m-wm i^t:^ -^^^W'Î2^yi2^ ,v.^^ ^,-. \r^^ \\\\ LIBRARY OF 1665- IQ56 WMfe^^ DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE TOME TREIZIEME SIGNATURES DES AUTEURS AD. B Broiigiiiaii (Adolphe). A. de Q DeQualrefages. Ad. de J De Jussieu (Adrien). A. d'O D'Orbigny (Alcide). A. G Gris (Arlliur). A. GciLL Guillcmin (Amédée). Al. m. E Milne Edwards (Alphonse, Ar Arago (François). A. R. et A. HiCH. Richard (Adolphe). AuD Audouin. B Brullé. Becq Becquerel (Aiiloiiic). Bl Blanchard. Boit Boitard. Bré. et DE Bré. . De Brébisson. C Chevrolat. G. B Broussais (Casimir). C. d'O D'Orbigny (Charles). G. L Lemaire. CM Montagne (Camille;. C. P Constant-Prévost. D. et A. D Duponchel. Del Delafosse. Desh Deshayes. DUJ Dujardin. DuM. ... Dumas. Duv Duvernoy. E. B Baudement. E. Bout Boutmy. E. D Desmarest (Eugène) E. de B Élie de Eeaumont. E, F Fournier (Eugène). Fl. ..s Flourens. G Gérard. G. B Bibron. HÉB Hébert. H. L Lucas. I. G. S.-ll Geoffroy St-Hilaire(Isido: Jann Jaimeltaz. J. D Decaisne. J. Desn Desnoyers. Lafr De Lafresnaye, L. C Cordier. L.,.p Laurillard. L. D.Y.R Doyère. Les Lespès. LÉv Léveillé. M Montagne (Camille), M. D Marié-Davy. M. E Milne Edwards. M. S. -A Martin Saint-Ange. M. T Moquin-Tandon (01iv;c:) P Peltier. P. I) Duchartre. Pei Pelouze. P. G Paul Gervais. H Rivière. Ch. R Charles Robin. RouL . . r.oulin. Sp Spach. Tréc Trécul. Val Valencieunes. V. B Van Beneden. Z. G Gerbe. Nota. — Les éditeurs se sont l'ait un devoir de conserver la [plupart des articles dus à la plume de savants illustres décédés, en les faisant suivre, quand il y a lieu, d'additions résumant les derniers progrès de la science. DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE CH. D'ORBIGNY AVEC LA COLLABORATION ARAGO, AUDOUIN, RAUDEMENT, EUE DE BEAUMONT, BECQUEREL, BIBRON, BLANCHARD, BOITARD, E. BOUTMY, DE BRÉBISSON , AD. BRONGNIART, C. BROUSSAIS, BRULLÉ, CHEVROLAT, CORDIER, COSTE, DECAISNE, DELAFOSSE, DESHAYES, DESMAREST, J. DESNOYERS, A. ET GH. d'ORBIGNY, DOYÈRE, DUCHARTRE, nUJARDIN, DUMAS, DUPONCnEL, DUVERîSOY, FILHOL, FLOURENS, IS. GEOFFROY ST-HILAIRE, GÉRARD, GERBE, PAULGERVAIS, A. GUIS, A. GUILLEMIN, HÉBERT, IlOLLARD, JANNETTAZ, DE JUSSIEU, DE LAFRESNAYE, LAURILLARD, LEMAIRE, LESPÈS, LÉVEILLÉ, LUCAS, MARIÉ-DAVY, MARTIN ST-ANGE, MILNE EDWARDS, AL. MILNE EDWARDS, MONTAGNE, 0. MOQUIN-TANDON, PELOUZE, PELTIER, C. PRÉVOST, DE QUATREFAGES, A. RICHARD, RIVIÈRE, CU. ROBIN, ROULIN, SPACn, TRÉCUL, VALENCIENNES, VAN BENEDEN, ETC. NOUVELLE ÉDITION REVUE, CONSIDÉRABLEMENT AUGMENTÉE ET ENRICHIE d'un %tlns de ^140 plancliCM gravécii siii* acier et coloriées à In main TOME TREIZIEME PARIS ABEL PILON ET (7 ÉDITEURS 33, RUE DE FLEURUS, 33 LISTE DES AUTEURS PAR ORDRE DE MATIERES. Kooloj£i«^ fféiiéi'ale, AiiatOBiciv, JPliyeiiolo;:;ie. Tératologie et Aiitlieopologie. MM. i:ASIJIIR BROUSSAlS.Jfi;, D. M., profeocnr à rii.-.pital mililaire (lu ValileGràce. r.OSTE, *, membre de l'Institut, professeur au ColKpe de Franre. DUPONCIIELfiU, ^, médecin de l'École polyteclniique. DIIVERXOY, ^, membre de l'Institut, piofcss. au Muséum d'iiist. nat. et au Collège de France. SlILNli EDWARDS, C. Jj^, membre de l'Inslilut, profess. au Muséum dbist. nat., doyen de la Faculté des se. de l'aiis. iculte de llaiitinifèreM et Oiseaux. MM. FI.OLRENS.G. 0. ^.àe TAcad. fianç.ilae, secrétaire prr pét. del'Acad. des sciences, profess. au Mus. d'bist. nat. 1. GEOFFROY SAINT-HTLAIRE, 0. ^. membre de l'InH., inspect. génér. de j'DniviTsité, profes. au Mus. d'Iiist. nat. MARTIN' SAINT-ANGE, G. ^, I). iM., mp,..bre de plu- sieurs sociétés savantes. O. MOQUINTANDOX. CII. RORIX, i^, membre dr l'Instilut, profess. à la F.icu'.le 1. GEOFFROY S. -UILAIRE, O. ^, men.lrede l'lnst.,ctc. fJERRE, *, piéparalturdu cours d'emb.voïénie au Collège de Fran.e. •îERARI), membre de plusieurs sociétés savantes. DE LAFUES.NAYE membre de plusieurs sociétessavantes, BAUDEMliNT, ift!, professeur à l'Ecole des Arts et Métiers. BOiTAI'.l), iftt, auteur de plus, ouvrages d'iiistoire naturelle. PAUI, GERVAIS, JR;, membre corresp. del'Inslilut, profess. à la Facullc des sciences de Paris. LAIJRILLARD, Jf^f, conser». du cabinet d'anal, comp.au Mnséum dbist. nat. DE 0CATRErAGES,O. Jftî, membie de l'Institut, prof.sa. Ibist. BlURON, JfiS, profess. d'Iiislo au Muséum d'bist. nat. GERBE, ^, préparât, du ce de France. ROULIN, efif, .nei Reptiles et Poissosis lurelle, aide-naluralist de l'In Collé ALEXCIEXNES.O. ifts. "'<■"•' Muséum d'Iiist. nat., à l'Ecole plu corresp. ( DESIIAYES, ^, membre de plusieurs .lociél V ALEN'Cl ENN ES , O. J», membre de l'Inslil Insli de rii. AUDOUIN, ifiS, membre d d'bist. nat. BLANCHARD, *,membr séum d'bist. nat. BRULLÈ, iRf, professeur à la Faculté des sciences CIIEVROLAT, membre de plusieurs sociétés sava DESMARES r, aide-nat.«u Muséum j'nist nat.,» Soc. entomologique de Fiance. PAULGEllVAIS iloiiiisqvtes. nl-s. ( ALC. D'ORBIGNY, O.*. profess.au Mu! r l'Insliliil, etc. I \ice-j)résid. de la Soc. géologique de l'r.ci Articulés. , profess. au Muséum profess. an Mu- iences de Dijon. DOYKRE, ;», profess. d'bi.st. nat. au collège de Henri IV. DUJARIJIN,;!^, doyen delà Faculté des scienc. de Renne». DUPONClIEL,ij^,membrede plusieurs sociélés savantes. LUCAS, ij^;, aide-naturaliste au Muséum d'iiistoire naturelle. PAUL CEI! VAIS, if(t, membre corresp. de ITnstilut, etc. MILNE EDWARDS, C. •'SS.nieii.breilel'Instilnt.etc. LKSI'ES, ^, profes"!. à la Faculté des sciences de .Marseille A. MII.NE EDWARDS, professeur a l'Ecole de pbarmacie. Zoopliytes, Itayoïiuës, Iitf'iisuircs et Protozoaire.^. e l'Instilut, etc des .se. de lielg ALC. D'ORBIGNY, 0. ifit, profess. au Musé \iee-présid. de la Sos. géologi(|ue de Frai DUJARDlN.iftS, doyen de la Faculté drs scie d'bist. m ■s de Renii MILNE EDWARDS, C. *, m VAN liENEDEN, membre de Botaiii<|iie. DEBUÊRISSON, memb BR0NGN1A.RT, G. ij^. Muséum d'bist. nat., i DECAISNE, O. iftf, niiii séum d'bist. nat. DDCSARTRE, iftf, mcn.l des se. de P..ris. FOCRNIER lEug.), docteur es sciences. A. GRIS, docteur esse., aide-nal. au Mus. d de plusieurs société» sa embre de l'Institut, pro pect. pénér. de l'Univers re de l'Inslltut, profe.ss. ; del'lnslit., profess. à l.i membi iut, profe DEJUSSIEU.O. s.'um d'bist. nat. LÉVEILLÉ, I). M., membre de la Société pbiloma 'biq MONTAGNE, O. i^.l). M., membre de l'Institut. O. MOQUIN-TANDON. r.lClIARD, O.ifit, D. M., membre del'Inslilut, profess. i Faculté de inedecne. SPACII. aide-naturaliste an Muséum d'bisloire naturelle. TRECUL, ^, membre de l'Instilut. CSéoloiçie , JVIiBtéraloi^ie. CORDIEH.G. 0. ^, membre de l'Institut, profess. au Mu séum d'bist. nat., inspect. f;éMér. des Mines. DELAFOSSE, 0. ^, membre de l'Institut, profess. a li Facullé des sciences et au Muséum d'bist. nat. DESNOYERS, ^, membre de l'inslitul, biblioll.écaire ai Muséum d'bisl. nat. J.VNNETTA7,, aid.-naturaliîle au Muséun. d'bist. nalur. dkiiilie, Plkysif|iBe et Astroiioaitie. F. AU A GO, C. ifts, secret, perpét. de l'Acad. des scienres PELTIER, membre de plusieurs soc. sava-iles AMEDEE GUILLEUIN, memb. de plusieurs ILIE DE BEAUMONT.G. O. ifi5,secrél. perpél. de l'Aca I. des se, profess. au Collège de France, iiisp. gèn. du i;ii. D'bRBIGNY,eJie, aide nat nat., membre de plusieurs soc CONSTANX PREVOST, *, me à la Faculté des sciences, etc. HEBERT, *, professeur a la Faculté des se isle au Muséum d'bisl , s savantes. re del'Inslilut, profess. directeur de l'Obse BEf.tJUEREL, C. ^ Muséum d'bist.!..!.. E. BOUÏMY.cl.lmislt DIIMAS.G.C. *,r Ui ni«d et à la I f-mbr ni VI ERE, ^,prole»se MARIE DAVY, ift, as; de sciences pliysiquefi. motne à l'Observatoire de Pan». PAK/S. — IMPRlMEniE DE E. M A P. TIN ET, P.UE MICXnX. 2 DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE SPI SPIC. BOT. PU. — Nom vulgaire d'une espèce «le Lavande. *SI*ÎC1FÈRE, Spiciferus ois. — Genre de l'ordre des Gallinacés et de la famille des Pavonidés. Ch. Bonaparte, qui en est le créateur, lui a donné pour type et unique représenlaul le Paon décrit par BufTon sous le nom de Spicifère, et par Linné sous celui dePavo mulicus. Celle espèce, dont il a ct(i question à Part. Paon de ce Dictionnaire {Voy. ce mot), se distingue du Paon sauvage (P. cnstatus, Linn,). par des couleurs un peu ditTércntes et par la forme des plumes qui composent la huppe; ces plumes, au lieu d'avoir une tige nue dans leur plus grande étendue, étant barbelées, comme une plume ordinaire, depuis leur originejusqu'à rextrémilé. C'est ce dernier attribut qui constitue, pour Ch. Bonaparte, le caractère générique de l'espèce; mais ce caractère a-t-il réellement la valeur qu'on a voulu lui attribuer? Nous ne le pensons pas: le P. spi- ciferus ne saurait pour nous, et d'ailleurs, pour la plupart des naturalistes, être déta- ché du genre Pavo. (Z. G.) SPICIFER, Kaup. ois. —Synonyme de Houppifère Temn). G. Cuvier. *SPICIL1.ARIA, A. Rich. bot. ph. — Genre de Rubiacées Gardéniées, qui parait rentrer dans les Petunga DC. *SPICIPOKES. Spicipora {spica, épi; wrus, pierre), polyp. — M. de Blainville donne ce nom général à une subdivision du genre Gemfiiiporc. Les Spi:ipores compren- nent des espèces vivantes, arboresceuti's et partout cellulifères (Blaiqv., Man. aclin.). Yoy, GEMMlPOliE. (E. Ba.) *SPICI;ï.;Ï;A. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Orchidées, tribu des Aréthusées, formé par M. Lindley {Sioan-river, a" 264) pour une petite plante du sud-ouest de la Nouvelh^-Hollande, probablement de couleur roussâtre, pourvue d'une seule feuille co- riace, en cœur; dont les fleurs forment une grappe longue de 2 à 3 pouces, et se dis- tinguent par un pcrianthe à folioles linéai- res, presque égales, et par unlabelleà long onglet inarticulé, avec une lame peltée, linéaire, portant à sou extrémité un appen- dice mobile. Celte plante est le ^'. cilata Lindl. (D. G.) SPIELMAMNIE. Spielmannia ( nom d'homme), bot. ph. — Genre de la famille des Verbénacées, tribu des Verbénées, d'a- près la division adoptée par Schauer {Pro- drom., t. XI, p. 52.")), formé par Medicus pour le lon/ona africana Lin,, et encore aujourd'hui réduit à deux espèces. Ces plan- tes sont des arbustes du cap de Bonne-Espé- rance, à feuilles opposées, hérissées de poils courts; à fleurs solitaires, présentant un ca- lice 5-parti, persi^tant; uue corolle hypo- cratériforme, dont le tube est presque glo- buleux, fermé de poils à la gorge, dont le limbe est quinquéGde, presque régulier, étalé; un ovaire à deux loges bi-ovulées. Leur fruit est un drupe globuleux. Le S. Jasininum Medic. ( S. afncana \\\Ui.) est l'espèce type du genre ; elle abonde dans les champs au Cap. On la cultive qnpli)uefo s dans les jardins. (D. G.) SPIESIA. bot. ph. — Necker avait pro- posé pour le l'haca muricata ce genre, qui rentre, pomme synonyme, dans les OxyirQ'. 2 SPI pis DC, famille des Légumineuses Papilio- nacées. *SPIGÉLIACÉES. Spigeliaceœ. bot. ph. — Quelques auteurs admcltent sous ce nom une petite famille , qui correspond à l'une des divisions que nous avons indiquées dans le groupe des Loguniacées (voij. ce mot), celle des Strychnées à fruit capsulaire. Les înêmes séparent le genre Spigelia en plu- sieurs, dont nous avons cité les noms comme simples synonymes; (Ad. J.) SPIGÉLIE. Spigelia. bot. ph. — Genre de la famille des Spégéliacées , à laquelle il donne son nom, de la pentandrie monogy- nie dans le système de Linné. Il est formé déplantes sous-frutescentes et herbacées, propres à l'Amérique tropicale et aux par- ties chaudes de l'Amérique du Nord , dont les feuilles sont opposées et connées par la portion inférieure et dilatée de leur pétiole, dont les fleurs terminales, en épi, et le fruit, présentent les caractères qui distin- guent la famille elle-même. On connaît au- jourd'hui de 30 à 40 espèces de Spigélies, parmi lesquelles deux méritent d'être si- gnalées ici. 1 . La Spigélie anthelminthique , Spigelia anlhelmintia Lin., est une herbe annuelle qui croît naturellement au Brésil , à la Guiane, et qu'on cultive, à ce qu'on as- sure, dans les Antilles. Ses feuilles sont ovalesoblongues, acuminées à chaque ex- trémité, les inférieures opposées, les supé- rieures, sur chaque rameau, formant un ver- ticille de quatre; de l'aisselle de celles-ci sortent 1-4 grappes spiciformes de fleurs petites, blanchâtres-purpurines, à corolle grêle. Celte plante porte le nom vulgaire de Biinvilliers ou Bi'invilUère , à cause de son action éminemment vénéneuse, fraî- che; elle a une odeur vireuse, très-forte, une saveur nauséeuse persistante. Dans les lieux où elle croît naturellement, elle est extrêmement redoutée parce qu'elle fait pé- rir prompteinent les bestiaux qui la brou- tent. Les expériences de M. Ricord Madiana ont montré que deux cuillerées de son suc suffisent pour faire périr un chien en moins de deux heures et demie. Il est constant que les nègres s'en sont servis plusieurs fois pour empoisonner leurs maîtres. Le nom spécifique de cette plante est dû à ce que, prise à faible dose, elle agit avanta- SPI sensément contre les ver» intestinaux ; de la aussi le nom qu'on lui donne en Amé- rique de Yerba de Lombrices ou Herbe aux Vers; pour cet usage, on administre soit sa décoction , soit sa poudre, qu'on nomme Poudre à vers. 2. La SiMGÉLiE DD Maryland, Spigdi& Marylandica Lin., se trouve dans toutes les parties de l'Amérique septentrionale qui s'étendent de la Pensylvanie et du Mary- land à la Floride. Elle est herbacée, vi- vace;satige droite, simple, quadrangu- laire, s'élève à 3 décimètres environ; se» feuilles ovales, lancéolées, aiguës ou acu- minées, sont sessiles, pourvues de petits poils qui les rendent rudes au toucher sur les bords et les ner\urt's; ses fleurs sont beaucoup plus grandes que celles de la pré- cédente, d'un rouge vif en dehors, jaunei en dedans, disposées en épi unilatéral. Cette plante est douée de propriétés moins éner- giques que la précédente, bien qu'on ne doive toujours l'employer qu'avec prudence. Elle est fort usitée en Amérique, surtout comme anthelminthique. On fait particu- lièrement usage de sa racine, qu'on admi- nistre aussi comme astringente. La Spigélie du Maryland est assez répandue dans les jardins comme espèce d'ornement. On la cultive en terre de bruyère, et on la mul- tiplie par graines, par boutures ou par di- vision des pieds. (P. D.) SPlLAWniE. Spilanthes. bot. ph. (crnî^oç, tache; avGo;, fleur). — Ce genre, de la fa- mille des Composées, tribu des Sénécio- nidées, est formé de plantes herbacées, la plupart annuelles, qui croissent naturelle- ment dans toutes les contrées tropicales, el plus particulièrement en Amérique. Leurs feuilles sont opposées, entières; leurs fleurs, d'un jaune uniforme ou discolores, formene des capitules rayonnes, et alors hétéro- games : ou discoïdes, et alors homogames. Leur involucre est à deux rangées d'écaillés parmi lesquelles les extérieures sont près que foliacées, tandis que les intérieures sont presque membraneuses; leur réceptacle est convexe ou conique, paléacé. Les akènes sont tous dépourvus de bec, comprimés, ciliés sur les côtés; les extérieurs au moini sont échancrés au sommet et surmontés de deux petites arêtes piliformes. De Candolle Prodrom, V, pag. 620) a décrit 43 espèces SPI SPI de ce genre; et à ce nombre, il faut en ajou- ter environ 10 qui ont été publiées plus récemment. Le célèbre botaniste de Genève a partagé ces plantes en deux sous- genres : Acmella, distingué par des capitules rayon- nés, et Salivaria, reconnaissable à ses capi- tules discoïdes. Au premier de ces sous- genres appartient le spilanthe acmelle , Spilanlhes Acmella, Lin. {Acmella Linnœi, Cass.), plante annuelle des Indes orientales, dont la tige , ascendante ou droite, porte des feuilles ovales-lancéolées, à peu près glabres, et dont les capitules ovales n'ont que cinq ou six fleurs en languettes fort petites. Cette plante a une saveur piquante et poivrée, même acre, et elle fait saliver beaucoup; aussi l'emploie-t-on quelquefois dans les cas d'engorgement des glandes sa- livaires, ainsi que pour tonifier les gen- cives. Le sous-genre Salivaria a pour type le SPILANTHE OLÉRACÉ , SpUanthus oleracea , Jacq., vulgairement désigné sous les noms d'Abécédaire, Cresson de Para. Celui-ci est également annuel; sa tige est rameuse, dif- fuse; ses feuilles, en ovale large, sont ob- tuses, tronquées ou presque en cœur à leur base; ses capitules sont plus gros que ceux du précédent, ovoïdes. Cette espèce paraît être originaire de l'Amérique méridionale, bien que Willdenow lui assigne les Indes orientales pour patrie. Sa saveur piquante et comme poivrée la fait employer hachée et en faible quantité comme condiment pour la salade. Elle est conseillée comme un bon anti-scorbutique capable de rem- placer efficacement le Cochlearia dans les pays chauds, où celui-ci ne croît pas. Ce Spilanthe se trouve dans quelques jardins potagers. Il paraît s'être à peu près natura- lisé sur quelques points de l'Europe méri- dionale. (D. G.) SPILITE (de (jirnoç, tache), min.— Roche tendre, dont la base est une pâte terreuse de Xérasite ou d'Apbanite décomposé, et qui renferme des noyaux ou des veines calcaires, les uns contemporains, les autres postérieurs à la pâte. Cette roche comprend, au nombre de ses variétés, quelques unes de celles qui ont été nommées Varioliles et Amygdaloïdes par les minéralogistes français ; Mandelstein, Schaaistein elBlatterstein parles Allemands; Toadstone par les Anglais. Elle contient touvent de la Terre verte et des veines ou rognons d'Agate. Sa couleur la plus ordinaire est le brun, le rougeâtre ou le gris-verdâtre ; les noyaux sont blancs ou ronges. On rap- porte à cette roche les Amygiialoïdes d'O» berstein, celles de Montecchio-Maggiore, et les Variolites du Drac. Elle est généralemenr regardée comme une roche pyro^ène, appar- tenant aux terrains d'épanchement trap» péens. Elle forme quelquefois des montagnes peu élevées, des espèces de cônes sans stra- tification , mais divisés en masses prismati- ques. Elle renferme quelques parties métal- liques à l'état de dissémination, notamment du Cuivre. Voy. roches argiloïdks. (Del.) *SPILOBOI.lJS. BOT. CR.— Genre de Link qui rentre dans les Clinosporés-Endoclines, section des Sphéropsidés, dans la classifica- tion de M. Léveillé. (M.) SPHILOC^A. BOT. CR. — Genre de la famille des Gymnomycètes de Pries, de la division des Chinosporés-Ectoclines , tribu des Coniopsidés, section des Urédinées, dans la classification de M. Léveillé. Ses espèces croissent sous l'épiderme des plantes vi- vantes et le percent ensuite; elles présentent des sporidies globuleuses, simples. (M.) *SPILOGASTER (anrÀo;, tache; yaaT-Àp, ventre), ms. — Genre de l'ordre des Dip- tères , famille des Muscides, sous-tribu des Muscles, section des Anthomyzides, créé par M. Macquart [Dipt. des suites à Buffon, de Roret, t. II, 1835), et correspondant aux Eelina et Mydina , Robineau-Desvoidy , et aux Anlhomyia, Meigen. Les Spilogaster sont très voisins des Aricia {Voy. ce mot); ils n'en diffèrent que par le style des an- tennes, à puils assez courts, et par l'abdo- men allongé ou cylindrique, au moins dans les mâles, et toujours marqué de quatre taches noires, auxquelles le nom générique fait allusion. Ils se trouvent aux bords des marais, et leurs larves se développent dans le détritus des substances végétales. On en connaît une quinzaine d'espèces, dont la S. uUginosa, Macq., Fall., Meig. {Rohrella piinclala, Rob.-Desv.), qui se trouve dans tonte l'Europe, et souvent sur les vitres des habitations, peut être considérée comme type. (E. D.) SPILOMICRUS. INS. — Genre de la tribu des Procto'trupiens , de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Westwood {Introd. to the modem class, of Insects) sur SPI quelques espèces dont les antennes sont un peii plus longues que la tête et le thornx, et conittosées de treize articles; le pédicule de l'abdomen strié ; la cellule basilairedes ailes antérieures, triangulaire, etc. (Bl.) ♦SlMLOiAlYIA (anTloi, tache; I l'cbe). INS. — Genre de diptères, famille des Brachystomes, tribu des Syrphides, créé par Meigen(m lUiger Mag., II, 1803), et qui n'a pas été adopté par MM. Robineau-Des- voidy et Macquart. (E. D.) SPILOMOTA {onnoi, tache; vSro;, dos). INS. — M. Stephens ( Cal., 1829 ), indique sous ce nom un genre de Lépidoptères noc- turnes, de la tribu des Torricites. (E. D.) *SPlLORNIS.ois.— Nom générique sub- stitué par G.-R. Gray à celui de Hœmalornis Vigors, par la raison que ce dernier avait été antérieurement donné, par Swainson, à une division de la famille des Turdidce. Le genre Spilornis, synonyme de Falco Daud., circaèïus Jard., repose sur le Falco hacha Daud. (Z. G.) *5i'IL0S0MA (cnûo;, tache ; aiu.a, corps). INS. — Genre de Lépidoptères nocturnes, de la tribu des Chélonides , correspondant au genre i4rc(to, Boisduval {Voy. ce mot), (E. D.) ♦SPILOTA (ffnDo;, tache). iNS.— Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes et tribu des Scarabéides phyllophages, proposé par De]ea,n (Catalogue, 3" édition, p. 172) qui y rapporte une seule espèce, originaire de Java : le S. irrorella , deHaen. (G.) *SIUL0T.C {GntUro^, taché), ins. — Division de la tribu des Géomètres, intro- duite dans la science par Hubner {Cat., 1816), et qui n'est généralement pas adop- tée. (E. D.) *SPILOTES (,iwt),coToç, taché), rept. — Subdivision du genre couleuvre [Voy. ce mot), créé par Wagler {Sysl. Amphib., 1830), et ayant pour type une espèce qui avait reçu de Lacépède le nom de Spi- lote. (E. D) *SPlLOTIIYRUS (<77tnoç, tache; Gupc';, fenêtre), ins. — Duponchel {Hist. nat. des Lep. d'Eur., Suppl.) a créé sous cette dé- pomiiiation un genre de I-épidoptères, de la famille des Diurnes, tribu des Hespérides. Ce genre comprend qnnirc espèces, que 15. Boisduval {Index nielh. Lqi., 1840) re- SPI garde comme formant une simple subdivi- sion de son genre Syricthus ( Voy. ce mot), Les Spilolhyrus ont la massue des an- tennes pyrifornie, sans courbure; leurs ailes supérieures ont des taches transpa- rentes ou vitrées, et les inférieures sont dentées. Les chenilles sont courtes , très cylindriques, rugueuses, pubescentes, avec la tête grosse, échancrée ou fendue, cl le cou très rétréci. Les chrysalides sont plus ou moins arrondies antérieurement, et en cône allongé postérieurement; elles sont recouvertes d'une poussière blanchâtre dans leur coque. Parmi les espèces nous ne cite- rons que la S. malvœ, Fabr., qui se trouve dans le centre et le midi de la France , de- puis le mois de mai jusqu'à celui de juillet. (E. D.) *SPINA, Kaup. OIS.— Synonyme d'£w6e- riza Gmel. Genre fondé sur VEmberizaleS' bia Gmel. (Z. G.) * SPI!VACA1\THE. Spinacanthus {spina^ épine; axav9a, épine), roiss.— Une seule es- pèce du Monte-Bolca, le Spinacanthus blen- nioides, compose ce genre établi par M. Agas- siz dans la famille des Blennioïdes, ordre des Cycloïdes. Ce Poisson présente des carac- tères intermédiaires entre les Blennies et les Chironectes (Agass., Poiss. foss., V, 1843). (E. B.) *SPIIVACES (du genre Spînax). poiss. — Nom d'une section de la famille des Squa- les dont les Aiguillats ( Spinax) seraient le type (J. Mûller und Henle. System. Beschr. der Plagiost., 18ii) . (G. B.) SPIIMACHE. Spinachia (mot fabriqué par les auteurs du moyen âge d'après le français Épinoche). poiss. — Nom du Gastré ou Épinoche de mer à museau allongé, Gas- terosteus Spinachia, L. (G. B.) SPIIVACIA. BOT. PH. — Nom latin du genre Epinard. *SPIIVACIÉES. BOT. PH. — Tribu de la famille des AtripUcées. Voy. ce mot. * SPIMACIIVI. POISS. — (Bonap., Syn. Vert. Syst., 1837). l'oy. spinaces. (G. B.) *SP1NAC0RIIII\E. Spinacorhinus {Spi- nax,nom de genre; ptv, museau), poiss. foss. — M. Agassiz substitue ce nom à celui de Squaloraya queM. Riley avait d'abord im- posé à ce genre, pour distinguer un Poisson placoïde fossile de la famille des Raies, pré- sentant les caractcies de divers genre» ao* liiels, comme l'indiquent les deux noms génériques qu'il a reçus. L'espèce unique, le S. polijspondyla Ag., provient du lias de Linie-Rcgis (Agass., Poiss. foss., lit, 18i3). (I-, B.) ♦SPINAUIA. INS. — Genre de la famille des Braconides , de l'ordre des Hyménoptè- res, établi par RI. Brnllé ( Ins. hyméno))t. , Suites àBuffon, t. IV) sur quelques espèces exotiques, remarquables par la réunion des trois premiers anneaux de l'abdomen , qui ne sont sépiirés que par des sutures créne- lées; par la présence sur le prothorax d'une épine dorsale arquée , etc. M. Bruilé dé- crit les S. armalor {Bracon armalor Fabr.), île Sumatra ; S. fuseipennis Bruilé, des Indes orientales; et S. spinalor {Bracon spinator Guér.). ' (Bl.) SPINAX (spina, épine), poiss. — Cuvier, en faisant un groupe spécial pour les Squa- les dépourvus d'anales et pourvus d'évents, distingua par ce nom générique les Aiguillais qui occupent le premier rang dans ce groupe (Cuvier, Règne animal, II, 1817). \'oy. ai- guillât et SQUALE. (G. B.) *SPII\CTEKULE. MOLL. — Genre de coquilles microscopiques, proposé par Mont- fort, mais qui doit être réuni aux /Joèit- lines. Voy. ce mot. *SPII\DALIS, Jard. et Seilby. ois. —Sy- nonyme de Tanagra James. SPII\1ELLA!VE( dérivé deSpinelle). min. — Synonyme Nosine; Noséane. Variété de Haûyne, non colorée en bleu comme la Hauyne proprement dite, mais de couleur grise ou brunâtre, et qui se rencontre en petits grains cristallins, opaques ou trans- lucides, ou en petits dodécaèdres rhomboï- daux, ordinairement allongés parallèlement à un des axes qui passent par les sommets de deux angles trièdres opposés. Ces cristaux ont été trouvés par Nose, sur les bords du lac de Laach, Prusse rhénane ; ils y sont dis- séminés dans une roche volcanique composée de petits grains de Feldspath vitreux , de Mica noir, de Fer magnétique, etc., avec de !a Haîiyne bleuâtre et du Titane rutile. Nose crut y voir d'abord une espèce nouvelle , qu'il nomma Spinellane, parce que les ca- ractères de cette substance semblaient in- diquer une sorte de passage au Spinelie proprement dit. Mais sa forme et sa com- position démontrent son identité avec la SPI 5 Hatiyne. Les analyses de Bergemann cl de Warrentrapp , ne laissent aucun doute sur ce point. Comme ce dernier minéral, lo Spinellane est fusible et soluble en gelée dans les acides : il est composé de Silice, d'acide sulfiirique, d'alumine, de Soude et de Chaux , dans des proportions qui s'ac- cordent parfaitement avec celles que L. Gme- lin a trouvées pour la Haûyne de Marino. Voy. HAUYNE. (Del.) SPII^Eî.î>E. MIN. — Ancienne espère de la méthode d'IIaiiy, qui est devenue, comme le Grenat, un petit genre très naturel d'es- pèces isomorphes , depuis qu'on a reconnu que sa forme cristalline et sa formule de composition restant les mêmes , certaines bases pouvaient se remplacer l'une par l'autre, en tout ou en partie, et occasionner ainsi tous les changements de couleur qu'on remarque dans ce minéral. Cette ancienne espèce , de la classe des Pierres, a été com- posée d''abord des seules variétés rouges, connues des lapidaires sous les noms de Rubis Spinelie et Rubis balais , et dont le principal caractère était d'être dures, infu- sibles , de cristalliser sous des formes déri- vées de l'octaèdre régulier, et d'être com- posées essentiellement d'Alumine et de Ma- gnésie. On y a réuni successivement d'autre* substances, qui présentaient le même carac- tère avec des couleurs différentes , telles que le Spinelie bleu d'Acker en Suède; le Spinelie vert des Étals-Unis, et ceux de Fin- lande et des monts Ourals ; la Ceyianile ou le Pléonaste, le Gahnite ou Automolite, etc. Tous ces minéraux ne se sont encore offerts dans la nature qu'à l'état cristallin, et tou- jours en petits cristaux disséminés , comme ceux du Corindon , dans les roches de cris- tallisation , ou dans les terrains meubles formés de leurs détritus. Leurs formes cris- tallines sont communément des octaèdres simples ou maclés par transposition , des octaèdres émarginés ou passant au dodé- caèdre, et d'autres dans lesquels les angles solides sont remplacés par des pointemenls à quatre faces. Ils sont infusiblcs ; leur dureté est inférieure à celle du Corindon , et supérieure à celle du Quarz , au moins dans les variétés rouges. Leurs densités va- rient de 3,5 à 3,9. Ils ont la rcfractioa simple, l'éclat vitreux, et la cassure impar- 6 SPI f.iitement conchoïde. Tous sont des Alumi- na es de Magnésie ou de ses isomorphes , composés d'un atome d'Alumine et d'un atome de base monoxide , et, par consé- quent, ayant pour annexes les espèces de la classe des métaux, appelées Franklinite , Fer aimant, Sidérocbrome et Isérine. On peut établir dans le groupe des Spinelles , d'après les caractères extérieurs toujours en rapport avec les différences dans la compo- sition qualitative, les espèces ou sous-espèces dont le détail suit : 1° Le Spinelle Rubis ou Spinelle booge , d'un rouge ponceau coloré par l'oxide chro- mique , Rubis Spinelle des lapidaires ; d'un rouge de rose intense , ou d'un rouge-vio- lâire pâle avec teinte laiteuse, Rubis balais des lapidaires. On le trouve en grains rou- lés, qui ne gont que des cristaux déformés ou arrondis par fnotlement; leur éclat vi- treux est très vif. Ils sont transparents , et leur teinte offre différentes nuances de rouge. Ils sont à base de Magnésie, et ren- ferment presque toujours une certaine quan- tité de Silice accidentelle, qui peut aller jusqu'à 6 pour 100. Le Spinelle Rubis oc- cupe un des premiers rangs parmi les pier- res précieuses, à raison de sa grande dureté et de son vif éclat. On le taille ordinaire- ment en brillant à degrés , à petite table et à haute culasse. Ses cristaux sont fort pe- tits; on en rencontre cependant qui pèsent plus de 3 grammes. Le Spinelle d'un rouge vif, ou le Rubis Spinelle, est le plus estimé ; on le fait passer quelquefois pour le Rubis oriental. Les Spinelles d'une teinte rosâtre ou d'un rouge de vinaigre, et qu'on nomme Rubis balais, ont moins de valeur; on les confond souvent avec les Topazes brûlées. On trouve le Spinelle rouge disséminé dans des Calcaires ou des Dolomies lamellaires, ou en grains dans le sable des rivières, prin- cipalement à l'île de Ceylan , à Mysore , cJ;ins rindoustan , et à Pégu , dans le royaume des Birmans. C'est de l'Inde que nous viennent les plus beaux Spinelles. 2" Le Spinelle bleu, d'un bleu de Smalt, pâle, passant au gris et au blanchâtre : par- tie de la Ceylanite ou du Pléonaste d'Hauy. En cristaux ou grains cristallins, disséminés: dans un Calcaire saccharoïde, à Acker en Sudermanie, et aux États-Unis, dans le New- Jersey et le Massachussets ; dans la SPI Dolomie, à IMIe de Ceylan; dans le Feld- spath vitreux, au mont Somma, près de Na- ples, et sur les bords du lac de Laach, Prusse rhénane. Celte variété contient de 3 à 4 pour 100 d'oxidule de Fer. 3° Le Spinelle vert , d'un vert d'herbe ou d'un vert de Pistache. Une partie de l'Alumine est remplacée par du peroxide de Fer : dans un Schiste talqueux, à Slatoust, dans les monts Ourals; dans un Calcaire grenu , à Ersby, en Finlande ; à Franklin, dans le New-Jersey, aux États-Unis. 4° Le Spinelle noir, Pléonaste H., Cey- lanite, Candite. D'un noir verdâtre ou d'un noir de velours ; opaque ou seulement trans- lucide sur les bords. Sa dureté est moins grande que celle des espèces précédentes. La Magnésie et l'Alumine y sont remplacées en partie par de certaines quantités d'oxidule et de peroxide de Fer. Cette espèce a d'abord porté le nom de Ceylanite , parce qu'on l'a trouvée, pour la première fois , à Ceylan , dans le sable des rivières. Le nom de Can- dite a été donné à une variété vitreuse d'un noir luisant provenant de la même île , où elle se rencontre dans le district de Candie. Haûy a changé le nom de Ceylanite en celui de Pléonaste , qui vient du grec et veut dire surabondant, voulant marquer par là que les cristaux de cette espèce sont plus char- gés de facettes que ceux du Spinelle ordi- naire. Le Spinelle Pléonaste se trouve dans des Calcaires grenus , à Sparta et à Fran- klin, dans le New-Jersey, et à Warwick dans l'État de New-York, en Amérique. Il se présente dans ces localités en cristaux noirs , d'un volume remarquable ; il en est qui sont de la grosseur d'un bouletde canon. Les blocs de la Somma, qui proviennent des anciennes déjections du Vésuve, renferment aussi une multitude de petits cristaux de Spinelle noir, bleu -verdâtre ou purpurin , disséminés dans une Dolomie grenue, avec Mica, Idocrase, Pyroxène, etc. On a aussi rapproché des Spinelles, sou» le nom de Spinelle zincifère, un minéral, dont les minéralogistes modernes font main- tenant une espèce particulière, qu'ils nom- ment Gahnile ou Aulomolite: c'est un Spi- nelle dans lequel la Magnésie est, en partie, remplacée par de l'oxide de Zinc. Il est opaque, d'un vert foncé, et disséminé, comme le Spinelle vert de l'Oural, dans un SPI Schiste talqueiiT , à Fahlun en Suède , et à Franklin aux États-Unis. iDel.) SPIIVELLl\E. MIN. — Nom donné par Nose à la variété de Sphène, que Fieuriau de Bellevue a fait connaître le premier sous celui de Séméline. yoij. sphène. (Del.) ♦SPI.M. OIS. — Dans la méthode de Nau- mann, ce nom désigneune famille de l'ordre des Passereaux, formée aux dépens des Frin- gillœ, et comprenant les espèces européennes dont M. Temminck a composé sa section des Longicones , dans son genre Gros-Bec. (Z.G.) SPIIVIFEX. BOT. PH.— Genre de la fa- mille des Graminées, tribu des Phalaridées, créé par Linné et adopté par tous les bota- niftes. Il est formé de gramens sous-frutes- cents, très rameux, traçants, en grande majorité propres aux côtes de la Nouvelle- Hollande ; à fleurs polygames-dioïques , les mâles en épis nombreux , rapprochés , les rachis des femelles réunis en capitule héris- sonné. La glume est biflore , à deux fo- lioles égales ; les fleurs mâles ont trois éta- mines. (D. G.) *SPmiFROIVTES. INS.— MM. Amyot et Serville ( Ins. hémipt., Suites à Buffon) dé- signent ainsi une division de la famille des Coréides de l'ordre des Hémiptères , carac- térisée par la présence d'une épine frontale située près la base des antennes. A cette di- vision se rattachent les genres Syromastes , Enoplops Am. et Serv. , formé avec le CO' reus scapha des auteurs; Anasa Am. et Serv., établi sur une seule espèce du Brésil (A. cornuta Am. et Serv. ); Atraclus Lap. de Cast. ; et Charieslerus Lap. de Cast. (Bl.) ♦SPIIVIGER. INS. — Genre de la famille des Réduviides, de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Burmeister ( tJandb. der En- tom.) , et adopté par MM. Amyot et Serville {Ins. hémipt., Suites à Buffon). Les Spiniger «ont caractérisés par un corps long et élancé, an prothorax ayant deux épines latérales , one épine de chaque côté du bord antérieur, et deux autres épines sur le bourrelet; des pattes grêles, etc. Tous ces Insectes appar- tiennent à l'Amérique méridionale. Le type est le S. ater {Reduvius aler Lep. St-Farg. et Serv. ), On trouve encore au Brésil les S. limhalus, S. eburneus, S. thoracicus, S. tricolor, etc. Lep. St-Farg. et Serv.). (Bl.) SPI 9 «SPIIVIGRADES.ÉCHiN.— Dénomination employée par M. Forbes pour les Ophiu- rides. ^ (Diij.) SPIIVIPÈDE. BEPT. — Nom spécifique d'un sTELLioN Voy. ce mot. (E. D.) SPIIVII'ÈDES. INS.— Division de la tribu des Scutellériens, de l'ordre des Hémiptè- res, correspondant à notre groupe des Cyd- NITES. Voy. SCUTELLÉRIENS. (Bl.) *SPI!\iOPORE. Spinopora[spina, épine; porus, pierre), polyp. — Nom que M. de Blainville a substitué à celui de Pagrus, comme étant plus en harmonie avec les dé- nominations génériques de la famille des Milléporés (il/an. aclin., p. 415). Voy. pagre. (E. Ba.) SPIIVTHÈRE (de ffTr.vG^'p, étincelle). MIN. — Nom donné par Hauy à un minéral en petits cristaux d'un vert grisâtre, mélan- gés de chlorite, que l'on trouve implantés sur des cristaux de Calcaire spathique, à Maromme, département de l'Isère, au milieu d'une chlorite schisteuse. Ce n'est qu'une variété du Sphène. Voy. ce mot, (Del.) *SPIIVTHEROPS («T^tve-o'p, étincelle; ^, apparence), ins. — Genre de l'ordre des Lépi- doptères, de la famille des Nocturnes , tribu des Amphipyrides, créée par M. Boisduval (Index met. Lep. d'Eur., 1840) aux dépens des Amphipyra Treits, Guenée, et adopté par Duponchel (Tabl. des Lépid. d'Eur., 1844) et la plupart des entomologistes. Les Spin- terops ont les antennes filiformes dans les deux sexes; leurs ailes sont légèrement festonnées : les inférieures larges, les taches réniformes et orbiculaires sont très petites et peu distinctes. Les chenilles sont glabres, cylindriques, allongées, atténuées aux ex- trémités, sans éminences, de couleurs vives, avec des raies longitudinales bien tran- chées; elles vivent sur les Légumineuses. Les Chrysalides sont renfermées dans des coques de soie, ovoïdes, attachées aux bran- ches ou aux feuilles. M. Baisduval place dans ce genre trois es- pèces, toutes du midi de la France : ce sont les : S. spectrum Fab., cataphanes H., et dilucida H.; Duponchel en ajoute une qua- trième (S. phantasma , Eversm.), qui pro- vient des monts Altaï. (E. D.) *SPI1\TURMX. ARACHN.— Synonyme de Pteropte. Voy. ce mot. (H. L.) *SPIiMUS. ois.— Nom donné par les aucieus 8 SPt au Tarin, Fringilla spinus. Brehm Ta em- ployé comme générique de la division que quelques méllioiiistes ont fondée sur cet Oi- seau ; il est par conséquent synonyme de Chrysomilris Boié, Ligurimis Briss. (Z. G.) * SIMO. AKACHN. — M. Kodi ( Pan- zer's Deulschland's Inseclen Fauna) désigne sous ce nom un genre de l'ordre des Aca- riens et de la tribu des Hydraihnelies. (Voy. Ilydrachne.) (H. L.) SIMO. Spio. ANN. — 0. Fabricius a pro- posé sous celle dénomination , eu 1785, un genre d'Annélides marines de la grande fa- mille des Néréides. Ce genre, que M. de Blainville réunit aux Sabulaires, mais très probablement à tort, a pour principal ca- ractère de porter sur la tête, en avant des yeux, deux appendices tentaculiformes , un peu comprimés, et dont la longueur égale presque celle du corps. Tels sont le Spio sélkorne de Fabricius , et le S. FUicornis de Mûller. Des animaux semblables aux Spios ont été trouvés dans l'Océan, sur les côtes de France et d'Angleterre. Toutefois, la syno- nymie des espèces et leur caractéristique n'est point assurée d'une manière sufû- ganle; il serait important de l'établir com- parativement avec celle des genres Nerine de M. Johnson, et Malacoceros de M. de Quatr'^fages , qui semblent avoir une véri- table analogie avec les Spios de Fabricius. (P. G.) *SPIOIVADES INS. — Hubner (Cat., 1816) indique sous celte dénomination un genre de Lépidoptères, de la famille des Diurnes, tribu des Papilionides. (E. D.) SPIPOLA, Leach. ois,— Synonyme d'^ln- thus Bcchst. * SPir.A {spira, ligne spirale), moll. — Genre de Gastéropodes, de la famille des Trochides , établi par M. Brown (Conch. Brit., 1838). (G. B.) SPIR ACANTHE. Spiracantha. bot. ph. Genre de la famille des Composées, tribu des Vernoniacées, formé par M. Kunlh dans les Nova gênera et species de MM. Hum- boldt et Bonpland, pour un petit sous-ar- brisseau de la Nouvelle Grenade, voisin du liolandra, à feuilles glabres en dessus, blan- chies eu dessous par un duvet apprimé; à fleurs rouges en capitules uniflores, groupés Qn UD glomérule ovoïde; chaque capitule se SPI trouve à l'aisselle d'une bractée. L'aigrette est formée de paillettes sélacées inégales, plurisériées. L'espèce type est \eS. cornifom lia, H. B. (D. G.) SPir.ADICLIS (cr-rrE.'pa OU ;aux ; sporanges résultant de l'agglomération des masses endochromiques dans un des articles accouplés. Les bandelettes endochiomiques, tournées en spirale, sont simples ou multi- ples ; dans ce dernier cas , elles semblent se croiser. Dans quelques espèces, on remarque au milieu des loges un corpuscule lenticu- laire, qui est un commencement de cloison qui devra diviser l'article en deux cellules. Cet organe est radié, dans le S. nitida Meneg., et accompagné d'espèces de cristaux eo croix fort extraordinaires. Quelques e.^pèces présentent un accouplement particulier. De chaque côté de la cloison qui sépare deux articles contigus, s'élève une sorte de ma- melon qui, se soudant au mamelon voisin, forme une anse tubuleuse qui réunit les deux loges et permet à l'endochrome de pas- ser et de s'agglomérer en sporanges dans une de ces loges. Cette disposition semble- rait devoir constituer un genre particulier, si on ne la trouvait réunie dans la même espèce au mode ordinaire d'accouplement. Les Spirogyres habitent les eaux douces; ils y forment des masses floconneuses quel- quefois assez étendues. Leurs filaments sont d'un beau vert, légèrement muqueiix. Con- servés dans des vases, ils se réunissent sou- vent sous la forme de pinceaux dont l'extré- mité tend à sortir de l'eau dans laquelle ils sont plongés. On en connaît environ vingt espèces. (Buiéo.) SPIROLIIVE. FORA«. — Genre de Fora- minifères , établi par Lamarck , qui le clas- sait avec les Céphalopodes, et placé par M. DOrbigny dans la famille des Nauti- loïdes, faisant partie de l'ordre des Hélicos- lègues. La coquille est équilalérale, d'abord en Spirale enroulée dans un même plan, puis projetée en ligne droite quand elle est adulte, de manière à présenter la forme d'une crosse. Ses loges sont simples, et c'est la dernière seule qui présente plusieurs ouvertures. (Duj). SPIP.OLOBÉES. Spirolobeœ. bot. i>h.— Ce nom, appliqué, en général, aux embryons enroulés en spirale, désigne, en particulier, une division des Crucifères {voy. ce mot), dont la graine présente ce caractère, et qui renferme deux tribus, les Buniadées st les îv.u<;a fiées, ainsi qu'une division de§ Alri- SPI plicées (voy. ce mot), ésalementcaractt^riséè par cette disposition de reinbryon. (Ad. J.) *SP1110L0CULIM^. FonAMiN. — Genre lie Rliizopodes ou Forjuiiinifères, élubli par JI, Aie. d'Orbigny dans sa funiille des Milio- îides, qui fait partie de son ordre des Aga- Ihistègues. Le genre Si)iro!oculine, dont on ne connaît que les coquilles, comprend plusieurs espèces vivantes de la Méditer- ranée et d'autres espèces fossiles des ter- rains tertiaires. Ces coquilles sont équila- lérales, symétriques, presque discoïdes, formées de loges non embrassantes, toutes apparentes et pelotonnées sur deux faces opposées dans un même plan; l'ouverture, comme celles des milioles ou quinquélocu- lines, est rétrécie par une dent saillante souvent bifarquée en forme d'Y. (Diu.) *SPIROXEMA. BOT. PU.— Genre établi par M. Lindley {Bot. lîegiit., 1S40, ap- pend., n" 48), dans la famille des Comme- lynacées , pour une plante herbacée du Mexique, dont le périanthe présente six fo- }ioles sur deux rangs, les trois extérieures vertes et calicinales, les trois intérieures pétaloïdes , très fugaces; ses six étamines ont le filet en spirale et l'anthère en cœur, pétaloïiie, avec ses deux loges placées trans- versalement à la base. L'espèce unique de ce genre est le Spironema fragrans Lindl. (D. G.) *SPIROPLECTA (id Ratzeburg, Getr. Darst., 1829). (G. B.) *SPIROSTREPHOIV ("us Am. et Serv., A7'ma Hahn., .Jalla Hahn., et Zicrona Am. et Serv. (Bl.) * SPISULA. MOLL. — Genre de iMollus- ques Acéphales de la famille des Mactracées, établi par M. Gray (Loud. Mag., I, 1837). (G. B.) *SPiTZELIA. DOT. PU. — Ce genre, pro- posé par M. Schuitz dans la famille des Composées-Chicoracées , est généralement regardé comme rentrant, en qualité «ie sy- nonyme, dans les f'icris Lin. Néanmoins De Candolle , qui en fait la deuxième section des Picris , se demande si ce ne serait pas un genre à part. (D. G.) SPIXIA. EÛT. PII. — Le genre , admis sous ce nom par Leandro de Sacranicnto , se rattache, comme synonyme, aux Pera Mutis, famille des Eiiphorbiacées. Et quant au Spixia de Schrank , on en fait un sj- SPL nonyme de Centralherum Cassi., famille des Composées-Vernoniacées. (D. G.) SPIZA, Ch. Bonap. ois. — Synonyme de Passerina Vieill. (Z. G.) *SPIZ.€Î. OIS. — Nom que porte, dans la mélhodedeRitgen, une section de la famille des Fringillidées qui comprend, en grande partie, les Passerines de Vieillot et les espèces du genre Spiza du prince Charles Bonaparte. (Z. G.) SPIZAÈTE. Spizaetus, "Vieillot, ois. — Synonyme à' Aigle- Autour' G. Cuvier. Voy. ce mot. (Z. G.) *SPIZASTUR, Lesson. ois.— Synonyme de Falco Temminck.— Genre établi sur le Falco alricapillus G. Cuvier (Temminck, pi. col. 79). (Z. G.) *SPIZELLA. Ch. Bonap. ois. — Synonyme de Passerina Vieillot, Fringilla Wils. — Genre ayant pour type la P. pusilla de Wil- «on {Ann. ornith., pi. fig. 2). (Z. G.) SPLACH^E. Splachnum. (Par corrupt. de (77rîlâ)'xva, viscères), bot. cr. (Mousses). — Ce genre est un des plus notables parmi les Mousses acrocarpes; il forme le type de la tribu des Splachnées. C'est à Linné que remonte sa fondation, mais depuis lors, il a subi bien des modifications. Une capsule égale, sans anneau, variable dans sa forme, mais le plus souvent petite et cylindracée, et toujours munie d'une apophyse renflée en poire ou épanouie en ombrelle ; un pé- ristome simple, composé de 16 dents assez grandes, lancéolées, rapprochées par paires et en partie soudées, réfléchies en dehors contre la capsule dans la sécheresse, dres- sées et même conniventes dans les temps humides; un opercule court, obtus; une eoilTe petite, conique, entière ou lacérée {à et là à la base; des fleurs dioïques, rarement monoïques; enfin une columelle en tète, faisant saillie hors de la capsule; tels sont les caractères de ce genre inté- ressant, qui, après ses divers démembre- ments, ne se compose plus aujourd'hui que de six espèces, toutes européennes, mais dont les deux plus belles, les S.'^. ruhrum et luleum , n'ont encore été cueillis qu'en Suède et en Norwége. Ces plantes se plai- sent particulièrement sur la fiente des ani- maux. (C. M). *SPLACH]\ÉES. BOT. CR. (Mousses).— On désigne sous ce nom une tribu de la T. xiii. SPO 17 division des Mousses acrocarpes, laquelle tribu se compose de onze genres (l'ojy. l'art. mousses), m. Karl Maller n'en fait qu'une sous-tribu de ses Funarioïdées. (C. M.) SPL.ACHNLM. bot. cr. —Nom latin du genre Splachne. «SPLAIVCNOMYCES. bot.cr. — Genre créé par M. Corda dans la famille des Gas- téromycètes de Fries , et qui appartient aux BasidiosporéesEntobasides , tribu des Hys- térangiés, dans la classification de M. Lé- veillé. M. Endiicher le rapporte avec doute comme synonyme du Mylilta, Fries. (M.) *SPLAXC\0KE1\IA. BOT. CR. — Genre établi par M. Corda, dans la famille des Pyrenomycètes de Fries, et qui appartient aux Thécasporés-Endothèques , tribu des Sphériacés, dans la classification de M. Lé- veillé. M. Endiicher en fait un simple sy- nonyme des Sphéries. (M.) *SPODIOPOGOIV, Trin. bot. ph. -. Synonyme d'Ischœmum Lin. SPODITE (de rjrzoêi;, cendre), min. • Nom donné par M. Cordier aux cendres blanches des Volcans, qui paraissent venir de la désagrégation des roches leucosti- niques. Voy. roches, t. XI, p. 460. (Del.) SPODUMÉXE (de o;, spondyle; ovpâ, queue), eept. — M. Filzinger {Nov. 20 SPO Class. RepL, 1826) donne celte dénomi- nalion à l'une des subdivisions du genre liaturel des scinques (l'o;/. ce mol). (E. D.) SPOIVGIA. zoopn. — Nom générique des Éponges. Voy. ce mot. (G. B.) , SPONGIAIRES et SPOIVGIÉES. poltp. — Ordre ou plutôt classe de Zoophytes ou Amorphozoaires, comprenant les éponges et toutes les autres productions analogues du règne animal, dans lesquelles Tindividua- lité a complètement disparu , sinon dans îes corps reproducteurs. Les caractères et la classiScation de ces êtres ont été traités à l'art. ÉPONGE (Foy. ce mot). (Duj.) SP0.\G1LLE. POL-vp. — Genre de Spon- giaires d'eau douce, établi par Lamarck qui le plaçait à tort dans sa section des Polypiers fluviaiiles avec l'Alcyonelle, et qui en dis- tinguait trois espèces qui vraisemblable- ment doivent être réunies; car, suivant la saison et suivant le site où elle s'est déve- loppée, la Spongille présente les divers carac- tères qui ont été assignés à chacune de ces espèces. A son début, elle est verte, plucheuse, toute pénétrée de spicules, et forme sur les corps submergés des couches peu convexes , molles et drapées ; plus tard , de celte masse formant la base, il s'élève des branches plus ou moins saillantes et quelquefois rameuses , larges de 6 à 8 mil- limètres, et longues de 6 à 10 cenlimèlres. Enfin, à l'arrière-saison, la couleur devient grisâtre , et la Spongille se remplit de corps reproducteurs globuleux jaunâtres, sembla- bles à de petites graines entremêlées de spicules, et destinées à reproduire l'année suivante d'autres Spongilles; mais au prin- temps et en été les Spongilles ont deux autres modes de développement; l'un qui est une sorte de division spontanée, l'autre par des corps reproducteurs ovoïdes, diaphanes, rsvêlus de cils vibratiles, et qui avaient été précédemment pris pour des Infu- soires. Tout récemment, M. Laurent, dans un travail complet sur les Spongilles, a vé- rifié ce qu'il y avait de vrai dans les notions admises par ses prédécesseurs, et a ajouté un grand nombre d'observations nouvelles et très importantes. Cet habile naturaliste a particulièrement montré comment la sub- .stance vivante se soulève à la surface de la Spongille en tubes d'abord fermés, et qui, iprès s'être ouverts à l'extrémité, devien- SPO nent le siège d'un courant, et sont d'ail- leurs inces-amment variables. Nous-même, quelques années auparavant, nous avions annoncé que des parcelles détachées d'une Spongille vivante peuvent sur le porte-objet du microscope émettre des prolongements ou des expansions sarcodiques comme les Amides, et sont quelquefois, en outre, mu- nies de filaments vibratiles très ténus, ana- logues aux cils vibratiles des Infusoires. Le genre Spongille avait d'abord été nommé Tupha par Oken , puis Ephydatie par La- mouroux. Beaucoup de naturalistes et no- tamment MM. Gray et Linck , rangent les Spongilles dans le règne végétal; mais cette opinion ne peut désormais être soutenue en présence des observations que nous venons de rapporter. Plus récemment, un natura- liste anglais , M. Hogg a émis une opinion encore moins plausible sur les Spongilles, dans lesquelles il avait observé des larves auxquelles il attribuait tous les phénomènes de vitalités observés en France. (Duj.) *SPOXGIOBr. AACHIA (crTroyyoç, éponge; ^p-xyxot, branchie). moll. — M. Al. d'Orbigny indique, sous ce nom , un genre de Mol- lusques Ptéropodes, qu'il rapporte à sa deuxième famille , celle des Pneumoder- mides, caractérisée par l'absence de coquille, l'existence d'une tête distincte, et de deux ou quatre ailes à la jonction de la tête au corps. Deux cupules réunies, et deux ailes, distinguent les Spongiobranchia des genres de la même famille , Clio , Pneumodermon elCymodocea (d'Orb., Paléont. Franc. Ter. Crét., II, p. 4, 1842). (E. Ba.) *SPOAGIOCARPÉES. bot. cr.— (Phy- cées). Troisième division de la tribu des Cryptonémées. Voy. phycologie, page 34. (C. M.) SPOiVGIOLES. BOT. PH. — De Can- dolle a nommé ainsi « des espèces de corps analogues à des éponges, et très facilement transméables à l'humidité qu'ils absorbent, sans qu'on puisse, aux microscopes même les plus forts, y apercevoir des pores. » Il a distingué « les Spongioles 7-adicales, situées à l'extrémité de toutes les moindres divisions des racines; les Spongioles pislillaires shuéea à l'extrémité du pistil, et plus connues sous le nom de Stigmate, » auxquelles il attri- bue pour fonction d'absorber la liqueur fécondante; les Spongioles séminales, « si- .SPO' tuées, dit-il, sur la surface externe des graines, et chargées d'absorber l'eau qui doit les faire germer. » Ces idées du célèbre bota- niste de Genève ont été aujourd'hui singu- iièrement modifiées. D'abord les prétendues Spongioles séminales sont des êtres de rai- K>n; en second lieu, la connaissance qu'on a maintenant de la manière selon laquelle s'opère la fécondation dans les plantes ne permet pas de conserver l'expression de Spongioles pistillaires, pas plus que l'analo- gie qu'elle rappelle. Il ne reste donc que les Spongioles radicales qui puissent conserver la dénomination proposée par DeCandolle; en effet , le nom de Spongioles est donné journellement à l'extrémité essentiellement absorbante des fibrilles radicales. Cepen- dant il faut bien entendre que cette extré- mité ne constitue pas dans la plante un organe distinct et séparé, mais seulement une terminaison radicellaire qui, étant le siège de l'allongement des fibrilles radicales, se compose d'un tissu cellulaire jeune, et dans lequel se tfouvent réunies toutes les conditions pour que l'endosmose s'y opère avec beaucoup d'énergie. (D. G.) *SPONGIPEDES. INS. — MM. Amyotet Serville {Ins. hémipt. , Suites à Buffon) dé- signent ainsi, dans la famille des Réduviides, de l'ordre des Hémiptères, une division ou tribu correspondant à notre groupe des Ré- DUVIITES. (Bl.) *SPOIVGIPHORA {^noyyii, éponge; y/p«, porter), ins. — M. Serville ( Revue melh. de Vordre des Orlhoplères , désignait ainsi l'un de ses genres de la tribu des Forficuliens de l'ordre des Orthoptères. Il a changé celte dénomination {/ns. Orthopt., Suites à Buffon) en cel'e de Psalidophora. Voy. ce mot. (Bl.) *SPO\GIPHORES. Spongiphori. ins.— M. Serville {Ins. Orth., Suites à Buffon) dé- signe ainsi dans la tribu des Acridiens , de Tordre des Orthoptères, une division cor- irespondant à notre famille des Prosco- PMDES. (Bl.) SPO\GOBRANCHIA. moll. — Pour ' Spongiobranchia. Voy. ce mot. (E.Ba.) *SPO^'GOC ARPE. Spongocarpus [cvriyyoç, éponge; xaoTTo; , fruit), bot. cr. — (Phy- cées). Ce genre, qui est un démembrement des Sargasses (Doy. ce mot) a été institué par M. KUtzing {Phycol. gêner., p. 365) pour deux espèces déjà connues , les SS. SPO 21 Hormri et sisymbrioides, auxquelles il en a ajouté une autre, son S. enervis. Voici sur quels caractères il repose. Tige cylindracée, garnie de feuilles. Aérocystes pétioles et allongés. Réceptacles solitaires, simples, allongés en forme de corne et atténués aux deux extrémités. Anthéridies très nombreu- ses, en massue et formant des grappes assez fournies que n'accompagne aucune para- physe. Spores très grandes, entourées d'un grand nombre de paraphyses longues et grêles. Ces Algues sont originaires des mers qui baignent les côtes de la Chine et du Japon. (C. M.) *SPO\'GOPODIUM fa^o'vyoç, éponge; •noy;, pied). INS. — M. Spinola [Essai Ins. He'mlpt.) désigne ainsi un genre du groupe des Pentatomites, tribu des Scutellériens,de l'ordre des Hémiptères, établi sur une seule espèce des Indes-Orientales, regardée par M. Spinola comme VEdessa obscura de Fa- bricius. (Bl.) *SP01VG0PUS {anôyyoç, éponge; «ovç, pied). INS. — Genre de l'ordre des Coléop- tères pentamères, famille des Carnassiers, tribu des Carabiques Quadrimanes, établi par Leconte ( Annals of Ihe Lycens of nalu- rai hyslory ofNeio-York, 1847, p. 377) qui le place dans le voisinage des Harpaliens de Dejean. L'auteur n'y introduit qu'une seule espèce, le Sp- verlicalis, Lee; elle est par- ticulière aux États-Unis. (G.) SPONIA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Celtidées, formé et nommé par Commerson, mais publié seulement plus tard par Lamark d'après ce célèbre bota- niste voyageur. M. Endiicher lui avait donné le nom de Solenostigma , qu'il a en- suite abandonné. Ce groupe se distingue d'avec les Celtis , desquels il a été démem- bré, par son inflorescence en cyme, par son calice persistant, par ses stigmates courts, sessiles, enfin par ses cotylédons assez épais et non foliacés, ni condupliqués. Il est formé d'arbres et d'arbrisseaux de l'Asie tropicale et des îles voisines, ainsi que do l'Amérique centrale. Nous citerons pour exemple le S. Timorensis, Dne. (D. G.) *SPOMSOR (Nom mythologique). \Ki.— Genre de l'ordre des Coléoptères penta- mères, famille des Serricornes, section des Malacodermes , et tribu des Buprestides, établi par Castelnau et Gory (^Monographie 22 SPO des Buprestides, t. 2, p. i), qui le rap- portent au groupe des Anthaxites. Huit espèces de l'tle Maurice sont rapportées à ce genre : telles sont les S. splendens, Desjar- dinsii ^ pinguis, etc. (C.) 1 *SPORADIPUS. ÉCHiN.-Genre d'Holo- thurides établi par M. Brandt aux dépens du genre Holothurie, et comprenant, dans sa section des Homoïopodes-dendropneumo- nes, celles qui, avec des organes respiratoires arborescents, libres ou soudés, ont les pieds tous égaux , épars sans ordre sur tout le corps qui est cylindrique, égal, arrondi aux deux extrémités, et qui ont en outre vingt tentacules peltés. Ce sont d'ailleurs les seules Holothurides bomoïopodes qui aient les pieds épars. M. Brandt y rapportait d'abord deux espèces, l'une {Sp. ualensis), de l'Ile d'Ua- lan, longue de 16 centimètres avec les ten- tacules engaînés à la base, l'autre (5'p. ma- culatus), des lies Bonin, dont les tentacules ne sont point engatnés , et qui est deux fois aussi longue, couleur de chair avec des taches pourpres inégales. (Duj.) *SPORADOPYXIS. POLTP.— Sous-genre deSertulaires établi par M. Ehrenbergpour les espèces dont les cellules femelles ou ovi- fères sont éparses sur la tige et sur les ra- meaux. Ce sous-genre comprend, dans quatre sections différentes, les genres Plumulaire, Antennulaire , Tulipaire , Dynamène, Cy- modocée et celles des Sertulaires propre- ment dites qui ne sont pas des Bryozoaires. Voy. SERTDLAIRE et SERTDLARIENS. (DuJ.) SPORA\GE et SPORE, bot. — Voy. CRYPTOGAMES. SPOREÎVDOIMEIWA. bot. cr. — Genre établi par M. Desmazières , dans la famille des Hyphomycètes, tribu des Mucédinées, pour de petits Champignons qui se dévelop- pent dans les graisses pourries. Il appartient aux Arthrosporés-Hormiscinés , tribu des Torulacés, dans la classification de M. Lé- veillé. (M.) SPORÏDESMIUM. bot. cr. — Genre éta- bli par M. Link dans la famille des Gym- nomycètes, tribu des Eiitophytes , pour de petits Champignons qui croissent sur les bois et sur les tiges sèches. Il appartient aux Cli nosporés-Ectoclines , tribu des Coniopsidés, section des Phragmidiés, dans la classifica- tion de M. Léveillé. (M.) SPORISORIUIU. BOT. ca. — Genre créé SPO par M. Ehrenberg, dans la famille des Hypo- mycètes, tribu des Sépédoniés, pour de pe- tits Champignons qui ont été observés sur les ovaires des Sorghum. Il appartient aux ClinosporésEctoclines , tribu des Coniopsi- dés , section des Ustilaginés, dans la classi- fication de M. Léveillé. (M.) *SPORLEDERA. bot. ph. — Genre créé par M. Bernbardi {Linnœa, XVI, pag. 41) dans la famille des Sésamées, pour des plantes annuelles du cap de Bonne-Espé- rance, décrites par E. Meyer comme des Ceralolheca. Il se distingue de ce dernier genre par son calice non persistant; par son ovaire cylindracé, aigu au sommet et non tronqué ni comprimé; par ses graines ru- gueuses et présentant à leur pourtour deux replis parallèles. Les deux espèces de ce genre sont le S. Triloba, Bernh., et le S. Kraussiana, Bernh. (D. G.) SPOROBOLUS. bot. ph. — Genre de la famille des Graminées , tribu des Agrosti- dées, formé par M. Rob. Brown aux dépens des Agroslis. Les espèces qui le forment sont au nombre d'environ 50, et toutes sont exotiques, à l'exception d'une seule Elles sont caractérisées par des épillets uni- flores, à deux glumes carénées, inégales; par une glumelle à deux paillettes mu- tiques , imberbes, plus longues que les glumes; par 2 glumellules; par 2-3 éta- mines, et par un caryopse libre, dans le- quel , par une exception remarquable, le péricarpe se développe en un sac membra- neux qui se fend à la maturité, du sommet à la base, pour laisser sortir la graine. C'est même de là qu'a été tiré le nom de Sporo- bolus. La seule espèce de ce genre qui croisse dans nos climats est le Sporobolus pungens, Kunlh. (Agrostis pungens, Schreb.), plante rampante, glauque, à feuilles distiques, enroulées et raides, qui croit dans les sables du littoral de la Méditerranée. (D. G.) *SPOROCADL'S. bot. CR.— Genre formé par M. Corda dans la famille des Pyrénomy- cètes. Il appartient aux Clinosporés -Endo- clines , section des Sphéronémés , dans la classification de M. Léveillé. (M.) *SPOROCII!VÉES. bot. CR.-(Phycées). Onzième tribu de la famille des Phycoïdées. Voy. ce mot et phycologie. (C. M.) SPOROCH\US ( (TTrôpo; , semence: oj^vn, poire), bot. cr.— (Phycée8).C'est à M. Agardh SPO qu'on doit la création de ce genre auquel il donna pour type le Fucus pedunculalus Huds.; mais il y réunissait plusieurs algues hétérogènes et entre autres, le Fucus acu- Icalus Lin., dont Lamouroux avait déjà fait son genre Desmareslia (voy. ce mol). Voici les caractères essentiels du genre amendé: Fronde filiforme, solide, cylindrique ou comprimée , pennée oudichotome; récep- tacles latérauxou terminaux, en massue ou en tête, surmontés d'une houppe de fila- ments articulés; spores placées près de la base de fibres claviformes qui rayonnent en tout sens de l'axe du réceptacle. On ne connaîtqu'un pelitnombred'espèces. (CM.) SrOllOCYliE. BOT. cil. — Genre créé par M. Pries dans la famille des Hyphomy- cètes, tribu des Dématiées, pour des espèces qui croissent sur les troncs abattus. Il appar- tient aux Trichosporés-Aleurinés, tribu des Périconiés, dans la classification de M. Lé- veillé. (M.) SPORODIIVIA. BOT. CR. — Genre formé par M. Link dans sa famille des Hypho- mycètes , tribu des Mucédinés , et dont M. Endiicher fait un synonyme du genre Aspergillus , Miche. Il appartient aux Cys- tdsporés, tribu des Columellés, section des Âscophorés, dans la classification de M. Léveillé. (M.) *SPOUODOi\. BOT. CR.— Genre créé par M. Corda dans la famille des Hyphomycètes. 11 appartient aux Arlhrosporés-Hormiscinés, tribu des Oidiés , dans la classification de M. Léveillé. (M.) *SPOROIWEGA. BOT. CR.— Genre formé par M. Corda dans la famille des Pyréno- mycètes, lequel appartient aux Thécasporés- Endothèques , tribu des Regmostomés, sec- tion des Hystéries , dans la classification de M. Léveillé. (M.) *SPOROTHECA. bot. cr.— Genre créé par M. Corda dans la famille des Pyréno- Miycètes, tribu des Sphériacés. Il rentre dans les Thécasporés- Endotbèques , tribu des Sphériacés, dans la classification de M. Lé- veiUé. M. Endiicher le range avec doute , comme sy-nonyme, dans les Dolhidea Pries, à côté desquels se borne à les placer M. Lé- veillé. (M) SPOROTRICHÉS. bot. cr. — Tribu de la division des Trichosporés. Voy. mycologie. SPOROTRIGUtJM bot. cr. — Genre SPR 23 établi par M. Link, dans la famille des Hy- phomycètes, tribu des Mucédinés , pour de petits Champignons qui se montrent sur divers corps avant que ceux-ci tombent en putréfaction. Dans la classification de M. Léveillé, il appartient aux Trichosporés- Aleurinés, tribu des Sporotrichés. (M.) SPORULIE. MOLL? FORAM. — Genre pro- posé par Montfort pour une petite coquille microscopique voisine des Cristellaires et que M. Al. d'Orbigny a placée dans son genre Polystomelle. (Duj.) *SPORl]S (o-Ttôpo;, spore), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères , fa- mille des Curculionides gonatocères , divi- sion des Apostasimérides cryptorhynchides, proposé par Dejean {Catalogue , 3* édit. , 325), et qui ne renferme qu'une espèce, le S. senegahnsis de cet auteur. (C.) SPRAT, poiss. — Nom vulgaire , em- prunté aux Anglais, pour désigner l'Esprot de la Manche {Clupea spratlus, Bl.; Haren- gula spraiius. Val.). (E. Ba.) *SPRATELLE. Spratella (diminutif de Sprat). POiss. — Poissons malacoptérygieiis abdominaux, formant un genre de la famille des Clupéoïdes, et caractérisés par l'existencfe de dents à l'intérieur de la bouche, seule- ment sur les palatins et sur la langue. M. Valenciennes , qui a fondé ce genre, en décrit deux espèces : la Sp. naine {Sp. pu- tnila), des côtes de Normandie , ayant la forme des Harengs ou des Sprats ; et la Sp. FRANGÉE ( Sp. fiinbriata), de la côte mala- bare. (E. Ba.) SPREKELIA. BOT. ph. — Genre proposé par Heister pour un petit nombre d'es- pèces d'Amaryllis., dont une, VAmaryllis formosissima Lin. , vulgairement nommé Lys de Saint-Jacques , est l'une des plus belles plantes de nos jardins. La plupart de botanistes n'onf pas adopté le genre Spré- kélie; néanmoins M. Morren a essayé der- nièrement de le rétablir {Annal, de la Soc. roy. d'agric. et de bolan. de Gand, avril 1846, tab. 60), et il a décrit une nouvelle espèce qui s'y rapporterait. Outre cette nouvelle espèce, que M. Morren a nommée Sprekelia rigens , le genre Sprékélie , s'il était adopté, en comprendrait encore trois autres , savoir : les Sprekelia formosissima , cybister et glauca. (D. G.) &PBENGÉLIE. Sprengelia. bot. fu.^ 24 SPU Deux genres ont été successivement dédiés i Sprengel ; l'un par Smiih, en 1794, l'autre par Schulles , en 1809. Ce dernier, qui appartient à la famille des Byttnéria- cées, ne peut donc être conservé; M. Eiid- licher'le rattache aussi comme synonyme au genre Broiera Cav. Quant au premier, il appartient à la famille des Epacridées, tribu des Epacrées. 11 est formé de petits arbustes rameux, droits; à feuilles alternes, demi-engaînantes à leur base ; dont les fleurs purpurines sont distinguées par leur corolle rotacée, imberbe; par leurs 5 anthères tantôt libres et imberbes, tantôt connées et barbues, leur cloison étant inimarginée par l'absence de glandes hypogynes. Leur ovaire présente cinq loges mulii-ovulées. — On cultive assez communément dans les jardins la Sprengélie incarnate , Sprengelia incarnalaR. Br., joli arbuste d'environ un mètre, à feuilles oblongues, longuement acuminées, qui donne pendant tout l'été de très jolies grappes terminales de fleurs rosées, dont la couleur se conserve fraîche pendant longtemps. (D. G.) SPRÉO. Spreo. ois. — Genre établi par M. Lesson dans la famille des Merles sur le rwrdMS ^ico/or Gmelin. Foy. merle. (Z. G.) *SPRUCEA (nom d'un botanisteanglais). BOT. CR. — (Mousses). M. Wilson a proposé ce nom pour remplacer celui de Ilolomi- trium par lequel Bridel (Dryol. ïiniv., I, p. 206) désignait un genre de Mousse acro- carpe, appartenant à la tribu des Trichos- tomées {voy. Mousses). Le bryologiste an- glais se fonde sur ce que la coifl^e n'est pas entière comme le pensait Bridel, mais fendue de côté; d'où l'un voit que le dernier nom impliquerait contradiction. Quoi qu'il en ioit, voici comment ce genre est défini dans l'ouvrage de M.Hooker fils intitulé : Cryptog. antarct., p. 16. Capsule égale, droite, dé- pourvue d'anneau ; péristome simple com- posé de seize dents fendues en deux jusqu'à ]a base; coifl^e très ample, très glabre et fendue de côté. Les deux espèces connues sont remarquables par leurs feuilles péri- chétiales qui forment une sorte de gaîne au pédoncule. Elles sont exotiques. (CM.) SPUMARIA. BOT. CR. — Genre de la fa- mille des Gastéromycètes, tribu des OEtha- linés de Pries, formé par Persoon pour un Champignon de forme très irrégulière , qui SQV ♦attache aux Graminées pendant l'été. Dan.q la classification de M. Léveillé,il appartient aux Basidiosporés-Entobasides , tribu des Coniogastres, section des Spumariés. (M.) SPLMARIÉS. BOT. CR. — Section de la division des Basidiosporés. Voy. mycologie. *SP1R1DIA (<77rupi<îiov, petite corbeille). BOT. CR. — (Phycées.) Genre créé par M. Har- vey, qui lui a donné pour type le Cei'a' muni filamenlosum Ag. Voici à quels si- gnes on pourra le reconnaître : fronde fila- menteuse, rameuse, de couleur rose, com- posée d'un tube central articulé, recouvert d'une couche de cellules corticales, dispo- sées sans ordre inférieurement , mais ran- gées symétriquement, par séries transver- sales, dans le haut de la plante. Toute celle- ci est, en outre, couverte de ramules niono- siphoniés, c'est-à-dire dont les endochromes sont formés d'une cellule unique. Concep- tacles latéraux, gélatineux, involucrés, ren- fermant de nombreuses spores anguleuses dans un ample périspore ou péricarpe trans- parent. Ces algues croissent dans les mers tempérées. On en rencontre plusieurs es- pèces dans la Méditerranée, et entre autres notre S. Berkeleyi, que nous avons fait figu- rer dans la Flore d'Algérie. Le Ceramiura davalum Ag. , dont M. J. Agardh avait fait à tort un Spyridia, appartient au genre Cenlrocer as Kûlz. (C. M.) SPVlilDILM. BOT. PH. — Genre de la famille des Rhamnées créé par M. Fenzl (m Enumer. plant. Hugel., p. 24 , in nota), pour un arbuste de la Nouvelle-Hollande, oii il a été trouvé par Ferdin. Bauer, à DerwentBiver. Ce genre est intermédiaire aux Phylica et Soulangia. 11 a le port du premier, duquel il se distingue par son style allongé et par son disque; il s'éloigne du second par son disque adné au calice et par son ovaire velu au sommet, libre, non re- couvert d'une couche charnue. L'espèce unique dont il est formé est le S. eriocepha- lum Fenzl. (D. G.) SQUALE ET SQUALES [Squalus). poiss. — C'est le nom latin d'un grand pois- son, dont on ne peut déterminer l'espèce, et qui a été employé par Artedi pour dé- signer un genre considérable des Chondro- ptérygiens. Les espèces k' sont tellement multipliées, que l'étude détaillée de leurs particularités a donné lieu à établir un SQU grand nombre de genres, et à faire du {lenre linnéen une famille assez grande. L'organisation de ces poissons est la même que celle des Raies. Ainsi ils ont les bran- chies faites de la même manière. Les Pei- gnes branchiaux sont adhérents par leur bord interne à une languette cartilagineuse, maintenue dans un repli delà peau, de manière à former pour chaque branchie une bourse qui contient deux demi-bran- chies, Tune est l'axe postérieur de la bran- chie , avec la lame antérieure de la seconde attachée sur le second repli de la poche bran- 'chiale. C'est là ce qui constitue la différence fondamentale qui existe entre les branchies des Raies et des Squales, et celles des au- tres poissons. Mais en y réfléchissant bien, on voit que cette différence ne porte pas sur la structure même de l'organe bran- chial , et qu'en définitive, la branchie d'un Squale ou d'une Raie diffère peu de celle des autres poissons. En rétablissant ainsi la constitution générale de l'organe respira- toire, on conçoit que j'appelle ici l'attention des physiologistes et des naturalistes sur l'importance que quelques savants fort dis- tingués ont cru devoir donner aux branchies des Raies et des Squales , en voulant faire une classe particulière de ces vertébrés. Je ne pense pas qu'il faille séparer ces cartilagi- neux des autres poissons. Les Squales ressemblent encore aux Raies par leur canal digestif, par la structure de leur gros intestin , et par la valvule spirale qu'il contient. Mais les Esturgeons, les Chimères et d'autres poissons qui ne sont pas de la famille des Sélaciens, c'est-à-dire de celle qui comprend les Raies et les Squales, ont aussi cette valvule. J'ai fait voir un commencement de cette structure ilans plusieurs autres, et notamment dans les CniROCENTRES. Les organes de reproduction sont sem- /)lables dans les deux grands genres. Les mâles se reconnaissent à des appendices placés au bord interne des ventrales , de chaque côté de l'anus. Ces appendices, gé- néralement moins grands et moins longs que ceux des Raies, sont souvent aussi com- pliqués, lis me paraissent destinés à rete- nir la femelle pendant la copulation. Cepen- dant la structure compliquée de ces organes semble indiquer une fonction plus im- SQU 25 portante. Les Raies et les Squales ne sont pas les seuls poissons pourvus de ces ap- pendices, signes du sexe mâle. Les Chimères en ont aussi de fort grands et de fort remarquables. Les femelles ont des ovaires situés très haut dans l'abdomen , au-dessus du foie. Un vitellus considérable s'y déve- loppe, et finit par s'engager dans une trompe compliquée, qui est quelquefois munie d'un corps glanduleux très déve- loppé, sécrétant une matière dure et cornée, devenant la coque très singulière des œufs. Souvent aussi les œufs restent sans coquille, et sont reçus dans des oviductes qui de- viennent une sorte d'utérus où le petit finit par prendre tout son développement avant de naître. Qu'il y ait une coque autour des parties essentielles du vitellus et des mem- branes de l'œuf, ou que l'œuf reste nu, presque tous les Squales sont ovovivipares, comme les Raies. Ces petits Squales gran- dissent beaucoup dans les oviductes de leur mère avant d'éclore; ils y perdent quel- quefois leur première livrée fœtale; enfin, ils y passent par des phases variées avant de naître. On s'est souvent trompé sur l'é- poque de l'éclosion des petits, et on l'a crue plus prématurée qu'elle ne l'est en réalité. Les petits Squales ne viennent au monde qu'après avoir fait rentrer depuis plusieurs jours leur vésicule ombilicale dans l'abdo- men, comme c'est l'ordinaire de tous les ovipares. Il existe encore une autre ressemblance entre les Raies et les Squales. Elle consiste dans l'appareil sécrétoire de ces mucosités abondantes qui sortent du museau de l'a- nimal par des ouvertures petites et arron- dies, formant de petits pores disposés en lignes régulières, variables d'une espèce à l'autre. Ces sécrétions n'ont d'ailleurs rien de commun avec celles que l'on observe dans les Torpilles. Il n'y a aucun Squale connu qui soit doué des vertus électriques. Les Squales, en général, me paraissent différer des Raies par la mobilité de leurg dents. Le plus grand nombre a les dents attachées sur le derme qui recouvre les mâchoires. Il y en a souvent plusieurs rangs. Celle disposition a frappé assez fortement l'esprit d'un observateur pour l'engager à proposer le nom de Dermodontes, afin de désigner la famille des Squales par ua« 2* 26 SQU dénomination qui exprimerait un de ses caractères les plus sensibles. Il faut objec- ter à cette manière de voir que tous les Squales n'ont pas les dents mobiles. Les Roussettes et les genres voisins de ce- lui-ci , que MM. Mûller et Henle ont établi Svec raison, ont les dents implantées sur les mâchoires, à la manière des dents des Raies. On ne peut trouver de dents mobiles dans les Cestraciens, dans les Emissoles; celles des Humaiitices et des Sèches se fixent aussi sur la mâchoire. D'ailleurs, on connaît aussi des poissons osseux qui sont de véri- tables Dermodontes; je citerai entre autres un petit poisson de la Méditerranée, décrit par Risso sous le nom de Scopèle Balbo , et dont le prince de Canino a formé le genre ODONTosTOME. Ce poissoH 8 dcs rangées de dents de remplacement fort semblables à celles des Squales. Il résulte de ces observa- tions que plusieurs genres de Squales dif- fèrent essentiellement des Raies par leur mode de dentition, mais que tous les genres ne présentent pas ce remarquable caractère. Quant à la forme des dents, rien n'est plus variable. On sait qu'elles sont grandes et en triangle isocèle , à bords tantôt den- tés, tantôt lisses, dans les différents groupes des Requins; que souvent ces dents ont un talon sur la base; ce talon est double ou simple, tantôt des deux côtés, tantôt d'un seul. M. Agassiz et MM. Mûller et Troschel ont tiré |)arti de ces combinaisons pour créer de nombreuses subdivisions génériques dans les Poissons de cette famille. Les dents des Roussettes sont en petits points coniques et sont implTintées en quinconce sur leurs mâ- choires; celles des Emissoles sont en petites mosaïques ou en petits pavés. Ces plaques dentaires deviennent souvent inégales et sont implantées obliquement et comme en spirale sur la mâchoire. On trouve des exem- ples de cette dentition dans les Cestracions. jL'élude de ces singulières mâchoires a servi à déterminer des dents fort curieuses que l'on trouve en assez grande abondance dans la formation de la craie blanche et que M. Agassiz a nommées. De même que dans les Raies, il n'y a que des rudiments de maxillaires et d'intermaxil- laires; l'arcade ptérygo-palatine ou les post- mandibulaires portent les -dents. Cela est fa- cile à retrouver sur le squelette. SQU La dentition des Squales est plus variée que celle des Raies. D'ailleurs ils diffèrent de celles-ci par la forme extérieure de leur corps. Ils se reconnaissent à leur corps ar- rondi, terminé par une grosse queue conique et charnue. Leurs pectorales sont petites, si on les compare à celles des Raies. Les ven- trales sont auprès de l'anus et assez loin des pectorales; la queue est terminée par une caudale dont le lobe supérieur est ordinaire- ment plus grand que l'inférieur. Il y a sou- vent une ou deux dorsales et une anale sous la base de la queue. On voit donc que la forme générale des Squales se rapproche da- vantage decelle desautres Poissons que celle des Raies., Cette similitude augmente encore par la position des fentes branchiales au-de- vant des pectorales et sur les côtés du cou. Il résulte de cette position des branchies que la présence des évents constants dans lesRaies n'est pas aussi urgente dans les Squales. Nous voyons plusieurs genres de ces animaux dépourvus d'évents. Les yeux sont aussi laté- raux. La ceinture humérale est suspendue dans les chairs et n'est point articulée avec le crâne ou la colonne vertébrale. Souvent les nageoiresdorsalescachentdans l'épaisseur de leur derme un aiguillon osseux plus ou moins gros. C'est un caractère qui rappelle encore celui des Chimères. En combinant les formes desdents, la présenceou l'absencedes évents, le nombre des nageoires dorsales, armées ou non d'un aiguillon, on arrive à former dans les Squales un certain nombre de genres tels que M. Cuvier les a établis. Mais on peut encore, à l'exemple de M. Mûller, subdiviser les genres de Cuvier en plusieurs autres. Ceux-ci deviennent alors des tribus fort na- turelles. L'énumération de ces dilTérenis noms deviendrait une liste trop longue et lout-à-f.iit inutile. Il faut renvoyer le lecteur, soit à VHisloire des Cartilagineux du célèbre physiologiste de Berlin, soit aux différen;s noms déjà traités dans ce Dictionnaire. (Vai.knciennes.) * SQU ALI. poiss. — Nom donné par M^]- ]er [Vergleich. Anat. der Myxin.l. 183i) à un groupe de Plagiostomcs qui compreu 1 les Squales de G. Cuvier et répond, par conséquent, à la famille desSquaIidés.(Foy. ce mot/. *SQIIALIDES, POiss. — Risso {Hht. pat. de l'Europe mérid. 1826, t. 111.) a établi SQU ions ce notri, dans Tordre des Chondrop- tf^rigiens, une famille qui répond absolu- ment ail grand genre Squalus de G. Cuvier pf à la famille des SquaUdés de Ch. Bona- parte, (l'oi/. Sqoale et Squalidés). SQUALIDÉS. Squalidœ, poiss. — Fa- mille établie par Ch. Bonaparte dans la sous-classe des Cartilagineux (Chondropté ■ rigiens de G. Cuv.), ordre des Plagiostomes, pour les espèces de cet ordre dont les ouver- tures branchiales, au lieu d'être placées au- dessous du corps comme chez les Raies, sont siluées sur les côtés du cou. Cette famille, dans laquelle Ch. Bonaparte a fait entrer tous les éléments du grand genre Squalus de G. Cuvier, comprenait en premier lieu (Saggio d'una dislribut. melh. degli antmali verlebrali, 1832), le genre Scyllium, subdi- visé en Sctjllium et Priti'irius; le genre Squalus, composé des sous-genres i4?op!a.9, Carcharias, Rhimodon, Somniosus, Lamna clGaleus; le genre Notidamus, subdivisé en Hexanchusel Heptranchias , eties genres Musfelus, Selache, Cestracion, Spinax, Cen- trina, Scymnus, Sphyrna et Squatina. Quelques années plus tard {Icon. délia Fauna Ital., 1841, t. III) Ch. Bonaparte prenait ce dernier genre pour type d'une 8ous-famille particulière, qu'il nommait Sqnali>nni, et à laquelle il donnait pour caractères un corps déprimé dans toute son étendue, large; des ouvertures branchiales plus inférieures que latérales; des yeux si- tués moins sur les côtés qu'en dessus de la tête; une bouche terminale; une tête a«sez distincte du tronc et point de membrane cli- gnotante. Il proposait de réunir les autres genres dans une seconde sous-famille, celli' des Squalini, facile à distinguer de la pre- mière en ce que toutes les espèces qui en fout partie ont les ouvertures branchiales placées tout à fait sur les côtés du cou; les yeux également latéraux ; le corps arrondi ou comprimé; la tête déclive peu distincte du tronc, et la bouche située au-dessous de la tête. La plupart des Ichthyologistes ne trou- vant pas dans ces caractères une valeur suf- fisante pour rétablissement de sous-familles, se sont bornés à accepter la famille des S(|ualidés telle qu'elle avait été primitive- ment proposée. (Z. G.) * S<^UAL[N1, Poiss. — Sous-faniille créée SQU 27 par Ch. Bonaparte dans la famille de» Squa- lirlrs. {Voy. ce mot). *SQUALïUS. {Squalus). vom.— Genre de'Cyprinoïdes (Bonap., Faun. Ital., 1841). SQUALODOV. Squa'odon {squalus^. Squale; o^cu;, dent). MAMM. — Un des genres les plus curieux de Cétacés que l'on ait en- core signalés dans les terrains tertiaires#de l'Europe est, sans contredit, celui auquel feu Grateloup, de Bordeaux, a donné c^ nom et £^u sujet duquel J. Muller, Van Beneden et différents autres naturalistes ont publié depuis lors des remarques impor- tantes. Je m'en suis moi-même occupé dans plusieurs occasions (i), pour discuter ses arfiiiités, en rectifier la synonymie et signa- ler quelques-uns des gisements où l'on en a trouvé des désirs. La pièce type du genre Squalodon est uo fragment assez considérable de la mâchoire supérieure, encore pourvuedequelquesdents. Elle a été trouvée dans les grès miocènes de Léognan (Gironde), qui ont fourni depuis lors, à MM. Pedroni et Delfortrie, plusieurs autres parties importantes, provenant dn même animal. Trompé par la forme singu- lière des"(Jents, Grateloup avait cru recon- naître dans le fossile soumis à son observa- iioii, un Reptile voisin des Iguanodons, et c'est en l'attribuant au groupe de ces ani- maux qu'il en a parlé en 1840 dans son mé- moire; mais M. Van Beneden a bient^' signalé la ressemblance de la pièce osseu( qui portait ces dents avec la partie corres- pondante du crâne des Dauphins, et je rap- pelai de mon côté la similitude presque complète des dents du Squalodon avec celles du fossile autrefois figuré parScilla (2). dont M. Aqassiz venait de faire un genre n part, sous le nom de Phocodon; ces remarques ont été reproduites par de Blainville dans le fascicule de son Ostéographie qui est consacré aux Phoques. Diverses erreurs, maintenant rectifiées, ont été Commises au sujet du Squalodon, mais lasynony mie de ce genre conservera dans la science le souvenir des difficultés que ren- contre l'anatomiste lorsqu'il veut, à Vaiâ» de fragments osseux ou de quelques dents, reconstruire des animaux qui diffèrent de (1 ) Zool. et paléonlol. françaises. - Zoo!, et laléontol. générales. \ï) De corjionbu$ rnarinis lapidescentibus, i74i7, 28 SOU ceux d'à présent par des particularités inat- tendues, ou qu'il cherche à étahlir la classi- fication de CCS uuimau\ par une appréciation rigoureuse des caractères qu'il est conduit à leur atiribuer. De semblables méprises avaient eu lieu également au sujet des Haii- theriums, qui sont des animaux marins pro- pres à la période tertiaire, dont on rencon- tre des débris fossiles dans plusieurs parties de l'Europe; la science en possède malheu- reusement encore d'autres exemples. Le crâne du Squalodon ressemble parti- culièrement à celui des Dauphins, et l'on peut surtout le comparer à celui des Inives ou à celui des Solalies; c'est d'ailleurs ce qu'il est facile de reconnaître par l'examen de la tèle presque entière d'un animal de ce genre que possède le musée de Lyon, et dont M. le professeur Jourdan a fait faire des figures de grandeur naturelle. Tou- tefois, les dents du Squalodon s'éloignent de celles des autres Cétacés, les postérieures étant bi ou même triradiculées, à couronne épaisse et denticulée, et fort différentes des antérieures qui sont longues, plus ou moins arquées et caniuiformes. 11 y a, au total, quinze paires de dents à chaque mâchoire. Si singulières qu'elles soient, elles ont cepen- dant dans leur apparence générale une cer- taine analogie avec celle des Platanistes, Dauphins fluviatilesde l'Indus et du Gange; mais cette analogie est encore très éloignée. Elles semblent au contraire, au premier abord, du moins, plus comparables à celles du Zeuglodon (voy. ce mot), genre éteint de grands mammifères marins aussi nom- més Hydrarchos, dont les débris ont été recueillis dans les dépôts tertiaires inférieurs de l'Alabama. Le Zeuglodon avait d'abord été pris pour un Reptile gigantesque, et nommé Dasilosaurus, mais les observations de MM. Owen et Muller ont montré qu'il devait être rapporté à la classe des Mammi- fères. Cependant les naturalistes me paraissent avoir incomplètement apprécie les caractères qui distinguent le Zeuglodon ou Basilosaure, lorsqu'ils ont considéré cet animal comme appartenant à la même famille que le Squalodon. Quoique pourvu de dents, le Zeuglodon ressemble aux Baleines par plu- sieurs des particularités qui le distinguent, çt sa taille était comparable à celle de SQU ces animaux; mais sa formule dentaire, diverses particularités de son crâne et de ses membres et sa forme cérébrale, à en juger du moins par le moule que j'ai pu ob- tenir à l'aide d'une portion du crâne de ce gigantesque Thalassothérien que possède le Muséum de Paris, semblent indiquer une similitude plus grande encore avec les Pho- ques, plus particulièrement avec ceux du genre Otaire. Le Squalodon reste au con- traire un véritable Delphinien. Plusieurs dénominations ont été appli- quées au Squalodon, et différentes pièces fossiles, reconnues plus récemment pour appartenir à ce genre, ont servi à l'établis- sement de plusieurs espèces dont j'ai donné ailleurs l'énuméraiion. A part celui de Phocodon, dont il a déjà été question dans cet article, nous pourrons citer lessynonymes suivants du mot Squalodon : Delphinoides, Pedroni; Crenidelphinus, Laurillard ; Rhizo- prion, Jourdan. Il en est peut-être de même pour les g. Stereodelphis et Smilacamphius, que j'ai moi-même proposés. Les g. Ma- crophoca, Leidy, Cygnorca, Cope, et Colo- phonodon, Leidy, font certainement aussi double emploi avec celui des Squalodons. On a trouvé des restes de Squalodons dans différentes parties de l'Europe, et, tout ré- cemment, M. Cope vient d'en signaler aux États-Unis. J'en connais en France dans plusieurs localités qui sont, outre Léognan déjà cité, Saint-Médard, également à peu de distance de Bordeaux; Sallèles, aussi dans le dépar- tement de la Gironde; Barie, près Saint- Paul-Trois-Châteaux(Drôme); Castries, Saint Jean-de-Vedas et Béziers (Hérault); peut- être aussi Uzès (Gard). 11 serait également possible qu'il se trouvât auprès de Lyon. Les autres pays qui ont fourni des débris analogues sont I.iutz, dans la haute Autri- che ; l'île de Malte, si le Phocodon est bien le même animal que le Squalodon; le Crag d'Anvers, en Belgique; la province de G uèdre et Elsoo, en Hollande; et, d'après M. Ray Lancaster, le Crag d'Angleterre. M. Van Benedeu a consacré un travail spécial à la description du Squalodon d'An- vers, et M. Delforlrie a récemment fourni de nouveaux documents au sujet de ceux de Léognan, doutiladécouvertdeux maxillaires inférieurs, sur lesquels M, Fischer et lui sou ont récemment donne des renseignements. L'examen de la partie terminale du ros- tre de l'exemplaire de Barie, conservé au musée de Lyon, m'a permis, d'autre part^ de rectifier sur quelques points la synony- mie très compliquée des fossiles de ce groupe, et j'en ai fait le sujet d'une notice oubliée dans les Bulletins de l'Académie royale de Belgique (P. Gervais). ♦ SQUALORAYA ( des deux noms géné- riques Squalusei Raya), poiss. foss. — (Ri^ iey, Lond. a. Ed. Phil. Journ., HI, 1833). Voy. SPINACHORINE. (G. B. ) SQUALUS. POISS. — Voy. squale. *SQUAiMEIXA. iNFus.— Genre de Rota- teurs, établi d'abord parBory-Saint-Vincent, admis par M. Ehrenberg dans sa famille des Euchlanidota ou Pulytroques cuirassés, et caractérisé parla présencede quatre points rouges pris pour des yeux, et par un appen- dice terminal bifurqué. Ce genre nous pa- raît devoir être confondu avec le genre Le- padella, ainsi que les genres Metopidia et Stephanops, lesquels ne diffèrent guère que par ces prétendus yeux. M. Ehrenberg prend pour type la Squamella braclea et cite comme synonyme le Brachionus braclea de Millier, quoique ce dernier soit représenté avec deux pointes à l'origine de la queue; mais nous pensons que celte espèce doit être réunie à la Metopidia lepadella sous le nom de Lepa- della rotundala; elle diffère de la Lepadella palella par l'échancrure bien moins profonde de son bord antérieur. La longueur de ces animaux est de 11 à 13 centièmes de mil- limètre. (Duj.) SQLAHÎERIA, Hall. bot. ph. — Syno- nyme de Lalhrœa Lin., famille desOroban- chées. SQUAMIFÈRES. bept.— Dans sa classi- fication , M. de Blainville {Bull. soc. phil., 1816) indique sous le nom de Squamifères, sa classe des Reptiles, qui ne comprend que les ordres des Chéloniens, Ophidiens et Sau- riens; celui des Batraciens constituant pour lui la classe des Nudipellifera ou Amphibiens. Voy. l'article zoologie. (E. D.) *SQUA!\IMEI. MAM.— Vicq d'Azyr (Sysi. anat. des anim. dans l'Encycl. mélh., 1792) donne le nom de Squammei comme syno- nyme d'EDENTÉs. Voy. ce mot. (E. D.) SQUAMMIPENNES. poiss. — M. Cuvier a donné ce nom à une famille de Poissons, SQU 29 qui comprenait dans sa pensée les six pre- mières espèces de Chœlodon d'Artedi , et lei genres que l'on pouvait former en réunis^ sant auprès de chacune d'elles les espècea découvertes depuis Linné. La dénomination de la famille traduisait le caractère exté- rieur le plus apparent de ces Poissons. Il re- posait sur la disposition des écailles étendues sur la portion molle de la dorsale et de l'a- nale, et souvent même sur toutes les autres nageoires. Les deux premières impaires que nous venons de désigner ne se distinguer plus du tronc à cause de la continuité des écailles dont elles sont recouvertes. M. Cu- vier était d'ailleurs obligé d'ajouter k la diagnose, que le museau desSquammipennes n'est ni renflé ni caverneux comme celui des Sciénoïdes. Cela est nécessaire dans plu- sieurs Nébris ; les Eques et autres Sciénoïdes ne se distingueraient pas desSquammipen- nes. Les Hœmulons ont aussi quelque chose d'approchant, mais les nageoires n'ont pas l'épaisseur de celles des Chétodons. M. Cuvier a séparé cette famille en trois tribus. Dans la première , il a réuni les genres dont les espèces ont la bouche garnie de faisceaux de dents unes et en soie sur les mâchoires seulement; le palais étant lisse. Dans la seconde viennent se placer les es- pèces à palais lisse, mais avec des dents en carde ou tranchantes sur les mâchoires. Enfin la troisième comprend les espèces qui ont des dents au palais. Dix-huit genres ap- partiennent à ces trois tribus. J'avoue que je regarde la famille des Squammipennes comme tout à fait artifi- cielle ; que les genres de la troisième tribu seraient placés plus convenablement auprès de plusieurs de nos Percoides ; que ceux de la seconde se rapportent à plusieurs de nos Sparoïdes, et qu'alors ou pourrait placer dans les Sciénoïdes les espèces à palais lis- ses ; les genres de cette tribu conduiraient à ceux des petits Sciénoïdes à six rayons e( voisinsdesPomacentres et Glyphisodons.Ou conçoit que celte manière de voir entraîne- rait une grande réforme dans la division des Poissons osseux, et qu'on ne peut traiiet cettequestion en quelquesorte que d'une fa- çon accidentelle et à l'occasion d'un article se" paré de ce Dictionnaire. Il m'a suffi de don- ner cette indication au lecteur pour lui faire connaître ma pensée et ce qui reste à fairfc 80 SQU sur cette partie de la zoologie. Tous ces gen- res se lient entre eux, et plusieurs même, comme les Pemplurides , marchent vers d'autres qui avoisiiient certains Scombé- roïdes de la tribu des Zeus. M. Cuvier avait bien signalé l'éloigne- ment qui sépare plusieurs de ces genres , et il faisait remarquer avec raison qu'il n'est pas toujours possible que les rapports des genres soient du même degré; qu'il suffit, pour constituer un arrangement naturel , qu'il n'y ail pas de genres plus voisins a placer entre ceus que l'on rapproche. Cette philosophie élevée est digne de noire maître. Mais c'est en m'appuyant sur ces principes que je me suis demandé s'il n'y avait pas un autre mode de groupe naturel, qui détruisait, à la vérité, une famille éta- blie, mais qui mettait ensemble les genres les plus voisins : c'est ce que j'essaierai de faire dans ma Philosophie ichthyologique. Je n'accepte pas cette famille des Squammi- pennes, parce que son caractère est, en quelque sorte, négatif, et que les genres réu- nis , par ce seul caractère de la présence des écailles sur les nageoires impaires, com- posent des familles artificielles, lorsque l'on est obligé de séparer plusieurs genres de Poissons qui offrent ce même caractère , en saisissant plusieurs autres traits dont l'ensemble les appelle dans d'autres fa- milles. J'ai réduit la famille des Squammipennes à celle formée par les Chétodons de Linné. On aurait un peiit groupe assez naturel com- prenant, avec le genre Chétodon , plusieurs autres qui diffèrent par des caractères sou- vent peu importants. (Val.) SQUAHIODERMES {squama , écaille; Jtp^xa , peau ). poiss. — M. de Blainville dé- signe sous ce nom, ceux des Poissons de sa classe des Gnalhodontes, qui OQt la peau couverte d'écaille8(Blainv.,/ottrn. de Phys., LXXIII, 1816). (G. B.) SQUAHIOLIJMBRICUS {squama, écail- le; lumbricus, lombric), ann. — M. de Blainville, dans un travail sur les Ânné- lides. présenté à la Société philomatique de Paris en 1818, a désigné par cette dénomi- nation un genre d'Annélides Chétopodes, de la famille des Lombrics. Les espèces qu'il y rapporte (L. armiger et squamosus ) oat , dit-il, les appendices composés d'un cirrbe, SQU d'une écaille pellucide, recouvrant un fas- cicule flabelliforme de soies; depuis lors, le même naturaliste (Dict. des se. nal., t. LVII) a pris le L. squamosus pour type de son genre Scololepis , et le L. armiger est de- venu le genre Scoloplos. Ces deux genres sont placés par lui dans la famille des Né- réiscolés. (P. G.) SQUATAROLA. ois. — Nom générique latin des Vanneaux-Pluviers, dans la mé- thode de G. Cuvier. Voy. vanneau. (Z.G.) SQDATIIVE. Sqaalina (nom propre). poiss. — Sous les noms de Squalina et Squa- lus en latin , de PtV/i en grec, les anciens connaissaient le poisson que nous désignons sous le nom vulgaire A' Ange de mer ou An- gelot , et qui sert de type à ce genre. Pour Linné, l'Ange n'était qu'une espèce du grand genre des Squales; M. Duméril en forma un genre de ses Plagiostomes ; Cuvier l'adopta, et le plaça , parmi les Sélaciens , après les deux genres des Squales et des Marteaux , avant ceux des Scies et des Raies. Les caractères qui distinguent les Squa- tines de tous les Squales, sont d'avoir la bouche fendue au bout du museau et non au-dessous; les yeux placés à la face dor- sale et non sur les côtés ; la tête ronde; les pectorales grandes et se portant en avant. Ils sont pourvus d'évents , mais manquent de nageoire anale. La forme élargie de leur corps les rapproche des Raies ; mais ils ont les ouvertures .brancbiales latérales, et pla- cées entre la tête eî les nageoires pecto- rales. L'espèce désignée sous le nom d'Angelot ou Ange de mer ( Squalina lœvis Cuv. ; Sq. angélus Ris.; Squalus Squalina L. ) devient assez grande; elle est gris-bleu en dessus et blanc en dessous; ses nageoires pectorales très étendues, blanches , souvent bordées de brun, ont un éclat qui contraste avec la nuance bleuâtre du dos, et ont pu être con- sidérées comme des ailes et lui mériter son nom. La chair de ces Poissons est blanchâtre, coriace et sans goût ; leur peau sert de ga- luchat. Ils vivent dans la fange, et se nour- rissent des autres poissons qui s'y trouvent. On dit qu'ils ne craignent pas de s'attaquer à l'Homme. Une autre espèce de la Méditerranée , le Squalina aculeata, Dum., a une rangée de SQU fortes épines le long du dos. Lesueur en a décrit et figuré une belle espèce des Étals- Unis, à peau chagrinée, le Squat. Dumerilii (Acad. des se. nat. de Philadelphie , vol. 1 , p. 225; pi. 10). Le genre Squaiine sert de type à des groupes, établis dans la famille des Squales, gous les noms de : SQUATiNiE ( Swains. , Classif. , 1839 ) ; Squatinini ( Bonap. , Syn. Vert. Sijst., 1837). (E. Ba.) *SQUATI1VELLA. infcs. — Genre de Systolides ou Rotateurs établi parBory-Saint- Vincent, dans son ordre des Crustodés et ayant pour type le Brachionus cirratus de Muller, que M. Ehrenberg classe dans son genre Slephanops et qui nous paraît devoir être réunie au genre Lépadelle. Cette espèce est longue de 11 centièmes de millimètre et caractérisée par la présence de deux pointes en arrière du test. (Duj.) * SQUATIMORAJA {Squatina , Ange de mer; Raja, Raie), poiss. — Les anciens croyaient que ce poisson était le produit de l'union de la Raie et de l'Ange, et c'est de cette singulière hypothèse que lui vient son nom latin dont nous donnons ici l'éty- mologie , et son nom grec de pivoÇaro,- , quia un sens identique {vlv-n, Squatina; PaTo;, Raja). Le nom générique de Squa- tinoi'aja est donc employé pour celui de Rhi- nobatus, plus généralement adopté. Au point de vue zoologique, les Rhinobates occupent, dans la famille des Sélaciens, une place in- termédiaire aux Squalines et aux Raies , à cause de leur queue grosse, charnue, et gar- nie de deux dorsales et d'une caudale bien distinctes, du peu de largeur de leurs pec- lorales et de l'allongement du museau. Une espèce, le R. rlwiobatus, L., appartient à la Méditerranée; une espèce du Brésil , le fi. B/e''!ncus, Scbn., participe, dit-on, aux pro- priétés de la Torpille. Voy. rhinobate , RAIES, SÉLACIENS. En prenant ce genre pour type, MM. Mul- ler et Henle ont établi, sous le nom de Squa- TINORAJ.E, une subdivision dans le groupe des Raies ( MUll. et H., Plagiost., 18il ). (E. Ba.) SQUELETTE (zool.) — On désigne gé- néralement ainsi la charpente osseuse des animaux, qui soutient et protège les parties molles du corps et qui est mue par des SQU 31 muscles. Pour les auteurs qui ne tiennent aucun compte ni de la dureté, ni de la si- tuation , ni même de la composition chimi- que des os , le mot squelette a une accep- tion beaucoup plus large, puisque, sous cette dénomination , sont comprises les par- ties crétacées des crustacés, les productions cornées des insectes , etc., etc. Enfin , pour quelques zoologistes d'un grand mérite, il n'y aurait de squelette que chez les animaux pourvus de vertèbres osseuses , ou les Osleo- zoaires; les autres, dont les parties dures du corps appartiennent à la peau, constitue- raient non plus un squelette, mais bien le Scléretle des invertébrés. Cette diversité d'opinions entre les auteurs est appuyée par chacun d'eux sur des faits qui ne manquent ni de valeur, ni d'originalité , mais qui tous cependant sont loin de s'accommoder à l'en- semble du règne, en ce qui concerne la défi- nition à donner au mol squelette. Ne pouvant pas assigner à ce mot de la généralité en lui conservant de l'exactitude et de la précision, nous nous bornerons dans cet article à l'ex- posé de quelques faits généraux concernant les animaux vertébrés, seulement en ren- voyant aux mots Articulés, Coquilles, Crustacés, Insectes, Mammifères, Reptiles, Mollusques, Système, etc., pour tout ce qui est relatif aux détails pouvant se rattachera telle ou telle autre théorie (1). (c) Nous avons représiinté, planche I de l'atlas, en tête des Bimanes, le squelette de l'homme, afin de donner une idée exacte des différentes pièces qui le composent. En voici rénumération succincte : Colonne vertébrale ou rachis; elle est représentée par une tige osseuse, creuse, flexible, située entre 'e crâne et le bassin; elle forme, eu la mesu- r;int jusqu'au coccyx, la moitié environ de la hauteur totale de l'homme; elle sert de soutien a presque tout l'édifice osseux, de cylindre piotecteur à la moelle et de levier principal au corps. Cette colonne est composée de itom- breux os empilés, qu'on appelle vertèbres. Les unes, dési* gnées sous le nom de vraies, sont séparées et mobiles ; le« autres, nomnicps/oB^M, sont soudées entre elles ; les pre- mières sont au nombre de vingt-quatre, dont se^l cervi- cales ( n. ik-, pi. I, fig. i), douie dorsales (n. ■; à 19), ri cinq lombaires (n. 19 à 24); les secondes sont au nombre de neuf, dcint cinq pour le sacrum et quatre pour le coccyi Les vraies vertèbres sont séparées les unes des autres pa? une substance fibreuseou ligamenteuse, dite intervertébrale, qui augmente l'étendue de la tige rachidienne. C'est l'aj. faissement de cette substance qui détermine, après de lon- gues marches ou la station prolongée, une diminution de taille de 2 à 5 centimètres. La colonne vertébrale, dans son ensemble, présente quatre courbures: antérieurement elle est convexe dans la légion cervicale, concave dans la région dorsale, convexe dans la région lombaire, et de noiiveaa concave dans la région sacro-roccygleniie. Ces courburei, toutefoii, sont soumises à de nombreuses variétés indivi- 32 SQU Le Squelette, ou la charpente osseuse des animaux vertébrés , se compose d'un grand nombre de pièces, toutes assujetties les unes aux autres, au moyen de ligaments ou de duelles, et paraissent, dans tous les ras, avoir pour effet (rhiigmcnter la résistance de la colonne vertébrale, dans le sens vertical, en lui donnant une grande élasticité. Dans le pixinier âge, les courbures en question n'existent point, et le i-acliis représente une pyramide dont la base est tournée ni haut au lieu d'être tournée en bas, comme chez l'adulte. Enfin, chei le vieillard, la colonne épinière devient le siège d'une courbure antérieure plus ou moins prononcée , qui, à la longue, détermine la soudure de plusieurs vertèbres, et par suite la raideur des mouvements du tronc. Toute vertèbre offre pour caractère général : i» un tiou vertébral ou rachidien (n. i, pi. F, fig 2 à 5) pour loger la moelle épinière; 2* une partie renQée plane (n. 2) qu'on nomme corps de la vertèbre ; 3° une apophyse épineuse (11. 3); 4* deux apophyses transverses (n. 4); 5* deux apo- physes supérieures (n. 5), et deux inférieures, qui servent à la réunir aux vertèbres voisines : ces apophyses sont très ru- dimentaiies sur la première et la deuxième vertèbre du cou (fis, 2 et 3); 6» enfin deux échancrures supérieures et deux inférieures, qui concourent à former ce qu'on appelle les Irout de conjugaison. Ceux-ci sont situés sur les côtés de la colonne vertébrale, et servent a livrer passage aux nerf» de la moelle et aux vaisseaux . Indépendamment de ces caractères généraux des vertè- bres,, il existe aussi des caractères distinctifs à l'aide des- quels il est 1res facile de reconnaître à quelle région du tronc elles appartiennent. Ainsi les vertèbres cervicales (fig. 2 et 3) se reconnaissent toujours à la présence ilu trou dont est percée la base de leur apophyse transverse; les dor- sales à la présence de fosses articulaires ( n. 6, fig. 4 ) creusées sur les parties latérales de leur corps et à la fa- cette articul.iire de chaque apophyse transverse (n. 4); 'es lombaires enfin (fig. 5), à l'absence des caractères que nous venons d'assigner aux vertèbres dorsales et à la prépondé- rance de leur volume.. On peut aussi reconnaître facile- ment certaines vertèbres parmi celles d'une même région; la première, par exemple, ou atlas (fig. 2), n'a point de corps bien prononcé; le trou vertébral est beaucoup plus grand que celui de toutes les autres vertèbres, parce que une partie de cet anneau sert à loger l'apophyse odontoide (n.6, fig. 3) de la seconde vertèbre; son apophyse épineuse est très rudimentaire, les transverses sont, au contraire, très volumineuses, et sont creusées, ainsi qu'une partie du corps vertébral, de quatre facettes articulaires, dont les supérieures (n. 7, fig. 2), très larges, reçoivent les condyles de l'occipital, et les inférieures, plus petites, s'articulent avec la seconde vertèbre. L'apophyse bdontoide (n. 6). es- pèce de pivot cylindrique de 2 centimètres de longueur, • utour duquel tourne la tcle, constitue le caractère distinc- tif de la seconde vertèbre cervicale ou ans (fig 3). La sep- tième vertèbre cervicale, nommée aussi proéminente, se distingue des autres par le volume très considérable de son opuphyse épineuse. La première vertèbre se reconnaît • une facette complète, existant sur chaque côté du corps, pour l'articulation de la première côte, et à une facette Incomplète, située aussi de chaque côté, et servant à l'ar« liculation de la seconde côte. La onzième et la douzième Vertèbre dorsale présente, de chaque côté, une seule fa- cette articulaire complète, destinée à l'articulation des deui Quant aux vertèbres dorsales intermédiaires, elles ont toutes deux demi-facettes articulaires de chaque côté, en wrte que Von ne peut le distinguer entre elles que par le SQU muscles. Les membres antérieurs ne sont attachés que par des faisceaux musculaires, dans les quadrupèdes sans clavicule; mais dans les quadrupèdes qui en ont une, elle volume du corps vertébral, qui va en augmentant depuis la première jusqu'à la douzième. Enfin les vertèbres lom- numbre de cinq, n'ont plus de facettes articu- ir corps est plus étendu transversalement que d'avant en arrière, et le volume de chaque vertèbre d'asi- tant plus épais qu'on se rapproche du sacrum. Quant am vertèbres s.icro-corrygiennes , au nombre de neuf, ellci sont, dans l'âge adulte, réunies en deux os; les cinq pie- mieres forment le sacrum , ainsi nommé parce que les an« ciens avaient pour coutume d'offrir aux dieux, dans les sa- crifices, cette partie de la victime; les quatre autres forment le coccyx, l'un et l'autre sont placés entre les os coxaux (n. 26) sur la ligne médiane, et concourent à former l'exca- vation du bassin. Pour terminer la description des parties osseuses qui en- trent dans la composition du tronc, il nous reste à parler des côtes et du sternum. Les côtes.ordinairement au nombre de vingt-quatre, douze de chaque côté, sont des arcs aplatis, osseux dans leur qua- tre cinquième postérieur, cartilagineux dans leur cinquième antérieur. Elles sont toutes articulée», d'une part, avec les vertèbres dorsales; de l'autre, les sept premières seulement, avec le sternnm. Ces dernières sont nommées côtes vraies, cotes sîeinales ou côtes vertcbro-sternales; tandis que l'on entend par côtes asternales, côtes fausses, ou côtes verté- brales, celles qui ne s'articulent pas d'une manière immé- diate avec le sternnm; on nomme aussi côtes flottantes les quatre dernières fausses côtes, parce que leur extrémité an- térieure est mobile (voyez fig i, n" i3). Les côtes sont en général tordues sur elles-mêmes, de telle sorte que les deux extrémités ne peuvent reposer en même temps sur un plan horizontal. Elles présentent une extrémité postérieure ou tète, supportée par «n col, à côté duquel est une surface articulaire (n» 9, fig. 6), qui correspond à celle qu'on re- marque sur les apophyses transverses des vertèbres dorsales (fig. 4, II. 4); une extrémité antérieure qui se réunit avec son cartilage costal (n. 20, fig. 1); une face externe ou eu- un bord supérieur curviligne, épais, arrondi, un inlèrieur mince, tranrUint, creusé d'une gouttière ou sillon, qui le- coit et protège les vaisseaux et nerfs intercostaux. Les ca- ractères différentiels des côtes se rapportent surtout à la longueur qui va en augmentant depuis la première jusqu'à la sixième inclusivement , et en diminuant depuis la sep- tième jusqu'à la dernière. La première côte est la moins longue cl proportionnellement la plus large de toutes. Les onzième et douzième d'îles diffèrent des autres par leur tétf pourvue d'une seule facette articulaire aplatie, par l'absence de gouttière, et par l'absence d'un col proprement dit (voy. fig. 7), Le sternum (n. 8. fig. 1). situé entre les côtes (n. 21) et dans la place qu'il occupe, il s'élève et s'abaisse dans l'art» de la respiration. La longueur est proportionnellement moins considérable chez la femme que chez l'homme. Son bord supérieur on claviculaire offre une ècliancrure (n. ii) qui porte le nom de fourchette du sternum; de chaque rôle est une facette articulaire oblique, pour recevoir l'cxtiè. mité interne de la clavicule; sa partie inférieure ou abdo. minale est formée par l'appendice xiphaidc (n. 12); sa Ion» gueur, sa forme et sa direction présentent une foule de variétés suivant les individus. Enfin, par tes bords latéraux. le sternum s'articule d'iiae manière immédiate avef lesdeitJ SQU lient au sternum par un os simple, et, dans plusieurs oiseaux et plusieurs reptiles, par un os double. La plupart des poissons l'ont fortement liée à la tête par une ceinture os- seuse; dans les raies, c'est à l'épine qu'elle clavicules, et par l'entremise des cartilages costaux (n. 20) «vec les qnatorze vraies côtes. La TÊTE se compose de la re'gion crânienne et de la région faciale; le crâne comprend liuit os chez l'adulte, dont quatre Aont impairs et les quatre autres symétriques ou pafrs. Les premiers sont sur la ligne médiane et d'arrière en avant. 1» Uoccipital; il occupe la partie postérieure et inférieure du crâne, et en forme, pour ainsi dire, la base. Cet os pré- «eiite un de» plus grands trous du squelette, nommé trou uitipital, par où passent la moelle et ses enveloppes. La face interne de l'occipital présente quatre fossettes séparées les unes des autres par une saillie cruciale; les deux supé- rieures logent les extrémités postérieures des lobes du cer- veau ; les deux inférieures, les lobes spliériques du cervelet. L'occipital répond, en bas. à la colonne vertébrale; en avant au spliéno'ide; sur les cotés aux pariétaux et aux tem- poraux. 2° Le sphénoïde occupe la partie moyenne de la base du crâne ; il est formé d'une partie centrale ou corps, de deux prolongements nommés grandes et petites ailes du sphénoïde, et de deux apophyses nommées ptctygoïdiennes. Cet os a des connexions avec tous les os du crâne, et avec quelques uns de ceux de la face. 3° Velhmoide présente une multitude de trous, pour le passage des Ciels nerveux affectés à l'odorat. Sa face supé- rieure correspond à la cavité du crâne, l'inférieure aboutit aux fosses nasales, et ses faces latérales concourent à former l'orbite. 4" Le frontal ou eoronal, enfin, situé au-dessus de la face et à la partie antérieure du crâne, présente les bosses fron- tales, les arcades surcilières , les trous sus-orbitaires et la Voûte orbitaire dans laquelle est logée la glande lacrymale. Les os pairs du crâne sont les pariétaux et les tempo- raux. Ceux-ci recèlent dans leur épaisseur un appareil com- pliqué appartenant à l'organe de l'ouie. Vu par la face in- terne, le temporal présente une éminence pyramidale, percée du trou auditif interne, qui, à cause de sa dureté, porte le nom de rocher. Quant à la région faciale, elle se divise en deux parties: la première, ou mâchoire supérieure, comprend treize os; la «ecoude, ou mâchoire inférieure, un seul. Des quatorze os qui constituent la face, deux seulement sont impairs ou mé- dians : ce sont le vomer et le maxillaire inférieur. Tous les autres sont doubles et forment six paires, savoir : les maxil- laires supérieurs, les os de la pommette, les os palatins, les es propres du nez, les os unguis et les cornets inférieurs. Les MEMBRES TH0R4C1QUES Se divisent en quatre parties qui sont: l'épaule, le bras, l'avant-bras et la main. L'épaule se compose de deux os, la clavicule et l'omoplate (■i.i4, Cg >). La clavicule occupe la partie antérieure et supérieure du Iborax : sa longueur varie dans les différents individus et surtout dans les sexes. Elle est généralement plus longue et moins courbée chez la femme que chez l'homme, plus forte et surtout plus garnie d'aspérités chez les individus qui se livrent à une profession manuelle, pénible et continue. L'omoplate constitue la partie postérieure de l'épaule; elle est plus volumineuse chez l'homme que chez les animaux. Cet os large, mince, triangulaire, présente deux faces. La postérieure (fig. 8) est divisée en deux régions par l'épine scapulairp (n. 2); la supérieure est la fosse dite sus-épineuse; l'inférieure la fosse sous-éoineuse, L'extrémité libre de l'é- ï. xm. SQU 33 s'attache ainsi. Les membres inférieurs ou postérieurs , au contraire, sont fortement attachés au reste du Squelette par le moyea du bassin, excepté chez les poissons, no- tammedt chez les Abdominaux , où ils sont pinescapLjaire constitue l'apophyse acromion, et s'articule, avec la clavicule. L'angle interne de l'omoplate présente une cavité ovalaire (n. 4) destinée à l'articulation du bras avec l'épaule, et sur- montée par l'apophyse coracoïde (n. 3). Le bras est formé d'un seul os nommé humérus (n. i5); il s'articule d'une part avec l'omoplate, de l'autre avec le ra- dius et le cubitus. De ces deux os de l'avant-bras, le cubitus (n. 16) est un peu plus long que le radius (n. 17). La main, dernière partie du membre thoracique, se com- pose de huit os (n. i8j solidement articulés entre eux, et dont la réunion constitue le carpe ou le poignet ; d'une rangée de ruiii os (n. 22) appelés os métacarpiens : leur ensemble con- stitue la paume de la main; enfin des doigts (n. 23) tous for- mes de trois os, que l'on appelle phalanges, excepté le pouce qui n'en a que deux. Les MEMBRES ABDOMINAUX sc dlviscnt, de même que les membres thoraciques, en quatre parties: la banche, la cuisse, la jambe et le pied. La hanche se compose de l'os coxal (n. 26) le plus volu- mineux de tous les os larges du squelette, et le plus irrégulier quant à sa forme. 11 présente en avant une cavité appelée cotyloide, la plus profonde de toutes les cavités articu- laires, qui reçoit la tète du fémur. Au-dessous et en dedans de la cavité cotyloide se voit le trou sous-pubien (n. 25), d'une forme ovalaire chez l'homme, plus petit et triangulaire chez la femme. L'os coxal s'articule avec le fémur, d'une part; de l'autre avec le sacrum et son semblable, pour con- stituer le bassin. Cftte grande cavité osseuse, iriégulière, ouverte en haut et en bas, étant différemment disposées dans l'un et dans l'autre sexe, il est facile de savoir auquel des deux appartient le squelette qu'on examine. En effet, chez l'homme, il y a prédominance des dimensions en hauteur, tandis que le contraire a lieu chez la femme. Les fosses ilia- ques sont chez elle plus larges, plus déjetées en dehors que chez l'homme ; les deux cavités cotyloïdes sont aussi plus écartées, ce qui détermine un plus grand éloignemcnt des fémurs et imprime, à la démarche de la femme, un caractère particulier. Enfin, la symphyse du pubis (n. 29) a plus de hauteur chez l'homme, son cartilage est triangulaire, tandis que chez la femme, l'arcade du pubis est arrondie, plus large et mieux indiquée. La cuisse est formée par un seul os, le fémur (n. 3o). situé entre le bassin et la jambe. Il présente à son extrémité su- périeure une tète soutenue par un col qui se continue avec le corps de l'os, et qui forme avec lui un angle obtus. Au- dessous du col du fémur se voit une grosse apophyse (n. 3i) nommée grand trochanter; au-dessous et à la partie interne du col, une autre éminence (n. 32) moins volumineuse ap> pelée petit trochanter. L'extrémité inférieure du fémur esl d'un volume considérable; elle se bifurque et forme deuj éminences convexes articulaires qu'on appelle condyles; c'est entre ces deux éminences que se trouve la rotui . (n. 33). La jambe est formée de deux os, le tibia et le péroné. Le tibia (n. 34) est, après le fémur, le plusvolumineux et le plu« long des os du squelelte; son extrémité supérieure, beaucoup plus grosse que l'inférieure, offre plus d'étendue transversa- lement que d'avant en arrière. L'extrémité iiiféiieure (n. 35) liculairc quadrilatère, un 05 .q2 6o,5o 39,50 5-, 59 60,5, 3q,49 56,5o 43, 5o 63,5o 36,5o 55.90 44,10 42,58 Côte . ■ ilÀ9 4'.,5i 53,75 46,25 Clavicule 55.32 42,48 5b.75 Iliiim 58.79 4l.2I 58. 5o 4i,5o Omoplate 54,5l 45,/,9 56,6o 43.40 56,oo 44,oo Métatarsien du 2« orteil. 56.53 4,47 • • A ce tableau des analyses faites par M. Rees, nous joindrons le suivant qui s été donné par M. Barrot dans le but de faire connaître la quantité de phosphate et de carbonate de chaux, que l'on rencontre chez les Carnivores et les Herbivores des diffé- rentes classes de Vertébrés. ESPÈCES. PHOSPHATE. CARBONATB. Lion 95,0 2,5 Brebis 80,0 19,3 Poule. 88,9 10,4 Grenouille. . . . 95,» 2,4 Poissons 91,9 5,3 D'après une analyse faite par M Chevreul des os du Squalus peregrinus, leur sub- stance molle et flexible paraît constituer une matière particulière qui a plus d'ana- logie avec le mucus qu'avec toute autre matière, et exige pour se dissoudre 1,000 fois son poids d'eau bouillante. Il a été fait aussi des analyses de cartilages de différentes régions du squelette, par MM. Frommherz et Gnyert, et un grand nombre de recher- ches du même genre sur la composition chi- mique (les lieiils. De tous ces faits il résulta que les os et les dents suut composés, pria-* 36 SQU eipalement, de phosphate de chaux, que la matière animale ou la gélalino n'y lient que te second rang, et le carbonate de chaux le troisième, et souvent même le cinquième seulement, pour la quantité relative. L'analyse de cartilages blancs montre au contraire que les substances qui y dominent sont le carbonate et le sulfate de soude, et, après eux, le carbonate de chaux; tandis que le phosphate de chaux n'y lient que le siTième rang. Toutes ces analyses comparatives ont be- soin d'être multipliées, non seulement pour la classe des Animaux vertébrés, mais en- core, et surtout, pour celle des invertébrés; alors seulement elles auront un intérêt réel, une valeur plus certaine dans la détermi- nation et la signification du motos. Quant à la structure de ces organes, on peut dire qu'elle est la même chez tous les Mammifères quadrupèdes. Toutefois le tissu osseux est un peu plus serré chez les ani- maux agiles où les os ont dû être grêles pour faciliter les mouvements et pour pré- senter une égale force sous un moindre volume. Tous les os des Vertébrés présen- tent un tissu plus ou moins spongieux , formé principalement de petites colonnes irrégulières, s'unissant de mille manières dans tous les sens, absolument comme les fibres d'une éponge. Les mailles qu'elles interceptent varient beaucoup , tant pour la forme que pour la grandeur, suivant l'espèce de l'animal, l'os qu'elles constituent et l'âge du sujet. De là les diverses apparences de texture qu'on remarque sur les os en géné- ral. La cavité de ces organes passifs de la locomotion , ainsi que les interstices de leur spongiosité sont remplis, chez les Mammi- fères, d'une matière grasse, ou moelle, qui paraît servir à maintenir un certain degré d'élasticité dans les os pourles rendre moins fragiles. Chez les Oiseaux, toutefois, il n'y a dans ces conditions que les membres pos- térieurs; les os de la région antérieure du corps ont leurs cavités vides et en commu- nication avec l'air extérieur, aussi sont-ils beaucoup plus légers. Les vaisseaux et les nerfs qui traversent les os passent d'abord simplement à travers le tissu spongieux des os en voie de forma- tion. M.'ùs bientôt il se dépose autour d'eux une substance d'un tissu très serré semblable i SQU à celle dileéburnée. Au reste, il «e forma dans chaque pièce cartilagineuse, qui doit devenir un os, des points ou centres d'ossi- fication rigoureusement déterminés quant au nombre et à la disposition , où commen- cent à se déposer les matières terreuses, comme par une espèce de cristallisation, pour constituer le réseau décrit précédemment. Tant que les divers noyaux osseux n'ont pas atteint leurs limites, les bords sont indé- terminés et ne prennentuneformeconstant( pour chaque os que lorsqu'ils arrivent au terme de leur croissance, ou bien en ren- contrant les autres noyaux avec lesquels ili doivent plus tard se souder, quoique rien n'indique, dans la masse de gélatine, la forme que CCS diverses pièces doivent prendre. Toutefois, cette étude du développement osseux a pris de l'intérêt dans ces derniers temps à cause des différents points de vue sous lesquels on l'a considérée: d'une part on a pensé qu'en remontant ainsi au premiei- point d'ossification on arriverait à un nom- bre d'os qui serait le même dans tous les Vertébrés; d'autre part, on a cru aussi pouvoir assigner à l'ostéogénie diverses lois relatives au nombre des noyaux osseux et à leur rapport avec les formes et la position des os; mais de nombreuses exceptions à cet égard viennent détruire les idées ingé- nieuses et souvent réalisables des uns, comme aussi les théories trop absolues des autres. Parmi les phénomènes les plus remarqua- bles de l'ostéogénie ou du développement de la substance osseuse, l'anatomie comparée nous présente surtout la formation ûes bois du Cerf. Mais avant d'en parler il est utile de dire ici qu'une membrane fibreuse, blan- châtre, résistante et très vasculaire nommée périoste, forme une enveloppe aux os, en se continuant sous le nom de périchondre, sur les cartilages, et contribue à leur formation et à leur accroissement en leur fournissani une exsuda tionalbumineuse qui passe ensuiif à l'état cartilagineux et finit par s'ossifier L'os se forme donc dans le périoste, ei cette vérité incontestable, avancée par le cé^ lèbre Duhamel , constitue aujourd'hui toute une théorie, que notre savant collaborateur, M. Flourens, a su établir, avec un rare ta- lent, sur des faits de physiologie expérimen- tale d'un grand intérêt. Comme il serait trop long d'entrer dans tous les détails qui SQU M rapportent à se sujet , nous nous borne- rons à indiquer, dans cet article, les points principaux qui résument le travail du secré- taire perpétuel de l'Académie des Sciences : 1° L'os se forme dans le périoste ; 2» Il croît en grosseur par couches su- perposées ; 3° Il croît en longueur par couches jux- taposées; 4° Le canal médullaire s'agrandit par la résorption des couches internes de l'os ; 5" Les têtes des os sont successivement «rmées et résorbées pour être reformées encore tant que l'os croît. On voit, par le simple énoncé de ces pro- positions, que l'auteur est arrivé à établir par des faits, que la vie ne s'entretient dans les organes qu'au moyen d'un apport cons- tant des molécules organiques vivantes, su- bissant de nombreuses métamorphoses avant d'être éliminées. Cette substitution molé- culaire constante fait que les organes eux- mêmes se reconstituent et disparaissent sans cesse d'une manière qui est plus ou moins appréciable pour nos sens. Ace sujet nous indiquerons ici ce qui se passe à l'égard du bois de Cerf. Ce bois , dans son état parfait , est un vé- ritable os ; sa base adhère et fait corps avec l'os frontal , de manière qu'à certaines épo- ques on ne pourrait point déterminer, dans leur tissu intérieur, de limite entre l'un et l'autre; la peau qui recouvre le front ne va point au-delà du bourrelet osseux et den- telé de chaque bois; en sorte qu'il n'y a sur le bourrelet et sur le reste du bois ni peau, ni périoste apparents; on y voit seu- lement des sillons plus ou moins profonds qui sont destinés à recevoir des vaisseaux sanguins. Les bords de ces sillons, en se rap- prochant les uns des autres, finissent par emprisonner les vaisseaux et par suite empêcher le cours du sang dans leur cavité. De là la mortification et la chute annuelle des bois. Quoi qu'il en soit de cette explica- tion, et bien qu'à notre avis on ait pris ici l'effet pour la cause, toujours est-il que chaque année on voit les bois du Cerf se reproduire. A ce moment on aperçoit sur la partie proéminente de l'os frontal le tissu spongieux à nu. Mais bientôt celte partie se trouve recouverte par la pf^au du front, qui petit à petit est soulevée ensuite par un SQU 87 tubercule mou et cariilagineuT. Alors il existe entre la peau et le tubercule un vé- ritable périoste sur lequel rampent des vais- seaux d'un gros calibre qui pénètrent dans tous les sens la masse du cartilage. Celle-ci s'ossifie successivement comme toutautre os; elle passe par les mêmes étals qu'un os de fœtus, et finit par devenir un os parfait. A partir de ce moment, la vascularité du pé- rioste diminue aussi successivement, par mn détour physiologique, suivant nous , qui s'o- père sur un autre point de l'organisme, elles bois meurent, n'ayant plus de périoste, puis se détachent au moindre choc pour faire place à la pousse des bois que chaque année voit renaître plus vigoureux et plus consi- dérables. Enfin, les dents, quoique à peu près sem- blables auxos pour la composition chimique, ne croissent pas de la même manière, mais par couches comme les coquilles. Voyez , pour plus de détails à cet égard, l'article DENT. (Martin Saint-Ange.) *SQUELETTE. rept. — Une espèce du genre Rainette, Rana (voy. ce mot), porte ce nom. (E. D.) SQUILLE. Squilla (<7x'tllen , nom mytho- logique). CRUST. — Ce genre qui appartient à l'ordre des Stomapodes, à la famille des Unicuirassés et à la tribu des Squiliiens, a été établi par Rondelet et adopté par tous les carcinologistes. Les Crustacés qui com- posent ce genre sont probablement plus carnassiers que tous les autres de cette tribu, car ils sont pourvus d'armes offen- sives bien plus puissantes. La griffe qui termine les pattes ravisseuses, a la forme d'une lame de faux , dont le bord tranchant serait garni de longues dents pointues, et serait reçue dans une rainure du bord cor- respondant de la main; celle-ci est égale- ment comprimée et en général armée d'é- pines sur son bord préhensile. Les pattes thoraciquesdes trois dernières paires portent un appendice grêle , cylindrique et allongé, qui représente le palpe. Le corps est svelte et assez rétréci derrière la carapace. On connaît un nombre assez considérable deSquilles. Ces Crustacés se montrent jus- que dans la Manche, mais ne sont abon- dants que dans les mers des régions chau- des; ils se tiennent en général éloignés de» côtes, et à des profondeurs assei const» o8 SQV durable». Leurs fausses pattes abdominales sont coiiilinuellement en mouvenneni, et ils iiiigent avec une grande vitesse en frappant l'eau de leur queue puissante. Les principales dilTérences qui se remar- quent chez ces animaux, ont conduit M. Milne Edwards à les diviser en deux l^ioupes ; mais comme ces différences ne paraissent pas assez importantes pour servir de base à des divisions génériques, ce zoo- liigiste ne lésa distribués qu'en deux sous- geiires, désignés sous les noms de Squilles (ine-tailleeX de Squilles irapueb- . Vingt espèces environ composent cette Coupe générique. Comme représentant le premier sous-genre, je citerai la Squille mante, Squilla mantis Rond-, Edw. (Hist. nat. des Crust., t. II, p. 520, n"4). Celle espèce est très abondamment répandue dans toute la Méditerranée. Le second sous-genre ou celui des Squilles trapues, a pour type la Squille de Cerisy , Squilla Cerisyi, Roux [Crust. de la Méditer., pi. 5). Elle habile aussi la Méditerranée, mais elle y est bien moins commune que la précédente; je l'ai rencontrée sur les côtes de l'Algérie, particulièrement aux en- virons du fort Génois, dans la Rade de Bône. Les Schistes du Monte-Bolca ont fourni une belle empreinte de ScfMîiie, décrite et figurée par le comte de Munster ( Beî7r., V, p. 76 , et pi. 9, fig. 11). — Voyez l'atlas de ce Dictionnaire, crustacés, pi. 5. (H. L.) * SQUILLÉRICHTHE. Squillerichthus (ffxîÀXa, nom mythologique; ÈptxToc, exclus ). CRUST. — M. Milne Edwards, dans son tome II* de son Histoire naturelle sur les Crustacés, désigne sous ce nom un genre de Crustacés qui établit le passage entre les Squilles et les Erichthes. C'est à l'ordre des Btomapodes, à la famille des Unicuirassés et à la tribu des Erichtbiens qu'appartient ce nouveau genre. Ces Crustacés sont de petite taille , et n'ont encore été rencontrés que dans les mers d'Asie. On n'en connaît que deux es- pèces; le Squillerichlhe l-^\)Ç, , Squillerich- thus typus, Edw., Hist. nat. des Crust., t. II, p. 499, pi. 27, fjg. 1 à 8, peut être considéré comme le représentant de cette coupe générique. (H. L.) *SQLILLIE\S. Squilii (<7xf»a,nom my- STA tbologique). crust. — C'est une tribu de l'or- dre des Stomapodes, de la famille des Uni- cuirassés, établie par M. Milne Edwards et adoptée par les carcinologistes. On peut dire que celte division correspond au genre Squilla (voy. ce mol) de Fabricius, et com- prend les trois coupes génériques établies par LairelTie sous les noms de Squilla, Go- nodactylus et Coronis. Les Squilliens ont entre eux la plus grande ressemblance , et sont, de tous les Crustacés podophthalmes, ceux dont les divers anneaux constituants du corps sont les plus également développés, les plus indépendants les uns des autres. Les caractères généraux de l'ordre, indiqués à la page 382 du tome IV, ceux que nous avons rappelés à l'art. Ebicutiens ( t. V, p. 393), aideront à distinguer cette famille. On en complétera l'histoire en consultant les articles Squille, Gonodactyle elCoronide. Nous signalerons les particularités que pré- sente leur organisation en parlant de i'ordre des Stomapodes. (H. L.) SQLIIIVE. BOT. PH. — Nom vulgaire de la racine d'une espèce de Smilace. Voy. smilace. STAAVIA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Bruniacées , créé par Thunberg pour des sous-arbrisseaux du cap de Bonne- Espérance, dont certains avaient été rangés par Linné parmi les Phylicaet Brunia. Ces végétaux ont des feuilles linéaires, calleuses au sommet; des fleurs agrégées en capitules discoïdes, accompagnées de bradées; ces fleurs ont le tube du calice adhérent dans le bas , et son limbe partagé en 5 divisions sétacées , calleuses au sommet; leurs 5 pé- tales sont épais et charnus dans le bas; leur ovaire demi-adhérent a deux loges qui renferment un seul ovule suspendu. Nous citerons pour exemples le Staavia radiata Thunb. [Phylica radiataLia.), et le S. glu- tinosaTbnuh. {Brunia glutinosa Lin.) (D.G.) *STABEUOIIA. BOT. PH.— Genre établi par M. Kunlh, dans la famille des Restia- cées , pour le lieslio imbricalus Thunb., du cap de Bonne-Espérance. Ce genre tient le milieu entre les genres Schœnodus Labill., et Thamnochortus^. Br.; il diffère de l'un et de l'autre par ses 2-3 styles et, plus particu- lièrement du premier par son fruit elliptique, lenticulaire-renflé, membraneux; du second, par son périanthe à 6 folioles persistantes, peu inégales, dof.>t les 3 extérieures plus gTA raides et un peu plus longues. Ses fleurs Bont (lioïques. L'espèce unique du genre est le Staberoha imbricala Kunlh. (D. G.) STACIUDE. Stachysi^zx^vi, épi), bot. n. — Griind genre, qui parle aussi le nom français d'Épiaire, de la famille des Labiées, tribu des Stachydées , à laquelle il donne «on nom , de la didynamie-gymnospermie dans le système de Linné. Il est formé d'herbes, sous-arbrisseaux et arbrisseaux disséminés sur presque toute la surface du globe, à l'exception de la Nouvelle-Hol- lande ; leur portvarie beaucoup, leurs faux- verticilles bi-multiflores sont le plus sou- vent rapprochés en des sortes de grappes terminales. Leurs fleurs présentent : un calice tubuleux-campanulé , marqué de 5- 15 nervures , à 5 dents égales ou les deux supérieures plus grandes ; une corolle à tube cylindracé, égal, souvent pourvu intérieu- rement d'un anneau de poils , non dilaté à la gorge, à limbe bilabié, la lèvre supé- rieure généralement dressée, un peu en voûte, entière ou faiblement échancrée, l'inférieure trilobée, à lobe médian très grand; 4étamines ascendantes, didynames, souvent se déjelant de côté après l'anthère; un style bifide au sommet, à 2 lobes subu- lés, à peu près égaux. Le fruit se compose de 4 akènes obtus, mais non tronqués. Les caractères précédents conviennent non seulement aux Slachys de Linné, mais encore aux Betonica de ce célèbre botaniste. C'est en effet par la réunion de ces deux genres linnéens que M. Benlham forme le genre Stachys, tel que nous l'admettons ici d'après lui. Dans ces limites, ce groupe ren- ferme aujourd'hui de 150 à 160 espèces, dont plusieurs appartiennent à notre Flore, et que M. Bentham a distribuées en sous- genres de la manière suivante. a. Alopecu7-os Benth. [Jerbe vivace, de l'Europe moyenne et méridionale, velue, verte; faux-verticilles fasciculés-multiflores, rapprochés en épi un peu interrompu ; brac- tées extérieures, égalant presque le calice; corolle jaunâtre, à tube inclus; loges des anthères parallèles. — L'espèce pour laquelle cette section a été formée est le Stachys Alopecuros Benth. ( Betonica Alopecuros Lin.), espèce commune dans les Pyrénées, les Alpes, etc. b. Botonica Benth. Herbes vivaces , des STA 39 régions méditerranéenne et caucasienne , pileuses-pubescentes ou velues; faux-ver- ticilles fasciculés-multiflores, rapprochés en épi interrompu; bradées égales au calice, au moins les extérieures; corolles purpu- rines, plus rarement jaune d'ocre, à tube ordinairement saillant; loges des anthères presque parallèles. Ce sous-genre répond a la plus grande partie du genre Bétoine , tse- tonica de Linné. Son espèce principale est le Slachys Betonica Benlh. ( Betonica offi- cinalis Lin.), plante commune dans les prairies, les bois de toute l'Europe et de la Russie asiatique, dont les feuilles et les fleurs fournissaient une poudre assez em- ployée autrefois comme sternutatoire, et dont on faisait aussi une eau distillée , une conserve, un sirop et un emplâtre vulné- raire; elle est entièrement inusitée de nos jours. — Le Stachide a grandes fleurs, Sta- chys grandiflora Benth. ( Betonica grandi- flora Willd.) , est une bette espèce du même sous- genre, originaire de la Sibérie et cul- tivée pour l'ornement des jardins , à cause de ses grandes et belles fleurs roses. c. Eriostachys Benlh. Herbes bisannuelles ou vivaces , mollement velues ou laineuses, croissant dans l'Europe moyenne, la région méditerranéenne, caucasienne et dans le nord de l'Inde; faux-verticilles multiflores; bractées égalant le calice , au moins lès ex- térieures, ou à peine plus courtes de moitié. Trois de nos Stachides indigènes appartien- nent à cette section, ce sont: le Stachide d'Allemagne , Slachys germanica Lin. , grande et belle plante laineuse, qui croit le long des champs et des chemins; le Sta- CHmE DES Alpes, Stachys alpina Lin., qui se trouve abondamment sur toutes nos montagnes et même en plaine dans les lieux couverts et frais; enfin, le Stachys Hera- cleaAW., qui se trouve sur les coteaux secs du Roussillon, de la Provence et près de Nice. d. Calostachys Benlh. Herbes vivaces, glabres ou velues, de l'Amérique sud-ouest, du Mexique, du nord de l'Asie et du cap de Bonne-Espérance; tiges portant géné- ralement sur les angles des poils au rebours ou des aiguillons; faux-verticilles- à peu près 6-flores , à très petites bractées; dents du calice très aiguës ou presque épineuses ; corolle rouge-écarlate ou pourpre, à tube kù STA longuement saillant; loges des anthères di- vergentes ou divariquées. — Nous citerons pour exemple de ce sous-genre, le Stachide ÉCARLATE, ^/ac/i^ys coccmea Willd., jolie es- pèce du Chili , d'où elle a été introduite dans les jardins d'iîurope en 1800 , recher- chée pour ses grandes fleurs d'un rougevif, pubescentes, qui se succèdent pendant tout l'été. La culture en esi facile. La multiplica- tion s'en fait par graines, par boutures et par division des pieds. On la tient, pendant l'hiver, en orangerie, en l'arrosant rarement. e. S^ac/ii/oJypusBenth. Herbes très dissé- minées sur la surface du globe, annuelles ou vivaces , presque glabres, ou pileuses- hérissées, rarement laineuses; faux-verli- cilles le plus souvent à six fleurs, quelquefois moins ou davantage; bractées très petites; calices ordinairement presque épineux; co- rolle purpurine rouge, ou pâle, jamais jaune, à tube inclus ou faiblement saillant. — Ici se rangent nos trois espèces indigènes à peu près les plus communes, savoir : le SiACHme DES BOIS, Slachys sylvatica Lin., commun dans tous les bois , reconnaissable à ses grandes feuilles en cœur et à ses fleurs lie- de-vin ; le Stachide des marais , Stachys paluslris Lin., abondant dans les fossés , le long des eaux et dans tous les lieux humides, facile à distinguer par ses feuilles lancéo- lées, dentées en scie, et par ses fleurs pur- purines; remarquable aussi par ses tuber- cules féculents, fort recherchés par les porcs, et qui, dans des temps de disette , ont été quelquefois mêlés au pain ; le Stachide des champs, Stachys arvensis Lin., plante an- nuelle, faible et peu élevée, à feuilles ovales, obiuses ; à fleurs purpurines ponctuées de pourpre plus foncé ; elle croît communément dans les champs en friche et parmi les moissons. f. Olisia Benth. Herbes européennes et méditerranéennes, annuelles ou vivaces, glabres, pubescentes ou pileuses, jamais laineuses; feuilles ovales; faux-verticilles à peu près 6 flores; bractées très petites; calices le plus souvent presque épineux, quelquefois bilabiés ; corolle blanc-jaunâtre. » -Nous citerons comme exemples de ce sous- genre deux de nos espèces indigènes : le Stachide annuel, Stachys annua Lin., es- pèce annuelle, ainsi que l'indique son nom, commune dans les champs , sur les tertres STA et coteaux calcaires, et le Stachide hérissé, Slachys hirla Lin., vivace, hérissé dani toutes ses parties , qui se trouve dans l'Eu- rope méridionale et l'Afrique septentrionale. g. Chamœsiderilis Benth. Herbes vivaces, spontanées dans l'Europe moyenne et la région méditerranéenne, glabres ou pileu- ses, jamais laineuses; feuilles oblongues, lancéolées ou linéaires ; faux-verticilles 2- 6-flores ; bractées très petites ; calices égaux, presque spinescents ; corolles jaunes ou rouges. — Nous citerons pour exemple de celte section le Stachide droit, Stachys recta Lin. (S. SideritisYiW.), espèce à fleurs jau- nes, qui croît communément le long des chemins et des champs , dans les lieux secs et incultes de l'Europe surtout méridionale. h. Âmbleia Benth. Sous-arbrisseaux et arbrisseaux du cap de Bonne-Espérance, d'Egypte et de Syrie, le plus souvent co- tonneux : faux verticilles 2-6-flores , rare- ment sub 10-flores, bractées petites ou peu nombreuses; calices cotonneux ou laineux , à dents molles ou mutiques. i. Zietenia Benth. Sous- arbrisseaux des régions méditerranéenne et caucasienne , couverts de poils blancs et mous, abondants, ou presque glabres; bractées petites ou peu nombreuses; faux-verticilles 2-6-flores; ca- lices laineux ou glabres, à dents subulées, presque toujours épineuses. Nous citerons pour exemple de ce sous-genre le Stachide glutineux , Slachys glulinosa Lin., espèce glabre, très rameuse, dont les rameaux raides et glutineux finissent par dégénérer en épine à leur extrémité. On l'indique en Corse. (P. D.) *STACnYANTHUS(aTa'xv?, épi; âveo;, fleur). BOT. PH. — Genre formé par De Can- dolle {Prodr., V, p. 84) dans la famille des Composées, tribu des Vernoniacées, pour un sous-arbrisseau des Cattingas du Brésil, recouvert d'un duvet court, soyeux et blanc; dont les capitules, formés chacun d'environ 12 fleurs, sont groupés en épi et sessiles à l'extrémité des rameaux. Cette espèce , la seule du genre , porte le nom de Stachyanthus Martii DG, (D. G.) *STACHVBOTRVS. bot. cr. — Genre de Champignons créé par M. Corda, dans la famille des Hyphomycètes, tribu des Mucédinés. Dans la classification de M. Lé- veillé, il appartient auxTricbosporés-Cépha- STA [osporés , tribu des Oxycladés , section des Cladobotryés. (M.) *STACII1DÉES. Stachydeœ. bot. phan. — Une des tribus de la famille des Labiées (Voy. ce mot), ayant pour type le genre Stachys qui lui donne son nom. (Ad. J.) STACIllLIDIUM. BOT. cr. — Genre de Champignons créé par M. Link, dans la fa- mille des Hyphomycetes, tribu des Mucé- dinés de Pries, pour de petits Champignons qui croissent sur les plantes en décompo- «Ition. Il appartient, dans la classiOcation de M. Léveillé, aux Trichosporés-Cépha- losporés , tribu des Oxycladés , section des Cladobotryés, (M.) *STACHY1VIA ((jTaxvç, épi). iNS.— Genre de l'ordre des Diptères , famille des Athé- ricères, tribu des Muscies, créé aux dépens des Myopa et des Stomoxys Fabr. , par M. Robineau-Desvoidy {Essai sur les Myo- daires, 1830), sous le nom de Dalmannia, et adopté par M. Macquart {Dipt. des Suites à Buffon, de Roret, II, 1835) qui en a chang(î la dénomination en celle de Stachynia. On connaît six espèces de ce groupe : toutes des parties méridionales de l'Europe, et dont la S. gemina Wied., Rob.-Desv. , Macq, est le type. (E. D.) STACHYS. BOT. PH. — Nom latin du genre Stachide. Voy. ce mot. *STACH1STEM0IV (aTâ^u;, épi ; otï,'^uv, étamine). bot. ph. — Genre de la famille des Euphorbiacées créé récemment par M. Pian- chon (London Journ. o{ bot., vol. IV, 1845, p. 471, tab. XV) pour un sous-arbrisseau de la Nouvelle-Hollande, bas et glabre; à feuilles alternes, raides, linéaires, aiguës, ramassées ; à fleurs monoïques , ramassées à l'extrémité des rameaux , les mâles for- mant une sorte d'épi allongé, rougeâtre , tout couvert d'étamines, dont les anthères sont uniloculaires , les femelles peu nom- breuses présentant un ovaire à 2 loges bi- ovulées et 2 styles, rarement à 3 loges et 3 styles. Cette plante a reçu le nom de Sla- chystemon vermiculare Plane. (D. G.) STACHITARPHÈTE. Stachylarpheta [ffTO('x«ç, épi; Tap9£io; , serré, dense), bot. fn. — Genre de la famille des Verbénacées, tribu des Verbénées, proposé par Vahl pour des Verveines propres, pour la plupart, aux parties chaudes de l'Amérique. Bien qu'il eût été adopté par plusieurs botanistes, T. IIÎI. STA 41 M. Endlicheracrunedevoiren faire qu'une simple section des Verbena. Mais nous pré- férons suivre ici l'exemple de M. Schauer qui a conservé ce genre comme distinct dans sa Revue monographique des Verbénacées {Prodro., XI, p. 561). Le genre Stachytar- phète se compose d'herbes et d'arbustes , à tige le plus souvent dicholome et rameaux tétragones ; à fleurs blanches, bleuâtres, rouges ou pourpre-noir, en épi serré, accom- pagnées de bractées persistantes , le plus souvent paléacées; ces fleurs sont générale- ment reçues par leur base dans des en- foncements de l'axe qui est charnu; leurs deux étamines supérieures sont dépourvues d'anthère; leur ovaire biloculaire devient un drupe biloculaire, qui se partage en deux. — M. Schauer décrit 43 espèces de ce genre, parmi lesquelles nous prendrons pour exemple le Stacuytarphète changeant, Slachytarpheta mulalilis Vahl. {Verbena mutabilis Jacq.), arbuste rameux de l'Ame' rique équinoxiale, couvert de poils blan- châtres; ses feuilles ovales ou ovales-oblon- gues, acuminées, à dents de scie mucronées, rugueuses, et portant en-dessus des poils épars qui les rendent rudes au toucher, se rétrécissent à leur base et se prolongent sur leur pétiole. Ses fleurs sont grandes, d'un beau rouge écarlate, qui devient ensuite un joli rose. Cette charmante espèce est cul- tivée dans nos jardins en serre chaude ou tempérée. On la multiplie par graines qu'on sème au printemps sur couche et sous châs- sis. (D. G.) ♦STACHYURUS ( <7Tax"s . ép« ; o"P« . queue), bot. ph. — Genre rangé à la suite de la famille des Pittosporées, formé par MM. Sie- bold et Zuccarini pour un arbrisseau du Japon à feuilles annuelles, presque en cœur, dentées en scie, sans stipules; à fleurs en grappes simples, multiflores, amenliformes; chaque fleur est accompagnée de 2 brac- téoles, et présente : un calice à 4 sépales carénés, dont 2 extérieurs plus petits et coriaces; 4 pétales grands et obovés ; 8 éta- mines; un ovaire sessile à 4 angles peu marqués , à 4 loges multlovulées , qui de- vient une baie sèche d'un vert olivâtre, à 4 loges polyspermes. Cette espèce est le S. prœcox Sieb. et Zucc. (D. G.) STACKHOUSÉES. SlacMouseœ. bot. ph. — C'est sous ce nom que M. Robert Brown, 3* 42 STA établit le premier la famille dont on a plus tard légèrement altéré le nom pour le rendre plus conforme à la nomenclature généralement adoptée. Voy. stackhocsia- cÉEs. (Ad. J.) *STACKHOUSIACÉES. Stacfc/iousiacece. BOT. PH. — Petite famille de plantes dicoty- lédonées polypéiales périgynes, ainsi carac- térisée: Calice libre, à tube renflé, à limbe divisé en 5 segments égaux ou inégaux. Autant de pétales alternes insérés à la gorge du tube, dont les onglets longs, linéaires et dressés, s'unissent en partie en un tube beaucoup plus long que le calice, tandis que ces limbes divergent en étoile. Autant d'étamines alternant avec les pétales et in- sérés vers la même hauteur , plus courtes que les onglets dont le tube les cache , à fi- lets libres dont deux plus courts, à anthères dressées, introrses, biloculaires , s'ouvrant dans leur longueur. Ovaire sessile , libre , partagé en 3-5 lobes qui correspondent à autant de loges dans chacune desquelles est un seul ovule dressé de la base. Autant de styles soudés en partie ou libres, terminés chacun par un stigmate simple. Fruit com- posé d'autant de carpelles secs et indéhis- cents, rattachés à une colonne centrale dont ils se détachent à la maturité, munis ou dépourvus sur le dos d'ailes longitudinales. Dans chacun une graine à tégument mem- braneux, à périsperme charnu dans l'axe duquel est un embryon de même longueur, à radicule infère, à cotylédons courts et obtus. Les espèces sont des herbes vivaces ou quelquefois sous - frutescentes à suc aqueux; à feuilles alternes, simples, très entières, accompagnées de très courtes sti- pules; à fleurs disposées en grappes simples et terminales, chacune munie de trois brac- tées. Elles habitent toutes la Nouvelle-Hol- lande. GENRES. Slackhousia , Sm. — Triplerococcus , Endl. (Ad. J.) STACKHOUSIE. Stackhousia ( nom d'homme), bot. pu. — Genre de la famille des Slackhousiacées.à laquelle il donne son nom , formé par Smith pour des herbes vi- vaces et des sous-arbrisseaux, propres aux parties extratropicales de la Nouvelle-Hol- lande. Les feuilles de ces végétaux sont alternes, entières, oblongues-spathulées ou STA linéaires-lancéolées; leurs fleurs sont accom- pagnées de trois bractées et forment des épis terminaux; elles ont un calice à tube ventru, à limbe quinquéparti ; une corolle gamopétale, à tube druit, àlimbe quinqué- parti, étoile ; 5 étamines, dont 2 plus cour- tes ; un ovaire à 3-5 lobes indiquant autant de loges utiiovulées , et qui deviennent en- suite autant de coques aptères. Nous cite- rons pour exemple le Stackhousia pubescens A. Rich., et le S. monogyna Lindl. ( Bot, Reg., tab. 1917). (D. G.) STADMAIMIMA, Lamk. bot. ph. — Sy- nonyme de Cupania , famille des Sapinda- cées. (D. G.) STjEHELIIVE. Slœhelina (nom d'homme). BOT. PH. — Genre de la famille des Compo- sées, tribu des Cynarées, formé primitive- ment par Linné, mais circonscrit par De Candolle et Lessing entre des limites plus étroites. Ainsi restreint, il ne renferme plus que de petits arbrisseaux de l'Europe méridionale, sans épines; à feuilles soyeu- ses, cotonneuses en dessous ; à fleurs purpu- rines hermaphrodites , en capitules homo- games, pluriflores, pourvus d'un involucre cylindracé à écailles imbriquées, serrées. Leur akène est oblong, aréole au sommet, surmonté d'une aigrette de poils unisériés, rameux et plumeux. On trouve assez com- munément sur les coteaux pierreux de nos départements méridionaux et jusque dans le haut du département de Lot-et Garonne, la Stjedeline douteuse, Stœhelina dubia Lin., à feuilles linéaires. (D. G.) *ST^LIA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Rubiacées-Cofi'éacées , tribu des Spermacocées, formé par M. Chamisso pour des herbes du Brésil, à feuilles linéaires, glabres , les axillaires fasciculées ; à stipules membraneuses, étroites, déchirées ou tri- lobées; à capitules de fleurs globuleux, axillaires verticillés et terminaux. A chaque fleur succède une capsule membraneuse , biloculaire, bivalve, dont les valves se dé- tachent suivant une ligne déclive, transver- sale, àpartirdela cloison qui est persistante. Sur les 3 espèces aujourd'hui connues, nous citerons pour exemple le S. tliymoides Cham. (D. G.) *STAGMARIA. bot. fh. — Genre de la famille des Anacardiacées , créé par Jack pour un arbre de Sumatra à feuilles aller- STA nés, elliptiques-lancéolées, obtuses, lui- santes ; à fleurs blanches , nombreuses , exhalant une odeur narcotique ; ces fleurs ont un calice tubuleux , dont le limbe est déchiré irrégulièrement; cinq pétales plus longs que le calice , presque réfléchis ; cinq étamines ; un ovaire stipité, à trois lobes uni-ovulés, qui donne une baie réniforrne, marquée d'un sillon sur un côté et mono- sperme. L'espèce unique de ce genre est le Stagmaria verniciflua Jack. De son écorce exsude un suc résineux extrêmement acre , qui, appliqué sur la peau , en détermine promptement l'excoriation et y produit des ampoules. Les habitants de Sumatra redou- tent beaucoup cet arbre, et ils croient même qu'il y a du danger à s'asseoir ou a s'endormir à son ombre. Son suc rési- neux , exposé à l'air, se concrète prompte- ment en une matière noire qu'on emploie pour la préparation d'un vernis , et qui se vend même, pour cet objet, à un prix élevé. {D. G.) *STAGMATOPTERA (<7TaV,aa, goutte; ttlif-ov, aile). INS. — M. Burmeister {Handb. der Entom., t. II, p. 537) désigne ainsi une division du genre Mantis, de l'ordre des Or- thoptères, correspondant au genre Epaphro- dilaSery. (Bl.) *STAGIVfA (Sta'jnum, étang), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, famille de» Athéricères, tribu des Muscies, division des Aricines, créé par M. Robineau-Desvoidy {Essai sur les Myod. 1830), et qui n'est pas adopté par M. Macquart. Les Slagnia sont Toisines des Potaniies, et s'en distinguent principalement par leur chête seulement villeux. On en connnît deux espèces, trou- vées sur les Nénuphars des marais tour- beux de Saint-Sauveur, et qui ont reçu les noms de S. mjmphœarum et potamogeti, Rob-Dev. (E. D.) *STAGî^ICOLA , Brehm. ois. —Syno- nyme de Gallinula Briss. ; Hydrogallina Lacép. ; genre fondé sur la Gall. chloropus Linn. (Z. G.) *STAGMCOLA (stagmim, étang; colo, j'habite), moll. — Genre de Gastéropodes lymnéens, indiqué par M. Leach (Syu. Brit. Moll., 1820). (G. B.) *STALACTIS ( araîaxT'ç , concrétion pierreuse), ins. — Genre de Lépidoptères, famille des Diurnes , de la tribu des Papi- STA ftS lionldes, créé par M. Hubner (Caf., 1816), pour des espèces exotiques. (E. D.) STALACTITES et STALAGMITES (ara- XaÇù, tomber goutte à goutte), min. — On donne le nom de Stalactites à ces concrétions allongées, de forme conique, provenant da l'inflltration d'un liquide incrustant à tra» vers les voûtes des cavités souterraines. C'est ordinairement une eau chargée de matière calcaire, et c'est la présence de l'a- cide carbonique ou de l'acide sulfhydrique qui lui donne la propriété de dissoudre ce carbonate qui serait insoluble dans de l'eau pure. Aussi les Stalactites sont-elles abon- dantes dans les pays calcaires; cependant, dans d'autres terrains, on en rencontre qui sont composées de silice, d'hydrate de fer ou de manganèse, de carbonate de cuivre, etc., et qui, probablement, se sont formées de la même manière que les Stalactites communes de carbonate de chaux. Ces cônes sont creux ou pleins intérieurement; leur surface est tantôt lisse et tantôt hérissée de pointes cristallines. Ce sont des formes accidentelles qui résultent du mouvement lent de haut en bas que possédait le liquide qui a déposé leurs particules. Les premières gouttes qui suintent à travers la voûte de la cavité et qui y restent suspendues, éprouvent un com- mencement d'évaporotion à leur surface ou bien abandonnent une portion du gaz acide qui favorisait la dissolution de leur matière calcaire; par suite, elles déposent une por- tion des molécules salines, qui formentà leur base un petit anneau ou rudiment de tube; ce rudiment de tube s'accroît et s'allonge par l'intermède de nouvelles gouttes arrivées à la suite des premières , et qui descendent, soit le long de la surface externe, soit à travers la cavité intérieure. Mais cette cavité finit ordinairement par s'obstruer, et alors la Stalactite ne prend plus d'accroissement qu'à l'extérieur, et comme elle en prend davantage à sa base où l'eau commence à déposer, on sent qu'elle doit avoir, en général, une forme conique. Les Stalactites sont quelquefois terminées par des espèces de rondelles cris- tallines ou des amas fongiformes de petits cristaux; ceci a lieu, lorsque la cavité dans laquelle elles se formentse remplit en partie d'eau et que ces Stalactites en atteignent la surface. Lei^r e^trémitéj plongée dans le \^, hU STA quîde, devient an centre d'attraction pour les particules de matière minérale qu'il tient en dissolution. Les gouttes d'eau, qui tombent sur le sol des cavités souterraines, y forment d'autres dépôts, ordinairement mamelonnés, à struc- ture stratiforme et ondulée; ce sont les Stalagmites, dont on retire souvent de beaux échantillons d'albâtre calcaire. Quelquefois, ces derniers dépôts, en prenant de l'accrois- sement, vont joindre les Stalactites qui pendent aux voûtes, et forment par la suite d'énormes colonnes qui décorent majestueu- sement l'intérieur des cavernes ou grottes ( Voy. ce mot) souterraines. Il existe en France plusieurs grottes de ce genre qui sont fort re- marquables, entr'autres celles d'Auselles et d'Arcy; mais l'une des plus célèbres que l'on connaisse est celle d'Antiparos, dans l'Archi- pel grec, qui a été visitée et décrite par Tour- nefort. Ce botaniste, en la voyant, s'imagina que les pierres végétaient à la manière des plantes. De petites Stalactites se produisent journellement dans les galeries de mines, dans l'intérieur des caves ou des vieux sou- terrains où l'on peut suivre en quelque sorte les progrès de leur formation. (Del.) STALAGMITE. Stalagmitis. bot. ph.— Genre de la famille des Clusiacées, formé par Murray pour des arbres de l'Inde, à feuilles opposées, presque coriaces, luisantes, en- tières ; à fleurs axillaires, fasciculées, her- maphrodites ou polygames par avortement. Ces fleurs ont un calice persistant, à 4-5 sépales presque égaux; 4 ou 5 pétales; des ctamines soudées en 4-5 faisceaux opposés aux pétales, et alternant avec de grosses glandes tronquées ; un ovaire libre , à 3 - 5 loges uni-ovulées , surmonté d'un stigmate presque sessile, pelté, à 4-5 lobes tronqués. Le fruit est une baie globuleuse , à 3-5 loges. (D. G.) ♦STALAGMIUM {stalagmium, pendant d'oreille rond), moll. — Genre de Mollus- ques Acéphales , de la famille des Cardia- cces , indiqué par Conrad {in Morton, Syn. App., 1834). (G. B.) *STALAGMOSOMA (ay,aoç, goutte qui filtre; (7 wfjia, corps). INS. — Genredel'ordredes Coléoptères pentamères, famille des Lamelli- cornes et tribu des Scarabéides mélitophiles, fondé par Burmeister ( Hanâbnch der Ent. ) •ur les Cetonia albella Pallas, et Cynanchi STA G. P. La première est propre à la Russie méridionale, et la seconde à la Nubie. (C.) ♦STAIVnOPEA (nom d'homme), bot. PH. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Vandées , formé par M. Hooker pour de très belles espèces de l'Amérique tropicale , épiphytes et à pseudo-bulbes , à feuilles plissées, remarquables par la gran- deur et la rare beauté de leurs fleurs. Celles-ci ont leur périanthe très étalé ou réfléchi; le labelle sans éperon , charnu, cornu; la colonne allongée , avec une bor- dure pétaloïde. Les Stanhopées occupent aujourd'hui, par leur beauté, l'un des pre- miers rangs dans les collections d'Orchidées vivantes , qui , comme on le sait , ont pris un si grand développement dans quelques parties de l'Europe, depuis un certain nom- bre d'années. Elles y fleurissent assez faci- lement. Les deux qu'on y rencontre le plus ordinairement sont le Stanhopea insignis et le S. tigrina. (D. G.) *STAIVIGRADI. ins. — MM. Amyot et Serville {Insectes hémiptères. Suites à Buffon) désignent ainsi, dans la tribu des Réduviens, de l'ordre des Hémiptères, une de leurs di- visions, comprenant un seul groupe, celui ATiydromélrites. Foy. ce mot. (Bl.^ STAIVLEIA (nom d'homme), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères formé par Nuttall pour des plantes herbacées vi- vaces, glauques, de l'Amérique septentrio- nale, à fleurs jaunes en grappes terminales allongées; ces fleurs ont quatre sépales co- lorés, étalés, unis à la base; quatre pétales à longs onglets connivents en tube à quatre angles; six étamines presque égales ; elles donnent une silique longuement stipitée , bivalve, cylindracée , grêle. Le type du genre est 5. pinnatifida Nutt. (D. G.) STArslIVmE. MIN. — Synonyme d'Étain pyriteux. Voy. étain, (C. d'O.) *STAIVOSTHETUS. Megerle. ins. — Synonyme de edplectus, Kirby, Dejean , Aube. ^ (C.) STAPÉLIE. Stapelia (nom d'homme). DOT. PH. — Grand genre de la famille des Asclépiadées, de la Penlandrie digynie dan."? le système de Linné. Dans l'état actuel de nos connaissances, il ne renferme pas moins de 90 espèces décrites , toutes du Cap de Bonne-Espérance. Ce sont des plantes char- nues, rameuses, dont les rameaux apbyllcs STA présentent généralement quatre angles den- tés ; leurs fleurs sont presque toujours grandes et belles, mais fort singulières d'as- pect, tachetées et marbrées de brun -rouge foncé, et quelquefois elles exhalent une forte odeur de matières en décomposition avancée. Elles se distinguent par les carac- tères suivants: Calice quinquéparli; corolle rotacée, quinquéfide, charnue; gynostège le plus souvent saillant; couronne staminale double : l'extérieure à folioles ou divisions entières ou partagées, l'intérieure à petites cornes simples ou bifldes ; anthères simples au sommet; masses polliniques dressées, ventrues, à bordure cartilagineuse, translu- cide d'un côté; stigmate mutique; follicules presque cylindracés, lisses, dressés; graines aigrettées. Les nombreuses espèces de Sta- pélies aujourd'hui connues ont été divisées, d'après Haworlh, en 10 sous-genres, dont nous nous bornerons à donner les noms : 1" Slapletonia ; 2° Gonostemon; 3" Podan- thes; V Tridenlèa; 5° Tromolriche ; 6° Ca- runcularia; 1" Orbea; 8° Obesia; 9° Du- valia; 10° Peclinaria. Ce genre a été l'ob- jet de deux travaux importants : celui de Masson {Stapeliœ novœ, Lond. 1796,in-fol.); et celui de Jacquin {Slapeliœ cullœ, Vienne 1806, in-4°). Nous nous contenterons d'en signaler les deux ou trois espèces les plus répandues dans les jardins. La Stapélie a grandes fleurs , Slapelia grandiflora Mass., appartient au premier sous- genre. Elle croît dans les endroits chauds au cap de Bonne-Espérance. Ses ra- meaux sont quadrangulaires, plus épais vers le haut, légèrement pubescents ; leurs quatre angles sont taillés en dents écartées , incur- vées , terminées par une petite pointe très molle; ses fleurs sont très grandes, larges d'environ 15 centimètres; leur corolle est plane, velue, à cinq divisions lancéolées aiguës , ciliées, relevée de rugosités trans- versales, pourpre noir en dessus,vert-glauque en dessous. Au même sous-genre appartient la Stapélie hérissée, Slapelia hirsuta Lin., distinguée par ses rameaux dressés, couverts de poils courts et très fins, d'un vert sale, sillonnés-tétragones, marqués sur les angles de dents droites; du bas de ces rameaux partent les pédoncules. Les fleurs sont de même grandeur que dans l'espèce précé- dente ; leur corolle est divisée en cinq lobes STA li& ovales ou lancéolés, prolongés en pointe, chargés vers leurs bords de longs poils pourpres; sa couleur est jaunâtre, avec des lignes transversales rouge-brun. On cultive avec les précédentes la Stapélie panachée, Slapelia variegala Lin. , vulgairement con- nue sous le nom de Fleur-de-Crapaud, qui rentre dans le sous-genre Orbea. Elle a été figurée dans l'atlas de ce Dictionnaire (v^ay. Atlas: Dicotylédones , pi. 14). Ses rameaux sont ascendants, à quatre angles marqués de dents aiguës, étalées; ses fleurs sont portées par des pédoncules réfléchis , qui naissent du bas des rameaux; leur corolle est jaunâtre , toute panachée de rugosités transversales et de taches brun-rouge irré- gulières : elles ont environ 5 ou 6 centi- mètres de largeur. Les diverses espèces de Stapélies se culti- vent en serre , dans une terre forte ; elles redoutent beaucoup l'humidité, aussi doit- on les arroser peu pendant l'été et pas du tout pendant l'hiver. On les multiplie faci- lement de boutures. Ces plantes sont géné- ralement très acres ; cependant il en est exceptionnellement quelques unes , qui , assure-t-on, sont entièrement inoffensives , et que les habitants de l'Amérique australe mangent habituellement. — Voyez l'atlas de ce Dictionnaire , botanique , dvcotylédones. (P. D.) STAPHILÉACÉES. Staphyleaceœ. bot. PHAN. — Le genre Staphylea, réuni d'abord à une section des Rhamnées, plus tard à la famille des Célastrinées correspondant à cette même section détachée du groupe pri- mitif, a paru enfin présenter des différences assez importantes pour constituer , avec un petit nombre de genres, une famille elle- même distincte , qu'on caractérise ainsi : Calice coloré, 5- parti, à préfloraison imbri- quée, tapissé à son fond par un disque libre sur son bord qui se relève de cinq crénelures. Autant de pétales alternes insé- rés sur ou sous ce disque en dehors, à pré- floraison également imbriquée, et caducs. Cinq étamines libres , insérées comme les pétales et alternant avec eux , égales , à an- thères introrses, dont les deux loges s'ou- vrent longitudinaleinent. Deux ou trois carpelles soudés entre eus ou dans leur partie inférieure seulement, ou dans toute leur longueur, en un ovaire 2-3-loculairs, 66 STA avec autnnt de styles libres ou finissnnt par le devenir, et dont chacun se lennine par un stigmate simple ; dans chaque loge plusieurs ovules attachés à l'angle interne, horizontaux ou ascendants, anatropes; fruit, charnu ou capsiilaire, dans ce dernier cas membraneux, enflé et s'ouvrant le long de la suture ventrale, contenant dans chaque loge des graines réduites en nombre par avortement et même à l'unité, globuleuses, tronquées vers le hile élargi, à tégument osseux et luisant. Embryon à peine revêtu d'une mince lame de périsperme charnu, droit, à cotylédons épais, planes-con vexes, à radicule très courte tournée vers le hile. Les espèces sont des arbres ou arbrisseaux originaires de l'Europe tempérée et de l'A- mérique du Nord, en petite proportion, des Antilles et du Mexique, du Japon et de l'Asie tropicale. Leurs feuilles sont opposées, composées de folioles opposées elles-mêmes en une ou plusieurs paires avec une impaire terminale, munies à la base du pétiole commun de deux stipules caduques; leurs fleurs régulières, disposées en grappes ou panicules axillaires ou terminales. Turinia, Vent. ( Dalrympelea, Roxb.) — Euscaphis , Sieb. Zucc. — Staphylca, L. (Staphylodendron, Tourn. — Bumalda, Thunb.). (Ad. J.) STAPHYLIER. Staphylea ( arayu^ , grappe), bot. ph. — Genre de la famille des Staphyléacées, à laquelle il donne son nom, de la Pentandrie trigynie dans le système de Linné. Il est formé d'arbrisseaux qui croissent, pour la plupart, dans les parties tempérées de l'Amérique septentrionale ; dont les feuilles , généralement opposées, Irifoliolées ou pennées avec impaire , sont pourvues de deux stipules et de stipelles ; dont les fleurs blanches , hermaphrodites , en grappes, présentent un calice coloré, quinquéparti ; cinq pétales à peu près de même longueur que le calice : cinq élami- nes ; 2-3 carpelles allongés, unis ordinaire- ment par leur base, rarement sur toute leur longueur, et renfermant de nombreux ovules insérés sur deu\ rangs le long de leur ligue ventrale. A ces fleurs succède une capsule renflée-vésiculeuse, à 2-3 lobes qui corres- pondent chacun à une loge. On cultive fré- STA quemment , dans les jardins et Ic3 parcs, deux espèces de ce genre : le Staphyuek PEJim, Staphylea pinnata Lin., vulgairement nommé Nez -coupé et Patenôtrier. Ce der- nier nom lui vient de ce que ses graines, comme celles de l'espèce suivante, onC le test assez dur pour servir à faire des grains de chapelet. C'est un arbrisseau de 4-5 mè- tres de hauteur, indigène de l'Europe mé- ridionale, à feuilles pennées, formées de 5-7 folioles oblongues- lancéolées, glabres, dentées en scie. Le Stapiiylier tbifolib , Staphylea trifoliata Lin. , est originaire de l'Amérique du Nord. 11 est un peu plus pe- tit que le précédent, duquel il se dislingue par ses feuilles trifolioiées et par ses fleurs plus grandes, en grappes plus allongées. Ces deux jolis arbustes réussissent dans toutes les terres et à toutes les expositions; on les multiplie par rejetons et par graines. (D. G.) SÏAPHYLIIV. INS. — Voy. staphyunds. *STAPIIYLIÎV1E!V"S. Slaphilini. ins. — Grande famille de l'ordre des Coléoptères, correspondant à celle des Brachélytres {voy. ce mot) de Latreille, établie par Erichson (Gênera et species Staphylinorum. Berlin, 1840, 954, in-8°, 4 pi.). (C. ) STAPHYLIIVUS. INS. — Genre de l'or- dre des Coléoptères pentamères, famille des Brachélytres {Voy. ce mot) et tribu des Staphyliniens, créé par Linné [Fauna suecica, pag. 839). Dejean {(Catalogue ^ 3* édition, pag. 70 et 71) a désigné sous ce nom la plus grande partie des Philon- thus de Leaih et d'Erichson. Ce dernier auteur l'a réservé pour les plus grandes es- pèces. Les caractères assignés à ce genre sont les suivants : antennes droites; palpes maxillaires filiformes ; languette échancrée à l'extrémité; pieds intermédiaires distants à la base; tarses postérieurs cylindriques. Cent trois espèces rentrent dans ce genre, et elles se trouvent réparties sur tous les points du globe. Nous citerons seulement les es- pèces suivantes: 5. hirlus , maxillosuSf murinus, erythroplerus, L\n.,erylhrocepha- lus, oculatus , testaceus , nebulosus , chalco- cephalui , F. etc. , etc. La plupart vivent dans les charognes, les excréments, le fumier. Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, Insectes Coléoptères, pi. 3. (C.) STAPHYLODENDRON. BOT. PU. — STA Genre de Tournefoit sur lequel Linné a fait «un genre Slaphylea. STAPIIVLOPTERIS. bot. foss. — Pres\., dans l'ouvrage de M. de Sternberg , a donné ce nom à un genre de Fougères fossiles , fondé sur une impression des ter- rains tertiaires d'Armissan près Narbonne, que j'avais décrite sous le nom de Filiciles polybolrya {Hist. vég. foss., I, tab. 137, f. 6), parce quelle me paraissait représenter une grappe de fructification analogue à celle des Osmonda, l'olybotrya, Anémia, etc., mais que l'absence des feuilles stériles ne permettait pas de classer définitivement. Je pense encore que dans des cas aussi douteux un nom général de famille est préférable à l'institution d'un genre spé- cial. (Ad. Br.) STAPHYSAIGRE. bot. ph. —Nom vul- gaire et spécifique d'une espèce de Dauphi- iielle, le Delphinium Slaphysagria, Lin., qui est devenue le type de la 4* section du genre Delphinium. (D. G.) STARBIA. BOT. PH. (Nom formé par anagramme de Bartsia). — Dupelit- Thouars a créé ce genre ( Gênera nova Ma- dagascar., p. 7) pour une herbe de Mada- gascar,qui a le port d'un Barlsia, quoique, dit l'auteur, elle en diffère par beaucoup de caractères. M. Endlicher rapporte ce genre avec doute comme synonyme aux Glossoslylis, Cham., famille des Scrophula- rinées. (D. G.) STARIKI. OIS.— Nom donné parBonna- terre aux Pingouins. STARIQLE. Phaleris. ois. — Genre de Il famille des Pingouins, établi par M. Temminck sur VAlea cristatella, Vieill. {Gai. des ois., pi. 297). Voy. pingouin. (Z.G.) STARRIA. Willd. bot. fh. — Synonyme du genre Liabum, Adans., dans lequel il forme un sous-genre. STARÎVA. OIS. — Genre démembré, par le prince Ch. Bonaparte, des Perdrix de Brisson,et fondé sur làPerd. cinerea, Briss. Voy. PERDRIX. (Z. G.) STARNOENAS. ois. — Genre fondé par le prince G. Bonaparte, dans la famille des Colombidées, sur le CoL Cyanocephala, Linn. — Voy. PIGEON. (Z. G.) STATICE. Slatice. bot. ph. — Genre Important de la famille des Plombaginôps , de la pentandrie-penlagynie dans le sys- STA 47 tème de Linné. Les végétaux qui le consti- tuent sont des herbes et des sous-arbris- seaux qui croissent en abondance dans le midi et l'est de l'Europe, dans l'Asie moyenne, très rarement à la Nouvelle- Hollande; dont les feuilles sont, en général, toutes radicales; dont les fleurs forment presque toujours des épis unilatéraux sur les ramifications d'une tige ou hampe nue. Chacune de ces fleurs est accompagnée de deux ou trois bractées ; elle présente: un cilice en entonnoir, à liiiibe quinquédenlé, marqué de cinq plis, et scarieux vers le bord ; une corolle à cinq pétales libres ou rarement soudés dans le bas ; cinq éta- mines opposées aux pétales et insérées sur leur onglet; un ovaire uniloculaire, uni- ovulé, surmonté de cinq styles distincts qui portent les papilles sligmatiques sur leur côté interne, à leur extrémité. A ces fleuri succède un utricule membraneux , mono- sperme, enveloppé par le calice qui finit par s'ouvrir en se déchirant à sa base en manière de coiffe. Linné avait formé son genre Stacice par la réunion des Slalice, Tourn., et Limonium, Tourn. Mais, dans ces derniers temps, on esta peu près revenu à la manière de voir de Tournefort en déta- chant du groupe linnéen les Armeria, Willd., si distincts au premier abord par leur port et par leur inflirescence en capi- tule muni d'un involucre et d'une gaîne renversée sur le haut de la hampe. Les Statices forment l'une des bases prin- cipales de la flore de nos côtes; on n'en compte pas moins de 17 ou 18 espèces sur notre portion du littoral de l'Océan, et sur- tout de la Méditerranée. Là ils croissent généralement dans les sables que l'eau de la mer vient couvrir dans les gros temps, c'est-à-dire dans cette partie des côtes ma- ritimes qui porte dans plusieurs de nos départements méditerranéens le nom de marais salants. T/un des plus remarquables parmi eux est le Statice monopétale, Slatice monopetala, Lin., espèce frute.'^cente , qui croit abondamment dans l'Ile de Sainte-Lu- cie, près de Narbonne, et qui sert de type à la section Limoniaslrum , Moench. Sa tige ligneuse, épaisse, ordinairement tortue, porte des feuilles lancéolées, engainantes, tuberculeuses à leur surface : ses fleurs sont grandes, solitaires et alternes le long ûS STA des rameaux, de manière à former des sortes d'épis interrompus et feuilles ; elles sont particulièrement remarquables par Tunion de leurs pétales en une corolle mo- nopétale. On cultive quelquefois cette es- pèce dans les jardins. Toutes nos autres espèces appartiennent à la section des Li- monium proprement dits, que caractérisent leurs épis unilatéraux de fleurs pentapé- tales, et leurs feuilles radicales. La plus commune, qui forme en même temps le type principal de la section et du genre lui- même, est le Statice lihonium , Stalice Li- monium. Lin., commun au littoral de nos deux mers, remarquable par ses feuilles grandes, glauques, obovales-oblongues, on- dulées, obtuses, rétrécies en pétiole à leur base. Sa tige est paniculée dans sa partie supérieure; elle s'élève de trois à quatre décimètres; ses fleurs sont accompagnées d'écailles obovales, imbriquées; elles sont disposées en épis raccourcis et unilatéraux le long des rameaux. Celte espèce est cul- tivée assez fréquemment comme plante d'ornement. Bien qu'indigène, elle redoute les froids du climat de Paris, et doit être couverte pendant l'hiver. Parmi nos autres espèces indigènes nous citerons comme les plus curieuses : le Slalice echioides , Lin., remarquable par les tubercules que pré- sentent ses feuilles; elle est commune le long de la Méditerranée; le Stalice articu- ?a(a, Lois., de Corse , dont les nombreux rameaux tuberculeux semblent articulés; les Statice ferulacea, Lin. et diffusa, Pourr., de l'Ile Sainle-Lucie, qui ont un port par- ticulier, grâce à leur tige extrêmement ra- meuse, aphylle dans le bas au moment de la floraison., etc. On cultive communément pour l'ornement des jardins quelques es- pèces exotiques de ce genre. Tels sont sur- tout le STATICE siNuÉ, Statice sinuata. Lin., originaire du Levant, dont les feuilles radi- cales sont lyrées , et dont la tige est ailée; sa floraison dure tout l'été ; le statice klé- GANT, Stalice speciosa , Lin., à jolies fleurs roses, très nombreuses, etc. Ces plantes se multiplient de graines; l'une et l'autre sont d'orangerie. (P. D.) *STATICÉES. Staticeœ. bot. phan. — Une des deux tribus de la famille des Plum- baginées {Voy. ce mot), à laquelle le genre Statice sert de type, et donne son nom. STA STATIOXS. — Voy. géographie zoolo GiQUE, t. VI, p. 137, et géographie bota- nique, p. 86. STATYRE. Slatyra. ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères hétéromères, famille des Tracbélides, et tribu des La- griaires, établi par Lalreiile {Règne animal de Olivier, t. V, p. 52) sur des espèces semblables, au premier coup d'œil, aux Agra, de la famille des Carnassiers. Ici, les antennes sont filiformes, composées d'ar- ticles presque cylindriques, et dont le der- nier est fort long, allant en pointe; la tête est prolongée en avant, fortement et brus- quement rétrécie derrière les yeux; le cor- selet est longitudinal , ovalaire et tronqué aux extrémités; le sommet des élytres offre une dent ou épine. Dejean (Cat., 3* édit, p. 226), Laporte {Hist. nat. des an. art. t. II), et Guérin {Iconog. du Règ. an.), ont adopté ce genre, qui renferme environ 30 espèces, la plupart américaines, trois seulement, d'après le précédent auteur, se trouveraient à Madagascar. Nous citerons comme types de ce genre, les St. Agroides, Viridipennis , Servillei , Lap. Caraboides , Guérin, elV Arthromacra donacioides,KY. STAUIVTOIVIE. Stauntonia. bot. ph. — Genre de la famille des Ménispermacées, formé par De Candolle {Syst., I, p. 513) pour des arbustes du Népaul et de la Chine, à tige voluble, s'allongeant beaucoup, à feuilles digitées-peltées, formées de folioles coriaces, et dont les pétioles sont renflés et articulés aux deux extrémités; leurs fleurs blanches et rougeâtres en dehors, odorantes, monoïques, forment des grappes fasciculées ; elles ont un calice à 6 sépales sur deux rangs; 6 pétales en forme de glandes ou nuls; 6 élamines oppositi-pétales , à an- thères extrorses ; les fleurs femelles présen- tent trois carpelles distincts, remarquables parce que les ovules s'attachent sur toute leur paroi interne, et qui deviennent dg grosses baies rouges, comestibles. M. End- licher divise ce genre en deux sections, que M. Decaisne {Ajxhiv, du Muséum, 1839; pag. 191 et 193, tab. XI, C, et XII, B) regarde comme deux genres bien distincts; savoir: Slaunlonia, DC, à fleurs apétales et ctamines monadelphes; Ilolboellia, Wall., à fleurs pétalées et étamines libres. Une espèce de ce dernier sous-genre ou genre STA est aujourd'hui a-scz ri'p.HKhie âtivs les j.irditis anglais où l'on eu couvre (ies ber- fcanx et des tonnelles. (D. G.) S TA 11 II A C A IV THE. Stauracanlhus ((Tfawpé;, croix ; axavQa, épine). BOT. PU. — (îenrede la famille des Légiimineiises-Papi- lionacdes, tribu des Lolées, formé par M. Link pour un arbuste du Portugal, aphylle, extrêmement épineux, voisin des Utex, desquels il se distingue par la lèvre supérieure de son calice profondément bifide ; par son étendard ployé, par ses ailes lancéolées, aiguës, par sa carène obtuse; enfin, par son légume poilu, comprimé, polysperme. Cet arbuste porte le nom de S. aphyllus,Lw]i. (D. G.) *STAUHAI\TIIEr.A. BOT. ph. — Genre de la famille des Gesnéracées, créé par M. Ben- tham {Scj-ophul. ind., p. 57; pour une plante herbacée, de l'Inde, à grandes feuilles un peu rugueuses; ses fleurs en grappes pani- culées sont caractérisées par un calice à 5 plis, dont les sinus se prolongent en 5 dents; par une corolle à tube très court, ample, éperonnée, sub-quinquéfide; par i étamines fertiles, dont les anthères cor- difoi mes se tiennent en croix ; son fruit est une pyxide. Cette plante porte le nom de S. grandifoUa, Benth. (D. G.) *STAURASTRE. Slaurastrum (crTavpo:, croix; Siix-np, étoile), bot. cr. — (Phycées). Genre de la tribu des Desmidiées, créé par Meyen, et qui renferme des espèces de formes si variées qu'il est difficile de circonscrire les I mites de leurs caractères génériques d'une niimière bien tranchée. Les Staurastrcs I)iésentent des corpuscules ( hémisomates) géminés, à deux, trois, quatre, cinq et même quelquefois six lobes rayonnants , mLUiques ou épineux, ou terminés par des cornes rameuses. Leur endochrome est formé de lames vertes rayonnantes. Leur accouple- ment a lieu par le point de suture des hé- misomates, et le sporange qui en résulte est globuleux, glabre ou chargé d'épines simples ou rameuses. M. Kulzinga changé le nom de ce genre en celui de Phycastruni, dans son Phycolo- çia germanica ; mais, quoique le nom de Stauraslrum exprime une forme qui n'est pas la plus habituelle dans ces Desmidiées, le droit de priorité doit lui être acquis. Le plus souvent les hémisumalcs sont a trois STA h9 rayons et rarement à quatre, disposés cii croix. M. Eiirenberg a placé dans les Dcsmi- dhim les esi)cces à trois lubes non ci.ineuv, à cause du rapport qui existe enire leurs corpuscules et ies articles en série qui com- posent le Dcsmidium Swartzii Ag. Nous avions d'abord donné le nom de Dinatclln à ce genre. Nous en connaissons environ cin- quante espèces qui toutes habitent les eaux douces. Elles forment souvent un enduit miiqueux très fugace, presque impalpable, sur les feuilles des herbes inondées. Nous pensons que plusieurs corpuscules arrondis, à cornes bifides ou rameuses, que l'on rencontre à l'état Tjssile dans des silex et d'autres substances minérales, et que Ton a pris pour des œufs de Cristatelles, sont, pour la plupart des sporanges de Staurastres. (Bréb.) *STAl]RIDIE (araupoç, croix ; etêoç , forme), polyp. acal. — Nom donné par M. Dujardin à un polype hydraire très voisin des Syncorynes et qui est la phase végétative de la petite méduse nommée Cla- donème, et représentée dasis les planches d'Acalèphes de l'Atlas de ce Dictionnaire. La Stauridie se compose d'une lige très mince, diaphane, large d'un tiers de milli- mètre et revêtue d'une enveloppe cornée, rampant sur les fucus des côtes de la Manche. De cette tige s élèvent des rameaux de même grosseur terminés par des polypes charnus, claviformes , avec quatre bras en croix terminés chacun par une pelote glo- buleuse. A la base de chaque tète de polype se trouvent quelques bras accessoires plus courts et sans pelote terminale, et c'est entre eux que se développe à une certaine époque le bourgeon qui devient la petite méduse Cladonème, laquelle à son tour produit dans la paroi externe de son esto mac des œufs destinés à donner naissance à de nouvelles Stauridies. Foi/. MÉDUSE. fDuj.) *STAIJRIDIUM (aravp.';, croix; uSoç, forme), infus? alg. — Nom donné par M. Corda à des Algues microscopiques , de la famille des Desmidiacées , et dont il fait des Infusoires à l'exemple de M. Ehren- berg qui de son côté nomme Micrasterias , des espèces très voisines des Slauridium de M. Corda. (Duj.) STAUROBAR'ÏTE (araupôî , croix ; jSa- ûwj, pesant), min. — Nom donné par de 90 STA Saussure à rHarnioiome à base de baryte, dont les cristaux Qiïrent des groupements en croii. Voy. harmotome. (Del.) *STAlJROCARPE. Slaurocarpus (arau- po;, croix; xapirôç, fruit). BOT. cr. — (Phycées.) M. Hassal {Brit. Fresh-Wat. Algœ) &(\om\é ce nom au genre Slaurospermum de M. Kut- zing. Nous ne savons pas quelle raison a pu porter cet algologiste à changer ce dernier nom qui a acquis la priorité. (Bréb.) •STAIJROGYIVE.bot. ph. — Genre de la famille des Acanihacées établi par M. Wal- lich [Plan. as. rar.. Il, pag. 80, tabl. 186) pour une plante herbacée de llnde, à tige charnue; à feuilles opposées, lancéolées, d'un blanc d'argent luisant en dessous; à fleurs bleues violacées, en grappe termi- nale raccourcie, accompagnées de 3 brac- tées, et présentant un calice quinquéparti, à divisions arislées-acuniinées , inégales; une corolle tubuleuse, à cinq lobes courts, obtus, un peu inégaux; 4 élamines didy- names; un stigmate en entonnoir, à trois lobes subulés , étalés. L'espèce unique du genre est le 5. argetilea^ Wall. (D. G.) STAUROLITHE (crraupo';, croix ; UBo; , pierre). — Werner et Lamétherie nomment ainsi la Staurotide, et Kirwan, l'Harmo- tome. (Del.) *STAUR01VEIS (<7Tawpôç, croix ; v>fcoç, de nacelle), bot. cr. — (Phycées.) Genre de la tribu des Diatomées ou Bacillariées, établi par M. Ehrenberg aux dépens du genre Na- vicula.Ses caractères sont: Frustules navi- culés, lisses, ayant sur les côtés un ombilic linéaire tr.insversal. Effectivement, les frus- tules, vus sur le côté, présentent une sorte de croix formée par une dépression linéaire, transversale, remplaçant l'ombilic arrondi des Navicula, et coupant à angle droit le milieu de la strie ou nervure médiane. Ce genre renferme à peu près vingt espèces dont une des plus connues est le S. Phœnicenle- ron Ehrenberg. Elles vivent dans les eaux douces, en Europe et en Amérique. (Bréb.) •STAUROPHALLUS. eot. cr.- Genre de Champignons, de la famille des Gastéromy- cètes, créé par M. Montagne. M. Léveillé le rapporte à ses Basidiosporés-Ectobasides , tribu des Aséronnés, et, avec doute, à la jection des Lysurés. (M.) STAUROPHORA (araupoç, croix; «popo;, porteur), acal. — Qenre de Méduses établi STA par M. Brandt dans lu famille des Béréni- cides, pour une espèce de l'océan Pacifique septentrional (S<. J\lerlensii) , incomplète- ment observée par Mertens. Ce genre est caractérisé par l'absence de bouche, et par un grand nombre de bras ou suçoirs? dis« posés en deux séries alternes formant uni croix à la face inférieure de l'ombrelle qu est convexe, et bordés de tentacules nom- breux ; elle est large de 8 centimètres, blanc-bleuâtre, un peu diaphane. M. Les- son, d'après M. Brandt, admet ce genre dans sa tribu des Bérénicides. (Duj.) ♦STALROPHRAGMA. bot. pe. —Genre de la famille des Scrophulariacées, tribu des Verbascées , formé par MM. Fischer et Meyer (Ind. 9 Hort. petr., p. 90 ) pour une plante de la Natolie à laquelle ils ont donné le nom de S. Nalolicum. Cette plante a le port d'un Verbascum, avec le calice quin- quéparti, la corolle, les étamines et le style d'un Celsia. Sa capsule est cylindrique, indéhiscente, subquadriloculaire, poly- sperme, à quatre placentaires séparés, mar- ginaux. (D. G.) *STAUROPTÈRE. Slauroptera (?!a), propres à l'Allemagne. (E.D.) STEGAMA. BOT. en. — Ce genre pro- posé par M. Rob. Brown, dans la famille des Polypodiacées, est rapporté par M. End- iicher {Gênera, n° 624) comme synonyme aux Dleclmum, Lin., section Lomaria. *STEGAIVIA. INS. — Genre de Lépid,.- ptères, de la famille des Nocturnes, tribu des Phalénides, créé par M. Guénée et adopté par Duponchel {Catalogue mêlhodique det Lépidoptères d'Europe, 1844) qui leur assigne pour caractères: Antennes des mâles plus ou moins peclinées ; front lisse; palpes grêles et très courts; trompe assez longue; ailes pulvérulentes, les supérieures traversées par deux lignes très espacées, et les inférieures par une seule Ce genre comprend trois es- pèces d'Europe dont le type est le S. permu- taria H. Dup., du midi de le France. (ED.) STË *STEGA1V0L0PI1IA (arcyavoç, couverte; Xe^oç, aigrette), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Nocturnes, tribu des Géomètres, indiqué par M. Stppliens [Calalogue, 1829). (E, D.) STÉGAXOI'E. OIS. — Voy. steganopus. STEGAXOPODES. ois. — Famille éta- blie par Illiger dans l'ordre des Palmipèdes et correspondant à celle des Tolipalmes de G. Cuvier. Voy. tolipalmes. (Z. G.) * STEGAAOPODES [avtyavic, couvert; «oSç, pied). REPT.— Groupe d'Elodites dans l'ordre des Chéloniens, indiqué par M. Wa- gier (Syst. Amphib., 1830), et qui n'est pas adopté par MM. Dumérii et Bibron. Ce genre est très voisin de celui des Emys.(Foy. ce mot.) (E. D.) *STEGANOPTYCIIA (ù(T(Ta, langue), bot. ph. — Genre créé par De Candolle (Prodr., VI, p. 38), dans la famille des Composées, tribu des Sénécio- nidées, pour des plantes herbacées de la Nouvelle-Hollande, à feuilles pinnatipar- tites; leurs capitules multiflores, héléro- games, ont les fleurs du rayon bleues, ligu- lées, stériles, d'où est venu le nom du genre, tandis que celles du disque sont hermaphrodites et tubuleuses. Les akènes produites par celles-ci sont en pyramide renversée, glabre, à aigrette nulle ou courte. (D. G.) *STEIROLÉPIDES. hept. —Groupe de Sauriens de la division des Stellions {Voy. ce mot) et dont le genre principal est celui des Sleirolepis, d'après M. Filzinger {Sysl. ^ept., 1843). (E. D.) *STEIROLEPIS {ortTpoi, carène; h- n(i, écaille), rept. — Genre de Sauriens formé par M. Fitzinger {Syxt. Rept., 1843) aux dépens des Stellions, et qui n'est pas adopté par MM. Duméril et Bibron {Erpéto- logie générale, IV, 1837, dans les Suites à Bu/^fon, de Roret). (E. D.) STE 55 •STEIRONEMA (axe-poç, stérile; vtÇfjLa, fllet). BOT. PH. — Rafinesque avait for- mé sous ce nom un genre de la famille des Primulacées, dans lequel rentraient les Ly- simachia ciliata, L. hybrida, L. nummula- ria, etc., et qu'il caractérisait par un calice et une corolle 4-6-partis, surtout par 4-6 éiamines égales, alternant avec autant de filets stériles; mais ces caractères sont ou inconstants ou insuTAsants, et, par suite, ce genre ne forme qu'un synonyme des iysi- machia, secA\on Lysimastrum, Duby. (D. G.) * STEIROIMOTUS (aTtrpa, carène; v^- zoq, dos). REPT.— M. Fitzinger {Syst. Rept., 1843) indique, sous cette dénomination, un genre de Sauriens créé aux dépens des Stel- lions et que MM. Duméril et Bibron {Suites à Buffon, de Roret : Erpétologie générale , IV, 1837) n'adoptent pas. (E. D.) *STEIROPHIS ((jTsrpo., carène; 5a.lri, tête), jns. — Genre de la famille des Coréides, groupe des Anisoscéli- tes, de l'ordre des Hémiptères, établi par STE La treille {Familles naturelles du Règne anj. mal) sur une seule espèce commune dans notre pays, vivant particulièrement sur les Euphorbes , le S. nugax {Coi-eus nugax Fabr.,). Le genre Sténocéphale est surtout caractérisé par une tête prolongée en pointe, des antennes à premier article épaissi, le second plus long que le premier et grêlé ainsi que les suivants; un prothorax trapé- zoïdal; des pattes droites et inermes, etc.(BL. STEIVOCEPHALDS. rept. — Voy. sté- nocéphale. *STEIVOCERA («ttevoç, étroit, grêle; xt'paç , corne), ins. — Genre de la tribu des Chalcidiens , groupe des Encyrtites, de l'ordre des Hyménoptères, établi pai M. Curtis sur des espèces dont le corps esl grêle et élancé, le prothorax étroit et for! long; les antennes de onze articles, etc. Le type est le S. Walkeri, Curt. (Bl.) «STEIVOCERCIIS {cTtvi<;, effilé; x/p- xo;, queue), rept. — Genre de Sauriens de la division des Stellionides, créé par MM. Du- méril et Bibron {Erpétologie générale, IV, 1837), qui lui assignent pour principaux ca- ractères : Tête déprimée, triangulaire , al- longée, couverte de petites plaques égales, l'écaillé occipitale à peine distincte et les scutelles sus-oculaires formant plusieurs rangées longitudinales; le tronc un peu al- longé, subtrièdre, à écaillure imbriquée, lisse en dessous , offrant en dessus des ca- rènes disposées par lignes obliquées, etc. — ■ La seule espèce de ce genre est le S. rosei-* venlris Aie. d'Orbigny {Voyage dans l'Amé- rique méridionale), Duméril et Bibron {loca citato), qui habite la Bolivie. (E. D.) STEIVOCERUS («rrsvo;, étroit; xs'paç, antenne), ins. — Genre de Coléoptères té- tramères, famille des Cunuliouides ortho- cères, établi par Schœnherr {Gênera et sp. Curculio. syn., t. I et V). Ce genre se compose des 4 espèces suivantes : S. fui vitarsis Gr., fronlalis, varipes Schr. et callaris Chevt. Les 3 premières ont été rap- portées du Brésil et la dernière de Java. (G.) *STElMOCIIARA(ffTïvo;, étroit; ya^imia, tracer), ins. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères hétéromères, tribu des Piméliaires, créé par Solier {Ann. de la Soc. ent. de Fr., t. IV, p. 553) et qui se compose de 12 es- pèces de l'Afrique australe. Le type est le Pimelie longipes 01. (G.) STÉ *STEIVOCHEILA ((ttevÔç, étroit ; xt"^"?. lèvre). INS. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères pentamères, tribu des Carabiques Ironcalipennes , créé par Laporte {Magasin Zoologique, 1832, t. IX, pi. 12). Deux es- pèces font partie du genre, les 5. Lacor- daire Lap. et Salzmanni Soher: la première est originaire de Cayenne, et la deuxième de la province de Bahia (Brésil). (G.) STEKOCIIIE. Stenoch>a{orevéx,I0CHLCHE1VA. bot. cb. — Genre de la famille des Fougères- Polypodiacées, Iribu des Polypodées, créé par J. Smith. (D. G.) *STEl\OCmOPS(iEMA (/, , jambe), ins. — Genre de l'ordre des Coléop- tères pentamères, famille des Lamellicornes et tribu des Scarabéides anlhobies, établi pur Burmeister (Handbuch der Entomolugie, 1844, p. 66) sur une espèce de l'Afrique méridionale, le S. pudibunda de V auteur. (C.) ♦STEXOCOELIUM ((rrevo'.:, étroit; xorto;, concave; à cause de Tétroitesse des vallé- cules). bot. ph. — Genre de la famille des Onibellifères, tribu des Pachypleurées, éta- bli par M. Ledebour pour une plante her- bacée, pubescente, qui croit à de grandes hauteurs sur le Caucase et dans l'Asie moyenne; dont les feuilles sont pennées, à pinnules bipinnatiséquées ; dont les om- belles ont de nombreux rayons, un involucre et un involucelle polyphylles. Son princi- pal caractère consiste dans son fruit coroi- primé par le dos , dont chaque niéricarpe présente 5 côtes élevées, arrondies, épai>ses, égales, entre lesquelles s'étendent des val- lécules étroites. L'espèce unique du genre est le S. athamanthoides Ledeb. (D. G.) 68 STE «STEXOCORIS (<7T£vo'.:, étroit ; xôpiç, pu- naise). — Genre de la famille des Co- réides de l'ordre dès Hémiplères, établi par M. Rarnbur, Faune de l'Andalousie. (Bl.j *STE\OCORY^E. Slenocorijne {anvic, étroit ; xcpûv/) , massue), bot. pu. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Van- dées, formé par M. Liiidley {Bot. Reg., 1843, append. n" 68 , p. 53) pour une plante de la Guyane britannique, près de Demerara, à pseudobulbes allongés, tétragones ; à feuil- les cartilagineuses, solitaires; à fleurs ra- dicales, en grappes. Ce genre ressemble beaucoup au Difrenaria Lindl.; mais il en diffère parce que, avec deux caudicnles à ses masses polliniques, il a deux glandes distinctes, comme cela a lieu dans une partie des Angrœcuni. L'espèce type du genre est le S. longicornis Lindl. (D. G.) STEXOCOr.YlVUS (cTTtvo'ç, étroit; xo- pu'v/i, massue), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides go- natocères, établi par Schœnherr (Di'sposiiio methodica, p. 64 ; Gen. et spec. Curculioni- dum, synonymia, t. II, p. 321 ; t. V, p. 811). Ce genre a pour types les S. crenula- lus et laleralis Scb., de la Nouvelle-Hol- lande. (G.) * STENODACTYLUS ( (ttcvo'ç , effilé ; 5av-vÀo;, doigt). KEPT.~M. Fitzingef {Nov. Class. Rept., 1826) indique, sous cette dé- nomination, un genre formé aux dépens des Geckos (uo?/. ce mot) et qui est particulière- ment caractérisé par ses doigts cylindriques, pointus au bout, à bords dentelés et à face inférieure granuleuse. On n'y place qu'une seule espèce, le S. gullalus G. Cuvier, qui provient d'Egypte. (E. D.) *STE!\ODACTYLUS (aTsvo',-, étroit ; <îax- tv),o5, doigt). INS. — Genre de Coléoptères pcnlamères, tribu des Scarabéides copro- phages, créé par Brullé {Histoire naturelle des Insectes, t. VI, p. 289). Le type du genre est le 5". dyliscoides Sobre. Il est originaire du Brésil. (C.) *STÉA'ODE.5/enodes(aTjvo5^,);, resserré). HELM. — Genre de Vers intestinaux, de la section des Scléroslomes, classe des Néma- toïdes, établi par M. Dujardin pour une es- pèce, le Stésode effilé, Stenodes acus Duj., provenant de l'intestin d'un Mammifère. Ce Ver est cylindrique, fusiforme, très allongé; la tête est petite, tronquée, soutenue par STE «ne petite capsule imparfaite ou par un dis- que corné, au milieu duquel est la bouche ronde; le cou resserré ou plus étroit que la tête; l'œsophage musculeuï, en massue, suivi d'un ventricule distinct; le tégument à stries transverses, fines. L'absence de la bourse membraneuse, chez le mâle, le dis- tingue des Sclérostomes ; son aspect général, la structure de l'appareil digestif, les œufs, les deux spicules égaux et très longs du mâle, le distinguent des Angiostomes; le corps non rétréci en arrière, ni tronqué à l'extrémité, le distingue des Stenures. Cet Helminthe offre quelque ressemblance avec l'Ascaride du Brochet. (G. B.) STEIVODERME. Slenoderma ( artyo? , étroit; <Σpya, peau), mam. — Genre de Chéiroptères, de la division des Vesperti- lionides, créé par Et. Geoffroy Saint-Hilairo ( Mém. Mus. , XXIV) aux dépens des Ves- pertilions , et ayant pour principaux carac- tères: Nez simple; oreilles petites, latérales et isolées; oreillon intérieur; membrane interfémorale rudimentaire , bordant les jambes; queue nulle; le nombre des dents étant: incisives, 4 en haut, 4 en bas; ca- nines, 2 en haut, 2 en bas; molaires, 8 en haut, 8 en bas : toutefois, G. Cuvier indi- que seulement 2 incisives à la mâchoire supérieure , et c'est Et. GeofTroy-Saint- Hilaire qui lui en a attribué 4. Une seule espèce entre dans ce genre : c'est le Ste- NODEniuE noox, Stenoderma rufa Et. Geoffr. {loco cilato ) , qui est d'un roux-châtain uniforme et dont la patrie est inconnue. (E. D.) *STEIVODERUS (^tevÔç, étroit; ëdo-j., cou). INS. — Genre de Coléoptères gubpenta- mères, tribu des Lepturètes angusticerves, proposé par Dcjean et publié par Serville {Annales de la Soc. enlomologiquede France t. IV, p. 210). Ce genre renferme 10 espèces, toutes originaires delà Nouvelle-Hollande. Nous citerons les suivantes: S. dorsalis , abbreviatus F., suluralis 01., etc. (C.) *STEIVODIDACTYLES. Slenodidactylt (nTcvô;, étroit; (î[';, double; (îcixTv/o;, doigt.) OIS. — Ritgen a établi, sous ce nom {Nov. Act. Acad. Leop. nal. Cur., 1828), une fa- mille qui correspond en partie à l'ordre des Cursores d'Illiger, et comprend les espèces qui n'ont que deux doigts. (Z. G.) *STEI\'ODILOBA (crTsvi{Jes, proposé p.ir nous et adopté par Dejeaii (lui y rapporte les deux espèces suivantes : les S. simplcx et chalybea Dej. La première est origi- naire des États-Unis, et la seconde du Bré- sil. (C.) *STENODOM (arev ■;, étroit; J-Jûv, dent). MAM. Foss. — Nous avoHS déjà vu, à l'article Chats fossiles, que M. Bravard avait donné ce nom de genre à des espèces de Felis re- marquables par la longueur et Taplalisse- ment latéral de leurs canines supérieures, et que ce paléontologiste en avait reconnu deux espèces, le St. megantereon, grand comme une Panthère , et le St. cuUridens, beaucoup plus grand. Nous avons vu aussi qi.e M. Kaup a formé pour ses grandes dents carnassières le nom générique àe machairo- dus, de p.xx«'P°'> couteau. Nous devons ajou- ter ici que ce dernier nom est celui qu'a adopté M. Owen {Ilist. ofbrit., Foss. mamm. and birds) qui reconnaît deux espèces de ce genre, le Mach. meganlereon et le 3Iach. lalidens, fondé sur une canine et une inci- sive externe trouvées dans la caverne de Kent, et de plus que M. de Blainville a représenté de grandeur naturelle, mais sans description (Osléologie des Felis, pi. 20), une espèce de ce genre sous le nom de Felis smi'.odon, trouvée dans une caverne du Bré- sil , dont la tête égale en grandeur celle de nos Lions. La dent canine supérieure, non compris la racine, a 185 mill. de longueur; son diamètre antéro-postérieur, double du transversal, a 53 mill. au sortir de l'alvéole. Ce nom de Smilodon, de aptl/i, ciseau , est le nom de genre adopté par M. Lund pour cet animal. M. Nesti ayant formé pour de pareilles dents trouvées dans le val d'Arno, le nom de Irepanodon, de rpÛTravov , ta- rière , il s'ensuit que ce genre porte déjà malheureusement quatre noms. Ces dents canines falciformes sont den- tées à leurs bords antérieurs et postérieurs, et M. Owen a reconnu que les incisives ex- ternes sont également dentées. Ce genre se retrouve aussi dans les monts Sivalicks et paraît s'être étendu, comme celui des Chats, dans l'ancien et dans le nouveau monde. Ces animaux ne se reconnaissent pas seule- ment à leurs canines supérieures falciformes, mais encore à des dents incisives externes STjE 6i) très fortes, à la grande hauteur de la sym- physe de la mâchoire inférieure, et à un étranglement de cette mâchoire derrière les canines, petites d'ailleurs , pour faire place à ces énormes canines supérieures , lorsque la bouche est fermée. (L....D.) *STE\'ODOA!(=n:£vo'ç, étroit; hôi^z, b^i-.- To;, dent). BOT. va. — Genre de la familio des Mélastomacées , établi par M. Naiidiu {Ann. desSc. natur.. S'user., vol. II, p. liG) pour un petit arbre du Brésil méridional, tortu, haut de 1 mètre 1/2, à rameaux épais, couverts de poils serrés et courts , et à l'extrémité desquels sont ramassées des feuilles obiongues-lancéoi'ées , très aiguës. Les fleurs de cet arbre sont axillaires, ses- siles, et se distinguent par un calice coton- neux, à tube campanule, à 6-7 divisions espacées, presque filiformes , qui ont valu au genre le nom qu'il porte; leurs pétales sont rouges. Cette espèce unique a été nommée par M. Naudin Stenodon suberosus. (l'. G.) *STENODONTES (artvi?, étroit; è^ov;, dent). INS. —Genre de Coléoptères subpenta- mères, tribu des Prioniens, établi par Ser- ville {Annales de la Soc. enlom. de France, I, p. 173). Ce genre renferme les i espèces suivantes : S. damicumis h., mandibularis F., lœvigalus P.-B., et capta Dej., des An- tilles. (C.) *STENOGASTER(o(poç, légume), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Légumineuses-papilionacées, tribu des Phaséolées, créé par M. Benlbam {Ann. Wiener Mus., II, p. 125), pour des sous- arbrisseaux volubles, de l'Amérique tropi- cale. M. Benlham a fait connaître 4 espèces de ce genre, parmi lesquelles nous citerons pour exemples, les S. cœruleum et lomento- sum Benih. (D. G.) STEIXOLOPHE, Stenolophus (œtcvo'ç, étroit; U-fo^, crèle). ins. — Genre de Coléo- ptères pentamères , tribu des Carabiques quadrimanes, proposé parMegerle et adopté par Dejean {Spécies général des Coléoptères, IV, p. 404). Ce genre renferme environ 40 espèces parmi lesquelles nous citerons les S> vaporariorum et smaragdalus F. (C.) STE\OLOI'HE. Slenolophus. bot. ph.— Le genre proposé sous ce nom par Cassini n'est pas adopté et rentre comme synonyme dans le genre Centaurée , section Lepteran- thus DC. (D. G.) *STENOMA ((TTtvopa, misère), ms. — • Genre de Tinnéides de la famille des Noc- turnes, ordre des Lépidoptères , créé par par M. Zeller (/sis, 1839). (E. D.) STENOMESSON. bot. ph.— Genre pro- posé par Herbert , dans la famille des Ama- ryllidées, pour les Pancratium coccineum et {lavum de Ruiz et Pavon , rapporté au- jourd'hui comme synonyme au genre Chry- siphiala Ker. (D. G.) *STE\OiMORPIlA (ffTEvo'ç, étroit; popcpn, forme), ins. — Genre de Coléoptères héléro- mères, tribu des Asidiles , établi par Solier {Annales de la Soc. entom. de France, t. V, p. 487) qui le comprend parmi ses Collaplé- rides. L'auteur y a rapporté trois espèces du STE Mexique qui sont les S. costata, suhpdosa et Ulapsoides So\. (C.) *STE!VOMORPnUS (artviç , étroit : ^op- tf-n, forme), ins. — Genre des Coléoptères pentamères , tribu des Carabiques palelli- nianes, créé par Dejean (Species général des Coléoptères, t. V, p. 696), sur une seule es- pèce le St. angustalus, qui se trouve dans la Nouvelle-Grenade et aux environs de Car- (hagène. (C.) *STE1M0!VIA. MTRiAP.—M.Gray (in Jolies, Cijclopedia of anal, and PhysioL, t. III, p. 546) désigne sous ce nom un genre de Tordre des Diplopodes qui n'a pas été adopté {lar des Myriapodophiles , et qui a été rap- porté par M. P. Gervais au genre des Poly- liesmus. Voy. polydème. (H. L.) STÉIMOPE. Slenopus (arevcî, étroit; Ttov;, pied). CRUST. — C'est un genre de Tordre des Décapodes macroures, de la fa- mille des Salicoques, de la tribu des Penéens , établi par Latreille aux dépens des Cancer de Herbst et des Palémons d'Olivier. On ne connaît qu'une seule espèce dans ce genre remarquable, c'est le Sténope hispide, Stenopus hispidus, Latr., qui ha- bite l'océan Indien. (H. L.) *STE1\0PELMUS (lé par les autr<>s entomo- logistes. Les Sténopodes se reconnaissent à des antennes dont le premier article est fort long, et les deux derniers très grêles ; à un corps long et étroit; à des patle'« très longues STE 71 Il grêles, surtout les postérieures, etc. Le type de ce genre est le S. cinerea Lap., de Cuba. Dans notre Histoire des Insectes, nous avons réuni aux Sténopodes les genres Py- golampis Gevm., et Oncocep/ia/MsBurm.,qui en diffèrent par des caractères de peu de valeur. (Bl.) *STENOPODES,Ritgen. OIS.— Synonyme de Cursores Illiger. *STE\OPODÎDES. ins. -MM. Amyot et Serville {Insectes hémiptères. Suites à Baffonl ont formé, sous ce nom, dans la famille des Réduviides, un groupe comprenant les gen- res Stenopoda, Pygolampis Germ., Oncoce- phalus Burm., et trois nouveaux genres: Sastrapada, Canlhesnnchus, fondé sur une seule espèce de Java, et Rhaphidosoma Am. etServ. (Bl.) STEIVOPS (aTîv)); , effilé ; â^ , figure). MAM. — Illiger {Prodr. Mam. et Avium , 1811 ) donne ce nom au genre des Loris. Voy. ce mot. (E. D.) *STEIVOPTERA (arcvoç, étroit; «te- ps'v , aile ). INS. — Genre de Lépidoptères nocturnes de la tribu desTinéides, fondé par Duponchel {Cat. mélh. des Lépidupt. d'Eur., 1844) pour un Insecte de la France centrale ( S. orbonnelia Hub. ) qu'Hubner plaçait dans le genre Esperia. (E. D.) STEA'OPTÈKES. Stenopterns (arEvoç, étroit; -Trrepo'v, aile), ins. — Genre de Tordre des Coléoptères subpenlainères , famille des Longicornes et tribu des Cérambycins , éta- bli par Illiger (Magazine, t. V, p. 241), et adopté par Serville, Dejean et Mulsant. Ce genre renferme une quinzaine d'espèces, appartenant, la plupart, à l'Europe australe ou à l'Afrique boréale. Nous désignerons comme en faisant partie les S. rufus Lin. {Cerambyx), prœustus et cyaneus F. (C.) *STENOPTERYX (cttîvo'ç, étroite; ^Tt- pul , aile). INS. — M. Guénée {Ann. Soc. ent. de Fr. ) indique sous ce nom un genre de Lépidoptères nocturnes de la tribu des Pyralides. Une seule espèce entre dans ce genre : c'est le S. hybridalis H. Tr. Du p., qui se trouve dans toute l'Europe. (E. D.) * STEIVOPTILIA (arevo'ç, étroit ; -^rrî- \cv, aile). INS. — Hubner (Catalogue, 1816) cite sous ce nom un genre de Lépi- doptères nocturnes de la tribu des Ptéropho- rides. (E. D.) •STENOPUS {aTivlç, étroit; iroûs, piedj. 72 STE COLL. — Genre de Gastéropodes, du grc'^ipe des Hélices, établi par M. Guilding (Zool. Journ., n" 12, 1827). (G. B.) STE1\0I'IJS. CliUST. — Voy. STliNOPE. STËiVOr.lIY\CIILS. OIS. — Nom latin du genre Slénorhynque. Voy. ce mot. *STEIV0RIIY1\CIHJS. bot. ph. — Le genre proposé sous ce nom par L. C. Richard ( de Orchid, europ., p. 37), pour les Neollia spe- dosa, lanceolata , orchioides et calcarata de Willdenow, n'a pas été adopté; il rentre comme synonyme dans les Spiranihes L. G. Rich., parmi lesquels il forme une section. (D. G.) *STENORIîY]VQUE.S«eno>7i)/nc/ius(aT£- voç, efOié; pvyx,o!;, bec), mam. — Fr. Cuvier (Dict. se. nul., XXXIX, 1826) désigne sous cette dénomination un genre de Mammi- fères amphibies formé aux dépens des Pho- ques {voy. ce mot), et dont le type est \t Phoca leptonyx. (E. D.) * STEl\Or.HY\QUE. Stenorrhynchus (cttevoç, étroit; pû^j^o;, bec), ois. — Genre de l'ordre des Passereaux, établi par M. Gould {Proceed. Zool. Soc, 1835) dans la famille des Cerliadœ , sur une espèce voisine des Fourniers. Elle est spécifiquement distinguée par le nom de Slenorhynchus ruficaiidus. G.-R, Gray, sous prétexte que la dénomina- tion de Slenorhynchus avait été donnée à un genre de Crustacés, a substitué à cette dé- nomination celle de Citiclocerlhia , et a par conséquent nommé l'espèce Cinclocerlhia ru- ficauda. (Z. G.) STEIVORHYNQUE. Sienorhynchus (o-tî- vo'ç, étroit; pûy^o?, bec), ins. — Genre de Coléoptères télramères , famille des Gurcu- lionides gonatocères, proposé par Mégerle {Catal. Dahl, p. 53), et qui a pour type une espèce deCarinthie: le S. signalus de l'auteur. (G.) STÉIV'ORHYNQUE, Slenorhynchus (are- lôç, étroit; pû^x»?' rostre), crust. — Ce genre, |ui appartient a l'ordre des Décapodes ma- croures, à la famille des Oxyrhinques et à la tribu des Macropodiens, a été établi par La- marck aux dépens des Cancer de Linné, et adopté par tous lescarcinologisles. Les trois seules espèces qui composent ce genre, n'ont encore été rencontrées que dans la Méditer- ranée et les autres mers d'Europe. L'espèce type est le Sténorhynque faucheur , Sleno- rhynchus phalangium Penn., Edw. (Hist. STE nat, des Crustacés, 1. 1, p. 279, n. 1), qui est abondamment répandue sur les côtes de la Manche et de l'Océan. (H. L.) *STE1\0SAURIJS. REPT. — Voy. ste- NEOSAURIIS. (E. D.) *STE!\0SIDES(7Tivuatç, rétrécissement). INS. — Genre de Coléoptères hétéromères , tribu des Asidites , créé par Solier ( Ann. de la Soc, enlom. de France, t. V, p, 484). L'espèce type de ce genre, le S- gracilifor~ mis Sel. , est originaire du Mexique. (C.) *STEI\0SIPI10IV (aTEvôç, étroit; «jcVcov , tube). BOT. PH. — Genre de la famille des OEnothérées, fondé par M. Spach sur une herbe sous-frutescente, du Texas, à rameaux feuilles, en baguettes; à feuilles alternes, linéaires-lancéolées, raides; à fleurs blanches en épis serrés, terminaux, allongés, distin- guées particulièrement par leur calice dont le tube, adhérent inférieurement , se pro- longe au-dessus de l'ovaire en un long tuyau Oliforme, terminé par un limbe quadriparti; sur les 4 pétales, les 2 postérieurs sont plus grands. Cette plante a été nommée 5. vir- galum Spach. (D. G.) *STENOSIPIIOIVIl]!W (JT0RI1XA. INFOS. —Voy. stentor. STE 75 STEIVURA («TTtvoç, étroit ; oîpâ , queue)* INS.— Genre de Coléoptères subpentamères, tribu des Lcplurètes angusticerves, proposa par Dejean (Catalogue, 3' édit., p. 381). Une trentaine d'espèces rentrent dans ce genre : 15 sont originaires d'Amérique , 13 d'Europe et 2 d'Asie. Nous citerons comme exemple les S. rcvestila, nigra Lin., sulu- ranigra Deg., emarginata^ Ihoracica, etc. (C.) *STÉ\URE. Stenurus (cr-rfvoç, étroit; oipà, queue), helm. — Genre d'Helminthes, «le la section des Sclérostomiens, classe des Nématoïdes, établi par M. Dujardin pour un Ver qui se trouve dans le sinus veineux de la tète du Marsouin, que sa bouche capsulaire rapproche des autres Sclérostomiens, mais que la forme des spicules très courts, soudés en une lame triangulaire, roulée en cornet, distingue de tous les autres Nématoïdes, aussi bien que la petitesse de l'anus chez la femelle oîi il est terminal, et de la vulve qui est située en avant de l'anus. Ce Ver a le corps uniformément rétréci dans la partie postérieure qui est tronquée obliquement en arrière ; la bouche est ronde, nue ; l'œso- phage en massue, sans ventricule. Olte uni- que espèce est le Sténure du Marsouin, Ste- nurus inflexus, qu'il ne faut pas confondre avec le Pseudalius qui habile les bronches du même Mammifère. (G. B.) *STEIVUS(ctt£vo;, étroit), ms.— Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Brachélylres et tribu des Sténiniens , créé par Fabricius [Systema Eleulheratorum, t. il, p. 602)etgénéralementadopté depuis. Ce genre renferme plus de cent dix espèces d'Europe, d'Amérique et d'Afrique. Avant Erichson {Gênera et species Staphylinorum, p. 689), ces espèces étaient fort embrouillées pour la synonymie. Cet auteur a simplifié leur étude en y introduisant les divisions suivantes : Tarses à quatrième article simple ou bilobé; élytres à taches ou sans taches; pieds de la couleur du corps ou testacés; abdomen marginé ou non marginé. Nous citerons, comme exemples de ce genre, les S. higutlatusLm., Juno F., color Say. On les rencontre dans les lieux humides. Leur forme est assez extraordinaire et rappelle un peu celle des Sauriens. De la partie an- térieure de la tête , près de la bouche , ils émettent parfois un long tube (}ui est cft 76 STE pillaire et terminé iriangulairement. Cette parlicularilé générique a fait appliquer par un certain nombre d'auteurs le nom de Proboscidetis à des espèces très distinctes les unes des autres. (C.) *STEN1GRA (arevuypo'ç, étroit), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères , tribu des Cérambycins, établi par Serville (An- nales de la Sociélé entom. de France , t. III , p. 95), et qui est composé de sept ou huit espèces de l'Amérique équinoxiale. Telles sont les S. coarclala F., Ibidionoides, hislrio Serv., et setigera G. (G.) *STE PUA N ANDRE. Stephanandra (are- (pa'v/;, couronne; av/ip, homme pour mâle). BOT. PU. — Genre de la famille des Rosacées, tribu des Spiréacées, créé par MM. Siebold et Zuccarini pour un arbuste du Japon, à rameaux flexueux ; à feuilles alternes, pétiolées, pinnatifides, à lobes inégalement incisés - dentés en scie; à fleurs en grappes simples, présentant un ca- lice à tube court, en cupule, revêtu intérieu- rement d'un disque pubescent, à dix lobes; cinq pétales; dix étamines persistantes; un ovaire libre, uniloculaire, bi-ovulé, qui de- vient un follicule crustacé, enlouro par le calice, globuleux, déprimé. L'espèce unique de ce genre est le S. flexuosaSieh. et Zucc. (D. G.) *STÉPHA!MIDIUM (ar/yavoç, couronne). POLYP. — Genre du groupe des Alcyoniens, établi par M. Ehrenberg [ordre des Tuni- ciers Edw., ou Bryozoaires Ehr.] — (Ehr., Abli. lied. Alcad., i83&). (G. B.) *STÉPIIAIME. S'icphania (art^âv/i, cou- ronne). BOT. PH. — Ce genre de Loureiro (FI. Cochinch., p. 747 ) appartient à la fa- mille des Menispermacées. 11 comprend des arbrisseaux volubles de l'Asie tropicale; à feuilles alternes, peltées, entières; à fleurs dioïques, dont les mâles ont : un calice à six divisions profondes sur deux rangs; trois pétales; des étamines soudées en une co- lonne cylindrique, dont l'extrémité peltée porte à son bord les anthères adnées trans- versalement, uniloculaires, et qui se confon- dent en un anneau poUinifère; les femelles ont un calice à trois sépales; trois pétales et un ovaire uniloculaire , uni-ovulé , sur- monté de 3-6 stigmates subulés, inégaux. Le fruit est un drupe à noyau comprimé, arqué. L'espèce type de ce genre est le STE «5'. longa Leur. MM. Blume, Wight et Ar- nott, Decaisne en ont fait connaître dii autres. (D. G.) *STEPHA1VITES. Stephanilœ. ins. — Nous désignons ainsi ( Hist. des Ins. , t. I, p. 159) un groupe de la famille des Ichneu monides, de l'ordre des Hyménoptères, com- prenant le seul genre Slephanus. (Bl.) STEPHAIVIUM, Schreb. bot.ph. — Syn. de Pa/icoMjea Aublet. Famille des Rubiacées- Cofféacées, tribu des Psychotriées. *STEPIIA\0Ci;R0S(.1ia>avï), couronne; x£pa;, corne), infus. — Genre de Rota- teurs ou Systolides fixés, de la famille des Flosculariens. Il est caractérisé par la forme du corps en calice, ou en cloche, porté sur un pédoncule contractile et dont le bord évasé est muni de cinq longs bras coniques, ciliés, contractiles et servant comme des ten- tacules pour saisir la proie et l'amener à la bouche dentée qui occupe le milieu de l'éva- sèment du corps. Les cils des bras sont ver- ticillés, mais ne sont nullement vibratiles; l'anus est à la jonction du pédoncule et de la partie renflée du corps. Le pédoncule est entouré à sa base par un large tube diaphane comme celui des Tubicolaires et sécrété de même, dans lequel l'animal se trouve logé quand il se contracte entièrement. La lon- gueur totale du Stéphanocéros est de trois quarts de millimètre, et son œuf est long de onze centièmes de millimètre. Ce curieux animal avait d'abord été trouvé à Dantzig par Eichhorn qui le nomma , en allemand, Krohnpolyp , polype à couronne. M. Ehren- berg, qui l'avait aussi trouvé à Berlin, en fit le genre Stéphanocéros. Nous-méme nous l'avons trouvé fréquemment fixé sur le Myrîophyllum dans la rivière de la Vilaine à Rennes. (Duj.) *STEPnAlVOCOMA (<7T£cpa'vy), couronne ; xo'fivi, chevelure), bot. ph. — Genre formé par Lessing (Synopsis, page 56), dans la famille des Composées, tribu des Cynarées, pour deux plantes herbacées, épineuses, du cap de Bonne-Espérance, décrites auparavant par Thunberg , l'une comme un Slobœa, l'autre c^m.-" ^n Rohria. Lessing a formé un sous-genrc-carduo/cfes pour son Siepha- nocomacarduoides (Slobœa decurrens Thun- berg); un second, nommé par lui Berc- lieyoide.f , renferme son S. Bcrrkiieyoidei (Rohria decurr eus Jhnnhçr%). (D. G.) STE «STÉPHANOCORES, Stephanacora (alA favoç, couronne; xépn, prunelle de l'œil). poLYP. — Genre de la famille des Ocelliens. dans les Phytocoralliens Polyacliniés, pos- sédant les caractères essentiels desCyalhines, mais ayant les étoiles gemmifères, tandis qu'elles sontsolitaires dans ce dernier genre. Le Lilhodendron gibbosum Munst., des ter- rains crétacés de Westphalie, se rapporte probablement à ce genre (Goldf., Pelr. Genn., I, pi 37; Ehr., Corail. Rolh. M., 1834). (G. B.) *STEPHANOCRI\US {arf-pavo-,, cou- ronne; xpi'voç, lis). ÉCHiN. — Genre de Cri- noïdes indiqué par Conrad {Journ. Ac. Phil., t. Vlll). (G. B.) *STEPnA!VOHYDRA ((jreVavo?, cou- ronne; Zêpa, hydre), rkpt. — Genre de l'or- dre des Ophidiens, de la division des Hiidri- dœ, selon Tschudi (m Wiegm. Arch., I, 1837), et devant rentrer dans le grand genre Couleuvre. Voy. ce mot. (E. D.) * STÉPHAIVOMÉRIE. Slephanomeria (ffTf tum Nées. (D. G.) *STÉPHAIV0P0DIU1M (aTeyavvj, couron- ne; ttoùç, «oiîo;, pied pour pétiole), bot. ph, — Genre de la famille des Chailletiacées , créé par MM. Pœppig et Endlicher [Nova gênera et species, t. III, p. 40, tab. 246) pour un arbre indigène des forêts humides du Pérou oriental, remarquable par ses pe- tites fleurs, portées sur un court pédicelle, qui s'attachent en une sorte de petite tête sur le sommet renflé du pétiole; c'est de là qu'est tiré le nom du genre. Ces fleurs ont un calice adhérent, 5-fide; une corolle à limbe saillant, bilabié, à cinq lobes presque égaux; cinq anthères presque sessiles dans les sinus de la corolle ; un ovaire à deux loges biovulées, entouré de cinq petites glandes, qui devient un drupe coriace. (D. G.) *STEPHAIXOPS ( axctpavoç , Couronne ; tl'\|/, apparence), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tribu des Cérambycins, fondé par Shuckard ( Enlomological Magazine, t. V, p. 509). Il a pour type le S. nasulus de l'auteur, qui a pour patrie la Nouvelle- Hollande. (C.) *STEPIIANOPS ( oTîVavoç, couronne ; «îij/, apparence), infus. — Genre de Rotateurs établi par M. Ehrenberg dans sa famille des Euchlanidota ou Polytroques cuiras- sés; il est caractérisé par une cuirasse dé- primée avec une écaille diaphane qui s'a- vance au-dessus de la tête en manière de chaperon; il a en outre deux yeux rouges et une queue bifurquée. Le type de ce genre ( St. lamellaris) avait été décrit par MUller sous le nom de Brachionus la- mellaris, et fut classé plus tard par Bory Saint-Vincent dans le genre Lépadelle; il est long d'un dixième de millimètre; sa cuirasse porte trois pointes en arrière, ce qui la distingue d'une deuxième espèce ( St. cir- ratus), qui n'a que deux pointes. Maller l'avait également décrite comme un Bra- chion ; mais Bory-Saint-Vincent en avait fait son genre Squatinelle. (Duj.) STEPHANORHIIVA (ar/yavo;, couronne, pîv, nez). INS. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères pentamères, tribu des Scarabéides mélitophiles, créé parBurmeister(^and6uc/» der Entomologie) , adopté par Westwood et par Sctiaum, et c|ui est formé d'une sei^Ig R5 STE espère, \n S. (ïiillatd 0\. (Cet.), originaire de l'Arrique équinoxiale. (C.) *STEPHA!\OUHl\CHUS(oç, tige). BOT. CR. — (Lichens). Ce genre de la tribu des Lécidinées a été institué par Acharius {Lichenogr. univ. , p. Î13) sur le Lichen paschalis de Linné. Il peut être ainsi défini : Thalle centripète, vertical, caulescent , solide, composé d'un axe flla- menteux, et portant, à l'extrémité des ra- meaux, des apolhécies lurbinées, puis planes et marginées; disque des apothécies toujours ouvert, reposant sur un excipulum thallodique qui se métamorphose peu à peu en excipulum propre ; thèques oblongues- claviformes, accompagnées de paraphyses rameuses, et renfermant des sporidies aci- culaires à 4 loges. Dans quelques espèces , le thalle vertical surgit d'un thalle horizon- tal crustacé et granuleux. On connaît de ce genre une quinzaine d'espèces, qui toutes croissent sur la terre ou les rochers. (C. M.) *STEREOCERUS (o-TEoto) , priver ; xt- pa; , antenne). iNS. — Genre de Coléoptères pentamères , tribu des Carabiques féroniens, créé par Rirby {Fauna bar. Am., p. Si), et composé de 5 espèces de l'Amérique septen • trionale : les S. caudalisSay, similis, gran- diceps Ky. , corvinus et lucluosus Dej. (C.) *STEREODERMA (crT-tpeo;, solide, ré- sistant; (ÎEpua, peau). BOT. PH. — Genre de la famille des Oléacées, créé par M. Blumc {Flor. Javœ Prœfat., p. VII) pour un arbre de Java, L'espèce unique de ce genre est lu S. Javanicum, Blume. (D. G.) *STEREOMA (u reste, dans aucune circonstance, ni la présence de ce dernier, ni la détonation d'une arme à feu, ne paraît les effarou( her. Peu d'Oiseaux sont aussi criards que les Sternes : à toute heure de la journée, elles poussent, en volant, des cris aigus et per- çants; mais elles se font surtout entendre lorsque, par un temps calme, elles s'élèvent à une grande hauteur; lorsqu'elles s'atlrou- pent pour faire de grandes courses ; lorsqu'il y a imminence d'une tempête, et surtout à l'époque de la reproduction. A celte époque elles sont inquiètes, agitées, dans un mou- vement perpétuel. Comme la plupart des Oiseaux qui écu- ment la mer, les Sternes sont très voraces. Elles se nourrissent de toute sorte de sub- stances animales : de mollusques, de zoo- phytes, de petits Poissons morts ou vivants t\ni Qottent à la surface de l'eau. Elles en- lèvent leur proie en volant, et en foiuiaiit dessus àla manière des Rai)aces. Le matin, de très bonne heure, elles se mettent, en mouvement pour pêcher, et se retirent fort tard, le soir. Nous en avons vu, longtemps après le coucher du soleil, parcourir les bords de la mer, en cherchant pâture. C'est sur les bords de la mer, des grands étangs, dans les marécages, sur les îlots d'alluvion «,ui se trouvent à rembouclmre des grands fleuves , et par troupes plus ou moins nombreuses, que les Sternes nichent. Il résulte de cette habitude que les nids STE c;7 sont quelquefois tellement rapprochés, que les couveuses se touchent. Toutes pondent à nu : les unes dans un petit creux prati- qué sur le sable , sur la grève; d'autres sur des rochers. Quelques unes, comme la Stei ne Épouvantail, choisissent pour nid une feuille de nénuphar. Leur ponte n'est ordinaire- ment que de deux ou trois œufs, dont la couleur varie selon les espèces ; qtielqnes unes, comme l'Épouvantail, en pondent jus- qu'à cinq. Les petits sont longtemps nourris dans le nid avant de pouvoir prendre leur essor; ils diffèrent des adultes et des vieux avant leur première mue. Chez toutes les espèces connues la mue est double; mais celle du printemps n'est que partielle. La distribution géographique des Sternes n'a, pour ainsi dire, pas de limil-es. Ce sont des Oiseaux répandus dans toutes les con- trées des deux continents, aux terres aus- trales et dans les îles de la mer Pacifique, L'Europe en possède un assez grand nombre: parmi elles, les unes y restent toute l'année, les autres n'y font qu'une apparition acci- dentelle. Le genre Sterne, tel que l'a créé Linné et que l'ont admis Latham , Gmelin, M. Tem- minck, etc., a été considérablement modifié par la plupart des naturalistes modernes; ainsi on ne compte pas moins de quatorze coupes , dont dix pour les douze espècis européennes que renferme ce genre. INouj nous bornerons à indiquer ces coupes en décrivant les espèces sur lesquelles elles reposent. Sterne pierhe Garin, Sterna hirundo Linn. (Buff-, pi. enl., 987). Plumage d'un cendré bleuâtre en dessus, blanc en dessous, légère- ment nuancé de cendré à la poitrine, ca- lotte noire, bec et pieds rouges, le premier noir à la pointe. Cette espèce qui est répandue sur une grande étendue des côtes maritimes du globe, est très commune, en France, sur les bords de l'Océan et delà Méditerranée. Elle se reproduit dans les dunes de la Picar- die, du Boulonais, de Bayonne, et sur les grèves de la Loire. Elle est, pour quelques uns des ornitho- logistes contemporains, le type du genre Sterna proprement dit. Sterne trchegrava , St. caspia Pall. Par- ties supérieures d'un cendrébleuâlre, parties 88 STE inférieures blanches ; bec d'un rougvj vif. On la trouve assez communément sur les bords de la Baltique, dans la mer Caspienne et l'Archipel. Elle est de passage accidentel sur nos côtes maritimes, sur celles d'Angle- terre et de la Hollande. D'après M. Deglund elle aurait été tuée près de Tournai et de Genève. Ell« appartient au genre Thalasseus de Bûie; Brehem en a fait le type de son genre Sylochelidon. Sti'Rne caujek, St. cantiaca Gme\. Plu- mage d'hiver : dos, scapulaires et couvertures des ailes d'un cendré bleuâtre très clair; nuque, haut du dos et parties inférieures d'un blanc pur; plumes de l'occiput noires frangées de blanc; bec noir. Au printemps, le front, le sommet de la tète et l'occiput sont d'un noir profond ; le devant du cou et la poitrine d'un blanc rose. Elle est répandue, en grand nombre, sur presque toutes les côtes des mers d'Europe. Typ« du genre Thalasseus Bnlé. Sterne voyageuse , Si. affinis Ruppell. Semblable à la précédente, pour les cou- leurs du plumage et leur distribution ; mais elle en diffère par son bec qui est d'un jaune ▼if. Elle habite les bords de la mer Rouge, et a été trouvée dans l'Archipel grec, sur le Bosphore et les bouches du Danube. Sterne AncTiQCE, St. arcHcaTemm. Front, tête et occiput d'un noir profond , parties supérieures d'un cendré bleuâtre; parties inférieures blanches, à l'exception de la gorge et du devant du cou , qui sont d'un cendre foncé. Très commune en Groenland, en Islande et aux îles Feroé; se montre accidentelle- ment en Hollande et en Angleterre. D'après MM. Temminck et Degland , les Slerna Nitsschii Kaup., et St. brachyplera Graba sont des doubles emplois de l'Arc- tica. Sterne Docgall, Si. Dougallii Uonla^u. Sommet de la tête et nuque d'un noir pro- fond; parties supérieures d'un cendré clair; poitrine rose ; tout le reste des parties infé- rieures blanc. Elle habite les côtes d'Angleterre et d'Ecosse, et se montre accidei; tellement sur celles de la Hollande et de la France. Type du genre fhalassea Kaup, STE Sterne hansel , St. anglica Montagu. Dessus de la tête et nuque d'un noir pro- fond au printemps, d'un blanc pur en hi- ver; parties supérieures d'un cendré bleuâtre clair; les inférieures blanches; bec et pieds noirs. Elle est très commune en Hongrie et vers les confins de la Turquie. On l'a tuée en Angleterre et en Hollande, et d'après M. De- gland, près de Tournai, de Lille età Dieppe. M. Temminck la dit très abondante dans les îles de la Sonde. Type du genre Gelochelidon , Brehem; Lmopis, Wagl.; Viralva, Steph. Sterne moustac , St. leucoporeia Natt. Dessus de la tête, nuque et région des yeux d'un noir profond au printemps , d'un blanc pur en hiver; un large trait blanc au dessous des yeux; parties supérieures d'un gris cendré; parties inférieures blanches; bec brun ; rougeâtre à sa base, pieds couleur de chair. Elle habite les parties orientales du midi de l'Europe, la Hongrie, la Dalmatie, et se montre accidentellement sur nos côtes ma- ritimes. Elle a clé tuée à Abbeville, à Dieppe et dans les environs de Nîmes. Type du genre Pelades Kaup. Sterne leucoptère. St. leucoptera Temm. Tête, dos, poitrine, ventre et abdomen noirs ; scapulaires d'un noir cendré ; grandes couvertures des ailes d'un cendré bleuâtre; tout le reste du plumage blanc; pieds d'un rouge de corail. Elle habite les baies et les golfes de la Méditerranée, et visite accidentellement le nord de la France. On l'a tuée sur les côtes maritimes de l'Artois et de la Picardie. Sterne ÉPOUVANTAiL, St.nigraUn. (BulT., pi. enl., 1333). Tout le plumage d'un noi- râtre cendré au printemps ; front, gorge et tout le devant du cou d'un blanc pur en hiver; pieds d'un brun pourpré. C'est l'espèce la plus abondante sur les lacs et les marécages d'Europe. Type du genre Hydrochclidon Boié; Ha- îiplana Wagl. Sterne petite, St. minuta Linn. (BuO., pi enl., 996). Parties supérieures d'un gris tendre; front blanc, dessus de la tête et occiput noirs; pieds d'un rouge orange. Elle est abondante sur les côtes maritimes dp Hollande, d'Angleterre çt de France, STE à son double passage , et se trouve commu- nément aussi le Igng des grands fleuves. Type du genre Sternula Boié. SiLiiNF, NODDi , St. sloUda lAi\n. (BufT., pî. enl. 997). Tout le plumage en dessus et en dessous d'un brun chocolat; front blanc; joues et gorge d'un gris brun. Elle habile le golfe du Mexique , les côtes de la Floride, et les îles Bahama ; émigré le long des côtes maritimes de l'Amérique et visite très accidentellement l'Europe, Elle a été tuée en Irlande et en France. Type du genre Noddi, G. Cuv.; Anoiis, Lench; Megalopterus, Boié; SloUda, Less. Parmi les Sternes étrangères, les espèces sur lesquelles ont été fondées des coupes génériques sont : la Sterne a gros bec, St- magnirostris Licht. (Spix, Av. Brass., pi. iOi). Type du genre Phœtusa, Wagl.; Tha- lassiles Swains. — La Sterne mouchetée, St. gultalaVorsl. Type du genre Pia»eJIIMÉES. Slerninœ. ois. — Sous. famille de la famille des Laridées , dan.< l'ordre des Palmipèdes, établi par le princ( Ch. Bonaparte , et caractérisée par un bec long, pointu très comprimé, sans talon près de l'extrémité de la mandibule inférieure, et une queue le plus ordinairement très fourchue. Dans le Gênera de G. - R. Gray, elle comprend les genres Phœlusa, Geloche Udon, Thalasseus , Sylochelidon , Planelis, Gygis, Slerna, Sternula, Hydrochelidon , Anoûs, Onychoprion et Pelecanopus. (Z. G.) *STEIlNOCERA {a-cépvov, poitrine ; xe- pa;, corne), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, section des Ster- noxes et tribu des Buprestides , établi par Eschscholtz ( Eut. voy Kotzebu), adopté par Solier , Dejean, Casteinau et Gory. Ce genre renferme 17 espèces : 12 sont originaires des Indes orientales, et 5 de l'Afrique tro- picale. Nous citerons seulement les S. ster- nicornis Lin., caslanea, inlerrupla, Ulurala F., lœvigata 01., etc. (G.) *STER1\0DES (artpvov, sternum), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères hétéro- mères > tribu des Piméliaires, établi par Fischer de Waldeim {Bul. de la Soc. imp. des nat. de Moscou, 1837, 1, 18, pi. 1, f. 2), pour une espèce unique le S. caspius Pall. {Karelini Fis.), originaire de la Russie mé- ridionale et de la Turcménie. (C.) ♦STERIMOLOPHUS (ar/pvov, poitrine; io'cpo? , crête). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Hydrophiliens, établi par Solier ( Ann. de la Soc. ent. de France. t. m, p. 310). Ce genre renferme les 3 es- pèces suivantes : S. ruflpes F., unicolor Lap. , et Solieri Br. Elles sont originaires d'Afrique. (C.) STERIMOPAGE, STERNOPAGIE. TÉRAT. — Genre de Monstres doubles , Mo- nomphaliens. Voy. ce dernier mot. (C.d'O.) *STERIVOPLISTES ( çr/pvov , poitrine ; O7r),ov , arme), ins. — Genre de Coléoptères subpentunières, tribu des Cérambycins, créé par Guérin {Iconographie du Règne animal de Cuvier, t. lll), qui lui donne pour type une espèce du Japon : le S. Temminckii df cet auteur. ,.^ (C.) 90 STE •STERlVOPTEiiVGlEXS. Slernoplery- gii {altpvov, sternum; Ttlff-v?, nageoire), poiss. — MM. Durnéril, Goldfuss, l'iiirius, Carus donnent ce nom aux Poissons dont les nageoires ventrales sont placées au ster- num. (G. B.) STERNOPTYGES (arépvov , sternum ; 7tTù|, pli). POISS. — M. Durnéril a fondé, sous ce nom, le sixième ordre de ses Poissons os- seux dans lequel est renfermée une seule fa- mille composée elle-même du seul genre Slernoplyx. Voy. ce mot. (G. B.) STERîVOrTYGIA. poiss.— (Rafinesque, Anal, nat., 1815). Voy. sterkoptyges. (G. B.) STERNOPTYGIIMI. poiss. — (Bonaparte, Prodr. Ichlh., 1839). Voy. sternoptyges. (G. B.) ♦STERIMOPTYX 'a1:pvov, sternum; ttIoÇ, pli). Foiss. — Ce genre, établi par le profes- seur Hermann , de Strasbourg , sur un poisson de la Jamaïque, appartient au grand groupe desSalmonoïiJes, dans lequel il con- court à former, avec les Saurus, les Scopèles, les Aulopes et les Serpes, une famille que caractérise une bouche bordée par i'inter- maxillaire, mais où le maxillaire ne contribue pas à la formation de l'arcade supérieure. Les Slernoptyx sont de petits poissons à corps haut est très comprimé; la bouche est dirigée vers le ciel ; les buméraux forment en avant une crête tranchante, terminée inférieurement par une petite épine; les os du bassin en forment une autre , terminée aussi par une petite épine en avant des ventrales qui sont petites. Le long de cette crête du bassin règne une série de petites fossettes, qu'on a consiilérées comme des festons résultant de la plicature du sternum, et qui ont servi d'étymologie au nom géné- rique. En avant de la première dorsale est une crête osseuse ou membraneuse qui ap- partient aux inter-épineux antérieurs ; der- rière cette nageoire se montre une petite saillie membraneuse qui représente la na- geoire adipeuse des Saumons» Cuvier indique deux espèces de Slernoptyx en supposant qu'elles pourront devenir un jour les types de deux genres : le Sternoityx d'Hermann {St. diaphana Het m.), et le Ster- NOPTYX d'Olfers (iS't. OlfersUCuw.) (E. Ba.) * STERNOTH^.RIJS («jTf'pvov, poitrine; 6«(p*'s> goud) . REPT. — M. Bell (Z^ot. Journ. ; STE 1825) a créé sous ce nom un genre de Rep- tiles de l'ordre des Chéloniens , adopté par MM. Durnéril et Bibron, qui le placent dans leur famille des Elodites , sous-famille des Pleurodères. Les Sternothaeres ont pour principaux caractères : tête déprimée, garnie de grandes plaques; mâchoires sans dente- lures; point de plaque nuchale; sternum large, à prolongements latéraux fort étroits; portion libre antérieure du plastron , ar- rondie, mobile; cinq ongles à chaque patte. Ce genre, voisin de celui des Penlonyx, ne comprend encore aujourd'hui que trois espèces, dont le type est le S. caslaneus, Gruy {S. Leachianus , Bell., Tcsludo sub- nigra, Daudin), qui a été trouvée à Mada- gascar. (E. D.) *STER1V0THERUS. rept.— Voy. sier- noth.î:rus. (E. D ) *STERlVOTOMIS( f;i«, stigmate; yv'/Àov, feuille). BOT. PH.— Genre de !a famille des Malpighiacées , créé pa» ^'\ STI M. Ad. de Jussieii (F/. Breail. nierid., U\ , p. 48) pour des arbustes américains, grim- panls. Le genre Sligmaphyile a pour base des plantes détachées des Banisteria de Linné et des auteurs. Le nombre de ses es- pèces s'élève à 48 dans la monographie des M.ilpighiacées de M. A. de Jussieu. Aucune d'elles n'est citée, à notre connaissance, comme utile ou cultivée. (D. G.) STIGMARIA. BOT. Foss. — Genre déplan- tes fossiles, établi en 1821 dans le mémoire que j'ai publié sur la classification des Vé- gétaux fossiles, et désigné, vers cette époque, par M. de Sternberg, sous le nom de Vario- laria, nom déjà appliqué à d'autres plantes, et qui, par cette raison, n'a pas été adopté. Les Sligmaria sont au nombre des végétaux fossiles les plus abondants dans les terrains houiliers, mais ils sont surtout très remar- quables par l'uniformité de leurs caractères qui est telle que presque tous les échantillons paraissent se rapporter à une seule espèce, le Sligmaria ficnides, et, par leur situation relativement aux couches de houille, ces ti- ges se trouvant presque toujours, peut-être même toujours, au mur de ces couches, c'est-à-dire au-dessous d'elles dans les grès qui leur servent de base ; tandis que la plu- part des autres fossiles se rencontrent dans le toit, c'est à-dire immédiatement au-dessus des couches de houille. Les Sligmaria sont des liges cylindriques, quelquefois déprimées, qui semblent avoir été molles vers leur surface, et sont, par cette raison, plus ou moins irrégulièrement défor- mées. El les paraissent ordinairement simples; mais, lorsqu'on peut les suivre dans une étendue suffisante, on voit qu'elles se bifur- quent une ou deux fois, et qu'elles parais- sent rayonner d'un corps central plus sail- lant dont elles naîtraient en s'étendant horizontalement. Leur surface présente des cicatrices nombreuses disposées en quincon- ces réguliers; elles sont circulaires, dépri niées, avec un point central saillant, d'origine vasculaire. L'espace entre les cicatrices est uni ou irrégulièrement plissé, dans le Sligmaria ficoides et dans quelques espèces ou variétés voisines. Il est marqué de sillons réticulés , dans le Sligmaria reliculala que M. de Sternberg avait rapporté, parcette raison, au genre Lepidodendron, mais que la forme par STI faitement circulaire de ses cicatrices rangi parmi les Sligmaria On voit souvent partir de ces cicatrices les organes allongés, foliiformes, qui les produi- sent après leur chute, [.es échantillons qu lesmontrenten place ne sont pas rares. Artis, qui désignait ce genre sous le nom de Ficoi- dites,\es ad^ynésdans son Antedil.Phytology, pi. 3 et 10, et, le premier, il a signalé ces or- ganes conmie se bifurquant à quelque dista net de leur insertion. J'ai observé le même fait dans quelques échantillons. Ces organes, qu'on a considérés généralement comfhe des feuilles, paraissent avoir été cylindroïdes, mous et charnus ou spongieux, traversés pat un seul faisceau vasculaire central. Ces tiges présentent, plus souvent qu'aucune autre, leur structure interne conservée au moins dans ses tissus vasculaires par la silicificalion; on voit alors qu'elles offrent, soit vers le centre, soit très souvent dans une posilioli excentrique, un axe ligneux qui est presqu toujours conservé imparfaitement à l'étal charbonné dans les échantillons ordinaires. Cet axe est formé d'une partie centrale cel- lulaire, anafogue à de la moelle, et d'un cylindre ligneux assez épais, divisé par des rayons médullaires en faisceaux distincts, formés de séries rayonnantes de fibres ligneu- ses, rayées transversalement, comme celles des Fougères et de certaines Cycadées. Des faisceaux vasculaires partent de l'étui médullaire, marchent vers l'extérieur en tra- versant les principaux rayons médullaires, et vont se porter dans les organes appcndi- culaires. Ces végétaux fossiles étant ainsi consti- tu('s,deux opinions différentes ontétéémises à leur égard. Suivant M. Lindiey, ce seraient des végétaux tout spéciaux dont les liges, rampantes sur le sol ou au fond de l'eau, sortiraient d'une sorte de tige centrale en forme de dôme; les appendices seraient de vraies feuilles flottantes dans l'eau. Suivant une opinion que j'ai émise dans mon Mé- moire sur le Sigillaria elegans, les Sligma- ria seraient des racines développées dans Teau ou le sable partant de la base coui ]iie des tiges des Sigillaria, et les appendices seraient des radicelles et non des feuilles. Celte opinion paraîtrait confirmée par les observations faites depuis en Angleterre, où l'on a vu des 5Hg^ma) /a continuer inférieure- STI ruent .a, piqûre; Suod, cou), ins. — Genre de Co- léoptères penlamères, tribu des Buprestides, établi par EschschoUz [Zoological atlas) H adopté par Solier (Ann. de la Soc. entom. de France, t. H , p. 293). Ces auteurs y ont adjoint les TemognathaSo\. ou Polychroma, formant leur 2^ division , et aussi les Cas- tiarina , qui rentrent dans leur 3° division. Plus de 50 espèces, toutes originaires de la Nouvelle-Hollande, rentrent dans ce genre; nous citerons seulement les suivantes : S. grandis , maciilaria , variabilis ', limbala , undulata, crenata Don. et imperalor Gory (Voy. l'atlas de ce Dictionnaire: Insectes Co' léoptères, pi. 4, fig. 3). (C.) *STIGMUS. INS, — Genre de la famille des Crabronides, de l'ordre des Hyméno- ptères, établi par Jurine sur des espèces dont les antennes sont fusiformes et non coudées, les mandibules arquées et tridentées ; les jambes postérieures épineuses , l'abdomen pourvu d'un long pédicule, etc. Les Stig- mus sont de petite taille. Le type est le S. pendulus, Jur., Panz, etc, (Bl.) STIGOIVÈME. Sligonema (v, flétri; »Va> filament), bot. cr. — (Phycées.) Ce genre, fondé par Agardh parmi les Algues, a été considéré par plusieurs auteurs comme appartenant aux Lichens. M, Ktltzing, qui partageait d'abord cette opinion, ayant en- fin reconnu sa véritable organisation, l'ad- met { Bo(, Zeitung , 1847) au nombre des Algues, près des Sirosiphon, en lui assignant ces caractères: filaments cartilagineux, so- lides, rameux , renfermant des articles for- més de cellules disposées en rangées trans- versales. Les Stigonèmes forment des touffes ou plaques de filaments bruns entrelacés sur les rochers humides ou fréquemment arrosés. Une des espèces les plus communes est le Si. atrovirens Ag., Cornicularia pu- bescens Ach. (Bréb.) STILAGE, Stilago. bot, ph. — Ce genre STÎ linnéfin est admis comme distinct par cer- tains botanistes, qui nomment alors Slilagi- nées la petite famille dont il est le type; tandis que d'autres, et notamment M. Eiidli- Chcr, en font une siinple section du genre Antidi'Sma {voy. ce mot). La famille elle- même reçoit, dans ce cas, le nom d'Anti- desmi^es. (D. G.) *STILAGIIVÉES. Stilagineœ. bot. th.— Linné distinguait les deux genres Antidesma et Stilago, réunis maintenant sous le premier nom. On a donc dû abandonner le nom de Slilaginces, proposé par quelques auteurs, pour celui d'Aiilidesmées (voy. ce mot), qui sert à désigner le petit groupe auquel appar- tiennent ces plantes. (Ad. J.) STILBE. Stilbe (an'iÇ,,, éclat), bot. pu. — Genre de la petite famille des Siilbinées, à laquelle il donne son nom, formé par Ber- gius [FI. Cap., p. 30, t. 4 , fig. 6) pour des arbrisseaux du cap de Bonne -Espérance. On connaît 3 ou 4 espèces de ce genre. Parmi elles nous citerons le S. pinastra Lin., petit arbuste de 3 décimètres de haut à feuilles verlicillées par six, linéaires, in- curvées au sommet. (D. G.) *STILBÉS. BOT. CR. — Section de la di- vision des Clinosporés. Voy. mycologie. *STILBIA {arl}.S-n, splendeur), ins. — M. Stephens ( Cat. , 1829 ) a créé sous ce nom un genre de Lépidoptères Nocturnes , que Duponchel place dans sa tribu des Caradrines , tandis que M. Boisduval le met dans celle des Noctuo-phalériides , et M. Grasiin {Ann. Soc. enl. de France , V" série, t. XI, 1842), dans la tribu des Or- thosides. Ce genre ne comprend qu'une seule espèce, le S. stagnicola Tr., qui se trouve en France dans les mois d'août et de septembre. (E. D.) *STILBIIVÉES. Slilbineœ. bot. pu. — Petite famille de plantes dicotylédonées , monopétales, hypogynes, ainsi caractérisée: Calice coriace , tubuleui, à cinq divisions dont la prcfloraison est indupliquée , les lieux inférieures plus profondément sépa- rées. Corolle iiifundibuliforme , munie à sa gorge d'un cercle de poils , dont le limbe se divise en quatre parties, communément en cinq disposées obscurément en deux lèvres , indupliquées dans le bouton, ouvertes dans !a fleur. Autant d'étamines alternes et insé- rés au sommet du tube , la cinquième ou X. xiu. STI 97 extérieure stérile ou manquant même com- plètement; filets libres, saillants; anthères introrses , à deux loges souvent séparées à la base, et s'ouvrant suivant leur longueur. Ovaire libre, surmonté d'un style filiforme droit que termine un stigmate échancré , à deux loges renfermant chacune un ovule anatrope dressé. Fruit entouré par le calice persistant, capsulairc, et s'ouvrant au som- met en quatre segments, ou utriculaire et rnonosperme par avortement. Graine à tégu- ment celiuleux et lâche, à périsperme charnu et abondant dans l'axe duquel est un em- bryon de moitié plus court, à cotylédons à peine distincts, à radicule infère. Les espèces sont de petits arbrisseaux du cap de Bonne- Espérance, du port des Bruyères, à suc un peu résineux. Leurs feuilles, nombreuses et serrées, sont verticillées, aciculaires, articu- lées, dépourvues de stipules; leurs fleurs en épis serrés au sommet des rameaux. Campiloslachys , Kth. — Slilbe , Berg. {Nepa, Pet. — Lutrea, Schmidt non W.), (Ad. J.) STILBITE (deis. Hémipt., Suites à Buffon) dé- signent ainsi dans la tribu des Sciiteilé- riens, de l'ordre des Hémiptères, un groupe conipienant les genres Slirctrus, Slirelro- soma et Discocera. (Bl.) *!sTIDiETR0S01MA {Stiretrus, genre d'inserte; caixoi, corps). !ns. — M. Spinola {Essai hémiptères) a , sous ce nom , séparé génériquenient des Stiretrus de la tribu des Sculellériens, ceux dont les jambes sont moins n[>laiies que chez les autres espèces. Tel est le 5. erythrocephala {Scutdlera cry- throcephala, Lep. et Serv.) du Brésil. (Bl.) ♦STIRETRUS (<7T£- p/iv, mâle). BOT. PH. — Genre de la famille des Epacridées, voisin des Slyphelia, formé par De Candolle (Prodr., "VU, p. 738) pour deux sous-arbrisseaux de la Nouvelle-Hol- lande. Les deux espèces du genre sont le 5. xerophyllaDC, ei\eS.serralifoUaDC. (D.G.) STOMATE. Slomatia. moll. — Genre de Mollusques gastéropodes établi par Ileiblins sous le nom de Stomalia, et adopté par La- marck, qui le plaça dans sa famille des Ma- crostomes, et le caractérisa par sa coquille auriforme imperforée, à spire proéminente, avec une côte transversale et tuberculeuse sur le dos : l'ouverture est entière, ample, plus longue que large , et le bord droites! aussi élevé que le bord columellaire. L'ani- mal est inconnu, et M, Deshayes pense avec V . 106 STO raison que jusqu'à ce qu'on ait pu l'observer et le comparer avec celui de la Slomalelle, «n peut réunir les deux genres, qui ne diffè- rent guère que par la cote saillante de celui- ci. L'espèce type, St. phymolis, est une co- quille rare , très brillante et nacrée , de la mer des Indes : sa longueur est de 17 milli- mètres. Elle zvait été classée par Chemniiz, "vec les Haliotides, sous le nom de Haliotis imperforata, parce qu'en effet elle ressemble assez par sa forme à une Haliotide non per- cée de trous. Une deuxième espèce, longue de iJ5 millimètres, St. obscurata, s'en dis- tingue parce qu'elle est moins bombée et dépourvue de nacre. Brocchi a aussi classé dans ce genre une coquille fossile du terrain tertiaire, qui présente, au contraire, tous les caractères des Cabochons. (Duj.) STOMATELLE. moll. — Genre de Gas- téropodes pectinibranches de la famille des Turbinacés, établi par Lamarck, qui le clas- sait avec les Haliotides dans sa famille des Macrostomes. La coquille est nacrée, orbi- culaireou oblongue, auriforme, imperforée, avec l'ouverture entière , ample, plus longue que large, et le bord droit évasé, dilaté, ou- vert. L'animal, décrit, pour la première fois, par MM. Quoy et Gaimard , est ovale- oblong, déprimé, à pied large, quelquefois frangé sur les bords. Sa tête, large et apla- tie, porte une paire de grands tentacules , à la base desquels se voient des pédicules oculifères , et entre lesquels se trouvent sur la tête deux appendices frangés. La cavité branchiale est simple, non fendue, et con- tient à gauche une grande branchie compo- sée de deux feuillets presque égaux. L'anus est à droite. Chez quelques espèces, le pied porte un opercule rudimentaire corné multi- spiré. L'espèce type , St. imbricata, longue de 38 millimètres, se trouve près de l'île de Java. On en connaît six autres espèces, un peu plus petites, habitant également les mers des pays chauds. (Duj.) STOMATES. BOT. — Lorsqu'on examine au microscope un lambeau d'épiderme ar- raché de la surface d'une feuille ordinaire, on ne tarde pas à y remarquer, disséminés çà et là, des sortes de petits appareils qui se distinguent nettement au milieu du réseau dessiné par les cellules épidermiques. Cha- cun d'eux se montre sous un faible grosi^is- eemeni, comme une sorte de petite tache STO bien limitée ou comme un point plus ou moins arrondi, plus ou moins elliptique; sous un grossissement plus fort, son orga- nisation se révèle, et l'on découvre qu'il est formé d'une petite aréole allongée, bordée de deux cellules en croissant qui se regar- dent par leur côté concave. Pour emprun- ter aux objets usuels une comparaison qui fasse mieux comprendre celte structure, chacun de ces appareils microscopiques res- semble à une boutonnière, avec sa bordure formée de deux moitiés en regard. C'est lu ce que Link avait nommé en latin Sloniata (de (TTo'fxo, bouche), mot que De Candolle a transporté dans notre langue, et qui main- tenant est adopté exclusivement parmi nous. La découverte des Stomates remonte à Gre\v,qui lésa figurés, fort imparfaitement, il est vrai; depuis cette époque, ils ont été observés par un grand nombre de botanistes, qui leur ont donné successivement plusieurs dénominations différentes. Guettard les a appelés glandes milliaires , nom qui a été modifié plus tard en miliaires. H. B. de Saussure, dans son écrit Sur l'écorce des feuilles, les a nommés glandes corticales ; Hedwig leur a donné le nom de Pores ex- halants {Spiracula ou Pori exhalantes); Rudolphi, celui de Pores de l'épiderme; M. de Mirbel, celui de grands Pores, Pores allongés; de la Méthérie, celui de Glandes épidermoidales ; De Candolle les avait nom- més d'abord Pores corticaux, et c'est seule- ment plus tard qu'il a emprunté à M. Link la dénomination de Stomates, que le savant allemand a cependant abandonnée dans ses derniers ouvrages. Parmi ces nombreuses dénominations, on voit que la plupart sont basées sur l'idée que ces petits organes sont de nature glanduleuse, bien que celte idée ne repose sur aucune observation bien pré- cise et que les sécrétions qu'on a cru d'a- bord pouvoir attribuer aux deux cellules arquées de certains stomates ne paraissent pas leur appartenir en réalité. C'est encore d'après cette même idée que M, Rob. Brown , dans l'un de ses derniers écrits {Supplemerttum primum, etc., exhibens Pro- leaceas novas, 1830), donne aux Stoniates le nom de Giandulœ cular.eœ, et que les savants allemands les désignent, en géné- ral, sous celui de Hauldrusen , réservant quelquefois pour l'ouverture même du STO stomate celui de Spallœffnungen , qu'ils appliquent aussi par eiiension à l'ensemble du Stomate. Pour prendre une idée complète de l'or- ganisation des Stomates, il ne suTQt pas de Jes regarder avec soin par leur face exté- rieure ou intérieure, sur des lambeaux d'épiderme arrachés à des feuilles; il faut encore en faire des coupes verticales. Pour cela, on enlève des lames très minces de feuilles, perpendiculairement à le ir surface. On arrive toujours par là à couper quelques Stoiiiaies dans la direction voulue. On re- connail ainsi que ces petits organes ont des rapports de position assez variables avec la lame épidermique. Dans le plus grand nom- bre des cas, les deux cellules stomaliques sont a peu près sur le même plan que l'épi- derme lui-même; rarement elles s'élèvent un peu au dessus, de telle sorte que le Stomate forme ou surmonte une sorte de petit mauielon ; plus souvent, au contraire, elles sont situées dans un enfoncement plus ou moins prononcé. C'est surtout dans ce dernier cas qu'on observe les dispositions les plus remarquables. Ainsi, chez les Protéa- cées, les cellules stomatiques se trouvent au fond d'une fossette, d'une sorte de petit puits dont la profondeur égale l'épaisseur de l'épiderme , et la dépasse même , la couche superficielle des cellules épider- miques se relevant tout autour de l'orifice en une sorte de rebord saillant ou de Mar- gelle {Voy. H. MohI , Ueber die Spallœf- fnungen auf d. Blœt. d. Proleaceen; Ver- misch. Schrif., pag. 243). Un autre fait très curieux sous ce rapport est celui du Lau- rier-rose, chez lequel la face inférieure des feuilles présente un grand nombre de fos- settes à orifice un peu resserré, hérissées de poils entre lesquels se trouvent de très petits Stomates. Généralement les Stomates se montrent disséminés sans ordre a la surface de l'épi- derme. Sur une même feuille , on les voit plus rapprochés en certains points, plus espacés en d'autres. Cependant, même dans ce cas, on remarque qu'ils se trouvent tou- jours dans l'intervalle des nervures, et, par conséquent, sur les portions purement parenchymateuses des feuilles. Chez quel- ques dicotylédons, particulièrement chez les Saxifrages, les Crassula'cées, etc., on les STO 107 voit ramassés par places, leurs groupes pro- duisant parfois des sortes de taches visibles à l'oeil nu; ils manquent complètement dans tout l'espace intermédiaire. Dans beau- coup de Monocotylédons et chez les Coni- fères, où les cellules de l'épiderme sont dis- po.sées en séries longitudinales, les Stomates affectent également une disposition par séries. On remarque même quelquefois que ces lignes de Stomates sont séparées par des bandes plus ou moins larges dans lesquelles ils manquent entièrement. C'est spécialement sur les feuilles et les organes foliacés verts que se trouvent les Stomates. On a même cru pendant long- temps qu'ils manquaient chez tous les végé- taux dépourvus de couleur verte, comme les Lathrœa, les Orobanches, etc. On sait aujourd'hui que, parmi ces végétaux colorés, ceux que nous venons de nommer présen- tent des Stomates bien conformés, tandis que d'autres en manquent (il/onotropa, etc.); de plus, on a signalé l'existence de ces petits organes sur les parties colorées de certaines fleurs, même sur des pétales de teintes brillantes; mais ce sont là des faits purement exceptionnels. Sur les feuilles vertes elles-mêmes, la distribution des Stomates diffère généralement à la surface supérieure et à l'inférieure. Ainsi, dans la plupart des végétaux ligneux, ils abondent à la face inférieure des feuilles, tandis qu'ils sont rares ou qu'ils manquent même tout- àfait à leur face supérieure. Au contraire, la majorité des végétaux herbacés en pos- sède une quantité a peu près égale sur les deux faces. Les végétaux submergés en sont entièrement dépourvus, et une sorte de transition est établie, entre ces végétaux er les plantes qui vivent dans l'air, par les Nymphœa, dont les feuilles nageantes ne portent de ces petits organes que sur leur face supérieure en contact avec l'air. Le nombre des Stomates varie beaucoup à égalité de surface, sur les feuilles de di- verses plantes. De plus, leurs dimensions sont d'ordinaire en relation avec leur abon- dance. Généralement, plus les Stomates sont rares , plus leurs proportions sont considérables, et réciproquement. Voici quelques chifl'res empruntés à un travail remarquable de Krocker, qui suffisent pour fixerlesidéesàcetégard.Cesavanrn'a trouva 108 STO lur les feuilles du Pinus halcpcnsis, dans une ligne carrée de surface, que 19 Stomates; mais leur longueur était de 0,037 de ligne. Sur VAbies picea leur nombre était de 25, et leur longueur de 0,021 de ligne. UAs- clepias curassavica en a présenté 1,000 par ligne carrée; mais leur longueur n'était que de 0,016 de ligne. Le Nymphœa cœrulea en avait 2216 pour la même surface, et leur longueur n'était que de 0,012 de ligne. Enfin, les feuilles du Solanum sanclum onl montré par ligne carrée 3,116 Stomates, dont la longueur était de 0,01 de ligne. Au reste, il ne faudrait pas attribuer à ces chiffres une valeur trop absolue, en raison des variations nombreuses que les feuilles paraissent présenter sous ce rapport. Pour donner une idée de ces variations, il suffira de faire observer que M. Al. de Humboldt a compté 55 Stomates par ligne carrée sur des feuilles d'Agave, tandis que Krocker y en a trouvé 130, diflérence qui s'élève plus haut que du simple au double. En général, les feuilles charnues possèdent de grands Stomates peu nombreux proportionnelle- ment; au contraire, les feuilles coriaces en ont un grand nombre de très petits, et le terme intermédiaire est formé par les feuilles membraneuses ordinaires. La forme des Stomates est sujette à des variations assez nombreuses, mais qui se réduisent toutes à un raccourcissement et un allongement plus ou moins grands. Ainsi les uns sont presque circulaires, tan- dis que la plupart sont ovales ou elliptiques, et que d'autres, en assez petit nombre, sont étroits et allongés. On remarque même souvent à cet égard des différences notables sur la même feuille et sur des Stomates voisins. Les deux cellules en croissant qui for- ment le Stomate renferment des grains de chlorophylle en plus ou moins grande quantité; c'est même l'un de leurs carac- tères les plus saillants lorsqu'on les exa- mine sur un lambeau d'épiderme dont les cellules sont toujours dépourvues de ma- tière verte. Un cas beaucoup plus rare est celui où elles renferment de la fécule. Meyen en a rapporté un, et j'en ai faif, con- naître un autre chez un Orobanche. On a discuté pendant longtemps la ques- tion de savoir si l'espace compris entre les STO deux cellules arquées des Stomates , ou ce qu'on a nommé leur Osliole, est une véri- table ouverture, ou simplement une aréole bouchée par une membrane. Cette dernière opinion a été soutenue par des observateurs du mérite le plus éminent, notamment par Meyen, MM. Mirbel, Rob. Brown, etc. Mais ces savants eux-mêmes ont à peu près tous renoncé à cette manière de voir, et aujour- d'hui la perforation des Stomates est un fait admis généralement dans la science, et qui résulte d'un nombre considérable d'ob- servations démonstratives. Au dessous des Stomates, le tissu des feuilles se disloque, en quelque sorte, et laisse un vide ou une chambre aérienne que l'ostiole fait communiquer avec l'atmo- sphère, tandis que, d'un autre côté, les méats inter- cellulaires du tissu foliaire s'ouvraiil sur ses côtés mettent le tissu du Mésophylle en relation avec l'air. On com- prend dès lors l'importance des Stomates pour l'accomplissement des phénomènes de la vie végétale, particulièrement pour la respiration et la transpiration. C'est, en effet, à ces deux grands phénomènes, et surtout peut-être au dernier, que les Sto- mates se rattachent directement. Ils peuvent en régler l'accomplissement suivant que leur ouverture reste béante ou se ferme. Aussi les voit-on largement ouverts à la claleur et dans les heures les plus sèches d? la journée, aux moments où la transpira- lion a toute son activité, tandis qu'ils pa- raissent se fermer sous l'action de l'humi- dité amenée par la nuit, lorsque la trans- piration est entièrement ou presque entière- ment suspendue. L'organogénie des Stomates a été étudiée dans ces dernières années par divers obser- vateurs. A sa première apparition, chacun d'eux se présente comme une cellule géné- ralement plus petite que celles de l'épi- derme, et renfermant dans son intérieur une matière d'apparence mucilagineuse et organisable. A mesure que la cellule gran- dit, cette matière semble se ramasser selon une ligne longitudinale médiane. Bientôt on dislingue .sur celte même ligne une cloi.son longitudinale, et en même temp» le contour externe du Stomate s'arrondit. Enfin la cloison se dédouble dans son mi- lieu de manière à donner naissance à l'a- STO réole médiane ou à Tostiole, et dès lors le Blomale est complètement formé. (P. D.) STOMATIA. MOLL. Voy. stomate. •STOHIATOPLATVPODES OIS. -Dans Ja méthode ornitholoi^iqiie de Ritgen , ce nom s'applique à une grande division qui correspond en grande |)artie à l'ordre des Palmipèdes des auteurs. (Z. G.) *STOMATOPOUE. polyf. —Voy. sïro- JIATOPORA. STO:\lATOPTEROPHORES. moll. — Dénomination employée par M. Gray pour désigner les Mollusques Ptéropodes. *STOMBLiS (cTToV-Ço?, tumultueux). REPT. — Genre de Batraciens créé par Gravenhorst (/sis, 1823) aux dépens du groupe naturel des Crapauds, et comprenant deux espèces que MM. Duméril et Bibron placent dans le genre Ceratopiirvs. Foi/, ce mot. (E. D.) STOMEIMCÉPHALE. térat. — Syn. de Stomoccphale. *STOMÏAS (î-ou'ot;, qui a une grande bouche), poiss. — Cuvierétablit,sousce nom, un sous genre des Brochets, et lui assigna j),)ur caractères principaux: Un museau très court ; une gueule fendue jusque près des ouïes; des opercules réduits à de petits feuillets membraneux ; les maxillaires fixés à la joue. Les intermaxillaires, les palatins et les mandibules sont armés d'un petit nom- bre de dents longues et crochues; de petites dents semblables se trouvent sur la langue. Le corps est allongé; les ventrales sont tout à fait en arrière; la dorsale est op- posée à l'anale, sur l'extrémité postérieure du corps. M. Risso a trouvé deux espèces de Stomias dans la Méditerranée: l'une, YEsox boa, n'a point de barbillons; l'au- tre, le Slomias barbalus, en a un très long. (E. Ba.) STOMIDE. i57omîs(crToV«, bouche), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères penta- mères, tribu des Carabiques simplicimanes, établi par Clairville (Entomologia helvelica, t. Il , p. 6 ), adopté par Latreille, Dejean et Hope, etc. Ce genre renferme 2 espèces : la S. pumicalus Pz. et Rosb-atus Duf. La 1" se trouve en France et aux environs de Paris, sous des pavés à demi enfoncés dans la terre, et la 2* en Styrie. (C.) STOMOBLEPHARÉS. infos. — Troi- sième ordre des Microscopiques ou Infu- ioires dans la classification de Bory St-Vin- STO 109 cent. Cet ordre comprend les deux familleâ des Urcéolariées et des Thikidées. (Doj.) ST0:»I0IÎRACI1I0TA et STOMOBIÎA- CilILM. ACAL. — Genre de Méduses établi par M. Brandt, dans son prodrome, sous le premier nom, que cet auteur a changé plus lard pour celui de Stomobrachium. Ce genre, qui fait partie de la famille des Equorides, est caractérisé par des tenta- cules nombreux autour de l'ombrelle, qui est lenticulaire, et par des appendices ou pro- longements de la cavité stomacale en forme de canaux. Mertens, qui seul a vu et décrit l'espèce type. St. lenticulare, iui allnbuc en outre plusieurs lobes irréguliers ou bras raccourcis autour de la bouche; mais cette particularité incomplètement observée fait penser que celte Méduse devrait être repor- tée dans une autre fajuilie. M. Brandt lui- même dit que ce genre intermédiaire entre les Equorées et les Mésoiiémes se rapproche en quelque sorte davantage encore des Au- rélies : M. Lesson admet le genre Slomo- brachiota dans sa tribu des Océanidées, qui fait partie de son 2^ groupe des Océanides ou Méduses vraies. Le St. lenticulaie, large de 40 mill., a été trouvé près des îles Ma- louines. (Duj.) STOMOCÉPHALE , STOMOCÉPIIA- LIE. térat. — Genre de monstres CyclO' céphaliens. Voy. ce mot. STOMODES(aToy.a;<îyi;, doutla boucbcesl ample), ins. — Genre de Coléoptères létra- mères , famille des Curculionides gonalo- cères , division des Cyclomides , créé par Schœnherr {Disposilio melhodica, p. 188; Gênera et sp. Curcullo. syn., t. 11, p. 510; VU, 1, p. li.*)), qui le compose des 3 es- pèces suivantes : S. rolularius , gyrosicollis et rudis Schr. La 1'* est originaire de Cri- mée, la 2* de la Dalmatie et des environs de Constanlinople. • (C.) * STOMOPIVELSTES (^roVa ; bouche ; TtvEvo), je respire), échin. — Un des genres que M. Agassiz indique dans le groupe nom- breux des Oursins (Agass., Monogr. Echin., 4* livr., 18il). (G. B.) STOMOTECHIUM. bot. ph. — Genra très peu connu, de la famille des Borragi- nées ou Aspérifoliées, proposé par Leîimann (in Goelt. Gesel. Anz., 1817; Asp., p. 395) pour un sous-arbrisseau du cap de Bonne- Espérance , à petites fleurs bleues, qui res» ÎIO STO gemble par le port à un Lobostemon , avec des caractères assez analogues avec ceux des Anchusa et Symphylum. Cette plante a reçu le nom de . papillosum Lehm. (D.G.) STOMOXE. Slomoxys (o;,quia les formes épaisses et raccourcies), ms. — Genre de l'ordre des Coléoptères subpentamères, tribu des Alticites, proposé par nous et adopté par Dejean, qui y rapporte six espèces, dont cinq sont originaires de l'Amérique équi- noxiale et une de l'Amérique septentrio- nale, savoir: S. sculellaris, ferruginca 01., hœmatina , inlermedia , tenella et mcla- nophlhalma Dej. (C) *STRABOiVlE. Slrabonia (dédié au cé- lèbre géographe Strabon). bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des A>lé- roïdées, établi par De Candolle (l'rodr., V, p. 481 ) pour VInula gnaphalodes Vent., herbe annuelle, de Perse, couverte de poils blancs, laineux, abondants. Cette plante & reçu le nom.de S. gnaphalodes DC. (D. G.) *STKACHIA. INS. — Genre de la tribu des Scutellériens, groupe des Pentatomi- tes, de l'ordre des Hémiptères , établi par Hahn. (Wanzenart Inseklen) aux dépens du genre Pentatoma. Ou rapporte à celle di- vision les S. limbala ( Ciinex limhalus Fabr.), S. crucigera Hahn. , S. hisliionica Hahn., etc. (Hl.) *STRACnYBOTRlS. bot. cr.— Genre de Champignons, de la famille des Hypho- mycètes , établi par M. Corda. M. Lé\eillé le rapporte à ses Trichosporés-Céphalospo- rés, tribu des Phycocladés à spores cloison- nées. (M.) STRAHLITE et STRALITE (du mot allemand slrahl, rayon), min. — Syn. d'Am- phibole actinote. (Del.) STRAMOINE. Slramonium. bot. pu. — Voy. DATURA. *STRAMOIMTA. moll.— Genre proposé par M. Schumacher pour quelques espèces de Pourpres (P. hœmastoma , P. serlum), mais dont les caractères ont peu de va- leur. (Duj.) *STRANGALIA (aToayyjXiâ, corde torse). INS. — Genre de l'ordre des Coléoptères sub- pentamères, tribu des Lepturètes angusti- cerves, créé par Serville (àttM. de la Soc. entomol. de France, t. IV, p. 220), adopté par Mulsant et par Dejean Quatorze espèces eut 112 STR élé rapportées à ce genre, paniii lesquelles nous citerons les S. annularis et luleicornis F. Dis de ces espèces sont originaires d'A- mérique ; trois, d'Europe ; et une est propre à l'Asie et à l'Europe. (C.) *STRAIVGALîODES {oTpy.yyay.i,iS-ni, tor- tueux). INS. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères tétramères, division des Cléonides, établi par Schœnherr {Gen. et spec. Curcu- lion., syn., t. 6, 2) sur une espèce du Chili , le S. albosquamosus Sch. (C.) *STRAIVGM {orp-xy/oi;, tordu), polyp. — Genre rapporté avec doute aux Spongiaires (Nardo, Isis, 1838). (G. B.) *STRA\ VOESIE. Slranvœsia (nom d'hom- me). EOT. PH. — Genre de la famille des Pomacées formé par M. Lindiey (Bof. Beg., lab. 1936 ) pour un arbre du Népuul , si- gnalé en premier lieu par M. Waliith sous le nom de Cralœgus glauca. Le caractère le plus saillant de ce genre est son fruit cap- sulaire osseux et fragile, renfermé dans le tube calycinal. L'espèce unique est le 5. glaucescens L\nd\. (D. G.) *STP»ATEGUS {slralegus, commandant général), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères , tribu des Scarabéides xylophiles, proposé par Kirby et adopté par Hope. Ce genre renferme les cinq espèces suivantes : S. Semiramis , quadrifoveatus , oblongus P.-B., et rcclicornis Kirby. (C.) STSIATES Ef STRATIFICATÏOIV. géol. — Voy. TEHHAINS. STIIATIOME. Stratiomys (urpo-tur/jç, soldat; ^j.vca, mouche), ins. — Genre de Diptères de la famille desNotacanthes, tribu des Stratiomydes, créé par Geoffroy (Ilist ^ius Ins., 1764) ctadopté par les entomologistes modernes, qui l'ont considérablement res Ireint. On connaît une dizaine d'espèces de ce genre, propres à diverses coiiiroes do l'Eu- rope et qui se trouvent généralement sur les fleurs. Le type es t le Stbatiome caméléon, Stra- tJomysf;/iamœ?eo»Fabr.,Meig.,Macq. (Iv D.) STllATIOMYDES. Slraliomydœ Leach., Slraliomydes Latr. ins. — Tribu de l'ordre ries Diptères, de la famille des Notacaiilhes, rréée par Lalreille [Hisl. nat. Crust. et Ins., •< 802) et adoptée par tous les entomologistes. I>es Stratiomydes ont pour caractères : Corps ordinairement large; lèvre supérieure échan- crée; soies maxillaires paraissant ordinaire- DiP.iU nulles; palpes insérés sur la base de [ STR la trompe; troisième arliile des niitennes le pli.'s souvent à cinq ou six anneaux, !a dernier terminé par un style ; yeux à fa- cettes plus grandes dans la moitié supérieure que dans l'inférieure; abdomen déprimé, souvent arrondi; nervures des ailes peu dis- tinctes , n'atteignant pas habituellement l'extrémité. Les Stratiomydes, par leur or- ganisation, doivent être placés à la fin des Notacanthes : ils vivent Jiabituellement sur les fleurs et se nourrissent des sucs des nec- taires ; quelques espèces ne se posent que sur le feuillage. Toutes les larves ont la tête écailleuse et se transforment en nymphes dans leur propre peau, qui conserve sa forme première: quelques unes, telles que celles des Stratiomes et des Odonlomes, etc., sont aquatiques et diffèrent pour la forme; d'au- tres, comme celles des Ephippinus, parais- sent se développer dans le bois pourri, et il en est enfin (Sargues) que l'on a observées dans les bouses de vache. M. Macquart comprend dans celte tribu les genres Pii'Iocère, Acanlhine, Cyphomyie, Slraliome , Odonloms , Oxycère , Ephippie, Rapliiocère, Dicranophore , Plalyne, Cyclo- gastre. Chrysochlore, Euducèie, Acrochœte, Sargue, Chrysomo, Pachygaslre, Nemolèle. Voy. ces mots. (E. D.) STRATIOMYS. ins. — Voy. stratiome. STRATIOTE. Stratiotes. bot. pu. — Genre de la famille des Hydrocharidées , établi par Linné sur une plante vivace, sto- lon ifère, remarquable par sa forme générale analogue à celle de diverses Broméliacées. Le SruATioTE faux-aloès , Strcdioles aloides Lin., la seule espèce du genre, semble, par sa forme générale, un représentant isolé des monocotylédones tropicales. Il est commun dans les fossés et les canaux de la Belgique et de la Hollande , sur l'eau desquels il flotte librement. Il en existe quelques pieos dans les étangs de Meudon , près de Paris ; mais ils y ont été jetés , à la date de quel- ques années. (D. G.) *STRAUZIA (Straus-Durckhein, anato- miste français), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, tribu des Muscides , division des Myodines , créé par M. Robineau-Desvoidy {Essai sur les Myod., 1830) pour une es- pèce de Philadelphie { S. inennis Rob.- Desv.). (E. D.) STRAVADIUM. bot. pu. — Ce genre de STR la famille des Myrtacées, tribu des Bar- ringloniécs , formé par Jussieu {Gênera, p. 326) , adopté par De Caiidoile {Prodr., 111, p. 289), etc., et dont le nom avait été modiflé sans motif par Persoon en celui de Slravadia, est considéré par M. Endiicher comme un simple sou-s- genre des Barring- tonia Forst. (D. G.) *STIîAVOL.«:MA. infus.— Genre d'In- fusoires établi par Bory Saint-Vincent dans son ordre des Trichodés, pour une espèce marine décrite par O.-F. MuHer sous le nom de Trichoda melUea. Cet infusoire a le corps oblong , cilié, le cou dilatable en une membrane sinueuse, et terminé par un renflement globuleux cilié. (Duj.) *STUEBA[\1THLS. bot. ph.— Genre pro- posé par Rafinesque dans la famille des Ombellifères, tribu des Saniculées, pour une plante de l'Amérique du Nord qui n'a été observée que par lui , et qui se place à côté des Eryiigium. (D. G.) STIIÈIÎLE. Strebla {,TrptS\i--, recourbé). INS. — Genre de l'ordre des Diptères, famille des Pupipares, tribu des Coriaces, créé par Wied {Analect. ent., 1824). On n'en con- naît qu'une seule espèce , le S. vesper- tUionis Wied , Maq., qui se trouve dans l'Amérique méridionale sur les Chauves- Souris. (E. D.) *STREBLOCARPE.S<»-e6?ocarpus(aTp£- 6>ôs, tortueux; xapnôi, fruit), bot. ph. — Genre de la famille des Capparidées formé par M. Arnott, par démembrement des ]\lœ- rua, pour des arbustes de l'Afrique et de l'Asie tropicale. On connaît quatre espèces de ce genre, et parmi elles l'espèce type est le S. angustifolia Endiic. {Mœrua anguslifolia, FI. Seneg., t. I, p. 29, tab. 8) (D. G.) *STKEBLOCAULIl!M. bot. cr.— Genre de Champignons, de la famille des Hypho- rnycètes, établi par Chevalier. M. Léveillé le classe dans ses Trichosporés-Céphalospo- rés, tribu des Oxycladés, section des Botry- tidés à spores continues. (M.) *STREBLOCERA (cttpeQoç, tortu ; x/paç, antenne), ins. — Genre de la famille des Bra- conides, tribu desichneumoniens.de l'ordre des Hyménoptères , établi par M. Weslwood {Intr. of Ihe modem classif. of Ins.) sur quelques espèces dont les antennes sont soudées avec le premier article un peu con- tourué. les derniers articles très courts. STR ii: et les ailes ayant deux nervures droites, nt limitant point de cellules cubitales. (Bl.) *STRE]BLOUIIIZA, Endiicher (aTpse;io'ç, sinueux; pi'Ç», racine), bot. ph. — Synonyme deC/ian indique, sous cette dénomination, un genra de Lépidoptères nocturnes, de la tribu des Bombycides. (E. D.) *STRECKERA. bot. ph.— Genre proposé, dans la famille des Composées-Chicoracées, par M. Schuitz (Flora, 1834, p. 483) pour des Thrincia., parmi lesquels le plus remar- quable est le Thrincia luberosaDC. Ce geme n'a pas été adopté. STRELET. poiss. — Nom vulgaire du Petit-Esturgeon ( Acipenser Rulhenus L., pygmœus Pall. : Elops et Acipenser des an- ciens). (G. B.) STRELITZIE. Strelilzia (dédié à une reine d'Angleterre, de la maison de Mec- klembourg-Strelilz ). bot. ph. — Genre de la famille des Musacées , formé par Banks pour de magnifiques plantes du cap de Bonne-Espérance, à feuilles radicales très grandes, distiques, longuement pétiolées; à fleurs grandes et brillantes, sortant de l'ou- verture d'une grande spalhe monophylle, ployée en bateau, qui termine obliquement une hampe couverte par des gaines folia- cées. Ces fleurs ont: un périanthe à trois grandes folioles externes d'un jaune orangé des plus brillants, les deux latérales symé- triques, l'antérieure carénée, et trois fo- lioles internes d'un très beau bleu, les latérales symétriques entre elles et assez analogues de forme avec les trois externes, connées entre elles, acuminées, embrassant les organes reproducteurs, la troisième petite et concave; 5 étamines seulement, la pos- térieure ayant avorté; un ovaire adhérent, à 3 loges multi-ovulées, surmonté d'un stylo filiforme et d'un stigmate à 3 branches li- néaires. Le fruit est une capsule à 3 loges et 3 valves. — La plus connue des espèces de Strelitzies est la Strelitîie de la Reine, Slrelilzia lîegina Ait. ( Heltconia Bihai J. Mill.), aujourd'hui assez répandue dans les serres et qui fut introduite pour la première fois au jardin de Kew, par Banks, en 1773. C'est l'une des plus belles plantes connues, 8 H4 STR (Voy. l'ollas de ce Dictionnaire: botanique; ■ONOCOTïLÉDONES, pi. 16). Elle s'élèvc de 1"" à •1° iOcenlim.; ses feuilles distiques, d'un tissu consistant et presque coriaces, sont ovales, oblongues, longuement péiiolées.De saspalhesortentSou 10 grandes fleurs dont le jaune orangé et le bleu ont une beauté et un éclat que la peinture ne peut rendre. Celte magnifique espèce fleurit facilement dans une serre tempérée ou chaude. On la multiplie par division des pieds. Dans ces derniers temps quelques autres espèces du même genre ont été également introduites dans les jardins. Les plus curieuses d'entre elles sont la Strelitzib farineuse remar- quable par l'espèce de matière farineuse qui recouvre ses feuilles , et la Strélitzie a FEUILLES DE JONC dout Ics feuilles sont géné- ralement réduites à leur péliolc. (P. D.) ♦STREMPÉLIE. Strempelia. bot. ph.— Genre de la famille des Rubiacées-ColTéacées, tribu des Psychotriées, formé par M. A. Richard (Mém. soc. hist. nat. de Paris, t. V, p. 180) pour un arbuste de la Guiane, voisin des Caféiers. Cet arbuste est le S. guianensis A. Rich. (D. G.) STRENES ( dTpïivt'î, d'une voix aigre et perçante). iNS. — Genre de l'ordre des Co- léoptères tétramères, famille des Curculio- uides gonatocères et division des Erirbinides, établi par Schœnherr (Gen. et spec. Curcul., syn.^ t. III, p. 510; VU, 2, p. 443), et qui a pour type le 5. selulosus, espèce trouvée aux environs de Rouen. (C.) SXRENIA {Sirenia, nom mythologique). INS. — Duponchel (Hist. nat. des Leptdopt. d'Eur., IV, 1829 ) désigne sous ce nom un genre de Lépidoptères Nocturnes qu'il pla- çait d'abord dans la tribu des Géomètres, et que plus lard {Cat. méth. Lép., 1844 ) il mit duns celle des Phalénides. On en cite deux espèces, dont le 5. clalhrania H., qui se trouve dans toute l'Europe, est la plus connue. (E. D.) *STREPERA, ois. — Nom lalin du genre Remi/ewr, dans la méthode de M. Lesson. *STREPUIU1\I. bot. ph. — Genre de la 'aniille des Graminées, tribu des Panicées, ;réé par Sthrader pour un gramen gazon- nantdu Brésil. Cette espèce est le S. disli- chophyllum Schrad. (D. G.) * STREPnOCl'STIS (cjTpeVw, contour- ner ; xiîffTts , vessie ;. bot. cb. — Genre de STR Desmîdîëes, synonyme du genre Euaslrum de M. Ehrenberg , et , par conséquent , du genre Cosmarium de M. Corda ( Corda , Alman. Carlsb., 1839). (G. B.) ♦STREPHOPTERIS. bot. Foss.— Genre de Fougère fossile établi par Presl dans le second volume de l'ouvrage de Sternberg , mais d'après un échantillon si incomplet et si mal figuré qu'il est difficile d'en appré- cier les caractères. Ce genre ne comprend qu'une espèce, Str. ambigua. Celte plante, dans notreclassificaiion, serait un Pecopteris en fructification , imparfaitement conservé et voisin du Pecopteris hemitelioides. Celte plante provient des mines de houille de Bohême. (Ad. B.) *STREPSAPTODACTÏLI. ois. —Sous ce nom, Ritgen a établi, dans l'ordre des Rapaces, une famille qui correspond à celle des Strigidœ de Swainson, et qui comprend, par conséquent, tous les oiseaux de proie nocturnes. (Z. G.) *STREPSIALIS. otB. — Nom générique latin, dans llliger, des Tourne-pierres. *STREPSICHROTES (^rpcj'ç, contour- nement ; xp^'ï» corps), rept. — Subdivision primaire des Ophidiens, d'après M. Ritgen (Nov. ad. nat. Cur., XIV, 1828). (E. D.) * STREPSIDURA (arp/^-iç, contourne- ment; ovpa, queue), moll. — Genre de Gas- téropodes du groupe des Pourpres Swains., Treat. Malac, 1840j. (G. B.) *STREPSILAS. OIS. — Nom générique latin des Tourne-pierres , dans la méthode d'Illiger. (Z. G.) STREPSIPTÈRES. Strepsiptera. ms. — Les entomologistes désignent sous cette dé- nomination un ordre de la classe des Insec- tes , caractérisé principalement par le sys- tèmealaire. Dans ce type, les ailes antérieures sont tout à fait rudimentaires, et ressem- blent à de petits balanciers très étroits , mais un peu élargis à l'extrémité; les ailes postérieures , au contraire, sont fort gran- des, membraneuses, et pourvues seule- ment de nervures longitudinales , ce qui leur donne la faculté de se replier en éven- tail : sous ce rapport , elles ressemblent à celles des Orthoptères. Les Slrepsiplères ont des yeux saillants, globuleux et d'apparence grenue , les facettes étant peu nombreuses ei très grandes, comparativement à la dimen- sion de rinsembie de l'organe. Ces lusectef STR . ont une bouche composée de pièces très peu développées, mais libres cependant ; les man- dibules ont la forme de petites lames linéai- res , et elles croisent Tune sur l'autre; les mâchoires sont courtes , et supportent des palpes composés seulement de deux articles. Les antennes des Strepsiplères sont courtes, rapprochées à hur base sur une élévation commune, et présentent un petit nombre de divisions. Les pattes sont presque mem- braneuses, comprimées , avec des tarses dé- pourvus de crochets. L'abdomen est à peu près cylindrique, et ofTre 8 ou 10 anneaux. On connaît peu l'organisation intérieure des Strepsiplères, ces Insectes étant de petite taille, et surtoutd'une raretéqui n'a pas per- mis de poursuivre des investigations qui eus- sent été fort utiles. Cependant M. Siebold, et surtout M. Newport, ont vu le canal intes- tinal. D'après ce dernier observateur, l'œso- phage est grêle; le jabot est fort rétréci à son insertion avec le ventricule chyliBque : celui-ci est d'abord droit, mais il se replie sur lui-même vers l'extrémité. Les larves sont de forme oblongue, munie.? de pattes très développées, ayant surtout des hanches et des cuisses volumineuses et gar- nies d'épines , des jambes et des tarses al- longés, ces derniers étant dépourvus de cro- chets. Ces larves vivent .sous les anneaux de l'abdomen de certains Hyménoptères , tels que des Guêpes, des Polistes, des Andrènes, des Haiictes, etc. M. Newport a publié ré- cemment les observations les plus intéres- santes sur les métamorphoses d'une espèce de l'ordre dont il est ici question. On est très peu fixé encore sur les affi- nités naturelles des Strepsiptères. On les regarde , en général , comme voisins des Diptères; mais des différences considérables dans les caractères des Insectes adultes , et surtout des larves, nous paraissent éloigner beaucoup ces deux types. Rossi, qui fît en Italie la découverte du premier Strepsiptère , crut devoir le ranger dans l'ordre des Hyménoptères, en le dési- gnant sous le nom de Xenos vesparum. Plus tard , M. Kirby, le célèbre entomo- logiste anglais , ayant eu l'occasion d'en rencontrer une nouvelle espèce, l'étudia, et la considéra, avec beaucoup de raison, comme le type d'un ordre nouveau {Trans. of the linnean Society of London» t. IX « 1811). STR 415 Depuis, ces Insectes ont été observés par Jurine(^/ém. del'Acad. de Berlin, t. XXIII), et surtout par les entomologistes anglais, M. Curlis ( //iMS«rat(ons of British Enlomo- logy), M. Westwood ( Trans. of Ent. Soc, t. 1), M. Newport (Trans. o/"t/ie 20oL Soc), M. Newmann (Ent. Magaz.), etc., etc. Aujourd'hui on connaît 12 à 15 espèces de Strepsiptères, observées sur différents Hyménoptères. Elles se répartissent d'une manière naturelle dans quatre genres. Les Xenos, dont les tarses ont quatre ar- ticles, et les antennes trois : le premier très court, le deuxième fort long, et le troi- sième inséré à la base de celui-ci (X. ves- parum Rossi , X. Peckii Kirby, X spheci- darum L. Duf., X. Weslwoodii Templ., X. rossH, etc.). Les Elenchus, dont les tarses ont deux orlicles , et les antennes trois : le premier très court, et les suivants fort grêles insérés de côté {E. Walkeri Curt., E. Templetonii Westw.). Les Stylops , dont les tarses ont quatre articles, et les antennes six: le premier grand , le deuxième très court , le troisième prolongé au côté interne en un lobe allongé, IessuivantsaIlantens'amincissant(S. Kirbyi Leach, S. tenuicorius Leach., S. alerrimus, S. spencei, etc.). Et les Halictophagus, dont les tarses ont trois articles : le premier et le deuxième ar- ticles presque carrés, et le suivant muni d'un rameau allongé (ff. Curlisii, etc.). (Bl.) *STREPSIRHII^S. Slrepsirhini (arpE^/c; , contournement; p'v, nez).MAM. — Et. Geof- froy Saint-Hilaire {Ann. Mus., XIX, 1812) désigne sous ces dénominations une famille de Mammifères quadrumanes comprenant les genres Makis, Tarsier, Loris, Indris, etc. Voy. ces mots. (E. D.) STREPTACHNE. Slreptachne (arpeitT^ç, tordu; «x^n, arête), dot. ph. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Stipa- cées , formé par M. Rob. Brown {Prod. fl. nov. Hall., p. i74j pour un gramen de la Nouvelle-Hollande tropicale, qui a le port d'un Arislida ou d'un Slipa, mais qui se distingue de l'un et l'autre de ces genres parce que l'arête qui termine sa glumelle inférieure est tordue dans sa partie infé- . rieure, mais non articulée. Cette plante est le S. stipoides P Browo. (D. 6.) H6 STR ' •STREPTANTHE. Sl)-eptanlhus{azpe'o; tige). BOT. PH. — Genre de la famille des Asclépiadées, formé par MM. Wight et Arnott pour des plantes volubles de i'inde et des Moluques, généralement pubescentes ou cotonoeuses. M. Decaisne (Prodr., VIII, STR p. 495) décrit six espèces de ce genre, parmi lesquelles nous citerons le S. tomentosum Wight et le S. Daumii D., des Philippines. (D. G.) *STREPTOCERUS {arpenTÔs, Contourné; xf'oa;, corne), ms. — Genre de l'ordre des Coléoptères penlamères, tribu des Luca- nides, proposé par Dejean. Ce genre ne s« compose que d'une seule espèce , le S. spe- ciosus Dej., originaire du Chili. (C.) *STREPT0CI1^TA (:, épi). BOT. PH. — Le genre proposé sous ce nom par Desvaux et adopté par Pa- lisot de Beauvois (Agrost., p. 49) pour une Graminée que ce dernier botaniste avait nommée Slreploslachys hirsuta, rentre com- me synonyme dans le grand g. Panicum. C'est le Panicum Slreploslachys Sprenger. (D. G.) *STREPTOTHRIX. bot. cr. -Genre de Champignons, de la famille des Hyphomy- cètes, formé par M. Corda. M. Léveillé le rapporte à ses Trichosporés-Sclérochélés , tribu des Gyrocèrés. (M.) STRIATELLE. Strialella (diminutif do stria, strie), bot. cr. — (Phycées ) Genre de la tribu des Diatomées ou Bacillariées , établi par Agardli pour une Algue marine parasite très élégante, le Strialella uni- punctata Ag., Fragilaria Lgb. Voici les caractères de ce genre: filament aplati ^ formé de frustules tubulaires, carrés, apla- tis, pédicellés latéralement, fortement striés; endochrome, jaunâtre, rayonnant. Les frus- tules, par la duplication , se multiplient et restent attachés les uns aux autres alterna- tivement par leurs angles opposés, comme cela se voit dans les Diatoma et les Tabel- laria. Cette Diatomée croît souvent en ahon- dance sur certaines petites Algues marines et les couvre de flocons d'un jaune rous- eâtre. (Bréb.) I *STRICHOSA. INS. — Genre de Coléo- ptères subpentamères, famille des Cycliques et tribu des Chrysomélines , proposé par nous et adopté par Dejean (Cat., y édit., p. 421) qui y rapporte les trois espèces sui- vantes : S. aulica, Lacordairei Dej., et ebu- rata Buq. (C.) *STRIDl]L AIVTES. ms.— Latreille dési- gnait ainsi le groupe des Cigales , à cause de la stridulation que font entendre ces In- STR 11*? sectes. Ce mot est synonyme de Cicadides , de plusieurs auteur». Voy. cigale et cic\- DmRs. (Bl.) *STRIDULA1VTIA. iNS. — Synonyme d« Cicadides , employé par M. Burmo;, cône ou strobile; «vOoç, fleur ). bot. PB. — Genre nombreux de la famille des Acanlhacées, formé par M. Blume pour des arbrisseaux, plus rarement des herbes, qui croissent dans l'Asie tropicale. Ces végétaux ont des feuilles opposées; des fleurs assez grandes, bleues, violacées ou blanches, disposées en épis axillaires ou terminaux , accompagnées de bractées et de bractéoles, et dont les principaux caractères consistent dans un calice quinquéparli ; une corolle dont le tube s'élargit peu à peu en un limbe campanule, à 5 lobes égaux ou presque égaux, obtus ou échancrés; 4 étamines di- dynames, incluses, à anthère biloculaire; un ovaire à deux loges bi-ovulées, surmonté d'un style simple et d'un stigmate subulé. Le fruit est une capsule allongée-tétragone à 2 loges et 4 graines discoïdes. M. Nées d'Esenbeck a décrit (Prodr., t. XI, p. 177) 65 espèces de Strobilanihes parmi lesquelles nous prendrons pourexempleleSTROBiLANTHE DE Sabine , S trobilanthes Sabinianus Nées , qui a été figuré dans l'Atlas de ce Diction- naire (Botaniq[je. Dicotylédones, pi. 32), jolie espèce cultivée assez souvent en serre et originaire du Népaul. Ses feuilles sont ovales-acuminées, rétrécies en pétiole, gla- bres, les supérieures en cœur, embrassan- tes; ses fleurs, d'un joli bleu violacé el longues de 3 ou 4 centimètres, forment des épis axillaires et terminaux un peu tachés, et sont accompagnées de bractées orbicu- laires, cunéiformes à leur base. M. Nées d'Esenbeck fait remarquer que cette plante a, parfois, pendant l'hiver, dans la serre, une floraison clandestine et que les petites fleurs anomales qu'elle produit alors sont formées d'un calice coloré, presque bilabié, d'an« tris x»«iUtA r.ornJiw ohloDgue en forme \'i1 STR d'utrîcule obtus, renfermant de petites an- thères, sans apparence de pistil. (P. D.) STROBILE. BOT.— Sorte de fruit agrégé plus communément nommé cône. Voy. cône. ♦STROBILOCAKPE. Strobilocarpus. bot. PH. — Genre de la famille des Sunlalacées formé par M. KIotzsch ( Linuœa, t. XIII, 1839, p. 380) pour un arbrisseau du cap de Bonne-Espérance. F.'espèceuniquedug. estle Strobilocarpus diversifoliusK]olzsch. (D. G.) ♦STROBILOPHAGA. ois. — Nom géné- rique latin des Durbecs, dans la méthode de Vieillot. (Z. G.) *STROBILORACHIS (^rpôÇ.Joç, cône ou strobile; pa'xt;, épine dorsale ou axe), bot. PH. — Genre de la famille des Acanthacées, établi par MM. Link. KIotzsch et Otto {le. pi. , tom. VI, p. ^ 17, tab. 48 ) , pour deux plantes de l'Amérique tropicale , l'une fru- tescente, l'autre herbacée. Les deux espèces du genre sentie S. prismalica Nées , frutes- cent, du Brésil ; et le S. llancheliana Nées , herbacé, de la province de Bahia. (D. G.) *STROBILlJRUS (aTpôS.Ao; , entortille- ment; oûoâ, queue), rept.— M. Wiegmann {Herpet. Mex., 1831) désigne sons ce nom un genre de Sauriens qui doit rentrer dans le groupe naturel des Stellions, et qui est adopté par MM. Duméril et Bibron. Les Slrobilurus ont les plus grands rapports avec les Sienocercus(Voy. ce mot), dont ils ne se distinguent guère que par le manque de dents palatines. On n'en connaît qu'une seule espèce , le S. torqualus Wieg. {loco ciffo5, toupie; x/pocç, antenne). ir>s. — Genre de Coléoptères léiramères , division des Rhyncophorides cryptopygiens, fondé par Schœnherr (Gen. et sp. Curculio. syn.). Ce genre n'est com- posé que d'une espèce, le S. Schuppelii Schr. Elle est originaire de Madagascar. (C.) feXROMBOSIE. Slrombosia (aTpoyffo;, toupie). BOT. PH. — Genre rangé à la suite des Rhamnées, formé par M. Blume {Bijdr., 1154) pour uu grand arbre de Java, le Slrombosia jaianica, Blume. (D. G.) STROMBUS. MOLL. — Voy. strombe. STROMEVÉRIiVE (nom d'bomme). MIN. — Nom donné pur M. Beudant au sul- fure double d'Argent et de Cuivre des mi- nes de Schlangenbeij^ en Sibérie. Voy. sul- fures. (Del.) *STROMIMTE. min. — Le docteur Traill a donné ce nom à un minéral trouvé à Stromness, une de» Orcades, et qui ressent- STR ble beaucoup au carbonate de Strontiane; il est en aiguilles jaunâtres , d'un éclat lé- gèrement perlé, et formé de petites veines dans un schiste argileux. Sa densité est de 3,7. Ce serait un sulfo-carbonate, compose! de quatre atomes de carbonate de Stron- tiane, et d'un atome de sulfate de Baryte. Beaucoup de minéralogistes ne veulent y voir qu'une variété de Strontiane à l'état de mélange avec l.i Baryiine. (Del.) . STROIVGLE. Strongylus{<7Tpoyyvloi;, cy lindrique). helm. — Le nom de Strongle, imposé par Mûller et d'autres naturalistes de la fîu du dernier siècle, à quelques espèces d'Helminthes, est encore appliqué à un nombre assez considérable de ces animaux. Toutefois, quelques Strongles de Mulier et même de Hudolphi ont servi à l'établisse- ment de genres nouveaux, en même temps que de nouvelles espèces ont été découver- tes. M. Dujardin fait connaître, dans son ouvrage sur les Helminthes, leurs caractères principaux. La plupart sont parasites des Mammifères, d'autres vivent dans le corps des Oiseaux ou même des reptiles. L'espèce la plus intéressante, est le Strongle géant, Slrongyius gigas , qui atteint 2 ou 3 déci- mètres de long et quelquefois davantage. Ce ver attaque des Mammifères assez différents entre eux, l'Homme, le Cheval, le Chien, le Renard , le Loup, la Marte, leGlouton, etc. Cependant il est rare. H se loge de préfé- rence dans les reins et y occasionne parfois de graves désordres. (P. G.) *STROi\lGVGASTER (^rpo^yv^o?, rond ; yaa-cnp, venire). ins. — Genre de l'ordre des Diptères , tribu des Muscides, créé par M. Macquart {Dipt. des Suiles àDuff.), pour quelques anciennes espèces de Tachina , puriiculièrement caractérisées par leur ab- domen sphérique et nu. On en connaît trois espèces propres à l'Allemagne; nous cite- rons le S. giotoJa Meig., Macq., qui se trouve aussi en France. (E. D.) *STROI\lG\LIEi\S. helm. — Le genre Strongle et quelques au très constiiuent,d;ins VHelmivUiOlogie de M. Dujardin , une des familles du groupe des Nématoïdes. Celle famille des Sliongyliens coniprend des vers à bouche ronde ou triangulaire, nue ou inerme, et dont les mâles ont deux spicules égaux. Tels sont les S. Eucamplus, Drœlis, Leplodera, Slrongyius et Pseuàalius. (P. G ! STR *STROIVGYLIUilli (!jTpo-/>u).o£t(îo?, arron- di). INS. — Genre tle Coléoptères hétéro- mères, tribu des IJelopiens, établi par Kirby {Trans. Linn., t. Xll, pi. 21, fig. 16) et adopté par M. de Castcluaii. Gegenrea pour types deux espèces du Brésil : les 5. chalco- nolumliy., et laceratum Gr. (C.) , * STROXGVLOCEiMiiOTUS ( arpoyyu- )io5, arrondi ; xf'vtpov, aiguillon), écuin. — Genre dÉchiuides (Brandt, Act. Ac. Pél., .\^T6). (G. B.) *STI10XG1L0C0RIS {U<;, ar- rondi; xopi?, punaise), ins. — Genre de la famille des Mirides , de l'ordre des Hémi- ptères, établi par nous (Wist. des anim. art. Ins., t. 111) sur de petites espèces dont la tête est large, les antennes grêles, les cuisses P'j.'tcrieures renflées, etc. (Bl.) ♦SrnOIMGÏLODEUUS ( arpoyyvXo; , ar- rondi; Supi, cou). INS. — M. Weslwood a établi sous ce nom ( Zoot. Jour., t. V, p. 443) un genre de la tribu des Locusliens, de l'ordre des Orthoptères , sur une seule espèce probablement a l'état de larve, le 5. se ira « iconus W es iw. , provenautde la côte du Malabar. (Bl.) *ST1101\GYL0D0N («rTpoyyvioç, arrondi ; ôJoO;, ôd^vToç, dent), bot. ph. — Genre de la Tamille des Légumineuses Papilionacées, tribu des Érythrinées, établi par M. Vogel (Linnœa, X, pag. 583) pour un arbuste des lies Sandwich. L'espèce type est le Slron- gylodon ruber, Vogel. (D. G.) *STROI>iGYLOMA ( drpoyyuXtofxa , ce qui est en masse arrondie), bot. ph. — De Candolle a proposé sous ce nom {Prodr., ». Vil, p. 52) un genre de Composées- Nassauviacées, très voisin des Triptilion de Ruiz et Pavon, auxquels M. Endiicher {Gê- nera, 2947) le rapporte comme simple section. (D. G.) S 1 ROiVGYLOPTERlIS {) et qui a pour type le S. ochraceus Schr. Espèce de Tasmanie. (C.) *STnOXGYLOS0.11LS, Chevr., Dej. (Cat., 3" éd., p. 431). ins.— Syn.de Cncci- nioriJhus Hope, Laconiaire. (C.) *STRO\GYLOSl'ERME. 5/ron3îyiosper-' nia {aTpoyyv'kot;, arrondi; a-ni'pfj.oL, graine). BOT. PH. — Genre de la famille des Compo- sées , tribu des Séiiécionidées , formé par Lessiiig (Synops., p. 261 ) pour VAnacyclus auslralis, Sieb., qu'il a nommé St. auUrale. M. Bentham en a publié plus récemment une seconde espèce sous le nom de S. rep- lans. Ces plantes sont des herbes de la Nou- velle-Hollande. (D. G.) *STR0INÎG1L0TARSA {^rpoyy^lo^, ar- rondi; -rapcjo;, tarse). INS. — Genre de Coléo- ptères subpe^tainères, famille des Cycliques et tribu des Colaspides, formé par nous et adopté par Dejean qui y rapporte deux es- pèces de Cayenne : les 6', ochreala et libia- lis Dejean. (C.) *STROXGYLOrES [crpoyyv).ôxn;, ron- deur). INS. — Genre de Coléoptères tétra- mères , division des Apostasimérides choli- des, créé par Schœnherr (Gen. el spec. Cur" culion., syn., t. 111, p. 627 ; VllI, 1, p. 74), et qui a pour types trois espèces, les S. lemniscalus, squamans el brachialis Scb. La première et la deuxième sont originaires du Brésil, et la troisième est propre au Mexique. (C.) *STROI\GYLURES (cnrpo^yûîioç, arrondi ; ovpoc, queue), rept. — MM. Duméril et Bi- bron [Erp. gén., V, 1839) indiquent sous ce nom l'une des subdivisions de la famille des Lacertiens, dans Tordre des Sauriens, et comprenant les genres Aporomera, Sal- valor, Ameiva, Cnemidophorus , Dicrodorit Acraiitus, Centroprjx. Voy. ces mots. (E.D.) *STROi\GYLUS{<ïTpo).7vAo?, arrondi). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Nitidulaires , créé par Herbst (Kœfetf t. IV, p. 180), adopté par Hope et par De- jean. (C.) STROIVGYLUS. helm. — Voy. strongle. STROIMTIANE ( de Strontian, nom de lieu). MIN. — Oxyde de Strontium des chi- mistes; l'une des anciennes terres que la chimie moderne a mise au rang des oxydes métalliques. Elle est formée d'un atome de strontium et d'un atome d'oxygène; en poidi de 84,55 de «irootiuin et (le 1 5,25 d'uxy géue, 12 R STR Elle tire «on nom de Strontian, en Ecosse, ob elle a été trouvée, pour la première fois, com- binée avecTacide carbonique, dans un miné- ral appelé Stronlianite, et que l'on a con- fondu pendant long-temps avec le carbonate de baryte. La Slrontiane et la barite ont en- tre elles les plus grandes analogies; ces deux alcalis sont Tun à l'autre ce qu'est la Soude à la Potasse. La Strontiane est plus légère que la Baryte, a une saveur moins caustique, et n'est point vénéneuse : l'eau bouillante en dissout la moitié de son poids. Elle est infusible au chalumeau; mais elle y donne une lumière si éblouissante, que l'œil peut à peine la supporter. On distingue la Strontiane de la Baryte, à ce que les dis- solutions de la première cessent de précipi- ter par l'acide sulfurique , quand elles sont suffisamment étendues, tandis que celles de Baryte précipitent toujours, quelque éten- dues qu'elles soient; on reconnaît encore la première à ce que les Sels de Strontiane ont la propriété de communiquer une belle couleur rouge à la flamme des corps en combuslii)n : c'est ce qu'on observe lors- qu'on fait brûler de l'alcool sur du coton, à la surface duquel on a répandu une cer- taine quantité d'un Sel de Strontiane. La Strontiane est très rare dans la nature, où elle sert seulement de base à deux espèces , la Célestine ou le Sulfate de Slrontiane (Voy. sulfates), et la Strontianite ou le Car- bonate de Strontiane. V. carbonates. (Del) STROIVITIAIVITE. min. —Syn.de Car- bonate de Strontiane. r. CARBONATES. (DeL.) STRONTIUM. CHiM. — Métal extrait par Davy , au moyen de la Strontiane , qui en est le proloxyde. Il ressemble beaucoup au Baryum , et s'obtient de la même manière. Il est plus pesant que Teau et l'acide sulfu- rique, absorbe l'oxigène à une haute tem- pérature, et décompose l'eau à la tempéra- ture ordinaire. On lui connaît deux degrés d'oxidation : le protoxide, qui est la Stron- tiane , et le peroxide, obtenu par M. Thé- nard, en 1818, en mêlant de l'eau de Stron- tiane avec de l'eau oxigénée. (Del.) ♦STROPHADE. Strophades. bot. ph. — Genre proposé avec hésitation par M. Bois- sier ( Ann. des se. natur. , 2* sér. , t. XVI , p, 82), dans la famille des Crucifères-No- torhizées, tribu des Sisymbriées, pour deux plantes du Levant , dont l'une^ connue de STR lui seulement en fruit , l'autre seulement en fleur ; la similitude de port a engagé ce botaniste à les réunir dans un même genre, qu'il regarde comme très voisin des Sisym- bres, surtout des Erysimum, mais qui lui parait eu différer par sa silique indéhis- cente, à valves non carénées, comme chez ceux-ci, ni trinervées comme chez ceux-là, entièrement sans nervures, coriaces et dures. Les deux plantes sur lesquelles repose le genre sont le S. lanceolala, Boiss., de Mé- sopotamie, et le S. lineariSt Boiss., du Laristan. (D. G.) *STROPHALOSIA ((irpcyaioç, vertèbre). UOLL. — Genre de Mollusques bracbiopodes (King., Ann. a Mag. nat., Hist., 1844). STROPHAI^THE.Sfropftanthus(<7Tpo9o;, tordu; oiv9oç, fleur). — Genre de la famille des Apocynacées, formé par De Candolle pour des arbustes pour la plupart sarmenteux, indigènes de l'Afrique et de l'Asie tropi- cale; à fleurs terminales, fasciculées, as- sez grandes, verdâtres, jaunes ou rouges, remarquables surtout par leur corolle en entonnoir, à limbe divisé en cinq lobes, qui se prolongent chacun en une sorte de vrille corolline, fait extrêmement rare dans le règne végétal , et qui a valu au genre le nom qu'il porte. Dans le Slrophanlhus dicho - tomus , DC, cette sorte de queue des lobes de la corolle atteint jusqu'à 5-7 centimètres de longueur. On connaît aujourd'hui onze espèces de Strophanthes. (D. G.) ♦STROPHESIA (^rpoysç, corde), moll. — Genre de Bracbiopodes du groupe des Térébratules (Rafln., Cont. Monogr. Bw.^ 1831). (G. B.) ♦STROPHIDIA ((TTpoSTYI>ES (orpocpoq, tordu;! ). DOT. PH. — Le genre pro^j nom par Elliott rentre, comma' russina îapicida, a le dernier tour aplati, et ne présente pas d'ombilic. (Duj.) STROPUOSTYL oTÛ^o;, Style). posé SOUS ce nom sous-genre, dans les Phaseolus, famille des Légumineuses-Papilionacées. (D. G.) j *STRLCIIIUM. BOT. PH. — Genre ddi P. Browne, synonyme de Sparganophorus, Vaill., famille des Gomposées-Vernoniacées. STRUCTURE. zooL., bot. — Dans les corps organisés, on entend par Structure l'agencement particulier des parties élémen- taires qui concourent à former les organes, la distinction de ces parties et leur défini- tion. Pour les Animaux, cette partie si intéres- sante de l'organisation a été traitée, en par- tie, dans les articles généraux anatomie, ani- maux, PROPAGATION, et dans les articles spé- cialement relatifs aux divers organes; elle sera complétée à l'article tissus. Pour les Végétaux, elle a été exposée dans son ensemble à l'article anatomie végétale, t. I, p. 454. (G. B.) STRUCTURE CRISTALLINE, phys. et MIN. — L'un des caractères qui constituent l'état cristallin, et celui qu'on peut regarder comme fondamental. Les auteurs, qui trai- tent de la cristallisation , parlent presque toujours de la forme, avant de mentionner la structure, sans doute parce que la forme est le caractère le plus apparent; il serait cependant plus rationnel de faire le con- traire. La Structure cristalline peut très bien se concevoir et se rencontrer sans la forme cristalline , tandis que celle - ci n'existe ja- mais que comme conséquence de la struc- ture, dont elle n'est qu'une manifestaiion extérieure. Ce qui caractérise par dessus tout la cris- tallisation , c'est l'arrangement symétrique des molécules dans la masse ; c'est la nature du réseau qu'elles constituent , la figure parliculière des mailles de ce réseau ou des petits compartiments que forment les mo- lécules les plus rapprochées. Celles-ci sont- elles placées à des distances égales les unes des autres dans trois sens perpendiculaires entre eux, elles forment alors dans l'espace un réseau à mailles cubiques, en sorte qu'on pourrait très bien donner le nom de cubique k ce genre de cristallisation. Si, dans deux i2A STR des trois sens , rintervalle moléculaire était le même, et qu'il eût une autre valeur dans la troisième direction , supposée toujours perpendiculaire aux deux autres , !a forme des mailles serait celle d'un prisme droit à base carrée; ou aurait évidemment là une cristallisation d'un autre genre. Si la dis- tance des molécules variait dans les trois sens à la fois, les petits espaces intermolé- culaires auraient la figure d'un parallélipi- pède rectangle , et la cristallisation présen- terait encore un caractère diflerent de sy- métrie. Si les molécules sont placées à des distances égales dans trois directions , non plus rectangulaires, mais obliques et égale- ment inclinées entre elles , elles formeront en ce cas, dans l'espace, un réseau dont les mailles auront la figure d'un rhomboèdre , c'est-à-dire d'un parallélipipède oblique, terminé par des rhombes égaux. On aura encore là une nouvelle espèce de cristallisa- tion appelée rhomboédrique, qui sera parfai- tement définie et caractérisée, et cela indé- pendamment de la manière dont la masse pourra être limitée dans l'espace : on est libre de se la représenter comme indéfinie. L'idée que nous nous faisons ici de la Structure cristalline n'est pas une hypo- thèse gratuite; c'est une véritable notion théorique, tellement liée à l'ensemble des faits qui se rapportent à la cristallisation , que, cette notion une fois admise , tous les faits connus en découlent d'eux-mêmes, et que réciproquement, ceux-ci étant supposés donnés par l'observation , l'idée théorique s'en déduit à son tour d'une façon si natu- relle , qu'elle peut être considérée alors comme démontrée par eux à posteriori. Si , en effet, un corps cristallisé est un assorti- ment symétrique de molécules disjointes, espacées d'une manière uniforme , et com- îosant un réseau continu à mailles paralléli- pipèdiques, il s'ensuit que la masse du corps doit offrir en divers sens des séries paral- lèles de couches planes ou de lames, compo- sées chatuine de files ou de rangées paral- lèles de molécules. Ceci étant provisoirement admis, il en résultera des conséquences qui se traduiront en caractères sensibles, et qui pourront, par conséquent, se vérifier par l'observation directe. Une de ces conséquen- ces , c'est que la masse du cristal doit être traversée, dans une multitude de sens, par STR des fissures planes infiniment étroites, croi- sées ou réticulées, et dont chacune sépare deux 'lames voisines; ces lames, sans être en contact immédiat, n'en sont pas moins retenues fixement à distance par une force attractive. Cette force de cohésion est l;i même pour toutes les lames qui sont paral- lèles et qui appartiennent à une même sé- rie ; mais, d'une série de lames à une autre, l'intensité de la cohésion varie en général. Il y a donc des minima de cohésion, des di rections dans lesquelles les lames cristallines adhèrent avec moins de force que dans toutes les autres. Maintenant, si la cohésion est inégale dans les divers sens, s'il y a des di- rections de moindre cohérence, qu'arrivera- t-il si , par un effort mécanique , tel , par exemple, que la pression d'une lame de cou- teau dirigée parallèlement au joint de deux lames, on essaie de vaincre la résistance qu'elles opposent à leur séparation? C'est que si l'on est tombé par hasard sur une direction d'assez faible cohérence, il pourra se faire que la résistance soit surmontée p.ir la puissance employée, et les lames se sé- pareront par leurs joints naturels : on aura opéré le clivage du cristal , c'est-à-dire sa division mécanique suivant des faces planes. L'uniformité et la symétrie qui caracté- risent les milieux cristallisés exigent que leurs molécules composantes soient similai- res ; mais est-il besoin que ces molécules soient en tout point identiques , aussi bien sous le rapport chimique que sous les rap- ports de la forme et de la structure? H.iuy le croyait ainsi : il ne pensait pas qu'un cristal régulier pût être constitué autrement que par des éléments parfaitement sembla- bles. Mais le principe de l'isomorphisme , dont la science s'est enrichie depuis la mort du cristallographe français, et dont la dé- couverte est due à M. Mitscherlich, est venu démontrer le contraire, et nous sommes for- cés de reconnaître aujourd'hui l'existence rie cristallisations mixtes, à molécules de plu- sieurs sortes, mais appartenant toutes à la classe des composés qu'on nomme Isomor- phes. Ces composés, ayant tous le même type chimique de combinaison , ont , par rcla même, des molécules physiques de forme et de structure analogues; et leurs molécules, sans être complètement identiques , sont sensiblement équivalentes sous le rapport STR de la cristallisation , qui peut les employer IndilTéremmeiit les unes pour les autres , malgré leur différence de nature thiniique. Nous avons reconnu qu'il existe , dans tout cristal, des systèmes de fissures planes, parallèles, qui se croisent les uns les autres dans une multitude de sens. La cohésion entre les couches de molécules que séparent ces fissures, varie dans les dilTérents sens, et atteint des valeurs minima dans certaines directions : delà l'existence de clivages, que l'on peut réaliser mécaniquement pour quel- ques unes d'entre elles, indépendamment des clivages virtuels que l'on conçoit dans un grand nombre d'autres. L'observation démontre que chaque direction de clivage réel est parallèle à une des faces du système cristallin, et que l'ensemble des plans que donneraient tous les clivages réels repré- sente toujours une des formes du même sys- tème; elle prouve encore que des clivages de même nature , c'est à-dire également nets et faciles, ont lieu parallèlement à toutes les faces de cette forme qui sont iden- tiques entre elles, tandis que ceux qui cor- respondent à des faces dissemblables sont toujours différents. Les clivages réels va- rient en nombre dans les diverses espèces ; mais dans les cristaux de la même espèce, les clivages sont généralement en même nombre et inclinés entre eux de la même manière , quelle que soit la différence des formes extérieures. C'est en s'appuyant sur ces faits qu'Haûy a créé sa Tliéorie des Décroissements , au moyen de laquelle il explique tout à la fois la constance de la structure intérieure ou du clivage, et la variation de la forme exté- rieure, dans tous les cristaux d'une même espèce. Nous nous bornerons à donner ici un simple aperçu de cette théorie, non moins remarquable par sa simplicité et son carac- tère d'évidence, que par la justesse et la fé- condité de ses résultats. HaUy prend pour point de départ cette idée que nous nous sommes faite, au début de cet article , de la disposition des molé- cules à l'intérieur des cristaux , idée qui est la conséquence naturelle du clivage, quand on interprète ce phénomène suivant le lan- gagedela physiquemoleculaire.il en résulte, en effet, que les molécules d'un cristal doivent être distribuées dans chaque direc- STR 129 tion de clivage en séries plnnes et files li- néaires, et que, par suite de cet arrange- ment, la masse du cristal est naturellement décomposée en petits parailélipipèiles con- tinus, dont chacun est figuré parles molé- cules qui en occupent les sommets. Ces petits parallélipipèiies sont pour nous les véritables éléments du cristal : ce sont les particules aistallines ou particules inté- grantes. La forme de ces particules est sars doute intimement liée à celle des molécules physiques qui les composent. Supposons, par exemple, une substance à clivage cu- bique, comme la Galène : ce clivage nous conduit à la considérer comme un assem- blage de particules cubiques ; les molécules propres de la galène doivent donc avoir une forme telle, qu'elles soient sollicitées par elle à se placer à des distances égales les unes des autres dans trois sens perpendicu- laires entre eux. Hauy admettait, dans ce cas , que la molécule éf-it cubique , c'est- à-dire, semblable aux petits parallélipi- pèdes de clivage ; mais on pourrait admettre tout aussi bien que sa forme fût celle d'un octaèdre régulier , d'un dodécaèdre rhom- boïdal , en un mot, d'un solide quelconque du système cubique : car, la seule condition que la molécule doive nécessairement rem- plir, c'est d'avoir trois axes de symétrie égaux et rectangulaires, et cela est le propre de toutes les formes du sysième cubique. On est donc libre d'admettre la supposi- tion d'HaUy, car elle est sans inconvénient pour la suite de la théorie. La particule in- tégrante du cristal sera donc pour nous parfaitement distincte de la molécule phy- sique de la substance, laquelle peut-être aura souvent la même forme, mais pourra aussi en avoir une différente. Les particules cristallines sont les élé- ments de premier ordre du cristal : en se combinant entre elles par séries linéaires ou planes, elles composent des files ou des lames moléculaires, autres éléments de se- cond et de troisième ordre, dont la consi- dération est utile pour le développement de la théorie. Une remarque importante à faire sur une lame composée de petits parallélipi- pèdes, c'est qu'on peut y distinguer des files ou rangées droites de particules dans un grand nombre de directions différentes; par exemple, parallèlement aux bords do y 130 STR la lame, puis parallèlement à ses diagonales, et enfin obliquement, ou dans un sens in- termédiaiie: dans ce dernier cas seulement, les files se composent de particules com- plexes, c'est-à-dire de petits groupes de deux ou de trois, etc., particules simples. La théorie d'Haûy s'appuie ensuite sur deux faits incontestables. Le premier, c'est qu'en opérant le cli\age, avec méthode et symétrie, sur chaque cristal secondaire, on parvient toujours, après avoir enlevé les parties extérieures, a une partie centrale qui se trouve avoir la même forme pour tous. Tous les cristaux de la même espèce renferment donc une forme intérieure com- mune, une sorte de noyau inscrit dans cha- cun d'eux de manière que les faces externes se touchent, soit dans ses sommets, soit dans ses arêtes. Ce noyau est clivable pa- rallèlement à toutes ses faces, aussi bien que la matière enveloppante. Donc tout cristal secondaire est décomposable par le clivage en deux parties, une partie commune qui est le noyau , et une partie variable qui lui sert d'enveloppe; et cette enveloppe à son tour peut se décomposer en autant de piles de lames superposées qu'il y a de faces au noyau. Le second fait fondamental, c'est que les lames surajoutées au noyau s'élèvent toujours, en forme de pyramides ou de coins, au-dessus de chacune de ses faces, et que, par conséquent, il est nécessaire qu'elles dé- croissent, continuellement et d'une manière uniforme, paria soustraction répétée d'un même nombre de files moléculaires , soit vers les arêtes, soit sur ies'angles, pour que leurs bords en retraite puissent produire, en se mettant de niveau, de nouvelles faces planes inclinées à celles du noyau. C'est parce que ce décroissement varie, d'un cris- tal à un autre, en quantité et en direction, que la forme extérieure éprouve de si nom- breuses métamorphoses, et il suffit de con- naître la nature et la loi particulière de chaque décroissement pour être en état de calculer rigoureusement la position du plan qui en résulte. Telle est l'idée mère de la théorie d'HaOy, appelée par lui Théorie des Décroissemenis. Pour la développer, il ne s'agirait plus que de placer, sur les difTérentes faces d'un -noyau, des lames composées de particules STR Intégrantes, semblables entre elles, et le plus souvent au noyau lui-même, et de faire décroître régulièrement ces lames soit vers leurs bords, soit sur leurs angles , de toutes les manières possibles, pourvu qu'elles soient conformes aux exigences de la symétrie, qui est encore ici la règle suprême ( voy. Lot ot Symétrie). Chaque fois que l'on fera varier la direction et la quantité du décroissement, on aura une enveloppe de forme détermi- née, qui représentera l'une des formes du système. Voilà comment Hatiy s'y est pris, non seulement pour expliquer toutes les formes connues de son temps, mais encore pour prévoir et calculer d'avatice un grand nombre de formes, qui n'ont été observées que longtemps après. Haiiy dislingue deux classes de décroissements, d'après leur di- rection : il donne le nom de Décroissemenis sur les bords à ceux qui se font par la sons- traction de rangées de molécules, parallèles aux arêtes, et celui de Décroissemenis sur les angles à ceux qui prennent naissance sur les angles, et dans lesquels les rangées soustraites sont ou parallèles aux diagonales (décroissements ordinaires sur les angles), ou inclinées en même temps aux arêtes et aux diagonales ( décroissements intermé- diaires). La loi d'un décroissement est mar- quée par les nombres de particules qui sont soustraites par le décroissement, à sa nais- sance, parallèlement à chacune des arêtes du noyau. L'expérience prouve que ces nom- bres sont toujours extrêmement simples, comme I, 2, 3, i, 5. (Del.) STRUiVlAIRE. Sirumaria. bot. ph. — Genre de la famille des Amaryllidées , formé par Jacquin pour des espèces de Cri' num, Lin., du cap de Bonne-Espérance. Nous citerons pour exemple le Sirumaria fUiformis, Ker [Bot. Reg., tab. 440). (D. G.) STRUMPUIA. BOT. PH. — Genre de la famille des Rubiacées-Cofféacées créé par Jacquin pour un sous- arbrisseau des An- tilles, d'organisation fort anomale. L'espèce type est le S. marilima, Jacq. (D. G.) *STllLTHIDEA,Gould.ois.— Synonynio de Brachysloma Swainson. -Genre de la fa- mille des Corvidées, établi sur une espèce voisine des Glaucopes et des Temias, nom- mée par M. Gould, S. ciTnrea(Syn. af Aud. Dirds). [7. G.) STUU imO. OIS, — Num générique laliQ STR des Autruches, dans la méthode de Linné et de la plupart des ornithologistes. (Z. G.) STRUTBIOCAMELUS. ois. — Nom la- tin imposé par les anciens à l'Autruche d'Afrique, et substitué génériquement, par Kitgen, à celui de Slrulhio qu'avait donné iinné. (Z. G.) STRL'THIOLAIRE. Struthioîaria. moll. — Genre de Gastéropodes pectinibranches établi par Lamarck pour deux espèces vi- vantes des mers australes , dont l'une, Sir. nodulosa , était autrefois connue sous le nom de Pied d'autruche. Cet auteur plaça dans sa famille des canaliféres, à côté des Ranelles et des Tritons, ce genre qu'il ca- ractérise par la coquille ovale a spire élevée, ayant l'ouverture ovale sinueuse, terminée à sa hase par un canal très court, droit, non échancré, avec le bord gauche calleux, ré- pandu , et le bord droit sinué ; munie d'un bourrelet en dehors. Ce bourrelet, qui ne se voit ainsi que sur le dernier tour, était pour Lamarck le caractère distinctif, et, en même temps, le point de rapport avec les autres Canaliféres qui ont des bourrelets multiples et plusieurs fois répétés sur la spire. M. Deshayes, au contraire, vit dans ce bourrelet un développement, une expan- sion du bord droit comme chez les Rostel- laires, et, en conséquence, il proposa de rapporter ce genre à la famille des ailés. Depuis lors, MM. Qiioy et Gaymard ont confirmé ce rapprochement en faisant con- naître l'animal des Struthiolaires , qui rampe sur un pied ovalaire, fort épais, du centre duquel s'élève un pédicule assez long, fort gros, pouvant rentrer dans la roquille, et servant d'appui à une tête fort singulière. En effet, la tête est prolongée en une trompe cylindracée, conique, plus longue que la coquille elle-même, et termi- née par une petite troncature dans laquelle se trouve l'ouverture de la bouche. De chaque côté, à la base de la tête, se voit un tentacule assez long, très grêle, très pointu, avec un point oculaire très noir en dehors , à la base. Le pied porte un petit opercule corné, rudimenlaire à son extrémité posté- rieure, et le manteau revêt l'intérieur de la coquille sans se prolonger en un canal exsertile comme celui des buccins. Aux deux espèces mentionnées par Lamarck, d'après Martyn , Sowerby en a ajouté deux STft 131 autres également décrites par Martyn comme des buccins. (Ddj.) STRUTHIOLE. Slruthiola. bot. ph, — Genre de la famille des Daphnoidées , créé par Linné, et dans lequel rentrent de petits arbrisseaux du Cap de Bonne-Espérance, à feuilles alternes ou opposées; à fleurs axil- laires, solitaires, hermaphrodites, bibrac- téolées , distinguées par leur périanthe coloré, en entonnoir, à tube grêle, et à limbe quadrifide, portant à la gorge huit petites écailles opposées par paires à ses lobes; par 4 étamines incluses; par un ovaire uniloculaire et uniovulé, un style latéral et un stigmate en tête. Leur fruit est une petite noix monosperme, enveloppée par la base persistante du périanthe. Deux ou trois espèces de ce genre sont cultivées comme plantes d'ornement, surtout la STRUTHIOLE IMBRIQUÉE, S truthiola imbricuta f joli arbuste d'environ un mètre, qui doit son nom à ses rameaux longs et grêles, re- couverts de feuilles imbriquées, lancéolées- aiguës et ciliées. Ses fleurs sont d'un jaune pâle et odorantes. C'est une plante de serre tempérée, assez délicate. On la mul- tiplie de boutures. (D. G.) ♦STRUTHIONES. ois. — Latham a créé, sous ce nom, dans sa division des Oiseaux terrestres, un ordre qui comprend les genres Dronte,Touyou, Casoar et Autruche. (Z. G.) ♦STRUTHIOl^lDÉES. Slrulhionidœ . ois. — Famille établie par Vigors, dans son or- dre des Basores , pour les Oiseaux de cet ordre qui ont le corps massif; des tarses or- dinairement allongés, terminés par des doigts libres au nombre de trois seulement, le pouce manquant; des ailes courtes ou rudimentaires et tout à fait impropres au vol; un plumage généralement décomposé. La famille desStrulhionidées, telle qu'on la compose aujourd'hui, renferme donc des Oiseaux qui sont, ou privés de la faculté de voler, ou doués de cette faculté à un faible degré; mais, par compensation , la plupart d'entre eux courent avec une célérité ex- trême. Ils habitent les vastes plaines les plus désertes et les plus arides, et vivent de fruits, de graines, d'herbes, de jeunes pousses, et même d'Insectes et de Limaçons. La famille des Strulhionidées comprend, J pour quelques uns des ornithologistes mo-' dernes , les Brévipennes de G. Cuvier, plus 132 STR les Outardes , l'Apterix et le Dronle. Mais les caractères tranchés qui dislinguent ces Oiseaux les uns des autres ont permis de subdiviser la famille qu'ils concourent à composer en plusieurs groupes ou sous-fa- milles naturelles. Ainsi les Brévipennes de G. Cuvier, divisés actuellement en genres Struthia , Casuarius , Dromaius et Rhea , forment, pour le prince Ch. Bonaparte , la sous-famille des Mrulhioninœ ; G.-R. Gray a fait du genre Apleiix la sous-famille des Apleriginœ; M. de Lafresnaye avait déjà créé celle des Dldinœ pour le genre Didus ; cnfln les Outardes, ou mieux les genres O'.is, Teirax, Sypheodites , Houbara, Eupodolis , sont comprises dans une quatrième sous-fa- mille, celle des Olidinœ. Cette dernière ex- ceptée j la famille des Struthiodinées , de quelques auteurs modernes, correspond aux Oiseaux coureurs de Lacépéde. (Z. G.) *STRUTHIOMIVEES. Struthionince. ins. — Voy. STRtJTHIONlDÉES. (Z. G.) *STRIJTHIIS, Boié. ois. — Synonyme de Fringilla Linné, Cœleis G. Cuvier. (Z.G.) *SrRUVEA (nom propre). bot. cr.— (Phy- cées). Genre bien voisin de notre C/iamœdo- ris, qui n'a pu être enregistré à sa place dans ce Dictionnaire. Le Slruvea a été fondé par M. Sonder(PL Preiss., t. II, p. 151)sur une Algue de l'Australie dont voici les carac- tères essentiels : Fronde dressée, tubuleuse, membraneuse, coriace, d'un vert pâle, anne- lée, d'abord simple, puis émettant des arti- cles ou anneaux supérieurs, des rameaux courts, deux fois pennés sur un même plan. On voit sur-le-champ que ce qui distingue cette plante du Chamœdoris annulala, c'est que la tige de celui-ci n'est point articulée, et que les rameaux qui partent de son som- met, au lieu d'être symétriquement disposés sur deux rangs, forment une espèce de houppe ou de balai. (G. M). STRYCH\OS. Strychno. bot. ph. — Genre important de la famille des Logania- cces, de la pentandrie-monogynie, dans le système de Linné. Les végétaux qui le forment sont des arbres ou des arbrisseaux grimpants , qui croissent dans les parties intertropicales de l'Asie et de l'Amérique. Leurs feuilles sont opposées, entières, con- nées par la base de leur court pétiole, et l'une des deux, dans chaque paire, avorte «ouvent; leurs fleurs, d'un blanc verdàtre, STR généralement très parfumées, présentent: un calice quadri-quinquéfide ; une corolle tubuleuse, à gorge nue ou barbue, à limbe quadri-quinquéfide, étalé; 4-5 étamines insérées à la gorge de la corolle, à filet très court; un ovaire à deux loges multi-ovulées, surmonté d'un style filiforme que termine un stigmate en tête, indivis. Le fruit est charnu, uniloculaire, polysperme ou rare- ment monosperme par avortement. Les caractères qui précédent distinguent le genre qui nous occupe d'avec une plante qui a été regardée d'abord comme lui ap- partenant, et que Bergius avait nommée Strychnos Ignalii, mais qui a été détachée des Strychnos par Linné fils en un genre distinct, VIgnatia. Cette espèce remarqua- ble est riGNATiER AMER, Jgnalia amara. Lin., f.; ses graines sont très connues sous le nom de Fèves de Saint- Ignace. Elles sont d'un gris noirâtre, terne; leur forme est assez irrégulière, anguleuse; elles sont dures et pierreuses , longues d'environ 15-20 millimètres; leur saveur est extrême» ment amère. Dans les Philippines, où croît naturellement l'Ignatier, ses graines sont regardées et employées comme un médi- cament précieux dans un grand nombre de cas différents. En Europe, on les connaît surtout à cause de leur action extrêmement énergique. En effet, prises à haute dose, elles déterminent la mort, non par une action vénéneuse, mais en produisant le tétanos, et, par une suite nécessaire, l'asphyxie. Elles doivent cette action à la présence d'un alcaloïde découvert en 1818 par Pelletier et Caventou, la S{,rychni)te {C^* H2j N2 0*), qui existe aussi dans les graines de la plupart des Strychnos, mais nulle part aussi abondamment que dans les Fèves de Saint-Ignace, où ses proportions s'élèvent à 12 pour 0/0. Cette subsianco y existe combinée avec un acide, découvert également par Pelletier et Caventou , l'acide Igasurique ou Strychnique. Parmi les espèces de Strychnos aujour- d'hui connues, plusieurs sont importantes ou curieuses. Espèces grimpantes. 1. Le STRYCHNOS TiEUTÉ , Slrychnos tieutef Lesch., est une très grande liane, qui croit dans les forêts vierges des montagnes de STR Java, où elle s'élève jusqu'au sommet des plus grands arbres. D'après Leschenauit de Latour [Ann. du Mus. , XVI, p. 479), sa racine s'enfonce d'abord à deux pieds , et s'étend ensuite horizonlaiement sous terre à plusieurs toises de distance; elle est cou- verte d'une écorce mince, brun-rougeâtre, amère. Les feuilles de ce Strychnos sont elliptiques ou oblongues, à trois nervures, aiguës à la base, acuminées au sommet, glabres; çà et là, des sortes de vrilles épais- sies vers leur extrémité, et en baineçou, sortent de l'aisselle de feuilles avortées, de manière à paraître oppositifoliées. C'est avec l'écorce de la racine du Tieuté que les Javanais préparent le poison avec lequel ils enipoisoiuient leurs armes, et que sou ef- frayante énergie a rendu célèbre. Us en extraient par ébullition le principe vénéneux qui, du reste, n'en découle jamais natu- rellement, et ils font un mystère de celte préparation, dont le secret n'est connu que de certains d'entre eux. Cette substance vénéneuse, connue sous les noms d'f/pas tieuie, a été l'objet d'expériences qui en ont démontré les terribles effets. Ainsi Lesche- nauit ayant piqué, avec une flèche empoi- sonnée au moyen de cette substance , di- verses espèces d'oiseaux, les a vus périr dans l'espace de 2 à 4 minutes; une lé- gère piqûre de ceite flèche a suffi pour faire mourir des chiens en une demi-heure. MM. Magendie et Delille ont expérimenté de leur côté avec de l'Upiis tieuté rap- porté de Java par le voyageur que nous venons de nommer, et ils ont vu des La- pins, des Chiens, des Chevaux, périr en 6, 8, 12, 13 minutes par l'administration de 8, 10, 20, 40 gouttes de ce poison. Dans tous les cas, la mort était due à une suppression tétanique des mouvements imusculaires, et à l'asphyxie qui en était la Suite immédiate, absolument comme dans (l'empoisonnement par la Fève de Saint- Ignace, ou, plus généralement, par la Strychnine. 2. Le Strychnos dois de couleuvre, Stry- chnos colubrina, Lin., est une espèce sar- menleuse, inerme, comme la précédente, qui croît au Malabar, et sur les coteaux, près de Silhet. Le bois de sa tige, et surtout de sa racine, est regardé par les Indiens comme très efficace contre la morsure des STR 133 Serpents venimeux, pour guérir les blés- sures d'armes empoisonnées, etc.; de là ses noms vulgaires de Bois de Serpent, Bois de Couleuvre. Dans ces divers cas, on fait usage de sa décoction ou de sa poudre ap- pliquée sur la blessure. Ce bois a une amer- tume très prononcée, qui paraît due à la présence de la Strychnine; il n'existe plus aujourd'hui dans le commerce. Espèces arborescentes. 3. Strychnos faux-qdinquina. Strychnos pseudo-quina. Aug. St. -H il. (Plan. us. des Brés., pag. 1, tab. 1). Cette espèce forme un arbre de 3 ou 4 mètres et tortueux, qui croît au Brésil, dans les provinces de Minas Geraes , de Minas Novas, etc. Son écorce est subéreuse; ses feuilles sont ovales, à 5 ner- vures, couvertes en dessous de poils rous- sâtres. Ses fleurs sont odorantes et leur co- rolle, pubescente en dehors, est laineuse à la gorge. Son fruit est trilobé, long de deux centimètres environ, jaune, luisant, à pulpe douce. Toutes les parties de cet arbre , à l'exception de son fruit, ont une amertume prononcée, qui devient surtout très forte dans l'écorce. Celle-ci a de plus une astrin- gence marquée. Ces deux propriétés en font un excellent succédané du quinquina. Cette écorce est d'un usage journalier dans le Brésil, où l'on s'en sert dans toutes les cir- constances dans lesquelles les médecins eu- ropéens administrent le quinquina. Elle ne renferme ni brucine, ni strychnine. Les Brésiliens donnent au Strychnos pseudo- qxiina le nom de Quina do campo. 4. Strychnos vomiquier. Strychnos nux- vomica, Lin. Cette espèce croît sur la côte de Coromandel et dans les forêts de la Cochinchine. Comme la précédente, elle n'a ni épines, ni vrilles; ses feuilles sont ovales, glabres, tantôt aiguës, tantôt ob- tuses, à trois ou cinq nervures; ses fleurs forment un corymbe terminal , et leur co- rolle est glabre intérieurement. Son fruit est globuleux, d'un fauve-rougeâtre, à peu près de la grosseur d'une orange. D'après le docteur O'Shaugnessy, c'est l'écorce de ce Strychnos qui constitue la fausse anguslure des pharmacies, substance médicinale dont l'origine est très obscure : c'est surtout pour ses graines que le vomiquier a de l'impor- tance. Celles-ci sontpresque circulaires, apla- 134 STR tiesen bouton et même un peu déprimées à leur centre, d'un gris verdâtre, luisantes et soyeuses. Elles ont d'un à deux centimè- tres de diamètre sur 5 millimètres environ d'épaisseur. Leur substance est très dure et ne peut être réduite immédiatement en poussière qu'au moyen de la râpe. Elles sont connues depuis longtemps sous le nom de noix vomiqnes. Leur saveur est très amère et très acre. Leur action est véné- neuse à un haut degré, et l'empoisonrie- ment qu'elles produisent ressemble entière- ment à celui provoqué par la Fève Saint- lynace. En effet, il est dû également à la Strychnine; cet alcaloïde existe dans la graine du Vomiquier combinée à l'acide igasurique ou strychnique, mais sa propor- tion y est notablement moindre que dans les graines de l'Ignatier. Il s'y trouve réuni à un autre alcaloïde , dont l'aclion est égale- ment énergique, et qui a reçu le nom de Brudne (C" H25 n2 0') de Pelletier et Ca- ventou, à qui l'on en doit la découverte. Longtemps on a fait usage des noix vomi- qnes presque uniquement pour se débarras- ser des animaux malTaisants. Dans la méde- cine humaine, leur emploi a pris de l'im- portance dans ces derniers temps, par suite des heureux effets que plusieurs médecins en ont obtenus contre la paralysie. Les autres parties du vomiquier, son bois, sa racine, ses feuilles, a l'exception de la pulpe de son fruit, ont une amertume très prononcée, et sont employées dans l'Inde contre les fièvres intermittentes et contre la morsure des serpents venimeux. 5. Le Strychnos des buvedrs. Strychnos potalorum. Lin. f., est une espèce très cu- rieuse par la propriété que possède son fruit de purifier et de clarifier l'eau impure, de manière à la rendre non seulement potable, mais même agréable à boire. On utilise cette propriété, si avantageuse dans les climats tropicaux, en jetant le fruit dans Peau, ou simplement en en frottant les bords du vase, dans lequel on verse en- suite le liquide à purifier. On voit alors les impuretés que celui-ci renfermait se dé- poser au fond du vase. Ce Strychnos croît naturellement sur la côte de Coromandel; mais la culture l'a propagé dans plusieurs autres parties de l'Inde, et jusqu'à Mada gascar. (P. D.) STU ♦STRYGOCEPUALUS. moll. — Voy. Slrigocephalus. *STR1M01V. INS.— Hubner(Caf., 1816) indique, sous ce nom, un groupe de Lépidop- tères, de la famille des Diurnes, tribu des Papilionides, et qui ne comprend qu'une es- pèce étrangère a l'Europe. (E. D.) STRYPH\0DE]\DR01V (arpvyvo'ç, com- pacte ; ês'vSpov, arbre), bot. ph. — M. Mar- tius a proposé sous ce nom un genre dis- tinct, dans la famille des Légumineuses- Mimosées, pour des arbres que M. Endlicher rapporte aux Inga comme formant un sim- ple sous-genre. La principale de ces espèces a été figurée dans le Flora fluminensis , t. XI, tab. 7, sous le nom de Mimosa Barba de Timam. (D. G.) SIjUARTIE. Stuartia (nom d'homme). BOT. PH. — Genre de la famille des Tern- sirœmiacées , tribu des Gordoniées , formé primitivement par Catesby, et adopté par Linné, Jussieu, etc., sous le nom de Sle- Wiirtia. I! comprend des arbrisseaux à feuil- les alternes, dentées en scie, sans stipules; à grandes et belles fleurs blanches, solitaires ou géminées , axillâires. Ces fleurs ont un calice persistante 5 divisions très profondes ou 5 sépales imbriqués, presque égaux; 5 pétales adhérents par leurs base, crénelés; de nombreuses élamines adhérentes à la base des .pétales et libres entre elles; un ovaire libre, à 5 loges bi-ovulées, surmonté de 5 styles distincts ou soudés. Le fruit est une capsule .à 5 loges, qui s'ouvre par déhiscence loculicide en 5 valves ligneuses. Ces caractères réunissent en un seul groupe le Malachodendron Cavan. et le Slewarlia Cavan. , que plusieurs botanistes regardent comme deux genres distincts , tandis que M. Endlicher [Gênera, n» 5423) en fait deux simples sous-genres du Sluartia. Le princi- pal caractère distinclif des deux est fourni par les 5 styles distincts dans le premier, soudés dans le second. Les deux espèces qui formant le type de l'un et l'autre sont de très belles plantes d'ornement. La Stdartib PENTAGVNE, Sluorlia pentagynaVRéril. (Ma- lachodendron ouaium Cavan.), est un arbris- seau de Virginie , haut de 1 à 2 mètres , à feuilles ovales-lancéolées, pubescentes en des.-ous; à grandes et belles fleurs blanches teintées de rouge et de verdâtre en dehors, odorantes , dont les pétales soDt profondé. STt) ment crénelés , dont le calice a 5 sépales distincts lancéolés. Ce bel arbuste se cultive en pleine terredans nos climats a uneexposi- lion abritée. La multiplication s'en Tait pai- graines qu'on fait venir d'Amérique, ou qui mûrissent même parfois dans nos contrées , ou par mari'oites qui sont longues à prendre. La seconde espèce est la Stuartie a un STYLE, Stuaitia Malachudendron {Stewai-lia KirgfJHica Lin..), arbuste également indigène de Virginie, plus haut et plus délicat que le précédent, et qu'on est obligé de tenir en orangerie pendant sa jeunesse. Son calice est quinquéparti, ses pétales sont plus légè- rement crénelés, et ses 5 styles sont soudés en un seul corps. MM. Siébold et Zuccarini ont décrit récemment, sous le nom deStuar- tia monadelpha, une espèce nouvelle du Japon. (P. D.) *STlJBEIVDORFFIE. Stubendorffla (nom d'homme), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères-Orlhoplocées, tribu des Vellées, établi parM.Schrenk(/:i«noBa,XVllI, 1844, p. 218) pour une herbe de la Songarie, très voisine des Siroganowia. L'espèce unique du genre est le Stubendorffla orienlalis Schrenk. (D. G.) STUC. MIN. — Voy. GTPSE. STUKIO. poiss. — Employé comme nom spécifique latin pour désigner l'Esturgeon commun , ce mot est aussi adopté, par quel- ques ichlhyologistes, comme un nom géné- rique (MQll., i!/i/jcm., I, 1833). (G. B.) STURIOIVIENS (S^wrio, Esturgeon). POiss. — En prenant pour type l'Esturgeon com- mun , dont le nom spécifique est Sturio, Cuvier a formé le nom de Sturoniens , au- quel certains auteurs substituent la déno- mination (i'Acipensérides , dérivée du nom générique du même poisson , Acipenser. Cette famille comprend, d'après Cuvier, les Poissons cartilagineux qui possèdent des branchies semblables à celles des Poissons osseux , une seule fente branchiale très ou- verte, un opercule, et dont l'appareil res- piratoire serait en tout identique à celui des Poissons de la première série, si la mem- brane branchiostége était soutenue par des rayons. Ces particularités organiques avaient conduit l'illustre auteur du Règne animal à placer les Sturioniens à la tête des Cartilagi- neux, et il avait pu, par les mêmes raisons, l'es désigner sous le litre caractéristique de STU 135 Chondropterygiens à branchies fixes. En s'en tenant rigoureusement à cette détermina- tion , Cuvier comptait trois genres dans sa fil mille des Slurioniens : les Esturgeons, les Polyodons ou Spatulaires, et le» Chimères, Mais s'il est exact de dire que les deux pre- miers possèdent des branchies libres, il ne l'est pas autant de considérer comme libres les branchies des Chimères, qui présentent bien , il est vrai , un rudiment d'opercule» mais chez lesquelles chaque branchie est aitai'hée par une grande p.iitie de son bord, et communique, en réalité, par cinq trous plus profondément situés , dans une cavité commune qui s'ouvre a l'extérieur Jpar un orifice étroit et vertical. Nous trouvons donc dans les Chinières une organisation spéciale et intermédiaire, par laquelle elles établis- sent un lien de plus entre les Sturioniens et les Squales , tout en se rapprochant davan- tage des premiers. Aussi est-ce avec raison que M. Valenciennes propose de former une famille spéciale, celle des Chimériens , pour les Chinières et les Collorhynques; et de réserver le nom de Sturioniens pour les Esturgeons et les Polyodons , auxquels on doit ajouter le genre éteint des Chondros- teus. Nous pensons toutefois qu'il faudrait réunir ces deux familles dans un même groupe, pour les distinguer des deux fa- milles des Plagiostomes et des Cyclostomes. — Voy. CHONDROPTERYGIENS , et les noms de familles et de genres que nous venons de citer. Le même Poisson {Slurio), pris pour typa par différents auteurs, leur a fourni l'éty- mologie d'appellations diverses , qui répon- dent, d'une manière plus ou moins absolucj à celle de Slurioniens , telle que nous ve- nons de la définir; nous citerons : STiiRiONKs(Bonap., Syn.Vert.Sysl.,i831); Sturionia (Rafin., Anal. Nat., 1815); STURioism.E (Swains., Classif., 1839); Sturionide^ (Richards., Faun. Bor.Am.j 1836); Sturionini (Grav., Vergl. Zool., 1843), (E. Ba.) ♦STURISOMA {Sturio, Esturgeon ; , je marche ). min. — Nom donné par Breithaupt à un minéral cristallisé en prisme quadrangulaire , qu'il a regardé d'abord comme une espèce particulière, mais qu'il a reconnu depuis pour être une variété de Macle ou de Gehlénite. (Del.) STYLOCERAS (aruAoç, style; xt'paç , corne), bot. ph. — Genre de la famille des Euphorbiacées, établi par M. A. de Jussieu {Euphorbiacées, p. 53, tab. 17, n" 56) pour des arbres de l'Amérique tropicale, dont les feuilles ressemblent à celles du Laurier- Cerise, dont les fleurs sont tantôt monoï- ques, les mâles occupant le bas, et les fe- melles le haut des mêmes épis ; tantôt dioïques, les mâles en épis et les femelles solitaires. Leurs fleurs mâles se composent uniquement d'une écaille qui porte 10 an- thères sessiles; les femelles ont un calice court, 3-4-parti et un ovaire à 2-4 loges uniovulées, surmonté de 2 styles distants, courbés , simples , semblables à des cornes. M. de Jussieu a figuré {loc. cit.) les fleurs du Slyloceras Kunlhianum. (D. G.) ♦STYLOCEKUS (aTv)io?, style; x/paç, corne), mam. — M. Hamilton Smith désigne, sous ce nom, l'une de ses nombreuses divi- sions du grand genre Antilope. (E. D.) *STYLOCHOETON (arrîXoç, style; xa.'T»», soie). BOT. PH. — Genre de la famille des Aroidées formé par M. Leprieur { Ann. dei Se. nat., 2^ sér,, V, 1834 , p. 184, tab. 5) pour une petite plante de la Sénégambie, à feuilles bastées , longuement pétiolées; à spathe d'un violet sale, persistante, sessiio entre les bases engainantes des pétioles, en forme de tube allongé, terminé par un limbe court, un peu eu voûte. Son spadico 140 STY est saillant au sommet, nu au milieu; il porte à son extrémité nombre d'étamines ramassées, et autour de sa base sont verti- cillés 6 carpelles ou davantage , soudés en ovaire sex-piurilorulaire. Le fruit, qui est charnu, va mûrir sous terre, d'où le nom de Slylochœton hypogeum donné par M. Le- prieur à celle plante. (D. G.) *STYLOCHlJS(aTÛAoç,styIel; ôxo'î, pour- vu). HELM. — Genre de Planaires caractérisé par M. Ehrenberg. Voy. planaire. (P. G.) *STÏL0CL1^E. Slylocline (aTv>oç, style ou couronne; xllvyi, lit, pour réceptacle). UOT. PH. — Genre de la famille des Compo- fiées-astéroïdées formé par Nutlall [Americ. phil. Trans., VU, 338) pour une herbe an- nuelle de Californie. Celte plante a reçu le nom de Stylocline gnaplialioides Nuit. (D. G.) STYLOCORYIVE. Slylocoryne (aTvAo; , style; xopûvvi, massue), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-Cinchonacées, tribu des Gardéniées, formé par Cavanilles pour des arbres et arbrisseaux de l'Inde. On con- naît aujourd'hui 14 espèces de ce g., parmi lesquelles nous citerons le S. malabaricaDC. (Gardénia fragrans Roxb.). (D. G.) STVrODISQUE. Siylodiscus {ar-iloç, style; «Js'jxo; , disque), bot. pb. — Genre de la famille des Euphorbiacées, dans laquelle il se distingue par des caractères tellement singuliers que M. Bennett, son auteur, se déclare en le formant ( Horsf, PI. javan. rar., p. 1 33, tab. 29) dans l'impossibiliié de signaler ses relations immédiates. Le Sty- lodiscus trifolialus Benn. [Andrachne trifo- liala Roxb), qui en est le type unique, est lin grand arbre des Indes, à feuilles stipu- lées, 3-5-foliolées; à fleurs petites et irès nombreuses, paniculées, dioïques, compo- sées, les mâles : d'un calice à 5 sépales con- caves et 5 élamines soudés par les fllets jusqu'au milieu de leur longueur en colonne centrale; les femelles : d'un calice 5-parli , avec 5 glandes opposées à ses lobes; d'un ovaire à 3 loges biovulées et à 3 styles simples, auquel succède une baie trilmu- laire. (D. G.) *STYLOGASTER(cTv},o?, stylet; j-acr- T/jp, ventre). M. Macquart (Dip(ères des Sui- tes à Buffon de Roret, 1835) a créé, suus cette dénomination, un genre de l'ordre des Diplères, famille des Athcricères, ne com- STY prenant qu'une seule espèce du Brésil , S. slylatus Fabr. (E. D.) STYLOGLOSSE. Siyloglossim Kuh! et Hasselt. bot. ph. — Synonyme de Calanlhc R. Br., famille des Orchidées, tribu des Vandées. (D. G.) *STYLOGY\E. Slylogyne {itvlo-, , style ou colonne;7uvï)', femme, pour pistil), bot. PH. — Genre de la famille des Myrsinéos formé par M. Alp. De Candolle [Ann. des Se. nat., 2° sér,, XVI, p. 91) pour un petit arbre du Brésil, qui a le porl et l'inflores- cence d'un Badulaou d'un Ardisia. L'espèce type est le S. Martiana Alp. DC. ( Deless. Icon. selec, V, tab. 34). (D. G.) *STYL0LEP1S. BOT. PH. — V. podolepis. *STYLOi\iCERUS {(TTuÀoç, style; oyxv,p6i, renflé), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées formé parSprengel (ex DC. Prod.,\l, p. 149 pour une petite herbe couchée de la Nouvelle-Hollande; à feuilles linéaires, glabres; à capitules pau- ciflores, groupés en un glomérule ovoïde, serré, terminal. Son nom est tiré du style de ses fleurs fortement renflé à la base. Ses akènes obconiques portent une aigrette en couronne, formée de 5 pailletles soudées à leur base, frangées à partir du milieu. Cette plante est le S. /mmi/usus Spreng. (D.G.) *STYLOî\IYCHIA {c-^o-, stylet; è'vu?, ongle). iNFUs. — Genre établi par M. Ehren- berg dans sa famille des Oxytrichina pour des espèces pourvues de stylets et de cro- chets : telles sont les St. puslulata. St. his- trio, St. mylilus , etc., infusoires très com- muns dans les infusions et dans l'eau des marais, et que Mûller avait décrits comme des Kérones. Ce sont aussi pour nous des espèces du genre Kérone. l'oy.ce mot. (Duj.) *STYLOPHOHA (.jTvio;, style; yopôç, porteur), ins. — Genre de Diptères, famille des Athéricères, tribu des Muscides, créé par M. RobineauDesvoidy (Essai swr les Myo- daires, 1830) pour une espèce de la côte de Coromande^lei". sonataRob.-Desv. (E.D.) *STYLOPHOKA, Schweigg. (U:, sty- let; «popoç, porteur ). polyp. — (Ehr., Cor. liolh. M., 1834 ). Synonyme de Stylopora. Toi/, ce mot. (G. B.) STYLOPHORE. Slylophorum ( «jtvXc; , style; fOpq ,porleur).EOT.PH.— Genre formé, dans la famille des Papavéracées, par M. Nut- tal (Gen., II , p. 7) pour des plantes dont Da STY Candolle fait une simple section des Meco- nopsis. Ce sont des végétaux de l'Amer, sept. On en connaît 3 espèces, parmi lesquelles nous citerons pour exemple le S. peliolalum Nutt. (Meconopsis peliolata DC. (D. G.) *STVLOi'OUA. POLYP.— Genre de Poly- piers anthozoaires lamellifères établi par Schweigger pour deux espèces , dont l'une, fossile, est regardée par M. de Blainville comme un Astrée (A. hyslrix Defrance), et que M. Goldfuss nomme aussi Astrea slylo- plwra. L'autre espèce, Madrepora pistillaris, d'Esper, est vivante, et paraît à M. de Blain- ville devoir être rapprochée de la division des Madrépores, et former un genre parti- culier. (Duj.) STYLOPS. INS. — Genre de l'ordre des Slrepsiptères, établi par Kirby {Trans. oftlie Lin. Soc, t. XI) sur quelques espèces obser- vées en Angleterre. Nous citerons les .S". aterrimus, observé sur VAndrena trimmera- na; S. Kirby i Leach , S. DalU Gurt. , etc. Voy. STREPSIPTÈRTS. (Bl.) *STYLOSAi\THE. Slylosanlhes (a-uÀoç, style ou colonne; avGo;, fleur), bot. pb. — Genre de la famille des Légumineuses- Pa- pilionacées, tribu des Ilédysarées, formé par Swartz aux dépens des Uedysarum Lin. , pour des plantes herbacées ou sous-frutes- centes, la plupart visqueuses, des réuions intertropicales ; à feuilles pennées-trifolio- lées; à fleurs polygames, en épis, souvent insérées par deux, dont une avorte et forme alors un corps en colonne. Leurs fleurs her- maphrodites, presque toujours stériles, ont un calice longuement tubulé, bilabié; leurs 10 étamines sont monadelphes; leur ovaire est très petit; les fleurs femelles, fertiles, n'ont ni calice, ni corolle, ni étamines; leur uvaire biovulé porte un style court, en cro- chet, et devient un légume généralement à 2 articles. De Candolle a décrit {Prodr., II, p. 317) 10 espèces de ce genre, et plus ré- cemment ce nombre a été doublé. Le type du g. est le S. procumbens Swartz. (D. G.) *STYLURIIS {'^zvloç, style; àvpa, queue). BOT. PH. — Le genre proposé sous ce nom par Knight et Salisbury rentre dans les Gjc- vitlea , famille des Protéacées. Celui que Raflnesque avait établi sous le même nom ge rattache comme synonyme aux Clematis Lin., famille des Renonculacées. (D. G.) STïPAIVDRE.%pandra(aïvitv),éloupe; STY \h\ à-j-npf àvSpo!;, homme ou mâle, pourétamine), BOT. Pli. — Genre de la famille des Liliacées formé par M. R. Brown {Prod. fl. nov. IlolL, p. 278) pour des plantes de l'Australie ex- tratropicale. M. R. Brown avait décrit ri es- pèces de ce genre; M. Kuiith {Enum., l'V) a porté ce nombre à 8. (U. G.) *STYPHKIJE. Slyphelia. bot. pu. — Genre de la famille des Épacridées, formé par Smith, mais réduit ensuite par M. R. Brown. Il comprend des arbrisseaux de l'Australie, à feuilles rapprochées, pres- que sessiles, acuminées ; à jolies fleurs axil- laires, formées d'un calice 5-parti, accom- pagné de quatre ou plusieurs bractées; d'une corolle à long tube portant inté- rieurement à sa base 5 faisceaux de poils, et à limbe fendu en 5 lobes barbus , roulés en dehors; de 5 étamines longuement sail- lantes; de 5 écailles hypogynes; d'un ovaire à 5 loges uni-ovulées, surmonté d'un style simple et d'un stigmate à 5 sillons. Le fruit de ces plantes est un drupe presque sec, dont le noyau osseux est à 5 loges. M. R. Brown a décrit 7 espèces de ce genre. Le nombre de celles qu'on connaît aujourd'hui est de 11 ou 12. Quelques unes sont cultivées dans les jardins , surtout la STYPHÉLiE A TROIS FLEURS, Slyphelia triflora, Andr., joli arbuste, à feuilles oblongues , lancéolées, planes, glauques, rapprochées et imbriquées; à fleurs rouges sur le tube, d'un rouge-jaunâtre sur le limbe, portées sur des pédoncules 1-3 flores. On cultive cette espèce et ses congénères en terre de bruyère et en serre tempérée; on la multi- plie par bouture. (D. G.) *STYPHÉL1ÉES. Styphelieœ. bot. pu.— Tribu de la famille des Épacridées ( voy. ce mot), à laquelle le genre Slyphelia sert de type et donne son nom. (Ad. J.) *STYPI1LUS {axvfléq, raboteux), ins.— Genre de Coléoptères lélramères, division des Érirhinides, créé par Sdiœnherr {Dis- positio methodica, p. 258 ; Gen. et sp. Curculio. syn., t. III, p. 509, 7, 2, p. 407), et qui a pour lype les S. penicillus Sch., se- tidosus Sch., et seliger Bech; espèces qui se rencontrent en France. L'auteur a fait du 2' son genre Stenes, et du 3* celui d'Ort/io- chœles Mul. (C.) *STYPHIVOLOBE. Slyphmlobium (ïtw- yvs'î, astringent; ioSôj, légume), bot. ps. un STY — Genre de la famille des Lëgumineuses- Papilionacées , tribu des Sophorées , formé par M. Schott pour le Sophoia japonica. Lin., grand et bel arbre originaire du Ja- pon, et assez répandu aujourd'hui dans les plantations d'Europe. Les caractères pour lesquels il a été séparé des Sophora con- sistent dans son étendard arrondi, réflécbi; dans sa carène à pétales libres; dans son Btyle filiforme, incurve; surtout dans son légume monilifortne, charnu, rempli d'une pulpe astringente et acre, et qui contient plusieurs graines ovales, comprimées, pour- vues d'une strophiole. Le styphnolobe du lAPON, Styphnolobium japonicum, Schott (Sophora japonica , Lin.), est un grand et bel arbre, à feuilles pennées, avec une foliole impaire, éloignée de la dernière paire, dépourvues de stipules; à fleurs d'un blanc jaunâtre disposées en grappes pani- culées. Il se distingue par plusieurs quali- tés qui expliquent sa propagation dans nos plantations, et qui lui assignent même une place distinguée parmi nos espèces tant forestières que d'agrément. Son introduc- tion en Europe date de 1747 , année où le P. Incarville, missionnaire en Chine, en envoya des graines à Bernard de Jussieu. Un individu provenu de ces graines, qui se trouvait à Saint-Germain-en-Laye, dans le jardin de M. De Noailles, donna le premier des fleurs et des fruits en 1779. Ses graines, qu'on recueillit, furent répanduesen diverses parties de la France, et de là sont venus successivement les individus qui existent aujourd'hui en Europe. Le Styphnolobe est remarquable, en qualité d'arbred'ornement, par la belle verdure de son élégant feuil- lage que n'allèrent ni la sécheresse, ni les plus fortes chaleurs. Comme espèce fores- tière, il est précieux pour la rapidité de son développement et pour sa rusticité. Sous ces deux rapports, il rivalise avec le Robinier faux-Acacia, auquel il est préférable parce qu'il dure plus longtemps, et qu'il donne peu ou pas de rejets. Son bois est dur et compacte, mais il a une odeur qui incom- mode quelquefois les ouvriers lorsqu'ils le mènent en œuvre. Dans les jardins, on en cultive une jolie variété dont les branches sont pleureuses, non par faiblesse, comme le sont celles du Saule pleureur, mais parce qu'elles se réfractent avec force vers la terre. STY Sa multiplication se fait sans difficulté par graines, boutures de racines, jets enracinés. Dans le nord de la France, il souffre quel- quefois des grands froids de l'hiver pendant sa jeunesse; aussi est-il bon de le placer à une exposition méridionale. 11 est, au reste, très peu difficile sur la qualité du sol. En Angleterre, il fleurit sans mûrir ses graines. (P. D.) *STYPH01VIE. Styphonia. bot. ph. — Genre de la famille des Anacardiacées, formé par M. Nultall pour de petits arbres à suc résineux, qui croissent sur le littoral de l'Amérique du Nord. M. Nuttall a décrit 2 Styphonies, qu'il a nommées Styphonia integrifolia et S. serrata. (D. G.) STlPimUS (<7TV9poç, dur), ins. — Genre de Coléoptères penlamères, famille des Clavicornes et tribu des Histéroides, proposé par Molchoulsky ( Bullet. Soc. nal. Moscou, t. XVllI, 1845). L'auteur y place une seule espèce, qu'il nomme S. corpulen- tus. (G.) STYRACACÉES, STYRACÏIMÉES. Sty- racaceœ , Slyracineœ. bot. fh. — Plusieurs genres rapportés par Jussieu à ses Guiaca- nées, ou, comme on les nomme maintenant, Ébénacées , ont paru aux auteurs plus mo- dernes devoir en être séparés pour former deux familles distinctes ou deux tribus d'une même famille , à laquelle on a donné les noms mentionnés en tête de cet article. Elle appartient aux plantes dicotylédonées, mo- nopéiales, périgynes, sur la limite même des polypétales, et se caractérise de la ma- flière suivante : Calice à 5 lobes, plus rare- ment à 7, 6 ou 4, tantôt très courts et même presque nuls, tantôt plus développés et offrant alors la préfloraison imbriquée. Corolle divisée plus ou moins profondément en autant de lobes alternes , quelquefois doublée par un rang intérieur de pétales alternant avec les premiers. Éiamines insé- rées à la base du tube de la corolle , en nombre double, ou triple ou indéfini ; (ileis libres ou monadelphes, ou, lorsqu'ils sont très nombreux, polyadelphes ; les faisceaux, dans ce dernier cas, ou les étamines les plus longues isolément dans l'autre, alternaiit avec les lobes de la corolle; anthères bilo- culaires, s'ouvrant en dedans ou sur les cô- tés par des fentes longitudinales. Ovaire adhérent, ea totalité ou a demi, à 5-2 loge; STî ( Mi s'opposent aux lobes du calice lors- (in'elles leur sont égnles en nombre, ren- lermant deux ou quatre ovules attachés à l'angle interne, suspendus ou ascendants, anatropes. Style simple , terminé par un liliginate obiiis, à autant de lobes qu'il y a ie loges. Fruit charnu ou sec dans lequel la plupart des loges et des graities avortent fréquemment, de manière à se réduire même à une seule. Graines dressées ou pen- lanles , présentant dans l'axe d'un péri- ipernie charnu un embryon droit à radicule ournée vers le hile, par conséquent infère ou siipère. Les espèces sont des arbres ou arbrisseaux des régions tropicales ou juita- Iropicales de l'Amérique ou de l'Asie. Leurs 'cailles sont alternes, simples , dépourvues (le stipules; leurs fleurs blanches ou jaunâ- tres , solitaires ou groupées en grappes aux aisselles des feuilles. Quelques unes fournis- sent des matières résineuses et aromatiques, connues vulgairement sous les noms de Sto- rax et de Benjoin , et de la dernière on ex- trait l'acide beuzoïque. GENRES. Tribu 1. — Stmplockes. Corolle à préfloraison quinconciale. Éta- mines en nombre triple (15) ou indéfini, sur plusieurs rangs ou pentadelphes , à an- thères petites, ovoïdes-globuleuses. 2 4 ovu- les suspendus dans chaque loge. Embryon cylindrique à cotylédons très courts. Fleurs jaunâtres. Syinplucos, Jacq. (Eugenioides , Alstotna et Hopea, L. — Ciponima , Aubl. — Bobu , Ad. —Bobua, DC. — Lodhra , Gaill. — Palura, G. Don. — Slemmatosiphum, PohI. — Decadia, Leur. — Barberina, Fi. fl.). Tribu 2. — Styracées. Corolle à préfloraison tordue ou valvaire. Elimines en nombre défini, double, rare- ment triple, a anthères allongées. En géné- ral plus de 4 ovules dans chaque loge . en partie ascendants. Embryon a cotylédons foliacés ovales, égalant ou à peu près la radicule. Fleurs blanches, souvent tomen- teuses. Poils étoiles. Slijrax, Tourn. {Renzoin, Hayn. — Lilho- carpus, Blum. — Epigenia, Fl. fl. — Sti-i- gilia , Cav. — Foveolaria , R. Pav. — Tre- inanthus, Pers. — Cypellium, Desv. — Tri- STÏ U3 chogamila , F. Br.) — Pterostyrax , Sieb. , Zucc. — Halexia , L. M. Alph. De Candolle , à la suite de ces deux tribus, en propose une troisième, celle des Pampliiliées , dont le genre type Pam- pliilia, rapproché du Styrax par son port, en dil1è-e par son ovaire libre. (Ad. J.) "^STYRAÎVDIIA. bot. ph. — Genre proposé par Rafinesque et qui se rapporte comme synonyme aux Sniilacina Desf. (D. G.) STYRAX. Styrax, bot. ph. — Genre de In tribu des Styracées, rangé par Linné dans la dodécandrie - monogynie de son système. Les végétaux qui le forment sont des arbres et des arbrisseaux qui crois- sent pour la plupart dans l'Amérique tro- picale, en nombre moindre en Asie, dans l'Amérique du Nord , et dont une espèce arrive même dans l'Europe méridionale ; leurs feuilles sont alternes , entières; leurs fleurs sont blanches , en grappes, et elles présentent les caractères qui ont été expo- sés pour la tribu elle-même. Le nombre de leurs espèces aujourd'hui connues est as- sez considérable, car M. Alp. De Candolle en a décrit 45 dans le 8' volume du Pro- drome ( p. 359 ). Parmi elles il en est deux sur lesquelles nous devons nous arrêter un instant. Le Styrax officinal. Styrax officinale Lin., porte vulgairement le nom d'Alibou- fier. Il croît naturellement dans le Liban , dans l'île de Chypre, dans la Grèce et l'I- talie méridionale. 11 se trouve à Nice et dans la Provence; mais on doute qu'il y soit véritablement indigène, bien qu'il y existe aujourd'hui à l'état spontané. C'est un grand arbuste de 3 à 4 mètres , à feuilles pétiolées, ovales , couvertes en dessous de poils blancs étoiles; à fleurs en petites grappes, simples, plus courtes que les feuil- les. Dans le Levant, on en obtient par in- cision un baume connu sous les noms de Styrax ou Storax calamité , qui était fort usité dans l'ancienne médecine comme ex- citant, surtout des membranes muqueuses. C'est une substance très estimée dans l'O- rient comme parfum; elle est également usitée en Europe pour la parfumerie. Le Styrax officinal est assez fréquemment cul- tivé comme espèce d'agrément; sous le cli- mat de Paris , on le place à une exposition abritée : il réussit surtout dans une terre ifia su^ légère. On le muUiplie de graines semées immédiatement après leur malurilé, par re- jets et par marcottes Le Styuax benjoin , Styrax bcnzoin Dryand., est un arbre de Sumatra et de Java, où il croît le long et dans le voisinage des rivières, en plaine. Ses feuilles sont oblongues, acuminées, blanchâtres, tomen- teuses en dessous ; ses fleurs forment des grappes composées, axillaires, un peu plus courtes que les feuilles, et le pédicule qui les porte est environ trois fuis plus court qu'elles. C'est de cet arbre qu'on obtient , par des incisions faites dans le haut du tronc nu-dessous des branches , un baume très connu sous le nom de Benjoin. Cette sub- stance provient aussi de quelques autres ar- bres ; mais l'espèce qui nous occupe est la seule qui en fournisse une assez grande quantité pour qu'on en fasse l'objet d'une exploitation suivie. La forte proportion d'a- «ide benzoïque que renferme le benjoin lui donne une odeur très agréable, et en fait un des parfums les plus employés dans la parfumerie, pour des fumigations, etc. Sa teinture alcoolique, ajoutée à l'eau, consti- tue une préparation usitée pour la toilette sous le nom d'eau virginale. Aujourd'hui les usages de ce baume en médecine sont très limités; mais autrefois c'était l'un des excitants et des antispasmodiques les plus employés. (P. D.) *STVREX. ms. — Scopoli {Eut. Carn., 1763) indique, sous ce nom, un genre de Diptères qui correspond à celui des Atherix. Voy. ce mot. (E. D.) *STYi\IASlS (crrupotl, pointe d'un jave- lot). MOLL. — Genre de Brachiopodes , du groupe des Térébratules (Rafin., Cont. Mo- nogr. Biv., 1831). (G. B.) *STYRIî\IGOMIA(S i -s^ -s -s.sl^s-g I ■< très-peu s id. id. id. id. id. id. id. id. id assez suc sucrée id. id sucrée peu suer sucrée très-suci peu suer assez suc très-suci peu suer ide llisé de llisé de llisé eux llisé eux llisé ^ s: = iS3'^3«'a'a'a'a-a=-cS'3T30.iS'3'3T3T3-3 1 ■< liq cris liq cris liq cris i i i siru crist i siru cris 1 • a> ; : ^ ■3 z : 2 :^ . C8 : i : : • f?, u s. 1 •.s a. . 0 • • ? i . -3 1 3 i orps gra manne, mannite végélal à exsudât ands de ilampyru chens. , idigo . . isin sec uits acid cre de k îles de s mélitose chair m belterav manne d manne d manne d 1 — J3 3 i2 c ^S "^ 'C 2* ^ M-^JH — — .2,5 — — "",S^"'^-^'"='""=^3«^='2ajajaJoa>a33 ■3T=,^-3-a-3'a-3T3'3T3'a'^-3T3'T3i3'a'3'aT3'3 a} bH . « , r». ^ oooooooi.^S'îi = ^ i. O'0CÎO'_"wOOOO0 0 * *■ £ 1 • s - • a^^ • ycérine annite. annitan ulcite . ilcitane nite... jercite. élampy ythrite diglucit ucose 0 vulose altose . lactose . as • ccharos êlitose. élézitos( éhalose close . L= oSSoQû,ciSw=o:jSocgc3HSJ§sSHj II suc Les difficiillcs à vaincre pour arriver à créer In famille des sucres et à la doter d'une classification régulière et générale < ramener à une inter- prétation générale. Ainsi : 1° Nous verrons plus loin que les sucre» peuvent s'unir aux bases alcalines, sans qu'on puisse considérer ces combinaisous comme de véritables sels. Or la glycérine, la mannite etc., se comportent de la même façon, et il en est de mêm.e de l'alcool ordi- naire, de l'esprit de bois. 2" La glycérine, la mannite, etc., s'unis- sent à l'acide azotique et forment des composés détonants; il est facile de voir que ces corps ne sont autre chose que des éthers; car, semblables aux éthers or- dinaires, ils peuvent- régénérer l'acide et l'alcool qui les ont engendrés. Ainsi M. Williamson a montré que, sous l'action des bases, la nitro-glycérine re- produit la glycérine et l'aride nitrique; M. Dessaignes a également retiré par voie de réduction la mannite de la nitro-man- nite. 3° L'union des acides succiaique, ben- zoïque et tartriqueavec les sucres, qui n'au- rait aucune importance avec les idées an- ciennes sur les matières sucrées, devient au contraired'un vif intérêt avec la classifi- cation nouvelle, car elle permet d'assimiler les corps qui se forment en ce cas aux acides viûiques de l'alcool, et d'expliquer ainsi très simplement leur formation, 4° Enfin, on verra que le dédoublement des glucosides devient très facile à compren- dre lorsque l'on considère ces substances comme des éthers des alcools polyatomi- ques. Voici, en terminant ces généralités, un certain nombre d'analogies que présentent les matières sucrées, et qui sont venues ajouter encore un nouvel appui aux idées théoriques qui ont fait réunir dans un même groupe des corps tels que la glycérine, la mannite et la glucose. Analogie de formules : le carbone et l'oxy- gène sont les mêmes ou sous-niultiplcs; l'hydrogène va en décroissant de la glycé- rine à la glucose, mais les différences sont faibles. Analogie de soluUUlé et de saveur: ces corps, tous trois très solubles, donnent des liqueurs sirupeuses et sucrées. Autres analogies. — Leur volatilité et | SUC leur stabiîité va en décroissant à mesure que la proportion d'hydrogène diminue. Enfin, par la fermentation, on obtient des résultats analogues pour ces diverses subslances; on peut même aller jusqu'à les transformer les unes dans les autres sous l'influence de ferments convcnablemcîit choisis. Ainsi, en partant de la glucose, on peut obtenir de la glycérine ou de li mannite et inversement reproduire la glu* cose en partant de ces derniers corps. Nous étudierons maintenant les princi'^ pales matières sucrées dont les noms $« trouvent au commencement de cet artirle. Après avoir indiqué leur origine, leur mode d'extraction, les opérations qui permettent de les obtenir en grand dans l'industrie, nous ferons connaître successivement : 1° Les propriétés qui différencient entre elles ces matières sucrée* et en font dès lors des individus distincts; 2° Les propriétés communes à tous les su- cres et qui ont amené la classification de M. Berlhclot. D'après les notions qui précèdent sur la polyatomicité des sucres, on voit combien ont été nombreux les dérivés obtenus avec ces matières : décrire tous ces dérivés, dmit beaucoup sont encore imparfaitement con- nus, serait dépasser le cadre que nous nous sommes tracé, sans trouver la compensa- tion d'augmenter sérieusement les connais- sances du lecteur ; aussi nous bornerons- nous le plus souvent à indiquer seulement les noms et le mode de dérivation de ces nombreux composés. Nous dirons ensuite quelques mots sur les glucosides ; enfin, en terminant, nous montrerons comment M. Berthelot fait dé- river des sucres la classe si importante en chimie végétale des amidons, ligneux, etc. PRINCIPALES MATIÈRES SUCRÉES Glycérine, C6H806.- La glycérine ayant été décrite à l'articifc Alcools, nous ne reviendrons pas sur sis propriétés. Mannite, CCH'Oe. État naturel. Extraction. — La maoniie se rencontre toute formée d»*is un assez grand nombre de végétaux. suc On la trouve en petite quantité dans les oignons, les asperges, le Laminarin sac- chnrina , dans plusieurs plantes mari- nes, etc. Elle existe en forte proportion dans la manne, exsudation d'une espèce de Frêne (Fraxinus rotundifolia) a^sez répandue dans toute l'Euriipe méridionale. Pour extraire la mannile de la manne, il faut épuiser ce derniercorps par l'alcool bouil- lant. Le liquide, en refroidissant, abandonne la mannite; on la reprend par une nouvelle dose d'alcool bouillant additionnée d'un peu de noir animal ; elle cristallise alors en prismes rhomboïdaux droits, et l'on pent compter sur sa pureté. Préparation. — On peut obtenir artifi- ciellement la mannite en faisant fermenter un mélange de glucose, de lait aigri, de craie et d'eau. La réaction est terminée au bout de soixante-dix à quatre-vingts jours; il faut faire en sorte que le mélange soit alternativement soumis à la chaleur d'une pièce chauffée et au froid des nuits d'hiver. Il se forme du lactate de chaux qui cristal- lise, tandis que l'eau mère retient la man- nite. — Le rendement est un peu incertain, cepcadant on peut compter sur 10 p. 100 du poids de glucose employé. On rencontre encore la mannite dans les dissolutions sucrées qui ont subi la fermen- tation visqueuse; la réaction par suite de laquelle la mannite se forme en ces cir- constances est encore mal étudiée. Propriétés. — La mannite cristallise en prismes rhomboïdaux droits très-fins et doués d'un éclat soyeux. Son goût est fai- blement sucré; elle ne dévie pas le plan de polarisation. Elle est fort peu hygrométri- que A 18 degrés, 100 parties d'eau en dissolvent 15 part., 6; à 15 degrés, 100 parties d'alcool (D= 6,898) en dissolvent 1 part., 23. Elle ne réduit pas le réactif de Frommherz, même après qu'on l'a fait bouillir avec de l'acide sulfurique. Action de la chaleur. — La mannite fond entre 160 et 165 degrés et peut cristalliser par un refroidissement immédiat; vers 200 degrés, elle entre en ébullilion et se colore légèrement en brun; elle subit alors une décomposition partielle, qui donne de l'eau et un corps particulier, la mannilane, dont voici la foramie CWO*. SUC i:a La mannitane est donc à la mannite ce que l'éther est à l'alcool. On a en effet : C6H706 Mannite. C4H602 - HO Alcool vinique. HO = C6H605 Mannitane. Ether Si l'on pousse la température au delà ai 25 degrés, la mannite se décompose ave( boursouflement et dépôt de charbon ; ce« pendant, sur une lame de platine, on peul en volatiliser complètement une très faible quantité. Action des acides. — Les acides acétique, siéarique, butyrique, etc., chauffés entre 200 et 230 degrés, dans des tubes fermés à la lampe, avec la mannite, la transforment en éthers, tout à fait analogues aux corps gras engendrés par la glycérine, type des alcools polyatomiques. L'acide tartrique donne à 100 degrés de l'acide mannilar trique. Cet acide corres- pond à l'acide tartrovinique, qu'on obtient avec l'alcool ordinaire. L'action de l'acide nitrique froid sur la mannite produit de la mannite nitrique. Action des bases. — La mannite, comme les autres alcools, se combineàvec les bases puissantes. Bien qu'elle puisse s'unir à l'oxyde de plomb, elle n'est pas précipitée par l'acé- tate tribasique de ce métal. La précipita- tion ne s'effectue que sous l'action de l'acé- tate de plomb ammoniacal. Action des ferments. — • Sous l'influence des ferments azotés et en présence de la craie ou du bicarbonate de soude, la man- nite fournit comme produits principaux de l'alcool, de l'acide carbonique et de l'hy- drogène, et comme produits secondaires de l'acide lactique, de l'acide acétique et de l'acide butyrique. mannitane C^H^O^. — La mannitane est un dérivé par déshydratation de la mannite : C6H706 _ HO = C6H605 Mannite. Mannitane. Préparation. — On peut la préparer par trois procédés différents : 1° par la saponifi- cation des composés manuitiques ; 2" eu 152 SUC chauffant la mannite à 200 degrés ; 3° en la maintenant à 100 degrés avec de l'acide chiorhydriqiie. 1° La saponification peut s'effectuer;, soit par l'eau à température élevée, soit par les alcalis, soit par les acides et l'alcool. Dans tous les cas, on opère la séparation de la mannitane formée à l'aide de l'alcool ab- solu, qui la dissout seule. 2" On chauffe pendant quelques minutes la mannite à 200 degrés dans un vase ouvert; on sépare la mannitane formée par l'alcool absolu et on la purifie en la traitant à 100 degrés par l'oxyde de plomb, qui élimine quelques produits pyrogénés. 3» Soixante heures d'ébullition avec de l'acide chlorhydrique fumant et une évapo- rotion à sec transforment la m.imiilc en mannitane. On purifie ce produit comme il vient d'être dit pour le second procédé. Propriétés. — La mannitane est plus volatile que la mannite ; déjà à 140 degrés elle commence à émettre des vapeurs. A la température ordinaire, la manni- tane est un liquide sirupeux; sa saveur est légèrement sucrée. — Insoluble dans l'éiher, la mannitane est très soluble dans l'eau et l'alcool absolu. Elle est peu stable: abandonnée au con- tact de l'air, elle tombe en déliquescence et donne, au bout de quelques semaines, des cristaux de mannite. . Cette transformation est beaucoup plus rapide au contact de l'hydrate de baryte, de l'oxyde de plomb à 100 degrés, ou d'un mélange d'acide chlorhydrique et d'alcool à la température ordinaire. La mannitaue, chauffée vers 250 degrés avec les acides sléarique et benzoïquc, donne les mêmes corps gras neutres que la mannite. Ce résultat, joint à la remarque suivante, à savoir que les composés gras neutres de la mannite, dédoublés par la saponification, produisent toujours de la mannitane et non de la niannite, prouve que dans la formation des élhers, la mannite se convertit d'abord ea mannitane, puis celle-ci en corps gras, et que ces derniers sont les éthers Je la mannitane. Dérivés de la mannite ou de la mannitane. — f-a mannite ou la mannitaue peuvent donner uuiis.mee à un grand nombre de SUC dérivés; M. Berthelot en a fait une étude très complète, et il les groupe ainsi . 1° Combinaisons neutres formées par la mannite, la mannitane et les acides mono- basiques ; 2° Combinaisons formées avec les acides bibasiquf's; 3° Combinaisons formées avec les acides tribasiques; 4" Combinaisons formées avec la mannite et les alcools; 5° Composés formés par la déshydratation de la mannite. Voici quelques généralités sur ces com- posés : Combinaisons neutres formées avec les acides monobasiques. — Ofi peut diviser ces combinaisons en trois séries : La première série comprend les corps qui résultent de l'union de 1 équivalent de man- nite et de 1 équivalent d'acide mouobasi- que, avec élimination de 1 équivalent d'eau ; ou, ce qui revient au même, de l équiva- lent de mannitane avec 1 équivalent d'a- cide, avec élimination de 2 équivalents d'eau. On a préparé dans cette série : 1* La mannite mono-acétique. . . . ClOHSQT 2* — mono-butjrique. . . . Cl^HiâQ^ 3* — moiio-palmitique. . , C38H3(50'7 4* — mono-oléliue C'^HSSOI 5* — mono-benzoïque. . . C^OHioO'? 6* — mono-c!ilorliydriquo. . C6H5C103 Dont la formule équivaut à : + G4H404 — 2H0 Ac. acétique. Eau. _(- C8H80i - 2H0 Ac. butyrique. Eau. -I- C32H320V — mO Ac. palmilique. Eau. + C36H3404 - 2H0 Ac. oléique. Eau. -I- C14H604 — 2H0 Ac. benzoïque. Eau. C6H605 + HCI - 2110 Mannitane. Ac. chlorhydrique. Eau. La deuxième série comprend les corps qui résultent de la combinaison de 1 équivalent suc de maniiitano nvcc 2 d'acide et élimination de 4 équivalents d'eau. On a obtenu dans cette série : 1* La mannite di-biitvrique. . . . C^^Hi^'OS 2. _ di-sté;.riqiie. . . . CTTH^eoH 3* — di-nitiique C6H*0l3Az2 Dont la formule équivaut à : f C6H605 + 2CSH804 - 4H0 Mannitane. Ac. butyrique. Eau. C6H605 + 2C36H3G04 — 4H0 M.nnni'i.nne. Ac. stcarique. Eau. 3» C6HS0S + 2(Az05HO) — 4H0 Mannitane. Ac. nitrique. Eau. La troisième série comprend les corps qui résultent de l'union de 1 équivalent de mannitane et de 3 d'acide avec élimination de fi équivalents d'eau. On a produit: <• La mannite tri-stéarique . . . C114H108O11 2° — tri-benzoïque. . . C'fSHl^OH 3' _ tri-nitrique. . . . G6HiOl8Az3 Dont la formule équivaut à : !• CGH60S + 3G3GH3605 _ 6H0 Mannitane. Ac. sténrique. Eau. «• C6HC05 + SCnueoi _ 6H0 Mannitane. Ac. benzoïque. Eau. 3. CGH605 + 3(AzOS.HO)-6HO+HO(decrist.) Mannitane. Ac. azotiq. Eau. Combinaisovs formées avec les acides bi- baaiques. — Les combinaisons d'un acide bi- basique et de la mannitane peuvent être neutres ou acides. On a obtenu : loUn composé neutre: la mannite qui- noviquc, ceoH^eOK. Ce composé résulte de la combinaison de 2 équivalents de mannitane et de 1 équîva- IcML d'acide quinovique avec élimination de ^équivalents d'eau : C60H4GOii =^ aGSHGOS + C48H3808 — 4H0 Mann, qiiin. Mannitane. Ac. quinov. Eau. 2" Trois composés acides : 1* L'acide manni-mono-sulfurique. f;6H605S206 2« L'acide niannitri-tartrif|iie. . . C3uHl8035 3* L'acide maniii-sesqui sulfuriq C12H1'»012S6018 T. XIII SUC 153 Dont la formule équivaut à : ^ C6HB05 + S206,H202 - 2H0 Mannitane. Ac. sulfurique. Eau. C6H603 + 3G8HB012 — 6H0 Majinitane. Ac. tartrique. Eau. 2G6H605 + 3;S206H202) — 4H0 Mannitane. Ac. sulfurique. Eau. Combinaisons formées avec les acides tribasiques. — Un seul acide tribasique a été combiné avec la mannitane : c'est l'acide phosphorique ; mais le composé formé n'a point été analysé. Combinaisons de la mannite avec les al- cools. — On n'en a obtenu qu'une seule, c'est Yéthylmannite, combinaison de la man- nitane et de l'alcool ordinaire, avec élimi- nation de deux équivalents d'eau. C10H1005 = C6H60S + G4H602 — 2H0 Ethylraannite. Mannitane. AlcooL Eau. Composés formés par la déshydratation de la mannite. — On n'en a préparé que deux : !• La Mannitane. . . . C6H605 déjà étudiée 2* La Mannide C6HS0* Ce dernier corps est neutre, sirupeux, sucré et amer tout à la fois ; il est extrê- mement déliquescent et se volatilise vers 100 degrés. DULCITE, C6H»06. La dulcite s'extrait d'une substance qui vient do Madagascar, et dont on ne con- naît pas l'espèce végétale. Elle est, comme on le voit d'après sa formule, isomérique avec la mannite. Elle cristallise en prismes rhoinboïdaux obliques, brillants et présentant une cer- taine dureté. Incolore et sans odeur, elle offre un goût légèrement sucré. L'alcool absolu n'en dissout que des tra- ces; mais l'eau, surtout à chaud, peut en dissoudre une quantité notable : la disso- lution saturée à chaud cristallise d'ailleurs faciieineDt. «0« 45a suc La dnlciteestun peu moins fusible que la mannite ; elle n'entre en fusion qu'à 180 degrés : vers 200 degrés, elle se sublime en partie avec formalion de dulcitane, et peut résister à une température de 250 degrés. Mais à 300 degrés, elle ne tarde pas à se carboniser. La dulcite n'a pas de pouvoir rotatoire ; elle ne réduit pas le réactif de Frommherz, même après avoir bouilli avec l'acide sulfu- rique. Avec les acides et les bases, elle se com- porte à peu près comme la mannite; cepen- dant il est à remarquer que tandis que l'a- cide azotique bouillant transforme par oxy- dation la dulcite eu acide mucique , il ne se produit pas la moindre trace de ce dernier acide avec la mannite. M. Jacquelain a montré que l'hydrate de potasse décompose complètement la dulcite à chaud et donne naissance à du butyrate et à (le l'oxalate de potasse. Pendant la réaction, il se dégage de l'hydrogène. La dulcite, lorsqu'on la fait fermenter vers 40 degrés avec du fromage blanc, de l'eau et de la craie, engendre de l'alcool, de l'acide lactique et de l'acide butyrique. Comme la mannite, elle peut, dans cer- taines conditions de fermentation, se con- vertir en un sucre véritable. Dulcitane C^H^QS, — Isomère de la man- nitane, la dulcitane est à la dulcite ce que la raaonitane est à la mannite. Op la prépare par les mêmes procédés que la mannitane, c'est-à-dire: 1° Par la saponification des étbers gras de la dulcite; 2* En maintenant la dulcite à 200 degrés pendant quelque temps ; 3° Par l'action prolongée de l'acidechlor- hydriquesur la dulcite. La dulcitane se présente sous l'aspect d'un sirop à peine fluide. Elle est insoluble dans l'éther, mais très goluble dans l'eau et l'alcool absolu. De même que la mannitane, elle se vo- latilise en partie à 1-20 degrés. Abandonnée au contact de l'air, elle ab- sorbe peij à peu de l'eau et régénère des cristaux lie dulcite, sans que la transforma- tion puisse jamais être totale. Cette transformation est bien plus rapide à 100 degrés, surtout quand elle s'opère SUC »ous l'influence de la baryte ou de l'oxyde ie plomb. Les dérivés de la dulcite présentent une analogie frappante avec ceux de la man- nite. PlOTTE, C6H«0*. La pinite est une sécrétion d'ane cer- taine espèce de pin, le Pinus Lambertiana. On la regarde comme un isomère de la dul- citane. Préparation. — Pour l'obtenir, il faut épuiser par l'eau tiède additionnée de noir animal des petits amas concrétionnés que l'on trouve torut formés au pied de ces ar- bres, et abandonner la dissolution à l'éva- poration spontanée. Cette solution se con- centre peu à peu et, au bout de plusieurs semaines, on trouve, adhérant fortement aux parois du cristallisoir, de petits mame- lons radiés, très durs, formés par des cris- taux de pinite. On redissout ces cristaux dans l'eau froide et on les purifie par deux cristallisations successives. Malgré la len- teur avec laquelle marche cette préparation, on ne peut espérer de la rendre plus rapide, car toute tentative faite pour bâter les éva- porations conduit toujours à un produit amorphe et coloré. Propriétés. — La Pinite se présente à l'état de cristaux incolores, dont on n'a pu encore déterminer la forme précise; cepen- dant au microscope ces cristaux paraissent terminés par des pyramides smbaissécs. Inodore, la pinite est très sucrée ; elle se dissout en forte proportion dans l'eau, à peine dans l'alcool absolu et un peu plus dans l'alcool ordinaire bouillant. Sa den- sité est une fois et demie celle de l'eau. La pinite dévie le plan de polarisation vers la droite, elle ne réduit pas le réac- tif de Frommherz. Elle fond vers 130 de- grés, un peu au delà de cette tempé- rature, elle se décompose en abandonnant un liquideemiiyreumalique. Jusqu'à 2a0de- grés, la plus grande partie n'est cepen- dant pas atteinte et peut cristalliser de nouveau sien la reprend par l'eau. Quand, sans avoir égard à la température, on chauffe fortement la pinile, elle se détruit cofiiplétcnient. On a remarqué que dans !e vide barométrique, elle peut supporter une température de 340 degrés sans être altérée. suc La levAre de bière est sans action sur la pJDJte, même après qu'on l'a fait bouillir avec un acide. Voici comment elle se comporte avec divers réactifs: Les alcalis à froid, ou même à 100 degrés, ne lui font subir aucune altération, mais ils la décomposent à une hante température, en dégageant une vapeur acre. L'acétate neutre de plomb et même l'a- cétate tribasique ne précipitent pas la pi- nite; il faut pour la précipiter recourir à l'acétate de plomb ammoniacal. L'acide chloihydrique fnmant n'altère pas ce principe sucré, du moins au-dessous de 100 degrés. L'acide sulfurique concentré, chauffé très doucement avec la pinite, pa- raît former un acide pinisulfurique ; mais ce corps est très instable eî se détruit pour peu que la température s'élève. L'acide azotique à chaud engendre des dérivés ni- triques peu nets, et aussi un peu d'acide oxalique. Le nitrate d'argent ammoniacal est ré- duit à chaud parla pinite. La pinite donne avec les acides stéari- que, benzoïque et tartrique des combinai- sons isomériques avec celles de la manni- taneet de la dulcitane. On a préparé et analysé les suivantes: 1° Pinite mono-stéariquo. . . 2* — di-stéarique 3° — mono-benzoïque. . . 4* - di-beiuoique 5* Acide pinitartrique .... dont la formule équivaut à : !• C6H603 -f- C36H360* Ac. stéarique. -j- 2C36H3604 Ac. stéarique. C14H604 Ac. benzoïque. Eau. + 2C14H604 — 2H0 Ac. benzoïque. Eau. -f 3C8H601Ï _ 6H0 Ac. tartrique. Eau. QuBHaTE, C6H605. La quercite préexiste dans le gland do rhêae. SUC 155 CV2H10O7 C78H760I1 C5!OH1U07 C3'.H16011 G30H18O35 Préparation. — On écrase des glands; on en fait nne bouillie avec de l'eau et on laisse reposer. De l'amidon se sépare bien- tôt : on n'a plus alors qu'à faire chauffer légèrement avec un peu de chaux éteinte, qui précipite du tannin et un peu de ma- tière azotée brune. On évapore eni^nite jusqu'à consistance sirupeuse et on laisse cristalliser; les cristaux, traités deux ou trois fois de la sorte, unissent par être absolu- ment purs. Ils se présentent alors à l'état de prismes rhomboïdaux obliques, durs et croquant sous la dent. Saveur terreuse, légèrement sucrée, so- lubilité grande dans l'eau, à peine sensible dans l'alcool absolu, déviation à droite du plande po'arisation, fusion vers 250 degrés, sans trop d'altération, enfln décomposition complète à 300 degrés, tels sont les prin- cipaux caractères de la quercite. La quercite n'est pas susceptible de fer- menter; elle ne réduit pas le réactif de Frommherz, même après ébullition avec un acide; elle n'est pas attaquée par les alca- lis, même à 100 degrés; elle se combine avec la chaux et surtout avec la baryte. Elle forme des éthers à froid avec les acides sul- furique et nitrique concentrés; à chaud, avec les acides stéarique, benzoïque et tar- trique. L'acide azotique l'attaque à l'ébul- lition sans produire l'acide mucique. MÉLAMPTHITE C^^W^O^^. La mélampyrite se trouve dans lelrlelam- pyrum nemorosum, d'où on l'extrait par épuisement et cristallisations répétées. Propriétés. — Les cristaux de mélampy- rite sont depetis prismes, mais on n'a pas encore déterminé exactement leur forme cristalline. Durs, croquants sous la dent, in- colores, inodores, ils préseoteni une saveur légèrement sucrée. La densité de la mélampyrite est 1,47. Sa solubilité, assez faible à froid (4 pour 100 à 15 degrés), croît avec la tempéra- ture; aussi l'eau bouillante en dissout-elle beaucoup. L'alcool à 90 degrés aréomé- triques ne peut dissoudre que 0,07 pour 100 de mélampyrite, à 15 degrés. La mélampyrite n'a pas de pouvoir ro- tatoire et reste sans action sur le réactif ds 156 SUC Frommherz. Elle entre ea fusion un peu au-dessus de 180 degrés et elle donnealors un liquide incolore, susceptible de cristal- liser par le refroidissement. Elle supporte assez bien une température de 250 degrés; mais à 300 degrés, elle ne tarde pas à se détruire en se carbonisant. Aciion des réactifs. — Les acides dilués n'agissent pas à froid, ni même à lOO de- grés, sur la mélampyrite. Concentrés, l'a- cide nitrique etlacide suifurique s'y com- binent à froid: on n'a étudié que le corn posé suifurique; c'est l'acide mélampyri- sufurique : C12H180133(S206) Quant à l'acide azotique, si l'on pousse vivcmeiil la réaction, il finit par transfor- mer toute la mélampyrite en acidemucique. Les bases puissantes se combinent avec ce principe sucré; on a étudié et analysé les composés suivants, qui résultent de l'union de la mélampyrite, Avoc la baryte. Avec le plomb . Avec le cuivre. Ct2Hl50l32BaO+ 14Aq Cl2ni50i3,fiPbO Ci2Hi50i3,6CuO Ervthrite, C'2H'S012. L'érythrite est le produit de la méta- morphose que subit un principe particu- lier contenu dans les lichens dans le i?oc- cella Montagneï, et dans le Protoccocus vulgaris, espèce d'algue. Les cristaux d'érythrite offrent l'as- pect de prismes à base carrée, bien nets et assez durs. Incolore et inodore, l'éry- '.hrile présente une saveur très faiblement sucrée; elle est très solublc dans Tenu et sa dissout en quantité notable même dans l'alcool absolu, pourvu qu'il soit bouillant. Sa densité est 1,56. — Elle ne dévie pas le plan de polarisation et ne réduit pas Se réactif de Frommherz, même après avoir bouilli avec un acide. Elle fond à l'iO degrés, résiste à une température de '250 degrés; mais à 300 de- grés, elle se décompose et se sublime eu partie; au delà, la destruction est totale. Action des léactifs. — Les acides stéa- riques, benzoiques, etc., chauffés entre 200 et 250 degrés avec l'érythtite, dans des tubes fermés à la lampe , donnent des éthers. SUC La combinaison se fait à 100 degrés avec l'acide tartrique, à froid avec les aci- des suifurique et nitrique. L'action de l'acide nitrique sur l'érythrite donne naissance à de l'acide oxalique et jamais à de l'acide raucique. L'érythrite se combine avec les bases, principalement avec la chaux. On ne peut la précipiter, ni par l'acétate neutre de plomb, ni par l'acétate tribasique, ni même par l'acétate ammoniacal. Enfin, l'érythrite n'est pas susceptible de fermenter sous l'influence de la levùie de bière. L'ensemble des propriétés de l'érythrite a conduit à adopter la formule C'^H'SOi-, qui lui assigne le rôle d'alcool hexatomique. On a préparé et analysé un certain nom- bre de ses dérivés; voici les plus impor- tants : 1* L'érythrite distéarique C84H83018 2« — dibenzoique C40h23O16 3* — hexabenzoïque . . . C96H39024 ;r — hexanitiique . . ClïHSOS.iiAzQï 5* L'acide érythritétralartrique . . C*4H35056 6* L'érythrite dioisellique C44H2i>022 T — mono-orsellique. . . C28H190l« Dont la formule équivaut à: -t- 2C36H360i - Ac. stéarique. + 2G14H604 Ac. benzoïque. + ec^Hsc» Ac. benzoïque. + _6(Az03,HO Ac. azotique. Érythrile. L'érythrite di-orselliqueC<S206. En effet : «C12Hl0O10,S2O6=2C12H10OlO+(S2O6,H2O2)-2HO Ac. sulfoamidonique. Amidon. Ac. sulfiir. Eau. 2» A la deuxième série, Vamygdaline, composé naturel qui parait résulter de l'ac- tion de la glucose sur 1 équivalent d'acide et 1 d'aldéhyde. C40H25AzO20 = 2C12H10010 + Amygdaline. Glucosane. C2AzH + C14H60-2 — 2H0 Ac. cyanhydr. Aldéhyde benzoïque. Eau. On rattache aux trois séries suivantes les ligneux trinitriques, tétranitriques, penta- nitriques, comme le montrent les formules : SUC 163 C24Ht'70n,3Az05 = .2C12H10010 - Ligneux triiiitrique. Ligneux. 3(Az05 HO) Ac. nitrique. 6H0 C24Hi6016,4.Az05 = 2C12H10010 Ligneux tétranitrique. Ligneux. 4(Az08,5HO - Ac. nitrique. 8H0 Eau. C24Hi50l5,5Az03 = Ligneux pentanitrique. 2C12H10O10 Ligneux. 5(AzO,HO) Ac. nitrique. lOHO Eau. Triglucosides. — Si l'on considère les combinaisons qui dérivent de 3 équivalents de glucose, c'est-à-dire les triglucosides, on obtient quatre séries analogues, suiyant que la combinaison a lieu avec 1, 2, 3 ou 4 équivalents d'acide. On rattache à la première série deux composés naturels, \3jalappine et la conuoJ» vuline : cesHBBOsa = Jalappine. C32H30O6 Ac. jalappinolique. C62H50O32 = Convolvuline. C26H240G Ac. convolvulinolique. 3(Cl2HiooiO)-f. Glucosane. 4H0 Eau. Tétraglucosides. — Si l'on considère enfin les combinaisons qui dérivent de 4 équiva- lents de glucose, c'est-à-dire les tétraglu- cosides, on y trouve trois séries analogues. On ne connaît qu'un seul tétraglucoside, et il appartient à la première série, c'est l'acide télraglucoso-sulfurique : C48H49O40,S2O6 = /.C12H10010 -1- c. tétragluc. sulfur. Glucosane. S206,H202 _ Ac. sulfurique. 4H0 Action des bases. La glucose est susceptible, comme l'a montré M. Péligot, de s'unir aux bases alcalino-terreuses, chaux, baryte, strontiane, et à l'oxyde de plomb. Les combinaisons sont nettement définies et formées le plus souvent de 3 équivalents de base pour 2 de glucose anhydre. Comme les acides faibles, les bases peuvent ; par une action convenablement ménagée, transformer la glucose en acide glucique; si l'on verse par exemple de la chauxéteinte dans une dissolution froide de glucose, une grande quantité de chaux se dissout en même temps qu'il se forme du glucale de chaux soluble. La solution ainsi obtenue, étant exposée ix l'air, absorbe bientôt l'acide carbonique, perd une partie de sa chaux à l'état de carbo- nate, et il ne reste dans la liqueur que le glu- 16a suc suc cale de chaux pur. En y versant alors do l'acide oxaliqiio, ou préiipitc la chaux et l'on metenlibené l'acide 3iMt7f/ueC'2H808,3HO. Les dissolutions alcalines coucenirées froides ou bouillantes allèrent rapidement la glucose et donnent naissance à des acides noirs. Combinaisons de la glucose avec les alcools. Les alcools peuvent s'unir entre eux avec élimination d'eau, et la glucose ne fait pas exception à cette loi. Les combinaisons s'opèrent dans les rap- ports suivants : 1*'' Groupe. — 1 équivalent de glucose s'unit à 1 équivalent d'alcool. On n'a pas pu obtenir synthétiqueraent la combinaison des deux corps, mais on a été conduit par l'analyse à ramener à ce type les substances suivantes, à savoir : 1° La salicine (principe amer qui existe dans récorce de saule); 2° l'arbutine (sub- stances qui existe dans VArbulusuva ursi); 3° la mélitose; 4° la saccharose; 5° la phillyrine (principe du Phillyrea latifoHa), En elfet, sous l'influence des acides éten- dus ou des ferments, ces difl"érents principes absorbent de l'eau, se transforment en glucdse et en un second produit, présentant tous les caractères alcooliques; exemples : C26H180H + 2H0 Salicine. Eau. C24H160U + 2H0 Arbutine. Eau. 2C12H11011 + 2H0 Mélitose. Eau. 2C12H11011 + 2H0 : Saccharose. Eau Pliillyrine. Eau. C12H12012 Glucose. C12H12012 Glucose. C12H12012 Glucose. 4- CiiHSQi Saligénine. -{- C12H60* Hydroquinon + C12H12012 Lévulose. convallarine, principe extrait du muguet, que son dédoublement, sous l'influence des ferments, conduit à y placer. Voici les formules qui représentent cci deux réactions : C20H18O10 + 6H0 = C12H12012 -f 2C''H60» Etliylgluc. Eau. Glucose. Alcool. C68H62022 + 2H0 = G12H12012 + 2C28H2GO0 Convallarine. Eau. Glucose. Convallaiéline. Les deux premiers groupes dont nou venons de parler constituent les monogluco sides, composés formés par l'union de la glu- cose et des alcools. 3^ Groupe. — Deux équivalents de glu cose s'unissent à l'équivalent d'alcool. Vesculine, principe cristallisable contenu dans l'écorce de marronnier d'Inde {^scu- lus hippocastaiium), rentre dans ce groupe par le dédoublement suivant : Ci2H2i026 + 6H0 = 2G12H12012 + Ci8il608 Esculine. Eau. Glucose. Esculéiuo. De même, la digitaline, principe actif de la digitale, se dédouble en glucose et digi- talirétine. C36H48028 + 2H0 ; Digitaline. Eau. 2G12H12012 + C3aH260« Glucose. Digitalirétine. 2^ Groupe. — 1 équivalent de glucose s'unit à 2 équivalents dalcool. Ce groupe renferme deux corps : Véthyl- glucose qui a été préparé directement, et la Seulement la métamorphose s'effectue en deux temps: C56H48028 J- 2H0 = C12H12012 -|- C44H38018 Digitaline. Eau. Glucose. Digitalétine. C44H38018 = C12H12012 + G32H2606 Digitalétine. Glucose. Digitalirétine. La glucose étant un alcool polyatomique, chacun des glucosides dont il vient d'être question peut exister en combinaison avec d'autres principes, tels que les alcools, les acides, les aldéhydes, etc. C'est ainsi que la populine, principe coa- teou dans les feuilles et l'écorce du Tremble, suc est r(^soluble en acide benzoïque et sali- cine : C40H22O16 + 2H0 = CUHSO* + C^SHisOi* SUC 16! Ac. benzoïq. Salicinc. Populiac. 1 Et, par suite, en acide benzoïque et en saligénine : CWH22016 + 4H0 = C12HI201Î + CilHeOi Populine. Eau. Glucose. Ac. bcnzoic]. 4- Ci*H80*. Saligénine. D'où il résulte que la populine est une glucose salirfénibcnzoïque. Ou constate de même que : 1° La phlorizme, principe contenu dans l'écorce de la racine du pommier, du poi- rier, etc., est résoluble en glucose, phloro- glucine et acide phlorélique; on peut donc la considérer comme une glucose phloro- gluciphlorètique. C42H"O20 + 4H0 = C12H12012 + Phlorizine. Eau. Glucose. C12H606 + C18H10O6 Phloroglucine. Ac phlorétique 2° Le quercitrin, principe contenu dans l'écorce du Quercus tinctoria, est une glu- cose phlorogluciquercétique, comme le mon- trent les deux dédoublements successifs que voici : CoSH2002V + 8H0 = C12H12012 + C46H16O20 Quercilrin. Eau. ' Glucose. (^ercétine. C46H16O20 + 2H0 = C12H606 + C34H12016 Quercétine. Eau. Phloiogluc. Ac. quercét. Combinaisons de la glucose avec les aldéhydes. On peut ranger dans cette classe de corps: I 1° Vhélicine, substance obtenue par ll'oxydation de la salicine, et qui jouit de la propriété de se dédoubler en glucose et en ald(^yde salycilique : C26H16014 2H0 C12H1201^ CUH604 ,Aldéliycle salycilique. 2' La pinipicrine, principe amor des feuilles de Pin sylvestre, qui est résoluble en glucose et en un aldéhyde, VéricinaL : CVVH36022 + 4H0 Pinipicrine. Eau. 2C12H12012+ C20H16Oâ Glucose. Ericinal. On voit que l'hélicine est un monogluco- side, et la pinipicrine un diglu<;oside. Ces composés et leurs analogues peuvcn! encore s'unir avec des acides, des alcools ou des aldéhydes, puisque les six atomicités de la glucose sont loin d'être épuisées. Cela explique la constitution d'un certain nombre de corps; ainsi : i" En oxydant la populine on obtient par déshydratation la benzohélicine : C40H22O16 4- 02 = C40H20O16 _ 2H0 Populine. Oxygène. Benzohélicine. Eau. Et celle-ci peut être considérée comme '" "'■"•"'^'> salicilalo-benzotque . En effet : une glucose C40H2OO16 Bcnzoliclicine 4H0 = C12H12012 -f Eau. Glucose. Ci4H60i -f Ct4H60i Ac. benzoïque. Aldéhyde salicylique. 2° Uamygdaline, principe contenu dans les amandes anières, peut être considérée comme un dig'lucoside formé par l'unioii de l'acide cyanhydrique et de l'aldéhyde benzoïque. En effet, sous l'influence d'un ferment particulier, \di synaptase, l'amygda- line éprouve la décomposition suivante: C40H2VAzO22 + 4H0 Amygdaline. Eau. C2AzH + Ac. cyanhydiique. 2C12H12012 + Glucose. C14H602 Aldéhyde benzoïque. On voit combien la théorie de M. Ber- thelot simplifie l'étude de ces corps si com- plexes, et permet de ramener à une in- terprétation générale la série si curieuse de leurs dédoublements. LÉVULOSE, G»2H>20i2, Origine, mode de production. — La lévu- lose existe dans la plupart des fruits mûrs, un peu acides. Elle y est presque toujours 166 SUC associée à un poids égal degliicoso ordinaire : c'est ce mélange à parties égales de glucose et de lévulose qiri ctnistitue le sucre de canne interverti. On rencontre encore le même mélange dans la sève ascendante du bouleau, la sève descendante de l'érable, le miel, les mélasses, etc. La lévulose se forme artificiellement par l'action des acides sur Viniiline, principe amylacé contenu dans les racines de Dalhia et d'Aunée. Préparation. — On sature avec de la craie en poudre du jus de raisin, de groseille, de cerise, etc. On clarifie la liqueur avec du blanc d'œuf, on filtre et l'on évapore très lentement à sec; il reste dans le vase où, l'on opère un résidu gommeux, insoluble dans l'alcool absolu, déliquescent et très soluble dans l'eau. C'est un mélange à par- ties égales de glucose et de lévulose. Pour extraire la lévulose de ce mélange ou bien encore du sucre de canne interverti, on emploie le procédé suivant, qui est dû à M. Dubrunfaut : On dissout 10 grammes de matière dans 100 grammes d'eau et l'on ajoute 6 gram- mes de chaux hydratée : le mélange ne tarde pas à s'épaissir et même à se pren- dre en masse. On soumet le tout à l'ac- tion de la presse hydraulique : l'eau-mère qui s'écoule renferme la glucose ordinaire à l'état de combinaison soluble avec la chaux, tandis que la portion solide est la combi- naison calcaire de la lévulose. On décompose cette dernière combinaison par l'acide oxalique. Le procédé le plus sûr pour obtenir la lévulose à l'état de pureté complète consiste à traiter l'inuline par un acide, absolument comme on traite l'amidon pour obtenir la glucose ordinaire. Propriétés. — La lévulose est sirupeuse et incristal lisable. Elle est déliquescente et par suite très soluble dans l'eau. L'alcool absolu n'eu dissout que des traces, même à chaud ; quant à l'alcool aqueux, il en dis- sout d'autant plus qu'il contient plus d'eau. La lévulose est très sucrée ; elle dévie vers la gauche le plan de polarisation ; la déviation est d'autant plus faible que la température est plus élevée, tandis que pour tous les autres sucres la déviation est sen- siblement indépendante de la température. La lévulose est plus sensible à l'action SUC de la chaleur que la glucose ordinaire. Dès la température de 100 degrés, elle com- mence à se décomposer; elle se déshydrate et produit tout d'abord la lévulosane C12H10O10; mais ce corps est toujours souilK par des substances plus ou moins brunes résultant d'une décomposition plus avancée. On peut cependant préparer la lévulosane à l'état de pureté de la manière suivante : On maintient pendant un temps assez long du sucre de canne en fusion, à la tem- pérature de 180 degrés. Il devient alors incristallisable et lévogyre. A ce moment, la saccharose s'est dédoublée ; la moitié a gagné de l'eau et s'est transformée en glu- cose, tandis que l'autre moitié s'est déshy- dratée et est devenue de la lévulosane, d'après la formule : 2C12H11011 Saccharose. C12H10010 + C12H12012 Lévalosane. Glucose. Mais la lévulosane n'a pas la propriété de fermenter sous l'influence de la levure de bière, tandis que la glucose jouit au plus haut degré de cette faculté. Si donc on soumet le mélange précédent, à l'influence de la levure, on mettra bientôt en liberté toute la lévulosane. Ou peut alors constater les propriétés de ce corps, et l'on reconnaît que c'est un liquide incristalli- sable, fort peu sucré, faiblement dextro- gyre. Il ne fermente pas directement sous l'influence de la levure; mais un séjour prolongé dans l'eau à 100 degrés, surtout quand celle-ci est aiguisée par un acide, lui fait reprendre deux équivalents d'eau et la transforme en lévulose, qui peut fer- menter lorsqu'on la met en contact avec la levure. La lévulose donne avec les divers réactifs les mêmes réactions que la glucose; seule- ment le degré de résistance à leur action est différent pour ces deux sucres. Ainsi, tandis que la lévulose est plus facile ment atteinte que la glucose par les effets destructifs de la chaleur, elle résiste beau- coup mieux à l'action des alcalis et à celle des ferments. Ce dernier fait est très facile à constater de la manière suivante ; on prend du sucre interverti, c'est-à-dire un mélange de glu- cose ordinaire et de lévulose, et on le sou- suc met a l'action des alcalis ou à celle des fer- ments; on constate ensuite facilement que l'attaque de la lévulose ne commence qu'a- près que toute la glucose a disparu. C'est même un moyen qu'on a proposé pour pré- parer la lévulose; il donne un produit moins pur que le traitement à la chaux qui a été décrit au commencement de cet article. La lévulose réduit le réactif de Frommherz et donne avec la chaux, comme on l'a dit déjà, un composé presque insoluble et qui répond à la formule C'^H'^O^'^SCaO. Maltose, C»2H«2012. La maltose ou glucose de malt est le pro- duit d'une transformation que subit l'ami- don sous l'influence d'un ferment particu- lier contenu dans l'orge germée, et que l'on nomme la diastase. Préparation. — Le maltage ou germi- nation de l'orge est la première opération que l'on effectue dans la fabrication de la bière. On commence par hydrater l'orge pour la faire germer. A cet effet, on la met en con- tact avec quatre fois son volume d'eau; l'orge de bonne qualité reste au fond de l'eau et ne tarde pas à se gonfler jusqu'à pouvoir s'écraser facilement sous l'ongle. On porte alors les grains au germoir. La germination se fait dans les meilleures con- ditions possibles lorsque l'air est humide et à une température très voisine de 15°. Les grains sont d'abord mis en couche de0",50 à 0™,60 ; puis, à mesura que la germination fait des progrès, on diminue cette hauteur, jusqu'à ce que l'on atteigne 0™,10 envi- ron. On arrête la germination au moment où la gemmule a atteint les 2/3 de la longueur de lu graine. A cet effet, on transporte d'a- bord l'orge sur une aire bien ventilée et ensuite dans une étuve où l'air arrive d'abord froid, puis de plus en plus chaud, jusqu'à atteindre 100 degrés. Après cette opération, dite touraillage, la dessiccation est compléta ; on détache les gemmules qui sont devenues cassantes, avec une espèce de crible nommé tarare. On expose enfln les grains à l'air pendant quelque temps, puis on les broie et l'on obtient ce que l'on appelle le maU. SUC 167 On extrait la maltose du malt par épuise- ment à l'eau et on la fait cristalliser. De même que la maltose est le premier degré li'altération de l'amidon sous l'in- fluence des ferments, de même elle paraît être le premier terme de la métamorphose de ce corps sous l'influence ménagée des acides. Propriétés. — La maltose présente dans ses propriétés la plus grande analogie avec la glucose ordinaire. Elle cristallise avec autant de difficulté et .lussi peu de netteté qu'elle; même solubilité à peu près, sauf dans l'alcool où la maltose est beaucoup mois soluble que la glucose ; mêmes efl'els de la part de la chaleur; même réaction avec le tartrate cupropotassique, etc. Le caractère le plus tranché entre ces deux sucres est la différence de leurs pou- voirs rotatoires. Ils sont tous deux dextro- gyreSj seulement la maltose a un pouvoir rotatoire triple de celui de la glucose. De plus, tandis que la déviation diminue pour la glucose de près de moitié avant d'arriver à l'équilibre, lorsqu'on emploie une dissolu- tion préparée au moment même, la dévia- tion paraît être constante pour la maltose dès les premiers moments de la dissolu- tion. Les acides étendus transforment lente- ment la maltose en glucose ordinaire. Galactose go glucose lactique Ci^H'^O'^. La galactose se produit lorsqu'on chauffe àlOO degrés, pendant un temps très long, la lactose ou sucre de lait avec un acide étendu. Quand on soumet la gomme à la même réaction, on obtient un sucre qui parait être identique avec la galactose. La galactose est très soluble dans l'eau, tandis que l'alcool absolu n'en dissout que des traces. Elle cristallise bien plus facilement que la glucose ordinaire; ses cristaux offrent le même aspect mamelonné que ceux de ce dernier sucre. La galactose est dextrogyre ; mais la dé- viation diminue de près de moitié avant d'arriver à l'équilibre, si l'on emploie une dissolution faite au moment même. Une fois ce point atteint, le pouvoir rotatoire varie très peu avec la température. 168 SUC La galactose se comporte à peu près comme la glucose ordinaire avec les diffé- rents réactifs. Elle paraît un peu plus sta- ble que la glucose. Il faut le même poids de ces deux sucres pour réduire la même quan- tité de réactif de Frominherz. Mais il y a un caractère parfaitement tranchéquidiffércnciela galactose desautres sucres du premier groupe; c'est celui que produit l'acl ion ménagée de l'acide nitrique: tandis que la glucose ordinaire, la lévulose et la mallose ne donnent jamais naissance à de l'acide mncique avec l'acide nitrique, îa galactose en donne toujours, rappelant en èela sa filiation avec la lactose qui jouit aussi de celte propriété. On a obtenu deux dérivés de la galactose avec l'acide larlrique ce sont : 1" L'acide galactoso-télralartriquc, C44H30054 ; 2" L'acide trigalactoso-télratartrique, C68H<6070. Leur constitution est représentée par les formules suivantes : CUH30O54 = C12H12 012 H- [4C8H6012 Ac. galacloso-tétralartr. Galactose. Ac. tartriq. — 6H0 Eau. C68H46070 = 3C12H12012 4- 4C8H6012 _ Ac. trigalact.tétratar. Galactose. Ac. tarlriq. Ces deux acides donnent des sels calcaires bien définis qui, séchés à 110 degrés, ré- pondent aux deux formules : !• C44H2^Ca6054 + 10 Aq. Galactoso-tétratar- tratr; de cliaiix. 2* C68H'>2Ca''0'?0 + 10 Aq. trigalactoso-tétratar- Irate de chaux. Ce dernier sel réduit le réactif cupro- potassique et engendre de l'acide mucique lorsqu'on le traite par l'acide azotique; ce qui rappelle son origine galactosique. Deuxième groupiî. — Lactose ou sucre DE LAIT, C'2H»<0>»-1-Aq. La lactose existe dans le lait des mammi- fères. SUC Extraction. — Pour la séparer des ma- tières grasses et albumineuses qui l'accom- pagne dans cette sécrétion, voici comment on opère : On prend du lait et on l'acidulé; il se caille, c'est-à-dire que le caséutn modillé devient insoluble etseprécipiteen entraînant les matières grasses du lait; le liquide sur- nageant est ce qu'on appelle le pelit-lait; c'est une dissolution aqueuse renfermant la lactose et des sels minéraux. Au lieu d'acidifier le lait, on peut em- ployer la présure, substance albuminoïde sécrétée par l'estomac des jeunes veaux et dont ,-^ suffit pour modifier immédiate- ment le caséum. Enfin on peut encore abandonner tout simplement le lait à l'air; il ne tarde pas à s'aigrir par la production d'acide lactique, et celui-ci, dès qu'il ap- paraît, coagule le caséum. On décante donc le petit-lait, on le filtre et on l'évaporé lentement; la lactose se dé- pose alors en petits cristaux blancs. La proportion de lactose contenue dans le lait de vache est sensiblement constante : il doit y en avoir au moins 7^- MM. Che- vallier et Réveil ont fondé là-dessus «ne méthode simple pour s'assurer de la pureté du lait. Elle consiste à doser la quantité de lactose au moyen de la liqueur titrée de Frommherz. Les fraudeurs, en effet, se bornent généralement à enlever la crème et à ajouter de l'eau ; il en résulte que la quantité de lactose trouvée dans un lait falsifié est toujours notablement infé- rieure au taux normal. Propriélés. — La lactose cristallise en prismes rhomboidaux droits, hémiédriques. Ces cristaux sont durs, ils craquent sous lu dent et leur densité est 1,53. La saveur de la lactose est à peine su crée; sa solubilité dans l'eau est, en effet, assez faible, 17 p. lOO environ; dans l'alcool absolu, elle est tout à fait nulle. La dissolution aqueuse de la lactose^ étantabandonnéeà l'évaporation spontanée, présente un phénomène de sursaturation. Ce n'est que quand la liqueur renferme 22 p. 100 de lactose que cette dernière cristallise, et cependant il suffit de 17 pour 100 pour saturer l'eau à la tempé- rature ordinaire. La lactose est dextrogyre. — Comme avec suc la galactose, la déviation diminue rapide- msDt jusqu'à passer de 8 à ri avant d'at- teindre l'équilibre lorsqu'on rniploie une dissolution faite au moment même. Ce poinî une fois atteint, le pouvoir rotatoire varie très peu avec la température de la dissolu- tion. Les acides étendus loin d'intervertir la lactose, triplent, au contiaire, son pouvoir dextrogyre: celaticntàce qu'il seformede 'a galactose dont le pouvoir rotatoire est plus considérable que celui de la lactose. La lactose est peu hygrométrique; à la température ordinaire, elle retient cependant toujours au moins un équivalent d'eau; pour le lui faire perdre entièrement, il faut la chauffer jusqu'à 150 degrés. Elle s'altère profondément dès 170 de- grés et donne naissance à des acides bruns. Tandis que les acides étendus changent à 100 degrés la lactose eu galactose, les mêmes acides concentrés la carbonisent. L'acide tartriquo s'unit à la lactose à 100 degrés; l'aéide nitri(iue fumant et mélangé d'acide sulfurique donne à froid un dérivé nitrique ; à chaud, l'acide nitrique trans- forme la lactose en acide mucique, ce qui place ce sucre à côté de la mallose et de la galactose. Les bases énergiques se combinent avec la lactose : 1 équivalent de ce corps s'unit à 3 de potasse ou de soude et à 1 équivalent de chaux. Oa a aussi obtenu un composé calcique beaucoup plus riche en chaux et qui est presque insoluble. Seul des acét;ites de plomb, l'acétate ammoniacal précipite la laclose. Le réactif de Fronimherz est réduit par la laciose, mais moins énergiquement que par la glucose; si l'on considère deux poids de ces deux sucres renfermant la même quan- tité de carbone, on constate que les pro- ortions de réactif qui sont réduites par la lactose et la glucose sont entre elles comme 7 est à 10. Sous l'influence de la levure de bière, la lactose ne fermente pas. Mais si on la mé- lange avec un ferment albuminoïde et de la craie, elle subit les fermentations lactique et butyrique en même temps qu'il se pro- duit une certaine pioportioa d'alcool. Les Tarlares préparent une liqueur alcoolique avec le lait de leurs juments; il est pro- T. XIII SUC 169 bable que dans leur préparation la lactosi; se transforme d'abord en palactoso, et que c'est ce dernier sucre qui subit finalement la fermentation alcoolique. Les usages de la lactose sont bornés à des applications pharmaceutiques : les homoeo- palhes eu emploient beaucoup comme véhi- cule solide de leurs médicaments. Enfin elle peut servir à préparer l'acide mucique. Troisième GROUPE. — Saccharose, C'^h "O'^. La saccharose ou sucre de canne est très répandue dans l'organisation végétale. Ainsi elle se rencontre dans la canne, la bette- rave, la carotte, le navet, les tiges de maïs, les châtaignes, le chiendent, la sève de cer- tains arbres, tels que : le palmier de Java, le sorgho , l'érable , le caroubier , etc. ; elle existe encore dans l'ananas, le melon, le potiron, dans la plupart des fruits neu- trcs'.et dans quelques fruits acides, surtout ceux dont lacidité est due à la présence de l'acide malique ou de l'acide citrique. L'identité de ces sucres d'origines si di- verses a été nettement établie par la cristal- lisation et l'ensemble de leurs caractères chimiques et optiques. La fabrication industrielle du sucre exi- geant un assez long développement, nous la rejetterons à la fin de l'histoire des sucres. Propriétés. — La saccharose pure, quelle qu'en soit la provenance, cristallise en pris- mes rhomboïdaux obliques hémiédriques. Ces cristaux, dont la densité est 1,60, sont durs et ne retiennent pas trace d'eau de cristallisation. La variété industrielle de saccharose qu'on nomme sucre candi, pré- sente des cristaux très gros et très nets, tan- dis que le sucre en pain ordinaire est forait- par l'enchevêtremenl de cristaux très petits, dont il ne serait pas aisé de démêler la forme. Le sucre possède la singulière propriété de devenir phosphorescent lorsqu'on le sou- met au choc ou à îa friction ; le sucre râpé possède toujours un léger goût de sucre brûlé, qui tient probablement à la chaleur que développe l'opération du râpage. La saccharose est insoluble dans l'éther et dans l'alcool absolu ; sa solubilité dans l'alcool aqueux croît rapidement avec la proportion d'eau ; ainsi l'alcool à 83 degrés H* 170 SUC de l'alcoomètre de Gay-Lussac en dissout 23 p. 100. Cela s'explique par la grande solubilité du sucre dans l'eau qui en dissout, en effet, 300 p. 100 à froid et une proportion bien plus considérable encore à chaud. La saccharose est dextro^yre. Son pou- voir rotatoireest constant, môme quand on emploie une dissolution faite au moment de s'en servir; il ne varie pas sensiblement non plus lorsque la température s'élève. Action de la chaleur. — Si on soumet le sucre de canne à une température graduelle- ment et lentement croissante, il food vers 160 degrés en un sirop incolore et gluant qui, refroidi, se pren 1 en masse vitreuse. Ce produit est identique avec ce que Ton appelle dans le commerce sucre cVorge ou sucre de pommes; mais ou se garde bien de préparer ainsi ces deux sucres commerciaux, car il est très difficile de chauffer juste à point et de lie pas provoquer la formation de produits bruns plus ou moins amers. Voici comment opèrent les confiseurs : Ils prennent une dis.solution concentrée de sucre et la soumettent à une évapora- tion rapide, jusqu'à ce que la matière se présente sous l'aspect dune niasse huileuse et épaisse. Ils la coulent alors sur une pla- que de marbre huilée, la laissent refroidir en partie, puis la divisent en petits cylindres, qui sont alors roulés jusqu'à refroidissement complet. Les sucres d'orge ne conservent pas long- temps leur transparence, ils deviennent opaques par suite d'une cristallisation ra- diée qui part de la circonférence et se di- rige vers le centre. C'est là un phénomène purement moléculaire, une dévitrificalion simple ; le sucre d'orge opaque est chimique- ment identique avec le sucre d'orge vitreux; seulement, comme les consommateurs ne veulent que du sucre transparent, les confi- seurs s'efforcent de retarder la dévitrifica- tion par tous les moyens possibles: celui qui paraît donner le meilleur résultat con- siste à ajouter au sucre fondu une petite quantité de vinaigre. Pour prt'parer le sucre candi, la marche est tout autre. On fait à chaud un sirop assez concentré pour qu'une goutte déposée Rur un corps froid se prenne sans s'étaler. Ou le verse alors dans un cristallisoir où .ont disposés des ÛJs se croisant dans tous les sens. Pour que la cristallisation se fasse lentement, le cristallisoir est placé dans une ctuve où règne une température constante de 45 degrés. On obtient ainsi de magniûques chapelets de cristaux ayant les fils pour axes. On trouve dans le commerce tro isvarié- tés principales de sucre candi: le sucre candi blanc, dit blanc d'alun; le sucre jaune-paille et le sucre roux. Du sucre de canne maintenu pendant un certain temps à une température un peu supérieure à 160 degrés se dédouble, comme nous l'avons vu déjà, en glucose, plus hy- dratée et en lévulosane, moins hydratée: 2C12H11011 = C12H12012 + C12H10O10 Saccharose. Glucose. I.évulosane. On peut séparer la lévulosane de la glu- cose par l'action de la levtire de bière, qui détruit la glucose sans toucher à la lévulo- sane. Lorsque le sucre est chauffé un certain temps entre 180 degrés et 200 degrés, il donne naissance, suivant la durée de l'ap- plication de chaleur, à trois corps bruns acides et non volatils, qui ont été étudiés par M. Gélis, et dont le mélange constitue le caramel. Celui qui se forme en premier est la cara- mélane C'^H^OS. C12H11011 — 2H0 = G12H909 Ce produit de déshydratation est un corps brun, solide et cassant. Quoique sans odeur, il possède une saveur anière très prononcée; il est déliquescent; l'eau en dissout beau- cou() et prend une couleur dorée ; l'alcool à 84 degrés eu dissout une assez forte propor- tion, tandis que l'alcool absolu en dissout très peu et l'éther pas du tout, La caramé- lane se ramollit et devient presque liquide à 100 degrés. Elle ne précipite pas les sels métalliques neutres ; elleréiluit le réactif de Frommherz, et donne de l'acide oxalique lorsqu'on la traite à chaud par l'acide azotique ordi- naire. La caramélane forme diverses combinai- sons avec les bases puissantes. suc suc 171 Telles sont ; Ci?H»ph09. 8* Ci3H9PbO'-».P1.0 3. Cl!!H8Ba09,BaO. I avec l'oxyde de plomb, avec la baryte. ' Le premier de ces corps s'obtient en pré- cipitant une solution aqueuse d'acétate neutre de plomb par une solution alcooli- que de caramélane. Le second s'obtient de la même façon en remphiçant l'acétate neutre de plomb par l'acéinte ammoniacal. Enfin, pour obtenir le troisième, on traite la carimélane par une solution concentrée de b.irytp dans l'esprit de bois. Pour isoler la caramélane, on épuise le sucre caramélisé par l'alcool à 84 degrés centésimaux. La solution évaporée est re- prise par l'eau; on détruit le sucre non al- téré par l'action d'un ferment, on filtre, on évapore à sec, on reprend par l'alcool à 84 degrés; la dissolution alcoolique, aban- donnée à l'évaporation spontanée, laisse la caramélane. A 190 degrés la caramélane perd de l'eau et se transforme en acide caramélique. L*acide caramélique est le second produit pyrogéné du «ucre. Sa formule est C36H25025; il résulte de la condensation de trois équivalents de sucre avec élimination de huit équivalents d'eau: 3G12H11011 - 8H0 = C36H25025 Sucre. Eau. Ac. caramélique. L'acide caramélique est un corps solide, brun roux, à cassure brillante, qui colore l'eau en brun rou^eâtre extrêmement in- tense. <.et acide est moins soluble dans l'eau que la caramélane, il n'est pas déli- quescent; insoluble dans l'alcool absolu etl'éther, il se dissout à peine même dans l'alcool étendu. Les acides dilués changent l'acide cara- mélique en acide caramélinigne, lentement ;i froid, immédiatement à chaud. — L'acide nitrique le transforme en acide oxalique. L'acide caramélique réduit le réactif de Frommherz. Il s'unit aux bases. Les composés formes avec la baryte et le plomb ne sont pas pré- cipités par l'acide carbonique ; ils ont pour formules : !• C36H5Vpb025 J 2» Ci''H2'Pb025.3PbO [avec l'oxyde de plomb. 3° Ci''HiiPb02S5l'bO * 4» CSfiH^iBaO^b avec la baryte. L'acide caramélique se trouve dans le ré- sidu insoluble que l'on obtient en épuisant le caramel par l'alcool à 84 degrés. Pour l'isoler, on reprend ce résidu par l'eau froide, qui dissout la totalité de l'acide cara- mélique, plus des traces d'acide caraméli- uique ; pour compléter la purification, il faut précipiter par l'alcool la solution aqueuse, reprendre par l'eau, puis précipiter de nouveau par l'alcool. Le dernier précipité obtenu est de l'acide caramélique pur. « Le troisième produit que l'on obtient par l'action de la chaleur sur le sucre est l'acide caramélinifjue C^^'lisio*!. 11 résulte de la condensation de 8 équiva lents de sucre avec élimination de 37 équi- valents d'eau : 37HO 3- C96H51051 Ac. caraméliiiique. Ce corps peut se présenter sons trois mo- difications distinctes : 1" La variété A qui est soluble dans l'eau; 2" la variété B qui est insoluble dans l'eau, mais soluble dans d'autres dissolvants ; 3° la variété C qui est insoluble dans tous les dissolvants ordinaires. Lorsqu'on évapore une dissolution aqueuse de la variété A, elle donne des pellicules comme celles qui viennent couvrir la surface du lait. Ces pellicules constituent la va- riété B; on l'obtient également en précipi- tant par l'alcool à 90 degrés des solutions aqueuses de la variété A. La variété B est donc insoluble dans l'eau froide et dans l'alcool à 90 degrés centési- maux; mais elle se dissoutdansles liqueurs alcalines et dans l'alcool à 60 degrés. Les dis- solutions sont très colorées ; un acide en sé- pare sans modification la matière dissoute. Enfin, lor>que I on traite la variété B par l'eau bouillante, elle se redissout et repro- duit la modification A. Quant à la modification C, elle s'obtient endesséchant à 110 degrés le corps B, ou 172 SUC en l'abanclonnant à l'air humide, seul ou mieux en présence d'un acide. Ainsi, au moyen de l'alcool à 60 degrés, on extrait lecorps Bdu résidu insoluble dans l'eau et l'alcool à 90 degrés; et l'on peut ensuite s'en servir pour préparer le corps A ou le corps C, ainsi qu'il a été dit tout à l'heure. L'acide caramélinique se combine avec les bases ; on a obtenu les composés suivants : 2« C96H50,O5»BaO,HO } a^ec la D.r>ie. 3» C96H50O30PbO avec l'oxyde de plomb Si l'on pousse encore plus loin l'action de fa chaleursur lesucre, on obtient des compo- sés de plus en plus noirs, en même temps que se dég;i(;ent en faible proportion des gaz, tels que l'oxyde de carbone, l'acide carbonique, le gaz des marais, etc., et des matières vo- latiles telles que le Curfural, G'OH<0<; l'acé- tone, C6H602; l'aldéhyde, Cm<02; l'acide acétique, C''H<0<. Le résidu final est un charbon boursouflé très noir. M. Ueichenbach a trouvé parmi les sub- stances goudronneuses qui se forment dans cette opération, un principe amer, siru- peux, jaune rougeâtre, très déliquescent, auquel il a donné le nom d'assatnare, et dont la composition correspond à la formule C-*il'30'3 : c'est à l'assamare que le pain brûlé doit son amertume. Action des bases et des sels. — Le sucre de canne est susceptible de s'unir aux bases ; les mieux étudiées de ces combi- aaisoDS sont les suivantes : !• Saccharose barylique. , . CiSHUOUBaO -2- — calcique. . . . G12H11011,CaO 3« - tricalcique. . . Ci2HliOil,3C.O 4* — biplombique Gi2HliOli,ïiPbO Les saccharoses barytique et plombique sont peu solubles dans l'eau ; on les obtient en faisant digérer la baryte, ou l'oxyde de plomb dans une dissolution bouillante de sucre. On peut même préparer la saccha- rose plombique en précipitant les soluiicns concentrées de sucre par l'acétate de plomb ammoniacal. La saccharose tricalcique est très peu so- luble, tandis que la saccharose calcique l'est beaucoup. Cette dernière se prépare en dis- solvant del'hydratedechaux dans une solu- tion concentrée de sucre. On peut la préci- SUG piter de sa dissolution par l'alcool. Elle présente une réaction alcaline prononcée. Sa dissolution jouit de la curieuse propriété de se coaguler à l'ébullition presque comme une matière albumineiise. En refroidissant, elle reprend sa transparence. Ce phénomène, que pendant longtemps on a attribué à une grinde différencp de solubilité à froid et à chaud delà saccharose calcique, a été expli- qué par M. Péligot de la manière suivante : A la température de l'ébullition, la saccha- rose monocalcique se dédouble en saccha- rose tricalcique et en sucre, et, par suite, la liqueur se prend en masse pour peu qu'elle soit concentrée. Vient-on mainienant à laisser refroidir la matière, les produits du dédoublement se recombinent à froid et se redissolvent. Le sucre s'est uni à la chaux sans s'altérer, pourvu que la température n'ait pas dépassé 100 degrés. On peut, en effet, le retirer de toutes ses combinaisons en les décomposant par l'acide carbonique, qui précipite la base et laisse la saccharose inaltérée. La saccharose monocalcique abandonne, par évaporation dans une atmosphère char- gée d'acide carbonique, du carbonate de chaux en cristaux identiques avec ceux du spath d'Islande. Tant qu'on ne dépasse pas 100 degrés, les alcalis ne décomposent pas la saccharose ; on peut la faire bouillir même avec la po- tasse. Au delà de cette température, la saccharose donne avec les alcalis les même.s réactions que la glucose: formation d'aci- des d'abord incolores, puis de corps bruns humoïdes. En distillant dans une cornue de grès une partie de sucre et huit de chaux vive, on obtient de l'acétone C^H^O'^ et de la métacétoue C^H^O. Le sucre s'unit aussi aux matières salines, entre autres aux chlorures alcalins. La com- binaison de sucre et de sel marin est très déliquescente, et elle a pour formule NaCI, 2C12H110'». Action des acides. — Les acides agissent sur la saccharose suivant trois modes diffé- rents : 1° Ils peuvent se combiner avec elle ; 11° Ils peuvent l'intervertir; 111° Ils peuvent la détruire avec formation d'acide glucique et de produits bruns et hu- moïdes. suc I» Lorsque l'on chauffe entre 100 et 120 degrés, dans des tubes fermés à la lampe, du sucre (le canne avec des acides, tels que l'a- cide slcarique, l'acide benzoïqne, l'acide butyrique, l'acide acétique, l'acide tartri- que, il se produit des combinaisons iden- tiques avec celles qui se forment dans les mêmes conditions avec la glucose. Cela, du reste, n'est pas étonnant, puisque le sucre de canne fournit de la glucose sous l'in- fluence des acides. On trouvera donc à la suite de la glucose des détails sur ces com- binaisons. IPLes acides étendus transforment le su- cre decanne en sucre interverti, lentement à froid et instantanément à 100 degré?. L'eau bouillante seule sufût même pour in- tervertir à la longue le sucre de canne; la présence de certains sels tels que le chlo- rure de calcium, le chlorure de baryum, le chlorhydrate d'ammoniaque, accélère beau- coup cette action. Le sucre interverti est lévogyre, et nous avons vu à propos delà lévulose que c'était un mélange à équivalents égaux de glucose ordinaire et de lévulose : C24H2402V = C)2H12012 .|- C12H12012 Sucre interverti. Glucose, Lévulose. Ces diverses considérations conduiraient à admettre que la saccharose est un éther mixte formé par la combinaison de deux équiva- lents d'alcool polyatomiques différents, la glucoseetlalévulose,avecéliminaiiondedeux équivalents d'eau. On devrait alors doubler la formule de la saccharose et l'on aurait: C24H22022 = C12H12012 4. C12H12012 - 2H0 Saccharose. Glucose. Lévulose. Eau. Cela expliquerait très bien la première mé- tamorphose que subit la saccharose sous l'influence de la chaleur. Un de ses éléments, la lévulose, qui se déshydrate bien plus faci- lement que laglucose, perdrait deux équiva- lents d'eau et se transformerait en lévulosane: SUC 17S C2liH22022 = C12H12012 Saccharose. Glucose. C12H10O10 _ 4H0 Lévulosane. Eau. Il est certain en effet que la lévulosane peut reprendre de l'eau sous l'influence des «cides étendus et reconstituer la lévulose. Mais pour mettre hors de doute cette con- stitution hypothétique de la saccharose, il faudrait arrivera reproduire synthétique, ment ce dernier corps par l'union de la glucose et de la lévulose, et l'on n'y est pas parvenu jusqu'à présent. 111° Les acides peuvent détruire la saccha- rose en la faisant passer par les étals inter- médiaires suivants; 1» Par une courte ébullition avec l'acida sulfurique dilué, on obtient de l'acide gUt" cique C12H909: C'est un acide incolore, incristallisable, très soluble dans l'eau et l'alcool, décom- posable à 100 degrés avec coloration brune. Il donne avec la chaux un sel neutre et uo sel acide; 2° L'ébullition prolongée de l'acide glu- cique avec de l'acide sulfurique ou chlorhy drique dilué le transforme en acide apoglu- cique. 2G12H909 - 5H0 = C24H13013 Ac. gluciq. Eau. Ac. apogluciqae. L'acide apoglucique est un corps sirupeux brun, soluble dans l'eau et l'alcool, très altérable. 3° Si l'on prolonge l'action des acides étendus sur le sucre, on obtient des corps humoïdes de plus en plus noirs et dont l'é- tude est loin d'être complète. Sous l'influence de la levure de bière, le sucre de canne flnit par s'intervertir, et alors les deux sucres composants fermentent successivement, la glucose d'abord et la lévulose ensuite. MÉLiTOSE, C«2H"0" -f- 3Aq. La mélitose se trouve dans un produit d'exsadiUonàes Eucalyptus de Van Diemen, connu sous le nom de manne d'Australie. Le procédé d'extraction est tout à fait idai- tique avec celui qu'on emploie pour retirer la mannite de la manne. La mélitose cristallise en aiguilles extrê- mement fines et à peine visibles à l'œil nu. Elle est incolore et à peine sucrée. Elle est moyennement soluble dans l'eau: il faut environ 6 pa-rties d'eau pour eq dis- 17a suc soudre 1 de mélitose. L'alcool ordinaire en dissout un peu moins. La mélitose retient trois équivalents d'eau à la température ordinaire, elleen perd deux à 100°, et ce n'est qu'à 130 qu'elle preud la formule C'^iino"; encore commence- t-elle déjà à s'altérer légèrement : elle jau- nit et devient odorante. Si l'on chauffe fortement la mélitose, elle se colore, se carbonise et finit par brûler cottiplétemeut sans laisser de résidu. La mélitose est dextrogyre; son pouvoir rotatoire est sensiblement constant avec la température et reste le même, que la disso- lution ait été faite au moment de l'expé- rience, ou déjà depuis un certain temps. Lorsqu'on cherche à l'intervertir par un acide, on constate que la déviation ne change pas de sens, mais qu'elle est réduite de près de moitié. Les alculis n'altèrent pam la mélitose tant quela température uedépasse pas 100 degrés; au delà de cette température, on obtient les mêmes réactions qu'avec la saccharose ou la glucose. Elle peut se combiner à froid aux bases; ainsi elle est précipitée par l'acétate de plomb ammoniacal. La mélitose ne réduit pas le réacti de Frommherz, même après qu'on l'a fait chauffer sans dépasser 100 degrés avec l'hy- drate de baryte; mais l'acide sulfurique ou l'acide chlorhydrique dilués lui communi- quent aisément cette propriété. Ainsi, sous l'action des acides étendus, le pouvoir rotatoire de la mélitose semble di- minuer de moitié, et elle parait acquérir la faculté de réduire le réactif de Frommherz : ces faits trouveront leur explication un peu plus loin. Quant aux acides concentrés, ils peuvent, comme avec les autres sucres, ou bien se combiner avec la mélitose pour former des éthers, ou bien la transformer en une série d'acides mal étudiés, d'abord incolores, puis bruDS et humoïdeg. L'acide nitrique convertit en premier lieu la mélitose en un dérivé nitrique sirupeux, mal connu, puis, l'action se prolongeant, en un mélange d'acide mucique et d'acide oxalique. Cette production d'acide mucique diffé- rencie la mélitose des autres sucres du groupe de la saccharose et la rapproche de SUC la maltose, de la lactose et de la galac- tose. La levure de bière provoque à une douce chaleur la fermentation alcoolique de la mélitose ; cette dernière étant à l'état de mé- litose ordinaire, ou ayant subi, soit l'actiou de l'acide sulfurique dilué, soit celle de l'hydrate de baryte à 100 degrés. Si l'on mesure l'acide carbonique dégagé par un équivalent de mélitose ordinaire Ci2HUO",3HO, pendant la fermentation , on trouve qu'il est la moitié de celui que dégage dans les mèn es conditions un équi- valent de glucose C»'H»20i2,2HO, qui pré- sente pourtant la même composition. Ce fait et ceux que l'on a constatés au sujet de l'action des acides dilués, s'expli- quent aisément lorsque l'on examine ce qui reste dans la liqueur après la fermentation. On y trouve, eu effet, un nouveau prin- cipe sucré, Veucalyne, C'^Hi-O'^^ que nous étudierons plus loin, et qui n'est pas fer- mentescible; la réaction peut se représen- ter par la formule : ■2C12H11011 + 2H0 = 4C02 4- 2C4H602 + Mélitose. Eau. Ac.carboniq. Alcool. Gl-2Hl20ii Eucalyne. Or, cette quantité d'acide carbonique e' d'alcool représente exactement la quantit' que fournirait par la fermentation un équi- valent de glucose. On est donc conduit à admettre que la mélitose est, comme la sac- charose, un éther mixte, et que les deuij alcools composants sont l'eucalyne et uue glucose. D'après cette manière de voir, il faudrait alors doubler la formule de la méli tose et l'on aurait : C24H22022 =^ C12H12012 4. C12H12012 - 2H0 Mélitose. Glucose, Eucalyne. Eau. L'action des acides dilués est maintenant facile à expliquer : elle faii reprendre deux équivalents d'eau à la mélitose, et celle-ci se dédouble eu ses composant, la glucose et l'eucalyne; la mélitose avait un pouvoir rotatoire propre ; la mélitose modlDée prend le pouvoir rotatoire qui résulte d'un mé- lange à équivalents égaux de glucose et suc d'eucalyne : d'où la diminution de près de moitié observée. Dès lors la méiitose modifiée réduit le réactif cupropotassique par la glucose libre qu'elle renferme, tandis que la méiitose ordinaire est sans action. ^ Pour arriver à la certitude complète au (sujet de cette hypothèse sur la constitution de la méiitose, il faudrait qu'on ptit repro- duire synthétiquemént ce corps au moyen de se.s composants, mais on n'y est point encore parvenu. Tréhalose C»2H«iOi"-f-2Aq. La tréhalose existe dans une substance exotique la tréhala, ou manne de Turquie, qui se développe chez un végétal du genre Echinops (tribu des Cynarées) à la suite de la piqûre d'un insecte, \e Larinus nidificans (famille des Cucurlionides). Pour extraire la tréhalose pure, on épuise par l'alcool bouillant la manne de Turquie pulvérisée. Lorsque la liqueur est assez con- centrée, on l'abandonne à elle-même pen- dant quelques jours, et la tréhalose cristal- lise. On purifie ensuite ces cristaux par des lavages à l'alcool froid et à Talcoul bouillant, employé en trop petite quantité pour dissoudre beaucoup de tréhalose ; un nouvel épuisement à l'alcool bouillant, au contact du noir animal, et une dernière cris- tallisation donne la tréhalose à l'état de beaux octaèdres, doués de dureté et d'éclat, et retenant deux équivalents d'eau de cris- tallisation. La tréhalose possède une saveur franche- pient sucrée, d'autant plus sensible quelle est très soluble dans l'eau. L'alcool bouil- lant la dissout très bien, mais l'alcool froid n'en dissout que des traces. La tréhalose^qui retient deux équivalents d'eau en cristallisant, commence à se déshy- drater dès qu'on élève sa température; ce- pendant, pour chasser complètement ces deux équivalents d'eau et obtenir un sucre répon- dant à la formule C'^H'iO'i, il faut pousser la dessiccation jusqu'à 130 degrés. Le pouvoir rotaioire de la iréhalosecst tri- ple de celui de la saccharose et dextrogyre. Il ne varie pas avec la température, ni avec l'âge de la dissolution. Mais les acides étendus, par un contact prolongé à 100 de- grés, le réduisent au quart de ce qu'il était. SUC i7r La tréhalose résiste mieux à l'action de la chaleur que la saccharose; aussi, quand on l'a débarrassée de son eau de cristallisation, elle peut demeurer solide jusqu'à 180 de- grés, elle fond alors; mais une température, même de 2fi0 degrés, ne lui enlève pas sn propriété de cristalliser par dissolution. Si l'on dépasse 200 degrés, la tréhalose ne tarde pas à so décomposer comme les autres sucres. Au-dessous de 100 degrés, la tréhalose résiste à l'action destructive des bases. Elle peut se combiner à froid avec les alcalis, comme le montre sa précipitation par l'a- cétate de plomb ammoniacal. Elle ne réduit pas le réactif de Fromni- herz, à moins qu'elle n'ait subi l'action pro- longée des acides dilués et bouillants. De même, sous l'influence de la levure, elle fermente à peine, tandis que, modifiée par les acides, elle fermente comme une glucose, en donnant de l'alcool et de l'acide carbo- nique. Par une ébullition prolongée, les acides dilués transforment la tréhalose en une sorte de glucose cristallisable, douée d'un pouvoir rotatoire moindre, réduisant le réac- tif cupropotassique et susceptible de fer- menter sous l'influence de la levure. Les acides concentrés donnent des éthers avec la tréhalose, ou bien ils la détruiseot avec formation de produits humoïdes. L'acide azotique la convertit en acidP oxalique, mais sans jamais donnernaissance à de l'acide mucique. Mélézitose, C>2H"0*i. La mélézitose se rencontre dans une exsu- dation du mélèze {Pinus larix) que l'on appelle en pharmacie la manne de Brian- çon. L'extraction se fait par l'alcool bouillant; seulement, comme ce sucre y est peu solu- ble, on doit évaporer la dissolution jus- qu'à consistance sirupeuse, et l'abandonner pendant un mois ou deux pour obtenir la cristallisation. Les cristaux de mélézitose sont courts, durs et paraissent semblables à ceux du su- cre de canne. Leursaveur, peu agréable, est analogue à celle de la glucose. La niélézit. La mélézitase fond à 140 degrés sans al- tération, mais elle se décompose au-dessous de 200 degrés. Son pouvoir rotatoire dextrogyre est trois fois plus grand que celui du sucre de canne. Les atideséteudus diminuent ce pouvoir de moitié, mais en lui conservant son sens. Elle ne réduit pas le réactif de Fromm- herz; elle résiste à 100 degrés, à l'action destructive des bases, et peut se combiner à froid avec elles. L'acétate de plomb am- moniacal la précipite. Elle fermente à peine avec la levure. L'acide sulfurique et l'acide chlorhydrique dilués la transforment à 100 degrés, au t'ont d'une heure, en une sorte deglucosecrisialli- sable, dextrogyre, mais d'un pouvoir rota- toire moitié moindre, réduisant le réactif de Frommherz, attaquable au-dessous de 100 degrés par les bases, fermentant alcoolique- ment sous l'influence de la levure. Les acides concentrés s'unissent à la mé- lézitose pour former des éthers, ou la dé- truisent en la carbonisant. L'acide azotique donne de l'acide oxali- que et jamais d'acide mucique. On voit que les propriétés de la mélézi- tose sont tout à fait comparables à celles de la tréhalose ; seulement la tréhalose est plus stable. Quatrième groupe. — Eucalyne, Ci2Hi20i2-{-2Aq. L'eucalyne est, comme on l'a vu, un des produits du dédoublement de la mélitose sous l'influence de la levure de bière. Il se produit de l'acide carbonique, de l'alcool et de l'eucalyne qui, n'étant pas fermen- tescible, reste intacte: gCi2Hii0ii + 2H0 Mélitose. Ei C12H1201 Eucalyne 4C02 + 2C''H602 + Ac. carb. Alcool. SUC Quand la fermentation est terminée, on ajoute au liquide cinq à six fois son volume d'alcool, et l'on filtre. La liqueur filtrée est ensuite évaporée lentement ; elle donne l'eu- calyne. L'eucalyne se présente sous l'aspect d'un liquide sirupeux, qu'on n'a pu jusqu'à pré- sent faire cristalliser, et dont la saveur n'est que faiblement sucrée. A la température ordinaire, et après une dessiccation dans le vide, elle retient deux équivalents d'eau, mais elle les perd rapi- dement à 100 degrés et se trouve alors, par sa formule C'^H^'^O'^, isomérique avec la glucose. L'eucalyne est dextrogyre, et son pou- voir rotatoire est un peu plus considérable que celui de la glucose. L'action des acides étendus, pas plus que la température ou l'âge de la dissolution, ne font varier ce pouvoir. L'eucalyne est très peu stable; à HO de- grés, elle commence à brunir ; à 200 de- grés sa transformation en une matière noire insoluble est complète. Les alcalis puissants la décomposent à 100 degrés, en donnant un produit très coloré; elle réduit directement le réactif de Frommherz. Les acides dilués sont sans action sur l'eucalyne ; plus concentrés, ils la transfor- ment à 100 degrés, au bout de quelques heures, en substances humoides. L'acide azotique donne de l'acide oxa- lique avec l'eucalyne, mais jamais d'acide mucique. Enfin, l'eucalyne ne fermen te pas sous l'influence de la levure, même après qu'on l'a soumise à l'action prolongée des acides affaiblis. C'est ce caractère de non-fermentescibi- lité qui distingue surtout le groupe de l'eu- calyne du groupe isomérique de la glucose. SORBINE, C»-2H120»2. La sorbine, dont la découverte est due à Pelouze, existe dans les baies de sorbier. Pour la préparer, on presse les baies de manière à en extraire le jus. Celui-ci est ensuite abandonné à un repos de plu- sieurs mois, pendant lequel il s'éclaircit. La partie limpide est alors évaporée jusqu'à suc consistance sirupeuse, et l'on attend que la cristallisation se fasse. Les crislaux déposés sont impurs et colo- rés: on les refJissout,eton clarifie la liqueur par le noir animal. En faisant cristalliser à nouveau, on obtient alors des cristaux io- colores, durs et brillants : ce sont des octaè- dres rectangulaires. La densité de la sorbine cristallisée est égale à 1,65 ; sa solubilité dans l'eau est très grande, taudis qu'elle est très faible dans Falcool. Sa saveur est sucrée. Le pouvoir rotatoire de la sorbine est constant et lé- vogyre. Il ne se modifie pas, môme sous l'action des acides dilués. La sorbine entre en fusion vers 150 de- grés; à 180 degrés, elle se change en un acide brun. Lasorbineest détruite à 100 degrés par les alcalis puissants ; elle réduit le réactif de Frommlierz et précipite par l'acétate de plomb ammoniacal. Les acides dilués ne l'attaquent à 100 de- grés qu'au bout de quelques heures, et ils finissent par la transformer en produits hu- moïdes. A 100 degrés, la sorbine s'unit à l'acide tartrique, et donne un acide bien défini, V acide sorbilarlrique. Cet acide produit un sel calcaire, qui conserve la propriété de réduire le réactif de Froramherz. L'acide nitrique transforme la sorbine en acide oxalique eljamais en acide mucique. La sorbine ne fermente pas au contact de la levure, même après un traitement à l'a- cide dilué; mais sous l'action du fromage blanc et de la craie, elle ne tarde pas à don- ner de l'acide lactique, si la température est voisine de 40 degrés. Souvent il se forme aussi de l'alcool ordinaire dans cette fer- mentation. Inosine, Ci2Â'20i24.4Aq. L'inosine se rencontre dans l'eau où a séjourné pendant quelque temps la chair musculaire; elle paraît identique avec une autre substance sucrée que l'on peut extraire des haricots verts. L'inosine est franchement sucrée; elle donne des cristaux efflorescents, qui sont des prismes rhomboïdaux. I. XIII SUC 177 L'eau dissout 17 pour 100 de son poids d'inosinc à la température ordinaire; l'al- cool, même hydraté et bouillant, en dissout très peu et précipite par son addition les so- lutions aqueuses concentrées. L'inosine n'a pas de pouvoir rotatoire, ce qui la différencie de l'eucalyne, de la sor- bine et des autres glucoses ses isomères. Elle se distingue encore par sa stabilité très grande. L'inosine peut être portée à 210 degrés sans autre altération que la perte de ses 4 équivalents deau de cristallisation. Kilo fond ensuite, mais sans perdre la faculté de cristalliser par une nouvelle dissolution, et ce n'est que vers 250 degrés qu'elle se dé- truit. Les acides étendus et bouillants ne l'al- tèrent pas; il en est de même de l'acide chlorhydrique concentré et des bases puis- santes. L'acétate de plomb tribasique la préci- pite; elle ne réduit pas le réactif cupro- polassique. On n'a pas encore préparé de dérivés stéarique et benzoïque de l'inosine ; mais il est probable qu'on obtiendrait ces combi- naisons eii suivant la marche habituelle. En revanche, on a obtenu l'inosine hexa- nitrique, en traitant à froid l'inosine par l'acide nitrique concentré et mêlé d'acide sulfurique : Ci2HfiOfi,6A205 = C12H12012 + 6:Az03,HO) - Inosine hexanitriq. Inosine. Ac. aitrique. d2H0 Eau. C'est un corps cristallisé, détonant, in- soluble dans l'eau, mais soluble dans i'al- cool. L'acide nitrique bouillant transforma l'inosine en acide oxalique. L'inosine ne fermente pas sous l'in- fluence de la levure de bière; maison peut' lui faire subir les fermentations lactique et butyrique. On voit que l'inosine s'écarte assez, par ses propriétés, de l'eucaline, de la sorbine et de ses isomères les glucoses, taudis qu'elle paraît se rapprocher du groupe de la man- Dite. 12 178 SUC PRÉPARATION INDUSTRIELLE DU SUCRE Les principales variétés de betteraves que l'on cultive en France peuvent être classées de la manière suivante, d'après l'ordre de leur rendement en sucre : i° La bellerave blavche de Siléiie. — C'est de beaucoup la meilleure de toutes; elle donne des jus beaucoup plus purs et plus denses que les autres. On estime surtout dans cette variété l'espèce à coUd rose. 2° La hPtterave jaune de Casipinandary. — Elle n'a qu'un fort, c'est d'exi?er un terrain très profond ; mais si on la place dans de bonnes ronditions, elle donne autant de sucre que la préiédente. 3° La hplterave à jus rouge. — On doit écarter cette variété dans une bonne exploi- tation. Elle contient moins de sucre'que les autres et surtout elle embarrasse les jus de matières colorantesqu'ona toutes les peines du monde à éliminer ensuite. 4" Les betteraves de diseltc. — Ses ra- cines sont énormes; mais elles contiennent relativement très peu de sucre, d'où une extraction trop dispendieuse. Les betteraves doivent être cultivées avec beaucoup de soin ; on tâche d'améliorer la qualité par la sélection des graines; enfin on s'efforce, par des assolements bieu choi- sis, d'éviter l'appauvrissement «les terres. On arrache les betteraves en évitant de les endommager et l'on émonde la partie qui, sortant de terre, portait les feuilles. Conservation. — Comme on ne met pas toujours les betteraves en traitement dès qu'on en a fait la récolte, et que si on les laissait tout simplement en tas, à l'air libre, elles pourraient lermeatcr et occasionner de grandes pertes, on a recours à l'un des moyens suivants pour les conserver ; 1° On peut les mettre en silos, fossés de 4 à 5 pieds de proTondeur sur autant de largeur, et les recouvrir d'une épaisse cou- che de terre en dos d'âne ; 2° On peut, et cela est bien préférable à l'emploi des silos, le^ emmnuasiner dans des hangars couverts. Il faut que la ventila- tion soit énergique pour éviter la fermeuta- tion ; 3° Ce qui donnerait le meilleur résultat serait de dessécher les betteraves sur place; seulement ou n'a pas encore trouvé de pro- suc cédé économique pour arrivera cette dessic- ca'ion. Voici les opérations successives que les betteraves subissent dans les usines à sucre : Lavage. ri" prorélé. 2* procédé. 2» Extraction Ràpai^e. Coulage. _ des jus. Pressage. Lav.i^c nié- V thodique. / i- Défécation. ( 2» Pieraière filtralion sur noir 3* Traitement ' 3° Première évaporation. du jus. \ i° Seconde fihration sur noir 1 animal. 5- Cuite. 6° Cristallisation et emballage. 4- Traitement dos mélasses. Lavage. — Le lavage a pour but de débarrasser les betteraves de la terre et des autres impuretés qui leur sont adhérentes. Dans les petites exploitation», les bette- raves sont prises une à une, raclées à la main avec un couteau de manière à enlever les radicelles et, cela est très important, les pnrties endommagées ou malades. On les plonge ensuite dans l'eau, mais sans les y laisser séjourner. Dans les grandes exploi- talioDs, on ne fait subir le raclage à la main qu'aux betteraves endommagées ou a celles qu"oii ne traite qu'à la fin «le la campagne. Les autres passent directement au dcbour- 6fur; c'est un grand cylindre creux, de bois, dont le pourtour est à claire-voie et qui plonge sous une légère inclinaison dans une caisse pleine d'eau. Le cylindre fait de 1 r. à 20 tours par minute; les betteraves pénè- trent à l'aide d'une trémie par l'extrémité la plus haute et elles sortent par l'autre bout parfaitement nettoyées. Exiraciion du jus. — Deux procédés sont en présence pour Textraction du jus : le pressage et le lavage méthodique. Tous deux ont leurs inconvénients. Le pressage exige un matériel coûteux et embarrassant, une force motrice considéra- ble, une manutention très grande, et encore De dunne-t-il pas directement la totalité du jus. Le lavage méthodique a le tort d'in- troduire dans le courant de la fabrication une forte proportion d'eau, qui devra en- suite être éliminée à grands frais, et qui est d'autant plus inutile qu'il y a déjà dans la betterave vingt fois plus d'eau qu'il n'en suc faut pour tenir le sucre en dissolution. Voici en effet la composition moyemie des jus : Eau 83.5 Sucre 10,5 Matières albuniinoïdes 1,5 Matières organiques et sels. . 4,5 Il est vrai de dire que cet inconvénient disparaîtrait compléiement si l'on opérait sur des betieravi's préalablement desséchées. Quoi qu'il en soit, les opérations que com- porte le premier procédé sont : l" Le râpage; 2° Le pressage. Le rdpage a pour but de déchirer les cellules et de faciliter la séparation qui doit se Taire sous la presse des partie solides et liquides. Dans les répes ordinaires, les betteraves sont amenées par un plan incliné sur la sur- face extérieure d'un tambour cylindrique, tournant avec une grande vitesse et armé de dents ou de lames d'acier. Le principe de cet appareil est mauvais, car la force centrifuge tend à écarter du tambour et à enlever à l'action des lames les fragments non encore désagrégés. Dans la râpe Champnnnois, au contraire, on a complètement évité cet iiifon\énieiit. Elle se compose d'un tambour creux, soli- dement fixé à une plaque de fondation munie de titre en sucre de la totalité de cette liqueur, et, par consé • queut, celui du végétal qui l'a fournie. Cette inélhodeesL générale ; elle s'appli- que nou-seulemeut à la betterave, à la canne, aux fruits, mais ( .icore aux urines des diabétiques. Dans ce dernier cas, le dosage doit avoir lien sur de l'urine bien débarrassée de certains principes organiques qui agiraient aussi sur le réactif. Pour cela, on ajoute environ i pour 100 d'acétate de plomb en cristaux à l'urine à essayer, ou fait bouillir, puis, après avoir flltré, on enlève à l'aide du su'fate de soude l'excès d'acé- tate piombique employé. L'urine, ainsi pu- rifiée, est alors traitée comme les liqueurs sucrées dont il est parlé plus haut. Dosage volumctriqite d'un mélange de glucose et de sucre cristalUsable. — Il est paiTi^is utile de do.-^er dans une liqueur le sucre cristallisable et le glucose qu'elle renferme. Ce dosage s'exécute de la ma- nière suivante : La liqueur est divisée en deux parties égales : la première partie est mise telle qu'elle en contact avec le réactif. On obtient ainsi la teneur eu glucose seul, car le réactif n'agit pas sur !e sucre cristalli- sable. La seconde partie de la liqueur est alors intervertie, puis traitée comme la pre- mière par le réactif de Frommherz ; celte fois le dosage fait connaître ensemble et lu richesse eu glucose et celle en sucre cristal - lisable. De telle sorte qu'en soustrayant le premier nombre obtenu du second, la diffé- rence sert à calculer la proportion de sucre cristalUsable, eu observant que 93 parties de ce sucre correspondent à 100 parties de glucose. Les mélasses peuvent être essayées aii!?i pour obtenir leur teneur en ces deux sortes de sucres, mais il faut avoir soin de les dé- colorer par le noir animal avant de les mettre en expérience, car leur teinte noire empêcherait d'observer nettement la déco- loraiion du réactif. (E. Boutmy.) SUCRIER. Nectarinia. ois. — Le nom de Sucrier a été génériquementdonné par quel- ques auteurs, et notamment par G. Cuvier, à plusieurs Oiseaux voisins desGrirapereaus, SUC I t«!s que les Guitgui's , les Fourniers , etc., dont le b2C est arqué, et la langue filamen- teuse et bifide. M. Lesson , tout en adoptant le genre Sucrier, lui a cependant imposé des limites plus restreintes. Il n'y comprend que les espèces à bec plus court que la tête, ar- rondi, pointu, légèrement recourbé, à bords lisses, à pointes égales; à narines petites, basales; à ailes courtes, la première rémige étant la plus longue; à queue légèrement étagée; à tarses moyens, scutellés, et à plu- mage sans éclat métallique. Ce dernier ca- ractère les distingue particulièrement des Guitguits, dont le plumage est brillant. Le type de ce genre , pour M. Le,«son, est le Sucrier des Antilles , Nect. Anlillensis Less., Cerlhia flavicolaGme\. (Buff.,pL enl., 360 ) , dont le plumage est brun en dessus, jaune d'or en (ies.>;ous, avec la gorge cen- drée, et une large bande blanche au-dessus des yeux. — Des Antilles. Il y place encore le Sucrier de Bourbon , Nect. Borionka Less., Cerlh. Borbonica et olivaceaGme\. (Buff., pi. enl., 681, f. 2). G. Cuvier range cette dernière parmi les Guitguits. (Z. G.) SllCRIKR. BOT. PH. — Nom vulgaire que porte aux Antilles le Bursera gummifera Lin. on Gomart. (D. G.) *SLCS Pr.OPRES. coT. — On désigne communément sous ce nom tous les Sucs végétaux qui se distinguent de la Sève pro- prement dite ou Lymphe, par leur couleur, leur viscosité, leur composition, etc. On conçoit dès lors que cette dénomination va- gue se rapporte à un très grand nombre de liquides différents dans le règne végétal considéré tout entier. Il règne dans la science des opinions très divergentes au sujet du rôle que jouent les Sucs propres dans l'économie végétale etde leur importance physiologique. Parmi eux, les uns sont évidemment des matières sécrétées, tenues seulement en dé- pôt dans des lacunes du tissu végétal; mais les autres occupent l'intérieur de tubes par- ticuliers dont la place est déterminée d'une manière assez précisedans les plantes, et qua les botanistes ont regardés jusqu'à ces der- niers temps comme des vaisseaux essentiels à l'organisation végétale. M. Schuitz a même dit, et longtemps on a admis d'après lui, que ces Sues exécutaient dans l'intérieur de leurs tubes une véritable circulation.Gette seconds SLD catégorie de Sucs propres a été regardée coiiitne n'étant autre chose que la Sève des- cendante ou essentiellement nutritive qui seule doit fournir au vésélal les matériaux de son accroissement. Les Sucs propres de cette seconde catégorie dont le lait des Eu- phorbes, des Figuiers, etc., le liquide jaune- orangé du CMidonium majus , de V Ar- tichaut, ou rouge de la Sanguinaire, etc., fournissent d'excellents exemples, ont été désignés sous les noms de Sucs vitaux, de Latex, et de là les tubes qui les renferment ont été nommés vaisseaux vitaux, laticifè- res. On peut voir, à Tariicle Physiologie VÉGÉTALR, art. VI, Circulation, les raisons qui semblent s'opposer à ce que cette manière de voirconiinue d'avoir cours dans la science; par suite des Taits et des considérations qui s'y trouvent exposés, le laiex ne serait autre chose qu'une secimde classe de Sucs propres, distincte de la première parce qu'elle aurait pour siège des lacunes entourées d'un dépôt revêtant l'apparence d'une paroi vasculaire, mais qui n'en serait pas moins le résultat d'une sécrétion pure et simple. Au reste, quoique riche à cet égard de travaux impor- tanis, la science réclame encore de nouvelles recherches qui achèvent de dégager de toute incertitude ce chapitre important de la phy- siologie végétale. (P. D.) SUDIS [ nom propre), poiss. — Pline a employé ce nom comme synonyme de Spliy- rœna; Rafinesque, pour une espèce voisine des Scopèles, et pour une espèce deParale- vis (P. hyalinus, Cuv.); Cuvier, pour dési- gner un genre de Malacoptérygiens , qu'il pi.içait dans le groupe des Abdominaux, dans ]x famille des Clupéoïdes, et qui avait reçu d'Adanson le nom de Vastrès. Pour éviter la confusion qui résulte de l'emploi d'un même mot pour plusieurs objets, M. Vaien- ciennes a latinisé ce dernier nom , qui doit remplacer celui qu'avait adopié Cuvier. Le même ichlhyologiste a retiré du groupe des Clupéoïdes, les Vastrès et plusieurs autres petites familles, qu'il a considérées comme intermédiaires entre les Brochets et les du- pes. Les caractères génériques des Vastrès prouvent leurs affinités avec les Amies, et si l'élude de leur splunchnologie, trop incom- plète encore, avait montré qu'ils manquent d'appendices cœcaux au pilore, on devrait les considérer comme des Amies à dorsale SUG 19i courte et ëcailleuse. Tel qu'il est défini pal M. Valenciennes, le genre Vastrès se com- pose de Poissons à corps plus ou moins ar- rondi ; dont les trois nageoires impaires sont recouvertes par les écailles ; la dor.sale e^ l'anale, très courtes et rejetées à l'arricr du corps ; dont la bouche a une grande ou- verture, bordée par les maxillaires et les intermaxillaires dentés, et par une mâchoire inférieure à très longues branches; dont les dents en râpe couvrent les 2 palatins, les 2 ptérygoïdiens, le vonier , le sphénoïde , l'os lingual, tout le corps de l'hyoïde et une plaque plus ou moins large sur le côté in- terne de la mâchoire inférieure; dont les ouïes ont 16 rayons à la membrane bran- chiostége. Les quatre espèces décrites, Vaslres Cu- vieri. Val. {Sudis gigas, Cu\.), V.Mayœ, Val., V. Agassizii, Val. { Sudis pirarucu , Spix ) , et V. arapaima, Val., vivent dans l'Amazone et dans les rivières qui en sont tributaires; ces poissons paraissent atteindre une grande taille, et donnent lieu à des pêches considérables. Frais, ils sont excellents; salés, on en envoie une grande quantité au Para, où ils sont préférés au Poisson salé des côtes de l'Amérique du Nord. Les peuples de l'Amérique se servent de l'os hyoïde des Vastrès comme d'une râpe pour réduire les fruits eu pulpe, et cette circonstance est cause que beaucoup de voyageurs ont rapporté un grand nombre de ces os comme objet de curiosité. L'élude de ces hyoïdes a fait supposer à M. Valen- ciennes qu'il pourrait bien exister d'autres espèces de Vastrès. Les espèces que Cuvier rattachait à son genre Vastrès, sous les noms de Sudis nilo- licus et Adansoiiii , doivent être rapportées à un genre très voisin, celui des Hétcrotis {Heterotis, Ehr.). (E.Ba.) SUEUR. PHYSiOL. — Voy. séciu-tion, t. XI, p. 497. SLLTKÉiM^. Suffrenia{nom d'homme). DOT. PH. — Genre de la famille des Lythra- riées , formé par Bellardi pour une herbe délicate qui abonde dans les rivières de la haute Italie. Cette plante est le Suffrenia filiformis Bellar. (D. G.) *SUGEIVÏIA. MYRiAP. — M. Brandt dé- signe sous ce nom une famille de Tordre des Décapodes , qui n'a pas été adoptée paf 192 SUL M. P. Gervais : ce myriapodophile considère Cette dénomination comme étant synonyme àeeeWede Polyzoï^iJe. (Voy. ce mol.) (H. L.) ■*SUI1RIA (nom d'un phycologiste). bot. en. — ( Phycées ). M. J. Agardii a fondé ce genre ( Alg. Médit., p. 68 ), sur le Fucus viUalus Lin., l'une de-s plus belles Algues du cap de Bonne-Esp(Tance ; il lui attribue les caractères suivants, qui le rapprochent fiingulièrement du getire Gelidium. Fronde cartilagineuse, pourpre, linéaire-ensiforme, parcourue dans son milieu par une côte ou nervure longitudinale, d'où parlent, ainsi que des bords, de nombreux appendices en forme de cils, dans lesquels se développe la fructiGcation. Celle-ci consiste en con- ceptacles sphériques nichés dans le milieu des cils. Ces conceptacles renferment un glomérule de spores obovales ou pyriformes, lesquelles sont elles-mêmes incluses dans les fllaments articulés qui naissent d'un placenta basilaire et axile. Le glotnérule est ceint en entier par un péricarpe celluleux. On ne connaît point les individus tétraspo- rophores. Turner a figuré cette magniOque plante à la pi. 64 de son Historia Fucoruin. Elle n'a été encore rencontrée que dans les parages du Cap, dont elle annonce l'atter- rissage. (G. M.) *Sl]ILLIA [Sus, cochon), ins. — Genre de Diptères, de la famille des Aihéricères, créé par M. Robineau-Desvoidy (Essai Sî(r /es Myod., 1830), et correspondant au groupe des Helomyza Fallen {Voy. ce mot) créé an- térieurement. (E. D.) *SUISSE. MAM. — Nom spécifique d'une espèce d'Écureuil, de la subdivision des Tamias {Voy. ces mots). (E. D.) SULA. OIS. — Nom générique latin des Fous, dans la méthode de Linné. (Z. G.) *SULCULEARIA. moll. — Voy. sulcu- LEOLAniA. (DuJ.) *S11LCULE0LARIA. acal. — Genre de Diphyides, établi par de Blainville, d'après les manuscrits et les dessins de Lesueur, pour des espèces douteuses qu'il caractérise par leur corps subcartilagineux, transpa- rent, allongé, cylindroïde, traversé dans loute sa longueur par un sillon fort large, bordé de deux membranes, tronqué aux deux extrémités, avec une ouverture posté- rieure garnie dans sa circonférence de lobes appendiculaires , et conduisant dsras une SUL cavité fort longue et aveugle. Toutefois, M. de Blainville incline à croire que ce genre, très voisin du genre Galéolaire, est établi sur une partie d'animal et non sur un animal entier. Dans ce cas, dit-il, il rentrerait dans le genre Ca\])é de MM. Quoy et Gaymard. Les 3 espèces décrites ont été observées à Nice dans la Méditerranée. M. Lesson (Hist. nat. des Acal.), admet ce genre parmi ses Béroïdes faux , tout en dé- clarant aussi que ce pourrait bien être une portion détachée de Diphye. (Duj.) SLLFATES (de Sulfur, soufre), chim. et MIN. — Sels qui résultent de la combinai- son de l'acide sulfurique avec les bases. On les divise en sulfates neutres, en sulfates acides , et en sels basiques. On peut aussi les partager en sulfates simples ou à une seule base, et en sulfates doubles dans les- quels lacide est combiné avec deux bases. Dans les sulfates neutres, la quantité d'oxi- gène de l'acide est à la quantité d'oxigène de la base, comme 3 est à 1. Dans les sous- sels , il y a 2 , 3 ou 6 fois autant de base que dans les sels neutres; dans les sels acides, qui sont moins nombreux, la pro- portion d'acide est doublée (bisulfates). Les sulfates, exposés à l'action de la cha- leur, se décomposent, à l'exception des sul- fates alcalins, ou à bases de terres alcalines: leur acide se transforme en acide sulfureux et en oxigène; tous sont décomposés par le charbon à une température élevée, et la plupart sont transformés en sulfures. Si on les chauffe avec un mélange de carbonate de soude et de charbon, il y a production d'une certaine quantité de sulfure de so- dium; en mettaut alors un fragment de la masse fondue sur une lame d'argent hu- mectée, celle-ci devient noire à l'instant; ou bien, si l'on jette ce fragment datis de l'eau acidulée, on observe un dégagement d'acide sulfliydrique. Tel est le caractère auquel les minéralogistes reconnaissent une substance qu'ils présument être un sulfate. La plupart des sulfates sont plus ou moins solubles dans l'eau; cependant il en est qui sont très peu solubles, comme les sulfates de Stroniiane et de Chaux; et d'autres sont complètement insolul les, comme ceux de Baryte, de Plomb, d'Etain et d'Antimoine. Les sulfates insolubles peuvent être trans- formés en sulfates solubles, au moyen d<£ earbonate de Potasse ou de Soude: tous les sulTates solubles sont reconnaissables à ce qu'ils donnent à un sel de baryle , lors- qu'ils sont dissous dans l'eau, un précipité blanc de sulfate de baryle, insoluble dans l'eau et dans les acides. Presque tous les sulfates employés dans les arts ou dans la médecine existent dans la nature ; mais quelques uns ne s'y trouvent qu'en très petite quantité. Les plus abondants sont ceux de Chaux, de Baryte et de Strontiane. Les Sulfates naturels forment un ordre minéralogique très important, que l'on peut subdiviser en cinq tribus, d'après les systèmes cristallins, dont ses espèces ont offert des exemples : ces tribus sont celles des Sulfates cubiques, rhomboédiiques, rhom- biques, klinorhombiques et klinoédriques. Tribu L — S. cubiques. Cette tribu ne se compose que d'espèces hydratées toutes isomorphes, et formant le genre si naturel des Aluns. On connaît maintenant six espèces d'Alun naturel, sa- voir : l'Alun potassique, l'Alun sodique (ou Natron-alun), l'Alun ammoniacal (Ammon- alun), l'Alun de fer (Halotrichiie), l'Alun de manganèse, et l'Alun de magnésie (Pickérin- gite). Les caractères de ces espèces ont été décrits à l'article Alun. Voy. ce mot. Tribu II. — S. rhomboédriqces. Une seule espèce hydratée, V Alunite {Voy. ce mot), cristallise dans le système rhom- boédrique proprement dit. Deux autres es- pèces, VAlunogène et la Coquimbite, ont pour forme fondamentale un di-rhomboèdre, ou dodécaèdre à triangles isocèles , et appar- tiennent ainsi à la sous-division des sub- stances hexagonales, à formes holoédriques. Ces espèces ont été décrites à leur ordre al- phabétique dans ce Dictionnaire. Tribu III. — S. rhombiques. Les uns sont hydratés, les autres anhy- dres. Parmi ces derniers on compte sept es- pèces : VAnglésite ou Sulfate de Plomb, la Bari/e étant inclinée sur les pans de 99 23' ; ce sel provient de la décomposition de la pyrite Sperkise; on l'emploie à la prépara- tion de l'Encre et de diverses teintures en noir; la Rhadalose ou le Vitriol rouge, Sul- fate de Cobalt isomorphe avec le précédent ; la Dolri/ogène, autre Sel rouge à bases de peroxyde et de protoxyde de Fer ; la Johan- nile ou le Sulfate d'Urane, d'un vert d'herbs. Tribu V. — S. klinoédriques. Espèce unique: La Cyanose ou la Coupe- rose bleue, le Vitriol ou Sulfate de Cuivre, à cinq atomes d'eau, substance bleue, soluble, donnant de l'eau par la calcination avec un résidu blanc; cristallisant en un prisme ir- régulier de 12i°, 128» et 109" 15'. Elle pro- vient de la décomposition des Sulfures de Cuivre, et se trouve dans les gttes métalli- fères de ce métjil. Tribu VI. — S. adélomorphes. Cette tribu comprend les espèces dont la cristallisation est encore inconnue. Nous ne citerons, parmi elles, que la W?hstérUe, qui est un Sulfate d'Alumine hydraté. Voy. ce mot. Indépendamment des Sulfates proprement dits, anhydres ou hydratés, simples ou dou- bles, il existe encore dans la nature quelques combinaisons de Sulfates avec des Hydrates ou avec d'autres Sels. Tel est, par exemple, leSulfatehydratifère qu'on nomme Linai'ite, substance d'un bleu d'azur, insoluble, d'une densité de 2,4, et qui cristallise en prisme lilinorhombique de 61° et 102" 45'. C'est une combinaison de Sulfate de Plomb et d Hydrate de Cuivre qu'on a trouvée en pe- titH quantité à Linarès, en Espagne, et à Leadhills, en Ecosse. On connaît aussi quel- SUL 10S ques compo. SUL «ieurs de ces combinaisons comme des Sul- Toseis. On peut subdiviser le grand genre des Sulfures en 6 tribus, d'après les sys- tèmes cristallins. Tribu 1, Sdlf. cubiques. Douze espèces se rapportent au système cu- bique, savoir : six au système cubique à mo- diOcations toujours hoioédriques; ce sont les Sulfures d'Argent (^rgryrosp), de Plomb (Ga- lène), de Manganèse {Alabandine), de Cobalt (Koboldine), de Cuivre et Fer {Philippsile); d'Étain, Cuivre et Fer (Smnr.tne). Foy-.pour la description de chacune de ces espèces , les articles concernant les métaux qui leur ser- vent de base. Trois espèces se rapportent au système cubique , avec la modification particulière , qui mène au dodécaèdre pen- tagonal ; ce sont : la Cobaltine, la Disomose et la Pyrite. Enfin trois autres appartien- nent au système tétraédrique : la Blende, la Fahlerz ou Panabase , et la Steinmannite. Voy. ces mots. Tribu 2. — S. Quadratiques. Une seule espèce se rapporte à ce sys- tème : c'est le Cuivre pyriieux ou Chalko- pyrite (voy. cuivre) ; et cette espèce présente habituellement la modification qui mène au sphénoèdre, ou tétraèdre formé de triangles isoscèles égaux. Tribu 3. — S. rhomboédriques. Quatre espèces se rapportent au système rhomboédrique proprement dit; ce sont: le Cinnabre, VArgent rouge (Argyrylbrose), la Proustite et la Polybasile (voy. la description de ces espèces aux articles mercure et ar- gent). Cinq autres espèces se rapportent au système dirhomboédrique; leurs formes, constamment hoioédriques, dérivant non plus d'un rhomboèdre simple, mais d'un dirhomboèdre ou dodécaèdre à base hexago- nale ; ce sont : la Pyrite magnétique ou Le- berkise, la Harliise ou Sulfure de Nickel, le Sulfure de Cuivre Covelline , la Greenockite ou Sulfure de Cadmium , et la Molybdénile ou Sulfure de Molybdène. Les deux derniè- tes espèces n'ayant pas encore été mention- nées dans ce Dictionnaire, nous indiquerons en peu de mots leurs principaux caractères. La Greenockite (Sulfure de Cadmium) est composée d'un atome de Cadmium et d'un atome de Soufre : en poids, de 77,7 de Cad- SUL mium et 22,3 de Soufre. On l'a trouvée en petits cristaux jaune de miel , disséminés dans une amygdaloide de Bishopton, comte de Renfrew en Ecosse. Ces cristaux sont des prismes à six pans, modifiés par de nom- breuses troncatures sur les arêtes des bases: ils dérivent d'un dirhomboèdre de 87° 15', et se clivent assez facilement parallèlement aux bases : leur densité est de 4, 9. Us sont transparents, etont un éclat un peu gras ou résineux. Chauffée dans le matras, la Gree- nockite devient rouge , mais elle reprend sa couleur jaune par le refroidissement. Ré- duite en poussière, elle se dissout aisément dans l'acide chlorhydrique. Lail/o!ybdéni7e(le WasserbleidesAll.)est un bisulfure de Molybdène, composé de 60 parties de Molybdène et de 40 de Soufre. C'est une substance métalloïde d'un gris de plomb, assez semblable , par ses caractères exté- rieurs, au Graphite, et se présentant, comme celui ci , en petites lames hexagonales , ou en rognons disséminés dans les roches de cristallisation. Elle tache le papier en gris métallique, et forme des traits verdâtres sur la porcelaine. Infusible au chalumeau , elle donne, par le grillage, de l'Acide sulfureux, et laisse une matière blanche, qui est de l'Acide molybdique; attaquée par l'Acide azotique, elle donne immédiatementun pré- cipité insoluble, formé de la même matière blanche. Elle est assez commune dans les granités et les micaschistes des Alpes et des Pyrénées , où sa gangue est ordinairement un Quarz gras. Tribu 4. S. RBOMBIQUES. Cette tribu comprend un certain nombre de Sulfures simples, à bases de Fer, de Cuivre , de Bismuth , d'Antimoine et d'Ar- senic ; ce sont les espèces Sperkise, Mispic- kel, Chalkosine, Bismuthine, Stibine et Or- piment, toutes décrites aux articles des mé- tauxqui leurserventde base. Elle comprend, en outre , plusieurs Sulfures multiples : la Psathurose , double Sulfure d'Antimoine et d'Argent , dont la description se trouve au mot Argent; la Bournonite, triple Sulfure d'Antimoine, de Plomb et de Cuivre, en cristaux d'un gris de Plomb, qui dérivent d'un prisme rhomboïdal de 96° 31'; le Na- deletz, triple Sulfure de Cuivre, de Bismuth et de Plomb , en longues aiguilles engagées SUL dans du Quarz ; la Sternbergite , Sulfure double de Fer et d'Argent, en petits prismes bruns de 119° 30': la Zinkénite , Sulfure double d'Antimoine et de Plomb, en ai- guilles d'un gris d'Acier, dérivant d'un prisme de 120" 39'. Toutes ces substances sont fort rares, et ne se rencontrent que comme matières accidentelles des filons. Tribu 5. — S, Klinorhombiqdes. A cette tribu appartiennent le Réalgar, ou Sulfure rouge d'Arsenic; la Miargyrite , double Sulfure d'Antimoine et d'Argent ; et la Piagionite, Sulfure double d'Antimoine et de Plomb. Voy. ces mots. Tribu 6. — S. Adélomorphes. Sous ce titre , nous réunissons un certain nombre de Sulfures, dont les formes cristal- lines sont encore indéterminées : tels que la Berlhiérite ou Haidingérite, Sulfure double d'Antimoine et de Fer, d'un gris métalloïde, qu'on a trouvé en filons dans le Gneiss, près de Chazelles en Auvergne; la Boulan gérite , Sulfure de Plomb et d'Antimoine , desMolières, département du Gard; laKil- brickénite, autre Sulfure d'Antimoine et de Plomb, présentant d'autres rapports atomi- ques que les précédents, et qu'on a trouvée dans une mine de Plomb du comté de Clark en Angleterre; la Kobellile , triple Sulfure de Plomb, de Bismuth et de Fer, de la mine de Hvena en Suède. (Del.) SULFUREUX et SULFURIQUE. CHiu. Voy. ACIDES. SULGAIV. MAM. — Voy. lagomys. SULIIV. MOLL. — Nom donné par Adanson à la coquille que Linné nommait Palella porcellana, et qui est devenue le type du genre Crépidule. (G. B.) *SULIPA. BOT.PH. — Blancoa formé, sous ce nom (Flora de Filip., p. 497), un genre qui paraît appartenir à la famille des Rubia- cées-Cinchonacées, et dont l'espèce unique a été nommée par lui Sulipa pseudopsi- dium. (D. G.) *SUL1TRA, Mœnch. bot. ph. — Synonyme de Lessertia DG. Famille desLégumineuses- Papilionacées. (D. G.) *SULLIVAÎMTIE. SuHiuaniîa (nom d'hom- me). BOT. PH. — Genre de la famille desSaxi- fragacées, formé par MM. Torrey et A. Gray (in Silim. Journ., XLII, p. 22) pour une SUM 107 petite herbe vivace, qui croit sur les rochers calcaires de l'Ohio, et qu'ils avaient nom- mée d'abord Saxifraga SuUivanUi, Cette plante est ]eS. O/iionis Torr. et A. Gr. (D.G.) SUMAC. Rhus. BOT. ph. — Genre impor- tant de la famille des Anacardiacées , de la pentandrie trigynie dans le système de Linné. Les végétaux qui le forment sont des arbres et des arbrisseaux indigènes de toutes lestontrées tempérées et sous-tropi- cales, abondants surtout au cap de Bonne- Espérance et dans l'Amérique septentrio- nale; souvent à suc laiteux , caustique ou fournissant un vernis; à feuilles alternes, ternées ou pennées avec impaire, rarement simples, sans stipules; à petites fleurs her- maphrodites polygames, monoïques ou dioï- ques, paniculées. Ces fleurs ont un calice petit, persistant, partagé en 5 lobes égaux; 5 pétales insérés sous un disque orbiculaire, égaux, très étalé^; 5 étamines insérées comme les pétales, avec lesquels elles alternent ; un ovaire libre, sessile, uniloculaire et unio- vulé, qui reste rudimentaire dans les fleurs mâles ; trois styles courts , terminés chacun par un stigmate obtus ou en tête. Le fruit est un drupe sec, à noyau osseux, monosperme. DeCandoUe a partagé (Prodr., H, p. 66) les Sumacs en 5 sous-genres de la manière suivante : a. CotinusDC. Fleurs hermaphrodites; drupe semicordé, veiné, glabre, à noyau triangulaire. Espèces de la région méditer- ranéenne et du Caucase , à feuilles simples, à fleurs paniculées, les pédicules de celles qui restent stériles s'allongeant et devenant plumeux. — Le type de ce sous-genre est le Sumac Fustet, Rhus collnus Lin., joli arbuste d'un à deux mètres de hauteur, répandu dans toutes les parties méridionales de l'Europe, de l'Espagne au Caucase, à feuilles arrondies, agréablement odorantes. On le cultive fréquemment dans les jardins et les parcs, à cause de l'élégance des pa- naches soyeux que forment ses panicules stériles. D'après Tournefort, en Cappadoce on se sert de ses feuilles pour teindre les peaux en jaune. Sou écorce est assez astrin- gente pour pouvoir servir au tannage. b. Melopium DC. Fleurs hermaphrodites; drupe ovoïde, un peu oblong , glabre, a grand noyau membraneux. Ce sous-genre ne comprend que le Hhus Melopium Lin., 198 SUM «pontnnA dans les forêts de la Jamaïque. Celte espèce est usitée dans les Antilles-, eomme astringente, contre les diarrhées, etc. Elle fournit une gomrne connue sous le nonn de Gomme du docteur, Doclor gum, qui n'a pas une importance aussi grande que sem- blerait l'indiquer son nom. c. Sumac DC. Fleurs polygames dioïques ou hermaphrodites; drupe ovale-arrondi, souvent velu , à noyau lisse ou strié. Ce sous-genre, le plus nombreux des cinq, comprend des arbrisseaux à feuilles pennées avec impaire ou palmées- trifoliolées, à (leurs paniculées. On le subdivise en deux sections, les Rhus Tourner, à feuilles pennées avec impaire; et les Toxicodendron Tourn., à feuilles trifoliolées. — Dans la section des Rhus ou Sumacs proprement dits rentrent des espèces intéressantes : le Scmac des cor- noYEons, Rhus coriaria Lin., vulgairement connu aussi sous les noms de Sumac, Rouvre des corroyeurs, arbuste de 3 mètres environ, à feuilles velues, formées de cinq à sept paires de folioles ovales-lancéolées , den- tées. Il croît dans les endroits pierreux du midi de l'Europe; en France, il remonte jusqu'au département du Lot. Les anciens faisaient très grand usage de ses feuilles pour le tannage des peaux, et de nos jours encore il sert pour cet objet dans le Levant, en Grèce et en Provence. Ses drupes sont acides et sont employés par les Turcs , en guise de vinaigre, pour aciduler les mets. — Le Sumac de Virginie , Rhus lyphina Lin., connu aussi sous le nom vulgaire de Sumac Amarante, est un arbrisseau ou plutôt un petit arbre de 4 ou 5 mètres , originaire de l'Amérique septentrionale, maisaujourd'hui très répandu dans les jardins et les parcs et se naturalisant même assez souvent dans leur voisinage. 11 est remarquable par ses grandes et belles feuilles formées de 8-10 paires de grandes folioles lancéolées , den- tées en scie, et par ses panicules terminales de petits drupes hérissés, d'un rouge vif. Il est incommode par la facilité extrême avec laquelle il trace. En Amérique on em- ploie son écorce pour le tannage et l'on fait des limonades rafraîchissantes avec ses fruits. — On cultive encore le Sumac copal, Rlius copallinnm Lin. , de l'Amérique du nord , duquel on obtient une espèce de co- pal; et la gpuAG vpBNis, fif\u$ vçrnicifera SUN DC. {Rhus vernix Lin.), du Japon, où il donne un vernis usité. Dans la section des Toxicodendron Tourn. se rangent le Rhui radicans Lin., et le R. Toxicodendron Lin., tous deux de l'AméiHiue du nord, et as- sez voisins l'un de l'autre pour que cer- tains botanistes ne les regardent que comme des variétés d'une même espèce, bien que d'autres, et notamment M. Nuitall , afOr- ment que ce sont 2 espèces bien distinctes. La tige de ces deux plantes est sarmenteuse et s'enracine sur les corps pour s"y attacher. L'une et l'autre sont vénéneuses et se font surtout remarquer par leurs émanations qui forment à certains moments, autour d'elles une atmosphère étendue et malfaisante. L'action de cette atmosphère, dont la com- position est mal connue, se manifeste par des démangeaisons et par des éruptions cu- tanées qui finissent par devenir une sorte de maladie erysipélateuse. Néanmoins , on cultive ces deux plantes dans les jardins et même la première s'est, dit-on, naturalisée complètement dans certaines forêts maré- cageuses des environs de Louviers. En mé- decine on a obtenu de bons effets de l'em- ploi de ces plantes contre la paralysie. d. Thesera DC. Fleurs dioïques , à trois styles courts^ distincts; drupe presque ar- rondi , portant au sommet trois tubercules, à noyau comprimé; arbrisseaux méditerra- néens, à feuilles palmées, 3-5 foliolées , à fleurs ou grappes courtes. Nous citerons pour exemple le Rhus pentaphylla Desf. , de Sicile et de Barbarie. e. Lobadium DC. Fleurs polygames; dis- que à 5 lobes opposés aux pétales; 3 styles courts, distincts; drupe un peu comprimé, velu , à noyau lisse; arbrisseaux aromati- ques, de l'Amérique du nord, à feuilles palmées - trifoliolées , incisées-dentées ; à fleurs en panicule dense, anientiforme. — Nous citerons pour exemple le Sumac ODORANT, Rhus suaveolens Ait., qui est cultivé dans les jardins. (P. D.) SUIVIIME. Sunipia. bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu desVandées, fornié par Buchanan (in Rees Cyclop., art. Alelis) pour des plantes du Népaul, épiphy- tes, à pseudobulbes émettant chacun une seule feuille charnue; à petites fleurs en épis distiques, accompagnées de longues bractées, Ces fleurs ont le périantbe comme labié, è SUR folioles fnlérieures 1res petites; le labelle postérieur, dressé, entier; la colonne très petite ; l'anthère à deux loges séparées et à quatre masses poillniques, flxées par paires, au moyen de deux caudicules, à la glande commune. M. Lindiey a décrit (Orchid , p. 179) les S, scariosa Lindl., elbicolor Lindl. (D. G.) SUPERBE. REPT. -- Espèce du genre Couleuvre. Voi/. ce mot. *SLPÉR1C0K1\ES. INS. —Synonyme de Coréides , employé par MM. Amyot et Serville (Ins. héniiiH., Suites à Buff.). (Bl.) SUPERPOSITION. GÉOL. — V. TERRAINS. *SUPI1IS. INS. — Genre de Coléoptères penlamères, tribu des Dytiscides, établi par Aube {Species général des Coléoptères, t. 6, p. 412) sur deux espèces, dont l'une de l'Am. mér., et l'autre de l'Am. sept., sa- voir: S.simii-oides,Aubé,elGibbulus,De}.(C.) SUPRAGO. BOT. PH. — Genre proposé par Gaerlner et rapporté aujourd'hui comme sous-genre aux Liatris Schreb., famille des Cofnposées-Eupaloriacées. SUREAU. Sambucus. bot. ph, — Genre de la Tamille des Lonicérées ou Caprifolia- cées, sous-ordre des Sambucées, de la pen- tandrie-lrigynie dans le système de Linné. Il est formé de grandes herbes vivaces et d'arbrisseaux arborescents, disséminés dans les régions tempérées et chaudes de toute la terre. Ces végétaux ont les feuilles oppo- sées, pinnatiséquées, à segments dentés ou incisés, accompagnées de stipules ou de deux glandes à leur base; leurs fleurs blan- ches forment des corymbes ordinairement plans et présentent les caractères suivants : Calice à tube adhérent, presque globuleux , à lin)be petit, quinquéfide; corolle quin- quéfide; 5 étamines égales; ovaire adhé- rent, à 3-5 loges uni-ovulées , surmonté de 3-5 stigmates sessiles, obtus. Le fruit qui .eur succède est une baie presque globu- leuse, uniioculaire par oblitération des cloi- sons, à 3-5 graines. Le ScREAD Hyèble, Sambucus Ebulus Lin., est une grande plante herbacée, vi- vace, (ortcommune sur les bords des champs, des roules et des fossés, qui jouit de pro- priétés purgatives énergiques, pour les- «^uelles elle a été autrefois en usage : aujour- d'hui elle est entièrement inusitée. — Le Sdueau noir, Sambucus nigra Lin., très SUR 1')9 connu sous le seul nom de Sureau, est uu grand arbri.sseau qui s'élève souvent en ar- bre de 5, 6 mètres ou même davantage. Il croît naturellement le long des haies, dans les lieux frais de presque toute l'Europe. Sa tige et ses branches, surtout gourmandes, sont remarquables par l'abondance de leur moelle; ses feuilles sont partagées en 5-7 segments ovales, lancéolés, dentés en scie; ses fleurs forment de grands corymbes plans; ellesonlune odeur aromatique, assez peu agréable : on les emploie journellement en infusion à l'intérieur comme diaphoré- tiques, et à l'extérieur comme résolutives. Le Sureau est communément cultivé comme espèce d'ornement, surtout ses variétés à feuilles panachées de jaune ou de blanc, ou laciniées, a fruits verts ou blancs : on eu fait aussi des haies. Il réussit à peu près partout, et se multiplie très facilemca: par graines, par boutures et par rejets. — Le SuREAD A GRAPPES, Sambucus racemosa Lin,, est une autre espèce indigène, qui croît dans les parties montagneuses de l'Europe, et qui figure assez souvent dans les jardins. On le reconnaît surtout à son inflorescence, en grappe composée ovale, ou en Ihyrse; ses fruits, d'un rouge vif, produisent un très joli efl"et. 11 est moins grand que le Sureau noir. (P. D.) SUREGADA. bot. ph. — Genre de Rox- burgh rapporté, commedouteux, à la famille des Euphorbiacées. Il renferme une seule espèce, arbre de l'Inde. (D. G.) SURIAIVE. Suriana. bot. ph. — Voy. SDRIANÉES. *SURIAIVÉES. urianeœ. bot. ph. — Le genre Suriana était d'abord classé dans les Rosacées, près des Spiropa. M. De Candolle le transporta à la suite des Térébinthacées, et M. Endlicher enfin à celle desConnara- cées , mais tout en reconnaissant qu'il ne s'y rallie pas nettement; aussi le considère- t-il comme devant former le noyau d'une petite famille des Surianées, qui Jusqu'ici se compose de ce seul genre, comprenant lui-même une unique espèce (S. mari- tima) , arbrisseau qui se rencontre sur les rivages de la mer, presque dans tous les pays tropicaux. Les différences les plus im- portantes qu'il offre avec les Connaracées sont les feuil'es simples et non composées, l'insertion latérale du style sur la face in- 200. SUR lerne de chacun de ses cinq carpelles, et mrlout la structure de son embryon, qui, lu lieu d'être droit et aniitrope, se re- plie sur lui-même, en tournant sa radi- cule vers le point d'attache, c'est-à-dire en bas. (Ad. J.) SURICATE et SURIKATE. Suricata. MAM. — Genre de Carnassiers Digitigrades créé par A. -G. Desmarest (Dict. d'hist. nal., XXIV, 1806, éd. deDéterville), adopté par la plupart des zoologistes et auquel llliger Prodr. syst.Mam. el Av., iSli) a appliqué le nom de Ryzœna, qui n'a pas été adopté. Les principaux caractères des Suricates sont les suivants : Le système dentaire est composé de 36 dents; le corps allongé; la tête assez semblable à celle des Mangoustes , mais terminée par un museau pointu et al- longé, en forme de boutoir mobile; les oreilles courtes et arrondies ; les yeux médio- crement ouverts ; la langue couverte de pe- tites papilles cornées; les pieds antérieurs et postérieurs à 4 doigts, pourvus de griffes assez fortes; près de l'anus, il existe une poche sen.blable à celle des Mangoustes; la queue est assez longue, pointue, etbeaucoup plus grêle que celle des Mangoustes; le pe- lage est composé de poils roides et annelés de différentes teintes. Il y a deux mamelles. Une seule espèce entre dans ce groupe; elle a été placée par Linné dans son genre Viverra et quelques naturalistes modernes la rangent avec les Mangoustes , c'est : Le SuRiCATE DO Cap ou Suricate viverrin. Suricala Capensis A. -G. Desm., Viverra telradaclyla Lin. Le Surikate Buff. ( Hisl. nat., XIII, pi. 8). Le Zenick du Cap Sonne- rat. Cet animal, qui n'a guère plus d'un pied de longueur, avec une queue à peu près aussi longue, a sou pelage mêlé de brun, de blanc, de jaunâtre et de noir : le dessous du corps et les quatre membres sont jau- nâtres : la queue est noire à son extrémité; le nez, le tour des yeux et des oreilles, ainsi que le chanfrein, sont bruns ; les ongles r^irs. Le Suficate habite les environs du cap ie Bonne-Espérance : c'est à tort que Buflbn Pavait indiqué comme se trouvant dans l'Amérique méridionale. On ne sait rien sur ses habitudes naturelles, mais on suppose qu'elles ont de l'analogie avec celles des Mangoustes. Buffon a observé un Suricate en captivité; c'était un animal adroit, d'un SUR earactère gai : il aimait la viande, te pois- son, le lait et les œufs ; il refusait les fruits et le pain , à moins qu'ils n'eussent été mâ- chés, et ne buvait que de l'eau tiède à laquelle il préférait son urine, malgré l'odeur forte et désagréable qu'elle répandait; il était frileux; sa voix était semblable à l'aboiement d'un jeune chien , et quelque- fois au bruit d'une crécelle tournée rapi- dement; souvent il grattait la terre avec ses pattes. Fr. Cuvier a eu aussi l'occasion d'étudier vivant, dans la ménagerie du Mu- séum de Paris, un individu de cette espèce: il a remarqué qu'il avait l'odorat très Gn ; sa nourriture se composait de chair, de lait et de fruits sucrés; il buvait en lappant; ses habitudes avaient du rapport avec celles des Chats , mais il semblait être plus sus- ceptible d'attachement que ne le sont la plupart de ces derniers animaux. (E. D.) SURIER. BOT. PH. — Un des noms vulgai- res du Chêne Liège, Quercus Suber Lin. SURIRELLE. Surirella (en l'honneur du docteur Suriray, naturaliste), bot. cr. — (Phycées.) Ce nom a été donné par Turpin à un genre de la tribu des Diatomées ou Bacillariées, qui présente une carapace à deux valves, le plus souvent ovales, char- gées de bosselures et de cannelures symé- triques. Les Surirelles , qui atteignent quel- quefois des dimensions assez considérables, ont des formes très élégantes, qui rappel- lent celles de certaines coquilles ; elles crois- sent da\s les eaux douces et salées. On en connaît de 30 à 40 espèces. (Bréb.) *SURKERKAIV. mau.— Espèce du genre Spalax (Foy. ce mot). (E. D.) SURMULET, poiss. — Nom spécifique d'un Mulle, le MuUus Surmulelus, Lin, Voy. MOLLE. (G. B.) SURMULOT. MAM. — Espèce du gran i genre Rat {Voy. ce mol). (E. D.) *SURMURI]\"S. MAM.— Vicq-d'Azyr (Ê-n- cycl. met., Anat. comp.) propose sous ce nom l'établissement d'une petite famille de Rongeurs, correspondant au genre Cavia^ de Linné. Voy. l'article agouti. (E. D.) ♦SURIVICOU. Surniculus. ois. — Petit groupe établi par M. Lesson , dans son genre Coucou, pour les espèces de ce genre qui ont un bec mince, comprimé, faible; des tarses très courts, grêles, emplumés jusqu'au dessous du genou; une queue SUT longue, trèsétagée; des ailes médiocres et pointues, et des narines situées à la base du bec, arrondies et ouvertes. Les Cucuîus lugubris, Ilorsf. [Trans. soc. Linn. Lond., t. 13, p. 179), de Java. ; Cuc. flavus, Gmel. (BulT., pi. enl., 814), du Bengale et de Port- Jackson ; et Cuc. linea- tus, Less., de l'Inde, en font partie. (Z. G.) SLllNIE. Surnia. ois. — Genre établi par M. Duméril dans la famille des Chouettes sur le Strix fiiuerea, Gmel. Voy. chouette. ♦SLIIIVINÊES. Surninœ. ois. — Sous- famille établie par le prince Ch. Bonaparte dans la famille des Strigidées , et dont le type est le genre Surnia de M. Duméril. Voy. STIUGIDÉES. (Z. G.) SUS. MAM. — Nom générique latin des Cochons. (E. D.) *SUSLÏK. MAM.— Espèce de spermophilk. *SI]SPICA1\ITE. BOT. CR. — Genre de Champignons, de la famille des Gastéromy- cètes , établi par Schweinitz, et rapporté par M. Léveillé à sa division des Basidiosporés- Ectobasides , tribu des Coniogastres , section desTylostomés. (M.) * SUSU. MAM. — M. Lesson ( Compl. Buf. I, 1828) indique sous le nom de Susu et sous celui plus connu de Sousous, un genre de Mammifères Cétacés , créé aux dépens des Dauphins, et dans lequel il ne place qu'une seule espèce, le Delphinus gan- geticus , Lebeck. Voy. daupbin. (E. D.) *Sl]SU\l. BOT. PH. — Genre de la petite famille des Xérotidées, formé parM.BIume pour une herbe des marais de Java. Ce genre, imparfaitement connu, est très voisin des Xeroles. Son espèce unique es^ le Susum anlhehninthicum Bl. '(D. G.) SLTERA ( nom d'homme), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophulariacées formé par Roth et restreint par M. Bentham (Piodr., X, p. 362) à une herbe probable- ment annuelle , diffuse et très rameuse, couverte de poils glutineux, qui croît dans les endroits bourbeux de l'Afrique et de l'Inde. L'espèce unique du genre est le Su- tera glandulosa Roth {Capraria disseda De- lile). ^ (D. G.) *SUTÉRIE. SM/cna(méme nom d'hom- me), bot. PH. — Genredela familledesRubia- cées-Cofféacées, tribu des Psychotriées, formé par De Candolle {Prodr., p. 536) pour le Cephœlis calycina Lindl., qui est devenu le SUT 201 Suteria calycina DG. A cette espèce type MM. Gardner et Martius en ont récemment ajouté 4 nouvelles. (D. G.) SUTIIERLAtVDIE. Sutherlandia ( nom d'homme), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses-Papilionacées , tribu des Lotées , formé par M. R. Brown fAit., Hort. Keio., 2*^ éd., II, p. 327) pour des sous- arbrisseaux du cap de Bonne-Espérance, à feuilles pennées avec impaire, mullijuguées; ù Hours rouges, en grappe, présentant un calice campanule^ à 3 donts; un étendard replié sur Icscôlés et des ailes très courtes; 10 étamincs diadelphes; un ovaire stipité, multi-ovulé, qui devient un légume scarieux, enflé, polyspcrme, indéhiscent. Ce genre a été établi sur le Colulea frulescens Lin., qui est devenu le Sutherlandia frulescens R. Br. Cette espèce est assez fréquemment cultivée dans les jardins d'agrément. (D. G.) *SUrHORA. Tlodgs. ois. — Synonyme de Pajadoa;onus, Gould. ♦SUTTOIVIA. bot. ph. — Genre proposé par M. A. Richard dans la famille des Myrsi- nées, et que la plupart des botanistes rappor- tent comme synonyme aux Alyrsine. (D. G.) SUTURE. MOLL.— Pour certaines coquil- les bivalves, ce nom désigne l'espace qui sé- pare les nymphes. Pour les coquilles unival- ves, il indique le point de jonction des tours de la spire. Voy. mollusques. (G. B.) SUTURES. BOT. — On nomme ainsi les lignes suivant lesquelles s'opère l'union des valves dans les fruits et, par suite, suivant lesquelles s'opère leur séparation pour la sortie des graines. Souvent les Sutures cor- respondent aux bords unis des feuilles car- pellaires, et, dans ce cas, leur nombre cor- respond sur le fruit entier à celui des car- pelles eux-mêmes. Quelques botanistes désignent ces Sutures intercarpellaires sous le nom de vraies Sutures. Ailleurs on voit se former, à mesure que le fruit se développe, des Sutures en quelque sorte supplémentai- res, qui correspondent généralement à la côte médiane des feuilles carpellaires et qu'on a quelquefois désignées sous le nom de fausses Sutures. Ainsi les légumes ordi- naires, qui sont formés d'une seule feuille carpellaire, s'ouvrent par deux valves et pré- sentent, par suite, deux Sutures. Mais une de celles-ci provient de la juxtaposition dej bords du carpelle et elle est indiquée par 13* 202 SWA l'atfaclu; petites espèces de Becs Fins qui, par leurs habitudes et leur manière de vivre, rnp pelleni les Mésanges, et qui ont, par leur» caractères physiques, les plus graiuls rap- ports avec les Sylvies ou Fauvettes. Elle est en grande partie composée d'oiseaux vulgairement connus sous le nom de Fi- guiers, (Z. G.) *SVrviDKES ou BEC FII^S. Sylvidœ OIS.— M. de LaTiesnaye, dans son Essai d'une nouvelle manière de grouper les genres et les espèces de l'ordre des Passereaux, d'a- près leurs rapports de mœurs et d'habita- tion, a établi, sous ce nom , une famille qui correspond à celle des Sylviadœ de Vigors, et en grande partie à celle des Luscinidœ, de G.-U. Gray. (Z. G.) SVI.VIE , FAUVETTE ou BEC FIIV Sylvia. ois. — Il serait difficile de citer au- jourd'hui un seul des genres compris dans les anciennes méihi)des ornilhologiques, et même dans quelques unes des méthodes modernes, qui se soit conserve dans toute son intégrité : toug ont subi et ont dû né- cessairement subir, par suite des principes nouveaux introduits dans la science, des modiflcations plus ou moins profondes. Un de ceux qui en ont éprouvé le plus est sans contredit le genre Sylvia. En effet, en te- nant compte de tous les éléments dont Sco- poli, Laiham, Vieillot, M. Temminck, ont composé la division des Sylviœ, on constate que de cette division sont sorties, une à une, environ cinquante coupes génériques, dont trente pour les espèces européennes seule- ment. Un autre fait qui ressort des classiGcations diverses qui ont été produites, c'est que les limites du genre ou de la famille des Fauvettes ((inelleque soit la valeur que l'on veuille donner au groupe que forment ces oiseaux), ont également éprouvé de fré- quentes variations, et que ces variations paraissent, le plus souvent, n'avoir d'autre motif que le caprice des auteurs. Ainsi, pour Lalbam, les Traquets , les Rnbieltes , les Pouillots, les Accenteurs, les Roitelets, les Figuiers ou Sylviioles, et les oiseaux qui ont plus particiilièrementreçu, de nos jours, le nom de Fauvettes , étaient des Sylvia; SYL 207 pour G. Cuvier, ces dernières seulement constituent le genre Sylvia ou Currvca; d'autres auteurs rapprochent de nouveau de ces dernières les Accenteurs, les Roite- lets, etc. ; d'autres enfin les en séparent , tnais pour leur réunir les Rubiettes et les Figuiers. En sorte que, le genre, ou mieux la famille des Fauvettes ou Sylvies n'a pas de limites franchement déterminées. Il est vrai qu'ici l'absence de caractères bien définis et bien tranchés a pu, en quel- que sorte, autoriser l'arbitraire qui règne. Mais si, dans cette circonstance, on avait eu égard , à défaut de caractères physiques fa- cilement appréciables ou saisissables , aux mœurs, aux habitudes, au genre de vie, au mode de nidification des espèces, nous som- mes tenté de croire que les Sylvies ou Fau- vettes seraient aujourd'hui bien mieux définies qu'elles ne le sont, et que, par con- séquent, la division qu'elles concourent à former aurait des limites moins vagues, mieux déterminées et par cela même plus naturelles. En prenant en considération ces éléments, c'est-à-dire en ayant égard aux mœurs des espèces, quelles sont donc, dans la nom- breuse tribu des Dentirosires , celles qui peuvent être considérées comme des repré- sentants de la fdmille des Fauvettes? H nous semble que l'on peut indiquer comme telles toutes celles qui, avec des ha- bitudes à peu prés communes, se rappro- chent encore par un régime, par un chant, par des cris, par un mode de nidification fort analogues. Or, les espèces que nous si- gnalerons bientôt sont dans ce cas : toutes vivent constamment soit dans les arbres, soit dans les buissons , soit dans les grandes herbes-, leurs habitudes ne sont donc point terrestres. Jamais, quelle que soit l'époque de l'année, elles ne se réunissent en troupes, soit pour émigrer, soit pour rechercher leur nourriture. Le besoin peut bien les attirer en nombre dans le même lieu, dans le même canton, mais elles n'y forment point une société. Lorsque, par cas fortuit, elles des- cendent à terre, alors leur mode de pro- gression a lieu au moyen de sauts ; l'acte particulier qui constitue la marche leur étant interdit (1). Quant à leur régime, il (i) Nous ne ronnaissons que la Loeuitellt [Sylvia locuf telle, Lath.) qui fasse exception à ce fait: elle marclif et nf SOS SYL consiste en Insectes, en fruits, eu baies, et, au besoin , en graines. En outre, toutes ont ce qu'on pourrait nommer un chant de gorge, au lieu d'un chant de bec ou chant flûlé; et toutes, soit pour rappeler, soit pour exprimer leur crainte ou tout autre sentiment, font entendre un cri qui dilTère, il est vrai, selon les espèces, mais qui chez toutes consiste en une sorte de clapotement «lue l'on peutjusqu'à un certain point imi- ter, en appliquant la langue contre le palais et en l'en détachant vivement. Enfin , l'on peut aussi dire que les Fauvettes ont encore entre elles cela de commun, que leur nid n'est jamais à l'appui du sol ; que toujours il en est à une certaine distance , alors même qu'il est fixé dans les herbes ou sur les plantes et que toujours aussi il est ou- vert par le haut. Si a ces considérations on ajoute les ca- ractères généraux qui peuvent aider à dis- tinguer les Fauvettes, tels par exemple qu'un bec menu droit, généralement comprimé dans sa moitié antérieure, plus large que haut à sa base, plus haut que large dans le milieu; des yeux de moyenne grandeur; des tarses médiocres, toujours recouverts en avant par cinq ou six scutelles; si, de plus, l'on considère, qu'en général, les jeunes Fauvettes, avant leur première mue, ne se distinguent point franchement des adultes par une livrée qui leur soit propre ; il nous semble possible , en procédant par voie d'exclusion, de circonscrire plus ration- nellement qu'on ne l'a fait, la division que ces oiseaux composent. On est conduit, par l'emploi de ces deux éléments, les mœurs et les caractères phy- siques, à ne comprendre dans la famille des Fauvettes que les espèces dont Boié, dans son Essai de classificalion , publié en 1822, avait composé les genres Calamoherpe et Curruca. Elle embrasserait ainsi, selon nous, la sous-famille des Calamoherpinœ du prince Ch. Bonaparte, et celle de ses Sylvinœ, dont il faut toutefois écarter les genres Pliyl- lopneusle (Pouillot), Regulus (Roitelet), Philomela (Rossignol), Iduna et Accenlor (Accenteur). Ainsi établi, le grand genre ou la famille saute que rarement; mais, sous tous les rapports, la Lorus- telle est bien positivement une Fauvette. Voir, pour plus de 4étaUs sur ce f oint, l'art. &ovss£&oli.b, SYL dei Sylvies ou Fauvettes correspond, à de très légères exceptions près, à cette division que G. Cuvier, dans son Règne animal, a consacrée aux Fauvettes proprement dites. Il ne doit et ne peut comporter dans son sein, ainsi que quelques auteurs l'ont voulu, le groupe des Rubiettes, les Rossignols, les Accenteurs, les Pouillots, les Roitelets, etc. Les motifs de cette élimination sont, fa- ciles à saisir. Toutes les Rubiettes, c'est-à- dire les Rouge -Gorge, les Gorge-Bleue- les Calliopes , les Rouge-Queue, auxquelles il faut joindre les Rossignols, indépendam- ment de ces caractères particuliers qui con- sistent dans des tarses longs, grêles, re- couverts en avant et dans presque toute leur étendue par une grande scutelle; dans l'ongle du pouce moins robuste et plus droit; l'œil, plus largement ouvert que chez les Fauvettes; les Rubiettes, disons-nous, se distinguent encore, et surtout, par leurs mœurs à demi terrestres, par leur régime vermivore, par leur chant de bec ou chant flûlé, par la faculté qui leur a été départie de marcher plutôt que de sauter, par l'ha- bitude qu'elles ont d'imprimer presque constamment à leur queue des mouvements convulsifs et vibratoires, et de donner pour appui à leur nid, le sol ou une autre base large et solide. Enfin , nous ajouterons que chez toutes les espèces, les jeunes, avant leur première mue, ont une livrée qui leur est propre et qui les distingue totalement des adultes, ce que nous avons dit ne pas être, en général, pour les Sylvies ou Fau- vettes. Il en est de même des Accenteurs : long- temps confondus avec les Fauvettes, ils en ont été séparés, pour, de nouveau, en être rapprochés.' Mais ces oiseaux ne sauraient en aucune façon conserver la place qu'on leur a assignée parmi les Sylviœ : leurs mœurs les en éloignent autant que leurs caractères extérieurs. Quant aux Pouillots , aux Roitelets, aux Sylvicoles ou Figuiers, ils sont moins encore que les oiseaux déjà mentionnés, suscepti- bles de prendre rang parmi les Fauvettes. Une certaine analogie dans le système de coloration a bien pu contribuer à faire pla- cer avec elles, même par des auteurs con- temporains, les Pouillots; mais c'est là un caractère qu'effacent des considérations nom- SYL brcnsos d'un ordre plus élevé ; du reste tous CCS oiseaux, itidépeiidamment des attributs physiques qui les caractérisent, se distin- guent encore sous d'autres rapports. La forme qu'ils donnent à leur nid, le lieu où la plupart d'entre eux le posent, leur régime essentiellement insectivore, leurs cris, leur thant, les habitudes qu'ils ont de se rap- peler, de vivre une partie de l'année réunis par petites troupes, comme font les Mésan- ges , et, comme elles, de se suspendre à l'extrémité des rameaux , pour y chercher leur nourriture, tout enGn s'oppose à ce qu'on persiste à les ranger parmi les Fau- vettes (1). Ainsi donc, en ayant égard, pour la cir- conscription de la division que forment les Sylvies ou P'auveltes, aux mœurs, au chant, aux circonstances de nidiûeation , etc., on est conduit à ne laisser dans cette division que des oiseaux qui ne parla;;ent point les habitudes en partie terrestres des Rubiettes et des Rossignols; qui n'ont point comme eux la faculté de marcher, et dont le nid , qui n'est jamais sphérique comme celui des Pouillots et des Roitelets , au lieu d'avoir lin point d'appui large et solide, se trouve fixé ou suspendu aux branches des arbres, des arbustes et même aux plantes herba- cées. Or, nous le répétons, ces faits sont communs aux Calamoherpœ de Boié et ( si l'on excepte les Sylvia Philomela , et Lus- cinia) à tous ses Currucœ. Tels sont, pour nous, les éléments qui composent la famille des Sylviadées ou Fau- vettes. Quelques auteurs, prenant en considéra- tion les conditions d'habitat, ont admis pour les Fauvettes, dont ils ne font qu'un grand genre, deux groupes: l'un pour les espèces qui vivent sur les bords des lacs , des rivières ; l'autre pour celles qui fréquen- tent les lieux alpestres, couverts de bois, d'arbustes, de broussailles. Les premières ont été particulièrement désignées sous le nom de Fauvettes ou Becs-Fins riverains; les secondes sous celui de Fauvettes ou Becs- Fins sylvains. C'est de ces deux groupes, que (i) En consacrant aux Pouillots unf> place dans cet ar- ti. le. nous nous menons en cunirailirtion évidente avec 09 le prince Ch. Bonaparte a composé ses sous- familles des Calamoherpiiiœ et ûes Sylvinœ. Convient-il de conserver ces divisions, en assignant à chacune la valeur que le prince Ch. Bonaparte leur donne, ou bien les Syl- viadées doivent-elles former un genre unique lians lequel on introduirait, comme l'a fait M. Temminck, deux simples groupes établis d'après des considérations d'habitat? Nous n'hésitons pas à dire que notre opinion, sur ce point, a beaucoup plus de conformité avec celle de l'auteur de la Faune d'Italie, qu'a- vec celle de M. Temminck et de ses imita- teurs. Nous allons, du reste, justifier cette manière de voir. Quoique les Fauvettes riveraines et les Fauvettes sylvaines appartiennent bien réel- lement, selon nous, à la même famille, et que les unes soient liées aux autres par des caractères de transition, il faut reconnaître cependant que les unes et les autres offrent, quant à leurs habitudes et à leurs attributs, des particularités qui ne permettront jamais de les confondre. Quant aux conditions d'habitat, sur les- quelles on a voulu établir une distinction, elles ne peuvent, à notre avis, être prises ici en sérieuse considération. A la vérité, les espèces que les ornithologistes ont comprises sous le titre particulier de sylvaines fréquen- tent particulièrement et presque exclusive- ment les bois, les coteaux, les lieux secs; tandis que les riveraines vivent sur le bord de l'eau; mais il est vrai de dire aussi que quelques unes, parmi ces dernières, telles que la Locustelle, la Verderolle, les Hippo- lais, sont presque autant sylvaines que rive- raines; les Hippolaïs surtout n'abandonnent presque jamais les jardins, les bosquets, les vergers. Mais, si l'on ne peut déduire rien de cer- tain de l'habitat, il n'en est plus de Fnême lorsque l'on consulteles attributs physiques. Ici s'offrent des caractères delà plus grande importance, et qui séparent franchement les Fauvettes dites riveraines des Fauvettes syl- vaines. Les premières ont toutes le sommet de la tète aplati et le front très anguleux; chez les secondes , ces mêmes parties sont arrondies; les unes ont les ailes générale- ment courtes, concaves, taillées sur le type obtus; les autres les ont plus allongées, plus pointues, peu concaves; la queue, chez le« 14 210 SYL premières, est presque toujours étagée et souvent conique; elle e«t ordinairement égaie, arrondie ou carrée, chez les secondes ; enfin toutes les Fauvettes riveraines ont le pouce pourvu d'un ongle fort et toujours au moins aussi long que ce doigt; toutes les Fauvettes sylvaines ontce même ongle beau- coup plus faible et plus court que le pouce. Nous pourrions encore trouver, dans le genre de vie, dans les habitudes, quelques différences caractéristiques. Ainsi les unes se nourrissent presque exclusivement d'in- sectes à élytres, de Tipules, de vers et de lar- ves qu'elles cherchent le plus souvent en grimpant le long des liges verticales, soit des roseaux, soit des arbustes ou des plantes aquatiques; les autres sont autant et plus frugivores et baccivores qu'insectivores, et jamais on ne les voit escalader, pour ainsi dire, les tiges verticales des arbres. On peut donc, ce nous semble, en ayant égard à certains attributs, établir pour les Fauvettes, non plus une simple distinction d'habitat, comme l'a fait M. Temminck, mais des groupes d'une valeur plus élevée. Nous croyons que les Sylviadées peuvent être distribuées dans deux sous-divisions, deux sous-familles, si Ton veut adopter la méthode du prince Ch. Bonaparte : l'une comprenant les espèces dites riveraines, que nous nommerons fausses Fauvettes ou Rous- serolles; l'autre, les espèces dites sylvaines, qui sont pour nous les Fauvettes vraies ou Sylvies. Les premières, ayant fait le sujet d'un article à part {voy. rolsserole), nous n'aurons à nous occuper ici que des Fauvet- tes vraies ou proprement dites , auxquelles nous associerons les Pouillots pour le motif que nous avons indiqué plus haut. I. Fadvettes proprement dites. Nous assignerons aux Fauvettes propre- ment dites ou vraies, les caractères suivants : Bec mince, comprimé dans sa moitié anté- rieure, à mandibule supérieure échanctée vers la pointe, à sommet formant un angle mousse et dessinant une ligne légèrement concave au niveau des narines, courbe dans le reste de son étendue ; narines oblongues, operculées, ouvertes de part en part; tête et froniarrondis; tarsesde longueur moyenne mais assez forts, recouverts en avant par une Viie de scutelles; doigts médiocres; ongles SYL faibles, recourbés, celui du pouce étant toujours plus court que ce doigt ; ailes et queue allongées, celle-ci inégale, arrondie ou carrée. Leurs couleurs sont uniformes ou distri- buées par grandes masses et le plus généra- letnent ternes. Chez quelques espèces, le niâle porte un plumage en partie différent de celui de la femelle; chez le plus grand nombre, les deux sexes se ressemblent. Les jeunes, avant leur première mue, n'ont pas de livrée particulière, ou sont semblables à la femelle, lorsque celle-ci diffère iln mâle. Les fauvettes proprement dites sont ai- mables, gaies, vives, d'une extrême mobilité. Cependant, malgré leur pétulance , elles n'ont point ce caractère acariâtre et querel- leur des Fauvettes aquatiques. Elles sont, au contraire, douces et aimantes. Quoiqu'el- les ne se réunissent jamais en troupes, ainsi que le font beaucoup d'autres oiseaux, pour- tant elles se plaisent assez en société de leurs semblables et ne se fuient pas, ne se pour- chassent pas, comme le Rouge-Gorge et les Rossignols. Il n'est pas rare de voir, vers l'arrière-saison, les individus, provenant d'une même nichée, vivre ensemble, se sui- vre d'arbre en arbre, de buisson en buisson, et se rappeler lorsqu'ils sont trop éloignés les uns des autres. Du reste , les Fauvettes apportent dans la captivité ce naturel doux et aimant, cet attachement pour leurs com- pagnes, et ces qualités semblent s'accroître par l'éducation. Jamais celles qu'on retient en cage, quelque étroite que soit leur prison, n'ont entre elles la moindre querelle; elles vivent dans la paix la plus profonde, se rerherchent et aiment à se jucher les unes à côté des autres. Elles donnent, à la per- sonne qui prend soin d'elles, des témoigna- ges très expressifs de leur affection, et ce que M"' Descartes disait de la Fauvette à tête noire, se pourrait dire de toutes , car toutes ont du sentiment; aussi bien celles qui de- meurent dans le voisinage de l'homme que celles qui, par leur nature, sont appelées à vivre loin de lui, dans des lieux solitaires. Si quelques espèces montrent de la con- fiance, leplusgrand nombre ont un caractère craintif, timide. Ces dernières se tiennent le plus souvent cachées au milieu d'un buis- son, d'un massif; elles ne se montrent que par instant à découvert, et, à l« moiadre SYL aiipaience de danger, ou à la vue d'un objet qui leur inspire de refTroi, elles cherchent nn refuge dans l'endroit le plus touffu de l'arbre où elles se trouvent. Les mêmes circonstances d'habitat ne ronviennent pas à toutes les Fauvelles; tan- dis que les unes, comme la Fauvette des jardins, la Fauvette à tête noire, se plaisent dans les bosquets, les vergers, les taillis de moyenne grandeur; les autres, comme la Fauvette Orphée, n'aiment que la lisière des grands bois, les lieux les plus agrestes. Celles-ci fréquentent les haies, les buissons, les arbres qui bordent les chemins, les jeu- nes taillis, les champs semés de pois, de fè- ves; de ce nombre sont les Fauvettes ba- billarde et grisette ; celles-là, telles que les Fauvettes pitchou, Passerinette, à lunettes et mélanocéphale, vivent de préférence dans les garigues, sur les coteaux incultes, cou- verts de Chênes nains, de Genévriers, de Ronces et d'autres arbustes. On peut dire, d'une manière générale, que les Fauvettes vraies ont à peu près toutes le même régime ; elles sont à la fois insectivo- res et fructivores. Mais, à l'époque où les fruits abondent, par exemple de juillet en octobre, elles font, de ceux-ci, leur nourri- ture presque exclusive. Ceux dont elles sont le plus friandes, sont les fruits sucrés, tels que les figues, les mûres, les groseilles; aussi s'en sert-on comme appât pour les at- tirer dans les pièges qu'on leur tend. Elles aiment également beaucoup les baies de Sureau et de Pistachier lenlisque. Soumises pendant quelques jours au régime frugivore, elles prennent un embonpoint extrême, ac- quièrent une graisse délicate qui donne à leur chair le goût le plus exquis. Dans le midi de la France où elles sont communes, et où toutes les espèces portent indistincte- ment le nom de Bec Figue, les Fauvettes sont fort recherchées comme aliment, et sont, en cette qualité, autant et plus esti- mées que les Ortolans. Il est excessivement rare de voiries Fau- vettes descendre à terre; elles diffèrent en cela des Rubieltes, des Accenteurs, des Ros- signols qui y sont presque toujours. Elles sont aussi gauches, aussi embarrassées en marchant, qu'elles sont légères et gracieuses lorsqu'elles sautent de branche en branche. Pour franchir les distances, quelque petites SYL Ô11 qu'elles soient, elles n'emploient donc point la marche; c'est en volant qu'elles gagnent le but qu'elles veulent atteindre. Elles ne fournissentd'ailleurs jamais de longue traite, et leur vol est ordinairement bas, irrégulier, sautillant, vif, et s'exécute au moyen de brusques et fréquents battements d'ailes. Si les Rubietles, si les Rossignols nous of- frent des espèces dont la voix est des plus mélodieuses, nous trouvons aussi, parmi les Fauvettes proprement dites, des espèces dont le chant a le mérite d'être doux, agréable, varié et continu. La Fauvette à tête noire et la Fauvette des jardins sont justement re- cherchées comme oiseaux chanteurs; la pre- mière a des sons purs, légers , des phrases courtes mais modulées, flexibles ; la seconde, avec une voix moins suave, mais plus écla- tante, a cependant des reprises plus variées. Le chant de la plupart des autres Fauvettes, sans être aussi doux, aussi parfait que celui des espèces que nous venons de citer, ne manque pourtant pas d'agrément. Celui de la Fauvette babillarde consiste en une sorte de babil continuel , qui lui a valu le nom qu'elle porte; celui de la Fauvette Orphée, éclatant et sonore, a quelque analogie avec le sifflement de la Draine; il n'y a bien que les Fauvettes pitchou, sarde, mélaliocéphale, dont la voix soit stridente et les reprises peu variées, peu suivies. Quelques espèces, telles que les Fauvettes grisette, épervière et à lu» nettes , chantent en volant, et cela surloiA. à l'époque des amours. On les voit alors s'é- lancer droit en l'air jusqu'à 5 ou 7 mètres , y rester quelque temps comme suspendues, pirouetter et redescendre ensuite lentement, en battant des ailes comme le Pipit dej buissons, et s'abattre sur l'arbre d'où ellej étaient parties. Les Fauvettes, en outre du chant, fond encore entendre des cris particuliers, qu(] sont l'expression de leur inquiétude ou de leur joie. Elles en ont un au moyen du- quel elles s'appellent : celui-ci consiste , pour la plupart des espèces, dans la syllabe tac ou tec répétée plusieurs fois de suite avec vivacité. Lorsque quelque chose les affecte, beaucoup d'entre elles produisent des sons rauques que l'on pourrait expri- mer par les syllabes châa et trée, «dites gravement, lentement, et à des intervalles égaux. Une pantomime très expressive ac 212 SYL compagne d'ordinaire ces cris; quelques unes, en les poussant, relèvent la queue, qu'elles agitent, et impriment à leur corps de petits mouvements brusques : toutes renflent leur gorge et hérissent les plumes de cette partie, ainsi que celles de la tête. C'est dans les localités, et au milieu des conditions dans lesquelles les Fauvettes proprement dites vivent le plus habituelle- ment, qu'elles se propagent. L'Orphée éta- blit son nid sur les branches basses et touf- fues des arbres qui forment lisière, sur les Oliviers, et, chose assez singulière, en même temps qu'inexplicable, elle le pose fort sou- vent à côté de celui de la Pie-grièclie rousse. La Fauvette à tête noire niche dans les buis- sons d'Aubépine, d'Églantier, de ronces; la Fauvette piichou sur les Bruyères, les Genêts, les Chênes nains; les Fauvettes passeriuette, babillarde, sarde, à lunettes, dans des broussailles épaisses ; la Babil- larde, à peu près partout : dans les haies épineuses, les taillis, les charmilles, les grandes herbes; sur les plants de Fève, de Vesse, sur la Vigne, etc. : il en est de même de la Fauvette des jardins. On peut préju- ger , d'après ces indications, qu'aucune d'elles ne»doit fixer son nid à une grande élévation. En elTet, celui de la Fauvette Orphée, qui, cependant, choisit d'assez grands arbres , n'est jamais à une hauteur de plus de 2 ou 3 mètres ; quant à celui des autres espèces, sa dislance du sol varie de 30 cent, à 1 ou 2 mètres. La plupart des Fauvettes mettent aussi peu de soin à cacher leur nid qu'elles en apportent peu à le construire. Les brins d'herbes qui le composent à l'extérieur, faiblement liés ensemble, soit avec des toiles d'araignée, soit avec de la laine, laissent entre eux beaucoup de vide, et forment assez souvent, sur un ou plusieurs points, une sorte de claire -voie. L'intérieur est toujours garni de crins et d'un peu de laine. Toutes les Fauvettes vraies font deux couvées par an, et pondent chaque fois de quatre à cinq œufs , très rarement six. Ces œufs, assez semblables quant à la forme, varierai sensiblement, chez quelques espèces, quant aux couleurs et à leur disposition. Le niàle, non seulement aide la femelle à faire le nid. mais partage avec elle les SYL charges de l'incubation, et ne l'abandonne jamais pendant qu'elle couve. Les petits naissent pour ainsi dire nus, car ils n'ont pour tout vêtement que quel- ques rares bouquets de poils sur la tête et les épaules. Ils quittent le nid d'assez bonne heure, et avant d'avoir acquis tout leur développement, et de pouvoir voler. Les Fauvettes, comme tous les Insecti- vores, se déplacent aux deux époques habi- tuelles des migrations. Au printemps, elles se portent du sud au nord, et à l'automne, du nord au sud. La plupart de celles qu'on rencontre en Europe ne font qu'un séjour de quelques mois dans les pays où elles se répandent pour se propager; de ce nombre sont les Fauvettes épervière, orphée, babil- larde, grisette, des jardins, à lunettes. Leur apparition , au printemps, a lieu vers les premiers jours d'avril ; leur départ s'accomplit dans les mois d'août et de septembre. Elles passent probablement alors sur les Iles de l'Archipel, et de là en Afrique. D'autres espèces , telles que les Fauvettes à tête noire, passerinetle , mélanocéphale, émigrent aux mêmes époques; mais beau- coup d'individus, en abandonnant les pays septentrionaux, se dirigent versle midi de l'Europe, en Italie, en Sicile, en Provence, s'y arrêtent et y choisissent des quartiers d'hiver. Les Fauvettes pitchou et .sarde sont, de toutes, cellesqui sont le plus fidèles à la contrée qui les a vues naître. Le départ des Fauvettes se fait sans bruit, pour ainsi dire. Comme les Rossignols, les Rouge-gorge , elles voyagent isolément, s'éloignent peu à peu, et par petites jour- nées, en se portant successivement de bos- quet en bosquet , jusqu'au lieu de leur des- tination , et en suivant les vallées. 11 est absolument impossible de dire, même ap- proximativement, combien de temps ces oiseaux mettent à effectuer leur voyage, par la raison qu'on ne peut ni les surveiller, ni les suivre dans leurs migrations, car ils ne se déplacent que le matin, quelques heure^ avant et après le coucher du soleil , et du- rant les nuits éclairées par la lune. Les Fauvettes que l'on retient captives éprou- vent à l'époque des migrations, aussi bien que celifcS qui vivent en liberté, le besoin impérieux de voyager. Elles sont alors, sur- tout pendant la nuit, dans une agitaiioo SÏL cxlrôriic, q"«58 l'oh.>ciiiiié la plus profonde est sfiile capable de culiiier. Toutes les espèces que nous rapportons à celle division apparliennent à l'ancien con- tinent, et loules se rencontrent en Europe, mais plus par.iculièrement dans le midi que dans le nord. Les Fauvettes vraies ont été réunies, sous le iio;n générique de Curnica, par Boié, dans un travail qu'il publia en 1822 (Isis , p. 552). Plus lard , dans une révision de ce même travail, il adopta le genre Mclizophi- lus établi par Leach sur le Sylcia provincia- lis. Ei\ 1833, dans la Liste comparative des oiseaux d'Europe et de l'Amén'iue du nord, le prince Ch. Bonaparte composa, comme nous l'avons dit, avec la plus grande partie des Currucœ de Boié, sa sous-famille des Silvinœ, et y admit le genre Melizophilus , et un genre Curruca, dans lequel il conserva les Sylv. hortensis , alricapilla , orphea et Rupellii. Mais, en outre, il proposa deux genres nouveaux : l'un, sous le nom de Sylvia, pour les Sylv. melanocephala, sarda, conspicillala, curruca, subalpina et cinerea; l'autre sous celui de Nisoria, pour \eSylv. nisoria. Ce dernier avait déjà été créé par Kaup sous le nom de Adophoneus. Ainsi , les Fauvettes vraies, dont Boié n'avait d'a- bord fait qu'un genre, se sont trouvées, dès lors, distribuées dans quatre coupes génériques. Mais la ne se sont pas arrêtées les modiQcalions auxquelles leur classifica- tion a donné lieu. Le prince Cb. Bonaparte, dans un catalogue méthodique des oiseaux d'Europe, publié quelques années après sa Liste comparative, a encore augmenté le nombre des divisions qu'il avait précédem- ment admises. Les Sylv. melanocephala, sarda, conspicillala et subalpina, distraites de son genre Sylvia, ont été réunies, les deux premières, sous le nom générique de ' Fyrophihalma , et les dernières, sous celui •Je Sireparola , les Syl. curruca et cinerea conservant seules celui de Sylvia. Nous sommes loin d'admettre toutes ces divi.sions; il nous paraît impossible de les fonder sur des caractères de quelque valeur. H n'y a bien que la forme de la queue , sa longueur, relativement à celle des ailes, et son système de coloration qui puissent ser- vir à les grouper. Or ce n'est jamais sur de pareils attributs, surtout lorsqu'ils sont à SYL 213 peu près uniques , que l'on doit établir une caractéristique de genre. On peut tout au plus, selon nous, en prenant principale- ment en considération les caractères quo fournit la queue, admettre pour les Fau- vettes proprement dites, trois sections ou groupes , correspondant à trois des genres créés par les auteurs modernes. 1" Espèce dont les ailes atteignent le milicit de la queue , qui est unicolore , médiocre, égale, carrée. Genre : Sylvia (I), Nob.; Curruca, Briss., Ch. Bonap. ; Monachus, Kaup; Ador^ nis, G. R. Gray. Fauvette a tète noire, Syl. alricapilla, Scop. (Buir., pi. enl., 580, fig. 1 et 2). De l'Europe tempérée; commune en France. Fauvette des jardins, >^'yl. hortensis, Bechst; (BuIT., pi. enl., 579, fig. 2). De l'Europe tempérée, mais particulièrement dans les contrées méridionales. Elle est ré- pandue dans toute la France. 2" Espèces dont les ailes atteignent le milieu de la (jueue , qui est bicolore {la penne exlC' rieure étant toujours blanche ou en partie blanche], assez allongée, arrondie. Genres : Curruca, Nob; Sylvia, Sirepa- rola, AdopJioneus , Pyrophthalma , Ch. Bo- nap. Fauvette babillarde, Curruca garrula, Briss. (Buff., pi. enl., 580, fig. 3). Des con- trées tempérées de l'Europe et de l'Asie. En France, on la rencontre surtout dans les départements méridionaux. Fauvette orphée, Curr. orphea, Boié; Sylv. orpliea, Temm. (Bulf. pi. ; enl., 579; tig. 1). Très abondante en Provence, dans le Piémont, la Lombardie, la Dalrnatie; plus rare en Suisse , dans les Vosges , dans les Ardennes; se montre, selon M. Nord- mann, dans le midi de la Russie. Nota : Le prince Ch. Bonaparte range cette (i) Un cliangemeiit de nom, qui n'est point justifié par la nécessité, est toujours une chose iàclieuse; aussi n'au- lioiis-uous point propose de substituer celui de Sylvia à ce- lui de Curruca. que quelques auteurs modernes ont adopté pour ce premier groupe, s'il n'y av.iit là un inotiX à erreur. Le nom de Curruca a>ant été donné siiéciflqm ment par presque tous Us ornithologistes à la Fauvette lj;.lj.liarde, ne sauriÉit s'appliquer génériqueineiit a une section dont cette espèce ne fait pjint partie. C'est pourquoi, dans le seul but de prévenir l'erreur, nous avons cru pouvoir Conserver à ce groupe la dénomination de Srlvia . et restituer a la jui. vante, a laquelle appartient la Babillarde, celle de 5U SYL espèce dans son genre Curruca à côté des Sylv. hortensis et atricapilla. Un tel rap- prochement n'est pas admissible. Les unes ont la queue unicolore, chez celle-ci elle est bicolore. Du reste, s'il étaiit possible de réduire d'un tiers la taille de l'Orphée, on en ferait une vraie babillarde, ayant, à de très légères nuances près, les mêmes cou- leurs, et dans la même disposition. Nous ne voyons donc dans l'Orphée qu'une ba- billarde de forte taille. Fauvette grisette, Curr. cinerea Boié; Sylv. cinerea Lath. ( Buff. , pi. enl., 579, fig. 3). Commune dans toute l'Europe. Fauvette passerinette , Curr. passerina Boié; 51/ L passerina Lath. ; 5. leucopogon Mey.; S. subalpina Bonelli (Atlas de ce Dic- tionnaire, pi. 37, Bg. 2). Dessus de la tête et du corps d'un gris de plomb, inclinant au bleu; joues, côtés du cou et milieu du ventre blancs; gorge, devant du cou, poi- trine, flancs et couvertures inférieures de la queue d'un roux de brique. ( Mâle en amour.) Dessus de la tête et du corps d'un cendré clair nuancé d'olivâtre; devant du cou, poitrine et flancs teints d'un gris roussâtre ou jaunâtre clair. ( Femelle et jeunes de l'année.) Dans l'un et l'autre sese les franges des rémiges secondaires sont d'un brun gris , et les pieds couleur de chair. De l'Europe et l'Afrique. Abondante en Algérie, en Egypte, en Sardaigne, en Ita- lie , en Dalmatie , en Silésie et jusque dans les steppes de la nouvelle Russie, et dans le Ghouriel. En France, elle est très com- mune dans certaines contrées de la Pro- vence, où elle vit sédentaire. Nota: Kaijp a pris cette espèce pour type de son genre Erythroleuca , et a établi sur le Syl. leucopogon (Mey), qui n'en est qu'un double emploi, un second genre sous le nom de Alsoecus. C'est également de cette espèce , à laquelle il réunit le Curr. conspi- cillata , que le prince Ch. Bonaparte a com- posé sa division des Slreparola. Il nous est impossible de saisir lef, caractères sur les- quels cette division a pu être établie: nous ne voyons rien qui permette un pareil dé- membrement. Le Curr. passerina, aussi bien que le Curr. conspicillata , sont des «spèces excessivenaent voisines , sous tous SYL les rapports, des CMn-.g'arnj?a, ciHejea,etc., et ne doivent par conséquent pas en êtr séparées. Fauvette a lunettes, Curr. conspicillata Boié; Syl. conspicillata Marmora (Tem., pi. col., 6, f. 1). Observée en Sardaigne, en Sicile, dans quelques contrées de l'Italie, et, en France, dans les départements du Midi. Fauvette mélanockphale , Curr. melano- cephala Boié , Syl. melanocephala Lath. (P. Roux, Ornith. prov., pi. 214). De l'A- frique et des contrées les plus méridionales de l'Europe, telles que la Sicile, la Sardai- gne, la Toscane, la Dalmatie, les États romains, les départements les plus méridio- naux de la France et le midi de l'Espagne. M. Nordmann dit qu'on la trouve dans la Bessarabie, sur les bords du Danube. Elle vivrait , dit-on aussi , dans l'Asie-Mineure. Nota: Cette Fauvette, réunie au Syl. sarda, compose le genre Pyrophlhalma du prince Ch. Bonaparte. Non seulement ce genre nous semble devoir être rayé, mais encore ces deux espèces ne nous paraissent pas pouvoir être associées ensemble. Chez la première les ailes atteignent le milieu de la queue qui est ample; chez la seconde, celle-ci est étroite et dépasse de beaucoup les ailes. Quoique ces espèces aient pour caractère commun des orbites nues (caractère qu'on rencontre du reste chez quelques au- tres), on est en quelque sorte contraint de les éloigner, lorsque l'on considère l'en- semble du système de coloration. Le Syl. sarda, sous ce rapport, et sous celui de la forme de la queue, se place naturellement à côté du Syl. provincialis. C'est donc a celle espèce qu'il faut l'associer, de même qu'il convient de réunir le melanocephala aux Currucœ , parce qu'il en a les habi- tudes et que ses couleurs ont une disposi- tion fort analogue. Ce n'est d'ailleurs pas sur le caractère fourni par la nudité des orbites, qu'on pourrait le séparer générique- ment, parce que dans ce cas, il faudrait lui réunir le Syl. conspicillata qui offre le même caractère. Or, il est impossible de ne pas voir dans celle-ci un Cmruca. Le fait est tellement saillant, que quelques auteurs, parmi lesquels nous citerons M. Nordmann, ont pu croire et même avancer, à tort évi- demment, que les Curr. cinerea, passerina SYL et conspiciUata pourraient bien ne former qu'une espèce. Fauvette Ruppel , Curr. Ruppellii Ch. Bonap.; Si/l. Ruppellii Temm. {pi. col., 245, r. 1). Des bords de la mer Rouge et du Nil , dans les localités boisées ; se montre en Grèce où elle a été tuée plu- sieurs rois. Nota : Cette espèce, rangée avec un point de doute, par le prince Ch. Bonaparte, à côté des Sijl. horlensis, alricapella et orphea, concourt à former le genre Curruca de cet auteur. La place que nous lui assignons ici nous parait lui mieux convenir. Fauvette épervière, Cujt. nisoria Boié; Syl. nisoria Bechst. ; Adophoneus nisorius Kaup. (P. Roux.. Ornilh. prov., pi. 222, jeune). Du nord de l'Europe. A son passage d'automne, elle se montre en Provence, en Piémont et en Toscane. On la trouve aussi sur les côtes de Barbarie. Nota: Cette espèce est le type du genre Adophoneus de Kaup , Nisoria, du prince Ch. Bonaparte : nous ne voyons pas sur quels caractères ce genre repose, quelque soin que nous apportions pour les découvrir. Abstraction faite de certaines dispositions dans les couleurs du plumage, le Cwr. ni- soria ne nous paraît pas devoir être séparé génériquement des autres espèces de celte section. Il a les mœurs, les habitudes de la Grisette, et son chant a, avec celui de celte dernière, la plus grande analogie. 3" Espèces dont les ailes ne dépassent pas de beaucoup la base de la queue, qui est bicolore, longue, étroite, élagée. Genre: Melizophilus Leacb; Pyrophthal- ma (partim) Ch. Bonap. Fauvette pitchoo, Mel.provincialis Leacb; Syl. ferruginea Vieill. (Buff., pi. enl., 655, f. 1). Des contrées méridionales de l'Eu- rope qui avoisinent la Méditerranée. Abon- dante en Espagne, en Italie, dans le midi de la France; visite aussi quelques uns de nos départements du centre et vit dans quelques parties de l'Angleterre. Fauvette sarde, Mel. sarda Nob. ; Syl. sorda. Ma rmora; Pyr. sarda Ch. Bonap. (Temm., pi. col., 2 f. 2). Elle n'a encore été trouvée qu'en Sar- daigne, en Corse et en Sicile. Il est pro- bable qu'elle doit se montrer quelquefois SYL 215 en Provence; mais jusqu'ici nous ne sa- chions pas qu'elle y ait été observée. Nota : Cette espèce fait partie du genre Pyrophthalma du prince Ch. Bonaparte; nous avons déjà exprimé notre opinion à ce sujet, au nota qui concerne la Fauvette mélanocéphale. (Voir plus haut.) Nous avons dit à l'article Rousserolle que la Fauvette rubigineuse nous paraissait ap partenir plutôt à la division des Fauvettes vraies ou sylvaines, qu'à celle des Fauvettes riveraines, par la raison que celte espèce, d'après des indications de M. Temminck, habitait les bois, qu'elle avait le front moins anguleux que les Rousserolles, et l'ongle du pouce plus court que le doigt. Cette opi- nion , fondée sur des éléments incomplets, nous l'exprimions avec un doute que nous conservons encore; la place que nous assi- gnons ici à celte Fauvette doit donc être considérée comme un incertœ sedis. La Fauvette rubigineuse, Syl. rubiginosa Temm. (pi. col., 28, f. 1), a été séparée gé- nériquement par Boié sous le nom d'.^edora, par Smith sous celui de Erythropygia, et parSwuinson sous celui de Agrobates. Meyer la rangeait parmi les Merles. Il est de fait qu'elle se distingue assez des autres espèces, pour qu'on puisse en faire le type d'une sec- tion générique. Elle a le bec sensiblement recourbé dans toute son étendue, des tarses plus allongés que ceux des Fauvettes pro- prement dites, l'ongle du pouce plus court que dans les Rousserolles, le front un peu anguleux, et la queue longue, large et très arrondie. Des vallées raonlueuses de l'An- dalousie et de l'Egypte. Quelques espèces douteuses, formant dou- ble emploi ou mal connues, ont été rangées parmi les Fauvettes vraies ; de ce nombre sont : Les Syl. ieterops et Afystaceo Ménetr. {Cat. des Ois. du Caucase, p. 34). La première, d'après MM. Keyserling et Blasins ( Die Wirbelt, p. 56), ne différerait pas du Curr. conapicillata. La Fauvette brunftte, Syl. fuscescens Vieill. ( Faun. Franc, et Tab. Encyclop. ). Le sujet qui a servi à établir cette espèce existe encore dansia collection de M. Bâillon, à Abbeville: nous l'avons reconnu pour fe« melle du Curr. melanocephaia. L'espèce est donc purrement nominale. H'." SYL Le Syl. ochrogenion Lindermayer {Isis., 1842, p. 343); espèce établie d'après un . «eul individu tué près d'Alliènes, sur le mont Hymethus. Nous ne connaissons cet oiseau que d'après la description suivante qu'en donne le docteur Lindermayer « Par- lies supérieures dun gris foncé, lavé d'oli- vâtre; dessus et côtés delà tête, couvertures supérieures de la queue, d'un gris noirâtre; queue étagée , noire, à rectrice la plus la- térale, blanche sur ses barbes externes, la suivante pourvue d'une fine tache blanche à son extrémité; la cinquième rémige la plus longue de toutes, la troisième et la quatrième égales; menton jaune souTre, gorge blanche; poitrine et hypochondres grisâtres, ces derniers nuancés de brun; abdomen blanc; sous-caudales grises; bec fort, d'un brun brillant , jaune à la base de la mandibule inférieure ; orbites nues. » Si l'Oiseau qui a fuit le sujet de cette des- cription n'est pas une femelle du Curr. melanocephala , ce qui pourrait fort bien être, l'espèce devra prendre place à côté de cette dernière. Le Sylv. familiaris Ménélr. (Cat. des Ois. du Cauc, p. 32, n° 60). Salicaria familia- ris Scbleg. , espèce que quelques ornitholo- gistes confondent avec le Sylv. rubiginosa, mais qui s'en distinguerait, selon M. Schle- gel. Ne connaissant point cet Oiseau, nous Joe pouvons dire s'il forme réellement une Tspéce distincte, comme quelques auteurs jiaraissent portés à le croire. Beaucoup d'autres Oiseaux d'Europe, ap- partenant à des genres ou à des familles différentes , ont longtemps figuré parmi les Sylvies ou Fauvettes : nous les avons indi- qués en commençant; maisc'esien espèces étrangères qu'éta:^ surtout riche l'ancien genre Sylvia. Dans ce genre étaient compris : les Fi- guiers ou Sylvicoles , qui font actuelle- ment partie , dans la méthode du prince Ch. Bonaparte, de la sous-famille de Syl- vicoUnœ. Le Sylv. spinicauda Lath., dont quelques auteurs font un Grimpereau, et sur laquelle Swainsona fondé son genre Oa;imMS. M. Les- £on le place parmi les Synallaxes. Le Sylv. magellanica Lath., type du genre Scylalopus (Gould) ; Sylviaxis (Less.), dans U famille des Troglodytes, SYL Le Sylv. macroura Lath., type du genre Drymoica (Swains. ), dans la famille des Mérions. Le Sylv. brachyptera Vieill., type du genre Cradyp/e/ws (Swains.) dans la même famille , et dont M. Lesson a fait une Cys- ticole. Le Sylv. cyanea Lath., rangé par Vieil» lot dans son genre Mérion. Le Sylv. malachura Lath., espèce remar- quable par sa queue, composée de brins minces, filiformes, à barbes ciliées , et sur laquelle M. Leson a fondé son genre 5'apj- turus. MM. Vigors et Horsfield en ont fait un Mérion. Le Sylv. texlr ix Y ieiW., placé par M. Les- son parmi les Cyslicoles, et pris par Swain- son pour type de son genre Hemipterix. Le Sylv. omnicolor Vieill., dont G.-E. Gray a fait un Roitelet; Swainsu» le type de son genre Cyanolis , et que MM. d'Orbi- gny et Lafresnaye rangent parmi leurs Ta- cliujis. Le Sylv. siaiis Lath., dont Vieillot a fait un Traquet , et Swainson le type de son genre Sialia. Le Sylv. plynialura Vieill. , type du genre Thamnobia (Swains.), dans la famille des Traquels. Le Sylv. pileata Lath. , rangé par M. Temminck parmi les Traquets, et par Swainson dans le genre Canipicola. Le Sylv. elala Lath., que M. Lesson place parmi les Moucherolles, et dont Vieillot a fait le type de son genre Tyrannulus, dans la famille des Mésanges. Le Sylv. su6tŒrM/ea Vieill., type du genre Parisoma Swains. , dans la famille des Mé- sanges. Le Sylv. ann«?osa Swains., dont MM. Vi- gors et Horsfield font un Zoslerops. Le Sylv. varia Lath., type du genre Mnio- tille de Vieillot, Oxyglossus de Swainson. Le Sylv. perspicillata Lath., transporté par M. Lesson , dans la famille des Gobe- Mouches , sous le nom générique de Ada. Swainson , de son côté, en a fait aussi le type de son genre Perspicilla. Le Sylv. leucophœa Vieill., qui a été tour à tour un Turdus pour Gmelin , un Lanius pour Stephens, un Ixos et un Saxicola pour pour G. Cuvier, un Lalage pour Boié , UD Erucivora pour Swainson, un Ceblephy- SYL ris pour HorsCeld , et un Nolodela pour M, Lessoî). Il résulte de ces citations, que nous pour- rions encore tnulliplier, que, pour la plu- part des ornidiologistes tant anciens que modernes, le genre Sijlvia avait , comme nous l'avons dit dans les généralités de cet article, des limites vagues, indéterminées et peu naturelles, puisqu'une foule d'espèces (au nombre de plus de 200) ont pu en être retirées pour être transportées dans des fa- milles ou des sous- familles différentes , et quelquefois très éloignées , de celle que orinent les Fauvettes. II. POUILLOTS. Confondus pendant longtemps avec les Fauvettes, les Pouillots en ont été séparés par quelques auteurs. G. Cuvier, en 1800, dans les tableaux qui accompagnent les deui premiers volumes de son Analomie comparée, les distingua génériquement des Fauvettes proprement dites. En ISIO, Meyer et Wolf, dans leur Taschenbuch dev Deuls- chen Vogelkunde, les réunirent aux Hippo- laïs, aux Roitelets et aux Troglodytes, et en coitiposèrent, sous le nom de Phyllopneuslœ, une section particulière avec le titre de fa- mille. C'est de cette famille qu'on a fait, quelques années plus tard , le genre Phyl- lopneusle ( Phylloscopus Boié), genre qui a été adopté par à peu près tous les métho- distes modernes , mais avec des modifica- tions. Par exemple , le prince Ch. Bona- parte en a retiré, avec raison, les Ilippolaïs et les Roitelets ; et M. Sihlegel, qui a changé le nom de Phyllopneuste en celui de Ficedula, n'en a écarté que les Roitelets, et y a laissé une partie des Hippolaïs, ce que , du reste, avait fait bien antérieurement M. Tem- rninck, en établissant, dans son genre Bec- Fin , sa section des Muscivores. On admet donc généralement, aujourd'hui, que les Pouillots se distinguent des Fauvettes. Ils ont un bec plus droit, plus petit, plus effilé, plus aigu, à peine échancré vers le bout de la mandibule supérieure; des tarses propor- tionnellement plus élevés, plus grêles, des formes plus sveltes; des ailes relativement plus longues et dépassant le milieu de la queue , qui est légèrement fourchue. Eu outre , toutes les espèces , ce qui est assez Caractéristique , ont un plumage verdâire SYL '217 en dessus , entièrement ou en partie jaune en dessous. Mais, tout en admettant une distinction entre les Pouillots et les Fauvettes, les or- nithologistes s'accordent à considérer ces deux genres d'Oiseaux comme appartenant à la même famille, et à les placer l'un à côté de l'autre. Cependant, si l'on fait abs- traction de la conflguration du bec, on ne peut plus trouver chez les Pouillots de ca- ractère qui puisse les faire rapporter aux Fauvettes. Du reste, ils en diffèrent totale- ment par leurs mœurs, par leurs habitudes, par leur genre de vie, par leur mode de ni- diflcalion, par le système de coloration de leurs œufs. Sous tous ces rapports , ils s'en éloignent autant, qu'ils se rapprochent des Roitelets et des Mésanges. Il serait donc beaucoup plus naturel , selon nous , de les ranger dans la famille que forment ces der- nières, ou bien encore de les laisser à la suite des Fauvettes, mais dans une sous-famille à part , dans laquelle viendraient prendre rang les Roitelets. Les Pouillots sont vifs , remuants , lé- gers; non seulement ils voltigent et sautent sans relâche, mais encore ils agitent con- tinuellement les ailes et la queue. La so- ciété est un besoin pour eux : c'est à peine si , au moment de la reproduction , '\\s vivent dans l'isolement. A celte époque même, plusieurs couples s'établissent dans un canton, et très prèà les uns des autres. Après les pontes on les voit par petites ban- des, souvent composées d'individus d'es- pèce dilTérente, visitant les lisières des bois, les bosquets, les vergers, les arbres qui bor- dent les chemins. Pendant l'hiver, ceux que la bienfaisance du climat retient dans les contrées méridionales de l'Europe, se don- nent , pour ainsi dire , rendez-vous sur le» bords des rivières, des ruisseaux , dans les jardins abrités, et y forment des réunions très nombreuses. Ce qui démontrerait , si l'on n'en avait la certitude, que ces Oiseaux n'aiment pas à vivre solitaires, c'est que les individus qu'on rencontre parfois isolés, paraissent inquiets, tourmentés, rappellent leurs compagnons , et, dans l'impossibilité de les rejoindre, se réunissent à la première troupe de Roitelets ou de Mésanges que s'offre à eux. A la vérité , dans toute autre circonstance, ils font bien entendre, comm« 14* 218 SYL ceux-ci, des cris d'appel continuels; mais ces cris, chez les individus perdus, sont plus Tréquents, plus vifs; expriment, en un mot, l'inquiélude. Les Pouiilots ont encore ceci de commun avec les Mésanges et les Roitelets , qu'ils visitent toutes les branches, tous les ra- meaux d'un arbre, et qu'ils le font en papillonnant presque sans cesse. Ils cher- chent ainsi sous les feuilles, sur les brin- dilles et les branches, les petites Che- nilles blanches , les larves , les menus In ■ sectes, les Mouches qui s'y cachent ou s'y reposent, et dont ils font leur unique nour- riture. Le plus souvent ils prennent ces dernières au vol , à la manière des Gobe- Mouches. L'hiver , ils se nourrissent en grande partie de très petits Moucherons qui voltigent à la surface de l'eau. Jamais, dans aucune saison , ils ne touchent aux baies et aux graines. Le chant des Pouiilots n'a rien de mélo- dieux et n'est pas très varié ; mais il carac- térise bien chaque espèce par sa singularité. Celui du Pouillot siffleur a quelque analo- gie avec le chant du Bruant jaune, et con- siste en une sorte de bruissement cadencé, qui se termine par la syllabe fid , répétée trois ou quatre fois de suite. Le Pouillot Bonelli chante à peu près de même; mais ses reprises sont plus courtes , sa voix moins forte, ses sons moins purs. Le chant du Pouillot Gtis est plus mélancolique, plus prolongé. Vieillot l'exprime par thuit, Ihuit, thuit, hiwoen , hiiuon , whia : les trois pre- mières syllabes prononcées vivement; les deux suivantes lentement; la dernière d'un ton plaintif, et finissant comme si l'haleine manquait à l'Oiseau. Enfin le Pouillot vé- loce , après avoir préludé par un bruisse- ment presque iniperceptible , fait entendre pour tout ramage zip, zap, répétés huit ou dix fois de suite, toujours sur le même ton. Ce singulier chant, imitant, jusqu'à un cer- tain point, le tintement de pièces d'argent qui tomberaient l'une sur l'autre, a valu à cette espèce, dans quelques départements et dans les environs de Paris, le nom vulgaire de Compteur d'écus. Toutes les espèces que nous venons de citer impriment en chantant, à leurs ailes , un petit trémoussement. Les Pouiilots siffleur et Bonelli, surtout, les tien- nent, à ce moment, tout à fait pendantes. SYL Indépendamment du chant , les Pouiilots ont encore un cri qui les caractérise, quoi- qu'il diiïère un peu selon les espèce». Celui des deux premières peut se rendre par thift, prononcé d'un ton plaintif; et celui des deux suivantes par Ihûi, exprimé un peu plus vivement. C'est toujours à terre, au pied d'un buis- son, d'un arbuste, sur le revers d'un fossé, dans ou sous une touffe d'herbes , que les Pouiilots établissent leur nid. Ils le compo- sent de mousse, de feuilles tombées et de brins d'herbes à l'extérieur, de quelques plumes à l'intérieur; lui donnent une forme ovale ou sphérique, et ménagent, sur un de ses côtés , une ouverture proportionnée à leur taille. Leur ponte est de cinq à sept oeufs blancs, avec de petites taches, ordinai- rement obiongues et d'un brun foncé, chez les Pouiilots Bonelli et siffleur ; pointillés de noir chez le Pouillot véloce, et parsemés de fines taches pourpres ou violettes chez le Fitis. Les jeunes peuvent déjà voler lors- qu'ils abandonnent le nid. Les Pouiilots sont des Oiseaux de trop petite taille pour que l'économie domestique puisse en retirer quelque avantage ; cepen- dant leur chair est bonne, et leur graisse, qui n'est jamais aussi abondante que celle des Fauvettes , participe par sa couleur de celle du plumage : elle est jaune. Mais si inutiles qu'ils paraissent à l'homme , les Pouiilots lui sont pourtantd'un grand avan- tage : leur rôle, dans l'économie de la na- ture, consiste à détruire une foule de petits Insectes, de larves et de Chenilles, qui nui- raient à ses bois et à ses récoltes. Le genre Pouillot est représenté en Eu- rope par les quatre espèces suivantes : Pouillot SIFFLEUR, Ph. sibilalrixCh. Bon.; Sylv. sylvicola Lath. (Tem., pi. col., 2*5, fig. 3). Commun en France, en Allemagne, en Italie; plus rare en Angleterre, en Hol- lande et dans le nord de l'Europe. Quel • ques sujets que nous avons reçus d'Alger ne difl'èrent des nôtres que par des teicucs un peu plus vives et plus claires. Nota : Kaup a fait de cette espèce , sous le nom de Sitiilalrix , le type d'un genre distinct. Le Pouillot siffleur a , il est vrai , l'aile beaucoup plus longue que ses congé- nères , puisqu'elle atteint presque l'extrë- mité de la queue; mais, à part ce carao SYL tère , nous ne voyons pas en quoi il difTère des autre» espèces. Nous ne pouvons donc k distinguer génériquement. PouiLLOT DoNELLi, Ph. DonelU Ch. Bon.; 6'yl. Naltereri Temm. {pi. col, 24, fig. 2). Du midi et du centre de l'Europe ; comn:>un eu Provence , en Italie , en Suisse. Il a été tué dans leTyrol et en Crimée. Quelques couples viennent se reproduire dans les bois qui avoisinent Paris. PouiLLOT FiTis, Ph. tTochilus Ch. Bonap.; Syl. trochilusLalh. (BulT., pi. enl., 651, fig. 1). Répandu dans toute l'Europe, jus- qu'au-delà du cercle arctique; l'un des plus communs que nous possédions. PouiLLOT vÉLOCE, Ph. Tufa Ch. Bonap.; Syl. rufa Lalh. (Vieill. , F. Franc., pi. 97, fig. 1). Commun en France, en Allemagne, en Hollande , en Suisse et en Italie. On le trouve aussi en Asie et en Afrique. Nota : Celte espèce a une très grande ana- logie avec la précédente, surtout dans son plumage d'automne ; cependant la couleur des tarses servira toujours à les distinguer: ils sont constamment noirs ou noirâtres chez le Pouillot véloce, et bruns chez le Pouillot fitis. Les Pouillots d'Europe varient , dans de certaines limites, sous le rapport des cou- leurs, de la taille, des dimensions du bec , de la longueur des pennes de l'aile et de la queue. Quelques auteurs ayant pris pour des caractères spécifiques ces variations acciden- telles , dues , le plus souvent , à l'âge , au sexe et à l'époque de Tannée, ont fondé sur elles des espèces que l'on doit considé- rer comme purement nominales. De ce nombre sont : Le Bec- Fin ictebine, Sylv. icterinaTem. (Man. d'ornilh., 3* part., p. 150). Celte prétendue espèce, que M. Temminck donne comme synonyme de l'iclérine de Vieillot, ce que nous avons démontré être une erreur {Revue zool. , décembre 1846 ), ne nous a ^mais paru différer du Pouillot fitis que par une taille un peu plus forte. MM. de Selys Longrhamps et Schlegel , qui ont vu J'individu qui a servi à la description de M. Temminck, ont exprimé la même opi- nion , l'un dans sa Faune belge, l'autre dans sa Revue crilique des Oiseaux d'Europe. Le PoDiLLOT A VENTRE JAONE, Sylv. flavi- ventris Vieill. (Nom. Dict. d'hist. nat.. SYL 510 nouv. ëdit., t. XI, p. 241 ; et Faun, franc. ^ p. 215). Malgré l'autorité de Vieillot, il nous est impossible de reconnaître avec lui, dans l'Oiseau qu'il nomme ainsi, une espèce distincte du Pouillot fitis. Le Pouillot à ventre jaune est le même Oiseau, jeune, en plumage d'automne. Le Pouillot a queue étroite, Sylv. angus- ticauda Ger. Cette espèce que nous avons créée nous-même , dans la Faune de l'Aube publiée par M. J. Ray, mais sur l'authen- ticité de laquelle nous avons toujours con- servé un grand doute, qu'en plusieurs cir- constances nous avons exprimé déjà, pour- rait fort bien n'être qu'un Fitis à petitelaille, ou peut-être un hybride de ce'dernier et du Pouillot véloce. Toutes les recherches ulté- rieures que nous avons faites pour confir- mer ou infirmer cette espèce, n'ont eu pour résultat que d'accroître notre doute. Des fe- melles de Fitis, prises sur le nid, sana avoir ni le bec aussi menu, ni la taille aussi petite, ni la queue aussi étroite et aussi courte que chez les sujets d'après lesquels nous avons établi notre anguslicauda, of- fraient cependant des dimensions un peu moins fortes , un bec sensiblement plus ré- tréci , et une queue un peu moins longue que les mâles tués à côté d'elles. En sorte que, si, comme nous sommes porté à le croire, il existe des individus du Pouillot fiiis dont la taille varie, probablement sous l'influence des localités; il se pourrait faire, et nous en avons presque la certitude, que notre Pouillot à queue étroite ne fût qu'une femelle de ces individus à petite taille. Il paraîtrait, d'après les indications que je puise dans la Faune belge de M. de Se- lys, que M. Brehm aurait communiqué à M. Temminck , sous le nom de Sylv. fitis , un Pouillot plus petit et moins jaune que la Sylv. trochilus. Le Sulv. filis de M. Brehm ne serait-il pas le même que notre Sylv. anguslicauda? Vous aurions de la tendanct à l'admettre. Nous sommes également très porté à pen- ser que le Dec-Fin des tamaris, Sy/u. tama' rixis, décrit, par M. Crespon, comme espèce nouvelle (Faun. méridionale , t. I, p. 209), est le même que le Sylv. anguslicauda; très probablement, par conséquent, un sujet à petite taille du Sylv. trochilus Lalh. {Phyll. trochilus Ch. Bonap. j. 220 SYM Il n'y aurait donc de bien authentiques, comme espèces européennes, que les 4 pre- mières que nous avons signalées. (Z. G.) SYLVIE. But. iH. — Nom vulgaire de ^ Anémone ueinorosa Lin. *SYLVIETTE. Sylviella. ois. — Genre établi par Lafrosnaye, dans la famille des Sylviadcs, sur la Sylvia crombec Lc\. *S1LVII1\.'E. OIS. — Sous-famille établie par Ch. Bunnparte dans la famille des Tur- didés et répondant aux Becs- fins sylvains de Temminck. SYLVIXE. MIN. — Nom donné par Beu- dant au chlorure de potassium. *SYLVJ'.'Ar.E. Sylvtparus. OIS. — Genre établi par Burton dans la famille des Pa- rida?. Type: Sylvip.modeslus, Rurt. (Z. G.) SYM/l. OIS. — Voy. symiî. * SYRlBATIIOCRiryiTES. ÉCHin. — Genre de Crinoïdes (Aust. Ann, nat. hisL, XI, 1843.) (G. B.) *SYMIiJOTE (ouv, avec ; (3ioV/), genre de vie),ACAR. — Nom donné par GerIach(kVa(re und Mude. Berlin, 185", p. 31) à un genre d'Acariens, de la famille des Sarcoptides, dont les caractères sont : Sarcoptides d'un gris roi'.ssâtre ou jau- ndlie, dont la longueur n'atteint pas un demi-millimèlre ; à tégument jaunâtre , assez résistant, marqué de sillons régulière- ment et symétriquement sinueux, un peu écartés. Corps large^ ovalaire, obtus aux deux bouts; mince, convexe eu dessus, plat eu dessous, avec une dépression à peine mar- quée vers le milieu des flancs; dépassé on avant par un rostre peu iiieliné, roussâtre, foncé, épais, presque on^uiforme; les deux derniers articles des palpes maxillaires nun soudés à la lèvre; à mandibules courtes, épaisses, dont les crochets ou onglets sont courts et fortement dentés ; caractères qui les font distinguer de suite des Psoroples auxquels ils ressemblent un peu. Épimères massifs, de teinte ocreuse fon- cée, ceux des deux premières paires libres ; ceux de la quatricme paire articulés ou sou- dés avec ceux de la troisième paire, qui i (jr- tent, comme sur les Sarcoptides avicoles, un long poil latéral^ et au dessous un deuxième poil plus court. Pa/;es anguleuses, les antérieures surtout; vers le niveau des épaississements, de teinte SYM ocreuse des pièces squeleltiques; les anté- rieures cylindro-coniques, non ma.ssives; semblables entre elles d'un âge et d'un sexe à l'autre; tarse portant une large ventouse avec un fort petit crochet monodaetyle et insérée sur un pédicule court et d'une seule pièce; les pattes postérieures, grêles, co- noïdes, dissemblables. Mâles d'un quart environ plus petits que les femelles; abdomen tronqué en arrière, où il montre deux lobes rapprochés de la ligne médiane, presque quadrilatères, por- tant en dedans un poil court et à leur extré- mité trois très gros poils, dont un au moins aussi long que le corps et les deux autres plus courts ; l'un est élargi en forme de feuille d'olivier; plus en dehors sur l'angle de la troncature de l'abdomen un assez long poil. Vers la base de chacun de ces appen- dices, une ventouse copulatrice, circulaire, de couleur ocreuse, protraclile, avec un poil court au devant d'elle. Une saillie cylin- droïde du tégument de couleur ocreuse vers la commissure antérieure de l'anus. Organe génital entre les derniers épimères, petit, à peine plus long que large, presque quadri- latère, avec une pièce conoïde centrale, en- touré de plis du tégument, avec de petits tubercules de chaque côté et d'assez longs poils en arrière. Une plaque dorsale grenue sur l'épistome et une autre plus grande sur l'arrière de l'abdomen. Pattes de la troi- sième paire allongées, cylindro-coniques ; tarse portant un gros poil bien plus long que le corps et une veutouse semblable à celles des premières pattes. Pattes de la qua- trième paire, courtes, grêles, conoïdes, à poils très courts; tarse avec un piquiut et une petite ventouse sur un très petit pédicule. Femelles adultes régulièrement ovalaires, avec deux poils aussi longs que le corps est large de chaque côté de la commissure anale postérieure. Vulve entre les épimères de la troisième paire et ceux de la deuxième, avec un sternite à branches latérales un peu in- clinées l'une vers l'autre, surmontées tr.ins- versalement d'une pièce onguiforme striée en long; deux petits tubercules rhitineux de teinte ocreuse en dehors de l'extrémité de chaque branche du sternite. Une plaque gre- nue allongée sur l'épistome seulement et aucune sur le notogastre. Pattes de la troi- sième [taire plus grosses que les dernières. SYM i tarse sans ventouse, portant deux poils plus longs que le corps. Pattes de la qua- trième paire un peu plus lonf;ues et plus grêles que les précédentes, à tarse portant un assez long poil gièle et une petite ven- touse un peu plus longuement pédieulée que celles des antres pattes. Nymphes octopodos, semblables aux femelles, mais plus petites et sans organe sexuel; quatrième paire de pattes plus ou moins développée, toujours sans ventouse, d'abord petite; tarse avec un seul poil pres- que aussi long que le corps, puis avec deux poils dont l'un plus long que le iorps et l'autre court; alors rexirémité du corps porte rie chaque côté de la ligne médiane un tu- bercule chitinenx, do couleur d'ocre. Larves hexapodes, plus petites que les nymphes; manquant de la quatrième paire de pattes et de toute plaque granuleuse sur le dos: arrière de l'abdomen étroit, avec nu seul poil, presque aussi long que le cor| s, de chaque côté de la commissure anale pos- térieure. (Voy. psoROPrE et sarcoptide.) I.a seuleespèce connue de ce genre, étudiée d'abord par plusieurs auteurs étrangers à la connaissance des règles suivies en zoologie dans la détermination et la dénomination des espèces animales et végétales, a reçu plusieurs noms. Cette espèce est le Symbioles hovis (Gér- lach ex Héring) d'abord appelée Sarcoptes bovis par Hérine (Eine neue Krdlzemilbe ; Sarcoptes aovis. Wurtemb. nalurwiff. Jar- reshefle. Jùhrg. I. Stuttgart, 1845, p. 89), à qui on en doit la découverte, et que Ger- laeh a reconnu à juste titre comme devant former un genre distinct (loc. cit. 1857, p. ÎI6, pi. VIII). Le Symbioles equi de Gerlach (p. 105, pi. VII) n'est pas différent du Sy. èoi'is, ainsi que l'a reconnu Fiirstem- berg (/>ie Kraizmilben, Leipzig, 1 851 , p.2 1 7 , pi. X et XI), qui pourtant a changé arbitrai- rement le nom de Symbioles en celui de Dermatophag us. MM. Dourguignon et Delà- fond ont sans plus de raison aussi changé ce nom en celui de Sarco-dermatodecies [Traité de la Psore. Paris, 1862, p. 293 et 640), et ont reconnu qu'il vit aussi bien sur le cheval et sur la chèvre que sur le bœuf {Sarco-dermatodecle de la chèvre, etc.). C'est du Symbiole.^ bovis (Gerlach) pris sur la chèvre et appelé Sarco-dermcfiodecie de la | SYM 221 chèvre et Sarcoptes ccprœ par Bourgui- gnon et Delafoiid (toc. cit. et Archives de incdecme), que M. Gervais a fait son Cho- rioplescaprœ{Zoologieméd>cale.PaTis,iS59, t. I, p. 4 63). Gerlach en désigne une autre espèce sans la décrire (p. 51), sous le nouT de Symbioles elcphantis. (Ch. Robin.) *SYMBIUS. INS. — Genre deColéoptèrei hétéromères, famille des Trachélydes et tribu des Mordellones?, proposé par Sun- dewal et dont le type est le S. Blallarum^ originaire des Indes orientales. (G.) *SViMCLEl>HARIS(<7Î/v, avec; Shf-^p);, cil ). BOT. CB. — (Mousses.) Nous avons pro- posé ce genre {Ann. Se. nat. Bot., octobre 1837) pour une Mousse du Mexique, dont le péristome l'éloignait tout à la fois des Didymodons et des Dicranes, et nous lui avons assigné les caractères distinctifs sui- vants : Péristome simple, composé de seize dents, rapprochées par()aires, liées entre elles a la base par des trabécules qui passent de l'une à l'autre, bifides et réunies en cône au sommet; capsule longue, étroite, inégale , privée d'anneau ; coiffe cylindrique subulée, fendue de côté; spores lisses, me- nues; inflorescence monoïque ; tiges ascen- dantes ; feuilles engainantes à la base, con- tournées en volute au sommet. Cette Mousse croît sur les écorces d'arbres. (C. M.) *SYMBL01IERIA. bot. ph. — Genre de la famille des Composées- Vernoniacées , formé par M. Nuttall {Amer. phil. Trans. , t. VII, p. 284) pour un arbrisseau de 3 mè- tres environ, qui a été trouvé par Baldwin sur la côte occidentale de l'Amérique du Sud, et qui a reçu de là le nom de S. Bald- winiana Nutt. (D. G.) *Sl'MBOLA!\TnE. Symboîanthus. bot. TH. — Genre de la famille des Gentianées, établi par M. Grisebach pour le Lisianthus calygonusR. et Pav., arbrisseau des Andes du Pérou, remarquable par la grandeur de ses fleurs rosées , axillaires , qui atteignent près d'un décimètre de long. Cette espèce, la seule du genre, a été nonnmée 5. calygonut Griseb. (D. G.) *SYMBREIVTHIA {aiv , avec; ffp/v^o?, arrogance), ins. — Genre de Lépidoptères, famille des Diurnes, tribu des Papilionidées, créé par Hubner {Cat., 1816) pour des es- pèces étrangères à l'Europe. (E. D.) ♦SYMÉ. Syma. oia. — Genre établi par 222 SYM U. Lesson , dans la famille des Martins- pêcheurs, ou Alcyonées. Voy. martin-pé- CHEUR. (J. G.) *SYMÈLE , SYMÉLIE. térat. — Voy. ONOCÉPIIALIENS. SYMÉLIE.\'S. Symelii (, filament), bot. cr. — (Pliycées.) Genre éta- .\)li par Kutzing dans la tribu des Leptotri- thées, avec les caractères suivants : filaments très fins, dépourvus de gaîne, réunis en faisceaux anastomosés. On en connaît seu • /ement deux espèces; l'une, le S. fuscescem T, xui, SYM 225 Kg., croît sur les rochers parmi les mousses, et l'autre, le S. thermalis Kg. sur les bords des eaux chaudes d'Abano. (BnÉs.) *SYMPIIYS1E. Symphysia (ovat^vat;, soudure), bot. ph. — Genre de la famille des Vacciniées proposé par M. Presl, et qui doit conserver ce nom, par raison d'antériorité, préférabiemeiit à celui il'Andreusia, que lui a donné M. Dunal (Prodr., VII, p. 560). Son espèce unique est le Symphysia martini- censis, Presl. {Andreusia Guadalupensis , Dun.), arbuste des Antilles. (D. G.j *SYi\IPIlVSODOIV (étymologie comme pour Syniphyodon ). bot. cr. — (Mousses.) MM. Dozy et Molkenboer ont proposé ce nom {Ann. Se. nat. nov., 1844, p. 314), malheureusement trop semblable a celui de notre genre Symphyodon, pour une mousse de l'Archipel indien, laquelle forme un pas- sage du Neckera uu Leptohymenium. Ils ca- ractérisent ce nouveau genre de la manière suivante : Péristome double , l'extérieur composé de 1 6 dents lancéolées, soudées par paires; l'intérieur formé par une membrane soudée d'abord avec les dents, mais qui se déchire ensuite et les réunit par paires. Capsule égale à la base surmontée d'un opercule conique acuminé; coiffe en mitre. Une seule espèce compose ce genre. (C. M.) *SYMPIIYSIJRLS (av^î6ranc/ius(\aale herbacée des Antilles. Celte espèce est deve- nue le St/nedrella nodiflora Gaertn. M. Ben- lham en a décrit une nouvelle e.-pèce, à laquelle il a donné le nom de Synedrella ■ peduncularis. (D. G.) *SYi\ELCOSCIADIU!VI (auvAxo,, je con- tracie; o>ilaSiav, ombelle; ombelles contrac- tées ). BOT. PH. — Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Peucédanées, formé par M. Boissier {Ann. des se. nat., 3' sér., vol. I, pag. 343) pour V Heracleum Carmeli DC, piaule herbacée annuelle, de Syrie et du mont Carmel. Cette plante est mainte- nant le Synel. Carmeli Boiss. (D. G.) SYAÈi^lE. BOT.— L.-C. Richard a donné ce nom à la portion de la colonne des Orchi- dées qui représente les filets des étamines. Ce même nom a été employé dans une ac- ception dilTérente ; on s'en est servi pour dé- signer la division de la fleur des Scitami- nécs qui , d'ordinaire , se présente sous une forme à elle propre, et dans laquelle M. Les- tiboudois a pu retrouver des étamines dé- formées qui manquent dans le plan symé- trique de ces fleurs. (D. G.) *SY1\ERTICLS. INS. — Genre de Co- Icoplères pentamères , section des Malaco- dermes et tribu des Ptiniores, établi par Newmann {The Enlom., I, p. 403) sur une espèce de la Nouvelle-Galles, le S. helero- merus. (G.) SYMETA (aovETatpô;, compagnon), ins, — Genre de l'ordre des Coléoptères subpen- tamères, famille des Eupodes et tribu des Sagrides, proposé par Eschschollz, et publié par Th. Lacordairc {Monogr. des Col. subp. de la fam. des Physioph., 1843, p. 226), qui l'a compris dans la troisième tribu de ses Criocérides. Ce genre renferme les trois es- pèces suivantes: S. carinala Esch.,rubi- cunda Dej., et betulœ F. Les deux pre- mières sont originaires de l'Amérique sep- tentrionale , et la troisième est propre i l'Europe boréale. (C.) * SYiVETIlERES ( av)>r,Qhi, cohabitaiilj. 15* 234 SYN HAM.— Genre deRongeuis créé par Fr. Cuvier (Mem.Mus., IX, 18?:^) aux dépens des Porcs- Épics, et qu'on y réunit généralement. Voy. i:emot. (E. D.) *S1\GAI\IE. Syngamus (owv, ensemble; ydao; , mariage ). helm. — M. de Siebold a établi sous ce nom un genre fort bizarre de Vers Néinatoïdes, de la famille des Sclé- rostomiens : le mâle et la femelle , qui ont des caractères particuliers , sont normale- ment et constamment réunis en accouple- ment au moyen d'une soudure de leurs té- guments. D'après les inductions que lui a fournies plus récemment M. Nathusius , M. Siebold avait considéré son genre Syn- gamus comme ne devant pas être conservé , la soudure des deux sexes n'étant plus dans celte dernière opinion qu'un fait acciden- tel. Cependant M. Dujardin (Helminthes, p. 261) conserve le genre Syngamus. « A part tous les autres détails de l'organisa- tion , je crois , dit notre collaborateur, de- voir regarder le caractère de l'accouplement permanent et de la soudure des téguments du mâle à ceux de la femelle comme par- faitement constaté, et comme motivant suf- fisamment la séparation des St/ng'aoïus d'a- vec les autres Sirongles ou Srléroslomes. » Le Syngamus Irachealis, qui est le type de ce genre paradoxal , vit dans la trachée des oiseaux. M. Dujardin en a trouvé cinq paires d;ins celle d'une Pie. (P. G.) * SY!\GASTER. ins. — Genre de la fa- mille des Braconides, de l'ordre des Hy- ménoptères, établi par M. Biullé {Insectes Hyme'nopt., Suites à Duffon) sur des espèces exotiques, quiontles palpes grêles et filifor- mes, les tarses antérieurs deux fois aussi longs que les jambes , les cuisses postérieures ren- flées à l'extrémité et un peu contournées, etc. Nous citerons les: S. /ascia^wsBr., de Colom- bie; S.fuscipennisBT., du Brésil. (Bl.) ♦SIKGEA (:jvv, avec; yh, terre), ins. — Genre de la tribu des Papilionides , dans la familledes Lépidoptères diurnes, indiqué par Hubner(raf., 1816). (E. D.) SYA'GÉNÉSIE. BOT. — Linné a désigné sous ce nom la soudure des étamines entre «lies par leurs anthères, et ce mot est devenu Je nom de la classe de son système à laquelle appartient la famille des Composées. De là l'épithète de Syngénèses appliquée fréquem- ment à ces plantes. (D. G.) SYN SIIVGNATHE. Syngnathus{ay,v, ensem- ble; yva9oç, mâchoire), poiss. — Arlédi, croyant le tube du museau de ces Poissons formé par la réunion de leurs mâchoires, a composé ce nom générique adopté depuis par tous les icthyologistes, bien qu'on sache que ce tube est formé par le prolongement do l'ethmoïde, du vomer, des tympaniques, des préopercules, des sous-opercules, etc., comme celui desTubulirostres. Cuvier élève ce genre au rang de petite tribu, et le place dans son ordre des Lophobranches, subdivisé en Syn- gnathes PROPREMENT DITS, Ct HIPPOCAMPES. Il existe, chez ces Poissons, une particularité organique curieuse. La peau, en se bour- souflant, forme, sous le ventre ou sous la buse de la queue, suivant les espèces, une poche utériforme dans laquelle les œufs glis- sent, éclosent, et qui se fend pour laisser sortir les petits. Les Syngnathes proprement dits , ou Ai- guilles demer, ont le corps très allongé, mince, d'un diamètre à peu près égal dans toute sa longueur. On eu trouve plusieurs espèces dans toutes nos mers. Les Hippocampes, Hippocampus ou Chevaux mari/is, ontle tronc comprimé, notablement plus élevé que la queue. On en trouve des espèces dans nos mers, dans la mer des In- des, à la Nouvelle-Hollande. C'est près de ces Poissons , et peut-être dans le même groupe , que se placent les Soléiwslomes. Voy. ce mot, (E. Ba.) SYNGiVATIlES. Syngnalha. myriap. — Synonyme de Scolopendre. Voyez ce mot. (H. L.) *S1'!\IG0I\III]IVI (cruVovo;, allié, adhérent). bot. ph. — Genre de la famille des Aroï- dées, formé par M. Scholt (m Wiener Zeilschr., 1829, vol. III , p. 780) pour des plantes herbacées de l'Amérique tropicale. Le type de ce genre est VArum auritum Jacq., qui est devenu le Syngonium auri- *SY]\OPTERES. Synoptera{î, âme). INS. — Hubner {Cat., 1816) indique, sous ce nom un genre de Lépidoptères Nocturnes, tribu des Nocluides. (E. D.) *SY.\TIIYRIS. BOT. PH. — Genre de Ja fa- mille des Scruphularinées, tribu des Digita- lées, formé par M. Benthani (ni DC. Prndr., voL X , p. 4;)4 ) pour des espèces de Gyni- nandra et Wulfenia des auteurs. Ce sont des plantes herbacées vivaces, de l'Amérique septentrionale; à rhizoïsie épais; à feuilles radicales péliolées, d'entre lesquelles sortent des pédoncules en forme de hampes, termi- nés par des fleurs diandres , en grappes ou en épis. M. Bentham en a décrit 4 espèces , parmi lesquelles nous citerons le Synlhyris irniConnis Benth. (D. G.) *SY!\TO.\HDE. Sy77tomis{\A. INS.— Voy. siPiioNA. SYP2IOJAPTÈRES. ins. — Voy.sietiOfi' APTèUIvS, SYR »SYPH0\0TETmS(c7rc()uv, siphon; Te- ihis, nom degenre). tun. — (Jenre d'Ascidies indiqué par M. Gervais. \^oy. ascidies. (G. B.) SYPIIOPATELLA ou SIPHOPATEL-' LA. MOLL. — Genre proposé par M. Lcsson pour des espèces très voisines du genre Ca- lyptrée, sinon de ce genre même. (Dlu.) *S¥PII0UI1\I\S. OIS. — Dans la mé- thode de M. Lesson , ce nom s'applique à une famille de l'ordre des Palmipèdes, qui comprend les Pétrels, et corresp(md , par conséquent, au genre Proceliaria de Linné, et à la famille des Procellaridœ de Boié. *SYPH01\mi>IIS. INS. — Foy. siPHORiNE. ♦SYPIIUOTIDES. ois.— Sous-genre créé par M. Lesson, dans le genre Outarde {Otis), pour les Ot. aurila et fulva. (Z. G.) SYïlÉIVIE. Syrenia. bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères, tribu des Ca- mélinées, formé par M. Andrzeiowsky pour des plantes herbacées bisannuelles, indi- gènes de l'Europe orientale et de l'Asie moyenne. On en connaît trois espèces, parmi lesquelles le type est le Syrenia siliculosa , Andrz. (D. G.) *SYUEIVOPSIS. BOT. PH. —Genre de la famille des Crucifères, tribu des Sisym- briées, établi par MM. Jaubert et Spach {Plant, orient., 6, t. 3) pour une phinie herbacée, glabre, du Levant, dont les feuilles sont en cœur, embrassantes, dont la silique est ovale ou oblongue, comprimée en sens inverse de la cloison, qui est étroite, à deux valves naviculaires , uninervées. Cette plante est le Syrenopsis slylosa, Jaub. et Spach. (D. G.) *SYP»ICHTUS. INS.— M. le docteur Bois- duval {Gênera et Index met. eur. Lépidopt., 1840 ) a créé sous celte dénomination un genre de Lépidoptères , de la famille des Diurnes, tribu des Hespérides (voy. ce mot), lormé aux dépens des Hcsperia des anciens auteurs. On a décrit plus de vingt espèces «le ce genre; la plupart sont propres aux contrées méridionales de l'Europe. Nous ci- terons comme type le S. sidœ fabr, , qui se trouve dans le midi de la France , en Italie, et qu'on rencontre jusqu'en Turquie. (E.D.) *SYUlCOmS. UNS. — Voy. sericoris. SYRIIVGA. BOT PH. — Nom latin du genre Lilas (Voy. lilas). Il est bon de faire remarquer que Tournefort avait donné ce SYR TM nom à l'arbuste si connu sous les noms vul- gaires de Syringa, Seringat, et que Linné transporta ce nom au Lilas pour donner au vrai Syringa le nom générique de Philadel- plius qu'il a conservé. (D. G.) *SVRI1\G0DEA. BOT. ph. — L'un des genres nombreux proposés par D. Don aux dépens des Erica, et qui, n'ayant pas élé généralement adoptés, forment de simples synonymes de ce genre. (D. G.) *SYlîl\GODEi\DROIV. bot. foss.— Beau- coup de tiges fossiles du terrain houiller, décrites d'abord sous ce nomi par M. de Sternberg , ont été reconnues depuis pour des tiges de Sigillaria dépouillées de leur écorce , et ne présentant plus que leurs ci- catrices vasculaires, sans le disque d'inser- tion qui corre.^pond à la base des feuilles. Il y a cependant quelques tiges canne- lées encore pourvues de leur écorce, pré- sentant à l'extérieur de petites cicatrices en forme de tubercule ou de ligne étroite sans trace de points vasculaires, qui ont ainsi la forme générale des Sigillaires, mais dont les cicatrices d'insertion des organes appendiculaires semblent indiquer, dans ces organes, une nature trèsdilTérente, peut-être des écailles ou des épines, et non de véri- tables feuilles. Ce sont ces liges auxquelles j'ai conservé le nom de Syringodendron, une partie des plantes ainsi désignées par M. de Sternberg paraissant, se rapporter à ces tiges. Il y a aussi parmi ces fossiles un second groupe , dont les cicatrices sont géminées comme dans le Syringodendron alternans Sternb., tom. I, pi. 58, fig. 2, qui, mieux connu, devra probablement former un genre spécial ; mais il ne faut pas les confondre avec certaines Sigillaires où la cicatrice ex- terne est simple et discoïde , et la cicatrice interne seule est double et n'indique que le passage des faisceaux vasculaires. Toutes ce» plantes sont propres au terrain houiller. (Ad. B.) *SYRIXGOGYRA {Syrinx, roseau; gy- rus, cercle), infus. — Genre de Vibrioniens (E=chw., Bull. ËIosc, 1844). (G. B.) SYRî\'GOPORA. POLYP.— Genre de Po- lypiers fossiles indiqué d'abord par Guet- tard sous le nom de Calamilcs , puis établi par M. Goldfuss sous le nom de Syringa- para. Ces Polypiers, très voisins des Tubi- 238 STR poret, et que Parkinson a nommés aussi Tubiporites, forment des masses composées de tubes verticaux longs , à ouverture ronde et terminale, éloignés entre eux, mais com- muniquant par des prolongements tubu- laires transversaux. M. Milne Edwards pense avec raison que ce genre doit être rangé parmi les Akyoniens, de même que les Tu- biporès; M. de Blainvilie , au contraire, place les Syringopores dans la classe des Zoahlhaires, parmi les Madréphyllies , qui sont des Zoanthaires pierreux. On en co'nnatt plusieurs espèces du terrain de transition de l'Eifel , de la Belgique et de l'Amérique septentrionale; une autre espèce {S. fllifor- mis , Gold.) se trouve dans le terrain ter- tiaire des environs de Paris. (Duj.) SYRIiW. ECHiN. — Nom donné d abord aux Siponcles par Bohadsch , et conservé comme dénomination générique pour quel- ques espèces, parRafinesque et par d'autres naturalistes. (Duj ) *SYRlTTA. INS. — Genre de Diptères, de la Tarnille des Brachystomes , tribu des Syrphides, créé par Lepelletier de Saint-Far- geau {Encycl. méth., 1825). On n'en décrit qu'une seule espèce (S. pipicus Meigen) qui se rencontre communément dans toute l'Eu- rope. (E. D.) *SYRMA. ARACHN. — Genre de l'ordre des Acariens, indiqué dans le Journal VIsis par Hegden , mais dont les caractères géné- riques n'ont pas encore été publiés. (H. L.) *S1RMATIA ( ovVa , robe à longue queue), ins. — Genre de Lépidoptères, tribu des Papilionides , créé par Hubner {Cat., 1816) pour une espèce étrangère à l'Europe. (E. D.) *S'VUMATICUS. OIS, — Genre établi par Wagler dans la famille des Faisans , et ayant pour type le Phas. veneralus de Temminck. (Z. G.) *SYRMATIUM. bot. ph— Genre de la famille des Légumineuses - papilionacées , tribu des Lotées, formé par M. Vogel {Lin- nœa, vol. X, p. 591) pour des sous arbris- teaux à\i Cbili. MM. Torrey et Asa Gray {FI. vf N. Amer., vol. I, p. 692) disent qu'il rentre entièrement dans les Hosockia , Dougl. (D. G.) *SYR\IA. S'teph. ois. — Synonyme de Surnia, Duni. — Genre de la famille des Cboueiies. (Z.G.) SYR *SYR1VIA. INS. — Genre de la tribu des Noctuides, famille des Lépidoptères noctur- nes, indiqué par Hubner [Cat., 1816). *SYRIVHJil1. OIS. —Genre établi par Sa- vigny, dans la famille des Chouettes, sur le Strix aluco {L\i\n .). Tôt/, chouette. (Z. G.) SYROMASTES. ins. — Genre de la fa- mille des Coréides , groupe des Coréiles, d« l'ordre des Hémiptères, établi par Latreille, aux dépens du genre Coreus , sur une es- pèce de notre pays, le Cimex marginatuSf Lin. {Coreus marginalus , Fab.), dont le prolhorax est trapézoïdal, ayant ses angles postérieurs dilatés et très saillants; la tête carrée et non prolongée entre les anten- nes, etc. (Bi,.) *SYROIWASTIDES. ms. — MM. Amyot et Serville {Ins. hémipt., suites à Buffon) dé- signent ainsi dans la famille des Coréides, de l'ordre des Hémiptères , un groupe com- prenant les genres Syromasles , Enoplops, fondé sur le Coreus scapha, Fabr., Anasa, établi sur une espèce du Brésil , Alractus et Charieslerus. (Bl.) SYRPIIE. Syrphus {avptfo;, mouche), ms. — Genre de Diptères, de la famille des Brachystomes, tribu des Syrphides, créé par Fabricius {Syst. ent., 1775) et restreint par Latreille, Meigen, et par MM. Robineau- Desvoidy et Macquart {Dipt. des Suites à Buffon, de Roret, I, 1834). On connaît une cinquantaine d'espèces de ce genre, la plu- part propres à l'Europe, et parmi lesquelles nous citerons quelques unes des plus com- munes, telles que les S. pyraslri Meig. , ribesii Meig., vitripennis Megerle, etc. Voy. SYRFIIIDES. (E. D.) *SYRPniCI. INS. — Foy. brachocères. SYRPHIDES. Syrphidœ. ins. — Tribu de la famille des Athéricères {Voy. ce mot), de l'ordre des Diptères. (E. D.) SYHRUAPTE. Syrrhaples. ois. — Genre de la famille des Télraonidées dans l'ordre des Gallinacées, caractérisé par un bec court, assez grêle, comprimé, pointu, cou- vert de plumes à la base, à mandibule su- périeure un peu courbée et marquée d'un sillon sur chaque côté de son arête; des narines percées sur le rebord du front, et cachées par les plumes qui eh descendent; des tarses courts, robustes, velus de plumes duveteuses; trois doigts seulement dirigés eu avant, également couverts de duvet» SYR larges, raboteux en tlessoiis, soudés entre eux; des ongles courts , aplatis , celui du doigt du milieu sillonné; des ailes allon- gées, pointues, à première et deuxième ré- iiiij;es terminées par un brin fliiforme; une queue élagée avec les deux pennes moyennes également terminées en brins filiformes. Le genre Syrrbapte, fondé par liliger sur une espèce que Pallas a le premier décrite BOUS le nom de Tetrao paradoxus , est ad - mis par tous les ornithologistes, et presque tous le placenta côté du Gangas. Par leurs formes générales , et surtout par les deux rémiges externes de chaque aile et les deux rectrices intermédiaires terminées, chez le mâle, par des brins filiformes, les Syr- rhaptes ont, en effet, avec ces derniers , beaucoup plus de rapports qu'avec les Tur- nix et les Tinamous, près desquels quelques auteurs les ont rangés. Une seule espèce appartient à ce genre : c'est le Syrrhapte uétékoclite, Syrrh. hele- roclilus, Vieill. (Gai. des ois., pi. 222), Syrrh. Pallasii, Temm. Il a les parties su- périeures d'un cendré jaunâtre, avec des lunules noires à Textrémité des plumes du dos; la gorge et le haut du devant du cou d'un orangé foncé; le bas du cou et la poi- trine cendrés, avec une bande transversale noire; sur le ventre, une large bande d'un noir rougeâlre; les petites couvertures des ailes tachées de noir, et les moyennes bordées et terminées de rouge pourpre. Cet oiseau , dont la découverte est due à Pallas, habile les steppes nues et stériles de la Buckarie, et les déserts de la Tartarie. Les Kirguis, d'après Eversman, lui donnent le nom de Buldruch, qui veut dire jolie femme , et les Russes celui de Sadscha. Il marche très mal, vole avec beaucoup de ra- pidité; mais il se repose fréquemment. Sa Bourriture consiste en petits grains qu'il cherche dans le sable. La femelle n'apporte pas beaucoup de soin dans la construction de son nid, et pond quatre œufs d'un blanc roux tachés de brun. (Z. G.) *SYRUHAPTH)ÉES. Syrrhaplidœ. ois. — Famille fondée par Nitzsch, dans l'ordre des Gallinacées , sur le genre Syrrhaptes, d'Illiger. ^ (Z. G.) *SYRRI1APTIIVÉES. Syrrhaplinœ. ois. — Dans la méthode du prince Ch Bona- parte, ce nom s'applique à une sous-famille SYS 2?,9 de la famille des Plérodidées (Gang;is), dans laquelle est compris le genre .S'y!-- rhaplesim^.). (Z.G.) *S11UUI0DIA (cjvv, avec; poSlç, rose). INS. — Genre de la tribu des Géomètres, famille des Lépidoptères nocturnes, indiqué par Hubnér [Cat., 1816). (E. D.) SIRRIIOPODON (dipplo), je converge;, od'ùv, dent). BOT. CR. — (Mousses.) Ce type de notre 27* tribu (l'oy. mousses) a été créa par Schwaîgrichen [Suppl., Il, p. 110) poit des Mousses acrocarpes exotiques, dont les caractères essentiels sont : Périslome sim- ple, composé de seize dents presque hori- zontalement conniventes ou simplement convergentes en cône. Capsule cylindracée, égale, sans anneau. Coiffe glabre , non pro- prement dimidiée , mais «ouvrant de côté, et persistant jusqu'à la chute de l'opercule, qui est le plus souvent en forme de bec. Fleurs monoïques. Feuilles remarquables par leur base embrassante, à larges mailles quadrilatères, privées de chlorophylle, et, parlant, transparentes. Ces Mousses vivent en touffes sur les écorces , ou au pied des arbres, dans les Indes occidentales et les îles de l'Océan indien. Le nombre des espèces connues est de douze à quinze. (C. M.) *SlRRHOPODO!NiTÉES. — F, mousses et SVRRHOPODON. (C M.) Sl'RTlS. INS. — Synonyme de Phymata employé par Fabricius et adopté par plu- sieurs entomologistes. (B'- ) *SYSOMIE\S. Sysomiii^lv, avec; owya, corps). TÉRAT. — Famille de Monstres dou- bles, de l'ordre des Autositaires, caractérisée par la réunion ou la fusion plus ou mnins intime des deux corps que surnio!;lr:.l u>u- jours des têtes complètement séparées. Les Sysomiens sont, parmi les monstres simples inférieurement, doubles supérieurement, co que sont les Sycéphaliens parmi les monstres doubles inférieurement. simples supérieure- ment, et, par leur dernier genre, ils se lient avec les Monosomiens, comme ceux-ci avec les Monocéphaliens. Les Sysomiens comprennent trois genres caractérisés par autant de degrés dans la duplicité du corps. Ces genres ont été par nous établis et dénommés ainsi qu'il suit : 1. PsoDYME, Psodymus. Ce premier genre, le plus voisin des Monstres complètement doubles, comprend ceux des monstres Sjr- ûhd svs Bomiens (comme l'indique leur nom formé selon les règles de la nomenclature tératnlo- gique) qui sont doubles à partir de la région lombaire. Il existe donc, après un seul bas- sin qui porte deux membres et parfois les rudiments d'un troisième, et après un ab- domen en partie double, deux thorax com- plètement distincts. 2. XiPHODYME, Xiphodymus. Ici les thorax sont confondus inférieurement , distincts supérieurement. Néanmoins on trouve des traces de duplicité même dans la partie in- férieure du corps, et il existe souvent quel- ques rudiments d'un troisième membre. 3. DÉRODYME, Derodijmus. Un seul corps à une seule poitrine dont le sternum est op- posé à deux colonnes vertébrales; tels sont les caractères de ce genre dans lequel on trouve quelquefois, aussi bien que chez les précédents, les vestiges d'un troisième mem- bre pelvien. Ces trois genres, dont l'anatomie offre une complication extrême, et pour lesquels nous devons renvoyer, soit aux Recherches d'a- nalomie transcendante et pathologique de M. Serres, soit à notre Traité de Tératologie, sont cotmus par un assez grand nombre d'exemples, soit chez l'homme, soit chez les animaux. Quelques uns de ces exemples of- frent un intérêt tout particulier, la vie s'é- tant prolongée plus ou moins longtemps, et des phénomènes physiologiques fort curieux ayant pu être observés. Parmi les Psodymes, plus rares que les autres genres, nous ne connaissons qu'une observation de vie prolongée; encore ne se prolongea-t-elle que deux mois et demi en- viron après la naissance. C'est à Mac Laurin (pie l'on doit cette observation faite en Lor- raine, en 1722, et relative à un Psodyme humain. Les deux individus composants durmaient, remuaient, tétaient, tantôt en- semble, tantôt séparément. On assure que les pouls n'étaient point isochrones chez l'un et chez l'autre. Parmi les Dérodymes, on ne connaît pas d'exemple de vie prolongée chez l'homme ; mais un Lézard dérodyme a été trouvé en 1829, dans le Roussiilon, par M. Rigal, pharmacien instruit, et conservé par lui vi- vant pendant quatre mois ; encore ne périt-il que d'accident. Lorsque les deux têtes pou- vaient librement saisir leur nourriture, elles SYS mangeaient toutes deux à la fois. Donnait-on un insecte à l'une d'elles seulement, l'autre se tournait vivement vers elle, et faisait toue ses efforts pour l'arracher à celle-ci tant qu'elle n'était pas rassasiée. Au contraire, l'une étant suffisamment repue, l'autre ces- sait d'avoir faim; circonstance facilement explicable par l'unité du canal alimentaire après l'œsophage. Les Xiphodymes nous offrent, chez l'homme, plusieurs exemples de vie. Saint Augustin mentionne un cas sur lequel les détails nous manquent; Buchanan, un autre devenu beaucoup plus célèbre. Vers le com- mencement du règne de Jacques IV, naquit, en Ecosse, un Xiphodyme qui , élevé avec beaucoup de soin par les ordres du roi, ap- prit plusieurs langues et devint habile mu- sicien ; il vécut vingt-huit ans. Ses deux moitiés avaient souvent des volontés oppo- sées, et quelquefois même se querellaient entre elles. Enfin c'est aussi au genre Xi- phodyme qu'il faut rapporter la double fille Rita-Cristina, née en mars 1829, en Sar- daigne, et morte à Paris vers la fin de la même année, après avoir été le sujet de nombreuses et importantes observations de la part d'un grand nombre de physiologistes et de médecins, notamment de Geoffroy SaintHilaire, de MM. Serres, Martin Saint- Ange, Castel, etc., et de nous-même. Nous terminerons cet article, en extrayant de notre Traité de Tératologie le résumé des principaux faits observés à l'égard du Xipho- dyme sarde. On ignore si, à leur naissance, les deux individuscomposantsétaientégalement forts et bien portants; mais il est certain quo, dès l'âge de trois mois et demi, ils présen- taient entre eux une différence très sensible. A six mois et surtout à huit, elle l'était plus encore. Le sujet placé au côté gauche de l'axe d'union, Cristina, paraissait fort bien portant, vif, gai, avide de prendre le sein ; Rita était maigre; sa peau, généralement jaune, offrait dans certaines parlies une teinte bleuâtre; sa figure avait une expres- sion de souffrance. Les phénomènes physiologiques observés sont exactement en raison des données aiia- lomiques, touchant le mode et l'intimité de l'union des deux sujets dans les diverses régions de l'être. Il y avait incontestable- SYS ment deux volontés et dédoubles sensations. Aussi l'on voyait l'une des lêles dormir d'un sommeil profond, l'autre demandera prendre avidement le sein de sa nourrice; ou bien, toutes deux élniit éveilit'es, l'une poussait des cris de soulTiance, l'autre sou- riait paisible a sa mère. Si l'on chatouillait un bras de l'une des deux sœurs, elle seule l)ercevait la sensation, et il en était de même toutes les fois que l'on touchait une partie du corps non comprise dans l'axe d'union , cette partie fût-elle un côté de l'abdomen commun ou même l'une des jambes. L'étude des fonctions circulatoires et res- piratoires a fourni aussi plusieurs résultats intéressants. En plaçant l'oreille sur la région card'JKiue, on entendait des battements très confus et qui semblaient simples; on trou- vait d'ailleurs les pouls isochrones , d'où l'on crut d'abord à l'existence d'un seul cœur. Mais l'une des deux sœurs étant deve- nue malade et ayant été prise d'une fièvre violente, l'existence de deux cœurs distincts, démontrée depuis par l'autopsie, devint évi- dente; la malade Rita avait environ vingt pulsations de plus que sa sœur. RitaetCristina éprouvaient séparément le seniiment de la faim , mais ensemble le be- soin d'expulser les matières fécales. La dis- position de leur canal alimentaire, qui fut trouvé double jusqu'au commencement de l'iléum, explique très bien cette dilTérence, et permet de concevoir aussi un fait qui avait étonné quelques observateurs, savoir : la très petite quantité de nourriture prise ha- bituellement par Rita. Sans nul doute, Cris- lina, dont l'appétit était, au contraire, très grand, contribuait à soutenir sa sœur, en faisant parvenir dans l'intestin commun plus de matières nutritives qu'il n'était né- cessaire pour elle-même. Tel était l'état de Rita-Cristina, lorsque vinrent les froids de l'hiver. Mal soignées, découvertes plusieurs fois chaque jour pour être soumises à de nouvelles investigations, Rita-Cristina ne pouvaient manquer de de- venir bientôt malades. Rita fut prise d'une bronchite intense, et trois jours après suc- combèrent les deux sœurs, Rita, déjà privée de sensibilité et vraiment à l'agonie depuis plusieurs heures, Cristina, jusqu'au dernier moment, pleine de vie et de santé ; elle ve- nait encore de prendre le sein quand toui- T. Xîll. SYS 2/il a-coup, sa sœur expirant, elle expira aussi. En lisant la tristehistoiredeRita-Cristina, qui ne croirait lire une variante de celle de cette autre double fille, Hélène- Judith?(iioj/. t. V, article eusomphaliens.) Inévitable lié- nouement de toutes ces existences anomales, enchaînées l'une à l'autre par mille liens physiologiques : membres inséparables d'un seul être, si l'un des jumeaux succombe, l'autre meurt de la mort de son frère! (is. G. St-H.) *SYSP0IVE(crucr7Taû), jecontracte) . BOT. ph. — Genre formé dans la famille des Légumi- iieuses-Papilionacées, tribu des Lotées, par M. Grisebach [Spicileg. Fi. Rumelicœ, vol. I, pag. 5), pour le Genisla sagillalis. Lin., et dans lequel rentreraient, en outre, le Ge- nisla linifolia, Lin., et le Genisla umbellata., Poir. Ce nouveau groupe générique se dis- tingue des Cytises par son port, par ses feuilles simples, et des Genêts par plusieurs caractères. (D. G.) *SYSP01\ÉES (avv, avec; a-ripoi, semence). BOT. en. — (Phycées.) M. Decaisne, dans sa classification des Algues, a séparé ce groupe des autres Zousporées pour en faire une pe- tite famille à part, caractérisée par l'accou- plement des filaments qui précède la for- mation des spores. Nous en avons déjà parlé au mot Pbycûlogie. Pour ce qui nous reste à en dire, nous renvoyons aux mots Zvgné- MÉES , dont Sysporéesou Synsporées est sy- nonyme , et ZoospoRÉEs. (C. M.) ♦SYSSAIJIÎA (aùv, avec; i:Ueurs,admet aussi que la tendance des liquide», déterminée vers tel ou tel point parun vifdésir, peut produire l'allongement d'un organe ou d'un membre; c'est ainSi, suivant cet auteur, que les Oiseaux de ma- rais ont fini par avoir les jambes si allongées. Ce Système conduit donc nécessairement à admettre la variabilité indéfinie des espèces; c'est ce même principe qu'admit aussi Geof- froy Saint-Hilaire, sans toutefois lui donner autant d'extension, et en l'attribuant à l'in- fluence du milieu ambiant; tandis que Cu- vier et son école ont soutenu l'opinion con- traire de l'immutabilité ou de la fixité des espèces. Passons maintenant à l'exposé de ce qu'on entend par le mot Système en Zoologie , comme synonyme de méthode ou de classi- fication. Dès l'origine du langage, des hom- mes, après avoir distingué par des noms propres et univoques les animaux tels que l'Éléphant, le Cheval, le Bœuf, qui se dis- tinguent plus spécialement de tous les au- tres, désignèrent par une dénomination commune ou générique tous les groupes d'a- nimaux présentant des caractères communs, comme les Oiseaux, les Serpents, les Pois- sons, les Mouches, les Vers. Plus tard, on dut distinguer, d'après leur grandeur ou leur couleur, ou d'après les diverses particularités de leur enveloppe, ou d'après leurs habitudes et leurs mœurs, un certain nombre des ani« maux de chaque groupe, et cela suffisait pour l'usage ordinaire. Mais, a mesure que l'homme civilisé s'adonna davantage à l'é- tude de la nature, il sentit la nécessité de multiplier ces distinctions et de les rendre plus précises; telle fut l'origine de la Mé- thode ou du Système de classification, qui doit avoir pour résultat d'aider ta mémoire , et de rattacher à chaque dénomination 19 SYS lonvenir des caractères particuliers à chaque animal. Aristote, quoiqu'il n'ait pas formulé une telle classificaiion, est le premier qui en ait posé le» bases véritables , en en cherchant les caractères généraux non plus dans des particularités de forme, de grandeur, de couleur on d'habitation, mais bien dans la structure interne, dans les conditions mêmes de l'organisation : ainsi , dans son admi- rable livre sur les Animaux, qui est le ré- sumé d'une foule d'observations ejactes, Aristote a devancé de plus de deux mille ans les naturalistes modernes dans l'appré- ciation et la coordination des caractères. Ainsi il commence par diviser les animaux en É'vatua, ceux qui ont un sang rouge, et àvai{y,a,ceux qui en sont dépourvus. Des ani- maux pourvus de sang rouge, il a fait cinq divisions: les Quadrupèdes, les Oiseaux, les Serpents, les Poissons et les Cétacés. Puis il subdivise les Quadrupèdes en Vivipares, qui sont nos Mammifères (moins les Cétacés), et en Ovipares, qui, dit-il avec raison, sont analogues aux Serpents par leur structure interne et par leurs téguments. Quant aux animaux dépourvus de sang rouge, il les distingue en animaux mous (y.a)axtat) ou Malacozoaires, enTestacésouOstracodermes, en Malacostracés qui sont nos Crustacés , et en Insectes ou Entomozoaires. Parmi ces derniers, il avait déjà reconnu les principa- les divisions que nous admettons encore au- jourd'hui, en les nommant Diptères, Té- traptères et Coléoptères (xoukoTtlfpa). On est frappé d'étonnement envoyant combien de faits positiTs sont accumulé dans le Livre d'Aristote, et l'on serait tenté de croire que ce grand homme n'a fait que recueillir et continuer les observations de ses prédéces- seurs ; et cependant, après lui, l'histoire na- turelle reste stalionnaire, et c'est son Livre seul qui est la règle et qui tient lieu d'ob- servation directe pendant plus de vingt siè- cles. A l'époque de la Renaissance , on s'oc- cupa d'abord de véri6er autant que possible les faits rapportés par Aristote et répétés par Pline. Il en dut résulter naturellement peu à peu des observations nouvelles qui sont accumulées presque sans ordre dans les ou- vrages de Conrad Gesner, d'Aldrovande, de Johnston, etc. Belon et Rondelet contribuè- SYS 2'4'd rent surtout à enrichir la science par leurs observations; mais c'est Jean Ray qui, le premier depuis Aristote, vers la fki du xvu* siècle, s'occupa de perfectionner leSyslème de classification. Tout en s'appuyant sur le» distinctions qu'avait déjà établies Aristote, J. Ray alla beaucoup plus loin, et, par l'em- ploi de plusieurs autres caractères, il parvint à établir une classification générale qui a pu suffire pendant longtemps pour l'étude. Ainsi, il divise encore les animaux d'après la présence ou l'absence d'un sang rouge : parmi ceux qui ont du sang, il distingue d'abord ceux qui respirent par des poumons, et les subdivise suivant qu'ils ont le cœur à deux ventricules et le sang chaud, ou bien le cœur à un seul ventricule et le sang froid ; ceux-ci sont les Reptiles; les autres sont ou vivipares ( les Quadrupèdes et les Cétacés ) , ou ovipares (les Oiseaux) , ce qui fait quatre classes d'animaux à sang rouge respirant par des poumons. Les Poissons, qui respirent par des branchies, constituent une cinquième classe. Quant aux animaux à sang blanc, J. Ray distingua, parmi les plus grands, les trois classes des Mollusques, des Testacéset des Crustacés. Les plus petits sont les In- sectes. Dans sa classification des Quadru- pèdes vivipares, que nous citons avec plus de détails, il prend ses caractères principaux dans les pieds d'abord , et dans les dents ensuite. Parmi ceux qui ont des sabots au lieu d'ongles, lesSolipèdesontlespiedsenveloppés par un seul sabot; les Ruminants ont deux sabots à chaque pied, et se distinguent entre eux parce que les uns ont des cornes creuses et les autres des cornes solides. Parmi ceux qui ont quatre sabots, comme les Hippopota- mes, il range, par erreur, les Rhinocéros qui n'en ont que trois. Ensuite viennentles Cha- meaux qui ont le pied bifide réuni par uiu seule semelle, et l'Éléphant qui a plusieurj doigts également réunis par uneseule semelle. Parmi les autres Quadrupèdes vivipares à doigts multiples et à pieds très divisés, Jeaij Ray met d'abord à part les Singes dont le« ongles sont plats; puis il distingue les Car- nassiers qui ont plusieurs dents incisives, et les Rongeurs qui n'ont que deux longues in- cisives à chaque mâchoire. Enfin les autres, à museau très allongé, ont des dents irrégu- lières, comme les Insectivores et les Tatous, ou bien ils sont sans dents, comme les Four- 244 SYS miliers. Un dernier groupe, celui des ano- maux, comprend les Quadrupèdes à mu- seau court, comme les Paresseux et les Chauves-Souris. On voit donc que, de ces distinctions étaldies par J. Ray, il en est beaucoup qui sont encore conservées dans la classiCiation; nous ajouterons seulement qu'il en est de même pour les autres classes d'animaux a sang rouge. De Jean Ray, pour l'histoire delà classi- (Iratiou, il faut passer à Linné qui, de 1735 à 1766, dans les douze éditions successives de son Syslcma nalurœ, s'efforça de perfec- tionner l'arrangement des êtres, et surtout fit admettre le principe de la nomenclature binaire qu'on nomme aussi nomenclature liniiéenne. C'est là incontestablementle pro- grès le plus notable que le Système de clas- sification ait pu faire; car, à mesure que le nombre des êtres connus des naturalistes venait à s'accroUie par suite des nouvelles découvertes, la mémoire fût devenue im- puissante à retenir tous les noms et tous les caractères, s'ils eussent été donnés indivi- duellement. Au contraire, d'après le principe de la nomenclature binaire, le premier nom, le (lom-générique, indique pour chaque es- pèce les caractères communs ou les ressem- blances qu'elle a avec toutes les autres es- pèces du même genre ; et le deuxième nom ou le nom spécifique, lequel est souvent un adjectif, exprime un caractère distinctif de grandeur, de couleur ou de mœurs : si bien que l'un des noms exprimant des rap- ports ou caractères comnmns, l'autreexprime en même temps des différences ou des carac- tères exclusifs, et l'assemblage de ces deux noms équivaut à une longue phrase descrip- tive, telle que celles qu'on employait avant l'établissement de cette nomenclature bi- naire. Linné avait d'abord conservé la classe des Cétacés comme J. Ray, et ce fut seulement dans ses dernières éditions qu'à l'exemple de Brisson il réunit définitivement ces ani- maux aux Quadrupèdes vivipares, qui depuis lors ont formé une seule classe sous le nom de Mammifères. Linné d'ailleurs finit par diviser le règne animal en six classes: les Mammifères [Mammalia) , les Oiseaux, les Reptiles, les Poissons, les Insectes et les Vers; cette dernière classe comprenant à la fois les Mollusques, les Annélides , les SYS Cirrhipèdes, les Leruées et les Helminthes , et les Zoophytes. En même temps Linné avait classé les Poissons cartilagineux avec les Reptiles , et ce fut Gmelin , l'éditeur de la dernière édition AnSy^tema nalurœ , qui pour ces animaux, reprit la classification de J. Ray. Buffon avait affecté de dédaigner tout système de classification pour lesanimaux; cependant son collaborateur Daubenlon , en 1782, dans VEncyclopédie méthodique, divisait le règne animal en 8 classes ou or- dres : les Quadrupèdes, les Cétacés, les Oi- seaux, les Quadrupèdes ovipares, les Ser- pents, les Poissons, les Insectes et les Vers. Mais la classe des Vers, vers le même temps, et déjà auparavant, avait été subdivisée par suite des travaux de O.-F. Mtlller, qui éta- blit la classe des Infusoires; de Pallas, qui distingua et circonscrivit les Zoophytes ; de Bruguière, qui fit la classe des Échino- dermes, avec les Oursins et les Étoiles de mer. Cuvier, en 1795, distingua, parmi les Vers, ceux qui ont le sang rouge, et que plus tard, d'après Lamarck, il nomma An- nélides en les rapprochant des animaux ar- ticulés; plus tard, en 1817, le même natu- raliste, après divers essais de perfectionne- ment, finit par diviser le règne animal en 19 classes, groupées dans quatre divisions principales qu'il nomme des embranche- ments. Le 1" de ces embranchements , ce- lui des Vertébrés, comprend les quatre premières classes de Linné (Mammifères, Oiseaux, Reptiles et Poissons). Le 2' em- branchement, celui des Mollusques, corres- pond seulement à une partie de sa classe des Vers, et comprend six classes (Céphalo- podes, Ptéropodes, Gastéropodes, Acéphales, Brachiopodes et Cirrhipèdes ). Le 3« em- branchement, celui des Articulés, com- prend les Insectes de Linné, formant les trois classes des Crustacés, des Arachnides et des Insectes, et de plus, la classe des An- nélides, ou Vers à sang rouge. Le 4* em- branchement, enfin, celui des Rayonnes ou Zoophytes, comprend le reste des Vers de Linné, et se divise en cinq classes : les E"hinodermes , les Acalèphes, les Vers in- testinaux, les Polypes et les Infusoires. Cette classification résume et rappelle ce qui avait été fait précédemment pour l'établis- sement des divisions et des familles oatu- SYS wllfs, 011 ^asf'es sur l'étude de l'organisa- tion. Ciivier, d'ailleurs, pour lui donner le dernier degré de perfeclionnernent auquel il s'est arrélé, s'était appuyé sur le prin- cipe de la subordination des caractères , principe si hcuieusement appliqué à la clas- sification des végétaux par Jussieu. Quoique de nombreuses modifications aient été ap- portées déjà, et que d'autres plus impor- tantes doivent être apportées encore à cette classification, comme c'est la plus générale- ment adoptée aujourd'hui, nous devons, pour établir un lien commun entre les ar- ticles de ce Dictionnaire , indiquer ici les caractères généraux des quatre embranche- ments et des 19 classes de ce système. PREMIER EMBRANCHEMENT. Animaux vertébrés. Leur corps et leurs membres, au nombre de quatre au plus, sont soutenus par une charpente osseuse (le Squelette), composée de pièces liées entre elles et mobiles les unes sur les autres. Leur système nerveux , plus concentré, se compose du cerveau renfermé dans une enveloppe osseuse (le crâne) , et de la moelle épinière, renfermée dans une série de vertèbres mobiles les unes sur les autres, et des nerfs partant de ces parties centrales. Le sang est rouge, le cœur est musculaire, et la bouche a deux mâchoires placées l'une au-dessus de l'autre. 1" CLASSE. Les Mammifères ont le sang chaud, la circulation double et la respira- tion aérienne et simple, c'est-à dire effec- tuée dans le poumon seulement; ils sont pourvus de mamelles servant aux femelles pour l'allaitement des petits , qui naissent vivants après s'être développés dans la ma- trice au moyen d'un placenta. 2« CLASSE. Les Oiseaux, organisés pour le vol, ont également le sang chaud et la cir- culation double; mais ils sont ovipares, et leur respiration est double, c'est-à-dire que l'air aspiré se répand dans les cellules aé- riennes de diverses parties du corps, après avoir traversé les poumons, qu'il traverse une deuxième fois pendant l'expiration. 3* CLASSE. Les Reptiles sont ovipares, à sari'g froid, à circulation simple , à respira- lion aérienne et simple. i" CLASSE. Les Poissons sont ovipares, à $ang froid; mais la circula'nn est double et SYS 2/i5 leur respiration est aquatique, c'est-à-dire qu'elle a lieu au moyen de branchies, DEUXIÈME EMBRANCHEMENT. mollusques. Animaux sans squelette, ayant leurs muscles attachés à la peau, qui forme une enveloppe molle contractile, dans laquelle est sécrétée pour beaucoup d'espèces une coquille calcaire. Leur système nerveux se compose de masses éparses réunies par des filets nerveux. Ils ont un système complet de circulation, et des organes particuliers pour la respiration ; les organes de la diges- tion et des sécrétions sont à peu près aussi compliqués chez eux que dans les animaux Vertébrés. 5' CLASSE. Les Céphalopodes ont le corps en forme de sac, ou plutôt enveloppé dans le manteau, qui a la forme d'un sac ouvert par devant, et d'où sort la tête libre et cou- ronnée par les pieds ou bras. 6* CLASSE. Les Ptéropodes, dont le corps n'est pas ouvert, et dont la tête est dépour- vue d'appendices, ou n'en a que de petits, sont caractérisés par la présence de deux nageoires membraneuses situées aux côtés du cou. 7° CLASSE. Les Gastéropodes , dont la tête est presque toujours distincte, sont carac- térisés par un disque charnu sous le ventre, servant d'organe de reptation. 8* CLASSE. Les Acéphales ont la bouche cachée dans le fond du manteau, qui ren- ferme aussi les branchies et les viscères, et s'ouvre ou sur toute sa longueur, ou à ses deux bouts, ou à une seule extrémité. La plupart ont d'ailleurs une coquille formée de deux valves latérales sécrétées dans les deux lobes du manteau. 9* CLASSE. Les Brachiopodes , qui ont la même disposition générale que les Acépha- les , avec des bras charnus ou membraneux garnis de cils de la même nature , et qui , d'ailleurs, ont une coquille bivalve dont les valves , au lieu d'être latérales, somt symé- triques, l'une dorsale et l'autre ventrale. 10' CLASSE. Les Cirrftopodes , ayant tin manteau et des branchies comme les autres Mollusques, avec des membres nombreux cornés, articulés, et un système n«rveiu plus voisin de celui des animaux articulés. 240 $YÔ nOISIÈNB EHBRANCBEHENT. Animaux articulés. Animaux ayant un squelette extérieur, représenté par des anneaux articulés qui entourent le corps et souvent les membres, «ta l'intérieur desquels sont placés les mus- cles. Leur Système nerveux consiste en deux longs cordons régnant le long du ventre, renflés d'espace en espace en nœuds ou gan- glions. Le premier de ces nœuds , figurant un cerveau, est placé au-dessus de l'œso- phage, et communique avec le cordon gan- glionnaire par des filets qui embrassent l'œ- sophage comme un collier. Les mâchoires , lorsqu'elles existent, sont latérales et mo- biles de dehors en dedan&, et non de haut en bas. 11* CLASSE. Les Amendes ont le sang gé- néralement coloré en rouge, et circulant dans un système double et clos d'artères et de veines. Leur corps est allongé, divisé en anneaux nombreux, dont le premier est une têteoeu distincte. Point de pieds articulés, qui, dans le plus grand nombre des espèces, sont remplacés par des soies , ou des fais- ceaux de soies raides et mobiles. 12* CLASSE. Les Crustacés ont le sang blanc ou incolore, circulant par le moyen d'un ventricule charnu placé dans le dos ; des branchies situées latéralement ou pos- térieurement; des membres articulés; des antennes ou filaments articulés placés au devant de la tête ; plusieurs paires de mâ- choires transversales , et deux yeux com- posés. 13» CLASSE. Les Arachnides ont aussi le sang blanc, circulant par un vaisseau dorsal d'où partent des artères et où reviennent des branches veineuses. Leur tête et leur thorax sont réunis en une seule pièce; leur bouche est armée de mâchoires. Ils ont des yeux simples en nombre variable et des aiembres articulés, mais ils manquent d'an- tennes. 14* CLASSE. Les /nsecfes ont un vaisseau dorsal tenant lieu de cœur, mais sans artè- res ni veines pour la circulation ; ils res- pirent par des trachées ramifiées dans tout Je corps, et dont les branches principales aboutissent à des ouvertures extérieures latérales nommées stigmates. Us ont tou- jours une tète distincte, deux antennes, et SYS des pieds articulés ordinairement au nombre de six. QCATBIÈHB EHBRA^CBEIIENT. Animaux rayonnes ou zoophylea. Animaux sans système nerveux bien di- stinct, ayant leurs organes disposés non plus symétriquement aux deux côtés d'un axe comme les précédents, mais comme des rayons autour d'un centre, et se rapprochant d'ailleurs des végétaux par leur organisation plus simple. 15* CLASSE. Les Échinodermes ont un in- testin distinct flottant dans une grande ca- vité, et accompagné de plusieurs autres or- ganes pour la génération, pour la respiration et pour une circulation partielle. 16* CLASSE. Les Vers intcslinaux n'ont point de vaisseaux bien évidents ni d'orga- nes séparés de respiration. Leurs organes sont disposés longitudinalement. 17* CLASSE. Les Acalèphes ou Orgies de mer n'ont ni vaisseaux vraiment circula- toires, ni organes de respiration; leur forme est généralement circulaire et rayon- uante; la bouche tenant presque toujours lieu d'anus. 18* CLASSE. Les Polypes sont de petits animaux gélatineux , dont la bouche, en- tourée de tentacules, conduit dans un esto- mac tantôt simple, tantôt suivi d'intestins en forme de vaisseaux. 19^ CLASSE. Les Infusoires, pour la plu- part, ne montrent qu'un corps gélatineux sans viscères; cependant Cuvier laisse à leur tête des animaux plus composés possé- dant des organes visibles de mouvement et un estomac : ce sont ceux dont on a fait depuis lors la classe des Systolides ou Rotateurs. Tel est le système de classification pro- posé par Cuvier en 1817, reproduit san» changement en 1829 dans la 2* édition de son Règne aramal, et presque généralement adopté, sauf les modifications que les dé- couvertes des naturalistes modernes ont rendues indispensables. Ainsi, la classe des Cirrhopodes ou Cirrhipèdes , mieux con- nue par suite des travaux de MM. Thomp- son, Burmeister et Martin Saint-Ange, a dû passer de l'embranchement des Mollusques dans celui des Articulés à côté des Crnsta- cés, ainsi que les Lernées qu'on avait prises pour der vers uttestioaux. ;D'aatre part. SYS les observations de M. Ehrenberg ont mon- tré que les Rotateurs, confondus précédenn- meni avec les Infusoires, doivent former une classe distincte dans le groupe des Vers, ainsi que les autres Vers que cet auteur nomme les Tuibellaries . En même temps aussi, M. Eh- renberg a établi la classe des Bryozoaires pour des Polypes tels que les Escharres et les Plumaielles, que leur intestin complet et tout le reste de leur organisation éloigne des vrais Polypes, et rapproche bien davan- tage des Mollusques. Le nombre des claases a donc dû s'augmenter successivement, et Dugès, dans sa physiologie comparée, l'a porté à 25> en les groupant dans 7 sous- règnes ou embranchements, dont les trois premiers , Hotniniaires , Astacaires et Héli- caires, correspondent aux Vertébrés, aux Articulés et aux Mollusques, et comprennent en tout il classes; et dont les quatre der- niers comprennent, dans huit classes, les divers types réunis par Cuvier dans son quatrième embranchement des Rayonnes. Dugès subdivise le tout en cent ordres, dont le nom est formé de celui du type ou du genre le plus remarquable avec la terminai- son iens, tandis que les noms de classes ont la terminaison ts^es, et ceux de sous-règnes la terminaison aires. Cette idée systéma- tique de fixer ainsi le mode de désinence des noms des divers groupes du Règne ani- mal, aurait sans doute un grand avantage, s'il était possible de réformer tout d'un coup les dénomiDatioDS les plus usitées jus- qu'ici. Le changement que nous venons d'in- diquer dans la classification , consistant à placer dans la série les Articulés avant les Mollusques, et immédiatement après les Vertébrés, a été adopté aussi par M. Milne Edwards dans ses Eléments de Zoologie, oii cet auteur subdivise l'embranchement des animaux annelés en deux sous-embranche- ments : celui des Animaux articulés, compre- nant cinq classes : 1" les Insectes; 2° les Myriapodes; 3' les Arachnides; 4» les CVms- tacés ; 5» les Cirrhipèdes; et le sous-embran- chement des VERS, comprenant trois classes : 1° \es Annélides ; 2° les Rotateurs; 3° les Helminthes. Son troisième embranchement, celui des Malacozoaires, se divise également en deux sous-embranchements : les mol- lusques, comprenant cinq clasBcs : 4*" les SYS 247 Céphalopodes, 2° les Gastéropodes; 3" les Pléropodes; 4° les Acéphales lamellibran- ches , et 5° les Brachiopodes. Les Mollus- coïDKS, formant le deuxième embranche- ment, comprennent les deux classes des Tuniciers et des Bryozoaires. Enfin, le qua- trième embranchement , celui des Zoo- phrjtes, se partage aussi en deux sous-em- branchemenls; savoir : les Radiaires, com- prenant les trois classes des Echinodermes , des Acalèphes et des Polypes ; les Zoophytes GLOBULEUX, comprenant les deux classes des Infusoires et des Spongiaires. Ainsi M. Milne Edwards , en y comprenant les 4 classes de Vertébrés qu'il admet comme le faisait Cuvier, partage le Règne animal en 24 classes. Dès à présent , on conçoit que ce nombre devrait être encore augmenté; car, parmi les Vers qu'il comprend sous le nom d'Helminthes, par exemple, on distingue plusieurs types bien distincts. Toutefois , ce n'est encore que la classification de Cu- vier complétée. M. de Blainville , au con- traire, depuis 1812, a proposé un autre système , qu'il s'est efTorcé de perfection- ner successivement. Cet auteur, au lieu de quatre embranchements de même va- leur, forme trois sous-règnes: l'un, celui des Artiozoaires ou Zvgozoaires, ou ani- maux pairs , comprend les trois premiers etnbranchements de Cuvier : ce sont les ani- maux formés de parties paires symétriques de chaque côté d'un axe; l'autre, celui des AcTiNOzoAiREs ou RAYONNES, Comprend ceux des Zoophytes dont les parties sont dispo- sées en rayonnant autour d'un centre. Le troisième sous-règne, celui des Hétéro- zoAiREs, comprend, dans une 25*^ classe, les Amorphozoaires , les animaux , tels que les Infusoires et les Spongiaires, qui n'ont plus ni l'un ni l'autre mode de symétrie. Le sous-règne des Zygozoaires se partage en trois types , savoir : les Ostéozoaires , qui sont articulés intérieurement, comprenant 7 classes : 1° les Mammifères ou Pilifères , à mamelles ou vivipares , et revêtus de poils ; 2° les Oiseaux ou Pennifères, sans ma- melles ou ovipares, ayant des poumons et revêtus de plumes ; 3" les Ptérodactyles , animaux fossiles ayant dû être ovipares , avec des poumons, des ailes et des écailles; 4» les Reptiles ou Squamifères, ovipares à poumons, revêtus d'écaillés, mais sans ailes; 5'iR SYS ^' ]es Fcbthyosaures, animaux fossiles ayant dû être ovipares avec des poumons, avec le corps pisciforme muni de nageoires; 6° les Amphibiens ou Nudipelhfèies , ovipares, à poumons, avec la peau nue; 7° les Poissons ou Pimiifères, ovipares respirant dans l'eau par des branchies, et munis de nageoires. Le deuxième type, celui des Entomozoaires, comprend les anini.iux articulés extérieure- ment, distribués en 9 classes, d'après la pré- sence, le nombre et la structure de leurs y[)pendices ambulatoires : 8° les Hexapodes ou Insectes ont des appendices ambulatoires articulés au nombre de six ; 9° les Oclopodes ou Arachnides en ont huit; -10° les Déca- podes en ont dix; 11» les Héléropodes en ont un nombre variable; et 12° les Télradéca- podes en ont quatorze : ces 3 dernières clas- ses correspondent à la classe des Crustacés de Cuvier; 13° les Myriapodes ont aussi des appendices ambulatoires articulés , mais en nombre égal ou double des anneaux ; 14° les Malacopodes ont des appendices ambula- toires mous subariiculés ; 15» les Chélo- podes ont des pieds inarticulés; et 16° les ^ipodes manquent de pieds : ces deux der- nières classes correspondent aux Annélides de Cuvier. Le troisième type des Zygozoaires est celui des Malacozoaikes ou Mollusoijes , qui sont inarticulés , et qui forment trois classes : 17° les Céphaliens , avec une tête très distincte; 18° les Céphalidiens , avec une tête peu distincte; et 19° les Acépha- liens, sans tête. Le sous-règne des Actino- ZOAIRES forme 5 classes , savoir : 20° les Cirrhodermaires , qui, libres, ont la peau munie de suçoirs ; 21° les Arachnoder- maires, qui, également libres, ont la peau extrêmement fine. Les autres, ordinai- rement agrégés, se distinguent d'après le nombre ou la structure de leurs tenta- cules, qui sont gros, creux et nombreux chez les Zoanthaires (22'), ou filiformes chez les Polypiaires (23"), ou pinnés chez les Zoo- phytaires (24°). Les Amophozoaires (25°) complètent la série. Les systèmes dont nous venons de parler supposent que tous les êtres peuvent être rangésen série rectiligne, en commençantpar les plus complexes ou les plus riches en orga- nisation ; parce que ces êtres sont les mieux connus et que par comparaison avec eux il devie/it plus facile de faire connaître les SYS autres. Cette maivhe est peut-être préfé- rable dans la pratique; mais théoriquement il serait beaucoup plus rationnel de com- mencer par les animaux les moins complexes, par les premiers termes de l'organisation, pour s'élever peu à peu à des êtres qui, par l'adjonction de nouveaux organes, se mon- trent de plus en plus complexes : telle a été la marche suivie par Lamarck. — Ce célèbre naturaliste, plus porté aux iiJées spéculatives qu'a l'observation directe, a divisé d'abord tout le règne animal en Animaux apathiques, formant quatre classes: 1° les Infusoires, 2" les Polypes, 3° les Hadiaires, 4° les Tu- niciers ; Animaux sensibles, formant huit classes: 5° les Vers, 6° les Insectes, 7" les Arachnides, 8° les Crustacés, 9° les Anné- lides, 10° les Cirrhipèdes, ll°\ci Conchifères, et 12° les Mollusques; Animaux intelligents, comprenant les quatre classes, 13" des Pois- sons, 14° des Reptiles, 15" des Oiseaux, 16° des Mammifères. Ces quatre dernières sont les animaux Vertébrés. Les douze premières classes sont comprises sous la dénomination commune à" Animaux sans vertèbres, déno- mination généralement adoptée depuis la publication des ouvrages de Lamarck , qui s'est occupé plus spécialement de cette par- lie de la zoologie et qui, le premier, a dis- tingué plusieurs des classes admi.«es aujour- d'hui. En même temps Lamarck a compris qu'on ne pouvait disposer tous ces êtres suivant une seule ligne, et en a fait deux séries parallèles : l'une , pour les Animaux inarliculés, comprend les Infusoires, les Po- lypes, les Tuniciers, les Radiaires, les Acé- phales et les Mollusques; l'autre, pour les Animaux articulés, comprend : 1° les Vers, animaux apathiques parallèles aux Tuniciers auxquels ils semblent se rattacher par le chaînon intermédiaire des Radiaires, en même temps qu'ils se rattachent aux Mol- lusques par les /4nne7iaes, animaux sensibles parallèles aux Arachnides. Cette série, enfin, avec ces deux dernières classes d'animaux sensibles, se complète par les Insectes, le» Crustacés et les Cirrhipèdes. L'idée d'une série unique pour le règne animal et même pour tous les êtres, avait été soutenue par Ch. Bonnet qui nommait cette série idéale, V Échelle des êtres. Hermanu, en 1777, avait combattu ce système en montrant que le I tableau du règne animal présente, ec etl«t. SYS non point une seule ligne , mais bien un réseau et même un réseau à plusieurs di- ineiisions, dans lequel chaque type se rat- tache à un grand nombre d'autres types par des rapports multiples. M. Strauss- Durckheim a également proposé de distri- buer le règne animal d'après ce système , j|ui devra prévaloir quand tous les rapports des êtres seront mieux connus. Enfin, pour terminer cet exposé rapide des systèmes de classification, il nous resterait à parler des systèmes d'Oken, de Mac-Leay et de Carus : mais ce qui en a été dit dans le discours préliminaire , pages 186 et 194, suffit pour donner une idée sommaire de ces systèmes qui n'ont pas encore été rendus suffisam- inent pratiques. (Duj.) SYSTÈME. BOT. — Voy. TAXONOMIE. SISTÈ^IE MÏIVÉRAÏOGIQIBÎMIN — Il y a dans ce qu'on peut appeler la philo- sophie de la science des minéraux deux questions principales, dont la solution est de la plus haute importance : Tune concerne les règles de la Spécification des minéraux. et Tautre celles de la Classification des es- pèces. La véritable notion de l'espèce miné- rale est celle qu'en ont donnée Doiomieu et Haiiy, et qui s'accorde parfjiitemeni avec la définition de l'espèce chimique que l'on doit à M. Chevreul. Le corps inorganique est une agrégation de molécules semblables, de petits groupes définis d'atomes, qui sont les mêmes dans chaque molécule, et de plus réunis en mêmes nombres et de la même manière. La nature des atomes, leurs nom- bres réels, leur arrangement, telles sont les trois conditions qui déterminent la res- semblance ou la dissemblance des molécules, et par conséquent l'identité ou la (lidereiicc des espèces, si par espèce on entend la col- lection de toutes les masses formées de molécules semblables. La ressemblance de la composition nous îst indiquée par l'analyse chimique, en sup- posant son résultat représenté par une for- mule atomique : mais cette formule ne noUj 'ait connaître la composition que d'uue ma nière relative, elle ne nous apprend jias quels sont les nombres réels d'atomes, ni dans quel ordre ils sont combinés; et deux minéraux qui ont donné à l'analyse le même résultat, peuvent être constitués chimique- meut et physiquement d'une manière diffé- T. XUl SYS 259 rente, comme le prouvent les modifications auxquelles on donne le nom d'isomériques Dans les cas de ce genre, l'observation dé- montre que la différence de constitution pliy- sique est toujours accusée par la forme cris- talline; elle prouve encore que, quand les deux caractères de la composition chimique et de la forme cristalline s'accordent entre eux dans deux minéraux, ils entraînent le même accord pour les autres caractères spécifiques, tels que la densité, la dureté, et les propriétés optiques. Donc, Hauy a eu parfaitement raison de donner de l'espèce minérale cette définition pratique, que tous les minéralogistes ont adoptée, savoir que l'espèce est l'ensemble des minéraux, qui ont à la fois même composition chimique et même forme cristalline. L'application de cette définition n'ofTre pas de difficulté, quand le minéral est dans un état de pureté complète, c'est-à-direquand sa masse est réduite à ses propres molécules, sans aucun mélange de molécules étran- gères. Mais il peut se présenter divers cas, parmi lesquels il s'en trouve quelques-uns, qui sont assez embarrassants. Nulle diffi- culté dans le cas d'allotropie ou d'isomérie dans un corps simple, comme celui que nous offrant le diamant et le graphite; pas da- vantage dans les cas de dimorphisme, comme ceux du calcaire et de l'aragonite, de la pyrite cubique et de la pyrite orthorhom- bique; dans les cas d'isomorpbisme pure- ment géométrique, comme celui du sel gemme et de la fluorine; et dans les cag disoniorphismeproprementdit,commecelui du calcaire et de la sidérose. Les difficultés n'apparaissent que lorsque le minéral est notablement mélangé de molécules étran- gères, soit héléromorphes, soit isomorphes, et surtout dans les cas de mélanges iso- morphes. Quand le minéral est pur, c'est-à-dire réduit à ses seules molécules, sa composition est définie non-seulement quantilalivementy mais encore qualilativement, les éléments qui le composent étant les mêmes, en même temps qu'ils sont réunis en nombres égaux. Mais par suite de l'isomorphisme, et de la propriété qu'ont les molécules des corps isomorphes de cristalliser ensemble, on est exposée rencontrer fréquemment une autre sorte de composé* "ui sont encore définis 1«* 250 SÎS quantitativement, mais non plus qualitati- vement, parce c u'une des bases, qui con- courent à former la molécule, aura été remplacée en tout on en partie par une ou plusieurs de ses isomorphes. Dans les cas de ce genre, la composition qualitative seule varie, et il n'y a rien de changé ni dans les nombres relatifs d'atomes, ni dans les quantilésrelativesd'oxygène des composants immédiats, comme on peut s'en assurer en discutant l'analyse d'après la règle concer- nant le calcul des mélanges isomorphiques. Dans le cas où tous les individus sont purs, c'est-à-dire composés d'une seule sorte de molécules, l'espèce qu'ils forment parleur réunion est une espèce simple, une espèce proprement dite, qui répond parfai- tement à la définition ou notion théorique de l'espèce minérale, que nous rappelions en commençant cet article. Si le minéral offre un mélange de molécules étrangères avec celles auxquelles est due la cristallisation, ou bien celles qui sont en quantité prédomi- nante, 1er, le spinal excepté, se joignent à la moelle ëpiiiière à l'aide de racines antérieures et de racines postérieures. Les filets qui consti- tuent ces rarines offrent plusieurs radicules dont la disposition varie suivant les diverses régions de la moelle où elles aboutissent, et elles varient surtout eu égard aux anasto- moses plus ou moins évidentes qui existent entre hs divers faisceaux. Quant au mode de fusion entre les racines des nerfs et les cordons médullaires qui constituent l'axe cérébro-spinal, les recherches anatomiques entreprises à ce sujet ne démontrent pas toujours et pour toutes les racines nerveuses leur continuité avec telle ou telle autre fi- bre des divers cordons de la moelle. Celte démonstration ne sera sans réplique qu'a- près que l'analomie pathologique sera in- tervenue suffisamment dans la question. C'est du moins le sentiment que noiis éprou- vons, en Jetant les yeuxsur un travail remar- quable que publie en ce moment un de nos savants collaborateurs de VEnciiclopédie du XIX' siècle, M. le professeur W. W. Fisher de Cambridge. Quoi qu'il en soit de cette im- portante détermination, on admet généra- lement aujourd'hui que les racines antérieu- res des nerfs se perdent dans les cordons antérieurs de la moelle épiniere, et que les racines postérieures de ces mêmes nerfs vont aboutir dans la substance nerveuse qui constitue les cordons postérieurs. Arrivés au niveau des trous de conjugaison qui doivent leur livrer passage, les deux faisceaux de chaque nerf spinal traversent séparément la dure-mère, enveloppe la plus externe des centres nerveux. Parvenu hors du canal fibreux de cette membrane et placé dans le trou de conjugaison, chacun de ces deux ordres de faisceaux se comporte différem- ment. Les faisceaux po.stérieurs présentent toujours, si l'on en excepte les deux derniè- res paires sacrées, tin renflement grisâtre, plus ou moins volumineux, nommé ganglion intervertébral (u"' 19, 21) dont nous avons déjà parlé.Tousces ganglions intervertébraux diffèrent entre eux par leur volume, leur forme et leur consistance. Leur volume est toujours en rapport direct avec la grosseur de la branche extérieure des nerfs spinaux ; Ja troisième paire cervicale fait seule excep- tion à celte règle. Leur forme est celle d'un ovoïde tronqué à son extrémité interne, dans SYS 259 les deuxième, troisième, quatrième et cin- quième paires cervicales, et aplalie d'avant en arrière dans les dernières paires lom- baires et les trois premières sacrées. Leur consistance diminue de la région cervicale à la région sacrée. La structure de ces giin- glions consiste en une trame formée par l'écartementdes filets du faisceau postérieii» entouré d'une matière grise. Les faisceaux antérieurs, après leur sortie du canal de la dure mère, s'adossent à la partie antérieure des ganglions interverté- braux; leurs filets s'enlre-croisent d'une manière inextricable avec ceux des fais- ceaux postérieurs , lorsque ceux-ci sorteut de leurs ganglions. Les faisceaux antérieurs d3S trois ou quatre dernières paires lombaires , et quel- quefois ceux des premières sacrées, présen- tent aussi des renflements ganglionnaires. Ces ganglions sont bien éloignés des posté- rieurs; ils sont toujours moins développés que ceux-ci. On en trouve encore assez fré- quemment sur la première etsur la deuxième paire cervicale. Après s'être ainsi comportées chacune d'une manière diirérente, les deux racines des nerfs spinaux s'unissent l'une avec l'autre pour former un seul nerf; ce dernier sort du trou de conjugaison , et se divise immédiatement après en deux bran- ches , Tune antérieure et l'autre posté- rieure {voy. pi. 3, fig. 1 , v" et v'}. La première (v') est beaucoup plus forte que la seconde. La première et la deuxième paire cervicale présentent une disposition inverse. Les branches postérieures se distribuent aux muscles, et à la peau qui recouvre en arrière la tête et la colonne vertébrale. Les branches antérieures plus importantes sont destinées au cou, aux membres et aux pa- rois thoraciques et abdominales; ces bran» ches antérieures ont cela de commun qu'elles communiquent toutes les unes avec les au- tres et avec le système des nerfs de la vie organique. De plus , dans les régions cervi- cales lombaires et sacrées, ces mêmes bran- ches s'envoient réciproquement , et à plu- sieurs reprises, des rameaux de communica- tion qui s'enlre-croisent en diverses direc- tions, et constituent ainsi ce qu'on a nommé le plexus. Indépendamment des nerfs rachidiens ou spinaux, au nombre de 32 paires , il jr a lea 260 SYS aerfs crâniens ou cérébraux, au nombre de 41 paires ; ce sont : l" paire , les nerfs olfactifs ( n" 1 ). Ils naissent par trois racines blanches : l'une, externe , se dirige vers la scissure de Syl- vius (c), et se perd dans le lobule d'Hippo- campe; la deuiième , interne , se dirige du côté de l'hémisphère jusque vers le corps cal- leux; la troisième enQn provient du champ oiractif. Les nerfs olfactifs transmettent au cerveau l'impression que les odeurs produi- sent sur ses ramuscules innombrables dis- tribués dans la membrane pituitaire. 2' paire, les nerfs optiques (n° 2). Ils naissent de la paire antérieure des tuber- cules quadrijumeaux ; quelques fibres ce- pendant peuvent. être suivies jusque dans la paire postérieure des tubercules quadri- jumeaux. Les deux nerfs optiques marchent ensuite l'un vers l'autre , se réunissent sur la ligne médiane , et se confondent telle- ment en un même tronc, avant de se séparer de nouveau, qu'il devient difficile, au pre- mier abord, de savoir s'il y a croisement des fibres qui les composent, ou bieu fusion d'une partie d'entre elles et adossement des autres. Mais à l'aide d'une étude analo- mique plus approfondie, on voit que quel- ques fibres seulement, détachées du côté interne de chaque nerf optique, s'entrecroi- sent; d'où il résulte que chaque nerf ocu- laire contient des filets provenant de son congénère. Ces nerfs transmettent au cer- veau l'impression que la lumière produit lur la rétine. 3* paire , les nerfs moteurs oculaires com- muns ( n" 3 ) naissent de la partie interne des pédoncules du cerveau , en arrière des deux éminences mamillaires. Leurs racines vont jusque sous le pont de varole , en sui- vant la direction des pédoncules.- Ces nerfs donnent le mouvement à tous les muscles de l'orbite, le grand oblique et le droit ex- terne exceptés. 4* paire , les nerfs pathétiques. Ils nais- sent sur la partie postérieure et supérieure de la valvule deVieussens, à 3 millimè- tres environ des tubercules quadrijumeaux. Suivant Tiedemann et Longet , les racines, des pathétiques seraient en rapport avec un faisceau fibreux du cordon antérieur de la moelle , qui , en sortant du pont de varole , *e recourbe en haut et en dedans sous les SYS tubercules quadrijumeaux. Chaque nerf pa- thétique donne le mouvement au muscle grand oblique de l'œil. 5* paire , les nerfs trijumeaux. Ils nais- sent par deux faisceaux ( n" 5), dont l'un , considérable, va jusque entre les éminences olivaires et les corps resliformes avec les- quels il paraît se confondre; et l'autre, plus petit, qui semble provenir de la por > tion du cordon antérieur de la moelle. Le» nerfs trijumeaux sont très mous à leur ori- gine ; mais ils deviennent bientôt fort durs, et se divisent en une multitude de filets dis- posés en un ruban aplati qui passe sur une dépression du rocher. Ce ruban se partage en trois faisceaux, qui ont valu à ce nerf le nom qu'il porte ou celui de trifacial. Les deux faisceaux qui constituent le nerf oph- thalmique et le maxillaire supérieur, for- ment un renflement appelé ganglion semi- lunaire de Glaser. Le troisième, ou nerf maxillaire inférieur, qui est la continuation du petit faisceau d'origine, s'accole au gan- glion sans lui donner ni en recevoir de filet. Chacune des branches du trifacial sort du crâne par une ouverture distincte. Les filets provenant du ganglion de Glaser don- nent le sentiment aux parties auxquelles ils se distribuent; ceux de l'autre donnent le mouvement. 6* paire , nerfs moteurs oculaires exter- nes, abducteurs (n" 6) . Ils naissent sur les pyramides antérieures au moment où elles entrent dans la protubérance. Quelques fi- lets paraissent venir du pont de varole. Ces nerfs donnent le mouvement au droit ex- terne ou abducteur de l'œil. 7' paire , nerfs de la portion dure, facial proprement dit (n" 7). Il tire son origine du sillon qui sépare le pont de varole de la muelle allongée, un peu plus en dehors que les éminences olivaires. Le facial donne le mouvement à tous les muscles de la face et à quelques uns de ceux du cou. 8° paire , nerfs auditifs (n° 8) ou portion molle. Ils naissent du plancher du quatrième ventricule , et d'une bandelette ou ruban qui, placé en travers sous le corps resli- forme, couvre une partie de la base du nerf acoustique. Ce nerf transmet au cerveau l'impression que les sons produisent sur l'oreille interne. 9' paire, netts glosso-pharyngiens (n* 9). SYS Us naissent sur la partie antérieure des corps restiTormes, en dehors du sillon qui sépare ces corps d'avec les olives. Ils don- nent le mouvement aux muscles de la langue et du pharynx, particulièrement à ceux qui sont nécessaires à l'articulation de la voix. 10' paire, nerfs pneumo - gastriques ( n° 10 ). Ils naissent un peu plus bas que les précédents. Leurs filets d'origine sont au nombre de 2 à 12, et forment 2 ou 3 fais- ceaux. Ils donnent le mouvement aux mus- cles du larynx, à une partie de ceux du pha- rynx , au tissu cellulo-musculaire qui est placé entre les extrémités des fibro-carli- lages de la trachée-artère et des bronches , et à l'œsophage. Ces nerfs se terminent en- suite sur l'estomac, et communiquent avec le plexus solaire. 11° paire, nerfs grands hypoglosses (no 11). Ils naissent du sillon qui sépare les pyramides antérieures d'avec les olives par 12 ou 15 rameaux, qui forment ordi- nairement i faisceaux distincts. Ils donnent le mouvement aux muscles de la langue, principalement à ceux qui agissent pendant la mastication et la déglutition. D'après ce que nous venons de dire , on voit que les nerfs sensiii/"s comprennent ceux qui sont doués d'une propriété particulière, qui les rend aptes à recevoir l'impression de quelques corps spéciaux, tels que les odeurs, la lumière, le son, etc. , et ceux qui nous donnent celle sensibilité générale appelée tact. De plus, que les nerfs moteurs , com- prennent également deux ordres; d'une part, les nerfs spinaux, grands hypoglosses, moteur oculaire externe, moteur oculaire commun, et la racine antérieure des nerfs trijumeaux ; de l'autre, les nerfs spinal, pneumo-gastrique , glosso-pharyngien , le facial et le pathétique, qui, d'après Charles Bell, seraient des nerfs respirateurs, et par conséquent distincts des autres par leur ori- gine et leurs fondions. Après avoir indiqué , le plus sommaire- ment possible, tout ce qui est relatif aux nerfs cérébro-spinaux, nous devons revenir yn instant sur les centres nerveux, afin de compléter la description de la planche. On trouvera à l'article Mammifères tout ce qui est relatif au mode de développement de l'encé- phale. La moelle épinière, qui, comme nous l'avons vu, reçoit les racines nerveuses, SYS 2rii constitue une longue tige de forme presque cylindrique renfiée (a) , au niveau de la ré- gion cervicale et au niveau de la région lombaire. Celle tige médullaire présente antérieurement un sillon médian et lon- gitudinal qui la partage en deux moitiés symétriques. Un autre sillon divise égale- ment chacun de ses côtés, ce qui permet de considérer la moelle comme étant composée de 4 faisceaux assez distincts. L'extrémité de la moelle épinière la plus rapprochée du cerveau porte le nom de bulbe rachidien, do moelle allongée. C'est sur cette partie de l'axe nerveux que se trouvent, en avant, lea éminences olivâtres, et, entre elles, les deux éminencespyramida/es antérieures ; de plus, sur les côtés, les parties latérales, les corps restiformes ou les pyramides latérales. De ces divers renflements, les olives semblent, en quelque sorle , surajoutées au bulbe ra- chidien, tandis que les pyramides sont les prolongements des cordons antérieurs et pos- térieurs de la moelle épinière. Les faisceaux des pyramides antérieures s'entre-croisent, en gt-ande partie , de droite à gauche et de gauche à droite; ils envoient des fibres qui, en s'irradiant, forment d'abord le plancher du 4* ventricule, et ensuite un faisceau moyen qui, après avoir entouré les olives, traverse la protubérance annulaire ou le mésocéphale pour aller se perdre dans les tubercules quadrijumeaux; puis enfin ces faisceaux vont constituer les pédoncules du cerveau. Quant aux faisceaux latéraux (corps restiformes) de la moelle qui consti- tuent les cordons postérieurs de l'axe spi- nal, ils se portent, celui de droite, dans la portion droite du cervelet , et celui de gau- che , dans la portion gauche du même or- gane pour former les pédoncules du cerve- let. La fig. 1 de la pi. 3 montre la protubé- rance annulaire E : en avant d'elle les pé- doncules cérébraux , et en arrière les pé- doncules cérébelleux. Chaque pédoncule cérébral est composé de deux couches dis- tinctes de fibres médullaires : l'une d'elle fait suite aux pyramides antérieures ; l'autre provient des éminences olivaires. Dans tout leur trajet, ces couches du pédoncule, de plus en plus rapprochées entre elles, restent néanmoins distinctes l'une de l'autre par l'interposition d'une substance grisâtre , et s'irradient dans les couches optiques et les *>''.'1 SYS corps striés. Des fibres qui dérivent des oli- ves se portent également dans la coiiche op- tique (c,Og. 3); celles qui proviennent des pyramides latérales vont au corps strié (o, fig. 5). Après celle distribution principale des fibres de chaque pédoncule, ceux-ci en fournissent encore plusieurs plans distincts qui concourent à former toutes les commissu- res , tous les prolongements et toutes les circonvolutions du cerveau. La principale et la plus importante de toutes les commissures cérébrales est le corps calleux (A, fig. 4), qui va d'un hémi- sphère à l'autre. Au dessous de lui s'en trouve une autre consiiiuée par une lame blanrhe, et nommée voûle à trois piliers ; elle Tait partie des parois du 3* ventricule (d, Cg. 5j. De la partie médiane et des pé- doncules de la voûte se détachent deux la- melles très fines de substance médullaire, qui, plus ou moins adossées l'une à l'autre, constituent la cavité du 5* ventricule. On a donné à la cloison formée par ses deux feuil- lets transparents le nom de seplum lucidum, ou de cloison transparente des ventricules latéraux (6, c, fig. 5). Ceux-ci sont creusés dans l'épaisseur des hémisphères cérébraux. Enfin le 4* ventricule (o, fig. 5) est creusé dans le cervelet. Entre les couches optiques (c, fig. 5) se trouve la commissure de ces corps : elle est d'une couleur grisâtre et d'une consistance très molle. En arrière d'elle se voit une ouverture oblongue , qui conduit dans la partie la plus profonde du 3* ventricule, et dont le fond est formé par la substance grise qui se trouve limitée en- tre les deux pédoncules du cerveau. Cette portion de la cavité ventriculaire moyenne du cerveau , correspond à l'endroit où les nerfs optiques se joignent l'un à l'autre en formant une croix ou chiasma. C'est sous le chiasma, du côté correspondant à la base du crâne , que se trouvent les deux émi- iiences mamillaires (voy, fig. 1), ou les tu- !)ercules pisiformes et la glande pituitaire (p, fig. 3). La structure de cette glande et sa position derrière le chiasma ont fait penser au professeur W.-W. Fisher, que son ctat d'intumescence, plus ou moins considé- lable, pourrait avoir une influence déiermi-, née sur la production du sommeil. Cet habile et savant profe^seur s'appuie à cet égard sur les lumières que lui a fournies l'anatomie SYS pathologique. En avant des couches optiques (c, fig. 5 1 et des pédoncules de la voûle à trois piliers, entre les corps striés, se trouve un faisceau arrondi de substance bl.mthe , qui constitue ce que l'on a nommé cimimissure antérieure du cerveau. La commissure pos- térieure de cet organe, de même nature que la précédenle, se trouve placée à lu partie postérieure des couches optiques. Un peu en arrière de cette dernière, on aperçoit (fig. 5) les tubercules quadrijumeaux , dont nous avons déjà parlé, et la glande piwéaie (d, Cg. 5), située en avant de l'ouvenure qui met en communication les 3' et 4' ven- tricules. Le cervelet (D, fig. i à 6), environ quatre fois moins volumineux que le cerveau pro- prement dit, offre deux hémisphères ou lobes bien distincts l'un de l'autre. Sa face inférieure présente les éniinences vermicu- laires (7, 8, Cg. 1) composées de plusieurs feuillets parallèlement placés les uns à côté des autres , comme ceux qui entrent dans la composition du cervelet lui-même. La sub- stance blanche qu'on rencontre dans le cer- velet affecte, quand on incise cet organe sur la ligne médiane (Voy. pi. 3 et 5), une dis- position touie particulière, et c'est à elle qu'on e donné le nom d'arbre dévie. Afin d'éviter des redites, nous ne par- lerons pas ici des autres parties qui en- trent dans la composition du cerveau, telles que la corne d'Ammon , les bandelettes demi-circulaires et les circonvolutions en général, toutes ces parties ayant été fort bien exposées à l'article Mammifères. Nous voudrions également passer sous silence ce qui est relatif aux méninges; mais, à cet égard, nous avons à remplir une lacune qu'on remarque au mot Mammifères , dans l'exposé que son auteur a fait de l'arach- noïde. La, en effet, il est difficile au lecteur de bien comprendre la manière dont cette membrane se comporte; les diverses opi- nions que l'on a émises à cet égard n'ayant pu être mentioimées. Toutefois, et pour un motif personnel, nous passerions sous si' ience les citations, si elles n'étaient d'un grand intérêt au point de vue physiolo- gique surtout. Voici donc en peu de mots de quoi il s'agit. Depuis Bichat, les anatomisles ont admis généralement que l'arachnolide , membrane SYS séreuse, après avoir enlièrement coifTë les hémisphères cérébraux et la moelle épiriière, à l'aide de ses deux feuillets adossés, se porte aussi dans la grande fente cérébrale, où elle rencontre les veines de Gulien, et qu'en ce point-là elle pénètre avec ces vais- seaux dans les ventricules par un conduit étroit nommé canal de Bichat. D'après cette manière de voir, la grande cavité arachnoï- dienne, celle qui contourne et enveloppe de toute part l'axe cérébro-spinal, communi- querait avec les petites cavités, celles du cerveau et celle du cervelet, au moyen du canal de Dichat. En admettant cela, le liquide qu'un introduirait dans la grande cavité arachnoïdienne passerait, toujours par le canal de Bichat, de celte cavité dans celles des ventricules du cerveau , et de là dans le quatrième ventricule, d'où elle ne saurait sortir, puisque, en général, le pro- pre des membranes séreuses est de consti- tuer une cavité sans ouverture. Or, l'expé- rience directe prouve , d'une part , que le liquide contenu dans la grande cavité ne parvient jamais dans les ventricules , et, de l'autre, que le liquide introduit dans le quatrième ventricule ne s'y accumule point, celui-ci étant largement ouvert du côté de la moelle épinière , et communi- quant avec la cavité sous -arachnoïdienne de la moelle. Ainsi, non seulement la grande cavité séreuse cérébro-spinale ne conduit pas dans la petite, mais encore cette der- nière n'est pas close de toute part. A l'ap- pui de ceci nous dirons que le liquide, que Cotugno et M. Magendie entre autres ont trouvé dans la cavité sous-araclmoï- dienne de la moelle, passe librement dans les ventricules par la fente du cervelet, et de là , vers la périphérie du cerveau , entre l'arachnoïde et la pie-mère, sans traver- ser le canal de Bichat. C'est cette détermi- nation rigoureuse des faits bien établis par M. Magendie, qui faisait admettre que l'arachnoïde ventriculaire devait au moins être perforée vers la partie la plus déclive du 4* ventricule, et que celte perforation venait infirmer la règle générale assignée aux membranes séreuses. Tout ceci se pas- sait en 1828, et c'est en 1829 que, dans une thèse inaugurale soutenue à la Faculté 4e médecine de Paris, nous avons démontré aDalomiquemeot que le prétendu canal de SYS I^V, Bichat n'est qu'un cul-de-sec, que l'arach- noïde, par conséquent, ne pénètre pas dans le: ventricules, que cette séreuse n'est point perforée , qu'elle ne contient que fort peu de sérosité dans sa cavité, que le liquide cérébro-spinal se trouve en abon- dance dans la cavité sous-arachnoïilienne de la moelle et dans les ventricules, et que ces derniers ne sont tapissés que par la pie- mère. En établissant donc que le célèbre Bichat s'est trompé lorsqu'il a admis le canal qui porte son nom, l'anatomie physio- logique et l'anatomie pathologique trouvent une ample explication des faits , sans qu'il soit nécessaire d'admettre une nouvelle exception en faveur des séreuses. A part les faits que nous venons de signaler, on trouvera au mol Mammifères le complément de tout ce qui a rapporta l'a- rachnoïde, et en même temps la description anatomique de la dure-mère et de la pie- mère. Nous n'ajouterons rien non plus à ce qui a été dit sur le système nerveux gan- glionnaire ou de la vie animale, car, toute courte qu'elle est , cette description est suffisante pour donner une idée générale des rapports, des connexions et des usages du grand sympathique. Pour terminer actuelle- ment tout ce qui est relatif a l'axe cérébro- spinal de l'homme, nous dirons d'abord uo mot de sa composition chimique, après quoi nous entrerons dans quelques détails au sujet des animaux avant de nous occuper des fonctions du système nerveux en gé- néral. Les substances qui constituent les centres nerveux ont été analysées par plusieurs chimistes, principalement par Vauquelin et par M. Couerbe. Ce dernier admet dans la matière du cerveau et de la moelle épinière quatre substances grasses, toutes phospho- rées. Il les désigne sous les noms de CeVe- brate, Stéaroconaie^ Céphalole et Eléencé- ■phale. 1" La Cérébrale est solide, blanche, pulvérisable, soluble dans l'alcool bouillant, insoluble dans l'éther, non saponifiable par les oxydes alcalins; elle renferme du soufre et du phosphore, outre le carbone, l'oxygène, l'hydrogène et l'azote. M. Couerbe a prétendu même que la proportion du phosphore est dépendante de l'état d'idio- tisme ou de folie des individus , qu'elle est moindre chez les idiots comparativement 26?i SYS h celle des individus sains, et plus considé- rable chez les fous. 2° La Stéaroconate est une substance d'une couleur fauve, pulvé- risable, insoluble dans l'eau, l'étber et l'alcool : elle est infusible et se dissout dans les huiles grasses ou volatiles. L'acide azo- tique la convertit en acide gras crislalli- sable. Elle renferme aussi du phosphore. 3° La Cephalote est élastique, brune, solide; elle se ramollit au feu, est difficilement soluble dans l'étber et l'alcool; elle est saponifiable par les alcalis, mais à peine attaquée par l'acide azotique. Elle contient aussi du soufre et du phosphore. 4° VEléen- céphale, ou huile du cerveau , est une sub- stance huileuse, rougeâtre, soluble dans l'étber, l'alcool, les huiles. Sa composition est la même que celle de la Cephalote. DE l'axe cérébro-spinal CHEZ LES OISEAUX. Les centres nerveux de cette classe sont remarquables par leur uniformité dans toutes les espèces qui la composent. Le cer- veau est formé de six masses ou tuber- cules : deux hémisphères, deux tubercules analogues aux tubercules quadrijumeaux des Mammifères , le cervelet et la moelle épinière. Les couches optiques sont situées profondément et entièrement cachées par la partie postérieure des hémisphères. Les hémisphères cérébraux n'offrent point de circonvolutions; les tubercules trijumeaux sont arrondis, lisses, placés en arrière sous les hémisphères. Le cervelet n'a qu'un seul lobe comprimé latéralement, et de chaque côté un petit appendice conoïde. L'arbre de vie du cervelet des Oiseaux est moins com- posé que dans les lijammifères. Le centre du cervelet est creusé d'un enfoncement qui communique avec le quatrième ventricule. La moelle allongée n'a ni éminences pyra- midales et olivaires distinctes, ni pont de varole, ni corps trapézoïde, elle présente une large surface unie. Les jambes du cer- velet y pénètrent immédiatement, ou s'y confondent avec les corps resliformes sans former de saillie. Avec un peu d'attention on retrouve les pyramides et les olives sur la face inférieure de la moelle allongée des Oiseaux. Les pyramides postérieures se trou- vent comme à l'ordinaire à la face supé- rieure de la moelle allongée. Ces cordons , •près avoir formé le cervelet, traversent la SYS couche optique et pénètrent dans le corps strié en même temps que les cordons anté- rieurs de la moelle. Le corps strié ou can- nelé forme à lui seul presque tout l'hémi- sphère ; il ne présente pas dans son intérieur de stries alternatives blanches et grises, et ne se porte pas en arrière dans la cavité ventriculaire ; aussi n'y a-t-il pas de corne d'Ammon. Les Oiseaux manquent de corps calleux, de voûte à trois piliers et de cloison trans- parente. Les hémisphères ne s'unissent l'un à l'autre qu'en arrière vers la commissure du cerveau. Celle-ci se prolonge de chaque côté dans la substance des hémisphères, comme cela s'observe chez l'Homme. Les couches optiques , placées en arrière de cette commissure, sont séparées des corps striés par le cercle fibreux de l'orifice ven- triculaire. Leur volume est fort petit com- paré à celui des corps striés. Une commissure postérieure, sous la forme d'une bandelette blanche , unit les couches optiques en avant de la large membrane qui s'étend au-dessus de l'aqueduc de Sylvius, d'un tubercule bi- jumeau à l'autre. Le troisième ventricule est situé entre les couches optiques. Les lignes blanches qui les bordent supérieurement se prolongent pour servir de pédicule à la glande pinéale. Ce ventricule communique d'une part avec l'entonnoir, et de l'autre avec le 4* ven- tricule; mais la voûte placée sur cette es- pèce d'aqueduc n'est point surmontée par les tubercules quadrijumeaux. C'est une simple lame mince qui n'est autre chose que la valvule du cerveau prolongée en avant et qui unit les tubercules bijumeaux. Enfin, les tubercules mamillaires manquent chez les Oiseaux. Les nerfs olfactifs naissent, par des racines blanches , vers les lobes postérieurs des hémisphères, et se dirigent en avant pour se terminer par un lobule creux qui communique avec le ventricule antérieur. Les nerfs optiques naissent des tubercules bijumeaux et se joignent pres- que aussitôt en forme de croix. Les nerfs moteurs oculaires communs naissent de la moelle allongée ou des pédoncules du cer- veau, au moment où ils s'enfoncent sous les tubercules bijumeaux. Les pathétiques viennent de la valvule du cerveau. Les autres nerfs da crâne m SYS présentent rien de particulier dans leur origine. Quant à la moelle épinière, elle se prolonge jusque dans les vertèbres coccygiennes , et présente dans toute sa longueur un petit canal cylindrique. Le sillon médian de la moelle, dans la région du sacrum, s'élargit par l'écartement de ses cordons postérieurs, qui circonscrivent une petite cavité nom- mée sinus rhomboïdal , et se ra[)prochent aussitôt après. Ce sinus ne communique pas avec le canal central de la moelle, et la sub- stance blanche de chaque cordon rachidien constitue les parois de ce sinus, d'après les belles recherches de M. Natalis Guillot, Le renflement supérieur de la moelle épinière correspond aux premières verlèbres dorsales, et le postérieur aux vertèbres sa- crées. M. Lauriilard, et beaucoup d'autres anatomisles, ont constaté que ce dernier est plus considérable que l'antérieur chez tous les Oiseaux indistinctement. Du grand sympathique. — Le nerf grand sympaihique des Oiseaux a beaucoup de rapports avec celui des Mammifères, aussi ne le décrirons-nous pas avec détail. Nous dirons seulement que le ganglion semi- lunaire des Mammifères est ici moins déve- loppé, moins concentré en une seule niasse. Plusieurs ganglions épars, et plusieurs filets nerveux leur servant de communication, le constatent chez les Oiseaux. On voit ensuite la continuation du nerf grand sympathique jusque sur les dernières vertèbres de la queue; mais les ganglions terminaux ne se réunis- sent pas en un seul, comme cela se voit dans les Mammifères. DE l'axe cérébro-spinal chez les reptiles. Le cerveau des Reptiles, en général, ne présente point de circonvolution. La cavité du lobe olfactif est en communication avec le ventricule de l'hémisphère correspondant. Cet hémisphère est, comme dans les Oiseaux, pourvu d'un corps strié dont le volume varie suivant les ordres, et d'une membrane qui ferme le ventricule en haut et en dedans, et vient, par deux piliers, l'un antérieur, l'autre postérieur, embrasser le pédoncule du cerveau dans une anse par où passent les plexus choroïdes. Les couches optiques sont très petites, limitant le troisième ven- tricule. Les tubercules quadrijumeaux , 1, xui. SYS 5G5 placés au-dessus de l'aqueduc , sont arron» dis , généralement au nombre de deux , sé- parant les hémisphères d'avec le cervelet, et creusés, comme dans tous les Oiseaux, d'un ventricule qui communique avec le troisième. Le cervelet est généralement petit et quelquefois réduit à une simple lamelle transversale. Il ne recouvre pas tout le qua- trième ventricule, qui est terminé en pointe par les cordons postérieurs de la moelle. A la base du cerveau il n'y a d'autre saillie que le chiasma des nerfs optiques; le pont de varole n'existe point. La glande pinéale et la glande pituitaire existent dans tous les Reptiles. Les nerfs olfactifs proviennent de l'ex- trémité antérieure des hémisphères, comme cela s'observe chez les Oiseaux. Les nerfs optiques semblent tirer leur ori- gine du luber cinereum, mais en y regardant avec plus d'attention on voit qu'ils naissent des tubercules quadrijumeaux. Le moteur oculaire commun, le pathéti- que et l'abducteur ne présentent pas de particularités, quant à leur origine; toute- fois, sur le cerveau de la Tortue franche, le pathétique, bien que naissant de la portion supérieure du prolongement cérébral, émane de la portion motrice de la moelle. Le trijumeau paraît , dans les Tortues et le Pipa, avoir deux racines distinctes. Le moteur oculaire externe s'accole dès sod origine à la cinquième paire. Les rapports des septième et huitième pai- res ne présentent rien de particulier, compa- rés à ceux des Mammifères. Le glosso-pharyngien est plus ou moins distinct, suivant les diverses espèces. La moelle épinière des Reptiles est percée d'un canal à parois formées de substance grise. Elle présente les deux renflements an- térieur et postérieur; mais ils sont souvent peu marqués. Du grand sympathique. — Dans les Chélo- niens, les ganglions cervicaux n'ont point toujours des rapports constants avec les au- tres nerfs. Les vertèbres du cou manquant de canal vertébral, le grand sympathique est accolé au nerf pneumogastrique dans presque toute son étendue. H existe un gan- glion cervical moyen duquel partent des filets qui se rendent à l'aorte, au plexus car* iV 2f)G SYS SYS diiqueet au pTsxus cœliaqne. Entre les sep- tième et huitième cervicales, se trouve le ganglion cervical inTérieur qui n'est guère qu'un rendement allongé du nerf; viennent ensuite deux gmglions dorsaux , puis, vers le milieu du dos, un troisième et dernier ganglion qui fournil les nerfs splanchniques. Le reste du grand sympathique est formé par un ou deux conions qui envoient à la région sacrée un grand nomhre de rameaux dont les divisicms forment les plexus rénal, hypogastrique et sacré. Quelques variétés s'observent dans les autres espèces de Tor- tues, mais elles n'otTrent aucune impor- tance. Dans les Crocodiles , il y a un grand sym- pathique tout à fait régulier. Dans les Sauriens, en général, il n'existe qu'un petit nombre de ganglions. Un gan- glion cervical supérieur, un autre à la ré- gion du cœur, deux ou trois vers les der- nières vertèbres dorsales, et enOn un gan- glion pour la région sacrée. Dans les Ophidiens , le grand sympathique est d'une ténuité exirême; ses communica- tions avec les ganglions intervertébraux ont lieu au moyen de Glets nerveux très longs. Après avoir fourni le^ nerfs cardiaques , le grand sympathique s'accole à l'aorte, où il se termine insensiblement. On trouve éga- lement le grand sympathique chez les Ba- traciens; mais les deux cordons symétri- ques, assez rudimentaires, ne se réuni- raisnt pas sntre eux, d'après Weber. DE l'axe cérébro-spinal cdez les poissons. Le cerveau des Poissons offre , en géné- ral, la forme d'un double chapelet ; les par- ties renflées qui en doiuicnt l'aspect sont, en outre, tellement différentes, à beaucoup d'égards , dans les Poissons osseux et dans les Poissons cartilagineux, qu'il est indispen- sable de l'étudier séparément dans les deux groupes. A. Chez les Poissons osseux, I3 cerveau a subi dans jion développement, st dans la position relative de ses parties, des modifi- calions si (irofondes, qu'il est assez diflicils d'y poursuivre les analogies sans craindre de se méprendre. Cependant le cervelet, chez les Poissons, peut servir en quelque sorte de guide; il est placé en travers sur le haut de la nioelle, et affecte des formes bien diffé- rentes : il est plus gros, en proporlinii, que chez les animaux à sang chaud , et surpasse même souvent en volume les hémisphères cérébraux. Immédiatement audevant du cervelet, il y a une paire de lobes dont l'existence est constante; chacun d'eux con- tient ufi ventricule qui communique avec son congénère, et qui contient une saillie ana- logue au corps strié. Sous la voûie comnuine de ces lobes creux, il y a tantôtdeux, tantôt quatre tubercules qui présententunegrande analogie avec les tubercules quadrijumeaux : l'union de ces lobes est marquée par des Obres transversales , qui établissent une commissure qui a quelque analogie avec celle des coriis calleux. Au-dessous de celte commissure , on aperçoii également des tra- ces de la voûie à trois piliers. Il y a encore une autre commissure qui unit les deux lo- bes cérébraux , c'est celle qui s'étend d'un plancher à l'autre des ventricules latéraux. Entre cette languette médullaire et les tu- bercules contenus dans leur cavité, on voit l'ouverture du troisième ventricule qui con- duit, comme à l'ordinaire, à l'infundibulum et à la glande pituitaire. La disposition cavitaire des divers lo- bes du cerveau est ce qui jette le plus de doute sur la détermination de ces parties. Ainsi , plusieurs anatomistes prennent les lobes creux pour les hémisphères cérébraux, d'autres pour les tubercules bijumeaux , sans que rien soit encore bien établi dans la science. Quoi qu'il en soit de cette détermina- tion, on voit, en avant des lobes creux, les nerfs olfactifs formant des rsnflemenls di- vers et si volumineux parfois , que des ana- tomistes les ont pris pour les hémisphères du cerveau; en arrière du cervelet, il y a presque toujours des tubercules qui parais- sent donner naissance à plusieurs paires de nerfs, et qui sont quelquefois aussi considé- rables que les hémisphères du cerveau : il y a aussi quelquefois entre eux un tubercule impair qui ressemble à un second cervelet. Ces lobes postérieurs sont en rapport avee le volume du nerf pneumo-gastrique. Les nerfs olfactifs proviennent des lobes antérieurs du cerveau. Les nerfs optiques naissent derrière les précédents par des ra- cines provenant des lobes inférieurs, que Quelques anatomistes ont assimilés aux ém SYS nences mamillaires de l'homme. La moelle ^liinière des Poissons ne diffère point nota- blement d'avec celle des autres vertébrés. Lagliinile piiiéale existe dans toiites les es- pèces sous la furiiie d'un petit nianicloii de tnaiiète grise. Il 2ii est de même de la glande piliiitaire. B. CUes les Poissons cartilagineux. La paire des lobes antérieurs ou les bémisi)hères céré- braux, sont simplement creusés d'un ventri- cule communiquant avec l'aqueduc de Syi- vius,eln'outplusla structure des lobes creux des Poissons osseux. Plus en avant, et après un collet assez prononcé, il y a deux lubes presque soudés entre eux, et creusés chacun d'ut:e petite cavité qui conduit dans le lobe olfaclir correspondant. Les corps striés ne sont pas franchement dessinés dans les Poissons cartilagineux; ils sont plus ou moins larges et rubanés, sui vant les espèces. Entre eux est un sillon qui conduit dans le troisième ventricule. Les tubercules quadrijumeaux n'existent généralement pas chez les Poissons carti- lagineux, ou, s'ils existent, ils ne sont qu'au nombre de deux sous une forme demi- ovale, situés en avant du cervelet. Quant aux nerfs cérébraux, il est plus difûcile en- core que chez les Poissons osseux de bien préciser de quels faisceaux de la moelle épi- nièreils émanent, aussi n'en parlerons-nous pas ici. En résumé , et d'après l'exposé que nous venons de faire, on trouve que chez les Mammifères le cerveau renferrne le Corps calleux, la Voûle à troi!> piliers, les Cornes d'Ammon, le l'ont de Varole, les lignes al- ternativement blanches et grises du corps calleux, les tubercules quadrijumeaux sans cavités , les lobes latéraux du cervelet ; que chez les Oiseaux, les tubercules quadriju- meaux sont placés sous la base du cerveau; de plus la cloison qui ferme chaque ven- tricule est mince et rayonnante ; que chez les Reptiles , les tubercules guadrijumeauo; sont placés derrière les hémisphères , et que le cervelet est très petit; que chez les Poissons cartilagineux il y a soudure de la première paire de lobes olfactifs , absence de tuber- cules à l'intérieur des lobes creux; que chez les Poissons osseux, enfin, il n'y aurait pas de ventricules dans les hémi.spbères , si Ton assimile les lobes creux aux tubercules SYS '•■7 quadrijumeaux. Ceux-ci auraient en outn une structure très compliquée : la glande pineale serait en avant des hémisphères ; Iss tubercules quadrijumeaux se trouve- raient à l'intérieur du venlncule commun. Les trois dernières classes n'ont ni corps caU leux, ni voûte, ni pont de Varole , et de plus les tubercules quadrijumeaux offrent des 00* vités venlriculaires. Indépendamment de ces caractèras pro- pres à chaque groupe des Vertébrés, on remarque que les Oiseaux et les Reptiles ont certains caractères communs, à savoir ia petitesse de leurs couches optiques , et l'ab- sence de protubérance mamillaire a la base du cerveau. EnOn tous les animaux vertébrés ont en commun la division principale en hémi- sphères, couches optiques , tubercules qua- drijumeaux et cervelet. Les deux ventricules antérieurs sont pairs ; le 3'' et le 4' sont ira- pairs; l'aqueduc de Sylvius ainsi que l'in- (undibulum existent , et la communication est toujours ouverte entre tous les ventri- cules. On trouve également., chez tous les Vertébrés , les corps striés , les commissures antérieureet postérieure, les glandes pinéale et piiuitaire, et le cervelet. Au point de vu6 (iii développement des diverses parties du Mveau, il semblerait y avoir certains rap- ports entre les facultés des animaux et les proportions de leurs parties communes. Ainsi la perfection de leur intelligence pa- raît d'autant plus grande, d'après le célèbre Cuvier, que l'épanouissement du corps strié en hémisphère est plus considérable. Aussi .l'Homme, qui a les deux hémisphères plus épais, plus étendus et plus reployés que les autres espèces, est-il le premier dans l'é- chelle des êtres. A mesure qu'on s'éloigne de rilomme, les hémisphères deviennent plus minces et plus lisses; les parties qui com- posent le cerveau se recouvrent moins le§ unes les autres, et semblent s'étaler de plus en plus en longueur. En même temps que ce» changements s'effectuent, on voit également que rintelligencediminued'cspècea espèce; il paraît même que certaines parties pren- nent dans toutes les classes un développe- ment relatif à certaines qualités des ani- maux. Or , à ce point de vue , l'étude com- parative des diverses parties du cerveau, dans la série animale, est bieo digue da 268 SYS fixer l'attention de» anatomistes et des phy- siologistes; car on peut espérer, en suivant ces recherches , d'acquérir quelques notions sur les usages particuliers à chacune des parties du cerveau. Du grand sympathique chez les Poissons. — Il est réduit, dans cette dernière division des Vertébrés, a un simple filet nerveux qui se trouve situé sur les côles de la colonne vertébrale. Les anastomoses que le grand sympathique envoie aux nerfs vertébraux sont d'une ténuité extrême , ainsi que les branches qui se distribuent sur le péritoine et les artères. Le grand sympathique peut être suivi dans la tête des Poissons jusqu'à la cinquième paire, excepté chez les Lam- proies, où l'on n'a pas encore décrit le grand sympathique. Ainsi , comme on le voit , le système nerveux de la vie organique suit la dégradation que les divers groupes des Ver- tébrés subissent eux-mêmes en passant des Mammifères aux Poissons. DU SYSTÈME NERVETIX DES INVERTÉBRÉS. Le cerveau des Mollusques céphalopodes , celui, surtout, des Poulpes , des Seiches et des Calmars, parait se rapprocher, à quel- ques égards, de celui des animaux verté- brés. Le cerveau du Poulpe se compose d'une masse antérieure, aplatie, de forme car- rée , d'une couleur blanchâtre , et d'une masse globulaire de couleur grisâtre. Le collier médullaire sort des parties latérales de ces deux portions : c'est une masse apla- tie , dont la partie antérieure produit quatre gros nerfs , qui , avec les quatre pareils de l'autre côté, vont se rendre en devant dans' es huit pieds. Indépendamment de ces huit branches, les prolongements de la moelle al- longée fournissent un collier dit œsophagien, d'où parlent des nerfs qui donnent lieu au ganglion étoile. De chaque côté de l'origine du collier, au point où il sort du cervelet , naît le nerf optique. Après cela, la partie antérieure du cerveau donne trois paires de ïierfs ; les deux plus internes se partagent en plusieurs filets, qui s'irradient dans les téguments de la bouche et du pied. L'ex- terne contourne l'œsophage , va former à la base de la masse buccale un ganglion bi- lobé , et complète ainsi , en avant du grand collier œsophagien, un dernier collier anté- rieur qu'on retrouve dans un grand nombre SYS de Mollusques. La partie inférieure du col- lier donne aussi naissance aux nerfs acous- tiques et à une espèce de plexus , d'où par- tent les nerfs qui se rendent aux organes de la circulation et à ceux de la respiration. Dans les l'iéropodes et les Gastéropodes , il n'y a plus de collier antérieur complet , mais seulement un demi-collier, ou plutôt un ganglion sous- œsophagien simple ou double, uni au cerveau par deux filets. Quant au système nerveux central , il est formé par trois ordres de ganglions qui com- plètent, au moyen des cordons qui les réu- nissent , une espèce de double croissant au- tour de l'œsophage, sur lequel un savant anaiomiste , M. Souleyet , a plus particuliè- rement porté l'attention. ' Les ganglions supérieurs constituent , chez les Ptéropodes, le cerveau proprement dit; ils fournissent les nerfs des tentacules, ceux des yeux et ceux de la bouche. Deux des ganglions inférieurs fournissent les nerf» aux organes de la locomotion et de la sen- sibilité générale. Enfin , la seconde paire inférieure envoie des nerfs aux branchies. Dans les Gastéropodes, le cerveau se trouve placé sur l'œsophage , derrière une masse ovale de muscles, qui enveloppe, comme chez l'Escargot, par exemple, la bouche et le pharynx. Tous les nerfs qui partent de la masse souvent bilobée du cerveau vont à la bouche , à la peau voisine de la bouche , au tentacule supérieur, au tentacule optique , à l'appareil sexuel. Du ganglion sous-œsophagien , qui est presque égal en volume au cerveau, partent les nerfs de la tête, ceux du pied , un petit nerf qui va se distribuer aux environs de l'orifice de la respiration, un autre à l'en- veloppe générale , etc. Dans les Acéphales testacés, le cerveau est formé sur un plan beaucoup plus uniforme que celui des Gastéropodes. Chez tous , de- puis l'Huître jusqu'à la Pholade et au Taret, il ne présente aucune différence essentielle. On n'y retrouve plus le demi-collier anté- rieur ou sous-buccal, et les deux paires de ganglions. Deux ganglions écartés, situés de chaque côté de la bouche et réunis par un cordon, composent le cerveau. Celui-ci four- nit deux branches en avant qui se portent dans le manteau , et d'autres branches qui vont aux lèvres, au cpJlier, etc. SYS Dan» Iss Acéphales sans coquilles , on trouve un ganglion oblong placé entre la production qui donne entrée aux branchies, et celle où répond l'anus. Parmi les bran- ches qu'il donne, on en dislingue deux qui remontent vers l'œsophage, et l'entourent d'un anneau qui représente l'anneau céré- bral ou œsophagien. De ce qui précède, il résulte que le sys- tème nerveux des Mollusques consiste en un cerveau placé sur l'œsophage, ou en un nombre variable de ganglions tantôt très rapprochés du cerveau , tantôt séparés par des commissures qui forment un , deux ou même trois colliers autour de l'œsophage; que les nerfs qui émanent de ses ganglions se renflent souvent en d'autres ganglions avant de donner des fllets aux dilTérentes parties du corps ; enfin qu'il n'y a aucune partie qui puisse être comparée à la moelle épiniere proprement dit. Système nerveux des Ai-liculés. — Les An- nélides présentent un système nerveux très simple, et disposé à peu près comme celui des Crustacés et des Insectes ; il règne le long de la ligne médiane ventrale, et con- siste en une chaîne de ganglions plus ou moins, séparés en double série, dont le nom- bre égale celui des anneaux du corps , et en un ganglion sus-œsophagien ou cérébral, lié à la chaîne ou aux chaînes intestinales par deux cordons latéraux. Les Crustacés ont un système nerveux semblable à celui des Insectes ; le cerveau est ordinairement rassemblé en un seul ganglion. Les A7-achnides ont un cerveau sus-œso- phagien et une double chaîne ganglionnaire ventrale, réunis par des cordons qui en- tourent l'œsophage. ^ Les larves d'Insectes et les Insectes par- fflits offrent des particularités assez remar- quables ; et d'abord, nous dirons qu'à l'é- gard de la métamorphose des Insectes , il s'opère un travail qui tend à éloigner, dans le sens de la longueur, les ganglions ner- veux qui étaient rapprochés dans la larve , ou à rapprocher et même à confondre ceux qui étaient éloignés. De sorte qu'on ne les irouve pas toujours en même nombre dans /es deux états. Outre ce mouvement longi- tudinal de concentration ou d'écartement , il en existe un autre transversal , qui rao - SYS 269 proche sur la ligne médiane les éléments de la double chaîne sous-intestinals; leur rap- prochement est plus ou moins complet, et quelquefois il devient tel qu'il ne reste plus qu'un sillon longitudinal pour témoigner de leur division première (Cuvier). Mais ce qu'il y a de plus remarquable chez les In- sectes, c'est le système tout particulier de nerfs destinés aux organes de la vie orga- nique ou végétative. Cet ensemble de nerfs a reçu les noms divers de système sympa- thique, d'appareil des nerfs stomato-gaslri- qucs , norfs du pharynx, nerfs intesti- naux , etc. Là ne se bornent pas les dilTé- rences que présente l'appareil nerveux ou les appareils nerveux des Insectes , compa- rativement à celui des Mollusques et à celui des Articulés en général. En effet, on re- trouve chez les Insectes des nerfs sensitifs et des nerfs moteurs, comme chez les Mammi- fères et les autres Vertébrés. Ainsi le grand sympathique, qui, chez les Vertébrés, subit, en passant de l'Homme aux Poissons, une véritable dégradation, et qui Gnit même par disparaître entièrement chez les Mollusques, les Annélides, etc., re- paraît tout à coup chez les Insectes , et cela avec un grand développement. Du, système nerveux chez les animaux rayonnes. — Dans ce dernier embranche- ment du règne animal, le système nerveux «îst réduit à une extrême simplicité : c'est tantôt un cordon annulaire d'où partent quelques filets rayonnants, tantôt un simple cordon longitudinal plus ou moins^renflé de distance en distance, ou fusiforme. Dans les Échinodermes , il y a un filet nerveux très fin qui entoure la bouche , et présente cinq petits renflements gaaglion- naires, d'où partent un rameau pour chaque bras, des filaments pour les pieds , et deux filets pour l'estomac. Dans les Oursins , le cordon nerveux en- toure l'origine de l'œsophage et représente un pentagone. Les branches qui en partent accompagnent les principaux vaisseaux. Même chose à peu près s'observe chez les Holothuries. Dans les Vers intestinaux , on ne trouve qu'un filet nerveux sur la région antérieure du corps, composé de deux cordons qui se sé- parent en avant pour embrasser l'œsophage, et. dIus loin, pour embrasser l'orifice génital. 270 SYS Dans les Acalèphes , le système nerveux reprend sa forme radiée. Il y a quelquefois un ganglion unique d'où partent les prin- cipaux nerfs, ou bien une espèce de double collier autour de la bouche. De celle espèce de cercle, présentant plusieurs renflements, parlent des ramifications qui se distribuent aux difl'érenies parties du corps. Dans les Polypes, ei.fin, il y a sous l'en- veloppe musculaire, entre la cavité iniesii- nale et la base par laquelle ces animaux se fixent, un anneau qui olTre cinq petits gan- glions, desquels parlent des filaments ner- veux destinés aux divers organes. Quant aux animaux microscopiques, surtout ceux qui, par leur substance uniforme et géla- tineuse, semblent se rapprocher de la na- ture des Hydres , il est douteux qu'on y rencontre des filets nerveux bien distincts ; chez eux la substance nerveuse serait plutôl à l'état de dilïusion dans tout le corps géla- tiniforme de l'animal , ainsi que Garus le pense, pour tous les êtres mous et homo- gènes en apparence. La confirmation de ce fait établirait une analogie de plus entre les animaux en voie de formation , et avant qu'ils aient subi des métamorphoses no- tables. PHTSIOLOGIE DD SYSTÈME NERVEUX. Le rôle du Système nerveux, dans l'éco- nomie animale, s'étend à la presque totalité des phénomènes de la vie. L'homme doit le sentiment de son être, de son existence, à la spécialité d'organisation du système nerveux; car c'est au sein de ce système qu'a lieu l'action moléculaire qui engendre la sensation , et que se passent les phéno- mènes de conscience. Au sein de ce système se forment également les modifications ma- térielles internes et innombrables qui cor- respondent aux diverses manifestations de la pensée, ou aux exercices qualifiés d'intel- lectuels , qui correspondent à la manifesta- tion des penchants, des aptitudes, des facul- tés affectives; de sorte que les facultés de l'esprit et de lame, ne sont que la repré- sentation fonctionnelle, que le rellet des associations moléculaires qui se succèdent dans un temps donné dans la profondeur des centres nerveux. Enfin, la contraclililé prend encore naissance dans les appareils nerveux qui tiennent sous leur dépendance SYS le sommeil, la veille, les phénomènes respi- ratoires envisa^és sous le rapport des actei musculaires ou des actes chimiques, les phé- nomènes de la circulation envisagés dans le cœur, les artères, les veines, et jusque dans les vaisseaux capillaires. La calorification , l'absorption , la sécrétion glandulaire, la transpiration , l'exhalation pulmonaire et cutanée, la faculté de décomposer l'aliment pour le convertir en chyme et en chyle , la nutrition, les phénomènes de la reproduc- tion, dépendent des agens de l'innervation ou se ressentent de leur influence. D'après cela, on peut conclure que les aptitudes fonctionnelles doivent varier dans les dilTé- rentes portions du système nerveux ; qu'ainsi le siège des facultés intellectuelles et af- fectives, parexemple, est limité à la portion encéphalique, que le point de départde l'in- citation qui suscite les mouvements volon- taires n'est point le même que le point de départ de l'incitation involontaire; quêtons les points du système nerveux ne sont pas sensibles ; qu'il en est qui ne répondent pas aux irritations directes; qu'un nerf apte à transmettre l'impression des corps lumineux n'est point impressionné par les vibrations du son, etc. ; que les impressions viscérales enfin ne sont point transtnises de la même manière, à travers les nerfs ganglionnaires , que les impressions cutanées le sont à tra- vers les filets sensilifs des nerfs cérébro-ra- chidiens. A cet égard , quelques physiolo- gistes se sont crus fondés a admettre deux systèmes nerveux distincts, celui de la vie animale et celui de la vie organique; mais il est évident qu'il n'y a point de sépara- tion absolue entre le système nerveux céré- bro-spinal et le système ganglionnaire du grand sympathique. En ellet, lorsqu'une impression morale subite accélère ou ralen- tit les battements du cœur, par exemple, on ne peut méconnaître la dépendance mo- meniatiée qui lie alors les deux ordres de nerfs; seulement cette dépendance est sou- vent très limitée, et en cela on ne saurait trop admirer la prévoyance de la nature. Le cerveau, qu'on le considère comme UD organe unique ou comme une réunion d'or- ganes, occupe un rang très important dans le système nerveux, puisque les hémisphères cérébraux sont le siège des facultés intellec- tuelles, des qualités affectives, le point de SYS départderexritation mnspulaire volontaire, le réservoir de tmiies les i(r|)ressicn$. et le lien cnmtimn d'une niiillilude d'autres phé- nomènes nerveux. Mais chaque facullé de l'iniellect. chaque niititude, chaque pen- chant, rexeraraison, les sécantes parallèles à deux d'en- tre eux suffiraient pour déterminer la posi- SYS L>7<) tlon du plan directeur et, par conséquent, les deux angles cherchés A et E. Mais si, comme c'est le cas ordinaire, les petits arcs observé» ne satisfjiit que d'une manière approxima- tive à la coiuiilion du parallélisme avec un même grand cercle de comparaison, deux de ces petits arcs ne conduiront pas exactement au même plan directeur que deux autres, e( on pourra déterminer autant de positions du plan directeur qu'il y aura de manièref possibles de combiner deux à deux les petit» arcs observés; c'est-à-dire que, si ces petit! arcs observés sont au nombre de m, on aura m.m — 1 . ,.„, . j , ,. positions différentes du plan di- m.m — 1 recteur, et par conséquent — • valeurs de l'angle A, formé par la tangente directrice avec le méridien du centre de réduction, et ')ll 711/ ^"^ 1 — ^ valeurs de l'angle équatorial E. Les valeurs de A et de E , qui devront être employées, s'obtiendront par une moyenne. On pourra cependantsimplifier les calculs, sans en changer le résultat d'une manière considérable, en prenant d'abord la moyenne des- — valeurs de l'angle A formé par z la tangente directrice avec le méridien du centre de réduction , ce qui déterminera la position du grand cercle perpendiculaire à la tangente directrice; puis projeter les m sécantes sur ce dernier plan et prendre la moyenne de leurs m positions, ce qui don- nera la valeur de l'angle équatorial E. Mais le calcul, exécuté même de cette manière, serait encore d'une excessive lon- gueur , et on n'aurait que bien rarement des observations de direction assez précisel pour justifier une aussi longue élaboration. Il importe donc de simplifier ce travail au- tant qu'il soit possible de le faire, sans com- promettre l'exactitude du résultat. Or, une propriété très générale des Sys- tèmes des petits arcs observés fournit un moyen de simplification très satisfaisant. Généralement, tous les petits arcs observés sont compris dans une zone de peu de lar- geur, divisée en deux parties égales par un grand cercle qui est le grand cercle de com- paraison ou l'équateur du système. Si donc on prend pour centre de réduction un point compris dans la zone occupée par 280 SYS les points d'observation , et aussi central que possible par rapport à l'ensemble de ces points, ledit sommet ne pourra être très éloigné de la position encore inconnue du grand cercle de comparaison , ëquateur du système, et l'angle éqnatorial devra être très petit. On pourra par conséquent, sans commettre une très grande erreur, procé- der d'abord pour obtenir au moins une première détermination approximative de l'angle A formé par la tangente directrice avec le méridien astronomique du centre de réduction, comme si langle équatorial E devait être nul , c'est-à-dire comme si le centre de réduction était placé sur le grand cercle de comparaison. S'il en était réellement ainsi , et si les petits arcs observés satisfaisaient rigoureu- sement à la condition du parallélisme, l'une quelconque des sécantes déterminerait tout le Système, et les arcs de grands cercles, sous-tendus par les diverses sécantes , se- raient des parties d'un même grand cercle qui serait le grand cercle de comparaison. L'angle formé par ce grand cercle avec le méridien astronomique du centre de réduc- tion serait identique avec celui que forme là tangenledirectrice a\ec ce même méridien. Si les petits arcs observés ne satisfont pas rigoureusement à la condition d'être paral- lèles à un même grand cercle de comparai- son , chacun d'eux donnera une valeur dif- férente de l'angle formé par la tangente directrice avec le méridien astronomique; et si les points d'observation sont en nombre m, on aura à prendre la moyenne de ces m valeurs. Cette première moyenne déterminera l'orientation de la tangente directrice, orien- tation qui est le plus essentiel des deux élé- ments cherchés. Après l'avoir obtenue, il restera à déter- miner Y angle équatorial E formé par lep(an directeur avec le rayon delà sphère passant par le centre de réduction, en projetant les m sécantes sur le plan du grand cercle per- pendiculaire à la tangente directrice. La projection de chaque sécante se dé- termine par la résolution d'un triangle sphérique rectangle, dont l'arc sous-tendu par cette même sécante forme l'hypolhé- nuse , et dont l'un des angles aigus est l'angle formé par cet arc et par le grand SYS cercle perpendiculaire à la tangente direc- trice. Dans ce triangle rectangle on déter- minera les deux côtés de l'angle droit qui seront: <1> , l'arc mené perpendiculairement de l'extrémité de la sécante sur le grand cer- cle perpendiculaire à la tangente directrice; et a , l'arc de ce grand cercle, compris entre le pied de la perpendiculaire et le sommet du faisceau des sécantes. La valeur corres- pondante de l'angle équatorial E fera don- née par la formule : lang E sm. a cos. 4. 1 — cos. a COS. <{» Si l'on a pris l'un des points d'observation pour le centre de réduction, on aura pour ce point a = 0 ij* = 0 et la formule se réduira à tang E = j. La valeur correspondante de E sera donc indéterminée, et on devra pren- dre simplement la moyenne des valeurs cor- respondantes aux m — 1 autres points, il est naturel qu'il en soit ainsi, car le point qu'on a choisi pour le sommet du faisceau des sécantes ne peut donner lui-même de sécante, ainsi il ne fournit pas d'élément direct pour la détermination de l'angle E. il n'itiflue sur la valeur de cet angle que par l'effet de la supposition qu'on a faite volontairement, que le grand cercle de com- paraison passe par le point adopté comme centre de réduction ; cette supposition se trouve introduite dans les calculs relatifs a tous les autres points. Dans le cas où il n'y aurait qu'un seul point d'observation et où ce point aurait été pris pour centre de réduction , l'an- gle E resterait complètement indéterminé, et il est clair en effet que , dans ce cas , le plan directeur doit rester indéterminé. Ce- pendant si , dans le cas où il n'y a qu'un seul point d'observation, on prenait un au- tre point pour centre de réduction, le cal- cul s'effectuerait sans difficulté; mais alors il y aurait une sécante, l'angle formé par le grand cercle perpendiculaire à la tangente directrice et par l'arc du grand cercle sous- tendu par la sécante serait droit; l'angle a serait généralement nul , et l'angle ^ ne le serait pas : donc tang E serait 0, et l'angle E serait lui-même égal à 0; cela signifierait que le plan directeur passerait par le centre de la sphère, résultat qui ne fait que repro> duire la supposition introduite arbitraire- SYS ment, que le point pris pour centre'de ré- duction est situé sur le grand cercle de com- paraison, équateur du Système. Dans le cas seulement où la sécante sous-tendrait un arc de 90 ", l'arc i^ serait lui-même de 90", mais alors l'arc a. serait indéterminé et par suite la valeur de (ang E serait elle-même indé- terminée. Tous ces résultats sont conformes à la nature des choses, et sont autant de confirmations de l'exactitude de la marche que j'ai indiquée. Toutes les sécantes étant projetées sur un plan qui passe par le centre de réduction, sommet du faisceau, on tire dans ce plan, par le même sommet, une ligne dirigée de manière que la somme des angles formés au-dessus d'elle par les projections d'une partie des sécantes soit égal à la somme des angles formés au-dessous par les projections des autres sécantes. Cette ligne est la trace «lu plan directeur, c'est-à-dire du plan du petit cercle qui flxe sur la sphère la position (le tout le Système auquel les petits arcs observés appartiennent approximativement. Cette dernière ligne, qui passe au centre de réduction , forme , avec le rayon de la sphère qui part du même point, un angle E qui détermine la distance du petit cercle obtenu à l'équateur du Système. Cet angle, qui représente la latitude du petit cercle par rapport à cet équateur, a pour valeur la moyenne des m ou m — 1 valeurs de l'angle E; si l'on trouve que cette valeur est nulle, ou pour mieux dire, que la somme (les valeurs de l'angle E, qui tombent au- dessus du centre de la sphère, est égale à celle des valeurs du même angle qui tom- bent au-dessous, on en conclura que le point pris pour centre de réduction avait été choisi de la manière la plus heureuse, c'est- à-dire qu'il se trouvait réellement sur le grand cercle de comparaison ; mais généra- lement il n'en sera pas tout à fait ainsi, et la position moyenne de toutes les sécantes projetées passera au-dessus et au-dessous du centre de la sphère, et donnera une valeur approximative de Vangle équatorial E, de Jaquelle on déduira, d'une manière approxi- mative aussi , la position du grand cercle de comparaison. Si cet angle est petit, ce qui arrivera le plus souvent, on pourra considérer l'opéra- liou comme terminée; mais si cet angle T, xui. SïS 281 était un peu grand , on pourrait regarder seulement comme provisoire la position ob- tenue pour le grand cercle de comparaison, et recommencer toute l'opération en prenant pour centre de réduction un point situé sut ce grand cercle provisoire. On arriverait ainsi par des approximations successives qu'on peut porter aussi loin qu'on le voudrb, aux valeurs des deux angles cherchés. De ces deux angles, ainsi que je l'ai déjà dit, le plus important à connaître et le plus facile à déterminer approximativement est l'angle A que forme la tangente directrice avec le méridien du centre de réduction. L'angle équatorial E est généralement très petit. Il a besoin, par conséquent, d'être déterminé avec précision; et il arrive bien souvent que les observations qui fixent les directions des petits arcs observés en diffé- rents points de la surface de la terre, ne sont pasassez précises pourque cette dernière détermination présente quelques chances d'exactitude. Comme les calculs numériques qu'elle exige sont fort longs, on fera bien de ne les entreprendre qu'autant que les observations de direction qu'on aura réunies paraîtront assez exactes pour mériter d'être soumises à une élaboration aussi ardue. Il ne faut pas perdre de vue que les angles a et ^, qui déterminent la valeur de l'angle équatorial E , dépendent eux-mêmes des difféiences entre la valeur moyenne de l'an- gle A et les valeurs particulières dont celte valeur moyenne est déduite. On concevra, d'après cela, que Vangle équatorial E devant généralement être assez petit, il ne pourrait être déterminé d'une manière véritablement satisfaisante qu'autant que les observations de direction seraient plus exactes et plus nombreuses qu'elles ne le sont ordinaire- ment. Au reste, renoncer à déterminer cet eogle, c'est tout simplement se bornera admettre que le grand cercle de comparaison doit passer assez près du centre de réduction pour que la distance à laquelle il en passe et le sens dans lequel cette distance doit être comptée importent peu à connaître; or, cette supposition est souvent indiquée par l'ensemble des observations, même de celles qui ne peuvent entrer dans le calcul, d'une manière assez évidente pour qu'on ne puisse songer à s'en départir que par suite (Je 18* 2s: SYS calculs basés sur de* (oimées rigoureuses. On s'en lient alors à la première des deuï opérations que j'ai indiquées, et on consi- dère la tangente d(»ec triangles complètement : on n*a pas besoin de connaître la longueur de leur base; il suffit de calculer les angles qu'elle form avec les deux méridiens auxquels elle abou lit, ou même seulement la somme de ces ais- gles, pour en déduire la différence des angles alternes inlei-nes qu'elle forme avec ces méri- diens , différence qui entre seule dans If suite du calcul. Or , pour connaître cette différence avec une approximation suffisante, il n'est pas non plus nécessaire d'effectuer les calculs relatifs à tous les triangles sphériques indi- qués. Ces calculs exigeraient beaucoup de temps; mais on peut les abréger singulière- ment, sans trop en diminuer la rigueur, au moyen du tableau suivant, que j'ai formé des résultats obtetuis par la résolution de trente-neuf triangles, ayant tous pour som- met le pôle boréal de la terre , et pour leurs deux autres angles, différents points de l'Eu- rope et de l'Afrique, pris à diverses lati- tudes , depuis la Laponie jusqu'à l'île de TénériHe. Ayant eu l'idée de ranger les ré- sultats suivant l'ordre des latitudes moyen- nes des deux sommets méridionaux de cha- que triangle, j'ai vu que les irrégularités de leur marche n'étaient pas assez grandes poui empêcher de faire entre eux des interpola- tions approximatives d'une exactitude suffi- sante pour la pratique dans le plus grand nombre des cas. J'ai pensé dès lors que leur publication pourrait avoir son utilité, et j'ai cru devoir les insérer dans cet article Tableau présentant, pour différents points de l'Europe et deV Afrique, la différence des angles alternes-internes formés par leur ligne de jonction avec leurs méridiens respectifs. Laponip. , , . Keswick. . . . Lapouie. . . . Prague .... Vib.Mg Sluckhûlm. . . Ge(le Golheborg. . . Sodeikoping. . Kongelf. . . . Viborg Keswick. . . . Chri-tiania. . . keswi. k. . . . Siockholna. . . Keswick. . . . Laponie. . . . Muulagae Noire LATITUDES. 70o00' 00"N, 54 55 00 70 00 00 50 5 i:) 60 42 40 59 20 54 GO 59 45 57 44 4 5H 28 50 57 51 43 60 4-2 40 54 55 00 50 55 20 54 07 00 59 20 34 54 33 00 70 00 00 43 2S00 62ol7'30" 60 2 25o-0'00"E. \ 5 9 15 O. I 25 50 UO E. I 12 5 00 K. » 26 25 30 E ) 15 45 19 E. l 14 48 13 E. ) 9 57 50 E. \ 14 00 00 E. 1 9 58 43 E. ! 26 25 50 E. 5 9 15 O. «^«JO^J 57 16 10 'l *l II l [. 66 57 47 23 50 00 E. i 57 59 1 1 54 10 7 57 58 21 0 20 00 O. J 56 42 50 EKENCB des lituJes. 28o39' 1 3" 1 1 25 00 10 42 31 5 10 45 4 21 15 31 35 ô 13 37 43 20 52 32 23 50 00 alt.-i 25o42' 10 15 9 17 4 27 3 42 26 54 11 28 17 34 20 31 Rapports entre les Uiff. des Ion; ptdesang. ait. m : 0,89715 : 0,89489 : 0,86690 ; 0,85932 : 0.84970 : 0,83206 : 0,84186 : 0,84181 : 0,86< 84 28a SYS SYS ( Gr.nnipians.. . , j KesAvick ( Golheborg. . . . ) Chiirch-Siielloi). t Viborg > Brest \ Churcb Slretloii. j Slockholin. . . . i Brest IGiampians . . . P'ag"<- ( Keswick \ Brockeii I Grampians . . . \ S;iii.t-Mi.lo . . , j Keswick ( Prague (Keswick I Minger-Loch. . . j Keswick ) Budweis j Churdi-.Slrellon. I Biidweis l P'-«g"e ) Bayreulh ( Bayreulh ( Bioger-Loch. . . j Prague i Saint-Malo. . . . ! Prague Morlaix ( Binger-Loch. . . \ Saint-Malo . . . ( Sainl-RIalo . . . ( Brest ! Keswick Ajaccio ( Church-Sti (Uun. ( Saint-Tropez . . \ P'-"g"e I Monlagne Noire. ) l'iague \ Saint-Tropez . . < Prague I Ajaccio . . . . . f Pr"g"« ( Conslaiitinople, . ( lirest \ Pic des Açores, . j Montngne Noire. ( .Saint-Tropez.. . ( Brest I Messine. . . , ( Brest ( Cap Colonne . ^ Messine. . , , ( Alg<"- » Pic des Açores. \ Pic de Tenériffe LATITUDES. 56o25'00"N 34 35 00 S7 44 4 f;-2 35 00 60 42 40 48 23 14 Îi6 2S 00 5-2 35 00 59 20 34 48 23 14 r;6 25 on 50 s 19 54 35 00 51 48 29 56 25 00 48 39 ô S4 33 00 50 5 19 fi4 35 00 49 35 00 54 35 00 49 -"8 00 52 ^5 00 49 -"8 00 50 5 19 49 56 41 49 56 41 49 55 00 50 5 19 48 3!» 3 50 5 19 48 30 00 49 55 00 48 59 5 48 39 3 48 23 14- 54 35 00 41 55 1 52 35 00 43 16 27 50 5 19 43 25 00 50 5 19 43 16 27 50 5 19 41 55 1 50 5 19 41 i 27 48 23 14 38 26 12 43 25 00 16 27 4 os 1 1 3 I 48 23 14 37 .39 12 38 H 3 36 47 20 55 27 12 28 16 21 48 LONGITDDES. 6o37' 00"O. 5 9 00 O. 9 37 20 E. 5 10 20 0. 26 25 50 E. 6 49 35 O. 6 37 00 O. 5 10 20 O. 15 i3 19 E. 6 49 35 O. 6 37 00 0. 12 5 00 E. 5 9 13 O. 8 16 iO E. 6 37 00 O 4 21 26 O. 5 9 13 O. 12 5 00 E. S 9 13 O. 5 30 00 E. 3 9 13 O. 13 26 54 E. 5 10 20 O. 13 26 54 E. 12 5 00 E. 9 15 29 E. 9 15 29 E. 5 ûO 00 E. 12 3 00 E. 4 21 26 O. 12 5 00 E. 6 10 00 O. 5 30 00 E. 4 21 i6 O. 4 21 126 O. 6 49 35 O. 5 9 13 0. 6 23 49 E. 5 10 20 O. 4 1S 29 E. 12 5 (10 E. 0 20 00 O. 12 3 00 E. 4 18 29 E. 12 5 00 E. 6 23 49 E. 12 5 00 E. 26 33 00 E. 6 49 35 O. 30 48 30 O. 0 20 00 O. 4 18 29 E. 6 49 35 O. 13 14 30 E. 6 49 35 0. 21 41 19 E. 13 14 30 E. 0 44 10 E. 30 48 36 O. 18 58 59 O. 53» 30' 00" 55 9 32 54 32 57 54 30 00 55 51 54 53 13 9 » 53 H 44 î 52 32 1 -J 52 20 9 I 52 15 00 52 6 30 51 6 30 50 1 00 49 53 30 'ï 49 22 11 49 17 39 i 49 17 * ^ 48 51 S 3 48 15 00 » 47 53 43 1 46^45 9 » 46 40 33 46 00 10 45 33 23 43 24 43 43 20 43 ^ 43 17 8 \ 43 1 13 37 29 11 \ 53 21 16 { 1»28'00" 14 47 40 53 15 25 1 26 40 22 33 4 18 42 00 13 25 33 2 16 54 17 14 13 10 39 13 18 36 17 18 37 14 2 50 31 5 43 29 16 20 26 18 15 00 9 SI 26 2 28 9 11 33 2 9 28 49 12 23 00 7 46 31 3 41 11 14 50 00 4 38 29 20 4 5 28 30 54 12 30 20 H 49 37 alt.-int. loi 2' 32" 12 10 40 27 29 52 1 10 36 18 21 32 15 3 20 10 46 10 1 48 40 13 41 42 8 26 24 14 44 40 14 32 54 2 10 54 2 52 55 12 28 24 13 33 10 7 28 46 1 51 00 8 44 22 7 3 50 9 4 36 5 39 00 4 7 40 10 59 8 16 31 49 3 11 28 13 53 26 19 44 42 7 57 48 6 32 40 Rapports entre es.l.ff. des Ions, td.sang.alt.iut. 0,82424 0,82701 0,82701 : 0,81402 . 0,81410 : 0,80510 0,80214 : 0,79370 : 0,79613 : 0.19219 : 0,79231 : 0,78130 : 0,76767 : 0,76339 : 0,75811 : 0,76088 : 0,75878 : 0,74924 : 0,73665 : 0,74511 : 0,73101 : 0,72766 : 0,72590 : 0,71798 : 0,70313 : 0,69830 : 0,69217 : 0,69244 : 0,61013 : 0,55535 Les trois premières colonnes de ce ta- bleau, vers la gauche , indiquent deux p.ir deux les points de l'Europe qui ont formé , avec le pôle boréal , les trois sommets de chaque triangle, ainsi que leurs latitudes et leurs longitudes. Les deux colonnes sui- vantes indiquent la moyenne des latitudes, et la différence des longitudes des deux sommets de chaque triangle adjacents à .sa base. La sixième colonne indique la dillr-- rence des angles alternes internes formes par l'arc de grand cercle qui joint les deux sommets méridionaux de chaque triangle avec les méridiens de ces deux points , qui SYS forriieiil les deux autres côtés du triangle. Cette différence est le moyen de comparai- son des orientations observées aux deux sommets méridionaux. Enfin, la septième et dernière colonne du tableau indique le rapport qui existe, dans chaque triangle, entre l'angle au pôle, qui n'est autre que la différence des longitudes des deux sommets méridionaux, et la diffé- rence des angles allernes internes formés par l'arc de grand cercle qui joint ces deux sommets avec leurs méridiens respectifs. En examinant attentivement le tableau , on verra que ce rapport décroît avec une certaine régularité à mesure que la latitude moyenne des deux sommets méridionaux du triangle diminue, c'est-à-dire à mesure que ce triangle s'allonge vers l'équatcur et ap- proche de devenir un demi-fuseau. 11 est aisé de concevoir qu'en effet le rapport dont il s'agit doit suivre cette marche décrois- sante. Si le triangle était infiniment petit, et que les deux sommets méridionaux fus- sent à une distance infiniment petite du pôle, le rapport serait celui d'égalité, 1 à I . Si le triangle était équivalent à un demi- fuseau, ce qui suppose que l'un des som- mets méridionaux du triangle est aussi éloi- gné de l'équatcur vers le S. que l'autre vers le N., le rapport serait celui de 1 à 0. Si le triangle était isoscèle, ce qui suppose que les deux sommets méridionaux sont à la même latitude, le rapport s'obtiendrait par la résolution de l'un des deux triangles rec- tangles dont le triangle isoscèle se compose- rait , et le rapport des tangentes des deux angles serait égal à celui de l'unité au sinus de la latitude. Enfin , dans le cas ordinaire où les deux sommets méridionaux du trian- gle ont des latitudes inégales , le second rapport a la valeur qu'il aurait s'ils étaient ramenés l'un et l'autre à leur latitude moyenne augmentée d'une petite quantité. En effet, la différence entre la différence des longitudes des deuxsommets méridionaux du triangle, et celle des angles allernes internes formés par l'arc qui les joint avec leurs mé- ridiens respectifs, est égale à l'excès sphé- riquedes trois angles du triangle lui-même, et la somme des deux côtés de ce triangle qui aboutissent au pôle étant constante, Vexcès sphériqne de ses trois angles, qui est proportionnel a sa surface, est d'autant plus bVS 28fî grand que (es deux côtés approchent plus de l'égalité. Quand le milieu de la base se trouve sur l'équatcur , l'excès sphérique esl égal à l'angle au pôle , c'est-à-dire à la dif- férence de longitude des deux côtés méri- dionaux; d'où il résulte que la différence des angles alternes internes formés par la base avec les deux méridiens est nulle, et que le rapport est, comme nous venons de le dire, celui de 1 à 0. Il en serait de même si , la base étant oblique , elle avait sou point milieu sur l'équateur. J'ai été étonné , au premier abord, de la petitesse des irrégularités que présente dans sa marche le rapport qui nous occupe; car il me paraissait naturel de croire que , pour des points placés d'une manière aussi dispa- rate que ceux qui entrent dans le tableau , le rapport de la septième colonne aurait va- rié d'une manière plus irrégulière. D'un autre côté, si l'on remarque que la marche décroissante de ce rapport n'est pas complè- tement régulière et présente même des ano- malies , on pourra s'étonner que j'aie con- signé ici cette série irrégulière. J'aurais pu en obtenir une parfaitement régulière en considérant une suite de triangles isoscèles, qui tous auraient eu le même angle au som- met, et dont chacun aurait eu ses deux sommets méridionaux à la même latitude. Chacun d'eux se serait décomposé en deux triangles rectangles, et dans chacun de ceux- ci on aurait pu calculer la différence des angles alternes internes formés par la base avec les méridiens extérieurs au moyen de la formule : tang C = sin a tang B , où a représente la latitude comptée, comme a l'ordinaire , à partir de l'équateur, et U l'angle au pôle; formule dans laquelle on lit que , dans ce cas , le rapport de la sep- tième colonne décroîtrait régulièrement du pôle où il serait 1 : 1 , à l'équateur où il serait 1 : 0. Mais il n'y a aucune raison pour remplacer une formule très simple par un pareil tableau, qui, lui-même, n'aurait pu être appliqué à des triangles non iso- scèles, et même à des triangles isoscèles où l'angle B aurait eu une valeur différente de celle employée, que d'une manière approxi- mative, et sans qu'on pût apprécier le degré de V approximaiion , tandis que le tableau que je présente fait voir, d'un coup d'oeil, de quel ordre est l'erreur, toujours assez peu 586 SYS considérable, que Ton est exposé à com- mettre pour das points de latitudes diffé- rentes, et tous renfermés dans l'étendue de l'Europe , en remplaçant le calcul d'un triangle sphén'que par uiie simple proportion dont il fournit !e rapport. Il demeure bien entendu que ce tableau, de même que la projection sléréographique dont j'ai déjà parlé, n'est qu'un instrument expédiiif de tâtonnement, et que si l'on veut obtenir un résultat absolument rigoureux , il faut prendre le temps d'exécuter le calcul trigo- nométrique; mais, en pareille matière,. on a plus à craindre d'être induit en erreur par les illusions qu'un simple calcul ap- proximatif aurait fait disparaître , que par les inexactitudes que ce calcul pourrait ren- fermer. Les géologues qui se livrent à des rappro- chemeuis entre les directions des différents accidents que présente l'écorce terrestre doi- vent toujours être en garde contre les illu- sions qui résultent de la forme sphérique de la terre, et de la manière dont elle est re- présentée sur les caries géographiques. Au moyen du tableau ci-dessus on pourra dissiper ces illusions , pour ainsi dira d'un trait de plume, et son emploi pourra âtre utile, non seulement pour les calcuisqui me l'ont fait construire, mais pour une foule de tâtonnements géométriques relatifs à des comparaisons de directions. La combinaison élémentaire sur laquelle ces tâtonnements reposent consiste essentiel- lement à examiner si deux petits arcs de grands cercles placés sur la sphère, à quelque distance l'un de l'autre, sont exactement ou à peu près parallèles entre eux. Ces deux petits arcs, d'après la définition rappelée ci-dessus, seront exactement paral- lèles entre eux , si un même grand cercle les coupe l'un et l'autre perpendiculairement par leur point milieu; mais ils seront déjà très voisins du parallélisme, si l'arc du grand cercle qui joint le milieu de l'un au milieu de l'autre est peu étendu et fait avec eux des angles alternes internes égaux. En effet, ils feront alors partie des deux côtés d'un fuseau de peu de largeur, dont le milieu de l'arc de jonction sera le centre; ils occuperont sur lesdeuxcôtés dece fuseau des positionssymé- triques; et, prolongés l'un et l'autre jusqu'à l'équateur du fuseau, ils y seront exactement SYS parallèles. Considérés dans les points même» où ils ont été observés , ils ne peuvent être parallèles l'un à l'autre que par l'intermé- diaire d'un grand cercle de comparaison. Il est assez naturel de choisir pour grand cercle de comparaison l'un des deux arcs prolongé, et, dans ce cas, le défaut de parallélisme que les deux arcs présenteront dans les points où on les a observés, a pour mesure Vexcès sphé- rique du triangle formé par l'arc de jonction des points miliiu des deux arcs, par l'un des deux arcs prolongé:^ et par la perpen- diculaire abai.ssée sur son prolongement du point milieu de l'autre arc. A moins qno ci; triangle ne soit très grand, ce qui suppose les deux points très éloignés l'un de l'autre, Vexcès sphe'rique dont il s'agit sera toujours peu considérable; les deux petits arcs pour- ront donc, dans le plus grand nombre des cas, être cousidérés comme sensiblement pa- rallèles, si l'arc qui joint leurs points milieu forme avec eux des angles alternes internes égaux. Réciproquement, si, en un point donné, on veut tracer un petit arc de grand cercle parallèle à un autre petit arc de grand cercle existant en un autre point de la sphère, il suffit de joindre les deux points par un arc de grand cercle, et de tracer le nouvel arc de manière qu'il fasse avec l'arc de jonction le même angle que l'arc observé. En opérant de cette manière pour trans- porter une direction d'un point à un autre, on se rapproche autant que possible du pro- cédé par lequel on trace, pur un point donné d'un plan, une parallèle à une droite don- née dans ce plan. On a égard à la convergence des méridiens vers le pôle de rotation de la terre, comme on aurait égard sur un plan à la convergence de rayons vecteurs vers ui foyer; mais on fait abstraction, du reste, des effets de la courbure de la terre. Pour se rendre raison de cette espèce de départ qu'on opère ainsi entre deux effets provenant l'un et l'autre d'une même cause, la sphéricité de la terre, il suffit d'imaginer qu'on détache le réseau des points d'obser- vation de la partie de la sphère terrestre à laquelle il appartient pour l'appliquer, sans le déformer, sur la zone torride, de manière que la ligne équinoxiale le divise en deux parties égales. On pourra alors, sans com- I mettre de bien grandes erreurs, considérer SYS les méridien» comme des droites parallèles, et transporter une direction d'un point à un autre par le même procédé que si l'on opérait sur un plan. On pourra, par exemple, pren- dre un point de la ligne équinoxiale pour centre de 7Xduclion, et mener, par ce point, des droites formant avec le méridien du lieu les mêmes angles que chacun des petits arcs observés avec les méridiens respectifs de leurs points milieu, puis prendre la moyenne des directions ainsi transportées en un même point, comme on le ferait sur un plan. Or, la zone torride où la terre, abstraction faite de l'aplatissement dont nous ne tenons au- cun compte, est courbe comme partout ail- leurs, ne présente ici d'autre avantage que le parallélisme presque exacides méridiens, parallélisme qui dispense de considérer la différence des angles alternes internes que fait avec deux méridiens diCTérents un arc du grand cercle qui les coupe. Mais la cour- bure de la terre est ici, comme partout ail- leurs, la source d'une petite erreur, mesurée dans la comparaison de deux points, par V excès sphénque de la somme des trois angles d'un triangle rectangle, dont l'bypothénuse est l'arc qui joint les deux points , et dont l'un des côtés de l'angle droit est la prolon- gation du petit arc observé. On pourrait aussi imaginer que le réseau des points d'observation, après avoir été en- levé de la surface de la sphère terrestre, fût appliqué sans déformation sur la région polaire, de manière que son point central coïncidât avec le pôle qui deviendrait le centre de réduction. Chaque petit arc observé sur la surface de la sphère serait transporté au pôle de manière à y faire encore le même angle avec le méridien de son point milieu ; puis on prendrait la moyenne des directions de tous ces petits arcs transportés au pôle. Ce seraitopérer comme si l'on avait substitué à la surlace sphérique de la terre un plan qui lui serait tangent au pôle même. Les méridiens seraient censés développés sur des idroites passant par le pôle, et les parallèles deviendraient des cercles ayant le pôle pour centre commun. Pour les points très voisi:is du pôle,cettesubstitution n'entratneraitque des erreurs insensibles; mais, à mesure qu'on s'éloignerait du pôle, l'inexactitude serait de plus en plus grande. Dans le trans- port de tous les petits arcs observés au pôle. SYS 287 exécuté ainsi, comme si l'on opérait sur un plan, il y aurait réellement un petit défaut de parallélisn)«î entre l'arc transporté et ce- lui qui aurait servi de point de départ, et ce défaut de parallélisme aurait toujours ()our mesure Vexcès sphénque du triangle rectangle dont l'arc de jonction du point d'observation au centre de réduction est l'hy- poihénuse, et dont le petit arc observé, pro- longé autant qu'il est nécessaire, forme un des côtés de l'angle droit. Dans tout l'espace intermédiaire entre la région équatoriale et la région polaire, les méridiens et les parallèles, qui servent de coordonnées pour déterminer les position» des points sur la surface du globe, cessent de pouvoir se construire sans erreur sensi- ble sur des coordonnées rectangulaires ou sur d8s coordonnées polaires tracées sur un plan ; ils ont, en quelque sorte, une manière d'être intermédiaire entre celle des coor- données rectangulaires et celle des coordon- nées polaires. Projetés de telle manièrequ'on voudra sur un plan qui serait tangent à la sphère terrestre vers le milieu de l'hémi- sphère boréal, les méridiens seront toujours représentés par les lignes convergentes. On doit avant tout tenir compte de celte con- vergence , et on y parvient au moyen de la résolution d'un triangle sphérique, ou par l'emploi plus expédilif du tableau donné ci-dessus; on fait ainsi l'équivalent exact de l'opération que je viens d'indiquer pour les régions polaires et équatoriales. Mais tenir compte de cette disposition des coor- données n'est pas encore tenir un compte complet de la courbure de la surface, et l'erreur commise a toujours pour mesure, dans ce cas comme dans les précédents , Vexcès sphérique de ce même triangle rec- tangle dont j'ai indiqué les éléments. La région polaire et la région équatoriale, ainsi que nous venons de le dire, n'ont ici d'autre avantage que la simplicité de la dis- position des méridiens et des parallèles, qui sont les coordonnées au moyen desquelles les posilions des points sont déterminées sur la surface delà sphère, et qui peuvent, sans erreur notable, être construites sur des coordonnées planes, savoir: pour la ré- gion équatoriale, sur des coordonnées rec- tangulaires, et pour la région polaire, sur des coordonnées polaires. 28» SYS Les «îîsposilions particulières que présen- tent ainsi les coordonnées sphériques dans les diverses régions de la sphère, correspon- dent à celles qu'y présente la spirale loxo- dromique. On sait que l'arc de loxodromie qui coupe l'équateur se confond avec un arc d'hélice tracé sur le cylindre qui enveloppe la terre suivant son équateur, arc dont le développement est une ligne droite, et que la partie de la loxodromie qui se trouve à une très petite distance du pôle, ne diffère pas d'une manière appréciable d'une spirale logarithmique; l'hélice et la spirale loga- rithmique sont des simplifications que la loxodromie éprouve en deux points particu- liers de son cours sans que ses propriétés en soient altérées. De même les simplifica- tions que la disposition particulière des méridiens apporte à certaines constructions près des pôles et de l'équateur ne change rien à la valeur réelle de ces constructions, et laisse exactement la même erreur que l'on commet lorsqu'on opère relativement aux deux extrémités d'un arc du grand cer- cle tracé sur la sphère, comme on opérerait aux deux extrémités d'une ligne droite tra- cée sur un plan. Or, c'est là précisément ce qu'on fait lorsque, en s'en tenant à la pre- mière partie des opérations que j'ai indi- quées, on trace, aux deux extrémités d'un arc du grand cercle placé sur la sphère ter- restre, d'autres arcs qui forment avec lui des angles alternes internes respectivement égaux ; car on fait abstraction de la courbure de cet arc , tout en tenant compte de la di- versité des angles sous lesquels il coupe les i^ifférents méridiens. Cette diversité des angles sous lesquels l'arc de jonction des deux localités coupe les différents méridiens est toujours en effet la première chose à considérer. Lorsqu'on veut camparer la topographie géologique d'une localité à celle d'une autre localité sous le rapport du parallélisme des accidents qui s'y observent, la première chose à faire est de déterminer la différence des angles alter- nes internes que forme, avec les méridiens des deux localités, lare de grand cercle qui les joint. Des lignes (de petits arcs de grand cercle réduits à leurs tangentes), menées dans les deux localités perpendiculairement à l'arc qui les joint, seraient parallèles entre elles, SYS dans toute la rigueur de l'expression. Si en- suite on faisait tourner ces petits arcs de quantités égales et dans le même sens, ils conserveraient encore l'apparence du parai* lélisnie, mais ils ne seraient plus rigoureuse- ment parallèles; ils occuperaient des posi- tions symétriques dans un fuseau dont le point central serait au milieu de l'arc de jonction des deux localités, et ils s'écarte- raient d'autant plus du parallélisme que le fuseau serait plus large et qu'ils seraient plus éloignés de son équateur. On pourrait faire tourner le petit arc de grand cercle de l'une des contrées de manière à le rendre parallèleau prolongement de l'arc tracé dans l'autre contrée, c'est-à-dire perpendiculaire à un arc de grand cercle , perpendiculaire lui-même à l'arc prolongé. Or, la quantité dont le premier petit arc aurait tourné pour prendre cette position aurait pour mesure, comme il est aisé de le lire sur la figure même, l'excès sphérique de la somme des trois angles du triangle rectangle formé par l'arc de jonction des deux localités, par le petit arc prolongé et par la perpendiculaire abaissée de l'autre localité sur son prolon- gement. L'excès sphérique de la somme des trois angles de certains triangles sphériquesdonne si souvent la mesure des erreurs qui se glis- sent presque inaperçues dans la comparai- son des positions de différents arcs de grands cercles tracés sur une sphère, qu'il est na- turel de chercher à se rendre compte, par la considération même de l'excès sphérique, de la grandeur que peuvent atteindre, dans tels ou tels cas, les erreurs dont il s'agit. Wexcès sphérique se trouve introduit dans les calculs géologiques par des motifs ana- logues à ceux qui le font prendre en consi- dération dans les calculs géodésiques. On se sert de l'excès sphérique en géodésie pour ramener le calcul d'un triangle sphérique à celui d'un triangle plan; on s'en sert en géologie pour corriger l'erreur que l'on com- met en supposant que la surface de la terre se confond avec un plan qui lui serait tan- gent dans le milieu de la contrée dont oa s'occupe. Rien n'est si fréquent que de raisonnai et d'opérer comme si la surface de la terre se confondait avec son plan tangent. On y est conduit par l'apparence de platitude que SYS cette surface présente a nos regards, et par {'habitude de la voir représentée sur des caries géographiques qui sont des feuilles de papier planes. Tournons bien rendre compte des erreurs qui peuvent résulter de cette subslituiion du plan tangent à la surface sphérique , analysons d'abord une opération très simple. Lorsqu'on veut planter une longue et large avenue, telle par exen. pie que celle des Champs-Elysées à Paris, on commence par en Gxer la ligne médiane avec des jalons alignés; puis aux deux exirémiiés de cette ligne médiane, on lui élève de part et d'autre des perpendiculaires d'une longueur égale à la moitié de la largeur de lavcnue, et on fixe ainsi les deux exirérnités des deux files d'arbres qui doivent la composer ; enfin oi: aligne tous les arbres de chaque file d'après leurs points extrêmes. Si l'opération est exécutée avec une ri- gueur mathématique, chacune des deux files d'arbres est un arc de grand cercle et ces deux arcs font partie d'un fuseau dont le milieu de la ligne médiane est le centre. Ilsn'ontde rigoureusement parailèlesque les deux éléments situés au milieu de leur lon- gueur. Prolongés l'un et l'autre à chacune de leurs extrémités par une suite de jiilons, ils iraient se rencontrer aux deux extrémités opposées d'un même diamètre de la sphère terrestre; prolongés par leur» tangentes ex- trêmes, ils se rencontreraient aussi à des distances qui, sans doute, seraient très grandes, mais qui ne seraient pas infinies. On pourrait se proposer de mener par l'extrémité de l'un de ces arcs une ligne exactement parallèle à l'extrémité corres- pondante de l'autre arc, et de déterminer quel angle ferait celte ligne avec l'extrémité du premier arc. On aurait ainsi la mesure du plus grand défaut de parallélisme qui existe dans la figure. Cette détermination peut se faire de deux manières: par les formules ordinaires de la trigonométrie sphérique, ou par cette con sidératior. que l'angle cherché est égal à Vexcès syliénque de la somme des trois an- gles d'un triangle sphérique rectangle, où les côtés de l'angle droit sont un des côtés de l'avenue, et la perpendiculaire abaissée eur ce côié légèrement prolongé de l'extré- niilé du côté opposé. 1. SIH. SYS 580 Prenons un exemple, et le calcul même ëclaircira cette double proposiiion. Supposons que l'aveniic dont il s'agit ait •1,000 mètres de longueur et 30 mètres de largeur. La diagonale de cette avenue for- mera, avec l'un des coiés et avec la perpen- diculaire abaissée sur celui-ci de l'cxlrémilé de l'autre côié, un triangle sphérique rec- tangle où les deux côtés b et c de l'angle droit seront : 1°6, l'un des côios de l'ave- nue, dont la longueur est de 1,000 mètres, prolongé d'une quantité négligeable; 2"c, la perpendiculaire abaissée de l'extrémité du second côté de l'avenue sur le premier légèrement prolongé, perpendiculaire dont la longueur ne dilTérera pas sensiblement de 50 mètres. Pour déterminer en degrés, minutes et secondes les valeurs de 6 et c, on aura 20 6: 360 :: 1,000"' : 40,000,000" 3G0". 1000_ 36° 540' _ 40,000,000 ~4,0U0~~ 1,000~ 33", 4. 32", 4 c =- -1_= l",620. 20 Les deux angles aigus B et C de ce trian- gle doivent se déterminer par les formules ; tang 6 „ lang c tang B = — , tang G = — !^ ; sin c siu b mais, dans le cas actuel, les valeurs de B et de C, qu'il s'agit de tirer de ces formules, forment une somme si peu différente d'un angle droit, que la diiïérenre ne peut être calculée avec les tables de logarithmes or- dinaires, ce qui montre que Vexcès sphé- rigue du triangle dont nous nous occupons est à peu près inappréciable. En effet, en recourant au second mode de calcul , on trouve, d'après la formule de Legendre (I), pour Vexcès sphérique du triangle que nous considérons : R6c sin A £ = = 0",00012733, 2 >- * c'est-à-dire environ 13 cent-millièmes de seconde sexagésimale, quantité absolument imperceptible; ce qui montre que les deui fl) L^^^nrt,., Gio ' et Trigonométrie . io« êdil 290 SYS côtés de l'avenue, dont nous avons parle, doivent paraître bien réellement deux lignes droites parallèles. Mais l'application des mêmes formules prouve qu'il n'en serait plus ainsi d'une avenue mille fois plus grande; or, les rap- prochements auxquels on se livre de prime abord lorsqu'on veut comparer entre eui, sous le rapport de leur parallélisme, les ac- cidents lopographiques d'une vaste contrée, ses chaînes de montagnes, ses côtes, ses rivières, reviennent à peu près à concevoir une avenue très longue et d'une largeur plus ou moins grande, tracée à travers cette contrée, et à examiner si les accidents topo- graphiques que l'on compare pourraient en border les côtés. Concevons une pareille avenue de dimen- sions mille fois plus grandes que celle dont nous venons de nous occuper, c'est-à-dire ayant 1000 kilomètres de longueur et 50 kilomètres de largeur. En raisonnant sur cette avenue exacte- ment comme sur la précédente, nous au- rons à résoudre pur les formules : lang b ^ ^ „ tangc tang B = ^-~ , et tang G = ^— ; sin c sin b un triangle sphérique rectangle, dans lequel les deux côtés de l'angle droit seront - 6=9» = 32400''. c = 27' = 1020". on trouvera : B = 87* 9' 43" 28. C = 2° 52' 27'' 30. la somme de ces deux angles surpasse 90' de 2' 10", 58, qui représentent l'excès sphé- rique du triangle rectangle dont il s'agit. Calculé par la formule de Legendre, l'ex- cès sphérique du m.ême triangle est de 127'' 33 ou dp 2' 7'', 33. La différence de 3", qui existe entre cette solution et la précé- dente tient à ce que la formule approxima- tive, qui donne l'excès sphérique, n'est déjà plus parfaitement exacte pour un trian- gle de 1000 kilomètres de côté. Maintenant, si de l'extrémité de l'un des côtés de noire grande avenue idéale on «baisse une perpendiculaire sur le second côté prolongé d'une petite qucniité, puis que par l'extrémité du premier côté on inène une perpendiculaire à cette perpea- SYS diculaire, celle-ci sera rigoureusement pa- rallèle à l'extrémité du second côté, et elle fera avec le premier côté un angle égal à Vexcès sphérique que nous venons de calcu- ler, c'est-à-dire de 2' 10'', 58. | Telle est l'erreur la plus grande que comporte, par suite de la sphéricité de la terre, la construction idéale à laquelle nous avons fait allusion en imaginant la vaste avenue dont nous venons de parler; mais il est à remarquer que l'excès sphérique des trois angles d'un triangle étant proportion- nel il sa surface, la même construction ré- pétée pour une avenue de 100 kilomètres de largeur comporterait une erreur de 4' 21'', 16; pour 200 kilomètres de largeur, l'erreur serait de 8' 42", 32; et pour 1,000 kilomètres de largeur de 43' 31", 6. Elle n'atteindrait un degré qu'autant que l'ave- nue de 1,000 kilomètres de longueur au- rait une largeur de 1,378 kilomètres, c'est- à-dire plus grande que sa longueur. La diagonale du quadrilatère sphérique orthogonal , dont le côté est de 1,000 kilo- mètres, eslelle-mème d'environ 1,000™ y 2 = 1,414 kilomètres, qui font environ 350 lieues. Or, il est aisé de voir que l'erreur commise sur le parallélisme de deux lignes passant par deux points donnés de la sur- face terrestre sera la plus grande possible, si ces lignes font, avec la ligne de jonction des deux points, des angles d'environ 45"; car l'erreur est nulle, si les lignes compa- rées sont perpendiculaires à la ligne de jonction des deux points. Elle redevient nulle si les deux lignes coïncident avec la ligne de jonction des deux points. L'erreur maximum correspond évidemment à la posi- tion moyenne entre ces deux extrêmes, ainsi qu'on peut d'ailleurs le démontrer par la formule même de Legendre. De là , on peut conclure que tant que deux points ne sont pas éloignés de plus de 1,400 kilomètres ou 350 lieues, l'erreur qu'on peut commettre sur le parallélisme de deux lignes qui y passent, en faisant ab- straction de la courbure de la terre, ne va jamais à 44'. Embrassons un espace un peu plus grand encore : concevons que par un point de la surface de la terre on mène deux grands cercles perpendiculaires entre eux qui pour- ront être, par exemple, une méridienne et SÏS sa perpendiculaire, mais qui pourront avoir aussi une tout autre orientation. À partir du point oii les deux grands cercles se coupent à angle droit, mesurons sur chacun d'eux une distance égale à 7" j du méridien, et par les quatre points ainsi déterminés, élevons des perpendiculaires sur les deux grands cercles. Par cette construction, qui est analogue à celle sur laquelle repose la vrojection de Cassini , nous formerons un quadrilatère sphérique orthogonal dont les quatre côtés seront égaux, et dont les quatre angles seront de même égaux entre eux, quadrilatère qui se rapprochera d'un carrré autant que peut le faire une figure tracée sur une sphère. Ce quadrilatère serait même un carré exact s'il était infiniment petit, mais il aura un diamètre égal à 15" du méridien , et ses quatre angles égaux entre eux surpasseront chacun 90° d'une quan- tité qui , répétée quatre fois , formera ce qu'on pourra appeler Vexcès sphéiique de la figure entière. Maintenant les quatre côtés du quadrila- tère sont rigoureusement parallèles deux à deux dans leurs points milieu ; mais à leurs extrémités ils ne sont plus parallèles , bien que les diagonales fassent avec eux des an- gles égaux; ils s'écartent du parallélisme d'une quantité égale à la moitié de Vexcès sphérique de la figure totale, c'est-à-dire au double de l'excès de chacun des quatre an- gles sur 90°. 11 est aisé de voir que cette quantité est égale à quatre fois Vexcès sphé- rique d'un triangle sphérique rectangle dont l'un des côtés de l'angle droit est de 7° ^ , et dont l'un des angles aigus est de 45°. Le second angle aigu C de ce triangle se calcule par la formule cos C = cos c sin B, qui donne cos C = cos 1° 30' sin 45", et G = 45° 29' 17". Cet angle excède 45 " de 29" 17'', et en quadruplant cette quantité , ce qui donne 1° 57' 8", on a celle dont les extré- mités correspondantes des côtés de notre luadrilatère s'écartent du parallélisme. Or notre quadrilatère a une largeur égale à 15° du méridien, c'est-à dire à environ 1,667 kilomètres, ou un peu plus de 400 lieues. Il pourrait embrasser la France avec la plus grande partie des Iles Britanniques, de l'Allemagne et de l'Italie septentrionale. Les deux points isilués aux deux extrémités d'uue de >e< diagonales, sont éloignés de SYS 291 plus de 2,350 kilomètres ou de près de 600 lieues, et cependant ierreur la plus grande qu'on puisse commettre, en compa- rant des lignes situées aux deux extrémités de cette diagonale de la manière la plus dé- favorable, ne s'élève pas à 2". Ce résultat est conforme au précédent , auquel nous étions parvenu par une voie un peu diffé- rente; car, pour des distances bien éloignées encore d'être égales au quart du méridien , les excès sphériques de triangles semblables auxquels elles servent de base sont a peu près proportionnels à leurs carrés ; or on a ( 1,414 )2 : 43' 31",6 : : ( 2,350 )« : a; = 2"0'13', proportion dont le quatrième terme ne diffère de 1° 57' 8 " que de 3' 5'' , et cette différence vient , en partie, de ce que je n'ai calculé que d'une manière ap- proximative les diagonales dont j'ai comparé les carrés. La diagonale de 2,350 kilomètres est à peu près égale à la distance de Lis- bonne à la pointe nord de TÉcosse , ou de Naples à Christiania. On peut conclure de là que lorsque l'on comparera entre elles des directions observées dans l'Europe occiden- tale moyenne, en négligeant l'effet de la courbure de la terre, mais en tenant compte de la convergence des méridiens vers le pôle, on ne commettra que rarement une erreur de 2°. Il y aurait cependant un cas où les er- reurs pourraient devenir plus considérables; ce serait celui où l'on procéderait de manière à en accumuler plusieurs : ce qui arriverait par exemple si, au lieu de comparer direc- tement un point à un autre, on le compa- rait par l'intermédiaire d'un troisième, ainsi qu'on peut le faire impunément lorsqu'on opère sur un plan. En effet, on ajoute alors à l'erreur qui résulterait de la distance des deux points comparés, une quantité égale a l'excès sphérique des trois angles du trian- gle formé par les deux points comparés et par le point intermédiaire, quantité quj peut être additive aussi bien que sous< tractive. Ceci s'éclaircira par quelques exemples. Il s'agit, par exemple, de savoir quelle de- vrait être l'orientation d'une ligne passant à Dayreuth pour qu'elle fût parallèle à une ligne passant au Binger-Loch , sur le Rhin , au-dessous de Biugec , et dont l'orientuiioa est donnée. 992 SVS Pour y parvenir d'une manière approxi- mative, en faisant abstraction de la cour- bure de la terre , on joint le Binger-Loch à B.iyreulh par un arc de grand cercle, et on détermine la différence des angles alternes internes formés par cet arc avec les méri- diens du Binger Loch et de Bayreulh. La différence est de 2° 52' 25"; de manière que si une ligne se dirige au Binger-Loch , à l'E. 32° N., celle qui, à Bayreulh, fera le même angle avec l'arc de jonction , et qui sera réputée parallèle à la première, se di- rigera à TE. 29" 7' 35" N. Riais si l'on commence par mener une pa- rallèle à la ligne donnée au Binger-Loch , par la cime de Brocken , point le plus élevé du Hariz, puis que par Bayreuth on mène «ne parallèle à celle menée par le Brocken, on trouvera que du Binger-Loch au Brocken la différence des angles alternes internes formés par la ligne de jonction des deux points avec leurs méridiens respectifs est de 2° 9' 2". Du Brocken à Bayreuth , la diffé- rence est de 46' 2'. D'après les positions de ces divers points , les différences doivent s'ajouter, ce qui donne 2" 55' 4", au lieu de 2° 52' 25'' pour la différence d'orientation que devraient présenter deux directions parallèles entre elles, l'une au Binger-Loch, l'autre à Bayreuth. La différence est de 2' 39'. Il est aisé de voir que cette différence doit être exactement égale à l'excès sphé- rique du triangle Binger-Loch — Brocken — Bayreuth; et tout en me bornant à la calculer par des moyens expéditifs, je lui ai trouvé une valeur bien peu différente de celle-là. En effet, les longueurs de^s trois côtés de ce triangle (mesurées simplement sur la carte) sont de 289 kilomètres (72 lieues), de 272 kilomètres (68 lieues), et de 21'.t kilomètres (54 lieues), et l'angle com- pris entre les deux premiers est de 45° 45'. 1).^ I;i il résulte , d'après la formule de Le- geiulrc , que l'excès sphérique du triangle est de 2' 23" : cela fait 16'' seulement de moins que nous n'avions trouvé il y a un instant; et il est à remarquer qu'outre les légères inexactitudes qu'entraîne nécessai- rement l'emploi du tableau de la page 178, je me suis borné à calculer l'excès sphérique d'après des mesures grossières. Une petite partie de celte différence peut aussi résulter de ce que le triangle Binger-Loch—Brockeii — Bayreuth est beaucoup plus grand que les triangles de 8 à 10 lieues de côté générale- ment employés dans les réseaux géodési- ques, et auxquels la formule est particuliè- rement adaptée. Dans l'exemple donné par Legendre , les deux côtés du triangle employés dans le cal- cul ont seulement, l'un 38,829 mètres (9 lieues), et l'autre 33,260 mètres (8 lieues), et l'excès sphérique est seulement de 9', 48 décimales, qui correspondent à 3", 07 sexa- gésimales; cette quantité est complètement négligeable dans une opération géologique : ainsi quand on compare des points situés seulement à 8 ou 10 lieues les uns des au- tres, il n'y a absolument aucun motif pour tenir compte de la courbure de la terre , et, par conséquent, il est indifférent de compa- rer les points entre eux directement ou par l'intermédiaire les uns des autres. Quoique Vexcès sphérique de la somme des trois an- gles d'un triangle soit proportionnel à sa surface, elle n'est encore que bien peu con- sidérable et bien peu importante au point de vue géologique, dans le triangle Binger- Loch— Brocken— Bayreulh , puisqu'elle se réduit à 2' 23"; d'oii il résulte que, même en opérant sur celte échelle, on peut encore comparer les points entre eux dans un ordre quelconque , sans craindre d'accumuler des erreurs appréciables en géologie. Mais il n'en serait plus de même s'il s'agissait de compa- rer des points éloignés de 12 à 1,600 kilo- mètres (300 à 400 lieues). Considérons , par exemple, le triangle dont les trois sommets seraient Keswick en Cumberland, Prague en Bohême, et Ajaccio en Corse. On trouve que, de Keswick à Prague , la différence des angles alternes internes quc forme la ligne de jonction des deux poinis avec leurs méridiens respectifs, calculée ri- goureusement, estde 13°4r42", tandis que de Keswick à Ajaccio cette différence est de 8° 44' 22", et, d'Ajaccioà Prague, de 4° 7' 40''. Ces deux dernières différences réunies n-? donneraient que 12° 52' 2"; la différence trouvée directement est de 1 3° 41 ' 42", c'est- à-dire plus grande de 49' 40". Celle différence répond à l'excès sphérique du triangle Keswick-Ajaccio-Prague. En ef- fet, le côté Keswick-Prague a environ 1,259 SYS kilomètres (4 Ki liciie>), el le colé Keswiek- Ajaccio a approximalivemenl 1,630 kilomè- tres (i07 lieues); l'angle compris entre ces deux côtés est d'environ 38"20'. Ces données approximatives, introduites dans la formule de Lcgendre, donnent, pour l'excès sphériqne du triangle, 53' 55", c'est-à-dire 4' 15" de plus que nous n'avions trouvé directement, différence qui provient sans doute en partie de rimpcrfeclion des mesures prises simple- ment sur la carte et nécessairement aussi de rc que la formule de l'excès sphérique n'est plus complètement exacte pourun aussi grand triangle. On voit qu'en pa»»nnt par Ajaccio, pour comparer Keswick à Prague, on joindrait une erreur de plus de trois quarts de degré à celle qui résulterait déjà de la distance delCeswick à Prague; mais, ce qu'il importe de remar- quer, c'est que l'erreur est ici soustractive, tandis que, dans le cas du triangle Binger- Loch-Brocken-Bayreuth, l'erreur était addi- tive. Il est facile de se rendre compte de celte circonstance, d'après les positions res- pectives des points comparés entre eux, et cela permet de concevoir que, lorsqu'on a à opérer un certain nombre de comparaisons de ce genre et à en prendre le résultat moyen, I( peut se faire que les erreurs résultant de la courbure de la terre soient en sens inverse les unes des autres et arrivent à se détruire en partie ou même complètement. C'est ce qui arrive de soi-même, lorsque le point choisi pour centi-c de réduction est à peu près central par rapport au réseau formé par tous les points d'observation. Dans ce cas, au lieu d'avoir à craindre dans le résultat une er- reur moyenne, par exemple d'un degré, ré- sultant de l'effet négligé de la courbure de lia terre, on peut compter que l'erreur de la moyenne se réduit à quelques minutes, et rentre par conséquent dans les limites que ne peutdépasser la précision des observations de direction. Cette circonstance permet, comme nous le verrons bientôt, de prendre, par un procédé très simple et très expéditif, et cependant suffisamment exact, la moyenne d'un grand nombre d'observations de directions faites dans des contrées assez distantes les unes des autres, par exemple, dans presque toute l'étendue de l'Europe occidentale. Au surplus, comme je l'ai déjà dit, l'er- SVS 5:13 reur commise relativement à chaque point, par l'effet de la courbure de la terre, a pour mesure Vcxcès spitcrique d'un triangle rec- tangle qui a pour hypolhénuse la distance de ce point au centre de rcduclion , et dont l'un des angles aigus est celui formé au point que l'on considère par la direction qu'on y a observée et par la ligne de jonction avec le centre de réduction. On peut calculer tous ces excès sphériques et voir de combien la somme de ceux qui sont additifs surpasse la somme de ceux qui sont souslracUfs, puis tenir compte de la différence dans le calcul de la direction moyenne rapportée au centre de réduction. On verra aisément que, pour arriver au résultat avec toute l'approxima- tion qu'on peut désirer, il suffit de calculer les excès sphériques de ceux des triangles rectangles indiqués, dont l'aire est la plus grande, et qu'on distingue aisément sur la carte. En réduisant ces calculs au degré d'ap- proximation strictement nécessaire, on peut les simplifier considérablement et les exécu- ter d'une manière très expéditive. La formule donnée par Legendre (1) pour calculer l'excès sphérique t des trois angles d'un triangle dont deux côtés, b et c, forment entre eux un angle A, se réduit, lorsqu'on veut obtenir la valeur de £ en secondes sexa- gésimales , à _b. c. sin A. 1,296,000. it 4 (20, 000, 000)' b. c. sin A. 81. TT 100,000,000,000 Si le triangle sphérique auquel on doit appliquer cette formule est rectangle, que b soit son bypothénuse , c l'un des côtés de l'angle droit, et A l'angle aigu compris entre ce côtéelThypothénuse, on aura: tang c cos A = ; tang b et pourvu que 6 soit de beaucoup inférieur à 90", qu'il ne dépasse pas, par exemple. 1 5 à 20°, on pourra, sans erreur considérable, remplacer la rapport des tangentes par cehi des arcs, et admettre que l'on a approxima» tivement: c b' cos A = c = b cos A. (i) Legenùtt , Géométrie tt Trietnomftrie éditipn, 2^1 Sfô En substituant cette valeur de c dans celle de c, en ayant égard à la relation sin 2 A=2 sin A cos A, et, en supposant que 6 est ex- primé, non plus en mètres, mais en kilomè- tres, on réduit l'expression de c à la forme b'. sin 2 A. 81. TT 200,000 Cette formule donnera approximativement l'excès sphértque relatif à l'un des points d'observation, en y substituant, à la place de 6, la distance de ce point au centre de réduc- tion, exprimée en kilomètres, et pour A, l'an- gle formé en ce point par la direction qu'on y a observée et par la ligne menée Aucenlre deréducHon. On peut se contenter de nus i- rer cette distance et cet angle sur la carte. Le calcul est ensuite facile à exécuter ; mais on peut encore, dans une foule de cas, se dispenser de le faire, en en prenant à vue le résultat approximalifdans le tableau suivant dont la construction et l'usage s'expliquent d'eux- mêmes, et qui rendra, pour ce second objet, des services analogues à ceux que peut rendre le tableau de la page 178. Il a suffi d'y insérer les valeurs de A comprises entre 0 et 45°, attendu qu'à partir de A=45", qui donne 2 A=90°, les valeurs de sin 2 A ren- trent dans celles qui se rapportent à des va- leurs de A moindres que 45°. Tableau des valeurs données par la formule t = 62.sm2 A.Sl.TT 200,000 A 5» 10° 15° 20' 25» 30" 35" 40» 45° kiloni. 6= 100 2" 4" 6" 8" 10" H" ,.. 13" -if' 200 9 17 25 33 3!) 44 48 60 51 300 20 50 57 l'14 1' 28 l'39 l'48 l'53 l'55 400 l'IO l'42 2 11 2 56 2 56 5 11 3 21 3 24 500 55 1 49 2 59 5 24 4 4 4 53 4 59 S 13 5 18 1 600 1'*) 2 37 5 49 4 54 5 51 6 57 7 10 7 31 7 58 700 1 4S 5 5". 5 1-2 6 41 7 57 9 00 9 46 10 14 10 25 800 2 21 4 59 6 47 8 45 10 24 11 43 12 43 13 22 15 34 9(10 2 59 5 52 8 53 Il '2 13 9 14 52 16 8 16 53 17 H 1000 5 41 7 15 10 56 15 ns 16 17 18 22 19 56 20 ..5 21 12 1 1100 4 -27 8 47 12 59 16 50 19 59 -2-2 15 24 7 23 16 23 40 1 1200 5 18 10 27 15 16 19 58 25 25 26 27 28 42 .50 4 30 52 i 1500 6 15 1-2 15 17 55 2". 2 27 27 51 2 55 41 55 18 33 ;,() 1 1400 7 15 14 15 20 47 26 45 51 50 35 59 59 3 40 53 41 34 1600 8 17 16 19 25 51 .50 40 56 52 41 19 44 50 46 59 47 4-2 1600 9 -26 1S 54 27 9 54 fi4 41 .53 47 1 81 1 85 28 54 17 1700 10 59 20 58 50 59 39 -24 46 5tî 55 5 57 33 r 0 21 1« 1 17 1800 11 56 '25 .50 54 21 44 10 5-2 57 59 50 1" 4 54 1 7 40 1 8 42 l'.iOO 15 18 26 11 38 17 4!) 12 58 58 r 6 18 1 11 56 1 13 25 1 16 53 2O0O 14 44 29 1 42 25 54 31 1» 4 38 1 13 27 1 19 42 1 23 32 1 24 49 Il est aisé de constater le degré d'approxi- mation des valeurs de t que renferme ce ta- bleau. A et C étant les deux angles aigus du triangle rectangle, Vexcès sphérique de ses trois angles sera c =A-f- C — 90". A étant mesuré sur la carte de même que le côté b, on déterminera C par la formule cot C=cosfe tang A ; ici fe doit être exprimé, non plus en kilomètres, mais en degrés, minutes et se- condes. Si k est sa mesure en kilomètres pris sur la carte, on aura : 6: &:: 90°; 10,000; 6= ^ 10,000 Cette première réduction opérée, que deux logarithmes à chercher pour trou^ ver celui de cof C, Supposons, par exemple, A = 40°, fc = 1,000, nous aurons d'abord &x=.J-90'==9o, 10 et nous trouverons : cot C = cos 9° tang 40«> ; G = 50' 20' 57" d'où t = 50° -^ 40° 20' 50'— 90* = 20' 57". ,000. SYS Supposons encore A == 45", k = oous aurons 6 = ^90" = 18", 10 et nous trouverons C = 46° 26' 12", d'où SYS 295 s =45'> -f 46° 26' 12" — 90° = 1° 26' 12". Le tableau donne approximativement les valeurs correspondantes de t, qui sont; « = 20' 53"et ï = r24' 49". Ces valeurs approximatives sont plus petites que les valeurs exactes; la première de 4", et la seconde de l'23"; mais les différences , surtout la première, sont très petites. On voit par là que les valeurs de t, données par la formule approximative et celles données par un calcul rigoureux, ne diffèrent que de quantités qui, pour notre objet, sont à peu près insignifiantes. Ces valeurs ne diffèrent d'une manière un peu notable que vers la (în du tableau ou la seconde des deuxvaleurs de e, que nous venons de considérer, occupe la dernière place ; mais l'erreur est encore si peu considérable, même pour cette dernière, qu'il ne peut y avoir aucun inconvénient réel à employer les valeurs approximatives à la place des valeurs rigoureuses. Les valeurs rigoureuses sont, au reste, si faciles à calculer, qu'on pourra aisément les déterminer dans tous les cas où l'on en aura besoin, soit dans l'étendue embrassée par le tableau, soit au delà de ses limites. Peut- être, en voyant combien ces valeurs rigou- reuses sont faciles à obtenir, s'étonnera-t-on que je me sois borné à consigner dans le ta- bleau les valeurs approximatives; mais on aura le secret de cette préférence en remar- ()uant que la forme de la formule approxi- mative m'a permis de remplir les 180 cases du tableau sans effectuer complètement le r.ilcul pour chacune d'elles, facilité que la formule rigoureuse ne me donnait pas. Avec cette dernière, il m'aurait fallu répéter 180 fois le calcul logarithmique. La progression que suivent les deux dif- férences que je viens de citer montre que la formule approximative qui donne l'excès %phérique, presque rigoureusemçDt exacte pour les triangles dont le plus grand côté n'a pas plus de 1,000 kilomètres, l'est déjà beaucoup moins pour ceux dont le plus grand côté en a 2,000 , et deviendrait ra- pidement de plus en plus inexacte, si ou l'appliquait à des triangles plus grands en- core. En faisant usage du tableau pour tous les cas auxquels il pourra s'appliquer, et en re- courant, pour le petit nombre de ceux aux- quels il ne s'appliquera pas, au calcul com- plet du triangle sphérique rectangle, on obtiendra aisément pour \e centre de réduc- tion une direction moyenne dont on pourra toujours répondre à quelques minutes près. J'en donnerai ci-après des exemples, en m'occupant successivement des divers Systè- mes de montagnes dont j'ai déterminé la direction par la voie du calcul. Ainsi que nous l'avons déjà dit, le nombre total des Systèmes de montagnes qui peu- vent être distingués sur la surface du globe, est encore indéterminé. On ne peut même fixer précisément le nombre de ceux qui tra- versent l'Europe occidentale, et dont la for- mation paraltavoir déterminé les principales divisions que présente la série des terraini sédimentaires de nos contrées. Mon premier travail sur cette matière, lu par extrait à l'Académie des sciences, le 22 juin 1829, était intitulé: Recherches sur QUELQUES UNKS DES RÉVOLUTIONS DE LA SURFACE DD GLOBE , présentant différents exemples de coïncidence entre le redressement des couches de certains systèmes de montagnes, et les changements soudains qui ont produit les lignes de démarcation qu'on observe entre certains élages consécutifs des terrains de sédiment. Les exemples de ce genre de coïncidence, dont j'avais cru pouvoir dès lors entretenir l'Académie, étaient au nombre de quatre seulement; c'étaient ceux qui se rapportent aux Systèmes de la Côle d'Or, des Pyrénées, des Alpes occidentales et de la chaîne princi' pale des Alpes. J'y joignais, mais sous un« forme hypothétique, un aperçu sur l'origin? plus récente du Système des Andes. Les Systèmes dont nous venons de parler figurent seuls dans le Rapport que M. Bron- gniart a fait à l'Académie des sciences sur ce sujet, le 26 octobre 1829, et dans l'articl? que M. Arago a bien voulu lui consacrer ÎO**! SYS dans VAnnuaire du bureau des longitudes pour 1830. J'avais cru devoir me borner d'abord aux exemples decoïiicidenceqniparaissaientalors les plus frappants et les plus inconieslables; mais, en imprimant le Mémoire in exlenso, dans les Antiales des sciences naturelles, t. XVllI et XIX (1829 et 1830\ je n'ai pas ïipglijié d'indiquer en note d'autres exemples du même genre de coïtifidence, qui avaient déjà à mes yeux un assez grand caractère de certitude pour mériter d'être enregistrés; car j'étais convaincu que le rapprochement général que je cherchais à établir entre les révolutions de la surface du globe et l'appa- rition successive d'autant de Systèmes de montagnes diversement dirigés, paraîtrait d'autant moins hasardé que je pourrais citer un plus grand nombre d'Exemples de coïnci- dence. Par l'effet de ces indications subsidiaires, le nombre des exemples de coïncidence se trouvait déjà porté à neuf, sans parler du Stjstème des Andes; mais là ne s'arrêtaient pas mes espérances, car je disais (^Jî»a/es des sciences naturelles, t. XIX, p. 231, 1830): « Quand même les recherches- dirigées vers » ce but auraient été poursuivies pendant * longtemps, il serait difficile que le nombre » des connexions de ce genre qu'on aurait » reconnues présentât quelque chose de fixe » et de définitif. Outre les quatre coïnciden- » ces auxquelles j'ai consacré les quatre » chapitres de ce Mémoire, j'en ai ensuite » indiqué d'autres dans les notes qui y sont }) ajoutées; et, ces premiers résultats, s'ils » sont exacts, ne seront peut être encore « que la moindre partie de ceux qu'on peut )> prévoir, lorsqu'on considère combien d'au- » très interruptions présente la série des » dépôts de sédiment, et combien d'autres » Systèmes de montagnesbérissent la surface » du globe. » Le même volt^me contient une planche coloriée (pi. 111) qui est intitulée: Essai d'une coordination des âges relatifs de certains dé- pôts de sédiment et de certains Systèmes de montagnes ayant chacun leur direction. Cette planche, qui était le tableau graphique de mes premiers résultats, présentait, rangés de gauche à droite, neuf Systèmes de montagnes (sans compter celui des Andes), tous désignés •uivanl la méibode dont je me suis fait une SYS règle constante, d'il pics des motifs que j'ai indiqués dès l'origine et que je rappellerai ci-après, non par des numéros d'ordre, mais par des noms géographiques , et, pour com- pléter l'expression de ma thèse fcndamen- tale, j'y avais Tiit graver la note suivante : « On a laissé «n blanc les montjigiies dont la )) place dans la série n'est encore que présu- » mée ; De vastes Systèmes, tels que ceux » des côtes de Mozambique et de Guinée, ont » dû être complètement omis; mais les mo- )) diûcalions qu'on peut prévoir dans cette » série provisoire, la changeraient difQcile- » ment au point de porter directement à •> croire qu'elle soit terminée, et que l'écorce » minérale du globe terrestre ait perdu It )i propriété de se rider successivement en » différents sens. » Depuis lors , cette série provisoire a reçu plusieurs termes nouveaux qui s'y sont ajou- tés ou intercalés sans en changer la forme générale, et sans modifier en rien les induc- tions auxquelles elle conduit si naturelle- ment. Je crois pouvoir admettre dès aujour- d'hui, dans ma série, cinq termes plus an- ciens que le plus ancien redressement de couches figuré dans mon premier tableau, et je conserve l'espérance que des recherches ultérieures nous feront pénétrer plus loin encore dans la nuit des preaiiers temps géologiques. Depuis quelques années, les géologues ont marché dans cette direction avec une ardeur toute spéciale. C'est, en effet, dans ledomaine des terrains fussilifères anciens, aiilcrieurs au calcaire carbonifère, que la géologie a fait récemment, dans les deux hémisphères, les conquêtes les plus importantes. Elle les doit particulièrement aux travaux de MM. Mur- cliison et Sedgwick, en Angleterre; à ceux de MM. Murchison, Sedgwick, de Vernenil et d'Archiac, dans les provinces rhénanes; de MM. Murchison, de Verneuil etdeKey- serling, en Russie et dans les monts Ourals; des géologues américains et de MM. Lyell et de Verneuiljdans les contrées transatlanti- ques. Je suis parti des faits connus ; je ne pou- vais devancer ces vastes conquêtes; mais ma théorie aurait manqué d'un des éléments les plus essentiels de la vitalité scientifique, b faculté du progrès, si elle n'avait pas été apte à faire un pas immédiat à la suite des SYS grands résultats que je viens de rappeler. J'ai essnyéde faire ce nouveau pas, dans un Mémoire que j'ai soumis, en 1847, à la So- tiétj géologique, et dont le présent article renferme toute la substance. J'en ai préparé lentement les éléments au fur et à mesure lies observations. D'après l'ensembledes faits iiui me sont aujourd'hui connus, je crois que les différenls Systèmes de montagnes dont l'existence a été démontrée ou indiquée dans l'Europe occidentale, peuvent être classés avec beaucoup de probabilité dans l'ordre dans lequel je vais les parcourir, en commen- çant par les plus anciens. Je vais consacrer un paragraphe à chacun de ces Systèmes et, par cela seul que ces pa- ragraphes seront placés l'un à la suite de l'autre , ils auront des numéros d'ordre que je ne puis me dispenser d'inscrire en tête de chacun d'eux, mais je dois rappeler, comme je l'ai fait maintes fois, que ces numéros ont un caractère essentiellement provisoire, at- tendu que, chaque fois qu'on parviendra à constater, dans l'Europe occidentale, l'exis- tence d'un nouveau Système de montagnes, on devra augmenter d'une unité les numé- ros de tous les Systèmes postérieurs. C'est cette considération qui m'a engagé, dès l'o- rigine, à désigner chaque Système par un nom géographique tiré d'une montagne ou d'une localité où son existence était con- statée. I. Système de la Vendée. M. Rivière, qui a beaucoup étudié les ter- rains du département de la Vendée et du littoral S.-O. de la Bretagne, a signalé, dans ces contrées, un Système de dislocations dirigé à peu près du N.-N.-O. au S.-S.-E., qu'il regarde comme ayant été produit antérieu- rement à toutes les autres dislocations dont àont affectées les couches très anciennes et très accidentées qu'on y observe; c'est ce Système de dislocations que je propose de désigner sous le nom de Système de la Ven- dée. Je ne suis pas éloigné de penser qu'une partie des nombreux plissements que pré- sentent les schistes verts lustrés de l'île de Belle-Ile appartiennent à ce Système, dont la direction s'y reproduit très fréquemment ; et peut-être M. Boblaye a-t-il déjà signalé, sans le savoir, un accident slratigraphique, SYS 597 en rapport avec ce système , eo parlant de la direction N.-N.-O. qu'afTecte ia stratifi cation du micaschiste et du granité, a par- tir de Saint Adrien, près Redon , en suivant les bords du Blavei jusqu'à Pontivy (i) On peut s'attendre à trouver des traces du même système dans beaucoup d'autres parties de l'Europe. II. Système du Finistère. Les roches schisteuses anciennes, qui for- ment le sol fondamental de la presqu'île de Bretagne, sont affectées de dislocations nom- breuses qui les ont redressées en différents sens. Ces dislocations ne sont pas toutes contemporaines; ou s'aperçoit de la diver- sité de leurs âges en remarquant que cer- tains dépôts sédimeniaires sont affectés par les unes tandis qu'ils échappent aux autres et en observant la manière dont elles se croisent quand elles viennent à se rencon- trer mutuellement. Il en existe un certain nombre qui ont pour caractère commun de s'éloigner peu de la direction E. 20 à 25 N. , et d'être plus anciennes que toutes les autres (le Système de la Vendée excepté). Elles se dessinent très nettement dans la pointe comprise en- tre la rade de Brest et l'île de Bas. Je pro- pose de les désigner collectivement sous le nom de Système du Finistère. Dans le chapitre 111 de VExplication delà carte géologique de la France , M. Dufrénoy partage les terrains de transition de la pres- qu'île de Bretagne en deux girandes divi- sions, dont l'inférieure est désignée sous le nom de terrain cambrien , et dont la supé- rieure comprend le terrain silurien et le ter- rain dévonien. <■ Les couches Anterrain cam~ » brien , dit M. Dufrénoy, généralement » inclinées à l'horizon de 70 à 80^, sont » orientées de l'E. 20" N. à l'O. 20° S. Elles » ont été placées dans cette position par Ir » soulèvement du Granité à grains fins(2). . Cette direction se rapporte surtout à la partie centrale de la Bretagne , notamment à la route de Ploërmel à Dinan. Dans la partie occidentale, les directions s'éloignent (i) Puillon-Boblaye, Essai sur ta configuration et la eonslt- tution géologique de la Bretagne; Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, t. XV, p. -,i (1827). (2) Duf.énuy, Explication de la Carte tiolùfifxt di H /■fOlM*, çhap. ni, t. I, p ao8, , 298 SYS un peu plus de la ligne E.-O. Dans le Bo- cagede laNormandie et dans ledépartement de la Manche, elles s'en rapprochent, au contraire, davantage. « Près du cap de la Hague, dit M. Dufré- » noy, au contact de la Syénite, le schiste » qui forme la côte d'Omonville est tal- » queux ; il contient de petits cristaux d'Am- » phiboie disposés dans le sens de la strati- » fication. Les couches de ce schiste pion- t> gent N. 16" 0. et se dirigent E. 16" N. , » presque exactement suivant la ligne de » dislocation propre au terrain cambrien... )) Dans les carrières d'Équeudrevilie , près » de Cherbourg , les couches de schiste se » dirigent à TE. 18° N., et plongent de 75° » vers le N. (1). Aux environs de Saint-Lô , i> la direction générale des schistes est à l'E. » 20" N. (2). Au pont de la Graverie, on » exploite plusieurs carrières dans un schiste » bleuâtre et satiné, dont la stratification » est dirigée à TE. 18° N. avec une incli- » naison de 80» (3). » Dans la partie occidentale de la presqu'île, les roches schisteuses anciennes sont géné- ralement alTeclées de la direction E. 20 à 25° N., qui est la même que celle dont nous ve- nons de parler, modifiée par l'effet de la différence de longitude. Cette direction se montre surtout, d'une manière très proncn- cée, dans les micaschistes et les gneiss qui forment le sol de la ville de Brest , et d'une grande partie de la large pointe comprise entre la rade de Brest et l'Ile de Bas. M. Puillon-Boblaye avait déjà été frappé de ce fait que, dans la région dont je viens de parler, la stratification , quoique rappro- chée de la direction N.-E. S.-O., n'est plus la même que dans les autres parties de la Bretagne, où il l'indique comme comprise entre le N.-E. et le N.-N.-E. ; je trouve la trace de cette remarque, qu'il m'avait com- muniquée de vive voix , dans les expressions suivantes de son important Mémoire sur la géologie de la Bretagne. « Des côtes de la » Manche à Landernau , la direction des » strates est dans le sens du N.-E. au ■ S.-O. (4). » La direction E. 20 à 25° N. (i) Dufr^'noy, Explication de ta Carte giotogique dt France, cUap. III, t. I,p. 212. (2) Ibid., p. ai3. (3) Ibid., p. 2i«. (4) PuiUoD-BobUye, Buai lurta confi$aratioH et la mm SYS se retrouve encore dans les schistes micacés et chloritiques qui font partie de la pointe méridionale entre Gourin et Quimper. Dans le Bocage de la Normandie, ainsi qu'en beaucoup de points de la Bretagne, notamment au pied méridional de la Mon- tagne-Noire près de Gourin , les premières assises du terrain silurien sont superposées, en stratification discordante, sur les tran- ches des couches plus anciennes redressées par les dislocations dont nous venons de parler. M. Lefébure de Fourcy, ingénieur des mines , dans sa Description géologique dudéparlement du Finistère, ciie aussi une superposition semblable sur le rivage mé- ridional du Goulet de Brest , depuis la pointe des Espagnols jusque près de Eer- jean, et sur la côte méridionale de la rivière de Landernau. La direction E. 20 à 25° N. des scnisiet^ les plus anciens se reproduit aussi quelque- fois dans les couches siluriennes. M. L. Fra- polli cite de nombreux exemples de ce fait dans son excellent Mémoire sur la disposi- tion du terrain silurien dans le FinislèrCf et principalement dans la rade de Brest (1). Mais ces directions , que les couches silu- riennes ne conservent pas sur de grandes longueurs, ne sont probablement que des re- productions accidentelles de celles des cou- ches inférieures , reproductions dont j'ai cité depuis longtemps, et dont je décrirai plus loin un exemple frappant dans les cou- ches dévoniennes et carbonifères de la Bel- gique , où reparaît souvent la direction naturelle du terrain ardoisier. M. L. Fra- polli dit, avec beaucoup de raison, je crois, que « ces directions anormales qu'af- )) fecte le terrain silurien du nord du Finis- » tère sont une des meilleures preuves de )) la présence du terrain cambrien au-des- » sous des grès qui forment la base du pre- » mier ; elles sont l'effet de cette présence ; » elles n'existeraient pas sans cela (2). 3> Les directions que je viens de citer con- cordent ensemble d'une manière extrême- ment remarquable. Pour s'en convaincre il suffit de les rapporter toutes à un même lilution géologique de la Bretagne, ilémoiru du Miuiu m d'histoire naturelle, t. XV, p. 66 {1827). (1) Bulletin delà Société géologique de Franeê, a* strie , t.ll,p 517. (a) FnpoUi, ibid., p. Wi. SYS point, par exemple à Brest, pris comme centre de réduction. En transportant toutes ces directions à Brest, sans tenir compte de l'excès sphérique qui ne donnerait ici que des correclions insignifiantes , mais en te- nant comple approximativement delà con- vergence des méridiens vers le pôle, au moyen du tableau de la page 178, nous for- merons le tableau suivant : Brest E, 20 à 25* N. Ile d'OuessanU ... E. 2S i 30 - »«23'lô" N. Ploërmd E. 20 -j- 1 35 26 N. Omonville E. 16 -|- 1 54 . N. Équeudreville. ... E. 18 4. 2 9 15 N. Saint-Lô E. 20 -f- ô 32 44 N. PoaidelaGraTerie. E. -j- 2 32 44 N. SYS 299 En faisant la gomme, on trouve 137* à 147° -f 10" 16' 52", qui se réduisent eu moyenne à 152 " 16 52". En divisant par 7, nombre des points d'observation, on a pour la direction moyenne du Sysièmedu Finistère rapportée à Brest, E. 21" 45' 16" N Cette direction cadre avec les observations d'une manière qui devra paraître satisfai- sante, si l'on remarque surtout combien de bouleversements ont affecté le sol de la Bre- tagne, après celui dont le Système du Finis- tère est la trace. Pour s'assurer de cet accord, il sufûl de reporter la direction obtenue à chacun des points d'observation , et de la comparer à la direction observée. On forme ainsi le tableau suivant : Ile d'OuessanU E. 22o 10' 31" Brest E. 21 45 16 Ploëimel E. £0 11 30 N. Omonville E. 19 51 16 N. Équeudreville E. 19 36 3 N. Saint- Lô E. 19 12 32 N. Pool de la Graverie E. 19 IS 32 N. D1FFEBEICCB. . 50 19' 29" 0 44 44 0 11 50 3 51 16 1 56 S 0 47 28 1 12 32 Oo 0' 0" Les seules divergences un peu notables sont celles de l'Ile d'Ouessant et d'Omon- ville; or, il est à remarquer que l'une et l'autre ont été observées dans le voisinage de grandes masses éruplives , d'une part les granités qui forment la plus grande par- tie de l'Ile d'Ouessant, de l'autre la syénite du cap de Hague; or, on sait que ce n'est pas dans le voisinage de pareilles masses qu'on rencontre le plus ordinairement des directions parfaitement régulières. On peut donc regarder la direction E. 21° 45' 16''N.,ou, en négligeant les secon- des , E. 21" 45' N., comme représentant à Brest le Système du Finistère: ce serait celle de la tangente directrice du Système menée par Brest. Le Système du Finistère ne se montre pas uniquement en Bretagne et en Normandie. Un examen attentif des cartes géologiques d'une grande partie de l'Europe permet d'y en découvrir des traces qui, à la vérité, gont peu suivies à cause des nombreuses dis- locations subséquentes qui les ont eu partie eiiacéeSf Je citerai particulièrement la Suède et le midi de la Finlande. La direction E. 21° 45' N., qui représente à Brest le Système du Finistère, étant pro- longée suffisamment, passerait un peu au midi de la Suède etde la Finlande. On trouve dans le tableau de la page 178, que la diffé- rence des angles alternes internes formés par la plus courte distance de Brest à Stoc- kholm, avec les méridiens de ces deux villes, est de 18'J 21' 32"; entre Brest et Viborg, la même différence est de 27" 29' 40'; pour Brest et Gotheborg, la différence est de 13"1'40". De là il résulte qu'en tenant compte de l'excès sphérique calculé comme si le grand cercle qui passe à Brest, en se dirigeant à l'E. 21" 45' N., était le grand cercle de comparaison du Système, la direc- tion du Système du Finistère transportée à Gotheborg est E. 9° 23' N., et à Stockholm E. 4" 21' N. La même direction transportée à Viborg, est E. 4° 9' S. Dans le milieu de la Suède , près des lacs Wenern , Wettern Hjelmaren , cette direction serait environ Ë. 7° N. Près de la côte méridionale de k sno SYS Finlande, entre Abo et Friedriksvern, vers le milieu de la distance entre Stockholm et Viborg, elle s'éloignerait peu de la ligne E.-O. Or, si l'on examine avec attention la belle carte géologique de la Suède, publiée par M. Hisinger , on verra que dans la partie centrale de ce pays, entre Golheborg et Upsal , il existe, en effet, dans les masses de roches anciennes sur lesquelles le terrain si- lurien est déposé en stratification discor- dante, un grand nombre de dislocations et de lignes slraiigraphiques dirigées à TE. quelques degrés N. Tout annonce aussi que le midi de la Fin- lande avait été fortement disloqué avirnt le dépôt du terrain silurien qui forme la côte méridionale du golfe de Finlande, et qui n'a éprouvé depuis son dépôt que de faibles dérangements. Les roches anciennes du midi de la Finlande présentent différentes lignes slraiigraphiques dirigées à peu près N.-E. S.-O., dont nous aurons à nous occuper ultérieurement; mais leur direction dilTère essentiellement de celle de la côte dont elles ne déterminent que les découpures. Celle- ci doit se rapporter à une autre série d'ac- cidents slraiigraphiques qui ne peuvent être que fort anciens, ailendu que les roches cris- tallines du midi de la Finlande paraissent avoir été émergées dès le commencement de la période silurienne, et avoir formé la côte septentrionale de la mer dans laquelle s'est déposé le terrain silurien de l'Estonie. Delà on peut conclure, avec vraisemblance, que les accidents slraiigraphiques, signalés ci-dessus dans la partie centrale de la Suède, entre Golheborg et Upsal, se prolongent dans la partie méridionale de la Finlande. Cela est d'aulaut plus probable que la par- tie méridionale de la Finlande renferme , comme la partie moyenne de la Suède, une zone dirigée à peu près de TE. à l'O. dans la- quelle sont disséminées un grand nombre de localités célèbres par la présence de dif- férents minéraux cristallisés d'origine érup- tive. Ni en Suède, ni dans les parties de la Russie conliguës à la Finlande, ces gîtes de minéraux ne se prolongent dans le terrain silurien. Tout annonce donc qu'ils ont été produits avant le dépôt de ce terrain, et celle réunion de circonstances me porte à croire que les accidents qui caractérisent SYS la zone dont nous parlons appartiennent par leur âge, comme par leur direction, au SyS' (ème du Finistère. Il sera peut être également possible, ainsi que nous le verrons plus Inin, de recon- naître le Système du Finistère dans le sol fondamental des Pyrénées et de la Catalo- gne. La direction du Système du Finistère ^ transportée dans les montagnes des Maures et en Corse, en tenant compte de l'excès spliérique calculé comme si le grand cercle qui passe à Brest, en se dirigeant à l'E. 21* 45' N., élait le grand cercle de comparai- son du Système, devient pour Hyères, E. 1 3* 46' N., et pour Ajaccio, E. 11° 42' N. Elle s'éloigne beaucoup des directions qu'on y observe le plus habituellement dans les roches stratifiées anciennes. Si ces roches présentent quelques orientalions qui se rap- portent réellement au Système du Finistère, elles doivent y être peu nombreuses. Peut- être serait-on plus heureux en recherchant celle même direction , soit dans les roches schisteuses anciennes des côtes de l'Algérie, soit au centre de l'Espagne dans celles des montagnes de Guadarrama. Toutes les couches qui viennent d'être rapprochées d'après la concordance de leurs directions sont fort anciennes, et les dislo- cations qui leur ont imprimé ces directions paraissent toutes avoir été antérieures au dépôt du terrain silurien; mais ces disloca- tions ne sont pas les seules qui offrent ce caractère d'ancienneté. D'autres dislocations caractérisées par une direction diCférenleea jouissent également, et elles constituent deux autres groupes ou systèmes dont l'âge relatif, comparé à celui du système du FinisLère, devra être discuté ultérieurement. IIL Système de Longmynd. D'après les observations déjà anciennes de M. Murchison , consignées et figurées, dès l'année 1835, dans sa première notice sur le système silurien, les collines du Long- mynd, dans la région silurienne de l'Angle- terre, sur les penies desquelles se trouve le bourg de Church- Slrellon , sont formés de Schistes et de Grauwackes schisteuses. Les couches de ces roches sont fortement re- dressées et courent au N. 25° E. Les couches siluriennes les plus anciennes reposent sur SYS SYS 301 leun tranches en stratiGcation discordante. Ces dernières , beaucoup moins redressées que celles qui leur servent de support, se dirigent à !'E. 42° N. ; la diirérence entre les deux directions est de 23"; et conDme elles se reproduisent fréqueinment l'une et l'autre dans la région silurienne propre- ment dite, où elles Tonnent deux groupes fort réguliers , il est évident qu'elles appar- tiennent à deux systèmes distincts. L'un de ces systèmes, dont nous nous occuperons plus tard, est certainement postérieur au ilépôt du terrain silurien, mais les couches (lu Longmynd ayant été redressées avant le dépôt des couches siluriennes les plus an- ciennes de la contrée, notamment avant celui du Caradoc San(Lione, j'ai cru devoir considérer le Longmynd comme le type d'un système de montagnes plus ancien que le terrain silurien, et que je propose de nom- mer Système de Longmynd. Partant de ce premier aperçu, j'ai cher- ché si, en épluchant , pour ainsi dire, tous les accidents straiigraphiques des couches les plus anciennes de l'Europe , dirigées entre le N. et le N.-E., je n'en trouverais pas un certain nombre dont l'âge fût de même antérieur au terrain silurien, et dont les directions fussent assez peu divergentes pour qu'il y eût lieu d'en prendre la moyenne après les avoir toutes ramenées à un point cent7-al de réduction par le procédé (lue j'ai indiqué ci-dessus. Voici les résultats que j'ai obtenus : ils sont encore peu nombreux; ils me parais- sent suffire, cependant, pour donner déjà une assez grande probabilité à l'existence réelle du Système du Longmynd. V Région silurienne. Dans les collines du Longmynd, aux environs de Church Stret- ton , la Stratification des roches schisteuses et arénacées sur lesquelles le Caradoc Sandstone repose en stratification discor- dante est dirigée au N. 25° E. — Church- Strelton, lat. 52» 35', long., 5» 10' 20" 0., direction, N. 20" E. 2" Bretagne. Les schistes anciens de la Bretagne présentent, dans certaines parties de celte presqu'île, beaucoup d'accidents slratigraphiques dirigés à peu près au N. N.-E. Cette direction se manifeste particu- lièrement par la forme allongée du S. S.-O. au N. N.-E. d'uD grand Qombre de éruptives de Granité et de Syénite qui pé- nètrent les Schistes anciens, et par la ma- nière dont différentes masses de celte na- ture s'alignent et se raccordent entre elles. On voit beaucoup d'exemples de ce phéno- mène aux environs de Morlaix et Saint-Pol- de-Léon , où l'orientation de l'ensemble des arciilenis de celte espèce est assez bien re- présentée par une ligne lirée de Sainl-Pol- de-Léon à Landivisiau , ligne dont le pro- longement passe près de Douarnenez, ei dont la direction est à peu près S. 20 30' 0. à N. 20» 30' E. M. Dufrénoy me parait avoir signali un autre accident du même système, lors» qu'il dit, dans le troisième chapitre de l'ex- plication de la carte géologique de la France : « L'extrémité 0. du bassin de Rennes ap- » pariient encore au terrain carnbrien. Nous )' sommes, il est vrai, peu certains de la li- » mile qui sépare dans ce bassin les deux w étages du terrain de transition ; mais » cependant nous la croyons peu éloignée )) d'une ligne qui se dirigerait du N. 15 à » 20 E., au S. 15 à 20 0., et qui suivrait n à peu près la roule de Ploërmel à Dinan. 1) En effet, les terrains situés à gauche et à » droite de celle ligne présentent des carac- » tères essentiellement différents (1). >. Enfin, un examen attentif de la carte géologique montre que la classe d'accidents qui nous occupe se dessine à très grands traits dans la structure géologique de la pres- qu'île de Bretagne, par exemple par la ligne lirée du cap de la Hague à Jersey, à Uzel, à Baud, etc., du N. 21* 30'E., au S. 21° 30'0.; par la ligne de Guernesey aux lies Glenan, qui est sensiblement parallèle à la précé- dente, et par la ligne lirée de Barfleur à l'Ile d'Hoëdic, suivant la direction du N. 24" E. au S. 24» 0. La moyenne des différentes directions que je viens de citer est le N. 21» E. Elle peut être rapportée à Morlaix qui est le point dans le voisinage duquel ces mêmes directions se dessinent le plus neltement. — Morlaix, lat. 48° 30', long. 6" \0' 0., direction N. 21'» E. 3» Normandie. On peut voir, par différents passages du Mémoire de M. Puillon Boblaye sur la constitution géologique de la Bretagne, qu'il y avait aperçu celte classe d'accidents en (i) Dufrénoy. Explication " E. observée à Church-Sirellon par 520 35' de igt. N. et 5° 10' 20" de long. 0. , je détermine , au moyen du tableau de la page 189 , la dillérence des angles alter- nes internes que forme , avec les méridiens du Dinger Loch etdeCburch Slretton, l'arc du grand cerche qui réunit ces deux points : la dillérence est de 8» 2l' 18". J'en conclus que, transportée au Binger-Loch, la direc- tion N. 25" E., observée a Church-Streiion, deviendra N. 25» + 8" 2l' 18" — e E., celant l'excès sphérique d'un triangle sphé- rique rectangle dont je m'occuperai ulté- rieurement. Exécutant la même opération pour cha- cun des 10 points dont les directions doivent être transportées au Binger-Loch , je forme le tableau suivant, et je fais l'addition. 3« Sain 4o Linu tio Krei 6o Zlul 70 Jlilie 8o Ulei. 9o V,bu 0" Sam rch-Sirellon N. 25o t' liiix N. 21 » il-Jiimes N. 22 30 lie' S N. 33 57 30 >'"gs N. 3-2 .-0 » ?ii de lu distance de Gotheboi-gàGèlle. N. 38 » > borg N. 42 30 > "g • N. 50 . » -Tiopei. . 45 46 18" - 40 - 55 — 52 — 10 — 53 - 56 4- 6 + 48 — 58 + . E. . E. . E. . E. . E. . E. . E. . E. . E. 27o l.V 16" — l4o 16" -f En réduisant complètement la somme des données consignées dans ce tableau, elle devient 312" 51'4- ^ ± '> et en divisant cette somme par 10, nombre des directions partielles, on a pour la direction moyenne du Système de Longmynd^ rapportée au Binger-Loch N. 3i" 17' 60" -f- — — . Dans cette expression il ne reste plus d'in- terminé que 2 + c La quantité t , que j'ai fait entrer dans le tableau , est , comme je T. XUl. l'ai indiqué ci-dessus p. 183, V excès sphé- rique d'un triangle rectangle qui a pour hy- pothénuse la plus courte distance du pomt central de réduction {Dinger-Loch ) au point d'observation auquel elle se rapporte, et pour l'un des angles aigus , l'angle formé par la direction transportée au Binger-Locb avec la plus courte dislance. Il est aisé de voir que, suivant la position respective du point central de réduction et du point d'ob- servalion et suivant la direction qui a été 20 306 SIS observée, l'excès syhéi ique dont il s'agit doit *.tre employé soustractivemenl ou addiiive- inent , ainsi que le tableau l'indique , et comme je l'ai aussi rappelé dans l'expression de la somme en y écrivant 2 ±«. Le tableau renferme 10 de ces quantités e , dont 7 sous- tractives et 3 additives. En raison de celle inégulilé entre les nombres des quantités c affectés de signes contraires , on pourrait craindre qu'elles ne se détruisissent pas; mais le Binger Loch se trouve placé très heu- reusement par rapport aux observations que nous discutons actuellement, comme déter- minant le Système du Longmynd. Il est peu éloigné du prolongement direct des direc» lions signalées en Suède et dans le N.-O. de la Finlande, de manière que, bien que les points où ces directions s'observent soient fort éloignés du Binger-Loch, les ea;- cès sphériques qui leur correspondent sont peu considérables; ceux qui se rapportent aux autres points d'observation sont éga- lement assez petits, et, toute réduction faite, la somme de ces quantités est très faible. En effet, au moyen de constructions exécuiées sur la carte et du tableau de la page 178, on trouve: Pour Chiirch-StreUon b = Pour Woilaix b = Pour Sainl-Jame b = Pour le Limousin , b ^m Pour Freiberg. ........ .......£=a PourZblnngs b = Pour la Sciède b = borg. Pour Ul Pour Vil.org. Pour Sjinl-Ti b = b = b=- 796 kil., 806 kil., 6X0 kil., 490 kil., 410 kit., 536 kil., ItIO kil., 1980 kil., I7S0 kil,. 450 kil., /2, = 82o = 54o, = 5-20, = l7o 1/4, = 44o, = 7|o 1/2, = llo, = 2o 25'. = 6o ÔÛ', = 2'Jo, -= 3'; = iô'; = 9»; = 3*; = *': = 9'; = 7'; = 15'; = tO'; En ayant égard au signe avec lequel cha- cun de ces excè^' spnériques doit être pris , on trouve 2 + e = — 24' , et par suite 10 — 2' 24", Cette valeur est à peu près négligeable; nous nous bornerons, pour y avoir égard, à diminuer de 2' 6" la moyenne ci dessus, et nous adopterons, comme étant, en nombres ronds, la moyenne la plus cor- recte possible de toutes les observations que nous avons considérées, rapportées au Bin- ger-Loch, N. 31° 15' E. Il nous reste à examiner comment la di- rection moyenne du Système de Longmynd, s'accorde avec les directions partielles que Chn.ch Worlaix Saint Jii nous avons combinées. Pour cela nous n'a- vons qu'à la transporter du Binger Loch , auquel elle se rapporte, dans chacun des points d'observation.  la rigueur, pour exé- cuter ce calcul , il faudrait déterminer de nouveau Vexcès sphérique relatif à chaque point, non d'après la direction observée en ce point, mais d'après la direction moyenne adoptée pour le Binger-Loch. Toutefois, comme les corrections qui résulteraient de ce nouveau calcul seraient, en somme, fort peu considérables, je les néglige; et en me servant des valeurs de c déjà employées, je forme le tableau suivant: DIRECTION DimaivcB, freib, rg Zl"l-i"gs Mili le la distance entre Gotheborg et Gèfle Ulealn.rs Viborg N. Saint-Tropes N. La dernière colonne de ce tableau donne, toute réduction faite, une somme égale à — 3'. Il est aisé de voir, en effet, qu'en négligeant 2'24" — 2' 6" = 18 ", dans l'ex- pression de la direction moyenne rapportée au Binger-Loch, nous avons dû rendre trop SYS faible de 10 fols 18" et de 180" = 3' la somme des expressions des huit directions calculées. L'opération est donc correcte. Elle fait voir que pour sept des dix points que nous avons considérés, l'accord entre la direction calculée et la direction observée est très satisfaisant, les diiïérences entre les directions observées et les directions calcu- lées étant de moins de 3°. Pour les trois outres points, les différences entre les di- rections observées et calculées sont plus con- sidérables. Pour Slabings la différence est de plus de 4"!, mais il esta remarquer que les contours des masses de granité et de gneiss du S.-E. de la Bohème ne sont ni rectilignes ni très bien déflnies. On peut en dire autant de celles du N.-O. de la Fin- lande, où la différence est de S" 35' 6"; ces dernières sont d'ailleurs imparTaitement con- nues. Quant aux directions rapportées à Saint- Tropez, où la différence est de 5" 32' 44", il ne faut pas oublier que ce n'a été qu'après une discussion qui a laissé quelque incerti- tude que nous avons pu les dégager des autres directions qui sont comprises dans la rose des directions des Maures et de TEsté- rel. Les différences que nous venons de remarquer n'ont donc rien qui doive sur- prendre , et il est a remarquer que les tr«is différences les plus considérables, — 4« 36' 53", — 3" 35' 6", -f 5° 37' 44", étant affectées de signes différents, tendent à se compenser ; leur somme est — 2» 34' 1 5", ou — 154' 45 "; et il est aisé de voir qu'en n'ayant pas égard aux observations auxquci - les elles correspondent, on aurait trouvé un résultat différent de celui auquel nous nous sommes arrêtés, de 15' seulement, c'est-à- dire la direction moyenne N. 30" E. environ; or la suppression de l'une quelconque des autres observations aurait produit une va- riation à peu près du même ordre. Il me parait difficile de ne pas admettre, en dernière analyse, que ces dix directions appartiennent à un même Système, dont la direction rapportée au Binger-Loch est re- présentée le plus correctement possible par une ligne dirigée au N. 30° 15' E. Cette ligne, qui fait avec le méridien du Binger- Loch un angle de 30" 15' vers l'E., est la tangente directrice du Système. Mais, pour déterminer complètement sur SYS 30*î la sphère terrestre la position de ce Système dont nous avons supposé que le grand cer- cle de comparaison passe par le Binger-Loch, il faudrait confirmer ou rectifier cette sup- position en déterminant, comme je l'ai indi- qué précédemment, Vangle équalorial E. Malheureusement les données que nous avons soumises au calcul ne paraissent pas assez précises pour conduire à une valeur de cet angle à laquelle on puisse attacher une importance réelle. Le point de départ des calculs à faire se trouverait dans les diffé- rences contenues dans le tableau que nous venons de former; mais ces différences ne suivent aucune loi régulière; tout annonce qu'elles sont dues en grande partie aux er- reurs d'observation, et qu'en les employant dans un calcul, on le baserait sur une com- binaison de chiffres presque entièrement fortuite. 11 n'y a pas lieu d'exécuter un pa- reil calcul; ainsi, quant à présent, l'opéra- tion ne peut être poussée plus loin, et nous sommes obligés de nous en tenir à la suppo- sition que le grand cercle qui passe au Bin- ger-Loch, en le dirigeant au N. 30" 15' E., est le grand cercle de comparaison du Sys- tème du Longmynd. Cette supposition est destinée, sansdoute, à une rectification ultérieure; mais il me paraît fort probable que le véritable équa- teur du Système du Longmynd n'est pas fort éloigné du grand cercle dont nous ve- nons de parler. En effet, ce dernier laisse la Moravie et la Bretagne, l'une d'un côté et l'autre de l'autre, à des distances peu différentes l'une de l'autre; il passe entre la Suède et la Finlande où les accidents du Système du Longmynd jouent un rôle si proéminent et, indépendamment des direc- tions dont nous avons pris la moyenne, on en trouve dans les contrées qu'il traverse, qui paraissent devoir lui être rapportées, comme celles des gneiss deSainte-Marie-aux- Mines , et celles de beaucoup d'accidents stratigraphiques plus modernes, mais dus à l'influence du sol sous-jacent, que présentent les couches de l'Eifel, du Hundsrllck, de l'I- dar Wald, etc. Ce n'est, en effet, que d'une manière ex- ceptionnelle et accidentelle que la direction du Système du Longmynd affecte les couches du terrain silurien ou des terrains plus ré- cents. Dans plusieurs des contrées où nous 308 SYS f es avons reconnues, on peut constater que ces dislocations sont antérieures au dépôt des couches siluriennes. Mais ce caractère d'an- cienneté leur est commun avec les disloca- tions du Sysième du, Finistère, et il nous reste à examiner quel est le plus ancien de ces deux Systèmes. Jusqu'à pré.sent je nt connais pas encore de terrain sédimentaire dont je puisse affir- mer qu'il a été déposé sur les tranches des couches redressées ^ie l'un des systèmes, et que ses propres couches ont été redressées par l'autre. Je ne puis donc déterminer le rapport d'âge des deux Systèmes par le moyen ordinaire et le plus direct; mais je crois qu'on peut y parvenir par l'applicaiion des remarques suivantes que M. deHumboldt a consignées dans le premier volume du Cos- mos. « La ligne de faite des couches relevées s> n'est pas toujours parallèle à l'axe de la » chaîne des montagnes; elle coupe aussi )' quelquefois cet axe, et il en résulte, à mon » avis, que le phénomène du redressement >' (les couches, dont on peut suivre assez loin » la trace dans les plaines voisines, est alors » plus ancien que le soulèvement de la n chaîne (I). » M. de Humboldt a souvent appelé l'attention sur ce point aussi impor- tant que délicat de la théorie des soulève- ments. Asie centrale, t. I, p. 277, 283. Es- sai sur le gisement des Roches, 1822, p. 27. M. Hist., t. m, p. 244, 250. Or, il me parait qu'en certains points de la Bretagne, dont j'ai déjà parlé, des couches redressées, suivant le Sysième du Finistère, ont été soulevées de manière à constituer une arête appartenant p.ir sa direction au Système du Loiiginynd. et antérieure comme ;'e Sysième au terrain silurien. Je le conclus des observations suivantes que M. Dufrénoy a consignées dans le premier volume de V Explication de la Carte géologique de la France, et dont j'ai déjà rappelé une partie précédemment. « L'extrémité 0. du bassin de Rennes ap- » partient encore au terrain cambrien. Nous » sommes, il est vrai, peu certains de la li- » mite qui sépare, dans ce bassin, les deux ■ M étages des terrains de transition; mais » cependant nous la croyons peu éloignée (l) A. de Humboldt, Cojnioi.,t I, tradaction française, p. 352. SYS » d'une ligne qui se dirigerait du N. 15 à » 20'" E. au S. 15 a 20" 0., et qui suivrait » à peu près la route de Ploërmel à Dinan » En effet, les terrains situés a gauche et à » droite de cette ligne présentent des carac- » tères essentiellement différents; cette cir- » constanceserait incompréhensiblesielle no » résultait pas de leur dilTérence de nature , j) attendu que la stratification étant généra- )) lement de l'E. à l'O., on devrait retrou- » ver, sur la roule de Ploërmel à Dinan, les M mêmes couches traversées par celle de » Nantes à Rennes; mais il n'en est point » ainsi. En elTet, les couches de grès, si fré- )) quentes et si caractéristiques dans le ter- » rain silurien, qui forme tr)ut le paysà l'E. » de la ligne que je viens d'indiquer, ne so )' retrouvent pas, au contraire, dans la par- » lie 0. de ce bassin, que nous avons colo- » riée comme appartenant au terrain cam- » brien. Les Schistes eux-mêmes, entre » Corlay et Josselin, c'est-à-dire dans toute » l'épaisseur de cette partie inférieure, pos- » sèdent d»s caractères très différents de » ceux des environs de Rennes ; ils sont, en » effet, bleuâtres et satinés, tandis que les » Schistes, entre Rennes et Nantes, sont do » véritables Grauwackes schisteuses. Enfin n la direction des couches conflrme cette u distinction. A l'O. de la limite que nous « avons assignée pour les deux terrains de » transition, les couches se dirigent constam- i. ment de l'E. 20° N. à l'O. 20° S., tandis » que les Schistes, qui sont à droite de cette » ligne, sont orientés de l'E. 10 à 15° S. à M l'O. 10 à IS^N. Ces deux directions sont » précisément celles qui caractérisèrent les » terrains cambrien et silurien (1). » Ces Schistes satinés, dirigés à l'E. 20" N., appartiennent, par le reilressement de leurs couches, au Système du Finistère, et ils ont été soulevés pour former une protubérance ou une crête dirigée vers le N. 20° E., qui a constitué la limite occidentale du bassin si' lurien de Rennes. Cette crête appartient, par sa direction, au Sysième du. Longmynd. On voit donc que le Sysième du Longmynd est POSTÉRIEUR au Sysième du Finistère. On arrive à la même conclusion, en obser- vant comment les dislocations dépendantes du Sysième du, Longmynd, qui se présentent (i) nufrénoy , BxplicatitH de U Carte féologlfU* France, cbap. III, t. I, p. aïo et m SYS aui «nvirons de Morl.iix, accidentent les couches de Roches schisteuses redressées sui- vant le Syslcnw du Finii^tère. Les trois Systèmes dont nous venons de parier, tous les trois antérieurs au terrain silurien, ne sont pas encore les seuls qui aient accidenté le sol de l'Europe occiden- tale avant le dé()ôt de ce terrain. Dans ces dernières années, M. Rivière a signalé, en Bretagne, un Système distinct à la fois du Système de la Vendée et des deux autres systèmes dont nous venons de nous occu- jicr , mais antérieur comme eux au dépôt du terrain silurien. IV. Système du Morbiuan. D'après M. Rivière, ce Système est paral- lèle aux côtes S.-O. de la Vendée et de la Bretagne. Déjà M. Bobiaye, dans son excel- lent travail sur la Bretagne, était arrivé lui- même, relativement aux côtes S.-O. de cette presqu'île, à des conclusions que je ne pour- rais traduire aujourd'hui plus exactement qu'en admettant un Système parallèle à la direction générale de ces côtes, et en le sup- posant fort ancien. Il signale comme un des traits les plus marqués de la structure géo- logique de la Bretagne, que ses côtes S.-O. sont bordées par un plateau plus élevé que l'intérieur de la contrée, à travers lequel les rivières s'écoulent dans des vallées profondé- ment encaissées. « La côte méridionale, dit » M. Bobiaye (1), est découpée par des si- « nuosités profondes et multipliées ; cepen- » dant une ligne tirée de Saint-Nazaire à » Pont-l'Abbé, ou rie l'E. S.-E. à l'O.-N.-C, » représente assez bien sa direction géni- 1) raie. » Le plateau méridional, ajoute plus loin M. Bobiaye (2), s'étend de l'E. -S.-E. à rO.-N.-O. sur une longueur de plus de 60 lieues, de Nantes à Quimper. Cette même direction de i'O.-N.-O. à lE.-S.E. est, d'a- près M. Bobiaye, celle des Roches cristallines lanciennes dont le plateau est formé. Il la 'mentionne (3) comme existant uniformément dans les Gneiss et les Protogines. Il parle ailleurs (4) des Granités et Protogines stra- tiflés de l'O.-N.-O. à l'E.-S, E. 11 cite en (i) Puillon-Boblaye, Etsai sur ta confinuralion et la con- ititutioa géoloeique de la Bretagne, Mémoire* du Muséum d'histoire naturelle, t. XV, p. 54 (1827). (a) /*ia.,p.6;,. (3) IM., p. ;&. (i) MM., p. Il, SYS 309 particulier (1) le Gneiss de Quimperlé dirigé à l'E. -S.-E., et il indique (2), dans le Gra- nité de Carnac, de petites couches de Mica- schiste dirigées de même à l'E. -S.-E. 11 est à remarquer que M. Bobiaye repro- duit pour toutes ces localités la même orien- tation exprimée seulement d'une maniera générale O.-N.-O., E.-S.-E., cequi indique qu'il a fait abstraction des variations lo- cales, et qu'il n'a paut-êire pas entendu fixer cette orientation avec une précision rigoureuse. Je crois que, dégagée de tous les accidents qui appartiennent au Syslèmo des ballons, cette direction s'éloigne de la ligne E.-O. plus que ne l'a pensé M. Bo- biaye, et que M. Rivière est plus près de la vérité en disant que dans la région dont il s'agit la stratification se dirige du N.-O. un peu 0. au S.-E. un peu E. (3). 11 me paraît résulter, en effet, de l'étude que j'ai faita moi-même de ces contrées, en 1833, et de l'examen de la carte géologique de la France, que la direction du Système qui nous occupe peut être représentée par une ligne tirée de l'île de Noirmoutier à l'Ile d'Ouessant, de l'E. 38' 15' S. à l'O. 38° 15' N. Cette li^ne, qui est jalonnée par les masses isolées des îles d'Hoedic, d'Houat, et de la presqu'île de Quiberon , se pro- longe suivant la ligne des Iles terminales du Finistère, de Beninguet à Ouessant. Le Système qu'elle représente converge, à Ouessant, avec le système dirigé E. 20 à 25" N., dont nous nous sommes occupés précédemment; et, considéré dans cette région seulement, il mériterait, presque à aussi juste titre que lui, le nom de Syslème du Finistère. Mais comme il domine surtout sur les côtes du Morbihan, et qu'il se pro- longe dans les départements de la Loire- Inférieure et de la Vendée, et jusque dans celui de la Corrèze, il est plus naturel de lui donner un nom tiré d'une contrée moins voisine de sa terminaison apparente , et je propose, avec l'assentiment de M. Ri- vière, de le nommer Système du Morbihan. La direction E. 38» 15' S., 0. 38" 15' N., que j'ai indiquée ci-dessus peut être cen.sée (i) Puillon-BobLiye, Essai sur la configuration et la con- ■titution géntoffîf/ue de la ïlretn^ne Mcinoires du Mus'Tum d'histoire naturelle, t. XV, p. 70 (1827). (2) Ibid.. p. 69. (3) A. Rivière, Btudeâ g-'ologiques et minéralogiquei , p. 361. 310 svs rapportée à Vannes , ville située à peu de dislance de quelques uns des points où cette direction se dessine le mieux, et qui serait un centre de direction très favorable- ment situé pour toutes les observations de direction faites dans les diverses parties de la France occidentale où le système se montre avec le plus d'évidence. Il est probable, du reste, que ce système est fort étendu ; sa direction semble se retrou- ver dans les roches schisteuses du départe- ment de la Corrèze, de la Dordogne et de la Charente, par exemple, aux environs de Julliac, dans les schistes sur lesquels rapo- sent en stratification discordante les petits lambeaux de terrain fouiller de Cbabrignet, de Montchirel , de la Roche et des Bichers. La direction moyenne de ces roches pa- raît, en effet, comprise entre le S.E. et l'E. 40*^ S. Or, il est aisé de calculer que la direction E. 38° 15' S., transportée de Vannes à Uzerche (Corrèze), eu égard aux dilTérences de latitude et de longitude des deux points, deviendrait E. 41° 22' S. D'après quelques observations que j'ai faites à la hâte, en 1834, la moyenne des directions les plus fréquentes dans les Gneiss et les Micaschistes des environs de Messine, en Sicile, est E. 53° 45' S. La direction E. 38° 15' S., transportée de Vannes à Messine, en ayant égard aux diffé- rences de latitude et de longitude des deux villes, devient à peu près E. 50° 55' E. ; la différence n'est que de 2° 50'. On pourrait donc conjecturer que la direction des roches cristallines évidemment fort anciennes des environs de Messine appartient au Système du Morbihan. Peut-être cette direction existe- 1- elle aussi dans quelques parties du Boehmer- waldgebirge (Sur les frontières de la Ba- vière et de la Bohême) et de l'Erzgebirge. M. Cotta, dans un travail que j'ai déjà cité précédemment (1), indique dans ces con- trées cinq directions presque parallèles entre elles, qui me semblent devoir être distin- {iueés de celles qui se rapportent au Système du Thûringerwald. Ces directions courent sur 11, 10 ^, Il , 10 7, 10 '- !ieures de la boussole, c'est-à-dire en moyenne vers le N. 19° 7' 0. magnétique, ou vers le N. 35° (i) Cotta . Die Engange und ikn Bezithun^cu tu den Eruptiveiifttleintn. 47' 0. astronomique. Or, la direction 0. 38° 15' N. transportée de Vannes à Freiberg, eu égard aux différences de latitude et de longitude de ces deux points, devient 0. 50" 28' N. ou N. 39° 32' 0. ; elle diffère d'en- viron 10° î de la direction 0. 40° N. du Thtlringerwald, mais elle ne s'écarte que de 3° 45' de la moyenne des directions indiquées par M. Colla. En tenant compte de V excès spherique, la différence pourrait aller en nombre rond à 4o environ ; elle ne se- rait pas beaucoup au-dessus des erreurs possibles d'observation. Le» accidents stra- tigraphiqucs auxquels se rapportent les directions dont nous vsnons dé prendre la moyenne aïeclent les schistes anciens de l'Erzgebirga; mais on n'en observe pas la prolongation dans le terrain silurien des environs de Prague : tout annonce donc qu'ils ont été produits immédiatement avant le dépôt du terrain silurien. Il me parait fort probable que les indices de straiificalion , signalés dans les roches cristallines de l'Ukraine se rapportent aussi au Système du Morbihan. Le sol d'une partie des plaines de l'Ukraine est formé par une masse de roches cristallines, connue sous le nom de Steppe granitique qui s'étend de l'O.-N.-O. à l'E.-S.-E. de la Volhynie par la Podolie aux cataractes du Dnieper, et qui, traversant ce fleuve, va se perdre près des bords du Kalmiuss, sous les dépôts carbonifères du Donelz. La direction des plis nombreux que présentent ces dépôts est en moyenne peu différente de celle de l'axe longitudinal de la Steppe granitique, et M. Murchison les attribue avec beaucoup de vraisemblance à un soulèvement de cette masse cristalline; mais les roches cristal- lines présentent des indices de stratification dont la direction est toute différente de celle de l'axe longitudinal de la masse, et qui , ne se continuant pas dans les couches carbonifères, doivent avoir été produites avant leur dépôt. Diverses variétés de pegmatites sont les roches dominantes vers l'extrémité E.-S.-E. de la masse cristalline, près de» jordiî du Kalmiuss (1) : plus près du Dnieper, sur les bords de la Voltchia, au S. de Panlograd , et entre cette ville et Alexandrovsk, M. Murchison a observé di- ([) Le Play, Foyage dont ta Ruuie mirtdionmie, pir M. Anatole de Demidoff, t. IV, p. 6i, SYS verses variétés de Gneiss quartieux et feid- spathique passant à un quartz compacte gris qui alterne avec des laines très minces de talc verdâlre rarement micacé; un Mica- sebiste grenatoïde alternant avec des couches très minces d'un Gneiss graniioïde, etc. Ces roches sont souvent en couches verti- cales, mais leur plongement habituel est du côté de l'E., sous un angle considérable. Leur direction, d'après M. Murchison, est presque parallèle au cours de la Voltchia, qu'il indique dans son texte comme dirigé au N. 15" 0., mais qui, d'après sa belle carte géologique de la Russie , se dirige au N. 28° 0. Il dit formellement que la direc- tion dominante de ces roches est du N.-N.-O. au S.-S.-E. (I), c'est-à-dire du N. 22'' 30' 0. au S. 22° 30' E. Or, la direc- tion du Système du Morbihan, transportée de Vannes (lat. 47° 39' 26", long. 3" 5' 19'' 0.) à Vassiliefka, dans la vallée de la Voltchia (lat. 48° 11' 40", long. 33" 47' 6" E. de Paris), en tenant compte deVexcès sphérique calculé comme si le grand cercle qui passe à Vannes en se dirigeant à l'E. 38" i5' S., était le grand cercle de comparai- son du système , cette direction devient S. 25° 46' E. ; elle ne diffère que de 3° 1 6' de celle indiquée par M. Murchison. La diOérence est encore moindre que celle que nous venons de trouver pour la Saxe ; seule- ment elle est en sens inverse. D'après ces rapprochements, que je pour- rais encore multiplier, je suis porté à pré- sumer que le Syslème du Morbihan n'a pas été moins largement dessiné en Europe que les deux systèmes précédents. Le Système du Morbihan est certainement fort ancien , et M. Boblaye, sans s'occuper précisément de son âge relatif, a eu bien évidemment le sentiment de l'ancienneté des accidents stratigraphiques qui s'y rap- portent; on peut le conclure des passages suivants de son mémoire sur la Bretagne que i'ai déjà mentionnés dans mes Recherches sur quelques unes des révolutions de la sur- face du globe {Annales des sciences naturelles, t. 18, p. 312). « Les roches du second groupe, dit M. Bo- 9 blaye (2), se montrent partout en gise- (i) Murrblton. (le Vernmil et Keyserling, Ruuia in Eu- çpt and tke lirai mountains, t. I, p. 90. (I) PujiloD-QobUje, <«(. c^.,f.6i. SYS 311 » ment concordant avec les terrains qui les » supportent ; elles occupent une grande n partie du bassin de l'intérieur (de la Bie- » tagne); elles forment presque partout une » bande plus ou moins développée entre les » terrains anciens et les terrains de tran- n sition. » Dans Iss Côtes-du-Nord et le Finistère, » elles apfiartiennent donc au système de » scatiûcaiion dirigé entre le N.-E. et le » N.-K -E., et dans une partie du Morbihan )) et de la Loire- Inférieure, au système di- » rigé à l'E.- S.-E. » Nous croyais donc que la Bretagne u montre, dans des terrains très rapprochés >> d'âge et de position , la réunion de deux » systèmes de stratification à peu prss per- » peiidiculaires entre eux, dont l'un, dirigé » E. S.-E., se retrouve dans une partie des » montagnes de l'intérieur de la France et » dans les Pyrénées; et l'autre, signalé de- » puis longtemps par M. de Humboldt, di- )> rigé entre le N.-N.-E. et le N.-E., appar- » tient aux terrains de même nature dans » les montagnes du nord de l'Europe ( An- )' gleterre , Ecosse, Vosges, forêt Noire» » Harz et Norvège). » J'ajouterai a ce fait remarquable, con- -» tinue M. Boblaye, que la vallée de l'inté- » rieur (de la Bretagne) forme la séparatioa » des deux systèmes Je puis avancer, » comme fait général (dit- il encore), que » la stratification du terrain de transition » tend partout a adopter la direction de l'E. » à rO, quels que soient d'ailleurs l'âge et la I) direction desstraiesqui le composent. » Il en résulte, dans la partie méridionale » de la Bretagne, une concordance appa- » rentç, mais dans la partie septentrionale » et surtout dans le Coteutin , une discor- » dance absolue. « Si à ce fait nous ajoutons que, dans le » Cotentin et la partie limitrophe de la » Bretagne , les axes des plateaux et les » longues vallées qui les séparent ne sont u pas dirigés vers le N.-E. comme la stra- » tification des roches anciennes qui les » composent, mais constamment de l'E. à p rO., il résulte, à ce qu'il me semble, du u rapprochement de ces faits, que les axes )> du plateau ancien ont subi des modiûca- » lions postérieures a sa consolidation , et » que ce soqt ce» mm modifiés qui ont d^- m SYS e terminé la direclion de la stratification N dans le terrain de transition. » !l me paraît difficiie de ne pas conclure de ce passage que M. Boblaye regardait les accidents stratigrapiiiques dirigés , suivant lui, à l'E.-S.-E. du plateau méridional de la Bretagne, de inèrne que les accidents stratigrapiiiques dirigés entre le N.-N.-E. et leN.-E. du plateau septentrional, comme produits à un époque antérieure au dépôt du terrain de transition , c'est-à-dire du terrain silurien. Les observations de M. Dufrénoy , celles de M. Rivière et les miennes, conduisent à la même conclusion. Si on promène un œil attentif sur la partie de la carte géologique de la France qui représente la presqu'île de Bretagne , on voit que les lignes assez nom- breuses par lesquelles s'y dessine le Sys- tème du Morbihan s'interrompent constam- ment dans les espaces occupés par le terrain silurien. Je citerai, par exemple, la ligne tirée de l'Ile de Guernesey à Sillé-le-Guil- laume (déparlement de la Sarlhe). Cette ligne, jalonnée jiar diverses masses graniti- ques , est , en même temps , traversée par plusieurs massifs de schistes anciens et de gneiss, qui s'allongent suivant sa direction ; mais elle n'est représentée par aucun acci- dent remarquable, dans les bandes de ter- rain silurien qu'elle traverse. Le Système du Morbihan se trouve , par conséquent, relativement au terrain silu- rien, dans le même cas que le Système du Longmynd et le Si/stème du Finistère. Mais quel est l'âge relatif du Système du Morbihan comparé aux deux derniers? Je ne puis, pour le moment, appliquer à la solution de cette question que des moyens analogues à ceux par lesquels j'ai essayé de faire voir que le Système du Lnngm,ytid es^t moins ancien que le Système du Finistère; leur application me conduit à conclure que le Système du Morbiltan est postérieur aux deux autres. Ainsi que je l'ai déjà remarqué, l'une des lignes les mieux dessinées du Système du Morbihan est celle qui s'étend de lîle de Noirmoutier à l'île d'Ouessant. Celte ligne suit, de l'île Reninguet à l'île dUuessant, la chaîne des îles terminales du t-inistère, où la direction de la chaîne n'est pas parallèle à la stratification des roches qui la compo- SYS sent; elle coupe la direction de la stratifi- cation sous un angle d'environ 60°, ainsi qu'on peut le constater en considérant la direction de la bande schisteuse, qui tra- verse l'île d'Ouessant de l'O.-S.-O. à l'E.- N -E. Eu appliquant ici la remarque de M. de Humboldt , déjà rappelée ci dessus , on conclura que le Système du Morbihan est postérieur, comme \e Système du Longnvind, au Système du Finistère, auquel appartient la direclion de la bande schisteuse de l'île d'Ouessant. On peut remarquer, en outre, sur la belle carte géologique du Finistère publiée |)ar M. Eugène de Fourcy, ingénieur des mines, que les roches granitiques du plateau méri- dional de la Bretagne enveloppent, notam- ment près de l'embouchure de la rivière de Quimperlé, des lambeaux de roches schis- teuses, qui, malgré leur état actuel de dis- location, conservent la direclion du Système du Finistère; ce qui conduit naturellement à supposer qu'ils avaient été plissés par le ridement du Système du Finistère, avant (l'être disloqués par le soulèvement des gra- nités du Siistèinedu Morbihan. Des considérations du même genre con- duisent d'ailleurs à reconnaître que \e Sys- tème du Morbihan est postérieur au Système du Longmynd, et cette seconde conclusion comprend implicitement la première, puis- que nous avons déjà reconnu que \e. System? du Longmynd est postérieur au Système du Finistère. I.a ligne tirée de Guernesey à Sillé-le- Guillaume, qui est, ainsi que nous l'avons déjà remarqué, l'une de celles où se dessine le Système du Moibihan , traverse la partie de la Normandie que M. Boblaye signale spécialement conmie le domaine de la direc- lion N.-N.-E. propre au Système du Long- mynd. Elle s'y dessine par divers accidents stratigrapiiiques et orographii]ues, mais elle laisse généralement subsister la stratifica- tion N.-N.-E. Elle y joue, par conséquent, relativement au Système du Longmynd, le rôle que la direction du Longmynd joue ptr rapport au Système du Finistère , comme je l'ai rappelé ci-dessus, le long de la roule de Ploërmel à Dinan. Ainsi , les mémeâ motifs qui nous font conclure que le Système du Finistère est antérieur au Système du Longmynd, doivent nous faire conclure égà- SYS lement que le Sysiénie du Longmynd est aiiiiTieur au Système du Morbihan. Cette même ligne, parallèle à la route de Ploërmel à Dinan, qui élève, sans déranger leur stratification, les schistes plissés sui- vant le Syslème du Finistère, se conduit tout autrement par rapport au Syslème du Morbihan. Son prolongement méridional traverse le plateau méridional de la Bre- tagne , qui appartient au Syslème du Mor- bihan; mais bien loin d'interrompre ce pla- teau , comme elle interrompt les plateaux schisteux de Ploërmel, elle s'évanouit à son approche , et elle cesse de se dessiner par aucun accident stratigraphique ou orogra- phique remarquable. Ainsi le même raison- nement, qui montre que le Syslème du Longmynd, auquel appartient celte ligne si remarquable, est postérieur au Syslème du Finistère, montre aussi qu'il est antérieur au Système du Morbihan. Il me parait donc établi que les quatre ridements de l'écorce terrestre , dont nous nous sommes occupés jusqu'à présent, se sont succédé dans l'ordre suivant : Syslème de la Vendée , Système du Finis- tère, Syslème de Longmynd, Système du Morbihan. Ces quatre Systèmes se croisent au milieu de la presqu'île de Bretagne, dans un espace peu étendu, et cette circonstance permet de constater leur âge relatif d'après le seul exa- men delamanièredonts'opèrelecroisement. Ce mode de constatation , ainsi que je l'ai déjà remarqué, n'est pas le plus satisfaisant; mais on est réduit à s'en contenter, parce qu'il n'existe en Bretagne aucun terrain sé- dimentaire régulièrement étudié dont on puisse assurer que son dépôt s'est opéré entre l'apparition de deux des Systèmes de montagnes dont nous venons de parler. L'existence de pareils terrains dans les au- tres parties de l'Europe occidentale est même encore plus ou moins problématique, et je suis loin de prétendre que l'aperçu de classification que j'ai essayé de donner de quelques uns d'entre eux (1), soit le dernier mot de la science, et offre une base de la- quelle oi\ puisse partir avec assurance. Il résulte de là que je n'ai pu rapprocher les différents membres des divers Systèmes (i) Bullelin de la Sociélé géologique de FraïUê, 3« »érle , t. IV, p. gtii (léance du i; mai 1847). T. XIU. SYS 313 dont il s'agit que d'après leur parallélisme, en me fondant sur les analogies lirees des Systèmes de montagnes plus modernes dont l'élude n'est pas environnée des mêmes difficultés. Dans l'ordre de la réduction do cet article, c'est une anticipation sur ce qui va suivre, mais ce n'a pas été une anticipa- tion dans l'ordre des études; car les diffi- cultés dont je viens de parler m'ont arrêté pendant longtemps, et ce n'est que tout ré- cemment que j'ai essayé d'esquisser ainsi les principaux traits de l'histoirean té-silurienne. La détermination de l'âge du Syslème qui, dans l'ordre chronologique, doit venir im- médiatement à la suiie du Syslème du Mor- bihan, n'offre déjà plus les mêmes difficultés. V. Système d'j Westmoreland et dd HundsrOck. L'idée première de ce Système est due aux recherches dont M. le professeur Sedgwick a communiqué les résultats, en 1831, à la Société géologique de Londres. Ce savant géologue, qui s'était occupé (dès lors) depuis près de dix ans, de l'exploration des mon- tagnes du district des lacs du Westmoreland, a fait voir que la moyenne direction des différents Systèmes de roches schisteuses y court du N.-E. un peu E.-, au S.-O. un peu 0. Cette manière de se diriger fait que, l'un après l'autre, ils viennent se perdre sous la zone carbonifère qui couvre les tranches de leurs couches, d'où il résulte qu'ils sont nécessairement en stratification discordante avec cette zone. L'auteur con- Crmecelle induction en donnant des coupes détaillées; et de tout l'ensemble des faits observés, il conclut que les couches des montagnes centrales du district des lacs ont été placées dans leur situation actuelle , avant ou pendant la période du dépôt du vieux grès rouge, par un mouvement qui n'a pas été lent et prolongé, mais soudain. A cette époque, les belles recherches de M. Murchi>on sur la région silurienne n'é- taient pas encore ou étaient à peine com- mencées , le nom même de terrain silurien n'avait pas encore été prononcé; et frappé de l'irrégularité des couches de transition moderne que j'avais visitées à Dudiey et à Tortworlh, couches qui n'avaient encore été rapprochées d'aucune de celies du West- moreland, j'annonçai que des circonstance! 20* iih svs autres que celles iiRii!io;;!i('ps p;ir ^î. le professeur Sedgwick, nie faisaient regarder à moi-même comme 1res probable que ce sou- lèvement avait même eu lieu avant le dépôt de la partie la plus récente des couches que les Anglais nomment terrains de transition, c'est-à-dire avant le dépôt des calcaires à iHlobites de Dudiey et de Torlworth. Les lîaux travaux de M. Murrhison ont rectifié j.' que cet aperçu avait d'inexact, et m'ont ramené à une détermination complètement conforme à la prenrière indication de M. le professeur Sedgwick. M. le professeur Sedgwick a aussi montré que si l'on lire des lignes suivant les direc- tions principales des chaînes suivantes, sa- voir la chaîne méridionale de l'Ecosse, depuis Saint- Abbshead jusqu'au Mull de Galloway, la chaîne de grauwacke de l'île de Mail , les crêtes schisteuses de l'île d'Anglesea, les principales chaînes de grauwacke du p lys de Galles et la chaîne du Cornouailles, ces lignes seront presque parallèles l'une à l'autre et à la direction mentionnée ci-des- sus, comme dominant dans le district des lacs du Westmoreland. L'élévation de toutes ces chaînés, qui in- /luent si fortement sur le caractère physique du sol de la Grande-Bretagne, a été rappor- tée par M. le professeur Sedgwick à une même époque, et leur parallélisme n'a pas été regardé par lui comme accidentel , mais comme offrant une confirmation de ce prin- cipe général déjà déduit de l'examen d'un ceftain nombre de montagnes , que les chaînes élevées à la même époque affectent un parallélisme général dans la direction des couches qui les composent, et par suite dans !a direction des crêtes que ces couches constituent. Passant ensuite de la Grande-Bretagne sur le continent de l'Europe, je remarquai que la surface de l'Europe continentale présente plusieurs contrées montueuses, où la direc- tion dominante des couches les plus ancien- nes et les plus tourmentées court aussi , comme M. de Humboldt l'a observé de- puis longtemps , dans une direction peu éloignée du N.-E. ou de l'E.-N.-E. {hora 3-4 de la boussole des mineurs). Telle est, par exemple, la direction des couches de £<;histe et de gfauwacke des montagnes de l'EifTel, du HundsrUck et du pays de NasSj(u, 1 B»i pied desquelles se sont probablement déposés les terrains carbonifères de la Bel- gique et de Sarrebrûck. Ces derniers repo- sent à Nonnweiler, route de Birkenfeld à Trè- ves(J), surla tranchedes couches de schiste e» de quarlzile. Telle est aussi la direction de'. couches schisteuses du Hariz; telle est en core celle des couches de schiste, de grau- wacke et de calcaire de transition des parties se[ilentri(iiiales et centrales des Vosges, sur la tranche desquelles s'étendent plusieurs petits bassins houillers; telle est même à peu près celle des couches de transition cal- < aires et schisteuses, d'une date probable- ment fort ancienne, qui constituent en grande partie le groupe de la Montagne- Noire , entre Castres et Carcassonne, et qui se retrouvent dans les Pyrénées où, malgré des bouleversements plus récents , elles présentent encore, et souvent d'une ma- nière très marquée, l'empreinte de cette direction primitive. Enfin, cette direction hora 3— •* estaUisi la direction dominante et, pour ainsi dire, fondamentale des feuillets plus ou moins prononcés des gneiss, micaschistes, schistes argileux et dèâ roches quarîzeuses et cal- caires de beaucoup de montagnes appelées souvent primitives , telles que celles de la Corse, des Maures ( entre Toulon et Anti- bes), du centre de la France, d'une partie de la Bretagne, de l'Erzgebirge, des Gram- pians, de la Scandinavie et de la Finlande. Le parallélisme de celte direction et de celte observée par M. le professeur Sedgwick en Angleterre, joint à la circonstance que cette loi d'une forte inclinaison dans une direction à peu près constante, à laquelle obéissent très liabituellement les couches et les feuillets des terrains les plus an- ciens de l'Europe, ne comprend pas les for- mations d'une origine postérieure, condui- sait naturellement à supposer que l'incli- naison de toutes les couches de sédiment qui sont comprises dans le domaine de cette loi, est due à une même catastrophe qui, jusque là, était la plus ancienne de celles dont les traces avaient pu être clairement reconnues. Elles m'ont paru constituer un Système particulier dont je viens de retracer les traits fondamentaux, et dont il me reste (i) Explication dt la Carte s'olog'^ue é* la Frauf, t. I , p. 633. SYS k compléter l'étude autant que lYtat des observations le permet aujourd'hui; mais Je dois d'abord rappeler pourquoi je l'ai nommé Système du Weslmoreland et du Hundsruck. Les noms qui rappellent un type naturel bien déterminé, tels que ceux de calcaire du Jura , d'argile de Londres, de calcaire grossier parisien, ont, eu géologie, des avan- tages tellement niarqués, qu'il était à dé- sirer qu'on pût en employer du inètne genre pour les divers Systèmes d'inégalités, d'âges différents , qui sillonnent la surface de la terre. Il n'éiait pas sans embarras de choi- sir, pour indiquer une réunion de rides qui traversent une grande partie de l'Europe, qui probablement s'y sont produites au milieu d'accidents préexistants, et qui de- puis ont été soumises à un grand nombre de dislocations, un nom simple et facile à retenir, qui se rattachât à des accidents naturels du sol , et qui ne fût pas exposé, à cause de sa brièveté même , à donner lieu à des équivoques et à des disputes de mots; jl m'a semblé qu'on pourrait adopter pour le Système dont nous parlons le nom de Système du Weslmoreland et du Hundsruck, en convenant de prendre la partie pour le tout, et en rattachant tout l'ensemble à deux districts montagneux, où les accidents très anciens qui nous occupent sont encore au nombre des traits les plus proéminents. On pourrait tout aussi bien l'appeler Sys- tème du Bigorre , du Capigou, du Pilas, de l'Erzgebirge, du Harz, puisque les cou- ches schisteuses anciennes dont ces monta- gnes sont en grande partie composées , paraissent avoir contracté elles-mêmes, à l'époque ancienne qui nous occupe, leurs inflexions primordiales. Mais comme ces mêmes montagnes paraissent devoir une grande partie de leur relief actuel à des mouvements beaucoup plus récents, j'ai craint qu'en les faisant figurer dans la dé- signation d'un Système d'accidents bien an- térieur à la configuration définitive qu'elles nous présentent, on n'introduisit trop de chances de confusion. Depuis que le premier aperçu dont je viens de reproduire la substance a été publié (1), il réunion en un même faisceau de tous les (i, Manuel géologique, p. 6a6. — Traité de géognosie , t m. p im-ioi. SYS 311 accidents orographiques et stratigraphique, dont je viens de rappeler les noms, est de- venue de plus en plus indispeni^able; quel- ques autres même ont dû y être réunis; quelques accidents partiels ont dû seuls être détachés des masses avec lesquelles ils étaient confondus. J'ai cru pendant longtemps que les cou- ches schisteuses les plus anciennes des Ar- dennes, du Hundsruck, du Hartz, e»,^ . correspondaient par leur âge à celles d^ collines du Longmynd, sur lesquelles Ic." couches siluriennes inférieures reposent en stratification discordante. C'est dans cette pensée qu'en 1833, je proposai à M. Mur- chison, ainsi qu'il a bien voulu le rappeler dernièrement (1), de donner au groupe de roches schisteuses anciennes qui forme la base du Longmynd le nom de Système her- cynien, nom auquel M. le professeur Sedg- wick a préféré celui de Système camhrien. Mes illustres amis ont conservé eux-mêmes, pendant longtemps , quelque chose de cette ancienne opinion ; car sur la belle carte des terrains schisteux des bords du Rhin , qu'ils ont publiée en 1840 , ils ont indiqué un noyau cambrien dans l'Ardenne, près de Bastogne et de HoulTalize, et un autre sur les bords du Rhin , près d'Oberwesel e* ^ Saint-Goar. L'incertitude où nous étions sur l'exis- tence réelle de ces noyaux cambriens, l'im- possibilité de les limiter avec précision, et d'autres difficultés encore, nous ont déter- minés, M. Dufrénoy et moi , à figurer une grande partie de ces contrées schisteuses, sur la carte géologique de la France publiée en 1841, comme composées de terrains de transition indéterminés, désignés simplement par la lettre i, et j'ajoutais dans l'explica- tion de la même carte : « L'expression ter- rain ardoisier laisse dans une indétermina- tion dont il ne me paraît pas encore pruder t de sortir aujourd'hui , et l'époque du dépôt des schistes et des quartzites de l'Ardenne, et l'époque de la conversion en ardoises d'une partie des premiers.... Les schistes verdâtres qui, près de Bingen, sur le Rhin, alternent avec des quartzites, m'ont paru présenter une ressemblance frappante avec (i) Murcliison, Mémoire lu à la Soci*t* (éologique d« Londres, le 6 jj.ivier 1847. — Quaterfy jeurmal 0/ (ht Ge9l^ fica> tocietx, t. III, p. 167. S16 SYS ceux qui alternent de même avec des quart- lites près de Nouzon , sur les bords de la Meuse. De part et d'autre les quartziles sont semblables, et ils rappellent en tout point quelques uns de ceux de la Bretagne. Le calcaire qui se trouve a Siromberg, un peu à l'E. de Bingen, constitue une analogie de plus avec le terrain des bords de la Meuse et de la Semois (1). De petits bancs calcaires remplis de crinoùles et contenant aussi des spirifers et d'autres fossiles, sont intercalés dans les srhistes ardoisiers , depuis Moncy- Notre-Dame, près de Mézières. jusqu'à Bouil- lon (2), suivant une lignedirigée de l'O.-S.-O. à l'E.-N.-E. Tous les pas que la science a faits depuis lors ont tendu à rajeunir les terrains dont il s'agit, par consé(]uent à les éloigner du terrain de Longniynd et à les rapprocher du terrain dévonien. Mais je rappellerai d'abord les analogies qui, sans en fixer encore l'âge, me portaient déjà, il y a six ans, à recon- naître un grand ensemble de dépôts con- temporains dans ces terrains de transition indéterminés de l'E. de la France, qui tous sont allectés de la direction hora 3-4. Je disais, dans l'explication de la carie géologique , qu'a l'angle septentrional des Vosges, au N.-O. de Schirmeck , le terrain se compose de couches parallèles dirigées ds rO. 30" s. à l'E. 30° N. et plongeant d'en- viron 60° au S. 30° E., de schistes argileux à surface luisante, de grauwacks et de cal- caire gris. On trouve , dans les calcaires et dans les schistes, des eutroques , des poly- piers, et des coquilles univalves et bivalves, malheureusement peu distincts (3). /> Et j'ajoutais plus loin : « .... Ce terrain schisteux , avec grauwackes et calcaires su- bordonnés, me paraît avoir une grande analogie avec celui des parties de l'Ardenne voisines de Mézières et de Bouillon, et rien n'empêcherait qu'on ne suppose que ce sont deux affleurements d'un même Système ^n\, dans tout l'intervalle entre Mézières et Framont, demeure couvert par des dépôts plus modernes (4). » Je disais encore que « dans ta partie iv.é- (i) Explication de la Carlt géologique de la France , t. I p. 265. (2) Ibid., t. I, p. 258 (iS4). (3) Explication di la Carte géoloeiqtu de la Franc» , t. I p. 322. («} Miol.. chap.V,t.l,p. 323. SYS ridionale des Vo.^ges et dans les partie» adjacentes des collines de la Haute-Saône, on trouve, au-dessous des porphyres bruns, un système de roches schisteuses dont la direction court généralement entre le N.-E. et l'E.-N.-E. Ces roches schisteuses renfer- ment des couches de grauwacke, des débris végétaux et quelques amas de calcaire fos- silifère. C'est la même réunion d'éléments que dans le terrain slratiGé des environs de Schirmeck, ou dans la partie de l'Ardenne qui avoi.sine Mézières et Bouillon. Ces schistes rappellent également ceux qu'on observe dans les montagnes entre la Saône et la Loire, et dans la partie méridionale du Morvan , entre Autun etDecize, et qui contiennent de même des amas stratifiés (le calcaire avec encrines et quelques autres fossiles en petit nombre. Tous ces terrains schisteux font probablement partie d'un même Système que les roches éruptives ont disloqué (1). « Dans l'espace compris entre les gra.- nites du Champ-du-Feu et les montagnes granitiques de Siiinie-M'arie aux Mines, la direction moyenne des schistes se rapproche, à la vérité, davantage de la ligne E.-O.; je concluais cependant que l'étoffe fondamen- tale sur laquelle la succession des phéno-. mènes géologiques a, en quelque sorte, brodé le relief actuel des Vosges , était un terrain pourvu, dans beaucoup de parties, d'une stratification assez régulièrement di- rigée de l'O. 30 a 40" S. à l'E. 30 à 40" N. (2), (moyenne E. 35" N.). J'ajoutais que « le sol des Vosges et de la forêt Noire avait été compris dans un ridement très général qui avait affecté tous les terrains anciens d'une grande partie de l'Europe, et leur avait imprimé cette direc- tion habituelle vers l'E. 20 à 40° N., que j'ai signalée dans les gneiss , les schistes et autres roches anciennes, dont les bandes juxtaposées constituent le sol fondamental des Vosges (3). » Dans le chapitre suivant du même vo- lume, j'ai signalé les analogies qui ma paraissent exister entre les roches fonda- mentales des montagnes des Maures et de (i) Explication de la Carte fèologique et* la Frame; {• I , p. 326. (2) Ibid . t. I, p. 3oi. (3J lUd., t.I, p. 4i7. SYS SYS ^M J'Estérel, qni bordent la Méditerranée entre Toulon et Antihes, et celles des Vosges. " Les roches cristallines straliDées des mon- tagnes des Mniires forment , disais-je , un système analogue à celui que nous avons déjà signalé dans les Vosges (p. 3(l9). Elles semblent avoir pour ciolTe première un grand dépôt de schistes et de grauwackes à grains fins, contenant des assises calcaires et des dépôls charbonneux. n La cristallinité paraît s'y être développée après coup par voie de métamorphisme , mais d'une manière inégale, suivant les lo- calités. C'est aux emirons de Toulon et d'iiyères que la cristallinité a fait le moins de progrès , et que les schistes sont le moins éloignés de leur état [irimitif (1). M Dans la presqu'île de Gicns, les cou- ches schisteuses sont verticales, et dirigées de l'E.-N.-E. à l'O.-S.-O. (2). » Ce que les schistes de la presqu'île de Giens ont peut-être de plus remarquable, c'est la présence des couches calcaires qui y sont intercalées. Elles se trouvent près de la pointe occidentale, où les roches du sys- tème schisteux qui nous occupe ont quelque chose de moins cristallin, de plus arénacé, et une teinte plus gri>àlre que dans les au- tres parties, et se réduisent même, en quel- ques endroits, a des Quartzites schistoïdes blanchâtres ou gris (3). Les assises calcaires et les Quartzites intercalés dans les Schistes de la presqu'île de Giens, rappellent natu- rellement les Schistes qui contiennent si- multanément des couches subordonnées de ces deux natures, dans les Ardennes et dans les Vosges (4). Les Schistes d'Hyèresont de grands rapports avec ceux des Grampians , comme le montrent les descriptions de Saus- sure , comparées à celles de Playfair (5); quelques unes de leurs variétés ressemblent également aux Killas de Cornouailles (6). ») Le principal groupe des directions obser- vées dans les montagnes des Maures se di- rige moyennement au N. 44° E., direction peu éloignée de celle que nous avons déjà signalée dans les Vosges, et résultant du (i) Explication de la Carte géologique de la Jrance, t. I , (2) liid., p. «48. (3) Ibid., p. 449, (4) tbid. P 450. (5) Ibid., p. 45J. (6J Uid., p. kH, ridcment général qui , à une époque géolo» gique très ancienne , a affecté les depuis slra- lifiés d'une grande partie de l'Euroi^ie (1 ). » Celte direction moyenne est, en effet, comprise dans le champ trop large peut- être de la désignation hora 3-4 ; ce;jendant elle s'éloigne plus de la ligne E.-O. que dans les autres localités que je viens de citer; mais nous avons déjà vu qu'on peut subdi- viser le groupe de directions qu'elle repré- sente. La direction de la plupart dss ancieni terrains stratifiés de l'Europe se reproduit plus exactement encore dans les îles de Corsa et de Sardaigne. Les montagnes granitiques qui composent la partie occidentale de la Corse forment une suite régulière de rides parallèles, dirigées à peu près de l'O.-S.-O. a l'E.-N.-E., et embrassent, dans leurs in- terstices, les échancrures symétriques des golfes de Porto, de Sagone, d'Ajaccio, de Valinco et de Ventilegne (2). D'après M. de la Marmora, les crêtes que forment, en Sar- daigne, les terrains de transition, affectent une direction semblable. Cette même direction reparaît avec de lé- gères variations dans les terrains de transi- tion de la montagne Noire, entre Castres et Carcassonne, et dans ceux d'une partie des Pyrénées. Le massif de la montagne Noire , entre Castres et Carcassonne, depuis Sorrèze et le bassin de Saint - Féréol , jusque vers Saint- Gervais et le pont de Camarès, est formé de masses ellipsoïdales de Granités séparées par des bandes de Roches schisteuses et calcaires, dont l'une renferme les belles carrières de marbre de Cannes, entre Carcassonne et Saint Pons. Ces diverses Roches ont une ten- dance prononcée à former des bandes diri- gées vers l'E. 30 à 40» N. ; celles qui sont stratiûées se dirigent vers l'E. 23, 30, 35, 40 et 45" N. La moyenne de toutes ces di- rections, que j'ai relevées en grand nombre, en 1832, m'a paru être E. 34" N. La même direction s'observe aussi dans beaucoup de points des Gévennes, entre Meyrueis et Anduze. (i) Explication de la Carte géologiiiue de la France, t. I , p. 467. (') J. Reynaud, Mémoires sur ta constitution géologique de la Corse . Mémoires de la Société giologiqu» de f-anee t. l,p.3. 818 SYS Pavait cru reconnaître encore la mcuiis direction fondamentale dans les Roches schisteuses et calcaires, souvent pénétrées par des Granités, qui forment la base des Pyrénées. M. Durocher, qui depuis lors a exploré avec beaucoup de soin et de détail les terrains anciens des Pyrénées, a publié une nombreuse série d'observations de di- rection dont la moyenne s'écarterait un peu moins de la liyne E.-O. ; mais peut-être ces directions devraient-elles être divisées en deux groupes. M. Durocher, dans son intéressant Essai sur la classificalion du terrain de transition des l'yrénées (1), indique d'une manière gé- nérale la direction E.-N.-E. comme propre aux Roches stratifiées les plus anciennes des Pyrénées; mais, dans les nombreuses mesu- res de direction qu'il a soin de rapporter, on voit que les directions des Roches dont il s'agit oscillent dans l'intervalle compris entre l'E. et l'E. 40" N., et que très souvent elles se rapprochent, soitds l'E. 15à20°N., soit de l'E. à 30 à 3S° N. La première de ces deux directions peut être rapportée au Système du Finistère , car la direction de ce Système, transportée dans un point de la partie méridionale du dépar- tement de l'Arriége, situé par 42° 40' de la- titude N., et par 1" de longitude 0. de Pa- ris, en calculant Vexcès sphérique, comme si Brest se trouvait sur le grand cercle de com- paraison du Système, se réduit à E. 17° 26' 37" N. Quant k la seconde direction E. 30 à 35" N., elle coïncide, à peu de chose près, avec la direction moyenne E. 34° N., que j'ai trouvée pour les couches de la montagne Noire, et cela me confirme dans la supposi- tion que celte moyenne est très sensible- ment exacte. Les fossiles renfermés en différents points dans les roches de transition que je viens de passer en revue, n'ont pu servir, pendant longtemps , qu'à montrer qu'elles devaient être fort anciennes , sans qu'il fût possible de s'en servir pour les rapporter à un étaye déterminé. Dans cette incertitude, nous ne pouvions, M. Dufrénoy et moi, les figurer sur la carte géologique de la France autre- ment que comme terrains de transition in- déterminés, et elles y sont, en effet, colo- (ij AnnuUi d^^s mina, i' ici le. t. VI, p. ij SYS rîées en brun clair et marquées de la lettre t, qui e.st consacrée à ces terrains. La science est principalement redevable de la cessation de cet état d'incertitude à M. de Buch, qui a parcouru, en 1846, une grande partie des Pyrénées, et qui a bien voulu examiner, à diverses époques, les col- lections de fossiles des localités sus-menlioii- nées que nous avons réunies à l'École des mines. Il a vu aussi ceux qui se trouvent dans les musées de Strasbourg et de Lyon. Tout récemment encore, il a examiné , sous ce point de vue, les collections recueillies, daiis les Pyrénées et dans les carrières de Cannes, par M. Dufrénoy et par moi , et il a reconnu , à l'ensemble des fossiigs dont il s'agit, un caractère dévonien. Il rapporte spécialement au Système dé- vonien les fossiles des terrains de transition des Pyrénées orientales, de la vallée de Campan,des carrières de Cannes (montagne Noire ), et de celles de Schirmeck dans les Vosges (1). Toutes ces localités fossilifères, de même que celles du Hartz et des environs de Bay- reuih, sont donc dévoniennes ; mais elles me paraissent l'être de la même manière que les localités du Hundsrùck, du pays de Nassau, de l'Eifel et de la Westphalie, que MM. Sedgwick zt Murchison avaient colo- riées comme siluriennes , dans leur belle carte publiée en 1840. Dans leur mémora- ble travail sur les fossiles des terrains an- ciens des provinces rhénanes, imprimé dans les Transactions géologiques , à la suite du Mémoire de MM. Sedgwick et Murchi- son (2), MM. d'Archiac et de Verneuil ont placé dans le terrain silurien les localités (i) Depuis le moment où j'ai fait cette communieation k la Siiciétégéolugique, M île Uucli. en retonrnit à Berlin , a visité les environs de Sciiirmerii etde Frainont avec MM. d» Billy et Daubrée; et dans une lettre subséquente , dont j« fil mé son opinion de l'âge dévonien des calcaires de transi- tion de» environs de Schirmeck et de Fraoïont. Berlin, le 19 juillet iti']. « Le calcaire de Russ, de Schirmeck et de Framont » est un banc de corail, calamopora, polymorpha , spungytes, » cyalhophillum, ni silurien, m carbonifère, donc dévonien; » c'est Gerolstein et plus encore le Mûhlthal du Harti. Vai » nement on cherche des Spirifers, des ïérébratules ; maii » on trouve entre Schirmeck et Framont Vorthoceratites «- » gularis assez grand ; il est encore dévonien à Elbersreutb, » près de Bayreutb. » (j) Transnctione of the Gtotogical soeiety 0/ Londo», n«W sc,;es. t VI. svs fcssilifèrcs il'Abenilieur (HunrfsrOrli), de Wissembach, Erns, Kemiiienau , Niodern?- bach, Braiibach , HaUsling ( duché de Nas- gaii), elc, de PrUm et de Daun (Eifel), de Solifigeii, Liegen, Unkel, Lauderskroii, Liml- lar ( Westphalie ) , etc., et ils les ont, par tonséqiietit, distinguées des localilés dcvo- iiieiincs des mêmes contrées. Aujourd'hui il serait question de considérer toutes ces localités comme dévoniennes, et je suis très porté à croire que c'est particulièrement de ces localités, regardées primitivement comme dlslitictes du terrain dévonien proprement dit, (jue doivent être rapprochées les locali- lés fo.<;silifères de la France dont je viens de parler. Lés terrains schisteux du Fichtelgebirge et du Frankenwald , dans lesquels sont en- ca.^trés sous forme lenticulaire les calcaires Tossilifères d'Elbersreuth près de Bayreuih, ëtdes environs de Hof, appartiennent essen- tiellement au Système de couches anciennes caractérisées par la direction Ho7-a 3-4. C'est là que M. de Huniboldl, en 1792 , a Clé frappé pour la première fois de la con- stance de celte direction. 11 en est de même des terrains schisteux de lErzgebirge , qui sont le prolongement de ceux du Fichtelgebirge et du Franken- wald , et de la plus grande partie de ceux àii Ilarlz. Enfin, cette direction se dessine encore , de la manière la plus nette, dans les tou- (hes fossilifères des environs de Prague. Le beau Iratail que M. Joachim Barrande a Comhnencé à publier sur ces dépots ne per- Jhet pas de douter qu'ils n'sppartieiment au lenctiti silurien; mais ils paraissent ce- fiendanl ne pas être dénués de quelques rap[iorts avec le terrain fossilifère d'Elbers- reuth i car on lit les lignes suivantes dans la savafilfe «oiice de M. Barrande : « Il ne 0 sera pas hors de propos de faire observer » eh passant qu'u.i assez grand nombre de » nos bivalves du genre Cardium, etc., pa- » faissent se rapprocher de celtes que le » comte de Munster a décrites comfne ap- » partenant au calcaire d'Elbersreuth (I). n Les lumières nouvelles que ces divers rapprochements jettent si heureusement sur les terrains de transition que nous nous (i) Joarhim Barrande, Notict; préliminaire sur te terrain UuruH et tel Iriloiites de Bohème {(»««), f . I». SYS 31<> sommes bornés à colorier, M. Dufrénny et moi , sur la carte géologique de la France Comme terrains de transition indéterminés, ne iiermeitraient pas encore de les colorier d'une manière bien certaine. Il reste tou- jours évident que le terrain ardoisicr de l'Ardenne et du Hundsrilck constitue un Système différent du Système anthraxifere de M. d'Onialius d'Halloy. Les trois assises inférieures de ce terrain que M. d'OmallDS a désignées sous les noms de poudingue de Buniot, de calcaire de Givet et de Psani- tnitcs du Chondros , me paraissent toujours f.irmer un Système distinct du terrain ar- doisier sur lequel le poudingue de Burriot repose près de Givet et de Funiay, et à Pe- piiister , près de Spa , en stratification dis- cordante. A mes yeux, ces trois assises con- stituent le terrain dévonien proprement dit, et les couches nommées aussi dévoniennes, qui fopt partie du terrain ardoisier, appar- tiennent straligraphiquemeut à un Système plus ancien. Le terrain de transition longtemps in- déterminé, qui comprend le terrain ar- doisier de l'Ardenne et du HundsrUck , et ceux que j'ai cherché à y rattacher dans les Vosges , dans les montagnes des Maures et de l'Estérel, etc., se compose de ces couches déuoniennes anciennes, de couches silurien- nes , et peut être de couches plus anciennes encore. Ce terrain est la matière consti- tuante essentielle du Hundsruck et de tou- tes les rides dirigées Hora 3-4, que j'ai dé- signées sous le nom de Système du Weslmo- reland et du Huudsruck. il devient évident, d'après cela , que ce Système de rides est postérieur au terrain silurien , et même à une partie des couches qu'on désigne au- jourd'hui comme dévoniennes ; mais il de- meure également évident qu'il est anté- rieur, d'une part, au terrain dévonien de la partie S.-E. des Vosges (1) , et , de l'autre , au poudingue de Burnol, qui repose en stra- tification discordante sur les couches redres- sées du terrain ardoisier. Le Système du poudingue de Burnot, du Calcaire de Givet et des Psammites de CoO- drùs a été regardé pendant quelque temps '-'^rntne représentant le terrain silurien. A la même époque, le terrain ardoisier a été cod- fi) Vijyrz ExpticatUn de la Carte géologique de la Franc», t. 1, p. Î65. S20 SYS «idéré comme repiésentant le terrain cam- brien. Cela expliquera naturellement com- ment j'ai été conduit à regarder le système décides de Hundsrûck comme se rapportant à une époque intermédiaire entre le terrain cambrien et le terrain silurien. L'indécision où l'on a été ensuite sur l'âge d'une partie des couches dont les rapports stratigrapliiques rléterminent l'âge rel.itif de ce système de rides, a dû me faire prévoir depuis longtemps lin changement dans l'énoncé de cette déter- mination, et me rendre en même temps très circonspect à proposer un nouvel étioncé; mais, en envahissant ainsi le terrain ardoi- sier, et, en général, tout notre terrain de transition indéterminé, qui est la matière constituante essentielle des rides du Système du UundsrOck, les dénominations de couches siluriennes et des couches dévoniennes ont conquis le droit de préséance, par rang dâge, sur le Système du Hundsrûck. Je n'ai pu qu'applaudir à une pareille conquête, et je me suis empressé de la proclamer au mo- ment où les derniers nuages qui me la faisaient considérer comme douteuse se sont évanouis. Si tous les doutes n'ont pas en- core disparu, relativement à la classifica- tion de ces couches, il est cependant de- venu évident que le Système du Hundsrûck est postérieur aux couches siluriennes et aux cQuchf.s dévoniennes anciennes : mais rien n'est changé quant aux motifs qui le faisaient considérer comme antérieur au Poudingue (le Burnot, au Calcaire deGivet et aux Psarn- milesde Conel nach B. M Itieilbau , von Leopold oiiBucli. — VerliD, i84j< SYS 323 rouge entoure ùu Nord le vaste Système des montagnes de la Scandinavie, pour aller se relever dans les îles Shetland etaa pied des montagnes de rÉio.i.ie; Souvent disloqué dans Ces contrées sep- tentrionales, le vieux grès rouge y laisse cependant apercevoir un vaste réseau de dis- locations plus fortes encore, et antérieures à son dépôt, dont une partie ont affecté les couches siluriennes d'une manière plus ou moins sensible. Ainsi l'horizon géognostiqùe du poudin- gue de Burnot , de Pepinster et de l'Ecosse , forme un des traits les plus largemetit des- sinés de la stratigraphie de l'Europe sep- tentrionale, depuis la rade de Brest jusqu'à la mer Blanche, et depuis les îles Shetland jusqu'à l'Ardenne, et même jusqu'aux Bal- lons des Vosges. J'ajouterai peut-être quelque chose ert^ core à l'intérêt que peut présenter cette rapide esquisse , si je montre que dans tout ce vaste espace , et même dans des contrées qui s'étendent beaucoup plus au fnidi , ofl peut suivre un grand ensemble de disloca- tions toutes Concordantes entre elles pât leurs directions, et toutes postérieures au terrain silurien et aux couches dévoniehnei anciennes [tileslone fossilifère), mais toutes antérieures au vieux grès rouge et eti tei'* rain dévoiiien proprement dit. 11 ne me sera pas possible de eomprêfidr* dans ce résumé, la totalité des localités eU" ropéennes dans lesquelles oh a observé deS directions dépendantes du Système du West- nwreland el du Hundsriick. Je me borné- rai a un certain nombre pouf lesquelles j'ai actuellement des observations plus nom- breuses ou plus précises que pour les au- tres , et je m'occuperai d'abord de grou- per toutes ces obseivatioils de ftiâHière à en déduire une moyenne générale par les procédés que j'ai indiqués au commence- ment de cet article; puis je Comparerai celte moyenne générale aux observations lo* cales pour apprécier l'importance des diver- gences partielles qui pourront se mani- fester. Je vais passef en revue silécessiveitienl, en allant du Nord au Sud , ces diverses lo- calités ou cantons géologiques. Dans chacun d'eux je remplacerai toutes les observations de direction par une moyenne qui représeo* 324 SYS tera la direction d'un petit arc du grand cercle dont le milieu se rapporterait au cen- tre du canton. On se rappellera qu'un léger déplacement dans ce point central n'appor- terait pas de changement sensible dans le résultat ûnal , d'où il suit que la détermi- nation de ce point n'exige aucun travail spécial. Pour chaque canton, je désignerai le point central de la manière la plus simple possible, et j'indiquerai sa latitude, sa lon- gitude et l'orientation du petit arc de grand cercle qui y représente les observations de direction. 10 Lapante . Dans ces dernières années, M. le professeur Keilhau a fait d'excellentes observations géologiques dans la Laponie norvégienne. Elles ont paru dans sa Gœa- Norvegica avec une carte géologique de celte contrée, et M. de Nello en a publié, dans un des derniers numéros du journal de MM. Leonhard et Bronn, un résumé accom- pagné d'une carte réduite (1). Les formations sédimentaires de la Laponie, déjà décrites en partie, il y a 40 ans, par M. Léopold de Buch, appartiennent, suivant toute appa- rence, au terrain silurien. Elles sont re- dressées dans des directions qui se rappro- chent généralement de l'E.-N.-E. Leur di- rection moyenne, déterminée simplement d'après la carte de M. de Nette, est E. N.-E. Les observations de M. Durocher, qui ont été prises surtout dans les parties occidentales et méridionales de la Laponie, donnent en moyenne E. 23» N. Je rapporte la moyenne générale à un point à peu près central de cette contrée, pour lequel les désignations que j'ai annoncées doivent être: Laponie, lat. 70° N.; long. 23" 30' E.; direction E. 22. SON. 2° Côte méridionale du golfe de Finlande. La direction de la bande silurienne des pro- vinces balliques de la Russie est assez exac- tement représentée par une ligne tirée de Revel à Cronstadt. Cette ligne, qui est sen- siblement parallèle à la direction des cou- ches siluriennes et à la direction générale de la côte méridionale de la Finlande, coupe le méridien de Dorpat , qui répond au mi- lieu de la longueur du golfe de Finlande, sous un angle de 73"^. Pour ce canton géo- logique , les désignations seront : Estonie , (i) Jahrbuch fiir Minerai tniie, toute |847, p. 129. ffeeg7U>tie avd petrejMUIt- SYS lat. 59° 80'; long. 240 23' 15"; direction E. 17" N. 3° Ile de Golhland. Dans l'île de Gothiand, les couches siluriennes plongent légèrement au S.-S.-E.,etsontdirigéesà l'E.-N.-E. (1). On peut prendre pour point central de ce canton la ville de Wisby, située à peu près au milieu de la longueur de l'île. — Wisby, lat. 58° 39' 15'; long. 16° 6' 15'' E.; di- rection E. 22° 30' N. 4" Grampians. Le trait le plus facile à saisir dans la structure stratigraphique dos Grampians est la direction presque rectj- ligne de leur base méridionale. Cette direc- tion fait, avec le méridien du Loch-«Tay qui se trouve presque au milieu de sa longueur, un angle de 52o. Je prends pour point cen- tral -de ce groupe un point situé sur les bords du Loch-Tay, par 56" 25' de latitude N. et 6° 37' de longitude a l'O. de Paris. La désignation que j'ai annoncée devient alors pour ce groupe. — Grampians, lat, 56° 23' N., long. 6° 37' 0., direction E. 38° N. 5° Westmoreland. D'après M. le profes- seur Sedgwick, les couches du groupe mon- tagneux du Westmoreland (dont les plus an- ciennes ont peut-être en quelques points la direction du Système du Finistère) se dirigent généralement du S.-O. un peu 0. au N.~E. un peu E. J'adopte comme moyenne la direc- tion E. 37' 30 N., et pour point central la ville de Keswick.—A'eswJcfc, lat. 54''35'N.« long. 5° 9' 13''0.,d(recaonE. 37" 30' N. 6° Région silurienne. Je prends pour cen- tre de cette région le bourg de Church- Siretton, situé au pied du Longmynd , et pour direction la moyenne de celles que la bellecarte de M. Murchison assigne aux cou- ches siluriennes. — Curch-Strelton, lat. 52° 35', long. 5° 10' 20" 0., direction E. 42" N. 7° CornouaiUes. La ligne suivant laquelle les couches siluriennes sont soulevées sur la côte S.-E. du CornouaiUes, se dirige, d'après M. Murchison , du N.-E. au S.-E., et tra*- verse la baie de Falmouth. Je prends cette ville pour point central. — Falmoulh , lat. 50» 8' , long. T 23' 0., direction E. 45" N. 8° Erzgebirge. D'après le travail publié dernièrement par M. le professeur Cotta , sur les filons de l'Erzgebirge (2) , la direc- (i) Murchison, Çuaterly Journal of Ceotofr, février iHt, t. lU, p. 21. (2) Cotlii, Dit Eriganf* and ikr* BiuMnunfn tu àen SYS tion moyenne des roches stratifiées de l'Erz- gebirge rapportée au méridien magnétique, est Hora 5 f. La déclinaison à Freyberg étant d'environ IG" 40' 0., cette orienta- tion revient à E. 27° 55' N. par rapport au méridien astronomique. Je prends naturel- lement pour point central Freyberg. — Freyberg , lat. 50" 55' 5'' N., long. Il» 0' 25" E., direction E. 27" 55' N. 9° Frankenivald. Je prends pour point central la ville de Hor, où M. de Humboldt résidait lorsqu'il a eu la première idée de s'occuper de la direction remarquablement constante des couches de ces contrées, et je prends» pour direction celle figurée sur la belle carte géologique de l'Europe centrale, par M. deDechen.qui estE. 28° N. : les cal- caires d'Ebersreuth, près Bayreuth , appar- tiennent à ce groupe. — Hof, lat. 59° 29' N., long. 9 ' 35' E. , direclion E. 28" N. 10" Bohême. J'ai fait en Bohême, en 1837, un certain nombre d'observations sur les directions des couches du terrain de cal- caire, deschiste et dequartzite dontM. Joa- chim Barrande a si bien établi depuis lors l'ordre de superposition et l'âge silurien; j'en ai fait aussi sur les directions des schis- tes et des gneiss qui avoisinent le terrain silurien. Vingt-deux de ces observations , faites aux environs de Prague, de Przibram et de Brzezina , tombent entre lE. et l'E. 50" N., et donnent pour moyenne la direc- tion E. 28° 40' N. Si l'on se bornait aux ob- servations faites sur les couches siluriennes, la direction moyenne serait un peu moins éloignée de la ligne E.-O. Je m'en tiens à la moyenne générale. — Prague, lat. 50" 5' 19", long. 12° 5' E., direction E. 28''40'N. 11° Ardenne. Les couches du terrain ar- doisier de l'Ardenne se dirigent en général entre le N.-E. et l'E.-N.-E. , d'après l'im- portant Mémoire que M. Dumont vient de publier sur le terrain ardennais ; elles os- cillent autour d'une moyenne, qui est à peu près E. 25° N. J'avais indiqué moi-même, d'une manière générale, entre Charleville et Pépin, une direction moyenne de l'E.-N.-E. à 10 -S. 0. , en signalant en plusieurs points la direction E. 25" N. (1); et d'après tnptivenseslcinen, nachgewiesen im département de l'Avey- ron von Fournit. ( ij L^i/jiicaiiou de la Carte géologique de la France, cb. IT, l, I, )i. 269 à 26J. SYS 325 l'autorité de M. Dumont, qui a fait, dans cette contrée , des T)bservations plus nom- breuses que les miennes , je n'hésite pas à m'arrêter à cette même direclion E. 25" N. qu'on peut rapporter à Mont-Hermé , dans la vallée de la Meuse. — Ardenne, lat. 49° 53 . long. 2" 23' E., direction E. 25" N. 12° Condros. La direction moyenne des couches de l'Ardenne présente des incerti- tudes à cause des écarts nombreux et con- sidérables qu'on y observe, et cela m'en- gage à faire entrer en ligne de compte la direction beaucoup plus régulière des cou- ches anlhraxifères duGondros, direction qu« je regarde , ainsi que je l'ai annoncé ail- leurs (1), comme une reproduction posté- rieure et accidentelle de celle des couches de l'Ardenne. D'après M. d'Omalius d'Hal- loy (2), les crêtes du Condros se dirigent régulièrement à l'E. 35' N. Le centre du Condros est un peu au N. de Marche et Fa- mène par 3" de long. E. de Paris , et 50° 15' de lat. ^.—Condros, lat. 50° 15', long. 3" E., direction E. 35o N. 13» Taunus. La chaîne du Taunus pré- sente sur la route de Wiesbaden à Langen- Schwalbach unesérie de couches deQuartzi- tes et de Schistes, dont la direction moyenne est à l'E. 33» 13' N. — Taunus, lat. 50° 41' N. long, 5° 47' E., direction, E. 33° 13' N. ii" Binger- Loch. Le Taunus est le prolon- gement oriental de la chaîne du HundsrOck dont il est séparé par le Rhin qui s'échappe de la plaine de Mayence par le défilé appelé liinger-Loch. Dans ce défilé, la direction des couches de Quartzites et de Schistes verts de l'extrémité de HundsrUck est assez peu régu- lière, ce qui tient sans doute à la formation violente de la fissure dont l'élargissement a produit le défilé. La moyenne des observa- tions que j'y ai faites m'a donné la direction E. 43° 50' ^. — Binger-Loch, lat. 49' 55'N., long. 5° 30' E., direction, E 43" 50' N. 15° HundsrUck- Taunus. Le HundsrOck et le Taunus ne fortnent réellement, comme on vient de le dire, qu'une seule chaîne coupée en deux par un défilé. La direction moyenne de celte chaîne, qui représente assez bien celle des diverses bandes du ter- (i) Recherches sur quelques unes des révolutions de la sur- jace du globe, extrait inséré dans la traduction française du Manuel géologique de M. de la Bè'he, p. 616. (..) D'Ouialmsd'Halloy (yo«;« des Min., t XXIV. p. 275' 326 SYS raia de transition de la contrée, est à l'E. 21° 30' N. On peut la rapporter au dëfllé qui partage la chaîne en deux tronçons. — Bmger-Loch, lat. 49"55' N., long. 5* 30'E., direction, E. 27° 30' N. 16° Bretagne. Parmi les direclioiis com- prises dans la désignation hora 3-4 qui s'ob- servent dans les Rothes schisteuses d'une Fouie de points de la presqu'île de Bretagne, une partie seulement me paraît se rapporter proprement au Système du Westnioreland et du Hundsrûck. On eu voit un exemple bien développé dans les départements de rille-ét-Vilaine et des Côtes-du-Nord, aux environs de Cancale , de Jugon et de Lam- balle. Point central : Saint-Malo. — Saint- Jlfaîo, lat. 48° 39' 3" N., long.4»2l' 26"0., dim'lim, E. 42° 15' N. 17* Bretagne. Lorsqu'on jette les yeux sur là partie de la carie de la France qui fepiésdite id presqu'île île Bretagne, on est frappé de certaines lignes d'accidents slrati- gfaphiquès qui la traversent en entier, par exemple de Caen à Belle-lsie et du cap de la Hougue à la pointede Penmarch. La direction moyenne de Ces lignes est à l'E. 47" N. ; elles tne paraissent représenter la direction du Système du Westmoreland et du Hunds- rUck ; on peut les rapporter à Saint-Malo comme point central. — Saint-Malo, latit. 48* 39' 3" N., long. 4» 21' 26" 0., direction, E. 47" N. I8f Schirmeck. Aut stivirons de Schîr- liiêck et dé Framont, les couches dévonien- hesanciennes qui forment l'extrémité N.-E. du massiffondamenlal des Vosges, se dirigent ài'E. 30"^.— Schirmeck, lat. 48'' 26' 40" N. , long. 4° 43' E.. direction, E. 30° N, 19° Massif central des Vosges. Les couches «chisleusés qui entrent dans la composition du massif fondamental des Vosges, se diri- geht moyennement à l'E. 35° N.; oh peut rapporter ces diredioiis à Saint-Dié comme |)()intcerttral.— Scii»(-Die,lat.48''l7'27"N., long. 36" Ti'E., direction, E. S5o N. 20' MuMagne Noire. Les directions obser- vées dans lé massif de la montagne Noire, nu nord deCarcassohne, dont j'ai déjà parlé, peuvent être rapportées à Un point à peu près central de ce massif situé par 43" 25' l;it. N., et 20' long. 0. de Paris.— il/o/i/a^Me Noire, lat. 43° 25' N., long. 20' 0., direc- tion, Ë. 34° N. SYS 21» Hyères. Les couches schisteuses de la partie S. -0. des ftiotitagnes des Maures pré- sentent, aux environs d'Hyères, des direc- tions moins éloignées de la ligne E -0. que dans le reste du massif; très souvent leur direction est a peu près E.-N.-E. — Hyères, lat. 43» 7' 2" N.,lung. 3° 47' 40" E., dtrec- tion, Ë. 22° 30' N. 22° lie de Corse. Les Sôches anciennes de l'île de Corse SB dirigent moyenhemeni, d'après M. J. Reynaud, vers l'E. -N.-E.; on peut les rapporter à Ajaccio comme point central. — Ajaccio, lat. 41" 53' T'N., long. 6" 23' 49" E., direction, E. 22" 30' N. Il s'agit maintenant de prendre correcte- ment la moyenne générale de ces vingt-deux directions moyennes partielles, en ayant égard aux positions géographiques respectives des points auxquels elles se rapportent. Pour cela hous exécuterons l'opération in- diquée dans le commencement de cet article. Nous choisirons un point sur la direction présumée du grand cercle de comparaison qui doit représenter le Système du Westmoreland et du Hundsriick, et auquel tous les petits arcs, qui représentent les directions locales, sont considérés comme étant approximati- vement parallèles; nous y transporterons toutes les directions et nous en prendrons la moyenne. Je suppose qiie le grand cercle de compa- raison dont il s'agit passe au Binger-Loch. Pour transporter au Binger-Loch la direc- tion E. 22" 30' N. observée en Laponie par 70o de lat. N. et 23" 30' de long. E., je dé- termine, au moyen du tableau de la p. 1 78, la différence des angles alternes internes que forme, avec les méridiens du Binger-Lock et du point d'observation en Laponie, l'arc do grand cercle qui réunit ces deux points; la différence est de 1 5* 35' 23". J'eti conclus que, transportée au Binger-Loch, la direc- tion E. 22° 30' N-, observée en Laponie, deviendra E. 22" 30'-|- 15" 35' 23" — t. N., t étant l'excès sphérique d'un triangle sphé- rique rectangle dont je m'occuperai ulté- rieurement. Exécutant la même opération pour chacun des vingt points dont les directions doivent être transportées au Binger-Loch, je formu le tableau suivant dans lequel je comprends également les directions qui se rapportent au Binger-Loch, et je fais l'addition; SYS SYS 327 taponie. i E. 22* E. 17 E. 23 Giampians , , , E. 38 Keswick , E. 37 Church-Sliettoa Falmoulh. E. 4-2 E. 43 Hof. E. 28 Prague , E. 28 Ardcine Condros Taunus E. 23 ....... E. 35 E. 33 + 15* + 19 + » - 9 + * + 3 + 5 - 2 _ 1 4G Binger-Loch i couches) E. Bingei-Loch (chaîne) E. SainlMalo (couches) , E. Saini-Malo (graaJes lignes). ....... £. Schiimeck E. Muntugue Noir Hyèies Ajaccio. . . . . _ 7 _ 7 9 + 24 + IQ 4- 24 4- 16 + 33 -|- 14 + 6 + 12 + - + t . N. £ . N. , N. f . N, £ . N. t . N. ( . N. £ . N. E . N, e . N. £ . N. t . K. e . N. » N. .. N. I . N, t . N. £ . M. ( . N, E . N. ( . N. t . N. 706» 9« 29' 5" -f 2 ± £ La somme, toute réduction faite, est de 697" 23' 55" + 2 ± e; et, en la divisant par 22, on a pour la moyenne des direc- tions rapportées au Binger-Loch, E. 31° 41' 59" -f 22 Pour qu'elle ne renferme plus rien d'in- déterminé, il reste seulement à apprécier la valeur de 2 ± £. La quantité £, que j'ai fait entrer dans le tableau, est, comme je l'ai indiqué ci-dessus, p. 188, l'excès sphé- rique d'un triangle rectangle qui a pour hypothénuse la plus courte distance du yioinl central de réduction [Binger-Loch) au point central d'observation auquel elle se rapporte, et, pour l'un des angles aigus, l'angle formé par la direction transportée au Binger-Loch avec la plus courte distance. Il est aisé de voir que, suivant la position respective du point central de réduction et du point d'observation, et suivant la direc- tion qui a été observée, l'excès sphérique dont il s'agit doit être employé soustracti- vement ou additivement, ainsi que le ta- bleau l'indique, et comme je l'ai aussi rap- pelé dans l'expression de la somme, en y écrivant ï -4- £ Le tableau renferme 20 de ces quantités £, dont 8 soustractives et 12 additivos. La plupart sont nécessairement fort petites ; et comme elles entrent dans la somme avec des signes contraires, eliei doivent se détruire mutuellement, à très peu de chose près. Mais quelques unes se rapportant à des points assez éloignés, aux- quels correspondent d'assez grands trian- gles, ont des grandeurs notables. La somme 2 + £ se réduit sensiblement à celle de ces valeurs plus grandes que les autres, prises elles-mêmes avec le signe qui leur convient. Il est nécessaire de calculer les plus grandes de ces valeurs de £ pour apprécier l'influence qu'elles peuvent exercer sur la détermina- tion de la direction moyenne. Le calcul s'exécute très simplement au moyen du tableau de la page 189, ou en se servant directement des formules consignées à la suite. Par une simple construction faite sur une carte, on trouve que pour la Laponie on a approximativement 6 = 22 = 2444 kil. A = 34° ^, ce qui donne, à l'aide de la formule cos C = cos b tan g A , £ = 1" 59' 35". Pour tous lôs autres points, on peut se contenter des résultats tirés à vue du ta- bleau de la page 189, d'après les distances et les angles déterminés sur la carte, et l'on trouve : Pour l'Estonie, b = 1611 kil., A = 18o, c = 33»; Pour Wisty, 6 = 1102 kil., A =24°, • = 19'; 328 SYS Pour les Grampians , b = 1073 kil. , A = 74° 30", t = 12' ; Pour Keswick , 6 = 889 kil., A 68° = 30', £ = 12' ; Pour Church-Stretton , 6 = 786 kil., A = 60", t = 12'; Pour Falmouth, b = 907 kil., A = 41»^, s = 17'; ' Pour Saint-Malo (couche.i(, c'est-à direà l'époque de la formation du Système des Ballons. Les dislocations dont il s'agit ont, en effet, très sensiblement la direction du Système des Dallons; car la direction 0. 16° N., trans- portée des Ballons d'Alsace à Cork (lutit. ni" 48' 10", longit, 10« 34' o9" 0.), SYS en ayant égard à l'excès sphérique, devient 0. 5" 4' N. Avant de quitter les Iles Britanniques, je ferai remarquer que des dislocations appar- tenant au Sys(èniCf;esCa//o«s pourraient être soupçonnées d'avoir exercé une grande in- fluence sur la configuration des montagnes du district des lacs du Cumberland et du Westmoreland. M. le professeur Sedgwick a distingué de- puis longtemps le phénomène de plissement qui a imprimé leur direction caractéristique aux schistes qui forment l'étoffe fondamen- tale de ce groupe de montagnes, du mouve- ment d'élévation qui a fait surgir comme de véritables Dallons, les montagnes de granité et de syénitequi en forment aujourd'hui les cimes les plus élevées, mouvement qui a été accompagné de nombreuses dislocations. RI. le professeur Hopkins, ayant envisagé dernièrement ce mouvement d'élévation sous un point de vue qui lui est propre (1), le considère comme coordonné à un axe lé- gèrement sinueux qui se dirige à peu près à rO. 3° N. Or la direction 0. 16 ' N. trans- portée du Ballon d'Alsace à Keswick (latit. 54° 35' N., long. 5"9''13"0. de Paris) avec toutes les précautions déjà indiquées, devient 0. 8° 38' N. La différence avec la direction figurée par M. le professeur Hopkins est de 5° 38'; mais, comme les considérations d'après lesquelles M. Hopkins a figuré cette ligne ne sont pas de nature à fixer une di- rection avec une rigueur absolue, on peut dire qu'une divergence de 5" \ seulement est ici peu importante. Sous le rapport de l'é- poque à laquelle a eu lieu cette élévation , M. le professeur Hopkins établit qu'elle est postérieure au dépôt du calcaire carbonifère et antérieure, en grande partie, à celui du nouveau grès rouge. Il admet, à la vérité, qu'elle est postérieure , non seulement au calcaire carbonifère, mais aussi au millsUme- grit et au terrain houiller; or celte der- nière partie de sa conclusion me paraît beau- coup moins évidente que la première. I Le millstone-grit est loin d'entourer le groupe montagneux du Westmoreland avec la même uniformité d'allure que le calcaire carbonifère. Bien loin de conserver dans la SYS 335 (i) On llie elevatioi :.l..s ,,f Ci.iriberland ; oftlie district of tlie i. — Çiiarlcilx Jour- ■ geolosical Sociely, vol. IV, p. 70 ceinture du district des lacs la grande épais- seur qu'il présente dans les moorlands du Yorkshire, il se réduit, d'après la carte de M. Greenough, à une bande étroite qui s'a- mincit et finit par disparaître en avançant vers l'ouest, et on voit alors le terrain houil- ler de White Havcn reposer directement, près de la côte, sur le calcaire carbonifère el même sur le vieux grès rouge. 11 parait, d'après cela, que le sol de ces contrées a été soumis à des i)erlurbations locales particu- lières entre le dépôt du calcaire carbonifère et celui du millsione-grit, et peut-être entre le dépôt du miUslonc-gril et celui du terrain houiller, et il demeure permis de soupçon- ner que les Ballons du Westmoreland sont, en principe, du même âge que ceux des Vosges et dus à des mouvements d'élévation coordonnés au même grand cercle de la sphère terrestre. Peut être parviendrait-on à constater l'existence de dislocations du Système des Ballons dans plusieurs autres groupes mon- tagneux des îles Britanniques. Il me parait des aujourd'hui très probable que les petites protubérances de roches anciennes qui poin- tent isolément au milieu des plaines secon- daires duLeicestershire lui doivent le prin- cipe de leur existence. Le prolongement oriental de la ligne tirée de l'embouchure du Lyfni à Wem passe très près de Leicester. Elle laisse, au nord, le massif isolé du Charnwood- Foresl dont les principales lignes topographiques lui sont à peu près parallèles. A côté du Charnwood- Forest, le terrain houiller d'Ashby de la Zouche se trouve en contact d'une manière) anormale, comme celui de White-Haven, avec le calcaire carbonifère, sans l'interposi- tion du millstone-grit. Cet ensemble de cir- constances peut faire soupçonner qu'il y a eu dans ce district un mouvement de dislo- cation immédiatement postérieur au calcaire carbonifère, parallèle à la direction duii'ys- ième des Ballons, et que le MontSorel, poini culminant du Charnwood-Forest, peut lui- même être considéré comme un Ballon. Les Ballons du nord de l'Allemagne, les masses granitiques du Harlz, qui se trouvent presque exactement sur le prolongement de la ligne d'élévation du Westmoreland , se prêtent à ce double rapprochement d'une manière plus certaine encore. 340 SYS Le Hartz se termine, au N.-N.-E., par un escarpement comparable à celui qui termine les Vosges et la Forêt-Noire au S.-S.-O. Cet escarpement, qui coupe obliquement la direc- tion des coucbes schisteuses, est parallèle à la plus grande longueur de ce groupe de montagnes isolé, et à la ligne sur laquelle les granités de Brocken et de la Rosstrappe se sont élevés en perçant les schistes et les grauwackes déjà redressés antérieurement dans une autre direction; il est en même temps parallèle au grand cercle de compa- raison du Système des Ballons dirigé de la cime du Ballon d'Alsace à l'O. 16'^ N. En effet, si, par la cime du Brocken (latitude 51° 48' 29" N., longitude 8M6' 20" E. de Paris), on mène une ligne parallèle au grand cercle dont il s'agit, on trouve que la di- rection de cette ligne calculée rigoureuse- ment, en ayant égard à la correction due à l'excès sphérique, est à l'O. 19° 15' N, Or, si l'on trace cette ligne sur une carte géolo- gique du Hartz, on verra qu'elle passe par la Rosstrappe, tout près du Rammberg, et qu'elle est parallèle aussi exactement que possible à la ligne légèrement sinueuse qui termine le Hartz au N.-N.-E. Le soulève- ment qui a déterminé cette ligne, évidem- ment postérieur à celui qui avait plissé les schistes et les grauwackes dans la direction hora 3-4 {Système du Westmoreland et du Hundsriick), n'a pas été le dernier que le Hartz ait éprouvé; mais il a influé plus qu'aucun autre sur la forme générale de son relief, et il a évidemment précédé le dépôt des terrains houillers qui sont situés à son pied. Les grauwackes qui forment des collines desTeufelsbergeetdesHollenbergeau N.-O. de Magdebourg, et dans lesquelles on trouve, comme en Devonshire, en Bretagne et dans le sud des Vosges, un grand nombre d'im- pressions d'Équisétacées et d'autres plantes peu diff'érentes de celles du terrain houiller, ne partagent pas la direction hora 3-4 des autres grauwackes de l'Allemagne. Elles ap- partiennent probablement à la partie la plus récente des dépôts dits de transition, et la direction de leurs couches est presque paral- lèle à celle de l'escarpement N.-N.-E. du Hartz, dont le soulèvement a sans doute eu quelque influence lur le ridement qu'elles ÔDt éprouvé SYS A l'autre extrémité du grand ensemble des terrains schisteux des bords du Rhin, l'Ardenne se termine au nord de Mezières, suivant une ligne dont l'orientation est oblique par rapport à la slratiOcation dirigée à peu près /lora 3 4 du terrain ar- doisier, et dont la direction ne .s'écarte pas sensiblement de celle du Système des Ballons. La direction 0. 16° N., transpor- tée du Ballon d'Alsace à Mezières (latitude 49" 45' 43" N., long. 2" 22'46" E. de Paris) devient, toute correction faite, 0. 14° 51' N Or, le front méridional de l'Ardenne court de l'E. 14 à 18'^ S. à l'O. 14 à 18° N. ; c'est- à-dire en moyenne suivant une direction 0. 16° N., qui ne diffère que de 1" 9' de celle qui serait rigoureusement parallèle au grand cercle de comparaison du Système des Ballons. Le front méridional de l'Ardenne coupant obliquement la direction générale des couches du terrain ardoisier, ressemble, en cela, au front septentrional du Harlz au- quel il est parallèle, et qui peut être con- sidéré comme formant l'entrémité diamétra- lement opposée de la grande bande schisteuse des bords du Rhin. L'un et l'autre doivent probablement leur première origine à la même révolution physique. Les roches à cris- taux feldspatiques de Monthermé pourraient bien faire, jusqu'à un certain point, le pen- dant des granités du Hartz. Le Hartz n'est peut-être plus élevé que parce qu'il a éprouvé, postérieurement au dépôt des terrains se- condaires, un nouveau soulèvement que les Ardennes n'ont pas éprouvé ou qu'elles n'ont, du moins, que très faiblement res- senti (1). La direction du Système des Ballons se manifeste aussi dans le massif des terrains schisteux du Hainaut, au nord de Namur, et on la retrouve encore, mais peut-être accidentellement, entre la Sambre et I.t Meuse aux environs de Philipiieville. Le Système des Ballons s'est égalemeut dessiné dans lEurope orientale. Les mon- tagnes de Sandomirz, dans le S.-O. de la Po- logne, nous présentent des couches de tran- sition, d'uue date probablement récente, redressées dans une direction presque exac- tement parallèle à celle du grand cercle de comparaison que nous avons mené par le fi) Explication ie la Carte géologique delà Franct,t. I p. 266. SYS iJ.ilIon d'Alsace. Mais c'est surtout au milieu des grandes plaines de la Russie que le Sys- tème de rides dont nous nous occupons joue un rô!e important. La belle carie géologique de la Riïssie d'Europe, publiée i»ar MM. Murchison , de Verneuil et Keyserling, nous représente cette vaste contrée ro;nme divisée en deux parties par un axe de terrain dévonien dirigé de Voronije vers le golfe de Riga. Cet axe paraît dû à un soulèvement qui a émergé le bassin carbonifère de Moscou et Ta rendu inacces- sible aux dépôts de la période houillère; qui, par conséquent, doit être d'une date posté- rieure au dépôt du calcaire carbonifère et antérieure à celui du terrain houiller. Or, la direction 0. 16° N., transportée du Ballon d'Alsace à Orel, en Russie (lat. 52o 56' 4" N., long. 33° 37' E. de Paris), devient 0. 36" 32' N. Construite sur la carte de Russie, cette direction coïncide, à très peu de chose près, avec celle de l'axe dévonien, dirigé de Voro- nije vers le golfe de Riga. Je suis conduit, par là, à considérer l'axe dévonien du centre de la Russie comme étant, en Europe, l'un des membres les mieux définis et le plus largement dessinés du Système des Ballons. Enfin les résultats du voyage géologique que M. le comte Keyserling a exécuté, en 1843, dans la contrée de la Petschora, sem- blent annoncer que le Système des Ballons joue aussi un rôle important dans cette par- tie reculée de la Russie D'après la carte géo- logique jointe au bel ouvrage deM. le comte Keyserling (1), la contrée de la Petschora est séparée des grandes plaines où coule la Dwina par la chaîne des monts Timan qui s'étend obliquement de l'Oural au golfe de Tscheskaja , dont l'ouverture, dans la mer Glaciale, est .séparée de celle de la mer Blanche par le cap Barmin-Myss. La chaîne des monts Timan n'est pas rec- tiligne. Elle décrit une ligne brisée dont le coude est placé près du 63^ parallèle de la- titude nord, et dont la seconde partie forme un angle d'environ 25° avec le prolongement de la première. Le milieu de la plus méridionale de ces deux parties se trouve à peu près par 63" 50' de latitude N., et par 50" 10' de longitude E. de Paris. Si on mène par ce point une ligne (i) Ifisîentehaftliehe Beobachtungen auf einer rciie in al l'eliehora land, im jahre iS43. SYS sai parallèle au grand cercle dirigé du Ballon d'Alsace à l'O. 16" N. et qu'on en calcule la direction en ayant égard à la correction re- lative à l'excès sphérique qui s'élève pour ce point éloigné à 2" 29' 53", on trouve que la parallèleen questionsedirigeàTO. 31°30'N, Or, en contruisant celle ligne sur la carte do M. le comte Keyserling, on voit qu'elle re- présente d'une manière très satisfaisante l». direction générale de l'axe delà partie mé- ridionale de la chaîne des monts Timan. Les flancs de cette partie de la chaîne sont fir- mes par le terrain dévonien et par le calcaira carbonifère ; mais M. le comte Keyserling n'y a pas observé le terrain houiller [millstone- gril?) qu'il figure au contraire comme étant redressé sur les flancs du chaînon septentrio- nal des monts Timan et sur ceux de l'Oural. De là il paraîtrait résulter que le chaînon mé- ridional des montsTiman, qui, comme toutes les montagnes de la contrée, est antérieur au terrain Permien et au terrain jurassique, se distinguerait des chaînons qui l'avoisinent en ce qu'il serait antérieur aussi au terrain houiller auquel les autres sont postérieurs, et d'une date immédiatement postérieure au dépôt du calcaire carbonifère. Ce chaînon méridional des monts Timan appartiendrait ainsi par son âge, comme par sa direction, au Système des Ballons. Si cette conclusion se vérifie, elle sera importante, en ce qu'elle donnera une très grande largeur à la zone qu'embrasse, en Europe, le Système des Ballons. En effet, une perpendiculaire abaissée de la crête des monts Timan sur le grand cercle de compa- raison du Système des Ballons, mené par le Ballon d'Alsace, a une longueur égale à en- viron 27° du méridien. D'un autre côté, M. Durocher croit avoir retrouvé des dislo- cations dépendantes du Système des Ballons dans les schistes anciens de la chaîne des Pyrénées dont la crête, presque parallèle à notre grand cercle de comparaison , en es' éloignée de 6°. La zone embrassée par \6 la rivière de Bury , et qui se continue dans le Pembro- ke!>hire, jusqu'à la baiedeSaint-Bride. Cette même direction domine généralement aussi dans le midi du Glamorgan, dans les envi- rons de Bristol , et dans les Mendip-Hills, qui sont à peu près le prolongement des ac- cidents siratigraphiques du midi duPembro- keshire et du Glamorgan. Les directions du Système des Ballons et du Système des Pays-Bas se manifestent l'une et l'autre très fréquemment dans les accidents stratigraphiques des couches car- bonifères des Mendip-Hills et des environs de Bristol , et elles s'y croisent en un grand nombre de points. J'en citerai un seul exemple. L'Ilot calcaire de Steep-Holme, dans le canal de Bristol, s'élève au point de croisement de deux accidents stratigraphi- ques appartenant respectivement aux deux Systèmesquéje viensd'indiquer. D'une part, il est dans le prolongement de la crête de Warle Hill ; et d'après la feuille 20^^ de la carte de l'ordonnance, la ligne de Warle- Hill à Steep-Holme se dirige a l'O. 13oS.de la carte de l'ordonnance, en faisant avec les directions du Système des Pays-Bas un aug,\e de2° 10'. D'autre part, l'îlotdeSleep-Holme est dans le prolongement de la crête deBlea- don Hill, et la ligne de Bleadon-Hill a Steep- Holme se dirige à l'O. 13" N. de la carte de l'ordonnance , en formant avec la direction du Si/slème des Ballons un angle de 3° 42'. Les lifiiies menées de Steep-Holme à Blea- don-Hill et à Warle-Hill , forment entre elles un angle de 26°, taudis que l'angle formé parles directions calculées des deux SYS -35b Systèmes est de 20' 8'. La différence totale se réduit a 5" 52 : elle me parait peu con- sidérable pour des lignes dont la longueur n'est pas très grande, et dont la direction ne peut être mesurée avec une très grande précision. Si l'on poursuivait, plus à l'est l'encore, la direction de la série des dislocations que nous venons de suivre du Pembrokeshire aux environs de Bristol , on traverserait la partie de l'Angleterre que recouvrent le terrain jurassique et les terrains plus mo- dernes ; mais on atteindrait au-delà du Pas- de-Calais la protubérance carbonifère du bas Boulonnais, dont les accidents stratigra- phiques ont probablement une liaison sou- terraine avec ceux que nous venons d'étu- dier, et, plus loin encore, le massif des terrains paléozoïques du Brabant méridio- nal, où quelques accidents stratigraphiques ont à peu près la direction du Système des Ballons. Il me paraît évident qu'il a dû exister dans cette zone une grande ligne de dislocation du Système des Ballons, et, en effet, les cartes de l'ordonnance indiquent dans son voisinage beaucoup d'indices de discordance de stratification entre le cal- caire carbonifère et le millstone-grit; mais il est également évident qu'il y a eti dans cette zone des mouvements de dislocation postérieurs au terrain houiller, qui partage lui même, en beaucoup de points, la direction du Sys/èrne des Bol/ons; j'attribue ce dernier fait à ce que des dislocations du Système des Pays-Bas, se produisant dans cette même zone avec leur direction caractéristique, comme à Warle-Kiil, ont donhé un nouveau développement aux sccidents stratigraphi- ques préexistants du Système des Ballons. Sur la lisière nord du bassin houiller du Glamorgan, la direction du Système des Bal- lons se rencontre beaucoup plus rarement que sur sa lisière méridionale; mais la di- rection du Système du VVestniorelatid et dv. Hundsriick s'y combine fréquemment avec celle du Système des Pays-Bas. La ligne tirée de Milford à Dormington, qui représente la direction de ce Système, ne coïncide aux environs de Milford même qu avec un petit nombre d'accidents strati- graphiques; mais, un peu plus à l'est, elle représente, sur une assez grande longueur, la direction dominante. Les lignes polygo- 356 SYS nales, d'une apparence baslionnée, que sir RoderickMurchison avait tracées sursa carte, entre Llandeilo- Abereywyn et Llandeilo- Fawr, ne se trouvent pas reproduites sur les feuilles de VOrdnance-Survey, ou bien elles y sont remplacées par le tracé plus compréhensible d'une direction générale pa- rallèle au Stjstème des Pays-Bas, coupée par de nombreuses failles. La direction du Système des Pays-Bas représente aussi assez exactement le bord du terrain carbonifère au sud de Llandeilo- Fawr dans les crêtes du Mynydd-Mawr, du Pen-y-Rhiw-Ddu au Mynydd-Llangyndeyrn. Ici les bandes étroites de calcaire carboni- fère et de vieux grès rouge, dirigées à l'E. 14oN., se rapportent évidemment au ii/sième des Pays-Bas , avec l'orientation duquel elles ne forment qu'un angle de 3° 10'. Les grandes lignes géologiques de la ré- gion silurienne expirent, en quelque sorte, à l'approche du bassin carbonifère; cepen- dant elles y produisent une certaine impres- sion. La ligne de contact du terrain silurien et du vieux grès rouge suit pendant long- temps au S.-E. et à l'E. deLlar,vadock une direction E. 34° N. de la carte de l'ordon- nance. C'est à 4° 58' près la direction du Système du Westmoreland et du Hundsriick. Cette direction pénètre visiblement dans le calcaire carbonifère, le millstone-grit et le terrain houilleraus montagnes deTair-Carn- Uchaf, de Tair-Carr-îsaf , de Smithfaen , au Mynydd-Bettws, dsns le district d'Amman, et dans la contrée où les deux branches de la rivière de Bury .rennent leur source , au midi de Llandeilo-Fawr. Les deux directions se croisent donc sans 6e confondre et sans beaucoup s'altérer par leur réaction mutuelle dans la vallée de la rivière de Bury. Un croisement du même genre s'observe dans la partie supérieure de la vallée de la rivière de Swansea, la Tawe. Enfin, la direction du Système des Pays- Bas se dessine, au nord de Merthyr-Tydfil , par une grande ligne tirée de Pont-Neddfy- chan sur la rivière de Neath, par Penderyn et Froonnon-y-Coed à Abergavenny. Cette ligne court à l'E. 10» N. de la carte de l'ordonnance, en formant, avec la direction du Système des Pays-Bas, uu angle de 50' leulement. 11 est même à remarquer que SYS celle différence de .'iO' est comptée dans le même sens que la différence de 51', indi- quée ci-dessus à Mons ; d'où il résulte que les couches houillères les plus riches de la Grande-Bretagne et de la Belgique, celles de Merthyr-Tydfil et de Mons, se coordon- nent dans leurs inflexions à deux directions, entre lesquelles nos constructions et nos calculs ne nous révèlent qu'une différence d'une seule minute. Il serait illusoire d'attribuer une grande importance à l'extrême petitesse de cette différence. Les deux directions comparées entre elles ont été mesurées sur la carte , dans le Hainaut et dans le Glamorgan , et n'ont été évaluées qu'en nombres ronds. Une évaluation plus précise aurait probablement conduit à une différence d'orientation plus considérable. La matière ne comporte pas la précision des minutes , et lorsque deux di- rections comparées ne diffèrent que de 1 degré ou même de 2 ou 3 degrés, on peut les considérer comme sensiblement paral- lèles. Ce serait plutôt ici le lieu de montrer que, lors même que ces déviations ne rentrent dans les limites d'exactitude qu'on ne peut guère espérer de dépasser, elles sont quelque- fois susceptibles d'une discussion qui en at- ténue l'importance. M. Gras (1) et M. Le Play (2) ont déjà fait voir comment la direc- tion d'un Système de dislocations peut se combiner avec celle d'un autre Système pour produire une direction mixte. Sans chercher àappliquerici les formules trigonomélriques et les ingénieuses constructions de mes sa- vants collègues, je remarquerai' simplement que les lignes tracées sur la carte de sir Roderick Murchison, sous les dénominations d'axes du Peuibrokeshire septentrional et du Pembrokeshire méridional, formant entre elles un angle de 35'- 15', et les directions du Système du Finistère et du Système des Ballons , transportées à Milford , formant entre elles un angle de 29° 15' ; la diffé- rence totale est de 6", ce qui suppose une différence moyenne de 3" seulement relati- vement à chacune des deux directions. Ces différences prises en elles-mêmes pour- (i) s. Gras , Statistique minèralogique et écologique da département de la Drome. (ï) Fr. LepUy, Annalet det mines, î' série, t. IV, f, S*3 SYS raient être considérées comme peu considé- rables, eu égard à la structure compliquée de la contrée dans laquelle elles s'obser- vent; cependant la partie de ces différences qui doit être attribuée à des irrégularités dans les phénomènes ou dans les observa- tions , est réellement beaucoup moindre. D'abord , en fait, la différence totale 6° ne se partage pas ainsi par parties égales entre les deux axes : elle se porte principa- lement sur celui des deux dont la direction est le moins nettement déterminée, sur Taxe du Pembrokeshire septentrional comparé à la direction du Syslcme du Finistère. Pour l'axe du Pembrokeshire méridional la différence n'est que de lo 12', et cette différence rentre, quant au sens dans lequel elle s'observe , dans une loi déjà observée dans une contrée voisine ; car nous avons vu ci-dessus , p. 231, que, dans le nord du Devonshire, la direction des couches est, comme ici, plus éloignée de la ligne E.-O. que la direction calculée du Système des Ballons, Seulement, dans le nord du De- vonshire, la différence n'est que de 27', tandis qu'ici elle est de 42' d'après les me- sures prises sur la carte de l'ordonnance , et de 1° 12' d'après la direction donnée par sir Roderick Murchison à l'axe du Pembro- keshire méridional. La seconde partie 4° 48' de la différence totale de 6° se rapporte à l'axe du Pem- brokeshire septentrional , qui s'éloigne de la ligne E. -0. de 4° 48' de plus que la di- rection calculée du Système du Finistère. Or cette déviation cadre, de son côté, avec un phénomène de même genre dont il est naturel de la rapprocher. Nous avons vu précédemment , p. 194, qu'à l'île d'Oues- sant, près d'une masse granitique, la direc- tion observée des schistes s'écarte de même de la ligne E.-O. plus que la direction cal- culée du Système du Finistère. La différence est même plus forte que dans le Pembro- keshire septentrional , car elle s'élève à 5" 19' 29". La direction donnée par sir Ro- derick Murchison à l'axe du Pembrokeshire septentrional se rattache à celle de certaines niasses de trapp et de granité, qui se trou- vent, par conséquent, orientées à très peu près de la même manière que les masses granitiques de l'île d'Ouessant. Mais , dans le Pembrokeshire , on peut SYS 357 entrevoir Ja cause de la déviation dont semble affectée l'orientation de ces masses éruptives. La direction du ^ys^ème duFmîS- lère n'apparaît ici que comme directioitcf'em- prunt, et il serait en soi-même assez naturel qu'en se reproduisant, cette direction se fût rapprochée de celle du Système du Westmo' reland et du Hundsriick, car cette dernière, quand elle s'est reproduite dans la même région, s'est rapprochée de son côté de celle du Système du Finistère, et elle s'est déviée dans ce sens d'une quantité supérieure à la déviation éprouvée par la direction du Système du Finistère, puisque nous l'avons trouvée de 4° 58' et même de 10" 58' plus voisine qu'elle n'aurait du l'être dû la ligne E.-O. Il semble réellement que ces deux direc- tions , en se reproduisant simultanément, aient eu une tendance à se composer en une seule , et il est même probable que cette tendance a eu beaucoup d'énergie , car en peut lui assigner une cause très puissante. En effet, la formation du terrain houiller du sud du pays de Galles a été accompa- gnée, comme celle de tous les terrains houil- 1ers, d'un enfoncement lent et graduel qui, pour le centre du bassin du Glamorgan , a été de plus de 3,000 mètres. La faible éten- due de ce bassin ne permettrait pas d'appli- quer ici, sans modiûcations , les considéra- tions que j'ai présentées ailleurs (1) au sujet de l'enfoncement qui a dû accompagner la formation du bassin jurassique de la P^rance septentrionale; mais il n'eu est que plus évident qu'un pareil enfoncement a dû faire jouer tous les plis qui pouvaient préexister dans les terrains environnants , et que l'en- foncement de la ligne médiane du bassin où se sont accumulées les couches houillères du Glamorgan et du Pembrokeshire, a dû faire tourner chacun des deux bords du bas- sin autour d'une charnière horizontale. Là où il existait dans la masse du sol des plis de deux directions peu différentes l'une de l'autre, comme c'était probablement le ca.? pour la lisière septentrionale du bassin houiller, le mouvement de flexion occasionné par l'enfoncement lent du centre du bassin a dû tendre a produire des plis dans une di- rection intermédiaire à celles des plis préexis- ([) Explication dt la Carte géoloimuii delà Franei,t,\\, p. 620. X58 SYS tants.Be là une sorte de raccordement entre hs deua-. direclions , telle que celle qu'on observe au nord de Caermarihen ei la pro ductioa de quelques direcliuns irrégulières. Au reste, celle déviation de la direciiondu Système du Weslmoreland et du Hundsriick n'est pas un fait isolé; nous avons déjà vu ci-dessus, p. 224, qu'à la pointe S. -0. de l'Ardenne, la direction du même Système s'infléchit de plusieurs degrés pour se rap- procher de la ligne E. et 0. , de même qu'à la pointe S.-O. des montagnes du pays de Galles. Ces diverses déviations ne sont donc pas de simples anomalies fortuites; mais elles appartiennent à des faits généraux qui, probablement, deviendront eux-mêmes des lois. Si des irrégularités que présentent les cartes géologiques du pays de Galles méri- dional, on déduisait encore toutes les singu- larités apparentes dont l'application des for- mules et des constructions de M. Gras et de M. Le Play donnerait immédiatement l'ex- plication, ce qui pourrait paraître livré sim- plement aux caprices du hasard dans les complications qui résultent de la coexis- tence de plusieurs Systèmes de directions, se réduirait à assez peu de chose. Malgré ces déviations partielles et déter- minées par des causes qu'on peut entrevoir, il est certain que les directions des Systèmes du Finistère, du Westmoreland el du Hunds- riick, des Ballons, du Forez et des Pays- Bas , se manifestent souvent avec une fidélité dont on a lieu d'être surpris au mi- lieu du labyrinthe si compliqué des dislo- cations du pays de Galles méridional ; et je ne crois pas avoir fait une supposition dé- nuée de vraisemblance en disant qu'un ri- dement de l'écorce terrestre opéré après le dépôt du terrain houiller parallèlement au grand cercle de comparaison du Système des Pays Bas , a fuit renaître les ridements qui s'étaient effectués antérieurement , et a imprimé aux couches houillères les direc- tions du Système des Ballons, du Système du Westtnoreland el du Hundsriick, el même, en quelques points, celle du Système du Finistère, qui était cachée dans les profon- deurs du sol sous-silurien. Celte supposition me paraît encore mieux motivée a l'égard de la direction quadruple des dislocations post-carboniferes du pay» de Galle» méri- SYS dional, qu'elle ne l'étaii pour la double ou triple direction des couches carbonifères de la Belgique, à laquelle je l'ai appliquée dès l'origine. Le terrain houiller du pays de Galles mé- ridional est traversé par un grand nombre de failles que sir Henry de La Bêche a figu- rées avec un grand soin sur la carie de l'ordonnance. Elles sont assez généralement perpendiculaires aux lignes terminales du terrrain houiller et, par conséquent, aux directions des plis dont il est affecté. La formation du plus grand nombre d'entre elles est probablement une simple consé- quence de la formation des plis eux-mêmes, de même que, dans les chaînes de monta- gnes, la formation des fissures transversales est une conséquence du soulèvement de l'axe; quelques unes appartiennent peut- être à des Systèmes de dislocations plus modernes. On peut remarquer aussi dans celte contrée quelques accidents stratigra- phiqnes , dont la direction se rapproche plus de la ligne E.-O. que celle du Système des Pays-Bas. Le même ridement s'est fait sentir égale- ment dans le nord du pays de Galles, où on peut saisir la trace d'une longue bande de dislocations du Système des Pays-Bas, qui joue un rôle important dans la struc- ture stratigraphique des îles Britanniques. Dans son mémoire déjà cité (Esquisse de la structure géologique du pays de Galles), M. le professeur Sedgwick, après avoir parlé des dislocations anciennes qui nous ont déjà occupé, ajoute ce qui suit: « A une » époque plus moderne a été formée la » grande dépression de la vallée deClwyd. » Ver.s le mêtne temps et probablement )) avant la période du nouveau grès rouge, » a été formée une ligne de grande dislo- » cation marquée par un lambeau de cal- » caire carbonifère près de Corven , alTec- )) tant les plongenients des couches de toute » la contrée intermédiaire jusqu'aux grands » filons de Minera, el, enfin , soulevant » une grande masse de calcaire carbonifère » près de Caergwrle dans le Fliiitshire. » Je crois que la première de ces deux dis- locations se rapporte au Sysième du Forez dont la vallée de Clwyd aUecte à peu près la direction, el que la seconde appartient au Sysième des Pays-Bas. Corven se trouve sys k ppii près par 53° 1' de lat. N. et par 5" 46' de lorij;. 0. de Paris. Le grand cercle d» comparaison du Sysième des Pays-Has coupe le méridien de Plymoiilh, fi» 29' 26" 0. de Paris, par PO- 33' 31" N., sous un anclede 77i 33' 40'. La direction ainsi déterminée, transportée à Corven, devient N. 78'9'E.,ou E. 1 loSl' N.O., 11"3I'S. Si l'on construit sur une carie d'Angleterre une ligne qui traverse Corven, suivant celle direction on voit qu'elle passe à peu prés, d'une part à ChesterGeld, dans le Derbyshire, et de l'autre un peu au sud de Pwllheli dans la presqu'île de Caernarfon. Celte lipne ne coïncide sur la carte de M. le pro- fesseur Sedwick avec aucun accident strati- graphique très marquant; mais, construite sur la carte de M. Daniel Sharpe, déjà citée précédemment, elle est exactement parallèle à plusieurs lignes straligraphiques assez re- marquables, et elle forme un angle de 6 à 7" seulement avec un grand nombre d'au- tres qui ne s'en éloignent que pour se rap- procher d'autant de la direction du Système des Ballons. Sans prétendre m'immiscer en rien dans la discussion qui existe au sujet de cette contrée entre M. le professeur Sedgwick et M. Daniel Scharpe, je crois que les apparences exprimées sur la carte de ce dernier doivent faire présumer qu'un des éléments de la structure compliquée dont l'analyse est controversée , a été un pli de l'écorce terrestre qui a contribué à accroître la complication en déterminant un nouveau jeu dans les fentes eUes plis déjà existants et dedirectians dilTérenles. Ainsi la grande faille que M. le professeur Sedgw ick a tracée de Corven vers les plaines du Chesbire, en passant au nord du district de Minera, suit à peu près la direction du Système du West- rnoreland àt du Hundsruck ; mais «-Ile pour rait se rapporter par son âge à la forma- lion du pli dont nous venons de parler, et appartenir ainsi au Système des Pays-Bas, de même que certains plis du calcaire car- bonifère et du terrain houiiler qui suivent lans le Condros uqe direction exactement semblable. Mais si la direction du Système des Pays- Bas, transportée a Corven, ne fournit qu'un moyen accessoire de compléter l'explication d'un réseau de dislocations très compli- 9ion que remplit, immédiatement au sud de cette troncature, la partie du nouveau grès rouge qui est postérieure au Magnesian limestone ; elle est parallèle à la ligne jalonnée au sud de cette même dépression par les relève- ments du terrain houillerqui l'amènent au jour à Asby de la Zouche , à Tamworth , à Dudley, à Coolbrook-Dale et près de Schrewsbury. Le massif carbonifère du Derbyshire , abstraction faite de quelques légers festons, «e termine carrément près de Nottingham par deux lignes droites qui se croisent à peu près à angle droit. L'une, parallèle a la stra- tification du terrain houiller et au Système du nord de l'Angleterre, court au N. 5» 0. , elle est bordée par le grès roug«, \eMag7ie- sian litnesione et le nouveau grès rouge. L'autre, dirigée à l'O. quelques degrés S,, parallèlement au Système des Pays-Bas, est bordée seulement par le nouveau grès rouge postérieur au Magnesian limeslone, mais le grès rouge et le Magnesian limeslone , d'a- près la colorialion , très expressive, de la arte de M. Greenougii , ne se sont déposés ni le long de cette dernière ligne, ni même en aucun point de la dépression qui borde la troncature mérirlioiiale du Derbyshire. N'est-il pas évident, d'après cela, qu'il existe là deux accidents stratigraphiques sensiblement perpendiculaires entre eux; le côté oriental de Derbyshire appartenant au Système du nord de l'Angleterre , qui est antérieur au grès rouge et au Magnesian limestone, et la troncature méridionale du Derbyshire appartenant au Système des Pays-Bas et étant postérieure au grès rouge et au Magnesian limeslone, mais antérieure à la partie subséquente de la formation du nouveau grès rouge? C'est à cette même époque que les crêtes, dirigées à l'O. quelques degrés à., que M Greenough a figurées sur sa carte près d€ Wcich-Pool, doivent avoir reçu leur re- lief caractéristique. La ligne tirée de Not- tingham, dans la direction du Systems des Pays-Bas, après avoir longé ces crêtes et le bas fond de Sarn-Gynfelyn, .■Hleuit les côtes d'Irlande, ainsi que je l'ai déjà iit, un peu au sud du havre de Wexford. Elle suit en- suite la direction de la côte méridionale de l'Irlande , en passant un peu au nord de SYS Dangravan et de Corke . et elle atteint la baie de Kenmare , en laissant , au sud , la saillie que forme celte même côte, en s'a- vançant jusqu'au cap Clear. Cette partie méridionale des côtes de l'Ir- lande présente une série d'accidents orogra- phiques et stratigraphiques dans lesquels le Système des Pays-Bas se dessine avec une netteté toute particulière. Pour comparer plus rigoureusement la direction du Système des Pays-Bas à celles des accidents statigraphiques du midi de l'Irlande, je rappelle que le grand cercle de comparaison du Système des Pays-Bas coupe le méridien du cap Clear, 11" 49' 34'' à l'Q. de Paris, par 49° 40' 28' de latitude , sous un angle de 73" 29' 55"; la direction ainsi déterminée, transportée au cap Clear même, devient N. 73" 29' 30" E. ou E. 16° 30' 30 ' N.-O. 16° 30' 30" S. Il est facile de la con- struire sur la belle carte géologique de l'Ir- lande, publiée par M. GrifSth, et on voit qu'elle y est représentée par une ligne qui, partant du cap Clear, va passer à 6 ou 700 mètres (moins d'un demi-mille) au sud du cap Seven-Heads et du cap Old-Head-of- Kinsale, et qui représente aussi exactement que possible la direction des couches de vieux grès rouge qui forment tous les caps de cette côte. Les lignes anticlinales et synclinales que les différentes assises de la série carbonifère, du vieux grès rouge et des schistes anciens, forment entre le cap Clear et Killarney, ont une direction moyenne exactement sembla- ble. Seulement, aux approches de Corke et dans les environs de Killarney, oii le mill' slone-grit paraît être en gisement transgres- sif par rapport au calcaire carbonifère, on voit cette direction se combiner avec une direction 0. un peu N que j'ai déjà signalée ci-dessus comme devani être rapportée au Système des Ballons. De plus, dans les poin- tes qui donnent un contour si dentelé à la côte d'Irlande, entre le cap Clear et l'em- bouchure du Shanon, et qui constituent en quelque sorte le Finistère britannique, on Voit fréquemment se dessiner une direction E 2o à 30 N., qui me paraît devoir être rapportée au Système du Finistère dont elle dévie seulement un peu vers le nord ; car la direction de ce Système, transportée de Brest au cap Clear, est E. 25'^ 31' N. Cette direc- SYS lion affecte, en quelques points, le milhtone- grit et le terrain bouiller, et il en est de iiièitie de la direction du Système des Ballons, ce qui me paraît prouver qu'ici, comme dans le sud du pays de Galles, ces deux directions ont été reproduites comme directions d'em- prunts l'époque de la formation du Système des Pays- bas. Mais c'est autour de la direc- tion de ce dernier Système qu'oscillent le plus souvent les directions des couches de culm et de houille que renferme le mUlstone- grit du S.-O. de l'Irlande. La direction du Système des Pays-Bas se dessine , d'une manière très exacte et très prononcée, dans un grand nombre des traits orographiques et stratigraphiques de l'inté- rieur de cette lie. Ainsi on la retrouve, d'a- près la carte de M. Grifflih, dans les mon- tagnes de Caltye, dans celles de Ballinruan et autres au sud et au nord de Kilmallock; dans les montagnes de Slieve-Bernagh , de Siieve-Boughta , et de Slieve-CuUane au nord et au nord-ouest de Limerick ; dans les montagnes de Gurlev? et de Killgarrow, au nord de Boyle, etc. , montagnes dont la formation est évidemment postérieure au dépôt du millstone-grit , et sans doute aussi a celui du terrain houiller. Le magnesian- Umestone n'existant pas en Irlande, et le nouveau grès rouge ne se montrant que dans le nord de cette île, on ne peut pousser plus loin la détermination de leur âge re- latif. Mais je ne puis m'étendre, ici, plus au long sur la structure si intéressante et si com- pliquée de l'Irlande; je me bâte de revenir à l'Angleterre pour examiner les accidents ttratigraphiques du Système des Pays-Bas , qui existent dans le Devonshire et le Gor- nouailles. Nous avons vu que la perpendiculaire à la méridienne de Rothenburg coupe les méri- diens d'East- Cowes , de Plymouth et du mont Saint-Michel (près Penzance), à 9' 43", à 10' 35", et à 14' 53" au nord de ces trois points respectivement. Il est facile de la construire, d'après ces données, sur une carte d'Angleterre quelconque. On voit alors que le grand cercle dont il s'agit passe à peu près par Deal (Kent), par Petworth- Sussex , par Sidmouth (Devonshire), et par Saint- Colomb minor (Cornouailles), et que ea direction représente , aussi exactement SYS 361 que possible, la direction générale de la cola méridionale de la Grande-Bretagne. Celte côte, étant formée en partie de craie et de dépôts tertiaires, ne peut avoir été façonnée qu'à une époque postérieure de beaucoup à la formation du Système des Pays-Bas; mais la conformité de direction générale que je viens de signaler me porte à croire que la direction du Système des Pays-Bas a été re- produite , comme direction d'emprunt, par l'une des révolutions les plus modernes qui ont agi sur le sol de l'Angleterre. De là il résulte que cette direction doit être forte- ment imprimée dans les couches paléozoi- ques et dans les roches plus anciennes qui supportent les formations modernes du midi de l'Angleterre, et qu'on doit s'attendre à la trouver très clairement marquée dans les parties du Devonshire et du Cornouailles dont le sol est composé par les roches anté- rieures au nouveau grès rouge. Le grand cercle de comparaison du Sys- tème des Pays-Bas , dont je viens de tracer le cours d'une manière générale, serait re- présenté, sur la carte de l'ordonnance, par une ligne sensiblement droite, qui ferait, avec les lignes horizontales de projection , un angle de 10» 50' environ, en se dirigeant de l'E. 10" 50' N. à l'O. 10" 50' S. de la carte de l'ordonnance. Les feuilles 23 et 24 de la carte géologique de l'ordonnance, publiée par sir Henry de La Bêche , montrent en effet que dans le midi du Devonshire , entre Tor-Bay et Ply- mouth, la direction moyenne des masses lenticulaires de trapp qui affleurent au mi- lieu des terrains schisteux, est assez exacte- ment représentée par une ligne tirée d'Ugh- borough a l'Ile Saint-Nicolas. Or cette ligne se dirige à l'O. 10° S. de la carte de l'or- donnance , et ne fait , par conséquent , avec la direction du Système des Pays-Bas, qu'un angle de 50'. La direction d'une grande partie des masses de trapp , des dykes d'Elvan et des filons métallifères qui, dans l'espace situé entre Plymouth et Launceston, près des bords de la Tamer, traversent les schistes compris entre la masse granitique du Darl- moor etcelledu Bodmin-moor, se rapproche beaucoup de la précédente. Sauf quelques anomalies , l'orientation de la plupart de ces masses s'éloigne de moins de 10» de 23* 362 SYS «elle que nous venons d'indiquer, et , d'a- près la feuille 23 de la carte de l'ordon- nance , un certain nombre d'entre elles s'y rapportent exactement. En général ce- pendant, elles se rapprochent un peu plus de la ligne E.-O., et la direction moyenne est à peu prés 0. 5° S. de la carte de l'or- donnance : cette direction moyetme forme, par conséquent , avec la direction du Système des Pays-lias, un angle de 5" 50'. La direction d'une nombreuse série de dykes de trapp et d'Elvan , qui , d'après la feuille 30 de la carte de l'ordonnance, cou- pent le killas duCornouaiiles, entre Padstow et Saint-Austle , et au nombre desquels se trouvent les dykes d'Elvan , que le tracé de sir Henry de la Bêche détache si piito- resquement du granité du Bodmin-moor , est également 0. 5" S. de la carte de l'or- donnance. Plus près de la pointe du Cornouailles , à l'O. (leTriiro, on retrouve encore, dans les dykes d'Elvan et dans les filons métal- liques tracés sur les feuilles 31 et 33 de la carte de l'ordonnance, beaucoup de direc- tions qui o>cillent de quelques degrés au- tour de la même direction 0. 5° S. Mais on trouve plus souvent encore des dneciions qui oscillent légèrement autour de l'O. 23* S. de la carte de l'oniounance , et l'on voit plusieurs dykes d'Elvan passer de l'une à l'autre des deux directions par une inflexion plus ou moins adoucie, ce qui montre clai- rement que l'une et l'antre ont été produi- tes simultanément. La première me parait flevoir être rapportée au Système des Pays- Bas, malgré la divergence de 5" .SO' que j'ai déjà .«signalée , et la seconde au Système du Finisière , qui aurait encore fourni ici une direclion d'em,prunt. La direction du Système du Finiatère , transportée de Brest au mont Saint-Michel, près Penzance, devient E. 22° 30' N. du monde, ou E. 20* 9' N. de la carte de l'or- donnanr-e. La différence avec la direction moyenne mentionnée ci - dessus est de 4° 5l'; mais il est à remarquer que cette dif- férence est comptée dans le même sens, et qu'elle est presque de la même quan- tité qu'à l'Ile d'Ouessanlet dans le Pem- brokeshire. Les directions que j'ai indi- quées dans le S. 0. de l'Irlande, comme se rapportant, eo principe, au Système du Fi- SYS nistère, éprouvent aussi une déviation «lans le même sens. L'existence de cette dévia- tion devient ainsi une sorte de règle dans toute la contrée maritime dont nous par- lons. La direction du Système du Finistère est fortement dessinée sur les cartes de l'or- donnance par les masses de roches amphi- boliques qui sont intercalées dans les killas entre Penzance et Redruih ; mais celles-ci pourraient bien dater de l'époque aniésilu- rienne à laquelle s'est formé le Système du Finistère. On observe encore d'autres directions dans les dykes d'Elvan et de trapp , et dans les filons métalliques du Cornouailles et du Devonshire , telles que celles des Systèmes du Longmynd, du Morbihan et des Ballons , ce qui n'a rien de surprenant. On les voit fréquemment aussi se contourner autour des protubérances granitiques, ce qui est plus naturel encore. L'ensemble des masses granitiques du Devonshire, du Cornouailles et des îles Sor- lingues se coordonne à une ligne brisée analogue à celles que décrivent les bandes de calcaire carbonifère du Condros , mais dont les deux branches forment entre elles un angle plus obtus. En Belgique, les lignes brisées dont nous parlons présentent des an- gles d'environ 60°. Dans le S.-O. de l'An- gleterre , les directions normales des Sys- tème des Pays-Bas eidu Finistère, auxquelles se rapportent les lignes dont il s'agit, for- ment entre elles un angle aigu de 9° 19' ou un angle obtus de 80" 41'. Mais avec les déviations qu'elles présentent habituelle- ment dans le Cornouailles et le lJevon>liire, ces deux directions forment un angle aigu d'environ 20°, ou un an^le obtus d'environ 70". Or tels sont , en effet, a peu près les angles que forment entre elles deux lignes, menées l'une du centre du groupe des îles Sorlingues au centre de figure de la masse granitique du Bodmin-moor, et l'autre de ce dernier point au centre de figure de la masse granitique du Darlmoor. Je suis très porté d croire que deux précédentes , et dont nous ne sau- » rions fixer l'âge géologique, s'est propagée » presque de l'E. à l'O., tirant cependant » de quelques degrés vers le N. La forme » générale de la côte septentrionale de la M Bretagne se rattache à cette cause qui a » influé si puissamment sur la conflguralion » de cette contrée : elle se retrouve dans la » direction de toutes les cimes granitiques » qui la traversent de l'E. à l'O. Elle paraît » le résultat de l'arrivée au jour des gra- » nites qui les composent (1). » (i) Dufr^'noy . Explication de la Carte sCologiqut àê France, t. I, p. iSi, â66 SYS Les masses granitiques se montrent en eiïei en plus grand nombre, et avec des con- tours plus morcelés, dans la zone accidentée dont nous parlons, que diins tout le reste de la presqu'île; et au milieu de leurs contours festonnés on y voit souvent se dessiner des directions qui tendent vers l'O. 4° à 9" S., et en moyenne ;''. peu près vers 10. 7" S. Ces directions se font particulière- ment remarquer dans l'orieniation générale de la masse granitique coupée par la Mayenne, au sud de la ville de M;iyenne, dans le département du même nom; dans celle de la masse granitique qui traverse la partie mériiiionale du département de la Manche, depuis Dernières, à l'E.-S.-E. de Vire (Calvados) jusqu'à Caroles sur la baie de Cancale; dans celle de la série de masses granitiques qui deJuvigny (Manche) s'éleud par le Mont-Tomblaine, le Mont- Saint-Michel et le Mont-Dol, jusqu'à Châ- teau-Neuf (llleet-Vilaine); dans la forme générale de la masse granitique de Ilédé; dans l'orientation des limites méridionales des masses granitiques de Dinan et de M(jn- contour, de la masse granitique de Quin- tin, et des massifs granitiques qui s'élèvent au nord de Brest et de l'entrée de l'Iroise. Cette direction est loin d'être la seule ijui 8e dessine dans les contours et les aligne- ments des masses granitiques de la Bretagne, même dans la zone que nous considérons; mais il existe en Bretagne comme en Cor- nouailles, et dans beaucoup d'autres pays, des roches graniloïdes de plusieurs époques. Indépendamment des porphyres quarlziferes qui deviennent quelquefois granitoldes , M. Dufrénoy distingue en Bretagne des gra- nités de deux âges différents. Il dit que la postériorité du granité porphyroïde par rap- port au terrain de transition est cenaine, et il ajoute que probablement ce graniie est as- sez moderne, attendu que le terrain bouiiler de Quimper, dont les couches sont contour- nées dans tous les sens, paraît avoir été bou- leversé par des roches qui en dépendent (I). C'est en effet vers la pointe de la Bre- tagne, et particulièrement en approchant de Quimper, que les directions dont nous nous occupons se dessinent de la manière la plus distincte. (i) Dufrénoy, Exf-'icati»n d* la Carte géolosique de la trance, t I, p. 194, SYS Ainsi qu'on peut s'en assurer sur la carte géologique de la France , et mieux encore sur les belles cartes géologiques des dépar- tements des Côtes-du Nord et du Finisière, exécutées par M. Lefébure de Fourcy , ingénieur des mines, les lignes orographi- ques et stratigraphiques de la montagne Noire, entre Carhaix et Quimper, la côte méridionale de la baie de Douarnenez, qui forme le flanc septentrional de la presqu'île de Ruz , et diverses lignes straligrapbiques de la presqu'île de Crozon, des environs de Brest, de lacontréeau midi de Belle Isle-en- Terre, etc., courent en moyenne à l'O. 7« S. de la carte de Cassini. Mais a Quimper (lat. 47" 59' 50" N., long. 6» 26' 42" 0.), les lignes de projection de Cassini font avec les orientations astronomiques un angle de 4° 47' 54". De là il résulte que les lignes orographiques et stratigraphiques dont je viens de parler se dirigent, à très peu près, de l'E. Il" 48' N. à l'O. 11" 48' S. du monde. Or la perpendiculaire à la méridienne de Rothenburg, coupant le méridien de Plymoulh (6" 29' 26 0. de Paris ), ainsi que je l'ai dit ci-dessus , sous un angle de 77" 35' 40", il est aisé de voir qu'une pa- rallèle qu'on lui mènerait par Quimper se dirigerait à très peu près, en négligeant les secondes, de l'E. 12" 23' N. à l'O. 12° 23' S. du monde. La direiiion des lignes oro- graphiques et stratigraphiques dont je viens de parler ne s'écarte donc de la direction du Système des Pays-Bas que de 35', et elle s'en écarte dans le même sens que les lignes stratigraphiques des environs de Mons et de Merthyr-Tydfil. auxijuelles elle estparallèle à 15 ou 16 minutes près. Il me paraît naturel d'attribuer à ces accidents stratigraphiques, orientésdansleur ensemble suivant la direction du Système des Fays'Bas , l'état de dislocation dans lequel se trouvent les terrains bouillers de Quimper et de Kergogne ( Finistère . Les terrains bouillers de Suint-Pierre-la-Cour (Mayenne) et de Littry (Calvados) , quoi- que plus éloignés de la bande de terrain dislo()uée par les mouvements récents des gianites, présentent aussi quelques déran- gements qu'on peut rapporter à la même époque ; mais ces dérangements n'affectent , i)ab le» dépôts de l'âge du grès bigarré c> SYS des itiariies iris('es (\\\\ convient une parlie des départemenls du Calvados et de la Manche. Ainsi tout ce qu'on peut constater relativement a l'âge de la série de disloca- tions qui traverse la Breiagne d'Aleoçon à la pointe du Raz cadre avec sa direction pour la rattacher au Système des Pays-Bas. Il existe encore , dans plusieurs autres parties de la Krance, des dtslocationsque tout conduit a rapporter au Système des Pays- Bas. Un gisement de houille sèche, qualifiée d'anthracite, a été reconnu à Smcey (Côie- d'Ur), où il fait parlie d'une bande de ter- rain houiller coniuie sur une longueur de 24 kilomètres, de Ruffey (Côte dH)r, entre Courcelles-lez Sémur et Bierre) à Villiers- les-Nonains (Yonne . Dans cet intervalle, les affleurements carbonifères se montrent dans tous les vallons qui traversent le ter- rain d'arkose , et entament les terrains plus anciens sur lesquels ce dernier repose en couches à peu près horizontales. Le ter- rain houiller, encaissé au milieu des pre- miers, est recouvert par l'arkose en strati- fication complètement discordante. Aux recherches de Sincey, les couches carboni- fères près du jour plongent au N. ; mais à la profondeur de 150 mètres, elles inclinent vers le sud d'environ 60». Dans leur en semblé elles sont presque verticales. Les affleurements houillers occupent rarement une largeur de plus de 100 à 200 mètres, et sont ordinairement bordés vers le nord par des protubérances d'eurile et de granité à petits grains. La série de ces affleure- Vients forme une bande presque reciiligne, dirigée de l'E. 2" N. à l'O. 2" S. (!) de Cassini. Sincey se trouvant par 47" 26' 40' de lat. N., et par 1» 47' 30" de long. E. de Paris, l'orientation astronomique de ce lieu fait un angle de 1° 19' 10" avec celle de Cassini, d'où il résulte que la bande houillère de Sincey se dirige de l'E. 0" 40' 50" N. à l'O. 0" 40' 50" 0. du monde. Nous avons vu ci-dessus que la perpen- diculaire à la méridienne de Rothenburg coupe le méridien de Mons ( 1° 37' 20' a l'E. de Paris) sous un angle de 83" 54' 4". Une paiallèle a ce grand cercle de compa- raison menée par Sincey C(jupe le méridien astronomique sous un angle de 84° 2' ( en (1) Exeluation de ta Ljrte géologique de la France, t. I , |>. 6112. SYS 367 négligeant les secondes ) , ou se dirige de l'E. 5° 58' N. à l'O. 5o 58' S. du monde. Elle forme par conséquent avec la direction de la bande houillère un angle de 5° 17' Celle différence est sans doute assez forte, mais elle est comptée dans le même sens ,. et elle est presque de la même grandeur que celle dont nous avons constaté l'exis- tence au Cornouaillo Je crois qu'elle ne doit pas empêcher de rapporter au Système des Pays-Bas le redressement des couches houillères de Sincey, redressement que sa date relative, en tant quelle peut être dé- terminée, rapproche d'ailleurs du Système des Pays-Bas, puisqu'il a été effectué entre le dépôt du terrain houiller et celui des premières couches de lias. Je suis encore porté à rapporter à cette même catastrophe les dérangements multi- pliés qu'ont subis les couches houillères de Sarrebruck, avant le dépôt du grès des Vosges, qui s'est étendu horizontalement sur leurs tranches, et les mouvements moins considérables que paraît avoir éprouvés le sol des Vosges , entre le dépôt de grès rouge qui n'a rempli que le fond de quelques dépressions , et celui du grès des Vosges qui s'y est élevé beaucoup plus haut, et y a recouvert des espaces beaucoup plus consi- dérables. Ainsi que MM. dOeynhausen et de Dé- chen l'ont indiqué depuis longtemps , le gisement du terrain houiller de Sarrebruck paraît être discordant avec celui des assises du terrain de transition. Au pied du Hund- sruik, on voit en divers lieux , et notam- ment à Nonnweiler, sur la roule de Birken- feld a Trêves , les couches du terrain houiller reposant en stratification complè- tement discordante sur les tranches des couches inclinées des quartziies , dont la penteS.E. de Hundsrûck est composée(l). Les couches de terrain houiller sont dirigées en général de l'E. N.-E. à l'O. S.-O. (2). Cette direction est à peu près la même que celle de l'aligneinent général des masses de mélaphyre, qui ont percé le terrain houiller aux environs d'Oberslein et de Kirn. L'une et l'autre ont probablement été déterminées en grande partie par celle de la base méri- (1) Explication rie la Cuite s^ologique de la France, t. 1, 1>. 698. (a) Ibid., p. 701. 368 SYS dionale des Hundsrûck à laquelle elles sont à peu près parallèles. L'éruption des méla- phyres et le plissement du terrain houilier sont antérieurs au dépôt du grès des Vosges, et me paraissent devoir être rapportés au Système des Pays-Bas , malgré la déviation facile à expliquer que présente leur direction commune. Les mélaphyres des Vosges me paraissent avoir de grands rapports avec ceux des envi- rons d'Oberstein et de Kirn, et je suis porté à supposer que, comme ces derniers, ils ont fait éruption après le dépôt du terrain houilier, et même après le dépôt de grès rouge, mais avant celui du grès des Vos- ges (1). L'apparition au jour de ces petites masses de mélaphyre , qui ne jouent qu'un rôle peu important dans le relief général des Vosges, aurait coïncidé avec le plisse- ment des terrains houillers des Pays-Pas et de Sarrebruck, et avec l'abaissement géné- ral du sol des Vosges, qui a permis au grès des Vosges de le recouvrir en grande partie. Le sol de la forêt Noire a présenté dans le même moment un phénomène semblable, et le sol du pays de Nassau a éprouvé en même temps un plissement qui y a con- tourné les couches dévoniennes suivant une double direction, dont l'une est parallèle à la crête du Hundsrilck , tandis que l'autre, courant à l'O. quelques degrés S., est sen- siblement parallèle au grand cercle de com- paraison du Système des Pays-Bas. Le temps et l'espace me manquent pour acheverd'examiner ici, une à une, toutes les autres lignes de dislocation qui, en divers points de l'Europe , pourraient être rappor- tées au Système des Pays-Bas. Je me bor- nerai à citer encore une contrée où il joue un rôle très remarquable : c'est le terrain carbonifère du Donetz , dans le midi de la Russie. Nous avons vu ci-dessus que la perpen- diculaire à la méridienne de Rolhenburg, prolongée à l'est, coupe le méridien de Ta- ganrog (36° 35' 57" à l'E. de Paris) par 48° 20' 53 ' de lat. N. sous un angle de 69° 0' 2'', c'est-à-dire, en négligeant les secondes, à 1*> 9' au nord de Taganrog , et en se diri- geant de l'O. 210 N. à l'E. 21» S. Or, si l'on marque sur la carte de sir Roderick (i) Expticaligm di ta Carte géolosigue de la France, 1. 1, f. 368. SYS Murchison nn point situé à l" 9' au N. de Taganrog , et qu'on trace par ce point une ligne dirigée de l'E. 2î« N. à l'O 21" S., on verra d'abord qu'elle passe à peu près par Bu- tschak sur le Dnieper au sud de Kief, et par Troilinska sur la rive droite du Don ; qu'elle représente, aussi exactement que possible, l'axe longitudinal de la région carbonifère ; qu'elle est parallèle à la direction générale de la ligne qui termine cette région le long du cours du Donetz, et à la direction générale de la grande steppe granitique de la Podolie et de l'Ukraine, représentée par une ligne tirée de Saint-Konstantinof à Karakuba. Mais ce n'est pas tout : si l'on trace cette même ligne sur la belle carte géologique de la chaîne carbonifère du Donetz insérée par M. Le Play dans l'atlas du Voyage dans la Russie méridionale , publié par M. Anatole Déniidufl', on verra qu'elle représente très sensiblement l'orientation moyenne des di- rections des couches carbonifères que mon savant collègue y a tracées par centaines. Elle les représente très bien en moyenne dans la plus grande partie du terrain car- bonifère ; les seules parties de ce terrain qui échappent à la règle sont celles qui, vers le N.-O. , embrassent et percent en quelques points le terrain marno- salifère de Bak- niouth. Ici la direction des couches carboni- fères dévie généralement, en moyenne, de 18 à 20° vers le N.-O. , et cette exception est une vérification nouvelle et peut-être assez heureuse du principe des direclions. En elTet, la direction du i'î/s/ème des Bal- lons, qui, au Brocken, dans le Hartz, est E. 19" 15' S., étant transportée dans la chaîne carbonifère du Donetz, au point où la per- pendiculaire à la méridiennede Rothenbiirg coupe le méridien de Taganrog (lat. 48o 20' 53' N., long. 36° 35' 57 " E. de Paris), de- vient E. 40° 6' S. Elle coupe la direction du Système des Pays-Bas sous un angle de 19' 6', et elle est sensiblement parallèle à la direction particulière suivant laquelle dé- vient les couches du terrain carbonifère aux approches de Bakmoulh. M. Le Play représente le terrain gypso-sa- lifère qui remplit le fond du bassin de Bak- mouth comme beaucoup moins disloqué que la partie du terrain carbonifère sur lequel il repose. 11 y figure cependant quelques inclinaisons de couches qui se coordonnent SYS généralement à la direriion du Système des Pays-Bas, et ne prennent qu'accidentelle- ment celle du Système des Ballons. MM. Murcliison et de Verneuil ont rap- porté au terrain perniien, d'après les fossiles qu'ils y ont trouvés, le terrain gypsosalifère de Bakmouth (I); et la manière dont il est représenté sur la fig. 3, pi. I, du t. 1" de de leur savant ouvrage, suppose qu'il ne partage pas toules les dislocations du ter- rain carbonifère , quoiqu'il en ait éprouvé [ui-même de très considérables. Toutes ces circonstances s'expliqueront trèssiinpleinent si l'on admet, comme l'indiquent les direc- tions des couches, que le sol de celte con- trée a éprouvé deux dislocations, au moins, après le dépôt du terrain carbonifère : l'une immédiatement après le dépôt de ce terrain suivant la direction du Système des Ballons; l'autre après le dépôt d'une grande partie du terrain perinien, suivant la direction du Système des Pays- lias. Cette dernière aurait reproduit en quelques points, dans le ter- rain permien , la direction du Système des Ballons, comme elle l'a reproduite dans le terrain houiller du Pembrokeshire. Elle au- rait façonné la steppe granitique de l'Ukraine et de la Podolie en même temps et de la même manière qu'elle a façonné les contrées légèrement montueuses des bords du Rhin et de la Meuse, et les zones les plus acciden- tées de la Bretagne et du Devonshire. La contemporanéité de ces différents ac- cidents exige seulement que l'on regarde le terrain gypso-salifèrede Backmouth comme ne représentant que la partie du terrain per- mien qui est antérieure au grès des Vosges et au conglomérat magnésien, avec ossements de Sauriens thécodontes des Mendip-Hills, supposition qui me parait en elle-même aussi vraisemblable que toute autre. Les premiers dépôts postérieurs à l'apparilion du Système des Pays-Bas, les conglomé- rats magnésiens inférieurs des environs de Bristol , les conglomérats rouges infé- rieurs du Devonshire, le poudingue de Mal - medy, les poudingues qui recouvrent le terrain houiller du Palatinat autour des masses de mélaphyre d'Oberstein et de Kirn , le grès des Vosges, etc., forment dans les parties de l'Europe où le Système des Pays-Bas a surtout exercé son influence, un (i) liusiia in Europe and ilie Uial mounlaim, t. I, p. ii5. SYS 369 horizon géognostique très distinct, mais très discontinu. Ces dépôts manquent dans la région du Donelz comme dans beaucou|) d'autres; mais sur les fl.incsde lOural , où l'influence du Système des Pays Bas parait avoir été peu sensible, ces dépôts existent en stratification concordante avec ceux qui représentent le grès rouge et le zechslein ; de sorte que MM. Murchison , de Verneuil et Keyserling ont été conduits à les com- prendre tous ensemble dans leur terrain permien. Indépendamment des autres considéra- tions qui nous ont conduit à les grouper ensemble, toutes les dislocations que nous venons de suivre depuis les pointes S.-O. de l'Irlande jusqu'à la pointe orientale de la chaîne carbonifère du Donelz, ont encore des caractères communs très remarquables. Nulle part elles n'ont donné une grande saillie aux rides qu'elles ont produites. Bien difl"érentes en cela de plusieurs des systèmes antérieurs , et particulièrement du Système des Ballons, nulle part les roches érupîives ne s'y sont élevées à une grande hauteur , et souvent elles sont restées cachées dans les profondeurs de l'écorce terrestre. Peu de systèmes portent aussi évidemment l'em- preinte d'une compression latérale. Les plis des couches les plus remarquables ont été des plis rentrants dans l'intérieur de la terre, tels que ceux des terrains houillers des Pays- Bas et du sud des pays de Galles; et l'on peut remarquer que dans ces contrées (abs- traction faite de la pointe de Pembroke- shire) les dislocations dont le système des Pays-Bas se compose se distinguent decelles qui forment le système immédiatement antérieur, dont quelques géologues les rap- prochent chronologiquement, en ce qu'elles n'ont que très rarement donné passage à ces roches trappéennes dépourvues de quartz (toadslone, whinstone), qui forment presque constamment le cortège des failles N.-S. du système du nord de i Angleterre. Mais sans donner généralement passage aux roches éruptives, ces plis rentrants et serrés, latéralement ont cependant facilité l'issue de certaines émanations mét.iliifèrcs qui ont imprimé un cachet particulier aux parties de l'Europe que traverse la zone affectée par le Système des Pays-Bas. Je veui parler des émanations magnésiennes 370 SYS auxquelles le conglomérat magnésien des en- (iroiisde Bristol et les dolomies de dépôtdu ^lès bigarré et du mnschelkalk doivent leur composition; des émanations zincifères et plomjjifères auxquelles sont dus les dépôts superficiels de calamine , de blende et de galène des Mendip-Hills, des Pays Bas, de la Silésie , etc., et peut-être celles qui ont produit les dépôts de manganèse du De- vonshire et de la base méridionale du Hartz. Toutes ces émanations ont commencé à se faire jour immédiatement après la formation du Syslème des Pays-Bas , mais elles ont continué à se développer pendant une assez longue période géologique ; et c'est ainsi qu'elles ont pu produire les dépôts de ga- lène renfermés dans le grès bigarré de Bley- berg, près d'Ain-la-Chapelle , et les dépôts de calamine et de galène renfermés dans le muscheikalk dolomitique de Tornowiiz, en Silésie. Ainsi que je l'ai annoncé au commence- ment de ce chapitre, j'ai préféré me borner à discuter la manière dont la direction du Système des Pays-Bas est représentée par le grand cercle de comparaison que j'avais ailtipté provisoirement en 1833, c'est à dire par la perpendiculaire à la méridienne de Fitilhenburg. J'ai fait voir que ce grand cercle satisfait encore à peu près aux obser- vations actuelles. Il est cependant à remar- quer qu'il s'en éloigne très souvent d'en- viron un degré , et presque toujours dans le même sens , d'où il résulte que le grand cercle dirigé à Mons, de l'E. 3° N. à l'O. 5° S. , que j'avais proposé subséqueumient (1), a|)proche plus encore de représeuter la moyenne des observations. On peut remarquer en outre que la per- pendiculaire à la méridienne de Rolhenburg approche beaucoup d'être perpendiculaire su grand cercle de comparaison du Syslème du nord de l'Angleteire , qui se dirige dans le Yoredale au N. 5° 0. Ces deux grands cercles se coupent un peu au nord de Ports- nioutli sous des angles d'environ 95° 41', et 84" 19', l'angle aigu étant tourné vers le pôle boréal. Il s'en faut donc de 5"4l' seu- lement qu'ils ne soient perpendiculaires (i) Explication de la Carte géol. de la France, t. I, p. 17. l.a ilésisiiation de ce grand cerrie y a été imprimée inror- r.rteinent; on a mis E. 5° S.-O. S* N., Uiidi» «JuM ûU.ut t.. itje E b' N.-O. 5> S, SYS entre eux. Ainsi que je l'ai déjà indiqué, et comme je le montrerai plus loin , il serait très naturel que les directions de deux systèmes formés à deux époques immé- diatement consécutives se rencontrassent à angle droit ; or si l'on prenait pour grand cercle de comparaison du Syslème des Pays- Bas celui qui passe à Mons en se dirigeant de l'E. 5» N. à l'O. 5° S., cette condition approcherait davantage d'être satisfaite, car la rencontre aurait lieu sous des angles d'environ 94° 50' et 85" 10'. Il ne s'en fau- drait donc plus que de 4<^ 50' que les deux Systèmes ne se rencontrassent à angle droit, et cette nouvelle considération se joindrait ainsi à la précédente pour faire regarder le grand cercle de comparaison passant par Mons comme préférable à la perpendicu- laire à la méridienne de Rolhenburg. Il y a par conséquent tout lieu de penser qu'en proposant en second lieu de prendre pour grand cercle de comparaison du syslème des Pays-Bas celui qui passe à Mons en se dirigeant de l'E. 5° N. à l'O. 5" S. , ce qui changeait la direction première de 50 mi- nutes , je me suis rapproché d'autant de la vérité, et j'emploierai ce dernier grand cercle de comparaison , dans la suite du présent travail, de préférence au premier. Toutefois , ce grand cercle de comparai- son ne peut être considéré lui-même que comme provisoire. La détermination défini- tive du grand cercle de comparaison du Syslème des Pays-Bas exigerait une revue plus complète encore que celle que je viens de faire de toutes les dislocations qui peuvent être rapportées à ce Système, et l'application régulière de la méthode que j'ai développée au commencement de cet ar- ticle. La présomption que les deux Systèmes doivent être perpendiculaires entre eux peut d'autant moins suppléer à cette déter- mination rigoureuse, que le grand cercle, dirigé dans le Yoredale au N. 5° 0., n'est lui-même , pour le Syslème du nord de l'Angleterre, qu'un grand cercle de compa- raison provisoire , et que ce serait seule- ment à un grand cerctv de comparaison définitif, et rigoureusement déterminé pour ce système , qu'on pourrait s'attendre k trouver celui du Système des Pays-Bai exactement perpendiculaire. Le temps et l'espace me mauqnent pour SYS pousser plu» loin ici ces recherches , qui duimeraient pour le Système des Pays-Bas un nouveau grand cercle de comparaison dilTé- renl des deux précëdeiils, qui probablement ne passerait ni par Roiheriburg, ni par Mons, niais qui sérail irop peu éloigné de Tun et de Tauire pour que l'emploi de l'un ou de l'autre de ces derniers pût conduire, dans la pratique, à des erreurs importantes. X. Système du Rhin. Les montagnes des Vosges, de la Hardt, de la forêt Noire et de l'Odenwald , forment deux groupes en quelque sorte symétriques, qui se terminent Tun vis-à-vis de l'autre par deux longues falaises légèrement si- nueuses, dont les directions générales sont parallèles l'une à l'autre, et au cours du Rhin qui coule entre elles depuis Bàle jus- qu'à Mayence. Ces deux falaises sont prin- cipalement composées d'éléments rectilignes orientés presque exactement du N. 21" E. au S. 21° 0. ; et les montagnes, dont elles sont pour ainsi dire les façades , présentent les unes comme les autres , dans beaucoup de points de leur pourtour ou de leur inté- rieur , d'autres lignes d'escarpements pa- rallèles aux précésinée par les traits orographiques; mais ccue exception ne détruit pas le fait géné- ral (Je l'isolement qui caractérise ces mon- tagnes. Il le détruit d'autant moins que les lignes d'élévation quelquefois moins abrup- tes qui forment, aussi bien que les escarpe- ments déjà signalés, les traits caractéristiques du groupe naturel ou du Système de munla- gnes dont nous parlons , partagent avec ces derniers la propriété de se dessiner très nettement sur une carte géologique de ces contrées, aussitôt qu'on y distingue par des couleurs différentes les deux formations, si souvent confondues ensemble , du grès des Vosges et du grès bigarré. Dans la forêt Noire et dans l'Odenwald, aussi bien que dans les Vosges, les escar- pements et les lignes saillantes ci-dessus mentionnés sont habituellement composés, en tout ou en partie , de grès des Vosges. Us forment en général la tranche ou la pente douce terminale des plateaux plus ou moins étendus dont les couches de cette formation constituent la surface. Dans la forêt Noire et dans l'Odenwald, ils parais- sent dus comme dans les Vosges, à de gran- des fractures, à une série de failles paral- lèles qui ont rompu et diversement élevé, [abaissé ou incliné les différents comparli- 'ments dans lesquels elles ont divisé la for- mation du grès des Vosges, à une époque où cette formation n'était encore recouverte par aucune autre. Le bouleversement dans lequel ces failles se sont produites est , par conséquent , antérieur au dépôt du système du grès bi- garré, du muschelkalk et des marnes iri- sées, qui tout autour des montagnes des fi) Eiplicaiion de la Carte géologiçue de la France, t. I, p. «36. SYS 573 deux bords du Rhin s'étend jusqu'au pied des falaises dirigées du N.-N.-E. au S.S.-O., mais qui, malgré les traces de dislocation très nombreuses et souvent fort étendues qu'on y observe, ne s'élève jamais, comme le grès des Vosges, en véritables montagnes. Ce groupe de couches s'arrête toujours au pied des montagnes que constituent les for- mations ses aînées , dans une sorte d'alti- tude respectueuse, qui est un des caractèrei géologiques les plus remarquables de la contrée : cela seul donne aux montagnes du Système du [ihin un cachet d'ancienneté qui les distingue éminemment du Jura, des Pyrénées, des Alpes, et en général de toutes les chaînes plus modernes et plus élevées sur les flancs desquelles des formations ré- cetjtes se montrent à de grandes hauteurs. Les phénomènes modernes, tout en ap- portant quelques légères modifications au relief des Vosges et en interrompant l'uni- formité des plaines environnantes , n'ont pas effacé les limites qui séparent ces plaines des montagnes. Ils n'ont pas ôlé le carac- tère général de plaine au sol récent qu'ils ont accidenté; ils n'ont donné naissance dans la contrée qui nous occupe qu'à de simples collines. La distinction de la plaine et de la montagne remonte donc ici à une cause antérieure, et les limites des deux régions restent toujours généralement en relation avec les dislocations qui vien- nent dètre indiquées, ou avec d'autres dis- locations antérieures plus ou moins ancien- nes et plus ou moins considérables que nous avons signalées dans les articles précédents. - L'espèce d'isolement dans lequel les Vosges, la forêt Noire et l'Odenwald se trouvent au milieu des plaines qui les en- tourent, et même par rapport aux ondu- lations que ces plaines présentent, est done dû principalement aux accidents slratigra- phiques qui forment le caractère essentiel du Système du Rhin; mais les failles diri- gées en moyenne au N. 21" E. , qui sont ici les plus remarquables de ces accidents , ne sont qu'une petite partie d'un Système de dislocations beaucoup plus étendu qui tra- verse le sol d'une partie considérable de l'Europe. La ligne presque droite suivant laquelle se terminent à l'est les grauwackesdu Wes- teiwald près de Hombourg, de Giessea, Zlh SYS de Marbourg, est dans le prolongement presque exact de la faille (lui limile les basses Vusges de Wissembourg à Wacbeii- hcim. On observe aussi des traces de fractures analogues et semblableinent dirigées, dans les montagnes entre la Saône et la Loire, dans celles du centre et du midi de la France, et jusque dans les parties littorales du département du Var. La bande de terrains bouillers en lam- beaux intercalés pour la plupart dans les replis des roches cristallines, qui traverse le centre de la France en ligne droite de Decise (Nièvre) à Pleaux (Cantal), marque une dislocation parallèle aux précédentes, ei qui en est probablement contemporaine. Les reliefs longitudinaux qui sont dans les Vosges les traits caractéristiques du Système du Rhin , doivent leur origine à une série de failles orientées à peu près parallèlement les unes aux autres, du S. 18° a 23*0., au N. 18° a 23" E.; c'est à dire en moyenne du S. 20„ 1/2 0., au N. 20" 1/2 E. Celte direction peut être rap- portée aux environs de Saaies dans l'iiilé- rieur des Vosges. Transportée à Strasbourg, qui se trouve à plus d'un demi degré de longitude plus à l'est, au milieu de la plaine du Rhin et à peu près au centre des grou- pes montagneux qui en forment les deux flancs , cette direction devient à très peu près N. 21° E. : c'est la direction que j'ai adoptée depuis longtemps , à la suite de nombreux tâtonnements, pour le Système du Rhin. Pour transporter cette direction dans quelques uns des points de l'Europe dont je viens de parler, je supposerai que le grand cercle de comparaison du Système passe à Strasbourg , et qu'il coupe le mé- ridien de cette ville sous un angle de 21°. Afin de comparer à cette direction celle de la bande de lambeaux bouillers qui traverse lé centre de la France, je remarqué d'abord que la partie la plus continue et la moins sinueuse de celte bande est la partie qui s'é- tend du lambeau houiller de Pleaux (Cantal) à celui de Fins et Noyant (Allier). Or, la ligne qui joint le centre du terrain houil- ler de Pleaux au centre du terrain houil- ler de Noyant court au N. 22° | E.; ?e milieu de cette ligne se trouve un peu à rO. de PoQlgibeaux dans un point si- SYS tué environ par 45° 50' de lat. N., cî par 0" 23' de long. E. de Paris. Ici, In orientations de Cassini ne forment avec lis orieiilaliuns astronomiques qu'un angle lie 16' 30', d'où il résulte qu'au point ci-des- sus désigné la direction de la bande houil- lère du centre de la France se dirige, en négligeant les secondes, du N. 22" 46' E. , au S. 22o 46 ' 0. du monde. La direction du Syslèine du Rhin, transportée de Stras- bourg à ce même point, devient à très peu près N. 18° 17' E., S. 18' 18° 0. ; elle forme , par conséquent, avec là direction de la bande houillère du centre de la France, un angle de 4" 28'. Sans être complètement négligeable , cette divergence paraîtra ce- pendant peu considérable, si l'on remarque que la direction de la bande houillère dont il s'agit est simplement jalonnée par des lambeaux discontinus du terrain houiller qui ne sont pas rangés rigoureusement en ligne droite. La bande de lambeaui bouillers de la France centrale se perd au nord, près de Souvigny et de Decize , sous les couches non disloquées du trias. Elle esta peu près parallèle à uneligne qu'on tirerait du centre du bassin houiller de Bert et Montcom- broux (Allier), à Saint-Eugène, dans le bas- sin houiller du Creusol (Saône-et-Loire) , ligne qui marquerait probablement à peu près la direction de l'une des dislocations que le terrain houiller du Creusot a subies avant le dépôt du trias. Dans toutes les contrées qui viennent d'être indiquées, les plis et les fractures dont il s'agit sont antérieurs au dépôt du trias. Partout aussi on peut reconnaître qu'ils sont postérieurs au dépôt du ter- rain houiller. Il est vrai que l'absence, dans ces mêmes contrées, des formations com- prises entre le terrain houiller et le grè<^ bigarré, empêche qu'on ne puisse détermi- ner d'une manière complète l'époque rela- tive de leur formation; mais on peut dire du moins que rien ne contredit jusqu'il i l'induction que fournit leur direction, pour les rapprocher de celles qui caractérisent le Système du llhin. Le centre de l'Angleterre présente aussi des accidents straiigraphiques qui, d'après leur direction et d'après leurâge, paraissent devoir être rapportés au Système du Rhin. SYS I.a direction du Système du Rhin transportée (Je Strasbourg à Dudley , en prenant pour grand cercle de comparaison celui qui passe à Strasbourg en se dirigeant au N. 21° E., devient à très peu près N. 13" E. Elle est représentée sur la carte d'Anfileterre par une ligne tirée de Dudley à Longriey, point siiué sur la rive gauche de la Saverne, entre Gioucesler et Newham : construite sur la carte de M. Greenough et sur celle de M. Murchison , cette ligne représente à peu près l'axe longitudinal de l'espace dont le terrain houiller de Dudley occupe la surface, et celui de l'enceinte que forment autour de cet espace les collines composées par les couches inférieures du nouveau grès rouge. dette iriême ligne est par suile à peu prés parallèle à l'ensemble des failles et des in- flexions auxquelles ces collines doivent leur relief, quoiqu'elle forme un angle d'environ 9", avec la faille que M. Murchison a tracée de Wolverhampton à Cannock et à Wolse- ley-Park. D'après les coupes de la plan- che 37 du Siiurian System , ces accidents straligrapbiques n'afTectent d'une manière bien prononcée que les couches inférieures (oloriées d'une teinte plus foncée du terrain (le nouveau grès rouge, couches que leur position inférieure et leur composition con- duisent assez naturellement à regarder comme représentant le grès des Vosges. Le terrain houiller de Coal-Brook-Dale , pouvant donner lieu à des remarques du même genre, l'existence du Système du, lihin me parait assez clairement indiquée dans la partie centrale de l'Angleterre. Ce Système a probablement influé sur la structure de quelques points du nord du Pays de Galles , et il me paraît se dessiner aussi dans quelques uns des traits généraux de la configuration des îles Britanniques. J'ai remarqué depuis longtemps (1) que les montagnes de l'Ecosse et de l'Irlande, depuis les Iles Orcades et Shetland, jus- qu'aux granités de Wicklow et de Garlow, paraissent porter les traces de dislocations 8|ii)artenant au Syslème du Hliin. Une pa- rallèle menée par Belfast (Irlande), au grand cercle qui est orienté a Strasbourg N. 21" E.,se dirigea très peu près au N. 9» 50' E. Cette ligne, construite sur la carte des îlej (i) Fxplicalion de la Carte giolositue d» la France, (. 1, SYS 375 •.< Britanniques, passe à peu près à Ferng (comté de Wexfard), dans le midi de l'Irlande et à rile Na-Gurach, entre le cap Wralh et Durness dans le nord de l'Ecosse. Elle est à peu près parallèle à la direction générale de la côle orientale de l'Irlande, et à celle de la côle occidentale de l'Ecosse, depuis la pointe méridionale de la presqu'île de Cantire au sud jusqu'au cap Wrath au nord. Elle trace à peu près l'axe longitudinal de la longue presqu'île de Cantire et le bord occidental de la région la plus élevée des Mighlands, et elle est parallèle à l'axe de la longue chaîne d'îles qui s'étend de Bara- Head à North-Uist , axe dont le prolonge- ment atteindrait les îles Feroe , ainsi qu'aux axes longitudinaux des archipels, des Orcades et des Shetland. D'autres lignes d'une importance plus se- condaire, mais très remarquables encore, suivent aussi la même direction, et aucune circonstance importante ne me parait s'op- posera ceque cetensemble de traits orogra» phjques soit considéré comme dû a des lignes de fracture ou d'élévation d'une date im- médiatement antérieure au dépôi du trias. S'il en est réellement ainsi, le Syslèma du Rhin a joué dans le modelage général de l'archipel britannique un rôle aussi im- portant que le Syslème du Weslmoreland ^ du Hundsriick , le Syslème des Ballons, la Syslème du Forez , le Système du nord da l'Angleterre et le Syslème des Pays-Bas. •Le Syslème du Rhin me parait avoir joué aussi un rôle assez considérable dans les montagnes de la Scandinavie. Si, par Trondheim, en Norvège, on mène une parallèle au grand cercle qui est orienté à Strasbourg au N. 21° E., celte parallèle se dirige au N. 23» 42' E. Tracée sur la carte de Norvège, elle va passer à l'O. deTrom- suë, dans l'île de Hvaloën, dont elle trace à peu près la ligne médiane et suit dans toute sa longueur le pied de la gratide chaîne du Kiôl qui sépare la Norvège septenUiouale do la Suède. Elle est sensiblement parallèle a la ciêie de cette chaîne et à plusieurs des acci- dents orographiques du midi de la Norvège, notamment, d'après la belle carte deM. Keil bau , à l'axe longitudinal du bassin de Christiania. J'ai cru devoir rapporter la chaîne dei Alpes Scandinaves au Syslème des Alpes oc* 376 SYS cidentales dont il sera question ci-après; je ne vois pas de raison suffisante pour aban- donner cette o|)inion. Mais, comme la di- rection du Système des Alpes occidentales difTère extrêmementpeu de celle du Système du Rhin, et comme les couches intermé- diaires, par leur âge, entre le vieux grès rouge et les terrains tertiaires pliocènes , manquent dans tout le littoral occidental de la Scandinavie , des accidents stratigra- phiques appartenant aux deux Systèmes peuvent y exister simultanément sans qu'il soit possible de les distinguer. Obligé de terminer ici ce paragraphe, j'a- jouterai seulement qu'il ne s'en faut que d'environ 4° que la direction du Sysièmedu Bhin soit perpendiculaire à celle du Système des Ballons. Le grand cercle de comparaison du Système du Rhin orienté, à Strasbourg, au N. SI"' E., passe à une très petite dis- tance à rO. du Brocken, dans le Hartz. Le grand cercle de comparaison que nous avons adopté pour le Système des Ballons passe au Brocken, où il est orienté à l'O. 19" 15 N. Une parallèle au grand cercle de comparai- son du Système du Rhin menée par le Brocken court au N. 23" 14' E. Elle coupe le grand cercle decomparaison duSystème des Ballons sous des angles de 86° 1' et de 93" 59', an- gles qui ne diffèrent de l'angle droit que de 3° 59'. Les réflexions faites ci-dessus p. 265, à l'occasion de l'intersection presque ortho- gonale des Systèmes du nord de l'Angleterre et des Pays-Bas, trouveraient encore l^ur place ici. Il y a seulement à ajouter que, dans le cas actuel, le pôle astronomique se trouve dans l'angle obtus que forment les deux directions, tandis que, dans le cas pré- cèdent, il se trouvait dans l'angle aigu, ce qui conduirait à penser qu'il n'y a rien de constant dans ces anomalies. XI. Système DU ThÙringerwald, dd Boh- merwald-Gebirgk, du Morvan. Le terrain jurassique, déposé par couches presque horizontales dans un ensemble de mers et de golfes, a dessiné les contours des divers Systèmes de montagnes dont nous avons déjà parlé, et en même temps ceux d'un Système particulier qui se distingue par la direction 0. 40" N. E. 40" S. environ de la plupart des lignes de faîte et des val- lées qu'il détermine, et par la circonstance SYS que les couches du grès bigarré, du mus- chelkalk et des marnes irisées s'y trouvent dérangées de leur position originaire, aussi bien que toutes les couches plus anciennes. Les couches jurassiques, au contraire, s'é- tendent horizontalement jusqu'au pied des pentes et sur les tranches des couches re- dressées de ce Système; d'où il résulte que le mouvement qui lui a donné naissance a dû avoir lieu entre la période du dépôt des marnes irisées et celle du grès inférieur du lias. Ce mouvement doit avoir été brusque et de peu de durée, puisque dans beaucoup de parties de l'Europe, il y a liaison entre les dernières couches des marnes irisées et les premières du grès du lias ; ce qui montre que la nature etia distribution des sédiments a changé à cette époque géologique, sans que la continuité de leur dépôt ait été inter- rompue. Lorsqu'on promène un œil attentif sur la carte géologique de l'Allemagne par M. Léo- pold de Buch, ou sur celle plus détaillée encore du nord de l'Allemagne par M. Hoff- mann, on y reconnaît aisément l'existence d un Système de dérangements qui court à peu près de l'O. 40° N. à l'E. 40° S., en af- fectant indistinctement toutes les couches d'une date plus ancienne que le keuper (marnes irisées, red mari) et le keuper lui- même, et qui ont concouru à déterminer les contours sinueux des golfes dans lesquels se sont ensuite déposées les couches jurassiques du nord et du midi de l'Allemagne. Ces ac- cidents comprennent la plus grande partie de ceux que M. Léopold de Buch a groupés sous le nom de Système du N.-E. de l'Alle- magne. Le ThQringerwald, et la partie du B' hmerwald-Gebirge comprise entre la Ba- vière et la Bohème, qui en forme presque exactement le prolongement, sont le chaînon le plus proéminent de cette ensemble d'acci- dents plus éiendu que prononcé, et peu- vent servir à donner un nom à tout le Sys- tème. La direction 0. 40° N., qui est celle de l'ensemble des deux chaînes du ThUrin- gerwald et du B hmerwald-Gebirge, se rap- porte naturellement au milieu de la longueur de la chaîne totale, point qui se trouve à peu près entre Eger et Beyreulh par 50° 0' 50^ de lat. N. et 9° 38' 48" de long. E. de Paris, et qui ne coïncide avec aucune fime portant SYS spécialement le cachet du Système qui nous occupe, mais plutôt avec des masses d'une origine antérieure rompues et déplacées lors de la formation de ce Système. Cette même direction , transportée au Greifenberg, qui est l'une des cimes les plus centrales et les plus élevées duTharingerwald,ei les mieux en harmonie par leur forme individuelle avec celle de la chaîne entière (lat. 50° 43' 10'' N., long. 8° 21' 10'' 0. de Paris), devient , en négligeant les secondes, 0. 39° N. Or cette direction qui représente celle de la chaîne entière rapportée au Grei- fenberg représente aussi très sensiblement la moyenne des directions propres au Sys- tème du Thuringerwald et du Bohmerwald- Gebirge qu'on peut mesurer sur la belle carte géognostique de laThuringe publiée récem- ment parM. le professeur Bernhard Cotta (1). D'après cela, je crois devoir adopter, comme grand cercle de comparaison provisoire du Système du Thuringerwald et du B'ohmer- wald-Gebirge, un grand cercle passant par la cime du Greifenberg (Thuringerwald) et orienté en ce point de l'O. 39" N. à l'E. 39° S. C'est à ce grand cercle que je com- parerai, dans les diverses parties de l'Europe, les directions des accidents stratigraphiquei d'une date intermédiaire entre l'époque du trias et celle du terrain jurassique. En France, comme en Allemagne, on peut reconnaître les traces d'un ridement général du sol, dans une direction voisine du N 50° 0, ou de l'O. 40° N. ; mais ce ridement n'a produit, en France comme en Allemagne, que des accidents d'une faible saillie, qu'il est impossible de désigner tous dans un ex- trait aussi abrégé que celui-ci, et dont il serait même difficile de bien exprimer la disposition sans le secours d'une carte sur laquelle seraient figurées les contours de la mer jurassique. J'en indiquerai cependant quelques uns qui sont faciles à suivre sur la carte géologique de la France. La région occupée dans les plaines de la Lorraine par les marnes irisées se divise en deux compartiments situés, l'un au midi et l'autre au nord de Lunéville, et séparés par un étranglement où le muschelkalk de Xermaménil et de Mont se rapproche beau- SYS 377 (t)B Cru, ,Ceosnosihehe Se W, 184 7. i. XIU. ThûriiigenjCit 4 feuil* coup des plateaux de lias (1). Cette courbe saillante que présente le bord du mu- schelkalk correspond à celle que forme le bord du grés bigarré pour s'avancer jus- qu'à Dumplail (Vosges). Les assises du terrain jurassique n'offrant pas de cour- bure analogue , on est conduit à penser que les couches du trias ont éprouvé ici un mouvement antérieur au dépôt du terrain jurassique, et à expliquer celte disposition par l'existence d'un axe de soulèvement ap- partenant au Système du, Thuringerwald, et du Morvan , qui passerait à Domptail. Domptail se trouve à peu près par 48* 27' de lat. .N. et 4° 18' de long. E. de Paris. Une parallèle menée par ce point au grand cercle de comparaison du Syslème du Thuringerwald, orienté au Greifenberg, à rO. 39^ N., se dirige à l'O. 35° 55' N. du monde. L'orientation deCassini, formant à Dumplail un angle de 3" 13' 24 ' avec l'o- rientation astronomique, la même parallèle se dirige, en négligeant les secondes, à l'O. 32» 42' N. de la projection de Cassini. Cette parallèle prolongée atteint, d'un côté, dans l'intérieur des Vosges , les masses serpen- lineuses du Bonhomme et se dirige , de l'autre, vers les saillies du terrain de tran- sition qui jalonnent la ligne d'Arras à Fer- ques, dans le département du Pas-de-Ca- lais, et qui marquent, vers le nord, ainsi que je l'ai indiqué ailleurs (2), la limite souterraine du bassin parisien. Une ligne ti- rée de Domptail àPerques, qui en estéloigné de iOO lieues , se dirige exactement à l'O. 36" N. de Cassini ; elle s'écarte de la paral- lèle menée par Domptail de 3° 18'. Elle ne coïncide pas non plus d'une manière abso- lue avec la lignejalonnée par les crêtes sail- lantes du seuil souterrain du nord de la France, ligne qui court à TO. 38 ou 40" N. de Cassini ; mais le rapprochement de ces diverses lignes demeure toujours un fait remarquable. On peut voir , dans VExplication de la Carte géologique, que la limite souterraine dont je parle est coudée. J'ai eu soin d'y faire observer que les lignes tirées de Pom • micr-Sainte-Marguerileà la Héry d'une part, (i) Explication de la Carte géologique dt la Fiance, i. il, p. GJ. (2) ExpUcatioH de la Carte géologique de la Framee, (. !» p. Î7«. 37 s SYS tel à Marquise de l'autre , ne sont pas très éloignées d'être le prolongement l'une de l'autre; elles forment seulement, comme le montre le diagramme de la page 582, tome 11 , de V Explication de la carie géo- logique, un angle très obtus, de 156" envi- ron , qui correspond à peu près à l'angle obtus que doit faire aussi, près de la, vers Buursy, sur la route de Cambray à Ba paume, la créle souterraine dirigée de Caffîers , Ferques et Hardinghen, sur Arras et Mon- chy-le Preux, avec le prolongement souter- rain du front méridional de l'Ardenne. Ce changement de direction n'influe pas très sensiblement sur la manière dont les couches jurassiques viennent s'appliquer sur les tranches de celles du terrain ancien. Les deux tronçons de la ligne brisée dont nous venons de parler ont donc également fait partie du contour de notre grand bassin bassin jurassique parisien; et il devait, en elTet, en être ainsi, si la ligne qui termine l'Ardenne au midi appartient réellement, ainsi que nous l'avons indiqué précédem- ment, p. 235, au Syslëme des Ballons, anté- rieur au calcaire carbonifère, et si, comme nous venons de le dire , la crête souter- raine qui s'étend d'Arras à Kerques ou, plus exactement encore, de Monchy-le Preux à Caffîers, appartient au Système du Thiirin- getwald, antérieur au terrain jurassique (1). Le faîte de la section N.-O. du seuil souterrain peut être représenté par une ligne tirée d'Arras ou de Pernes à Fer- ques (0. 40° N. de Cassini) ; on pourrait cependant lui préférer une ligne tirée de Houdain à Ferques (0. 38" N. de l'orien- tation de Cassini, qui du reste, dans cette contrée traversée par le méridien de Paris, diffère peu de l'orientation astronomique). Cette dernière ligne, dirigée à TO. 38" N. de Cassini , forme avec la direction du Système du Tlmringenoald un angle de 5" 18 , car une parallèle au grand cercle de comparaison orienté au Greifenberg à l'O. 39 N. courrait ici, à peu près comme à Domptail, à 10. 32» 42' N. Pour la ligne de Pernes à Ferques, la différence serait plus grande et s'élèverait à 7 ' 18 . Ces dif- férences sont sans doute assez fortes , mais elles se rapportent à la direction présumée (i) Explication de la Carte géologique de la France, t. I, p. 589 «t ^90- SYS d'une crête dont on ne voit que quelques sommités, ou plutôt dont quelques points seulement sont entamés par des dénuda - lions dont la profondeur a dépendu d'acci dents d'une tout autre classe. Quoi qu'il en soit, cette saillie du terrain ancien a été pendant la période jurassique le bord d'une terre assez étendue; car, après avoir quitté le terrain jurassique du nord de la France, on ne retrouve plus ce même terrain, dans la direction du N.-E., que sur les bords de l'Ems et du Weser. Prolongée plus loin encore, la ligne que nous venons de suivre de Domptail à Caffiers (dans le bas Boulonnais), passe en Angle- terre un peu au sud de Dudiey, et en Irlande un peu au nord de Dublin et de Cavan. On pourrait soupçonner qu'elle a formé le bord S.-O. d'un détroit au fond duquel s'est dé- posé le lias dont M. Murchison a signalé un lambeau à Prees dans le Sropshire, et qui a été reconnu depuis longtemps au-dessoui des trapps basaltoïdes dont sont formées les falaises des Porirusb, dans le nord de l'Ir- lande. La ride peu saillante, mais fort étendue du Système du Tituringenoald dont nous venons de suivre les traces depuis Domptail jusqu'en Irlande, a été accompagnée vers le S.-O. d'autres rides parallèles, mais pour la plupart moins étendues. Les Vosges, ainsi que je l'ai indiqué ci- dessus, p. 268, sont moins nettement ter- minées à leur angle S.-O. que dans tout le reste de leur pourtour. La, on voit le grès bigarre s'élever, contrairement à ses allures ordinaires, sur des plateaux qui font conti- nuité avec la masse des montagnes. Ce fai(, rapproché de la direction G. 30 à 40° N. que présente la pente S.-O. des Vosges, me porte a conjecturer qu'il s'est produit là une ride appartenant au Système de ThUringei^ wald. 11 existe des serpentines diins le S.-O. et le S. des Vosges (à Eloycs, à Sainie- Sabine, au Goujot, à Champ-de- Corcieux , au Dressoir, a Odern), et M. Ho- gard croit leur apparition posiérieure au dépôt du grès des Vosges (1). Si cette opi- nion se confirmait, je regarderais comme probable que les roches dont il s'agit se? (i) Hogard, Système dei Fotges, p. 3o«. SYS raient même postérieures à tout le groupe du trias, et que leur sortie correspondrait à la forinalion des rides dont il vient d'être question. Elles seraient conteniporaines des roches analogues du Limousin dont je par- lerai ci après. Au centre de la France, près d'Avallon et d'Antun, on voit les premières couches Jurassiques, le lias et l'arkose moderne qui en dépend, venir embrasser des protubé- rances allongées dans la direction 0. 30' à 40» N. , et composées à la fois de roclies (;r:iniiiques ou porphyriqiies et de couihes dérangées appartenant au terrain hoiiiller et à un arkose particulier plus ancien que celui du lias et contemporain des marnes irisées. Entre Saulieu et Pierre-Écrite, la route d'Autun semble contourner un massif de montagnes incliné vers l'E. ( orientation du Syslème du Forez). En la suivant, on voit 1res bien qu'au bas de la pente sur la- quelle elle est tracée vient se terminer un plateau de calcaire a gryphécs qui com- mence lui-même au pied d'une suite de coteaux à profils horizontaux et formés par les assises solides du premier étage ooliihi- que qui limitent l'horizon. Les diverses cimes du Morvan au flanc duquel appartient la montagne de Saulieii s'alignent en ditlérentes files dont l'une correspond au mont Bessey près d'Igornay, une seconde aux montagnes granitiques voi- sines du mont Saint-Vincent, et les autres aux Caps porphyriques qui se sont élevés à travers le terrain hnuiller d'Autun, dont les couches sont bouleversées à leur appro- che. L'orieiilalion commune de ces diffé- rentes files est voisine de l'O. 40» N. Ces rangées de cimes atteignent leur hauteur maximum dans leur partie occi- dentale avant de se lerminer à une ligne qui a ro. de Château Chinon se dirige a peu près du N. au S. On voit ainsi les formes orographiques du Morvan se coor- donner a deux directions, ou à deux grou- pes de directions, dont la première se rap- ijiroche des directions des Systèmes du Forez, du nord de l'Angleterre et du Rhin , et peui- êlre de celles d'autres Systèmes pins mo- dernes, tandis que la seconde est celle des fcles de cimes dont nous parlons. Une lijiue tirée suivant celte dernière di- SYS S70 rection de la motiiagne de Genièvre, au sud de Châieau Chinon , par Beuvray, vers les montagnes granitiques situées au nord de mont Saint-Vincent, forme a peu près l« bord méridional de la région réellement moniueuse, car plus au sud il n'y a plus que de faibles proéminences Cette ligne court de l'O. 35" a 40" N., à l'E. 35° à 40" S. La limite septentrionale de la région montueuse est de même formée par une ligne qui des environs de Saulieu court vers l'O. 30" à 40" N. Les niasses granitiques du Morvan qui finisî^eni presque abruptement vers l'O. et sont conliguës à des terrains calcaires plus ou moins accidentés, s'abaissent au contraire vers le N.-E. d'une manière insensible et finissent par former une pente douce, pres- que plane, qui fait à peu près continuité avec celle des plateaux d'arkose et de cal- caire à gryphées (1). La direction générale de la pente suivant laquelle la surface du massif granitique du Morvan se perd ainsi sous le lias des plaines de l'Auxois, est en- viron 0. 35" N. de l'orientation de Cassini, Une parallèle au grand cercle de comparai- son orienté au Greifenberg vers l'O. 39° N. du monde se dirigerait ici à très peu près comme à Domptail à 10. 32" 42' N. de Cas- sini. La dilTérenceest seulement de 2" 18'; mais pour quelques unes des directions que j'ai mentionnées, elle serait un peu plus forte. Les files de cimes du Morvan, qui vont généralement en s'élevant vers l'O., s'abais- sent au contraire vers l'E. ; mais elles pro- duisent encore des mouvements sensibles dans l'ancien sol granitique au delà des points où les porphyres ont paru. Dans cette partie orientale de leur cours, l'arkose anr cien , contemporain des marnes irisées, se trouve soulevé sur leurs coupes, et c'est ainsi qu'on le trouve sur les hauteurs de Pierre-Écrite, sur le mont Bessey au nord d'Igornay , et en différents points élevés des environs de Couches et de Monl-Saint- Vincent. Les circonstances géologiques qui portent les arlioses de la formation des marnes iri- sées sur le mont Bessey et sur les hauieurg de Pierre-Ecrite, dans le Morvan (580°'), (i) hxptcation de ta Carie géologique lU la fran**, t. U^ 380 SYS me paraissent comparables à celles qui élè- vent le grès bigarré à 780"° au-dessus de la mer, sur les plateaux qui séparent la vallée duVal-d'Ajol de celle de la Moselle. C'est entre les deux saillies auxquelles elles ont donné naissance qu'a existé le détroit dirigé du N. 0. au S.-E. , par lequel le terrain jurassique s'est étendu du bassin parisien vers l'espace occupé aujourd'hui par les collines de la Haute-Saône, par le Jura et par les Alpes. Une an Ire ride du même System* a fa- çonné de Seez à Bayeux, et au delà, la côte S.-O. du bassin jurassique, et lui a imprimé une direction générale de l'E. 40° S. a l'O. 40° N., plus ou moins défigurée cependant par de nombreuses dentelures déterminées par des crêtes qui appartiennent au Système des Ballons. Celte ride a élevé, avant le dé- pôt du lias, le lambeau de trias qui forme le sol de la partie méridionale du Gotentin, enire les mines de houille de Liliry (Cal- vados ) et celles du Plessis (Manche). L'ensemble de la ligne sinueuse suivant laquelle les terrains de transition et de trias se perdent sous le terrain jurassique, depuis les environs de Seez jusqu'aux envi- rons de Bayeux, ou plus exaclemeni jusqu'à Prelot, à l'O. de Garentan (Manche), court à l'O. 40° N. de la projection de Ca^sini. Une parallèle au grand cercle orienté au Greifen- berg vers l'O. 39° N. courrait ici , à très peu près comme a Domptail, à l'O. 32"42'N. La dilléreiice est de 7" 18'. Celte dillcrence est sans doute assez forte, mais il est a ob- server que la direction de la ligne festuiinée à laquelle elle se rapporte est de sa ma- ture as;:ez mal définie. La même direction et des circonstances géologiques analogues se retrouveni dans une série de montagnes et de collines ser- pentiiieuses, granitiques et schisteuses, qui, depuis les environs de Firmy, dans le dé- parlement de l'Aveyron, se dirige vers les pointes du Finistère, en déterminant la di- rection générale des côtes de la Vendée et du S.-O. de la Bretagne. Une ligne tirée de Brive (Corrèze) à la poinie de Penmarch (Finistère) se dirige a l'O. Sa" 40' N. de Cassini. Une parallèle au grand cercle de comparaison orienté au Greifenherg vers l'O. 39° N. courrait ici coninie à Dntnptail à ro. 32" 42' N.; la différence est 2° 58'. SYS Cette ligne, qui traverse l'Ile de Belle-Ile suivant son axe longitudinal , est en même temps parallèle à la limite S.-O. du massif graniiique du bocage vendéen, aux axes des principales masses granitiques de la Loire-Inférieure et à la direction générale des côtes de Bretagne, de l'île de Noirmou- tiers à la pointe de Penmarch. Elle est pres- que parallèle aussi , mais imparfaitement cependant, à la direction que M. Boblaye, dans un passage déjà cité, p. 204, a assi- gnée au plateau méridional de la Bretagne. D'après M. Boblaye, la direction générale du plateau méridional de la Bretagne est de l'O.-N.-O. à l'E. S.-E., c'est-à-dire de l'O. 22» 30' N. à l'E. 22° 30' S. du monde, ou ce qui revient au même (attendu que l'orien- tation de Cassini diffère, à Vannes, de 3' 46' de l'orientation astronomique), de l'O. 26° 16' N. à l'E. 26" 16' S. de la projection de Cassini. La différence avec la direction du Système du Thûringerwald est de 6° 26'; mais avec la direction propre de la ligne tirée de Brives à la pointe de Penmarch, la différence eit de 9" 24'. Cette dernière ligne est à peu près paral- lèle à la direction de l'axe du bassin juras- sique qui a recouvert en partie les terrains houillers deVouvant etde Chantonay (Ven- dée), et à la crête de roches primitives qui sépare le bassin jurassique de Vouvant et de Chantonay, des plaines jurassiques de Fonlenay-le-Comte. Elle l'est également à la direction suivant laquelle les terrains de gneiss et de grès bigarré de la Corrèze se perdent sous les terrains jurassiques. Vers l'extrémité S.-E. de cette ligne, notamment aux environs de Brives et de Tcrrasson , le grès bigarré se présente en couches inclinées formant des lignes anti- clinales, et des crêtes dirigées assez exacte- ment dans la direction dont nous parlons; tandis que partout où les couches juras- siques s'approchent de cette suite de proé- minences , elles conservent leur horizonta- lité, sauf quelques cas peu nombreux , où des accidents , dirigés dans des sens diffé- rents, la leur ont fait perdre accidentelle- ment. Il existe donc là évidemment une ride de l'écorce terrestre dont l'origine est d'une date intermédiaire entre la période du trias et la période jurassique, et il n'est pas moin» SYS fertain que cette ride est en rapport avec des traits orogr.iphiqiies très largement des- sinés dans cette partie de la France. Son origine se lieprobabieiii en ta l'apparition des roches serpentineuses du Limousin. (Voy., relativement à ces dernières, le chapitre II de VExpUcalion de la Carie géologique de la France, t. I , p. 170.) La direction de cette ride se rapproche de celle du Système du Morbihan; cependant elle s'en rapproche moins que de la direction (lu Système du Thiiringerwald , car la di- rection du Système du Morbihan est , à Vannes, 0. 38" N. , et par suite 0. 41" 46' N. de Cassini. La différence avec la di rection de la ligne de Brives à la pointe de Penmarck est de 6" 6 , tandis que celle-ci ne s'éloigne que de 2'' 18' de la direction 0. 32» 42' N., de Cassini, du Système du Thiiringerwald. Les directions du Système du Morbihan et du Système du Thiiringer- wald forment entre elles un angle de 9° 4'. M. de Buch avait déjà remarqué que la direction du Système du N.-E. de l'Alle- magne se retrouve dans celle d'une partie des accidents du sol de la Grèce. En effet , le grand cercle de comparaison du Système du Thiiringerwald orienté au Greifenberg vers rO. 39" N., étant prolongé du côté du S.-E., va traverser la Turquie d'Europe vers l'entrée méridionale des Dardanelles. Une parallèle à ce grand cercle , menée par Co- rinthe, court du N. 42" 20' 0. au S. 42" 20' E., et se trouve presque exactement dans le prolongement de la ride du Système du Thiiringerwald, que j'ai indiquée dans le S.-O. des Vosges. Elle est parallèle, à deux ou trois degrés près, à la direction générale des crêtes des chaînes , en partie sous mari- nes, qui constituent l'île de Négrepont, l'At- tique et une partie des îles de l'Archipel. Ce Système de crêtes , que MM. Boblaye et Virlet ont nommé Système olympique, est composé de roches de la classe des primiti- ves, dont les couches affectent, en général, la même direction N. 42° à 45" 0. que les crêtes elles- mêmes. 11 résulte des obser\a- lions de MM. Boblaye et Virlet, que la for- mation de ces crêtes est antérieure au dépôt des assises inférieures du terrain crétacé. Ainsi, le peuqu'on sait sur l'époque de leur apparition se trouve conforme à l'idée de U. de Duch, qui les rapprochait du Tijurin- SYS 3S\ gerwald , d'après la considération de leur direction. L'orieiiiation du Système du Thiiringer' wald , quoique dirigée, comme celle du Système du Morbihan, dans la région du N.-O., fait avec cette dernière un angle très sensible : j'ai indiqué son aperçu pré- cédemment, pag. 205, que cet angle étais de lOo^; tout calcul fait, il n'est que de 9° 4' , mais cette différence est encore su- périeure aux erreurs possibles des détermi- nations. J'ajouterai que la direction du Système du Thiiringerwald , transportée au Binger-Loch , est 0. 36° 47' N. , et que le grand cercle de comparaison du Système du Longmynd étant orienté en ce point, ainsi que nous l'avons vu ci-dessus, pag. 202, au N. 30° 15' E. , il ne s'en faut que de 6" 20' environ qu'ils ne soient perpendicu- laires entre eux. Le pôle astronomique est compris dans l'angle aigu que forment leurs directions. La direction du Sylème du Rhin transportée de même au Binger-Loch est N. 21° 5' E., d'où il résulte qu'il s'en faut de 15" 42' que le Système du Thiiringerwald ne lui soit perpendiculaire. Lepôledela terre est compris dans l'angle aigu que forment les deux directions. L'angle de 15° 42' qui ex- prime le défaut de perpendicularilé des deux Systèmes est assez considérable; il n'est ce- pendantpas assezgrand pourempêcherqu'on ne puisse rapporter au Système du Thiirin- gerwald plusieurs failles que leur direction conduirait de prime abord à considérer comme se rapportant, sauf une déviation accidentelle, au Système du Rhin. M. le pro- fesseur Hopkins, dans son mémoire sur l'origine des filons (1), a montré, par une démonstration ingénieuse, qu'un léger bom- bement du sol peut faire naître simultané- ment, ou presque simultanément, deux séries de failles orientées suivant deux di- rections perpendiculaires entre elles. La même relation s'observe entre la direction de la crête d'une chaîne de montagnes et celle des déchirures de ses flancs. Les bom- bements appartenant au Système du Thii- ringerwald, qui se sont opérés dans beau- coup de parties de l'Europe, ont donc pu y faire naître des failles dont la directiou moyenne serait parallèle à 15° 42' près « (i) W.Hopkius. Meinoir on pArs'Cal geologr- Traiisiin i tjHQfthe Cambririsc phitosophiral Socielï, vol. VI. par» t 382 SYS celle du Système du Rhin. Peut-être faut-il ranger dans cette catégorie une partie des failles que j'ai signalées dans le paragraphe précédent, près de Dudiey et Coal-brook- Dale. La direction de la grande faille de Wolverhampton à Cannock et à Woisley- Park fait un angle de 9° avec la direction du Système duRhin, mais il ne s'en fautque de 6 " 42' qu'elle ne se dirige particulière- ment à la direction du Système du Thurin- gerwald. Les filons cuprifères dirigés au N.-N.-E. qui, d'après la carte de M Mur- chison , traversent le nouveau grès ronge au sud et au nord du bassin de lias de Prees, sont à peu près dans le même cas. On pour- rait les rapporter à des fissures transver- sales du Système du Thuringerwald. XIL Système du mont Pila , de la Côte-d'Or ET DE l'ErZGEBIRGE. Une foule d'indices se réunissent pour attester que dans l'intervalle des deux pé- riodes auxquelles correspondent le dépôt jurassique et la série des formations créta- cées ( wealden formation , green sand and chalk), il y a eu une variation brusque et importante dans la manière dont les sédi- ments se disposaient sur la surface de l'Eu- rope. Cette variation a été considérable; car si l'on essaie de rétablir sur une carie les contours de la nappe d'eau dans laquelle s'est déposée la partie inférieure du terrain crétacé, on les trouve extrêmement diffé- rents de ceux de la nappe d'eau dans la- quelle s'est formé le terrain jurassique (I). Elle a été brusque; car, en beaucoup de points, il y a passage de l'un des Systèmes découches à l'autre, ce qui annonce que dans ces points la nature du dépôt et celle des habitants de la surface ont varié, sans que le dépôt des sédiments ait été suspendu. Cette variation subite parait avoir coin- ^idé avec la formation d'un ensemble de chaînons de montagnes, parmi lesquelles on peut citer la Côte-d'Or (en Bourgogne), le •nom Pila ( en Forez) , les Cévennes et les (l) J'ai essayé, il y a quelques années, de figurer les cnn- à)urs de ces mers géoliij;iques ; M. Beudant a Ijieu voulu insérer dans le volume de Géotoffte du cours élémentaire d'Iiisioire naturelle a l'usag.- des collèges et de« maiMiin d'éducation, p jgS et J(ii| de l:i seconde édition, lescaitis que j'ai i-AN'yë «l'en diesser, et que j'ai souvent montrrvs dans iDi's cuur% SYS plateaux de L.irzac (dans le midi de la France), et même l'Erzgebirge (en Saxe). L'Erzgebirge, la Côte-d'Or, le Pila, leg Cévennes , font partie d'une série presque continue d'accidents du sol, qui se diligent à peu près du N. - E. au S. -0., ou de l'E. 40" N. à rO. 40" S., depuis les bords de l'Elbe jusqu'à ceux du canal du Languedoc et de la Dordogne, et dont la communauté de direction et la liaison , de proche en proche, conduisent à penser que l'origine a été contemporaine , que la formation s'est opérée dans une seule et même convulsion. Les observations de deux ingénieurs deg mines distingués , M. de Senarmont et M. Meugy , ont constaté avec évidence que le bord méridional du terrain houiller de Rive-de Gier a été soulevé, redressé, on pourrait même dire eViVe par le soulèvement du massif du Pila, et la belle carte géolo- gique du bassin houiller de la Luire, pu- bliée par M. l'ingénieur en chef Gruner, montre que ce bassin, tronqué par le sou- lèvement du Pila, présente le long de sa base une terminaison presque recliligne qui se dirige dans son ensemble, de Cre- millieux a Tartaras, de l'O. 36° S. à l'E. 36° N; c'est à très peu de chose près la direction de la crête même du Pila. Cette crête se relève dans son prolongement N.-E. près de la Verpillière ( département de l'Isère), où une protubérance granitique disloque le calcairedu Jura ; et l'on voit par la que le soulèvement du Pila est posté- rieur, non seulement au dépôt du terrain houiller, mais encore a celui du terrain jurassique. Dans les départements de la Dordogneet de la Charente, en Nivernais, en Bourgogne, en Lorraine, en Alsace, et dans plusieurs autres parties de la France , les dérangements de stratification dirigés dans le sens des chaî- nons de montagnes dont nous parlons em- brassent les couches jurassiques, tandis qu'ils n'affectant pas '•«s touches inférieures du terrain crétacée la rencontre desquelles ils se terminent près des rives de la Dor- d(igne,deméme qu'en Saxe, où les cou- ches degrés vert (quadersandstein) , qui forment les escarpeineiiis pitioiesques de ce qu'on appelle la Sui>se saxunne, s'éten- dent horizontalement sur la base de l'Erzge- birge. SYS Les couches schisteuses anciennes qui for- ment le corps de rErzgebirge doivent, sans aucun doule , leur rcdressetnent a des ac- cidents stratigiaphiques très anciens {Sys- tème du Finixlère?, Système du Weslmore- land et du Hu7ids)uck). Les couches tertiai- res à ligiiiies qui supportent les basaltes du *6cheibenberg, du Pohlberg, du Bàrenstein, attestent, d'un autre côté, qu'un soulève- ment très moderne a complété le relief ac- tuel de rErzgebirge. Mais lorsqu'on ob- serve l'exactitude avec laquelle le terrain crétacé inférieur {quadersandstein, plaener- kalk) s'est modelé sur les contours de la masse générale de la chaîne, d-epuis Nieders- chœna en Saxe, jusqu'à Tœplitz et à Podhor- sam, en Baliênie, ce que n'avaient fait ni le trias ni le terrain jurassique , on ne peut méconnaître la date de la saillie générale que présente l'Erzgebirge au-dessus des ler- raiiis plus bas qui l'entourent, et qui sont formés comme lui-même de roches schis- teuses anciennes fortement redressées. Au nord de l'Erzgebirge, les plaines de trias de la Saxe présentent plusieurs rides légères parallèles à la direction de la Côte- d'Or. Il en est de même des plaines tria- siques et jurassiques de la Franconie, de l'Alsace, de la Lorraine et de la Bourgogne. La Côte-d'Or, située au milieu de l'espace compris entre l'Elbe et la Dordogne , fait partie d'une série d'ondulations des couches triasiques et jurassiques qui , après avoir donné naissance aux accidents les mieux des- sinés du sol du déparlement de la Haute- Saône, se reproduit encore, plus au midi, dans les hautes vallées longitudinales des monta- gnes du Jura, par-dessous lesquelles toutes les couches du terrain jurassique viennent passer pour se relever dans leurs intervalles, et former les croupes arrondies qui les sépa- rent. Dans le fond de plusieurs de ces val- lées, on trouve des couches évidemment contemporaines du grès vert d'après les fos- siles qu'elles contiennent ( terrain néoco- mien et grès vert proprement dit); et comme ces couches ne s'élèvent pas sur les crêtes intermédiaires qui semblent avoir formé autant d'îles et de presqu'îles , elles sont évidemment d'une date plus récente que le reploiement des couches jurassiques qui a donné naissance à ces crêtes, aux vallées longitudinales et à tout le Système dont SYS 3S; elles font partie , et qui comprend la Côle- d'Or. Il suit naturellement de là que, indépen- damment des accidents plus anciens qui on déterminé l'inclinaison de diverses couches, et notamment des couches schisteuses an- ciennes qui composent en partie le sol des provinces de l'Allemagne et de la France comprises entre les plaines de la Prusse et celles de la Gascogne , ce sol a éprouvé un nouveau mouvement de dislocation, entre la période du dépôt du terrain jurassique et celle du dépôt des terrains crétacés , mouve- ment qui a, pour ainsi dire, marqué le mo- ment du passage de l'une des périodes à l'autre. La direction suivant laquelle celte dislocation s'est opérée est indiquée par la direction générale des crêtes dont le terrain jurassique fait partie, et dont le terrain cré- tacé entourée la base. Cette direction , ainsi que je l'ai dit plus haut, court, en général, à peu près du N.-E. au S.-O. Cependant il y a quelquefois des déviations suivîint la direction de fractures plus anciennes. Ainsi, dan^ I. Haute Saône, dans le midi de la Côte d'Or et dans le département de Saône- et Loire, on voit un grand nombre de frac- tures de l'époque qui nous occupe suivre la direction propre au Système du lihin. Des faits analogues s'observent au pied des Vosges. J'ai signalé de()uis longtemps le fait que les dépôts du grès bigarré et du muschel- kalk, qui sont également développés sur tout le pourtour des Vosges , n'atteignent pas un niveau aussi élevé à l'est de la falaise qui borde les Vosges du côté de l'Alsace que sur la pente opposée de la chaîne, et que, dans les points de la plaine de l'Alsace où on les voit au pied de l'escarpement du grcs des Vosges, leurs couches sont souvent inclinées, quelquefois même contournées d'une ma- nière qui ne leur est pas ordinaire. Cetl.î remarque m'a naturellement conduit à me demander si un état de choses si parliciilie:' ne pourrait pas êlre attribué à une grande fracture, à une faille, qui , à une époque postérieure au dépôt du muscheikalk , et peut-être beaucoup plus récente, se serait manifestée suivant la ligne qui forme actuel- lement le bord oriental de la région mon- tueuse. Cette faille, sans occasionner une dislocation générale, aurait simplement fait naître la différence de niveau actuellement Voi SYS existante entre des points qui, lors du dépôt du muschelkalk , ont dû probablement se trouver à la même hauteur (1). Mais il n'est pas nécessaire, pour expliquer ce phé- nomène, d'imaginer qu'il se soit produit, à une époque moderne, une faille ou une sé- rie de failles entièrement nouvelles. Il sufGt de concevoir qu'un nouveau déplacement ait eu lieu entre les deux parois de failles iéjà existantes. La base des montagr.es était limitée par des failles dans les vides des- quelles il s'était amassé, suivant toute ap- parence , des filons ; et les mouvements dont je parle correspondent aux miroirs qu'on observerait dans ces filons. Ces mouvements ont quelquefois eu lieu à des époques très récentes; car on voit, en beaucoup de points, non seulement le mus- chelkalk, mais encore le calcaire jurassique et même certains dépôts tertiaifes , partici- per plus ou moins complètement à l'incli- naison du grès bigarré. Mais les plus con- sidérables de ces mouvements secondaires appartiennent probablement à l'époque qui a suivi immédiatement le dépôt du terrain jurassique. L'ensemble des circonstances que je viens de signaler est surtout bien visible à Sa- verne , où la chaîne des Vosges se réduit à une simple falaise de grès des Vosges , au pied de laquelle le muschelkalk se présente en couches inclinées, et qui est couronnée par le grès bigarré. Je l'ai figurée dans VEx- plication de la Carie géologique de la France, t. !, p. 428, au moyen d'un diagramme dressé d'après mes observations de 1821, et sur lequel on pourra suivre la description , aussi îxacte que détaillée , écrite par M. de Sivry quarante ans auparavant (2). Ce des- sin fera aisément comprendre que la hau- teur de la côte de Saverne (200"° ) donne à peu près la mesure du glissement qui a eu lieu dans la faille préexistante , et par suite duquel la Lorraine s'est trouvée élevée au- (i) Elic de Beaumont, Observations géologiques sur les différentes formations qui, dans le Système des Vosges, sé- parent la formation houillère du lias- (Annales des mines, 2 série, t I. p io? , et t. II, p. 4f'; et Mémoires i>uur ser- vir à une description géologique de ta France, t. I, p. iti rt i5o.) (2) De Sivry, Journal des observations minéralogiques (élites dans une partie des Vosges et de l' Alsace , page 21 : oiivrnge qui a remporté le prix au jugempnt de Messieurs de la Société royale de» sciences . belles-lettres et arts de ^uncy, en 1782. SYS dessus de l'Alsace. Mais la manière dont cette faille se poursuit au midi jusqu'à Saales, et au nord jusqu'à Pyrmasens, et la circonstance curieuse que, vers le midi, c'est son côté oriental qui est le plus bas , tan^ dis que c'est le contraire vers le nord, mon- trent qu'elle existait avant le dernier g'is- sement dont nous venons de parler. Avan: ce glissement récent, les deux côtés de la faille devaient être presque exactement de niveau à Saverne, qui correspond presque rigoureusement au point où le mouvement relatif de ces deux côtés changeait de sens ; et alors les Vosges devaient être à peu près interrompues en cet endroit. Les fissures qui croisent et qui rejettent les filons des Vosges sont aussi dans le cas de donner lieu à des modifications dans le relief de ces montagnes, et de détruire l'u- niformité des couches déposées à leur pied. Ces dernières sont traversées par un grand nombre de failles , dont les plus remarqua- bles, dirigées , à peu de chose près , de l'E. 40° N. à l'O. 40° S., forment un ensemble qui s'étend au loin , en occasionnant les principaux accidents des collines de la Haute-Saône et de la Côte-d'Or. Elles appar- tiennent au Système de dislocation qui a marqué la limite entre le terrain jurassique et le terrain crétacé inférieur. Les accidents stratigraphiques qu'on peut rapporter à ce Système , sans avoir en gé- néral beaucoup d'amplitude, sont très ré- pandus, soit dans les montagnes, soit même dans les contrées presque planes d'une grande partie de l'Europe. Je pourrais en citer un grand nombre dans toute la France orientale, depuis Marseille jusqu'à Longwy. On en trouve aussi dans le nord de la France ainsi qu'en Angleterre. Le ploiement rapide des couches jurassi- ques dans l'anse qui précède le cap de la Crèche, un peu au nord de Boulogne-sur-Mer, vis-à-visdu fort de ce nom, est un des faits les plus remarquables que présente cette belle coupe. Les bancs inférieurs du grès grossier dur plongent d'environ 30" au N. 25° 0. La batterie de la Crèche est bâtie sur leur pro- longement. La masse entière du terrain éprouve de ce côté un fort contourne- ment (1), auquel participent les marnes (i) F. Garnier , Mémoire géologique sur les terrain* dm bat Boulonnai*, p. *. SYS [limméridiennes et même les grès du som- met de la falaise. Les couches s'inclinent et se relèvent ensuite pour reprendre leur pre- mière position (1). f.es bancs puissants et solides de grès plongent du sommet de la falaise vers le N. en s'enfonçant sous le ni- veau de la mer. La saillie de la falaise, qui constitue la pointe avancée du cap , n'est formée que par la tranche de ces bancs, que l'on coupe presque perpendiculairement à leur direction, quand on suit sur la plage le pied des escarpements (2). Il est bon de remarquer que la direction de ces couches jurassiques repliées fait un «Rgle de 40 à 50° avec la direction du grand axe de l'enceinte elliptique que for- ment les couches crétacées. Ce pli doit être plus ancien que le relèvement des couches crétacées en forme de dôme elliptique. Les couches crétacées n'en présentent pas de semblables, et, d'après celte circonstance , il paraît devoir être rapporté au Système de la Côle-d'Or (3) à laquelle sa direction le rattache aussi , quoique d'une manière im- parfaite. La coïncidence des directions est , en effet, peu exacte; mais comme les cou- ches contournées de la Crèche ne laissent voir leur direction que sur une faible éten- due, la divergence me paraît ici de peu d'importance. On trouve une coïncidence de directions beaucoup plus approximative lorsqu'on com- pare à la direction du Système de la Côle- d'Or celle de certains accidents stratigraphi- ques beaucoup mieux définis que le précé- dent, qui affectent le terrain jurassique des plaines de la Grande-Bretagne. L'une des découvertes de détail les plus intéressantes qui aient été faites récemment, en Angleterre, est celle du lambeau de lias qui existe à Piees, au N.-E. de Wem, dans les plaines de Shropshire. L'existence de cet out-lier peut, en effet, conduire a conjectu- rer que le grand dépôt jurassique des plaines de l'Angleterre se liait primitivement à celui du N.-E. de l'Irlande et des îles occidentales de l'Ecosse, et que la ligne d'escarpements, (i) Roiet, Description giegnottique du bauin du bas Tfouhnnais , p 60. l2j C. Prévost. Bullitin delà Société géolog. de France, t. X (18J9), p 390. (3) Explication (le la Carte géolcpique il la France, t. II, p.ioa clibg. T. MU. SYS ns" dirigée du S.-O. au N.-E., qui en termina aujourd'hui la masse principale, est le résul- tat de dislocations plus ou moins fortes, sui- vies rie dénudations. On peut prendre pour grand cercle de comparaison du Syi^lème de la Côle-d'Or un grand cercle pa.ssantàDijon (lat. 47' 19 25", long. 2° 41' 50'' E. de Paris) et orienté en ce pointa l'E. 40° N. Une parallèle menée à ce graml cercle par Prees (lat. 52° 58' N., long. 5" 3'— 0. «ie Paris) se dirige à l'E. 45° 57' N. Construite sur une carte d'Angleterre, elle passe à une très petite distance au nord de Wem et à une distance également très petite au sud d'Aii- delm. Tracée sur la carte de M. Murchison, cette ligne représente très sensiblement l'axe longitudinal du bassin de lias de Prees et du bassin de marne rouge dans lequel il est contenu, et celle de la ligne synclinale de ce double bassin. Elle est parallèle, à deux de- grés près, à la ligne antidinale qui se dessine au nord de Prees dans le nouveau grès rouge des Peckforton-Hills; mais elle forme des angles de 15 à 20" avec les lignes anticlina- les qui, d'AshIey-Heath et de Goldstone- Common, se dirigent vers les masses trap- péennes des Bieidden-Hills. Si ces dernières lignes anticlinales sont de l'âge du Sys- tème de la Côte d'Or; leur direction dérive sans doute de celle de dislocations antérieu- res des roches sous-jacentes. Quant à la ligne synclinale du bassin de Prees et à la ligne antidinale des Peckerton-Hills, leur direc- tion, de même que l'âge des couches qu'elles affectent, conduit à les rapporter au S^s- tème de la Côte d'Or, Je remarquerai, en dernier lieu, que la ligne de dir»cclion que nous avons tracée par Prees est très sensiblement parallèle à la direction générale des escarpements oolithi- ques , depuis les collines des Cotswolds, au nord de Bristol, jusqu'aux collines de Ke»- teven, au sud de Grantham. Il me paraît extrêmement probable que ces masses juras» siques déjà soulevées, mais moins tronquées vers le N.-O. qu'elles ne le sont aujourd'hui par l'effet des dénudations qu'elles ont su- bies à diverses époques, ont formé le rivage de la mer dans laquelle, ou sur les rivages de laquelle se sont déposés les terrains cré- tacés et même le terrain wealdien du S.-E. de l'Angleterre. Cette côte avait, par consé- *,86 §VS SYS a peu près la direction du Système de la Côte-d'Or. Commeon devait naturellement s'y atten- dre, la direction des chaînes du mont Pila, lie la Côte-d'Or, de l'Erzgebirge et des autres chaînes qui ont pris leur relief actuel irn- niédiatenient avant le dépôt du grès vert et de la craie, a eu une grande influence sur la distribution de ce terrain dans la partie oc- cidentale de l'Europe. On conçoit, en effet, qu'elle a dû avoir une influence très mar- quée sur la disposition des parties adjacentes de la surface du globe qui, pendant la période du dépôt de ce même terrain, se trouvaient à sec ou submergées. Parallèlement aux directions des chaî- nes que je viens de citer , s'étend des bords de l'Elbe et de la Saale à ceux de la Vienne, de la Charente et de la Dordogne, une niasse de terrain qui , comme le mon- tre la carte déjà citée , formait évidem- ment, dans la mer qui déposait le terrain crétacé inférieur, une presqu'île liée vers Poitiersaux contrées niontueuses, déjà façon- nées à cette époque, de la Vendée, de la Bretagne et, par elles, à celles du Cornouail- les, du pays de Galles, de l'Irlande et de l'Ecosse. La mer ne venait plus battre jus- qu'au pied des Vosges; un rivage s'étendait de Ratisbonne vers Alais, et, le long de cette ligne, on reconnaît beaucoup de dépôts litto- raux de l'âge du grès vert, tels que ceux de la Perte du Rhône et des hautes vallées lon- gitudinales du Jura. Plus au S.-E., on voit le même terrain prendre une épaisseur et souvent des caractères qui prouvent qu'il s'est déposé sous une grande profondeur d'eau, ou dans une mer dont la profondeur s'est consi- dérablement accrue, pendant queledépôts'o- pérait, par l'enfoncement de son proprefond. Il est à remarquer que le terrain du grès vert et de la craie a pris des caractères différents sur diverses côtes de la presqu'île que je viens de désigner, et ce n'est peut-être que dans le large golfe qui continua long- temps à s'étendre entre la même presqu'île et les collines oolilhiques de l'Angleterre, jusqu'aux montagnes de TÉcosse et de la Scandinavie , que sa partie supérieure s'est liéposée avec celte consistance crayeuse de laquelle est dérivé son nom général quoi qu'elle tienne, selon toute apparence, à une circonstance exceptionnelle. XlII. Système do mont Viso et du Pinde. On est dans l'habitude de réunir en un seul groupe toutes les couches de sédiment comprises entre la partie supérieure du cal- caire du Jura et la partie inférieure des dé- pôts tertiaires. Parmi ces couches sont com- prises la craie avec les sables et argiles qui lui servent de support; couches que les géo- logues anglais désignent par les noms de Wealden formation greensand and chalk. M. d'Omalius dHalloy a proposé de nommer terrain crétacé ce groupe de couches , de même qu'on nomme terrain jurassique le. groupe de couches dont le calcaire du Jura fait partie. Ces mêmes couches, que le be- soin d'un nombre limité de coupures a fait réunir, forment un assemblage beaucoup plus hétérogène et beaucoup moins con- tinu que celles dont on compose le groupe jurassique. Il me paraît bien probable que , pendant la durée de leur dépôt, il s'est opéré plus d'un bouleversement, soit dans nos contrées mêmes , soit dans les parties de la surface du globe qui en sont peu éloignées. Il me semble même qu'on peut dèsa présentsignalerun groupe assezétendu, et assez fortement dessiné, d'accidents de stratification et de crêtes de montagnes, comme correspondant à la plus tranchée des lignes de partage que nous offrent les cou- ches comprises dans le groupe crétacé. L'ensemble des couches du terrain crétacé peut, (BU effet, se diviser en deux assises li es distinctes par leurs caractères zoologiques el par leur distribution sur la surface de l'Eu- rope: l'une, que je propose de désignersous le nom de terrain crétacé inférieur, com- prendrait les diverses couches de lépoque de la formation wealdienne et celles du grès vert jusques et y compris le reygale flrestoi a des Anglais, ou jusqueset y compris notre cr.e chloritée et notre craie tufeau ; l'autre, ciue je proposede désigner sous le nom de terrais» crétacé supérieur, comprendrait seulement une partie de la craie marneuse, la cr^te blanche et les couches qui la suivent. La ligne de partage entre le terrain cré- tacé inférieur et le terrain crétacé supérienr me paraît correspondre à l'apparition d'un Système d'accidents du sol que je propose de nommer Système du mont Fiso, d'après une seule cime des Alpes françaises qui, comi:;9 SYS prp<;que toutes les cimes alpines, doit sa bail- leur absolue actuelle à plusieurs soulève- ments successifs, mais dans laquelle les accidents de stratification propres à l'époque qui nous occupe se montrent d'une manière très prononcée. Les Alpes françaises, et l'extrémité S.-O. (lu Jura, depuis les environs d'Anlibes et de Nice jusqu'aux environs de Pont-d'Ain et de Lons-Ie-Saulnier, présentent une série de crêtes et de dislocations dirigées à peu près vers le N.-N.-O. et dans lesquelles les cou- cbes du terrain crétacé inférieur se trouvent redressées aussi bien que les couches juras- tiques. La pyramide de rocbes primitives du mont Viso est traversée par d'énormes failles qui, d'après leur direction, appartiennent a ce Système de fractures. Des accidents strati- graphiques orientés de même jouent un grand rôle dans toute la contrée, qui s'étend (lu mont Viso aux rives du Rhône; et au pied des crêtes orientales du Devoluy, formées par les couches du terrain crétacé inférieur re- dressées dans la direction dont il s'agit , sont déposées horizontalement, près du col de Bayard , des couches qui se distinguent des précédentes par la présence d'un grand nombre de nummulites, de cérites, d'am- pullaires et d'autres coquilles appartenante des genres et même souvent à des espèces qu'on avait crus pendant longtemps exclusi vement propres aux terrains tertiaires , couches auxquelles beaucoup de géologues aiment à conserver la dénomination de ter- tiaire, que M. Brongniart leur a donnée dans son mémorable Mémoire sur les ter- rains calcaréo-trappéens du Vicentin. Plusieurs géologues ont cru pendant quel- que temps que la craie blanche manquerait dans le midi de l'Europe, et que le terrain nummulitique en occuperait la place. J'ai moi-même partagé cette opinion; mais M. de Verneuil a constaté dès 1836 que la craie blanche existe en Crimée au-dessous du ter- rain nummulitique; M. Leymerie l'a re- connue, dans la même position, au pied des Pyrénées; et dernièrement M. Mur- chison a observé , en Savoie , en Suisse et en Bavière, des sections naturelles qui montrent un ordre ascendante partir du ter- rain ncocomien, par une zone chargée de fos- siles du gault et du greensand supérieur, à SYS 387 un calcaire contenant des Inocérames etVA- nanchites ovata qui, soit qu'il soit blanc, gris ou rouge, occupe la place de la craia blanche, et sans doute aussi celle de la craie de Maëstricht (calcaire pisolithiqiie des en- virons de Paris); il a observé des passaaes concordants de ce calcaire à inocérames [Thone (Savoie), Hoher-Sentis (ApenzeH), Sont-Hofen (Bavière)] à des couches coquil- lières et nummuliliques (Flysh) qui sont en- core caractérisées par une Gryphée qu'on ne peut distinguer de la Gryphœa vesicnlaris de la craie. Plus haut, on ne trouve plus de fossiles crétacés (1). Je n'ai pas constaté si le petit groupe de couches calcaires à inocé- rames de Thone. que je connaissais depuis longtemps , mais dans lequel je n'avais pas eu le bonheur de trouver les Inocé- rames et les Ananchites, existe aux envi- rons de Gap; mais , d'après les allures gé nérales des couches, je crois avoir de bonnes raisons pour présumer que ce serait plutôt a la base des couches à nummulites du cd de Bayard qu'à la cime des montagnes du Devoluy qu'il faudrait chercher ce mince représentant de la craie supérieure , d'où il résulterait que l'époque du soulèvement du iS'yslème du mont Viso a été intermédiaire entre les périodes représentées d'une part par le terrain néocomien et le grès vert, et de l'autre par la craie blanche , le calcaire pisolithique, et le terrain nummulitique. Toutefois ce ne serait encore là qu'une conjecture; mais les observations géolo- giques que M. Duhamel, ingénieur en chef des mines à Chaumont, a recueillies dans le département de la Haute Marne, et celles que MM. Sauvage et Buvignier ont faiieg dans les départements de la Marne et de la Meuse , ont constaté, près de Joinville et de Saint-Dizier et généralement en différents points de l'espace compris entre Chaumont, Bar-le-Duc et Vitry-le-Français, l'existence de plusieurs failles dirigées en moyenne vers le N-N.-O. à peu près. Ces failles, situées presque exactement dans le prolongement des accidents straiigraphiques que je viens de signaler dans les Alpes françaises, et dont elles partagent la direction , affectent le terrain jurassique et le terrain crétacé infé- rieur, et y causent souvent des dénivella- tions considérables; mais elles ne paraissent (i) Murrhison. Philosophicat Magazin: , mars 1849. 38S SYS SYS Ji.-îs sVleiidie dans la craie blanche des co- teaux de Sainle-Ménéhould. Elles semble- rajeiil plutôt avoir contribué à déterminer les limites du bassin dans lequel cette craie s'est déposée. Elles doivent par conséquent voir été produites entre la période du dé- jôl du grès vert et celle du dépôt de la craie. C'est doncenlreles périodesdu dépôtdeces deux parties du vaste ensemble des terrains crétacés que les couches du Système du mont Viso ont été redressées. L'époque de son ap- parition diviserait les terrains crétacés en deux groupes, dont le supérieur se distingue- rait zoologiquement de l'inférieur par la rareté comparative des Céphalopodes à cloi- sons persillées, tels que les Ammonites, les Hamites , les Turrilites , les Scaphites , qui abondent dans certaines couches du terrain crétacé inférieur, et qui sont au moins beau- coup plus rares dans les terrains crétacés supérieurs; car c'est depuis peu d'années seulement que la présence de véritables Ammonites a été bien constatée dans la craie de Maëstricht, équivalent du calcaire pisolithique de Paris , et les observations de M Gras et de M. Pareto qui ont signalé des Ammonites dans le terrain nummulitique delà vallée duVaret de la rivière de Gênes sont encore contestées. Dans l'intérieur de la France, on pourrait gignalcr quelques accidents slratigraphiques api)artenant au Syslème du mont Viso, et t'est probablement une ride légèrement saillante de ce Système qui a empêché la craie blanche du bassin parisien de s'étendre sur la craie tufeau des environs de Blois, de Tours et de Saumur. Plus à l'ouest , de nombreuses lignes de fractures, d'assez nombreuses crêtes formées en partie par les couches redressées du ter- rain crétacé inférieur, se montrent depuis l'île de Noirmoutiers, où M. Bertrand Ges- Nn en a indiqué un exemple (1) , jusque Wans la partie méridionale du royaume de Valence. A Orthès (Basses-tyrénées) et dans les gorges de Pancorbo (entre Miranda et Burgos ), on trouve les coures du terrain crétacé inférieur redressées dans la direction dont il s'agit. MM. Boblaye et Virlet ont signalé dans la Grèce un Système de crête» très élevées {i) Méniviret »le la Société péologigue de Fnitici; ' série, ». I.p. 3ij. nommé par eux Système pindique, dont la direction approcherait d'être parallèle à celle du grand cercle qui passe par le mont Viso (lat. 44° 40' 2" N., long. 4° 45' 10" E. ) en se dirigeant du N.-N.-O. au S.-S.-E., et dont les couches les plus récen- tes leur paraissent se rapporter au terrain crétacé inférieur. Toutefois , la différence réelle d'orientation, dans la Morée, est plus grande que la plupart de celles que nous avons enregistrées jusqu'à présent. Une pa- rallèle menée par Corinlhe (lat. 37» 54' 54'' N., long. 20o 32' 45''E.) au grand cercle de comparaison orienté au mont Viso, vers le N. 22" 30- 0., se dirigerait au N. 12° 33' 30' 0. Cependant la direction du Syslème pindique est, d'après MM. Boblaye et Vir- let,N. 24 à 25° 0. (I); la différence est de 1 1° 26' 30" à 12° 26' 30'' , mais cette diffé- rence lient probablement à quelques dé- viations locales : car M. Viquesnel qui, dans ses voyages en Turquie, a exploré avec un grand soin le prolongement septentrional de la chaîne du Pinde , en Macédoine et en Albanie, trouve que sa direction normale dans cette contrée est N. 15° 0. (2). Or, cette direction ne s'écarte de celle du Sys- tème du mont Viso que de 2° 26' 30", et même d'une quantité moindre encore en raison de ce qu'en Macédoine et en Albanie, la chaîne du Pinde est située à 2° environ à l'ouest du méridien de Corinlhe. Dans cette chaîne , les dislocations orientées, sui- vant la direction normale N. 15" 0., s'as- socient, d'après M. Viquesnel, à un grand nombre d'autres qui courent au N. 23", 37° et 40° 0., déviations qu'il attribue à l'influence de dislocations préexistantes du Système de Tkuringerwald {Système olym- pique). La direction du Système Thiiringerivald, transportée à Corinthe, est, comme nous l'avons vu ci-dessus, page 276, N. 42° 20' 0. La direction du Systètne du mont Viso ^ transportée au même point , est , comme nous venons de le voir, N. 12° 33' 30" 0, La ligne qui diviserait en deux parties égales l'angle formé par ces deux directions (i) Boblaye et Virlet, Expédilion de Morée, t. II, »c par- t\e ; Géologie et Minératûgti!, p. âo. (?) Viqitfsiiel, Journal d'un voyagtdantia Turquie d'Eu' rope. — Mémoires de la Société géoloiiqiu de France, t. 1 d« la 2» série, p. 297, SYS ^rait orientée au N. 27o26'4o" 0. Elle ne formerait par conséquent qu'un angle de 2°- à 3° ] avec la direclion du vi'î/siè/»epJK- dique en Morée , telle que MM. Boblaye et Virlel l'ont indiquée. Cette dernière me pa- rait d'après cela pouvoir être considérée comme une déviation de la direction du Système du mont Fiso, résultant de sa com- binaison avec la direction du Syslème de Thuringerwald ; la direction normale N. 23° 0. mentionnée par M. Viquesnel est probablement dans le même cas. Le De- vonshire nous a offert ci-dessus, page 258, des faits du même genre. XIV. Système des Pyrénées. Le défaut de continuité qui existe dans la série des dépôts de sédiment, entre la craie et les formations tertiaires , et la con- séquence qu'à cette époque de la chronolo- gie géologique il y a eu renouvellement dans la manière d'agir des causes qui produisent les dépôts de sédiment, sont au nombre des points les mieux avérés de la géologie. Nulle part, ce défaut de continuité n'est plus manifeste qu'au pied des Pyrénées D'après les observations de plusieurs géolo- gues, les formations tertiaires, parmi les- quelles se trouve compris le calcaire grossier de Bordeaux et de Dax, s'étendent horizon- talement jusqu'au pied de ces montagnes, sans entrer, comme la craie et le terrain nummulitique , dans la composition d'une partie de leur masse; d'où il suit que les Pyrénées ont pris , relativement aux parties adjacentes de la surface du globe , les traits principaux du relief qu'elles nous présentent aujourd'hui , après la période du dépôt des terrains crétacés et du terrain nummuli- tique, dont les couches redressées s'élèvent indistinctement sur leurs flancs, et avant la période du dépôt des couches parisiennes et autres couches tertiaires de divers âges, qui s'étendent indistinctement jusqu'à leur pied. Souvent, dans le bassin de la Gasco- gne, toutes ces couches modernes semblent se confondre les unes avec les autres, ce qui tend à prouver que, pendant une grande partie des périodes tertiaires , cette portion de l'écorce du globe est restée à peu près immobile. La même concordance n'existe pas entre Us terrains tertiaires de la Gascogne et le SYS 38'J terrain nummulitique auquel plusieurs géo- logues, préoccupés surtout d'un certain point de vue paléontologique, proposent d'appli- quer comme au calcaire grossier la qualifica- tion d'e'ocè/ie, présumant peut-èire que dens étages de terrain qu'on aura compris sous une même dénomination seront, par cela même , réputés concordants. Nous avons observé, M. Dufrénoy cî moi , en 1831 , près de Saint-Justin (Lan- des), sut la route de Mont de Marsan a Nérac, dans le lit même de la petite ri- vière de Douze, qui forme en ce point des cascades, une superposition discordante des couches horizontales des terrains tertiaires de la Gascogne sur les couches redressées du terrain nummulitique. Les premières couches tertiaires superposées à ce terrain nous ont paru appartenir au calcaire grossier parisien deBordeaux; mais on acruamoindrirderniè- rement l'importance de la superposition de Saint Justin en alléguant que les premières couches superposées pourraient, d'après leurs fossiles , être considérées comme miocènes. Cette objection me paraît plus spécieuse que solide, car dans les environs de Bordeaux, comme dans les environs de Paris , l'étaga miocène est sensiblement concordant avec l'étage éocène parisien. Si donc l'étage éo- cène parisien manque à Saint-Justin, il est certain que sa place y serait parmi les cou- ches horizontales et non parmi les couches inclinées. Ces dernières, si l'on juge à propos de les nommer éocènes, ne peuvent appar- tenir qu'à un étage éocène antépyrénéen. De son côté, le terrain nummulitique est très habituellement en concordance de stra- tification avec les couches supérieures du terrain crétacé proprement dit. Les falaises de Saint-Jean-de-Luz à Biaritz me l'ont montré avec évidence; car lorsque nous les avons visftées, M. Dufrénoy et moi, nous avons dû renoncer à y trouver aucune limite précise entre les deux terrains. MM. dfi Verneuil et Paillette viennent de constater la même concordance près de Santander; et M. Murchison, qui, dès 1829, avaitannoncé, de concert avec M. le professeur Sedgwick, un fait semblable dans les Alpes, vient de la sanctionner de nouveau dans une publica- tion déjà citée plus haut(l), en y attachant, non sans raison , une assez grande im['or- (i) Murchison, Philosophical Masaiine. mars 1849. S90 SYS SYS tance. On arriverait donc , par simple voie d'exclusion, à conclure que c'est seulement entre le terrain nummulitique et le terrain parisien que peut exister la discordance de stratification , dont ne peut manquer d'être accompagnée une chaîne comme les Pyré- nées. Il est, en effet, certain que le soulèvement des Pyrénées est postérieur an dépôt du ter- rain nummulitique. Tout le long de la base septentrionale des Pyrénées, les couches nummulitiques se redressent à l'entrée de la région montagneuse. Le long de leur base méridionale, depuis Venasque jusqu'à Pam- pelune, les couches les mieux caractérisées de ce terrain se redressent de même en .«'appuyant sur le pied de la chaîne et elles s'élèvent sur ses flancs à une hauteur suffi- sante pour montrer qu'elles participent com- plétementaux inflexions par l'elTel desquelles les couches crétacées les plus iiiconlestables s'étendent jusqu'aux cimes du Marboré et aux escarpements gigantesques du cirque de Gavarnie. Si l'on jette les yeux sur des cartes suffi samment détaillées de la France et de l'Es- pagne, on voit que les Pyrénées y forment un Système isolé presque de toutes parts; la direction qui y domine le détache également des Système.s de montagnes de l'intérieur N., ou au N. 58" 0. La direction du Système achaïque de MM. Bobiaye et Virlet étant N. 59 à 60° 0., on voit que la différence n'est, comme ils ronl dit eui mêmes, que de i à 2°. Toutes ces chaînes sont postérieures au dépôt du terrain nummulitique du midi de l'Europe qui couvre une partie de leurs flancs et qui s'élève quelquefois jusqu'à leurs crêtes. Les mêmes caractères stratigraphiques et les mêmes preuves d'une origine plus récente que le terrain nummulitique, ou du moins plus récente que tous les dépôts antérieurs eux-mêmes à l'argile plastique, se retrouvent dans une partie des monts Carpathes, entre ia Hongrie et la Gallieie, ainsi qug dans quelques accidents du sol du nord de l'Alle- magne, parmi lesquels on remarque princi- palement certaines lignes de dislocation qui alTectenl le quadersandstein (grès vert) de la valléede l'Elbe, entre Telscben etSchandau, ainsi que la direction même de ta valicu de l'Elbe, de Herrnskretcben à Meissen, et surtout les lignes de dislocation le long des- quelles les couches du terrain crélaié se re- dressent au pied de l'escarpement N.N.-E. du Hartz. Quelques accidents peu saillants des plaines de l'intérieur de la France parais- sent se rapporter aussi au Syslèniedes Py- rénées. Ainsi le midi du déparlement de Maine-et-Loire présente une petite crête qui s'étend de Montreuil-Beliay à Concour- son, parallèlement a la direction des Pyré- nées. Celte crête , composée de couches de transition , de couches jurassiques et même de craie tufeau , est évidemment très mo- derne. Tout annonce cependant qu'elle est antérieure au dépôt des faluns de Doué et même a celui du calcaire grossier de Macbe- coul. Enfin, dans le N. de la France et le S. de I Angleterre, la dénudaiion du pays de Bray et celle des 'Wealds, du Surrey, du Sns- sei, du Kent et du bas Boulonnais, parais- seai avoir pris ia place de protubérances SYS 391 du terrain crétacé dues a des soulèvements opérés immédiatement avant le dépôt des premières couches tertiaires, suivant des directions générales parallèles à celles des Pyrénées, mais quelquefois avec des acci-» dents partiels parallèles aux directions d'au- tres soulèvements plus anciens. Ledislrictdudépartementdu Pas-de-Calais, connu sous le nom de bas Boulonnais, et la contrée montueuse et bocagére , appelée Wealds, de Kent, de Siissex et de Surrey qui se trouve en face, de l'autre côlé ie la Man- che, sont entourés par une ceinture de col- lines crayeuses, à pentes souvent incultes et gazonnées (en anglais, doiuns), qui n'est in- terrompue que par le canal de la Manche, sur les rivages de laquelle elle se termine en falaises. Les collines crayeuses qui forment l'en- ceinte dont je viens de parler ne sont autre chose que les tranches de plateaux crayeux dont les couches se relèvent plus }u moins rapidement vers l'intérieur de l'enceinie elliptique. L'espace creux embrassé par cette même enceinte ne présentant aucune trace des dépôts tertiaires qui s'étendent sur une partie des plateaux circonvoisins, il est géné- ralement admis qu'il a été creusé par dénu- daiion, aux dépens des couches crayeuses, depuis le dépôt des couches tertiaires. Le méridien du pic de Netbou, situé à 1° 40' 53" a l'O. de celui de Paris, rencontre la côte du comté de Sussex, un peu à l'E. de Hastings, c'est-à-dire vers le milieu du dia- mètre de l'espace dénudé. Si, par ce point de rencontre, on mène une parallèle au grand cercle de comparaison du Système des Pyré- nées, orienté au pic de Nethou vers l'O. 18° N., elle se dirigera (en ayant égard à l'excès sphérique d'un triangle rectangle) à l'O. 18° 9' N. Construite avec le soin convenable sur une carte d'Angleterre, cette ligne passe un peu au S. de Battle et un peu au N. lid Horsbam. Elle pénètre un peu au S. àa Boulogne, dans le bassin demi-circulaire du bas Boulonnais; elle est sensiblement paral- lèle à la direction générale delà partie orien- tale et la moins disloquée de la ligne d( s North-Downs, de Folksione à Seven-Oaks, et à toute la ligne des South-Downs, de Beacny-Head à Winchester. Elle est éfjale- ment parallèle à une partie des lignes d'élé- I Yation que M. le professeur W. Uopkin^ a 392 SYS tracées sur .«a carte du S.-E. de l'Angleterre. Jecrois qu'elle peut être considérée comme très «pnsibletnent parallèle à la dirpction fondamentale du bombement des "ouches crétacées dont la dénudaliou des Weaid et du bas Boulonnais a pris la place, et que ce bombement appartient en principe, par son Age -omme par sa direction, au Système des Pyrénées M W Hopkins a publié, dans les Trans- aclini. de la Société géologique de Londres, un niértinire des plus remarquables sur la structure géologique du district des Wealds et du bas Boulonnais (l). Dans ce mémoire, îe savant professeur explique toute la struc- ture du district dont il s'agit, avec une net lelé et une simplicité qui laisseraient bien peu de chose à désirer, par l'application de ses principes déjà publiés anlérieuretnent (2) à une hypothèse fondamentale que j'aurais été heureux de pouvoir adopter assez com plétement pour enrichir cet article des con- séquences auxquelles elle conduit mathéma- tiquement. Malheureusement cette hypothèse est je crois, plus simple et plus compliquée à la fois que la réalité. Elle suppose essen- tiellement que toutes les lignes d'élévation du district dont il s'agit résultent originai- remen' de l'action d'une force elévatrice qui a agi simuUanémenl sur toute l'étendue d'une base curviligne, de manière à produire par- tout des tensions coordonnées, dans leur di- rection en chaque point, à la forme arquée de la base. Or je ne vois pas la nécessité de supposer que le district des Wealds doit sa structure à une action elévatrice unique; et, si cette action n'a pas été unique, je ne vois pas non plus pourquoi on supposeraitqu'elle a toujour.*! agi sur une même base curviligne, plutôt que d'admettre qu'elle a agi successi- vement sur des bases rectilignes différentes en étendue et en Jirection- Les lignes d'élévation tracées sur les dia- grammes théoriques de M. Hopkins, p. 39 et suiv., sont et devaient être des courbes régulières; mais les lignes d'élévation, fidè- lement tracées sur sa carte, approchent beau- coup plus d'être des lignes brisées conformé- ment à mon point de vue. Les Alpes, comme je l'ai indiqué dès l'o- (i) Transactions of the geolo^ical Socieljr of London , %*séù,', t. vu, p. 1. (ï) Voyei plus haut, p. 3''/ SYS rigine de mes travaux en ce genre, me pa- raissent résulter de soulèvements successifs. Le Système de la chaîne principale des Al- pes a été précédé, comme nous le verrons bientôt, par le Système des Alpes occidentales^ précédé 'ui-même, dans la n;ême "coutrée par e Système dos lies de Corse et de Sar- daigne, le Système des Pyrénées, le Système du mont Viso , etc. Les Pyrénées résultent aussi de plusieurs soulèvements superposés, et, d'après M. Du- ro( her, on peut y en compter jusqu'à sept MM. Boblaye et Virlet ont teconiui, en Morée, les effets successifs de neuf Systèmes de dislocations d'âj^es et de directions diffé- rentes. La structure des Vosges, complètement analysée, m'en révèle une douzaine. D'autres contrées, la Bretagne, le Cor- nouailles, le Pembrokeshire, nous ont mon- tré, et quelquefois sur une petite étendue, plusieurs Systèmes d'âges différents se croi- sant en différents sens. La structure du district wealdien n'est pas assez sim[)le pour qu'on lui attribue gra- tuitement le privilège de n'avoir éprouvé qu'un seul soulèvement. Je crois qu'on peut y en distinguer plusieurs, et que, par ce moyen, on peut démêler ses rapports avec la structure du reste de l'Europe, au lieu d'y voir, suivant l'hypothèse fondamentale de M. Hopkins, un petit domaine à part régi par des lois indépendantes. M. Hopkins, en admetlantun soulèvement unique, a dû nécessairement le supposer postérieur aux couches disloquées les plus récentes et notammentaux couches tertiaires de l'île de Wight et des environs de Guild- ford. Mais, si l'on admet plusieurs soulève- vemenls successifs, il suffit qu'un seul d'en- tre eux soit postérieur aux couches tertiaires dont il s'agit. Les autres peuvent être plus anciens. Sans parler des soulèvements antérieurs au terrain jurassique que M. Hopkins a lui- même écartés en les mentionnant, jecrois qu'on peut distinguer trois Systèmes de dis- locations d'âges et de directions différentes parmi les accidents stratigraphiques dont M. Hopkins attribue l'origine première à une seule et même action elévatrice : 1° Les couches jurassiques de !a falaise de la Crèche, près de Boulogne, présenteni SYS des conlournements qui me paraissent se rapporter, comme je l'ai Hit plus haut. au Système de la Côte-d'or. L'aciion du même Système parait être imprimée aussi BU mont Lambert, près Boulogne. Ainsi, d'après les diagrammes 28 et 31 de M. Hop- kins, les couches jurassiques plongent vers la région du N.-O. Ce soulèvement explique immédiatement pourquoi les couches weal- diennes, si puissantes dans le Kent, ne sont représentées que d'une manière douteuse et presque imperceptible dans le bas Boulon- nais. 2" Le soulèvement généra! de la grande protubérance des Wealds, dont M. Hopkins Jui-mèmea très nettement tracé les limites, a eu lieu, comme sa direction l'indique, lors de la formation du Système des Pyré- nées, c'est-dire immédiatement avant le dé- pôt de l'argile plastique; et ce soulèvement explique, ainsi que je le dirai ci-après, com- ment les couches tertiaires présentent une composition variable dans une contrée où la craie se fait remarquer par sa composition uniforme. 3"EnOn, un troisième soulèvement, orienté suivant une nouvelle direction, a redressé les couches tertiaires et déformé en quelques points la grande protubérance wealdienne. Je m'occuperai ultérieurement de ce dernier, lorsque nous en serons à l'époque à laquelle BÎ se rapporte. La dénudation du pays de Bray s'étend de Nouailles , près de Beauvais, à Bures, près de Neufchàtel , où elle se confond avec la vallée de la Béthune. Sa ligne médiane est dirigée de l'E. 40" S, à l'O. 40 ' N. à peu près, et se trouve , par consé- quent, parallèle aux deux bords du large îlétroit qui réunit les deux grandes expan- sions du bassin jurassique de Paris et de Londres. Le soulèvement dont les déchi- rures ont été l'origine de celte dénudation est cependant beaucoup plus moderne que le Système du Thwingerwald et du Morvan, auquel nous avons rapporté l'émersion des lieux rivages du détroit, puisqu'il est néces- sairement postérieur à toutes les couches qui entrent dans la charpente de la région dénudée, et au nombre desquelles se trouve la craie. Mais la structure de la protubé- rance dans laquelle le pays de Bray consti- tue une échancrure n'est pas aussi simple T. XIU. SYS 393 qu'elle le paraît au premier abord ; on y reconnaît plusieurs séries de dislocations, et l'on peut croire que son allongement de TE. 40" S. à l'O 40' N. est dû, au moins en partie, à l'influence d'accidents slraligra- phiques souterrains cachés par le terrain jurassique, et appartenant réellement au Système dit Tlmringerwald et du Morvan. Je dis, au moins en partie, parce que la di- rection des courants diluviens qui ont opéré ou du moins complété la dénudation a eu une influence nécessaire sur celle que la dé- nudation . considérée dans son ensemble, a elle-même conservée (I). Mais quoique la dénudation du pays de Bray ne suive pas exactement la direction des Pyrénées et se rapproche beaucoup plus de la ligne N.-O. S.-E. , on retrouve encore a peu près cette direction dans quelques uns des traits les plus saillants de la contrée, tels que la grande falaise crayeuse qui s'é- tend de la côte de Sainte - Geneviève ( route de Beauvais à Beaumont-sur-Oise) vers le Coudray-Saint Germer , Beauvoir-en-Lions et Bosc-Edeline. On la reconnaît égaioment dans les lignes auxquelles se sont arrêtées , sur la pente de l'ancienne protubérance crayeuse , les assises tertiaires successives qui constituent une partie du sol des envi- rons de Beaumont-sur-Oise, de Gisors et d'Ecouis, et qui dessinent l'ancien relief de la craie , à peu près comme les courbes ho- rizontales qu'on trace aujourd'hui sur les plans, dessinent les pentes du terrain. La manière dont cette partie des contours du bassin tertiaire parisien s'est moulée sur la direction pyrénéenne de la falaise méri- dionale du pays de Bray n'est pas un fait isolé, et encore moins un fait contraire aux allures générales des terrains tertiaires des deux rives de la Manche. La plus grande dimension du dépôt du calcaire grossier s'étend, au sud du pays de Bray, des carrières de Venables, à l'est de Louviers ( Eure), à celles des environs d'É- pernay (Marne), suivant une ligne à très peu près parallèle à la direction du Système pyrénéo-apennin , ligne au sud de laquelle la formation du calcaire grossier se perd assez rapidement , et près de laquelle s'ob- servent les plus célèbres alternations de dé- (i) Explication de la Carte liulcglgue île la France, t. II, 39/i SYS SYS pots marins et d'eau douce que présente le bassin (le Paris. En Angleterre, la ligne qui termine au sud le bassin de Londres, de Canterbury (Kent) à Shalbourne (Berkshire) , et celle qui termine au nord le bassin de l'île de Wight, de Seaford (Sussex) , à S;ilisbury [Willshire), ne forment, avec l'axe de la dé- nudation des Wealds, que des angles assez petits et dans des sens oppos.'s. Ces deux lignes, légèrement sinueuses, semblent faire partie d'une courbe concentrique à la dé- nudation des Wealds. Tout annonce que leurs extrémités occidentales se réunissaient avant la dénudation qui a séparé le bassin de rile de Wight de celui de Londres , en laissant pour témoins de leur ancienne con- tinuité les lambeaux tertiaires répandus sur la surface de la craie, entre Salisbury et Shalbourne. ( Foyez l'important mémoire de M. Buckland, intitulé : On the formation of the Valley ofKtngsclare and other wallei/s by the elevalion of the slrata that inclose Ihem; and on the original continuity on the basinsof London and Hanipshire. — Transac- tions de la Société géologique de Londres , nouvelle série, t. II, p. 119.) Les soulève- ments cratériformes de la vallée de Kings- clare et autres, que M. Buckland a si bien décrites sous le nom de vallées d'élévation, ont contribué à rompre cette continuité, et font partie, comme le redressement simul- tané des couches crayeuses et tertiaires dans l'ile de Wight et dans les contrées adja- centes, de cette série d'accidents stratigra • phiques, plus récente que la grande éléva- tion des Wealds, dont j'ai déjà annoncé que je parlerai ultérieuremem. A l'extrémité opposée de la grande pro- tubérance wealdienne, les collines de'sable coquillier de Cassel (Nord) et des environs semblent être, de ce côté-ci du détroit, la prolongation des dépôts coquilliers de la partie méridionale du bassin de Londres (Chobam-Park, à l'extrémité méridionale de Bagvhot-Heaih, etc. ); et les nombreux rap- ports qui existent entre les collines de sable coquillier de Cassel (Nord) et de Laon (Aisne), joints à la présence des dépôts degrés et de sables tertiaires répandus comme des té- moins sur la surface de la craie, dans la contrée basse qui sépare Laon de Cassel , rendent bien difficile de ne pas croire qu'il y avait de même continuité , dans cette di- rection, entre les nappes d'eau sous les- quelles se formaient les dépôts marins de Paris, de la Belgique et de Londres. Enfin, les amas d'argile plastique, de grès et de poudingue, répandus par lam- beaux au dessous des dépôts de sable gra- nitique et de silex , qui, jusqu'au haut des falaises de la Hève et de Ronfleur, forment la base du sol fertile des plaines de la haute Normandie, rappellent ceux de Christchurch et de Poole, et semblent aussi indiquer une ancienne connexion entre les dépôts tertiaires inférieurs de Paris et de l'Ile de Wight. Tout annonce donc que ces divers dépôts se sont formés sous une nappe d'eau qui tournait tout autour des protubérances crayeuses, en partie remplacées aujourd'hui par les dénudations des Wealds et du pays de Bray; et la manière dont les dépôts ter- tiaires viennent mourir en s'amincissant sur les pentes de ces protubérances, dont ils ont en tant de points dessiné les con- tours , montre qu'elles existaient déjà pendant la période tertiaire. Comme rien ne conduit cependant à penser que les couches crayeuses dont l'uniformité de composition est si remar- quable se soient déposées avec l'inclinaison souvent assez forte qu'elles présentent sur les bords des dénudations dont je viens de parler, on voit que les protubérances dont ces dénudations ont pris subséquemment la place ont dû être produites entre la pé- riode du dépôt de la craie et la période du dépôt des terrains tertiaires. L'espace creux embrassé par chaque en- ceinte crayeuse ne présentant aucune trace des dépôts tertiaires qui s'étendent sur une partie des plateaux circonvoisins, il est généralement admis, ainsi que je l'ai déjà rappelé, qu'il a été creusé par dénudation , aux dépens des couches crayeuses , depuis le dépôt des couches tertiaires. Mais il n'est pas nécessaire d'admettre qu'il ait été creusé d'un seul coup; il peut l'avoir été en partie par des actions faibles et séculaires. Il est en soi même probable que le creusement a commencé pendant la période du dépôt du terrain tertiaire inférieur, et la composi- tion de ce terrain le montre même avec évidence. Le transport, dans les bas$iii& SYS alors existants, des sables- enlevés par les eaux courantes aux terrains stratifiés déjà découverts ( crétacés , jurassiques , tria- •iques), etc., explique en eflet de la ma- nière la plus naturelle, ainsi que M. Con- stant Prévost l'a exprinié depuis longtemps dans son ingénieuse théorie des affluents, Torigine des sables tertiaires. Le creusement de la dénudation des Wealds est la source la plus probable des sables des bassins de Lon- dres et du Hampshire (Bagshot-Sand, etc.); et si Ton admet que les sables inférieurs du calcaire grossier proviennent en grande partie du creusement de la dénudation du pays de Bray, on conçoit immédiatement le fait, singulier en apparence, de la concentration de ces sables dans la partie septentrionale du bassin parisien , et à portée des ouver- tures par lesquelles ils pouvaient s'écouler du pays de Bray. On s'expl.que même ainsi un fait de détail remarquable que présen- tent les sables tertiaires des environs de Beauvais et du Soissoiiuais. Ces sables , su^ perposés immédiatement à la craie, com- mencent par un conglomérat de silex très mélangé de matière verte; plusieurs de leurs assises inférieures sont très chloritées, et celles-ci sont surmontées par de nom- breuses assises très légèrement chloritées. Or, si les matériaux de ce dépôt proviennent, en effet, de la démolition séculaire de la protubérance crétacée du pays de Bray , ils doivent, en effet, être disposés dans l'ordre qui vient d'être énoncé; car cette démoli- tion a dû donner d'abord des silex prove- nant de ia craie blanche et de la craie tu- feau , puis de la matière verte en abondance provenant de la craie chloritée, et enfin des sables faiblenientchloritës, comme la grande niasse des sables du pays de Bray. Une partie des argiles tertiaires peut don- ner matière a des remarques analogues. La convulsion qui accompagna ia nîiis- «ance des Pyrénées fut évidemment une des plus fortes que le sol de l'Europe eût jusqu'alors éprouvées. Ce ne fut qu'a !'ap- parition des Alpes qu'il en éprouva de iilns fortes encore ; mais pendant l'intervalle (|ui s'écoula entre l'élévation des Pyrénée.s et la formation du Système des Alpes oc(i- deulales, intervalle pendant lequel se dépo- tèrent la plus grande partie des couches qii'on nomme tertiaires, l'Europe ne fut le SYS 395 théâtre d'aucun autre événement aussi ini« portant. Les soulèvements qui pendant cet intervalle changèrent peut-être à plu- sieurs reprises les contours bassins tertiai- res ne s'y firent pas sentir avec la même in- tensité, et le Système des Pyrénées forma pendant tout ce laps de temps le trait domi- nant de la partie de la surface de notre planète qui est devenue l'Europe. Aussi le cachet pyrénéen se découvre-t-il presque aussi bien sur la carte où M. Lyell a figuré indistinctement toutes les mers des diverses périodes tertiaires, que sur celle où j'ar cherché à restaurer séparément la forme d'une partie des mers où se déposèrent les terrains tertiaires inférieurs. (Mémoires de la Société géologique de France, 1" série, t. I, Pl. 7.) On peut, en effet, remarquer qu'une ligne un peu sinueuse, tirée des environs de Londres à l'embouchure du Danube, forme la lisière méridionale d'une vaste étendne de terrain plat, couverte presque partout par des formations récentes. Cette ligne, qui est sensiblement parallèle à la directiou pyrénéo-apennine, semble donc avoir clé le rivage méridional d'une vaste mer qui, à l'époque des dépôts tertiaires, couvrait une grande partie du sol de l'Europe, et qui se trouvait limitée vers le sud par un espace continental traversé par plusieurs bras de mer, et dont les montagnes du Syslème des Pyrénées formaient les traits les plus saillants. Les lambeaux de terrain tertiaire qui se sont formés dans les dépressions dece même espace y sont souvent disposés suivant des lignes parallèles a la direction générale du Système des Pyrénées: on conçoit toutefois que comme ce grand espace présentait aussi des irrégularités résultant de dislocations plus anciennes et dirigées autrement, il a dû s'y former aussi des lambeaux tertiaires coordonnés a ces anciennes directions. C'est par cette raison que la direction dont il s'agit ne se manifeste que dans une partie des traits généraux priniitifs du bassin ter- tiaire de Paris, de l'Ile de Wight et de Londres. L'enceinte extérieure qui environne l'ensemble de ces dépôts se trouve en effet en rapport avec des accidents de la surface du sol tout à fait étrangers au Système des Pyrénées, auquel semblent au contraire se 395 SYS rattacher les protubérances crayeuses qui, «'interposant entre eux, les ont empêchés lie former un tout sans lacunes. De nouvelles montagnes s'éiant ensuite élevées pendant la durée de la période ter- tiaire, les plus récentes des couches com- prises sous cette dénomination sont venues s'étendre le long des nouveaux rivages que ces montagnes ont déterminés , mais sans que la forme générale des nappes d'eau cessât de présenter de nombreuses traces de l'influence prédominante du Système pyrénéen. Le terrain nummulitique du midi de l'Eu- rope s'était déposé antérieurement dans des mers d'une étendue et d'une forme toutes dilTérentes, dont les contours portaient l'em- preinte de la direction du Système du mont Viso et des Systèmes antérieurs, mais non celle de la direction du Système des Pyré- nées. Le Système du mont Viso est en quelque sorte la personnification de la discordance qui existe entre les couches du terrain cré- tacé inférieur et celles du terrain crétacé supérieur. Cette discordance de stratifica- tion n'a, pas plus que celles qui correspon- dent à d'autres Systèmes de montagnes, le privilège d'être universelle, et elle n'em- pêche pas que, dans beaucoup de points et sur des espaces très étendus, il n'y ait con- cordance et même passage graduel dans toute la série des couches, depuis le terrain néocomien jusqu'au terrain nummulitique inclusivement, ainsi que je l'ai annoncé moi-même depuis longtemps (1). J'avais niènie été tellement frappé de cette concor- diuice et de ce passage*, que j'avais cru pou- voir dire que» si les couches à Hamites, M Sc3phites,Turrilites, Ammonites, etc., de Il la Savoie, ne sont pas plus récentes que la » partie supérieure du grès vert, » il ne se trouve pas dans la Provence, le Dauphiné, la Savoie, la Suisse, de couches qu'on puisse r.ipprocher par leurs fossiles de la craie Manche de Meudon; et que dans les points lie la Savoie où le terrain nummulitique repose sur les couches en question (notam- ment au col de Taiineveige, dans la vallée du Reposoir , à Thonne , etc.), les couches nummulitiques font suite immédiate au (T) Bulletin de la Sotiiti géologique de France, i''' iciic, ».|V, p. 389 (i83*J. SYS terrain crétacé à Turrilites, de manière à ne laisser que difficilement concevoir qu'une longue période se soit écoulée entre les dépôts des deux systèmes en contact. Considérant néanmoins que des liaisons apparentes de cette nature ont souvent été reconnues illusoires, et que, dans les obser< valions qu'il a faites en Crimée, RI. deVer- neuil a trouvé le terrain nummulitique su- perposé à la craie blanche, j'ai admis, avec doute, la possibilité de l'existence d'une lacune considérable entre les couches à Turrilites, et Iss couches nummulitiques de la Savoie et des autres parties du bassin de la Méditerranée (1). Sir Rodericli Murchison, dans le mémoire qu'il a lu à la Société géologique de Londres, le 13 décembre 1848, établit que cette la- cune n'existe pas , que la continuité des couches est complète, et que les couches su- périeures à celles qui contiennent les Tur- rilites et autres fossiles du grès vert, ren- ferment réellement les équivalents de la craie blanche, que j'avais originairement supposé devoir être compris dans la masse immense du terrain nummulitique; d'où il résulte qu'il y avait seulement une lacune dans mes observations , résultant de ce que je n'avais pas trouvé de fossiles dans le groupe découches, très mince en Savoie, qui, à la base du terrain nummulitique, représente réellement la craie blanche (2). Je dois être naturellementenclin à admet- tre cette conclusion, qui prouve que mes observations, sans être complètes, étaient exactes au fond; j'observerai seulement que la lacune ne sera complètement comblée et ma concession reconnue sans objet, que lors- qu'on aura trouvé, dans la série méridionale, quelques uns des fossiles caractéristiques du calcaire pisolithique, tels que le Cidariles Forschamnieri , les Ammonites , Baculites, Hamites, etc., de la craie de Maëstricht, ou (i) Bulletin de la Société géologique de France, 2* série, t IV, p. 666 et 568 (,8i7). (ï) Jp dois due ici que dans l'excursion que nous avoni raite, iM Sismond^i et moi, en septembre i8i8, au col du Lau» zanier (Basses-Alpes) . ce savaiu géologue u reconnu comme présentant à ses yeux des caractéies (lécidccncnt crétacés un groupe de couches très mince, qui forme dans cette loca- lité la base du terrain nummulitique, et qui repofe en stra» tiSration discordante sur le terrain jurassique. Je ne re- trouve pas en ce moment le mémoire où M. Sismon li doit avoir publié cette observation, qui ne peut diminuer en rie» le mérite de celle de sir Roderi: k IMincliison. SYS d'aulres équivalents. Or lu Gryphœavencu- laris, signalée par sir RodericU Mnrcliison, les Ammonites trouvées par M. Gras et par M. Parelo , les Hamiles découvertes en Toscane, me portent à croire quil en sera finalement ainsi. Les idées que j'ai suc- cessivement émises rentreront alors d'elles- mêmes dans la thèse mise en avant par sir Roderitk Murthison ; mais je devrai reconnaître, et certes je le ferai avec plai- sir, que la découverte faite si heureusement par lui des fossiles crétacés du calcaire de Thonne, aura été pour moi le trait de lumière qui aura éclairci cette partie de la question. Il ne restera plus de discussion possible que sur le point de savoir si le terrain nummulitique méditerranéen correspond réellement au ( Icaire grossier parisien ou à la lacune qui existe incontestablement entre celui-ci et le calcaire pisoliihique. Mais, ici, je crois qu'on est réelletnent moins éloigné de s'entrndre qu'on ne prétend l'être; car c'est d'après de simples probabilités , aux- quelles il me parait difGcile d'attacher une grande importance, que sir Roderick Mur- chison croit voir déOnitivement (p. 503 et 506), dans les assises supérieures dépourvues de fossiles animaux du macigno et du flysh (grès à fucoïdes), qui couronnent le terrain nummulitique méditerranéen, les équivalents chronologiques du calcaire gros- sier parisien. Or ces couches dépourvues de fossiles peuvent correspondre tout aussi bien, et même je crois plus naturellement encore, à la lacune dont j'ai parlé. Ainsi que je l'ai dit ailleurs (1), je ne vois réellement aucun obstacle à ce que la déno- mination 6'éocène soit appliquée au terrain nummulitique du bassin de la Méditerranée; et il faut remarquer que celte dénomination pourrait être appliquée, à la rigueur, à une grande partie des terrains crétacés et juras- siques, s'il était vrai que certains foramini- fères des terrains crétacés vivent encore dans la mer du Nord, et que la Terebralula caput serpenlis est commune au terrain jurassique et aux mers actuelles. On aurait même pu l'étendrejusqu'au lias, si l'on avait continué • admettre que l'une des Pentacrinites trouvées à l'état fossile dans ce terrain est SYS 07 i) BuUtlin de la Soc ■9, p. 413 (1848). r géologique de France, 2"= spécifiquement analogue au Pentacr'milet caput Medusœ de la mer des Aniilies. Je crois seulement qu'en ai)pliqnant celte dénomination d'e'ofè'ieau terrain nummuli- tique méditerranéen , on aurait dû craindre d'avoir l'air de l'identifier avec le terrain nummulitique soissonnais, qui est supérieur aux lignilesde l'argile plasli(i ne, et qui forme la base du calcaire grossier parisien. Indé- pendamment des considérations stratigraplii- qiies (Saint-Justin, etc.), je crois que les considérations paléontologiques suivantes suffisent pour rendre inadmissible l'iden- tifiialion dont il s'agit, et pour montrer que, des deux assises nummulitiques , celle du bassin de la Méditerranée est la plus ancienne, ce que sir Roderick Murchison lui-même ne conteste réellement pas. 1° Les mollusques fossiles du terrain nummulitique méditerranéen se divisent en trois groupes, dont le premier seulement se retrouve dans le terrain nummulitique sois- sonnais (^postpyréiiéen) , tandis que le se- cond reste propre au terrain nummulitique médilerranéen {antcpyrénéen) , et le troi- sième , composé de quinze à vingt espèces au moins, se retrouve dans les terrains crétacés proprement dits. 2" L'examen des Écbinodermes fossiles a conduit M. Agassiz à reconnaître une diffé- rence plus tranchée encore entre le terrain nummulitique méditerranéen et le calcaire grossier; car il indique quatre-vingt-treize espèces d'Échinodermes dans le premier ter- rain, et quarante-six dans le second, et il ne signale qu'une seule espèce commune entre ces deux séries, VEchinopsis elegans (I). Or, quand même de nouvelles recherches et un nouvel examen multiplieraient les espèces communes entre les deux séries, ces deus séries ne pourraient jamais devenir identi- ques , et elles indiqueraient toujours deua terrains différents, quoique voisins. 3" Les poissons fossiles des schistes argi- leux de Claris, immédiatement superposés aux couches nummulitiques, et du calcaire de Monte-Boica , intimement lié à ces mê- mes couches, sont tous ou (iresque tous dif- férents de ceux trouvés dans l'argile de Lon- dres de l'île de Sbeppey et dans le calcaire grossier parisien. (i) AgasMzet D.-sor, Àniinles ries sci,:nces nntarttltt. 3>» fi- rie. Zoologie, t. VMI, p. iij. 39 = SYS 4» Le terrain nummulitique médilerranéen renferme des débris assez délicats d'organi- lations terrestres. Ou a trouvé, dans le Vi- cenlin, des feuilles d'arbres dicotylédones, et, dans les schistes de Glaris, le squelette d'un oiseau de la grandeur d'une Alouette et de la famille des Passereaux 11); mais jus- qu'ici on n'y a signalé aucun débris de Mammifères: d'où il résulte que les Mam- mifères si nombreux et si caractéristiques du terrain parisien {Paleolherium , Anuplo- therium, Lophiodon , etc. ) et ceux même que M. Charles d'Orbigny a si heureusement découverts dans le conglomérat de l'argile plastique , à Meudon , y sont encore in- connus. Si les couches fossilifères des deui terrains nummuliliques sont réellement différentes, les faits stratigraphiques qui conduisent à regarder le terrain nummulitique méditer- ranéen comme le dernier des terrains fos- silifères antépyrénéens j el le terrain pa- risien comme le premier des terrains fos- silifères postpyrénéens, sont pleinement d'accord avec les résultats paléontologiqiies. Cet accord, qui existe toujours lorsqu'une question est résolue, est la sanction la plus certaine que puisse avoir l'eiactiiude d'une classification géologique; et l'on y oppose seulement des considérations vagues basées sur la longueur du temps qui a été nécessaire ( ainsi que je l'ai remarqué le premier (2) ) pour le dépôt de l'énorme épaisseur des gr js à fucoïdes dépourvus de fossiles animaux , comme si les géologues en étaient réduits à marchander sur le temps ! Les faits stratigraphiques qui conduisent aux conclusions que je viens de rappeler, et auxquels sir Ruderick Murchison n'a fuit qu'ajouter la sanction de son talent d'ob- servation si justement apprécié, sont seule- ment contraires à quelques unes des préoc- cupations d'après lesquelles on a proposé d'appliquer la dénomination d'éocène au terrain nummulitique médilerranéen , sans remarquerquece terrain diffère toutautanl, sous le rapport paléonlologique, du terrain éucène parisien, que celui-ci diffère lui- même du terrain miocène. J'avoue sans peine que l'étymologie des mots éocène et ;i) Iletmann yon Mpycr, Jalirbuch de Leonhart m Bro ■ . 1?) liultetinde ta Société géotogtque de FrantCt 2*«éri(-. t. IV. p. ifij et ibt. SYS mtorène est ici fort iiicdiiiniode, en cequ'ello s'oppose à la création d'un troisième nom^ de forme analogue, pour désigner un troi- sième terrain égal en importance, mais antérieur aux deux autres. Si cette diffi- culté grammaticale fait adopter générale- ment l'application du mot éocène au terrain nummulitique mcdilerraneen ( épicrétacé di; M. Leymerie), je m'empresserai de suivre l'usage quem pênes arbUrium est, et jus et nornia loquendi; mais ce ne sera pas sans avoit fait observer que les embarras auxquels cet usage pourra donner naissance seraient plus propres à ébranler les bases d'une no- menclature systématique que les fondemeuU des Pyrénées. Le sort réservé à cette nomenclature est déjà facile à prévoir. Les noms tertiaires que nos plus habiles conchyliologistes se sont accordés, pendant plusieurs années, à don- ner aux fossiles du calcaire pisoiit/iiçMtî des environs de Paris, attestent d'avance que, lorsque la faune de cette période, reconmiç crétacée, sera suffisamment connue, elle of- frira de nombreux rapports, au moins dans la forme générale des coquilles , avec celle du terrain nutnfuulitique , et elle comblera la lacune qui, comme je l'ai dit ailleurs (I), établit seule la ligne de démarcation qu'on Suppose exister entre les fossiles crétacés et les fossiles tertiaires. L'emploi affecté de la terminaison cène, pour désigner les terrains postérieurs au calcaire pisulithique, demeu- rera , comme les noms tertutires que je \iens de rappeler, le témoignage historique d'une illusion momentanée. Mais cette illusion n'aura pas été sans utilité pour la marche de la science; car eu s'accordant pour sanctionner nominalement, par l'emploi du mot éocène, l'existence d'une période conchylii)loj;ique dont le mi- lieu correspond au soulèvement de l'un des Systèmes de montagnes les plus considi-ra- bles de l'Europe, et dont le commencement ne répond a aucun accident slraligraphiqne très prononcé dans nus ciinuées, les adeptes exclusifs de la conchyliologie auront eiïaré euxrnémeslesderniers vestiges d'uneopinion contre laquelle je me suis éle\ é depuis long- temps (2), « et qui regarderait chacune il s (i) Bulletin rie la Société féologique de Fiaiiee, i' séri^ •série, t. IV, p. 384 (iS34j. SYS «révolutions de la surface du globe comme «ayant déterminé, non seulement des dé- Bp!acements,mais encore un renouvellement v'Completdes êtres vivants. «Ils rendront de plus en plus probable ropinion contraire iQui admet que, « lorsque les fossiles de tous »> les terrains seront complètement connus, » ils formeront, dans leur ensemble, une » série aussi continue que l'est aujourd'hui » la série partielle des terrains jurassiques » et crétacés ou celle des terrains paléozoï- » ques(l); » et il en résultera que les géo- logues, sans cesser d'identifler les couches d'après leurs fossiles, seront enfin ramenés à baser surtout les divisions des terrains sur leur gisement, ainsi qu'ils Pavaient fait avec beaucoup de raison depuis Werner. On discute depuis longues années sur la question de savoir à quel point de la série des terrains stratifiés doivent commencer les terrains secondaires, et, pendant la dis- cussion, les noms mêmes de terrains secon- daires et de terrains de transition sont pres- que devenus surannés. On discute vive- ment aujourd'hui sur la question de savoir à quel point de la même série doivent se terminer les terrains secondaires et commen- cer les terrains tertiaires. Cette seconde dis- cussion pourra bien avoir le même sort que la première , et conduire aussi à l'abandon du nom même de terrains tertiaires dont elle rend le sens incertain. L'abandon des dénominations de terrains de transition, terrains secondaires et terrains tertiaires , aurait cependant quelque chose de regrettable, parce que ces dénominations générales sont souvent commodes dans la pratique. On ne parviendra à les conserver qu'au- tant qu'on leur donnera un sens précis en rattachant leurs limites à des Systèmes de montagnes heureusement choisis. Les bouleversements qui en Europe ont accompagné la naissance du Système des Ballons et du Système des Pyrénées, s'?tant étendus, ainsi que nous le verrons bientôt, jusqu'aux États-Unis et jusque dans l'Inde, et traversant ainsi les régions qui seront pendant bien des années encore le théâtre principal des travaux des géologues , on conçoit qu'ils puissent fournir pour la clas- C») Voyeiii-W., p. b64. SYS 399 sification générale des terrains des ^points de repère précieux , et que les divisions qu'ils déterminent puissent présenter une apparence de généralité qu'on ne retrouve pas dans les autres. C'est celte considéra- tion qui m'a fait émettre depuis longtemps le vœu qu'on s'accorde à y rattacher le commencement et la fin de la période des terrains secondaires (1). Je persiste à croire, par des motifs déduits du même ordre de considérations, que le terrain nummulitique méditerranéen de- vrait être classé, d'après son gisement, parmi les terrains secondaires, quand même on le considérerait comme formant un étage complètement distinct de tous les étages crétjicés (2). Mais je n'insisterai pas davantage sur ce point, qui n'importe en aucune manière à la détermination de l'âge géologique du Système des Pyrénées, lequel , dans tous les cas , est intermé- diaire entre la période du terrain nummu- litique méditerranéen et celle du terrain ter- tiaire inférieur du bassin de Paris. Les dis- putes de mots auxquelles je viens de faire allusion, trop longuement peut-être, ne peuvent avoir aucune influence sur ces conclusions. Si la classification basée sur les lacunes conchyliologiques transitoires dont j'ai parlé passe dans la pratique, il existera une ressemblance de plus entre le Système des Pyrénées, soulevé au milieu delà période éocène, et le Systèmedes Ballons, soulevé au milieu de la période carbonifère. Je terminerai ce paragraphe en remar- quant que le Systèmedes Pyrénées approche d'être parallèle au Système des Dallons. Une parallèle au grand cercle de comparai- son du Système des Pyrénées , menée par le Brocken, dans le Harlz, se dirige à l'O. 25" 58' N. , elle forme "un angle de 6° 43' seu- lement avec le grand cercle de comparaison du Système des Ballons , qui est orienté au Brocken à 10. 19" 15' N. XV. Systems des îles de Cobse et de Sardaig>b. Les couches qu'on nomme tertiaires sont (i) TradiH tioii francaiie du Manuel géolofique de 6 la Berlie, p 658 (i833). !?) Bulletin de la ^ociiti biologique dt France, s* t. IV, p. 369 400 SYS loin da former un loîit continu. On y re- marque plusieurs inlerruptionsdont chacune pourrait avoircorrespondti à un soulèvement de montagnes opéré dans des contrées plus ou moins voisines des nôtres. Un examen at- tentif de la nature et de la disposition géo- métrique des terrains tertiaires du nord et du midi de la France m'a conduit à les di- viser en trois séries, dont l'inférieure, com- posée de l'argile plastique, du calcaire gros- sier et de toute la formation gypseuse, y compris les marnes marines supérieures, ne s'avance guère au S. et au S.-O. des envi- rons de Paris. La suivante, qui est la plus complexe, est représentée, dans leN., par le grès de Fontainebleau, le terrain d'eau douce supérieur et les faluns de la Tou- raine: elle comprend, à peu d'exceptions près, tous les dépôts tertiaires du midi de la France et de la Suisse, et notamment les dépôts de lignites de Fuveau, de Kœprnacli et autres semblables. Le grès de Fontaine- bleau, superposé aux. marnes de la forma- lion gypseuse, est la première assise de ce Système, de même que le grès du lias, superposé aux marnes irisées, est la pre- mière assise du terrain jurassique. Le grès de Fontainebleau est peut-être, par rapport aux arkoses tertiaires de l'Au- vergne, ce qu'est le grès inférieur du lias, par rapport aux arkoses jurassi- ques d'Avallon. Ces deux séries tertiaires ne sont pas moins distinctes par les dé- bris de grands animaux qu'elles renfer- ment que par leur gisement. Certaines espèces d'Anoploihérium et de Paiéothé- rium, trouvées à Montmartre, caractérisent la première, tandis que d'autres espèces de Paléolhérium, presque toutes les espèces du genre Lophiodon, tout le genre AnlLraco- tliérium, et les espèces les plus anciennes des genres Mastodonte, Rliinocéros, Hippo- potame, Castor, etc., particularisent la se- conde. Les dépôts marins des collines sub- apennineset les dépôts lacustres de la Bresse représenteraient la troisième |)ério(ie tertiaire caractérisée par la présence des Éléphants, de l'Ours et de l'Hyène des cavernes, etc. C'est à la ligne de démarcation qui existe entre la première et la seconde de ces deux séries tertiaires que paraît avoir correspondu le soulèvement du Système de montagnes dont il s'agit ici, et dont la direction domi- SYS ranle est du N. au S. ; les couches de cette seconde série sont, en effet, les seules qui soient venues en dessiner les contours. Au nombre deces accidents, dirigés du N. au S., se trouvent les chaînes qui, comme M. Dufrénoy l'a remarqué, bordent les hau- tes vallées de la Loire et de l'Allier, et dans le sens desquelles se sont alignées plus tard, près de Clermont, les masses volcaniques des monts Dômes; c'est dans les larges sillons, dirigés du N. au S., qui oéparent ces chaînes, que se sont déposés les terrains d'eau douce de la Limagne d'Auvergne et de la haute vallée de la Loire. M. Antoine Passy m'a fait connaître der- nièrement l'existence d'un relèvement jus- qu'à présent inaperçu de la craie chloritée, qui l'amène au jour, à Vernon, dans la val- lée de la Seine. Ce relèvement de la craie chloritée est dans le prolongement d'une série de relèvements de la craie qui se mon- trent dans les départements de l'Eure, de Seine-et-Oise et d'Eure-et-Loir, le long d'une ligne N.-S., passant par Vernon. D'après la belle carte géologique du dépar- tement de Seine-el-Oise, exécutée par M. de Sénarmont, ingénieur en chef des mines, les couches du terrain tertiaire inférieur passeni sans s'interrompre sur cette ride saillante de la craie, mais le grès de Fontainebleau s'y arrête et ne paraît pas l'avoir dépassée. Elle semble avoir formé la limite occidentale du bassin où le grès de Fontainebleau s'est déposé; d'où il résulterait que les acci- dents stratigraphiques N.S., dont nous nous occupons, sont d'une date intermé- diaire entre le dépôt des gypses de Mont- martre et celui du grès de Fontainebleau. La vallée du Rhône qui, à partir de Lyon, se dirige du N. au S., comme celle de la Loire et de l'Allier, a de même été comblée jusqu'à un certain niveau pur un dépôt tertiaire dont les couches inférieures, très analogues à celles de l'Auvergne, sont éga- lement d'eau douce, mais dont les cou- ches supérieures sont marines. Ici la régula» rite des couches tertiaires a été forlemenî altérée dans les révolutions liées aux soulè- vements très récents des Alpes occidentales et de la chaîne principale des Alpes. La même direction se retrouve dans quel- ques accidents stratigraphiques et orogra- phiques des montagnees du Jura et de U SYS Savoie, où le fond des vallées les plus pro- fondes est comblé par l'étage tertiaire moyen; dans une partie de la crête des Alpes entre le Mont-Blanc et le mont Viso , et dans le groupe des lies de Corse et de Sardaigne , dont les côtes présentent des dépôts tertiaires miocènes en couches horizontales. On retrouve encore cette direction avec les mêmes indices d'ancienneté dans quel- ques accidents du sol de l'Italie et de la Grèce, et même dans la chaîne du Liban. Le groupe des îles de Corse et de Sar- daigne, orienté précisément du nord au sud, étant, parmi tous ceux qui viennent d'être cités, celui où la direction qui nous occupe est le plus fortement et le plus nettement dessinée, on peut prendre pour grand cercle de comparaison de tout le Système l'un des méridiens de la Corse, par exemple, celui du cap Corse situé à 7" 2' 40'' a l'E. du méridien de Paris. Une parallèle menée par Corinlhe ( lat. 37° 54' 15" N. , long. 20° 32' 45" E. de Paris), au méridien du cap Corse, se dirige au N. 8° 23' 27" E. Le Système des iles de Corse et de Sardaigne est représenté en Morée , d'après MM. Boblaye et Virlet (1)*, par la chaîne de Santa-Meri, orientée, sui- vant eux , au N. 3" à 4° E., orientation qui diffère de 4° ^ à 5° 7 de celle que le calcul nous indique. M. Viquesnel a cru recon- naître le même Système en Macédoine, dans une série de crêtes et de vallées telles que celles du Drin noir, dont la direction oscille entre le N. 7° E. et le N. 10° E. (2), moyenne N. 8° 30' E. C'est presque exacte- ment la direction que le calcul nous indique pour Corinlhe, et, à très peu près aussi, celle qu'il donnerait pour la Macédoine. M. Viquesnel pense qu'en Servie, la sortie du porphyre pétro-siliceux , quartzifère, et de certains trachytes , coïncide avec les soulèvements de cette époque. J'ai moi-même signalé depuis longtemps, comme se rapportant au Système des iles de Corse et de Sardaigne, différents accidents stratigraphiques et orographiques de la Hon- grie et du Bannat, qui sont placés, à peu (i) Boblaye et Virlet, Erpidition scientifique dé Morit , l, II, J« partie, p. 34. (2) Viquesnel. Joarnal d'un voyage dans la Turquie d'Eu- vope {Mémoms dt la Société féolosigue de Fiance, 2« série, . l. ', p. »99)- T. Zlll. SYS ^01 de chose près, dans le prolongement de ceui que M. Viquesnel a observés en Turquie. « Les trachytes de la Hongrie avaient commencé à paraître à la surface du sol avant le dépôt des dernières couches ter- tiaires, puisque, dans les conglotnérats for- més de leurs débris transportés dans les plaines de la partie S. -E. du groupe tra- chytiqiie de Schemnitz, entre Palojiia et Prebeli, M. Beudant a signalé des coquilles marines de l'époque tertiaire ( miocène ou pliocène?) {Foyage minéralogique et géolo- gique en Hongrie, par M. Beudant, t. III , p. 439 et 510). » En d'autres points , les roches trachytiques sont d'ailleurs recou- vertes par des mollasses (miocènes). « En considérant avec attention la carte géologique de la Hongrie et de la Transyl- vanie, par M. Beudant, on ne peut man- quer d'être frappé des alignements à peu près nord-sud qui, à côté de directions pa- rallèles à celles dont je m'occupe principa- lement dans ce mémoire ( Côte-d'Or, Pyré- nées, Alpes occidentales, chaîne principale des Alpes ) , se manifestent dans la disposi- tion de plusieurs des groupes trachytiques et des niasses de roches métallifères dont ils sont accompagnés, aussi bien que dans la direction des gîtes métallifères de Schem- nitz, Kremnitz, Szaszka, Oravicza, Dogna- szka (voyez les plans joints à l'ouvrage de M. Boue, \nùlu\é : Geognosliches gem'àlde von Deulschland, 1829}. A 30 lieues au sud de Szaszka commence, au milieu de la Servie, près de Kruschevacz , la chaîne des monts Caponi , qui se prolonge , parallèlement au méridien, entre la Macédoine et la Thessa- lie d'une part , et l'Albanie de l'autre , en bordant à Test les vallées du Drin noir et de l'Arta (1). » Les observations de M. Vi- quesnel tendent à conûrmer ce premier aperçu dans ce qu'il avait d'essentiel. Une parallèle au méridien du cap Corse menée par Beyruth, port de Syrie situé au pied du Liban (lat. 33" 49' 45" N., long, 33°5'43"E), se dirige au N. 15M3'27"E. Cette ligne , tracée avec soin sur une carte de Syrie, est très sensiblement parallèle à la direction générale de la côte, de Gaza h Alexandrette (Skanderun). Elle l'est aussi à peu près à la direction du golfe d'Âkaba, à celle de la vallée du Jourdain , et à celle (i) Jlunales des sciineis naiurcUei , t. XVIII. »., 303. Ib2a. 26 Û02 SYS des crêtes du î.iL.ni , et de quelques parties au moins, de l'anti-Liban. Prolongée vers le nord à travers i'Àsie Mineure et la nier Noire, cette même ligne est très sensible- ment parallèle à la longue portion du cours du Volga, qui s'étend de Kasan à Sarepta et qui est presque d;ins le prolongement du cours du Jourdain. Elle est parallèle au.-si à la direction de quelques accidents slrati- grapbiques de l'Oural méridional. D'après les savants voyageurs M, Botta et M. Russegger, les calcaires du Liban ap- partiennent, du moins en partie, au terrain crétacé, et d'après la belle carte géologique de la Syrie publiée par M. Russegger (1), et les coupes qui l'accompagnent, des couches tertiaires à lignites, probablement contem- poraines de celles de la Provence, de la Suisse et de la Toscane, s'étendent hori- zontalement au pied même de la chaîne. D'après la carte, si souvent citée déjà , de MM. Murchison, de Verneuil et Keyserllng, les terrains crétacés de la Russie centrale sont interrompus par la vallée du Volga , dans l'intervalle ci-dessus indiqué, et bor- dent souvent de leurs falaises le cours du fleuve, à l'est duquel s'étendent à perte de vue les terrains modernes des steppes de la mer Caspienne. Dans tout l'intervalle de Kasan à la mer Rouge, les terrains tertiai- res moyens et supérieurs couvrent çà et là d'assez grands espaces, mais en gisements discontinus. Les terrains tertiaires de l'épo- que éocènc parisienne y sont fort rares , si même ils y existent. Il me paraît, d'après cela, très admissible de supposer que la longue série d'accidents stratigraphiques que j'ai signalés de la mer Rouge à Kasan appartient, par son âge comme par sa direc- tion, au Système des ilesde Corse et de Sar- daigne. La direction du Sijstème des îles de Corse et de Sardaigne est peu différente de celle du Système du nord de l'Angleterre. Une ^sarallèle au méridien du cap Corse, menée par le point du Yoredale situé par 54° 13' de lat. N.,et par 4° 15' de long 0. de Paris, se dirige au N. 9° 12' 25" 0. Le grand cercle de comparaison du Syslètne du nord de l'Angleterre est orienté au même point vers le N. 5° 0. La dilTérence est de 4* 12' 25". il; J. ^ussefffr, Reiten in Europa, A$ien nad Afrika, 184J. SYS Le Système des îles de Corse et de Sar- daigne me paraît avoir été suivi dans l'ordre chronologique, comme le Système du nord de l'Angleterre par un Système dont la di- rection est presque exactement perpendicu- laire à la sienne. XVL Système de l'île de Wight, du Tatra, DU Rilo-Dagh et de l'Humus. Il est assez curieux de remarquer qu les directions du STjslème du Pilas et de la Côte-d'Or, du Système des Pyrénées et du Système des iles de Corse et de Sardaigne, sont respectivement presque parallèles à celles du Système du Westmoreland et du Hundsriik, du Système des Ballons et des collines du Bocage, et du Système du nord de l'Angleterre. Les directions correspon- dantes ne diffèrent que d'un petit nombre de degrés, et les Systèmes correspondants (les deux séries se sont succédé dans le même ordre; ce qui conduit à l'idée d'une sorte de récurrence périodique des mêmes directions de soulèvement ou de directions très voisines. M. Conybeare, dans un article inséré dans h Pliilosophical Magazine and Journal of science, 3* série, 2* cahier, août 1832, p. 1 18, place immédiatement après la période du dépôt de l'argile de Londres l'époque du redressement des couches de l'île de Wight et du district de Weymouih ( Dorsetshire ) , dont il rapproche plusieurs autres lignes de dislocation, de même peu éloignées de la di- rection E.-O., qui s'observent en Angleterre: Rien ne prouve cependant que le redresse- ment des couches de l'argile de Londres, dans l'île de Wight, soit aussiancicn que M. Cony- beare l'a supposé, car on ne voit nulle p&rt la couches tertiaires subséquentes reposer sur les tranches de celles de l'argile de Londres; les faits parlent même contre la supposition de M. Conybeare, les couches alternative- ment marines et fluviatiles d'Headen-Hil présentant des traces de dérangement, soit dans leur disposition, soit dans leur hauteur absolue comparée à celle des couches cor- respondantes de la côte opposée du Hanip- shire. Toutefois il ne serait pas impossible qu'une partie des dislo<'alions que M. Cony- beare a rapprochées eussent été produites pendant la période tertiaire; qu'elles cor- respondisscAt, par exemple, à la liglièdédé- SYS jn.irc.ulon qui existe entre le grès de Fon- tainebleau et le calcaire d'eau douce supé- rieur des environs de Paris, ou à celle qui s'observe entre ce dernier calcaire et les fa- luns de la Touraine. Or, s'il en était ainsi, la direction des dislocations de l'île deWight étant sensiblement parallèle à celle du Sys- tème des Pays Bas et du sud du pays de Galles, on aurait un quatrième exeni|)le du retour à de longs intervalles des mêmes di- rections de dislocations dans le même ordre. Le Système des Alpes occidentales, com- paré au Système du Rhin dont il partage la direction à quelques degrés près, ainsi que nous le verrons bientôt, pourrait fournir un cinquième terme à la série de rapproche- ments qui indique cette singulière périodi- cité dans les directions des dislocations. Je m'étais arrêté là, dans l'extrait de mes recherches, inséré en 1833 dans la traduc Uon française du Manuel géologiquede M, de la Bêche; mais les progrès récents de la science me permettent de fixer aujourd'hui l'âge et la direction du Système de monta- gnes dont je ne faisais qu'entrevoir l'exis- tence, lorsque j'écrivais ce premier aperçu. Ce Système, ainsi qu'on va en voir les motifs, me paraît avoir pris naissance à la première des deux époques indiquées ci-des- sus, c'est-à-dire entre la période du dépôt du grès de Fontainebleau et celle du dépôt des calcaires d'eau douce supérieurs des en- virons de Paris. Sa direction, comme je l'ai annoncé de prime abord , me paraît s'éloigner peu de celle du Système des Pays-Bas. Ce n'est pas dans la direction des accidents stratigraphiques de l'île de Wight, ui dans celle de la ligne d'élévation du Dorsetshire, étudiée avec tant de soin par MM. Buckland et de la Bêche (1) que je chercherai l'orien- tation du Système entier. J'ai déjà dit ci- dessus, p. 361 et 363, que la direction de la grande ligne de dislocation de l'île de Wight et du Dorsetshire me paraît n'être qu'une reproduction de la direction du Système des Pays-Bas; et il me paraît d'autant plus na- turel d'y voir unedirection d'emprunt qu'elle répète , je ne dirai pas les fautes , mais les déviations de l'original souterrain sur lequel elle paraît en quelque sorte décalquée. Tou- (1) Transactions dt ta Société géologique de Londres, 2«sun. SYS UO'i tefois l'ensemble rectiligne de la côte méri- dionale de la Grande-Bretagne, depuis le Pas-de-Calais jusqu'au Landsend , est un trait orographique tellement simple et tel- lement étendu, que s'il n'a pas exactement la direction du Système auquel il appar- tient par l'époque moderne à laquelle il s'esî produit, on doit naturellement présumeir qu'il ne s'en éloigne que fort peu. Voici par quelles considérations je crois être parventi à fixer rigoureusement la direction propie de ce dernier. J'ai remarqué ci-dessus, p. 361, que la perpendiculaire à la méridienne de Rothen- burg, dont je me suis d'abord servi pomme grand cercle de comparaison provisoire du Système des Pays-Bas, passe à peu près par Deal (Kent) et par Saint-Colomb Minor (Cor- nouailles), et que sa direction représente, aussi exactement que possible, la direction générale de\acôle méridionale de la Grande- Bretagne qui, étant formée en partie de craie et de dépôts tertiaires, ne peut avoir été façonnée qu'à une époque postérieure de beaucoup à la formation du Système des Pays-Bas. D'après ce que nous venons de dire, il s'agirait maintenant de découvrir sur la surfacede l'Europe un Système d'accidents stratigraphiqueset orographiques d'une date postérieure au dépôt des terrains tertiaires inférieurs et d'une direction peu différente de celle du Système des Pays-Bas, mais en même temps assez étendu et assez proémi- nent pour que sa direction ne puisse être taxée de direction d'emprunt. Pour y parvenir, je suis vers l'est la di- rection de la perpendiculaire à la méridienne de Rolhenburg que j'ai déjà tracée ci-dessus, p. 352 et 353, à travers l'Europe presque entière, jusqu'au méridien de Taganrog. En construisant cette ligne sur la belle carte géologique de l'Europe centrale par M. de Deehen , je vois qu'elle traverse la Pologne méridionale et que la partie de son cours qui se trouve entre Varsovie et Cracovie répond au massif montagneux du Tatra, si- tué au sud des Carpathes, dans le nord de la Hongrie, et est à peu près parallèle aux lignes les plus remarquables de ce massif, notam- ment à la direction générale des hautes val- lées de la Czerni-Vag et de l'Hernad. Il a paru à Berlin, il y a quelques années, chez Simon Schropp, uns Carte géologique de ûoa SYS la chaîne du Taira et des soulèvements paraî- ièlesy dont l'auteur, ens'enveloppniilduvoile de l'anonyme, n'a pu empêcher qu'on ne devinât assez sûrement son nom, en vertu du vieil adage ex ungue leonem. En examinant attentivement cette carte et en ta comparant aux autres cartes de ces contrées, on voit qu'il existe, dans le N. de la Hongrie, plusieurs Systèmes bien distincts de lignes slraligraphiques ayant des direc- tions très diverses; notamment une ligne sensiblement parallèle au Système du mont Fiso qui part des environs de Cisoviec, et qui n'affetteque les couches antérieures au terrain nummulitique méditerranéen, le Système des lignes pyrénéennes des Car- palhes, celui des lignes presque N.-S. dont j'ai déjà parlé ci-dessus, et qui se dessinent particulièrement aux environs de Kremmilz, dans les méridiens de Mikolasz, de Poho- reta , de Dobszyna , de Podbradzie, de Folkmar, et mieux encore dans le groupe du Tatra et dans ses prolongements au N. et au S. ; mais le mieux dessiné de tous, est celui des soulèvements parallèles deTatra indiqué sur le litre même de la carte qui me sert de guide. L'une des lignes les plus nettes du Système du Tatra est formée par les couches redres- sées du terrain nummulitique méditerra- néen; par conséquent l'époque du soulève- ment de ce Système tombe dans les périodes leriiaires. Tout annonce qu'il est antérieur au (If^pôi des couches tertiaires miocèDes oi» pliocènes du centre de la Hongrie; mais le dessin même de la carte conduit à supposer qu'il est postérieur au Système N.-S. du Ta- tra [Système des iles de Corse et de Sardaigne) . Leslignesd'élévation étantd'ailleurs presque parallèles à la direction générale des hautes vallées de la Czerni-Vag et de l'Hernad, et, par conséquent, à la perpendiculaire à la méridienne de Rothenburg, on voit que, de toutes manières, elles répondent à ce que Dous cherchons. Les lignes stratigraphiques, très peu di- vergentes, que la main du maître a tracées dans le massif de Tatra, se dirigent moyen- 'nementà l'O. 4° 50' N. Je prendrai, en con- séquence, pour grand cercle de comparaison du Système du Tatra, un grand cercle pas- gant par le mont Lomnica, cime culminante du Tatra (8,012 pieds de Paris=2,602'" au- SYS dessus de la mer.; lat. 49° H' N., long. 17° 52' 40'' E. de Paris), et orienté en ce point à rO. 4" 50' N. En me servant de ce grand cercle de comparaison, j'examinerai rapidement le rôle que joue le Système du Tatra, dans l'Europe continentale d'abord, et ensuite dans l'Angleterre méridionale. Je commence par la Turquie, et je re- marque que M. Viquesnel a signalé, comme particulier à la Turquie, un Système qu'il a désigné sous le nom de Système du Rilo- Dagk et de l'Hœmus, et dont il observe que l'orientation 0. 7° N. est parallèle, à 1 degré près, à celle du Système du Hainaut {Système des Pays-Bas), et otTre un nouvel exemple de la récurrence à des époques très diiïéren- tes de directions analogues. C'est bien encore là le Système que nous cherchons. D'après M. Viquesnel, ce soulèvement a fait surgir la crête dentelée du Rilo-Dagh. le mont Kognavo, les montagnes d'Egri-Palunka, dont les escarpements dominent d'un côté la plaine de Moustapha, etc.; de l'autre, la cavité de Ghioustendil, etc. Nous lui attri- buons encore, ajoute M. Viquesnel, la chaîne de l'Haernus qui, d'après M. Boue, court 0. quelques degrés N. (1). Les roches éruptives du Système sont, d'après M. Viquesnel, des trachytes amphi- bolifères dont les débris entrent dans la composition des couches de la mollasse. L'âge du soulèvement qui affecte les couches cré- tacées est probablement plus récent que le Système achaïque(5i/sième des Pyrénées), et se trouve fixé, d'après M. Viquesnel, entre la fin de la période secondaire et le dépôt de l'étage tertiaire moyen. D'après ces données, M. Viquesnel considère le Système du Rilo- Dagh et de l'Hœmus comme immédiatement antérieur au Système des iles de Corse et do Sardaigne. On peut observer, toutefois, qu'il n'est pas prouvé que ce Système a été anté- rieur à la totalité de l'étage tertiaire moyen mais seulement à l'étage des mollasses, et que, par conséquent, on peut le supposer postérieur au grès de Fontainebleau, dont le dépôt est postérieur lui-même à la formation du Système des îles de Corse et de Sardaigne. D'après la carte de M. Viquesnel, dont le réseau géographique a été tracé avec beau- (i) A. Viquesnfl , Journal d'un voyage dam ta Turçiti d'Europe (Mémoires de la Soeiili géologique 4* Franc», 2* série, 1. 1, p. 29S;. SYS foijp (le soin par ^[. le colonel Lapie, le point culminant du Rilo-Diigh est situé à peu près par 42° 7' 30" de I;it.N., et par 21° 13' de long, E. de Paris. Une parallèle au grand cercle de comparaison du-Sijslènie du Taira, menée par ce point, court à l'O. 7° 23' N. Elle fait un angle de 23 mi?iu(es avec l'o- rientalion indiquée par M. Viquesnel. Cet habile géoloi^ue a indiqué l'orienta- tion en degrés seulement, et il est certain qu'en pareille matière l'emploi des minutes est une sorte de luxe, lorsqu'elles ne sont pas données par la moyenne d'un grand nombre de relèvements. Ainsi la coïncidence ne pouvait être plus exacte, et cette coïnci- dence est d'autant plus remarquable que, d'après les dates mêmes des publications, il serait impossible de supposer que M. Vi- quesnel et le savant auteur de la carte du Tatra n'aient par déterminé leurs orienta- tions d'une manière absolument indépen- dante. En résumé, il me paraît évident que le Syslème du Taira et le Sytlème du Rilo-Dagh et de l'IIœmus sont un seul et même Système que je nommerai dans la suite Syslème du Taira, du RiloDagh el de l'Hœmus. On devra probablement rapporter au Syslème du Rilo-Dagh el de l'Hœmus, ainsi que l'a indiqué M. Viquesnel, plusieurs des lignes de dislocation de la Grèce méridio- nale, que MM. Boblaye et Virlet ont classées avec doute dans leur Système argolique, et dont ils ont dit : « Les grandes fractures de » la côte de l'Achaïe et de la Mégaride ap- » partiendraient-elles à une époque anté- » rieure(à celle de la chaîne principale des » Alpes)? Les résultats que nous avons pu » constater sont le soulèvement des pou- » dingues jusqu'à la hauteur de 1,800 » mètres sur tout le versant achaique dans j) la direction E.-O., et la position horizon- » taie du terrain subapenniu au pied des » plus grands escarpements de ce même » Système (1). n ' La direction générale de l'île de Candie est très sensiblement parallèle à celle du Syslème du Rilo-Dagh et de l'Hœmus. En poursuivant la direction du Rilo-Dagh vers 10. jusqu'aux rivages de l'Adriatique, on arrive à la partie méridionale des côtes (.) .'i.bl.iyp n Virlot, Expédition soieniifique de Morce, t. U, 2^ parue, j». ii. SYS 405 delaDalmalie.et 1 on voit lesîIes.deMeleda, de Corzola, de Lissa et de Lésina se détachei de celles qui s'étendent au N.-O., pour des- siner avec une netteté remarquable l'orien- tation du Syslème du Rilo-Dagh et de l'Hœmus. La direction de ce groupe d'îles, prolongée à travers l'Italie, passerait très près de l'île d'Klbe, dans une direction à peu près E.-O., c'est à-dire parallèlement à son axe longitu- dinal. Il eslprobabiequ'on pourra y raitaiher l'origine de l'un des accidents straljgraphi- ques post pyrénéens , qui se sont superpo- sés pour former la charpente compliquée de cette île célèbre à tant de litres divers. Je regrette de ne pouvoir compléter cette re- cherche pour le moment. La direction de l'île d'Elbe, prolongée à l'O., coupe l'île de Corse à l'entrée du golfe de Saint-Florent , déta- chant ainsi du reste de l'île la crête étroite dirigée N. -S., qui se termine au cap Corse. Les îles del Giglio et de Monte-Cristo s'a- lignent de l'E. à l'O., parallèlement à l'axe de l'île d'Elbe. Entre les deux lignes se trouve la t-'ianosa, formée de couches hori- zontales de mollasse miocène dont son nom même indique l'horizontalion. Plus au N., la même direction se dessine beaucoup plus en grand dans une partie con- sidérable des Alpes et du Jura. AGn de pouvoir la reconnaître d'abord dans les Alpes orientales, je mène par Vil- lach, en Corinihie (lat. 46° 36' 50" N., long. 11° 30' 31' 0. de Paris), une parallèle au grand cercle de comparaison du Syslem,e du Taira, du lido-Dagh et de l'Hœmus, qui est orienté, au mont Lomnica, à l'O. 4"50'!V. Je trouve qu'à Villach , celle parallèle esî orientée à l'O. 0°9' S., ou, en d'autres ter- me.?, à très peu près de l'E. à l'O. Cette direction n'est certainement pas celle des accidents orographiques et strati- graphiques les plus largement dessinés des Alpes orientales. Ces accidents de premier ordre sont d'une part les lignes pyrénéennes des Alpes Juliennes dirigées vers l'E.-S.-E., et de l'autre la grande bande calcaire sep- tentrionale qui s'avance à l'E. , quelques degrés N. vers Vien-Neustadt. Mais entre ces deux directions divergentes il existe une direction intermédiaire que M. Léopold de Buch a signalée depyis longtemps, di- rection qui, sans être «:.-sâi iiellement des- 606 SYS sinée que les deux auues, pourrait être regardée comme la plus fondamentale. C'est la direction de l'axe de roches primitives qui s'avance du Brenner vers Graelz, et qui comprend les cimes les plus élevées de tes contrées, le gros Glockuer, le Wenedi- ger, etc. Cette direction court pfesque exactement de l'O. à l'E.; par t niséqueiit, elle est sensiblement parallèle à celle du Système du Tatra, du Rilo-Dagh et de VHœmus, et l'on pourrait même être tenté de la considérer comme étant en Europe le type principal de ce système. Celle même direction se retrouve dans une foule d'accidents orographiques et de lignes remarquables des Alpes autrichien- nes, bavaroises, suisses et italiennes. Je ne puis en citer ici que quelques exem- ples. On peut remarquer d'abord que la ligne E.-O. menée par Villach même représente très bien la direction générale de la vallée de la Drave, de Villach à Marburg, et qu'elle est très sensiblement parallèle à la vallée de Piisterthal , de Brunecken à Lienz, à la haute vallée de l'Adige, de Glurns à Meran, à la haute vallée de la Salza, à une partie de la vallée de l'Iim aux environs d'Innspruck, au passage de l'Arlberg et à une partie de la vallée de Klosterle qui en descend; on la retrouve même dans la partie inférieure de la Val- teline, au-dessous de Tirano, dans une partie de la vallée d'Aoste, dans quelques parties du Valais, etc., etc. Celle direction s'observe également dans une partie des crêtes qui bordent ou qui avoisinent les grandes vallées dont je viens de parler. C'est la direction d'une série de crêtes qui, commençant au Bâcher, près de Marburg , s'étend par le Terglou jusqu'au deladuTagliamento.C'estunedesdireclions qvii se dessinent le plus nettement dans les montagnes dolomitiques si justement célè- bres qui dominent les vallées de Passa et de Saint-Cassian (Marmelade, Sasso Ver- nale, montagnes du Seisser-Alp, etc.). C'est celle suivant laquelle se raccordent les masses énormes qui bordent au nord la haute vallée de l'Adige, entre le passage de Brenner et celui de Heiden. C'est la direc- tion des accidents stratigraphiques et des crêtes principales du massif calcaire qui SYS domine Innspruck vers le nord (Solstein, Speckkor, etc.). Je dois abrt';^er cette liste dont il me serait facile de cou'rir des pages entières. J'ajouterai seulement n;^e l'origine de ces accidents orographiques esC évidemment postérieure à toute la série des Couches al- pines jusqu'au terrain nummulitique mé- diterranéen, avec le flysh inclusivement, mais antérieure a toute la série des mollasses miocènes. Je passe au Jura, où le Système du Tatra, du Rilo-Dagh et de VHœmus se dessine très nettement dans la chaîne du Lomont, qui nous conduira à jeter encore un coupd'œil sur les Alpes de la Suisse. La chaîne du Lomont et l'ensemble des chaînes qui lui sont parallèles dans le Jura septentrional, entre Regensperg et Baume- les-Dames d'une part, Delemont et Ferette de l'autre, ont une direction très sensible- ment parallèle à une ligne tirée de Re- gensperg à Courtavant, sur la route de Porrenlruy à Bàle, ou à une ligne parallèleà la première, tirée d'Auenstein, près d'Arau, à Baume-les-Dames (Doubs). La direction commune de ces deux lignes court à très peu de chose près de l'E. 5° N. à l'O. 5° S. de la projection de Cassini; le centre de l'espace que je viens d'indiquer dans la partie septentrionale du Jura se trouve à peu près, à Porrentruy, par 47* 22' N. et par 4° 45' de lat. E. de Paris. Une parallèle au grand cercle de compa- raison du Système du Taira, du Rilo-Dagh etdel'Hœmus, menée par Porrentruy, court en ce pointa l'O. 5° 12' S. du monde. Les ligues horizontales de la projection de Cas- sini était orientées à Porrentruy à l'O. 3° 29' 34" N. du monde, il eu résulte que la parallèle au Système du Tatra, du Rilo-Dagh 'et de l'Hœmus, nieuée par Porrentruy, se dirige à l'O, 8 ' 40' S. de Cassini, et qu'elle fait avec la direction de la chaîne du Lo- mont un angle de 3" 40'. Cette différence est inférieure à la divergence des lignes dont il faut prendre séparément la moyenne pour avoir la direction soit du Tatra, soit du Lomont, et elle n'est guère plus grande que celle qui existe à Porrentruy, entre, l'orieulalion astronomique et l'orieiitation de Cassini. Elle disparaîtrait presque si I'ob faisait abstraction de celle dernière. Elle SYS ne devra pas toujours êlre négligée, et elle jouera le rôle qui lui appartient lori^qu'on appliquera les méihoiles iiidiquces au com- mencement de cet article à la fixation dé- finitive du grand cercle de comparaison du Syxtème du Taira, du Rilo-Dagh et de l'FIœ- mus; mais je crois que pour le moment on peut en Taire abstraction. Le Lomont et les chaînons qui lui sont sensiblement parallèles sont évidemment antérieurs au dépôt du terrain d'eau douce de couleurs bariolées (miocène, mollasse d'eau douce inrérieure)qui remplit le bassin de Delemont. Les traces de dérangement que présente ce dépôt miocène et la hau- teur à laquelle il se trouve porté s'expli- quent naturellement par les accidents slra- ligrapbiques d'une date postérieure ( Alpes occidentales, cha^ie principale des Alpes) qui sont venus et iser le Lomoni dans le nord du massirdu Jura. Ce fait assujettit l'âge relatif du Lomont et des soulèvements parallèles à ne pas être plus moderne que les premières couches du terrain des mollasses miocènes; condi- tion un peu plus précise que celles trou- vées pour le Taira et le Rilo-Dagh , auquel le Lomont est sensiblement parallèle, parce que les mollasses de la Suisse sont plus épaisses et mieux connues que celles de Iq Hongrie et de la Turquie. Les crêtes du Lomont ne traversent en aucun point les mollasses de la Suisse; elles en sont enveloppées, et leurs dislocations propres n'y pénètrent pas, du moins en général. Mais au delà de la grande vallée subalpine et subjurassique, dont les mol- lasses et le nagellliihe ont rempli le fond, on retrouve la direction du Lomont, c'est- à-dire la direction du Système du Taira, du ^ilo-Dagh et de CHœmus, dans plusieurs accidents stratigraphiques remarquables du versant nord des Alpes; notammentau midi du lac Léman, dans le massif des dents d'Oche et des rochers de Meillerie; au midi de Berne, dans le massifdu Stockhorn, entre les bains du Gurnigel, GruyèreetErlenbach ; au midi de Lucerne, dans le flanc nord du mont Pilale; et au midi du lac de Zurich, dans la ligne qui sépare les mollasses du terrain numinulilique épicrétaeé et du il j sh (C2 de la Carte géologique de la France), *ntre le lac d'Egeri et Vesen. SYS Ù07 Le massifdu Gurnigel et du Stockhorn, est situé à environ 15'àl'E.du méridien dePor- rentruy ; une parallèle au Système du TatrOf menée par son centre, se dirigerait à peu près à 10. 5° S. du monde. Or, si par le Schwefelberg-Bad , on trace, sur la carte des Alpes suisses occidentales par M. Studcr, une ligne dirigée à l'O. 5° S. , on verra qu'elle est parallèle à la direction géner.ilft de la vallée de la Kalte-Sense, à celle de la crête de l'Arnisch; et en faisant abstrac- tion de quelques accidents parallèles au Sys- tème de la chaîne principale des Alpes, on concevra qu'elle représente assez bien la direction qui devait caractériser te petit groupe du Gurnigel, lorsque le dépôt des mollasses miocènes est venu entourer sa base. Ainsi qu'on peut le voir sur la carte géo- logique de la France, toutes les lignes que je viens de citer en Suisse, orientées entre l'O. et l'E. 10° S. de la projection de Cas- sini, et par conséquent très peu éloignées de la direction du Système du Taira ^ du Rilo-Dagh et de l'Hœmus, se distinguent très nettement de celles qui appartiennent au Système de la chaîne principale des Alpes. Celles-ci sont représentées dans le Jura par une ligne tirée de Salins à Baden, et au pied nord des Alpes par la grande faille, si longtemps problématique , qui court de ritznau à Naefels, et qui reporte le terrain niimmulitique méditerranéen sur le nagel- fliihe du Righi. Bien différentes de ces der- nières, les lignes qui appartiennent au Système du Taira, du Rilo-Dagh et de l'Hœ- mus s'arrêtent généralement à la rencontre du terrain de mollasse et de nageifluhe; elles sont donc évidemment plus anciennes. On peut suivre ces lignes dans les Alpes autrichiennes et bavaroises où elles vont se rattacher à celles que j'ai déjà signalées dans le Vorarlberg, le Tyrol et la Carynthie. Le Système du Taira , du Rdo-Dagh et de l'Hœmus joue donc, comme le Système des Pyrénées et plusieurs autres des Sys- tèmes dont nous nous sommes déjà oc- cupé, un rôle important dans la structure des Alpes. Peut-être exisle-i-il aussi, en Provence, dans les Corbières (Aude) et dans quelques parties du versant N. des Pyrénées (Rimont, Bagnères-de-Bigorre, Pic du Midi, ligne de Peyreborade à Bayonne, Cbalosse), fi08 SYS ainsi que dans le prolongement de celte chaîne vers les Asluries. Peut-être doit-on rapporter à ce Système certaines lignes do direction orientées un peu au S. de 10. que M. Boihet, ingénieur des mines, a signalées, daus un mémoire inédit sur la structure des Pyrénées. Il est toutefois évident que le Système du Taira, de même que le Système des îles de Corse et de Sai-daigne, ne doit jouer, dans toute la Gascogne, qu'un rôle extrêmement limité, puisque les couches de l'étage éocène parisien et celles de l'étage miocène y sont assez sensiblement concor- dantes pour qu'il soit souvent difficile de tracer leur limite commune. Le prolongement occidental de quelques unes des lignes du Système du Taira que ] ai signalées en Suisse passe très près des tertres balsatiqnes de Drevin , au nord du Creu- set (Saône-et-Loire), et les alignements à peu près E.-O. que M. Rozet a signalés dans les masses basaltiques, disséminées sur la surface de l'Auvergne, pourraient peut- être aussi être attribués à l'existence de fentes parallèles au Système du Taira, dont la formation a précédé les éruptions basal- tiques de cette contrée. Mais je me hâte de revenir à la partie méridionale de l'An- gleterre. Une parallèle au grand cercle de compa- raison du Système du Trata, du Rilo-Dagh el de VHœmus, menée par le pointoù la per- pendiculaire à la méridiennedeRothenburg, coupe le méridien d'East-Cowes (lat. 50° 55' 20" N., long. 3 3ti' 30" 0. de Paris ), se dirige à l'O. 11° 23' S. du monde. Elle forme, avec la direction en ce point de la perpendiculaire à la méridienne de Rolhen- burg indiquée ci-dessus, p. 352, un angle de lo 13' 33". Cet angle est a peu près né- gligeable; par conséquent on peut dire que la parallèle au Système du Tatra représente la direction générale de la côte méridionale de l'Angleterre presque aussi bien que la perpendiculaire à la méridienne de Rothen- burg. L'angle formé par les directions du Système des Pays-Bas et du Système du Taira est si peu considérable, qu'il est très difficile de décider si une ligne géologi(|ue donnée appartient à l'un plutôt qu'à l'au- tre. Par conséquent, le Système du Taira offre bien réellement, comme nous l'a- vions soupçonné dès l'abord , un nouvel SYS exemple de la récurrence des mêmes direc- tions à diverses époques, et même un exem- ple plus net qu'aucun de ceux déjà cités. Par la même raison , il devient difficile de décider définitivement si la ligne de dis- location de l'île deWight et du Dorsetshire appartient, comme direction d'emprunt, au Syilemc des Pays-Bas, ou si elle appartieftt purement et simplement, par sa direction comme par son âge, au Système du Tatra; mais cette question cesse en même temps d'avoir aucune importance : elle s'évanouit pour ainsi dire. Le Système des Pays-Bas a été en quelque sorte reproduit en masse à l'époque beaucoup plus moderne de l'appa- rition du Système du Taira, et chacun de ses accidents a pu être reproduit ou continué, même dans ses détails et ses déviations. Mais le Système du Tatra n'est peut- être pas le seul dont l'apparition ait rouvert et amplifié les dislocations du Système des Pays-Bas. Quoique le Système des Pyrénées forme avec le Système des Pays-Bas un an- gle de plus de 26", il ne serait pas impossi- ble qu'il eût produit un ellet semblable; nous avons déjà admis ci-dessus que le Sys tème de la Côte d'Or a produit un effet ana logue sur les accidents préexistants du SyS' tème du Rhin avec la direction desquels il forme un angle d'environ 30". On pourrait admettre d'après cela que dans les lignes d'élévation de la région wealdienne, que M. Hopkins, ainsi que je l'ai déjà remarqué, a figurées sur sa carte du S.-E. de l'Angleterre (1) par des lignes bri- sées plutôt que par des lignes courbes , les parties dirigées a PO., ou à l'O. quelques dégrés S., sont des déviations de la direc- tion pyrénéenne , suivant la direction pro- pre ou suivant des directions accidentelles du Système des Pays-Bas. Mais toutes les lignes d'élévation 0. un peu S. de M. Hop- kins ne sont pas dans ce cas. Toutes ne sont pas de l'âge du Système des Pyrénées. Quelques unes sont, comme la grande ligne de dislocation de l'île deWigih et du Dorset- shire, de l'âge du Système du Tatra, et elles se rapprochent beaucoup en même temps de la direction propre à ce système. Je m'attacherai principalement à l'une (i) Transactions of the getlogitcl SotUtr cf Ltnitn, 2" •« ie. t. VU. SYS d'elles pour laquelle cette conclusion me paraît surtout évidente. Parmi toutes les lignes d'élévation de la région wealdienne que M. Hopkins a figurées sur sa carte déjà citée, celle qui se prêle le moins bien à son Système général d'expli- cation , est la ligne [anliclinale dans une partie au moins de sa longueur (p. 22)] qui, passant au pied du Hogsback, s'étend de Farnham à Seal. Cette ligne d'élévation présente une courbure légère, mais opposée à celles des lignes correspondantes du dia- gramme théorique de la page 40 du mé- moire de M. Hopkins. Je la remplace non par une ligne d'une courbure contraire, mais par une simple ligne droite tirée de l'une à l'autre de ses deux extrémités (ce qui est lui faire subir une modification moitié moin- dre),elie remarque que cette ligne de Farn- ham à Seal, prolongée vers l'est, va tra- verser le relèvement de la craie qui forme l'île de Thanet à l'exiiémiié méridionale de l'embouchure de la Tamise, entre Ramsgate otMargate. Cela me confirme d'abord dans la pensée que M. Hopkins a eu parfaitement raison de ne pas figurer sur sa carte la ligne anliclinale de Seal comme tournant vers l'E. S.-E.,au pied des North-Downs,etme prouve que cette ligne poursuit son cours dans une direction à peu près rectiligne à l'E. N.-E., en dehors de la région wealdienne proprement dite. Dans une direction oppo- sée, je vois que M. de la Bêche a Irccé sur les feuilles 19, 20 et 21 de la carte géolo- gique de l'ordonnance, entre Froome, Mère, Milverlon et la baie de Bridgewater, au midi des Mendips -Hills , plusieurs failles diri- gées à ro. ou à l'O. un peu S. de la carte de l'ordonnance, qui affectent toutes les cou- ches triasiques , oolilhiqnes et crétacées qui 86 rencontrent sur leur passage. A Wanstrow, existe une faille dirigée à ro. 12" 7 S. de la carte de l'ordonnance. Son prolongement passe un peu au sud de Glastonbury-tor. Le côté nord est abaissé. A l'O.-N.-O. de Tauntou , un peu au nord de Wiveliscombe et de Milverton, une faille dirigée à l'O. 5° S. de la carte de l'ordonnance coupe le nouveau grès rouge {Geological Survey, feuille 21). A Mère existe une faille dirigée à peu près à ro. 13" S. (Geological Survey, feuille 19) de la carte de Pordonnanee, qui élève l'ar- SYS 409 gile de Kimmeridge , situé au sud , au ni- veau de la craie situé au nord. La faille de Mère me paraît être la plus favorablement placée pour représenter ap- proximativement le prolongement O.-S.-O. de la ligne d'élévation de Seal à Farnham. En elTct, si je tire sur la carte de M. Gree- nough une ligne de Mère à Margate, je vois que cette ligne passe juste à Farnham , qu'elle suit exactement le pied septenlrio nal de la créle ou IIogs-Back en laissant ai nord les coteaux tertiaires d'Epsom , e qu'elle finit par raser dans toute leur Ion gueur les falaises d'argile de Londres et d' craie de Chute (^liff et de Margate, dont ell dessine exactement la direction jusqu'au Foreness, qui termine au sud l'embouchure de laTamise. Près de celte ligne, à une pe- tite dislance au nord, les sources minérales de Jessop-Well et d'Epsom, au sud celle de Whitstable, attestent qu'elle marque la direction de dislocations assez anciennes. Je crois , en somme totale , qu'elle représente la direction de la ligne d'élévation dont une partie & été dessinée par M. Hopkins , de Farnham à Seal, mieux que ne pourrait le faire une rectification quelconque de la li- gne légèrement sinueuse qu'il a tracée. Cette ligne de Margate à Mère, et à Taunton,estaccompagiiée au sud et au nord d'autres accidents stratigraphiques parallèles déjà indiqués, ainsi que je l'ai rappelé ci- dessus, par M. Conybeare, et dessinés, ou cités en partie par M. Hopkins Au nord surtout, on doit remarquer lali- gne anticlinale exactement parallèle à celle de Mère à Margate, qui s'étend de Steeple- Ashton à Shalbourne, en relevant avec la craie les lambeaux d'argile de Londres, du Great Betwin et de l'Inkpen Beacon. Entre les deux s'étend, de Shalbourne à Bassingstoke, une ligne de collines crayeuses dessinées d'une manière proéminente sur la belle carte de M. Greenough, ligne sur la- quelle sont venues édore quelques unes des vallées d'élévation de M. Buckland (mé- moire déjà cité). La ligne de Shalbourne à Bassingstoke n'est autre chose que la pro- longation de J'axe pyrénéen desWeaids, qui est croisé par les lignes anticlinales de Seal et de Steeple-Ashton, et qui a été accidenté postérieurement à son origine première par la formation des vallées d'élévation. L'axe 26* ftlO SYS pyrénéen des Wealds est antérieur au dépOt de Targile plastique et de l'argile de Lon- dres ; les lignes anticlinales de Seal ( Hogs- Back)etde Steeple-Ashton lui sont posté- rieures, de même que les vallées d'éléva- tion. Un coup d'oeil jeté sur la belle carte de M. Greenough, qui offre un si excellent tableau de la structure géologique et oro- graphique de l'Angleterre, montre, plus clairement qu'aucune description ne pour- rait le faire, comment deux systèmes d'âges différents et de directions différentes se croisent sans se confondre, tout en se sou- dant et s'anastomosant, pour ainsi dire, à leurs points de rencontre. C'est ce qui arrive aussi pour les lignes d'élévation du Jura français et suisse , dont on a souvent dit qu'elles s'inûéchissent , parce qu'on n'a pas cherché ou qu'on n'a pas su trouver leurs prolongations rectilignes ; et je rappellerai à cette occasion ce que M. Scipion Gras a si bien dit des montagnes du déparlement de la Drôme, « que, dans un groupe de mon- tagnes, quelque compliqué qu'il soit, les chaînes qui ne sont pas parallèles se croi- sent sans seconfondre, et qu'il peut résulter de ces croisements que des sommités soient alignées , quoique les directions de leurs couches ne soient pas les mêmes (1). » Le groupe de lignes stratigraphiques dont nous nous occupons joue dans le midi de l'Angleterre un rôle capital. La ligne de dislocation de l'Ile de Wight est en rapport, comme je l'ai déjà fait observer, avec la direc- tion, rectiligne dans son ensemble, de la côte méridionale de l'Angleterre, du Pas- de-Calais ou Landsend. La ligne d'eléviilion de Seal avec son cortège de lignes parallèles correspond à l'étranglement si remarquable que présente l'Angleterre entre l'embou- chuie de la Tamise et celle de la Sayerne. Mais les lignes que nous considérons ne «ont pas seulement des lignes britanniques; ceslignes sont au nombredesplus remarqua- bles dans la charpente de l'Europe entière. Pour le constater je reviens à leur direction. La ligne de Margate à Farnham , à Mère et à Taunton , coupe le méridien de Green- Wich sous un angle de 82<» et à 11' j au midi de cet observatoire célèbre, c'est-à-dire par 51" 15' 10" de lat. N. Elle se dirige en ce point de l'E. 8° N. à l'O. S" S. du monde. (1) s. Gras, Statistique minir, du iép. di la Drômf, p. is. SYS Une parallèle au grand cercle de con)p;i- raison du Système du Taira , menée par ce point d'intersection , qui tombe sur la carte de M. Greenough , un peu au nord de Bo- tley-Hill, court del'E. 10''27'N. Elle forme avec la ligne de Mère à Margate un angle de 2° 27'. Cet angle surpasse un peu celui que nous avons trouvé à l'île de Wight, en- tre la parallèle au Système du Taira et la direction générale de la côte méridionale de l'Angleterre; il est un peu plus petit que celui que nous avons trouvé dans le Jura, entre la parallèle au Système du Taira et la direction du Lomont ; mais ce qui doit être surtout remarqué, c'est que les trois différences sont comptées dans le même sens, d'où il résulte que les trois di- rections de Lomont, de la côte méridionale de l'Angleterre, et de la ligne de Margate à Farnham et à Mère, approchent encore plus d'être parallèles entre elles qu'elles n'ap- prochent de l'être au grand cercle de com- paraison du Syslème du Taira, tel que nous l'avons adopté provisoirement. Quoiqu'il en soit, cette différence de 2" 27' me parait assez petite pour pouvoir être négligée dans le tâtonnement actuel. Afln que ce tâtonnement repose sur une baseuniformejesnbstitiieà la ligne de Mère à Margate une parallèle au grand cercle de comparaison du Syslème du Taira , menée par le point d'intersection de celle même ligne avec le méridien de Greenwich(lal. 51" 15' 10 "N. long 2 20' 24" 0. de Paris), et je prolonge la parallèle vers l'est, comme un arc de grand cercle. La résolution d'un simple triangle rectan- gle montre que cet arc du grand cercle coupe perpcndiculaiiement, par 32° 0' i" de lat. N., le méridien situé à 10° 57' 54" à lE. de celui de Paris. Le point d'intersection tombe à 29' 35" au sud et à 5' 36" à l'ouest de Berlin. Notre ligne prolongée est très facile à construire, d'après ces données, sur la belle carte géologique de l'Europe le même intervalle le soulèvement E. 0., dont les elfels et l'époque sont incontes- tables. Nous reconnaissons le Sjfstème de l'Erymanthe dans la vallée et la haute chaîne qui lui donnent son nom ; dans la chaîne des monts Gavrias et Vezilza, dont la direction se retrouve sur la côte N.-O. de l'isthme de Corinlhe, à partir du cap Suinl-Nicolas jusqu'au cap Olmia); dans les montagnes d'Argos , de Sophico au S.-E. de Corinthe, de la côte S.-E. de l'île Koulouri, de la vallée principale et de la chaîne calcaire d'Égine. Cette di- rection est encore très remarquable dans les îles d'Hydra, deSikina, de Nicaria, d'Amorgos et de Cos , et dans plusieurs dentelures des côtes de4'Asie Mineure, et enGn dans les fameux monts Pangées en Macédoine. L'île d'Hydra peut d'autant mieux servir à déterminer cette direction de soulèvement, qu'elle ne paraît avoir éprouvé aucune autre dislocation. » Le petit nombre d'observations qui établissent la postériorité de ce Système au dépôt des Gompholites est limité aux chaînes comprises entre le lac Slymphale et la plaine de Phlionte. Dans toute cette région, les couches inclinées des Gompho- lites sont parallèles aux faites du Gavrias du Vezitza, et le terrain subapennin con- serve son horizontalité et son niveau peu élevé à la rencontre du même Système. Quelques observations sur la première ap- parition des Trachyies viendront peut- être à l'appui de celle opinion. Nous pla- çons, en effet, ce phénomène avant le dépôt du terrain subapennin , et il est à remarquer que dans l'Ile d'Égine, comme à Mélhana, le soulèvement qu'il a produit a redressé les couches calcaires dans la direction exacte du Système de l'Ery- manthe. » L'île de Skyros a donné lieu à la même observation. Les trachytes, en s'y intro- duisant au milieu des schistes , ont coupé l'île en deux parties et soulevé le terrain secondaire dans cette même direction E.- N.-E., qui se prolonge à travers l'Eubée, les sources thermales de Chalcis et la grande vallée de la Béotie. Nous avons cru devoir exposer ces conjonctures , quoique l'apparition des trachytes ne nous ait pas semblé, dans l'Aichipel, suscep- SYS i> lible d'être liée dans sa généralité à au- » ciine direction particulière de soulève- :» ment. » Dans un Mémoire sur la constitution géo- logique du Sancerrois qu'il a présenté à l'Acadéinie des Sciences en 1846, et sur le- quel M. Cordier a fait un rapport le 19 avril 1847 (I) , M. Victor Raulin , professeur de géologie à la Faculté des Sciences de Bor- deaux, a établi que « les différentes couches )) qui composent le Sancerrois y éprouvent » un relèvement assez considérable, semi- » elliptique, dont la ligne antidinale, c'est- » à-dire celle suivant laquelle se fait la » flexion des couches, court de Test 26° » nord à l'ouest 26° sud , de Sancerre vers )' Barmont près de Mehun-sur-Yèvre. Le >> point central, celui où les couches les plus » anciennes atteignent la plus grande alti- » tude , est situé à 2 kilom. au sud-ouest » de Sancerre , sur la route de cette ville à » Bourges. » D'après M. Raulin, « le relèvement du j) Sancerrois serait à peu près parallèle à la » limite septentrionale du plateau central » de la France, de Sancoins (Cher) à File » Jourdain (Vienne), ainsi qu'à la direction » moyenne de la Loire, à partir de Blois 3t » même d'Orléaus jusqu'au confluent de la » Vienne, etc. » n Ce relèvement esta pentes extrêmement faibles, un peu plus rapides cependant sur le flanc S.-E. Il a porté les couches à plus de loO mètres au-dessus du niveau qu'elles devraient avoir... L'étage jurassique moyen atteint 282"° sur la ligne anticlinule du Sancerrois , et l'étage jurassique supérieur 369". A partir de cette ligne, ils s'abaissent au S. -S.-E. par une pente de 1° 29' ou —, et au N.-N.-O. par une pente de 0° 58' ou ^ seulement. « « Le calcaire néocomien s'élève à 365° et les deux autres étages du terrain cré- tacé atteignent 410'" à la Motte d'Humbli- gny. Le terrain crétacé n'existe que sur la pente N.-O. du Sancerrois, et son ancienne limite ne dépassait guère la crête. En s'é- loignant deceile-ci vers le N.-N.-O., ce ter- rain augmente d'épaisseur, et il en résulte que la pente de sa surface est encore plus faible que celle de la surface du terrain ju- (>) Comptes rendus hebdomadaire» dt* tiancts de l'Aca- démie des Stiencei.WlW , g. 610. SYS 41 f rassique; elle n'est que de 0° 31' ou ■:—. n « Les sables à silex forment, sur la craie, une nappe d'une épaisseur assez uniforme, qui atteint 434°* à la Motte d'Humbligny. La pente de leur surface est la même que celle de la craie. Les calcaires d'eau douce forment, de divers côtés, de petits bassins isolés à la base du Sancerrois. » Les argiles de la Sologne n'entrent pas dans la composition du Sancerrois; elles l'entourent à l'est, au nord et à l'ouest en atteignant 203"° au N. de Sancerre, et 140" seulement au N. de Vierzon, par suite d'un abaissement général du pays vers l'ouest.» Le relèvement du Sancerrois est terminé à l'E., d'après M. Raulin, par une faille contemporaine de sa formation et d'une di- rection à peu près perpendiculaire à la sienne. Je me bornerai à renvoyer, pour ce qui concerne cette faille transversale, si réellement elle est contemporaine du Sys- tème entier, à ce que j'ai déjà dit ci-dessus (p. 381 et 414) sur des sujets analogues, et je ne m'occuperai ici que de la direclioo principale. Si l'on prend pour grand cercle de com- paraison du Système de VÉrymanlhe un grand cercle orienté à Corinlhe à l'E. 20* ou 22" N. , et qu'on lui mène une parallèle par Sancerre (lat. 47" 19 52 ' N., long. 0' 30' 7'' E. de Paris), celte parallèle sera orientée à Sancerre à l'E. 32° 37' à 34° 3"' N. Elle formera, par conséquent, avec la direction E. 26° N., que M. Raulin a assignée à la ligne anliclinale duSancerrois, un angle de 6" 37' à S*" 37'. Il est aisé de s'assurer, en menant par Sancerre des parallèles aux grands cercles de comparaison du Système du mont Visa et du Système des Pyrénées , que la direction E. 26° N. rapportée à Sancerre est, en nombre rond de degrés, celle qui approche le plus d'être perpendiculaire au Système du mont Fiso, et de faire un angle de 45° avec le Système des Pyrénées. Elle satisfait à chacune de ces deux conditions, à moins d'un demi degré près; or cette circon- stance est d'autant plus particulière, que la faiblesse des pentes qui existent des deux côtés de la ligne antidinale du Sancerroi.» rend cette ligne assez difficile à détermi- ner rigoureusement. Jusqu'ici nous n'avons trouvé Que bien ra-rement. entre les oneu- &16 SYS talions Je» différents Systèmes de monta- gnes, des rapports aussi précis, et je doute que celui-ci subsistât sans altération, si la direction du Système du Sancerrois venait à être déterminée par la moyenne de plusieurs observations faites sur des lignes bien dessinées et d'une certaine éten- due. S'il subsistait i-jiactement tel qu'il est, ce qui, relativement à l'ensemble des idées que je professe depuis longtemps dans mes cours , serait , pour ainsi dire , trop heureux, il y aurait |)eut-étre lieu de discuter les observations d'après les(iuelles MM. Boblaye et Virlet ont fixé en Grèce la direction du Syslèmede l'Erymanihe , et de chercher quelle serait la meilleure po- sition à donner au grand cercle de com- paraison de ce Système. Mais, quant à présent, je ne crois pas devoir attacher beaucoup d'importance à la différence de 6" 37' à 8° 37', qui existe entre la direction de la ligne anliclinale du Sancerrois et la parallèle au grand cercle de comparaison du Si/.s/ème de i'£)!/»nan//ie menée parSancerre, et je regarderai les deux Systèmes de l'Ery- manihe et du Sancerrois comme pouvant être identifiés, au moins provisoirement, sous le rapport de leurs directions. Ils me paraissent susceptibles de l'être aussi sous le rapport de leur âge. M. Raulin regarde le Système du Sancer- rois comme étant d'un âge intermédiaire entre le dépôt du calcaire d'eau douce su- périeur du bassin de Paris, et celui des argiles quartzifères de la Sologne, qui sont contemporaines des faluns de la Touraine, « Quant à savoir si ce relèvement a affecté » les calcaires d'eau douce , il est douteux , » dit M. Raulin, que le Sancerrois présente » des faits suffisants pour résoudre cette » question. Cependant, comme, d'une part, » ces calcaires d'eau douce se lient auK sa- » blés à silex et à leurs brèches, et que, » d'une autre part , ils se séparent nette- » ment des argiles quartzifères de la So- » logne, qui reposent indistinctement sur )' eux et sur les sables à silex , on doit être » porté à admettre que les calcaires d'eau » douce appartiennent à la même période » géologique que les sables à silex , et que » les argiles de la Sologne sont tout à fait in- » dépendantes de ces deux dépôts. L'oléva- u tion du SaDcerrois alors se serait pioduite SYS » avant le dépôt des argiles de la Sologne » et après celui des calcaires d'eau douce. » Cette détermination n'a rien d'incompa- tible avec celle que MM. Bublaye et Virlet ont donnée, en termes à la vérité moins pré- cis , de l'âge relatif du Système de l'Éry'> manlhe. (Élie de Beacmont.) *SlSTEfVA (ava7«voî, étroit).. INS. — Genre de Coléoptères subpenlamères, tribu des Alticides, proposé par nous, et adopté par Dejean , qui mentionne 15 espèces, dont 14 appartiennent à l'Amérique , et une à l'Afrique australe. Nous citerons comme faisant partie de ce genre les S. lillera, Un., viltala et fronlalis, F. (G.) *SlSTli;^ODE^.ES ( avclivo? , étroit; o/û/) , cou). INS. — Genre de Coléoptères penlamères , famille des Malacodermes, créé par Spinola (Essai monog. sur les Clcriles , 1. 1, p. 67, fig. 1, 2 et 3). Ce genre est com- posé de deux espèces : S. mnœnus et viridi- pennis, Sp. La première est du Mexique et la seconde de Colombie. (C.) *SÏSTEPIIAMA i^lv, ensemble; aT^^pa- và:, couronne), bot. cr. — Genre de Bacilla- riées (Ehr., lier. d.Berl. Ak., 1844). (G. B.) *SYSTOLE. INS. — Voy. eurytome. *S1ST0L1DES. — Dénomination em- ployée par M. Dujardin pour la classe de Vers que M. Ehrenberg désigne sous le nom d'Infusoria rolaioria. Cette dénomi- nation, exprimant le caractère commun de contractilité complète pour tous ces ani- maux , leur doit mieux convenir que celle de Rotateurs, qui est tirée de la présence d'un appareil vibratile présentant l'appa- rence d'une ou de deux roues en mouve- ment; car les Flosculaires, ainsi que les Tar- digrades, manquent tout à fait de cils vi^ bratiles. Voy. noTATEUiis. (Duj.) *SYSTOLlJS [GXi^loVn, contraction, res- serrer). INS. — Genre de Coléoptères tétra- mères, division des Aposlasimérides clo- lides, proposé par Megerle et adopté par Dejean. Le type, le S. crassipes, Meg., est originaire d'Autriche. (C.) *SYSTOMA (aujTouo; , ayant la bouche étroite), kept. — M. Wagler {Syst. Amph., 1830) désigne, sous cette dénomination, un genre de Reptiles de l'ordre des Batraciens, que MM. Duniéril et Bibron n'ont pas admis dans leurgrand ouvrage d'erpétologie. (E.D.J ♦SYSTREPHA (avaTptV«, je contourne). SYS loT. PH. — Genre formé par Burchell {Tra- vels, vol. I, p. 546) pour une planle herba- cée du cap de Bonne-Espérance. La place de ce genre dans la Tamille des Apocynées n'est pas déterminée. (D. G.) *S1STU0PIIA. INS.— Genre de la tribu des Apiens (/l/ei/i/ere.'î, de Latreiile),de l'or- dre des Hyménoptères, établi par Illiger, et adopté par tous les entomologistes. Le type est le 5. spiralis, Ulig. [Hylœus spiralis, P'abr.). *SY'STR0PI1A (aùv, avec; arpocf.;, tor- sion). iNS. — Genre de Lépidoptères Noctur- nes, de la tribu des Chéloriides, indiqué par Hubner(Cat.,1816). (E. D. *SYSTROPUS (duarpEV", je contourne; «où;, pied). INS. — M. Maximilien de Wied {Nov. Dipt. gen., 1820) indique, sous cette dénomination, un genre de l'ordre des Dip- tères, famille des Tanystomes, que M. Mac- quart place dans sa tribu des Bombyliers. On n'en connaît qu'une espèce, \Z'Syslropus{S. maci7eatMs, Wied, lococtlaio), qui provient du cap de Bonne-Espérance. (E. D.) *S1STVL1UM (alv, avec; arv^o;, colonne). BOT. CR. — (Mousses). Au mot Dissodon de ce Dictionnaire, nous avons renvoyé à celui-ci. Mais voilà que le nom àeSyslylium, créé par Hornschuch, estabandonnéaujourd'hui pour Je premier qui réunit, en deux sections, le Syslylium et le Cyrlodon de Rob. Brown. Voici les caractères de ce genre amendé qui appartient à la tribu des Splachnées: Pé- ristome de trente-deux dents réunies par groupes de quatre, nées de l'orifice même de la capsule, et conniventes en cône sur- baissé. Coiffe droite, conique, ventrue, fen- due de côté et resserrée à sa base lacérée ou rongée. Inflorescence monoïque ou herma- phrodite. Ce genre est voisin du Tayloria. M. Charles Mûller, qui a opéré la réunion dont nous avons parlé, place, dans la pre- mière section, les Mousses (Systylium) dont la columelle saillante reste attachée à l'o- percule, et, da-ns la seconde (Cyrlodon), cel- les dont l'opercule est caduc et la columelle rétractée (V. Synops. Musc, p. 137). Le type des premières est le Dissodon Hornschu- chii, et celui des secondes est le D. splachnoi- des. On en connaît sept espèces. (G. M.) *SVSYGITES. BOT. CR.- Genre de Cham- pignons , de la famille des Hyphomycètes , formé par M. Ehrenberg pour des Fongilles épipbytcs dont les péridioles sessiles , laté- T. xnr. szo M7 faux , se réunissent par deux , et «e conju- guent de manière à produire ensuite un globule de spores sur un point intermédiaire aux deux. M. Léveillé range ce genre dans ses Cystosporés, tribu des Saprophilés, et il forme avec doute , pour lui tout seul , la section des Sysygilés. Le fait singulier de la conjugaison dans ce groupe générique , regardé comme appartenant à la classe des Champignons, fait que M. Léveillé se de- mande si ce ne serait pas là une algue aé- rienne plutôt qu'un Champignon. (M.) *SYZYGIUiVI (crvÇvyo:, conjoint, uni). COT. PH. — Genre de la famille des Myrtacées, tribu des Myrtées, formé par Gaeriner {De fruct.y vol. I, p. 166, tab. 33) pour des arbres et arbrisseaux de l'Asie et de l'Afri- que tropicale, rangés auparavant par divers auteurs parmi les Eugenia, les Myrtes, les Calyptranlhes. Ces végétaux ressemblent aux Caryophyllus par leurs pétales soudés en une sorte de capuchon dans le bouton de fleur ; mais ils s'en distinguent par le limbe de leur calice entier , par leurs étamincs li- bres , par leur stigmate aigu, etc. Les espèces de iVi/zyflfîWw aujourd'hui connues s'élèvent à environ 50. La plus remarquable d'entre eWes est\e Syzygiumcaryophylleum, Gœrtn. [Myî'lus caryophyllala , Lin.), deCeylan, dont l'écorce aromatique porte vulgairement le nom de Cannelle giroflée, et sert auz mêmes usages que les clous de girofle dont elle possède les propriétés. (D, G.) *S1Z1G0PS (avÇvyoç, joint; «S|, œil). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, divi- sion des Pachyrhynchides, établi par Schœn- herr {Dispos, melh., p. 93; Gen. et spec. Curcul., synon., I, p. 514 ; V, 832) , et qui se compose de 5 ou 6 espèces des îles Mau- rice et Bourbon. Le type est le 5. cyclops, Sch. (C.) ♦SZOVITZÏA (nom d'homme), bot. pu. — Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Caucalinées, formé par MM. Fischer et C. A. Meyer(/ndea; sem. hort. Pelrop.,iS3a, pag. 39) pour une plante herbacée, an- nuelle, de Perse; à feuilles décomposées en lanières filiformes; à fruit oblong-ellip- tique, un peu comprimé latéralement, dont chaque méricarpe porte 5 côtes primaires Cliformes et 4 secondaires épaisses. Cette plante a reçu le nom de Szovilzia calli- carpa, Fisch. et Mey. 27 (D. G.) TABAC. BOT. PH. — Nom vulgaire de la Nicoliane Tabac, Nicoliana Tabacum, Lin. (Coi/. NICOTIANE.) TABAC-D'ESPAGIVE. ins. — VArgyn- nis paphia (voy. ce mot) porte ce nom vul- gaire, (E. D) * TABACIIVA et TABACUM. Rchb. bot. PB. — Synonymes de Nicoliana, Lin. TABAÎVIEAS. Tabanii. ins. — Latreiile (Ilist. nat. des Crust. et des Ins., 1802) a créé sous celte dénomination une famille de Diptères, de la division des Brachocères , qui correspond en grande partie au genre Taon, Tabanus de Linné. Les Tabaniens ont pour caractères, d'après M. Macquart: Corps large, tête déprimée; trompe ordinairement saillante, à lèvres terminales allongées; six soies lamelliformes dans les femelles et qua- tre seulement chez les mâles; palpes insé- rés a la base des soies maxillaires, relevés dans les mâles, couchés sur la trompe dans les femelles; deuxième article ordinaire- ment ovoïde chez les mâles, conique dans les femelles; troisième article des antennes de quatre à huit divisions : point de style; moitié inférieure des yeux à facettes plus petite chez les mâles ; jambes intermé- diaires terminées par deux pointes; trois pe- lotes aux tarses; ailes habituellement écar- tées, offrant deux cellules sous-marginales et cinq postérieures ouvertes à l'extrémité, l'anale allongée. Les Tabaniens sont d'une taille supérieure à celle de la plupart des Diptères ; leur corps est vigoureux; les ailes sont mues par des muscles puissants, et pourvues du plus grand nombre de nervures observées dans cet or- dre, les pieds sont robustes, et les pelotes de leurs tarses leur permettent de s'atta- cher à la surface des corps. Ces diptères sont très avides du sang des animaux; les femelles percent avec une grande facilité la peau de leurs victimes; il paraîtrait que les mâles sont beaucoup moins sanguinaires et qu'ils ne vivent que du suc des fleurs. Les Tab;iiiiens fréquentent particulièrement les bois et les pâturages ; c'est pendant l'été , e» aux heures les plus chaudes de la journée , qu'ils se rendent le plus redoutables. Leuf vol est rapide et accompagné d'un bourdoiii nement. Lepellelier de Saint- Fargeau a dé< crit le manège des mâles, que l'on voit vo< ier dans les allées des bois, y faisant ea quelque sorte la navette, restant quelque temps suspendus à une même place, puis se transportant, par un mouvement brusque et direct, à l'autre bout de leur station aérienne pour y reprendre la même immo« biliié, et tournant la tête dans chacun de ces mouvements vers des côtés opposés. Ces Tabaniens guettent alors le passage des fe- tuelles, et tâchent de les saisir en se préci- pitant sur elles , puis s'enlèvent, lorsqu'ils ont réussi à s'en emparer, à une hauteur considérable. Le développement des insectes qui nous occupent n'est guère connu que par les observations de Degéer sur le Taon des Bœufs. La femelle confie ses œufs à la terre. Les larves sont jaunâtres, longues, cylindriques, rétrécies aux extrémités; elles ont la tête cornée, étroite, allongée, et mu- nie de deux grands crochets mobiles re- courbés en dessous. On ne sait pas bien quelle est leur nourriture. Les nymphes sont nues ; chacun des segments de leur corps est bordé de longs poils, et le dernier est ter- miné par six pointes écailleuses qui aident à l'insecte pour se rendre à la surface de 11 terre lors de la dernière transformation. Cette famille, quoique assez nombreu.e en espèces, ne présente cependant qu'un petit nombre de modifications génériques. Les genres admis par M. Macquart sont ic* suivants: Pangonie , Dicranie , Rhinoinyzef Taon y DiabasCf Acanthocère, Hœmalo- pnde, Hexalome, Chrysops , Silvius , Ra» phiorhynque, Acanthomère. Foy. ces mots. (E. D.) TABAIVUS. INS. -. Voy. taoi», LE, D.) TABAQUEUK. ins. — Nom donné par Goëdart au Noclua gamma qui se nourrit, (iit-on , des feuilles du Tabac, et particu- TAB lièrement des portions déjà Oétries et des- séchées. (E. D.) ♦TABASCeiR, TABASflIR et TA- BAXIR. EOT. — On désigne sous ces trois noms des concrétions siliceuses qui se for- ment aux nœuds des Bambous. Ce fait sin- gulier de concrétions pierreuses formées dans l'intérieur de végétaux a frappé l'ima- gination des peuples qui habitent les con- trées où croissent les Bambous. Aussi ont- ils attribué aux Tabashirs des propriétés merveilleuses, et certains d'entre eux en ont même fait un objet de vénération. Au reste, ce dépôt de silice à l'état solide paraît peu extraordinaire lorsqu'on songe que cette substance existe en proportion très marquée dans les Graminées et quelques autres Monocolylédons, et qu'elle contribue à don- ner à leur épidémie cette dureté remarqua- blequi ledislinguedans un assez grand nom- bre de cas. (D. G.) *TABASTREA.POLTP.— PounCBASTREA. * TABEBUIA. BOT. ph. — Genre de la famille des Bignouiacées formé par Gomez {Obs. bot.. Il, p. 7, tab. 3), en quelque sorte intermédiaire aux genres Bignonia et Lundia, différant du premier par son ca- lice bilabié, du second par ses anthères glabres, des deux par la cloison de son fruit qui est contraire aux valves. Son nom n'est autre que celui que porte vulgairement à Rio-iie-Janeiro son espèce type, le Tabebuia uligmosa,ï)C. (Bignonia uUginosa, Goniez). De Candolle, décrit (Prodr. IX, p. 212) 16 espèces de ce genre, toutes ligneuses et la plupart grimpantes. (D. G.) * TABELLARIA. inf. végêt. — Genre de Bacillariées indiqué par M. Ehrenberg {Infusionsth.,iS38). (G- B.) TABERN^MOiNTAlVE. Tabernœmon- tana (dédié à Tabernaemontanus, botaniste allemand du xvi* siècle, auteur d'une Histoire des plantes). — Genre nombreux de la famille des Apocynées , formé par Linné, dans lequel rentrent des arbres et des arbustes des régioiii intertropicales, à rameaux généralement dichotomes, à feuilles opposées , dont le court pétiole se dilate en fausses stipules (AIp. DC.) inter- pétiolaires ; à fleurs blanches ou jaunes, distinguées par un calice persistant, à 5 lobes, qui portent chacun intérieurement une glande; par une corolle en coupe , nue TAC liï9 à la gorge ; par 5 étamines incluses dont l'anthère est longuement acumiiiée. Leurs deux follicules sont charnus, pulpeux, et renferment des graines nombreuses, sang aigrette , anguleuses, noyées dans la pulpe. Dans le V* volume du Prodromus (pag. 361), M. Alp. De Candolle a signalé 85 es< pèces de ce genre qu'il a divisées en trois sous-genres : a. Taberna, à calice quinqué- parli; à fruits allongés ou oblongs, recour- bés. Il y range : 1° Le Tabernœmontana ulilis, Arn., espèce de la Guiane anglaise, très curieuse par son suc laiteux non seule- ment inoffensif, mais encore formant un lait très doux et nutritif. Cette particularité est d'autant plus remarquable que le suc laiteux des Apocynées est toujours très acre. 2° Le T. laurifoiia. Lin., joli arbuste de la Jamaïque, qu'on cultive quelquefois en serre chaude conouvoç , qui a des pieds rapides). 1ns. — Genre de Coléoptè- res tétramères, division des Rhamphides, établi par Schœnherr {Gen. et spec. Curculio., syn., t. I, p. 311; V, 465) et qui est com- posé de 5 espèces américaines. Telles sont les T. liorridus {Lecontei, Dej.), hydropicus lihalangium, Che\., et, fasciculosus, Schr.(C.) TACIllLÏTE (de -ra^ù;, vite; et Ivoi , dissoudre), min. — Substance noire, vitreuse, amorphe, appartenant à l'ordre des silicates doubles, alumineux, à base d'oxydule de fer et de ses isomorphes, et qu'on a trouvée dans le basalte, près de Dransfeld, et au Vogels- gebirge. Elle fond avec la plus grande faci- lité en un verre incolore, et elle est décom- posé entièrement par l'acide chlorhydrique. Sa densité est de 2,5. C'est à Breilhaupt que l'on doit la distinction de cette sub- stance. (Del.) *TACe\MEIMIS (Tax"?, rapide; p^vtç , colère), rept. — Genre de Couleuvres indi- qué par Wiegmann (in N. Act. nat. cur., XVII, 1834). (G. B.) *TACHÏ!\ECTES (Taxv;, rapide ;vvix- x-n%, nageur), rept. — Genre de Couleuvres indiqué par M. Fitzinger (Syst. Rept., 1843). (G. B.) TACHYOPUS,Sturm(Ca(.,1843,p.352). INS. — Synonyme de Tachygonus, Schœn- herr. (C.) TACHYPETES. ois. — Nom générique latin de la Frégate, dans la méthode ana- lytique de Vieillot. (Z. G.) TACHIPETES {zo^x'^ntl-ni , qui vole ra- pidement), Chevrolat, Dejean {Catalogue, T. xin. TAC 425 3' éd., p. 443). INS. — Synonyme deGynan- drophlhalma, genre nouvellement fondé pat Th. Lacordaire (Monogr. des Col. subpent. de la fam. des Phytophages, 1848, p. 256), et qui fait partie des Clythrides clylhridées de cet auteur. (C.) *TACI1\PEZA (rax^Ç. prompt; 't^Ça. pied). INS. — Meigen {Syst. Beschr., VI, 1830) désigne sous cette dénomination un genre de l'ordre des Diptères, famille des Tanyslomes, iribu des Empides, qui n'est pas indiqué par M. Macquart ( Dipt. des S.uites à Buffon). (E. D.) TACHYPLEUS(Taxwç, prompt; tcXco,, na- viguer). Cette coupe générique, établie par Leach, n'a pas été adoptée par M. Miln« Edwards, qui la considère comme étant syn. du genre des Limœus. — Voy. ce mot. (H. L.) * TACHYPLOTÈRES. Ois. — Sous ce nom, Ritgen a établi, dans l'ordre des Pal- mipèdes , une division qui comprend les es- pèces de la famille des/lnaftdœ qui, comme les Canards proprement dits, sont habiles à nager. (Z. G.) TACllYPORIMEA'S, Tachyporini. ins. — Seconde tribu de l'ordre des Coléoptères se rapportant à la famille des Brachélytres, établie par Erichson [Gen. et spec. Staphyli- norum, p. 213) sur ces caractères princi- paux : Stigmates prothoraciques visibles ; antennes insérées au-dessous du bord laté- ral du front. Genres : Hypocyplus, Conurus, Tachyporus, Habrocerus, Tac/it'rms, Tricho- phius , Bolelobius , Mycetoporus , Tanygna- thus et EUiptoma. Les Hypocyptus et Tany- gnathus sont tétramères et tous les autres genres sont pentamères. (C) TACHYPORUS (Tax.ù; , rapide ; ^opoç , passage), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, tribu des Tachyporiniens, créé par Gravenhorst {Monographia Micropterorunif I, 137) et adopté par Erichson (Gen. et spec. Slaphylinorum, p. 231). Ce genre ren- ferme 26 espèces : 20 sont originaires d'Eu- rope, 5 d'Amérique et 1 seule est propre à l'Afrique (Egypte). Nous citerons seulement les T. oblusus et chrysomelinus, Lin. (C.) *TACHYPTEÎVA (rax"? , rapide; titcvo;, volant). INS. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Nocturnes, tribu des Bomby- cides, créé par Germar (Bombyc, I, 1811), et qui n'est pas adopté par MM. Duponcbel et Boisduval. (E. D.) û26 TAC ♦TACHYPTEIUS (ro^x^i, rapide; ^1,- pèï, aile), Kirhy {Faunabor. Am., p. 139). INS. — Syn. de Melanophila , Eschschahz , Casteinau, Gory. (G.) *TACHYPUS(Taxù;, rapide; TTo-:.:, pied , Weber. ins. — Synonyme de Carabiis , Linné et Dejean. (G.) TACHIPUS (-racx^^-, rapide; •tovç, pied). INS. — Genre de Goléoplères pentamères, tribu des Garabiques subuiipalpes , proposé par Megerle et adopté par Latreiile [Règne an. de Cuv., t. IV, p. 418), et Dejean [Spec. gén. des Coléopt.,Y, 192) comme division de leur grand genre Bembidium. Les es- pèces suivantes, T.CaraboideslW. [picipes), pallipes Dufs., appartiennent à i'Europe et à l'Asie. (G.) TACHYS (Ta^v;, rapide), ins. — Genre de Goléoptères pentamères, tribu des Gara- biques subuiipalpes, proposé par Mégerie et adopté par Dejean [C'atal., 3" édit., p. 36) comme 3^ division de son grand genre des Bembidium. 34 espèces rentrent dans ce genre; 16 appartiennent à l'Europe, 16 à l'Amérique , 5 à l'Afrique , et une seule est propre à l'Asie; telles sont les T. inorna- tus, flavicauda, ephippialus Say, rufescens Dej., etc., etc. (G.) *TACH¥SCELIS (t«xv;, rapide; axe- ;il;, jambe), rf.pt. — Genre créé par M. Fit- zinger parmi les Lacertiens ( Sysl. liept., 1844). (G. B.) TACHISURE. Tachysurus (rax^;, agile; tvpoc, queue), poiss. — Genre de Poissons Malacoptérygiens, Siluroïdes, que Lacé- pède établit d'après une peinture chinoise, et auquel il trouve un caractère spécial dans la queue longue et déliée : caractère qui lui fournit l'appellation générique; mais cet organe ne dépasse guère les proportions qu'il présente chez les animaux du genre Pimélode, dans lequel ce Poisson doit con- stituer l'espèce Pimelodus Tachisurus Val. [Tachisurus chinensis Lac). (E. Ba.) *TACH1TA (Taxvry,;, rapidité), ins. — Genre de l'ordre des Goléoptères penta- mères, tribu des Garabiques subuiipalpes, établi par Kirby [Fauna bor. Am., p. 56, pi. 8, fig. 6), et qui a pour type et espèce unique la T. picipes, originaire de l'Amé- rique septentrionale. (G.) TACHITES (rax^ç, vif), ins.— Genre de la famille des Larrides, de l'ordre des Hymé- TtEN noplères, établi par Panzer, sur des espère* dont les mandibules sont longues, arquées et terminées en pointe aiguë; les antennes filiformes avec leur premier article renflé a l'extrémité; les jambes épineuses, etc. Nous citerons les T. elrusca {Andrœna etrusca Rossi), de l'Europe méridionale, et T.pom piliformis Panz. Ge genre correspond à celui de i?/cops d'Uliger. (Bl.) *TACHYUSA (t«xvs, prompt), ins. — Genre de Coléoptères hétérotarses , tribu des Aléochariniens , établi par Erichson [Gênera et species slaphylinorum., p. 69), et qui est composé de 17 espèces européen- nes; telles sont les T. alrata Gr., exarata, carbonaria Mann., cœruleaSah\ , etc. (G.) TACSOIVIE. Tacsonia. bot. ph. — Genre de la famille des Passiflorées, formé par Jus- sieu (Gênera , pag. 398) pour des arbris- seaux griinpanis au moyen de vrilles, pro- pres à l'Amérique tropicale, qui ont tout le port des Passiflores, mais qui s'en distin- guent essentiellement par leur périanthe à long tube et à limbe divisé en 10 lobes sur deux rangs. De Gandolle a décrit {Prodrom., vol. m, pag. 333) 26 espèces de Tacsonies, auxquelles il faut en ajouter aujourd'hui environ dix nouvelles. Ges plantes ont été subdivisées en deux sous-genres : a. Eutac- sonia, dont nous citerons pour exemple le T. adulterina, Juss.; — b. Dislephana, dont nous choisirons pour exemple le T. glan- dulosa, Juss. (D. G.) *TACUA. INS.— Genre de la tribu des Ci- cadiens, établi aux dépens du genre Cigale [Cicada) des auteurs, par MM. AmyotetSer- ville {Insectes hémiptères. Suites à Buffon, p. 461). Le type est le Cicada speciosa Illiger. De Java. (Bi..) *ÏADE. Poiss. — Nom spécifique d'un Muge, le Mïigil Tade , Forsk., appliqué par M. Ehrenbeig à un Muge de la mer Rouge. (G. B.) TADORNE. Tadorna. ois. — Division générique de la famille des Canards, qui a pour type VAnas tadorna Linn. Voy. ca- nard. (Z. G.) *T/E1\ARIS (raivapo^, nom mytholo- gique). INS. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Diurnes , tribu des Papiiio- nides, créé par Hubner (Cet., 1816), et ne comprenant que des espèces étrangères à l'Europe. (E.D.) T^NIA (raiv'a, bandelette, ruban). MISS. — Ce nom générique, qui indique la forme générale du corps des Poissons aux- quels il a été donné, a été appliqué, par Aiistole, Artedi, Linné, Gmelin , Bélon , Rondelet, Aidrovande, Walbaum, Willugh- by, Laiépède, à différents Poissons qui se rapportent à plusieurs genres de TiBnioides : aux Traihyptères , aux Gyrnnètres, aux Cé- poles. Le même mot a été souvent employé ;omme épithète, pour indiquer un caractère spécifique. (G. B.) T/E\ÏA. HELM. — Voy. TENIA. T.^I\IA\OTE. Tœnianolus {xMvîa, ban- delette; vù7o;, dos), poiss. — Ce genre, créé par Lacépède, comprend des Poissons osseux Acanthoptérygiens qui ne doivent pas rester unis, non seulement dans la niènie coupe générique, mais encore dans la même famille. Ainsi le Tœnianole triacan- the appartient aux Joues cuirassées , et forme, près des Scorpènes, un petit genre qui se distingue par l'extrême compression du corps, et par la hauteur de la dorsale qui s'unit à la caudale. Le Tœnianole large raie appartient , par la figure que Lacépède y rapporte, à une espèce du genre Apisle (Ap. lœnianolus, Cuv.); mais le Poisson lui- même, dont Lacépède a emprunté la des- cription à Commerson , est de la famille des Lîibroïdes, et constitue, parmi les Malacan- Ihes, l'espèce Jl/a/. tœnialus, Cuv., tandis que la figure qui appartient réellement au poisson de Commerson , a fourni à Lacépède mm Labre large-raie. (E. 13a.) *T^I\IAPTERA (Txivi'a, bandelette; rtTEpov, aile). INS. — M. Macquart {Dipt., des Suites à Buffon, II, 1835) a créé sons ce nom un genre d'Insectes, de l'ordre des Diptères, famille des Athéricères, tribu des Muscides. Une seule espèce entre dans ce genre , c'est \aT, irivillala, provenant de TAnicrique septentrionale. (E. D.) *T^MIOCAMPA (Taivt'oc, bandelette; Kay.-nrY), bruyère), ins. — Genre de Lépido- ptères , de la famille des Nocturnes, tribu des Microlépidoptères, créé par M. Guéi;;e (Ann. soc. eut. franc., 1'^ série, t. VII, 1839) , d'après M. Agassiz , et qui n'a pas été adopté par Duponcbel. (E. D.) *T.^ÏVIOCARPE. Tœniocarpum {tc^a- Bia, bande, ver; xapTco;, fruit), bot. fh. — Genre de la famille des Légumineuses Pa- j TiEN 427 pilionacées établi par M. Desvaux {Ann. de't se. natur. , 1" sér., vol. IX, pag. 420) pour le Dolichos arliculalus , Lam,, sous- arbrisseau voluble, de l'Amérique tropicale, dont la gousse hérissée, pluriloculaire, e&l sinueuse à son bord; c'est le T. arliculatum, Desv. (D. G.) TyE!MIOIDE*(Ta(vra, bandelette, rubao ; £i'(îo?, forme), roiss. — Lacépède créa ce nona pour un Poisson de la famille des Gobioïdes, qui doit constituer, dans le genreAmblyope, l'espèce que M. Valenciennes nomme Am- blyope HERMANNiEN, Amblyopus hermannius. Pour la valeur de cette création générique de Lacépède, voy. l'art, amblyope. (E. Ba.) TiEi\10lDES. Tœnioidei (raivt'a, bande- lette, ruban; trcîo;, forme), poiss. — Sous le nom de Taenioides ou de Poissons en ruban, Cuvier a formé un groupe naturel de Pois- sons Acanthoptérygiens, très voisins des Scombéroïdes, ayant aussi de fort petites écailles, et dont le corps, très allongé et très aplati sur les côtés, explique le nom géné- ral qui les désigne. Si l'on distrait de cette famille les genres Lépidope etTrichiiire, qui sont mieux placés en appendice à la fin do" la tribu des Scombéroïdes a fausses pinules et sans armure à la ligne latérale, on peut diviser les Taenioides en deux tribus : I. Taenioides à bouche peu fendue, à mu- seau protractile; §,enTes: Trachyplère,Gym- nètre et Slyléphore. II. Taenioides a bouche grande et fendue obliquement, mais non extensible; genres: CépoleelLophoto. (E. Ba.) * TyEINilOPHYLLE. Tœniophyllum (rat- vc'a, bande, ver; yuUov, feuille), bot. ph. Genre de la famille des Orchidées, tribu des Validées, formé par M. Blume {Bijdr., piig. 223) pour des plantes herbacées, épi- phytes , petites et acaules, de Java, à feuilles fasciculées linéaires , à très petites fleurs en épi. M. Blume en a fait connaître quatre espèces, parmi lesquelles nous citerons le T. glandulosum , Blume. (D. G.) *T:EIVIOPTÈEË. Tœnioptera. ois. — Genre de la famille ues Muscicapidœ (Gobe- Mouches) dans l'ordre des Passereaux, ca- ractérisé par un bec plus large qu'épais, droit, fort, légèrement crochu, à la pointe, un peu renflé et garni de fortes moustaches: les deux premières rémiges échancrées sur !e côté, la troisième la plus longue de ton. i»28 TJETi tes; une queue égale, formée de douz«5 rec- trices inclinées en dehors et à barbe anté- rieure plus longue à rextrémilé. Ce genre, qui depuis fort longtemps avait été indiqué par d'Azara , sous le nom de Pepoaza, nom que M. Lesson a adopté, a été fondé par le prince Ch. Bonaparte sur des oiseaux d'Amérique fort voisins des Ty- rans parleur taille, leurs formes robustes, et quelques uns de leurs caractères. Boié, de son côté, a distingué les mêmes oiseaux sous le nom générique de Xolmis. Les espèces que l'on y rapporte sont le Tenioptère pepoaza, Tœn. pepoaza. Tyran- nus pepoaza \'m\\. (Temm.., pi. col., 554), lies rives de la Plata ; — le Tijr. coronatus Vieill. {Tabl.ency., p. 1855); Musci. vUti- gera Licht. (Cat.), du Paraguay; — le Tyr. dominicanus Vieill. {loc. cit.); — le Musci. nœsta Lichst (Cat., n» 557); — le Tyr. ru~ fiventris Y ie'iW. {loc. cit.), des environs de Monte-Video; — le Tyr. africapi//ws Vieill. {loc. cit.), du Paraguay; — le Musci. tœ- nioptera Ch.Bonap.(Jottr. oflheAv.ofPhil., t. IV, p. 370); — le Musci. violenta Ch. Bonap. {loc. cil.);—\^ Musci. velala Lichst. {Cat., T\° 555), du Brésil ; et le Pepoaza sta- vida Less. { Rev. Zool., 1839, p. 102 ), de Valparaiso. Tout ce qu'on connaît de l'histoire de ces oiseaux , c'est que quelques uns d'entre eux marchent avec célérité, qu'ils restent à terre pour faire la chasse aux Insectes, et que leur vol est lent et court. (Z. G.) * TiEIVIOPTERIAÉES. Tœnioplerinœ. OIS. — Sous-famille établie parle prince Ch. Bonaparte dans la famille des Muscicapidœ et fondée particulièrement sur le genre Tœ- nioplera. G.-R. Gray (Lisf. of ihe gênera) comprend dans cette sous-famille les genres Tœnioplera , Lichenops , Knipolegus , Fluvi- cola , Arundinicola , Aleclui-us et Guberne- tes. (Z. G.) * TiEIVlOPTERIS. BOT. foss. — Genre de Fougères fossiles fort remarquable par la forme et la nervation de ses frondes, et qui prouve l'impossibilité de classer ces fossiles, d'après ces caractères seuls, parmi les genres de Fougères vivantes. La plupart des espèces de Tœniopteris ont des frondes simples, quelquefois ce sont peut- être des pinnules latérales de fronde , pen- sées , oblongues, entières, à nervure mé- diane épaisse et large, émettantdes nervures secondaires presque perpendiculaires, simples ou à peine bifurquécs à leur base; on n'y a vu que rarement des indices de fructifica- tion qui paraissent avoir formé des groupes arrondis comine dans les genres Polypodes et Aspidium. M. Unger a rapporté à ce même g. plusieurs espèces de Glossopleris, qui me paraissent très différents par leurs nervures obliques et dicholomes. Les vrais Tœniopteris ressemblent, par la forme et la nervation de leurs frondes, à des genres très différents de Fougères : 1° aux pinnules des Danœa et Angiopleris; 2" aux Acroslichum et Polylo- trya ou Olfersia; 3° aux Oleandra {Aspidium arliculatum , Swartz); 4o aux Blechnum à feuilles simples. La plupart de ces fossiles ont été trouvés dans les terrains oolithiques ou liasiques, et dans le Keuper, et leur type est le Tœniop- teris viltata. Une espèce, au moins, est ce- pendant propre aux terrains houillers les plus anciens, c'est le Tœniopteris antiqua^ deux autres, peut-être différentes générique- ment, à feuilles certainement pennées , ont été trouvées dans les terrains tertiaires : ce sont le Tœniopteris Bertrandi, et l'espèce voisine, décrite par M. Gœppert, sous le nom d'Aspidiles dentatus , provenant des li- giiites de la Bohême. (Ad. Br.) * T^IMIOSOMES. Tœniosomata (ratv.'a, ruban ; crZp.ix, corps), poiss. — Nom donné par Goldfuss, Ficinus, Carus, Gravenhorst, M. de Blainville, aux Poissons dont le corps est rubané et qui constituent la famille des Taenioïdes. Voy. ce mot. (G. B.) *T^MOSTÈME. Tsenioslema {-zama, bande; ax^ua, étamine). bot. ph. — Genre de la famille des Ciscinées ou Cistacées , établi par M. Spach ( in Compan. to tlie Botan. Magaz., vol. II, p. 289) pour une plante herbacée, du Mexique, à très petites fleurs apétales; son nom rappelle ses éta- mines dont le filet est aplati en bande linéaire-spatulée et dont l'anthère est très petite. Cette espèce est le T. micranlhum Spach.(Lec/ieamexicanaHort. Berol.) (D.G.) *T.«!VIOTES (Tacv^'a, ruban), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères , tribu des Lamiaires, créé parServille (Ann. delà soc. eut. de Fr., t. IV, p. 90) , et dans le- quel rentrent 8 espèces américaines. Noui ne citerons que les suivantes : T. subocula- TAG tus 01., scalaris F., farinosus Lin., decora- tus Lap. (atlas, pi. 13, fig. 4), quadriguUa- tus Sch., et Orbignyi Guérin. (C.) *T^M0TII1UI>S (xaivrot, banflelelle; Bf.î'l, nomdegenre). ins. — Genrede lalribu des Thripsiens, de Tordre des Tbysanoptères, établi par MM. Amyot et Serville (/nsec/es Mmiplères. Suites à Buffon, p. 644) aux dé- pens du genre Thrips. Nous citerons les T. ])rimulœ Hal., T. décora Hal., T. dispar Haï., etc., comme appartenant à cette di- vision. (Bl.) ♦T^IVIURA (ratyi'c, ruban ; oùpa, queue), poiss. — Genre de Poissons Chondropléry- giens, de la famille des Baies, dont le nom indique le caractère extérieur spécifique (MUller and Henle, m Wiegm. Ârch. ,i831). (G. B.) *TyEMODEMA (rac'vcj , j'étends ; Sr^a , lien). INS. — Genre de Coléoptères pen- lamères, tribu des Pinophiliniens , fondé par Laporte (Études entomologiques , I, p. 120), et adopté par Erichson {Gênera et species siaphyl., p. 679) qui l'a caractérisé. Ce genre, est formé de 4 espèces américaines, savoir: T. cyanescens, vestita {gymnurus) Nord., œnea 01., el semi-cyanea Py. (C.) * T;E1V0IDES. POISS. — Pour TiENioïDES. (G. B., *T^IVOSOIMA (Toti'voj , j'étends; aiaa, corps). iNS. — ^ Synonyme de Trogophlœus, Erichson, Heer. (C.) TAFALLA, Ruiz et Pav. bot. ph. — Sy- nonyme de Hedyosmum Sy/àrlz, famille des Chloranthacées. (P. D.) TAFELDSPATH. min. — C'est-à-dire Spalhen tables. Synonyme allemand de Wollastonite. (Del.) TAGEMIA ( Tagenia, sorte de gâteau). INS. — Genre de Coléoptères Héléromères , tribu des Piméliaires, fondé par Herbst (Coléoptères, 8, tab. cxxvii , 1-3), adopté par Latreille et par Solier. Ce genre ren- ferme 21 espèces, parmi lesquelles 11 sont originaires d'Europe, 9 d'Afrique et 1 d'A- sie. Nous citerons comme exemple les T. fiLiformis F., angustata Herbst, etc. (C.) *TAGEMTES. ins. — Tribu de l'ordre des Coléoptères hétéromères, famille des Mélasomes, établie par Solier {Anii. de la «oc. ent. de Fr.; Essai sur les Collapte'rides, t. VU, p. 6), et qui rentre dans la 2" divi- eion, celle des Phanéroglosses. L'auteur y TAG a29 rapporte les genres Microtelus , Tagenia, Psammeticus , Aminophorus, Leplinoderus f Gonogenius, Scotubius el Diosleleus. (fi.) TAGÈTE. Tagcles (nom mythologique). EOT. PH. — Genre de la famille des Composées- Sénécionidées, de la Syngénésie-Polygamie superflue dans le système de Linné, formé d'abord parTournefort et adopté ensuite par tous les botanistes. Les plantes qui le compo- sent sont des herbes annuelles d'Amérique, qui exhalent pour la plupart une odeur forte et désagréable; dont les feuilles sontopposées ou alternes , entières ou dentées ou même pinnatiséquées; dont les fleurs jaunes ou orangées forment des capitules généralemen rayonnes, multiflores, à rayons femelles e entourés d'un involucre dont les folioles, en une seule rangée, sont soudées en forme de cupule campanulée ou oblongue. Leurs akè- nes, allongés et rétrécis à la base, compri- més-tétragones, portent une aigrette simple formée de paillettes inégales. On connaît aujourd'hui de trente à trente-cinq espèces de Tagèles parmi lesquelles plusieurs figu- rent parmi nos plantes d'ornement les plus communes. Elle portent, en général, le nom vulgaire d'OEiUels d'Inde. Les plus répandues d'entre elles sont les deux suivantes: 1. Le Tagète dressé, Tagetes erecta Lin., vulgai- rement désigné sous le nom de grand OEillet d'Inde, est une belle plante originaire du Mexique, à tige droite, haute de 8 a 10 déci- mètres , à feuilles pinnatiséquées, ayant leurs segments lancéolés, dentés en scie; ses ca- pitules de fleurs sont grands, solitaires, por- tés sur un pédoncule renflé; ilssont constam- ment jaunes et unicolores. Ils se succèdent pendant tout l'été et jusque vers la fin de l'automne. Leur odeur est forte et désagréa- ble. Dans toutes les variétés cultivées, ils sont doubles, de nuances diverses. C'est une très belle plante d'ornement. 2. Le Tagète ÉTALÉ, Tagetes patula Linn., vulgairement connu sous le nom de petit OEillet d'Inde, est moins haut et plus petit dans ses diverses parties que le précédent. Ses fleurs sont jau- nes au bord et fauves au centre. On en pos- sède plusieurs Vôrfetés toHîês plus ou moins brillantes. Ces deux plantes se multiplient par semis de graines choisies dans les plus beaux capitules. On cultive aussi le Tagètk LUISANT, Tagetes lucida Willd., dont les ca- pitules sont beaucoup plus petits que ccus /iso TAL des {irécédents, et groupés en corymbe. (P. D.) *T/IGIADES (Tayet'a, commandant), ins. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Diurnes, tribu des Papilionides , créé par llubner {Cat., 1816) pour une espèce étran- gère à l'Europe. (E. D.) *TAGIL1TE (nom de pays), min. — Her- mann a désigné ainsi un Phosphate de Cui- vre hydraté d'un vert d'éineraude, en mas- ses Dbrsuses, trouvé a Tagilsk, dans les monls Ourals. (Del.) TAGOIVA (tocj^ûj, j'étends), ins. — Genre de Coléoptères héléromères, tribu des blap- sides , proposé par Fischer, adopté par [)e- jean {Catalogue, 3* édit. , p. 209) et par Hope {Coleopterisf s manual , p. 124). Ce genre est composé de deux espèces de la Russie méridionale, les T. acuminala et macrophthalma Fisch. (C.) *TAI!\IA, Blume. bot. ph. — Synonyme de Milopelalum Blume, famille des Orchi- dées, tribu des Epidendrées. (P. D.) TAIRA. MAM. — Nom d'une espèce de Carnassiers plantigrades, rapportée d'abord aux genres Mustela et Viverrn, puis au genre Gulo , et considérée , par M. Bell , comme une espèce du genre Galictis, auquel M. Is. Geof. St.-Hil. donne le nom de Huro. Voy. GLOUTON et GRISON. (G. B.) *TALA. BOT. PH. — Genre de la famille des Scrophularinées établi par Blaiico (Fiora de Filipinas, p. 484) pour une plante herba- cée qui croit dans les endroits humides des Philippines, età laquelle ce botaniste a donné le nom de Tala odorata. (D. G.) *TAL.EPORA ( -ra^la'trupoç , robuste). INS. — Genre de Coléoptères subpenta- nières, tribu des Lamiaires, proposé par Dejean ( CaraZoô'Me , 3' édition , p. 374], pour deux espèces , les T. puncligera {mu- tica) Gr. et apicalis Dej., originaires du Brésil. (C.) *TAL^PORIA (ra^aent^pt'a, misère). INS. — Zeller {his, 1839) a donné ce nom , d'après Hubner , à l'une des nombreuses subdivisions de Lépidoptères nocturnes , créés aux dépens de l'ancien genre Teigniî. Voy. ce mot. (E. D.) *TALAMJS (raiavi'Çto, je me lamente). INS. — Genre de Coléoptères hétérornères , tribu des Hélopiens, proposé par Dejean [Cat.t 3* éd., p. 232), qui n'y rapporte TAL qu'une espèce, le T. cnbrarius, originaire de Cuba. (C.) TALAPIOT. OIS. — Nom vulgaire d'un Pinnulede l'Amérique méridionale. (Z. G.) *TALA«0DICT101M (raWpo;, corbeille; (îty.Tvov, filet). BOT. CR. (Phycées). — Dans le troisième Supplément à son Gênera Planta- rum , M. Endiicher donne le signalement suivant de ce nouveau genre de la tribu des Ilydrodictyées: Fronde membraneuse , mu- cilii^ineuse, presque globuleuse, fixée par sou centre ombiliqué aux roches des rivages maritimes. Elle est formée de filaments cloi- sonnés et réunis en une sorte de réseau creux , des bords duquel s'élèvent, en ma- nière d'anses, quelquesunsde ces mêmes fila- ments rapprochés et comme rubanés. Nous ne connaissons ce genre que par la définition qu'en a donnée l'auteur au lieu cité. Il est originaire des mers de la Chine. (C. M.) * TALAUMA. BOT. ph.— Genre de la fa- mille des Magnoliacées formé par Jussieu [Gênera, p. 281) pour le Magnolia Plumieri Swartz, et qui a été enrichi de dix espèces nouvelles par les botanistes modernes. Il ressemble aux Magnoliers par ses fleurs, et ne s'en distingue guère que par son fruit en forme de cône, comme hérissé par la pré- sence des styles persistants. Son espèce type est le T. Plumieri. (D. G.) TALC. MIN. — Le mot de Talc, comme celui de Spath, servait autrefois à désigner une certaine structure commune à des sub- stances de nature différente; on appelait ainsi tous les minéraux qui se divisent avec facilité en lames minces et brillantes. De- puis que les minéralogistes considèrent la composition chimique comme la base fon- damentale de leurs classifications, le mol de Talc est devenu spécifiijue, et ne scit plus qu'à désigner des substances, tellement rapprochées par leur composition et par leurs caractères physiques , qu'on peut les considérer comme les variétés d'une même espèce, bien que la détermination de leurs caractères principaux laisse encore quelque chose à désirer. Les substances dont nous parlons sont: le Talc proprement dit, et la Sléatite. 1" Talc proprement dit. Substance com- posée de Silice et de Magnésie, sans Alumine, et se rapprochant beaucoup des Micas par ses caracièies extérieurs. Comme eux, elle TAL le présente sous la forme de feuillets minces et flexibles, mais ces feuillets sont mous et non élastii|ues; elle est d'ailleurs beaucoup plus tendre, car c'est de tous les minéraux connus le moins dur, et sa poussière est onctueuse au loucher. Elle s'offre souvent à l'état laminaire, avec des indices de for- mes hexagonales ou rhoinbiques ; et ce? formes paraissent pouvoir se ramener à un prisme rhomboida! , droit ou oblique, dont la valeur des angles différerait peu de 120° et de 60". Ainsi, c'est à l'un des systèmes prismatiques à axes inégaux, que se rap- porte la cristallisation du Talc, et ce qui conflrme ce résultat, ce sont les propriétés optiques des lames de Talc: elles possèdent deux axes de double réfraction, dont l'angle est de 7" 24', et dont la ligne moyenne est perpendiculaire au grand plan des lames ou au clivage le plus sensible ; car les feuil- lets de Talc , comme ceux de Mica , se prê- tent à une division mécanique parallèlement à leurs grandes faces. On voit que la déter- mination du caractère cristallographique est encore incomplète; il en est de même du caractère de la composition chimique. Dans presque tous les Talcs, on trouve tou- jours une petite quantité d'eau, que l'on regarde généralement comme non essen- tielle ; le rapport des deux autres principes, la Silice et la Magnésie, ne peut pas encore être fixé avec certitude ; les analyses con- duisent en effet à quatre formules différen- tes : en représentant par Si 0 l'atome de Silice, on trouve qu'il y aurait, pour 4 ato- mes de base, '12 atomes de Silice suivant M. Beudant, 10 atomes de Silice suivant Kobell, 9 atomes de Silice suivant M. Mari- gnac , et seulement 8 selon MM. Berihier et Delesse. Il faut attendre du temps la solu- tion de celte question importante. Chauffé dans un matras, le Talc ne dégage point d'eau d'une manière sensible et ne perd point sa transparence; à an feu vif et sou- tenu, il s'exfolie et blanchit sans se fômire uu s'arrondit vers les bords en une masse bulleuse; dans le Borax, il se dissout avec effervescence en un verre transparent. A la Magnésie se joint souvent, en vertu d'une substitution par isomorphisme, le protoxide de Fer, qui donne à la substance une teinte verte qu'elle n'aurait point sans cela. Les variétés de structure sont peu nom- TAI. UU breuses; ce sont: 1° le Talc laminaire, blaDC ou verdâtre, divisible en feuillets minces, qui se plient et se contournent aisément; 2° le T. lamellaire, en petites lamelles flexueuses, blanches, jaunâtres ou rosaires; 3° le T. écaiUeux, appelé fort improprement Craie de Ikiançon : en masses qui se divi- sent par petites écailles, sans offrir de joints continus ; 4' le T. fibreux, composé de fibres radiées ; 5° le T. pulvérulent, en masse ter- reuse ou argiloide , d'un gris blanchâtre. 2" Sléalile. Substance à structure com- pacte, douce et grasse au toucher, quelque- fois anhydre, mais le plus souvent donnant une certaine quantité d'eau pour la calci- nation ; blanchissant et prenant de la dureté au feu, fondant difficilement en émail ou se réduisant en une pâte blanche; très tendre, se laissant rayer facilement par l'ongle et couper au couteau comme du savon ; suscep- tible de poli. Elle se présente assez souvent sous des formes régulières, mais qu'elle a empruntées à d'autres minéraux; elle a en effet, comme la Serpentine, une tendance très remarquable à remplacer un grand nombre d'autres substances, dont elle se borne à copier la figure extérieure, sans con- server de traces de leur structure interne. Sa couleur la plus ordinaire est le blanc ; elle passe à des teintes différentes de gris, de jaune, de vert, de roseel de rouge. Ses varié- tés de structure sont : la fibreuse ou l'asbes- tiforme, qui ressemble à de l'asbestedur ; la granulaire; la Stéaiite compacte, unicolore ou marbrée: la St. terreuse, vulgairement nommée Craie d'Espagne; la denlritique; et enfin la pseudomorphique, qui se moiUre sous les formes du Quartz hyalin, du Cal- caire spatique, de l'Orthose, etc. On a rapporté à la Sléatite une substance qui a beaucoup de rapports avec elle par ses caractères extérieurs, et que l'on trouve à la Chine, d'où elle nous vient sous la forme de ces petites figures grotesques, appelées Ma- gnts. Il se peut que la matière de quelques uns de ces petits bustes soit de la véritable stéaiite; mais, dans le plus grand nombre de ces cas, la substance qui les compose est sensiblement plus dure, quoiqu'elle se laisse encore rayer par l'ongle, elle est infnsibl(e et se distingue surtout de la stéatile par l'absence de la Magnésie et par la présence de l'Alumine et d'une quantité notable de Û3^ TAL matière alcaline. Haiiy l'avait décrite sous le nom de Talc glaphique; mais on la con- sidère maintenant comme une espèce par- t culière, distincte du Talc et de la Stéatite, et qu'on place à la suite des Silicates alu- mineux, sous les noms de Pagodite ou d'A- galmatolithe. I.a Pimélile de KosemUtz et de Baumgar- ten en Silésie n'est peut-être qu'une variété de Sléîilite colorée par de l'oxide de Nickel ; cependant celte substance terreuse d'un vert pomme pourrait bien constituer une espèce à part, si l'on en juge par une ana- lyse de Klaproth, qui ne l'a trouvée formée que de Silice, d'oxide de Nickel et d'eau. Enfin, il est encore une substance qu'on pourrait être tenté de rapporter à la Stéa- tite, et qui n'en diffère que par une petite quantité d'alumine. C'est le minéral connu sous le nom de Pierre de Savon , que l'on trouve en veines dans la Serpentine du cap Lézard , au Cornouailles. 11 est gris ou brunâtre, très onctueux, et composé de Silice, d'Alumine, de Magnésie, d'Oxide de fer et d'eau. Le Talc proprement dit ne forme pas de grandes masses. Il se trouve en petits lits, en amas ou en filons dans dilTérentes roches de cristallisation ou dans les calcaires qui leur sont subordonnés, principalement dans les terrains où abondent les roches magné- siennes et amphiboliques. La Stéatite ac- compagne presque toujours la Serpentine, au milieu de laquelle elle forme des veines ou de petits amas. On emploie les deux variétés principales du Talc à différents usages : le Talc laminaire, que l'on re- cueille au Tyrol, est transporté à Venise, où il est connu sous le nom de Talc de Venise. Quand il est pulvérisé, broyé et réduit en pâte fine, on en compose des crayons co- lorés, que l'on nomme l'aslels. La propriété dont jouit sa poussière de rendre la peau lisse et luisante, et de lui donner une ap- parente fraîcheur, l'a fait employer comme cosmétique; elle est la base du fjrd dont se servent les dames, et dont le principe colorant est le rouge de carihame. On fa- brique également ce cosmétique avec le Talc blanc écailleux, passant à la Stéatite, que l'on appelle Craie de Briançon, et que les Briançonnais tirent de la montagne Rousse, près de Féneslrelles, du hameau TAL de Brailly , dans la vallée de St. -Martin , el de Prasles en Piémont. Ce même Talc écail- leux ou compacte, dans son état naturel , est employé par les tailleurs en guise de craie pour tracer leurs coupes sur les étoffes ; enfln on se sert du Talc pulvérulent poiir dégraisser les soies, pour diminuer le frot- tement des machines, et pour faciliter l'en- trée des bottes neuves. On a étendu le nom de Talc à diverses substances minérales qui n'appartiennenl pas à cette espèce. Talc bleu. Syn. de Disthène. Voy. ce mot. Talc culorite. Voy. chlorite. Talc granuleux. Voy. nacrite. Talc de Moscovie. Voy. mica laminaire. Talc ollaire. Voy. serpentine. Talc de Venise. Variété de Talc laminaire du Tyrol, que l'on transporte à Venise pour les besoins du commerce. Talc zographiqde. Voy. chlorite et terre VERTE. (Del.) *TALCADE. GÉOL. — Ce nom, proposé par M. Nérée Boubée, est synonyme deTalcite. Voy. ce mot. *TALCITE. GÉOL.— Voy. l'articleROCHES, t. XI, p. 164. TALEGALLE. Talegalla. ois. — Genre de la famille des Mégapodidées, dans l'ordre des Gallinacés. M. Lesson , qui en est l'au- teur, le caractérise ainsi: bec moins long que la tête, très robuste, épais, comprimé sur les côtés, convexe, à arête arrondie, entamant les plumes du front; narines ba- sales, latérales, oblongues, percées dans une membrane tendue sur des fosses nasales larges; mandibule inférieure plus courte, taillée en biseau au sommet; joues nues; tête et cou à plumes poilues ou barbulées; ailes arrondies, concaves, à première penne très courte, la deuxième un peu plus lon- gue, la troisième la plus longue de toutes; queue moyenne arrondie ; tarses robustes , médiocres, scutellés , terminés par quatre doigts allongés; le pouce reposant en entier sur le sol et muni d'un ongle robuste. L'espèce type, découverte aux alentours du Havre-Dorey , à la Nouvelle-Guinée, le Talkgalle deCuvier, Tal. Cuvierii Less. {Zool. de la Coq., pi. 38), a tout son plumage d'un noir brun foncé. Sa forme générale rappelle un peu celle des Talèves ; c'est même pour indiquer cette analogie que TAL TAL 433 M. Lesson a créé le mot hybride Talo- galle. Elle a été rencontrée non loin il se cache parmi les joncs toudus, ou plonge, et se tient tranquille dans le lieu même où il a plongé: c'est à peu près ce que font les Poules-d'Eau et les Râles. Les Talèves se croient tellement en sûreté lorsqu'ils se sont dérobés de la sorte à lu vue du chasseur, qu'on peut aller vers eux, les approcher de fort près, et même quelque- fois les prendre à la main, sans qu'ils aient fait le moindre mouvement pour fuir. Lors- qu'ils volent, ce qu'ils font rarement, et seulement pour passer d'un marais à l'autre, leurs jambes sctit pendantes, comme s'ils les traînaient après eux , ce qui rend leur vole lourd et embarrassé. C'est probable- ment à cause de celte imperfection dans les organes du vol, que les Talèves ne font pas de grands voyages et vivent assez séden- taires dans les lieux où ils sont nés. 28 UV-i TAL Lerégime desTalèves, à l'état de liberté, LOiisiste en racines, en herbes aquatiques ?t en céréales ; en captivité, ils se contentent de tout ce qu'on leur offre. On a vu des Talèvesporphyrinns manger du riz en paille, dont ils délachuienl le grain en saidunl de leurs pieds , courir à leur provision d'eau à chaque grain qu'ils avaient avalé , et boire en mordiiiit pour ainsi dire l'eau. Le même oiseau a encore la singulière habitude, lors- qu'une substance qu'on lui présente est un peu trop grosse pour pouvoir être avalée tout de suite, de la saisir avec un de ses pieds, de la portera son bec comme les Perroquets, et de la manger en la morcelant. Ce qui a lieu de surprendre, c'est que les faits relatifs à la reproduction des Ta- lèvps soient a peu près inconnus, et que ceux que l'on possède, étant en contradiction , puissent passer pour douteux. BuCfon rap- porte qu'on a vu un mâle et une femelle de Taleve porphyrion travailler de concert à construire un nid, qu'ils avaient posé à quelque hauteur de terre, sur une avance de Miur, avec de la pnilie et des bûchettes en quanlilé ; et que la ponte fut de six oeufs blancs, d'une coque rude, exactement ronds et de la grosseur d'une bille de billard. Mais M. Malherbe dit, prnbablement d'après les observations de M. Luighi-Benoît , que cet oiseau dépose ses œufs au nombre de deux à quatre seulement ( il n'en indique ni la couleur, ni la forme), soit sur la terre, sans construire de nid, soit parmi les herbes touffues au milieu et à proximité des marais, il ajoute que l'incubation a lieu dans le mois de février ou de mars; que les pous- sins sont nés en avril , ei qu'ils sont alors couverts d'un duvet d'un noir bleuâtre, ayant le bec, la plaque frontale et les pieds blancs. A peine nés , ils courent autour du nid. et prennent, a-sure-t-on leur nourri- ture, .siiiis le secours de la mère. Ils font entendre parfois un cri flexible et non in- lei rompu , comme les poulets. Les ïalèves se montrent naturellement disposés à la domesticité, si l'on en juge par l'espèce que possède l'Europe. Celle ci «'apprivoise fiicilement dans les basses-cours où l'on élevé des volailles. « C'est ce même oiseau, dit Bu (Ton , que les Grecs et les Romains faisaient venir de Libye , de Co- uiPA. MAM. — Nom générique latin de la Taupe. (G. B.) *TALPASOREX (des deux noms géné- riques Talpa, Sorex). mam. — Genre d'Insec- tivores , dont le nom indique les affinités générales que lui reconnaît l'auteur, M. Les- son {Man._Jlammal., 18'27). (G. B.) TALPOÏdE (Talpa, Taupe; «î^oç, forme). M4M. — LacépèâÉES. Tainariscinées. bot. PHAN. — Peiilc famille de plantes dicotylé- donées, polypélales, hypot^ynes, ainsi raiac- lérisée : calice de 5 folioles, raicineiit de 4, distinctes ou quelquefois réunies à la base, imbriquées; autant de pétales alternes , à prélloraison imb.iqucs ou tordue, niar- cescenls. Étamines en nombre égal et alter- nant avec les pétales, ou en nombre double, a filets élargis infcrienreincnt et réunis par un disque tanlôt à peine sensible, tantôt saillant en dix crénelures qui alternent deux à deux avec les 5 étamines; anthères biloculaires, introrses; ovaire libre, ordi- nairement pyramidal, à 3 angles, très rare- ment à 4, présentant vers sa base autant de placentas pariétaux, qui, quelquefois pro- longés en dedans, la divisent en autant de loges incomplètes, et portent de nombreux ovules dressés, anatropes; styles en nom- bre égal, libres ou soudés en un seul , ter- minés par un stigmate obtus ou tronqué; capsule s'ouvranl en 3 4 valves, dont cha- cune porte au milieu de sa base épaissie un placenta chargé de graines ascendantes, ilont le tégument membraneux se prolonge à l'extrémité supérieure, c'est-à-dire à la chalaze, en un fllel environné ou couvert de longs poils, et recouvre immédiatement un embryon droit à cotylédons oblongs , ovales, planes-convexes, à radicule courte et infère. Les espèces sont des sous-arbris- seaux, arbrisseaux ou arbres, habitant toutes les régions tropicales et tempérées de l'hé- misphère boréal et de l'ancien continent; fréquents près des eaux surtout salées, prin- cipalement autour de la Méditerranée et des lacs de l'Asie centrale. Leurs feuilles sont alternes, sessiles, courtes, un peu charnues, lélargies et quelquefois amplexicaules à la ;base, effilées au sommet, très entières, sou- vent croisées à la surface de points nom- breux , de couleur le plus ordinairement glauque, dépourvues de stipules; leurs fleurs blanches ou roses, en épis générale- ment rameux, terminaux, portées par des pédicelles très courts qu'accompagne une bractée. La présence d'une substance tan- nine, de résine et d'huile essentielle, donne à ces plantes une saveur amère et des pro- iiriétés astringentes. Une espèce d'Arabie T.VM 43? est remarquable pur l'écoulement de ma- tière abondante muqueuse sucrée que dé- termine chez elle la piqûre d'un insecte, eC dans laquelle beaucoup d'auteurs croient reconnaître la manne des Hébreux. Mjiricaria, Desv. — Tricliaurus. Arn. — • Tamarix, L. (An. J.) TAMARIX. BOT. PU. — Voy. tamaris. TA:\1ATIA. Tamatia. ois. — Genre formé par G. Cuvier aux dépens des Bucco {Bar- bus) de Linné, et placé par lui dans sa fa- mille des Grimpeurs, à la suite des Barbus proi)rement dits. G.-R. Gray, dans son Gê- nera of Birds, le range parmi les Passereaui dans sa sous-famille des Tamatianœ , de la famille des Alcedinidœ.W fait également par- tie, pour M. deLafresnaye, de la sous-famille des Tamatianœ. MM. Temminck etWagler ont adopté pour ce genre le nom de Capito. Les caractères qu'on lui assigne sont: Bec aussi long que la tête entouré de soies raides, dirigées en avant, épais, convexe en dessus, arrondi à la base, comprimé sur les côtés; à mandibule crochue et crénelée à la pointe; narines situées à la base du bec, cachées par les soies qui descendent du front, orbiculai- res; ailes courtes, à troisième et quatrième rémiges les plus longues; tarses courts; queue allongée, composée de dix rectrices. Les Tamatias sont des Oiseaux lourds, massifs, d'un caractère triste et sombre. Ils aiment la solitude, les lieux couverts ; ils ne recherchent point la société de leurs sem- blables, et fuient la présence de l'homme. Ils sont indolents , demeurent très longtemps inactifs, perchés sur les branches les plus touffues et les plus basses des arbres, et semblent se déterminer avec peineà changer de place. Leur vol est pesant et court. Ils se nourrissent de fruits et d'insectes, et nichent dans le creux des arbres. Leur ponte est de trois ou quatre œufs. Les Tamatias appartiennent tous au nou- veau continent ; les espèces bien déterminées sont: Le Tamatia tacheté, Tamalia maculata G. Cuv; Bucco Tamalia Gmel. (Bu(T., pi. enl., 746, f. l,etVieill., Gai. de5 Ois., pi. 34), de la Guiane. Strickland a distingué génériquement cette espèce sous le nom ds Nyclactes, nom auquel M. G.-R. Gray asub« ftâs TAM si lui' celui de Chaunornis. — Le T. A gros lAic, T. macrorliijDchns G. Cuv. Bue. ma- crorhynchos Gme\. (Buff., pi. enl., 689), du Brésil;— le T. noir et blanc, T. melanoleii- cus G. Cuv. ; Bue. melanoleucos Gm. (Buff., pi. enl., 688, f. 2), de Cayenne,— le T. a COLLIER, T. collaris, Bue. coUaris Vieillot (Buff., pi. enl., 393), de la Guiane ;- le T. Chacuru, t. melanolis g. Cuv.; Bue. Chacuru Vieil! (Temin., p/. coi., 94), du Brésil et du Paraguay; — le T. a grands doigts, T. ma- crodactylus G. Cuv.; Capilo Cyphos Wagl. (Spix, Av. Bras., pi. 39, f. 2), du fleuve des Amazones ; — le T. a double ceintuiie, T. bi- cincla Gouid {Proc., 1836, p. 80); — et le T. A GOftGE FABVE, T. Qularts d'Orb. et Lafr. [Nev. Zool., 1838, p. 166), de Carihagène. (Z. G ) ♦TAIMATIAIVÉES. Tamalianœ. ois. — Sous-fatnille établie par G.-R. Gray dans sa famille des Alcedinidœ, et renrerrtiimt les genres Nyctactes (Strickl.) ou Chaunornis (G.-R. Gray), Tamatia, Bucco, Chelidoptera elMonasa. (Z. G.) TAMBOUL. Bois tambour, bot. ph. — Noms vulgaires de VAmbora lambourissa. TAMBOUi;. poiss. — Ce nom et ceux de Drum et de Grondeur, sont des dénomina- tions vulgaires qui rappellent le bruit sourd que font entendre autour des navires , de grands Poissons sciénoïdes du genre Pogo- ni;is, les Pogonias chromis Cuvier {Lnbrus cInnmisL., Sciœnachromis Laeép. etSchn.; Sciœna fuscon et Sciœna gigas Miich). (G. B.) TAMBOUIUSSA. bot. ph. — Synonyme à'Ambota, Juss., famille des Monimiacées. TAMIA. Tamias. mam. — Genre de Rnn- geursSc-iuriens, distingué par Illiger (Prodr. syst. Mam et Av.., 1811). Les Tamias sont des Écureuils à abajoues, et qui passent leur vie dans des trous souterrains. On les ren- contre en Amérique et en Asie. C'est à ce genre que se rapporte VÉcureuil suisse, qui habite la Sibérie et l'Amérique septentrio- nale, depuis le détroit de Bebreig jusqu'à la Caroline. (G. B.) TAMIER ou TAMIIMER. Tamus. bot. W. — Genre de la famille des Diosroréa- «ées établi par Tournefort sous le norn de Tamnus, et adopté par Linné sons celui un peu différent de Tamus. Il est f,)rmé d'herbes volubles, propres aux parties tem- TAI\I pérées de l'Europe et de l'Asie , dont fa racine est tubéreuse, dont les feuilles sont en cœur, péliolées , veinées , et dont les fleurs dioïques, bexandres, disposées en grappes axillaires, donnent une baie à trois loges dispermes, comme l'ovaire, ou finale- ment uniloculaire par suite de l'oblitération des cloisons. On trouve communément dans les baies, les taillis et les buissons, le TAMIER COMMUN, Tamus communis , Lin. , l'espèce type du genre, dont la lige atteint jusqu'à trois mètres environ de longueur, dont les feuilles luisantes portent deux glan- des à la base de leur pétiole; ses fleurs petites et verdâlres donnent une baie ronge de la grosseur d'une petite cerise. Le rhi- zome de celle plante est épais et tubéreux : il renferme beaucoup de fécule, et peut dès lors êlre utilisé comme aliment, après que, par des lavages successifs, on l'a débar- rassé du principe acre et amer qu'il ren- ferme. Autrefois il a été employé en méde- cine comme purgatif; mais son usage est entièrement abandonné de nos jours. (PD.) *TAM\OLAMER. Tamnolanius. ois. — Genre établi par M. Lessim, dans la famille des Laniadœ ( Pies-Grièches ) , pour des Oi- seaux qui ont été confondus avec les Tham- nophiles et les Tyrans. Leurs formes sont robustes; leur bec puissant, fortement cro- chu, comprimé sur les côtés; leurs tarses forts; leurs ailes longues, atteignant le mi- lieu de la queue; à première rectrice plus courte que la deuxième, celle ci que la troi- sième, qui égale la quatrièmeet lacinquième; leur queue est égale. Les espèces que M. Lesson introduit dans ce genre, sont le Tamnol. livide. T. lividus Less. ; Pilangus chilensis Less. ( Voyage de la Thetis, zool., pi. 323), du Chili —Le T. GUTTURAL, T. gutturalis Less. ; Tyrannus gulturalis Eyd. et Gerv. {Voyage de la Fa- vorite, pi. 63), de Valparaiso; — et le Tamn. FERRUGINEUX, T. fefrugineus Less. (Revue zoologique, 1839, p. 138), de Mexico (Z.G.) TAMMOPHILUS. ois. — Pour Thamno- philus, TAM^OPHILUS, Laireil. {Règne animal de Cuvier, Vil, p. 83). ins. — Voy. tuamno- CHILUS ou plutôt MAGDALINUS. (C.) *TAMIM]S. Tourn. bot. ph. — Nom gé- nérique modiûé par Linné en celui de Ta- mus. Voy. TAMIEB. TAN *TA1M0ATA. poiss.— Nom que Margrave emprunta aux Brésiliens pour désigner le Poisson qui sert de type an genre Cai/tc/jt/ii/.s et qui en fut longtemps la seule espèce [Cal- Uchlhys asper Val. ; Silurus Callichlhys L.i. (G B.^ TAMOIVÉE. Tamonea. bot. ph. — Genre de la famille des Verbénacées, voisin des Lantana, formé par Aublet pour un sous-arbrisseau de la Guiane, auquel il a donné le nom de Tumonea spicala. Récem- ment M. Schauer en a décrit 4 espèces dans le XI* vol. du Prodromm, p. 528. (U. G.) TAIMPOA. BOT. PH. — Aublet a établi sous ce nom (Gumn., Suppl., p. 33) un genre dont la place dans le règne végétal est encore incertaine, et qui ne comprend qu'une espèce arborescente, remarquable par le suc jaune, visqueux qu'elle renferme. Celle espèce unique est le Tampoa guianen- «is, Au bl. (D. G.) TAMUS. BOT. PB. — Voy. tamier. *TAM\'RIS (nom mythologique), ins. — Swainson (liluslr., I, 1821) indique sous celte dénomination un genre de Lépiilo plères , de la famille des Diurnes , tribu des Papilionidées, qui ne comprend qu'une es- pèce étrangère a l'Europe. (E. D.) TANACETLM. bot. ph. — Voy. tanaisie. TArVliEClE. Tanœcmm (rava^'xyiî , long, étendu), bot. ph. — (ienre de la famille des Bignoniacées, établi par Swarlz (Flor. Ind. occid., 1033, lab. 20) sur un arbuste des Antilles, qui s'attache par des racines au tronc des arbres sur lesquels il vit en pa- rasite. Celte espèce est le Tanœcium para- siticum, Swarlz. On en connaît aujourd'hui deux autres. (D. G.) TAIVAGRA. ors. — Nom générique des Tangaras dans Linné. (Z. G.) *TA!MAGRA. ins. — Genre de Lépido- ptères diurnes, de la tribu des Phalénides, division des Géométrides, créé par Dupon- chel (Hist. nat. Lep. d'Eur., IV, 1829), et dont il ne parle plus dans son Cat. inélh. des Lépid. d'Eur., 1844. (E. D.) *TAIVAGRELLA.ois, —Division géné- rique établie par Swainson dans la famille des Tangaras. Voy. tangara. (Z. G.) ♦■J'AIVAGRIDÉES. Tanagridœ. ois. — Fa- ■mille de l'ordre des Passereaux, établie, par le prince Ch. Bonaparte, sur des Oiseaux de cet ordre qui ont un bec conique plus ou TAN 439 moins épais, échancré à la pointe de la man- dibule supérieure, et des fosses nasales pro- fondes, recouvertes d'une membrane. Cette famille, qui correspond, en très grande par- tie , au genre Tanagra de Linné, comprend toutes les divisions ei subdivisions qui ont éié formées aux dépens de ce genre. Voy. tangara. (Z. G.) ♦TAMAGRIIMÉES. Tanagrinœ. ois. ^ Sous-famille de la famille des Tanagridées, Elle a pour type le genre Tanagra Linn. * TAIMAGROÏDES. ois. — Nom que l< prince Ch. Bonaparte avait d'abord donné i la famille des Tangaras, et auquel il a sub- stitué celui plus rationnel de Tanagridœ. (Z. G.) TANAIS (nom mythologique), crust. — M. Miliie Edwards désigne sous ce nom un nouveau genre de Crustacés qui ressemble beaucoup aux fi/ioe(i;oy. ce mol). C'est a r()r- dre des Amphipodes, et à la famille des Asellotes qu'appartient cette coupe générique dont on connaît deux espèces , la Tanais Cavolinii, Edw. (Ann. des Se. nat., T série, t. XIII, p. 288, pi. 19, fig. 1 à 8), et la Ta- nais Dulongii ejusd. {Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. III, p. 142); la première a pour patrie le golfe de Naples; quant à la seconde, elle a été rencontrée sur les côtes d'Egypte. TA\AISIE. Tanacetum. bot. ph. — Genre nombreux de la famille des Compo- sées Sénécionidées , de la Syngénésie- Poly- gamie-superflue dans le Système de Linné. Les espèces qui le forment sont herbacées ou sous-frutescentes, dispersées sur toute la surface du globe, mais plus abondantes en Europe et dans l'Asie moyenne; leurs feuilles sont divisées de diverses manières; leurs capitules sont jaunes, presque globu- leux, inultiflores, discoïdes, à rayon femelle, entourés d'un involucre campanule, imbri- qué; leur réceptacle est convexe, nu; leurs fleurs sont toutes tubulées. Les akènes sont uniformes, anguleux, tantôt nus au sommet, tantôt surmontés d'une aigrette en cou- ronne, entière ou dentée. On a décrit jus- qu'à ce jour 100 espèces de Tanaisies. En effet, De Candolle en faisait connaître 40 dans le Prodj'ome ( vol. VI, pag. 127), et plus récemment MM. C. H. Schnllz, Bois- sier, etc., en ont publié environ 60 nou- velles. Ces nombreuses plantes se rangent dans cinq sous-genres qui ont été élablU 640 TAN par DeCandolle, et dont voici les noms : a. Eutanacelum ; b. Psanacetum; c. Main- carioïdes; d. Brochia ; e. Hippidides. C'est dans le premier que rentre l'espèce la plus connue et la plus intéressante du genre, la lANAisiE COMMUNE, Tanacetuni vulgafe, Lin., plante répandue dans les lieux incultes et autour des habitations de toute l'Europe, d'une partie de l'Asie, et qui, de plus, est cultivée dans les jardins de presque tous les pays. C'est une grande plante, haute d'un nietre ou davantage, à feuilles glabres, pinnaliséquées et à segments eux-mêmes pinnatipartis, à petits capitules d'un be.ui jaune, groupés en corymbe. Toute la plante exhale une odeur forte, aromatique; sa sa- veur est amèreet nauséeuse. En médecine, elle passe pour tonique, excitante, fébri- fuge et emménagogue. Son usage est fré- quent dans le nord de l'Europe, soit comme médicinale et en raison des propriétés que nous venons de signaler, soit comme condi- ment. Dans les campagnes, on s'en sert assez souvent pour combattre les fièvres in- termittentes. Enfin, on la cultive comme espèce d'ornement. (P. D.) *TA\AOIVIDES. Tanaonides. ins. — Hui- tième division de l'ordre des Coléoptères té- tramères, se rapportant à la famille des Cur- culionides orthocères , créé par Schœnherr {Gen. et spec. Curculion., synon., t. V, p. 447). Genhes : Cybebusel Tanaos. (C.) TANAOS (Tivaoç, étendu), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, division des Ta- naonides, établi par Schœnherr {Disp. mcth. , p. 74; Gen. et spec. Curculion., syn., t. 11, p. 169; V, 450) et composé de trois espèces de l'Afrique australe , les T. sanguineus Thg., fallax GhI., et bicolor Schr. (C.) TAI\CHE. Tinca. l'Oiss. — En séparant génériquement les Tanches des Goujons , Cuvier leur assigne pour caractère distinctif, la petitesse extrême de leurs écailles aussi bien que de leurs barbillons ; et les natura- listes qui acceptent celle coupe générique, Jijoiiieiit encore à celle diagnose l'existence de dents pharyngiennes en massue, et la irohciture de la caudale. Mais beaucoup d'iciliyologisles, et, parmi eux, M. Vaiencieu- lies, n'admettant la forme plus oii moins tronquée des nageoires, surtout de la cau- dale, ei la grandeur relative des écailles, que comme des caractères snécifiques, considèrent TAN la Tanche comme un Goujon à petites écailles. Une espèce vivante, la Tanche vulgaire, Tinca vulgaris Cuv., (Cyprinus Tinca Lin.), habite de préférence les eaux stagnantes, et n'est bonne que dans certaines localités. — M. Agassiz en a décrit trois espèces fossiles de l'époque tertiaire: deux proviennent des schistes d'OEningen; une troisième, du cal- caire d'eau douce tertiaire de Steinheim, en Wurtemberg. (E. Ba.). *TAIVDA\US. poiss.— Genre deSiluroï- des (Mitchell, Threeexpedil. in to ihe interior of East. Auslr., Exp. I, 1839). (G. B.) TAIVG. Poiss.— Nom spécifique queBloch a donné à un Muge des côtes occidentales d'Afrique, et qui n'est autre que le Muge cÉi'HALE , Mugil cephalus Cuvier et Val. (G. B.) TAIVGARA. Tanagra. ois. — Plusieurs fols déjà , nous avons eu l'occasion de dire qu'aucun des grands genres créés par Linné n'était arrivé jusqu'à nous dans toute son iniégrité ; que tous, en subissant les lois des principes ornithologiques modernes, avaient dû nécessairement éprouver des change- ments plus ou moins profonds. Le genre Tangara est du nombre de ceux qui ont été le plus modifiés. Il ne forme plus aujour- d'Iiiii un genre unique , mais tine famille assez naturelle, caractérisée par un bec co- nique, triangulaire à la base, légèrement arqué, moins long que la tête et fortement échancré à la pointe ; famille que l'on divise en plusieurs genres ou sous genres. On peut dire d'une manière générale que les Tangaras, par leurs habitudes, rappel- lent celles des Fringilles et un peu celles des 1-auveites. Us vivent de baies, d'insectes et de graines qu'ils cherchent , soit dans le.» buissons , soit sur les plantes et sur les ar- bres. Leur vol est vif; leur naturel actif et leurs mouvements brusques. Rarement il? descendent à terre ; lorsqu'ils y sont forcés on les y voit sauter comme les Moineaux. Les uns fréquentent l'intérieur des bois, la lisière des forêts; les autres les lieux arides, les broussailles ; quelques uns ne se plaisent qu'à la cirne des arbres; il en est qui re- cherchent les lieux écartés; d'autres se montrent près des habitations , se plaisent dans les jardins et les savanes. La plupart d'entre eux aiment à vivre en troupes; quelques autres se réunissent seulement en TAN familles ; tandis que d'autres ne se plaisent que dans la solitude, et fuient la société de leurs semblables. Presque tous sont remarr quables par la richesse et la vivacité de leurs couleurs ; mais il en est peu qui réunissent et le luxe du plumage et l'ugrément de la voix. Quelques espèces seulement ont un chant fort et sonore. Les Tangaras font plu- sieurs couvées par an, mais leurs pontes sont peu nombreuses. Tous appartiennent au nouveau continent, et vivent sous la zone lorride. Nous bornerons à ces généralités l'histoire aaturelle des Tangaras. Beaucoup d'auteurs ont contribué au dé- membrement du genre Tanagra. Vieillot est le premier, si nous ne nous trompons , qui en ait séparé génériquenient un certain nombre d'espèces , sous les dénominations de Néniosie , Jacapa , Pyranga, Arremon , Ilabia et Tachyphona. Toutes ces divisions sont aujourd'hui acceptées. G. Cuvier, dans son Règne animal, tout en admettant le grand genre Tanagra de Linné, a cepen- dant subdivisé ce genre en Euphones ou Tangaras Bouvreuils , en Tangaras Gros- Bec , en Tangaras proprement dits , en Tan- garas Loriots , en Tangaras Cardinals , et enfin en Tangaras Rainphocèles . La plupart de ces divisions correspondent à des genres de Vieillot. M. Lesson, composant, des Tan- garas, non plus un genre, mais une famille, a compris dans cette famille le genre Oxy- rhynque, qui, très certainement, se trouve déplacé, et le genre Tangara, dans lequel il a introduit les sous-genres Cypsnagre, Eu- phone, Tangaras vrais, Tachyphone, tJabia, Embernagre , Pyranga et Jacapa. Plus tard, dans ses Suites à Buffon , M. Lesson a en- core augmenté le nombre de ces coupes. C'est également comme famille , celle des Tanagridœ , que M. de Lafresnaye a pris l'ancien genre Tanagra. Les Tangaras, pour lui, peuvent se distinguer en Tangaras syl- vicoles [Tanagridœ sylvicolœ ) et en Tangaras dumicoles (Tanagridœ dumicolœ). Le pre- mier de ces groupes comprend les genres Némosie, Tachyphove, Euphone , Aglaia, Pyranga , Ramphocèle , Embernagre et Habia. La plupart «le ces genres , démembrés à leur tnur, ont élevé à quinze ou seize le nombre des divisions formées aux dépens TAN hlil des Tangaras. Nous allons successivement les passer en revue , en prenant pour guide la classification adoptée par M. Lesson dau ses Compléments aux OEuvrts de Buffon, L — LES TANGARAS VRAIS ( Tanagra Linn.) Bec court, assez épais, convexe, à bords demi -sinueux; narines arrondies , presque nues; tarses courts ou moyens; ailes mé- diocres, à 2^ et 3* rémiges presque égales et les plus longues; queue recliligne Les espèces admises dans cette division sont fort nombreuses; mais la plupart d'entre elles demanderaient à être mieux étudiées. Celle que l'on peut en considérer comme le type est le Tangara évéque, Tan. eptscopus Linn. (Buff.,pl. enl., 178, f. 1),' dont tout le plumage est violâtre avec les petites couvertures des ailes d'un blanc bleuâtre : les moyennes nuancées de violet, les grandes cendrées, et les pennes des ailes et de la queue noirâtres bordées de bleu. Il habite Cayenne. Nous nous bornerons à citer : le Tang. Sayaca, t. Sayaca (Buff., pi. enl, 178, f. 2 ) , du Brésil. — Le Tang. père noir, T. Cayana Linn. (Buff., pi. enl., 201, f. 1, et 290 , f. 1 ) , de la Martinique. — Le Tang. TURQuiN, T. Brasiliensis Linn. (BulT., pi. enl. , 179 , f. 1 ), du Brésil. — Le Tang. a TÈiE BLEUE, T. cyanocephala d'Orb. et Lafr. { Syn. av. am. , pi. 23), de la Bolivie. — Le Tang. Arthus, T. Arthus Less. {Illust. zool., pi. 9), du Mexique.— Le Tang. lec- copiiiiE, T. capislrataV^^ ied . (Spix, Av. Bras. y pi. 54, f. 1 ), du Brésil. — Le Tang. rayé, T. fasciala Lichst. ( Spix, Op. cit., pi. 54, f. 2), même habitat. — Le Tang. olivâtre, T. olivascens Lichst. , même habitat. — Le Tang. a front jaune, T. avifrons Y ie'iW., patrie inconnue. — Le Tang. a tête cenhaée, T. tephrocephalus Vieill. , de la Trinité, — Le Tang. Desmarest, T. Desmareslii \iei\\., du Brésil. — Le Tang. chanteur, T. canora Vieill. , du Mexique. — Le Tang. a paupiè- res, T. palpebrosa de Lafr. {Bev. zool., 1847, p. 71), du Pérou. — Le Tang. anal, T. analis Tschudi {Faun. Per. Vog., pi. 18, f. 1 ), de la Bolivie. — Le Tang. de Parsu- DAKi , T. Parsudakii de Lafr. ( Bev. zool.f 1843, p. 97), de Santa-Fé de Bogota. 28* kU2 TAN II. — LES EUPHONES ou TANGARAS BOUVREUILS. {Euphonia Desmarest ; Stephanophorus Sirickl.) Bec court, bombé, convexe, crochu, ailes médiocres et dépassant à peine le croupion ; queue très courte, deltoïdale ou légèrement échancrée. A ce genre se rapportent I'Euphome orga NiSTE, r. musica Vieil). (BufT,,pi. enl , 809, f. 1 ) des Antilles. — Le Tamg. teïte , T. violacea Lath. (Buff., pi. enl., 114, f. 2 ). — Le Tang. diadème, T. diarfewata Natter.; Pj/rrhula cœiulea Vieill. ( Gai. des Oia. , p. 54 ), du Brésil et du Paraguay : c'est de cette espèce que Slri( kland a fait le type ilc son genre Stephanophorus. — Le Tang. a liANDEAU , T. vitlala Temm. {pi. col., 46 ), du Brésil. — l'E. a ventre marron, E. rufi- venlris Lichst. , de la province de Bahia au Brésil. — L'E. vert- jaunet, T. viridis Vieill. (Temm., {pi. col., 36, f. 3), du Brésil. — L'E. olive, t. olivacea Desm., patrie incnn- nue. — L'E. variable , T. variabilis Lath., patrie inconnue. — L'E. a cou noir, T. ni- gncoiifî Vieill., du Brésil. — Le Tang. doré, T. aurata Vieill., du Brésil et du Paraguay. — LE. oMniLiCAL, E. ombilicalis Less. , du Brésil. — L'E. voisin, E. affînis Less. {Rev. zool., 1842, p. 173). M. Boissonneau a en- ire rapporté, avec doute, à ce groupe deux espèces de Santa-Té de Bogota : l'une sous le nom de Tan. Conslantii, l'autre sous celui de Tan. Vassorh {Rev. zool., 1840, p. 3 et 4 ). in. — LES AGLAÏAS. (Aglaia et Tanagrella Svvains.; Callisle Boié ; Calospiza G.-R. Gray. ) Bec petit et court, comprimé sur les cô- tés ; narines recouvertes par les plumes du front: ailes subaiguës, à 2% 3' et 4* rémi- ges égales et les plus longues; queue mé- dincremenl échancrée. Cette division , l'une des plus riches en espèces, renferme de très beauxOiseaux. C'est à "lie qu'appartiennent: Le Tangaka septicolor , T. tatao Gme). (Buff., pi. enl, 7, f. 1, et 127, f. 2). Ce bel Oiseau, représenté dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 2 C , f. I , a la tête et les petites couvertures des ailes vertes ; le des- TAN sus du corps d'un noir velouté; le croupion et les sus-caudales d'un rouge orangé ; la gorne, le devant du cou et les grandes cou- vertures des ailes d'un bleu violet; la poi- trine et les parties inférieures d'un vert d'Aiguë marine. — De la Guiane. Le Tang. a cou rouge , T. rubricollis Temm. , représenté dans l'atlas de ce Dic- tionnaire , pi. 2 C, f. 2. Il a la tète et la nuque bleues; les joues et le dessus du cou rouges; le dos noir; le croupion vert; les couvertures des ailes bordées de jaune- orange ; le haut de la gorge noir , et toutes les parties inférieures vertes. — De l'Amé- rique méridionale. On range encore parmi les Aglalia.s une foule d'espèces ; nous ne citerons que les suivantes : I'Aglaïa fastueux , T. fasluosa Less. {Cent, zool., pi. 58), du Brésil. — Le Tang. tricolore , T. tricolor Lath. ( Buff. , pi. enl., 33, f. 1), même patrie. — Le Tang. TACHETÉ, T. punclataLinn. (Buff., pi. enl., 133, f. 1), du Brésil. — Le Tang. rouverdin, T. gyrola Linn. (Buff., pi. enl., 133, f. 2). — Le Tang. passe - vert , T. cayana Linn. (Buff., pi. enl., 290, f. 1), de la Guiane.— L'Aglaïa vicaire , T. vicarius Less. ( Cent. zool., pi. 68), du Mexique. — L'Agi,, dd Chili , A. Chilensis Cumming ( Proreed. , t. II, p. 3). — Le Tang. a plastron , T. tho- racica Temm. {pi. col., 42, f. 1), du Brésil. — Le Tang. citrjn, T. cilrinella Temm. {pi. col., 42, f. 2), même patrie. — Le Tang. Delalande, t. Velalandii Less. , du Brésil. — L'Agl. très verte, a. viridissima de Lafr. {Rev. zool., 1847, p. 277); A. gyrola Swains. , de l'Amérique centrale, du Brésil selon Swainson. — L'Agl. de Wilson, A. Wilsoniide Lafr. {Rev. zool., 18i7, p. 71), du Pérou. — L'Agl. de Fanny, A, Fanny de Lafr. {loc. cit., p. 72), de la Nouvelle-Gre- nade.— L'Agl. a tète noire, A. alricapilla de Lafr. {Rev. zool., 1843, p. 290), de Co- lombie.— L'Agl. doré, A. aurulenta de Lafr. ( loc. cit. ), même habitat. — L'Agl. argentin , A. argenlea de Lafr. {loc. cit., p. 69), de Bogota. — L'Agl. vert-noiret, A. nigroviiidis de Lafr. ( loc. cit. ), même habitat. — L'Agl. diacone , A. diaconus Less. {Rev. zool., 1842, p. 175). — L'Agl. Lahrador , A. Labradorides Boiss. {Rev. zool, 1840, p. 67), de Bogota. — Le Tang. VARIÉ, T. veJJa Vieill. (Buff., pL enl.f 669, TAN f. 3), de îa Guiane. Swainson a fait de cette dernière espèce le type de son genre Tana- g relia. IV. — LES TACHYPHONES ou TÂNGARAS LOIUOTS. (Tachyphonus'VieiW.-jComarophagusBù'yé.) Bec allongé, convexe en dessous , fort , comprimé sur les côtés, à bords rentrés, à mandibule inférieure légèrement renOée en dessous; ailes dépassant à pi-me le trou- pion; tarses médiocres. Vieillot donne comme type de celte divi- sion le Tach. leucoptère, Tach. leucoplerus Vieill. {Gai. des Ois., pi. 82). C'est le même oiseau que le Tangara noir et roux ( T. nigerrima Gmel. ) de BnlTon , pi. enl. , 176 , f. 2. Buffon a encore connu le Tach. HObfETTE, Tach. crislalus Vieill. (pi. enl. , 301, f. 2. — Le Tach. tangavio , Tach. bo- nariensis Vieill. (BulT., pi. enl., 710). — Le Tach. palmiste, Tach. palmarum Less., des Antilles. Parmi les espèces plus nouvellement con- nues , nous citerons : le Tach. olivatbk , Tach. olivaceusSy/ains., de Buenos-Ayres, — Le Tach. de Vigors , Tach. Vigorsii Swains. , du Brésil. — Le Tach. moineau , Tach. ftingilloides Swains. , même patrie. — Le Tach. pe Desmarest, Tach. Desma- resta Swains., de Buenos Ayres. — Le Tach. A BEC MINCE, Tach. lenuiruslris Swains., même patrie. — Le Tach. coryphée , Tach. coryphœa Lichst., du Brésil et du Paraguay. — Le Tach. auciikvèque, Tach, archiepisco- pus Vieill. , du Brésil. — Le Tach. a tète dorée, Tach. swc/t» Swains. ; Tang. aurica- pilla Spix, du Brésil. — Le Tach. somp- tueux, Tach. sumpluosus Less., patrie in- connue. — Le Tach. sanguinolent , Tach. sanguinolenlus Less. (Cent, zool., pi. 39), du Mexique. — Le Tach. de Uelatre, Tach. Delalrii de Lafr. {Bev. zool., 1M47, p. 72), de la Nouvelle Grenade. — Le Tach. a tëie HOUSSE, Tach. ruficeps de Lafr. (Rev. zool., 1848), de Venezuela. — Le Tach. a pieds :ouRis, Tach. brevipes de Lafr. (op. cit., 1846, p. 206), de Colombie. — Le Tach. a ooRGE ROUSSE , Tach. rufogularis de Lafr. (loc. cit., p. 320), de la Jamaïque. — Le Tach. de Victorini , Tach. Victorini de Lafr. {op. çit , 1842, p. 336), de Bogota. TAN &&3 — Tach. tœniata Boiss. (op. cit., 18*^, p. 67), même patrie. V. — LES HABIAS ou TANGARAS GROS-BECS. (Saltator Vieill.; Spermagra Swains.) Bec court, épais, robuste, comprimé, convexe en dessus, à bords droits ou presque droits; narines petites, orbiciilaires ; ailes de médiocre longueur; queue large éthan- crée ou arrondie; tarses robustes. Nous réunissons aux Habias les Sperma- giesde Swainson, qu'il est, du rcsie, fort difficile d'en distinguer fiénériquement. Le type de celte division est I'Habia veri oi.iVK, Sali, olivaceus Vieill. (Gai. desOis.f pi. 77) ; Tan. magna Gmel. (BuCf., pi. enl., 205), de la Guiane. Nous citerons encore l'H. verdatre, Sal. virescens Vieill. ( Buff. , pi. enl. , 616 ), de Cayenne. — L H. a bec orangé, Sal. auran- liiroslris Vieill. , du Paraguay. — L'H. a gorge noire, Sal. a^ du front; ailes moyennes, à 2^, 3* et 4* ré- miges les plu5 longues; queue arrondie. Vieillot, l'auteur de ce genre, ne connais- sait que deux espèces de Rumphocèles: leuf nombre s'élève aujourd'hui a dix environ. Le Rhamphocèle a gorge noire, T. nigrc gularis Spix ; T. ignescens Less. [Cent, zoo/.j pi. 24 ) , représenté dans l'atlas de ce Dic- tionnaire , pi. 3 B, f. 2 : Front, joues et gorge d'un noir de velours ; tête, cou, poi- trine , abdomen et croupion d'un ronge de feu brillant; dos, ailes, queue et milieu du ventre d'un noir de velours très intense. — Du Mexique. Les autres espèces sont : le Tang. jacapa, T. jacapa Linn. (BulT., pi. enl., 128), de la Guiane. — Le Jacapa ÉCAitLAiE, R. coceineiis Vieill. (Gai. des Ois., pi. 79 ); T. brasilia Linn., du Brésil. — Le Hamph. nuir velouté, R. alro-sericeus d'Orb. et Lafr, {Voy. en Am., Ois., pi. 24 , f. 1 ), du Pérou. — Le Ramph. mi-parti , R. dimidiatus de Lafr. {Mag. de zool.. Ois. , pi. 81), de Mexico et de Carthagène. — Le Ramph. de Passerini , R. Passerini Ch. Bonap. ( W. Jard., Illust. zool., pi. 131), de l'île de Cuba. — Le Rampd. de Lucien , R. Luciani de Lafr. {Mag. de zool., Ois., pi. 2), de Carthagène et de Colombie. — ',Le Ramph. icteronotus Ch Bonap. ( Proceed. , 1837, p. 121 ) , du Mexique. — Le Ramph. voisin , B. affinis Less. {Rev. zool., 1840, p. 1), du Mexique. — Le Ramph. a ventre noir , R. melanogas- ter Swains., même patrie. — Le Ramph. noir et rouge , R. alrococcineus Swains. ( Bras, birds, pi. 20), du Brésil. IX. — LES NÉMOSIES. {Nsmosia Vieill.) Bec conique, convexe, peu robuste, légè- rement comprimé sur les côtés, incliné vers le bout, la mandibule supérieure couvrant les bords de l'inférieure ; narines arrondies ; ailes moyennes, à 2* et 3* rémiges les plus longues. On compte dans cette division le Tang. a cou NOIR, T. nigricollis Linn. (BulT., pi. enl., 720 , f. 1 ). — Le Tang. a coiffe , T. pilea'.a Linn. (Buff., pi. enl., 720, f. 2), du Brésil. —La Ném. a miroir, N. flavicoUis Vieill. {Gai. des Ois., pi. 75) ; T. speculifeta TAN TeiiHi;. , du Brésil el de la Guiane. — La Ném. a tête bousse , N. ruficapiUa Vieill. , du Brésil. — La Ném. a joues noires, A'', ni- grogenis de Lafr. (/fer. zooL, 1846, p. 272), de rOrénoqiie. — Et la A', verlicahs de Lalr. (op. cil., 1840, p. 227), de Bogota. X. — LES ARRÉMONS. {Arremon Vieill.) Ces Oiseaux ayant été l'objet d'un article particulier {voy. arrkmon), nous nous bor- nerons à citer quelques unes des espèces nui ont été découverte- et décrites depuis la fiublication de cet artic le. L'Arr. a ventre rolx , A. rufivenler FI. Prévost (ZooL du Voy. de la Vénus), de Bo- livie. — L'Arr. a coifi e noire, A. atropi- /eas de Lafr. {Rev. znul., 1842, p. 335), même patrie. — L'Ann. guttural , A. gut- luralis de Lafr. (op. cit., 1843, p. 98), même patrie. — L'Arr. d'Abeille, A. Abeil- lei Less. (op. cit., 1844, p. 435), deGuaya- quil. — L'Arr. a rec orangé, A. auranlii- roslris de Lafr. {op. cil., 1847 , p. 72), de Panama. XL — LES TOUITS. {Pipilo Vieill.) Bec épais à la base , robuste, convexe en dessus, recourbé vers le bout, la mandibule inférieure a bords rentrants; narines rondes et nues, ailes courtes; les quatre premières rémiges étant égales et les plus longues, queue allongée. Ce genre, établi par Vieillot sur un Oi- seau que Linné et Brisson plaçaient parmi les Fringillœ, et Latham avec les Emberizœ, vie renferme que cinq espèces. Le TouiT noir, P. ater Vieill. ( Wils., Am. ornith., pi. 10), des États-Unis. — Le TouiT tacheté , P. maculala Swains. , de Mexico. — Le Touit aux grands ongles , /'. macronyx Swains. {Phil. Mag., n° 44) , tiièine patrie. — Le Touit bkun , P. fusva Swains., même patrie. — Et le Touit rous- SATRE , P. rufescens Swains., même habitat. XIL — LESCYPSNAGRES ou TANGARAS HIRONDELLES. ^Cypsnagra Less.; Leucopygia Swains. ) Bec convexe, conique, peu élevé, com- primé, à mandibule supérieure débordant l'iaférieure eo une poiole légèreiuenl re> TAN UU5 courbée; ailes aiguës; queue ample, del- loïiiale et presque rectiligne. La seule espèce que renferme ce genre est le Tang. IIusondelle, Cyps. Hirundi- nacea I>ess. ( Tr. d'ornith. , p. 4fi0 ) , d'uo bleu noir en dessus, d'un blanc tourné en dessous, avec la gorge d'un roux vif. — Du Brésil. Quelques autres genres ont encore été introduits dans la famille des Tangaras. De ce nombre sont les Pilyles {Pilylus G. Cuv.), les Lanions (Lanio Vieill.), les Ictéries ( Ic- leria Vie. Il), les Emberizoides {Emberizoi- desTemm., Tardivolus Swains.), et les Es- claves (Dulus Vieill.); mais les auteurs sont divisés d'opinion à ce sujet. Ainsi les Pi- lyles, les Lanions et les Emberizoides, que G.-R. Gray range parmi les Tangaras, sont, pour M. Lesson el pour quelques autres na- turalistes: les premiers , des Fringilles ; les seconds des Laniadœ ou Pies -Grièches ; les derniers des Bruants; tnndi.s que les Iclé- nes et les Esclaves, que M. Lesson com- prend parmi les Tangaras, sont, pour R. Gray, les uns des Timalies, les autres des Loriots. Enfin une foule d'espèces, rangées parmi les Tangaras par divers auteurs, mais appar- lenanl à d'autres genres et à d'autres fa- milles, ont dû en être séparées, pour prendre la place que leur assignaient leurs rapports naturels. (Z. G.) TAiVGHIIVIE. Tanghinia. bot. ph. — Genre de la famille des Apocynées établi par Dupetit-Thouars (Ge)iem. Jl/adagr. , n" 31, pag. 10) pour un arbre élégant de Madagas- car, où il porte le nom de Voa Tanghing ; de là a été tiré son nom générique. Cette espèce, encore unique, a été nommée Tanghinia venenifera, Poir. Ses graines sont extrêmement vénéneuses, et servent à Ma- dagascar pour les épreuves judiciaires. En les mélangeant de substances inoffensives en proportions variables, les Madécasses en préparent un poison de trois degrés de force, dont ils font prendre l'un ou l'autre à l'ac- cusé, suivant le crime dont on le croit cou- pable. MM. Henry et Olivier ont découvert dans ces graines un principe immédiat par- ticulier qu'ils ont nommé Tanguine, poison narcolico-âcre qui agit principalement sur le système nerveux. (D. G.) * TAÎMIA. MOU. — Genre de Gastéro- TAN podes du groupe des Trochus , indiqué par M. Gray (Syn. Brit. Mus., 1840). (G. B.) TAIMIBOL'CA. bût. ph. — Genre de la famille des CotnbrélaLées, formé par Aublet, et qui rentre comme synonyme dans les Ter- minalia Lin., setiion des Calappa (D. G.) *TA\KARVILL1A. Link. Bor. ph. — Synonyme de Blelia, famille des Orchidées. *TAl\"OCLEIiLS [Tanasimusel Clems , nom de genres de Coléoptères de la même tribu). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères, section des Malacodermes et tribu des Clairones, fondé par A. Lefevre {Ann. de la Soc. enlom. de Fr., t. IV, p. 582), adopté par Weslwood , Klng et Spinola. Ce genre est composé des trois espèces exoti- ques suivantes. T. Buquelii Lef., sangui- neus Say, et dermesloides Kl. (G.) TAIVTALE. Tantalus. ois. — Genre de la famille des Ardéidées (Hérons), de la sous-famille des Tantalinœ, dans Tordre des Échassiers. Il a pour caractères : un bec très long, droit, un peu comprimé latéralement, à bords tranchants, courbé vers le bout et obtus à son extrémité , à mandibule supé- rieure voûtée; des narines longitudinales situées près du front; une partie de la tête et quelquefois du cou dénuée de plumes, et couverte d'une peau rude et verruqueuse ; des tarses très longs, nus, réticulés; des doigts antérieurs réunis , à leur base, par une membrane. Les Tantales se plaisent, comme les Ibis, avec lesquels on les a longtemps confondus, dans les plaines humides, inondées; dans les lieux marécageux, sur les bords fangeux des grands fleuves. Ce sontdes Oiseaux paisibles. Indolents, que le voisinage de l'homme in- quiète peu. Leur nourriture consiste en Poissons , en Vers et en Reptiles de toutes sortes. La destruction qu'ils font de ces der- niers peut être considérée comme un bien- fait dans les lieux qu'ils habitent, lorsqu'ils sont bien rejjus, ils ont l'habitude de se re- tirer sur les arbres les plus élevés, et d'y demeurer des heures entières dans l'immo- bilité la plus parfaite, et le bec appuyé sur la poitrine. C'est aussi à la cime des grands arbres qu'ils établissent leur aire, qui, coniriie cpIIps dis Hérons, est large et composée de bûchettes et de joncs. Leur ponte est de deux ou trois œufs. Les jeunes sont fort longtemps nourris dans le nid, TAN qu'ils n'abandonnent qu'alors qu'ils on: acquis presque toute leur puissance de vol. Les migrations des Tantales sont régulières comme celles de tous les grands Échassiers, et se font par bandes. Leur mue est simple. On trouve des Tantales dans toutes les contrées chaudes et marécageuses des deux continents. Le Tantale d'Afrique, Tant, ibis Linn. (Hun'., pi. enl., 389;, à face et pieds rouges, à bec jaune, à réniiges noires, tout le reste ilu pluniaye étant blanc, a été considéré pen- dant longiem|)s comme l'Oiseau que les Egyptiens vénéraient sous le nom d'Ibis. Les recherches faites par G. Cuvier sur des irio- mies tirées des puits de Sacara , sont venues détruire l'erreur que BulTon avait contribué a accréditer. Nous avons dit à l'article Ibis quelle était l'espèce, objet de la vénération des Égyptiens. On trouve cet Oiseau en Egypte et au Sénégal. Trois auties espèces apiiartiennent encore à ce genre. Ce sont: Le TaiSTALK db Ckylan, Tant. leucoccpJialus Lath. (Vieill., Gai. des Ois., pi. 247). 1! es connu aux environs du Gange, où il est fort commun, sous le nom de Jaunhill. Le Tan- tale LACTÉ, Tant, lacleus lemm. {pi, col., 352), de Java. Et le Tantale d'Amérique, Tant, loculalor Gme\. (Buff., pi. enl., 868), de l'Amérique méridionale , depuis la Ca- roline jusqu'au Brésil, et de la Nouvelle- Hollande. (Z. G.) TAIMTALE. min. —Syn. Colombium. Ce métal , découvert par Eckeberg , et dont le nom fait allusion à la propriété qui le dis- tingue d'être insoluble dans les acides , ne s'est encore rencontré dans la nature qu'en combinaison avec l'Oxigène.et formant l'A- cide tantalique , lequel acide , en s'unissaiit à diverses bases, telles que les oxidules de Fer et de Manganèse, la Chaux, l'Yltria, la Thorine, l'Urane et l'oxide de Cérium, don- nent naissance à plusieurs espèces de Tan- talales, dont les plus anciennes sont les Tantalates de Fer et de Manganèse, que les Allemands appellent Tanlaliles, et le Tanta- late d'Ytlria, qu'ils noninienl YUrotanlaliie. La détermination de ces espèces laisse en- core beaucoup à désirer, à raison de l'im- perfection de leurs formes cristallines. Elles sont liées par un caractère commun , celui de donner avec le Borax un verre plus ou moins coloré par le Fer, et susceptible de TaN prendre au flamber l'aspect d'un émail. 1° Tantalitr (ie Finlande. Tanlahite de Fer et de Manganèse, dont la composition parait être analogue à celle du Wolfiam. Substance d'un brun noirâtre, opaque, à poussière brunâtre, pesante, ayant un cchit liiblement métalloïde. Sa densité est de 7,3. •-l's cristaux , qui sont fort rares, dérivent d'un prisme droit rhomixiïdal de 130"; un clivage peu sensible a lieu parallèlement iux pans de ce prisme; des stries verticales apparaissent dans la direction de ces pans. La cassure est généralement inégale ou cou- rhuïde. Suivant Berzélius, elle serait formée (l'Aride lantalique, 81 ; oxidule de Manga- nèse, 10; oxidule de Fer, 9. Telle est, du moins, la composition qu'il assigne à la Tau- talite de Kimito, et de Tamela en Finlande. On a trouvé en Suède des variétés de Tan- taliie, qui ne paraissent différer de celle de Finlande que par le mélange de quelques parties de Tantalate de Chaux : telles -sont celles de Broddbo. A Finbo , dans le même pays , on en cite une qui se distingue par une proportion assez notable, mais variable, d'oxide d'Éiain. Cette espèce appartient .lux terrains primordiaux de cristallisation : elle se rencontre disséminée accidentellement , et toujours en très petite quantité, dans la Peymatite ou le Micaschiste. 2. Tantalite de Bavière et d'Amérique. Ce minéral, qui a beaucoup de ressemblance avec le précédent, et qui a été confondu avec lui, paraît devoir former une espèce parti- culière, à laquelle on a donné les noms de Bdiérine et de Colombite. On y a trouvé même l'oxide d'un nouveau métal ( le Nio- bium ), lequel oxide pourrait remplacer en tout ou en partie celui du Tantale : de là le nom de Niobile, sous lequel Haidinger dé- signe maintenant cette espèce. Suivant ce dernier, la Colombite appartiendrait au sys- tème klinorhombique, et ses cristaux déri- veraient d'un prisme de 100" 16'. Sa den- ^ilé, inférieure à celle de la Tantalite de Finlande, ne serait que de 6,3. Elle est composée, comme la précédente, mais dans d'autres rapports, d'oxidules de Fer et de Manganèse, et d'Acide tantalique ou nio- bi(iue. On la trouve à Bodemnais en Bavière, dans un Micaschiste, avec la Cordiérite, et, dans l'Amérique du Nord , à Haddans dans le Connecticui. TAN ^47 3. Yttrotantaliti:. Tantalate d'Yttria. Substance amorphe , noire, jaune ou d'un brun sombre, à poussière d'un gris ver- dàtre, dont la compo.silion est encore riuil connue. Soumise à l'action de la chaleur, elle change de couleur sans se fondre. Di^- séminée en petits grains , dans les roclu s gniiiiiiques, à Ylterby, et dans les environs de Finbo en Suède. L'oxide de Tantale s'est encore rencontré dans quelques autres minéraux fort rares, tels que VUranolantale , la Fergussonite, le Pyrochlore et la Microlilhe. Voyez ces mots. (Del.) *TANTALÏDÉES. Tantalidœ. ois. — Fa- mille de l'ordre des Érhassiers, fondée par le prince Ch. Bonaparte sur le genre Tan- talus des auteurs anciens, et comprenant, par conséquent, toutes le< divisions qui ont été formées aux dépens de ce genre. (Z. G.) *TA\TALIDES,Wagl. OIS. — Synonyme de Falcinellus Bechst. — Genre établi sur le Tant, falcinellus (Linn.). (Z. G.) *TA^TALIIMKES. Tanlalinœ. ois. — Sous-famille de la famille des Ardéidées, dans l'ordre des Échassiers, établie par le prince Ch. Bonaparte dans son Synop. Verleb. sysl., et destinée à remplacer la famille des Tan- talidœ,qu'W avait antérieurement créée dans son Essai d'une dislribuHon mélhodique des Verlébj-és, et qu'il a plus tard rétablie {A geog. and camp. list. , etc.). G. -R. Gray, qui a conservé cette division à titre de sous- famille, y range les genres Tanlalus , Ibis, Geronlicus, Cercibis, Therislivus, Phimosus, Harpiprion, Falcinellus el Aramus. (Z. G.) TAXTALITE. min.— Foy. tantale. *TAI>1TALLS. OIS. — Nom générique des Tantales dans la méthode de Linné. (Z. G.) *TA!M1CII1LLS (t.vÛcu, étendre; xa>o;, lèvre). INS. — Genre de Coléoptères hétéro- mères, tribu des Ténébrionites, fondé par Newmann {Enlom. Mag., t. V.) et adopté par Ad. White. Ce genre ne renferme qu'une espèce, le T. metallicus New., originaire de la Nouvelle-Zélande. (C.) *TAîVYCIlLAHlVS(Tavva), étendre; j^^la- fjv; , manteau ). moll. — Genre de Gastéro- podes , du groupe des Hélices , indiqué par M. Benson (m Proc. Zool. Soc. L., 183i). (G. B ) TANYGLOSSE. Tanyglossa (Tavvu, j'étends; ylSxja», langue), iss. — Genre de fl^R TAN Diptères, de la faniille. des Tabaniens, créé piir Meigen (m Illig. Mag., Il, 1803), el ror- respondantau g. des l'angonia Fabr. (l'oy. ce mot), qui a été généraleriient adopté. (E. D.) *TA1\1G\'ATHL'S. ois. — Genre établi par Wagler, dans la famille des Perroquets, sur le Psill. macrorhynchus Gme\ . Voy. per- roquet. (Z. G.) *TANYG[VIATHUS (ravJû), étendre; yva- 9oç, mâchoire). rNS. — Genre de Coléoptères lélramères, tribu des Tachyporiniens , créé par Erichsoii {Gen. et spec. SiapU., p. 288). Ce genre est composé de trois espèces, les T. (enninalis, collaris et lalicollis Er. (C.) TAIVYMECHUS (xaw'o., étendre; p/îxoc, longueur), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, division des Brachydérides, proposé par Germar, adopté parDejean, Siurm, La- treille et publié parSchœnberr {Disp. meth., p. 127. Gène, et spec. Curculion. syn., t, II, p. 75; VI, 1, p. 221) qui y comprend 42 espèces. 12 sont originaires d'Asie, 11 d'A- frique, 10 d'Europe et 8 d'Amérique. Nous ne citerons que les suivantes: T. palUatus F., sibiricus, variegalus, albusGeb., et Che- vrolali Schr. (G.) TA!\YPE. Tanypus ( ravuw , j'étends ; iroÙ5, pied). INS. — Meigen {inlUiger.Mag., 1803) désigne sous ce nom un genre de Di- ptères, de la famille des Tipulaires, princi- palement carnciérisé par ses pieds longs, ceux de devant insérés loin des autres, et présentant des tarses souvent très allongés. On en connaît une dizaine d'espèces, qui se trouvent assez communément dans presque toutes les parties de l'Europe, et dont le T. fiebulosus Meig. peut être considéré comme le type. (E. D.) TAMYPEZA (Tavv'w, j'étends; -rrtÇa, pied). INS. — Genre de Diptères, de la fa- mille des Alhéricères , tribu des Muscides , créé par Fal!eM(Op()mî/^., 1830), et ne com- prenant qu'une seule espèce le 2\ longi- mana Fall. (loco cit.), qui habite la France et l'Allemagne. (E. D.) *TAI\Y l>IlOCTL'S(Tavv<„, étendre ;7rf.ox- To;, anus). INS. — Genre de Coléoptères pcntamères, tribu des Scarabéides phyllo- phages, établi par Faldermann (Fauna Irans- caucasica, I, p. 273, tab. 8, fig. 5) et adopté par Dejean. Ce genre ne renferme qu'une espèce, le T. Persicus Fal., provenant de la Perse occidentale. ^C) TAN *TA\YPi'Er»A (-avypoç, épaisseur ; paç, corne), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, section des Sternoxes, tribu des Buprestides, établi par Solier {Annales e/e la Soc. entomol. de France, 11, p. 314), et ayiml pour type le Brachys alboguUata Dej. , ori- ginaire des États-Unis. (C.) TAPHRODERES(TaVpo?, épaisseur; Se- pvi, cou). INS. — Genre de Coléoptères pen- tamères, division des Brenthides, établi par Schœnherr {Dispositio melhodica, p. 72. Gê- nera et species Curculionidum, synonymia, I, 366 ; V, 573). Ce genre se compose de six à huit espèces de l'Amérique méridionale. Tel- les sont les T. foveatus F., hrevipesti sexfo- veatus Schr. (C.) *TAPHRORHYNCHUS(Tâypo?,épaisseur; Û50 TAP ^vyxoç, trompe), ins. — Genre de Coléoplères télramères, division des Brachydérides, éta- bli par Schœnherr {Manlissa secunda fami- lial Curculionidum, 1847, p. 33) et qui a pour type et unique espèce le T. Assamensis Schr., originaire des Indes orientales. (G.) ' *TAPHROSPEU:\IE. Taphrospermum. (raippo;, fossette ; o7r£'pu.a, graille), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères-No- Icrhizées, formé par M. G. -A. Meyer (m Ledeb. FI. Altaï., vol. III, p. 172) pour une petiie plante qui a le faciès du Cochlearia danica. Jrès singulière par ses caractères ; sa jilique la rapproche des Braya, et, d'un autre côté, elle a des relations avec les Smelowskia , bien qu'elle se dislingue très bien des uns et des autres. Elle a reçu le nom de Taphrospermum allaicum G. -A. Meyer. (D. G.) *TAPIIVA (Tairtivoç, bas), ins. — Genre de Goléoptères pentamères, tribu des Scara- béides anthobies, proposé par de Gastelnau ( Annales de la Soc. entom. de France, t. I, p. 411), et qui a pour type une espèce du Chili, le T. Americana Castel. (G.) TAPIMA. BOT. PH. — Genre de la famille des Gesnériées formé par M. Martius {Nov. gen. el spec, vol. III, p. 59), et dans lequel rentre le genre Tapeinoles DG. ( Prodr. , vol. VII, p. 544). On n'en connaît encore que deux espèces herbacées l'une et l'autre, qui croissent dans les forêts tropicales, au Brésil, de sont le Tapina barbala Mart., et le T. pusi//a Mart. (D. G.) *TAPI\OCERA (TaTtti/oç, humilie; xt- paç, corne), ins. — Genre d'Insectes, de l'ordredes Diptères, famille des Tanystomes, tribu des Asiliques , créé par M. Macquart (Dipt. exot. , II, 1838) pour une espèce étrangère à l'Europe, remarquable par la fragilité de ses antennes. (E. D.) TAPIXOTUS (TaTTîtï'o;, bas; viÏTos, dos). INS. — Genre de Goléoptères télramères, division des Aposlasimérides Cryplorhyn- ehides, fondé par Schœnherr {Disposilio me- Ihodica, p. 292 ; Gênera et sp. Curcul. syn., 4, 593; 8, 2, p. 176). Ce g. ne renferme qu'une espèce, VAllelabus stelialus F., pro- pre à l'Allemagne, et qu'on rencontre quel- quefois aux environs de Paris. (G.) TAPIOK/1. BOT. — C'est le nom sous le- quel est connue la fécule du Manihot ou Manioc (Manihol ulilissima Pohl. Jalropha TAP Manihot Lin ), telle que le commerce nous l'apporte d'Amérique. Voy. manihot. TAPIR. Tapirus. mahu. — Le genre Tapir est de la série des Pachydermes pro- prement dits, et il a les caractères suivants : nez prolongé en une petite trompe; queue très courte; quatre doigts en avant, trois en arrière ; deux mamelles inguinales ; trois paires d'incisives et une paire de ca- nines à chaque mâchoire, sept paires de molaires supérieurement, et six inférieure- ment. On connaît actuellement trois espèces de Tapirs. Deux vivent dans l'Amérique méri- dionale, la troisième est de l'Inde. Celle-ci el l'une de celles qui vivent en Amérique, ne sont connues que depuis assez peu de temps. L'autre, au contraire, ou celle que l'on nomme Tapirus americanus, est citée dans beaucoup d'auteurs; elle a reçu un grand nombre de dénominations, et elle se voit fréquemment dans nos ménageries euro- péennes. C'est d'après elle surtout qu'ont été rédigées toutes les observations d'histoire naturelle et d'analotnie relatives au genre Tapir. C'est donc du T. americanus que nous nous occuperons d'abord , et nous em- prunterons au savant travail de M. Roulin les premiers des détails qu'on va lire. Quoique cette espèce soit le plus grand Pachyderme actuel de l'Amérique méridio- nale et, avec le Lama et le Cerf des marais, le plus grand des Mammifères de cette con- trée, elle n'est pas encore mentionnée dans les récits des premiers conquérants espa- gnols qui revinrent d'Amérique. Cepen- dant, ainsi que le fait remarquer M. Rou- lin, le Tapir est commun sur tous les points de la côte ferme où abordèrent successive- ment Colomb, Vespuce, Peralonso, Nino. Piuzon et Cabrai, et il paraît que son exi^- tence resta ignorée jusqu'à l'époque dis expéditions qui eurent pour ré^ullat la fondation de la colonie du Darien, dans la mer des Antilles. Le Tapir, dont la chair ser- vait souvent à la nourriture des naturels, ne dut pas y échapper longtemps à l'atleutiou des Européens qui furent très souvent expo- sés à la famine, lorsqu'ils s'établirent dans ce golfe. Les premiers renseignenieuts sur le Tapir arrivèrent eu Europe vers la fin de l'année 1500, et en I-tI! l'auteur des Dé- cades océaniqmSj P. Martyr, en fait usaj^c TAP pour une indication du Tapir, indication fort inexacte, il est vrai , mais cependant recon- naissable au trait caractéristique, l'existence de la trompe. « Cette bête, égale en grosseur à un bœuf, porte, dit il , trompe d'Éléphant, et ce n'est point un Éléphant; a couleur bovine, et p'est point un BœuT; ongle chevalin , et n'est point un Cheval. Elle a aussi les oreilles de l'Éléphant moins pendantes, et moins larges touteTuis, niuiii plus larges en- core que celles des autres animaux. « Des détails beaucoup meilleurs et des- tinés aux voyageurs eux-mêmes, se lisent dans le Sommaire de l'Histoire naturelle et générale des Indes, que donna, en 1526, Oviedo, En voici la traduction : « Cn trouve à la terre ferme un animal appelé par les Iniiens Boeri, et auquel nos chrétiens ont tiiintié, en raison de l'épaisseur de son cuir, le nom de Danta. Ce nom, au reste, est tout aussi impropre que celui de Tigre, qu'ils donnent à VOchi. Le Bueri est de la taille d'une moyenne Mule; il a le poil d'un brun foncé, et plus épais que celui du Buffle ; il n'a point de cornes , et c'est tout à fait à tort que des personnes lui donnent le nom de Vache. Sa chair est bonne à manger, quoique plus mollasse que la viande du Bœuf; mais un excellent morceau, c'est le pied; seulement il faut qu'il cuise vingt-quatre heures de suite, après quoi, c'est un mets qu'on peut présenter au plus délicat, et qui est de très facile digestion. On force le Boeri avec des chiens, mais quand ils ont fait prise, il faut que le chas- seur vienne promptenient à leur aide , et lâche de frapper l'animal avant qu'il ait eu le temps de gagner l'eau, car, s'il en est proche, il court s'y jeter , et une fois là, il a bon marché des chiens, qu'il déchire à belles dents; j'en ai vu emporter d'une seule morsure la jambe ou l'épaule d'un lévrier, ou arracher à un autre un morceau de peau long de deux empans, tout comme l'eût pu faire un écorcheur : sur la terre, ils n'en pourraient faire autant impuné- ment. Jusqu'à présent, le cuir de ces ani- maux n'est d'aucun usage pour les chré- tiens, qui ne connaissent pas la manière de le préparer; mais il est aussi épais que le cuir du Buffle. » Suivant Bufl"on , Ant ou Lant , d'où vien- TAP U5\ nent aussi Ânta on Danta , dénominations par lesquelles on a souvent désigné le Tapir, est le nom africain du Zèbre, et si on l'a donné au Tapir, c'est seulement parce que sa taille est la même à peu près que celle du Zèbre. M. Boulin a donné une meilleure explication de ce fait. Ainsi, notre collabo- rateur fait voir que Bufl'on avait oublié que le mot Lant, qui apparaît pour la première fois chez des écrivains du seizième siècle (Léon l'Africain et Marmol) , désigne un animal des régences Barbaresques, du désert de Barca et de la Nubie, tandis que dès le milieu du siècle précédent, le nom d'Anta est appliqué par les Portugais à un rumi- nant dillerent probablement du premier, et qu'ils rencontrèrent sur les côtes de l'Océan méridional. 11 y a même lieu de penser qu'à celle époque et beaucoup plus tard encore, le mot Ahta ne s'appliquait pas à l'animal , mais seulement à sa peau, qui était devenue un objet de trafic assez important. Oviedo ne nous dit-il pas, ainsi que nous l'avons vu plus haut, que les chrétiens ont donné au Boeri ou Tapir le nom d'Anta, en raison de l'épaisseur de son cuir? Anta signifiait donc du Buffle ou de l'Élan préparés, et les animaux dont la peau pouvait être afl'ectée aux mêmes usages recevaient des colons, dans plusieurs localités très différentes entre elles, la même dénomination; toute- fois, celle dénominttion appliquée par lés ignorants ne présageait rien au sujet des caractères zoologiques de ces espèces ani- males. C'est pour un motif analogue que le Canna, grande Antilope du cap de Bonne- Espérance, est souvent appelé Elan. Ant ou Anta, appliqué au Tapir, animal essentielle- ment pachyderme, vient doncaussid'Êe/er)d<, Elandl et Etant, qui signifie en même temps 1 Élan et, en style commercial , le cuir d« ce quadrupède, préparé pour ses divers usages. Au quinzième siècle, les Espagnols et les Portugais tiraient encore ce produit du nord de l'Europe. En prenant pour un ar- ticle la première syllabe du nom sous lequel on le leur vendait, ils dirent El Ant au lieu d'Elant, et mettant à la fin une voyelle nuieile conformément au génie de leur langue, ils prononcèrent El ante. Le cuir de l'Élan fut bientôt remplacé par celui du Buffle préparé en Italie, et quelques voya- rl'^1 TAP geins ont pour la même raison appelé le Tfipir un Buffle-, quoique ce ne soit pas un Ruminant. C'est aussi ce que firent les co- lons de Surinam (1) : La Condamine le signale même en le nommant Elan. Les écrivains qui succèdent à Oviedo parlent des Tapirs sous différents noms, qui sont pour la plupart empruntés aux dia- lectes indigènes. Gomora les signale dans la province de Cumana sous celui de Capa (1553), Thevet (1556), sous celui de Tap- chire, et Lery (1578), sous celui de Ta- peroussou, l'un et l'autre empruntés à la langue des Indiens de Rio- Janeiro, mais un peu altérés. Claude d'Abbeville emploie celui de Tapiyre, etc., usité près l'embou- chure de l'Amazone, et l^aet celui de Mài- pouri, vulgaire àCayenne. Hernandez cite le Tapir parmi ses animaux du Mexique , et l'appelle Tlacoxoloté. C'est encore" la Vache montagnarde de Dampier, le Tapiraquina de Pison, et le Mborebi de d'Azara. Buffon en a parlé sous la dénomination de Tapir ou Anla. Les renseignements qu'il donne sont pour la plupart empruntés à Laborde et à Bajon, médecin français qui avait ha- bité Cayenne (2). Buffon avait vu un Tapir vivant; il reçut même le cadavre d'un individu fraîchement mort. Il en confia l'étude anatomique à Mertrude , qui parait l'avoir faite ou fait faire d'une manière assez incomplète. Les jeunes Tapirs suivent leur mère pen- dant fort longtemps. En les prenant à cet âge, il est facile de les habituer à vivre dans nus habitations. Pris jeunes, ils s'apprivoi- sent dès le premier jour, et vont par toute la maison sans en sortir, même après être de- venus adultes. Tout le monde peut les ap- procher, les toucher et les gratter, ce qu'ils •Minent beaucoup, mais sans que pour cela ils préfèrent qui que ce soit et obéissent à pei sonne. Si l'on veut, dit Azara, faire sortir d'un lieu le Tapir ainsi familiarisé, il faut presque l'en arracher ; il ne mord point ; et, si on l'incommode, il fait entendre un siffle- (i< Dans nos colonies américaines, on donne le nom de Buffles aux Tapirs, et je ne sais pourquoi; ils ne ressejn- blent en rien aux animaux qui portent ce nom (AHamand, addition à l'articleTiPiB, dans VHistoire naturtUeAe Buffon, éditK.n d'Amsterdam). (2) Mémoire pour tenir à fhùloire de Cayenne et de la Ou) ane française. 1777 et 1778. Le mémoire de B.jon sur le Tapir iivait Hé soumis » l'Académie des sciences en >^^i> TAP rnent grêle et très disproportionnée sa sta- ture. Il boit comme le Pourceau, mange de la chair crue ou cuite, des aliments de toute espèce et tout ce qu'il rencontre, sans eu excepter, dit le même observateur, les chif- fons de laine, de toile ou de soie. Les mœurs des Tapirs, à l'état sauvage, paraissent brutales, sans être cependant fé- roces. Ils occasionnent peut-être moins de dégâts et sont moins dangereux pour les chasseurs que les Sangliers dont ils n'ont pas les fortes défenses. Ils se tiennent, en général, dans les endroits chauds, et sont plus noctur- nes que diurnes. Ils passent, en effet, tout le jour cachés dans des lieux obscurs et fourrés. La nuit ils se mettent en marche. Leur nourriture consiste en végétaux de plusieurs sortes et en fruits parmi lesquels on cite les Melons d'eau et les Courges. Au rapport d'Azara, ils recherchent aussi la terre salée qu'on appelle au Paraguay Barrero; l'espèce de Colombie montre des appétits analogues. Ils ne sont pas amphibies, comme on l'a dit; mais ils vont volontiers à l'eau, traversent aisément les rivières et se vautrent avec plaisir dans les marais ou les étangs. Dans les forêts qu'ils fréquentent, ils ont, suivant quelques auteurs, des sentiers tra- cés par eux ; suivant d'autres, ils cheminent au hasard, écartant ou brisant tout ce qui leur fait obstacle. Ils avancent résolument et tête baissée. La forme en carène de leur crâne et la dureté de leur peau semblent très favorables à cette habitude. On rapporte , dit d'Azara , que si l'Yagouarete (Jaguar) se jette sur le Tapir, celui-ci l'entraîne à tra- vers les parties les plus épaisses du bois jus- qu'à ce qu'il ait brisé son ennemi en le fai- sant passer par les espaces les plus étroits. F. Cuvier a publié, en 182.'), dans son Hisloiredes Mammifères, une figure du Tapir américain qu'il avait observé vivant. Voici comment ce savant mammalogiste raconte la manière de vivre du Tapir observé par lui: « L'individu que nous possédons, jeune encore il est vrai, est d'une douceur et d'une confiance remarquables; il n'est point d'ani- mal domestique qui ait une abnégation aussi complète de sa volonté, et cet état ne dépend d'aucune inconstance particulière; il est le même partout et avec toutes les personnes. Quoique sa gloutonnerie soit assez grande, il ne défend point sa nourriture, et jiermet TAP à des Chiens et à des Chèvres de la partager avec lui. Lorsqu'après avoir été renfermé quelque temps, on lui donne sa liberté, il témoigne vivement sa joie en courant autour de l'enceinte qui lui sert dépare, et sa course alors est très rapide et très prompte. Lors- qu'il veut jouer avec déjeunes Chiens avec lesquels il est élevé, il les saisit par le dos avec ses dents. Sa voix est extrêmement fai- ble et douce; elle ne consiste qu'en un seul 8on, et il ne le fait entendre que quand on le contrarie, en le forçante quitter le lieu (pli lui plaît. 11 a facilement appris à con- naître celui où il passe la nuit, et lorsqu'il souffreun peu du froid, il demande à y rentrer ou s'y rend précipitamment de lui-même. La chaleur lui est fort agréable ; il la recher- che, même en été; et, durant l'hiver, il se rapproche le plus qu'il peut du foyer... Les uns disent que la chair de cette espèce est agréable; les autres assurent le contraire. Ce qui est certain, c'est que, si elle pouvait avoir quelque utilité pour nous, il serait très facile de la rendre domestique. » Cependant d'Azara, qui avait vécu dansun pays où les Tapirs ne sont pas très rares, écrivait ces paroles: 11 est très aisé de pen- ser qu'on ne s'amuse pas à élever un animal aussi nuisible, aussi triste, qui n'a rien d'at- trayant et dont l'unique qualité est de n'exi- ger ni attentions, ni soins. Depuis lors on a vu, en Europe, un assez bon nombre d'animaux vivants de cette es- pèce. Les ménageries ambulantes en possè- dent quelquefois; la Société zoologique de Londres en a eu plusieurs et, de temps en temps , la ménagerie du Muséum en reçoit aussi. Elle en possédait simultanément trois, il y a quelque temps. Comme les Tapirs sont propres, surtout si on les compare aux Co- :hons; que, sans être dociles, ils sont moins turbulents, et que leur taille aussi bien que leur chair diffèrent de celles de ces derniers, on n'a pas perdu de vue les essais de domes- tication auxquels ils doivent nécessairement donner lieu. M. Isidore Geoffroy Saint-Hi- laire, qui a publié sur ce sujet des documents bien connus, parle dans les termes sui- vants (1) du parti que l'on pourrait tirer des Tapirs, si l'on réussissait à les acclimater chez nous : « Parmi les Pachydermes, il est un ani- (i) Estais de Zeoligie féiiéralt, p. 3io. TAP 453 mal dont la domestication me semble devoir être inmiédiatement tentée; c'est leT.ipiref plus spécialement l'espèce américaine qj'il serait si aisé de se procurer par la Guiane et par le Brésil. Non moins facile à nourrir que le Cochon, le Tapir m'a semblé, par ses ins- tincts naturels, éminemment disposé à la domestication. Au défautde la société de ses semblables, je l'ai vu rechercher celle de tous les animaux placés près de lui avec ua empressement s.ms exemple chez les autres Mammifères. L'utilité du Tapir serait double pour l'homme. Sa chair, surtout améliorée par un régime convenable, fournirait un ali- ment à la fois sain et agréable. En même temps, dune taille bien supérieure à cefle du Cochon, le Tapir pourrait rendre d'ina- portanis services, comme bêle de somme, d'abord aux habitants de l'Europe méridio- nale, puis, avec le temps, à ceux de tous les pays tempérés. » Le Tapir approche assez du Cheval par sa forme générale et il lui ressemble plus qu'au Sanglier. Toutefois sa queue si courte et sans crins, sa petite trompe, la forme comprimée de sa tête, ses doigts plus nombreux, ses proportions plus lourdes et par suite moins élégantes, permettent aisément de l'en dis- tinguer. Cependant on lui donne parfois les noms de Mrile sauvage, de Cheval marin_ et c'est sous ces dénominations bizarres ou sous d'autres encore que les ménageries ambu- lantes l'annoncent au public. Au Muséum de Paris, où les Tapirs sont souvent exposés dans le même enclos que les Eléphants ou bien à une petite distance, beaucoup de per- sonnes les prennent d'abord pourles petits de l'Éléphant, quoique leur trompe soit bien loin de ressembler à celle de ces animaux et que leurs oreilles et presque tout dans leur extérieur soit bien différent, si l'on y regarde avec un peu d'attention. Leur taille est celle d'un Ane ordinaire. Lpurs oreilles sont en cornet droit; les yeux sont petits et à pupille ronde ; la langue est douce ; les narines sont au bout de la trompe, mais celle-ci est un simple prolongement nasal de quelques pouces seulement, un boutoir proboscidiforme, plutôt qu'une trompe, et qui ne sert ni à saisir, ni à hu- mer l'eau comme la trompe de l'Éléphant. Le Tapir prend directement sa nourriture avec sa gueule et, pour boire, il relève sa fi5U TAP trempe de manière à ne point la mouiller. Cet organe n'influe pas non plus sur sa voix. F.es parties génitales sont assez sembla- bles à relies des Chevaux, soit dans le mâle, soiidansla femelle. Il n'a que deux mamelles, elles sontinguin.iles. Celles du mâlesevoient sur le foiirrea;. rie la verge. Biijon avait eru que c'est un animal qui rumine, et c'est par l'anatomie de son esto- mac qu'il avait été conduit à cette opinion. Les pieds et les dents du Maïpouri n'ont (miirtanl, cortirne Biijon en fait la remarque, nuriin rapport avec ceux de nos animaux rurninanls, et cet observateur sagace montre d'ailleurs que l'estomac du Tapir n'est pas tout à Tait commecelui des vrais Ruminants, et qu'il n'a que trois poches. Buffon a re- connu facilement que celte forme d'estomac devait être comparée à celles du Pécari et non du Bœuf, et il explique l'erreur de Ba- jon ou plutôt la fausse interprétation donnée par ce médecin, en rappelant que Tyson en avait commis une semblable à propos du Pé- cari lui-même. On sait, en effet, que le Pé- cari, leTa()ir, le Daman, tous trois Pachyder- mes que l'on a signalés comme doués de la profiriété de ruminer, ne la possèdent réel- lement pas. Le développement des deux culs- rie-sac de l'estomac le fait paraître trilocu- taire. BulTon nous apprend aussi que l'intestin du Tapir qu'il a fait disséquer était long de 38 pieds 2 ponces, et qu'il présentait un cœcum long de 21 pouces. Les squelettes connus des Tapirs ont mon- trédix-huit, dix-neuf on vingt vertèbres dor- sales; quatre ou cinq lombaires ; sept sacrées et douze coci ygiennes L'épaule manque de clavicule comme chez le.s autres Ongulés; les deux os de l'avant-bras sont distincts dans toute leur longueur, quoique très rappro- chés; le fémur a un (misième trochanler; le péroné est bien séparé du tibia dans toute sa longueur; et l'on trouve , outre les trois doigis visibles à l'extérieur, les rudiments d'un doigt interne replié en dessous. C'est principalement sous le rapport de leur forme et de leurs proportions que les différentes pièces ostéologiques méritent d'être connues , et qu'elles aident dans la détermination des genres fossiles qui sont voisins des Tapirs t aussi le squelette de ces TAP derniers est-il utile à toutes les coikciioiis d'anatomie comparée. Nos relations avec l'Amérique méridionale ont d'ailleurs beau- coup augmenté . depuis quelque leinps , le nombre des individus que l'on possède en Europe. Le crâne des Tapirs ne ressemble ni à celui des Cochons , ni à celui des Chevaux , ni même à celui des Rhinocéros ou des Da- mans, qui sont, avec les Hippopotames, les seuls autres Pachydermes de la nature ac- tuelle. Cependant c'est avec celui des Che- vaux qu'il montre le moins de dissemblances. Son analogie est plus grande avec les Palœo- theriums, et très probablemsnt aussi avec les Lophiodons, autres Pachydermes fossiles qui nous sont encore incomplètement con- nus sous ce rapport. Il est assez long, com- primé ; les os propres du nez sont relevés et subcordiformes ; l'ouverture nasale est con- sidérable, et la partie antérieure des maxil- laires fort prolongée ; la partie crânienne est plus ou moins comprimée, et la surface limitée par les fosses temporales est étroite ou simplement en arêle, mais non aplatie et oblique, comme chez les Sangliers. La dentition n'a été bien connue qu'a- près les travaux de G. et F. Cuvier, ainsi que de M. de Blainville. Les Tapirs ont, au total, 42 dents lorsqu'ils sont adultes , sa- voir : 3 paires d'incisives à chaque mâchoire et 1 paire de canines ; 7 paires de molaires à la supérieure , et 6 seulement à l'infé- rieure. Les canines sont faibles et fort rap- prochées des incisives, principalement celles d'en bas; une barre assez longue , c'est-à- direunespacevide, sépare lescaninesdes mo- laires qui sont en série continue, et la forme de celles- ci est appropriée au régime végé- tal de ces animaux; elle rappelle, par les collines transverses dont la couronne est pourvue, celle de plusieurs genres de Mam- mifères, les uns voisins, les autres, au con- traire, fort dilTérents des Tapirs par le reste de leur organisation. Les incisives sont as- sez faibles, sauf la paire supérieure externe, qui croise en avant la canine d'en bas , c.-t aussi grosse ou plus gro.«se qu'elle, et dé- passe de plus de moitié en volume la canincf supérieure. L'incisive inférieure externe est, au contraire, la plus petite de toutes. Les molaires sont pourvues d'une double colline transverse. La première d'en bas est TAP comprimée et assez différente des autres: il en est de même pour la première de la mâchoire supérieure. Les deux collines de (îiacune des molaires de cette dernière mâ- choire sont jointes pur une crête longeant d'avant en arrière le bord externe de la dent. Au contraire , celles d'en bas sont parfaite- ment séparées et sans jonction. Les deux dernières molaires d'en haut ressemblent plus à celles-ci. La dernière des inférieures, ou la sixième, n'a que deux collines comme les autres , au lieu de trois comme chez les Palœotherium, oîi les collines sont d'ailleurs en arcs successifs et non transversales ; elle manque aussi du talon , qui la caracté- rise , au contraire , chez les fossiles appelés Lophiodons, et qui sont certainement les Pachydermes fossiles les plus rapprochés des Tapirs. Aucune des dents molaires intermé- diaires des Tapirs , ni en haut ni en bas n'est à trois collines, ainsi que cela se voit chez les Dinotberium , animaux fossiles que G. Cuvier avait placés dans le même genre qu'eux sous le nom de Tapirs gigantesques La dentition de lait des Tapirs consiste en 26 dents ainsi réparties : 3 paires d'incisives à chi-Kjue mâchoire, 1 paire de canines , 3 paires de molaires supérieures, et 2 seule- ment inférieures. Ces dents ont à peu près la forme de celles qui devront les remplacer. Le Tapir a d'abord été introduit dans les catalogues systématiques comme une espèce d'Hippopotame; Linné le nomme Uippopo- lamus lerreslris : c'est V Hydrochœrus Tapir d'ErxIeben et le Tapiius ameiicauus de Gmelin. Celle dernière appellation est celle que lui ont conservée les naturaliste^. Bris- son avait, le premier, proposé 176^, que le Tapir fût considéré comme le type d'un genre à part. Le genre Tapirus constitue à lui seul le 10^ ordre de la méthode mam- malogique de Brisson , ordre qu'on n'a pu conserver, dont voici les caractères : 1 0 dents incisives à chaque mâi-hoire (ce qui est une .erreur); i doigts ongulés en avant, et 3 en arrière. On sait, depuis l'indication de Ba- jon, maison n'a constaté que plus tard, que le Tapir a 6 incisives et 2 canines à chaque mâchoire. Nous avons dit que l'on avait découvert deux autres espèces du même genre. Les nombreuses explorations des naturalistes , sur tous les points du globe , avaient fait TAP 655 penser à G. Cuvier et à d'autres naturalislei qu'il ne restait plus de grands Mammifères à connaître, et que les voyageurs ne rappor- teraient plus que des animaux nouveaux de taille moyenne , et surtout des animaux de petite taille. Cependant, on a découvert de- puis lors quelques grands Carnassiers, des Ruminants également de grande taille, une ou deux espèces de Rhinocéros, et de plus les deux espèces du genreTapir dont il nous reste à parler. Ces deux espèces ne sont pas seulement intéressantes sous ce point de vue. Le pays qu'elles habitent et la grande res- semblance qu'elles ont entre elles donne à leur étude un nouvel intérêt. L'une est de la Colombie et du Pérou, et, par conséquent, du même continent que le Tapirus amerj- canus; l'autre est, au contraire, de l'Inde, c'est-à-dire des régions chaudes de l'ancien continent. Buffon avait écrit : « Au reste , le Tapir , » qui est le plus gros quadrupède de l'Amé- » rique méridionale , ne se trouve que dans » cette partie du monde. » Il faut dire au- jourd'hui que le genre Tapir est représenté dans l'Inde par une espèce très peu diffé- rente, de l'aveu même de G. Cuvier et de M. de Blainville, de celles qui vivent en Amérique, et que les caractères des trois espèces admises pourraient tout aussi bien, au dire de ces illustres naturalistes, passer pour ceux de simples variétés que pour des différences réellement spécifiques. Toutefois il est inSniment plus probable, pour ne pas dire plus certain , que le Tapir des Indes est d'une autre espèce que ceux d'Amé- rique, et que ceux-ci doivent aussi être distingués l'un de l'autre. La loi établie par Buffon sur la différence constante entre les espèces de Mammifères des parties mén dionales du nouveau et de l'ancien conti nent, n'est donc point infirmée par la dé couverte du Tapir indien. L'espèce du genre Tapir qui nous a fournî la plupart des détails qui précèdent est aussû la mieux connue. Elle a été nommée Tapib d'Amérique, Tapirus americanus. Buffon, F. Cuvier et quelques autres naturalistes en ont donné la figure. Ses parties ostéolo- giques sont repré.senlées dans les Recherches de Cuvier sur les Ossements fossiles, et dans VOsléographie de M. de Blainville. Son pe- lage est brun, presque uniforme, maii 55 TAP passant au grisâtre sur la tète et la gorge; ses poils sont courts et peu serrés ; une pe- tite crinière règne sur le cou du mâle La longueur totale du corps et de la tête égale environ 2 mètres , et la hauteur au jarret, un peu plus de 1 mètre. Les jeunes ont le fi/nd du pelage brun fauve avec des pique- tures blanchâtres sur la tête et des bandes de même couleur sur le corps, les parties inférieures de celui-ci étant blanches. Des- Tfiarest les a décrits dans le Nouveau Dic- tionnaire d'Histoire naturelle sous le nom de Cabiais éléphanlipèdes. Le Tapir ordi- naire ou le plus anciennement connu et le seul qui soit encore répandu dans les col- lections, n'est pas de toute l'Amérique mé- ridionale ainsi qu'on l'a dit. On en trouve depuis rOrénoque ju.<;qu'à la Plata , c'est-à- dire depuis le 12* degré N. jusqu'au 35° S. environ, m.iis il n'y en a pas daris la Patagonie non plus qu'au Chili. Tapir Pinchaquii, Roulin {Méin. pour servir à Vhistoire du Tapir et description d'une espèce nouvelle appartenant auxhautes régions de la CordUlàre des Andes; imprimé dans les Mém. présentés par divers savants àTAcad. royale des Se. de V Institut deFr., t. VI, p. 557, pi. i-3).— Tapirus Roulinii, J. B. Fischer, Synopsis mammalitwi, p. 604. — T. P inchaque , Blainv. {Ustéographie G. Tapir, p. 46, pi. 3-5).— T. villosus, Tschudi, Mamm. peruv. On a donné comme carac- tères distinctifs de cette espèce : l'absence de plis latéraux sur la trompe, et surtout de cette crête qui se prolonge du front au ga- rot chez le Tapir précédent ; l'existence de poils longs et très épais, sans que ceux de la ligne cervicale soient disposés en crinière ; couleur noirâtre, sans liseré blanc aux oreilles, et, au contraire, avec une sorte de l.Khe blanche à l'extrémité de la mâchoire inférieure, remontant et occupant le bord des lèvres; crâne osseux plus semblable à celui du Tapir de l'Inde qu'à celui du Tapir américain sous certains rapports, tels que la direction et la largeur du front ; le défaut d'i saillie de la crête bi-pariétale; la dimen- sion des os du nez et la direction plus recli- ligne du bord inférieur de la mâchoire su- périeure. Cette espèce est des Andes colombiennes. Sa taille est un peu moindre que celle des Tapirs ordinaires. Il parait que les deux es- TAP pèces vivent l'une avec l'autre dans quel- ques localités. Nous ne connaissons dans les collections françaises que deux individus de cette espèce, l'un représenté par un crâne très vieux et qui provient de la province de Santa Fé de Bogota; c'est celui qu'a décrit M. Roulin; l'autre jeune, du même p.iys et qui a été rapporté par M. Justin Goudot. On conserve aussi la peau de celui-ci; elle est noirâtre et montre encore des traces d€ la livrée qui paraît différente de celle du T. americanus. Cette peau appartient au Muséum de Paris ainsi que les deux crânes cités. Le mot Pinchaque était le nom dun animal fabuleux dont l'histoire se trouve principalement liée à l'existence des Tapirs dont il est ici question, dans une haute mon- tagne de la Nouvelle-Grenade. M. Tschudi, qui a nommé T. villosus le Pinchaque, nous apprend qu'il existe au Pérou ainsi que le Tapir ordinaire. Tapir indien, Tapirus indicus. Le Maiiba, F. Cuv. , d'après Diard {Hist.nat.des Mamm.). — T. indicus, G. Cuv. {Oss. foss., t. Il, p. 158).— Uesm., Mammal., p. 411.-7. ma- layatius, Horsfieid (Zool. researches). — Raf- Hes, Linn. Trans., t. XIII, p. 270. — T. indicus, Blainv. {Ostéogr., G. Tapir), figuré dans l'atlas dece Dictionnaire, pi. 10, fîg. 2. Voici en quels termes G. Cuvier, dans le tome II de ses Ossements fossiles, parlait, en 1825, de cette troisième espèce : « La découverte de cette espèce, aussi neuve que surprenante, a été faite tout récemment par deux de mes élèves, MM. Diard et Du- vaucel. M. Diard vit pour la première fois cet animal à Barakpoor, près de Calcutta, oii il venait d'être apporté de l'Ile de Su- matra au marquis de Hastings, gouverneur général de l'Inde. Les Anglais ni les Hol- landais de la côte n'avaient jamais soup- çonné auparavant son existence dans cette île. Notre jeune naturaliste trouva, quelque temps après, une tête du même animal dan» le cabinet de la Société asiatique ; elle avait été envoyée, en 1806, de la presqu'île de Malacca , par M. Farguharie, gouverneui des établissements anglais dans ce p;iys, où le Tapir est aussi commun que le Rhinocé- ros et l'Éléphant. Depuis lors, M. Diard et M. Duvaucel ont pris eux-mêmes et fait prendre de ces animaux dans le bois de l'Ile de Sumatra; ils en ont eu de vivants et ea TAP ont disséqué; et tout nouvelloinent M. Diard vient d'en envoyer au Muséum d'histoire naturelle à Paris , le squelette et la peau d'un individu femelle, en sorte que l'exis- tence d'une espèce de Tapir dans les parties orientales de l'ancien continent ne peut plus être sujette à aucun doute. » F. Cuvier avait d'ailleurs fait paraître, quelque temps auparavant (1819), la lettre même de M. Diard, dans son Hisloire des tlamtni fèves, ainsi que la figure envoyée par cet infatigable voyageur. Voici textuel- lement cette lettre. « Lorsque je vis pour la première fois à Barakpoor, le Tapir de Sumatra dont je vous envoie le dessin , je fus très surpris qu'un si grand animal n'eût pas encore élé décou- vert; mais je le fus bien davantage encore en voyant, à la Société d'Asie, une tête d'un animal semblable, originaire des forêts de Malacca, qui avait été envoyée à cette So- ciété, le 29 avril 1806, par M. Farguharie, gouverneur de cette province. « Ce Tapir, » ajoutait, dans une note, M. Farguharie, est » aussi commun dans les forêts oe la Pé- » niiisule que le Rhinocéros et l'Éléphant. » Les Musulmans ne mangent pas sa chair » parce qu'ils le regardent comme une es- « pèce de Cochon. Sa trompe est longue de » 7 à 8 pouces dans les mâles adultes; il » est noir partout, à l'exception des oreilles « qui sont bordées de blanc, et du dessous M du corps qui est d'un gris pâle. Le jeune » est tacheté de blanc et de brun. » Il est bien évident, continue M. Diard, que le Tapir de M. Farguharie est absolument le même que celui de Sumatra , et d'après l'inspection de la tête que j'ai vue au cabi- net de la Société, qu'il ne diffère en rien Dour la dentition de celui d'Amérique. Le Tapir de la ménagerie de lord Hastings fut pris, il y a 2 ans, par les Malais de Sumatra, auprès des montagnes qui avoisinent la rôle occidentale de celte île; il se trouvait avec sa mère qui s'échappa. Il est très ap- privoisé et aime beaucoup à être caressé et gratté. Quand il est debout, les doigts de ses pieds, qui sont comme dans le Tapir d'Amé- rique (trois postérieurement et quatre anté- rieurement), s'appuient entièrement sur le £01. Le Tapir indien vit dans la presqu'île de Malacca, à Sumatra et a Duroéo, T. illl. TAP 4:17 Une remarque assez curieuse a été faite à l'occasion de cette espèi'e; c'est que de- puis longtemps cet animal était connu des Chinois et des Japoirais. M. Abel Réniu- sat a fait remarquer à G. Cuvier des gra- vures d'une espèce d'Encyclopédie japonaise, et d'autres dessins chinois qui représen- taient évidemment un Tapir; seulement la trompe est un peu exagérée et le corps est noir, tacheté de bhinc ; mais cette dernière circonstance elle-même n'est pro- bablement pas une erreur. On l'a même expliquée, en supposant que dans son pre- mier âge le Tapir de l'Inde porte une livrée comme ceux d'Amérique, ce que l'observa- tion a confirmé. M. Roulin, dans son re- marquable mémoire sur le Tapir, a repris celle question et supposé que le Grillon lui- même pourrait bien n'avoir pas une autrf origine; nous ne saurions mieux faire qu^ de ciler ses propres paroles : <■ Ce n'est pas seulement dans le nouveau continent que l'histoire du Tapir se lie à celle d'animaux fabuleux. Le merveilleux Mé des auteurg chinois, cet animal à la trompe d'Éléphant, aux yeux de Rhinocéros, aux pieds de Ti- gre, qui ronge le fer, le cuivre et mange les plus gros Serpents, cet animal , comme l'a très bien jugé M. Abel Rénujsat , est un Tapir; mais je ne crois pas, comm.e lui, que ce soit un Tapir habitant la Chine. L'his- toire du Mé me paraît fondée sur quelque description incomplète du Tapir du Ma- lacca, et sur quelque représentation gros- sière de cet animal. Les Chinois qui sortent de leur pays appartiennent, sans exception, à la classe la moins éclairée; on n'a donc point lieu de s'étonner qu'au retour ils mê- lent dans leurs récits des erreurs et mena quelques mensonges. » La figure que nous connaissons du M chinois nous montre un Mai'ba marchante la trompe en l'air; supposons que dans quel que autre image parvenue plus loin encore, au centre de l'Asie par exemple, l'animal ait été représenté assis et la trompe pen- dante; cette figure, pour peu que l'exécu- tion en soit grossière, semblera une copie mutilée du Grillon des sculptures grecques... Conclura t on de ces conformités que l'i- mage du Maiba indien a servi de modèle pour la figure du Griffon grec , ce sérail ha- .«Hrder beaucoup, sans doute; cepentfant 2r 65^ TAP quelques renseignciiicnis historiques peu- vent (ioniier un peu plus de poids à celte conjecture... L'liisti)ire du Griffon, telle qu'on la trouve datisÉlien et dans quelques autres écrivains postérieurs au temps de Ctësias, est une fusion de deux traditions, l'une venant de Perse, et ajustée pour ser- vir d'explication à une image évidemment symbolique; l'autre, plus ancienne, arri- vée par la route de l'Inde, et qui pourrait bien se rapporter à la figure d'un animal réellement existant, à celle du Tapir malais. » Les affinités zoologiques des Tapirs se- raient difficiles à établir, si l'on ne tenait compte que des animaux actuellement ré- pandus à la surface du globe. Les trois es- pèces de ce genre sont très intimement liées entre elles, cependant elles n'ont d'analogie réelle avec aucun des genres vivants ; ce sont bien des Pachydermes, mais de ceux qui n'appartiennent ni à la famille des Cochons ou des Hippopotames, ni à celle des Chevaux, ni à celle des Rhinocéros et des Damans. l,eur liaison avec chacun de ces groupes semble de peu de valeur, et celle qui les unit aux Eléphants ne paraît pas moindre, quoique cependant ils n'aient point les ma- melles disposées comme chez ceux-ci , ni les doigts en même nombre qu'eux. Cet isole- ment apparent du genre Tapir dans l'ordre des Pachydermes disparaît tout à fait, si Ton ajoute à la liste des espèces que nous connaissons aujourd'hui, non seulement les animaux éteints du véritable genre Tapir, mais ceux, plus anciens encore dans la *frio géologique, dont on a fait les g. Tapirotherium (Lartel), Lopinadon et même Falœolherium. Le Tapirotherium de M. Lartet n'est pas un Tapir, mais il diffère encore bien peu des ani- maux de ce genre, et les Lophiodons ne s'en distinguent eux-mêmes que par quelques nuances dans la forme des molaires, et par quelques autres caractères indiquant plutôt un sous-genre ou ungenredela mêmefamille qu'une famille à part. Les Palœolheriums ont déjà moins d'affinités avec les Tapirs, quoiqu'ils leur ressemblent plus encore que les Rhinocéros , les Chevaux et les Cochons ; îeurs canines étaient plus fortesquecelles des Tapirs, leurs molaires avaient une autre dis- position quant aux collines d'émail, et ils avaientsept paires de ces dents àcbaquemâ- cbuire, la septième, en haut et en bas, ayant. TAP sauf chez les Anchileriums, trois collines an lieu de deux. Quant aux Diuotlieriums, qui ont égaiemcut été considérés comme des Ta|iirs, il est évident, parce que l'ou sait au- jourd'hui de leur organisation, qu'ils étaient plus semblables aux Proboscidicus, et c'est avec ces derniers que nous croyons devoir les placer; mais ils formaient aussi un ache- minement des Pruboscidiens vers les Ta|)irs. Ceux-ii semblent donc être les Pachydermes a la fois les plus voisins des (Jravigrades Proboscidicus. des Lophodious et mèine des Palœolheriums. Leur ressemblance avec tes Diuotlieriums, quant à la forme de la plu- part des dents molaires, est telle que G. Cuvier a décrit les dents des Dinotheriums qu'il avait observés comme étantcelles d'une espèce gigantesque de Tapirs. Les Lophiodons sont caractéristiques des terrains tertiaires les plus anciens; les Ta- pirs fossiles, au contraire, n'ont encore été rencontrés que dans les terrains pliocènes et peut être miocènes; et dans la nature actuelle il n'y a de Tapirs que dans l'Amé- rique intertropicale et dans l'Inde, à Ma- lacca , Sumatra et Bornéo. (P. G.) TAPIRS FOSSILES. PAiÉONT. - Il existe en Europe desossements fossilesdeTapirdont les premiers débris on tété rencontrés dans les couches de sables tertiaires d'Auvergne. Dans son ouvrage sur les Ossements fossiles, Cuwer avait consacré un chapitre aux animaux voisins des Tapirs, dont il a fait un genre sous le nom de Lophiodon. A la vérii*, il avait admis pour de grandes dents à collines transverses des Tapirs gigantesques, tout en avertissant qu'il faudrait avoir la preuve de l'existence des incisives et des canines cor- respondantes à celles de ce genre pour les y laisser. Les dents molaires, qui avaient en- gagé Cuvier à établir ces Tapirs gigantesque», présentent, en effet, surtout dans les anté- rieures, une grande ressemblance avec celles des Tapirs, quoique d'un volume trois ou quatre fois plus grand. Mais des découvertes faites par M. Kaup ont montré que ces ani- maux n'ont à la mâchoire inférieure que deux fortes incisives recourbées en bas, et que le nombre des molaires n'est que de cinq paires à chaque mâchoire. M. Kaup en a formé le genre Dinotherium, Pachyderme probosciilien, d'une taille supérieure à celle des Éléphants. TAP MM. Deveze de Chabriol et Bouillet sont les premiers qui aient indiqué, dans VEssai géologique et minéralogiqus sur la montagne de Doulade, des ossements de vrais Tapirs. Bientôt après, MM. Croizet et Jobert, dans leurs Recherches sur les ossements fossiles du département du Puy de Dôme, en signalèrent quelques autres qu'ils publièrent sous le nom de Tapir arvernensis. Enfin MM. de Laizer et Bravard en ont recueilli un nombre assez considérable en Auvergne, et M. Aymard, en Vêlai, dans les alluvions volcaniques ancien- nes où se trouvent en même temps des osse- ments de Mastodontes et de Rhinocéros. Malgré la grande ressemblance de ce Tapir avec les Tapirs vivants, plusieurs particula- rités semblent annoncer que celte espèce était distincte. Outre celles qui ont été signa- lées par M. de Blainville, dans son Ostéogra- phie du genre Tapir, nous indiquerons à la mâchoire inférieure la position du trou men- tonnier situé à l'aplomb du bord postérieur de la première molaire, tandis que, dans les Tapirs vivants, il se trouve au dessous du premier tiers de cette même dent. M. Marcel de Serres a trouvé dans les sa- bles marins tertiaires de Montpellier des os- sements de Tapir qu'il a indiqués sous le nom de Tapirus minor. Ils proviennent, en effet, d'individus un peu plus petits que ceux du Tapir d'Auvergne; mais la position du trou mentonnier est la même que dans ce dernier, M. Kaup, dans son ouvrage sur les Osse- ments du duché de Darmsladt , a établi un Tapir priscus sur des mâchoires qui ont été trouvées dans les sables tertiaires d'Eppels- heim avec des ossements de Dinotheriums, de Mastodontes et de Rhinocéros. Ces mâ- choires sont un peu plus grandes que celles du Tapir d'Auvergne, et la position du trou mentonnier est même plusen avant que dans les Tapirs vivants. Ces légères différences indiquent-elles des espèces diverses? Il n'est pas possible, avec les débris que l'on possède actuelle- ment, de donner une réponse précise à cette question. Pour des animaux de genres dif- férents, on peut le plus souvent établir un genre sur un seul os ; mais pour des espèces d'un même genre, il faut quelquefois pos- séder un certain nombre d'os, et parmi eux des têtes presjue complètes pour les diffé- TAP 4. 50 rencier. C'est ce que l'on voit dans les trois Tapirs vivants. Leurs os du tronc et des membres ne se distingueraient peut-être pas l'un de l'autre ; mais la forme de la lèlo donne des caracicres faciles à saisir. Le Tapir de riiide, plus grand que ceux d'Amérique, a le front et les os du nez plus élevés et point de crête sagittale; le Taïur américain a une crête sagittale très élevée; cette crête est basse dans le Tapir pinrha- que, la tète en général et les os du nez en particulier sont plus allongés, ce qui lui donne plus de ressemblance avec les Palaeo- theriums; aussi pensons-nous que les vrais Palaeotheriums, c'est-à-dire, les P. magnum, médium, crassum, lalum et curtum, doivent être placés entre les Rhinocéros et les Ta- pirs, et les P. minus et equinum, entre les Palœolheriums et les Chevaux. M. Lund a établi un Tapir suinus pour des ossements qu'il a rencontrés dans les cavernes du Brésil , de la grandeur d'un Cochon de moyenne taille, et M. Harlan uu Tapir maslodontoides, fondé sur une seule dent, qui pourrait bien n'être, comme MM. Cooper et de Blainville le pensent, que l'une des deux premières dents de Masto- donte. ^L...D.) ÏAPIRÉ. ois. — Terme d'ornithologie, qui s'applique a des Oiseaux , dont le fond du plumage est accidentellement parsemé de teintes variées. (Z. G.) TAPIUIER. Tapiria. bot. ph. — Genre peu connu de la famille des Burséracées, formé par Aublet {Guian., vol. II, p. 470) sous le nom de Tapirira, qui a été modifié par Jussieu (Gênera, p. 372). 11 ne ren- ferme qu'un arbre de la Guiane, qu'Aublet a nommé Tapirira guianensis. (D. G.) *TAPmOP015ClJS (des deux noms gé- nériques Tapirus et Porcus). mam. foss. — - Genre fossile établi par M. Jieger {Wurlenib.^ foss. Sœugelh., I, p. 40) parmi les Pachy- dermes, d'après deux molaires de la mâchoire inférieure, ressemblant beaucoup a celles du Lophiodon, mais plus petites et dépourvues de bourrelet basilaire. (G. B.) TAPIROTIIEIULM (Lartet) Tapir, nom propre (Sïjûiov , bête, animal), mam. foss. — Genre établi par M. Lartet pour des restes d'un animal trouvés dans les collines ter tiaires des départements du Gers , de U Haute-Garonne, et des Hautes-Pyrénées ^ &60 TAP qtii tient une sorte de milieu entre les Lo- phituJons et les Sangliers. M. de Blainville, dans son Osléographie des Palœotheriums , a publié les figures d'une mâchoire supé- rieure et d'une mâchoire inférieure sans texte; mais à la page 217 du 22'' fascicule, résumé du cha-pitre Sus, il place cet animal dans ce genre sous le nom de Sus tapirothe- rium. On voit que le nombre des dents mo- laires est de six paires, et celui des dents canines d'une paire à chaque mâchoire; les incisives de la mâchoire inférieure sont au nombre de six. Le nombre de celles de la mâchoire supérieure ne peut être établi sur les pièces que l'on possède, mais la largeur des deux mitoyennes pourrait faire présu- mer que, comme dans les Pécaris et les Ba- biroussas, il n'y en avait que quatre; un sillon externe, qui existe au tiers interne de ces larges incisives, semble indiquer que chacune d'elles est composée de deux qui se seraient réunies : mais en examinant l'usure de l'incisive externe et celle de la partie antérieure de la canine, on voit qu'il devait y avoir deux autres incisives supérieures de chaque côté , placées à la suite l'une de l'autre, comme dans les Cochons. Les deux premières molaires d'en bas ressemblent presqu'à s'y méprendre à celles des Lophio- dons, c'est-à-dire qu'elles sont composées d'une pointe antérieure et d'un rudiment de colline postérieure; la troisième a deux véritables collines transverses, mais la pos- térieure est plus basse que l'antérieure. Les trois arrière-molaires d'en bas sont égale- ment comme dans les Lophiodons, seule- mant les collines sont tout à fait transverses, et l'on y remarque un collet postérieur. Les deux premières molaires d'en haut sont composées d'une pointe externe et d'un talon interne; la troisième a une pointe antérieure et deux postérieures réunies. Les trois arrière-molaires, outre qu'elles sont à peine plus larges que celles d'en bas, manquent d'arête longitudinale externe, en sorte que les deux collines transverses qui les composent sont séparées aussi bien à leur face externe qu'à leur face interne; elles ont, en outre, un collet antérieur et un collet postérieur crénelés, ce qui les fait ressembler en petit aux dents des Dinothé- riums. La tête était allongée, car il existe une longue barre entre les premières mo- TAR laites et les canines. L'extrémité antérieure de la mâchoire inférieure est très large, et les six incisives rangées en arc de cercle. Les sixièmes molaires inférieures ont trois col- lines, comme dans les Lophiodons et les Pécaris. La tête devait avoir quelque res- semblance avec celle des Sangliers, par sa longueur et l'aplatissement de son front. Il existe, comme dans tout le grand genre Cochon et dans les Ruminants, à la paille antérieure du front, deux trous qui percent le plafond des orbites, et qui donnent nais- sance à deux sillons très marqués qui se continuent sur ce fossile jusque sur les os du nez, en se rapprochant d'abord, puis en s'écartant de nouveau. Ce caractère nous semble indiquer que le Tapirolherium doit former un genre voisin des Cochons, à dents moins mamelonnées et plus ressem- blantes à celles des Tapirs et des Lophio- dons. (L...D.) *TAPIRUS. MAMM. — Voy. TAPIR. (P. G.) TAPUIIE. Tapura. bot. ph. — Genre de la famille des Chaillétiacées, formé par Au- blet(Gu!an., vol. I,pag. 126, tab. 48) pour un arbuste de la Guiane, le Tapura guianensis Aubl., auquel deux nouvelles es- pèces ont été ajoutées récemment. (D. G.) *TARA1JA. OIS. — Synonyme d eTaninO' philus Vieill. {Z. G.) *TARACHE {rapaxh, perturbation), ins. — Hubner (Cof., 1816) indique sous cette dénomination un genre de Lépidoptères noc- turnes, de la tribu des Noctuides. (E. D.) *TARACHIA (rapax'i» perturbation), ins. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Nocturnes, tribu des Phalénides, créé par Hubner {Cat., 1816). (E. D.) *TARACTES ( rapaxTr,;, qui trouble, agite), poiss. — Genre de Scombéroïdes(Lowe, Ann. nat.hist., uni, iS-ii). (G. B.) TARA!\DUS. mam.— Nom générique latin du Renne. Voij. ce mot. (G. B.) *TARA]\1DUS, Megerle, Dejean (Ca(a«., 3, 194). INS. — Synonyme de Ceruchus Mac-Leay. (C.) TARASPIC. BOT. PH. — Nom vulgaire des Thlaspi formé par corruption de ce nom générique. TARAXACUM. bot. pb. — Nom latin du Pissenlit. Voy. pissenlit. * TARBOPHIS ( Ta'pgoç , teneur ; Jf^i; , serpent), rept. — Genre de Couleuvres, in- TAR diqué par Fleischmann {Dalmatiœ nov . gen. à:-rpe>n., 1831). (G. B.) T.VlU;iIOi\AMTHE. Tarchonanihus {de l'.uiibe tarchon, et «vGo?, fleur), bot. pu. — Genre linnéen de la faïuille des Composées- Astéroïdées, formé de gramls arbrisseaux ou plutôt de petits arbres qui croissent au cap jle Boiiiie-Espérance. On en connaît 5 es- pèces , dont la principale est le Tarcho- nanthus camphoralus Lin. , cultivé dans i]uelqiies jardins, etdont le nom rappelle l'o- tlour de camphre qu'exhalent toutes ses par- lies. (0. G.) TARDAVEL. bot. ph.— C'est le nom qu'Adaiison donnait au g. SpermacocfLinn. TAIIDIGIÎADE. systol. , vers. — Nom diiiiiié par Spallanzani à un animal micro- scopique qu'il avait observé, en même temps que le Rolifère, dans le sable des gouttières. De même que le Rolifère, le Tardigrade ne peut vivre que dans l'eau ou dans la mousse humide , et il est également sus(;eplible de résister à une dessiccation prolongée sur les toits et sur les murs pendant les plus fortes chaleurs de l'été, pour revivre ensuite, ou mieux pour reprendre la suite de son déve- loppement aussitôt que la saison pluvieuse lui a rendu l'humidité nécessaire. Les Tar- digrades sont de petits Vers longs d'un à deux tiers de milliuiètre, et deux à trois fois plus étroits, contractiles en boule, surtout quand ils se dessèchent, et munis de quatre paires de pattes courtes , ou de mamelons portant chacun deux ongles doubles ou qua- tre ongles simples et crochus. Leur bouche très étroite, située à l'extrémité antérieure, est mutiie intérieurement d'un appareil maxillaire composé de deux branches laté- rales écartées, mobiles, et d'un bulbe mus- culaire que traverse un canal longitudinal soutenu par des liges articulées, ('orti avait vu ces animaux avant Spallanzani, et les .Hvait nommés petites-Chenilles , en italien Bruccolino; d'un autre côté, Eichhorn, dans le nord de l'Allemagne, en avait observé une autre espèce qui vit dans les marais , et il lui avait donné le nom d'Ours d'eau, en allemand TFasserfcaer: c'est probablement la même espèce sur laquelle M. Dnjardin a I)ublié des observations, en 1838, dans les Annales des sciences naturelles, quoique Lii:hhorn ait attribue a son Wasserbaer cinq paires de pattes au lieu de quatre. 0. -F. TAU ft6! Mttller, en 1785, le nomma Basrlhierchen , Animalcule- Ours, et le classa parmi les Acariens sous le nom à'Acarus urselus. Schranck, en 1804, avait aussi décrit un Tardigrade sous le nom û'Arctiscon, qui est un diminutif du mot grec apxTo; , Ours. M. Perly, en 1824 , adopta ce nom géné- rique , et essaya d'en distinguer quatre es- pèces ; mais , en 1833, M. Schuitze ayanJ observé de nouveau le Tardigrade de Spal- lanzani, celui qui vit dans le sable des toits, et ayant constaté sa faculté de résurrection, lui donna le nom de Macrobiolus ((xaxpo;, long ; gi'o;, vie), et le dédia à Hufeland sous le nom de Macrobiolus Ihifelandii, pour cé- lébrer le 50° anniversaire du doctorat de ce célèbre médecin. Vers le même temps aussi, M.Ehrenberg établit un nouveau genre pour une espèce de Tardigrade qu'il nomma Trio- nychium tardigradum , en lui attribuant trois ongles à chaque pied. Plus récemment enfin, M. Doyère, en 18i2, a fait de ces ani- maux l'objet d'un travail très important, et beaucoup plus complet que tout ce qui avait été fait jusque là. Cet auteur est parvenu à démontrer chez eux une organisation très complexe , et a pu distinguer nettement parmi les Tardigrades les trois genres : Emy- dium , Milnesium et Macrobiolus , formant ensemble un groupe particulier dans la classe des Systolides. Le genre Emydium est caractérisé par une forme ovoïde plus étroite en avant, où la tête s'avance en une pointa entourée de quelques appendices charnus, et par son tégument plus résistant offrant même des plaques cornées régulières et des cils longs et raides. Le museau est complé- lement conique, sans appendice ni ventouse terminale; les pieds sont armés chacun de quatre ongles. Trois espèces, inconnues pré cédemment , sont décrites par M. Doyère . elles vivent dans la mousse des toits et des murs ; leur longueur est d'un tiers de milli mètre environ ; leurs œufs , presque sphé- riques et lisses, sont larges de 7 a 8 cen- tièmes de millimètre , de couleur brun- rouge , et , comme ceux des autres Tardi- grades, ils sont pondus dans la dépouille de la mère. Le genre Milnesium présente les caractères suivants : la tête porte, à sa par- lie antérieure et latérale , deux appendices palpiformes très courts; la bouche est ter- minée par une ventouse entourée de jalpef. hOI TAR La peau est molle, coupée transversalement par des sillons, en anneaux variables bi- segmentés. Le type de ce genre ( M. tardi- gradum), dont M. Doyère a plus particuliè- rement étudié Torganisalion, est long de 5 à 6 dixièmes de millimètre, et habite la mousse des toits : c'est précisément le Tar- digrade de Spallanzani et de Dutrochet; c'est VArcliscon Dulrochelii i'.^ Ferty. Le genre Macrobiotus se distingue par sa tète sans appendices, et par sa bouche, que ter- mine une ventouse dépourvue de palpes ; sa peau, d'ailleurs , est seulement divisée par des rides variables. A ce genre appartien- nent, d'une part, l'espèce de M. Schuitze, et une nouvelle espèce, M. Oberhœuseri , qui se trouvent également dans la mousse des toits et des murs; et, d'autre part, l'es- pèce décrite par M. Dujardin sous le nom de Tardigrade est le Macrobiolus ursellus , qui est le Wasserbaer de Goeze, le Baerthierchen et VAcarus ursellus de Mûller, le Triony- ohium U7-smum de M. Ehrenberg , et \'Arc- tiscon Mulleri de Perty. Ces deux dernières espèces ont été trouvées dans l'eau des ma- rais. M. Doyère croit, en outre, que si les caractères qui ont été assignés par Schranck à son Arctiscon , sont exacts, on pourrait aussi admettre ce dernier genre. (DuJ.) TARDIGRADES, Tardigrada {iardus, lent; gradus, marche), mam. — Famille na- turelle de Mammifères, comprenant les Pa- resseux ou Bradypes, et dont la caractéris- tique générale a été donnée à l'article con- sacré à l'ordre des Édentés {voy. ce mot). C'est aussi à cet article, et à celui qui traite des Mammifères, que sont exposés les motifs qui ont déterminé tels ou telsdassificateurs à rapprocher les Tardigrades de l'ordre des Primates ou de celui des Édentés. Les Paresseux ressemblent un peu à des Singes diîTormes et engourdis, etl'on est tenté de les considérer comme une production bi/arre de la nature, si on les examine à terre; rien n'égale alors leur gaucherie, aucun animal ne semble plus disgracieux, plus impuissant. La disproportion de leurs membres, dont les antérieurs sont beaucoup plus longs, les force à se traîner sur les cou- des; la largeur de leur bassin et la direction de leurs cuisses en dehors, les empêchent d'approcher les genoux; l'obliquité de l'ar- ticulation de leur pied sur la jambe ne leur TAR permet de toucher le sol que par le bord iiM terne; leurs doigts, réunis par la peau, ne marquent au dehors que par d'énormes grif- fes, fléchies dans le repos. Assis ou debout, ils sont moins gênés; mais alors leur bou- che regarde en haut, à cause de la direction de leur tête dans le sens de l'axe du corps, et ils ne pourraient paître à terre. Mais tou- tes ces imperfections s'effacent dès qu'ils se trouvent sur les arbres; ces animaux gro- tesques présentent alors toutes les conditions les mieux combinées pour grimper, se cram- ponner aux branches en déployant le moins de force possible, et y saisir facilement les feuilles suspendues au-dessus de leur tête et qui leur servent d'aliment. L'estomac des Paresseux est divisé en quatre poches assez analogues aux estomacs des Ruminants; leur canal intestinal est court, sans cœcum. Ils ont deux mamelles pectorales, et ne font qu'un petit qu'ils portent sur le dos. Les Paresseux habitent les forêts de l'in- térieur de l'Amérique méridionale. On en connaît plusieurs espèces dont les deux pria* cipales sont: L'Ai ou Paressedx a trois doigts, Brady- pus tridaclylus L., qui doit le premier nom à son cri, et le second, à la particularité or- ganique que ce nom signale. C'est le seul Mammifère qui ait plus de sept vertèbres cervicales : on lui en compte neuf. Sa taille est celle d'un Chat; ses bras ont le double de le longueur de ses jambes; le poil , qui re- couvre tout le dessus de sou corps, est gros , long, sans élasticité; il ressemble à de l'herbe fanée. L'Unao ou Paresseox a deux doigts, Bra- dypus didactylus L., est de moitié moins grand que l'Aï; ses bras sont moins longs ; son museau plus allongé; il est, en général, moins disproportionné. (G. B.j *TARD1V0LE. TardivolaSy/aias. ois.— Synonyme de Emberizoides Temm. ; Sphe- nura Licht. Voy. emberizoïde. (Z. G.) TAREIRA. poiss. — Nom spécifique sous lequel Marcgrave a décrit un Poisson de la famille des Erythroïdes, le Macrodm Tareira Val. (G. B.) *TAREIVTOLA. rept. — Nom italien deGeckos. M. Gray en a fait celui d'un genre de cette famille. (P. G.) TARENTULE. Tarentuîa. arachn. — SjfQOoyme de Lycosa. Voy. ce nom. (H. L.) TAR •TARERITULIDES. arachn. — Syno- nyme de Phrynéides. Voy. ce mot. (H. L.) TAUET. MOLL. — Genre de Mollusques a('('i)hales , rangé par G. Ciivier dans sa fa- mille des Enfermés , par de Blainville out de cette opération. 1,'Oiscau étant ainsi reiourné, on le pend par le bec et on le secoue légèrement pour faire tomber le plâtre qui se trouve parmi les plumes, c.-'lles-ci sont remises on place, .soii ni soufflant dessus de haut en bas, soit avec une bruxelle. 11 ne faut jamais attciidrc que la [icau soit sèche pour faire cette opé- ration; car les plumes ne reviendraient que très difficiJenienl. On écarte ensuite les paupières et on les mauitient écartées avec le coton, que l'on retire u;i peu de l'orbite et que l'on étale de manière à bien former un rcil road. il est nécessaire d'avoir beaucoup de précaution en arrangeant les paupières; taries petites plumes qui sont autour d'elles se cbilTiMUonl très fiic;lement. Pour remé- Uiw à cet iiicunvcnteut, on j)rend une ai- çiiillc avec lequclie on les remet eu place lAX sans déranier ancunement leurs harbulos. Ou se sert aussi de cette même aiguille pour peigner les plumes de la lète et pour remet- tre en posiiion les sacs des oreilles. .Mais pour bien réussir dans cette opération et bien faire la tète de l'Oise.iu, il faut plisser la peau de cette partie, pour qu'elle ne se plaque pas sur les os, et pour pouvoir re- mettre les oreilles en place plus facili'!i:cnt. Il s'agit maintenant débourrer très légère- ment le cou, ce que l'on fait avec une seule mèche de filasse as.itiun qu'ils doivent a\oir, on procède de même pour les membres postérieurs, pour lesquels on fait un nou\el anneau qui doit êtie pl.icé a la même dis- lûuce qu'avaient les omo[nales, à l'arlicula- TAS lioD du fémur au bassin. C'est pour pouvoir fixer les fers juste à remmancbcment des membres qu'il faut préalablement prendre les longueurs du corps des animaux. On fixe ensuite le fer de la queue en le tordant au- tour de celui du milieu, que l'on a retourné sur lui-même pour que l'atlaclic des trois fers ne fasse pas un trop gros volume dans la queue. Tous les fers étant noue;, on place les membres dans la position qu'ils garderont lorsque l'animal sera monté, et on les bourre le plus régulièrement pos- sible, en leur donnant la forme convenable; cn-nite on préserve avec du savon arsenical le cou, que l'on bourre avec soin, pour ne pas laisser de vide autour de la tête et [!0ur ne pas le faire |)lus gros que nature. On remplit le corps en lui donn.iut autant que possible les formes qu'il avait, et l'm coud à point de suture les deux bords de la l'cau, en commençant par la poitrine; ce moyen i)ernaet de remeltre de l'étoupc dans le corps avec plus de facilité, s'il en manque. L'animal ainsi bourré, on remet autant (]u'il est possible les nienibrcs à leur véri- table place, pour n'avoir plus qu'à le poser sur une planche, dans laquelle on perce quatre trous à la dislance qu'exige la taille de l'espèce que l'on monte; ces trous sont destinés à recevoir les fils de fer des mem- bres, fers que l'on fixe en dessous de la pbin- che, avec des clous, de manière qu'ils ne bougent pas et que l'on puisse imprimer à l'animal une pose qui réponde à l'une de celles qui lui sont les plus familières. Comme il n'est pas de procédés à indiquer pour po- ser un animal, que tout dépend du goût, de la connaissance des habitudes et de l'a- n.Homie de l'espèce, nous ne parlerons ici que des derniers soins à donner à la peau et à quelques-unes de ses partes. Il arrive quelquefiis que l'animal est ir- régulièrement bourré et que, par suite, une partie est trop grosse et lanlre est trop pe- tite. Pour remédier à ce déf.iut on prend un p liiiçon à lame triangulaire, et au moyen de cet instrument nue l'on enfonce à l'endroit ou la peau fait creux, on relire la filasse que l'on joint avec celle qui l'en- toure. Il faut ensuite attacher ensemble les cordes qui tieiment les tendons , et qui passent dans Faims; on les maintient ten- dues eu les posant à cheval sur le bout d'un TAX 'sAton, à l'pxtrc^miié duquel on a mis un j'oii à moiiHJ enfoncé pour les maintenir. )'.p bAion ne doit pas avoir plus de longueur ^ue l'animal monté n'a de haulenr. Apres ijue les tendons sont ainsi mainlenus, il faut avoir soin de les piquer en dessus avec du fil assez fort pour que la peau ne puisse pas se déranger. On arrange ensuite la bouche en mode- lant les lèvres cl on leur f.iisant reprendre leurs formes premières. Il faut aussi arran- ger les narines et les remplir de coton pour les ein[)ê(her de se racornir. Enfin, on re- met les paupières en éiat de recevoir les yeux faclicps, que l'on fait tenir en les col- lant avec de la gomme fondue. On lisse en- suite tous les poils, et l'on fait tenir les oreilles en position avec des morceaux de carton ou de liège. On peut laisser ainsi sécher l'animal ; il n'y a plus qu'à voir chaque jour si la p^au »n se séchant ne gonfle pas ou ne s'affaisse pas trop dans quelque endroit, ce à quoi on remédie tout de suite. Lorsque l'on veut monter un gros Mam- mifère, il e-t presque impossible de le faire avec !a ch.ir()enle que nous venons d'indi- quer. Il faut prendre uii morceau de bois de la longueur du corps, depuis l'omoplate jusqu'à l'articulation du fémur; on le taille carrémeni et l'on y pratique, sur le côté et à chaque bout, deux Irons pour recevoir les fers des membres, que l'on fixe à l'aide de clous; et en avant, sur le point qui rp- garde la face, un troisième trou destiné à recevoir uu autre fer qui doit tenir la tète et le cou. Ce moyen offre une très grande solidité, mais il ne peut être employé que lorsque Pou est plusieurs personnes pour préparer. Manièi-e de incin;er les Oheaux. — Il faut, pour monter un Oiseau, que sa peau soit molle et souple. Lorsque c'est une peau qui est faite depuis longtemps, on est obligé de la rique des principaux essais dont elle a éié l'oljjet. Eu les suivant dans leur ordre chronologique , en voyant ainsi se former progressivement la science jusqu'au point où elle se trouve amenée aujourd'hui, nous aurons l'occasion de pas- TAX 1er en revue ces lois telles que les ont éta- blies ou modifiées les auteurs les plus es- timés. R;i|tpeIons en commençant que la nature nous présente les végétaux comme autant d'individus. Ce nom même indique un tout indivis, des parties liées les unes aux autres sans discontinuité. Il peut arriver que plu- sieurs fragments de ce tout, séparés les uns des autres, continuent à vivre et à croître , comme cela s'observe pour les boutures; ou bien que certaines parties d'un végétal , après s'en êtredétachées, comme les bulbilles et surtout les graines, aient la propriété de se développer en autant d'individus. Ces nouveaux individus ressembleront plus ou moins parfaitement à celui dont ils ont pii- initivcment fait partie. C'est la ressemblance que présentent tous les pieds de Blé d'un cbamp, tous les ceps d'une Vigne, tous les Peupliers d'une avenue. Cette collection de tous les individus qui se ressemblent ainsi entre eux, qu'on peut tous supposer issus originairement d'un même, a reçu en his- toire naturelle le nom d'espèce. Mais nous pourrons éprouver quelquefois de l'embarras pour prononcer que des iniinple. monopélale 1 '2-pétiiIe 2 ô-pélale S 4-peU,le i S-pélale 5 6-pétale 6 polypétale 7 composée. |de fleuretles régulières (flosculeuses). . 8 île régulières et irrégulières (Eadiées) . !) d'irrégulières (semifîosculeuses). ... 40 irrégulière. mnnopétale 11 2-pélale 12 r;-p('!ale 13 4-pélale. ...........14 5-pétale 13 6-pélale 16 polypétale 17 Imparfîute manquaut. L'auteur considérait comme corolles les périanthes simples colorés; il étendait la dénomination de composée à des fleurs réel- lement simples, celle de l'Hellébore par exemple, et définissait l'irrégularité beau- eoup plus largement qu'on ne le fait aujour- d'hui, l'admettant dans les fleurs où l'on n'observe pas un style central, simple et columnaire, où les étamines ne sont pas en nombre proportionnel à celui des divi- sions, etc. Au reste, il indique seulement £es cadres sans les remplir, puisque, dans ses trois grands volumes, il n'a traité et il- lustré que trois de ses classes, les onzième, quatorzième et quinzième. H les subdivisa •i'après des caractères tirés d'un autre organe , le fruit, en se servant de la nature du péri- carpe et surtout du nombre des loges. T. xm. H. Heucher compléta l'œuvre de Rivin, en appliquant son système à un ensemble de genres (Index planlarum horli Vi7-lembergen- sis, 1711). C'est d'après cet ouvrage qu'on a donné la liste de ces genres réduits à leurs classes. Divers autres auteurs la suivirent aussi, vers cette même époque, en la modi- fiant chacun à sa manière. Nous citerons seulement Ruppius {Flora lenenis, 1718) qui réunit les composées en une classe uni- que, et en exclut avec raison celles qui ne le sont pas véritablement. Chrétien Knaut (Melhodus plantarum ge- nuina, 1716) en adopta les classes, tout en les distribuant difl'éremment. Car il com- mença par séparer les plantes en deux grou- pes principaux : l'un où la corolle est d'une seule pièce et dans lequel les fleurs soni 53 498 TAX «impies ou composées ; l'autre où la corolle est composée de plusieurs pétales, et là les six combinaisons de Rivin dans chacune desquelles ces pétales peuvent être uniTormes ou difformes, c'est-à-dire la corolle régulière ou irrégulière. Le système, ainsi modiGé, fierait bien plus naturel dans sa division fondamentale qu'il ne l'est avec sa forme originelle, si Knaut avait bien su définir les fleurs monopétales et n'avait pas compris les apétales parmi elles. Il forma ensuite un second tableau de caractères tirés du fruit, et l'appliqua rigoureusement à chacune de ses classes tirées de la corolle, et au milieu de plusieurs conceptions fausses et singuliè- res, on doit y en reconnaître une juste et plus avancée queson temps, celle qui rejette les graines nues pour n'y voir que des péri- carpes monospermes. La méthode de l'Anglais Jean Ray avait précédé celle de l'Allemand Rivin, puisque, après l'avoir ébauchée dès 1668 pour faire partie d'un ouvrage de l'évêque Wilkins {Real character), il la publia en 1682 aug- mentée et perfectionnée dans un volume à part {Melhodus plantarum nova). Mais il ne s'arrêta pas là, et ne cessa, jusqu'à sa mort, d'y apporter les améliorations que lui sug- géraient soit ses propres études, soit les pu- blications des botanistes contemporains. C'est ce qu'on voit dans son principal ou- vrage {Historia plantarum definita melhodo naturœ vesligiis insistente, 3 vol. in -fol., 1686-1704), et, enfin, dans un autre volume (Melhodus plantarum emendata et aucta , 1703), dernière expression de ses idées sys- tématiques. C'est celle-là que nous suivrons, en faisant remarquer qu'elle a su mettre à profit les découvertes et les conceptions qui se sont produites à cetle même époque; que, si la méthode de Ray, en 1682, précédait celles de Rivin et Tournefort, elle les suivait, en 1703 , et que son éclec- tisme , si remarquable par sa sagacité , en avait tiré quelques réels perfectionne- ments. TAX Il aurait bieu dû rejeter avec Rivin celte antique division des plantes en arbres et herbes sur le fondement ruineux de laquelle les systèmes se sont obstinés si longtemps à bâtir. Ray, au contraire, crut la justifier par le caractère des bourgeons, manquant dans les herbes, persistant dans les arbres. Il sub- .divise ensuite les premières en vingt-cinq classes ou genres, comme il les appelle, par des considérations tirées successivement: lYa l'embryon, 2° de la fleur, 3° du fruit. QuanJ aux arbres, il sépare d'abord ceux dont les feuilles ont la forme de celles du Roseau ou de l'Iris, et ce sont précisément les mono- cotylédunés. Il ne fait pas mention, il est vrai, de la structure de leur embryon; mais il avait fort bien distingué le mode de ner- vation différent dans Iss feuilles des deux grands embranchements des phanérogames, et la coexistence fréquente du défaut de bourgeons latéraux, par conséquent de ra- mification, avec la présence d'un cotylédon unique. Ensuite il divise les autres arbres (ce sont les cotylédonés) suivant que la fleur s'y présente séparée du fruit ou contiguë à lui, en d'autres termes, suivant qu'ils sont ou ne sont pas diclines ; et, enfin, il les sub- divise d'après des caractères tirés du fruit sec ou charnu, semblable à une baie ou à une pomme, ombiliqué (c'est-à-dire adhé- rent) ou non ombiliqué (c'est-à-dire libre). Il n'a pas signalé et numéroté chacune de ces divisions, au nombre de quatorze, comme autant de classes ou genres; mais il semble leur attribuer cette valeur, par le caractère typographique employé pour la phrase qui résume leur caractère botanique, le même qui a été précédemment employé pour dési- gner les classes des herbes. II en résulterait donc en tout trente-neuf classes , quoique Linné, dans le tableau qu'il en a donné, n'en compte que trente-trois. Voici celui qu'o.. peut tracer d'après l'ouvrage même de Ray, en substituant les termes modernes a quel- ques termes ancien» et aujourd'hui peu iu- telligibles dont il se sert. TAX TAX Zi99 ».eiw*JOiot-i»oO' s: ?. ï s ~ Q - — • -^ a ï» Il g Q. a. J 2 I M I -s* 73 -S_ g S 500 TAX Ray, par de nouvelles subdivisions établies dans chacune de ses classes et qu'il présente presque toujours sous la même forme, celle de tableaux analytiques, arrive définitive- ment aux genres ; et dans ce travail il s't»ide de considérations tirées de toutes les parties de la plante. Déjà nous avons pu remarquer cet emploi des différents organes dans le tableau général de sa méthode, qui mérite- rait aiusi ce nom dans son acception la plus généralement admise. L'auteur, par le titre même de son grand ouvrage, nous indique qu'il tendait à la rendre naturelle , c'est- i-dire à montrer les plantes suivant l'ordre 4ue leur assigne dans la nature l'ensemble jle leurs rapports; et l'on doit avouer que s'il n'a pas trouvé la vraie route, il s'en est bien souvent rapproché. Sa division des plan- tes d'après l'absence ou la présence de la fleur, puis du cotylédon simple ou double (s'il l'avait fait passer au premier rang au lieu de la laisser au second), était celle que nous considérerions aujourd'hui comme la plus naturelle incontestablement. Beaucoup de ses classes et des groupes subordonnés of- frent des associations naturelles aussi. Un des premiers après son compatriote Grew , il avait reconnu la fonction des étamines dans la fécondation des végétaux, et l'on pourrait en conséquence s'étonnerqu'ayant proclamé l'importance physiologique de ces organes, il ne leur en ait donné aucune en tant que moyen de classiGcation. Mais il est rare que les conséquences des grandes découvertes s'en déduisent immédiatement. Il fallait le temps d'étudier à fond dans leurs diverses modifications, dans leurs divers rapports, les étamines qui, reléguées au rang d'organes simplement excrétoires, avaient jusque là moins fixé l'attention. Les successeurs de Ray ont donc pu mieux que lui connaître et mettre à profit la valeur des caractères tirés de ces organes. La méthode de Ray fut suivie par son Hève et ami Samuel Dale dans la partie phytologique de sa pharmacologie (1690), m nécessairement il ne cite que les plantes médicinales. Elle le fut aussi par Chris- tophe Knauth, qui y proposa quelques (liangements assez peu heureux et n'y fit pas entrer les perfectionnements apportés Kcemrncut par l'auteur lui-même à l'é- poque de sa publication {Enumeralto plan- TAX tarum circa Halam spontè provenientiumf 1687). Paul Hermann démontrait les plantes du jardin de Leide , d'après un ordre systéma- tique qui semble combiner ceux de Morison et de Ray, ordre dont ses leçons recueillies par un de ses élèves, Lothaire Zumbach (Florœ Lugduno-batavœ flores, 1690), nous don- nent la connaissance, présentée il est vrai assez confusément, parce que les démons- trations s'étaient réglées d'après des néces- sités de saison qui intervertissent l'ordre graduel du simple au composé. 01. Rudbeck rétablit en partie et modifia cet ordre dans une dissertation inaugurale (1690) ; et c'est d'après lui que Linné en a donné le tableau, beaucoup plus net que l'original, mais qui y ajoute peut-être. Quoi qu'il en soit, il est aisé de voir que Hermann divise les plantes en herbes et arbres, les premières en pé- talées et apétalées , les pétalées d'après les caractères du fruit gymnosperme ou angios- perme , et dans chacune de ces divisions d'après les éléments de ce fruit , éléments qui sont des graines nues, des capsules ou des siliques. En dernière analyse on retrouve beaucoup des associations et des noms même de Morison et de Ray. Linné y compte 23 classes; il y en à certainement beaucoup plus dans Zumbach. C'est ici qu'on doit citer aussi la méthode de Boerhaave , quoique publiée plus tard {Index planlarum horti Lugduno-Balavi , 1710 et 1727); car c'est, à très peu près, celle de Ray, si ce n'est que quelques classes y sont interverties, quelques autres réunies ou au contraire divisées ( comme celles- des herbes dicotylédonées à fruit capsulaire), et que plusieurs y sont désignées par d'autres noms nouveaux. Ce fut en 1694 quePitton de Tournefort, professeur de botanique au Jardin de Paris, publia ses éléments où est établie sa célèbre méthode. Cet ouvrage, qui expose les genres rangés d'après cet ordre nouveau, avec leurs caractères, et rapporte à chacun ses espèces simplement indiquées par le nom ou la phrase qui servaient à les désigner dans les auteurs, reparut plusieurs années plus tard avec de nouveaux développements et en latin { InslUuliones rei herbariœ, 1700). Tournefort conserve la division générale en. berbes et arbres; toutes les autres portent TAX lur la cofolle, son absence ou sa présence, et dans les cas de beaucoup les plus Tré- queuts où elle existe , sur sa composition et TAX 501 principalement sur sa forme. C'est donc la un véritable système, puisqu'il se fonde sur une seule partie de la plante. METHODE DE TOURNEFORT. d. HEllBF.sonsou5-ar- brisscaux munis de fleurs pelai. es simples monope'tales régulières campaniformes. . iuluinlibuliformes ou rotacées. 1 irrégulières [anomales. . . . Ilabiées. . . . 5 4 polypétales régulières cruciformes. . . 5 rosacées. . . . en ombelle, . . carvophyllées. . l.liacees. . - . 7 8 0 irrégulières [ papilionacées . . lanomales. . . . <0 11 compose'es. . . . .... flosculeuses. . . semi-flosculeuses. radiées .... 12 14 apétales 13 dépourvues de fleurs 16 17 ^lanetale 18 ameuta 19 nnlvno'lnloc 1 régulières, lirrcgulière 21 ■ r- IV papilionacées . Ces classes sont subdivisées ensuite en sections, soit d'après des mudiCcalions se- condaires de la forme de la fleur, soit, dans quelques cas, d'après la réunion du fruit et de la fleur ou leur séparation (fleurs di- clines), soit enfin, et le plus souvent, d'après l'origine du fruit dérivant du pistil ou du calice (libre ou adhérent), ou d'après sa na- ture. Plusieurs de ses sections ou même des classes entières forment des groupes assez naturels; leur coordination générale pèche, d'abord par sa base comme la plupart des Byslèmes déjà cités, ensuite par le mélange fréquent des monocolylédonées et dicoiy- lédonées, enfin par le défaut de gradation régulière dans la série où nous voyons par exemple les cryptogames intercalés aux phanérogames. Un autre inconvénient est 'impossibilité, dans beaucoup de cas , de définir assez rigoureusement la forme de la corolle, pour qu'on sache à laquelle des classes elle doit précisément se rapporter; d'autant plus que le périanthe simple coloré, notamment celui de la plupart des mono- cotylédonées , est unç corolle pour Tour- nefort. La méthode de Ray comparée à la sienne est incontestablement beaucoup plus philo- sophique : et cependant Tournefort a eu sur la marche de la science une influence plus grande, plus heureuse. Il est facile de se l'expliquer, par l'élude de leurs ouvrages. Dans ceux de Ray, les genres ne sont que peu ou point définis, et mal circonscrits, de telle sorte qu'ils comprennent sous un nom commun une foule d'espèces qui ne sorA pas véritablement congénères. Tournefort le premier sut établir des définitions et des circonscriptions avec une rigueur réellement scientifique, et y rapporter aux genres leurs véritables espèces. Il procéda dans ce travail d'après des lois bien fixées. Il reconnaîtdans les plantes cinq parties fondamentales, la racine, la tige, les feuilles, la fleur, le fruit avec la graine. La similitude dans toutes ces parties entraînerait l'identité spécifique ; ce n'est donc que la ressemblance d'un cer- tain nombre d'entre elles qui constitue le genre, et il s'attache à démontrer que c'est celle de la fleur et du fruit, ou d'une de ces deux parties combinée avec une des trois autres, mais que ce dernier procédé ne doit 502 TAX être suivi que dans les cas les plus rares et donne des genres d'une valeur secondaire. Les plantes dépourvues de fleur et de fruit doivent être classées en genres d'après les organes les plus remarquables qu'elles pré- sentent; dans celles qui ont fleur et fruit, il faut toujours avoir égard à l'un et à l'au- tre, s'y borner lorsqu'ils offrent des distinc- tions suffisantes; sinon appeler à son se- cours des caractères accessoires, comme le mode de croître, le port, etc. ; rejeter de la définition générique les caractères super- flus et ne pas s'inquiéter de l'étymologie du nom. Il termine enfin par cette restric- tion philosophique que ces lois peuvent souffrir des exceptions et que c'est au senti- ment du botaniste à les admettre quelque- fois. Quant aux espèces, les caractères rejetés comme n'étant pas d'une valeur générique en acquièrent une véritable pour leur dis- tinction. Ces règles si sagement posées par lui, il les suivit fidèlement, et les vérifia dans toutes les plantes qu'il examina par lui-même tant dans ses nombreux voyages que dans le riche Jardin qu'il dirigeait. Enfin , aidé par un dessinateur habile, Au- briet, il représenta à la suite de ses élé- ments ou dans des dissertations séparées, les caractères de ses genres, au nombre de 700 à peu près, tels qu'il les traçait dans cet ouvrage, qui par cette double clarté des descriptions et des figures, donna à la science un modèle nouveau , à l'étude un secours sûr et facile. Il est à regretter qu'il ait né- gligé la structure intime de la graine dont Ccsalpin et Ray avaient poussé assez loin la connaissance et fait un heureux usage, et qu'il ait attribué aussi peu d'importance aux étamines que, malgré les découvertes déjà proclamées, il persistait à considérer comme des organes destinés à excréter les parties inutiles des sucs élaborés par la co- rolle pour la nourriture du fruit. Il ne les emploie en général que pour les genres apé- tales, mais d'une manière extrêmement vague, sans préciser leur situation , leur forme, leur nombre même. Quoi qu'il en soit, véritable fondateur des genres, il posa les bases sur lesquelles doit s'élever tout sys- tème général et prépara ainsi les travaux plus parfaits de ses successeurs. L'école botanique du Jardin de Paris fut disposée par lui suivant sa classification et l'a TAX conservée jusqu'en 1774. Cette classification fut adoptée, ainsi que sa méthode descrip- tive , par beaucoup de botanistes et dans de nombreux ouvrages parmi lesquels nous n'en citerons que deux des plus importants : l'/Zis- toù-e des Plantes du midi de l'Europe publiée d'après le père Barrelier, par Antoine de Jus- sieu(1714), et celle des Plantes de l'Amérique par Plumier (1703). Celui-ci, averti par l'étude de ces végétaux des tropiques, rejeta sagement la division en herbes et arbres. Un professeur de Padoue, Jules Pontedera (Dissertationes bolanicœ, 1720) proposa, sans les appliquer, diverses modifications à la méthode deTournefort; une, assez heureuse, dans l'ordre général qu'il fait mieux pro- céder du simple au composé; plusieurs, qui sont des combinaisons un peu dilTérentes de classes ou de sections, auxquelles, en leur donnant plus d'unité systématique, il enlève leurcaractère naturel et pratique; la plupart qui ne consistent qu'en de simples change- ments de noms. Un botaniste français contemporain de Tournefort , Pierre Magnol , professeur à Montpellier, mérite d'être cité dans l'histoire des systèmes pour deux essais dont on con- naît le projet plutôt que l'exécution com- plète. L'un ne parut que dans un ouvrage posthume ( Novus character planlarum , 1720), et est généralement présenté comme fondé sur le calice. Mais , sous ce dernier nom , l'auteur comprend deux parties fort différentes : le calice externe (qui est le vé- ritable), et l'interne qui est le péricarpe. Le dernier manquera quand il n'y aura que des graines nues ou absence de graines ; de plus , il pourra envelopper ou soutenir la fleur (c'est-à-dire être infère ou supère); il se présentera seul, quand il n'y a pas d'en- veloppe florale ou qu'elle est colorée : sou- vent ils existeront tous deux à la fois. De là trois divisions pour les herbes et autant pour les arbres; les premières subdivisées d'après la corolle: en tout 15 classes. On voit donc que ce système prétendu calicinal s'appuie également sur des considérations tirées du fruit et de la fleur. Cette confusion du ca- lice et du péricarpe , du périanlhe simple coloré avec la corolle , et l'application de notions imparfaites sur les fruits, l'eussent rendu d'un usage fort difficile, si jamais on s'en était servi. Cer)endani Linné lui a donné TAX des éloges en en présentant le tableau , et c'est pourquoi nous avons dû le rappeler. Magnol s'est fait plus d'honneur par un essai de classification antérieur, qu'il annon- çait devoir appliquer à une liistoire générale des plantes {Prodromus historiœ generaUs planlarum, in quo familiœ planlarum per tabulas disponuiilur, 1709 ). Cet emploi du mot de familles pour désigner des groupes de genres rapproc'nés par un ensemble de caractères communs , et qu'il compare aux familles de la société humaine; quelques principes assez sages de cette classification naturelle exposés dans la préface : tels sont les litres de ce petit ouvrage à des éloges peut-être exagérés. En etfet , ces principes sont encore extréniemenl vagues , et si l'on examine leur application , on voit que les 76 familles établies par Magnol ne présen- tent pas des combinaisons plus parfaites que celles qu'on trouve déjà dans Morison, Ray et Tournefort , et que, désignées ici par quelques mots seulement, elles étaient bien plus complètement caractérisées par ces au- Ires auteurs. Enfin ce nom heureux de fa- milles, si généralement adopté depuis, n'é- tait pas entièrement nouveau, puisque dans un ouvrage imprimé en 1628, les Tabulœ phytoscopicœ du prince Frédéric Cesi , on le trouve déjà proposé, avec quelques apho rismes assez justes sur les rapports des plantes, rapports multiples, qui, quoiqu'ils forment une chaîne, rattachent à divers de- grés chaque classe ou chaque plante à toutes /es autres, et permettraient ainsi de grouper diversement les chaînons : ul in manipulas alios alque alios colligentur, La doctrine du sexe des plantes s'était répandue et confirmée par les recherches et les expériences de plusieurs botanistes au commencement du xvui* siècle. Une consé- quence nécessaire de la détermination des organes qui concourent à la fécondation, devait être l'importance donnée à ces orga- nes , les étamines et le pistil , reconnus dès lors comme les parties essentielles de la fleur. Considérés, soit en eux-mêmes, soit dans leur rapport mutuel , ils pouvaient fournira la classification une base nouvelle. Cette utile application d'une vérité récem- ment reconnue n'échappa point à un bota- niste allemand , J. Henry Burckhard , qui , diin» une lettre adressée, dès 1702, à l'il- TAX 503 lustre Leibnitz , discuta les principe» de la classification des plantes, et insista sur la valeur des caractères que fournissent les étamines. Après avoir exposé, fort bien pour le temps, leur structure, celle du pollen et celle du stigmate, ainsi que les diverses ma- nières dont on peut concevoir leur action réciproque , il montre que ces étamines se présentent combinées de même dans un même genre , et même dans tels groupes incontestablement naturels formés de plu- sieurs genres; qu'elles diflerenl, au con- traire, dans des genres ou groupes diffé- rents; il signale, par exemple, leurs com- binaisons qu'on a désignées plus tard sous les noms de didynames, tétradynames, syn- genèses, monadelphes ( telles qu'on les voit dans les Malvacées, ou telles que dans les Papilionacées) ; leur nombre dilTérent, mais constant, dans un grand nombre de plantes et souvent en rapport avec celui des pétales. Il en conclut que les divisions principales doivent être tirées du nombre et de la con- figuration des étamines , les secondaires de la structure diverse du style : Genus sum- mum à vesicularum seminalium numéro et configuralione , suballernum vero à diverse vaginœ structura desumplum fuerit. -Cepen- dant , retenu encore par l'autorité de ses prédécesseurs, il veut conserver en première ligne le partage en arbres et herbes, puis en seconde les caractères de la corolle tant qu'elle existe, et ce n'est que pour les apé- tales qu'il propose ceux des étamines : eo quoi il se montre inconséquent à ses précé- dentes observations , puisque c'est précisé- ment dans des groupes de plantes pétalées qu'il a constaté ces combinaisons remar- quables et constantes dans leur variété de l'un à l'autre. On trouve là certainement le germe du célèbre système sexuel de Linné. A-t-il connu celle lettre de Burckhard , qu'il n'a jamais citée , et qui , fort peu répandue à son apparition , ne l'a été plus tard (1750) que par la réimpression qu'en fitHeisterdans un but évidemment hostile à sa gloire? Est- il arrivé par ses observations directes aux mêmes conséquences , qu'il a su et osé ap- pliquer complètement à la classification ? C'est ce qu'il est difficile de décider, et ce qui importe assez peu. Linné trouva la science botanique dans un état de confusion 50i TAX non dépourvue, mais, au contraire, plutôt encombrée de notions et de règles diverses , parmi lesquelles il sut habilement choisir, les mettant en lumière ou rejetant dans l'ombre , et surtout les combinant et com- plétant , de manière à réunir en un corps des parties éparses , et donner la vie à ce corps. Son génie éminemment éclectique, caractère que, peut-être, on ne lui a pas as- sez reconnu, usa de son droit en s'appro- priant toutes les idées qui lui semblèrent vraies dans la foule de celles qu'il rencontra autour de lui ; il les fit siennes d'abord, puis celles de la généralité des botanistes à force de talent et d'autorité. Ses sectateurs aveu- gles ont dit qu'il avait tout inventé; ses adversaires ont nié ses inventions , et, sui- vant une tactique trop commune , ils sont allés en rechercher les germes déposés autre part. S'il y avait, en effet, pris ces germes, il les avait fécondés, fait éclore et vivre, et placé ainsi son nom le premier en ligne , sinon en date, dans l'histoire de la décou- verte. Mais nous n'avons à nous occuper ici que d'un des nombreux travaux de Linné, celui qui, à tort, peut-être, a le plus contribué à sa renommée, ce système des plantes qui parut, en 1735, dans des tableaux où , sous le titre de Syslema nalurœ , il présentait tous les êtres de la nature rangés dans un ordre nouveau. La curiosité put être éveil- lée non seulement par cette nouveauté , mais par l'originalité métaphorique de la rédaction , qui , à côté des caractères en langage technique , offrait leur traduction en langue vulgaire : dans laquelle les éla- rnines devenaient des époux , les pistils des épouses, avec la fleur pour lit nuptial et la plante pour domicile conjugal , avec leurs habitudes et leurs rapports divers quelque- fois un peu trop hardiment exprimés. Ces tableaux se bornaient à l'énumératiun des noms des genres rapportés à leurs ordres. Mais bieutût après ( Gênera plantarum , TAX 1737), leurs caractères furent nettement et comparativement exposés dans une langue claire et rigoureuse, dont les lois étaient en même temps fixées par un autre ouvrage {Crilica bolanica, 1737 ). Plus tard il com- pléta son oeuvre en y faisant entrer toutes les espèces alors connues rapportées à leurs genres (Species p/antarum , 1753), chacune désignée d'après sa nomenclature binaire , qui réduit leur nom à deux mots ( l'un sub- stantif pour le genre , l'autre adjectif pour l'espèce), chacune caractérisée par une phrase courte, qui met en saillie les différences qu'elle présente comparée à ses congénères: de telle sorte que, par une suite d'élimina- tions successives , chaque plante peut être facilement rapportée à sa classe , dans cette classe à son ordre, dans cet ordre à son genre , dans ce genre à son espèce. Toutes ces réformes , fortifiées l'une par l'autre , furent adoptées par la pluralité des bota- nistes , qui classèrent , d'après le système linnéen , toutes les plantes nouvelles à me- sure qu'on les découvrait. Il existe donc une foule d'ouvrages rédigés d'après lui, dans le courant du xviii* siècle et jusqu'à nos jours , et même la plupart des traités géné- raux ou species ont paru sous le titre de nou- velles éditions du sien , leurs auteurs ayant mis leurs noms sous le patronage de ce grand nom, et paraissant s'être réduits au rùle d'é- diteurs. Nous nous contenterons de mention - nerceux de Persoon, deGmelin, deWillde- now , de Sprengel , de Rœmer et Schultes. Citer tous les ouvrages particuliers, tous ceux qui sont destinés à faire connaître les plantes d'un pays, ou d'un jardin, ou d'un herbier, dans lesquels on a suivi le système sexuel , serait un travail beaucoup trop étendu ici , et plutôt du domaine de la b i- bliographie. Les classes de Linné se fondent sur les rapports des étamines, soit entre elles , soi t avec le pistil , rapports que fera facilement connaître le tableau suivant : TAX TAX 505 SYSTEME DE LINNE. Etnmincs el pist touiours I dunis dans 1.1 même neur. non adhérents entrée"", Etaniines libres 1 1. Monamlrle 2 2. Diandrie. 5 3. Triandrie. 4 4. Télrandrie, a 5. Penlandrie. 6 6. Hexandrie. 7 7. Heplandrie, 8 8. Oclandrie. 9 9. Ennéandrie, 10 10. Décnndrie. de H à 19 11. Dodécandiie. 20 ou pins, insérées [4 dont 2 plus longues. 14. Didynam ! 6 dont 4 plus longues, 15. TéUadynainie au calice. 12. Icosandrie. au loius. 15. Polyandrie, dynamie. '.Lradynaii dhe'rentcs parleurs filelslen un seul corps. \6. Slonadelphie. eulreelles soudés en deux \T. Diadelphie. |en plusieurs. . . iS. Polyadelphie. par leurs anthères soudées en un cylindre . 19. Syngénésie, porte's les uns sur les autres 20. Gynandrie. sur le même individu 21. Monœcie, sur deux individus différents. . . 22. Diœcie, et hermaphrodites, sur un ou plu- sieurs individus 23. Polygamie. reunis dans la même fleur. Fleurs mâles et femelles. . . . 24. Cryptogamie. Le nom assigné à chaque classe résume par son étymologie les principaux caractères de celle classe. Ces noms se trouvent définis par le tableau même et d'ailleurs ils sont enlrés dans la langue usuelle de la bota- nique. Les 24 classes ainsi obtenues sont subdi- visées ensuite chacune en plusieurs ordres d'après d'autres considérations puisées soit dans les étamines , soit dans les pistils. Ainsi, dans les 16% 17% 18% 20% 21% 22^ classes, nous voyons reparaître le nombre absolu des étamines pour fournir des divi- sions secondaires: la monadelphie décandric, par exemple, comprendra les plantes qui oITrent dix étamines réunies par leurs filets ; la gynandrie hexandrie celles qui offrent six étamines portées sur le pistil ; la diœcie penlandrie, celles dont les fleurs à cinq éta- mines sont dépourvues de pistils qu'on ne trouve que dans d'autres fleurs non stami- nifères et placées sur un individu différent. La 23* classe, d'après la distribution des fleurs de trois sortes sur un même individu, ou sur deux ou trois différents, se subdi- vise elle-même en Polygamie monœcie, diœcie ellriœcie. La 19^ ou syngénésie, dont les fleurs réunies dans un même involucre offrent cinq combinaisons possibles de fleurs T. XUl. hermaphrodites, mâles, femelles et neutres, se partage en plusieurs polygamies. Quant aux quinze premières classes où le nombre absolu des étamines a déjà été employé, l'auteur pour les subdiviser a recours à des considérations tirées du fruit, court ou al- longé dans la 15* ( tétradynamie ) ; mono- sperme (gymnospermie) ou polysperme {an- giospermie) dans la 14' {didynamie); et dans toutes les autres, du nombre des styles qui, simple, double, triple, multiple, don- nent les sections appelées monogynie, digy- nie, trigynie...,polygynie. Par exemple, le Cerfeuil qui a des fleurs hermaphrodites avec cinq étamines libres et deux styles distincts; se trouvera dans la penlandrie digynie. Il est évident que toutes ces classes sont loin d'avoir la même valeur, puisque les unes sont fondées sur un caractère qui n'est plus que secondaire dans les autres : le nombre absolu des étamines par exemple. Ce nombre absolu d'ailleurs devrait avoir bien moins d'importance que le nombre re- latif aux autres parties de la fleur, duquel résulte sa symétrie générale. Le nombre des styles est un caractère bien plus faible en- core; car il n'est qu'apparent, le réel se trouvant souvent dissimulé soit par des soudures, soit par des dédoublements; d« 32* 606 TAX sorte que le nombre des styles ne donne pas celui des carpelles, qu'il importerait bien plus de connaître et qui serait bien mieux d'accord avec l'étymologie du nom destiné à indiquer le nombre des organes femelles. Ainsi la pentandrie monogynie sur près de cent genres en contient à peine quelques uns où le carpelle soit réellement simple; tous en ont deux, trois, quatre ou cinq ; la triandrie digynie se compose des Graminées, toutes monocarpellées, etc. Il est vrai que ces défauts doivent être oubliés si l'on se contente de considérer le système de Linné comme un moyen com- mode et sûr d'arriver à la détermination des plantes. Mais on pourra se convaincre par l'expérience qu'il est loin de l'être au- tant que le prétendent ses partisans ex- clusifs : et si , en sortant des mains de son auteur, il pouvait bien s'appliquer aux 1200 genres et 7000 espèces sur lesquels il avait été construit, il n'offre plus ces avantages après avoir reçu les nombreuses additions de ses successeurs. Les variations dans le nombre, des organes sur les fleurs d'une même plante, celles qui résultent de leurs adhérences à divers degrés, de leurs avorte- ments, jettent à cbaque pas du doute sur la place systématique qu'elle doit occuper. Les exceptions se sont multipliées; les es- pèces des genres les plus naturels ont dû se séparer entre des classes différentes, et quelquefois même on seraitobligé d'en faire autant pour les diverses (leurs d'une même espèce. Linné a proposé un autre système tiré du calice ( Classes plantarum , 1737) , et il comprend d'abord sous ce nom les bractées de forme diverse (spathe, glumes, écailles, involucres , calicules ) qui accompagnent dans beaucoup de cas la fleur. Si le calice est simple, ou bien il accompagne une co- rolle avec laquelle il peut offrir trois rap- ports différents ( ceux qui répondent aux insertions périgyne, épigyne et hypogyne) et dans le dernier cas, tantôt il n'est pas symétrique avec la corolle ou dans toutes les fleurs, ou dans quelques unes seulement, tantôt symétrique , il est caduc ou per- sistant, et alors régulier ou irrégulier avec une corolle monopétale ou polypétale ; ou bien il est dépourvu de corolle, soit qu'il tombe avec la fleur, soit qu'il persiste avec TAX le fruit, EnGn, il manque entièrement (dans les cryptogames). Ce système n"a été appli- qué ni par lui-même, ni par aucun autre, à notre connaissance. C'est plutôt un exercice qu'il s'est proposé, à lui et àses élèves, pour leur apprendre à examiner dans toutes ses modifications et ses rapports cette partie de la fleur, commode pour l'observation et qui s'y présente la première. Le système sexuel de Linné ne tarda pas à détrôner tous les autres et régna presque sans contestation jusqu'à la fin du xvni« siècle. Cependant dans cet intervalle, on en proposa encore un assez grand nombre dont il est inutile de s'occuper ici, puis- qu'ils ont eu peu d'influence sur la mar< he de la science et n'ont en général été employés que parleurs propres auteurs. Nous croyons cependant devoir consacrer quelques lignes à plusieurs d'entre eux : et d'abord à celui d'Adrien Van Royen , professeur à Leyde {Florœ Leydensis Prodromus, 1740). Deux motifs nous engagent à en parler: l'un est que Linné, babjtant alors (en 1738) la Hollande, seconda Royen dans l'arrange- ment des plantes de son jardin et dut, en conséquence, prendre part à l'érertion de sa nouvelle méthode; l'autre, c'est que l'auteur a eu la prétention de la faire naturelle {Me- thodi naturalis prœludium) et qu'il a été pris au mot par quelques modernes qui y ont cru trouver le germe de celle de Jussieu . Il est vrai qu'il divise les plantes d'abord en nionocotylédonées et polycotylédonées (parmi lesquelles on s'étonne de voir figurer dans le tableau les cryptanthères ou autre- ment acotylédonées). Les premières sont sub- divisées d'après le calice nul, spatliacé ou glumacé; les secondes d'après l'existence d'un calice (1) commun à plusieurs fleurs (écailles d'Amentacées; involuires d'Ombel- lifères , de Composées ou de Dip.sacées ) , ou seulement d'un calice propre à chacune, le- quel peut même manquer ou exister seul, ou accompagner une corolle dont les pièces offrent une certaine relation numérique avec les étamines libres et égales entre elles, en nombre moindre, égal, double ou mul- tiple : d'autres fois ces étamines sont placéea au-dessus de l'ovaire , ou sur le périanthe, ou bien elles sont inégales suivant certaines (i) Oa trouve là un emprunt au Système calicinal àa LiDoé, précédemment exposé. TAX !oîs constantes (didynamie et télradynamie), ou bien soudées entre elles en un ou deux faisceaux. De là 20 classes, désignées sous autant de noms déjà reçus ou nouveaux, et ensuite partagées en plusieurs ordres, cha- cune d'après des considérations dilTérenles. Je suis frappé en voyant les genres rangés sous ces ordres, delà ressemblance qu'ils (liïrentavec les ordres naturels de Linné, et je me demande si ce n'est pas là qu'on décou- vre la trace de la main du maître , si ce n'est pas un essai de système général adapté à ces ordres qu'il aurait faits ou laissé faire par un autre, tout en refusant d'en propo- ser un par lui-même. Quoi qu'il en soit, Royen & dû suggérer ou emprunter à son illustre ami une partie de ses rapproche- ments : il y en a de tels, ceux, par exemple, du Xanthium et de VAmbrosia avec les Amentacées, qui viendraient difficilement à deux esprits différents. Les exigences du système ont dû sans doute rompre la série des ordres et modifier leur composition en beaucoup de points; mais il en reste assez de communs pour justifier notre soupçon , qui donnerait à cet ouvrage beaucoup plus d'intérêt. Le grand nom de Haller ne permet pas de passer sous silence la méthode botanique qui lui est propre et qu'il a appliquée par- ticulièrement aux plantes de la Suisse {HiS' (oria slhpiumindigenarum Helvetiœ, 1742). Nous suivrons de préférence sa seconde édi- tion , celle de 176S, dans laquelle il établit 19 classes, 6 pour les plantes cryptogames (Champignons, Algues, Lichens, Mousses, Fougères et Presles), 13 pour les phanéro- games, qu'il divise d'abord d'après l'absence ou la présence de la corolle, les apétalées en celles qui ont un périanthe coloré, ou vert, ou glumacé,ou remplacé par uiiespaihe; es pélalées, en monopétalées à étamines di- dynames, ou portées sur la graine (compo- sées et dipsacées), et en polypétalées qui se subdivisent elles-mêmes, d'après des carac- tères tirés du rapport symétrique des éta- mines à la corolle, en polystémones, diplos- léraones, isostémones, meiostémones, et deux autres classes correspondant aux té- tradynames et aux papilionacées. Parmi les noms qu'il leur donne nous avons cité ceux qui ont été admis dans la langue botanique; çt substitué aux autres les indications qui TAX 507 font de suite comprendre la composition de la classe à laquelle ils s'appliquent. Les classes sont ensuite partagées en section» nombreuses d'après des caractères variés. Dans sa préface il leur donne le nom de familles , et annonce qu'il a cherché à les rapprocher toujours conformément à la na- ture, sans prétendre cependant dans l'en- semble à l'établissement d'un système na- turel, ce que ne comportait pas le nombre borné des plantes dont il avait à s'occuper. Wachendorf { Horti UUrajeclini index, 1747), divisant les plantes en phanéran- thées et cryptanthées , les premières en polycotylédones et monocotylédones, les polycotylédones en quatre classes qui ré- pondent aux pétalées, aux composées, aux apétales et aux diclines, aurait, sans la confusion trop fréquente des mono et po- lypétalées qu'il a introduite, rencontré les bases d'une classification assez philoso- phique et généralement admise plus tard. Mais ses subdivisions pour lesquelles il em- ploie le plus souvent les caractères des éta- mines empruntés au système de Linné ou à celui de Haller, leur nombre absolu ou relatif et leurs rapports entre elles, le con- duisent définitivement à des groupes sans aucun lien naturel :etd'ailleur$ son système, outre l'inconvénient de n'être appliqué qu'à un nombre trop limité de plantes, eût été, au premier abord , repoussé pour la bizar- rerie et la rudesse des mots nouveaux dont il l'a hérissé, mots tels que scheseoslemono- velalœ , cylindrobasioslemones , distemono- pleantherœ, etc., etc. C'était un essai, depuis renouvelé avec aussi peu de succès, de noms résumant chacun un ensemble de caractères , et destinés ainsi à aider la mé- moire qui y trouve au contraire un obstacle plutôt qu'un secours. Nous ne pousserons pas plus loin cette revue qui ne nous montrerait, dans d'autres essais contemporains ou postérieurs, que les mêmes moyens de classification répétés, re- tournés, combinés diversement, sans intro- duction de caractères ou de principes nou- veaux. Ceux qui veulent s'en faire une idée sommaire peuvent consulter la préface de l'ouvrage d'Adanson intitulé Familles des plantes (1763), dans laquelle il a exposé toutes \ei classifications botaniques qui on( précédé la st^nne* Mais il se borne, «p |^« 508 TAX néral, à en présenter les divisions principa- les, celles qui conduisent seulement jus- qu'aux classes, et à porter sur le mérite de chacune un jugement qui naturellement se fonde sur une comparaison avec la sienne propre. Un autre ouvrage où l'on doit cher- cher des documents bien plus complets est celui que Linné a publié sous le titre de Classes plantarum seu systemala oinnia a fruclificatione desumla, 1738, qui, nécessai- rement, s'arrête à cette date antérieure, mais qui présente, pour chaque système, outre les divisions principales, les secondai- res avec rénumération des genres. Or, c'est seulement d'après cette association des gen- res qu'un système peut être bien jugé, et, pour porter ce jugement, il faut un lecteur auquel tous ces noms rappellent une idée positive, auquel tous ces genres soient fa- miliers. Enfin nous citerons VHisloria rei herbariœ de Sprengel qui, pour chaque épo- que, offre un chapitre relatif aux divers sys- tèmes botaniques qu'elle a produits, et les résume par des analyses, courtes, exactes et claires. On confond assez généralement toutes les classificationsdontnous nous sommes occupés jusqu'ici sous le nom de Systèmes artificiels, pour les opposer aux classifications naturelles dont nous avons à nous occuper maintenant. Nous avons vu cependant que beaucoup d'entre elles prétendaient à ce dernier titre, et, si elles n'ont atteint le but, se le propo- saient en y marchant avec plus ou moins de succès. Celui du système artificiel est la dé- nomination d'une plante quelconque incon- nue; son moyen, l'établissement d'un ordre «îans lequel toutes les plantes se trouvent disposées en une suite de groupes subor- donnés, d'après des caractères faciles à lonstater, tellement que, dans les recher- ches, on se trouve conduit successivement de l'un à l'autre jusqu'au genre ou à l'espèce qui est l'inconnue du problème. Plus cette recherche est aisée et sûre, plus le système convient à sa destination. Quoique celui de Linné ail satisfait, sous ce rapport, la plu- part de ses successeurs qui l'adoptèrentplutôt que d'en créer d'autres, quelques uns en ont proposé de nouveaux, soit pour simplifier encore plus la solution du problème, soit pour l'aborder dans certaines conditions par- ticulières. Ainsi une condition fréquente est TAX l'absence des organes de la fructification sur une plante, ou sur une fraction de plante seulement garnie de ses feuilles. Un système qui permettrait de la déterminer en cet état rendrait un véritable service aux botanistes. Sauvages le tenta, dans sa Methodus foUorum, 1731, mais seulement pour les plantes de la Flore de Montpellier, et se s<îrvit des diffé- rences signalées dans tous ks livres élémen- taires, les divers degrés de simplicité ou de composition des feuilles, leur position su. la tige, leurs dimensions en divers sens, leur nervation, leurs formes, etc. Mais, arrivé à un certain point, il appelle les fleurs à son secours et, dès lors, on ne conçoit pas bien la raison du système et pourquoi, s'il ne pouvait faire marcher la charrue sans bœufs, il a jugé à propos de les atteler par derrière. J. Lavy fut plus fidèle à l'emploi exclusif des feuilles dans sa Phyllographie piémon- taise (1816), et n'admit les caractères de l'infiorescence et de la fleur que pour les Graminées et Cypéracées, où, en effet, les feuilles se ressemblent trop pour fournir des différences. Ce qui peut paraître assez sin- gulier, c'est que, dans les divisions princi- pales de son système, il n'ait égard qu'à la forme. Un système foliaire serait bon, ap- pliqué àun nombre de plantes suffisamment restreint, par exemple aux arbres et arbustes d'un pays; dans ces limites, avec les con- naissances actuelles et notamment celles qu'on doit à la phyllotaxie, on arriverait à des déterminations certaines. Les applications heureuses qu'on en a faites quelquefois à celle des empreintes fossiles en fournissent la preuve. Dans notre siècle, le système artificiel avouant franchement son but, qui est d'ar- river au nom de la plante inconnue, semble avoir adopté une certaine forme qui a reçu le nom de Méthode dichotomique. Le procédé consiste à réduire toujours la recherche à l'option entre deux caractères, dont l'un exclut l'autre, de telle sorte qu'à chaque option le cercle se resserre e t qu'on se trouve, après une suite d'exclusions successives, con- duit à l'unité (genre ou espèce) qu'on veut connaître. Tantôt on procède sous forme de questions, chacun renvoyant à un numéro sous lequel se trouve posée une question nou- velle, comme dans la Flore française de La- marck (1778) •,VHodégusbolanicus de Johrea TAX « éié cité comme premier exemple de cette forme; mais elle n'y est pas rigoureusement appliquée, puisque les questions posées par l'auteur excèdent le plus souvent le nombre deux et n'entraînent pas de renvoi. Tantôt, ce qui est plus bref et plus commode, les caractères, entre lesquels on donne le choix, sont présentés sous celle de tableaux, comme en tête de la Flore française de De Candolle, modèle qui, depuis cet ouvrage, a été suivi généralement. Or c'est une forme qui est loin d'être nouvelle, et Ray l'avait, dès la fin du xvu* siècle, employée heureusement dans plusieurs de ses ouvrages. Tout système peut y être ramené , et pour cela il suffit de multiplier le nombre des accolades. Quel est donc le caractère particulier de la méthode dichotomique? Dans le sens général, c'est la réduction des caractères à l'aide desquels la recherche se fait à une simple alternative; dans l'application, c'est l'emploi de tous les caractères indifféremment et, sans s'astrein- dre à aucun ordre nécessaire et fixe, la pré- férence donnéeàceux qui pëuventse consta- ter facilement et, autant qu'il se peut, exté- rieurement. Au lieu de la route continue avec ses embranchements réguliers que figu- rent les autres systèmes, ce sont des chemins de traverse qu'on prend, suivant le besoin, pour abréger ou marcher plus à l'a-ise, qu'on quitte de même pour les reprendre ensuite quelquefois, et dont souvent plusieurs con- duisent au même but. Ce n'est pas une mé- thode, dans le sens qu'on attache à ce mot en histoire naturelle; c'est une forme, un procédé, un artifice, mots qui se sont pré- sentés d'eux-mêmes plusieurs fois dans l'ex- position qui précède. C'est surtout à un cer- tain ensemble de plantes en nombre limité, comme celles d'une Flore, par exemple, qu'elle peut être appliquée avec avantage et qu'elle l'a été en effet. Si elle l'était à l'ensemble des plantes, elle perdrait pres- que nécessairement une moitié de ses at- êributs , celle qui consiste dans l'emploi irrégulier des caractères faciles; elle ne se- rait plus, du moins pour les divisions les plus élevées, qu'un résumé de quelque mé- thode régulière soumis à des coupes dicho- tomiques. C'est ce que montrent les tableaux déjà cités de Ray et, mieux encore, le grand et utile ouvrage de M. Meisner {Planlarum vasciilarium gênera eorutnque differenliœ et TAX 509 af^nitalestabulis diagnQslicisexposUœ, 1836- 1843). La méthode naturelle, celle qui groupe les végétaux non d'après un seul rapport, ou d'après un petit nombre de rapports ar- bitraires, mais d'après un ensemble de rap. ports tel» que la somme des ressemblanci s soit toujours d'autant plus grande que IcS végétaux se trouvent plus rapprochés dans la classification , d'autant plus faible qu'ils sont plus éloignés; cette méthode, dont la recherche devint l'objet des travaux d'une partie du dix-huitième siècle, était loin d'être une idée nouvelle. Nous avons eu l'occasion de signaler plusieurs essais en- trepris avec cette idée , et nous aurions pu , en remontant plus haut encore, rencontrer déjà quelques uns de ces rapprochements, même avant l'établissement de systèmes réguliers. On peut même dire que, se pla- çant en dehors de tout principe systéma- tique, les botanistes avaient plus de chance de tomber sur des groupes naturels, puis» qu'ils ne consultaient pour les former que des ressemblances extérieures, lesquelles trahissent dans beaucoup de cas les rap- ports intimes dépendant de la structure gé- nérale, et que dans l'appréciation de ceux- ci le sentiment d'un observateur pratique est un meilleur guide que le raisonnement fondé sur des caractères incomplets et in- complètement connus. Mathias Lobel , qui écrivit vers le milieu du seizième siècle (Stirpium adversaria, 1570), en fournit un exemple, le premier sans doute, et son ou- vrage présente un assez bon nombre de groupes ou de fragments des groupes les plus naturels; mais il y intercale fréquem- ment quelques plantes essentiellement diffé- rentes, et l'étude de ces rapprochements tant vrais que faux démontre qu'il n'avait égard qu'au port général et aux feuilles éclairé ou abusé par leurs ressemblances, suivant qu'elles se trouvaient ou non expri- mer des rapports plus réels et cachés à ses yeux. On en peut dire autant de Zaluzanski (Melhodus herbaria, 1592) et des deux frères Bauhin, Jean {Hisloria generalis plan' tarum) et Gaspard {Pinax Thealri botanici, 1623) . tous trois se sont évidemment, dans l'ordre et les divisions qu'ils adoptent, aidés des travaux antérieurs de Lobel. Nous avens vu plus tard Morison , et Ray après 510 rxx lui, chercher une roule plus certaine pour marcher à un ^ but qu'ils s'étaient fixé : tous deux ont fait une méthode, et ont voulu la faire conforme à la nature. Tour- iiefort, sans se poser le problème aussi nelte- iiienl, a fourni plus d'éléments pour sa so- lution ; il a su fonder les genres naturels, et ainsi déblayer et aplanir le commencement de la route. Linné vit bien le but : Primum et ulli- mum in parte syslematicâ bolanices quœsitum est rnethodus naluralis; il vit aussi quel était le second et le grand pas à faire : Clavis melhodi non dari polest antequàm omnes plantœ relatœ sint ad ordines. Il comprenait donc qu'il fallait exécuter pour les genres un travail analogue à celui qu'on avait exé- cuté pour les espèces : on avait réuni celles- ci en groupes naturels ou genres; on devait maintenant réunir à leur tour les genres en groupes naturels, ordines ou familles. Ce travail, il l'ébaucha dans ses Fragmenta melhodi naluralis, 1738 , où il réduisit une certaine partie des genres connus à 65 fa- milles, dont beaucoup sont excellentes; mais il ne fit pas pour elles ce qu'on avait fait pour les genres, il ne les définit pas par des caractères. Il ajoute : Dm et ego circa tnethodum naturalem inveniendam la- boravi, benè multaquœ adderem oblinui, per- ficere non polui , continuaturus dùm vixero. Cependant, pendant les quarante années qui suivirent ce premier essai, il ne l'a pas perfectionné, soit que son attention en ait été détournée par ses autres travaux si nom- breux et si brillants, et par l'immense suc- cès de son système, soit que ses méditations ne l'aient pas conduit à un résultat satisfai- sant. On peut dire qu'il fit plutôt un pas en iirrière; car la seconde édition qu'il publia (le ses ordres naturels {Gênera planlarum, 1764) est fort inférieure à la première. Il les réduit à 58, en les désignant cette fois par autant de noms, les uns inventés par lui, les autres déjà connus et empruntés aux classes de Morison, Ray ou Tournefort. L'un de ses élèves, Giseke, a tenté de compléter ce travail en y intercalant les genres omis ou nouveaux, et traçant les caractères des familles. Il s'adressa au maître lui-même, afin de mieux saisir sa pensée, et en reçut celte réponse : Tu à me desideras characlcres ordinum naluralium, fateorme eos darenon TAX passe. Cependant Linné consentit à lui don- ner des développements dans une suite de conférences qui eurent lieu en 1771 , et qui ont produit l'ouvrage de Giseke : Prœlec- liones in ordines nalurales planlarum Linnœi, 1792. La préface est curieuse par un dia- logue qu'elle rapporte entre le maître et l'élève sur le sujet qui les occupe. Réduit à ces renseignements et surtout à un certain nombre d'aphorismes, excellents la plupart, épars dans les ouvrages de Linné , pour de- viner les principes qui l'ont dirigé dans celte recherche, l'on se trouve conduit à conclure qu'il suivit plutôt les inspirations d'un heureux génie et d'une expérience consommée qu'un code de lois bien ar- rêtées. Un botaniste français contemporain et ami de Linné, Bernard de Jussieu , occupe une place importante dans l'histoire de la mé- thode naturelle, dont souvent on l'a pro- clamé le créateur en confondant ses travaux avec ceux de son neveu. Cherchons donc à lui assigner sa part, ce qui n'est pas facile , car il n'a rien publié et ne peut être jugé que d'après un petit nombre de simples catalogues manuscrits. Il avait vécu avec Linné, lorsque celui-ci visita Paris, peu de temps après avoir imprimé ses fragments des familles naturelles. Le premier manu- scrit de Bernard que je trouve relatif à cette question, est précisément une copie de ces fragments, où l'on voit qu'il a essayé avec beaucoup de bonheur diverses rectifi- cations et l'intercalalion de quelques uns de ces genres non classés dont Linné avait dit : Qui paucas quœ restant benè absolvit plantas omnibus magnus erit ApoUo. Dan* d'autres manuscrits sans date, l'un qui est une simple liste de noms de genres séparés par des tirets en une suite de groupes, l'au- tre qui est une liste de noms d'espèces rap- portées à leurs genres disposés dans le même ordre, il paraît être arrivé à une classifica- tion qui lui est propre et s'éloigne de celle de Linné. Ce fut celle qu'en 1759 il appli- qua à la plantation d'un jardin botanique à Trianon dont Louis XV l'avait chargé, et ce fut là qu'elle pût être connue et étudiée. Cependant il continua à la perfectionner; car un dernier manuscrit de 1765 est un supplément relatif à un certain nombre do groupes de plantes dicoiylédonées (les mo* TAX nopétales hypogynes), dont il a modifié la disposition. C'est ce catalogue des genres, avec la modification supplémentaire, que A.-L. de Jussieu a publié en tête de son Gênera, en ajoutant pour chaque famille les noms qu'il a lui -même adoptés. Tels sont les seuls documents d'après lesquels on peut chercher à connaître les principes qui ont guidé Bernard de Jussieu, et ils permettent de prononcer qu'il a reconnu la valeur des caractères qu'on doit tirer : 1° de l'embryon; 2» de l'insertion des étamines. Car la série de ses familles nous montre successivement les acotylédonées (avec con- fusion de quelques phanérogames dont la graine était encore mal connue); les mono- cotylédonées épigynes , périgynes , puis hy- pogynes; les dicotylédonées épigynes, hy- pogynes, périgynes et diclines. Il en résulte un certain mélange de polypétales et mono- pétales, combiné néanmoins avec beaucoup d'art. La plupart de ces groupes sont natu- rels; plus de la moitié répond à des familles conservées plus tard dans leur intégrité, et l'autre offre beaucoup de rapprochements heureux En somme, le travail est beaucoup plus complet et plus parfait que celui de Linné. On peut s'étonner qu'Adanson , élève de Bernard de Jussieu , et qui ne publia son ouvrage sur les Familles des plantes (1763) qu'après la plantation du jardin de Trianon, dont il put étudier la disposition, n'ait pas mis à profit les idées fondamentales qu'il devait puiser dans les entretiens et les exem- ples de ce maître. Cet étonnement cesse quand on réfléchit sur la vie d'Adanson et sur le caractère de son génie essentiellement indépendant , et n'usant d'une érudition immense que pour s'affermir dans ses pro- pres conceptions par le sentiment des imper- fections et des contradictions qu'il trouvait dans celles de tous les autres naturalistes. Il n'avait que vingt et un ans (en 1747) quand il partit pour le Sénégal , où il de- meura plusieurs années , absorbé dans l'é- lude de la nature tropicale nouvelle pour lui, et si propre à développer, dans un esprit de cette trempe , des idées originales , hors du cercle où l'étude se renfermait en Eu- rope sous l'œil et l'influence des maîtres. Il écrivait, en 1750, à Bernard de Jussieu, après quelques détails sur ses travaux : TAX 511 « Suivant les observations que j'ai déjà fai- » tes, et qui ne sont pas en petit nombre , » j'ai couché un prospectus d'histoire nalu- » relie, ou, pour mieux dire, je me suis » dressé, sur la division naturelle des classes » et des familles de chacun des trois royau- » mes naturels, un plan que je compte, par )' un travail de toute ma vie, perfectionner » et conduire avec succès à sa fin. Je crois 1) avoir trouvé cette division naturelle , ou » du moins bien approchante Si je fuis » quelques progrès dans notre science , je » ne le dois qu'aux bons principe» que vous » avez bien voulu me donner, et dont vous » m'avez développé les secrets d'une nia- » nière plus particulière qu'à tout autre. » Il avait donc pu recevoir de Bernard une pre- mière impulsion qui influa sur la direction généralede ses travaux ; mais il revint après cinq ans en Europe avec ses idées propres ei invariablement arrêtées. Ce sont celles que, dix ans plus tard, il exposa dans la préface qui remplit un volume, c'est-à-dire la moi- tié de son ouvrage. 11 reconnut que pour grouper les plantes en familles, on doit avoir égard à l'ensemble de leurs caractères et non à un seul ; qu'une telle opération doit , par conséquent , être précédée d'un travail où tous les organes des végétaux qu'il s'agit de coordonner soient examinés sans en né- gliger aucun, toutes leurs modifications con- statées dans tous les genres et toutes les espèces; que cet examen fera connaître en combien de points ils se ressetnblent , en combien ils différent, et permettra de cal- culer les intervalles qui les séparent; que par ce calcul on rapprochera les plantes dans un ordre continu qu'elles semblent gar- der d'une espèce à Vautre , séparées par de petits intervalles; qu'entre ceux-ci on en remarquera , de dislance en distance , quel- ques uns plus grands qui indiquent la sépa- ration des genres, et, de loin en loin, d'au- tres beaucoup plus rares et beaucoup plus grands encore, des sortes de sauts, qui marquent la limite d'une famille à une au- tre famille ; que même, si les espèces, genres et familles ne sont que des conceptions de notre esprit et n'existent pas dans la nature, ce procédé donnerait un ordre indépendant de cette existence, puisqu'il constate les de- grés divers de rapprochement et d'éloigne- ment des êtres ; que même il assigne d'a< 512 TAX vance la place d'êtres inconnus à découvrir, en montrant certains intervalles ou sauts beaucoup plus considérables que d'autres entre les espèces , les genres , les familles , de véritables lacunes que doivent remplir ces inconnus. Il entreprit ce vaste travail ; il examina et compara, suivant le plan qu'il s'était tracé, tous les végétaux qu'il rencontrait, d'abord au Sénégal , plus tard au jardin de Paris , et, d'après les livres, ceux qu'il ne pouvait étudier par lui-même. Il s'aida d'un artifice singulier, de l'application de 65 systèmes différents (1) à ses plantes, systèmes qu'il construisit lui-même, et dans lesquels il épuisa toutes les considérations d'après les- quelles il croyait pouvoir les étudier et les classer : les unes générales, comme la figure, la grandeur, la grosseur, la durée, le cli- mat, etc. ; les autres tirées d'organes géné- raux , comme la racine , les branches , les feuilles, les fleurs, etc., ou partiels, comme le calice , la corolle , les étamines , le fruit, etc.; ou des parties composantes de ceux-ci, comme les anthères, le pollen, les graines, etc.; ainsi que des modifications que ces parties peuvent offrir par leur nom- bre, leur situation , etc. En appliquant au calcul indiqué plus haut ces 65 combinai- sons, il devait voir les plantes se rapprocher ou s'éloigner entre elles, suivant qu'un plus grand nombre de ses systèmes les lui montrait rapprochées ou éloignées ; il avait un instru- ment pour mesurer ces intervalles ou sauts inégaux qui lui marquaient les unités de di- vers degrés, objets de sa recherche. Il obtint de cette manière 58 classes ou familles quel- quefois divisées en plusieurs sections , et contenant chacune un certain nombre de genres. Ce sont là ses seules divisions. Il ne veut pas de groupes supérieurs, desquels résulterait un certain système général, mais seulement de la première famille à la der- nière une progression continue qu'il pré- sente comme l'ordre naturel. En supposant ses principes vrais, étaient- ils applicables? Son procédé n'était autre chose qu'un calcul arithmétique où toute erreur de chiffre frappait de nullité le ré- sultat, toute faute dans un des systèmes ou l'icf., p. 2o3. les employai que pour la recherche de la mé- à laquelle leur ensemble m'aida beaucoup. . TAX aans les observations qu'ils servaient à ré- sumer, se retrouvait multipliée dans le sys- tème général . Les progrès delà botanique, en décuplant le nombre des plantes connues, ont changé les chiffres , et, en perfectionnant les connaissances organographiques, montré l'insuffisance de tous ces systèmes. Pour le temps même , ils s'appuyaient sur bien peu d'observations, ne portant que sur un nom- bre fort limité des plantes alors connues , quand ils auraient dû en comprendre la totalité, et sur des notions erronées telles que celle qui confond les périanthcs colo- rés des monocotylédonées avec les véri- tables corolles, les spores avec le pollen, etc. Adanson nous apprend qu'il avait fait quel- ques uns de ces systèmes dès l'âge de quatorze ans, ce qui doit inspirer beau- coup d'admiration pour son esprit précoce , mais assez peu de confiance pour leur exac- titude. Au reste , dans les tableaux qu'il en a présentés , il n'a donné qu'une sorte de ré- sumé où il indique seulement les familles rapportées aux classes ; on n'y voit donc que les éléments du calcul pour leur coordination générale, et non pour celle des genres en familles. Il serait intéressant, pour l'intelli- gence parfaite du mécanisme de la forma- tion de celles-ci, d'extraire ces tableaux complets de ses manuscrits, qu'une publi- cation récente a entrepris d'exhumer en partie. Ses principes, d'une autre part, en les supposant applicables et bien appliqués, étaient-ils vrais? Attribuer une importance à peu près égale à tous les organes et aux caractères qu'on en tire pour en faire autant d'unités du même ordre qui entreront dans le calcul des rapports des plantes, c'est don- ner la même valeur à des pièces de monnaie de métal différent, c'est en faire autant de jetons , et l'on obtiendra ainsi des valeurs fictives au lieu de réelles. Or, quoiqu'on l'ait nié, c'est bien là la pensée d'Adanson, celle qui ressort de la longue exposition de principes et de procédés qui précède ses fa- milles, et, enfin, ce que met hors de doute son rapport à l'Académie des sciences (1773) sur le premier mémoire de A.-L. de Jussieu qui établissait les principes contraires, il croit (( qu'une méthode, pour être naturelle, » doit fonder ses divisions sur l'examen da TAX w toutes les parties prises ensemble, sans » donner à aucune une préférence exclusive » sur les autres. •> Tout en admirant le travail gigantesque fct la variété de connaissances d'Adanson , on devait donc s'attendre qu'il ne le condui- rait pas au but annoncé : c'est ce qui est arrivé. Si l'on examine la coordination de ses familles , il suffit de nommer les quatre dernières (Renoncules, Arums, Pins, Mous- ses) pour constater qu'il a méconnu tous les principes aujourd'hui admis sans con- testation, d'après cette confusion des dico- tylédonées, monocotylédonées et acotylédo- nées ; confusion qu'on ne retrouve pas, il est vrai , dans le reste de sa série, où l'on ren- contre même quelques rapprochements heu- reux, par exemple celui des familles à périsperme farineux et central embrassé par l'embryon. Si l'on passe à la composition de ces familles, à l'exception d'une douzaine qui n'offrent pas le mélange de genresétran- gers et qui étaient précisément ces groupes 6i naturels que beaucoup de classifications avaient déjà reconnus, on voit toutes les autres gâtées par ce mélange, souvent même par celui de monocotylédonées et de dico- tylédonées; celle des Cistes, par exemple, contenant plus de vingt groupes ou genres qui appartiennent à des familles différentes. Elles sontbeaucoupmoins naturelles, somme toute, que celles de Bernard de Jussieu et même de Linné, Adanson a sur eux un avantage, celui d'avoir exposé les caractères de ses familles; son ouvrage est le premier qui ait ce mérite. Mais c'est ce qu'on nomme aujourd'hui le caractère naturel, c'est-à- dire une description complète d'après toutes les plantes rapportées à la famille, tellement développée qu'il est difficile d'y discerner les traits vraiment caractéristiques, ce qui fait l'essence de la famille, quoique le pre- mier paragraphe, destiné à comparer chacune d'elles aux groupes voisins et à mettre en saillie leurs différences, offre parfois quel- ques linéaments de ce caractère essentiel. Dans la pratique, leur usage serait fort difficile et n'aurait guère permis l'interca- lation des genres si nombreux découverts postérieurement. Aussi ne voyons-nous pas que sa méthode ait été suivie dans d'autres ouvrages, et que les botanistes mêmes qui l'ont préconisée comme la plus naturelle, I TAX 513 aient essayé de l'appliquer à l'état actuel de la science. Peu d'années après l'apparition des fa- milles d'Adanson , Antoine-Laurent de Jus- sieu commençait à s'initier à la science de» plantes auprès de son oncle Bernard , et il n'est pas à douter que le jeune homme ait puisé dans le commerce intime du vieillard et dans ses leçons, le germe qu'il sut si bien féconder et développer. Dès l'année 1773, il exposait à l'Académie des sciences les prin- cipes d'une classification naturelle, dans un mémoire sur les Renoncules, qui déter- mina cette savante société à l'admettre dans son sein. Il compléta cette exposition l'an- néesuivante(1774)dans un second mémoire, non plus borné à l'examen d'une unique famille, mais s'étendant à leur ensemble. Il s'agissait, en effet, de replanter l'école bo- tanique du Jardin du Roi, s'accroissant dans toutes ses parties sous la puissante influence de Buffon. La méthode de Tournefort, jus- qu'alors appliquée à cette école, ne répon- dait plus aux progrès et aux besoins de la science. Quoique le système de Linné pré- valût dans presque tout le reste de l'Europe, il ne pouvait en être question au Jardin de Paris , administré par Buffon et dirigé par Bernard de Jussieu. Celui-ci, vieux et pres- que aveugle, abandonna à son jeune suc- cesseur le soin de créer l'ordre nouveau qui devait présider à la plantation : il paraît donc que «-elui de Trianon ne le satisfaisait pas pleinement, puisqu'il ne l'imposa pas. Plusieurs botanistes de cette époque ont fait connaître avec plus ou moins de détails la série et la composition des familles adoptées dans ce premier essai d'A.-L. de Jussieu (1) qui, chaque année, les démontrait et com- mentait aux élèves du Jardin du Roi : c'est ce qu'on peut voir dans un ouvrage de Buis- son {Classes et noms des Plantes, 1779), dans les Notions élémentaires de botanique, par Durande (1781); ce dernier raconte que le professeur appelait lui-même l'attention de ses auditeurs sur les exceptions qu'il cherchait sans cesse à ramener à des lois plus générales, sur les difficultés qu'il tra- vaillait à aplanir, sur les défauts qu'il ne cessait de corriger. Ce ne fut qu'après seize (i) Nou» en avons donné le catalogue authentique, d'apiej les manuscrits de l'auteur, dan» les annales dis scienctt n^ 6\li TAX ans de ces travaux préparatoires, qne sa nou- velle méthode, mûrie par des méditations et des observation continuelles, reçut sa forme et son expression définitives en s'é- tendant à tous les végétaux alors connus, dans un ouvrage fondamental, le Gênera planlarum (1789). Les principes qui l'ont dirigé sont exposés dans une introduction aussi remarquable par la logique que par l'élégante clarté, puis discutés dans le cours du livre toutes les fois qu'ils ont été appli- qués, c'est-à-dire à la suite des articles qui définissent les classes et les familles. On a donc toute la pensée de l'auteur et le secret de ses procédés. Comme Adanson, il admet que Texamen de toutes les parties d'upe plante est né- cessaire pour la classer; mais, tout en pour- suivant cet examen complet il ne cherche pas à en déduire immédiatement la coordi- nation des genres, et, pour les grouper en familles, il suit la marche que ses prédé- cesseurs avaient suivie pour la formation des genres eux-mêmes. Frappés par la res- stmblance complète et constante de certains individus, ils les avaient réunis en espèce; puis, d'après une ressemblance également constante, mais beaucoup moins complète, ils avaient réuni les espèces en genres. Beaucoup de genres très naturels leur avaient fourni au tant de modèles, d'après lesquels ils avaient appris à apprécier les caractères génériques, et à constituer d'autres genres moins net- tement dessinés par la nature. Or elle offre aussi des collections de genres évidemment plus semblables entre eux qu'ils ne le sont à ceux de tout autre groupe ou, en d'au- tres termes, des familles incontestablement naturelles, tellement qu'elles avaient été reconnues et signalées par la presque uni- versalité des botanistes, et reproduites soit entières, soit par grands lambeaux, dans la plupart des systèmes. Jussieu pensa que la clef de la méthode naturelle était là , puis- qu'en comparant les caractères d'une de ces familles à ceux des genres qui les compo- sent , il obtiendrait la relation des uns aux autres , et discernerait les caractères com- muns à tous ou ordinaux de ceux qui sont seulement génériques; qu'ensuite en com- parant plusieurs de ces familles entre elles, il distinguerait parmi ces caractères ordi- naux ceux qui varient de l'une à l'autre; TAX qu'il arriverait ainsi à l'appréciation delà valeur de chaque caractère, et que celte valeur, une fois ainsi déterminée au moyen de ces groupes si clairement dessinés par la nature, pourrait être à son tour appliquée à la détermination de ceux auxquels elle n'a pas aussi nettement imprimé ce cachet de famille et qui étaient les inconnues de ce grand problème. Il choisit donc sept familles universelle- ment admises . celles qu'on connaît sous les noms de Graminées, Liliacées , Labiées, Composées , Ombellifères , Crucifères et Légumineuses II reconnut que la structure de l'embryon est identique dans toutes les plantes d'une de ces familles; qu'il est mo- nocotylédoné dans les deux premières, di- cotylédoné dans les cinq autres; que les élamines qui peuvent varier par leur nom- bre dans une d'elles, les Graminées par exemple, ne varient pas en général par leur mode d'insertion sur le torus dans les Gra- minées et les Crucifères, sur le calice dans les Légumineuses et les Liliacées, sur la co- rolle dans les Labiées et les Composées, sur un disque épigy nique dans les Ombellifères; que d'autres caractères, comme l'absence du périsperme et sa présence ainsi que sa na- ture, la situation relative du calice et du pistil , etc., etc., quoique présentant assez généralement de l'uniformité dans une même famille, y sont néanmoins sujets à plus d'exceptions ; qu'enfin il existe un troi- sième ordre de caractères tirés soit de ces mêmes organes essentiels, soit d'autres et qui, uniformes dans telle famille, se montrent variables dans telle autre où ils ne sont plus bons qu'à définir les genres. Cette appré- ciation de leurs valeurs inégales, résultat pratique de l'étude de ces familles indiquées par la nature même, pouvait d'ailleurs être présentée directement par la théorie. Le premier rang doit appartenir à l'embryon, dernier but de la végétation et destiné à conserver la vie dé l'espèce; le second aux organes qui concourent à sa formation, aux étamines et pistils, mais considérés au point de vue qui intéresse ce concours, c'est-à- dire dans leur mutuel rapport. Puis viennent les organes qui protègent, sans le détermi- ner, cet acte et son produit, les autres par- ties tant de la fleur que du fruit et de la graine et les modifications secondaires dei TAX organes essentiels eux-mêmes considérées isolément. Les organes dits de la végétation f ne concourant qu'à la vie individuelle doivent être relégués au dernier rang. En appliquant ces premières règles on obtenait un certain nombre de familles, dont l'exa- men comparatif aidait à reconnaître d'au- tres règles encore, et, par leur application, d'autres familles. Nous ne pourrions ici suivre A.-L. de Jussieu dans les détails de ce long travail, duquel résulta l'établisse- ment de cent familles comprenant tous les végétaux alors connus. On voit dans tout ce qui précède l'emploi d'un principe qui avait échappé à Adanson, celui de la subordination des carnclères qui, dans la méthode de Jussieu , sont , suivant sa propre expression, pesés et non comptés. Ils sont considérés comme ayant des valeurs tout à fait inégales; de telle sorte qu'un ca- ractère du premier ordre équivautà plusieurs du second, un de ceux-ci à plusieurs du troisième, et ainsi de suite. Cette valeur est déterminée par l'observation et l'expérience; et, à mesure qu'elle s'abaisse, elle est de moins en moins fixe. Pour me servir d'une comparaison familière employée plus haut, celle des monnaies de métaux différents avec les divers caractères qui doivent, par leur réunion, composer une certaine somme de rapports entre les plantes d'une même fa- mille, les pièces d'or auraient un taux inva- riable, plus que celles d'argent; et celles de cuivre seraient en quelque sorte destinées à fournir l'appoint de celte somme oîi la mon- naie d'un métal plus précieux forme le prin- cipal et est seule rigoureusement contrôlée. L'importance de ce principe résulte sur- tout d'une considération que nous n'avons pas fait valoir encore, mais qui ressort né- cessairement de cette combinaison de plu- sieurs caractères dans chaque famille. C'est qu'un caractère d'un ordre supérieur en entraîne à sa suite un ce;:tain nombre d'un ordre iJiflérent, et en exclut, au contraire, un certain nombre d'autres; de sorte que renonciation pure et simple du premier suffit puur faire préjuger la coexistence- ou l'absence de ces autres, et qu'une partie de l'organisation d'une plante est annoncée d'avance par un seul point qu'on a su con- stater, ce qui abrège et simplifie merveilleu- iement les recherches et le langage. Ainsi, TAX 515 par exemple, la présence ou l'absence des cotylédons dans l'embryon , leur unité ou leur pluralité, se manifestent dans presque toutes les parties de la plante qui présentenf des différences profondes et frappantes, sui* vant que son premier germe s'est montrrf différemment constitué sous ce rapport. Lorsque nous disons qu'une plante est mo« nocotylédonée ou dicoty lédonée, ce n'est done pas ce simple fait que nous énonçons, mais un ensemble de faits; nous avons une idé« de l'agencement général des organes élé- mentaires dans ses tissus, de la manière dont elle germe et se raniiGe, de la structure et la nervation de ses feuilles, de la symétrie de ses fleurs, etc., etc. De tel caractère secondaire, nous pouvons de même en dé- duire plusieurs autres d'un ordre supérieur, égal ou inférieur: dire que la corolle est monopétale, c'est dire que la plante qui en est pourvue est dicotylédonée, que très pro- bablement les étamines sont insérées sur la corolle en nombre défini, égal ou inférieur à celui de ses divisions. La connaissance de tous ces rapports constants entre les diffé- rentes parties, qui permet de conclure de la partie au tout comme du tout à la partie, est la base de la méthode naturelle ; et les auteurs qui, avec Adanson jugeant le pre- mier essai d'A.-L. de Jussieu, ont blâmé la préférence exclusive donnée à une partie sur les autres, n'ont pas compris que cet emploi habile d'un caractère convenablement choisi avait un résultat précisément contraire à celui qu'ils craignaient, puisque, loin d'ex- clure ces autres parties, il les comprenait, entraînant à sa suite d'autres caractères combinés en nombre plus ou moins consi- dérable. Les familles une fois constituées, il s'a- gissait de les coordonner entre elles de ma- nière à rapprocher à leur tour celles qui se ressemblent le plus, et éloigner celles qui se ressemblent le moins. Pour cet arrangement, la subordination des caractères établie indi- quait dans quel ordre ils devaient être em- ployés. Celui de l'embryon marchait évi- demment en avant de tous les autres et par- tageait le règne végétal en trois grands em- branchements : les acotyledonées, monocoty- lédonées et dicoty lédonées. Après ce caractère fondamental et au-dessous de lui , A-I . '■<"■ Jussieu plaça l'insertion des étamues hypo- 516 TAX gynes, périgynes et épigynes. Mais, dans les (licoiylédonées, ces étamines se soudent par leurs filets avec la corolle, lorsqu'elle est monopétale; de manière que, dans ce cas, leur insertion, au lieu de se montrer immédiatement sur le lorus, sur le calice ou sur le pistil, ne s'y fait que par l'intermé- diaire de la corolle naissant à l'un de ces trois points. Le caractère de la corolle, ainsi lié à celui de l'insertion, marche de pair avec lui. L'insertion n'est que l'expression de la situation relative des deux ordres d'organes de la fleur, des étamines et du pistil, dans j TAX une même enveloppe. Mais, s'ils sont sépa- rés sur des fleurs différentes, cette relation n'a pas lieu, et c'est le fait même de leur séparation qu'il faut exprimer. Telles sont les principales considérations d'après les- quelles les familles furent distribuées en quinze classes que voici résumées par un tableau qui les fera plus facilement compren- dre. Les termes qui servent à désigner cha- cune de ces classes ont été proposés à une époque plus récente par l'auteur, qui a sage- ment pensé qu'un nom valait mieux qu'un numéro pour cette désignation. CLEF DE LA MÉTHODE D'A.-L. DE JUSSIEU. ACOTYI.ÉDONES !.. Acolylédones. MONOCOTYLÉDONES. Etamines Ihypogyoes. . , 2, . MoHohypogyiies. périgynes. «... 3. . Monoper igyiies. lepigyues 4. . Munoépigyucs. UïCOTVXÉDONES. Apétales. . Monopélale 5. . Epislaminées. 6. . Péiislaminées. 7. . Hypostamiuées. Iep'gyies périgynes hypugynes Ihypogynes 8. , Hypocninllées. périgynes 9. . Peiicoiolléps. lépigynes. — Anlhèreslsoudéesenlreell îs, 10. . EpicoroUées synanlhèies. |disliuctes i\. . EpicoroUées corisanlhèics. Polypélales.. lépigynes 12. . Epipétale'es. hypogynes 13. . Hypopétalées. I périgynes 14. . Péripétalées. Diclines 15. . Diclines. Cette partie systématique du grand tra- vail d'A.-L. de Jussieu a été souvent atta- quée et modifiée, non pas dans sa division fondamentale, admise universellement, mais dans ses divisions secondaires, tirées de l'in- sertion des étamines. On leur a reproché d'admettre beaucoup d'exceptions, de con- trarier plusieurs rapprochements naturels et d'en amener quelques uns qui ne le sont pas. Ces reproches sont quelquefois justes; mais cependant, quoiqu'un demi-siècle en- tier se soit écoulé depuis l'établissement de cette classification, et que bien des essais aient été tentés pour en substituer une meilleure, nous ne voyons pas qu'on ait jus- qu'ici trouvé beaucoup mieux, rien du moins que justifie l'adoption de la généralité des botanistes. Au reste, un grand pas vers l'établisse- ment de la classification naturelle était fait; 'c'était celui de familles qui méritassent ce nom, et c'est ce qu'exécuta A.-L. de Jussieu. H semble avoir signalé lui-même cette dis- tinction des deux parts dans son œuvre, par le titre même de son livre qui annonce les genres disposés en familles naturelles, sui- vant une méthode employée au Jardin de Paris [Gênera plantarum secundùm ordines nalurales juxta melhodum in horlo regio Parisiensi exaratam). Il appliquait donc l'é- pithète aux familles et non à la méthode tout entière. Mais en exposant le premier les principes qui doivent présider à la clas- sification,* non seulement des plantes, mais de tous les êtres organisés; en donnant, par les familles dans lesquelles il distribuait les végétaux et qui, pour la première fois, se trouvaient clairement et nettement définies, une base solide en même temps qu'un mo- dèle à la science, il avait fait assez pour qu'on pût dater de ce moment la fonda- tion de la méthode naturePe qui, dès lors, TAX ne fui plus à découvrir , mais à perfec- tionner. Ses familles ont été toutes conservées avec les seuls changements qu'amène né- ressairement le progrès de la science, soit en apprenant à connaître à fond des plantes qui n'étaient connues qu'imparfaitement, soit en en faisant découvrir un grand nom- bre de nouvelles, pour lesquelles il faut ou former des cadres nouveaux ou élargir les anciens. Mais dans ces cas, si les limites conventionnelles changent , les rapports réelsne changent point, pas plus, par exem- ple, que ceux de divers points dans une étendue de pays qui, de province unique, serait scindée en plusieurs départements; A.-L. de Jussieu ne cessa, pendant le reste de sa longue vie, de travailler lui- même à ces perfectionnements et de pré- parer une seconde édition, qui ne devait jamais voir le jour; car les matériaux s'ac- cumulaient à mesure que ses forces décli- naient et que sa vue affaiblie se refusait à des observations poussées à un degré de fi- nesse et de précision de plus en plus élevé. Il se contenta donc de publier une suite de fragments dans de nombreux mémoires, oii il remaniait des familles ou des groupes plus généraux. Mais s'il en admit ou fonda beau- coup de nouvelles, et en modifia souvent la série en quelques points, je ne trouve pas dans ses écrits publiés ou manuscrits qu'il ait jamais changé la base même de son système, soit qu'il y attachât réellement peu d'importance, soit qu'il la trouvât suf- fisante, confirmé dans ce sentiment par le succès même de sa méthode et par l'habi- tude. La connaissance intime des graines était un des fondements des familles nouvelle- ment établies, et Jussieu en avait examiné par lui-même la structure et la germination sur un grand nombre d'exemples, sur tous ceuxque,pendantplusieurs années, le jardin et les collections de Paris purent offrir à ses observations. Mais pendant que son livre s'imprimait, il en paraissait en Allemagne un autre qui lui serait puissamment venu en aide, celui de Joseph Gairtner sur les fruits et les graines {De fructibus et semini- hus planlarum, 1788-91). On conçoit toute l'importance de celte publication qui donna à la science la description et la figure exactes TAX 517 de mille genres étudies par rapport à ces caractères d'une si grande valeur. Personne ne la sentit mieux qu'A.-L. de Jussieu qui, plus tard , dans une suite de treize mémoi- res, repassa en revue toutes ses familles, en contrôlant les caractères et la composi- tion de chacune d'elles au moyen des docu- ments nouveaux ajoutés par Gaertner. Celui- ci profita moins de l'ouvrage de Jussieu qu'il connut dans l'intervalle entre les publica- tions de ses deux volumes; car il modifia à peine, dans le second, la classification qu'il avait établie dans le premier. Il est vrai qu'il n'annonce pas de plus haute prétention que celle d'une méthode purement carpologique et, de plus, s'appliquantseulement aux fruits qu'il a connus et fait connaître. Mais cette méthode, si les caractères du fruit et sur- tout de la graine eussent été évalués à leur taux véritable, aurait pu se rapprocher, plus que tout autre système fondé sur la consi- dération d'organes partiels, de la méthode naturelle et présenter les genres combinés suivant leurs véritables rapports. Or ces rapports, Gœrtner ne parait pas les avoir clairement appréciés; ce que prouve l'étude de sa classification, dans laquelle il a eu sur- tout égard à une certaine disposition artifi- ciellement symétrique, elles deux discours d'introduction où il développe ses idées sur la valeur relative de ces caractères. Il y éta- blit fort sagement que c'est de l'ensemble des parties que doivent se déduire les rap- ports naturels; que, parmi ces parties, les fruits et graines, plus uniformes que celles de la fleur, doivent en conséquence fournir des caractères plus généraux ; mais il n'a pas vu, ou du moins signalé, leurs divers de- grés de corrélation nécessaire , qui ne lui eût pas échappé s'il avait étudié sur la na- ture les unes aussi bien que les autres. Il admet deux ordres de caractères carpologi- queset spermatologiques: les uns communs à des familles tout entières ou au moins à des genres,. les autres beaucoup plus va- riables et conséquemmenl réduits le plus souvent à une valeur spécifique. Dans le premier ordre il place la situation des par- ties ( péricarpe, loges, placentaire et radi- cule); la forme du placentaire portant des graines en nombre défini ou indéfini; la nature charnue de l'arille et du test; l'ab- sence du périsperme ou son grand dèvelop- 518 TAX pemenl; la direction de l'embryon, droite ou remarquablement courbée; la différence de forme entre les cotylédons: dans la se- conde, la consistance du péricarpe, du réceptacle commun et du périsperme; la grandeur et l'épaisseur de ce périsperme; les courbes ou plis moins prononcés des coty- lédons; l'absence ou la présence delà plu- mule. Dans sa distribution systématique, il distingue d'abord les plantes en acotylédo- Dées , monocotylédonées et dicotylédonées, en faisant toutefois remarquer que cette distribution n'est pas toujours bien nette , et que souvent les unes passent aux au- tres. C'est que, pour les exemples par les- quels il croit justifier cette assertion, il a commis précisément autant d'erreurs , citant des embryons cotylédonés pour aco- tyléduiiés, tandis qu'il n'a pas étudié la ructilicalion des véritables cryptogames (à l'exception du Cbara), et admettant parmi les monocotylédonées des graines générale- ment reconnues aujourd'hui pour apparte- nir aux dicotylédonées. Les considérations qu'il emploie ensuite sont dans leur ordre .successif: la position du fruit supère ou iti- fère; la direction de la radicule infère, supère , centripète , centrifuge ou vague {c'est à-dire ne se tournant rigoureusement ni en Laut de la loge , ni en bas, ni en de- dans, ni en dehors) ; le fruit simple ou com- pose (monocarpées et polycarpées); lesgraines pourvues ou dépourvues de périsperme (al- buminées et exalbuminées); l'embryon droit ou courbe; la consistance diverse du péri- carpe et sa déhiscence. Il continue à distin- guer des gymnospermes et des angiospermes. Lliacune de tes divisions présente les mêmes roupes symétriquement répétées, ainsi que nous l'avons dit. Gaertner a fourni à la science une masse considérable de faits beau- toup plus exactement observés et figurés l|u'il ne l'avaient été avant lui. Proclamons loute notre reconnaissance pour ce grand service par lequel il a aidé à fonder quel- ques unes de nos lois, s'il n'a pas pris lui- même le rang de législateur. L'influence que devaient exercer sur la marche de la botanique les principes et le modèle donnés par A.-L. de Jussieu, ne se fit pas sentir immédiatement, soit que les esprits fussent détournés de ces paisibles spéculations par le grand mouvement qui TAX agita toute la fin" du xvni* siècle, soit que le développement de la doctrine nouvelle exigeât dans ses adeptes des intelligences jeunes et neuves ,■ initiées par une étude longue et approfondie. Nous ne trouvons dans les dernières années de ce siècle que l'ouvrage de Ventenat ( Tableau du règne végétal selon la méthode de Jussieu, 1798), «lu'on ne peut guère considérer que comme une traduction française du Generd plan- larum avec des modifications de peu d'im- portance. Nous devons citer cependant quelques botanistes français contemporains e* ami? de Jussieu, qui adoptèrent ses idées et con- firmèrent les bases de sa méthode: Desfon- taines, par l'observation de la différence qu'offrent dans leur structure et leur accrois- sement les tiges des monocotylédonées et cel- les des dicotylédonées; Louis-Caude Richard, en constatant que les graines des unes et celles des autres présentent dans leur germination une différence également essentielle (endo- rhizes et exorhizes). Celui-ci contribua sur- tout au progrès, en portant dans l'analyse des parties de la fleur et du fruit une pré- cision et une exactitude jusqu'alors incon- nues, et rendant l'iconographie botanique, ainsi perfectionnée, un puissant auxiliaire de la description dont elle abrège et éclair- cit merveilleusement l'étude. Son analyse des embryons endorhizes ou monocolylédo- nés, et ses mémoires sur plusieurs familles, malheureusement trop peu nombreux, sont restés des modèles en ce genre. Dans les cours du xix' siècle, l'arrange- ment des plantes par familles est devenu d'un emploi de plus en plus général et s'est substitué aux anciens systèmes dans la plu- part des ouvrages de quelque importance. Il fut appliqué par De Candolle le premier à l'ensemble des végétaux indigèneiî (Flore française , 180c,) , par M. Robert Brown {ProdromusFlorœ novœ Hollandiœ, Londres, 1810), et par M. Kunlh ( Nova gênera et species plantarum quas ad plagam œqui- noctialem orbis novi coUegerunt A. Bon- pland et Al. de Humboldt, 1815-1825 (1)), (ij Tous les détails analytiques des figures, si nombreus e\ si exacts dans rtt ouvrage, ont été dessim's par Tautt-ui lu»- mêmi-, quoiqu'ils poitent le nom de M. Turpin , au piocian duquel on doit seuleinent la 6gcie générale de chtqtw plante- TAX h nn ensemble de végétaux exotiques. Dans ces trois flores, l'ordre de Jussieu est encore suivi assez fidèlement, cependant avec des modifications et perfeclionnemenls qui dans les disciples font reconnaître autant de maî- tres. Il l'est dans la Flore française, avec cette seule différence que les diclines sont transportées en tête des apétales ou incom- plètes dont elles Tont partie, les polypétalées hypogynes rejetées à la fin, c'est-à-dire après les périgynes. La division des dicotylédonées en plusieurs classes d'après l'absence , la soudure ou l'indépendance des pétales et d'après la triple insertion des étamines, quoique suivie, n'est pas indiquée, et c'est seulement aux trois grands embranchements qu'est appliqué ce nom de classes. M. Kunth, aujourd'hui professeur à Ber- lin , résida longtemps à Paris pour la rédac- tion du grand ouvrage cité plus haut, et put, dans le commerce intime des botanistes français les plus célèbres , A.-L. de Jussieu 8t L.-C. Richard, s'initier à la connaissance approfondie des familles naturelles qu'il a puissamment concouru à propager, ainsi que son illustre maître, le véritable fonda- teur de la géographie botanique , si étroite- ment liée à ces familles, M. Alexandre de Humboldt Dans cette flore d'une partie de l'Amérique qu'on leur doit, il n'y a d'autre rbangemen t apporté à la série du Generaplan- taruni que la transposition des diclines de la fin au commencement des dicotylédonées. M. Kunth l'a également adoptée dans son Handbuch der Botanik., 1831, destiné à la connaissance des familles qu'il passe en re- vue au nombre de 260, et , enfin , dans le grand ouvrage ( Enumeralio plantarum hucusque cognitarum secundùmfamilias na- lurales descriptarum , 1833-1843), dont la partie jusqu'ici publiée commence par les monocotylédones et ne les a pas encore épuisées. M. Robert Brown, dans la préface de son Prodrome, s'exprime ainsi : Jussœanam me- thodum seculus sum , cujus ordines plerique verè nalurales, licet eorum classica dispositio, concedenle auctore non minus candido quam dodo, sœpè arlificialis, etquandoquè, ut mihi videalur , principiis ambiguis innixa. Il ajoute qu'il s'est peu inquiété de la série des familles, qu'avouerait avec peine la na- TAX 519 ture, qui lie les corps organiques en un réseau plutôt qu'en une chaîne. Le premier volume du précieux ouvrage que nous ve- nons de citer, commençant aux Fougères comprises parmi les monocotylédones, so termine avec les monopétalées périgynes; ce sera toujours pour les botanistes un profond regret que le second n'ait pas paru. Dans plusieurs mémoires, M. Brown a exa- miné un assez grand nombre de familles; les rapprochements partiels qu'il y a indi- qués doivent être médités , comme tout ce qui est sorti de la plume d'un si grand maître, et d'autant plus qu'il annonce ces combinaisons de plusieurs familles en grou- pes naturels comme le premier et le grand pas à faire maintenant dans l'établissement de la méthode. Quant à leur ordre général, il déclare s'être conformé à peu près à celui qu'avait tracé De Candolle dans l'ouvrage dont nous allons parler. Peu d'auteurs se sont occupés de la taxo^ nomie autant que De Candolle , qui avait exposé et discuté au long les principes avec une philosophie profonde et une élégante clarté, dans sa Théorie élémenlaire (1813), et qui les a ensuite appliqués à l'universa- lité des espèces végétales, dans l'ouvrage le plus completque nous possédions sur elles, el qui est encore en voie d'exécution {Prodromus systematis naturalis regni vegetabiiis, 1824- 1848). Le premier de ces livres présente une Esquisse d'une série linéaire et par con- séquent artificielle pour la disposition des familles naturelles du règne végétal , titre dont on peutconclure, ainsi que des consi- dérations préalables, qu'aux familles seules l'auteur attribuait la qualité de naturelles. Il commence par admettre les trois grands embranchements du règne végétal; mais aux caractères tirés de l'embryon il associe ceux de la structure anatomique qu'il a fait prévaloir plus tard , et il emploie les noms d'endogènes et d'exogènes pour définir par un seul mot ces différences essentielles que Desfontaines avait signalées dans les tiges des monocotylédonées et des dicotylédonées, et dans leur mode d'accroissement qui se poursuivrait de l'intérieur à l'extérieur dans les premières, de l'extérieur à l'intérieur dans les secondes : opinion dont les obser- vations modernes ont fait reconnaître la fausseté, de laquelle résulte l'impropriété 520 TAX (îeces termes. Ces observations multipliées ont constaté d'ailleurs des exceptions à ces cfiraetères de la structure anatomique, bien plus nombreuses qu'à ceux que fournit l'em- bryon, et la plus simple suffit pour aperce- voir à quel point, dans les végétaux les plus TAX voisins elle est modifiée par la durée de la vie du végétal , et par le milieu dans lequel elle s'accomplit. Quoi qu'il en soit, le nombre des classes se trouve réduit à 9, d'après les considérations exprimées dans le tableau suivant: ARRANGEMENT DE DE CANDOLLE. Végétaux vasciiluires colyléJonés, cellulaires ou icolyle'doiiës exogènes ou dicolyle'done's. . Coi olle j polype'tale. Pétales 1 hypogynes. I Ipéiigjiicss. a I monopéti.li'. . . .Ipe'rigyiie. . 3 ^Ple b endogènes ] phanérogames 6 ou monocotyle'donés[cryptogames , . ? Ifoliaces 8 laphylles. ■....., ...9 Dans une seconde édition de sa Théorie (1819), il donne à la première classe le nom de Thalanii flores, aux deuxième et troisième réunies celui de Caliciflores, à la quatrième celui de Corolliflores , à la cinquième celui de Monochlamydées. Il subdivise les Thala- miflores en quatre groupes secondaires qu'il appelle cohortes, d'après une expression proposée par Heister, et qu'il caractérise par l'existence de plusieurs carpelles distincts, lorsqu'il n'y a qu'un ovaire par la placenta- tion pariétale ou axile, et enfin, dans un nombre de cas très borné (il ne l'est pas en- core assez), par le fruit gynobasique. Ces subdivisions ont disparu dans une dernière édition posthume (1844), et en partie dans le Prodrome. On voit que les trois dernières classes té- pondent aux acotylédones de Jussieu ; la première à ses hypopétalées, la deuxième à ses péri- et épipétalées, la troisième à ses épi-et péricorollées , la quatrième à ses hy- pocoroUées, la cinquième à ses apétales et diclines, la sixième à ses monocotylédones. Il pose donc les mêmes bases pour son échafaudage systématique: l'absence ou la présence de la corolle, l'indépendance ou la cohésion des pétales, et l'insertion des éta- mines, si ce n'est qu'il confond l'épigynique et la périgynique dont la distinction , en effet, est rarement facile; mais il en géné- ralise moins l'emploi auquel il n'a pas re- cours pour les classes les moins riches en familles. Par contre, il multiplie celles des acotylédonées, en dehors desquelles on s'é- tonne de trouver une classe de cryptogames. Une autre diiïérence s'observe dans la mar- che générale qui procède en sens inverse, c'esl-à-dire des végétaux les plus composés aux plus simples, et a, suivant De Candolle, l'avantage de commencer ainsi par les végé- taux qui sont les mieux connus, avantage qui résultait seulement de l'état imparfait de la science, et tend à s'effacer chaque jour Pour établir dans la série des familles celte succession descendante, il « place au pre- » mier rang celles qui ont le plus grand » nombre d'organes distincts et séparés les 11 uns des autres, et, à mesure qu'il voit des 11 familles où quelques uns des organes se M soudent ensemble et par conséquent dis- 11 paraissent en apparence, il les rejette dans » les rangs inférieurs. » Nous reviendrons plus loin à l'examen de ce principe. L'ordre de De Candolle se voit suivi dans une foule d'ouvrages modernes, sans doute en raison de son mérite, mais aussi peut-être en raison de la commodité, par l'aide que prête à la rédaction de tout livre énumérant une certaine suite de genres ou d'espèces, l'existence d'un ouvrage général, celui que nous avons précédemment mentionné, qui, dans des familles disposées suivant cette même série, présente celle de tous leurs genres et de toutes leurs espèces avec leurs caractères ; comme le système de Linné a dû probablement à son Species et à ses éditions successives le privilège d'être ei longtemps TAX «t presque exclusivement suivi dans les ou- vrages analogues d'une époque précédente, ainsi , aujourd'hui, la classification de De Candoile offre un avantage très réel, celui d'être dans tous ses détails la plus familière à la plupart des botanistes sectateurs de la méthode naturelle. Depuis longtemps déjà M. Robert Brown avait indiqué ce qui reste à faire pour arriver à l'ordre naturel. Il avait écrit: « Un arran- » gement méthodique et en même temps » naturel des familles est, dans l'état actuel M de nos connaissances, peut-être impratica- 5» ble. Il est probable que le moyen d'y ar- >> river un jour serait de la laisser pour le » moment de côté dans son ensemble, et de » tourner toute son attention à la combinai- » son de ces familles en classes également » naturelles et également susceptibles d'être » définies. L'existence de plusieurs de ces n classes naturelles est déjà reconnue. «Tels sont, en effet, certains groupes qui, dans quel- ques cas, ne sont autrechosequedes familles même primitivement établies par Jussieu, sous ce nom, maintenant scindées en plu- sieurs, comme les Algues, les Rosacées, les Légumineuses, les Urticées ou la classe en- tière des Synanthérées; et qui, d'autres fois, «e composent par le rapprochement de plu- sieurs familles distinctes dès le principe, comme, par exemple , des Cypéracées et des Graminées, des Caryophyllées et autres à périsperme central et farineux, etc., etc. Cette direction indiquée par un des plus grands maîtres de la science, ne pouvait man- quer d'être suivie, et elle l'a été, en effet, par la plupart des botanistes qui se sont depuis occupés de la solution du problème de la clas- «ification naturelle. Cependant il n'ont peut- être pas obéi assez rigoureusement au con- seil, puisqu'au lieu de se bornera ces perfec- tionnements partiels, qui doivent précéder la réforme générale, ils ont abordé les uns et l'autre à la fois. Ilsont essayé de réduire tou- tes les familles en un certain nombre de ces groupes que M. Brown appelle classes, grou- pes beaucoup plus limités que ceux auxquels Jussieu appliquait ce nom. L'espace nous manque malheureusement pour exposer ici et définir toutes ces combinaisons, pour l'é- tude desquelles nous sommes forcé de ren- voyer aux ouvrages originaux, dont il nous reste à passer les principaux en revue, en in- TAX 521 sistant principalement sur ceux dans lesquels l'application a été portée le plus loin. M. C. Agardh, dans une suite de thèses^ publiées en Suède, de 1821 à 1826, sousIeS titres A' Ayhorismi bolanici et de Classes plantarum, proposa de tels groupes ou clas- ses au nombre de trente-trois; mais, pour leur composition, il eut égard à des affinités plus susceptibles d'être senties que définies. Ses premières divisions répondent à peu près à celles de De Candoile, avec quelques dif- férences pourtant , surtout dans les noms. Ainsi il appelle acotylédonés les végétaux cellulaires, pseudocotylédonés les vasculaires cryptogames, cryptocotylédonés les endogè- nes, phanérocotylédonés les exogènes, et subdivise ceux-ci en six groupes d'après l'enveloppe florale simple ou double, l'inté- rieur monopétale ou polypétale, et, dans ces deux derniers cas, hypogyne, périgyne ou discigyne: ce dernier mode d'insertion, que lui seul a distingué, consiste dans l'existence d'un disque périgynique, ou le plus souvent hypogynique, portant les étamines, et se lie fréquemment à celle d'un gynobase. Il fait passer l'insertion avant la cohésion ou l'in- dépendance des pétales qui ne lui paraissent pas essentiellement différentes, et de là le mélange alternatif de mono et de polypéta- les, peu favorable certainement à l'ordre naturel. C.-J. Perleb a publié, à Fribourg, en 1836 {Lehrbuch der Nalurgeschichte der Pflanzenreich), un arrangement qu'il a re- produit avec quelques modifications, en 1838 {Clavis classium, ordinum et familia- rum), et dans lequel 330 familles sont dis- tribuées en 48 ordres ou classes secondaires, rapportées elles-mêmes à 9 classes primaires qui répondent précisément a celles de De Candoile, mais seulement ont reçu des nom» différents et procèdent en sens inverce, c'est- à-dire du simple au composé (1 . Prolophytœ; 2. Muscosœ ; 3. Filicinœ; 4. Ternariœ; 5. Monochlamydeœ; 6. Thalamanlhœ; l.Caly- canthœ;S. Calycopetalœ;9. Thalamopelalœ). Un autre botaniste allemand, M. F. -T. Barl]ing{Ordines naluralesplantarum, 18Z0) procède également des cryptogames aux co- tylédonées, et admet huit divisions dont les quatre premières (plantes cellulaires homo- nemées et hétéronemées , vasculaires crypto- games «^ inonocotylédones) ne sont^ autre 522 TAX chose que les quatre dernières de De Can- dolle prises en ordre inverse. Quant aux di- cotylédonées, il y distingue les apétales, monopétales et polypétales , et d'abord une certaine division des Chlamydoblastées{c''es.l- à-dire de plantes dont l'embryon est ren- fermé dans un sac particulier ou vitellus) , où il a le tort de comprendre, avec les Pi- périnées et Hydropeltidées qui offrent en effet cette disposition, ses Aristolochiées com- posées de plusieurs familles qui ne l'ont pas réellement, non plus que les Chloranthées. Les 60 classes secondaires qu'il distribue dans ces premières, sont caractérisées avec assez de détails, comme on le fait ordi- nairement pour les familles. Dans tous les arrangements systématiques que nous venons de passer en revue, nous avons vu les premières divisions se corres- pondre généralement et comprendre chacune une collection, plus ou moins considérable, de plantes liées par quelques caractères communs, soit de fructification, soit de vé- gétation , ordinairement des deux à la fois. Mais l'étude plus approfondie de l'organisa- tion vérifiée dans un plus grand nombre de végétaux, devait amener la connaissance ;le structures exceptionnelles qui , propres à plusieurs, les rapprocheraient entre eux en les éloignant des autres, et multiplieraient ainsi lesdivisions primairesen donnantlieuà la formation de certains groupes également importants par le caractère, s'ils le sont moins par le nombre. Il est vrai que cette importance peut souvent être considérée comme arbitraire et dépendre d'un point de vue particulier où se place le classifica- teur. Nous en avons montré un exemple dans la classe des Chiamydoblastées de Bar- tling, fondée sur l'existence d'un périsperme double, dont l'intérieur constitue un petit Sac auCiur de l'embryon, repoussé à la pointe t'e la graine et au-dessus du péri- sperme extérieur. Le caractère pris ainsi en j considération, en entraîne-t-il à sa suite plusieurs autres de quantité et qualité suf- fisantes? c'est là qu'est la question. Or, elle semble devoir se résoudre négativement pour les Chiamydoblastées , même en ex- cluant toutes celles qui ne méritent pas ce luun, puisqu'on n'observe pas entre les l'iuntes ainsi rapprochées (par exemple entre le Poivre et le Nympha;a ) une somme de TAX ressemblances qui commande la conviction. Cette somme est plus considérable entr< certains végétaux parasites sur des racines, ou plus rarement sur des branches, dont l( Cylinus offre l'exemple parmi ceux de notre pays, le Raflesia, si célèbre par sa gigantes- que fleur, parmi les exotiques. Ces parasites, par leur axe réduit à une tige extrêmement contractée , ou même à un simple empâte- ment en ferme de thallus, où le tissu vas- culaire, très clairsemé, §e distribue sans ordre bien manifeste, ainsi que par leur embryon consistant en une petite masse cellulaire sans distinction départies, ont paru à quelques auteurs mériter une place tout à fait à part entre les Acolylédonées et les Cotylédonées; et ce groupe a reçu le nom de lihizanthées , parce que la plante semble le plus ordinairement consister en une fleur implantée sur une racine étran- gère. D'autres botanistes l'ont admis, mais en le circonscrivant plus étroitement et le faisant redescendre au rang déclasse secon- daire parmi celles des Dlcotylédonées, se fondant sur l'existence du nombre quater- naire ou quinaire des parties de quelques unes de ces fleurs, sur la structure des organes de la fécondation, sur l'influence de cette végétation parasite qui peut dé- terminer pour le bouton sortant de terre des ressemblances extérieures avec les Cham- pignons, mais non de véritables affinités, et modifier les tiges en dissimulant leur véritable type, comme le fait par exemple pour les plantes aquatiques l'action du mi- lieu ambiant. Le point de vue original sous lequel M. Rob. Brown , le premier, considéra les organes femelles des Cycadées et des Coni- fères , dans lesquelles il signala, au lieu do pistils, de véritables ovules nus , provoqua naturellement l'examen consciencieux de toutes les autres parties de ces végétaux, si distincts d'ailleurs parleur foliaison et leur port fiénéral. On constata une composition particulière dans leur bois, formé presque entièrement par une sorte de fibres poreuses qui leur sont propres, et, encore à la suite de M. Brown, la pluralité d'embryons dans leurs ovules. La valeur des caractères ainsi liés entre eux était donc bien moins con- testable que dans les groupes précédents, et Ai. Âd. Brougniart en fit celui des Gym' TAX nospermes, dont il confirma l'établissement par l'étude des fossiles : car, à diverses épo- ques géologiques, ces végétaux paraissent avoir joué dans la flore de notre globe un rôle très important , plus qu'à l'époque ac- tuelle. Il était utile de faire connaître ces groupes que nous allons voir paraître à un rang plus ou moins élevé dans les classifications qu'il nous reste à examiner. On en doit plusieurs essais à M. J. Lind- ley. Nous ne nous arrêterons pas sur le premier {An introduction to the natur al Sys- tem of botainj, iS30), qui rappelle les di- visions de De Candolle, excepté pour les exogènes où le caractère de l'insertion est mis de côté, celui de la corolle simplifié par la réunion des achiamydées aux polypé- tales, et le groupe des gymnospermes éta- bli en opposition aux angiospermes, dans le sens que nous venons d'expliquer et non dans celui des auteurs plus anciens. Le se- cond essai eut pour titre: Nixus plantarum , 1833; et ce mot, qu'on peut traduire par tendances, était substitué à celui de classes sous lequel , dans toutes les pages précé- dentes, nous avons, avec M. Brown, désigné les groupes naturels de familles; le nom de classes restitué aux divisions principales au nombre de 5 (les Exogènes angiospermes et gymnospermes, les Endogènes, les Rbizan- thées, les Asexuées). La première de ces cinq classes était subdivisée en trois sous-classes des polypétales, apétales ou incomplètes et monopétales; chacune d'elles ainsi que la classe des endogènes en plusieurs cohortes, unissant chacune plusieurs de ces nixus , qui réunissent eux-mêmes plusieursfamilles avant d'arriver auxquelles on trouve ainsi six ordres de groupes subordonnés. Les ca- ractères des cohortes sont tirés de la pro- portion du périsperme lorsqu'il existe , des rapports d'indépendance ou d'adhérence des TAX 523 carpelles entre eux ou avec le calice , de la direction courbe ou droite de l'embryon, etc. Cet ordre fut à peu près reproduit dans une seconde édition du Système natwel de 6o- tanique, 183G, où le mot de nixus fut rem- placé par le nom plus heureux d'alliances. C'est dans ce dernier ouvrage que M. Lind- ley a proposé des désinences constantes pour les noms qui désignent un même ordre de groupes. On sait qu'on est convenu en général d'appeler chaque famille du nom d'un de ses principaux genres , de celui qu'on peut considérer comme le type autour duquel viennent se rallier tous les autres. Jussieu le mettait simplement au pluriel (les Rosiers, les Cistes, les Géraniums, etc.). Depuis, pour mieux éviter la confusion, on conserva le nom en en changeant la termi- naison (Rosacées, Cistinées, Géraniées, etc.). C'est à ces terminaisons variées (en acées, ées, inées, idées, ariées ) que M. Lindley proposa d'en substituer une constante, celle en acées, conservant celle en ées pour les tribus ou sous-divisions naturelles des fa- milles, et la remplaçant par aies dans la désignation des alliances. Les Myrtales se- ront donc un certain groupe de familles dont celle des Myrlacées fait partie , et les Myrlées une des tribus de cette famille. L'ouvrage le plus récent de M. Lindley {The vegelable Kingdom., 1846) présente une exposition encore plus développée, de tous les groupes jusqu'aux familles inclusi- vement, et leur arrangement y est de nou- veau remanié et modifié. Le nombre des classes primaires se trouve porté à sept par le dédoublement de la troisième et de la cinquième, leur nom soumis aussi aux lois d'une nomenclature uniforme par la désinence commune en ogènes , leur ordre général ramené du simple au composé, le» subdivisions en cohortes supprimées. Voici le tableau des classes tel que le donne l'auteur. 52& PUnle; TAX TAX sant sezet vu sau3 ûe avec sexes ou fleur •Le bois le plus juene SYSTEME DE LINDLEY. Pas de tige ni de feuilles |Tiges et feuilles Fructification naissantld'un tballus . I d'une lige *, au centre. Un seul co- tylédon. Feuilles à parallèles, persistantes. Faisceaux ligneux dis- tribues confusément. . réticulées , caduques. Faisceaux ligneux en cercle aulourd'uii ceu- tie médullaire I. Thallogèceo. II. Acrogènes. III. Khizogèneo, IV. Endogène!. V. Dictjogène», la circonférence , loujouri concentrique. Deux ou ]ilu- eieurs cotylédons. Graines Nous trouvons ici pour la première fois cette classe des Dictyogènes formée de ces monocotylédonéesoù la nervation des feuil- les rappelle les dicotylédonées , et M. Lind- ley signale un autre passage des unes aux autres, dans la disposition et l'accroissement des faisceaux fibro-vasculaires. Pour la di- vision des dicotylédonées , il est revenu au caractère de l'insertion des étamines qu'il rejetait précédemment; mais il rejette les caractères tirés de la corolle qu'il admettait, ramené ainsi à la classification de Bernard de Jussieu, dans le jardin de Trianon. Trois cent trois familles sont distribuées en cin- quante-six alliances; les caractères des unes et des autres exposés au long , mais aussi résumés dans une courte diagnose. On voit que, dans ses publications succes- sives, M. Lindiey a plusieurs fois changé ; c'est ce qu'il avoue et justifie dans sa pré- face, ce qui est le propre d'un esprit actif, laborieux, ami du progrès, disposé à envisa- ger les objets dans tous leurs rapports qu'il met tour à tour en .saillie. Comme cet esprit est dans toute sa force et comme ces rapports sont bien variés, il est à croire que nous n'avons pas encore son dernier mot. Nous venons d'anticiper un peu sur les dates, afin de suivre un seul auteur dans la série de ses travaux, dont les plus récents ont pu se sentir de l'influence de plusieurs ouvrages importants d'autres auteurs qui nues VI Gymnogènes. enlcrniees dans un ovaire. . . VII Exogènes diclines, hypogvne» pcrigyues. cpisynes. avaient paru dans l'intervalle. Reprenons- les donc dans l'ordre chronologique. M. de Martius, professeur à Munich, qui, par ses belles et nombreuses publications sur les plantes du Brésil, exploré par lui dans sa plus grande étendue, a fourni à la science tantde matériaux nouveaux, s'en est lui-même habilement servi pour le perfec- tionnement des familles. Mais c'est dans un opuscule extrêmement court {Conspeclus Regni vegeiabilis secundùm characleres mor- phologicos prœsetiint carpicos in classes, ordines et familias digesli, 1835) qu'il a ré- sumé ses idées générales sur la classification. Il reconnaît d'abord deux modes de végéta- tion différents (1), l'une qu'il nomme primi- (t) Cette division est empruntée à M. Nées d'Esenberk , le président de la ctlèbre et antique société des curieux de la nature. Cet liabile botaniste cédait alors à l'entraînement des doctrines despliilosoplies de la nature , qui ont quelque temps exercé une grande inQuence en Allemagne : influence sous laquelle se sont produits plusieurs systèmes botaniques. Si nous n'en avons pas rendu compte, c'est qu'ils sont restés dans le domaine de la spéculation pure, et n'ont pas péné- tié dans celui de l'application pratique. D.ms tous les sys- tèmes que nous avons avons exposés, la synthèse l'.ippuic sur l'analyse ; elle remonte des faits particuliers aux généralités. La philosophie de la nature suit une maicbe inverse ; plui confiante dans les forces de l'esprit humain, c'est en lui qu'elle croit pouvoir découvrir les immuables lois qu'elle applique ensuite aux faits matériels; elle généralise ù priori. Nul doute qu'elle n'ait trouvé ainsi d'heuieuses inspi:atiOhs, de belles «t fécondes théories; mais qu'elle puisse de prime- saut s'élancer jusqu'au but, soulever d'un seul effort le grand voile qu'il ne nous est donné d'écarter que pli à pli par lef efforts réunis de toutes les intelligences et de tous les temps, c'eiit ce au'il est difficile d'espérer. En botanique, du moino. TAX tive, Tautre secondaire. Celle-ci appartient aux Champignons seuls , la première à tout le reste des végétaux. Ellesediviseeile-même en quatre classes : les Ananlhées (ce sont les les résultats n'ont pas répondu à ces grandes promesses ; ils ont trouvé la multitude incrédule à des vérités ou trop fortes 2>our nous, ou trop faibles en ellrs-mcmes. Prenons comme exemple un système qui recommande à rattention le nom illustre de son aut>,:T, M. Oken. Nous le présentons tel qu'il a été exposé dans un petit ouvrage inti- tulé : Esquisse d'un système d'aiialomie , de physiologie et d'histoire naturelle (ilS2i), quoiqu'il ne soit pas la dernière et la plus complète expression de sa théorie; mois comme il a été écrit par l'auteur lui-même en français, nous n'aurons presque qu'à citer sans craindre d'altérer l'original en le tra- duisant. Le règne des plantes u'tlant autre chose que le déve- loppement individuel des organes de la plante , on connaîtra le vrai système des plantes 'quand on aura exposé le système des organes de la plante individuelle. Elle consiste dans les parties anatomiques (moelle ou parenchyme), dans le pied ou souche, et dans la Qeur avec le fruit. Les parties anatu- miques sont les cellules, les veines ou conduits intercetlu- laires , les vaisseaux spiraux ou trachées; toutes les autres sont des métamorphoses de ces trois systèmes Quand le tissu cellulaire s'individualise et gagne la prépondérance, il forme la racine; les veines forment de même la tige; les vais- seaux forment les feuilles : ces individualisations des sys- tèmes anatomiques se nomment organes , qui sont ainsi au nombre de trois pour la souche. La fleur, troisième degré de la métamorphose, répète la souche , dont les trois parties sont répétées par trois correspondantes ; la semence, la cap- sule (pistil), la coiolle; enfin le fruit est la réunion de ces trois parties de la Qeur. La plante tendant au développe- ment complet de tous ses organes peut s'arrêter à chacun de ces degrés, après lequel celui des organes plus élevés ne se montre pas ou se montre incomplètement. Ainsi , dans les Champignons, il s'arrêtera à la moelle qui en constitue tout le tissu , il n'y aura pas de souche ; dans les diclines ou les • pétales, il s'arrêtera à la fleur incomplète, etc., etc. Delà une première division des végétaux en trois grandes masses et en dix classes, répondant à ces dix parties et à leur triple système: i" les Moelliebs (Champignons), qui compren- nent les Cettuliers, les feiniers et les Trachiers; 2° les Sou- CHiERS, qui comprennent les Raeiniers (acotylédonées), les 'figitrs (monocotylédonées), et les Feuilliers (apétales); 3* lis Fleukiers, qui comprennent les Semenciers (épi- gynfs), les C<7pju/i«ri (monopétales), les Corollters (polypé- tales périgynes.) , et enfin les Fruitiers (polypétales bypo- gynes). Apres les classes viennent les ordres déterminés par les granits membres de la plante; on en trouve donc un à moelle, un à souche, un à fleur, un à fruit. Il ne peut y en avoir qu'un dans chaque classe des Moelliers, puisque lis trois autres y manquent entièrement; il n'y en a que deux dans la classe des Raeiniers, quatre dans toutes les autres classes. Chaque ordre comprendra à son tour plusieurs tri- bus, repétition des organes de chaque classe , trois dans les trois premières classes, où il n'y a que trois organes, six dans la quatrième et dix dans les suivantes, en tout 73 ; en- fin, chaque tribu contient dix genres, correspondant chariin à l'un des dix degrés de l'évolution progressive. Par exemple, dans la tribu des Capsuliers-Corolliers, ou lauuUe des 11 o- Siers, le genre qui s'arrête le plus bas dans son développe- inent organique, VAIchimilla, sera le Rosier cellulier ; les neuf genres Sanguisorba , Agrimonia , TormentiUa , Rubus , fipirœa , Sorbus , Mespilus , liosa , Prunus , qui paraissent à l'auteur offi n autant de degrés d'une perfeclion pro|re55ive, TAX 525 Cryptogames) ; les Loxines, c'est-à-dire plan- tes à faisceaux vasculaires obliques (de Xoroç, oblique, et k , îvoç, fibre) ou, en d'autres termes, monocotylédonées; les Tympano- forment les genres scientifiques des Rosiers veinier, tra- chier, racinier, tigier, feuillier, semencier, capsulier, corol- lier, fruitier. A chacune de ces déterminations on se demande comment et pourquoi. Si le Rosier corol lier (ou vulgairement la Rose) a une fort belle corolle, elle Rosier fruitier (ou le Prunier) un excellent fruit, en quoi le," Rosier tigier (ou Ronce) est-il moins développé dans toutes ses parties que le Rosier feuillier (ou Spiraea), lequel a des feuilles quelquefois fort développées, mais aussi souvent simples et même fort exiguës? En quoi le Sorbier moins que le Néflier? Comment ces divi- sionsdesMonopétale3,des Polypétales hypo et périgynes.ctc, établies par d'autres auteurs a posteriori, viennent-elles se loger, avec tant de précision, dans les compartiments de ce système à priori , toiles peintes pour d'autres cadres et qui ne s'ajustent à ceux-ci qu'après qu'on les a mutilées pour en égaliser les dimensions? En quoi justifient-elles le nouveau titre sous lequel on les place? Si ces dix noms, répétés dans tous les groupes subordonnés, n'indiquent autre chose qu'au- tant de degrés d'une organisation de plus en plus parfaite, et non quelque chose de réel en rapport avec eux , de sira. pies numéros d'ordre seraient plus clairs et plus vrais. En entrant dans les détails , et prenant une à une les dé- finitions de chaque classe, de chaque ordre, de chaque tribu, nous serions frappés de ce même défaut , celui d'autant d'é- quations dont les deux membres ne sont pas comparables; et, en examinant la base sur laquelle repose tout le sy> tème, on éprouverait le même embarras, on se demanderait comment telle partie répète telle autre : comment , par exemple, le pistil répète la tige, laquelle répète les veines, c'est-à-dire s'est formée par la métamorphose de ces veinei ou méats intercellulaires ou, en d'autres termes, de U< cunes, etc. Il est vrai que cette base a été élargie dans des publica- tions plus récentes de l'auteur (Attgemeine Nalurgeschiehta fur ail Stdnde. Bolanik., i84i), qui, depuis la première appa- rition de son systeme(en 1810), l'a remanié plusieurs fou. Maintenant il porte le nombre des organes végétaux à seize étages en trois groupes : le premier, le système moellier; le second, qui est ajouté (le système vaginal ou v»cinariées, dont les trois membres sont l'écorce, le liber et le bois) ; le troisième, qui est triple, puisqu'il se compose de la souche, de la fleur et du fruit, celui-ci présentant quatre degrés de métamorphose (quatre différents organes!), la noix, la drupe, la baie et la pomme. Aux classes précédentes vien- nent donc se joindre des Corticariées. des Libérariéet, des Lignarièes , des Nucariéei , des Drupariées, des Baccmiéai et des Pomariées , qui se répètent dans chaque division et subdivision (classes, tribus, genres, espèces) où le norflbre 16 est par là substitué au nombre 10. Multiplié ainsi par lui-même, il donne un total de 65,536, auquel l'auteur fixe en conséquence la totalité des espèces végétales sur la terre, connues ou inconnues. Il faudrait donc supprimer beau- coup des premières dans certains cadres où elles débordent. eu découvrir beaucoup de nouvelles pour remplir certain» autres cadres vides , par exemple dans la tribu qui rèponii aux Équisétacées , et où il serait asser difficile, dans l'état actuel de la science, de construire 16 genres de i6 espèces chacun. On voit, au reste, que c'est toujours d'après les mê- mes principes systématiques que M. Oken a procédé; et, comme nous ne voulions autre chose qu'indiquer l'esprit gé- néral de ces méthodes, nous avons pu nous arrêter à l'un d^ tespreoiiers essais coijjwe plus court et (poins complinuç» 526 TAX chœtes , c'est-r-dire plantes à cellules po- reuses ou gymnospermes (deTuuTravov, tam- bour, d'où l'on a fait tympan, et de x»'"^^» crin, probablement de la forme des cellules allongées, couvertes d'ouvertures que fer- ment autant de membranes comme tympa- niques); les Orthoines, c'est-à dire plantes à faisceaux vasculaires rectilignes (de opâo;, droit) ou dicotylédonées. Les Ananthées sont partagées en deux sous-classes répondant au deux premières du système de Lindiey; les Loxines en trois sous-classes des gymnan- ibées, des hypogynes et des épigynes; les Orlhoïnes en cinq sous-classes des achlamy- an lieu de nous livrer à l'examen du si^stème sous cette der- nière forme qu'il regarde comme définitive. Nous mentionnerons ici le système de M. Th. -Louis Rei- clipnbach, professeur à Dresde, système ronnu d'abord par une simple énumération de classes, ordres, formations, fa- milles, tribus, genres et sous-genres (Conspeetus regni vege- labilis per gradus naturales evoluH, 1828), et plus tard expli- qué dans un traité particulier {Hanclbuck der naturlischen rjlanzensystem, 1837), parce qu'il part d'un point de vue finalogue, la comparaison du règne végétal entier dans la série de toutes les plantes développées à des degrés inégaux, avec on seul végétal passant, dans les phases successives de son développement individuel, par autant de dfgrés parallèles. Ce végétal préexiste dans la graine et dans le bourgton, premier état ou THÉsis ; puis il végète par l'évolution opposée de la racine et de la tige qui se couvre de feuilles , second état ou «NTiTHBSis ; enfin , il fleurit et fructifie, au moyen à'organes femilles (pistil avec calice) et d'rrganei mates (étamines avec corulle) ; et il en résulte le fruit, troisième état ou synthe- 815. qui relie celui-ci au premier en le renouvelant. Il y a donc trois états ou degrés et huit organes ou systèmes d'or- ganes qui leur correspondent. Les plantes comparées entre elles se montrent développées à trois degrés analogues : 1° les Inophytes, qui s'arrêtent à une expansion cellulaire sans trace de la couleur verte; 2" les Stélécophytes , oii le tissu verdit, où l'axe s'ébauche, puis se forme avec ses feuil- les, mais où la Heur manque encore ou bien se produit in- complètement ; 3® les awtho-cakpophytes, où la fleur s'est complétée. Chacun de ces trois degrés en comprend plu- «ieurs «econdaires, dans lesquels les huit organes apparais- »ent etse perfectionnent progressivi-ment. de manière a for- mer huit classes .• Inopiivtes. i" Champignons ; 2** Lichens. — StÉlécophytbs. 30 Chtorophyles (Algues , Mousses , Fou- gères). 40 Cotéophyles ( une partie des Monocotylédo- nées). 5» Synclamydées ( mélange de Cryptogames. Rhizati- Ihées , Gymnospermes et Apétales). — AurHOCAEropHYTES. CoSynpélalées (Monopétale.s). 7'» Calycanthées (CaliciDores). b» TMIamanthées (Thalamiflores). Toutes les subdivisions, jusqu'aux tribus inclusivement, sont ensuite disposées par trois, sans doute pour représenter la division fondamen- tale. Les groupes de différents ordres s'y montrent dans des combinaisons souvent inusitées. Parmi tous les systèmes na- turels que nous avons exposés, et qui s'accordent , en géné- ral, sur un beaucoup plus grand nombre de ces rapports , celui de M. Reichenbarli reste donc à part, quoiqu'on y doive chercher, avec le résultat d'idées un peu trop purement spé- culatives, celui de connaissances pratiques très étendues, dont l'auteur a fait preuve d'ailleurs dans plusieurs grandes publications ?)6 TAX M. Lindiey que nous avons déjà mentionné | {The vegetahle Kingdom), et la seconde par- tie du Manuel de Terminologie botanique de M. Biscboff {Handbuch der bolanischen Ter- minologie und Systemkunde, 1844). Mais il est nécessaire de récapituler toutes ces familles, une fois du moins, suivant un ordre méthodique, pour les lecteurs de ce Dictionnaire qui voudraient les y étudier dans leur ensemble et leurs rapports, et non pas isolément comme elles se présentent né- cessairement dispersées d'après l'ordre alpha- bétique. J'aurais pu me borner à copier celui de quelqu'un des systèmes que nous avons pas- sés en revue, et j'aurais en ce cas donné la préférence à celui de M. Endlicher, appliqué dans l'ouvrage le plus complet et où celui-ci a pui*; le plus souvent. Cependant, puisque par la discussion des principes qui peuvent guider dans l'établissement d'une série géné- rale, je me suis trouvé conduit à en proposer une un peu difl'érente de la sienne et que celledesprincipnuxgroupesainsimodifiéeen- traînedes modiflcations nécessaires dans les autres groupes subordonnés et dans l'arran- gement d'une partie des familles, je vais présenter leur énumération dans cet ordre auquel j'ai cru reconnaître quelques avan- tages , le même à peu près que j'avais déjà suivi dans mon Cours élémentaire de bota- nique. Mais là les caractères essentiels des familles étaient présentés dans des tableaux analytiques, forme dont les exigences ont trop souvent obligé de rompre leurs rapports naturels, quoique j'eusse essayé de leur con- server la place que ces rapports leur assi- gnaient, toutes les fois que cela se pouvait , ou sinon de les en éloigner le moins possible. Ici, libre de cette entrave, je pourrai mieux, je n'ose dire bien, les coordonner. Rappelons que notre première division est celle en trois grands embranchements des Acotylédonées, Monocotylédonées et Di- cotylédonées, presque universellementadmis sous ce nom ou sous d'autres. Celui-ci se trouve jusliûé dans la presque totalité des végétaux, où les exceptions sont extrêmement rares, quoiqu'on en rencontre quelques unes, soit que, dans la graine, le développement de l'embryon semble s'être arrêté à ce pre- mier état où ses différentes parties ne se sont pas dessiuécs eocore sur sa masse cellulaire TAX indivise (comme dans les Rbizanthées), soit que l'axe seul, réduit presque à la tigelle, so suitdéveloppéexclusivementsans formaliot), (lu moins sensible, des organes appendicu- luires (comme cela a lieu dans quelques Monocotylédonées et dans un petit nombre de Dicotylédonéesparasitesou autres). Quant à l'existence de plus de deux cotylédons qu'on trouve extraordinairement dans quel- ques graines, normalement dans quelques autres, elle n'a pas d'importance, dès qu'on fonde la déGnition des deux embranche- ments, non plus sur le nombre absolu, mais sur l'alternance ou l'opposition de ces pre- mières feuilles de la plantule. D'ailleurs, un travail tout récent de M. Duchartre pa- raît faire rentrer ces exceptions dans la règle, en constatant deux cotylédons profondément lobés là où l'on en décrivait un plus grand nombre. Rappelons encore la division des Dicoty- lédonées en diclines, apétales, polypétales et monopétales; ces deux derniers groupes subdivisés eux-mêmes en hypogynes et péri- gynes. Or, ces divisions et celles qui suivent, ainsi que dans les Monocotylédonées, pré- sentent des exceptions bien plus nombreuses, en contradiction avec le caractère et le nom par lequel on les désigne. C'est une nécessité de la méthode naturelle, qui , employant tous les caractères à la fois, ne peut définir nettement ses divisions à l'aide d'un seul. Lorsque A.-L. de Jussieu publia la sienne, lu fréquence de ces exceptions qu'il signalait lui-même et la complexité des formules dia- gnostiques qui en résultait, excitèrent d'abord l'étonnement ou la critique des botanistes accoutumés à la précision des systèmes arti- ficiels, rigoureuse comme le comporte l'arbi- traire. C'est que, toujours dominé par le sentiment des rapports naturels qu'il possé- dait à un si haut degré, il n'avait voulu faire presque aucune concession à l'artiûce de quelques parties de son propre système ; et, plus tard, on lui a fait justement un mérite de ce qu'on avait dans le principe accusé comme un défaut. Nous avons rapporté une comparaison heureuse de Linné, celle du tableau da règne végétal avec une carte géographique. Les caractères extérieurs des groupes na- turels comme des nations se modifient, s« nuauceut, s'elTaceni vers les frontières. C'est fAX vers les centres qu'ils se dessinent Trûnche- ment et qu'on peut les définir bien ; la dé- finition générale est défectueuse en quelques points, quand elle doit les comprendre tous. Une autre comparaison, empruntée à celle des familles des plantes avec les familles des hommes, pourra jeter quelque clarté sur une cause fréquente de ces apparentes ano- malies dans la méthode naturelle. Dans une grande famille qui se disperse en se multi- pliant, on voit souvent quelque branche ou quelque membre déclinant peu à peu tom- ber à un état d'obscurité, d'apauvrissement ou de dégradation qui ne permet plus de reconnaître sa parenté avec les branches plus favorisées; mais le généalogiste habile sait la constater en suivant la filiation et rattacher ce membre ou cette branche mé- connus à la souche commune. Ainsi le bo- taniste voitsouvent des plantes se déclasser, pour ainsi dire, en perdant plus ou moins des signes distinctifs de la famille; mais, en suivant la série de ces dégradations, il peut ramener au type commun et plus parfait celles mêmes qui s'en sont le plus écartées.' Les exemples par lesquels nous pourrions démontrer cette vérité se présentent en foule. Ils sont décisifs surtout quand, sur le même pied, on rencontre constamment des fleurs imparfaites à côté de fleurs parfaites; car la classification la plus franchement systéma- tique ne peut les séparer. Or, sans parler des polygames, où l'on voit les fleurs hermaphro ■ dites passer aux diclines par l'avortement de l'un des sexes, nous citerons quelques espè- ces de Specularia où le type des Campanu- lacées se dégrade dans certaines fleurs qu'on a longtemps crues dépourvues de corolle et d'étamines, tant ces organes y sont réduits et déformés, et surtout une tribu entière de Malpighiacées remarquable par l'existence simultanée de deux sortes de fleurs bien dif- férentes, les unes assez grandes, pentapéta- les et trigynes, avec des étamines, des styles et des stigmates bien conformés; les autres extrêmement petites, apétales, réduites à un rudiment unique d'anthère et à deux carpel- les sans style. Plusieurs Violettes ont deux floraisons, dans la plus tardive desquelles les pétales manquent et les étamines se défor- ment; et bien d'autres plantes pourraient oQ"rir le même phénomène à la fin de l'au- tomne. D'autres fois, c'est sur des jjleds dlf- T. x;n. TAX. 537 fércnts d'une même espèce qu'on observe ces réductions, comme dans plusieurs Labiées (Scpollet et Menthe), où toutes les fleurs ont perdu leurs étamines. Ce peut être auss S'jr des espèces différentes d'un même genre qui, pctalées dans les unes, ne le sont pas dans les autres (par exemple, dans plusieurs Cavyophyllées), ou qui sont, dans les unes hermaphrodites, dans Icsautresunisexuées. Des familles, incontestablement naturelles, montrent dans la série de leurs genres une série de dégradations analogues. Ainsi, dans les Haioragées, l'Haloragis, genre type, a des fleurs 4-pétaIées hermaphrodites; elles sont monoïques dans le Myriophyllum; dans l'Hippuris, les pétales disparaissent, les éta- mines et les carpelles se réduisent du i/om- bre quaternaire à l'unité, et peut-être le Callitriche n'en est-il qu'un dernier degré, dans lequel l'étamine, également unique, et le pistil se sont dissociés pour former des fleurs diclines, où le calice même fait défaut. Dans les Euphorbiacées, ce grand groupe si naturel, les fleurs mâles, par une suite de réductions qu'on peut suivre de genre à genre, deviennent de pétalées apétales , puis nues, et, de polyandres, finissent, en perdant toujours des étamines, par n'en plus avoir qu'une qui constitue la fleur à elle seule. Il est telle famille où une tribu entière a perdu une partie des organes qui caractérisent le type parfait, comme, parmi les Rosacées, les Sanguisorbées généralement dépourvues de corolle, avec un petit nombre d'étamines, une seule quelquefois, et les carpelles réduits à deux ou à l'unité. Il est vrai que de tribus ainsi dégradées on a fait assez souvent des familles distinctes; mais, tout en les distin- guant, une classification qui veut rester na- turelle ne peut les éloigner de la famille sous le nom de laquelle elles se trouvaient primitivement, et à qui elles se rattachent toujours au même degré, quoique sous un nom nouveau : ainsi, les Scléranthées, soit famille, soit tribu, seront toujours près des Paronychiées; les Sterculiacées, près des Malvacées, etc., etc. Dans tous ces exemples, qu'il serait facile mais superflu de multiplier, la ressemblance générale, quoiqu'elle soit efl'acée sur un point important, reste si évidente, ou bien les transitions sont si bien ménagées, que le type plus parfait ne peut se mcccnnattre 34* 53S TAX dans le type dégradé, et que leurs affinités naturelles ne seront pas mises en doute. Mais supposons que, dans cette comparaison qui a tant de termes, une partie des intermédiai- res vînt à manquer, pourrait-on s'en passer et se prononcer sur le rapport des termes extrêmes'? Que des Rosacées on ne possédât qije deux genres, Rosa et Alchemilla; des Euphorbiacées, que deux, Croton et Euphor- bia; oserait-on les réunir en un groupe na- turel? Il n'est pas impossible que ce soit le cas pour quelques familles éloignées mainte- nant dans nos classifications* qu'elles soient les deux bouts d'une chaîne à laquelleman- quent les chaînons intermédiaires; que l'une, placée dans la série ascendante à un rang inférieur ne soit que la dégradation , sans passages, de l'autre placée a un rang supé- rieur. Ici les exemples ne peuvent être ap- portés qu'avec doute. Nous en avons précé- demment indiqué un dan.^ le Callilriche. Les affinités des Pipéracées et des Nymphéa- cées, de plusieurs groupes amentacés avec certaines familles beaucoup plus élevées, soulèvent des questions de ce genre, dont la solution ne peut être exposée qu'à l'aide d'éléments nouveaux ajoutés à ceux que nous possédons en trop petit nombre pour la dé- cider. Mais, sans aller si loin, et en nous bor- nant aux cas où les types dégradés ne laissent aucune incertitude sur le rapport intimequi les rapproche de végétaux plus élevés dans la série, et leur assignent ainsi une autre place que celle que devait suggérer leur examen isoié, Uâu8 comprenons comment ils intro- TAX duisent des exceptions nécessaires dani les groupes naturels et, à plus forte raison, dans les divisions d'un système plus général, La dé- finition de celles-ci par un petit nombre de ca- ractères essentiels et leur désignation par des noms qui résumentces caractères deviennent impossibles, si "on exige d'elles une exactitude rigoureuse qu> ne soit jamais prise en défaut. Il faut donc, lorsqu'on désigne toute division d'un système naturel par un terme ou par un caractère, sous-entendre qu'ils s'appli- quent seulement à la grande majorité des végétaux qui s'y trouvent compris, non à tous inclusivement: la majorité est ici repré- sentative du tout. Les systèmes naturels n'é- vitent ce défaut inhérent à leur essence qu'en se jetant, ou, d'une part, dans un va- gue qui exclut presque l'idée d'arrangement méthodique, ou , de l'autre, dans l'excès contraire d'un ordre trop arrêté, auquel ils ne se conforment qu'en tombant dans l'ar- tificiel. Ces explications étaient nécessaires pour comprendre que la méthode naturelle ne doit pas, dans nos systèmes actuels, préten- dre à une régularité parfaite, et qu'il y a ua degré de précision au delà duquel elle ne peut atteindre. Le lecteur, ainsi averti, na leur demandera pas plus qu'ils ne peuvent donner , il ne sera pas étonné ou rebuté par les exceptions, et, dans le désordre apparent qu'elles semblent apporter, il saura recon- naître un ordre qui n'est pas soumis à des règles absolues. Cela posé, nous lui soumet- tons rénumération des familles dans celui qui suit. 7AX TAX 539 ESSAI d'une disposition méthodique j DU FAMILLES D£S PLANTES. Pour les Cryptogames , nous avons limité nos divisions à des groupes plus considérables que les familles et qui en réunissent plusieurs; pour les Phanérogames, au contraire, nous, les avon», dans quelques unes, poussées jusqu'aux tribus dans lesquelles une famille uni- que peut être scindée. Ce défaut d'unité importe peu. Ce qui importe, c'est que les groupes, bien qu'inégaux, soient tous naturels et placés auprès de ceux avec lesquels ils offrent la plub grande somme de rapports. Nous n'avons pas groupé toutes nos familles en classes ou alliances, pour le système com- plet desquelles il nous restait encore trop d'incertitude. Mais nous avons indiqué plusieurs de ces classes ou de leurs fragments par une ligne verticale qui accole les f;iriiilles ainsi rap- prochées, toutes les fois qu'il ne nous semblait pas y avoir lieu à cette incertitude; et, dans les cas beaucoup plus douteux, la ligne continue est remplacée par une ligne de points. Nous n'avons pas cru nécessaire de mettre des noms à toutes les classes, mais seulement à celles qui constituaient primitivement une famille unique, dont alors nous avons conservé le nom, seulement en lui donnant le plus ordinairement la désinence en inées. Ces classes et familles sont elles-mêmes réunies en plus grand nombre dans les sections auxquelles on arrive après un petit nombre de divisions des trois grands embranchements. Les noms de ces sections, ou ont été définis précédemment, ou le sont dans des notes mises en regard. Ils sont tirés tous de quelque trait caractéristique dans la majorité des familles du groupe. Les notes sont destinées en outre à donner quelques explications sur les caractères des groupes de différents ordres, et surtout sur les exceptions qui s'y rencontrent. Les familles citées ici répondent pres(iue toujours à celle.'* de ce Diclionnaiie telles qu'elles y ont été décrites ei composées. Cependant quelques unes doivent être un peu différem- ment circonscrites, et quelques unes même n'y ont pas été traitées, du moins elles ne l'ont été qu'incidemment à l'article de quelques autres famiHes auxquelles on les ratta- chait. On retrouve alors celles-ci sans peine a l'aide du genre qui a donné son nom à la famille omise, pour la coœpositioo de laquelle on obtient ainsi les renseignements né- cessaires. ACOTYLEDOIVEES- Comme nous venons de l'annoncer, la plupart des grou- pes à l'indication desquels nous nous sommes arrêtés dans cet embranchement sont plutôt des classes que des fa- CELLULAIRES. milles; celles-ci seraient mieux représentées par leurs di- visions ou quelquefois même leurs subdivisions, que nous ANGIOSPORÉES. ii'avons pas cru devoir indiquer ici, parce qu'on n'est pas assez d'accord sur celles qu'on doit considérer comme les Algues. • plus naïuielles dans les Àngiosporées , notamment dan» I les Algues et les Champignons. Au reste, toutes les notions Characées. • relatives à ce sujet pourront se trouver aux divers articles consacrés à chacun de ces groupes dans ce Dictionnaire. Les quatre premiers groupes forment les Thallophytes Ch.^mpignons. I d'EndIicher, et (à 'exception des Characées, qui, quoique si purement cellulaires, semblent pourtant axifères , et LiCBENs. 1 dont la place définitive reste fort incertaine) les Ampbi- gènes de Brongniart ou Angiospores de Schleiden. Nous GYMNOSPORÉES. n'avons pas adopté les noms proposés par les deux premiers auteurs, soit à cause de cette exception que nous venons de Hépaticées. I citer, soit à cause de celles que présentent beaucoup «î';fl'e- patice'es réduites à une fronde thalloïde, quoique <;lassée,i Mousses. | dans les Gormophytes ou Acrogènes. 51x0 TAX VASCULAIRES. Lycopodiacées. Eqdisetacées. Fougères. KmzoCÂRPÉES. ïi^X Les Équisétacées , dont la structure s'éloigne de celle de toutes les autres Cryptogames actuellement vivantes, ne trouvent pas non plus leur place naturelle dans la série qu'elles interrompent. MONOCOTILEDOIVEES. Si l'on ne considère que les organes de la fructification, il est difficile de reconnaître l'infériorité des Monocotylédonées relativement aux Dicotylédonées, et même on ne trouve pas parmi elles d'exemples de fleurs réduites au degré de simplicité de celles des Gymno- spermes, Sous ce rapport, le nom d'embranchements convient donc bien à ces deux grande, divisions des Cotylédonées, puisque ce sont deux branches s'élevant concurremment plutô que deux portions d'une seule et même ligne continue. C'est en ayant égard aux organes de la végétation qu'on a généralement assigné cette place inférieure aux Monocotylédonées dans la série. La plantule monocotylédonée à l'état embryonnaire est évidemment un peu plus simple; la tige, à l'état parfait, l'est également, comme le fait bien sentir le système d'Endlicher. Quoique, pour établir la série des familles, nous n'ayons pas eu égard aux caractères d'insertion variables dans quelques unes, notamment dans les Liliacées, là progression des hypogynes aux périgynes et, enfin, aux épigynes, telle que l'avait adoptée A.-L. de Jussieu, s'y fait encore sentir et se lie aux adhérences de plus en plus compliquées des parties de la fleur, qui atteint son maximum dans les Orchidacées. Plusieurs auteurs placent les Pato/ers au sommet des Monocotylédonées, sans doute à cause du développement plus complet des organes de la végétation. Si c'était seulement par celte considération, ce serait ud retour aux plus anciens systèmes. APERISMEES AQUATIQUES. Naïadées. potamées. zosteracées. juncaginées. Alismacées. butomées. Hydkochabidées. Nous avons séparé d'abord le petit groupe très naturel des Monocotylédonées aquatiques à graines dépourvues de périsperme. Mais ayons soin de remarquer qu'il marche parallèlement à l'autre grand groupe plutôt qu'il ne le pré- cède dans la série; car on s'y élève de même graduellement de la fleur la plus simple, c'est-à dire réduite a une étamine ou à un carpelle (dans le Kaias), jusqu'à la pins composée, c'est-à-dire celle qui présente les divers verticilles soudés ensemble (dans VHydrocharis, néanmoins dicline). PERISPERMÉES. Spadici flores. Lemnacées. PlSTlACÉES. Aracées. OnONTIACÉES. TïPHACÉES. Pandanées. Cyclànthées. La spathe, plus ou moins développée autour de l'inflores- cence, donne à ce groupe son nom. Elle l'est peu quelque- fois et peut même manquer complètement. Le périsperme manque dans la graine de quelques JLem- nacées qui se lient ainsi au groupe précédent, ainsi qu e dans celle de plusieurs Oronliacées qui présente un dévelop ■ pement particulier. Palmiers, Glumacées. Graminées. C^pëbacées. Ce nom de Glumacées est étendu quelquefois à une par-^^ lie déplantes de la section suivante et aux Juiicacees à cause de la consistance écailleuse de leurs enveloppes. 11 ne f;iu- dra pas oublier que c'est dans ce sens plus général que divers ouvrages, notamment de géographie botanique, ont employé ce mot. TAX ÉnantioUaslées. Centrolepidées. RESTIACliES. EltlOCAULÉES. Xyhidées. COMUELINÉES. TAX 5/jt Nommées ainsi de la position constcnte de l'embryon à l'extréinilé opposée au point d'attache. Sa situation souvent extraire , par rapport au périsperme , est uq lien de pluî avec la section précédeate. Homoblastées. * Supérovuric'es. Joncacées. PONTICDERIACÉES. GiLLIESlACÉES. LiLIACÉES. Smilacinées. Melanthacées. inlerovariées. DlOSCOREACÉES. Taccacées. L'embryon regarde l'extrémité correspondante au hiic , sauf un très petit nombre de cas. C'est la réunion d'une partie de ces familles qu'on a confondue longtemps sous le nom commun de Liliacées, centre et par conséquent type da celle des Monocotylédonées. Quelques unes dont les feuilles, par leurs nervures anas- tomosées, ressemblent à celles des Dicotylédonées {Smilaci- nées, Dioscoréacees, Taccacées), forment, pour M. Lindley, une grande classe particulière, celle des Dictyogènes. Les deux dernières de ces trois familles sembleraient plutôt se rapprocher des Melanthacées par la forme de leur embryon. Amaryllidées. HvpoxmiîEs. ILliJlODORACÉES. Broméliacées, musacées. Ca:ïier beaucoup plus bas, la première avec les Amenlacées , la se- conde avec les Urlicinées. Cependant le Gunnera olïre quel- quefois des fleurs hermaphrodites et même péialées avec opposition des étamines. Celles du Garrya , alternes avec les divisions du calice, indiquent- elles cette même opposi- tion qui établirait un rapport avec les Rhamnées? M. Lind- ley décrit le bois de ces arbustes comme dépourvu de zones concentriques : j'en ai observé jusqu'à six dans des échau- tillons d'un pouce de diamètre. Sous ce nom , nous avons réuni en un groupe commun plusieurs familles où l'insertion des étamines n'est cepen- dant pas la même, périgyne dans les unes, hypogyne dans les autres j mais souvent ambiguë par suite de l'existence d'un disque plus ou moins élaié et stamiiiifère, qui tapisse, dans la plupart, le fond de la fleur. Ces étamines, excepté dans les Hippocrateacées où elles se réduisent à trois, sont en nombre égal aux pétales, ordinairement cinq. Mais fai- sons remarquer que, dans quelques cas, leur opposition aux pétales (dans les Rhamnées et les Ampelidées), et l'existence assez fréquente alors d'appendices alternant avec elles, mar- quent une tendance à la diplostémonie. On observe une autre tendance, celle à la soudure des pétales, dans les Stackhou- siacées et quelques Pillosporées, et dans celles-ci la déhi- scence des anthères, qui a quelquefois lieu par un pore ter- minal , indique un rapport de plus avec le groupe suivant. La placentalion y est assez souvent pariétale. Le passage est mieux marqué encore par les Ilicinées ei Ebenacées. Ce groupe peut être considéré comme établissant là tran- sition des monopétales aux polypétales. En effet, quelques unes de ces familles ont leurs pétales entièrement libres, et la plupart présentent ce caractère exceptionnellement dans quelques genres , liés , du reste , par une affinité évidente, aux autres où les pétales sont réunis. Ceux-ci forment la grande majorité; mais d'ailleurs plusieurscaractères, propres aux plantes que nous avons nommées Eumonopelalces , y font défaut. Le nombre des carpelles s'y observe souvent égal à celui des pétales (d'où le nom d'Isogynes qiië leur à donné M. Brongniart) ; celui des étamines , qui bé sorti pas toujours portées par la corolle, souvent double et quelquefois multiple. Plusieurs, il est vrai, ont, suivant là loi ordi- naire, leurs étamines insérées sur le tube de cette corolle, mais le plus souvent alors elles leur sont opposées ; et la présence fréquente d'autres corps, même de filets stériles, qui , alternant avec elles , viennent occuper leur place nor- male , indique assez l'existence d'un second verticille d'éta- mines dissimulées , jusqu'à un certain point, par un avor- tertient plus ou moins complet. On ne trouve pas ordinaire- ment tous ces caractères à la fois dans la même plante, mais seulement les uns ou les autres; et c'est ce qui nous a en- gagé à proposer pour l'ensemble un nom qui n'en préjuge .48 TAX TAX aucun, de préférence à un nom signifiralifqui se trouverait Décessairement en déTaut pour une partie des familles ou des genres. La seclion entière ne peut être déGiiie que par cette phrase un peu longue : Plantes à fleurs régulières ; à corolle formée de pétales quelquefois libres , le plus souvent soudés; à élamines ordinairemenl hypogynes, quelquefois indépendantes de la corolle, doubles en nombre de ses lobes ou égales et placées devant eux, très rarement alternes ou en nombre moindre; à carpelles en nombre souvent égal à cet mêmes lobes. Les Jasminacées et les Oléacées , par le nombre binair( de leurs élamines et de leurs carpelles, semblent d'abord devoir se rattacher plutôt au groupe suivant, où cependant elles ne trouvent pas leur place naturelle, difûcile à bien déterminer. L'insertion hypogynique, quoique générale ici, n'est ce- pendant pas sans exception, comme nous venons de l'indi- quer. Elle est, en effet, périgynique dans les Vacciniacées , les Slyracinées, un genre de Myrsinacées et de Prmulacées. EDMONOPÉTALÉES. HYPOGYNES Anisandrées. Utricolariacées. Globulabiacées. I Selaginées. Myoporinées. I Stilbinées. Verbenacees. Labiées. Acanthacées. Pedalinées. Bir.NGNIACÉES. Crescertiacées. Ctrtandracées. Ce grand groupe, si naturel, est nettement caractérisé par ses étamines insérées sur la corolle , en nombre égal à ses divisions ou moindre, mais, dans tous les cas, alternant avec elles. Celte section se caractérise nettement aussi par la co- rolle irréguiière, mais toujours symétrique, avec la forme bilabiée ; les élamines didynames ou réduites à deux par l'avoriement plus ou moins complet de l'une des paires; le nombre binaire des carpelles situés , l'un en dedans et l'autre en dehors, quoique ce nombre et celte situation soient quelquefois dissimulés par la dissociation des deux moitiés, soil du placentaire (comme dans beaucoup d'O/o- banchées), soil du carpelle même (comme dans les Labiées , Verbénacées , etc.), d'où résulte l'apparence de quatre car- pelles distincts. Les Globulariacées semblent faire exception par leur loge unique, ainsi que les Ulricular lacées (où le placentaire central fournit un passage aux Primulacées ) ; mais dans les dernières le péricarpe se sépare en deux val- ves , et d'ailleurs, dans les deux familles comme dans toutes les autres, le stigmate est bilobé. Gesnebiacées. Orobanchées. ScaOFULARlNÉES. Isandrées. Solanacées. Cestrimées. nolahaoées. borraginées. Ehretiacées. cordiacées. Hydrophyllées. Hydroleacées. Dans cette section, la forme régulière de la corolle se lie au nombre des élamines égal avec celui des divisions de cette corolle. Celui des carpelles est binaire dans plu- sieurs familles. Leur situation antéro- postérieure dans les premières établit le passage à la section précédente; dans les dernières ils sont situés autrement, c'est-à-dire à droite et à gauche par rapport à l'axe de la fleur. Dans les autres ce nombre dépasse 2 ; dans quelques unes il égale ou même surpasse celui des divisions de la corolle, multiplication plutôt apparente que réelle, et résultant de fausses cloisons formées ordinairement par les prolongements réfléchis des véritables. TAX TAX f>i9 POI.EMONIACÉES. DiCHONDRACÉES. Convolvulacées. Gentianéks. asclepiadées. Apocinéks. loganiacees. PERIGYNES. RîlBIACÉRS. CAPaiFOLlACÉES. COLUHELLIACÉES. Valerianées. DlPSACÉES. Sphenocleacées. Les caractères de l'inserlion étant d'une valeur presque. égale à ceux de la corolle, nous trouvons ici des fainilles (les Rubiacées et Caprifoliacées) liées pur des rapports assez intimes à d'autres familles ptrigynes et surtout iiifcrovariées {Cornacées , Araliacées , Ombellifères, etc.), quoiqu'elles soient nécessairement éloignées dans la série. C'est un autre passage d'un des grands groupes à l'autre. Ou a décrit dans le ColumelUa les deux corps staminaux alternant avec deux des cinq lobes de la corolle, comme portant chacun trois anthères. Nous ne voyons dans chacua d'eux qu'une anthère à deux loges anfraclueuses , bordant le contour sinueux d'un conneciif très large, assez sem- blables à celles des Cucurbitace'es. Campanulacées. lobkli.j.cées. goodeniacéec. Stylidiées. CoHPoeéES. Caltcerées, CAMPANU LI- MEES. Les Campanulacées forment une exception remarquable par leurs étamines le plus souvent indépendantes de la co- rolle (caractère qui s'observe aussi dans quelques autres plantes de la môme classe), ainsi que par le nombre de leurs loges quelquefois égal et même supérieur à celui des divi- sions du calice. Nous avons laissé les Composées en une seule famille , malgré leur énorme proportion numérique qui avait engagé A.-L. de Jussieu à en former une classe séparée. Si on l'ad- met comme telle, on pourra là diviser en trois, d'après la forme de la corolle, rejetée tout entière en une lanière laté- rale {Liguliflores ou Chicoracées), ou découpée en deux lè- vres (Labialiflcres), ou régulière dans la totalité ou la partie centrale de chaque capitule {Tubuliflores ou Cinarocéphales et Corymbijères). Les Calycerées, où la soudure des fleurs voisines , au moyen des ovaires, réunit toute l'inflorescence en une masse commune, semble olTrir le plus haut degré des adhérences et, par conséquent, de la composition. Néanmoins, par leurs graines suspendues et perispermées, elles fournissent le passage des Dipsacée" aux Composées. 550 TAX TAX Nous résumerons maintenant les principales divisions de la distribution qui précède par un tableau semblable à ceux que nous avons donnés pour les autres Systèmes. S ■« sT il o o y c ce TAX Nous avons exposé suiiimairement Tbis* toire des classificaiions botaniques, depuis les essais les plus anciens jusqu'aux plus ré- cents, et nous avons vu ces derniers tendre tous, au même but, à l'établissement d'une méthode naturelle, c'est-à-dire montrant les plantes rapprochées ou séparées , suivant la somme plus forte ou plus faible de leurs rapports. De la multiplicité et de la diversité de ces rapports, que les dilférents auteurs appréciaient à des taux diirérents , ont dû nécessairement résulter des combinaisons variées. Il ne faut pas s'en plaindre, puisque chacune d'elles, en se plaçant à son point de vue particulier, en faisant saillir tels ou tels rapports de préférence à d'autres, a pu jeter sur eux plus de clarté, et que venant ainsi de divers côtés , la lumière s'est faite sur un plus grand nombre de points. La recherche de la méthode naturelle a-t-elle épuisé ses moyens , et est-elle arri- vée à ce terme où les systèmes artificiels se trouvaient vers la moitié du xviiie siècle? Un coup d'œil jeté sur le passé peut nous aider à répondre sur l'avenir. Depuis la re- naissance des sciences, la botanique a mar- ché se perfectionnant par un progrès con- tinu, et résumant ces progrès dans ses clas- sifications. Or la comparaison des travaux de trois siècles et demi montre croissant dans la même proportion le nombre des plantes connues, et surtout connues de mieux en mieux dans tous les détails de leur organi- sation. La question des progrès futurs re- vient donc à celle-ci : Connaissons- nous toutes les plantes, et les connaissons-nous complètement? Longtemps, et surtout à certaines épo- ques, on a cru le nombre des espèces végé- tales sur la terre assez borné. Les botanistes de la renaissance ne voyaient partout que les plantes de Dioscoride ; beaucoup des dis- ciples de Linné rapportaient la plupart des espèces nouvelles à celles de leur maître, et se conformaient en ce point à une opinion professée par lui (I). Dans l'un et l'autre cas , l'observation plus exacte ne tarda pas à dissiper cette illusion et à multiplier les plantes, propor- tionnellement à l'étendue du cbamp des re- (:) N um'rum ptantarum totiiis orbis longe pauciorem esse ijiiam vulgé creditur satis etrto ealrulo intellexi , ulpol'e qui vue ac ne lo.ooo atlingat., Linn., xlpee. Mlant. t^H. TAX 551 cherches. Ray estimait déjà leur nombre to- tal à bien plus du double de celles qu'il énuméraitdans son histoire générale. Adan- son , frappé de cette variété de la nature par la vue d'une région neuve et tropicale, portait, par des calculs approximatifs, ce to- tal à quarante et quelques mille. Plus tard, et surtout depuis qu'on s'occupe de la géo- graphie des plantes, des calculs semblables ont été établis sur des données diverses; mais quelque ingénieuses et hardies qu'elles fussent, elles paraissent être toujours restées bien en-deçà de la vérité. Les plantes sem- blent se multiplier sous les pas des voya- geurs; elles s'accumulent dans les herbiers avec une rapidité et dans une proportion telles que le temps manque aux détermina- tions qui permettraient de les compter. Maintenant, si l'on réfléchit que des bo- tanistes parcourant le même pays, le Brésil, par exemple, en ont rapporté des collections difTérentes pour la moitié et même les deux tiers; que les voyageurs n'ont parcouru de vastes pays que suivant un petit nombre de lignes , ne s'arrêtaut pas ou s'arrêtant peu de temps là où le séjour prolongé, pendant la révolution de l'année entière, eût pu compléter la recherche sans l'éiiuiser; si l'on calcule , en conséquence, ce qui reste à ex- plorer dans ces pays explorés , et si l'on y ajoute tous ceux qui ne l'ont pas été du tout, tout l'intérieur des grands continents , tou- tes ces chaînes de montagnes où la diversité des productions se complique de celles des latitudes et des hauteurs, on sera convaincu qu'il reste encore un nombre énorme de plantes à découvrir. De plus, en raisonnant par analogie, et d'après les résultats des dé- couvertes des cinquante dernières années , on pensera que ces plantes nouvelles , bien que se rapportant en partie , et de plus ou moins près, à des types déjà connus , nous fourniraient une certaine somme de types nouveaux ou tellement modifiés, qu'ils vien- draient apporter la lumière sur une foule de points encore complètement obscurs ou éclai- rés d'un faux jour, relier les fragmentsséparés de la chaîne ou mieux du réseau auxquels manquenttantde chaînonsoude mailles in- termédiaires. Ge seront autant de données de plus pour le problème de la classification naturelle ; et si, lorsqu'enfin on les possédera toutes, et seulement aloF$, on s'assure que, 552 TAX comme certains problèmes de géométrie, il n'est pas susceptible d'une solution défini- \tive, au moins elles permettront de s'en 'approcher autant que possible. ' Nous avons dit qu'en même temps qu'on avait appris à connaître un plus grand nom- bre de plantes, leur connaissance plus com- plète et plus approfondie dans toutes leurs parties avait suivi la même progression. Nous savons qu'on pourrait signaler quel- ques pas rétrogrades et quelques longs temps J'arrêt, comme, par exemple, pour l'anato- mie végétale après Grew et Malpighi. Mais néanmoins , en considérant l'histoire de la science en général, cette vérité ne peut être contestée; et pour la constater , il suffit de jeter un coup d'oeil sur les descriptions des mêmes plantes dans les ouvrages les plus généraux à des époques différentes , car exemple, dans ceux de Bauhin, de Tourne- fort, de Linné, de Jussieu et d'EndIicher. Chaque génération ajoutant ses travaux à ceux des générations précédentes a dû les dépasser; et, dans notre siècle, le perfec- tionnement des méthodes et des instruments d'observation, mis d'ailleurs à profit par un nombre beaucoup plus grand d'habiles observateurs , a singulièreinent élargi le champ des recherches, et reculé les limites des connaissances botaniques. Mais tout en se rapprochant du but, on en est resté loin encore. Quelques théories modernes, et quel- ques travaux qui ont fait connaître à fond telles plantes en particulier, ou seulement telles de leurs parties , tout en témoignant du progrès , accusent l'insuffisance de nos connaissances relativement à la majorité des végétaux sur lesquels ces théories n'ont pas été vérifiées et des travaux semblables exé- cutés. La lumière brillante jetée sur quel- ques points nous fait apercevoir que les au- tres ne sont pas convenablement éclairés. Sans doute les descriptions de la plupart des fleurs, telles qu'on les possède ou qu'on les fait aujourd'hui , sont des signalements extérieurs fort exacts et forj, complets. Mais pour les questions qui nous occupent ici , pour la discussion et la détermination des rapports naturels, elles sont loin de suffire dans beaucoup de cas , dans ceux qui don- nent lieu au doute et par suite aux diver- gences de tant de systèmes. Quelles sont les ûolions qui manquent, et qui pourraient TAX utilement nous venir en aide dans cette re< cherche? Nous pouvons ici en indiquer quelques unes. Commençons par les caractères de la fruc- tification , puisque ce sont ceux qu'on est convenu d'employer comme les plus impor- tants pour la classification. Le premier point à déterminer exactement est la symétrie gé- nérale de la fleur, c'est-à-dire la disposition relative de toutes les parties qui la compo- sent. Nous avons vu que ces parties peuvent être considérées comme autant de feuilles modifiées , et que leurs modifications diffé- rentes constituent différents organes for- mant plusieurs rangées conceniriques ou verlicilles. Mais chaque organe apparent ne représente pas constamment une feuille; car chaque feuille peut subir ce qu'on ap- pelle un dédoublement, et fournir ainsi plusieurs organes au lieu d'un seul. C'est un cas assez fréquent pour les étamines, et même quelquefois la même feuille dédoublée fournil en même temps le pétalequi leur est alors opposé, par exemple, dans les Malva- cées. On a sous les yeux une fleur pentapé- tale et polyandre , dont, au premier coup d'œil, la symétrie semblerait par conséquent la même que celle d'une Diiléniacée. Mais dans celle-ci, tous les pétales, et toutes lei étamines disposées en spirale, représente» ront autant de feuilles distinctes, c'est-à» dire en nombre presque indéfini; dans la Malvacée, à leur place on n'aura qu'un ver- ticille unique de cinq parties. La symétrie de sa fleur sera donc la même quecelled'une fleur d'Hermanniée réduite à cinq étamines oppositipétales , si différente au premier abord. Le calicule , qui environne à l'exté- rieur le calice de beaucoup de ces mêmes Malvacées, est formé par des bractées, c'est- à-dire par autant de feuilles, constituant un verticille différent. Celui des Poteniilles ré- sulte de la soudure des stipules appartenant aux folioles calicinales , et conséquemmenl fait partie du même verticille. D'autre part, certaines feuilles de la fleur peuvent se présenter sous une forme tout à fait dif- férente que celle qu'elles semblaient desti- nées à revêtir d'après la place qu'elles oc- cupent; et, pour ne pas sortir de l'exemple déjà employé, nous citerons encore les Mal- vacées ou les cinq organes alternes avec les pétales, et qui, par conséquent, représentent TAX TAX 553 les étamines normales , se montrent sous la forme d'un disque tubuleux et quinquélobé, quand elles ne manquent pas tout à fait. La plupart des organes , appelés nectaires , sont dus à ces sortes de métamorphoses; mais elles peuvent être bien plus embar- rassantes et trompeuses quand un verticilie prend la forme d'un autre , l'étamine , par exemple, celle de pétale , ou le pétale celle d'étamine. Il s'ensuit que des fleurs , en apparence semblables, peuvent, en réalité, complètement différer par leur symétrie; qu'au contraire , des fleurs , en apparence très différentes , peuvent réellement se res- sembler. On conçoit maintenant que des descriptions pures et simples , si exactes qu'elles soient , peuvent être tout à fait in- sufGsantes pour comparer les fleurs à ce point de vue, celui qui , établissant le type de chaque famille et de chaque genre, doit servir, en quelque sorte , de signal dans la racherche des afQnités naturelles. Dans nos divisions des Polypétales, nous nous sommes servi des caractères de la pla- cenlation axile ou pariétale, mais nous avons signalé un assez grand nombre de cas excep- tionels ou ambigus. Nous sommes porté à penser qu'il y aurait bien moins d'exceptions et de doutes, si nos études avaient été pous- sées plus loin. Une fleur, comme un rameau, se compose d'un axe et de feuilles ou parties appendiculaires. Les ovules peuvent appar- tenir à l'un ou à l'autre système; dans le premier cas, la placentation est réellement axile, pariétale dans le second. Quand l'o- vaire présente une cavité indivise et que nous voyons les ovules portés ici sur la paroi interne (comme dans les Violacées), là sur un axe central et libre (comme dans les Pri- mulacées et Santalacées), nous ne pouvons hésiter. Mais, que les feuilles carpellaires s'infléchissent à l'intérieur jusqu'au point de toucher l'axe et viennent s'accoler à lui par leurs bords, les ovules, parlant de ces bords, paraîtront tout aussi bien partir de l'axe ou bien les ovules, partant réellement de l'axe, sembleront partir de ces bords. C'est alors qu'on dit la placentation axile et c'est dans ce sens que nous avons employé ce mot qui ne constate autre chose qu'une situation apparente, et confond deux origines en réalité très différentes des ovules, l'une sur l'axe de la fleur, l'autre sur ses parties T. Xill. appendiculaires. Voilà un nouveau point à éclaircir dans un nombre extrêmement con- sidérable de plantes, celles qui ont l'ovaire multiloculaire; et, une fois éclairci, il déter- minera la valeur qu'on doit atiach-er à ce caractère. Dans les ovaires composés par la réunion de plusieurs carpelles, celte réunion même dissimule souvent la position de ceux-ci par rapport aux autres parties de la fleur, et il est nécessaire de la constater pour compléter la connaissance de la symétrie. C'est encore ce qui reste à faire dans un grand nombre de cas. L'histoire des ovules a été singulièrement perfectionnée depuis quelques années. Mais leur développement après la fécondation n'a été suivi que dans un nombre de plantes en- core fort limité. Or il faudrait qu'il le fût dans toutes pour bien connaître l'origine des enveloppes de la graine et celle du périsper- me. Suivant qu'il s'est formé dans le nucelle ou dans le sac embryonaire, il doit indiquer des affinités différentes, et des graines, iden- tiques en apparence, diffèrent pourtant es- sentiellement sous ce rapport. La nature du périsperme fournit aussi d'excellents carac- tèies- qu'il faudra constater dans toutes les graines. On confondait autrefois, sous le nom d'arille, des parties tout à fait différentes, dont quelques unes même n'appartenaient pas à la graine; et, dans les cas où il en dépend en effet, M. Planchon a montré que son origine pouvait beaucoup varier, qu'il pouvait être dû à une expansion ou du fu- nicule, ou du rapbé, ou des téguments de la graine renflés ou réfléchis extérieurement sur eux-mêmes. Les recherches doivent être poursuivies dans toutes les graines dites aril- lées, et d'autant plus que cet organe a été pris en considération pour caractériser un certain nombre de familles. Enfin, l'histoire de la germination doit compléter celle des graines. Elle fournit souvent d'excellents caractères, notamment dans les Monocotylédonées , ainsi qu'A.-L. de Jussieu l'avait déjà fait remarquer. Mais les observations n'ont pas été assez multi- pliées et assez précises pour permettre encore des généralisations. Nous venons d'indiquer quelques sujets d'études sur les parties de la fructification, 35* 554 TAX el nous aurions pu en signaler biea d'autres eacore. Il est probable que nous n'aurions pourtant pas épuisé la matière et que beau- coup d'autres points de vue se présenteront à d'autres esprits ou se découvriront par les progrès de la science. Il en est un surtout .qu'on doit à un savant botaniste que nous avons eu l'occasion de citer plus d'une fois dans cet article. Nous avons précédemment raisonné dans l'hypothèse que toutes les parties de la fleur sont formées par autant de feuilles ou libres ou soudées, et nous n^avons fait jouer un rôle à l'axe que dans ja placenlation. M. Schleiden lui en assigne un beaucoup plus général et plus important. Suivant lui , c'est un axe simple ou ramiflé ^ui forme tous les placentaires ; il peut aussi ^ en se dilatant, s'évasant ou se creusant à son sommet, fournir la paroi des ovaires, soit qu'il la constitue à lui seul, soit qu'il vienne doubler les feuilles carpellaires, et, suivant qu'il s'arrête plus ou moins haut, il le fournit en totalité ou seulement en partie. Il remet ainsi en honneur la doctrine des plus anciens botanistes qui distinguaient la fleur du fruit infère, nom qui redevient vrai dans un grand nombre de cas, à l'exclusion de celui d'adhérent qu'on lui avait préféré. 9n conçoit quels éléments nouveaux cette théorie apporterait à la comparaison des or- fanes et, par conséquent, au calcul des af- finités des plantes. Entre autres caractères dont la détermination se trouverait ainsi mo- difiée, serait notamment celui des insertions, puisqu'elles se rattacheraient à l'axe dans un grand nombre de cas où on les plaçait sur le calice et que, dans d'autres, le nouveau rap- port de l'ovaire aux autres parties de la fleur constituerait une épigynie essentielle. Cette étude comparative des parties dont on recherche la véritable origine sous les formes si diverses dont les a revêtues la mé- tamorphose des organes de la végétation en :;eux de la fructification ou de ceux-ci les ans dans les autres, a reçu le nom de mor- phologie. Chacun de ces organes, ainsi mo- difié, en représente un autre; il a sa signi- fication (Deulung, en allemand). Ce n'est qu'après l'avoir fixée qu'on peut établir entre les plantes une comparaison d'où sorte la véritable appréciation de leurs rapports. Les considérations qui peuvent venir en aide au botaniste pour déterminer cette signi- TAX fication des organes sont de plusieurs sortes. Le moyen le plus généralement et le plus anciennement employé est la con paraison des plantes voisines. Dans les espèces appar- tenant à un même genre, dans les genres appartenant à une même famille, dans un groupe de familles dont l'affiniié mutuelle est bien constatée, on prend pour poinisde départ ceux ou celles où la nature des orga- nes bien manifeste ne peut donner lieu au doute, puis on suit leurs modifications gra- duelles dans la série de ces espèces, de ces genres, de ces familles, on assiste ainsi en quelque sorte au déguisement, et, si complet qu'il paraisse, on n'éprouve aucune peine à nommer l'organe métamorphosé. C'est le procédémis en usage, même longtemps avant que la théorie des métamorphoses se fût in- troduite dans la science. Le Gênera planla- rum d'A.-L. de Jussieu en montre d'ingé- nieuses applications. Qu'on lise les notes à la suite des Urticées, des Rosacées, du genre Euphorbe, on verra commentil arrive du ré' ceptacleallongéen axedel'Artocarpus àcelui delà Figue creusée en forme de Poire, du fruit de la Fraise à celui de la Pomme si diClérent en apparence; comment l'Euphorbe lui laisse soupçonner une inflorescence dicline là où l'un ne voyaitqu'une seule fleur hermaphro* diJe. Le problème se complique, quand lei affinités de la plante sont inconnues et dou< teus2s;car le point de comparaison manque et c'est à le trouver que brillent la sagacité et l'expérience du botaniste. Il doit avoir égard surtout à la situation relative des par- ties; la place révèle la signification réelle de l'organe bien plus sûrement que la forme et la fonction qui, souvent, ne servent qu'à la dissimuler. Gœihea pris pour épigraphe de la dernière édition de ses œuvres botaniques : Voir venir les choses est le meilleur moyen de les expli- quer. Il signalait ainsi l'extrême importance desétudes organogéniques, surtout pourcelle des métamorphoses des parties appendicu- laires de la plante, objet de son ouvrage. C'est à cet ordre d'observations que l'organo- graphie a dû ses brillants et rapides progrès dans ces derniers temps. Il suffit de citer l'his- toire de l'ovule et de l'anthère, les noms de MM. Robert Brown, Mirbel, Brongniart, qui ont ouvert cette route suivie avec talent par beaucoup d'autres. Nous avons déjà précé- TAX dernmeol' mentionné les beaux travaux de M. Schleiikn quiont l'organogéniepourbase. C'est par elle qu'on pourra répondre à toutes ces questions dont nous avons précédemment posé quelques unes et dont la solution doit éclairer et fixer la classification naturelle. Il est vrai que ces observations sont exlrèriie- ment délicates, qu'elles ne peuvent se faire, en général, avec un degrésufûsant de netteté que sur les plaptes vivantes, et que celles de nosherbiersauxquelles noussommesréduits, dans un si grand nombre de cas , ne s'y prê- tent que bien difficilement. Mais on doit espérer que la perfection des instruments, l'habileté des observateurs et le grand nom- bre de végétaux cultivé aujourd'hui dans les jardins botaniques, aideront à triompher de ces difficultés. Il faudrait que quelques types au moins de chaque famille fussent étudiés sous ce rapport. il est encore une classe de faits dont l'ob- servation peut prêter un utile secours ; nous voulons parler des monstruosités. Elles nous montrent souvent les organes sous une forme qui fait comprendre leur véritable nature , mieux que celle où ils se seraient fixés dans leur développement normal. Lorsque les quatre ovaires et le style gynobasique d'une L.ibiée se présentent sous celle de deux feuilles, chacune surmontée de son style et enroulée à sa base en deux cavités béantes et ovulifères , nous reconnaissons le nombre binaire des carpelles dans cette famille; lorsqu'un Primula nous offre, au centre de plusieurs feuilles carpellaires, un axe tout à fait libre et tout chargé de petites feuilles , nous y constatons l'existence d'un placentaire essentiellement central ; lorsque l'involucre d'un Euphorbe se sépare en plu- sieurs feuilles portant chacune deux glandes sur le dos, nous retrouvons là les bradées bi-glanduleuses de tous les genres voisins avec lesquels l'affinité de celui ci devient plus évidente. Néanmoins ce n'est qu'avec une extrême circonspection qu'on doit faire usage des faits tératologiques qui troublent l'ordre de la nature au moins aussi souvent qu'ils le manifestent, et leur interprétation trop subtile ou trop hardie pourrait conduire fréquemment à de fausses conséquences. D'ailleurs nous ne les devons qu'a d'heureux hasards; ils ne se répètent pas identiques, RK^nje sur la plante qui nous les offre ; ils TAX 555 ne peuvent être contrôlés par dps pfegervp- tions multipliées au gré de robservaieur,e» surtout par des observateurs différents. Ce sont des auxiliaires dans lesquels on ne dqh pas mettre une confiance absolpe, et fajrh consistersa force principale, mais qui peuvent y ajouter si l'on sait s'en servir à propos. Parmi les caractères , nous avons insisté sur ceux de la fructification. Mais puisque la méthode naturelle les emploie tous, elle devra aussi profiter des perfectionnements apportés à la connaissance de ceux de la végétation. Les différences fondamentales qu'offrent dans leur structure les tiges des Acotylédonées, des Monocotylédonées et des Dicotylédonées , que tous les auteurs signar lent, et que beaucoup placent même ej} première ligne, celles qu'on observe dans )a disposition de leurs racines et dans la ner- vation de leurs feuilles, démontrent assez la grande valeur de ces caractères . et mêm§ on peut dire que ceux de l'embryon , sojt avant, soit pendant la germination, appar- tiennent autant à la végétation qu'à la fruçr tification, puisqu'on peut également les con- sidérer comme le dernier terme de l'une et le premier de l'autre. Les différences essen- tielles s'arrêtent -elles aux grands embran- chements du règne végétal , et n'en trouve- t-on point qui puissent servir à caractériser des groupes naturels plus bornés? La struc- ture particulière de la tige dans plusieurs groupes de Cryptogames vasculaires , dans celui des Gymnospermes, dans plusieurs fa- milles même, comme les Graminées, les Pipéracés, les Aristoloehiées, etc. , permet- tent de répondre affirmativement. M. Mir- bel, il y a longtemps déjà, exprima l'opinion qu'on pourrait arriver à généraliser cette vérité par une anatomie comparée des végé- taux , qu'il commença par l'examen d'une famille très naturelle , celle des Labiéeâl {Ann. du Mus., vol. XV); mais il s'arrêta là , rebuté soit par l'immensité du travail , soit par les difficultés que lui présentaient des exceptious trop nombreuses ou le défaut de matériaux. Ils manquaient, en effet, pour toutes les familles exotiques, c'est-à-dire pour la majorité des plantes. - On a cherché plus tard à former des col- lections pour ce genre de recherches , et quoiqu'elles soient encore bien insuffisan- tes, elles ont pris pourtant un développe* 556 TAX uuent qui permet aujourd'hui de les aborder. Les échantillons de bois, correspondant à ceux des herbiers, se sont multipliés de manière à représenter un grand nombre de familles; et leur élude comparée peut faire entrevoir, sinon établir, quelques résultats généraux. Elle a été pariiculicrement activée par celle des végétaux fossiles, oii les parties les plus résistantes ont dû nécessairement se conser- ver, tandis que disparaissaient les organes délicats comme ceux de la fleur, et pour la détermination desquels il fallait, en consé- quence , recourir à d'autres caractères que ceux qu'on emploie pour les plantes actuel- lement vivantes. On doit cependant remarquer que la struc- ture des tiges peut varier beaucoup dans un même groupe naturel ; car elle parait se moiiiûer par des influences qui n'apportent aux caractère- de la fructification que des modifications ou nulles ou beaucoup plus légères. Telle est celle du milieu dans le- quel vit la planie ; dans l'eau elle végète le plus souvent tout-à-fait autrement (|u'à l'air; et comme beaucoup de familles, in- contestablement naturelles, ont à la fois des espèces terrestres et des espèces aquatiques, les liges des unes et des autres otïriront des difl'érences notables , de telle sorte qu'elles ne pourraient faire reconnaître leur affinité sans le secours des fleurs et des fruits, qui ont, au contraire, conservé leur uniformité. Le mode de végéiaiion, difl"érent dans des plantes également voisines , détermine lies dissemblancesanalogues.Les unes, dans leur déveloi)pement aérien, s'arrêtent toujours à l'état herbacé; tandis que les autres , per- sistant pendant une suite plus ou moins longue d'années, forment un bois plus ou moins épaissi : on peut donc les comparer dans leurs premières pousses , pas au-delà. Celles qui allient la consistance ligneuse à l'habitude de grimper en s'appuyant sur les corps voisins ou s'enroulant autour d'eux , et qu'on désigne sous le nom de lianes, pré- fienlent, pour la plupart, une structure par- ticulière. Or, si quelques familles sont com- posées presque exclusivement de lianes, plu- sieurs autres offrent à côié d'elles d'autres espèces s'élevant par elles-mêmes, et celles- là conformées autrement , pour ainsi dire normalement, comme on peut le voir dans les Bignoniacées, les Convolvulacées, les Sa- TAX piodacées, les Malpighiacées et bien d'autres encore. Mais il est à remarquer que ces lia- nes , avec quelques caractères communs à toutes, en ont qui sont propres à chacune de ces familles en particulier, etqu'un œil exercé reconnaîtra de suite à laquelle de celles que nous venons de citer appartient le tronçon qui lui est présenté. Le parasitisme semble se lier aussi à une structure particulière des tiges dans la plupart des végétaux qui vivent ainsi implantés sur d'autres, soit sur leur portion aérienne comme les Loranthacées , soit sur leurs racines, comme, par exemple, plusieurs genres de Scrofularinées apparte- naiiL à l'ancienne famille des Pédiculaires. M. Decaisne, qui a reconnu leur végétation parasite , a constaté en même temps leur structure exceptionnelle , dont le trait le plus saillant est l'absence de rayons médul- laires, signalée aussi dans la Clandestine et rOrobancbe par M. Duchartre. De tous ce» faits , on arrive à celte conclusion que , si les tiges varient avec le mode de végéta- tion et peuvent ainsi dilTérerdans les plan- tes d'une même famille où ce mode e£t double, elles se ressemblent par certains caractères bien appréciables dans celles de ces plantes qui végètent de la même ma- nière. Ces caractères de végétation viendront donc confirmer ceux de fructification tout en se subordonnant à eux. On connaît bien plus imparfaitement en- core les racines, et , en général , les parties souterraines des plantes, que leur siiualion dérobe à l'observation, pour laquelle on est forcé de les placer en dehors de leurs condi- tions d'existence. Elles ont sans doute été étudiées avec soin au point de vue de l'or- ganographie générale et de la physiologie, mais non à celui de la classification, et nous ne pouvons apprécier la valeur et la fixité des caractères qu'elles pourraient lui four- nir. 11 est peu douteux qu'elles ne le puisseni aussi bien que les parties aériennes. Les dif^ férences constatées sous ce rapport entre les trois grands embranchements permettent de le préjuger, et de penser qu'il doit en exister d'autres moins générales propres à caracté- riser des groupes naturels plus circonscrits. M. Clos, dans un travail tout récent (Étauc/ie de la rhizolaxie , 1848 ) , a montré que les radicelles ne croissent pas éparses sans ordre déterminé, mais symétriquement sur plu^ TAX sieurs lignes droile,s uu obliques dont le nom- bre est fixe, 2, 3, •* ou 5, très rarement davantage; qu'on observe dans une même famille, tantôt un seul de ces nombres, tan- tôt deux , dont le second est alors en géné- ral double de l'autre et paraît en dériver, tantôt trois ou les quatre à la fois ; que cette disposition fournit, en conséquence, des ca- ractères ordinaux, ou généri(iues, ou seule- ment spécifiques. 11 l'a vérifiée dans un as- sez grand nombre de familles dicolylédonées, représentées chacune par quelques plantes. Il serait bon de multiplier ces observations, pour se fixer sur la valeur de ce nouveau caractère, qui, néanmoins, par la petite quantité des combinaisons possibles , ne pourra nécessairement fournir que peu de signes distinctifs. La structure des racines comparée à celle des tiges donnerait sans doute des carac- tères de même ordre. Malheureusement les observations manquent et l'on s'est peu oc- cupé jusqu'ici de réunir dans les collections des matériaux pour l'examen de cette ques- tion. Des tronçons de racines ligneuses rassemblés en proportion suffisante et mis en regard des tiges, fourniraient des docu- ments importants pour la connaissance complète des bois, soit, ce qui est assez probable, qu'ils fissent reconnaître un rap- port constant dans les unes et les autres, et, par conséquent, dans une partie des plantes d'une même famille, soit que ce rapport fit défaut. Quant aux feuilles et à leurs appendices, leur emploi introduit dans la science, et depuis si longtemps, pour la spécification, a permis de reconnaître qu'elle peuvent dans beaucoup de cas fournir des caractères d'un ordre plus élevé, souvent constants dans tout un même groupe naturel. Depuis quelques années, leur disposition sur les rameaux a fixé l'attention ; on l'a vue soumise a certaines lois dont la révélation a créé une nouvelle branche de la science, la phyllotaxie. Il s'agit maintenant, au lieu de s'arrêter à l'arrangement extérieur, de le poursuivre plus loin, d'étudier à l'inté- rieur des liges et rameaux l'agencement des faisceaux qui se rendent aux feuilles, et d'établir ainsi le rapport de l'axe aux parties appendiculaires. Quelques essais dans cette voie ont déjà été tenté». TAX 557 Par suite de la situation constante des bourgeons aux aisselles des feuilles, la ra- mification se trouve intimeiuent liée à la phyllotaxie, quoiqu'elle soit modifiée par ce fait que toutes les aisselles ne sont pas toujours gemmifères, mais que les bour- geons peuvent y nirniquer, et assez souvent dans un ordre régulier. Celte disposition régulière des rameaux, lorsqu'elle existe, doit donc être notée avec la même précision que celle des feuilles. Et puisque nous avons parlé des bourgeons, ajoutons que les caraclcres qu'on peut en tirer et qui constituent ceux de la vernaticn, quoiqu'on les ait bien étudiés dans beaucoup de plan- tes indigènes et dans quelques exotiques , ne l'ont été encore que dans le petit nombre. Or, on sait qu'ils peuvent utilement servir à la classification naturelle et sontdéjà signalés comme distinctifs dans plusieurs familles. L'inflorescence, qui se lie elle-même à la ramification , mais qui ne la répèle pas constamment, est toujours décrite parmi les caractères de familles, et celle partie de la science a fait de grands progrès et acquis un haut degré de préiision de- puis le travail fondamental de M. Rœper. Elle peut en acquérir bien davantage en- core en multipliant les observations, sou- vent faites sur les échantillons trop peu nombreux ou incomplets des herbiers, (et c'est ce que permettra leur richesse tou- jours croissante , ainsi qu'en les vérifiant sur des inflorescences très jeunes , avant que les avorlements fréquents aient mas- qué la disposition véritable. Il est probable qu'on fera disparaître ainsi beaucoup d'ex- ceptions apparentes et qu'on constatera dans beaucoup de groupes une uniformité méconnue dans plusieurs. Celte revue des caractères de la végéta- tion et de quelques uns des perfectionne- ments dans leur élude qui contribueraient à celui de la classification, est sans doute bien incomplète. En l'ébauchant ici nousn'a- vons pas prétendu fixer des règles et ensei- gner ce qui reste à faire , mais indiquer seu- lement quelques points de ce vaste travail. Enfin, lesouvragcsmodernes récapitulent, à la suite des caractères de chaque famille, les produits connus d'un certain nombre des végétaux qui s'y rapportent, les pro* |)riétés économiques ou médicales qui en 558 TAX résultent, et aussi sa disUibulion géogra- phique. Ces indications intéressantes, que quelques lecteurs même recherchent ex- clusivement , ne doivent être nullement considérées comme accessoires, comme in- dépendantes jusqu'à un certain point des caractères botaniques. En eCfet, les produits dépendent de l'organisation : ils devront donc présenter un certain degré de ressem- blance dans des végétaux semblablement organisés; de telle sorte que l'afflnité re- connue entre un certain nombre de plantes pourra y faire prévoir des propriétés ana- logues, e\, que réciproquement l'analogie des produits et des propriétés indiquera souvent une afflnité naturelle entre certains végé taux. Cela est si vrai que nous voyons plu- sieurs ouvrages de matière médicale, cher- pbant l'ordre le plus méthodique pour classer les substances végétales dont ils traitent, s'arrêter précisément à celui des botanistes. Toute notion ajoutée à celles que nous possédons sur ce sujet, profitera donc à la classification naturelle. Or, dans l'énorme catalogue des végétaux connus , combien il en est encore peu dont les propriétés aient été constatées par des observations et des expériences suffisamment rigoureuses, et quel champ immense ouvert aux recherches des botanistes futurs! Dans l'article relatif à la géographie bo- tanique, nous avons cherché à montrer les rapports intimes et nombreux qui existent entre la distribution des végétaux sur la surface de la terre et leur distribution mé- thodique, et comment l'une sert souvent à éclairer l'autre : nous n'avons donc pas be- soin de revenir ici sur ce sujet. Dans les sciences humaines, les pas en avant, faisant découvrir des horizons nou- veaux, semblent éloigner le terme, dont on se rapproche cependant, mais où l'on n'ar- rivera jamais: le point où l'on est parvenu est toujours le point de départ. En cherchant à montrer celui auquel en est aujourd'hui la méthode naturelle et les premiers pas à faire BU delà, nous avons donc voulu seulement la justifier de l'imperfection qu'on lui reproche et donner une idée de quelques moyens des perfectionnements dont elle est susceptible. Mais la vérité que ces considérations ont sur- tout pour but d'établir, c'est que, cette mé- bode devant s'appuyer sur la connaissance tay complète , dans toute l'étendue du mot, de l'universalité des végétaux, elle ne constitue pss une recherche à part et en dehors des au- tres, mais résume la science tout entière; qu'elle présente donc aux esprits qui s'en oc- cupent tout autre chose qu'un simple jeu de combinaisons, un eiercice plus ou moins in-* géiiieux, plus ou moins futile; qu'enfin, pai* l'ordre établi dans les connaissances acquises, ellefuciliie celles qui restent ù acquérir. Cei connaissances sont bien imparfaites encore la méthoiie naturelle doit l'être également, mais chaque progrès, dans quelque direction qu'il se fasse, sur quelque point de la science qu'il porte , pn sera un pour elle. Tout bo- taniste qui pourra en revendiquer un, aura pris part à son perfectionnement; et si elle en atteint jamais un complet, si le monument s'achève un jour, ce sera l'œuvre de tous, quelque soit l'heureux architectequiy atta- che son nom. (Ad. de Jussieu.) *ÏAXOTHERIUM. mau. foss. — Voyes HYÉNODON. (L...D.) TAXLS. MAU. —Nom du Blaireau dans quelques ouvrages. (G. B.) TAXLS. BOT. PH. — Nom latin de l'If. Voy. iF. *TA\'GETIS (rauyEToç, nom mytholo- gique). INS. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Nocturnes, tribu des Pyralides, indiqué par Hubner {Cat., 1816). (E. D.) TAYLORIE. Tayloria{nom propre), bot. CR. — (Mousses.) Genre de la tribu des Splachnées, établi par sir W. Hooker, mais qui depuis sa création a subi quelques mo- difications importantes. Voici comme il est caractérisé aujourd'hui. Périslome issu ,\e la couche intérieure de la capsule au-dessous de son orifice, et composé de 16 ou 32 dents rapprochées ou soudées par paires; dents souvent très longues, cpnniventes dans l'état frais ou, si on les humecte, réfléchies par la sécheresse et comme appliquées sur la paroi externe de la capsule; capsule longue- ment pédonculée, droite ou penchée, of- frant, avec son col plus ou moins allongé, la forme d'une poire ou d'une massue courte; columelle exserte et renflée en tête au som- met; opercule convexe, conique ou conique aminci en bec; coiffe conique renflée, droite, fendue de côté, resserrée à sa base qui est ou lacérée , ou comme rongée; réticulation des feuilles comme dans les Splanhnnm: TEB TEC 559 inflorescence monoïque. On connaît six es-- pèces de ce genre, lesquelles vivent toutes dans les régions alpines ou subalpines des deux continents. (G. M.) *TAY0TU1W. BOT. PH. — Genre rapporté avec doute à la famille des Apocynées, formé par Blanco [Flora de Filip., p. 105) pour un arbuste de Manille nommé Tayolum nigres- cens. (D. G.) . *TCIIAGRA. Less. ois. — Synonyme de Lanarius, Vieil!. Division de la famille des Pies-Grièrhes. (Z. G.) *TCII1TREC. Tchilrea. ois. — Genre de la famille des Muscicapidées (Gobe -Mou- ches), dans l'ordre des Passereaux, établi par M. Lesson , qui lui donne les caractères suivants : bec déprimé , caréné, crochu et écbancré à la pointe, garni de poils a la base; des soies recouvrent les narines; pre- mière rémige courte, les 3*, 4* et 5* les plus longues; queue longue, étagée , les deux pennes médianes étant quelquefois très-al- longées; pieds grêles. Les espèces que M. Lesson rapporte à ce g3nre, rangées, la plupart, avec les Gobe- Mouches par les uns , avec les Mourherolles par les autres, avec les Platyrhynques par d'autres, appartiennent toutes aux régions intertropicales de l'ancien continent ; ce sont : le Tchitbeg bec-blanc , Mmcicapa pa- radisea, Linn. (Buff., pi. enl., 234, t. 2), de l'Asie, de l'Afrique et de l'Inde ; — le Tchit- BÉ-ROCï, Mus. Castanea, Kuhl. (Bull"., pi. enl., 234, t. 2), de l'Inde; — le Tcuit. sche- T.\L, Muscipela holoseiicea , Temm. (BufT., pi. enl., 248, p. 1); — leTcHix.DECASAMAUss, Mus. Casamaussœ , Less., de la Sénégam- bie; — le Tchit. de Gaimard, Mus. Gaimar- d», Less., de Madagascar ; — le Tchit. sciiet Lu près au genre Tectus de Monlfort. TÉGLIWEIMTS. zool. — Voy. animal. TEICIIMEVERA, Seop. bot. ph.— Syno- nyme de Gustavia Lin., famille des Myrta- C(5es . * TEICnOUlYZA ( TÉi^o? , mur ; pvTa , mourbe ). ins. — Genre de l'ordre des Di- ptères, fariillle des Athcricères , iribu des Musrides, créé par M. M;icquart {Dipt. des Suites à Buffon de Roret, II, 1835) jwur une espèce ( T. fusca Macq.) qui se rencontre fré- quemment en France, et qui est surtout re- marquable par la conform;ition de sa tête , dont la partie supérieure avance eu nmfle épais. Les Diptères de ce genre vivent sur les vieux murs humides des écuries , des étabies , des latrines, qui sont quelquefois couverts d'un nombre incalculable d'indivi- dus. Les femelles déposent leurs œufs sur le ciment décomposé de ce< constructions; les larves y trouvent des sucs nourriciers , y pénètrent de plus en plus profondément, et paraissent en accélérer la destruction. (E. D.) TEIG\E. Tinea. ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Nocturnes, tribu des Tinéides, créé par Fabricius (Sysl. ent. , 1775), et restreint dans ces derniers temps aux espèces ayant pour caractères : Antennes simples dans les deux sexes, ou à peine ciliées dans les mâles seulement; pal- pes inférieurs seuls visibles , courts , cylin- driques, presque droits; trompe nulle ou très courte ; tête aussi large que le corselet et très velue; corselet arrondi; abdomen cylindrique, terminé par un bouquet de poils dans les mâles , et en pointe dans les femelles ; pattes postérieures longues et épaisses; ailes supérieures longues, étroites, légèrement falquées, avec leur angle apical légèrement arrondi; ailes inférieures ellip- tiques, largement frangées, surtout au bord interne. Les chenilles sont glabres , vermi- formes, de couleur jaunâtre ou blanchâtre, avec les huit pattes membraneuses intermé- diaires très courtes, une plaque cornée sur le premiei anneau, et le corps parsemé de quelques poils isolés , visibles seulement à la loupe. Elles vivent et se métamorphosent dans des fourreaux fusiformes, tantôt fixés, tantôt portatifs, de la couleur des substan- ces dont elles se nourrissent. C'est parmi ces chenilles, ainsi que nous le dirons à l'ar- TEI 563 ticle TiNÉiTES {voy. ce mot), que se trouveni celles qui nous causent tant de dégâts; les unes en rongeant nos grains emmagasinés, les autres en détruisant tout ce qui se trouve àleiir portée, comme lainage, crin, plumes, pelleteries, et collections d'animaux empail- lés et desséchés; elles compensent l'exigullé de leur taille par leur grand nombre et leur voracité, et peuvent être comparées, pour leurs ravages , aux Rats et aux Souris , dont elles sont, en quelque sorte, les représen- tants dans la classe des Insectes. Les anciens naturalistes plaçaient dans co genre un très grand nombre d'espèces, qui forment aujourd'hui la tribu des Tinéitks , tandis qu'on ne met plus dans le genre Teigne proprement dit qu'une vingtaine d'espèces européennes , dont les principales sont: La Teigne des grains , 2'mea granella Linné, dont les ailes supérieures sont mar- brées de brun , de noir et de gris : le duvet formant toupet est roussâire. La chenille, connue sous le nom vulgaire de Fausse- Teigne des blés, lie plusieurs grains avec de la soie, et se construit ainsi un tube, d'où elle sort de temps en temps pour les ronger, elle nuit ainsi beaucoup aux blés que l'on conserve dans les greniers. Cette espèce se trouve dans toute l'Europe , de- puis le mois de mai jusqu'au mois d'août. La Teigne des pelleteries , 7inea pellio- nella Linné, qui est d'un gris argenté avec un ou deux points noirs sur chaque aile , qui se rencontre dans toute l'Kurope , et dont la chenille vit dans les pelleteries dont elle coupe les poils, qu'elle détruit en en formant des tuyaux feutrés. La Teigne des dhaps, Tinea sarcilelia Linné , qui existe également dans toute l'Europe , où elle est très commune : les ailes sont blanchâtres, luisantes, avec quel- ques taches noirâtres en dessus. La chenille se trouve sur les étoffes de laine et sur le: draps, qu'elle détruit rapidement. EJle se rencontre aussi dans les collections d'In- sectes, où elle fait de grands ravages. Parmi les autres espèces , nous citeron} seulement la Tmea crinellaTv., qui détruit les meubles en crin ; la T. trapezella Linné, qui se trouve sur les étoffes de laine; ta T. cralœgella Linné, que l'on rencontre sur l'Aubépine, etc. 56i TEJ Le nom de Tei;^iie a été donné à divers autres Insectes différents entre eux. Ainsi, on nomme vulgairement : Tkigne aquatique, des larves de Kriganes ; Teio.niî des Chardons, des larves de Cassides; Teigne de la cinE , une espèce de Gailerie ; Teigne des cuirs, des larves de Ci a;ii6ws; Teigne des Faucons, des larves de Ricin ; Teigne du Lis, des larves de Criocères, etc. (E. D.) *TEI\OCERA {luvm, étendre; x£p«;, an- tenne). INS. — Genre de Coléoptères siibpen- lamères, propoî^é par nous, publié pur Th. Lacordaire { MonograplUe des Coléoplères subpentamèies de la fmntllc des Phytophages, l. V, p. 17) et rapporté à la tribu de ses Chiytrides (Chlytridées). Le type de ce genre est la T. nisidicoUis Lac, originaire de l'A- frique australe. (C.) TEIIVOCOUYMJS (teivu , étendre; xo- puv/), massue). iNS. — Genre de Coléo- ptères penlamères, division des Brenlhides, proposé par nous et adopté par Dejean {Calai., y édit., p. 265). Ce genre n'olTre pour type qu'une espèce, le T. filiformis De]. Elle est originaire du Brésil. (C.) *TEll\ODACTYLA (tec'vù), étendre; êix- ■voloç, doigt). INS. — Genre de Coléoptères subpentamères , tribu des Alticites, proposé par nous, en remplacement du Longilarsus de Latreille, nom formé de racine latine. Dejean, qui adopte ce g. (Cal., 3" édit), en mentionne 31 espèces; 24 sont originaires d'Europe, 5 d'Amérique et 2 d'Afrique; nous citerons les suivantes: T. anchusœ , Tparvula ,V\i , atricilla Lin., dorsalis sisym- brii, tabida F., etc. (C.) *TEIl\OPALPUS (Tn'vw, j'étends; pai- pus, palpe). iNs. — M. Hope {Transact. Lin. soc. Lond., XVllI, 1843) donne ce nom à un genre de Lépidoptères, de la famille des Nocturnes, tribu des Papilionides. (E. D.) TEJUS. hept. — Merrem créa, sous ce nom, un genre de Lacertiens dont i'/lcran?c vert fui le type, et dans lequel il réunissait la Dragone, le Crocodilure Lézardet, la Sauvegarde de Mérian, un Cnémidophoro et des Améivus. Plus tard, M. Fiizinger a ré- servé le nom générique âeTejus pour le seul Téyou vert d'Azara (Acranle vert). Wagler, pour éviter toute confusion, a préféré la dé- nomination à'Acranlus pour ce dernier genre, et cette dénomination a été acceptée par les erpélologistcs, (G. B.) TEL TEKTIZITE, Breithaupt. Hiu. — Syn. Braunsalz. Sulfate de peroxyde de Fer hy- draté, de couleur brune, trouvé à Schwar- zenberg en Saxe, sous la forme de cristaux aciculaires ; leur composition est encore in- déterminée. Ces cristaux paraissent appar- tenir au système rhombique. (Del.) TEEALGIS (Tvî>avrî)ç, qui resplendit de loin). INS. — Genre dxt'v , malveillant), ins. — Genre de la tribu des Papilionides, fa- mille des Diurnes, ordre des Lépidoptères, indiqué par llnbner (Ca«., 1816). Le même auteur donne la dénomination de Telchines à une division de Lépidoptères comprenant particulièrement le genre Te/c/imia. (E. D.) *TELEA {rtlo;, Gn). ins.— On a désigné sous le nom de Telea deux genres de Lépi- doptères, de la famille des Nocturnes: l'un, qui appartient à la tribu des Bombyciles, a été crée par llubner {Cal., 1816) ; et l'au- tre, qui entre dans la nombreuse tribu des Tinéites, a été fondé par Stephens ( Illustr., IV, 1816). (E. D.) *TEI>EAS. INS. — Genre de la tribu des Proclotriipiens , groupe des Platygaslérites, de l'ordre des Hyménoptères, établi par La- treille, sur des espèces dont les antennes sont composées de douze articles et en forme de massuechez les femelles, les pattes propresau saut. Nous citerons comme type le T. longi- cornis Latr. (Bl.) TELEBOITE. Telebois {rviltSéa;, qui crie au loin), moll. — Genre formé par Montfort sur un fragment de lige d'Encrinile, et placé par lui parmi les coquilles multiloculaires. *TÉLÉG01\E. Telegonus. aiiacun. — M. Koch , dans son Vebersicht des Arachni- den Systems, désigne sous ce nom un genre de Tordre des Scorpionides qui a été adopte par les aptérologistes. On en connaît un assez grand nombre d'espèces, dont le type est le Telegonus vcrsicolor Koch ; cette es- pèce a été rencontrée au Brésil. (H.L ) ♦TELEGONUS (rt/oç, fln; ySvoç, angle). INS. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Diurnes, tribu des Papilionides, créé par Hubner {Cat., 1816). (fi, D.) TEL TEL *TErEIA(r£),£io^, parlait), ins.— lliibiier {Cal. 1816) désigne sous ce nom un genre de F.o|iidoptèies . famille des Nocturnes , IribiJ des Torlricitps. (iî. D.) »Tl':i.r:iA\DnE. Telciandra {-imo^, parf.iii; àvyj'p, à-jSj'-^i, homme ou ni.ile, pour étamine). uor. pu. — Genre de la famille des Laurinées, Irihu des Oicodaplinées, formé par M. Nées d Esenberk {in Linn., v. VllI, p. 46; Laurin., p. 3^5) pour un arbre du Brésil, à fleurs dio ; et Or, 8 à 9. C'est une substance ac<'identelle des TEL f lors métallifères. Son principal gisement est dans les mines de N.iiiy.ig en Transylva- nie, où il a souvent ponr gangue initné' diate le Manganèse lilhoïde, d'un ronge de rose. On l'î observse aussi avec l'espèce sui- vante à OiTenbanya, dans la même ronlrée. 5. Telluhuiie d'Aiigicnt etdOh, Srlirifierz; Tellure gra[)hique , Sylvane, Beudant. Sub- stance d'un gris d'acier clair, à cassure iné- gale ei grenue, tendre et fragile ; d'une den- sité de 8,3. Ses cristaux dérivent d'un Iiri^me droit rhombo'idal de9i" 20'; ils sont striés ioiigiludinalement, s'amincissent sou- ve.'it en aiguilles, qui se croisent régulière- ment sur un même plan sous des angles de 60" et 120", ou sous un angle droit. Plu- sieurs de ces doubles cristaux , en se ran- geant à la Gle , imitent grossièrement des caractères orientaux; de là le nom d'Or ou (Je Tellure graphique donné à celle variété. Elle se trouve dans les filons de Nagyag et irOlTenbanya, avec l'espèce précédente. Elle ssl composée, d'après Klaprolh , de Tellure, 60; Or, 26; et Argent, 14. La MuUérine de Beudant n'est probable- ment qu'un mélange de Sylvane avec l'es- pèce précédente. 6. BoUNINE ou TliTRADYMlTE. Sulfo-tellu- rurede Bismuih rhomboéUS (Ttifxot, endroit ma- récageux; «piÀo:, qui aime), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Nitidulai- res, établi par Heer ( Fauna Coleopl. Iklv., I, 417) sur trois espèces d'Europe , et ayant pour type le T. caricis 01., espèce qui est propre aux environs de Paris. (G.) *TEI,1\1IA (rAya, marais), ins. — Genrs de Lépidoptères nocturnes, tribu des Noc- tuides.créé par Hubner(Ca«., I8l6). (E.D.) *TEL!\1ISSA (Te^a, marécage, vase). BOT. PH. — Genre de la famille des Crassu- lacées , section des Rcchéées , formé par SL Fenzl ( Pugil. plant, novar. Syr., l. I, pag. 15, n" 50) pour une petite plante pres- que aquatique. L'espèce type du genre est le Telmissasedoides Fenzl, des environs d'Alep. TÉLOPÉE. Te/opea (t/i'/w-tto';, qui se voit de loin), bot. ph. — Genre de la famille des Protéacées , sous-ordre des Folliculaires, tribu des Embothriées , formé par M. Rob. Brown {in Transac. of Ihe Linn. Soc. , vol . X, pag. 197) pour deux arbustes de la Nou- velle-Hollande, décrits précédemment comme des Embolhrium par Smith et Labillardière. Leur nom générique est dû au rouge vif de leurs fleurs. Cette année même a fleuri au Jardin des Plantes de Paris le Telopea spe- ciosissirna Rob. Brown, l'une des plus belles plantes de la famille des Protéacées pour ses magniflques grappes terminales de fleurs d'un très beau rouge. (D. G.) *TELOPIIOUUS. 01». — Genre fondé par 36* 570 TEM Swaiiison sur le Dacbakirt de Levfi!!!.itit. Ois. d/if., pi. 61 [Lani. ornalus, Lichl.). *TELOXIDE. Tdoxys {-ùi^, Gri; à?û;, aigu ( à cause des rameaux qui finissent par devenir piqiianls). rot. va. — Genre de Ja famille des Chénopodées, voisin des Beta, formé par M. Moquin-Tandon ( Annal, des se. nat., 2' sér., tom. I , pag. 289, lab. 10, f. 1) pour le Chonopndium arislatum Lin., plante de Sibérie , de Virginie et de Chine , dont les rameaux fiorifères deviennent aris- lés après la chute des fleurs. Cette espèce encore unique a reçu le nom de Teloxys arislata Moq. (D. G.) *'IELI]|;A (t/j'ovûo;, lointain , éloigné). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , tribu des Scarabéides phyllophages , créé par Erichson { Arch. fur Nalurg., 1842, p. 168, t. IV, f. a.b), qui lui assigne pour type une espèce de la Nouvelle-Hollande, le T. vUlicollis Er. (C) «TEMEIMIS (t£>£vo^, temple), ins. — Henve de la tribu des Papilionides, famille des Diurnes, ordre des Lépidoptères , indi- qué par Iliibner {Cat., 1816). (E.D.) ♦TE.^IERA. poiss. — Genre de Poissons de la famille des Raies [Gray, Zool. il/isc, 1831). — l'o;/. l'art. Torpille. (G.B.) TEMIA. Cryysiriiia. ois. — Genre de la famille des Corvidées, dans l'ordre des Pas- sereaux. La seule espèce de ce genre, le Te- mia variable, Cryps varians, Vieill. {Gai. des Ois., pi. 100; et Levaill., Ois. d'Af., pi. 56), avait été considérée comme un Cor- beau p;ir Lathîim, et comme un Glaucope par M. Temrninck. Elle est de Java et de Bande. M. HorsGeld l'a également prise pour type de son genre Phrenolhrix et Wagler l'a placée dans son genre Crypto- rhina. (Z. G.) *TEMIVASPIS(;t£>vo>, je ccupe; àamç, écusson). INS. — Genre de Coléoptères sub- pentamèrcs, tribu des Mégalopides, établi par Lacordaire {Monogr. des Col. subpent. de la fam. des Phyt., t. I, 1843, p. 716). Ce genre a pour caractères : écusson échancré à son sommel; deux mamelons sur le mé- talhorax. 4 espèces y sont rapportées : les r. Javanus Guér., rubcns, fervidus Kl., et bipartilus Lac. Le Meg. seplempunctalus Gray en fait peut-être aujsi partie. Toutes «ont propres aux Indes orientales. (C.) *TEMIVISTIA (t£>vo., je fends; brcov, TEM issu, voilo). poiss. — Genre de Poissons Si- luroides (Richards, Faun. Bor. Am., 1836). (G. B.) *TElMXOCERA (t£j^v«», je coupe; x/pa?, antenne), ins. — Genre de l'ordre des Di- ptères, famille des Brachystomes, iribu des Syrphies, créé par MM. Lepellelier de Saint- Fargeauet Serville [Encyc.mélh. Ins., l82o) pour une espèce propre à la Chine (T. vio- lacea). (E. D.) *TE!MIVOCHILA(t£'ij.v(o, je coupe; x^'^^i^ lèvre). INS. — Genre de Coléoptères tétra- mères, tribu des Nilidulaires Peltid^-, sub- stitué par Erichson {Germai'. Zeitschrifl fur dieEnt., V, 449; — Nalurgeschit. der Ins. Deuts, p. 241)àTEMN0scnEiLAGray, Westw. Ce genre a été fondé aux dépens des Tro- GosiTES de Fabricius. Nous citerons comme en faisant partie le T. cœrulea , propre à l'Europe méridionale. (C.) *TKMIVOCniLUS (r/pvo., je coupe ; x*?- /oç, lèvre). MOLL. — Genre fossile du groupe des Nautiles, indiqué par M. Coy {Carb. Foss. bel., 1844). (G. B.) TEMNODON (tîVvu, je coupe; h^€i-j , dent) poiss. — Genre de Poissons Sconibé- roides qui ne comprend qu'une espèce, le Temnodonsauteur{7'etH»odo»!sal(afor,Cuv.; Perça sallalrix, L.; Chciloplère heplacanthe. Lacép.). Le Temnodon est presque une Sé- riole, ou plutôt c'est une Sériole à dent;; tranchantes, caractère d'où son nom a clé tiré. Il est du petit nombre des Poissons communs aux deux Océans; M. Mitcliili le signale comme un des plus savoureux de lu côte de New-York, où l'on en prend .ibon- datnment. (G. B.) *rEM\dLAIMUS(T£V.vco, je coupe; )x(- u.or, gorge). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , division des Brenlhides, créé par nous [Hev. Zool., 1839, p. 177) et formé sur une espèce de Madagascar : le T. a-nei- .•o//(S Chvt. , (C.) *TE!W\'OPIS (TErjvu, je coupe; éi'l^ , vi- sage). INS. — Genre de Coléoptères subpen- tamères, tribu des Cérambycins, élabli par Soiier {Ann. de la Soc. ent. de Fr., t. III, p. 90). Deux espèces font partie de ce genre .savoir : T. megacephalus Gr., et fuscipes Dej. , trouvées au Brésil. (C.) *TE!\1!V0PLEU11L'S ( réuvo, , couper ; Thvpx, côté). ÉCHiN. — G. d'Échinides établi par M. Agassiz, en 1841.. dans sa famille TEM des Cidarides , pour quelques espèces vi- vantes des mers tropicales et fossiles du terrain tertiaire, différant des Saiiiiacis par leur aspect sculpté. (Duj.) *TE1M\01>TEUI]S(t£Vvo,, je coupe ; Trrt- pov , aile), INS. — Genre de Coléopières pen- tamères, tribu des Ilydrophiliens, créé par Solier {Ann. de la Soc. oit. de Fr., t. 111 , p. 308), et qui ne se compose que d'une espèce , le 7', aculealus Guér. , propre au Sénégal. (C.) *TEMMORIIYIVCIIUS (ir£>va> , je coupe ; fvyx"'^^ bec). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, tribudesScar;ibéides xylopliiles, établi par Hope {Colopierisl's Manual , I, p. 93). Ce genre est identique avec les Cop- TOEDiNUsDej., et renferme six espèces: telles sont les Se. coronatus et relusus F.; qua- tre sont propres à l'Afrique et deux à l'A- sie. (G.) *TEMIVOSCIIEILA , Gray (Theanimal Kingdom), Westwood ( Zo Journal, V, p. 231, tab. 47, f. 5,6). INS.— Voy. tem- NocuiLA Erichson. (G.) *TEM1\0ST0I\1A (tîpvû), je coupe; «tto- fx« , bouche). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, section des Malacodermes et tribu des Lycusites, fondé par Gnérin {Voyagé de la Coquille, p. 72). (C.) * TEMlVOSTOiWA ( tÈ^vco , je coupe; oTopa, boucbe). iNs. — Genre de la tribu des Syrphies, famille des Brachystomes , ordre des Diptères, fondé par MM. Lepelle- lier de Saint- Fargeau et Serville (Encycl. mélh. Ins. 1825 ) aux dépens du genre MiLEsiA. Voy. ce mot. (E. D.) ♦TEMMURE. Temnurus. ois. — Genre établi par M. Lesson , dans sa famille des Glaucopées ( fam. des Corvidées de Ch. Bo- naparte)» aux dépens des Glaucopes de M. Temminck. A ce genre appartiennent le Tem. a queuk TRONQUÉE, Tem. truncalus, Less., Glaucopis temnura, Temm. {pi. col., 57) de laCochin- chine ; le Tem. leucoptère, Tem. leucop- tera, Less.; Gl. leucoplera, Temm. (pi. col,, .265), de Sumatra; et la Gl. alerrimus, Temm. , de Bornéo. 1 Sous le nom de Temnurus, Swainson a légalement établi, dans la famille des Tro- çonide'es, un genre qui a pour type le Tro- gnn temnurus , Temm. (Z. G.) •TEMOGIVATnA, Solier. ins. — Syno- TEW 571 nyme de STicMomcRA Fschschollz, Caslolaou Gy., et PoLYCHROMA, Dejean. TE1\1I>ÉI;ATLHI:s du GLOIÎIi. mk- TÉOR. — Les lempératures des divers points* de la terre sont le résultat d'induencc» niuitipies qu'il coovieut d'examiner séparé- ment. Si l'on descend graduellement au-dessous de la surface terrestre, on reconniiit que les oscillations du thermomètre dues à l'al- ternative des jours et des nuits s effarent r.ipideinent et qu'elles deviennent insensi- bles à quelques décimètres de pr( fomlenr. L'influence des saisons est elle-même à peu près nulle au delà d'une dizaine de mètres. Ces nombres varient du reste avec les cli- mats. Là où l'oscillation diurne du thermomètre est faible comme dans les régions du nord, cette oscillation disparaît à une faible profondeur. La où l'oscillation annuelle est peu étendue comme dans les régions équatoriales, la couche à tempéra- ture invariable se rencontre à 2 ou 3 mètres seulement de profondeur. A partir de cette première couche à tem- pérature sensiblement constante, te defjré de chaleur augmente dune manière conti- nue à mesure que l'on pénètre plus avant. L'accroissement Ihermométrique est de 1 degré par chaque abaissement moyen de 30 mètres en profondeur. Ce dernier nom- bre varie beaucoup suivant la nature du terrain et l'abondance des eaux d'inûltra- tion qu'on y rencontre. Il est d'une tren- taine de mètres dans le terrain parisien ; à Neuffen (Wurtemberg), situé sur des terrains d'origine ignée, il s'abaisse à 10 mètres; en d'autres lieux, il s'élève à 40 mètres. Si l'accroissement moyen restait égal à 30 mètres à toute profondeur, à 30 000, c'est-à-dire à moins de 8 lieues, on trouve- rait une tempérai ure de 1000 degrés; à 48 000 mètres, ou douze lieues, le fer serait fondu. L'astronomie ainsi que les sciences natu- relles appliquées aux premiers âges de la terre nous conduisent, en elTet, à penser que notre globe a été primitivement doué d'un très haut degré de chaleur. Le refroi- dissement a porté surtout sur la surface, particulièrement après la solidification *' cettedernière,etune partie de la chaleur ini- tiale s'est conservée dans l'intérieur du globe. 51^ TE M Cette chaleur interne explique les tem- pératures élevées de certaines sources tlirr- maies. Avec l'accroissement moyen de 1 de- gré par 30 mètres, le Geyser (d'Islande) dont la tempéraUire à la sortie, est de 124 degrés, devrait remonter d'une profon- deur de 3700 mètres, ce qui n'est pas im- possible. Mais la plupart des sources ther- males jaillissent dans le voisinage de terrains d'origine ignée, oii l'accroissement de température avec la profondeur est plus rapide. Ainsi, à Neuffen, on rencontrailcette tenipcratiirc de 124 degrés à 1200 ou 1300 mètres de profondeur. Malgré l'énorme quantité de chaleur accumulée dans linté- rieur de la terre, la croûte superficielle aujourd'hui refroidie ne laisse pénétrer des parties centrales jusqu'à nous que des quantités de chaleur iusufG anies pour mo- diOcr la température de nos climats. Les espaces planétaires au milieu desquels vogage notre globe sont à une température très basse, évaluée par M. Pouillct à 140 degrés au-dessous du point de fusion de la glace. Ils sont donc pour nous une cause de froid très ailif. D'après les expériences et les calculs de M. Pouillet, si le soleil ne faisait pas sentir son action sur la terre, la lenijéraiure y serait partout uniforme et de 89 degrés au-dî'ssoiis de zéro. Ce premii-r passage d'':a froid de 140 degrés à uu froid nioiiis excessif de 89 degrés, serait dû aux radiations de toutes les étoiles. Chacune d'elles est un soleil ; et si leur influence est infiniment réduite par la distance où elles sont de nous, lair nombre est infini. M. Pouillet a évalué que la chaleur que nous eu rece\o;i5 aiuiuellement serait suf- fisante pour fondre nne couche de glace enveloppant toute la surface du globe sur une épaisseur de 26 mètres; mais comme cette chiileur est pennaneute et uniformé- ment répartie sur tout le globe, elle passe inaperçue. C'est donc, en résumé, à la chaleur so- laire, à l'action spéciale que l'almosplière exerce sur die. soit (juand elle nous arri\e, 8oit quand, après nous avoir éL-hauflés, elle icnd à se perdre dans l'espace, que nous devons la température dont nous jouissons. L'action solaire est intej-mittente; elle se fait illégalement seaiir sur les divers points du giob:'. la trnipcr:'.nre vn'-it" TE M donc beaucoup suivant les saisons et sui- vant 1rs lieux; et les courants qui en résul- tent dans l'atmosphère viennent, à leur tour, apporter en un même lieu de grandes variations dans le degré de chaleur qu'on y ressent. Pendant chaque période diurne, l'ardeur et l'éclat des rayons du soleil sem- blent s'accroître depuis le lever de cet astre jusqu'à sou passage en son point le plus haut, puis s'alfaiblisscut graduellement dans la soirée. A mesure que ces rayons viennent frapper plus obliquement la surface de la terre, iU en couvrent une plus grande étendue, et chaque unité de surface reçoit, par cela même, une quantité moindre de la chaleur versée. Une autre cause intervient encore. L'air atmosphérique pur est un des corps les plus transparents que l'on con- naisse, et cependant il ne l'est pas d'une manière absolu^". Quand il contient de la vapeur d'eau, sa transparence est très nota- blement diminuée, particulièrement pour ceux des rayons solaires qui sont chauds sans être lumineux. Les particules d'ori- gine organique ou minérale qu'il tient eu susi'.cnsion, les globules de vapeur coud» n- sée qui, à certains moments, y sont très abon- dants, contribuent encore à diminuer sa transparence. Or les rayons tombant verli- oilemcntsur le sol n'ont à traverser qu''une é]iaisseur minimum de la couche atmosphé- rique, tandis que cette épaisseur va crois- sant à mesure que l'obliquité des rayons augmente. Cequi a lieu en un même point du globe, aux dilTérentes heures du jour, se reproduit à la même heure aux divers points d'un même méridien d'un pôle à l'iiutre. Il en résulte que l'atmo-phcre reçoit, à surface égale, moins de chaleur vers les pôles que dans les régions plus voisines de l'equaleur ; etque, de celte moindre quanliléde chaleur, l'atmosphère laisse encore pénétrer jusqu'au sol une fraction plus faible vers les pôles que vers l'équateur. Jusqu'à présent l'atmosphère semble donc avoir pour effet de réduire la part de cha- leur que nous envoie le soleil. Ce résultat est incontestable, mais il est contre -balancé par un résultat contraire. La transjiarence de l'air, surtout de l'air contenant de la vapeur d'eau, est très inégale pour les divers rayons de chaleur. Très grande pour les rayons TEW lamineux, elle est bcaucou|) moindre pour les rnyiios obscurs étriaiiatit des corps à tenipéralure peu ('levée. La terrereçoit en forte proportion la cha- leur que lui envoie le soleil au travers des espaces; elle s'échauffe et rayonne à son tour vers les mêmes espaces; mais la cha- leur qu'elle émet ainsi provenant d'une source à température peu élevée, se trouve en grande p.irtie arrêtée par l'atmosphère qui la conservp. En résumé, l'air atmos- phérique retient pour lui-même une assez faible fraciion de la chaleur qui nous est destinée; mais en même temps, il met ob- stacle à ladéperdiiion de l'autre fraciion qui a servi à nous échaulTcr. 11 constitue pour la terre plus qu un vèumeut, il fonctionne comme une véritable serre recevant aisé- ment du dehors et rcsiituant avec peine. Tantôt le gain de chaleur l'emporte sur la perte et la température monte, tanlôt c'est la perte qui prédomine et la tempéra- ture bai>se. Kn moyenne l'équilibre s éta- blit annuellement, puisque la terre conserve une température consiante; mais les ob- stacles apportés à la sortie de la chaleur terrestre ont pour effet de surélever d'une manière notable cette température de la terre. De là vient l'écart considérable sifinalé entre la température de la surface terrestre et celle des espaces planétaires. Variations de la lenipcralure moyenne à la surface du globe. — En prenant la somme des températures observées aux dif- férentes heures du jour et de la nuit, et divisant celte somme par le nombre des heures d'observation , ou a ce que l'on nomme la température moyenne du jour. Souvent on prend simplement pour cette moyenne la demi-somme des températures extrêmes du matin et de l'après-midi, qu'on nomme les miniuia et les ntaxima. La somme des températures moyennes des divers jours d'un mois divisée par le nombre des jours doime la leinpcruture moyenne du moi^. La somme des températures moyennes dos douze mois de l'année, di\ isée par douze, donne la Icnijiérature moyenne de l'année. (^ommc cette dernière moyenne elle- même varie d'une année à l'autre dans un même lieu, on prend encore la moyenne desmoyeones températures d'uu aussi grand TE M 57S nombre d'années que le comportent les ob- servations recueillies. La moyenne générale ainsi obtenue change beaucoup avec la lati- tude. Elle décroît en général de l'équateur vers les pôles, mais elle ne décroît pas avec la même rapidité sur tous les méridiens. Les points les plus froids de la terre ne sont pis aux pôles mêmes. Dans l'hémisphère nord ea particulier, il existe deux pôles de froid pla- cés: l'un dans le nord du Canada, dans la voisinage de la terre de Boothia-Felix ; l'autre dans le nord de la Sibérie. C'est que la chaleur reçue est différemment employée suivant les régions où elle tombe, et que des circonstances diverses viennent en mo- difier la répartition naturelle. La mer s'écliaulTe moins en été, et se re- froidit moins en hiver, que les continents. Les terres humides ou ciiargées d'une riche végétation consomment, par l'évaporution de l'eau et par la croissance des plantes qu'elles nourrissent, plus de chaleur que les terres sèches et arides : la chaleur restée dispo- nible y étant moins considérable exige une moindre éléNalion de température pour s'é- couler au dehors. Mais l'action dominante revient aux vents et aux courants marins qui emportent avec eux une notable partie de la chaleur fournie aux régions équato- riales^ et la distribuent très inégalement sur les régions tempérées et sur la zone glaciale, ou qui, après s'être refroidis dans le nord, reviennent \crs le sud en refroi- dissant à leur tour les lieux oîi ils passent. En tenant compte seulement de la forme de la terre, de l'obliquité de soti axe sur le plau de l'écliptique et de l'influence géné- rale exercée par l'atmosphère sur les échanges de chaleur entre la terre et les corps célestes, on a calculé approximative- ment la loi de la répartition des tempéra- tures de l'équateur aux pôles. Le calcul fait donne une température trop élevée aux ré- gions équatoriales, et une température trop basse aux régions polaires. Les differeuces montrent la véritable importance des in- fluences perturbatrices et les points du globe où elles exercent particulièrement leur action. On peut s'en r-.ire une idée d'une autre manière. De Humboldt eut le premier l'idée d'in- scrire sur des cartes en chaque lieu sa tem- pérature moyenne, non pas telle qu'elle 4 sn TEM été obtenue, mais telle qu'où l'aurait ob- servée si le lieu était abaissé au niveau de la mer ; puis il a tracé sur ces cartes des lignes païsant par tous les points dont la température moyenne est la même. Ces lignes se nomment isothermes, d'éia\e cha- leur. La planche 2 contient une planisphère avec ses isothermes de 5 en 5 degrés s'éion- dant sur toute la surface explorée du globe. Il suffit de comparer leurs sinuosités avec ce que nous avons dit de la circulation de l'air et des mers, pour comprendre les rap- ports qui existent entre l'un et l'autre phé- nomène. Il existe aux alentours de l'équateur une zone dont la température moyenne an- nuelle est supérieure à 25 degrés. Dans l'hémisphère nord, au contraire, se trou- vent deux régions, l'une au nord de l'Amé- rique, l'autre au nord de la Sibérie, où la température moyenne annuelle est infé- rieure à 15 degrés au-dessous du point de fusion de la glace. Une région semblable se rencontre dans l'hémisphère austral, et y est même plus étendue que dans le nôtre ; mais ses limites sont encore assez mal con- nues. Entre les limites extrêmes, les isothermes Eont très rapprochées sur les continents; là, la température décroît plus rapidement de l'équateur aux pôles qu'à la surface des océans. L'écartement de ces lignes est au Uiaximum sur les points des océans et des côtes où se portent les courants aériens ou marins dérivant de l'équateur. Ce dernier phénomène est surtout marqué dans l'est de l'Atlantique nord, et sur les côtes occi- dentales de l'Europe; l'inverse a lieu dans l'ouest du Pacifique nord et sur les côtes occidentales des Etats-Unis et du Canada. On prendrait, toutefois, nneidéetrès fausse des divers climalssi l'on s'en tenait aux tem- pératures moyennes annuelles. L'isotherme de 10 degrés, par exemple, traverse l'Ir- lande, le midi de l'Angleterre, la Prusse, l'Autriche, le midi de la Russie... Tous ces pays ont la même température moyenne an- nuelle de 10 degrés. Tous ces pays cepen- dant ont des climats très divers. L élément vital d'un climat se trouve bien plus dans les variations qu'y éprouve la teaipératuie que dans sa température moyenne. Les pluies, les nuages, les veuts, coulribueut à TEM les diversifier. Au point de vue agricole, il est encore un autre élémeut dont, jusqu".*! ce jour, on n'a pas tenu suffisamment compte, c'est la lumière. Un certain de:^ré «le cha- leur est nécessaire à l'exercice du travail organique des végétaux, mais c'est la rha- le;ir lumineuse qui l'engendre. \'arialions diurnes et annuelles de la lem- périiture. — En chaque lieu, la tempéra- ture atteint généralement son degré mini- mum un peu avant le lever du .Soleil. A partir de ce moment, le thermomètre monte jusque vers uog heure ou deux heures, quelquefois jusque vers trois heures, sui- vant la saison ; puis il redescend très rapi- dement jusqu'au coacher du s.ileil, lente- ment ensuite pendant la nuit. La radiation solaire atteint son maximum moyen à midi ; mais comme la chaleur reçue l'emporte beaucoup sur la perte, la température con- tinue à monter. L'ascension du thermo- mètre dure jusqu'à ce que raffaiblissenicnt de l'action solaire d'une part, et de l'autre, l'accroissement de la perle résultant de l'é- lévation de température produisent légalité entre la perte et le gain; c'est l'heure du maximum thermométrique. L'oscillation diurne du thermomètre, ou la différence entre son maximum et son mini- mum, est beaucoup plus accentuée en été qu'en hiver; elle l'est également plus dans le midi que dans le nord. Dans les pays méridionaux, où le ciel est généralement très pur, à des jours brûlants succèdent des nuits très fraîches exigeant l'usage de vête- ments supplémentaires. Cette précaution, familière aux indigènes, est souvent négli- gée par les étrangers, ce qui est une des lirincipales causes des accidents qui leur ar- rivent. Dans le nord où le ciel est plus va- poreux et où le soleil monte moins haut sur l'horizon, la diflérence est moindre ; à une journée chaude succède d'ordinaire une nuit sans fraîcheur qui puisse reposer. La longueur des nuits d'été dans les régions mé- ridionales et leur brièveté dans les pays sep- tentrionaux concourent au niême résultat. Le contraire a lieu pour les variations an- nuelles de la température De l'équ.itenr à 10 degrés de latitude nord ou sud, les tem- pératures moyennes varient à peine de 2 ou 3 degrés d'un bout à l'autre de l'année. A 20 degrés de latitude, l'oscillatiou mojeuue TEM Mt d'environ 7 degrés thermométriqnes ; à 30 (legri's de latitude, elle dépasse 12 de- grés thermoméliques. A Paris, la différence entre les températures moyennes de janvier et de juillet est moyennement de 16 degrés; elle dépasse 30 drprés à Moscou, et 41 de- gré» à Boothia-Felix dans le nord du (Ca- nada. En comparant entre elles les tempé- ratures maxiraa de Tété, ou trouve qu'elles ne varient pas dans des limites à beaucoup près aussi étendues. Si dans le Nord le so- leil est rnoius chaud parce qu'il s'élève moins haut sur l'horizon, et parce que le ciel est moins pur, par contre, la durée du jour y est beaucoup plus grande que dans le Midi ; le refroidissement nocturne y est inoins actif et moins prolongé. En hiver, au contraire, la longueur des nuits et l'obli- quité des rayons solaires abais.'cnt considé- rablement les températures miuJnia : c'est surtout à l'influence de ces dernières qu'est duc la rigueur des clim la çlace fon- dante. Gay-Lussac, dans le célèbre voyage aérien qu'il fit Ici fi septembre 1804, trouva, è une hauteur de 7000 mètres, un froid de près de lOdesrés. Dans la cour de l'Obser- vatoire impérial d'où il était parti le ther- lomètre marquait 28 degrés. L'abaisse- •'lent de température élait donc de 38 dé- vorés, ce qui donne un abaissement moyen de 1 degré par 196 mètres d'élévation. L'ac- croissement de température ne fulpps uni- forme. Dans les premières couches traversées il n'était guèie que de 1 degré par 196 mètres ; mais dans les dernières, une hau- teur de 156 mètres suffisait à produire le même abaissement. Un effet encore plus marqué se présenta dans l'ascension opé- rée par MM. Barrai et Bisio le 26 juillet 1850. A la hauteur de 7000 mètres en- viron, la température fut trouvée infé- rieure à 39 degrés au-dessous de zéro. L'abaissement se fit brusquement sentir pendant la traversée d'un nuage dont l'é- paisseur fut évaluée à 5000 mètres au moins, et formé presque exclusivement par de petites aiguilles de glace. De Saussure passa dix jours au "col du Géant des Alpes à une hauteur de 3428 mètres au-dessus du niveau de la mer, tan- dis que l'on observait simultanément le thermomètre à Chamounix (1044 mèires) et à Genève (407 mètres). Celte série d'ex- périences a permis de constater d'assez grandes variations dans la décroissance d'un jour à l'autre et même d'une heure à l'aii- Irc de la même journée. La hauteur moyeime correspondante à un abaissement de 1 degré dans la température a été trou- vée de 142 mètres à 5 heures du soir et de 210 mètres à 4 heures du matin. Aux divers mois de l'année on trouve des dif- férences analogues entre Genève et le grand Saint -Bernard. En janvier, la hauteur correspondante à une diminution de 1 de- gré dans la température est de 270 mè- tres eu moyenne ; elle s'abaisse en juin à 176 mètres. Elle change d'ailleurs avec Tétat du temps; elle diminue par les beaux temps, augmente pendant les temps cou- verts et pluvieux quand les vents du S. 0. régnent dans les hautes ré.:ions. Les vents du N. ou N. E. la font abaisser. Cette variation de la température avec la hauteur persiste malgré la violence des vents qui semblent devoir mélanger toutes les couches de l'atmosphère. L'atmosphère est en contact parsa base aveclesol échauffé par l'action solaire, et, par son sommet, elle touche aux espaces planétaire, où le froid est intense. Cette circonstance à el'"» seule tendrait à produire l'effet observé . mais il est une autre cause qui neutralise l'influence des vents. L'air est un corps très expansible. Quand il monte verticalement, la pression qu'il supporte est allégée de tout le poids des couches laissées en dessous ; il «e dilate et par le fait même de cette dila- tation une partie de sa chaleur libre devient latente : il se refroidit. Un effet inverse se produit quand il descend. L'air sec montant de 80 mètres se refroiilit de 1 degré ; l'air humide se refroidit d'autant moins qu'il contient moins de vapeur d eau. La môme masse d'air sera donc froide ou chaude suivant sa hauteur. Les glaces perpétuelles se rencontrent mêjne sous la zone torride ; seulement, tandis qu'en Norwége, sous une latitude de 71 degrés nord, ou les trouve à une hau- teur de 720 mètres au-dessus du niveau de la mer, dans les Alpes et les Pyrénées elles ne descendent pas au-dessous de 2700 mè- tres, et à Quito, sous l'équaieur, elles sont à 4800 mètres. Dans le Mexique, on ren- contre à de counes distances les climats brûlants de la zone torride, les clim;its tempérés propres aux cultures de l'Europe moyenne, et les climats du Nord suivant la hauteur à laquelle on s'élève au-dessus du niveau de la mer. (M. D.) TE^U'Elli. MÉTÉoBOL. Les mouvements de l'air désignés généralement par le mot fempêT prennent des noms divers, ouragan, typhon, cyclone, coup de vent... suivant les lieux où ils sévissent et suivant le degré de violence de la perturbation atmosphérique. Mais tous ont un caractère commun dû à la forme de la terre et à son mouvement diurne de rotation; et ce caractère se ren- contre aussi, et par la même cause, dans les perturbaiioDs que l'on voit apparaître TE^I dans l'atmosphère du soleil sons forme de taches solaires. Pidilinyloii qui a fait une longue et consciencieuse étude des typhons qui bouleversent de teiîips à antre les mers de l'Inde etde l'Indo-Chinea ni'tlemenl dis- tingué leur forme circulaire et leur a donné le nom de cyclone (du grec xûxX'c, cercle); cette forme se retrouve plus ou moins net- tement accusée dans toutes les tempêtes. Les tempêtes de l'F.urope, les ouragans des Antilles, comme les typhons de l'Inde sont des cyclones ou se rattachent au voisinage d'un cyclone. Le cyclone est constitué par une misse d'air considérable animée d'un mouvement de rotation rapide autour d'un axe à peu ^rès vertical. I-a rotation a constamment lieu dans l'hémisphère du Nord, de l'ouest à l'est en passant par le sud, c'est-à-dire en sens inverse du mouvement des aiguilles d'une montre. Dans l'hémisphère sud, au contraire, elle s'effectue de l'ouest à l'e-t en passant par le nord, ou dans le sens du mouvement des aiguilles d'une montre. Pendant que l'air tourbillonne ainsi sur lui- même, l'ensemble du phénomène est en- traîné d'un mouvement plus ou moins ra- pide à la surface du globe et décrit une vaste courbe dont la convexité est dirigée vers l'orient. Les cyclones proprement dits, ouragans des Antilles, typhons de l'Inde, prennent naissance entre l'équateur et les tropiques, à une latitude voisine de celle du soleil, à une époque où la zone des pluies, après avoir effectué son excursion vers le pôle, tend à retourner sur ses pss pour se rapprocher de l'équateur, c'est-à-dire à la On de notre été dans l'hémisphère nord, à la fin de notre hiverdans l'hémisphère sud. Une fois formés, ils vont presque toujours en s'éloignant de l'équateur. Dans notre hémisphère , ils marchent d'abord vers l'ouest en se relevant un peu vers le nord : c'est dans cette partie de leur trajectoire que lescyclones del'Atlantique longent les Antil- les qu'ils ravagent fréquemment. Arrivés à la lai itnde de 30 degrés nonl^ leur trajec- toire s'infléchit vers le nord; puis elle in- cline vers l'est en longeant de plus ou moins près les côtes des Etats-Unis; puis, enfin, elle traverse r.\tlantique de l'ouest-sud- ouest à l'est-nord-est et vieoi aborder les TEM 577 côtes occidentales de l'Europe. Quelqur^fois même elle se prolonge jusque vers l'Asie. Dans l'hémisphère austral, la marche des ouragans est la même que dans notre hé- misphère, sauf qu'au lieu de remonter vers le nord ils se dirigent vers le sud. Cette dis- position de leurs trajectoires n'est toutefois constante que sur l'Atlantique et l'océan Indien. Les typhons de la mer de C'iine af- fectent dps allures un peu différemes, et, dans certains cas, ils se rapprochent de l'équateur au lieu de s'en éloigner. Le diamètre d'un cyclone à son début j varie de 250 à 4Û0 kilomètres ; il aug- mente progressivement à mesure que la tourmente s'éloigne de l'équateur; il peut atteindre à la fin de la course du météore de loOO à '2000 kilomètres et au delà. La vitesse de rotation de l'air est à son maximum à une certaine distance du centre. Au centre même règne un calme plus ou moins complet, interrompu quelquefois par de violenies rafalesetde brusques renver- sements dans la direction du vent. Sur les bords extérieurs du disque tournant, là où il confine à la masse atmosphérique restée calme, la force du vent diminue graduelle- ment. A une distance moyenne du centre, plus près cependant de celui-ci que du bord extérieur, la vitesse de l'air peut s'élever à 200 ou 250 kilomètres à l'heure. Le vent fu- rieux qui en résulte se modère graduelle- ment à mesure que la tempête progresse et s'étale sur une plus large surface. La vitesse de translation du centre du mouvement tournant est également varia- ble. D'après M. Keller, dans les plus fai- bles ouragans elle n'a jamais été inférieure à 15 kilomètres par heure ; dans les plug violents, elle n'excède pas 45 kilomètres. D'après M. Bridet, celte vitesse serait beau- coup moindre dans l'océan Indien. Du reste, la \itesse de translation d'un cyclone dépend non de l'intensité du mouvemeoi' tournant, mais de la vitesse moyenne de la masse d'air au milieu de laquelle il a pri& naissance et continue à tourner. Les observations, quand elles sont en nombre suffisant dans les régions iniertro- picales, permettent d'y constater le circuit complet des vents autour du centre du cy- clone. Il est d'ailleurs arrivé plusieurs fois qu'un navire fuyant vent arrière devant la 37 578 TEM tempête, s'est retrouvé presque à son point de départ après un parcours de plusieurs centaines de lieues. Quand le tourbillon ntleint des latitudes plus élevées, il devient plus difficile de retrouver les traces d'une révolution complète et continue. Lorsqu'il atteint surtout la latitude de 40 à 45 degrés, ou au-dessus, on ne retrouve plus que la portion du tourbillon tournée vers l'équa- teur. C'est que le vont observé à la surface du sol est une combinaison de deux mou- vements distincts : le mouvement de rota- tion autour de l'axe et le mouvement de translation de l'axe et de tout le système. Là où ces deux mouvements sont de même sens, leurs vitesses >'iijouteut ; là où ils sont de sens contraires leur vitesse résnlianle n'est plus que la différence des deux vitesses composantes. Il en est ainsi d'une roue de voiture roulant sur le .sol sans y glisser; la vitesse de rotation à la circonférence est égale à la vitesse de translation de l'essieu ; la vitesse ré- sultante est nulle à l'extrémité du dia- mètre qui touche le sol; mais elle est dou- ble à l'extrémité opposée: ce qu'on gagne d'un côté on le perd de l'autre. Dans les ré- gions équatoriales la vitesse de rotation est énormp et la vitesse de translation est re- lativement faible. La vitesse du vent ob- servé diffère donc peu d'un pointa l'autre du pourtour. Aux latitudes plus élevées, la vi- tesse de rotation a diminué; celle de trans- lation de l'axe s'est accrue ; l'éf-'alité tend à s'établir: la vitesse du vent observée tend donc à s'affaiblir de plus en plus dans la portion du circuit où les vitesses sont op- posées, et cette portion regarde le pôle dans l'un et l'autre hémisphère. Au reste, dans les régions équatoriales elles-mêmes, l'inégalité des vents est ap- préciable el bien connue des marins. Une moitié du disque tournant est appelée par c«x demi-ce' de dangereux et l'autre demi- cercle maniable. La difficulté des manœu- vres pourfuir la tempête contribue pour sa part à légitimer ces dénominations. Dans nos régions tempérées, où la vitesse de rotation des cyclones est considérablement affaiblie, le vent conserve encore une grande violence dans le côté dangereux, par la su- peipositinn des deux vitesses de même sens. . Toute tempête cycluaique est accuinpa- TE-NÏ gnée de mouvements caractéristiques du baromètre. Sur le pourtour, en dehors du cercle d'action directe de la tourmente, le baromètre est plus haut que la moyenne ; à mesure qu'on se rapproche du centre, la hauteur barométrique baisse graduellement; elle atteint son minimum au centre même : là, le baromètre peut desiendre jusqu'à 720 millimètres et au-dessous, tandis que sur le pourtour il marquera 763 millimètres et plus. Cette variation barométrique est d'autant plus extraordinaire qu'elle survient dans des régions où habituellement le ba- romètre est d'une constance remarquable. Elle fournit un précieux moyen d'avertis- sement de l'approche de la tempête ; elle est l'effet et non la cause du mouvement tournant. Un cyclone est une sorte de ventilateur de proportions gigantesques. L'air, en tour- nant, tend à se porter du centreoù il se ra- réfie sur le pourtour où sa densité s'accroit. La raréfaction qui se produit dans l'axe dé- termine un appel d'air dans le sens vertical, en sorte qu'un troisième mouvement se surajoute aux deux précédents, de rotation et de translation du disque tournant. Quand le disque tonmant est placé à une hauteur suffisante dans l'atmosphère, l'ap- pel se fait verticalement, de bas en haut, de la surface du sol vers le disque tournant : c'est ce qui a lieu fréquemment dans les trombes orageuses. Vers la surface du sol l'air tend vers l'axe et y prend un mouve> ment ascendant. En montant, il .se dilate, se refroidit; sa vapeur se condense. Les nuages et la pluie sont à leur maximum, au centre même du mouvement. Mais dans la plupart, sinon dans la totalité des grandes tempêtes, le disque tournant appuie sur la surface terrestre. C'est donc par l'extré- mité supérieure de l'axe que l'appel d'air s'effectue. L'air des régions supérieures af- flue vers l'axe, il y prend un mouvement descendant ; il s'échaulTe et se dessèche parle fait même de cette descente : dans ce cas, le ciel se découvre, la pluie cesse ou ue tombe plusque par grains quand le baro- mètre est à son point le plus bas. C'est à une certaine distance du centre que le ciel est le plus chargé et que la pluie est le plus abondante. Les tempêtes d'Europe et des régions tempérées, eu général, soot loin de pré- TE M sentcr le degré de violence des lempctes in- tertropicales ; par contre elles sont beniiconp plus fréquentes. Leur étendue considérable, leur grande vitesse de tmiisiation, leur vi- tesse de rotation, relativement Tiible, ont pendant longtemps fait méconnaître leur caractère cycloniqu ■. Le vent n'y souffle, en effet, avec force que dans le demi cercle dangereux ; d.ins le deini-cercle m.iniable, il est faible et quelquefois nul ou môme de même sens que le mouvement de transla- tion de l'axe. Mais si l'on consulte les hau- teurs du baromètre simultanétnent sur les divers points de l'FÀiroye, onvoit apparaître un point central oîi le baromètre est le plus bas et autour duquel l'instrument monte graduellement à mesure qu'on s'éloigne de ce point et tout autour de lui. Si l'on suit ensuite les déplacements successifs de ce point, et que dans la direction des vents ob- servés on tienne compte du mouvement de translation de manière à remonter an mou- vement simple tel qu'on l'observerait si la translation n'existait pas, ou retrouve exac- tement les caractères du mouvement cyclo- uique. Plusieurs cyclones des mieux carac- térisé», nés dans des régions intertropicales, ont d'ailleurs été suivis pas à pas jusque dans leur course au travers de l'Europe. là, rien ne les distinguait des cyclones; ici, rien ne les distinguait des tempêtes ordinaires de l'Europe. Nos tempêtes cependant ne viennent pas toutes des régions cqnatoriales ; la plupart naissent à la surface du Gidfstream dans la branche sepientrionale de son cours : dans les parages des Etats-Unis, de Terre-Neuve et même de l'Lslande. D'autres, mais plus rares, semblent se former sur la rive droite du Gulfstream et dans les parages des Aço- res. Uni' fois l'orniées, tontes sont portées vers l'Europe parle mouvement général de l'atmosphère à nos latitudes Qnelle est la cause première de leur ap- parition? Cette cause est multiple; il en existe plusieurs. Quand un cours d'eau un peu rapide pé- nètre dans un b issin large et profond où l'eau est dormante, on voit se former uu double chapelet de petits tourbillons des deux côtés du cours d'eau. Ceux du bord droit tournent dans un sens opposé à ceux du bord gauche. Or, à nos latitudes et sur TEM 579 tout le pourtour de la terre, l'atmosphère se transporte de l'ouest à l'est, sinon dnne manière continue et constante, au moins d'une manière générale. Mais la vitesse du mouvement comme sa direction n'est pas la même en tous les points. Sur le bord occi- dental de l'océag .\tlanlique, à la surface du Gulfstream, le courant aérien m.irchc du sud-ouest ou de l'ouest-sud-ouesl vers le nord-est ou l'est-nnrd-est, et il est assez actif. Sur le continent américain, au ron traire, il est ralenti par les aspérités du sol, et, au lieu de porter un peu vers le nord, il porte plutôt vers le midi. Nous .ivoru donc deux courants marchnnt côte à côte, mais de vitesse inégale et de directions dif- férentes. Cette condition suffit à produira sur leur ligne de jonction un chapelet de mouvements tournants entraînés par le motivement général. D'autre part, le cou- rant aérien qui règne à la surface du Gulf- stream est chaud et chargé de vapeurs; le courant qui a parcouru' le Canada et les États-Unis du nord-est, au contraire, est froid en automne et en hiver. Le mélange de ces masses d'air produit des condensations de vapeur et des pluies. Aux points où cette condensation s'effectue, il se produit un viiie et un appel d'air. Dès lors nous voyons intervenir la forme delà terre et son mou- vement de rotation {Voy. Circulation de l'atmosphère et des meus). Chacun des parallèles terrestres fait , comme la terre, une révolution en vingt- quatre heures : les parallèles ayant un rayon d'autant plus petit qu'ils sont plus près du pôle doivent donc avoir une vitesse de l'ouest à l'est d'autant moindre qu'ils sont à une lati. tude plus élevée. L'air afflue de toutes les directions vers le point où une condensati id de vapeur et un vide se sont produits ; mais l'air venu du midi ayant une vite.^se vers l'est supérieure à celle de l'air venu du nord, la convergence au lieu d'être directe est latérale, elle se fait en spirale et produit une rotation de toute la masse sur elle- même. Le mouvement tournant amène à son tour des pluies qui douiicnt lieu au même résultat, en sorte, qu"uiie fois com- mencé, le tourbillon s'entretient pur sa propre action. Sur la rive gauche du Gulf- stream, vers les États-Unis, le Canada, l'Is- lande, le contact des deux courants d'air de 580 TEM directions et de vitesses dissemblables, d'une part, el d'autre part, l'inégalevitesse des pa- rallèles terrestres,agissentdaQs le même sens pour produire le tourbillon aérien tournant comme les cyclones de l'hémisphère nord de l'ouest à l'est par le sud, en sens contraire les aiguilles d'une montre ; ces mouvements loivent donc être très fréquents, et comme .Is dérivent tous vers l'Europe portés par le courant général de l'atmosphère, il n'est ^presque pas de jours de l'année où l'on ne puisî-e en signaler un en quelque point de l'Europe. Mais il en est de très faibles, par- ticulièrement en été, et qui produisent à peine quelques orages. Sur la rive droite du Gulfstream, les deux causes agissent de sens contraires. Les tourbillons nés du contact des masses d'air d'inégales vitesses y ont unedirection opposée à celle qui doit résul- ter de la rotation terrestre; ils doivent donc s'éteindre rapidement si même ils se for- nent. L'état de l'atmosphère est d'ailleurs plus uniforme sur la rive droite que sur la rive gauche, et les accidents y sont bien moins nombreux. Les cyclones proprement dits ont une origine semblable. De chaque côté de la tone des calmes équatoriaux soufflent les alizés. A la fin de notre été, cette zone est éloignée de l'équateur d'une dizaine de degrés ver» le nord. Les alizés du nord-est, ceux de notre hémisphère, courent franche- ment vers l'ouest. Les alizés du sud-est ont une pareille direction vers l'ouest tautqu'ils restent dans l'hémisphère sud ; mais ils traversent la ligne. A mesure qu'ils re- montent vers le nord ils se redressent et ils arrivent dans la zone des calmes avec une direction du sud ou sudsud-ouest vers le nord-nord-est. Ils ne sont donc plus dans une direction symétrique avec celle des alizés du nord-est. Tant que la zone des calmes est bien établie, elle présente une assez grande largeur pour que ces deux courants n'arri- vent pas en contact immédiat ; mais l'épo- que où cette zone va rétrograder vers le sud est critique. Le mouvement de recul n'est pas régulier; il s'y produit des hésitations pendant lesquelles l'un des alizés franchit brusquement de larges espaces pour revenir sur ses pas et recommencer son excursion. C'est à ces moments que les deux alizés peu- ventsemèler; leurdissymélrie produit alors TEM des mouvements tournants qui une fois nés s'entretiennent d'eux-mêmes pendant huit à dix jours en parcourant plusieurs milliers de kilomètres à la surface des mers et des continents. Nous avons dit que toutes les tempêtes ont une forme cyclonique et que tous les mouvements tournants de notre hémisphère sont de sens inverse au mouvement des ai" guilles d'une montre, la rotation s'y faii sant de l'ouest à l'est par le sud. Quand une tempête passe sur un lieu, lèvent paraît cependanty tourner dans un sens contraire, ce qui conduit fréquemment à des apprécia- tions erronées. Ces deux faits, loiu d'être en opposition, découlent l'un de l'autre et sont la conséquence du mouvement de trans- lation des tourbillons. Imaginons que le centre d'un tourbillon marche de l'ouest à l'est et passe un peu au nord de Paris. Pa- ris va entrer dans le cercle d'action de la tempête par le bord antérieur du disque tournant; là le mouvement a lieu du sud au nord, le vent sera Sud. Quand par l'elTet de la progessiou le centre sera sur ie mé- ridien de Paris, cette ville se trouvera dans la partie sud du disque tournant. Là le mouvement a lieu de l'ouest à l'est, le vent sera Ouest. Plus lard, Paris sortira du cercle de la tourmente par son bord postérieur, là où le mouvement a lieu du nord au sud; le vent sera Nord. Le vent aura donc tourné du sud au nord par l'ouest, dans le sens des aiguilles d'une montre, précisément parce que la rotation a lieu de sens contraire. Mais si le centre du mouvement tournant, au lieu de passer au nord de Paris, passait au sud, le vent à Paris tournerait du sud au nord par l'est et non plus par l'ouest. La ro- tation du vent serait du même sens que la rotation du cyclone. 11 arrive assez fréquem- ment que sur le parcours d'un même cy-j clonedeux localités entre lesquelles le cen- tre a passé accusent ainsi des rotations de vent opposées et les attribuent à deux tour-, binons inverses. | Les cyclones produisent d'effroyables ra- vages dans- les régions tropicales. En octobre 1780, 9000 personnes périrent à la Marti- nique, 1000 dans la seule ville de Saint- Pierre où pas une seule maison ne resta de- bout. La mer s'étant élevée de 25 pieds au moment du raz de marée, loO habitation» TEM furent englouties presque en même temps. A Saint-Eusiache, 27 navires vinrent se bri- ser sur les rochers. 6000 per>oiiues p(''rireut à Sainle-Lucie, où les plus solides édifices furent détruits. La mer s'y éleva à une telle hauteur qu'elle démolit le fort et qu'elle lança un navire jusqu'à l'hôpital maritime qui fut écrasé sous son poids. De tels désastres fout supposer qu'un tremblement de terre est venu ajouter son action à celle do l'ourasan. Des coïncidences de ce genre ne sont, du reste, pas très rares. Lorsque, par l'effet du travail des forces centrales, l'équilibre de la croûte solide du globe est sur le point de se rompre, le passage d'un ouragan, et quelquefois même d'unesimple tempête de nos climats, suffit pour détermi- ner la reprise d'un nouvel état d'équilibre et, par suite, pour produire uu mouvement plus ou moins prononcé du sol. En mer les ouragans sont également re- doutables. La mer y est effroyable. Soulevée en masses pyramidales par le vent qui souffle de tous les points de l'horizon, elle présente un amas confus de vagues pareilles à celles qui se brisent furieuses sur les ro- ches d'un récif. C'est par ces vagues énor- mes que les plus solides navires sont souvent mis eu danger. Près du centre de l'ouragan où le danger est le plus pressant, la succes- sion d'accalmies et de violentes rafales, le«= 'l brusques sautes du vent, rendent la n'_.- nœuvre presque impossible, alors mêc^ que le bâtiment n'aurait perdu ni mâts ni gou- vernail. Mais actuellerneot la connaissance de la nature des cyclones et de leurs routes habituelles à la surCace des océans a per- mis aux marins de tracer des règles simples pour éviter les atteintes de ces tourmentes toutes les fois qu'ils ont de la mer autour d'eux. Le danger ne reste entier qu'au port ou en vue des côtes; aussi, le premier soin quand on est averti de l'approche d'un de ces météores, est-il de gagner la pleine mersi le temps et les circonstances le permettent. Nous citerons un exemple des règles à cuivre en pleine mer d'après lingénieur hydrographe M. Keller. .Supposoné-nous dans l'hémisphère nord, sur l'Atlantique, dans les parages des An- tilles. Là les ouragans marchent du sud-est «u nord-ouest. En avant du disque tournant .event souffle du N.-E.; sur la gauche il TEM $SÎ souffle du N.-O.; sur la droite il souffle du S.-E. et du S.-O. sur l'arrière. Dès que le baromètre se met à baisser d'une manière progressive, que la mer de- vient houleuse, que le vent commence à prendre une force anormale, le navire doit réduire ses voiles ou, comme on dit, mellre à la cape. Si le vent souffle N,-E. ou E.-N.-E. et conserve cette direction pendant qu'il augmente d'intensité, on se trouve sur la ligne du centre il faut fuir vent arrière. Lorsque le vent commence à tourner vers le N., le baromètre continuant à baisser, on a pénétré dans le demi-cercle gauche du mouvement tournant, ce qui est le demi- cercle maniable. Il faut continuer à s'éloi- gner de la ligne du centre; mais on peut déjà tenir un peu plus compte de la direc- tion vers laquelle on tendait avant l'arrivée de la tempête. On fuit alors grand largue tribord amures; c'est-à-dire que le bâti- ment reçoit le vent presque de l'arrière, mais du côté droit pour une personne qui, placée à l'arrière, regarderait à l'avant. Dans cette situation le bâtiment suit la ligne qui l'éloigné le plus directement de la ré- gion dangereuse. A mesure que le vent tourne vers le N.-O., on prend de plus en plus l'allure du largue, c'est-à-dire que le navire reçoit le vent de plus en plus obli- quement par son côté droit. On touche alors au moment où le baromètre commence à remonter et l'on pénètre dans le demi-cercle postérieur de l'ouragan ; la situation péril- leuse est franchie. La manœuvre est beaucoup plus difficile lorsqu'on est sur le côté droit que sur le côté gauche. L'allure grand largue ou vent arrière porterait le navire droit sur la ligue du centre si le veut souffle d'E. ; .si le vent soufflait du S.-E., elle ferait suivre au na- vire une route parallèle à celle de l'ouragan, ce qui prolongerait le danger. Il faut alors faire route au plus près, toujours tribord amures, c'est-à-dire qu'il faut orienter le navire de manière qu'il marche le plus près possible dans la direction d'où vient le vent. Il reçoit le vent par son côté droit, mais de l'avant et non de l'arrière. C'est sous cette allure que la direction des lames est la plus défavorable, puisqu'on les reçoit (lar le tra- vers; mais c'est la seule qui éloigne du centre de l'ouragan, surtout si le vent mar* 582 TEM chedu S.-E. L'ouragan marchant au sud-est vers le nord-ouest dans la région où nous sup- posons le navire, le S.-E. règne avec son maximum d'intensité dans le demi cercle dan- gereux. Si l'on était prévenu à temps, si l'on était assez éloigné du centre et assez près de la ligne qui sera parcourue par ce centre, et si le navire éiait assez fin voilier, il pourrait être avantageux de franchir cette ligne pour passer dans le demi-cercle ma- niable. Avec les bâtiments à vapeur on est beaucoup plus libre de ses mouvements. On comprend combien une connaissance appro- fondie des ouragans peut devenir avanta- geuse dans des tirconstances aussi critiques, et combien il faut de décision et de sang- froid pour appliquer ces connaissances aux conditions particulières du navire, à sa si- tuation par rapport à l'ouragan, au a oisinage plus ou moins rapproché des côtes qu'il faut éviter ou qui peuvent offrir un refuge. A terre, cette connaissance conduit aussi à prévoir l'arrivée des tempêtes, à détermi- ner la marche qu'elles sui\ront, et indique les précautions à prendre pour en éviter les funestes effets. Nous l'avons dit, toute tempête tour- nante est accompagnée de mouvements par- ticuliers du baromètre. Sur le pourtour extérieur du disque tournant, le baromètre est plus élevé que la moyenne ; il bais.-e graduellement à mesure qu'on s'approche du centre où il est à son minimum Si doue on reçoit par voie télégraphique l'indication des hauteurs simultanées du baromètre sur un certain nombre de points de l'Europe, en inscrivant ces hauteurs à leur place sur une carte muette on juge de la situation atmosphérique au moment des observations. Si l'on voit s'y creuser une sorte de cuvetie dans l'ouest ou dans le nord de l'Europe, on peut affirmer qu'un mouvement tournant existe dans ces parages et qu'il est sur le point d'aborder le continent. Le sens et la quantité dont le baromètre a varié depuis la veille en chaque point, le sens et la quan- tité dont le thermomètre a pareillement va- rié depuis la veille, servent à jalonner la route que le centre du mouvement doit par- courir, et par conséquent à indiquer les points menacés. En général le centre du mouvement suit à peu près la ligue des pointsou la baisse du baromètre et la hausse TEM du thermomètre, depuis la veille, sont au maximum. Ce sont là, du moins, les faits généraux que les circonstances particulières de temps et de lieu viennent plus ou moiai moiiiOer. (M. D.) TEIVIPI.ETOXIE. Tewpleloma. bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses Papilionncées, tribu des Lotées , formé par M. Rob. Brown (in Ait., IJorl. Kew., éd. 2, vol. IV, p. 269) pour des arbustes de la Nouvelle-Hollande, à feuilles simples, en coin, réiuses et mu renées ; à grandes fleurs solitaires, d'un beau rouge. Sur les deux espèces connues, le Templelonia relusa R. BrowH [Bot. Mag., iab. 2334) est cultivé en serre tempérée comme plante d'ornement. TEMLIS. BOT. PH. — Sous ce nom , Mo- !ina avait créé ( Chili, pag. 153) un genre pour un arbre toujours vert, du Chili , dont les caractères étaient fort imparfaitement connus, et qu'il avait nommé Temus mos- chala , à cause de l'odeur prononcée de ses feuilles. M. Cl. Gay {Hisl. fis. y polit, de Cliile, Bot., vol. I, pag. 60) détruit ce genre comme reposant seulement sur une espèce deMyrtemal observée et mal décrite. (D. G.) *'rE.\AllIDE. Tenaris (de -ctho, tendre, étendre, à cause des divisions de la corolle droites, étendues), bot. ph. — Genre de la famille des Asclépiadées , tribu des Pergu- 'ariées, formé par M. E. Meyer ( Comment, pi. Afr. auslr., p. 198) pour une plante herbacée, à racine tubéreuse, du cap de Bonne- Espérance, qui a reçu le nom de Ic- naris rnbslla E. Meyer. (D. G.) TENDARIDÉE. Tendaridea. bot. en.— (Phycées.) Genre établi parBory Saint-Vin- aent dans la tribu des Zygnémées , et dont la véritable orthographe, rétablie par Har- vey, doit être Tyndakidék. Voy. ce mot. *T£!\D11A. POLYP.— Genre deBryozoaires établi, en 1839, par M. Nordmann pour une petite espèce de la mer Noire {T. zosle- ricola) qui vit fixée en croûte extrêmement mince sur les feuilles de Zostère, et qui la première a offert le caractère de sexes sé- parés. Ses cellules, longues d'un demi-mil- limètre , sont- lisses, blanches, de forme ovale- elliptique, avec une ouverture en croissant d'où sort la partie antérieure du polype entourée de huit tentacules. (DiJ.) TEKDRAC. MAM.— Espèce du genre Eri- cule. Voy. ce mot. (G. B.) 'JE\KBmO\. Tenebrio {tenebrio, qui fuit la lumière, aime robsrurité). ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, Iribii desTéiié- brioiiiles, créé par Fabricius (Si/N/^Hio Eleu- tlieiatorum , t. I, p. 4 44) et péiiéraleinent adopté depuis. Dejean (Cat., 3* éd., p. 226) y rapporte 12 espèces. 4 sont originaires d'Kiir()pe,4 d'Amérique, 2 d'Afrique et 2 d'Australie. Telles sont les T. iniiUlor L'\n., obscurus, curvipes ¥., transversalis DuTs., badius, inlerslilialis Say., opatroides Pty. Iiiilépendamment de celles-ci, nous avons tKiuvé à Toutainebleau une espèce qui est intermédiaire enire la première et la se- comie, elle a la longueur de VObscurus, mais sa couleur la rapproche du Molitor. Nous lui avons appliqué le nom de ï'. arboi'cus. En eiïet, on ne la rencontre jamais que dans la cavité des vieux arbres. (C.) TEIVKBRIOMTES. Tenebrioniles. iNs. — Troisième et dernière tribu de Coléoptè- res hétéromères, famille des Mélasomes, établie par Latreille (lièyne anim. de Cuv., t. IV, p. 21) sur ces caractères: Corps muni d'ailes, ordinairement ovale ou oblong , déprimé ou peu élevé, avec le corselet carré ou trapczoïde, de la largeur de l'abdomen à son extrémité postérieure; palpes plus gros à leur extrémité; le dernier article des maxillaires en forme de triangle renversé ou de hache; menton peu étendu en largeur, laissant ù découvert la base des mâchoires : genres Cn/p(iCMS, Opatium, Corlicus, Orlho- eerus, C/iiroxcetix, Toxicum, Boros, Calcar, Upis, Tenebrio, Heterolarsus. Dejean, qui adopte cette tribu (Cat., 3' édit. p. 222), y comprend une partiede la première, et toute la troisième tribu des Slénélytres de La- treille. On doity ajouter, en outre, les genres Iphihinus , liucerus , Upis , Calapieslus, Zo- phobas, Bariscelis, etc. (C.) *TEIViERlJS(esia dubia Gaîrtn. fils. (D. G.) *TEPHR:EA (r/cppioç, cendré), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Scarabéides iMéliiophiies, créé par Burmeis- ler {Handbuch der Entoniol.) el adopté par Schaum {Ann. de la Soc. Eut. de Fr., 2'sér., t. III , p. 46) sur 2 esp. du Sénégal , les T. pulvernlenta G. P., et punclulata F. (C.) TEI'IIRAIMTULS, Neck. bot. ph. — Sy- nonyme du Meborea Aubl. * TEPHRIIVA. INS. — Genre de Lépido- ptères, de lu f.iriiille des Nocturnes, tribu des Phalénides, division des Microlépidoptères, créé par M. Guenée {Annales de la Société en tomologique de France). On n'en connaît que deux espèces : la T. murinaria W. V., qui se trouve en France: et la î'. tephraria Boisd., dont la patrie est inconnue. (E. D.) TÉIMIRITE. Tephrilis frîVpa, cendre). INS. — Genre de l'ordre des Diptères, famille des Àlhéricères-, tribu des Muscides , sous- tribu desTéphritides, créé par La treille (Nou- veau Diclionnaire d'histaire naturelle, 1804) et adopté par tous les entomologistes. On connaît une trentaine d espèces de ce genre, particulièrement propres à l'Europe. Elles se trouvent sur un grand nombre de plan- tes telles que la Bnrdane, l'Armoise, l'O- noporde , le Tussilage , sur lesquelles les larves se développent en se logeant dans les parties de la fructification qu'elles dévorent Un Insecte qui pendant très longtemps a été compris dans ce genre, et qui fait beaucoup de mal aux fruits de l'Olivier, le T. oleœ, a été décrit au mot Dacus (voy. ce mot). Nous citerons, comme type, le T; artemisiœ Fab., qui se rencontre communément sur l'Ar- miise, et dont M. Robineau-Desvoidy a fait son genre Forellia. (E. D ) *TliPHRITIDES. rep/iri(«dœ, Mag. ins. — Sous-tribu de la tribu des Muscides, fa- mille des Athéricères , ordre des Diptères. (E. D.) * TEPHROCLYSTIA (xeVpa, cendre; xJtuerT-Jjp clystère?). ins. — Genre de Lépido- ptères Nocturnes, de la tribu des Phalénides d'après Duponchel, et de celle des Géométri- des selon M. Boisduval, indiqué par Hubner (Cal., 1816). (E. D.) *TEPIIR0D0R1V1S. ois. — Genre établi par Swainson, dans la famille des Lanidées, sur le Lanius Musciçapoïdes, Frankl. (Z. G.) TEP TÉPHilOÏTE, Uieilbaupt. min. — Silicate de Manganèse, de la formule SiO, MnO, en niasses cristallines, divisibles parallèle- ment aiii pans d'un prisme à bases carrées, de couleur grise ou d'un brun rougeâlre, ayjnt un éclat gras et une densité de 4,2. On l'a trouvée a Sparta, dans le New Jersey, où elle accompagne la Zincite et la Frankli- nite. (Del.) *TEPI1R0\IA (rtVpa, cendre), ms. — Genre de la tribu des Phalénides, famille des Nocturnes, ordre des Lépidoptères, indiqué par Hubner {Cal., 1816). (E. D.) *TEPIiROSIA (Tfcppa, cendre), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères , famille des Nocturnes, tribu des Géométrides Boisd. {Phalénides Dup.), créé par M. le docteur Boisduval {Ind. meth. Eur. Lep., 1840) et adopté parDuponchel {Cat. mélh. Lep. Eur., 1844). On ne connaît qu'un petit nombre d'espèces de ce genre, et elles sont particu- lières au nord de l'Europe. Nous citerons , comme type , la T. crepuscularia W. V., qui est assez commune en France, depuis le mois de mars jusqu'au mois de juin. (E. D.) TÉPHROSIE. Tephrosia (T£>pa, cendre). BOT. PH. — Grand genre de la famille des iégumineuses-Papilionacées , tribu des Lo- tées, créé par Persoon {Eiichirid. , vol. II , pag. 328) pour des espèces rangées jusque- là dans le genre Galega. Ce sont des plantes herbacées , sous-frutescentes , frutescentes ou arborescentes , propres aux contrées les plus chaudes du globe. Elles sont générale- ment revêtues d'un duvet soyeux , qui leur donne une teinte cendrée; c'est de là qu'a été tiré leur nom générique. Leurs feuilles sont pennées avec foliole impaire , le plus Bouveiit multijuguées, avec des stipules sans stipelles; leurs fleurs sont blanches, couleur de chair ou violacées, disposées en grappes ; elles présentent un calice quinquéfide, dont les deux lobes supérieurs plus profondément séparés; un étendard presque orbiculairc , très étalé et plus ou moins réfléchi , hérissé en dehors, à peine plus long que la carène et les ailes qui sont adhérentes entre elles; •10 étaniiiies monadelphes. A ces fleurs suc- cède un légume linéaire, comprimé, droit ou arqué, tantôt continu, tantôt étranglé entre les gr.'iines; celles-ci sont comprimées ou aneuleuses. Dans le 2" volume du Prodrome, De Candolle avait décrit 86 espèces de Té- nm 591 phrosies, et il en avait signalé en outre 17 espèces imparfaitement connues. Plus ré- cemment on en a publié de 3r\ à 40 nou- velles , ce qui en porte le nombre total à plus de 100. Ces nombreuses plantes se par- tagent en quatre sous genres : a. lieineria Mœnch; b. Craccoides DC. ; c. Brissonia Neck. ; d. AJundulea DC. Parmi elles, plu- sieurs sont intéressantes à divers titres. Le 2'ephrosia tiiicloria Pers. {Galega tinctoria Linn.) donne de l'Indigo de bonne qualité; aussi lui donne-t-on à Ceyian le nom iVA- nil, qui appartient spécialement à une espèce d'Indigotier. Les feuilles du Tephrosia semia Kunth sont purgatives, et employées dans lo province de Popayan, aux usages pour les quels nous recourons au Séné. La racine du Tephrosia leploslachya DC, espèce «nnuelle, du Sénégal , y est employée comme purga>^ tive, d'après M. Leprieur. Le Tephrosia loxi- caria Perg., des Antilles et de Cayeiine, sert à empjisonner le poisson, sans toutefois lui communiquer ses propriétés vénéneuses. Enfin De Candolle a signalé la position re- marquable que prennent, pendant le som- meil, les folioles du Tephrosia Caribœa DC, des Antilles. Vuy. sojûmkil des plante». (P D.) *TEUACOLlJS (TEpot;, miracle; x^oç, mutilé). INS. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Diurnes, tribu des Papilionides, crééparM.Swainson [Zool., III, 2'sér., 111, 1833) pour de belles espèces étrangères à l'Europe. (E. D.) lERAMNUS, P. Brown. bot. ph. —Sy- nonyme de Glycine, famille des Légumi- neuses-Papilionacées. TÉRAPOÎV. poiss. — Voy. ihérafos. *TERAPOPUS (TepairoJTtoç , monstrueux d'aspect), ins. — Genre de Coléoptères té- iramèrefe, division des Byrsopsides, établi par Schœnherr {Gênera et sp. Curculio. syn. Mantilla, t. VIII, p. 430 ) sur une espèce du cap de Bonne-Espérance» T. HoUen- tolus. (C.) *TÉRAS (Tf'paç, miracle), ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes, de la tribu desTor- tricides (P/a(iyomides Dup. , créé parTreitscke 'Schmetl., VU, 1829) pour quelques espèces très voisines des Torlrix. Nous citerons , comme type , le T. caudana Fabr., qui se trouve dans le nord de la Frante. (E. D.) *TERASIA(T.'>a;, miracle), ms.— Hub- ner {Cat., 1816) désigne ainsi un genre de 592 TER Lépidoptères nocturnes, de la tribu des Dom- bycites. (E. D.) *TERATHOPIUS. ois. —Nom latin du genre Bateleur, dans la méthode de M. Les- ïon. (Z. G.) * TERATICHTHYS ( f/pa; , prodige ; «X^v? , poisson), poiss.— Genre de Poissons rapporté au groupe des Cténoïdes de M. Agas- siz (Konig, Icon. secl., 1825). (G.B.) *TERAÏ0DES. INS.— Genre de la famille des Acridides, de l'ordre des Orthoptères , établi par M. Brullé (Histoire des Insecles) sur une seule espèce de Java, T. monticollis {Acridium monlicolle Gray), remarquable par le prothorax relevé en forme de crête, les mandibules fortement dentées, le pro- sternum muni d'un tubercule, les cuisses postérieures assez minces et inermes, etc. (Bl.) TÉRATOLOGIE. Teralologia (ripixç, monstruosité , prodige; et Aoyo? , discours , traité). — C'est le nom proposé par nous eu 1832 , et aujourd'hui consacré par l'usage , pour désigner l'ensemble de nos connais- sances sur les anomalies de l'organisation. Longtemps confondue au sein de l'anato- mie et spécialement de Tanalomie patholo- gique, longtemps sans bases certaines, sans principes qui lui fussent propres, la Térato- logie a été élevée , par les travaux accom- plis depuis un demi-siècle en France et en Allemagne, au rang d'une branche nouvelle des connaissances humaines, au rang d'une science distincte, ee mot étant pris dans •on sens le plus spécial. Elle a, en effet, aujourd'hui, ses règles, ses classifications, sa langue et sa nomenclature, remarquables par une précision et une régularité bien rares en histoire naturelle; par conséquent, son eïistence propre comme science , unie d'ailleurs par des liens intimes avec toutes les autres branches des sciences de l'organi- sation. Par uneextension parfaitement légitimée, tant par la nature des faits étudiés que par la similitude des considérations qui peuvent être déduites et des applications qui peuvent être faites, les botanistes ont donné le nom ie Tératologie végétale à la branche qui traitedesanomalies de l'organisation chez les plantes. Le remarquable ouvrage, publié par M. Moquin Tandon sous le titre d'Éléments de Téraiologie végétale , montre mieux que TER tout autre la parfaite analogie qui exista entre la Tératologie animale et la Tératolo- gie végétale. Le savant professeur de Tou- louse a mis celte analogie dans tout son jour, adoptant, avec le nom de Tératologie, les définitions générales, et même, en partie, le plan , la classification et la nomenclature précédemment employées pour l'étude des anomalies de l'organisation animale. Tout récemment, un chimiste distingué, M. Baudrimont, a donné au mot Tératologit une extension beaucoup plus considérable; un Mémoire, lu par lui à l'Académie des Sciences, en novembre 1847, porte ce titre : Recherches sur la structure et la Tératologie des coi'ps cristallisés (Comptes rendus des séances de l'Académie, t. XXV, p. 668). « Pénétré , dit •• il , de la pensée que la plu- part des anomalies offertes par les cristaux étaient elles-mêmes soumises à des lois, j'ai rassemblé le plus de matériaux que j'ai pu pour les soumettre à l'étude... C'est parce que les observations à faire roulent princi- palement sur de prétendues anomalies ou des monstruosités que je donne à cette par- tie de la science le nom de Tératologie, ainsi que cela a été fait pour le règne ani- mal par le créateur de la Tératologie des corps organiques , science qui a jeté une si vive lumière sur les lois de l'organogénie , et, en général, des sciences anatomico-phy- siologiques. » M. Baudrimont s'est placé ici, on ne saurait le contester, à un point de vue neuf et curieux , et c'est avec toute rai- son qu'il insiste sur la possibilité d'éclairer les lois de la cristallisation, et, plus généra- lement, de la formation et de la structure des minéraux, comme on éclaire les lois de l'organisation animale ou végétale, à l'aide des anomalies apparentes. Tenter de répéter dans une science ce qui a réussi dans une autre, est souvent ouvrir une voie neuve et féconde. Toutefois on doit se garder d'exa- gérer la valeur du rapprochement fait par M. Baudrimont, et de prétendre établir une véritable parité entre des sujets d'étude qui sont, au fond, fort dissemblables. Tandis que la Tératologie animale et la Tératologie végétale non seulement se lient intimement l'une à l'autre , mais même se confondent , à un point de vue élevé, en une seule et même science, la Tératologie générale, l'é- tude des irrégularités des cristaux, n'offre TER que des analogies très éloignées avec l'élude des anomalies organiques. I-es phénomènes qui appartiennent à la première, les consi- dérations qui lui servent de base , les lois qu'elle recherche, et, par suite, la méthode qu'elle emploie, ne sont pas moins dilTérents (les Taits, des considéraiions, des lois, de la méthode de la Tératologie organique, que la minéralogie et la physique normales , s'il nous est permis de parler ainsi , ne le sont de la zoologie, de la botanique et de la phy- siniogie. En excluant comme étranger à la Térato- logie proprement dite tout ce qui concerne les anomalies des minéraux, et même en renvoyant aux articles généraux de bota- nique (voy. TRANSFORMATION, CtC.) ICS IlOtJOnS sur les anomalies végétales, nous nous trou- vons encore en présence d'un sujet telle- ment vaste que nous ne saurions avoir la prétention de le traiter ici dans son entier. Mais nous nous efforcerons du moins de tracer un résumé des progrès successifs et de l'état présent de la science; résumé né- cessaire pour compléter, sur les points les plus importants, et pour relier entre eux les articles spéciaux que nous avons consacrés précédemment ou que nous consacrerons par la suite à la Tératologie. CONSIDÉRATIONS SUR l'HISTOIRE ET L'ÉTAT PRÉSENT DE LA. TÉRATOLOGIE. Des faits mal observés, devenant le texte d'une multitude de contes, de fables, d'ex- plications absurdes; dans une seconde épo- que, des descriptions bien faites, mais pres- que toujours sans comparaison établie entre les faits, sans applications et sans consé- quences déduites; plus lard encore, une sé- vère critique introduite en Tératologie, une multitude de faits recueillis, bien observés, bien décrits, et devenant souvent la source d'applications importantes en même temps qu'ils sont ramenés à des lois : tel est, en quelques mots, le résumé de l'histoire que nous avons à faire des progrès successifs de la Tératologie. Cette histoire se partage donc naturellement en trois périodes, que l'on peut distinguer et caractériser par les noms de fabuleuse, positive et scientifique. § I, Période fabuleuse. Lorsqu'au commencement de cet article, T. xir teh m nous avons signalé la Tératologie comme une branche nouvelle du savoir humain, nous n'avons pas prétendu dire que , jusqu'à ces derniers temps, l'observation des anotnalies eût été toujours délaissée. Bien loin qu'il en soit ainsi, il est inconteslabic qu'un très grand nombre d'anomalies ont excité (ies l'aniiquité l'allention des naturalistes, es faits déjà con- nus sont repris et étudiés avec soin; une méthode puissante leur demande et en obtient des conséquences auxquelles per- sonne n'avait jamais songé. L'homme adulte est comparé à l'embryon; puis les animaux sont comparés à l'homme adulte et à l'em- bryon : et de cette double comparaison, faite sous l'inspiration d'idées neuves et philosophiques, naissent deux branches, dont l'existence était à peine soupçonnée il y a vingt ans, et qui , aujourd'hui , domi- nent la science anatomique tout entière. L'une nous révèle les véritables lois des formations organiques; l'autre embrasse dans leur immense étendue les faits géné- raux de l'organisation animale considérée dans toutes les espèces et dans tous les âges : toutes deux nous font de précieuses révélations sur l'essence des organes , sur la composition intime des appareils. L'une nous fait assister à leur création; l'autre les décompose par une savante analyse, et nous montre des éléments partout iden- tiques, disposés selon des règles invariables. Dès lors, l'embryogénie est placée sur ses véritables bases; l'anatomie philosophique est créée, et la tératologie peut se produire à son tour selon cette loi éternelle du dé- veloppement de l'esprit humain : une no- tion acquise, une découverte faite, est un pas vers une notion , une découverte nouvelle, et plus nous savons , plus il nous est facile d'apprendre encore. I L'anatomie philosophique, par la Théorie de r unité de composition, et par la longue série des travaux de Geoffroy Saint-Hilaire, nous avait montré les animaux composés de matériaux toujours semblables , et tou- jours disposés suivant les mêmes lois; elle nous avait fait apercevoir, entre les êtres des degrés les plus éloignés de l'échelle, TER 597 des rapports curieux et inattendus; enfin/ elle nous avait appils à ne voir, pour ainsi dire, dans tous les animaux d'un même embranchement, qu'un seul et même ani- mal , et à distinguer au milieu des diversi- tés infinies qu'y introduisent le sexe, l'âge, l'espèce, ce fond commun, dont la nature, fidèle à l'unité, ne consent presque jamais à s'écarter. Ces idées grandes et ingénieuses appartiennent essentiellement à notre épo- que; les travaux contemporains en ont seuls donné la démonstration , quoiqu'elles eussent été pressenties et en partie admises à l'avance sur de vagues observations par Aristote et. par quelques modernes ( Toy, nos Essais de Zoologie générale, p. 184, et suiv., et Vues, travaux et doctrine de Geof froy Saint-Hilaire, 1S47, p. 143 et sui- vantes), et quoiqu'on eût pu, au besoin, les concevoir à priori; car, si le créateur est un , pourquoi la création ne serait-elle pas une? La possibilité de ramener les monstres au type commun était une déduction néces- saire et facile, un corollaire indispensable de la théorie de l'unité de composition or- ganique. Lorsqu'on reconnaissait que les classes diverses du règne animal sont éta- blies sur un seul et même type, il devenait difficile et presque absurde d'admettre l'existence de plusieurs types dans une seule et même espèce. Cependant il ne suf- fisait pas d'établir théoriquement un fait aussi important; et d'ailleurs, la doctrine naissante de l'unité de composition , bien loin de pouvoir servir de base à d'autres théories , réclamait elle-même à cette épo- que de nouvelles preuves. L'anatomie phi- losophique ne devait donc que poser la question. Une solution fut demandée î' l'embryogénie, et celle-ci répondit par la Théorie de l'arrêt, du retardement, ou mieux et d'une manière générale, des inégalités de développement. La ci.'ation de cette théorie signale une époque importante par elle-même, et l'iuâ importante encore par les progrès rapides qu'elle annonce et prépare pour l'avenir. Jusqu'alors on n'avait vu dans les phéno- mènes tératologiques que des arrangements irréguliers, des conformations bizarres et désordonnées; vain spectacle par lequel la nature prenait plaisir à se jouer des obser- M9, TER valeurs en s'affranchissant de ses lois ordi- naires. La théorie des inégalités de développe- ment montre enfin le vide caché sous de telles explications. Ellle fait voir que jus- qu'alors on s'était payé de mots, et qu'on avait délaissé les faits. A l'idée d'êires bizarres, irréguliers, elle substitue celle plus vraie et plus philosophique d'êtres en- través dans leurs développements, et où des organes de l'âge embryonnaire, conser- vés jusqu'à la naissance, sont venus s'asso- cier aux organes de l'âge fœtal. La mons- truosité n'est plus un désordre aveugle, mais un autre ordre également régulier, également soumis à des lois; ou, si l'cui veut, c'est le mélange d'un ordre ancien et d'un ordre nouveau, la présence simultanée de deux états qui, ordinairement, se suc- cèdent l'un l'autre. A ce point de vue, la science des anoma- lies est liée d'une manière intime avec l'a- natomie, et surtout avec celle de ses bran- ches qui s'occupe de déterminer les lois du développement et l'ordre d'apparition de nos organes. Les êtres anomaux, d'après la nouvelle théorie, sont, à quelques égards, des embryons permanents; ils nous mon- trent, à leur naissance, des organes simple.^ comme aux premiers jours de leur formation, comme si la nature se fût arrêtée en che- min pour donner à notre observation , trop lente, le temps et les moyens de l'atteindre. La tératologie est donc inséparable, à l'ave- nir, de l'embryogénie. Elle contribuera d'une manière efficace à ses progrès, et en recevra à son tour des services non moins signalés. En un mot, il y aura entre l'une et l'autre liaison intime, secours mutuel et avantage réciproque. TosUefois, la théorie des inégalités de iléveloppemenl n'embrassait point dans son cisemble tous les phénomènes léralolo- ^iques. Elle nous apprenait beaucoup sur les monstres par défaut, mais presque rien sur les monstres dits par e\ch. L'embryo- génie, consultée une première fois avec tant fie bonheur, fut encore interrogée, et un nouveau succès répondit à une nouvellr icntalive, La formation du système vascu- 1.1 ire, étudiée sous un point de vue neuf et philosoiiliique , et sous l'inspiration de la belle Théorie du développement centripète, TER révéla une loi importante à l'aide de laquelle les monstruosités par excès peuvent être, à quelques égards , rapportées à leur came prochaine. Lorsqu'un organe est double, lo tronc ou la branche vasculaire qui le nourrit e.<;t double aussi, de même que l'absence d'une partie est liée nécessairement à celle de son artère. Cette loi, simple en apparence et facile à déduire, est cependant d'une haute impor- ance pour la science; car elle pose à la monstruosité des bornes certaines et néces- saires, et nous explique pourquoi toutes ces créations désordonnées, tous ces assem- blages bizarres que nos pères s'étaient plu à niaginer, ne se sont jamais présentés à l'ob- servation. De tous les faits généraux , et de ceux surtout qui ramènent la plupart des ano- malies a des inégalités de développement, nous allons voir maintenant naître, comme conséquence, l'alliance intime de la Té- ratologie avec la philosophie naturelle et lu Zoologie. D'une part, en effet, d'iiprès ia féconde théorie des inégalités, les êtres anomaux forment une série cûmpar;ible et parallèle à la série des âges de l'embryon et du fœtus; de l'autre, ainsi qu'il résulte de nouvelles et profondes recherches inspirées par l'anatomie philosophique, on peut assi- miler aussi à cette dernière série la grande série des espèces zoologiques. De la décou- lait un rapprochement naturel entre les de- grés divers de la inonslruosité et ceux de l'échelle animale. De la résultait aussi la démonstration complète de celte proposition déjà énoncée, que la monstruosité est non un désordre aveugle , mais un ordre parti- culier soutnis à des règles constantes et pré- cises. Enfin une troisiètne et non moins im- portante conséquence , c'était la possibilité d'appliquer à la classification des Monstres les formes et les principes des méthodes lin- néennes. C'est, en effet, ce qui a été exécuté avec un véritable suc( es dans ces derniers temps, d'abord par mon père, qui a donné â la fois les premiers préceptes et les premiers exemples, etcequed'auires ont continué de- puis avec persévérance. L'entreprise difficile de créer pour les Monstres une classification vraiment naturelle, de substituer une mé- thode vraiment satisfaisante aux anciens sjslèmesj, est sans doute loin d'être lermi- hée; mais il est permis d'afûrmer que la Tératologie est aujourd'hui plus voisine que la zoologie de ce but, que ni l'une ni l'autre ne saurait au reste atteindre complètement. Il nous reste, pour compléter ce tableau de la marche et des progrès de la Téra- tologie , à signaler une loi générale dont la découverte est récente, mais déjà établie sur des bases trop solides pour qu'il me soi permis de la passer ici sous silence. Plusieurs an.itomistesdediversesépoques, se livrant à l'examen de quelques cas de monstruosité double, avaient été frappés des rapports remarquables de situation et de îonneiion qu'offraient l'un à l'égard de l'autre les deux sujets réunis. On les trouve, par exemple, nettement exprimés dans les deux vers suivants , que j'extrais d'une longue pièce, composée à l'occasion d'un Monstre double, né à Paris en 1750 : Opposlla oppositis spcctantes onbus ora Allen. .isqiie niaiius alternaque crura pedesque. Mais c'est dans ces dernières années seu- lement qu'on a accordé toute l'attention dont ils sont dignes, à ces rapports de position, et que cet esprit philosophique et généralisateur , qui forme l'un des ca- ractères éminents de l'époque actuelle, a conduit à puiser dans leur étude un résul- tat de plus grande importance. La régularité de la disposition que présentent, l'un par rapport à l'autre , deux sujets réunis , n'est pas, comme l'ont cru quelques auteurs, une circonstance rare, individuelle, camctéris- tique pour certains Monstres, et les rendant remarquables entre tous les autres; mais, comme l'a reconnu Geoffroy Saint-Hilaire , elle est constante , commune à tous , et se rapporte à un fait de premier ordre , qui , dans sa haute généralité , embrasse en quel- que sorte, comme ses corollaires, tous les autres faits de l'histoire de la monstruosité double. Les deux sujets qui composent uîi Monstre complètement ou partiellement dou- ble, sont toujours unis par les faces homo- logues de leurs corps, c'est-à-dire, oppo- sés côté à côté , se regardant mutuellement, ou bien adossés l'un à l'autre. Chaque par- tie, chaque organe chez l'un correspond con- stamment à une partie, à un organe simi- laire chez l'autre. Chaque vaisseau, chaque nerf, chaque muscle, placé sur la ligne d'u- oion, va retrouver, au milieu de la compll- T^ER 59'9 cation apparente de toute l'organisation, |e vaisseau , le nerf, le muscle de même nom appartenant à l'autre sujet; comme, dans l'elat normal, les deux moitiés primitivement distinctes et latérale."* d'un organe unique et méilian viennent se conjoindre et s'unir en- tre elles sur la ligne médiane, au moment voulu par les lois de leur formation et de leur développement. Ces faits généraux, très importants par eux mêmes , ne le sont pas moins par les nombreuses conséquences qu'on ci! peut dé- duire. Ainsi, non seulement ils confirment de nouveau cette proposition , que l'organi- sation des Monstres est soumise à des lois très constantes et très précises, mais ils mon trent de plus la possibilité de ramener ces lois à celles qui régissent l'organisation des êtres normaux eux-mêmes. Ils conduisent à cette considération très curieuse et très propre à simplifier au plus haut degré l'étude de la monstruosité dou- ble, que deux sujets réunis sont entre eux ce que sont l'une à l'autre la moitié droite et la moitié gauche d'un individu normal; en sorte qu'un Monstre double n'est, si l'on peut s'exprimer ainsi, qu'un être composé de quatre moitiés plus ou moins complètes, au lieu de deux. La possibilité de diviser les Monstres dou- bles en un certain nombre de groupes na- turels de diverses valeurs, de caractériser et de dénommer les groupes de la manière la plus précise à la fois et la plus simple, ea un mot, de créer pour les Monstres doubles une classification et une nomenclature ra- tionnelles et parfaitement régulières , en même temps que méthodiques et de l'usage le plus facile : telle est encore l'une des con- séquences des faits généraux que je viens de rappeler. Enfin, par eux, mieux encore que par tout autre ordre de considérations, nous voyons pourquoi toutes les aberrations de la mons- truosité ne franchissent jamais certaines limites; et désormais il nous devient possi- ble, en parcourant les descriptions et les nombreuses figures consignées dans les an- ciens ouvrages tératologiques, de distinguer quelle combinaison monstrueuse a dû réel- lement exister, quelle autre n'est que le pro- duit bizarre et irrégulier d'une supercherie cil d'un jeu de l'imagination. 600 TER f!ou9 venons d'indiquer les principales conséquences de la Loi de position similaire, mais seulement en ce qui concerne les Mons- tres doubles; car elle peut encore recevoir une bien plus grande, une immense exten- sion. C'est, en effet, la loi de l'union et de la fusion des appareils organiques, des or- ganes, même des simples portions d'organes aussi bien que des individus entiers. C'est encore celle de la réunion normale des deux moitiés qui composent primitivement tout organe unique et médian. Enfin c'est elle 4ui a conduit à examiner, à comprendre sous le point de vue le plus élevé les rapports physiologiques qui existent dans l'organisa- tion entre les parties sin)ilaires, et qui a fait apercevoir entre elles cette tendance au rap- prochement et à l'union , cette sorte d'at- traction intime , dont la découverte a été proclamée par Geoffroy Saint-Hilaire sous le nom heureusement concis de Loi de i'a/^înj^é de soi pour soi; loi dans laquelle on ne peut méconnaître aujourd'hui l'un des faits géné- raux les plus importants et déjà les mieux constatés, quoique l'un des plus nouveaux dont notre époque ait enrichi la physiologie. Ainsi le dernier des progrès faits par la Té- ratologie n'est plus seulement une loi téra- tologique, mais une loi qui domine les faits de l'ordre normal aussi bien que de l'ordre anomal, et qui, vraie du règne animal tout entier, est, sans nul doute, applicable aussi au règne végétal. C'est, en un mot, un fait primordial , une des lois les plus univer- selles que nous révèle l'histoire des êtres vivants; et la Tératologie, en dotant la grande science de l'organisation d'une de ces vérités mères , sources inépuisables de découvertes d'un ordre secondaire , nous apparaît au terme comme au début de sa période scientifique, mais avec un succès et un éclat proportionnés à son développement moderne, l'auxiliaire puissante de la phy- siologie générale. C'est ainsi que, tantôt les résultats de l'étude des êtres normaux étant étendus aux êtres anomaux , et tantôt, à leur tour, les conséquences des faits de la Tératologie étant rendues communes à la Zoologie, ces deux sciences ont contracté des liens inti- mes, et sont devenues le complément néces- saire l'une de l'autre. C'est ainsi que l'on a pu arriver finalement à ces résultats dans TER lesquels se résument les recherches les plus récentes sur les anomalies de l'organisation : non seulement les êtres dits anomaux, con- sidérés en eux-mêmes, ne sont pas moins réguliers que les êtres normaux, et il existe des lois lératologiques aussi bien que des lois zoologiques; mais les unes et les autres ont entre elles une analogie qui va jusqu'à l'identité absolue, toutes les fois qu'on sait se placer dans la comparaison à un point de vue suffisamment élevé. A vrai dire, point de lois spécialement zoologiques , point de lois tératologiques; mais des lois générales applicables à toutes les manifestations de l'organisation animale, et embrassant comme autant de considérations secondaires toutes les généralités restreintes à un seul ordro de faits. Arrivés ici au terme de notre article, puisque nous le sommes à l'époque actuelle, qu'on nous permette de reporter quelques instants nos regards en arrière. Nous avons à cœur de faire sentir nettement ce que l'on n'a peut-être pas aperçu assez clairement à travers les détails dans lesquels nous avons été obligé d'entrer, savoir, l'influence exer- cée sur les progrès de la Tératologie par la direction philosophique maintenant impri- mée à l'étude des sciences de l'organisation, et, en particulier, par la recherche difficile, mais féconde, des analogies , substituée à la simple mais stérile observation des diiïé- rences. Par ce changement de point de vue, tout a paru sous un nouveau jour. Pour la Tératologie en particulier, la ré- novation de la méthode a été à elle seule plus qu'un progrès; elle a été toute une révolution scientifique. C'est ce que nous montrera une courte comparaison entre l'état ancien et l'état actuel de la science; comparaison qui offrira en quelque sorte tout à la fois et le résumé et la conclusion de cet article. Et d'abord, pour ce qui concerne la Téra- tologie considérée en elle-même, les progrès accomplis sont immenses. Les anciens au- teurs décrivaient les anomalies; ils les met- taient en parallèle avec les conditions nor- males; ils appréciaient, ils mesuraient pour ainsi dire la diflérence des unes et des au- tres, ils s'étonnaient devant elles, si elles étaient grandes et frappantes; etleurœuvre était presque accomplie. Dans la nouvelle TER direction de la science , la connaissance des rapports des êtres anomaux entre eux et avec les êtres normaux devenait le but prin- cipal des recherches : leur découverte en devint bientôt le prix. Des analogies Turent aperçues, des généralisations furent faites , d'abord restreintes à un petit nombre et à an faible intérêt , puis de plus en plus mul- tipliées et plus importantes , jusqu'à ce qu'enfin toutes pussent se résumer dans celte vaste proposition : ToxUe loi lératolo- gique a sa loi correspondante dans Vordrc des faits normaux ^ et toutes deux rentrent comme cas particuliers dans une autre loi plus générale. Les anciens auteurs tiraient timidement de leurs éludes sur les anomalies quelques corollaires anatomiques ou physiologiques; encore étaient-ils le plus souvent inexacts. Les études analogiques sur les anomalies ont eu, pour un de leurs premiers résultats, de faciliter, de multiplier et d'assurer les applications pour l'anatomie et la physiolo- gie, de les étendre à la zoologie; mais le progrès ne s'est pas arrêté là. L'histoire des êtres anomaux s'est presque faite une avec celle des êtres normaux par la similitude de leurs bases et de leurs méthodes, consé- quence nécessaire de !a similitude des lois tératologiques et des lois zoologiques. Les anciens auteurs, enfin, lorsqu'ils voulaient s'élever à l'appréciation philoso- phique des anomalies, voyaient dans les Monstres des êtres destinés à faire éclater la gloire de Dieu par le miracle de leur existence étrangère aux règles et aux fins ordinaires de la nature. Nous disons volon- tiers après eux, mais non dans le mémo TER 601 sens, que les anomalies nous offrent d'ëcla. tantes manifestations de la grandeur suprême du créateur. A la science moderne il ap- partient, non plus de s'incliner, étonnée et admiratrice, devant d'apparentes mer- veilles, mais d'en pénétrer le mystère, mais de démontrer l'harmonie et la régularité de toutes les formes, même anomales , des êtres vivants, et de se créer à elle-même de sublimes images de l'unité, de l'invaria- bilité, de la majesté divine, par la décou- verte des lois générales de l'organisation, toutes unitaires, invariables, majestueuses comme leur cause première. CLASSIFICATION DES MONSTRDOSITÉS. On a vu , au mot Anomalies, que les dé- viations organiques se rapportent à quatre divisions primaires ou embranchements, qui portent les noms suivants : HÉHiTÉniES (vices simples de conformation et variétés), Hétérotaxies , HEnMAPHnoDisMES et Mons- truosités. Les considérations qui ont été présentées aux mois Anomalies, Hermaphro- dismes , Hétérotaxies sut les trois premiers embranchements, nous dispensent de reve- nir ici sur eux; mais il est indispensable de donner ici un aperçu général de la classifi- cation des Monstruosités. Nous avons exposé précédemment les caractères des ordres aux mots Autosites, Aulositaires, etc., et ceux des familleset des genres aux mots AcéphalienSy Anencéphaliens, etc.; mais il reste à coor- donner entre eux ces divers groupes, et c'est ce que nous allons essayer sous la forme d'un tableau synoptique, forme qui a le double avantage de la clarté et de la coo- 38" 602 TER PREMIERE CLASSE. MoMSTRES UNITAIRES oit (liez lesquels nn ne trouve que les élemenls {complets ou incomplets) d'un seul individu. 't,!!,. I J P»"'- ' ■ BcTROMÉLI Tribu II. Fam.uiiiq. CEI ( Fam. I. . ExEBCÉPHAl-IENS. TlibuIII. s' Fin. II . fsEUDEKCÉPBALIl I Fum. m. AnENCEPHALiEns _ . ,,, ( Fam I. . CïCLOCÉPHALIEBS Tr.bu IV. I p.^^ „ Otocéphauems. i_ ^ , < F.im. I. . Paracéphaiiess. T"bul. } Fam. M . Acéphalieks. Tribu II. Fan), uniq. Abidiens. Ordre III. H. P&hasites. Tribu unique. Fam. uniq. Zoomyliens. * TERATOPTEKIS (^spa;, miracle; tTTî'pov, aile ). INS. — Genre de la tribu des Bombyciles parmi les Lépidoptères noctur- nes, indiqué par Hubner {Cat., 1816). TEKEBELLARIA. FOLYP. — Genre de Polypiers fossiles du calcaire jurassique, éta- bli par Lamouroux. Il comprend deux es- pèces rameu.'ies dont les cellules tubiformes sont disposées en quinconce suivant un bourrelet saillant en spirale autour des ra- meaux. (DuJ.) TÉliÉBELLE, TerebeUa. Terebra. an- RÉL. — Les Térébelles sont des Annélides des mers d'Europe, appartenant à l'ordre des Céphalobranches (Annélides tubicoles, Cuv. , Vers , Hélémcrisiens, B\a\n\.), et à la famille des Sabellaires ou Amphilrites. Ce genre, établi par Linné et accepté par Gmelin , qui lui rapportait onze espèces, a dû subir quelques éliminations de la part des naturalistes du siècle actuel. Les Tere- beUa complanala , cai'unculala , et roshata sont devenus des Pléiones ou Aniphinomes, et le TerebeUa flava, l'espèce type du genre Chloé. Les Térébelles actuelles peuvent être définies de la manière suivante, depuis les observations que MM. Savigny et de Blain- ville ont faites à leur sujet: Annélides .*é- tigères à corps allongé, subcylindrique, composé d'anneaux (liver.ar la forme générale de leur corps aux niàlcs et aux femelles; elles sont privées d'ailes; leur corps est assez mou; leur lèle est ar- rondie et leur taille est toujours inférieure à celle des soldats ; elles sont privées d'yeuu et d'ocelles. Enfin, la cinquième catégorie d'individus a été signalée par Lalreiile comme apparte- nant à l'état de nymphe. Ces individus, en effet, ressemblent complètement aux larves ou ouvrières; mais ils présentent des rudi- ments d'ailes. Les mâles et les femelles n'ont, parmi les Termiens, d'autre mission que celle de re- produire l'espèce. A une époque de l'année, les mâles pa- raissent en grand nombre; vers le soir ou même pendant la nuit, ils s'envolent. L'ac- couplement a lieu. Mâles et femelles tom- bent ensuite à terre , et si l'on en croît le récit de plusieurs voyageurs, les couples se- raient bientôt recueillis par les larves, puis enfermés dans une loge séparée. Après l'ac- couplement les femelles perdent leurs ailes, qui tombent sans doute naturellement, à moins que les ouvrières ne se chargent de les arracher. Les neutres ou soldats sont considérés par tous les naturalistes comme les gardiens et les défenseurs dans les habitations de Ter- mites. La puissance de leur tête, et surtout de leurs mandibules, leur permet de com- battre avec avantage les autres Insectes qui voudraient s'introduire dans leur nid. Ils sont ordinairement postés contre les parois internes de la surface extérieure , de ma- nière à paraître les premiers dès que l'on fait une brèche à leur domicile, et de pincer les aggresseurs avec leurs fortes mandibules. Les larves et les nymphes, regardées comme les ouvrières, paraissent chargées de toutes les fonctions attribuées aux neutres ou ou- vrières dans les sociétés d'Hyménoptères , comme celles des Abeilles, des Fourmis, etc. Avec de la terre et différents matériaux, elles construisent des nids immenses, divisés en loges de diverses dimensions pour les dif- férentes sortes d'individus, avec des galeries qui relient toutes les parties de l'habita- tion. Elles apportent la nourriture aux au- tres habitants de la colonie. Il a paru très singulier que des insectes h 39 610 TER l'état de larve exécutassent des travaux aussi considérables. On a supposé que ces ouv:iè- res pourraient bien être des neutres fe- melles , comme le sont les ouvrières paimi les Abeilles el les Fourmis. Dans cette hypo- thèse, les soldats seraient des mâles neutres. MhIs ceci est une simple conjecture , qui D'est fondée ni sur l'observation directe, ni sur Panatomie. La présence d'individus en- tièrement semblables aux larves, mais déjà pourvus de rudiments d'ailes , d'individus qui sont de véiiiables nymphes, ne permet pas de croire un seul instant que cette hy- pothèse puisse être l'expression de la vérité. Un fait remarquable, c'est que les Ter- mites ne travaillent jamais à découvert. Lea uns établissent leur demeure , soit dans la terre, soit dans de vieux troncs d'arbres, soit sous les boiseries des habitations; les autres ont des nids extérieurs , mais tou- jours clos de toutes parts et sans issue appa- rente. Ces demeures sont parfois extrêmement élevées , et affectent la forme de pyramides ou de tourelles recouvertes par une toiture solide. Ces monticules, ordinairement réunis en grand nombre, ont souvent des dimensions telles, que de loin on les prendrait pour des huttes de sauvages. Tiiutes les fois que les ouvrières ont be- soin de se transporter à une distance plus ou moins considérable de leur nid , elles construisent une galerie pour établir une voie de communication ; par ce moyen elles ne se montrent jamais au dehors. Les nids d'une espèce africaine, désignée par le voyageur Smeaihman sons le nom de Bellicosus, el regardée par plusieurs natu- ralistes comme le véritable Termes fatale de Linné, n'ont pas moins quelquefois de 10 à 12 pieds de hauteur. Ils sont de forme co- nique, ayant sur les côtés de nombreuses tourelles également coniques. Ces habfta- lions , construites avec une sorte de terre argileuse , sont bientôt recouvertes d'herbe. Leur dureté est telle que des Taureaux sau- vages peuvent monter dessus sans les ébran- ler, et Smeaihman assure qu'il put monter une fois à l'exlrémiid de l'un de ces nids, avec quatre de ses compagnons, pour voir .«i quelque navire ne pourrait être aperçu. D'après les observations du même voyageur, les nids des Termes alrox et mordax consis- te/it en piliers cylindriques. Dans les relations de plusieurs voyages, il est question de ces demeures des Ténuités et des ravages de ces Insectes. Dans l'ouest de la France, on rencontre en abondance le Termite lucifuge ( Termes lucifugum Rossi), espèce de petite taille, el cependant très redoutable. Depuis longtemps elle s'est tellement multipliée à La Rot-heile, à Rochefort , à S.iintes, sur tous les points du département de la Charente Inférieure, qu'elle occasionne les plus grands ravages sans qu'on puisse parvenir a la détruire. Des maisons, des bâtiments entiers, ont éié minés jusque dan3 leurs fondations par ces Insectes. Des planchers se sont écroulés à plusieurs reprises ; et ce qu'il y a de plus do terrible dans les ravages de ces Insectes, c'est que jamais on ne s'en aperçoit a l'ex- térieur. Ils ménagent toujours la superncie, creusant l'intérieur et le sjllonniint de gale- ries ddns tous les sens. Le bois vient ainsi à se rompre, rien au dehors n'ayant décelé la présence de ces insectes destructeurs. De grandes colonnes recueillies à Tonay-Cha- rente par M. Audouin, et déposées aujour- d'hui dans les collections du Muséum dt) Paris, sont taraudées de toutes parts; mai$ la superflcie était épargnée, ainsi que I4 couche de peinture qui les recouvrajtr Du linge entassé dans des armoires a été souvent machuré et percé par les Termites, A la Rochelle, l'hôtel de la Préfecture a été envahi par ces Insectes; une partie des Ar- chives a été totalement détruite, et aujour- d'hui l'on est obligé de les enfermer dans des boîtes de zinc pour les préserver, M. Audouin a observé ces faits il y a un< dizaine d'années. M. Milne Edwards et moi nous les avons observés de nouveau en 184 3; mjais notre séjour fut de trop courte duré* pour fa ire des expériences propres à diminuei leHéau. (Bl.) TÉRNATEA , Tourn. bot. ph. — Syno- nyme du genre Cliloria Lin., dans lequel il correspond à un sous-genre. TEHNSTRCBEMIE. Ternstrœmia (nom d'homme), eot. pu. — Genre de la famille desTeinslrœmiacées.à laquelle il donne son nom, formé par Mutis {ex Lin. fils, Sup- plem., pag. 39 ) pour des arbres et arbris- seaux propres à l'Amérique tropicale , dont TER les feuille* «ont coriaces; dont les fleurs, aiillaires et solitaires, présentent un calice persistant de 5 sépales, et accompagné de 2 braciéoles; une corolle gatnopetale, à 5 lobes ; de nombreuses étaniines à filet très court, et un ovaire libre à 2 5 li)ges 2-4- ovulées. Leur fruit est une capsule presque globuleuse , surmontée de la base du style, 2-5 loculaire, 2-t) valve. De Candolle avait décrit ( Prodrom., t. I , p. 523) 14 espèces de ce genre, et, plus récemment, ce nombre a été au fiioifis doublé. Nous citerons entre aUlres lé 7'ernsliœinia pedwiciilaris DC, des Antilles ( 1'. meridionalis Swariz ) , et le T. tihedla ne, du Mexique (D. G.) TEft\STUOE^ilACÉIiS. Termlicemia- ceœ. BOT. Pa. — Pamilié de plantes dicoty- lèdonées, polypélales, hypoïynes, ainsi ca- ractérisée : Calice composé de folioles au nombre dé tfois, quatre, cinq ou pins, dis- tinctes ou quelquefois soudées inférieure- ment ensemble, coriaces, concaves, inégales, irtibriquées. Pétales en nombre égal , alter- nes oU opposés , libres ou soudés par leur basé, souvent inéquilatéraul et obliques, à préfloraisoli imbriquée ou tordue. Etamines en nombre indéfini sur plusieurs rangs; filets adhérents aux pétales qu'ils lient entre eu* ou libres, ordinairement courts, quel- quefois polyadelphes ; anthères introrses, à deux loges s'ouvrant par des fentes longitu- dinales en dedans oU des pores terminaux, avec un connectif épais qui, quelquefois, se prolonge au-dessus d'elles, adnées ou oscil- lantes. Ovaire libre ou très rarement soudé avec le calice par sa base, a 2-3-5 loges in- complètes ou Complètes, avec des ovules en nombre défini ou indéfini, insérés sur les bords des cloisons incomplètes, ou à langle interne des loges complètes, pendants ou plus rarertient ascendants, anatropes ou campulitropes. Autant de styles distincts ou soudés en un seul ; stigmates cohérents ou distincts , fligus ou obtus. Kruii partagé en autant de loges, tantôt indéhiscent, coriace ou charnu; tantôt capsulaire avec une dé- hiscence loculicide dans laquelle les graines suivent les cloisons, ou s'en séparent por- tées sur une colonne centrale. Ces graines , courbées sur elles- mêmes en fer à cheval , ou arrondies, ou anguleuses , quelquefois comprimées ou ailées, ascendantes, pen- dantes ou hurizoïiiaies , nues ou âiillées . TER 61i présentant un tégument crustscé ou mem- braneux, etau dedansun périspermecharnu, qui, d'iiutres fois et |)lus souvent, manque entièrement. L'embryon droit ou arqué , à cotylédons plus ou inoins épais suivant l'absence ou la présence du périsperme , tourne sa radicule du côté du bile. Les es- pèces sont des arbres ou arbrisseaux à feuilles ordinairement alternes et dépour vues de stipules, simples, entières ou den- tées, souvent revêtues d'un duvet soyeux et brillant. Les ileurs « en général grandes, Wamhcs , roses ou rouges , portées sur un pédoncule articulé à sa base, sont taulôt solitaires ou fusciculées aux aisselles des feuilles, tantôt disposées en grappes ou pauicules lermiuales. GENRES. Tribu 1. ~ Teunstrqemiées. Anthères fixes , s'ouvrant dans leur lon- gueur. Ovules campulitropes. Baie sècbeou capsule à déhiscence irrégulière. Embryon recourbé, avec ou sans périsperme. — Plante» Croissant entre les tropiques, quelques unes en dehors (aux Canaries, au Japon). AnnesleOf Wall. ^-Dicalyx, Lour. {Sa- riava, Reinw.) — Visma, L. f. (il/ocone^a, J. ) — Ternslrœmia, Mut. (Toanabo, Aubl. — Tcnabea , J. — Dupinia , Nerli — Aui^ phania, Danks.) — £uri/o, Thunb. {Geeria, ■ Bl.) — Cleitsra, Thunb. (Hoferia , Scop. — Mulcopf et Sukalii, Kœmpf. ) — Fresiera, Sw. {Erolium, Sol.) — Leltsomia, R. Pav. Tribu 2. —Sauradjées. Anthères incombantes, se renversant de manière à tourner en haut et en dehors leurs bases divergentes, qui s'ouvrent cha- cune par Un pore. Ovules anatropes. Cap- sule à déhiscence loculicide. Graines non ailées. Etnbryon droit, cylindrique, dans l'axed'un périsperme épais. — Plantes touics tropicales, asiatiques ou américaines. Sauraiija, W. (Palava, R. Pav. — Âpu' telia, DC. — Scaplui, Norh. — Vcnalptiimia, Leschen. — Maruniia, Reinw. — Reinwai'd- lia, Nées. — Uliania , Spreng. — Davya et Leucothea, Moç. Sess. — Miciosemina , La- bill. Tribu 3. — Laplacéks. Anthères incombantes ou dressées, s'ou- vrant dans leur longueur. Ovules anatropes. 612 TER Capsule à déhiscence septicide ou loculicide, avec un axe séminifère. Graines ailées. Embryon sans périsperme, à cotylédons planes. Quelquefois feuilles opposées ou stipulées. — Plantes toutes originaires de l'Amérique tropicale, Laplacea, Kth. {Hœmocharis, Sal. — Wickstrœmia, Schrad. — Lindleya, Nées.) — Bonnetia, Mart. (Kieseria, Nées.) — Archy- tœa , Mart. — Kielmeyera, Mart. ( Marline- rio, FI. fl.). — Caraipa,kuh\. — Marila, Sw. (Monoporina , Presl. — Scyphœa, Presl. — Anisoslicle, Baril.) — Mahurea, Aubl. Tribu 4. — Gobdoniées. Anthères dressées ou oscillantes, s'ou- vrant dans leur longueur. Capsule à déhis- cence loculicide. Graines ailées. Embryon sans périsperme, à cotylédons plissés longi- ludinalement. — Plantes de l'Amérique du Nord , ou de l'Asie tropicale ou extratro- picale. Sluarlia , Catesb. {Malachodendron et Stewarlia, Cav.) — Gordonia, Eli. {Schima, Reinw. — Polyspora, Sweet. — Franklinia, Marsch. — Lacalhea, Salisb.) Tribu 5. — Camelliées. Anthères incombantes , s'ouvrant dans leur longueur. Capsule à déhiscence loculi- cide. Graines nucamentacées. Embryon sans périsperme , à cotylédons planes et très épais. — Plantes de l'Asie orientale. Camellia, L. (Sasangua, Nées.) — T/iea, L, On joint avec doute à cette famille les genres Adinandra , Jack. — Pyrenaria, Bl. — Leucoxylon, Bl. On en rapprochait de plus le Godoya , R. Pav. {Godovia, Pers.), que M. Planchon propose de rapporter aux Ochnacées , qu'il définit et circonscrit autrement que nous ne l'avons fait. Ce même auteur forme une petite famille distincte , celle des Cochlosvermées, que la plu part des auteurs ad mettaient comme tribu des Ternstrœmiacées, et dont elle se dislin- gue, au premier abor.i, par ses feuilles pal- matilobées ou à pétiole bistipulé, et ses fleurs Jaunes. Ses anthères basifixes s'ouvrent par un seul pore terminal. Son ovaire unilocu- laire est divisé par 3-5 cloisons incomplètes portant de nombreux ovules campulitropes, et est surmonté d'un style simple, filiforme, TER fistuleux, ouvert à son sommot denticulé. Son fruit est une capsule s'ouvrant en cinq valves, qui alternent avec autant de seg- ments de l'épicarpe, et portent les cloisons sur leur milieu. Les graines réniforines, quelquefois enveloppées d'une laine épaisse, offrent dans un périsperme épais un em- bryon recourbé comme elles, à cotylédons incombants. Ses espèces sont répandues en- tre les tropiques en Amérique, en Asie et jusque dans la Nouvelle-Hollande. Elles se rapportent à deux genres : le CocMosper- mum, Kth. (Willelsbachia, Mart.), et VAmo- reuxia , Moç. Sess. ( Euryanlhe , Cham. et Schlecht. ), que nous avons mentionné avec doute à la fin des Rosacées. (Ad. J.) TERPiVAlMTHlJS , Nées et Mart. bot. po. -—Synonyme de Spiranlhera Au^. St.-Hil., famille des Diosmées. (D. G.) *TERPSINOÉ iTfp^/.'vooç, agréable). BOT. CR. — (Phycées.) Genre créé par Ehrenberg pour une BacillariéeouDiatomée,le T.mu' sica Ebrenb., qui se rapproche des genres Diatoma et Taiellaria dont elle diffère par les stries transversales qui se remarquent sur les frustules. Ces stries ou cannelures sont renflées et courbées à leur extrémité interne de manière à simuler des notes de musique. Cette curieuse Diatomée a été trouvée sur les racines d'une Marchantie aquatique dans l'Amérique tropicale. (Bréb.) *TERPSIPHONE. Gloger. ois. — Syno- nyme de Muscicapa, Linn. TERRAIN. GÉOL. — Il faut entendre ex- clusivement par ce mot une fraction plus ou moins forte du Sol, considéré lui-même comme un tout successivement formé par des causes diverses. Les Terrains partagent le Sol en sections chronologiques dont le caractère est tiré de leur âge relatif, de même que les Forma- tions et les Roches groupent les matériaux dont le Sol est constitué , les premières d'après l'origine de ces matériaux , les se- condes d'après leur nature. Aux articles Formation , Géologie , Synchronisme, on a déjà cherché à fixer le sens relatif qu'il con- vient de donner à des expressions consacrées dans le langage géologique, mais qui sont trop souvent employées d'une manière ar- bitraire et opposée; nous renvoyons aux ar- ticles précédemment cités et nous nou'i .ir- rêteronsun moment sur la définition prOiiso TER du Sot dont la connaissance doit êtrelepoint de départ de l'étude positive de la Terre, ce mot n'ayant pas été le sujet d'un article particulier. Dans le langage orilinaire, le Sol est la partie extérieure solide du sphéroïde ter- restre, celle qui nous porte, dans laquelle sont implantées la plupart des plantes , d'où nous extrayons les substances minérales utiles, que nous perçons pour y rencontrer les eaux de nos puits ou des sources jaillis- santes. L'agronome et le vulgaire ne compren- nent sous le nom de Sel que la partie su- perficielle des terres émergées, et ils dis- tinguent même souvent le Sous-Sol du Sol cultivable; mais le géologue applique le mot Sol à toute l'épaisseur de la Terre, qui est accessible à ses investigations directes; et son but est de chercher à connaître la composition, l'origine et l'âge de ses diver- ges parties. Les observations les plus positives démon- trent en effet, lo que la portion extérieure de la Terre n'est pas partout de même na- ture (voy. Minéraux, Roches^ Fossiles); 2° que des causes différentes ont présidé à sa Tormation (voy. Formalion); et 3" enfin, que cette formation a été successive. C'est aux tranches chronologiques du Sol , c'est- à-dire aux Minéraux, Roches et Formations déposés dans une même période, qu'il faut réserver le mot Terrain. L'épaisseur relative, la structure, la forme externe du Sol, n'ont pas toujours été ce qu'elles sont aujourd'hui. En deçà du Sol , dont l'épaisseur actuelle n'est peut-être que de quelques lieues, est la masse planétaire (voy. terre); au-delà est l'atmosphère. Les eaux liquides et solides font accessoi- rement partie du Sol. Le Sol est dit primitif ou de remblai. Par «Soi primitif, il faut entendre (en admettant l'hypothèse de l'état originaire incandes- cent du sphéroïde terrestre) la première pellicule consolidée par le refroid i.er au sol, à divei'â ItiVëdiix, alors qu'elles s'é- tER chappaient du foyer central pour venir s'épancher à la surface, comme font encore de nos jours les laves qui sortent des vol- cans. Ainsi l'écorce solide du globe n'est point le résultat d'une création ou d'une solidiGcalion instantanée; tout démontre, au contraire, qu'elle a été formée graduel- lement, durant une longue succession de siècles et d'opérations, et qu'elle continue encore à augmenter dé puissance sous l'in- fluence de circonstances diverses. Quoique le cadre restreint de cet article ne nous permette pas d'entrer dans de grands détails sur la partie théorique de la formation de l'écorce terrestre, nous ne saurions toutefois passer sous silence les principaux faits qui militent en faveur d'hy- pothèses aujourd'hui admises par les géo- logues de toutes les écoles. D'ailleurs celte partie théorique, que nous allons résumer avec autant de précision que possible , per- mettra au lecteur d'apprécier facilement l'ensemble et les détails de l'édifice géognos- lique. La revue des Terrains que nous fe- rons ensuite rapidement orPrlra plus d'inté- rêt par la raison toute simple qu'on aime à connaître les causes probables des faits qu'on est appelé à examiner. La forme sphérique de la terre , dont l'aplatissement vers les pôles est, d'après les calculs des plus célèbres géomètres , exactement dans la proportion prescrite par le rapport de sa masse supposée fluide avec la vitesse de son mouvement de rotation, atteste que la terre n'a pas toujours été à l'état solide et que les particules qui la composent ont eu , à une certaine époque , assez de mobilité pour céder à l'action de la force centrifuge. Nous retrouvons une figure semblable dans les autres planètes; et, sauf quelques particularités dues à des causes exception- nelles, l'aplatissement de ces planètes vers leurs pôles est d'autant plus considérable que leur mouvement de rotation est plus rapide; preuve évidente qu'elles ont été originairement fluides comme la terre. Mais la fluidité de la terre a-t-elle été aqueuse ou ignée? Les physiciens armés du pendule, et les géomètre» appliquant le calcul aux expériences de la physique, admettent tous maintenant la fluidité ignée originaire (lu sphéroïde terrestre, et considèrent ee TER 615 sphéroïde comme formé de couches concen- triques de différentes matières dont la den- sité va croissant de la circonférence au ccot tre. Des expériences faites avec la balance de torsion de Cavendi.sh autorisent à conclure que la densité moyenne de la terre entière est 5 fois 1/2 plus grande que celle de l'eau , et , par conséquent , plus du double di* celle de l'écorce terrestre accessible à l'ob- servation du géologue; car le felsdpath , le quartz, le mica, le talc et le calcaire qui en sont les éléments principaux {y'oy. l'ar- ticle RocuEs, page 148 ), n'ont guère pour densité que 2,5 ; la densité moyenne des continents et des mers n'atteignant pas 1,6, il faut nécessairement que l'accroissement de celte densité soit plus rapide à me- sure qu'on descend au-dessous de la sur- face terrestre. Tout tend donc à prouver que le centre du globe est occupé par des métaux et leurs composés les plus lourds, et que ces substances , disposées par ordre de densité, y sont encore soumises à une cha- leur capable de les tenir à l'état de fusion. Toutefois , cette fluidité n'est peut-être pas complète jusqu'au centre ; c'est au moins la conclusion qu'on pourrait tiref de divers faits, en particulier des phénomè- nes magnétiques, ainsi que de leur insta- bilité. Personne n'ignore, en effet, à combien do variations est assujettie la déclinaison de l'aiguille aimantée, variations qui sont de trois sortes : celles qui s'exécutent dans l'es- pace d'un jour, ou les variations diurnes; celles qui se manifestent à diverses époques de l'année et qui correspondent aux différ rentes positions de la Terre dans l'espace relativement au Soleil; celles, enfin, à lon- gues périodes et qui embrassent un cercle d'années assez considérable. Or, Halley, qui a cherché à expliquer ce phénomène, a admis que l'intérieur de la Terre est à l'état liquide, mais qu'au centre il existe probablement un noyau magnétique solide, présentant des irrégularités de con- figuration ainsi que d'intensité magnétique, irrégularités dont l'observation nous pré- sente un exemple à peu près analogue dans les aimants naturels. Cette masse aimantaire intérieure, qui formerait l'axe magnétique du globe terres- tre, serait assujettie à un mouvement parti- 616 TER culier de rotation sur elle-même, plus ou moins indépendant de celui qui anime le globe terrestre ; ce mouvement n'aurait rien de plus extraordinaire que celui que décrit l'anneau de Saturne autour de celte pla- nète, et qui en est parfaitement indépen- dant. Divers phénomènes pourraient venir à l'appui de cette hypothèse; tels sont : 1" la densité incessamment croissante des matiè- res composant la masse du globe terrestre, aussi bien dans les profondeurs encore à l'état fluide, qu'à sa surface; 2° la nature même de ces matières dans lesquelles nous voyons que le Fer paraît être l'élément de plus en plus prédominant, à mesure qu'el- les nous arrivent de plus grandes profon- deurs; 3° la nature des bolides où la pré- sence du Fer à l'état métallique et associé à deux autres principes magnétiques, le Nic- Kel et le Chrome, nous porte à croire que ce même métal pourrait se trouvera l'état de lïr métallique dans les profondeurs, formant ainsi le noyau solide, l'axe magnétique du globe. Cet axe différerait un peu de l'axe de rotation diurne, et il éprouverait une nuta- tion particulière. Cette hypothèse, infiniment probable , suivant M. Cordier, rendrait suffisamment raison de phénomènes qui, sans elle, restent inexpliqués. Elle aurait, en outre, ce résul- tat remarquable de déterminer d'une ma- nière positive la limite du degré de tempé- rature intérieure de la Terre, par cela seul que le noyau en resterait solide à la tempé- rature blanche, sous l'effet d'une énorme pression. Des expériences, il est vrai, ont démontré qu'à l'air libre, sous la pression atmosphérique ordinaire, le Fer forgé, chauffé au rouge blanc, perd sa vertu magnétique; mais n'y aurait-il pas lieu de penser que l'effet même de la pression si considérable qui s'exerce à l'intérieur de la masse sur le noyau solide, doit être de conserver la vertu magnétique nonobstant l'élévation de tem- pérature du noyau? La fluidité originairement incandescente de la terre n'est pas seulement prouvée par la géométrie et la physique; la géologie, en s'appuyant sur mier mode de formation de roches ignées. Celle première croûte dut tendre , bien qu'avec lenteur, à s'épaissir de plus en plus, TER et l'on conçoit en elTet qu'avec le temps les molécules les plus voisines de la partie déjà figée durent se rap|)rocher et cristalliser successivement» et que celte cristallisation, si visible dans les roches primordiales, put sans cesse s'opérer intérieurement, de haut en las, par rinfluence de l'abaisse- ment continu de la température. Toute- fois, ainsi que l'a parfaitement expliqué un babile géologue (M. d'Archiac), « comme cette croûte produit, relativement à la masse interne encore liquide et incandescente , l'effet d'un écran d'autant plus puissant que cette croûte est elle-même plus épaisse et formée de substances qui sont de mau- vais conducteurs, on conçoit qu'il doit ar- river une époque où le rayonnement de la chaleur interne sera presque, nul à la sur- face, et qu'il en résultera pour le globe un état en quelque sorte stationnaire ; or, cet état paraît être précisément celui que nous avons sous les yeux. En effet, le refroidis- sement d'une masse entraîne, comme con- séquence rigoureuse, une diminution dans son volume; et cette diminution du sphé- roïde eût augmenté la vitesse angulaire de son mouvement de rotation, laquelle se fût manifestée par un changement correspon- dant dans la durée du jour ; or, les calculs ont établi que depuis Hipparque, c'est-à- dire depuis environ deux mille ans, cette durée n'avait pas varié de 1/300 de se- conde. » Pendant que notre globe roulait ainsi dans l'espace, emportant avec lui son im- mense atmosphère impropre à la vie, et que nul rayon de soleil ne pouvait en- core traverser , quelques matières gazéi- Oées dans l'atmosphère se condensaient et se précipitaient à la surface de la terre. La vapeur d'eau elle-même dut obéir à cette loi, lorsque la température ne fut plus suffisante pour la maintenir à l'état aériforme. Les premières eaux tombèrent; elles furent mises en ébuUition par la cha- leur qui régnait encore à la surface du globe. Cette particularité donna naissance à des combinaisons chimiques qui se trouvaient dans des conditions favorables pour se ma- nifester avec une grande énergie. Une im- iuense oxydation dut aussi s'opérer par contact. Ces précipitations, ces combin«|isons 4i- TER 617 verses, donnèrent lieu, extérieurement et de bas en haut, à des dépôts plus ou moins puis- sants, à des modifications plus ou moins sensibles dans la structure des roches. Celte hypothèse très probable est propre à noui expliquer certaines variations de roches qui, à la surface du terrain primitif, passent in- sensiblement des unes aux autres, et qui présentent quelquefois les caractères de ro- ches produites à la fois par la voie ignée et par la voie aqueuse. C'est sans doute ainsi que durent se former les premières couches minérales, par l'intermédiaire de l'eau, sous l'influence d'une chaleur et d'une pres- sion considérables; et que commença cette longue série de couches stratifiées sédi- meniaires qui se continuent encore de nos jours. Cependant les siècles s'écoulent; les pé- riodes plus longues même se succèdent; et la croûte solide continuant à s'épaissir dans les deux sens, de haut en bas par le refroi- dissement incessant, et de bas en haut par l'accumulation de détritus que produisaient naturellement le déplacement des eaux et tous les agents érosifs combiriés, cette croûte, disons-nous, dut enfin former un écran as- sez épais, sinon pour neutraliser, du moins pour tempérer l'influence de la chaleur in- térieure. Les eaux purent se réunir en masses plus étendues, puis enfin former des mers qui couvraient la presque totalité de la surface du globe. A mesure que la solidification intérieure de l'épiderme terrestre avait lieu, le vo- lume de la masse fluide interne diminuait par suite de son refroidissement successif. La croûte enveloppante devait alors éprou- ver un retrait, se contracter et se briser, se fissurer sur divers points. De plus, celte con- traction opérant des pressions énormes sur la masse fluide, les gaz et les matières en fu- sion durent tendre à s'échapper au dehors par les points de moindre résistance et par les principales fissures préexistantes. Aces in- fluences dynamiques furent dus les premiers soulèvements et affaissements , qui commen- cèrent par être peu considérables, parce que la croûte, encore trop fragile, cédait facile- ment en se fracturant et en se brisant dans tous les sens; aussi ne dut-il se produire dans le sol que des déchirures, des plissements, des ondulations, mais point encore de bau- 39* 6\' TER tes montàgnps. Ces dislocatinns et ces bou- leversements dans la confiiiuralion du sol amenant toujours un déplacement dans les eaux, il en résullail nécessairement des courants, des inomlàlions dont la puissance érosivé dccilriiulait niie grande quaniité de sédiments divel-s qui se consolidaient sous les eaux à l'aide d'un ciment, comme il arrive encore de niis jours. Il est naturel d'ii(itiieilre que ces disloca- tions que subissait l'écorce solide se produi- saient sur une apres (ou t-iei.X gies rouges). V. Système du Westmoreland et do Uondsbuck. Terrain silurien (ou /e/ra/rt lone-ûrit et le Terrain houiller. TER 031 Étage boullier. Syn.: Terrain liouiller de divers géologues; Par- malion houillère de M. H.iol; Terrain abyt- Sique houiller as M. Al. Brongniait. Cet étage présente un intérêt tout spécial, à cause de l'abondance du précieux combus- tible qu'il recèle. Il est composé découches successives plus ou moins puissantes de Grès divers, nommés Grès houillers ; de Schistes parfois bitumineux et inflammables, comme à Muse, près d'Autun, et enfin de Houille. Cette dernière substance n'appartient pas exclusivement à l'étage houiller; mais elle y atteint son maximum d'abondance, et en devient par là le caractère le plus con- stant. Les Roches que nous venons de nom- mer forment entre elles des strates qui alternent a plusieurs reprises et jusqu'à cent et cent cinquante fois. Indépendamment de quelques Roches subordonnées, telles que Carbonate de Fer, Pséphite, Argile, Argilite, Calcaire an thraxi' fere, Bois silicifiés, etc., l'étage houiller contient de la Pyrite de Fer (Sperkise), qui, par sa présence, nuit à la qualité du com- bustible. On y voit aussi, assez souvent, du Bitume transsuder de la surface de blocs nouvellement extraits, et plus rarement de la Galène, de la Blende, de la Barytine et de l'Alun de plume, exploité près de Liège. Le Fer carbonate peut être considéré comme une Roche constituante de la forma- tion houillère; ilest cependantbeaucoupplus sujet à manquer que la Houille. En France, à l'exception des départements de l'Avey- ron et du Gard , il est rarement assez abon- dant pour être exploité avec avantage; mais ce minerai est si répandu sur certains points de l'Angleterre, qu'il y alimente la plus grande partie des riches et nom- breuses usines à fer de ce pays. Les dépôts houillers affectent, en général, une disposition en petits bassins isolés. Ils sont très répandus dans la partie occidentale de l'Europe. Le nombre des couches de Houille, dans le même bassin, est très varia- ble. On fixe à quatre-vingt-cinq le nombre de celles qui existent dans celui de Liège. Quant à leur épaisseur, la moyenne ne dé- passe guère! mètre; cependant, surquelques points, elles atteignent 4 ou 5 mètres de puissance, et, dans certains renflements, Jusqu'à 30 mètres et plus. 632 TER TER Par suite des nombreuses dislocations qu'eliag ont éprouvées, les couches de Houille présentent souvent des failles , et se mon- trent contournées, repliées sur elles-mêmes , de manière à former de véritables zigzags; en sorte qu'un puits vertical peut traverser plusieurs fois la même couche. On en a de beaux exemples dans les Terrains houillers de Mons et d'Anzin. Il n'y a pas de pays oîi l'exploitation des mines de Houille ait acquis plus d'importance qu'en Angleterre ; et c'est à ce précieux com- bustible que ce pays doit, en grande partie, sa prépondérance industrielle. Le territoire de la France, quoique moins bien traité, sous ce rapport, que celui de l'Angleterre, est cependant assez riche en gisements houillers. Les bassins de France les plus remarquables sont, d'abord, celui de Saint-Élienne et de Rive-de-Gier (Loire); puis viennent ceux de l'Aveyron; d'Alais, dans le Gard ; du Creuzot et d'Autun (Saône-et-Loire); d'Anzin (Nord); etc. H existe peu de débris d'animaux dans l'étage houiiler. On y remarque seulement quelques Mollusques, te\s que. \e Peclen papy - raceus, des Unio, V Ammonites Listeri, di- verses espèces de Poissons et des traces d'In- sectes; mais, en revanche, on y constate un nombre prodigieux de végétaux, surtout dans les ichistes houillers. Ce sont des em- preintes bien conservées de feuilles et de liges, quelquefois des tiges même de plantes qui , presque toutes, présentent des dimen- sions gigantesques : telles sont les Calamités Suckowii, cannœformis; les Pecopteris aqui- îina etLindleya7}a; les Sigillaria Doblayi et Lyndleyi; les Sphenopleris Hœninghausi et Schlolheimii ; les Nevropleris Brongniarlii , tenuifolia; le Glossopteris Broioniana ; le Sphenophyllum Schlotheimii; le Lycopodiles pinifowiis ; les Lepidodendron Sternbergii et Bucklandi; le Stigmarià ficoides ; les Tri- gonocarpum Nœggeralhi et Parkinsoni; VAs- terophyllites equisetiformis, etc. Le tableau suivant, que M. Brongniart présentera, d'une manière beaucoup plus complète, à l'article végétaux fossiles {Voy. ce mot), suffira pour donner une idée de la nature de la végétation qui couvrait la terre à l'époque de la formation houillère. 1 cêc: Fougères. Equisetum. . . IMp Î EquisetitM. . tjalamites. . 14 » Spl.enoptcris. llyn.enophyll.l \ T.irhoma.ntrs \ Steffensia. . Cyrlopteris . Odnntopteiis. Glossopteris. Se hizopteiis . Caulopteris . Dictyopteris. LoncUopteris. Nevropteris . Peropteris. . Be.i.artia. . . Djplazites. . /Asplenites. . Woodwartiles. \ \ Aletliopteris. . Cycathéites . Hemitellites. BuU„t,tes. . Oligocarpia , Polypodites . Karl?é!"a' ■ Cottaea. .' '. Bockscl.ia. . Glockeria. . Mnrsiléa. ) cees. i SphenophyUu \ Ljrcopodii \ cées. f Lycopodites . jidopliloyos Selaginitcs. . Lepidoilendron Bothrodendron -. Megaphytutn. . Halonia.* .' * .' Lepidopliyllum. Lcpidostrobus. . . Cardiocarpon. . 'Syringodendron. 'Nceggeratliia. . (Wa ! Pin ^ Cycadée; Pteropliyllum. . Cvradeoidea. Clamoxylon. . Pacbyptcris . . Cannophylliies . Zeugopbylliles. . , , . ( Trigonocarpum. ;de dassMlD-? Musocarp.iii,. . • • ( Carpotillies . . Total, fig genres. iroiylédones. F-''- J 1" 53oesp. On pourra voir par ce tableau combien la flore houillère diffère de celles qui l'ont sui- vie , et surtout de la flore actuelle. En efl"et, les Cryptogames vasculaires, c'est-à-dire les Fougères et les familles voisines, forment à peu près les quatre cinquièmes des Végé- taux de celle époque, tandis qu'elles ne con-» TER etilueut qu'environ viron un trentième de la végétation actuelle; au contraire, les plantes dicotylédones, qui composent plus des trois cinquièmes des 55 à 60 milliers d'espèces de Végétaux aujourd'hui vivants, étaient très peu nombreuses lors de la formation du terrain houiller. Enfin , les genres Cala- mites, Nevropteris, Sphenophyllum, Lepido- dendron, etc., dont les espèces étaient alors si abondantes, n'ont aucun représentant dans la nature actuelle. Mais ce qui n'est pas moins remarquable, ce sont les di- mensions gigantesques qu'atteignent plu- sieurs de ces végétaux bouiilers , apparte- nant tous à des zones tempérées et à des plantes herbacées ordinairement basses et rampantes. Dans les généralités placées au commen- cement de cet article, nous avons indiqué sommairement (page 484 ) l'origine de la Houille; mais nous n'avons pas parlé des diverses variétés et qualités de ce combus- tible , de son précieux emploi dans îes arts , de son immense influence sur les prog''^-' de l'industrie, etc. Nous renvoyons, à cet ég*?-». à l'article Houille , rédigé par M. Virl»i\, et inséré dans ce Dictionnaire. TERÏ^ÂIN PÉNÉEN. Terrain permien de M. Murcbisou ; Formation psartme'rylhrique de M, Huot; partie de la pé- riode satino-magnésienne de M. Cordier ; par- lic siipérienre de la période paléozoïque. Le nom de Pénéen, qui veut dire pauvre, a été donné par M. d'Omalius d'Halloy à un Terrain composé de trois étages distincts, qui sont, d'après leur ordre d'ancienneté: 1° le Pséphile (ou nouveau Grès rouge); 2° le Zechslein ; 3" le Grès des Vosges. Ce Ter- rain, très sujet à manquer, n'est presque jamais représenté complètement. Ce qu'il offre surtout d'important, c'est qu'on y trouve, pour la première fois, les débris d'énormes Reptiles Sauriens. Êta^edes Psépliites. Syn : Grès rouges de divers grologucs; ToAthe- gende des Allemands; nouveau Grès rouge jn/e- neHi- de M. Murchison; Formation psamméry- thrique de M. Huot ; Grès rouge moyen. Cet étage, d'une puissance moyenne de 100 à 200 mètres, existe dans une grande TER 633 partie de l'Allemagne , en Angleterre, dans les Vosges, etc. Il est composé principale- ment d'une roche le plus souvent rougeâlre, à base de conglomérat porphyrique, à la- quelle M. Cordier donne le nom de Pséphile. Cette roche, à grains anguleux ou arrondi* de diverses grosseurs, alterne avec des ma- tières argileuses. Les roches qui lui sont subordonnées sont des masses de Fer oli- giste et quelquefois des couches de Houille, qui annoncent le voisinage du Terrain car- bonifère surlequel elles reposent. Les rares fossiles que présente cet étage sont généralement des débris de Palmiers, de Conifères , etc. Étage da Zecbsiein. Syn. : Calcaire alpin [Alpen kalkstein) des Alle- mands ; Calcaire magnésien {Magnesinn lime* stone) des Anglais ; Calcaire pénéen de M. Bron- giiiart; Formation magnésifère de iM, Huot; Schistes cuivreux. Le Zechstein n'est représenté, en France, que par quelques lambeaux insignifiants; mais en Allemagne, en Angleterre, oii il ac- quiert une puissance de 100 à 150 mètres, il se compose en général de Calcaire magné- sien, de Calcaire argilifère et de Calcaire bi- tumineux; ce dernier, presque toujours noi- râtre , donne par le frottement une odeur fétide. Les roches subordonnées à cet étage sont des Marnes, de la Dolomie, du Gypse, du Sel gemme, enfin des Schistes calcaires et bitumineux inflammables, remarquables, dans le pays de Mansfeld et en Thuringe, par les minerais de Cuivre gris argentifère et plombifère qu'ils renferment, et qui sont l'objet d'une exploitation considérable. Dans ces Schistes on trouve en abondance des débris organiques. On y voit, pour la première fois, les débris de Reptiles Sauriens dont nous avons parlé, tels que le Monilor Thuringiensis et le Protorosaurus Speneri, On y trouve, en outre, de nombreuses es- pèces de Poissons appartenant principa- lement aux genres Palœoniscus et Pa- lœothrissum; ces espèces , analogues à celles du Terrain houiller, n'existent plus dan« les terrains supérieurs. Enfin le Zechs* tein renferme un certain nombre d'es- nèce« de Mollusques {Produclus aculeat'iS 40* 634 TER et rugosus, Spirîfer undulatus et trigonalis, Terebratula intermedia et inflala, etc.) ; de Radiaires {Cyalhocriniles planus, Encrinites ramosus); de Zoophytes (Belepora fluslra- cea, Gorgonia anceps, Calamopora spon- gites f etc.); et quelques rares végétaux (Fucoides Brardii et selaginoides , Lycopo- dites Hœninghausii, etc.). Grès Tosglen. SjD, : Grès des Vosges; partie des Grès bigarrés de M. Cordier; partie du Grès rouge supérieur de divers ge'ologues. Ce dépôt, que quelques géologues réu- pissent aux Grès bigarrés, en a été séparé par M. Élie de Beaumont, qui le considère comme une formation parfaitement dis- tincte. Il se compose de Grès quartzeux généralement friable, à grains plus ou moins gros, faiblement liés par un ciment soit siliceux, soit argileux et souvent coloré en rougeâtre par de l'oxyde de Fer. Il contient quelquefois des paillettes de Mica et de petits grains de Feldspath soit intact, soit décomposé. Le Grès vosgien constitue toute la partie aeptentrionale des Vosges avec une puis- sance qui dépasse quelquefois 150 mètres. Sur quelques points, et particulièrement dans les Vosges, il est traversé par des filons d'oxyde de Fer assez riches pour être ex- ploités. Ces filons sont accompagnés de Car- bonate , de Phosphate et d'Arséniate de Plomb. On y trouve aussi, accidentellement et en petite quantité , de la Galène, de la Ca- lamine et du Cuivre; mais le Grès vosgien ne contient presque jamais de corps organisés. TERRAIN DE TRIAS. Sja.t Formation trittsique ; partie de la période falino-magnésienne de M. Cordier. Ce Terrain a été nommé Trias [Iri, trois), .parce qu'il se compose de trois dépôts mi- jnéralogiquement très distincts : \° les Grès bigarrés, 2° le Muschelkalk , 3° les Marnes irisées ou Keuper des Allemands. Étage des Grès bigarrés. Syo. : Nouveau Grès rouge des Anglais (New red sandstone) ; Formation pœcitienne de IVI. Huut. Cet étage, dont la puissance moyenne est d'environ 150 mètres, est connu sur divers points de la France, en Allemagne, en An- gleterre, CD Russie, en Amérique, etc. Il TER est généralement composé de nombreuses couches de Psammites ou Grès quartzeux argilifères, à grains plus ou moins fins, de couleurs variées, le plus souvent bicarrées de taches rougeâtres, jaunâtres , grisâtres, bleuâtres, etc. Ces Grès renferment fréqueiri- ment des paillettes de Mica et alternent avec des couches d'Argile. Les principales roches subordonnées à ces Psammites sont des Métaxites , des Cal- caires souvent magnésiens et globulaires, du Gypse, de l'Anhydrite et des Argiles calcarifères, contenant souvent de petites masses de Sel gemme. On y trouve aussi quelques substances minérales, telles que du Cuivre carbonate ( exploité à Chessy près de Lyon, en Alle- magne et en Russie), du Manganèse, du Fer oligiste, du Fer hydraté, etc. Les Grès bigarrés contiennent beaucoup de végétaux, mais fort peu de débris d'ani- maux. Parmi les végétaux de cet étage, qui dif- fèrent tous de ceux du Terrain houiiler, nous citerons comme caractéristiques VEquisetum columnare, le Calamités arenaceus, VAno- mopteris Mougeolii, \e Nevropleris Voltzii, le Sphenopleris myriophyllum , les Voltzia brevifoUa et elegans, etc. Les principaux Mollusques qu'on y rencpnlresont le Tri' gonia vulgaris, le Buccinum anliquum , la Naltca Gailliardoti , les Plagiostoma ( ou Lima) linealum el sir ialum , VAvicula so- cialis, le Mylilus eduliformis , la Trigonia vulgaris, etc. On y a trouvé aussi quelques Polypiers, des Crustacés, six ou sept es- pèces de Poissons et quelques Sauriens. Aux États-Unis, M. Hitchcock a signalé, dans le Grès bigarré, des empreintes de pas dOiseaux qu'il a nommés Ornilhichnites et dont il a fait huit espèces distinctes. En Ecosse, on y a également trouvé quelques traces de pas de Tortues terrestres. Enfin , dans les carrières de Grès quartzeux do Ilildburghausen , en Saxe, on a découvert des empreintes de pas appartenant à un animal inconnu que quelques géologues rapportent à d'énormes Batraciens, mais que le professeur Kanp considère comme un genre de Mammifères voisin des Kanguroos, et pour lequel il a proposé le nom de Chei- rolherium. D'après cette opinion hypothé- tique , cet animal serait le plus ancien de TE p. tous les Mammirères connus. Une «le ces nirieuses empreintes est maintenant exposée à Paris, dans la galerie géologique du Mu- séum d'histoire naturelle. Éta^c du lUnscbelkalk. Syii. : Calcaire conchylien; Formnlion conchy- lienne de M. Huot ; Calcaire a céraliles de M. Cordier. Le nom de Muschelkalk (Calcaire coquil- lier), a été donné par les Allemands à un étage supérieur au Grèy bigarré , et qui se montre sur divers points de l'Europe, no- tamment en Allemagne, où il acquiert sou- vent une puissance de 100 a 150 mètres. Il consiste en diverses couches de Calcaire compacte, tantôt gris de fumée, tantôt gris bleuâtre ou noirâtre,quelquefois magnésien, et contenant des rognons de Silex; il al- terne avec des Marnes et des Argiles. Cet étage est très riche en débris de Fossiles, tels que : Térébraiules, Huîtres, Peignes, TIagiostomes , Mytilus, Trigonies, Turri- telles, etc.; mais les espèces les plus carac- téristiques sont : VEncriniles liliiformis ou monilil'ormis , le Terebratulavulgaris , VA- vicula (ou Mytilus) socialis, le Trigoniavul- garis , les Ammoniles (ou Céraliles ) nodosus et Semi-partilus , et les curieux Fossiles nommés Bhyncholilhes , que quelques au- teurs ont rangés parmi les Crustacés, mais que la plupart des géologues considèrent maintenant comme de véritables becs de Seiches. On y trouve aussi des Reptiles sau- riens {Ichlhyosaurus Lunevillensis , Plesio- saurus, etc.), des Poissons et quelques es- kes de Végétaux. On remarque que les frilobites, les Productus, les Orthocères et les Bellérophons, si nombreux aux époques précédentes, cessent de se montrer dans lelle-ci. ^tase des Marnes irisées. SjD. : Formation /ceuf/rir/ue, Keuper des Alle- mauds; Red mnrle des Anglais. Cet étage, qui recouvre le Muschelkalk, des-Arts, 6S, TER noidea, Planorhis Prevostinus , Planoibis rolundalus, Nerila globulus, Cerithium va- riabile, Ostrea bellovacina et inceiia , Tere- dina personata, etc A la base de ce dépôt, nous avons constaté la présence d'un con- glomérat composé de Craie et de Calcaiio pisolithique, dans lequel nous avons trouvai (au bas Meudon, au lieu dit les Montalets] des débris de plusieurs genres de Reptiles et des dents de divers Mammifères , tels que Anlhracolherium , Lophiodon , Loutre,' Renard, Civette, Écureuil. Cette décou- verte indique non seulement que divers genres de Mammifères terrestres existaient lors du dépôt de l'Argile plastique , mais encore que, selon toute probabilité, leur apparition a dû précéder la période pa« léothérienne. Après l'Argile plastique, dont la puissance varie entre 10 et 60 mètres , et à la partie inférieure de laquelle nous rapportons le Calcaire lacustre à Pbyses de Rilly, viennent trois assises marines très riches en coquilles, savoir : 1° Les Sables glauconifères, caractérisés organiquement par la Nerita conoidea , el qui, aux environs de Laon, atteignent jus- qu'à 26 mètres de puissance. 2° Le puissant dépôt de Calcaires gros- siers, composé de nombreuses couches ma- rines, à l'exception toutefois de quelques petits lits présentant un mélange de co- quilles marines et de coquilles d'eau douce, {Corbula, Nalica, Cerithium, Faludina, Lymnœa, etc.). Le Calcaire grossier, avec lequel sont bâtis une partie des édifices de Paris, con- tient un nombre prodigieux de Millioliles et de coquilles parmi lesquelles nous indi- quons seulement les suivantes , comme les plus fréquentes ou les plus caractéristi< ques : Cerithium giganieum , lapidum et inutabile; Turritella imbricalaria ; Nalica epigloltina et spirata; Ampullaria acuta; Terebellum convolutum; Ancillaria bucci' noides; Fusus Noe; Volutacylhara et musi- calis; Rostellaria columbaria; Pyrula lœvi- gala; Trochus agglutinans; Cardium po-^ rulosum ; Venericardia imbricala ; Chaîna lamellosa; Pinna margaritacea; Pecluncu- lus pulvinatus ; Corbis lamellosa ; Crassalella tumida; Lucina mutabilis , gigantea et la- mellosa; Nummuliles lœvigatUf etc. On y TER trouve aussi des débris de Végétaux (Zos- tera, Phyllites), de Reptiles (Tortues) et de Mammifères { Palœotherium , Lophiodon , Anoplotherium ). 3° Les Sables et Grès dits de Beauchamps. Cette assise, dont la puissance dépasse quel- quefois 40 mètres, se compose principale- ment d'une masse de sable contenant, vers sa partie supérieure, des rognons ou même des bancs de Grès exploités depuis longtemps à Beauchamps, pour le pavage. M. d'Archiac, |ui a fait un mémoire fort intéressant sur ce dépôt, y a reconnu 321 espèces de Mol- lusques. Sur ce nombre, 166 se retrouvent dans les assises inférieures, et 155 sont, propres aux Grès dits deBeauchamps. Parmi les espèces les plus caractéristiques, nous citerons la Corbula angulata; la Cylherea cuneata; la Venericardia complanata; le Pectunculus depressus; VOstrea arenaria; le Trochus patellatus ; les Cerilhium muta- bile, Hericarti, thiarella, tricarinalum et Lamarckii; les Fusus minor, svbcarinatus et scalaris ; la Pyrula lœvigata; VAncillaria buccinoides ; VOliva Laumonliana, etc. Au-dessus du Grès de Beauchamps se pré- sente d'abord une assise de Calcaire d'eau douce {Calcaire de Si-Ouen, ou Travertin inférieur), très développée dans la Brie. Ce Calcaire contient un grand non)bre de grai- nes de Charamedicaginula, divers genres de coquilles fluviatiles, telles que Lymnea longiscala , Planorbis lotundatus, Paludina pyramidalis, Cyclostoma mumia, etc., des débris de Poissons et d'Oiseaux, et des os- sements de Palœotherium. Enfin , l'étage parisien est couronné par un puissant dépôt de Gypse avec nom- breuses couches de Marnes et d'Argiles de diverses couleurs, où se trouve quelque- fois intercalée une nouvelle assise de Cal- caire d'eau douce {Travertin moyen ) , avec Silex caverneux ou meulières, qu'on exploite à La Ferté-sous-Jouarre pour en faire d'ex- cellentes meules de moulin. Ces Marnes cervenl, dans quelques localités, à la fabri- cation des briques, des tuiles et de la po- terie. C'est dans le Gypse parisien qu'ont été découverts les nombreux débris de iMammifères terrestres à l'aide desquels l'il- lustre Cuvier , le créateur de l'ostéologie fossile , est parvenu à déduire la forme et à proportion des autres parties de ces TER 643 animaux, et à reconstruire leurs squelettes entiers avec une précision telle, que les dé- couvertes postérieures d'autres fragments de ces mêmes animaux sont venues confir- mer tout ce que son génie avait pressenti. C'est ainsi qu'ont été restaurés les Palœo- tlierium , \es Anoplotherium , etc., pachy- dermes qui se rapprochent du Tapir et du Rhinocéros. L'étage parisien est représenté dans di- verses autres contrées par des équivalents offrant des différences notables avec les dépôts des environs de Paris. Ainsi, en Angleterre, ces équivalents sont formés par des Sables et des Argiles {Argile de Londres), bien reconnaissables pour appartenir à cette époque, puisqu'ils contiennent une partie des Mollusques du Calcaire grossier pari- sien. Il en est à peu près de même en Bel- gique ; mais dans leVicenlin, en Sicile et en d'autres lieux, ces équivalents, ou dé- pôts synchroniques , présentent des carac- tères plus différents encore, tout en appar- tenant au même âge. Quelques auteurs rapportent, avec doute, à l'étage parisien le célèbre dépôt de sel gemme de Wielizcka , en Pologne, qui ap- partient peut-être à l'étage des Molasses, et mêmeà un niveau plus récent. « On estime, dit un géologue, que ce dépôt forme une masse de 400 kilom. de longueur sur 125 kilom. de largeur. Il y est déposé par couches stratifiées sur des lits d'Argile et de Grès. Les travaux d'exploitation vont jusqu'à 240 mètres de profondeur, s'étendent à 3,000 mètres en longueur et à 1,600 mè- tres en largeur. On y trouve des salles taillées carrément, soutenues par des piliers de sel et qui ont 100 mètres environ d'élé- vation. L'intérieur de ces souterrains si extraordinaires présente des chapelles ornées d'autels, de colonnes, de statues, de baucs en substance saline. Des écuries habitées par des chevaux, un escalier de plus de 1,000 degrés, sont également taillés dans le Sel. On y trouve plusieurs lacs d'eau salée, sur lesquels on peut se promener en bateau. 12 à 15,000 ouvriers, 40 à 50 chevaux, res- tent dans ces singuliers souterrains pendant plusieurs années sans en paraître incom- modés. M 6.V TEU Étage des Molasses. Sjn.: Partie inférieure du groupe Miocène de Bl. Lyell et du Terrain icrlinire moyen. D.iiis le bassin parisien, la base de cet étasc est composée de Sables qiiarizeux quelquefois micacés d'une grande épaisseur, renfermant des bancs de Grès qu'on exploite à Fontainebleau, à Orsay , à Montmoren- cy, etc., pour le pavage de Paris. On y trouve des Oslrea flabellula ; Cyiherea nili- dula, îœvigala elelegans; Cerilhium lamel- losum, cristalum et mutabile, etc. A ces Sables et Grès succède un dépôt d'eau douce formé d'Argile, de Calcaire travertin, de Silex meulières ou molaires, dans lesquels on voit fréquemment quel- ques débris de végétaux, tels que graines de Chara mcdicaginula et heliclres ; Carpo- Itlliesovulum; Nymphœaarelhusa; Lycopo- dilcs squamnlus; et des coquilles lacustres, telles que Polamides Lamarckii; Planorbis cornea; llelix Lomani; Lymnea venlricosa et cornea , etc. Comme l'étage précédent, celui des Mo- lasses change plus ou moins de composition, suiv.int les localités. En Auvergne, il est représenté par des couches d'Arkose, de Métaxite, de Marnes et de Travertin, par- fois rose (environs de Bourges), d'autres fois tuberculaire, avec Grès pisasphaltique, veines de gypse, Schiste inflammable (Du- sodyle), susceptible d'exploitation. Sur quel- ques points de ces dépôts on rencontre des conglomérats presque entièrement formés de Cypris faba. Ces couches diverses con- tiennent de nombreux débris de Mammi- fères (Pa/œo/Zicn'um, Antracolherium, Rhi~ 7iocsros, etc.). On y a également trouvé des riébris d'oiseaux, et, chose remarquable, des œufs et des plumes fossiles d'une parfaite conservation. Dans le Midi de la France, notamment aux environs d'Aix et de Narbonne, l'étage que nous décrivons est représenté par des Molasi^es (Grès quarlzeux, mélangés de M.n !ie, avec grains de Feld.^path et de Mica); ûu Calcaire travertin parfois tuberculaire , des Marnes, des brèches calcaires, avec Couches subordonnées de Lignite et de ii\ pse. A Aix , on y a trouvé abondamment des (Icbris d'insedes, et surtout de Pois- son», en pallie analogues à ceux du remar- TER quable dépôt de Monle-Boica , en Italie, qu'on rattache à l'étage parisien. On rapporte également à l'étage dej Molasses le Schiste siliceux zootique de Bi- lin , en Bohême, que quelques géologues considèrent comme faisant peut-être partie soit des Faluns, soit même du Crag. Ce Schiste, appelé Tripoli, formant une couche étendue d'une puissance de 4 à 5 mèires, est employé depuis longtemps dans les arts sous forme de poudre pour polir les métaux. Le professeur Ehrenberg, en l'examinant avec un microscope puis- sant , a positivement reconnu qu'il est en- tièrement composé de carapaces siliceuses d Infusoires auxquelles ou a donné le nom de Gaillonella distans. La petitesse de ces animalcules est telle, et leur nombre si prodigieux, que pour en donner une idée il suffira de dire que chaque pouce cube de Schiste eu contient plus de 411 millions. Étage des Fainns. Syn. : Partie supérieure du groupe Hliocène «le M. Ljrell el du Terrain tertiaire moyen. On nomme Faluns diverses couches for- mées presque en totalité de coquilles bri- sées dont on se sert pour amender les terres dans quelques localités, comme aux envi- rons de Tours et de Bordeaux. On rencontre les Faluns dans plusieurs autres parties du globe, notamment aux alentours de Vienne (Autriche), en Palagonie et en Australie, où leur puissance dépasse quelquefois 300 mètres. Ces dépôts coquilliers, qui ne se pré- sentent point aux environs de Paris, alter- nent parfois avec des couches d'Argile, de Marnes, de Calcaires grossiers, de Sables et Grès ferrugineux contenant des amas ou rognons d'Hydrate de Fer, et quelquefois du Bitiitne comme à Bastennes , près de fjax (département des Landes). C'est de ceiie localité qu'on lire presque tout le bitume employé ïïn Europe. Indépendamment des fragments de Mol- lusques qui composent les Faluns, on y trouve aussi une innombrable quantité de coquilles entières plus ou moins bien con- servées et présentant une grande analogie avec les espèces qui vivent actuellement. Nous cile.rons surtout le Hoien siliquariits; TER la VcDwpea MenarcU ; les Cardium muUicos- taturn el hians ; le Pectunculus glycimeris ; les Arca diluvii et barbala; i'Oslrca viri^i- tiica; le Trnchus Bonneili ; le Ccrilhium vulgalum; le Pleurotoma rainusa; les C?/- prœa sanguinolenla, leporina el coccineUa; le Conus ponderosus ; les Rostellaria pes- Pelicani el curvirostris , clc. On y a aussi reconnu des Poissons, des Reptiles et de grands Mammifères , tels que Duwlherium, Lophiodon, Rhiiioceros, Maslodonle, Hippo- potame, elc. C'est à l'étage des Faluns qu'appartient le Calcaire d'eau douée de la célèbre butte ossifère de Sansan, près d'Aiich (Gers), dans laquelle M. Lartet a trouvé un si grand nom- bre d'ossements fossiles de Mammifères, tels que Pa'.œotherium Aurelianeme , Rlunoceros incisivus, brachypus et telradaclylus , Sus chœrolherium et lemuroides ; Felts anliqua, quadridenlata et palmidens; Viverra zibe- thoides ; Amphiclyon majoi' et minor ; Luira dubia; Talpa major et minula ; Mygale an- liqua, etc., ainsi que des débris d'Oiseaux, de Tortues et autres animaux. Mais ce qui rend ce gisement très intéressant, c'est que AI. Lartet y a découvert aussi des dents et des mâchoires de Quadrumanes appartenant à une espèce de Singes {Pilhecus antiquus) du groupe des Orangs-Oulangs, animaux dont on ne connaissait point encore l'exis- tence à l'état fossile. Étage du Cragr. Syn. : Formation Pliocène de M. Lyell ; Terrain ternaire stt/ie'rieur; Terrain quaternaire de plusieurs ge'ologue;. Les Anglais ont donné le nom de Crag à un dépôt d'environ 10 mètres de puissance qui existe dans le comté de Suffolk. Il ycon- ibiâic principalementen une série de couches rnarines de sables quartzeux colorés en rou- (geàtre par des matières ferrugineuses. Ces sables contiennent un grand nombre de dé- \)ris de Mollusques peu altérés, mais qui ont ^ris la teinte ocreuse des matières minérales lui les recouvrent. Tels sont le Fusus con- rarius, le Murex alveolatus, la Cyprea coc- iineiloides, la Volula Lamberli. TER 6^5 L'étage du Crag forme de grandes accumu- lations sur divers points de l'Europe. Eu France, une partie de la Bresse, toute la vallée du Rhône jusqu'à la Méditerranée, eo sont entièrement formées. Ce sontordinaire- meii t des couches de poudi ngues et galets avec sable quartzeux et argile limoneusearénifère; mais le plus puissant dépôt de ce genre est celui qui constitue les collines sub-apenni- nes •••••••••«••• JztlZ,::: 1 - 10 \jl 1 ^lUgUlIlCS ULIllgCllLa 4 3 1 N.pacées. . , . 14 » t 3. Phanérogames naouocolylédones Palmiers. . . . 6 ) 1 10 Naïades. . . . 15 îi 1 / Gamopétales. Apucynees. . . Ericacces. . . . ; 0 9 llicinées. . . . ( „ 6 / Malvacées. . , 10 1, M / Acérinces . . . n 4 17 /Angiospermes. i 1 ' Laurinées . . . » 4 2 1 \ Pruléacées. . . 7 1 „ 1 vDialypétales.' Khamnées. . . ô 11 4- Phanérogames / 1 Papilionacées. . 20 7 6 dicolylédoMes. .\ à J.iglandees.. . 15 i f S.ilirinées . . . > 2 13 f ( Quercinocs. . . I 5 24 f \ Belulmées . . . 1 1 8 1 \ Mvricées. . . . > 8 3 \ c TJxin.-es. . . . 1 3 10 NGymaospermes { Cu|.ressinée5. . 14 S 25 l Abietiiiées. . . 2 12-2 7 59 01 234 i D'après ce tableau , qui , ainsi que nous l'avons dit, ne comprend pas toutes les fa- milles non représentées par quatre espè- ces au moins dans l'un des trois élages paléotbëriques, on trouve les caractères sui- vants pour la végétation de chacun de ces étages. La Flore Éocène se compose de 127 espè- ces, dont 113 appartenant aux familles suivantes : Algues, Characées , Nipacées , Palmiers, Naïades, Malvacées, Sapindacées, Protéacées , Papilionacées et Cupressinées. La Flore Miocène, sur H3 espèces, en comprend 69 rép.iriies parmi les Algues , Palmiers, Naïades, Apocynées, Acérinées , Platanées, Laurinées, Papilionacées, Quer- cinées, Myricées et Abiétinées. La Flore Pliocène enfln est composée, sur 259 espèces, de 221 rentrant dans les Al- gues, Champignons, Mousses, Fougères, Palmiers, Éricacées, llicinées, Acérinées, Celtidées, Rhamnées, Papilionacées, Juglan- dées, Salicinées , Quercinées , Bétulinées , Myricées, Taxinées, Cupressinées et Abiéii- pées. Chacune de ces trois Flores a donc été caractérisée par des végétaux particuliers. TERRAINS D'ALLUVIONS. Syn. : Terrain de transport; Période alluviale de M. Cordier. Nous sommes enfin arrivés aux couches sédimentaires les plus modernes, celles qui forment les parties les plus superficielles de l'écorce terrestre , et qui sont aussi le plus universellement répandues sur nos conti- nents. Ces diverses couches alluviales occu- pent des positions relatives telles qu'or, peut, au premier abord, les confondre. En effet, quelquefois elles s'enchevêtrent et se recouvrent réciproquement, paraissant n'ob- server aucune régie de superposition con- stante. Cependant on a pu reconnaître d'une manière positive que ces dépôts, générale- mentarénacés et incohérents, appartiennent à deux époques bien distinctes. De là leur division en deux étages nommés Alluviom anciennes et AUuvions modernes. Les pre* mières paraissent provenir de perturbations violentes, de causes beaucoup plus puissantes que celles qui agissent de nos jours ; les se- condes, au contraire, doivent simplemenj leur origine aux actions érosives actuelles, ou qui ont eu lieu depuis les temps taistors< ques les plus reculés. TER Étage des allavlons anciennes. Syii. : Étage diluvien de M. Coidier; Diluvium à'-s géologues anglais; newer Pliocène ou nouveau Fliorène de M. Lyell; Terrain Clysmien de SIM. Biongoiurlet Huot; Terrain de transport et d'allérissement; Terrain de transport an- cien, La composition des Alluvîons anciennes va- rie nécessairement selon la nature minérale des contrées qui en ont fourni les matériaux. En général, elles se composent de couches meubles, de fragments roulés provenant de toutes sortes de Roches, mêlés à des Sables, des Argiles ou des Marnes. Ces couches , d'une épaisseur variable, sont placées plus ou moins profondément au-dessous de la terre végétale, quelquefois même à la sur- face du sol. Leur principal caractère est d'être presque toujours accompagnées d'é*- normes fragments de Roches , à angles émoussés, nommés blocs erratiques , dont quelques uns présentent des volumes très considérables : il en est qui ont jusqu'à 20 mètres cubes. Les cailloux roulés et les blocs erratiques recouvrent une grande partie de notre con- tinent; on les rencontre sur des plateaux ou des montagnes si élevés, qu'il est impossible de supposer qu'aucun cours d'eau, mû par les forces actuelles les plus puissantes, ait jamais pu atteindre à de pareils ni' veaux; en sorte que, pour eipliquer leur transport, il faut nécessairement admettre un violent cataclysme ayant produit de grands accidents d'érosion, et qui, sous l'inQuence de puissants courants , aurait dispersé ces détritus roulés à des distances et à des hauteurs plus ou moins considé-' râbles. On remarque, dans la vallée de la Seine, au-dessus du niveau de la rivière, une zone (J Alluvionsanciennesdontia largeur atteint .sur quelques points plus d'une lieue (Saint- Germain, Boulogne, Sablonville, etc.). En examinant avec soin ce dépôt, on reconnaît qu'il contient, non seulement des blocs de Grès provenant de l'Argile plastique des environs de Montereau et des fragments de presques toutes les Roches du plateau tertiaire parisien, mais encore du Calcaire jurassique qui vient évidemment de la Bourgogne, et même des détritus de Granité, de Syénite , de Porphyre et de Gneiss, identiques avec TER 647 ceux des montagnes du Morvan (Nièvre) d'où ils ont été charriés. Tout porte à croire que ces dépôts et leurs analogues, qu'on liouve à peu près partout, ne sont autre chose que le résultatdu dernier cataclysme, qui a mis fin à la période paléolhérienne, en produisant une érosion générale. Ailleurs, dans le Nord de l'Europe, les blocs erratiques sont répandus par myria- des. Ils se montrent par traînées longitudi- nales allectaiit généralement une direction à peu près nord et sud. Ils sont ordinairement en Granité, Gneiss, Porphyre, plus rarement en Calcaire. En étudiant la nature minérale de ces masses enfouies souvent dans les Al- luvions qui nous occupent, on a pu leur re- connaître des caractères identiques à ceux des Roches qui constituent les montagnes de la péninsule Scandinave, et constater ainsi leur point de départ. Le mode de transport de ces blocs, quel- quefois considérables, ainsi que ces masses de cailloux roulés qui couvrent surtout les parties nord de l'ancien comme du nouveau monde, ont été le sujet de grandes discussions, et , de part et d'autre, on a conçu des hypo- thèses plus ou moins ingénieuses, mais dont aucune n'explique le fait d'une manière bien satisfaisante. C'est ainsi que quelques géolo- gues pensent que les blocs erratiques ont été transportés par des bancs de glaces dé- tachés des glaciers et poussés avec violence vers le sud. Quand la fonte avait lieu, les Roches , devenues libres, se précipi- taient au fond des eaux, sur des plaines, des vallées ou des montagnes sous-marines. Ces musses seraient restées là jusqu'à ce qu'un soulèvement ou la retraite des eaux fussent venus les mettre à sec. D'autres au- teurs supposent, au contraire, que ces blocs ont pu être charriés par un énormecourant, dont l'extrême rapidité et la puissance ac- crue par la masse de matières terreuses qu'il tenait en suspen;ion suffisaient pour vaincre l'action de la gravité sur les blocs erratiques et les empêcher de tomber ailleurs que sur les digues qu'ils rencontraient dans leurs parcours; en sorte qu'ils pouvaient se disperser à des distances et à des hauteurs plus ou moins considérables, selon leur vo- lume et leur proximité du centre du courant qui les avait détachés. Eiiûu - divers géologues , ne trouvant 648 TER {)as ces hypothèses suffisantes pour rendre compte d'un phénomène si général , eipour expliquer le transport des blocs erratiques, appellent à leur aide un ordre de choses presque surnaturel , bien que possible , d'a- jirès quelques astronomes. Il ne s'agirait de rien moins que du'choc ou du passage d'une toinèlc dans le voisinage de la terre. L'at- traction de cet astre errant, augfnentant alors en raison de sa proximité, aurait déter- miné sur la terre de graniis déplacements dans les eaux île la mer, d'où seraient résul- tés (les courants immenses qui auraient dé- taché et entraîné, à des dislances considé- rables , celte masse de matériaux divers (onstituanl 1 étage des alluvions anciennes. C'est à ces mêmes alluvions qu'on rap- porte les ghes stannifères du Cornouailles , dont le gisement originaire doit être rap- porté au terrain granitique ; les dépôts auro- platinifères qu'on exploite sur le versant occidental des monts Durais; les dépôts si renommés du Brésil, de la Colombie, de la Californie, et enfin tous les dépôts gem- inifères formés de cailloux roules, parmi lesquels on trouve divers métaux précieux , accompagnés d'Émeraudes, de Topazes, de Corindons et de Diamants, détachés de leurs gisements originaires par l'action com- binée des agents éro.>ifs. Les alluvions anciennes renferment une grandequantiléde Mammifères fossiles, dont {es uns ont leurs congénères parmi les ani- maux actuellement vivants, mais dont plu- sieurs genres et un grand nombre d'espèces n'ont point leurs représentants dans la na- ture animée. Telles sont plusieurs espèces de Maslodonles, de Rhinocéros, le Alegaihe- rium et le Megalonix, sorte de Tatou géant. Parmi les débris organiques trouvés dans la vallée de la Seine, nous -nterons lE ephas priinigenias et le grand Élan d'Irlande ('.'e?-- vus giganleus), espèces également perdues. C'est à l'étage que nous décrivons que se rapportent les remarquables dépôts ossi- fères des côtes de la Sibérie, où l'on a trouvé VElephas prinUgenius ou grand Mammouth, et le Rhinocéros lichorinus, qui, bien qu'en- fermés depuis des milliers d'années dans des limons et des argiles arénacées, avaient encore leur cadavre dans un tel état de con- servation que les Chiens en ont pu manger la chair; ce qui autorise a conclure qu'ils TER ont été saisis por la gelée immédiatemeni après leur mort. On rapporte également aux alluvions an- ciennes une partie des dépôts ossifères que renferment certaines cavernes. Pour tout ce qui concerne ce sujet, nous renvoyons le lecteur au remarquable article GnurrE ei Cavernes, que M. Desnoyers a inséré dans ce Dictionnaire. Étage des allavions modernes. Syn. : Terrain post-diluvien; Post-riiliu'imn , Période loviennv lU: M. Al. Broiigiiiiul; Terrain de lei crues d'autres débris d'a- nimaux , qui , probablement, servaient de proie aux premiers; car on a trouvé des os rongés et entamés, sur lesquels on dis- lingue parfaitement les traces non équivo- ques de dents d'animaux carnassiers. Plu- sieurs cavernes ont offert, mêlés à des dé- bris d'animaux d'espèces perdues , des osse- ments humains et des fragments de poteries, grossiers produits de l'industrie des premier» hommes. M. Desnoyers (^oj/. l'article CRorrES et CAViîBNEs déjà cité ) et divers autres géo- logues considèrent cette singulière asso- ciatiou comme le résultat de plusieurs causes fortuites, non simultanées, posté- rieures au comblement de la plus grande partie des cavernes, et pouvant indiquer des dépôts et des remaniements plus moder- nes. Ici finit la description des Terrains suc- cessivoment formés par la voie aqueuse. Notre but était de mettre en relief les traits les plus saillants des étages qui les compo- sent. Pour compléter ce précis géognostique, nous n'avons plus qu'à exposer, dune ma- nière succincte et chronologique, l'appari- tion et la description des principaux produits ignés, qui, à toutes les époques , sont sortis de la masse centrale , à travers les Ter- rains sédimentaires qu'ils ont souvent bou- leversés , et sur lesquels ils sont venus quelquefois s'épancher. ÏEliUAlKS PLUTOIMIQUES oc D'ORI- Gli\£ iGIlÉË. Syn.: Terrain pyrogène , comprenant les Terrains granitique, pyroïde et volcanique o\x vulca' niçHC (Je divers géologues ; Dépôts massifs OB ignés de M. iioué. Ainsi que nous l'avons énoncé, les roches qui constituent ces Terrains se trouvent mê- lées ou intercalées avec les masses stratifiées de toutes les époques, et particulièrement des époques anciennes. Elles portent tous les caractères de roches émanées du sein de la terre à l'état de fusion ignée. On les trouve enclavées dans le sol primordial et dans le^ Terrains sédimentaires, soit sous la forme d'amas transversaux formés par injection à travers les fentes provenant des dislocations de l'écorce terrestre, soit en accumulations slratiformes et indépendantes, résultant d'é- ruptions plus ou moins répétées à la surlVce. L'aspect et la texture de ces roctee.s ignées 41* 650 TEK TER sont excessivement variables. Ces diffé- rences paraissent résulter de l'absence ou de la présence d'un certain nombre d'éiénienls composants, comme aussi de circonstances diverses qui ont présidé à leur refroidisse- ment; auss" voit-on quel(juefois la même roche pour peu qu'elle ait quelque étendue, présenter des variétés d'aspect et de compo silion auxquelles on serait tenté d'assigner des noms différents , si , au lieu de s'occu- per de la masse entière, on portait son at- tention seulement sur quelques unes de ses parties. Quant à l'âge de ces mêmes ro- ches, il est souvent très difficile de le déter- miner avec précision. En effet, les pro- duits ignés ne peuvent pas être aussi rigou- reusement classés que les produits aqueux; car la stratification et les fossiles, bases de la classification des roches sédimentaires, n'existent pas dans la presque totalité des matières ignées. Cependant , comme ces dernières correspondent, généralement, à des époques distinctes des Terrains sédi- mentaires qu'elles ont traversés, et qu'elles présentent d'ailleurs des caractères minéra- logiques qui les distinguent selon qu'elles appartiennent à des époques plus ou moins anciennes , on a pu , en combinant les ob- servations faites en diverses contrées, éta- blir leur ordre d'ancienneté d'une manière positive, bien que générale. On conçoit que les limites de notre cadre ne nous permettent pas de donner ici une description détaillée des principales roches ignées; aussi à l'exemple de plusieurs géo- logues, nous les réunirons toutes en quatre groupes distincts, qui sont , d'après leur ordre chronologique, les Terrains {;îant7oïde, porphyroide, trachylo-lasaltique, et lavique ou volcanique proptemenl dit. TERRAIN GRANITOÏDE. Ce groupe, principalement caractérisé par la prédominance du Granité et de la texture granitoïde. comprend aussi des Syé- nites, des Diorites, des Pegmatites, etc. Toutes ces roches constituent des enclaves, ou amas transversaux coup.int les plans de stralificaiion des assises du Terrain primi- tif, à la partie supérieure duquel on les voit affleurer. Quelquefois nvême elles se prolon- gent assez avant dans les anciens Terrains cédimentaires. Eu général , elles se présen- tent dans de larges fissures plus ou moins étendues, fissures par lesquelles s'est épan- chée la matière liquide et incandescente qui en a rempli les intervalles. Le Granité , composé de Feldspath , de Quartz et de Mica, est la roche la plus abon- dante qu'aient produite les épanchementsdes premiers âges. Outre les montagnes et pla- teaux considérables qu'il forme à la surface delà terre, on lecite encoreenénormesGlons ondykestraversantquelquesanciensTerrains sédimentaires, ce qui indique qu'il est sorti à différentes époques. A raison de son éten- due, qui va quelquefois jusqu'à 30 et 40 lieues carrées, le Granité a participé à tous les mouvements de dislocations qui ont agité l'écorce terrestre; cela devient évident en présence des nombreux filons qui le tra- versent, et dont la nature diverse et la for- mation postérieure peuvent, en quelque sorte, retracer l'histoire et indiquer l'âge de ces dislocations. Ces filons, qui s'entrecoupent souvent, sont stannifères, cuivreux, plom- biferes, etc. Les substances métalliques se trouvent généralement dans le Granité; il faut en excepter cependant l'Étain de la Saxe , de Cornouailles , et les minerais de Plomb duTjTol. Quelques variétés de Granité, exposées à l'action de l'air et de l'eau, se désagrè- gent facilement, par suite de la décompo- sition de l'élément feldspathique. C'est à celte circonstance que sont dus les blocs ar- rondis qui couvrent alors le sol, et qui sont quelquefois empilés les uns sur les autres de la manière la plus bizarre. La Syénile est, après le Granité, la roche la plus importante du Terrain qui nous oc- cupe. Elle présente des variétés de composi- tion qui la font changer d'aspect; et, comme le Granité, elle constitue des enclaves con- sidérables. A Syène , en Egypte, elle forme une bande transversale à la direction du Nil , qui s'étend de l'est à l'ouest sur une soixantaine de lieues. La Syénite est moins susceptible de décomposition que le Granité, et l'on remarque qu'elle ne contient pas de filons métallifères. Les autres roches du Terrain granitoïde ont bien moins d'importance que le Granité et la Syénite : ce sont principalement des Pegmatites et des Diori/es, formant aussi des amas transversaux. La première est, ea TER quelque sorte, un Granité sans Mica : c'est dans son sein qu'existent les cristaux les plus volumineux que l'on connaisse. Les grandes lames de Mica de Sibérie, dont les paysans russes se servent quelquefois pour vitrer les fenêtres de leurs cabanes, et qu'on emploie principalement pour le vitrage des vaisseaux , ont éié trouvées au coiilnct de la Pegmatile. Le magnlGque cristal de Quartz hyalin , exposé à l'entrée de la gale- rie de géologie du Muséum d'histoire natu- relle de Paris, provient également de cette roche. Les Pegmatites offrent un curieux phéno- mène d'altération dont la cause est encore peu connue : elles se décomposent par place jusqu'à une très grande profondeur, sans que les parties encaissantes participent à celte décomposition. C'est à celte particula- rité qu'est due l'origine du Kaolin ou terre à porcelaine. Quant à la Diorite, elle diffère du Granité en ce que le Quartz et le Mica y sont rem- placés par l'Amphibole. Cette roche est gé- néralement à petits grains, présentant par- fois, dans l'agrégation de ses molécules, un genre particulier de cristallisation , comme dans la Diorite orbiculaire de Corse, for- mée d'une pâle de Diorite , contenant des orbicules à couches concentriques , alter- nativement composées de Feldspath et d'Amphibole. On cite encore comme ap- p.irtenant au Terrain granitoïde des amas de Kersanton, qu'on trouve principalement en Bretagne; enfin des Sélagiies, des Frai- droniles , etc., qu'on rencontre dans di- verses contrées, '"es dernières roches, moins répandues que les autres , forment des en- claves peu considérables sur quelques points du Terrain primitif. Le Terrain granitoïde se montre à la sur- face du sol, dans la plupart des pays acci- dentés et montagneux. On le voit dans cer- taines parties des Pyrénées, des Alpes, dans a Bretagne, les Vosges, l'Auvergne, le J!.imousin, le Vivarais, etc. Il se présente abondamment en Saxe, en Silésie , en Bohême, dans la Scandinavie, etc. , et sur un grand nombre de points de l'Afrique, de l'Amérique et surtout de l'Asie. Les chaînes de montagnes qu'il constitue 'sont souvent très élevées; elles ont généralement une forme arrondie, mais quelquefois leurs TER 651 cimes sont escarpées et se terminent en pointe. TERRAIN PORPHYROÏDE. Ce Terrain, assez répandu dans la na- ture, comprend, comme le précédent, plu- sieurs Roches différentes, parmi lesquelles dominent les Porphyres. L'état actuel des connaissances géognostiques ne permetlan. pas d'établir des données chronologiques bien rigoureuses sur rapi)arition de ces di- verses Roches, nous dirons seulement, d'une manière générale, qu'elles ont commencé à s'épancher poslérieurement à la formation du Terrain primitif, et que les enclaves Iransvers.Mix , ou produits érnptifi qu'elles ont formés dans les Terrains sédimenlaires, appartiennent principalement aux époques silurienne, dévonienne et carbonifère. Les Porphyres sont très variés de com- position et d'aspect ( Voyez l'article ro- ches) : ils passent les uns aux autres par des nuances presque insensibles. Bien que tous sortis du foyer central , ils présen- tent, suivant M. Cordier, deux modes diffé- rents de formation. Les uns , les plus an- ciens, résultent des épanchements qui ont eu lieu à la suite de dislocations générales ou locales, tandis que les autres paraissent être le produit d'éruptions volcaniques ana- logues aux éruptions actuelles; aussi aurons- nous à considère; dorénavant deux sortes de produits ignés : ceux d'épanchemcnts, sortis à travers lés fissures de l'écorce terres- tre, et ceux d'éruptions , amené, à la surface par l'intermédiaire de cheminées volcaniques. Ces derniers prenne-nit plus d'importance à mesure qu'augmente la puissance de l'écorce terrestre; les autres, au contraire, ces- sent de paraître à l'époque de la formation paléothérienne, ou, s'ils existent encore, ils ne forment plus que des dykes, résultant ds ce que les laves, au lieu de monter jusqu'à 1:1 .urface,se sont épanchées souterraine- n:.';r .dans des fissures. Quelquefois, ceper- da."..,, divers amas transversaux laissent dans l'esprit un doute a cet égard ; car l'appareil volcanique ayant été en partie démantelé ou détruit complètement, il ne reste plus que des lambeaux, dont le mode de formatioD devient difficile a déterminer. Les produits du Terrain porphyroïde sont principalement des Porphyres pétrosilicevuCi 652 TER syéniUques, protoginiques et pyroxéniques , des Diorites, des Syénites zirconiennes (Nor- vc(;e), des Pyrornérides (Corse) et des Ro- ches pyroxéniques plus rares, noriirndes Llierzolite , Ophitone, Ophite et Miniosile. Le Terrain poriihyriqne proprement dit est généralemeiii considéré comme ne re- montant pas, dans l'échelle gé('gno kilomètres carrés, fm les- quels 383 260 000 appartiennent à l'Océan et à ses diverses parties, et 126 6 40000, au sol continental et aux Iles, la surface solide ne dépasse guère, comme on voit, le tiers de la surface liquide; de plus, la distri- bution des terres et des eaux s'y trouve très inégalement répartie, de sorte que l'hémis- phère ayant Paris pour point central ren- ferme la plus grande partie des continents, l'Europe entière, presque toute l'Asie et toute l'Afrique, la majeure partie de l'Amé- rique, tandis que Ihémisphère ayant pour point central les antipodes de Paris est, sauf l'Australie et les fragments restants des autres parties du monde, recouvert par les eaux de l'Océan. Le volume delà Terre vaut 1083 milliards de kilomètres cubes; c'est 49 fois environ le volume de la Lune, son satellite, mais la treize-cent millième partie seulement du volume du Soleil; ajoutons que sa masse est la .S20 000® partie de la masse solaire, d'où il résulte que sa densité est presque quatre fois aussi forte que la densité du Soleil (3,97). Quanta la densité du globe terrestre rapportée à la densité de l'eau, elle a été obtenue par divers moyens, tels que la dé- viation du pendule près des hautes monta- gnes ou dans les puits de mines, les expé- riences de la balance de Cavendish, et le nombre moyen résultant est 5,44. Comme l'écorce terrestre a une densité beaucoup plus petite, on en conclut que, au contraire, la densité des matières composant le noyau central est notamment plus fojte. Elle va sans doute en croissant de la surface au cen- tre suivant une loi inconnue : on évalue la densité des parties centrales au double de la densité moyenne. On peut, à l'aide de ces données, calculer le poids de la Terre, et l'on trouve le nom- bre énorme de 5875 quintillions de tonnes de 1000 kilogrammes. ROTATION DE LA TERRE. Le sphéroïde terrestre tourne sur lui- même, d'un mouvementuuilorme,en86l64 secondes de temps moyen. La durée d'une rotation entière, qui constitue le joitr sidé- ral, est donc moins longue de 236 secondes que le jour moyen de 24 heures. Le sens du 660 TER mouvement est celui de l'occident à l'orient, c'est-à-dire do droite à gauche pour un observateur qui aurait les pieds sur le pion de l'cquateur et la tête tournée du côté de riiémisphère nord de la Terre. L'axe de la rotation est le diamètre des pôles, dont la direction reste invariable, sauf la lente dé- viation qui produit les phénomènes de nuta- tion et de précession dont il sera question plus loin. Enfin, la position géographique des pôles est également invariable, ainsi qu'en témoigne l'invariabilité correspon- dante des latitudes des divers lieux de la Terre. La rotation terrestre se manifeste, comme on le sait, par un mouvement apparent, de sens contraire, qui entraine la sphère céleste d'orient en occident ; c'est ce qu'on nomme le mouvement diurne. Les étoiles, le Soleil, la Lune et les planètes participent à ce mouvement ; mais tandis que les étoiles situées à des distances infinies de la Terre, décrivent uniformément, à chaque rotation, des cercles parallèles au plan del'équateur, le Soleil, la Lune et les planètes sont en outre animés de mouvements propres qui proviennent, soit de leurs mouvements réels dans l'espace, soit du mouvement de trans- lation de la Terre. Leurs trajectoires diurnes ne sont plus rigoureusement des parallèles, et leur» vitesses ne sont plus constantes. Il en résulte qu'au lieu de revenir au méridien après des intervalles constants, égaux en durée à la durée du jour sidéral, il s'écoule entre leurs passages par ce plan des temps inégaux et variables. Pour le Soleil, il est eu réalité immobile relativement à la Terre ; mais celle-ci circu- lant autour de lui en une année, le dépla- cement réel qu'elle éprouve se transforme, pour un observateur situe à sa surface, en un déplacement apparent du Soleil, qui semble parcourir en une année tout un grand cercle de la sphère céleste, d'occident en orient. La conséquence du mouvement de translation de la Terre, combiné avec son mo\ivemenl de rotation, c'est que le Soleil letarde chaque jour sur une étoile, pour i/ii passage au méridien. Les jours solaires ont donc plus grand* que le jour sidéral, el, comme on l'a vu plus haut, la différence moyenne est de 236 secondes. De plus, comme la vitesse de la Terre sur son orbite TER varie aux diverses époques de l'année, que le plan dans lequel elle se meut ne coïncide pas avec celui de son équaleur, il en résulte encore que les jours solaires vrais sont iné- gaux entre eux, ce qui a nécessité l'adop- tion, pour les usages civils, d'un jour moyen qui se divise, comme on sait, en 24 heures ou 1 440 minutes, ou enfin 86 400 secondes. Le jour sidéral se divise pareillement en 86400 secondes sidérales, et l'on construit, pour les observations astronomiques, des lendules réglées sur letemps sidéral, lequel temps d'ailleurs, par sa constance et son uniformité, est le véritable régulateur du temps, soit dans les sciences, soit dans les usages civils. Le mouvement de rotation du globe ter- restre se manifeste par d'autres phénomènes encore que le mouvement ditfrne de la voûte étoilée. En premier lieu, on a constaté la déviation, très petite il est vrai, qui a lieu dans la direction suivie par un corps tombant librement d'une grande hauteur, par exemple dans un puits de mine : ce corps tombe au sud-est de la verticale du point de départ. Les expériences de Léon Foucault faites à l'aide d'un pendule libre- ment suspendu ou d'un tore ou gyroscope, sont aussi une confirmation expérimentale de la rotation de la Terre. L'aplatissement de la Terre aux pôles est également la con- séquence naturelle de cette rotation, si, comme on le croit, la Terre a été originai- rement fluide. Enfin, les expériences sur le pendule montrent quela pesanteur va en di- minuant graduellementd'intensité del'équa- teur verscliaque pôle, el que la diminution totale est égaleà;;^,; mais la dépression po- laire,telle qu'elle résulte des opérations géo- désiques, n'entre dans cette fraction que pour une part égale à —; la différence^ est précisément celle qu'indique le calcul et qui provient de la force centrifuge dévelop- pée par le mouvement de rotation. La durée de la rotation terrestre avait été jusqu'ici considérée comme constante: mais des observations des anciennes éclipses com- parées à la théorie de la Lune et aux tables lunaires, M. Delaunay a cru pouvoir conclure que l'inégalité connue sous le nom d'accé- lération séculaire du mouvement delà Lune est composée de deux parties .-l'une réelle, qu'indique lalhéorie; l'autre apparente, qui TER aurait pour cause un lent accroissement dans la durée de la roîation terrestre. La cause physique de ce ralentissement serait dans la réaction de la Lune sur l'onde oté;i- nique , dont le mouvement à la surfnce de la Terre constitue les marées. Les calculs de M. Dclaunay indiquent, pour la durée du jour sidéral ou delà rotation terrestre, une augmentation d'une seconde eu cent mille années environ. MOUVEMFNT DE TRANSLATION DE LA TERHE, L'orbite décrite par la Terre en une année est une courbe qui, abstraction faite des perturbations qu'elle subit, peut être considérée comme plane; c'est, de niêineque les autres orbites planétaires, une ellipse ayant pour foyer le centre du Soleil. Tout Immonde sait que notre globe accomplit sa révolution en une année. Mais il y a diver- ses définitions de l'année, auxquelles corres- pondent des durées dilTérenles de ces pério- des. L'année sidérale s'entend de l'intervalle compris entre deux retours consécutifs du centre du Soleil à une même étoile, ou du centre de la Terre à une même étoile, selon qu'on se place au point de vue des appa- rences ou de la réalité. La durée précise de l'année sidérale est 365 jm 2 563 744 ou 365 jours moyens 6 heures 9 minutes 10 secondes 2. L'année tropique est l'intervalle qui s'écoule entre deux passages consécutifs de la Terre aux mêmes équinoxes . En vertu du phénomène de la précession, sa durée est plus courte de SO™ 23^ 11 que l'année sidérale. Elle est 36oj'" 2422 166, c'est-à- dire 365 jours moyens 5 heures 48 minutes \ 48 secondes. C'est la moyenne des jours vrais de l'année tropique qui forme la durée ^ du jour solaire moyen. Comme la préccs- . sion varie, il en est de même de la longueur de l'année tropique. Enfin, on considère encore en astronomie l'année anomalistique, qui est l'intervalle entre deux retours de la Terre à un même point de son orbite, par exemple à son pé- rihélie. La durée de celte période surpasse celle de l'année sidérale de 4 minutes 23 se- condes. L'excentricité de lorbite terrestre est le TER 661 nombre 0 0167 701, d'où il résulte pour les distances de la Terre au Soleil, au périhé- lie, à l'aphélie et à sa distance moyenne les nombres suivants : Dislances de la Terre au Soleil En millions de kilumùtres. — périhélie. 0.9832296 l/,5 £ — moyenne. 1.0000006 147.9 — aphélie. 1.0107701 150.5 La longueur de la courbe décrite par la Terre est, en nombres ronds, de 930 mil- lions de kilomètres; d'où il résulte que no- tre globe parcourt, en un jour 2 544 200 ki- lomètres, en une heure 2602 kilomètres, en une seconde 29 450 mètres. Mais cette vitesse est variable; à l'aphélie, elle n'est plus que de 28 kil.,9 p,ir seconde; au péri- hélie elle s'élève jusqu'à 30 kilomètres. Imi un jour la Terre s'avance sur son orbite d'une longueur qui vaut en moyenne 200 fois son propre diamètre. Considérée dans l'ensemble des corps pla- nétaires, la Terre fait partie du groupe des planètes moyennes, composé en outre de Mercure, Vénus et Mars. Seule de ces qua- tre planètes, elle est accompagnée d'un sa- tellite, la Lune, qui sèment autour d'elle, en même temps qu'elle décrit son orbite autour du Soleil (Voy. lune). On a vu plus haut que l'axe de rotation de la Terre reste parallèle à une directioo constante, pendant la durée de sa révolution circumsolaire. Cet axe doit donc décrire en réalité une surface cylindrique ayant l'or- bite de la Terre pour base, de sorte que sa double intersection apparente avec la voûte céleste est une courbe semblable à l'ellipse terrestre; mais la distance pour ainsi dire infinie des étoiles fait que cette ellipse se ré- duit à un point qui est le pôle céleste boréal pour l'hémisphère nord, le pôle céleste aus- tral pour l'hémisphère sud. Pour quelques étoiles toutefois, le mouvement de la Terre produit un déplacement apparent qui e>t!a parallaxe annuelle de ces astres, et d'où l'on a pu conclure la mesure approchée de leurs distances. Toutefois, le parallélisme de l'axe de îa Terre n'est pas rigoureusement constant. Les actions combinées des masses de la Lune et du Soleil sur le bourrelet qui con- stitue le renflement équatorial, ont sur la direction de l'axe une influence périodique, 66â TER qui peut se décomposer en deux mouve- ments. Par le plus lent de ces mouvements l'axe décrit en 26 000 ans environ un cône autour de l'axe de l'écliptique. L'inclinaison de l'axe terrestre sur le plan de l'orbite, «u celle de l'équateur terrestre sur l'écliptique, n'est donc pas modifiée par ce fait. De là, un premier phénomène connu sous le nom de precession luni-solaire ou de précession des équinoxes, parce qu'il en résulte une avance continue des cqninoxes ou, ce qui revient au même, une rétrogradation des points éqiiinoiiaux. En vertu du second mouvement, ou nutation, l'axe terrestr décrit tous les dix-huit ans une petite el lipse autour de sa position moyenne, d'où résulte une variation périodique dans l'o- bliquité de l'écliptique. Ce'.te variation qui, d'ailleurs, n'est pas uniforme (elle est de 48" à peu près par siècle), est actuellement d'environ 1" par année, et Tangle qui me- sure l'inclinaison de l'équateur sur l'orbite, ou l'obliquité de l'écliptique, est, pour le 1" janvier 1870, égal à 23° 27' 17",3. La précession des équinoxes change peu à peu la position des pôles célestes : ainsi, dans 12130 ans, l'étoile qu'on nomme la Polaire, à cause de sa proximité actuelle du pôle nord, se trouvera à une grande distance angulaire de ce point. Elle sera remplacée par l'étoile Véga de la constellation de la Lyre, qui, par son éclat, méritera probable- ment alors d'être nommée la polaire, mal- gré sa distance encore assez grande au pôle (4°28'). Le même phénomène pro- duira aussi un changement dans l'aspect du ciel en un lieu donné de la Terre. Des étoiles , jusqu'alors invisibles en ce lieu, s'élèveront au-dessus de son horizon, tandis que d'autres étoiles qui s'y lèvent et s y couchent actuellement cesseront de se mon- trer. Ces modifications s'efl'ectuent peu h peu et ne deviennent sensibles qu'après un temps assez long, qui dépend d'ailleurs de la précision des moyens qu'on emploie pour les constater. Telle est, en résumé, la description as- tronomique de noire planète, tels sont les éléments de sa forme et de ses dimensions générales, et ceux des deux mouvements principaux dont elle est animée. Ces notions sont d'ailleurs toutes relatives, puisque la Terre fait partie d'un groupe d'astres qui TER n'est lui-môme qu'un individu dans le monde sidéral, puisque le système solaire tout entier est entraîné dans l'espace el gravite vers un centre inconnu. Quelle courbe décrit en réalité notre globe dans ce voyage à travers les espaces interstellaires ? C'est une question qui sera peut-être un jour résolue, mais après bien des siècles d'observations. Il resterait, pour terminer l'histoire de la Terre, à l'étudier dans son enveloppe ga- zeuse, dans les couches qui eu forment l'é- coTce solide, et à pénétrer dans le noyau intérieur fermé à l'observation directe. Les marées ou mouvements périodiques des masses liquides qui, sous le nom d'océan, en recouvrent la surface aux trois quarts, demanileraient auissi une étude spéciale, soit dans leurs causes astronomiques, soil dans leurs effets physiques. La hauteur de l'at- mosphère, la loi de décroissance de sa densité, les variations de la température à diverses altitudes, les courants électri- ques qui sillonnent la surface de la Terre et produisent les phénomènes du magné- tisme terrestre, toutes ces questions et bien d'autres compléteraient la description gé- nérale de notre planète; mais les unes sont du ressort de la physique, les autres du ressort de la géologie, et on les trouvera traitées complètement dans les divers arti- cles de ce Dioùonnaire qui concernent ces deux sciences. (Abédke Guillemin.) TERRES. MIN. — Sous ce nom, on désigna communément un grand nombre de substan- ces minérales amorphes, de nature variée, et qui toutes ont un aspect terne et terreux. Les principales espèces de Terres sont les •uivantes : Terre ABSORBANTE, la Magnésie, à cause de la propriété qu'elle a d'absorber les sucs acides qui se développent dans l'esto- mac. Terre d'Almagra, terre rouge ocreuse, qui ressemble à laSanguineetdont on se sert dans la peinture à fresque. Terre alumineuse, le Lignite terreux py- ritifère. — Le Schiste pyrileux. Terre anglaise, une espèce d'Argile plas- tique avec laquelle se fait une faïence à couverte transparente. Terre d'Arménie, un Ocre rouge qu'on emploie dans la peinture à ûesque. TER Terme bleue, le phosphate de Fer pulvé- rulent. Terre bleue de montagne, l'Azurite ter- reuse et concrétioiiiiée globuliforme. Terre brone de Cologne, un Lignite ter- reux de couleur brune qu'on exploite à Brtihl et qu'on vend à Cologne; ou l'emploie dans la peinture, et les Hollandais s'en ser- vent pour falsifier le Tabac à priser. Terre de Cassel, même chose que la terre brune de Cologne. Terre de Chine, le Kaolin. Terre cimolée ou de Cimolis, sorte d'Ar- ,jîle rougeâtre ou gris de perle que les Grecs employaient pour dégraisser les draps; on s'eu servait aussi en médecine. Terre comestible, sorte deTerre argileuse, le plus souvent magnésifère, que mangent certaines peuplades sauvages par besoin ou par plaisir. Tehre a foulon, une variété d'Argile très savonneuse, contenant plus d'eau et moins d'Alumine que l'Argile plastique ordinaire, «t qu'on emploie pour enlever aux draps l'huile dont on s'est servi pour carder et ûler la laine. Terre glaise, l'Argile plastique ordi- naire. Terre d'Italie, un Ocre brun formé par un mélange de Limonite st d'Acerdèse. On l'emploie dans la peinture. Terre de Lemnos, une Argile blanche dont on formait des espèces de pastilles ît, sur lesquelles on imprimait l'empreinte d'un cachet, de là le nom de Terre sigillée qu'on Ini donnait aussi. Terre magnésienne, la Magnésie pure. Terre de Maruarosh , le phosphate de Chaux terreux. Terre marneuse, celle qui contient d« la Marne en excès. Terre d'ombre, une sorte d'Ocre brun em- ployé dans la peinture et qui vient, dit-on, del'Ombrie, province des Éiats-Romains. Voy. TERRE d'Italie. Terre de pipe. Une variété d'Argile plas- tique d'un gris foncé, qui blanchit dans la cuisson, et avec laquelle on fait des pipes et des assiettes. Terre a porcelaine, le Kaolin ou Feld- spath décomposé. Terre de Samos, une des Terres que les anciens employaient en médecine. TER fi63 Terre de Sienne, un Ocre d'un beau jaune, qu'on tire des environs de Sienne en Italie. Terre de S:enne brûlée, la précédente que l'on a fait griller et qui, par suite de cette opération, a pris une couleur rouge. Terre sigillée, même chose que Terre de Lemnos. Terre de Sinope, un Ocre rouge que les anciens employaient en médecine et dans le peinture. Terre végétale, la partie minérale de tout sol propre à la végétation. La Terre végétale fait partie des couches superficiellea du globe ; elle appartient à l'ordre des ter- rains détritiques ou d'alluvions , et varie selon la nature du sol qu'elle recouvre. Elle est argileuse, calcaire ou siliceuse, suivant que l'Argile, le Calcaire ou le Sable siliceu», domine dans sa composition. Terre verte, diverses substances terreu- ses, de couleur verte, provenant de la dé- composition de plusieurs Silicates alumineux ou non alumineux. Terre de Vérone ou Baldogée, une Terre verte qu'on trouve au Monte-Baldo, près de Vérone, et qui, broyée et lavée, produit une couleur fort recherchée. Elle est composée de Silice, de protoxyde de Fer et d'Eau. Terre vitrifiable, la Silice pure. (Del.) ♦TERRESTRES. iNS. — M. Robineau- Desvoidy {Essai sur les Myod., 1830) in- dique sous ce nom l'une des divisions pri- maires de ses M yodaires. Voy. ce mot. (E.D.) TERRICOLES. Terricolœ. ann. — - M. Edwards {Hist. du littoral de la France^ p. 25) établit sous ce nom un ordre d'An- nélides , comprenant des Annélides qui vi» vent toujours soit dans des tubes solides, soit dans la vase ou enfouies dans la terre. Dans la classification de M. Cuvier , ce groupe est réuni aux Sangsues dans l'ordre des Abranches. M. Savigny place une par- lie des Terricoles parmi les Serpwie'es , cl forme avec les autres son ordre des Lomhri- cines; M. de Blainville les disperse dans les deux ordres des Paroinocriciens et des Ho- inocriciens. (P. G.) TERRIER. MAM. — On désigne, sous ce nom, les retraites souterraines de formes diverses et creusées avec plus ou moins d'art par beaucoup d'espèces de Mammifères , le Lapin, la Taupe, etc. (G. B ) ÏERSA. OIS. -^ Synonyme de Tersina^ 664 TES TERSII>JE. Tersina. ois. — Genre de la famille des Colingas, dans l'ordre des Pas- gereaiu, caractérisé par un bec court, très déprimé à la base, caréné en dessus, à bords fléchis en dedans, à mandibule supérieure rétrécie à la pointe, inclinée et échancrée , l'inférieure retroussée à son extrémité; des narines larges, basales, en partie cachées par les plumes du front; une bouche ample, très fendue, des tarses nus, annelés; des ailes moyennes, la première réinige la plus oiigiie. Ce genre, créé par Vieillot, ne renferme qu'une espèce : la Tersine bleue, Ter. cœ- rulea, Vieill. {Gai. des Ois., pi. 119), Am- pelis tersa, Linn., du Brésil. (Z. G.) TERTKEA (nom d'homme), bot ph. — Genre de la famille des Rubiacées Cofféa- cées, tribu des Bycliotriées, formé par De Candolle [Prodr., t. IV, p. 481 ) pour un arbrisseau de la Martinique, dont les bran- ches sont le plus souvent épineuses à l'ex- irémité; dont les Heurs en grappe sont pe- tites, tétrandres, et donnent une baie à deuK noyaux. Celle estièce est le Telrea Marlini- censis A. Rich. (D. G.) TESIA, Hodgs. OIS. — Syn. de Aipune- mia Swains. (Z. G.) TESSARIE. Tessaria. bot. fii. — Genre de la famille des Composées, tribu des As- léroidées, établi par Ruiz et Pavon {Prodr., p. 112, tab. 24) pour des arbrisseaux de l'Amérique méridionale, chargés de poils blancs abondants, à fleurs rouges en capitu- les multiflores, hétérogames. De Candolle en a décrit {Prodr., vol. V, p. 456) quatre es- pèces parmi lesquelles le type du genre est Iq Tessaria légitima DC. (D. G.) TESSARODOIV (T^Wapt;, quatre; cia>v, denl ). INS. — Genre de Coléoptères penla- mères , tribu des Scarabéides coprophages , proposé par Hope ( Coleopteiist's manual , t. 1, p. 34, pi. 3), qui n'y rapporte qu'une espèce de la Nouvelle-Hollande, le T. Hol- îandiœ V. (C.) TESSAROMA (TcacrapEç, quatre; oafxa, œil). INS. — Genre de Coléoptères subpenta- ineres, tribu des Cérambycins, créé par Ncwman {Ann. of nat. hist. by Jardine , ISiO, vol. V, pag. 20), et qui a pour type une espèce de la Nouvelle-Hollande, le T. undiitum de cet auteur. (C.) TESSARTIIRE. Tessarlhra (T£'aes espè- ces de Tétracères aujourd'hui connues sont au nombre d'environ quarante; car De Can- dolle en a décrit vingt-trois' dans le premier volume de son Prodrome (p. 67), et, plus récemment, M. Walpers en a relevé seize nouvelles, dans son Reperlorium. Parmi ces plantes, nous citerons, comme l'une des plus anciennement -onnues, le Telracera volubilis Lin., qui croît dans l'Amérique du Sud. et, comme l'une des plus curieuses, le T. alnifolia W iWd . , dont la sève coule, dit- on, par les incisions avec assez d'abondance pour pouvoir servir de boisson. (D. G.) TÉTRACÈRES. Tetracerataixirpo^, qua- tre; x/pot?, corne), moll. — Première fa- mille des Polybranches de M. de Blainville, correspondant a celle des Nudibranches de Cuvier. (G. B ) TETRACHA (tirpyy^a, par quart, en quatre), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, tribu des Cicindélites mégacépha- lides, attribué à Westwood par Hope (C'o- iQoplerist's tnanual, 2 , p. 7), et adopté par TET 667 Lacordaire {Révision de la famille des Cictn- délidc'i, 1840, p. 20). Ce genre est composé en grande partie des Megacephala ailées de Lat. et Dej., et renferme 37 espèces : 35 sont américaines, 1 est africaine, et 1 appar- tient à la fois à l'Afrique , à Tliurope aus- trale et à l'Asie mineure. Telles sont les T. i-signala Dej. ; Euphratica 01. ; Carolinaf Virginica Lin.; fcmoralis y Marlii Py. ; fulgida, bilunata, iestiludinea Kl., etc. Ces Insectes sont nocturnes. Ils se retirent pendant le jour au fond de galeries souier- rames, qu'ils creusent aux pieds d'arbres avoisinant les eaux. (G.) * TETRACIl/ETA (r^Tpa, quatre ; x«'t»», chevelure), bot. cr. — Genre de Bacilla- riées , indiqué par M. £brenberg {Berl. d. Berl. Ak., 1844). (G. B.) *TETRACinLyE. ms. — Subdivision des Pyrahdes , d'après Hubner. (E. D.) TÉTRACîME(TcToa pourTST-opa, quatre; àxfjiy), pointe). BOT. ph.— Genre de la famille des Cruciières-Notorhizées, tribu des Sisym- briées, formé par M. Bunge {Calai. Semin. hort. Doipat., 1836] pour une petite plante herbacée annuelle, des bords de la mer Caspienne, à très petites fleurs blanches, sessiles. Son nom générique est tiré de ce que sa silique, courte, un peu arquée, est terminée par quatre cornes ; delà au.ssi son nom spécifique de Telracme quadricornis, Bunge. (D. G.) TÉTRA'^aXE (TET-pa pour ré-c-zapa., qua- tre; àxvn', l;) ime). bot. ph. — Genre de la famille des G 'aminées, tribu des Festuca- cées, formé ^«r M. Nées dEsenbeck [Florœ afr. a%Utr. ihuslrationes monogr., vol. I) pou? W\ Gra'uen gazunnant, du cap de 3ooQe*Espérai ce, dont les épillets sont re- ^!3Iarquab!«'9 ei ce que , parmi leurs fleurs imbriquées, les deux inférieures stériles, et réduites chacune à une foliole, jointes aux deux valves de la glume, feraient croire n l'existence d'une glume quadrivalve; de li le nom du genre. L'espèce type est le 2e- trachne Dregei Nées. (D. G.) TETRACXEiVlUS. iNs. — Genre de la tribu des Chalcidiens, groupe des Encyr- tiies, de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Westwood {May. nat. hist , vol. I), et caractérisé surtout par des antennes di huit articles, dont les troisième, quatrièn:;} et cinquième très petits, émettant une Itii^* 668 TET gue branche, de même que le sixième. Le type est le T. diversicornis Westw. (Bl.) ^TETRACRIIMUS (T£Tpa, quatre; xpf- vo; , lis ). ÉCHiN. — Genre de Crinoides fos- siles étjibli par M. Austin (^nn. Nat. Hist., XI, 1843). (G. B.) TÉTRACTIS, Reinwardt. bot. ph. — Synonyme à'Enhydra, Leur., famille des Composées-Sénécionidées. (P. D.) * TETRACYCLLS (TETpot, quatre; x«- »)io,-, cercle), bot. cr. — Genre de Bacil- lariées, indiqué par M. Kiitzing {Dio Kie- sehchaligen Bacillarien, 1844). (G. B.) TETRADACTYLES. Telradaclyli. ois. — Nom donné par Vieillot à un groupe d'Échassiers, qui ont les pieds pourvus de quatre doigts. (Z. G.) *TETRADACT1LUS. hept.— Péron, et après lui MM. Duméril et Bibron, se sont servis de ce mot pour indiquer un genre de Reptiles de la famille desScinques, mais qui est plus voisin du Seps que des Scinques proprement dits. La seule espèce connue vit à la Nouvelle-Hollande. C'est le T. de- cresciemis de Péron , nommé Seps Peronis par M. Filzinger. (P. G.) TÉTR ADÉC A FODES. Telradecapoda (T£Tpa(ΣxocTroûî, ayant 14 pieds). citusT. — Sous ce nom , M. de Blainville désigne une gous-classe comprenant les Crustacés Iso- podes qui ont quatorze pattes. (H. L.) TÉTRADÉIVÏE. Tdradenia (TtTpapour TîTxapa, quatre; àS-n-j, glande), bot. ph. — Genre de la famille des Labiées , tribu des Menthoidées, formé par M. Bentham [Bolan. lîcgis., tab. 1300) pour un arbri.'seau de Madagascar, dont la surface est cotonneuse, cl dont le caractère le plus saillant, que rappelle son nom générique , consiste en ce que les quatre lobes de son ovaire sont ca- chés sous autant de glandes égales. Cette espèce a reçu le nom de Telradenia fruiicosa Benth. Le genre Telradenia, proposé par M. Nées d'Esenbeck (m Wall. pi. asiat. rariur., vol. H, p. 61), rentre comme synonyme dans le genre LiisœaJnss., delà famille des L;iu- rinées. (P. D.) TÉTRADIE. Telradia. bot. ph. — Genre de la famillfc des Sierculiacées, formé par M. Bennett (in llorsf., Plant. Javan. rario., p. 233) pour un arbre de l'île de Java , à ûeurs monoïques, eniremêlccs dans les mô- TET mes grappes , dont le calice quadriparti en- toure huit étamines et quatre ovaires multi- ovulés. C'est celte symétrie quaternaire que rappelle le nom générique. L'espèce unique du genre est le Telradia Horsfieldii Benn. , (P. D.) . TETRADIUM. bot. ph. — Genre de Lou- reiro (Flor. cochinch., p. 115), placé parmi les genres douteux à la suite de la famille des Zanthoxylée- , qui a élé formé pour un arbre de la Cochinchine , de hauteur mé- diocre, à feuilles pennées avec impaire, en- tières; à fleurs blanchâtres, disposées en grandes grappes dicholomes, très régulière- ment tétramères, comme l'indique le nom du genre. Cette espèce est le Telradium tri- chotoinum Lour. (D. G.) TÉTRADYMIE. Telradymia {rtrpoiSi- po,-, qui produit quatre à la fois), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sé- nécionidées, formé par De Candolle {Pro- drom., VI, p. 440) pour une herbe coton- neuse de l'Amérique septentrionale, dont les capitules, ramassés en grappes termi- nales , présentent quatre fleurf^ sont mu- nis d'un involucre à quatre folioles et pro- duisent quatre akènes, ce que rappelle io nom générique. L'espèce type est le Telra- dymia canescens DC. Quatre nouvelles es- pèces de ce genre ont élé publiées dans ces derniers temps. (D. G.) * TÉTRADIMITE (de Ttrpa^vVoç, qua- druple). MIN. — Nom donné par G. Rose au Tellurure de Bismuth, dor^t les cristaux sont ordinairement formés d'un groupe symétri- que de quatre cristaux simples. Voy. bornink et TELLURur.E. (Del.) TÉTRADYIVAMIE etTÉTRADYNAME (r/rpa pour ri-cxapa. , quatre; cîwvajjitç, puis- sance), bot. — Linné a donné le nom de Tétradynamie à la quinzième classe de son système sexuel , caractérisée par six éta- mines, dont quatre sont plus longues que les deux autres. Cette disposition des or- ganes mâles appartient exclusivement au» plantes delà f.imille des Crucifères, dont elle forme un des traits les plus essenlielle- ment disiinctifs. La Tétradynamie se divise en deux ordres • Tétra(lynan)ie siliqueuseeî Tétradynamie siliculeuse. Du mot Tétrady- namie ou a fait l'adjeclif Tetradyname, par lequel on désigne les plantes pourvues de ce caractère. (P. D.) TET *TETRAGl-liM.3(T£Tpa, quatre; y>„'vy,, pupille ). INS. — Genre de Coléoptères sub- peiilamères, tribu des Lariiiaires, é abli par Newmaii (TheEnlomologisfs, 2, p. 300, 75), et aiioplé pur White {New speciesLongicorn. licltle, pi. 1, f. 5). Il a pour type une espèce de Manille: '/'. insignis. (C.) *T1':TKAGL0CIIIN (rtirpa poUfTE-rapa, i;iiatre; 7/tu;(i,;, pointe, crochet ). bot. pu. •- Genre de la famille des Portulacées , tribu des Dryadées, formé par M, Pœppig [Fragm. synops., p. 2G) pour un arbuste des Andes du Chili, à branches aphylles, épineuses au sommet; a fleurs dioïques , apétales, diandres; qui a reçu le nom de Telraglochin stricluvi Tœpp. {Margijricar- î^us a/aiMS Gillies). (D. G.) TETHAGNATHE. Telragnalha {rixpa, quatre ; yvaSo; , mâchoire ). auach. — Genre d'Aranéides, de la tribu des Arai- gnées , établi par Walckenaër et adopté par tous les aplérologistes. Une trentaine d'es- pèces représentent ce genre, dont la Tétra- gnalheétendue,reJra3na(/iaex«ensaWalck., peut être considérée comme le type. Cette espèce n'est pas très rare aux environs de Paris. (H. L.) ÏETRAGONA {-zé^pa , quatre ; yùvo; , angle), Gory , Percheron, ins. — Syno- nyme deiJgfeiira^aEschscholtz, Burmeister, Schaum. (C.) *TETRAGOIVA (zirpa, quatre ; ywvoç , angle), ins. — Lalreille avait d'abord formé sous ce nom une division particulière aux dépens du genre Melipona; mais elle n'a point été adoptée. Voy. .mélifonites. (Bl.) *TÉTRAGOi\ELLE.reiJ-aâ'onei/a(dimi- nutif de Telragonia). cut. pu. — Genre de la famille des Portulacées , tribu des Aizoï- dées, créé par M. Miquel {in Planlœ Preis- sianœ , vol. I, pag. 245) pour une plante herbacée de la Nouvelle-Hollande , qu'il nomme Telragonellaamplexicoma. Ce genre est voisin des Telragonia et Galenia. (D. G.) TÉTRAGONIE. Telragonia ( T£Tp« pour Tj'TTopa, quatre; yojvi'a, angle), bot. ph. — Genre de la famille des Portulacées, tribu des Tétragoniées , qu'il forme à lui seul ; créé par Linné pour des plantes herbacées annuelles ou sous- frutescentes , qui crois- sent dans les tles de l'hémisphère austral; dont les feuilles sont charnues, planes, al- ternes ou opposées ; dont les fleur.'; apétales, TET 669 le plus souvent niunupcntandres, donnent pour fruit une drupe ou une noix revêtue par le tube calicinal adhérent, dont les an- gles lui forment des cornes ou des ailes lon- gitudinales. On connaît aujourd'hui 14 ou 15 espèces de ce genre, dont la plus inté- ressante est la TiiTRAGONiK ÉTALÉiî, Telrago- nia expansa Ait. Cette plante annuelle croît à la Nouvelle-Zélande et au Japon. L'atten- tion (les Européens fut attirée sur elle par Cook , qui recoiuiut en elle un excellent antiscorbutique , et qui en tira un très bon parti pour son équipage attaqué du scorbut. Depuis cette époque, on l'a introduite en Europe , et on a reconnu qu'elle peut riva- liser pour la bonté avec lÉpinard, et que sa culture présente quelques avantages re- lativement à celle de cette dernière plante pota.gère. Aussi la Tétragonie a-t-elle pris place maintenant dans nosiardins potagers, oîi elle est connue sous le nom d'Épinard de la Nouvelle-Zélande. (P. D.) TÉTRAGONIÉES. bot. ph. — Voy. por- tulacées. TETRAGOIVOCARPLS , Commelyn. BOT. PH. — Synonyme de Telragonia Lin. TÉTRAGONOCEPHALES. Telragono- cephali. ins. — Synonyme de Coréites, em- ployé par MM. Amyot et Serville. (Bl.) ♦TETRAGOIVODERLS (TETpaycuvoç, qua- drangulaire; ^ép-n, cou), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Garabi- ques s,u bu li palpes, créé par Dejean {Species général des Coléoplères , t. IV, p. 485), et composé d'une trentaine d'espèces prove- nant de l'Amérique, de l'Afrique et de l'A- sie {Ind. or. ). Nous citerons seulement les T. quadrum, fasciola F., etc. (G.) *TETRAGOIV"OLEPIS (TETpaytovo., qua- drangulaire; >£7rjç, écaille), poiss. — Genre éteint de Poissons Ganoides , établi par M. Agassiz dans la famille des Lépidoïdes homocerques , et caractérisé spécialement par de* dents en massue, non échancrées, et sur plusieurs rangées. Les espèces en sont abondantes dans le lias, et quelques unea se rencontrent aussi dans les autres étagea jurassiques. (E. Ba.) TÉTRAGOIMOLOlilER. Telragonolobui (TETpa'/uvo;, quydrangulaire; '/aSÔ;, légume). BOT. PH. — G. de la famille des Légumineuses- Papilionacées, de la tribu des Lotées, déta- ché des Lotus par Scopoli pour les espèces a 670 ITET légnaie droit, cylindrique, relevé de quatre ailes longitudinales , caractère que rappelle le nom générique. Ces plantes sont herba- cées, et croissent spontanément dans les parties moyennes et méridionales de l'Eu- rope. M. Seringe en avait décrit 4 espères dans le Prodromus , vol. Il , pag. 215; ce nombre est aujourd'hui doublé. L'espèce type du genre est le Tétragonolobieu pour- pre, Telragonolobiis purpuyeusMœnch {Lo- tus Telragonolobus Lin.), plante annuelle, de l'Europe méridionale , qu'on indique «omnie remontant jusqu'à Nice. On la cul- tive comme espèce d'ornement à cause de ses fleurs assez grandes, d'un louge pourpre un peu sombre. Ses légumes sont gros, et leurs quatre ailes larges et ondulées. Elle demande une exposition chaude et une terre légère. On la multiplie de graines semées sur couche. Le Telragonolobus siliquoxus Rolh, se trouve dans les prairies humides de presque toute la France. Ses fleurs sont jaunes, assez grandes, longuement pédon- culées- ^ (P. D.) TÉTRAGONOPTÈRE. Tetragonoplerus (Tîrpjyuvo;, quadrangulaire ; ivTEpov, aile). poiss. — Sous-genre des Saumons, présen- tant les caractères des Serra-Salmes, mais caractérisé par une bouche peu fendue, un ventre ni caréné, ni dentelé. On y distingue plusieurs espèces, entre autres le Tetrago- noplerus argenlinus d'Artédi, qui est l'au- leur de ce nom générique. (E. Ba.) * TJETRAGOiVOSTOMA ( T£Tpa/a,voç , quadrangulaire; CTTOf^a, bouche), crcst. — M. Mac-Leay {Illuslr. ofthe Zool. of South- Africa), donne ce nom à un g. de Crustacés de l'ordre des Décapodes brachyures. (H.L.) TÉTRAGOIVOTIIÈQLE. Tetragonolheca (TtTpa'ywvo; , quadrangulaire; Qy^xn, boîte). BOT. PH. — Genre de la famille des Compo- sées Sénécionidées, section des Hélianihées, formé par Dillénius, et adopté par Linné, 11 ne renferme qu'une espèce^ le Telragono- theca helianlhoides Lin., plante annuelle de l'Amérique du Nord. Le nom de ce genre est tiré de ce que son involucre étant dou- ble, l'extérieur présenie quatre folioles très grandes, soudées a leur base en forme de cupule lélragoiie. (D. G.) TÉTRAGONURE. Tetragonurus (rETpa- yMvoç, quadrangulaire; oùpà, queue), poiss. •— L'existence de crêtes saillantes vers la TFT base de la queue, deux de chaque côté, est la particularité organique qui a valu ce nom générique au Poisson curieux qui le porte. La place de ce genre dans le grand groupe des Acanthoptérygiens est difficile à déter- miner, parce qu'il présente les caractères de plusieurs familles, de celle des Scomhé- roïdesetdes Mugiloïdes à la fois, bien qu'il se rapproche davantage des Muges auprès desquels Cuvier l'a placé. La seule espèce décrite i"a été par M. Risso, auteur du genre, sous le nom de Tétragonure de Cuvier {Te- tragonurus Ciivieri, Risso) ; elle se trouve à de grandes profondeurs, dans la Méditer- ranée, est noire, et sa chair, quoique blan- che et tendre, est, dit-on, venimeuse. Cette propriété sinuiilière lui vient, à ce qu'il parait, de l'espèce de nourriture qu'elle choisit et qui consiste en Acalèphes d'une acreté, et d'une causticité exiiiine; ces êtres ne nuisent en rien au Poisson, mais, digé- rés, il communiquent à sa chair des pro- priétés nuisibles ; c'est quelque chose d'ana- logue à ce qu'on observe chez les Hérissons qui peuvent dévorer impunément des Can- tharides. Les caractères singuliers qui assi- gnent au Tétragonure une place spéciale dans nos classifications, ont conduit à créer pour ce type, une famille sous le nom de: Tétragoncrides ( Riss., Eui\ mér., III, 1826). (E. Ba.) * TETRAGRAMMA {rc'-cpa , quatre; ypap.fia, signe), échin. — Genre d'Éclu- nides, établi par M. Agassiz pour des es- pèces fossiles qui diffèrent des Echinopsi? en ce que les tubercules des aires inieram- bulacraires , perforés et crénelés , sont sur quatre rangées. Les terrains jurassique et crétacé en renferment les espèces (Agass., Échin. Suiss-, 2" part., 1840). (G. B.) * TETRAGRAMMA ( Tcrpa , quatre; /pciapia, signe). BOT. CR. — Genre d'e Ba cillariées, indiqué par M. Ehrenberg {lier. d. Berl. Ak., 1841). (G. B.) TETRAGDLE. Telragidus ( thpoi , quatre; yoToç, bouche), hklm. — Nom gé- nérique donné par Bosc ( Bull, de la Sar. philom., 1811) à l'espèce de Pentastome ou Linguatule qui est parasite du Cochon du l'Inde. (PG.) *TÉTRAGYIVIE. bot. — Dans plusieu'; des classes de son système sexuel , Linné .; établi sous ce nom un ordre particulier poii} TKT les plantes pourvues de quatre pistils on de quatre styles. De ce substantif on a formé r.idjectif Télragyne pour les fleurs à quatre pistils. (P. D.) TETRAHIT, Mœnch. bot. ph. — Genre proposé par Mœnch et non adopté , dont le xype était le Gu/eopsis Tetrahit. (D. G.) *TETRALASMIS (rctpa, quatre; r/acrpia, lanie). cirrip. — Cuvier, dans son Règne animal, désigne sous ce nom un genre de l'ordre des Cirripedes. L'espèce type de ce genre est le Telralasmis hirsulus Cu\ . , Moll. aualif. (H. L.) *TÉTRALOBE. Tetralobus (rExpa pour TETTapa, quatre ; i^oSoç, gousse, silique). bot. ru. — Genre de la famille des Lentibula- riées, formé par M. Alp. De Candolle( Pro- drom., vol. VllI , pag. 667) pour de petites plantes herbacées, aquatiques, de l'Austra- lie , qui ont le port des Ulriculaires , de la section Oligocysla. M. Lindley ( Vegel. Kingd.) réunit ce genre au l'ulypoinpholyx l.ehm. M. Alp. De Gandolle en décrit 2 es- pèces, parmi lesquelles nous citerons le Te- tralobus Preissii. (D. G.) *TETRALOBLS (rcTpa, quatre; )ioÇbî, lobe). INS. — Genre de Coléoptères penta- tnères , section des Sternoxes et tribu des Élalérides, établi par Lepeletier de Saint- la rgeauetServ il 'e {Encyclopédie mélhodique, t. X , pag. 594 ) , adopté par Latreille , Ger- niar, etc.. Six espèces exotiques font partie on nom vient de ce que , sur huit masses polliniques, quatre sont très petites. (D. G.) *TEïRAiMOLOPIlJM. bot. ph— Genre de la famille des ComposéesSénécîonidées , formé par M. Nées d'Esenbeck {Aster., pag. 202) pour lAsler tenerrimus Less., plante herbacée des îles Sandwich. (D. G.) *TÉTRAMORPilÉE. Telramorphœa {xi- Tpa pour TîTTapa , quatre ; piopcpiô , forme ). BOT. PH. — Le genre établi sous ce nom par De Candolle (in Guillem. Archiv. botan.^ vol. II, pag. 331 ) paraît ne devoir pas êiro conservé. Des deux espèces que son auteur y comprenait, le Telramorphœa Bruguie- rana DG. est le Centaurea phyllocephala Boiss,, et le T. Belangcriana DC. revient à la variété ^ persica Boiss. de la même Cen- taurée. (D. G.) TÉTRANDRIE { zérp» pour rérzapoi^ quatre; âc^'p, à,ySp6c, homme ou mâle), bot, — Linné a donné ce nom à la quatrième classe de son système sexuel , dans laquelle rentrent les plantes à fleurs hermaphro- dites pourvues de quatre élamines égales. Du substantif Telrandrie, on forme l'adjec- tif Tétrandre pour les fleurs qui possèdent ce caractère. Les ordres de la Tétrandrie sont : 1° Te'trnndrie monogynie, quatre éta» mines et un pistil, ex. : Protea, Globulariat 672 TET Scabiosa , Asperula, Galium, Piuhia , Va- velta, Avicennia, Buddleia, etc. : c'est le plus nombreux de tous ; 2° Télrandrie di- giinio, quatre étamines et deux pistils , ou deux styles; ex.: Ilamamelis, discuta-, Hy- pecoum; 3" Télrandrie lélragy nie, quatre étamines et quatre pistils, ou quatre styles ; ex. : Potamogeton, Ruppia, Tillœa. (P. D.) *TÉTKAIVÈME. Teiranema (rcrpu pour t/Trapa , quatre; vîîja, Olet). Bor. pu. — Genre de la famille des Scrophularinées, tribu des Digilalées, formé par M. Benlham {Bolan. Régis, 1843, lab. 52) pour une jolie plante du Mexique , à laquelle il a lionne le nom de Teiranema mexicanum , Bl qui ne dilîère des Pentslemon que par l'absence totale de la cinquième étamine. C'est une jolie espèce d'ornement qu'on cultive en orangerie ou en serre tempérée, et qui donne une profusion de corymbes de jolies fleurs pourpres, mêlées de blanc. On la multiplie par semis ou par division des pieds.- (D. G.) TÉTRAIVTHE. lelranlhus {zhpoi, pour rî-xv-pa, quatre ; av9oç, fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Sénécionidées , formé par Swartz (^Pro- drom., p, 116; Flor. Ind. occ, vol. III, 1883. tab. 27) pour des plantes herba- cées, rampantes, de Saint-Domingue, voi- sines des /ua, dont les capitules compren- nent quatre fleurs blanchâtres, toutes lubu- leuses, mais dont deux sont mâles et deux femelles. On en connaît deux espèces, parmi lesquelles nous citerons pour exemple le Te- tranthus lilleraUs Swartz. (D. G.) TÉTRAI^THÈRE. Tetranthera ( r/rpa pour TtTTapa, quatre ; àvô/jp?', anthère), bot. PB. — Genre de la fnmille des Laurinées , Iribu des Tétranthérées, formé par Jacquin [Hort. Schœnbr., vol. I, pag. 53, tab. 113) pour des arbres qui habitent l'Asie tropi- cale, très rarement l'Amérique. Nous ci- terons pour exemple le Telranlhera glau- cesccns Nées (D. G.) *TÉTRAM'QUE. Telranychus ( rirpx , quatre; ovu?, ongle), arachn. — Genre de l'ordre des Acariens, établi par M. Léon Du- foiir. On en connaît une douzaine d'espèces; le Tétranyque du Tilleul, Telranychus ii- Uurum, Herm., Mém. apt., p. 42, pi. 2, (ig. 12, peut être considéré comme repré- sentant celte coupe générique. (H. L.) TET TETRAO. OIS.— Nom générique des Té- tras dans la méthode do Linné. (Z G.) TETRAOCIIORIS. ois. — Synonyme de Pontogallef. (Z. G.) TETRAODON. poiss. — Voy. Tf.trodon, nom générique plus usité. — Ce mot a servi d'étyinologie a des noms de groupes dont lo genre Tétrodon est le type. (E. Ba.) *Ti:iRAOGALLUS, G.-R.Gray. ois. — Synonyme de Lophophorus Jard. et Selby. Voy. LOI'IIOPHORE. (Z. G.) *TI':TRA0!VES. ois. — Famille établie par Naumann , dans l'ordre des Gallinacés. Elle correspond au grand genre Telrao de Linné. (Z. G.) *TETRA01MDÉES. Tetraonidœ. ois.— F'amiile de l'ordre des Gallinacés, établiiî par Vigors, et composée en très grande par- lie des éléments du genre Telrao de Linné. Le prince Ch. Bonaparte y admet trois sous- familles, une pour les Perdrix proprement dites {Perdicinœ), une autre pour les vrais Tétras (Telraoninœ), et la troisième pour les Gangas {Pteroclinœ). (Z. G.) *TETRAOIVI\ÉES. Telraoninœ. ois. — Sousfamilie de la famille des Tetraonidœ, dang la méthode du prince Ch. Bonaparte. Elle comprend les genres Telrao, Lyrurus, Bonasia, Centrocercus et Lagopus. (Z. G.) TETRAONIX (TtVpa, quatre; îvu^ ongle). REPT. — Genre de Tortues dz h famille des Emydes. Il a été distingué et caractérisé par M. Lesson dans sa Zoologie du voyage aux Indes, de M. Bélanger, pu- bliée en 1834. Voici ses principaux carac- tères. Cinq doigts, dont un sans ongle, à toutes -les pattes; sternum solide, large, garni de six paires de plaques; vingt-cinq écailles marginales. Ce genre ne renferme encore que deux espèces, toutes les deux de l'Inde , et pêchées dans le fleuve Irrawady. On leur a donné le nom de T. longicoUis [Emys balagur et T. Lessonii) et T. boska. (P. G.) TETRA01\11X (T£Tpa, quatre ; JwÇ, on- gle), ins. — Genre de Coléoptères héléro- mères , tribu des Vésicants , établi par La- Ireille {Règne animal de Cuvier, lom. IV, pag. 66), adopté par Dejean {Calai., 3^ éd., p. 248), et qui comprend une quaran- taine d'espèces américaines. Nous citerons seulement les T. quadrimaculalus V. . oc tomaculatus Lat. , crassus , sexguUatus , TET brevis Kl. , frontalis Chev. , flavipennis Guér., etc. (C) TETIÎAOPES (r/rpa, quatre; ^, œil). INS. — Genre de Coléoptères subpenlamères, tribu des Lariiiaires , tonde par Dalman {Schœnherr Synonymia Ins., t. 111, p. 401), adopté par Serville et par Dejean. Ce genre est formé d'environ huit espèces améri- caines ; telles sont: les T. lelraophlhalmus Forsler ( lornalor F.), aralor Gr. {cordiger Dej), undecim-funclalus Chevr., varikor- nis Kl. (C.) *TETRA0PHTHAL1WIJS {rirp^., quatre; lipOcilaoç ^ œil). INS. — Genre de Coléoptères gubpentamères, tribu des Lamiaires, pro- posé par de Haan et adopté par Dejean (Ca- talogue, 3*édii.,pag. 373). Sept espèces exotiques y sont rapportées, savoir : les T. teslalor (lobicollis Dej.), nilens , splendidus , villosus F., rufescens, nigricornis et testa- ceus Dej. (G.) ^TEÏRAPASMA. bot. ph. — Le genre publié sous ce nom par Don, rentre, comme sous-génre, dans les Discana Hook., famille desRhamnacées. (D. G.) TETKAPATHEA. bot. ph. — Le sous- genre établi sous ce nom par De Gandolle parmi les Passiflores, et dans lequel ren- trent des espèces de la Nouvelle-Zélande à fleur tétrainère , est regardé comme un genre distinct et séparé par M. Raoul. Voy. PASSIFLORES. (D. G.) *TETKAPELTIS ( Wrpa pour TfTrapa , quatre; -tt/Aty), bouclier), bot. vn. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Van- dées, formé par M. Wallich pour une plante épiphyte et caulescente du Népaul, à fleurs blanches en épi, dans lesquelles le labelle est en sac, géniculé, trilobé, et les quatre niasses polliniques sont globuleuses, mar- quées en arrière d'une fossette. Cette plante est le Telrapellis fragrans. (D. G.) *TETRAPHALA (Wirpa, quatre; (pa^oç, collier ). ins. — Genre de Coléoptères tétra- inères, famille des Clavipalpes, proposé par nous et adopté par Dejean {Calai., 3' édit., p. 454). Ce genre ne renferme qu'une seule espèce, la T. anguslata Dej., originaire de Java. (C.) *TÉTRAPHYLI1\I (deTô'Tp«, nombrede4; yvÀ)), base ou genre de composé), min. — Synonyme: Perowskin. Minéral deTaméla, enFinlande,auquelM. Nordenskiold a donné T. XIU. . TET 673 ce nom, parce qu'il est composé de quatre sels, savoir: de phosphates de Fer, de Man- ganèse, de Magnésie et de Lithine. Ce n'est, à proprement parler, qu'une variété du Tri- phylin. Voy. ce dernier mot. (Del.) *TETRAPIIYLLLS (tItoo., quatre; ov , feuille). INS. — Genre de Coléoptères hétéromères , tribu des Diapériales , établi parBrulléetLaporte(Monog'rap/i(o du genre Diaperis, Soc. d'hist. nal. de Paris , 1818, p. 80, pi. 10, f. 6), et qui se compose des T. Lalreillei , Beaumuri, formosus et splen- didus de ces auteurs. La 1" espèce se trouve à Manille , la 2"" à la Nouvelle-Hollande, et les deux dernières à Madagascar. (G.) *TETRAPIIYS (TîTpa, par quatre; LEUKA (rcVpa pour TcVrapa, quatre; Tr)£upQc, côlé). bot. ph. — Genre de la fafnille des Mirnosées, établi par M. Bon- tham pour VAdenanthera tetraplera Thonn. et Schum., plante de Guinée , qui est de- venue le T. Thonningii Benlh. (D. G.) ♦TETRAPLODOIV (TsrpaTTÎ^oûç, quadru- ple; ôdùv, dent). îioLL. — Genre d'Acé- phales du groupe des Nais, établi par Spix [Test. Brastl., 1827). (G. B.) *TETKAï>LODOiV (TtrpaTrioS;, quadru- ple; hSùv, dent). BOT. CR. — (Mousses.) MM. Bruch etSchimper ont séparé ce genre des Splachnes [Voy. ce mot), dont il a la plupart des autres caractères, sur cette considération que les seize dents du péri- stonie sont rapprochées par quatre et sou- dées deux à deux par la base, et que la coiffe cucuUiforme est fendue jusqu'au mi- lieu. Ces différences en entraînent d'au- tres, comme le gazonnement compacte, des fleurs mâles presque gemmiformes , l'a- pophyse offrant la couleur et la consistance de la capsule, et ne s'accroissant plus après la maturité des spores; le tissu cellulaire des feuilles plus dense, et enfin Vlmbilat presque exclusif des espèces , au tiombre de trois, sur des substances animales. Le Splachnum angustalum Lin. f., est le type de ce genre. (CM.) *TÉTRAPODES. Telrapodi (-c'^pa, qua- tre ; TTcO;, pied), poiss. — Epithète par la- quelle M. de Blaînville désigne les Poissons de la division des Gnatbodontes squamo- dermes, qui ont deux paires de membres. (G. B.) *TETr, APODES, Dalman. iss. —Divi- sion de la tribu des PapilioQÏdes. (E. D.) TET *TETRAP0D1CIH\ITES. — Voy. cheï- nOTlIKItlL'M. (L...D.) * TETRAPODISCUS ( tetoo. , quatre; TTocîi'cixoç , pédicule), bot. cr. — Genre de Bacillariées, indiqué par M. Ehreiiberg [Ber. d. Berl. Ak., 1844). (G. B.) *TETRAP0A1A (t/tpc pour T.Tr^.pa, quatre ; -Ttùma, opercule, valve), bot. pu. — Genre fort remarquable de la famille des Crucifères , formé par M. Turczaninow ( m Fischer et Meyer, Ind. semin. hort. Pelrop., 1833, vol. I, p. 39) pour deux plantes an- nuelles ou bisannuelles de Sibérie, qui pré- sentent le caractère, unique dans la famille, d'un pistil tétramère, et , par suite , d'une silicule à quatre valves , et quatre placen- taires. Ces deux espèces sont : le Telrapoma barbayiœfolium Turcz., et le 2'. crustanum Turcz. (D. G.) *TÉTRAPORE. Tetrapora (rETpa pour TîTTapa, quatre ; -rropo:, pore ). bot. pu. — Genre de la famille des Myrlacées, tribu des Leptospermées, créé par M. Schauer {in Lin- nœa, tom. XVII, 2' part., pag. 238; Plan. Preiss., vol. I, pag. 107) pour un arbuste très rameux et tortueux , des parties inté- rieures du sud-ouest de la Nouvelle-Hol- lande , à feuilles imbriquées. Son nom gé- nérique indique le caractère remarquable de ses cinq étamines, dont l'anthère a ses deux loges subdivisées an deux logeitesqui s'ouvrent chacune par un pore Cette espèce est le Telrapora Preissiana Schauer (D. G.) *TÉTRAPTÉRYG1E Telrapterygium (te- Tpa pour TETTopa, quatre; -rrTÈoul-vyo;, aile). BOT. PH. — Genredela famille des Crucifères, tribu des Isatidées, formé par MM. Fischer et Meyer {Ind. semin. hort. Pelrop., I, 1833, p. 39 ) pour une plante annuelle , glauque et glabre, d'Arménie, qu'ils ont nommée Telrapterygium glaslifolium. Le nom de ce genre rappelle son principal caractère , sa silicule indéhiscente, en cœur, comprimée, monosperme , relevée de 4 ailes. MM. Jau- hert et Spach en ont publié une nouvelle es- pèce sous le nom de T- sliilophorum. (D.G.) *TÉTRAPTÉRYGIE^S. Telraplerygii (rA-oa, quatre; uTEpu?, aile, nageoire). POISS. — Dénomination équivalente à celli (le Tétrapodes (Bl. Schn., Sysl. Ichihynl.f ISOI). (G. B.) *TÉTRAPTEr,YS ( TExpa pour TETrapoc, quatre; ute'puÇ, aile), bot. ph. — Genre nom' TET breux de la famille des Malpighiacces, (éta- bli par Cavaiiillos (DisserL, t. IX, p. 433) pour des arbrisseaux grimpants de l'Amc- rique tropicale, dont le fruit se compose de samares au nombre de trois au moins, par suite d'un avorlemcnt, prolongées par les bords en quatre ailes divergentes, égales ou inégales, dont deux sont supérieures el deux inférieures. Leurs fleurs sont petites ou mé- diocres , jaunes, quelquefois teintées de rouge. Dans sa belle monograpbie des Mul- Jjighiacées, M. A. de Jussieu décrit 51 espè- ces de ce génie, qu'il divise en deux sections très inégales : l'une, formé des Telraplerys proprement dits, comprend 46 de ces espè- ces ; l'autre, nommée par \\x\ Penlapterys, n'en renferme que 5, distinguées par la pré- sence d'une crête très développée sur le fruit, auquel elle forme une sorte de cinquième aile. M. de Jussieu se demande si cette der- nière section ne devrait pas former un genre intermédiaire entre les Jetraplerys et les Hirœa. (D. G.) ♦TETRAPTERYX, Tunberg. ois.— Sy- nonyme de j4ji//i)opoides Vieil!.; Grus Briss. TÉTRAPTURE. l^etraplurus ( r/rpa , quatre; oùpà, queue), l'oiss. — Les Tétrap- tures sont des Scombéroidesdont le museau en forme de stylet ressemble assez à celui des Espadons, mais qui se distinguent par l'existence de ventrales rudimentaires, con- sistant eu un seul brin inarticulé. De chaque côté de la queue se trouvent deux petites crêtes, caractère que le nom générique rap- pelle. Le Tétkaptuke aguïa ( Telrapiwus belone Rafln. ) vit aujourd'hui dans la Mé- diterranée ; c'est VAiguiile des Siciliens. Une autre espèce a été prise dans les parages de Sumatra {Tet. indicus, Cuv.). Des débiis assez imparfaits ont indiqué l'existence de deux espèces fossiles: l'une, de l'argile de Sheppy ( Tel. priscus, Ag. ); l'autre, de la craie de Lewes {Tet. minor, Ag.). (E. Ba.) * TETRAPÏGIJS {T£-rpa, quatre; r.-jrh, «nus). ÉCHiN. — Nom générique sous lequel «L Agassiz a séparé une partie des espèces vivantes du genre .4?fcacJa , Gray (Agass., Monogr. Échin., 2' liv., 1841). (G. B.) TÉTRARIIYNQUE. Telrarhynchus (ri- Tpa , quatre; pû^xo?» trompe), hki.m. — Ru- dolphi a nommé Tétrarhynques des Vers qui n'ont encore été trouvés que dans les Poissons, et une seule fois dans la Chélonée TET 07J franche, dans la Seiche officinale el dans le Calmar. Les Tétrarhynques, dont les Ten- taculaires de Bosc diffèrent très peu, sont des Vers à corps court, en forme de sac, cylindrique ou un peu renflé, en massue, revêtu en avant d'un double lobe rabattu, et de quatre trompes rétracliles par invagi- nation et hérissées de crochets égaux. Bremser, Leuckart, MM. Nordmann et Van Beneden, ainsi que divers auteurs, les regardent comme des Vers incomplètement développés, du genre Anthocéphale ou Flo- riceps. Le 2'elrarhynchus opislocœlylus , ùc Leblond , décrit par cet helminlhologisle comme un Entozoaire parasite d'un autre Entozoaire qu'il appelait Amphislome rhopa- loide, n'est que la portion antérieure d'un Anthocéphale, détachée du reste du Ver ou de son enveloppe, c'est-à-dire du prétendu Amphistome. MM, Eudes Deslongchamps et Dujardin ont fait remarquer cette méprise; elle est également expliquée par M. Doyère dans l'article AMPHISTOME de ce Dictionnaire, t. L p. 396. (P. G.) TETRARRHEIMA ( x/rpa pour T£TTap«, quatre; appyjv , mâle), bot. pu. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Oryzées, formé par M. iî, Brown (Frodr. fl. Nov.' Holl., pag. 209) pour des plantes de la Nou- velle-Hi)llande , dont les fleurs mutiques présentent le caractère, très rare dans celte famille, d'avoir quatre étamines. On n'en connaît encore que les 4 espèces qui ont été décrites par M. Rob. Brown (loc. cit.), parmi lesquelles nous citerons le Tetrarrhena dts- tichophylla Rob. Br. [Ehrarta didichophylla Labill.). (D. G.) TÉTRAS. Telrao. ois, - Genre de la fa mille des Télraonidées dans l'ordre des Gal- linacés , caractérisé par un bec robuste , court, à mandibule supérieure voûtée, courbée vers le bout, plus longue que l'in- férieure et la débordant de toutes parts des narines à demi fermées par une mem- brane renflée, et cachées pur des plumes ; des sourcils nus , garnis d'une peau verru- queuse; des tarses emplumés; des doigts au nombre de quatre, trois devant, un derrière, garnis d'aspérités sur les bords; des ailes courtes, concaves, arrondies; une queue arrondie, quelquefois fourchue, trè.« rarement étagée. Le genre Tétras est loin d'avoir aujour- 676 TET d'hui des limites auï-ii étendues que celles que permettait de lui donner la caractéris- tique admise par Linné. C'est avec raison qu'on en a distrait génétiquement les Lago- pèdes, les Gangas, les Francolins, les Per- drix , etc. , qui s'en distinguent , les pre- miers par leurs tarses et leurs doigts entiè- rement vêtus de plumes; les seconds par leur pouce, dont l'extrémité ne porte pas sur ■ le sol, par leurs tarses seulement vèius en avant; les Francolins et les Perdrix par eurs tarses nus et le plus généralement iperonnés. Les Tétras sont d'un naturel sociable ; comme presque tous les Gallinacés, ils vi- vent réunis en familles , composées d'un nombre plus ou moins grand d'individus, selon les espèces. C'est particulièrement dans les forêts montagneuses qu'ils établis- sent leur domicile; quelques uns, cepen- dant, paraissent préférer les plaines cou- vertes de haute bruyère. Ils aiment à se rouler dans la poussière, à la manière des Poules, et sont polygames. Quoiqu'on ne puisse pas les considérer comme Oiseaux percheurs, cependant ils se montrent assez fréquemment sur les arbres : ils y montent, la nuit, pour y prendre leur repos ; durant le jour, ils y cherchent un refuge contre l'ennemi qui les poursuit, et à l'époque des amours les mâles se perchentsur les branches basses, d'où ils appellent à eux les femelles. Mais le plus ordinairement ils se tiennent a terre. Leur vol est court, lourd, mais rapide; leur marche aisée et grave; leur course lé- gère. Leur nourriture consiste principale- ment en baies et en fruits de plusieurs ar- brisseaux , en bourgeons de Bouleaux , de Pins, de Sapins, etc., en graines, en Vers et en Insectes. Réglés dans leurs besoins , comme les Perdrix , les Lagopèdes , ils ne vont dans les taillis , chercher leur pâture, que le matin et le soir; durant le reste de la journée ils se retirent dans les endroits les plus fourrés des lieux qu'ils fréquentent, et s'y tiennent tranquilles. Dès les premiers jours du printemps, les T(:tras commencent à s'apparier. L'amour est Dour ces Oiseaux une passion violente et aveugle; ils deviennent alors aussi impru- dents qu'ils sont ordinairement défiants et farouches. Les femelles accourent à la voix des mâles sans se préoccuper du danger qui TET peut les menacer; et les mâle» sont dans une excitation telle, qu'ils n'aperçoivent souvent pas l'ennemi qui cherche à les sur- prendre. On voit ces derniers, soit sur le tronc d'un arbre abattu , soit à terre, les plumes de la tête et du cou hérissées , lei ailes traînantes, la queue étalée, se pavanef comme le Dindon, se promener en prenant toutes sortes de postures extraordinaires, passer et repasser devant les femelles qu'ils cherchent à agacer, et se provoquer entre eux. Ces préludes à l'accouplement sont toujours accompagnés par un cri particu- lier, qui s'entend de fort loin. Celui du Té- tras Cupidon peut être perçu à la distance de 3 à 4 milles, et ressemble à la voix sourde et caverneuse des ventriloques; aussi est-on souvent trompé sur la distance de l'individu qu'on entend , et qu'on croit généralement plus éloigné qu'il ne l'est. C'est au moyen des sacs aériens , qui tombent en plis allon- gés et ridés de chaque côté du cou , que cette espèce produit le son extraordinaire qu'elle fait entendre. Ce son se compose de trois notes sur le même ton , chaque note étant fortement accentuée, et la dernière deux fois aussi longue que les deux précé- dentes. Lorsque plusieurs de ces Oiseaux crient à la fois, il est impossible que l'oreille saisisse et distingue ces triples notes ; oa n'entend plus qu'un bourdonnement conti- nuel, désagréable et fatigant surtout, parce qu'il est difflcile de saisir le point d'où il part et la distance qui en sépare. C'est sur la terre nue , ou recouverte d'une légère couche de brins d'herbes, et dans les taillis épais, que les femelles dépo- sent leurs oeufs, dont le nombre est ordi- nairement de huit ou dix. Certaines espèces, par exemple le Tétras à ailerons, en pondent jusqu'à quinze. Elles ne font qu'une couvée par an. Les petits , élevés par la mère, à la manière des Poulets, restent avec elle pen- dant l'automne et l'hiver ; elle ne les quitte que pour se livrer aux soins d'une nouvelle progéniture. On assure que les Tétras fe- melles veillent sur leur couvée avec la plus grande sollicitude, et que les petites ruses qu'elles déploient, lorsqu'elles se voient me- nacées par quelque danger , rappellent tout à fait celles de nos Poules domestiques et des Perdrix. Le Tétras Cupidon offre encore cette par* TET ticr.larité de mœurs fort remarquable , que les mâles oisifs d'un district, pendant que les femelles couvent , vivent réunis en fa- mille. Ils choisissent pour lieu de leur réu- nion un icrrain nui et découvert, s'appellent dès avant le lever de l'aurore , se pavanent avec des mouvements lents et mesurés , tournent autour les uns des autres , se pro- voquent de la voix , et se livrent des com- bats qui ne cessent que vers huit ou neuf heures du matin. Pendant l'action, ils sau- tent à 1 ou 2 pieds de terre en jetant des cris discordants, assez semblables aux éclats que fait une personne que l'on chatouille vivement, « en sorte que, dit Vieillot, par sympathie, on se sent disposé à rire. » La chair des Tétras est saine, délicate et d'un fort bon goût; mais la plupart de ces Oiseaux, malgré leur fécondité, sont très peu multipliés, et sont un luxe dans l'éco- nomie domestique. Les Tétras appartiennent à l'ancien et au nouveau continent; plusieurs d'entre eux habitent l'Europe. On peut établir dans le genre Tétras deux groupes, caractérisés principalement par la forme de la queue. 1° Espèces dont la queue est assez longue, fourchue ou arrondie. Tétras proprement dits ou Coqs de bruyèhe. (Genres : Urogallus Briss.; Lyrurus et Cenlrocercus Swains.) Le Tétras Averhak, ou Grand Coq de BRUYÈRE, Tet. urogallus Linn. (BulT., pi. enl., 73 et 74). C'est l'espèce la plus grande que l'on connaisse. On la trouve en grand nombre dans le nord de l'Asie , en Russie, jusque vers la Sibérie, en Allemagne, en Hongrie, dans quelques parties de l'Archi- pel , en Suisse, et , en France , sur les Alpes et dans les Vosges. Le Tétras a queue fourchue , Tet. tetrix Linn. (Bull". , pi. enl., 172 et 173 j. H est commun eu Allemagne, en France, dans le midi de la Russie. On le rencontre aussi en Hollande et eu Suisse. Swainson a fait de cette espèce le type de «on genre Lyrurus. On a encore décrit, comme espèce euro- péenne appartenant à ce groupe, le Tétras HYBRIDE, Tet. médius Mey. Comme son nom' l'indique , cet Oiseau serait le produit de TET 677 deux espèces différentes , du Tet» wogalbis et du Tet. lelrix. Tous les oruilhologistes n'admettent pas le médius comme espèce. Les espèces étrangères à l'Europe sont : le Tétras obscur, Tet. o^.scurits Say ; T. r>i- chardsoni Sab. ( Audub. , pi. 361 ) , de la côte nord -ouest d'Amérique. — Le Tétras bu Canada, T. Canadensis Linn. (Buff., pi. enl., 131 et 132). — Le Tétras Cupidon, T. Cupido Linn. (Vieill., Ga/.desOis., pi. 207), des États - Unis. — Le Tétras phasianelif, , T. phasiancllns Temm. (Audub., pi. 382), de la Colombie. — Et le T. urophasianus Ch. Bonap. {Zool.jour., t. lll, p. 212), de la Californie et de la Colombie. Cette dernière es'pèce est le type du genrt Cenlrocercus de Swainson. 2" Espèces dont la queue est courte et élagée. (Genre : Bonasîrt Bonap.; Allagen Briss.; Telrastes Keys. et Blas. ) Le Tétras Gelinotte, Tet. Bonasia Linn., Bonas. sijlcestris Brehm. (Buff., pi. enl., 474, 47o). Elle est commune en France, en Allemagne, dans quelques parties de la Suisse et de l'Italie. Le Tétras a fraise, Tet. umbellus Linn., Bon. umbellus Bonap. (Buff., pi. enl., 104), de l'Amérique. (Z. G.) *TETRAS1PH0IV ( reroa , quairc; ai- tpwv, tube). ROT. — Genre d'Hydatines, in- diqué par M. Ehrenberg i^Berl. d. Bcrl. Ak., 1840). (G. B.) ♦TETRASOMA (Tf'rpa, quatre; .jw.i^a, corps ). BOT. CR. — Genre de Bacilla- riées, indiqué par M.Corda (/llman. Carlsb., 1839); synonyme du genre /lnaa:is (à priv., à'ioiv, axe) de M. Ehrenberg {Infusionslh., 1838). (G. B.) TÉTKASPOKE. Telraspora (Ti'rpot, qua- tre; cTvipa, semence), bot.cr. — (Pbycées.) Genre indiqué par Link, solidement établi j)ar Desvaux et adopté par Agardh , comme par la plupart des phycologistes modernes. Il fait partie de la tribu des Ulvacées; M. Kûtzing le range parmi les Palmellées. Ses caractères sont les suivants: Fronde verte, gélatineuse, continue, primitive- ment tubuléuse, puis étalée, membrani- forme, plane, plus ou moins ondulée sur 678 TET les bords, quelquefois percée de trous, et renfermant dans son épaisseur des spores .disposées par quatre. Ces spores s'en échap- pent à la maturité, et, après avoir été agi- tées de mouvements plus ou moins appa- rents, se déposent pour germer sur les corps voisins. Cinq ou six espèces composent ce genre, qu'on ne trouve que dans les eaux douces stagnantes. (C. M.) *lETRASTE3niA (r/rpa, quatre; vo; , buis- son ; Svvâax-n; , maître ). rept. — Genre de Couleuvres, indiqué i^r M. Wagler (Syst. Amp'hib., 1830). (G. B.) *TIIAMIVOPBIM\Él';S.77tamnop/ii7mœ. OIS. — Sous-famille de la famille des Lani- dées, établie par Swaiii.son , et comprenant les genres suivants : Thanmophilus, Cymbi- lanius (G.-R. Gray), PUiryasis, Vanga, Laniarius, Dryoscopus, Chaunonlus (G.-R. Gray) et Barim. (Z. G.) TMAMl\OPHILl]S(ea,avo;, buisson; y aoç, qui aime), ois. — Nom générique latin des Ba.voç, buisson; èVtç, serpent), rept. — Genre de Couleuvres, de M. Fitzinger [Si/st. Rept., 1843). (G. B.) THAMNOPHORE. Thamnophora (ûoc^ voç, buisson; 9^p<», je porte), bot. cr. — (Phycées. ) Agardh avait créé ce genre pour quelques Floridées de la tribu des Delesse- riéeSf et, entre autres , pour le Fucus cor- ralorhizaT urn., qui lui sert de type. Après avoir subi quelques modifications qui en ont distrait plusieurs Plocamies, et les T. Seaforlhii et triangularis, il est resté limilé de la manière suivante : Fronde cylindracée dans le bas, foliacée ou comprimée et pin- natiûde dans le haut. Téiraspores quadriju- gués, nichés dans des sporophylles nom- breux, axillaires, et munis de bractées foliacées, denticulées. On n'en connaît point les conceptacies. Une seule espèce, origi- naife du cap de Bonne-Espérance, compose ce genre remarquable. (G. M.) *THA1\A0S (ôàvaro;, mort). INS.— Genre de Lépidoptères, de la famille des Diurnes, tribu des Hespérides, crée par M. le docteur Boisduval {Icon., 1). On en connaît deux es- pèces : les T. marlogi Boisd. , de Morée , et tages L., de l'Europe méridionale. (E. D.) THAIMASliVIUS(Oav';^.;;.o;,, mortel), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , sec- tion des Malacodermes et tribu des Clairo- nés, créé par Latreille {Règne animal de Cu- Vier, t, IV, p, 478). Spinola [Essai sur les TUA 685 Cléroulcs; t. f, p. 181) adopte ce genre, et y rapporte 9 espèces ; telles sont : les T. mutillarius , A-maculakis, F. (C.) THAWATOPIIILLS (Oavaro;, mort; 91'- io;, qui aime), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des SUjibales, proposé par Leach, adopté par Stephens et Hope (Coleoplerisl's manual, t. III, p. 150), et par Latreille ( Règ. anim. de Cuvier, t. IV, p. 499). comme sousgenre du genre Silpha. Cn doit y comprendre une vingtaine d'espè- ces de tous les points du globe. Nous men- tionnerons seulement les Th. ricgosus Lin.; marginalis F.; graniger Chvt. (C.) *TIIA1\ATLS (Oc<'v«To.:, mort), atîachn.— M. Kocii, dans son Uebersicht der Arachni- den-sijslems, désigne, sous ce nom, un nou- veau genre de l'ordre des Aranéides , non adopté par M. Walckenuër, qui le réunit au genre Philodromes. Voy. ce mot. (H. L.) * TiIAi\Er,OCLERLS (Thanasimus et Clerus, noms de deux genres de Coléoptères). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , «ection des Malacodermes et tribu des Clai- rones , établi par Al. Lefebvre ( Ann. de la Soc. enlom. de Pr., t. IV, p. 575), adopté par Weslwood, KlugetSpinola. Trois espè- ces fout partie de ce genre: les T. Bu- quelii Lef. , sangidneus Say et Dermesloidex Kl. La l" est originaire du Bengale (et a été prise vivante à Paris dans du bois d'Achy- nomena paiudusa), la 2" provient des États- Unis, et la 3" d'Arabie. (G.) *TUAMST0A1A. ins.— Genre de Coléo- ptères pentamèics, tribu des Carabiques pa- tellimanes, proposé par Eschschoitz , et adopté par Motchoulsky ( Bull, de la Soc. imp. des iiat. de Moscou , t. XVIIl, p. 12, 9), qui lui assigne pour type le T. siriatvm Esch. (Anchomenus Dej.), espèce de la Californie. (C.) TOAPSIE. Thapsia (du nom de la ville de Thapsus). bot. ph.— Genre de la famille des Ombellifères, sous-ordre des Ortbosper- mées, tribu des Thapsiées, a laquelle il donne son nom, formé par Tournefort, et adopté ensuite par Linné et par tous les botanistes modernes. Il comprend des plantes herbacées vivaces, a feuilles deux ou trois fois pennées, à grandes ombelles composées de fleurs jau- ne^; à fruit comprimé, marqué sur chacun de ses deux carpelles de cinq côtes primaires filiformes, et de quatre cotes secondaires, 686 THA THE dont les deui latérales sont dilatées en aile entière. Le type de ce genre est la Thapsic ▼ELUE, Tfiapsia villosa Linné, belle plante qui croît dans les lieus stériles de nos dépar- tements méditerranéens. Elle est connue sous les noms vulgaires de Malherbe, Tur- bilh des anciens. De Candollea décrit (Prodr., vol. IV, p. 202) cinq espèces de ce genre, plus quatre douteuses. (P. D.) *THARAIVDITE (nom de lieu), min. — Variété de Dolomie, trouvée en Saxe dans la vallée de Tharand. Voy. dolomie. (Del.) *THAROPS (Oa^^oç, courage; â^ , as- pect). INS. — Hubner {Cat., 1816) indique sous celte dénomination un genre de Lépi- doptères, de la famille des Diurnes. (E. D.) *THARUIIALEUS. ois. — Genre établi par Kaup sur VAccentor modularis Bechst. THASPIE. Thaspium. bot. ph. — Genre de la famille des Ombeliiféres, sous-ordre des Orthospermées, tribu des Sésélinées, formé par Nultall Gen., vol. I, p. 196) pour des plantes herbacées de l'Amérique sep- tentrionale , voisines des Cnidium, De Candolle en décrit trois espèces {Prodrom., vol. IV, p. 453), parmi lesquelles nous cite- rons le Thaspium alropurpureum Nuttall. (D. G.) ♦THAUMALEA, Wagl. ois.— Synonyme de C/i»î/so/op/uts J.-E. Gray. (Z. G.) *THAl]MALEA (eaufxaXeoç, admirable). INS. — M. Ruthe {his , 1832) a appliqué ce nom à un genre de Diptères qui peut ren- trer dans le genre Tipula. (E. D.) *THAlIMAI\iTIAS (9a3,ua, miracle), acal. — Genre de Méduses établi par Eschschoitz, en 1829, dans sa famille des Océanides. (DuJ.) * THAUMAIVTIS (eauaâÇâ., j'admire). IHS. — Genre de Lépidoptères diurnes, in- diqué par M. Boisduval. (E. D.) *THAIJ1WAS (Gavaa, prodige), poiss. — Genre du groupe des Raies (Mûnsl., Beitr. Pelref., V, 1842). (G. B.) ♦TIIAUIMAS (6ctùp.a, prodige), ins. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Crépusculaires, tribu des Sphengides, indi- qué par Hubner (Cat., 1816. (E. D.) * TIIAUMAS [B-^Zaa, prodige), infus. — Genre de Monadiens indiqué par M. Ehren- bergd'^'-BetVr., 1830). (G. B.)' *THAU1MASIE. Thaumasia {Bavadmoi, uierveilleui). bot. cr.— (Pbycées.) Ce genre a été créé par Agardli (Sysl. Alg., p. xxxiii) pour des Algues exotiques, dont la structure encore mal connue et la fructification entiè- rement ignorée laissent planer le doute sur leur nature et leurs affinités. Nous ne les connaissons, en effet , que par des figures assez imparfaites. Des trois espèces qui com- posent ce genre, la première, selon M. End- licher, appartient à peine au règne végétal; la seconde paraît se rapprocher du Dictyu- rus ( voy. ce mot); et la troisième, le Th. Cuninghamii Harv., semble seule être une Algue sut generis. (G. M.) *THAUMASIE. Thaumasia {OMy.J.rjio<;, admirable), arachn. — M. Perty, dans son Ddectus animalium , désigne sous ce nom un nouveau genre d'Aranéides, de la tribu des Araignées, non adopté par M. Walcke- naër, qui le range parmi les Philodromes {voy. ce nom). (H. L.) * TIIAUMETOPOEA (Gav.aa, admira- tion; TToiEM, je fais). INS. — Genre de Lépi- doptères nocturnes, de la tribu des Bomby- cites, créé par Hubner {Cat., 1816). (E. D.', ♦TIIAUMURIA. bot. ph. — Genre proposé par M. Gaudichaud {Voyage de l'Uranie. Botanique, p. 502) pour le Parielaria crO' lica Linn., famille des Urticées. M. Endii- cher en fait un simple sous-genre des Parié- taires. (D. G.) , *THAUSPIS, Boié. ois. — Synonyme de Tanagra Linn. (Z. G.) THÉ. Thea. bot.ph. — Genre de la famille des Ternstrœmiacées, tribu des Camelliées, de la polyandrie monogynie dans le système de Linné. Il est formé d'arbustes et de petits arbres spontanés dans les parties montagneu- ses de la Chine, et dont la culture, non seule» ment s'est étendue sur toute la surface de ce vaste empire, mais encore s'est propagée dans l'Inde , au Brésil, et a même été essayée en Europe. Les feuilles des Thés sont alternes, pétiolées, un peu coriaces, légèrement den- tées en scie sur leurs bords; leurs fleurs blanches, solitaires sur des pédoncules axiU laires , se distinguent par un calice persis^ tant, à cinq sépales imbriqués, dont les ex- térieurs sont plus petits ; par une corolle de six à neuf pétales cohérents entre eux à leur base, et dont les extérieurs sont plus petits; par de nombreuses élamines hypogynes , plurisériées, dont les filets adhèrent au bas des pétales ; par un ovaire à trois loges rei* THE fermant chacune quatre ovules , surmonte d'un style trifide que terminent trois stig- mates aigus. A ces fleurs succède une cap- sule presque globuleuse , à deux ou trois lobes correspondant à un pareil nombre de loges, qui s'ouvre pardéhiscence loculicide; dans chaque loge il ne se développe presque toujours qu'une seule graine. L'espèce type de ce genre est le Thé de la Chine, TheaChinensis, S\ms {Bolan. Mag., tab. 998), dans laquelle ce botaniste anglais réunit, comme deux simples variétés, les deux plantes que Linné avait regardées comme deux espèces distinctes, et auxquelles il avait donné les noms de Thea viridis et Thca Bohea, en les caractérisant uniquement, la première par des fleurs à neuf pétales, la seconde par des fleurs à six pétales. Au ca- ractère dislinctif de ces deux variétés , tel qu'il avait été énoncé par Linné, on ajoute que le Thé vert a les feuilles lancéolées, planes, trois fois plus longues que larges; que le Thé Bou a les siennes elliptiques- oblongues, un peu rugueuses, deux fois plus longues que larges. Lune et l'autre variété forment un arbuste d'un mètre et demi à deux mètres ou un peu plus de haut, dont la culture a une très grande importance , puisque ce sont leurs feuilles, desséchées et préparées, qui constituent le Thé du com- merce, objet de très grande consommation en Chine, en Russie, en Angleterre, et dans la plupart des autres parties de l'Europe. Cette culture est la principale richesse de l'empire chinois, et, contrairement à ce que l'on a cru pendant longtemps , elle est en vigueur dans presque toute son étendue; elle s'élève même jusqu'à une latitude assez haute pour que les froids de l'hiver y soient rigoureux. L'arbuste résiste parfaite- ment à ces froids ; c'est même , d'après M. Fortune, dans les provinces septentrio- nales de la Chine qu'a lieu la plus forte pro- duction deThé. De la Chine, la culture du Thé a été importée dans l'Inde , où elle se fait aujourd'hui, particulièrement dans l'As- sam, sur une grande échelle ; au Brésil, où elle a très bien réussi ; à l'île de France, etc. On en a même fait des essais assez heureux en France , dans Us environs d'Angers. Néanmoins la Chine est encore' aujourd'hui en possession de fournir au commerce les tbés les plus estimés; ceux de l'Inde et du THE 687 Brésil sont notablement inférieurs pour leur arôme aux bons Thés chinois; ceux de l'Ile de France ont été jugés très médiocres, au moins d'après les échantillons de choix qui furent envoyés, il y a trois ans, par M. Bo- jer à M. Benjamin Delcsserl. Enfin , le peu de Thé qu'on a pu préparer en France jus- qu'à ce jour ne semble guère pouvoir entrer en ligne de compte ; et les cultures qui l'ont fourni, tout en démontrant la possibilité d'élever l'arbre à Thé en pleine terre dans nos climats, ont prouvé en même tempg qu'il y donne très peu de feuilles, et que par suite on ne peut songer à en tirer un bon parti au point de vue commercial. Au reste, dans l'ouest de la France, il ne parait pas que le Thé mûrisse ses graines, de telle sorte qu'on ne peut l'y multiplier par semis, comme on le fait à la Chine , aux Indes et au Brésil. On a recours alors à la greffe sur le Camellia, qui donne, assure-ton, de très bons résultats. Nous ne pouvons, faute d'espace, exposer ici les détails de la culture du Thé ni de la préparation de ses feuilles. Ces détails sont bien connus aujourd'hui pour les pays de production autres que la Chine, surtout pour le Brésil, où Guillemin les a étudiés avec attention. On les connaît aussi pour la Chine elle-même, mais avec moins de certitude; il semble même qu'on ignore quelques par- ticularités essentielles de la préparation à l'aide desquelles les Chinois impriment à leurs Thés la supériorité qui les distingue. Nous nous bornerons à dire que les Chinois font successivement trois récoltes de feuilles: la première a lieu vers le commencement du printemps ; elle ne fournit que des feuilles très jeunes , encore couvertes d'un duvet soyeux , desquelles on obtient le Thé le plus délicat et le plus estimé. La seconde cueillette a lieu un mois plus tard. La troi- sième se fait lorsque les feuilles ont pris leur développement complet. Ellefournit lesqua- lités les plus communes , celles qui compo- sent la plus grande partie des Thés du cona- merce. La préparation des feuilles provenues de ces diverses récoltes consiste en dessicca- tions rapides, opérées dans des chaudières maintenues très chaudes, dans lesquelles cet feuilles sont tournées et retournées conti- nuellement , et par suite desquelles elles se ploient ou se roulent de diverses manières. 088 THE Quant à l'arome qui les rend si agréables «près leur entière préparation , l'origine a'en est pas parfaitement éclaircie. En edet, les uns as^u^ent qu'il se développe sponta- nément, et par l'effet du temps, par le seul séjour des Thés préparés dans les caisses dans lesquelles on les expédie : tandis que les autres affirment qu'il est communiqué par le mélange des fleurs odoriférantes de VOleaflagrans, du Camellia Sasangua, des Roses-Thé. Cette dernière opinion est même la plus répandue. Toutes les sortes de Thés du commerce , dont les noms sont aujourd'hui connus de t'iul le monde, se classent en deux grandes catégories : les Thés verts et les Thés noirs. Or tous les doutes ne sont pas encore levés sur le naode de préparation, sur l'origine des uns et des autres. Longtemps on a cru que les Thés verts provenaient des feuilles de la variété de l'arbre a Thé dont Linné avait fait son Thea viridis , tandis que les Thés noirs auraient été fournis par les feuilles de la seconde variété ou du Thea Dohea de Linné. Plus récemment, on a cru reconnaître que les Thés noirs étaient uniquement ceux dont la feuille avait conservé la couleiir que lui avait donnée la préparation , tandis que les verts devaient la teinte qui leur a valu leur nom à une couche de substance colorante, que l'on a dit être fournie par l'indigo ou par le bleu de Prusse. Cette manière de V(jir, qu'a justifiée, au reste, l'examen attentif de plusieurs sortes de Thés verts, rend compte de ce qui a été constaté sur les lieux par W. Fcrtiine, savoir que la même variété fournit des Thés tant verts que noirs, cette variété étant le Thea chinensis viridis pour les provinces septentrionales de la Chine, et lie Thea chinensis Bohca pour les provinces méridionales de cet empire. D'après ce voya- geur anglais, les Thés verts destinés à l'ex- portation seraient les seuls auxquels les Chi- nois donneraient la coloration qui les rend Thés verts. A Canton , la matière colorante tmployée consisterait en bleu de Prusse et plaire; taudis que , dans les provinces du Nord, ces matières seraient employées con- curremment a\ec le bleu extrait du Tein- Ching ou Isatis indigotica. D'un autre côté, M. Samuel Bail, qui, pendant un très long séjour en Chine , s'est occupé particulière- ment des détails relatifs à la préparation et THE à la culture du Thé, et qui a publié récem- ment un ouvrage important sur ce sujet (An account of the cultivalion and manufac- ture oj Tea in China , in-8 de 382 pag. ), assure que les Thés verts sont ceux que les Chinois obtiennent par simple dessiccation, ce qui rend compte de leur astringence plus prononcée ; que les Thés noirs subissent en outre une sorte de fermentation à laquelle ils doivent leur couleur plus foncée et leur saveur plus douce. On voit donc que tout n'est pas dit encore sur l'histoire du Thé. L'usage du Thé et de son infusion est ex- trêmement répandu en Chine, oîi celte sub- stance occupe même une place importante dans l'alimentation. Son introduction en Kurope est très récente, et ne remonte pas au-delà du xvu* siècle. On rapporte qu'en 16G9, il en fut importé en Angleterre 56 ki- logrammes, tandis qu'aujourd'hui ce même royaume en consomme annuellement de 10 à J2 millions de kilogrammes. En France, le Thé n'a été employé pendant longtemps que comme médicament; ce n'est même encore qu'à ce titre qu'il est u.j, boîte, vase; xapitoç, fruit), bot. ph.— Genrede la famille des Ombellifères, sous-ordre des Campylospermées , formé par M, Boissier {Annales des sciences naturelles, â* série, vol. II, p. 93) pour une plante herbacée de Perse, voisine des Echinophora. Cette plante est le Thecocarpus meifolius Boiss. (D.G.) *THÉCODO!^TES (G-^'x»,, alvéole; hSi>y, dent). zooL. — Ce nom de Thécodonles a été imaginé pour désigner des Sauriens fossiles d'une haute antiquité, dont les dents sont im- plantées dans des alvéoles, comme chez les Crocodiles, tandis que, chez les Sauriens vi- vants, les dents sont soudées * comme daqs 44 f=ao THE les Caméléons, sur le bord saillant du maxil- laire, ou, coîiune flans les Iguanes, dans un (îillon contre le bord externe plus relevé que l'interne. Dans le premier cas, les dents suiit acrodontes, et, dans le second, elles sont pkurodonles. (G. B.} TUECODOMOSAURUS (0^'xvi, gatne, i5ù>v, dent; ^a^po;, lézard). (Riley et Siu- «hburyi. rept. foss. — Genre de Reptile fos- sile, découvert dans le conglomérat dolonii- tique de Rediand, près de Bristol, formation qui appartient à l'étage inférieur du nouveau [irès rouge. Les dents de ce Reptile, au nombre de vingt et une de chaque côté de la mâchoire inférieure, sont coniques, comprimées, très aiguës et finement dentelées sur les bords ;intérieurs et postérieurs; elles décroissent de longueur de l'avant à l'arrière; la face externe est plus convexe que l'interne, la pointe est un peu recourbée; leur structure microscopique correspond, ditM. Owen, à celle des Monitors et des Mégalosaures. Les genres Protorosaurus, Palœosaurus et Cla- dyodon appartiennent à cette division des Sauriens ihécodontes. (L...D.) * THECOMYA (9/)'xy), gaine ; ftuTa, mou- i he). INS. — Genre de Diptères, de la famille lies Athéricères, section des Acalyptères, tribu des Dolichocères, créé par M. Perty [des Atii- maux articulés, 1838), et adopté par M. Muc- nuart. Ou n'en connaît qu'une espèce , le T. longicornis PerlY, de la Guiane. (E. D.) *THE1S, Salisb. bot. ph. — Synonyme de Rhododendron Linn., section Anthodendron Rchb. (D. G.) *THEKA, Rheedc. bot. ph. — Synonyme de 7'ecîona Linné fils. (D. G.) ♦THELAIRA (Qo/,^, mamelle), ms. — Genre de Diptères , de la famille des Athé- ricères, tribu des Muscides, créé par M. Ro- bineau-Desvoidy (Essai sur iesMyod., 1830), pour une espèce [T. abdominalis Rob.- Desv.) qui se rencontre en Europe. (E. D.) THÉLASIDE. Thelasis. bot. ph.— Genre de la famille des Orchidées, tribu des Van- dées, créé par M. Blume [Bijdr., pag. 383) pour des plantes épiptiytes de l'île de Java, à pseudo-bulbes, à fleurs 3n épi portées sur une hampe radicale. Le célèbre botaniste holl.iniiais en a décrit trois espèces, parmi lesiiuclles nous citerons, pour exemple, le Thelasis obtusa Biumc. (D. G.) THE *THELEIVOTA (8/)X';j, mamelle ; vStoç, dos). ÉCHiN.-Sons-genreélabli par M. Brandt dans son genre Holothurie. (Diu.) TIIELEPOGO.\ {0-ol-h, papille, mamelon; ir-'iywv, barbe), bot. ph. — Genre fort impar- faitement connude la familledesGraininées, tribu des Andropogonées, établi (lar Roth {Nov. sp. 62) pour une plante de llnde à la- quelle il a donné le nom de Thelepogon c'egans, à cause de la glume extérieure de sesfleurs élégammentondulées et relevées de papilles comprimées. (D. G.) *TIlELEPROCTOPnYLLA (9yjl£ca, fe- melle; TrptoxTo;, fesses; tpv;),ov, feuille), ins. — Genre de la famille des Myrméléonides, établi par M. Lefebvre {Magaz. de zool.) aux dépens du genre Ascalaphus, et adopté par M. Rambur ( Ins. nevroplères). Le type est le T. auslralis , espèce répandue dans tout le midi de l'Europe. (Bl.) *TI1ÉLESPERME. Tlielesperma {Qnl^, papille, mamelon; awf'ofia, graine), bot. ph. —Genre de la famille des Composées-Séné- cionidées, section des Verbésinées, établi par M. Lessing {Linnœa, vol. VI, p. 511; Sijnops.y p. 234) pour une plante herbacée vivace, du Brésil, à laquelle il a donné le nom de Thelesperina scabiosoides. (D. G.) *THELIA. INS.— Genre de la famille des Membracides , de l'ordre des Hémiptères, établi par MM. Amyot et Serville ( Ins. hé- mipt., Suites à Buffon) aux dépens du genre Ilemiplycha Burm. Le type est le Membra- cis bimaculala Fabr., de l' Amérique septeu- trionale. (Bl.) *TiIELIC01VUS(9n>uxo',:, féminin), moll. — Genre de Gastéropodes , du groupe des Cônes, indiqué par M. Swainson {Treat. Mal., 1840). (G. B.) *THEL1DA (9/)>^, mamelon; tWo?, as- pect), ms. — M. Robineau-Desvoidy {Essai sur les Myod., 1830) a créé sous ce nom u« genre de Dipieres, de la famille des Alhéri» cères, tribu des Muscides, et ne renfermant qu'une espèce, le T. filiformis Rob.-Desv., trouvée a Saint-Sauveur (Yonne). (E. D.) *T1IEL1DERMA (9^>uç, tendre; dVp,a«, peau). MOLL. — Genre d'Acéphales, indiqué par M. Swainson, du groupe des Naiadea de Menke , voisin de celui des Mytilacées (Swains., Treat. Malac., 1840). (G. B.) * TilELÎDDMlIS (û^)v.;, tendre; S:,!E. Thelygonum (Os;«,, le- melle; yôw, genou), bot. ru. — Genre singu- lier sous plusieurs rapports, pour lequel on a proposé récemment de former la petite famille des Cynocrambées, à la suite de celle des Urticées. Il ne renferme qu'une seule es- pèce, le TnÉLYGONE CHARND, Thelygoii'im cynocrambe Linn., plante annuelle un i)eu charnue, de la région méditerranéenne, à fleurs monoïques, celles du même sexe grou- pées ensemble par deux on trois. Celte plante a été l'objet d'un travail particulier de M. Delille. (D. G.) THÉLYMITRE. Thelymitra {On)vi, fe- melle; f^iT-px, mitre), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées , tribu des Néottiées, formé par Forster {Char. gen.,-id), et dan« lequel rentrent des plantes herbacées de la Nouvelle-Hollande et de la Nouvelle-Zélande. M. Lindley en décrit vingt-deux espèces {Orchid, p. M S). (D. G.) THÉLIPIIOIVE. Thelyphonus. arachs. — C'est un genre de l'ordre des Scorpion- nides, établi par Latreille aux dépens de.-; Phalangium et des Tarentula de Fabriciiis. Ce genre, dont on ne connaît que 7 ou 8 es- pèces, diffère des Scorpions {voy. ce mot) proprement dits, en ce que l'appendice cau- diforme, qui termine l'extrémité de leur abdomen, ne présente pas à son extrémité un aiguillon , comme cela se remarque à la partie uroïde des espèces composant le genrs Scorpio. Ces Arachnides vivent dans l'Ami;- rique chaude et dans l'Inde, principalement I dans les iles de Java, Manille, etc. Ou igno; r 692 THE leurs habitudes , et elles semblent n'avoir aucun organe vénéneux, bien que dans tous les pays où on les trouve on les redoute beaucoup. Leur ressemblance extérieureavec les Scorpions en est peut-être la seule cause. Latreille signalait trois espèces de ce genre. Depuis j'en ai entrepris la monographie, et j'ai porté à six le nombre des espèces qui s'y rapportent. L'espèce la plus remarquable, surtout pour la taille , est le Thélyphone GÉANT, Thelyphonus giganleus, Linn., Ma- gaz.dezool.,c\. 8, pi. 8, fig. 9 à 10. Cette espèce a le Mexique pour pairie. (H. L.) *THÉLYPODE. Thelypodium (Gtîàv;, fe- melle; Ttovç, TToio'ç, pied). BOT. PH. — Genre de la famille desCrucifères-Notorhizées, tri- bu des Sisymbriées, formé par M. Endlicher {Gênera, n" 4915) pour des plantes herba- cées de l'Amérique septentrionale, déjà dé- crites par MM. Torrey et A. Gray comme formant leur genre P achy podium , distinct de celui du même nom que MM. Webb et Berthelot ont établi dans la Phytographia Canariensis, et que M. Endlicher a conservé. On connaît trois espèces deThélypodes, parmi lesquelles nous citerons le Thelypodium la- ciniatum Endl. (D. G.) THELIRE. BOT. PH.— Genre de la famille des Chrysobalanées , formé par A. Dupe- tit-Thouars {Gen. Madagasc, n" 72) pour des arbres de l'Ile de Madagascar, à feuilles alternes, à bractées glanduleuses, à fleurs pourvues de dix étamines, dont quatre stéri- les, et d'un ovaire bi-ovulé qui devient un fruit charnu, monosperme, velu intérieu- rement. Dupetit-Thouars écrit ce genre Thelira. Nous suivons ici l'orthographe de M. Endlicher. (D. G.) THELITHAMNOS , Spreng. f. bot. pu. — Synonyme de SphenogyneB.. Br., famille desComposées-Sénécionidées. Ce nom a été conservé par De Candolle pour une section du même genre. (D. G.) THEMAMUSICUM. moll. — Klein a formé, sous ce nom, un genre qui corres- pond assez exactement à la 1" section des Volutes de Lamarck, dont le type est le Vo- luta musicalis ( Klein , Tent. Melh. Ostr. , 1753). (G. B) THEMEDA, Forsk. bot. ph — Synonyme du genre Anthistiria Lin., famille des Gra- minées, tribu des Andropogonées. (D. G.) ÏHEIVIEONE (9»j^tiJoplcres nocturnes, de la Iribu des Phalénides , créé par Hubncr ( Cat., 1816). (1::. D.) THÉRAPON. Therapon {^trAn,^, , ser- viteur), poiss. — Genre de Percoïdes , dont les caractères principaux ont été exposés à l'article général sur celte grande famille d'Acanthoptérygiens. Cuvier a formé ce nom générique en traduisant en grec l'épilhète deseruits, donnée par Bloch à l'espèce la plus connue du genre , et nommée par lui Holocenlrus servus {Therapon servus Guv.). Dix espèces sont décrites comme apparte- nant aux Thérapons, qui, avec les genres Datnia, Pélate et Hélote, forment un groupe de Poissons qu'il est aussi difficile de bien caractériser qu'impossible de méconnaître. Ce groupe a reçu de quelques savants une déno- mination spéciale, Theraponinœ (Richards., Ann. a. Mag. N. Hist., XllI, 1844). (E. Ba.) THERATES {Qvipa-cyiç, chasseur), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Collyrides, créé par Latreille {Hèg. anim. de Cuvier, 1" édit., t. III , p. 179 ) et adopté par Lacordaire {Révision de la famille des Cicindélides , pag. 35 ). Ce genre renferme 12 espèces exotiques; telles sont les Th. fasciala , flavilabris , labiata F . (C.) . *THERATICI1TH1S. poiss.— Voy. te- RATICHTHYS. (G. B.) *TnERESIA (nom propre), ins. — Genre de Diptères de la famille des Athéricères, tribu des Muscides, créé par M. Robineau- Desvoidy {Essai sur les Myodaires, 1830) pour une espèce propre à la Caroline, T. tandrec Rob.-Desv. (E. D.) * ÏHERLTRA {O-npyirhp, chasseur), ins. — Hubner (Cata!., 1816) désigne ainsi uo genre de Lépidoptères de la famille des Cré- pusculaires, tribu desSpbengides. (E. D.) *T11EREUS (Oyjptuu, je chasse), ins. -~ Genre de Lépidoptères de la famille des Diurnes, indiqué par Hubner. (E. D.) mu THE ÏHERÈVE. Thereva (0ï),o£Vû>, je chasse). INS. — Genre de Diptères de la famille des Tipulaires, tribu des Xylostomes, créé par La treil le (Prec. caracl. Ins., 1796) et adopté par tous les entomologistes. On décrit une quinzaine d'espèces de ce genre, presque toutes propres à l'Europe , et ayant pour types les T. ndbililala et plebeia Latr, (E. D.) *THERIA {Qnp'ov, bête sauvage), ins.— Genre de la tribu des Phalénides, famille des Nocturnes, ordre des Lépidoptères, fondé par Hubner (Caf., 1816). (E. D.) *THERIA (Bhp, bête fauve). INS. —Genre de Muscides,dans la famille des AiLéricères, ordre des Diptères, créé par M. Robirîeau- Desvoidy {Essai sur les Myodaires, 1830) pour une espèce trouvée à Angers, le T. pal- palis. (E. D.) *THERIDIDES. arachn.~M. Sandeval, dans son Conspect. Arachnid., donne ce nom à une famille de Tordre des Aranéides qui comprend les genres Pachygnalha, Er>gone, Lyniphia, Dyctina , Tncridium , Slraloday Lalrodectus, E»yo et l'hoicus. (H. L.) THERIDiOIV ( Ôïjpcoiov , animalcule ). AR.'iCHN. — C'est un genre de l'ordre des Ara- néides, de la tribu des Araignées, établi par Walckenaër et adopté par tous les aptérolo- gistes. Ce genre est très nombreux en espè- ces, car on en connaît plus de soixante qui sont répandues dans toutes les parties du monde. Comme espèce représentant ce genre, je signalerai le Theuidion bii'.nfaisast, Theri- dion beniynum, Walcli. {Hist. nalureUe des Insectes aplères, t. II, p. 337). Cette espèce est très commune, surtout dans les jardins et les potagers, aux environs de Paris et dans une grande partie de la France. Elle fait une toile irrégulière qui, quoique très fine, suffit pour préserver les raisins de la morsure des autres Insectes. Il est rare que l'on trouve de ces fruits, en automne, sans qu'il y ait plusieurs Théridions bienfaisants, et les per- sonnes les plus dégoûtées en ont bien des fois avalé avec leurs cocons sans les aperce- voir. (H. L.) *THER1D0MYS. mam. foss.- Toy. ron- geurs FOSSILES. (L. . .D.) * TIIERIXA (liiniinutif de Gvio, bête f;iu- ve). INS. — Genre de Diptères, de la ramille des Athéricères, tribu des Muscidos, créé par Meigen {Sysi. Beschr., VI, 1830). On ne THE connaît qu'une espèce, le T. femorata Meig., particulière à l'Allemagne, (E. D.) *TI1ERIXIA (0>,p, bête fauve). iNS. - Hubner {Cat., 1816) désigne, sous ce nom, un genre de Lépidoptères nocturnes, de la tribu des Phalénides. (E. D.) *TUÉR101M10.\E. Theriophonum. eot PH. — Genre de la famille des Aroïdées , sous-ordre des Aracées, tribu des Cryptoco- rinées , formé par M. Blume {Rumphia, vol. I, pag. 128) pour VArum crenatum Wight, petite plante acaule, de l'Inde, à laquelle il adonné le nom de Theriophonum crenulatum. (D. G.) nnERISTICUS. ois.— Genre établi par Wagler sur le Tantalus melanopis Gmel., Ibis melanopis G. Cuv. (Z. G.) *TnERITES (Ohp, bête fauve), ins. — Genre de Lépidoptères diurnes indiqué par Hubner (Cat, 1816). (E. D.) THEUMAIVTIDE. céol. — Voy. roches, tome XI , page 171. *THERi»lESlA (e£pp.î)ç, chaleur), ins.— Genr.e de Lépidoptères, de la famille des Nocturnes, tribu.des Noetuides, indiqué par Hubner (Caf, 1816). (E. D.) * THER]\IO\ECTl]S (GcpfJLbç, chaleur; v»xToç, nageur), Eschscholtz(Caf.Dej., 3* éd., p. 61). INS. — Synonyme de 4ciiius Leach, Erichson, Aube. (G.) TllERSIOPSIDE. Thermopsîs. bot. fh. — Genre de la famille des Légumineuses- Papilionacées, tribu des Podalyriées, établi par M. Rob. Brown (ira Aiton, Hort. Kew., 2* édit., vol. III, pag. 3 ) pour des plantes vivaces, couvertes de poils soyeux, iniligénes de l'Asie et de l'Amérique septentrionale, dont certaines avaient été déjà décrites comme des Sophora. Leurs grandes fleurs jaunes, rapprochées en une f;iufse grappe , les rendent assez brillantes pour donner place à une ou deux d'entre elles dans les collections de plantes d'agrément. On en connaît aujourd'hui environ dix espères. Nous citerons le Thermopsis Nepaulensii DC, espèce d'orangerie. (D. G.) THERMUTIS. BOT. CR. — (Byssacées.) C'est le Collema voluUnum d'Acharius qui a servi de type à ce genre fondé par Pries {Syst. Orb. Veget., p. 302 i, et ainsi carac- térisé: Excipuluni propre, orbiealaire, mar- giné, sessile, ascigère, immergé dans le thalle et remarquable par un disque hété' THÊ rogène. Thalle pulviné, composé d» fibres lâchement entrelacées, opaques, noirâtres et intérieurement annelées. CfsColiemacécs, peu nombreuses, et dont nulle analyse n'a encore été donnée, habitent les rochers hu- mides. Nous en avons trouvé, en 1829, une espèce nouvelle, près de Céret, dans les Py- rénées orientales, à laquelle Frics a imposé le nom de Thermutis crucnla. C'est sous ce nom que nous l'avons communiquée à nos correspondants. (C. M.) *TI1ÉR0GÉR01V. Therogeron (e^po;, été; yéptaVf vieillard; dans le sens d'Erigeron d'été). BOT. PH. — Genre de la famille des Composées, tribu des Astéroïdées, formé par De Candoile ( Prodrom., vol. V, pag. 283 ) pour des plantes sous-friitescentes, propres aux parties intérieures de la Nouvelle-Hol- lande, voisines des Erigeron. (D. G.) «THEIIOSAUKUS, Filz. ( 6^ , bête; ffavpoç, lézard), rept. — Syn. d'IcuANODON. Voy. ce mot. (0. B.) TBESIOIV. Thesium (étymologie grecque obscure, Linn.). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Sanlalacées, créé par Linné aux dépens du genre Alchimilla de Tournefort. Il comprend des plantes herbacées et sous- frutescentes de l'Europe et du cap de Bonne- Espérance. Ce genre se divise en trois sous- genres: les Thesium proprement dits, pour les espèces européennes; les 'Jhesiosyris et les Fjîsco de Reichenbach , pour les espèces du Cap. Parmi les Thésions d'Europe, le plus commun, qu'on peut regarder comme le type du genre, est le Tuésion a feuilles de Lin, Thesium linophyllum Lin., qui croît dans les lieux herbeux un peu secs , sur la lisière des bois d'une grande partie de la France. (D. G.) TIIESPÉSIE. Thespesia ( GearrEcrcoç , de- vin ). BOT. PH. — Genre de la famille des Malvacées, tribu des Hibiscées , établi par Correa de Serra pour des arbres de l'Asie et de l'Océanie tropicale. Le type du genre est V Hibiscus populneus Lin., qui est devenu le Thespesia populnea Corr. (D. G.) ♦THLSPIS (e/cTTTcç, devin), ms.— Genre de la tribu des Mantiens, de l'ordre des Or- thoptères , établi par M. Aiidinet-Serville {Reo. mélh. de l'ordredes Orlhopl.) sur des es- pèces dont le prothorax est extrêmement al» lon^é. La plupart des entoinolo^istes regiir- dent les Thespis comme une simple division THE «95 du genre Mantis. On peutciter, comme type, la Mantis versicoïor S toi I. {Thespis purpu' rascens Serv.), espèce de la Guiane. (Bl.) * THESPIS. Thespis (O£o,riç, devin). BOT. rn. — Genre de la famille des Com- posées, tribu des Astéroïdées, établi par De Candoile (Ârchiv. de bolan., vol. II, pag. r)17) pour deux plantes annuelles, ori- ginaires des Indes orientales , auxquelles M. Wallich avait donné, en les publiant ^ les noms de Cotula divaricata et C. sinapi- folia. Ce genre est indiqué par son auteur comme voisin du genre Cya(/iocHne. (D. G.) ♦TOESTOR (6£CTT0)p, nom mythologi- que). INS. — Genre de Lépidoptères, de la fa- mille des Diurnes , fondé par Hubner aux dépens du grand genre Papillon. (E. D.) THETHYA. polyp.— P'oj/.tethya. (G.B.) *TIlETlDIA(r/ietts, Thétis ; cTSa;, as- pect). INS. — Genre d'Insectes, de l'ordre des Lépidoptères, famille des Nocturnes, tribu desPhalénides Dup. {Geomelrœ Boisd.). créé par M. le docteur Boisduval {Gen. et fnd. meth. europ. Lepidopt., 1840). Le type est le T. plusiaria Rambur, de l'Espagne et de l'Algérie. (E. D.) THELÏIES. POISS. — F. TECTHYES. (G.B.) * THÉVEiVOTIE. Thevenotia (dédié à Thévenot, voyageur français du xvn* siècle). BUT. PH. - Genre de la famille des Compo- sées, tribu des Cynarées, sous-tribu des Composées , créé par De Candoile ( Prodr., vol. VI , pag. 550 ) pour une plante herba- cée, annuelle, de Perse, toute couverte de poils cotonneux. Ce genre est très voisin , par ses caractères, des Alractilis, section des Acarna ; son port le rapproche des Arclmm ; mais il est néanmoins très distinct des uns et des autres. (D. G.) ÏHÉVÉTIE. Thevelia. bot. ph.— Genre de la famille des Apocynées , créé par Linné {Gênera , édit. 1 , n. 177 ), et daiis lequel rentrent des arbres de l'Amérique tropicale, à feuilles alternes, le plus souvent ramassées; à fleurs en cime, avec une corolle en enton- noir, renflée à la gorge, qui porte cinq dents intérieurement. Leur fruit est une drupe déprimée-conique, légèrement bilobée. L'es- pèce la plus connue de ce genre est la Thé- vÉTiE A FEUILLES DE NÉRiuM, Thevelia Nerii- folia Juss. [Gerbera Thevelia L. ), dont le suc laijeux est un poison énergique , ainsi que ses graines. D'après les expériences de (^9S Tiir Ricord, l'ëmulsion de ces graines a fait pé- rir un Chien en 2^) minutes. Une autre es- pèce remarquable est le Thcvelia Ahouai DG. (Cerbera Ahouai Lin.), dont le bois est, dit-on , employé pour stupéGer le poisson , et dont le lait et le fruit sont également vé- néneux. (D. G.) THÏA. Thia. crust. — Leach donne ce nom à un genre de Crustacés de l'ordre des Décapodes bracbyures, qui a été adopté par tous les carcinologistes, et que M. Milne Edwards range dans sa famille des Oxysto- mes et dans sa tribu des Corystiens. La seule espèce connue de ce genre singulier est la TuiE polie , Thia polila, Leach ; ZooL AJiscelL, vol. II, pi. 103; Edw., Hist. nal. des Crust., tom. II, p. 144, n° 1. Cette es- pèce habile les bords de la Méditerranée et de la Manche, et vit enfoncée dans le sable à peu de dislance du rivage. (H. L.) *THIA(nom mythologique), ins. — Genre de Coléuptèies subpenlamères, tribu des Cérambycins, créé par Newman (The Enio- mologisl's, p. 18)pour une espèce des États- Unis, le r.pusi7/oNew. (G.) *THIA. ANN. — Nom employé par Oken (Manuel d'hist. nat.) pour un genre d'An- nélides dorsobranches. (P. G.) *THIARELLA. moll. — Genre de Gas- téropodes , du groupe des Volutes , indiqué par M. Swainson (Treat. Malac, 1810). (G. B.) ♦THfBAUDIE. Thihaudia(nQm d'homme). BOT. PH. — Genre de la famille des Erica- cées, sous-ordre des Vacciniées, proposé d'a- bord par Pavon , mais non publié par lui, d'après Kunth (in Humb. et Bonpl., Nov. gen. et sp., vol. III, pag. 268) pour des ar- bustes et de petits arbres qui croissent à de grandes hauteurs sur les montagnes du Pé- rou, de Madagascar, sur l'Himalaya , où ils jouent le même rôle que nos Rhododendrons européens. Leurs feuilles sont généralement alternes et entières, coriaces; leurs fleurs rouges, décandres, forment des grappeo axil- laires. Ce genre est très voisin des Çeralo- stemma Juss., desquels il se dislingue : par son calice plus petit, tubuleux, urcéoié, à limbe court , quinquédenté ; par sa corolle plus petite, tubuleuse urcéolée; par ses an- thères dont les loges s'ouvrent longitudina- lernent et non en tube terminal ; enfin p.ir fa baie couronnée par les dents du calice THI devenues épaisses et charnues. Les Thibau» dies aujourd'hui connues sont nombreuses, et forment au moins 40 espèces. Nous cite- rons pour exemple les Thibaudia melUflûva R. et P., T. cordifolia H. B. K., T. macro- phylla H. B. K. ; les baies de celle-ci sont connues au Pérou sous le nom de Raisin de Comarona, et elles servent à la préparation d'une espèce de vin. (D. G.) THIEBAUDIA , Colla, bot. ph. —Syno- nyme de Bletia Ruiz et Pav. , famille des Or- chidées, sous-ordre des Épidendrées. (D. G.) *THIÉLÉODOXE. Thieleodoxa (dédié à Thièle, muscologue allemand ). bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées, mais dif- ficile à classer dans l'une ou l'autre de ses tribus, établi par M. Chamisso (in Linnœa, vol. IX, pag. 251 ) pour deux espèces d'ar- bres du Brésil, à fleurs polygames-dioïques. Nous citerons pour exemples le Thieleodoxa elliptica Cham. (D. G.) *THIELLAS, Gloger. oi3, — Synonyme de Puffinus Briss. (Z. G.) *riJIGA, Molina. bot. ph. — Genre rap- porté comme synonyme au Laurelia Juss., famille des Monimiacées. (D. G.) ♦THIKIDÉES. INFOS.— Nom donné par Bory Saint-Vincent à la deuxième famille de son ordre des Stomoblépharées. Cet ordre comprend la majeure partie des Systolides sans appareil rotatoire distinct, que Bory partage en quatre genres: Filine, Monocer- que, Furculaire et Trichocerque. (Duj.) *THir.lOIV. rept. — Genre de Lézards distingué par M. Tschudi (Hist., 1838) pour le Lézard ocellé, grande espèce du midi de l'Europe et du nord de l'Afrique. (P. G.) *THI^IVLS. poiss.— Pour Thynnds. (G.B.) *THIIV0BATIS(9îv, rivage; Çac'va., je mar- che). iNS. — Genre de Coléoptères héléromè- res, tribu des Piméliaires, fondé par Esch- scholtz (Zoologischer Allas, 5* part., 1831, II, p. 8) et adopté par Solier (Annales de la Société enlomologique de France, t. IV). Les types de ce genre sont les T. ruflpes Sol., et ferruginea Esch., espèces indigènes du Chili. (G.) *THI\OCORE. Thinocorus. ois.— Genre de la famille des Ponlogalles de M. Lesson, de celle des Chionidœ du prince Ch. Bona- parte, et de l'ordre des Gallinacés , créé par Eschscholtz. Deux espèces, dont on ignore les moeurs et les habitudes, composent ce geor^, THL Ce sont: IcThinocore rdmicivore, T.rumici- vorus Escbscb.; T. EschsclioUzia Isitl. GeofTr. et Less. {Cent, zool., jtl. 50), du Chili et de Biiénos-Ayres; et le Thinocore d'Orbigny, T. Orbignyanus Is. GeofF. et Less. {Cent. zool, pi. 48 et 49), du Chili. (Z. G.) *THI1\0C0RI!VÉES. Tinnocorinœ . ois.— Sous-famille établie par le prince Ch. Bona- parte dans la famille des Chionidœ, et com- prenant les genres Tliinocorus, Altagis et Ocupetes. {Z. G.) *THI1\TA. POTSS. — Nom vulgaire que les Cafres indigènes donnent à un Poisson qu'on ne peut prendre en vie sans que les mains et les bras soient frappés de douleurs, et qui est, sans aucun doute, un Malaptérure élec- trique, le même que celui du Nil et du Sé- négal, ou, du moins, très voisin de celui-ci. (G. B.) *THIODIA (ettûJ/jç, sulfureux), ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes, de l;i tribu des Pyralides, indiqué par Hubner {Catal., 1816). (E. D.) *TIHOSME Thiosmus (Gnov, soufre; o(Tu.>i, puanteur), mam. — Genre de Carnas- siers, de la tribu des Mustéliens de M. Isid. Geoffroy Saint-Hilaire, établi par M. Lich- tenslein {Abh. d. Berl. Akad , 1838), ayant le corps allongé et la plante des pieds nue, comme les genres Blaireau, Taxidée, Mydas, Ratel, Glouton et Huron. Ce genre se distin- gue par son museau qui est moins allongé que chez les trois premiers, avec un petit grouin mobile et plus allongé que dans les trois autres. (G. B.) *TniSA!\ITHE. 7'/iisanf/ia(Gt',-,Q|/[; , compression ; xapirôç, fruit; fruit com- primé). BOT. PH. — Genre de la famille des Composées, tribu desChicoracées, établi par M. Kunze(m Flora, vol. XXIX, pag. 695) pour une plante herbacée qui croit à l'ex- trémité méridionale de l'Espagne , dans les 44* 69S THO parties herbeuses du rocher de GibraUar, dont le port est analogue à celui d'un Hyo- seris ou d'un Taraxacum. Son nom géné- rique est dû à ce que ses akènes extérieurs sont comprimés , tandis que les intérieurs sont cylindriques. Cette plante est le Thiip- socarpus bœticus Kunze. (D. G.) THLIi'SOMÏZE. Thlipsomyza (eÀi'fç, compression ; jj^ûia, mouche), ins. — Genre de Diptères, de la famille des Tanystomes, tribu des Bombyliens, créé par Wiedmann [Nov. Dipt. Gen., 1820) pour une espèce {Bomby- lius comp7-essa Fabr.) d'Alger. (E. D.) THOA. POLYP, — Genre de Polypes serlu- fariens établi par Lamouroux pour des espè- ces assez semblables aux Campanulaires, mais paraissant manquer de cellules pour loger les Polypes, qui sont saillants à l'extré- mité des ramuscules, analogues saja pédicel- les des cellules des Campanulaires. C'cit, suivant Lamouroux , un Polypier pbytoïde, rameux, dont la tige est formée de tubes nombreux entrelacés, et dont les cellules sont presque nulles. Les ovaires sont irrégu- lièrement ovoïdes. (Duj.) THOA, Aubl. BOT. TH. — Synonyme de Çnetum Lin., famille des Gnétacées. *THOE (Gw^oç, prompt), ckust. — M. Bell (Transaclions of the zoological socieiy of London), désigne sous ce nom un nouveau genre de Crustacés, de l'ordre des Décapodes brachyures, de la famille des Oxyrbinques. On n'en connaît qu'une seule espèce, le Thoe erosa, Bell., qui habite les environs des îles Gallapagos. (H. L.) *THOLERA (9oV;, bourbeux), ins.— Genre de Lépidoptères, de la famille des Nocturnes, tribu des Noctuides, indiqué par Hubner (Ca«., 1816). (E. D.) *TIIOLERIA( eo/epbs, bourbeux), ins.-- Genre de Pyralides, famille des Nociurues, ordre des Lépidoptères, créé par Hubrier {Cal., 1816). (E. D.) * TIIOLUS. ACAL. — Genre de Méduses, indiqué, par M. Lesson, dans le groupe des Nucléifères ( Less. , Prodt\ Monogr. Méd., 1837). (G. B.) ÏIIOMASIE. Thomasia (nom d'homme). îOT. PH. — Genre de la famille des Byttné- fiacées , tribu des Lasiopétalées , formé par il. J. Gay(m Méin. du Mus., vol. VII, pag. 650) pour des arbustes de la Nouvelle- Hollande, dont le port est un peu dur et THO raide, qui sont revêtus de poils étoiles ou cotonneux, et dont les fleurs, à très petits pétales, sont disposées en inflorescences ra- meuses , oppositifoliées. M. Gay n'avait dé- crit que 5 espèces ae ce genre ( Prodrom. , vol. I, pag. 489), parmi lesquelles nous ci- terons le Thomasia purpurea Gay, et le T. solanacea Gay. Mais les voyages récents dans la Nouvelle-Hollande ont porté ce nom- bre à 30; 25 nouvelles espèces ayant été dé- crites par MM. Steudel et Hugel. (D. G.) THOMISE. Thomisus ( 0(o,y.tj^il, à feuilles brusquement pennées, à fleurs paniculées, accompagnées (le larges bradées qui les enveloppent , d'où est venu le nom du genre. Le type de ce genre est le T. ferrtigineus, Tulas. (D. G.) *TIIYLACIIIE. Thylachium ( Gu^axoç , sar, coifl'e). bot. pb. — Genre de la famille (Jes Capparidées, tribu des Capparées, établi par Loureiro {Flor. Cochinch., p. 417), et renfermant des arbrisseaux sans épines, à feuilles alternes, simples ou trifoliolées, in- digènes des îles et du continent de l'Afrique sud est. Son nom rappelle son calice ea forme de coiffe, qui s'ouvre en se coupant transversalement en foriiie de couvercle. Son type est le 7\ africanum Lour. On en connaît aujourd'hui sepi espèces. (D. G.) THILACI^E. r/iî//at:nats(9u^aÇ, bourse). MAM. — Genre de Marsupiaux, établi par Temminck (3' Monogr.), de la première section des Marsupiaux carnassiers de M. Is. Geoffroy Saint-Hilaire. De grandes canine» entre lesquelles sont huit incisives supérieu- res et six inférieures; les pouces postérieurs médiocres; la plante des pieds en partie ve- lue; tels sont les principaux caractères gé- nériques des Th y laeines, voisins des Dasy m es et luron, Turkcz — Drapâ- tes, Lam. — Pimelea, Banks Sol. {Banksia , Forst. non L. — Cooftia, G mel. non Spreng.) — Struthiola, L, — Gnidia, L. {Cassalia, F. M. Schm. ) — Tkymelina, Hon"n)ss. [Nec- tandra, lierg.) — Lasiosiphon, Fres. — Lino- sloma, Wall. — Cansjera, J. — Enosolena, Bl. — Wivkstrœmia , Endl. — Lagella , J. {Funifera, Leand,), (Ad. J.) THYMKLÉES. Thymelece. bot. ph.— Cc nom, qu'a porté longtemps la famille des Thymélœacées, est employé par M. Endlicher pour désigner un groupe ou classe dont elle fait partie et qui comprend avec elle les Monimiacées, les Laurinées , les Gyrocar- pées, les Santalacées, les Aquilariace'es, les Elœagnées, les Penœacées el\es Proléacp's. (Ad. j.) *TnYMÉLII\E. Thymelina. bot. pu. - Genre de la famille des Daphnoïdées, formé par M. Hoffmansegg {Verzeichn., p. 198, fig. 2), et dans lequel ren'rent des arbris- seaux du cap de Bonne-Espérance, à fleurs en têtes terminales, qu'entoure un invo- lucre de feuilles semblables à celles des ra- meaux. Ce genre diffère des Gnidia, parmi lesquels certaines de ses espèces ont été d'a- bord rangées, parce que son périanthe porte à la gorge huit écailles opposées par paires à ses divisions. Nous citerons le T. simpkx HolTm. (D. G.) THYMOPHYLLE. Thymophylla (GuVoç , thym; yuUov, feuille), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Sé- nécionidées, sous - tribu des Tagétinées , formé par Lagasca {Hort. madrit., 25) pour une plante sous frutescente du Mexique, voisine des Tagetes, à laquelle il a donné le nom de T' setifolia , à cause de ses feuilles extrêmement petites, presque sétacées. Ce g. est encore imparfaitement connu. (D.G." *THYlMOPSIDl!;. 7'/,î/77io/)sis (Supoî, thym; oifiç, aspect, figure ; ressemblant à un thym). BOT. PH. — Genre de la famille des Hypérici- nées, formé par MM. Jaubert et Spach {Illust. plant, orient., pag. 73, tab. 37) pour une plante recueillie sur les bords de l'Euphratc par Coquebert de Montbret et Aucher-Eioy, qui diffère des Ilypericum par son calice campanule, à lobes courts et toujours dres- sés, et par ses ovules en nombre défini dans chaque loge. Cette plante est le Thymopsis aspera Jaub. et Spach. {0. G.) 710 THY *TH,1K1NIDE poiss. — Voy. thon et tho- wmE. (G B.) THlf'l^XUS. POISS. — Nom générique latin des THuNs. Foy. ce mot. (G. B.) THVNIVUS. INS. —Genre de la famille des Miililliiles, de l'ordre des Hyménoptè- res , établi par Fabricius, et caractérisé par de» antennes droites dans les mâles et con- tournés dans les femelles; par des mandi- bules bidentées, des ailes antérieures ayant une cellule radiale, s'étendant tout le long de la côte.et trois cellules cubitales, dont la deuxième et la troisième reçoivent chacune une nervure récurrente. Les femelles difTè- rent des mâles d'une manière surprenante par la forme de leur corps, par l'absence d'ai- les, par la brièveté de leurs antennes et sou- vent même par leurs couleurs. Elles ont été longtemps classées dans un genre particulier désigné par Latreille sous le nom de JMyr- mecoda. Les Thynnus sont des habitants de la Nouvelle-Hollande et de l'Amérique méridio- nale. Le type est le T. denlalus Fabr. M. Klug {Abandlung. Acad. ans Berl., 1843) et M. Guerin {Voyage de la Coquille) ont fait connaître un assez grand nombre d'espèces de ce genre. MM. Westwood et Sckuckard, etc., ont aussi établi a ses dépens plusieurs divisions. Voy. l'atlas de ce Dic- tionnaire, Insectes hyménoptères, pi . 3. (Bl.) *THïOftiE (nom mythologique), ciiust. — C'est un genre de l'ordre des Gopépodes, de ia famille des Monocles, établi pap M. Phi- lippi dans les Archiv. fur nalurgschichle de Wigniann , 1840, p. i90. On n'en connaît qu'une seule espèce , le Thyone viridis , Philippi, qui a été rencontrée dans la baie lieNaples. (H. L.) *TH1RA (Qûpa, porte), uss. — Genre de Coléoptères subpentamères, tribu des Colas- pides, proposé par Dejean {Catal., 3* édit., p. 434 ) pour 2 espèces : les T. IcUeritia et %Uicoides Dej. La 1" est originaire de IJayenne, et la 2'= du Brésil. (G.) *rHVREASPIS(eup£'Qç etàîTtJç, bouclier), Hope {Coleoplerist's manual, t. lll, p. 138). INS. — Syn. de Coplocyda Ghevr., Dej. (G.) *THVREOCORIDES. INS.— MM. Amyot «tServille (Hémiptères, Suites à Buffon) dé- signent ainsi un de leurs groupes dans la tribu des Scutellériens, comprenant les 7'%- reocoris, Heierocrates Am. et Serv., Plata- THY spiSi Westw., Strùmbosoma Am. etSer?., Coptosoma Lap. deGasteln., et Chlanocorii Burm. (Bl.) TllYBEOCOBilS {%ptlu bouclier; xo-j ptç, punaise), ins. — Genre de la famille des; Scutellériens, groupe des Scutellérites, de l'ordre des Hémiptères, établi par Schrancli, et réduit à des limites de plus en plus étroites par les entomologistes modernes. MM. Amyot et Serville ne rattachent au- jourd'hui à ce genre que deux espèces de Madagascar, les T. coccinelloides La t., et punclalus Leach, rangées par MM. Learh, Laporte de Castelnau, Blanchard, etc, dans le genre Canopus. (Bl.) *THYREOMORPHA {Bvpt'oç , bouclier, foprh, forme), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tribu des Cassidaires, pro- posé par Dejean {Calai., 3* édit.,pag. 391) sur une seule espèce, la T. Badia Dej., originaire du cap de Bonne-Espérance. (C.) *THYRE0D01M (euptôç, écusson ; o^ùv, dent): ins. — Genre de la famille des Ichneu- monides, groupe des Ophionites, de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Brullé (/n- secles hyménoplères. Suites à Buffon, t. IV, p. 130) sur quelques espèces américaines. Les T. cyaneus Brull., T. morio {Ophion mo- rio Fabr.), etc. (Bl.) *TUyREOPIIORE. Thyreophora (Gvpsî);, bouclier; yopô^ , portant), ins. — Genre de Diptères, de la famille des Athéricères, tribu des Muscides, sous-tribu des Thyréophorides, créé par Latreille ( Nouv. dict. d'hist. nat. , 1 80 1 ) et adopté par tous les entomologistes, qui seulement ne sont pas d'accord sur la place qu'ils doivent lui assigner dans la sé- rie des Diptères; les uns les rapprochant des Scatophaga, et les autres les plaçant à la fln des Muscides. On ne connaît que trois espèces de ce genre, propres à l'Europe: le T. cynophila Latr.; le T. furcata Latr. ; et leT.anthrO' pophaga Rob.-Desv. (E. D.) *TttYREOPTERUS {Qvpt},;, bouclier; n-cipov, aile). INS. — Genre de Coléoptère* pentamères, tribu des Carabiques troncati- pennes , établi par Dejean {Species générai des Coléoptères , t. V^ p. 44y). On rapporte à ce genre 7 ou 8 espèces exotiques. Noui citerons seulement les T. flavosignatus, un- dalatus Dej. (C.) *TnYREOPUS (ewpe'oç, écusson ; «owç, THY pieds).iNs. — Genre de la famille des Crabro- nides, de Tordre des Hyménoptères, établi par MM. Lepelletier de Saint-Fargeau et Brullé {Monographie du genre Crabro) aux dépens du genre Crabro. Nous citerons, tomme appartenant à cette division, les T. eribrarius {Sphex cribrarius Linn.), T. pa- illattis {Crabro patellatus Panz), etc. (Bl.) •ïIIYREOSOMA (Oupt'o;, bouclier ; aoç, thyrse ; axaveèç , acanthe), bot. ph. — Genre de la famille des Acanthacées, formé par M. Nees d'Esenbeck (m Endl. et Mart. Flor. Brasil, fasc. 7, p. 93 et 97) pour des plantes rangées auparavant par les auteu!.-. parmi les Justicia, et dont ce botaniste na décrit pas moins de vingt espèces dans la Prodromus (vol. XI, p. 323). Ce sont des herbes et des arbrisseaux de l'Amérique tro- picale, à fleurs ronges, disposées en thyrse terminal, tantôt serré, tantôt un peu lâche. Nous citerons pour exemple le Thyrsacan- thus longistamineus Nees {Justicia slaminea Vahl.), du Pérou. (D. G.) TIIYRSAIVTIIE. Thyrsanthus (Sûpao;, thyrse; âv9o;, Qeur). bot. ph. — Genre de la famille des Apocynées, sous-ordre des Ena- pocynées, formé par M. Bentham {in Lond. Journ. ofBot., vol. III, p. 245) pour des ar- brisseaux grimpants de la Guiane, à petiir, fleurs, en panicule thyrsoide, terminale, d'ofi a été tiré son nom. Ce genre est voisin du genre Forsferonia; mais il s'en distingue par ses graines sans aigrettes. Parmi les cinq espèces connues {Prodromus, vol. VIII, pag. 383), nous citerons pour exemple le Thyr- sanlhus embelioides Alph. DG. Le nom de Thyrsanthus avait été donné par Elliot à un genre qu'il a proposé pour le Wisleria frulescens, et par Schraiik pour un autre dont le Lysimachia thyrsiflora était le type. (D. G.) THYKSIA(9up30î, thyrse). ins. — Genre de Coléoptères subpentamères , tribu des Prioniens, établi par Dalmann {Acta Hol- miœ, 1819, p. 118, 1, tab. 6; sur une seule espèce , le T. lateralis Daim., origi- naire du Brésil. (C-J TIIYRSII^E, Gleditsch. bot. ph.— Syno- I nyme de Ciy^mus Linné, famille des Cylinéei, 712 THT THYRSITE. Thyrsites (nom ancien d'un Tioisson de la famille des Scombéroïdes). P0153. — Genre créé par Cuvier dans la famille des Scombéroïdes, pour des Pois- sons très voisins des Tassards, et dont on décrit trois espèces. La principale, le Thyr- EiTE ATDN, T. olun Cuv., babilc la mer au- tûurducapde Bonne-Espérance, où elle four- nit une nourriture agréable. Ce poisson est si vorace, qu'on le prend en jetant à la mer une poupée de la forme d'un Calmar qu'on retire vivement, ou en attachant un lambeau de drap rouge à l'hameçon. (E. Ba.) *TH\SA\AIVTHLS {Sûcravoi, franges ; 5v- Oo;, fleur). BOT. CR. — (Hépathiques.) Genre de la tribu des Jungermanniées, voisin des Bryopteris, fondé par M. Lindenberg {Syn. Hepat. , p. 286) sur le Jungermannia spa- ihulistipa N. abE. LesThysananthes sont des plantes exotiques dont les rameaux primor- diaux naissent d'une souche rampante, et se subdivisent ensuite en rameaux secondaires ordinairement pennés. Les feuilles sont in- cubes et imbriquées ; les amphigastres cu- néiformes , comme tronqués au sommet et un peu échancrés. On en connaît quatre es- pèces , qui toutes vivent sur des écorces d'arbres. (G. M.) *THYSA\"OCAnPE. Thysanocarpus (Oû- aixvot, franges; xapitoç, fruit), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères-Notorhi- zées, tribu des Isalidées, créé par M. Hooker {Flor. Bor. Amer., vol. I, p. 69, tab. 18) pour des plantes herbacées annuelles, indi- gènes des parties occidentales de l'Amérique du Nord, dont la silicule est bordée d'une aile membraneuse, entière ou percée de trous, dont la présence est rappelée par le nom générique. Ce genre est si voisin des Tauschcria Fiscb., que son auteur lui-même se demande s'il en est bien réellement dis- tinct. On en a décrit se|ii espèces, parmi les- quelles nous citerons le Thysanocarpus cuv - vipes Hook. (D. G.) T!1YSA\0CLADIA (GJ^avor, franges; y.)J.o'.i, rameau), bot. cr. — (Phycées.) M En- dlicher, à la page 44 de son troisième Sup- plément, donne ce nom à la troisième sec- lion du genre Bonnemaisonia, dans laquelle il fait passer notre Lenormandia dorsifera, dont nous pensons que le nom générique doit être conservé. Voy. dclisea. (C. M.) THVSAXOMITRIO.\ (Ojjavo;, franges; THY c'-pa., mitre, coiffe), bot, cr. — (Mousssa.) Ce genre, créé par Schvvaegrichen, est syno- nyme de Campylopus. Voy. ce mot. (C. M.) THYSAIVOPODES. Thysanopoda (Ovcra- voi, franges; ttoùç, pied), crcst. — C'est un genre deCrustacé, de l'ordre des Stoma- poJes, établi par M. Milne Edwards, et rangé par ce savant zoologisie dans la fa- mille des Caridiûïdes. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce, le T. Iricuspida, Edw., qui a été trouvée en haute mer, dans l'océan Atlantique, par M. Reynaud. (H. L.) ♦THYSAXOPTÈRES. Thysanoptera (GJ- axvot, franges; ■K-aoov, aile), ins. — Ordre de la classe des Insectes, établi par M. Halidaj en 1838 (The enlomolog. Magaz., t. III, p. 439) et adopté depuis par la plupart des entomologistes. Les Thysanoptères sont re- connaissables surtout a leurs ailes rudimen- laires presque dépourvues de nervures, mais garnies sur leurs bords de franges soyeuses, et à leur bouche composée de pièces libres, de forme lancéolée. Les mandibules de ces Insectes sont longues, séliformes, seulement un peu renflées à leur base Leurs mâchoires sont aplaties, dépourvues de galette et ma- nies d'un palpe articulé. Leur lèvre infé- rieure supporte aussi deux palpes articulés. Leurs antennes sont filiformes, toujours plus longues que la tête et composées de cinq à neuf articles distincts; les derniers étant plus ou moins soudés ensemble. Leurs yeux sont grands et occupent les parties latérales de la tête. Le sommet de la tête présente ordinairement trois ocelles. Leurs ailes, au nombre de quatre, sont longues et étroites, entièrement membraneuses; elles n'offrent ni réticulation, ni plissures, mais elles sont garnies sur tous leurs bords de cils longs et très serrés, et , pendant le repos , elles sont étendues horizontalement sur le dos. Leurs tarses sont vésiculeux à l'extrémité et u» présentent que deux articles. On ne connaît rien encore de l'organisation intérieure des Thysanoptères. Ces Insectes sont tous d'une taille extrê- mement exiguë. Leur longueur n'ex-^de guère 2 ou 3 millimètres; aussi, pendant longtemps, restèrent- ils fort peu étudiés. La forme aplatie de leur corps et leur aspect général les avait fait considérer comme ap- partenant à l'ordre des Hémiptères. Néan- moins, De Geer avait déjà observé leurs l'al • THY pcs maxillaires; M. Siraus avait reconnu fa présence de leurs mandibules ; Latreille leur reconnaissait quelque affinité avec les Or- thoptères, mais il leur trouvait plus de rapports avec les Hémiptères homoplères. M. Duméril {Zoologie analytique) en fit déjà une famille particulière qu'il désigna sous le nom de Physapoda. Mais, depuis les ob- servations minutieuses faites par MM. Hali- day et Westwood, il est devenu certain que les Thysanoptères s'éloignent beaucoup des Hémiptères. Ils nousparaisseut se rapprocher wliis particulièrement des Névroptères. Les Thysanoptères vivent sur les végétaux et occasionnent souvent des dégâts assez considérables. Les uns se tiennent dans les fleurs; les autres s'attachent aux feuilles et les rongent dans toute leur étendue, sans jamais les entamer; on distingue alors à leur surface des taches qui ne sont que les parties rongées. Les céréales et principalement le blé sont attaqués par les Thysanoptères {Thrips cerealium) et en souffrent beaucoup chaque année. Il en est de même des Oli- viers, dans le midi de la France, et de diver- ses plantes de serre chaude. Ces Insectes, comme les Orthoptères et les Hémiptères, ont des métamorphoses incom- plètes. On rencontre souvent les larves au milieu des Insectes parfaits. Leur forme est la même; toutefois elles s'en distinguent, non seulement par l'absence d'ailes, mais aussi par leur couleur jaune ou rougeâtre. Après quelques mues ou changements de peau suc- cessifs, elles prennent des rudiments d'ai- les, et alors leur couleur devient brune ou noirâtre. Après une nouvelle mue, leurs ai- les paraissent avec tout le développement qu'elles doivent avoir ; les Thysanoptères sont parvenus à l'état adulte. Ces Insectes doivent être très nombreux dans la nature; mais, jusqu'ici, c'est seule- ment dans une partie de l'Europe, en France t en Angleterre, qu'on en a recueilli. Les anciens entomologistes les rangaient tous dans un seul genre, le genre Thrips ; mais M. Haliday, à qui l'on doit une mono- graphie de ces Insectes, eu a établi plusieurs, et les a répartis dans deux familles que nous avons adoptées. On les distingue aux carac- tères suivants: THY f «ompléte- r- ( ment ticlcs j sans ner- V vuref. 71 ; PuLOKOTBKtFSIBZi. [TubuU/trm.aahi.) A la famille des Phlqeothripsides {Phlœo- thripsidœ) se rattache le genre Phlœolhrips Huliday. MM. Amyot et Serville {Insectes hémiptères. Suites à Buffon) en ont formé deux autres, à ses dépens, sous les noms de Hoplothrips et Haplolhrips. A la famille des Thripsides {Tliripsidœ) sa rattachent tous les autres genres. M. Hali- day a formé encore deux groupes particu- liers: les Slenelytra Halid., ou Stenoptera Burm., ayant les ailes sans nervures trans- verses, et la tarière de la femelle recourbée en dessous; et les Coleoptrata Halid., ayant des ailes pourvues de nervures transverses et la tarière de la femelle recourbée en dessus. Aux Sténélytres appartiennent les genres Heliolhrips Haliday, Sericolhrips Haliday, Chirolhrips Haliday, Limolhrips Haliday, Odontothrips Amyot et Serville, Physapus DeGeer, Thrips, Linné, Belolbrips, Haliday, Tœniothrips et Tmelothrips Amyot et Serville. Aux Coleoptrata appartiennent seulement les genres Melanolhrips, Coleopthrips et jElo- thrips Haliday. (Bl.) *THYSA^OTHECIUM(e«aavo., franges; O-nxri, cofl"re, boîte), bot. cr.— (Lichens.) On sait que l'Australie se distingue de toutes les autres contrées du globe par l'espèce de singularité que présentent ses productions naturelles et l'originalité des formes anor- males qu'elles revêtent. Le genre dont il est question en est une nouvelle preuve. Il ap' partientàla tribu des Usnées, et nous l'avons, de concert avec notre ami M. Berkeley, ca- ractérisé de la façon suivante : Apolhécies terminales, d'abord planes et orbiculaires, à rebord sinueux et entiers, puis obliques; lobées, à lobes obiongs disposés en éventail. Excipulum nul. Lame proligère immarginée, presque de la même couleur que le thalle, c'est-à-dire pâle et posée immédiatement sur la couche gonimique. Thalle horizontal , verruqueux, d'où s'élèvent verticalement des espèces de podéties ou supports cjlin- 4 a* 714 ÏHÏ THY driques ou un peu comprimés, au sommet desquels se voient les apolhécies. Thèques imparfaites. Ce genre a un peu le port des Ramalines auxquelles il ressemble par la position de la lame proligère et par la nature cartilagineuse du thalle; mais il en diiïère infiniment par la forme et par le mode d'é- volution des apothécies. Celles-ci se dévelop- pent, en effet, de bonne heure à l'extrémité des podéties , et , dans le jeune âge , on les prendrait pour celles d'un Stereocaulon. Elles s'en distinguent néanmoins par l'ab- sence d'un excipulum propre. On ne con- naîl encore qu'une espèce de Thysanolhe- cium, le T. Hookeri. Il croît sur les vieux bois à la terre de Van-Diemen. (C. M.) THVSAA'OTDS. bot. ph. —Genre de la famille des Liliacées, tribu des Anthéricées, formé par M, Rob. Brown {Prodr. FI. Nov. HolL, p. 282) pour des plantes herbacées, à racines fibreuses ou bulbeuses, de la Nou - velie Hollande, dont une avait été décrite par Labillardière comme un Ornithogale. Le même genre a été décrit et figuré par Salishury, dans son Paradisus Londinensis, sous le nom de Chlamysporvtm, qui n'a pas été adopté comme étant postérieur. M. Rob. Brown a décrit {loco cilato) vingt et une es- pèces de Ttiysanotus, les unes à six, les «ti- tres à trois étamines. (D. G.) THISAIMURES. Thysanura ( Gu^avoi , franges; oùpà , queue ). hexap. — C'est le troisième ordre de la classe des Hexapodes , qui a été établi par Latreille dans son Précis des caractères génériques des Insectes en 1796, et qui a été adopté par tous les apté- rologistes. Latreille, dans son ouvrage pré- cité, avait élevé cet ordre au rang de classe, et le plaçait entre ceux des Sweurs et des Parasites (voy. ces mots), qui sont les plus voisins de ses Acéphales, depuis lors appelés Arachnides ( voy. ce mot ). Pour Fabricius, ces animaux constituaient une partie des Synistales (voy. ce mot) de cet auteur. En 1806, Latreille leur conservait la même place que dans son premier ouvrage; mais il avait alors , à l'exemple de Lamarck , sé- paré les Insectes des Arachnides, et les Thy- sanures furent pour lui des Insectes, tandis que pour Lamarck c'étaient des Arachni- des. Plus tard, il crut leur reconnaître plus d affinités avec les Myriapodes qu'avec les Arachnides , et il les mit immédiatement après ceux-ci dans la série des Insectes. Mais on ne peut nier qu'en laissant, parmi les Thysanures, les Podures et les Lepismes, on réunit des animaux fort dilTérents entre eiix et fort différents aussi des Myriapodes. Fabricius avait déjà rapproché les Thysanures deâ Insectes de l'ordre des Névroptères, et c'est l'opinion que M. deBlainville adopte, en les considérant comme des Névroptères ano- maux, en ce sens que, restant aptères, la phy- sionomie des larves est définitive chez eux, tandis qu'elle n'est que passagère chez l.i plupart des autres espèces du même ordre. Les Thysanures ainsi envisagés sont donc des Né- vroptères frappés d'un arrêt de développe- ment. Cest ce que les aptérologistes admet- tent parfaitement pour les Lepismes et genres voisins ; mais il nous paraît impos- sible d'en dire autant, ou du moins dans le même sens, pour les Podures. Le petit nom- bre des anneaux du corps des Podurelles les rapproche des Insectes épizoïques, et le reste de leur organisation diffère complètement de celle des Lepismes. II serait donc plus convenable de créer à leur intention un or- dre particulier parmi ces Insectes hexapodes, dont le corps n'a pas le nombre normal d'anneaux. On laisserait à cet ordre des Po- dures et des Smynthures le nom de Podu- relles, c'est-à-dire qui saute avec sa queue , puisque c'est là un des caractères les plus généraux. L'ordre des Thysanures , tel qu'il est adopté actuellement, se compose d'un nom- bre assez limité d'espèces (176 environ) qui ne subissent point de métamorphoses, aptè- res et reconnaissables entre toutes par les organes particuliers du mouvement qu'elles portent à l'extrémité de l'abdomen , et qui permettent à un grand nombre d'exécuter des sauts plus ou moins considérables. Elles varient, du reste, beaucoup sous le rapport de la forme générale, et de la composition de chaque organe en particulier. Chez les unes, le corps est allongé, pisciforme, con- vexe en dessus , et se compose, non compris la tête, de treize segments, dont trois pour le thorax et dix pour l'abdomen. Les parties de la bouche sont les mêmes que dans les Insectes broyeurs , c'est-à-dire consistent en un labre, des mandibules, des mâchoires, une lèvre inférieure et des palpes. Les an- tennes sont longues, sétacées , composées TriY ^l ^r^^K t.'îi^W^l '^^/i^^-^ .r>^ :^§^ ^^^ v'^y?^ '" ' ,^' .^ ~