Joblot, quelque temps après (1754), appela sur eux l'attention, par la publication de ses observations, qui sont empreintes d'une admiration trop vive et sans critique. Cet auteur avait surtout varia INF fa préparation rie ses infusions dans le but •l'y chercher des êtres nouveaux. Vers la même époque, Schaeffcr, Roescl et Leder- inuller publièrent aussi des observations plus ou moins neuves sur ces animaux ; en- fin, en 1764, Wrisberg pour la première fois les désigna par ce nom d'iNFusotiŒS, ex primant qu'ils se montrent ou ôe produisent surtout dans les infusions des substances végétales et animales. Cette dénomination a été critiquée avec une apparence de rai- son , car au lieu d'exprimer un caractère commun à tous ces animaux et inhérent à leur constitution, elle exprime seulement une circonstance extérieure relative à l'appari- tion ou au développement de quelques uns. Beaucoup de ces animaux habitent exclu- sivement les eaux de la mer ou les eaux limpides des marais; mais ceux-ci même, au lieu de chercher les eaux les plus pures, vivent toujours dans le voisinage des produits végétaux et animaux dont la décomposition partielle leur fournit des aliments; ils se tiennent même le plus souvent dans la couche de limon , de débris organiques et de filaments confervoïdes qui recouvre les corps submergés et en repos; la encore les Infusoires se trouvent donc dans une sorte d'infusion, c'est-à-dire, dans un liquide plus chargé de parties organiques que les eaux courantes. C'est pourquoi, à l'exemple deO. V. Millier et des naturalistes qui l'ont suivi, nous adoptons cuLie dénomination d'iNFUSOlUES. Linné, qui n'avait pas étudié d'Infu- soires, les confondit d'abord sous le nom de Chaos , en distinguant seulement le genre Volvox, et plus tard la Vorlicelle. Ellis, en 1769 , décrivit, sous le nom de Volvox , des Infusoires tout différents; Eichhorn (1776) en fit connaître un plus grand nombre que tous ses prédécesseurs ; dans le même temps, Spallanzani les étudia sous le point de vue physiologique, et découvrit, ainsi que Saussure, plusieurs faits importants sur leur manière de vivre et notamment leur multiplication par fissiparité. En 1778, Gieichen rechercha aussi les Infusoires dans des infusions variées et soumises à diverses conditions. C'est cet auteur qui le premier !es colora artificiellement , en leur donnant a manger du carmin qui reste logé dans leurs vacuoles. F» 1782, Goeze et Bioch, ]. VII. INI-' 56 1 chacun de leur coté, en recherchant des Helminthes dans l'intestin des Grenouilles, y trouvèrent des Infusoires que Leuwen- hock avait déjà vus dans les excréments de ces animaux, et que depuis on a nommés Opalines. C'est vers le même temps, en 1786, que parut la classification des Infu- soires par Otto-Fred. Millier, que la mort avait empêché de mettre la dernière main à cet ouvrage, et qui d'ailleurs avait déjà publié, en 1774, un premier essai de clas- sification Mais ses moyens d'observation étaient trop imparfaits pour qu'il pût indi- quer des caractères précis il basait donc ses divisions génériques seulement sur la forme extérieure et sur la présence de cer- tains appendices : aussi a-t-il réuni sous le même nom beaucoup d'objets différents. Lamarck, en 1815, essaya, d'après les plan- ches de Millier, d'établir quelques coupes dans son grand genre Vorlicelle; mais M. Bory de Saint-Vincent, en 1S25, indiqua avec plus de précision les divisions à faire parmi les genres de Muller. Cependant, déjà en 1817, Nilzsch avait donné des notions précises sur les Ccrcaires et sur les Navi- culcs dont Muller avait fait des Vibrions, d'un autre côté, M. Leclerc avait fait con- naître lesDifflugies, etM. Raspail avait mon- tré que plusieurs des espèces de Muller de- vaient être entièrement supprimées. Tel était l'état de cette partie de la zoo- logie , quand M. Ehrenberg appliqua à ses recherches le microscope récemment perfectionné par l'emploi des lentilles achro- matiques. Il étonna le monde savant par d'admirables découvertes sur la structure des Systolides ou Rotateurs que Muller avait confondus avec les Infusoires; mais en même temps il attribua aux vrais Infusoires une richesse d'organisation qui ne s'y trouve certainement pas. Ayant répété les expé- riences de Gieichen sur la coloration des In- fusoires , il vit, comme lui , la couleur en- fermée dans des cavités globuleuses irré- gulièrement réparties dans l'intérieur du corps, et qu'il nomma des estomacs; de la il dériva le nom de Poltcastrioues , pour désigner les Infusoires auxquels il attri- bua ainsi des estomacs nombreux . quoi- que chez tous il n'eût pas vu l'introduction des matières colorantes; et il comprit soua cette même dénomination les Clostéries, 36 56* INF ies Bacillariéeset les Desmidiées, qui sont de vrais végétaux. M. Ehrenberg, en poursui- vant ses travaux dans cette direction et en interprétant la signification de diverses par- ties chez les Infusoires, fut conduit a leur attribuer un système nerveux et quelque- fois un œil , un testicule, une vésicule sé- minale contractile et des œufs. Cependant, de mon côté, j'avais essayé vainement de vérifier ces découvertes, et "étais arrivé à des résultats tout opposés que j'ai publiés en 1S3j. L'observation des Leucophrcs m'avait montré chez ces Infu- soires un tissu homogène, contractile, sus- ceptible de se creuser spontanément de va- cuoles ou cavités sphériques; ce tissu, que je nommai Sarcodc, je l'avais ensuite re- trouvé chez d'autres Infusoires, ainsi que chez divers animaux inférieurs, et j'y avais reconnu également la formation spontanée de vacuoles. Le phénomène de coloration artificielledes Infusoires qui avalent du car- min me montra, chez les Paramécies, les Kolpodes, lesKérones, les Plaesconies, les Vorticelles , etc., la bouche, située à l'ex- trémité d'une bande ou gouttière oblique garnie de cils vibratiles, et laissant à nu la substance molle intérieure, lesarcode: la, par suite de l'impulsion continuelle du liquide dans lequel les cils vibratiles ont produit un tourbillon , cette substance molle se creuse peu à peu d'une cavité dans laquelle s'accumulent les corpuscules ame- nés par le liquide; puis, quand cette cavité est devenue trop profonde , ses parois ten- dent à se rapprocher et finissent par intercep- ter au fond une cavité globuleuse, une vraie vacuole sans parois propres ou permanentes. Mais, en vertu de l'impulsion reçue et sans cesse continuée par le tourbillon au fond de la bouche, cette vacuole avec son contenu est transportée vers la périphérie du corps, dont elle parait suivre le contour à l'inté- rieur. D'autre part , l'étude des Rhizopodes et des Amibes m'avait conduit à admettre que certains Infusoires sont dépourvus, au moins sur certaines parties, d'un tégument propre, et que leurs cils et leurs divers ap- pendices sont des expansions de la sub- stance charnue qui constitue la majeure par- tie de leur masse; par suite aussi je me trouvai amené à conclure que chez certains INF Infusoires la structure interne est d'une extrême simplicité. Ces résultats ont été confirmés d'abord en 1836 , par M. Peltier, quant à la struc- ture des Arcelles, dont il vit les expansions se souder entre elles , lors même qu'elles provenaient de deux individus. Meyen pu- blia , cri 1839, des observations presque semblables aux miennes et en conclut que « les vrais Infusoires sont des animaux vési- » culeux dont la cavité est remplie d'une » substance glulineuse presque en consis- » tance de gelée. » Il explique d'ailleurs comme moi la formation des vacuoles, rem- plies de matièresalimentaircs, à l'extrémité d'un œsophage qui, partantde la bouche , se dirige obliquement à travers la membrane externe. Il admet également enfin que ces vacuoles sont indépendantes, qu'elles peu- vent disparaître complètement et, qu'en un mot, ce ne sont pas des estomacs. M. de Siebold, l'un des micrographes les plus éminents et des naturalistes les plus distingués de l'Allemagne, vient de publier un traité d'anatomie comparée des animaux sans vertèbres dans lequel il expose aussi des idées analogues sur la structure des In- fusoires. Comme nous, il sépare d'abord de i es animaux les Rotateurs, d'une part, qui sont bien plus élevés dans la série zoologi- que, et, d'autre part, les Clostériens, les Diatomées et certains Volvoces, qui sont au contraire des végétaux; et même aussi il en sépare les Navicules ou Baciilariées chez les- quels, dit-il, aucun autre naturaliste n'a pu voir les organes locomoteurs décrits par M. Ehrenberg. Mais M. de Siebold incline à regarder comme une classe à part les Rhi- zopodes réunis aux Amibes et caractérisés par la forme incessamment variable de leur corps et par leurs organes locomoteurs, qui sont des prolongements lentement contrac- tiles et complètement rétractiles. La classe des Infusoires, ainsi réduite et caractérisée par la présence des cils vibratiles ou des filaments flagelliformes, sauf chez les Acti- nophrys, est divisée en deux ordres: les Astomes ou Infusoires sans bouche, et les Stomalodes, qui ont une bouche et un œso- phage. Les premiers se nourrissent par absorption ; ils constituent les familles des Astasiés, des Péridiniés et des Opalines. Tous les autres Infusoires, les Stomatodes. INF « ont une bouche et un œsophage à travers lequel la nourriture avalée pénètre dans le parenchyme presque fluide du corps, sans y eire contenu dans une cavité déterminée, et comparable à un estomac ou à un intes- tin (p. 15). » Un tourbillon étant produit par les cils vibratiles de la bouche de ces Itifusoires, l'eau avec les corpuscules flot- tants s'accumule à l'extrémité de l'œsophage et y refoule le parenchyme en formant une cavité globuleuse, qui bientôt s'isole et de- vient libre dans ce parenchyme. D'autres cavités, formées successivement de même, sont ensuite irrégulièrement disséminées et se soudent quelquefois de telle sorte qu'on ne peut leur attribuer aucune mem- brane ou paroi propre. M. de Siebold con- sidère les vésicules contractiles, chez les In- fusoires, comme une ébauche d'appareil circulatoire, tout en convenant qu'en cer- tains cas on ne peut leur attribuer de paroi propre. Quanta ces organes plus denses, que M. Ehrenberg a pris pour des testicules, chez les Infusoires, M. de Siebold les consi- dère comme le nucléus de la cellule primi- tive, d'où dérive leur formation; mais il n'attribue à ces animaux ni organes des sens, ni œufs, ni organes génitaux, et con- tredit formellement une telle signifleation donnée par d'autres auteurs à diverses par- ties des Infusoires. Enfin, pour montrer au juste l'état ac- tuel de cette question si importante pour les vrais principes de la physiologie , je crois ne pouvoir mieux faire que de transcrire ici ce que m'écrit à ce sujet M. de Quatre- fages. Les bonnes et nombreuses observa- tions de ce savant sur différents animaux inférieurs montrent suffisamment combien l'usage du microscope lui est familier, et combien il est réservé dans l'interprétation des résultats révélés par cet instrument. « ..Une étude complète des Infusoires sup- pose un ensemble de possibilités et de moyens d'observation qui n'existe pas encore pour ces êtres infiniment petits. A chaque pas quej'ai voulu faire dans cette voie, j'ai mieux senti l'insuffisance de nos moyens d'inve*tigation, et tout en reconnaissant combien le micro- scope a fait de progrès réels dans ces der- nières années, progrès auxquels vous aurez si largement contribué par l'invention de votre éclairage , j'ai éprouvé à chaque in- INF 5G3 1 stant le besoin de lentilles plus puissantes. » Tour résoudre la plupart des problèmes j que présente cette étude, il faudrait, je crois, des grossissements d'au moins 1,000 diamètres , tout en conservant la netteté de vision que votre appareil nous permet d'ob- tenir jusqu'aux grossissements de 300 ou 360 diamètres. Ainsi, bien que mes opinions actuelles reposent, j'ose le dire, sur des ob- servations nombreuses et consciencieuses , je crois devoir faire les plus amples réserves pour l'avenir ; car tel perfectionnement possible dans les instruments d'optique modifierait peut-être sur bien des points ma manière de voir. «Tout ce quej'ai pu voir chez les Infusoi- res me semble témoigner en faveur de la simplicité de leur organisation. Malgré tous mes efforts , je n'ai pu y distinguer ces organes multiples décrits par un illustre micrographe, qu'ont entraîné, je pense, au-delà des limites de l'observation directe, les découvertes admirables et bien réelles qu'il avait faites chez les Rotateurs. En employant des verres dont vous connais- siez toute la bonté , il m'a été impossible d'apercevoir, soit le tube digestif, soit les organes génitaux, soit les organes des sens suffisamment caractérisés. «Toutefois je ne crois pas que cette sim- plicité d'organisation soit portée au même degré chez tous les animalcules qu'on a compris sous ce nom commun d'Infu- soires. Les Protées, les Rhizopodesme sem- blent atteindre à cet égard les dernières limites du possible. J'ai revu presque tous les faits que vous avez découverts chez ces êtres étranges, et entre autres la soudure et la fusion des expansions temporaires des Gromies. Il me paraît presque démontré qu'ici l'observateur n'a bien réellement sous les yeux qu'une masse homogène vivante, un animal entièrement composé de sarcode; car cette expression me semble très heu- reusement choisie, et devoir rester dans le vocabulaire de la science. » Quant aux autres Infusoires, il ne me semble pas probable que leur homogénéité soit aussi eniière. Nous saisissons dan* l'aspect de leurs tissus des différences qui doivent annoncer des différences correspon- dantes décomposition, d'organisation, ose- rai je dire. Chez le plus grand nombre, j'ai m INF cru saisir les indices d'une sorle de tégu- ment, distinct d'ailleurs du tégument strié que vous aurez admis. Chez plusieurs, des portions entières du corps m'ont paru dif- férer du reste. Ainsi chez les Amphileplus, les Dilcplus, la portion étendue en avant de la bouché m'a semblé d'une autre na- ture que la portion renflée de l'animal. Enfin l'existence de vacuoles a forme et à position constantes chez certaines Paramé- cies, chez les Pleuronèmes, etc., me sem- ble également annoncer un degré d'or- ganisation bien supérieur déjà a ce qui existe chez les Amibes et les Rhizopodes. Peut-être faudra-t-il distinguer les vérita- bles vacuoles, qui, réellement accidentelles, se manifestent à l'intérieur des lnfusoires comme dans un globule isolé de sarcode, et d'autres cavités semblables aux va- cuoles, mais dont la position est déterminée, et qui mériteraient mieux le nom de lacu- nes. Celles-ci existeraient toujours, mais leur présence ne nous serait révélée qu'au- tant qu'un liquide viendrait à les remplir, a distendre leurs parois , et à faire naître ainsi divers jeux de lumière. » En général, les lnfusoires me semblent être essentiellement formés d'une couche plus ou moins épaisse de substance enfer- mant une certaine cavité, laquelle, plus ou moins considérable, par rapport au volume de ranimai, constitue souvent le corps pres- que tout entier : dans quelques cas , celte cavité n'en occupe qu'une assez petite par- tie , comme chez certains Ervilicns ou Plœs- coniens. Ainsi mon opinion sur ce sujet se rapproche de celle de Meyen. » Cette opinion repose pour moi sur deux faits que j'ai maintes fois vérifiés. J'ai vu souvent les corpuscules avalés par les "il- lusoires , agités dans l'intérieur de .eur corps d'un mouvement semblable au mou- vement brownien. Les particules qui le pré- sentaient n'étaient pas renfermées dans des vacuoles, et ce mouvement était d'ailleurs très distinct de celui qu'occasionnent les contractions ou les mouvements généraux de l'animal, tel qu'on l'observe si bien chez une Amibe en marche. » D'un autre côté, j'ai vu chez certains Plœsconiens la masse entière des corpus- cules avalés se mouvoir dans l'intérieur du corps d'un mouvement de rotation assez INF uniforme. Ici la masse alimentaire (passez- moi l'expression) présentait un mouvement assez semblable à celui que l'on observe dans le tube digestif des petites Annélidcs , mais plus lent. 11 est hors de doute pour moi que ces corpuscules étaient renfermés dans une cavité dont d'ailleurs on ne pou- vait apercevoir les limites. » Cette dernière circonstance nous ap- prend que le liquide existant a l'intérieur du corps des lnfusoires réfracte la lumière de la même manière que la portion plus so- lide de leur substance. Elle nous rend compte de l'extrême difficulté que nous éprouvons à distinguer certaines particula- rités d'une organisation qui ne se révèle a nous que par un très petit nombre de ré- sultats , parce qu'elle-même est extrême- ment simple. » Cette simplicité d'organisation me sem- ble être le grand caractère commun de tous les animaux qu'on a designés sous le nom d'infusoires, et qu'on a réunis généralement dans un seul et même groupe; mais au con- traire , la classe des lnfusoires me parait composée d'éléments hétérogènes. D'une part, on y comprend encore les êtres que, d'après les belles découvertes de MM. De- caisne et Thuret, le règne végétal ne tardera pas à réclamer; et d'autre part, je crois pou- voir dire que chacun des principaux types du sous-règne des Invertébrés y compte des représentants, mais des représentants dé- gradés; au reste, cette proposition aurait besoin , pour être soutenue, de détails qui ne peuvent trouver place ici. » D'après ce qui précède, nous ne considé- rons provisoirement comme de vrais lnfu- soires que les animaux aquatiques, très pe- tits, non symétriques, sans sexes distincts, sans œufs visibles, sans cavité digestive dé- terminée ou permanente, ayant tout ov partie de leur corps sans tégument résistant, et se propageant par division spontanée ou par quelque mode encore inconnu. La classe ainsi restreinte présente encore une assez, grande diversité de caractères pour qu'on puisse y établir des ordres, des familles et des genres; et d'abord, il con vient, je crois, de mettre a part, comme ap- pendice, les ViBRtONiENS, dont on n'a pu jus- ! qu'à ce jour , avec l'aide des meilleurs mi- INF croscopes, deviner la structure ou les moyens j de locomotion. Ce sont de très petits corps filiformes, droits ou ondulés, ou en spirale, continus ou articules , qui apparaissent par myriades dans les infusions fétides animales j ou végétales, ou dans le liquide des macé- j rations, ou même dans les produits morbi- des et liquides de l'organisme. On a essayé j de les diviser en genres et en espèces , mais j sans avoir véritablement des caractères suf- fisants pour pouvoir se prononcer sur leur nature animale ou végétale. Tels sont les Baclerium, en forme de fil raide et court, se mouvant en vacillant dans le liquide, et longs de 2 à 3 millièmes de millimètre, avec j une épaisseur deux à trois fois moindre ; les Vibrions, dont le corps filiforme est sus- ceptible d'un mouvement ondulatoire, et qui sont épais de 3 à 13 dix-millièmes de j millimètre; les Spirillum , dont le corps i filiforme, proportionnellement très long, l épais de 1 1 à 13 dix-millièmes de millimè- tre, et enroulé en hélice , se meut quel- j quefois avec une grande agilité en tournant sur son axe. Parmi les vrais Infusoircs, il faut distin- guer en premier lieu ceux qui manquent de cils vibratiles. Us sont toujours sans bouche, et se nourrissent en absorbant par la surface externe de leur corps les éléments dissous dans le liquide ambiant: à moins que, ve- nant au contact de quelque aliment , ils ne l'enferment dans leur propre substance, '' molle et susceptible de se creuser de va- cuoles. De ces lnfusoires non ciliés, les uns n'ont d'autre moyen de locomotion que des expansions variables plus ou moins allon- gées , extensibles et contractiles, se mou- vant assez lentement, et susceptibles de se souder entre elles, ce qui prouve qu'el- les n'ont pas de forme ni de structure dé- finie. Les Amibiens , qu'on nomme aussi Protées , sont tout-à-fait nus, et ne dif- fèrent entre eux que par leur volume et par les dimensions relatives de leurs ex- pansions, tantôt larges et courtes , tantôt i allongées, de plus en plus minces ou même àliformes, simples ou rameuses. L'extrême variabilité de leur forme et la simplicité de leur organisation n'ont pas permis tic les caractériser suffisamment comme genres et comme espèces. On les trouve constamment dans le dépôt vaseux qui couvre les plantes INI« 5 G 5 aquatiques et les pierres submergées, ainsi que dans la pellicule floconneuse qui se forme à la surface des infusions. Les Ami- biens, vivant dans l'eau de mer, ont géné- ralement les expansions plus effilées. Ce sont sans contredit les plus simples de tous les animaux ; larges de 5 à 40 cen- tièmes de millimètre , on les voit , sous le microscope , glisser lentement ou couler comme une goutte d'huile , avançant d'un côté «les lobes arrondis , tandis qu'ils aban- donnent le plan de reptation au côté op- posé. Les autres lnfusoires non ciliés, à expan- sions indéterminées, lentement mobiles, sont les Khizopodes, qui diffèrent des Amibiens par la propriété qu'ils ont de sécréter une coque molle ou dure, cornée ou calcaire, lisse ou encroûtée de corpuscules étrangers. Les uns, à expansions peu nombreuses, cour- tes, arrondies, sont les Arccllcs, dont le têt est discoïde, avec une large ouverture ronde au milieu de la face inférieure, qui est plane; et les Difflugies, dont la coque ovoïde, presque globuleuse, souvent enrou- lée, a un orifice plus étroit, terminal. Quel- ques Rhizopodes, à expansions nombreuses, filiformes, ont une coque simple, membra- neuse ou cornée, avec un seul orifice, comme les Gromies, qui se trouvent, soit dans les eaux douces, soit dans la mer; d'autres ont une coque calcaire , à plusieurs loges, comme la plupart des petits animaux marins, qu'on avait classes d'abord parmi les Céphalopodes , sous le nom de Forami- nifères , d'après la connaissance seule de leur coquille, et qu'on ne peut s'empêcher au- jourd'hui de rapprocher des Gromies et des Difflugies. D'autres lnfusoires non ciliés ontaussides expansions fiiliformes ou terminées en bou- ton ; mais leur contractilité est si obscure qu'on a souvent beaucoup de peine à l'aper- cevoir, quoiqu'elle soit bien réelle, et, pour eux, la locomotion est à peu près nulle. Ce sont les AcTiNOPiutYENs, qui sont nus, avec des expansions effilées, comme les Ac- tinophrys, ou avec des expansions filiformes, terminées en bouton, comme les Acinèles,el, dans ce cas encore, souvent revêtus en par- tie d'une enveloppe membraneuse. Certains lnfusoires non ciliés sont pour-, vus d'une ou plusieurs expansions filiformes, 566 INF agitées d'un mouvement ondulatoire très vif surtout a l'extrémité, et servant d'organes locomoteurs. Ces Infusoires, très nombt °ux, lioivent former plusieurs ordres distincts: Jes Monadiexs, dont le corps blanchâtre, nu, très contractile et de formes variables, est souvent muni d'un ou plusieurs prolon- gements effilés ou d'une autre expansion filiforme contractile, mais non agitée d'un mouvement ondulatoire. Les Monades proprement dites, qui n'ont qu'un filament, et les Cyclides, qui en dif- fèrent par leur filament raide, plus épais a la base, et agité seulement a l'extrémité, ainsi que les AmphimoncLS , Cerconwnas et Trepomonas, qui en différent seulement par des prolongements postérieurs ou latéraux, se produisent en foule dans les diverses in- fusions; leurs dimensions ordinaires n'ex- cèdent guère un centième de millimètre. Les VoivociENs diffèrent des Monadiens parce qu'ils sont pourvus d'enveloppes épais- ses, gélatineuses, diaphanes, qui, se soudant ensemble, forment une niasse commune dans laquelle sont engagés ces Infusoires. Ils sont ordinairement verts, avec un petit point rouge qu'on a voulu prendre pour un œil, et vivent exclusivement dans les eaux marécageuses, et non dans les infusions. Quoiqu'ils forment des masses proportion- nellement assez grandes, presque tous sont si petits qu'on n'a pu les étudier suffisam- ment et en particulier. En effet, les Vo[vox, qui, réunis par milliers, constituent des globules verts, larges souvent d'un milli- mètre,, n'ont pas en particulier chacun plus de 7 à 9 dix-millièmes de millimètre. Ils sont munis d'un double filament flagel- liforme, dont l'agitation continuelle déter- mine un mouvement de rotation pour la masse. Les Dinobuvens différent des Volvo- ciens parce que les individus , au lieu d'une enveloppe gélatineuse épaisse, sont logés rhacun dans une petite gaine membraneuse , île sorte que la soudure partielle et succes- sive de toutes les petites gaines produit un petit Polypier rameux. Les Thécamonadiens et les Eugléniens, qui se trouvent particulièrement dans l'eau verte des fossés et des mares, ont une grande analogie avec les précédents, quanta leur couleur verte ou rouge, à leurs filaments flagelliformes et à la simplicité de leur struc- ture : mais ils ne sont point agrégés, et, au contraire des Monadiens, ils sont revêtus d'un tégument plus ou moins résistant et non gélatineux comme celui des Yolvociens ; ils diffèrent entre eux par la contraclilité ou la non-contractilité de l'enveloppe. Chez les Thécamonadiens , elle est quelquefois dure et cassante, chez les Trachelomonas par exemple. Elle est membraneuse et ovoïde chez les Cryptomonas, membraneuse et apla- tie chez les Cramcnula , ainsi que chez les l'hacus , qui se distinguent par un prolonge- ment en forme de queue. Le Diselmis se dis- tingue des Cryptomonas par la présence d'un double filament flagellifonne , et l'Aniso- iiema se reconnaît, a un filament traînant, comme celui des Monadiens, que nous avons nommé Hetéromita. Parmi les Eugléniens, dont l'enveloppe est très contractile, au contraire, les vraies Euylcna sont vertes, avec un ou plusieurs points rouges, ou entièrement rouges; ce sont elles qui colorent plus fréquemment- les eaux stagnantes; elles n'ont qu'un seul filament flagellifonne, inséré obliquement, et se font remarquer par la diversité des formes résultant de la contraction de leur corps. La longueur du corps des Eugléniens est ordinairement de 2 à 7 centièmes de millimètre : cependant quelques Euglena ont un dixième et jusqu'à un huitième de millimètre. Des Infusoires encore peu connus , en raison de leur enveloppe coriace peu trans- parente, ont à la fois un filament flagelli- forme et une bande transverse garnie de cils vibratiles qui les distinguent des Thé- camonadiens ; ce sont les Péridiniens, dont plusieurs espèces marines sont phosphores- centes, et dont quelques unes ont leur en- veloppe prolongée d'une manière bizarre en I forme de. corne ou de queue; celles-ci sont j longues de 15 à 28 centièmes de milli- mètre; celles, au contraire, dont la forme est plus ou moins globuleuse ont de 2 à G centièmes de millimètre. Le reste des Infusoires se distingue par la présence des cils vibratiles servant a la fois d'organes respiratoires et locomoteurs. Quelques uns des Infusoires ciliés sont en- core privés de bouche et doivent se ..^urrir simplement par absorption : ce sont les En- ! chéliens, trop peu connus pour qu'on puisie INF les classer exactement; ils se développent presque tous dans les infusions ou dans les eaux stagnantes putréfiées ; leur longueur «>st comprise entre 2 et 6 centièmes de millimètre; ils sont plus ou moins complè- tement revêtus de cils, et l'on doit distin- guer parmi eux Wllyscum, qui possède des filaments traînants rétractiles. . Les lnfusoires ciliés et pourvus d'une bouche, mais sans tégument distinct, doi- vent peut-être former une seule famille, qu'on nommerait les Tiuchodiens , et qui réunirait sous ce même nom ceux que j'ai précédemment désignés sous celui de Ké- ronienê, en les caractérisant par la présence de cils plus épais, non vibratiles, en forme de stylets ou de crochets; car ces appen- dices ne diffèrent véritablement des cils vi- bratiles que par leurs dimensions et par un moindre degré de mobilité ; toutefois la fa- mille des Trichodiens comprendrait ainsi un grand nombre de types divers, dont une étude plus approfondie pourrait faire plu- sieurs groupes importants. En effet, nous y voyons des lnfusoires à corps oblong, flexi- ble, inégalement cilié, ayant toujours une rangée de cils plus forts , dirigés oblique- ment vers la bouche; ce sont les vrais Tri- chodes et les Oxytriques qu'il faut peut-être réunir en un seul genre, en y ajoutant même les Trachéliens, qui n'en diffèrent que par leur forme plus allongée. Le Dilep- tus, au contraire, se distingue par la posi- tion de sa bouche, à la base d'un prolonge- ment antérieur , très étroit, en forme de cou de cygne. Le* Kérones sont des Tri- chodiens a corps îeprimé, oblong, pourvu en avant et en dessous de cils courts et épais, quoique très flexibles, et prenant l'aspect de petits crochets , quand, appuyés sur le porte-objet , ils servent de pieds; les Kérones ont souvent, en outre, de gros cils droits, raides , figurant autant de stylets en arrière, et dont on a voulu faire un ca- ractère distinctif pour les Siylonychia, qui sont de vrais Kérones. Ces lnfusoires, vi- sibles a l'œil nu, sont longs'de 1 dixième à un 1 4 de millimètre. Les Ploksconiens ne diffèrent des Tricho- diens , et particulièrement des Kérones, que par une apparence de cuirasse à côtes lon- gitudinales, qui se décompose par dif- fiuenie en même temps que le reste du INF 567 corps, mais qui, pendant la vie, s'oppose ù la contractililé des tissus et à tout chan- gement de forme. Les Plœsconiens , longs de (i a 12 centièmes de millimètre, sont tics abondants dans l'eau de mer stagnante, dans les marais et dans quelques infusions; ils se reconnaissent aisément a leur cuirasse et a leur manière de marcher au moyen des cils courts et épais qui leur servent de pieds. Les Ekvilikns ont une cuirasse plus réelle, membraneuse et persistante; ils sont pour- vus de cils vibratiles sur la partie décou- verte seulement , et portent un appendice court en forme de queue; ce sont, pour la plupart, des lnfusoires marins longs de 3 à G centièmes de millimètre. Les LtxcopiiRYLNS sont les plus complète- ment ciliés de tous les lnfusoires, mais ils manquent de bouche et d'organisation vi- sible à l'intérieur; ce sont presque tous des animalcules parasites, vivant les uns dans l'intestin des lombrics et dans les nais, les autres dans l'intestin des Batraciens: aussi ne peuvent-ils vivre dans l'eau pure, où ils se décomposent bientôt en laissant exsuder le sarcode ; il semble que, devant vivre plon- gés dans un liquide nourricier , leur orga- nisation soit plus complètement en rapport avec un mode de nutrition effectué par la surface extérieure. Les Paraméciens, au contraire, sont les lnfusoires dont l'organisation paraît être la plus complète, quoiqu'elle ne puisse être encore complètement définie. En effet, leur corps mou, flexible, ordinairement oblong, est revêtu d'unesortede tégument réticulé, contractile, portant sur les mailles de son tissu des cils vibratiles disposés en sé- ries régulières et quinconciales. Leur bou- che, bien visible, est ordinairement de côté, dans une dépression , a l'extrémité d'une bande oblique de cils plus longs et plus forts , dont le mouvement continuel déter- mine un tourbillon dans le liquide, et amène successivement les corpuscules flot- tants. Dans leur intérieurse voient des ca- vités globuleuses remplies de liquide ou contenant des substances avalées, et se creusant soit spontanément dans la sub- stance molle de leur corps, soit par l'effet de l'impulsion de l'eau et des corpuscules flottants que le mouvement des cils amène sans cesse au fond de la bouche. Ou bi^a 568 INF INF encore quelques Paraméciens, comme les Nassula, avalent directement des brins d'os- cillaire, par exemple, qui dilatent forte- ment leur corps en se creusant eux-mêmes une cavité indépendante au milieu de la substance molle intérieure. Chez les Pa- raméciens se voient généralement aussi des oavités contractiles spéciales remplies de li- quide, disposées avec une sorte de régula- rité, paraissant et disparaissant alternati- vement à la même place. Enfin chez la plu- part de ces animaux , on voit à l'intérieur une ou plusieurs masses d'apparence glan- duleuse, et chez quelques uns seulement, on voit la bouche entourée d'un faisceau de petites baguettes comme l'orifice d'une nasse. Cette famille des Paraméciens, à la- quelle il faut, jecrois, réunir les Bursariens, contient au moins douze genres bien ca- ractérisés , tels que les Paramécies à corps oblong, comprimé, avec un pli longitudinal oblique correspondant à l'emplacement de la bouche; les Amphileplus qui en différent par leur forme plus allongée , amincie en fuseau, et par l'absence de ce pli oblique; les Kolpodes et les Glaucomes , dont la bou- che est munie d'une lèvre saillante ou d'une lame vibratile, et dont les uns ont le corps sinueux ou cchancré, tandis que les autres sont ovales, déprimés. Les Chilodon et les Nassula, dont la bouche est entourée d'un faisceau de petites baguettes, se distinguent par la forme du corps, ovoïde chez ceux-ci, et déprimé chez ceux là. Les Bursaires ont la bouche très grande, située à l'extré- mité d'une double rangée de cils, en spi- rale , et les Kondylostome ont latérale- ment en avant une bouche béante encore plus grande, entourée de cils très forts qui leur permet d'avaler directement une proie volumineuse. D'autres genres classés pro- visoirement avec les Paraméciens réclament un nouvel examen ; tels sont le Prorodon et I' ' [folophrya, dont la bouche tout-à-fait ter- minale, comme chez les embryons de Mé- duse, est nue chez celui-ci, et entourée de I agnelles chez celui-là; le Pleuroncma, semblable à une Paramécie dont la bouche laisse sortir un faisceau de longs filaments étraclilcs , et n'admet pas de nourriture visible a l'intérieur ; le Lacrymarta, dont le corps fusiforme, épais, se prolonge en avant par un rétrécissement en forme de cou, mais dont la bouche n'est pas distincte, etc. Beaucoup de Paraméciens sont longs de 1/4 à un 1/2 millimètre, et par conséquent vi- sibles à l'œil nu. Entre les Paraméciens et es Vortieel- liens on rencontre certains genres partici- pant des uns et des autres, niais trop dif- férents entre eux pour qu'on en puisse faire une famille bien nettement caractérisée: ce sont les Stentor, dont le corps, tantôt glo- buleux, tantôt ovoïde ou cylindrique, est tout couvert de cils vibratiles; tantôt ils se meuvent librement , tantôt ils se fixent tem- porairement et se développen t en forme d'en- tonnoir ou de trompette; ils sont longs d'un demi-millimètre ou môme d'un millimètre et plus; les Urcéolaires, dont le corps, non cilié partout, est tantôt globuleux ou dis- coïde, tantôt en forme de cupule, assez semblable à celui des Vorticelles, mais non fixe sur un pédoncule. La bouche des Sten- tors et des Urcéolaires se trouve, comme celle des Vorticelles, à l'extrémité d'une ran- gée de cils qui se recourbe en spirale après avoir entouré comme une couronne la face supérieure; on pourrait donc provisoire- ment en former un groupe sous le nom d'UnciioLAMENS. Ce sont des animaux habi- tant seulement les eaux limpides des marais. Les VonTiCEixiENS enfin constituent une dernière famille d'Infusoires très remar- quables parleurs métamorphoses et par leur mode de développement , analogue, pour quelques uns, à celui des Polypes. lisse composent d'un corps contractile, tantôt glo- buleux ou ovoïde, tantôt épanoui en forme de vase ou de clochette , et d'abord fixé sur un pédoncule simple ou rameux , raide ou susceptible de se contracter brusquement en tire-bouchon ; dans une dernière pé- riode de leur vie , ils abandonnent leur pé- doncule, prennent une forme cylindrique et nagent, à la manière des Urcéolaires , au moyen d'une rangée postérieure de cils on- dulants. Leur bouche est située dans le bord de l'expansion terminale de leur forme de vase pendant l'épanouissement. Le nom de Vorlicclle a du être laissé seulement à ceux dont le pédoncule simple ou rameux est contractile. Quelques Vorticelles, vivant dans les eaux marécageuses , forment des touffes blanchâtres, nuageuses, larges de plusieurs millimètres; mais le corus de chacune en INF particulier n'a jamais plus de 5 à 10 centiè- mes de millimètre. D'autres, beaucoup plus petites.se développent dans les infusions, et leur pédoncule est toujours simple. Les Vorlicelliens dont le pédoncule simple ou rameux n'est pas contractile ont reçu le nom d'Epistylis; chez eux , c'est le corps même qui , plus allongé, se contracte en se plissant transversalement. Dans mon histoire naturelle, à la suite des vrais Infusoires non symétriques, j'ad- mettais provisoirement un groupe d'Infu- soires symétriques; mais depuis lors j'ai reconnu que les Chœtonolus et les Tchlhy- dium sont des Syslolides; il ne resterait donc aujourd'hui qu'un seul type, le Coleps, qu'on pourrait considérer comme un Infu- soire symétrique ; mais l'opacité de son en- veloppe ne permet pas d'avoir une idée précise de sa vraie structure et consequem- ment de ses rapports zoologiques. Pour compléter cet article, il nous faut mentionner aussi les nombreux objets qui ont été classés à tort parmi les Infusoires. Si nous suivons pour cela la nomenclature deO. F. Muller, adoptée par les zoologistes de la période subséquente, nous voyons d'abord sous le nom de Vibrions, des An- guillules et divers Helminthes nématoïdes analogues, puis des Navicules , des Bacil- laires et des Clostéries qui doivent être re- portées dans le règne végétal. Parmi les Volvoxsontcompris des corps reproducteurs ciliés de diverses Algues, et aussi le germe eu bulbille cilié, diaphane, de l'Éponge d'eau douce. Le genre Cercaire, que nous avons supprimé dans la liste des Infusoires, renfermait des animaux très différents, un Péridinien , des Eugléniens et Thécamona- diens , des Systolides et des Helminthes trématodes parasites du foie des Mollusques d'eau douce et auxquels seuls le nom de Cer- caire doit être laissé. On a voulu aussi rap- procher des Cercaires les Spermatozoïdes ou prétendus animalcules spermatiques en leur donnant une organisation qu'ils n'ont point. Au nombre des Trichodcs de Muller se trouvaient plusieurs espèces trouvées avec l'eau de mer dans la coquille des Moules, et qui ne sont autre chose que des lambeaux de la branchie ciliée de ces Mollusques. Une de ses Leucophres est une jeune Alcyo- INI 569 nelle; la plupart de ses Vorticelles, ainsi que plusieurs de ses Trichodes et tous ses Brachions, sont des Systolides. Enfin, l'on doit remarquer aussi que beaucoup de ses Trichodes et de ses Kérones, ainsi que ses Himantopus, sont des individus de quel- que autre espèce déformés ou en partie dé- composés. (F. DuJABDIN.) INGA. bot. ph. — Genre de la famille des Mimosées-Parkiées , établi par Plumier {Gcn. 13, t. 2r>). Arbres ou arbustes des régions tropicales del'Asie et de l'Amérique. Voy. MIMOSÉES. ÎNGENHOUSIA, Dennst. bot. pu.— Syn. de Cissus, Lin n. IXGENHOUSSIA , E. Mey. bot. pu. — Syn. (ïAmphitalea, Eckl. et Zeyh. INGENHOUZIA, Bert. bot. pu. — Syn. de Balbisia, DC. * INGÉNIEUSES. Ingeniosœ. AitACU.— Sous ce nom est désigné par M. Walcke- nacr, dans son Hist. nat. des Jns. apt., une race qui appartient au genre des Clubiona, et dont les espèces qui la composent ont les mandibules portées en avant, la quatrième paire de pattes la plus longue, ensuite la troisième. est la plus courte. Les Clubiona désignées sous les noms iVepimelas et de castanea sont les représentants de cette race. (H. L.) *INÏA. mam. — Genre de Cétacés créé par M. Fr. Cuvier {Hisl. des Cet. , suites à Buf- fon, éd. Roret, 1836) aux dépens du grand groupe des Dauphins, dont il se rapproche par l'ensemble des formes extérieures, mais dont le museau est plus allongé, les nageoi- res pectorales plus larges, et la nageoire dor- sale représentée par une simple élévation de la peau. Ces caractères, peu propres à servir à la formation d'un genre, acquièrent de l'importance par les particularités qui se tirent de la. tête osseuse de ces animaux, principalement remarquable par des dents mamclliformes. Une seule espèce entre dans ce genre : c'est VInia boliviensis Aie. d'Orb. (Nouv. Ann. du Mus., III, pi. 3) qui se trouve dans l'intérieur du Haut-Pérou (Bolivia), et dont les couleurs, communément variables, sont en dessus d'un bleuâtre pâle, passantau rosé en dessous; la queue et les nageoires sont bleuâtres. Ce Cétacé ne fait, d'après les rapports des naturels du pavs qu'il habite, 36' 570 INO qu'un seui petit à la fois, et la mère ;i pour son enfant une affection très grande, qui, du reste, dit-on, est réciproque. Ces Dau- phins viennent plus fréquemment que les espèces marines respirer à la surface de l'eau; mais leurs mouvements n'ont ni la vivacité ni l'impétuosité de mouvement de ceux-ci ; ils se réunissent habituellement en petites troupes de trois ou quatre indivi- dus, et on les voit quelquefois élever leur museau au-dessus des flots pour manger leur proie. Les Indiens Guarayas des rives du Rio de San Miguel leur donnent le nom d7- nia, dénomination qui leur a été conservée gënériquement. (E. D.) HMEKCÉVUALE. Inicvccphalus.TmAT. — Genre de Monstres unitaires de la famille des Exencéphaliens. Voy. ce mot. *lXlQD\MEJniodymus. téuat. — Genre fie Monstres doubles , ordre des Autositai- res , famille des Monosomiens. Voy. ce mot. ♦IN10PE. Iniopes. riiiiAT. — Genre de Monstres doubles de l'ordre des Autositaires, famille des Sycéphaliens. Voy. ce mot. *INO (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Bra- chélytres, tribu des Omaliniens, établi par M. Lapor te {Éludes en lomolo g iques, p. Î35), avec une espèce de Madagascar , nommée par l'auteur I.picla. (C.) INOCA1WUS &, c'voç, fibre; xœp,rdç, fruit), lot. pu. — Genre de la famille des Hernandiacées , établi par Forster ( Char, gcn., 6G). Arbres résineux de l'Asie et de l'Océanie. Voy. hernandiacéiïs. IIVOCÉIîAjME. Inoceramus ( U , «vos, fi- bre; x£paf*os, vase, coquille), moll. — On doit la création du genre Inocérame à VI. Sowerby ; il le proposa , en 1815, dans *on Minerai conchology. Il est destiné a rassembler des coquilles bivalves singuliè- res , dont quelques espèces ont été connues des anciens paléontologistes, comme le té- moignent les ouvrages de Lister, de Bour- guet , de Knoss et Walch , etc. Lorsque MM. Cuvier et Brongniart publièrent la deuxième édition de la Minéralogie des en- virons de Paris, M. Brongniart fut spécia- lement chargé de la détermination des fos- siles; il démembra le g. Inocérame, et en détacha les espèces les plus grandes sous le nom de Catillus, et proposa de plus, pour uae coquille incertaine encore à cette épe- INO que, un g. Mytiloïdes pour une espèce myti- liformedu genre de Sowerby. En continuant la publication de son Minerai conchology, l'auteur lui-même laissa échapper quelques doubles emplois. En effet, on trouve plu- sieurs Inocérames rangées sous le nom de Crénatules, et une autre fort grande et fort remarquable , pour laquelle il a institué le g. Tachinia. Ainsi , pour nous , nous réu- nissons au genre du paléontologiste anglais ceux nommés Calillus et Myliloides par M. Brongniart , ainsi que les Crenalula et Tachinia de Sowerby. Ces genres, en effet, offrent des caractères communs de structure, et ils doivent par conséquent rentrer dans un seul groupe naturel. Il est difficile sans doute de présenter tous les caractères du g. Inocérame , parce que, toutes les espèces qui en dépendent se trouvant dans la craie , elles ont subi dans ce terrain des altérations considérables dont nous avons eu occasion de parler déjà en traitant de plusieurs autres genres. Nous verrons encore a l'article podopsidi: comment, conduit par des observations précises, nous avons découvert ce fait important que, dans la craie, certaines coquilles peuvent être dissoutes en partie seulement, tandis qu'une portion extérieure plus ou moins considé- rable a résisté à la dissolution, et c'est là justement ce qui est arrivé aux Inocérames, et dès lors on doit comprendre combien il est difficile de retrouver dans des débris incomplets tous les caractères du genre. Néanmoins, d'après l'ensemble des formes extérieures et quelques uns des caractères de la charnière , on peut dire que ces co- quilles doivent appartenir à la classe des Conchifèrcs monomyaires de Lamarck. Les coquilles groupées dans cette classe se divi sent en deux parties bien distinctes ; les unes sont adhérentes par le test ; elles conser- vent, à cause de cela, une irrégularité qui leur est propre; les autres, libres ou fixées par un byssus, ont plus de régularité, mais il y en a un certain nombre qui , étant iné- quivalves et irrégulières, ont constitue pour Lamarck sa famille des Malléacécs. Les Inocérames ayant les caractères extérieurs des coquilles de cette famille doivent y prendre place , quoique l'on ignore si dans ce genre il n'y a en réalité qu'une seule im- pression musculaire. On n'aurait aucun mo. 1N0 tif de supposer que les Inocérames sont de« coquilles dimyaires ; car toutes les coquilles dimyaires irrégulières sont adhérentes, tan- dis que toutes les coquilles irrégulières li- bres appartiennent sans exception à la classe des Monomyaires. ' Les Inocérames sont des coquilles singu- lières , inéquivalves, longitudinales , ayant les sommets rapprochés, plus ou moins proé- minents, selon les espèces, et une charnière droite, large, épaisse, sur la surface in- terne de laquelle sont creusées un grand nombre de gouttières pour recevoir un liga- ment multiple. Déjàla famille des Malléacées renferme plusieurs genres présentant des caractères semblables : ce sont les Crénatu- les , les Pernes et les Gervilies. Les valves sont inégales ; mais il y a des espèces , par- ticulièrement celles dont M. Brongniart a fait le g. Catillus, qui ont des valves pres- que égales , et c'est dans cette série que doit venir se placer le g. Tachinia. Dans toutes ces coquilles, sans exception, les portions de test que l'on peut observer of- frent une composition que l'on ne rencontre que chez un petit nombre, de Mollusques. On voit, par les cassures , que ces coquilles étaient revêtues à l'extérieur d'une couche plus ou moins épaisse, à fibre très fine et perpendiculaire , disposée exactement de la môme manière que dans les Jambonneaux. Nous avons recherché si cette disposition fibreuse se retrouvait dans les autres gen- res des Malléacées , et nous en avons con- staté la présence dans les Pernes et les Avi- cules. Nous en avons conclu par analogie, que cette couche fibreuse des Inocérames, la seule aujourd'hui conservée , était soute- nue, pendant la vie de l'animal, par une couche intérieure nacrée , plus ou moins épaisse, et que la dissolution a fait dispa- raître complètement. On a une autre preuve que la partie fibreuse ne constituait pas coûte la coquille. On voit qu'en effet cette couche s'épaissit, des crochets vers les bords des valves, ce qui n'a jamais lieu dans une coquille entière, quelle qu'elle soit, tandis que cette disposition doit se présenter lors- que la couche intérieure d'une coquille a été dénudée de la couche extérieure, comme nous le verrons aux articles spondyle et po- dopside. Il résulte des observations précédentes INS ,71 que le g. Inocérame peut être caractérisé de la manière suivante : Coquille irrégulière, inéquivalve , inéquilatérale , longitudinale, à crochets terminaux, inégaux , et plus ou moins saillants ; charnière droite , linéaire , présentant une série de gouttières étroites pour l'insertion d'un ligament multiple ; une impression musculaire, subpostérieure; couche extérieure du test fibreuse, à fibres perpendiculaires. Le g. Inocérame, consti- tué par un groupe de Mollusques, est ac- tuellement éteint ; la plus grande partie de ces animaux ont vécu pendant la période crétacée; aucun , jusqu'à présent, ne s'est montré dans les terrains tertiaires, mais quelques uns ont descendu dans la série des terrains oolithiques ; on en a même rencontré dans les terrains siluriens , dont les dépôts remontent aux premiers âges géo- logiques de la terre. On comptait à peine une dizaine d'espèces d'Inocérames dans les ouvrages de M. Sowerby et de M. Mari tell; aujourd'hui il y en a une quarantaine d'in- scrites dans les catalogues des paléontolo- gistes. (Desh.) INORGANIQUE. Inorganicus. — On nomme ainsi tous les corps dépourvus des organes nécessaires à la vie , soit végétale, soit animale. *INOSTEMMA. ms.— Genre de la tribu des Proctotrupiens , de l'ordre des Hymé- noptères , groupe des Platygastérites , établi par M. Haliday et adopté par nous (Hist. des Ins., t. I, p. 14S). Le type de cette coupe générique est Vin. Boscii, Haï. (Bl.) INSECTES. Insecla. zool. — On a ap- pelé ainsi, avec Linné, tous les animaux dont le corps est formé d'articles placés bout à bout, et dont les pattes offrent aussi ce caractère : en sorte que l'on comprenait sous cette dénomination ce que l'on nomme aujourd'hui les animaux articulés. Pour Linné, un Crabe, une Ecrevisse, une Arai- gnée , un Papillon, étaient des Insectes; pour les naturalistes modernes, les Insectes ne renferment plus que les Articulés pour- vus de trois paires de pattes, tels que le Hanneton, la Sauterelle, la Mouche à miel , etc. Cependant un entomologiste an- glais , M. Westwood , propose de conserver à tous les animaux articulés leur ancienne dénomination d'Insectes, pour se confor- mer au langage usuel, dans lequel on 572 INS L\S dit encore d'une Araignée qu'elle est un Insecte. On désignerait alors, avec Arislote, sous le nom de Plilola la classe des Insectes proprement dits. Il y a néanmoins lieu de penser que le nom d'Insectes restera long- temps encore ce qu'il est aujourd'hui, s'ap- pliquant, dans le langage des naturalistes, a tous les Articulés à six pattes, et, dans le langage ordinaire, à tout ce qu'on voudra lui faire signifier. Les animaux qui constituent avec les In- sectes le groupe des Articulés proprement dits sont les Crustacés, les Arachnides et les Myriapodes [voyez ces mots) ; mais tous se distinguent des Insectes par le nombre de leurs pattes qui est supérieur à six, et par d'autres caractères plus importants. Il faut remarquer que le nombre six, qui est celui des pattes dans la classe des Insectes , ne se rapporte qu'à l'état parfait ou défini- tif de ces animaux; car, pendant ies pre- miers temps de leur vie , beaucoup d'Insee tes ont plus de six pattes. Il n'y a cepen- dant que six pattes articulées , les autres n'étant , pour ainsi dire, que des mamelons formés d'une seule pièce. Quant aux autres caractères différentiels des Insectes, les or- ganes de la respiration en fournissent un des principaux. Ces organes sont des tra- chées pour le passage de l'air, ce qui dis- tingue les Insectes des Crustacés, qui ont des branchies; mais un grand nombre d'Arach- nides respirent aussi par des trachées, et les Myriapodes sont tous dans le même cas. C'est donc le mode de division des parties du corps qui sert le mieux à distinguer les In- sectes, concurremment avec le nombre des pattes. Ainsi les Arachnides ont la tête con- fondue avec le thorax, et les Myriapodes ont le corps vermiforme, avec toutes les ar- ticulations semblables, excepté la tète. Dans ics Insectes, le corps est, au contraire, ma- nifestement divisé en tête, thorax et abdo- men. Ce mode de division permet de dis- tinguer au premier coup d'œil les Insectes de certains Crustacés, dans lesquels la tête est aussi confondue avec le Jhorax ; mais il est d'autres Crustacés qui présentent aussi ies trois régions du corps que l'on remarque dans les Insectes. La présence des antennes est encore un des caractères constants de la classe des Insectes , tandis que celle des Arachnides en est dépourvue; mais les antennes exis- tent aussi dans les Crustacés et dans les Myriapodes. Enfin il se produit chez les In- sectes, tantôt des mues, ou simples chan- gements de peau , avec conservation de la forme du corps ; tantôt des changements de peau, avec altération de la forme. On ne trouve pas non plus dans ces phénomènes des caractères propres aux Insectes seule- ment; car les Arachnides changent de peau, et quelques unes même changent aussi de forme. On peut en dire autant des Crustacés et des Myriapodes ; en sorte que les change- ments de peau, accompagnés de change- ments de forme , se présentent à la fois dans une partie au moins de chacune des quatre classes d'Articulés. Enfin, un des caractères les plus saillants j de la classe des Insectes, c'est sans contredit ] la présence des ailes, qui manquent entiè- I rement aux trois autres classes d'Articulés. Et cependant ce caractère n'a pas une va- leur absolue, puisqu'il existe des groupes d'Insectes aptères , c'est-à-dire privés d'ai- les , et que certaines espèces ordinairement ailées se montrent accidentellement dépour- ! vues des organes du vol. Il n'y a donc en définitive que le nombre j des pattes qui ne souffre pas d'exception ; mais ce caractère n'est constant que dans lea Insectes à l'état parfait. Dans les premiers j temps de leur vie, ces animaux sont tantôt I apodes, c'est-a-dire dépourvus de pattes; tantôt ils en ont six ou un plus grand nom- bre; tantôt même ils n'en ont que deux. { Il faut une certaine habitude pour recon- naître dans tous les cas une larve d'Insecte. Vœuf des Insectes varie beaucoup dans sa forme, l'aspect de sa surface et sa colo- ration : il varie beaucoup aussi dans sa si- tuation au milieu de la nature. Tantôt il est sphérique ; tantôt, ce qui arrive le plus ordinairement, il est ovoïde; d'autres fois il a la forme d'un cylindre ou d'un concom- bre, ou celle d'une lentille. Sa surface est tantôt lisse, tantôt striée ou relevée par des côtes ou des lignes d'apparences variées. Sa couleur est blanche, ou jaunâtre ou grise dans la plupart des cas; mais quelquefois aussi elle est verte ou noire, ou même ba- riolée. Dans quelques cas, l'œuf est tout-à- fait transparent. Quant à sa situation , il est quelquefoi> déposé sur une feuille , INS sur une branche d'arbre , ou bien enfoui dans la terre ou dans l'eau. On voit sou- vent des anneaux formes autour des bran- ches par des œufs accolés les uns aux au- tres, ou des amas d'oeufs déposés à la sur- face des feuilles ; on en voit même qui sont fixés à la feuille au moyen d'un long pé- dicelle. Les œufs déposés en terre sont tan- tôt abandonnés à eux-mêmes dans une fente produite par la mère à l'aide d'un organe spécial (tarière); tantôt renfermés dans des loges construites à dessein, et dans lesquelles la mère a eu soin de déposer la nourriture destinée aux larves qui en sortiront. Dans d'autres cas , les œufs sont placés dans le tissu même des végétaux à l'aide d'organes appropriés. Certaines espèces pondent leurs œufs dans l'eau, et les y abandonnent; d'autres les enferment dans un cocon, ainsi que cela a lieu parmi certains Insectes car- nassiers; d'autres encore les enveloppent d'une sorte de gelée a l'aide de laquelle ils les fixent à la face inférieure des pierres submergées, Enfin un certain nombre d'In- sectes déposent leurs œufs dans le corps d'autres animaux, et dans les larves ou les Chenilles des Insectes eux-mêmes. Les lar- ves ainsi attaquées servent à la nourriture de l'ennemi qu'elles renferment, et péris- sent prématurément. Il y a deux choses à remarquer au sujet de la manière dont les œufs sont déposés par la femelle. La première, c'est qu'en général ils sont pondus dans des circonstances qui permettent aux larves qui en sortiront de trouver leur nourriture autour d'elles. C'est ce qui a lieu surtout pour les œufs qui sont pondus dans le corps de certains animaux ou dans les larves de certains Insectes. C'est ce qui a encore lieu pour les œufs qui sont pondus par quelques espèces appelées pa- rasites dans le nid préparé par d'autres espèces, et approvisionné par ces dernières. Il en est de même pour les œufs qui sont abandonnés dans l'eau ou déposés dans le tissu des végétaux. Les larves, au moment où elles éclosent, se trouvent à même de rencontrer les aliments qui leur convien- nent. En étudiant l'industrie des Insectes, on reconnaît qu'un grand nombre d'entre eux pond des œufs dans des circonstances toutes spéciales, et appropriées au but dont i! est question. INS 573 La seconde chose à considérer au sujet de la position des œufs , c'est que l'in- fluence de l'air et de la température pa- raît avoir une action marquée sur certains œufs. Ainsi ceux d'un Insecte aquatique ( llydrcphilus piccus) voguent à la surface de l'eau renfermés dans un cocon de soie, et ne se développent pas, suivant M. New- port , si on les dépose au fond d'un vase plein d'eau. Cependant les œufs des Phry- ganes , que l'on rencontre à la face infé- rieure des pierres, restent toujours plongés dans l'eau. Quant à l'influence de la tem- pérature, elle est plus prononcée, si l'on en juge par l'habitude où sont les Fourmis d'éloigner ou de rapprocher de la surface de la fourmilière les œufs de la génération prochaine, suivant que le temps est froid ou chaud, suivant que la pluie menace ou que le soleil prodigue ses rayons. Les soins que les Fourmis donnent aux œufs , elles les donnent également aux nymphes en- core renfermées dans leur cocon , et la nymphe a été considérée comme, un se- cond œuf. Larve. C'est l'état de l'Insecte lorsqu'il sort de l'œuf, c'est-a-dire qu'il n'a pas encore, soit la forme, soit tous les or- ganes de l'Insecte parfait. Sous ce rapport, il y a une distinction à établir entre les di- verses larves. Les unes durèrent essentielle- ment de l'Insecte parfait : elles ont le corps plus ou moins vermiforme; les au- tres ressemblent a l'Insecte parfait, et sont cependant dépourvues des organes du voî , des ailes proprement dites. Aussi quelques auteurs ont-ils partagé les Insectes en deux catégories distinctes, suivant que leurs larves ressemblent ou ne ressemblent pas à l'Insecte parfait. On a donné le nom de larve, du latin îarva, masque , au premier état des Insectes, parce que, dans un très grand nombre d'entre eux, la forme défi- nitive est pour ainsi dire masquée par l'en- veloppe primitive. Outre l'absence des or- ganes du vol, la larve est encore dépourvue des organes de reproduction . des organes sexuels. C'est ce que l'on remarque dans tous les Insectes à l'état de larve, que cette larve ressemble ou non à l'Insecte parfait. Les Puces, par exemple, les Poux, ne dif- fèrent à leurs divers états que par la taille: voilà pour l'extérieur; les organes de la 57a Ii\S reproduction leur manquent cependant. Les Sauterelles, les Punaises, les Cigales, ont, à l'étal de larve, la forme de l'Insecte parfait, moins les ailes et les organes re- producteurs. Enfin les Hannetons, les Pa- pillons, les Abeilles, les Mouches, ont une tout autre forme , lorsqu'ils sont à l'état de larve, que celle qu'ils auront à l'état d'Insectes parfaits. Non seulement ils sont privés alors de tout organe de reproduc- tion, mais ils présentent des différences notables , tant dans la forme générale de leur corps que dans les parties de leur bouche ; souvent ils ont des organes qu'ils perdront ensuite , comme la filière de la Chenille, à l'aide de laquelle sera filé le cocon de soie destiné à la protéger dans ses transformations ultérieures. Souvent en- core, ou pour mieux dire toujours, dans les larves à corps vermiforme , les organes de la digestion, le tube intestinal, subiront des changements notables pour arriver à l'état définitif qui constitue celui d'Insecte parfait. Dans les larves qui diffèrent pour la forme de celle de l'Insecte parfait , tantôt il existe des pattes pour la locomotion, tan- tôt il n'en existe pas. Lorsque les pattes existent , elles sont tantôt au nombre de six, comme cela a lieu dans tous les Insec- tes parfaits , tantôt en plus grand nombre. Dans le cas où il y a six pattes , ces pattes sont formées de plusieurs pièces , placées les unes à la suite des autres ; elles sont dites alors articulées , et représentent les six pattes de l'Insecte parfait. Lorsqu'il y a plus de six pattes , les unes sont articu- lées : ce sont les six pattes persistantes ou les vraies pattes; les autres sont formées d'une seule pièce, ou sont, pour mieux dire, îles prolongements de l'enveloppe externe et des muscles qui s'y attachent à l'inté- rieur. On les appelle des fausses pattes , parce qu'elles sont transitoires, et ne se montrent pas sur l'Insecte parfait. En général, l'état île larve esl celui sous lequel les Insectes vivent le plus longtemps. II y en a même qui ne vivent que quelques heures, ou même moins , à l'état parfait ; tels sont les Éphémères. Le Hanneton vit trois ans sous la forme de larve, et quel- ques semaines seulement à l'état parfait ; l'Éphémère vit deux ans à l'état de iarve. 1NS D'autres subissent, dans le cours d'ua même été, toutes leurs transformations, et ne se perpétuent l'année suivante que par l'éclosion des œufs qu'ils ont déposés. C'est aussi sous la forme de larves que les Insectes sont le plus voraces , du moins ceux qui subissent des métamorphoses com- plètes ; car les Sauterelles , par exemple, causent de grands dégâts à leur état parfait. Les Termites, certaines Fourmis, sont dans le même cas. Le Hanneton lui-même ronge les feuilles à son état parfait, et continue des dégâts que sa larve avait si bien com- mencés en attaquant les racines des jeunes arbres. Au contraire, les Papillons et beau- coup d'autres Insectes ne prennent presque pas de nourriture à leur état parfait, et il est même des Insectes qui n'en prennent plus du tout : tels sont les Éphémères. Les larves dont le corps est vermiforme, et ne ressemble pas, par conséquent, à celui de l'Insecte parfait, sont en général divisées en treize articulations ou segments. La première de ces articulations constitue d'ordinaire à elle seule la tête, qui porte les organes de préhension des aliments, les parties buccales , c'est-à-dire les man- dibules, les mâchoires, etc. Les trois arti- culations suivantes sont celles qui portent les pattes, et ces pattes sont fixées deux à deux à chacune des trois articulations. En général, toutes les articulations du corps de la larve se ressemblent pour la forme et pour le développement, si l'on en excepte la tête. Celle-ci porte souvent encore des antennes et des yeux, outre les pièces de la bouche déjà indiquées. Les articulations qui ne supportent pas de vraies pattes peu- vent présenter ce que nous avons appelé de fausses pattes. Le nombre de ces fausses pattes varie dans les différentes classes d'Insectes (voyez Lépidoptères, Tenthrb- dines). Sur les côtés du corps de la larve, on voit ordinairement des ouvertures appe- lées stigmates, qui sont destinées à l'entrée ou à la sortie de l'air que respire l'Insecte. On n'en voit pas sur la tête, non plus que sur une des premières et sur les dernières articulations; on en voit ordinairement sur presque toutes les autres, et il y en a deux pour une seule articulation , c'est-à-dire une de chaque côté. Dans quelques larves d'Insectes (Hyménoptères) dépourvues de INS pattes, où il y a jusqu'à quatorze segments ou articulations au corps, tous les segments portent res Hyménoptères (les Tenthrèdcs, les Ich- neumons) et dans quelques Orthoptères (Sauterelles), les arceaux inférieurs des der- niers segments abdominaux contribuent à la formation d'un organe particulier ( la- INS 589 rière) qui sert à déposer les œufs. En gé- néral , les anneaux de l'abdomen ont la même consistance dans toutes leurs parties, et ils sont réunis par la peau de manière à pouvoir rentrer plus ou moins les uns dans les autres d'arrière en avant. Chaque arceau est en outre disposé de telle sorte qu'il peut s'écarter de l'arceau qui lui correspond en distendant la peau. Cette distension est quelquefois très prononcée dans les femelles, lorsque leur abdomen est rempli d'œufs. Dans quelques espèces de Coléoptères, dont les premières ailes ou les élytres sont sou- dées , la face dorsale de l'abdomen , qui est exactement recouverte par ces élytres, reste molle. C'est, cri général, entre les extré- mités des deux arceaux de chaque segment abdominal que se trouvent siLuéslcs stig- mates; quelquefois aussi ils sont percés dans l'arceau supérieur ou dorsal. Il y a , en général, presque autant de paires de stig- mates qu'il y a de segments a l'abdomen. C'est enfin dans cette région du corps que sont renfermés la plupart des organes intérieurs, tandis que le thorax contient particulièrement les muscles destinés à mettre en mouvement les pattes et les ai- les, et que la tête est surtout le siège des organes des sens. Les trachées ou organes de la respiration , le commencement du canal intestinal ou l'œsophage, une partie du vaisseau dorsal et une portion notable du cordon nerveux principal, sont renfer- més dans la tête et dans le thorax ; les or- ganes de la génération sont au contraire contenus entièrement dans l'abdomen. Dans les Insectes , l'abdomen ne supporte pas d'autres appendices que ceux qui dépen- dent de l'appareil génital, et ces appendices peuvent en général se retirer dans son in- térieur : c'est ce qui arrive même dans la tarière de certaines espèces. Les muscles, ou principaux organes de la locomotion, sont nécessairement situés à l'intérieur, comme dans les Tortues. Ils prennent généralement leur insertion sur des crêtes, des saillies, des téguments (épi- dèmes), et quelquefois sur des pièces parti- culières qui font en quelque sorte l'office de tendons (apodèmes). Le premier mode d'insertion a lieu dans le corps; le second existe plus ordinairement dans les mem- bres , y compris les pièces de la bouche. 590 INS Les muscles des Insectes sont formés de fi- bres plus généralement isolées que ceux des animaux vertébrés ; ces fibres ne se réunis- sent pas , comme dans ces derniers , pour former des faisceaux, et ne sont pas , par conséquent, revêtus de cette enveloppe com- mune que l'on appelle aponévrose. Les fi- bres musculaires sont disposées de manière à former des couches ou des séries de cor- dons parallèles. Tantôt ces coût lies sont plate» et constituent des espèces de rubans : tels sont les muscles de l'abdomen; tantôt ces couches sont plus épaisses et forment de véritables faisceaux, comme dans les mus- cles du thorax. Chaque fibre musculaire peut se séparer en fibrilles par la macéra- tion. On trouve aussi des stries transver- sales à la surface des fibres, comme dans les animaux vertébrés. On conçoit que dans les larves d'Insectes dont les anneaux sont presque tous de la même forme , les mus- cles offrent une disposition assez simple. Ils se composent surtout de plusieurs cou- ches de fibres qui s'étendent dans toute la longueur du corps. Dans les larves apodes, le système musculaire doit donc être le plus simple possible; mais lorsque les larves d'Insectes sont pourvues de pattes, il sur- vient une plus grande complication dans la disposition des parties musculaires C'ot pourquoi aussi les muscles de la tête sont plus nombreux et plus compliqués que ceux des autres parties du corps , car c'est la qu'il existe le plus d'appendices. Les sail- lies, les espèces de cloisons que présentent a l'intérieur les téguments céphaliques , servent à l'insertion des muscles qui y sont logés. Il en est de même au thorax , dans lequel certaines pièces élémentaires rentrées à l'intérieur forment aussi des cloisons in- complètes (phragmata des auteurs anglais), sur lesquelles viennent se fixer les extrémi- tés des muscles qui font mouvoir les ailes et les pattes. C'est dans les ouvrages de MM. Straus et Newport qu'il faut étudier la distribution des muscles dans le corps des Insectes, sans parler de Lyonnet, qui, le premier, les a décrits dans les Chenilles. Le défaut de place et de figures nous empêche absolu- ment d'aborder cette étude. Le vaisseau dorsal ou le cœur est le pre- mier organe qui se présente à l'observa- INS teur, lorsqu'on vient à ouvrir le corps d'un Insecte par la face dorsale, et qu'on a sou- levé les téguments et les muscles. C'est un vaisseau qui s'étend de la tête à l'extré- mité du corps, et que ses contractions et ses dilatations successives rendent très vi- sible dans certaines larves d'Insectes, soit terrestres, soit aquatiques. Dans l'Insecte parfait, la partie du vaisseau dorsal située dans l'abdomen est plus large que toute la portion antérieure. Cette dernière, renfer- mée dans la tête et dans le thorax, s'inflé- chit plusieurs fois, deux fois au moins, pour passer sous les demi-cloisons formées par les parois du thorax. Lorsqu'elle e>C parvenue dans la tête, elle s'y divise c:i plusieurs branches, dont deux principales. Ces branches sont courtes, et ne paraissent pas se continuer avec d'autres vaisseaux. La structure du vaisseau dorsal e.*t mus- culaire. Dans l'abdomen , il est partagé en plusieurs loges incomplètes placées les unes à la suite des autres. On lui reconnaîtdeux ou trois couches, dont l'intérieure est ployée et striée; la moyenne présente des fibres longitudinales fortes et épaisses; et l'exté- rieure serait une membrane transparente, sans structure appréciable (Newport), et qui envelopperait le cœur sans suivre les inflexions de la membrane musculaire. Les loges que renferme le cœur sont dues à des replis de parois, replis en forme de val- vules, décrits par M. Straus dans le Han- neton. Chaque loge présente une ouverture de chaque côté, et les replis sont disposés de telle manière que le sang qui pénètre par ces ouvertures ne peut sortir par la même voie. Le nombre des loges paraît varier avec les espèces. Il est de neuf dans le Hanneton, d'après M. Straus; de sept dans le LucaneCerf-Volant, suivant M. New- port; de cinq dans le Bourdon terrestre, d'après le même auteur. On se demande si ce nombre varie dans la larve et lTnscctu parfait. M. Newport répond à cela que dans le Sphinx ligustri, il l'a toujours trouvé de huit, tant dans la larve que dans l'Insecte parfait, et qu'il en est de même pour plu- sieurs autres Lépidoptères. Lorsqu'on examine le cœur dans des Ir» sectes transparents , tels que des larve» aquatiques, on aperçoit autour de ces or- ganes un courant sanguin, indiqué par le INS mouvement des globules que renferme le sang. Ce courant se produit d'arrière en avant dans la longueur du corps , et on le suppose limite par une enveloppe très mince, dont l'existence est tout-à-fait douteuse. L'espace que limite ou non cette enveloppe est regardée comme une oreillette, parce quelle joue a l'égard du cœur des Insectes le même rôle que les oreillettes du cœur des animaux vertébrés. On a nommé les ailes du cœur des mus- îles triangulaires, partant de chaque loge, où ils sont aussi larges que la longueur de 'a loge elle-même, et unissant en pointe pour aller s'attacher sur les côtés des seg- ments abdominaux. Ces muscles, outre l'u- sage qu'ils ont de fixer le corps en place , servent à dilater chaque loge en la raccour- cissant lorsqu'ils se contractent , ou à l'al- longer au contraire dans le moment où ils se dilatent. Chacun de ces muscles est dou- ble , et ils s'attachent par conséquent à la face dorsale et à la face ventrale du cœur; c'est entre les deux couches de ces muscles qu'est située l'espèce d'oreillette dont nous avons parlé. La portion du cœur qui traverse le tho- rax et la tête a été comparée avec raison à l'aorte des animaux vertébrés. C'est cette portion du cœur, en effet, qui porte le sang dans les différentes parties du corps, ou plutôt dans la tête , d'où il revient dans la cavité du corps et de ses appendices. Le mou- vement du sang a donc lieu d'arrière en avant pour le sang qui passe par le cœur , et d'avant en arrière au contraire pour ce- lui qui traverse librement le corps. Le sang ainsi épanché dans la cavité générale pé- nètre dans le cœur par les ouvertures laté- rales qui sont percées dans chaque loge de cet organe. Quelques auteurs récents , tels que MM. Bowerbank, Newport, prétendent qu'il existe des vaisseaux pour le passage du sang au travers du corps ; que ces vaisseaux avoisinentle passage des trachées ou orga- nes respiratoires des Insectes , et ramènent ainsi le sang au cœur. Cependant l'existence de semblables vaisseaux est très probléma- tique, et il paraît certain que dans quelques parties du corps, dans les pattes en parti- culier, il n'existe pas de parois vasculaires. On voit, à l'aide du microscope , les cou- rants sanguins s'arrêter tout-à-coup , re- 1NS 591 brousser chemin ; on les voit décrire des contours bien déterminés, et cependant on ne distingue pas de membrane qui serve à les circonscrire. La circulation du sang dans les Insectes a été reconnue d'abord par M. Carus et constatée depuis par différents observateurs, parmi lesquels il faut mentionner surtout les deux auteurs que nous avons cités plus haut. Le sang des Insectes est généralement pâle, quelquefois verdâtre ou rougeâtre, et renferme des corpuscules allongés, un peu aplatis, qui diffèrent d'ailleurs de forme dans les différents états de l'Insecte, et qui deviennent globuleux, dit M. Newport, comme les globules du sang des Vertébrés, dès qu'on le met en contact avec l'eau. Ce sont surtout ces globules qui rendent visibles les courants sanguins, lorsqu'on les examine au dehors du cœur. Ils paraissent cependant ne pas exister partout. Ainsi ils manquent dans certaines larves aquatiques [Quatre- fages(l)], dont le corps est rouge, et qui paraissent être des larves de Tipulaires. M. Newport décrit, sous le nom de vais- seau supraspinal, un canal qui s'étend sur la face supérieure du cordon nerveux prin- cipal, dans la portion abdominale de ce cor- don chez les Lépidoptères à l'état parfait. Ce vaisseau est protégé, suivant lui, par des fibres musculaires dirigées en travers du corps et destinées à le séparer de la cavité commune. Nous ne suivrons pas cet auteur dans la description de ce vaisseau, ni des autres parties de l'appareil circulatoire des Insectes; mais nous engageons le lecteur à lire l'article Insectes qu'il a publié dans l'En- cyclopédie anglaise d'anatomie et de physio-. logie, ainsi que les recherches de M. Bower- bank, dans le Magasin entoniologique de Londres. Le canal intestinal s'étend dans toute la longueur du corps , au-dessous du cœur ou mieux du vaisseau dorsal. C'est un tube tantôt droit et de la longueur du corps seu- lement, comme dans les chenilles, tantôt contourné de manière à décrire de nombreu- ses circonvolutions, et, dans ce cas, il est plus long que le corps. Ce tube n'a pas d'ail- leurs le même diamètre partout; il présente des étranglements qui le divisent en régions (i) Communication faite à la Société philomatiquo en aoù* 592 INS distinctes, comme cela a lieu dans les ani- maux vertébrés. Lorsqu'il n'a que la longueur du corps, son diamètre est très considérablr, comme pour suppléer à son défaut d'éter.- due dans le sens de la longueur; dans le cas contraire, son diamètre est très réduit, et varie d'ailleurs avec les différentes parties du canal lui-même. On reconnaît trois couches ou enveloppes au canal intestinal: une couche extérieure, appelée péritonëale par quelques auteurs; une couche moyenne ou musculaire; une couche intérieure ou muqueuse. La couche extérieure est très mince, blanche et trans- parente, et revêt la couche musculaire dans toute la longueur du canal. On la détache très difficilement de la couche musculaire, mais on la reconnaît en soumettant au mi- croscope une portion du canal intestinal (Newport). La couche musculaire est très prononcée et formée de fibres, les unes longitudinales, les autres transversales, qui s'entrecroisent avec des fibres obliques, sui- vant certains auteurs. La couche muqueuse est considérée comme formée de deux autres couches qui auraient une structure diffé- rente. De ces deux couches, la plus intérieure serait une membrane mince, plus visible à la partie antérieure du canal intestinal qu'à sa partie postérieure. Cette couche serait celle qui entrerait dans la formation de cer- taines parties solides que l'on trouve à la partie antérieure du canal intestinal, soui l'aspect de dents cornées, comme cela a lieu dans quelques Coléoptères et Orthoptères. L'autre couche, ou l'autre feuillet, pour ainsi dire, de la couche muqueuse, est placée par conséquent entre le feuillet précédent et la couche musculaire. Sa structure est rarement distincte, si ce n'est dans l'Hydrophile (H. piceus) et quelques autres Insectes, où elle présente une apparence glanduleuse. Le canal intestinal se compose en général du pharynx uu fond de la cavité buccale, de l'œsophage, du jabot, du gésier, de l'es- tomac (ventricule chylifique Léon Dufour), de Vinteslin grêle et du gros intestin (colon et rectum). Le jabot, qui rappelle la même partie dans les Oiseaux, n'est pas situé dans l'axe du tube intestinal. C'est une espèce de vessie qui ne tientau canal intestinal que par un pédicule étroit, et se rencontre sur- tout dans les Insectes suceurs, tels que les INS Lépidoptères et les Diptères : aussi a-t-on supposé que cet organe avait pour objet de faire le vide dans l'œsophage et de permettre ainsi l'arrivée des aliments (Burmcister): mais il paraît qu'on y trouve quelqueiois de la substance alimentaire (Newport), et que c'estun appareil préparatoire de la digestion. L'œsophage est un tube plus ou moins long, intermédiaire entre la bouche et le jabot, ou entre la bouche et le gésier, quand le jabot n'existe pas. Le gésier forme la seconde po- che stomacale, quand il y a un jabot, ou la première, dans le cas contraire; il est sur- tout caractérisé par les replis saillants, ou les dents, les épines saillantes dont il est armé. L'estomac est la troisième ou la se- conde poche gastrique, suivant que le jabot existe ou n'existe pas. Ce qui le distingue surtout, c'est qu'il donne insertion par son extrémité inférieure aux vaisseaux biliaires, sorte de canaux très longs et très sinueux dont nous parlerons bientôt. On voit que les Insectes, de même que les oiseaux et les mammifères ruminants, sont des animaux à estomac multiple. Il y a ce rapport entre les Insectes et les oiseaux, que le jabot n'existe pas toujours, ce qui réduit à deux le nombre des poches stomacales. Il faut toutefois remarquer que le gésier des Insectes ne correspond pas à celui des oiseaux; c'est la deuxième poche dans les Insectes, tandis que c'est la troisième dans les oiseaux. L'in- testin grêle fait suite à l'insertion des vais- seaux biliaires, lorsque ceux-ci n'ont qu'un point d'insertion; il est plus ou moins long eteontournésur lui-même, et diffère surtout par son diamètre du gros intestin. Ceux-ci se divisent quelquefois en colon et en rectum, et quelquefois aussi il existe un appendice (cœcum) entre l'intestin grêle et le gros in- testin. Outre le caractère que présente l'estomac dans l'insertion des vaisseaux biliaires, il en possède souvent un autre dans la pré- sence, à sa surface externe , d'un grand nombre d'appendices ou petits canaux aveu- gles, qui sont tapissés à l'intérieur par la muqueuse de l'estomac, et sont considérés par M. Léon Dufour comme servant au pas- sage du chyle, qui se répandrait ainsi libre- ment dans la cavité générale du corps. D'autres (Newport) les regardent comme des organes de sécrétion, destinés à verser dans INS f estomac un liquide différent de celui que fournissent les vaisseaux biliaires. Ces der- niers se réunissent à l'estomac en arriére, par la portion de cet organe appelée pylo- rique , comme dans les animaux vertébrés. Ce sont des canaux au nombre de deux, de quatre, de six. et quelquefois même au nombre de vingt ou de cent, comme dans quelques Hyménoptères et Orthoptères. Ils constituent de longs tubes très repliés sur eux-mêmes, et qui s'appliquent sur la por- tion postérieure rie l'estomac , et sur une grande partie de l'intestin grêle. On a cru pendant longtemps qu'ils allaient , par leur extrémité, prendre une nouvelle insertion sur la partie postérieure du canal intesti- nal ; mais on a reconnu depuis (Newport, Léon Du four) qu'il n'y avait pas continuité entre les canaux de l'estomac et ceux du gros intestin. Ils se terminent les uns et les autres en une portion très étroite , très grêle, qui doit plutôt, comme le dit M. New- port , être regardée comme leur origine que comme leur terminaison, celle-ci ayant lieu dans l'estomac. D'après ce dernier auteur, les vaisseaux biliaires, dans la larve de la plupart des Lépidoptères, présentent à leur surface extérieure un très grand nombre de petits appendices, que l'on retrouve dans d'autres Insectes à l'état parfait, tels que le Hanneton. Ces petits appendices des vais- seaux biliaires se terminent, dans les Che- nilles, par un vaisseau très fin, qui se perd «ians les vésicules du tissu adipeux ou grais- seux. Dans le Papillon , les appendices des vaisseaux biliaires sont dépourvus de leur petit vaisseau terminal. M. Newport ayant fait prendre à quelques individus d'un Lépidoptère fort commun (Vanessa urlicœ) de l'eau sucrée colorée avec de l'indigo, les ouvrit deux heures après, et trouva l'estomac rempli d'un li- quide qui renfermait une grande quantité de granules colorés en rouge. Ces granules iui parurent être ceux de l'indigo sur les- quels avait réagi l'acide de l'estomac qui s«'cn était saturé. D'autres granules, qui avaient passé au-delà du pylore, jusque dans l'intestin grêle et le gros intestin, avaient repris leur couleur bleue, ce qui in- diquait l'action d'un alcali, produit soit par les vaisseaux biliaires, soit par l'intes- liu grêle lui-même. Les vaisseaux biliaires t. vu. INS 593 présentaient aussi la couleur des granules contenus dans l'estomac, ce qui indique- rait qu'ils possèdent aussi une rcacliotH acide. Déjà M. Aube avait trouvé dans les vaisseaux biliaires d'un Lucane de petits calculs, que M. Audouin a reconnus pour des calculs formés d'acide urique. On s'ex- plique difficilement, malgré ces faits, com- ment la sécrétion d'une sorte de substance urinaiie aurait lieu dans une portion aussi antérieure que l'estomac, et les fonctions des vaisseaux biliaires sont encore un pro- blème à résoudre. Il existe dans la portion postérieure du canal intestinal des conduits appelés uri- naires , qui débouchent, soit dans le canal intestinal lui-même, soit directement au voisinage de l'anus. Ces conduits consti- tuent, avec les glandes salivaires dont nous allons parler et les vaisseaux biliaires, les appendices ou annexes du canal intestinal. Les glandes salivaires sont situées à la partie antérieure du canal intestinal , et n'ont souvent que la forme de simples tu- bes, comme dans les Lépidoptères , où ces tubes sont diversement contournés : c'est ce qui constitue les vaisseaux soyeux de la Chenille. Ces vaisseaux soyeux s'ouvrent à la partie inférieure de la bouche par un orifice unique que l'on nomme la filière. Les glandes salivaires sont quelquefois formées d'un grand nombre de corps glanduleux, rassemblés en grappes plus ou moins con- sidérables, qui communiquent entre eux et avec un conduit commun dont l'issue a lieu dans la bouche. Les glandes salivaires existent dans un très grand nombre d'In- sectes, et paraissent avoir pour objet de ramollir les substances dont ils se nourris- sent, ou d'exercer une action nuisible sur les animaux auxquels ils s'attaquent. Le corps graisseux ou le tissu adipeux est un assemblage de petites vésicules for- mées , ou mieux , remplies de graisse , qui sont répandues sur toutes les parties du ca- nal intestinal , et , en général , sur tous les organes que renferme le corps des Insectes. Nous avons déjà vu que, dans la larve, le tissu graisseux est plus abondant que dans l'Insecte parfait, ce qui a fait supposer qu'il sert à la nutrition pendant le temps que dure l'état de nymphe. C'est surtout au moment où la larve va se transformer en 38 59i IXS nymphe que le corps graisseux est le plus abondant. M. Newport a même remarqué que, dans les Insectes qui doivent passer l'hiver sous la forme d'Insecte parfait, le corps graisseux est plus abondant que dans le cas où ils doivent périr à la fin de l'été. On sait que, dans les espères où il y a plu- sieurs poules, ou lorsque le développement n'a pas eu la même durée pour tous les in- dividus d'une même espèce , quelques uns de ceux-ci passent l'hiver, et ne pondent, à leur tour, qu'au printemps suivant. L'a- bondance du tissu graisseux dans ces indi- vidus retardés semble donc fournir une nouvelle preuve que ce tissu sert à la nu- trition, absolumenteomme le Tait la graisse dans les Mammifères hibernants. Quant à cet autre usage du tissu graisseux que sup* pose M. Newport, et qui serait de remplir l'orfice des vaisseaux lymphatiques chez les Mammifères, il n'est fondé sur aucune autre preuve que la communication que cet au- teur a reconnue entre les vésicules de ce tissu. Les organes respiratoires sont des tubes très nombreux qui sont répandus dans tou- tes les parties du corps des Insectes, et com- muniquent . par un certain nombre de tu- bes principaux, avec les stigmates, dont nous avons parlé en traitant des téguments. Les organes respiratoires et le corps grais- seux se rencontrent , pour ainsi dire, entre tous les organes, et, pour mettre ceux-ci a découvert, il faut les dégager tout à la fois et des trachées, et du corps graisseux. Le nom de trachées est celui que l'on a donné à la forme la plus répandue d'organes respi- ratoires parmi les Insectes; ce sont ceux qui .servent à respirer l'air atmosphérique. Ils sont appelés trachées , parce qu'une des membranes qui les constituent rappelle soit la forme de la trachée-artère des animaux, soit celle des trachées des végétaux. Celte membrane est formée d'une espèce de fila- ment enroulé en spirale, et que l'on a com- paré à l'élastique d'une bretelle. Au-dehors et au-dedans de cette partie ainsi enroulée, on admet qu'il existe une membrane d'en- veloppe dont l'extérieur répondrait à la membrane séreuse qui recouvre les viscères dans les vertébrés , et l'intérieure serait une muqueuse. C'est cette membrane inté- rieure qui passe pour se renouveler en tout 1NS ou en partie à chaque mue ou changement de peau des larves d'Insectes. Dans les larves d'Insectes , il existe plu- sieurs troncs principaux qui s'étendent dans la longueur du corps , et qui se ramifient en conservant toujours la même tonne; mais les Insectes parfaits présentent quel- quefois, sur le trajet de certaines trachées , des renflements en forme de vésicules , qui ont fait distinguer les trachées en tubuleuscs et vésiculcuses. Les trachées à renflements ou vésiculeuses ne se remarquent, en gé- néral , que dans les Insectes qui ont le vol puissant et dans plusieurs Insectes sauteurs, d'où l'on conclut que l'usage des renflements trachéens est de rendre plus léger le corps de l'Insecte. La portion de trachées dilatée en vésicule se présente parsemée d'un grand nombre de petits points qui ont l'air d'au- tant de perforations , et que l'on a considé- rés comme provenant de la rupture, en quelque sorte , du filament spiral de la tra- chée ( Burmeistcr ) ; mais ce qui prouve qu'il n'en est pas ainsi , c'est que les mê- mes points existent sur la partie des tubes trachéens qui avoisine chaque vésicule, ainsi que le remarque M. Newport, et que d'ail- leurs ils ne sont pas disposés en lignes ré- gulières. Ce dernier auteur regarde les points connue dc> espèces de cellules desti- nées a faciliter l'action de l'air sur le sang. C'est encore une opinion contestable; car pourquoi ces petites cellules ne seraient- elles situées que sur les vésicules ou dans le voisinage de ces renflements? L'usage des vésicules comme moyen de rendre plus léger le corps des Insectes est beaucoup plus probable; car, outre qu'on ne les trouve pas dans les Insectes à l'état de larves, on les recontre aussi dans des organes très vo- lumineux, tels que la tête et les énormes mandibules du Lucane cerf-volant mâle (Newport). Tous les Insectes à l'état parfait respirent par des trachées ; mais ils n'ont pas tous un aussi grand nombre d'orifices extérieurs (stigmates) pour l'entrée de l'air. Ainsi, parmi les Insectes qui vivent dans l'eau, [es Nèpes, les Ranatres ont à l'extrémité de l'abdomen deux longs tubes de la même consistance que les téguments, et c'est par ces deux tubes que s'opèrent l'entrée et la sortie de l'air. Pour cela, l'Insecte est obligé INS de venir présenter de temps en temps à la surface de Peau l'extrémité de ses deux tu- bes respiratoires. D'autres Insectes respirent de la même manière pendant qu'ils sont à l'état de larve; ce sont les Hydrophiles et les Dytiques parmi les Coléoptères , les Straliomys, les Eristales parmi les Diptères. En outre, il y a des Insectes qui possè- dent à la fois des trachées et des branchies. Ces derniers organes, qui ne se rencontrent que dans la larve et la nymphe mobile de certaines espèces, sont placés, comme le remarque M. Newport , aux endroits du corps où se trouveront plus tard les stigma- tes. Ce sont des expansions de la surface tégumentaire, dans lesquelles circule le sang et dans lesquelles viennent se ramifier des trachées. Les mouvements très rapides que l'Insecte imprime à volonté sur ses branchies sont regardés comme servant à renouveler sans cesse l'eau qui l'environne pour y puiser de nouveaux éléments de res- piration. L'air contenu dans l'eau serait ainsi mis en contact avec les tubes trachéens; ce serait donc une véritable respiration aquatique tout-à-fait analogue à celle que l'on a supposée chez un Insecte parfait < Blemas) qui vivrait assez constamment sous l'eau pour y puiser, en en décompo- sant les éléments (Audouin) , de l'air at- mosphérique. On manque cependant encore d'expériences positives pour étayer celte manière de voir. Quoi qu'il en soit, tantôt les branchies sont, comme le dit M. New- port, des touffes de poils, ou d'organes ana- logues, pour la forme, à des poils, qui se réunissent en une branche unique , comme dans la larve et la nymphe des Cousins (Culex). Chacun de ces filaments ou poils serait parcouru par une trachée. Dans quel- ques cas, comme dans les larves des Gy- rins , ces filaments sont isolés et disposés sur les côtés du corps. Tantôt les branchies «ont des lames plates, plus ou moins lon- gues et étroites, et situées sur chacun des segments de l'abdomen, aux endroits qu'oc- cuperont plus tard les stigmates. On trouve rie semblables plaques dans la larve des Ephémères , qui en ont aussi au bout de l'abdomen. Dans d'autres, telles que les larves d'Agrion , il n'en existe qu'en ce dernier endroit. Dans tous les cas, les bran- chies sont tout à la fois et des organes de INS 59c respiration , et des orgues de locomotion. Des branchies d'une forme tout-à-fait nou- velle ont été observées par M. Westwood dans un Insecte névroptère ( Acentropus , Steph.). Ce sont des branchies filiformes et articulées , chaque filament ayant cinq ar- ticles situés sur les côtés de l'abdomen , et qui seraient traversés dans toute leur lon- gueur par autant de trachées que l'on peut compter de filaments branchiaux. Suivant M. Westwood, les trachées viendraient s'ouvrir directement à l'extrémité de chaque Clament. Dans ce cas , l'Insecte respirerait l'air directement, comme dans les Nèpes et lesRanatres citées plus haut. Enfin les Culex ont tout à la fois des branchies et des stig- mates , c'est à-dire des ouvertures pour l'entrée de l'air. La nymphe des Chironomus, qui appartiennent à la famille des Culex, est dans le même cas. Les larves des Libel- lules proprement dites n'ont pas de bran- chies extérieures. Ces Insectes font pénétrer de l'eau dans leur corps par l'extrémité postérieure, où elle s'avance jusque dans la partie postérieure de l'intestin ; c'est là que seraient situées les branchies. C'est, pour les Libellules à l'état de larve et de nymphe, un des moyens de locomotion puissant que la sortie de l'eau projetée vio- lemment par la contraction subite de la portion postérieure du corps , ainsi que l'a remarqué Réaumur. De quelque manière que l'air pénètre dans le corps des Insectes , il n'en est pas moins vrai qu'il est porté dans toutes les parties du corps par les tubes trachéens, de même que ie sang s'y promène partout au moyen de la circulation. L'action de l'air sur le sang doit donc se produire dans tous les organes, comme l'avait remarqué Cuvier, en sorte que la respiration n'est pa? localisée, comme dans tant d'autres ani- maux. Les organes de la génération sont situés à l'extrémité de l'abdomen, et consistent, comme dans les animaux vertébrés, en or- ganes mâles et en organes femelles. En outre, chaque sorte d'organes se compose de parties externes et de parties internes. Les parties externes sont le pénis dans le mâle , et la tarière ou l'a>guillon dans les femelles. Les parties internes sont les testi- cules dans le mâle , les ovaires dans la fe- 596 UNS melle. Il y a en outre quelques parties ac- cessoires dont, nous parlerons. Le pénis est ordinairement un simple tube à téguments solides, comme l'enve- loppe même du corps, et par lequel sort le liquide de la fécondation. Ce pénis est quelquefois épineux, et quelquefois muni de pièces accessoires qui paraissent servir à retenir la femelle pendant l'accouplement. Ces pièces sont les analogues des valves, qui recouvrent ou accompagnent la tarière ou l'aiguillon de la femelle. Cette tarière ou cet aiguillon se compose de deux ou de quatre pièces , assemblées deux a deux , de manière à former deux lames minces lors- que c'est une tarière, ou un tube grêle lorsque c'est un aiguillon. Sur la tarière sont appliquées les valves dont nous avons parle; ces valves sont rudimentaires et si- tuées à la base de l'aiguillon, quand l'or- gane extérieur de la femelle ne s'est pas disposé en tarière. Comme tous les Insectes n'ont pas de tarière ou d'aiguillon, le nom- bre des segments de l'abdomen varie dans les diverses familles, en sorte qu'il est plus considérable quand il n'y a pas d'appareil extérieur de la génération. La tarière et l'aiguillon servent a déposer les œufs dans des circonstances déterminées; ces organes livrent en outre le passage a un fluide par- ticulier qui se forme dans des glandes ou vaisseaux spéciaux, et qui n'a d'usage bien connu que dans les Insectes à aiguillon, tels que les Abeilles, les Guêpes. Dans ce cas, le liquide en question est le venin, qui pro- duit sur les autres Insectes, et même sur les animaux en général, des effets plus ou moins délétères, lorsqu'il est introduit dans la circulation. Comme exemple d'Insectes à tarière, nous citerons les Sauterelles , chez lesquelles cet organe est très développé; les Jchneumons , qui ont cet organe beaucoup plus grêle que les Sauterelles, et quelquefois plus long que le corps; les Tenthrèdes, dont la tarière est dentelée, de manière à pou- voir pénétrer dans le tissu des végétaux. L'aiguillon se remarque dans un grand nom- Ire d'Hyménoptères, tels que les Abeilles et ■es Guêpes. Il est pourvu de fines dente- lures à l'extrémité. Nous avons dit que les organes internes de la génération sont les testicules pour le mâle, et les ovaires pour la femelle. Les tes- INS icules sont des tubes plus ou moins nom- breux, qui se réunissent de chaque côté ds; corps en un tube plus ou moins long (con- duit, déférent). C'est dans les testicules que se produit le liquide fécondant, renfermant des zoospermes ou spermatozoaires, comme dans les autres animaux. Le conduit défé- rent se pelotonne, se dispose dhersement, de manière à former quelquefois ce que l'on a appelé des épididymts, par analogie avec les animaux supérieurs. Au-delà de ces épi- diiiymes, le conduit déférent aboutit quel- quefois à d'autres organes plus ou moins ramifiés, les vésicules séminales, ainsi nom- mées par analogie encore avec les autres animaux. On ignore quels sont les usages spéciaux des épididymes et des vésicules séminales, qui imprimaient très probable- ment des modifications à la liqueur fécon» dante pendant son séjour dans ces organes. Enfin , après avoir traversé les vésicules séminales, les conduits déférents se réunis- sent en un seul tube qui se rend dans le pénis, véritable organe de l'accouplement. Les ovaires ne sont pas les seuls organes internes de la génération dans la femelle. Outre l'appareil plus ou moins compliqué, servant à la sécrétion et à la conservation du venin, il existe encore ordinairement une ou deux poches, situées à l'entrée de l'oviducte, et dans lesquelles vient se dépo- ser le liquide fécondateur qui est introduit dans le corps de la femelle par le pénis du mâle. Il y a quelquefois encore une poche renfermant un liquide destiné à enduire les œufs d'une substance agglutinante, qui les fixe sur les corps où ils sont déposés : cette poche est peut-être l'analogue de l'appareil à venin, dans les espèces où il n'existe pas d'aiguillon. Quant aux ovaires, ce sont des tubes plus ou moins nombreux, situés de chaque côté du corps, comme les testicules dans le mâle, et qui tous se réunissent, de chaque côté du corps, en un tube commun, Voviducle , par lequel les œufs sortent du corps de l'Insecte. On trouve dans les ovaires des œufs parvenus à différents degrés de développement; les plus avancés, sous ce rapport, étant les plus rapprochés de l'ovi- ducte. Lorsque ces œufs sont mûrs, ils sont pondus par la femelle, qu'il y ait eu ou non accouplement préalable, comme cela se passe d'après ce que l'on sait aujourd'hui, ]NS dans presque tous les animaux. C'est au moment où les œufs traversent le tube commun provenant de la réunion des deux oviducles que paraît se produire leur fé- condation , au moyen de la liqueur sper- malique déposée dans une poche spéciale (spermotheca) dont nous avons parlé. Il paraît, en effet, que cette poche renferme après l'accouplement un liquide épais, visqueux et blanchâtre, qui ne s'y ren- contre pas auparavant (Newport). Est-ce la liqueur séminale déposée par le mâle? La présence des spermatozoaires dans celte liqueur répondrait affirmativement à cette question, mais nous ne sachions pas qu'on les y aitcherchés.Quoi qu'il en soit, il paraît qu'on trouve pendant l'accouplement pro- longé de certains Insectes (Hannetons) le pénis du mâle engagé dans le spermotheca de la femelle (Audouin). Les organes de la génération , ou du moins ceux de l'accouplement , ne sont pas toujours situés à la partie postérieure du corps. Ainsi, dans les Libellules (voy. ce mot), l'appareil copulateur est situé, chez le mâle, à la face ventrale de l'abdomen et sous le premier segment : aussi l'accou- plement a-t-il lieu chez ces Insectes d'une manière toute spéciale. Il existe cependant, à l'extrémité de l'abdomen du mâle, des or- ganes qui leur servent à saisir la tête de la femelle, et lorsque celle-ci est ainsi rete- nue, après un temps plus ou moins long, elle courbe son abdomen dans l'extrémité pour se mettre en rapport avec les organes générateurs du mâle. C'est pourquoi l'on voit souvent deux Libellules placées bout à bout et voler ensemble, la femelle entraînée par le mâle. Presque tous les Insectes sortent de l'œuf en dehors du corps de la femelle, mais il en est quelquefois qui éclosent dans l'ovi- duetc de la mère et n'en sortent que sous la forme de larves; il en est même qui restent dans le corps de la mère jusqu'à ce qu'ils aient pris leur enveloppe de nymphe. C'est ce dernier mode de génération que l'on a nommé pupipare (de pupa , nymphe). On en trouve des exemples dans les Diptères, où l'on a établi à cause de cela une famille de Pupipares {voy. ce mol). Les Hémiptères offrent de leur côté ce que l'on pourrait nommer, pour la même raison , la généra- INS 597 tion larvipare ; nous citerons pour exemple les Pucerons (voy. ce mot). Le système nerveux des Insectes est formé principalement de deux cordons ren- flés de distance en distance et situés à la face ventrale du corps, immédiatement au-dessus des muscles longs qui recouvrent cette face. C'est , comme on le voit, la même disposition générale que dans lis autres animaux articulés. Les renflement que présentent les cordons sont appelé, ganglions; ce sont les masses nerveuses qui sont mises en rapport les unes avec les autres au moyen des cordons mêmes. On donne à ces nerfs le nom de con- nectifs. Tous les ganglions dont se compose la double série des centres nerveux ne sont pas situés à la région ventrale. Il en est deux , plus volumineux que les autres, qui sont situés dans la tête, au-dessus de l'œso- phage, et par un segment à la face dorsale du corps. Ces deux ganglions, ou ceux de la première paire , sont appelés ganglions ceVe'èraua; par quelques auteurs, et sontpour d'autres auteurs le cerveau proprement «lit. Il existe, à la région inférieure de la tête, une seconde paire de ganglions, moins gros queceuxdela région supérieure, etqui sont placés au-dessous de l'œsophage. M. New- port les considère comme analogues à la moelle allongéedes animaux vertébrés, et il leur donne le nom de moelle allongée. Ces deux paires de ganglions, savoir, le cerveau et la moelle allongée , sont réunis par deux cordons de communication ou connectifs, que M. Newport appelle cuisses ;. ce sont donc pour lui les pédoncules du cerveau. Il n'existe qu'un de ces pédoncules de cha- que côté, et l'ensemble de ces deux pédon- cules et des quatre premiers ganglions , sa- voir, les deux du cerveau et les deux de la moelle allongée, constitue ce que l'on ap- pelle le collier. La portion du système nerveux dont nous venons de parler est située dans la tête, et il existe encore d'autres éléments nerveux dont nous parlerons. Dans le thorax on trouve ordinairement trois paires de gan- glions moins gros que ceux du cerveau el réunis par les connectifs. Les trois paires de ganglions correspondent aux trois an- neaux dont se compose le thorax. Leur 598 INS volume paraît être en rapport avec la masse des muscles qui font mouvoir les pattes et les ailes. Enfin , dans l'abdomen , on trouve d'au- tres paires de ganglions qui sont au nombre de huit dans certaines larves, mais dont le nombre est beaucoup réduit dans les Insec- tes parfaits. Ces huit paires de ganglions abdominaux ajoutées aux trois paires de gan- glions thoraciques et aux deux paires de ganglions céphaliques , font treize paires en tout, ce qui répond au nombre des an- neaux du corps. Il y a donc autant de pai- res de ganglions qu'il y a d'anneaux. C'est pourquoi l'on a dit que chaque paire de ganglions pourrait être regardée comme un centre nerveux particulier, indépendant des ganglions voisins et même indépendant des ganglions cérébraux. On a surtout étayé cette opinion sur la conservation de larve et du mouvement volontaire qui se remar- que dans les parties du corps des Insectes que l'on a séparées de la tête. Néanmoins les ganglions cérébraux ont une préémi- nence qui ne pourrait leur être refusée, et qui est due surtout aux rapports qui les lient avec la bouche et les organes des sens. Quoi qu'il en soit, le nombre des paires de ganglions est toujours au-dessous, dans l'Insecte parfait, du nombre des seg- ments du corps : aussi trouve-t-on, en gé- néral , qu'il n'y a qu'une , deux , trois pai- res et au-delà de ganglions abdominaux, et même, dans certainslnsectes, on n'en trouve pas même une, la portion du système ner- veux qui répond aux ganglions abdomi- naux s'étant groupée pour se loger dans le thorax, d'où les nerfs qui s'en échappent sont rayonnes dans l'abdomen. On voit par là que le système nerveux des Insectes a de la tendance à se centra- liser; c'est ce qui arrive surtout lorsque l'on compare le système nerveux d'une larve avec celui de l'Insecte parfait; mais le même fait se remarque encore lorsque l'on com- pare entre eux des Insectes de groupes dif- férents. Dans chacun de ces deux cas, on voit les connectifs se rapprocher sur toute la longueur du corps , de manière à ne plus former qu'un seul cordon , et les ganglions de chaque paire semblent alors réunis plus ou moins complètement. D'autres fois, les connectifs se montrent de plus en plus INS courts ; les ganglions se rapprorhent alors d'arrière en avant et se confondent plus ou moins en une ou plusieurs masses. Quel que soit, d'ailleurs , le mode de distribu- tion des centres nerveux , il en part des nerfs qui se rendent aux parties voisines, soit isolément, soit en s'anastomosant avec les nerfs voisins. Tels sont les éléments que l'on a admis pendant longtemps dans le système nerveux des Insectes , savoir : les ganglions , les connectifs et les nerfs qui partent des ganglions. Cependant on sait, par les observations de M. Newport, que chaque série de gan» glions avec leurs connectifs ne constitue pas un cordon unique, renflé de distance en distance par la suraddilion , en quelque sorte , d'éléments semblables ; mais bien que chaque cordon est formé de deux sortes d'éléments , et par suite de deux cordons distincts placés l'un au-dessous de l'autre et étroitement unis ensemble. Le cordon inférieur ou externe , le cordon le plus voi- sin de la surface du corps , est celui qui porte les ganglions. Le cordon supérieur ou interne est dépourvu de ganglions; il passe au-dessus de ceux-ci , il y adhère , mais n'en fait pas partie. Il résulte de cette dis- position que le système nerveux principal des Insectes est formé de deux parties es- sentiellement distinctes, comme la moelle épinière des Vertébrés, savoir : une partie motrice et une partie sensible. Ce serait, suivant M. Newport, le cordon supérieur, et non ganglionnaire, qui répondrait à la partie motrice de la moelle épinière, et par conséquent le cordon ganglionnaire serait l'analogue de la partie sensible de cette moelle. Des expériences de M. Newport sur le système nerveux des Insectes, et d'autres de M. Longet sur le même appareil dans les Crustacés, semblent étayer suffisam- ment cette manière de voir. Chaque chaîne nerveuse du corps de l'Insecte répond donc à la moitié de la moelle épinière, et se trouve, comme celle-ci, formée tout à la fois d'une partie motrice et d'une partie sensible. II en résulterait encore que les nerfs sont formés tout à la fois aussi de fi- bres motrices et défibres sensibles, comme dans les animaux vertébrés. Ceci étant établi, il est à remarquer que la portion sensible de la moelle épinière est 1JNS la plus eitérieure dans les animaux verté- brés, lundis que la portion motrice est si- tuée plus intérieurement : or, la même chose arrive dans les Insectes et les Crus- tacés. La portion sensible de leur chaîne nerveuse est donc la plus voisine de la ré- gion ventrale, comme la portion sensible de la moelle épinière est la plus voisine de la face dorsale dans les vertébrés. On a donc eu raison de dire (GeolTroy-Saint- Hilaire) que le corps des articulés étaitdans une situation renversée à l'égard de celui des vertébrés. Non seulement le système nerveux est placé , dans les premiers , à la face ventrale, mais il y est placé de la même manière que la moelle épinière à l'égard de la région dorsale des vertébrés. Toutefois l'inversion n'est pas complète, car les deux ganglions cérébraux sont si- tués a la face dorsal*1, du corps. Outre le système nerveux dont nous avons parlé jusqu'à présent , il en existe un autre dans les Insectes; c'est le système nerveux appelé récurrent par les premiers auteurs qui en ont parlé. Il se compose de plusieurs petits ganglions qui partent des ganglions cérébraux et qui envoient des filets nerveux aux organes de la digestion en particulier. Ce système nerveux récur- rent se compose de parties paires et symé- triques. Il paraît, d'après des recherches toutes récentes de M. Blanchard, que les filets du système nerveux récurrent se met- tent en rapport non seulement avec les or- ganes digestifs , mais encore avec ceux de la circulation et même de la respiration. Il est évident que si la chaîne nerveuse ven- trale des Insectes répond à la moelle épi- nière des vertébrés , le système nerveux ré- current des Insectes doit être l'analogue du système ganglionnaire des vertébrés. De celte manière , il y aurait, dans les articu- lés comme dans les vertébrés, un système nerveux pour la vie dite de relation et un système nerveux pour la vie végétative ou animale. On sait d'ailleurs que la même dualité du système nerveux a été reconnue dans les Mollusques, ce qui généralise pres- que cette disposition dans tous les animaux. Nous sommes forcés d'arrêter ici nos con- sidérations sur le système nerveux en ren- voyant , pour ce qui a rapport à son étude, aux travaux déjà publiés de M. Newporl et INS 599 à ceux que publiera bientôt M. Blanchard. Les organes des sens sont les derniers dont nous ayons à parler. Il paraît certain que les Insectes en général jouissent des cinq espèces de sens admis par les physiologistes. Il esteertain qu'ils voient, qu'ils entendent, qu'ils peuvent toucher les objets; il est cer- tain qu'ils sont sensibles aux odeurs, et il est très probable que la saveur des corps ne leur est pas-étrangère. Cependant le sens de la vue est le seul qui soit localisé d'une manière certaine, car les Insectes ont des yeux et plusieurs même des yeux de deux espèces. Quant au sens de l'ouïe, on n'en connaît pas l'organe. Quelques auteurs ont placé ce sens dans les antennes; mais le fait n'est pas démontré. Ce n'est que par ana- logie avec ce qui se passe dans certains Crustacés, dans les Écrevisses, par exemple, que l'on peut supposer l'existence de l'or- gane de l'ouïe à la base des antennes; it resterait toutefois a le démontrer. Le sens du toucher paraît avoir pour organes plu- sieurs appendices. Ce sont les antennes, sauf quelques cas où elles sont à peine dé- veloppées, comme dans les Cigales; les pal- pes, qui sont en réalité de petites antennes et pour la structure et pour les fonctions; enfin, les pattes, qui servent peut-être au toucher, surtout lorsqu'elles sont munies de pelotes et autres organes membraneux. Le sens de l'odorat n'a pas de siège connu. On l'a placé dans les antennes ; on l'a placé à l'entrée des appareils respiratoires. Il n'y a rien de certain à ce sujet. Enfin, le sens du goût a son siège présumé dans la bouche. On a voulu le voir à l'extrémité des palpes, qui est souvent membraneuse. On a voulu le voir encore dans ce que l'on a nommé la langue des Insectes. Tout ce qu'on a dit à cet égard n'est fondé que sur des conjectu- res. De même que le sens de l'odorat, le sens du goût paraît exister; mais son siège, nous le répétons, n'est pus encore connu, non plus que le siège du sens de l'ouïe. Il ne nous reste donc qu'a décrire le sens de la vue, car nous n'avons rien à ajouter a la description que nous avons donnée des an- tennes, des pulpes et des pattes, même en les considérant comme organes du toucher. Les yeux des Insectes sont de deux sortes: les yeux composés et les yeux simples ou ocelles. Les yeux composés sont aussi nom- 601) 1NS mes yeux à facettes, parce que leur surface présente on grand nombre de divisions de forme hexagonale dans la plupart des cas. Chacune de ces divisions est la cornée d'un œil distinct. C'est une portion des téguments plus ou moins amincie et dans laquelle il se dépose de la chitine, comme dans les té- guments en général. En arrière de la cor- née, on trouve un cristallin dont la forme est plus ou moins lenticulaire et qui passe pour renfermer une humeur aqueuse (Du- gès). Enfin, plus en arrière encore, se re- marque un autre corps auquel on a trouvé de l'analogie avec ce corps vitré, et qui renferme aussi une humeur que l'on a nom- mée vitrée. C'est un corps transparent comme le précédent et de forme tantôt cylindrique, tantôt conique, et dont l'extrémité posté- rieure se trouve en rapport avec un filet du nerf optique. Le corps vitré est renfermé dans un tube formé par tous les yeux voisins, et dont la surface est entièrement tapissée d'un pigment brun dans la plupart des cas, mais parfois aussi coloré de diverses nuan- ces. Ce pigment s'étend entre la face posté- rieure du cristallin et la face antérieure du corps vitré, et il ne reste de libre entre ces deux corps qu'un petit cercle destiné au passage des rayons lumineux. Ce cercle ré- pond à la pupille. Ainsi disposé, chaque tube d'un œil composé est un œil distinct, qui ne reçoit que les rayons de lumière parallèle à son axe. Les yeux simples ou ocelles, que l'on nomme aussi les yeux lisses, sont plus ana- logues, pour la forme, aux yeux des verté- brés. Leur cornée est une surface sphérique au-dessous de laquelle il existe un cristallin sphérique, et, en arrière de ce cristallin, se trouve un corps vitré. Ainsi les mêmes par- lies existent dans les yeux composés et dans les yeux lisses, mais la forme de ces parties est différente. Le corps vitré est plus con- vexe en arrière qu'en avant, et c'est ce corps qui se. trouve en rapport avec un filet du nerf optique. II y a enfin un véritable pig- ment, l'analogue de la choroïde, qui s'étend jusque sur la face antérieure du corps vitré, où il laisse une ouverture circulaire pour le passage des rayons lumineux. Les yeux lisses, qui sont ceux des Arai- gnées, sont les seuls que possèdent les In- sectes à l'état de larve. Les yeux composés 1NS ne se trouvent que dans les Insectes par- faits, et sont peut-être une transformation des yeux lisses. Dans les larves des Insec- tes qui ne subissent pas de métamorphoses complètes, les yeux sont composés. Dans les Myriapodes {voy. ce mot), les yeux sont souvent formés par la réunion d'un certain nombre d'yeux lisses , qui restent un peu écartés. Dans un grand nombre d'Insectes à l'état parfait, on trouve à la fois des yeux composés et des yeux lisses. Les yeux com- posés sont toujours au nombre de deux, dans lesquels les tubes oculaires sont plus ou moins nombreux. Les yeux lisses sont au nombre de deux ou trois, le plus ordi- nairement; dans quelques Insectes H b'j en a qu'un seul, plus gros qu'à l'ordinaire: c'est ce que l'on voit dans certains Coléop- tères (Anlhrènes). On ne s'explique pas parfaitement la pré- sence simultanée des yeux composés et des yeux simples dans un grand nombre d'In- sectes. M. Millier croit que les yeux sim- ples, en raison de la convexité de leur cor- née, sont appropriés à la vision des objets les plus rapprochés. On peut se demander, dans ce cas , pourquoi les yeux simples n'existent pas chez tous les Insectes en même temps que les yeux composés. Ces yeux simples ne se soutiennent qu'à l'état parfait dans les Insectes qui subissent des métamorphoses incomplètes, tels que les Orthoptères. M. Newport parle d'une sorte d'yeux plus simples encore, qui se trouve dans la larve des OEstres. Ce sont deux points formés par un peu de pigment, et situés au-dessous d'une portion plus mince des segments. On trouve des organes analogues dans diffé- rents animaux invertébrés. La classification des Insectes, par laquelle nous terminerons cet article, peut être fon- dée, d'après ce que nous avons vu, sur différentes particularités de l'organisation. Celles que l'on a choisies de préférence sont la disposition des parties de la bouche et des ailes. En effet, ces différents orguies sontd'un emploi commode. C'est ainsi qu'on a distingué les Insectes en broyeurs ou man- dibules, et en suceurs ou haustellés, ce que nous avons déjà fait remarquer. En outre, parmi les broyeurs , d'une part , et parmi les suceurs de l'autre, on trouve des ailes INS :1c différente nature. La combinaison des caractères des ailes et des pièces de la bou- rbe forme les résultats suivants, auxquels on s'est à peu près définitivement arrêté. Les Insectes broyeurs renferment : 1° l'or- dre des Coléoptères, ainsi nommé parce que les ailes de la première paire sont épaisses, et forment aux ailes de la seconde paire une sorte d'étui. Ex. : le Hanneton. 2" L'ordre des Orthoptères, qui a les ailes de la première paire moins épaisses que dans •l'ordre précédent , mais cependant plus épaisses que les ailes de la seconde paire. Celles-ci sont plissées en éventail dans l'état de repos. Ex. : la Sauterelle. 3° L'ordre des Néuroplèrcs , qui a les quatre ailes minces, transparentes ou vei- nées de nervures généralement très nom- breuses. Ex. : la Demoiselle ou Libellule. 4° L'ordre des Hyménoptères, qui a aussi quatre ailes nues et veinées , mais moins que dans l'ordre précédent. Les pièces de la bouche sont déjà en partie transformées en organe de succion. Ex. : V Abeille. S" L'ordre des Slrcpsiptères, qui a des élytres ou ailes antérieures tout-a-fait ru- dimentaires eteontournéessur elles-mêmes. E\. : les Xénos. Nous ne parlerons pas ici des ordres que l'on a détachés des précédents, sous les noms de Dermaplères ( Eorficules ) , Tri- choptères (l'riganes) ; nous renvoyons à cha- cun de ces mots. Les Insectes suceurs renferment en pre- mier lieu les Lépidoptères, dont les quatre ailes sont recouvertes d'écaillés colorées. Ce sont tous les Papillons. 2° L'ordre des Hémiptères, dont les ailes de la première paire sont épaisses comme dans les Orthoptères , mais souvent elles ne le sont que dans la première moitié. Leur bouche, appelée suçoir, est très différente de celle des Papillons. 3° L'ordre des Dip'ères, qui se reconnaît au premier coup d'oeil parce qu'il n'a que deux ailes, les ailes de la seconde paire étant représentées par les balanciers. Exemple : les Mouches. 4" L'ordre des Aptères, qui renferme les Puces. 5" L'ordre des Aphaniptères, dont le type est le Von, mais qui se compose d'Insectes à mandibules et d'Insectes qui en sont dé- T. vu. INS 601 pourvus, ce qui les a fait diviser en deus ordres distincts , le premier conservant I? nom à1 Aphaniptères , le second prenant celui de Y.oopliagcs. Ici également nous mentionnerons seiK lement les Ilomoplèrcs , détachés des Hé- miptères , parce que leurs ailes de devant sont épaisses dans toute leur étendue ; ex. : la Cigale, les Homaloptères , qui se compo- sent de quelques Diptères à bouche plus ou moins rudimentaire. Pour tous les grou- pes d'Insectes nous renvoyons à chacun des articles qui les concerne. Ou y trouvera sur leurs caractères des détails que le défaut d'espace nous empêche de donner ici. (Bhullk). INSECTIVORES. Inscclivora. HAM. — L'une des familles de l'ordredes Carnassiers a reçu le nom d'Insectivores à cause des mœurs des animaux qui la composent. De même que les Chauves-Souris, les Insectivo- res ont desmâchelières hérissées de pointes coniques, mais ils n'ont pas de membranes la- térales,quoique ne manquantjamais de clavi- cules ; leurs pieds sont courts ; tous appuient la planteenlière du pied surla terre en mar- chant; leurs mamelles sont placées sous le ventre. Les uns ont de longues incisives en avant, suivies d'autres incisives et de ca- nines toutes moins hautes même que les molaires, genre de dentition qui rappelle celle des Rongeurs ; d'autres ont de grandes canines écartées , entre lesquelles sont de petites incisives, ce qui est la disposition la plus ordinaire aux Quadrumanes et aux Carnassiers. La vie des Insectivores est le plus sou- vent nocturne et souterraine ; leurs mouve- ments sont assez faciles, et beaucoup d'en- tre eux passent l'hiver en léthargie, surtout dans les pays froids; ils se nourrissent presque exclusivementd'Iiisectes. Ces mam- mifères se ressemblent beaucoup par leurs téguments , les formes des membres et le genre de vie; ils sont divisés en un assez grand nombre de genres, ainsi que nous lu verrons plus tard, dont les trois princi- paux , dans lesquels peuvent rentrer tous les autres, sont ceux des Taupes, des Mu- saraignes et des Hérissons. Les anciens naturalistes connaisaient à peine les trois types européens de l'ordre des Insectivores, et ils ne se sont nullement 33" 602 INS occupés de leurs rapports naturels ni de leur place dans la série zoologique. Aristote (350 ans avant l'ère chrétienne) dit néan- moins quelques mots de la Taupe , qu'il dé- signe sous le nom à'Aspalax ; des Musarai- gnes, qui pour lui sont des Mygales, et des Hérissons, ses Echinus. Pline (50 ans avant Jésus-Christ) n'ajoute que peu de chose aux écrits d'Aristote, et le premier il crée les mots Talpa, Musaraneus et Erinaceus. Au moyen-âge, les auteurs qui se sont occupés d'histoire naturelle, Isidore de Sévillc, Albert-le-Grand, Agricola , Sca- liger, ne firent que rectifier ce qu'avaient dit Aristote et Pline, et n'augmentèrent que peu les connaissances acquises sur les In- sectivores. Gesner, en 1520, est le premier qui ait passablement défini, au moins dans les deux genres Talpa et Sorex, les Insectivores. Puis vinrent Walton (1552), Aldrovandc (1645), Jobnston (4657), Charleton(1668), qui ajoutèrent quelques matériaux à leur histoire. Ray, en 1693, est le premier qui, sentant leurs rapports naturels, lésait rap- prochés tous convenablement dans un sys- tème mammalogique. Linné ( 1735 ) ras- sembla ce qu'avait ditses devanciers, et il détourna le nom de Sorex, qu'il appliqua aux Musaraignes, dénomination latine qui leur est restée, et est venue remplacer celle de Musaraneus. Daubenton (1756) com- mença à distinguer les espèces, du moins dans le genre Musaraigne, et il publia un travail dans le grand ouvrage de Bu (Ton; Schreber (1778) s'occupa de leur système dentaire. Hermann (1780) donna de grands détails sur les Musaraignes européennes. En 1780, Pallas et Storr sentirent les rap- ports naturels des Insectivores entre eux et avec les autres Mammifères. Linck , en 1795, en forma le premier un ordre parti- culier, et son exemple a été suivi par pres- que tous les zoologistes. G. Cuvier (1798), Lacépède (1798) et Illiger( 1811 ), prenant en considération rigoureuse le système den- taire, les ont partagés en plusieurs sections génériques. Pallas (1811), Etienne Geoffroy- Saint-Hilaire (1811), Savi (1832), Say (1835), augmentèrent le nombre des espèces européennes connues , principalement dans le groupe des Musaraignes. Raffles, Smith, Brandt, etc., ont ajouté les nouvelles for- mes, beaucoup plus distinctes, fournies par l'Afrique, l'Inde et l'Amérique. Wagler, en 1832, a appliqué aux Sorex proprement dits le même principe de divisions généri- ques qui avait été employé par Lacépède, et il a introduit ainsi les bases de la distinction et de la distribution des espèces , ce qui a été adopté par MM. Duvemoy (1835), Jen- nyns (1837) et Nathusius (1838). M. di Biainville publia (Ann. d'Anat. cl de Phys., t. II, 1838, et Osléographie, Insectivores, 1841 ) un mémoire de la plus haute impor- tance sur l'ancienneté des Mammifères Insec- tivores à la surface de la terre, et dans ce travail il résuma tout ce qui avait été dit sur ces animaux; il posa les bases de leur clas- sification et de leur position dans la série zoologique, et il indiqua les espèces que l'on a trouvées à l'état fossile. Depuis la publication de ce Mémoire peu de travaux ont été faits sur les Insectivores; on doiteiter cependant un Mémoire de M. Isidore Geoffroy -Saint- Hilaire sur lesTenrecs, la description de quelques espèces du nord de la fiance ap- partenant au genre Musaraigne par M. Edmc deSelys Longchamps, une monographie des espèces nord-américaines du genre Sorex par M. Buchanan , etc., etc. Les Insectivores doivent constituer un ordre distinct, dont la place est intermé- diaire à celui des Chéiroptères et à celui des Carnassiers. La disposition des espèces doit être des plus anomales aux plus normales; c'est à-dire que l'on doit l'établir ainsi : Talpa, Sorex et Erinaceus; d'abord les es- pèces dont la vie est souterraine, puis les intermédiaires, et enfin celles quise rappro- chent le plus des Carnassiers. La distribu- tion des espèces repose essentiellement sur le système dentaire, qui, pour chacune d'elles, présente une particularité tranchée dans le nombre, la forme ou les proportions des dents. Relativement à la géographie zoologiquc, les trois genres principaux des Insectivores sont essentiellement de l'ancien continent. Tous trois sont européens. Un seul, celuii des Musaraignes, se trouve dans toutes les parties du monde , le sud-Amérique et la Nouvelle-Hollande exceptés. Les Taupes pro- prement dites sont exclusivement de l'an- cien continent , ou tout au plus des parties septentrionales du nouveau ; et c'est à peine 1NS si elles dépassent, en Asie et en Afrique, | le littoral de la .Méditerranée. Le sud-Afri- que seul oflïe les Taupes dorées ou Chry- sochlores; le nord-Amérique les Taupes- Musaraignes. Les Musaraignes proprement dites sont de toutes les parties de l'ancien continent et même du nord du nouveau. Les Glisorex et les Ecliinosorex ne se trou- vent qu'en Asie. L'Afrique seule offre les Macroscelis. Les Hérissons proprement dits sont exclusivement de l'ancien continent; tandis que les Tenrecs ne se trouvent qu'à Madagascar. Comme résultat de l'ancienneté à la sur- face du globe , on peut dire que les trois types européens des Insectivores sont de la plus haute antiquité historique. Des indi- vidus qui se rapportent à l'un d'eux étaient conservés à l'état de momie par les Égyp- tiens; et les deux ou peut-être trois espèces qui ont été admises à cet état ne diffèrent pas d'une espèce actuellement vivante en Afrique et même en Egypte. Les trois genres types des Insectivores se trouvent à l'état fossile : l°dans les brèches osseuses du littoral de la Méditerranée ; 2" dans le col des cavernes d'Allemagne, d'Angleterre, de Belgique et de France; 3" dans un terrain tertiaire moyen des mon- tagnes sous-pyrénéennes; 4° dans un ter- rain d'eau douce d'Auvergne. Les six espè^ ces qui ont été reconnues jusqu'ici , savoir : une Taupe , trois espèces de Musaraignes , un Desman et un Hérisson, ne diffèrent pas spécifiquement de celles qui existent ac- tuellement à l'état vivant : elles se trouvent pêle-mêle avec des restes d'animaux qui ne vivent plus dans nos contrées. Les autres, dont on ne connaît pas encore à l'état récent les analogues, savoir : une Taupe, une Musaraigne, un Hérisson et un Tenrec , forment des espèces intermédiaires exclu- sivement à celles de l'ancien monde. Voy. CI'.OTTES. Les genres qui ont été formés dans la fa- mille des Insectivores sont assez nombreux, et nous n'indiquerons que les principaux : Taupe, Chrysochlore, Cladobate, Condy- lure, Scalope, Musaraigne, Desman, Hé- risson, Tenrec, etc., etc. En terminant cet article, nous croyons devoir rappeler que, chez les Mammifères, la dénomination d'Insectivores n'est pas 1NS 603 seulement applicable aux Taupes , aux Mu- saraignes, aux Hérissons et aux animaux qui s'en rapprochent le plus; mais qu'elle pourrait encore être donnée à quelques ani- maux de groupes différents qui se nour- rissent presque uniquement d'Insectes. Ainsi beaucoup de Chauves-Souris sont ex- clusivement Insectivores: aussi M. Fr.Cuvier avait-il réuni sous cette dénomination les Chéiroptères et les Insectivores proprement dits; quelques Singes, des Lémuriens, des Galéopitheques , un grand nombre d'Eden- iés , se nourrissent aussi d'Insectes; enfin, dans la grande divisa Jes Marsupiaux, il y a un groupe d'anio.ux auquel on a pu , à juste titre , donner le nom d'Insecti- vores. (E. D.) Le groupe naturel des Mammifères insec- tivores s'est enrichi dans ces dernières années d'un certain nombre d'espèces inté- ressantes. On peut partager l'ensemble de ces ani- maux en quatre familles, savoir : les Éri- nacéidés, toujours plus ou moins aualogues au Hérisson par leurs principaux caractères ; les Macroscelidés comprenant entre autres genres celui des Macroscelidés; les Soricidés, dont le nom rappelle les Musaraignes (g. Sorex) et les Talpidés ayant pour type la Taupe (g. Talpa). 1° EiuNACÉiDEs. — Les Insectivores de cette famille, quoique se rapprochant du Hérisson, n'ont pas tous, comme lui, le corps couvert de poils en forme de piquants, et tous n'ont pas des mœurs analogues aux siennes. Il en est dont le pelage est doux, quiontune queue à panache et vivent sur les arbres, à la manière des Écureuils. Tels sont les Tupaias, dont les Hylomys et les PHlo- cerques se rapprochent à plusieurs égards. Ces animaux vivent dans l'Inde. Entre eux et les Hérissons proprement dits, se place le g. Gymnwc, particulier à l'île de Suma- tra; viennent ensuite les Tanrecs et les Ten- dracs ou Ericules, animaux de Madagascar. On trouve à l'état fossile dans les dépôts tertiaires de plusieurs parties de la France des restes d'insectivores qui se rapprochent des Hérissons. Tels sont les Erinaceus arvernensiSf sansaniemis, dubius et nanus. Ce dernier a servi à l'établissement du g. Telracus. 604 I\S 2° Macroscélidés. — Ce sont des animaux sauteurs et dont les pieds de derrière sont par conséquent allongés, ce qui leur donne une certaine ressemblance avec les Gerboises. Cette division comprend, indé- pendamment des Macroscélidés véritables, (g. Macroscelis) auxquels elle doit son nom, les Petrodromes de M. Peters et les Rhynchocyons du même naturaliste. Tous ces animaux habitent l'Afrique. 3° SoniciDÉs. — Les Soricidés sont plus nombreux en espèces et plus variés dans leurs caractères; aussi les a-ton partagés en plusieurs tribus. Aux Musaraignes appartiennent des in- sectivores de plusieurs genres (Crocidures, Puchyures, Crossopes, Amphisorex) qui ont tous, sauf le dernier, des représentants en Europe. Les dépôts tertiaires ont fourni quelques restes fossilesd'animaux analogues, mais différents, par leurs espèces, des Mu- saraignes quaternaires et actuelles. Les Solrnodontes comprennent deux genres dont un habite l'île de Cuba (g. So- lenodon) et l'autre le Japon (g. Urolrique). Les Desmans sont aquatiques, et l'un de leurs principaux caractères est d'avoir la queue comprimée; ilsontaussi les pieds pal- més. L'espèce la plus anciennement connue est le Dcsman de Russie (Mygale moscovita). Une autre, propre aux Pyrénées et à l'Espagne a été décrite par E. Geoffroy- Saint-Hilaircsous le nom de M. Pyrenaica. "Wagler eu a fait le g. Galemys; Is. Geof- froy celui de Mygalina. Sa taille moindre et d'autres caractères ne permettent pas de le nufondrc avec le Desman de Russie ; mais M. Lartet arcconnu qu'il fallait réunir à ce l'ernier le Palœospalax magnus, établi par M. Owen sur l'observation d'un fragment >.e mâchoire inférieure trouvé à l'état fus- ille, en Angleterre, daus le dépôt quater- naire du comté de Norfolk, connu des géo- logues sous le nom de forest-bed. Les terrains miocènes de plusieurs parties de la France ont fourni des restes fossiles indiquant des Dcsmans véritables ou des animaux voisins des Desmans. Une autre espèce de la même tribun dont on a fait le genre Dayona, a été découverte en Afrique, dans le Gabon. Cet insectivore, qui a reçu le nom spéciGque velox, dé- passe le grand Desman en dimension. INS 4° Talpidés. — Ces insectivores sont essentiellement fouisseurs. Ils formeut aussi plusieurs genres dont on trouvera la des- cription ailleurs dans ce dictionnaire. Le plus bizarre est sans contredit celui des Chrysochlorcs , qui n'a de représentants qu'en Afrique. Puisviennent les Scalops ou Taupes des États-Uni*, les Talpa^orcx de Pensylvanie, les Condylures, également par- ticuliers à l'Amérique septentrionale, les Taupes proprement dites (g. Taipa) et la Taupe du Japon (g. Talpops). Des restes fossiles de Tapildés ont été découverts en Auvergne et dans le Gers; ils proviennent d'espèces différentes de celles d'à présent : tels sont, entre autres, les G eotry pus cites Hyporissus. (P. G.) IXSECTIVORES. Inseclivori. ois. — Ce mot, dont la signification ne saurait offrir d'équivoque, estdevenu,pourM. Temminck, le titre d'un ordre particulier de Paisereaux, qui ont pour caractères communs : un bec médiocre ou court, faiblement tranchant ou en alcne, à mandibule supérieure cour- bée et échancrée vers la pointe ; des doigts au nombre de quatre, trois devant et un derrière, l'extérieur étant soudé à la base ou uni jusqu'à la première articulation au doigt du milieu. Selon M. Temminck, les Insectivores ne se nourrissent pas exclusivement d'Insectes, comme leur nom collectif semblerait l'in- diquer, mais les baies et les fruits servent aussi d'aliment à plusieurs espèces. Leur voix est harmonieuse; ils habitent les bois, les buissons, les roseaux, nichent solitai- rement et font plusieurs pontes par an. Les g. que M. Temminck introduit dans ses Insectivores font presque tous partie do la famille des Denliroslres de G. Cuvier. Ce sont les g. Merle, Cinclc, Lyre, Brève, Fourmilier, Batara , Vanga, Pie-Grièche, Bécarde , Bec-en-Fer , Langraycn , Criiiou . Drongo, Échenilleur,Coracine, Cotinga, Ave rano, Procné, Rupicolc, Tanmanalc, Ma nakin, Pardalote, Todier , Platyrhiiique , Moucherolle, Gobe-Mouche, Méiion, Bec- Fin, Traquet, Accenteur, Bergeronnette et Pipit. (Z. G.) *I1VSIGIVLES. Insignatœ. aracii. — lie nom désigne, dans VHist. nal. des Ins. api., par M. Walckenaër, une race dans le geme des Lycosa, dont les espèces qui la compo- sent présentent les caractères suivants : Corps dont la longueur n'excède pas 10 li- gnes. Abdomen ayant sur le dos une figure régulière, tantôt formant un ovale ou un polygone allongé, tantôt une raie à la par- tie antérieure, accompagnée de taches dis- posées régulièrement, avec une figure bien distincte, à la partie postérieure. Dix-neuf espèces de Lycosa font partie de cette race. (H. L.) INSTINCT ET INTELLIGENCE DES ANIMAUX, thvsiol. — 11 y a, dans ce qu'on appelle communément du nom vague d'In- telligence, trois faits distincts : Y Instinct, Y Intelligence des bêtes, et l' Intelligence, larai- son de l'Homme. § I. De l'instinct. L'Instinct a trois caractères qui lui sont propres. Il agit sans instruction , sans expérience. Il ne fait jamais de progrès. 11 est toujours particulier. 1° L'Instinct agit sans instruction. L'Araignée n'apprend point à faire sa toile, ni le Ver à soie son cocon, ni l'Oiseau son nid, ni le Castor sa cabane. L'Homme lui-même fait plusieurs choses par un pur instinct. L'enfant tette en venant au monde , sans l'avoir appris , sans avoir pu l'apprendre : il tette par instinct. 2° L'Instinct ne fait jamais de progrès. L'Araignée ne fait pas mieux sa toile le dernier jour de sa vie que le premier. Elle fait bien du premier coup. Elle ne rait ja- mais mieux; elle n'a jamais fait mal. 3e L'Instinct est toujours particulier. Le Castor a la merveilleuse industrie de *e bâtir une cabane; mais cette merveil- leuse industrie ne lui sert qu'à bâtir sa ca- bane. Pour tout le reste, pour les qualités Salives à nous, comme dit Euffon (1), il est fort inférieur au Cheval, au Chien. Le Chien , quia tant d'Intelligence (je parle de l'Intelligence des bêtes), n'a au- cune industrie qui approche des industries si compliquées de l'Abeille et de la Fourmi. (i) . Le Castor paraît inférieur an Chien par les qualités rriafvcs qui pourraient L'approcher de l'Homme. • Uistoirt du CuiloT. INS 605 Il n'y a point d'Instinct général, il y a des Instincts. L'Instinct est donc toujours un fait spé- cial ; et, par cela seul, il n'est point l'Intelli- gence, laquelle est toujours un fait général, comme nous le verrons bientôt. « La rai- son est un instrument universel, » dit ad- mirablement Descartes (1). On me dit que l'Instinct n'est qu'un mot. Je demande s'il y a des choses que l'animal fasse sans les avoir apprises ? Et il y en a, sans doute ; je viens d'en indiquer plusieurs : la toile de l'Araignée, le cocon du Ver a soie, la cabane du Castor, etc. Il y a donc des choses d'Instinct, puisqu'il y a des choses faites sans être apprises , car qui dit l'un, dit l'autre. L'Instinct n'est donc point un vain mot; l'Instinct est un fait. On a voulu, tour à tour, expliquer l'In- stinct par Y Intelligence et par le pur méca- nisme. On l'a toujours voulu en vain. Dupont de Nemours veut que l'action de téter soit un art, lequel, dit-il, « s'apprend par raisonnement, par méthode, par un cer- tain nombre d'expériences suivies d'induc- tions justes (2); «et voilà l'enfant, à peine né, qui déjà raisonne et expérimente. Georges Leroy veut que « les voyages des oiseaux soient le fruit d'une instruction qui se perpétue de race en race (3); » et voilà les oiseaux qui se transmettent, de race en race, des instructions, un corps de doctrine. D'un autre côté, si j'en crois BulTon , l'Instinct n'est qu'un pur mécanisme. De ce que des pois, qu'il faitbouillir dans un vase fermé, deviennent (étant comprimés les uns par les autres), de petites colonnes à six pans (4), il conclut que les alvéoles, les cel- lules hexagones des Abeilles ne sont aussi que l'effet d'une compression réciproque. Comment BulTon peut-il se payer d'une comparaison aussi vague? Et, d'ailleurs s combien d'autres industries, non moins ad- mirables que celle de l'Abeille, et sans com- pression réciproque! La compression réciproque agit-elle pour (,) . Au lieu que la raison est un instrument universel qui peut servir en toutes sortes Oe rencontres, ces organe îles organes ) Voyez, pour la démonstration et le développement de tous ces faits, mes Recherches expérimentales sur les pro- priétés et tes fonctions du système nerveux , etc. (seconde édi- tion). (i) Ou, en or seul mot, psychiques. Buffon les nomme qualités intérieures : • Les animaux qui ressemblent le plus à . l'homme parleur 6gure et par leur organisation,... seront . maintenus dans la possession où ils étaient d'être supé- • rieurs à tous les autres pour les qualités intérieures... • Sis- cours sur la nature des i INS qualités intellectuelles n'importe guère moins que l'étude des qualités organiques; et la raison en est simple : c'est par ses qualités intellectuelles que l'animal agit; c'est des actions que dépend la vie; et par conséquent la conservation des espèces ne repose pas moins, au fond, sur les qualités intellectuelles des animaux que sur leurs qualités organiques. 5° Rapports de l'Instinct avec l'habitude. Voici une remarque très fine et très juste de Condillac : « La réflexion , dit-il , veille »à la naissance des habitudes; mais à » mesure qu'elle les forme , elle les aban- » donne à elles-mêmes (1). » Cette remarque est vraie pour tout. Lors- que je commence à écrire , je m'occupe de chaque lettre; j'écris par réflexion, par In- telligence. Plus tard, je ne songe plus aux lettres; j'écris par habitude , j'écris par In- stinct. Il y a plus : il y a des mots que ma main finit par savoir mieux que mon esprit. J'oublie l'orthographe d'un mot: pour la retrouver, je n'ai qu'à laisser aller ma plume. « Lorsqu'un géomètre, dit encore Con- » dillac, est fort occupé de la solutiond'un » problème, les objets continuent d'agir » sur ses sens. Le moi d'habitude obéit donc » à leurs impressions : c'est lui qui traverse » Paris , qui évite les embarras , tandis que « le moi de réflexion est tout entier à la so- » lution qu'il cherche (2). » L'habitude agit donc sur V Intelligence et la transforme presque en Instinct. Les cho- ses d'Intelligence deviennent par l'habitude des choses d'Instinct; et ceci encore est un nouvel indice de l'union secrète qui lie Yln- telligence à VInstinct , et leur assigne pour siège le même organe. 6° De l'acception précise du mot Instinct dans l'étude philosophique des actions des , bêtes. Le mot Instinct, comme tous ceux dont on use beaucoup dans une langue, a fini par avoir une foule d'acceptions diverses. Dans le langage ordinaire, nous appelons (i) 7Vai(é des animaux, 2' partie, coap. 1. (1) Iàid., ebap. S. INS Instincts tous nos penchants , toutes nos dé- terminations , toutes nos tendances. Gall appelle indifféremment les facultés de l'âme des Instincts ou des facultés (1). Selon Ca- banis, « la sympathie est l'Instinct lui- » même (2). » « Tout sentiment est Ins- tinct, » dit Voltaire (3). Dans le langage précis de V étude philo- \sophique des actions des bêtes , VInstinct /est une aptitude déterminée, exclusive, pour une action donnée. J'appelle, avec Fr. Cuvier(le seul homme, en histoire naturelle, qui ait bien compris VInstinct [4]), action instinctive, toute action que l'animal fait naturellement, sans ins- truction, sans expérience , et qui , pour être faile par l'homme, demanderait de l'ins- truction , des tâtonnements , de l'expé- rience. 7" Du, prétendu langage des animaux. Les animaux ont des cris, des sons, des voix naturelles; ils n'ont pas de langage. « On ne doit pas confondre, ditDescar- » tes , les paroles avec les mouvements na- o lurels qui témoignent les passions... (5). » Les animaux ont des voix d'amour, des cris de douleur , des accents de fureur, de haine, etc.; ils ont des gestes. Mais pour l'animal, le son est un son, le cri est un cri, le geste , un geste , etc. Pour l'homme, le son, le cri, le geste, etc., sont des expressions d'idées : ce sont des signes. L'homme se sert de la voix ; il se sert des gestes , etc. ; mais il peut se servir de tout autre signe. L'écriture est une langue. Dans la langue de l'homme , tout est in- vention; car ce qui fait la langue, ce ne sont pas les voix , les sons, etc., que la nature donne; ce qui fait la langue, c'est Vart , créé par l'homme, de combiner les sons pour avoir la parole, les mots, et, par les mots , des signes d'idées. Tout est artificiel dans la langue : la combinaison des sons* d'où vient la parole, partie physique du langage, que l'animal INS 611 (.) Voyo Examen de la Phréuologie , p. 81 (seconde Mu (2) Rapports du physique et du moral, etc , 10e Mémo (j) Dictionnaire philosophique , art. ihstijict. (4) Voyrz mon livre sur l'Instinct et l'Inleliigenee des t Wa»j(seroii(le édition). (&) Discours dt la méthode. imite; et l'association de l'idée au mot, partie métaphysique tlu langage, et qui, par cela même qu'elle est métaphysique, n'est plus de la nature de l'animal, et le passe. L'animal D'imité que le physique de la parole. « Les sansonnets, dit Bossuet, répètent » le son et non le signe(l). » Les animaux ont donc un ensemble de voix , de cris, de sons, etc. ; et l'on peut bien appeler cela langage, si l'on veut ab- solument abuserdu terme; mais ce langage ne sera pas celui de l'homme; et alors il y aura deux choses très différentes qu'on appellera du même nom , savoir, les voix naturelles des bêtes, et la parole, le langage invente, le langage artificiel de l'homme. 8" Raison de la non-perfectibilité de ^'espèce dans les animaux. L'animal ne fait jamais de progrès comme espèce. Les individus font des progrés, ainsi que nous avons vu : mais l'espèce n'en fait point. La génération d'aujourd'hui n'est point supérieure à celle qui l'a pré- cédée, et la génération qui doit suivre ne surpassera pas l'actuelle. L'homme seul fait des progrès comme espèce , parce que seul il a la réflexion, celte faculté suprême que j'ai définie l'action de l'esprit sur l'esprit. Or, c'est l'action , c'est l'étude de l'es- prit sur l'esprit qui produit la méthode, c'est-à-dire l'art que l'esprit se donne à lui- même pour se conduire ; et c'est cette pre- mière découverte de la méthode qui nous donne toutes les autres. La méthode est l'instrument de l'esprit, comme les instruments ordinaires, les ins- truments physiques , sont les instruments de nos sens. Et elle ajoute à notre esprit, comme ils ajoutent à nos sens. L'homme a donc la réflexion , que n'a pas l'animal; et, par la réflexion , il a la mé- thode; et, par la méthode, il découvre, il invente. Par la méthode, l'esprit de tous les hom- mes devient un seul esprit , qui se continue de génération en génération , et ne finit point. Une génération commenceune décou- verte, et c'en est une autre qui la termine. 612 INT Les méthodes elles-mêmes se renouvellent ■»t se perfectionnent sans cesse ; et c'est la ie plus grand progrès. Descartes n'a renouvelé l'esprit humain que parce qu'il a renouvelé la méthode. g VI. Je viens de présenter l'exposé sommaire >le mes idées, et, si je puis ainsi dire, de ma doctrine, sur ['Instinct et l'Intelligence des animaux (I). Cetlc belle et grande question de V Instinct et de l'Intelligence des animaux semble avoir eu le privilège d'occuper les meilleurs es- prits dans tous les âges où l'on a pensé : Aristote, Descartes, Lcibnitz, Buffon(2). Réaumur, Bonnet, De Gecr, nous ont donné des observations pleines d'intérêt sur les Insectes; Georges Leroy et Fr. Cuvier nous en ont donné d'excellentes sur les Mammifères (3). Fr. Cuvier a le mérite particulier d'avoir cherché non seulement les faits, mais les limites des faits. Et ceci est la vraie étude. Tant que les faits restent confondus, on n'a pas une science, on n'a que des faits. En tout genre , le grand point est de dé- mêler les forces. (Flourens.) INSULAIRES. Insidicolœ. arach. —Ce nom a été donné par M. Walckenaër à une race du genre des Dolomedes, et dont les ca- ractères sont : Yeux de la ligne antérieure plus gros ; céphalothorax court, en cœur; abdomen allongé, cylindroïde. La seule es- pèce qui appartienne à cette race est le Do- lo7nedes signalus. (H. L.) INTELLIGENCE. rnrsiOL. — Voy. ins- tinct. INTESTIN. Intestinum(intùs, intérieure- ment), anat. — Tous les êtres organisés, et par ces mots nous entendons ceux qui appar- tiennent au règne végétal et au règne ani- mal, sont susceptibles d'accroissement et de dé\eloppement jusqu'au moment où ils arri- vent à la caducité , et par suite à l'a mort ; il est donc nécessaire qu'ils soient pourvus (.) Voy. oppen ent de ces idées , mou livre éi De V Instinct et de l'Intelligence des animaux, etc. (seconde édition, 1845). {<) Voyez', pour l'histoire de leurs opinions , mon livre deja < ile : De l'Instinct et de l' Intelligence des animaux, etc. (3) Voyez , pour l'histoire de leurs tiavaui, mon livre déjà tau : De l'Instinct, en. INT d'appareils convenables pour attirer à eux les matériaux qui doivent servir a l'entre- tien de la vie, et pour rejeter ceux que l'u- sage a rendus désormais inutiles. Mais la différence des matériaux entraîne évidemment avec elle la différence des ap- pareils. Les aliments des végétaux provien- nent bien, le plus souvent, il est vrai, de matières organiques; mais, avant d'être ab- sorbés , ils ont été réduits en combinaisons j binaires, eau, acide carbonique, ammonia- que, qui, elles-mêmes, se convertissent dans le végétal, par le travail de la vie, en combinaisons, le plus souvent ternaires, de Carbone, d'Hydrogène et d'Oxygène, mais aussi parfois quaternaires, et renfermant en outre de l'Azote. Quantaux aliments des animaux, ilssont toujours composés de matières organiques qui ont été préparées parles végétaux; delà le lien indissoluble qui unit les deux règnes. Les plantes sont nécessaires aux animaux, parce que seules elles peuvent, aveedes com- posés inorganiques, former des combinaisons organiques, et qu'elles introduisent ainsi, dans la grande économie de la nature, de nouveaux matériaux qui, d'elles, passent aux animaux herbivores, et de ceux-ci aux car- nivores. Les animaux , de leur côté, et par leurs sécrétions et par la décomposition de leur corps après la mort, fournissent aux végétaux, l'eau, Facidc carbonique, l'ammo- niaque qui leur sont nécessaires. De la différence des aliments dans les deux grandes séries d'êtres organisés, ré- sulte, avons-nous dit, la dissemblance des organes destinés à assimiler ces aliments; et, en effet, les végétaux, attachés au sol , absorbent immédiatement, et sans cesse, par leurs racines, les parties nutritives qu- concourent à l'entretien de leur vie ; tandis que les animaux, qui, pour la plupart, peu- vent se transporter d'un lieu à un autre , ou tout au moins, comme les habitants d'un Polypier, saisir leur proie, les animaux, di- sons-nous, sont obligés de porter avec eux, comme en provision, les matériaux néces- saires à leur existence : aussi possèdent-ils tous, à très peu d'exceptions, une cavité intérieure, destinée à recevoir et à élaborer les substances alimentaires, et dans les pa- rois de laquelle s'implantent les radicules des vaisseaux absorbants, qui, pour noui 1NT servir de l'ingénieuse expression de TJocr- haave , sont tic véritables racines inté- rieures. C'est cette cavité intérieure qui constitue V Intestin, le canal intestinal, ou, pour par- ler d'une manière plus générale, le canal digestif , qui s'étend de !a bouche à l'anus chez tous les animaux, à l'exception d'un petit nombre d'êtres inférieurs chez lesquels il ne présente qu'une seule ouverture. L'Homme , appelé par le créateur à ha- biter toutes les régions de la terre , obligé, par conséquent, d'user des aliments les plus variés, doit présenter et présente en effet des organes digestifs appropriés a la diver- sité des matériaux qui servent à sa nourriture. Nous prendrons doneses organes pour type, et nous commencerons par en donner une description succincte, pour redescendre en- suite aux degrés inférieurs de l'échelle ani- male, et passer rapidement en revue les nombreuses modifications qu'offre le canal digestif dans les différentes classes d'ani- maux. Si, en procédant de cette manière, nous n'avons pas l'avantage d'aller, dès le début, du simple au composé, nous aurons du moins celui de marcher du connu à l'inconnu. Chez l'Homme, le canal digestif est ter- minépardeux ouvertures : l'une supérieure, nommée louche (voy. ce mot), et destinée à recevoir les aliments ; l'autre inférieure, ou anus {voy. cemot), donnantpassage, quand le besoin s'en fait sentir, aux fèces ou ré- sidus de la digestion. Les deux orifices du tube digestif, soumis à l'empire de la vo- lonté, s'ouvrent et se ferment à l'aide de muscles qui reçoivent leurs nerfs du centre cérébro-spinal. Immédiatement après la bouche et pos- térieurement, vient le pharynx (voy. ce Mot), qui en est séparé parles piliers du Voile du palais, entre lesquels sont logées i es glandes nommées amy gdales. Le pharynx, qui livre passage aux aliments dans l'acte de la déglutition, et qui donne aussi, pen- dant la respiration, entrée à l'air qui de là passe dans le larynx, le pharynx se continue inférieurement avec Vœsophage (voy. ce mot), conduit cylindrique, musculo-mem- braneux, qui, s'appuyant dans presque toute sa longueur sur la colonne vertébrale et traversant le diaphragme, cloison mus- ÎNT fi 1 3 culeusc qui sépare la cavité thoracique de la cavité abdominale, va s'ouvrir dans l'es- tomac, auquel il conduit les aliments déjà ramollis et mêlés par la mastication. L'estomac (venlriculus , yewr/îp), organe principal de la digestion , est une vaste cavité affectant la forme d'une cornemuse, communiquant supérieurement avec l'œso- phage par une ouverture nommée cardia, et s'abouchant inférieurement avec le duodé- num parlep?//ore .-ainsi se nomme un orifice garni d'un bourrelet ou valvule, qui no laisse qu'un étroit passage au bol alimen- taire quand il a été fluidifié et converti en chyme dans l'estomac (voy. nutrition). Le duodénum succède a l'estomac; ainsi nommé , dit-on, à cause de sa longueur, qui est de douze travers de doigt, il reçoit les conduits cholédoque (biliaire) et pancréati- que; c'est dans cette portion de l'intestin que commence la séparation des matières nutritives assimilables (chyle) et des sub- stances excrémentitielles. Au duodénum commence l'intestin proprement dit, long conduit musculo-membraneux, loge dans la cavité abdominale , où il se contourne en nombreuses circonvolutions, retenues par un mésentère que forme, en se doublant, une membrane séreuse nommée péritoine. Le duodénum se continue, sans limite bien précise, avec l'intestin grêle, subdivisé lui-même en deux parties, le jéjunum, qui en forme le premier tiers, et l'iléon t qui comprend les deux autres. Le gros intestin, beaucoup moins long que le précédent, mais d'un plus ample ca- libre, ainsi que l'indique son nom, présente à son point de réunion avec l'iléon une valvule dite iléo-cœcale ou de Bauhin, du nom de celui qui la décrivit le premier; cette valvule est disposée de manière que les matières se rendent facilement de l'intestin grêle dans le gros intestin, mais ne puissent revenir sur leurs pas. Le gros intestin se divise : i° en cœcum (cœcus , aveugle) , ainsi nommé parce qu'il se pro- longe inférieurement en cul-de-sac; le cœ- cum est muni d'un appendice vermiforme dont les usages sont encore ignorés; 2° en colon, subdivise; lui-même en colon ascen- dant, transversc, descendant et iliaque ou S du colon; 3" enfin en rectum, dernière partie du gros intestin, dont le nom indiqua 614 !JNT la direction, et qui s'ouvre à l'extérieur par Vanta. Le tube intestinal proprement dit, c'est- à-dire l'intestin grêle et le gros intestin, présente, chez l'Homme, une longueur égale à six ou huit fois celle du corps, lon- gueur dont l'intestingrêle forme, à luiseul, les quatre cinquièmes. Le canal digestir, dans toute son étendue, est formé de plusieurs membranes super- posées : la plus externe, celluleuse , dé- termine en quelque sorte la forme des différentes portions du canal; l'intermé- diaire ou musculeuse, composée de fibres affectant différentes directions, est le siège des contractions nécessaires à l'accomplis- sement de l'acte digestif; la troisième, enfin, libre par sa surface interne, a reçu le nom de muqueuse, en raison du fluide muqueux qu'elle sécrète en abondance. Cette dernière membrane est une sorte de tégument interne présentant certaines ana- logies de structure et de fonctions avec la peau; la surface libre en est abondamment pourvue d'organes sécréteurs, follicules, cryptes , glandes; puis de papilles et devil- lositcs affectant diverses formes, et dont les fonctions se rapportent, pour les premières, aux phénomènes d'innervation, et pour les secondes à ceux d'absorption. La nature de cet article ne nous permet pas d'entrer dans de plus longs détails sur la structure du tube digestif , structure sur laquelle M. le professeur Lacauchie vient de jeter un jour tout nouveau par ses belles Études hydrolomiques et micrographiques. Outre le fluide muqueux sécrété en abondance dans toute l'étendue du canal digestif, certains organes glanduleux, les glandes salivaires, le foie, le pancréas i y versent encore leurs produits, indispen- sables à l'accomplissement de l'acte digestif; l'estomac, de son côté, est le siège de la sécrétion d'un fluide tout particulier nommé suc gastrique, et qui paraît être l'agent le plus important de la digestion. Si maintenant de l'Homme nous descen- dons aux animaux les plus inférieurs, nous ne rencontrons plus ces divisions tranchées que nous avons signalées dans le canal di- gestif humain; et disons d'abord qu'il se rencontre au plus bas de l'échelle certains êtres équivoques, les Spongiaires, par exem- ÏNT pie, qui ne présentent point de cavité di- gestive. Dans la grande famille des Radiaires, la cavité digestive existe généralement; mais elle présente la disposition la plus simple ; ainsi, chez les Hydres {voy. ce mot) ou Po- lypes d'eau douce, celle cavité n'est qu'un simple repli de la peau , pénétrant profon- dément dans le corps et s'y terminant en cul-de-sac: aussi peut on retourner ces ani- maux comme un doigt de gant, sans qu'il en résulte le moindre trouble dans les fonc, lions ; la surface extérieure , devenue inté- rieure, accomplit l'acte digestif avec !a même régularité que par le passé. Chez les autres Polypes, tantôt libres et isolés , tan- tôt fixés , soit en groupe, soit solitairement, les organes digestifs varient; la plupart ne présentent qu'une cavité stomacale en cul- de-sac, avec une seule ouverture occupant l'axe du corps ; cependant, chez les Alcyo- nelles et autres genres de la famille des Plumatelles , on trouve un tube digestif complet s'ouvrant d'un côté par une bouche située au centre de l'animal , et de l'autre par un anus également dans l'axe du corps, mais au-dessous de la bouche. Les Acalèphes, masses gélatineuses tou- jours flottantes dans les eaux de la mer, n'ont ni intestin ni anus; mais, chez les unes (Méduses ), les aliments passent de la bouche dans un estomac qui se ramifie à la manière d'un vaisseau , tandis que chez d'autres (Rhizostomes ) ils semblent être absorbés par les suçoirs des tentacules , et transportés de là dans l'estomac central. D'autres fois, il n'existe pas de véritable ca- vité gastrique; elle est remplacée par des canaux ramifiés qui communiquent avec les suçoirs : telle est la disposition qu'offrent les Bérénices. Dans la classe des Échinodermes , l'In- testin est parfois complet, avec bouche et anus: ainsi sont les Holothuries, les Our- sins, les Encrines; mais la position de l'anus varie. Chez les premiers , cette ouverture occupe l'une des extrémités du corps, tandis que la bouche est à l'aulre; chez les Oursins et les Encrines , l'anus est tantôt au sommet, tantôt au bord, et tantôt au côté ventral avec la bouche. Parmi les Astéries proprement dites, la plupart sem- blent privées d'anus ; chez quelques unes, 1KT on en remarque cependant un au côté dor- sal. Les Ophiures ont l'estomac borné au disque central ; chez les autres animaux du même ordre, la cavité gastrique se prolonge dans les bras. Depuis les belles découveries du profes- seur Ehrenberg , non seulement Ton sait que tous les Infusoires sont pourvus d'or- ganes digestifs, mais on est même parvenu, en nourrissant ces animaux avec des ma- tières colorées , à déterminer la forme de n-s organes. Ainsi les Monades , privées d'Intestin et d'anus, sont pourvues de plu- sieurs estomacs communiquant avec la bou- che; d'autres ont un tube digestif complet avec bouche et anus ; mais chez les uns, les Vorticelles, par exemple, ce canal , garni de nombreux estomacs pédicules, décrit un cercle, en sorte que l'anus vient s'ouvrir près de la bouche, au pourtour cilié de l'ex- trémité supérieure; chez d'autres, comme les Rolifères , l'Intestin est droit, et les deux ouvertures occupent les deux extré- mités du corps. Le savant micrographe alle- mand a signalé l'existence d'un système dentaire chez plusieurs Infusoires. La plu- part de ces animaux ont deux corps d'appa- rence glanduleuse au commencement de l'Intestin. Les organes digestifs des Entozoaires af- fectent deux dispositions principales. Tan- tôt la cavité digestive , qui semble creusée dans la substance même du corps , n'a qu'une seule ouverture; telle est la dispo- sition présentée par les Entozoaires pa- renchymateux de Cuvier, qui comprennent les Ténias, les Bothryocéphales , etc., et dont quelques uns même paraissent totale- ment, dépourvus d'Intestin , comme les llydatides {voy. ce mot). Tantôt il existe un lune intestinal bien distinct, pourvu de bouche et d'anus, ainsi qu'on l'observe chez les Némaloïdes ou Entozoaires cavitaires. Cet ordre , qui comprend les Filaires, les Trichocéphales , les Astérides, etc., etc., offre une grande analogie avec les Lombrics [Vers de terre), qui appartiennent aux An- nélides. En général , les Annélides ont toujours bouche et anus ; la bouche occupe la face inférieure de la tête, ou l'extrémité anté- rieure du corps, quand la tête n'existe pas. L'Intestin, droit, est tantôt simple, tantôt JNT M 5 garni d'un nombre plus ou moins considé- rable de cœcums. Le canal digestif de la Sangsue présente même une disposition as- sez compliquée : après une bouche triangu- laire , armée de plaques tranchantes desti- nées à entamer la peau, vient un pharynx garni de puissantes fibres musculaires, et à l'aide duquel s'exerce la succion; au pharynx succède un long et large estomac qui s'abouche vers le tiers postérieur du corps avec un Intestin très étroit, terminé lui-même par un anus situé au bord supé- rieur de la ventouse postérieure. Les Mollusques, si nombreux et si variés de forme et de structure, ont tous un tube digestif plus ou moins contoumé sur lui- même, ets'ouvrant par ses deux bouts, soit aux deux extrémités du corps, soit dans des points plus ou moins rapprochés l'un de l'autre. Chez ces animaux, Ton peut déjà signaler quelques unes des grandes divi- sions qui existent dans le canal digestif hu- main. L'œsophage se rencontre assez géné- ralement: puis vient l'estomac, qui commu- nique avec des circonvolutions intestinales plus ou moins nombreuses. Des organes sé- créteurs, analogues par leurs fondions aux glandes salivaires, au foie, au pancréas , versent leurs produits dans le canal diges- tif, qui offre une organisation déjà très complexe chez les Céphalopodes. Le canal intestinal des Articulés (Crusta- cés, Arachnides, Insectes) a toujours bouche et anus; mais son organisation, qui sou- vent est presque aussi compliquée, presque aussi parfaite que chez les Vertébrés , pré- sente une foule de variétés qu'il est impos- sible de signaler ici , et qui ne serait d'ail- leurs qu'une répétition de ce qui est dit aux articles spéciaux. Faisons remarquer seulement que chez les Articulés à méta- morphoses, c'est-à-dire chez les Insectes, les organes digestifs subissent, à chaque changement de l'animal, les modifications nécessaires à son nouvel état; et signalons, comme exceptions uniques, l'absence de la bouche chez les OEstres, qui, à l'état d'in- secte parfait, ne prennent pasde nourri- ture, bien que l'anus subsiste, sans aucun usage il est vrai; et l'absence de cette der- nière ouverture chez les larves des Myrmi- léons, des Guêpes, des Abeilles, qui pren- nent de la nourriture sans rendre d'excré- 616 INT mcnts : choz elles l'orifice anal est oblitéré, et ne s'ouvre qu'après la transforma lion en nymphe. Passant aux Vertébrés, nous trouvons chez les Poissons un tube digestif générale- ment très court, et atteignant a peine la longueur du corps ; il se dirige le plus sou- vent en ligne droite de la bouche vers l'a- nus, qui se trouve placé en avant de la por- tion caudale du racliis, dans une cavité oblongue assez prononcée chez certains de ces animaux, les Raies, les Squales, par exemple, pour ressembler au cloaque que nous signalerons chez les Oiseaux. Dans la classe des Poissons, l'intestin , enveloppé avec le foie et la rate, dans un sac péritonéal qui tapisse la cavité abdominale, est sou- tenu par un véritable mésentère. Chez les Reptiles, comme chez la plupart des Poissons, la bouche et l'arrière-bouche ou pharynx se confondent le plus souvent; il faut peut-être excepter de cette règle le Crocodile et quelques autres Sauriens, chez lesquels une sorte de voile du palais établit une séparation entre les deux cavités. La conformation de l'œsophage et de l'estomac jointe au peu de longueur proportionnelle de l'intestin, augmente encore l'analogie entre les deux classes. L'oesophage, à par- tir de la cavité gulturale,.se rétrécit en en- tonnoir : cependant, chez les Serpents, l'ampleur de ce canal est exactement celle de l'estomac; celui de quelques Tortues marines est garni à l'intérieur de nom- breuses pointes cornées dirigées en ar- rière,comparablesaux dents linguales, pala- tines ou pharyngiennes des Poissons, et qui semblent destinées à empêcher le retour en arrière des aliments parvenus dans la cavité gastrique. L'estomac affecte généralement une forme très simple; chez le Pipa, néan- moins , il présente un étranglement qui le divise en deux portions inégales. Le grand estomac globuleux du Crocodile présente une disposition analogue. L'intestin, sim- ple et peu contourné , se distingue néan- moins aisément en intestin grêle plus long et en gros intestin plus court, si ce n'est chez une Tortue (Chélonée mydas), qui présente la disposition inverse. Le cœ- oum n'est pas constant. Chez les Reptiles à métamorphoses, les Batraciens anoures, par exemple, la longueur de l'intestin INT varie avec la forme de l'animal. Ainsi le canal intestinal du Têtard, qui semble se nourrir principalement de végétaux , est infiniment plus long que celui de l'animal parfait. Immédiatement au-devant de l'a- nus, l'intestin des Reptiles forme, comme chez les Raies et les Squales , un cloaque, c'est-à-dire une dilatation souvent consi- dérable , dans laquelle s'ouvrent, avec le rectum, les organes urinaires et ceux de la génération. Le canal intestinal est toujours soutenu par un mésentère délicat comme chez les Poissons. La transparence de ce mésentère, surtout chez les Grenouilles, le rend très propre à étudier les phénomènes de la circulation du sang. La cavité orale des Oiseaux, qui a reçu le nom particulier de Bec (voyez ce mot), n'est point encore parfaitement distincte de la cavité gutturale, puisque le voile du palais n'existe pas. L'œsophage, auquel celte dernière cavité donne naissance en se ré- trécissant peu à peu, est remarquable par sa longueur , ainsi que par son ampleur et son extensibilité , surtout chez les jeunes Oiseaux. Ce conduit présente le plus géné- ralement, mais surtout chez les Granivores, un appendice sacciforme, situé en dehors de la cavité thoracique, et s'appuya nt sur la fourchette; les aliments subissent un ra- mollissement préliminaire dans cet appen- dice, qui a reçu le nom du jabot. L'estomac se divise lui-même en deux portions, sa- voir : l'estomac glanduleux, proventriculus, dilatation du cardia, dont les parois renfer- ment, entre les tuniques musculeuse et muqueuse, une couche, épaisse de follicules glandulaires; et l'estomac musculeux ou géskr, qui succède immédiatement au pré- cédent. Chez les Oiseaux carnassiers, les parois du gésier sont minces; douées au contraire d'une grande épaisseur chez les Oiseaux granivores ou herbivores, elles sont formées de deux puissants plans muscu- leux recouverts d'une membrane muqueuse à épithélium calleux. L'intestin grêle s'a- bouche à droite avec l'estomac; plus long chez les Granivores que chez les Rapaces, il se continue avec un gros intestin court, offrant peu d'ampleur, et garni à son ori- gine de deux ccecums, fort longs chez les Oiseaux qui se nourrissent de végétaux. Le rectum s'ouvre, dans un cloaque, avec les 1NT organes urinaires et ceux de la génération. Il est presque inutile de dire que le canal intestinal des Oiseaux est soutenu par un mésentère, et qu'on signale chez eux l'exis- tence d'organes glanduleux, salivàire, bi- liaire et pancréatique. Arrivé aux Mammifères, nous retrou- vons, saufcertaines modifications , les gran- des divisions et les dispositions de structure et de fonctions que nous avons signalées chez l'Homme. Cependant il existe des-dif- férences importantes entre le canal digestif des Mammifères herbivores et celui des Carnassiers. Ceux-ci ont l'estomac simple, et le canal intestinal beaucoup plus court que les premiers; la différence de longueur et de dimension entre l'intestin grêle et le gros intestin est aussi beaucoup moins sensible; le cœcum est très petit. Chez le Dasyuie, parmi les Marsupiaux, il n'y a ni trace de ccecum, ni signe de démarcation entre les deux intestins. Chez quelques Rongeurs, l'estomac se divise déjà en deux parties; il a trois com- partiments chez le Kanguroo géant, et qua- tre chez les Paresseux. Les Ruminants (voy. ce mot) ont un estomac composé de quatre parties bien distinctes , la panse, le bonnet, le feuillet et la caillette. Néanmoins cette complication de l'estomac n'est point un caractère général chez les Herbivores , puis- que les Solipèdcs, ainsi que les Pachyder- mes, ont une cavité gastrique simple, à l'ex- ception toutefois du Pécari et de l'Hippo- potame, qui ont le leur garni d'appendices ou dilatations sacciformes. L'estomac des Cé- tacés, tant herbivores que carnassiers, est multiple ; celui de la Baleine , dont la nour- riture est animale, présente cinq compar- timents et plus'. L'Intestin grêle est géné- ralement très long ainsi que le cœcum; le colon présente une longueur et une ampleur considérables. Faisons remarquer ici que les Herbivores fournissent l'exemple du passage de l'ali- jmentation animale à l'alimentation végétale, puisqu'après leur naissance ils vivent du lait maternel : aussi le premier estomac des Ru- minants est-il fort petit, tant que dure l'al- laitement. Chez tous les Mammifères, le rectum s'ou- vre à l'extérieur par un anus placé derrière l'es parties génitales. Les Monotrêmcs seuls, t. VII. 1NT 617 ainsi que l'indique leur nom , n'ont qu une ouverture extérieure, donnant issue a un cloaque commun au canal intestinal, aux voies urinaires et aux organes de la génération. Le résultat le plus général de l'aperçu qui précède est que la digestion des ali- ments végétaux exige incomparablement plus d'appareils que celle de la nourrituie animale; et cette observation est tellement fondée, que le Chat sauvage a l'Intestin de moitié moins long que le Chat domestique , devenu omnivore par la domesticité. En somme, le canal digestif a acquis «a plus grande longueur chez les Mammifères ; puis il diminue chez les Oiseaux, et progres- sivement chez les Reptiles et chez les Pois- sons , pour présenter ensuite de grandes va- riétés chez les animaux inférieurs , bien que le plus souvent il ne soit, comme nous l'avons vu, qu'un canal droit, s'étendant de la bouche à l'anus , quand ce dernier orifice existe. (A. Duponchel.) INTESTINAUX, zool. — Voy. ento- ZOAIRF.S et VERS. «INTRÉPIDES. Impaviclœ. arach. — Cette famille, qui appartient au genre des Olios , et qui a été étahiie par M. Walcke- naër, peut être ainsi caractérisée : Yeux dont la ligne antérieure est un peu plus courbée en arrière, en croissant; mâchoires droites, allongées , cylindroïdes ; levtc grande, carrée, comme pentagonale à cause du resserrement de la base, coupée en li- gne droite à son extrémité ; pattes de l& se- conde paire les plus longues, la quatrième ensuite, la troisième est la plus courte. L'O- lios trapobajiius est le seul représentant de cette ramille. (H. L.) INTRICAIRE. Intricaria. polyp. — Genre de Polypiers de la famille des Cellariés, établi par M. Defrancc, pour un Polypier fossile trouvé dansle département de la Manche, et qu'il a nommé /. Dajocensis. (P. G.) INTRORSES. Introrsi. bot. — Ce mot, qui signifie tourné en dedans , s'applique spécialement aux anthères lorsqu'elles s'ou- vrent du côté du pistil. INTSIA. dot. ru. — Genre de la famille des Papilionacées-Caîsalpiniées , établi par Dupetit-Thouars {Gen. Madagasc, n° 75). Arbres de Madagascar. Voyez papilioka- cées. 39* 618 1NV IO INULA. bot. pu. — Voy. AUNE. INULÉES. Imdeœ. bot. ph. — Tribu de la famille dos Composées. Voy. ce mot. ♦IIVUIIS. MAM. — Voy. MAGOT. INVERTÉBRÉS. ZOOL. — Lamarck di- vise les animaux en deux grandes divi- sions, les Vehtébrés et les Invertébrés. Plu- sieurs naturalistes, et G. Cuvieren particu- lier, n'ont pas adopté cette distinction. Les animaux invertébrés comprennent les Mol- lusques, Articulés et Rayonnes de G. Cuvier. Voy. ces mots. (E. D.) IWOLUCELLE. bot. — Voy. INVO- LUCRE. INVOLUCRE. Invohicrum. bot. — On désigne sous ce nom les réunions de brac- tées qui forment autour des fleurs ou dans leur voisinage une sorte d'enveloppe. Ainsi cette dénomination s'applique également aux bractées situées au-dessous et à une cer- taine distance des fleurs, par exemple, chez les Anémones, à la collerette des Ombelli- fères, à ce que Linné nommait le calice commun chez les Composées. Chez les Om- bellifères, on distingue l'involucre qui se trouve à la base de l'ombelle ou le cercle de bractées qui accompagnent les rayons de l'ombelle générale, et V involucelle ou la ran- gée de bractées situées à la base des rayons de l'ombellule. Chez les Composées, l'in- volucre avait été nommé calice commun par Linné, et Richard avait proposé de rempla- cer ce nom par celui de Périphorante. Chez ces plantes , l'involucre fournit d'excellents caractères suivant que les bractées qui le composent sont disposées sur un seul rang, ou sur deux, dont l'extérieur généralement plus court (Involucre caliculé), ou sur plu- sieurs rangs {Involucre imbriqué), et aussi d'après d'autres considérations que les bota- nistes signalent avec soin dans leurs des- criptions. Le plus souvent les bractées qui forment l'involucre sont distinctes et séparées; mais souvent aussi elles se soudent entre elles comme on le voit surtout assez fréquemment chez les Composées, quelquefois aussi, mais rarement , chez les Ombellifères {Seseli hip- pomaralhrum, Buplevrum steliatum) ; mais, dans ce cas , l'observation la plus légère suf- fit pour faire reconnaître les traces des ad- hérences que les bractées ont contractées entre elles. (P. D.) *IO (nom mythologique), moli. — Ce genre a été proposé par M. Lea . dans les Mémoires de l'Académie des sciences natu- relles de Philadelphie, pour une coquille flu- viatile des plus intéressantes, signalée déjà par M. Say sous le nom de Fusus fluvialilis. Comme le fait judicieusement remarquer M. Lea , il serait difficile de comprendre dans un genre marin, comme celui des Fu- seaux, une coquille fluviatile se rattachant à la famille des Mélaniens par tous ses ca- ractères principaux. Pour comprendre le g. Io , il faut rappeler d'une manière som- maire les phénomènes principaux que l'on remarque dans les modifications des formes j extérieures des coquilles de la famille des | Mélaniens. Dans les Mêla nies proprement dites, l'ouverture est entière, mais versante l à la base; dans les Mélanopsides, il se I produit une véritable échancrure, que l'on ' peut comparer, dans ce genre, à celle des j Agathines, et qui, par le fait, n'a pas plus j d'importance. Dans un certain nombre | d'espèces d'Amérique, dont M. Say a fait le g. Anculosa, on voit l'échancrure des Mé- nalopsides se prolonger en une sorte d'o- reillette, caractère qui, à nos yeux, n'a pas une importance considérable. Le g. Io se- rait la dernière limite de cette modification, c'est-à-dire que l'on trouverait chez lui le prolongement très exagéré de la courte oreillette des Anculosa, et par consé- quent de l'échancrure des Mélanopsides. Pour résumer notre opinion, les coquilles du g. Iosont des Mélanopsides subcanalicu- lées. Les caractères génériques peuvent se résumer de la manière suivante : Coquille fluviatile, subfusiforme, aspire conique régulière, ayant le dernier tour conique à sa base et prolongé en un canal étroit et peu profond; ouverture ovale, subquadrangulaire, sinueuse latéralement; columelle étroite , cylindracée , tordue dans sa longueur; opercule corné, pauci- spiré. Avant d'admettre définitivement ce g., il faudra voir si l'animal ne ressemble pas à celui des Mélanies et des Mélanopsides. Si on lui trouvait des caractères identiques, il faudrait nécessairement réunir ces gen- res en un seul pour le sous-diviser ensuite en sections, d'après les caractères extérieurs des coquilles. IOD Les Ios sont des coquilles d'un volume mé- diocre, à spire courte, régulièrement conique, dont le dernier tour est plus grand que la spire; l'ouverture est ovale, subquadran- gulaire ; son bord droit est mince , tran- chant et largement sinueux , de la même manière que celui des Mélanies. La base de l'ouverture se prolonge en une oreillette canaliforme, à peine creusée en gouttière, et qui n'a pas la moindre ressemblance avec le canal des Fuseaux. La columelle se dé- tache à la base en un filet cylindracé, con- tourné dans sa longueur, et qui vient mou- rir sur le bord interne de l'oreillette ter- minale. On ne connaît encore que deux es» pèces de ce genre ; toutes deux provien- nent des eaux douces de l'Amérique septen- trionale. (Desu.) IODATES. chim. — Voy. iode. IODE [IvSik, violet), chim. — L'Iode, qui se groupe avec le Chlore et le Brome, en raison de son analogie de propriétés avec ces deux corps, a été découvert acci- dentellement, vers 1811, par Courtois, dans la soude de Varech et dans la cen- dre des fucus qui croissent au bord de la mer. Depuis , on l'a trouvé dans les épon- ges, dans plusieurs eaux salées , dans cer- tains poissons, dans quelques Mollusques marins, dans des Polypiers; enfin, Vau- quelin en a constaté la présence à l'état d'Iodure d'argent dans un minerai des en- virons de Mexico. Les propriétés de l'Iode, déterminées en partie par Clément, furent soumises à un examen plus approfondi par MM. Gay- Lussac et Davy, qui les firent complètement connaître, et donnèrent au corps qu'ils étu- diaient le nom qu'il porte actuellement , à cause de la vapeur violette qu'il répand quand on le chauffe. L'Iode est un corps simple, rangé parmi les métalloïdes. Solide à la température or- dinaire, il se présente sous forme de petites âmes d'un noir bleuâtre à reflet métal- i'i'je, et de différentes dimensions ; il peut cependant prendre une forme régulière, rhomboïdale ou octaédrique. Son odeur, désagréable, se rapproche de celle du Chlore ; ta saveur est acre et chaude. Mis en contact avec les tissus organiques, il les tache en jaune foncé ; mais cette couleur ne larde pas à disparaître. Il agit sur les matières colo- IOD 619 rantes à la manière du Chlore, avec moins d'énergie toutefois. Sa densité , déterminée par M. Gay-Lussac, est de 4,948. A la température de -\- 107 ", l'Iode fond; il entre en ébullitionà -f-1750 et se trans- forme en une belle vapeur violette, dont la densité, suivant M. Gay-Lussac, est de S,G1S. Par le refroidissement, cette vapeur repasse peu à peu à l'état solide , en crislalli- santsur les parois des corps qu'elle rencontre. L'Oxygène et l'Air sont sans aucune ac- tion sur l'Iode , soit à chaud , soit à froid. L'eau ne le dissout qu'en très petite quan- tité (fiVï au P'us)- Le solutum se décolore à la lumière diffuse , et devient acide par suite de la décomposition de l'eau et de la formation des acides iodique et iodhtjdrique. L'eau bouillante entraîne l'Iode en vapeurs violettes, sans l'altérer. L'Alcool et l'Éther dissolvent l'Iode avec une grande facilité, et se colorent en brun- orange fonce. Les solutions d'Iode, aqueuse et alcoolique , mises en contact avec celle d'Amidon , se colorent instantanément en bleu ; l'Amidon est pour l'Iode un réactif tel- lement sensible, que, d'après M. Stromeyer, — ~— d'Iode suffit pour donner au liquide une teinte bleue marquée. L'Iode se combine, dans de certaines con- ditions, avec la plupart des métalloïdes. Il forme avec l'Oxygène , ainsi que l'ont con- staté les travaux les plus récents, cinq acides dont voici la composition : Acide périodique .... I 07. Acide iodique I O; + I O3 = 2 I O5. Acide hypi-o-iodique. . . 1 O; + 5 ! Of=4 1 04. Acide sous-liypio-iodique. 1 07 -j- 4 I Oj=l> O19. Enfin, acide iodeux . . . 2 l O3. Le professeur Millon , auquel on doit de remarquables travaux sur ce métalloïde, et entre autres la détermination des acides ci-, dessus désignés, a constaté que les substances1 organiques se brûlent par l'acide iodique, il est vrai avec lenteur, mais à peu près com- plètement comme par une oxydation vitale. Il faut cependant en excepter les produits de sécrétion de l'économie, les produits brûlés ainsi que les produits stables de nos organes : toutes ces substances échappent à la com- bustion iodique. {Comptes-rendus de l'Aca- démie des sciences, t. XIX, p. 726.) L'Hydrogène sec ou humide est sans action sur l'Iode à la température ordinaire ; mais, 020 ION ION si l'on expose un mélange de vapeur d'Iode et de gaz Hydrogène à une chaleur rouge, dans un tube de porcelaine, ces deux corps s'unissent en partie pour donner naissance a une certaine quantité d'acide iodhydri- que. L'Iode a, du reste, une grande affinité pour l'Hydrogène, moindre cependant que le Chlore et le Brome, qui lui enlèvent ce corps. L'acide iodhydrique se comporte dans tou- tes ses réactions comme l'acide chlorhydri- que, pour former des Iodhydrates ou des lodures, selon que les composés sont secs ou humides. Sa formule: =IH. L'Iode se combine également avec la plu- part des métaux pour former des lodures, dont plusieurs sont usités en médecine. On trouve quelques uns de ces composés dans la nature; ce sont les lodures de Sodium cl de Magnésium dans les eaux de la mer et dans certaines eaux minérales; VIodurc d'argent, annoncé par Vauquelin dans des minerais argentifères du Mexique, à une époque où le Brome n'était pas connu, et qui pour- rait bien n'être qu'un Bromure analogue a celui qui a été rencontré, dans des cir- constances analogues, à Poullaven, en Bre- tagne; enfin des lodures de zinc et de mer- cure; le premier en Silésie, le second au Mexique. L'Iode et ses préparations sont fort usités en médecine, et on en a reconnu le spécifi- que dans quelques affections, le goitre, par exemple, les tumeurs lymphatiques : cepen- dant, comme ce corps est vénéneux à haute dose, et qu'il exerce en outre, à la longue, une action nuisible sur l'organisation, il ne doit être administré qu'avec précaution. Les Anglais sont parvenus, dit-on, à fixer sur la toile Ylodure de mercure, dont la couleur rouge est des plus belles. Enfin, dans ces dernières années, l'art de la Photographie, découvert par M. Dagucrre, a donné une nouvelle importance à l'Iode ainsi qu'au Brome, son congénère. (A. D.) *IODES (îwov),-, violet), bot. pu. — Genre delà famille des Ménispermacées , établi par Blume {Bijdr., 29). Arbrisseaux de Java. Voy. ménispermacées. "IODOPLEURA, ois. —Division du genre Manakin. Voy. ce mot. (Z. G.) IODURES. cniM. — Voy. iode. IO\E. Ione (nom mythologique}, cmjst. — Genre de l'ordre des lsopndes, section des Iso- podes sédentaires, famille des Ioniens, établi parLatreilleaux dépens des Oniscus deMon- tagu, et adopté par tous les carcinologistes. Le mâle, beaucoup plus petitque la femelle, estd'une forme étroite etallongée; la tête,, aussi large que le thorax, et arrondie anté- rieurement, porte deux paires d'antenne» dont les internes sont rudimentaires et le» externes bien développées , styliformes et composées de quatre ou cinq articles cylin- driques. Les anneaux du thorax sont pro- fondément séparés de chaque côté , et ont tous à peu près les mêmes formes et les mêmes dimensions ; les pattes sont fixées a leur angle externe, et se terminent toutes par une petite pince ovoïde, renflée et sub- chéliforme. L'abdomen se compose de six segments qui se rétrécissent graduellement, et qui portent chacun une paire d'appendi- ces membraneux, cylindriques, grêles et très allongés. Chez la femelle , le corps est pyri forme et très aplati; la tête est profon- iTément enchâssée dans le thorax , et a la forme d'un écusson ; le front est lamelleux et s'avance au-dessus de la base des anten- nes, qui sont très courtes, mais bien distinc- tes. La bouche est couverte par une paire de mâchoires lamelleuses qui ressemblent un peu à celles des Cymothoés ( voy. ce mot); les mandibules sont aussi disposées à peu près de même que chez ces Crustacés, mais elles sont plus étroites vers le bout et ne portent pas de palpe palpiforme; enfin les mâchoires ne paraissent être représen- tées que par deslobules semi-membraneux. Les anneaux du thorax sont bien distincts de ceux des autres. Les pattes ont la même structure que chez les mâles: seulement, on remarque , au-dessous de la base de celles des six premières paires, deux grands appendices; l'un de ces deux appendices est très large , de forme foliacée. L'abdomen est semi-ovalaire , et les anneaux dont il se compose ne sont dentelés que sur les cotés, avec les appendices fixés aux cinq premiers anneaux, très longs et arborescents. I.a seule espèce connue est I'Ione tiioracique, Ione thoracicus Latr. Ce petit Crustacé se trouve sous le test de la Callianassa subter- ranea; il se cache entre la carapace et les parties charnues, et forme une tumeur d'un côté du corps. (H. L.) IPE IOXESIA. bot. ph. — Voy. jonf.sia. IOXIDIUM. bot. ph. — Voy. jomdhm. ♦IOXIEXS. Ionii. crust. — Famille de 1 ordre des Isopodes, section des Isopodes sédendaires, établie par M. Milne-Edwards, qui lui donne pour caractères : Appendices abdominaux filiformes et entourant l'abdo- men. Cette famille ne renferme que'le seul genre Ione. Voy. ce mot. ( H. L.) lONOS'SIS. bot. ph. — Voy. jonopsis. *Ï0XT110DES (fovOoç, duvet), ins.— Genre de Coléoptèressubpentamèrcs, tétra- mères de La treille, famille des Longicornes, tribu des Cerambycins, formé par Serville (Ann. de la Soc. enlom. de Fr., tome II, p. 558). L'espèce type est 17. formosa Dej.- Serv., originaire du Sénégal. (G.) IPÉCACUANHA. bot. ph. — Ce nom a été donné à plusieurs plantes différentes d'espèce, de genre et même de famille, mais qui se ressemblent toutes par les pro- priétés médicinales de leur racine, pronon- cées à des degrés divers. Ce nom appartient, il est vrai, plus particulièrement à deux Rubiacées ; mais leur histoire ne peut être présentée sans qu'il soit question en même temps des autres espèces qui ont des pro- priétés analogues, et qui sont employées à leur place en divers points du globe, quoi- que avec moins d'avantages. Les premiers auteurs qui firent connaître l'Ipécacuanha en Europe furent MarcgralT et Pison , qui, au xvne siècle, le décrivirent, le figurèrent, et signalèrent ses propriétés dans leur Hisloire naturelle et médicale du Brésil. Mais, tout exacts qu'ils étaient, les renseignements fournis par eux furent né- gligés et oubliés ensuite entièrement , et les botanistes qui vinrent après eux attribuè- rent la substance employée sous le nom d'I- pécacuanba à plusieurs plantes toutes diffé- rentes de celle de Marcgraff et Pison. Ainsi Rai crut qu'elle provenait d'une espèce de Paris; Linné pensa d'abord qu'elle était fournie par un Lonicera, et plus tard par une Violette. Cette dernière opinion préva- lut pendant longtemps : seulement, les bo- tanistes variaient alors d'opinion au sujet de l'espèce de Violette qui" devait être re- gardée comme le véritable Ipécacuanha. Les premiers renseignements exacts sur cette importante question Turent publiés en 1781 par Linné fils , qui les tenait de IPE 624 Mutis ; mais la plante envoyée par Mu- lis , et que Linné fils publia sous le nom de Psychotria cmelica Mutis, n'était que l'Ipécacuanha du Pérou; et, oubliant la description de Pison, l'on crut alors qu'elle était identique avec l'espèce du Brésil. Cette erreur ne cessa qu'en 1 800 , lorsque Gomez ayant rapporté du Brésil la plante qui four- nit l'Ipécacuanha de cette contrée, Brotero reconnut qu'elle était totalement distincte de l'espèce péruvienne, et la rapporta au genre Callicocca de Schreber, qui rentre dans le Cephœlis , antérieurement établà par Swarlz. Cette distinction , établie par Brotero dans les Actes de la Société lin- néennede Londres en 1800, fut confirmée l'année suivante par Gomez dans son Me- moria sobre Ipécacuanha , dans lequel fut donnée une nouvelle figure de la plante du Brésil. Dans l'état actuel de nos connaissances , la dénomination d'Ipécacuanha appartient essentiellement à l'espèce brésilienne, Ce- phœlis Ipécacuanha Swartz {Callicocca Ipé- cacuanha Brot.) , celle décrite ancienne- ment par Pison, et à l'espèce péruvienne, Psychotria emetica Mutis, signalée et décrite pour la première fois par Linné fils, d'après Mutis. Outre ces deux Rubiacées , il en est encore d'autres, telles que des Richardso- nia, des Spennacoce , qui ont quelquefois été compris sous la dénomination vague d'Ipécacuanha; mais l'une des plantes qui reçoivent le plus habituellement ce nom est une Violariée, le JonidiumlpccacuanhaYenl. ( Pombalia Ipécacuanha Vandelli ), qui porte au Brésil les noms de Poaya, Poaya branca, et à laquelle ressemblent plus ou moins, sous le rapport de leurs propriétés, quelques autres espèces du même genre, comme les J. indecorum et poaya Aug. St-Hil., /. bre- vicaule et urlicœfolium Mart. Ces diverses plantes sont comprises sous la dénomina- tion générale d'Ipécacuanha blanc , que l'on étend encore à des Asclépiadées, comme ies Cynanchum vomilorium, mauritianum, etc., même à des Euphorbiacées. Ne pouvant examiner ici toutes ces plantes, nous allons nous borner à jeter un coup d'œil sur les trois auxquelles s'applique spécialement la dénomination d'Ipécacuanha , et chez lesquelles résident au plus haut degré les propriétés médicinales qui en font des 622 1PE IPE médicaments d'une grande importance. I. Cephœlis, Swartz. Ce genre appartient à la ramille des Rubiacées , tribu des Psy- chotriées ; il donne son nom à la sous-tribu des Céphœlidées ; ses caractères ayant été donnés à l'art, ceph.elis, nous ne les repro- duirons pas ici. L'espèce essentiellement intéressante de ce genre est le Cephœlis Ipecacuanha Swartz (Callicocca Ipecacuanha Brotero , Ipeca- cuanha officinales Arruda). Elle croît au Brésil, dans les provinces de Femambouc, de Bahia , de Rio-Janciro, etc., où elle fleurit de novembre à janvier; elle habite les forêts et les vallées des montagnes. Sa tige est d'abord ascendante et finit par se redresser; elle est légèrement pubescente au sommet,; ses feuilles sont ovales-oblon- gues , scabres en dessus , revêtues en des- sous d'un léger duvet; ses stipules sont fendues en lanières sélacées; ses capitules de fleurs sont terminaux , d'abord dressés, puis pendants; ils sont accompagnés de 4 bractées presque en coeur. C'est cette espèce qui fournit à l'Europe presque tout l'Ipéea- cuanha qui s'y consomme. Cette substance est fournie par le rhizome de la plante, qui s'étend à peu près horizontalement sous la surface du sol , et qui se reconnaît à des ca- ractères très marqués. Tel qu'il existe dans le commerce, il forme des morceaux allon- gés , de la grosseur d'une plume à écrire, contournés de manière irrégulière, simples ou rameux ; sa surface est entrecoupée, à des espaces très rapprochés, de sortes d'é- tranglements circulaires, dans l'intervalle desquels l'écorce , acquérant beaucoup d'é- paisseur, se relève en espèces d'anneaux qui en forment le caractère le plus essentiel. C'est dans cette écorce que résident les propriétés médicinales de la plante, car l'axe ligneux qu'elle recouvre en est entiè- rement dépourvu. Lorsqu'on coupe ce rhi- zome ou , comme on le dit ordinairement, cette racine, on reconnaît qu'elle est cas- sante, que sa cassure est brunâtre, comme résineuse; de plus, sa saveur est un peu acre et amère; son odeur est nauséabonde, faible pour de petites quantités , assez forte dans de grands amas pour avoir pu quel- quefois , dit-on, causer des accidents fâ- cheux. Cette espèce d'Ipécacuanha est aussi désignée sous le nom d'Ipécacuanha gris. M. A. Richard ayant reconnu que la cou- leur ne peut servir à caractériser nette- ment les diverses racines qui portent la dé- nomination commune d'Ipécacuanha, a pro- posé de leur donner des noms tirés de leur configuration extérieure; c'est d'après ca motif qu'il a nommé l'Ipécacuanha fourri par le Cephœlis, Ipecacuanha annelé , déne mination tirée de la forme qu'affecte sou écorce. II. Psychotria, Linn.-Cegenreapparlient, comme le précédent , à la famille des Ru- biacées et à la tribu des Psychotriées , à la- quelle il donne son nom. Les plantes qui le composent sont de petits arbres ou des ar- brisseaux, rarement des herbes à racines vivaces , qui habitent les contrées intertro- picales , principalement on Amérique. Pour les caractères de ce genre, voyez psy- chotria. L'espèce la plus remarquable de ce genre est le Psychotria emetica Mutis (in Lin. fil., suppl., 144). C'est une plante sous-frutes- cente , à tige droite , pileuse et presque co- tonneuse; à feuilles oblongues, acuminées, rétrécies à la base, ciliées, légèrement pi- leuses à leur face inférieure; à stipules très co-urtes , ovales, acuminées; à fleurs réu- nies en grappes pauciflores axillaires. Sa baie est bleue , ovoïde ou presque globu- leuse , lisse. Sa racine est rameuse et s'en- fonce verticalement dans la terre. Cette es- pèce croît dans la Nouvelle-Grenade, le long de la rivière Magdalena , dans la pro- vince de Gironne, etc. : c'est elle que l'on a regardée pendant quelque temps comme fournissant tout l'Ipécacuanha du commerce, tandis qu'en réalité sa racine n'arrive en Europe que rarement , et n'entre dans la consommation qu'en quantité presque insi- gnifiante. Elle constitue ce qu'on nommait d'abord l'Ipécacuanha brun ou noir, et que M. A. Richard a désigné , d'après son ap- parence extérieure, sous le nom d'Ipéca- cuanha slrié. Cette substance médicinale forme des morceaux à peu près cylindri- ques, de la grosseur d'un tuyau de plume à écrire, peu contournés, marqués à des distances assez éloignées d'étranglements circulaires profonds, et présentant des li- gnes enfoncées longitudinales, ou des stries, qui lui ont valu sa dénomination. Sa cou- 1P!«: 1PÈ G23 leur est brun foncé. Sa cassure est brune , d'apparence peu résineuse; son odeur est presque nulle; sa saveur n'est pas amère, et ne devient légèrement acre qu'après que la matière a resté longtemps sur la langue. III. Parmi les diverses espèces dont la racine est confondue sous le nom d'Ipéca- cuanha blanc, nous ne décrirons ici que celle qui nous paraît la plus importante à connaître, et qui appartient au genre Juni- dium. Jonidium, Vent. Ce genre fait partie de la familledes Violariées; il se compose de plan- tes herbacées, sous-frutescentes, ou même quelquefois frutescentes, qui croissent pres- que toutes dans les contrées intertropicales, particulièrement en Amérique. Pour ses ca- ractères, voyez jonidium. L'espèce la plus intéressante de ce genre est le Jonidium Ipecacuanha Vent. , dont Vandelli avait fait son genre Pombalia, adopté par M. Gingins dans le Prodr., 1. 1, p. 307. Elle croît spontanément à Cayenne et sur la plus grande partie de la côte du Brésil jus- qu'au cap Frio , au-delà duquel elle ne se montre plus. Ses feuilles sont alternes, lan- céolées, ovales, dentées en scie, aiguës à leurs deux extrémités; ses stipules sont membraneuses, acuminées, marquées de nervures dans leur milieu; les divisions du calice sont demi-pinnatifides ; le pétale pos- térieur est très grand, elliptique dans lesens transversal. La racine de cette espèce est très employée dans l'Amérique méridionale en place de celle du Cephœlis Ipecacuanha; à Fernamboue, on la regarde comme un ex- cellent remède pour combattre la dysente- rie. Dans le commerce, elle est assez peu répandue. Les propriétés médicinales des racines des plantes qui viennent de nous occuper et de celles qui leur ressemblent sous ce rapport et que nous avons citées plus haut, n'ont été reconnues et n'ont déterminé leur emploi fréquent en Europe que depuis la fin du xvne siècle. Marcgraff et Pison les avaient préconisées, il est vrai , surtout pour com- battre les diarrhées chroniques , mais néan- moins ce médicament était resté encore inusité. En 1672, un médecin, nommé Le- gras, en ayant rapporté d'Amérique une quantité assez considérable, avait cherché à l'introduire dans la thérapeutique euro- péenne; mais l'emploi en ayant été fait sans discernement et à trop forte dose, les effets qu'on en obtint Turent désa\antagcux, et il en résulta un abandon completde cette substance. Un peu plus tard, en 1686, un négociant français nommé Grenier en rap- porta d'Espagne environ 150 livres; il cher- cha à en tirer un parti avantageux; il s'as- socia pour cela à un médecin hollandais établi à Reims, nommé Adrien Ilelvetius. Celui-ci obtint de si bons résultats de l'emploi de ce remède, qu'il eut soin de tenir caché, que Louis XIV lui en acheta le secret moyen- nant une forte somme d'argent; ce fut dès cet instant que l'usage de l'Ipécacuanha se répandit en France, et qu'il s'étendit ensuite en Allemagne, en Angleterre et dans toute l'Europe. Les propriétés de l'Ipécacuanha détermi- nent son emploi presque journalier dans des circonstances diverses. Il est surtou usité comme émëlique ; mais ses effets dans5 ce cas sont moins avantageux que ceux de l'émétique lui-même; en effet, il détermine des vomissements assez peu abondants, mais accompagnés de violents efforts. Il agit d'une manière plus avantageuse sur le canal in- testinal, comme tonique, dans les cas de diarrhées chroniques; dans ces cas, son ac- tion est généralement salutaire. On le pres- crit également avec succès pour combattre les embarras bronchiques, les catarrhes] pulmonaires chroniques , et il détermina alors une expectoration abondante; enfin, on a recours à lui dans les fièvres puerpé- rales; ses bons effets, dans cette redoutable maladie, constatés d'abord par Doublet, en- 1782, ont été remis en lumière par Désor- meaux, qui a reconnu qu'ils étaient beau- coup moins prononcés et presque nuls en hiver. Dans ces diverses circonstances , on emploie la poudre de son écorce. Les propriétés des Ipécacuanhas sont prin- cipalement dues à un alcaloïde végétal, l'é- métine, qui existe en quantités variables dans leurs diverses espèces. L'analyse qui en a été faite par Pelletier a montré que ces écorces renferment les matières suivantes: l"une matière grasse, huileuse, brune, très odo- rante; 2° l'alcaloïde dont il vient d'être question, ou l'émétine; 3° de lacirevégétale; 4° une assez forte proportion de gomme; 5° près de la moitié de leur poids de fécule ; 62/4 IPH IPH 0° du ligneux; 7" des traces d'acide gallique. Quant à l'émétine en particulier, elle entre, d'après M. A. Richard, dans ia proportion de 14 ou 16 pour 100 dans l'Ipécacuanha annelé, dans celle de 8 pour 100 dans l'Ipé- cacuanha strié, et seulement dans cellede 3 pour 100 dans l'Ipécacuanha blanc du Jo- nidium Ipecacuanha. Ces proportions rela- tives sont l'expression de la valeur médicinale et de l'activité relative de ces substances. (P. D-) *IP1IIAS ( nom mythologique), ins. — Genre de Lépidoptères Rhopalocères, famille t;, fort; «ovç, pied), ins.— Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonatocères, division des Érirhinides, créé par Schœnherr {Syn. gen. et sp. Curculion., t. III, p. 24S-7, t. Il, p. 127). Il ne renferme que 2 espèces, IV. rudis Sch. et Uoeï Hope; la première est originaire du Brésil, la seconde de la Nou- velle-Hollande. (C.) IPIIIS (nom mythologique), crust. — Genre de l'ordre des Décapodes brachyures, de la famille des Oxystomes, établi parLeacli aux dépens des Cancer de Herbst et des Leu- cosia de Fabricius. Dans- cette coupe géné- rique, la carapace a presque la forme d'un rhombe, dont les côtés seraient arrondis et dont l'un des angles , dirigé en avant pour former le fond, serait tronqué. De chaque côté, elle se prolonge Inngitudinale- mentsous la forme d'une grosse et longue épine. La tige externe des pattes-mâchoires extérieures est presque linéaire, mais un peu plus étroite vers son extrémité qu'à sa base. Les pattes antérieures sont filiformes et ter- minées par une pince pointue un peu re- courbée en dedans et armée de petites épi- nes, comme chez les Ilia (voy. ce mol). Les pattes suivantes sont cylindriques et extrê- mement grêles. Enfin, le grand segment de l'abdomen est formé de deux articles soudés chez la femelle et de trois chez le mâle. L'Iphis a sept épines , Iphis seplem-spinosa Fabr.,est le seul représentant de cette coupe générique. Ce singulier Crustacé a pour pa- trie la mer des Indes. (11. L.) *1PHIS (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Élatérides, créé par M. Laporte ( Revue entom. de Silb., t. IV, p. 4). L'espèce type, /. glauca, est origi- naire du Mexique. (C.) *IPHISIA. bot. pu.— Genre de la famille des Asclépiadées-Cynanchées, établi par Wight et Arnott (Contribua, 52). Herbes ou sous-arbrisseaux des Indes orientales. Voy. ASCI.ÉPIADÉES. IP1HTION. poia-p. — Genre de Spon- giaires. Voy. éponges. *IPHITRACHELLS {fyiç, Tort; TPoéz„- >oç, cou), ins. — Genre de la tribu des Proc- totrupiens, de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Haliday (Enlom. magaz.) suc I une seule espèce (/. lar Halid.) trouvée d'a- bord en Angleterre. (Bi..) ! *IPI1IUS (fyios, robuste), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Méla-I somes, tribu des Ténébrionites , établi pari Dejean (Catal.) pour une seule espèce , le> Tenebrio serratus de Fabr., originaire de Guinée. C.) ♦IPHTHIXUS, Dej. ins. — Syn. de Ny- j ctobates, Guér. (C.) IR1 IPO, Pers. bot. i-ii. — Syn. tfAnliaris, Lesehen. IPO.YI,EA, Jacq. bot. pu.— Syn. de Con- volvulus, Linn. IPOYIOPSIS, L.-C. Rich. bot. pu.— Syn. de Gilia, Ruiz et Pav. IPO.XOMEUTA. ins. — Voy. ypono- MEUTA. IPOXOMEUTIDES. ins. — Voy. TPO- NOMKUTIDES. IPREAU. bot. pu. — Voy. peuplier. IPS (ty, ver), ins. — Genre de Coléop- tères pentamères, famille des Clavicornes, tribu des Nitidulaires d'Erichson, créé par Fabricîus (Systema Eleulh., t. 11 , p. 577). Ou connaît 9 espèces de ce genre; 6 appar- tiennent à l'Amérique du Nord , et 3 à l'Europe. (C.) *IPSEA(nom mythologique), bot. pu. — Genre de la Famille des Orchidées-Dendro- biées, établi par Lindley (Orchid., 124). Herbes de l'île deCeylan.Foy. orchidées. *IPSOLEl'RUS. ins.— Genre de Coléop- tères pentamères , famille des Carabiques, tribu des réroniens, créé par Kirby (Fauna borcali americana, 1837), pour une seule espèce, VI. nilidus, originaire du Ca- nada. (C.) •1R.CNEJUS , Lcach. ins. —Syn. de Zi- rophobius, DaIm.,et£ep/oc/u'jus,Germ. (C.) *IRENE. Irena, Horsf. ois. — Genre créé aux dépens des Drongos. Voy. ce mot. (Z. G.) *IRESIA ou IÏIRESIA ('t>n; , epervier). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques , tribu des Cicindé- lètcs, créé par Dejean (Species général des Coléoptères , t. V, p. 206), et qui a pour type IV. Lacordairei De j., espèce fort rare, ei qui habite le Brésil. Trois autres espèces de la même partie de l'Amérique, décrites depuis par M. de Maunerheiin , se rappor- tent à ce genre. (C.) IPiESIXE (nom mythologique), bot. pu. — Genre de la famille des Amarantacées- Gomphrénées, établi par Willdenow pour des herbes de l'Amérique et de la Nouvelle- Hollande. V01J. AMARANTACÉES. IRIA , Rich. bot. pu. — Syn. à'Abild- gardia, Va M. IRIARTEA. bot. pu. — Genre de la fa- mille des Palmiers, tribu des Arécinées, établi par Ruiz et Pavon (Prodr., 139, t. vit. 1KI 6-2.1; t. 32). Palmiers de l'Amérique équinoxiale. Voy. PALMIERS. UillilM. Daptrius. ois. — Genre de l'or- dre des Oiseaux de proie , démembré par Vieillot du g. Falco, et fondé sur une es- pèce qui a les plus grands rapports avec les Caracaras. Il a pour caractères : Bec droit, robuste, comprimé sur les côtés, à cire couverte de poils; narines arrondies, obli- ques; le tour des yeux, la gorge et le bas du cou nus; tarses grêles, médiocres, réti- culés; ongles médiocres et pointus. Ce genre ne renferme qu'une seule es- pèce , I'Iribin noir, Daplrius alcr Vieill., (Gai. des Ois., pi. 5; Falco alerrimus Temm., pi. col. 37 et 342), dont le plumage, comme son nom l'indique, est entièrement noir, à l'exception de la queue, qui est blanche, ponctuée de noir à son origine. — Habite la Guiane et le Brésil. On ne connaît ni les habitudes, ni les mœurs, ni même le genre de nourriture de cet oiseau. (Z. G. *IRICI!ROUS (îoiç, iris ; xp°3?. couleur). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques , tribu des Simpli- cimanes, créé par Newman , qui lui donne pour type le Cychrus unicolor de Knoeh , espèce de l'Amérique septentrionale. (C.) IUIDÉES. Iridcœ. bot. pu. — Celle grande et belle famille de monocotylédonil je compose de plantes herbacées , pourvues d'un rhizome tantôt très développé et hori- zontal, tantôt vertical et raccourci, resserré en renflements bulbiformcs qui ont été dé- crits, soit comme des bulbes solides, soit commedes tubercules, maisqui n'en sont pas moins de vrais rhizomes, seulement modi- fiés; un petit nombre présente une racine fibreuse vivace. Leurs feuilles sont disti- ques, équitantes ou pliées le long de leur nervure médiane, de manière à ne présenter à l'extérieur que leur surface inférieure, ensiformes ou linéaires; les caulinaires en- gainantes à leur base. Leurs fleurs son! complètes, quelquefois solitaires, plus sou- vent réunies en inflorescences diverses; elles sont accompagnées d'une spalbe for- mée ordinairement de deux bractées, et, en outre, de deux ou plusieurs autres bractées scaricuses; leur périanthe est formé de six parties colorées de nuances vives et diver- ses , petaloïdes, réunies inférieurement en 40 626 mi un tube adhérente l'ovaire, libres supé- rieurement et disposées sur deux rangs bien distincts, non seulement par leur situation, mais quelquefois encore par leur forme et leur direction (ex. : Iris). Le périanthe, régulier dans certains genres de la fa- mille , commence à devenir évidemment irrégulier chez d'autres ( ex. : Gladio- lus), où sa division supérieure et interne se montre notablement plus large que les autres; elle indique ainsi une transition vers les Orchidées, avec lesquelles les Iridées ont une analogie marquée. Ce périanthe est souvent très fugace ( ex. : Tigridia) ; quel- quefois aussi il est marcescent, et s'enroule en spirale après la fécondation. Les étami- nes sont au nombre de trois, épigynes, op- posées aux parties extérieures du périanthe à la base desquelles elles s'insèrent; leurs filets sont quelquefois soudés en tube, même fort allongé; leurs anthères sont extrorses , biloculaires; leur situation extrorse, qui constitue le principal caractère de la famille, se reconnaît surtout très bien dans le bou- ton ; mais quelquefois elle ne se manifeste plus dans la fleur épanouie , à cause de la torsion du filet ou de leur versatilité. L'o- vaire est adhérent en totalité, ou rarement dans les deux tiers de sa longueur seule- ment, divisé intérieurement parles bords rentrants des feuilles carpellaires en trois loges multi-ovulées; les ovules sont rangés en deux séries insérées à l'angle central des loges, analropes , le plus souvent horizon- taux; le style est unique, et se divise su- périeurement en trois branches stigmatiqiies ne forme et de dimensions variables. Le fruit qui succède à ces fleurs est une cap- sule trigone, triloculaire, à déhiscence lo- culicide; les graines sont presque toujours nombreuses, aplaties horizontalement par l'eflet de leur pression mutuelle, a test membraneux, quelquefois coriace ou charnu. Elles renferment un albumen charnu, plus ou moins consistant, et devenant parfois presque corné, et un embryon axile ou excentrique, généralement assez court. Les Iridées sont peu abondantes dans les régions intertropicales , surtout en Asie et en Afrique ; mais dans les régions chaudes ou tempérées situées en dehors des tropi- ques, elles sont beaucoup plus nombreuses, répandues presque partout, et, sur certains mi points, accumulées en quantité très consi- dérable; c'est ainsi qu'elles forment l'un des éléments dominants de la Flore du cap de Bonne-Espérance. Les parties méridio- nales de l'Europe en possèdent un assez grand nombre; mais ses parties moyennes n'en conservent plus qu'une quantité très limitée, et ses parties septentrionales en sont dépourvues. Certains de leurs genres ont des limites géographiques bien déter- minées : ainsi les Iris appartiennent aux parties tempérées de l'hémisphère nord; les Crocus à l'Europe et à l'Asie tempérée ; les Pardantlius à l'Asie tropicale, etc. Au- cun genre du Cap n'a été encore retrouvé en Amérique ni à la Nouvelle- Hollande ; enfin les parties occidentales de l'Amérique du Nord en ont aussi qui leur sont exclusi- vement propres. Plusieurs Iridées donnent des produits utiles comme substances médicinales, éco- nomiques, etc. : c'est presque toujours leur rhizome qui est employé sous ce rapport. Il renferme généralement, surtout dans sa forme tubéreuse ou bulbeuse, une quantité de fécule assez grande pour devenir quel- quefois comestible; mais cette fécule est mêlée d'une matière acre et d'une huile es- sentielle qui lui donnent ordinairement des propriétés excitantes que la dessiccation af- faiblit. Plusieurs Iris sont usitées pour ce motif (ex. : Iris (lorentina, germanica, etc.); d'autres sont ou surtout ont été employées comme purgatives, diurétiques, etc. (ex. : Irispscudo-acorus). Les parties extérieures et vertes de ces plantes sont absolument sans usages; mais la fleur de certaines d'entre elles présente de l'intérêt sous ce rapport : les stigmates du Crocus salivus fournissent la matière connue sous le nom de Safran , et le périanthe des Iris germanica et sibe- rica donne a la peinture une couleur assez usitée que l'on connaît sous le nom de vert d'Iris. Comme plantes d'ornement , les Iridées jouent un rôle très important dans les jar- dins à cause de la beauté de leurs fleurs ; presque tous leurs genres, et, pour plu- sieurs d'entre eux, un nombre considérable d'espèces, sont cultivés habituellement, soit en pleine terre , soit en pots. La cul- turc a même perfectionné la plupart de ces plantes, et on a obtenu un grand nombre IRI de variétés plus brillantes encore que leur type. Voici , d'après V Enchiridion botanicum d'Endlicher, la liste des genres qui compo- sent aujourd'hui la famille des Iridées : Sisyrinchium, Lin. (Bermudiana, Tourn.; Syorinchium, HolTmans. ; Orthrosanthus , Sweet) — Liberlia, Spr. (Renealmia, R. Br.; Nematosligma , Dietr. ) — Cipura , Aubl. (Marica, Schreb.; ? Trimeriza, Salisb.; ?tfy- daslrjlis, Salisb. ; ? Galatea, Salisb.)— Vieus- seuxia, Roche (? Freuchenia, Eckl.) - Mo- rœa, Lin. (H orner ia, Vent.; ? Diètes, Salisb.) — Diplarrhena, Labill. — Iris, Lin. [Xi- phion, Tourn.; Hermodactylus , Tourn.; Sisyrinchium, Tourn.; Isis, Trait.) — Her- bertia, Sweet. — Cypella, Herb. {Phalocal- lis, Herb.; Alophia, Herb. ; ? Trifurcaria , Herb. ; ? Beatonia , Herb.) — Hydrolœnia , Lindl. — Tigridia, Juss. — Rigidella, Lindl. — Ferraria, Lin. — Pardanlhus, Ker. [Be- lemcanda , Rheede ) — Arislea , Soland. (Cleanthc , Salisb.; ? Bobartia, Lin.; Wre- dowia , Eckl. ) — ; Witsenia , Thunb. ( Nive- nia , Vent.; Geniisia , Rchb. ; Sophronia, Lichlenst. ; Tapeinia, Commers.) — Pater- sonia, R. Br. (Genosiris, Labill.) — Galaxia, Thunb. — Ovieda , Spreng. ( Lapeyrousia , Pourr. ; Peyrousia , Sweet; Merisostigma , Dietr. ) — Anomatheca , Ker. ( Anomaza , Laws.) — Babiana , Ker. (Acaste, Salisb. ) — Gladiolus. Tourn. (Hebea, Pers.; Lemo- nia, Pers. ; Homoglossum, Salisb.; Synolia, Sweet; Streptanthera , Sweet; Bertera , Sweet; Anlholyza, Lin.; Cunonia, Buttn,; Anisanthu<, Sweet; Pelamenes , Salisb.) — Walsonia, Mill. (Micranthus , Pers. ; Pha- langium, Houtt.; Meriana, Trevir. ; ?IVew- beria, Eckl.) — Sparaxis, Ker. — Monlbre- tia, DC. (Hexaglollis, Vent.; Trilonia, Ker. ; Waizia , Rchb. ; Houttuynia , Houtt. ; Freesa, Eckl.; Bellendenia, Rafin.) — Ixia, Lin. (? Morphixia, Ker; Hyalis , Salisb.; Eurydice, Pers. ; Agrella, Eckl.) — Diasia, DC. ( Aglœa, Pers.; Melasphœrula, Ker.; Phalangium, Burm.) — Hesperantha, Ker. (Hesperanlhus, Salisb.) — Geissor/a'sa, Ker. (? Weihea, Eckl.; ÏSpatalanlhus, Sweet)— Trichonema, Ker. (Romulea, Murattî; ?Are- mastulis, Nutt. ; IGelasine, Herb.). — Cro- cus, Tourn. (P. D.) II\IDI\E. Iridina (nom mythologique). moll. — En créant son g. Anodonte dans IRI 027 les Planches de l'Encyclopédie , Bruguière y confondit plusieurs sortes de coquilles, une entre autres fort remarquable par les cré- nelures de sa charnière , et pour laquelle Lamarck créa un peu plus tard son g. lri- dine. Fondé d'abord uniquement sur les ca- ractères extérieurs de la coquille, il fut considéré tantôt comme un sous-genre, tan- tôt comme une simple section, soit des Anodontes, soit des Molettes, selon que l'on envisageait l'un de ces genres d'une manière plus ou moins générale. L'espèce qui servit de type au genre était excessive- ment rare dans les collections. Dans son voyage dans la haute Egypte , M. Cnilliaud trouva dans le Nil une belle espèce d'il idine, dont il recueillit des animaux qu'il voulut bien nous confier à son retour; il y joignit quelques individus de VAnodonla rubens, ei nous reconnûmes dans ces coquilles , ainsi que dans l'animal , des caractères propres à les faire conserver comme un bon genre. Cette communication de M. Cailliaud nous détermina à publier, parmi les Mémoires de la Socie'té d'histoire naturelle de Paris, une notice anatomique sur l'animal du g. Iri- dine de Lamarck. Avant ce travail , on au- rait pu sans scrupule réunir les Iridines aux Anodontes; car, si les unes ont des créne- lures irrégulières sur !a charnière, les au- tres ont une charnière absolument sembla- ble à celle des Anodontes ; la réunion de ces genres se trouvait donc justifiée. Mais l'ani- mal des Iridines ofTre des caractères qui le distinguent nettement de celui des Anodon- tes ; en effet, dans les Anodontes et dans les Mulettes , les lobes du manteau sont disjoints dans toute leur circonférence; une seule petite bride placée à l'extrémité de la branchie circonscrit un vestige de siphon anal. Dans les Iridines, au contraire, les lobes du manteau se joignent à la base, et leur commissure remonte vers le tiers infé- rieur de leur longueur. Ce manteau n'est pas seulement perforé à son extrémité pos- térieure, il se prolonge en deux siphons courts , réunis dans toute leur longueur et garnis de papilles à leur extrémité. Ces si- phons sont contractiles par eux-mêmes, et peuvent rentrer presque entièrement dans l'intérieur de la coquille , quoiqu'ils soient dépourvus de muscles rétracteurs propres, produisant une sinuosité dans l'impression 62S IRI palléale. Quant aux autres caractères de l'animal , ils sont absolument semblables a ceux des Anodontes et des Mulettes. Le pied est grand et comprimé ; les palpes labiaux sont triangulaires et de la même forme que dans les Anodontes ; l'appareil branchial lui-même ne présente aucune différence: de sorte que , pour caractériser les Iridines, il suffirait de dire que ce sont des Anodon- tes dont les lobes du manteau sont réunis à la base et prolongés en deux siphons réunis. Une forme toute spéciale rendait autre- fois très facile la distinction des espèces du g. Iridine ; mais depuis que nous avons dé- couvert dans VAnodonla rubcns un animal semblable à celui de VIridina nilolica, on ne peut plus, d'après la forme seulement, distinguer les Iridines des Anodontes. La charnière elle-même, dentelée comme celle des Arches, dans quelques espèces, reste simple dans la plupart des autres et ressem- ble par là à celle des Anodontes. Nous avons recherché dans l'intérieur des valves s'il n'y aurait pas quelques caractères particuliers aux Iridines, et nous y avons trouvé au côté antérieur deux grandes impressions musculaires nettement séparées que l'on ne voit ni dans les Anodontes, ni dans les Mulettes. Ainsi, dans toutes les Iridines, on trouvera trois impressions musculaires, caractères très apparents , et dont l'obser- vation est très facile. On sait que la classification des Mollus- ques acéphales repose, dans la plupart des méthodes, sur les modifications du manteau, puisque, d'un côté, on peut ranger tous ceux de ces animaux qui ont le manteau plus ou moins fermé et muni de siphons iiostérieurs, et d'un autre , tous ceux dont l gr£1e; v.-n?iq, jambe), ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, famille des Curculionides or- thocères , division des Brenthides, créé par Schœnherr (Syn. gen. etsp. Curcul., t. V, p. 571 ), mais qui ne pourra être conservé ; 2 genres du nom d'Ischnomcra ayant été établis dans cet ordre, l'un pour désigner un Slénélytre et l'autre un Malacodcnne ; ensuite, parce que nous avons publié an- térieurement à Schœnherr le genre Aulaco- deres , qui est le même que VIschnomerus dont il s'agit. L'espèce type, originaire de Madagascar, a reçu les noms de Aul. im~ molusCh. (Is. lineearis Schœnherr). (C.) *ISCHi\OPTERA([VXv0-ç, grêle; wrtpo», aile), ins. — Genre de la tribu des Blat- tiens,de l'ordre des Orthoptères, groupe des Blattites, établi par M. Burmeister (Flandb. der Enlom.) sur quelques espèces placées par la plupart des autresentomologistes dans le genre Blatla. M. Burmeister cite les /. gracilis. 1u Cap; /. fumata, du Brésil; /. morio , de Colombie, etc. (Bl.) *ISCIli\OSCEEIS (^vo'ç, délié; ™«Àoç, jambe), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Lamellicornes, tribu ISC des Scarabéides Mëlilophiles , établi par M. le docieur Burmeister, qui lui donne pour type le Golialhus Hopfneri Gor. et Perch., espèce originaire du Mexique. (G.) *lSCII\OSQMA, Stephens. ins. — Syn. de Mycetoporus , Mann. (C.) *ISCIHVOSTOMA (îxv'?» grêle ; vS-oç, dos). ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille, famille des Longi- cornes, tribu des Cérambycius , créé par Newman (Ann. of nalural Hislory, t. V, p. 17) avec une espèce de la Nouvelle- Hollande. (C) *ISC!I!\OTRACHELUS Oxvo'?, grêle; ToaX/î'/.o; , cou ). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides go- nalocères, division des Brachydérides, éta- bli par Schœnherr (Syn. gen. et sp. Cur- cul., t. VI, p. 287 ), et qui a pour type une espèce du Sénégal, Is. granulicollis Sch. (C). *ISCI1MJRE. Ischnurus (laXvk, grêle ; oipa, queue), akach. — Ce genre, qui appartient a l'ordre des Scorpionides , a été établi par M. Koch aux dépens des Scorpio des auteurs. Les caractères de cette nou- velle coupe générique peuvent être ainsi exprimés : Yeux du vertex entre le pre- mier et le deuxième tiers de la tête; les latéraux, au nombre de trois, égaux ou à peu près égaux, placés sur une même ligne, sur le bord antérieur externe; une échancrure au bord antérieur; céphalo- thorax et abdomen déprimés, élargis ; queue plus petite ou seulement égale au céphalo- thorax, grêle, rarement plus allongée, à vésicule petite , sans épine sous l'aiguillon; palpes grands, élargis et aplatis ainsi que le corps. Les espèces qui composent ce genre sont peu nombreuses; elles habitent Vlnde, l'Australie, la Colombie et le cap T. VII. ISC 633 de Bonne-Espcrancc. Celle qui peut être considérée comme type de celte nouvelle coupe générique est l'I. longimane , /. Ion- gimanus Herbst (Scorpio), du cap de Bonne- Espérance. (H. L.) *ISCI1YR0CÈRE. Ischyrocerus (J^upoç, fort; xtpctç, antenne), cbust. — Genre éta- bli par M. Kroyer aux dépens des Crevet- tes et des Erichthonies , dans l'ordre des Isopodes, et rangé par M. Milne-Edwards dans sa famille des Crevettines et dans sa tribu des Crevettines sauteuses. Dans ce nouveau genre , la tête se prolonge beau- coup au-dessus de l'insertion des antennes inférieures, Les antennes supérieures, in- sérées au sommet de ce prolongement, sont presque aussi longues que les an- tennes inférieures, et portent un petit filet terminal accessoire; le filet principal ne se compose que de six ou sept articles. Les mandibules portent une grande tige palpiforme , élargie vers le bout. Les pièces épimériennes sont de grandeur ordinaire. Les pattes de la première paire sont courtes et terminées par une main ovalaire, dont la griffe est grêle , mais assez longue. Les mains de la seconde paire sont extrême- ment grandes , convexes en dessus, concaves en dessous et armées d'une griffe énorme. Les autres pattes sont très petites. L'abdo- men est comme chez les Crevettes et ne pré- sente rien de remarquable. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre, c'est l'Is- CHYROCÈRE A PATTES ÉTROITES, ISChyrOCCrUS anguipes Kroyer, rencontré sur les côtes du Groenland. (H. L.) *ISCI1YR0D0IV ('crxupoç, fort; S<îovç, dent), iiept. — M. Mériau (Jahrb. f. Miner., 1828) donne ce nom à un petit groupe d'O- phidiens. (E. D.) *ISCI1YR0PSALE. Ischyropsalis. arach. — Ce genre, établi par M. Koch dans ses Die arachniden, n'a pas été adopté par M. P. Gervais, qui, dans VHist. nat. des Ins. apt. de M. Walckenaër, rapporte cette coupe gé- nérique à celle des Phalangium (voy. ce mol). L' Ischyropsalis helwigii est le type de ce nouveau genre. (H. L.) «ISCHÏROSONYXOVxvpô;, robuste; ?w|, ongle), ins. — Genre de Coléoptères subpen- tamères (tétramères de Latreille), famille des Cycliques, tribu des Cassidaires, proposé par nous, et adopté par M. Dejeait, qui^ dans 40* 63i ÎSÎ son Catalogue, y rapporte deux espères indi- gènes du Brésil : /. oblongaelpeltoides. (C.) "ISCHYRUS (ioxvpis, robuste), ins.— Genre de Coléoptères subpenlameres (tétra- mères de Latreille), famille des Clavipalpes, proposé par nous et adopté par M. Dejean, qui, dans son Catalogue, en mentionne 10 espèces. M. Th. Lacordaire (Mon. des Erolyl.) a maintenu ce genre. 53 espèces, toutes d'Amérique, ont été décrites par nous. Ce genre fait partie des Érotyliens engidifor- rnes de M. Lacordaire. (C.) ISEE. hœa (nom mythologique), crust. — Ce genre, qui a été établi par M. Milne- Edwards, appartient à l'ordre des Isopodcs , à la famille des Crevettines et à la tribu des Crevettines sauteuses. Dans cette petite coupe générique, ce ne sont pas seulement les pattes des premières paires qui sont pré- hensiles, mais encore celles des cinq paires suivantes qui sontégalementsubchéliformes; car toutes sont terminées parun article aplati et tronqué au haut, contre le bord duquel s'infléchit une griffe terminale ; les pattes de la seconde paire sontseulement un peu plus grosses que les autres. Du reste , ces Crus- tacés ressemblent en tout aux Crevettes ; les antennes supérieures, à peu près de la même longueur que les inférieures, se ter- minent par deux tiges rnulti-articulées, dont l'une grande et l'autre très courte; enfin l'appareil buccal ne présente rien de remar- quable. La seule espèce connue est ITsée de Montagne , Isœa Montagni Edw. {Hist. nal. des Crust., t. 3, p. 2G) ; ce petit Crus- tacé a été rencontré aux îles Chausey. (H.L.) *ISÉE. Isea, Guér. crust. — Syn. de Callianise. l'oy.ce mot.- (H. L.) ISÉRINE. min. —Espèce de Fer oxydé. Voy. fer. ISEïlTIA. bot. ph. —Genre de la famille des Rubiacées-Isertiées, établi par Schreber (Gen., n" 602). Arbustes de laGuiane et du Mexique. Voy. rubiacées. *ISEr»TIÉES. Iserlieœ. bot. th.— Tribu de la famille des Rubiacées. Voy. ce mot. ISIDE. Isis (nom mythologique), polyp. — Linnaeus (llort. Cliffort. et Syst. nalurœ) a créé sous ce nom un genre de Poly- piers qui, adopté par tous les zoologistes, a été restreint par Lamarck, et surtout par Lamouroux. Les caractères des Isis sont les suivants : Polypier dendroïde ; articula- IST lions pierreuses, blanches, presque trans- lucides, séparées par des entre-nœuds cor- nés et discoïdes, quelquefois inégaux; écorce épaisse, friable dans l'état de dessic- cation, n'adhérant pas à l'axe, et s'en dé- tachant avec facilité ; cellules éparses , non saillantes. Ces Polypiers sont toujours cy- lindriques, avec des rameaux épars; leur couleur est blanchâtre dans le Polypier re- vêtu de son écorce : celle de l'axe présente deux nuances bien tranchées; elles sont blanches et brunes, plus ou moins foncées. La grandeur varie de 1 à 5 décimètres. Les Isides sont répandues dans toutes les mers; elles se trouvent sur les côtes d'Is- lande, ainsi que sous l'équateur : on les rencontre dans l'océan Indien. Les insu- laires des Moluques et d'Amboine les em- ploient dans une foule de maladies ; ce qui pourrait faire regarder ces Polypiers comme un remède universel, si l'usage qu'en font ces peuples ne prouvait leur ignorance en mé- decine. On ne connaît qu'un petit nombre d'es- pèces de ce groupe : celle que nous prendrons pour type est Ylsis hippuris Lin., Gm., etc., qui se trouve communément dans toutes les mers, même dans celles du Nord. Le Corail rouge était autrefois place dans ce genre sous la dénomination d'/s/s hobi- lis; d'autres espèces qui entraient également dans ce groupe font aujourd'hui partie ^cs genres Melitce et Mopsée. (E. D.) ISIDEES. Isideœ. polyp. — L'ancien genre Isis de Linné est devenu pour M. La- mouroux et les auteurs modernes une fa- mille distincte de Polypiers, qui, à son tour, a été partagée en plusieurs divisions génériques. Les Isidées sont des Polypiers dendroïdes , formés d'une écorce analogue à celle des Gorgoniées, et d'un axe articulé, à articulations alternativement calcarco- pierreuses, cornées et solides ou spongieuses, presque subéreuses. On ne connaît pas les Polypes des Isidées , car les auteurs qui en ont parlé les ont regardés comme les mêmes que ceux du Corail rouge, qu'à l'exemple de Linné ils plaçaient dans le genre Isis : ils doivent, suivant Lamouroux, ressembler beaucoup aux animaux des Gorgonées. Les Isidées ne se trouvent que dans la zone équatoriale et dans le voisinage des tropiques . à l'exception de Ylsis hippuris , ISO que les auteurs ont indiqué dans presque toutes les mers, en Islande, en Norwége , dans la Méditerranée , dans la mer des Indes , en Amérique, etc. On connaît un assez grand nombre d'es- pèces d'Isidées, qui ont été placées dans les genres Mélitée , Mopsée et lside. Voy. ces mots. (E- D.) ♦ISÏDOREA (nom propre), bot. pu.— Genre de la famille des Rubiacées-Hédyoti- dées, établi par A. Richard {in Mem. Soc. h. n. Paris., V, 284, c. 25, f. 1). Arbrisseaux des Antilles. Voy bubiacées. ISIDIIOGALVIA, Ruiz et Pav. bot. ph. — Syn. de Tofieldia, Huds. ÎSiS. polyp. — Voy. 1SIDE. *1S1S, Tratt. bot. ph. — Syn. d'Iris , Linn. ISNARDIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des OEnothérées-Jus- sieuées , établi par De Candolle {Prodr., III, 59). Herbes aquatiques ou marécageu- ses des régions tempérées de l'hémisphère boréal, fréquentes en Amérique, rares dans l'Afrique tropicale. Voy. genotherées. *ISNELIA, Cass., Less. bot. ph. — Syn. de Chrysanlhemum, DC. ISOCARDE. Isocardia (fjo;, égal; xao&'a , ouverture), moll. — Il résulte des re- cherches préalables que nous avons entre- prises sur le genre Isocarde que plusieurs des espèces de ce genre ont été connues des premiers oryetographes ; on en a la preuve dans le Muséum melallicum d'AIdrovande , le Muséum Wormianum, et enfin dans l'ou- vrage si remarquable de Scylla, où l'on trouve pour la première fois constatée l'ana- logie évidente des espèces marines vivantes et fossiles. Ces ouvrages se publiaient de 1648 à 1670 ; et il faut descendre jusqu'à l'ouvrage de Bonanni, publié en 16S4, pour trouver la première figure de l'espèce d'Iso- carde vivante dans les mers d'Europe. Bientôt après un grand nombre de natura- listes mentionnèrent alternativement des espèces fossiles et des espèces vivantes, en leur donnant des noms divers, car, à cette époque, la nomenclature n'était point fixée et le désordre continua jusqu'au moment où Linné , ayant limité les genres et dé- terminé rigoureusement les espèces, intro- duisit l'espèce commune des mers de l'Eu- rope dans un genre Chama qui rassemble des ISO 635 coquilles fort différentes les unes des autres. Les unes, plus nombreuses en espèces, sont adhérentes et irrégulières; à celles-là le nom de Chama est resté chez tous les au- teurs récents ; les autres sont libres, et parmi elles il y en a de cordiformes; Bruguière sentit que leurs rapports ne devaient pas rester tels que Linné les avait compris: aussi ce sage réformateur de la méthode linnéenne proposa-t-il {PI. de l'Encyclopé- die ) d'introduire le Chama cor parmi les Cardites. Peu d'années après , en cher- chant à améliorer la méthode conchyliolo- gique, .Lamarck créa - ^enre Isocarde, qui depuis est resté dav^ la science, parce qu'en effet il offre tous les caractères d'un bon genre. Déjà Poli, dans son grand ou- vrage sur les Mollusques des Deux-Siciles , avait donné sur l'animal des renseigne- ments précieux, à l'aide desquels il a été possible d'apprécier les rapports naturels du genre nouvellement institué par lezoo- iogiste français. Quoique Lamarck ne con- nût pas d'abord les travaux de Poli, se lais- sant guider par les caractères de la coquille, il rapprocha les Isocardes des Bucardes , rapprochement complètement justifié par les observations de Poli. Plus tard, Cmier et M. de Blainville cherchèrent à concilier l'opinion de Linné avec celle que rendaient nécessaire les nouveaux faits acquis à la science. 11 en résulta une classification dou- teuse à laquelle on doit préférer celle de Lamarck. Des observations recueillies en Irlande, en 1825, par un naturaliste An- glais, M. Butler, sur une seconde espèce d'Isocarde des mers de l'Europe, sont venues confirmer celles de Poli , si toutefois elles avaient eu besoin de l'être. Ainsi les carac- tères tirés de l'animal et ceux de la coquille donnent au genre en question autant de valeur qu'a tous ceux qui sont le plus in- contestablement admis dans la méthode. On reconnaît les coquilles du genre Iso- carde a une forme tout-à-fail spéciale ; elles sont très globuleuses , subsphériques, ra- rement un peu allongées; leur test est gé- néralement mince, et lescrochetsdes valves, inclinés sur le côté antérieur, sont très grands, protubérants, très écartés et tour- nés en spirale ; les valves sont parfaitement égales, closes dans toute leur circonférencs et réunies entre elles au moyen d'un liga- 63' ISO ment externe généralement peu saillant , mais qui, dans l'accroissement de la co- quille, présente un phénomène que l'on peut également observer dans les Cames et les Dicérates. En effet, ce ligament, par suite de l'écartemcnt des crochets, se bifurque en avant, et l'on remarque un petit sillon remontant jusque vers le sommet et résul- tant de cette bifurcation. Ce ligament est appuyé profondément derrière une nymphe assez longue et assez étroite; la charnière est assez singulière, et elle semble une mo- diGcation de celle des Cardiums. Sur la valve droite se montre une fossette étroite, se dirigeant d'avant en arrière et limitée, en dessus et en dessous, par une dent compri- mée qui suit exactement la même direction. Une autre dent plus allongée et qui fait suite à la dent supérieure en est séparée par unedépression assez notable ; cette dent vient monter sur le bord cardinal, à peu de distance de l'extrémité de la nymphe. Sur la valve gauche est cieusée une fossette al- longée, immédiatement au-dessus d'une grande dent cardinale, transverse , com- primée dans le milieu, ce qui la divise réellement en deux lobes inégaux. En ar- rière de cette dent bilobée et faisant suite à la fossette cardinale dont nous avons parié, on voit une fossette étroite, destinée à recevoir la dent postérieure de la valve droite; enfin , pour terminer ce qui a rap- port à la charnière, elle est munie en ar- rière d'une dent latérale postérieure com- parable à celle des Bucardes. Si nous exa- minons maintenant l'intérieur des valves, nous y trouvons deux impressions muscu- laires fort écartées : l'une antérieure, ovale, subsemilunaire , placée en avant de l'extré- mité antérieure de la charnière, et l'autre, postérieure, plus grande, subcirculaire , se voit au-dessous et en arrière de la dent la- térale postérieure. L'impression palléale est peu apparente ; elle s'étend d'une impres- sion musculaire à l'autre, en laissant entre elles et le bord des valves unezone fort large. L'animal a une forme analogue à celle de sa coquille: il est enveloppé dans un manteau mince qui, vers le bord des val- ves, s'épaissit par la présence d'une zone de muscles transverses destinés à faire ren- trer ou sortir le bord qui vient affleurer celui des valves. Ce bord est garni de ten- 1 ISO tacules courts et coniques, semblables à ceux qui se montrent sur le manteau d'un assez grand nombre de Cardiums. Ces lobes du manteau sont désunis dans la plus grande partie de leur étendue. Vers leur extrémité postérieure ils se rapprochent, se soudent, et présentent deux siphons très courts, inégaux, et dont l'ouverture exté- rieure, ovalaire, est garnie d'un double rang de fins tentacules coniques. La masse abdominale est peu considérable, lorsqu'on la compare à la cavité du manteau; elle porte en avant un pied aplati, sublingui- forme , coudé, assez semblable à celui des Bucardes, mais différent en cela qu'il est plus comprimé et plus allongé. De chaque côté du corps sont disposés avec symétrie les feuillets branchiaux s'élendant d'avant en arrière d'un muscle à l'autre. Par leur extrémité antérieure , ces feuillets bran- chiaux viennent s'interposer entre les pal- pes labiaux dont la forme et la disposition rappellent ce que l'on voit dans les Bu- cardes. Le nombre des espèces vivantes d'Iso- cardes actuellement connues est peu consi- dérable. Quatre seulement sont inscrites dans les catalogues. Les espèces fossiles sont beaucoup plus nombreuses, et elles se dis- tribuent dans presque tous les terrains de sédiment constituant la surface de notre globe. Nulle part elles ne sont très abon- dantes, mais en les réunissant toutes, il y en a une vingtaine au moins actuellement connues. Cependantce genre a subi des ré- ductions importantes depuis qu'un savant des plus distingués, M. Agassiz, dans ses Études critiques sur les Mollusques fossiles, a établi, d'après des caractères certains, un genre Céromye pour un certain nombre d'espèces confondues jusqu'alors parmi les Isocardes parce qu'elles en ont à peu près les formes extérieures. (Df.sii.) ISOCARDIA, Klein, moll. — Quelques personnes ont cru , à cause de la ressem- blance du nom, retrouver dans ce g. de Klein celui de Lamarck; mais il y a la une erreur facile à rectifier, car s'il est vrai que le g. de Klein contienne le Chanta cor de Linné, il renferme aussi toutes celles des coquilles bivalves, cordiformes, sans avoir cependant les caractères distinclifs des Iso- cardes. Ainsi Lamarck a pu emprunter le ISO nom, mais non le g., à un auteur qui, peut- être, n'en a jamais fait un seul de naturel. (Desii.) ISOCAKPHA (faoç, égal ; xa'oe«, égal ; hSoiç, dent), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Lamellicornes, tribu des Scara- béides xylophiles , établi par M. Hope (Coleopterisl's Manual, 1837 , p. 97) , et ne renfermant qu'une espèce de la Nouvelle- Hollande, nommée par l'auteur /. Austra- lasiœ. (C.) *ISOÉTÉES. Isœteœ. bot. pu. — Petite famille établie par M. Richard et adoptée par MM. Bartling, Endlicher, etc., etc. Le genre Isoeles, seul genre qui constitue cette famille, était autrefois confondu avec les Lycopodiacées, mais les nombreuses ob- servations dont ce genre a été l'objet ont démontré qu'il en était assez distinct pour en faire le type d'une nouvelle famille. Les Isoétées sont des herbes croissantsous l'eau, à tronc très court, presque nul , charnu, déprimé au centre et ponant des feuilles nombreuses, longues, divergentes, subulées, serrées, très étroites et celluleuses. Les orga- nes reproducteurs sont situés a la base des feuilles, qui, danscette partie, renferment une ou deux loges. Ce dernier caractère sufDrait seul pour distinguer les Isoétées des vraies Lycopodiacées , article auquel nous renvoyons pour plus de développement. On ne connaît jusqu'à présent que deux espèces d'isoétées; l'une, /. lacuslris, crois- sant généralement en Europe: l'autre , /. Coromandclia, des régions centrales et australes de l'Asie et de l'Amérique bo- réale. ISOETES ("ao;, semblable ; SVo-, an- née), bot. pu. — Genre de la famille des Isoétées, établi par Linné ( Gen.t n" 1 1S4). Herbes de l'Europe , de l'Asie centrale et australe, et de l'Amérique boréale. Voy. ISOÉTÉES. *ISOGÏ\OYION. moi l. —Genre de Klein correspondant en partie, sauf rectification, au g. Perne de Lamarck. l'oy. ce mot. (Desh ) ISOLEPIS (ko?, égal; )./*:..;, écaille), bot. pu. — Genre de la famille des Cypéracées- Scirpées, établi parR. Brown (Prodr., 221). Herbes croissant en abondance au cap de Bonne-Espérance, dans la NouveJle-UoI- 638 ISO lande, les Indes orientales, et, mais en plus petit nombre, dans l'Amérique et l'Europe. Voy. CYPÉRACÉES. ISOLUS (nom propre), crust. — Ce nom a été employé par Rafinesque pour désigner, dans son Précis de découvertes séméiologiqucs, un genre de Crustacés dont les caractères sont toujours restés inédits. (H. L.) *ISOMALLS('V^*'/o;,parfaitementégal). iss. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Br.ichélytres , tribu des Piesli- niens, créé par Erichson (Gen. et sp. Sta- phylinorum, p. 838). L'auteur rapporte à ce genre les cinq espèces suivantes: /. compla- natus testaceus, humilis , inlerruptus et bi- color Er. Les deux premières sont originaires de Madagascar; la troisième est propre au Brésil; la quatrième, à la Colombie; et la cinquième, au Mexique. (C.) 1SOMÉRIE (îffofupfc, composé de par- ties égales), chim. — Il y a des corps dont la composition chimique est exactement la même, et dont cependant toutes les proprié- tés diffèrent essentiellement ; tels sont, par exemple : les acides tartrique et paralar- inque C'H'O', malique et citrique CsH'08 (Liébig), cyanique et fulminique Ci/O, a sup- poser toutefois que ces deux acides soient différents, ce que nient quelques chimistes. Chacun des deux acides de ces trois grou- pes offre, comme l'indique la formule, une composition identique avec son congé- nère; et tous deux forment néanmoins des combinaisons dissemblables en s'unissant eux mêmes corps, et ils donnent des pro- duits différents quand on les décompose avec précaution. Comment expliquer ce phénomène, si ce n'est en admettant que l'état des molécules élémentaires qu'ils ren- ferment n'est pas le même, puisque ces molécules se dissocient d'une manière dif- férente dans les mêmes circonstances, ou qu'elles donnent naissance à des composés différents, en s'engageant dans des combi- naisons semblables. Si l'on trouve une dissemblance de pro- priétés dans des corps dont la composition est identique, on la trouvera, à plus forle raison , dans des corps qui , sous le même volume gazeux , renferment des quantités différentes des mêmes éléments , quoique le rapport de ces éléments ne soit p< int altéré. Ainsi l'on confiait maintenant trois gaz, ISO trois ou quatre liquides et autant de solides qui renferment exactement le Carbone et l'Hydrogène dans le rapport de 1 atome a I atome, c'est-a-dire en poids de 86 parties de Carbone à 14 d'Hydrogène : entre eux l'analyse ne montre aucune différence: ce- pendant , à tous autres égards , ils diffèrent complètement; c'est que la molécule de chacun de ces composés renferme des quan- tités différentes de matière , et que ni les volumes gazeux ni les équivalents ne sont les mêmes. Ainsi, par exemple, C4 H', C8H", C'6 H'6, C6' H6*, représentent 4 vo- lumes de Méthylène, de Gaz olefiant, de carbure d'Hydrogène et de Cétène. Il n'est donc point étonnant que le Méthylène, par exemple, présente des propriétés différentes de celles du Gaz olefiant, puisque dans la molécule chimique du premier, ainsi que dans son volume, il y a moitié moins de Carbone et d'Hydrogène que dans la molé- cule chimique et dans le volume du second. II en est de même des autres. Il est à remarquer que les composés qui fixèrent les premiers l'attention des chi- mistes, comme offrant des propriétés diffé- rentes avec une composition identique , ne sont point isomériques ; ce sont les acides phosphorique P/i2 O5 , et métaphosphorique PfoO, HO». (A. D.) *ISO\ÏÉRIE (îaojupï)'; , composé de par- ties égales), min. — Les chimistes com- prennent, sous le nom de différence isonté- rique, toute modification qui a lieu dans l'intérieur de l'a tome chimique, et qui a pour effet de changer ses réactions, en laissant subsister la nature et le rapport des élé- ments dont cet atome est formé, en sorte que le résultat final de l'analyse est tou- jours le même. 11 résulte de là qu'à leurs propres yeux, l'analyse n'est plus suffisante pour établir les véritables limites des espè- ces. Ils ne reconnaissent que deux sortes d'Isomérie, celle des atomes chimiques a poids égaux, et celle des atomes chimiques à poids multiples; et toutes deux doivent pouvoir se manifester par des propriétés chimiques différentes. Toute autre modifi- cation dans la constitution moléculaire ou dans la structure des corps, qui n'entrai* nerait, comme la précédente, aucun chan- gement dans le résultat de l'analyse, et qui i ne pourrait être constatée d'une manière ISO positive par les moyens chimiques, est pour eux distincte de l'isomérie , et rapportée à un principe différent, celui du dimorphisme ou du polymorphisme. Telles sont celles qui produisent les différences de forme et de propriétés physiques que l'on observe dans le Calcaire et l'Aragonite, et dans les deux sulfures de Fer. Les chimistes supposent que, dans les cas de ce genre, les modifica- tions ont lieu en dehors des molécules, et n'influent que sur leur arrangement dans la masse générale du Cristal. En consé- quence, ils n'attribuent pas au Dimor- phisme la même valeur qu'a l'isomérie , en ce qui a rapport à la distinction des espèces. Le Dimorphisme est-il un principe tout nouveau et entièrement indépendant de l'isomérie? Nous ne le pensons pas. Si par différence isomérique on entend toute mo- dification qui se passe à l'intérieur des mo- lécules , sans entraîner de changement dans le résultat final des analyses, il est facile de voirqu'il peutexister d'autres cas d'Iso- mérie que ceux qu'admettent les chimistes. Ne reconnaissent-ils pas eux-mêmes deux sortes de molécules dans les corps , des ato- mes chimiques d'abord , puis des molécules physiques, qui sont le plus souvent des groupes ou des multiples de la première sorte d'atomes? Et si le nombre ou l'arran- gement des atomes chimiques qui compo- sent la seconde molécule vient à varier, ne sera-ce point là une modification toute mo- léculaire et comparable à celle que les chi- mistes ont nommée isomérique; un nou- veau cas d'isomérie se rapportant cette fois à la molécule physique, et non à l'atome chimique, et par cette raison même ne pouvant se manifester d'une manière évi- dente que par des caractères physiques et notamment par une différence clans la forme cristalline? D'ailleurs, de l'aveu même des «chimistes, on ne peut établir de limite bien tranchée entre les cas de Dimorphisme et ceux d'isomérie proprement dite; et telle modification , qu'ils ont cru devoir rappor- ter au premier genre, pourrait bien n'être qu'une Isomérie chimique, mais moins sta- ble ou moins profonde que les autres. On peut donc, jusqu'à ce qu'on ait fourni la preuve du contraire, regarder le Dimor- phisme comme se rapportant, d'unemanière ISO G 39 ou d'une autre, au principe de l'isomérie. Quant à un Dimorphisme réel et indépen- dant, comme serait celui d'une substance dont les molécules chimiques et physiques ne varieraient pas, et qui cepemlantcristal- liserait tantôt en cube et tantôt en rhom- boèdre, c'est. jusqu'à présent un Tait encore hypothétique. Le principe de l'isomérie est parfaitement d'accord avec les idées qui dirigeaient Hauy, lorsqu'il posait les bases de sa méthode minéralogique, et l'on peirt voir qu'il s'est appuyé plus tard sur les mêmes considéra- tions, lorsqu'il s'est agi d'établir la non- identité du Calcaire et de l'Aragonite, de la Pyrite jaune et de la Pyrite blanche. Si ce principe est favorable à sa méthode, ce- lui du Dimorphisme ne saurait lui être opposé comme contraire, tant qu'on n'aura pas démontré qu'il est par sa nature tout- à-fait distinct du premier principe. (Del.) *ISOMERÎS f>oÇ, égal ; f«>(ç, tige), bot. pu. - — Genre de la famille des Capparidées- Cléomées, établi par Nuttal (in Torrey et A. Gray Flor. oj North. Amer., I, 124). Arbustes de la Californie. Voy. CAr-PAïu- DÉES. *1S0H1ÈTRE. homelrus (faoç, égal; fwrpov, mesure), auach. — Ce genre, qui appartient à l'ordre des Scorpion ides , a été établi par MM. Ilemprh h et Ehrenberg aux dépens des Scorpio des auteurs. Les carac- tères assignés par ces savants à celle nou- velle coupe générique sont: Gculi frontales très œquali spatio distantes. Omnes hvjusce formœ corpore gracili et caudœ aculeo basi denlato conveniunt. L'espèce qui peut être considérée comme type de ce nouveau genre est Vlsontetrus (Buthus) filum Hemp. et Ehrenb. (II. L.) *ISOMORPHISME (f™?, égal; vo9rô, forme), min. — Deux composés définis sont dits isomorphes l'un à l'autre lorsque, ayant même type et même formule de composition atomique, ils ont en outre des formes cris- tallines très sensiblement égales, en sorte qu'ils cristallisent non seulement dans le rtiême système, mais encore sous des for- mes dont les angles sont très peu différents. Le principe de l'Isomorphisme , dont la science s'est enrichie depuis Hauy, a Cté découvert par M. Mitscherlich. Ce célèbre chimiste a démontré l'existence de plusieurs 660 ISO séries de corps , dans chacune desquelles les composés se ressemblent à la fois et par leur formule atomique, et par leur forme cristalline. Ces substances sont le plus or- dinairement des sels au même degré de sa- turation, et composés d'un acide commun et de bases différentes, ou d'une même base et d'acides différents, mais de manière que les bases ou acides qui diffèrent con- tiennent toujours le même nombre d'ato- mes d'oxygène. Ces acides ou ces bases, qui jouent le même rôle dans la combinaison, sont eux-mêmes isomorphes, c'est-à-dire qu'ils présenteraient une même forme, si on les trouvait cristallisés séparément. Ainsi, des bases ou des acides qui sont isomorphes communiquent la même propriété aux com- posés dont ils font partie, pourvu que d'ail- leurs tout soit pareil dans la combinaison. Nous citerons ici, comme un bel exemple de substances isomorphes , le groupe des Car- bonates rhomboédriques , dans lequel on trouve un grand nombre d'espèces dont la formule générale de combinaison est CO%RO (R désignant le radical variable de la base), et dont les formes cristallines sont des rhomboèdres obtus, dont l'angle varie au plus de un à deux degrés dans toute la sé- rie. Voy. CARBONATES. Les substances simples , dans lesquelles on a démontré , ou dans lesquelles on est conduit à admettre l'Isomorphisme , sont : 1° Le Soufre et le Sélénium ; 2° le Chlore et le Fluor; 3° l'Arsenic, l'Antimoine et le Tellure ; 4° le Cuivre et l'Argent ; 5" le Fer, le Cobalt , le Nickel , le Titane , etc. Parmi les bases à un seul atome d'oxy- gène, la Chaux, la Magnésie, l'oxydule de Fer, l'oxydule de Manganèse , l'oxyde de Zinc, etc., forment une première série de corps isomorphes; une seconde se compose de la Baryte, de la Strontiane, de l'oxyde de Plomb, etc. — Les sesqui-oxydes de Fer, de Manganèse , de Chrome , de Titane , et l'Aluminesonl isomorphes entre eux ; l'oxyde d'Étain et l'acide titanique, tous deux bi- oxydes, sont pareillement isomorphes. Il en est de même des acides phosphorique et ar- sénique d'une part, et d'une autre part, des acides sulfurique,sélénique, chromique, etc. Enfin nous citerons encore comme isomor- phes les deux acides tungstique et molyb- dique. ISO Les composés isomorphes, ayant le même type chimique de combinaison, ont par cela même des molécules physiques de forme analogue ; et leurs molécules , sans être complètement identiques, sont sensiblement équivalentes au point de vue physique , et sous le rapport de la cristallisation, qui peut employer ces molécules indifférem- ment les unes pour les autres, malgré leur différence de nature chimique. M. Mitscher- lich a démontré en effet, par l'expérience et par l'observation , que les molécules des composés isomorphes avaient la propriété de se mêler et de cristalliser ensemble, con- courant toutes de la même manière à for- mer un cristal unique , tout aussi régulier que s'il était composé d'une seule sorte de molécules, et dans lequel on retrouve les mêmes caraclères généraux, avec des va- leurs d'angles approximativement les mê- mes. Ces diverses molécules peuvent donc se remplacer les unes les autres ; et non seulement le cristal qui a été formé avec des molécules d'une espèce peut continuer à s'accroître avec des molécules d'une autre espèce, ainsi qu'on l'a remarqué depuis longtemps pour les cristaux d'alun potassi- que, transportés tout-à-coup dans une dis- solution d'alun ammoniacal , mais encore les molécules isomorphes d'espèces différen- tes , si elles sont dissoutes dans le même liquide , peuvent se déposer en même temps les unes à côté des autres, en se mélangeant uniformément dans chacune des couches planes et des fils rectilignes dont se com- pose le réseau cristallin. Ces cristallisations mixtes , formées de molécules de différente nature , étaient inconnues à Hauy : ce mi- néralogiste ne croyait pas qu'un cristal ré- gulier pût être constitué autrement que par des molécules parfaitement identiques. Depuis la découverte des faits relatifs à l'I- somorphisme , les idées ont dû changer sur ce point , et tout le monde admet aujour- d'hui l'existence de ces cristaux à molécules de plusieurs sortes, mais toutes isomorphes entre elles. Dans ces cas de mélanges, l'angle du cristal mixte a une valeur peu différente de celle des cristaux simples que produirait chaque espèce de molécule; et d'après une loi d'observation, remarquée par M. Pendant dans les mélanges de carbonates , il a une ISO valeur intermédiaire qui est toujours une moyenne arithmétique entre les angles propres à ces substances, prise proportion- nellement à la quantité atomique de cha- cune d'elles. Cette même loi est sans doute applicable a tous les cristaux dont la déter- mination ne dépend que d'un seul angle, et par conséquent aux octaèdres à base car- rée. Quant aux cristaux des derniers systè- mes , dont la détermination complète dé- pend de deux ou d'un plus grand nombre d'angles , nul doute qu'il n'y ait une loi analogue et plus générale qui leur convienne; mais celte généralisation de la loi de M. Bou- dant est encore à trouver. Les mélanges de composés isomorphes expliquent les variations sans nombre que l'on observe dans les analyses des anciens Spaths de la minéralogie, dans celles des Grenats, des Pyroxènes , des Amphibo- les , etc. Toutes ces anciennes espèces sont généralement composées de plusieurs sub- stances isomorphes qui se mélangent entre elles dans toutes sortes de proportions. Pendant longtemps leurs analyses ont fort embarrassé les chimistes et les minéralo- gistes ; elles semblaient n'accuser que des mélanges accidentels , dans lesquels on n'a- percevait rien de fixe. Depuis la découverte de l'Isomorphisme , on est parvenu à les interpréter et à les calculer d'une manière rigoureuse. La règle que l'on suit pour cela consiste à rassembler toutes les bases qui sont isomorphes entre elles , et à traiter toutes celles d'un même groupe , comme si elles étaient identiques , en oubliant la dif- férence de leurs radicaux ; elles donneront toujours alors le même nombre d'atomes ou la même quantité d'oxygène que donnerait une seule d'entre elles pour la quantité d'a- cide qui correspond à elles toutes. Hauy était loin, comme nous l'avons dit, de soupçonner la possibilité de l'Isomor- phisme. Il pensait que deux minéraux de composition différente ne pouvaient avoir la même forme, à moins que ce ne fût une de ces formes régulières qu'il a appelées formes limites. La découverte de M. Mitscherlich a fait voir ce que cette assertion renfermait d'inexact; elle ne l'a pas complètement dé- truite, comme on l'a Souvent répété; car il faut convenir que, même dans les compo- sés le plus exactement isomorphes, la dilTé- t. vu. ISO G 'il rence de nature des éléments est toujours marquée par une différence correspondante dans la mesure des angles , les formes du système cubique exceptées; mais cette diffé- rence est quelquefois très faible et difGcile à saisir. Le principe de l'Isomorphisme, énoncé d'abord d'une manière assez inexacte, mais bientôt ramené par son auteur à sa véritable signification , a donné lieu , comme celui du dimorphisme , à de nouvelles attaques con- ! tre la méthode d'IIauy. On a été jusqu'à proclamer sa défaite ; on a pris occasion, de la , pour annoncer que la minéralogie ve- nait d'être à tout jamais replacée sous l'em- pire des lois de la chimie. C'était bien mal apprécier la valeur et la portée du Louveau principe, qui, loin de chercher à mettre aux prises les deux sciences , est venu plu- tôt pour les réconcilier, et pour cimenter entre elles une éternelle alliance. Qu'est-ce en effet que l'Isomorphisme, si ce n'est une relation établie entre la forme cristalline et la composition chimique, relation qui se manifeste dans un grand nombre de cas où le chimiste et le cristallographe , au lieu d'opérer isolément, peuvent marcher de concert et contrôler leurs résultats les uns par les autres? A l'aide de ce principe , les deux sciences désormais se prêteront un mutuel secours , et parviendront par là à éviter les erreurs dans lesquelles chacune d'elles est tombée jusqu'ici , lorsqu'elle a été livrée à elle-même. (Dei.afosse.) * ISOMYS (Ï7o;,égal; ^Z:, rat), mam. — Petit groupe de Rongeurs formé par M. Sun- deval (V. Acod. handl., I8i2) aux dépens du grand genre Rat. Voy. ce mot. (E. D.) ISONEMA ('eVo,-, égal; v7i;,a, filament). bot. ru. — Cass., syn. de Cyanopis, Blumc. — Genre de la famille des Apocynacées-Échi- tées, établi par R. Brown {in Mem. Werher. Soc, I, 63). Arbrisseaux de l'Afrique tropi- cale. Voy. APOCYNACÉES. *ISOXOTUS (koç, égal ; vStoç, dos), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Xylophages, tribu des Passandri- tes, créé par Perty (Detcclus animalium arlieulorum, p. 114, tab. 22, fig. 15), et qui a pour type une espèce du Brésil, nom- mée /. castaneus par l'auteur. (C.) *ISO-\YCHUS (woS, égal ; 8wÇ , ongle). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, 41 Gh: ISO famille des Lamellicornes, tribu des Scara- béides phyllophages , créé par M. de Man- nerheim (Nouveaux Mémoires des natura- listes de Moscou, t. 1, pi. l, fig. •]), et qui ne renferme qu'une seule espèce indigène du Brésil, 17. suturalis de l'auteur. (C.) ISOODON (r7oÇr égal; Mov's, dent), mam. — Genre de Mammifères marsupiaux, formé aux dépens des Didelphes par M. E.Geof- froy-Saint-Hilaire(Comsdu.l/»s., 1817), et caractérisé par A.-G. Desmarest (in Dict. d'his:. nat., XVI, 1817). Les Isoodons ont pour caractères: Dix incisives supérieures égales entre elles, deux canines à chaque mâchoire, huit molaires de chaque côté à la supérieure et six à l'inférieure, ce qui fait en tout cinquante dents; cinq doigts aux pieds de devant, l'ongle du doigt extérieur étant le plus court; quatre doigts aux pieds de derrière, les deux internes étant réunis sous la peau jusqu'aux ongle», qui sont en- veloppés. Ce genre établit le passage entre les Peramèles et les Potoroos. On ne connaît qu'une seule espèce d'Tsoo- don , c'est le Didelphis obesula Shaw (Nat. min., n° 96, t. 29S, etc.), dont le pelage est d'un ferrugineux jaunâtre en dessus et blan- châtre en dessous. On n'en connaît qu'un seul individu, qui fait partie de la collection de Hunier, et qui a été trouvé à la Nouvelle- Hollande. (E. D.) ISOPHLIS. polyp.— Rafinesque-Schmaltz (Car. gen. et sp., t. 20, f. 3) désigne sous le nom d'Isophlis un genre- de production marine qu'il croit une plante, mais que Lamarck regarde comme un groupe de Po- lypiers sarcoïdes. Les Isophlis se présentent comme une substance gélatineuse, transpa- rente, plane, presque arrondie, garnie sur presque toute leur partie supérieure de sé- minules en partie enchâssées, rondes, situées en lignes circulaires et concentriques. Une seule espèce entre dans ce groupe; c'est l' Isophlis concentrica Rafin., qui a été obser- vée sur les côtes de Sicile. (E. D.) ISOPHYLLIJIII, HofTm. bot. ph. — Syn. de Bufileurum, Tourn. *ISOPLEURUS (froç, égal; „Xe3p« , côté), ins.— Genre de Coléoptères pentamè- res, ramille des Carabiques, tribu des Su- bulipalpes, établi par Kirby (Fauna boreali americana , p. 49 ) , qui en fait le type d'unenouvelle famille : celle des Isovleuv: kles. ISO L'espèce rapportée à ce genre est originaire du Canada; elle a été nommée /. nitidus. (C.) ISOPODES. Isopoda (f«,0ç, semblable; ttov;, pied), crust. — Ce nom désigne un ordre de Crustacés qui a été établi par Latreille, et qui se compose principale- ment de Crustacés désignés par Linné souj le nom générique d'O/nscus. Ces animaur. ont, de même que les Amphipodes, l'ab- domen très développé, ce qui les fait dis- tinguer au premier coup d'œil des Lcemo- dipodes; et ils diffèrent des premiers pat la conformation des membres abdominaux, et presque toujours aussi par l'absence d'appendices membraneux analogues aui vésicules qui , dans les deux ordres précé- dents, se voient sous le thorax, et y rem- plissent les fonctions de branchies. Le corps des Isopodes est déprimé , en général assez large, et souvent ovalaire. Leur tête est pe- tite, et presque toujours distincte du pre- mier anneau thoracique; les yeux sont pla- cés sur les côtés de la face supérieure, et les antennes en occupent la partie anté- rieure. Ces appendices sont au nombre de quatre, et sent en général de longueur mé- diocre; ils sont ordinairement dirigés hori- zontalement en dehors, et quelquefois ceux de la première paire sont rudimentaires. L'appareil buccal est ordinairement très développé et bien complet. On y voit un labre qui est grand ; une paire de mandi- bules qui sont fortes, bien dentées; une lèvre inférieure bilobée; deux paires de mâchoires dont la conformation varie, mais dont le développement est considérable. Le thorax se compose de sept anneaux mobiles dont les bords latéraux sont lamelleux, et s'avancent de chaque côté au-dessus de la base des pattes. Les pattes sont presque toujours au nombre de sept paires, et sont aussi presque toujours terminées toutes par un ongle plus ou moins acéré ; souvent elles sont plus ou moins préhensiles , et chez les femelles, il existe à la base de la plupart de ces organes une grande lame cornée, qui se porte horizontalement en dedans, et consti- tue avec ses congénères une grande poche sous-thoracique destinée à loger les œufs pendant l'incubation. L'abdomen est pres- que toujours développé; mais souvent plu- sieurs des anneaux dont il se compose sont ISO confondus en un seul article ; du reste, sa portion terminale affecte toujours la forme d'une lame plus ou moins grande , et les membres qui s'y insèrent sont au nombre de six paires. Les fausses pattes des cinq premières paires sont suspendues sous l'ab- domen, et servent évidemment à la respi- ration; elles se composent toujours d'un article pédonculaire , portant à son extré- mité deux grandes feuilles ovalaires et plus ou moins membraneuses, qui se recouvrent l'une l'autre. Les fausses pattes de la sixième paire diffèrent toujours de toutes celles qui précèdent, et constituent tantôt une sorte de queue styiiforme, et d'autres fois se réu- nissent à la lame terminale de l'abdomen pour constituer une nageoire caudale à trois ou cinq lames disposées en éventail. La structure intérieure des Isopodes pré- sente aussi des particularités remarquables. Le cœur a la forme d'un vaisseau médian, qui s'étend au-dessus de l'intestin dans une étendue plus ou moins considérable , et qui occupe la partie postérieure du corps; anté- rieurement, il en part trois artères princi- pales qui se portent vers la tête, et de cha- que côté , d'autres branches s'en détachent pour gagner les pattes. Il paraît aussi exis- ter des canaux qui conduisent des lamelles respiratoires sous -abdominales au cœur; enfin le sang paraît arriver dans ces la- melles par l'intermédiaire de grandes lacu- nes, ou sinus veineux, situées à la face ven- trale du corps. L'estomac est peu développé et l'intestin droit; le foie est remplacé par des appendices qui ont beaucoup d'analogie avec les vaisseaux biliaires des Insectes. Le système nerveux se compose d'une chaîne de ganglions qui occupe toute la longueur du corps. L'appareil de la reproduction se com- pose, chez la femelle, de deux ovaires à peu près droits, et, chez le mâle, de deux groupes de petits organes fusiformes, dont les conduits excréteurs se réunissent pour .former de chaque côté de l'intestin un canal afférent, lequel aboutit au dehors , tantôt près de la base des pattes postérieures, tan- tôt entre la hanche des premières pattes. Il est aussi à noter que les Isopodes naissent souvent avant que d'avoir acquis toutes les parties dont ils seront pourvus à l'âge adulte, et que souvent aussi la forme de leur corps se modifie beaucoup par les progrès de l'âge. ISO 643 Cet ordre a été divisé en trois sections, dé- signées sous les noms d'Isopodes marcheurs, d'Isopodes nageurs et d'Isopodes sédentai- res. Voy. ces mots. (H. L.) ISOPODES MARCHEURS, chust. — M. Milne-Edwards, dans son Ilist. nat. des Crustacés, emploie ce mot pour désigner dans l'ordre des Isopodes une section dont les Crustacés qui la composent ont les der- nières fausses pattes , tantôt transformées en opercules et cachées sous l'abdomen ; d'autres fois prolongées en forme de stylets à l'extrémité postérieure du corps, ne se terminant jamais par des appendices folia- cés, et ne constituant pas avec le dernier article de l'abdomen une sorte de nageoire en éventail. Les antennes de la première paire sont presque toujours très courtes, et souvent même tout-à-fait rudimentaires ; mais celles de la seconde paire sont tou- jours bien développées. L'appareil buccal est complet, et les pattes-mâchoires sont allongées, terminées par une branche palpi- forme, et pourvues d'une appendice acces- soire fixe au côté externe de leur base. En- fin les pattes sont conformées de manière à pouvoir servir presque toutes à la marche. Ce groupe renferme trois familles nom- mées: Isotéides , Asellotes et Cloportides. Voy. ces mots. (11. L.) ISOPODES NAGEURS, crust. — Cette section , qui appartient à l'ordre des Iso- podes, a été établie par M. Milne-Edwards pour des Crustacés dont l'abdomen se ter- mine par une grande nageoire garnie laté- ralement de pièces lamelleuses appartenant aux fausses-pattes de la quatrième paire. Le dernier segment abdominal est toujours lamelleux; les dernières fausses pattes s'in- sèrent squs son bord latéral , et se compo- sent d'un article basilaire court et plus ou moins cylindrique. Le corps est générale- ment très large, et la tête transversale. Les quatre antennes sont presque toujours à peu près de même forme, et celles de la pre- mière paire sont toujours bien développées. Les mandibules sont pourvues d'un grand appendice palpiforme. Les pattes sont cour- tes , conformées pour la marche et pour la préhension. Du reste, ces animaux présen- tent, tant dans leur structure que relative- ment à leurs mœurs, des différences consi- dérables qui ont permis de les diviser en m ïso trois familles désignées sous les noms de Praniziens, Sphéromieiis et Cymolho;idiens. Voy. ces mots. (H. L.) îSOl'ODES SÉDENTAIRES, crost. — Les animaux qui forment cette section, qui appartient à l'ordre des Amphipodes, et qui a été établie par M. Milne-Edwards, se com- posent de Crustacés complètement parasites, qui vivent fixés sur le corps d'autres Crus- tacés. Les individus femelles grandissent beaucoup, et semblent se déformer par les progrès de l'âge,' tandis que les mâles res- tent très petits, et se rapprochent beaucoup plus, par leur structure, des Isopodes ordi- naires. Chez les uns et les autres, les an- tennes sont plus ou moins rudimentaircs ; les pattes sont très courtes et ancreuses; l'abdomen est peu développé, et se rétrécit graduellement jusqu'à son extrémité; son sixième segment est très petit et dépourvu d'appendices; la hanche est garnie de pat- tes-mâchoires lamelleuses et de mandibules non palpifèrcs ; les mâchoires sont plus ou moins distinctes, et paraissent conformées pour la succion aussi bien que pour la di- vision des aliments solides. Chez le mâle, le corps se compose de treize ou quatorze ar- ticles bien distincts, dont un pour la tête, sept pour le thorax , et cinq ou six pour l'abdomen ; le thorax est étroit et les yeux distincts. Chez la femelle, au contraire, les anneaux de l'abdomen , et même ceux de tout le corps, sont plus ou moins confondus entre eux; le thorax s'élargit beaucoup, et les yeux cessent d'être visibles. Celte sec- tion comprend deux familles, designées sous les noms de Bopyriens et de Ioniens. Voy. ces mots* (II. L.) ISOPOGON (7^oç, égal; -r.6-,^, barbe). bot. pu. — Genre de la famille des Protéa- cées, établi par R. Brown (inLinn. Trans., X, 70). Arbrisseau de la Nouvelle-Hollande. Voy. PROTÉACÉES. *ISOPTERLS (fcoç, égaï; «r/pov, aile). Ns. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Mélasomes, tribu des Opatrides, proposé par M. Hope (ColeopterisCs Manual, 1840, p. 1 10), et qui ne renferme qu'une espèce : 17. australasiœ II. (C.) ISOPYRUM ( froç, égal ; ™>ç, grain). bot. ph. — Genre de la famille des Renon- culacées-Helléborées, établi par Linné (Gen., 0° 701). Herbes des contrées boréales du ISO globe. Voy. renoncllacées. — Adans., syn. d'IIepalica , Dillen. «JSORHIPIS (fa;, corne). îxs. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Curculionides orthocères, tribu des Ithycerides, proposé par Dalman, et adopté par Schcenherr {Disp. méth., p. 55 — Syn. gen. et sp. Curcul. t. I, p. 2i6 ; V, I, p. 360). Ces auteurs lui donnent pour îype une espèce des États-Unis, qui a reçu 1LL 1 es noms suivants . R. curculionoides Herb., novoboracensis Forstcr, et punctatus F. (C.) *ITHÏPORUS (fêvTTÔpoç, qui s'avance en ligne droite), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides go- natocères , division des Apostasimérides Cryptorhynchides , établi par Schcenherr (Syn. gen., et Sp. Curculion., tome III, p. 550-82, p. 65) , et qui a pour type : le lihyn. stolidas de Lin., F., 01. (Capensis De'}., Schcenherr). Onze espèces font partie de ce genre: 9 appartiennent à l'Afrique (la Cafrerie, !e Sénégal et Madagascar), et 2 à l'Asie (Java); les unes offrent un écus- son qui n'est pas visible chez les autres. (C.) *ITRILM. aracii. — Genre de l'ordre des Acarides, établi par M. Heyden , mais dont les caractères génériques n'ont pas en- core été publiés. ( H. L.) *ITTNERA, Gmel. bot. pu. —Syn. de Caulinia, Willd. IUIJE./u/us(ndm mythologique), mïriap. — Ce genre, qui appartient à l'ordre des Chilugnathes et à la famille des Iulites, a été créé par Linné et adopté par tous les entomologistes, avec quelques modifica- tions cependant. Chez les animaux qui composent ce genre , les segments qui for- ment le corps sont nombreux ( au nom- bre de quarante et même davantage), cy- lindriques, non carénés latéralement. Les pieds sont très nombreux. Les yeux sont distincts. Ces animaux fuient la lumière; ils se retirent dans les lieux obscurs et en même temps humides ; on les trouve prin- cipalement dans les bois , sous la mousse qui recouvre le pied des arbres et sous les amas de feuilles mortes. Ils sont également assez communs dans le voisinage des eaux; presque tous vivent dans les lieux sablon- neux, et il en est même qui se retirent sous les pierres ou les petites mottes de terre. D'autres enfin vivent dans des plaines plus ou moins découvertes. Degeerest le premier qui a observé les mœurs des Iules (Iulus sabulosus); M. Savi a étudié celles d'une autre espèce (Iulus commuais), et ses ob- servations ne s'accordent pas du tout avec celles de Degeer. Ce dernier conserva un de ces animaux dans un vase particulier; il obtint qu'il y pondît des ceuTs. « Celui ( le Iule) dont je viens de donner la des- crintion, dit Degeer, t. VU, p. 582, était IUL une femelle, et elle pondit un grand nom- bre d'oeufs d'un blanc sale dans la terre, près du fond du poudrier, où elle les avait placés en un tas les uns auprès des antres; ils sont petits et de figure arrondie. Je n'es- pérais pas voir des petits sortir de ces ceufs , car j'étais incertain si la mère avait été fécondée ou non. Cependant, après quel- ques jours, c'était le premier du mois d'août 1 746 , de chaque œuf sortit un petit Iule blanc, qui n'avait pas une ligne de longueur : j'examinai d'abord au micros- cope les coques d'œufs vides, et je vis qu'elles s'étaient fendues en deux portions égales, mais tenaient pourtant ensemble vers la base. Ces jeunes Iules nouvellement éclos me firent voir une chose à laquelle je ne m'attendais nullement. Je savais que les insectes de ce genre ne subissent pas de métamorphose , qu'ils ne deviennent jamais des insectes ailés : aussi j'étais comme assuré que les jeunes devaient être semblables en figure, à la grandeur près, à leur mère; par conséquent je croyais qu'ils étaient pourvus d'autant depaires de pattes qu'elle, mais je vis tout autre chose : chacun d'eux n'avait en tout que six pattes qui com- posaient trois paires, ou dont il y avait trois de chaque côté du corps. » M. Paul Savi , comme je l'ai dit plus. haut, s'est occupé aussi du développement des Iules; il nomme communis l'espèce qu'il a observée, et il la regarde comme distincte de toutes celles qu'on avait décrites avant lui. Ce que M. Savi dit de plus remarquable sur ces animaux est en opposition complète avec les observations de Degeer. Jusqu'en 1843, les observations de M. Savi avaient été pres- que mises en doute, et M. Waga est le pre- mier qui , après avoir fait une étude con- sciencieuse de ces animaux, ait confirmé ce qu'avait avancé le savant Italien dans son mémoire. En effet, M. Waga démontre pour- quoi, dans son travail, les observations de M. Savi ne sont pas d'accord avec celles de Degeer : c'est que ce dernier naturaliste n'a aperçu l'Iule éclos que lorsqu'il était hexa- pode, et que M. Savi, au contraire, a vu lesembryons apodes , c'est-à-dire après que les œufs sont fendus pour livrer passage aux .eunes Iules. Une observation fort remar- quable que l'on doit à M. P. Gervais, et dont ni Degeer ni M. Savi ne font men- IUL 6i7 tïon. c'est que les variations portent non seu- lement sur les segments et sur les organes de la locomotion, mais encore sur les yeux, qui sont eux-mêmes bien moins nombreux chez les jeunes que chez les adultes. Dans les Iules parfaitement développés , les yeux, qui apparaissent de chaque côté de la tête comme une tache triangulaire d'un noir pro- fond , sont composés de petits ocelles dis- posés eux-mêmes en lignes parfaitement ré- gulières , et d'une manière tout-à-fait géo- métrique. Le nombre des ocelles, chez un jeune Iule qui n'avait encore que quelques anneaux au corps et sept paires de pattes, était de six seulement ; ils étaient sur trois lignes et déjà disposés en triangle équilaté- ral : la première ligne, ne présentait qu'un seul ocelle, la seconde en avait deux, et la suivante trois ; chezun individu un peu plus âgé, une nouvelle rangée de quatre s'était déjà montrée. Les véritables insectes, c'est- à-direles hexapodes, n'offrent aucun exem- ple de ces modifications; les yeux des Iules, qui varient comme nous venons de le dire, sont donc beaucoup moins fixes et sans doute moins parfaits que ceux de ces ani- maux. Rappelons aussi que, parmi les My- riapodes, il est des animaux fort voisins des Iules qui ne présentent aucune trace d'yeux même dans l'état adulte; tels sont les Ula- niulus et les Polydesmus. Chez d'autres, ces organes affectent des dispositions plus ou moins régulières : groupés en amas chez les Pollyxenus , où ils n'avaient pas été ob- servés jusqu'à ces derniers temps, ils ont une forme à peu près semblable chez les Zephronia , tandis que chez les vrais Glome- ris ils sont disposés en une série linéaire sur chaque côté de la tête ; enfin, dans un genre que nous avons établi dernièrement et auquel nous avons donné le nom de Pla- tydesmus, ces mêmes organes sont uniques de chaque côté de la tête et se présentent sous la forme d'yeux lisses. Les Iules sont très nombreux et répandus dans toutes les parties du monde; en Eu- rope oh en connaît une vingtaine d'espèces, parmi lesquelles nous citerons comme type de ce genre I'Idle terrestre, Mus terreslris Linn. Cette espèce , pendant le printemps, est très commune aux environs de Paris ; on la rencontre ordinairement sur les che- mins , sous les pierres. Nous en avons fait 648 IVR connaître dernièrement deux nouvelles es- pèces. La première porte le nom de Iulus muscorum Luc., elle a été rencontrée sous les Mousses dans la forêt de Saint-Germain- en-Laye; la seconde , que nous avons trou- vée dans les environs de Toulon , a été nom- pée Iulus alboiineatus Luc. (II. L.) 1ULIDKS. Iulidœ, Gerv. myriap. — Syn. iVIulites. Voy. ce mot. (IL L.) *1UMTES. Miles, mvriap. — Dans notre llist. nat. des Crust., des Arachn., des My- riapodes , etc., etc., nous avons employé ce nom pour désigner, dans l'ordre des Chi- lognalhes, une famille dont les animaux qui la composent ont, de même que la pré- cédente (famille des Glomérites; voy. ce mot), le corps crustacé et dépourvu d'ap- pendices pénicilliforrnes , niais il a une forme linéaire; de plus, ces animaux se roulent en spirales et n'offrent point sur les eûtes inférieurs d'écaillés; le nombre des anneaux et des pattes est d'ailleurs très considérable, et augmente avec l'âge. Les genres que cette famille renferme sont dé- signés sous les noms de Polydesmus, Plaly- desmus, Blaniulus, Iulus, Acanlhiulus , Craspedosoma , Blaniulus et Cambala. Voy. ces mots. ( IL L.) IVA. bot. pu. — Genre de la famille des Composées-Sénéeionidées , établi par Linné (Gen., n. 1039 ). Herbes ou arbrisseaux de l'Amérique boréale. Voy. composées. IVOIRE. MAM. Voy. DENTS. IVOIRE, Montf. uoll.— Syn. d'Éburne.- Vi :/■ ce mot. (Desh.) IVRAIE. Lolium, Linn. bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Graminées , Iribu des Hordéacées , de la triandrie digy- nie dans le système sexuel. Dans ce genre, les fleurs sont disposées en épi, comme on le dit ordinairement; mais il est bon de se rappeler que cette expression est inexacte, et repose seulement sur ce que chaque épil- let est considéré comme une seule fleur. Les épillets sont solitaires sur chaque dent du rachis , et chacun d'eux s'enfonce quelque peu dans une excavation de cet axe; ils sont parallèles à celui-ci, c'est à-dire situés sur un plan passant par cet axe même; c'est là le principal caractère distinctif des Lo- lium, qui les sépare nettement des Trilicum. Ces épillets sont multiflores; leurglume est 2-valve, sa foliole extérieure grande, l'in- 1VR térieure petite, souvent restant rudimen- taire ou avortant; la glumelle esta deux paillettes, dont l'interne est ciliée. Parmi les espèces de ce genre , les suivantes mé- ritent de fixer quelques instants l'attention. 1. Ivraie enivrante, Lolium temulentum Linn. Cette espèce croit parmi les moissons; elle est annuelle; son chaume est rude au toucher, et atteint jusqu'à un mètre el même plus de hauteur; son épi est droit, long de 2 décimètres; les épillets qui le forment sont composés de 5-9 fleurs, com- primés, à peu près de la longueur de la glume externe, pourvus d'arêtes. C'est l'espèce qui est connue depuis fort long- temps, à cause de l'action nuisible de ses graines. C'est à elle qu'on applique particulièrement le nom d'Ivraie dans le lan- gage ordinaire. Les anciens pensaient que les graines de l'Ivraie enivraient, et cette opinion a été reproduite fort souvent, même jusqu'à nos jours. En réalité, elles agissent comme poison narcotique sur l'homme et sur plusieurs animaux, comme le Chien, le Mouton , le Cheval , les Poissons ; tandis qu'il est d'autres animaux sur lesquels elles ne paraissent agir que fort peu ou même pas du tout ; de ce nombre sont le Cochon, le Bœuf, les Canards et les Poulets. Cette action est due à la présence, dans ces grai- nes, d'un principe particulier auquel on a donné le nom de Loliine. L'Ivraie croissant parmi les moissons , ses semences se mêlent à celles des céréales, et, par suite, à leur farine; de là les accidents qu'occasionne parfois le pain fait avec cette farine. La fa- rine d'Ivraie mêlée à celle du Blé dans la proportion d'un neuvième empêche la fer- mentation panaire de se produire ; à moitié seulement de cette quantité, elle n'empê- che pas la fermentation ; mais cette faible proportion suffit, dit-on, pour produire des effets nuisibles. L'eau distillée de ces grai- nes est plus délétère que leur farine. L'em- poisonnement par l'Ivraie est caractérisé par un tremblement général accompagné de vertiges, de tintements d'oreilles, etc. 2. Ivraie vivace , Lolium perenne Linn. Cette espèce est vivace, comme l'indique son nom ; son chaume est droit, haut de 4 ou o décimètres, lisse au toucher; son épi est long et comprimé; ses épillets sont com- primés, plus longs que la gluaie , formés IVR de 6 à 12 fleurs nautiques. Cette plante est commune le long des chemins, dans les pâ- turages secs et les pelouses naturelles. Elle est connue vulgairement sous les noms de Ray-Grass , et particulièrement de ïiay- Grass d'Angleterre. Elle a acquis dans ces derniers temps une grande importance, soit parce qu'elle a été employée prélërablement à toute autre graminée pour faire des lapis de verdure, soit parce qu'elle est entrée dans la grande culture comme espèce four- ragère. Sous ce dernier rapport, les résultats qu'elle donne varient beaucoup en raison du climat, du sol et des circonstances lo- cales. Ainsi , dans les prés bas et frais , elle produit un très bon foin à faucher; mais dans les terrains secs, son foin sèche de bonne heure, et reste toujours de qualité fort médiocre. Le Ray-Grass compense ce défaut par une qualité précieuse ; il forme, en effet, d'excellents pâturages dans toutes les terres qui ne sont pas très sèches; il est d'autant plus avantageux dans ce eas qu'il talle, et se renforce d'autant plus qu'il est plus brouté et piétiné par les animaux. Dans tous les cas, le Ray-Grass est un fourrage très recommandable par la qualité nourris- sante et engraissante de son herbe. C'est surtout en Angleterre qu'on obtient tous les jours d'excellents résultats de la culture de cette plante ; l'humidité de ce climat doit être regardée comme la principale cause de cette réussite. En général, lorsqu'on veut cultiver l'Ivraie vivace en pré , on la sème à raison de 50 kilogrammes de graine par hectare; on double cette quantité de se- mence lorsqu'on la destine à former des gazons. 3. Dans ces dernières années, on a com- mencé de cultiver comme fourrage I'Ivraie multiflore , Lolium mulliflorum Lam., es- pèce intermédiaire par ses caractères aux deux précédentes, qui se distinguede l'une et de l'autre par ses épilletsà fleurs nombreu- ses, allant jusqu'à 20 et 25 ; qui , de plus, s'éloigne de l'Ivraie enivrante par ses chau- mes a peu près lisses , et de l'Ivraie vivace par les arêtes que présentent les fleurs de ses épillcts. Il est vrai que ce dernier ca- ractère est sujet à s'effacer, et qu'on en trouve des individus à fleurs entièrement mutiques. Des essais heureux de cette nou- velle culture ont été faits , il y a environ T. VII. IX A 649 dix ans, par M. Rieffcl , à l'établissement agricole de Grand-Jouan (Loire-Inférieure), et par M. Bailly dans les environs de Châ- teau-Renard (Loiret). Ce dernier agricul- teur a employé la variété presque mutique ou à arêtes très courtes de l'Ivraie multi- flore, tandis que le premier a eu recours au type même de l'espèce. L'un et l'autre ont ainsi obtenu des produits abondants et très avantageux de terres dans lesquelles les au- tres cultures échouaient chaque année. 4. Enfin une dernière espèce ou variété d'Ivraie, qui est signalée comme donnant des fourrages abondants, est l'Ivraie d'Ita- lie, Lolium italicum , regardée par les unj comme une simple variété de l'Ivraie vi- vace, et par d'autres comme une espèce dis- tincte. (P. D.) IXA (nom mythologique). crust. — Genre de l'ordre des Décapodes brachyures, famille des Oxystomes, tribu des Leucosiens, établi par Leach pour des Crustacés qui se distin- guent au premier coup d'oeil par la forme de la carapace, dont la portion moyenne est à peu près sphérique , ou plutôt elliptique transversalement, et se continue de chaque côté avec une portion cylindrique qui triple la largeur et sépare l'extrémité des pattes; les prolongements naissent du milieu de la région branchiale, se dirigeant directe- ment en dehors, et diminuant à peine de diamètre jusqu'à leur extrémité. La face supérieure de la carapace est plus ou moins profondément sillonnée par deux gouttières ou sillons longitudinaux qui séparent !cs régions branchiales des régions médianes, et qui se bifurquent antérieurement pour séparer les régions hépatiques des régions stomacales et branchiales. Le front est très relevé et assez large; les orbites présentent en dessus deux fissures. L'appareil buccal est comme dans le genre des Arcania, si ce n'est cependant que la branche externe des pattes-mâchoires externes est très large et obtuse au bout, et moins longue que la portion interne de ces organes. Les pattes sont filiformes; l'abdomen de la femelle est très large, orbiculaire, et présente en avant un prolongement formé par un dernier ar- ticle, qui s'avance dans un sillon du plas- tron sternal jusqu'à la base de la bouche. On ne connaît que deux espèces dans ce genre , et celle qui peut en être regardée 41* 650 ixr comme le type est VIxa canaliculala Leach ; ce singulier Crustacé a pour patrie les côtes de l'île de France. (II. L.) *IXALE. Ixalus (fÇaXoç, sauteur) rept. — Genre de Batraciens de la famille des Rai- nettes, établi par MM. Duméril et Bibron (Erpétologie générale , t. VIII, p. 583) pour une espèce de l'île de Java ( Ily ,a auri- fasciata Schlegel ) , qui a la langue confor- mée comme les Grenouilles, mais qui man- que de dents au palais, ce qui a empêché de la ranger avec ces dcrnires. (P. G.) ♦IXALL'S ("Çodioç, sauteur), mam. — Groupe formé par M. Ogilby (Proc. sool. Soc. Lond., 1836) aux dépens du grand genre Cerf. Voy. ce mot. (E. D.) *IXAMmS (î;:;, glu; SïGoç , fleur). bot. pu. — Genre de la famille des Gentia- nées , établi par Griesebach (Genlian., 129). Herbes de l'île Ténériffe. Voy. gen- TIANÉES. *IXAUÇHE\(JS 0>-:-, glu; , cou). bot. ph. — Genre de la famille des Com- posées-Astéroïdées, établi par Cassini (in Dicl. se. nat., LVI, 176). Herbes de la Nouvelle-Hollande. IXIE. Ixia, Linn. (ainsi nommé, dit-on , parce que la fleur de ces plantes, ou- verte, rappelle la roue d'Ixion). bot. ph. — Grand genre de la famille des Iridées , delà triandrie monogynie dans le système sexuel. Lorsqu'il fut établi par Linné, il ne se composait que d'environ une douzaine d'espèces; ce nombre était déjà de 50 en 1805, lorsque Pcrsoon publia son Synopsis; aujourd'hui il s'élève au-delà de 100. Les Ixies croissent au cap de Bonne-Espèrance , à l'exception d'un petit nombre. Ce sont des plantes herbacées, pourvues d'un rhi- ome raccourci en forme de tubercule ou *e bulbe; leur lige est grêle, simple ou ra- neuse; leurs feuilles sont ensiformes ou inéaires; leurs fleurs sont généralement assez grandes et de couleur brillante , ac- compagnées de deux bractées réunies en spathe. Chacune d'elles se compose d'un périanthe hypocratériforme, à tube grêle, à limbe divisé profondément en six lobes éta- lés, éiïaux ; de trois étamines insérées à la gorge du périanthe, à Blâment court, à an- thère versatile; d'un ovaire adhérent, à trois loges multi-ovulces , surmonté d'un Style filiforme que terminent trois stigmates IXO linéaires, recourbés. Le fruit qui succède à ces fleurs est une capsule ovoïde, presque globuleuse , à trois loges qui s'ouvrent par déhiscence loculicide , et qui renferment chacune plusieurs graines presque globu- leuses. Nous ne croyons pas devoir donner ici la description des espèces de ce genre, que l'on rencontre le plus fréquemment dans les jar- dins. On les cultive ordinairement dans des pots dont on garnit d'abord le fond d'un© couche de gravier épaisse de 3 ou 4 centi- mètres, et qu'on achève de remplir de terre de bruyère bien tamisée. La plantation se fait en octobre. On place les pots dans une bâche ou dans une serre tempérée basse, et l'on se trouve bien de les enfoncer dans de la terre de bruyère pure. La multiplica- tion deces plantes se fait par cayeux qui com- mencent à fleurir dès la seconde année. Plusieurs d'entre elles donnent de bonnes graines qui fournissent un nouveau moyen de multiplication , d'autant plus précieux que c'est par lui qu'on a obtenu de belles et nombreuses variétés. On voit fleurir, dès la troisième année , le plan provenu de ces graines. La culture de ces jolies plantes pré- sente au total peu de difficultés , et l'élé- gance de leurs fleurs leur assigne un rang distingué parmi les [liantes d'ornement. (P. D.) *IXIOE.ENA (?Çw«ç, gluant; ).*~va , en- veloppe), bot. pu. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées , établi par Bentham (in Enumer. plant. Iliïgel., p. 66). Herbes de la Nouvelle-Hollande. Voy. com- posées. *IXïOLUUON (l£io'n$; gluant; Motov, lis), bot. ph. — Genre de la famille des Ama.ryllidées, établi par Fischer (Msc.). Herbes du Liban, de la Tauride et de la Sibérie. Voy. amaryludles. *IXIOXAIVTHES (î|iôei«, gluant; 5v8oç, fleur), bot. ph. — Genre établi par Jack (Malay. mise, et Hooker bot. mag. comp., I , 154), et placé avec doute par Eudlicher dans la famille des Cédrélacées-Cédrélées. Arbres de l'Asie tropicale. *IX0C0SSYPIIE. Ixocossyphus. ois. — Genre établi par Kaup pour le Turdns visci- vorus. Voy. merle. (Z. G.) IXODE. Ixodes (IÇâS-ns, visqueux), arach. — Genre de l'ordre des Acarides , établi par 1X0 Linné et adopté par tous les aptérologistes , avec quelques modifications cependant. Chez les animaux de ce genre singulier, le corps, presque orbiculairc , est ovale, très plat, quand ranimai est à jeun, mais d'une grandeur démesurée quand il est repu; le bec est obtus en avant; il con- siste en un support formé d'une petite pièce écailleuse servant de boîte à la base du suçoir, et reçue dans une échancrure prati- quée au-devant du corselet, en une gaine de deux pièces fortes, courtes, écailleuscs, con- caves au côté interne, arrondies et même un peu larges à leur extrémité; chacune de ces pièces, vue à la loupe, paraît coupée transver- salement, et il est facile de voir que ce sont deux palpes qui se sont allongées en gaîne. Enfin, la bouche présente, entre ces deux palpes, le suçoir, qui est composé de trois lames cornées, très dures, dont les deux la- térales sonten recouvrementsurla troisième, qui est grande, large, et remarquable parce qu'elle porte un grand nombre de dents en scie très fortes; c'est au moyen de ces dents que l'insecte s'attache fortement à la peau des animaux qu'il suce. Les pattes sont com- posées de six articles, dont les deux derniers forment un tarse conique qui est terminé par une palette et garni de deux crochets au bout ; cette partie est d'un grand secours à ces Arachnides pour se fixer sur les ani- maux qui se trouvent à leur portée. Le des- sous de l'abdomen présente un petit espace circulaire et écailleux, qui paraîtrait indi- quer les organes de la génération. Lcslxo- des, malgré leurs organes de locomotion assez fortement constitués, n'ont pas une démarche vive; au contraire, leurs mouve- ments sont lents et pesants; mais ils ont une grande facilité à s'attacher avec leurs pattes aux objets qu'ils rencontrent, même au verre le plus poli; quand ils sont posés sur des végétaux, ils se tiennent dans une position verticale, accrochés simplementavec deux de leurs pattes, et tiennent les autres étendues. Un animal quelconque vient-il à s'arrêter dans leur voisinage, ils s'y accro- chent avec les pattes qui restent libres, et quittent facilement la branche où ils étaient fixés par deux de leurs pattes. Latreille a observé que les Ixodes d'Europe habitent de prédilection les Genêts, mais on en trouve aussi sur d'autres plantes. Ces Arachnides IXO 051 attaquent l'homme , et fréquemment elles se fixent sur les voyageurs et les chasseurs ; il suffit même, dans bien des cas, d'une petite promenade au bois pendant la belle saison, et les dames alors, à cause de la nature de leurs chaussures, y sont plus su- jettes, les hummes étant mieux garantis par les bottes et les pantalons. Les Ixodes sont connus en France sous le nom de Tique; l'espèce qui tourmente les Chiens de chasse est désignée par les piqueurs sous le nom de Louvette ou Tique des Chiens. Une autre nuit beaucoup aux Bœufs, si on la laisse multiplier. Pendant *«yj-n séjour dans le Cercle de la Calle, j"*i vu quelques uns de ces animaux couverts de ces Arachnides, au point qu'ils en succombaient presque, tant ils étaient maigres et affaiblis. Aussi les bergers devraient ils visiter avec soin leurs bestiaux, afin de les débarrasser de ces Ixo- des, s'ils ne veulent pas les voir se multiplier à l'infini et nuire à la santé de leurs trou- peaux. Ces Arachnides vivent aussi sur les Oiseaux et sur les Reptiles, et j'en ai sou- ventrencontré sur les Chéloniens, Sauriens, Batraciens et Ophidiens; j'en ai même ob- servé une espèce qui vit dans le contour interne de la cavité orbitaire du Python Sebœ, grand Ophidien que possède la ména- gerie du Muséum; cette espèce, que j'ai dé- signée sous le nom d7. transversalis Luc, s'est multipliée aussi sur le Boa conslriclor . Enfin, tout dernièrement, j'ai fait connaître une espèce de ce genre qui vit parasite sur l'Ornithorhynque, et que j'ai appelée /. or- nithorhynchi Luc. Latreille , dans le Règne animal de Cuvier, rapporte que ces Ixodes pondent une quantité prodigieuse d'œufs, et que ceux-ci sont expulsés par la bouche, ce qu'il tient de M. Chabrier. L'analogie seule aurait pu démontrer l'invraisemblance de cette opinion; c'est, au reste, ce que j'ai démontré (Ann. de la soc. entom. de France, 1836, p. 630), ayant eu à ma disposition une femelle pondant ses œufs. Chez ces Arachnides, l'oviducte s'ouvre près de la bouche, et c'est par lui, et non pas par celle-ci, que les œufs sont expulsés hors du corps. Je dois dire aussi que Dugès avait constaté la véritable nature de cet orifice. L'imperfection des connaissances, au sujet des Ixodes, ne nous permet pas de donner eïactcment l'ordre naturel des espèces con- 652 JAG nues (Lins ce groupe; et comme Ton sait quechacuned'elles peut se retrouver parasite d'animaux de plusieurs sortes, l'on conçoit aussi qu'elles ne peuvent être rigoureuse- ment énumérées en suivant la classification de animaux sur lesquels on lésa trouvées fixées. Ce genre renferme environ une soixantaine d'espèces, dont I'Ixode ricin, I Ixodes ricinus Linn., peut être regardée comme étant le type; c'est cette espèce que l'on trouve ordinairement sur les Chiens. I (H. L.) *IXODKS. Ixodei. aracii. — Dugès, dans ses Recherches sur l'ordre des Acariens , donne ce nom à une famille de l'ordre des Acariens, dont les caractères du genre qui la compose seraient d'avoir les palpes valves. Cette famille , (]ui ne renferme qu'un seul genre, celui iVJxodes, n'a pas été adoptée I par M. P. Gervais dans son Hist. nat. des Jns.ovt. par M. Walckenaër. (H. L,) JAC IXODIA (ÏZûSvii, gluant), bot. ru. — Genre de la famille des Composées-Séné- cionidées, établi par R. Brown (ta Ailon Ifort. lcew., 12 , IV, 517). Sous-arbrisscaui de la Nouvelle - Hollande. Voyez compo- sÉns. — Soland, syn. de Drasen ia , Sclireb. *IXODIXKES. Ixodinœ. ois. — Sous-fa- mille établie par M. de La Fresnaye dans l'ordre des Passereaux dentirostres , et ayant pour type le g. Ixos. (Z. G.) l.XORA (nom mythologique), bot. vu. — Genre établi par Linné (Gcn., n. 931) dans la famille des Rubiacées-Psychotriées. Ar- bustes ou arbrisseaux de l'Asie et de l'Afri- que tropicale. L'Ixore écarlate , Ix. cocci- nea, espèce type du genre, est cultivée dans les serres chaudes des jardins d'Europe. Yoy. RUBIACÉES. IXOS, Temm. ois. — Syn. de Turdoïde. Voy. MF.IîLE. (Z. G.) IYKX. ois. — Voy. vnx. JABET.- xioll. — Adanson , dans son Voyage au Sénégal, donne ce nom à une petite espèce d'Arche, inscrite sous le nom d'Arca afra dans la 10? édition du Sys- tema nalurœ. Voy. arche. (Desh.) JABïïî. moll. — Nom donné par Adan- son à une coquille voisine du Murex scro- biculalor de Linné, et qui en paraît diffé- rente ; ce n'est pas non plus le Murex gy- rinus, auquel Gmelin a rapporté la figure j d'Adanson. Pour nous, l'espèce en question apparent au g. Triton; mais avant d'y être introduite, elle aurait besoin d'être examinée de nouveau. Voy. triton. (Desh.) -.;L. Zlycleria, Linn. ois. — Voy. Cigogne. (Z. G.) JABOROSA. eot. ru.— Genre de la fa- mille des Solanacées-Solanées, établi par Jussieu ( Gen., 125). Herbes de l'île Bo- naire. Voy. solanacées. JABOT. Ingluvies. ois. — Voy. ■ JACAMAR. Galbula. ois. — Genre de Tassereaux zygodaciyles {Grimpeurs de G. Cuvier) établi sur quelques unes des espè- ces que Linné comprenait dans son genre , et dont Willughby et Klein faisaient des Pics. Mcohring fut le premier qui isola les Jacamars des Martins-Pêcheurs. Brisson et Lalham reproduisirent ce genre et en fixèrent les caractères bien mieux que ne l'avait fait Mœhring. A leur exemple, tous les orniihologistes ont admis la division des Jacamars; mais tandis que les uns l'ont adoptée sans altération , et telle que Bris- son et Lalham l'avaient conçue, les autres la modifiaient en y introduisant des subdi- visions dontje parlerai bientôt. Le g. Jacamar est caractérisé par un bec long, télragone, pointu, à arête vive, garni de soies sur les côtes; des narines ovales à demi fermées; des tarses courts, en partie cm- plumés; quatre doigts, dont deux en avant et deux en arrière, ou trois seulement, l'un de ceux de derrière manquant. Les Jacamars sont des oiseaux du ni- veau,continent. Leurs mœurs ne sont j as entièrement connues. Le peu de notions que l'on a à cet égard laisserait supposer que ces oiseaux ont, par leurs habitudes, quel- que analogie avec les Martins- Pêcheurs, comme ils en ont, du reste, par leurs ca- ractères physiques. En effet, les Jacamars JAG viveni , en général , dans l'isolement ou par paires ; ils s'écartent peu du c;uiton qu'ils se sont choisi; demeurent des heu- res entières perchés sur une branche, et ont un vol rapide et peu étendu. Les uns SC plaisent dans le plus épais des bois, les autres préfèrent les lieux découverts, d'au- tres enfin fréquentent les endroits hu- mides. Tons ont un régime animal : les insectes composent leur principale nour- riture. Tout ce qui a rapport à leur re- production a jusqu'ici échappé à l'obser- vation. On ne connaît ni leur nid, ni leurs œufs, ni la manière dont ils élèvent leurs petits. Les Jacamars forment aujourd'hui une petite famille assez naturelle (celle des Galbulidées), et sont distribués dans trois genres ou sous-genres : les Jacamars pro- prement dits, les Jacamerops et les Jaca- maralcyons. Cette distinction me paraît parfaitement légitime , et je dois l'employer ici. 1° Espèces qui, avec deux doigts devant et deux derrière, ont un bec droit. (G. Ja- camar, G albula , Auct.) 1 . Jacamar a bec blanc , Gai. albiroslris Lath. (Levaill., pi. 51). Bec blanc; man- teau d'un vert doré; gorge blanche; par- ties inférieures roux- cannelle. Habite la Guyane 2. Jacamar vert, Gai. viridis Lath. (Buf., pi. enl. , 238). Bec noir; plumage généra- lement d'un beau vert doré à reflets ; abdo- men et couvertures inférieures de la queue roux. Habite Cayenne. 3. Jacamar a queue kousse , Gai. rufi- cauda Cuv. (Vieill., Gai. des Ois., pi 29). Ceinture vert doré sur la poitrine; queue longue, en partie rousse. Habite l'île de la Trinité. 4. Jacamau a ventre blanc, Gai. albi- venlris Less. (Levaill., pi. 46). Bec noir et Liane; milieu du ventre blanc; queue courte. Habite le Brésil. j. Jacamar a longue queue , Gai. para- disœa Lath. (BuEf.,pI. enl., 274). Plumage brun; gorge d'un blanc pur; queue longue et fourchue , les deux recuites externes 1res allongées. Habite Cayenne. JAG G 5 3 2° Espèces qui, avec deux doigts devant et deux derrière, ont un bec fort el notable* ment recourbe. (G. Jacamerops, Levaill., Cuv. ; Lamprolila, Swains.) Le nom de Jacamerops ( fait de Jacamar et deAferops, Guêpier) indique que l'oiseau qui a servi de type à cette section participe par ses caractères des Jacamars et des Guê- piers. L'unique espèce qui s'y rapporte est le Jacamarici Levaill., Gai. grandis Lath. Gorge et joues vert doré ; cravate blanche ; tout le dessous du corps cannelle foncé. Habite Cayenne. 3° Espèces qui, avec deux doigts devant el un seul derrière, ont un bec grêle, allonge. (G. Jacamaralcyon , Levaill., Cuv.; Al- cyon, Spix.) Si les Jacamerops sont des Jacamars à bec de Guêpier, ceux-ci sont des Jacamars à pieds de certains Martins Pêcheurs: aussi le nom qu'ils ont reçu (composé par con- traction de Jacamar et Alcyon, fait de Al- cedo) est-il parfaitement convenable. On ne place dans cette division que le Jacamarai.cvon tridactyle, Galb. Iridactyla Vieill. (Levaill., pi. 50). Plumage d'un gris brun-\ert; ventre blanc. Habite la Guyane. (Z. G.) JACAMARALCYON- Levaill. ois. — Voy. jacamar. (Z. G.) JACAMEROPS, Levaill. ois. — Voy. jacamar. (Z. G.) JACAIVA. Parra. ois. — Genre de l'ordre des Échassiers et de la famille des Parri* dées. Caractères: Bec médiocre, droit, comprimé latéralement, un peu renflé vers le bout, qui est convexe, caroncule ou nu à la base de la mandibule supérieure; na- rines étroites longitudinales, situées vers le milieu du bec et percées dans la membrane qui recouvre les fosses nasales ; tarses longs, grêles, aunelés ; doigts déliés, munis d'on- gles aigus, fort longs; celui 'du pouce dé- passe en longueur le doigt auquel il appar- tient; ailes munies d'un éperon pointu. Ce g., créé par Linné, mais mal défini par lui , puisqu'il y introduisait des espèces de la famille des Vanneaux; un peu mieux limité dans la suite par Latham et Bris- son , a été élevé par les méthodistes mo- dernes à la dignité de famille, et décom- 65a JAC posé en quatre divisions génériques que je signalerai plus bas. Les Jacanas se rapprochent des Râles et des Poules-d'Eau par leurs habitudes , par la forme comprimée et raccourcie de leur corps, par leurs doigts longs et grêles, et par la petitesse de leur tête; mais ils en diffèrent par l'éperon qu'ils ont aux ailes , et surtout par leurs ongles, excessivement longs , droits et fort aigus. Ce sont proba- blement ces ongles, dans lesquels on a cru voir , par une comparaison forcée et à cause de leur acuité, l'instrument dont on se sert pour pratiquer, la saignée , qui ont valu aux Jacanas, dans quelques unes des contrées que ces oiseaux habitent, le nom vulgaire de Chirurgien; ou peut-être, comme le pense Vieillot, doivent-ils cette dénomination triviale à l'éperon triangu- laire dont leurs ailes sont armées. Les' habitudes des Jacanas sont essen- tiellement aquatiques; ils vivent constam- ment dans les marécages, les lagunes, et sur le bord des étangs. Leurs grands doigts, pourvus d'ongles également longs , leur donnent la faculté de marcher avec une grande légèreté sur les herbes, les nénu- phars , et les autres plantes à feuilles larges qui recouvrent la surface de l'eau. Contrai- rement à l'opinion de M. Temminck, il paraîtrait que ces oiseaux sont de fort mau- vais nageurs. D'Azara et Vieillot prétendent même qu'ils ne nagent jamais, et que c'est tout au plus s'ils s'enfoncent dans l'eau jus- qu'aux genoux. Ce sont des oiseaux qui vivent ordinai- rement par couples. Lorsqu'un accident sépare momentanément un mâle de sa fe- melle, ou réciproquement celle-ci de son mâle, aussitôt des cris de rappel se font entendre. Mais ces cris ne sont pas les seuls que les Jacanas poussent : il en est un au- tre qui est propre surtout aux mâles , et qu'ils jettent lorsqu'on les forcée prendre leur essor. Ce dernier cri est aigu , glapis- sant, et s'entend de fort loin. Leur vol est rapide, mais peu élevé, et s'exécute en ligne droite. Les Jacanas sont très sauvages; le moin- dre bruit leur devient suspect, et le moin- dre objet qu'ils n'ont pas l'habitude de voir les met en fuite: aussi faut-il pour les ap- procher user de beaucoup de précautions et JAG de beaucoup de ruses. Ils sont querelleurs, et se battent avec vigueur contre les autres oiseaux ou leurs pareils qui les attaquent. Ils font usage dans leur lutte des armes dont leurs ailes sont pourvues. Comme tous les vrais monogames, les Jacanas contractent une union durable; Je mâle et la femelle restent fidèles l'un à l'autre. Ils nichent au milieu des berbes aquatiques , et pondent 4 ou 5 œufs , qu'ils ne couvent, d'après M. Aie. d'Orbigny, que pendant la nuit, laissant, durant le jour, au soleil età la température élevée du climat, le soin de faire le reste. Les petits en nais- sant suivent les parents. La nourriture des Jacanas consiste prin- cipalement en insectes aquatiques. Toutes les espèces appartiennent aux ré- gions intertropicales. Parmi elles, quelques unes ont donné lieu à de doubles emplois. Vieillot, eu égard à l'absence ou à la pré- sence de caroncules au-dessous de la base du bec, avait cru devoir les distribuer dans deux groupes distincts; M. Lesson , de son côté, prenant en considération la forme de la queue, est également arrivé à établir deux coupes ; aujourd'hui leur nombre a été porté à quatre; mais, de plus, ces coupes ayant été converties en genres, l'ancien g. Parra a été transformé en famille ou en sous-famille, celle des Parrinées. Il me sem- ble que la conservation du g. Jacana, te! que Vieillot ou M. Lesson l'ont compris, en distribuant les espèces par groupes, se- lon leurs affinités les plus prochaines, doit conduire à ce dernier résultat. Ce moyen a, du reste, l'avantage de décharger la no- menclature générique de trois noms nou- veaux : aussi essaierai-je de le mettre en pra- tique. lo Espèces à Front nu et caroncule ; quena courte et cunéiforme. (a) Deux barbillons charnus sous le bec; sur le front une membrane trilobée. (G. Parra, Linn., Lath., Vieill., etc. ; Jacana, Briss.) 1. Le Jacana commun, Pa. /acaîioLinn. (Butt.,pl. enl., 322 et 846). Manteau roux; tête , cou , gorge et tout le dessus du corps d'un noir violet. Habite le Brésil. Selon G. Cuvier, le Pa. variabilis Lath., représenté dans les Enl. pi., 846, n'est qu'un jeune âge de cette espèce. JAC (b) Pas de barbillons ; sur la base de la mandibule supérieure, une crête lisse, char- nue, s' élevant perpendiculairement en forme de plastron. (G. Hy dralcclor, Wagl.) 2. Le Jacana a crêtes, Pa. gallinacea Tcnini. (pi. col., 464), Pa. crislata Vieill. Manteau de couleur cuivre bronzé à re- flets verts; tête, cou, poitrine, ventre et jambes d'un beau vert de bouteille foncé et brillant; sourcil blanc. Habite les Célè- bes, à Ménado et Amboine. (c) Pas de barbillons; caroncule du front à deux lobes. (G. Metopidius, Wagl.) 3. Le Jacana bronzé , Pa. œnea Cuv. ( Pa. melanochloris Vieill. , Gai. des Ois. , pi. 264). Manteau d'un vert brillant; tête et cou noirs; au-dessus de l'oeil, un sour- cil blanc qui descend sur les côtés du cou. Habite le Bengale et Java. C'est à ce groupe que se rapporte le Pa. indica Lath. , si toutefois cet oiseau n'est pas une variété d'âge du précédent. (d) Pas de barbillons; membrane du front non lobée, i'. Le Jacana a nuque blanche, Pa. al- binuca Is. Geoff. (Magaz. de zool., cl. 2, p. 6). Gorge et devant du cou noirs, nu- que et derrière du cou blancs ; ailes noires ; le reste du plumage roux-marron. Habite Madagascar. A côté de cette espèce, me paraît venir se ranger le Jacana a poitrine dorée, Pa. africanaLalh. (Syn., pi. 87). Plumage en dessus cannelle clair ; gorge blanche; poi- trine jaune, tachetée et rayée de noir. Ha- bite le Sénégal. 2* Espèces à front garni de plumes; queue très longue. (G. Flydrophasianus, Wagl.) Cette division a été fondée sur l'espèce qui est figurée dans VAtlas de ce Diction- naire, oiseaux, pi. 10, sous le nom de Jacana a longue queue, Pa. sinensis Gmel. Cet oi- seau , qui porte dans l'Inde le nom de Vuppi-pi, est remarquable par la longueur desdeux pennes intermédiaires de la queue. Il se distingue encore de ses congénères en ce que deux des pennes de l'aile sont beau- coup plus longues que les autres. Il a le front , les côtés de la tête , le devant du cou, un miroir sur l'aile, et les barbes ex- JAG Ci- ternes des rémiges secondaires blancs; l'oc< ciput noir; un trait de cette couleur enca- dre le blanc du front de la tête et du cou ; le manteau est d'un brun rougeâtre; le derrière du cou d'un beau jaune marron; toutes les parties inférieures et la queue «l'un pourpre foncé. Le Jacana à longue Queue habite le Bengale et les Philippines. Le Pa. luzoniensis Lath. serait, d'après G. Cuvier, le jaune âge de cette espèce. (Z. G.) JACAPA. Ramphocelus, Vieill. ois. — Division du g. Tangara. Voy. ce mot. (Z. G.? JACARANDA. bot. pu. — Genre de la famille des Bignoniacées-Técomées , établi par Jussieu (Gen., 138). Arbres souvent très élevés de l'Amérique tropicale. Voy. B1GNOMACÉES. JACARD. mam. — L'un des synonymes du Chacal , d'après Belon. (E. D.) JACARIMS. ois. — Nom sous leque M. Lesson a groupé un certain nombre de Fringilles , dont Vieillot a fait son g. Pas- serine. Voy. ce mot. (Z. G.) JACINTHE. Hyacinthus (nom mytholo- gique ). bot. pu. — Genre de plantes de la famille des Liliacées. Tel que l'admettent aujourd'hui généralement les botanistes, il est renfermé dans des limites beaucoup plus étroites que celles qui lui avaient été assi- gnées par Linné. En -effet, diverses espèces en ont été successivement détachées : les unes ont servi à rétablir le genre Muscari, qui avait été déjà proposé par Tournefort, et que le botaniste suédois n'avait pas adopté; les autres sont devenues la base des genres Bellevalia, Lapeyr.; Uropet aluni, Ker; Agraphis, Link; Lachenalia, Jacq. En- fin , parmi les plantes comprises dans le genre linnéen, il en est que l'on range au- jourd'hui parmi les Scilles (ex. : Scilla nu- tans Smith, Hyacinthus nonscriptus Linn.). Tel qu'il se trouve circonscrit après ces di- verses suppressions, le genre Jacinthe pré- sente les caractères suivants: Il se compose de végétaux herbacés, bulbeux, dont.lei fleurs, portées par une hampe, forment une grappe terminale simple. Chacune de ces fleurs est composée d'un périanthe coloré et corollin en entonnoir ou campanule, à limbe étalé, 6-fide; de 6 étamines insérées sur le tube du périanthe, à filet très court; d'un ovaire à 3 loges renfermant chacune un petit nombre d'ovules , surmonté d'un JAG JAG styîe court que termine un stigmate obtus. Le fruit qui succède à ces fleurs est une capsule à 3 angles, à 3 loges qui s'ou- vrent par une déhiscenee loculicide: cha- cune de ces loges renferme deux graines presque globuleuses , revêtues d'un test crustacé noir, et dont l'ombilic présente un renflement charnu. Les Jacinthes croissent spontanément dans l'Europe méridionale, dans les parties moyennes et méditerra- néennes de l'Asie. Tout l'intérêt que présente ce genre est à peu près concentré sur une seule espèce, la Jacinthe d'Obieht, Hyacinthus orientalis Linn. Elle est, comme le rappelleson nom, originaire de l'Orient; mais on l'indique aussi comme croissant spontanément dans quelques parties de l'Europe méridionale , notamment en Provence, et même dans les environs de Tarbes. Ses feuilles sont étroi- tes, obtuses, plus courtes que la hampe; ses fleurs, au nombre de 4 à 10 , forment une grappe lâche, dressée; le pédicule qui les porte est accompagné à sa base de brac- tées membraneuses géminées, lancéolées, plus courtes que lui; le périanthe est en forme d'entonnoir, ventru à sa base; ses six divisions sont oblongues, obtuses. On sait toute l'importance que cette plante a acquise par la culture et le rôle majeur qu'elle joue aujourd'hui dans les jardins. En Hollande particulièrement, elle est de- venue l'objet d'exploitations considérables, et aujourd'hui elle y fournit la matière d'un commerce important, dont le centre est Harlem. Les Hollandais apportent à cette culture un soin extrême; des comités sont institués pour examiner les variétés nou- velles , pour décider de leur valeur, et des prix sont décernés aux horticuleurs qui ont réussi à obtenir de bonnes acquisitions. Grâce à ces précautions, aux soins infinis donnés à cette culture, et aussi, à ce qu'il parait , grâce à l'influence avantageuse de son climat, la Hollande est aujourd'hui en possession d'un nombre extrêmement con- sidérable de variétés de Jacinthes, parmi lesquelles 4 ou 500 environ sont assez bien caractérisées pour pouvoir aisément être distinguées l'une de l'autre. Ces variétés s'obtiennent tous les jours à l'aide des se- mis de çraines produites par les pieds à fleurs simples; elles se conservent et se propagent par les cayeux : ce dernier mode de multiplication est évidemment le seul dont soient susceptibles les variétés a fleurs doubles. En général, la Jacinthe cultivée s'accom- mode d'une terre légère, et cela d'autant plus que le climat sous lequel on la cultive est plus froid et plus humide; aussi la terre des plates-bandes consacrées a celle culture doit-elle être préparée d'après cette donnée. Les oignons sont mis en terre dès les mois de septembre et d'octobre; pendant les froids assez vifs pour que la terre soit gelée à plus d'un décimètre de profondeur, on les protège contre cette basse température en couvrant les planches de fougère ou de paille fraîche. Lorsque la pousse a lieu, on dispose au-dessus des planches des toiles ou des paillassons soutenus par des cerceaux; on n'étend ces couvertures que lorsque le thermomètre descend au-dessous de zéro. La floraison a lieu dès les mois de mars et d'avril; les fleurs ne redoutent pas une gelée de 2 ou 3 degrés, mais leur durée est considérablement abrégée lorsqu'à la gelée ou à la neige succède l'action directe des rayons du soleil. Dans les variétés à fleurs doubles , la hampe se dessèche lorsque la fleuraison est terminée; on retire alors les bulbes de terre, en choisissant un beau jour, et en ayant la précaution de ne pas les blesser en les arrachant; on enlève les feuilles, après quoi on conserve les bulbes dans un lieu sec jusqu'au moment de la plantation. Les variétés à fleurs simples dont on désire obtenir la graine restent nécessairement plus longtemps en terre; on détache leurs capsules lorsqu'elles jau- nissent et qu'elles s'ouvrent; après quoi on les laisse pendant quinze jours à l'ombre et à l'air pour que les graines achèvent de mûrir entièrement; leur bulbe n'est retiré de terre que lorsque les feuilles jaunissent. Les semis de ces graines se font au mois de septembre, dans une terre légère et pré- parée avec soin, à la volée ou en rayons ; on couvre ensuite de 2 ou 3 centimètres de terre; chaque année on ajoute une couche de 5 ou 6 centimètres de terre lorsque les feuilles du jeune plant se dessèchent; en- fin, la troisième année, les bulbes sont assez développés pour pouvoir être arrachés et traités ensuite comme ceux qui doivent JAC fleurir. Ordinairement ces bulbes fleuris- sent dès la quatrième année après le semis. Les fleurs qui en proviennent sont les unes simples, les autres semi -doubles ; enfin d'au- tres , en nombre peu considérable , sont doubles. Une des variétés les plus curieuses de la Jacinthe cultivée est celle que les Hollan- dais ont nommée Diane d'Éphèse, dont les pédicules sont bi-triflores. Le peu de mots que nous avons dits sur la culture de la Jacinthe d'Orient n'en indique que les généralités; pour les dé- tails nombreux qui peuvent en assurer le succès, nous renverrons aux ouvrages d'hor- ticulture. , (P. D.) JACKAL. mam. — Espèce du genre Chien. Voy. ce mot. JACKIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées, établi par Wallich (in Roxburgh Flor. Ind., II, 312). Arbre très haut de l'Inde australe. Voy. rubiacées. — Blume, syn. de Xanlhophyl- lum, Roxb. — Spreng., syn. de Microlœna, Wall. (J.) *JACKIE. rept. — Nom d'un gros Tê- tard (larve de Grenouille) que l'on trouve dans l'Amérique méridionale , et particu- lièrement à Cayenne. Comme la Grenouille qui provient de ce Têtard est plus petite de beaucoup que le Têtard lui-même, quel- ques naturalistes avaient pensé que c'était ce dernier qui était le second âge, la Grenouille n'en étant que le jeune, et ils avaient dit que la Jackie était un poisson qui provenait d'une Grenouille. C'est comme telle que mademoiselle Sibylle de Mérian et Seba dé- crivent la Jackie; mais la plupart des na- turalistes , même ceux de leur époque, ne s'y sont pas trompés, et Linné met la Jac- kie dans le genre Rana, en l'appelant tou- tefois R.paradoxa , sans doute a cause des récits dont nous venons de parler. Pour Laurenti, c'est un Protée, Proteus raninus ; mais on sait maintenant que c'est bien une espèce de la famille des Grenouilles, et Wa- gler en a fait un petit genre à part dans ce groupe sous le nom de Pseudis. (P. G.) JACKSO.MA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Papilionacées-Poda- lyriées, établi par R. Brown (in Ailon Ilort. kew. édit., 2, III, 12). Voy. papilionacées. — Rafin., synonyme de Polanisia, Rafin. T. Vil. JAL 657 JACO. ois. — Nom vulgaire du Perro quet cendré. M. Lesson l'a appliqué à uii genre qui a cette espèce pour type. Voy.. PERROQUET. (Z. G.) JAC01LEA, Tourn. bot. pu. — Syn. de Senecio , Less. JACOBINES, Less. ois. — Genre de la famille des Colibris. Voy. ce mot. (Z. G.) *JACOSTA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des ComposéesSéné- cionidées, établi par E. Meyer (in llerb. Dreg. ). Sous-arbrisseaux du Cap. Voy. cou-. POSEES. JACQUEMONTIA , Belang. bot. ph.— Syn. de Psilothamnus , DC. JACQLIEH. bot. pu. —Voy. jaquier. JACQUINIA (nom propre ). bot. ph. — Genre de la famille des Myrsinées-Théo- phrastées, établi par Linné (Gen. n. 254). Arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Voy. myrsinées. — Mut., syn. de Trilix , Linn. *JACEMJS. mam. — Erxleben (Syst. reg. anim. 1777) indique sous cette déno- mination un genre de Rongeursdontle type est la Gerboise, Dipusjaculus. (E. D.) JADE. min. — Voy. feldspath. J/EGEIUA ( nom propre), bot. fii. — Genre de la famille des Composées-Séné- cionidées, établi par H.-B. Kunth {in Humb. et Bonpl. Nov. gen. elsp., IV, 277, t. 400). Herbes de l'Amérique tropicale. Voy. COMPOSÉES. JAGON. mole. — Il est incertain si la coquille nommée ainsi par Adanson est un Cardium ou une Lucine; cependant, si l'on s'en rapporte à la description, la charnière serait plutôt celle d'un Cardium. Voy. bu- carde. (Desh.) JAGUAR, mam.— Espèce du genre Chat. Voy. ce mot. (E- H.) JAIS, min.— Voy. lignite. *JALAMBICEA, Llav. et Lexar. bot. pu. — Syn. de Limnobium , L. C. Rich. JAEAP. bot. ph. — On donne ce nom à la racine d'une espèce de Convolvulus, le C. Jalappa Linn., qui lui-même tire soi? nom de la ville de Xalappa dans le Mexique, aux environs de laquelle cette plante croî* spontanément en assez grande abondance pour que sa racine puisse être recueillie et livrée au commerce en quantitéconsidérablc. Pendant longtemps celte substance médici- nale a été importée en Europe sans que l'oa 658 JAL *f;ta quelle plante elle appartenait ; ainsi, dès JG09, elle fut, introduite en Angleterre, et, comme Ton crut qu'elle était fournie par uneRiiubaibe, on lui donna le nom de M«- barbe noire. Une autre opinion fut émise par Plumier, Tournefort, et par Linné lui- même, dans la première édition de sa ma- nière médicale : ces célèbre* botanistes Crurent, d'après une certaine analogie de propriétés observée par eux, que le Jalap n'était autre chose que la racine de laBelIe- Je-Nuit, qui fut nommée, par suite de cette opinion, Mirabilis Jalappa. Cependant Rai, Sloane, etc., furent les premiers à penser que cette substance était la racine d'un Convol- vulus; Linné adopta enfin cette manière de voir, et donna, dans son Manlissa, à la plante qui la produit, le nom de ConvolvulusJalappa qu'elle a conservé. Le Liseroh jalap, Convolvulus Jalappa Linn. (Fpomœa macrorhiza Mkh. Flor. bar. amer.), est une plante vivace dont la racine est pivotante, très renflée et plus ou moins ovoïde; cette racine émet, dans sa partie in- férieure, plusieurs branches épaisses et cy- lindriques, inégales; elle est blanche, char- nue et lactescente à l'état frais; elle change de couleur, comme nous le dirons, par la dessiccation. De celte racine partert des tiges qui s'enroulent autour des corps, et qui atteignent jusqu'à 5 et 6 mètres de longueur; les feuilles sont ovales, plus ou moins en cœur, un peu rudes, velues à leur face inférieure, entières ou lobées; les pé- doncules sont uni- ou multiflores ; les fleurs sont grandes; le tube de leur corolle est violet en dedans, d'un lilas pâle en dehors, tandis que le limbe est blanc ou nuancé de violet; le filet des étamines est cotonneux à sa base; les graines sont noires, oblongues, entièrement revêtues de longs poils soyeux et roussâtres. Cette plante est très commune dans le Mexique, aux environs de Xalappa et ailleurs ; elle s'élève même, dans l'Amérique septentrionale, jusqu'à une latitude assez haute pour qu'on ait tout lieu de penser qu'elle pourrait être cultivée avec succès dans les parties les plus méridionales de la France; en effet, Michaux père a vu sa ra- cine, même saillante hors de terre en partie, supporter, à Charleslown, un froid de 4° et 6" fans paraître en souffrir. C'est la racine de cette plante, quiconsti- JAL lue le Jalap. Cette racine est susceptihle d'acquérir, par les progrès de l'âge, de fortes dimensions: ainsi Thiéry deMenonville en a vu qui pesaient 12, 15 et 25 livres; mais ce sont toujours les petites que l'on choisit pour les verser dans le commerce. Ces ra- cines sont coupées en tranches ou seulement en deux moitiés longitudinales, lorsqu'elles sont fort petites, et on les soumet, ainsi divisées, à une dessiccation lente. Il en ré- sulte des morceaux hémisphériques ou des rouelles de 6-7 centimètres de diamètre, de couleur brun sale à l'extérieur, plus pâles à l'intérieur, marquées sur leur tranche de zones concentriques. La cassure de ces frag- ments est irrégulière, et présente çà et là des points brillants dus à la présence de la matière résineuse qui constitue le principe essentiellement actif du Jalap, le reste du tissu étant à peu près inerte : aussi les qua- lités les plus estimées sont-elles celles dans lesquelles des Insectes ont rongé une grande partie du parenchyme en respectant les points résineux, ou celles qu'on nomme Jalap piqué. Le Jalap a été l'objet de deux travaux spéciaux, l'un deDesfontaines(/l>m. du Mus. s t. II, p. 120-130, t. 40, 41), qui leconsidère sous le point de vue botanique; l'autre de F. Cadet-Gassicourt, qui l'envisage surtout sous le point de vue chimique et médicinal. D'après ce dernier savant, sur 500 parties de cette substance, il existe 50 de résine, 24 d'eau, 220 d'extrait gommeux, 12,5 de fécule, 12,5 d'albumine, 4 de phosphate de chaux, 8,1 de chlorure de potassium, enfin quelques autres sels. Ce médicament était autrefois extrêmement usité, et l'on en im- portait annuellement en Europe une quan- tité considérable ; mais aujourd'hui son em- ploi est considérablement restreint. etil entre presque uniquement dans îa médecine des paysans et dans celle des bestiaux. Il consti- tue un purgatif certain et énergique, mais dont l'action présente malheureusement beaucoup d'inégalité, selon qu'il est de qua- lité supérieure ou inférieure. On l'a employé aussi contre l'hydropisie, et il a souvent produit dans ce cas des effets avantageux; enfin, on a dit s'être bien trouvé quelque- fois de son emploi contre le Ténia. Dans ces divers cas, on administre le Jalap en pondre. (P. D.) JAM •JALLA. ins. — Genre de la tribu des Scutellériens, groupe des Pentatomiies, de l'ordre des Hémiptères, établi par Habn ( Wanzart. Inseckl) etadoptéparMM.Ainyot et Serville ( Ins. hémipt., suites à Buffon). Nous avons considéré, dans nos divers ou- vrages, les Jalla comme ne devant former qu'une simple division parmi les Stirelrus. Le type est le J. dumosa ( Cimex dumo- sus Linn.), répandu dans une grande partie de l'Europe. (Bl.) MALODIS, JELODIS ou JULODIS ("a/.o;, poil), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famaïle des Sternoxes, tribu des Buprestides , créé par Eschscholtz et gé- néralement adopté. Ce genre renferme prés de 50 espèces originaires d'Afrique, d'Asie et d'Europe. Elles sont à peu près les plus grandes de la tribu, et se reconnaissent par leur corps conique, par l'absence d'écusson, et par des antennes aplaties, élargies au 6ommet, minces à la base. Nous citerons comme en faisant partie les Bup. fascicu- laris , variolaris , onopordius , pilosa, An- dréas et hirta de Fabricius. Nous avons représenté dans l'Atlas de ce Dictionnaire, Coléoptères, pi. 4, f. 1, une belle espèce de ce genre , le Julodis a bou- quets, Julodis cirrosa Sehœnh. (C.) JAMAR. moll. — Adanson , dans son Voyage au Sénégal, nomme ainsi un Cône assez commun, qui, selon toutes les appa- rences, est le Cône papilionacé de Lamarck. Voy. cône. (Desh.) JAMBLE. moll. — Nom vulgaire , sur les côtes du Poitou, des espères les plus vulgaires de Patelle. Voy. ce mot. (Desh.) JAMBOMFERA , Linn. bot. pu.— Sj n. d'Acronychia, Forst. JAMBON, moll. — Nom vulgaire du g. Pinna de Linné. (Desh.) JAMBONNEAU, moll. — Adanson a donné ce nom à un g. dans lequel il ras- semble non seulement les Pinnes de Linné, mais encore des Moules, des Modioles, des Avicules'. Voy. ces divers mots. (Desh.) JAMBOS, Adans. bot. pu. — Syn. de Jambosa, Rumph. JAMBOSA. bot. pu. — Genre de la fa- mille des Myrtacées, établi par Rumph [Amboin.,], 121). Arbres indigènes des ré- gions tropicales de l'Asie et de l'Afrique. Voy. MYRTACÉE3. JAN 659 *JAMESIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Saxifragacées, établi par Torrey et A. Gray (Flor. ofNorlh. amer., I, 593). Arbrisseaux de l'Amérique boréale. Voy. SAXIFRAGACEES. *JA!WESONIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Polypodiacées, éta- bli par Hooker (le., t. 178). Petites Fou- gères du Pérou. Voy. polypodiacées. JAMKSONITE. min.— Sulfure d'Anti- moine. Voy. SULFURES. *JAMINIA. moll. — M. Say a proposé ce g. pour des coquilles appartenant, selon nous, au g. Auricule , dont elles ne diffè- rent que par un seul pli columellaire, tan- disque, dans lesAuricules, ilexiste plusieurs de ces plis. Ce caractère me paraît de trop peu de valeur, et nous croyons que l'on de- vra rejeter le g. en question. Voy. auui- cui-e. (Desh,) *JANASSA (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères subpentamcrcs clavi- palpes , formé par nous avec la Languria Ihoracica d'Olivier, espèce originaire des Etats-Unis. (C.) *JA\ERE A. crust. — Rafinesque , dans son Précis de découvertes somiologiques, de- signe sous ce nom un genre de Crustacés dont les caractères génériques n'ont jamais été publiés. (II. L.) JANIA, Schult. bot. ph. — Syn. de Ba>o- metra, Salisb. JANIE. Jania (Janus , nom mythologi- que). POLYP. ? AIGUËS CALCIFÈRES. GeillC établi par Lamouroux dans l'ordre des Co- rallinées, qu'il plaçait dans sa division des Polypiers flexibles calcifères. « C'est, di- sait-il, un Polypier muscoïde, capillaire,' dichotome, articulé, ayant les articulations cylindriques, l'axe corné, et l'écorce moins crétacée que celle des Corallines. » Lamarck et les autres zoologistes ont laissé les Janics avec les Corallines, et aujourd'hui tous les naturalistes sont d'avis de les reporter également dans le règne végétal. Les Janics, d'une couleur verdàtre, violacée ou rou- geâtre, à l'état vivant, deviennent bien toi blanches par l'action de l'air et de la lu- mière; elles forment, sur les plantes ma- rines, de petites touffes hautes de 2 à 4 centimètres, et souvent beaucoup moins hautes. Elles habitent la Méditerranée et les diverses régions littorales de l'Océan. 660 JAN On les a quelquefois confondues avec les autres Corallincs sous le nom de Mousse de Corse. (Doi.) *JANICEPS.térat.— Genre de monstres nutositaires de la famille des Sycéphaliens. Voy. ce mot. JAMPIIA, Kunth. bot. ni. — Syn. de Manihot, Plu m. JAMEïE. Janira (nom mythologique). moll. — 11 existe quelques espèces de Pei- gnes, sur le bord cardinal desquelles on re- marque une série de petites dents très apla- ties, que l'on a comparées à celles des Ar- ches . M. Schumacker a proposé de séparer ces espèces en un g. auquel il a donné le nom de Janirc. Ce g. ne saurait cire adopté. Voy. peigne. (Dess.) JANIRE. Janira (nom mythologique). acal.— Genre établi par M. Oken , aux dé- pens des Béroés, pour 2 espèces munies de nageoires longitudinales, et ayant la bouche pédonculec et deux tentacules branchiaux. La Janire hexagone est une Callianire (voy. ce mot) pour M. Lesueur, qui a institué ce nouveau genre, et pour Eschscholtz ; elle est large de 7 millim., de couleur bleu-cé- leste, avee des lobes plus foncés à l'extré- mité, et des tentacules rouges: elle se trouve dans la mer du Nord. M. Lesson, dans son Hist. nat. des Aca- lèphes, conserve le genre Janira , et en dé- crit 4 autres espèces , dont l'une, J. ellip- tica , est une Cydippe d'Eschscholtas; les trois dernières avaient été décrites comme des Béroés par MM. Quoy et Gaimard , ou par M. Mertens. Il lui assigne les caractères suivants : Corps vertical , garni de côtes saillantes, portant sur leur arête une rangée de cils. Les rubans ciliaircs sont toujours au nombre de huit, et étendus d'une ouver- ture à l'autre dans toute la longueur de l'Acalèphe; l'ouverture buccale est grande sans aucuns appendices buccaux; des côtés du corps parlent deux prolongements cir- thigères, pectines. (Duj.) JAMîAJA.Plum. bot. ph. — Syn. de Ra- jouta, Linn. JANTUINE. Janlhina (Wvflivoç, violet). MOLL. — L'attention des observateurs a été depuis longtemps appelée sur l'animal cu- rieux qui fait le sujet de cet article. Fabius Columna est le premier qui, en 1616, en ait doané une figure et une description dans son JAN ouvrage sur les animaux aquatiques. Lister, dans son Synopsis conchyliorum, a reproduit la figure exacte de Fabius Columna, et bien- tôt après Dreyne , devenu célèbre par sa dis- sertation sur les Polylhalamcs, publia des observations intéressantes dans les Transac- tions philosophiques (1705). Depuis presque tous les auteurs ont figuré la coquille de Fa- bius Columna, que Linné rangea dans son genre Ilelix dès la 10e édition du Systema naturœ. Quoique rien ne justifiât cette opi- nion de Linné, elle fut cependant adoptée universellement, jusqu'au moment où La- marck , écartant des Hélices toutes les co- quilles flmiatiles et marines que Linné y avaiteonfondues, proposa pour l'Hélix Jan- Ihine le genre auquel il a consacré le nom spécifique de Linné. Si, en principe, Linné n'avait pas été si sobre pour la création de ses genres, aucun ne lui était plus nette- ment indiqué que celui-ci; il n'ignorait pas, encfl'et, que cette coquille est marine, et la figure de Fabius Columna, ainsi que sa description, auraient dû éclairer Linné sur la nature de l'animal et la valeur de ses caractères extérieurs. A défaut de Fabius Columna , Linné aurait pu trouver un guide dans les observations de Breyne ; mais il n'était pas dans l'esprit de ce grand légis- lateur de l'histoire naturelle d'apprécier la nécessité d'un genre pour une seule es- pèce.Lamarck n'eut pas plus tôt créé le genre Janthine, que tous les conchyliologistes s'empressèrent de l'adopter; mais il fallnit indiquer ses rapports naturels, et à cet égard les naturalistes furent d'opinion dif- férente, ce qui fit sentir à Cuvier combien étaient insuffisants les documents laissés par Fabius Columna et par Breyne ; et notre grand anatomiste voulut combler celte la- cune parla publication d'un mémoire ana- tomique spécial , publié dans les Annales du Muséum. Malgré ce travail, dans lequel Cuvier a dévoilé l'organisation des Jau- thines, les zoologistes ne sont point tombés d'accord sur la place que ce genre doit occu- per. Cuvier le rapproche des Ampullaires et des Phasiancllcs. Lamarck, dans son dernier ouvrage, en fait une famille à la suite des Macrostomes. L'opinion de M. de Blainville se rapproche assez de celle de Lamarck, tandis que celle de Férussae et de Latreille semble résulter d'une combi- JAN nsison malheureuse des opinions de Cuvicr et de Lamarck. 11 faut conclure de cette diversité, ou que les faits que possède la science sont insuffisants , ou bien que les caractères du genre Janthine sont d'une appréciation difficile, parce qu'ils s'éloi- gnent de ceux de la plupart des autres Mollusques, ("est en effet ce qui a lieu, car ranimai se rapproche, à certains égards, de ceux des Carinairesetdes Ptérotrachées, et il a également de l'analogie avec les Gastéropodes; il semble le résultat de la combinaison des caractères de deux groupes de Mollusques que l'on a regardés jusqu'ici comme très nettement séparés. Les Janlhines sont des Mollusques qui, par leurs mœurs, s'éloignent des autres Gastéropodes et, à certains égards, se rap- prochent des Pléropodes. Ils restent con- stamment suspendus à la surface des eaux, deviennent le jouet des vents, et se laissent aller dans toutes les directions comme tous les autres corps flottants. Us sont pourvus d'une tête fort grosse, eylindracée, sem- blable à un gros mufle , tronquée en avant et fendue longitudinalcment par une bouche à lèvres assez épaisses et armées en dedans de plaques cornées, hérissées de crochets. Tout- à- fait en arrière, et sur les parties la- térales de la tête , s'élèvent deux grands tentacules coudés dans leur milieu , et sur lesquels on n'aperçoit aucune trace de l'or- gane de la vision; en arrière de cette tète et en dessous, séparé d'elle par un sillon profond , se voit un disque charnu, assez court, auquel est attachée, en guise d'oper- cule une vésicule singulière, remplie d'air et destinée à suspendre l'animal à la surface de l'eau. Ce disque n'est autre chose que le pied des autres Mollusques gastéropodes. Ouant à la vésicule, Fabius Columna l'a caractérisée en la désignant par l'épithète sic Spuma cartilaginca; elle est, en effet, composée d'un amas de petites vésicules agglomérées, remplies d'air, contenues dans une enveloppe subcartilagineuse. D'après les observations de MM. Quoy et Gaimard, cette vésicule n'a pas seulement pour usage de suspendre la Janthine à la surface de l'eau, elle sert aussi, au moment de la ponte, à tenir suspendues un grand nom- bre de capsules oviferes que l'animal y a attachées. JAN 601 La partie antérieure de l'animal col en- veloppée «l'un manteau s'a ppli quant sur la surface interne de la coquille et constituant en arrière delà tête une cavité assez grande, largement ouverte eu avant, dans laquelle sont contenus les organes de la respiration. Ces organes respiratoires se présentent sous la forme d'un grand peigne , à dents profondément découpées, et attache par sa ba>e au plafond de la cavité respiratrice. Derrière la branchie existe l'organe îles mu- cosités, semblable a celui des autres Mollus- ques gastéropodes , mais sécrétant, comme dans lesAplysies, une liqueur d'un nés beau violet. Plus en arrière encore de cet organe, au point de jonction du manteau avec le corps., on trouve un cœur subglo- buleux , contenu dans un péricarde peu étendu. Par son extrémité antérieure, ce cœur reçoit les vaisseaux de la branchie par l'intermédiaire d'une oreillette, cl par son extrémité postérieure il donne naissance a une aorte, dont les branches se distribuent dans tout le corps. La cavité de la bouche est assez grande; en arrière, vers l'entrée de l'œsophage, une petite langue y fait saillie, et c'est près d'elle que se débouchent les canaux de quatre glandes salivaires fort allongées et contenues par la niasse viscé- rale dans le voisinage de l'estomac. L'cs- tornac n'est point une cavité simple et uni- que comme dans beaucoup de Mollusques; deux étranglements le partagent en trois cavités inégales, dans lesquelles se complète successivement la digestion des aliments, avant qu'ils soient admis dans un intestin grêle faisant quelques circonvolutions dans le foie avant de se terminer en un anus qui débouche au côté droit delà cavité bran- chiale. Le foie est, comme à l'ordinaire, un organe très volumineux, envahissant une très grande partie des tours de la spire; il contient des vaisseaux biliaires qui se dirigent vers le cul-de-sac du second esto- mac, où il débouche au moyen d'une grande crypte. Cuvier soupçonne dans ces Janlhi- nes des individus mâles et des individus femelles. En effet, chez les uns il a trouvé un petit organe excitateur sur le côté droit du corps, organe qui ne se montre jamais dans d'autres individus. La coquille des Janlhines se reconnaît non seulement à sa couleur violette , mais 662 JAN encore à d'autres caractères propres à ce genre. Ce sont des coquilles tur binées, à spire obtuse et courte , se rapprochant en cela des véritables Hélices. Le test est très mince, transparent, d'une structure plus vitrée et plus serrée , ce qui lui donne plus de fragilité et laisse à ses cassures un ca- ractère tout particulier. L'ouverture est grande , subquadrangulaire, un peu évasée à la bare, à péristome non complet. La columelle est mince, fortement tordue sur elle-même. Le bord droit est tranchant, et il présente au milieu de sa longueur une sinuos.ité plus ou moins profonde selon les espèces. Il est quelques unes de ces espèces chez lesquelles la sinuosité du bord droit rappelle assez bien celle des Bellérophes. D'après des observations assez souvent répétées, les Janthines ne se montreraient pas dans toutes les saisons ; on s'est natu- rellement demandé ce que devenait un Mol- lusque invinciblement suspendu à la surface de l'eau par sa vésicule aérienne. On a sup- posé que l'animal pouvait se comprimer au point de devenir plus pesant et de pouvoir s'enfermer ainsi dans les profondeurs de la mer. D'autres personnes supposent que les Janthines peuvent se débarrasser de leurs vésicules, s'enfoncer sous l'eau, et re- monter ensuite à sa surface en sécrétant une vésicule nouvelle. Cette dernière opi- nion semble se rapprocher de la vérité, quoi- que nous n'ayons à son sujet aucun exem- ple définitif. Nous avons fait une remarque qui n'est point sans intérêt : nous avons trouvé des Janthines attachées aux Velelles et se nourrissant de la substance de ces Zoo- phytes ; la Vélelle devenait ainsi tout à la fois une proie et un organe de natation pour celte Janthine ; et nous avons vu aussi que le Mollusque , parvenu à un certain degré de développement, quittait la Vé- lelle, mais seulement au moment où il a sécrété sa vésicule de natation. On conçoit, d'après la manière de vivre des Janthines, que certaines espèces ont dû se propager dans toutes les mers, et il en est une entre autres qui se montre sur toutes les parties du globe terrestre. Le nombre des espèces en est peu considérable, S ou 1 0 seulement ; aucune jusqu'à présent n'est connue à l'état fossile. (Df.sh.) JANUS ( nom mythologique), moll. — JAQ M. Verani a proposé ce g. dans la Revue zoologique (août 1844) pour un petit Mol- lusque gastéropode voisin des Éolides,etque l'auteur caractérise de la manière suivante: Corps limaciforme, gastéropode; tête dis- tincte, pourvue en avant et de chaque côté d'un prolongement tentaculiforme; deui tentacules dorsaux , non rélracliles, coni- ques, implantés sur un gros pellicule leur servant de base commune; yeux sessiles, peu apparents, situés en arrière de ce pé- dicule; branchies formées, comme dans les Eolides, par un grand nombre de cirrhescy- lindroïdes, disposées par rangées longitudi- nales sur les côtés du dos, mais s'étendant jusqu'à la partie supérieure de la tête , et se réunissant également en arrière de ma- nière à former autour de la face dorsale do ranimai une série non interrompue ; anus dorsal, postérieur et médian ; terminaison de» organes de la génération dans un tu- bercule commun, situé en avant et du côté droit. (Desh.) *JANUSIA (nom mythologique), dot. ph. — Genre de la famille des Malpighiacées, établi par Adrien de Jussieu (Syitops. Mal- pigh. Msc). Arbrisseaux du Brésil. Voy. MALl'lGHIACÉKS. MAPOTAPITA, Plum. bot. ph. — Syn. Cowpliia, Schreb. JAQUES, ois. — Nom vulgaire du Geai. JAQUIER ou JACQUIER. Artocarpus. dot. ph. — Genre type de la petite famille des Artocarpées a laquelle il donne son nom. Quoique peu nombreux en espèces, il pré- sente le plus grand intérêt , deux de celles qu'il renferme fournissant l'aliment princi- pal et presque unique de nombreuses popu- lations. Il se compose d'arbres à suc laiteux abondant, qui sort de toutes leurs parties à la moindre blessure ou même quelquefois spontanément. Ces arbres ont des feuilles alternes, à court péliole, tantôt entières, tantôt lobées-pinnatifides, accompagnées de grandes stipules qui d'abord sont enrou- lées autour des bourgeons et des jeunes in- florescences, qui tombent ensuite de bonne heure. Leurs fleurs sont monoïques; les mâles sont portées en grand nombre et très pressées sur un réceptacle en massue, de manière à constituer par leur ensemble une sorte de chaton ; elles sont formées d'un périanthe à 2-3 folioles légèrement inéga- JAQ les, plus ou moins soudées entre elles, vers leur base; leur unique élamine a son filet plus ou moins aplati et une anthère terminale à deux loges opposées. Les (leurs femelles sont réunies en grande quantité toutautour d'un réceptable globuleux, et elles se soudent les unes aux autres; leur périanthe est tubu- leux, surmonte d'un limbe pyramidal, ou- vert seulement pour le passage du style; leur pistil se compose d'un ovaire libre, à une seule loge uni-ovulée, et d'un style la- téral, allongé, saillant, filiforme, terminé par un stigmate indivis ou bifide. A ces inflorescences femelles succède une masse volumineuse qu'on nomme le fruit, formée par les périanthcs épaissis et devenus char- nus, dont un grand nombre stériles, soudés par l'intermédiaire d'un tissu cellulaire in- terposé en un seul corps sur la surface duquel s'élèvent les limbes en pyramide qui y for- ment extérieurement autant de saillies. Les vrais fruits, situés au milieu de cette masse charnue, sont des utricules membraneux, qui conservent des restes de leur style latéral et qui se déchirent longitudinalement. La graine, solitaire dans chacun de ces utricu- les, renferme un embryon sans albumen, mais à deux cotylédons très développés et charnus, inégaux, à radicule très courte, supère, incombante sur le dos des cotylé- dons. Ces végétaux croissent spontanément dans l'Asie et l'Océanie tropicales ; certains d'entre eux ont été introduits en Amérique, où on les cultive pour l'aliment abondant qu'ils fournissent. Parmi les espèces en petit nombre que renferme ce genre, il en est deux qui mé- ritent une attention particulière, à cause de leur haute importance. 1. Le Jaquier incisé, Artocarpus incisa Linn., très connu sous le nom (V Arbre à pain{Bolan.magaz., t. 2869,2870,2871). C'est un arbre d'environ 10 ou 12 mètres de haut, dont le tronc atteint environ 3 ou 4 décimètres de diamètre et se termine par une grosse cime formée de branches étalées ; ses feuilles sont très grandes et acquièrent quelquefois 1 mètre de long sur 5 décimètres de large ; elles sont alternes, ovales dans leur ensemble, en coin et entières à leur base, pinnatifides, à 3-9 lobes aigus, coriaces: ses stipules sont grandes, caduques. Le périan- the des fleurs mâles a ses deux folioles sou- JAQ 603 dées à moitié et paraît bifide. Le stigmate est bifide. Son fruit est ovoïde ou globuleux, delà grosseur d'un fort melon. Sa surface, sa forme et son volume varient de manière à caractériser diverses variétés dont voici les principales : 1" Fruit rond et muriqué à sa surface; 2° fruit ovoïde et muriqué; c'est le meilleur; 3" fruit ovoïde et lisse; il vient après le précédent pour la qualité; 4° fruit rond et lisse; 5" var. de Timor, à fruit pe- tit et de qualité très inférieure. Ces fruits se divisent en deux catégories, sous le rap- port des graines: tantôt, en effet, ils en contiennent une certaine quantité et ils sont alors fertiles; tantôt, au contraire, ils res- tent absolument stériles, toutes les graines ayant avorté; la masse charnue, qui semble constituer le fruit, n'est composée, dans ce dernier cas, que par les périanthcs épaissis et soudés entre eux. Les variétés à fruits stériles sont préférées pour les cultures; aussi remplacent elles chaque jour les va- riétés à graines, qui ont déjà disparu de certains endroits, de Taïti, par exemple. Le f.ruit de l'Arbre à pain est d'abord vert; à sa maturité, il se couvre d'une sorte de croûte jaune. Sur sa surface exsudent çà et là des gouttes de suc laiteux qui se concrètent en espèces de larmes. Dans les îles intertropicales de l'Océanie, il constitue presque toute la nourriture des habitants; en effet, pendant huit mois de l'année, l'arbre en produit incessamment que l'on mange en nature ; pendantles quatreautres mois, c'est-à-dire en septembre, octobre , novembre et décembre, la récolte manque, mais on la remplace par une sorte de pulpe cuite qui a été faite avec le même fruit. Cette espèce produit, au reste, en si grande abondance, que trois pieds suffisent, dit- on, pour fournir à la nourriture d'un homme pendant toute l'année. Le fruit de l'Arbre à pain se mange en guise de pain , cuit au four ou sur le feu, plus souvent bouilli comme les patates; dans cet état, il constitue un aliment très' sain, d'une saveur agréable, et qui rappelle, dit-on, le pain de froment ou la pomme de terre. Avant sa parfaite maturité, il est farineux ; c'est en cet état qu'on le mange le plus communément. Lorsqu'il a atteint toute sa maturité, il renferme une pulpe d'une saveur douce et agréable. Dans les VA)' JAR variétés fertiles , les graines deviennent un aliment important; on les mange, comme nos châtaignes, cuites à l'eau, sous la cen- dre ou grillées. Peu de végétaux pourraient être compa- rés a l'Arbre a pain pour leur utilité; non seulement son fruit est l'aliment fonda- mental et souvent unique des Océaniens, mais les fibres de son liber leur servent a faire des étoffes dont ils s'habillent; son bois est employé par eux pour la construc- tion de leurs huttes et pour la confection de leurs pirogues; ses feuilles leur servent comme enveloppes pour leurs vivres, etc. ; son suc laiteux, en se concrétant, forme une matière très visqueuse qu'ils emploient comme notre glu pour la chasse aux oi- seaux; enGn ses inflorescences mâles leur servent en guise d'amadou. 2. Jaquier a feuilles entières, Arlocarpus integrifolia Linn. {Botan. magaz. lab. 2833, 2834), A. Jaca Lam. Cette espèce est le véritable Jacquier ou Jack des colo- nies. C'est pour elle qu'a été proposé par Banks le genre Sitodium, qui a été admis dans Gartner (de Fruct., I, p. 344, tab. 71, 72), mais non par les botanistes postérieurs. Elle forme un arbre d'assez haute taille, dont le tronc ne dépasse guère d'ordinaire les dimensions de celui de l'espèce précé- dente , quoique , dans les Indes, il atteigne quelquefois, selon Roxburgh, jusqu'à 3 et 4 mètres de circonférence ; le tronc se ter- mine par une cime arrondie, très rameuse; les feuilles sont alternes , ovales, entières, glabres, rudes à leur face inférieure, co- riaces; assez souvent elles sont trilobées dans leur jeunesse. Ses fleurs se dévelop- pent aux mois de janvier et de février; elles ont une légère odeur. Le fruit qui leur succède mûrit en août et septembre; il est le plus souvent très gros et acquiert jusqu'à 4 et 5 décimètres dans le sens de son grand diamètre; sa grosseur est cependant très su- jette à varier. Ce fruit, dont la nature est semblable à celle que nous avons fait con- naître pour l'Arbre à pain, a une chair jau- nâtre, dont la saveur est généralement douce, mais qui ne plaît pas toujours aux étrangers. Sans être aussi important que Celui de l'Arbre à pain , il joue cependant un rôle majeur dans l'alimentation de plu- sieurs contrées in 1er tropicales : ainsi, à Cey- JAS lan, les naturels en font leur principale nourriture. Le Jaquier à feuilles entières croît natu- rellement dans les Indes orientales et à l'Ile de France ; il a été introduit dans les Indes occidentales, où sa culture s'est tellement répandue qu'il s'y est presque. naturalisé, particulièrement dans l'île de Saint-Vin- cent. Ses diverses parties ont des usages pour la plupart analogues à ceux que nous avons signalés au sujet de l'Arbre a pain : son fruit est un aliment précieux, abon- dant et très sain, que l'on prépare de la même manière que celui de l'espèce pré- cédente; les graines qu'il renferme servent égalementd'aliment et se préparent comme nos Châtaignes; son bois est généralement employé pour la construction des habita- tions ; de plus, lorsqu'il est resté exposé à l'air pendant quelque temps , il a une cou- leur analogue à celle de l'acajou , ce qui le fait employer quelquefois pour la confection des meubles; enfin son suc laiteux concrète fournit encore une matière très visqueuse que l'on emploie en guise de glu. (P. D.) JARACATIA, Marcg. bot. pu.— Syn. de Carica, Linn. JAP.AVjEA. bot. pu. — Genre de la famille des Mélastomacées-Rhexiées, établi parSco- poli (Inlroduc, n. 968 , et dont les espèces qui le composent ont été réparties dans les genres Nolerophila, Mart. et Microlicia, Don. JARDINIER, moll. — Nom vulgaire de V Hélix aspersa. Voy. hélice. (Desii.) JARDINIÈRE, iss. — Nom vulgaire du Carabe doré, de la Courtillière et d'autres Insectes qui attaquent les racines des plan- tes potagères. JARGON, min. — Voy. ZIRCON. *JAROBA, Marcg. bot. pu. — Syn. de Tannœcium, Swartz. JARRETIÈRE, roiss.— Voy. lépidope. JAIiS. ois. — Nom vulgaire du mâle de l'Oie domestique. JASERAN. bot. cr. — Nom vulgaire, dans quelques cantons de la France, de l'Orong' vraie. JASEUR. Bombycilla. ois. — Genre de l'ordre des Passereaux, établi par Brisson , d'après une espèce que Linné plaçait dans son genre Ampelis. Caractères : Bec court ; droit, convexe en dessus, bombé en des- JAS •ous, à mandibule supérieure echancrée et un peu recourbée à la pointe ; narines ovoï- des situées à la base du bec , et en partie cachées par les plumes du front; tarses courts, scutellés. Les naturalistes ne sont point d'accord îur la place que doit occuper le genre Ja- seur dans les méthodes ornithologiques. Les uns le rangent dans la famille des Cor- beaux; les autres le rapprochent des Mer- les; d'autres enfin , et c'est le plus grand nombre , pensent qu'il doit prendre place dans la famille des Cotingas. C'est, du reste, avec ceux-ci que Linné avait confondu les espèces du g. en question. Ce que l'on connaît des mœurs et des habitudes des Jaseurs , se borne à peu près aux quelques faits qui ont été fournis à l'observation par l'espèce que possède l'Eu- rope, le Jaseur de Bohême; ce sera donc plutôt une histoire spéciale que l'histoire du genre que nous ferons ici. Il est cepen- dant infiniment probable qu'on ne s'écarte- rait pas trop de la vérité en attribuant à toutes les espèces les habitudes naturelles de celle qui nous est le mieux connue; car les Jaseurs différent si peu entre eux sous le rapport de leur faciès, qu'on a pu pen- dant quelque temps les considérer comme de simples variétés les uns des autres. Les Jaseurs sont d'un naturel peu farou- che; ils ont des mœurs sociales , aiment à vivre en compagnie de leurs semblables, et ne s'isolent par pairesqu'au moment des couvées. Aussitôt que celles-ci sont termi- nées, jeunes et vieux se rassemblent pour former des volées nombreuses. Ce sont des oiseaux qui vivent de baies, surtout durant l'hiver, d'insectes, et qui même, au besoin, ébourgeonnent les Hêtres, les Érables et les arbres fruitiers. Depuis longtemps on avait dit qu'ils chassaient les Mouches au vol , M. Nordmann a constaté ce fait. Il a vu qu'a l'instar des Pies-Urièehes, les Jaseurs se perchent, en été, à la cime d'un arbre , que de cette espèce d'observatoire ils s'élan- cent sur l'insecte qui passe à la portée de leur vue, et qu'après l'avoir saisi, ils vien- nent reprendre leur poste. Très rarement les Jaseurs se posent à terre. Les buissons les plus épais sont leur retraite habituelle. Leur vol n'est ni rapide ni de longue durée, et leur indolence est extrême. t. vu. JAS 66 En captivité, ils sont d'autant plus in- dolents qu'ils ont moins de besoins. Bech- stein, qui a conservé souvent et longtemps en chambre l'espèce d'Europe, prétend que cet oiseau est niais et paresseux. « Pendant les dix ou douze ans , dit-il , qu'il peut vi- vre en captivité, avec une nourriture même très chétive, il ne fait que manger et se reposer pour digérer. Si, la faim le porte à se mouvoir, sa démarche est si gauche, ses sauts si maladroits, qu'il est pénible de le voir; son chant n'est composé que de quel- ques sifflements faibles et tremblants, un peu ressemblants à celui duMauvis (Turdus iliaceus), excepté qu'il est moins haut en- core ; pendant ce chant , il lève et baisse sa huppe, mais à peine agite-t-il son gosier. Si ce ramage est peu harmonieux , il a au moins le mérite de n'être interrompu dans aucune saison de l'année. » Il est probable que c'est en raison de son babil continuel que l'espèce dont il est ici question a reçu le nom de Jaseur. Cependant il ne faudrait point trop se hâter de croire que celte fa- culté de chanter ou même de gazouiller à toutes les époques de l'année soit commune à toutes les espèces. Le Jaseur du Cèdre, que Vieillot a conservé longtemps en cage, était aussi silencieux que le plus silencieux des oiseaux. Les Jaseurs s'apprivoisent avec la plus grande facilité; mais ils n'ont d'agréable que leurs belles couleurs ; du reste ils sont fort sales. Ce sont de grands mangeurs qui engloutissent par jour une masse égale à leur propre poids. On s'accorde à dire que les Jaseurs se re- produisent dans les contrées montueuses de l'hémisphère boréal; les uns avancent qu'ils nichent sur les grands arbres, les au- tres prétendent que c'est dans les fentes des rochers. Leur ponte serait de quatre ou cinq œufs. Si le Jaseur de Bohème , qui habite l'ex- trême nord , pousse tous les ans ses migra- tions d'automne jusque dans les parties les plus méridionales de la Russie européenne, dans la Thuringe et la Bohême, le même fait ne se produit pas d'une manière aussi périodique dans les contrées de l'Europe situées plus au midi, par exemple en France- en Espagne et en Italie. Rien n'est plus ir- régulier que l'apparition de cet oiseau dans 42* 660 JAS ces contrées. II est impossible de fixer d'a- vance l'époque de sa venue et de pouvoir dire quelle est la cause qui nous l'amène. Dans les pays qu'il visite assez annuelle- ment, il se montre tantôt en petit nombre, tantôt en troupes considérables , selon les circonstances de température. Chez nous, on ne le rencontre jamais trop abondant, et malgré que presque tous les ans quel- ques individus isolés s'y montrent, on peut dire rependant que son passage ne s'y fuit nue de loin en loin. En 1826, époque où Ion en vit des troupes excessivement nom- breuses répandues sur presque toute l'Eu- rope, M. Florent Prévost, dans une seule chasse faite aux environs de Paris, en tua quatorze. Depuis, cet oiseau ne s'est mon- tré un peu abondamment qu'en 1835. A celte dernière époque, il fut capturé sur plusieurs points de la France, et notam- ment, d'après 11. de La Fresnaye, à Fa- laise et à Caen. Je ne sache pas qu'on l'ait revu, durant ces dix dernières années, en nombre un peu notable. Un seul individu isolé a élé tiré , il y a trois ans, dans un bois des environs de Paris. On ne connaît encore que trois espèces de Jaseurs , toutes originaires du nord de l'ancien et du nouveau continent. L'espèce la plus anciennement connue, celle qiii a servi de type au genre, est le Jaseur de Bohème, Bomb, garrula Vieill. [Buff. pi. enl. 261). Cet oiseau, représenté dins l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 2, est remarquable par son plumage doux et soyeux, par les plumes du sommet de la tête allongées en forme de huppe, et par les disques cornés , rouges et brillants qui ter- minent plusieurs des pennes secondaires de l'aile. Un cendré rougeàtre , foncé en des- sus, plus pâle en dessous, est la couleur générale de cet oiseau , qui a en outre le front, un trait au-dessus des yeux, la gorge et les rémiges d'un noir profond; ces dernières ont à leur extrémité une tache angulaire jaune et blanche. Une bande d'un beau jaune termine la queue. Le nombre des plaques cornées rouges qui se montrent sous forme d'appendices à l'extrémité des pennes secondaires des ailes varie selon les sexes , et même seion les individus. Las mâles en ont jusqu'à huit de chaque côté ; on n'en compte jamais dIus JAS de quatre chez les femelles , quelquefois même elles n'en possèdent pas. Le Jaseur de Bohême est originaire de l'extrême nord de l'Europe. On le trouve aussi , mais en petit nombre, au Japon. Le Jaseur du Cèdre , Bomb. cedrorum Vieill. (Gai. des Ois., pi. 118). Cette es- pèce, à l'exception de son ventre , qui est jaune , est parfaitement semblable, par les couleurs et leur distribution, à la précédente. Du reste, sa taille est de moitié plus pe- tite. Habite la Louisiane et la Caroline. Le Jasf.ur phénicoptf.re , Bomb. pheni- copteraTemm. (pi. col. 450). Sans disque à l'extrémité des rémiges secondaires; une bande rouge sur le milieu de l'aile et l'ex- trémité de la queue. Habite le Japon. (Z.G.) JASiONE (nom mythologique), bot. ph. — Genre de la famille des Campanulacées- Wahlenbergiées, établi par Linné (Gen., n° 1055). Herbes annuelles ou, plus sou- vent, vivaces, basses, lactescentes, indigènes de l'Europe. Ces plantes ont le port des Scabieuses; les feuilles radicales sont réu- nies en rosaces, celles de la tige sont alter- nes, étroites, très entières ou sinuées; les fleurs sont petites, terminales, blanches et quelquefois bleuâtres. On sème ces plantes en massifs. (J.) JASMIN. Jasminum. bot. ph. — Genre nombreux de plantes de la Tarnille desJasmi- nées a laquelle il donne son nom. 11 se com- pose d'arbrisseaux à tige droite ouvolubile, qui croissent dans toute la zone tropicale, dans la région méditerranéenne , dans l'Afrique australe et dans les parties de l'Australasie situées au-delà du tropique. Leurs feuilles sont alternes ou opposées , quelquefois sim- ples, plus souvent ternées ou pinnées, avec impaire, dépourvues de stipules. Leurs fleurs blanches , rosées ou jaunes, ont pour la plupart une odeur agréable. Leur calice est tubulé, à 5-8 dents ou lobes, persistant; la corolle est hypocratériforme , a tube al- longé, à limbe divisé en 5 -8 lobes pro- fonds, étalés. A l'intérieur du tube de la corolle s'insèrent 2 étamines incluses. Le pistil se compose d'un ovaire a deux loges uni-ovulées, surmonté d'un style court que termine un stigmate bilobé ou bifide. Le fruit qui succède a ces fleurs est une baie à deux graines, ou à une seule par suite d'un avortement; ces graines sont revêtues d'un JAS test coriace ou réticulé qui a été quelquefois décrit comme une arille. On cultive aujourd'hui communément de 42 a 15 espèces de Jasmins , dont 2 seule- ment sont indigènes. Sur ce nombre d'es- pèces cultivées , nous nous bornerons à par- ler ici brièvement des plus répandues, et que, pour ce motif, il est indispensable de connaître. A. Fleurs jaur.es. i. Jasmin arbuste ou a feuilles de Cytise, Jasminwn fruticans Linn. Cette espèce croit dans les haies, sur les bords des vignes, dans les parties méridionales de France et, en général, de l'Europe, dans le Levant. On la cultive fréquemment dans les jardins et les parcs; elle est rustique et ne craint que les hivers rigoureux des contrées sep- tentrionales. Elle forme un buisson de 1-2 mètres de haut, toujours vert. Sa tige est très rameuse; les nombreux rameaux qu'elle donne sont verts et flexibles; ses feuilles sont persistantes, alternes, glabres, ter- nées pour la plupart, simples vers l'extré- mité des rameaux; leurs folioles sont pres- que en coin , obtuses. De mai en septembre, elle produit des fleurs terminales , assez pe- tites , peu odorantes, dans lesquelles les lobes du calice sont subulés. Les baies qui succèdent a ces fleurs sont d'un pourpre noir. — Le Jasmin arbuste vient sans peine dans presque toutes les terres et à toutes les expositions; cependant il réussit beau- coup mieux dans un sol léger et a une ex- position chaude. On le multiplie de mar- cottes et de rejetons. 2. Jasmin humble, Jasminum humile Linn. Celle espèce, connue dans les jardins sous le nom de Jasmin d'Italie, s'avance jusque dans la Provence, aux environs de Grasse. Elle ressemble a la précédente, dont elle dill'ere par sa taille plus basse, par ses rameaux anguleux , par ses feuilles les unes entières, d'autres ternées, d'autres enfin pinnces, à 5 folioles ovales-oblongues , un peu aiguës ; par les lobes de son calice très courts, enfin par ses corolles plus pâles, inodores. Il est plus délicat, demande une exposition chaude et abritée, et doit être couvert pendant l'hiver. 3. Jasmin tiiès odorant , Jasminum odo- ratissimum Linn., vulgairement nommé Jas- JAS 667 min jonquille à cause de la couleur et de l'odeur de ses fleurs. Cet arbrisseau est ori- ginaire de l'Inde, où il s'élève ordinaire- ment de 1 à 2 mètres. Ses feuilles sont per- sistantes, alternes, simples ou ternées, à folioles ovales-obtuses, luisantes. Ses fleurs sont terminales, portées sur des pédoncules triflorcs; elles se développent pendant pres- que toute l'année. On le multiplie de grai- nes , de marcottes et de rejelons. Sa multi- plication par graines est facile et avanta- geuse; semé au printemps, il commence à fleurir dès l'année suivante. Il passe l'hiver dans l'orangerie. On cultive encore communément le Jas- min triomphant, Jasminum revolulum Sims., à feuilles «innées, avec impaire, formées de 5-7 folioles ovales, à fleurs d'un jaune vif et d'une odeur très agréable. B. Fleurs blanches. 4. Jasmin commun, Jasminum officinale Linn. Cette espèce, originaire du Malabar, s'est tellement répandue en Europe depuis un temps immémorial qu'elle s'y est entiè- rement naturalisée. Aujourd'hui on la trouve cultivée dans les moindres jardins comme plante d'ornement, et dans le midi delà France on en implante des champs tout entiers pour le principe odorant de ses fleurs, particulièrement dans les environs de Grasse. Le Jasmin commun donne des rameaux effilés et allongés qui, dans les bons terrains et dans des circonstances fa- vorables, peuvent acquérir jusqu'à 5 et 6 mètres de longueur en un an ; ce sont ces longs jets que, dans le Midi et en Orient, on utilise, à leur deuxième ou troisième année, pour la confection de tuyaux de pipes. Ses feuilles sont opposées, pinnées , (plus exactement pinnatipartites), à folioles acu- minées, l'impaire plus grande que les autres. Ses fleurs sont blanches, d'une odeur agréa- ble, terminales; les lobes de leurcalice sont subulés. — Le nom de celle espèce indique qu'on en faisait usage en médecine; on employait soit sa fleur, soit son eau dis- tillée, comme antispasmodique. Aujour- d'hui l'une et l'autre sont inusitées. Les parfumeurs seuls se servent de son arome pour aromatiser diverses substances. L'un des procédés les plus usités pour extraire cet arome des fleurs du Jasmin consiste a G6S JAS JAS imbiber des tampons de coton d'une huile peu sujette à rancir, particulièrement celle de Ben ou Uelien, qui est extraite des grai- nes du Moringa plerygosperma DC. ; on dispose alternativement des couches de ces tampons et de fleurs de Jasmin. Au bout de 24 heures, l'huile est fortement parfumée, ei peut être extraite par expression. Mêlée ensuite à de l'alcool, elle lui communique ie parfum et se sépare de manière à pouvoir être décantée. — Le Jasmin commun perd quelquefois ses tiges par l'effet des gelées; mais au printemps suivant, il repousse du pied qu'il est indispensable de couvrir de litière dans le Nord. On le cultive en pleine terre à une exposition méridionale. On le multiplie de marcottes et de rejetons. — La culture en a obtenu 2 variétés à feuilles panachées, dans l'une de blanc, dans l'au- tre de jaune. o. Jasmin a grandes fleurs, Jasminum grandijlorum Linn. Celte espèce , connue sous le nom impropre de Jasmin d'Espa- gne, est originaire de l'Inde. Elle ressemble a la précédente par ses branches longues et flexibles; ses feuilles sont persistantes, a 7 folioles ovales-obtuses, dont les 3 su- périeures se soudent assez souvent à leur base , de manière à simuler une foliole tri- lobée. Ses fleurs sont grandes, blanches en dedans, purpurines en dehors , d'une odeur agréable , à lobes de la corolle obtus. On la cultive beaucoup, surtout en Provence. Elle est d'orangerie. On la multiplie par greiïe sur le Jasmin commun. Enfin, pour ne pas prolonger davantage cet article, nous nous bornerons à citer quelques autres des espèces cultivées dans les jardins, telles que le Jasmin des Açores, Jasminum azoricum Linn., le Jasmin glau- que, J. glaucum H. K., le Jasmin sarmen- teux, J. volubile, etc. (P. D.) JASMIN DE HIER, polyp. — Nom vul- gaire du Millépore tronqué. (E. D.) JASMLVACÉES, JASMINÉES. Jasmi- naceœ, Jasmineœ. bot. ph. — Famille de plantes dicotyledonées monopétales hypo- gynes, ainsi caractérisée: Fleurs réguliè- res; calice monophylle , diviséen 5-8 dents ou segments plus profonds. Corolle hypo- cratériforme, à tube cylindrique, à limbe découpé en 5-8 lobes égaux, qui sont im- briqués et tordus dans la préfloraison, et plus tard continuent à se recouvrir l'un l'autre par leurs bords. Étamines au nom- bre de deux seulement insérées sur le tube et incluses, à anthères presque sessiles, biloculaires, s'ouvrant dans le sens de la longueur. Ovaire libre, dépourvu de dis- que glanduleux, surmonté d'un style court avec un stigmate indivis ou bilobé, creusé de deux loges contenant chacun un ou ra- rement deux ovules collatéraux ascendants rie la base , devenant parla maturation une baie biloculaire disperme ou une cap- sule qui se sépare en deux, par le décolle- ment de ses cloisons, ou quelquefois se cir- conscrit transversalement. La graine dres- sée, sous un test coriace doublé d'une mem- brane un peu épaisse , offre une couche très mince de périsperme et un embryon à radi- cule, infère, a cotylédons charnus, plans sur la face interne, légèrement convexes sur l'autre. Les espèces, très rares en Améri- que, habitent surtout les régions chaudes de l'ancien continent; mais quelques unes s'avancent jusqu'aux tempérées. Ce sont des arbres ou arbrisseaux, le plus souvent grimpants , à feuilles opposées, ordinaire- ment composées , ternées ou pennées avec impaire, quelquefois simples, à limbe pres- que toujours articulé avec le pétiole, dé- pourvues de stipules. L'inflorescence axil- laire ou terminale est définie , divisée par dichotomie, une ou plusieurs fois, et ainsi réduite à trois fleurs ou en offrant un plus grand nombre. Ces fleurs sont remplies d'une huile volatile qui donne à la plupart des espèces une odeur délicieuse qui les fait employer et rechercher. Quelques unes ne s'épanouissent que la nuit, comme le A'yc- lautiies qui doit a cette circonstance son nom générique, ainsi que le spécifique d'arbor- iristis. GENRES. Jasmuiuin, Tournef. (Myogorium, J.). — Nyclanthes, L. ( Scabrita, L. — Paviiium, Gscrtn. ). — Menodora , Humb. ei Bon pi. ( Bolivaria, Chamiss. — Calyplrospermum, Dictr. ). M. Endlicher y ajoute avec doute ie Chondrospermum, Wall., qui par le nombre quaternaire de ses parties et sa préQoraison valvaire, semble, se lier plutôt aux Oléi- nées. mais d'une autre part se rattache JAT aux Jasminées par les ovules dressés ; in- termédiaire ainsi entre ces deux familles , qui étaient primitivement confondues par Jussieu et qui le sont aujourd'hui encore par plusieurs botanistes." (Ad. J.) JASOMA (nom mythologique), bot. pu. — Genre de la famille des Composëes-Asté- roïdées, établi par De Candolle (Prodv., V, 476). Herbes ou arbrisseaux des répions méditerranéennes et des îles Canaries. L'au- teur rapporte a ce genre 5 espèces réparties en 4 sections, nommées: Cliiliadenus, Cass.; Eujasiona, DC; Allagopappus, Cass.; et Dondoïdes, DC. JASPE, min. — Voy. QUARTZ. *JASSMDIA. INS. — Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes, famille des Noctué- liens, groupe des Hadénites, établi par Bois- duval (Gen. et Ind. tneth., p. 128). Il ne ren- ferme qu'une seule espèce, J. cdsia, qui se trouve en Autriche, en Suède, enSlyne, etc. JASSE. Jassa. crust. — Syn. de Céra- pode. Voy. ce mot. (II. L.) *JASS!DES. ins.— MM. Amyot et Ser- ville {Ins. hémipt., Suites à Buffon) ont nommé ainsi un petit groupe de la famille des Cereopides, de l'ordre des Hémiptères, comprenant les genres Eupelix, Acocepha- lus, Selcnocephalus, Cœltdia, Jassus, Ambly- cephalus, Idiocerus, etc. (Bl.) JASSLS (nom mythologique), ins. — Genre de la tribu des Fulgoriens, famille des Cereopides , de l'ordre des Hémiptères, établi par Fabricius et adopté par tous les entomologistes avec de plus ou moins gran- des restrictions. Les Jassus ont une tête largeetarromlie antérieurement; des ocelles situés dans une fossette en avant des yeux, et des jambes épaisses garnies d'épines ai- guës. On en trouve un certain nombre d'es- pèces de ce genre en Europe. Elles sont toutes de taille très médiocre et de couleur grise ou brunâtre. Le type est le J. atoma- rius (Cercopis atomariaVnbr.) , qu'on ren- contre ordinairement sur les Osiers (Salix fragilis). Divers entomologistes regardent les genres Bythascopus de M. Germar, Ma- cropsis de Lewis elPediopsis de M. Burmeis- ter, comme de simples divisions du genre Jassus. (Bl.) JATARON. moll. — Ce g. , établi par Adanson , aurait dû être conservé ; les co- quilles qu'il renferme ont été comprises par JEL 669 Linné dans son g. Chama et plus tard, celui- ci dégagé de coquilles qui lui sont étrangères, a été conserve par Lamarck et les zoologistes modernes justement pour celles des espèces appartenant au g. Jataron d'Adanson. Au- jourd'hui que cette partie de la nomen- clature conchyliologique a subi des change» ments universellement adoptés, il serait difficile de la réformer pour revenir au g. en question. L'espèce de Came, nommée Jataron par le célèbre voyageur, est inscrit» dans les Catalogues sous le nom de Champ crenulala. Voy. came. (Desh.) JATROIM1A. bot. ph. — Voy. médicinier, — PohL, syn. de Curcas, Adans. JATOU. moll. — Une jolie espèce de Mu- rex, nommée Lingua vervecina par Chem- nitz, Murex gilbosus par Lamarck, a été décrite et figurée pour la première fois par Adanson sous le nom de Jatou. Voy. murex. (Desh.) *JATUS, Rumph. bot. ph. — Syn. de Teclonia, Linn. JAUMEA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées, établi par Persoon (Ench., II, 397). Sous- arbrisseau de l'île Bonaire. Voy. compo- sées. JAUNE ANTIQUE, min. — Espèce de Marbre. Voy. ce mot. JAUNE DE MONTAGNE, min.— Espèce d'ocre. Voy. ce mot. JAUNE D'OELT. moll. — Nom vulgaire d'une belle espèce de Natice, Nalira albu- men. Voy. natice. (Desh.) JAUNET. poiss. — Nom vulgaire de quel- ques espèces du genre Zeus. Voy. ce mot. JALNET D'EAU, bot. ph.— Nom vul- gaire du Nénuphar jaune. Voy. nénuphar. JAVAKl. mam. — Voy. PÉCARI. JAVET. min. — Voy. lignite. JEAN-LE-BLANC. ois. —Nom vulgaire d'une espèce de Faucon. Voy. ce mot. JEA1VNETTE. bot. ph. — Nom vulgaire d'une espèce de Narcisse. Voy. ce mot. JEFFERSONIA (nom propre), bot. ni. — Genre delà famille des Berbéridées, éta- bli par Barton (in Act. Soc. americ., III, 33-i). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. BERBÉRIDÉES. JEFFERSONITE. min.— Variété dePy- roxène. Voy. ce mot. JEUN, moll.— Nom donné par Adanson 670 JOD à un tube calcaire irrégulier, dépendant du genre Vermet. Voy. ce mot. (Desh.) JENAC. moll. — Le Jenac d'Adanson est une petite coquille appartenant au genre Crépidule de Lamank, et dont Grnelin a fait le Crepidula coreensis. Voy. crépidule. (Desh.) JERROA. mam. — Voy. gkreoise. MERBOID.E. mam. — M. Gray {Ann.of phil., XXVI, 1825) indique, sous ce nom, un groupe de Rongeurs, dont le genre prin- cipal est celui des Gerboises. (E. D.) JESES. poiss. — Espèce d'Able. Voy. ce mot. JESON. moi.l.— Ce nom est celui qu'A- danson a imposé à une belle espèce de Car- dite commune au Sénégal, Cardila crassi- costa de Lamarck. Voy. cardite. (Desh.) JET D'EAU MARIN, acal. — Les Ascidies ont reçu ce nom de quelques au- teurs, à cause de l'eau qu'elles lancent quand on les comprime: cetle eau est quelquefois irritante , et produit des érup- tions sur les parties du corps qu'elle frappe. (E. D.) JEUX DE VAN HELMOXT. min. — Concrétions pierreuses remarquables par la constance des particularités qu'elles pré- sentent. Elles sont composées ou de calcaire marneux gris très compacte, ou de fer car- bonate lithoïde et argileux , et renfermant des prismes courts à quatre pans. On les trouve disposées par lits dans les couches d'argile schisteuse des mines de houille et des verraches de calcaire alpin. Voy. ro- ches et STALACTITES. JIIARAE. mam. — Espèce de Bouquetin. Voy. CHÈVRE. JOACUIMIA, Ten. bot. ph. — Syn. de Dcchmannia, Host. JOANNEA , Spreng. bot. ph. — Syn. de Cliuquiraga, Juss. JOANNESIA , Pers. bot. ph. — Syn. de Cliuquiraga, Juss. JOCKO. MAM. — Voy. ORANG-OUTANG. (E. D.) JODAMIE. Jodamia. moll.— Genre pro- posé par M. Defrance pour une grande co- quille fossile, dont les caractères se rappor- tent exactement à ceux des Sphérulites. Voy. ce mot. (Desh.) *JODANUS,Lap. ins. — Syn. de Caili- theves, Spiu. (C.) JOtR JOËL, poiss. — Nom vulgaire, usité dans le Languedoc et la Provence, des Poissons du genre Athérine. Voy. ce mot. *JOF.RA. Jœra. ois. — Genre fondé par Horsfield sur une espèce dont sir Radies a\;iit fait un Merle sous le nom de Turdus scapularis. Ce genre se trouve, dans les méthodes actuelles, rapproché de la famille des Accenteurs, et en fait même partie pour quelques ornithologistes. (Z. G.) *JOERA. cuust. — Genre de l'ordre des Isopodes, famille des Asellotes, tribu des Asellotes homopodes, a été établi par Leach aux dépens des Oniscus de Montagu. Lu corps de ces Crustacés est étroit, aplati et profondément divisé latéralement en neuf articles. La tête est élargie latérale- ment , et porte les yeux à quelque dis- tance de son bord latéral. Les antennes s'insèrent sous le front. Celles de la pre- mière paire sont très courtes, et manquent de filet multi-articulé; celles de la seconde paire, insérées au-dessous des précédentes, sont au contraire assez longues, et se com- posent d'un pédoncule cylindrique et d'un petit filet multi-articulé. Les mandibules sont pourvues d'une branche palpiformc très développée; les mâchoires de la première paire sont garnies de trois lames terminales, dont l'interne est la plus large; celles de la seconde paire se composent de deux bran- ches, dont l'externe est élargie et armée au bout de crochets. Les pattes-mâchoires n'ont pas d'appendice fixé au côté externe de leur base, lequel se termine par un prolongement lamelleux etune longue braochepalpiforme. Les pattes sont grêles, allongées, terminées par un article court et armé de deux cro- chets ; chez la femelle, il existe, entre la ba>e de ces organes, une poche ovifère, dans la- quelle les petits doivent probablement >e développer. L'abdomen ne se compose que d'une seule pièce scutiforme et ovalaire, ter- minée par deux petits appendices. Les faus- ses pattes de la première paire sont rempla- cées par une grande lame cornée, impaire, qui s'étend sur toute la face inférieure de l'abdomen et recouvre les fausses pattes branchiales qui sont au nombre de trois. Ce genre renferme trois espècesqui sont propres aux mers d'Europe ; celle qui peut être con- sidérée comme type est la JoeradeKroyer, Jœra Kroyerii Edw. (Hist. nat. desCrust., JOIÏ t. III, p. 149, n° 1). Cette espèce a été ren- contrée sur les côtes de la Vendée. Pendant ie séjour de la commission scientifique en Algérie, M. Deshayes a rencontré, dans la rade de Boue, une nouvelle espèce de ce genre a laquelle j'ai donné le nom de Jœra Deshayesii. (II. L.) *JOLIUDIlVE.Joen'dï»îa.CRUST.— M.iMilne- Edwards a donné ce nom a un petit Crustacé récemment décrit par M. Ralhke et rangé par ce naturaliste dans le genre J attira de Leacb ou Oniscode de Latreille. Cette nou- velle coupe générique, qui appartient à l'or- dre des Isopudes , à la famille des Asellotes, et à la tribu des Asellotes homopodes, dif- fère des Aselles (voy. ce mot) par les derniè- res fausses pattes de l'abdomen, qui ne sont pas semblables a celles des autres, caractère qui paraît se rencontrer aussi chez les Ja- nires, et il ressemble, sous ce rapport, aussi bien que par sa forme générale, aux Jœras. D'un autre côté, il diffère de ceux-ci par l'absence de la grande lame operculaire, qui, chez eux, remplace les premières faus- ses pattes, et recouvre toute la face infé- rieure de l'abdomen. On ne connaît qu'une espèce de ce g., Jqer. de Nordmann , Jœr. Nordmannii Edw. (II. L.) *JOHA\IVESIA, Velloz. bot. pu. — Syn. à'Anda, Pis. JOHAMVIA, Willd. dot. ph. — Syn. de Chuquiraga, Juss. JOUIS l A (nom propre), bot. pu. — Roxb., syn. de Saiacia, Linn. — Genre de la fa- mille des Papilionacées-Phaséolées, établi parWight et Arnott (Prodr., I, 449). Sous- arbrisseaux de l'Asie tropicale. Voy. papi- lionacées. (J.) JOIIMUS (nom propre), poiss. — Genre de Poissons de la famille des Sciénoïdes , établi par Bloch, et adopté par MM. Cuvier et Valenciennes (Hist. des Poiss. , tom. V, pag. 115). 11 diffère des autres genres de la même famille, et surtout des Corbs princi- palement , par la seconde épine anale plus faible, plus courte que les rayons mous qui la suivent. Les Johttius font une partie con- sidérable des aliments que la mer et les ri- vières fournissent aux habitants de l'Inde. Leur chair est blanche, légère et de peu de goût. On en connaît un assez grand nom- bre d'espèces (13 ou 16); la principale est le Johnius Coitor, qui habite les mers des JON 671 Indes. C'est un poisson qui paraît toui en- tier d'un gris-brun un peu doré ou argenté. On voit quelques taches nuageuses brune» sur ses dorsales. Sa taille ordinaire est de 20 a 25 centimètres; on en a cependant vu des individus atteindre quelquefois 30 a 35 centimètres. (J.) JOIHVSOiMA (nom propre), bot. ph. — Calesb. , syn. de Callicarpa , Linn. — Genre établi par R. Brown dans la famille des Aphyllanlhées , détachée des Liliacécs [Prodr., 287). Herbes vivaces de la Nou- velle-Hollande. *JOIII«EMA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Ombellifères- Peu- cédanées, établi par De Candolle [Mem., V, 54, t. 1, f. c). Herbes du Liban. Voy. OM- BELLIFÈRES. JOL. moll. — Le Jol d'Adanson est une petite coquille qui paraîtappartenir au genre Buccin, mais dont les caractères ne sont pas suffisamment exposés, soit dans la figure, soitdansla description, pour décidera quelle espèce elle appartient. (Desh.) JOLIliOIS. bot. ph. — Synonyme vul- gaire d'une espèce de Daphne, le D. tne:c- reutn. MOLIFI IA, Boj. bot. ph.— Syn. de Tel- fairia, Hook. JO\C. Juncus. bot. ph. — Grand genre de plantes qui donne son nom a la famille des Joncacées , dont il constitue à lui seul la plus grande partie, de l'hexandrie mono- gynie dans le système sexuel. Le nombre des espèces qui le composent est considé- rable; M. Kuntb, dans le IIIe volume da son Eitumeralio plantarum (1841), en dé- crit 105. Ces plantes sont vivaces ou rare ment annuelles; elles habitent les Meus humides et les marais de toutes les con- trées tempérées et froides du globe; elles deviennent déjà peu communes dans les pays voisins des tropiques; enfin elles sont très rares dans la zone intertropicale , où elles sont réduites à un petit nombre d'es- pèces cosmopolites que l'on retrouve sur presque tous les points de la surface du globe. Les Joncs présentent les caractères génériques suivants : Périanthe glumacé, à six folioles presque semblables entre elles, dont les trois extérieures sont cependant arénees ; étamines au nombre de six, quel- quefois de trois seulement; ovaire libre, à 67:2 JON trois loges, renfermant des ovules nom- breux fixés à leur angle interne ; trois stig- mates filiformes, couverts de poils de tous les côtés; capsule à trois loges distinctes ou plus ou moins confiuentcs par l'effet de la rétraction des cloisons , à graines nom- breuses, recouvertes d'un test lâche. Tel que le circonscrivent les caractères que nous venons d'énoncer, le genre Jun- cus ne correspond qu'à une portion du groupe primitif établi par Linné; en effet, DeCandolle en avait détaché {Flore franc., li' (dit., t. III, p. 158), pour en former le genre Luzule, tous les Joncs à feuilles pla- ces portant ça et là de longs poils épais, a capsule uniloculairc, 3-sperme; plus ré- cemment, M. Ern. Meycr a formé à ses dé- pens le petit genre Prionium. M. Desvaux, dans son Journal de botanique, avait encore subdivisé le genre Jonc, déjà réduit , en quatre autres qui n'ont pas été adoptés, ou qui ont seulement servi à y établir les sous- genres suivants : a. Juncus, Desv. Capsule à trois valves portant chacune une cloison sur la ligne médiane. Le test des graines de même forme que leur amande. Dans ce sous-genre rentrent les liostkovia, Desv. b. Marsippospermum, Desv. Capsule sem- blable à la précédente. Le test des graines dilaté à ses deux extrémités en une sorte de sac dans lequel l'amande se trouve au large. c. Cephaloxys, Desv. Capsule à trois lo- ges , s'ouvrant par déhiscenec septiTrage ; la portion qui reste au centre , formée par la réunion des cloisons, simulant une co- lumelle à trois ailes. Les usages des Joncs sont fort limités ; à peine en signale-t-on quelques uns dans lesquels on ait reconnu des propriétés mé- dicinales. C'est ainsi, par exemple, que les rhizomes des Juncus effusus Lin. , conglo- mérats Lin., glaucus Ehrh., sont regardés et employés comme de bons diurétiques par le peuple des parties septentrionales de l'Allemagne. Dans les jardins on fait grand usage de la première et de la dernière de ces trois espèces comme liens, soit pour pa- lisser les arbres, soit pour attacher les plan- tes à leurs tuteurs ; aussi recommande-t-on d'en avoir toujours en bordure ou en touffes dans les endroits frais et humides des jar- JOX dins. Certains Joncs servent encore à fixer les terres dans des endroits marécageux ou le long des eaux ; c'est ainsi que, dans toute l'étendue du canal du Languedoc, règne une bordure de Joncs entretenue avec soin, et qui produit un effet très satisfaisant. Enfin, on fait des mèches de veilleuses avec la moelle du Juncus conglomérants Lin. (P. D.) On a encore donné le nom de Jonc, à des plantes de genres et de familles différents. Ainsi l'on a appelé : Jonc carré, une espèce de Souchet; Jonc a coton ou de soie, les Ériophores; Jonc cotonneux, quelques espèces de Tomex ; Jonc d'eau , les Scirpes ; Jonc épineux ou marin, Yllex eurôpœus; Jonc d'Espagne, le Sparlium junceum; Jonc d'étang ou Jonc des chaisiers, le Scirpus lacustris ; Jonc faux , les Triglochins ; Jonc fleuri, le Bulomus umbellatus ; Jonc des Indes, le Rotang; Jonc a mouches , le Senecio Jacobœus; Jonc du Nil , le Cyperus papyrus; Jonc odorant, VAndropogon sclurnantho et l'Âcorus verus ; Jonc de la passion, les Masseltes. JOiVCAŒES. Juncaceœ. rot. pr. — Fa- mille de plantes monocotylédoncs. qui em- prunte son nom au genre Jonc qui en est le principal. Dans son Gênera, A.-L. de Jus- sieu avait formé une famille sous le nom de Junci, les Joncs ( Gênera, pag. 13). Ce groupe était considérable et peu naturel; il se subdivisait en 4 sections, dans les- quelles entraient 23 genres d'organisation assez diverse pour avoir dû nécessairement être dissociés plus tard. En efTct , dans sa 2e édition de la Flore française , De Can- dolle détacha du grand groupe de Jussieu les deux dernières sections: la 3e et uno partie de la 4e formèrent la famille des Alismacées; le reste de la 4e entra dans la famille qui avait été proposée par M. de Mirbel sous le nom de Mercndcrœ , à la- quelle le botaniste genevois donna le nom de Colchicacées. D'un autre côté, M. Rob. Brown trouva, dans la 2e section, des bases suffisantes pour l'établissement de la fa- mille des Commélinées, et dans la lre celles de la famille des Restiacées. Enfin aujour- JON d'hui, après les derniers travaux des bota- nistes, les 23 genres du groupe primitif de Jussieu se trouvent répartis dans les fa- milles suivantes : Eriocaulonées , Restia- cées , Xyridées, Aphyllanthées, Joncacées, Rapatéées , Comrneliuacées , Alismacées , Cabom bées, et Colchieacées ou Mélantha- cées. Toutes ces suppressions n'ont laissé dans le groupe des vraies Joncacées que les genres Juncus et Narlheciurn ou Abama , dont le premier a été subdivisé. Voy. jonc. Ainsi réduite , la famille des Joncacées se compose de plantes herbacées vivaces, rarement annuelles, à rhizome horizontal, tortueux, rameux , couvert d'écaillés sca- rieuses. Ce rhizome émet des tiges noueu- ses, presque toujours simples. Les feuilles sont alternes, engainantes a leur base : tan- tôt linéaires, entières ou dentelées en scie , tantôt canaliculées ou cylindriques, tantôt comprimées par les côtés, tantôt enfin res- tant rudimentaires. Les fleurs sont quel- quefois uni-sexuées par suite d'un avorle- ment , presque toujours hermaphrodites, régulières, accompagnées de petites brac- tées. Leur périanthe est persistant, formé de six folioles sur deux rangs presque tou- jours égaux , le plus souvent vertes et glu- macées , quelquefois presque pétaloïdes. Les élamines sont le plus souvent au nom- bre de six, opposées aux folioles du périan- the et insérées à leur base; dans les cas peu communs où le rang interne a avorté, et où l'on n'en trouve que trois, elles sont placées devant les trois folioles extérieures; les anthères sont introrses, biloculaires , à déhiscence longitudinale. L'ovaire est libre, divisé intérieurement en trois loges , soit dans toute son étendue, soit à sa base seu- lement. Cet ovaire supporte un style, que terminent trois stigmates filiformes. Le fruitest uuccapsule 1-3-loculaire, 3-valve, à déhiscence presque toujours loculicide, renfermant trois ou plusieurs graines revê- tues d'un test membraneux, souvent lâche; leur embryon est logé près du point d'at- tache de la graine, dans la base même d'un albumen farineux; sa radicule est infère. Les Joncacées se rencontrent dans pres- que toutes les zones et à des hauteurs très diverses ; sous l'équateur elles sont alpines; dans les contrées tempéréesou froides qu'el- les habitent principalement, elles se trou- T. VII. .ï()N 073 vent surtout dans les endroits marécageux • un 1res petit nombre habitent des lieux secs. Quelques unes sont cosmopolites. Gêné ralement elles sont plus rares sous l'équa- teur et dans l'hémisphère austral. Les seuls genres qui composent la famille des Joncacées sont les suivants : Luzula , DC. — Prionium , E. Mey. — Juncus, DC. — Narlheciurn, Mœhr. (P. D.) JONCOUETIA , Schreb. bot. ph. — Syn. de Tapivia, Juss. JONESIA (nom propre'», bot. pu. — Genre de la famille des Papilionacées-Cas- salpiniées, établi par Roxburgh {in Asial. liesearch., IV, 3o5). Arbres ou arbrisseaux de l'Asie tropicale. Voy. papilionacées. JONGEUMANNE. Jungerrnannia. bot. en. — Genre type de la tribu des Jonger- manniacées, de la grande famille ou ordre des Hépatiques, établi par Ruppius et mo- difié par Dillen et Linné (Gai., n° 1662;. LesJongermannes sont de petites herbes ter- restres ou parasites, à feuillages ou expan- sions, tantôt simples et d'une seule pièce, diversement incisées, portantles fleurssurla superficie et sur les marges; tantôt de plu- sieurs pièces, les folioles imbriquées ou disti- ques; tantôt les fleurs axillaires ou terminales, assises au sommet des feuilles. Fleurs mâles pédonculées, nues ; anthères à quatre valves. Lleurs femelles sessiles, nues; semences pres- que rondes. Ce genre présente une infinité d'espèces (environ 300), croissant principalement en Europe et en Amérique. Elles ont été ré- parties par divers auteurs en plusieurs sec- tions; aucune de ces espèces n'intéresse ni les arts ni la culture. JONGERMANMACÉES ou JONGER- MANIVIÉES. Juvgermanniaceœ, Junger- mannieœ. bot. cr. — Tribu de la grande fa- mille des Hépatiques. Voy. ce mot. JONIDIUM. bot. pu. — Genre de la fa- mille des Violariées, établi par Ventenat {Malmais., t. 27). Leurs feuilles sont alter- nes ou opposées, entières ou dentées en scie, accompagnées de stipules latérales gémi- nées; leurs fleurs sont le plus souvent pendantes, fixées sur des pédoncules qui portent ordinairement deux bractées et qui sont souvent articulés au-dessous de leur extrémité. Ces fleurs présentent les caractè- res suivants : Calice profondément 5 parti, 43 676 JOU divisions inégales, les trois antérieures étant plus grandes, non prolongées à leur base; corolle à cinq pétales, généralement insérés à la base du calice, très inégaux, les anté- rieurs étant les plus courts, le postérieur irès grand et onguiculé; cinq étamines dont les anthères se prolongent au sommet en un appendice membraneux. A ces fleurs succède une capsule presque ovoïde, qu'accompa- gnent les enveloppes florales et les étamines marcescentes, l-loculaire, s'ouvranten trois vahes qui portent les graines sur leur ligne médiane. L'espèce la plus remarquable de ce genre est le Jonidium Ipecacuanha. Voy. IPÉCAOIANHA. JO.VOPSIDIUM (fw, violette; £$tç, as- pect), bot. pu. — Genre de la famille des Cruiifères-I.épidinécs, établi par Reichen- baeh {Icor.og., VII, 26, t. 649). Herbes de la Lusit.inie. Vny. ce. i cifères. JOIVOPSIS ("w , violette; «ty.ç, aspect). bot. pu. — Genre de la famille des Orchi- dées-Vaiidées, établi parKunth {in Humb. et Bonpl., Nov. gen. et sp., I, 348, t. 83). Herbes de l'Asie tropicale. Voy. orchidées. JONQUILLE, bot. ph. — Espèce du genre Narcisse. Voy. ce mot. JO\SO\IA, Adans. bot. ph. — Syn. de Cedrpla, Linn. JOPPA. «s. — Genre de la tribu des Ichneumoniens, groupe des Ophioniles, de l'ordre des Hyménoptères, établi par Fahri- cius et adopté par tous les entomologistes. Les Joppa sont caractérisés par leurs an- tennes dilatées avant l'extrémité et termi- nées en pointe. Ils habitent l'Amérique méridionale. Le type du genre est le J. dorsata Fab., du Brésil. (Bl.) JOSEPIIA, Flor. flum. bot. pu. —Syn. de Bougainviltea, Commers. JOSEPIllA,KnightetSalisb.BOT. ph.— Syn. de Dryandra, R. Br. JOSU'MIM V (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Pédalinées, établi par Ventenat (Malm. , t. 103). Herbes de la Nouvelle Hollande etdes Moluques. Voy. PÉDALINÉES. MOUANNÉTIE. Jouannclia (nom pro- pre), moll. — M. Desmoulins a proposé ce genre en l'honneur d'un observateur fort distingué, M. Jouannet, pour une petite coquille perforante, globuleuse, qui , pour uous, dépend du genre Pnolade, ci appar- JOU tient à ce groupe d'espèces presque entière- ment enveloppées par un écusson très grand. Voy. PnoLADE. (Desh.) JOl'IiAPiHE. Sempervivum , Linn. — Genre de la famille des Crassulacées ; sa place véritable dans le système de Linné est difficile a déterminer, par suite des varia- tions de nombre que présentent les organes sexuels dans les fleurs de ses diverses es- pèces. Le nombre des espèces qui le com- posent est déjà assez considérable: De Can- dolleen décrit 31 dans le 5e volume du Pro- dromus, p 4M ; Walpers en relevé quatre nouvelles, portant ainsi le nombre total à 35. La distribution géographique de ces vé- gétaux est très remarquable; en effet, la plupart d'entre eux sont resserrés dans la circonscription fort étroite de l'archipel des Canaries et de Madère; les antres se trou- vent dans les parties moyennes et méridio- nales de l'Europe. Ce sont des plantes plus ou moins charnues, herbacées, sous-fru- tescentesou frutescentes; parmi les espèces herbacées, les unes sont acaules et pour- vues de jets {propago) axillaires , terminés par une rosette de feuilles, les autres sont caulescentes , et dans ce cas, dépourvues de jets. Les fleurs sont disposées en cymes ; leur corolle est jaune, purpurine ou blan- châtre; elle- présentent l'organisation sui- vante: Calice à 6-20 divisions profondes; corolle à 6-20 pétales étroits et allonges, aigus; étamines au nombre de 1 2-4(1, c'est- à-dire en nombre double des pétales, pé- rigynes; autour de l'ovaire une rangée de petites écailles hypogynes , ovales , dentées, échancrées ou déchirées à leur extrémité; 6-20 carpelles distincts et séparés, unilo- culaires, renfermant de nombreux ovules fixés le long de leur suture ventrale; ces carpelles donnent autant de follicules dis- tincts , polyspermes. Les Joubarbes ont été divisées par De Candolle {l. c.) en trois sous-genres, qui sont généralement adoptés. a. Jovibarba, DC. Des jets partantdel'ais- selle des feuilles inférieures. Fleurs purpu- rines ou jaune-pàle. Toutes les espèces de ce sous-genre sont européennes. Telles sont celles qui appartiennent à la Flore fian- ça ise, les Sempervivum tectorum Linn., mon- lanum Linn., arachnoideum Linn., globife- rum Linn.,hir/tt>» Linn. JOU b. Monanthes, Haw. Pas de véritables jets. Feuilles serrées en rosettes, globuleuses. Fleurs purpurines. Les écailles de la fleur larges, arrondies et en cuiller. Ce sous-genre a été établi sur une plante des Canaries, le Sempervivum monanthes Ait. c. Chronobium, DC. Cette section, la plus nombreuse du genre, est caractérisée par l'absence complète des jets, par des (leurs jaunes, quelquefois blanches. Elle ne com- prend que des espèces des îles Canaries et de Madère. C'est dans cette section que ren- trent les divisions établies par MM. Webb et Berthelot sous les noms de Aichryson, JEonium , Greenovia , Pelrophye. Parmi les diverses espèces qui croissent spontanément en France ou qu'on cultive dans les jardins , lwçseule sur laquelle nous croyons devoir dire quelques mots, est la Joubarbe des toits, Sempervivum tectorum Linn., la plus commune de toutes , qui se trouve ordinairement sur les toits, sur les vieux murs , et quelquefois sur les rochers. Dans les jardins paysagers , on en garnit les rocailles et les toits des chaumières. Ses feuilles sont succulentes, glabres sur leurs deux faces, ciliées à leurs bords , réunies c:i grandes et belles rosettes, du milieu de chacune desquelles s'élève une tige droite, haute de 3-4 décimètres, velue, portant des feuilles éparses. Ses jets sont étalés. Ses fleurs sont purpurines , presque sessiles, à environ 12 pétales lancéolés, à nombre égal de pistils ; les écailles de ces fleurs sont en forme de coin et caronculées. Celle planle est rafraîchissante; les paysans du midi de la France la regardent comme d'un effet presque assuré pour la guérison des duril- lons et des cors aux pieds. On cultive assez fréquemment dans les jardins quelques espèces de Joubarbes, par- ticulièrement les Sempervivum arboieum, glutinosum, torluosum , etc. (P. D.) JOUBARBES, Juss. bot. ph. — Syn. de Crassulacées, DC. JOUES CUIRASSÉES, poiss. — Famille établie par Cuvier ( Règn. anim., tom. II, pag. 158) dans l'ordre des Acanthoptéry- giens , pour des poissons qui ont de grands rapports avec les Perches , mais auxquels l'aspect singulier de leur tête, diversement hérissée et cuirassée, donne une physiono- mie toul-a-rait particulière. Ils présentent JUG 675 pour caractère commun des sous-orbil.iires plus ou moins étendus sur la joue, et s ar- ticulant en arrière avec le préopercule. Cette famille renferme plusieurs groupes de Pois- sons remarquables, répartis en deux grandes divisions. La première , caractérisée par Vabsence de rayons épineux libres en avant de la dorsale , comprend les genres Tiigle , Prionale, Malarmat, Dactyloptere, Cépha- lacanthe, Cotte, Hémitripière, Bembras, Aspidophore , Platycéphale , Hémilépidote, Blepsias, Apiste, Scorpène, Sébaste, Pléroïs, Agriopus, Pilor, Synancée. La seconde division, basée sur la pré- sence d'épines libres au lieu de la première dorsale, se compose des genres Monocen- tre, Épinoche et Gastrée. Voy. ces -livers mots. (J.) JOUR. ASTR. Voy. ASTRES. JOURET. moll. — D'après Gmelin, celte espèce d'Adanson serait la même que le Venus maculata de Linné , Cylherea macu- lata Lamarck. Mais, après une lecture at- tentive de la description de celte coquille, nous pensons qu'elle doit constituer une es- pèce différente. Voy. cythérée. (Desh.) JOVELLAXA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées- Verbascées, établi par Uuiz et Pavon (Flor. Peruv. I, 12, t. 18). Herbes du Chili. Voy. SCR0PI1ULARINÉES. *JO\VLO\, Bafin. bot. pu. — Syn. de Maclura. Nutt. MOZOSTE , Nées. bot. ph. — Syn. û"Ao- linodaphne, Nées. JUAXUIXOA (nom propre), bot. th. — Genre de la famille des Solanacées-Sola- nées, établi par Buiz et Pavon (Prodr., 27, t. 4). Arbrisseau du Pérou. JUBEA. bot. ph. — Genre de la famille des Palmiers inermes, tribu desCoceoïnées , établi par H.-B. Kunlh (in Humb. et Bonpl., Nov. gen. et sp. , 1 , 308, t. 96). Palmiers du Chili. Voy. palmiers. JUBARTE. mam. —Espèce du genre Ba- leine. Voy. ce mot. (E. D.) ♦JUBELIXA. bot. ph. —Genre de la fa- mille des Malpighiacées, établi par Ad. de Jussieu (in Delessert. le. sélect., III, 19, t. 32). Arbrisseaux de laGuiane. Voy. mal- pighiacées. JUCCA. bot. ph. — Voy. ydcca. *JUCUNDA (jucunda, agréable), bot. ru. 676 JUCr — Genre de la famille des Mélastomacécs- Aliconiées , établi par Chamisso (in Linnœa, IX, 456 ). Arbrisseaux du Brésil. Voy. mé- LASTOMACÉES. JUD-UQUES (pierres), écuin. —On dé- signe sous ce nom des pointes d'Oursins et des articulations d'Encrine. JUGLANDÉES. Juglandcœ. bot. ph. — Famille de plantes dicotylédonées apétales, diclines, à fleurs monoïques ou dioïques. Dans les mâles, le calice partagé profon- dément en lanières inégales, au nombre de deux ou six , est adné par sa base a une bractée squamiforme, simple ou plus ra- rement trilobée, et renferme des étami- nes en nombre défini , égal ou double, ou andéfini, à filets courts , a anthères s'ou- vrant longitudinalement , dont les deux Eoges, parallèles el obliques, sont fixées sur sur les côtés d'un connecta qui souvent se prolonge et s'épaissit au-dessus d'elles. Dans les fleurs femelles, le cal iceadhère à l'ovaire qu'il recouvre et se partage au-dessus de lui en quatre lobes avec lesquels alter- nent quelquefois ceux d'une petite corolle caduque, rarement en 3 ou en 5 ; il est dans quelques cas doublé à sa base par un involucre cupuliforme. L'ovaire est cou- ronné par un stigmate discoïde 4-lobé ou plus souvent par 2 ou 4 grands stigmates tout hérissés de franges papilleuses et por- tés sur un style court, simple ou double; «1 renferme un seul ovule droit et dressé au milieu d'une loge unique ; mais celle-ci en basetsur les cotés est divisée en 4 compar- timents par quatre cloisons incomplètes. La graine, a mesure qu'elle grossit, s'enfonce dans ces compartiments et prend ainsi une forme 4-lobée , lisse ou souvent inégale a la surface : c'est celle de l'embryon recouvert d'une enveloppe membraneuse et notam- ment des cotylédons qui forment presque toute la masse. Us sont chacun bilobé infé- rieuremcnl; la radicule courte et supère; ia gemmule a deux petites feuilles pennées. Quant au fruit, il est devenu celui qu'on «.onnalt vulgairement sous le nom de noix , e'est-à-dire, un noyau ligneux indéhiscent ou se séparant en deux valves et recouvert d'une couche coriace et fibreuse qu'on domine le brou et que forme le sarcophage ftvcc le calice adhérent et persistant. Les espèces de celte famille sont originaires JUG principalement de l'Amérique du nord . *>n moindre nombre dans l'Asie tempérée et tropicale et les îles qui en dépendent. Plu. sieurs sont cultivées en Europe et une sur- tout assez communément pour faire au- jourd'hui partie de sa Flore. Ce sont de grands arbres dont le buis est très estimé et employé pour la charpente et les meu- bles, dont les feuilles sont alternes, pen- nées avec ou sans impaire, dépourvues de points glanduleux et exhalant pourtant une odeur aromatique , sans stipules. Les fleurs mâles sont disposées en chatons; les fe- melles ramassées en petit nombre, ou plus nombreuses en grappes lâches. La graiue, dans beaucoup d'espèces et surtout dans celle que nous cultivons, se mange et sert de plus pour l'huile qu'elle contient et qui est employée non seulement par les arts, auxquels ses propriétés siccatives la rendent avantageuse, mais aussi comme alimen- taire dans beaucoup de pays. Carya, Nuit. ( Scorias , Raf. — Hicorius, Raf. — Juglans, L. — Ptcrocarya, Kunth. — Engelhardtia, Lesch. (Plerilema , Reinw.) (Ad. J.) ML'GLANDITES. bot. ross. — Groupe établi par M. AI. Brongniart (Prodr., 144) pour quelques espèces de Juglans fossiles, dont 2 (la 2e et la 3e) sont propres aux ter- rains de lignite; une autre (la lrc) aux ter- rains de sédiment supérieurs ; la 4e appar- tient à la formation salifère de Wieliczka. JUGLANS. BOT. PH. Voy. NOYER. *JUGLLA1RES. poiss. — Ordre de Pois- sons établi par Linné et correspondant à la famille des Auchénoptèrcs de M. Duméril. Voy. AUCBÉNOPTÈRES. *JUGLLIBUANCIIES. Jugulibranchiath. poiss. — Latrcille donne ce nom ( Fam. du règn. anim., p, 141) à une famille de l'or- dre des Acanlhoptérygiens apodes, caracté- risée principalement par les ouïes, qui s'ou- vrent par un ou deux petits trous sous la gorge. Cette famille est subdivisée elle-même en deux groupes : le premier présente deux ou- vertures branchiales extérieures , et ren- ferme les genres Sphagébranche et Apté- richte; les Poissons du second groupe (Ala- jrj bès et Synbranrhe) n'ont qu'une seule ou- verlurc branchiale extérieure. (J.) Jl IDA. Juida, Less. ois.— Division de la riimille des Merles. Yoy. ce mot. (Z. G.) JUJUBE, dot. pu. — Fruit du Jujubier. Voy. ce mot. JUJUBIER. Zizyphus. bot. pu. — Genre de la familledes Rhamnées, de la pentandrie monogynie dans le système sexuel. Il se com- pose d'arbrisseaux ou de petits arbres qui habitent principalement les parties voisines du tropique et celles qui bordent la Médi- terranée, dans l'hémisphère nord, que l'on rencontre aussi, mais en petit nombre, dans l'Amérique interlropicale ; leurs rameaux sont grêles, garnis de feuilles alternes, pres- que distiques, à trois nervures. Leurs sti- pules sont tantôt transformées l'une et l'autre en épines, dont l'une est droite, l'autre recourbée; taniôt l'une des deux seulement est transformée en épine, tandis que l'autre est caduque ou avorte. Les fleurs de ces végétaux présentent un calice étalé, dont le tube est très peu concave, tandis que le limbe est divisé en cinq lobes étalés; ce tube calicinal est tapissé intérieurement par un disque dont le bord porte une corolle à cinq pétales et cinq élamiues opposées à ces pétales. L'ovaire est enfoncé par sa base dans le disque auquel il adhère ; il présente intérieurement deux ou plus rarement trois loges dont chacune renferme un seul ovule dressé, et il supporte au ta ut de styles (le plus ordinairement distincts ) et de stigmates qu'il existe de loges. Le fruit, qui succède a ces fleurs, est charnu et renferme un noyau à 2-3 loges monospermes, quelquefois à une seule, par l'effet d'un avortement. Sous lui, persiste la base du calice, qui s'est rompu transversalement. Parmi les espères de Jujubiers, il en est deux qui méritent d'être examinées en particulier. 1. JnuBiEtt commun, Zizyphus vulgaris Linn. (Ilhammis Zizyphus Linn.). C'est un grand arbrisseau, ou un arbre de taille peu élevée, originaire de Syrie, d'où il fut trans- porté à Rome sous Auguste; depuis celte époque, il s'est répandu sur tout le littoral de la Méditerranée où on le cultive com- munément et où il s'est même naturalisé en quelques endroits. Dans son pays natal, il s'élève en arbre de 7 à 10 mètres de hau- teur, avec un tronc cylindrique recouvert JUJ 677 d'une écorce brune; généralement, sa taille s'eleve moins dans l'Europe; cependant il en existe en Provence et dans le Bas-Lan- g.iedoc des individus cultivés qui forment d'assez beaux arbres. Ses rameaux sont tor- tueux, grêles et flexibles; ses feuilles sont ovales, dentelées sur leur bord , glabres, ainsi que les rameaux, luisantes; ses pi- quants slipulaires sont on nuls ou géminés, l'un des deux étant recourbé. Ses fruits, ou les Jujubes, sont de forme ovale oblongue, longues de 1 1/2 à 2 centimètres, de couleur rouge un peu jaunâtre à leur maturité; leur chair est ferme, de saveur douce et très agréable. On les mange en abondance dans le midi de l'Europe et en Orient; on les nomme Guindoulos dans le Ras-Languedoc. Séchées au soleil, les Jujubes ont des usages médicinaux assez importants; avec les Dattes, les Figues et les Raisins, elles constituent ce qu'on a nommé les fruits béchiques ou mucoso-sucrés. Leur décoction forme une tisane calmante, adoucissante , que l'on emploie contre les irritations, particulière- ment contre celles des poumons. Elle forme aussi la base de la pâte de Jujubes, dans laquelle elle est mêlée à la gomme et au sucre. Le bois du Jujubier commun est dur, de couleur roussàire; il est susceptible de prendre un beau poli, ce qui le fait employer assez souvent pour le tour, les pièces qu'il donne n'étant pas assez fortes pour qu'on puisse s'en servir pour des usages plus im- portants. Le Jujubier se multiplie facilement par graines et par drageons ; il se plaît sur- tout dans les terrains légers, sablonneux et secs. Dans le midi de la France, on le cul- tive en plein vent; dans le nord, il demande une exposition au midi, contre un mur, et il doit même être couvert pendant l'hiver. 2. Jujubier lotos, Zisyphus lotus Lam. Cette espèce ressemble sous plusieurs rap- ports à la précédente; ses feuilles sont ova- les-oblongues, légèrement crénelées, glabres, ainsi que les rameaux; ses piquants sont géminés, l'un crochu, l'autre droit, plus long que le pétiole; ses fruits sont presque arrondis ou légèrement ovales. Elle croît en Afrique, dans les parties intérieures, et sur- tout dans le nord, dans la régence de Tunis, en Sicile, dans le Portugal. C'est elle qui produit le fruit si célèbre dans l'antiquité, comme formant l'aliment favori des Loto- 67S JUL phages, ainsi que l'avaient déjà avancé quelques botanistes anciens, et que l'a dé- montré Desfontaines, dans un Mémoire en date de Tannée 1788. Le plus souvent, ces peuples l'écrasaient, faisaient ensuite ma- cérer sa pulpe dans l'eau, et ils en faisaient ainsi une sorte de liqueur, qu'on prépare encore dans le nord de l'Afrique. (P. D.) JULAN. moll. — Adanson désigne sous ce nom une jolie espèce de Pholade du Séné- gal, Pholas slriala de Gmelin. Voy. pho- lade. (Desh.) JULE. Juins, myriap. — Voy. iule. MULIANIA. dot. ph. - Genre de ia fa- mille des Zygophyllées, tribu des Zygophyl- lées vraies, établi par Llave et Lexarca (Nov. vegel. descript., II, 4). Arbrisseau du Mexique Voy. zygophyllées. JULIENNE. Hesperis. bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Crucifères, tribu des Notorhizées siliqueuses de De Can- dolle; de la tétradynamie siliqueuse, dans le système sexuel. Il se compose de plantes herbacées annuelles ou bisannuelles, ou quelquefois, mais rarement, vivaces, qui croissent spontanément dans les parties moyennes de l'Europe , dans la région mé- diterranéenne et dans l'Asie moyenne. Elles présentent une villosité blanchâtre formée de poils simples ou rameux , quelquefois glanduleux. Leurs fleurs forment des grap- pes terminales lâches; elles sont purpurines ou blanchâtres, quelquefois odorantes. Cha- cune d'elles présente un calice à quatre sé- pales connivents , dont les deux latéraux sont renflés et gibbeux à leur base; une corolle à quatre pétales onguiculés, dont le limbe est étalé, obtus ou échancré; deux stigmates elliptiques. Le fruit est une si- lique droite , allongée , bivalve, à peu près cylindrique ou légèrement létragone, ren- fermant plusieurs graines pendantes, ran- gées en une seule série, sans rebord, lisses, rarement comprimées ; les cotylédons de leur embryon sont incombants. Ce genre avait pris une extension assez grande dans les ouvrages de Linné et des botanistes sub- séquents ; mais les travaux les plus récents, notamment ceux de MM. R. Brown et De Candolle, l'ont beaucoup restreint. Cepen- dant, tel qu'il a été limité, il renferme en- core plus de 40 espèces, puisque De Can- dolle en a décrit 20 dans le Prodromus , JUL tom. î , pag. 188 , et que depuis la publi- cation de cet ouvrage, Walpcrs a pu en re- lever 21 nouvelles. Resserré dans ses nouvelles limites, Je genre //espen'sne présente plus qu'une seule espèce qui offre un intérêt direct; c'est la suivante : Julienne des dames, Hesperis matronalis Larn. C'est une plante bisannuelle, dont la tige est haute de 6 à 10 décimètres, velue et presque simple; dont les feuilles sont ovales-lancéolées, aiguës, dentées, légère- ment velues; ses fleurs sont blanches ou violacées, portées sur des pédoncules de la longueur du calice; ses pétales sont pour- vus d'un long onglet qui dépasse le calice, et leur limbe est obovale. L'odeur agréable de ces fleurs se fait sentir principalement le soir, et fait cultiver cette espèce dans les jardins où elle est très répandue, et où elle est connue vulgairement sous les noms de Cassolette, Damas, etc. La Julienne des dames croît spontanément dans les lieux frais et ombragés, dans les haies, les buis- sons, etc. On en distingue deux variétés, dont l'une ( Hesperis matronalis sylveslris DC. ), presque inodore, a les fleurs purpu- rines et les pétales obtus : c'est la variété spontanée dont Linné avait fait une espèce distincte sous le nom d' Hesperis inodora, que l'on rencontre communément dans les vallées fraîches et peu élevées des monta- gnes des Pyrénées, autour de Luchon , par exemple, etc.; dont l'autre (Hesperis matro- nalis hortensis DC. ), cultivée dans les jar- dins, où elle a été modifiée et perfectionnée par la culture, se fait remarquer par l'o- deur suave de ses fleurs. On en possède des sous-variétés vivaces à fleurs doubles, blan- ches ou violettes. On multiplie ces derniè- res par éclats ou par boutures qu'on obtient en coupant la tige, après la floraison, en deux ou trois morceaux. Cette plante ne prospère que dans une terre franche subs- tantielle ; elle ne demande que de rares ar- rosements. (P. D.) JULIENNE JAUNE, bot. pu — Nom vulgaire du Darbarea vulgaris. Voy. bau- barea. *JULIETA, Leschen. bot. pb. — Syn. de Lysinema, R. Br. JULIS ou GIRELLE. roiss. — Genre de Poissons Acanthoplérygiens de la famille JUL JUN 679 des Labroïdes , établi par Cuvier {R'egn. anim. , t. II, p. 257), et comprenant tous les Labroïdes à ligne latérale non inter- rompue; à dorsale munie de rayons épi- neux, raides et piquants, dont la tête en- tière , c'est à-dire le sousorbitaire , le préopercule et les autres pièces opercu- laires, le dessus de la tête et les mâchoires sont dépourvues d'écaillés. Leurs dents sont coniques, plus fortes en avant; derrière cette rangée externe, il y en a de tuber- culeuses ou de grenues en nombre varia- ble, qui, dans quelques espèces, se succè- dent avec l'âge, et augmentent la largeur de la surface émaillée des deux mâchoires (Ilist. nat. des poiss., Cuv. et Val., t. XIII, p. 358). Les Girelles sont des poissons parés des couleurs les plus variées et les plus bril- lantes. Ils habitent principalement les ré- gions intertropicales; cependant on en voit quelques uns s'avancer vers le nord, jus- que sur les cotes d'Angleterre ou de France. La Méditerranée en renferme trois ou qua- tre espèces, qui ne le cèdent en rien , par leur éclat et leur beauté, aux poissons les plus brillants des mers tropicales. Les Girelles vivent sur le bord de la mer, parmi les roches madréporiques, où ils trou- vent en abondance des Mollusques , des Oursins et autres animaux à test dur, qu'ils brisent facilement avec les dents fortes et coniques, soit des mâchoires, soit des pha- ryngiens. On connaît environ 88 espèces ou va- riétés de Girelles. Parmi elles, nous citerons principalement la Girelle commune , Julis vulgarisCuv. et Val. ; son corps est allongé et ses écailles sont très petites; le som- met de la tète et le dos sont d'un beau brun mêlé de rougeâtre et de bleu; au- dessous de cette teinte brille une large ban- delette a bords dentelés d'un beau rouge orangé. A partir de l'épaule, et jusque sous les premiers rayons mous de la dor- sclc , le milieu des côtés est coloré par une bande bleu foncé, presque noire, qui forme une grande tache oblongue sur les côtés du corps du poisson. Celte tache se pro- longe, jusqu'auprès de la queue, en une bande colorée de bleu d'outre mer, plus ou moins rembrunie par le brun doré qui s'y trouve mêlé; le dessous du corps est blanc d'argent; une raie bleu d'outre-mer, très vif, naît de l'angle de la bouche, traverse la joue; se marque à l'angle de la pecto- rale, et se prolonge, en diminuant de ton, le long du bord inférieur de la tache bleu foncé des côtés. La disposition de ces couleurs , ou leur éclat plus ou moins vif, a fait établir parmi les individus de cette espèce quelques va- riétés qui cependant offrent constamment la tache latérale noire allongée. La taille de ces poissons varie de 15 à 30 centimètres; leur chair est blanche, de bon goût, et facile à digérer. On en trouve fréquemment à Nice, sur les bords de la Méditerranée, dans les rochers couverts d'algues marines. (J.) MUI.OCr.Oî'ON. bot. pu.— Genre de la famille des Euphorbiacées-Acalyphées , éta- bli parMartius(tfe>oar.DVasiJ., p. 11 9). Sous- arbrisseaux du Brésil. Voy. euphorbiacées. JUftlENT. mam. — La femelle du Cheval. Voy. ce mot. JUtVCAGO, Tourn. bot. ph. — Syn. de Triglochin, Linn. JUIVCAlilA, Clus. bot. ph. — Synon. fïOrlegia, Lœril. *Jlh\CKÉKITE. min. — Carbonate de Fer prismatique. Voy. ce mot. JLXCLS. bot. ph. — Voy. jonc. JUIVGERMANNE. bot. cr. — Voy. jon- germanne. JUXGERillAlVMACÉES. bot. cr. — Voy. J0NGERMANN1ACÉES. JLIVGIIALSIA, Gmel. bot. ph. — Syn. de Curliiia, Ait. JUISG1A. bot. ph. — Genre delà famille des Composées - Nassauviacées , établi par Linné (Suppl., 58). Herbes ou arbris.seaux de l'Amérique australe. Voy. composées. — Gœrlu., syn. de Bœckea, Linn. JUMPÉU1TES (juniperus, genévrier). bot. foss. — Groupe de Conifères fossiles, établi par M. Ad. Crongniart (Prodr. 108) pour des plantes présentant des rameaux disposés sans ordre; des feuilles opposées semblables à celles des Genévriers et des Cyprès, courtes, obtuses, insérées par une base large, opposées en croix et disposées sur quatre rangs. M. Ad. Bron^niart rap- porte à ce groupe trois espèces (J. brevifo- lia, aculifolia, aliéna) trouvées dans des liguites de sédiment supérieur. (J) 680 JUP JUNIPERUS. B°T. PH.— Voy. GRNtfVRIEn. JLPITEIt. astron. — De tomes les pla- nètes aujourd'hui connues, c'est celle ilont le volume et la masse sont le plus consi- dérables. Si on laisse de côié la zoue nom- breuse des planètes télesropiques , Jupiter occupe, à partir du Soleil, le cinquième rang relativement à sa distance au fojer du système. Vu a l'œil nu, il a l'aspect d'une étoile de première grandeur, avec celte différence toutefois que sa lumière est très-rarement scintillante. Son éclat varie avec sa distance à la Terre, et, quand il atteint son maxi- mum, il est comparable à celui de Vénus en quadrature. Alors, les objets terrestres éclairés par sa lumière donnent , dit-on , des ombres sensibles. Observé dans des télescopes même d'une médiocre puissance, Jupiter a la forme d'un disque lumineux, qui, dans aucune des po- sitions de la planète n'offre de phases ap- préciables. Quatre petites étoiles, ses satel- lites, oscillent autour de lui, en décrivant des orbites dont nous donnerous plus loin les éléments. Le diamètre app.irent du dis- que varie avec sa distance à la Terre ; il est de 46" à l'époque du plus faible éloigne- mentde la planète, c'est-à-dire, quand elle est en opposition ; il n'est plus que de 30", quand Jupiter est en conjonction à sa dis- tance maximum de la Terre, et enfin, à sa distance moyenne, il est de 3S",4. Jupiter accomplit sa révoiction autour du Soleil, eu un peu moius de 12 années (Il ans 314 jours, 76 ou 4332,6 jouis moyens terrestres). L'orbite qu'il décrit dans cette période est une ellipse dont l'excen- tricité, égale à 0,048, est ainsi près du tri- ple de l'excentricité de l'orbite terrestre, et dont le plan est peu incliné sur le plan de l'éclip tique (de1°l9' environ). Il résulte de ces données et des lois de Kepler que les distances moyenne et extrêmes de Jupiicr au Soleil sont les suivantes, la distance du Soleil à la Terre étant prise pour unité : Dislance pérliéi'. . . . 4.9.M8 — moyenne. . . . 5.2028 — aphélie. . . . 5.4537. En adoptant 8",90 pour la parallaxe du Soleil (c'est la moyenne des plus ré entes détenu nations de cet élément) la distance du Soleil à la Terre est euvirou de 148 inil- JLT lions de Kilomètres, et l'on en déduit les nombres suivants pour les distances de Jupiterau Soleil, évaluées de la même ma- nière : Distanre pér'hclie. — nu. venue. 732 000 000 Ui!. 770 0 0 01 '0 }<0" 000 000 La longueur rie l'orbite de Jupiter, dé- duite de ces nombres, dépasse 4 milliards 800 millions de kilomètres; la planète parcourt donc, en moyenne, dans un jour moyen de 24 heures, 1115400 kilo- mètres, ce qui équivaut à la vitesse de 12k,91 par seconde, égale aux 13 rc' "•- mes de la vitesse de la Terre. Le ser s de son mouvement réel est direct, c'est . -dire qu'il s'elTectue d'Occident en Orient, comme ceux de tous les corps du système plané- taire ; mais le mouvement apparent, qui résulte de la combinaison des mouvements simultanés et des vitesses angulaires varia- bles de Jupiter et de la Terre, se trouve tantôt direct, tantôt rétrograde, tantôt nul; de sorte que la planète occupe successive- ment dans le ciel toutes les positions possi- bles par rapport au Soleil, ou, si l'on veut sa longitude varie de 0° à 360 degrés. L'in- tervalle qui s'écoule entre deux positions identiques de Jupiter relativement au Soleil et à la Terre est de 399 jours : telle est la durée de ce qu'où nomme la révolution synodique de Jupiter. Sur ces 399 jours, 121 sont employés à parcourir l'arc rétro- grade de l'orbite apparente, 278 à effectuer le mouvement direct. Noos avons dit plus haut que le diamè- tre apparent de Jupiter variait selon sa dis- tance à la Terre, qui varie elle-même entre d'assez grandes limites. En effet, quand la planète est en opposition, la Terre se trou- vant située entre elle et le Soleil, c'est la différence de leurs distances à cet astre qui forme leur distance mutuelle, laquelle est d'ailleurs la plus petite possible, si Jupiter se trouve en ce moment à son périhélie. On trouve ainsi 585 millions de kilomètres pour la distance minimum. Au contraire, à lépoque de la coujonction, Jupiter est au delà du Soleil par i apport à la Terre, et c'est la somme des distances des deux astres au foyer commun qui mesure, à peu près, leur distance mutuelle. Si, de plus, Jupiter est à son aphélie, l'é- JUP loignement est le plu« considérable possi- ble: il est alors d'environ P55 millions de kilomètres. La différence entre le maximum et le minimum s'élève ainsi à 93 millions de lieues kilométriques. Des nombres qui mesurent les distances de Jupiter d'une part, et d'autre part son diamètre apparent, on déduit par un calcul facile ses dimensions réelles. Mais il faut, pour cela, tenir compte de si forme réelle qui est celle d'un sphéroïde, ou d'un elli- psoïde de révolution. Jupiter nous allons le voir bientôt, tourne sur lui-même, autour d'un de ses diamètres, et, comme la Terre, il est aplati à ses pôles de. rotation. Cet aplatissement a été mesuré par un grand nombre d'astronomes, parmi iesquels nous citerons Cassini I. Rochon, Srhrœter, Struve, Béer et Mrcdler et Arago: il est, à peu de chose, près, égal à ~, c'est-à-dire que la différence du diamètre équatorial et du diamètre polaire est la I8mepartiedu pre- mier. On trouve a'ors que le diamètre équa- torial de Jupiter vaut 11,16 fois le dia- mètre de l'équateur terrestre, c'est-à-dire 142 000 kilomètres, en nombre rond, ou 35 500 lieues; tandis que le diamètre des t pôles est de 134 000 kilomètres ou 33 500 ' lieues. C'est environ 40C0 kilomètres pour la dépression de chaque pôle. La circonfé- rence de l'équateur de Jupiter offre un dé- veloppement de 444 500 kilomètres, et l'el- lipse méridienne 433 500 kilomètres. Enfin, le volume de la planète équivaut à 1234 fois le volume du globe terrestre. Rotation de Jupiter. — Dès que l'inven- tion des lunettes eut permis de distinguer nettement la forme de Jupiter, on vit sur 8on disque des taches grisâtres, sous forme de bandes à peu près parallèles. Cassini attribue la découverte des bandes à Galilée; d'autres prétendent qu'elles ont été vues pour la première fois à Rome par le père Zucchi en mai 1 G30; quoi qu'il en soit, c'est Cassini I qui en fit le premier une observa- tion assidue dès juillet 1665, et, par l'ob- servation du mouvement d'une tache sur le disque, découvrit le mouvement de rota- tion de la planète et en détermina la durée. La tache observée par cet illustre astronome lui parut se mouvoir d'Occident en Orient et effectuer une rotation entière en 9h. 55m. 53s. : tel est le nombre qu'il donne t. vu. JUP C?,[ comme le résultat d'observations séparées parmi in en aile de huit années. Plus tard, d'autres lâches observées près des bandes lui fournirent une durée de rotation plus faible. Maraldi, W. Ilersehel, Schroeter, dans le siècle dernier; puis, dans le nôtre Airy, Béer et Masdler ont mesuré la durée de la rotation par l'observation des rstours successifs d'une même tache; mais les divers résuliats, bien que peu différents varient cependant non-seulement d'une tache à l'autre, mais encore pour une même tache. En général, la rotation est d'autant plus rapide que la tache qui en a fourni la durée est plus voisine de l'équateur de la planète. D'où l'on a tiré celte conséquence que les taches aperçues sur le disque ne sont pas des parties fixes de la surrace, mais probablement des accidents atmosphé- riques, analogues aux nuages qui flottent dans l'atmosphère de la Terre. Il y a toute- fois à cette hypothèse une difficulté, c'est de concevoir comment une masse nuageuse peut subsister si longtemps à peu près au même lieu : la tacheobservée par Cassini a été vue pendant deux années consécutives; puis elledisparut, et redevint visible cinq ansplus lard, « dans la même forme et dans la même situation qu'auparavant à l'égard du centre de Jupiter. » Ce qui n'est pas douteux, c'est le mouvement de rotation de la pla- nète, qui, d'après les plus récentes détermi- nations, s'effectue en 9h. 55m. 26s., 5 ou en 0j.,4l 35. C'est plus du double de la vitesse de rotation de la Terre ; aussi, comme nous l'avons vu plus haut, l'aplatissement est-il plus de 16 fois aussi graud que celui de notre globe. Les saisons sur Jupiter. — Du double mouvement de rotation et de translation de la planète que nous éludions résultent des conséquences faciles à établir pour sa cli- matologie, du moins en tant que celle-ci dépend des phénomènes purement astrono- miques. Mais il faut tenir compte, pour cela, de l'inclinaison de l'axe rotation de Jupiter sur le plan de son orbite. L'angle qui mesure cette inclinaison diffère très peu d'un angle droit, desorteque le plan de l'équateur coïn- cide presque avec celui de l'orbite. Les zones polaires analogues aux zones glaciales de la Terre occupent donc sur Jupiter un espace relativement très-restreiut. Les jours et les 43' 682 JUI» nuits qui ont, à l'équateur une durée cg.-ilp et constante de 4h. 57m. 43s., offrent (Jonc aux autres latitudes une faible différence à une époque quelconque de l'année de la planète, année qui se compose d'ailleurs de 10478 rotaiions de Jupiter, ou de 10477 jours solaires jovirns. Quant aux deux zones polaires, elles ue comprennent chacune que 3 degrés environ en latitude : c*est là seulement que la durée du jour et celle de la nuit atteignent et dé- passent la durée de la rotation. A chacun des pôles, le Soleil reste visible pendant pré- de six de nos années pour disparaître ensuite pendani le même intervalle de temps. Astrouomiquement parlant, les saisons tic Jupiter sont donc très-peu variées, à cause de la faible inclinaison de son orbite sur celui de son éqnateur. Pendant la longue pérodede saré\o!ution, l'été règne dans les zones équatoriales, tandis que les régions tempérées jouissent d'un printemps perpé- tuel, et quVnfin un hiver presque continu est le lot des zones polaires. Pour se faire une idée de ce qi'y sont les alternatives des saison^, il faut se rappeler d'ailleurs que chacune dure près de trois de nos années, que l'été et le printemps réunis durent plus de 6 ans, l'automne et l'hiver environ 5 ans et 7 mois. A la distance où Jupiter se trouve du Soleil, l'intensité de la lumière ou de la cha- leur reçue par la planète n'est plus que les 37 millièmes de I intensité de la chaleur et de la lumière solaires, au moment où elles arrivent à la surface de la Terre. Jupi- ter est donc 27 moins échauffé et éclairé que la Terre; mais cela ne peut s'entendre évidemment que de l'insolation aux limites des atmosphères des deux planètes, et il faudrait pour tirer de là quelques consé- quences vraisemblables sur la climatologie de Jupiter, connaître la constitution de son enveloppe atmosphérique et aussi celle du sol lui-même. Ceci nous amène à dire ce qu'on sait de cette constitution, dans l'état actuel de nos connaissances astronomiques. Co»slituti(»i physique de Jupiter. — Le disque de Jupiter, nous l'avons vu plus haut, est presque toujours sillonné de bandes grisâtres, plus ou moins sombres, séparées par des espaces plus lumineux. Le nom- bre, la position, l'étendue de ces bandes ne JUP restent pas toujours les mêmes : on en a vu quelquefois jusqu'à huit, tandis qu'à d'au- tres époques une seule persistait; cette der- nière, la plus large de toutes, et qu'on voit presque toujours est située dans l'hémi- sphère boréal, et très voisine du centre de la planète. Une autre bande obscure, située dans l'hémisphère austral, et comme la pre- mière près du centre, légalement presque permanente. Cependant l'une et l'autre ont disparu à la fois: Hé\élius, \V. Herschel ont obsené Jupiter, le premier en 1647, le second en 1793, sans que son disque offrît aucune trace de bandes. Les bandes principales sont presque tou- jours parallèles à l'équateur de Jupiter; et parmi les autres, plus étroites ou plus éloi- gnées de la partie centrale, et qui d'ailleurs apparaissent ou disparaissent parfois en quelques heures, les unes sont parallèles à cette même direction, les autres affectent une direction plus ou moins inclinée à la première. Enfin, outre ces zones de forme longilu linale, on voit de temps à autre des taches particulières, de formes variées : c'est à l'aide de ces taches, le plus souvent adhérentes aux bandes obscures, et qui en forment les accidents, qu'on a déterminé la durée du mouvement de rotation, et l'on sait que certaines d'entre elles sont restées visibles pendant des années. Si même on en croit Cassiniet Maraldi, l'une d'elles, ob- servée en 1665 pour la première fois et dis- parue après deux ans, reparut au même point en lb'2, en 1677, en 1685, et ce serait encore la même tache que Maraldi revit en 1713, c'est-à-dire 48 ans après sa première apparition constatée. On peut voir, dans la plaGcheX d'astrono- mie l'aspect que présentait Jupiter le i 3 oc- tobre 1856, comment son disque est tra- versé par deux larges bandes obscures situées de part et d'autre de l'équateur, et sépa- rées par une bande brillante. Deux autres bandes brillantes dont l'une est sillonnée de bandes beaucoup plus étroites limitent les deux premières du côté des pôles. L'éclat lumineux du disque vers ces deux dernières régions est notablement plus faible que dans la zone équatoriale, ainsi que dans les deux bandes brillantes qui limitent les ban- des sombres de la planète. Ces phénomènes sont fort intéressants JUP Mais qu'en peut-on conclure relativement à la constitution physique de Jupiter? Il y a un premier point qui ne semble pas con- testable, c'est que le parallélisme à peu près constant des bandes, dans le sens de l'équa- teur et des parallèles de la planète, s'ex- plique par le mouvement de rotation, par la vitesse angulaire considérable de ce mouvement. En vertu de ce mouvement même, s'il y a à la surfacede la planète des parties fluides, liquides ou gazeuses, on con- çoit que la vitesse avec laquelle elles sont entraînées tend à les disposer en longues bandes semblables à celles qu'on observe; et, comme c'est à l'équaleur que la vitesse absolue est la plus grande, c'est là aussi que ces masses devront s'accumuler en plus grande quantité. C'est ce que l'observation constate en etTet. Voici quelle est, d'après W. Herschel, la cause physique des bandes de Jupiter. Le passage suivant, extrait d'un de ses Mémoires publié en 1793, est cité par Aragodans sa nolicesurPilluslre astrono- me : « Je suppose, dit-il, que les bandes bril- lantes et les régions polaires de Jupiter, dont la lumière surpasse celle des bandes faibles ou jaunâtres, sont les zones où l'atmosphère de cette planète est le plus remplie de nuages. Les bandes faibles correspondent aux régions dans lesquelles l'atmosphère, complètement sereine, permet aux rayons solaires d'arriver jusqu'aux portions solides de la planète où, suivant moi, la réflexion est moins forte que sur les nuages. » Dans un Mémoire précédent, W. Herschel attri- buait à des vents réguliers, dont la cause serait analogue à celle qui produit les ali- zés terrestres, la réunion en bandes paral- lèles des nuages de l'atmosphère équatoriale de Jupiter. Il y a un fait d'observation qui confirme jusqu'à un certain point l'exactitude de cette hypothèse. C'est celui-ci : les bandes obscures et les zones brillantes ne sont vi- sibles que dans les régions centrales, elles s'affaiblissent pies des bords du disque. D'a- près Béer et Maedler, les taches s'évanouis- sent 1 h. 25 m environ après leur passage au centre, c'est à-dire, qumd elles occupent une position dont la différence de lougimde avec le ceuire est d'environ 54°; cela sup- pose une atmosphère très dense, en a 'I met- tant que la cause d'affaiblissement de. la ' JUP 683 visibilité des taches provienne de l'interpo- sition de couches atmosphériques de plusen plus profondes. La quantité de lumière réflé- chie par les parties diaphanes de l'atmosphère doit en effet aller en croissant à mes ire que les rayons visuels traversent plus obliquement les couches, c'est-à-dire à mesure que l'œil observe des régions plus voisines des bords. Le contraire arrive pour les nuages ou les parties opaques de l'atmosphère de Jupiter : elles paraissent d'autant moins brillantes que les rayons solaires les éclairent plus obliquement. Ainsi, d'une part »»j taches et bandes obscures sont moiaè sombres à mesure qu'elles s'éloignent du centre, et lés zones brillantes perdent de leur éclat \ers les bords. La différence d'éclat des unes et des autres diminue et finit par devenir assez faible pour qu'on ne puisse plus les dis- tinguer. En résumé, l'explication des bandes lu- mineuses et obscures est assez satisfaisante, si l'on regarde les zones brillantes comme des masses de nuages, et les autres comme les parties transparentes de l'atmosphère. Mais, est-ce la partie solide de Jupiter qu'on' aperçoit à travers celles-ci, et, dans ce cas, que sont les taches plus sombres, plus ou moins permanentes, qui ont servi à mesurer la rotation? Si ce sont des parties liquides, par exemple, de la surface, pourquoi ne s'accordent-elles pas toutes à donner la môme durée pour le mouvement de rota- tion ; pourquoi accusent-elles une rotation d'autant plus rapide qu'elles sont plus équa- toriales? Le mouvement propre que cette différence de vitesse a forcé d'attribuer aux taches a été expliqué par l'existence de contre-alizés analogues aux vents supé- rieurs qui régnent, sur notre globe au-des- sus de la région des alizés proprement dits. Cassini avait constaté ce fait de la rota- tion plus rapide des taches à mesure qu'elles sont plus rapprochées de l'équatcur : « Au. commencement de l'année 1692, dit-il, il parut des taches qui éloient près de l'équi- noctial de Jupiter, dont la période n'étoit que de 9 heures 50 minutes, et générale- ment toutes les taches qui passèrent plus près du centre de Jupiter, parurent avoir uu mouvement plus vite que celles qui eu 634 JUP étoient pins éloignées. Ces taches qui avoient un mouvement plus prompt que les autres, étuiont aussi plus près de son éqninoctial, qui est parallèle aux bandes : ainsi, suivant l'analogie d s bandes de Jupiter avec nus mers, on pourrait comparer le mouvement de ces taches à celui des courants, qui sont plus grands près de l'Equateur de la Terre que dans tout autre endroit. » Fontenelle, puis W. Herschel, admirent pour l'explication de la formation des bandes l'existence de vents alizés dans Jupiter. Le principal effet de ces vents est de réunir les vapeurs éqnatoriales en bandes parallèles. De plus, ils entraînent les taches ou nuages accidentels avec des vitesses variables. De là, les diverses valeurs obtenues pour la durée de la rotation. Arago, en rapportant cette opinion, fait une réserve sur la direc- tion de ces vents qui, d'après lui, souffle- raient dans une direction opposée a celle des alizés terrestres, puisque ces derniers, tendant vers l'Ouest, ralentiraient le mou- vement de rotation au lieu de l'accélérer. Pour résoudre cette d fficulté, il suffit d'admettre que ce sont les alizés supérieurs .ou contre-alizés qui déterminent le mou- vement propre des taches. C'est l'hypothèse qu'on adopte aujourd'hui, et elle explique en effet le phénomène dont il s'agit ici. Mais nous ferons remarquer que, même en con- sidérant les alizés proprement dits comme ceux qui donnent lieu au mouvement propre des taches, on peut rendre compte du même phénomène. Si les taches sont des accidents atmosphériques ayant un mouvement pro- pre, comme tous les astronomes le pensent, ce n'est pas la rotation du globe de Jupiter, qu'on détermine, mais la rotation des nuages ou mieux la différence de durée de la rota- tion de Jupiter et du mouvement propre du nuage. Or, si l'on suppose que ce nuase se forme à une latitude donnée, soit entraîné vers l'équateurpar une cause analogue à la cause des vents alizés terrestres, son mou- vement de rotation éprouvera un retard, mais ce retard sera d'autant plus considé- rable que la latitude du point où le nuage s'est formé sera plus grande. Les taches qui auront des points de départ plus voisins de l'équateur paraîtront se mouvoir plus vite que les autres, et c'est aussi ce que l'obser- vation constate. JUP A la vérité, pour savoir quelle est la vé- ritable explication, si c'est à l'existence d'a- lizés ou de contre-alizés que les phénomènes en question sont dus, il y aur-dl lien de procéder à des observations plus précises, que les instruments astronomiques actuels rendraient comparativement plus faciles. En attendant, on ne peut guère que faire des conjectures. En résumé, tout ce qu'on peut inférer de l'étude des bandes et des taches dont le disque de Jupiter est sillonné, c'est que cette planète est entourée d'une atmosphère sans doute très dense, et dans laquelle des masses de vapeur analogues à nos nua- ges sont en suspension. Quelques-uns de ces accidents ont une durée parfois très longue, et leurs mouvements propres sont assez lents : des taches examinées par Béer et Mœdler n'étaient pas animées d'une vitesse supérieure à 35 lieues par 2î heures ; c'est la vitesse d'un vent léger sur notre terre. La stabilité de l'atmosphère de Ju- piter est due sans doute aux faibles et lentes variations des saisons, et aussi à la grande intensité de la pesanteur h la surface. On a cherché tout récemment par l'ana- lyse du spectre de sa lumière à obtenir sur la nature de l'enveloppe gazeuse de la pla- nète quelques données plus positives. Voici ce qu'ont trouvé deux observateurs versés dans ce genre de recherches, MM. Huggins et Miller : « On voit, disent- ils, dans le spectre de Jupiter des raies qui indiquent l'existence autour de cette planète d'une atmosphère absorbante. Une bande foncée correspond à quelques raies atmosphériques terrestres, et indique probablement la pré- sence de vapeurs semblables à celles de l'at- mosphère de la Terre. Une autre band«n'a pas sa correspondante parmi les raies d'ab- sorption de notre atmosphère, et nous si- gnale la présence de quelque gaz ou vapeur n'existant point dans l'atmosphère ter- restre. » La masse de Jupiter a été déduite du mouvement de ses satellites, et trouvée égale à ~-0 de la masse du Soleil. Si l'on adopte pour la masse de la Terre le nom- bre r^r0, déduit de la parallaxe n uvcllc S",90, on voit que la massede Jupiter vaut environ 305 fois la masse de notre globe. Sa densité est 0,217, si l'on prend pour JIM» unité In densité du globe terrestre, et 1,34, si on In iom une à celle de l'eau. Enfin, la pesanteur à !a surface a, sur Jupiter, une intensité éuale à 2,468 fois celle 'le l'inten- sité de la pesanteur terrestre. Si l'on admet que la densité «les couclies qui composent le globe de la planète va, comme celle des enti- ches terrestres, en croissant de la surface au centre, les couches superficielles n'y sont sans doute pas plus denses que l'eau. Il est donc fort possible que la surface de Jupiter soit liquide, si la température toutefois n'est pas assez faible pour y maintenir à l'état so- lide les substances légères dont nous parlons. Là se borne ce qu'on peut dire, dans l'é- tat actuel de la science, sur la constitution physique de Jupiter. Satellites de Jupiter. — Donnons mainte- tenant quelques détails sur le système des quatre corps célestes qui circulent autour de cette planète, et qu'elle entraîne avec elle dans son mouvement de translation au- tour du Soleil. C'est à Galilée (7 janvier 1610) qu'on doit la découverte des quatre satellites de Jupiter, et la première détermination des durées de leurs révolu' ions autour delà pla- nète centrale. Invisibles à l'œil nu. ils apparaissent dans une lunette de faible puissance comme de petites étoiles qui oscillent de part et d'autre du disque de Jupiter, le plus gros d'entre eux ayant à peu près l'éclat d'une étoile de sixième grandeur. Les orbites que décrivent les satellites sont des courbes peu différentes du cercle et dont les plans n'ont qu'une très faible inclinaison sur l'équateur de Jupiter. Voici quelles sont les durées des révolutions et les distances des satellites au centre de la planète : DURÉES DES RÉVOLUTIONS, en jours en jours moyens. de Jupiter. I" Satellite. Ij. 18 h. 27m. 33s. 4ji. 275 II' RatcllitH. 3 13 H 36 8 582 III' Pat II, te. 7 3 2 33 17 2f't IV Satellite. 16 1G 31 50 40 426 DISTANCES DES SATELLITES. eu rayons de Jupiter. en kilomètres. I" Pnlellite. 6.049 430(100 Ml. 11' Salelii'e. 9.623 682 000 III» Satellite. 15.350 10x8 '00 IV' Satellite. 26 998 . 1914000 ("es distances sont relatives aux centres des satellites et de Jupiter, de sorte que ,11 P 685 pour avoir les distance-; aux points le< plus voisins de leurs surfaces, il faillirait, des nombres précédents, retrancher la somme des rayons de chaque saiclliie et de Jupiier, ce qui les diminuerait chacune, à peu de chose près, de 72 000 kilomètres. Nous avons déjà parlé, à l'article Éclipsfs, des phénomènes de disparition que présen- tent les satellites, observés de la Terre. En raison de la faible inclinaison des plans de leurs orb'tes sur le plan de l'orbite de Ju- piter, les trois premiers satellites passent, à chacune de leurs révolutions dans le cône d'ombre que la planète projette à l'opposé du Soleil. Il en résulte une éclipse de Soleil pour chacun de ces corps, et, pour Jupiter comme pour la Terre une éclipse du satel- lite immergé dans l'ombre. En outre, sui- vant les positions différentes de Jupiter et delà Terre relativement au Soleil, il arrive que les satellites, même avant leur immer- sion dans l'ombre, ou après leur sortie, sont occultes par le disque de Jupiter. C'est ce qui arrive toujours pour les deux premiers satellites, et l'on ne peut jamais, de la Terre, observer que leur émersion ou leur immersion ; tandis que le troisième et le quatrième disparaissent et reparaissent quel- quefois du même côté du disque. Quant au satellite le plus éloigné, il subit aussi des éclipses, mais à cause de sa distance et de l'inclinaison plus grande de son orbite, il arrive qu'il passe au-dessus du cône d'om- bre, ou n'y plonge qu'en partie. Ses éclipses n'ont donc pas lieu à chacune de ses révo- lutions autour de Jupiter. Il existe, entre les mouvements des trois premiers satellites, un rapport particulier d'où résulte cette conséquence, constatée d'ailleurs par les observations, que les trots satellites les plus voisins de Jupiter ne peuvent subir d'éclipsés simultanées: quand le second et le troisième sont éclipsés en même temps, la première est en conjonction avec la planète; si tous deux passent au devant de Jupiter, de façon à produire pour celui-ci des éclipses de Soleil simultanées, le premier satellite se trouve en opposition c'est-à-dire éclipsé lui-même. La circon- stance que nous venons de rappeler ne s'ap- plique d'ailleurs qu'aux éclipses réelles des satel itis, c'est-a-dirc à leurs passages dans le cône d'otnbrc, et non pas aux occuhaiions 6^6 JUP pir le disque qui 1rs font disparaître aux yux des observateurs placés à la surface de la Terre. Il arrive quelquefois que les quatre satel- lites disparaissent à la fois pour nous, les uns étant éclipsés ou occultés, les autres se trouvant projetés sur le disque lumineux de Jupiter. Celte circonstance, s'est présentée dans la nuit du 21 au 22 août 1867 : de 10 h. 13 m. (temps moyeu de Paris), à 11 h. 58 m., la planète a paru complète- ment privée de ses compagnons ; le premier, le troisième el le quatrième satellite étaient tous trois en avant du disque avec lequel ils se confondaient, et le deuxième se trou- vait dans le cône d'ombre de Jupiter. En passant au devant du disque, les sa- tellites éclipsent le Soleil pour les points de la surface de Jupiter qu'atteignent leurs cônes d'ombre. De la Terre, ou apeiçoit alors une petite tache noire, di forme cir- culaire, se mouvant avec une des taches à l'aide desquelles on détermine la rotation de la planète (1). Slruve a mesuré les diamètres apparents des satellites de Jupiter, et il résulte de ses délerminationsque le premiersatellite,vude la planète a, à peu de chose près, les mêmes dimensions que la Lune vue de la Terre ; le deuxième et le troisième sous-tendent un angle de 18' et le quatrième, un angle de 9' seulement. Mais si, des dimensions appa- rentes on passe aux dimensions réelles, voici les nombres qu'on trouve : dt„;r ** Volumes celui — *«ÏÎT l" Satellite. 0.32 II* Satellite. 0.27 III* Satellite. 0.47 IV Satellite. 0.33 3 a 6 00 4200 0.033 0.0 0 0 104 0.0J6 Le troisième satellile est, comme on voit le plus volumineux des quatre : sa grosseur (I) Les éclipses d s sate lit s de Jupiter sont uti- lisé, s par les mari s et les Voyageurs, pour déter- miner les long tuiles des lieux par où ils passent. Comme les phénomènes des inimursioits et des é uer- sions dans le cône d'ombre de la planète ont néees- s.iiiem nt lieu au même instant physique | our tous les points de la 'Terre, l'observateur qui eu m. te l'instant précis peu calculer I h ure cor espo danle de Paris, s'il u d'ailleurs en main 1 s tau es où ces phénomènes sont indiques d'avance. Co naissant l'ucuie de Paris et celle du lieu, il on déduit la longitude. JUP atteint cinq fois ce lie de notre lune qui a, à peu près, les dimensions du second satel- lite. Leurs masses réunies forment environ la six-millième partie de la masse de Jupi- ter : c'est le vingtième à peu près de la masse de la Terre. Cassini, à qui l'on doit, comme nous l'a- vons vu, de nombreuses observations du système de Jupiter, avait remarqué des va- riations dans l'éclat de la lumière des satel- lites, et il en concluait qu'ils étaient proba- blement doués de mouvements de rotation. W. Herschel crut pouvoir déduire de la com- paraison suivie de l'intensité de chaque satellite avec les positions qu'il occupe daus son orbite autour de la planète, que chacun de ces astres est animé, en effet, d'un mouvement de rotation et que la durée de ce mouvement est précisément celui de la révolution On sait que c'est ce qui a lieu pour la Luue. Des observations de I3ecr et de Mxdler ont confirmé ce résultat impor- tant, du moins pour le premier, le second et le quatrième satellite ; pour le troisième, ils n'ont rien pu dire de précis Suivant le pèreSecchi, ce troisième satellile a un mou- vement de rotation rapide, différant beau- coup, par sa durée, du mouvem eut de révo- lution : c'est en observant des taches à la surface du disque de l'astre que l'astronome romain a obtenu ce résultat. Enfin, les satellites de Jupiter, outre leurs différences de volume et d'éclat lumi- neux, se distinguent encore par la teinte de leur lumière. D'après W. Hers chel, les trois premiers sont ordinairement d'un blanc plus ou moins vif, mais le second est quel- quefois d'un blanc cendré on bleuâtre, et le quatrième souvent très-sombre a une teinte rouge orangé. A la vérité, Béer et Mœdler ont fait sur ce point des observations qui ne concordeut pas avec celles d' H crache! ; le quatrième leur a paru bleuâtre; la cou- leur du troisième tirait sur le jaune, et en la comparant avec celles du premier et du second, la lumière de ceux-ci paraissait bleuâtre. Celte différence vient-elle des instruments employés ou des circonstances atmosphériques ; ou bien, accuse-l-elle une variation dans les causes qui produisent ces colorations? H est impossible de se pronon- cer sur ce point délicat. (Auédée Guillesiin.) JUS JUPUPA. ois. — Nom que porte au Mexique une espèce du genre Cassique. Vuy. ce mot. *JU15GEI*SIA, Spreng. bot. pu.— Syn. de Commerxonia , Forst. Jl VA ME V (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Composées-Mutisiacées, élal>li par Cassiiii (m Bullel. Soc. philom. 1821, p. 140). Herbes des régions méditer- ranéennes. Voy composées. JUSQUÎAME. Hyoscyamus. bot. pu. — Genre de la famille des Solanacées, de la penlaudric inonogynie dans le système sexuel. On en connaît aujourd'hui environ 20 espèces 11 se compose de plantes herba- cées, qui croissent naturellement dans les parties moyennes de l'Europe et de l'Asie, et dans toute la région méditerranéenne. Ces plan tes sont généralement remarquables par leur aspect sombre et livide, plus carac- térisé encore que chez la plupart des autres Solanacées, par leur viscosité et par leur odeur vireuse; leurs feuilles sontalternes, le plus souvent sinueuses, les florales ordinai- rement géminées ; leurs fleurs sont solitaires à l'aisselle des feuilles florales, le plus sou- vent dirigées vers un seul côté. Elles pré- sentent un calice urcéolé, à cinq dents; une corolle en entonnoir, à limbe plissé, divisé en cinq lobes obtus, inégaux, marqués le plus souvent de veines foncées; cinq éfami- nes insérées au fond du tube de la corolle; un ovaire a deux loges mulii ovulées, dans chacune desquelles un placenta développé tient à la cloison par sa ligne dorsale. Le fruitest une capsule enveloppée par lecalice persistant et qui s'est accrue après la florai- son, biloculaire, s'ouvrant transversalement vers la partie supérieure, et constituant des 'ors une pyxide; l'opercule, qui se détache alors, conserve intérieurement une partie de la cloison. Parmi les espèces de ce genre, il en est deux qui méritent d'être examinées en particulier. 1. Jusquiame KOinE, Hyoscyamus niger Lion. Cetteespèce est connue vulgairement en diverses parties de la France sous les noms de Careillade (qu'on applique aussi plus particulièrement à l'espèce suivante dans les environs de Montpellier), Hannebane potelée; elle croît communément le long des chemins et surtout autour des habita- tions. Sa tige s'élève de 6 a 8 décimètres; JUS 687 elle est cylindrique, épaisse, couverte île poils épais et visqueux; ses feuilles sont grandes, molles et cotonneuses, marquées sur leur bord de sinus aigus, sessiles et amplexicaules; ses fleurs sont d'un jauna pâle, marquées de veines pourpre noirâtre, elles deviennent de cette dernière coulent dans leur milieu; elles sont sessiles, ran- gées à l'aisselle des feuilles florales en une sorte de long épi feuille unilatéral. Les propriétés médicinales de cette espèce la rapprochent beaucoup delà Iielladone, à la place de laquelle on l'emploie quelquefois. Ses feuilles ont, àl'état frais, uneodeur forte,, désagréable et une saveur mucilagineuse un peu acre; mais, par la dessiccation, elles per- dent presqueentièrement l'une et l'autre de ces propriétés. On prépare, soit de ces feuil- les, soit des graines, un extrait que l'on em- ploie à doses faibles ou modérées, surtout pour combattre les affections nerveuses. Celte même substance, prise à forte dose, constitue un poison narcotico-âcre dont on combat les effets par l'émétique d'abord et ensuite par les boissons acidulées. Les pro- priétés vénéneuses de la Jusquiame noire se retrouvent dans sa racine qui, dans quel- ques circonstances, ayant été prise pour de petits Panais, a déterminé des accidents fâcheux; elles existent également dans ses graines. Les feuilles de cette plante, appli- quées, cuites, sur les tumeurs goutteuses et rhumatismales, agissent comme calmant; ses graines servent principalement au même titre, pour calmer les douleurs dentaires; pour cela, on les projette sur des charbois ardents et l'on en reçoit la vapeur dans l.i bouche, en usant toutefois de précaution, pour éviter les fâcheux ell'ets qu'elles pour- raient produire si elles étaient respirées eu quantité un peu considérable. Les anciens en exprimaient l'huile, qu'ils employaient en diverses circonstances; mais, dans ces der< niers temps, leur usage a été* beaucoup plus restreint, ainsi, du reste, que celui des feuilles. Les e fie ts de la Jusquiame noire ont été soumis a de nombreuses expériences par le Dr Fouquier, qui est arrivé a cette conclu- sion, qu'on en avait beaucoup exagéré l'im- portance; ce médecin en est venu adonner, dans l'espace de vingt-quatre heures, jus- qu'à 250 grains d'extrait de cette plante, sans qu'il se soit produit d'effets IVicheux. 68S JUS La conclusion définitive qu'il s'est cru au- torisé a déduire de ses observations est que la Jusquiame constitue une substance très inégale dans son action , et de laquelle on n'est dès lors jamais certain d'obtenir les résultats que l'on désire; enfin, que son narcotisme est très faible, sinon même entiè- rement nul. Les diverses espèces d'animaux éprouvent de la partde la Jusquiame noireet de ses différentes parties des effets variés; ainsi l'on a dit que ses graines, mêlées à l'avoine, non seulement ne nuisent pas aux Chevaux, mais encore les engraissent; que les Cochons, les Vaches elles Brebis mangent la plante entière sans qu'il en résulte pour eux le moindre inconvénient, tandis qu'elle agit sur les Cerfs, les Gallinacés, les Oies et les Poissons comme un poison véritable. Les effets plus ou moins énergiques de la Jusquiame noire sont dus à un alcaloïde qui a été découvert par Brandes, et qui a reçu de ce chimiste le nom d'Hyoscya- mine. 2. Jusquiame blanche, Hyoscyamus allas Linn. Cette espèce est moins répandue que la précédente et est limitée aux parties mé- ridionales de l'Europe; elle diffère delà Jusquiame noire par sa tige un peu moins haute et moins rameuse; par ses feuilles caulinaires, assez longuement pétiolées en cœur à leur base, aiguës, marquées sur leur bord de sinus obtus, tandis que les florales sont parfaitement entières; par ses fleurs presque sessiles à l'aisselle des feuilles flo- rales; enGn par ses corolles ventrues. Ses propriétés sont analogues à celles de la Jusquiame noire, quoique moins prononcées; aussi est-elle quelquefois substituée à cette dernière. (P. D.) JLSSI.EA (Jussieu, célèbre botaniste). — Genre de la famille des OEnolhérées-Jus- sieuées, établi par Linné {Gen., n° 538). Herbes ou arbrisseaux, ou, très rarement, arbres des régions tropicales du globe. Voy. CENOTHÉRÉES. MLSSIEUÉES. Jussieveœ. bot. ph. — Tribu des OEnothérées. Voy. ce mot. JLSSIEVIA, Houst. bot. ph. — Syn. de Cnidoscolus, Pohl. JUSTÏCIE ou CARMANTINE. lusticia. JUS bot. pu. — Genre de la famille des Acan- Ihacées. Linné avait admis sous ce nom un genre de plantes à deux étamiues auxquelles il assignait pour caractères : Un calice sim- ple ou double ; une corolle monopétale la- biée; une capsule s'ouvrant par un onglet élastique, dont la cloison était contraire aux valves et adnée. Mais ce groupe, assez mal défini, reçut successivement un nombre considérable d'espèces, et finit par devenir un assemblage de plantes qui se ressem- blaient par quelques traits, mais qui diffé- raient les unes des autres sous des rapports importants. C'est ce que sen'it lies bien RI. Nées d'Esenbeck , qui, dans le bel ou- vrage de M. Wallich [PlanlœAs. rariores, tom. III , pag. 70 et suiv. ) , présenta une revue de la famille des Acauthacées, et qui resserra le genre Justicia dans des limites beaucoup plus étroites en établissant un grand nombre de genres nouveaux, ou en admettant ceux qui avaient déjà été établis à ses dépens. Voy. acanthaclls. Le résultat de ces nombreuses divi- sions a été nécessairement de diminuer beaucoup le nombre des vrais Juslicia, qui sont restés caractérisés de la manière sui- vante : Calice 5-parti, égal ; corolle bilabiée- infundibuliforme, à tube allongé; lèvre su- périeure aiguë, réfléchie, l'inférieure à trois divisions égales; deux étamines insérées à la gorge de la corolle, à anthères saillantes, forméesde deux loges conliguës, légèrement inégales à leur base, mutiques; ovaire s deux loges bi-ovulées; style simple ; stig- mate bifide; capsule onguiculée, cuspidée, biloculaire, disperme par l'effet de l'ali- tement des deux autres ovules, s'ouvrant eu deux valves par déhiscente loculicide, les valves portant la cloison sur leur ligne médiane; graines en forme de cœur, com- primées, luberculées, entourées d'un bord relevé. Ces plantes sont des arbrisseaux de l'Asie tropicale , dont les feuilles sont op- posées; dont les fleurs, disposées en épis terminaux, sont accompagnées de bradées herbacées, larges, et de petites brarléoles subulées. Quelques unes de leurs espèces sontcultivéesdans les jardinscomme plantes d'ornement. (P- D.) K KAiîASSOU. bam.— Nom vulgaire du Tatou à douze bandes. Voy. tatou. (E. D) KACIIIX. moll. — Adanson (Voyageait Sénégal) nomme ainsi une coquille du genre Trochus, le T. Pantherinus Linn. KADSLR.V. bot. pu. — Genre de la fa- mille des Schizandracées, établi par Jussieu {in Annal. Mus., XVI, 340). Arbrisseaux de Java et du Japon. Voy. schizandiucéks. K.ËMI'FÉKIE. Kœmpferia (du nom du botaniste Ksempfer). bot. pu. — Genre de plantes de la famille des Scitaminées ou Zingibéracées, de la monandrie monogynie dans le système sexuel. Il se compose de plantes herbacées, à racines tuberculeuses, dont un petit nombre sont cultivées dans les serres où elles se font remarquer par l'é- léganceet lasingulière organisation de leurs fleurs. Celles-ci semblent naître de la ra- cine, et sont généralement groupées au nombre de 4-5 ou davantage, accompa- gnées de plusieurs bractées , dont les unes sont grandes, extérieures, et communes à plusieurs fleurs; dont les autres sont pro- pres à chaque fleur. Parmi ces dernières bractées, l'une est placée du côté extérieur, les deux autres se soudent l'une à l'autre du côté supérieur en une seule qui paraît cire bidentée au sommet. Dans la descrip- tion de la fleur de ce genre et pour l'inter- prétation de ses parties, nous croyons ne pouvoir suivre de meilleur guide que M. Les- tiboudois, dans son Mémoire sur les Scita- minées, Musacées, etc., publié dans les An- nales des sciences naturelles , 2e série, mai et juin 1841 , avril et mai 1842. Le pc- rianthe des Kaempfériesse compose, comme dans le type normal des monocotylédones , de deux rangées de folioles ; les trois exté- rieures sont soudées entre elles en une seule lame fendue d'un côté, et présentant à son extrémité trois dents qui indiquent la seule partie de leur étendue qui a échappé à la soudure; les trois intérieures sont plus al- longées, distinctes les unes des autres, étroites et allongées, aiguës , canaliculées. Ces six parties, qui constituent le périanthe des Kœmpferia , sont cependant les moins apparentes parmi celles que présente la fleur de ces plantes ; plus intérieurement, en elTet, on y remarque des lames pétaloïdes plus développées, colorées de couleurs diverses et le plus souvent brillantes, de formes di- verses dans une même fleur, et qui consti- tuent précisément la partie remarquable et bizarre de ces fleurs. Ces lames pétaloïdes ne sont autre chose que des staminodes, c'est-à-dire qu'elles proviennent de la trans- formation de la plupart des étamines qui entraient dans la constitution normale de la fleur. Les Kœmpferia présentent trois de ces lames, dont deux sont entières et la troi- sième profondément bilobée; les deux pre- mières sont blanches ou faiblement colo- rées, distinctes l'une de l'autre, très larges à leur base; la dernière, à laquelle M. Les- liboudois donne le nom de synème, est op- posée aux premières; ses deux grands lobes sont colorés de teintes vives, purpurines, plus ou moins violacées, veinées de blanc, irrégulièrement crénelés ou échancrés : la plupart des botanistes la nomment labellc. La fleur ne conserve qu'une seule étaminc fertile, dont l'anthère est dépassée et sur- montée par un appendice ou lame profon- dément divisée en deux lobes aigus, quel- quefois séparés par un lobe médian. Le tra- vail de M. Lcstiboudois a eu pour objet principal de retrouver la symétrie déguisée dans les lames pétaloïdes supplémentaires des fleurs des Sciiaminées et des familles voisines. Selon ce savant, dans le genre qui nous occupe, les deux staminodes symétri- ques appartiennent au verlicille qu'auraient formé les trois étamines externes ; la troi- sième de ces étamines externes qui aurait complété le verlicille, se trouve confondue dans le synème ou le labelle avec deux éla- mines également transformées appartenant au verlicille interne; le synème ou le la- belle représente donc trois étamines, dont une extérieure et deux intérieures. Enfin 690 KAII ce verlicille interne est complété par l'éta- mine, restée seule à l'état normal et fertile. Nous ne pouvons reproduire ici les obser- vations délicates par lesquelles M. Lcsli- boudois est parvenu à rétablir ainsi, dans ces fleurs si bizarres d'organisation, la symétrie ordinaire des fleurs des monocotylédons. Le pistil se compose d'un ovaire adhérent, à trois loges renfermant chacune plusieurs ovules horizontaux fixés à l'angle interne. Du sommet de cet ovaire s'élève un style allongé, filiforme, qui se loge dans le sillon du filet et de l'anthère dei'étaminc fertile, et que termine un stigmate urcéolé, cilié; l'ovaire supporte encore deux filaments plus ou moins rudimentaires qui ne sont autre chose que deux stylodes, c'est-à-dire les deux styles qui complétaient la symétrie ternaire du pistil réduits à un développement très imparfait. Le fruit est une capsule à trois loges poiyspermes, qui s'ouvrent en trois valves par déhiscence loculicide. Les Kacmpféries sont des plantes des par- tics tropicales de l'Inde. Deux ou trois d'entre elles sont assez fréquemment culti- vées dans les serres : ce sont les K. rolunda, longa et galanga. Les tubercules charnus , arrondis ou allongés, qui accompagnent leur racine sont féculents et très aromatiques. Ceux de la première de ces espèces ont l'o- deur et la saveur du Gingembre, seulement a un degré moins prononcé. La plupart des botanistes pensentqu'ilsfournissentce qu'on désigne dans les pharmacies sous le nom de racine de Zédoaire, dont on distingue deux sortes: l'une arrondie, l'autre allongée, qui proviendraient de deux variétés de cette plante. Celte substance possède des proprié- tés stimulantes assez énergiques; elle est aujourd'hui fort peu employée : elle entre seulement dans la composition de certaines préparations pharmaceutiques. D'autres bo- tanistes pensent qu'elle provient de plantes différentes; ainsi Roxburghdit positivement que la Zédoaire est formée par le Curcuma Zedoaria Roxb. (P. D.) KAGEIVEGKIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Rosacées-Quil- lajées , établi par Ruiz et Pavon ( Prodr. , 134, t. 37). Arbres du Pérou. Voy. ro- sacées. KA1IIRIA, Forsk. bot. ph. — Syn. d'E- thulia, Cass. KAL KAKADOE. ois. — Nom substitué par Kuhl à celui de Cacaiua Cacatois). (Z. G.) KAKATOÈS et KAKATOIS— Foy. ca- catois. KAKERLACS. ins. — Nom des Blattes dans les colonies. Voy. blattucns. (Bi..) *KAKO\È\E. min. -Phosphate hydraté de peroxyde de Fer et d'Alumine. Voy. fers phosphatés au mot feu. ItALAN. moll. — C'est !e nom que donne Adanson [Voyage au Sénégal) à une co- quille du g. Slrombc, IeS^r. lentiginosus L. KALANCHOE. bot. pu. —Genre de la famille des Crassulacées-Crassulées-diplos- témones, établi par Adanson {Fam., II, 248). Sous-arbrisseaux charnus croissant en Afrique, en Asie et au Brésil. Voy. cras- SULACÉES. KALEXCIIOE , Haw. bot. ru. — Syn. de Kalanchoe, Adans. KALESTR.EMIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Zygophyllécs- Tribulées , établi par Scopoli (Introduct. f 937). Herbes de l'Amérique tropicale. Voy ZYGOPHYLLÉEs. KALAHA. bot. pu. — Genre de la fa- mille des Éricacées-Rhododendrées, établi par Litiné (Gen.,n. 545) et présentant pour caractères : Calice à 5 divisions; co- rolle hypogyne, monopétale, déprimée et renflée, à limbe 5-fide; étamines 10 , insé- rées au fond de la corolle; ovaire à 5 loges multi-ovulées; style allongé, persistant , à stigmate capité; capsule subglobuleuse, à, 5 loges. Les Kalmies sont des arbrisseaux à feuilles alternes ou ternées-verticillées, toujours vertes ou tombant rarement, à ra- meaux uniflores; fleurs disposées engrappes ou en corymbes, ou rarement axillaires. Parmi les cinq espèces que renferme ce genre, quelques unes sont généralement cultivées dans les jardins dont elles font l'ornement par leur feuillage toujours vert et leurs belles fleurs roses. Nous citerons principalement les K. A larges feiili.es, a FEUILLES ÉTROITES et GLAUQUE ( K. latifolia , anqu tifolia et glauca Linn. ). Elles sont originaires de l'Amérique boréale, mais elles s'acclimatent parfaitement dans nos jardins où on les multiplie par semences, marcottes et boutures. (J.) *KALOPHRY\US (xa)oç, beau; Kanguroos ont la tête assez allongée; leur système dentaire est remarquable par I'ab>ence de canines et par la dispo- sition des incisives inférieures; celles-ci , au KAN nombre de deux seulement, sont très lon- gues , liés fortes et ont une direction hori- zontale ; tandis que les supérieures, au nom- bre de six, sont larges, disposées sur une ligue courbe et qu'elles ont une direction verticale; un espace assez grand sépare dans les deux mâchoires les incisives des autres dents; les molaires sont , dans un certain nombre d'espèces, au nombre de cinq de chaque côté et à chaque mâchoire (genre Macropus , Fr. Cuvier) et dans d'autres il n'y en a que quatre (geuve Halmalurus, Fr. Cuvier); les dents sont en général peu for- tes et montrent que ces animaux sont des- tinés à prendre une nourriture végétale. Le membre antérieur est très petit et peu re- marquable par sa conformation : il offre cinq doigts armés d'ongles assez forts; les deux doigts latéraux sont les plus courts; la paume de la main est nue; le radius permet à Pavant-bras une rotation en- tière; le membre postérieur ne ressemble nullement à l'antérieur, il est très déve- loppé; les os de la jambe sont près de deux fois aussi longs que ceux de l'avant-bras; ils sont très épais, car ils doivent presque toujours supporter tout le poids du corps de l'animal. Le pied est également très al- longé, très solide, il ne présente que qua- tre doigts; l'externe est assez gros et long; mais le doigt voisin est beaucoup plus fort, plus allongé, et son ongle ressemble à un véritable sabot. La queue est excessivement développée et sert aux Kanguroos comme un véritable membre; surtout dans l'action du saut. Le nombre des vertèbres caudales est considérable et dépasse souvent celui de vingt ; ces vertèbres ont des dimensions très fortes, elles sont hérissées de larges et lon- gues apophyses et donnent attache à des muscles très puissants. Le corps de ces ani- maux est beaucoup plus gros vers la région inférieure que vers la supérieure; chez eux le train de devant semble tout à-fait sacrifié pour celui de derrière , et l'animal a une forme presque conique. La conformation générale des Kanguroos leur permet une station totalement verticale , et leur queue forme alors, avec les pieds postérieurs, un trépied solide , dont la pesanteur des par- ties supérieures nepeutdétruire l'équilibre. Dans cette position, ces animaux se tien- nent appuyés sur leurs longs métatarses qui KAN fi 93 ajoutent encore à leur stabilité. Leur pelage est composé de deux sortes de poils , des soyeux et des laineux: les premiers ne se trouvent qu'aux membres, à la tète et a la queue; les autres couvrent tout le reste du corps; quelques soies noires assez raides, courtes et peu nombreuses , se voient a la lèvre supérieure, aux sourcils, souslœilet sous la gorge. Les femelles, comme celles de tous les Marsupiaux , présentent une bourse dans laquelle sont placés les petits; les tes- ticules des mâles sont très développés et la verge n'est pas fourchue, comme cela a lieu chez les Didelphes. Les os marsupiaux sont aplatis et assez longs. L'estomac est formé de deux longues poches divisées en boursouflures comme un colon ; le ccecum est également grand et boursouflé. L'ana- tomie de ces animaux a encore été peu étu- diée; cependant M. Morgan {Trans. soe. linn. de Londres, 16) a publié un travail sur les glandes mammaires des Kanguroos; M. Laurent a fait connaître quelques points de l'organisation de ces Marsupiaux dans la partie zoologique du voyage autour du monde de la Favorite ; et eniin M. Richard Owen ( Trans. soc. roy. de Londres, année 1835) a donné des détails intéressants sur l'accouplement et la parturilion de ces animaux. Par leur forme générale, les Kanguroos se rapprochent des Rongeurs, des Gerboi- ses , par exemple. Ces Mammifères sont gé- néralement de taille moyenne; quelques espèces sont néanmoins très grandes et ont plus de deux mètres de longueur depuis le bout du museau jusqu'à l'extrémité de la queue; tels sont les Kanguroos géant et laineux. A l'état sauvage, ces animaux sont exclusivement herbivores et frugivores. Ils Vivent en troupes composées d'une douzaine d'individus, et conduites , dit-on , par les vieux mâles; ils se trouvent dans les en- droits boisés et paraissent suivre des sentiers qu'ils se sont tracés. Les femelles font géné- ralement un ou deux petits qui naissent presque à l'état de foetus et sont placés dans leur poche ventrale. Rarement elles produi- sent trois ou quatre petits. Les Kanguroos ont deux sortes de progression : le saut et la marche; celle ci est rampante et gênée; les quatre pattes sur le sol , ils enlèvent leur (iQ'i KAN partie postérieure en se servant de leur queue, appuyée sur la terre, comme d'un ressort, et ramenant les jambes de derrière près de celles de devant, ils portent celles- ci en avant : continuant cet exercice, ils avancent avec assez de vitesse. Dans d'au- tres cas, ils Tout des sauts de sept à dix mètres d'étendue et de deux a trois mètres de hauteur, eu se servant aussi de leur queue comme d'un ressort puissant. D'après les relations des voyageurs modernes, il paraîtrait que lorsqu'ils sont poursuivis, ils se bornent a marcher, ce qu'ils font avec une grande vitesse, et qu'ils ne sau- tent que lorsque quelque obstacle vient a se présenter sur leur passage. Leur queue leur sert en outre d'arme défensive et offen- sive. On rapporte, en effet, avoir vu des Kanguroos se défendre contre l'attaque de gros chiens en donnant a leurs ennemis de grands coups de queue. Dans nos ménage- ries on a vu également des Kanguroos at- taquer leurs gardiens de la même manière. Etienne Geoffroy Saint-Hilaire dit que ces animaux, pour combattre ou évenlrer leurs ennemis, se servent du doigt annulaire do leur pied de derrière, doigt qui est très fort et très développé; comme ils meuvent toujours à la fois chaque paire de membres, ils sont obligés dans le combat de se soute- nir sur leur queue ; mais alors ils ont recours à un point d'appui, afin de se tenir en équilibre; et pour cet effet, ils chassent leurs ennemis contre un mur ou contre un arbre, le long duquel ils se dressent et se tiennent avec leurs pattes de devant; ou bien, ajoute le célèbre professeur, quand deuxKanguroos combattent l'un contre l'au- tre , ils appuient réciproquement leurs pat- tes dedevant contre leur poitrine, et, unique- ment soutenus sur leur queue, ils se battent avec leurs jambes de derrière. La chair des Kanguroos est un excel- lent manger, qui ressemble à la chair du Cerf suivant quelques voyageurs, a celle du Lapin suivant d'autres. Leur peau produit une fourrure recher- chée des habitants des pays qu'ils habitent : aussi les chasse-ton avec ardeur et a-t-on dressé des chiens pour les combattre. Comme on parvient assez aisément à les at- teindre, il est à craindre que, dans un nom- bre d'années assez peu considérable, on KAN ne parvienne à détruire complètement ce» animaux. On a possédé un assez grand nombre d'espèces de Kanguroos dans nos ména- geries européennes, surtout en Angle- terre et en France. En domesticité, les Kan- guroos sont nourris avec des matière. régé- lales; cependant, suivant MM. Quoy et Gaimard, ils ne ref jsent pas de la viande fraîche et salée, du cuir et en général pres- que toutes les substances qu'on leur pré- sente. Plusieurs fois on a vu les Kanguroos se reproduire dans nos ménageries : aussi serait-il a dé.»irer qu'on cherchât, ainsi qu'on a commencé à le faire en Angleterre, a les acclimater d'une manière définitive et à les multiplier, leur introduction eu Europe pouvant être une nouvelle source de ri- chesses. Malheureusement notre climat pa- risien ne leur semble pas favorable: les in- dividus amenés vivants au muséum n'y ont guère vécu que quelques mois; dernièrement encore, en décembre 181 ô, la ménagerie de Paris avait reçu un mâle, une femelle et un jeune du KauguruodeBennett, et déjà quel- ques jours après, la femelle était morte, et son pet.il , malgré tous les soins possibles, était destiné également a une prompte mort. Les Kanguroos appartiennent exclusive- ment à l'Océanie; ce sont les plus grands Mammifères qu'on y trouve. Ils habitent surtout la Nouvelle-Hollande , Van Diémen et les grandes îles voisines; une espèce de ce genre, le Kanguroo d'Aroc, se rencontre a la Nouvelle-Guinée et dans les îles de la Sonde. Valenlyn et Lebruyn sont les premiers auteurs qui aient fait mention des Kangu- roos; depuis, plusieurs voyageurs anglais et français ( et parmi eux nous devons citer Cook, Dampier, MM. Pérou et Les- neni, Quoy et Gaimard , Lesson , Hambrou, et Jacquinot, Jules Verreaux, etc.) décou- vrirent de nouvelles espèces de ce genre, c. le nombre en devenant assez considérable! des zoologistes classificateurs crurcnldevoir former des divisions génériques aux dépens du genre des Kanguroos; tels sont les grou- pes des Potoiioos de A. G. Desmaresl (llyp- siprymnus, illiger] et iieterupus de M. Jour- dan , qui sont adoptés par les auteurs [voy. ces mots); ceux des Macropus et llahnatu- rus, Fr. Cuv. , qu'on réunit générale- KAN ment sous la dénomination de Kanguroos, cl dont nous allons nous occuper. 1° Macropus, Fr. Cuvier. Ce sous-genre se distingue par ses molaires au nombre de iiuatre de chaque côlé et à chaque mâ- choire, et par la queue entièrement velue. M. Lcsson (Nouv. tab. du ll'cg. anim. 1842) y rapporte vingt-et-une espèces qu'il subdi- vise en quatre groupes particuliers, dési- gnés sous les noms de Macropus, Setonix , l'elrogale et Conoyces. Nous allons dire quelques mots des espèces principales , nous bornant a indiquer simplement les autres. Le Kanguroo géant, Macropus giganieus Shaw, Fr. Cuv. ( Hisl. nat. des Afamw.). C'est l'une des espèces le plus anciennement con- nues; elle atteint presque la grandeur d'un Mouton. Cet animal est d'un brun- roux cannelle, plus pâle en dessous, plus fonce en dessus; le bout du museau, le derrière des oreilles, les pieds et les mains, le derrière du coude et du talon , le dessus et le bout du dessous de la queue sont d'un brun noir très foncé; la gorge est grisâtre. Il vit a la Nouvelle-Galles du Sud; on le chasse aux environs de Botany-Bay avec de grands chiens lévriers. Le Kanguroo laineux, Kangurus lani- ger Quoy et Gaimard , figuré dans l'Atlas de ce Dictionnaire , mammifères, pi. 19. De la taille du précédent ; il s'en distingue pur ses formes plus grêles, par son pelage doux au toucher, court, serré, laineux, comme feutré, et dont la couleur est d'un roux fer- rugineux. Habite la Nouvelle-Hollande; il a été pris au port Maquarie. Le Philander d'Aroe, Didelphis Brunii G m., Kangurus Brunii. De la taille d'un Chien de chasse , il est d'un roux noir; le dessous du corps et l'intérieur des membres est d'un blanc roussàtre sale; la gorge est grise, et le museau , les doigts, toute la queue et le bout des oreilles sontd'un brun noir très foncé; la queue est moins longue que le corps, au contraire de ce qui a lieu dans les espèces précédentes. Cette espèce se trouve aux îles Moluques et à la Nouvelle-Guinée. Les autres espèces sont désignées sous les noms de Macropus fuliginosus Geoff., M. Banksianus Less., M. rufo-griseus GeofT. , Kangurus Eugenii Desrn. , M. nalabatus Less. , M. ruficollis Geoff. , K. Billardieri KAR 69; Desrn,, M. elegans Lambert, M. Bennetli Waterh. , M. rufiventer Ogilby , M. frœna- tus Gould, M. unguifer Gould, M. hum- tus Gould, M. lepondes Gould, K. bra- chyurus Quoy et Gaim., M. Parryii Bcn- nett, M. brachyolis Gould, et K. dorsalis Gray, espèce qui est figurée dans notre At- las , mammifères, pi. 18. 2" Hahuaturus, Fr. Cuvier. Dans les Kanguroos de ce sous-genre, les molaires sont au nombre de cinq de chaque côté et à chaque mâchoire; la queue est en partie dénudée. On n'a encore indiqué que cinq espèces dans ce groupe; ce sont : Le Kanguroo a bandes, kangurus fascia- lus P.eron et Lesueur. Espècede petite taille, généralement d'un gris roussàtre, avec la moitié inférieure du corps rayée transver- salement en dessus de roux et de noir. Cet animal vient de l'île Bernier, et il se ren- contre également dans les îles voisines. Les autres espèces de ce groype sont les Macropus Thclys Fr. Cuv., et les Hahua- turus Irma Ogilb. , H. slhatus Fr. Cuv., et H. maniculus Gould. (E. D.) *KAMRAM,Th. bot. ph. — Syn. de Slrychnos, Liun. KAOLIN, min. — Voy. argile. KARATAS, Plum. bot. ph. — Syn. de Bromelia, Liun. *KARE1.1MA (nom propre), eot. pu. — Genre de la famille des Composées - Asté- roïdées , établi par Lessing ( Msc. ex DC. Prodr., V, 375). Herbes du Cap. Voy. com- posées. KARIL. bot. ni. — Voy. zalico. *KARL\TISI\E. min.— Variété deHorn- blende. Voy. ce mot à l'article amphi- bole. KARPIIOMTHE (xvptpoç, paille; HQoz, pierre), min. — Minéral d'un jaune de paille, en fibres soyeuses et rayon nées, opaque, donnant de l'eau par la calcination, et l'in- dicedu Manganèse parla fusion aveelaSoude. D'après l'analyse qu'en a faite Stromeyer, il est composé de Silice, d'Alumine, de Pro- toxyde de fer, de Manganèse et d'Eau; ce dernier principe dans la proportion de 10,7 sur 100. On pense que ses fibres sont des cristaux prismatiques, très déliés, se rap- portant au système rhombique. Il se trouva avec le Quartz et la Fluorine dans le Gra- nité de Schlackenwald en Bohême. (Del.) 096 KEN RER ♦KARPHOSIDERITE ( xa'pyo;, paille ; oîSnpo;, fer), min. — Nom donné parM.Breit- haupt à un minéral d'un jaune paille, riche en oxyde de fer, qui se trouve en petits ro- gnons dans un Micaschiste, sur la côte du Labrador. Selon Harkort, ce serait un Phos- phate de fer basique avec un peu de sulfate de Manganèse. (Del.) KAItSTÉNITE. min. — Sulfate anhydre de Chaux. Voy. sulfates. *KARWIÎ\SKIA (nom propre), dot. ni. — Genre de la famille des Rhamnées- Frangulées, établi par Zuccarini {in Vov. Stirp. fascic, I, 349, t. 16). Arbustes du Mexique. Voy. rhamnées. KALLFUSSIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Marattiacées , établi par Blume {Enum. pi. Java, II, 260). Fougères de Java. Voy. marattiacées. — Nées, syn. de Cliarieis, Cass. *KAYEA (nom propre), bot.ph. — Genre de la famille des Clusiacées-Callophyllées, établi par Wallich {Plant, as. rar., III, 4, t. 210). Arbres de l'Inde. Voy. clusiacées. *KLE1M,IA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Asté- roïdécs, établi par De Candolle (Prodr., V, 309). Herbes du Mexique. Voy. compo- sées. *KEITIIIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Labiées-Mélissinces, établi par Bentham {Labial., 409). Herbes ou arbustes du Brésil. Voy. labiées. *KEMAS. mam. — Groupe formé par M. Ogilhy {Proc. zool. Soc. Lond., 1826) aux dépens du grand genre CerT. (E. D.) KEIVEUX. rept. — Voy. cvclode. KEWEDYA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées-Pha- séiilces, établi par Ventenat(.l/a/»i., t. 104). Arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande. Voy. PAPILIONACÉES. KENTIA. bot. ph. — Genre de la famille des Palmiers, établi par Blume {in Bulle t. Neerland., 1838, p. 64). Palmiers de l'Ar- chipel indien. KENTHANTIIÏJS. bot. pu. — Voy. cen- tranthus. KENITiOPHYLLUM (m'vtpov, aiguillon; VvÀ)ov, feuille), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Composées-Cynarées , établi par Necker (Élan., n. 155). Herbes de l'Eu- rope australe et des régions méditerranéen- nes. Ce genre, adopté par De Candolle {Prodr., VI, 610), renferme 7 espèces ré- parties en 3 sections, nommées: Alraxylc, Odovtagnatha et Thamnacanlha. *KENTROPHYTA ( x£'vtPov. aiguillon; fi:s. >— Genre d'Infusoires de la famille des Tri- chodiens. Les Kérones ont le corps ovale- oblong, déprimé, sans tégument résistant; elles sont pourvues de plusieurs sortes d'à - pendices, savoir: des cils vibraliles dissé- minés sur tout le corps, et d'autres formant une rangée oblique depuis le bord anté- rieur jusqu'à la bouche ; une troisième sorte d'appendices sont des cils plus épais, raides et non vibraliles, partant du bord postérieur et dirigés en arrière; enfin d'au- tres appendices particuliers, et qui ont fait nommer ainsi les Kérones, sont des cils plus épais et plus courts, recourbés en ma- nière de cornes , implantés sous la face in- férieure du corps, et pouvant servir comme des pieds quand l'animal se fixe ou rampe sur un corps solide : ce sont ces appendices (lue Millier nommait des cornicules ( corni- culi). Les Kérones se munirent très abon- dantes dans les infusions végétales, et dans les eaux douces ou marines conservées long- temps avec des végétaux en décomposition. Elles sont longues de 12 a 30 centièmes de millimètre , blanches et par conséquent bien visibles à l'œil nu, surtout quand elles sont nombreuses : elles paraissent alors comme une poussière flottant dans le li- quide. Elles sont très voraces, et avalent des Infusoires plus petits ou des débris d'Algues microscopiques, ou même les corpuscules amenés à leur bouche par le mouvement de leurs cils vibraliles; c'est ainsi qu'elles avalent aisément le carmin ou l'indigo en quantité suffisante pour montrer la dispo- sition interne de leur appareil digestif, ou plutôt l'absence d'un intestin. Les Kérones sont souvent déformées ou mutilées par le contact trop brusque des Conferves et des autres corps agités dans le liquide. Elles continuent cependant à vivre, et peuvent alors être prises pour des espèces distinctes en raison de leur forme totalement diffé- rente. Il est difficile d'ailleurs de caracté- riser suffisamment les diverses espèces de Kérones, bien qu'on doive reconnaître qu'il en existe au moins quatre ou cinq, dont les principales sont les K puslulala , K. mytilus et K. silurus. Le genre Kérone a été établi par O.-F. Muller, qui fit plusieurs espèces avec des individus mutilés. M. Eh- renberg en a séparé sous le nom de Slylo- nycltia les espèces qui ont des cils raides en arrière, ou ce qu'il nomme des stylets, comme la K. mylilus. (Duj.) *KÉROMEI\S. infus.— Famille de l'or- dre des Infusoires ciliés , instituée par ! M. Dujardin dans son Histoire naturelle dos Infusoires, et qui doit être réunie à celle des Trichodiens. Voy. ce mot et l'article | infusoires. (Duj.) *KEI10PIA, G.-R. Gray. ois.— Syno- i nyme de Turnagra. Voy. tangara. (Z. G.) *KEHOLLA, J.-E. Gray. ois.— Section de la famille des Pies-Grièches. Voy. ce mot. (Z. G.) KERRIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Rosacées Spiracées , établi par De Candolle (in Transact. Linn. Soc., XII, 156). Arbrisseaux du Japon. Voy. ro- SAC1ÏF.S. KERSANTON. min. — Voij. diorite. KETMJE. Hibiscus, rot. ph. — Grand et beau genre de la famille des Malvacées et de la tribu des Hibiscées, à laquelle il donne son nom, de la monadelphie polyandrie dans le système sexuel. Les plantes qui le com- posent se distinguent parmi toutes les Mal- vacées par la grandeur et la beauté de leurs fleurs, qui en font cultiver plusieurs pour l'ornement des jardins. Sous ce nom d'Hi- biscus, De Candolle (Prodr., I, p. 446) 0 rangé 117 espèces; mais ce nombre doit être réduit assez fortement, trois des sections établies dans ce groupe par le botaniste gene- vois étant maintenant admises comme gen- res distincts, savoir: les Pentaspcrmum, sous le nom de Koslelelzkia , Presl , les Abelmoscltus et les Lagunaria. De là, et augmenté des espèces décrites depuis la pu- blication du Prodromus , le genre Hibiscus renferme aujourd'hui environ 120 espèces. Resserré dans ses nouvelles limites, le genre KET Ketmie se distingue par les caractères sui- vants: Involucellepolyphylle; calice 5-fide, persistant; corolle à cinq pétales inéquilaté- raux; tube staniinal nu dans sa partie su- périeure, tronqué ou quinquédenté à son extrémité ; ovaire sessile, a cinq loges renfer- mant chacune deux ou plusieurs ovules fixés à l'angle interne; style terminal, divisé à son extrémité en cinq branches stigmalifères; stigmates capités. Le fruit est une capsule, le plus souvent polysperme, à cinq loges, s'ouvrant par déhiscence loculicide en cinq valves, dont chacune porte sur sa ligne mé- diane une cloison au bord delaquelletiennent les graines; ces cloisons, en se séparant, ne laissent pas de colu.nelle centrale. Graines réniformes, ascendantes, quelquefois revê- tues de petites écailles ou de poils laineux. Lés Ketmïes sont des arbres, des arbrisseaux ou même des plantes herbacées, qui crois- sent naturellement dans les contrées inter- tropicales ou sous-tropicales du globe, dont quelques unes s'élèvent jusque dans la zone tempérée chaude. Leurs feuilles sont alter- nes, entières ou lobées, accompagnées de stipules latérales. Leurs fleurs sont grandes, colorées de nuances très diverses, souvent marquées a leur centre d'une tache de cou- leur différente de celle du reste de la corolle. L'étendue de ce groupe générique et les modifications qu'il présente dans quelques uns de ses caractères ont déterminé les bo- tanistes a le subdiviser en sous-genres ou en sections. De Candolle {loc. cit.) y avait établi les suivantes: Cremontta, Pentaspermum, qui rentrent dans le genre Kostelelzkia, Presl, Manihot, Kclmia, Furcaria, Abelmoschus, Medik., séparée commegenre distinct, liom- bicella, Trionum, Sabdariffa, Azanza, La- gunaria, détachée comme genre. M. Endli- eher modifie celte classification et la réduit à ne plus former que les quatre sous-genres suivants : a. Furcaria, DC. Calice à nervures pour- vues d'une petite glande linéaire ; semences glabres ; folioles de l'involucelle très souvent fourchues. b. Ketviia. Calice sans glandes et ne se renflant pas après la fécondation; folioles de l'involucelle simples ou très rarement four- chues, distinctes ou soudées entre elles à leur base. C'est dans ce sons-genre que ren- trent comme simples subdivisions les Cre- KET 61)9 montia, DC; Kélmia, DC.; Sabclariffa, DC.; Polychlœna, Don. c. Trionum , DG. Calice sans glandes, finissant par se renfler et devenir vésiculcux; graines glabres; folioles de l'involucelle nombreuses. d. Bombicella, DC. Calice ni glanduleux ni renflé; graines revêtues de poils lai- neux; involucelle formé de 5-10 folioles. Parmi les espèces les plus intéressantes et les plus répandues de ce genre , nous nous arrêterons sur les suivantes : 1. Ketmie de Syrie , Hibiscus (Kelmia) Sytiacus Lin. Les jardiniers la désignent sous le nom d'Altliœa frulex. Sa tige est ar- borescente, mais dans nos jardins elle ne s'élève guère qu'à 2 ou 3 mètres, de ma- nière à Tonner un très petit arbre; ses feuilles sont ovales, cunéiformes à leur base, trilobées et dentées ; ses fleurs sont portées sur un pédoncule qui dépasse à peine en longueur le pétiole; elles se développent en août et septembre; elles sont violacées dans la plante spontanée. Dans les jardins, on eu possède diverses variétés : rouge simple ; pourpre violet; blanche, avec l'onglet d'un rouge vif; a fleurs doubles; à feuilles pa- nachées de blanc ou de jaune. L'involucelle est formé de 6-8 folioles. Les loges de la capsule sont polyspermes. Cette espèce est originaire de la Syrie et de la Carniole; elle est aujourd'hui très répandue dans les jar- dins, dans les cours des maisons du midi de la France, etc. Elle s'accommode de toutes les natures de terre; cependant elle pros- père surtout dans une terre légère, à une exposition méridionale. Elle est rustique; néanmoins sa variété à fleurs blanches re- doute la gelée. On la multiplie principale- ment de semis ; on a recours aussi aux mar- cottes par incision , à la greffe et même aux boutures, quoique ce dernier mode de mul- tiplication soit peu avantageux, à cause de la difficulté de la reprise. 2. Ketmie rose de Chine , Hibiscus (Kct- mia) ttosa sinensis Lin. Celte espèce est ori- ginaire de l'Inde; c'est incontestablement l'une des plus belles que l'on possède. Elle forme un arbrisseau d3 1 à 2 mètres de hauteur; ses feuilles sont ovales, aeumi- nées, dentées, très entières à leur base, gla- bres; l'involucelle a le plus souvent 8 fo- lioles. Ses grandes fleurs, d'un rouge vif, sont 70.) K1B K1N d'une beauté remarquable; elles doublent facilement par la culture. On en possède aussi des variétés blanches, aurores doubles et jaunes doubles; elles se succèdent pen- dant tout l'été. Cette plante est de serre chaude pendant l'hiver. Plantée en pleine terre dans la serre, elle peut s'étendre de manière à couvrir le mur de la serre , et à produire un eiïet magniQque lorsqu'elle est en fleur. On la multiplie, soit par semis que l'on fait sur couche et sous châssis, soit par boutures qu'on fait sur couche chaude , qui reprennent facilement, et qui fleurissent quelquefois dès la première année. 3. Ketmie vésiculeuse, Hibiscus {Trio- num) Trionum Lin. Celle espèce est origi- naire de l'Afrique, de la Carniole, de l'Ita- lie. Elle est annuelle; sa lige s'élève de 3 à ,r> décimètres; ses feuilles sont trilobées, dentées, les supérieures triparties à lobes lancéolés, l'intermédiaire très long; ses ca- lices se renflent après la fécondation, de- viennent membraneux, vésiculeux et veinés; l'involucelle est formé de folioles nombreu- ses, linéaires. Les fleurs sont larges d'envi- ron 4 centimètres, d'une couleur jaune de soufre, à onglets occupés par une grande tache d'un brun foncé velouté. Sa multipli- cation est très facile et se fait par semis , au printemps et en pleine terre. Dans le midi de la France , elle se resème d'elle- même dans les jardins. L'Hibiscus sabdariffa Lin. , espèce an- nuelle, est connue sous le nom û'Oseille de Guinée, à cause de la saveur acidulé de ses feuilles. (P. D.) KETUPA, Less. ois. — Division du g. Slrix. Voy. chouette. (Z. G.) KELUVA, Forsk. bot. ph. — Syn. de Pandanus , Linn. KEVEL. mam. — Espèce du genre Anti- lope. Voy. ce mot. (E. D.) *RUAYA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Cédrélacées -Swiéléniées, établi par Adr. de Jussieu (in Mon. Mus., XIX , 249 , t. 21 ). Arbres de la Sénégam- bie. Voy. céduélacées. *K1BARA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Monimiacées, établi par Endlicber ( Gen. plant., p. 314 , n. 2016). Arbres de Java. Voy. monimiacées. *K1IÏATALIA , Don. bot. pu.— Syn. de Kixia, Blum. *KIBDELOPIMIVE. min.— Variété de la Craiionite. Voy. ce mot à l'article fer. *K1BESS1A (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées, éta- bli par De Candclle [Prodr., III, 176). Ar- brisseau de Java. Voy. mélastomacées. *K1ELY1EYERA (nom propre), bot.ph. — Genrede la famille des Ternstrœmiacées- Laplacées, établi par Martius et Zuccarini (Nov.gen. etsp., I, 109, t. 68-72). Arbres ou arbrisseaux du Brésil. Voy. ternstroe- miacées. KIESELGUHR. min. — Nom donné par les Allemands à une sorte de Tuf siliceux, semblable à l'Opale du Geyser en Islande, et qui a été déposé par des eaux de sources à l'Ile de France. On l'a aussi nommé farine volcanique. (Del.) K1ESELSPATH, Hausmann. min.— -Va- riété de Feldspath albite, trouvée près de Chesterficld dans le Massachussets , aux. Etats-Unis. Voy. feldspath. (Del.) *KlESERA(nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Papilionacées-Phaséolées, établi par Reinwardt (m Syllog. plant., II, II). Arbrisseaux de Java. Voy. papiliona- CÉES. *KIESERIA, Nées. bot. ph.— Syn. de Bonnetia, Mart. et Zuccar. *KIGEI.IA (nom propre). bot. fh. — Genre de la famille des Gesnéracées, établi par De Candoile (Derct. Dignon. 18). Arbres de l'Afrique orientale. Voy. gesséracées. KIGELLARIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Flacourtiacées-Ery- Ihrospermées , établi par Linné ( Gen., n. 1128). Arbres du Cap. Voy. flacourtiacées. KlLLAS. min. — C'est le nom que les mineurs du Cornouailles donnent au Phyl- Iade qui contient les filons de Cuivre et d'Eiain de ce pays. (Del.) KILLIMTE (nom de pays), min. — Mi- néral d'un vert-pomme ou d'un jaune bru- nâtre, à structure lamelleuse, ressemblant au Triphane, dont il n'est probablement qu'une variété; et qui se trouve a Killirley, en Irlande, dans un filon de Gianiie quL traverse un Micaschiste. (Del.) *KINGIA (nom propre), bot. ph.— Genre placé par Endlicber à la fin des Joncacées, cl qu'il considère comme devant former le type d'une nouvelle famille, lesKingiacées. Il a été établi par R. Ilrown {inKing's voya- KIN ges of discovery, II, p. 530, t. c.) pour des végétaux de la Nouvelle-Hollande, qui ont le port des Xanthorrhoécs. KIMXE. chim. — Voy. QUININE. K1MQUE (acide), chim. — Acide dé- couvert par Vauquelin dans un sel que Des- champs avait retire de l'écorce du Quin- quina. Voy. ce mot. KINKAJOU. Polos, mam.— C'est à Lacé- pède (Tab. des Mamm., 1799-1800) que l'on doit la création de ce genre, qui est placé dans l'ordre des Carnassiers planti- grades, quoique, par plusieurs de ses ca- ractères, il se rapproche des Singes, des Makis, des Insectivores et même des Chéi- roptères. Chez les Kinkajous, les incisives sont, comme dans les Carnassiers, au nom- bre de six aux deux mâchoires, et les cani- nes au nombre de deux ; il y a cinq molaires de chaque côté et à chaque mâchoire. Les pattes ont toutes cinq doigts , et chacun de ces doigts est terminé par un ongle un peu crochu et très comprimé; le pouce est beau- coup plus court que les autres doigts aux pieds de derrière, le troisième et le quatrième sont les plus longs : aux pieds de devant, les trois doigts du milieu sont à peu près de même longueur; les deux latéraux sont plus courts. La queue, couverte de poils dans toute son étendue, est longue et susceptible de s'enrouler autour des corps, et ce carac- tère a fait rapprocher par quelques zoolo- gistes les Kinkajous des Singes à queue pre- nante. La tête est globuleuse ; les yeux sont grands; les oreilles sans lobule, et ayant une forme à peu près demi-circulaire; les narines sont ouvertes sur les côtés d'un mufle; la langue est douce et longue; les mamelles sont inguinales et au nombre de deux. Le pelage est toull'u et généralement laineux. Ce groupe ne comprend encore qu'une- seule espèce, qui avait été placée ancienne- ment dans le> genres Vivcna (sous le nom de V. caiidiiolvuta) et Lemur par lesanciens naturalistes. Lacépède et ensuite G. Cuvier en formel eut les premiers, sous le nom de Kinkajou,w\ genre paniculierauqucl Etienne Geoffroy-Saint-Hilaireadouné le nom latin de Polos ; tandis qu'llliger lui applique celui de Cercoleples, et MM. C. Duméril et Tie- tlomann celui de Caudivolvulus. L'espèce l}pe est le Kinkajou pottot, Po- KIS 701 TOTdeBuiïon,Poioscaudii'oJi'tth{sE.Georrr.- St-lhl., Viverra caudivolvulus Gin., etc. J! est a peu près de la taille de notre Chat ordinaire: son pelage est d'un roux viT en dessous et à la face interne des quatra jambes, d'un roux brun à leur face extern et en dessus; les pattes et l'extrémité de la queue sont même presque entièrement brunes. Du reste, chez certains individus, les teintes que nous venons d'indiquer varient plus ou moins. Le Kinkajou est un animal nocturne, à démarche lente, recherchant les endroits solitaires, et se tenant habituellement sur les arbres, où il se cramponne au moyen de sa queue prenante; il est doué d'une grande force. Il vit généralement de chair vive, et il atteint avec beaucoup de dextérité les petits animaux dont il fait sa proie: cepen- dant il se nourrit aussi volontiers de matiè- res végétales. Il aime également beaucoup le miel, et détruit, pour s'en procurer, un grand nombre de ruches. Il habile l'Améri- que méridionale, et paraît même se trouver dans la partie méridionale de l'Amérique du Nord. Les habitants du pays lui donnent les noms de Cuchumbi et Manaviri. (E. D.) KIMUNA, Adans. bot. ru. — Syn. de Cinchona, Linn. KIXO. ch;m. — Voy. otuéroceiine. KIIVOSTERNUM. rept. — Voy. cinos- TEItNE. KIODOTE.ham. — Espèce du genre Rous- sette. Voy. ce mot. (E. D.) *K1 KliVI A (Kirby, entomologiste très dis- tingué de l'Angleterre), ins. — Genre de la tribu des Apiens ou McUifcres , groupe des Aniliophorites , de l'ordre des Hyménoptè- res , établi par Lepelelier de Saint-Fargeau {Insect. hymen., t. II, p. 45, Huiles à Buf* fon) sur deux ou trois espèces européen- nes. Le type est la K. tricincla (Mclilla Iri- cincta Kirby ), observée plusieurs fois en France et en' Angleterre (Bi..) Kll«GA\ELIA (nom propre), cor. pu. — Genre de la famille des Euphorbiacées-Phyl- lanthees, établi par Jussieu (Gen., 337). Arbres de l'Inde et de la Mauritanie. Voy. ÈUPHORBI ACCES. K1SIT. moll. — Nom donné par Adan- son ( Voyage au Sénégal) à une petite es- pèce île Nérite marine , la Nerita Magda- lenœ Linn. 702 Kl.O KNO KITAÏBELIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Malvacees-Malopées, établi par Willdenow((» Berlin. Neu. Sckrifl., II, 107, t. 4, f. 4). Herbes des bords du Da- nube. Voy. MALVACÉES. KITTA, Kuhl. ois. — Voy. piroll. KITTACLVCLA, Gould. ois. — Voy. TURDoÏDE. *KIXIA. bot. ph. — Genre de la famille des Apocynacées- Wrightiées, établi par Blume (Flot: jav. prœf., p. 8). Arbres de Java. Voy. apocynacées. KLAPHOTIIIA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Loasées, établi par H. -13. Kunth (in Humb. et Boupl. Nov. gen. etsp., VI, 121, t. 537). Herbes volubiles rapportées des Andes par M. de Humboldt. Voy. LOASÉES. KLAI'UOTHITE (dédié au chimiste Kla- proth). min. — Syn. : Lasulilbe deKIaproth, Voraulite. Substance d'un bleu d'azur, cris- tallisant dans le système rhombique en prismes de 91" 30'; infusible; pesanteur spécifique, 3. C'est un phosphate hydraté d'Alumine et de Magnésie; on le trouve dans des veines de Quartz traversant le Mi- caschiste ou le Gneiss , à Vorau en Styrie, etàWerfendans le pays deSalzbourg. (Del.) *KLAUSEA, Cass. bot. pu. — Syn. de Serralula, DC. KLEIIMHOVIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Byttnériacées, établi par Linné (Gen., n. 1024). Arbres de l'Asie tropicale. Voy. byttnériacées. KLEI.VIA (nom propre), bot. ph. — Jacq., syn. de Porophyllvm, Vaill. — Juss.,syn. de Jaumea, Pers. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées , établi par Linné (Jlort. Cliffort., 395). Arbrisseaux de l'A- frique. Ce g. renferme environ 25 espèces, reparties en deux sections (DC, Prodr., VI, 336) nommées : Cacaliaulliemum (ca- piiule homogame), et Erecldhiloid.es (capi- tule hétérogame). (J.) KLEISTAGNATHES. Kleistagnatha , Fabr. crust. — Syn. de Brachyures. Voy. ce mot. (H. L.) K.LHVGSTEIN. min. — Voy. phonolithe. KLINORIIOMBIOIJES. min. — Tribu établie dans l'ordre des Carbonates. Voy. ce mot. *KL0TZSCI1IA (nom propre). bot. ph. — Genre de la famille des Ombelliferes-Sani- culées, établi par Chamisso (in Linnwa, VIII, 327). Herbes du Brésil. Voy. ombelli- FÈRES. *KLLTGIA, Schl. bot. ph. — Syn. de Glossanthus , Klein. *KLVJ IE. Klytia. cri'st. — Ce nom a été donné par M. Meyer à un Crustacé fossile de l'ordre des Décapodes macroures. Cette nouvelle coupe générique renferme S. espè- ces, dont la Klytia venlrosa Meyer (Foss, krebs., p. 20, lab. 4, 6g. 29) peut en être considérée comme le type. (H. L.) KNAPPIA. bot. ph. — Sm., syn. de Mibora, Adans. — Bauer, syn. de Loxolis, B. Br. K\AETÏA (nom propre), bot. ph. — . Genre de la famille des Dipsaeées-Scahio- sées, établi par Coulter (Dipsac, 28). lier» bes de l'Europe et de l'Asie. Voy. dipsacées. KNÉBÉLITE ( nom d'homme ). min. — Silicate de protoxyde de Fer et de Manga- nèse, que l'on a trouvé en masses amor- phes, opaques, de couleur grise tirant sur le verdàire et le brunâtre, et qui paraît se rapprocher du Grenat par son aspect. C'est une substance encore mal déterminée et dont on ignore le gisement. (Del.) KNEAllA ( xvvifAia, rayon ). bot. ph. — Genre de la famille des Myristicées, établi par Loureiro (Flor. Cochinch., 742). Arbrec assez élevés de l'Asie tropicale. Voy. my- risticées. h.MGIITIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Protéacées-Grevil- lées, établi parB. Brown (in Linn. Trans., X, 193, t. 2). Arbres de la Nouvelle-Zé- lande. Voy. protéacees. KMTHOFIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées, établi par Mœnch (Mclh., 631). Herbes du Cap. Voy. liliacées. *KIV1P0I.EGLS. os.— Genre établi par Boié sur les Manicapa comata et mstala Liclist. Voy. gobe-mocche. (Z. G.) KAOWLTOMA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Renoncnlaeées- Clcmalidées, établi par Salishury (Prodr. , 372). Herbes vivaces originaires du Cap. Voy. KENONCl'LACÉES. KXOXIA. hot ph.— Genre de la famille des Rubiacces ^permacocées, établi par Limé (Gen., u° 123). Herbes ou arbris- seaux de l'Inde. Voy. uubiaCles. KŒL KOALA. Liparus. mam. — M. de Blain- ville a fait connaître eu 1815 ( Bull, de la Soc. philom.), sous le nom d'OuRs a poche, Phascolarctos, un Didelphe de la Nouvelle- Hollande, dont le port est assez semblable à celui d'un Ours. Cet animal, qui est un véritable Phalanger (voy. ce mot et phas- colarctos) dépourvu de queue, est souvent désigné pur les naturalistes sous le nom de Koala; ses membres de derrière ont, comme ceux des Phalangers, un pouce opposable , et ses dents sont aussi semblables a celles de ces animaux. G. Cuvier, possédant le dessin d'un autre animal appelé aussi Koala, et qui est rie la même contrée, crut devoir en faire un Pliascolarclos, bien qu'il affirme qu'il manque de pouce. Comme il est cer- tain que le vrai Phascolarctos a un pouce aux membres de derrière, c'est avec raison que l'on a laissé au Koala de Cuvier le nom de Liparus cinereus , que lui avait donné Goldfuss. Il reste encore à démontrer que cet animal, qui est d'un cendré légèrement bleuâtre en dessus et blanchâtre en dessous, et qui se trouve à la Nouvelle- Hollande , est véritablement distinct du Pliascolarclos, ou bien qu'il ne repose que sur un dessin incomplet. (E. D.) KOB et KOBA. mam. — Espèce d'Anti- lope. ' (E. D.) KOBEZ. ois. — Nom d'une espèce de Faucon. Voy. ce mot. KOBHLDINE. min.— Sulfure de Cobalt. Voy. ce mot. KOBUESIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Cypéracées- Élynées , établi par Willdenow {Sp. pi., IV, 205). Herbes des montagnes du centre de l'Europe. Voy. cy- l'ÉRACÉES. KOCHIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Chénopodées (Atripli- cées)-Chénopodiées , établi par Roth et R. Brown (Prodr., 409). Herbes ou arbrisseaux de l'Europe , de l'Asie et de la Nouvelle- Hollande. Voy. atripi.icées. *KOEBERLINIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Pittosporées , établi par Zuccarini ( Miïnch. Denkoch. , 1832, p. 358). Arbrisseaux du Mexique. Voy. pittosporées. *KOELERA, Willd. bot. th.— Syn. de Roumca, Poit. K.OELERIA (nom propre), bot. ph. — KOL '{):', Genre la famille des Graminées-Festuca- cées, établi par Persoon (Ench., 1, 97). Gra- mens fréquents dans l'Europe centrale , et trouvés, mais plus rarement, dans l'Asie et l'Amérique septentrionale. Voy. GRAMINÉES. KOEEEEA , Bir. bot. pu. — Syn. d'£- ranlhis, Salisb. KOELPINIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Composées-Cicho- racées, établi par Pallas (/îeise., III, 755). Herbes de la Daourie. Voy. composées. KOELREUTERA. bot. ph. — Hedw., syn. de Funaria, Hedw. — bot. cr. — Murr. , syn. de Giesekia, Linn. KOEEREUTERIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Sapindacées- Dodonœacées, établi par Laxmann (inNov. comment. Petropolit. , XVI , 561 , t. 18). Arbres de la Chine. Voy. sapindacees. KOEMGIA ( nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Polygonées , tribu des vraies Polygonées , établi par Linné (Gen., n" 1241 ). Herbes de l'Islande et de la Lapon ie. Voy. polygonées. — Commers., syn. d'Assonia, Cavan. KOIILENBLENDE. min. — Synonyme allemand de l'Anthracite. (Del.) *KOLBEA, Schl. bot. ru. — Syn. de Bogometra, Salisb. KOLBIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Passiflorées, établi par Pa- lisot de Beauvois (Flor. owar. , II, 91, t. 120). Plantes sarmenteuses de l'Afrique tropicale. Voy. passiflorées. KOLLYR1TE. min. — Voy. collyrite. *KOEO\VRATIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Zingibéracées?, établi par Presl (in Iteliq. Hœnk. ,1,113, t. 20 ). Herbes de Luzon. Voy. zingibé- racées. KOEPODE. Kolpoda (xâWoç, sinus, échancrure). infus. — Genre d'Infusoires ciliés, de la famille des Paraméciens, ca- ractérisé par l'échancrure latérale de leur corps ovoïde ou réniforme, qui leur fit don- ner par un ancien micrographe , Joblot , les noms bizarres de cornemuses, de rognons argentés et de cucurbites dorées. Leur bou- che est située latéralement au fond de l'échancrure et pourvue d'une lèvre trans- verse saillante; la surface du corps est ré- ticulée ou marquée de stries noduleuses , croisées obliquement et auxquelles corres- m KON pondent des rangées de cils vibratiles trè,- fins. Les Kolpodes . longs de 2 à 9centièmes de millimètre, se trouvent dans les eaux douces stagnantes au milieu des herbes en décomposition ; ils se montrent surtout avec une abondance extrême dans les infusions tic substances végétales, de farine ou de foin, par exemple. Ils ont été vus par les premiers micrographes: Leeuwenhoek , en lG77,en parlait déjà sous le nom d'animaux ovales ; Hill , en 1751 , les nommait Paramécies, et Ellis, en 1769, en faisait un Volvox tor- quilla; c'est sur les Ivolpodes ou animal- cules en forme de pendeloque {l'andeloquen- thierchen) que Gleichen fit principalement ses essais de coloration artificielle en leur faisant avaler du carmin. 0. F. Millier éta- blit le genre Kolpode et nomma K. cucul- lus (K. capuchon) l'espèce que nous consi- dérons comme le type et peut-être même comme l'espèce unique, mais singulièrement variable de ce genre. M. Bory de Saint-Vin- cent en a faitses Bursaria cucullus et Amiba cydonea, tout en conservant le nom de Kolpodes à des Infusoires d'un autre genre. M. Ehrenberg a pris le Kolpoda cucullui pour type de sa famille des Kolpodea, qui ré- pond en partie à notre famille des Para- méciens; mais cet auteur a caractérisé in- complètement cette famille d'après une pré- tendue disposition des organes digestifs, el le genre Kolpode en lui assignant une lan- gue courte et des cMs vibratiles au côté ven- tral seulement. Toutefois M. Ehrenherg n'inscrit dans le genre Kolpode que l'espèce type et deux espèces douteuses, les K. ren et K. cucullio de Mtiller, dont l'une au moins appartient au genre Loxode. (Do.) Les Hétérogénistes ont fait jouer un s' grand rôle aux Kolpodes dans la question des générations spontanées, que ce motif seul nous aurait déterminé à ajouter aux considé- rations zoologiques qui précèdent quelques faits relatifs à l'histoire naturelle de ces in- fusoires, si l'iulérèt qu'offre eu elle même cette histoire ne nous poussa it à le faire. Les Kolpodes sont répandus pa rtout etse montrent, soit à l'état d'êtres actuelle- ment agissauls, soit à l'état d'êtres pnkystés, et chez lesquels la vie re;,tc suspendue jusqu'à ce que reviennent lel.es conditions qui les rappelleroulàracti\ilé.Ils sont des premiers KOL h apparaître dans les infusions à froid que l'on fait avec des substances végétales, et si les conditions d'alimentation et de température sont favorables, ils arrivent, en peu de temps, à une multiplication telle que. pour l'expli- quer, on a dû supposer une génération spontanée. Mais leur excessive multiplication n'est plus aujourd'hui un secret, car elles? déroule en entier sous l'œil de l'observateur. Lorsqu'on examine ce qui se passe dans une infusion nouvelle, on voit, entre autres corpuscules adhérents aux brins de foin ou aux fragments de feuilles immergées, de très petites vésicules déprimées, plus ou moins ridées, à contours très nets, mais souvent irréguliers et à contenu d'appa- rence homogène, transparent, légèrement jaunâtre: ce sont autant de kystes de Kol- podes. Après quelques heures de séjour dans l'eau, ces kystes se tuméfient, leurs contours deviennent réguliers, leur contenu, c'est-à- dire les fins granules moléculaires qui for- ment la substance du Kolpode s'accusent; puis, sur un point dé cette substance se manifeste une vacuolecontractile que l'on voit alternativement paraître et disparaître. C'est là un signe non équivoque du retour à la vie active. Bientôt, en effet le microzo.iire enkysté se contracte, devient distinct de la membrane enveloppante et se meut en tournant sur lui-même. Sous l'action de ces mouvements giratoires qui s'accélèrent de p'us en plus, une ouverture finit par se faire sur un point de l'enveloppe protectrice et l'animal sort avec la forme et l'organisa- tion qu'on lui connaît (t). A peine libre, le Kolpode, s'il est dans une eau profonde gagne la surface du liquide où désormais s'accompliront tous ses actes. Il vient là pour être le plus près possible de l'air extérieur et surtout pour y trouver les corpuscules organiques ambiants qui s'y ac- cumulent. On le voit nager çà et là au milieu de ces corpuscules, faire particulièrement choix parmi eux des Monadaires et s'en gorger. (I) Indépendamment dos caractères organiques qui ont été >ignalés plus liant, les Kolpodes offrent encore sur leur partie moyenne, au niveau de l'echan- cruu buccale, un corps assez volumineux, auquel on donne l • nom de noyau; tout à fait à l'arrière do leur grosseextréiniié, une vésicule contractile rami- fiée, que l'on a prise pour un cœur, mai- qui n'est, selon toute probabilité qu'un appareil aquifère; enfin au-devant de cHte vi suule une ouverture anale que 1 on voit très-distinctement au moment de la défécation. KOL KOL 705 Après un temps qui varie selon les indi- vidus et les conditions de milieu, mais qui n'est jamais bien long, le Kolpode, dont le volume s'est notablement accru, va de nou- veau s'enkyster. Ses mouvements, aupara- vant si rapides, deviennent lents, indécis, ne s'exécutent plus que dans un espace exces- sivement restreint. En même temps sa forme se modifie: par une inflexion sur lui-même, son extrémité antérieure et son extrémité postérieure se rapprochent, et de rénifotme qu'il était, il tend à devenir globuleux- Enfin, après quelques instauls d'immobilité? il commence à tourner sur lui-même et secrète, en même temps, un liquide coagu- lable qui se transforme en membrane enveloppante ; puis il rentre de nouveau au repos ou devient le siège de phénomènes dont je parlerai bientôt. Sous cet état, le Kolpode ressemble assez à un ovule pour qu'on ait pu s'y méprendre et croire à la formation spontanée des œufs de rnicro- zoaires. L'illusion était d'autant plus facile que l'enveloppe sécrétée par l'animal repré- sente assez bien la membrane vitelline; la substance granuleuse, le vitellus, et la va- cuole contractile, dans son plein épanouisse- ment, la vésicule germinative. Plusieurs causes déterminent le Kolpode à s'enkyster : le milieu dans lequel il vient de renaître est-il actuellement défavorable, il s'emprisonnera de nouveau pour ne revenir à la vie active que lorsque ces condi- tions auront changé. C'est ce qui arrive assez généralement, soit lorsqu'une infusion est trop chargée, soit lorsqu'elle n'est pas abondamment pourvue de nourriture, soit lorsque la température n'est pas suffisam- ment élevée et peut-être bien pour d'autres motifs ignorés et difficiles à apprécier- Toujours est-il, qu'assez fréquemment, une infusion nouvelle dans laquelle des Kolpodes se montrent dès les premières heures, s'en trouve privée quelques heures plus tard, et reste ensuite inhabitée par ce microzoaire pendant trois, quatre et même cinq jours Dans ce fait assez singulier, qui n'est cepen- dant pas constant, les Hétérogénistes, ont vu une preuve en faveur de leur opinion : ne pouvant nier que des Kolpodes n'apparais- sant dans une eau où l'on a mis depuis peu de temps du foin à macérer et qu'ils ne soient réellement introduits avec ce foin à T. vu. l'état de kystes, ils ont allégué que ces Kolpodes mouraient et que, par conséquent, ils ne pouvaient être les générateurs de ceuv qui leur succédaient dans l'Infusion quatre ou cinq jours après, ceux-ci, dans leur théorie, étant le produit d'une génération spontanée. On peut affirmer que les uns et les autres ont la même origine, et que les derniers sont le résultat de la multipli- cation des premiers revenus à la vie active, après s'être momentanément soustraits i: des conditions défavorables. L'évaporation est aussi une des causes qui portent les Kolpodes à s'enkyster : dès que l'eau d'une infusion est sur le point de tarir, tous ceux qui la peuplent encore s'em- prisonnent. Il semblerait même qu'un instinct de sociabilité les guide alors, car si quelques-uns s'enkystent isolément, et sur un point quelconque du bocal qui les ren- ferme, le plus grand nombre se rassemble, se groupe, et forme des bancs parfois considérables. Les Kolpodes que l'on met avec quelque» gouttes de liquide dans un verre de montre, se comportent absolument de même. Lors- qu'ils sentent que l'eau va leur manquer, on les voit mettre un empressement extraor- dinaire à créer leur abri protecteur. Ceux que la dessiccation surprend avant que cet abri n'ait une certaine consistance périssent ; ceux, au contraire, qui ont pu le rendre complet résistent. Ainsi protégés, ils con- servent pendant très longtemps le pouvoir de ressusciter lorsqu'on les remet à l'eau. M. Balbiani a vu revivre plusieurs fois dans l'année, et plusieurs années de suite, les mêmes Kolpodes qu'il avait fait enkyster sur des lames de verre, et qui s'y rée^kys- taient lorsqu'il cessait de les humecter. J'ai sous les yeux au moment où j'écris ces lignes (25 juillet 1868) des légions de Kolpodes ressuscites après quatre ans à peu près révolus de dessiccation. Dans le but de voir jusqu'où peut s'étendre le pouvoir de reviviscence chez ces microzoaires, j'avais recueilli, le 6 août 1864, des pellicules de diverse^ infusions renfermant beaucoup de leurs kystes. Ce sont ces pellicules, conservées, depuis, à l'air libre, dans un cabinet où la température descend, l'hiver à zéro, et s'élève souvent, l'été, au-dessus de 35 de- grés; soumises, par conséquent, à des 43 706 KOL alternatives de froid et de chaud dans un milieu parfaitement sec, que je viens de soumetliv à l'expérience. Quelques frag- ments introduits d;ins un verre de montre contenant un peu d'eau m'ont donné de magnifiques résultats. Douze heures aprè- l'immersion des pellicules, les infusoires ressuscites grouillaient dans le liquide Ce fait démontre que les Kolpodes sont sus- ceptibles de revenir à la vie active après une longue période d'inaction et de dessiccation, et démeut cette opinion émise par les Hété- rogénist-s : que l'enkyslern mt est la mort des Kolpodes. Chez les microzoaires, en général, le mode de multiplication le plus fréquent est celui que l'on connaît sous le nom de fisti- paritê ou scissiparité. Il consiste en une di- vision spontanée d'un organisme souche en deux ou en un plus grand nombre d'orga- nismes secondaires, semblables entre eux et à celui dont ils émanent ; division qui s'opère, s >ii dans le sens de l'axe lougiiu- dinal de l'animal, comme chez les Vorti- celles ; soit dans le sens transversal, comme chez les Glaucomes, les Paramécies, les Cbilodons, eic. Mais que la séparation se fasse en travers ou en long, dans les deux cas l'animal est libre et rien ne l'isole du milieu dans lequel il continue à ua^er. Les Kolpodes présentent, sous ce dernier rapport principalement, une différence très caractéristique : le plus ordinairement ils s'enkystent pour se multiplier, et l'enkysie- ment se fait ici absolument de la même manière que nous l'avons vu s'accomplir plus haut. L'individu qui va se diviser n'a plus que des mouvements lents, il prend une forme globuleuse, gire et sécrète eu même temps une membrane enveloppante. Quand cette membrane est définitivement constituée, le Kolpode tombe dans l'immo- bilité la plus complète et devient bientôt le jiége de phénomènes qui rappellent abso- lument ce qui se passe dans un ovule de mammifère en voie de segmentation. Ici nous voyons le globule qui se montre au centre du vitellus se diviser en deux, et cette division entraîner celle de la sphère vitellaire, comme si cette sphère, sollicitée à la foi» par deux centres d'action, cédait à chacun des fragments qui résultent du glo- bule primitivement unique une part égale KOL de la substance. A une sphère organique en succède donc deux qui, subissant à leur tour le même travail de segmentation, pro- duiront maintena nt quatre sphères, et ainsi de suite. Le Kolpode enkysté en vue de la multi- plication donne lieu à un phénomène sem- blable. Un sillon ayant son origine dans l'orgaue que l'on a. nommé nucleus ou noyau, par comparaison au noyau des cel- lules, coupe bientôt en deux parties égale» la sphère que le Kolpode représente, et si, comme cela arrive parfois, la segmentation s'arrête là, on a exceptionnellement ce qui se passe régulièrement chez les autres mi- crozoaires ciliés se multipliant par scissipa- rité, c'est-à-dire deux Kolpodes pour un. Mais je viens de dire que là n'est que l'exception : le plus ordinairement, en effet, un second sillon perpendiculaire au premier ne tarde pas à diviser chacun des deux seg- ments en deux parties secondaires. On croi- rait alors avoir sous l'oeil, tant l'illusion est complète, un ovule de mammifère divisé ea quatre, et, par le fait, on a les éléments do quatre animalcules de nouvelle formation. Cependant là n'est pas la segmentation extrême à laquelle un Kolpode puisse arri- ver : si le nombre quatre parait constituer ce qu'on pourrait nommer la règle, ce nom- bre peut offrir des exceptions en plus, comme nous venons de voir qu'il en offrait en moins, et c'est réellement ce qui a lieu. Le fractionnement se répétant une troisième fois, soit sur tous les fragments, soit sur une partie seulement, on a parfois sous l'œil six et huit de ces segments. Quelques au- teurs en ont signalé jusqu'à douze. Quel que soit le nombre d'individus que oroduit le Kolpode primitif, la division dont celui-ci est le siège n'est pas un phénomène instantané, mais successif et assez lent. Il s'écoule toujours un certain temps depuis le moment où le sillonnemeut se manifeste jusqu'à celui où la séparation des animal- cules est complète. Lorsque ceux-ci sont tout à fait indépendants les uns des autres, alors, d'immobiles qu'ils étaient, ils de- viennent actifs. Leurs mouvements, d'abord très lents, s'accélèrent de plus en plus, « ils s'agitent, se trémoussent », comme dit de Saussure, dans une lettre où il rend compte à Bonnet KOL de la multiplication de ces infusoires, et les frottements continuels qu'ils exercent sur le kysie fiuissent par y produire une ou- verture. Si petite que soit la brèche ainsi faite, elle sufflt aux Kolpodes, la nature de Ja substance qui les compose leur permet- tant pour ainsi dire, de couler à travers les passages les plus étroits. Au sortir de leur prison, ils se comportent comme nous avons vu que le faisait le Kolpode isolé revenant à la vie active. Leur premier soin est de manger et dès qu'ils out sulfi>animeut grandi , ils s'eukystent de nouveau, se subdivisent comme l'individu dont ils pro- viennent et produisent des géuératious nou- velles qui, à leur tour, en donneront d'au- tres. Ces générations, à mesure qu'elles se succèdent, se composent d'individus parfai- tement semblables à celui dont ils sont le produit, mais de plus petite taille. En sorte qu'ici il ne serait pas vrai de dire que ce sont les plus gros qui sout les plus vieux : c'est le contraire qui est généralement vrai. 11 n'est pas absolument nécessaire, comme on l'a cru jusqu'ici, que le Kolpode s'en- kyste pour se multiplier : il peut le faire comme je l'ai constaté bien des fois en res- tant libre daus le liquide ambiant. Mais ce qu'il y a de singulier, c'est que dans ce mode de multiplication, qui rappelle celui des Chilodons, des Glaucomes, etc., les choses se passent a peu près comme si l'in- fusoire était enkysté. L'individu qui va devenir le siège du phénomène de fissiparilé perd son activité absolument comme celui qui s'enveloppe d'une membrane; il s'ar- rête, devient globuleux et parait immobile, tant ses mouvements sout peu sensibles. H ne gire pas, il oscille simplement. Puis un sillon transversal se dessine, se creuse, et coupe enfin le Kolpode en deux parties éga- . les. Mais, au moment de leur séparation, ces deux parties de l'organisme souche n'ont point encore la forme de celui-ci, ni sur- tout l'activité que montrent immédiatement après leur délivrance les individus prove- nant de Rolpodes enkystés : elles continuent à osciller daus un champ assez restreint. Quelle peut être la cause de cette sorte d'inertie, lorsque dans la multiplication par enkystement les infusoires de nouvelle for- mation sont si actifs ? C'est que ceux-ci ne prennent leur liberté qu'après le phénomène KOL 70: accompli; tandis que ceux-là sont encore sous l'empire d'un phénomène s'accomplis- sant. On voit, en effet, les deux parties du Kolpode primitif se subdiviser à leur tour et produire ainsi, comme daus le cas le plus fréquent d'eukystement, quatre individus nouveaux, qui bientôt auront la forme et l'activité des autres. Cette subdivision com- mence même quelquefois avant que les deux premiers fragments ne soient tout à lait séparés. Je ne saurais à quoi attribuer une telle particularité : elle n'est certainement pas due au milieu; car, à côté de Kolpodes se multipliant sans s'enkyster, on en voit d'autres qui s'enkystent pour l'accomplis- sement du même acte. Mais la scissiparité n'est pas le seul mode de génération des Kolpodes : ils se repro- duisent aussi, ou mieux, ils se régénèrent par accouplement. Ce phénomène qui avait échappé à l'observation, et que j'ai fait con- naître en 1864, n'est pas un des moins cu- rieux dans l'histoire de l'espèce dont il s'agit. C'est ordinairement au sein des in- fusions où la multiplication par scissiparité paraît épuisée, qu'ont lieu les accouple- ments. A un moment donné, et comme s'ils obéissaient à un impérieux besoin, presque tous les Kolpodes en activité ne mangent plus, nagent avec une agitation extrême, se recherchent, se frôlent, se tàtent, se quit- tent, se reprennent, et après quelque temps de cette manœuvre, ils s'accolent face à face par l'extrémité antérieure, nagent de con- cert en ondulant, et, ce faisant, se joignent de plus en plus. Puis quand l'accolement est aux deux tiers accompli, le couple agit comme le Kolpode unique qui va s'enkyster. Ses mouvements deviennent lents, il s'ar- rête, achève de se fusionner, et ne forme plus eufin qu'une masse globuleuse qui tourne sur elle-même, s'enkyste et rentre dans un repos absolu. Alors de cette masse unique, résultant du mélange de la sub- stance d.^ deux individus, on voit se déga- ger peuà peu des corps oviformes.qui. après complète formation, auront nue membrane enveloppante et un contenu finement gra- nuleux au sein duquel est un noyau trans- parent. Le plus ordinairement ces corps sont au nombre de quatre; quelquefois, ce- pendant, j'en ai vu six et huit et plus fré- quemment trois, deux et même un seul. Ce* 70S KON trois derniers cas sont la conséquence d'un avortement manifeste. EuQu le kyste se détruit, s'ouvre sans cause apparente, et les corps reproducteurs, ainsi mis en liberté, deviennent indépendants les uns des autres. Leur évolution n'est jamais immédiate quoiqu'ils restent immergés; plusieurs jours s'écoulent ordinairement avant que des «closions aient lieu. Le plus généralement on ne commence à apercevoir dans le li- quide quelques jeunes Kolpodes que du cinquième au huitième jour, eucore sont-ce là des exceptions. La plus grande partie des corps que nous assimilons à des œufs ne présenieut souvent pas de changements avant plusieurs mois ; ils peuvent même, comme le Kolpode qui s'emprisonne pour se soustraire à l'action du milieu, subir une dessiccation prolongée, sans perdre leur ap- titude à un développement ultérieur. Tels sont les faits généraux que présente l'étude des Kolpodes. Il semblerait que l'en- kystement soit racle principal de leur exis- teuce ; car ils s'enkystent pour se soustraire à des conditions défavorables ; ils s'enkys- lent habituellement pour se multiplier par scission; enfin ils s'enkystent étant accou- plés. Les kystes de conservation étant essen- tiellement prolecteurs ont des parois nota- blement épaisses et souvent sont doubles ; 1rs kystes de multiplication et ceux d'a>couple- ment n'étant que des organes de protection momentanée, sont réduits a une pellicule si fine que, parfois, on a de la peine à la dis- tinguer. On peut dire enfin que les corps reproducteurs , au lieu d'être sphériques, comme les kystes proprement dits, ont une forme ovée. ( Z. Gerbe.) KONDYLOSTOME. Kondylosloma («'»- Svïoç, nœud; aré^a, bouche), infos. — Genre d'Infusoires ciliés, établi par M. Bory de Saint-Vincent pour un Trichode de Mill- ier que ce dernier avait observé dans Peau de mer. Les Kondylostomes ont le corps effilé, cylindroïde ou fusiforme, droit ou courbé, quelquefois vermi forme, blanc, long de 9 a 15 centimètres de millimètre, et par conséquent ils sont bien visibles a l'œil nu. Leur bouche, très grande, bordée de cils vibratiles assez forts et raides , est située latéralement près de l'cxtrémiié antérieure; la surface est striée obliquement et recou- verte de cils vibratiles. Les Kondylostnnies KRA se trouvent exclusivement dans de l'eau de mer, entre les Algues et les Corallines , ou parmi les végétaux en partie décomposés; ils avalent des animalcules ou des spores qui sont une proie souvent trop volumi- neuse et distendent considérablement leur corps. Ils ont beaucoup de rapports avec les Spirostomesetdoivent appartenir à la même Camille , soit celle des Bursariens si elle était trouvée suffisammentearactérisée, soit celle des Paraméciens. Voy. ce dernier mot et l'article infusoires. (Dcj.) *KOMGA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères -Alyssinées, établi par Robert Brown (in Clapperl. Nar- rât. , 214). Herbes des régions méditerra- néennes et de l'Asie boréale. Voy. crucifères KOIVIG, Adans. bot. ph. — Syn. de Ko- niga, R. Br. KOMLITHE (x6Vl';, poussière; >î9oç, pierre), min. — Nom donné par Macculoch à une Silice pulvérulente trouvée par lui dans les cavités des roches amygdalaires de plusieurs îles d'Ecosse et d'Irlande. (Del.) KOMTE. min. — Nom donné par Ret- zius à une variété de la Dolomie. Voy. ce mot à l'article carbonates. KOOX, Gaertn. bot. ph.— Syn. de Schlei- chera, Willd. *KOPSIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Apocynacées , établi par Blume (Bijdr. , 1030). Arbres ou arbris- seaux de Java. Voy. apocynacées. *KOT»DELESTRIS, Arrud. bot. ph. — Syn. de Jacaranda, Juss. KOHÉITE. min. — Voy. pagodite. KOUSAC. mam. — Voy. corsac. *KOSTELETZKYA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Malvaeées- Hibiscées, établi par Presl (in Reliq. Ilœnl;.t II, 130, t. 70). Herbes ou arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Voy. malvacées. *KOTSCHYA (nom .propre ). bot. ph.— Genre de la famille des Papilionacées-Hé- dysarées , établi par Endlkher ( Gen. pi. , p. 1284, n° 6607). Arbrisseaux de l'Afrique tropicale. Voy. papilionacées. KOUPIIOLITHE. min. — Foj/.prehmte. *KRAMERIA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Polygalées?, éta- bli par Lœffling (It. , 915). Arbrisseaux de l'Amérique tropicale et subtropicale. Voy. roi.VCALÉES. KL H KRAIMCHIL. mam. — Espèce de Che- vrotain. Voy. ce mot. KRASCHENIMMKOVIA (nom propre). bot. ph. — Guldenst. , syn. à'Eurolia , Adans. — Genre établi par Turczaninow in Flora, 1834) dans la famille des Caryo- phy liées -Stellarinées. Herbes de Baikal. Voy. CARYOPHYLLÉES. ♦KRAUNIIIA, Raf. bot. ph. —Syn. de Wisleria, Nutt *KREBSIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées-Lo- tées, établi par Ecklon et Zeyher (Enurn., 179). Arbrisseaux du Cap. Voy. papilio- wacées. KREUZSTEIN. min. — Synonyme alle- mand d'Harmotome. Voy. ce mot. *KREÏSIGIA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Mélanthacées-Vé- ratrées, établi par Reichenbach {le. exot., t. 229, excl. syn.). Herbes de la Nouvelle- Hollande. Voy. mélanthacées. KRIGIA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Composées-Cichoracées , établi par Schreber (Gen., n° 1244). Her- bes de l'Amérique boréale. Voy. compo- sées. KROCKERIA, Neck. eot. ph. — Syn. è'Avari, Linn. KRUBERA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Ombellifères-Pa- rhypleurées, établi parHolTmann (Umbellif., I, 202 et 203, t. Gl, f. 14). Herbes des ré- gions méditerranéennes et du cap de Bonne- Espérance. Voy. OMBELL1FÈRES. KRUSENSTERIVE. Krusenslerna ( du nomd'un célèbre navigateur russe), polyp. — Genre établi par Tilesius pour une espèce de Polypier rapportée des mers du Kamt- schatka ; Lamouroux l'a cru identique avec le Millepora reticulata de Linné, dont La- marck avait fait son Rélépore réticulé. M. de Blainville a nommé le même genre Fron- dipore [voy. ce mot) et en a distingué trois espèces. (Ddj.) *KTENOSPERMUM, Lehm. bot. pu.— Syn. de Peclocarya, DC. ♦KTINORI1ÏNCHUS, Eyton. ois. — Genre qui a pour type le Canard chipeau {Anas slrepera). (Z. G.) *KUHLIA(nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Bixacées-Prockiées , éta- par Kunlh ( in Humb. et Bonpl. Nov. KUR rog gen. et sp., V1I1, 234). Arbres de Fa Nou- velle-Grenade. Voy. BIXACÉES. KUH1MIA (nom propre), bot. ph — Genre de la famille des Composées-Eupa- toriacées, établi par Linné {Sp. 1662). Herbes ou arbrisseaux a'xxo;, lac; f«V«, j'aime), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Hydrocanthares, tribu des Dytiscides, établi par Leach et adopté par MM. Dejean, Ericbson, Aube, etc., etc. Le nombre des espèces qu'on rapporte à ce genre est d'environ 26 à 30. Elles habitent les eaux douces de l'Amérique, de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique. Nous citerons les 5 suivantes, comme appartenante notre hé- misphère : L. hyalinus De Géer, mimilus Linn., lestaceus Aube, variegalus Germ. et bicolor Lep. Ces Insectes sontpetits, ovalaires, allongés, aplatis; leur écusson n'est pas visible en dessus; le corps est comme vernissé et orné de taches d'un blaïc jaunâtre. (C.) EACEPEDEA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Hippocratéa- cées?, établi par H. R. Kunth (in Humb. et Bonpl. Nov.gen. et sp. IV, 142, t. 144). Arbres du Mexique. LACERTA. rept.— Nom scientifique du genre Lézard. Voy. ce mot. LACERTJ3, Spix. rept. — Voy. lacer- tiens. (E. D.) LACERTHXE et LACERTINA , Bona- parte, rept. — Voy. LACERTIENS. (E. D.) LACERTIENS. rept.- Famille de Sau- riens créée par G. Cuvier (Rèyn. anim.) et adoptée par tousles zoologistes. MM. Dumé- ril et Bibron (Erp. gen., V, 1839) donnent aux Lacertiens les caractères suivants: Corps arrondi, excessivementallongé, surtout dans la région de la queue, qui atteint, dans quelques espèces, jusqu'à quatre fois la longueur du reste du tronc, lequel n'est ni comprimé ni déprimé. Quatre pattes fortes, à cinq ou quatre doigts très distincts, pres- que arrondis ou légèrement comprimés, al- longés, coniques, inégaux, tous armés d'on- gles crochus. Tête en pyramide quadrangu- LAC liire, aplatie, rétréeie en avant, couverte de plaques cornées, polygones, symétriques, à tympan distinct, tendu soit a fleur de tête, soit en dedans du trou de l'oreille; yeux le plus souvent à trois paupières mobiles; bouche très fendue, garnie de grandes écail- les labiales et de sous-maxillaires. Dents inégales pour la forme et la longueur, in- sérées sur le bord interne d'un sillon com- mun , creusé dans la portion saillante des os maxillaires ; celles du palais variables. Langue libre, charnue, plate, mince, plus ou moins extensible , mais dont la base se loge quelquefois dans un fourreau; à pa- pilles comme écailleuses, arrondies ou angu- leuses; toujours échancrée à la pointe, ou divisée en deux parties. Queue conique , très longue, arrondie le plus souvent dans toute sa longueur, à écailles distribuées par anneaux réguliers. Peau écailleuse, sans crêtes saillantes, à écailles du dos va- riables; le cou sans goitres ou sans fanon, mais le plus souvent marqué d'un ou plusieurs plis transversaux, garnis de tuber- cules, de granulations ou d'écaillesgrandes, de formes variables, simulant alors une sorte de collier; le dessou sdu ventre pro- tégé par des plaques constamment plus grandes, rectangulaires ou arrondies; le plus souvent des pores dans la longueur des cuisses et vers leur bord interne. Beaucoup de naturalistes se sont occupés du groupe des Lacertiens, et l'on sait que le genre principal de cette grande famille, celui des Lézards , était connu dans l'anti- quité la plus reculée. Parmi les zoolo- gistes qui se sont occupés de ces Reptiles , nous ne citerons que Linné , Laurenti , Lacépède, Oppel, MM. Merrem , Gray, Fit- zinger, Cuvier, Wagler, Wiegmann, et sur- tout MM. Duméril et Bibron, qui ont admis dix-neuf genres, savoir : Crocodilurus, Tho- ricle , NeusLiguros , Aporomerus , Salvator (Sauvegarde), Ameiva, Cnemidophorus, Di- crodonlus, Acranlus, Cenlropyx, Tachydro- mus , Tropidosaurus , Lacerta (Lézard), Psammodiomus, Ophiops, Calosaurus, Acan- thodactylus, Scapteirus et Eremia. Ces gen- res sont distribués dans deux subdivisions particulières : celles des Aulosaures (ou Lacertiens ) pleodonles , et celle des Auto- saures cœlodontes. Nous devrions dire quelques mots ici de LAC 119 l'analomie des Lacertiens, et parler surtout de leurs mœurs; mais nous croyons plus convenable de traiter ce sujet à l'article lé- zard {voy. ce mot) de ce Dictionnaire. Relativement à la distribution géogra- phique des Reptiles qui nous occupent, nous dirons que tous les Pléodontes sont propres au Nouveau -Monde , tandis que les Cœlo- dontes appartiennent, sans exception , aux anciens continents; car aucun vrai Lacer- tien n'a jusqu'ici été rapporté ni de la Nouvelle-Hollande ni de la Polynésie. (E. D.) *LACERTIFORMES. rept. — M. Pie- té t ( Traité de Paléont-. 11,1845) indique sous ce nom une famille de Sauriens fossi- les. (E. D.) LACERTINI , Oppel. rept.— Voy. la- certiens. (E. D.) LACERTINID^E , Gray. rept. — Voy. lacertiens. (E. D.) LACERTOIDES, Fitzinger. rept. — Voy. lacertiens. (E. D.) *LACIIANODES. bot. ph.— Genre de la famille des Composées-Sénécionidces, établi par De Candolle (Prodr., VI, 442). Arbre de l'île Sainte-Hélène. Voy. composées. LACHENALIA(nom propre), bot. ph. — GenredelafamilledesLiliacées-Hyacinlhées, établi par Jacquin (le. rar., t. 381-404). Herbes du Cap. Voy. liliacées. *LACHESILLA (nom mythologique). ins. — Genre de l'ordre des Orthoptères, tribu des Forficuliens , établi par Westwood (Mod. fos. ins) et réuni par M. Blanchard (Hist. des Ins.) aux Forficules proprement dites. Voy. forficuliens. LACHESIS(nom mythologique), rept. — Daudin ( Reptiles, V) l'a appliqué à un petit groupe d'Ophidiens formé aux dépens du grand genre Vipère. Voy. cemot. (E.D.) *LACI1ESIS (nom mythologique ). arach. — Ce genre, qui appartient a l'ordre des Ara- néideset àla tribu des Araignées, a éléétabli parSavigny, etaiosi caractérisé par M. Walc- kenaër: Yeux huit, presque égaux entre eux, les deux lignes très courbées en avant, les la- téraux antérieurs beaucoup plus rapprochés des mandibules que les intermédiaires de la même ligne; lèvre allongée, ovalaire, ar- rondie à son extrémité; mâchoires courtes, inclinées sur la lèvre, très dilatées à leur base, trèsévidées à leur extrémité externe, 720 LAC et se terminant en pointe cunéiforme ; man- dibules dont l'onglet est articulé en dehors et dont la pointe est saillante et contournée en bas; pattes fortes, propres à la course, la quatrième paire est la plus allongée. On ne connaît qu'une seule espèce dans ce genre africain , c'est la Lachésis perverse, Lache- sis parvenu Sw. Elle a pour patrie les envi- rons du Caire. (H. L.) *LACIINjEA (>.«Xv/)£t;, couvert de du- vet). Ins. — Genre de Coléoptères subpen- tanières, famille desïubifères (Cycliques), tribu des Clylhraires (Chrysomélines de Latreille), établi par nous et adopté par M. Dejean dans son Catalogue, où 12 es- pèces se trouvent mentionnées : 9 provien- nent d'Europe et 3 d'Afrique. Nous rap- portons à ce genre les Chrys. variolosa Lin., Clyt. longipes, bipunclala, hirta F., paradoxa , cerealis 01., etc., etc. Presque toutes ont le corps cylindrique. Les élytres sont de la largeur à peu près du corselet, «l'un jaune rougeàtre , avec 2 ou 3 points noirs ou bleus. La tète et surtout les mandibules sont moins développées que «nez les autres Clythraircs; tarses fort longs et élargis. (C.) LACIINiEA (aJ£'Ç» poilu). -ins. Genre de Coléoptères télramères, famille des Cur- culionidesgonatocères, établi par Schœnherr {Disp. melh., p. 59) avec une espèce du Cau- case, leL. crinilus, qu'il a fait entrer depuis dans le genre Larinus. (C.) *LACIIMIA (>*xvy>> duvet), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères , famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, créé par Serville (Annal, de la soc. enlom. de Fr., t. IV, p. 63) pour une seule espèce , la L. sub- cincla, qu'il suppose être originaire de Cayenne. (C.) ♦LACHNOLÈME. Lachnolaimus ().&»■. LAC laine; ).oupéç, gorge), poiss. — Genre de Pois- sons acantboptérygiens, de la famille des Labroïdes, établi par MM. Cuvieret Valen- ciennes (Hist. des Poiss., t. XIII, p. 274). « Ces Poissons ressemblent aux Labres pro- prement dits, par leurs lèvres, par l'ensembleJ de leurs formes, par la membrane qui des-! cend de leurs sous-orbitaires, par les écailles! de leurs joues, et les lanières de leur dor-| sale; mais on les distingue aisément aux! prolongements flexibles de leurs premiers! aiguillons dorsaux ; à leur ligne latérale pa-f rallèle au dos non interrompue; à leurs^ dents antérieures fortes, crochues, portées en avant et suivies d'une série de petites dents égales. Un caractère plus profond con- siste dans leurs pharyngiens, qui, au lieu d'être armés sur leur totalité, comme dans les Labres, de dents en forme de pavés, n'en ont que sur une petite étendue et sont cou- verts sur le reste de leur surface d'une membrane veloutée. » On connaît cinq espèces de ce genre; leurs teintes générales sont rouges, et presque toutes ont une tache noire sur la base de la dorsale à son bord postérieur. La principale espèce est le Lachnolèmb aigrette, L. aigula Cuv. et Val. , nommé vulgairement Aigrelle aux Antilles, où il vit. Il passe pour un excellent Poisson, dont la chair est blanche comme du lait et d'un goût délicieux. LACH\OPHORLS()axvo, duvet; «po'po;, qui porte), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Carabiques, tribu des Subulipalpes, établi par Dejean (Species gé- néral des Coléoptères, t. V, p. 28). 10 espè- ces, toutes d'Amérique, rentrent dans ce genre. Les types sont les L. pubescens, ru- gosus et pilosus (Esch.) de Dejean. Les Lavhnophorus sont petits, ornés de cou- leurs assez vives et couverts de longs poils ; leur tête est forte, et le corselet se rétrécit vers la base. (C.| *LACHIVOPODIUM i»/), duvet; isovç, ttoÔoç, pied), bot. ph.— Genre de la famille des Mélastomacées-Osbeckiées , établi par Blume (m FI., 1831, p. 477). Arbrisseaux de l'Inde. Voy. mélastomacées. LACHIVOPUS (kxwiçt cotonneux; ttov?, pied), ins. — Genre de Coléoptères télramè- res, famille des Curculionides gonatocères, 1 division des Biachy dérides, établi par Scbœn- LAC licrr (Synott. gen. et sp. Curculion., t. VI, part. 1, p. 380), et que l'auteur avait dési- gné précédemment sous le nom de Ptilopus, qu'il a dû abandonner comme ayant été employé avant lui pour un genre de Diptè- res. Sur les 27 espèces décrites et qui toutes sont originaires des Antilles, nous citerons les suivantes: L. aurifer, valgus F., chiro- graphus, luxurians et proteus 01. Le corps de ces Insectes est un ovale a\- longé ; les pattes, et surtout les postérieures, chez le mâle, sont couvertes en dedans d'une villosité très épaisse; le corps est revêtu «d'écaillés de couleurs métalliques souvent 1res brillantes. (C.) LACIIIVOSPERMLM ( >âXvv, , duvet ; cjtf'pma, graine), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Composées- Sénécionidées, établi par Wïlldenow (Sp., III, 1787). Arbris- seaux du Cap. Voy. composées. *LACH1\0STERNA (»/,, duvet; «rc/p- tiov, sternum), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu «des Scarabéides phyllophages, proposé par M. Hope (Coleopterist's Manual, 1837, p. 100), et qui a pour types les Melolontha 'luercicola et hirlicola Knodi, rentrant dans les genres Ancylonycha de Dejean, Hololri- ckiade Kirby et Athlia d'Erichson. Ce genre est composé de plus de 60 espè- ces américaines. II est caractérisé par des crochets de tarses doubles; la paire interne est isolée. (C.) LACHNOSTOMA (l-Â^Ô, duvet; ,*- X«-/i, duvet), bot. cr. — Division des Pézizes, qui embrasse les espèces dont la cupule est recouverte de poils plus ou moins ténus. Voy. pézize. Retz (FI. scand. prov., p. 328) a désigné, sous le nom de Laclinum agaricinum, le Pe- ziza virginica. (LÉv.) LACINIA. moll. — Humphrey , dans le Muséum calonnianum, a donné ce nom à un groupe de coquilles bivalves qui correspond exactement au g. Chama, tel queLamarck l'a réduit. Plus tard, l'auteur de ce g., dans un exemplaire corrigé de sa main , et que t. vu. LAC ". nous possédons, a changé ce nom contre < i1- lui de Gryphus : ni l'un ni l'autre n'ont été adoptés. Voy. came. (Des») LACIM1E et LACINHJRE. Lacinia. bot. — On nomme ainsi toute découpure irré- gulière, étroite et profonde que présentent certaines parties d'une plante. On donne le nom de lacinié à tous les organes floraux quioffrentees découpures. Ainsi les feuilles» les pétales, les stipules sont souvent laa- nie's. *LACIl\ULAIRE. Lacinularia (lacitiuln, lanière), svstol. — Genre établi par Schweig- ger pour un Systolide voisin des Tubicolaires et des Mélicertes. Les Lacinulaircs forment des groupes blanchâtres, arrondis , larges de 3 à 4 millim., réunis par une masse gélati- neuse commune. Le corps est en massue ou en entonnoir a bord très large, échancré d'un côté; il se termine par un pédoncule très long, contractile, engagé dans la masse gélati- neuse. La longueur totale est de 0""n, 7 5 ou 3/4 de millimètre ; on conçoit donc que les Laçi- nulaires , déjà visibles isolément à l'œil nu, ont dû être vues par tous les anciens obser- vateurs, quand elles forment des masses glo- buleuses flottant dans les eaux en tour- noyant ou fixées sur les herbes aquatiques, et comparées alors par Mtillcr à des nids de petites Araignées. Roesel et Ledermuller en ont donné des figures; Linné les nomma Hydra socialis et H. slentorea; Pallas en fit un Brachionus ; c'étaient des Vorlicelles pour Muller. M. Bory de Saint-Vincent les plaça dans ses genres Synanthérine, Stentorine et Megalotrochc. M. Ehren- berg adopta ce dernier nom d'abord ; mais plus tard il a voulu nommer La- cinularia les individus engagés dans une masse gélatineuse , et conserver le nom de Megalotrocha pour ceux qui sont isolés ou libres, mais cette distinction nous paraît sans importance; car les individus d'une même espèce continuent à yivre iso- lés après s'être développés dans une masse commune. Les Lacinulaires montrent bien leur appareil mandibulaire, situé au fond de l'entonnoir terminal , près de l'échar- crure du bord. Elles ont dans leur jeune âge deux points rouges oculiformes qu'on aperçoit déjà dans l'œuf, mais qui dispa- raissent plus tard , lorsque précisément l'a- nimal, nageant ou se mouvant isolément, *0 722 LAC dirait besoin d'être pourvu d'yeux. On trouve fréquemment les Lacinulaires dans lesrivièresdonllecoursestpeu rapide, entre les Potamogetons et iesCératophyllcs.(Duj.) LACIS (Àaxi;, déchirure), bot. ph. — Genre de la famille des Podoslemmées, établi par Lindley (/n/rod. edit., 11, p. 442). Herbes du Brésil. Voy. podostemmées. — Schreb., syn. de Mourera, Aubl. LACISTEMA (W«, déchirure; ont été retranchés. De plus, la mâchoire su- périeure porte, à l'extrémité antérieure, deux ou quatre crochets longs, arqués et pointu?. L'inférieure n'a qu'une seule rangée de pe- tites dents fines, aiguës, un peu crochues et serrées l'une contre l'autre. On y trouve sou- vent un ou deux crochets. Il y a un petit groupe de dents fines et petites sur le chevron du vomer, et une bande fort étroite sur le bord interne de chaque palatin. Us man- quent d'épines libres au-devant de l'anale. On ne connaît encore qu'une seule espèce de ce genre, le Lactaire délicat, L. delica- tulus Cuv. et Val., appelé par les colons de Pondichéry Pêche-Lait, à cause de l'excessive délicatesse de sa chair. Ce Poisson est ar- genté avec une teinte verdàtre sur le dos; sa caudale a un liseré noirâtre, et une pe- tite tache noire se remarque à l'échancrure de l'opercule. Sa taille est d'environ 24 à 25 centimètres. On le pêche pendant toute l'année dans la rade de Pondichéry. (J.) LACTARIUS, LACTIILULS (lactu*, lait), bot. cr. — Division du genre Agaricus (voy. ce mot) dont le professeur Fries a cru devoir former un genre. (LÉv.) LACTESCENT. Laclescens. bot. — On donne ce nom aux plantes qui renferment un suc laiteux (ex. : Lacluca virosa) . LACTIQUE (acide) (lac, lait), chim. — Syn. : Acide nancéique (Braconnot), Acide zumique (Thomson). Découvert par Scheele dans le petit lait, puis regardé comme de l'Acide acétique modifié par une matière organique, l'Acide lactique ne fut complè- tement déterminéque par Cerzélius, qui en démontra le premier la véritable nature. L'Acide lactique est un Acide bien dis- tinct, à propriétés bien tranchées, qui , d'après les travaux récents de MM. Bouinxn et Frémy, se forme toutes les fois que de- matières organiques azotées , soit végétales, soit animales, se trouvent modifiées par I f contact de l'air, de manière à éprouver unp sorte de fermentation qui, en raison du li- quide dans lequel on l'observe le plus ordi- nairement, a reçu le nom de fermentation lactique. L'Oxygène n'intervient donc que comme moyen de transformation de la ma- tière azotée en ferment, et le caséum(voy lait) est le corps le plus propre à subir ce changement. La substance qui doit fournir LAC LAC l'Acide lactique peut être une des matières végétales neutres ayant la même composi- tion que l'Acide, et en particulier le sucre de canne, le sucre de raisin, la dextrine, le sucre de lait [voy. lait). Or, comme ces corps ont la même composition que l'Acide lacliquelui-même.ou n'en diffèrent que parce qu'ils contiennent un peu plus ou un peu moins d'eau , il est évident que la fermen- tation lactique ne consiste qu'en un simple changement moléculaire, accompagné, sui- vant le cas, d'une perte ou d'une fixation ifeau. L'Acide lactique se retire le plus souvent du lait aigre, où il se forme aux dépens du sucre de lait. Bien préparé et concentré dans le vide jusqu'à ce qu'il n'y perde plus d'eau, il est incolore, de consistance siru- peuse, sans odeur, d'une saveur acide, mordante, qui diminue promptement par l'addition de l'eau dans laquelle il se dissout en toutes proportions. Sa densité à 4- 20% 5 = 1,215. Chauffé avec précaution, l'Acide lactique se sublime partiellement en une masse blan- che, concrète , d'Acide anhydre; la portion qui échappe à la sublimation se décompose à la manière des matières végétales. L'Acide lactique forme avec les bases, des sels neutres, tous solubles et la plupart incristallisables. Suivant MM. Gay-Lussac et Pelouzc, l'Acide concret anhydre aurait pour formule Ct2H8 O4. Dans les Lactates, il retiendrait 2 atomes d'eau; sa formule serait alors Cî2 H8 O4 -(- H2 0 ; et il serait isomérique avec le sucre de canne. EnOn , à l'état siru- peux , il renfermerait 4 atomes d'eau et aurait pour formule C>- H8 O4 -f H4 O2. Combiné avec le Fer à l'état d'oxyde, l'Acide lactique a reçu, dans ces derniers temps, quelques applications thérapeuti- ques. (A. D.) LACTUCA. bot. ph. — Voy. laitue. *LACL'NA (lacuna, fosse), moll. — Genre proposé par M. Turton , en 1828 , dan» le fom. 111 du Zoological Journal, pour un petit nombre de Coquilles qui, avant cette épo- que, étaient disséminées dans plusieurs genres auxquels elles ne sauraient apparte- nir. Les unes, en effet, sont rangées par Montagu, soit dans son genre Turbo, soit parmi les Hélices. D'autres étaient rangées parmi les Néritcs, et quelques unes, enfin,, plus allongées, étaient confondues parmi les Rissoa. Cependant toutes ces Coquilles, malgré la diversité de leurs formes , se réunissent par quelques caractères com- muns, dont M. Turton a senti la valeur: aussi, depuis la création du genre, il a été adopté par le plus grand nombre des con- cbyliologistes. Ce genre est caractérisé de la manière suivante: Animal ayant le corps allongé, tourné en spirale, rampant sur un pied ovalaire, élargi en arrière; tête allon- gée, proboscidiforme , terminée par une bouche longitudinale, garnie de lèvres épais- ses, et contenant à l'intérieur une langue cornée, filiforme, tournée en spirale et hé- rissée de petits crochets; deux tentacules contractiles, coniques, portant en dehors et à leur base un pédicule court, tronqué, ter- miné par l'organe de la vision. Coquille mince, spirale, conoïde ou sub- globuleuse, couverte d'un épiderme lisse, ayant l'ouverture entière ovale, obronde et à bords disjoints supérieurement; columelle aplatie, ombiliquée et présentant un sillon longitudinal, tombant à la partie supérieure de l'ombilic; opercule corné, paucispjiré. Le petit genre Lacuna est intéressant et mérite un moment de fixer l'attention. D'après les caractères que nous venons d'ex- poser, il est évident que, par son animal, il se rapproche beaucoup de celui des Littori- nes. En effet, dans les Lutorines, la tête est proboscidiforme; elle porte deux grands ten- tacules coniques, à la base desquels les yeux sont presque sessiles, tandis que, dans ies Lucuna, ces organes sont portés sur des pédicules courts. Quant à l'opercule, il pa- rait avoir la plus grande ressemblance dans les deux genres, tant par sa nature que par ses caractères extérieurs. Les Coquilles sont généralement petites; plusieurs sont minces et assez fragiles; elles n'ont point une forme constante, car on connaît des espèces à spire élancée, subturriculée, et d'autres à spire très courte et subglobuleuse. Ces deux extrémité* de la série se rattachent entre elles par des modifications dans lesquelles on voit la spire s'élever graduellement, et les Coquilles pas- ser ainsi de la forme globuleuse à la forme subturriculée. Les espèces allongées se rat- tachent incontestablement aux Liltorines, tandis aue les espèces globuleuses pourraient être confondues dans le genre Natice, et il y en a quelques unes qui se rapprochent sin- gulièrement des Néritines. Toutes ces Co- quilles sont caractérisées par une ouverture ovale, semi-lunaire, entière, dont le bord droit, minceet tranchant, tombeobliquement sur l'axe longitudinal. La columelle est assez large et assez épaisse, légèrement arquée dans sa longueur, présentant, comme dans les Notices, une surface presque plane ou creusée en sillon, que l'on voit pénétrer dans un ombilic étroit et profond, dépourvu de callosités. Toutes ces Coquilles sont épi- dermées, et cet épiderme est lisse, corné et assez épais vers le bord droit. On ne connaît encore qu'un petit nombre d'espèces de ce genre. Presque toutes sont des mers d'Europe et de l'Océan du Nord. Nous en connaissons quelques unes fossiles, pro- venant des terrains tertiaires. (Desh.) LACUNES, bot. — Voy. anatomie vé- gétale, LACUSTRES. Lacustres, zool., bot. — On donne ce nom aux animaux et aux plan- tes qui vivent dans les lacs ou sur leurs bords. LADAXUM. chim. — Voy. labdanum. *LADAS. moli. — M. Cantraine, dans la lre livraison de sa Malacologie méditerra- néenne et littorale, a proposé ce g. pour un petit Mollusque ptéropode, connu déjà de- puis longtemps sous le nom d'Atlanta Kerau- drenii. Il est à présumer que M. Cantraine renoncera à ce g. en présence des beaux tra- vaux de M. Souleyet sur le g. Atlante, tra- vaux par lesquels il est bien constaté que l'animal du g. Ladas ne diffère pas généri- quement de celui des autres Atlantes. Voy. ce mot. (Desh.) *L,ELIA , Steph. ins. — Syn. iïOrgya, Boisd. L.ELIA. bot. ph. — Voy. lélia. *LAÎMAIVCTUS (aoh,i.oç, gorge; Syxa) , j'étrangle). iu:pt. — Division des Stellions, d'après M.Wiegmann (Herp. Mexic, 1834). (E. D.) *L,EMARGUE. Lœmargus (W,u«pyoç , glouton), crust. — Genre de l'ordre des Si- phonostomes,dela familledesPeluxéphales, tribu des Pandariens, établi par M. Kroyer. Chez cette petite coupe générique , la carapace est bombée sans régions distinctes et confondue pour ainsi dire avec le premier LJFM 72; anneau thoracique. Le second et le troisième anneau sont au contraire distincts; ils sont courts et étroits ; le pénultième anneau est plus grand et porte en dessus un large bouclier dorsal élytroide, qui couvre une grande partie de l'anneau suivant; ce der- nier est très développé. Chez le mâle, il est complètement bilobé; chez la remelle , il se continue en arrière avec deux grandes lames élytroïdes, qui cachent toute la por- tion interne. L'abdomen est court et étroit, chez le mâle ; très grand, ovalaire et bilobé, chez la femelle. Les pattes sont toutes bi- ramées. Enfin, les tubes ovifères sont mul- tiples, reployés en forme d'anse, et cachés entre l'abdomen et le dernier bouclier tho- racique. La seule espèce connue est le L^mar- gue MUhiQUÉ , Lœmargus muricalus Kroyer. Cette espèce semble se plaire sur les môles. (H. L.) LiEMIPODES. Lœmipoda. crust. — Voy, LjEMODITODES. (H. L.) L^EMODIPODES. Lœmodipoda. crust. — Cet ordre, qui est le quatrième de I;i classe des Crustacés, a été établi par Latreillc pour recevoir un petit nombre de Crustacés confondus jusqu'alors avec les Isopodes, mais qui se rapprochent réellement davantage des Amphipodes et qui se distinguent des uns et des autres par l'état rudimentaire de toute la portion abdominale, laquelle est représentée seulement par un tubercule à peine visible. Le corps des animaux qui composent cet ordre, est cylindrique ou dé- primé; il se compose d'une tête très petite, suivie de six anneaux thoraciques distincts et d'un tubercule abdominal plus ou moins obscurément divisé en deux ou trois segments. Les antennes sont au nombre de quatre et ne présentent rien de particulier. La bouche est garnie d'un labre à peu près circulaire, d'une paire de mâchoires fortement dentées et dépourvues de tiges palpiformes, de deux paires de mâchoires lamelleuses et d'une paire de pattes -mâchoires pourvues de gran- des branches palpiformes, mais dont la con- formation varie du reste. Les anneaux tho- raciques ne recouvrent qu'à peine l'insertion des pattes et ne présentent pas de pièces épi- mériennes distinctes. Le nombre des pattes varie : tantôt on en compte sept paires, tan- tôt cinq paires seulement, et, dans ce der- nier cas, ce sont en général celles des troi- 726 LyEM sièmeet quatrième paires qui manquent, ou ne sont représentées que par un tubercule donnant insertion à des appendices lamel- leux ou vésiculeux. Les pattes de la première paire, fixées en général à la tête, et celles de la seconde paire, fixées au premier segment du thorax, se terminent par une main sub- chéliforme; les suivantes sont aussi armées d'une grifle flexible, et sont plus ou moins préhensiles. Des vésicules branchiales , ana- logues à celles des Amphipodes, naissent du second et du troisième anneau thoracique, quelquefois aussi du premier; maison n'en voitaucunvesiigeauxlroisderniers segments. Chez la femelle, il existe aussi, au second et au troisième anneau , des fouets lamelleux , qui, en se réunissant, constituent une poche ovifère. Enfin, l'abdomen, caché entre la base des pattes postérieures, est à peine visi- ble, mais porte néanmoins à sa face infé- rieure des appendices rudimentaires. Cet ordre, peu nombreux en espèces, est divisé par Latreille en deux familles natu- relles indiquées sous les noms de Lœmodipodes filiformes ou Caprelliens , et Lœmodipodes ovalaires ou Cyaniens. Voy. ces mots. (H. L.) LŒMODIPODES FILIFORMES. Lœmo- àipoda filiforma. crust. — Voy. caprelliens. LŒMODIPODES OVALAIRES. Lœmo- dipodaovalia. crust. — Voy. cyaniens. (H. L.) *LŒMOPHLOEUS ( Xcwpo's , qui mange avec voracité;

-/apôç, grêle), bot.ph. — Genre de la famille des Asclépiadées-Cy- nanchées, établi par E. Meyer {Comment. plant. Afr. austr. , 202). Herbes ou sous- arbrisseaux du Cap. Voy. asclépiadées. *LAGARliS (iaywpoç, grêle, mince), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Carabiques, tribu des Féroniens, formé par M. de Chaùdoir ( Tableau d'une nouvelle subdivision du genre Feronia, p. 10, 17), et qui a pour type les Arguior ver- nalis Fab. et cursor Dej. La première est répandue par toute l'Europe, et la deuxième n'a été trouvée que dans la France méridionale. (C.) LAG ASC A (nom propre), bot. va. — Genre de la famille des Composées Yerno- niacées , établi par Kunth (in Huiub. et Bonpl. Nov. gen. et sp. , IV, 24). Herbes ou sous-arbrisseaux de l'Amérique tropi- cale. On en connaît sept espèces, réparties LAG (27 en deux sections, nommées par Cavanillcs Lagasca et Nocca. LAG EN A (lagena, bouteille), moll. — Mauvais g. proposé par Klein, dans son Ten- tamen ostracologiœ, pour un certain nombre de Buccins , dont il compare la forme à celle d'une bouteille. (Df.su.) *LAGEIVARIA (lagena , bouteille), bot. ph. — Genre de la famille de Cucurbitacées- Cucurbitées, établi par Seringe (in Mem. Soc. hist. nat. Genev., III, 29, t. 2). Her- bes annuelles indigènes des régions chaudes de l'Asie et de l'Afrique. Voy. cucurbitacées. *LAGENELLE. Lagenella (lagena, bou- teille), infus. — Genre proposé en 1832 par M. Ehrenberg pour un Infusoire de la fa- mille des Cryptomonadines, et que nous laissons dans le genre Cryptomonas , dont il ne diffère que par un prolongement en forme de goulot à l'extrémité antérieure de son enveloppe membraneuse, ovoïde. Les Lagenel'es sont vertes , longues de 2 à 3 centièmes de millimètre , munies d'un point rouge oculiforme et d'un filament fla- gelliforme locomoteur. Elles se trouvent dans les eaux stagnantes entre les herbes aquatiques, et non dans les Infusions. (Duj.) ♦LAGEIVIAS (}.a>7)vtov, petite bouteille). bot. ph. — Genre de la famille des Gentia- nacées-Gentianées , établi par E. Meyer (Comment, plant. Afr. austr., 186). Herbes du Cap. Voy. gentianacées.* LAGENIFERA, Cass. bot. ph. — Syn. de Lagenophora, Cass. *LAGEN1!UM, Brid. bot cr.— Syn. de Pohlia, Hedw. *LAGENOCARPUS (^y-ovo;, bouteille : xaP7to'? , fruit), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Éficacées-Éricées , établi par Klotsch (in Linnœa, XII, 214). Arbrisseaux du Cap. Voy. éricacues. *LAGEI\iODERUS (Xa'ywa?, bouteille; <Σcpa, cou), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides or- thocères, division des Atlélabides, créé par M. Adam White (Newman the enlomologist, tom. I, pag. 1S3, pi. 1, f. 9), avec une es- pèce de Madagascar, L. gnomoides. (C.) LAGEXOPHORA (1«>*i»ay«s , lièvre; x£'>» main), ras. — Genre de Coléoptères subpen- tamères, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires , proposé par Dejean , dans sou LAG Catalogue , pour le Cerambyx araneiformis de Linné, espèce qui se rencontre dans pres- que toute l'Amérique méridionale. (C.) *LAGOCHIIJE (WSç, lièvre; xeHoç, lè- vre), ins. — Genre de Coléoptères pentamè- res, famille des Lamellicornes xylophiles,créé par Wiedmann (Zoologisches magasin, 1817 , tom. I, pag. 14). L'auteur lui donne pour type la Celonia Irigona de Fab., espèce ori- ginaire de Cayenne. (C.) *LAGOCHILUS f>y«s, lièvre; Xtttoç, lè- vre), bot. ph. — Genre de la famille des La- biées-Stachydées, établi par Bunge (ex Benlh. Labiat. Cil). Herbes de l'Asie centrale. Voy. LABIÉES. LAGOECIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères-Smyr- nées , établi par Linné ( Gen. n. 285). Her- bes des régions méditerranéennes. Voy. om- BELL1FÈRES. LAGOMYSOayoSç, lièvre; f*ù.:, rat), mam. — Groupe de Rongeurs, séparé du genre Lièvre par Pallas, qui leur avait donné le nom de Lepores ecaudati, et dont G. Cuvier (Tabl. élém. du R. anim., 1797) a fait un genre distinct. Les Lagomysontlesoreilles petites, le trou sous-orbitaire simple, les clavicules presque complètes, etla queue nulle. Lesillon de leurs grandes incisives supérieures est beaucoup plus prononcé que chez les Lièvres, de sorte que chacune d'elles paraît double ; les mo- laires ne sont qu'au nombre de cinq de chaque côté et à chaque mâchoire, la dent postérieure des Lièvres venant à manquer; la dernière molaire inférieure n'a sa cou- ronne formée que d'une seule surface el- liptique, sans aucun sillon. Tous les Lagomys se trouvent en Sibérie ; nous citerons principalement : Le Pika , Lepus alpinus Pallas, Lago- mys alpinus Desm., qui est d'un roux aunâtre, avec quelques longs poils noirs, et dont la taille ne dépasse pas 15 cen- timètres. Cette espèce vit en Sibérie, dans les montagnes escarpées, et habite les ro- ches les plus inaccessibles, au milieu des bois. Les Pikas se creusent des terriers; ils se rassemblent des provisions en été, et les cachent dans les fentes des rochers ; pour faire ce travail, ils se réunissent , dit- on , en petites troupes. L'Ogoton, Lepus ogotona Pal., Lagomys t. vu. LAG 729 ogotona Desm., qui est d'un gris pâle, ave? les pieds jaunâtres et le dessous du corps blanc. Plus grand que le précédent, il ne se trouve pas dans les mêmes régions; on le rencontre particulièrement au-delà du lacBaïkal, dans la Mangolie et dans les montagnes pierreuses de la Sélanga. Celte espèce ne sort guère que le soir ; elle se nourrit d'écorce d'Aubépine et de Bouleau, et surtout d'une espèce de plante du genre Véronique ; elle fait des provisions comme le Pika. Enfin une dernière espèce est le Sulgan. Lepus pusillus Pa 11 . , Lagomys pusillus Desm . , qui est plus petit que les précédents, dont le pelage est mêlé de gris et de brun, avec les pattes jaunes ; il a les mêmes mœurs, et se rencontre sur la lisière des bois de la Si- bérie. G. Cuvier a signalé (Oss. foss., t. IV) de> débris de Lagomys fossiles, qui ont él£ trouvés dans les brèches osseuses de Corse et de Sardaigne. (E. D.) LAGONYCHIUM f>y»s, lièvre; SwÇ, vix°î» ongle), bot. ph. — Genre de la famille des Mimosées-Parkiées , établi par Biebers- tein (Suppl. 288). Sous-arbrisseaux du Cau- case et de la Sénégambie. Voy. mimosées. LAGOPÈDE. Lagopus (Àayûç, lièvre; novs, pied: piedssemblables à ceux du Lièvre) ois.— Genre de la famille des Tétras (Tétrao- nidées), dans l'ordre des Gallinacés. Carac- tères : Bec robuste, court, convexe en des- sus, voûté; narines oblongues, cachées sous les plumes du front; pouce court, ne por- tant à terre que sur l'ongle , et surtout tar- ses et doigts entièrement recouverts d»i plumes, ce qui donne aux pieds de ces oi- seaux une apparence de similitude avec ceux du Lièvre. Les Lagopèdes doivent , sous plusieurs rapports, être distingués génériquement t ainsi qu'ont cru devoir le faire Brisson , Vieillot et quelques autres naturalistes; car ils présentent des caractères qui sont étran- gers aux autres espèces de la famille de* Tétras. Leur histoire naturelle mérite d'autanf. plus de fixer notre attention que ces oiseaux font partie de l'ornithologie européenne; leurs mœurs, d'ailleurs, ne laissent pas que d'offrir un certain intérêt. Les régions glaciales de l'Europe, d* 46* 730 LAG l'Asie et de l'Amérique , les cimes des mon- tagnes inaccessibles et couvertes de neiges sont les lieux où la nature a confiné les La- gopèdes; s'ils les abandonnent, ce n'est jamais que momentanément et dans un cas d'extrême urgence : c'est lorsque les neiges, devenues trop abotidantes, recouvrent, en s'accumulant, les végétaux dont ils se nour- rissent; alors seulement ils descendent du haut des monts pour chercher leur nourri- ture dans les endroits où une exposition fa- vorable maintient la végétation. Il est très rare que dans ces déplacements, occasion- nés par le besoin , ils descendent jusque dans les plaines. D'ailleurs ils ont tant d'a- mour pour leurs montagnes qu'ils se hâtent de les regagner lorsque le motif qui les leur avait fait abandonner cesse d'exister : ils en fréquentent les halliers, les buissons et les bosquets de bouleaux et de saules. La neige paraît être pour les Lagopèdes ce que l'eau est pour les Palmipèdes. L'hi- ver, ils la trouvent dans les régions moyen- nes , où ils descendent; par les beaux jours d'été, ils vont la chercher sur les monts qui en sont couronnés. Peu sensibles au froid , parce qu'ils sont pourvus, durant l'hiver, d'un duvet très épais qui recouvre immédiatement leur corps (duvetqui tombe à mesure que la chaleur s'accroît) , les Lagopèdes se roulent dans la neige. Ils s'y creusent même , au moyen de leurs pieds, des trous où ils se mettent à l'abri du vent, qu'ils .redoutent fort, et des pluies de neige. Ces trous sont encore pour eux des gîtes pour la nuit. Ainsi que tous les oiseaux du même or- dre, les Lagopèdes aiment la société de leurs semblables. Ils vivent en familles et demeu- rent réunis par troupes plus ou moins nom- breuses depuis le mois de septembre jus- qu'en avril ou mai. A cette époque, des affections d'une autre nature , celles que fait naître le besoin de se reproduire , dé- terminent la dissolution des familles ; les couples se reconstituent et se forment, s'é- cartent les uns des autres et se cantonnent. Un creux circulaire d'environ 20centimètres de diamètre, pratiqué au bas d'un rocher, au pied d'un arbuste , est tout ce qui con- stitue le nid des Lagopèdes. Les remelles commencent leur ponte dans le courant de juin. Le nombre d'oeufs varie selon le" M- LAG pèces : il est ordinairement de six à dix. Pendant tout le temps de l'incubation, les mâles veillent auprès des femelles. Ils rôdent sans cesse en caquetant autour du nid, ap- portent même de la nourriture aux cou- veuses; mais ils ne les remplacent pointdans leur pénible fonction. Celles-ci couvent avec tant d'assiduité, qu'on a pu quelquefois les prendre à la main, sans qu'elles songeassent à s'échapper. Le terme de l'incubation est environ de vingt jours. Les jeunes naissent couverts d'un duvet brun, noir et jaunâtre ; ils quittent le nid après leur éclosion, et suivent leurs père et mère, qui les défendent avec beaucoup de courage contre tout en- nemi qui les approche. L'accroissement des jeunes Lagopèdes est prompt. Ce rapide ac- croissement était nécessaire à des oiseaux destinés à vivre dans des régions où le froid se faitsenlir avec violence de très bonne heure. Les Lagopèdes mâles ont un cri fort, rau- que, qu'ils font entendre le malin, le soir, et quelquefois durant la nuit, surtout à l'é- poque des amours ; celui des femelles, beau- coup plus faible, ressemble au caquetagede nos jeunes Poules. Comme les Perdrix, les Lagopèdes se recherchent ; comme elles aussi, ils ont un vol lourd, et courent avec une grande rapidité ; comme elles enfin, ils cherchent leur nourriture à de certains mo- ments de lajournée : le matin , au lever du soleil, et le soir, une heure ou deux avant son coucher. Toutes les espèces ont à peu près le même régime. Elles mangent des baies, des bourgeons et des feuilles de di- verses plantes et arbustes , des Lichens et même des Insectes. La plupart d'entre elles ont un goût prononcé pour les jeunes pousses de Saules et de Bouleaux nains. Le caractère des Lagopèdes les porte à l'indépendance; ils ne peuvent s'accoutu- mer à la servitude; ceux que l'on cherche à élever périssent bientôt d'ennui. Après les oiseaux de proie , tels que les Faucons et les Aigles qui, dit-on , en dé- truisent beaucoup, l'ennemi que les Lago- pèdes ont le plus à redouter est l'homme. Leur chair, celle des jeunes surtout, est fort recherchée. Ces oiseaux passent pour un gibier délicat et savoureux, aussi leur fait-on une chasse assidue. L'e-pèce qui BM dans les trois royaumes unis de la Grande-- Bretagne nous est expédiée l'hiver par nos LÂG voisins d'outre-Manche , et celle de nos Al- pes et de nos Pyrénées arrive annuellement sur nos marchés, pendant la même saison, en nombre assez grand. Mille moyens sont employés pour détruire les Lagopèdes; mais le plus usité est le collet ou lacet. Les Groén - landais, les Tyroliens et les Grisons font usage de ces moyens pour les attraper. L'âge et la saison apportent de très grands changements dans les couleurs du plumage des Lagopèdes. A l'exception de celui d'Ecosse, (pii parait, quoi qu'en ait dit M. Temminck, conserver à toutes les sai- sons sa robe d'été, tous pendant l'hiver prennent un plumage blanc (I). Cette par- ticularité est, l'on peut dire, caractéristique du g. Lagopède. Ces oiseaux sont les seuls dans la famille des Tétras dont la livrée d'hi- ver dilTere de celle d'été. Ces différences ont produit de grandes erreurs en ornitho- logie : l'espèce de nos Alpes a été présentée sons presque autant de noms qu'elle prend de plumages divers. Pendant longtemps on n'a connu que trois espèces de Lagopèdes habitant l'Europe. Des recherches plus étendues ont conduit à la découverte de deux autres, de sorte qu'aujourd'hui ce g. se trouve composé des cinq espèces suivantes. 1. Le Lagopède ptarmigan, Lag. mutus Rich., Tetrao lagopus Lin. (Buff., pi. enl., 120et494).— Plumaged'été fauve, maillé et vertniculé de noir. — Plumage d'hiver d'un blanc pur avec un trait noir sur les yeux. — Habite les Alpes suisses, les Pyrénées où il est commun, quelques contrées du nord de l'Europe et de l'Amérique. 2. Le Lagopède hyperboré , Lag. Islando- rum Fabr. — Comme le précédent, sous le rapport des livrées d'été et d'hiver, mais en différant par un bec plus fort, par un irait sur l'œil plus large et plus long, et par une bande noire à la base de la queue, qui esteomposéede 18 pennes. — Habite l'Islande où il est très commun. I<) Montaigne, dans son chapitre de la Force de l'tmagi- le plumage des Lagopèdes, durant l'hiver, à l'impression que fait sur eux la neige. Il est probable que la musc de ce phénomène est tonte physique, et diffère par conséquent de celle que lui donne Montaigne. Eu effet, si elle n'est pas une conséquen. e de l'organisation particulière de ces oi- seaux , il faudrait expliquer pourquoi d'autres animaux qui, tomme eux, vivent dans les neiges, conservent cependant 'eurs couleurs lonque Ifs Lagopèdes les perdent. LAG 731 î 3. Le Lagopède des saules, Lag. Saliceti Richards. (Gould Budso/'Eur., part. 12).— Plumage d'été blanc en dessous, roux ta- cheté de blanc en dessus. — Plumage d'hiver entièrement blanc, sans trait sur l'œil.— Ha- bite le nord des deux continents, principa- lement en Europe , la Suède , la Hongrie et le Groenland. 4. Le Lagopède a doigts courts , Lag. brachydactylus Temm. ( Gould Birds of Europ., part. 20). — On ne connaît cette espèce que sous son plumage d'hiver. Elle se distingue du Saliceti par les tiges des pennes des ailes, qui «— A d'un blanc pur, et par ses doigts p!*-. courts. — Habite la Russie septentrionale. Pour Pallas , la couleur blanche des tuyaux des rémiges serait un attribut de certains mâles très vieux du Saliceti, et M. Schlegel dit avoir constaté que certains individus de cette dernière espèce avaient des doigts aussi courts que le Braclnjdactylus. 5. Le Lagopède rouge ou d'Ecosse, i.*g. ScoUcus Vieill. {Gai. des Ois., pi. 5$). — Cette espèce porte l'hiver comme l'été ïes mêmes couleurs. Elle est d'un roux foncé, vermiculé de fauve et de noir profond. Les plumes qui recouvrent ses doigts et ses tar- ses sont blanchâtres. — Habite uniquement les trois royaumes unis de la Grande-Bretagne. M. Kaup a détaché cette dernière espèce du genre Lagopus pour en faire, sous le ïiom d'Oraas.le type d'une section génériquedis- lincle. Le Lagopède des rochers , Lag. rupestris Gould, connu seulement d'après un individu tué en Angleterre, ne serait, d'après Richard- son et Schlegel , qu'un double emploi du Lagopède ptarmigan. (Z. G.) *LAGOPEZUS (À070S;, lièvre; WÇ*, plante du pied), ins. — Genre de Coléoptères té- tramères, famille des Cunulionides ortho- cères, division des Anthribides, proposé par Dejean et adopté par Schœnherr (Synon. gen. et sp. Curculion., t. V, p. 1, p. 189). Deux espèces font partie de ce genre : les L tenuicomis F., hirtipes Dej. La lre est ori- ginaire de Cayenne , la 2'' du Brésil. (C.) LAGOPUS. ois. — Nom latin du genre Lagopède. (Z. G.) *EAGORCHESTES (À^s , lièvre; ôP- xr>aT*),-, sauteur), mam.— M. Gould (Man. Macropod., 1,18-11) désigne sous cette dé- 732 LAG fromrnatron un groupe de Mammifères de division des Marsupiaux. (E. D.) LAGOSERIS (XajxJt, lièvre ; aipu;, espèce déplante), bot. ph.— Genre de la famille des Composées-Cichoracées , établi par Biebers- lein (Flor. 111,538). Herbes croissant dans l'Europe australe, dans les contrées voisi- nes de l'Asie et de la Méditerranée , et sur le Caucase. Les espèces de ce genre ont été réparties en deux sections nommées Pterotheca , Cass.,et Trichocrepis,Visian. Voy. composées. LAGOSTERNA {l«yû<;, lièvre; ©«pvov, sternum), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides phyllophages., formé par Dejean dans son Catalogue, avec une espèce du cap de Bonne-Espérance que Fauteur nomme L. flavofasciata. (C.) LAGOSTOME. LagostomaQ.<*yûs, lièvre; ©Top.», bouche), crust. — Genre de Tordre des Décapodes, famille des Cyclomélopes, îribu des Cancériens , établi par M. Milne- Edwards sur un petit Crustacé dont le bord antérieur du troisième article des pattes- mâchoires externes présente une échancrure îarge et profonde vers son milieu. La carapace est un peu ovoïde et bombée dans tous les sens; le front est incliné, avec les bords latéro-antérieurs très cour- bés en arrière. L'article basilaire des an- tennes externes est remarquablement sail- lant , et l'article basilaire des antennes ex- ternes n'arrive pas lout-à-fait jusqu'au front. Les pattes antérieures sontcomprimées, iné- gales, avec leurs pinces creusées au milieu; les pattes suivantes sont courtes et épineu- ses en dessus. La seule espèce connue dans ce genre est le Lagostome perlé, Lagosloma petiala Edw. Cette espèce se rencontre dans l'océan Atlantique et quelquefois aussi sur les côtes de la Bretagne. (H. L.) *LAGOSTOML'S {Uyûç, lièvre; oti^, bouche), mam. — M. Brook (Linn. trans., XVI, 1829) a désigné sous ce nom un groupe de Rongeurs voisin des Chinchilla. Voy. CHINCHILLA et VISCACHE. ( E. D.) LAGOSTOMUS. ins.— Voy. dermatodes. *LAGOTHAMNl!S , Nutt. bot. ph.— Syn. de Telradymia, DC. LAGOTHRIX (/ayûç, lièvre ; ePi£,queue). wam.— M. E. Geoffroy-Saint-Hilaire ( Tabl. Çuadrup. in Ann. Mus., XIX, 1812 ) a LAG créé sous le nom de Lagothrix un genre de Quadrumanes de la division des Singes pla- tyrrhinins; genre qui a été généralement adopté. Chez les Lagothrix, les membres ne sont pas très développés , et les maios antérieures sont pentadaclyles; les doigts sont de longueur moyenne, le second d'entre eux , ou l'indicateur, est même court; les ongles des mains antérieures sont un peu comprimés; ceux des mains posté- rieures sont encore plus comprimés. Chez ces Singes, la tête est arrondie; l'angle fa- cial est de 50 degrés. Leur pelage est doux au toucher, fin et presque laineux. Les Lagothrix habitent les forêts de l'A- mérique méridionale. Ils vivent par ban- des nombreuses, paraissent d'un naturel assez doux, et se tiennent le plus souvent sur leurs pieds de derrière. Ces animaux font entendre un cri particulier qui ressem- ble à un claquement , et qui leur a valu le nom de Gastrimargus, Spix. L'espèce la mieux connue de ce genre est le Lagothrix HumboldtiiE. Geoffr., (lococit.) Simia lagothrida Humb. 11 est haut de près d'un mètre ; son pelage est gris , les poils étant blancs, avec l'extrémité noire. Le poil de la poitrine est le plus long , et celui de la tête le plus court. La queue est plus longue que le corps. Cette espèce habite les bords du Rio-Guaviare, et probablement elle se trouve aussi à l'embouchure de l'Orénoque. Deux autres espèces de ce groupe qui sont moins connues sont les Lagothrix canus E. Geoffroy, et Gastrimargus infu- matos Spix. ( E. D.) *LAGOTIS (Woç, lièvre; oZc, ùroç, oreille), mam. — Genre de Rongeurs, créé par M. Bennett CProc. zool. Soc. Land., 1833). et assez voisin des Chinchilla et des Vis- caches. Voy. ces mots. (E. D.) LAGOTIS , Gaertn. bot. ph. — Syn. de Gymnandra, Pall. LAGRIA. ins.— Genre de Coléoptères hé- téromères, famille des Trachélides, tribu des Lagriaires, créé parFabricius (Synonyn. Ent., I, p. 124, sp. ins.,I, p. 159)etadoplé par Olivier, Latreille, Dejean, etc. Unecin quanlaine d'espèces rentrent dans ce genre etsontréparties sur tous les points du globe. JJous citerons principalement les Chry hirta , pubescens de Linné, L. lata, tomeri' tosa , villosa , obscura de Fab. et glabrato LAG 0!. Les deux premières et la dernière se rencontrent en France sur diverses feuilles d'arbustes. Les sexes diffèrent tellement de forme et de grandeur qu'on serait tenté de les séparer comme espèce. Les Lagria sont densement velues, etsimulent la mort lorsqu'on vient aies toucher. (C.) LAGRIAIRES. Lagriariœ. VUS. —Tribu de Coléoptères hétéromères, famille des Sté- nélytres, formée parLatreille.Ellene se com- pose que des trois genres Lagria , Statyra et Hemipeplus. Leur corps est allongé, plus étroit en avant, avec le corselet soit presque cylindrique ou carré, soitovoïdeou tronqué; .ours antennes sont insérées près d'une échancrure des yeux , simples , filiformes ou i grossissant insensiblement vers le bout , le plus souvent, ou du moins en partie, gre- nues, et dont le dernier article plus long que les précédents chez les mâles; leurs palpes sont plus épais à leur extrémité, et le der- nier article des maxillaires est plus grand, en triangle renversé. Les cuisses sont ovalai- reseten massue ; les jambes allongées, étroi- tes, avec lesdeux antérieures arquées. Le pé- nultième article des tarses est bilobé; les crochets n'offrent ni fissures ni dentelures. Nos espèces indigènes se trouvent dans les bois sur divers végétaux , ont le corps mou , les élytres flexibles, et font semblant d'être mortes lorsqu'on les a saisies. (C.) *LAGUNARIA. bot. ph.— Genre de la famille des Malvacées-Hibiscées , établi par Don (Syst. I, 483). Arbres de l'Ile Nor- folk. Voy. MALVACÉES. *LAGUNCULA ( laguncula , petite bou- teille), moll. — Nouveau g. proposé par M. Benson dans le tome IX des Armais of natural hislory pour de petites coquilles ca- ractérisées ainsi : Coquille turbinée , sub- globuleuse, à ouverture grande, entière et oblongue, à péristome interrompu; le bord gauche subréfléchi, percé d'un ombilic pro- fond et tortueux. D'après ces caractères, ce g. se rapprocherait considérablement du La- cuna de Turton. Ne connaissant ce g. que par la phrase qui le caractérise, nous ne pou- vons actuellement juger dé son mérite , et indiquer la place qu'il devrait occuper dans la méthode. Néanmoins , on présume déjà qu'il doitavoisiner les Lacunes et les Lilto- rines, et peut-être se confondre avec l'une ou l'autre. (Dnsii.ï LAI 733 LAGL\CLLARIA ( laguncula , petite bouteille), bot. ph.— Genre de la famille des Combrétacées-Terminaliées, établi par Gaert- ner ( III, 209, t. 217 ). Arbustes de l'Amé- rique tropicale. Voy. combrétacées. LAGLNEA. bot. pu. — Genre de la fa- mille des Malvacées Sidées, établi par Cava- nilles (Diss. , V, 279 , t. 1 36 ). Herbes an- nuelles croissant dans l'Asie et l'Afrique tropicale. LAGUiXOA. bot. pu. — Voy. llagunoa. *LAGUROSTEMON , Cass. bot. ph.— Syn. de Saussurea, DC. LAGURUS (la7u?, lièvre ; ovP«, queue). bot. ph. — Genredela familledes Graminées- Avénacées, établi par Linné ( Gen., n" 92 ). Gramens de l'Europe australe et de l'Asie méditerranéenne. Voy. graminées. LAHAl'A , Rœm. et Schult. bot. ph. — Syn. de Polycarpœa, Lam. LAICHE. Carex. bot. ph.— Genre extrê- mement nombreux de la famille des Cypé- racées et de la tribu des Caricées à laquelle il donne son nom , de la Moncecie triandrie dans le système sexuel. C'est l'un des grou- pes génériques les plus considérables qui existent parmi les phanérogames: en effet , dans son Enumeralio planlar., tom. II, pag. 368, M. Kunth n'en décrit pas moins de 439 espèces. Sur ce nombre considérable, la France seule en possède environ 90 es- pèces, ce qui en fait le genre le plus riche de notre Flore. Cependant, malgré son im- portance numérique, le genre Laiche n'a presque pas d'importance directe , les es- pèces qui le composent étant, à un très petit nombre d'exceptions près, entièrement inutiles ou même nuisibles. En effet, ces plantes , qui croissent pour la plupart dans les lieux humides et marécageux, au bord des fossés pleins d'eau, etc., ne donnent qu'un fourrage très grossier, fort peu nour- rissant, surtout après la floraison et à l'éta ? sec. A l'état frais, c'est à peine si quelque bestiaux consentent à les manger, pa exemple, les Vaches et les Bœufs; elle sont même nuisibles aux Moutons. On coii^ çoit dès lors avec quel soin on cherche à les empêcher d'envahir les prairies, dont le foin devient de qualité d'autant plus mauvaise qu'elles s'y trouvent en plus grande quantité. Les Laiches sont des végétaux herbacés 73?. LAI pourvus fréquemment d'un rhizome sou- terrain plus ou moins développé et assez souvent traçant. Le mode de végétation de ce rhizome consiste dans la production suc- cessived'un certain nombre de tiges aérien- nes terminées, qui durent trois ans et qui passent la première année à l'état de bour- geon souterrain, qui , la secondeannée, don- nent seulement des feuilles, qui fleurissent enfin la troisième année; les bourgeons qui donnent ces tiges aériennes se développent sans cesse en avant de la dernière existante, ctallongentainsi progressivementle rhizome par son extrémité antérieure. Les feuilles des Laiches sont tristiques , graminoïdes , sou- vent très larges, très souvent rudes sur leurs bords et sur l'angle saillant de leur carène médiane, quelquefois même fine- ment dentelées en scie au point de devenir fortement tranchantes. Ces feuilles ont in- férieurement une gaîne plus ou moins lon- gue qui embrasse la tige et qui, dans quel- ques cas , finit par se fendre plus ou moins par suiledu grossissement de cette dernière, ou par perdre, par la distension qu'elle éprouve, son parenchyme, et rester ré- duite à une sorte de réseau irrégulier formé par les nervures dans toute sa portion qui est opposée au limbe. Les fleurs sont réu- nies en épis axillaires et terminaux, tantôt solitaires, tantôt réunis en nombre varia- ble. Ces fleurs sont unisexuelles et grou- pées de diverses manières: tantôt les mâles et les femelles réunies dans un même épi qui est ainsi androgyne , tantôt celles de chaque sexe constituant des épis distincts et sépa- rés; ces épis unisexuels sont le plus souvent portés sur le même pied , les mâles a l'extré- mité de la tige, les femelles au-dessous; la plante est alors monoïque : plus rare- ment elle est dioïque. Ces épis présentent les bractées de leurs fleurs imbriquées éga- lement de tous les côtés. Ces bractées sont solitaires, uniflorcs; les fleurs mâles ont trois étamines ; les femelles ont un seul pistil dont l'ovaire est embrassé par une sorte d'enveloppe en petit sac ovoïde, ou- verte supérieurement , bicarénée, presque toujours bifurquée au sommet, qui consti- tue ce qu'on nomme ordinairement Vuhï- cule, le perigynium de M. Nées, le périan- the de M. Brown. Cet ulricule a été envi- sagé de manières diverses. M. Kunth l'a re- LAI gardé comme analogue à la glumelle supé- rieure ou parinerviée des fleurs des Grami- nées, dont les deux bords libres se seraient soudés l'un à l'autre. M. Bob. Brown la regarde comme appartenant a la rangée ex- térieure des folioles du périanthe de ces fleurs. D'autres enfin, se fondant sur ce que le genre Diplacrum de la même famille présente autour du pistil , non un ulricule, mais deux écailles latérales trilobées , caré- nées et rapprochées, pensent que cet ulri- cule des Carex est formé de même par deux bractées latérales, mais soudées entre elles par leurs bords. Le pisiil est surmonté d'un style à 2 ou 3 branches sligmatifères, al- longées. Le fruit est un akène lenticulaire, comprimé ou triangulaire, enveloppé par l'utricule accru. Les Laiches croissentprincipaletnent dans les parties humides et marécageuses, quel- quefois aussi dans les endroits secs et même sablonneux des parties tempérées et froides de l'hémisphère boréal; elles sont nom- breuses dans la zone intertropicale, où elles s'élèvent sur les montagnes et disparaissent presque des parties chaudes et basses; elles sonl encore peu nombreuses dans les con- trées extratropicales de l'hémisphère aus- tral. Leurs usages sonl 1res bornés. Ne pouvant les utiliser comme foin , on les re- cueille pour en faire de la litière et du fu- mier. Les grandes espèces servent à la con- fection de nattes et de grossiers tissus de paille. Enfin l'une d'elles, le Carex arena- ria, qui croît spontanément dans les lieux sablonneux et qui possède un rhizome tra- çant , susceptible de beaucoup de dévelop- pement, est employée a\ec assez de succès pour fixer les sables mouvants. On en plante quelques autres espèces au bord des fossés et des canaux dans un but analogue. Pour faciliter la détermination des espè- ces de ce vaste genre, on a cherché à y éta- blir des coupes nombreuses; mais ce poupe est tellement naturel et toutes les plantes qui le composent ont une organisation telle- ment analogue, quedeux seulement des di- visions proposées par divers auteurs ont été admises comme sous -genres par M. Kunth : les Vignca, Beichenb., caracté- risés parleur style biCde, et les Carex pro- prement dits, Beich., à style trifide. Les subdivisions secondaires ont été établies LAI seulement pour faciliter la détermination , et d'après des caractères peu importants, tels que le nombredes épis, leurs diverses com- binaisons dénombre, de sexes, etc. (P. D.) LAIE. mam. — Femelle du Cochon. *LAniODON,G.-R. Gray. ois — Synon. de Pogonias. Voy. bardican. (Z. G.) LAINE, zool., bot. — Voy. poil. LAIXEUX. Lanalus, Lanuginosus. bot. — Cette épi ihète s'applique à toute partie d'un végétal recouverte «l'un duvet analogue à la 'aine des animaux. Ex. : Stacliys lanala. *LAIKLS. ins. —Genre de Coléoptères pentamères , famille des Malacodermes , tribu des Atopites, créé par M. de Castel- nau (Histoire naturelle des animaux articu- lés, tom. I, p. 258), et composé d'espèces de taille assez petite de l'Amérique du Sud. (C.) LAIT. Lac. physiol.,chim. — Les animaux de la classe des Mammifères sont pourvus, ainsi que l'indique leur nom, de mamelles [voy. ce mot), organes sécréteurs particu- liers dont la position varie de la poitrine à l'abdomen, et dont le nombre est générale- ment en rapport avec celui des petits dont *e compose chaque portée. Ces mamelles , bien qu'existant chez les individus des deux sexes, n'accomplis- sent leurs fonctions que chez ceux du sexe féminin. Elles sécrètent le Lait , li- queur dont la composition est telle que tous les éléments nécessaires à la nutrition du jeune animal et à la formation de ses or- ganes s'y trouvent réunis, et que pendant les premiers temps de la vie, il suffit à l'a- limentation et au développement du corps (VOy. ALLAITEMENT et NUTRITION). Le Lait , de quelque animal qu'il pro- vienne, présente en général les propriétés physiques suivantes : il est blanc, opaque, légèrement odorant, d'une saveur douce et sucrée ; sa densité , toujours plus considé- rable que celle de l'eau, est de 1,036 en moyenne. A sa sortie des mamelles, le Lait est toujours alcalin ; il ne présente de réac- tion acide qu'accidentellement et par excep- tion. Tous les acides, quelque minime qu'en soit la quantité , y déterminent un coa- gulum que redissolvent les alcalis. L'al- cool en amène aussi la coagulation. Abandonné à lui-même dans un vase ou- vert et à la température ordinaire, le Lait LAI 735 de Vache, qui, comme le plus fréquemment employé, est par cela même le imeux étu- dié et le plus connu, se sépare en deux cou- ches bien distinctes : l'une, supérieure, for- mée d'une substance légère, épaisse, d'un blanc mat et même un peu jaunâtre, onc- tueuse, agréable au goût, c'est la crème; l'autre, inférieure, d'un blanc bleuâtre, plus fluide , et cependant plus dense, mais moins onctueuse, formée du Lait privé, à très peu près , de toute la matière grasse, c'est le Lait écrémé. La crème, agitée pendant un certain temps à une température de -f- 1 5, se prend en partie en une masse jaunâtre consistante, qui constitue le beurre. Le Lait écrémé, abandonné de nouveau à l'air libre, prend une saveur et une odeur acides; il éprouve la fermentation lactique, dont le résultat est la formation d'un coa- gulum blanc, mou, opaque, floconneux, na- geant dans un liquide transparent d'un jaune verdâtre. La portion coagulée est le caséum ou fromage ; la portion liquide est le sérum ou Petit-Lait. La fermentation lactique déterminée par le caséum présente des phénomènes remar- quables. Le Lait, abandonné à lui-même, s'aigrit; il s'y forme, avons nous dit, un coagulum formé de caséum; le liquide restant ou Petit Lait renferme du sucre de Lait, sub- stance cristallisablc d'une saveur douce et sucrée, que l'on peut obtenir par évapora- tion,et formant les 0,035 du Lait, plus quel- ques sels. Or, la coagulation du caséum est effectuée par l'acide lactique [voy. ce mot), et celui-ci a pris naissance en vertu d'une action que le caséum lui-même exerce sur le sucre de Lait. Ainsi le caséum , devenu ferment avec le concours de l'air , excite la conversion du sucre de Lait en acide lacti- que, qui, à son tour, détermine la coagula- tion du caséum. Le caséum fournit, par son incinération, 6,5 pour 100 de son poids de cendres, com- posées presque entièrement de phosphate de Chaux. Berzélius , dans son analyse du Lait de Vache, a obtenu les résultats suivants : Lait écrémé. Caséum avec traces de beurre. 2,600 Sucre de Lait 3,500 Acide la-tique et lactates . . . 0,600 73fi LAI Chlorure de potassium. . . . 0,170 Phosphate alcalin 0,023 Phosphate de Chaux ..... 0,230 Eau 92,875 Crème. Beurre 4,500 Caséum 3,500 Petit-Lait 92,000 Les mêmes principes se retrouvent, mais en proportions différentes, dans le Lait de tous les Mammifères. Quand on observe au microscope, avec un grossissement d'environ 300 fois, une goutte de Lait platée entre deux lames de verre, l'on aperçoit une multitude de particules sphériques , de petites perles nettement ter- minées dans leurs contours, brillantes au centre, et différant de grosseur depuis 1/500 de millimètre environ jusqu'à 1/120, et même au-delà (Donné, Cours demicrosco- pie). Ces globules, d'après l'auteur que nous venons de citer, appartiennent tous à l'élé- ment gras du Lait, qui n'est cependant point tout entier suspendu sous forme glo- buleuse , mais dont une certaine partie est restée à l'état de dissolution dans le sérum avec la matière caséeuse. Outre ces globules gras qui se trouvent abondamment dans la crème, et bien plus rares dans le Lait écrémé, ce dernier liquide contient une innombrable quantité de glo- bulins d'une ténuité telle , qu'ils peuvent échappera un examen superficiel, et qui appartiennent évidemment, par leurs pro- priétés, au caséum qui se trouve ainsi dans le Lait sous deux formes : en dissolution et à l'état de glubulins. En résumé, l'on peut considérer le Lait comme une sorte d'émulsion, composée : 1° d'une matière grasse, très divisée et sus- pendue à l'état de globules qui , en se réu- nissant à la surface du Lait, donnent nais- sance à la crème , et par suite au beurre ; 2° d'un sérum, tenant en dissolution une matière spéciale, azotée, spontanément coa- gulable (le caséum ), et de plus un peu de matière grasse, du sucre de Lait, des sels. On voit par celte définition combien le Lait se rapproche du Sang (voyez ce mot), et quelle analogie de composition et de pro- priétés présentent les deux liquides. En ef- fet, si on les filtre tous deux, l'on trouve. LAr des deux côtés : des globules suspendus, glo- bules très différents, il est vrai, par leur structure et par leur composition, mais moins étrangers les uns aux autres qu'on ne le croirait d'abord, les globules du Lait étant presque identiques avec les globulins du chyle , qui sont eux-mêmes les maté- riaux des globules sanguins ; puis, en disso- lution, une matière animale spéciale, azo- tée, caractéristique de chacun des deux fluides, la fibrine et le caséum, matières chimiquement analogues, et possédant tou- tes deux la propriété de se coaguler spon- tanément; enfin, également en dissolution, les se/set les divers matériaux nécessaires à la constitution des organes et à leurs fonc- tions. Ce rapprochement entre les deux li- quides est fécond en déductions physiolo- giques, surtout si l'on considère le rôle important que joue le Lait dans l'alimenta- tion et dans la nutrition. Les Laits le plus en usage dans nos cli- mats, et les seuls dont nous parlerons, sont fournis par les femelles des Ruminants do- mestiques ; ce sont ceux de Brebis, de Chè- vre, de Vache; vient ensuite celui d'A- nesse. Le Lait de Brebis ne diffère point , à la simple vue , du Lait de Vache ; de tous les Laits, il est le plus riche en beurre; mais ce beurre, jaune pâle , de peu de consis- tance, se rancit aisément. Le coagulum est abondant, gras, visqueux, et moins ferme que celui du Lait de Vache. Le Lait de Chèvre est plus dense que ce- lui de Vache, et moins gras que celui de Brebis. Il conserve une odeur et une saveur propres à l'animal , surtout vers l'époque du rut. C'est celui qui fournit le moins de beurre, mais le plus de fromage. Le beurre, constamment blanc , est ferme , d'une sa- veur douce et agréable : il se conserve long- temps frais. Le fromage, très abondant, est assez consistant et comme gélatineux. Le Lait de Vache contient moins de beurre que celui de Brebis , mais plus que celui de Chèvre; le fromage y est aussi moins abondant, mais les principes s'en séparent avec plus de facilite. Le Lait de Vache , tel qu'on l'obtient le plus ordinairement, peut être regardé, à quelques égards, comme un produit artifi- ciel ; la sécrétion en est favorisée, enlrete- LAI nue au-delà des limites naturelles, par des moyens factices, par un régime forcé : aussi les différences qu'il présente sont-elles nom- breuses ; elles portent surtout sur la cou- leur, la saveur, l'odeur, la consistance, la quantité ou le rapport des principes cons- tituants ; et ces différences dépendent de la race de l'animal, de son âge, de son état physiologique, de sa nourriture, de ses ha- bitudes, du climat, de la saison, des varia- tions atmosphériques, etc. Le Lait d'Anesse a beaucoup d'analogie avec celui de Femme, dont nous parlerons après; il donne une crème qui n'est jamais ni épaisse, ni abondante; il contient aussi ntoins de matière caséeuseque ceux de Va- che, de Chèvre, de Brebis , et cette ma- tière est plus visqueuse. Le Lait de Femme, enfin, parait être l'un des plus riches en matière grasse et en sucre de Lait, mais il contient très peu de caséum. Il est à remarquer que les différents Laits que nous venons de citer sont très faciles à reconnaître à la simple vue, et encore plus à la saveur et au goût , mais qu'ils se res- semblent tellement par les caractères mi- croscopiques que toute distinction est alors presque impossible. En effet, le Lait, quelque soit l'animal qui le fournisse, présente tou- jours des globules nageant dans un liquide, et ces globules n'offrent aucun trait carac- téristique ( Donné, loco citato). Il n'y a de ilifférence que dans leur quantité; mais ce signe lui-même n'offre rien de positif, puis- qu'il est telle circonstance qui peut augmen- ter lesglobulesdans tel Lait, et les diminuer dans tel autre. En général, le nombre des globules con- tenus dans le Lait en représente assez bien la richesse et les qualités nutritives; c'est- à dire que plus un Lait renferme de glo- bules, plus il est riche et substantiel, le ca- séum et le sucre se trouvant eux-mêmes en proportion avec la quantité de ces globules, qui, comme il a été dit, constituent la par- tie grasse et butyreuse du liquide : aussi l'on conçoit comment l'observation micros- copique peut permettre d'apprécier les qualités du Lait soumis à l'observation. Ce- pendant, comme il est difficile de recourir au microscope toutes les fois qu'il devient nécessaire de constater ces qualités, l'on a LAI 737 inventé sous les noms de lactomètre, de ga- lactomètre, de lactoscope, etc., des instru- ments avec lesquels on arrive , plus ou m 4 us sûrement, au but proposé. Les usages du Lait sont généralement connus; première nourriture de tous les jeunes Mammifères, il est devenu l'un des plus précieux aliments de l'homme, soit en santé, soit en maladie; il sert à la prépa- ration du beurre , et de ces innombrables variétés de fromages dont se nourrissent des populations entières. (A. Duponchel.) On a donné vulgairement le nom de Lait à des plantes, blanches dans quelques unes de leurs parties, ou remplies d'un suc ayant l'apparence du Lait. Ainsi l'on appelle : Lait d'Ane, le Laitron commun; Lait battu, la Fumeterre officinale; Lait de Cochon, une espère d'ilyoseris; Lait de Couleuvre, YEuphorbia cyparis- sias ; Lait d'oiseau, l'Ornithogale blanc; Lait doré, VAgaricus deliciosus; Lait de Sainte-Marie, le Carduus maria- nus, etc. LAITANCE ou LAITE, poiss. — Nom donné aux testicules des Poissons. Voy. ce mot. LAITERON. bot. ph. — Voy. laitron. LAITEUX. Lacteus, Lactifluus. bot. — Syn. de Lactescent. LAITON, min. — Voy. cuivre. LAITRON. Sonchus. bot. — Genre de la famille des Composées-Chicoracées, sous- tribu des Lactucées, de la Syngénésie poly- gamie égale dans le système sexuel. Il se compose d'environ 50 ei pères, dont les unes sont herbacées, d'autres frutescentes, ou même formant de petits arbres. Parmi les premières, il en est qu'on peut qualifier de cosmopolites, tandis que, au contraire, les espèces ligneuses sont resserrées entre des limites étroites, presque toutes habitant l'archipel des Canaries et l'île de Madère. Ces plantes sont généralement de forme très changeante, ce qui en rend quelquefois la détermination difficile; leurs feuilles sont alternes, pinnatifides ou roncinées; leurs fleurs sont jaunes ou bleues, réuniesen grand nombre dans un même capitule, dont l'in- volucre est formé de bractées sur plusieurs rangs et imbriquées, souvent renflé à sa base. Le réceptacle est plan , nu , fovéolé. 738 LAI Les akènes qui succèdent aux fleurs sont uniformes , non prolongés en bec, compri- més, à petites cotes longitudinales , et sou- vent à rangées transversales de petits tu- bercules, couronnés par une aigrette ses- sile molle, très blanche, formée desoies très fines sur plusieurs rangs, réunies par faisceaux à leur base. Parmi les espèces de ce genre , il en est deux qui peuvent compter parmi les espèces les plus vulgaires de notre flore; ce sont les Sonchus arvensis et oleraceus, espèces très polymorphes et fort voisines l'une de l'autre, dont la dernière est quelquefois utilisée, à l'état jeune, comme plante potagère. Parmi les autres Laitrons de la flore française, le Sonchus maritimus , qui croît dans les lieux salés, le long de la Méditerranée et de l'O- céan , et le long des lagunes et des fossés remplis par l'eau de mer, se fait remarquer par ses beaux capitules de fleurs jaunes, tandis que les S. alpinus et Plumieri for- ment de grandes et belles plantes qui, par leur hauteur, leur feuillage frais et élégam- ment découpé, surtout par leurs grands ca- pitules de fleurs bleues, figureraient avan- tageusement dans les jardins. On trouve aujourd'hui dans les jardins, comme plantes d'orangerie, quelques unes des espèces à tige frutescente des Canaries et de Madère. (P. D.) LAITUE. Lactuca (lac, lait, à cause du suc laiteux de ces plantes, ou parce qu'on a cru qu'elles donnaient du lait aux nour- rices), bot. pu. — Genre de plantes de la famille des Composées-Chicoracées, delà Syngénésie polygamie égale dans le système sexuel. Ce genre important par le nombre des espèces qu'il renferme (environ 60), et surtout par le rôle que jouent quelques unes d'entre elles comme alimentaires et médicinales, se compose de plantes herbacées, remarquables par l'abondance de leur suc laiteux qui s'écoule de la moindre blessure faite à l'une quelconque de leurs parties ; leurs feuilles sont le plus souvent glabres, en- tières ou sinuées-pinnatifides, assez fréquem- ment pourvues d'aiguillons le long de leur côte médiane; leurs capitules sont ordinai- rement nombreux et réunis en panicule, renfermant chacun un nombre variable et souvent faible de fleurs jaunes, bleues ou purpurines. L'involucre est cylindrique, LAI formé de bractées imbriquées sur 2 i ranps, dont les extérieures plus courtes imitent presque un calicule. Le réceptacle est nu. Les fruits sont comprimés, aplatis, sans ailes, se prolongeant brusquement à leur extrémité en un bec filiforme. Ces plantes habitent presque toutes notre hémisphère boréal. Tel qu'il est circonscrit et caractérisé dansle Prodromus, que nous avonssuivi dans ce qui précède, le genre Laitue se partage en deux sous-genres, dont le premier (Sca- riola), qui correspond au genre Lactuca de Cassini, comprend toutes les espèces dont nous aurons à nous occuper ici , et se dis- tingue particulièrement par le bec allongé qui termine ses fruits; dont le second (My- celis, Cass.) est caractérisé par le prolonge- ment de ses fruits deux ou trois fois plus court que ceux-ci. C'est à ce dernier qu'ap- partient le Lactuca muralisDC. (Prenanthes muralis Lin.). Parmi les diverses espèces de Laitues, les plus importantes à connaître sont, sans contredit, les espèces cultivées comme po- tagères et qui jouent un rôle si important dans nos jardins. Le nombre des variétés qu'elles ont fournies est très considérable et dépasse 150. Ces variétés nombreuses rentrent dans une seule espèce linnéenne, le Lactuca saliva Lin.; mais les botanistes modernes n'ont pas cru que toutes se ratta- chassent à une souche commune, et ils les ont partagées en quatre espèces distinctes dont voici les caractères distinclifs: 1. Laitue laciniée, Lactuca laciniata Roth. Feuilles inférieures pinnatifides, presque laciniées, les supérieures roncinées ; lobes inférieurs stipu.laires ; tous les lobes sont allongés et obtus; côte médiane dé- pourvue d'aiguillons ; tige paniculée au som- met; feuilles florales en cœur, aiguës. Cette Laitue est connue dans les jardins potagers sous le nom de Laitue- É pinard; sa feuille est découpée de manière assez analogue à la feuille du Chêne. Comme elle repousse lors- qu'on l'a coupée, elle rentre parmi les va- riétés que les jardiniers ont nommées Lai- tues à couper; elle possède même celle qua- lité a un degré éminent, puisqu'elle peut être coupée ainsi plusieurs fois et qu'elle repousse constamment. 2. Laitue crépue, Lactuca crispa DC. LAI Feuilles radicales non concaves, portant sous leur côte médiane quelques poils épars ; les caulinaires inermes dans cette même par- tie; toutes sinuées, crénelées, ondulées et crépues; tige paniculéeau sommet; feuilles florales en cœur, très entières. Peut-être, dit De Candolle, n'est-ce qu'une variété de l'es- pèce précédente résultant de la culture. Elle est connue dans les jardinssous les noms de Laitue frisée, Crêpe, etc. 3. Laitue pomuée, Lacluca capitata DC. Feuilles radicales concaves, bullées, presque arrondies, à côte médiane sans aiguillons à sa Tace inférieure ; sa tige florifère est courte, paniculée. On possède, dans les jardins po- tagers, un grand nombre de variétés de Laitues pommées qu'on distingue en deux grandes catégories : celles de printemps et celles d'été. Ces variétés diffèrent beaucoup entre elles par leur grosseur, par la teinte verte plus ou moins foncée, blonde, rou- geàtre, tachetée, de leurs feuilles; par la cou- leur blanche ou noire de leurs graines, par les plissements et les boursouflures de leurs feuilles, etc. 4. Laitue cultivée, Lacluca saliva Lin., DG. Cette espèce, telle qu'elle est caractéri- sée dans le Prodrome, ne répond plus qu'à la première variété de l'espèce de Linné Ses feuilles sont dressées, oblongues, rétré- cies à leur base , peu ou pas concaves, à côte médiane lisse; sa tige florifère est al- longée, feuillée. Elle fournit à nos jardins maraîchers la nombreuse catégorie des Laitues romaines ou des Chicons, parmi les- quelles il existe des variétés de couleur tant dans les feuilles que dans les graines, de précocité, de volume, etc. Une culture intelligente et des soins assidus donnent aux variétés de Laitues cultivées des qualités nombreuses qui en doublent le prix, et grâce auxquelles elles constituent la presque totalité de nus sala- des. Abandonnées a elles-mêmes, elles au- raient une saveur amère , désagréable, et une dureté qui ne permettraient guère de les utiliser comme aliments; mais, grâce à la rapidité extrême de développement que l'on détermine en elles, grâce surtout a l'étiolement plus ou moins complet de leurs feuilles qu'on obtient en les liant, on adou- cit leur saveur, on attendrit leur tissu, et l'on augmente considérablement leur vo- LAT 733 lume et leurs dimensions. C'est dans les traités d'horticulture pratique que l'on doit chercher les détails de cette culture qui constitue une branche si importante et si productive de l'art des maraîchers. Les nombreuses variétés de Laitues cultivées fournissent avant la floraison un aliment sain, de facile digestion, rafraîchissant et quelquefois légèrement laxatif. Mais lorsque leur tige monte pour la floraison , elles cessentd'être comestibles: cependant, même alors, Boucher a dit que leur tige pou- vait encore servir d'aliment, après avoir été dépouillée de ses parties dures extérieures et coupée en morceaux. Arrivées à l'état adulte et à la floraison, les Laitues présentent un nouvel intérêt comme plantes médicinales; alors, en effet, elles contiennent une quantité considérable d'un sucblanc, laiteux, qui coule abondam- ment par les moindres blessures, surtout aux heures les plus chaudes de la journée. Ce suc est d'une amertume très prononcée ; après sa sortie de la plante, il se concrète en une matière brune, d'une odeur vireuse, qui est connue et fréquemment employée sous le nom de Thridace. On obtient ce suc en quantité plus considérable en faisant à la plante une série d'incisions succes- sives. Quelquefois, au lieu de faire couler ce suc et de le recueillir, on écrase la plante elle-même et on en exprime le suc, qu'on fait ensuite évaporer. On obtient ainsi le Lactucarium des Anglais, dont les effets sont inférieurs a ceux du suc con- crète Celui-ci, ou la Thridace, après avoir étéemployé par les médecins de l'antiquité, avait été négligé par les modernes. Ce n'est guère que dans le commencement de ce siècle, et même récemment, qu'on a de nouveau reconnu et préconisé ses pro- priétés calmantes, et qu'il a pris dans la thérapeutique un rang important. C'est surtout à un travail de François (Arcldv. gêner, de médec. , juin 1825) que l'on doit de connaître avec précision l'usage et le mode d'action de cette substance. De- puis ce médecin , et grâce aussi a des ob- servations récentes, on sait aujourd'hui que la Thridace est un médicament essen- tiellement calmant et anodin , qui agit d'une manière analogue a l'opium, mais sans qu'on ait à redouter de lui les acci- 760 LAI dents que produit quelquefois ce dernier; cl le est, en effet, dépourvue de tout effet narcotique, et de plus elle .n'irrite pas l'estomac : aussi son usage est-il très ré- pandu. On prépare encore une eau distillée de Laitue qui en ire dans la composition de di- verses potions calmantes; enfin on fait avec les feuilles de ces plantes cuites des cataplasmes éinollients et rafraîchissants. 5. Tout récemment M. Vilmorin a pro- posé d'introduire dans la culture maraî- chère la Laitue vivace, Lacluca perennis Lin. , que l'on mange dans quelques par- ties de la France où elle croît communé- ment, et où on la regarde comme un bon aliment . quoiqu'on ne l'emploie ainsi qu'a l'état spontané. On mange alors les pousses blanches et tendres qui poussent au prin- temps sur les racines coupées et enter- rées préalablement par la charrue. La Laitue vivace est une jolie espèce glabre et inertne dans toutes ses parties, dont les feuilles sont profondément pinnatifides , à lobes aigus, dentés à leur bord supérieur, dont les fleurs sont grandes et belles , d'un bleu légèrement purpurin. 6. La Laitue vireuse , Lacluca virosa Lin. , est la dernière espèce de ce genre sur laquelle nous devions attirer un in- stant l'attention. Elle est extrêmement voisine de la Laitue sauvage, dont elle ne forme peut-être qu'une simple variété. Elle s'élève a environ un mètre. Sa tige, dressée , porte souvent, à sa partie infé- rieure, des soies très roides ou des ai- guillons: elle est rameuse et paniculée dans sa partie supérieure ; ses feuilles sont embrassantes, horizontales, pourvues en dessous de piquants le long de leur côte médiane, dentelées sur leurs bords, sa- gittees à leur base, obtuses à leur som- met ; les inférieures sont sinuées; ses fruits se terminent par un bec allongé. Cette espèce croît dans les champs, le long des haies et des murs , dans les par- ties moyennes et méridionales de l'Eu- rope. Elle a une odeur forte et désagréable qui rappelle celle de plusieurs Solanées. dont elle a également les propriétés nar- cotiques prononcées à un haut degré : aussi l'extrait qu'on en obtient est-il sub LAI stitué fréquemment à l'opium. Les méde» tins grecs l'employaient déjà pour calmer les douleurs, contre les affections nerveu- ses, l'hydropisie, etc. Dans la médecine moderne, elle est usitée pour combattre les mêmes maladies; elle a été parliculiè- ment préconisée contre l'hydropisie ascite et contre l'angine de poitrine, pour la- quelle Schlesinger l'a donnée comme un spécifique presque certain. M. Orfila a fait plusieurs expériences sur les effets toxiques de la Laitue vireuse ; il a reconnu que son extrait, administré à des chiens, à la dose de 8 grammes environ , déterminait toujours un empoisonnement mortel, et qu'il agissait plus énergiquement encore lorsqu'on l'introduisait par injection dans les veines; d'un autre côté, il a vu que ses feuilles fraîches avaient une action presque nulle sur les mêmes animaux , puisqu'on pouvait leur en faire manger jus- qu'à 7 et S00 grammes sans qu'ils en éprou- vassent de fâcheux effets. On substitue assex souvent la Laitue sauvage à la Laitue vi- reuse, dont elle possède a peu près les pro- priétés, soit par fraude , soit dans les lieux où celle-ci est peu commune ou rare. (P. D.) On a encore donné le nom de Laitue à des plantes tout-à-fait différentes de celles auxquelles s'applique spécialement ce mot. Ainsi l'on appelle vulgairement: Laitue d'Ane, les Cardères et les Char- dons; Laitue d'Anguille , quelques espèces d'Ulves; Laitue de Brebis, les Mâches ou Valéria- nelles ; Laitue de Chèvre, quelques espèces d'Eu- phorbes; Laitue de Chien, le Chiendent ou Pissen- lit commun ; Laitue de Cochon, l'Hypochéride fétide; Laitue de Grenouille, le Polamot crépu; Laitue de Lièvre, le Lai trou commun; Laitue marine, des Ulves et des Euphorbes; Laitue de muraille, un Sixymbrtum, des Prenaulhes et des Lailrous. LAITLE. moll. — Nom vulgaire et mar- chand d'une espèce de Murex, le M. saxa~ Mis. LAITUES, Adans. bot. pu. — Syn. de Chicnrâcecs. *LAILS ! nom mylhoiogiqne). tus.— Genre LAM n bas; ia langue est de forme ovale , el attachée presque jusqu'à son extrémité à la mâchoire inférieure... Je n'ai pu trouve! d'oreille dans aucun, pas même un trou assez fin pour pouvoir y introduire un sty- let. Il y a deux bras ou nageoires placés à l'origine de la tête, qui n'est distinguée du tronc par aucune espèce de cou, ni par des épaules sensibles; ces bras sont à peu près cylindriques, composés de trois articulations principales, dont l'antérieure forme une es- pèce de main aplatie, dans laquelle les doigts ne se distinguent que par quatre on- gles d'un rouge brun et luisant; la queue est horizontale comme celle des Baleines, et elle a la forme d'une pelle à four. Les fe- melles ont deux mamelles plus elliptiques que rondes , placées près de l'aisselle des bras. La peau est un cuir épais de 6 lignes sous le ventre, de 9 lignes sur le dos, et de 1 pouce 1/2 sur la tête. La graisse est blanche et épaisse de 2 à 3 pouces ; la chair est d'un rouge pâle et plus délicate que celle du Veau. 11 vit d'herbes, et se trouve à l'embouchure du fleuve Niger, c'est-à-dire du Sénégal. » Ce Lamantin se trouve non seulement à l'embouchure du Sénégal , comme le dit Adanson, mais encore sur toute la côte oc- cidentale d'Afrique, depuis ce fleuve jus- qu'à la Guinée méridionale. Quant à ceux que quelques voyageurs disent avoir ren- contrés sur les côtes de Madagascar, il est certain qu'il faut les rapportera l'espèce du Dugong , quoiqu'ils leur donnent le nom de Manate, A la description qu'Adanson adonnée, on peut déjà juger que cet animal doit former une autre espèce que celui d'Amérique. En effet , nous voyons que sa taille est moitié plus pente, sa couleur plus foncée, les ma- melles plutôt elliptiques que rondes , le trou auditif plus petit, la queue moins tron- quée au bout. Si ensuite on compare le squelette de la tête de ces deux animaux, on trouvera, selon G. Cuvier, que celui du Sénégal a la tête proportionnellement plus courte; les intermaxillaires longs et plus larges en avant des maxillaires; l'apophyse zygomalique du temporal bien moinsélevée; les frontaux beaucoup plus bombés; les crêtes pariétales bien moins rapprochées ; LA M 7Z.7 l'os de la pommette sensiblement moins étendu; la mâchoire inférieure singulière- ment plus courte, plus épaisse, et son bord inférieur beaucoup plus courbé. Il résulte de tout ceci, que si le Laman- tin du Sénégal n'est pas une espèce distincte, c'est au moins une variété très tranchée. Quant aux mœurs de cet animal, tout ce qu'on en sait est que non seulement il se trouve à l'embouchure des fleuves, mais en- core le long de leur cours, à une très grande distance de la mer, dans les lacs, etc. Se- lon Dapper, il pousserait des cris effrayants quand il serait blessé, et sa chair, très grasse et fort bonne, ressemblerait à celle du Cochon ; on la salerait pour la conserver, mais quelquefois cette nourriture ne serait pas sans inconvénient pour les marins. En- fin, l'abbé Dumannet dit, au contraire, qu'elle est fort saine, et que les nègres l'ai- ment avec passion , ce qui est cause qu'ils font une guerre soutenue à ces animaux et en diminuent beaucoup le nombre. 3. Le Lamantin a large museau, Manalus latirostris Harlan, est une espèce fort dou- teuse, établie par M. Harlan sur quelques os de la tête, fort endommagés, et trouvés en Amérique, sur le rivage de la mer, où les flots les avaient jetés. Ce Manate, s'il exis- tait, habiterait le golfe du Mexique et la mer des Antilles. (Boitard.) LAMANTINS FOSSILES, paléont. — Voy. METAXYTHERIUM. LAMARCHEA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Myrtacées, établi par Gaudichaud {in Freycinet, 483, t. 110). Arbres de la Nouvelle-Hollande. Voy. myp.- tacées. LAMARCKEA, Pers. bot. pu. — Syn. de Marckea, L.-C. Rich. LA1WARCKIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées -Festu- cacées, établi par Mœnch (Meth., 201). Gn> mens des régions méditerranéennes. Voy graminées. — Hortul.,syn. d'Elcr dendroiu Jacq. — bot. cr. — Oliv. , syn. de Codium, Stackh. LAMBERTIA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Protéacées-Grévil- lées, établi par Smith (inLinn. Transact., IV, 214, t. 20). Arbrisseaux de la Nou- velle-Hollande. Voy. protéacées. LAMBIS. moll. — Nom vulgaire d'une 7^8 LAM grande espèce dePtérocère, Pteroccra lam- bis de Lamarck. Voy. ptérocèiœ. (Desh.) LAMBIIE. Lambrus. crust. — Genre de l'ordre des Décapodes brachyures, de la fa- mille des Oxyrhynques, de la Iribu des Par- thémipiens, établi par Leach et adoplé par tous lescaninologistes. Les espèces qui com- posent celte coupe générique ont le rostre petit, mais assez convexe. Les yeux sont parfaitement rétractiles et les orbites pres- que circulaires. Les antennes internes se reploient obliquement , et les fossettes qui les logent se continuent en général sans in- terruption avec les orbites. L'épislome est peu développé, et beaucoup plus large que long. Les régions ptérygostomiennes sont petites et presque triangulaires. Le plastron sternal est beaucoup plus long que large. Les pattes de la première paire sontau moins deux fois et demie aussi longues que la por- tion post-frontale de la carapace, et souvent elles ont plus de deux fois cette longueur; elles sont toujours plus ou moins triangu- laires avec la pince qui les termine, petite, brusquement recourbée en bas, de manière à former un angle avec le reste de la main. Les pattes suivantes sont courtes et grêles, et diminuent progressivement. L'abdomen de la femelle présente quelquefois six arti- cles , tandis que celui du mâle n'en offre que cinq, et même quelquefois que quatre. Ces Crustacés habitent la Méditerranée et l'océan Indien; ils vivent parmi les rochers à d'assez grandes profondeurs. Le Lamiire iongimane , Lambrus longimanus Leach , peut être considéré comme le type de ce genre. Nos côtes méditerranéennes nourris- sent les Lambrus Massena et medilerraneus, que l'on trouve aux environs de Toulon, de Nice et de Sicile, et que j'ai rencontrés aussi, en Algérie, dans les rades de Bone et d'Oran. (H. L.) LAME PROLIGÈRE. bot. — Organe particulier aux végétaux désignés sous le nom de Lichens. Voy. ce mot. *LAMELLAIRE. Lamellaria. moll.— Monlagu a donné ce nom à un petit Mol- lusque nu paraissant appartenir au g. Pté- robranche. Voy. ce mot. (Desh.) LAMELLE. Lamella. bot. — M. de Mir- bel donne ce nom à certains appendices pé- taloïdes qui naissent sur les corolles de quel- ques plantes; et beaucoup £& iotauistes_ LAM l'appliquent à la membrane plisséequi gar- nit le dessous du chapeau des Agarics. *LAMELLÉS. Lamellala. moll. — La- treille, dans ses Familles naturelles, a pro- posé de substituer ce nom a celui de Polype laxifere, donné par M. de Blainville aux Os- cabrions (voy. ce mot). M. Rang, dans son Manuel des Mollusques, a préféré ce nom de Lamelles à celuide M. de Blainville. (Desh.) LAMELLIBRANCHES. Lamellibran- chiata. moll. — M. de Blainville a proposé d'appliquer ce nom à tous les Mollusques dont les branchies, placées par paire entre le corps elle manteau, sont étalées sous forme de larges lamelles. Par ce moyen, M. de Blain- ville réunit tous les Mollusques acéphales des auteurs eteonchifères de Lamarck. Voy. mollusques. (Desh.) LAMELLICORNES. Lamellicornes {la- mellœ, petites feuilles; cornu, corne), ms. — Fam Ile de Coléoptères pentamères, très nombreuse en espèces et en genres, établie par Latreille, et divisée par l'auteur en deux tribus: Scarabéides et Lucanides. Les Scarabéides renferment six divisions : les Copropbages, les Arénicoles, les Xylo- philes, les Phyllophages, les Anthobies et les Mélitophiles; les Lucanides, deux : les Lucanes et les Passales. Mac-Leay, qui a fait une étude particu- lière de ces Insectes, en a formé (Annulosaja- vanica, édition Lequien, Paris 1833) deux familles : celle des Rectocères, qui comprend les Lamprimides, les Jîsalides, les Syndéri- des, les Passalides et les Lucanides ; et celle des Pétalocères, divisée en Saproph*gns et Thalérophages, et renfermant chacune cinq tribus nommées : Géolrupides, Scarabéides, Aphodiides, Trogides, Dyuastides, Anoplog- nalhides, Mélolonthides , Glaphyrides, Cé- touiides et Rutélides. Mulsant, dans ses Lamellicornes de France, a adoplé à peu près la même manière de voir pour la partie restreinte qu'il a traitée, mais dans une classification inverse. Le docteur Burmeisler a commencé un travail considérable sur celte famille, et comme les deux volumes qui ont paru ne concernent que les Mélitophiles et les Scara- béides , nous ne pouvons en rendre compte Les Lamellicornes offrent des antenne» insérée» dans une fossette profonde, sou.- U» LAM bord» latéraux de la tête, toujours courtes, de neuf à dis articles , et terminées en une massue composée ordinairement des trois derniers, qui sont en forme de lame , tan- tôt disposée en éventail ou à la manière des feuillets d'un livre, quelquefois contournée et s'etnboltantconcentriquement, le premier ou l'inférieur de cette massue ayant alors la forme d'un demi-entonnoir et recevant les autres; tantôt disposée perpendiculairement à l'axe et formant une sorte de peigne. Le corps est généralement ovoïde ou ova- laire et épais. Le côte extérieur des deux jambes antérieures est denté, et les articles des tarses, a l'exception de quelques mâles, sont entiers et sans brosses ni pelotes en dessous. L'extrémité antérieure de la tête s'avance ou se dilate le plus souvent en ma- nière de chaperon. Le menton est grand, Découvre la languette ou est incorporé avec elle, et porte les palpes. Les mandibules de plusieurs sont membraneuses, caractère unique pour cette famille. Souvent les mâles différent des femelles, soit par des élévations en forme de cônes ou de tubercules du cor- selet ou de la tête, soit par la grandeur des mandibules. Cette famille est l'une des plus belles de cet ordre sous le rapport de la grandeur du corps, de la variété des formes dans les deux sexes, ou du brillant métallique des cou- leurs. La plupart des Lamellicornes se nouris- sent de végétaux décomposés, tels que le fu- mier, le tan, ou de matières excrémentitiel- Ies; les Mélitophiles se rencontrent sur les fleurs ou sur le tronc d'arbres ulcérés, mais leurs larves vivent de détritus ligneux. Les larves ont le corps long, presque derni-cylimlrique, mou, souvent ridé, blan- châtre , divisé en douze anneaux, avec la tête écailleuse, armée de fortes mandibules, et six pieds écailleux. Chaque côté du corps a neuf stigmates ; son extrémité postérieure est plus épaisse, arrondie, et toujours cour- béeen dessous: en sorte que ces larves, ayant le dos convexe et arqué, ne peuvent s'éten- dre en ligne droite, marchent mal sur un plan uni, et tombent à chaque instant à la renverse ou sur le côté. On peut se faire une idée de leur forme par celle de la larve si counue des horticulteurs sous le nom de Ver blanc, celle du Hanneton commun. Ouel- 1AM 749 ques unes ne se changent en nymphe qu'au bout de trois à quatre ans : elles se forment dans leur séjour, avec de la terre ou les dé- bris des matières qu'elles ont rongées, une coque ovoïde en forme de boule allongée , dont les parties sont liées avec une substance glutineuse qu'elles émettent du corps. Elles ont pour aliments le fumier, le lan, les dé- bris de peaux d'animaux ou de vieux vête- ments, les racines des végétaux , souvent même de ceux qui sont nécessaires à nos besoins, d'où résultent pour le cultivateur des pertes considérables. Les trachées de ces larves sont élastiques, tandis que celles de l'insecte parfait sont tubulaires. Le système nerveux , considéré dans ces deux âges, présente aussi des dif- férences remarquables. Les ganglions sont moins nombreux et plus rapprochés dans l'insecte parvenu à sa dernière transforma- tion , et les deux postérieurs portent un grand nombre de filets disposés en rayons. D'après les observations de M. Marcel de Serres sur les yeux des insectes , ceux des Lamellicornes offrent des caractères parti- culiers , et qui rapprochent leur organisa- tion de celle des yeux des Ténébrioniles et autres insectes Iucifuges. • Le tube alimentaire est généralement fort long, surtout dans les Coprophagcs, contourné sur lui-même , et le ventricule chyliGque est hérissé de papilles, reconnues par M. Léon Dufour pour des bourses desti- nées au séjour du liquide alimentaire. Les vaisseaux biliaires ressemblent , par leur nombre et leur mode d'implantation, à ceux Coléoptères carnassiers, mais ils sont plus longs et plus déliés. M. Hercule Straus a publié, dans un ou- vrage in-4°, de belles planches et de pro- fondes observations sur l'anatomie du Han- neton commun. Le Catalogue de M. Dejean réunit dans la famille des Lamellicornes 201 genres et 2,380 espèces. Depuis l'époque où cet ou- vrage a paru, le nombre des premiers est plus que doublé, et celui des espèces est à peu près dans la même proportion. (C.) LAMELLINE. Lamellina (lamella, petite lame), infus. — Genre proposé par M. Bory de Saint-Vincent pour la Monas lamellula de Millier, et pour quelques autres Infu- soires très petits, homogènes, ayant la forme 750 LAM d'une lame en carré long, et la transpa- rence du verre. Il faudrait de nouvelles ob- servations pour déterminer les caractères de ces Infusoires, qui doivent être munis d'un ou de plusieurs filaments flagellifor- mes locomoteurs, s'ils appartiennent réel- lement à la famille des Monadiens. (Duj.) LAMEI.UROSTRES. Lamellirostres. ois. — Sous ce nom, G. Cuvier a établi, dans l'ordre des Palmipèdes, une famille qui ren- ferme toutes les espèces de cet ordre dont le bec est épais , revêtu d'une peau molle plutôt que d'une véritable corne, et garni sur ses bords de lames ou petites dents ; dont la langue est large, charnue, dentelée sur ses bords ; et qui ont pour habitude de vivre plutôt sur les eaux douces que sur les eaux de la mer. Cette famille se compose des genres Cygne, Oie, Cercopse, Bernache, Canard, Macreuse, Garrot , Eider, Milouin, Souchet, Tadorne, Sarcelleet Harle. Elle cor- respond à celle que Vieillot a nommée Der- morhynques. (Z. G.) LAMEIXOSODENTATI. ois.— Famille établie par Illiger ( Prod. mam. et av.), et qui correspond entièrement à celle des La- mellirostres de G. Cuvier. Yoy. lamelli- rostres. (Z. G.) LAMIA ( Wa, voracité), ins. — Genre de Coléoptères pen ta mères ( tétramères de Latreille ), famille des Longicornes , type de la tribu des Lamiaires, créé par Fabricius, adopté par Olivier, Latreille, Serville et Mulsant , mais restreint par les deux derniers auteurs à une espèce d'Eu- rope : le Cerambyx texlor de Linné, espèce entièrement noire, aptère, à enveloppe dure et coriace. La larve, ainsi que l'insecte parfait, vit dans les racines du Saule et de l'Osier. Cette espèce est assez commune aux environs de Paris. (C.) LAMIACÉES. Lamiaceœ. bot. ph. — M. Lindley a proposé de substituer au nom de Labiées celui-ci, qui serait plus conforme aux règles de nomenclature établies , mais qui néanmoins n'a pas prévalu. (Ad. J.) LAMIAIRES. Lnmian'œ.iNS.— Tribu for- mée par Latreille dans l'ordredes Coléoptè- res, famille des Longicornes subpentamères, etquiétaientdésignésprécédemmentcomme tétramères. L'auteur l'a caractérisée ainsi : Tète verticale ; palpes filiformes, guère plus gros à leur extrémité, terminés par un ar- LAM ticle plus ou moins ovoïde, allant en pointe; lobe extérieur des mâchoires un peu rétréci au bout, se courbant sur la division interne ; antennes le plus souvent sétacées ou simples; corselet, abstraction faite des tubercules ou épines des côtés, à peu près de la même lar- geur partout. Quelques espèces sont aptères, caractère qui ne se retrouve dans aucune autre division de cette famille. Latreille com- pose cette tribu des genres Lamia, Saperda,el de quelques uns des Stenocorus de Fabricius ; il cite comme devant y être rattachés les genres Acrocir.us, Tetraopes, Monohammus, Dorcadion , Parmena, Adesmus, Apomecyna, Colobothea, de divers auteurs. Serville a adopté cette tribu. Mulsant, qui en forme une branche de ses Lamiens (Histoire naturelle des Longi- cornes de France, p. 118, 130), pour la par- tie restreinte qu'il a traitée, n'y introduit que les genres Morimus, Lamia et Monoham- mus. Les Lamiaires représentent au Catalogue de Dejean 163 genres et 839 espèces; et, vu le trop grand nombre de ces genres, nous nous dispenserons de les énumérer. On peut juger par leur répartition géographique que les climats chauds et boisés sont les plus fa- vorables à ces Insectes : ainsi l'Amérique re- présente 484 espèces; l'Europe, si explorée, seulement 125 ; l'Afrique, 108 ; l'Asie, 101 ; l'Australasie, 21. Depuis la publication de ce Catalogue, MM. Guérin, Erichson, Ne\vman,etc, etc., ont établi une cinquantaine de nouvelles coupes génériques. Les espèces qui s'y rap- portent, ainsi que celles décrites antérieure- ment, et qui étaient inconnues à Djjean, forment un total d'environ 1,400. Les Lamiaires varient infiniment pour la taille. La plus grande a 80, et la plus pe- tite n'a guère plus de 2 millimètres de lon- gueur. En général, cette taille est assez éle- vée et peut être portée en moyenne de 40 à 50. Leurs couleurs vives sont tranchées chez les espèces des Indes orientales et de l'Afrique équinoxiale; chez les américaines, ces couleurs sont variées de cendré, de brun, de fauve et de jaune, et forment un mélange la plupart du temps indescriptible. Beau- coup sont recouvertes d'une pubescence co- tonneuse qui, exceptionnellement, est chan- geante. Les espèces d'Europe sont le plut LAM souvent d'un noir plus ou moins foncé, et celles aptères ont des lignes blanchâtres ou grises. On reconnaît celles aptères de l'A- frique méridionale et de l'Australie à la consistance épaisse de leurs étuis, qui, d'or- dinaire, présentent des tubercules ou des épines ; indépendamment de ces bizarreries, leur physionomie rappelle certains Brachy- ccrus. A l'état d'insectes parfaits, les Lamiaires se rencontrant sur le bois mort, et les espèces aptères se traînent sur le sol. Ces dernières sont toujours diurnes; la plupart des autres sont aussi dans ce cas; plusieurs, toutefois, sont crépusculaires ou nocturnes. A l'état de larves, les Lamiaires ne sillon- nent pas ordinairement les couchesligneuses, et ne pratiquent pasainsi dans les arbres les dégâts considérables qu'y commettent par conséquent les grandes espèces des Procé- phalides (les Spondyliens, les Prioniens, et les Cérambycins). Comment, en effet, après leur dernière métamorphose, se traceraient- ils avec leur lète, souvent très inclinée, un long chemin pour arriver au jour? Aussi la plupart se contentent de ronger presque ex- clusivement les écorces, ou vivent, dans cer- tains végétaux, de la substance médullaire qu'ils renferment. Il a suffi a la nature de modifier la direction de leur bouche pour opérer, entre leurs habitudes et celles des espèces des autres tribus de Longicornes, ces différences importantes. Nous croyons devoir donner un extrait des observations très intéressantes de M. Solier (Ann. de la Soc. entom. de France, t. IV, p. 123-129, pi. 3, fig. A) sur les métamor- phoses de la Parmena pilosa (P. Solieri de Mulsant), habitant le midi de la France. Larve blanchâtre; mandibules noires. Tête antérieurement rousse. Premier seg- ment (firolhorax) avec une ligne transverse d'un brun pâle, apode; composé de douze segments; côtés légèrementciliés; cils longs, roussàires, écartés; premier segment plus grand que les autres, lisse; deuxième, égale- ment lisse, plus court que les autres; lessui- vants.jusqu'au dixième, inclus, augmentant insensiblement de longueur, offrant deux élévations dorsales tuberculeuses, plus éle- vées et e>pacées vers ces derniers; onzième et douzième plus larges; premier et dixième plusdilatés-. Elle est un peu rétrécie dans ie LAM 751 milieu de sa longueur. Segments inférieurs suivant à peu près la même gradation qu'en dessus : deux élévations, ornées de tuber- cules, depuis le troisième jusqu'au dixième compris, représentant des pattes membra- neuses peu prononcées. Côtés des segments plus ou moins arqués, ayant une fossette ohlongue, longitudinale, et formant uu bourrelet marginal ondulé; stigmates petits, bruns, s'oblitérant postérieurement, placés sur les deuxième, quatrième, cinquième à onzième segments; premier très grand. Derniers segments montrant deux enfonce- ments et deux petits tubercules bruns à l'extrémité. M. Solier dit avoir trouvé cette larve en mars, aux environs de Marseille, dans des tiges sèfties de YEuphorbia characias. Elle se pratique un chemin tortueux dans la moelle dont elle fait sa nourriture, et re- vient ensuite sur ses pas en achevant de manger ce qui teste de cette moelle. Outre les excréments, on trouve dans les tiges, des parties de la fibre ligneuse, serrées et bou- chant entièrement l'ouverture. L'observateur suppose que la larve pratique cet obstacle pour se garantir de ses ennemis au mo- ment des mues. Il a rencontré plusieurs de ces larves renfermées entre deux bouchons. La larve parait s'introduire plutôt par le haut; la moelle, étant plus tendre, doit en effet mieux convenir à sa faiblesse. Parmi celles trouvéesen mars, quelques unesavaient acquis à peu près toute leur grosseur; d'au- tres étaient très petites, et il y avait alors des insectes parfaits. M. Solier présume que les grosses larves avaient passé l'biver, et que les plus avancées s'étaient transformées dès les premières chaleurs. Elles continuè- rent de manger, sans prendre un accroisse- ment bien sensible, jusqu'au commencement d'août, époque à laquelle elles se transfor- maient généralement en nymphe. A dater du 8 du même mois, les insectes parfaits sorti- rent en grand nombre des caisses où cet entomologiste avait renfermé les plantes at- taquées. Lorsqu'on recherche la larve en ouvrant des tiges, elle s'enfonce du côté opposé avec assez de vivacité , et se sert , dans ce mouvement des mamelons tuherculeux comme de crampons; par ce moyen, elle fixe alternativement la partie antérieure et 752 LAM postérieurede son corps ; puis, resserranlses anneaux et les allongeant alternativement, elle chemine a I opposé du danger. Composition des parties de la bouche. — Mandibules cornées, courtes, anguleuses, minces, creusées en dedans, tronquées en arc de cercle sur l'extrémité, paraissant légèrement bideniëes et à dents très écar- tées; labre court, membraneux, trans- verse, faiblement rétréci en arrière, cilié antérieurement, a angles arrondis. Mem- brane reliant le labre a la tête, représen- tant l'épistome en segment de cercle très contractile. Mâchoires grandes, élargies à la base, terminées par un lobe cilié à son extrémité, munies chacune d'un palpe inarticulé : les deux premiers articles très courts , en cône renversé; troisième un peu plus long, étroit, cylindrique. Languette grande, arquée, velue en avant; renfle- ments palpiformes très gros. Palpes à deux articles cylindriques de même longueur. Premierai tiele beaucoup plusgros; deuxième étroit, filiforme. Menton court, trapézoïde, à suture peu distincte, effacée dans le mi- lieu. Partie inférieure de la bouche réunie à la tête par une sorte de membrane plissée postérieurement en arc de cercle. Antennes très courtes, de deux articles peu appa- rents; entre elles et l'épistome ressort une dent triangulaire sur chaque côté. Nymphe blanche; antennes, tarses et extrémités vitrés. Yeux marqués d'une tache brune, arquée, élargie aux deux bouts, très mince, presque nulle dans le milieu. Antennes longues, rejetées sur les côtés et en arrière, courbées vers le bas et en des- sous, repliées de nouveau en hameçor vers la tête, à articles indiqués et ayant la lon- gueur qu'ils devront avoir dans la suite. Tête fortement courbée en dessous, à bou- che appliquée contre la poitrine du protho- rax. Labre et épistome presque aussi mar- qués que dans l'insecie parfait, mais un peu plus allongés. Mandibules apparentes, latéralement arquées, ornées dune ligne transversale sanguine qui s'étend à la par- tie inférieure de la tête. Palpes bien dis- tincts « à articles courts, presque cylindri- ques. Pattes repliées en dessous: cuisses appliquées contre la poitrine, et tibias con- tre les cuisses , paires antérieures placées en dessus, et dernière paire en dessous des LAM fourreaux des élytres; tarses rejetés en ar- rière et rangés sur deux lignes longitudi- nales, vers le milieu, et de manière à sé- parer les élytres. Élytres courtes, subtrian- gulaires , repliées en dessous et reparaissant en dessus , sur les côtés, avec un écart no- table. Prolhorax très grand , plus court que dans l'insecte parfait, ce qui le fait paraître plus large; mésothorax plus court, néan- moins assez développé, caché en dessous par les pattes et les tarses, subtriangulaire en dessus, à peu près réduit au sculellum; meta thorax très court, peu développé. Ab- domen vu en dessus, très grand, à peu près en demi-cercle , composé de 7 seg- ments; segments antérieurs courts, trans- verses, égaux en longueur, dernier ( ou anus) très petit, terminé par 2 épines di- vergentes. Les 6 premiers segments et le métathorax marqués d'une ligne longitudi- nale médiane plus obscure. En dessous, ces segments sont plus lisses que dans la larve, et les tubercules et poils du dessus sont plus rares et placés sur le bord postérieur. Les 2 derniers sont lisses. M. Solier pense que les deux piquants terminaux servent a cette nymphe de point d'appui pour se débar- rasser de sa peau. On trouve l'insecte par- fait sous les pierres pendant,les mois de mars, avril, juin et septembre. MM. Guilding, de l'Ile Saint-Vincent, et L'Herminier, de la Guadeloupe, ont men- tionné un fait curieux concernant les ha- bitudes des Oncideres, genre américain, fai- sant autrefois partie des Lamia de Fabri- cius, le- femelles des 0. amputator Fab. et Lhenninieri de Schœnherr. Lorsqu'elles sont sur le point de pondre, elles saisissent avec leurs mandibules larges , aplaties et tran- chantes, une branche d'arbre souvent deux fois plus plus grosse que leur corps. Elles volent alentour, de manière à la scier, jusqu'à ce que, son poids et le vent aidant, elle vienne a se rompre. C'est alors qu'elles déposent, dans les déchirures et les pores de celte branche, les œufs qui doivent assu- rer la perpétuité de l'espèce. La même manœuvre a depuis été constatée par des voyageurs pour d'autres espèces du même genre. (C.) ♦LAIHCTIS (Iw'», voracité; txT('?,mus- tela). mam.— M. de Blainville (Ann. se. «cf., VIII, 1839) a établi sous ce nom un petit LAM groupe de Carnassiers de la division des Viverras, et ne comprenant qu'une seule espèce, désignée sous la dénomination de Viverra carcharias Bl. Le Lamictis a quarante dents, savoir : incisives }, sanines f, molaires 7 à chaque mâ- choire , ce qui le rapproche des Viverras, Le museau est assez allongé et le palais étroit. La langue est garnie de papilles cor- nées; le gros intestin est musruleux et long de 6 pouces ; le cœcum n'a que 6 lignes, il est étroit et musculeux ; l'intestin grêle a 4 pouces; les pieds antérieurs et posté- rieurs ont cinq doigts ; il n'y a pas de clavi- cule. La longueur totale de l'animal est de 0"' 72 cent. M. de Dlainville n'a pu étudier qu'un seul individu de ce groupe; il provenait de l'Inde, d'où il avait été envoyé en 1826 par M. Diard. Le Viverra carcharias se rap- proche un peu du Cynogale. ( E. D.) LAMIE. Lamia (Wîa, poisson de mer). poiss. — Genre de Poissons de l'ordre des Chondroptérygiens , famille des Sélaciens, établi par Guvier {l\cg. anim.) aux dépens des Squales, dont les Lamies durèrent par leur museau pyramidal, à la base duquel sont situées les narines, et par les trous des branchies placés tous en avant des pectorales. On connaît 2 espèces de ce genre : les Sq. cornubicus Sclm., et monensis Sh. Leur taille les a souvent fait confondre avec le Requin. (J.) *LAMIEi\S. Lamii. iws. — Sous ce nom, M. Mulsant désigne {Histoire naturelle des Longicornes de France, y. 11 G) une famille de Coléoptères subpentamères, que l'auteur distribue en quatre branches, savoir : Par- 3iéniaires, Lamiaires, iEdilaires et Pogono- diéraires. Voici les caractères qu'il attri- bue à cette famille : Prolhorax armé de chaque côté d'une épine ou d'un tubercule épineux ; palpes à dernier article ovalaire ou subcylindrique, rétréci vers l'extrémité, et terminé en une pointe entière ou tron- quée ; lobe extérieur des mâchoires recourbé sur l'interne; antennes plus longues que le corps chez les espèces ailées; yeux très échancrés, et s'avançant inférieurementau- delàdela basedesantennes qu'ils entourent en partie; élytres presque soudées, et alors ailes nulles ou peu développées ; tarière des femelles quelquefois saillante ; jambes t. mi. LAM 753 comprimées, intermédiaires, munies d'un tubercule ou sorte de dent obtuse, suivie d'une échancrure couverte d'une frange de poils. (C.) LAMIER. Lamium. bot. pu. — Genre delà famille des Labiées-Stachydées, établi par Linné (Gcn. , n. 716), et présentant pour caractères principaux : Calice campa- nule, à cinq dents presque égales , ou les supérieures plus longues ; corolle redressée, dilatée à la gorge, à lèvre supérieure oblon- gue ou en casque, étroite à la base; éta- mines quatre , ascendantes , les inférieu- res les plus longues. Style bifide, à deux divisions presque égales, et portant un stig- mate à leur sommet. Les Lamiers sont des herbes indigènes d'Asie et d'Europe, à feuilles inférieures longuement petiolées , petites , celles du centre plus grandes, souvent cordiformesà leur base; les feuilles supérieures sont les plus petites, très brièvement petiolées , fleurs blanches, ou roses , ou pourpres , ou jaunes. Les espèces de ce genre ont été divisées en 4 sections fondées sur l'aspect de la co- rolle , et nommées : Orvala, Linn.; La- miopsis, Dumort. ; Lamiolypus, Dumort. ; Galeobdolon, lluds. Le Lamier claisc, L. album Linn., espèce type du genre, est commune dans les bois, les haies et les buissons. On la désigne vul- gairement sous les noms d'Ortie blanche ou Ortie morte. L'infusion de ses fleurs passe pour pectorale ; dans beaucoup de contrées, ses feuilles sont mangées en salade et en guise d'epinards. (J.) LAMINARIA. eot. en. — Genre de Pla- cées, de la tribu des Laminariées, dont il est le principal genre. Il a été établi par La- mouroux (m Ann. mus., XX, 41) et adopte sous ce nom par un grand nombre de bota- nistes. Les principaux caractères de ce genre sont: Stipe simple et quelquefois fisiuleux, ou à deux divisions et solide, se terminant en une lame simple, plane, sans nervures indivise ou quelquefois divisée en forme de palme; les organes de la fructification con- sistent en filaments fixés à l'intérieur de la substance de la lame ; ces filaments sont ar- ticulés , quelquefois renflés en forme d'ur- céole à chaque articulation, et libres; ou bien ils sont disposés dans la partie Bstnlttisa 754 LAM du slipe ; dans ce cas, ils sont très rameux et presque continus. Les Laminaria sont toutes des Algues co- riaces ou, rarement, membraneuses, et d'un vert foncé ou roussâtre. Elles renferment un principe sucré assez abondant, qui apparaît, après la dessiccation, sous forme d'effiores- tence farineuse et blanchâtre. Les espèces de ce genre sont nombreuses ; quelques unes ont servi de base à la fonda- tion de nouveaux genres: ainsi, la Lamina- ria buccinalis est le type du genre Ecklonia de Hornemann (in Act. Hafn , 1828, III, 370); la Laminaria biruncina ta a donné lieu à l'établissement du genre Copea, Mont. (Flor. canar. plant, cellul., 140); M. De- caisne a créé le genre Haligenia sur la La- minaria bulbosa (in Nov. Ann. se. nat. , XVII, 345), etc. Tel qu'il est actuellement restreint, le g. Laminaria renferme 15 espèces habitant toutes les mers septentrionales et l'hémi- sphère boréal. LAMINARIÉES. Laminariœ. bot. cr. — Tribu de la grande famille des Phycées. Voy. ce mot. LAMIUM. bot. ph. — Voy. lamier. LAMOUROUXIA , Ag. bot. cr. — Syn. de Claudea, Lamx.— Bonnem., syn. de Cal- lithamnion, Lyngb. LAMOUROUXIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées • Rhinanthées, établi par H.-B. Kunth (in Humb. et Bonpl., Nov. gen. etsp., III, 335, t. 167-169). Herbes du Mexique et du Pé- rou. Voy. SCROPHULARINÉES. LAMPADIE. moll. — Genre créé par Montfort (Conchyliologie systématique), et rapporté comme sous -genre , par M. Aie. d'Orbigny, au groupe des Robutina. Voy. ce mot. LAMPAS. moll. — Dans le Muséum ca- lonnianum, Humphrey propose sous ce nom un g. qu'il détache des Anomies de Linné, et dans lequel il ne range que de véritables Térébratules. Voy. ce mot. (Desh.) LAMPAS, Schum. moll. — Syn. de Tri- ton, Lamk. (Desh.) LAMPE ANTIQUE, moll. — Nom vul- gaire d'une coquille terrestre fort curieuse pour laquelle Lamarck a créé le g. Anos- tome. Voy. ce mot, (Desh.) *LAMPETIS(*«F'"'Ty'î»Homologiquede France, 1842, t. II, p. 225, pi. 6, f. 2 6 ) avec une espèce découverte aux environs de Paris par feu Lange- land, jeune entomologiste, auquel ce genre a été dédié. Le type, L. anophthalma , ap- partient au petit nombre de Coléoptères privé de l'organe de la vue; les ailes man- quent aussi chez cet insecte. Il a été trouvé LAN 759 dans le bois mon, et qui était en partie enfoui sous le sol. (C.) *LANGIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Amarantacées-Achyran- thées , établi par Endlicher {Gen. pi. p. 304, n. 1977). Herbes du Cap. Voy. amarah- tacées. LANGOSTINO. crust. — Nom employé par Parra pour désigner le Scyllarus œqui- noxialis. Voy. scyllarus. (H. L.) LANGOUSTE. Palinurus. crust. — Ce genre, qui appartient à l'ordre des Décapo- des macroures, à la famille des Macroures cuirassés et à la tribu des Langoustiens, a été établi par Fabricius et adopté par tous les carcinologistes. Les Crustacés renfermés dans cette coupe génétique ont le corps presque cylindrique. La carapace est pres- que droite d'avant en arrière, convexe trans- versalement, avec les régions stomacale, cordiale et branchiale bien distinctes. Le bord antérieur de la carapace est toujours armé de deux grosses cornes qui s'avancent au-dessous des yeux et de la base des an- tennes. L'anneau ophthalmique est libre, à découvert, avec les yeux gros, courts et ar- rondis. L'anneau antennulaire est très dé- veloppé et s'avance entre les antennes ex- ternes, au-dessous et en avant de l'anneau ophthalmique. Les antennes internes sont très longues, avec leur premier article tout- à-fait cylindrique; elles sont terminées par deux filets multi-articulésdont la longueur est très variable. Les antennes externes sont très grosses et très longues; l'article basi- Iaire, dans lequel est logé l'appareil auditif, est très grand, et se soude à son congénère de manière à former au-devant de la bouche un épistome très grand ; les trois articles suivants sont gros, mobiles et épineux; ils constituent la portion basilaire de l'antenne et sont suivis par une tige multi-articulée très grosse et très longue. Les pattes-mâchoires externes sontpetitesetpédiformes, avec leur bord intérieur garni de faisceaux de poils; leur palpe est fort petit, et manque même quelquefois complètement; maisilsdonnent insertion à un grand article flabelliforme. Les pattes-mâchoires de la seconde paire sont petites; celles de la première paire portent un palpe très grand et se terminent tantôt par un appendice styliforme, tantôt par une lame ovalaire plus ou moins spatu- 760 LAN liforme. Les mandibules sont très grosses et garnies d'un bord tranchant; leur tige palpiforme est grêle. Le plastron sternal est grand et composé de cinq segments soudés entre eux. Les pattes sont toutes monodac- tyles; celles de la première paire sont en général plus grosses que les autres, et termi- nées par un doigt gros et court qui n'est que fort peu mobile; quelquefois on voit au- dessous de sa base une épine qui est un vestige de pouce; mais ces organes ne sont Jamais même subehéliformes. Les pattes de la troisième paire sont en général les plus longues. L'a'udomen est gros et très long ; son premier anneau ne porte pas d'appen- dices; mais les quatre suivants donnent insertion chacun à une paire de fausses pattes, composées, chez le mâle, d'un petit article basilaire et d'une grande lame terminale ovalaire, tandis que, chez la fe- melle , il existe deux lames semblables, ou bien une seule lame et une tigelle bi-arti- culée et garnie de poils. La nageoire cau- dale, formée par le septième anneau de l'abdomen et par les appendices de l'an- neau précédent, est très grande, et chacune des lames dont elle se compose reste flexi- ble et semi-cornée dans les deux tiers pos- térieurs, tandis qu'en avant elle est crus- tacée. Les branchies sont composées de filaments cylindriques, courts et serrés en manière de tronc. On en compte dix- huit de chaque côté. Ce genre se compose de Crustacés de grande taille, qui sont remarquables par la dureté de leur test, et qui sont répandus dans toutes les mers. Ils habitent principa- lement les côtes rocailleuses, et ils se divi- sent en deux groupes naturels auxquels M. Milnc-Edwards a donné les noms de Langoustes ordinaires et Langoustes lon- gicornes. La Langouste commune, Palinurus vul- garis Latr., peut être considérée comme le type de ce genre. Cette espèce est très- commune sur les parties rocailleuses de nos côtes méridionales et occidentales, et sa chair est très estimée; clic atteint jusqu'à 45 à 50 centimètres de long, et pèse quel- quefois jusqu'à 8 kilogrammes; sa couleur est brune-violacée, tachetée de jaune; mais il paraît qu'elle prend quelquefois une teinte verdàtre. Elle habile aussi les côtes LAN de l'Algérie , particulièrement ies radea d'Alger et d'Oran, où je l'ai rencontrée pendant l'hiver et le printemps. Les Langoustes dans le premier Age se pré- sentent sous forme de larves, qui ont reçu le nom depiivLLosoMK. loi/, ce mot. (11. L.) EAIVGOUSTIEIVS. Palinurii. cnusT. — Tribu de l'ordre des Décapodes macroures, établie par M. M il ne-Edwards (Hist. nat. desCrust.). Cette tribu, qui ne renferme que le genre Langouste, est caractérisée par l'existence d'antennes de fume ordinaire et l'absence de pinces didactyles. (H. L.) LANGOUSTINES, Luc. enusT. — Syn, de Langoustiens, Mil.-Edw. LAÏVCUAIEN ou LANGRAYEN. Aria- mus, ois. — Genre de la famille des Demi- rostres, de l'ordre des Passereaux, carac- térisé par un bec conique, arrondi, assez ro- buste, arqué vers le bout, à pointe fine , lé- gèrement échancrée de chaque côté; des narineslatérales, petites, ouvertes pardevant, et des ailes longues, pointues et dépassant la queue dans quelques espèces. Ce genre , que Vieillot et G. Cuvicr ont publié à peu près à la même époque , l'un sous le nom li'Arlamus, et l'autre sous ce- lui (yOcypterus (noms auxquels M. Horsfleld a substitué celui de Leptapleryx), renferme des espèces qu'on avait toujours confondues avec les Pies-Grièches. Les Langraiens se distinguent pourtant de ces dernières par la forme et l'étendue de leurs ailes, et par quelques particularités de mœurs. Ils ont le vol rapide et soutenu de l'Hirondelle; comme elle ils se balancent dans les airs, et comme elle ils font, en volant, la chasse aux insectes. Leur courage égale au moins celui des Pies-Grièrhcs. On les a vus atta- quer des oiseaux beaucoup plus forts qu'eux. Sonnerat dit du Langraien à ventre blanc qu'il est l'ennemi du Corbeau; que, quoi- que beaucoup plus petit, il ose non seule» ment se mesurer à lui, mais qu'il le pro- voque même; il harcèle quelquefois son ennemi pendant une demi-heure, et finit toujours par lui faire prendre la fuite. Là se borne ce que l'on connaît de l'histoire naturelle des Langraiens. On peut donc dire que cette histoire reste conséquemment tout entière à tracer. Les Langraiens appartiennent à l'Afrique, aux Grandes-Indes et aux terres australes. LAN Vieillot en a décrit six. M. Valenciennes , dans sa monographie sur ces oiseaux (Mcm. du Mus. d'hist. nat., t. IV, p. 2), a adopté ce nombre, à l'égard duquel on avait quel- ques doutes. Wagler, dans son Systema avium, en fait connaître neuf. A l'exemple de M. Lesson , nous distribuerons les Lan- graiens dans deux groupes. 1° Espèces à bec médiocre, arrondi, à queue moins longue que les ailes. i. Le Langraien proprement dit, Art. leu- corhynchos Vieill., Lept. melaleuca Wag. (Buff.,pL enl. 9, flg. 1). Tout le dessus du corps noir; parties inférieures blanches. — ■ Habit, l'île Luçon et la Nouvelle-Calédonie. 2. Le Langraien a ventre blanc, Art. leucogaster, Lept. leucogaster Wagl. (Val., lococit., pi. 7, fig. 2). Dessusdu corps gris- ardoise: ventre blanc. Espèce confondue avec la précédente. — Habite Java. 3. Le Langraien brun, Art. fuscus Vieill., Ocyp. rufiventer V al . (loco cit., pi. 7, fig. 1). Dessus du corps gris; ventre roux.— Habite le Bengale. 4. Le Langraien gris, Art. cinereus Vieil., Ocyp. cinereus Val. ( loco cit., pi. 9, fig. 2). Front noir ; queue terminée de blanc. — Habite Timor. 5. Le Langraien a lignes blanches, Art. lineatus Vieill., Ocyp. albivitatlus Cuv. D'un cendré fuligineux; ailes bordées de blanc. — Habite la Nouvelle-Hollande et Timor. G. Le Petit Langraien, Art. minor Vieil,, Ocyp. fuscatusYaX. ( lococit., pi. 9, fig. 1). Plumage couleur chocolat, à l'exception des ailes, qui sont noires. — Habite la Nou- velle-Hollande. 7. Le Langraien a tète blanche , Lept. leucocephalus Wagl. (Buff., pi. enl. 374). Dessus du corps d'un noir verdàtre; tête, cou et parties inférieures d'un blanc pur. — Habite Madagascar. S0 Espèces à bec comprime, à queue plus longue que les ailes. S. Le Langraien vert, Art. viridis Vieill (Buff., pi. enl. 32, fig. 2). Dessus du corps noir-verdâtre bronzé; dessous blanc. — Habite Madagascar. 9. Le Langraien sanglant , Lept. cruenla Wagl. (Syst. avi. addimenta). Tout le plu- mage noir, à l'exception du milieu du ven- T. VII. LAN 76\ tre et de l'extrémité des grandes couvertu- res des ailes, qui sont rouges. — Habite Java et Sumatra. — Cette dernière espèce a été prise par Swainson pour type du genre Analcypus(Artamia, Is. Geoff. ;Pastor, Vig.; Psacolopleis, Jard. etSelb.; Erythrolanius, Less.), genre que 6.-R. Gray place dans sa famille des Loriots ( Oriolinœ ). (Z. G.) LANGSDORFFIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Balanophorécs- Cynomoriées, établi parMartius (in Eschwe- gesJourn. von Brasil, II, 179). Herbes du Brésil. Voy. balanopiiorées. — Badd.,syn.do Cocos, Linn. — Willd., syn. de Lycoserts, Cass. *LANGUAS, Kœn. bot. ph.— Svn. A'Hel- lenia, Willd. *LA1\'GUE. Lingua. zool. — Cet organe remplit dans l'économie animale plusieurs fonctions importantes : les unes ont rapport à la sensibilité, les autres ont rapport a la grande fonction de nutrition , et la Langue est placée , en raison même de cette desti- nation, à l'entrée du canal alimentaire. Douée de la sensibilité tactile, et devenant quelquefois un organe du toucher, la Lan- gue est le plus généralement un organe du goût, et est même le siège principal de ce sens, surtout chez les Vertébrés ; mais elle devient aussi , par des modifications spé- ciales dans sa structure et sa composition, un organe pour la préhension des aliments, la mastication et la déglutition. Elle sert encore, chez les animaux qui sont doués de la voix et de la parole, à varier les sons et les accentuations par les positions diverses qu'elle peut prendre, et qui se combinent avec celles du larynx, de la cavité buccale et des lèvres. Nous renvoyons à l'article voix l'étude du jeu de la Langue dans la formation des sons ; nous allons examiner ici ses autres fonctions, successivement dans chacun des grands types du règne animal où l'on rencontre cet organe. Chez tous les Mammifères , la Langue est flexible et libre dans presque toute son étendue, attachée seulement par sa racine à l'os hyoïde, et adhérente à la mâchoire inférieure par une portion de sa base. Elle est charnue, formée presque exclusivement de muscles nombreux, qu'accompagne une quantité plus ou moins abondante de tissu cellulaire et de tissu graisseux, et revêtue 48* 762 LAN d'une membrane épaisse qui n'est qu'une continuation de la muqueuse qui tapisse la cavité buccale. Mais celte portion de la mem- brane muqueuse qui recouvre la Langue , destinée plus spécialement à l'exercice du goût, se distingue par sa mollesse , par l'a- bondance des vaisseaux sanguins qui s'y dis- tribuent, et surtout par le grand nombre et le développement extraordinaire des émi- nences ou papilles, qui rendent comme ru- gueuse la face supérieure ou dos de la Lan- gue, tandis que le dessous de cet organe ne présente guère de papilles que vers l'extré- mité et diffère peu de la membrane qui re- vêt le reste de la bouche. Ces papilles sont de plusieurs espèces : les unes sont appelées coniques, à cause de leur forme, et sont répandues, chez l'homme, sur toute la face supérieure de la Langue, depuis sa pointe presque jusqu'à sa racine. C'est sur le mi- lieu de la Langue et vers sa pointe que les papilles de cette espèce sont le plus hautes et le plus aiguës , et se divisent même, à leur sommet, en plusieurs filets déliés; elles diminuent graduellement de volume en s'approchant des côtés , et deviennent enfln de simples petits tubercules ; partout elles sont très rapprochées et serrées à la manière des soies d'une brosse. Ces diffé- rences que présentent les papilles coniques suivant leur situation ont conduit plusieurs anatomisles à en distinguer de deux sortes : les unes , fines , molles, flexibles, vascu- laires et peut-être nerveuses; les autres, plus grosses, plus résistantes , moins sen- sibles. D'autres papilles sont portées sur un pédicule grêle, se terminent en une tête large et arrondie, présentent la forme d'un champignon, et sont nommées , en consé- quence, fongi formes. Plus grosses, mais beau- coup moins nombreuses que les précédentes, au milieu desquelles elles sontéparses, principalement vers le bout de la Langue , elles reçoivent beaucoup de filets nerveux et les plus apparents ; ces papilles pourraient bien être la partie la plus sensible de l'or- gane du goût, surtoutsi l'on observe que les parties coniquesacquièrent une grande du- retéchez certains animaux. Enfin on trouve encore une troisième espèce de papilles, au nombre de dix environ chez l'homme, et nommées caliciformes , à raison de l'appa- rence que leur donne le bourrelet circulaire LAN dont est bordé le tubercule demi-sphérique qui les compose. C'est à la base de la Lan- gue que se voient ces papilles; elles y sont disposées sur deux lignes obliques qui se réunissent en un V, dont l'ouverture re- garde la partie antérieure de la bouche. Entre la pointe de ce V et l'épiglotte , on ne rencontre pas de papilles , mais des fol- licules qui versent dans la bouche les hu- meurs qu'ils sécrètent. Les papilles de la Langue ont été classées d'aulres manières différentes par plusieurs anatomisles ; mais les noms particuliers adoptés pour chacune d'elles se comprendront facilement , aprèî la description que nous venons d'en faire. La souplesse et la mobilité parfaite dont jouit la Langue de l'Homme dépendent du. grand nombreetde l'arrangement particuliei des fibres musculaires dontelle est essentiel- lement composée, et qui lui permettent de s'allonger ou de se raccourcir, de s'élargir ou de s'amincir, de se plier en arc dans presque tous les sens, et de promener sa pointe sur tous les points de la cavité buc- cale, pour y exercer le toucher ou ramener vers le pharynx les aliments Sont la tritu- ration a dispersé les fragments. Pour l'ac- complissement de ces mouvements divers , la Langue trouve un point d'appui sur l'hyoïde, et elle est aidée aussi par les mou- vements combinés des muscles de cet ap- pareil , dont le jeu est fort important, sur- tout chez les animaux qui peuvent faire usage de la Langue au-dehors de la cavité buccale , soit pour saisir les aliments et les boissons , soit pour palper les objets. Parmi les muscles de la Langue, chez l'homme, les uns naissent et se terminent dans l'organe même, et sont nommés intrin- sèques; les autres, appelés extrinsèques, se rendent de divers points dans la Langue, et ne sont que la continuation des muscles, dont le point d'origine est ailleurs. Parmi les principaux muscles intrinsèques, on compte le muscle lingual longitudinal inférieur, qui naît en arrière de la Langue , à sa face inférieure, et dont les fibres se terminent de droite et de gauche sous la pointe de cet organe, où elles se rencontrent : ce muscle est destiné à fléchir la pointe de la Langue en bas, et à la raccourcir; tandis qu'un muscle extrinsèque, le linguat, longitudinal supérieur, nommé aussi chondro-glosse et LAN cutané lingual ( Bauer) , fléchit cet organe dans le sens opposé. Dans le tiers antérieur de la Langue , on a distingué aussi, comme muscles intrinsèques , des linguaux tratis- verses, dont les fibres marchent du milieu de la Langue vers les bords, ou même s'é- tendent d'un bord à l'autre, et s'entrecroi- sent avec les fibres longitudinales; et des linguaux verticaux , qui montent de la face inférieure à la face supérieure de la Langue. La contraction de ces deux espèces de muscles a pour effet d'appointir la Langue. Parmi les muscles extrinsèques se trou- vent deux protracteurs, les génio-glosses , muscles de forme triangulaire , qui s'at- tachent par un tendon à l'apophyse géni, et dont les faisceaux sont les plus con- sidérables de la Langue. Les effets pro- duits par ce muscle sont nombreux et va- rient suivant que telle ou telle de leurs par- ties est contractée; leur portion inférieure fait sortir la Langue de la bouche, leur por- tion supérieure l'y fait rentrer en partie; la contraction de leur portion moyenne abaisse l'axe de la Langue et la creuse en canal. Ils ont pour antagonistes deux muscles rétrac- teurs principaux : les hyo-glosses et les slylo-glosses. Les hyo-glosses sont divisés, en arrière, en trois portions ou muscles distincts, qui prennent différents noms, selon leurs points divers d'attache sur l'hyoïde; ce sont: les cérato-glosses, qui s'attachent aux cornes thyroïdes; les basio-glosses, qui s'attachent au corps de l'hyoïde, et les chondro-glosses, qui s'attachent aux cornes styloïdes. Nous avons déjà indiqué la direction des fibres de ces derniers et leur usage , en parlant du muscle longitudinal inférieur; les fibres des deux autres muscles sont obliques et se terminent au bord de la langue, celles des cérato-glosses à la moitié postérieure, celles des basio-glosses à la moitié anté- rieure. L'effet de la contraction de ces muscles est de faire rentrer complètement la langue dans la bouche, et de l'abaisser en la rapprochant de l'hyoïde. Les slylo- glosses descendent de l'apophyse styloïde sur les côtés de la Langue jusqu'à la pointe; ils élargissent la Langue et en relèvent les bords. C'est dans ces derniers temps seule- ment que les anatomistes sont parvenus à débrouiller ce lacis presque inextricable de LAN 763 fibres musculaires dont se compose la Lan- gue, et dont nous avons négligé les moins importantes. L'entrelacement des fibres des génio-glosses dans l'axe de la Langue forme ce que Bauer appelle le noyau de la Lan- gue, et, suivant M. Blandin, c'est entre ces muscles que se trouverait, chez l'homme, une lame fibro-cartilagineuse, placée verti- calement, plus épaisse en arrière, visible en dessous, et qui serait l'analogue de l'os lingual que nous allons trouver chez cer- taines classes d'animaux. C'est entre le génio-glosse et le stylo- glosse de chaque côté que se placent les principaux vaisseaux et les principaux nerfs qui se rendent dans la Langue. L'artère lin- guale naît de la carotide externe ; la veine linguale se jette dans la jugulaire interne par un tronc qui lui est commun avec la pharyngienne, la labiale et une branche considérable de la jugulaire externe. Quant aux nerrs qui se distribuent dans la Langue, ils ont deux fonctions bien distinctes; les uns servent à y exciter les mouvements, les autres transmettent au cerveau les sen- sations du goût. Les premiers sont les filets du nerf hypoglosse ; les seconds sont les fi- lets linguaux du glosso -pharyngien, et sur- tout le rameau lingual du nerf maxil- laire inférieur, une des trois branches du nerf trifacial ou de la cinquième paire. Des expériences physiologiques et des obser- vations pathologiques semblent prouver que tel est le rôle réel qui appartient à chacun des nerfs que nous venons de nommer. En effet, la section des hypoglosses n'entraîne pas la perte de la faculté gustative, mais amène la paralysie des mouvements de la Langue , aussi bien que celle des autres parties auxquelles ces nerfs se distribuent. La destruction duglosso-pharyngien, qui se rend principalement autour de l'arrière- bouche et dans la portion postérieure de la Langue, a pour conséquence la perte de la sensibilité tactile dont sont douées ces par- ties, et parait aussi y anéantir la sensibi- lité gustative. Par la ligature, la compres- sion ou la section du nerf lingual, on ne paralyse pas les mouvements de la Langue , mais on y détruit complètement la faculté de sentir les saveurs , résidant spécialement vers l'extrémité antérieure et sur les bordf de la Langue où se distribuent seuls le* 76Zi LAN filets de ce nerf. Les principales branches nerveuses rampent à la face inférieure de la Langue, et les filets qu'elles envoient au dos de cet organe s'élèvent dans l'épaisseur des muscles, presque perpendiculairement ii la surface où ils aboutissent, et où ils sont coiffés par les papilles; nous avons déjà vu que les plus gros sont reçus dans les papilles fongiformes. Ce que nous venons de dire sur la dis- tribution des nerfs de la Langue de l'Hom- me, convient entièrement aux autres Mam- mifères. Quant aux différences que présente la Langue, chez les animaux qui appartien- nent a cette grande classe, elles proviennent seulementdu volumeou de l'abondance des papilles fongiformes, du nombre et de la disposition des papilles caliciformes, surtout de la forme des papilles coniques et des par- ties nouvelles dont elles peuvent être ar- mées ; on trouve aussi, dans les proportions relatives des muscles, et dans les modifica- tions qu'ils ont subies pour s'approprier à tel ou tel usage , des différences qui expli- quent les particularités de forme, les de- grés divers de mobilité , et la nature spé- ciale de mouvements que nous présente la Langue de certains Mammifères. Nous citerons les exemples les plus remarquables de ces singularités d'organisation. Chez les Chats et les Civettes, la partie moyenne de la Langue porte deux espèces de papilles ; les unes arrondies et se divi- sant, par la macération, en faisceaux de fi- laments qui paraissent nerveux; les autres, coniques et pointues, revêtues d'écaillés cor- nées qui se recourbent en arrière, ressem- blent assez à de petits ongles , et peuvent facilement être arrachées. Ces dernières pa- pilles relèvent la Langue du Chat d'aspéri- tés semblables à celles d'une râpe, et ren- dent son contact dur et désagréable quand l'animal lèche. La Langue de la Hyène porte au milieu, dans son tiers antérieur, des pa- pilles coniques armées d'étuis cornés, raides et pointus, qui hérissent cette partie et doivent lui faire déchirer en léchant. On trouve aussi de ces sortes d'étuis cornés, mais terminés en coins ou arrondis , sur la Langue des Sarigues, dont la pointe est dentelé^ et comme frangée. Vers le bout de la Langue du Porc-Épic se montrent de larges écailles terminées par deux ou trois LAN. pointes cunéiformes. Les papilles coniques qui recouvrent la moitié antérieure de la Langue, chez les Ruminants, se terminent chacune par un filet corné, recourbé en ar- rière et flexible ; ces filets , longs et comme soyeux, sur la Langue du Chameau, lui don- nent au toucher la douceur du velours; il faut aussi remarquer que, chez cet animal, les papilles caliciformes sont très larges et concaves. Chez plusieurs Cétacés , le Dau- phin et le Marsouin, par exemple, la loupe ne découvre sur la Langue aucune papille distincte, et les bords antérieurs sont dé- coupés et comme déchiquetés es lanières étroites. Les animaux de cet ordre ont une Langue énorme, pénétrée d'une quantité considérable de graisse; mais c'est chez eux que la partie libre de la Langue est la moins longue. C'est, au contraire, chez les Édeh- tés à long museau, et principalement chez les Fourmiliers, que la Langue jouit de l'extensibilité la plus considérable. Cette Langue, effilée, cylindrique, très longue, est extrêmement lisse et ne présente aucune es- pèce de papille; on sait que les Fourmi- liers la projettent facilement au loin , au- dehors de leur bouche, et qu'elle est en- duite d'une humeur visqueuse à l'aide de laquelle les Fourmis et les autres insectes sont agglutinés et amenés ensuite dans la bouche de l'animal, qui raccourcit et retire sa Langue avec une égale facilité. Cette pro- traction remarquable est due à l'action d'un muscle annulaire placé de chaque côté, qui compose à lui seul toute la substance de la Langue , et qui forme , dans la lon- gueur de cet organe, une double série d'an- neaux dont le diamètre va en diminuant de sa base à sa pointe. La contraction ra- pide et simultanée de ces anneaux projette Ja Langue hors de la bouche; leur simple relâchement la rappelle. D'autres muscles, les sterno-glosses , agissent aussi pour pro- duire ce dernier effet ; ils viennent de l'ap- pendice xiphoïde, se placenta l'extérieur des sterno-thyroïdiens , du larynx et de l'os hyoïde, auxquels ils n'adhèrent en aucuns façon , et pénètrent dans le muscle annu- laire, dans lequel ils ne paraissent pas se prolonger; la Langue, restant ainsi formée de fibres circulaires transversales que ne relie aucun faisceau longitudinal , est très fragile et se rompt facilement. La Langue LAN de l'Échfdné nous présente un mode d'or- ganisation irès semblable. Nous trouvons le muscle annulaire et les sterno-glosses, mais ceux-ci sont cylindriques, s'attachent à la partie moyenne et supéri2ure du ster- num , et pénètrent dans chacun des deux cônes effilés que forme le muscle annulaire. Les faisceaux qui composent ces muscles sont roulés en une spirale très allongée, s'enveloppant les uns les autres, et ont une inégale longueur; les plus courts se trou- vent près de la base de la Langue , de sorte que chacun d'eux se termine successivement aux anneaux du muscle annulaire , à me- sure que sa longueur lui permet de les at- teindre. Cette disposition , eu même temps qu'elle donne plus de solidité à la Langue, et qu'elle aide au raccourcissement et au rappel facile de cet organe dans la bouche, permet des mouvements de flexion dans tous les sens. Chez les Fourmiliers et les Echidnés, les génio-glosses et les stylo- glosses s'arrêtent à la base de la Langue, dans la portion adhérente; le muscle annu- laire , dont la composition est si remarqua- ble, peut être considéré comme l'analogue des fibres verticales et longitudinales que nous avons signalées dans la Langue des autres Mammifères. La Langue de ï'Orni- thorhynque offre aussi une composition in- téressante , en ce qu'elle paraît avoir une certaine importance physiologique. En effet, cette Langue, hérissée de villosités , porte à sa base un renflement épais , divisé anté- rieurement en deux pointes charnues, et qui peut servir à l'animal à fermer l'ouver- ture du larynx, quand il va fouiller le fond des rivières pour y chercher sa nourriture. Chez les Oiseaux, la Langue prend un caractère tout particulier, qui dépend de ses rapports intimes et de son union avec l'hyoïde. En effet, cet os, dont le corps a fa forme d'un triangle qui dirigerait son sommet en avant, donne attache antérieu- rement à un os ou à un cartilage, simple ou •louble, avec lequel il s'articule , et qui se prolonge dans l'axe de la Langue. Cet os îingual soutient la Langue, participe évi- demment à tous les mouvements de l'hyoïde, Et rat'/ache, par conséquent, la Langue à ce dernier os, de manière à former avec lui lin seul appareil. En arrière, l'hyoïde se prolonge sous la forme de deux longues cor- LAN 7G5 nés qui s'élèvent derrière le crâne , sans y prendre l'attache, et dont les extrémités donnent insertion à des muscles fixés anté- rieurement à la mâchoire inférieure. Ces muscles, par leur contraction, ramènent les cornes en bas et en avant, et poussent, par conséquent, la Langue hors de la bouche, mécanisme dont Je jeu est si curieux chez les Oiseaux qui dardent leur Langue avec une vitesse extrême et à de grandes distan- ces pour saisir les insectes dont ils font leur nourriture , mais qui diffère tout-à-fait, quant à son principe, de ce que nous avons vu chez les Mammifères qui jouissent de la même faculté. Ces muscles prolracteurs de l'hyoïde sont les analogues des géni- hyoïdiens et des génio-glosses des Mammi- fères, et leur effet est d'autant plus grand que les cornes auxquelles ils s'attachent sont plus longues, conditions qui sont réunies chez les Pics, les Torcols, les Colibris. Geof- froy trouve, dans les parties qui forment l'hyoïde des Oiseaux , les mêmes éléments qui composent l'hyoïde des Mammifères, présentant les mêmes connexions. Les os linguaux, que cet anatomiste célèbre appelle les glosso-hyaux , correspondraient aux cornes postérieures ou thyroïdes ; ils s'ap- puieraient aussi sur le corps de l'hyoïde ou le basihyal; et les cornes si prolongées de l'hyoïde répondraient aux cornes styloïdes des Mammifères. L'état rudimentaire des muscles linguaux, chez les Oiseaux , n'exi- geant plus que les cornes postérieures fus- sent écartées , comme elles le sont chez les Mammifères, elles se rapprocheraient et se confondraient sur la ligne médiane en un seul glosso-hyal ; rallongement du cou et de toutes les parties cervicales entraînerait nécessairement un développement considé- rable du basi-hyal et du glosso hyal, et obli- gerait ce dernier à pénétrer dans la Langue. Cet os ou cartilage lingual constitue seul, en général, presque toute la Langue des Oi- seaux, n'étant recouvert seulement que de quelques petits muscles situés à la face inférieure de la Langue, et que revêtent des téguments peu épais. La Langue de ces ani- maux ne peut donc changer ni de forme ni de dimensions, à la façon de la Langue charnue des Mammifères, et ne posséda d'autre mobilité que celle qu'elle partage avec l'hyoïde, et celle que lui donne l'arti« 766 LAN culation plus ou moins libre de son os lin- gual sur le basi-byal. Quelquefois elle est divisée dans sa longueur, et ses deux moi- tiés peuvent alors exécuter aussi des mou- vements l'une sur l'autre. Dure, en géné- ral , à sa partie antérieure, et présentant une extrémité arrondie ou pointue, entière ou bifide, plate ou creusée, la Langue des Oiseaux peut cependant jouir d'une cer- taine flexibilité, quand l'os lingual se ter- mine par une portion cartilagineuse moins rigide. Les papilles de formes diverses qui hérissent le dos et surtout la base de la Langue, n'indiquent pas que lesens du goût soit très développé chez les Oiseaux; la Lan- gue sert surtout à ces animaux comme or- gane de déglutition et de préhension des liquides, et souvent aussi pour saisir au loin ou au fond des fleurs les animaux dont ils font leur nourriture. En effet, ces pa- pilles sont souvent cornées, cartilagineuses et osseuses, dirigées en arrière et propres à empêcher le retour des aliments quand ils ont été introduits dans l'arrière-bouche. Il y a des différences nombreuses à cet égard, aussi bien que sous le rapport de la forme. Ainsi, chez les Oiseauxde proie, la Langue est généralement assez large et épaisse, un peu molle, et, chez les nocturnes, elle est fourchue et garnie en arrière de papilles coniques dirigées vers le gosier. Dans l'ordre des Passereaux, les moitiés de l'oslingualrestentsouventdistincteset ouver- tes en fourche antérieurement, et, dans plu- sieurs genres, la pointe de la langue est fendue ou même divisée et comme déchiquetée en petites soies ; sa surface est presque entière- ment lisse, et l'arrière-langue seule offre des papilles généralement cartilagineuses. Les Gallinacés ont la Langue pointue, car- tilagineuse et en fer de lance, très sem- blable, pour ses téguments, à la Langue des Passereaux. On trouve de grandes différences parmi les Echassiers; nous citerons seulement l'Autruche, dont la Langue, en forme de large demi-lune, ne présente aucune pa- pille, et est si courte qu'on en a nié l'exis- tence.Engénéral, chez les Oiseaux de rivage, la Langue est lisse et aplatie, d'une forme triangulaire, plus ou moins allongée, ou bastiforme. Cependant la présence d'un amas* «aosidérable de tissu graisseux rend LAN très épaisse la Langue des Phénicoptèresou Flarnmants. On rapporte que les Romains re- gardaient cette Langue comme un mets très délicat, et que l'empereur Héliogabale en- tretenait constamment des troupes chargée» d'en pourvoir sa table. Geoffroy a souvent vu en Egypte le lac Menzaleb (à l'ouest de Damiette) couvert d'une multitude de bar- ques remplies de Flarnmants, dont les chas- seurs arrachaient et pressaient la Langue pour se procurer une graisse dont ils pré- fèrent l'usage a celui du beurre. Les Oiseaux de l'ordre des Palmipèdes offrent aussi de grandes variations dans la nature et la forme de la Langue , variations qui sont en harmonie avec l'usage quel'ani- mal doit en faire, avec la forme de son bec, la nature de ses aliments et la manière dont il se les procure. Quand la proie est vivante et peut être avalée tout entière, comme c'est le cas pour le Harle, l'Oiseau n'a pas besoin d'une Langue aussi développée, aussi sensible, aussi flexible que lorsqu'il doit re- chercher sa nourriture par parcelles, comme Je font les espèces du genre Canard. C'est surtout dans l'ordre des Grimpeurs que la Langue offre les modifications les plus remarquables. Chez les Pics et les Tor- cols, elle est étroite et formée de deux par- ties : l'une antérieure, lisse, pointue, et revêtue d'une gaine cornée, garnie sur ses bords de quatre ou cinq épines raides, di- rigées en arrière, de façon que la Langue ressemble à un hameçon barbelé; l'autre postérieure, plus lâche , hérissée de petites épines. L'os lingual est beaucoup plus court que la peau de cette Langue, et lorsque la Langue s'allonge et sort tout entière de la bouche, à l'aide du mécanisme»que nous avons décrit plus haut, l'hyoïde s'avance dans cet organe, remplit sa portion posté- rieure en l'élargissant, et pousse la Langue en avant. Les Toucans ont la Langue étroite, garnie latéralement de soies cornées qui lui donnent Tapparenced'une plume, et qui ont mérité aux Aracaris le nom de Ptero- glossus. Chez les Perroquets , la Langue est très épaisse, charnue, arrondie en avant et pourvue de vraies papilles fongiformes, surtout vers la base. L'appareil musculaire qui met cet organe en mouvement est aussi plus compliqué que celui des autresOiseaux, et les nerfs qui s'y distribuent ont des di- LAN mensions plus considérables : aussi les Per- roquets se servent-ils de leur langue comme d'un organe assez délicat pour goûter, en quelque sorte, chaque parcelle d'aliment. Bien que les Perroquets se distinguent, en général, par le volume plus considérable de leur Langue, il est néanmoins un petit genre auquel Levaillant donna le nom d'Ara à trompe, parce qu'il considérait la Langue de ces Oiseaux comme étant très longue et leur servant pour prendre leur nourriture de la même manière que l'Élé- phant le fait avec sa trompe ; Geoffroy re- connut, au contraire, que c'est de l'allon- gement de l'hyoïde et de ses dépendances que résulte cette faculté, et qu'en réalité la Langue est très petite et ne consiste qu'en une simple tubérosité ovale et cornée : aussi en forma-t-il sa section des Micro- glosses. Dans la classe des Reptiles, la Langue présente plus de variations encore que dans celle des Oiseaux, et il faudrait passer en revue chaque ordre et même chaque fa- mille pour indiquer complètement les for- mes diverses, la structure, les rapports de cet organe. C'est ce que nous n'entrepren- drons point; il nous suffira d'indiquer les faits principaux. Chez les Chéloniens, la Langue est courte , épaisse, très peu mo- bile, d'une forme assez semblable à une semelle de soulier; les papilles uniformes coniques, longues, charnues et serrées qui en garnissent la face supérieure, la rendent comme veloutée. Ses rapports avec l'hyoïde n'ont plus la même étendue que chez les Oiseaux ; elle est soutenue par la pointe seu- lement de l'hyoïde, et surtout par une pla- que cartilagineuse qui est distincte de cet os, et qui ne s'y relie que par des ligaments et des muscles. La Langue sert donc fai- blement ici aux mouvements de la dégluti- tion. Les Crocodiliens n'ontqu'une Langue ru- dimentaire , plate , charnue , attachée par ses bords et par sa pointe à la mâchoire inférieure, de sorte qu'elle est aussi immo- bile que possible; l'anatomisle seul la dé- couvre sous les enveloppes générales qui la couvrent et la masquent si bien, que long- temps on a cru qu'elle n'existait pas chez :es animaux. C'est cette circonstance qui «xplique l'utilité des services que rend au LAN 767 Crocodile un petit oiseau , le Charadrius œgyptius, désigné par Hérodote sous le nom de Trochilus : cet animal entre dans la gueule du Crocodile pendant que celui-ci la tient ouverte , et mange les Insectes su- ceurs qui s'attachent dans la bouche du rep- tile. Dans la famille des Lacertiens, la Lan- gue est en général bifurquée; quelques genres ont une Langue musculetise , lisse , contenue en partie dans un fourreau qui s'ouvre au-devant du larynx; d'autres ne présentent pas de fourreau , et l'ont plus large et aplatie. Les Lézards, les Iguaniens, les Geckotiens, les Scincoïdiens, ont géné- ralement une langue triangulaire, très ex- tensible , peu profondément bifurquée, et composée antérieurement de deux feuillets minces, presque cornés ; le corps de la Lan- gue est plus épais , sa surface est feuilletée ou papilleuse. Le plus curieux des Reptiles .sous le rapport de la protractililé de sa Langue, comme à beaucoup d'autres égards, est le Caméléon. Chez cet animal, laLangue est cylindrique, plutôt ridée que papilleuse, traversée par un axe osseux, et susceptible d'être projetée au -dehors de la bouche sur les insectes dont le Caméléon fait sa proie , à une distance qui dépasse quelquefois la longueur du corps lui-même. Cette Langue, si extensible, se retire dans une sorte de fourreau ou fosse du plancher du palais, et sa peau est extrêmement plissée en arrière, pour fournir à l'extension extraordinaire qu'elle prend dans le moment où elle est ainsi dardée. Cette élongation considérable a lieu par un mécanisme assez analogue à celui que nous avons indiqué pour les Pics. On trouve chez les Ophidiens, comme chez les Sauriens, des animaux dont la Langue est protraclile et cachée dans un fourreau, et d'autres chez lesquels elle est libre, visi- ble dans le palais et peu extensible. Les Ser- pents proprement dits appartiennent à la première de ces deux catégories , et leur Langue, qui leur sert principalement à pal- per, ressemble en conséquence à celle des Lézards, est extrêmement lisse, semi-carti- lagineuse et très mobile, comme celle de ces derniers animaux : elle est plus profondé- ment bifurquée. La Langue des Batraciens ne présente pas dans toutes les familles , et même dang tous les genres d'une famille, lamêmestruc- 768 LAN ture et la même mobilité. Chez les Anoures eu général, Grenouilles, Crapauds, etc., la Langue est charnue, lisse et muqueuse, tout-à-fait indépendante de l'hyoïde et fixée antérieurement à Parc du menton; sa par- tie postérieure bifurquée est détachée et libre , susceptible de se renverser en avant sur les animaux dont le Batracien fait sa proie, et de se reployer en arrière pour s'appliquer contre l'ouverture des narines postérieures. La Langue des Salamandres est molle et couverte de papilles qui for- ment un velouté fin ; adhérente en avant et en arrière, elle ne jouit d'un peu de mobilité que sur les côtés , et ne peut servir à l'animal comme organe mobile que lors- qu'il abaisse extrêmement la mâchoire infé- rieure. Les Sirènes ont une langue toute osseuse ou cartilagineuse, incapable d'au- cun mouvement propre, et ne recevant plus d'impulsion que de l'appareil hyoïde, semblable, sous ce rapport, à celle des Poissons. En général, on ne découvre pas de Lan- gue chez les Poissons cartilagineux; et chez la plupart des Poissons osseux , la Langue ne consiste guère qu'en une simple saillie a la partie inférieure de la bouche. Elle est soute- nue, le plus souvent, par un os lingual qui s'articule avec l'appareil hyoïdien, et dont la forme ainsi que le volume relatif varie beaucoup. La membrane qui recouvre cette Langue ne présente aucune différence avec celle qui tapisse la bouche, si ce n'est qu'elle est souvent garnie de dents aiguës ou en forme de pavés, qui doivent y émous- scr la sensibilité. Généralement peu mus- culeuse, la Langue des Poissons est peu susceptible de changer de forme, et l'os qui la supporte ne pouvant se mouvoir que fai- blement , il en résulte que les mouvements de cet organe dépendent de ceux qui sont imprimés à l'hyoïde, et que son rôle se tonfond avec celui de cet appareil. En quittant le grand type des Vertébrés, nous trouvons quelquefois chez les ani- maux qui appartiennent à d'autres types un organe qui a reçu aussi le nom de Langue , en général à cause de la ressemblance de sa forme avec la Langue des animaux supé- rieurs, quelquefois en raison de l'analogie de ses fonctions avec celles que nous avons reconnues propres à la Langue chez I«s ver- LAN tébrés. N'ayant à nous occuper ici ni du goût, ni du toucher., ni de la préhension , de la mastication et de la déglutition des aliments, nous ne pouvons entreprendre d'indiquer les organes qui sont physiologi- quement, chez les autres animaux, les analogues de la Langue des Vertébrés. Nous renvoyons pour la distinction et la description de ces organes analogues , aux articles qui sont destinés à faire connaître les animaux qui appartiennent au type des Annelés et à celui des Zoophytes; nous ne dirons ici que quelques mots de la Langue des Malacozoaires, les seuls chez lesquels cet organe offre quelque ressemblance de situa- tion et de composition avec la Langue des Vertébrés , telle que nous venons de la dé- crire, et qui mérite à plus juste titre le nom de Langue. Dans la classe des Céphalopodes , la Langue est en général composée de deux lobes, l'un plus avancé , inférieur, mus- culeux , relevé d'un nombre plus ou moins considérable de feuillets transverses , à bord libre, entier ou découpé; l'autre, plus reculé, supérieur, armé de lames cornées transverses, supportant des séries de crochets qui varient aussi beaucoup par le nombre et la forme. Ces deux lobes for- ment comme deux lèvres qui pincent les aliments , et les lames cornées, exécutant ensuite une sorte de mouvement péristal- tique, redressent successivement et re- courbent leurs crochets, qui poussent ainsi le bol alimentaire dans l'œsophage. Cette langue est généralement garnie de papilles et soutenue par un cartilage particulier; sa partie antérieure ne peut cependant en- velopper les matières sapides à la façon d'un véritable organe du goût, et elle ne sert guère qu'à la déglutition. Chez les Gastéropodes, la Langue pré- sente de grandes variations quant à sa forme , à sa longueur, à sa position , à son armure. En général, la Langue est courtç chez les Gastéropodes qui ont une trompe; elle est au contraire longue, et quelque- fois démesurément longue, chez les Gasté- ropodes qui sont privés de trompe. Parmi ces derniers nous citerons la Patelle, le Turbo pica, chez lesquels la Langue est contournée sur elle-même dans l'état de repos , et égale presque en longueur le corps LAN lout entier, quand elle se déploie; il est difficile de concevoir à quoi peut être utile à ces animaux une pareille extension de cet organe. Chaque espèce présente aussi une armure particulière, disposée d'une façon régulière. Dans l'Aplysie, la Langue, large , en forme de cœur et portée sur deux éminences arrondies etséparées, est garnie de petites épines recourbées, placées en quinconce. On trouve, chez d'autres Gasté- ropodes , des lames tranchantes dentelées , des crochets à plusieurs pointes, des épi- nes simples, etc. Dans cette classe , la Langue est toujours placée près de l'ouver- ture buccale; derrière les mâchoires , chez les Mollusques dont la bouche en est ar- mée ; à l'extrémité antérieure de la trompe, chez ceux qui en possèdent une. 11 est à remarquer que la langue de l'Oscabrion se prolonge en arrière et est enveloppée d'un sac propre. Les Ptéropodes manquent le plus géné- ralement de Langue. M. Rang en a trouvé une à dents nombreuses dans la cavité buc- cale de son Cuviera columnella , espèce qui se rapproche des Hyales. Les Acéphales pa- raissent manquer complètement de Lan- gue aussi bien que les Molluscoïdes. Les Zoologistes classificateurs ont sou- vent trouvé, dans les caractères que leur fournit la Langue, le moyen de distinguer facilement les espèces ou les genres; c'est ainsi qu'ont été créés les noms de Ptéro- glosse, Microglosse, Glossophage et au- tres. Les différences nombreuses que pré- sente cet organe dans sa forme, son vo- lume, sa structure; les degrés divers de liberté et d'extensibilité dont il jouit; la disposition de ses papilles, peuvent, en effet, prêter des caractères utiles, surtout s'ils concordent avec des faits plus im- portants dans l'organisation , et si on ne hur attribue pas une importance exa- gérée. (Emile Baudement.) Le mot de Langue a aussi été appliqué à certaines plantes qui offrent plus ou moins de ressemblance avec l'organe dont nous venons de parler. Ainsi l'on a appelé : Langue d'Agneau , une espèce de Plan- tain ; Langue d'Anolis, la MeJasloma ciliata; Langue de Boeuf, la Buglosse officinale et la Fistuline: r. vu. LAN 769 Langue de Cerf, la Scolopendre, etc. Langue de Châtaignier ou de Chêne, la Fistuline Langue de Bœuf; Langue de Cheval, une espèce de Fragon ; Langue de Chien , La Cynoglosse offici- nale et le Myosotis lappula; Langue de Noyer et Langue de Pommier, quelques Agarics a pédicule latéral; Langue d'.Oie, le Pinguicula vulgaris ; Langue de Passereau, le Stellcra-iiasserina et le Polygonum aviculare; Langue de Serpent , FOphioglosse vu!^ gaire; Langue de Terre, les espèces du genro Geoglossum; Langue de Vache, la Scabieusedescbamps et la grande Consolide. LANGUE DE BOEUF, bot. cr. — Nom vulgaire du Fislulina hepalica (voyez co mot ). Pendant longtemps on n'a connu que cette espèce. Schweinitz en a fait con- naître une seconde de la Caroline beaucoup plus petite, qui croît également sur les troncs. (Lév.) LANGUETTE, poiss. — Nom vulgaire d'une espèce de Pleuronecte. Voy. ce mot. LANGUETTE, zool., bot. —Les ento- mologistes ont donné ce nom à une partie de la lèvre inférieure des Insectes (voyez bouche). — En botanique, on nomme Lan- guette l'appendice long et étroit que produit Le tube des corolles de certaines Synantlic- rées, en se prolongeant d'un seul côté. C'est aussi le nom employé quelquefois pour désigner la ligule des Graminées. Voy. graminées. LANGURIA ( Languria , animal auquel on altiibuait la production de l'ambre). 1NS. — Genre de Coléoptères subpentamè- res, famille des Clavipalpes, établi par Fa- bricius et adopté par Olivier, Latreille, De- jean. Ce dernier auteur rapporte à ce genre 18 espèces : 12 appartiennent à l'Améri- que, 4 à l'Asie (Java) et 2 à l'Afrique. Les espèces types sont les L. bicolor Fab., Mo- sardi Lat., 01., et scc.pularis Chev. On trouve ces insectes sur de petites branches mortes, et aussi surdes tiges de plantes. (C.) *LAN1ADÉES. Laniadœ. ois.— Famille établie par M. Lesson, dansl'ordre des Passe- reaux, pour des espèces à bec fort. tiC3 com- primé, crochu, armé d'une dent, a ailes mé- diocres, le plus souvent courtes et arrondies. 49 770 LAN Cette famille comprend les genres Corvinelle, Falconelle, Pie- Gricche, Tchagra , Notodèle , Pitohui, Taraba, Lanion, Ramphocène, Ma- nikup, Bngadais, Crinon etBécarde. (Z. G.) ♦LANIAGRA, d'Orb. ois.— Division de la famille des Laniadées. Voy. pie-gk èche. (Z. G.) *LAMARIES, Boié. ois.— Division de la famille des Pies-Grièches. Voy. ce mot. — Vieill., syn.' de Gonolek. (Z. G.) *J, AN1CTERUS, Less. ois.— Genre établi sur une espèce de la famille des Échenilleurs, que M. Lesson nomme L. œanthomoides. (Z. G.) *LA\lDÉES.Lanidœ. ois.— Famille éta- blie par G.-R. Gray, dans son List of the gen., dans la tribu des Passereaux dentiros- tres. Elle comprend la sous-famille des La- niaees etcelle des Thamnophilinées, et cor- respond en grande partie à l'ancien genre Lanius de Linné. (Z. G.) *LAMELLUS, Swains. ois. — Division de la famille des Lanidées. Voy. pie-grièche. (Z. G.) LAMER. ois. — Nom d'une espèce de Faucon. — Brisson a encore appelé Laitier cendré le Buzard Saint Martin. (Z. G.) *LAMGEROSTEMMA, Chap. bot. ph. — Syn. à'Eliœa, Cambess. *LAN1NSECTES. Laninsecta. ras. — MM. Amyol et Serville {Ins. Hémipt., suites a Duffon) désignent ainsi, dans l'ordre des Hémiptères , un groupe comprenant les gen- res Orlhesia et Callipalpus. Voy. ortiie- zia. (Bl.) LANÏO. ois. — Voy. lanion. *LANK)CERA, Less. ois.— Syn. àeLaniel- lus, Swains. — Division de la famille des Lanidées. Voy. pie-gmèche. (Z. G.) LAMOGÈRE. Laniogerus (laniaiio, la- cinie; gerere, porter). noix. — Le g. Lanio- gère a été établi, dès 1816, parM. deBlain- ville pour un petit Mollusque nu fort sin- gulier, et qu'il a observé dans la collection du Musée britannique. Ce genre serait voi- sin des Glaucus ; mais, selon nous, il au- rait plus d'analogie avec les Phyllidies ou les Diphyllides. En effet, ce petit Mollus- que marina un corps ovalaire, convexe en dessus, et présentant sur toute la face intérieure un plan locomoteur, terminé en arrière par une sorte de queue. La tète est assez grosse , se prolonge en avant ien LAN un mufle court, fendu parune bouche longi. tudinale, armé de plaques cornées; la tète porte en arrière deux petits tentacules de chaque côté, et l'on remarque sur le corps, également de chaque côté, des branches pectinées, à feuillets mous et flexibles, disposés à peu près de la même manière que dans les Pleurobranches ; du côté droit , la branchie est interrompue par la présence d'un tubercule assez gros, donnant à la fois passage a l'anus et aux organes de la génération. Comme on le voit, ce genre a beaucoup de rapports avec les Diphyllides; mais, dans ce dernier genre, !e manteau fait une large saillie autour de l'animal, de manière à arrêter complète- ment ses organes branchiaux, ce qui n'a pas lieu dans le genre Laniogèrc de M. de Bloinville. Jusqu'à présent on ne connaît que la seule espèce servant de type à ce genre curieux , et l'on ignore quelle est sa patrie. (Desh.) LANION. Lanio, Vieill. ois. — Section de la famille des Lanidées. Voy. pie-grièche. (Z. G.) *LAMOTURDUS,Waterh. ois. —Section de la famille des Lanidées. Voy. pie-grièche. (Z. G.) *LANISIU!\I. bot, pu.— Genre de la fa- mille des Méliacées-Trichéliées, établi par Rumph {Amboin. I, 151 , t. 54). Arbres do l'Inde. Voy. méliacées. LANISTE. moi.l. — M. Swainson, ayant oublié sans doute que ce mot avait été em- ployé par Montfort, l'a appliqué de nouveau à un sous-genre que nous croyons inutile , pour des Modioles à stries aux deux extré- mités de la coquille, telles que les Modiola discor, compacta, etc. Voy. modioi.e. (Desh.) LANISTES. moll.— Monfort a proposé co genre, dans sa Conchyliologie systématique, pour les Ampullaires sénestres; n'ayant aucune valeur, il n'a pas été adopté. Voy. AMPULLA1RE, (DESH.) LAMES, Linn. ois.— Nom latin du genre Pie-Grièche. (Z. G.) *LANNEA, A. Rich. eot. ph. — Syn. à'Odina, Roxb. *LANTANÉES. Lantaneœ. bot. pu. — Tribu de la famille des Vcrbénacées, à la- quelle le genre Lantana, l'un de ceux qu'elle renferme, a donné ce nom. (Ad. J.) LAN LANTANIER. Lanlana. bot. ph.— Genre de la famille des Verbénaeées , tribu des Lantanécs, à laquelle il donne son nom, de la didynamie angiospermie dans le sys- tème sexuel. Il se compose d'arbrisseaux et d'un petit nombre d'espèces herbacées, dont plusieurs sont très répandues dans les jardins comme plantes d'ornement. Ce sont des vé- gétaux presque tous originaires de l'Améri- que tropicale, assez fréquemment armés de piquants; dont les branches sont anguleu- ses, les feuilles simples , généralement ru- gueuses, dentées sur leurs bords , opposées ou ternées; leurs fleurs sont réunies en ca- pitules axillaires, accompagnées de bractées dont les extérieures forment une sorte d'in- volucre autour de chaque capitule. La cou leur de ces fleurs est violacée, orangée, jaune ou blanche, et varie quelquefois dans un même capitule. Chacune, considérée en particulier, présente un calice en tube très court, à 4 petites dents; une corolle à tube allongé, légèrement renflé dans son milieu, à limbe étalé, divisé en 4 lobes inégaux; 4 étamines incluses, didynames ; un ovaire à 2 loges , auquel succède un petit fruit bacciforme, renfermant un seul noyau bi- loculaire, percé à sa base, ou deux noyaux distincts, dont chacun est alors uniloculaire et monosperme. Ce dernier caractère fait diviser le genre entier en deux sous-genres, dont le premier (Camara, Cham.)est carac- térisé par l'existence d'un seul noyau creusé intérieurement de deux loges ; dont le se- cond (Collioreas, Cham.) se distingue par la présence, dans son fruit, de deux noyaux distincts et uniloculaires. Parmi les diverses espèces de Lantaniers que l'on cultive le plus habituellement dans les jardins , nous nous bornerons à dire quelques mots sur les suivantes : Lantanier a feuilles de mélisse, Lanlana camara Lin. C'est un arbrisseau qui s'élève ordinairement à 10-12 décimètres, dépourvu d'aiguillons, dont les feuilles persistantes sont ovales oblongues. Ses fleurs se déve- loppent pendant tout l'été ; elles sont d'a- bord jaunes , et prennent peu à peu une teinte aurore. Ou cultive cette espèce dans la serre tempérée ou chaude; on la multi- plie soit par graines, soit par boutures. Le Lantanier a fleurs blanches, Lanlana nivea, est une jolie espèce frutescente, dont LAO 771 la tige est armée d'aiguillons courts et re- courbés, dont les feuilles sont ovales-lan- céolées, acuminées, légèrement crénelées; dont les fleurs , d'un beau blanc et d'une odeur agréable, se succèdent pendant pres- que toute l'année , et forment des capitules hémisphériques , accompagnés de bractées linéaires. C'est encore une espère de serre tempérée ou chaude qu'on multiplie comme la précédente. Parmi les autres espèces, nous nous bor- nerons à indiquer le Lantanier odorant, à feuilles opposées et ternées; le Lantanier AGRÉABLEdes jardiniers, qui ne s'élève qu'à 4 décimètres, remarquable par ses fruits nom- breux, gros comme des Pois, bleuâtres ; le Lantanifr de Sellaw, etc. Ces diverses es- pèces ont déjà donné, par la culture, des variétés souvent de meilleur effet que leur type. (P. D.) LANTERNE, moll. — Nom vulgaire d'uni' belle espèce d'Anatine, Lanterne anatina de Lamarck. Voy. anatine. (Desh.) LANTERNE, bot. cr. — Nom vulgaire du g. Lalernea. Voy. ce mot. LANTHANE, chim. — Découvert en 1840 par Mosander dans la cérite de Bast- nas, où il se trouve uni à l'oxygène et combiné avec l'oxyde de Cérium (voy. ce dernier mot), le Lanthane a été étudié depuis par Hermann, et n'a été obtenu, jusqu'à présent, que sous forme d'une poudre grise, s'oxydantdans l'eau et se convertissant eu un hydrate de couleur blanche. D'après la manière d'être de ses combi- naisons , ce métal semble devoir être placé sur la limite des Métaux terreux, immédia- tement après l'Yitrium. Hermann a adopté le chiffre 600 pour l'équivalent du Lanthane, dont l'unique oxyde est représenté par 700. (A. D.) *L AODICE. Laodicea (nom mythologi- que), acal.— Genre de l'ordre des Médusaires ou Discophores, établi par M. Lesson, qui ie caractérise par la forme hémisphérique de l'ombelle, ayant au milieu un nucléus rougeâtre, solide, à quatre masses perforées, d'entre les intervalles desquelles partent des cloisons vasculaires, formant une croix. Des tentacules courts, très nombreux, naissent du bord de l'ombelle. La seule espèce con- nue vit dans la Méditerranée. Elle est large de 1 centimètre. Les précédents auteur» 77: LAP l'ont nommée Médusa crucigcra t% Jturélh crucigera. (Duj.) LAOMÉDÉE. Laomedca (nom mytholo- gique), roi/vp. — Genre del'ordre des Sertu- Iariées, établi parLamouroux pour diverses espèces de Campanulaires (voy. ce mot), dont les cellules campaniformes ont le pédoncule plus court. Les cellules sont portées sur des tiges grêles, rameuses, raides ou volubilcs. Les animaux, tout à-fait semblables à ceux des Campanulaires, ont une couronne de douze à quatorze tentacules. On en connaît 10 espèces toutes des mers d'Europe. (Duj.) *LAOPHONTE. Laophonta. crust.— Ce nom désigne une nouvelle coupe générique de Crustacés établie par M. Philippi dans les Archives de Wiedmann, et dont l'espèce type est la Laophonte cornue, Laophonta cornuta Phil. (in Arch. de Wiedm., I, 4840, pi. 3, flg. 13). (H. L.) LAPAGERIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Philésiées, voisine des Smilacées, établi par Ruiz et Pavon (FI. peruv. III, 65, t. 297). Sous-arbrisseaux d»j Chili. Voy. philésiées. *LAPAROCERLS (Xowxpo'ç, grêle; «'- pot;, antenne), ins. — Genre de Coléoptè- res tétrarneres, famille des Curculionides gonatocères, division des Cyclomides , créé par Schœnherr ( Synonymia gen. et Sp, Curculion., t. II, p. 530-7, 2e part., p. 228). 4 espèces sont rapportées à ce genre par l'auteur : les L. morio , piceus, tclricus et Canariensis. Les deux premières se trou- vent en Portugal; la troisième et la qua- trième, dans l'île de Ténériffe. (C.) ♦LAPEMIS (W/)', pituite; tfxv'ç, tortue). sept. — Groupe d'Ophidiens proposé par Gray (ZooJ. Miscell. 1842). (E. D.) LAPEREAU, mam. — Nom que l'on donne vulgairement au jeune Lapin. (E.D.) LAPEïROLSIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sé- nécionidées , établi par Thunberg (FI. cap. 700). Sous-arbrisseaux du Cap. Voy. com- posées. — Pourr., syn. û'Ovieda, Spreng. LAPHRIA (nom mythologique). ins. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille desTanystomes, tribu des Asiliques, établi par Meigen.Les Laphria diffèrent des autres genres de la même tribu par les anten- nes à troisième article fusiforme, sans style distinct, et pardes jambes courbes menues. LAP Ce genre renferme 7 ou 8 espèces , don8 la plus connue est la Laphrie DonÉE, L. au- rea, qui se trouve fréquemment en France, surtout aux environs de Paris. *LAPHYRA (Kvpov, butin), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Cicindélètes , formé par Dejean, dans son Catalogue, avec une espèce de Barbarie, la Ciciinlela Au- douinii de M. Barthélémy de Marseille (Ann. de la Soc. ont. de Fr., t. IV, p. 597, et qui a donné lieu à quelques criti- ques sur l'établissement du genre , criti- ques qui n'étaient nullement fondées, puis- qu'elles avaient pour base l'examen d'une véritable Cicindèle des environs d'Oran, très semblable à celle avec laquelle ce genre a été établi. (C.) *LAPICALJME , Lapeyr. bot. ph.— Syn. de Soyeria, Monn. *LAPÏEDRA. bot. ph.— Genre de la fa- mille des Amaryllidées, établi par Lagasca ( Nov. gen. et Sp., 14 ). Herbes de l'Ibéric. Voy. AMARYLLIDÉES. LAPIN, mam. — Espèce du genre Liè- vre. Voy. ce mot. Le nom de Lapin a été étendu à plusieurs Mammifères qui diffèrent beaucoup de l'espèce connue généralement sous ce nom ; c'est ainsi que le Souslik a reçu la dénomination de Lapin d'Allemagne; l' Agouti, celle de Lapin d'Amérique; le Kan- guroo philandre, celle de Lapin d'Aroe; le Cochon d'Inde, celle de Lapin du Brésil; le Lemming, celle de Lapin de Norwège, etc. (E. D.) LAPIS-LAZULI. min. — Voy. lazulite. LAPLACEA ( nom propre ). bot. ph. — Genre de la famille des Ternstrcemiacées- Laplacées, établi par H. - B. Kunth (in Humb. et Bonpl. Nov. gen. et Sp., V, 207, t. 461). Arbres ou arbrisseaux de l'Améri- que tropicale. Voy. ternstroemiacées. LAPLACÉES. Laplaceœ. bot. rn.— Tribu de la famille des Ternstroemiacées, ainsi nomméedu genre Laplacea, qui en fait par- tie. (Ad. J.) LAPLYSIE. moll. — Voy. aplvsie. LAPLYSIENS , Lamk. moll. — Voy. APLYS1ENS. LAPPA. bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Cynarées , établi par Tour- nefort (Inst., 156). Herbes de l'Europe et de l'Asie. Voy. composées. LAQ LAPPAGO. bot. ru. — Genre de la fa- mille des Graminées-Panicées , établi par Schreber {Gen., 131). Gramcns croissant en abondance entre les tropiques , dans les ré- gions australes de l'Europe et centrales de l'Asie. Voy. graminées. *LAPPIDA (d'un mot hébreu signifiant lampe), ins. — Genre de la famille des Fui- gorides, de l'ordre des Hémiptères, établi par MM. Amyot et Serville (Itis. hemipt., suites à Buffon) sur une seule espèce du Bré- sil (L. proboscidea), décrite par M. Spinola sous le nom de Dycliophora proboscidea.{Bu.) L APPELA , Mœnch. dot. th. — Syn. à'Echinospermum , Swarlz. LAPSAIVA, Tourncf. bot. ph. —Syn. de Lampsana, Vaill. LAQUE. CHiu. — Cette résine, impro- prement appelée Gomme-laque dans les arts , où elle est très employée , exsude des branches du Croton lacciferum, qui croît dans les Indes, et de quelques autres ar- bres à la suite des piqûres d'un Insecte hé- miptère désigné sous le nom de Coccus lacca. La Résine-laque se trouve dans le com- merce sous trois formes : en bâtons, telle qu'on la trouve concrétée à l'extrémité des branches d'où elle exsude; en grains, ou réduite en poudre grossière; enfln en écailles, c'est-à-dire fondue et coulée en plaques minces. La qualité de la Laque en écailles varie avec la proportion de prin- cipe colorant qu'elle renferme encore; de là trois variétés connues sous le nom de Laque blonde , rouge , ou brune. La Résine-laque est composée d'une grande quantité de résine unie à de la ma- tière colorante rouge soluble dans l'eau, à de la cire, à du gluten , et à quelques corps étrangers. Nous présentons ici l'analyse de la Laque en écailles, par M. Hatchett : ré- sine 90,9, matière colorante 0,5, cire 4,0, gluten 2,8, corps étrangers 0, perte 1,8. M. John prétend y avoir trouvé 16,7 d'un principe particulier auquel il a donné le nom de Laccine, et des traces d'Acide lac- cique. On donne encore le nom de Laques à des matières colorantes précipitées de leurs solutions aqueuses par des oxydes ou des sous-sels ; mais ces produits de l'art n'ont, comme on voit, rien de commun LAR 77: avec la Résine qui fait le sujet de cet ar- ticle. (A. D.) LAQLEOLARLE. aiiach. — Voy. cun- DITÈUCS. LAR. mam. — Espèce de Gibbon. Vcy. ce mot. LARRREA, Sering. bot. pu. — Syn. de Malachium , Fr. LARDITE. min. —Syn. de Pagodite. LARDIZARALA. bot. pu. — Genre de la famille des Lardizabalécs, établi par Ruiz et Pavon (Prodr., 143, t. 37). Ar- brisseaux grimpants, indigènes du Pérou. Voy. LARDIZABALÉES. LARDIZARALÉES. Lardizabaleœ. bot. ph. — Famille de plantes dicotylédonées, polypétales, hypogynes, réunie primitive- ment aux Ménispermacécs, dont elle for- mait une tribu distincte, distinguée au- jourd'hui avec raison par plusieurs carac- tères , notamment par la disposition de ses ovules. Ces caractères , que nous emprun- tons à l'excellente Monographie de M. De- caisne, sont les suivants : Fleurs uni- sexuelles par avortement, monoïques ou dioïques. Dans les mâles, un calice de 3 folioles, ou plus souvent de six alternant sur deux rangs; pétales au nombre de six, également sur deux rangs, opposés aux fo- lioles, les intérieurs plus petits ou glandi- formes et manquant quelquefois; 6 éta- mines opposées aux pétales, à filets soudés entre eux ou plus rarement libres, à an- thères presque toujours extrorses , dont les deux loges sont réunies par un gros connectif souvent prolongé en pointe au- dessus, et s'ouvrant chacune par une fente longitudinale; au centre, 2-3 rudiments d'ovaires charnus, rarement plus. Dans les femelles, qui sont un peu plus grandes que les mâles, même disposition des enve- loppes par verticilles ternaires; des éta- mines qui sont toujours libres , petites et dépourvues de pollen. Ovaires au nombrede 3 , plus rarement de 6 ou de 9 , exhaussés sur un court gynophore, terminés chacun par un sigmate papilleux, pelté, obtus ou co- nique, sessiles ou portés sur un stylft court, contenant chacun des ovules nom- breux (très rarement réduits à un seul), fixés sur toute à la paroi interne de la loge , excepté sur la ligne qui répond à la suture interne , et comme enfoncés au milieu d'un 77' LAR tissu mou qui se divise souvent en une foule de papilles piliformes, anatropes ou campnlitropes. Ces ovaires deviennent au- tant de carpelles charnus ou de follicules, scssiles ou courtement pédicellés, poly- spermes , oligospermes, ou même mono- spermes. Les graines, sous un tégument cartilagineux et à l'extrémité d'un gros périsperme corné, blanc, offrent un em- bryon ovoïde très petit, dont la radicule infère regarde le point d'attache. Les es- pèces, peu nombreuses, sont des arbrisseaux grimpants, originaires du Chili, en Amé- rique ; du Népaul , de la Chine et du Japon, en Asie; celles d'un seul genre , de Mada- gascar; à feuilles alternes, dépourvues de stipules, une ou deux fois ternées avec des folioles entières, dentées ou lobées, tri- nerviées , et dont les pétioles et pétiolules se renflent à leur base et à leur sommet Les fleurs blanches , lilas , d'un rouge pour- pre ou d'un jaune pâle, souvent odorantes, sont disposées en grappes axillaires, ou sor- tent en nombre du milieu d'un groupe d'é- cailles. Le fruit se mange. Tribu I. Fleurs dioïques. Anthères ex- trorses. Espèces américaines. Lardizabala , R. Pav. — Boquila , De- caisne. Tribu II. Fleurs monoïques. Anthères extrorses. Espèces asiatiques. Parvatia, DC. — Stauntonia , DC. — . Holbœllia, Wall. — Akebia, Dec. Tribu III. Fleurs dioïques. Anthères in- trorses. Espèces madagascariennes. Burasaia, Pet. -Th. (Ad. J.) *LARENTIA. Ins.— Genre de Tordre des Lépidoptères nocturnes , famille des Phalé- niens, tribu des Phalénides , établi par Treitschke et adopté par MM. Duponchel , Boisduval, Blanchard, etc., dans leurs ou- vrages respectifs. Les Larenlia présentent un corps grêle , assez long ; des antennes sé- tacées, simples dans les deux sexes; une tête arrondie; des palpes fort longs, grêles et velus, avec leur dernier article très grêle et penché; des ailes assez larges, arrondies; l'abdomen long, presque cylindrique. On connaît un grand nombre d'espèces de ce genre, indigènes et exotiques ; elles ont été réparties en deux sections, qui sont : LAR l°Les Larenlia proprement dits, dont les ailes antérieures sont assez larges, et les pos- térieures assez grandes. La Larenlia dubitaria est l'espèce type de cette section : sa che- nille vit sur le Nerprun, et se trouve fré- quemment en France, surtout aux environs de Paris. 2° Les Eupilhccia, qui ont les ailes anté- rieures plus étroites et plus oblongues, et les postérieures plus petites. La Larenlia innolaria est une des principales espèces de cette section ; elle est aussi , comme la première, très répandue en France. (J.) *EARETIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères, éta- bli par Gillies et Hooker (Dot. miscell., I, 329, t. 69). Herbes du Chili. Voy. ombel- L1FÈRES. *LARGES (OVALAIRESTRIANGULAIRES). La/CB {ovales triangula7-es). arach. — Ce nom désigne, dans le genre des Epcira, une race dont les espèces qui la composent ont ordi- nairement l'abdomen triangulaire, large. Dix-huit espèces à'Epeira appartiennent à cette race. (H. L.) *LARGIDES.tarârf£fes.iNS.— MM.Amyot et Serville (Ins. hémipt., suites à Buffon) ontétabli sous cette dénomination un groupa dans la famille des Lygéides, compre- nant les deux seuls genres Largus et Acino- coris. (Bl.) *LARGUS. Ins.— Genre de la famille des Lygéides , de Tordre des Hémiptères , éta- bli par Ilahn (Wanzenart Insekt.) sur quel- ques espèces exotiques privées d'ocelles , ayant la tête courte et le corselet plan. Les espèces les plus répandues sont les Largus lunulatus (Lygœus lunulatus Fabr.), Largus humilis ( Cimex humilis Drury.), etc., du Brésil. (Bl.) *LARIDEES. Laridœ. ois.— Famille éta- blie par G.-R. Gray (List of the gen.) dans l'ordre des Palmipèdes pour les espèces que Linné classait dans lus genres Larus, Rhytt- chops et Stema. Trois sous-familles, corres- pondant à ces trois genres (celles des Lari- ne'es , des Rhynchopine'es et des Sterninées), composent la famille des Laridées pour G -R. Gray. (Z. G.) *LA1\mÉES.Larinœ. ois. —Sous-famille qui correspond enlièrementau genre linnéen Larus. Les nombreuses divisions que Ton a fa«t subir à ce dernier en font naturellement LAR partie; ce sont les genres Leslris, Stercnra- rius, Bossia, Larus, Laroidcs, Xema, Chroi- cocephalus, Hissa et Gavia. La sous-famille des Larinées fait partie, dans G.-R. Gray, de la famille des Laridées. (Z. G.) LAll!IMLS()iapivoç, engraissé), ins.— Genre de Coléoptères télramères, famille des Cur- culionides gonatocères, division des Érirhi- nides, créé par Germar (Species insecU-rum , p. 379) et adopté par Schœnherr (Disp. nic- thod., p. 220 — Syn. gen. etsp. Curcul. t. III, p. 104, t. 7, pars 2, p. 3). Ce dernier auteur a fait entrer dans ce genre 79 espèces: 45 appartiennent à l'Europe, 21 à l'Asie, 12 à l'Afrique et 1 à l'Amérique; mais on en retrouve quelques unes dans l'une ou l'au- tre de ces diverses parties du monde. Nous indiquerons, parmi celles qui en font partie, les suivantes : L. Cynarœ, Cardui, Jaceœ Fab., Scolymi 01. Cette dernière est assez commune aux environs de Paris. Ces Insectes sont recouverts d'une poussière jaune, verte ou rougeàtre , qui se détache au moindre attouchement. Ou les rencontre sur les fleurs des Carduacées. (C) LARISSA, Curt. ms. —Syn. de Celina, Steph. LARÏX. bot. ph. — Nom scientiGque du genre Mélèze. Voy. ce mot. LARMES MARINES, annél.— Nom sous lequel l'abbé Dicquemare (Journ. dephys., 1776) a décrit et figuré de petites masses gélatineuses de la grosseur d'un grain de raisin, terminées par une longue queue, et qui avaient été trouvées au Havre, adhérant par leurs pédicelles à des plantes marines. Ces corps singuliers renfermaient desanimaux filiformes, qui paraissaient être de petites Annélides. Bosc a supposé que ces Larmes marines étaient le frai de quelque Poisson ou de quelque Mollusque; Audouin croit que ces vessies glaireuses ne sont autre chose que les cocons de quelque Annélide , dans l'intérieur duquel vivraient pendant un as- sez long temps les jeunes individus, comme cela se remarque dans les Sangsues et les Lombrics. (E. D.) *LAROIDES, Brehm. ois.— Division du genre Mouette. Voy. ce mot. (Z. G.) LAROPIS , Wagl. ois. — Division du g. Sterne. Voy. ce mot. (Z. G.) LARRA. ins. — Genre de la famille des Larrides, de l'ordre des Hyménoptères, éta- LAR 775 bli par Fabricius et adopté avec certaines restrictions par tous les entomologistes. On reconnaît les espèces du genre Larra à leurs mandibules privées de dentelures. Le type du genre est la L. anathema (Sphexana- thema Ross.) , répandue dans une grande partie de l'Europe. (Bu) LARREA. bot. ph.— Genre de la famille des Zygophyllées, tribu des Zygophyllées vraies, établi par Cavanillcs (Ann. se. nat.t II, 119, t. 18, 19). Arbrisseaux des Andes du Pérou. Voy. zygophyllées. LARRIDES. Larridœ. ins. —Famille de la tribu des Crabroniens , de l'ordre des Hyménoptères, caractérisée surtout par un labre toujours caché, et des mandibules of- frant à leur base une profonde échancrure au côté interne. Les Larrides ont des mœurs analogues à celles des autres Crabroniens et des Sphégiens (voy. ces mots). La plupart ont encore été peu étudiées dans leurs ha- bitudes particulières , et l'on ignore encore exactement, pour le plus grand nombre des espèces , comment elles construisent leur nid, et de quelle sorte d'insectes elles ap- provisionnent leurs jeunes larves. Les Lar- rides sont répandues particulièrement en Europe et dans le nord de l'Afrique. Leurs représentants ne sont pas fort nombreux. Nous les rattachons à cinq genres essentiels ; ce sont les Palarus, Lyrops, Larra, Mis- cophus et Dinetus. (Bl.) LARRIENS. Lorrii.iNS.— Synon.de Lar- rides. LARUNDA. crust.— Sïn. de Cyamus. Voy. ce mot. (H. L.) LARUS, Linn. ois. — Nom générique des Goélands et des Mouettes. (Z. G.) LARVA. moll.— Sousce nom, Humphrey, dans le Muséum calonnianum, a proposé un genre correspondant exactement au Fissu- relle de Bruguière et de Lamarck. Voy. fis- SURELLE. (DESH.) LARVAIRE. Larvaria (larva, larve). polyp. — Genre de Polypiers fossiles proposé par M. Defrance pour certains corps fossiles du terrain tertiaire parisien. Ce sont des tubes poreux, calcaires, larges de 1 millimè- tre environ, divisibles en anneaux formés d'une rangée transverse de granules régu- liers, laissant entre eux autant de porcs également réguliers, qu'on a pris pour des loaes de Polypes. M. de Blainville les cou- 776 LA II sidère comme n'étant probablement pas des Polypiers, mais comme ressemblant à des fragments d'antennes de certains Crustacés macroures. Il est bien vrai d'ailleurs que les pores de ces Larvaires n'ont pas la structure des loges des Polypes. (Duj.) LARVES, ins.— Second âge des Insectes à leur sortie de l'œuf. Voy. insectes. ♦LARVIVORA , Hodgs. ois. — Division de la famille des Merles. Voy. merle. (Z. G.) LARYNX, zool. — Chez l'Homme et les Mammifères, le Larynx est un appareil qui forme, en quelque sorte, le vestibule de la trachée -artère; il a la forme d'un tube large et court suspendu à l'os hyoïde , et qui se continue inférieurement avec le ca- nal de la trachée : c'est là que se produit la voix. Chez les Oiseaux, nous trouvons aussi, à la partie supérieure de la trachée-artère , un appareil qui porte le nom de Larynx su- périeur, dont la structure est très simple , et qui ne sert que peu ou point à la pro- duction des sons. C'est à l'extrémité infé- rieure de la trachée qu'existe l'appareil la- ryngien destiné à la formation du chant, et qui est d'une structure d'autant plus compliquée que l'oiseau possède une voix plus étendue, plus forte, plus éclatante, ca- pable de moduler les sons avec une plus grande perfection. L'organe de la voix est donc une dépen- dance de l'appareil de la respiration, et, d'autre part, il peut exister un Larynx à l'origine de la trachée, sans qu'il serve di- rectement à la production des sons. La défi- nition rigoureuse du mot Larynx ne doit donc pas impliquer l'idée d'un appareil ex- clusivement adapté à la formation de la voix, et, par une conséquence naturelle, la description de cet appareil ne peut pas être mieux placée qu'à côté de la descrip- tion du tube aérien. C'est donc au mot tra- chée-artère que nous pourrons plus oppor- tunément indiquer la construction de l'ap- pareil laryngien ; il en résultera, pour notre description , plus de clarté , et nous ne se- rons pas tombé dans des redites, que "nous éviterions difficilement sans ce renvoi. C'est alors aussi que nous décrirons V Hyoïde , la Glotte, et toutes les autres parties qui sont, avec la trachée, dans des rapports de situa- lion plus ou moins connexes. Quant aux LAS fonctions de ces différentes parties, c'est aux mots respiration et voix qu'elles se trouve- ront naturellement indiquées. (É. B.) LASCADILM bot. pu. — Genre de la fa- mille des Euphorbiacées? établi par Rafines- que (Ludov,, 114). Arbrisseau de l'Améri- que boréale. ♦LASCIHA (nom d'homme), bot. cr. — Genre de Champignons de la classe des Ba- sidiosporés. Leur consistance est semblable à celle des Tremelles, mais ils sont surtout remarquables parles larges cellules polygo- nales qui recouvrent leur surface. On n'en connaît encore que deux espèces exotiques, qui ont été décrites sur des échantillons secs. (Lév.) *LASEGUEA,AIp.DC.(dédiéparM.AIp. De Candolle à M. Lasègue, conservateur du musée botanique de M. Benjamin Delessert). bot. fh. — Genre de la famille des Apocy- nacées, qui a été établi par M. Alp. De Can- dolle {Prod., vol. VIII, p. 481, et Ann. se. nat., 3e sér., mai 1844, p. 260) pour des plantes voisines des Eclates. Ce sont des ar- brisseaux ou sous-arbrisseaux du Brésil, quelquefois grimpants; à feuilles opposées, presque sessiles , excepté dans une espèce, entières et en cœur ; leurs fleurs sont dis- posées en grappes simples, terminales; elles sont accompagnées de bractées linéai- res-lancéolées, plus courtes que les pédi- celles. Chacune de ces fleurs présente, selon M. Alp. De Candolle, les caractères suivants : Calice 5-parli, à divisions allongées-oblon- gues , aiguës , munies de deux glandes à leur base; corolle presque plus courte que le calice, 5-lobée seulement au sommet; à tube cylindrique , élargi vers les deux tiers de sa longueur , point sur lequel sont insé- rées les étamines, sans appendices, et avec un cercle de poils au niveau de l'origine des étamines ; à lobes ovales , très petits , à préfloraison convolutive vers la gauche, dressés. Les étamines sont formées d'une anthère sessile, linéaire-acuminée , adhé- rente au milieu du stigmate. Autour du pis- til est un nectaire formé de 5 glandes ob- tuses. Le pistil est formé de deux ovaires glabres, multi-ovulés, surmontés d'un seul style. En établissant ce genre, M. Alp. De Caœ- dollc n'en connaissait que deux espèces, qu'il u décrites dans le 8e volume du Pro- LAS drome. Mais plus tard, en examinant l'her- bier de M. Dclessert et celui du Muséum de Paris, il en a reconnu quatre nouvelles, qu'il a décrites dans les Annal, des se. nat. de 1844 (lococit.). (P. D.) LASER PITIUM. bot. ni. — Genre de la famille des Ombellifères Thapsiées, éta- bli par Tournefort (Inst., 324), et présentant pour caractères principaux : Calice à limbe 5-denté; pétales obovés , émarginés, inflé- chis, presque égaux; fruit à dos comprimé ou cylindrique, à huit ailes; carpophore libre, biparti. Les Lascrpitium sont des herbes croissant en Europe, surtout dans les régions australe et orientale de celte partie du globe, à feuilles bi-tri-pinnatiséquées, dont les seg- ments entiers, dentés ou incisés; involucre et involucelles polyphylles ; fleurs blanches, ou , plus rarement, jaunes, disposées en ombelles multi-radiées. On connaît environ 20 espèces de ce genre, dont quelques unes sont cultivées dans les jardins. (J.) LASIA, Hope. ins. — Syn. de Cynegetis, Chev. (C.) LASIA (ÀaTto;, velu), bot. pu. — Genre de la famille des Aroïdées-Orontiacées, éta- bli par Loureiro ( FI. cochinch., I, 103). Herbes de l'Inde. Voy. aroïdées. *LASIAGROSTIS ().auco;,velu; aypuatiç, gramen). bot. ni.— Genre de la famille des G raminces-Stipacées, établi par Link (Hort. Derol., I, 99).Gramens des régions méditer- ranéennes et de l'Asie centrale. Voy. gra- minées. *LASIANDRA (;a?to<:,veIu; àw,'p,homme). bot. ru. — Genre de la famille des Mélas- tomacées-Osbeckiées , établi par De Can- dolle (Prodr., III, 127 ). Arbres et, plus souvent , arbrisseaux de l'Amérique tropi- cale. Voy. MÉI.ASTOMACÉES. *LASIA!VHIEA (Hcr.o?, velu; SvGvj , flo- raison), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées , établi par De Candolle (Prodr., V, 607). Arbrisseaux du Mexique. Voy. composées. LASIANTHERA ( Aawtoç, velu ; àv0£'pa , anthère), bot. pu. — Genre dont la place dans le système n'est pas encore fixée , et qu'Endlicher rapproche, quoiqueavec doute, des Ampélidées. Il a été établi par Palisot deBeauvois [Flor. owar, I, 85, t. 51), et t. vu. LAS 777 ne renferme qu'une seule espèce, L. afrU cana, arbrisseau grimpant de l'Amérique tropicale. LASIANTHUS, Zuccar. bot. ph.— Syn. de Lasianthea, DC. LASIOBOTRYSO^co;, velu; So'rpv? , grappe), bot. cr. — Sprengel a donné ce nom à un petit Champignon qui croît sur les feuilles vivantes du Lonicera cœrulea et de quelques Xyloslrum : il appartient aux Tubéracés épiphylles. On remarque sur les feuilles de petits tubercules arrondis, noirs, très consistants, développés sous l'épiderme, qu'ils rompent pour se montrer au dehors. Vus sous le microscope, ils représentent une série circulaire de poils raides, simples, qui les fixent au parenchyme des feuilles. Leur intérieur est blanc, et composé d'utricules au nombre de sept ou huit, qui renferment le même nombre de spores. On ne connaît encore que le Lasiobotrys lonicera, dont Kunze avait fait une Sphérie, De Candolle un Xyloma, et Fries un Dothidea. C'est un des plus jolis petits Champignons à étudier. Greville (FI. scot., tab. 191) en a donné une belle figure, qui ne pèche que sous le rap- port des spores. (Lév.) LASIOCAMPA (A*'™?, velu; xap.™,', chenille), ins. — Genre de l'ordre des Lé- pidoptères nocturnes, famille des Bomby- ciens , tribu des Bombycides , établi par La- treille aux dépens du genre Bombyx de Linné. Il diffère des autres genres de la même famille par des palpes longs prolon- gés en forme de bec, et des antennes éga- lement pectinées dans toute leur longueur. On connaît 8 à 10 espèces de ce genre pour lesquelles on a établi deux divisions : la première comprend les espèces à ailes dentelées, et a pour type la Lasiocampa quercifolia. Cette espèce se trouve dans une grande partie de l'Europe; sa chenille est grise , velue, avec un double collier bleu. La seconde division renferme les espèces à ailes non dentelées; une des plus connues est la Lasiocampa pin i, qui habite la France méridionale. Toutes ces espèces ont les mêmes mœurs quo les Com6ya;,dont ils faisaientautrefois partie. *LASIOCERA (Woç, velu; *éo«; , an- tenne). ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Carabiques , tribu des Cicindélètes, établi par M. Dejean, qui y 49* r73 LAS rnpporte I seule espèce, L. nilidula, indi- gène du Sénégal. *LASIOCIILOA (ioéïioç, velu; xk°r>', herbe), dot. th. — Genre de la famille des Graminées-Festucacées , établi par Kunth (Gram., Il, 555, t. 192, 193). Gramens dU Cap. Voy. GRAMINÉES. *LASIOCOUYS (Xâ«a«, velu; xépwç, cas- que), bot. pu. — Genre de la famille des Labiées-Stachydées , établi par Bentham (Lasiat., 600). Arbrisseau! du Cap et de FAbyssinie. Voy. labiées. *LASIODACTYLUS (i«»ioç, velu; &c'x- tu/cç. doigt), ins. — Genre de Coléoptères subpentamores, famille des Clavicornes, tribu des Nitidulaires , créé par Perty (De- leclusanim. art., 1830, p. 35, t. VII, 6g. 1 3). Le cinquième article des tarses paraît soudé au quatrième; la massue a quatre articula- tions. L'espèce type est du Brésil; elle porte le nom de L. brunneus. (C.) *LASïODACTYLUS (/aortoç, velu ; Sdxxv- >oç, doigt), ins. — Genre de Coléoptères sub- penlamères, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, formé par M. Dejean, dans son Catalogue , avec deux espèces du Séné- gal : L. latimanus et Duquetii Dcj. Le L. fan- briatus d'01. doit aussi être rap orté à ce genre. (C.) *LASIODERMA (a««oS, velu; <%*« , peau), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Clavicornes, tribu des Nitidulaires , formé par Dejean dans son Ca- talogue. L'auteur lui donne pour type une espèce de Cayenne , la L. squalidum de La- cordaire. (C.) *LASIOIVEMA (Àx<7toS, velu ; v^x, fila- ment), bot. pu. — Genre de la famille des Rubiacées-Cinchonées, établi par Don (in Linn. Transact., XVII, 142). Arbres du Pé- rou. Voy. RUBIACliES. LASIOMTE. min. — Voy. wavellite. LASIONOTA ( Xâhoiiées. Fleurs hermaphrodites. Limbe du calice désarticulant. Glandes staminiformes. An- thères à 4 logettes, les intérieures extrorses. Bourgeons complets. Camphora, Nées. Tribu III. — Phoebées. Flcars hermaphrodites. Limbe du calice persistant. Glandes staminiformes. Anthè- res à 2 ou 4 loges, les intérieures extrorses. Bourgeons incomplets. Apollonias, Nées. — Phœbc, Nées. Tribu IV. — Persées. Fleurs hermaphrodites ou plus rarement diclines. Limbe du calice persistant ou se désarticulant. Glandes staminiformes. An- thères à 2-4 loges, les intérieures extrorses. Pédicellcs fructifères épaissis et charnus. Bourgeons incomplets. Persca, Gœrtn. ( Gncsiopcrsea et Erio- ùaphne, Nées). — Machilus, Nées. — Doldu, Feuill. (Pcumus et Boldus, Molina). — Al~ seodapluie, Nées. — Ilufelandia , Née;.. — Dehaasia, Blum. (Haasia, Nées). Tribu V. — Cuyptocarvées. Fleurs hermaphrodites. Limbe du calice persistant ou se désarticulant. Glandes sta- minales quelquefois nulles. Anthères à 2-4 loges, les intérieures extrorses. Fruit sec ou charnu enfermé dans le tube calici- nal charnu ou endurci. Bourgeons incom- plets. Endiandra, R. Br. — Beilschmicdia, Nées. — Cecidodaphnc, Nées. — Cryplocarya , R. Br. {Gomorlcga , R. Pav. — Adenostcmon , Pers. — Keulia, Mol.) — Caryodaphne, Bl. • — Agatophyllum, J. {Evodia, Gœrtn. — Iia- vensara, Sonner.) — Mespilodaphne, Ntes. Tribu VI. — Acrodiclidiées. Fleurs hermaphrodites. Limbe du calice persistantou caduc. Glandesstaminales nul- les ou dentiformes. Anthères presque ses- siles , à 2 loges s'ouvrant au sommet en forme de pores, les intérieures quelquefois extrorses. Baie d'abord enveloppée par le calice, qui, plus tard, forme autour d'elle une cupule épaisse. Aydendron, Nées et Mart. — Evonymo- dapline , Nées. — Acrodiclidium , Nées. — Misantheca, Schl. Tribu VII. — Nectandrées. Fleurs hermaphrodites. Limbe du calico à divisions larges et caduques. Glandes den- tiformes. Neuf étamines fertiles. Anthère* à 4 logettes disposées en arcs vers le bas, les intérieures extrorses. Baie sur une cu- pule profonde et tronquée. Bourgeons in- complets. Ncclandra, Rottb. (Pomalia, Nées — Po- roslema, Schreb.) Tribu VIII. — Dicypellièes. Fleurs dioïques ou polygames. Glandes slaminales nulles dans les mâles, calici- formes dans les femelles. Anthères inté- rieures 3-6, sessiles, à 4 pores. Baie. Bour- geons incomplets. Dicypellium, Nées (? Licania, Aubl.). — Pelalanlliera, Nées.— Plcurothyrium, Necs. Tribu IX. — Oréodapiinées. ' Fleurs dioïques ou polygames. Calice campanule ou rotacé, à divisions étroites, 6-9, quelquefois 12 étamines, toutes fer- tiles ou les intérieures stériles. Anthères 4 logettes superposées par paires, les inté- rieures extrorses. Calice persistant sans changement à la base de la baie , ou l'en- tourant en manière de cupule. Bourgeons incomplets. Teleiandra , Nées. — Leptodaphne , Ness. — Ajovea, Aubl. (Douglassia , Schreb. — Columandra, Neck. — Ehrardia, Scop.) — Goepperlia , Nées ( Endlichcria et Schauera, Nées). — Oreodaphne , Nées. — Camphoro- mea, Nées. — Ocolea, Aubl. ( Strychnoda- phne, Nées). — Gymnobalanus, Nées. Tribu X. — Flaviflores. Fleurs dioïques ou polygames. Calice en roue, mince, jaune. 9 étamines fertiles, pas de stériles. Anthères à 2-4 loges, toutes in- trorses. Baie sur le pédicellc nu, quelquefois épaissi. Bourgeons complets. Sassafras, Nées. — Benzoin, Nées. Tribu XI. — Tétranthérées. Fleurs dioïques. Calice à divisions dimi- nuées ou nulles. 9 1 8 étamines fertiles, pas de stériles. Anthères à 4-2 loges, toutes ordi' LAU naircmcnt introrses. Buie portée sur le tube au calice étalé. Bourgeons incomplets. — Cylicodaphne, Nées. — Telranthera, Jacq. — (Tomex, Thunb. — Borrija, Klein. — Sebi- fera et llexanlhus, Lour. — Glabraria , L. ■ — Fiwa, Gmel. ) — Polyadenia, Nées. — Launis, Tourn. — Lepidadenia, Nées. Tribu XII. — Daphnidiées. Divisions du calice égales , caduques. 9-19 étarnines fertiles, sans stériles. An- thères à 2 -4 loges toutes introrses. Baie portée sur le pédicelle nu ou sur le tube du calice discoïde. Bourgeons complets. Dodecadcnia, Nées. — Aclinodaphne, Nées. (Jojoslc, Nées) — Daphnidium, Nées. — Lit- S(v J. (Danvinia, Dennst.) Tribu XIII. — Cassythêes. Fleurs hermaphrodites. Glandes calici- nales staminiformes. 9 étarnines, les inté- rieures extrorses. Caryopse enfermé dans le calice dont le tube est devenu charnu. Her- bes parasites, sans feuilles, présentant le port de la Cuscute. CassyUia , L. (Volutella , Forsk. — Calo- dium, Lour.) Celte dernière tribu est séparée comme famille distincte par quelques auteurs, à cause de son port et de sa végétation toui- à-fait insolites parmi les Laurinées. On pourrait y ajouter son habitation , puisque c'est la seule qui se rencontre sur le conti- nent africain et au nord de l'Asie. Mais du reste, l'ensemble de ses caractères ne paraît pas devoir l'en séparer. (Ad. J.) LAUROPHYLLUS, Thunb. bot. pu.— Syn. de Botryceras, Willd. LAUKUS. bot. pu. — Voy. laurier. LAUVIXES. géol. — Voy. avalanches. LAUXAMA. ins. — Genre de l'ordre des diptères, famille des Musciens , tribu des Muscides, groupe des LauxaniJes, établi par Latreille, et généralement adopté. Il est caractérisé principalement par des antennes écartées, à style velu, à troisième article long. On n'en connaît encore qu'une seule es- pèce , nommée par l'auteur Lauxania lu- pulina. LAUXANIDES ou L AUX AGITES. Lauxanides vel Lauxanilcs. ins. — Groupe de la tribu des Muscides , caractérisé par LAV 789 un corps glabre , assez large; une tête dé- primée; des antennes ayant leur troisième article allongé; des pattes glabres ; un ab- domen ovalaire, déprimé. Ce groupe renferme trois genres, nom- més : Lauxania, Lonchœa, Celyphus. LAVAGIVON, Cuv. moll. — Voy. tri- GONELLE , d'ACOSt. LAVANDE. Lavandula (de lavare, la- ver; plusieurs espèces du genre étant usi- tées en lotions , en bains , etc.). bot. pu. — Genre de plantes de la famille des Labiées, de la didynamie gymnospermie , dans le système sexuel, auquel appartiennent plu- sieurs espèces intéressantes par leurs ap- plications. Il se compose de végétaux her- bacés vivaces, de sous-arbrisseaux ou de petits arbrisseaux qui croissent à partir des Canaries, en Portugal, .dans les contrées qui bordent la Méditerranée , jusqu'en Grèce d'un côté, en Egypte de l'autre; de là elles s'étendent jusque dans l'Inde, en passant par la Perse. Ces plantes ont leurs fleurs en faux épis terminaux , simples ou rameux à leur base, souvent accompagnées de bractées, et de plus, de bractées à l'ais- selle desquelles elles se développent au nombre de 1 à 5. Chacune de ces fleurs présente un calice ovale tubulé, à nervures longitudinales , terminé par 5 dents , dont les inférieures sont presque égales entre elles , dont la supérieure se termine sou- vent par une sorte d'appendice élargi ; une corolle dont le tube est saillant, la gorge légèrement renflée, le limbe oblique, bi- Iabié , à 5 lobes étalés , presque égaux entre eux; 4 étarnines didynames , incluses , dé- clinées ; un disque concave, portant à son bord des écailles charnues auxquelles sont adnés, par leur face interne, les achaines, qui sont glabres et lisses. Les Lavandes forment un petit groupe très naturel et bien distinct des autres gen- res de la famille des Labiées. Elles ont été l'objet d'un travail monographique de M. de Gingins Lassaraz (Hist. nat. des Lavandes, par le baron de Gingins Lassaraz , Genève, in-8°, 1826). Parmi elles, il en est trois sur lesquelles nous croyons devoir nous ar- rêter quelques instants. 1. Lavande st^ecuas, Lavandula stœchas Linn. Cette espèce forme un petit sous- arbrisseau de 3 ou 4 décimètres de hauteur. 790 LAV dont la tice est ligneuse à sa partie infé- rieure ; dont les feuilles sont oblongues, lancéolées , blanchâtres ; dont les fleurs sont petites, de couleur pourpre foncé, dé- pourvues de bracléoles, réunies en faux épi serré, quadrangulaire, à bractées im- briquées, surmonté d'une touffe de feuilles florales ovales , violacées. Ses graines sont ovales, réticulées. Elle croît abondamment dans nos départements méditerranéens , dans les parties sèches et chaudes, particu- lièrement dans ces vastes surfaces de ter- rains incultes , peuplés surtout de Cistes, auxquels on donne le nom de Garrigues. Elle a une odeur très forte et camphrée. On remploie en médecine, notamment dans les asthmes humides , dans les affections pulmonaires avec atonie. Alibert l'a recom- mandée comme un bon antispasmodique. Dans ces divers cas , on fait usage de l'infu- sion théiforme de ses sommités fleuries. On la cultivequelquefoisdans les jardinscomme plante d'ornement; elle est alors d'orange rie dans le nord de la France; on la mul- tiplie de graines et de boutures. 2. Lavande spic, Lavandula spica DC. Cette espèce, vulgairement connue sous les noms de Spic, Aspic, forme un sous-ar- brisseau dont la lige ligneuse , dure et très rameuse dans sa partie inférieure , est nue dans sa partie supérieure ; ses feuilles sont linéaires-lancéolées , plus ou moins élargies vers le haut, revêtues d'un duvet court et blanchâtre, légèrement roulées en dessous par leurs bords; ses fleurs sont bleues-vio- lacées, quelquefois blanches; les bractées qui les accompagnent sont linéaires, velou- tées; l'appendice calicinal est rhomboïdal- ovale. La Lavande spic croît dans les lieux fecs et pierreux du littoral de la Méditerra- née : on la cultive fréquemment dans les jardins, ainsi que l'espèce suivante , dont elle a du reste les propriétés à un degré plus élevé; ainsi son odeur est plus forte et moins douce; celte odeur tient sensiblement de celle du camphre, qui, selon Proust, y existe en f< rte proportion. C'est avec elle qu'on prépare l'eau spiritueuse de Lavande, et surtout l'huile essentielle de Spic ou d'As- pic. Cette huile est jaunâtre, acre, aroma- tique , douée d'une odeur forte et péné- trante qui tient de la térébenthine. Elle est fabriquée en grand en Provence, auprès LAV d'Avignon , et à Murcie , en Espagne , par les pâtres, qui font cette opération en plein air. Le département de Vauclusc est, en France, le centre principal de celte fabri- cation ; il en exporte, dit on, annuellement de 3 à 4,000 kilogrammes. L'huile de Spic est employée dans l'art vétérinaire, en mé- decine et pour la préparation de certains vernis. 3. Lavande véritable , Lavandula vera DC. Cette espèce, malgré sa ressemblance avec la précédente, s'en distingue sans peine par ses feuilles non spathulées , de teinte plus verdâtre; par ses bractées en cœur à leur base , acumiuées au sommet, scarieu- ses, plus courtes que le calice des fleurs, par son calice bleuâtre vers son, extrémité, cotonneux, dont l'appendice est de forme ovale. Elle croit naturellement sur les col- lines, dans les parties montueuses du midi de la France ; elle monte jusqu'à Lyon. EHe est plus rustique que la Lavande spic; aussi est-elle cultivée plus habituellement que cette dernière dans les pays septentrionaux. Son odeur est, du reste, plus agréable et moins forte que celle du Spic, ce qui la fait préférer par les parfumeurs. C'est presque uniquement avec elle qu'on prépare plu- sieurs liquides aromatiques très employés, tels que l'esprit de Lavande, l'essence de Lavande, l'eau de Lavande, qui consiste en une infusion de celte plante dans l'alcool, ou, comme étaitcelle de Treinel, la plus esti- mée de toutes, dans un mélange de bonne es- sence de Lavande avec de l'alcool pur. On prépare encore un vinaigre de Lavande en distillant les fleurs fraîches de cette plante dans de bon vinaigre puriDé. On fait aussi une conserve de Lavande véritable; enfin cette même espèce entre dans la composition de plusieurs médicaments, tels que le vi- naigre antiseptique, le baume nerval , etc. L'odeur aromatique des deux Lavandes spic et véritable , se conservant longtemps après leur dessiccation , on en fait des sachets odoriférants; on en fait aussi des bottes , qu'on place dans les garde-robes et dans les lieux où se dégage constamment une mau- vaise odeur, que la leur est destinée à mas» quer. Considérées en général , les diverses es- pèces de Lavandes participent aux proprié- tés générales des Labiées; mais comme, I.AV riiez les trois que nous avons examinées, le principe aromatique prédomine sur l'amer, il en résulte pour elles les propriétés qui déterminent leur emploi dans le plus grand nombre des cas. D'un autre côté, le principe amer qui existe chez elles les rend toniques et stomachiques; enfin l'union de ces deux principes les rend fortifiantes : c'est pour ce dernier motif qu'on les emploie en bains, en lotions , pour ranimer l'énergie des or- ganes. (P. D.) LAVANDIÈRE, ois. — Nom vulgaire que l'on donne à la plupart des espèces du genre Bergeronnette. (Z. G.) LAVAXDULA. bot. ph. — Voy. lavande. LAVAXGA, Meisn. «ot. ph. — Syn. de Luvanga, Minuit. liAVAIîET. Coregonus. poiss. — Artédi réunissait les Ombres et les Lavarets sous la dénomination de Coregonus; Cuvier a séparé les seconds des premiers , et il leur a donné à chacun une désignation particu- lière, laissant aux Lavarets exclusivement le nom de Coregonus. Les Lavarets forment actuellement un genre distinct dams Tordre des Malacoptéry- giens abdominaux, famille des Salmonoïdes. Ils ont à peu près la même organisation que les Truites; ils en diffèrent seulement par une bouche très peu fendue et souvent dé- pourvue de dents; par leurs écailles qui sont beaucoup plus grandes, et leur dorsale moins longue qu'elle n'est haute de l'avant. Quelques espèces de ce genre sont assez répandues. Nous citerons principalement : le Houtin ou Hautih des Belges (Salmo oxrj- rhynchus), remarquable par une proémi- nence molle qu'il porteau boutdu museau; ce poisson habile surtout la mer du Nord et la Baltique, où il poursuit les bandes de Ha- rengs.— La Grande MARkw(Salmomarœna), transportée par ordre du grand Frédéric du lac Bourget dans les lacs de la Poméranie, où elle s'est abondamment multipliée; sa chair, blanche, savoureuse, sans aucune pe- tite arête, constitue un mets très délicat. — Le Lavaret (Salmo Wartemanni), indigène des lacs cie Bourget, de Constance, du Rhin, etc. Son museau est tronqué au ni- veau du devant de la bouche; sa tête est moins longue a proportion, et sa forme plus effilée. — Le Lavaret nii.otique (Coregonus niloticus) , jolie petite espèce, longue de 5 LAV 791 à 6 centimètres seulement, et trouvée par ÛI. de Joannis, dans le Nil, à Thébes. Toutes les espèces de ce genre sont l'ob- jet d'une pêche assez considérable, à cause de la délicatesse de leur chair. (J.) LAVATÈRE. Lavatera ( nom propre). bot. pu. — Genre de la famille des Malva- cees-Malvées, établi par Linné(6en.,D. Si-'), et présentant les caractères suivants: In\o- lucelle 3-6- Ode, persistant ou décidu. Ca- lice à 5 divisions ; corolle a 5 pétales hy- pogynes, oblongs, soudes par leur base au tube s ta minai : celui -ci dilaté à la base, resserré dans la partie supérieure, formant une sorte de colonne; filaments des étamines nombreux, filiformes; anthères réni formes, bivalves. Ovaires nombreux, uniloculaires, verticillés à la base du réceptacle, ou éta- lés a la partie supérieure en un disque ar- rondi. Style soudé au réceptacle ; stigmates nombreux, filiformes. Capsules nombreuses, réniformes, indéhiscentes, monospermes. Les Lavatères sont des herbes, ou des arbrisseaux, ou des arbres, croissant dans presque toute l'Europe, surtout dans la par- lie occidentale. Elles ont des feuilles alter- jjiîs , pétiolées , 3-7-lobées ou anguleuses; les stipules pétiolaires géminés; les fleurs axillaires, solitaires, disposées en grappe ou en corymbe. On connaît 26 espèces de ce genre , que De Candolle répartit en 4 sections (Prodr., I, 428). Endlicher n'en admet que 3 (Gen. pi. , p. 980 , n. 5269 ), basées sur l'aspect du réceptacle : 1. Axolopha, DC. : Réceptacle tronqué. — La Lavatère arborée, Lavalera arborea Linn., type de cette section, a le port d'un arbre, avec des feuilles plissées, a 7 angles, des pédicelles axillaires unifiorcs groupés; des fleurs petites et de couleur violette. Elle croît dans presque toute l'Europe, dans l'Afrique boréale et aux Canaries. 2. Olbia, DC. : Réceptacle conique. — Dans cette section, on remarque la Lava- tère a feuilles pointues, Lavalera olbia Linn. Sa tige est haute de I mètre 1/2 à 2; ses rameaux portent des feuilles cotonneuses et blanchâtres: les inférieures 5-lobées, les supérieures 3-lobées, avec des fleurs soli- taires sessiles , d'une couleur purpurine. Elle croît en France, où on la cultive pour l'ornement des jardins. 702 LAX 3. Slegia, DC. : Réceptacle columnaire. — La Lavatère a grandes fleurs, Lavalera trimeslris Linn., est le représentant de cette section. C'est une espèce à tige herbacée, à feuilles glabres, arrondies en cœur : les su- périeures étroites. Les fleurs sont d'un rose foncé, quelquefois blanches, et sillonnées de veines purpurines. (J-) LAVEMA , Swartz. bot. ph.— Syn. d\4- dcnoslemma, Forst. LAVES, géol. — Voy. VOLCANS. *LAVIA. mam.— Groupe de Chéiroptères d'après M. Gray {Mag. zool. et bot., II, 1838). (E. D.) LAVIGNON. moll. —Voy. lavagnon, LUIRA IRE Ct TRIGONELLE. *LAV01SIERA (nom propre), bot. pu.— Genre de la famille des Mélaslomacées-La- voisiérecs, établi par DeCandolle ( l'rodr., ÏII, 102). Arbrisseaux du Brésil. Voy. mé- LASTOM AGEES. *LAY01SÉRIÉES. Lavoisericœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Mélastomacées, ayant pour lype le genre Lavoish ra. LAVRADIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Sauvagésiées, étsMî par Vellozo(ea; Vandelli, in : Mmer script,. 88, t. VI, flg. G). Voy. saovagésiées. LAYVSONIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Lythrariées-Euly- thrariées, établi par Linné (Gen.} a. 482). Arbrisseaux d.< l'Asie tropicale et de l'Afri- que boréale. Voy. lythuariki -s. *LAXEÎ%'ECERA. ins. — Genre de l'ordre des Diptères Brachocères , famille des Tanystomes, établi par Macquart [Dipt. exot., t. I, 2e partie, p. 77), sur deux es- pèce du Bengale, qu'il nomme L. flavibar- bis, albibarbis. LAXMAIMNIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées, établi par R. Brown [Prodr., 285) pour des herbes vivaces croissant dans toute l'étendue de la Nouvelle-IIollaude et dans l'île de Timor. *LAYA, Hook. et Arnott. bot. ph. — Syn, de Macrotropis, DG. 'LAYIA. bot. ph. — Genre de la famille des Composécs-Sénéciouidces , établi par LAZ Hook A- et Arnott (ad Bcerhnj, H8). Her- bes de la Cajifomic. l'o//. composées. *LAZAROLUS, Medik. bot. ph.-— Syn. de Pyrus , Lindl. LAZULÏTE. min. — Syn.: Outremer ; La- pis-Lazuli ; Pierre d'azur ; Lazurstein, W. — Substance minérale d'un bleu d'azur, ap- partenant à l'ordre des Silicates alumineux, opaque, fusible en verre blanc, et soluble dans les acides en perdant sa couleur. Elle- est disséminée sous forme de cristaux ou de grains, ou en veines dans les terrains gra- nitiques, et particulièrement au milieu des calcaires grenus en Sibérie, et dans plusieurs parties de l'Asie centrale. Elle cristallise en dodécaèdres rhomboïdaux, et, par sa cris- tallisation comme par sa composition chi- mique, elle paraît avoir les plus grandes analogies avec la Haûyne. Elle est formée de Silice, d'Alumine, de Soude et de Chaux, et l'analyse a donné de plus quelques een- ! tièmes d'acide sulfurique; on attribue sa coloration à une petite quantité d'un sul- fure métallique, dont la décomposition au- rait lieu par l'action des acides; et la chi- mie est parvenue à obtenir de l'Outremer ' artificiel , dont la teinte rivalise avec celle du minéral dont il s'agit. Le Lazulite est souvent entremêlé de vei- nes blanches de calcaire, et parsemé de veinules de pyrite. Lorsqu'il est d'un beau bleu, et exempt de taches blanches, il est recherché par les lapidaires, qui en font des coupes, des tabatières , ou des plaques d'ornement; mais son principal usage est de fournir à la peinture celte belle cou- leur bleue, connue sous le nom d'Outre* mer, et qui est remarquable par son inal- térabilité. Pour la préparer , on broie la pierre; on mêle sa poussière avec de la ré- sine pour en former une pâle ; puis , à l'aide de lavages, on extrait de ce mélange une poudre fine, qui, étant séchée , donna l'Outre-mer. Sous le nom de Lazulith , les Allemands désignent une autre pierre bleue, la Kla- prolhite, qui est un phosphate d'Alumine ei de Magnésie. Voy. klaprotuite. (Del.) FIN DU SEPTIEME TOME. Wëà fSS ^WMi V 1 7 11 f>-^ v r ■ m -