LIBRARY OF 1885- 1056 X ^A DICTIONNAIRE UNIVERSEL DHISTOIRE NATURELLE. ÏO^IE PREMIER. LISTE DES AUTEURS PAR ORDRE DE MATIÈRES Zoologie eénérsile, Anatoniie, Pliysiologie, Tératolosie et Anthropologie. MM. CASIMIR BKOLSSAIS, -jff, D.-M., professeur à l'bO- pital militaire (lu Val-de-Grâce. DUl'ONCHELfils,^, niéd. de l'Ecole poljtedii.iq. WJVERNOY, îft!. D.-M., membre de l'iuslilul, pro- fesseur au Collège de Fraii<-H , etc. MILNE EDWARDS, *, D.-M., membre de l'Inst. FI.OUUENS , C. iJt , D.-M. . secrétaire-perpétuel de l'Académie des sciences, membre de l'Académie fr«nraise , etc. MM. ISIDORE GEOFFROY S.-IIII.AIRE , O.ift. DM, membre de l'Institut , iiisp. gém-r de l'Université, professeur-administrateur au Muséum dbisloire naturelle , etc. DE UCMJiOLDT (le baron Alejandre), C.^, mem- bre de riiislilut de France, de l'Académie ro\alr de Iterlin , etc. MARTIN SAINT ANGE, O. iftS, D.-M. , membre de plusieurs sociétés savantes. JVIaiiiiiiifères et Oiseaux. ISIDORE GEOFFROY S. HILAIRE, O.*. D. M., membre de l'Institut., etc. HAUDEMENT, professeur à l'Institut national agro- nomique, membre de la Société pliilomatique, etc. GERBE, aide-naturaliste au Collège de France. DE LAFRESNAYE, membre de plusieurs soc. sa». LAURILLARD, jj^, metubre de plusieurs société.- DEQUATREFAGES, Jftî, docteur en méde« ROC LIN, ^, membre de la Société pbilon Reptiles et Poissons. «IBRON, #, professeur d'bistoire naturelle. [ VALENCIEXNES , ij^, membre de l'Institut, profes I seur-administrateur au Muséum d'bistoircnaluielle mollusques. DESHAYES ,#, n.embre de plusieurs soci( YALENCIENNES, ^, uembre de l'Instilu ALCIDE D0K1JIG.\Y,0. *, philomatique, etc. Articulés. (Insectes, Myriapodes, Arachnides, Crustacés, Cirrhopodes, Annélides, Helmintbiiles, Syslolide.) DUJARDIN , ijÇ; , professeur d'histoire naturelle. DUPONCHEL, iftf, membre de plusieurs sociétés sar. LUCAS, ^, membre de la Société entomolopique. GERVAIS, professeur d'iiistoii'e naturelle, membre de la Société philomatique. MILNE EDWARDS, 0. ^, D. M., membre de rinstilui, profess.-adminisl. au Muséum d'histoire AODODIN, eftî, D.M., membre de l'Institut , profes- seur-administrat. au Muséum d'bistoire naturelle. BLANCHARD, membre de plusieurs sociétés sar. BOITARD . îft!, auteur de plus, ouvrages d'hist. nat. BRULLK , *, prof, à la Faculté des scienc. de Dijon. CIIEVROLAT , membre de plusieurs sociétés savant. DESMAREST, secrétaire de la Soc. entomolog. de France. Zoopli^tes ou Ka:^onnés. (Ecbinodermes, Acalèphes, Foraminifùres, Polypes, Spongiaires et Infusoires.) ALCIDE D'ORBIGNY.O. ift, membre de plusieurs Sociétés savantes. DUJARDIN, Jfts. professeur d histoire naturelle, i MILNEEDWARDS.O.Jft.D. M. .mem.de l'Inst.. t Botanique. DE BREBISSON , membre de plusieurs vantes. BRONGNIART, 0. iftt, D.-M., membre de llnstit., professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle, etc. DECAISNE, ^, membre de l'Institut. DUCHARTRE, membre de la Société philomati- DEJUSSIED, 0.iRî,D.-M., membre de l'Instilut , profe.sseur au Muséum d'hisloire naturelle. LEVEILLÉ, D.-M., memb. de la Société philomati.|. MONTAGNE,*, D.-M., memb. de la Soc. pbil.,etc. RICHARD, ifif, D.-M., membre de l'Institut, profe, seur à la Faculté de médecine. SPACIl , aide-naturaliste au Muséum d'histoire na- Géoloiele , Minéralogie. CORDIER, C. iftf, memb.derinstit., prof.-adm. au Muséum d'hist. natur., insp. gén. des mines, etc. DELAFOSSE, *, professeur de minéralogie à la Faculté des sciences, etc. DESNOYERS, jfti, bibliothécaire au Muséum d'his- toire naturelle, membre de- plusieurs sociétés sav. ELIE DE BEAUMONT,0.jRS, membre de l'inst.tul prof, au Col. de France, insp. gén. des mines, etc. CH. DORBIGNY, membre de plusieurs acade. mies et sociétés savantes, etc. CONSTANT PREVOST, ^, profeoseur de géologie à la l'acuité des sciences , etc. Cliiniie, Physique et Astronomie. Acadéii ARAGO, C. ijji, secrétaire perpétuel d des sciences, etc. BECQUEREL , O. *, membre de l'Institut, profess. admniistratenr au Muséum d'histoire naturelle, etc DUMAS, C.*, D.-M.,n.embrede l'InslituU PELODZE, ^, membre de l'Institut, professeur ai chimie au Collège de France et à l'Ecole poly- technique, etc. PELTIER, membre de plusieurs académie? et sa- cietés savantes. RIVIERE, jj^, professeur de sciences physiques. Imprimerie de L. Mabtikf.t, iuo Mignon, 2. DICTIONNAIRE UNIVERSEL m\mm iturelle RÉSUMANT ET COMPLÉTANT Tous les faits présentés par les Encyclopédies, les anciens dictionnaires scientifiques , les Œuvres complètes de Buffon , et les meilleurs traités spéciaux sur les diverses branches des sciences naturelles ; — Donnant la description des êtres et des divers phénomènes de la nature, rétymologie et la définition des noms scientifiques, et les principales applications des corps organiques et inorganiques à l'agriculture, à la médecine, aux arts industriels, etc. ; PAR JHESSIEURS ARAGO, AUDOIN, BAUDEMENT, BECQUEREL, BIBRON , BLANCHARD, BOITARD , DE BRÉBISSON , AD. BRONGNIART, C. BROUSSAIS, BRDLLÉ, CHEVBOLAT, CORDIER, DECAISNE , DELAFOSSE , DESHAYES, DESMAREST, J. DESNOYERS, ALCIDE ET CHARLES d'ORBIGNY, DOYÈRE, DUCBARTRE, DUJARDIN, DUMAS, DUPONCBEL, DUVERNOY, ÉLIEDE BEAUMONT, FLOURENS, IS. GEOFFROY SAINT-HILAIRE , GERBE, GERVAIS, HOLLARD, DE JUSSIED, DE LAFRESNAYE, LAURILLARD, LEMAIRE, LÉVEILLÉ, LUCAS, MARTIN ST-ANGE , MILNE EDWARDS , MONTAGNE, PELOUZE, PELTIER, C. PRÉVOST, DE QUATREFAGES, A. RICHARD, RIVIÈRE, ROULIN, SPACH, VALENCIENNES, ETC. DIRIGÉ FAR M. CHARX.ES S'ORBIGNIT. Et enrichi d'un magnifique Atlas de planches gravées sur acier. »-o-o-o-o-c>-o-o<-o TOME PREMIER. PARIS, CHEZ LES ÉDITEURS MM. RENARD , MARTINET ET Ce, ^ RIE ET HOTEL IBIGXON , 2 ( quartier de l'Écolf-de-M^decine ). ET CHEZ AAGLOIS ET LECLERCQ, 1 Rue de la Harpe, 81. | âXimts maisons, cljsz £. M'u\]t\ien , h £t\fz\%. 1847. VICTOR MASSOIN, Place de i'École-de-Medeciiie, 17. M^MSTE DES ABRÉVIATIONS EMPLOYEES DANS CET OUVRAGE. ( Les abréviations en petites capitales |)lacées au conimencement de chaque ailicli indiquent la grande classe à laquelle ils apiiartiernient.) Acal. . Anal. . Ann. . Annél . Arach . Aslr. . Bol . . Bol. cr. Bol. ph. Bull . . Chim. . Cirrh. . Crusl. . Échin . Fig. . . Forami» Foss . . G ou g. Géol . . Helm. . Hisl. nal In fus. . Ins. . . . Acalèphes. , Analomie. Annales. Annélides. Arachnides. Astronomie. Botanique. Botanique cryplogami- que. Botanique phanéroga- niique. Bulletin. Chimie. Cirrhopodes. . Crustacés. Echinodermes Figure. Foraminifères Fossile. Genre. Géologie. Helminthides. Histoire naturelle Infusoires. Insectes. Mam. . . Mammifères. Mém. . . Mémoire. Méléor. . Météorologie. Min.. . . Minéralogie. Mail. . . Mollusques. Myriap. . Myriapode. Ois. . . . Oiseaux. Paléont. . Paléontologie. Ph. ou Pho n. Phanérogame, ou pha nérogamie. Phys. . . . Physique. Physiol. . . Physiologie. PI . Planche. Poiss. . . . Poissons. Polyp. . . Polypes, Polypiers Bad. . . . . Radiaires. Bepl. . . . . Reptiles. Spong. . . . Spongiaires. Syslol. . . . Systolides. Syn.oiiSyn on. Synonyme. Téral. . . . Tératologie. V. ou Voy. . Voyez. Vulg.. . . Vulgaire. lool. . . . Zoologie. Zooph . . . Zoophytes AVERTISSEMENT. Depuis un demi-siècle , les Sciences naturelles ayant fait des pro- grès immenses, leurs éléments, jusqu'alors dispersés, ont été groupés dans un ordre logique. On a établi des nomenclatures nouvelles , re- dressé d'anciennes erreurs; et, plus sûrs enfin de leur point de départ , les savants se sont élancés avec confiance vers de nouvelles découvertes , dont l'ensemble a dû finir par amener une véritable révolution scien- tifique. Pour apprécier la valeur de cette révolution, dont les conséquences se font chaque jour sentir davantage , il suffit de comparer aux connais- sances modernes celles de la fin du siècle dernier. L'imperfection de l'analyse rendait alors toute synthèse impraticable. Privée des principes immuables qui pouvaient seuls assurer sa marche , l'étude errait à l'aventure , sans rien coordonner, jetant çà et là, en les isolant, des idées qui devaient former, de nos jours , les anneaux d'une même chaîne. Des faits mal interprétés étaient enregistrés sans ordre, et souvent à côlé des hypothèses les plus insoutenables. Les écrivains même les plus distingués n'étaient point à l'abri de ces erreurs; et , comme aucune loi n'était posée , si la science avait ses adeptes, elle comptait aussi beau- coup d'incrédules. Le scepticisme, en efl"et , ne s'était point arrêté à la subversion des idées morales et politiques ; il avait aussi envahi les scien- ces. Toutes les vérités reconnues étaient remises en question. Que l'on me fasse un grain de blé , s'écriait Voltaire , et je croirai à la chimie ! — Buffon, à la même époque, dictait des écrits éblouissants des pompes du style, et qui , déjà souvent critiqués pour le fond, ne doivent plus guère qu'à leur mérite littéraire le rang qu'ils conservent encore dans l'estime publique. Cependant (quelque incompréhensible que cela puisse paraître dans II AVERTISSEMENT. l'état acliiel des sciences), beaucoup d'hommes, désireux d'acquérir des connaissances scientifiques , en sont encore à les puiser dans les œu- vres des naturalistes de cette époque. Ce seul fait incontestable suffirait pour prouver l'urgence d'une publication résumant les connaissances acquises jusqu'à ce jour sur les Sciences naturelles. Jamais la tendance des esprits vers l'étude sérieuse de la nature n'a démontré plus évi- demment l'opportunité d'un semblable travail. Partout, une réaction se manifeste en faveur de la Science. Génie multiple et puissant, elle vient sourire à tous, se mettre à la portée de tous , dispenser à tous les innombrables trésors dont elle fut si longtemps la gardienne avare et jalouse. Jamais l'Histoire naturelle ne fut aussi florissante ; jamais elle n'ofl'rit à l'observateur d'aussi nombreux , d'aussi intéressants résultats. Cet ouvrage ne pouvait donc paraître sous des auspices plus favora- bles ; car indépendamment de son mérite intrinsèque, qu'il ne nous appartient pas d'apprécier, nous pouvons affirmer qu'il aura du moins mérite assez rare et non moins précieux deVà-propos. Pour être d'un usage facile aux érudils, comme aux simples amis de la Science , ce vaste panorama des Sciences naturelles devait être à la fois court et complet. Nos lecteurs comprendront sans peine les dif- ficultés que présentait , dans la rédaction d'un Dictionnaire de ce genre, la solution de ce double problème ; et pour les leur faire mieux sentir, ils nous permettront de leur soumettre la méthode que nous avons suivie. Comme nous voulions créer un ouvrage vraiment utile , nous nous sommes efforcés de le rendre aussi exact que possible ; à cet effet nous avons réclamé le concours des premières notabilités scientifiques. Chaque article sera traité d'une manière neuve et pris au point de vue le plus élevé. Nous sommes à cet égard dispensés de toute explication : la pureté des doctrines , la justesse des aperçus , pour le fond ; la préci- sion , la lucidité du style , pour la forme, y sont assez garantis par les noms des savants qui doivent signer les diverses parties de cet ouvrage. Un simple coup d'œil , jeté sur quelques articles pris isolément, con- vaincra bientôt le lecteur que , grâce à la précision des termes, à l'ex- clusion rigoureuse de toute supprfluilé, à la combinaison réfléchie des AVERTISSEMENT. n\ moyens typographiques , nous sommes parvenus, sans nuire à la clarté des sujets traités , à dire beaucoup en peu de mots , à faire entrer en une colonne ce qui eût ailleurs exigé plusieurs pages. Une innovation importante , et dont nous espérons qu'on nous saura gré, a été de donner, autant que possible, l'étymologie de tous les noms de genres , ainsi que celle des principaux termes scientifiques, qu'on chercherait en vain dans les précédents Dictionnaires. Notre travail à cet égard a été parfois pénible, en raison même des erreurs commises dans la combinaison de ces mots. Nous n'avons néan- moins négligé, parmi les étymologies , que celles dont les lois de l'ana- logie ne nous ont pas permis de constater directement l'origine , et qu'il ne faut chercher souvent que dans l'imagination bizarre de leurs auteurs. Les soins apportés à l'exécution des planches de notre Atlas le met- tront de beaucoup au-dessus de tous ceux qui ont été publiés dans le même genre. Plusieurs de nos savants collaborateurs ont bien voulu se charger d'en exécuter diverses parties : ainsi M. Decaisne dessinera la plus grande partie des planches de botanique relatives aux familles dont il donnera les caractères avec la précision et l'exactitude consciencieuse qui distinguent ses observations; M. A. Richard fera tous les dessins de l'anatomie et de la physiologie végétales , et les traitera avec sa su- périorité accoutumée ; enfin les animaux des classes inférieures seront presque tous dessinés par M. Dujardin , qui joint au mérite de bien ob- server celui de représenter avec une rare habileté les objets d'Histoire naturelle ; qualité précieuse surtout chez les naturalistes appelés, comme lui, à enrichir la Science de nombreuses découvertes faites à l'aide du microscope. Parmi les artistes auxquels nous avons confié les autres séries ico- nographiques, il suffira de nommer MM. Meunier, Prêtre , Traviès, Werner, etc., dont la supériorité comme peintres d'Histoire naturelle est bien reconnue. La gravure sur acier de ces desseins , et leur colo- riage, seront exécutés par les premiers artistes en ce genre, dont la signature répondra au public du degré de perfection apportée à cette partie de noire publication. IV AVERTISSEMENT. Quoique nous nous soyons fait une loi de rédiger cet ouvrage avec une extrême concision, les articles généraux, auxquels se rapporte- ront particulièrement les planches, recevront tous les développements qu'exige l'état actuel de la Science. Le lecteur trouvera d'ailleurs , à la fin de chacun de ces articles , une liste des meilleurs ouvrages spéciaux sur le même sujet. Nous nous sommes surtout efforcés de coordonner l'ensemble d'une aussi vaste entreprise , de manière à ce qu'une harmo- nie parfaite en liât toutes les parties. Nous sommes heureux d'ajouter que nos collaborateurs entrent, à cet égard, avec empressement dans nos vues , et nous aimons à penser que la réunion de tant d'efforts dotera la Science d'un livre utile à tous, résumant exactement l'état actuel de nos connaissances sur la nature, et susceptible, en raison de son peu de volume, de devenir le vade mecum du savant comme celui de l'homme du monde. Charles d'Orbigny. LISTE DES ABREVIATIONS EMPLOYEES DANS CE DICTIONNAIRE. Aeal Acalèphes. Afriq Afrique. Amér.mérid. Amérique méridionale. Amer. sept. . Amérique septentrionale. Anat Anatomie. Anim Animal. Ami Annales. Annél Annélides. Arach. . . . Arachnides. Aslr Astronomie. Bot Botanique. Bol. Cf. . . . Botanique cryptogamique. Bot. ph. . . . Botanique phanérogamiquc. Bull Bulletin. C. B.-E. . . Cap de Bonne-Espérance. Caract Caractère. Calai Catalogue. Chim Chimie. Cirhh Cirrhopodes. Classif. . . . Classification. Cbl Coléoptères. Cotyl Cotylédon. Crusi Crustacés. Crijpt Cryptogame ou cryptogamie. Dicolyl. . . . Dicotylédones. Dicl. class. . Dictionnaire classique. Dict. se. nat. — des sciences naturelles. Dim Diminutif. Dipt Diptères. Échin Échinodermes. Edil Édition. Esp Espèce. Élym Étymologie. Ex Exemple. Fig Figure. Foram. . . . Foraminifcres. Foss Fossile. G Genre. Géol Géologie. Helm Helminthides. Hémipl. . . . Hémiptères. hUlérom.. . . Hétéromères. Héiéropl, . . Hétéroptères. f/isL, , , , . Histoire Hist. nat. . . Histoire naturelle. Hyménopl. . Hyménoptères. Infus Infusoires. Ins Insectes. Jourji Journal. Légumin. . . Légumineuses. Lépidopl. . . Lépidoptères. 3îam Mammifères. Médilerr. . . Méditerranée. 31ém Mémoire. Mérid. . . . Méridional. Méléor. . . . Météorologie. Min Minéralogie ou minéralogique. Moll Mollusque. Monocolyl. . Monocotylédones. Monog. . . . Monographie. Mus Muséum. Myriap. . . . Myriapodes. i)/!/ dont il ne nous reste que cent trente- DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 45 quatre vers , on trouve cinquante-trois poissons décrits avec assez de précision pour qu'on puisse les reconnaître. Il parle du physis (gobius niger) qui se construit un nid comme les oiseaux. Ce fait, déjà mentionné par Aristote, et qu'on avait toujours regardé comme une fable, a été confirmé, il y a environ dix ans, par un naturaliste italien. Diodore, de Sicile, a laissé dans ses écrits quelques descriptions d'ani- maux, de plantes et de minéraux. Il a le premier parlé du riz. Strabon , né en Cappadoce, cinquante ans avant notre ère, s'est acquis une juste célébrité par sa géographie, ouvrage fort étendu , disposé avec une méthode remarquable. Il joint à la description de chaque pays une esquisse de leurs productions naturelles. Ainsi, il cite le muge, en par- lant de la Gaule-Narbonnaise , et l'élan en parlant des Alpes. En décri- vant les monts Taygètes, il rappelle les carrières de marbre qui servaient à décorer les édifices romains; et, à propos de Byzance, il parle de la route que suivaient les bancs de poissons qui venaient tomber dans les filets des pêcheurs byzantins. Il a décrit le premier la canne à sucre, et fait men- tion de la soie, qu'il regardait comme le produit d'un arbre. Cet auteur a donné une description assez exacte des poissons du Nil pour que, lors de l'expédition des Français en Egypte, la plupart aient été retrouvés. Tous les faits consignés dans ses écrits et qui ne sont pas le résultat d'observations personnelles, sont des compilations faites avec un choix judicieux. Diodore et Slrabon devraient se rattacher à la littérature grecque, puisqu'ils ont écrit dans cette langue; mais, comme ils ont vécu long- temps à Rome et qu'ils appartiennent à la civilisation romaine, nous n'avons pas cru devoir les séparer des naturalistes latins. Un ouvrage précieux pour l'histoire naturelle , quoique d'un carac- tère bien différent, est le traité de l'art culinaire d'Apicius, ce cé- lèbre gastronome du siècle d'Auguste, qui se donna la mort quand ses prodigalités eurent épuisé sa fortune. Il y décrit minutieusement tous les mets en usage chez les Romains. C'est un bon catalogue à consulter pour un naturaliste. Columelle a écrit un ouvrage d'agriculture sur le même plan que ceux de Caton et de Varron ; il y donne des détails fort intéressants sur la con- struction des viviers, et des instructions étendues sur la direction des ruches. En général, ses descriptions sont beaucoup plus complètes que celles de Varron. Sénèque pourrait prendre place parmi les naturalistes anciens, si, dans 46 DISCOURS PKÉL[M1NAIRE. son livre sur les questions naturelles, où il traite de physique générale, il n'avait fait trop souvent preuve d'une profonde ignorance de la maiièrc. On doit à Arétée, de Çappadoce, qui vivait sous Néron, de bonnes des- criptions anatomiques, entre autres celles de la veine cave et de la veine porte ; mais, par une erreur singulière, il fait partir toutes les veines du foie, quoique Aristote ait dit expressémejit qu'elles partent du cœur. Dioscoride, médecin des armées romaines sous Néron (75ansde J.-C), fut un botaniste célèbre. Il a décrit environ six cents plantes , mais avec une telle inexactitude qu'on a pu à peine en reconnaître le quart; sui- vant la coutume de cette époque, il attribue aux plantes des propriétés imaginaires, erreur que l'autorité des auteurs anciens a perpétuée presque jusqu'à nos jours. Ce botaniste a joui jusqu'au xv* siècle d'une célébrité pourtant bien contestable ; mais il était le seul dont les écrits nous fussent parvenus par des traductions illustrées, et les Arabes n'ont eu long-temps aucun autre traité de botanique. Il s'occupa aussi de mi- néralogie, et divisa les corps bruts d'après leur nature en terrestres et en marins. On l'accuse d'avoir emprunté cette classification à Sextus Niger. La plupart des empereurs romains, depuis Auguste jusqu'à Vespasien, favorisèrent peu les sciences; mais ce dernier institua des écoles destinées à répandre le goût des études , et rétribua les professeurs sur le trésor public. C'est sous son règne que vécut Pline, dont le nom est aussi ré- pandu que celui d' Aristote. Ce naturaliste est un des hommes les plus laborieux qui aient existé. Quoique mort dans un âge peu avancé , puisqu'il périt à 56 ans , lors de l'éruption du Vésuve qui détruisit Pompéia et Herculanum, il a laissé sur différentes matières cent soixante gros volumes extraits des écrivains qu'il avait lus. Son ouvrage sur l'histoire naturelle est la compilation de plus de deux mille ouvrages, et il cite un grand nombre d'auteurs dont sans lui les travaux auraient été perdus pour nous : c'est un titre à la reconnaissance de la postérité. Mais il n'est pas scrupuleux sur le choix des matériaux; chaque fois qu'il compulse un observateiu' judi- cieux ses descriptions sont exactes; quand, au contraire, il a entre les mains un auteur fabuleux , il consigne les faits qu'il lui emprunte sans la moindre critique, et mêle ainsi sans cesse la vérité à l'erreur. Les écrits de Pline , dont le but est évidemment d'amuser plutôt que d'instruire, offrent une lecture très agréable ; mais il n'y faut pas chercher de la science sérieuse ; il a copié dans Aristote tout ce qu'il renferme de bon. Son septième livre, qui est le commencement de sa zoologie, esf DISCOURS PRÉUMINAIRE. 47 une espèce d'anthropologie informe et remplie de fables. Il y fait men- tion d'hommes à pieds d'autruche, sans bouche, à oreilles gigantes- ques, etc. Ses détails ethnographiques et son esquisse de l'histoire des inventions et des arts présentent un intérêt plus réel. Sa classification des êtres organisés n'est pas fondée sur leurs carac- tères anatomiques, mais sur leur mode d'existence. Il divise les animaux en terrestres, aquatiques et aériens; et de cette classification arbi- traire naît une confusion facile à comprendre. Le neuvième livre renferme de précieux détails sur les cétacés de la mer du nord et de la Méditerranée. Nous y voyons que de son temps ces animaux venaient jusque dans notre golfe de Gascogne. Il parle aussi d'un boa qui fut tué par Régulus, près du fleuve Bagrada, non loin de Car- thage. Son ornithologie est faible ; mais elle contient des choses fort cu- rieuses. Il donne du phénix une description assez exacte pour qu'on y puisse reconnaître le faisan doré, et fait mention du Iragopan , oi- seau cornu, long-temps regardé comme fabuleux. Dans son entomologie, il décrit longuement les mœurs des abeilles que, d'après un préjugé commun à l'antiquité , il croyait pouvoir être spontanément engendrées par la putréfaction du ventre d'un bœuf. Il parle aussi de la soie qui venait, dit-il, d'un pays fort éloigné, et que produisaient des insectes différents du bombyx mort. Si la zoologie de Pline est confuse, sa botanique l'est plus encore. Sa classification est arbitraire et ses descriptions sont trop inexactes pour que les plantes qu'il cite puissent être reconnues. Il a cependant le mé- rite de cette ingénieuse remarque qu'il serait possible, par l'époque de la floraison des végétaux, de reconnaître les mois de l'année; Linné pour- rail bien y avoir pris l'idée de son calendrier de Flore. La thérapeutique de Pline est pleine d'erreurs. Il multiplie à l'infini les remèdes qu'on peut tirer des plantes et des animaux ; selon lui , la tortue seule en fournit soixante-six. Sa minéralogie est intéressante sous le rapport technique et comme histoire des beaux-arts ; car il a sauvé de l'oubli les noms d'un grand nombre de sculpteurs, de peintres et de graveurs, en donnant la description d'édifices, de statues et de pierres gravées qui n'existent plus pour nous. Il nous fait connaître le mode d'extraction des métaux, l'emploi de l'amalgame du mercure pour l'exploitation des mines d'or et d'argent , la fabrication du laiton, de l'acier, du bronze, de l'airain de 48 DISCOURS PRÉLIIVllNAmE. CorinlhC} celle du blanc de céruse et du minium. Il parle des propriétés de l'aimant , de celles de la pierre de touche , du soufre, du cinabre , de la litharge, etc. On trouve dans ses ouvrages une foule d'observations sur les aéro- lithes, les aurores boréales, et sur d'autres phénomènes météoriques. Plutarque a consigné, dans ses Propos de table et dans son ouvrage sur l'Indiislrie des animaux et sur la raison dont ils sont doues, ceitains faits d'histoire naturelle qui ne sont pas dépourvus d'intérêt ; mais il traite toutes ces questions plutôt en philosophe qu'en naturaliste. Il a laissé deux traités de physique générale, sous le titre de Questions naturelles et de Recherches sur le froid, et un petit écrit fort curieux, à cause de certaines observations très justes concernant la nature du globelunaire, et qui est intitulé : De la face qui paraît dans la lune. A cette époque, où l'empire romain touchait à la grande crise qui devait se terminer par sa dissolution, la plus déplorable anarchie régnait dans les esprits, et Alexandrie était le principal théâtre de celle confu- sion. Les Juifs, dont l'établissement dans cette ville remontait au règne dePhyscon, y avaient apporlé le goût des éludes de pure spéculation. Plus tard, sous le règne de Trajan et d'Adrien , la philosophie indienne devenue, sans doute, plus incompréhensible à mesure qu'elle s'éloignait de sa source, et le néo-platonisme qui, de son côté, se livrait aux concep- tions les plus insaisissables, vinrent ajouter au vcrlige qui poussait les es- prits vers ces études sans nom qu'on a tenté de nos jours de rajeunir. De ce conflit d'idées toujours vagues et rarement profondes naquit la philosophie cabalistique, cette déplorable aberration de la raison hu- maine dont le règne fut si long et qui n'occupe plus aujourd'hui que quelques cerveaux vides. Ces stériles études, mortelles pour l'intelli- gence, firent oublier les sciences d'observation, qui tombèrent bientôt dans l'oubli. Au II" siècle de l'ère chrétienne, nous ne trouvons que trois écrivains, Athénée, Élien et Oppien, dont les ouvrages intéressent directement les naturalistes; mais, lorsqu'ils parurent, la langue latine avait, comme langue scientifique, fait place à la langue grecque. L'ouvrage d'Aihénée , le Banquet des sages , n'est autre chose qu'une compilation indigeste et confuse ; mais il renferme beaucoup de détails précieux. L'auteur fait raconter à chacun des convives tout ce qu'il sait sur les mets qui paraissent sur la table , et de là des détails souvent fort piquants. C'est ainsi qu'il nous donne la description de quatre-vingt-dix DISCOURS PRELIMINAIRE. 49 poissons et d'un grand nombre d'oiseaux, le loui mêlé d'anecdotes qui varient agréablement son récit. Élien n'est, comme Athénée, qu'un simple compilaleur. Pour rendre son livre plus original, il a eu la malencontreuse idée de mêler toutes les matières sans ordre ni méthode. Il cite soixante-dix espèces de mammifères , entre autres le bœuf sans cornes, l'yak , le babiroussa et la souris épineuse. Sur les cent neuf espèces d'oiseaux dont il fait men- tion, quelques-unes n'ont été constatées que dans les temps modernes : tels sont ceux qu'il appelle les paons de mer , et dans lesquels on a re- connu les combattants. Il donne la description de cinquante espèces de reptiles qui n'ont pas tous été retrouvés, et il n'y a guère que dix années qu'on a découvert aux Indes son crocodile à museau cornu. Il décrit cent trente poissons; quelques-uns le sont pour la première fois, tels que le diodon , le citharodon et l'anchois. Les détails qu'il présente sur les animaux de celte classe sont d'autant plus importants que les Grecs étaient presque aussi avancés que nous en ichthyologie. Oppien, né en Cilicie, vers la fin du règne de Marc-Aurèle, a écrit les Cynégétiques , Xqs Halieutiques et les Ixeutiques, poèmes tous trois précieux pour les sciences naturelles ; mais dont le dernier est perdu. Les Cynégétiques nous font connaître les races de chevaux et de chiens dont on se servait alors pour la chasse, et le nom des ani- maux qui étaient l'objet de ce délassement. L'auteur y cite entre au- tres le bison et le mouflon, qui vivaient alors en Italie. Les Halieu- tiques contiennent des détails d'un plus grand intérêt. Le poète y décrit le lieu d'habitation des poissons et de certains mollusques , leur mode de reproduction et leurs mœurs ; ainsi, il rappelle les propriétés électriques de la torpille, la ruse si connue de la baudroie pour attirer les petits poissons , celle de la sèche qui teint l'eau de son encre, afin d'échapper à ses ennemis, et le dangereux aiguillon dont lapaslenade est armée. Les développements dans lesquels il entre sur la manière de pêcher les diverses espèces de poissons et sur leurs migrations sont fort intéressants pour la science. L'ouvrage d'Oppien contient la description de cent soixante poissons; et il est à remarquer que, parmi tant de détails, on ne trouve que peu de fables; cependant certains faits deman- dent à être vérifiés. Ce jeune poète est l'un des derniers naturalistes distingués de l'an- tiquité ; nous ne trouvons plus après lui que Galien de Pergame, savant médecin de Marc-Aurèle et de Lucius Vérus. .7 50 DISCOURS PRÉLIMINAIKK. Galien se fixa à Rome après avoir successivement visité, pour s'in- struire, Corinlhe, la Lycic, la Palestine et l'Egypte. A l'époque où il étudiy l'anatomie à Alexandrie, cette science y était en décadence ; mais par son seul génie il la soutint et lui fit faire d'étonnants progrès. Il a considé- rablement écrit, en suivant toujours dans ses travaux un ordre méthodi- que : il commence par l'anatomie ; viennent ensuite la physiologie, l'hy- giène, la pathologie, la séméiotique et la thérapeutique. Ses administrations anafomiques, dont nous n'avons qu'une partie, sont pleines de faits qui annoncent une merveilleuse sagacité et une persévérance opiniâtre. Les difficultés qui entouraient l'étude étaient cependant alors fort grandes. On ne pouvait disséquer des adul- tes, et l'on était réduit à ouvrir les cadavres des enfants morts dans les lieux où on les avait exposés , ou bien ceux des ennemis restés sur le champ de bataille ; toutes ces ressources étant insuffisantes , Galien conseilla d'étudier l'organisation des animaux qui se rap- prochent le plus de l'homme, surtout les singes de l'espèce appelée magot. Il en résulte que , dans ses descriptions myologiques et ostéolo- giques, il rapporte souvent à l'homme des détails organiques qui ne sont vrais que pour le singe. Son livre de la Digestion contient des indica- tions fort précises sur l'anatomie comparée; il fait remarquer, après Aristote, que tous les animaux qui n'ont pas d'incisives à la mâchoire su- périeure ont plusieurs estomacs. Il soutient aussi, contre l'opinion géné- ralement admise de son temps, que les éléphants ont une vésicule biliaire. Ses travaux relatifs à la respiration donnent une haute opinion de son habileté. Il avait fait de nombreuses expériences sur la pro- duction de la voix, et coupé, chez des porcs, les deux branches du nerf pneumo-gastrique qui montent le long du larynx, pour démontrer leur influence dans la formation du son. Nous n'avons qu'une partie de sa description du cerveau ; mais elle est assez remarquable pour nous faire regretter la perte de ce qui ne nous est pas parvenu. Galien fait preuve d'une grande pénétration dans son ouvrage in- titulé : De l'usage des parties du corps humain. Il a signalé le pre- mier la perforation du cœur dans le fœtus. Toutes ses erreurs sur la structure et les fonctions de cet organe et de ses dépendances vien- nent de ce qu'il n'expérimentait que sur des animaux, et n'avait au- cune idée de la circulation du sang ; aussi ne peut-il expliquer le mouvement d'élévation et d'abaissement du cerveau, qu'il attribue à l'afflux de l'air. Il a aussi le premier parlé des nerfs optiques , et DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 51 décrit avec exactitude les couches optiques. II traite ensuite de l'u- sage des parties de la tête, des dents, de la moelle épinière , des nerfs auxquels celle-ci donne naissance , des organes de la reproduction, de la différence qui existe entre le fœtus et l'adulte, de la distribution générale des nerfs, des artères et des veines. Chacun de ces sujets par- ticuliers prouve le même talent d'observation et la même puissance de déduction. Dans son écrit sur les opinions d'Hippocrate , il fait de la tête le siège de toutes les facultés, contrairement à la théorie des stoï- ciens, qui le plaçaient dans le cœur. Son traité, relatif aux propriétés des aliments, renferme une foule de détails intéressants sur les substances nutritives tirées des deux règnes. Ce grand homme, qui eût peut-être égalé Aristole, si, au lieu de spé- cialiser ses études, il les avait généralisées, dut au hasard d'un songe survenu à son père d'avoir étudié la médecine. Il est du petit nombre de ceux qui ont personnellement joui de leur gloire et dont le nom est le plus long-temps demeuré populaire. Admiré pendant sa vie, il fut jusqu'au xvi^ siècle une autorité toute-puissante ; et jusqu'à nos jours les Arabes n'eurent pas d'autre guide. Galien est le dernier savant qui se soit occupé des sciences naturelles avec distinction ; à sa mort, elles tombèrent dans la barbarie, pour ne se relever qu'au xvi° siècle : aussi n'entrerons-nous pas dans de grands détails sur les hommes qui lui suc- cédèrent. Justin, écrivain du ii* siècle, à qui nous devons la conservation de plu- sieurs passages fort curieux de l'historien Trogue-Pompée, semble adopter son opinion sur l'origine ignée de notre planète, et pense que le refroidis- sement du globe ayant d'abord eu lieu aux pôles , les Scythes doivent avoir été les premiers habitants de la terre. Au iii^ siècle, nous trouvons fort peu d'écrivains remarquables; ce qu'il faut attribuer à la lutte qui s'engagea entre les chrétiens et les sec- tateurs du paganisme. Cependant quelques hommes se montrèrent encore sensibles aux attraits de la sience : Philostrale de Lemnos, philo sophe pythagoricien, qui vivait à Rome sous l'empereur Sévère, a consi- gné, dans la vie d'Apollonius de Thyanes, de fort bonnes observations sur les productions naturelles de l'Inde, qu'Apollonius avait visitée en compagnie de quelques philosophes. Tout ce qu'il rapporte sur les mœurs des éléphants est très exact. Il décrit avec précision plusieuis des poissons de l'Indus , et donne quelques détails curieux sur les mœurs des singes; mais ces vérités sont mêlées aux fables si communes 52 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. à cette époque. Nemesianus le Carthaginois a écrit un poème sur la chasse aux mammifères et un autre sur l'aviceptologie, dont il ne nous reste que quelques vers. Titus Caipurnius, élève de Nemesianus, a composé des élégies, dont la septième renferme des détails sur les lièvres blancs et sur le babiroussa ; il y cite un bœuf à bosse et à crinière, qu'on suppose être le bison. A cette époque, la chimie, dont il n'a pas encore été question, occu- pait beaucoup les savants d'Egypte, et avait puissamment contribué aux progrès de la métallurgie. Déjà, sous le nom û'art hermétique, converti plus tard en celui d'alchimie , elle rêvait la transmutation des mé- taux: et Dioclétien fut tellement effrayé de ses progrès, qu'après la prise d'Alexandrie, il fil brûler tous les livres qui en traitaient. Les plus anciens ouvrages d'alchimie, échappés à la proscription, et qu'on attribue faussement à Hermès, mais qui appartiennent évidem- ment à l'école d'Alexandrie, sonl\e Pimandre, le Traité des sept chapi- tres, et la fameuse Table d'c'méraude tant de fois commentée sans avoir été comprise. Tous ces ouvrages sont empreints du panthéisme primitif particulier à l'Orient, et l'on aurait peine à reconnaître, sous leur forme apocalyptique, les premiers âges de la chimie moderne; mais nous sui- vrons pas à pas cette science, et nous montrerons comment la vérité sans cesse mêlée à l'erreur finit par triompher. Après quinze siècles d'une gloire toujours croissante , l'empire romain succombait sous le poids de sa propre grandeur. Travaillé au dedans par des factions politiques et des querelles religieuses auxquelles venait se joindre, comme une cause inévitable de dissolution, la profonde cor- ruption de la société païenne; harcelé par les invasions de plus en plus menaçantes des barbares, il touchait à sa ruine. Depuis le commence- ment de notre ère, les populations teulo-cimbriques, qui s'étendaient du Danube jusqu'à l'Elbe, s'étaient incessamment précipitées sur l'Ita- lie; leur nombre et leur audace allaient toujours croissant. Au iv" et au v' siècle, les Ostrogoths et les Hérules, les Vandales, lesAlains, les Suèves, les Visigoths et les Francs, inondèrent l'Italie, les Gaules, l'Afri- que, l'Espagne; et Attila (Etzel) vint à son tour, comme un torrent dévastateur, sillonner le sol de la péninsule italique. Pour l'éloigner, les Romains, qui ne pouvaient plus supporter le poids d'un glaive, le gorgèreni de riches présents. Genserich et Odoacre vinrent enfin s'as seoir sur le trône des Césars, mais ne prirent des vaincus que la foi chré tienne. DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 53 Cependant vers le milieu du iv* siècle , Constanlinople avait recueilli les débris de la civilisation romaine; et l'Occident, en proie aux guerres acharnées des tribus germaniques qui se disputaient la possession du sol, tomba pour huit siècles dans la plus affreuse barbarie. La lutte engagée entre les chrétiens et les païens absorbait l'attention de tous les hom- mes d'intelligence, et ne laissait aux esprits aucun loisir pour s'oc- cuper de science. Toutefois, Eustathius, archevêque d'Antioche , com- posa, sous le titre de Commentaire de l'Hexameron, un traité d'histoire naturelle, où les êtres sont rangés suivant l'ordre de leur création et dont tous les détails sont empruntés aux naturalistes anciens. Saint Ambroise (370) publia un ouvrage semblable, mais dans un but exclusivement théologique. Vegèce et Gargilius écrivirent sur l'art vétérinaire deux trai- tés d'une grande médiocrité, etPalladius a laissé un ouvrage intitulé : De re rusticâ, qui mérite à peine une mention. Ausone, précepteur de l'em- pereur Gratien, est l'auteur d'un poème sur la Moselle, dans lequel il décrit quatorze espèces nouvelles de poissons, entre autres la truite com- mune, la truite saumonée et le barbeau. Oribase, médecin de l'empe- reur Julien, fut un des hommes les plus remarquables de ce siècle; il réunit en un seul corps divers traités de médecine, qui sans lui ne fussent pas parvenus jusqu'à nous. Saint Augustin, l'illusire évéque d'Hippone et l'un des plus célè- bres pères de l'Église , a décrit quelques poissons , et mentionne la découverte faite en Afrique de débris de mastodontes qu'il croit être des ossements de géants. On a de lui un traité sur la génération. Macrobe a écrit deux ouvrages sur les sciences: le premier, sous le litre de Commentaire du songe de Scipion , contient un exposé des opinions des anciens sur l'astronomie ; le second, m\\\\\\é Saturnales , rédigé sur le même plan que celui d'Athénée^ fait connaître certaines opinions scientifiques , que sans lui nous aurions toujours ignorées. Sidoine Apollinaire a laissé des détails topographiques sur l'Auvergne. Orose, de Tarragone, n'est intéressant que par une assertion qui justifie le calife Omar de l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie ; car il déclare que , dans son voyage en Egypte , il visita cette bibliothèque et la trouva vide, les Arabes l'ayant dévastée depuis deux siècles. Marlianus Capella a écrit, à la fin du v* siècle, un poème intitulé : Noces de la philologie avec Mercure. On y trouve une division des con- naissances humaines en sept branches appelées les sept arts libéraux , division adoptée par les universités dans tout le cours du moyen âge ; 54 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. et Saint Cyrille a laissé un petit traité sur les plantes et les animaux. Les efforts des empereurs n'avaient pu empêcher les Gaules de tomber sous la domination des Francs ni soustraire l'Italie au joug des barbares. Cependant les chefs des conquérants n'étaient pas tous insensibles aux avantages de la civilisation . Sous le règne de Théodoric, roi des Oslrogoths, le calme se rétablit un peu ; et ce sage prince, non content de favoriser dans ses états les progrès des lumières, s'efforça de les faire pénétrer chez ses voisins; mais les querelles suscitées par l'arianisme occupaient l'attention des esprits et les détournaient de l'élude. Aux dissensions causées par ce schisme se mêlèrent de plus graves préoccupations : les institutions politiques cherchaient à se régulariser; la féodalité s'or- ganisait sur toute la face de l'Europe, et tandis qu'en Occident une aristo- cratie puissante renfermait le pouvoir royal dans les bornes les plus étroites , le despotisme régnait à Constantinople. Le fameux commentaire de la Misnah, le Talmud, code civil et cano- nique des Juifs, remonte à cette époque, et eut une très grande influence sur la direction des idées philosophiques de l'Europe. C'était un mélange informe de la philosophie néo-platonicienne , avec les idées supersti- tieuses des Juifs, qui attribuaient aux caractères alphabétiques, à leur combinaison, à certains mots barbares, une puissance refusée à l'homme, et mettaient à son service les êtres supérieurs. Les éludes théologiques, fondées sur la lecture des gloses de la Bible et sur celle des livres juifs, entretenaient cette déplorable erreur. Il en naquit la cabale que le xvii" siècle seul vit s'éteindre, etquifascinaceriains esprits faibles au point de les faire croire à leur propre supériorité. De là les astrologues , les magiciens et les sorciers qui souvent expièrent dans les flammes leur cou- pable crédulité. La littérature ecclésiastique , qui avait eu pour brillants interprètes les pères de l'Église, commençait à décliner. Dans les premiers temps du vi« siècle, on ne comptait d'hommes célèbres que Cassiodore et Boëce, qui firent de vains efforts pour tirer les lettres de la barbarie ; et vers la fin brilla le savant saint Grégoire, dont le palais était devenu l'asile des sciences. Nous ne trouvons aussi à cette époque que deux médecins célè- bres, Aétius d'Amède et Alexandre de Tralles. La corruption toujours croissante des mœurs fut suivie d'un abrutissement général. Les écoles, abandonnant les études sérieuses, s'étaient laissé envahir par les dispu- tes théologiques, et une fausse dialectique rendait les discussions verbeu- ses et sans profondeur. DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 55 Les disciples de saint Benoît , dégoûtés d'un monde d'où la vertu était bannie , se retirèrent, en 543, sur le mont Cassin et se consacrèrent à l'éducation de la jeunesse et à l'étude; ils rendirent d'immenses services à la civilisation , en multipliant les manuscrits, précieux monuments de l'antiquité. Ce siècle fut pourtant signalé par une importation d'un grand in- térêt pour les arts. Deux moines , envoyés à Ceylan , en rapportèrent à Constantinople les vers à soie , se livrèrent à leur éducation et fabri- quèrent les premiers tissus. Le commerce, abandonné aux Syriens dont l'influence était alors considérable, consistait en aloès, épices, ivoire, pierres précieuses, etc. ; mais bientôt toute relation avec l'Orient cessa. Le règne des sciences chez les anciens finit lors de la translation du siège de l'empire à Constantinople. Une ère nouvelle va commencer, em- preinte du caractère de mysticité sauvage émanant de son origine. Sa lutte contre les ténèbres et le besoin d'asseoir ses institutions l'absorbent tout entière, et elle semble un pont jeté entre deux âges pour les réunir. SECONDE PARTIE. MOYEN AGE. Histoire des sciences naturelles, depuis le VU' jusqu'au XVI*^ siècle de l'i vulgaire. Le moyen âge, cette époque si peu, si mal connue, et pendant si long- temps jugée avec une injuste prévention , est cependant digne , comme époque de transition, de fixer nos regards. Il nous présente, d'un côté, la lente et laborieuse élaboration de la civilisation au sein d'une société qu'aucun fil ne guide à travers des routes inconnues ; de l'autre, la lutte acharnée de l'intelligence contre l'abrutissement qui , sous toutes les formes, vient s'opposer à sa marche progressive. Nous commencerons l'histoire de cette longue période par celle des Orientaux , qui devinrent de nouveau , pour quelques siècles , les maîtres ou plutôt les conserva- teurs de la science. Les peuples de l'Occident n'occupant que la seconde place, ne viendront qu'après eux. ^C) DISCOURS PRÉLIMINAIhE. État des sciences naturelles en Orient et chez les Arabes d'Espagne. Au milieu des révolutions, les peuples antiques de TOrient avaient perdu le goiit des études scientifiques. La barbarie étouffait lentement les lumières que tant de siècles avaient si péniblement fait éclore, et l'Eu- rope était devenue l'héritière de ces trésors; mais lorsque les hordes dé- vastatrices vomies par le Nord , se jetapt comme une troupe de vautours sur Rome agonisante, l'eurent mise en lambeaux, l'Europe , à son tour, occupée des luttes de ses maîtres et de la constitution d'une société nou- velle, demeura pendant plusieurs siècles étrangère aux travaux de l'esprit, et la science retourna à son berceau. Les Arabes alors la recueillirent, la cultivèrent avec succès, et peuvent en être regardés comme les fidèles dépositaires pendant la nouvelle enfance de l'Eu- rope. Les travaux des Grecs leur servirent de guide , et ils embrassèrent dans leurs éludes toutes les sciences d'observation ; mais ils n'avaient pas l'esprit positif et indépendant des peuples occidentaux. Leur ima- gination bridante suppléa souvent à l'observation ; les erreurs de l'astro- logie et de l'alchimie, qui commençaient à dominer à l'époque de la chute de l'empire , furent accueillies et développées par eux avec un enthousiasme extraordinaire, et arrêtèrent les progrès des éludes positi- ves. Le VII* siècle compte parmi les savants Arabes, Persans et Juifs, Ahmed-ben-Ibrahim, Ibn-Sirin, Ibn-el-Mocaffa, Dchafer, médecins, bota- nistes et alchimistes , Ahron , auteur des pandectes de médecine, Jean- le-Grammairien, traducteur des œuvres de Galien, El-Kinâni, professeur de médecine à Alexandrie, Dchàbir (Géber), qui réforma la chimie et dont les opérations sont d'une exactitude remarquable. On lui attri- bue la découverte de l'acide sulfurique et la connaissance empirique de l'augmentation du poids des métaux par la calcination. Livré aux chimè- res de la transmutation , il a écrit sur cette matière avec une netteté et une précision qui feraient croire à des opérations sérieuses. Il fut aussi fort habile en astronomie, corrigea plusieurs erreurs de l'almageste de P'^lémée, et donna une exposition du système de cet astronome. DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 57 L'un des événemenls les plus iniporlants de ce siècle est la fondation de l'islamisme par Mahomet. Ce législateur, qui révolutionna l'Orient tant par la force de son bras que par la puissance de sa parole, acheva de détruire les anciennes constitutions religieuses et politiques de ces con- trées. Longtemps occupé de la lâche laborieuse d'asseoir le nouvel em- pire des Arabes, incessamment menacé par Héraclius, et de propager sa religion, il livra le pays à des luttes qui étouffèrent toute manifestation scientifique. Son Coran, qui défendait les représentations d'hommes et d'animaux, priva pour longtemps l'iwstoire naturelle du dessin, l'un de ses plus puissants auxiliaires. Les Égyptiens ne soumirent à son joug que six cent mille têtes, débris d'une population immense; ils virent s'éteindre à jamais leurs institutions théocraiiques successivement modi- fiées par les Grecs et les Romains, et devinrent les esclaves d'un peuple pour lequel les sciences positives avaient peu d'attrait. Pendant les viif et ix^ siècles, on trouve peu de savants parmi les sectateurs de Mahomet; la plupart sont chrétiens. Au milieu d'une foule de médecins, pleins de savoir, se distingue la famille des Bachti- choua , qui pendant trois siècles fit la gloire de la Perse. Les plus célèbres sont Dchordchis Ben Bachlichoua, Dchabril Ben Bachtichoua, médecin d'Haroun-el-Rachid, et Dchabril Ben Obeidallah, médecin de Ben Buneih. Sous le calife El Mamoun (815), plusieurs savants tradui- sent les ouvrages d'Euclide, d'Hippocrate , d'Aristote, et l'almageste de Plolomée. Un observatoire est élevé à Bagdad. En dehors de la famille des Bachtichoua se trouvent des Indiens, des Juifs et des Arabes. Un de ces derniers, El Kindi, fut l'un des plus fé- conds; il a écrit au moins deux cents ouvrages sur la médecine, la toxico- logie, la pharmacologie, la météorologie et la physiologie, tant humaine que générale. Ben Mésué, élève de Dchabril Ben Bachtichoua, a laissé plusieurs traités de médecine et d'anatomie comparée. Abou Othman Amr, plus connu sous le nom d'El Dchàdidh, était si célèbre par l'é- tendue et la variété de ses connaissances , que le calife El Moltakkil voulut lui confier l'éducation de son fils ; mais son excessive laideur l'em- pêcha d'obtenir cet emploi. Ses ouvrages contiennent un grand nombre de faits scientifiques; le plus estimé est une histoire des animaux. Abou Zeid Honein, d'El Hira, est aussi savant qu'El Dchàdidh ; on a de lui plu- sieurs traités spéciaux sur divers points de médecine; et, comme il était bon helléniste, il traduisit Hippocrate et Galien. Ben Corra (836), d'Harran en Mésopotamie, le chef d'une famille connue sous le nom de 8 58 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. Sabéens d'Harran , parce qu'il éiaii attaché à cette secte, est un auteur d'une fécondité prodigieuse ; on lui doit un ouvrage sur l'anatomie des oiseaux. Abou Hanifa a écrit sur l'agriculture, l'hippiairique et la bota- nique; Ibn Wahchijd, sur la zoologie générale et sur la magie. On compte parmi les nombreux astronomes de cette époque le célèbre El Baten, qui détermina l'aphélie ; et dans le même temps d'autres sa- vants calculaient l'inclinaison de l'écliptique, composaient des tables astronomiques, faisaient des observations sur les étoiles fixes et sur les clipses. On doit d'autant plus s'étonner de trouver en Orient un si grand nombre de savants du premier ordre, que les califes, accoutumés à une domination despotique, traitaient avec une barbarie révoltante ceux d'entre eux qui encouraient leur disgrâce en s'exprimanl avec trop de liberté. El Dchâdidh fut emprisonné sur un simple soupçon. Saïd Ben Naufel, médecin de l'émir Ben Touloun, lui ayant reproché un écart de régime qui s'opposait à sa guérison, fut condamné à recevoir deux cents coups de fouet, et mourut pendant l'exécution. Isaac Ben Amran, que ses con- temporains nommaient le refuge de son siècle, ayant eu le malheur de déplaire au prince dont il était le médecin, fut condamné à être saigné aux quatre veines; et son cadavre, attaché à une croix, devint la pâture des vautours. Au commencement du x' siècle, les mahométans se livrent pour la première fois à l'étude des sciences. El Razi (Rhazès), le Galien de son époque, leur ouvre la voie. Le nombre de ses ouvrages excède deux cents. On a de lui d'excellentes monographies anatomiques, et une foule d'autres travaux sur les diverses branches de l'art de guérir , renfermés dans un corps d'ouvrage qui forme un cours complet de médecine. Il a écrit sur la médecine talismanique, et sa crédulité lui fut bien funeste : le calife El Manzour lui ayant demandé de répéter une des expériences indiquées dans son livre, et Rhazès n'ayant pas réussi, le calife le frappa si rudement sur la tête , qu'une cécité complète fut la suite de cette brutalité. El Fârâbi (950) a écrit sur l'alchimie , et sur un grand nombre d'autres sujets. On a de lui un ouvrage fort curieux relatif à la classification des sciences. Ibn Abul Achath (970) a laissé un traité de zoologie générale. El Madchriti (975) , de Madrid , fut le premier mathématicien et le plus célèbre astronome de l'Espagne ; il est l'auteur d'un livre concernant la génération des animaux, l'alchimie et les pierres précieuses. Le célèbre DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 59 Ferdrousi, à qui l'on doit un trailé sur l'origine de la terre, a soutenu l'opinion du soulèvement des montagnes. L'activité des Arabes embrassait toutes les parties des connaissances humaines , et ils s'occupaient de l'agriculture avec un soin particu- lier. Le code agricole des Arabes d'Espagne est un modèle de per- fection; on y trouve une comparaison judicieuse entre les théories des divers peuples, calculées d'après les climats et la nature du sol. La fermentation causée par les croisades n'interrompit pas leurs tra- vaux ; pendant que l'Europe occidentale courait aux armes pour venger la cause du Christ, l'Orient poursuivait ses progrès scientifiques. Depuis 1006 jusqu'à 1210, les Arabes de Syrie, de Perse, d'Egypte et d'Espagne sont à la tête des sciences. Le pluscélèbre médecin de celte époque est Mésué le jeune, ou Ibn Sina (Avicenne), de Bokliara dans le Turkestan. Son principal ouvrage, intitulé Canon, eut une réputation prodigieuse dans toute l'Asie, et sa doctrine fut longtemps la seule qu'on enseignât dans les écoles de médecine. Sa physiologie est cependant fausse et erronée, et ses divisions se multiplient sans nécessité. On reconnaît que Galien lui a servi de guide dans les explications qu'il donne des causes des maladies. Ibn Sina a laissé de plus trois traités sur l'alchimie. El Biruni, astrologue et alchimiste plutôt que médecin, a écrit un traité sur les propriétés des métaux, des minéraux et des plantes. Ibn Dchezla (1074) a laissé une liste alphabétique des plantes officinales. La plus grande partie des savants de ce temps appartient à l'Es- pagne, dont les écoles étaient fréquentées par tous les Européens avides de connaissances : ce sont surtout des médecins praticiens qui ont ton? laissé des travaux généraux sur l'anatomie et la médecine. La célèbre famille des Ibn Zohr (Avenzoar), dont le chef s'établit en Espagne au commencement du x^ siècle , a produit un grand nombre de médecins. Avenzoar (1140), un des plus zélés partisans de Galien, est plus original que les autres médecins arabes; il s'est occupé à la fois de médecine, de chirurgie et de pharmacie, quoique ce ne fût pas la coutume d'alors. Les préjugés s'opposaient déjà chez eux aux progrès de la science ; car ils regardaient comme infâmes cer- taines opérations, entre autres celle de la pierre. Ibn el Awwam, de Sé- ville, fut un des naturalistes célèbres du xii^ siècle; il a écrit sur l'agricul- ture. IbnMatran, médecin du sultan Salah-ed-din (1189 à 1201), a écrit sur les plantes médicinales. Ibn Roschel (Averrhoës) (1195), de 60 DISCOURS PRÉLIIMINAIP.E. Cordoue, a laissé un Compendium de médecine el une foule d'autres traités ; il s'est livré à l'élude de la philosophie. Son anatomie est calquée sur celle de Galien, qu'il a augmentée ; il s'est aussi beaucoup occupé de médecine spéculative. Il comptait parmi ses disciples les plus distingués le célèbre Ben Maïmon (Maimonidès). Fahr-ed-din el Razi (1149), de Rai dans le Taberistan , est un médecin d'une fécondité remarquable. Il s'est occupé de philosophie et de science générale. La réputation de sa famille était telle que, lorsque Dchingiz kan eut battu ChoAvarcyn Schah, il excepta la postérité de Fahr-ed-din du massacre général des habitans de Hérat. Il figurait parmi les plus cé- lèbres alchimistes de son temps. Pendant le xiii^ siècle, nous trouvons chez les Arabes peu de travaux originaux sur les sciences naturelles ; nous en excepterons cependant ceux de Kazwyny (1283) , descendant d'Ana Ben Malest, compagnon de Mahomet, et que sa vaste érudition a fait surnommer le Pline des Orien- taux. Il a composé un grand nombre d'ouvrages^ dont le plus estimé est son grand traité d'histoire naturelle, qui comprend l'astronomie, la mé- téorologie el l'histoire des trois règnes. Nous citerons encore MuAvafTic- ed-din qui a écrit l'histoire de tous les médecins arabes, syriens, persans et indiens jusqu'au xiii' siècle, avec un coup-d'œil sur l'origine de la médecine et sur l'état de la science à Alexandrie : il cite quatre cent deux médecins. Au XIV* siècle, les sciences tombèrent en décadence chez les Arabes; le joug des Osmanlis devint mortel aux travaux de l'intelligence; cependant les derniers efforts des savants brillèrent encore d'un vif éclat. Ibn el Doreihim publia à Mossoul, sous le titre de V Utilité des Animaux, une histoire des mammifères, des oiseaux, des poissons et des in- sectes. Ibn el Wardi a laissé un ouvrage scientifique fort remarquable intitulé : Unio rerum mirahilium , et un extrait des ouvrages d'Abul Féda, célèbre géographe syrien. El Demiri de Cahira, le plus célèbre naturaliste arabe , a composé un dictionnaire d'histoire naturelle , qui comprend la description de neuf cent trente-un animaux. Bochart s'en est beaucoup servi pour la rédaction de son Hierozoicon. Les Arabes d'Espagne furent les derniers et les plus brillants repré- sentants de la science orientale au moyen âge; mais, lorsque les chrétiens eurent détruit leur empire, la plupart n'emportèrent pas dans leur exil le goût des éludes, et depuis le xv' siècle, jusqu'à la fin du xvi*, nous ne trouvons à citer que quatre naturalistes : El Calcachendi (1418), qui a DISCOURS PRÉLIIMINAIRE. 61 écrit une histoire des animaux ; El Schebi, dont nous avons un supplément à l'histoire naturelle d'El Demiri; El Sojuti (liliS) , auteur du Codex ani- malium, extrait d'El Demiri, avec un supplément et des indications sur l'utilité des animaux; et enfin, El Antaki, surnommé l'Aveugle (1596), cé- lèbre médecin de Misr, qui a écrit im traité général de médecine. A partir de cette époque jusqu'à nos jours, les Arabes, plongés dans la plus profonde ignorance furent obligés de venir emprunter à l'Europe, leur ancienne élève , le peu de connaissances répandues parmi eux ; et ce n'est qu'en 1841 que les descendants d'Oihman, sentant la nécessité de s'appuyer sur la civilisation européenne , ont permis les dissections. État des sciences chez les peuples occidentaux et septentrionaux. Le vil* siècle est complètement mort pour la science ; nous n'y voyons partout que luttes sanglantes et acharnées qui troublent dans leurs projets civilisateurs les apôtres de l'évangile ; et, au commencement du VIII* siècle, l'Europe centrale, déjà déchirée par ses querelles intestines, est obligée de repousser l'invasion des Sarrasins que Charles-Martel défait dans les plaines de l'Aquitaine. Les sciences avaient vainement cherché un refuge à Constantinople ; elles y furent persécutées par Léon l'Isaurien , qui fit brûler dans la grande bibliothèque les livres et les savants. On ne connaît à cette époque d'autre ouvrage sur les sciences naturelles qu'un mauvais poème de George Pisidès, qui traite de la création. Le milieu de ce siècle (768) vit paraître Charlemagne , ardent propaga- teur des lumières et des croyances religieuses. Sous son règne, les lettres commencèrent à renaître; il établit une règle des études, et poussa si loin l'amour des sciences , qu'il changea son palais d'Aix-la-Chapelle en une académie, dans laquelle il réunit des savants de tous les pays ; il fil re- copier les manuscrits précieux sous la direction d'AIcuin, moine anglais, son maître et son ami; et ses filles elles-mêmes prirent part à ces travaux. La tendance générale des esprits est néanmoins toute religieuse; et si les 62 DISCOURS PRIIUMINAIRE. éludes philosophiques sont quelque peu cultivées, c'est pour lutter sans désavantage contre les théologiens grecs, avec lesquels était engagée une polémique active. L'érudition la plus vaste de cette époque embras- sait le ^nV/wm, qui renfermait la grammaire, la rhétorique, la dialec- tique ; et le quadrivîum , qui comprenait la musique , l'arithmétique , la géométrie, l'astronomie. Il n'y avait qu'un petit nombre d'élèves qui terminassent le trivium. Quant au quadrivium, regardé comme le 7iec plus ultra de la science humaine, peu d'élèves osaient s'élever à cette hauteur; encore n'avait-on aucun livre pour ces études, et les maîtres manquaient partout. A cette époque, la médecine était tombée dans la barbarie, même en Grèce; ses doctrines, privées de l'appui des sciences d'observation, n'étaient plus qu'une réunion d'erreurs et de pratiques superstitieuses. Charlemagne , frappé de ce vice, fonda la célèbre école de médecine de Salernc,oùil appela les Grecs qui cultivaient les sciences médicales. Ses efforts furent tous impuissants, malgré la protection dont il entoura les études; l'intelligence humaine semblait frappée de stérilité. La métal- lurgie seule avait conservé quelques-uns de ses secrets ; mais des créa- tions grossières remplaçaient l'art si délicat des Grecs. L'agriculture était aussi retombée dans l'enfance. De vastes et sombres forêts qui descendaient des montagnes jusqu'au fond des plaines, et des marais infects couvraient la face de l'Europe, et en abaissant la tempé- rature s'opposaient aux progrès des sciences agricoles. Les fleuves et les rivières, dont aucune digue n'arrêtait les eaux, débordaient à la moindre crue et inondaient les terres basses. Le défrichement avait lieu , comme aujourd'hui encore dans le Nouveau-Monde , par l'incendie des arbres qui couvraient le sol, et cette terre vierge, qui aurait dû tant produire, si elle avait été cultivée par des mains habiles, fournissait à peine à la subsistance de l'homme ; il n'en sortait que des miasmes putri- des, sources de maladies mortelles. L'art d'élever les troupeaux était le plus répandu ; mais on multipliait seulement les produits sans amé- liorer les races. La division des terres, en rendant indispensable l'étudede la géométrie, avait sauvé cette science d'un entier oubli ; mais on négligeait les autres parties des mathématiques, et l'astronomie n'était cultivée dans les cloî- tres que pour celle de ses parties qui servait à la supputation du retour périodique des fêtes religieuses. Sous l'influence des idées astrologi- ques, on n'observait plus les mouvements des corps célestes pour en DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 63 étudier les lois, mais dans le but d'en découvrir l'influence sur les desti- nées humaines. L'apparition des comètes passait pour un événement fu- neste; et Charlemagne, malgré son génie, prononça une sentence contre une aurore boréale , regardée par les théologiens du temps comme un maléfice du duc de Bénévent, destiné à ensorceler la France. Sous les faibles successeurs de Charlemagne, le mouvement des esprits vers le progrès s'arrête , et les sciences retombent dans l'obscurité. Des dérangements survenus dans les saisons causent des famines qu'accom- pagne la peste; et le commerce, privé d'appui, reste impuissant contre ces maux. Les seigneurs, étrangers aux occupations de l'esprit, consacraient à la chasse les moments qu'ils pouvaient enlever aux travaux guerriers; ils dressaient pour cet exercice le faucon, l'épervier, l'émérillon et même le vautour. Les damoiselles cependant s'occupaient de l'an de soigner les bles- sures, et étudiaient, d'après des données empiriques, les propriétés des végétaux. Les mires ou médecins, méprisables charlatans, étrangers aux sciences d'observation , allaient criant leurs remèdes par les rues, suivis de femmes qui faisaient métier d'accoucher et de saigner. L'ana- tomie était complètement négligée, parce que retombant, sous ce rap- port , dans les préjugés de l'antiquité grecque , on regardait comme un sacrilège l'étude sur le cadavre. La géographie était dans le même étal de délaissement, et l'on croyait fermement à l'existence de quatre parties du monde, par le motif que ce nombre correspondait aux divisions de la croix. D'un autre côté, la guerre avait embrasé toute l'Europe. Les Anglais repoussaient les invasions des Danois, les Français combattaient les Nor- mands, les Espagnols luttaient contre les Musulmans, et les rois chré- tiens s'armaient les uns contre les autres sous les plus frivoles prétextes. Les savants des ix^ et x"" siècles sont Raban Maur , archevêque de Mayence ; Agobard, archevêque de Lyon; Mélhodius; Scott Erigène, et saint Hérié, moine d'Auxerre, que sa méthode philosophique , pour arri- ver à la découverte de la vérité, a fait comparer à Descartes. Constantinople, quoique riche encore en débris de la science anti- que, semblait frappée de la même torpeur; mais cette ville sortit de son engourdissement sous Constantin Porphyrogénète. Ce prince y rassembla les manuscrits les plus précieux, en fit faire des copies, et s'entoura d'hommes qui consacraient leur vie à l'étude. Eutychius, patriarche 64 DISCOURS PRÉLIMINAIRE, d'Alexandrie, qui cultiva avec succès la physique el la philosophie, ap- partient à celte époque. Photius, patriarche de Consiantinoplc en 857, a laissé sous le titre de Bibliothèque un ouvrage remarquable par l'éru- dition qu'il y déploie. Il cite cent soixante-sept auteurs, dont la moitié nous sont inconnus. Nous lui devons la conservation de quelques frag- ments de Ctésias el d'Agatharchides. Constantin fit composer par Cas- sianus Bassus un traité d'agriculture, qui n'est qu'une compilation des ouvrages antérieurs au sien. Cassianus fait connaître les noms de plus de trente auteurs anciens qui ont écrit sur cet art. Quittons un instant l'Occident, pour nous occuper de ces fiers enfants du Nord qui, pendant plusieurs siècles, ravagèrent le littoral de l'Océan. Un voile épais couvre l'origine des peuplades septentrionales ; leurs sagas nous apprennent seulement que les Ases, dont la tradition fit plus tard des divinités , étaient une tribu asiatique, qui, sous la conduite d'Odin, quitta les bords du Tanaïs, et vint apporteraux populations encore sauvages de l'Europe septentrionale une religion et des lois. Leur cos- mogonie, éminemment originale, diffère de toutes les autres, et indique que ces peuples appartenaient aune civilisation exceptionnelle. Les pre- mières strophes de la Voluspa présentent un caractère solennel : « Faites silence, dit-elle , divines créatures, enfants d'Heimdall, je vais vous ap- prendre les secrets de Valfodur ; je connais les mystères des premiers temps.... « Au commencement, lorsque vivait Ymir, il n'y avait ni sable, ni mer, ni vent. En bas, pas de terre; en haut, pas de ciel : partout le vide; de verdure nulle part... «Ymir, le géant, est formé au sein du chaos, du froid et de la chaleur, l'un venu de Niflheim, l'autre de Muspelheim, et qui se rencontrent dans le Ginumgagap, l'abîme, le vide. Ymir est la matière dont fut composé le monde. Son sang forma les mers, les lacs et les fleuves ; ses os les mon- tagnes; ses dents les minéraux, les pierres , les rochers ; son crâne la voûte céleste ; son cerveau les nuages, et ses sourcils le Midgard, derrière lequel sont réfugiés les Ases, pour se mettre à l'abri des at- taques des géants. » Toute leur cosmogonie est dans ce goût mythique ; mais ôtez-lui sa forme mythique, et vous n'y verrez plus, comme chez les autres peuples, qu'une personnification des agents naturels. Les Scandi- naves, guerriers intrépides, accoutumés à regarder comme un déshon- neur de mourir dans leur lit , fiucni longtemps livrés à une vie vaga- bonde, et s'occupèrent peu de sciences. DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 65 Cependant, lorsque la tyrannie d'Harald aux beaux cheveux (ix" siècle) eut forcé les populations norwégiennes à fuir la terre natale , elles commencèrent à former, dans l'Europe occidentale et dans les îles de l'océan glacial, des établissements fixes; et leurs guerriers parcoururent les mers. Ce fut sans doute dans ces longues excursions qu'ils apprirent à connaître le lion et le serpent, qui figurent souvent sur leurs monu- ments ; ce dernier joue un grand rôle dans leurs sagas, surtout le lin- gorm, serpent monstrueux, sous lequel croissait Tor à mesure qu'il grandissait, et qu'on retrouve en bagues, en anneaux, en bracelets, sur les haches de pierre, sur la poignée des épées. Jusqu'au xr siècle, époque de ces grandes migrations, leurs sagas toutes mythiques, ou tout au plus semi-historiques, ne nous apprennent rien sur l'état des sciences chez ces peuples. Nous y voyons une agricul- ture pauvre et improductive , une éducation des troupeaux assez peu étendue , mais une pêche déjà réglée , où figure la baleine , qu'ils osentjSur leurs frêles embarcations, attaquer corps à corps, et la chasse, destinée à garantir les troupeaux de la dent des loups et des ours; ce qui exige certaines connaissances pratiques. Navigateurs audacieux, ils cou- rent les mers d'abord en forbans, puis en marchands, enfin en pèlerins et en curieux. Ils vont former des colonies au Groenland , et leur humeur aventureuse les porte jusque dans l'Amérique du nord. Leurs sagas contiennent quelques noms d'animaux ou de plantes, mais les traités spéciaux leur manquent ; cependant les Islandais, qui poussè- rent leurs institutions au plus haut degré de perfection , étaient des observateurs assez attentifs pour qu'on ait trouvé chez eux l'indication nominale de toutes les plantes et de tous les animaux de leur île, sous une forme qui prouve que certaines analogies ne leur avaient pas échappé. Un peuple aussi belliqueux, dont la vie n'était au dehors qu'un long combat, au dedans qu'un duel continu, devait avoir étudié la partie de la science médicale qui louche à la guérison des bles- sures. On trouve dans VHavainal, doctrine morale d'Odin , une indi- cation de l'emploi du chêne dans les dysuries. Le Rafn Svenn bioern- sens saga nous apprend que Rafn était renommé pour la guérison des blessures et des maladies. Il guérit par l'application d'un fer rouge sur la poitrine , sur la tête et entre les épaules, un homme atteint d'une enflure générale, et par une saignée sur le dos de la main, une femme dont les mamelles étaient engorgées. Le fait le plus remarquable consi- gné dans cette saga est l'opération de la pierre par la taille périnéale 9 66' DISCOURS PRÉLIMINAIRE. avec un simple couteau. Il paraît que, dans beaucoup de cas, les maladies ctaienl traitées par les sorcières Qtpâko7io), qui connaissaient les runex (formules) propres à les guérir. Les fonctions n'étant pas distinctes chez ces peuples, le même homme se trouvait à-la-fuis agriculteur, pécheur, navigateur, guerrier, poète, savant ; d'où il suit que les études avaient un caractère trop vague pour constituer une science véritable. La vie du Scandinave se passait à acquérir quelques connaissances élémentaires, et rien de plus. Comme dans les combats qu'ils livraient aux peuples chez lesquels ils faisaient des descentes ils se vengeaient cruellement de ceux qui tom- baient entre leurs mains, ils avaient trouvé le moyen de prolonger les souffrances du prisonnier avec sa vie , et certains hommes se livraient à celte barbare pratique ; ainsi, l'on voit dans Rag nar Lodbroks saga., que le roi EUi, qui avait fait mourir Ragnar, en le jetant dans une fosse pleine de vipères, fut condamné par les fils du pirate à un supplice qu'ils appe- laient tailler tm aigle de sang. Cette opération consistait à faire sépa- rer, par un homme habile dans cet art, les côtes de la colonne vertébrale et à les déployer ensuite, pour figurer les ailes d'un oiseau. Nous avons dit que les Islandais étaient grands amateurs de voyages; aussi méprisaient-ils ceux qui ne quittaient pas leur pays, et ils les appe- laient injurieusement //^/m^^e»- (casaniers). Dans le Miroir du roi {Kongs skuggsio), il est expressément recommandé à tous les voyageurs d'étu- dier les mouvements des corps célestes, la diversité des climats, la confi- guration des côtes , l'époque des marées , les phases lunaires , les vents dominants, les productions des pays qu'ils visitent, les mœurs ainsi que la langue des habitants, et d'en faire un minutieux rapport à leur retour, afin de servir aux navigateurs qui viendront après eux. Comme il n'a été traduit qu'un très petit nombre de sagas, qu'il y en a même encore beaucoup d'inédites, et que toutes celles qui ont été com- mentées ne l'ont été que sous le rapport philologique, il reste à faire un travail spécial sur l'état des connaissances scientifiques chez les peuples du Nord. Plus tard, les Scandinaves ayant adopté les mœurs de l'Europe occidentale , leurs institutions perdirent leur caractère primitif; ils en- trèrent dans la grande famille européenne et prirent les occidentaux pour guides dans leurs études. Un grave événement qui eut en Europe un retentissement universel, et favorisa le développement des pensées d'émancipation qui fermentaient parmi le peuple , eut lieu à l'instant où l'on s'y attendait le moins, et mit DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 67 fin aux querelles inleslines. Les chrétiens d'Orient , opprimés par les sectateurs de Mahomet , poussèrent un long cri de détresse qui retentit dans tout l'Occident. L'esprit actif et aventureux des Francs fut le premier à céder aux prédications de l'ermite Pierre. Hauts barons, vassaux, serfs attachés à la glèbe, tous prirent les armes pour la défense du christianisme ; cette longue et sanglante guerre, qui dura plusieurs siècles et dévora , dit-on , près de deux millions d'hommes , eut pourtant pour effet de rattacher l'une à l'autre ces deux parties de l'ancien monde, longtemps demeurées étrangères, de lier le présent au passé, et de per- fectionner les intelligences, en étendant les relations des peuples. Les sciences, cultivées par les Arabes avec tant d'éclat, ne furent pas perdues pour l'Occident. On allait puiser dans les écoles de Séville et de Cordoue, regardées comme le foyer des lumières, une éducation supé- rieure à celle de l'Europe occidentale. Les ouvrages des savants arabes, versions souvent infidèles de ceux des Grecs, étaient traduits en latin, se répandaient en Italie, en France, en Allemagne, en Angleterre , et y propageaient le goût des études sérieuses; aussi les hommes remarquables sont-ils moins rares au xi* siècle qu'aux époques précédentes. L'activité règne dans les cloîtres , où les moines écrivent des chroniques en se livrant à des travaux d'érudition; et tout ce qu'il y a de science humaine est l'apanage du clergé. Au premier rang brillent Fulbert, évéque de Chartres ; Guy d'Arezzo , l'inventeur de l'échelle musicale; Thieddas, qu'on regarde comme un médecin distingué ; l'alchimiste Hortulanus, qui alla étudier en Espagne, et à son retour écrivit un commentaire sur la table d'Émeraude; Constantin l'Africain, qui, banni de sa patrie par la jalousie de ses concitoyens , se réfugia en Sicile , où il devint l'ornement de l'école de Salerne, fut un des plus célèbres compila- teurs en médecine, et passe pour avoir introduit en Italie la méde- cine grecque arabe ; Gerbert (Silveslre II) enfin , élève de l'école de Cordoue, qui importa en France les horloges à rouage, les chiffres et la numération empruntés aux Indiens. C'est sans doute à l'épo- que où l'Europe alla puiser dans les écoles arabes la science qui lui manquait que la langue s'enrichit des termes scientifiques qui y sont restés, telsqu'almanach, algèbre, azimuth, nadir, alcool, etc. Au dehors des cloîtres , on ne trouve guère que des hommes d'armes et des serfs , les uns abrutis par l'habitude d'une domination tyrannique; les autres, par celle de l'obéissance passive. Un autre service rendu à la civilisation par les Arabes, et qui con- 68 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. tribua à la diffusion des lumières, fut l'invenlion du papier de colon, et plus lard celle du papier de lin. Ce fut encore l'Espagne qui jouit la pre- mière de ce bienfait; car l'Europe barbare, après s'être longtemps servie de papyrus, avait été obligée, par suite de la disette de celte substance, d'employer à la copie des missels et des psautiers les manuscrits grecs et latins, ce qui hâta la décadence des lettres. Une des causes qui s'opposait à la propagation de la science était l'in- stabilité des formes du langage. La langue latine , défigurée par les bar- bares , avait perdu sa pureté primitive ; et celle des Francs, longtemps mêlés à des populations d'origine différente, n'avait pu encore atteindre une parfaite unité. Tant que dura celle incertitude dans les moyens de manifestation, les sciences restèrent brutes, et le peuple, chez qui se trouvent ces nobles intelligences, auxquelles il ne manque que les occa- sions pour s'élever aux plus hautes conceptions du génie , languissait dans l'ignorance la plus profonde. Vers la fin de ce siècle (109^), une horrible maladie, le mal des ar- dents, espèce d'anthrax contagieux, préparé sans doute par plusieurs siècles de misère, dépeupla l'Europe, et celte fois encore la médecine fut impuissante ; on ne trouva d'autre digue à opposer à ce fléau que des prières publiques qui , en augmentant les contacts , propagèrent l'épi- démie avec une effrayante rapidité. Au xii" siècle, la philosophie s'est répandue partout sous la fonnc péripatéticienne. Elle a pénétré au sein des écoles; et les théologiens, la métamorphosant au gré de leur caprice, en forment la doctrine sco- laslique, doctrine étroite et inféconde , quiélrcignil longtemps la pen- sée, mais ne fut pourtant pas aussi funeste au progrès qu'on l'a voulu faire croire. Pendant celte période les études conservent le même caractère d'in- certitude, et tous les savants sont divisés par les querelles des réa- listes et des nominaux. Les hommes les plus remarquables sont An- selme, Guillaume de Champeaux , saint Bernard de Clairvaux, elle célèbre Abeilard, homme d'une trop grande indépendance d'esprit pour ne pas s'attirer les persécutions des partisans de la philosophie étroite et mesquine qui s'agiiait sur les bancs de l'école. JN'ous trouvons cepen- dant aussi quelques auteurs qui ont écrit sur l'histoire nalurelle : ce sont l'abbesse Hildegarde de Pinguia, qui vivait en 1180, et a laissé, sous le litre de Physica S. Hildegardis , un traité complet d'histoire natu- relle; Alexandre Neckam do Hartford, qui écrivit sur la nature des choses DISCOURS PRI'XIMINAIRE. 69 un ouvrage mêlé de prose et de vers; Alfred, qui coinmenla la physique d'Aristote et publia un livre sur le mouvement du cœur, ei Robert Capi- ton , versé dans toutes les sciences de son temps , ce qui le fit accuser de magie. A la même époque, le juif Benjamin de Tudèle publia une rela- tion de ce qu'il avait vu de curieux dans son voyage en Syrie , en Egypte et aux Indes. Le xiu^ siècle fut signalé par quelques nouveaux progrès ; les sciences commencèrent à se répandre, et l'on vit naître à Paris l'Université, qui jouit de toute la faveur de Philippe-Auguste, et devint l'école la plus célèbre. Sous le règne de ce prince, Gioja Flavio d'Amalfi découvrit ou perfec- tionna la boussole. Cet instrument en facilitant la navigation, favorisa les progrès des sciences géographiques, si puissantes auxiliaires des sciences naturelles; mais la prise de Constantinople par les Croisés fut encore fatale aux études, en ce que la soldatesque latine détruisit un grand nombre de bibliothèques. Toutefois les lettres, quoique languissantes, n'y périrent pas entièrement, et Byzance continua d'être jusqu'au xv" siècle, le foyer d'où sortirent les lumières pour se répandre sur l'Europe. Le dernier des auteurs byzantins de celle époque est Miuiuel Phylis d'Éphèse, qui a donné un abrégé d'Élien , sous le litre De la Nature des Animaux. Dans l'Espagne chrétienne , Alphonse le Sage se livra à l'étude des sciences, surtout de l'astronomie. Il fit établir de nouvelles tables astrono- miques , qui furent appelées tables alphonsines, et il fonda huit chaires à l'Université de Salamanque. A la tête des hommes illustres de ce siècle se place Roger Bacon, qui tint longtemps le sceptre de la philosophie hermétique , et mérite en partie sa brillante réputation. Ses ouvrages , quoique empreinls quelquefois d'une crédulité sans égale et de toutes les erreurs de l'al- chimie, frappent par l'universalité du savoir qu'il y déploie. Son Opus niaj'us contient un chapitre remarquable sur l'art d'expéri menter. On y trouve aussi l'idée de découvertes qui n'ont eu lieu que bien longtemps après. « L'art, dit-il, peut fournir aux hommes des moyens de naviguer plus promptement et sans le secours des bras; il y a telle construction de chars à l'aide desquels il est possible de se passer d'animaux; on peut traverser les airs en volant comme les oiseaux. Il y a des verres qui approchent lesobjets, les éloignent, les agrandissent, les diminuent ou les multiplient à volonté. -On pourrait voir dans ces prophé- ties la vapeur, les aérostats et tous nos instruments d'optique. On lui 70 DISCOURS PKÉLIMINAIRE. attribue le secret de la composition de la poudre à canon dont l'indi- cation se trouve , dit-on , dans ses OEuvres décrites de l'art et de la ■nature et de la nullité' de la tnagie. Il tenait sans doute ce procédé des Arabes, dont les ouvrages lui étaient familiers. On lui prête aussi l'invention de la chambre obscure et du télescope; mais ce qui est positif c'est qu'il ramena les sciences dans la voie de l'observation, et, sous ce rapport, il peut être considt'ré comme le précurseur de son immortel ho- monyme. Ses connaissances en astronomie étaient très étendues; il si- gnala l'erreur qui existait dans le calcul de l'année solaiie depuis la ré- forme du calendrier par Jules César, et ce fut seu-oment trois siècles plus tard qu'eut lieu la rectification qu'il avait indiquée. Un contemporain de Roger Bacon non moins célèbre que lui, est Arnauld de Villeneuve, médecin de Montpellier (1246), qui a laissé sur la médecine de nombreux ouvrages remplis d'observations pleines d'in- térêt et un traité de pharmacologie qui prouve de vastes lumières en chimie. Ses écrits sont difficiles à lire à cause de l'obscurité de son style. On y trouve la recette de la pierre philosophaîe et le mode de transmutation des métaux. II y parle de l'émétique et du sublimé cor- rosif, et on lui attribue la découverte de l'alcool. Son plus brillant disciple, le type de l'alchimiste, l'inventeur du four- neau nommé athanoret delà médecine universelle, est Raymond Lulle de Rarcelone, qui, pendant cinquante années, parcourut l'Europe pour ob- tenir l'assistance des princes dans son projet de convertir les Algériens à la foi chrétienne et d'abolir l'esclavage , et qui fut enfin lapidé par le peuple de Bougie. Malgré celle existence aventureuse et vagabonde , il trouva le moyen d'écrire sur la médecine, la physique, la chimie, la théologie; et, en dégageant ses écrits des rêveries alchimiques qu'ils renferment , on est surpris de l'érudition et de la mélhodo qui y régnent. Il rendit de grands services à la chimie en employant la voie humide dans la recherche de la pierre philosophaîe, procédé qui attira l'atten- tion des alchimistes sur les produits que fournissent les corps par la distillation. Albert le grand , évêque de Raiisbonne , fut encore un des auteurs les plus remarquables de ce siècle. Il quitta la chaire épiscopale pour se livrera l'élude des sciences, dont il a embrassé toutes les branches; et il écrivit plusieurs livres sur l'alchimie. Son ouvrage sur les minéraux esi composé avec plus de sagesse qu'on n'en pouvait attendre de cetleépoque. Il partage, il est vrai, l'opinion de Gcber sur la nature des métaux; mais DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 71 ses observations sont souvent fort judicieuses et indiquent un homme versé dans les procédés métallurgiques employés de son temps. Ses traités sur les plantes , les animaux , le sommeil et la veille , les prin- cipes du mouvement progressif chez les animaux, les aliments et l'ali- mentation suffisent pour le disculper de l'accusation de magie portée contre lui. On voit qu'Albert était un homme d'une science profonde, et que toutes les erreurs rc'pandues sous son nom, et qui le rabaissent au rôle de charlatan, sont autant d'injures faites à sa mémoire. Ses disciples les plus célèbres furent Thomas de Chantepré, Ambrosius Senensis, Al- bert de Saxe, qui fit paraître un traité sur les plantes, les pierres et les minéraux et qui commenta Aristote , Thomas d'Aquin , qu'on suppose avoir été pénétré des doctrines de son maître. On attribue à ce dernier, sur l'autorité de Pic de la Mirandole , un ouvrage d'alchimie, intitulé De re metalUcâ; ce travail, s'il en était l'auteur, ferait plus d'honneur à son jugement que sa fameuse Somme théologique. Parmi ses plus il- lustres contemporains, se trouvent Vincent de Beauvais, dont le Miroir doctrinal renferme l'idée d'une classification méthodique des sciences , sur lesquelles il donne de précieux détails ; Pierre d'Abano , philo- sophe et médecin , et Conrad d'Halberstadt qui écrivit sur l'ensemble des sciences naturelles avec beaucoup de succès. On cite encore un frère prêcheur, nommé Théodoric, qui expliqua la cause des arcs-en-ciel aussi bien que le fit plus tard Antoine Dominis. A la fin de ce siècle brillent les Trouvères dont les chants annoncent le réveil de l'intelligence, et favorisent les progrès des lumières en don- nant aux langues de l'Europe une forme plus arrêtée. Les républiques italiennes, Gênes et Venise surtout, contribuèrentpar l'étendue de leur commerce à la diffusion des lumières et aux progrès de la géographie. Quelques voyageurs visitèrent l'Asie. Guillaume Ruys- broek ou Rubruquis, moine franciscain, fut envoyé en 1258, par le roi Louis IX, au Khan des Tartares , qui voulait, disait-on, se convertir à la foi chrétienne, et la relation qu'il publia de son voyage fit connaître l'O- rient. Marco Polo visita le Japon et quelques provinces de la Chine, où personne n'avait pénétré avant lui. Ce voyage est d'un grand intérêt pour la science; car Marco Polo était un homme d'un profond savoir, et ses observations sur les productions naturelles des pays qu'il a parcourus sont d'une exactitude remarquable. Frédéric II, le puissant empereur d'Allemagne (1250), fut un des plus ardenis protecteurs de la science. Il établit plusieurs écoles en 72 DISCOURS PRELIMINAIRE. Sicile, augmenta l'éclat de celles de Salerne et du Mont-Cassin et fonda à Palerme une académie poétique, dans laquelle il sollicita la faveur d'être admis avec ses fils. Il composa sur lâchasse à l'oiseau un ouvrage qui traite des oiseaux de terre, d'eau et de passage, de leur structure, de leur vol et de leurs mœurs. Sous le règne de ce prince , les mines d'Allemagne furent exploitées avec une grande activité. Il favorisa beaucoup la médecine, recom- manda l'élude d'IIippocrate et défendit de pratiquer à ceux qui ignoraient l'anatomie humaine. Il ordonna le premier des dissections dans les écoles de l'empire ; mais, pour obtenir l'autorisation d'en faire une seule par an , il fallait une bulle du pape, ce qui dura jusqu'à la fin du xv* siè- cle. Comme il ne pouvait retrouver le texte grec de Talmageste de Pto- lémée, il en fit traduire en latin la traduction arabe. Au xiv' siècle appartiennent un grand nombre d'alchimistes, parmi lesquels nous citerons Nicolas Flamel , maître écrivain de Paris, qui fut en outre peintre, architecte, poète, philosophe et mathémati- cien. Il raconte, dans son \i\re des hie'rog/yphes, qu'en faisant des inventaires pour gagner sa vie, il lui tomba sous la main un ou- vrage d'alchimie ayant appartenu à des Juifs et contenant le se- cret de la pierre philosophale. Ne comprenant pas les caractères mystérieux dont ce livre était rempli , il fit le voyage d'Espagne et alla trouver un rabbin qui lui apprit que ce livre était du célèbre Abraham le Juif, et lui en expliqua le sens. A partir de cette époque, Flamel acquit de grandes richesses que l'ignorance publique attribua à l'alchimie, mais dont l'origine est inconnue. On croit qu'il fut chargé par les Juifs encore exilés de France du recouvrement de leurs créances; et, si ce fait est exact, les causes de sa fortune seraient moins douteuses. Nous mentionnerons aussi un certain Riplée, qui donne dans ses œuvres la recette de la pierre philosophale, recelte que nous citerons en entier comme un des monuments les plus curieux de la science du moyen âge. « Pour faire, dit-il, Vélixir des sages, la pierre philosophale, il faut prendre, mon fils, le mercure des philosophes (plomb), et le calciner jusqu'à ce qu'il soit transformé en Hon werf (massicot). Après qu'il aura subi cette transformation, tu le calcineras davantage et il se changera en lion rouge (minium). Fais digérer au bain de sable ce lioti rouge avec V esprit aigre des raisins (vinaigre), évapore ce produit, et le mercure se prendra en une espèce de gomme qui se coupe au couteau (acétate de plomb). Mets cette matière gommeuse dans une cucurbite lutée, et con- DISCOURS PUÉLIMINAIRE. 73 duis la disUllaiion avec lenteur. Recueille séparément les liqueurs qui te paraîtront de diverses natures. Tu obtiendras d'abord un flegme insi- pide, puis de l'esprit, puis des gouttes rouges. Les ombres cymériennes couvriront la cucurbile de leur voile sombre , et tu trouveras dans l'in- térieur un véritable dragon ; car il mange sa queue. Prends ce dragon noir, broie-le sur une pierre , touche-le ensuite avec un charbon rouge, il s'enflammera , et prenant bientôt une couleur citrine glorieuse , il reproduira le lion vert. Fais qu'il avale sa queue et distille de nouveau le produit ; enfin, mon fils, rectifie soigneusement, et tu verras paraître ï eau ardente elle sang humain (acide pyroacétique brut). » On voit que le langage mystique des alchimistes, la singularité des transforma- tions qu'ils ne pouvaient comprendre, ont dû longtemps exciter la ciu-io- sité et l'admiration des ignorants. En 13^5, les navigateurs génois et catalans retrouvèrent les îles des Canaries, bien connues des Phéniciens et dés Carthaginois. Cette décou- verte donna une nouvelle activité au commerce , et favorisa les progrès des études en multipliant les relations des peuples. Ce siècle vit paraître un traité d'anatomie , resté classique jusqu'en 1500 ; c'est celui de Mundinus, de Bologne, qui avait emprunté ses coi> naissances à la science informe des Arabes. Il y avait cependant ajouté quelques observations directes; mais elles devaient être bien peu nom- breuses, puisque, dans le cours de onze années, il ne disséqua que trois corps. Nous trouvons aussi, parmi les botanistes de cette époque, Gia- copo di Dondis, médecin de Padoue, qui inventa une horloge indiquant les jours , les mois , les fêles de l'année , le cours du soleil et les phases lunaires. Il fit paraître, sous le titre d'Herbier vulgaii'e ^ un traité de botanique descriptive qui n'est qu'une compilation , à laquelle sont ajoutées , pour les plantes naturelles de l'Italie , des descriptions plus exactes que celles qui avaient été faites avant lui. Le xv^ siècle fut un des plus féconds en événements propres à in- fluer sur les progrès de l'esprit humain. En 1431, Gultenberg découvre l'imprimerie, et vient ainsi en aide aux esprits qui, de toutes parts, se montraient plus que jamais avides de lumières. Les chefs-d'œuvre an- tiques, écrits sur du papyrus ou du parchemin , et reproduits en pe^ii nombre par des copistes inexacts ou ignorants , avaient presque entiè- rement disparu dans les commotions du moyen-âge; l'art typogra- phique, en eu facilitant la reproduction, les garantit d'une ruine com- plète , et mit les trésors de la science à la portée de tous les hommes.. 10 74 DlSConiS PRIIIMINAIRE. Bientôt ce ne furent plus srulenieni les rois ei les seigneurs qui purenl avoir des livres ; le peuple commença ù jouir des bienfaits de l'instruc- tion, et les belles intelligences, restées stériles faute de culture, vinrent puiser à cette nouvelle source de précieuses connaissances qu'elles ac- crurent à leur tour. Le Bas-Empire, sans cesse menacé par les Ottomans et livré au scan- dale de la plus honteuse dépravation, finit par succomber. En 1^53, Con- stanlinople tomba sous le joug de Mahomet II; et les savants grecs, chassés de leur patrie par le vainqueur, cherchèrent un refuge en Eu- rope, où ils répandirent les sciences de l'antiquité et firent mieux con- naître la langue d'Aristotc. Auxin'siède, un concile avait analhématisë les écrits du philosophe de Stagyre, en en défendant la lecture sous peine d'excommunication ; mais, trente ans à peine après la proscrip- tion de ses œuvres , une réaction s'était opérée en sa faveur dans la partie éclairée du clergé; il devint l'idole du xv«, l'oracle de la philoso- phie; et le pape Nicolas V ordonna de traduire ses ouvrages en latin. Quand on songe aux discussions puériles, aux conceptions étroites, aux querelles intolérantes dont le nom d'Aristotc était devenu l'occasion ou le prétexte, on s'étonne de voir l'émancipateur de la pensée devenu, après deux mille ans, un obstacle à l'affranchissement de l'esprit. L'Amérique , connue des anciens Scandinaves depuis plus de quatre siècles, sans que le souvenir de sa découverte eût été conservé par l'Eu- rope, est retrouvée, en 1^92, par Christophe Colomb qui cherchait un passage pour aller aux Indes. Le nouveau continent, en ajoutant un monde à celui que connaissaient les anciens, fut pour les sciences phy- siques une nouvelle cause de progrès , pour l'histoire naturelle une mine féconde par la nouveauté de ses productions, et un heureux stimulant pour les esprits. La cupidité des Portugais , enflammée par le succès des navigateurs espagnols, leur fit braver les dangers d'une traversée longue et périlleuse, afin de découvrir des pays inconnus. La fortune sourit à ces audacieux aventuriers. Yasco de Gama osa le premier parcourir l'im- mense étendue des côtes de l'Afrique, doubla le cap de Bonne-Espérance; et, après des fatigues sans nombre , fit connaître à l'Europe la route des Indes. Ces nouvelles voies ouvertes à l'humanité ne furent d'abord fréquentées que par des hommes avides de richesses; mais ceux-ci fi- rent bientôt place à des observateurs, qui les parcoururent en tous sens, au grand avantage de la science. Les œuvres des naturalistes anciens, regardées alors comme infai!- DISCOl RS PRÉLIMINAIKE. 75 libles et dispensant de toute observation, furent en pariic traduites l'.ans le cours de ce siècle et trouvèrent de nombreux commentateurs , dont les plus célèbres sont : Théodore Gaza , qui traduisit en latin l'histoire des animaux d'Aristote, celle des plantes de ïhéophrasle, et les aphorismesd'Hippocrate; George Valla, médecin de Venise, célèbre par son livre De expetendis et fugiendis rehus; Hermolaûs Barbaro , pa- triarche d'Aquilée, qui a laissé une traduction de Dioscoride , des para- phrases sur Aristote et une édition de Pline le naturaliste, dans laquelle il corrigea cinq mille passages, en substituant cependant quelques er- reurs à celles qu'il faisait disparaître. Jean de Cuba publia, sous le titre- de Jardin de la santé, un traité de botanique médicale, qu'il accompa- gna de figures sur bois. La chimie, que nous avons vue naître à Consiautinople, puis cultivée par les Arabes d'Espagne qui la transmirent à l'Europe , se répandit au com- mencement du xv' siècle en Italie et en Allemagne , oîi ses applica- tions métallurgiques la firent accueillir favorablement ; elle y arriva mêlée à de grossières superstitions; mais ce furent ces erreurs même qui la firent adopter par les amis du merveilleux. La transmutation des mé- taux , la recherche de la pierre philosophale et de la panacée univer- selle devinrent pour cette science autant de causes de progrès. Les peu- ples ignorants s'inclinèrent avec respect devant l'appareil mystérieux et imposant dont s'entouraient les alchimistes, et les princes se déclarè- rent les protecteurs d'une science qui leur promettait de faciles richesses. La véritable science naît cependant de ces creuses rêveries ; et les ou- vrages de Basile Valentin, qu'on suppose avoir été un bénédictin d'Erfurt, ont fait connaître les propriétés phai^aceutiques de l'antimoine ainsi que certaines préparations médicinales encore en usage de nos jours, et dont le nom vulgaire s'est même conservé. Sa théorie chimique n'est qu'une reproduction de celle des trois principes , adoptée par les Arabes d'Es- pagne, et les manipulations chimiques qu'il avait décrites, conservèrent la même forme jusqu'au xvii* siècle. Les astronomes les plus célèbres de ce temps furent George van Purbach et Jean Mïiller, son disciple, plus connu sous le nom de Régio- montanus ; ils préparèrent la grande réforme que Copernic devait ac- complir. Ce furent aussi d'habiles physiciens ; ils laissèrent des ouvrages estimés sur les poids et mesures, la conduite des eaux, les miroirs ar- dents, etc.; et Walther, un de leurs contemporains, étudia les effets de la réfraction. Ce fut à celte époque (1656) que parut la fameuse comète 76 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. dont la pc'iiodicilé a été constatée, et qui a reparu en 1835. Son appa- rition répandit dans toute l'Europe la plus profonde consternaiion, et fut considérée comme le présage de grandes calamités publiques. Ici finit le moyen âge et commence l'époque moderne. Nous y ver- rons la science se créer lentement, sans secousses, sans perturbations violentes; et, après de nombreuses transformations, de longues et pénibles études, devenir ce qu'elle est aujourd'hui ; c'est-à-dire riche en faits, riche en expérience, et non plus fondée sur des hypothèses. TROISIEME PARTIE. TEMPS MODERNES. Histoire des sciences naturelles depuis le zvt' siècle jusqu'à nos jours. Les temps modernes dont les premiers âges se lient d'une manière presque immédiate à l'antiquité, où ils cherchent à puiser de nouvelles connaissances, succédèrent à une longue et ténébreuse époque qui n'avait guère laissé dans la science que de vagues souvenirs, des réminiscences incomplètes et des erreurs sans nombre. Par l'effet d'une sorte de pré- destination qui semble être le résultat de la tendance de l'homme au progrès, les études, enchaînées l'une à l'autre par des liens étroits, se développent dans l'ordre nécessaire de leur importance ou en raison in- verse des entraves qui les ont comprimées. Chaque siècle est dominé par une série d'études qui absorbent toutes les autres, jusqu'à ce qu'au milieu de commotions politiques, religieuses ou sociales qui sont au- tant d'excitations nouvelles , les sciences qui composent le savoir humain, ayant acquis un égal degré de développement et se servant mutuellement d'auxiliaires, finissent par former un réseau tellement étroit qu'on ne peut se renfermer dans une spécialité sans devenir in- complet. L'histoire des siècles précédents a un caractère scientifique négatif, et DISCOURS PRÉLIMINAIRE. yj se trouve mêlée à des faits qui intéressent le perfectionnement général de l'humanité; mais dans l'histoire des trois derniers siècles nous n'aurons pas besoin de beaucoup de digressions pour lier entre elles les diverses époques , la science seule suffira pour opérer celte liaison et nous ne mentionnerons les grands événements extérieurs qu'autant qu'ils pour- ront nous en expliquer les progrès. £tat des sciences naturelles au XVI^ siècle. Le XVI* siècle riche des découvertes du xv", stimulé par les con- quêtes transocéaniennes de l'Europe et violemment agité par les ar- dentes querelles de la réformation , ne resta pas oisif au milieu des trésors qui l'environnaient de toutes parts et sollicitaient son activité ; mais son émancipation était de trop fraîche date pour qu'il piît se délivrer de toutes ses entraves; aussi fut-il longtemps soumis à l'autorité des anciens dont les travaux incomplets servaient de texte à mille commentaires , et soulevaient d'acres controverses. Peu-à-peu cependant l'autorité s'ébranla; les hommes de science ne se contentèrent plus de croire sur parole des auteurs dont les œuvres avaient été mutilées par les copistes ou qui s'étaient trompés eux-mêmes; les défenseurs de l'antiquité furent obligés de s'avouer vaincus et de reconnaître qu'en fait de science il n'y a pas de révélation , et que l'expérience est l'unique source du savoir. L'astronomie, cultivée avec éclat par les Arabes d'Espagne, passa en Europe sous la forme dont ils l'avaient revêtue, et jusqu'au xvi" siècle on suivit Ptolémée, sans songer à le réformer. Copernic, qui appartient plus au xvi'' siècle qu'au xv*", fut choqué de la contradiction que le système de Ptolémée présentait avec les lois phy- siques, en faisant tourner les planètes autour de la terre. Il renouvela le système des pythagoriciens, plaça le soleil immobile au centre du monde, et fit de la terre une planète, qui se meut comme les autres au- tour de l'astre central. Il détermina les dimensions des orbes décrits par 78 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. les corps plaïK'iaires, et réduisit la révolution diurne du ciel à une sim- ple illusion d'optique. Ce système, si simple et si logique, rencontra cependant des contra- dicteurs. Tyclio-Brahé , auquel la science doit de grandes découvertes, telles que la variation de la lune, le mouvement de ses nœuds, l'inclinai- son de son orbite, etc., ne l'adopta pas. Tout en avouant les vices de celui de Ptolémée, il ne voulut pas reconnaître au soleil sa place au centre du monde. II y mit la terre, autour de laquelle il fit tourner le soleil , entraînant avec lui les planètes dans sa révolution annuelle. Ce système, contraire aux lois de la saine physique, mais qui ne change pas l'apparence des phénomènes, fut soutenu avec chaleur par-Longomontanus, Morin et Riccioli. En 1519, le voyage autour du monde , commencé par Magellan et terminé par son lieutenant, mit hors de doute la sphéricité de la terre ; et à la fin du xvi" siècle, sous le pontificat de Grégoire XIII, eut lieu la réforme du calendrier, réclamée depuis longtemps avec instance par les astronomes. En 1582, on était de dix jours en retard sur les phénomènes qui règlent le retour des saisons. Pour rentrer dans l'ordre normal , on supprima dix jours au mois d'octobre ; et l'Europe entière, à l'exception des Grecs et des Russes, adopta cette réforme. Les grands travaux en physique ne sont pas nombreux à cette époque; les connaissances des anciens forment encore le fond de la science , et il n'y fut ajouté que peu de choses. Cependant nous y trouvons l'impor- tante découverte de la déclinaison de l'aiguille aimantée, observée par Sébastien Cabot dans un voyage au nord de l'Amérique, pour chercher un passage qui pût conduire en Chine. Frascator découvrit le principe de la décomposition du mouvement ; Slévin trouva le véritable rapport qui existe entre la puissance et le poids dans le plan incliné. En 1560, le Napolitain Porta, qui s'occupait de magie et de sciences occultes, per- fectionna la chambre obscure et forma le plan d'une encyclopédie. Mau- rolicode Messine publia, sur le mécanisme de la vision, une théorie fort avancée qui lui fit découvrir les moyens de remédier aux défauts de la vue, en employant des verres concaves pour les myopes et convexes pour les presbytes. A la fin de ce siècle , Gilbert de Colchestcr fit paraître un. traité sur le magnétisme et l'électricité , et Dominis, évêque de Spalatro, donna une bonne théorie de la formation de l'arc-en-ciel intérieur. L'alchimie, fondée sur une idée peut-être mal définie plutôt qu'erronée, mais sérieusement occupée d'études sur-l'analyse et la synthèse des corps, DISCOURS PRÉLllMINAIRF. 79 ('i;«il devenue un moyen d'acquérir des richesses aux dépens des hommes crédules; à Basile Valentin, véritable chimiste, avaient succédé d'indignes charlatans. Les attaques d'Érasme de Rotterdam et de Ben Johnson contre les alchimistes jetèrent sur leurs recherches un tel ridicule, que Vart (le faire de /'or tomba bientôt dans le discrédit. Il n'en fut pas de même de la préparation du remède universel qui occupait toutes les têtes. Au commencement du xvi* siècle, les Rosecroix parurent en Alle- magne. Cette mystérieuse société, bravant le ridicule, s'occupa active- ment d'alchimie, d'astrologie et de cabale; et, quoiqu'elle ait poussé cette manie jusqu'à une exaltation maladive, elle rendit quelques services à la science. Cardan, habile mathématicien, dont les découvertes indiquent un vaste génie, se jeta à corps perdu dans les sciences occultes, et y entraîna un grand nombre de savants, surtout parmi les médecins, qui cherchaient alors de bonne foi la panacée universelle et s'évertuaient à préparer des remèdes secrets. C'est à l'influence de ces idées qu'on dut Paracelse, un des plus célè- bres médecins-alchimistes de celte époque. Plutôt aventurier que savant, il courait par les chemins, hantant les cabarets et les bouges, deman- dant aux vieilles femmes si elles connaissaient des secrets, et travaillant sérieusement au grand œuvre. A travers les absurdités cabalistiques répandues dans ses ouvrages, on trouve de bonnes et saines idées de chimie, noyées dans un langage ridicule. On doit cependant à Paracelse une heureuse innovation, celle des cours publics en langue vulgaire; ce qui contribua à populariser les études scientifiques. Il introduisit l'un des premiers dans la thérapeutique des sub- stances préparées chimiquement ; mais un des plus fâcheux résul- tats de la médecine alchimique fut de faire croire à l'inutilité des études pathologiques. On se contentait de préparer des remèdes se- crets ; et, comme les malades sont toujours portés à ajouter foi aux pro- messes des charlatans, la nouvelle médecine eut UQ succès prodigieux. A la renaissance des lettres, l'Italie, qui avait été si longtemps à la tète des nations, reprit son antique renommée ; ce fut dans ce pays que les sciences naturelles , et surtout l'anatomie , furent cultivées avec le plus de succès. Zerbis et Achillini (1500 à 1512) se contentèrent de commenter Mundinus; mais Bérenger de Carpi fit des éludes sérieuses, et porta par ses travaux un coup terrible à l'autorité de Galien, encore toute flO DISCOURS PRÉLIMINAIRE. puissante. A cette époque, les grands artistes italiens étudiaient l'ana- tomle avec enthousiasme. Vcsale , disciple de Sylvius , fut un des anatomistes les plus célèbres du xvi' siècle. Il s'attacha à relever les erreurs de Galien, et détruisit pour toujours son influence sur les éludés. Il publia, en 1543, sa grande anatomie, remarquable par les planches magnifiques dont elle est ornée. Ses nombr-euses observations apportèrent dans la science d'impor- tantes rectifications; mais l'acharnement qu'il mit à attaquer Galien, afin de prouver que les descriptions de ce médecin se rapportent, pour la plupart , à des animaux et non à l'homme , lui valurent de cruelles persécutions. La fin de Vésalc , dont la vie avait été une longue polé- mique, fut déplorable : ayant ouvert le corps d'un gentilhomme espagnol dont on vit palpiter le cœur sous le scalpel, il fut accusé de l'avoir disséqué vivant et se vit condamner à faire un pèlerinage à la Terre-Sainte. A son retour, il mourut de faim dans l'île de Zante, où l'avait jeté la tempête. Après Vésale, dont les travaux régénérèrent la science, tous les anatomistes le prirent pour guide; deux de ses contemporains, Fallope et Eustache , acquirent une juste célébrité. Le premier , successeur de Vésale à l'école de Padoue, a laissé d'excellents travaux sur l'os- téologie du fœtus et sur la structure de l'oreille interne. Un des mérites de cet anatomiste est d'avoir discuté avec une modération et une bonne foi inconnues à celte époque. On trouve dans ses écrits que le grand-duc de Toscane livrait aux anatomistes des criminels, pour qu'ils les missent à mort comme ils le jugeraient convenable et en fissent le sujet d'observations. Princeps jubet, dit-il, ut nobis dent ho^ minem, quetn nostro modo interficimus et illum anatomisamus . Eustache se livra à des travaux spéciaux sur diverses parties de l'orga- nisme ; et , quoique ses recherches sur l'organe de l'ouïe laissent encore dans le doute sur certaines découvertes qu'on lui attribue, on a donné le nom de trompe d' Eustache au canal qui va de l'oreille interne à l'ar- rière-bouche. 11 s'occupa avec beaucoup de succès d'anatomie comparée, et il est certain qu'il avait découvert et décrit le canal thoracique du che- val, retrouvé chez l'homme par Pecquet, et qui porte le nom de cet anato- miste. Par suite d'une fatalité qui nuisit à la science et à la gloire de ce grand homme, son traité d'anatomie est resté inédit jusqu'au com- mencement du xviii* siècle ; de sorte que , pendant un siècle et demi, il perdit le droit de priorité pour ses propres découvertes. Eustache eut le défaut de disculcr avec aigreur , et montra, dans la polémique qu'il DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 81 soutint contre Vésale, un acharnement indigne d'un homme supérieur. Fabrizio d'Aquapendente s'occupa avec succès d'anatomie comparée, et n'isola pas , comme l'avaient fait Vésaie et Sylvius , l'homme des autres mammifères. II étudia avec soin la structure des veines, sans découvrir le phénomène de la circulation ; mais il facilita beaucoup cette découverte , et ce furent ses travaux qui mirent Harvey sur la voie. Il a laissé un beau travail, accompagné de planches, sur le développe- ment du poulet, et il avait dessiné trois cents planches d'anatomie com- parée, qui ont été perdues après sa mort. Casserius et Spiegel furent les derniers professeurs de l'école de Padoue qui, après eux, tomba en décadence. Ingrassias de Païenne fut célèbre par ses connaissances générales en anatomie, et particulièrement par ses descriptions ostéologiques ; on lui doit l'instituiion des lazarets. Botal d'Asli décrivit le premier avec exactitude la perforation du cœur dans le fœtus, déjà connue de Galien ; et l'on a, par reconnaissance, donné le nom de trou de Botal à cette dis- position organique. Varole, professeur de Bologne, a laissé, dans son livre de Resolutione corporis humant, une méthode nouvelle de dissé- quer le cerveau : au lieu de le couper , comme les anatomistes de son temps, en tranches horizontales, en commençant par la partie su- périeure , il le prend par la base , part de la moelle allongée , et suit les fibres à travers la protubérance annulaire jusqu'aux cou- ches optiques où elle paraît s'épanouir. Colombo et Césalpin se dis- tinguèrent aussi par leurs travaux; tous deux décrivirent la petite circulation, et entrevirent vaguement la grande. La France peut opposer à ces savants Italiens, Ambroise Paré, le père de la chirurgie , le premier qui se soit occupé d'ostéologie comparée , et qui ait prouvé que dans le squelette de l'oiseau il y a des parties ana- logues à celles des mammifères. Servet, un des plus habiles élèves de l'Allemand Gïmther, qui vint à Paris, en 1530, professer l'anatomie, et eut pour élèves les plus célèbres anatomistes du xvi' siècle, a décrit fort nettement la circulation pulmo- naire; il eût fait faire un grand pas à la science si, poursuivi par l'implacable Calvin, comme anii-trinitaire , il n'eût été brûlé à Genève, en 1553. Il faut noter encore parmi les hommes distingués de l'école de Gïinther, Charles Etienne, parent des célèbres imprimeurs de ce nom ; Dubois d'Amiens, plus connu sous le nom de Sylvius , et cité pour l'é- clat de son talent, la brutalité de ses manières et l'àcieté de ses contro- 11 82 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. verses i Duiaurens, médecin d'Henri IV, dont les ouvrages brillent plus par la forme que par le fond, et le célèbre botaniste G. Bauhin, dont on a une excellente description du cerveau. L'Allemagne est représentée dans les études anatomiques par Leon- hard de Tubingue , Plater de Bàle et Coiier de Groningue, qui s'est li- vré à de grands travaux d'ostéologie comparée. L'Espagne compte parmi ses anatomistes Collado, qui s'attribua la découverte de l'étrier de l'oreille, et André de Laguna de Scgovie, com- mentateur d'Hippocrale, d'Aristote, de Galien, et traducteur de Dios- coride. On voit dans son Anatomica methodus qu'il s'était approché de bien près de la découverte de la circulation. A côté des anatomistes viennent se placer les physiologistes qui cher- chent à expliquer par des théories les causes de la vie et le jeu des organes. Argentier introduisit dans cette science la niéihode salutaire de soumettre les idées théoriques à la discussion la plus libre, sans recon* naître d'autre autorité que celle de la raison. Il démontra l'absurdité du principe de la pluralité des esprits animaux, et prouva qu'une seule force vitale explique d'une manière satisfaisante l'action des organes. Paracelse fonda sa physiologie sur les idées cabalistiques. Il dé- daigna l'étude, dans la pensée que la contemplation suffît pour acquérir toutes les connaissances. Cette doctrine inintelligente, mais flatteuse pour les esprits paresseux, fit école et trouva beaucoup d'a- deptes. Quoique l'anatomie ait plus spécialement occupé le xvi' siècle, la zoologie eut sa part dans les études générales ; et c'est encore en Italie qu'on en publia les premiers travaux. En 1524, Paul Jove, de Côme, donna une description des poissons qui se trouvent sur les marchés d'Italie; mais son ouvrage n'offre d'intérêt que comme nomenclature. Dans le même temps , Massaria , médecin vénitien, écrivait un com- mentaire sur le 9^ livre de Pline ; et Pierre Gilles, d'Alby, voyageur instruit et intelligent, à qui l'on doit quelques travaux monographiques, mettait Élien en ordre. Ces premiers essais servirent de guide à l'Anglais Edouard Wotton, qui écrivit un traité de zoologie particulière et comparée , dans lequel il prit Aristote pour guide. Bientôt parurent desouvrages plus importants. Pierre Belon, du Mans, écrivit une histoire naturelle des poissons marins, dont les figures furent empruntées à Daniel Barbaro, ambassadeur de Venise à la cour d'Angle- DISCOURS PRELIMINAIRE. 83 leire et patriarche d'Aquilée, qui avait fait peindre trois ceiiis poissons de l'Adriatique. Bclon inséra dans les relations de ses voyages en Orient et en Grèce de nombreuses descriptions d'animaux , et publia, en 1555, une histoire naturelle des oiseaux, dédiée à Henri II , avec un traité de la chasse à l'oiseau de proie, alors fort en vogue. Il s'occupait de la traduction de Théophraste et de Dioscoride, lorsqu'il fut assassiné en 1566, sur la route du bois de Boulogne, où il habitait le château de Madrid. Belon est un écrivain d'une naïveté remarquable; ses travaux portent toutefois le cachet d'une critique fort saine , pour l'époque où il écrivait. Il peut être regardé comme ayant le premier ouvert la voie aux anatomistes philosophes par ses observations comparatives sur les organes des animaux- Salviani, de Rome, écrivit aussi sur l'ichlhyologie, et accompagna son ouvrage de planches assez bonnes comme exécution, mais d'une ex- trême faiblesse sous le rapport de la précision des caractères. Rondelet, de Montpellier, contemporain de ces deux naturalistes, fut un des hommes les plus érudits de son temps. Il publia, en même temps que Belon et Salviani, un ouvrage d'ichthyologie, accompagné de plan ches d'une grande perfection sous le rapport des caractères. Son texte est savant, et ses descriptions sont très exactes, surtout pour les poissons de la Méditerranée. On trouve dans Rondelet, qui avait des connaissances analomiques assez étendues , une ébauche de méthode naturelle : il avait établi ses coupes sur les rapports existant entre les espèces. Son ouvrage, classique jusqu'à la moitié du xviii' siècle, peut encore être consulté avec avantage. A la même époque, Longolius, d'Utrecht, et Turner, de Morpeth, écri- virent de petits traités d'ornithologie, dénués d'importance. Le flambeau du XVI*" siècle est Conrad Gessner, de Zurich, homme d'une érudition profonde. Après avoir passé sa jeunesse dans une misère qui le força de recourir à la charité des chanoines de Zurich et d'un Bernois, son ami, il s'occupa d'études médicales, d'histoire naturelle, de biblio- graphie, de philologie et de géographie descriptive ; il traduisit du grec et de l'arabe des ouvrages de botanique et de médecine ; mais son œuvre capitale est son histoire des animaux, en 5 volumes in-folio. C'est un traité de zoologie générale comprenant la synonymie, des descriptions, des dé- tails physiologiques, anatomiques, nosologiques et ethnographiques qni supposent des recherches immenses. On n'a de lui que des rapproche- menls et pas dp cTassification; mais il indique avec précision les rapports 84 DISCOURS PRKI.IMUNAIKE. sur lesquels elle peul être établie. Gessner brille par la justesse de son esprit. C'est un compilateur habile, un critique plein de finesse et de sa- gacité ; aussi son ouvrage doit-il être souvent consulté. Aldrovande , d'une famille patricienne de Bologne, fut contemporain de Gessner, Il publia une longue série de travaux sur les sciences natu- relles. Ses écrits indiquent une grande facilité, mais il n'a pas la saga- cité de Gessner, et il a moins observé par lui-même. Uterverius, de Delft, successeur d'Aldrovande ; Barthélémy Ambrosinus et Thomas Dunsler, professeur de Bologne, publièrent, après sa mort, aux frais de la ville, les dix volumes in-folio qui forment le complément des quatre qu'il avait fait paraître pendant sa vie, et dans lesquels leurs travaux sont mêlés aux siens. On ne voit pas de traces de méthode dans Aldrovande; il suit l'ordre adopté par Aristole, et n'a fait un essai de classification que pour les insectes; encore a-t-il pris ce philosophe pour guide. L'apparition de ces deux célèbres zoologistes contribua beaucoup aux progrès des études zoologiques, dont ils furent les plus intelligents promoteurs. Olaùs Magnus a donné , dans son histoire des nations septentrionales, des détails fort curieux sur la zoologie du Nord. On trouve cependant en- core dans son livre des préjugés empruntés aux anciens. Il parle, entre autres animaux fabuleux, du Kraken, poulpe gigantesque qui de ses longs bras enlace les navires et les entraîne dans l'abîme. Cet écrivain n'est pas très scrupuleux ; car il donne comme résultat d'observations personnelles des faits empruntés à Gessner et à Aldrovande. Clusius (DeTÉcluse), d'Arras, quoique n'ayant jamais quitté son cabi- net, a écrit, sous le titre 6! Exoticorutn libri\, quibus animaliiini his- toriœ describuntur^ un ouvrage fort intéressant sur toutes les branches des sciences naturelles. On y trouve un grand nombre de faits nouveaux. Il a décrit le premier la roussette, espèce de chauve-souris à ailes gi- gantesques. Nous comptons au nombre des naturalistes les voyageurs que l'Amé- rique appelait dans ses vastes déserts, et nous citerons, parmi ceux qui onl laissé une relation de leurs observations, Gonzalès, d'Oviédo, d'Acostaet Hernandez. Nous y joindrons Bernard de Breidenbach, Gui- landinus et Rauwolf qui ont visité le Levant, et ont consigné dans la re- lation de leurs voyages des détails fort curieux sur l'histoire naturelle de ces contrées. Ce dernier a laissé un herbier très précieux des plantes recueillies par lui dans ses excursions ; cet herbier se voit encore aujour- DISCOURS PRELIMINAIRE. ♦ 85 d'huiàLeyde. Prosper Alpin a donné une histoire nalurelle de l'Égyplc. L'Europe seplenlrionale, où se répandait la civilisation, ayant assez adouci ses mœurs pour qu'on pût la visiter, Herberstein et Possevin par- coururent la Moscovie et les pays du no)d , et en firent les premiers connaître les productions naturelles. A cette époque si voisine encore de la découverte du Nouveau-Monde et de celle de la route des Indes orientales, la manie des colonisations s'é- tait emparée de tous les esprits. Elle ne larda pas à gagner les Français. En 1555, l'amiral Coliguy favorisa l'émigration au Brésil de quelques familles protestantes. Cet établissement, qui n'eut qu'une courte durée, produisit deux ouvrages d'histoire naturelle, ceux deThevet et de Jean de Léry. Ici s'arrêtent les travaux zoologiques de ce siècle. Nous passerons ra- pidement en revue les botanistes qui sont plus nombreux, la phytologie descriptive étant d'une observation beaucoup plus facile, parce que les plantes peuvent être transportées dans des jardins où elles s'acclimatent et que leur dépouille se conserve sans autant d'altération. L'Italie, qui avait produit les premiers anatomistes, eut la gloire de fournir aussi les premiers botanistes. Leonicenus, Monardus et Brasa- vola, plus connu sous le nom d'Antonius Musa, sont de simples com- mentateurs des auteurs anciens. Ce dernier posséda le premier, depuis Théophraste, un jardin botanique. Matthiole, de Sienne (1550), célèbre commentateur de Dioscoride, a publié un nombre considérable de figures ombrées assez exactes ; mais on n'avait pas encore songé à faire connaître les caractères botaniques des plantes; on ne les représentait que sous leur aspect général. Do- doens Rembert, professeur à Leyde, est encore un commentateur de Dios- coride. Ruel, qui vivait au commencement du xvi" siècle, publia une compilation des botanistes anciens, et il confondit souvent les plantes décrites par ces auteurs avec celles qui croissent en France. Son traité De naturâ stirpiian est l'un des plus volumineux ouvrages de botani- que publiés à cette époque. L'Allemagne comptait alors plusieurs botanistes distingués : Brun- fels, auteur d'une iconographie végétale; Tragus, les deux Cordus et Fuchs, qui joignirent à leurs commentaires sur les anciens des descrip- tions résultant de leurs observations, et accompagnèrent leurs ouvrages de figures au trait gravées avec beaucoup de soin. L'exploration des Indes orientales par les Portugais donna naissance 8(î DISCOURS PRÉLIMINAIRE. à des travaux botaniques d'un grand intérêt. Gaicias publia à Goa , en 1563 , une histoire des plantes médicinales des Indes. Acosia en lit autant et y joignit une bonne description de la sensilive. Oviédoet Monardès,deSéville, firent connaître la Flore des Indes occi- dentales; ce dernier retraça l'histoire du tabac, plante dont les jongleurs indiens usaient souvent pour se procurer une ivresse prophétique; on trouve aussi dans son ouvrage la description du haricot , inconnu des anciens. Clusius fit connaître plusieurs plantes d'Amérique et donna le premier la figure de la pomme de terre. Nous ferons remarquer à cette occasion que cette piaule, dont on a attribué l'importation à Raleigh, en 1585, était déjà très répandue en Italie en 1586 , et qu'elle y servait à la nourriture des hommes et des animaux. Il est évident que ce sont les Espagnols qui l'ont apportée en Italie. Gomara, écrivain espagnol, nous apprend que ce précieux tubercule était employé comme plante alimentaire chez les habitants du Pérou septentrional. Au xvr siècle, des jardins botaniques s'établirent en Europe et le goût de l'horticulture commença à s'y répandre. Il se forma des jardins en Italie, en Allemagne et en France. Jusqu'à cette époque, ce n'avaient été que des établissements particuliers; mais le grand-duc Côme I*' en créa un public, à Pise, en 1543, d'après les conseils de Luc Ghini. Pa- doue, Ferrare, Florence et Bologne eurent bientôt les leurs. La ville de Leyde suivit cet exemple; en 1597 seulement, l'université de Mont- pellier en eut un qui tomba bientôt faute de protection. Dès que ces établissements eurent été créés, on délaissa les ouvrages si obscurs et si incomplets des anciens, pour étudier les plantes sur la nature. Conrad Gessner, déjà célèbre par ses travaux en zoologie, fut le premier à poser en principe que c'est dans les organes de la fruc- tification, les seuls vraiment caractéristiques, qu'on doit chercher la base de la méthode de classification des végétaux. Ce principe si fécond en applications utiles ne fut cependant pas adopté. On continua à classer les plantes d'après certaines méthodes artificielles qui les groupaient en raison de leur ressemblance extérieure. Les figures des [)lantes que ce botaniste avait fait graver suivant son système furent publiées par Camerarius, savant directeur du jardin botanique d'Altorf, qui les mil dans un abrégé de Matthiole, qu'il édita en 1586. Lobel , médecin du prince d'Orange , puis botaniste de Jacques TS publia, en 1581 , un ouvrage dans lequel on reconnaît, poni- la pren)icrc DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 87' fois, quelques famitles naturelles, telles que les graminées, les mousses, les orchidées, les labiées, les ombellifères , etc. Il a séparé d'une ma- nière nettement tranchée les monocotylédones des dicotylédones. Za- luzianski entrevit le premier les organes sexuels des végétaux, Césalpin, d'Arezzo(lo83), suivit la méthode expérimentale d'Aristote et fut le créateur d'un système de botanique complet, avec des divisions vicieuses encore, mais qui cependant furent un acheminement vers la méthode naturelle. On doit d'autant plus s'étonner que Césalpin ait pu établir un tel système, qu'il n'avait, pour faciliter ses éludes, qu'un faible herbier de quinze cents plantes, dont sept à huit cents avaient été recueillies par lui-même. Dalechamps, Desmoulins son continuateur, etTaberna?montanus sont des botanistes routiniers, serviles imitateurs de l'ancienne méthode, Jean Bauhin donna, dans son histoire générale des plantes, un tra- vail de synonymie encore utile à consulter; mais Gaspard Bauhin , son frère, rendit à la science phytologique un plus grand service en publiant son Pinax theatri botarnci, composé sur le même plan que l'ouvrage de Jean, et qui lui avait coûté plus de quarante ans de travail. On ne trouve pas, il est vrai, dans Bauhin un système complet de classification, mais il contient un essai de classement par genres qui ne manque pas d'intérêt. Ce botaniste a le mérite d'avoir essayé de fixer par un travail d'une critique judicieuse, la synonymie, déjà si multipliée, et il mit au dessous du nom de chaque espèce une petite phrase caractéristique ré digée avec soin. Son ouvrage, qui contient la description de près de six mille espèces de plantes, fit oublier tous ceux qui l'avaient précédé ; et, jusqu'à Linné il servit de guide aux botanistes. Nous citerons, à la suite des botanistes, l'agronome Olivier de Serres, à qui l'on doit la propagation du mûrier et des vers à soie. C'est encore en Italie que la science des minéraux prit naissance ; mais elle n'y fut qu'ébauchée. En 1502, Leonardi, de Pesarro, écrivit un ouvrage sur les minéraux; imbu des préjugés de l'époque, il a rempli son livre d'erreurs et de fables sur les pierres gravées, ainsi que sur leurs vertus, Scudalupi et Stella suivirent ses traces. L'Allemagne , si riche en gisements métallifères, dont les trésors ex- citaient la cupidité des princes , fut bientôt à la tête de la science et lui fit faire de grands progrès. Le premier qui s'occupa avec succès de minéralogie fut Bauer, plus connu sous le nom d'Agricola. Son ouvrage De re metalUcâ {\hk(S^ ii^ DISCOURS PRÉLIMINAIKK. resta longtemps classique sans être exempt de bien des erreurs j il consacre un long chapitre à la baguette divinatoire , au moyen de la- quelle on découvre les eauxel les trésors cachés. Celte croyance a été longtemps répandue, et nous trouvons encore dans nos campagnes des ignorants qui y ajoutent foi. Cet ouvrage est plutôt un traité de métal- lurgie que de minéralogie; mais il n'en est pas de même de son livre sur la nature des fossiles, mot par lequel il désigne tous les minéraux ; c'est un véritable traité systématique de minéralogie, et la méthode qu'il y suit domina la science jusqu'à l'époque où les substances minérales furent classées d'après leurs propriétés chimiques. L'ouvrage d'Encelius (1557), De re metallicâ, est mêlé à des idées d'alchimie sur la composition des minéraux; mais on y rencontre des vues de classification générale fort judicieuses. Nous retrouvons le célèbre Gessncr parmi les minéralogistes ; il peut être regardé comme le premier qui ait écrit sur la cristallographie. A celte époque , on croyait généralement que les fossiles se forment natu- rellement au sein des masses minérales. Gessncr n'avait pas adopté l'o- pinion vulgaire ; il admettait comme possible que ces dépouilles eussent appartenu à des êtres vivants. La France a eu la gloire de donner le jour au célèbre Bernard Pa- lissy, créateur de la géologie, mais plus connu comme auteur de ces charmantes faïences à figures en relief encore recherchées de nos jours. Palissy, dont le nom doit être cher aux sciences, n'était qu'un pauvre artisan sans éludes qui s'était formé seul ; aussi ne le voyons-nous pas entiché des préjugés dominants parmi les savants de son époque. Chez lui la science a toujours un côté pratique ; il est avant tout applicateur, et ses ouvrages sont exempts de ces formes ambitieuses qui hérissent l'étude de difficuliés inutiles. Nous trouvons Palissy, dans sa jeunesse, forcé de faire pour vivre divers métiers, et parcourant la France, tantôt comme arpenteur, tantôt comme dessinateur et peintre d'images. Dans ses longues excursions, il avait re- cueilli un grand nombre de pétrifications. En 1575, il fit à Paris un cours de minéralogie, et combattit l'idée que les fossiles fussent de simples jeux de la nature. Il soutint que les coquilles qui se trouvent au sommet des montagnes sont des restes d'animaux marins, et que les mers ont jadis couvert les continents, vérité dès ce moment acquise à la science, maisdonirétablissementrencontrade grands obstacles dans les préjugés existants. C'est à lui queragricullure doit l'emploi de la marne comme DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 89 amendement. Ses ouvrages renferment beaucoup de choses restées long- temps inconnues, et leur lecture excite encore l'intérêt. Césalpin, le botaniste, et Schwenckfeld, de Silésie, ont publié des essais de classification minéralogique assez satisfaisants pour une épo- que où la chimie était fort peu avancée. On voit que le xvi^ siècle, si rapproché des temps d'ignorance pro- fonde, a produit, dans presque toutes les branches des sciences, des tra- vaux d'une haute importance et que déjà les naturalistes de l'antiquité avaient été laissés en arrière sous beaucoup de rapports ; aussi n'aurons- nous plus que des progrès à signaler, et les siècles suivants ne feront souvent que confirmer les savantes prévisions des hommes de génie qui ont ouvert à l'humanité les portes de la science. Etat des sciences naturelles au XVII* siècle. Lexvi^ siècle, absorbé tout entier dans des travaux d'analyse, occup i de sa lutte contre l'autorité despotique des anciens, n'a créé aucune théorie. Si l'on en excepte l'astronomie, qui était plus avancée que les autres sciences, on ne trouve nulle part de synthèse. Cependant l'impul- sion était donnée : sur tous les points les éludes renaissaient et trou- vaient dans les souverains un salutaire appui. Il restait néanmoins à combattre une ennemie redoutable dont l'existence était un obs- tacle au progrès : nous voulons parler de l'autorité dont la philosophie scolasiique était la représentante. Renfermée dans le cercle étroit d'un dogmatisme sans portée, étouffée par les formes verbeuses et décolorées de sa méthode syllogistique, elle s'opposait à toute pensée qui ne ren- trait pas dans le cadre de ses théories. Argentier l'avait bien attaquée en refusant de reconnaître d'autre autorité que celle de la raison; mais sa voix n'était pas assez puissante pour donner le signal de la réforme ; il fallait pour cela un homme d'un génie supérieur; et, comme dans l'hu- manité il n'est pas un cri qui ne soit entendu, Bacon, le réformateur des sciences , le créateur de la physique et de la philosophie , vint porter 13 90 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. les premiers coups à la scolasiiqiic. Il publia dans ce bui , en 1606 et 1620, les deux parties d'un même ouvrage composé sous le titre général â' Instmirafio magno,- la première, De dignitate et aiigmentis scieîitiamtn , est une classification méthodique des sciences , des- tinée à montrer qu'elles découlent les unes des autres et ont entre elles une connexion intime; la deuxième, JSovum orgamcm scientia- ritm, est la méthode philosophique à employer pour arriver à la vérité. Bacon procède par induction, c'est-à-dire qu'il n'arrive à la généra- lisation qu'après avoir rassemblé des faits assez nombreux pour qu'il soit permis d'en tirer des conséquences. Sa méthode est toute expérimen- tale ; et l'on remarque dans ses écrits une foule d'aperçus profonds ou ingénieux qui l'ont fait regarder comme le prophète des vérités dé- montrées par Newton. Cependant il n'a pas toujours été heureux en application ; ses ouvrages sur les vents, et sur la vie et la mort, sont pleins d'erreurs. Sans s'en apercevoir, il s'est appuyé sur l'autorité qu'il avait si victorieusement combattue ; car il y a reproduit sans choix l'opinion d'autres auteurs, et non le résultat de ses propres obser- vations. Sa ISova Atlantis est la description d'un établissement consacré au perfectionnement des sciences naturelles, et son Sylva sylvarmn sive Historîa vahiralis , un recueil d'observations et d'expériences dont les unes lui sont personnelles et les autres étrangères. Cet ouvrage a été publié après sa mort. René Descartes, né en 1596, est encore un des principaux instiga- teurs de la grande révolution du xvii® siècle; ce fut un habile mathémati- cien, un philosophe d'une haute intelligence ; il rendit aux sciences de grands services, en achevant de secouer le joug de l'autorité scolastique, et en conseillant , dans sa méthode pour arriver à la connaissance de la vérité, de prendre le doute pourpoint de départ. Cependant il semblerait avoir cessé de reconnaître la vérité dès qu'elle ne revêtit plus les formes absolues et infaillibles du calcul. Lui, à qui l'on doit l'admirable sim- plicité du langage algébrique, et qui enrichit l'application de l'algè- bre à la géométrie de si heureuses découverles; lui , le créateur d'une méthode philosophique où l'erreur est impossible, il ne fit pourtant, faute de s'être appuyé sur l'expérience, qu'imprimer aux esprits un mou- vement salutaire. Ses travaux en physiologie, entachés des plus graves erreurs, ne lui ont pas survécu, non plus que la théorie qu'il inventa pour expliquer le secret du mécanisme planétaire. On peut lui repro- DISCOURS PKÉLIMINAIRE. 91 cher renlêlement qui l'empêcha de rendre justice à Galilée , et le porta à répandre le faux système de Tycho-Brahé. Substituant des hypothèses à celles qu'il avait contribué à détruire , il introduisit dans la science des erreurs nouvelles. On lui doit néanmoins la découverte de la force centrifuge, l'explication de la réfraction de la lumière, un excellent traité de dioptrique et une bonne explication de l'arc-en-ciel inté- rieur, mal décrit par Dominis. C'est en modifiant la théorie de Des- cartes sur la production de la lumière, qu'Huyghens créa celle des vibra- lions aujourd'hui adoptée. Descartes fit école, et sa doctrine, longtemps répandue sous le nom de cartésianisme , compta de nombreux disciples. Pendant tout le cours du xvif siècle, la physique et l'astronomie furent cultivées avec ardeur. Galilée, de Pise, contemporain de Bacon, fut comme lui l'un des plus redoutables adversaires de la philosophie scolaslique, et l'un des plus habiles astronomes de celte époque. Il étudia, avec la profondeur d'un homme de génie, la mécanique céleste ; et la découverte qu'il fil du mou- vement accéléré , des satellites de Jupiter, de l'anneau de Saturne , des phases de Vénus, et des mouvements de celle planète, lui firent adopter le système de Copernic. Ses fameux dialogues dans lesquels il développe ce système furent publiés à Florence en 1617 , malgré l'improbaiion des théologiens. Il l'enseigna depuis à ses élèves et en devint un des plus ardents propagateurs. Il se vit, à soixante-dix ans, obligé de faire amende honorable pour avoir osé démontrer le mouvement de la terre, que les livres saints regardaient comme immobile au centre du monde, et fut contraint d'abjurer sa doctrine taxée d'hérésie. Il fil connaîlie les taches du soleil , les inégalités de la lune , sa ressemblance avec la terre, etc. Ses découvertes en physique sont également importantes; on lui doit la connaissance des propriétés du pendule , la balance hydrosta- tique et le perfectionnement du télescope. Kepler, élève de Tycho-Brahé, physicien d'une haute intelligence, dont les recherches portent sur les points élevés de la science, s'occupa avec succès d'optique et d'astronomie; il détermina la véritable nature de la courbe que les planètes décrivent, découvrit les lois générales aux- quelles leurs mouvements sont soumis, et démontra que les orbites pla- nétaires sont des ellipses dont le soleil occupe l'un des foyers. La théorie des planètes, contenue dans les trois propositions qui portent le nom de lois de Kepler., expliquait déjà une partie des phénomènes célestes ; il ne restait plus qu'à découvrir le principe des lois qui régissent le mou- 92 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. vement des corps planétaires ; et il le fil presque en attribuant au soleil une force motrice qui les anime tous et une puissance qui les retient dans leurs orbites. Il expliquait les irrégularités de la lune par les actions combinées du soleil et de la terre, et les marées par l'attraction lunaire ; hypothèses dont une seule eût suffi à la gloire d'un physicien. Les décou- vertes de Kepler ruinèrent le système de Tycho-Brahé et répandirent les idées de Copernic. Stévin, de Bruges, se livra à des travaux importants sur l'hydrosta- tique et découvrit l'égale pression des fluides dans tous les sens. En 1621, Drebbel inventa le premier thermomètre, construit, non pas comme les nôtres, avec de l'alcool ou du mercure; mais consistant simplement en un tube plongé dans l'eau, et contenant de l'air dans sa partie supé- rieure. On attribue à Zacharie Jan et à Jean Lapprcy, opticiens de Mid- delbourg, la découverte du microscope et celle du télescope. Salomon, de Caus, mort à Bicètre, jeta les premières idées de l'emplui de la vapeur comme force mécanique, dans son ouvrage intitulé : Rai- son des forces tnouvantes. En 1629, le physicien italien Branca donna la description d'un éolipyle, dont le jet de vapeur faisait moiivoir une roue horizontale. En 1663, le marquis de Worcester déciivit un appareil re- gardé par les Anglais comme la première machine à vapeur, mais dont on suppose que l'idée a été empruntée à Salomon de Caus; et, en 1690 , le Français Papin inventa la première machine à vapeur fonctionnant avec un piston. Toricelli, disciple de Galilée, en démontrant la pesanteur de l'air, dé- truisit l'idée absurde de l'horreur du vide , encore professée dans les écoles. Il donna aussi la théorie du baromètre dont Pascal devait faire une heureuse application à la mesure des hauteurs, et posa les bases de la théorie du mouvement des fluides. L'académie del Cimento confirma quelques années après, par de nou- velles expériences, les découvertes de Toricelli. Gassendi , qui fit école comme Descartes , s'occupa de l'étude de la lumière et expliqua avec bonheur quelques-uns des phénomènes qu'elle présente. Il contribua aussi aux progrès de l'acoustique. Otto de Guerike, que son désintéressement place au nombre des savants les plus honorables du xvu* siècle, s'occupa d'hydrostatique, d'électricité et de magnétisme. Tous ses travaux indiquent une sagacité prodigieuse. Sa découverte de la machine pneumatique et ses expérien- ces sur l'électricité, pour la production de laquelle il se servit d'un globe DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 93 de soufre, avancèrenl beaucoup la physique. La première de ces inven- tions devint pour Boyle , qui la perfectionna , la source d'une foule d'expériences ingénieuses. Le jésuite Kircher s'occupa avec succès de caloplriquc, inventa la lanlerne magique et plusieurs autres machines ayant un même principe. II établit d'une manière incontestable la possibilité de faire des miroirs ardents, substitua au porte voix un miroir parabolique qui renvoie les sons à une grande dislance , et fit faire quelques progrès à cette partie si obscure de la science concernant la déclinaison de l'aiguille aimantée. Huyghens appliqua le pendule aux horloges, calcula les lois de la force centrifuge , inventa le micromètre , perfectionna le baromètre , et confirma la découverte faite par Galilée de l'anneau de Saturne et des satellites de Jupiter. On lui doit l'ingénieuse théorie des vibrations de la lumière, dont l'idée est due à Descartes. Hook de Freshwater perfectionna le microscope, inventa le baromètre à cadran et le ressort en spirale qui sert à régler les montres ; il décou- vrit les taches de Jupiter et de Mars , et soupçonna le mouvement de rotation de ces planètes. Wall s'occupa d "électricité et proposa, comme un moyen facile de développer ce fluide, les morceaux de drap et les peaux d'animaux. Cassini, conquis à la France, comme Huyghens, par la munificence de Louis XIV, fit faire de grands progrès à toutes les branches de l'astro- nomie; il établit la théorie du mouvement des satellites de Jupiter, compléta la découverte de ceux de Saturne , et calcula la vitesse du temps que la lumière met à parvenir du soleil jusqu'à nous. Il con- struisit la célèbre méridienne de Bologne. Mariotte, physicien d'une haute sagacité, détermina dans quelles pro- portions l'air peut se dilater et se condenser; il fit voir, à l'aide de la machine pneumatique, que la pesanteur de l'air retarde l'ébuUition de l'eau, et s'occupa de la loi des vitesses dans l'écoulement des fluides. Romer. de Copenhague, découvrit le mode de propagation de la lu- mière. Picard mesura un degré terrestre, qu'il trouva équivalent à 25 lieues, et en conclut que le diamètre de la terre est de 2,86^ lieues. Newton fit une révolution dans la science par ses admirables découver- tes sur la gravitation et la lumière. On sait qu'en 1665 , la peste ayant éclaté à Londres, Ne-.vton, alors âgé de 24 ans, se relira à Woolstrop, et que ce fut là qu'une pomme lui étant tombée sur le visage, il se demanda pourquoi la puissance d'attraction qui déterminait cette chute ne s'éten- 94 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. drait pas aux corps planélaires , et si la loi de la pesauleur qui les attire vers le soleil, ne suffisait pas pour les retenir dans leurs orbites. De cette idée , il fut conduit à la théorie de la tendance des molécules à se rapprocher, ou de la gravitation moléculaire. Il découvrit la cause de l'élasticité de l'air atmosphérique , donna à l'étude de la lumière une étendue et une précision nouvelles , et démontra , au moyen du spectre solaire , que chaque rayon lumineux est composé d'un fais- ceau de rayons diversement colorés et réfrangibles à un degré diffé- rent; il expliqua les phénomènes de la réfraction , ceux de la réflexion et créa la théorie de l'émission, opposée à celle des ondulations, qu'elle balança longtemps. Ses travaux sur la théorie des interférences datent de 167^. Les opinions de Newton rencontrèrent des contradicteurs , et ne furent admises qu'au milieu du xviii* siècle. La méthode dont il se servit est empreinte d'une profonde sagesse ; il découvre la loi de la pesanteur, qui, combinée avec la force de projection des corps célestes , leur fait décrire une courbe elliptique ; mais il ne connaît pas la cause de cette pesanteur, non plus que l'origine de la projection des corps planélaires ; et , comme il ne veut pas devancer l'expérience , il ne cherche point à expliquer ces phénomènes par des hypothèses. Leibnitz, contemporain de Newton, fut la gloire de l'Allemagne. A vingt-deux ans il publia un traité complet de physique générale qui dé- note une perspicacité admirable, mais qui est rempli de subtilités méta- physiques pour lesquelles l'auteur avait un penchant décidé. Vers le même temps , plusieurs physiciens s'occupèrent d'hygromé- trie, et c'est au père Mersenne qu'on doit les hygromètres en corde à boyau. Flamsleed augmenta considérablement la liste des étoiles visibles connues et détermina leur position. Hauksbée perfectionna la pompe de Boyle et la machine de Papin, et acheva de détruire le préjugé de l'horreur du vide qui existait encore dans quelques esprits. II s'occupa avec succès d'électricité , et substi- tua au globe de soufre d'Otto de Guerike d'abord un tube , puis un globe de verre. Ce fut lui qui vit jaillir la première étincelle électrique, et en ressentit la commotion. Il découvrit aussi la phosphorescence électrique. Appliquant la méthode de Newton à la détermination des orbites pa- raboliques des comètes, Halley prédit le retour, en 1758 ou 1759, de la comète observée en 1531 , en 1607 et en 1682. Clairaut en fixa l'appa- rition pour le mois d'avril ; mais il commit une erreur de calcul et la comète ne parut que dans les premiers jours de nuii. Bernouilli observa DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 95 aussi la marche des comètes, et annonça le retour de celle de 1680 pour 1719. Il développa les principes de Leibnilz sur le calcul différeniiel, et présenta les premiers exemples de calcul intégral. Son frère Jean con- tribua au perfectionnement des découvertes de Leibnitz. Amontons com- posa un traité sur la théorie des frottements, et donna les premières idées sur la construction du télégraphe. Paracelse, en enseignant publiquement la chimie , avait répandu le goût de cette science et en avait assuré les progrès. Les luttes ouvertes auxquelles elle donnait lieu devenaient pour elle une cause de durée. A mesure qu'elle se dépouillait de sa forme mystique, les préjugés dispa- raissaient; cependant l'idée de la transmutation des métaux resta dans quelques esprits , mais sous une forme scientifique. Cette idée sub- siste encore de nos jours, et peut-être n'est-ce pas sans raison, car on ne peut dire absolument que les corps considérés comme simples soient véiiiablemenl élémentaires ; et qui sait si ces corps indécomposables ne sont pas seulement des corps indécomposés? Van Helmont, grand partisan de Paracelse, est encore un alchimiste , ou plutôt , comme ce dernier , un médecin-chimiste, travaillant à la re- cherche de la panacée universelle. Cet homme , qui possédait une vaste érudition, rendit de grands services à la chimie j il créa le mot de gaz, resté dans la science, et qu'il appliqua d'abord à la vapeur d'eau ; mais ensuite il donna le même nom à l'acide carbonique qu'il appelait gaz sylvestre et au gaz hydrogène. Plusieurs des grandes vérités de la chimie moderne lui étaient connues , mais confusément; de sorte qu'il n'a pu les développer. En Allemagne les Rosecroix continuaient à travailler avec persé- vérance à la recherche de la pierre philosophale ; et en 1614, ils an- noncèrent qu'ils devaient régénérer le monde en s'emparant de l'esprit des princes , au moyen des trésors que leur procurerait cette décou- verte. Oughtred parle dans ses ouvrages de la préparation de la terre- vierge destinée à faire la pierre philosophale, par l'évaporation de l'eau pure. A côté d'eux, nous trouvons des hommes qui cherchent vérita- blement à s'éclairer, et ne considèrent plus le secret de la transmuta- lion comme le but de leurs efforts ; tels sont : Cassius, Libavius et Glau- ber dont le sulfate de soude a conservé le nom; Crollius , Rivère, Barner et Bohnius, déjà les représentants de la science expérimentale ; Kunckel qui, en cherchant encore la pierre philosophale, retrouva le phosphore dont Brand avait emporté le secret dans la tombe, et publia yg DISCOURS PRÉLIMINAIRE. un ouvrage fort estimé sur l'art de faire le verre ; Bêcher qui, toujours un des zélés partisans de la doclrinc de Paracelse, jeta, par la publi- cation qu'il fit en 1669 de sa Physica subterrafiea , les premiers fonde- ments de la science; Bôtticher enfin, qui, sur le bruit qu'il connaissait le secret du grand-œuvre, fut renfermé par l'électeur de Saxe jusqu'à ce qu'il eût transmué des métaux; en découvrant la porcelaine, il dota la Saxe d'une industrie plus précieuse que l'art de faire de l'or. La plu- part de ces chimistes connaissaient Boyie, et l'on doit s'étonner qu'au- cun d'eux n'ait abandonné les doctrines alchimiques pour adopter une théorie plus conforme à la vérité. Le paracelsisme fut sinon introduit , du moins répandu en France par Joseph Duchêne , médecin de Henri IV, et y trouva un grand nombre de partisans. Riolan, qui s'était déclaré l'antagoniste de toutes les idées nouvelles, ne manqua pas d'attaquer la thérapeutique de Pa- racelse. Il combattit , avec son emportement ordinaire , l'emploi des préparations pharmaceutiques empruntées au règne minéral . et son influence était si grande qu'il fit interdire par la faculté un médecin paracelsisle , nommé Mayerne , et obtint du parlement la déclaration que, dans tous les cas, l'antimoine est un poison. Les paracelsistes n'étaient cependant pas tous exclusifs; il y avait parmi eux beaucoup d'hommes vraiment instruits , et la France peut re- vendiquer l'honneur d'avoir vu naître ou d'avoir accueilli dans son sein Béguin, Davidson, Lefevre, dont les ouvrages jouirent d'un succès mt"- rité; Sylvius, Digby, Glazer et Lemcry, son élève. Ce dernier chimiste, quoique fondant ses explications sur le paracelsisme et sur le cartésia nisme , fut longtemps classique; et Homberg, tout en suivant la même voie, fut plus savant que ses prédécesseurs. Jean Rey, médecin du Périgord, écrivit, en 1630, une petite brochure, dans laquelle il expliqua , par une théorie semblable à celle de Lavoi- sier, la cause de l'augmentation du poids des métaux par la calcination ; aussi lorsque ce dernier publia sa découverte, lui opposa-t-on la théorie de Rey. En Angleterre , nous trouvons à la tète de la science Boyle , qui ap- pliqua à la chimie la méthode expérimentale de Bacon, c'est-à-dire qu'il commença par de nombreuses expériences peur en tirer des déductions. Il s'occupa de l'influence de l'air dans la respiration et la combustion, et fit servir à ses expériences la cuve pneumaio-chimique ; il reconnut l'augmentation du poids des métaux par la calcination, sans se rendre uu DISCOURS PRELIMINAIRE. 97 compte exact de ce phénomène , qu'il attribuait à la fixation du feu et de la flamme rendus pondérables; mais ses travaux tirent à peine sen- sation à l'époque où ils parurent ; et la chimie suivit son ancienne rou- tine. Cependant l'école anglaise était dans la meilleure voie ; et si tous les chimistes en eussent suivi les traces avec persévérance, il en fût ré- sulté une régénération complète de la science. Mayow, enlevé aux sciences à la fleur de son âge, a laissé dans ses écrits la relation d'expériences fort intéressantes sur le rôle de l'air dans la combustion et la respiration, phénomènes qu'il attribuait à un principe appelé par lui sel nitro-aérien , correspondant à l'oxygène, et qu'il considérait comme la cause de la formation des acides, de la com- bustion et de la molilité animale. Dans le cours du xvi* siècle, l'analomie descriptive avait fait de rapides progrès. Affranchie des erreurs du galénisme, cette science avait marché à pas de géant dans la voie des découvertes ; mais le xvii* pré- luda par une conquête qui forme dans la science une ère nouvelle : nous voulons parler de la circulation du sang. L'Angleterre, qui n'avait joué jusqu'alors qu'un rôle secondaire dans les révolutions scientifiques de l'Europe , se trouva tout-à-coup illustrée par la grande découverte d'Harvey. Ce célèbre anatomiste , élève de Fa- brizio d'Aquapendente . avait assisté son maître dans ses recherches sur les valvules des veines ; il fut frappé de la direction constante de ces valvules vers le cœur, et en conclut qu'elles servaient à diriger le sang vers cet organe. Le premier pas fait , la seule inspection des val- vules qui garnissent les artères à leiu' départ du cœur lui prouva que le sang est porté de celui-ci dans les vaisseaux artériels. Le principe de la circulation démontré par Harvey avait déjà été entrevu par l'infor- tuné Servet, par Colombo, par Césalpin; mais ces auteurs n'en avaient qu'une idée vague, confuse, qu'il eut la gloire de développer. L'envie se déchaîna contre lui, plusieurs anatomisles cherchèrent à lui enlever le mérite de ses observations. Ses contradicteurs luttèrent en vain j ils ne tardèrent pas à se voir condamnés au silence , et sa découverte fut unanimement adoptée. Harvey compléta les travaux de Fabrizio sur le développement du poulet dans l'œuf ; il avait écrit sur l'embryologie un (raiié plein d'idées neuves qui eût suffi à son illustration. On trouve dans ses écrits les pre- mières lueurs de la théorie des inégalités de développement. Il avait composé un ouvrage sur la généraiioi des insectes; mais cet ouvrage 13 9Ô DISCOURS PRELIMINAIRE. fut perdu dans le pillage de sa maison, à la chute de Charles I", dont il éiail devenu le médecin, el qui l'avait beaucoup favorisé. Harvey, trop âgé pour recommencer ses travaux, ne put réparer cette perte. La France comptait alors parmi ses anatomistes le célèbre Riolan qui passa toute sa vie à lutter contre les modernes, en faveur des anciens, et contredit, non par ignorance mais par envie, la découverte d'Harvey. Ne pouvant contester un fait admis par tous les savants, il nia qu'il y eût une circulation dans les vaisseaux capillaires ; question qui, du reste, n'est pas encore résolue. Jacques Primerose , élève de Riolan , fut un des antagonistes les plus acharnés de Harvey. Les défenseurs de la circulation , Georges Ent et Willis , contribuèrent beaucoup à faire adopter les doctrines de l'anato- miste anglais. Les autres découvertes de ce siècle ne sont pas moins importantes : Aselius retrouva dans l'homme les vaisseaux lactés , dont le souvenir s'était perdu depuis Érasistrate; Wirsung fit connaître le canal pan- créatique. En 1650, Pecquet rectifia les fausses idées de son époque en démontrant que le sang ne se forme pas dans le foie, et que le chyle est conduit aux veines par le canal thoracique, réunion de tous les vais- seaux lactés, pour être de là conduit par la veine sous-clavière au cœur et non au foie, ainsi qu'on le croyait alors. Riolan attaqua encore la découverte de Pecquet ; mais les expériences de Van Horn la confir- mèrent. Olaiis Rudbeck et Th. Barlholin, tous deux médecins suédois, se dis- putèrent la découverte des vaisseaux lymphatiques du foie, du thorax, des lombes et du réservoir du chyle , ainsi que celle de la circulation de la lymphe dans l'économie animale. On croit devoir rendre à Rudbeck l'honneur de cette découverte, et l'on suppose que Bartholin en avait eu connaissance par un de ses élèves. Siénon, disciple de Th. Bartholin, continua d'étendre la découverte des vaisseaux lymphatiques, et essaya le premier de calculer les forces mé- caniques des muscles. Il fit connaître les ossements fossiles qui se trou- vent en abondance dans le val d'Arno. Le système nerveux, à peine connu des anciens , étudié d'une manière superficielle par les anatomistes du moyen-âge et du xvi^ siècle, le fut plus sérieusement vers le milieu du xvii*. Wepfer et Schneider (de 1658 à 1668) rectifièrent les idées des anciens sur la prétendue communi- cation du cerveau avec la cavité nasale, sur la nature du nerf olfactif, et DISCOURS r'RLLTMINAIRE. 99 sur l'usage des ventricules du cerveau qu'ils regardaieni comme le siège de l'àme. Willis étudia le cerveau avec beaucoup de soin , en perfectionnant la méthode de Varole. Ses idées sur les fonctions de cet organe se rappro- chent de celles de Gall ; non-seulemenl il le considère comme le siège de l'intelligence, mais encore il localise les facultés, met la mémoire dans les replis des hémisphères , l'imagination dans le corps calleux el la perception dans le corps strié. Il a donné une figure de l'appareil nerveux bien supérieure à celle de Vésale. Vieussens, médecin de Montpellier, consigna ses découvertes sur le système nerveux dans un ouvrage intitulé : Nevrographia universalts. Il avait une méthode de dissection préférable à celle de Willis. Cei anatomisle était partisan des idées physiologico-chimiques de Sylvius. Malpighi , professeur à Bologne el à Pise, quoique attaché encore à l'école de Sylvius, fit faire un pas immense à la science enappliquant le microscope à l'élude de la structure intime des organes ; mais, par suite d'une erreur difiicile à comprendre, il croyait tous les tissus composés de petites glandes ; et cette opinion domine tous ses écrits. Ses travaux sur les poumons, les systèmes nerveux et veineux, le tissu tégumen- taire et les viscères , s'appliquent à divers animaux aussi bien qu'à l'homme. Il publia le premier une anaiomie du ver à soie et de son insecte parfait; il fit connaître que, dans les animaux de cette classe, la respiration a lieu par des stigmates aboutissant à des vaisseaux con- tournés en spirale, appelés /rac//(?'^^, et que l'air, au lieu de se rendre dans un réservoir commun, est distribué dans toutes les parties du corps. Il suivit avec une patience admirable ce même insecte dans ses métamor- phoses, et fil l'anatomie des organes qui se développent successivement dans le papillon, pendant ses transformations. Il appliqua le microscope à l'observation du développement du poulet dans l'œuf, et en donna une représentation exacte. Ruysch, professeur d'anatomie à Amsterdam en 1665, contribua aux progrès de la science par ses admirables injections dont il emporta le secret dans la tombe. On a de lui des travaux monographiques estimés sur des questions isolées d'anatomie. II fit plusieurs découvertes sur la structure intime des organes, constata le premier que dans l'homme, destiné à se tenir debout, la distribution des vaisseaux sanguins est dif- férente de celle des animaux dont la statiou est horizontale , et il dé- couvrit, au moyen des injections, que la substance corticale du cerveau 100 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. eslun lacis de vaisseaux el non une masse glanduleuse, ainsi que le pré- tendait Malpighi ; aussi fut-il un des plus ardents antagonistes du sys- tème de cet auteur, qu'il attaqua dans toutes les occasions. On peut le considérer comme une des illustrations du xvii* siècle. Leuwenhoek, né à Delft en 1638, était un homme de peu d'instruc- tion, mais doué d'une patience qui lui permit de faire les obser- vations les plus minutieuses, au moyen de lentilles qu'il polissait avec une perfection admirable. Il fit connaître la composition globuleuse des fluides animaux, révéla à la science les innombrables animalcules qui les peuplent, étudia la structure des poils, celle de la fibre musculaire, dé- couvrit les pores de l'épidermc, observa la circulation dans les animaux transparents, et connut la multiplication de plusieurs générations de pu- cerons par une seule fécondation et celle des polypes par bourgeons. Toutes ses observations indiquent une patience infatigable; mais il s'est plusieurs fois laissé entraîner par son imagination ; ce qui arrive trop souvent aux micrographes. Redi, d'Arezzo, publia, en 1664, de belles recherches sur le venin des vipères; mais son travail capital a pour objet le développement spontané des insectes dans les substances putréfiées et des helminthes dans le corps des animaux. Il se prononça pour la négative, et son opinion fut adop- tée par la plupart des savants , quoique la grave question des généra- tions équivoques soit encore un mystère pour tous les hommes qui recher- chent la vérité sans se laisser égarer par des hypothèses. Tous les tra- vaux de Redi sur les questions d'anatomie et de physiologie indiquent un esprit judicieux et un bon observateur. Grew est un anatomiste com- parateur, dont les travaux ont servi de base aux diverses théories pro- posées de son temps sur la digestion. Needham,Nuck, Warton, Graaf,Drelincouriet Bidloo, sont encore des anatomistes de cette époque. L'ouvrage de ce dernier est accompagné de belles planches dessinées par Guillaume de Lairesse. Perrault, le célèbre architecte à qui l'on doit la colonnade du Louvre , a publié quelques travaux anatomiques qui font voir qu'il était animiste, et considérait lejeu des organes sous le point de vue physique et mécanique. Lorenzini de Florence, Caldesi, médecin toscan, Tyson, de Londres, Muralto , de Zurich , et Schellhamraer, de Helmstadt , se sont occupés de monographies anatomiques. C'est alors seulement qu'a commencé l'élude sérieuse des animaux invertébrés. Martin Lister, médecin de la reine Anne, a laissé, sous le titre d'Exercitatio anatomica , des re- DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 101 cherches anaiomiques sur cerlaines espèces de mollusques nus ou à co- quille. Swammerdam est un des plus habiles observateurs du xvii'' siècle. Il a écrit une histoire générale des insectes, pleine de recherches intéres- santes sur la structure intime de ces animaux, dont il a suivi les métamor- phoses avec une étonnante sagacité. On a de lui une anatomic du pou, du limaçon, que de son temps on comptait encore parmi les insectes, du scarabée nasicorne, de l'abeille, du taon, etc. Les travaux de Swammer- dam sur la chenille el le papillon sont admirables. En suivant les méta- morphoses des insectes, il a, le premier , démontré que la chrysalide existe toute formée dans la chenille, à l'époque où doit s'opérer sa mé- tamorphose, et que le papillon existe dans la chrysalide avec les organes qui lui sont propres. Cette observation eut une grande influence sur les idées relatives à la génération , et jeta les fondements du système de l'évolution. On a aussi de lui quelques traités séparés d'anatomie humaine. Aces travaux d'observations, presque toujours dominés par les théories de l'époque, s'unissent des travaux spéciaux dans un but philosophique. Sylvius Leboë, professeur de médecine à Leyde en 1658 , fut le créa- teur d'une application à la physiologie de la chimie, étudiée d'après les principes de Descartes. Il réduit tous les phénomènes à de la chimie pure, et ne voit dans les fonctions des viscères que des opérations semblables à celles qui ont lieu dans un laboratoire. Son système fut longtemps à la mode ; et, en le simplifiant, Otto Tackenius, un de ses élèves, perpé- tua ses erreurs dans les écoles de médecine, jusqu'à la moitié du xviii" siècle. Glisson , médecin anglais , rejeta la théorie purement physique du mouvement des muscles, et leur reconnut la propriété qu'il appela irri- tahilité, nom qui a été conservé à ce phénomène. Il étudia avec soin les contractions musculaires tant extérieures qu'intérieures. Borelli de Florence publia, en 1681, un ouvrage sur les fonctions phy- siques des muscles , travail remarquable , en ce qu'il s'applique aux anmaux de toutes les classes. Il reconnaît que, parsuite de la position désavantageuse des muscles, il faut, pour exécuter le moindre mouve- ment et soulever un poids léger, une dépense de force bien supérieure à la résistance à vaincre; mais il montre en même temps que la nature n'a pu procéder autrement. Chaque fois que Borelli sort de la théorie du levier, ses explications perdent de leur justesse, et il avance parfois des 102 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. idées éiranges; il dit, entre autres choses, que par l'effet de la volonté et de l'habitude nous pourrions maîtriser les mouvements physiques du cœur. Sa théorie de la contraction des muscles n'est pas aussi satisfai- sante que la partie purement mathématique de ses travaux. Laurent Bcliini, disciple de Borelli, et Pilcairne, médecin d'Edim- bourg et professeur à Leyde, furent aussi des iatro-mathématiciens , mais d'une moindre portée que Borelli ; et leurs expériences ne sont nul- lement concluantes ; ils ne tenaient aucun compte des forces vives des muscles, et les comparaient aux forces mortes. Pilcairne pensait que la chaleur animale est le résultat d'un simple frottement, et que la force vitale n'est autre que celle du cœur. Toutes ces théories pèchent par leur caractère absolu, et les explications qui en découlent sont pres- que toujours absurdes. Jusqu'au commencement du dix-septième siècle, les savants avaient travaillé isolément , et ne devaient souvent leur position qu'à la faveur d'un souverain ou d'un prince. Les avantages qui devaient résulter pour la science, d'une simultanéité d'efforts, les déterminèrent alors à se réu- nir en sociétés nommées académies. Nous trouvons en Italie l'académie des Lyncées, établie en 1603. Vers 1648, au milieu de la révolution qui précipita Charles I" du trône, se constitua la Société-Royale de Lon- dres , qui , interrompue pendant le paroxisme de la fièvre révolution- naire, reprit ses travaux à la restauration de Charles H. Un des élèves de Galilée établit à Florence, en 1651, l'académie del Cimento , ou de V Expérience. En 1652, un médecin de Schweinfurt , nommé Bausch , fonda l'académie impériale des Curieux de la Nature, qui siège aujour- d'hui à Bonn. L'Académie des Sciences de Paris ne fut régulièrement constituée qu'en 1666, mais elle remonte plus haut. Dans ces sociétés, les travaux sont régularisés, et les efforts réunis des savants ont le dou- ble avantage de prévenir l'extinction des lumières et d'en amener la dif- fusion. Comme complément nécessaire de ces créations utiles se pré- sente l'établissement de musées destinés à favoriser les travaux des savants auxquels est refusée la facilité de voyager. Partout on s'occupe de science, et les terres du Nouveau-Monde, sil- lonnées pendant un demi-siècle par d'avides conquérants ou d'audacieux aventuriers, deviennent aussi le théâtre d'observations scientifiques. La colonie formée par les Hollandais dans la province de Pernambouc, au Brésil, produisit un travail d'une haute importance, celui de Marg- graf, qui parut en 1648, sous le titre à' Histoire naturelle du Brésil. Pi- DISCOURS PRÉLIMINAIRE. J03 son, médecin de l'expédilion, apublié sur le même sujet un ouvrage peu méthodique. On eut alors pour la première fois la description avec figu- res de l'ananas, du cactus, de la grenadille, du manioc, végétaux d'un grand intérêt à cause de leur nouveauté ; l'on joignit aux mammifères connus le fourmilier, le tapir, dont la lèvre supérieure, prolongée en une sorte de petite trompe, rappelle l'éléphant, le coëndou, le lama, le cabiai et le jaguar; aux oiseaux, le kamichi, dont les ailes sont armées d'épe- rons, le toucan, au bec monstrueux, etc. L'erpétologie, l'ichthyologie et l'entomologie s'enrichirent également d'un grand nombre d'espèces nou- velles. Le prince de Nassau, gouverneur de la colonie, envoya au gouverne- ment deux recueils de figures, peintes avec soin, qui servirent à illus- trer les ouvrages de Marggraf et de Pison. Un défaut capital dans ces publications, et qui peut avoir de graves in- convénients pour l'étude , c'est que Marggraf, Pison et Laët ont sou- vent fait servir les mêmes planches pour représenter des objets n'ayant que de la similitude. Laët était directeur de la Compagnie des Indes, et a écrit, avant Marggraf et Pison, un ouvrage sur le même sujet, et digne d'estime quoique moins important. Bontius (1631) a laissé sur les Indes Orientales un travail qui fait con- naître le tigre royal, lebabiroussa aux défenses retroussées, le casoar à crins au lieu de plumes, le rhinocéros de Java, le dronle, oiseau lourd et massif qu'on croit avoir complètement disparu , et l'orang-outang. On lui doit, en botanique, la description du cannellier, de la noix mus- cade et du monstrueux coco des Maldives. Son ouvrage , quoique plus faiblement écrit que celui de Marggraf, n'en est pas moins d'un grand intérêt. Bernier, médecin d'Aureng-Zeb , a consigné dans la relation si intéressante de son séjour en Asie, des descriptions de plantes et d'ani- nimaux qui peuvent encore être consultées avec avantage. Gaspard Schwenkfeld décrivit les animaux de la Silésie ; Merrett, les productions naturelles de la Grande-Bretagne ; Wagner, celles de la Suisse. Sibbald écrivit une histoire naturelle de l'Ecosse et un livre très curieux sur les cétacés qui de son temps échouaient fréquemment sur les côtes. Neuhof nous a fait connaître l'histoire naturelle des Indes orien- tales, et Dutertre, celle des Antilles. En 1649, Jonston, naturaliste polonais, publia un grand ouvrage où il résume , en les récapitulant , tous les travaux qui ont paru jus- qu'au milieu du xvii* siècle. C'est un compilateur laborieux, mais d'une 104 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. critique peu sévère; il faii souveul meiiiion d'animaux fabuleux et semble même s'èire complu à rassembler des fails extraordinaires. Nieremberg , jésuite espagnol , a, comme Clusius et Jonston , écrit un ouvrage dans lequel il résume les connaissances de son époque; mais on lui doit de plus la description de plantes et d'animaux nouveaux. Après lui paraît Fabius Colonna, devenu naturaliste et médecin , par suite de l'idée qu'il se guérirait d'une épilepsie qui le tourmentait beau- coup , s'il retrouvait la plante que les anciens considéraient comme vu spécifique contre cette maladie. 11 commença par étudier la botanique, puis la zoologie, et il a laissé sur les mollusques un travail très reraai-- quable pour son temps. Les planches qui accompagnent son texte sont fort belles, comme toutes celles de cette époque. Olina était un ornithologiste d'un grand mérite , dont l'ouvrage est fort estimé sous le rapport graphique. Un médecin anglais. Th. Moufet, s'est occupé avec succès d'entomologie. On a de lui le Theatrum insec- tormn, qui ne fut publié qu'après sa mort. Sa classification est judi- cieuse; mais la science était trop neuve'encore pour qu'on pût espérer un travail parfait ; cependant on trouve dans Moufet d'excellents ren- seignements. La fin du xvii^ siècle ne nous offre comme naturalistes classificateurs d'une haute portée que Jean Ray et François Willughby, qui ont toujours travaillé en commun. Jean Ray est le premier naturaliste qui ait modifié la classification d'Arisiote, et sa méthode a servi de modèle à tous les classificateurs venus après lui. Il partit du même point que le Slagyrite, en adop- tant pour caractéristique d'une partie des mammifères la forme des pieds; mais il y joignit les caractères tirés des dents. Sa distribu- tion des quadrupèdes ovipares est encore suivie aujourd'hui; seule ment il réunit les salamandres aux lézards au lieu de les rapporter aux grenouilles. Willughby, dont les ouvrages ont été publiés par Ray qui y avait ap- pliqué sa méthode, fit pour les oiseaux ce que son ami avait fait pour les mammifères; mais on trouve dans cet ouvrage peu d'observations qui appartiennent à l'auteur. Il jeta les bases d'une classification fondée sur la forme du bec et des ongles pour les oiseaux terrestres, et sur celle des jambes et des pieds pour les oiseaux aquatiques. Linné n'y apporta que quelques modifications insignifiantes ; et , jusqu'à ce jour, les Anglais ont conservé la méthode de Ray. DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 105 Willughby s'occupa aussi d'ichihyologie ; et, en 1686, la Société royale de Londres publia son Historia piscium dont la mise en ordre appartient à Ray. Cet ouvrage est bien au-dessus de son ornithologie, en ce qu'il a beaucoup observé par lui-même. Il joignit aux figures empruntées aux ichthyologisles anciens, tels que Rondelet, Aldrovande, Belon et Marc- grav, un grand nombre de planches qui lui appartiennent. Sa classi- fication , la seule suivie jusqu'à ce jour, n'a subi d'autres modifications qu'un simple changement dans les noms : ses cartilagineux sont les chondroptérygiens; ses osseux sont divisés d'après leur forme : les ronds sont les anguilliformes, et les plats avec une nageoire ventrale sont les malacoptèrygiens ou à rayons mous, et les, acanthopte'rygiens ou îi rayons épineux. Willughby avait seulement, suivant la coutume, rappro- ché les cétacés des poissons. Son ichthyologie a été compilée, jusqu'à Cuvier, par tous ceux qui ont écrit sur cette matière. Nous avons parlé avec éloge de Swammerdam comme anatomiste ; mais, comme classificateur, il est fort incomplet, et l'on ne trouve de mé- thode générale de classification des insectes que dans Ray, dont le travail fut publié en 1710. Sa méthode entomologique porte le même caractère de précision que ses autres travaux, et a servi de base à notre classifica- tion actuelle. Nous voyons que les sciences abandonnent peu à peu l'Italie pour se répandre en Europe, et que la France et l'Angleterre, malgré les guerres qu'elles eurent à soutenir, prennent une large part aux travaux géné- raux de l'époque. L'Allemagne, déchirée par des guerres intestines, ne paraît qu'à de rares intervalles sur la scène scientifique. Quant à l'Es- pagne et au Portugal , courbés sous le joug du despotisme inquisitorial et de la superstition , ils restent étrangers au mouvement des esprits. La botanique, qui, dans le cours du xvi* siècle, comptait beaucoup de descripteurs, n'avait fait que peu de progrès sous le rapport de la connaissance de la structure intime des plantes. L'analomie végétale attendait, pour sortir du néant, l'invention du microscope. En 1661, Henshaw, de la Société royale de Londres, découvrit les trachées des végétaux à l'aide de cet instrument perfectionné par Hook; mais les essais de cet observateur ne furent que le prélude de découvertes im- portantes , dues surtout à Grew et à Malpighi. En 1682, Grew publia un traité de l'anatomie des plantes, dans lequel il indiqua le tissu végétal comme composé de cellules qui en for- ment le fond. Il reconnut les vaisseaux et les fibres qui le traversent, 106 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. ainsi que les vaisseaux propres où s'élaborent les sucs nécessaires à la vie de la plante ; il confirma l'existence des trachées, et découvrit les pores corticaux. Malpighi étudia avec succès la structure intime des vé- gétaux et surtout la germination ; il connut fort bien le mode d'accrois- sement du tissu ligneux; mais, entraîné par la similitude des trachées des plantes avec celles des insectes, il les prit pour des organes de respiration. Ses opinions erronées en physiologie végétale viennent de ce qu'il cherchait un rapprochement entre la structure des végétaux et celle des animaux. Une découverte d'un plus grand intérêt encore fut celle du sexe iles plantes, entrevu par Zaluzianski dans le cours du siècle précé- dent, mais dont les premières idées formelles appartiennent aux Anglais. Millington, professeur à Oxford, l'avait déjà indiqué; Grew avait dé- fendu l'importance des anthères comme organes fécondateurs ; Bobart l'avait mise hors de doute par des expériences sur le Lychnis dîoica. En 1685, Ray appuya de l'autorité de son nom la théorie du sexe des plantes. Depuis que cette vérité eut pénétré dans la science, les bota- nistes de tous les pays s'occupèrent d'expériences tendant à la confirmer. En 1696, Camerarius, professeur à Tubingue, en parla dans une ihèse, et vérifia la nouvelle découverte par de nombreuses expériences sur la fécondation du chanvre. En 1G97, Boccone, naturaliste sicilien , en fit autant pour le palmier. Tournefort et Malpighi repoussèrent cependant cette doctrine ; ce dernier considérait les étamines et les anthères comme de simples organes excrétoires. Malgré son erreur, le naluralisie de Bologne n'en est pas moins l'un des plus savanis phytologistes de la fin de ce siècle. On doit à Leuwenhoek d'excellents travaux micrographiques sur l'anatomie végétale. Il avait aperçu, mais mal formulé, la distinction, aujourd'hui fondamentale en botanique, des végétaux à fibres longitu- dinales et éparses qui correspondent à nos monocotylédones , et à fibres rangées par cercles concentriques qui sont nos cotylédones. Sa théo-- rie de l'évolution des plantes ne fut point adoptée, faute de dévelop- pements convenables. Un grand tort de Leuwenhoek est de n'avoir pas coordonné ses observations , qu'il faut chercher éparses dans ses lettres à la Société royale de Londres. Claude Perrault confirma l'existence de la sève descendante. Dodart chercha sans succès la loi en vertu de laquelle le végétal dirige tou- jours ses liges vers le ciel et ses racines vers le centre de la terre; DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 107 il essaya d'analyser les végétaux par le feu; maisMarioUe mil fin à ces essais inutiles , en démontrant aux botanistes que cette méthode ne pouvait les conduire à aucun résultat. Woodward répéta les expériences deVanHelmont, qui tendaient à prouver que les végétaux subsistent avec de l'air et de l'eau seule- ment ; ou, en d'autres termes, que la plante décompose l'eau et l'acide carbonique, pour en extraire le carbone et l'hydrogène. Nous avons vu , dans la partie de ce travail relative à la zoologie, que Ray avait établi une méthode sur tous les embranchements des sciences naturelles. Il vint tirer la science taxonomique du chaos dans lequel elle était plongée , et il se place encore à la tête des classifica- leuis du xvii* siècle; car nous ne trouvons, après l'essai de Bau- hin , d'autres systèmes botaniques que ceux encore bien arbitraires de Johnston et de Morison. On reconnaît dans sa méthode le prin- cipe dichotomique ; il prend pour base de ses divisions le nombre et la forme des pétales, la quantité des semences, la nature du péricarpe, etc. ; mais, entraîné parla routine, il sépare encore les végétaux ligneux des plantes herbacées. Magnol développa avec sagacité, dans son Prodrome d'une histoire gé- nérale des plantes, les principes sur lesquels doit être établie une mé- thode naturelle; mais, dans l'application, il s'en écarta sans cesse, et longtemps après il publia un système tout artificiel. Malgré l'imperfection de son système, Rivin fut le seul botaniste de son temps qui ne séparât pas les végétaux ligneux des plantes herba- cées ; ce qui était déjà un grand progrès. La simplicité de sa méthode la fil adopter par un grand nombre d'auteurs, surtout en Allemagne. Pitton de Toiu-neforl publia, en 1694, ses InstUutiones reiherbarioe, dans lesquelles il donna un système entièrement fondé sur l'absence ou la présence delà corolle, sa configuration, le nombre de ses divisions ei son mode d'inflorescence ; on y trouve un certain nombre de familles na- turelles. Malheureusement, Une donna aucune importance aux affinités qui unissent les plantes herbacées aux végétaux ligneux, et il en forma deux groupes distincts. Le petit nombre de plantes qu'il connaissaitl'em- pêcha de perfectionner son système, dans lequel ne peuvent entrer la plupart de celles qui ont été récemment découvertes. La forme attrayante des ouvrages de Tournefort et la lucidité de ses démonstrations lui va- lurent une réputation qu'éclipsèrent à peine les admirables travaux dos phylologisles du xviii ''siècle; car la plupart des botanistes adoplèrcni 108 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. ses idées, et jusqu'en 17^0, rAcadémie les suivit dans ses Mémoires. Tournefort eut, en outre, le mérite d'avoir le premier fixé l'idée des gen- res en botanique et d'en avoir donné d'excellents modèles dans ses Insti- tutiones rei herhariœ. La botanique s'enrichit, dans le cours de ce siècle, des découvertes faites par les voyageurs. Hermann décrivit les plantes du Cap de Bonne- Espérance et de Ceylan ; Kœmpfer rassembla dans ses Amœnitates exo- ticœ le résultat de ses observations faites au Japon et en Asie. Tour- nefort et Shérard parcoururent, surtout en botanistes, la Grèce et l'Asie-Mineure ; Banisier visita l'Amérique; Van Rheede décrivit les plantes des Moluques et celles du Malabar, et Rumph celles d'Amboine. Plumier fit connaître les végétaux des Antilles. Sloane parcourut la Jamaïque, et en rapporta une nombreuse collection de plantes ; on vit paraître des flores générales et particulières de toutes les parties de l'Europe. Barrelier publia une flore du midi de l'Europe , contenant environ 1400 végétaux, et Lœsel, une flore de Prusse. Ce fut lui qui employa le premier le nom de flore. Les jardins botaniques, ces puissants auxiliaires de la science, étaient nombreux en Italie et en Hollande. Montpellier avait eu le sien ; mais Paris en manquait ; ce ne fut qu'en 1634, après huit années d'instances, que Guy de la Brosse y en établit un, qui, par des agrandissements successifs, est devenu notre célèbre Jardin des Plantes. L'Allemagne en fonda aussi quelques-uns, ainsi que l'Espagne et le Portugal. Vers la fin du xvii^ siècle , nous avons peu de progrès à signaler en minéralogie et en géologie. Scilla, peintre napolitain , défendit en 1670 , dans un ouvrage fort re- marquable , l'opinion de Bernard Palissy sur les coquilles fossiles , et trouva pour contradicteurs le célèbre conchyliologiste Martin Lister, et Edouard Lhuyde. Cesius, Georgius de Stockholm et Aldrovande ont écrit sur la minéra- logie en classificateurs. Ils divisent les minéraux en terres, sucs concrets, pierres et métaux ; leurs idées souvent raisonnables sont mêlées aux erreurs de l'alchimie et de la cabale. Ce siècle , qui avait si bien commencé à secouer le joug qui écrasait la pensée, s'était peu à peu assez émancipé pour laisser un libre cours à son imagination ; et, quoique la minéralogie fût dans l'enfance , que la géo- logie n'existât pour ainsi dire pas, nous trouvons plusieurs théories sur l'origine do la terre. Thomas Burnet et Jean Ray publient deux théories DISCOURS PRÉLIJVIINAIKE. lOÇ) génésiaques, dans lesquelles ils cherchent à expliquer le déluge et la conflagration du globe à la fin des siècles. Leibnitz, partant de l'opinion de Descartes, qui faisait de noire planète un soleil éteint, admit dans son Prologea que la terre, enveloppée d'une croûte épaisse dont la chaleur centrale ne pouvait empêcher le refroidissement, avait vu les eaux se former à sa surface par suite de la condensation des vapeiu's qui l'entouraient à l'époque de son incandescence; il suppose qu'attaquant les diverses parties du noyau vitrifiable, elles changèrent successiventent de nature, et dépo- sèrent les montagnes secondaires. Suivant cet auteur, c'est dans les profondeurs des mers qu'auraient vécu les animaux dont nous trouvons les restes dans les dépôts de seconde formation. A Leibnitz succéda Whiston, qui publia aussi, en 1698, une théorie de la terre. Quoiqu'il se renferme dans le même cercle d'idées que Bur- net, il se montre plus rationnel. D'après lui, la terre, née de l'atmosphère d'une comète, ne vil les êtres organisés s'établir à sa surface qu'après avoir été retenue dans une orbite qui en égalisa les saisons. Les matières qui constituent le globe et son atmosphère sortirent alors du chaos et se rangèrent dans l'ordre de leur pesanteur. Il donne pour cause au déluge la rencontre de la terre avec la queue d'une comète qui noya tous les êtres vivants, et il explique la disparition des eaux par de larges ouvertures qui se formèrent dans la croûte terrestre et les absorbèrent. Woodward fut le dernier géologue de ce siècle. Son hypothèse, toute génésiaque, est insoutenable; mais il a le mérite d'avoir développé mieux que ses prédécesseurs l'histoire des couches de la terre. On n'a pas rendu au xvii* siècle la justice qui lui est due, et l'on attri- bue au xviii^ une influence sur le développement de la pensée qui ne fut que le résultat des travaux du siècle antérieur. C'est dans le cours de ce siècle encore absorbé par les travaux d'analyse , mais qui a déjà ouvert les portes de la synthèse, que les théories scientifiques , fécon- dées par les plus heureuses découvertes, prennent une forme plus po- sitive, et que se préparent tous les travaux qui font la gloire du siècle présent. liO DISCOURS PRÉLIMINAIRE. ©ÎHLaFIÎf 11 Wc État des sciences naturelles depuis le commencement du XVIII* siècle jusqu'en 1789. Plus nous approchons de l'époque contemporaine, plus l'analyse des travaux en hisloiie naturelle devient difficile. Non seulement toutes les branches de la science se perfectionnent, mais encore le champ s'en agrandit, et l'on en voit se développer dont nous avons à peine entrevu le germe. Le xviir siècle est pour les sciences une des époques les plus fécondes. Une activité fébrile s'est emparée de tous les esprits -. dans le silence du cabinet , dans les académies, dans les laboratoires, dans les champs, dans les forêts, au sein des mines, sur les eaux, des hommes laborieux travaillent avec un accord admirable au grand-œuvre, à l'u- nion des peuples par la science. D'intrépides voyageurs parcourent toutes les parties du globe : les uns gravissent les sommets glacés des mon- tagnes pour en mesurer les hauteurs j les autres s'égarent dans les forêts vierges , dans les savanes du Nouveau-Monde , ou dans les steppes inhospitalières de la Tartarie; d'autres encore biavent les climats bcûlants et meurtriers des tropiques, les âpres frimas du nord, ou les dangers d'une longue navigation dans des parages inconnus; tous veulent enrichir la science de leurs découvertes. Anson, Wallis, Carteret, Vancouver, Cook, Bougainville, Lapeyrouse, parcourent les mers et découvrent des terres et des productions nou- velles. Pallas, Gmelin, Messerschmidt, Sleller, explorent la Russie et la Sibérie ; Gulden, le Caucase; G. Shaw, la Nouvelle-Hollande; le père Labat, les Antilles; Osbeck, la Chine; Olivier et Chardin , la Perse ; Sonnerai, la Nouvelle-Guinée et les Indes-Orientales ; Hasselquist, For- skal, l'Arabie et la Syrie ; Lcvaillant, Sparrmaun, l'Afrique méridionale; Adanson, le Sénégal ; Olafsen, l'Islande; Thunberg, le Japon ; Bruce, l'Abyssinie, etc. Les collections s'augmentent et se multiplient; les musées, les ména- geries s'établissent ; on crée de nouveaux jardins botaniques, et partout les corps savants s'organisent. Les souverains eux-mêmes pronnenl part à l'activité génf'ralr. DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 111 Louis XIV et ses successeurs se déclarent protecteurs des sciences, et leur exemple est suivi par les autres princes de l'Europe. En Angleterre, Charles II encourage la Société de Londres, établie pendant les troubles de la révolution. George III ordonne des circumnavigations, et crée l'un des plus beaux jardins botaniques de l'Europe. En Suède, Chris- tine accueille les savants , encourage leurs efforts , et la science ré- compense généreusement son hospitalité. En Danemark, Frédéric V fait exécuter des voyages de découvertes. La Russie, elle-même, apparaît pour la première fois sur la scène, et se mêle avec intelligence aux tra- vaux scientifiques de cette époque. Pierre I" établit à Saint-Pétersbourg une académie ; et , comme il ne trouve pas parmi son peuple d'hom- mes capables d'y siéger, il y appelle des étrangers. L'impératrice Anne et Catherine II continuent à encourager les sciences ; et c'est d'après leurs ordres que Gmelin et Pallas font connaître au monde savant les productions naturelles de la Sibérie. En Prusse, Frédéric I" établit l'académie de Berlin qui, sous Frédéric II, obtient de grands encoura- gements. En Autriche, François I" et Marie-Thérèse favorisent les pro- grès des sciences, et la Hollande met à leur service ses plus grands artistes. Le caractère le plus frappant du xviii^ siècle, héritier des travaux du siècle précédent, est son allure libre et dégagée. Il accepte avec em- pressement l'émancipation que lui a léguée son devancier ; et , sans se laisser arrêter par une autorité dont il ne connaît plus la voix, il pénètre au fond de toutes les questions et sonde tous les mystères ; aussi le voyons-nous, dès ses premiers pas, reviser la cosmogonie génésiaque, faiblement défendue. par les hommes de science, et que les orthodoxes eux-mêmes cherchent à faire concorder avec les connaissances de leur époque. Des cosmogonies, auxquelles la tradition n'a nulle part, sur- gissent de tous côtés; l'homme cherche à pénétrer le mystère de son origine, en interrogeant les monuments du passé. Les physiologistes, élevés à l'école du doute, ne se contentent plus des vaines hypothèses par lesquelles on a cru, jusqu'à ce moment, expliquer le phénomène de la vie ; ils ont pénétré dans les profondeurs de l'organisation ; et, sous le nom d'animistes, ils attribuent à une force particulière le phénomène des mouvements involontaires non perçus par l'intelligence ou, sous celui de solidistes , ils en cherchent la cause dans la contractilité mus- culaire. Peu-à-peu le doute se formule et s'élève à l'état de doctrine : son expression la plus élevée est l'encyclopédie, qui paraît vers le milieu du 112 DISCOURS ruÉLIMINAlRE. xviii^ siècle et fui lo triomphe des penseurs. De profonds philosophes la dirigent et lui impriment un grand caractère d'unité. Enfin tous les travaux viennent se résumer dans une vaste et puissante synthèse qui do- mine la science. L'abondance des matériaux ne nous permet pas de donner une es- quisse étendue des travaux de ce siècle. Nous nous contenterons donc de tracer à grands traits les progrès des sciences, et nous ne nous arrê- terons qu'à leurs plus brillants interprètes. Astronomie. — L'astronomie, à laquelle les découvertes de Newton avaient imprimé une impulsion nouvelle , s'enrichit d'observations qui en augmentent l'exactitude. Keill, émule de Locke, professe publique- ment, en 1704, la physique de Newton, et popularise ainsi les vérités répandues dans les ouvrages de ce grand homme, mais combattues par les ignorants elles envieux. Cette doctrine eut bientôt dans toute l'Eu- rope le plus grand retentissement; cependant jusqu'au milieu duxviii" siècle, le cartésianisme en paralysa l'influence. Flamsteed publie en 1712 son Catalogue Britannique contenant 2884 étoiles observées par lui à Grecnwich. Halley détermine les positions de 360 étoiles australes ; puis il ob- serve le passage de Mercure sur le soleil ; il développe la théorie de Newton sur les comètes, et en fait l'application à celle de 1G82 dont il constate la périodicité. Bradley fait connaître, en 1727, la cause de l'aberration de la lumière ; quelques années plus tard, il explique le phénomène de la nutation de l'axe terrestre et publie de nombreuses observations sur les étoiles. Maskelyne calcule la densité de la terre et trouve qu'elle n'est supérieure à celle de l'eau que de quatre fois et demie. Euler et Bernouilli, tous deux géomètres habiles, portent la lumière dans plusieurs parties obscures de la science. En 1736, La Con- damine, Godin, et Bouguer mesurent un degré du méridien sous l'é- quateur ; Maupertuis, Glairaut, Camus et Lemonnier font le même travail au pôle arctique. D'Alembert publie ses recherches sur la pré- cession des équiuoxes. Fonlenelle, quoique n'étant ni physicien, ni astronome, fait pour les sciences physiques ce que Buffon fit po^ur les sciences naturelles ; il en fait disparaître l'aridité et sait les populariser en les rendant aimables. De 1750 à 1756, Lacaille séjourne au cap de Bonne-Espérance, où il détermine la position de 9,800 étoiles silu(>es autour du pôle austral. DISCOURS PRELIMINAIRE. 113 En 1780, Herschell calcule, d'après les observaiions faites avec son immense télescope , la hauteur des montagnes de la lune. Un an après, il découvre la planète Uranus, et aperçoit, en 1785, deux nouveaux satel- lites de Saturne. Il étudie les étoiles, surtout celles qu'on nommedoubles et néhuhuses , la nature du soleil, la formation des corps célestes, etc. Les découvertes que Newton avait léguées à ses successeurs étaient immenses : il leur avait laissé le soin de déduire les conséquences de la loi de gravitation ; de rendre compte de toutes les inégalités des mou- vements des planètes et de ceux de la lune, de trouver une démon- stration de la stabilité et de la permanence de notre système , au mi- lieu des influences qu'exercent sur lui les perturbations auxquelles il est sujet. Ce travail et la gloire qui s'y rattachait étaient réservés au xviii" siècle et furent successivement partagés parCiairaut, d'Alem- bert, Euler, Lagrange, Herschell, Laplace, etc. Les recherches de Laplace et celles de Lagrange ont, entre autres, mis hors de doute que la distance moyenne de chaque planète au soleil et par conséquent la durée moyenne de ses révolutions périodiques sont absolument inva- riables. Par la suite, nous mentionnerons d'autres découvertes faites par ces savants qui appartiennent à la fois aux xviii^ et xix* siècles. Météorologie , — La météorologie se lie intimement aux études de physique générale; mais les travaux spéciaux sur cette branche des sciences d'observations ont, pendant longtemps, été peu nombreux. Ce- pendant, vers le milieu du xviii" siècle, nous voyons les expériences se régulariser et la météorologie prendre place dans la science en se sépa- rant de la physique. Demaison étudia les phénomènes de la congélation, et expliqua, d'une manière satisfaisante, l'augmentation de volume de l'eau solidifiée. Saussure se livra à des travaux intéressants sur la pluie les nuages et la formation des vapeurs. Franklin et Mairan obser- v rent les aurores boréales. Le premier découvrit l'identité de la foudre et de l'électricité. Il soutira aux nuages des étincelles électriques au moyen d'un cerf-volant, à la queue duquel était un fil de fer terminé en pointe. Il répéta les expériences faites avant lui, par Dalibard et Romas, sur le pouvoir des barreaux de fer pointus pour soutirer i'élec tricité des nuages orageux ; m^s c'est à lui qu'on doit la précieuse application de cette propriété à la préservation de nos édifices. Yolla étudia la formation de la grêle ; Dufay celle de la rosée ; et Kraaf la vitesse des vents , et Hallev, les effets du mouvement de la terre sur les 15 U-4 DISCOURS Phh*l.IMlNAIKE. venls. Piigli et Kinviiii iniblièreiii des iravaux sur la tempéralure , el le dernier donna un essai sur les variations de ralmosphère. Toaldo, Van Swinden, Réauniur, ^lairan, Gautier, de Lalande, Mercier, Dam- pier, clc, s'occupèrent d'observalions météorologiques. Duhamel du Monceau publia ses observations botanico-méléorologiques; Malouin s'occupa de iravaux médico-météorologiques ; le P. Cotte fil de nom- breux mémoires sur cette science, el se distingua par la précision de sa méthode. En France el en Angleterre, des registres soigneusement tenus apportèrent de la régularité dans les observations; enfin il s'éta- blit sur plusieurs points des Sociétés de météorologie. Physique. — Les progrès de la physique furent rapides dans le xviii' siècle ; mais, de toutes les branches de celle science , l'électricité et le magnétisme furent celles qui se perfectionnèrent le plus. En 1729, Gray (il connaître un plus grand nombre de corps électrisables par le frotte- ment; il découvrit les bons et les mauvais conducteurs de ce fluide, ainsi que le moyen de le développer dans les corps organiques. Wheeler partagea ses travaux. Desagulicrs donna le premier le nom de conduc- teurs aux corps qui s'éleclrisenl par communication, et Dufay reconnut deux sortes d'éleclricilés ; il appela l'une vitrée , parce qu'elle cor- respond à l'éial électrique du verre , et l'autre résineuse, parce qu'elle se dégage de la résine. En 17^6, Cuneus découvrit la bouteille de Leyde, el répéta ses expériences avec Musschenbrock ; ce dernier alors com- para la commotion produite par cette bouteille aux secousses vives que i roduisent la torpille, le gymnote et divers autres poissons; bientôt cei instrument fut perfectionné parWilson; Watson el Devis furent les premiers qui le garnirent à sa surface d'une feuille mé- tallique , et qui imaginèrent les jarres électriques. Boze, professeur à Witlemberg, perfectionna la machine électrique, en substituant un globe de verre au tube employé par Hawkesbec , et en y adaptant un conducteur métallique. Klingstierna et Stroema y ajoutèrent des frottoirs. Kollet, expérimentaieur intelligent, qui popularisa la physique géné- rale, répéta le premier en France l'expérience de la bouteille de Leyde sur cent quatre-vingts personnes qui « donnaient la main. Il fit voir que le fluide électrique, auquel on avait reconnu la propriété d'accé lérer le mouvemeni des fluides jaillissants el d'activer la végétation, augmentait aussi la transpiration cutanée ; il inventa un éloclromètre, DISCOURS PKKLIMINAIRE. 115 peifeclionnë d'aboi d par Waitz, puis laissé en' arrière par celui de Coulomb. Walson essaya de calculer la rapidité de la marche de l'élin- celle électrique ; mais ne put constater que son instantanéité. Cependant, malgré les perfectionnements de cette science dans sa partie expérimentale, la partie théorique était restée staiionnaire ; et , jusqu'à Franklin, on n'eut que des idées vagues sur la nature de l'élec- tricité. Le philosophe de Philadelphie , frappé des phénomènes de la bouteille de Leyde, fit de l'électricité l'objet spécial de ses études. Il admit qu'un fluide électrique existe partout ; que tous les corps en sont plus ou moins chargés ; qu'aussitôt qu'on les frotte, l'équilibre électrique est rompu; que de cette quantité en plus ou en moins il résulte deux états électriques différents : l'un, qu'il appelle électHcité négative, et l'autre qu'il nomme électricité positive ; ce qui répond aux électricités vitrée et résineuse de Dufay. (ffipinus , physicien russe, fit des expériences sur l'électricité, et expliqua, par une hypothèse ingénieuse, le phénomène de répulsion que présentent deux corps doues d'électricité de même nature. Jusqu'à Symmer, les physiciens admettaient qu'il n'existe qu'un seul fluide électrique susceptible de changer d'état; il admit le premier l'existence de deux fluides, et son hypothèse a obtenu la préférence. Beccaria, Richman, Canton , Ammersin s'occupèrent encore d'électri- cité , et Ramsden construisit sur un plan nouveau la machine à pla- teau de glace en usage aujourd'hui. L'existence du fluide galvanique, indiquée, en 1767, par Sulzer, et, en 1786, par Cotugno, fut confirmée par Galvani, qui crut y voir un fluide particulier; mais Volta, professeur de Pavie, renversa bientôt la théorie de Galvani, en rétablissant l'identité du galvanisme avec le fluide électrique. Le magnétisme, qui avait peu occupé les physiciens dans le siècle pré- cédent, devint l'objet d'études suivies. Halley observa, à Sainte-Hélène, les variations de l'aiguille aimantée ; Taylor détermina, de concert avec Havvkesbee, la décroissance de l'intensité de la force magnétique en rai- son des distances; Musschenbroek se livra aux mêmes recherches et in- venta le tribomètre. En 17^6, Knight perfectionna les aimants artificiels et tint son pro- cédé secret, ce qui n'empêcha pas Duhamel et Anthoaume, en France, de composer des barreaux magnétiques. Michcll, en Angleterre, arriva au même résultat et calcula le décroissement de la force magnétique. 116" DISCOURS PKÉLIMINAIKE. OTlpiniis appoiia des perfeciioimemenls à la niélhode de Michell pour l'aimanta lion des barreaux d'acier. Jusqu'à Coulomb, on avait cru que le fer seul était aitirable à l'ai- mant. Ce physicien écrivit que tous les corps terrestres sont doués de la même propriété, mais à des degrés inégaux. Il perfectionna la méthode d'aimantation, et admit que le phénomène magnétique est dû à un fluide analogue à celui de l'électricité. Ce fut lui qui indiqua d'une manière précise les dimensions que doit avoir l'aiguille aimantée pour recevoir avec la plus grande intensité possible la vertu magnétique. Au milieu du xvn' siècle, François de Lana et, plus lard, le père Ga- liani avaient admis la possibilité de former des corps plus légers que l'air. Cavendish et Black, ayant reconnu la légèreté de l'air inflammable, supposèrent qu'en en remplissant une vessie elle s'élèverait en l'air. En 1782, les frères Monlgolfier d'Annonay, auxquels on doit le béliej* hydraulique, enlevèrent les premiers un ballon de papier contenant de l'air raréfié. Pilastre Desrosiers et d'Arlande osèrent monter dans cet appareil. Peu de temps après, Charles substitua avantageusement le gaz hydrogène à l'air raréfié. En 1769, Watt perfectionna la machine à vapeur de Newcomen et de Savery, et imagina le condensateur isolé. De 1775 à 1781 divers essais eurent lieu en France pour appliquer la vapeur à la navigation; essais qui ne furent répétés que plus lard aux Etats-Unis, mais avec plus de succès. Réaumur et Haies construisirent des thermomètres à alcool, et Fahrenheit inventa, en 1724, le thermomètre à mercure; il donna à cet instrument deux termes fixes à l'aide d'une solution d'hydrochlorate d'ammoniaque et d'eau bouillante. Delisle en construisit un n'ayant qu'un terme fixe, celui de l'eau bouillante. Malgré leur imperfec- tion, ces instruments sont encore de pratique usuelle. Pour apprécier les hautes températures, Musschenbroek construisit un pyromètre qui fut pendant longtemps le seul. Wedgvvood en donna un d'argile, bien supérieur à celui de Musschenbroek , et Guyton-Morveau en fit un de platine, plus sensible encore que celui de Wedgvvood. Stahl , Crawford, Wilkeset Black démontrèrent l'existence du calo- rique latent. Hawkesbee étudia le poids spécifique des corps et recon- nut les différents degrés de dilatation que la chaleur fait épiouver à l'air atmosphérique. Amontons, auquel appartient la première idée du télégraphe, con- struisit un hygromètre de corne , (lui lut bientôt abandonné j l'hygro- DISCOUKS PRÉLIMINAIRE. 117 mélrie doit surloul ses progrès à Saussure, observaieur alleniif, qui construisit le premier un hygromètre à cheveu , et étudia tous les phé- nomènes que présentent les vapeurs en se répandant dans l'atmosphère. Halley et HaAvkesbce étudièrent la réfraction des rayons lumineux à leur passage du vide dans l'atmosphère. Euler, physicien habile et plein de sagacité, partant des idées el des travaux deDescarleset d'Huyghens. chercha à substituer à la théorie de Newton sur l'origine de la lu- mière une autre théorie, fondée sur l'analogie du mode de transmission des sons et du fluide lumineux ; mais elle eut peu de succès. Il con- struisit, à force desoins et d'expériences, des lunettes achromatiques; mais il ne réussit pas entièrement. Son invention fut perfectionnée par Dollond, qui obtint un achromatisme complet, en combinant ensemble des lentilles de flinfglass et de crownglass. Rochon et Herschell analy- sèrent les propriétés des rayons lumineux. Ce dernier confirma l'opinion de Newton, que tous les rayons ne chauffent pas avec la même intensité ; que les jaunes possèdent la plus haute puissance calorifique ; que quel- ques-uns donnent de la chaleur et d'autres seulement de la lumière. Buffon fut, avec le cardinal de Polignac, Sigorgue et Maupertuis, le propagateur de la philosophie de Newton ; il construisit des miroirs ar- dents et fit des expériences intéressantes sur les ombres coloriées. Vossius, Borelli, Hawkesbee, Carré et Clairaut cherchèrent sans suc- cès à expliquer le phénomène de la capillarité. Weibrechl en donna une explication plus simple et plus satisfaisante, fondée sur l'attraction mo- léculaire de l'eau sur elle-même et par le verre. A la fin de ce siècle, Laplace fit, sur le même phénomène, des observations dont il conclut que tout liquide renfermé dans un tube a de l'action sur lui-même , el que la capillarité est due à cette cause et non à l'attraction des molé- cules du liquide par le verre. L'Académie des sciences entreprit des expériences d'acoustique. Taylor, à qui l'on doit des travaux sur le magnétisme, appliqua l'analyse au mouvement vibratoire des corps sonores et créa la théorie des sons. Sauveur découvrit les nœuds de vibration. ïartini et Bernouilli ont aussi rendu de grands services à l'acoustique. Chimie. — Pendant le xviii^ siècle , la chimie fit de rapides progrès; mais ce fut surtout vers sa fin qu'elle subit une métamorphose complète. L'empirisme en fut banni, les théories anciennes furent repoussées, et les nouvelles furent assises sur des découvertes confirmées par tous les 118 DISCOURS PRELIMINAIRE. chimisles. Dépouillée de ses vieux préjugés, la science put alors mar- cher à grands pas. La méthode de Bacon, la seule capable de con- duire à la Vérité, devint générale. On cessa de compter les écoles; il n'y en eut plus qu'une, celle de l'expérience. La France, l'Alle- magne, l'Angleterre oubliaient leurs rivalités quand il s'agissait de science j et il y avait, pour ainsi dire, solidarité entre tous les savants de l'Europe. Malgré ses doctrines erronées, nous mettrons en tête des hommes qui imprimèrent un grand mouvement à la chimie Stahl, le commentateur de Bêcher, le créateur d'une philosophie chi- mique, et de la théorie du phlogistique, vaste généralisation qui em- brassait la science entière. Par malheur pour les progrès de la chimie , Stahl, dont les ouvrages indiquent une grande sagacité, partit d'une base fausse en considérant les oxydes comme des corps simples et les mé- taux comme des corps composés. De là toutes ses erreurs. D'après sa théorie, les métaux sont formés de l'union du phlogistique avec les terres et les oxydes, et la combustion n'est autre chose que le dégagement du phlogistique ; il s'en dégage d'autant plus que le corps est plus inflam- mable. Le phénomène de l'oxydation n'était alors, suivant Stahl, que l'effet d'un métal qui se déphlogisliquait. Ce renversement de toutes les idées rationnelles entrava les progrès de la science, en substituant une fausse explication à la théorie véritable , qui avait pour base les faits observés; et, pendant tout le xviii' siècle , la théorie du phlo- gistique compta de nombreux partisans. Le célèbre Boerhaave, de Leyde , marcha sur les pas de Stahl ; malgré ses erreurs , il contribua à la création de la chimie philosophique. Ses expériences, quoique neuves et habilement conduites , restèrent presque sans résultat par suite de ses fausses idées sur le calorique , sur la constitution de l'air atmosphérique et de son ignorance complète de la diversité des gaz. Haies, inventeur d'appareils ingénieux, est faussement considéré comme le créateur de la chimie pneumatique ; car il ne connaissait point la constitution des gaz, qu'il regardait comme de simples modilicatioiis de l'air atmosphérique. Haies et Venel n'avaient d'abord vu que de l'air dans les fluides élastiques dégagés par la distillation. Malgré cette lenteur dans la marche des études, les idées se rectifiaient peu à peu, et l'on était à la veille d'une réforme, dont les premiers essais sont dus à Black , l'illustre professeur d'Edimbourg , qui , loin de cher- cher à voiler la science sous une phraséologie ambitieuse , s'efforça , au conliaire, de la populariser par la clarté de sa méthode d'expo- DISCOURS PRÉLIMINAIRE. ] 1 9 t il ion , et sut la rendre attrayante par le charme dont il l'entoura. Il découvrit, après Van Helmonl, le gaz acide carbonique, auquel il donna le nom d! air fixe, en le distinguant de l'air aimospliérique où néanmoins il le retrouvait comme partie constituante; il fit de nombreu- ses et savantes expériences sur les gaz ; il découvrit aussi le calorique latent (1762), qui fait passer les corps solides à l'état de fluidité et vice versa, sans que leur température en soit sensiblement changée. En 1764, Mac-Bride généralisa les propriétés de l'air fixe , et en fit une ingénieuse application à la médecine. Meyer d'Osnabriick , cher- chant à expliquer le principe de la chaux et des alcalis, fit de l'air fixe (le Black un être de raison qu'il appela causticmn ou acidum pingue. Cette prétendue découverte causa un schisme parmi les chimistes ; mais les expériences successives de Jacquin , de Venel et de Cavendish firent triompher la doctrine de Black. Cavendish alla plus loin que le chimiste d'Edimbourg. En 1766, il présenta à la Société royale un mémoire dans lequel il disait positivement a que l'air n'est pas un élément et qu'il existe plusieurs espèces d'airs. » Il reconnut que l'air fixe est plus pesant que l'air atmosphérique et qu'il est dégagé par la combus- tion du charbon. Il ajouta à celle découverte celle du gaz acide hydro- chlorique, fit connaître le premier les propriétés de l'air inflammable (hy- drogène) , ainsi que la composition de l'acide nitrique. Dans ses Ex- périences sur l'air, présentées à la Société royale, en 1784, il annon- ça qu'il avait brûlé par l'étincelle électrique de l'air inflammable en vase clos, en le mêlant avec de l'air respirable, et qu'il avait vu le tout se résoudre en une quantité d'eau égale au poids des airs absorbés. Celte expérience, dont le résultat eut un grand retentissement porta les chimistes à s'occuper de la décomposition de l'eau, et les mit sur la voie des transformations des corps organisés et inorganiques. Un contemporain de Cavendish, non moins célèbre que lui, est le modeste Schèele, l'habile et patient expérimentateur, qui résolvait lés problèmes les plus obscurs de la chimie et de la physique , avec les instruments les plus simples. Son Traité de l'air et du feu (1780) con tient des idées d'une grande profondeur sur la composition de l'air et sur la théorie de la chaleur. On peut cependant lui opposer l'étrangeté de ses conclusions qui font ombre à ses admirables talents comme observa- teur. Il fit la découverte d'un grand nombre d'acides organiques et de (|uelques corps simples. Priestley fut encore un chimiste profond. Il étudia les gaz avec une 120 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. grande habileté, et découvrit, en 1774, l'oxygène qu'il nomma air déphlo- gistiqué , l'acide sulfureux , l'azote , le protoxyde et le bioxyde d'azote et le gaz oxyde de carbone; mais, malgré ses grandes découvertes, on le trouve, à cause de son attachement à la théorie chimique de Stahl, in- certain dans ses principes et cherchant partout le phlogistique. Bergmann, le généreux protecteur de Schèele, celui qui reconnut un grand chimiste dans l'obscur préparateur d'un pharmacien, démontra que l'air fixe est un acide, et l'appela acide aérien. Il découvrit l'a- cide oxalique et plusieurs acides végétaux et métalliques; il fit de nom- breuses expériences sur la chaleur et la lumière. La théorie qu'il essaya de substituer à celle de Stahl n'eut aucun succès à cause de sa bizarrerie. Aces savants, on doit joindre Smith, qui essaya de classer les différentes espèces d'air qu'il nomma gaz, à l'exemple de Van Helmont ; Woolfe, qui perfectionna les opérations de la chimie, en améliorant les appareils; Rouelle, savant chimiste et habile praticien . le maître de Lavoisier, qui s'occupa de recherches sur les gaz et les sels, et auquel il ne manqua, pour tirer plus de parti de ses expériences, que de les avoir faites la ba- lance à la main; Bayen (1774), qui avait obtenu l'oxygène sans en avoir reconnu les propriétés, et qui attaqua la théorie de Stahl, en démon- trant l'inutilité du phlogistique dans la réduction des chaux métalliques, etWenzel, qui publia, à Dresde, en 1777, une théorie sur l'affinité des corps, dans laquelle il expliqua l'action réciproque des sels neutres. Ce fut Wenzel qui le premier se servit de balances dans ses analyses; il se distingua, parmi les chimistes de son temps, par la précision des résultats numériques de ses expériences. Le tableau des affinités chi- miques, publié par Geoffroy, en 1778, est encore un des ouvrages qui ont fait époque dans la science. Le plus illustre chimiste du xviii' siècle fut Lavoisier, l'élève de Rouelle, et dont la vie, malheureusement trop courte, fut une suite de découvertes. Il renversa la doctrine chimique de Stahl, en déclarant que le phlogistique n'existe pas, que l'air déphlogistiqné est un corps simple; que cet air se combine avec les métaux dans la calcination, qu'il con- vertit en acide le soufre , le phosphore et le charbon , qu'il entretient la combustion et la vie, qu'il forme les parties essentielles de la croûte du globe, de l'eau, des plantes et des animaux. 11 répéta les expérien- ces de Black sur les gaz, démontra la combustibilité du diamant et les produits qui en résultent, et fit connaître la nature de l'acide carbonique; il étudia les phénomènes de la respiration et de la combustion , analysa DISCOURS PRÉLIMINAIRE. lOj l'eau et la recomposa. Les chimistes, attachés aux aiiciemies idées, ne les abandonnèrent pas sans combattre le hardi novateur , et Lavoisier eut à soutenir une rude polémique; mais, malgré l'opposition que la doc- trine pneumatique rencontra surtout en Allemagne et en Angleterre, elle se répandit dans toute l'Europe. Berthollet , l'habile applicateur de la science à l'industrie , aban- donna le premier la doctrine du phlogistique pour embrasser celle de Lavoisier. Fourcroy, dont la carrière scientifique appartient plus au xviii'' siècle qu'au xix% fut un digne émule de Lavoisier; la science lui doit de nom- breuses expériences sur les combinaisons salines, sur la combustion de l'air inflammable ; et aussi de vastes essais de chimie animale ; ce fut en 1792, qu'associé à Vauquelin et à Séguin , il obtint de l'eau composée de toutes pièces. La science était devenue assez riche en découvertes; mais sa langue, empreinte des formes de l'alchimie , manquait encore de précision ; c'était un mélange incohérent de noms bizarres, n'indiquant jamais les relations des corps constituants. Nous citerons entre autres la laine phi- losophique (oxyde de zinc), et la lune cornée (chlorhydrure d'argent). Sur un travail et d'après les idées de Guyton-Morveau, Lavoisier, Berthollet et Fourcroy changèrent la nomenclature chimique. Les noms se simplifièrent et eurent une signification arrêtée. Un petit nombre de terminaisons unies aux radicaux suffirent pour faire connaître la composition des substances. Il y eut une même terminaison pour les acides; on appela oxydes les corps combinés avec l'oxygène sans acidité ; les alcalis et les corps terreux eurent des noms féminins et les métaux des noms masculins. On désigna par des noms du même genre les substances de nature semblable. Il en résulta pour l'étude un avantage immense ; aussi tous les savants s'empressèrent-ils d'adopter la nouvelle nomenclature; mais, plus tard, cette langue, qu'on avait cru pouvoir toujours suffire aux besoins de la science, subit d'importantes modifi- cations, et de nos jours elle en exige beaucoup encore. Les dernières années du xviii^ siècle virent la chimie se perfectionner surtout en ce qui concerne son application aux arts et à l'industrie. La minéralogie et la géologie ne pouvaient marcher sans elle ; la science des êtres organisés y puisait des connaissances précieuses ; enfin, on re- connut qu'elle sert de lien à toutes les sciences naturelles ; aussi lui assigna-i-on la première place parmi les autres sciences, el 16 122 DISCOURS PRELIMINAIRE. les progrès du xix' siècle ont , à cet égard, confirmé le jugement du XVIII*. Anatomie. — Dans le cours du xviii" siècle, les analomisles furent très nombreux. Nous ne citerons que les plus éminents. Le premier dans l'ordre chronologique est Heister, le professeur d'Allorf , qui pu- blia un Compeiidium anatomicum. Après lui vient le célèbre Wins- low, qui doit sa gloire à la France, et qui fit paraître, en 1732, son Expo- sition anatomique de la structure du corps humain. Dans cet ouvrage, traduit en plusieurs langues , il laissa derrière lui tous les anatomistes qui l'avaient précédé, sous le rapport de la perfection de ses travaux en ostéologie, en angéiologie, en névrologie et en splanchnologie. Il n'a été surpassé en myologie que par Albinus. Ce dernier (dont le véritable nom est Weiss), professeur à Leyde en 1719, oîi il occupa la chaire d'anatomie pendant cinquante années, contribua aux progrès de la science non seulement par ses éludes per- sonnelles, car on lui doit entre autres travaux un recueil de planches de myologie et d'ostéologie d'une perfection admirable, mais encore en publiant les travaux des anatomistes du siècle antérieur, et en publiant aussi, de concert avec Boerhaave, de belles éditions de Vésale, d'Harvey et de Fabrizio d'Aquapendente. Haller , de Beine , disciple de Boerhaave et d' Albinus, un des hom- mes les plus distingués du xviii* siècle, est celui dont les connais- sances étaient à la fois le plus variées et le plus profondes. Il commença, en 1729, par commenter les inslitutes de Boerhaave; et, pour s'aider dans son travail, il fit de nombreuses dissections de cadavres d'hommes et d'animaux. On a de lui des travaux étendus sur toutes les parties de la science de l'organisation; il ne se contenta pas d'observer il critiqua, scruta, pesa toutes les découvertes , et son jugement fut constamment celui d'un homme supérieur. En 1753, il abandonna l'université de Goeltingue, et se retira à Berne, où, faute de cadavres humains, il fit des expériences sur les animaux vi- vants. Il recueillit des observations importantes sur les mouvements du cœur et la respiration , sur la circulation dans les animaux inverté- brés, sur la formation du poulet, et sur celle des os dans les mam- mifères. Il avait des idées particulières sur l'irritabilité, qu'il distinguait ex- pressément de la sensibilité; ainsi il niait l'irritabilité des nerfs, qu'il regardait seulement comme sensibles, et ne reconnaissait d'irritables DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 123 que la fibre musculaire, et surtout le cœur. Il soutint, à l'occasion de sa doctrine, une polémique très vive contre les Stahliens. Il combattit aussi, dans un grand ouvrage sur le développement du fœtus, le système de Buffon sur la génération ; et, s'il ne le détruisit pas, il l'ébranla fortement. Santorini, médecin de la république de Venise, fut un des anatomistes dont les travaux en myologie ont le plus de délicatesse. Morgagni (17i0) s'occupa également avec talent de la dissection des parties les plus té- nues de l'organisme, et réhabilita l'anatomie. Nous devons citer encore comme anatomistes d'une grande distinction Lieutaud et Sabatier. Monro, Bertin, Hunauld, se sont occupés d'ostéologie ; Douglas, Par- sons, Dupetit, Josué, de myologie; Porterfield et Hovius ont écrit sur l'œil ; Cassebolim, sur l'oreille interne. Valsalva, professeur de Bo- logne, a publié, sur l'ouïe humaine, un traité qui lui coûta seize années de travail et la dissection de mille têtes. Vieussens décrivit le cerveau avec un talent remarquable; Sénac fit connaître l'anatomie et la physio- logie du cœur; Dodart et Ferrein ont publié chacun un système sur le mécanisme de la voix; Pecquet et Astruc ont étudié la digestion, et Lieberkiihn a observé la structure des organes servant à cette fonction. Anatomie comparée. — Pendant les deux tiers du xviii* siècle, l'ana- tomie descriptive fut la seule cultivée: et, vers sa fin, on recommença à cultiver l'anatomie comparée, que Boerhaave avait attaquée comme tout- à-fait inutile. Jusqu'alors elle n'avait pas eu un caractère bien arrêté; les anatomistes se livraient à des travaux comparatifs , mais trop incom-^ plets pour que cette science piit se régulariser. Cependant le xviii' siècle compta un assez grand nombre d'anatomistes comparateurs. Duverney, professeur d'anatomie au Jardin du roi depuis 1679 jusqu'en 1730, se livra à des travaux considérables sur l'anatomie comparée. Il publia d'abord l'anatomie des animaux de la ménagerie de Versailles, fit connaître la structure des organes de la respiration chez les poissons, et surtoutchez la carpe, où son étonnante complication est une merveille. Il compara différentes parties du corps humain aux parties correspon- dantes chez les animaux. Pour expliquer les phénomènes de la ch'- culation du fœtus , dans lequel elle a lieu d'une manière analogue à celle des reptiles , il fit la dissection d'une tortue et d'un crocodile. Sa théorie l'exposa à de vives attaques de la part de Méry, qui s'occupait du même sujet. Douglas et Garengeot composèrent une myographie 124 DISCOURS PRÉLIMINAIKE. dans laquelle le chien est comparé à l'homme. Pourfour-Dupelii publia un mémoire comparatif sur l'organe visuel de tous les verlébrcs, et un travail sur le cerveau; Cheselden est l'auteur d'une osléographic qui con- tient les squelettes de différents animaux; Haller, à qui l'on doit tant de travaux comparatifs, s'occupa de recherches sur l'appareil visuel et l'en- céphale des poissons, en essayant de déterminer les rapports qui existent entre leur cerveau et le nôtre. Scarpa, Comparetti, publièrent de beaux travaux sur l'ouïe ; Ebel fit paraître des observations de névrologie com- parée d'un grand intérêt. Monro père et Valcntini essayèrent de petits traités d'anatomie comparée. On doit à Monro fils trois ouvrages capitaux, sur le système nerveux, sur l'anatomie, sur la physiologie des poissons comparés aux autres vertébrés, et sur l'organe de l'omc dans les animaux supérieurs. William H un ter s'occupa avec succès de travaux anatomiques, et étudia la structure des dents chez différentes classes d'animaux. Blair donna une ostéologie de l'éléphant; Sarrasin, l'anatomie du castor et du porc-épic; Bertin Bourgelat, celle du cheval. Cavolini étudia la généra- lion des poissons et des crustacés. On doit àMorgagni l'anatomie du lom- bric ; Abildgaard et Neergaaid se livrèrent à de sérieuses études sur les intestins des mammifères et des oiseaux; Réaumur observa les phénomè- nes de la digestion chez les granivores et les propriétés électriques de la torpille; Albert de Brome fit connaître la structure anatomique du l)hoque; Townson étudia la respiration des reptiles; Hacheît, la struc- ture des os et des coquilles ; Broussonnet, celle des écailles de poissons, le mode de respiration de ces animaux et leur reproduction. Richer, Walsh, AUamand et Patterson s'occupèrent des poissons électriques. Pierre Camper , élève d'Albinus , laissa d'admirables travaux sur l'or- ganisation des animaux. On a de lui une anatomie de l'éléphant, de l'orang-outang, de plusieurs espèces de cétacés, d'oiseaux, de cra- pauds, etc. On lui doit aussi des observations sur l'angle facial qui a servi de base à une classification des races humaines. Daubenton, l'un des illustres collaborateurs de Buffon, est l'auteur de tous les travaux d'anatomie comparée qui accompagnent les œuvres du i^rand naturaliste, et il contribua ainsi à leur donner plus d'importance. Pallas, qui s'occupa avec tant de succès de toutes les branches de l'histoire naturelle, concourut également aux progrès de l'anatomie comparée, en démontrant son utilité pour la partie caractéristique. Vicq d'Azyr, écrivain aussi disert qu'habile anatomistc, l'aurait sans doute élevée à la hauteur qu'elle atteignit au commencement du siècle suivant, si DISCOURS PllÉLIMINAlRE. 125 une mort prémaiurée ne l'eût enlevé aux sciences avant qu'il eût pu réaliser le projet de donner une anatomie et une physiologie com- plètes. On lui doit un excellent mémoire sur l'analogie qui existe entre les membres inférieurs et supérieurs chez l'homme et les animaux, de même qu'un travail complet sur l'anatomie du cerveau, science dont il peut être considéré comme le créateur; 11 fit aussi plusieurs découvertes sur la structure des poissons et sur celle des oiseaux. Sa classification des mammifères, tout artificielle et non fondée sur l'or- ganisation, n'est pas digne de lui. Physiologie. — Nous avons vu qu'à la fin du xvii^ siècle, les médecins mathématiciens avaient cherché à appliquer le calcul à la physiologie ; mais cette école ne tarda pas à tomber dans le discrédit; car, tandis que Borelli portait à cent trente-cinq mille livres la puissance du cœur, Keill, professeur d'anatomie à Oxford, ne l'évaluait qu'à cinq onces. A côté de ce calcul, qui atténue si singulièrement celui de Borelli, Keill estimait à cinq mille deux cent trente-trois pieds par minute la vitesse du sang dans l'aorte. Ces contradictions résultant de ce qu'il manquait aux calculs des bases suffisantes, et de ce que les assenions devançaient l'expérience, causèrent la ruine de l'école ialro-mathématique. Baglivi, sans appartenir positivement à cette école , s'en rapproche cependant en ce qu'il admet, comme une vérité absolue, l'action impul- sive des solides dans les phénomènes vitaux; ce qui donna lieu à une secte médicale nommée solidiste. Il est tombé dans de graves erreurs en faisant de la dure-mère un centre de mouvement antagoniste du cœur. Boerhaave, un des plus célèbres médecins de cette époque, se rat- tacha encore à l'école mathématique et chercha à expliquer certains phénomènes morbides par dos actions mécaniques. Il avait peu disséqué par lui-même; mais il suivait, pour ses études personnelles, les travaux anatomiques de Ruysch. Cependant il adopta les opinions de Malpighi. Bernouilli, Michelotli, Haies, sont encore des iatro-mathémaiiciens ; mais moins célèbres. Stahl, que nous avons vu en chimie créer le phlogistique, est l'auteur d'une théorie psychique qui a beaucoup occupé les physiologistes : il substitua aux esprits animaux de Descaries une âme présidant à la formation du corps et à tous les actes vitaux, et se servant comme agent d^ la tonicité qui en émane. 126 DISCOURS PRÉLIMIN'AIRR. Parmi les disciples de Siahl, il faut distinguer Guhl, Juiicker et Al- bert!, qui adoptèrent sans examen la doctrine de leur maître ; Shell, qui plaça l'àme à l'origine du système nerveux, auquel elle transmet sa vo- lonté, et enfin François Nicliols, le plus extravagant de tous, qui personnifia l'àme ol lui donna des volontés entièrement indépendantes de l'action des organes. Porterfield et Robert While adoptèrent ces idées avec plus de ré- serve ; et ce dernier s'en écarta sous plusieurs rapports. La théorie de Stahl ne pénétra pas en France dans sa forme primitive. Vers le milieu du xviii* siècle, le célèbre Sauvages,professeur à Montpellier, adopta les principes de While sur l'action de l'âme dans les mouvements involontaires, et modifia le système de Stahl, en admettant l'intermé- diaire des nerfs dans les mouvements physiologiques. Bordeu, stahlien comme Sauvages, répandit, dans ses ouvrages, l'idée que chaque organe est doué d'une sensibilité spéciale, et que du con- cours de ces sensibilités particulières et des voloniés propres à chaque organe, émane la volonté physiologique qui est sans relation avec le centre nerveux. Lacaze, médecin de Louis XV, ajouta à la théorie de Bordeu l'idée d'un centre nerveux particulier pour les mouvements involontaires; il choisit le diaphragme, en faveur duquel il dépouilla le cerveau de ses prérogatives. Lecat, fondateur de l'académie des sciences de Rouen, at- tribua les mouvements involontaires aux ganglions, qu'il se représentait comme autant de petits cerveaux agissant sans la participation de l'en- céphale, en vertu d'une espèce de spontanéité qui leur est propre. Le dernier stahlien est Barthez (1773), chancelier de la faculté de médecine de Montpellier ; il admit un principe vital différent de l'àme, et exécutant les mouvements involontaires. On voit que ces théories sont fondées sur l'idée que les mouve- ments physiologiques, n'étant pas perçus par le cerveau, n'en peuvent émaner. Cet embarras vient évidemment des difficultés que présentait, à une époque peu avancée de la science, l'accord des idées psycho- logiques avec les phénomènes vitaux. A côté de l'école de Stahl il en existait une autre qui, pendant tout le xviii^ siècle, a fait beaucoup de bruit sous le nom d'in-ifabiliste ; elle attribuait les phénomènes physiologiques à une àme sensitive dont l'a- gent était le fluide nerveux. Cette école cul pour créateur Glisson, pour promoteur Hoffmann, et poiw disciples, Gortcr, Gaubitis, Kaau, llarl- DISCOURS PRELIMINAIRE. 127 ley, ei Haller, qui l'ëclaira en considérant l'irriiabiliic comme une pro- priété de la fibre musculaire, entretenue par les nerfs et différant de leur action. A la physiologie se rattachent les divers systèmes sur la génération . Vallisnieri voulait que le fœtus préexistât dans l'œuf; Hartsoeker et Leuwcnhoek admirent la préexistence des germes dans le sperme, par suite de la découverte des animalcules qu'il contient, et ils représentent la théorie de l'emboîtement des germes, comme Maupertuis et Buffon représentent celle de l'épigénèse ou de la formation des corps par juxla-position. Plus lard, le système des germes fut reproduit par Haller, Bonnet et Spallanzani, dernier auteiu^ auquel on doit des expé- riences pleines d'intérêt. Ces théories générales, qui ne sont pour les savants qu'un délasse- ment de l'esprit, et indiquent l'insatiable tendance de l'humanité vers le perfectionnement de son intelligence , n'entravèrent pas les travaux de l'anatomie d'observation, bien que Stahl et tous les physiologistes affectassent de la mépriser. Le xvii" siècle avait glorieusement acquis à la science des vérités incontestables ; il ne restait au xviiT, possesseur d'instruments plus parfaits, qu'à terminer ce qui avait été commencé. Zoologie générale. — Nous mettrons à la tète des zoologistes du xviii* siècle, Linné et Buffon, qui en furent le plus bel ornement; ils donnèrent tous deux aux études de cette époque le caractère qui leur est propre. Le premier, homme d'analyse, plein de patience et de sagacité, étudia les faits avec une méthode lente mais sîire, les coordonna sans précipita- tion, sans illusion, et ne se permit pas, comme son rival, de brillantes hypothèses; il éleva sans bruit, avec une simplicité et une modéra- tion admirables, l'édifice de la science dont il embrassait l'ensemble. 'Sion Systema naturœ, qui, pendant sa vie, eut douze éditions , exerça une grande influence sur l'étude des êtres organisés. Il substitua au désordre des méthodes une classification fondée sur les véritables caractères , et qui a servi de base à celles qui ont été créées depuis. Un autre mérite de Linné est d'avoir réformé la nomenclature , et substitué à ces longues phrases descriptives , difficiles à conserver dans la mémoire , un double nom , l'un générique, exprimant les ca- ractères généraux qui lient les êtres entre eux, et l'autre spécifique, énonçant les qualités par lesquelles ils diffèrent les uns des autres. Le Systema naturœ, qui apportait dans la science une véritable ré- 128 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. forme, fui critique, lors de sa publication, avec une aigreur sans égale. Buffon et Haller, les deux plus célèbres contemporains de Linné, le traitèrent avec injustice ; mais son triomphe, fondé sur la raison, ne se fil pas attendre, et condamna au silence tous ses détracteurs. Buffon, l'émule de Linné, encore regardé comme l'oracle de la nature, fut un généralisaleur hardi et brillant, doué d'une pénétration prodi- gieuse. Dédaignant les méthodes et l'aridilé des descriptions scien- tifiques, il ne s'arrêta pas à la froide observation de chaque objet : il contempla la nature dans son ensemble, s'éleva, avec l'audace du gé- nie, à des conceptions sublimes et devina souvent ce qu'il n'avait pas vu. Sa Théorie de la terre et ses Époques de la nature^ qui datent de la moitié du xviii^ siècle, eurent un succès prodigieux; son histoire de l'homme et celle des mammifères et des oiseaux sont des chefs-d'œuvre de style , pleins d'observations, où il fait briller sa sagacité et son éru- dition. Ses travaux eurent pour résultat de réconcilier avec les sciences naturelles les hommes du monde, que l'aridité des écrivains antérieurs en avait détournés, et ses écrits resteront comme des modèles de des- cription. Après ces deux grands hommes vient Bonnet, qui contribua, par ses découvertes, aux progrès de la science. Son ouvrage le plus remar- quable sur la philosophie des sciences naturelles est sa Contemplation de la nature , dans lequel il présenta sa célèbre hypothèse de l'emboî- tement des germes, théorie plus ingénieuse que vraie de la reproduction des êtres. Ce même écrivain, pénétré de la pensée que, dans ses créa- tions, la nature procède régulièrement, avait établi une échelle de dégradation naturelle des animaux, destinée à représenter l'ordre dans lequel ils s'enchaînent entre eux. Hermann publia une Tahle des affinités des animaux. Il prétend, dans cet ouvrage, que chaque espèce se rapproche, par quelques détails organiques, d'espèces quelquefois fort éloignées. On a de lui de nom- breux mémoires ; mais il s'est surtout occupé de mamnialogie. Darwin fit connaître, dans sa Zoonomie, les lois de la nature organique. Aux zoologistes généraux appartiennent Réaumur, qui embrassa dans ses minutieuses observations des animaux de toutes les classes; Needham, dont les travaux, quoique moins étendus, sont aussi variés, et Sarrasin , qui a publié quelques observations sur les animaux d'A- mérique. De 1751 à 1766 , Klein et Brisson publièrent chacun un système du DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 129 règne animal différent de celui de Linné. Brisson sépara le premier les cétacés des poissons , et les mit à la suite des quadrupèdes vivipares. En 1777, Erxlebcn compléta la synonymie, en citant l'histoire de cha- que animal. Mammalogie. — Le premier auteur de ce siècle qui ait écrit sur la mammalogie est Séba , dont l'ouvrage indigeste a néanmoins le mérite de renfermer de bonnes figures. Tous les travaux antérieurs furent éclipsés par la publication du Systema natures , qui fixait les vérita- bles rapports réciproques des mammifères. A ce traité succéda la magni- fique histoire de Buffon qui , par le charme et la poésie de ses descrip- tions, vint compléter l'œuvre de Linné. Storr établit ensuite un système fondé sur les organes de sustentation. Boddaert modifia sans avantage le système de Linné; Gmelin en publia aussi une édition avec de bonnes additions ; Blumenbach fit paraître un traité d'histoire naturelle qui eut un immense succès : il sépara le pre- mier, sous le nom de bimane, l'homme du singe, en se fondant sur la disposition du pouce du pied, opposable chez l'un, tandis que chez l'au- tre il n'a que le mouvement commun des doigts. Tl décrivit pour la pre- mière fois l'ornithorhynque, ce singulier quadrupède à bec de canard. Zimmermann essaya de présenter un tableau de la distribution géogra- phique des mammifères ; première tentative encore imparfaite, mais qui fut le point de départ d'une série de travaux d'une haute importance sur la même matière. Ornithologie. — Les progrès de l'ornithologie furent plus rapides que ceux de la mammalogie. En 1707, Sloane décrivit des oiseaux américains inconnus jusqu'à lui; Marsigli donna, en 1728, une monogra- phie des oiseaux du Danube; Caiesby fit paraître, en 1731, une ornitho- logie de l'Amérique septentrionale. Albin publia, vers la même époque, une histoire des oiseaux classés d'après le système de Willughby ; mais il ne rectifia pas les erreurs de son modèle. En 1734, Frisch, naturaliste allemand, observateur philosophe, com- mença la publication d'une histoire naturelle des oiseaux de l'Europe centrale, qui ne fut terminée que trente années après. La méthode sui- vie par le naturaliste de Berlin est inférieure à celle de Ray. Séba prend place parmi les ornithologistes, mais seulement à cause 17 Î3T) DISCOURS PRÉLIMINAIRE. de la beauté des figures qui ornent son ouvrage , car son texte est en général d'une grande inexactitude. Barrère publia , en 1745, à l'époque où le nom de Linné était tout puissant dans la science, un essai de classification ornithologique ex- clusivement fondée sur la structure des pieds. Son système, mis en tête de son Histoire naturelle de la France équinoxiale, ne fut pas adopté. L'histoire des oiseaux d'Edwards, publiée à Londres, contient la des- cription et la figure de beaucoup d'espèces nouvelles. Les systèmes donnés, en 1750 et 1752, par Klein et par Mœhring, ont le défaut d'être purement artificiels et de faire reculer la science de plus d'un siècle. Il n'en est pas de même de la méthode de Brisson publiée, en 1760 , dans son ornithologie ; elle est fondée sur la forme du bec et des pieds, sur le nombre des doigts et leur mode d'union. L'ouvrage de Brisson, qui a devancé notre époque en établissant beaucoup de coupes génériques admises aujourd'hui, est encore fort estimé pour l'exactitude des descriptions. Le système ornithologique de Linné , dans lequel les caractères sont établis avec précision, quoiqu'il s'appuie également, comme signes ca- ractéristiques de première importance , sur la forme du bec et sur celle des pieds, éclipsa tous ceux qui l'avaient précédé ou qui étaient contem- porains de son Systema naturœ. Les vrais principes de classification naturelle se retrouvent dans ce système, qui, encore aujourd'hui, est le plus suivi sous le rapport des divisions principales. Schaeffer essaya une méthode incertaine , fondée sur la forme des pattes. Scopoli (1777) ne prit pour base de sa distribution systématique des oiseaux que les écailles qui leur couvrent les pieds. Ce système, fort incomplet et d'une étude peu facile, n'eut aucun succès. Le Synopsis général de Latham est une description systématique à peine différente de celle de Linné, et à laquelle ont été ajoutés quelques genres nouveaux. Il publia plus lard son Index ornithologieus, qui est une judicieuse épuration du premier ouvrage. Mauduit , chargé de la rédaction de la partie ornithologique de l'En- cyclopédie, adopta un système de classification imaginé par Bonnaterre, mais bien inférieur à celui de Brisson. Ces divers travaux ne sont pas de stériles nomenclatures, fondées sur un déplacement arbitraire et plus ou moins heureux des oiseaux; ce sont toujours des travaux d'ensemble , généralement enrichis de nouveaux DISCOURS PhtLlMINAlRE. 131 genres, et que les méthodistes ont cherché à classer de manière à éviter les fautes dans lesquelles sont tombés les auteurs précédents. Buffon, en se servant des observations de ses devanciers et de ses con- temporains, peignit, avec son magique pinceau, les couleurs brillantes des oiseaux, leurs mœurs, tous les phénomènes, jusqu'alors imparfaite- ment connus, de leur existence , et initia les hommes du monde à cette partie si intéressante de l'histoire de la nature ; mais il procéda pour eux comme pour les mammifères ; aussi n'exerça-l-il aucune influence sur le cours des études systématologiques. Il fut assisté dans ses tra- vaux par Guéneau de Montbéliard qui, dans ses descriptions, emprunta quelquefois le pinceau de son maître. Erpétologie. — L'erpétologie , informe au temps de Ray , ne reçut point de Linné une impulsion nouvelle. Son système de classification est fautif, et la dernière édition du Systema naturœ , publiée par Gmelin, tout en y ayant apporté de grandes modifications, par suite des progrès toujours croissants de la science erpélologique , renferme encore un grand nombre d'erreurs. Le premier auteur méthodiste auquel l'erpéto- logie doit ses véritables progrès est Laurenti, naturaliste autrichien, qui, par la publication de son Systema reptilium emendatmn, apporta, dans la méthode encore imparfaite de Linné, des modifications qui ont servi de base à tous les travaux postérieurs. Il ne désigna plus les ani- maux de cette classe sous le nom d'amphibies, mais sous celui de rep- tiles; il omit néanmoins dans son système le genre tortue. Scopoli es- saya, en 1777, une classification qui ne mérite aucune attention. Nous ne trouvons guère d'autres travaux généraux sur les reptiles ; mais de bonnes observations sur des genres et des familles appartenant à cette classe ; ainsi Vallisnieri publia un excellent mémoire sur le camé- léon; Dufay, un ouvrage remarquable sur les salamandres. On doit à Catesby de très bonnes figures de divers ordres de reptiles , insérées dans son histoire naturelle de la Caroline; Levin Vincent a décrit le pipa et son singulier mode de propagation ; Scheuchzer , dans sa Phy- sica sacra, a donné de bonnes figures d'ophidiens. Rœsel, l'un des observateurs les plus attentifs de cette époque, publia un travail monographique sur les grenouilles d'Europe, et Schneider, une monographie des tortues. Daubenton, quoiqu'on puisse lui repro- cher de manquer souvent de coup d'œil , s'acquitta avec sa précision or- dinaire de la rédaction de la partie erpétologique de l'Encyclopédie. ia2 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. Ichthyologie. — Nous avons vu, dans le xvii« siècle, Willughby s'oc- cuper avec succès d'ichthyologie , tant descriptive que systématique , et ouvrir la voie à ses successeurs. L'écrivain le plus distingué du xviii'= siècle, sur l'ichlliyologie , est P. Ariedi, l'ami de Linné, qui commença à poser les principes qu'on suit encore dans l'étude de celte science. Il indiqua les véritables caractères d'après lesquels les groupes doivent être établis. Il avait seulement confondu, parmi les poissons, sous le nom de plagiures ou poissons à queue plate, les grands mammifères aquatiques. Artedi ayant été enlevé à la science avant d'avoir pu terminer son ouvrage, ce fut Linné qui publia sa Biblîotheca ichthyologica, histoire complète de l'iclilhyologie , et sa Philosophia ichthyologica , qui éta- blit les bases sur lesquelles elle est fondée. Linné, dans les premières éditions de son Systema naturcBy avait adopté la classification d'Arledi; mais, dans la dixième (1758), il chan- gea complètement de système, et créa une méthode ichthyologique nou- velle ; il abandonna les divisions établies par son prédécesseur, sous les noms d'acanlhoptérygiens , de malacopiérygiens , de chondroptérygiens et de branchiostéges. Il lira les caractères d'après lesquels il forma ses divisions, de la présence ou de l'absence des nageoires ventrales, et de leur position relativement à celle des pectorales. Il fit la faute de trans- porter dans la classe des reptiles, sous le nom d'amphibies nageurs , plusieurs genres qui ne peuvent être séparés des poissons. Gmelin apporta au système de Linné des modifications importantes, en rétablissant les branchiostéges et les chondroptérygiens ; Klein (1750), l'adversaire de Linné, Gronow et Brïmnich (1752) proposè- rent des classifications qui eurent peu de succès ou de durée. En 1770, Gouan publia un système dans lequel il combina les caractères d' Artedi et ceux de Linné. Son travail l'emporte sur celui de ses devanciers. Scopoli (1777) prit pour base de son système la position de l'anus ; il tira les caractères secondaires de Gouan et les tertiaires de Linné. Après ces ichihyologistes méthodistes, les auteurs qui, dans ce siècle, se sont occupés d'ichthyologie sont très nombreux. Nous citerons, parmi les plus célèbres, Bloch, qui a publié, sur l'histoire générale et particu- lière des poissons, douze volumes in-folio , contenant des descriptions exactes et des figures dessinées avec soin. C'est encore un des auteurs les plus recherchés ; il a suivi le système de Linné. Le troisième vo- mme du Thésaurus itaturœ dv Séba est consacré à l'iconographie d'un DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 133 grand nombre de poissons des Indes. Louis Renard a publié, en 175^, une iconographie ichlhyologique des Indes orientales; Cornide, une histoire des poissons de la côle de Galice ; Parra, un travail sur l'ich- ihyologie du golfe du Mexique. Les faunes ichthyologiques de Wulf, Fischer ,Birkholz, Seetzen pour l'Allemagne ; d'Asçanius pour le Dane- mark ; deBrïinnich pour la Méditerranée ; de Meidinger pour l'Autriche ; de Garden, de Schœpf et de Forster pour l'Amérique du Nordj de Pennanl pour tout le nord du globe, méritent d'être citées en raison de leur exactitude. Conchyliologie. — Dans le cours du siècle précédent , Columna , Lister, Welles et Swammerdam s'étaient occupés de conchyliologie; mais n'avaient laissé que des descriptions isolées et pas de travail d'en- semble. Au commencement du XVIII* siècle , Petiver, Sloane et Rumph donnèrent de bonnes observations , et les naturalistes sentirent le besoin de systématiser la conchyliologie. On vit alors (1742) Gual- tieri appliquer aux coquilles la méthode de Tournefort, en prenant le test pour base de son système. D'Argenville, Klein, Martini, Chemnitz, Born, Walch et Knorr, Schrœter, Spengler , etc., suivirent cet exem- ple. On n'avait pas encore compris la nécessité d'établir la classification des coquilles sur la structure de l'animal ; mais bientôt des essais furent faits dans cette voie : en 1743 , Daubenton lut à l'Académie des sciences un mémoire sur la nécessité d'étudier les animaux pour former un sys- tème complet de conchyliologie; mais il ne présenta pas de classification. En 1756, Guettard mit ce principe en pratique, et établit certains genres sur le double caractère de la coquille et de l'animal. Réaumur, Adanson, Geoffroy, Millier et Pallas appuyèrent ces idées de réformaiion qui ne furent adoptées qu'à ïa fin du xviii" siècle; car la classification artificielle de Linné, fondée sur la coquille, fut indistinctement admise par tous les conchyliologisles jusqu'à Bruguière, qui, le premier, essaya pourtant d'apporter une réforme dans les genres établis par Linné. Nous comptons, parmi les travaux particuliers, ceux de Rumph, sur les coquilles de la mer des Indes; de Breynius, sur les coquilles chambrées ; de Deslandcs , de Roussel et de Sellins , sur les tarels ; le travail de Mœhring, sur l'animal des moules; les ex'périences de Duhamel du Monceau sur la pourpre ; les observations d'Admann , sur les huîtres ; les travaux importants de Plancus et de Soldani, sur les coquilles microscopiques; de Ginnani, sur les coquilles marines de l'A- 134 DISCOURS PRtLIMLNAfRE. drialique, et sur les coquilles terrestres et fluviatiles des environs de Ra- veniie ; de Bohadsch, sur certains mollusques dont il décrit les animaux ; de Geoffroy, sur les coquilles des environs de Paris j de Forskal , sur les mollusques des mers d'Orient ; de Fabricius, sur ceux du Groen- land , et d'Adanson sur les coquilles du Sénégal. Entomologie. — V entomologie , qui, sous le rapport de l'étude mi- croscopique, avait fait des progrès sensibles pendant le xvii" siècle , prit , dans le xviii*, un essor extraordinaire , et compta dans toutes ses parties des hommes remarquables. Cette période nous offre des observateurs minutieux qui passent leur vie à étudier les mœurs do quelques genres ; et, à côté d'eux, des descripteurs et des méthodistes . on peut donc dire que celte branche de la science lui appartient tout entière. Vallisnieri, Petiver, Hans-Sloane et Albin sont les premiers entomologistes du xviii' siècle. On leur doit des observations et des re- cueils iconographiques ; mais leurs travaux ne firent point époque. Avec Linné s'ouvre une nouvelle ère pour l'entomologie; les insectes sont par lui divisés en ordres qui, presque tous, subsistent encore aujourd'hui Il désigne et caractérise, pour la première fois, d'une manière claire et rigoureuse, les groupes , les genres , les espèces. Réaumur fut un des observateurs les plus sagaces et celui qui con- tribua le plus à populariser le goiit de l'entomologie. Personne ne le surpassa pour la patience avec laquelle il préparait et suivait ses expé- riences; maison peut souvent lui reprocher sa prolixité et son profond dédain de toute méthode ; ce qui a rendu plusieurs parties de ses travaux inutiles ; car on ne sait pas toujours à quelles espèces d'insectes les rap- porter. On lui doit une foule d'observations curieuses sur les mœurs des insectes, sur leur structure et sur leur industrie, consignées dans ses Mémoires pour servir à l'histoire des insectes. Un de ses contemporains, comme lui contempteur des méthodes, esi le célèbre Bonnet, de Genève. Observateur aussi minutieux, mais pen- seur plus profond, il a consigné dans ses nombreux écrits le résultai de ses longues éludes. On lui doit la découverte de la fécondation des pucerons sans accouplement pour plusieurs générations. Son Traite d'insectologie est d'un grand intérêt; mais il est dans les détails d'une prolixité souvent fatigante. Nous mettrons sur la niême ligne que ces deux observateurs Lyonnel, qui a laissé, comme l'un des monuments les plus admirables do la saga- DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 135 cité humaine, son anatomie de la chenille du saule (1760), de beaucoup supérieure aux meilleurs travaux de Swammerdam , surtout pour la niyologie qui était à créer. Toutefois, Lyonnet ayant borné ses études à une seule espèce . son travail n'a pas fait beaucoup avancer la science. Cet auteur avait laissé, sur les métamorphoses des insectes, un grand nombre de noies manuscrites qui ont été publiées, il y a peu d'années, par les soins de M. de Haan, dans les mémoires du Muséum. Rœsel a donné des observations intéressantes sur les insectes, mais sans aucune méthode. Son ouvrage est accompagné de planches admira- blement exécutées pour le temps. De Geer, entomologiste suédois, l'emporte sur les observateurs que nous venons de citer par son esprit méthodique. On a de lui une classification des insectes, inférieure à celle de Linné, à cause de leur enchaînement peu naturel et de l'attention trop minutieuse qu'il apporte aux modifications de leurs ailes ; mais on lui doit d'avoir séparé les hé- miptères des orthoptères , avec lesquels Linné les avait confondus , et d'avoir le premier fait usage des caractères pris de la forme des parties de la bouche, dont il n'a toutefois tiré qu'un parti médiocre. En 1762, Geoffroy publia la Faune enlomologique des environs de Paris, avec un essai de classification , qui n'est qu'une modification peu importante du système de Linné. Il classa le premier les coléoptères par le nombre des articles des tarses. Ce moyen, plus artificiel que naturel, n'a été adopté en France que parce que Laireille l'a employé dans ses ouvrages; mais il n'est guère en usage ailleurs. Cependant l'entomologie en a tiré un grand parti, et la ?ne'lhode tarsien?ie, quoique peu natu- relle, est encore loin d'être abandonnée. A ces hommes succéda Fabricius, qui introduisit dans la science une classification fondée sur les caractères de la bouche. Pendant toute sa vie, il poursuivit cette idée, dont l'inconvénient est d'apporter une grande hétérogénéité dans les insectes qui composent la plupart des groupes , par suite de l'unité absolue de caractère, prise pour base du système; mais il n'en a pas moins rendu de grands services à l'entomologie, en faisant connaître tout le parti qu'on en peut tirer. Fabricius joignit à ces travaux systématiques des traités séparés sur chacun des ordres qu'il avait créés , et décrivit un nombre consi- dérable d'espèces nouvelles. Ses descriptions , habilement imitées de Linné , pèchent cependant par un excès de concision. 11 est le seul jus- qu'à nos jours qui ait présenté des species généraux des dhers ordres 136 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. d'insecies; et, quoique aujourd'hui ses ouvrages ne soient plus au niveau des connaissances, ils n'en sont pas moins la base de tout travail des- criptif. Ses principaux ouvrages datent des dernières années du xviii" siècle et des premières du xix*. A ces hommes distingués soit comme classificateurs , soit comme des- cripteurs, s'enjoignent d'autres qui traitèrent de la science en général, ou publièrent des descriptions et des monographies. M^^e Sybille de Me- rlan est l'auteur d'une iconographie des insectes de Surinam j Frisch a décrit ceux de l'Allemagne ; Wilkes a écrit sur les lépidoptères de l'Angleterre ; Clerck a traité le môme sujet dans un ouvrage fort rare aujourd'hui ; Sepp a laissé une faune des insectes de la Hollande; Lad- miral est l'auteur d'un recueil d'observations curieuses sur les méta- morphoses des insectes ; Scopoli a publié l'entomologie de la Carniole ; Schseffer, celle de Ratisbonne; Schrank, celle de Bavière ; Pallas, l'en- tomologie de la Russie et de la Sibérie; Laicharting a fait connaître les insectes du Tyrol ; Paykull, les coléoptères de Suède; Illiger, ceux de Prusse ; et, de plus, cet auteur a cherché à combiner le système de Fa- bricius avec celui de Linné. Denis et Schiffermiiller , en publiant leur catalogue systématique des lépidoptères des environs de Vienne, ont fait faire de grands progrès à l'histoire des papillons. De toutes parts on publia des faunes entomologiques; chaque pays eut bientôt la sienne; et si la science n'était pas faite à cette époque, tout du moins annonçait qu'elle était près de l'être. Actinologie. — L'actinologie resta dans l'enfance jusqu'au xviif siècle. Tous les botanistes réclamaient les polypiers comme apparte- nant au règne végétal. Marsigli décrivit la prétendue inflorescence des coraux ; Tournefort publia, en 1700, un mémoire ayant pour objet d'éta- blir les différences qui existent entre les plantes marines et les plantes maritimes, et il y expliquait la manière dont il supposait que croissent les madrépores. Cependant quelques auteurs commencèrent à entrevoir cette erreur : Rumph démontra, le premier, la nature animale des coraux; mais ce ne fut qu'en 1727 que Réaumur fit connaître à l'Académie des sciences la découverte faite, par Peysonnel, de l'animalité des lithophy- tes, en assurant que les prétendues fleurs du corail, figurées par Marsi- gli, sont des animaux agrégés, et que les madrépores, les millépores et tous les lithophytes sont des tests agglomérés, qui semblent servir d'habi- tation à ces animaux. Toutefois Réaumur n'adopta pas cette opinion, et DISCOURS PRELIMINAIRE. 137 publia un mémoire sur la manière dont peuvent végéter les coraux. Linné hésiia longtemps à l'adopter, et Shaw décrivit la croissance du madrépore rameux ; mais la découverte des polypes d'eau douce, publiée par Trembley, en 17iiO, triompha des répugnances des naturalistes, et l'on reconnut que ces polypes sont le type nu des animaux des coraux. En 1742, Bernard de Jussieu constata l'animalité de divers éires rangés jusqu'alors parmi les fucus, et il adopta le nom de polype pour désigner ces petits animaux. Réaumur finit par se rendre à l'évidence; il reconnut l'exactitude de la découverte de Peysonnel, et créa le nom de polypier, adopté depuis pour désigner la partie solide des zoophytes. Dès ce mo- ment, les polypes furent rapportés à la classe des animaux. Linné suivit l'exemple général ; dans la sixième édition de son Systema tiaturce, il comprit les coraux dans le règne animal ; mais il rompit les rapports naturels qui unissent les divers genres des zoophytes, en les séparant par son ordre des vernies testacei. Le premier auteur systématique est Hill,bien que son travail soit très diffus. Dans les éditions du Systema naiurœ, qui suivirent la sixième, Linné fit peu de changements à sa classification première, et laissa les zoophytes parmi les vers. Pallas publia, sur le même sujet, un ouvrage aussi remarquable que tous ceux qu'on doit à cet homme célèbre ; ses genres sont bien établis; mais il les a rangés entre eux presque au hasard, et il a laissé les corallines parmi les végétaux. Roques de Maumont , dans son mémoire sur les polypiers de mer, a exposé d'une manière convenable le système de Pallas. Oihon Millier a également beaucoup contribué aux progrès de la zoophytologie , surtout sous le rapport de l'étude microgTaphique de ces animaux; et son ouvrage, quoique contenant un grand nombre d'erreurs, est encore regardé _ comme classique. Scopoli fit quelques heureuses modifications au sys- tème de Linné, sans néanmoins rien ajouter à la science. Blumenbach et Batch firent un essai semblable, quoique moins heureux. Les auteurs les plus célèbres en actinologie sont : Ellis, dont l'ou- vrage , terminé plus tard par Solander , offre de bonnes descriptions et d'excellentes figures de polypiers ; Forskal, qui a donné, dans son voyage en Orient, des détails intéressants sur les zoophytes, et qui a fait connaître plusieurs genres nouveaux; Vitali et Donati, qui décrivirent un grand nombre de polypiers; Cavolini, auquel on doit un bon mémoire sur les polypes , travail remarquable sur les madrépores , les coraux , les liihophytes, distribués d'après l'élude des animaux. Esper, Link, 138 DISCOURS PRKLIMINAIRE. Blanchi, Klein, Bohadsdi, les voyageurs Sloane, Brown el Lœfflingcon iiibuèrent aussi par leurs travaux, lanl descriptifs qu'iconographi- ques, aux progrès de cette science qui, née dans la première moitié du xviii'' siècle, avait, cinquante ans après, une forme arrêtée. Botanique. — Si, dans le cours du xviii^ siècle, la zoologie fit des progrès dans toutes ses parties, la botanique, toujours plus avancée, ne s'arrêta pas, et ses plus grands perfectionnements datent de cette époque. La physiologie végétale , qui devait son premier essor aux travaux micrographiques de Grew, de Malpighi et de Leuwenhoek, avait encore beaucoup à faire pour éclairer certains points de la vie des végétaux. Le xviii' siècle ne manqua pas d'observateurs attentifs qui se livrèrent exclusivement à l'élude des phénomènes organiques propres aux végé- taux. Woodward constata que les plantes absorbent l'eau ; Wolff vit que les fibres se composent de cellules, reconnut la circulation ascendante et descendante de la sève, el fil voir par des expériences, au moyen de la pompe pneumatique, que les trachées contiennent de l'air. Ilales publia à Londres, en 1727, BViStatique des végétaux, qui valut à son auteur une réputation justement méritée, par la précision de ses expériences sur la nutrition des plantes, sur les phénomènes de la trans- piration et de l'exhalaison, el sur la puissance ascensionnelle de la sève. Les expériences de ce physiologiste ont toujours été fort estimées ; tous les auteurs qui lui ont succédé les ont mentionnées avec éloge. En 1733, Sarba, plus connu sous le pseudonyme de La Baisse, démontra que la sève monte par le corps /igneux, et non par la moelle et par l'écorce. Duhamel, dans sa physique des arbres (1758) , répéta avec succès les expériences de La Baisse. Guetlard, en reproduisant de son côté celles de Haies , reconnut l'influence de la lumière solaire sur la production du phénomène de la transpiration. Ses travaux sur les organes excrétoires ont un grand intérêt. Seligmann suivit la marche de la sève dans les feuilles ; Bœlimer étudia le tissu cellu- laire ; Bonnet fil de nombreuses expériences sur l'exhalaison des feuilles et sur leur mode d'absorption. H. de Saussure (1762) multiplia les ob- servations sur l'usage de l'épiderme des feuilles cl des pétales ; il en- richit la science d'un fait important, en démontrant que l'exhalaison a lieu par des pores nommés stomates. Martin van Marum (1773) étudia le mouvement des fluides dans les végétaux, et le compara avec ceux des animaux. Corli (1775) observa la circulation dans les plantes DISCOURS PRÉLIMINAIRE. ] 39 aquatiques. A la même époque, Kœlreuter éclaircit, par de nombreuses oxpériences, la théorie de l'hybridité chez les végétaux. En 1780, Priesl- loy découvrit que les parties vertes des plantes versent dans l'air du gaz oxygène , sous l'influence de l'action solaire. Mustel publia, en 1781, un traité théorique de la végétation; Gleichen et Ludwig observè- rent le pollen; Sennebier, expérimentateur précis et intelligent, fit connaître le résultat de ses observations relativement à l'action de la lu- mière sur les végétaux. Hedwig, un des plus célèbres botanistes de la ftn du XVIII* siècle, a enrichi la science de ses immortels travaux sur l'anatomie des cryptogames ; mais il s'est peu occupé des phanérogames. L'étude de la structure des organes des végétaux et de leurs fonctions, malgré son importance, n'occupait cependant pas aussi généralement les phytologistes que la botanique descriptive et la méthodologie. Nous avons vu qu'à la fin du xvii^ siècle, Tournefort avait établi un système de classification fondé sur certains rapports naturels , et que les défauts de sa méthode viennent de ce qu'il a omis des caractères d'une véritable importance pour leur en substituer qui en ont une beaucoup moindre. Sa réputation fut éclipsée par Linné, qui, non moins célèbre en bo- tanique qu'en histoire naturelle générale , changea la face de cette science. Les uns exaltèrent ses travaux, et cherchèrent jusque dans ses fautes un sujet d'admiration; les autres furent à son égard d'injustes dé- tracteurs. Sa méthode de classification, fondée sur le nombre des orga- nes sexuels, sur les rapports réciproques de ces organes et leur réunion dans un même individu, ou leur séparation sur deux individus difle- renls, est entièrement artificielle ; elle a l'inconvénient de séparer des plantes liées entre elles par les plus étroites affinités, de présenter des anomalies dans le nombre des organes pris pour caractère unique, et de comprendre dans une même classe un nombre trop considérable de végétaux. Ce système est pourtant le plus commode, et celui dont l'é- tude permet à l'élève de rapporter le plus facilement les plantes à des classes déterminées. Il appliqua aux végétaux le même mode de no- menclature binaire qu'aux animaux , joignait au nom de chaque plante une phrase concise, qui en contient la description succincte. Quoique Linné ait attaché une grande importance à la propagation de son système artificiel , il regardait la méthode naturelle comme le dernier mot de la science; il en publiait des fragments, l'enseignait à ses plus chers élèves, et professait l'admiration la plus profonde pour Ber- nard de Jussieu. 140 DISCOURS PRELIMINAIKE. Haller, aussi habile botaniste qu'anatomiste profond, n'adopla pas le systùme de Linné, qu'il attaqua avec aigreur; et, comme la méthode naturelle, qui n'était encore qu'ébauchée, ne présentait pas un ensemble satisfaisant, il proposa dans ses ouvrages une méthode particulière, mais dont l'insignifiance est telle qu'elle ne mérite aucun développement. En 1753, époque du plus grand triomphe de Linné, Adanson établit ses familles naturelles et chercha à délivrer la botanique des classifications arbitraires , pour ne suivre que les indications de la nature. Il divisa les végétaux en cinquante-huit groupes ou familles, subdivisées en seize cent quinze genres qu'il s'efforça de ranger dans un ordre tel que ceux qui commençaient une famille fussent liés par l'analogie à ceux qui ter- minaient la famille précédente. Ce système, qui semble, au premier coup d'œil, remplir toutes les conditions d'exactitude, a le grave inconvénient de ne tenir aucun compte delà subordination des caractères, en donnant une égale importance à tous les organes, tandis qu'il s'en faut de beau- coup qu'il en soit ainsi. Adanson réforma la nomenclature, mais d'une manière trop arbitraire pour être adoptée. Son ouvrage est conçu sur un plan large et empreint d'une profonde philosophie; cependant il ne put lutter contre la méthode artificielle de Linné ; et il n'eut qu'un mé- diocre succès, quoiqu'il puisse toujours être consulté avec fruit. Le savant et modeste Bernard de Jussieu, qui s'occupait dans la re- traite du perfectionnement du système naturel existant déjà en germe dans les bons esprits, et qui le répandait parmi ses élèves, n'eût jamais osé le présenter au public, s'il n'avait été chargé par Louis XV, en 1759, de disposer à Trianon un jardin botanique, qui n'eut qu'une existence éphémère. Cet essai eut peu de retentissement, et la véritable divulga- tion de ta méthode naturelle est due à Antoine-Laurent de Jussieu. Ce dernier rangea, d'après cette méthode, le Jardin des plantes de Paris; il fit paraître, en 1789, le Gênera plantarmn , immortel ouvrage, qui , suivant le témoignage de Ctivier, a eu la même influence sur les sciences naturelles que les travaux deLavoisicr sur les sciences physi- ques. Il comprend cent ordres naturels, divisés en quinze classes, et présentant un ensemble de dix-sept cents genres. On a rejeté à la fin, comme inceriœ sedts, un certain nombre de genres qui n'ont pu trou- ver place dans les ordres. Ce travail était un résumé complet, quoique succinct , de tout ce qu'on connaissait sur les végétaux à cette époque. Ludwig contribua puissamment à la réforme de la phytologie. Après la philosophie botanique de Linné , les Institutiones histonct physi- DISCOURS PRELIMINAIRE. 141 cœ regni vegetahilis de Ludwig sont un des ouvrages les plus pro- fonds sur cette science. J.-J. Rousseau a consacré quelques pages éloquentes à la botanique. Il a voulu ainsi venger cette science aimable du reproche qu'on lui fai- sait de n'être qu'une nomenclature aride. Lamarck publia, en 1778, un système dichotomique, au moyen duquel on arrive à la connaissance du nom de la plante, par une série de ques- tions et sans aucune opération complexe de l'intelligence. Ce système fut modifié et simplifié quelques années plus tard par Lestiboudois. Gaertner publia, en 1789, sa Carpologie, dans laquelle il examina et décrivit avec une patience admirable la structure de la graine et du fruit. Son ouvrage fut d'un intérêt tout particulier pour la méthode na- turelle qui tire ses caractères principaux de la structure de la graine, et il jouit encore de toute l'eslime des botanistes modernes. Lamarck et Jacquin s'occupèrent avec succès de botanique descriptive. Le premier rédigea la partie botanique de l'Encyclopédie ; et Jacquin fil paraître un grand nombre de figures de plantes, dessinées avec un talent remarquable. L'Héritier, Willdeuow, Cavanilles, Duchesne, etc., publièrent des recueils de descriptions d'une grande exactitude. Michéli, Dilhvin, Hedwig, Gmelin, Bulliard étudièrent les cryptogames. A ces travaux, qui embrassent l'ensemble et les détails de la science, se joignent les flores, plus nombreuses pendant ce siècle qu'à toutes les époques précédentes. Pontedera décrivit les plantes d'Italie ; Glcditsch, celles des environs de Leipzig; OEder, celles du Danemark; Jacquin, celles d'Autriche; Allioni, celles du Piémont; Smith, celles d'Angleterre; Lamarck et De CandoUe firent paraître leur Flore française. Géologie. — La direction que les études antérieures avaient donnée à la pensée eut une influence bien prononcée sur les travaux du xviii^ siècle. On s'y occupa beaucoup de géogénie, et la manie des théories cosmogoniques y fut poussée si loin que chaque savant se crut obligé d'en inventer une. Loin d'arrêter cette tendance , les progrès de la géologie, en jetant quelques lumières sur l'histoire primitive àw globe, furent, pour les géologues, la cause d'hypothèses nouvelles. Vallisnieri, qui donna l'un des premiers (1721) une esquisse générale des dépôts marins de l'Italie, fut tellement frappé de la continuité de ces lorrains, dans toute cette presqu'île, qu'il arriva à conclure que l'Océan avait piimiiivemenl recouvert la terre tout entière pendant un très 142 DISCOURS l'RÉLIMINAIKK. long espace de icmps, el que son niveau s'élail ensnile gradiiellemenl abaissé. De Maillet publia, en 1735, sous le litre de Telliamed, ses idées sur les révolutions de notre planète. Il partit du principe que le globe a été originairement couvert par des eaux marines qui, par leur diminution progressive, formèrent les terrains d'alluvion, et abandonnèrent sur les hautes montagnes les coquilles qu'on y rencontre. Étranger aux idées de soulèvement, ne voyant, dans tous les phénomènes géogéniques, que le résultat de l'action des eaux, il veut que les reliefs du globe aient été lentement accumulés au fond de la mer par des courants chargés de li- mon, el il ne voit pas d'aulres révolutions. Ces explications forcées le conduisirent à des résultais plus extraordinaires encore pour expliquer la présence des plantes et des animaux. Comme il donne une origine aquatique à tout ce qui existe, il voit les végétaux marins, mis à décou- vert par la retraite des eaux, devenir des végétaux terrestres. Il en est de même des animaux qui , d'après lui , se modifièrent à mesure que changea le milieu dans lequel ils vivaient; ainsi, les paissons, restés à sec sur des roseaux , se métamorphosèrent en oiseaux ; leurs nageoires devinrent des ailes el leurs écailles des plumes; tandis que ceux qui étaient restés sur les hauts fonds prirent la forme d'animaux terres- tres. Pour appuyer son système , De Maillet ne recule pas devant les exagérations les plus grossières; il accueille toutes les fables, se com- plaît dans des détails absurdes, et raconte avec une étonnante naïveté les aventures d'hommes marins ou devenus tels par accident; aventures qui occupèrent les esprits crédules du xviii* siècle et amusèrent encore notre enfance. Cet auteur n'est guère, au reste, que le reproducteur du système d'Anaxagore, qui ne voyait dans tous les animaux que des poissons trans- formés ; et ses idées sur le rôle des eaux dans les révolulions du glo- be sont celles qui ont dominé de tout temps. Scheuchzer, l'un des plus ardents défenseurs des idées diluviennes, chercha à soutenir cette théorie par des suppositions prises en dehors de la science. Il rendit cependant de grands services à la géologie, en publiant un catalogue raisonné des fossiles qu'il avait déterminés, quoique souvent d'une manière erronée ; car on y trouve ï/iomo diluvii testis, reconnu depuis, par Cuvier, pour les restes d'une salamandre gigantesque. L'habile minéralogiste Ilenckel essaya, dans sa Pyritologi (1725), (i'expli(|uer les fails consignés dans la Genèse; mais sa théorie est vide DISCOURS PRELIMINAIRE. 143 01 Causse ; seulement, en sa qualité de minéralogiste, il a donné de bons renseignements sur la direction des filions métalliques. Lazaro Morro (1740) est l'auteur d'une théorie géogénique fort ingé- nieuse. Il admet le soulèvement de montagnes primitives et secondaires par l'action des feux souterrains ; les premières, avant l'existence des êtres organisés ; les secondes, après leur apparition , ce qui explique leur présence sur le sommet de ces dernières montagnes. Fontenelle reproduisit en partie l'opinion de Leibnitz dont nous avons parlé plus haut. Linné, tout positif qu'il était, fit aussi sa cosmogonie ; mais son sys- tème géogénique porte la trace de l'imperfection de ses études primi- tives, bornées à l'observation des phénomènes géologiques naturels qui se manifestent en Suède. Il ne connaissait pas suffisamment la disposi- tion des roches et ne pouvait demander de lumières à la minéralogie pour en déterminer la nature. Il admettait l'inondation primitive du globe et la formation des continents par.la retraite successive des eaux. Linné déclare que , malgré toutes ses recherches , il n'a pu décou- vrir de trace du déluge. Suivant cet auteur, les roches quartzeuses , quelquefois les gneiss , déposées par les eaux , forment l'assise la plus profonde du globe; puis viennent les schistes, devant leur origine à la destruction des plantes marines accumulées au fond des eaux ; la troi- sième assise, composée de substances calcaires et de matières animales fossiles, est formée par les mollusques, les zoophytes et les animaux ma- rins; la quatrième est encore de nature schisteuse ; la cinquième est for- mée de roches dures , composées de parties hétérogènes , réunies par un ciment ; la sixième et la septième, de nature siliceuse ou argileuse, ont recouvert les débris animaux et constitué les vastes plages marines sur lesquelles s'accumulent les fucus, dont la destruction forme la terre, quand ils sont pulvérulents, et les roches quand ils sont réunis par un ciment. Ses idées théoriques ont beaucoup influé sur sa classification des minéraux. On reconnaît dans ce système, en le comparant à celui de Bufifon, la différence de méthode qui séparait ces deux grands hommes, Linné toujours analyste, Buffon synthétiste audacieux. Ce dernier, chez lequel la fécondité de l'imagination s'unissait à une grande puissance de déduction , ne put résister au désir de créer une théorie géogénique , et il écrivit ses Époques de la nature; conception hardie , souvent juste , et monument précieux de littérature. Il admet que notre planète , détachée du soleil dans un état d'incandescence , U4 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. s'îiplalit sur les pôles , pendaiU sa période de fluidité, et que, s'éiant peu à peu refroidie, elle se couvrit d'eau par suite de la condensation des vapeurs que finirent par absorber les cavités intérieures. Après quarante-trois mille années de refroidissement qui n'éteignirent pas le feu central , mais qui recouvrirent le globe d'une croûte possédant une chaleur tempérée, les végétaux et les animaux se produisirent à sa sur- face. Vinrent ensuite les formations secondaires. Pendant cette longue période eurent lieu de nouvelles révolutions et les reliefs du globe se formèrent. Les courants, les éruptions volcaniques et d'autres phéno- mènes déterminèrent les montagnes, creusèrent les vallées et donnèrent lieu aux différents mouvements de terrain. Buflbn n'a point admis la théorie de la formation des montagnes par soulèvement ; il pensait que toutes les causes modificatrices de la surface du globe se produisaient au sein des mers, dont le déplacement laissait à la nature organique le moyen de se développer. Un des principaux mérites de Buffon , comme géologue, est d'avoir inspiré le goût de cette science par le charme ré- pandu dans ses écrits. Vallerius, compatriote et contemporain de Linné, admet que les iné- galités de la surface du globe sont dues à l'action du déluge et à la puis- sance érosive des eaux. Guetiard dressa le premier, en 17^6, des cartes géologiques, desti- nées à représenter la nature des terrains. 11 divisa la terre en trois ban- des : la bande schisteuse, correspondant aux formations primitives et intermédiaires; la bande /«ar/ l'indépendance née de "l'esprit d'observation, affranchi du joug de toute autorité que n'avouait pas la raison, avaient répandu partout une vague inquiétude, avani- courrière d'une crise prochaine. Les études générales n'absorbaient plus l'attention des esprits méditatifs; chacun prenait part aux agita- tions de la politique, comme, dans le siècle précédent, les savants avaient mêlé à leurs travaux de vastes questions sociales. Cette sourde fermentation devenait sans cesse plus active. D'un côté, mouvement, agitation; de l'autre, compression, résistance. De ce choc d'intérêts et ;d'opinions résidta la plus grande commotion politique qui ait ébranlé le DISCOURS PRÉMMINAIRE. ]49 monde. La révolution française portait dans son sein le germe de la "•uerre, et bientôt toute l'Europe fut embrasée. Pendant près de vingt-cinq ans il y eut dans les sciences une perturbation violente. Le commerce entre les savants fut interrompu , les communications des peuples perdirent tout caractère pacifique, les souverains n'eurent plus le loisir de s'occuper de science , et tous les esprits parurent agités du souffle révolutionnaire, qui se mêlait même à la vie intime. Les savants étran- gers se trouvèrent d'abord dans une position plus favorable que les savants français; mais bientôt la science, plus puissante chez nous que tous les obstacles, anima de son esprit des hommes dignes d'elle. Au milieu de la tourmente, à l'époque où l'Europe entière armée contre nous semblait avoir concentré l'énergie nationale dans le senli- ment exclusif de la défense , les sciences trouvèrent encore des repré- sentants que n'effrayèrent ni le tumulte des armes, ni la vie des camps, ni les hasards d'une lutte acharnée. Nous voyons notre glorieuse expédi- tion d'Orient devenir une nouvelle occasion d'études. Des géographes , des astronomes , des naturalistes, se pressent à l'envi sur les pas de nos guerriers. Savigny, Geoffroy Saint-Hilaire , Cordier , Delille , dressent l'inventaire des richesses naturelles de l'Egypte. Des expéditions loin- taines ont lieu dans le même but : d'Entrecasteaux vole à la recherche de l'infortuné La Pérouse , et La Billardière rapporte de ce voyage des plantes et des animaux nouveaux; Baudin visite les Antilles, la Nouvelle- Hollande et l'archipel indien; et, grâce au zèle infatigable de Pérou et de Lesueur, ce voyage ne reste point stérile pour la science ; Bosc visite l'Amérique; Bernardin de Saint-Pierre, l'Ile-de-France; Olivier, le Le- vant; Palisot de Beauvois , la Guinée et Saint-Domingue ; Poiteau et Turpin explorent aussi cette dernière colonie; Desfontaines et Poiret parcourent la Barbarie; Levaillant et Delalande, l'Afrique et le Cap; La Billardière, la Syrie; Michaux, Cayenne et l'Ile-de-France; Sonnerat, CommersonetDombey enrichissent nos musées du fruit de leurs pénibles recherches. Les étrangers ne nous le cèdent pas en activité : les Portu- gais Loureiro et Vellozo visitent , l'un la Cochinchine, l'autre le Brésil; les Espagnols Ruiz et Pavon , le Chili et le Pérou ; Mocéran, le Mexique. Les Anglais, mettant à profit leur puissance, visitent leurs vastes colonies dans un intérêt scientifique ; Roxburgh parcourt l'Inde ; Masson, le Cap; Smith et Shaw, la Nouvelle-Hollande, si riche en animaux inconnus. Les résultats obtenus par les divers voyages antérie.irs, l'accumula- 50 DISCOURS PHÉI.IMlNAIRF.. lion des trésors donl nos musées sont le vaste dépôt , le goût toujours croissant des sciences naturelles, excitent le zèle des voyageurs. Dil- fércntes contrées sont plus soigneusement explorées. L'Amérique sep- tentrionale est successivement parcourue par le prince Paul de Wur- temberg; par les Français Milbert , Lesueur, Michaux, de la Pylaie, Charles Bonaparte ; parles Anglais Lyon, Franklin , Richardson, Sabine; par les Américains Mitchill, Lewis, Clarke, Harlan , Bertram, Say et Wilson, qui s'avancent jusque dans les parties les plus reculées de ce continent. Rengger visite le Paraguay, que la jalouse défiance du docteur Fran- cia ferme aux voyageurs ; Berlero et Jurieu explorent le Chili ; Aug. Saint-Hilaire , Spix, Martius, Pohl, le prince de Neuwied , le Brésil; de Humboldt , Bonpland , Boussingault , Roulin , Alcide d'Orbigny , Lacordaire, Pœppig, parcourent les nouvelles républiques de l'Amé- rique méridionale; Descourtilz, Morcau de Jonnès , Lachesnaye, Pley, Ricord et Poey nous font connaître les richesses naturelles des Antilles. Russel, Buchanan,Rames,Leschenault, Diard, Duvaucel, Jacquemont, Dussumier, Ad. Delessert , visitent les Indes , Sumatra , les îles de la Sonde;' Blumhof et Siébold, le Japon; Reinwardt, Blum , Kuhl , Van Hasselt, affrontent le climat mortel de Java. Ehrenberg, Hemprich , Riippel et Schimper choisissent l'Egypte, la Nubie, l'Abyssinie, la Syrie, l'Arabie, pour théâtre de leurs explorations scientifiques; Mungo-Park, Denhani , Clapperton , Caillé , pénètrent dans l'intérieur de l'Afrique ; Webb et Berlhelot visitent les Canaries ; Durville et Gauthier, les côtes de la mer Noire. Le vaste empire de Russie est parcouru par Klaprolh , Parrot, Fischer et Vrangel. Ehrenberg et Rose explorent, en compagnie de de Humboldt, les régions de l'Oural et de l'Altaï. A chaque expédition s'attachent des naturalistes. Des explorations scientifiques sont même organisées par les gouvernements. Krusenstern et Kolzebue font les premiers voyages de circumnavigation entrepris par la Russie , et sont accompagnés par Tilesius et Chamisso ; Parry , Ross, Back, visitent les mers arctiques; Freycinet, Duperrey, Dumont d'Ur- ville, Laplace, accompagnés des naturalistes Quoy, Gaimard , Gaudi- chaud, Garnot, Lesson, Eydoux, nous font successivement connaître, avec plus de détails, les îles de l'Océanie , découvrent de nouvelles terres et rapportent de précieuses collections d'histoire naturelle. En 1829, une commission scientifique parcourt la Morée. Quelques années plus lard, le voyage de circumnavigation delà Bonite fournit a DISCOURS PRÉLIMINAIRF. 151 Eydoux, Souley, Gaudichaud et Chevalier, l'occasion de recueillir d'importantes observations sur les trois règnes et de rapporter de nom- breuses collections. Nos nouvelles conquêtes d'Afrique, explorées en pre- mier lieu par le capitaine Rozet et , plus lard , par Maurice Wagner, sont visitées en ce moment par une commission scientifique. Dumont d'Ur- ville et Dupetit-Thouars reviennent riches d'abondantes récoltes de leur dernier voyage au pôle austral ; et à peine deux ans se sont écoulés depuis qu'une expédition a visité , sous la direction de Gaimard , l'Is- lande, le Groenland, les îles Féroë et la Scandinavie, Parmi ces nombreux voyageurs , à qui nous devons de si précieuses découvertes, on compte un grand nombre de martyrs. Delalande meurt à Madagascar; Godefroy, à Manille; Noël de La Morinière , en Nor- wége; Bowdich, sur la Gambie; Mungo-Park sur le Niger; les cendres de Kuhl et de Van Hasselt reposent dans l'île de Java ; Duvaucel, Jacque- mont et Roux sont dévorés par le climat brûlant de l'Inde; Pley, Les- chenault, Eydoux et d'autres encore périssent victimes de leur zèle. Honneur à leur mémoire ! Leurs noms ne périront pas; ils figureront glorieusement dans le martyrologe de la science. L'analyse des travaux de ce siècle, quelque rapide qu'elle soit, nous forcera d'entrer dans des détails que nous avons dû négliger en parlant des époques antérieures. Nous parlerons moins des hommes qui, depuis quarante années, enrichissent la science du fruit de leurs la- borieuses recherches, que de l'état des connaissances actuelles, afin qu'on puisse mieux apprécier les résultats obtenus par quatre siècles d'études sérieuses. astronomie. — Les progrès de l'astronomie ne dépendent plus au- jourd'hui, comme ceux des autres sciences, de nombreuses et fréquentes découvertes, appuyées sur des théories se renouvelant sans cesse. Ses bases ont été irrévocablement posées ; et toutes les recherches, toutes les observations, ne sauraient plus tendre qu'à les confirmer; aussi l'étude des phénomènes restés sans explication, celle des mouvements anomaux des corps célestes est-elle l'objet spécial et presque exclusif de tous les efforts. Le système de Copernic, vérifié par les travaux de Galilée, de Kepler, de Newton, d'Eider, etc., avait atteint, au commencement du XIX* siècle, un degré de certitude qui ne laissait de place à aucun doute ; l'astronomie mathématique se perfectionnait chaque jour. En 1789, Laplace publia sa mécanique céleste; et, en 1800, son système du 152 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. inonde. lin 1801, Piazzi découvril Cérès; Olbers, en 1803, aperçut Pallas; en 1807, Vestaj en 1811, Harding signala Jiinon. Ces décou- vertes, paraissent avoir complété le système des planètes qui gravitent autour du soleil. Les différents arcs du méridien , mesurés en France , en Angleterre, au Pérou, au cap de Bonne-Espérance , aux Indes-Orientales et en Pen- sylvanie ; les perpendiculaires à la méridienne, imaginées pour arriver au même but, l'observation des irrégularités du mouvement de la lune, la comparaison des variations locales de la longueur du pendule , ont fait connaître que la figure de la terre se rapproche d'un ellipsoïde de révolution autour de l'axe qui passe par les pôles ; l'un des avantages pratiques de ces travaux est d'avoir fourni la base du système métrique. Les comètes que Newton et Halley avaient ramenées aux conditions générales du système planétaire ont été étudiées de nouveau par La- place. Olbers a donné un catalogue complet de celles dont on a pu cal- culer la marche, et qui sont aujourd'hui fort nombreuses, par suite des découvertes récentes. Néanmoins il n'y en a que trois, celles de Halley, d'Enke et de Gambart, dont on puisse prédire le retour avec certi- tude. On doit à M. Lambert, géomètre prussien, et à M, Cournoi, des recherches curieuses sur la distribution des comètes dans l'es- pace. M. Valz a reconnu que le diamètre de la comète à courte période allait en diminuant à mesure qu'elle s'approchait du soleil ; M. Arago , dont les études ont embrassé toutes les parties de la science , a composé sur les comètes une notice pleine d'intérêt. Plusieurs astronomes ont dressé des catalogues d'étoiles bien supé- rieurs à ceux des anciens ; mais, jusqu'à ce jour, on a vainement essayé d'en déterminer la parallaxe. Leur mouvement, découvert par Halley, avait d'abord été considéré par MM. Herschel et Prévost comme dé- nué de réalité; mais ce point de la science a été mis hors de doute par MM, Piazzi, Bessel-Struve, Argelunder et par tous les observateurs modernes. Les travaux importants de Bradiey sur les étoiles ont servi à M. Bessel de Kœnigsberg à établir un des meilleurs catalogues que nous possédions. MM. Piazzi, Herschel, Struve et South ont étudié avec succès les étoiles composées, et réuni sur ces astres une longue série d'observations. Le catalogue d'Herschel, continué par son fils, contient l'énumération de 2500 nébuleuses. M. Arago a présenté , il y a un an, une théorie fort ingénieuse pour expliquer la scintillation des étoiles. MM. Arago, Mathieu et Bessel ont calculé la distance de DISCOURS PRÉLIMINAIKF.. ]53 l'étoile du Cygne à la terre ; et ils ont trouvé que sa lumière met dix ans pour arriver jusqu'à nous. Le globe lunaire a été l'objet d'observations pleines d'intérêt. La- grange a découvert la cause physique qui fait que la lune nous présente toujours la même face ; MM. Olbers, Brandes, Rode, Lamarck , ont étu- dié son influence sur notre planète; M. Schrœter a mesuré la hauteur de ses montagnes, que M. Élie de Beaumont a essayé de classer comme il l'a fait pour celles de la terre; MM. Riccioli et Gruithuisen ont observé la configuration de cet astre avec une patience infatigable, et M. Béer en a donné une des meilleures cartes. M. Schrœter a étudié Vénus, dont la surface est hérissée de montagnes élevées. Mercure l'a été avec le même soin. Les astronomes romains ont cru remarquer plusieurs anneaux autour de Saturne. Il reste à véri- fier si ce fait est réel ou si ces anneaux multiples ne sont effectivement que des zones noires placées sur la masse de l'anneau. Les étoiles filantes occupent depuis quelques années l'attention de nos astronomes. On a remarqué que ces phénomènes sont plus fréquents à certaines époques, surtout au ID août et du 10 au 13 novembre. M. Er- man, de Berlin, explique les étoiles filantes par la présence d'une mul- titude de petits bolides circulant autour du soleil, et ne devenant visibles qu'au moment où ils s'enflamment , en pénétrant dans notre atmos- phère. Celte théorie n'est pas généralement admise, et l'on y fait plu- sieurs objections auxquelles il est difficile de répondre. Il reste à l'astronomie à nous apprendre , comme fait d'observation directe , si Uranus est la limite de notre système planétaire , s'il n'existe rien au-delà; et, comme résultat d'études plus profondes, si les théories d'Herschel sont confirmées par l'observation, et si la force qui enchaîne les globes dans l'espace est le résultat d'une impulsion pre- mière ou d'un fluide universellement répandu; mais , arrivée à ce point, c'est à la physique que l'astronomie doit avoir recours pour trouver l'explication de ces derniers phénomènes. Météorologie. — La météorologie est la branche des sciences physi- ques qui laisse le plus à désirer, et celle dans laquelle les lacunes sont les plus nombreuses. L'étude des phénomènes atmosphériques a, de tout temps, été pour l'homme d'un haut intérêt; et, quoique les premiè- res observations remontent aune époque fort reculée, il règne encore dans plusieurs parties une obscurité profonde ; certains météores ne ao Î54 DISCOURS PI\i:i IMINAIRF. sont même pas mieux connus que du temps d'Aristole. Les faibles pro- grès de cette science ne proviennent pas Je l'indifférence qu'elle in- spire, mais des difficultés qui l'entourent, et, le plus souvent même, de l impuissance des moyens d'exploration. Toutes les parties de la météorologie ne présentent pas les 'némes difficultés; ainsi les observations barométriques, Ihermomélriques, et celles du magnétisme terrestre, se font avec succès; mais la mesure précise des vapeurs contenues dans l'atmosphère attend encore un in- strument exact, et les météores ignés n'ont été que très imparfaitement étudiés. Dans ces derniers temps, on a institué en Europe des observa- tions réglées; des correspondances se sont établies entre les observa- teurs ; on peut donc espérer que la météorologie, sortant enfin de l'en, fance, pourra diminuer le mal que causent les intempéries des saisons vl les désastres qu'entraînent avec eux les ouragans et les tempêtes. MM. Leslie, Fourier, Brewster, Arago, Cordier, de Humboldt, Pré- vost, Six, Legrand et Walferdin , ont recherché les lois de la tempéra- ture dans les diverses régions , à différentes hauteurs , et jusque dans les profondeurs de la croûte terrestre et des bassins des mers. Depuis Bacon jusqu'à Horsburg, la théorie des vents réguliers a été bien étudiée et bien établie. D'Alembert, Ramond, Dunbar, MM. de Humboldt, Bouvard, Morin, Capper, etc., se sont occupés de cet inté- ressant sujet; mais il n'en est pas de même des bourrasques et des rafales qu'on a voulu à tort expliquer par des changements de tempéra- ture, qui ne produisent que les vents réglés, les brises et les moussons. Une telle cause ne peut convenir à ces coups de vent, dont la brusque énergie est précédée et suivie d'un calme presque complet, pour repa- raître soudainement, après quelques instants de repos ; elle ne peut pro duire ces grains blancs dévastateurs , dont la subite apparition ne laisse pas même le temps de carguer les voiles d'un navire. M. Peltier a com- mencé à publier sur ce sujet une suite d'observations et d'expériences, au moyen desquelles il rattache la cause de ces actions brusques et ca- pricieuses à la puissante tension électrique des masses de vapeurs opa- ques ou diaphanes qui nagent dans l'espace. Les météores aqueux ont été observés par MM. DaltonelGay-Lussac, qui ont déterminé les lois des vapeurs. M. Daniel, en étudiant les lois de l'évaporation dans l'air, a cherché à appliquer les résultats de ses observations à l'horticulture. MM. Howard, ïh. Forster et divers autres ont classé les nuages DISCOURS PKLLIMINAIRR. Ib5^ d'après cerlaines formes qu'ils révèlent. MM. Leslie, Dallon, el surloul H. Davy, onl donné une bonne théorie des brouillards. MM. Dallon el Bouvard se sont occupés des quantités d'eau pluviale qui tombent sur différents points, et M. Kœnitz a rassemblé les résultats de ces obser- vations dans sa Météorologie. De toutes les théories de la grêle, c'est celle de Vol ta qui résista le plus au temps , quoiqu'elle ne put répondre d'une manière satis- faisante ni à la cause du froid , ni à Ja formation des épines ou des crêtes des grêlons, ni au bruit qui précède leur chute. M. Peltier ayant rempli ces lacunes, celte théorie rend compte maintenant de toutes les parties du phénomène. Malgré les expériences contradictoires de de Saussure, de Guthrie et d'Erman, on persistait à considérer l'air comme le réceptacle d'une quantité prodigieuse d'électricité, lorsque M. Pellier est venu démontrer que, sous un ciel serein, on n'obtenait qu'une électricité d'influence transitoire et non permanente, dans laquelle la terre jouait le rôle d'un corps chargé d'une puissante électricité négative. Depuis Volta, Laplace et Lavoisier, on avait pensé que l'électricité des nuages provenait d'une évaporation spontanée à la surface du globe ; cette hypothèse ré- gnait sans contrôle, malgré l'observation judicieuse de Guthrie; mais M. Peltier a fait voir que la vapeur produite par une température au-dessous de 110 degrés, ne s'échappe pas assez promptement pour conserver de l'électricité libre, et que celle qu'on trouve dans les nuages est emportée par les vapeurs, lorsqu'elles se forment sous l'influence de l'électricité positive de l'espace, el de l'électricité négative du globe terrestre. C'est le D" Wells qui a donné la véritable théorie de la rosée, fondée sur les lois du rayonnement de la chaleur. M. Arago a jeté beaucoup de joui' sur un grand nombre de ces ques- tions, et le magnétisme terrestre lui devra une partie de ses progrès, ainsi qu'à MM. Hansteen, Biot, Duperrey et Gauss. Les expériences de ce dernier ont constaté que le fluide magnétique est dans un état con- stant et incessant d'agitation, ce qui en rend l'étude difficile. Les halos, les parhëlies, les couronnes, ont été étudiés par MM. Les- lie, Young, WoUaston, Frauenhœfer, Babinet, Arago ; les phénomènes du mirage ont été complètement éclaircis par les observations deMonge, dans la campagne d'Egypte. M. Chladni a fait de fort beaux travaux sui les aéiolilhes, et M . Moroau de Jonnès, de nombreuses reciieiches sur les 156 DISCOURS PRÉÙMINAIKE. ouragans, les iremblemenls de terre, et sur le résultat des déboisements. Les ouragans sont, dans ce moment, un grand sujet de discussions entre MM. Bâche, Redfield, Espy, Peltier, etc.; mais ce sujet présente de telles difficultés, qu'on ne peut encore entrevoir l'époque de sa solution. Physique. — La physique, suivant l'impulsion que lui avait imprimée le xvin*' siècle, n'est point demeurée slalionnaire. Quelques génies pri- vilégiés ont pu seuls, il est vrai, en embrasser le vaste ensemble ; mais la plupart des savants, en en étudiant les diverses parties, ont recueilli de nombreuses observations et reculé les limites de la science. L'étude des propriétés générales des corps a fait de grands progrès ; les lois en sont mieux connues et les théories établies sur des bases plus solides. Depuis le commencement de ce siècle, d'immenses recher- ches ont été faites pour trouver l'explication des phénomènes qui se reproduisent à chaque instant sous nos yeux. Nous voyons Laplace étudier la physique générale; après lui, MM. Lehot, Dubuat, Bossut, Prony, se livrent à l'étude de l'écoulement des fluides; Coulomb expli- que les propriétés des corps, appelées élasticité, ressort, vibration, ébranlement; M. Brunacci publie un travail sur la théorie des tubes capillaires ; M. Girard calcule la résistance des cylindres creux métal- liques , et recherche la loi de l'écoulement uniforme de l'air atmos- phérique et de l'hydrogène, dans des tuyaux de conduite. M. Navier donne un mémoire sur la flexion des lames élastiques, théorie d'une application si importante dans les arts; plus tard, il fait connaître le résultat de ses recherches sur la résistance de diverses substances à la rupture causée par une tension longitudinale. M. Vicat publie ses ob- servations sur la rupture des corps ; et aux deux résistances admises par les physiciens, il en ajoute une troisième , qu'il appelle résistance transverse. Poisson se livre à des recherches sur l'équilibre et le mouvement des corps élastiques; M. Morin étudie le frottement et Je choc des corps. MM. Savary, Cauchy et Ampère nous donnent des idées nouvelles sur leur constitution intime; MM. Poncelel et Piobert font de nombreuses expériences sur la mécanique. L'acoustique , créée par Bacon de Vérulam , qui découvrit la propa- gation et la réflexion du son, sans en connaître la loi, a reçu d'Eu- 1er sa forme actuelle. MM. Cagniard-Latour , Chladni , Paradisi , CCrsted, Delaioche , Biot et Savart, s'en sont beaucoup occupés; mais c'est principalement ce dernier qui l'a enrichie d'une foule de recher- DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 157 ches qui reclifienl les théories, et établissent sur des bases mieux con- statées cette branche encore si neuve de la physique. L'optique, quoique moins connue, a fait d'immenses progrès. -La théorie des ondulations , créée par Huyghens, perfectionnée par Her- schel, Laplace, MM. Younget Fresnel, confirmée par les expériences des plus habiles physiciens , l'a emporté sur celle de l'émission, à laquelle la théorie des interférences et celle des équivalents optiques, établie par M. Arago, a porté le dernier coup. La coloration des corps, opposée comme une objection au système des vibrations, paraît expli- quée d'une manière satisfaisante par M. Young, qui l'attribue à l'inéga- lité de propagation des ondes dans les corps imparfaitement élastiques. Les physiciens qui ont succédé à Newton ont donné une grande atten- tion à la décomposition de la lumière blanche par le prisme, et ont bien déterminé le rapport de la longueur des ondulations dans chaque couleur. M. Wollaston a étudié les propriétés chimiques des rayons lu- mineux, et M. Frauenhœfer les lignes transversales qui les coupent. MM. Herschel et Leslie ont pensé que les rayons calorifiques correspon- daient au rayon rouge et les rayons chimiques, au rayon violet ; mais les beaux travaux de M. Melloni ont fait voir que le maximum de chaleur varie avec la source et la substance du prisme. C'est à la puissance des rayons chimiques qu'on doit lu photographie (fixation des images par la lumière, au moyen du daguerréotype), décou- verte si favorablement accueillie par les savants, et qui n'est sans doute qu'un premier pas vers des applications plus parfaites. La diffraction de la lumière, découverte par Grimaldi, que Newton chercha vainement à expliquer, et qui donna lieu seulement à quelques hypothèses de S'Gravesand, de Marat, de Brougham et de Mairan, avait reçu une nouvelle impulsion des études de MM. Flaugergues, Biot, PouiUet et Parrot; mais il était réservé à MM. Young et Fresnel de mettre fin à ces hésitations, en proclamant le principe des interférences, qui montre que deux rayons lumineux émanant d'une même source , sous une faible obliquité , ont pour résultat de s'entredétruire lorsque le mouvement des ondes a lieu en sens contraire, ou de produire une clarté plus intense lorsqu'il a lieu dans le même sens. Les expériences les plus concluantes des physiciens modernes ont confirmé cette théo- rie, et c'est dans ce phénomène que M. Arago a cherché l'explication de la scintillation des étoiles Newton avait reconnu que la plupart dos corps combustibles jouis- 158 DISCOURS l'KtLlMiriAIKE. sent d'une grande réfrangibilité ; par suite de celle ubseivaiion, il soup- çonna la combustibilité du diamant, et l'existence, dans l'eau, d'un principe combustible. Des études plus profondes sur la loi de la réfrac- tion ont fait reconnaître que le pouvoir réfringent des différents corps est très variable; qu'il n'est en raison de la densité que dans un milieu homogène; mais que néanmoins il est en rapport avec les proportions des parties constituantes ; d'où il résulte que, par celle voie, on peut se faire une idée de la composition des corps. La double réfraclion dont la loi, découverte par Huyghens, fut rejeiéc par tous les physiciens, jusqu'à ce que Malus et Wollaston en eussent démontré l'exaciitude , a été confirmée par les travaux de MM. Biot , Arago, Brewsler et Fresnel. Les modifications qu'éprouve la lumière dans la double réfraclion et dans la réflexion sous certains angles , phé- nomènes inconnus avant Malus, qui leur donna le nom de polarisation^ ont pris, dans ces derniers temps, de grands développements. Les plus savants physiciens en ont, en partie, déterminé les lois par des expérien- ces multipliées. M. Biot a donné d'excellents travaux sur la polarisation des liquides et des cristaux; il a continué les recherches de M. Fres- nel sur l'analyse chimique, au moyen de la polarisation de la lumière. Ces nombreuses études, si fertiles en découvertes, ont déterminé, dans la construction des instruments d'optique, d'importantes améliorations qui, à leur tour, ont donné lieu à de nouveaux progrès. Les plus habiles physiciens n'ont pas dédaigné de s'occuper de l'application de l'optique aux besoins usuels ou à la confection d'instruments de pur agrément. M. Fresnel a appliqué la loi des réfractions à la construction des phares. Les microscopes simples ou composés ont pu être perfectionnés , grâce aux verres achromatiques dus à Dollond. Les télescopes ont également été modifiés ; celui d'Herscliel, avec lequel ce savant astronome a fait les plus belles découvertes, possède un pouvoir amplifiant de six cents fois. La ca?nera iiicida, plus commode que la chambre noire, a élé inventée par Wollaston. La chaleur est un phénomène d'un trop haut intérêt pour qu'on n'ait pas recherché les lois de sa propagation , ainsi que les modifications qu'elle éprouve et fait éprouver aux corps qu'elle pénètre ou aban- donne. La nature n'en est pas encore connue avec certitude, bien que ce problème ait exercé la sagacité de la plupart des physiciens. IlerscheJ, Lamarck et Thompson n'y ont vu qu'une simple modification de la lu- mière , conformément à la théorie des ondulations; Rumford et Scheioi , DISCOURS PRÉLIMI?^AIP.E. 159 au contraire, l'ont considérée comme un mouvement intérieur détermi- nant le rapprochement ou l'éloignement des molécules des corps. Rum- ford et Davy ont étudié la production du calorique par le frottement. MM. Duiong et Petit ont cherché à en établir l'analogie avec les phé- nomènes galvaniques ou électriques; et M. Peltier a démontré le rapport existant entre un courant et la température qu'il produit. On sait aujour- d'hui que les rayons solaires et la combustion ne sont plus les uniques sources de chaleur ; que le frottement, la percussion et les combinaisons chimiques sont accompagnés d'émission de calorique. M. Herschel a également constaté que les rayons du calorique sont susceptibles de réfraction, et, comme les rayons lumineux, inégalement réfrangibles ; M. Bérard a cru reconnaître qu'ils peuvent aussi se polariser ; mais ce fait important n'a encore été démontré que par M. Melloni et presque en même temps par M. Forbes. Ainsi, le calorique reproduisant les mêmes phénomènes que la lumière, ayant ses corps opaques et ses corps diaphanes, se polarisant, se diffractant et se dispersant comme elle , on en a conclu qu'il n'a pas plus qu'elle de substance spéciale, et qu'il n'est qu'une des modifications que peut subir la substance impon- dérée qui remplit les espaces et qu'on nomme éther. Les lois de la distribution du calorique et ses divers modes de trans- mission ont été étudiés avec soin par MM. Leslie, Bérard, Arago, et réduits par M. Prévost en une théorie satisfaisante qu'il a nommée Doctrine des échanges. Suivant son opinion , généralement admise , le rayonnement du calorique est soumis aux mêmes lois que la lumière; cette observation a servi au docteur Wells à établir la théorie de la rosée et de la gelée blanche, et à M. Arago, à expliquer certains phénomènes météorologiques. Il est aujourd'hui bien démontré que, contrairement à la théorie de Newton, le refroidissement ne s'opère pas en proportion géométrique décroissante. MM. Despretz, Fourier et Poisson ont étudié ta transmission du ca- lorique à travers les corps non élastiques; MM. Nicholson, Pictet et Murray ont établi par des expériences réitérées la propriété conduc- trice des liquides. La capacité des corps pour le calorique, établie par Black, déve- loppée par Wilkes, a été savamment calculée par Duiong et M. Petit. M. Dalton à prouvé que cette propriété augmente avec la température. La détermination de la chaleur latente et spécifique a occupé beau- coup de physiciens. MM. Leslie, Delaroche, Bérard, Bussy, Duiong ]C0 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. el Pe(ii l'ont étudiée avec soin, sans être arrivés à des résultats bien décisifs; tout récemment, M. Regnault a publié un beau travail sur le calorique spécifique des corps. La chaleur spécifique des gaz a occupé MM. Marcel, de La Rive, et Bérard, dont les travaux ont été perfec- tionnés par MM. Gay-Lussac, Dulong, Petit, Clément Desormes et Haycraft. M. Gay-Lussac a également étudié les phénomènes que pré- sente le calorique dans le vide. On doit à M. Melloni, de Parme, et à M. Forbes, d'Edimbourg, la connaissance des lois du calorique rayonnant ; ces importantes dé- couvertes sur les propriétés calorifiques des rayons solaires et des au- tres sources de chaleur ont été faites au moyen de la pile thermo-élec- trique inventée par Nobili. Le premier a également fait des recherches pleines d'intérêt sur les corps diathermaux et athermaux. Le phénomène de la dilatabilité des corps a été l'objet de nombreux travaux: Ramsden, Dulong et M, Petit, s'en sont occupés avec succès. Ces deux derniers ont employé , pour déterminer cette propriété , une méthode fondée sur l'observation de la durée du temps nécessaire au re- froidissement des corps. En combinant leurs recherches avec la théorie chimique, ils sont arrivés à plus de précision qu'aucun de leurs devan- ciers. La construction des pyromèlres repose sur ce principe. Le phénomène de la caléfaction, en vertu duquel une goutte d'eau, projetée sur une plaque métallique chaude, conserve longtemps sa forme globuleuse avant de s'évaporer, et sans mouiller la plaque, a été étudié par divers savants, surtout par M. Bouligny ; mais la cause de ce phénomène est encore inconnue. L'étude de l'expansion des gaz et des liquides a conduit au perfection- nement du thermomètre. MM. Leslie, Rumford, Howard, ont construit avec l'air, la vapeur d'eau, l'alcool ou l'éther, un thermomètre différentiel et le thermoscope. M. Gay-Lussac est l'inventeur des thermomètres à minimâel à maximâ; MM. Rietsen, Houriel el Bréguetont construit des thermomètres métalliques. Dans ces derniers temps, MM. Roth el Walferdin ont apporté dans la construction du thermomètre centigrade une précision extraordinaire; ce dernier a construit un thermomètre à déversoir très utile pour l'appréciation de la température des profon- deurs , et il a commencé une série d'expériences tendant à substituer le thermomètre au baromètre , dans la mesure des hauteurs. Deluc, à qui l'on doit le perfectionnement de plusieurs instruments, substitua la baleine au cheveu dans la construction de l'hygromètre; DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 161 MM. Wilson, Leslie elBabin, ont cherché à rendre cet insirument moins irrégulier dans ses effets. MM. Dalion et Gay-Lussac ont trouvé h\ loi de la dilatation des gaz, sur laquelle repose le principe des aérostats. Les tensions des vapeurs, sous des pressions différentes, ont été dé- terminées avec soin par MM. OErsted et Per"kins, Dulong, Arago, de Humboldt , etc. On connaît l'application de cette étude à l'art du chauffage en général, à la mise en mouvement des machines, des voi- lures, à la navigation , et même à l'émission des projectiles. Les études du xviii'' siècle avaient fait faire de grands progrès à la science de l'électricité ; toutes les expériences, toutes les découvertes étaient un pas de plus vers la connaissance des innombrables effets de ce fluide si subtil et si puissant à la fois. Franklin , en découvrant l'iden- tité de l'étincelle électrique et de la foudre, inventa le paratonnerre, es- sayé pour la première fois en France par Dalibard. Romas et Richmann répétèrent les expériences du philosophe américain sur l'électricité des nuages ; le dernier même périt victime de son ardeur pour la science. La théorie de Dufay sur l'existence de deux fluides distincts, systématisée par Symmer , fut d'abord accueillie peu favorablement par les savants ; mais bientôt elle remplaça en France celle de Franklin. Les appareils destinés à produire l'électricité furent perfectionnés? La machine élec- trique reçut différentes modifications de MM. Nicholson, Adams, Wildt, Kohlreif, Ramsden et Van Marum. MM. Henley, Bohnenberger et Brooke, apportèrent à la bouteille de Leyde d'heureux perfectionne- ments. Wilkes découvrit l'éleclrophore ; Bergmann constata la nature électrique de la tourmaline ; Henley inventa l'électromètre ; Volta, le condensateur j Coulomb, la balance de torsion; Bennei, l'électromètre condensateur statique ; Cavallo, le multiplicateur et le doubleur, que perfectionnèrent MM. Nicholson et Bohnenberger. Voila, qui, comme Galvani, n'avait vu d'abord dans le galvanisme qu'une électricité animale, en reconnut bientôt l'identité avec le fluide électrique, et ne trouva de différence que dans le mode d'excitation ; il construisit l'appareil nommé, d'après son inventeur, pile de FoUa, ap- pareil qui a si puissamment contribué aux progrès de la science. Cruikshanks , voulant remédier aux vices de la pile à colonne, in- venta la pile à auge. Plus lard, Wollaston en doubla l'effet, en en- tourant l'élément positif par l'élément négatif. Après la découverte vinrent les applications : Banks et Nicholson constatèrent que la pile 1C2 DISCOURS PPJ'LIMINAIRF. de Voila possède la propriété de décomposer l'caii; Cruikslianks obiinl le mdme résultat pour les sels. MM. Tromsdorf , Van Marum , Pfaff, Chiidren, Erman, etc. , s'en servirent pour brûler des métaux. Les chi- mistes Davy, Berzelius, Gay-Lussac, Thcnard, ei beaucoup d'autres en- core , ont changé la face de la chimie par la découverte des métaux alcalins et terreux, ainsi qu'on le verra en parlant des progrès de celte science. Bichat, Nysten, Legallois, MM. Nobili, Prévost, Dumas, Breschet, Magendie, Donné, ont expérimenté les effets physiologiques de la pile. M. Becquerel , un des physiciens français qui s'occupent le plus spécialement d'électricité, a cherché les lois qui président au déve- loppement de l'électricité par la pression , en a étudié le développement et l'effet dans les actions chimiques, a appliqué la théorie électro-chimi- que aux phénomènes de combinaison des corps, et a cherché le rôle que joue ce fluide dans les grandes combinaisons naturelles. Comme toutes les piles humides ont l'inconvénient de se détruire promptement, D(''- sormes et Hachette imaginèrent les premiers une pile sèche ; Deluc en construisit une d'une autre sorte, qu'il appela colonne électrique ; Zam- boni répéta avec succès ces expériences, et Bohnenberger se servit de cet appareil pour construire un électroscope. La connaissance de l'identité du magnétisme et de l'électricité ne remonte qu'à l'époque de la découverte de l'électro- magnétisme ; mais depuis , cette science a fait de si rapides progrès , que les tra- vaux dont elle a été l'objet sont innombrables ; aussi ne citerons-nous que les principaux. L'action des courants électriques n'avait pas été assez étudiée pour qu'on ait pu sortir du cercle des faits connus : les travaux de Flinders, de Sabine, de Barlow, de Coulomb, avaient été sans succès-, MM. OEpinus, Prévost, Eschenmayer, Hansleen, avaient vaine- ment essayé de jeter du jour sur les points obscurs de la science ; aussi la nature du fluide magnétique était-elle toujours un mystère , lorsque M. OErsted, qui étudiait depuis vingt années les questions de haute phy- sique, et qui avait annoncé, en 1807, qu'il voulait vérifier si l'éleclpicité, dans son état le plus latent, n'a pas une action sur l'aiguille aimantée , découvrit, en 1819, que le courant qui se dégage de l'appareil voltaïque exerce sur elle une influence sensible, et que la déclinaison dépend de la position du fil conducteur relativement à l'aiguille. La découverte du sa- vant danois fui, sur tous les points de l'Europe, le signal de nombreux travaux. Ampère , qui avait étudié avec une infatigable persévérance les phénomènes électro-dynamiques , et à qui cette science est redevable niSCOUKS PRELIMINAIRE. Iff3 d'une partie de ses progrès, reconnut que les courams élecliiiiues agis- sent les uns sur les autres comme des aimants ; qu'ils s'attirent ou se re- poussent, suivant qu'ils ont lieu dans le même sens ou en sens opposé. M. Berzelius vérifia la découverte d'Œrsted et d'Ampère; MM. de La Rive, Ferré et Faraday, se livrèrent à l'étude de ces phénomènes ; dès ce moment, une nouvelle période scientifique commença. M. Sch>Yeigger inventa le multiplicateur au moyen duquel M. Becquerel constata qu'il y a production de courants électriques dans toutes les actions chimi- ques. La brillante découverte de M. Œrsted fut suivie de celle du magnétisme de rotation par M. Arago, qui parvint à aimanter des bar- reaux d'acier, en les soumettant soit aux courants d'un conducteur en spirale, soit aux décharges successives de la bouteille de Leyde. Ces ex- périences démontrèrent complètement l'identité de l'électricité et du ma- gnétisme. Seebeck, en reconnaissant qu'on peut établir un courant ('•lectrique dans les métaux par la seule action de la chaleur, donna une nouvelle preuve de l'identité de l'électricité, du calorique et de la lumière. M. Kupffer, professeur à l'Université de Casan, s'est occupé de la détermination de l'influence que la chaleur exerce sur la distribution du magnétisme libre des aiguilles ; en 1828, il a été construit pour la pre- mière fois des aimants électro-dynamiques. MM. Moll, Lardner, Web- ster, Hare, Henri et Ten-Eyck, se sont aussi occupés de cette question. Jusqu'ici la science de l'électricité porte les marques de son en- fance ; elle s'appuie encore sur un ou deux fluides spéciaux ; mais tout fait espérer qu'il en sera de l'électricité comme de la lumière et de la chaleur; que sa cause sera ramenée à une modification particulière de VEther. Déjà nous savons produire les phénomènes de lumière et de chaleur, et nous croyons qu'on arrivera aussi à simplifier cette dernière partie de la science ; c'est du moins ce que les travaux actuels de M. Pellier laissent entrevoir, lorsqu'il produit à volonté du froid ou de la chaleur avec le même courant, et qu'il démontre que toute perturbation moléculaire, de quelque nature qu'elle soit, fait naître un phénomène électrique. Les applications usuelles du fluide électrique sont encore peu nom- breuses; cependant M. Jacobi s'en est servi comme d'une force motri- ce, qu'on a déjà appliquée à des machines d'une certaine puissance. Le même savant est le créateur de la galvano-plastique, au moyen de laquelle on obtient des reliefs en cuivre d'une pureté admirable. Ce procédé, en se perfectionnant, a produit des applications utiles; car on s'en est ser>i pour faire des caractèies d'imprimerie , et M. de La Rive en a fait usage 164 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. dans la dorure des métaux, que l'emploi du mercure rend si funeste aux ouvriers. On a même fait plusieurs essais fort ingénieux sur les té- légraphes électriques. La physique n'est pas, sans doute, encore arrivée au plus haut point de perfection : il lui reste beaucoup à faire pour découvrir les vérités les plus importantes de la science ; mais, si les travaux de la fin de ce siècle répondent à ceux de ses quarante premières années, nous louchons de bien près à la solution de questions d'une grande importance en philo- sophie naturelle. Chimie. — La chimie pneumatique, qui avait renversé le phlogistique de Stahl, contribua à de nouveaux progrès ; mais, comme elle se montrait absolue, exclusive, en faisant de l'oxygène l'unique cause de l'acidification et de la combustion, elle fut fortement ébranlée par les dé- couvertes nouvelles. Nous savons maintenant que ce n'est pas l'oxygène seul qui produit de la chaleur eldes acides en se combinant avec un corps, mais que tous les corps dégagent de la chaleur et quelquefois même de la lumière, en se combinant entre eux, et qu'en outre un grand nombre de ces corps peuvent former des acides. Après la découverte de la pile deVolta, on avait soupçonné que l'électricité joue un rôle dans la combinaison des corps. Nicholson etCarlisle avaient décomposé l'eau par la pile voltaïque ; Cruikshanks, après eux, décomposa les hydrochlorates de magnésie, de soude, etc. MM. Hisinger et Berzelius découvrirent que les solutions alcalines neutres sont décomposées par l'éleclricilé; mais ce fut Davy, qui , depuis 1800 , poursuivant ces expériences , embrassa le premier l'ensemble des phénomènes de décomposition des corps parla pile voltaïque, et établit la connexion intime qui existe entre les effets électriques et les changements chimiques qui ont lieu par la pile. On avait vu que l'eau , soumise à l'action d'une pile électrique , se décompose ; que l'hydrogène est attiré au pôle négatif et l'oxygène au pôle positif. Par suite de ses travaux, Davy reconnut que tous les corps composés se comportent de la môme manière ; il parvint à isoler les mé- taux de la potasse et de la soude, qu'on avait jusque-là considérées comme des corps simples, et il indiqua ainsi la voie d'une série de découvertes intéressantes. D'autres savants reconnurent que l'acidiîé n'est pas «ne qualité absolue, mais relative, et qu'il existe des substances qui, combinées avec certains corps , jouent le rôle d'acide, et, avec d'au- tres, celui de base. Les admirables résullals, dus à l'introduction de DISCOURS PRÉLIMINAIRE, J65 l'usage de la pile voliaïque dans la science, y délerminèrenl une révolu- lion complète ; M. Berzelius, qui n'avait pas interrompu ses travaux sur cette importante matière, posa, en 1813, les bases de la théorie éleclro- chimique, à l'infaillibilité de laquelle on crut pendant quelque temps ; mais qui cependant ne devait avoir qu'une existence éphémère. Depuis que les études chimiques se sont étendues, on a découvert des lois qui ne sont encore , il est vrai , que les premiers pas de la science vers des vérités nouvelles, mais qui n'en constituent pas moins des décou- vertes d'une haute importance. Ce sont : ïisomérisme, loi encore vague et assez douteuse , en vertu de laquelle des corps ayant une même con- stitution moléculaire et un même poids atomique , ont des propriétés physiques différentes ; Visomorphisme, si important en chimie, en géo- logie et en minéralogie, et dont il résulte qu'un nombre égal d'atomes, se combinant de la même manière, peuvent donner naissance à des for- mes cristallines semblables, bien que les éléments constituants soient de nature différente ; la loi des équivalents , d'après laquelle les corps se combinent entre eux en des quantités constantes et inva- riables, et qui tend, depuis quelques années, à remplacer la théorie atomique, dont les bases avaient d'abord été posées pai- Wenzel et Bergmann ; plus tard, cette théorie fut confirmée par les expériences de Berthollet et de Proust; mais elle ne pénétra dans le domaine de la science, qu'après que M. Dalton l'eût formulée; enfin, la loi des substitutions , appelée à tort peut-être théorie des substitutions, qui fait voir que les éléments constituants se substituent les uns aux autres, sans qu'il en résulte de changement dans la nature du com- posé. Cette loi, découverte par M. Dumas, et qui n'est peut-être qu'un cas parlicidier de la loi des équivalents, a porté un coup mortel à la théorie électro-chimique de M. Berzelius, en ce qu'on voit des corps électro-positifs se substituer à des corps éleclro-négaiifs et vice versa. Une autre cause de ruine pour celte dernière théorie, c'est qu'on a reconnu qu'il est impossible de dégager de l'éleclricilé en mettant deux corps en contact , et que c'est à leur combinaison avec les corps ambiants qu'il faut attribuer les phénomènes électriques qui se ma- nifestent dans la plupart des cas. Les expériences de Zamboni sur la pile sèche ont constaté celte vérité; de sorte qu'aujourd'hui l'on en revient à l'affinité, loi en vertu de laquelle des atomes différents s'unissent avec émission de chaleur, de lumière et d'électricité, réleclricitc n'é- tant alors que reffel et non la cause de la combinaison. Igfj DISCOURS PKÉIIMINAIKK. Pour biiiiplifier leur langage, les chimisies ont adoplë des formules, espèce d'algrbre chimique , qui , comme formule empirique^ indiquent la quanlilé des éléments qui entrent dans un composé; ou, comme foi-muîe rationnelle , cherchent en même temps à rendre raison de la manière dont a eu lieu la combinaison des éléments. Les méthodes de classification suivies par les chimistes ayant été reconnues fausses, on a, depuis quelques années, sérieusement songé à adopter une méthode naturelle. MM. Ampère et Desprelz, pénétrés de cette vérité, ont essayé de donner une meilleure classification des corps chimiques. M. Hœfer, dans les éléments de chimie minérale qui viennent de paraître, a présenté une classification naturelle, fondée sur l'isomorphisme et les propriétés chimiques des corps. Tous les tra- vaux des chimistes les plus distingués d'Allemagne et d'Angleterre ten- dent vers ce but. Par suite de ces nombreux efîorls, la chimie s'est enrichie de nou- veaux corps élémentaires. En 1787 , nous ne connaissions que dix-sept corps simples ; en 1802 , nous en comptions vingt-huit , et aujourd'hui nous en avons cinquante-cinq. Il n'est pas certain cependant que le dernier corps annoncé par M. Mosander soit réellement simple. Toute- fois , on peut dire qu'un grand nombre de corps réputés simples ne sont que des corps composés, qui jusqu'à présent ont résisté à nos moyens d'analyse , mais que des instruments plus parfaits , des réactifs plus puissants, mettront probablement à découvert. Les découvertes en chimie minérale se sont multipliées à un tel point qu'il serait impossible d'en faire l'énumération : nous ne citerons donc que les plus importantes. Fourcroy et Vauquelin trouvèrent le moyen de distinguer et d'obtenir à l'état de pureté la baryte et la stronliane , et firent d'immenses recherches sur les combinaisons salines. Vauque- lin découvrit la glucne et le chrome; le zirconiimi, le titane, l'urane (décomposé récemment, par M. Peligot, en oxygène et uranium), le tellure, sont découverts par MM. Klaproth, Berzelius et Grégor ; Ten- nant et Wollaslon isolent du platine quatre corps nouveaux dont un seul, le palladium, possède les propriétés d'un métal ductile et mal- léable; Del Rio découvre l'érythronium, retrouvé en 1830 par Selfslrncm, qui l'appelle vanadium. En 1806, le chlorure de soufre est dt'crit pour la première fois par Thompson ; le cérium est découvert, au moyen de la pi le, par M. Hisinger, dans le cours de ses expériences avec M. Berzelius. Kn 1805, MM. de llumboldi et Gay-Lussac donncjil l'analyse de laii ; DISCOURS PRÉLIJWINAIHE. 167 ils démonlrent que l'hydrogène et l'oxygène se combinent dans !e rap- port de deux volumes à un. M. Gay-Lussac fait connaître sa belle loi sur la combinaison des gaz en rapports simples. En 1807, Davy ob- tieni, par l'emploi de la pile, les éléments des alcalis et des terres, et le potassium, le sodium, le barium, le strontium et le calcium, entrent dans la nomenclature des corps simples. En 1808 , MM. Gay-Lussac et Thenord démontrent que le chlore est un corps simple ; ces mêmes chimistes isolent, les premiers, le bore de l'acide borique ; M. Gay- Lussac découvre de plus le cyanogène et M. Thenard l'eau oxygénée ; M. Th. de Saussure donne l'analyse du gaz oléfiant; et, en 1812, il exa- mine la propriété que possède le charbon d'absorber les gaz. En 1813 , M. Gay-Lussac fait de beaux travaux sur l'iode découvert par Courtois;, l'année suivante, ces travaux sont complétés par ceux de MM. Sérullas, Colin et Gaultier de Claubry. Davy publie le résultat de ses expériences sur les fluorures. En 1816, M. Berzelius découvre le sélénium; M. Stromeyer, en même temps que MM. Rolofî et Hermann , le cadmium , dont il fait connaître les propriétés. M. Robiquet étudie l'acide borique. M. Arf- wedson annonce la découverte du lithium; MM. Dulong et Berzelius déterminent, avec plus de précision, la composition de l'eau. En 182/i , MM. Liebig et Gay-Lussac obtiennent l'acide fulminique. M. Berzelius continue ses recherches sur l'acide fluorique. En 1826, M. Balard décou- vre le brome. En 1827, M.Mitscherlich fait connaître l'acide sélénique. M. Wœhler opère la réduction de l'alumine et de la glucyne, et M. Bussy celle de la magnésie. Depuis cette époque, M. Dumas fait des recher- ches sur les sels de phosphore ; M. Pelouze démontre l'existence d'un seul oxyde de phosphore ; M. Thilorier liquéfie et solidifie l'acide car- bonique; M. Kullman compose de l'acide azotique au moyen d'ammo- niaque soumis à l'action de l'éponge de platine et vice versa. M. Gandin étudie la cristallisation de certaines pierres précieuses ; il observe l'ac- tion lumineuse d'un courant de gaz oxygène et d'hydrogène sur un glo- bule de chaux vive ; il découvre la lumière sidérale et trouve le moyen de filer le quartz. Enfin nous devons citer encore, comme ayant conlribus' aux progrès de la chimie, MM. Thenard. Orfila, Berthier, Régnau'.i, Baudrimont, Laurent, Faraday, Person, etc., etc. La chimie organique, qui n'était, il y a quelques années, qu'une branche peu importante de la chimie générale, a tout récemment acquis de grands perfectionnements ; néanmoins elle aiiend encore un système qui unisse 168 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. t'iiiie elles les lois isolées que nous connaissons. La plupart des chimistes ihi commencement de ce siècle s'étaient occupés de la décomposition em- pirique des corps organisés, et, jusqu'en 1835, on avait suivi les mêmes errements que les premiers observateurs. M. Raspail publia alors une nouvelle théorie de la chimie organique, dans laquelle il rectifia beau- coup d'erreurs, et qui fit faire un grand pas à cette science. M. Liebig a publié, l'année dernière, une chimie organique fondée sur un certain nombre de radicaux composes encore hypothétiques; mais tous les sa- vants ont pris pour bases de la chimie organique les formules ration- nelles qui conduisent à la connaissance des radicaux composés, et ils ont joint, à la méthode ordinaire d'analyse, le microscope, qui fait con- naître la structure intime des corps. Les travaux en chimie organique remontent, pour cette dernière pé- riode, à Fourcroy, qui étudia, avec une merveilleuse sagacité, les sub- stances organiques, isola la gélatine, l'albumine et l'urée, et associa à ses travaux le célèbre Vauquelin. En 1812 , M. Boullay découvre la picrotoxine ; Vauquelin et Parmentier font connaître leurs expériences sur le sucre de betterave ; M. Lecoq analyse l'orseille, et M. Robiquet le kermès. M. Berzelius fait connaître, en 1813, ses travaux sur les fluides animaux; MM. Pelletier, Robiquet et Séguin font de nombreuses expériences sur l'opium et le quinquina. En 1815, M. Chevreul com- mence ses travaux sur les corps gras et découvre la stéarine, la mar- garine, l'oléine et les acides gras produits par la saponification , dont il explique la théorie, et il donne le nom de glycérine au corps appelé par Schéele , principe doux des huiles ; plus tard, il reconnaît en même temps trois acides volatils dans le beurre , un dans la graisse de marsouin, etc. En 1817, M. Sertuerner trouve dans l'opium l'alcali végétal qu'il appelle morphine; en 1819, MM. Pelletier et Caventou réussissent à extraire de nouveaux alcalis végétaux de la noix vomique et du quinquina. Vauquelin , pendant sa longue carrière, fait d'im- portantes expériences sur les corps organiques, et une foule de com- binaisons nouvelles enrichissent la science. En 1826 , MM. Robiquet et Colin publient leurs observations sur la garance dont ils extraient l'alizarine ; M. Pelouze distingue pour la première fois les périodes successives dans l'action de la chaleur sur les corps organiques ; il dé- couvre les acides pyrogènes et établit les lois de leur production. De 1820 à 1830, MM. Pelletier et Caventou, OErsted et Robiquet, décou- vrent de nouveaux alcalis végétaux, tels que la vératrine, la pipérine, DISCOURS PRELIMINAIRE. 169 la caféine, etc. En 1833, MM. Biot, Person et Payen font d'intéres- cants travaux sur la dextrine et la diastase. La science doit aussi à M. Dumas une foule d'observations et de découvertes importantes en chimie organique. Malgré tous ces travaux, nous n'avons encore aucune idée de la ma- nière dont la nature opère ses diverses transformations. Nous connais- sons la vie, mais rien de plus, et nous ignorons comment, par suite de la divergence des espèces , il existe des végétaux ou des animaux qui , croissant et vivant dans des conditions semblables , présentent des différences tranchées dans leur nature , leur forme et leurs propriétés. Nous avons bien pu former artificiellement quelques produits semblables à ceux de l'organisme , tels, par exemple, que l'urée, l'acide prussique, etc., qu'on peut produire en parlant de leurs principes constituants auxquels on fait subir diverses transformations successives ; mais la synthèse de la chimie vivante nous est impossible : aussi cette science, qui touche aux plus hautes questions, est-elle encore dans un état d'im- puissance qui appelle de nouveaux efforts. Depuis un demi-siècle, la chimie a marché plus vite que toutes les au- tres sciences ensemble, sous le rapport de ses applications aux arts et aux besoins sociaux ; elle doit une partie de ces résultats aux guerres de la république et à la séquestration, à laquelle nous avait réduits le blocus continental. A l'époque où les armées républicaines se portaient aux frontières pour repousser les coalisés, la poudre manquait, faute de salpêtre. La Convention ordonna la démolition des vieux édifices, l'enlèvement des terres des caves et des écuries, et leur lixiviation en fournit d'énormes quantités. Les canons étaient rares, et les cloches des églises, de- venues inutiles par suite de l'abolition du culte, contenaient trop d'étain pour être employées à la fabrication des pièces d'artillerie : on décou- vrit des procédés propres à séparer l'étain du cuivre , et nos parcs se remontèrent. La plupart de nos soldats n'avaient pas de chaussures, et l'ancien procédé exigeait plus d'une année pour la préparation du cuir , Séguin trouva le moyen de le tanner en un mois. Plus tard, lorsque la marine anglaise nous eut fermé le chemin de nos colonies, on vint à manquer de sucre, substance devenue de première nécessité. Parmentier fit de nombreux essais pour obtenir du sucre de fruits; Proust obtint le sucre de raisins; et le sucre de betterave, décou- vert par Marcgraf, fut bientôt fabriqué. On perfectionna les procédés de 170 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. fabricaiion du fer et de l'acier. On découvrit le moyen de se procurer la soude artificielle, les matières tinctoriales, etc. Quand le retour de la paix eut rétabli les relations avec les pays qui nous avaient été si longtemps fermés, on conserva la plupart des procédés dont la nécessité avait doté notre industrie. Ils sont encore en usage maintenant ; et les hommes éminents dans la science font toujours de leur perfectionnement l'objet de leurs recherches. Toutes les applications de la science à l'industrie datent de celle époque. M. Chevreul perfectionne les procédés do saponification ; Vau- quelin introduit le jaune de chrome dans la teinture; Chaptal, Davy , Boussingault , Payen, etc., appliquent la chimie à l'agriculture; Mol- lerat purifie les vinaigres provenant de la distillation du bois ; Lam- padius , Bréant , Berlhier , Karsten, Fournet, etc., perfectionnent les procédés métallurgiques. On parvient à affiner la fonte avec les gaz perdus qui s'échappent des gueulards des hauts fourneaux ; le pla- tine est rendu malléable et laminé comme les autres métaux. On dé- couvre un grand nombre d'alliages ; Deyeux , Pelletier, Hagen, s'appli- quent à la préparation des substances pharmaceutiques, etc. Ajoutez à ces services éminents l'application à l'éclairage des villes du gaz hydrogène tiré delà houille, de l'huile, de la résine, des bitumes, des matières animales, de l'eau, etc.; la préparation des couleurs propres à la teinture des tissus; l'extraction de l'indigo dapolygonutn tinctorium; l'admirable découverte de Senefelder, la lithographie, devenue le signal d'une ère nouvelle pour les arts graphiques; la substitution des amorces fulminantes au silex, dans les armes à feu; l'emploi du chlore comme moyen de désinfection et de blanchiment ; l'invention et le perfectionne- ment de la lampe de Davy, pour empêcher rexj)Iosion de l'hydrogène car- boné dans nos houillères ; la saccharificalioh de la fécule et l'emploi de ce produit à la fabrication de la bière; la substitution de la soude à la potasse, dans la fabrication du verre ; la conversion des substances orga- niques en engrais inodores ; la préparation de l'acide stéarique, qui sert à la confection de bougies aussi belles que la cire ; l'emploi du caout- chouc, si longtemps resté inutile, pour la préparation de tissus imper- méables; la fabrication des alliages; l'emploi de réactifs pour recon- naître la sophistication des substances alimentaires; l'emploi du galva- nisme pour préserver le fer de l'oxydation, et la nouvelle découverte de M. Boucherie pour rendre les bois inaltérables , etc. Nous avons, à côté de ces applications générales, une science tout» DISCOURS PRELIMINAIRE. 171 nouvelle, la chimie légale, donl les rcsulialssonl irop inceiiaiiis encore l>our que nous fassions autre chose que la mentionner. Nous ne saurions dire quelles découvertes le temps réserve à la chi- mie; mais elle a déjà rendu d'assez grands services, et éclairé assez de questions obscures, pour qu'il soii permis de la proclamer la première des sciences. * Minéralogie. — L'école géométrique, créée par Hauy, avait fait con- naître d'une manière plus parfaite la structure crisiallographique des minéraux; elle complétait ainsi tous les éléments des méthodes jusque-là fondées sur les caractères extérieurs et la composition chimique ; mais la science avait un pas de plus à faire. Les progrès de la chimie, en faci- litant les analyses, avaient procuré la connaissance de nouveaux corps. Au commencement du xix* siècle, Vauquelin avait découvert le chrome; Hatchelt, le colombium ; Wollaston, le palladium et le rhodium; Desco- tils, l'iridium; Tennant, l'osmium. Peu après, M. Berzelius fit connaître le cerium, le sélénium et le thorium; Courtois, l'iode; M. Arfwedson, le lithium ; M. Siromeyer, le cadmium ; M. Balard, le brome ; M. Selfstrœm, le vanadium. En même temps que le nombre des éléments chimiques augmentait, celui des espèces minérales s'accroissait , et la minéralogie subissait une révolution complète dans ses principes de classification. Davy, qui avait compris l'importance de la pile comme moyen de dé composition des minéraux, obtint les éléments des alcalis et des terres ; le potassium, le sodium, le calcium, etc., entrèrent dans la science comme éléments nouveaux. M. Berzelius reconnut les lois de la combi- naison mutuelle des terres ; et, dès ce moment, la silice, ce principe si commun dans les composés naturels, prit rang parmi les acides. En même temps, l'analyse chimique se perfectionnait par les nombreux travaux de Klaproth, de Vauquelin, de Laugier, de M. Berzelius et de plusieurs autres chimistes encore vivants. Les simples essais de minéraux par la voie sèche ou par la voie humide acquéraient une merveilleuse préci- sion entre les mains de Wollaston et celles du célèbre chimiste suédois. Bientôt, s'appuyant sur les idées de Dalton, et sur la doctrine des pro- portions définies, M. Berzelius développa les principes de la théorie atomique, et introduisit dans la science l'usage des formules pour re- présenter, d'une manière simple et rigoureuse, la composition des corps En 1819 , il proposa une nouvelle classification des minéraux, fondée sur les propriétés électro-chimiques des corps. M. Mitscherlich, de son 172 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. côté, faisait faire un pas immense à la science, en publiant sa belle loi de l'isomorpliisme (1820), qui amena bientôt une réforme dans les mé- thodes minéralogiqucs. M. Berzelius avait choisi pour base du genre, dans sa classificaiion, l'élément électro-positif; M. Beudant, s'appuyant sur les travaux de MM. Mitscherlich, Rose, Bonsdorff, Wachtmeislcr, etc., comprit qu'il y avait plus d'avantage à adopter l'élément électro- négatif, et M. Berzelius ne larda pas à se rendre à celle opinion. Peu de temps après, ce chimiste enrichit la science d'un nouveau principe im- portant, celui de l'isomérisme, et M. Mitscherlich signala de nombreux exemples d'un autre fait , déjà connu, le dimorphisme , qui n'est peut- être qu'une manière d'être particulière de l'isomérisme. Pendant que s'opérait celte grande révolution dans les principes de la science et dans la marche des méthodes , la cristallographie et la physique des minéraux ne demeuraient pas slalionnaires. Wollaston avait doté les cristallographes d'un instrument précieux, le gonio- mètre, qui porte son nom. M. Wciss avait fait valoir l'imporlance de l.i considération des axes dans les cristaux , en éla])lissant sur celte consi- dération la distinction et la classification des systèmes cristallins ; il avait publié une théorie des zones , propre à faciliter le développement d's formes composées, et qui a servi de base à certaines représentations gra- phiques des cristaux, proposées par deux de ses élèves, MM. Neumann et Quenstedt. M. Mohs, de son côté, donna un nouvel exposé des prin- cipes de la cristallographie, et publia une classification remarquable des minéraux, fondée uniquement sur leurs caractères physiques et exté- rieurs. Il fut suivi dans celle voie par MM. Breithaupt, Ilaidinger et Zippe. M. Neumann proposa une nouvelle notation des formes cris- tallines, beaucoup plus simple que celles de Weiss et de Mohs ; pu- blia, en 1830, un traité de cristallographie, l'ouvrage le plus savant et le plus complet qu'on ait sur celle matière. Les faits si importants de la polarisation et de la double réfraction de la lumière ont été reconnus par Malus, Wollaston, ainsi que par MM. Biot et Brewsler, qui ont donné les moyens de reconnaître le nom- bre et les caractères particuliers des axes de réfraction ; le dernier u signalé la dépendance mutuelle qui existe entre les propriétés op- tiques et les formes cristallines. M. Miischerlich a déterminé l'in- lluence de la chaleur sur les variations de la forme des cristaux ; MM. Frankenheim et Savart ont étudié, l'un les modifications delà dureté dans le même cristal, l'autre celles de l'élasliciié. Plusieurs au- DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 173 très savants ont enrichi la science d'observations neuves et impor- tantes; et la minéralogie, qui a dû tant de progrès à MM. Brongniart, Dufrénoy, Delafosse , Haidinger, Kupffer, G. Rose , etc. , attend encore d'eux de nouveaux perfectionnements, Anatomie. — Le xviii* siècle n'avait pas cessé de mettre à protii les travaux des siècles précédents déjà riches en découvertes , et .ses efforts avaient été couronnés de succès; car la connaissance de la struc- ture particulière des organes était arrivée à un haut degré de perfection; mais, jusque-là tous les travaux n'avaient eu pour but que l'anatomie descriptive, et l'on peut dire que l'anatomie générale n'existait pas , bien que quelques points de celte science eussent été entrevus par les an- ciens. Bichat, élève de Pinel, qui, dans sa nosographie philosophique , avait classé les maladies d'après l'analogie des tissus, développa l'idée de son maître et eut la gloire de donner aux éludes analomiques une direction nouvelle. Après avoir éiudié isolément les divers tissus, il les compara entre eux et les groupa suivant leur affinité ; il comptait jusqu'à vingt-et-un tissus élémentaires , quoique la plupart paraissent dérivei- du tissu cellulaire. La mort l'empêcha de mettre la dernière main à cette puissante création ; mais ses travaux ne furent pas stériles , et les routes qu'il ouvrit à la science sont les seules aujourd'hui suivies. L'étude de la structure intime des organes avait beaucoup plus de progrès à accomplir que l'anatomie générale, et notre siècle n'a point manqué d'hommes capables de descendre jusque dans les particularités de l'organisation. Sans faire précisément des découvertes nouvelles, ils ont beaucoup contribué au perfectionnement de la science de l'orga- nisme. Nous citerons, parmi ceux qui se sont le plus occupés d'ana- tomie générale et descriptive, MM. Chaussier, Boyer, Marjolin, J. et H. Cloquet, Meckel, Serres, Lauth, Tiedemann, Magendie, Bourgery, Jacob, Gerdy, Treviranus, Arnol, etc. A ces noms peuvent se joindre ceux des savants qui se sont occupés de zootomie, et qui ont répandu, sur les connaissances d'anatomie générale, un intérêt qui ne pouvait naître que d'un vaste point de vue comparateur. Nous passerons légèrement sur l'anatomie des régions , créée par Béclard , qu'une fin préma- turée empêcha de réaliser complètement son idée, et qui eut pour in- terprètes MM. Velpeau et Blandin. Nous ne mentionnerons pas ici les travaux des hommes distingués qui se sont occupés et s'occupent encore d'anatomie pathologique , parce que celte science, malgré son intérêt 174 DISœURS PRÉLIMINAIRE. et la ivpulalion juslementmériléede Morgagni , Mascagni, Lieuiaud, Scarpa, Corvisarl, Laënnec, Broiissals, de MM. Andral, Criiveilhier. elc, n'entre point dans le cadre de notre travail. Anatomie comparée. — Dans le xviii" siècle, l'anatomie comparée, alors à ses premiers essais, avait trouvé pour défenseurs les naturalistes les.plus célèbres qui l'avaient sauvée du dédain et de l'oubli. Vicq-d'Azyr, le savant et brillant anatomiste, avait conçu le plan d'une anatomie comparée qui devait embrasser tous les faits relatifs à l'organisation des êtres. Ce projet, ajourné par la mort de son auteur, fut réalisé par G.Cu- vierqui, en 1795, fut adjoint à la chaire d'anatomie comparée du Muséum national. Dès ses premières leçons on comprit ce qu'il y avait, entre ses mains, d'avenir pour cette science. Employant tour à tour l'analyse et la synthèse, il arrivait à la classification des animaux par l'étude de leurs organes, et à la division de leurs fonctions par l'élude des actes qu'ils accomplissent ; il rangeait ces fonctions dans l'ordre de leur succession naturelle; car l'animal a deux grandes fins à remplir, sa conservation propre et celle de son espèce ; c'est ainsi qu'un lien de perpétuité rattache les générations les unes aux autres. Guidé par ces hautes considérations, il disposa les faits dans un ordre tel que de leur simple rapprochement sortirent ces lois admirables qui donnèrent à l'anatomie comparée une certitude presque mathématique. En 1800 et 1805, ses leçons, publiées par les soins et la collaboration de MM. Duméril et Duvernoy , furent pour la science une époque non seulement de régénération, mais encore de création , puisqu'elles l'embrassèrent dans toutes ses parties, et que les principes qui y étaient renfermés devinrent les régulateurs de toutes les études qui ont pour objet la connaissance des êtres orga- nisés. Ce précieux monument scientifique n'a pas perdu de sa valeur: car, depuis 1835 , M. Duvernoy surtout s'occupe de mettre à la hauteur de la science les leçons d'anatomie comparée de Cuvier, dont le 1"" vo- lume avait été revu par lui-même. M. Laurillard a coopéré pour une part importante à cette nouvelle édition. L'anatomie comparée a pris une telle importance, qu'elle forme aujourd'hui la base des études de tous les hommes qui s'occupent de la science des êtres. Dans tous les pays il en a été entrepris des traités com- plets : Blumenbach, MM. de Blainville, Meckel , Carus, Treviranus, Jacobi, Home, Wagner, Wilbrand, Granl, ont publié, sur son ensemble, des traités généraux plus ou moins satisfaisants j mais tous ces travaux DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 175 nom pas été terminés, et nous devons regretter siiriout celui que la mort de Meckel laisse incomplet. Les mêmes auteurs , auxquels nous joindrons MM. Duméril, Rudolphi , Albers, Oken, Kuhl, Délie Chiaje, ont publié des mélanges d'anatomie et de physiologie comparées qui sont pour la science autant de conquêtes nouvelles. Pour des travaux plus spéciaux encore, se groupent une foule d'au- teurs. MM. Rudolphi, Home, Duméril, Lherminier, Girou de Buza- reingues, Spix, Mayer, Oken, Meckel, Nitzsch, etc., se sont occupés d'ostéologie générale et comparée. La structure et le développement des os ont été l'objet des études de MM. Béclard, Serres, Bailly, Steinmiil- len, etc. L'application de l'osléologie comparée à la paléontologie, déjà entrevue par P. Camper et si bien démontrée par les beaux travaux de G. Cuvier, a été reprise, dans ces derniers temps, par M. de Blainville. MM. Schreger et Ilg ont étudié la syndesmologie ; nous trouvons en myologie, MM. Hauch et Mïdler. La névrologie, qui met sur la voie des mystères de la sensibilité et de l'intelligence, a occupé un grand nombre d'anatomistes. Nous cite- rons, parmi les plus célèbres, MM. G. Cuvier, Gall et Spurzheim, Bell, Desmoulins, Rolando, Bailly, Magendie, Treviranus, Roth, etc. MM. E. Geoffroy Saint-Hilaire , Foville, Serres, Vimont, Flourens, riedemann, Burdach, Rolando, Bellingieri, ont fait une étude spéciale du cerveau et de ses dépendances. La structure et la distribution des nerfs ont occupé MM. Raspail et Breschet, Prost, Girard, Jacobson, Kilian, Lobstein, Hirzel, Weber, Canaveri , etc. Nous citerons , en parlant de chaque branche de la zoologie , les travaux qui se rapportent spécialement à chaque classe d'êtres. Uatithropologie ou la connaissance des races humaines est une science due tout entière aux travaux de ce siècle, et trop jeune encore pour mériter une longue mention. En effet, soit résultat de l'influence des milieux, soit dissemblance originelle dans les races, il existe entre les peuples qui couvrent la surface du globe une diversité sur laquelle devait se porter l'attention des savants ; il en est résulté plusieurs sys- tèmes de classification qui, sans satisfaire pleinement la raison, servent, comme toutes les méthodes , à ne pas s'égarer dans le dédale de la science. Les principaux auteurs qui se sont occupés d'anthropologie sont : MM. Rudolphi, Virey, Edwards, Bory de Saint-Vincent, Lessou, 17() DISCOURS PRÉLIMINAIRE. Desmoulins, Piichard, Alcide d'Orbigny, d'Omalius d'Halloy, Knor, Roussel, Gruithuisen, etc. yinatomîe philosophique. — Porté naturellement à la généralisa- tion, notre siècle a vu naître une science belle, attrayante, heureux ré- sultat de l'union de l'étude des faits et de la philosophie ; nous voulons parler de l'anatomie et de la zoologie philosophiques, dont les éléments, entrevus de siècle en siècle par divers naturalistes, n'ont été réunis en corps de doctrine que dans le nôtre. Aristote avait vaguement pressenti l'unité de composition organique; en 1555, Belon compara l'homme à l'oiseau ; en 1704, Newton , frappé de l'uniformité des lois qui régissent les masses du système planétaire, avait pensé que le même mode d'uniformité devait régner chez les animaux; en 1756, Buffon formula, le premier, avec netteté, le principe de l'unité de composition ; Herder, le grand philosophe , était persuadé que, dans tous les êtres, il domine une conformité d'organisation qui, formant un ttjpe exemplaire, se modifie à l'infini. En 1786, Vicq-d'Azyr pro- clama la même loi , et reconnut dans la nature un modèle primitif et général qu'on retrouve partout. Camper, un morceau de craie à la main, métamorphosait un chien en cheval, un cheval en homme, etc. ; mais le grand développement de cette idée est dû, en zoologie, à M. Geoffroy Saint-Hilaire, et, en botanique, à Goethe. M. Geoffroy Saint-Hilaire , collaborateur de G. Cuvier, avait publié avec lui la classification des mammifères. Frappé, dans le cours de ce travail, de l'arbitraire qui régnait dans la division des groupes, il aban- donna, dès lors, toutes les études de nomenclature pour se livrer à celles du rapport des êtres entre eux. Une fois dans cette route, il repassa dans son esprit ses impressions antérieures; il fit des observations nouvelles, et vit que des animaux, considérés comme différents, ne se distinguent que par des modifications dans la forme, la proportion, la disposition, et, d'une manière générale, dans le degré de développement de parties qui, au fond, restent les mêmes. Ainsi ont lieu des variations infinies dans l'arrangement, et par conséquent dans le jeu des organes, sans que les rapports essentiels soient changes ; de là l'idée de l'unité de composition dans les êtres organisés. Partant de ce principe, il reconnut que les os élémentaires des membres antérieurs se retrouvent dans les nageoires pectorales des poissons , que la tête des vertébrés est formée chez tous de parties analogues , et que , chez les poissons , l'opercule DISCOURS PRF.LIIVIINAIRE. I77 (le l'uuïc n'est que la série des osselets de cet organe, poussés au dehors pour servir à d'autres usages. Une découverte fort remarquable, et qu'il avait en partie prévue depuis longtemps^ est celle qu'il fit, en 1821, d'un véritable système dentaire chez les jeunes oiseaux. Par suite d'études faites dans une direction semblable, il fut constaté que, dans toutes les classes des vertébrés (mammifères, oiseaux, reptiles ou poissons), il y a un type de formation primitive pour les membres antérieurs: ainsi, chez les mammifères terrestres, ce sont des oiganes de préhension ou de lo- comotion ; ensevelis dans l'intérieur des chairs, comme chez les mam- mifères aquatiques, il n'en sort que la main pour fendre l'eau ; chez les oiseaux, ce sont des leviers destinés à frapper l'air ; chez les poissons, des nageoires ayant pour fonction de faciliter les mouvements de pro- gression. Cette identité est si rigoureuse, que, chez les mammifères, dont le pied est enveloppé d'une corne, on reconnaît les os du méta- tarse et ceux des doigts réunis dans le sabot. Il en est de même de la colonne vertébrale qu'on retrouve toujours, avec des modifications corrélatives, suivant les différentes classes d'animaux et la diversité de leurs conditions d'existence, et dont le développement résulte de la prépondérance plus ou moins grande du système sanguin ou du système cérébro-spinal. La même loi s'applique encore aux articulés : l'insecte, le crustacé, vivent au dedans de leur colonne vertébrale, dont les pièces différentes sont représentées par leurs divers anneaux. Nous trouvons dans les tor- tues, parmi les vertébrés, un exemple de celte singularité de structure ; et l'on peut comparer les segments articulés du homard et de la sco- lopendre à une série de vertèbres constituant une colonne vertébrale, dont les pattes figurent les côtes ; mais, pour continuer l'analogie et la trouver jusque dans les organes intérieurs, il faut renverser ces animaux sur le dos, si l'on veut placer dans le même ordre les systèmes nerveux et sanguin; car, chez eux, le système viscéral est en dessus, et c'est sous le ventre que se trouvent les ganglions qui remplacent la moelle épinière et le cerveau. Chez eux comme chez les vertébrés, ces ganglions don- nent naissance aux nerfs sensitifs ; et, ce qui rend plus frappante l'idée d'unité de plan, c'est que les vertébrés, encore dans l'œuf, sont fixés par le ventre au vitellus, tandis que les insectes le sont par le dos. Après cette grande découverte de l'unité de plan du système osseux vient, comme complément indispensable, celle du balancement des organes, cause inépuisable de diversité dans les êtres. Parmi tant de 33 178 DISCOURS PRKLIMINAIRF. fails d'une si admirable fécondiié pour rexplicaiion des données phi- losophiques, nous citerons seulement celui de l'évolution du fœtus, qui, avant d'arriver à l'état que lui assigne son origine, passe, pour ainsi dire, par la forme des animaux des classes inférieures. L'idée du plan unique remonte à 1796; en 1807, elle avait une forme plus arrêtée ; depuis, son auteur n'a pas cessé d'en poursuivre la démonstration avec une patience infatigable. Il a recherché les analogies non seulement dans la comparaison des organes, mais encore dans leurs éléments, ne négli- geant pas plus ceux qui restent à l'état rudimentaire que ceux qui ac- quièrent le plus grand développement. Pendant que cette science se créait en France, l'illustre Goethe prélu- dait, en 1792, à une semblable découverte, par son ouvrage sur les mé- tamorphoses des plantes , écrit dans la même pensée. Bientôt après , il démontra la nécessité de fondre ensemble l'anaiomie humaine ei l'anatomie comparée ; et , pour donner à la science une base plus cer- taine, d'établir, d'après les fonctions, un type anatomique, un modèle universel, qui piJt servir de guide dans l'élude des animaux. Les travaux de ce grand philosophe, mal compris de ceux à qui il les avait soumis, ne parurent qu'en 1820, quoiqu'ils eussent été terminés en 1796. En 1807 et 1808, M. Oken en Allemagne et M. Duméril en France, furent conduits, par des considérations différentes, à l'idée de la com- position vertébrale de la tête, que Goethe avait entrevue, plusieurs an- nées auparavant, d'après le témoignage de quelques auteurs allemands. Cette théorie est aujourd'hui généralement admise en principe; et les auteurs les plus opposés à l'anatomie philosophique reconnaissent que la tête est composée, sinon de vertèbres agrandies, au moins de ceintures osseuses, comparables à des vertèbres. MM. de Blainville, Geoffroy Saint-Hilaire , Spix, Carus et Meckel, ont contribué au développement de la première idée , mais ils n'ont pas encore pu s'entendre sur le nombre des vertèbres crâniennes. Une autre question . moins impor- tante , il est vrai , mais à la solution de laquelle Goethe fil faire un grand pas, est la démonstration de l'existence de l'os intermaxillaire chez l'homme. Cette découverte a fait disparaître la différence établie par Blumenbach entre l'homme et le singe. A la même époque, Vicq- d'Azyr constata le même fait. A peine cette voie fut-elle ouverte, qu'un grand nombre de savants dirigèrent leurs recherches dans le but de pousser plus loin les découver- tes récentes; dans l'article Mammifères é\\ Dictionnaire de Délerville, DISCOURS PRÉLIMINAIHK, 179 M. deBlainvilIe posa les bases d'une morphologie laiionnelle des ani- maux supérieurs ; M. Serres contribua aux progrès de celle science par ses ouvrages sur les Lois de l'ostéo génie, el sur \\4natoynie compa- rative du cerveau dans les quatre classes d'animaux vertébrés. Le point de vue de M. Serres esl le dévèloppemenl centripète de l'or- ganisme, d'après lequel on voit tout tendre de la circonférence au. centre. Partant de cette base, l'auteur poursuit, à travers la modi- fication infinie des formes, la concordance des parties analogues; mais l'Allemagne, dont les esprits sont si propres aux spéculations, a fourni les conceptions les plus hardies. En 1821, M. Oken publia, sous le litre de Système d'anatomie, de physiologie et d'histoire na- turelle, un exposé de ses vues d'unité , dans lequel la nature entière esl l'objet de ses méditations. Il prend pourpoint de départ les quatre éléments des anciens, l'air, le feu , l'eau el la terre , dont il explique toutefois la nature ; il trouve quatre classes correspondantes pour le règne minéral , trois pour le règne végétal , quatre pour le règne animal. Dans les animaux, les parties organiques élémentaires sont les intestins, les veines, les trachées ou poumons, et les organes de la vie de relation, qui sont eux-mêmes des répétitions des éléments typiques, el passent à travers celle répétition de parties organiques. Il montre ensuite, comme conséquence de ce principe, que le règne animal s'est développé dans le même ordre que les organes dans le corps des ani- maux. Ce sont, d'après lui, ces organes qui caraclérisenl les classes, el il y a autant de classes d'animaux qu'il y a d'organes ; en conséquence ses trois grandes divisions sont : les animaux à viscères qui forment les invertébrés ; les anunaux à chair ou les poissons, les reptiles el les oi- seaux, enfin les animaux à sens ou les mammifères. Ces mêmes caractères se retrouvent dans les différentes classes. Ce système, dont les idées paraissent étranges au premier abord, est d'une grande profondeur philosophique. M. Carus prend l'œuf ou la sphère creuse, figure des êtres les plus élé- mentaires, comme la base de tout le développement de l'organisme. D'après ses idées, la partie molle de la sphère lend à conserver sa forme, landis que la partie solide ou l'axe , susceptible de déplace- ment, lend à produire des figures terminées par des lignes droites qui modifient la forme de la sphère. M. Spix a suivi une voie semblable, c'esl-à-dire qu'il s'esl lancé dans le champ des abstractions; aussi son système esl-il peu en harmonie avec 180 DISCOURS PRÉLIMINAU'.E. • nos idées positives. La marche de l'anaiomie philosopliique française esl toute différente: elle déduit plus froidement, et remonte des faits à la généralisation , au lieu de prendre l'inconnu pour point de départ. Cette grande et puissante création, à laquelle il ne reste qu'à se développer par l'observation , n'a pas trouvé partout des partisans ; eu eCTet, elle a encore à répondre à des objections puissantes. G. Cuvier se montra l'un de ses antagonistes les plus sévères ; il admettait que les êtres organisés , loin de former une ligne continue, sans interrup- tions, en forment plusieurs marchant parallèlement; qu'alors un seul plan ne suffit plus, et qu'il en faut plusieurs , puisqu'il y a plusieurs gradations parallèles. Il disait que les zoologistes philosophes cher- chaient en vain l'unité dans les organes ; qu'elle réside dans les fonc- tions générales et essentielles , qui sont les conditions absolues de l'animalité. La divergence qui sépare les deux écoles existe encore, et ce n'est pas à nous de décider la question : nous dirons seulement de l'anatomie philosophique que si , comme les théories générales, elle a procédé d'une manière peut-être trop absolue, elle renferme assez de vérités pour qu'on ne puisse la repousser sans examen. Physiologie. — Nous avons vu, dans les siècles précédents, la physio- logie soumise aux hypothèses des sectes chimiques et mécaniques, ou al- lant puiser, dans des théories plus ou moins spécieuses, l'explication des phénomènes de la vie. Les progrès des sciences ne lui ont pas en- core, il est vrai, permis d'asseoir ses explications sur des démonstra- tions toujours rigoureuses; mais elle a cessé d'être l'esclave des systèmes dominants en philosophie et dans les sciences physiques, et elle do- mine toutes celles qui ont pour but la connaissance de l'être et de ses fonctions : aussi la métaphysique et la philosophie transcendante, qui s'é- puisent en vains efforts pour trouver, dans des hypothèses, l'explication des faits de l'ordre le plus élevé, sont-elles obligées de venir demander à la physiologie les lumières qui leur manquent. Cette science intéresse donc profondément tous ceux qui voient dans l'étude de la nature l'u- nique base de la certitude humaine ; et la société civile elle-même peut en attendre des modifications importantes dans sa constitution orga- nique. A la tête des hommes du siècle qui ont rendu le plus de services u la physiologie , se place naturellement Bichat. Observateur judicieux, sachant tirer des inductions profondes de simples rapprochements ou DISCOURS PKKLIMINAmE. 18 [ do simples analogies , il rapporte tous les phénomènes de la vie à des propriélés dont les unes résident dans les organes, tandis que les autres sont répandues dans le reste de l'économie vivante. Les dis- tinctions qu'il fait entre les tissus et leur rôle dans l'état normal et pa- thologique sont devenues la source des révolutions qui , depuis le commencement de ce siècle, ont régénéré la médecine. La physiologie touche de si près aux phénomènes appelés psychologi- ques, que presque tous les physiologistes ont abordé cette grande ques- tion. L'un des plus célèbres sous ce rapport, Cabanis, fit principa- lement servir ses vastes connaissances à l'explication des phénomènes de l'intelligence; dans son éloquent ouvrage sur le rapport du physi- que et du moral de l'homme, il remplit la lacune laissée par les philo- sophes sensualisles dans l'explication du mécanisme mystérieux de la pensée. De Laméthrie, Priesllcy et Darwin, n(! virent dans les phéno- mènes de l'économie vivante que des propriétés de la matière organique. Baumes, Ackermann, suivant la même voie, rentrèrent dans les théories des physiologistes chimistes et mécaniciens, tandis que d'autres y cher- chaient des explications prises en dehors de la science. Nous ne sommes pas tout à fait affranchis de ces idées exclusives ; chacun explique encore par une théorie , résultat de ses études, de ses croyances ou de ses pré- jugés, les phénomènes de la vie; mais il n'en résulte pas moins des travaux de ce siècle que chacun contribue , par ses recherches labo- rieuses, à enrichir la science de faits nouveaux, abstraction faite de toute théorie. MM. Buisson , Grimaud, Magendie, Bicherand, Adelon , Dumas, Broussais, Breschet, Bourdon, Sprengel, Burdach, de Blainville, Dugès, Millier, ont écrit des traités généraux qui se rapportent aussi bien aux animaux qu'à l'homme, et embrassant l'ensemble de la science; mais ces grands travaux n'ont pas empêché les études spéciales , et les fonc- tions particulières des organes ont été observées avec soin. MM. Leroy, Dhéré, Duncan , Edwards, etc., ont étudié les phénomènes de la nu- trition en général ; MM. Chaussier, Montègre, Magendie, Tiedemann, Gmelin, Schwann, ceux de la digestion; MM. Barry, Lcgallois, Davy, Allen, Edwards, Martin Saint-Ange, Goodwyn, Pépys, ont fait de nom- breuses recherches sur la respiration et la circulation; M. Poiseuille a calculé la force impulsive du cœur sur le fluide sanguin , MM. Lcgal- lois, Prévost, Dumas, Donné, Schultz, Kaltenbrunner, Wilson, Mill- ier, Andral , etc., ont léuni un grand nombre d'observations sur le 182 DISCOURS PRÉLIMINAIHE. sang; Bichal, MM. Magcndic, Fohmann, Tiedemanii, Gmeliii, Lippi, Panizza, Antomarchî, Bell, Parsous, Configliachi, ont trailé des sécré- tions et des excrétions dans des ouvrages généraux ou des mémoires particuliers; MM. Despreiz, Couianceau, Brodie et Chossat, se sont oc- cupés de la chaleur animale; MM. Breschet et Becquerel ont détermi- né, par des expériences délicates, la température des tissus animaux ; MM. Duirochet, Fodera, Home, Tiedemann, Carlisle, Lauili, Meckel, Blainville, Tilesius , Séguin , etc. , ont fait de nombreuses recherches sur l'absorption; MM. Scarpa, Gaillardi, Flourens et Serres, sur la formation des os; M. Flourens s'est livré à des expériences pleines d'intérêt sur la coloration des os par la garance ; MM. Dumas, Prévosi, Prochaska, Carlisle, ont étudié le mouvement musculaire; MM. Gau- tier, de Blainville, Délie Chiaje, Mojon, Breschet, Roussel de Vauzème et Flourens, ont donné des travaux intéressants sur la structure de la peau; MM. Pinel, Gall , Spurzlieim , Broussais , Legallois, Jacobson, Rolando, Bell, Béclard, Desmoulins, Flourens, Burdach , Bouillaud , Adelon, Bailli, Breschet, ont fait une profonde élude du système ner- veux. Gall est le créateur de la phrénologie, science nouvelle, en- trevue, il est vrai, par plusieurs physiologistes anciens, mais qui s'esl, de nos jours, établie comme doctrine philosophique au milieu des théories existantes, et qui attend de ses laborieux sectateurs la confii- mation des premières vérités dont elle a posé les bases. MM. Cuviei", de Blainville , Duméril, Home, Froriep, Lehmann, Knox, Houston, Broussais, Breschet, Flourens, Cloquct, Dugès, Mïdier, etc., ont étudié spécialement les organes des sens. Les fonctions si complexes de la génération ont occupé un grand nombre de physiologistes ; mais les premiers travaux entrepris dans cette direction se sont bornés à des recherches plus ou moins spéciales. Nous citerons, parmi les hommes qui s'y sont livrés, MM. Pander, Baër, Meckel, Rathke, Tiedemann, Bojanus, Purkinje, Huschke, Cu- vier, Dulrochet, Serres, Weber, Breschet, Prévost, Dumas, Velpeau, Flourens, Martin Saint- Ange, etc. D'autres physiologistes ont étendu leurs études à toute la série animale , et des traités spéciaux ont été publiés sur cette matière par MM. Burdach, Millier, Valentin, etc., en France, M. Coste a fait de l'embryogénie et de l'ovologie comparée l'objet d'un enseignement dans la chaire d'anatomie comparée de M. de Blainville, au Jardin du Roi. Un brillant avenir est promis à oclle par- tie de la science. DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 103 îl est une autre branche de la science physiologique qui , de nos jours, vient se heurter contre un scepticisme bien naturel, mais poussé trop loin, sans doute : c'est le somnambulisme magnétique , qui a oc- cupé MM. Deleuze, Bertrand, Puységur, Frappart, Teste, Ricard, etc., et qui compte encore un grand nombre d'adeptes. Depuis les mystifica- lions de Mesmer, l'Académie des sciences et celle de médecine sont intervenues, par intervalle, dans celte question, chaque fois qu'il s'est présenté des magnétiseurs annonçant de nouveaux prodiges; jusqu'à ce jour, le problème n'est pas résolu ; ce qui vient peut-être de ce qu'on cherche dans un phénomène réel des effets imaginaires. Tératologie. — Une nouvelle branche de la science , d'un puissant inlérêl et destinée à révéler les mystères de l'évolution des êtres, est la tératologie, qui repose sur le principe dont il a été question en trai- tant de l'anatomie philosophique, c'est-à-dire que les embryons passent, dans le cours de leur développement, par la forme des animaux des classes inférieures. Il résulte de ce principe que, s'il survient un temps d'arrêt, il naît un être incomplet dans son espèce. Les anciens téraiologisies ( si l'on peut donner ce nom à des hommes qui n'ont recueilli que des faits mal vérifiés , au lieu d'aller cher- cher dans un principe sûr les causes de ces anomalies) voyaient, dans tous ces monstres , les fruits de l'œuvre du démon ou d'unions anti- naturelles : Montaigne et Bacon , doués d'une raison plus froide, ne virent dans les êtres anomaux que les résultats de lois différentes de celles qui sont communes à l'espèce. Au xviii" siècle, la tératologie prit une marche plus rationnelle; mais avant Haller, le régénérateur de cette importante partie delà science, on ne trouve qu'à glaner parmi des absurdités ; ou, si quelques faits vraisemblables se présentent, on flotte entre l'affirmation des uns et la négation des autres. Ce fut ce savant anatomiste qui démontra l'utilité de l'étude des anomalies orga- niques pour le progrès de la physiologie. Les anatomisles philosophes ont cherché dans les inégalités de dé- veloppement de l'embryon l'explication des phénomènes tératologi- ques. MM. Meckel, Geoifroy Sainl-Hilaire , Serres et Isidore Geoffroy, ont démontré, à l'aide d'un grand nombre de faits, que les anomalies ré- sultent presque toujours d'un arrêt survenu dans le développement d'un certain nombre d'organes, ayant conservé jusqu'à la naissance les caractères qui cessent ordinairement d'exister pendant les premiè- 104 DISCOURS l'KKl.IMINAIKE. res périodes lœlales ou même embryonnaires. Il suit de là que la monstruosilé n'esl pas un aveugle désordre, mais un ordre régulier, soumis à des lois précises, à des règles constantes. Toute loi léraiolo- giquc a sa loi correspondante dans l'ordre normal, et les monstres peuvent être classés d'après le principe des méthodes linnéennes; il existe donc un rapprochement forcé entre les divers degrés de mons- truosité et ceux de l'échelle animale. Cette idée de classification, due à M. Geoffroy Saint-Hilaire, a été développée et complétée par M. Isi- dore Geoffroy. En l'étendant à tous les groupes, et en les échelonnant suivant le principe de la subordination des caractères, il a rendu la classification tératologique plus régulière que la classification zoo- logique. Il existe à notre époque de nombreux travaux téraiologiques : MM. Geoffroy Saint-Hilaire père et fils, Meckel , Serres et Otto, ont écrit des traités généraux. MM. Délie Chiaje, Meckel, Otto, Anto- marchi, Burkard, Herold, ont étudié les monstres doubles et simples. L'hermaphrodisme et l'hémitérie ont occupé MM. Jacobi, Martin Saint-Ange, Weese, Stampini, Nicati, etc. MM. Breschet et Geoffroy, Orth et Ilimly, ont recherché les lois des monstruosités par inclusion. Zoologie générale, — La zoologie, cultivée avec un succès toujours croissant depuis la renaissance des lettres, ne prit un véritable carac- tère de stabilité qu'après que le génie de Linné eut jeté les bases de la méthode naturelle; mais les travaux de l'illustre Suédois et les perfec- tionnements successifs qu'il avait apportés à sa classification dans les diverses éditions de son Sjjstema naturœ, n'avaient pas empêché les essais d'autres méthodistes. G. Cuvierqui, pendant longtemps, résuma toute la science française, ou, pour mieux dire, fut la plus haute expres- sion scientifique du commencement de ce siècle, commença par réviser, en 1795, de concert avec M. Geoffroy Saint-Hilaire, la classification des mammifères , puis il fit des études semblables sur les êtres de la série animale, et partout il apporta une réforme depuis longtemps désirée. Linné avait formé sans choix sa classe des vers de tous les animaux qui n'avaient pu trouver place dans les classes précédentes ; cette classifi- cation vicieuse réclamait d'importantes modifications. Cuvier, qu'un séjour sur les côtes de Normandie mit à portée d'étudier les animaux marins, prépara, de 1790 à 1795, pour la classe des vers, un nouveau mode de classification , qui, dès sa publication (1795), obtint l'adliésion DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 185 de tous les naturalistes. Ce grand et beau travail remplit toutes les conditions d'une méthode naturelle, quelle que soit la disposition des groupes intermédiaires; mais il a déjà subi d'inévitables perfectionne- ments, par suite des progrès qu'ont amenés des études de plus en plus profondes sur les êtres des diverses classes. En 1797, Cuvier publia son tableau élémentaire de l'histoire naturelle des animaux; il présenta, en 1817 et en 1830, dans la 2^ édition du Règne animal, ouvrage aussi capital dans la science que le Systema naturœ de Linné, une classification complète de tous les animaux, fondée sur leur organi- sation, d'après le principe des affinités naturelles. Le système de Cuvier est fondé sur l'ordre descendant, c'est-à-dire qu'on y trouve le type le plus complexe au sommet et le plus simple à la base; il a été adopté par la plupart des naturalistes, comme le mieux approprié aux besoins de l'étude, en ce qu'il va du connu à l'inconnu. Cependant tous les zoologistes n'ont pas accepté ce système ; ils ont fait des efforts constants pour arriver à une classification plus parfaite et plus philosophique encore; et, si leurs tentatives n'ont pas toujours été accompagnées de succès, du moins ont-elles contribué au progrès de la science , en variant les points de vue. Lamarck, porté par sa nature à l'abstraction, a adopté l'ordre inverse de Cuvier ; il a établi un système général de classification des animaux, en suivant l'ordre ascendant, comme celui qui répondait le mieux à la théorie de la génération suc- cessive des êtres. Toutefois, ce renversement de l'ordre de classification générale n'a pas exercé une bien grande influence sur les divisions des groupes fonda- mentaux, et la méthode naturelle a triomphé de toutes les tentatives faites en dehors de ses principes. Différentes modifications y ont été apportées par plusieurs auteurs, sans l'altérer profondément; mais M. de Blainville est venu, avec l'autorité de son profond savoir, pro- poser de nouvelles bases de classification, en opposition avec celles de Cuvier. Selon cet auteur, le règne animal doit être partagé en trois groupes primordiaux seulement, fondés sur les formes générales des animaux et sur leur relation avec la disposition du système nerveux. Plusieurs des hommes éminenlsdans la science inclinent vers l'opinion de M. de Blainville, et quoique son système n'ait pas obtenu une adhésion générale , la plupart des naturalistes flottent entre les deux systèmes qui se disputent la prééminence. Il est une aulre manière d'envisager la connexion des êtres vivants : 185 DISCOURS PRELIMINAIRE. c'est celle de MM. Oken et Mac-Leay. Nous avons fait connaître les idées du premier, en parlant de l'anaiomie philosophique; il nous reste à exposer la méthode de Mac-Leay : cet auteur base son système sur ce principe déduit des aflBnités naturelles des êtres , que tous les groupes organiques affectent la forme circulaire ; d'après son arrange- ment, chacun de ces cercles contient cinq autres groupes formant un nouveau cercle ; aux points où ces cercles se touchent par leur cir- conférence, se trouvent des groupes intermédiaires qui les lient entre eux. Ainsi, il y a affinité entre les êtres d'un même cercle, et analogie seu- lement entre ceux de deux cercles différents. D'après ce système, tous les êtres organisés sont divisés en deux grands cercles comprenant l'un le règne végétal, l'autre le règne animal, et chacun d'eux est ensuite partagé en groupes secondaires. Ce mode de classification, appelé sys- tème quinaire et exposé dans lesBorœ entomologtcœ, publiées de 1819 à 1821, a été étendu et appliqué à tout le règne animal par plusieurs na- turalistes anglais, et entre autres par M. Swainson. Après les ouvrages systématiques, résultats des efforts des maîtres de la science, viennent ceux des naturalistes qui, sans créer de systèmes, acceptent les méthodes généralement admises, ou se contentent de mo- difications de peu d'importance. Nous citerons les éléments de zoologie générale de MM. Lalreille, Duméril, Milne Edwards, Pouchet, Van-der Hœven, Grant, Hollard, Hemprich, Kaup, Munck, Reichenbach; mais il manque un Systema animalium, contenant l'indication de tous les animaux décrits ou renfermés dans les collections et les traités séparés. Mammalogie. — Le nombre toujours croissant des animaux dont se sont enrichis les collections a nécessité la division de la zoologie en plusieurs branches. En tête, se trouve la mammalogie. Celte science, perfectionnée sous le rapport de la méthode par les classificateurs géné- raux, a vu le système de G. Cuvier modifié par MM. Desmarest, Dumé- ril, Duvernoy, Latreille, Ranzani, Desmoulins, Fréd. Cuvier et Van-der Hœven, qui tous sont partis d'un point de vue commun, fondé sur les principes de la méthode naturelle ; mais, comme la science n'arrive pas d'un seul coup à un degré de certitude tel que toute contradiction soit impossible, d'autres essais ont eu lieu pour donner une classification plus parfaite des mammifères. En 1811, lUiger publia son Prodromus systemalis mammalium ^ qui contenait une nouvelle méthode, fon- dée sur les organes de préhension ei de sustentation j ce iravail, quoique DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 187 remarquable sous plusieurs rapports, a le défaut d'être empreint d'un néologisme qui ajoute à l'élude des difficultés nouvelles. M. de Blain- ville a publié, en 1816, une classification différente de celle de Cu- vier, et basée sur l'unité ou la dualité de l'utérus, ainsi que sur une ap- préciation rigoureuse de la valeur des principaux caractères mam- malogiques. M. Desmoulins a cherché, en 1825, à concilier le système de Cuvier et celui de M. de Blainville, sans que cette modification ait été adoptée. M. Isidore Geoffroy a divisé les mammifères en trois séries pa- rallèles, commençant, chacune, par les êtres les plus complets et descen- dant jusqu'aux plus simples. Le prince Charles Bonaparte a également établi une classification naturelle dans laquelle on re^trouve la plupart des ordres de Linné, mais qui est divisée en deux séries fondées sur le mode de reproduction des mammifères. Dans son état actuel, la mé- thode mammalogique doit subir les perfectionnements depuis longtemps proposés par les zoologistes , et qui tendent à séparer ou à unir cer- tains ordres ou certaines familles dont la structure et les détails d'orga- nisation sont aujourd'hui mieux connus. Les travaux généraux sur les mammifères sont fort nombreux. Les ouvrages deBuffon, malgré leur charme, sont aujourd'hui surannés et ne sont plus en harmonie avec la forme sérieuse qui, à notre époque, domine toutes les éludes. Les ouvrages généraux renferment tous l'histoire des mammifères; mais il y a aussi quelques traités spéciaux : tels que ceux deDesmarest, de MM. Lesson et Schinz; la grande histoire naturelle des mammifères par M. Geoffroy Saint-Hilaire et F. Cuvier, un des plus précieux monu- ments de la science mammalogique, et le Systema mammalium de M. Fischer, encore incomplet, peut-être, à cause des progrès rapides de la science, mais qui peut donner une idée des espèces connues. On doit compter parmi les travaux qui ont contribué le plus puissamment à faire avancer la mammalogie, les monographies et les faunes, parmi lesquelles nous citerons celles de MM. d'Audebert, Geoffroy père et fils, Temminck, Lichtenstein, de Blainville, Desmarest, F. Cuvier, Du- \ernoy, Benneti, Gray, Rengger, le prince Maximilien de Neuwied, Boulin , Savi, Spix , Bowdich , Ritgen, Waterhouse , etc. On a, de tout temps, attaché une grande importance à l'étude de la structure des mammifères ; mais, de nos jours plus que jamais, des recherches spéciales ont été faites pour arriver à une connaissance plus intime de l'organisation des grands vertébrés. M. Meckel a publié une monographie anatomique de l'ornilhoihynque et de Té- 188 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. chidné ; MM, E. Home, Georges Cuvier, de Blainville, ont traité le même sujet. F. Cuvier a composé, sur les dénis des mammifères, considérées comme caractère zoologique , un ouvrage destiné à faire apprécier l'importance du système dentaire dans les diverses familles du règne animal; M. Rousseau en a fait connaître le développement dans les différents âges chez plusieurs espèces. MM. Retzius, de Stock- holm, Owen et Dujardin, en ont étudié la structure intime. G. Cuvier a rédigé un grand nombre de mémoires sur des particularités organiques propres à certains ordres ou à certains genres, entre autres sur l'oreille interne des cétacés, sur les narines des mêmes animaux, sur la rate des marsouins, sur l'ostéologie des hippopotames, des paresseux, et sur celle des mammifères en général. M. Fischer a donné une anatomie des makis j MM. Pander et Dalton ont publié un traité d'osléologie des mammifères; M. Weber a contribué, par ses travaux, à la connaissance de leur charpente osseuse. M. Wolf a étudié la production de la voix dans les animaux de cette classe; M. Gurtl a donné une anatomie des animaux domestiques, ainsi qu'un beau travail sur les glandes des canaux sudorifères, sur les glandes sébacées de la peau dans les ani- maux domestiques , et sur la structure des ongles et'des cornes. M. Walch a traité de l'organisme animal dans les mammifères. MM.Lob- stein et Duvernoy ont publié des détails fort intéressants sur l'anatomie des phoques, et M. Rapp, sur celle des cétacés. M. Otto a étudié la dis- position particulière des artères encéphaliques dans les animaux hiber- nants; il a découvert, dan* une espèce de singe, une disposition particu- lière de l'estomac, que les travaux de MM. OwenetDuvernoy ont démon- tré caractériser les semnopithèques. Le premier a découvert le sphincter œsophagien du diaphragme dans les mammifères grimpeurs. MM. Bres- chet et Roussel de Vauzème ont étudié l'appareil légumenlaire des mam- mifères. MM. Meckel, Lauth, Savart, Gerdy, Bennati, Cagniard-Latour et surtout J. Millier, le savant professeur de Berlin, ont avancé, par leurs travaux, la théorie de la voix dans l'homme et dans les autres vertébrés à mammelles. MM. Flourens, Henle, Bischof et Turpin, ont étudié les membranes muqueuses; MM. E. Geoffroy Saint-HiUiire, de Blainville, Ov^^en et plusieurs autres ont fait des recherches sur le mode de génération des marsupiaux et des monolrômes. M. Martin Saint- Ange a fait des villosités du chorion des mammifères le sujet d'un grand mémoire. MM. Coste, Eschricht, Gluge, se sont occupés du même sujet. MM. Baër et Ralhke ont recueilli des observations sur l'embryogénie DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 189 des mammifères, MM. Dujardin et Verger ont entrepris des recherches sur la structure intime du foie de ces animaux. MM. Raihke, Baër, Weber et J. Mùller, se sont servis du microscope pour étudier la structure des organes des sécrétions. MM. Ehrenberg, Th. Schwann, Valenlin, Burdach et Mandl, ont exercé leur sagacité sur l'anaiomie microscopique des nerfs. M. Roulin, continuant les observations d'Azara sur les mœurs des animaux de l'ancien monde, transportés en iVmérique, s'est occupé des changements qu'ont produits sur les espèces les nouvelles circonstances dans lesquelles elles se sont trouvées. L'histoire des mœurs des mammifères est la partie la moins étudiée et par conséquent celle sur laquelle il règne le plus d'obscurité. Nous trouvons bien, dans les relations des voyageurs, des détails épars sur certaines particularités concernant la manière de vivre des animaux qu'ils ont observés; mais nous ne connaissons d'ouvrage complet, sous ce rapport, que l'histoire naturelle des mammifères dont il a été question plus haut, et pour laquelle F. Cuvier a observé à l'état vivant la plu- part des animaux qu'il a décrits. M. Flourens a publié un résumé plein d'intérêt des nombreux travaux de F. Cuvier sur le moral des animaux et sur leurs caratères zoologiques. MM. d'Obsonville, Leroy, Virey et Pougens, se sont aussi occupés de l'instinct des animaux. MM. Dureau de La Malle et Isidore Geoffroy Saint-Hilaire ont traité, après Buffon et F. Cuvier, de leur domestication. L'appréciation des phénomènes intellectuels, entreprise d'abord par Buffon , a occupé l'attention de Dupont de Nemours et plus récemment de F. Cuvier. Depuis, les phrénologistes ont essayé de vérifier leur doctrine , en cherchant, dans la structure du crâne des mammifères , l'indication de leurs penchants et de leurs facultés. OrwîV/io%/e.— L'ornithologie n'est pas moins cultivée que les autres branches del'hisloire naturelle. Quoique les hommes spéciaux dans cette science soient généralement peu nombreux, les travaux systématolo- giques ont occupé plusieurs savants qui, presque tous, ont pris pour base la classification linnéenne, la plus naturelle de toutes. En 1790, Latham fit paraître son Index orniihologicus, remarquable par sa clarté et sa précision. Cuvier vint ensuite et fit, pour la classification des oi seaux, ce qu'il avait fait pour toutes les autres classes du règne ani- mal, c'est-à-dire qu'il commença pur ébaucher un système appelé, 190 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. comme ses autres travaux , à faire époque dans la science ; il le per- fectionna plus tard , en mettant à profit ses propres observations et les études des autres ornithologistes. Lacépèdc, lUiger, M. Duméril, ont attaché aussi à leurs travaux ornithologiques une méthode de classification particulière, fondée, comme toutes celles de l'époque, sur les caractères tirés du bec et des pattes. En 1812 , M. de Blain- ville parla, pour la première fois, de l'avantage de l'étude de l'appareil sternal dans la distribution systématique des oiseaux. Celle idée fut mise à profit par le docteur Lherminier, qui la prit pour base d'un sys- tème orniihologique. M. Merreni est arrivé en même temps que M. de Blainville à un résultat semblable dans son Tentarnen systematis na- turalis avium. Les deux classes fondamentales de sa méthode sont basées sur la présence ou l'absence du bréchet. M. Ranzani de Bologne a également eu égard aux caractères résultant de la forme de l'appareil sternal, dans la classification des oiseaux faisant partie de ses éléments de zoologie. Vieillot, Latreille,MM. Kuhl, HorsfieId,Vigors, Swainson, Ch. Bonaparte, Temminck, Isidore Geoffroy Saint-Hilaifeet Wagler, ont aussi joint à leurs descriptions une classification systématique ; nous pouvons ciler , parmi les ornithologistes qui contribuent par leurs études au perfectionnement de la méthode naturelle, M. de Lafresnaye, qui a publié, dans le Magasin zoologique, un grand nombre d'arlicles d'ornithologie et plusieurs mémoires fort estimés. Les travaux descriptifs généraux d'ornithologie sont moins abondants que les monographies ou les faunes ornithologiques. Buffon, dont les nombreuses éditions se sont chaque fois enrichies des nouvelles décou- vertes de la science, a toujours été un ouvrage fondamental en ornitho- logie. Les mélhodûlogisies ont aussi pour la plupart donné un tableau raccourci, mais aussi complet que possible, du nombre des oiseaux connus. Divers manuels d'ornithologie ont été publiés, et les diction- naires des sciences naturelles sont devenus des répertoires complets. Les monographies ornithologiques sont d'un haut intérêt, et presque toutes, surtout de nos jours, sont accompagnées de figures d'une grande beauté et d'une parfaite exactitude. Levaillant avait publié, en 1799, une monographie des perroquets; depuis cette époque jusqu'en 1807, on a eu de lui l'histoire des oiseaux de paradis, des rolliers, des toucans, des couroucous, des pronicrops, des guêpiers, etc.; Desniarets a fait pa- raître la monographie des langaras, des manakins et des todiers; Dau- DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 191 chanteurs de la zone lorride; Temminck a donné l'histoire des pigeons; M. Lesson, celle des oiseaux-mouches ; M. Gould a publié, dans ces der- nières années, la monographie des ramphastidés, des couroucous et de plusieurs autres genres ou familles-, MM. Wagler, Lea et Eourjot Sainl- Hilaire, celle des perroquets; M. Swainson, celle des tyrans d'Amérique. M. Ménétrier est l'auteur d'une monographie des fourmiliers. Les auteurs de faunes ornithologiques sont très nombreux : Levail- lant a donné l'histoire des oiseaux d'Afrique ; Savigny nous a fait con- naître ceux de l'Égypie et de la Syrie; Shaw, ceux de la Nouvelle- Hollande ; M. Gould a publié une centurie des oiseaux de l'Hima- laya ainsi que la faune des oiseaux de la Nouvelle-Hollande; M. Al- cide d'Orbigny a publié une partie de l'ornithologie des Antilles; il a commencé et il continue la description des oiseaux de l'Amérique méridionale. MM. Rïippel, Smilh , Ehrenberg, ont étudié les oiseaux de l'Afrique; MM. Vieillot, Wilson, Audubon, Ch. Bonaparte, ceux de l'Amérique du Nord; le prince de Neuwied et M. Spix, ceux du Brésil ; M. Siebold, ceux du Japon ; M. Sykes, ceux du pays des Mahrat- tes; Sonnerai, ceux des Indes et de la Chine; MM. Temminck, Brehm, Gould, etc., ont publié l'histoire naturelle des oiseaux d'Europe; MM.Gé- rardin. Vieillot, Polydore Roux, Crespon et Degland, la faune orni- thologique de la France; MM. Brehm, Schilling, Borkhausen, Spalowsky, Naumann, Meyer et Wolf, celle de l'Allemagne; MM. Lewin, Lord, Bewick,Selby,Pennant, etc., celle de l'Angleterre; MM. Nuccavi, Bonelli, Ch. Bonaparte et Savi, l'ornithologie de l'Italie; M. Schinz a décrit les oiseaux de la Suisse; M. Meyer, ceux de la Livonie et de l'Esthonie; M. Besecke, ceux de la Courlande. M. Nilson est l'auteur d'une orni- thologie suédoise; MM. Rafles, Kuhl et Horsfield ont donné des descrip- tions d'oiseaux de Java; M. Faber a publié un prodrome des oiseaux de l'Islande et une faune des oiseaux du Nord ; M. Kitilitz a fait connaître quelques oiseaux du Chili. La plupart des voyageurs, tels que MM.Quoy, Gaimard, Lesson, Bellanger, Garnot, et en général tous les circumna- vigateurs, ont consacré, dans leurs relations, une place importante à la description des oiseaux. Nous ne connaissons que fort peu de savants qui se soient spéciale- ment occupés d'ornilhotomie. Nous ne trouvons guère que M. Tiede- mann qui en ait fait l'objet d'études particulières ; nous ajouterons seu- lement que les plus célèbres anatomisles comparateurs se sont occupés de la structure des oiseaux. G. Cuvier a fait connaître leur j92 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. larynx inférieur . et a publié un mémoire sur l'ossificaliou du sternum dans les animaux de cette classe ; M. Geoffroy Saint-Hilaire s'est livré à de nombreux travaux sur leur squelette et sur leurs organes repro- ducteurs; M. Breschet a étudié chez eux l'organe de l'ouïe; M. Brandt, de Saint-Pétersbourg, a publié un grand travail, avec iconographie, sur leur ostéologie. MM. Laulh, Millier et Duvernoy ont découvert les tissus élastiques qui, dans l'aile des oiseaux en général et dans la poche sous-mandibulaire du pélican en particulier, remplissent la même fonc- tion que les ligaments dénués de force vive. Le dernier de ces anato- mistes a décrit les nombreuses modifications osseuses et musculaires que présente la langue des oiseaux. MM. Cuvier, Dutrochet, Flourens et Coste, ont cherché les analogies qui existent entre l'œuf de l'ovipare et celui du mammifère ; M. Richard Owen a donné l'anatomie zoologique de plusieurs espèces; M. Nitzsch a étudié les pennes des oiseaux; M. Thienemann a fait l'histoire de la reproduction des oiseaux d'Europe; M. Schinz est l'auteur d'un travail sur leurs nids et leurs œufs, etc., etc. Une partie bien importante et encore peu connue de l'ornithologie, est la partie ethnographique. On peut dire que, sous ce rapport, la science ornithologique présente une grande lacune que le temps seul pourra remplir. Les migrations des oiseaux ont bien été l'objet des études de quelques observateurs ; mais nos connaissances à ce sujet sont encore fort incertaines. Erpétologie. — Nous avons vu la science erpétologique naître au xviii* siècle sous l'inspiration de Laurenti ; depuis elle a grandi, et le XIX* siècle est riche en observations de toutes sortes. Nous passe- rons rapidement en revue les méthodologistes qui sont très nom- breux. Lacépède, le premier dans l'ordre chronologique, a donné, dans sa continuation des œuvres de Buffon , une histoire naturelle des quadrupèdes ovipares et des serpents; il a fondé sa classification, pour les premiers, sur la présence ou l'absence de la queue, pour les autres sur la présence ou l'absence des pieds. En 1799, M. Brongniari a pu- blié un arrangement systématique des reptiles, fondé sur les carac- tères anatomiques , affranchissant ainsi la science des entraves d'une étroite routine. Latreille n'a donné qu'une modification du système de Lacépède; Dandina fait paraître, en 1802 et 1803, une histoire générale des reptiles, où il a suivi la méthode de M. Brongniart. Il est à regretter que ce travail, fait avec rapidité, soit quelquefois inexact. G. Cuvier a DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 193 publié,en 1798, dans son Tableau élémentaire de l'histoire naturelle de» animaux , une classification qui se rapproche de celle de Lacépède. Il adopta, plus tard, celle de M. Brongniart; et, vingt années après, il publia un nouvel arrangement des reptiles fondé sur la subordination des ca- ractères. M. Duméril, qui a succédé à Lacépède, et qui, depuis près de quarante années , occupe la chaire d'erpétologie, a successivement perfectionné la méthode naturelle qu'il a suivie dans les nouvelles suites à Buffon, publiées en 183/s, conjointement avec M. Bibron. Oppel, natu- raliste bavarois, a fait paraître, en 1811, un travail systématique sur les reptiles. M. Merrema donné, en 1820, son Tentamensystematisam- phibiormn ; cet ouvrage, peu au courant de la science, n'est que la re- production d'un autre qui lui est antérieur ; le système qu'il a suivi est presque celui d'Oppel. M. de Blainville a apporté, dans sa classification, la science et la sagacité qui le distinguent. M. Gray a publié plusieurs essais de classification qui n'ont pas été adoptés. Le docteur Harlan est l'auteur d'une faune erpétologique de l'Amérique du Nord, dans la- quelle il propose un système de classification fondé sur les organes respiratoires. On distingue surtout dans son travail la partie rela- tive aux genres grenouille, lainette et crapaud. M. Haworth a pro- posé un système dichotomique de la classe des reptiles, emprunté en partie à Merrem. M. Filzinger, auteur doué d'une saine critique, a proposé un nouvel arrangement systématique, dans son catalogue des reptiles que renferme le musée zoologique de Vienne. M. Ritgen est l'au- teur d'une méthode inadmissible, par suite des nombreuses particula- rités qu'il y a introduites. Il nous reste à citer avec éloge le travail de M. Wagler sur la classification des reptiles, comme étant conforme aux vrais principes de la méthode naturelle. On voit que les travaux systéma- tiques relatifs aux animaux de cette classe ont beaucoup exercé la saga- cité des naturalistes, à cause des modifications nombreuses que présente leur organisation. Chacun des auteurs que nous venons de citer ne s'est point contenté d'un simple travail de nomenclature; mais il y a joint des descriptions augmentées, chaque fois, des genres nouveaux dont la science s'était enrichie. L'erpétologie compte aussi , au nombre de ses historiens, MM. Meyer, Kaup, Reuss, en Allemagne; Lichlentein, Gra- venhorstetWiegmann, en Prusse; Schlegel, Boié, en Hollande; Bell, en Angleterre; Rusconiet Ch. Bonaparte, en Italie; Cocteau, en France, etc. Les travaux d'anatomie relatifs aux reptiles sont nombreux, et ont puissamment contribué au perfectionnement des méthodes. En 179Zj ei 25 194 DISCOURS PRÉLIMLNAIRF. 1795, Townson a publié des observations physiologiques sur la respira- tion de CCS animaux. M. Geoffroy Saint-Hilaire père, dans sa philosophie anatomique, a décrit leurs organes respiratoires ; il a fait aussi une étude comparative des organes de l'ouïe chez les reptiles, chez l'homme et chez les poissons. M. Windischmann a fait paraître , en 1831 , un traité sur la structure de l'oreille dans les amphibies. En 1832, M. Breschet a publié un travail semblable. M. Jacobson a donné des recherches sur un système veineux particulier aux reptiles. Nous devons à M. Martin Saint-Ange un travail comparatif sur la circulation des quatre classes des animaux vertébrés. M. Panizza, de Pavie, a étudié leur système lym- phatique. MM. Schœpf, Schneider et Bojanus, ont publié l'anatomie des lortuos; MM. Jules Cloquet etMeckel , celle des glandes lacrymales et venimeuses des serpents. En 1832, le professeur MuUer, de Bonn, a donné, sur les ordres des batraciens et des serpents, un excellent tra- vail anatomique et descriptif. M.Meyer a découvert, dans plusieurs es- pèces de ces ordres, des rudiments de membres postérieurs; M. Serres a publié une anatomie du cerveau des reptiles, comparé à celui des autres «lasses des vertébrés. Un travail semblable est dû à M. Treviranus. Du- moulin et M.Bischopf ont fait connaître le système nerveux de ces ani- maux. Les mémoires de l'Académie des sciences de Naples contiennent un travail de Cavolini sur la génération des amphibies. On doit à M. Du- trochet des observations très intéressantes sur l'œuf des reptiles et sur les enveloppes du fœtus dans les êtres de cette classe. M. Fricket nous eu a fait connaître l'organe de la vue. M. Dugès est l'auteur d'un travail sur leur mode de déglutition; M. Schlegel, de Leyde, a publié le résultat de ses recherches sur les glandes salivaires des serpents venimeux et non venimeux; M. Duvernoy a composé un mé- moire sur les caractères anatomiques qui distinguent les premiers de ces animaux des seconds. M. Rusconi a étudié le développement de l'œuf des grenouilles. M. Sébastien a donné une anatomie du lézard, appelé dra- gon par Linné. MM. Siebold, Funck et Rusconi, ont publié des mémoires pleins d'intérêt sur l'organisation des salamandres. MM. Isidore Geof- froy Saint-Hilaire et Martin Saint-Ange ont découvert, dans le crocodile, les canaux péritonéaux, déjà observés par M. Duvernoy dans les tortues. MM. Emmert, Weber, Tiedemann et Gravenhorst, ont contribué, par leurs travaux, à la connaissance de l'organisation des reptiles. Nous possédons aujourd'hui un grand nombre de faunes erpétologi- ques, intéressantes sous le double rapport de l'histoire naturelle des DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 195 repliles el de leur disliibution géographique. Kuhl, Van Hassell el Boié , morts à Java , ont laissé, sur l'erpétologie de celte île, des ma- nuscrits dont on a publié plusieurs extraits dans divers journaux alle- mands el particulièrement dans l'Isis. M. Russel a enrichi l'iconogra- phie de magnifiques gravures représentant plus de vingt espèces de serpents du Bengale. On doit au D" Green la description de beaucoup d'espèces de reptiles de l'Amérique du Nord. M. Lesson a publié la partie erpétologique du voyage de Bélanger aux Indes orientales ; il a donné la description des reptiles apportés des Tndes et de l'Afrique par M. Lamare-Piquot , et rédigé l'erpétologie du voyage de la Co- quille. M. Lindaker est l'auteur d'une faune erpétologique de la Bo- hême ; M. Risso a publié celle des environs de Nice ; M. Van Hayden, celle du nord de l'Afrique. MM. Spix de Munich, Roddi de Pise, nous ont fait connaître diverses espèces nouvelles de tortues et de grenouil- les propres au Brésil. Le prince Maximilien de Neuwied a aussi doté la science de nombreuses découvertes faites par lui-même dans cette partie de l'Amérique méridionale. Nous ne parlerons pas ici des rela- tions de voyages , renfermant des descriptions de zoologie générale, et dans lesquelles la classe des reptiles se trouve naturellement comprise. Ichthyologie. — A l'époque oîi les études d'anatomie comparée vinrent apporter à la science les lumières dont elle était privée, l'ichlbyo- logie était sèche et aride, et l'histoire naturelle générale des poissons se bornait presque à leur classification. Néanmoins, dans le cours du xviii^ siècle, surtout vers sa fin, il avait paru des ouvrages d'une haute importance; et les anatomistes comparateurs avaient réuni, sur les particularités de la structure des poissons, des observations assez nom- breuses, pour que les progrès de notre siècle fussent faciles à pré- voir. Lacépède comprit qu'il était possible de rendre la science plus at- trayante, sans lui rien ôter de sa précision ; dans l'ichthyologie qui fait suite aux œuvres de Buffon, il décrivit la structure, les mœurs et les mi- grations des poissons dans un style souvent aussi riche que celui de son modèle. Malheureusement la méthode qu'il a suivie, quoique simple, ré- gulière, et permettant de classer sans peine tous les genres nouveaux, est purement artificielle, et son travail présente au moins deux cents doubles emplois, ce qui vient du trop de confiance qu'il avait eue en ses devanciers; mais cette histoire, malgré ses imperfections, a servi de base à tous les travaux qui, jusqu'à ce jour, ont été faits sur celte science. 196 DISCOURS PIŒLIMINAIRE. Sonnini de Manoncourt a publié, dans son édiiionde fiuflun, la partie re- lative aux poissons, qui n'est qu'une copie de Lacépède. On peut encore considérer comme conçus sous son influence, la partie ichlhyologique de la zoologie générale de Sliaw et les ouvrages élémentaires de M. Du- méril, dans lesquels le système de Lacépède est cependant présenté avec plus d'ordre, et qui sont enrichis de toutes les acquisitions successives de la science. Beaucoup de nomenclateurs ont encore suivi ce système ; M. Raffinesque a successivement fait paraître, en 1810 et 1815, un catalogue des poissons de la Sicile, dans lequel la méthode qu'il a adop- tée, tout en s'écartant de celle de Lacépède, est fondée sur les mêmes principes. G. Cuvier a publié une classification qui reçut son perfectionnement en 1817, et qui se dislingue, comme tous les travaux de ce naturaliste, par la supériorité de sa méthode, basée sur la subordination des ca- ractères. Schneider a donné, en 1820, sous le litre de Systema ichthyologiœ Blochii, un essai de classification trop bizarre pour qu'on ait pu l'adopier. Le système de M. de Blainville, publié en 1816, se raj)- proche beaucoup de celui de Gmelin, sous le rapport des caractères gé- néraux des grandes classes, et de celui de Linné, pour le reste des sub- divisions. MM. Goldfuss et Risso ont également pris pour modèle de classification, dans des ouvrages récents, le système de Gmelin, auquel ils ont fait quelques modifications peu importantes. M. Oken, dont nous avons exposé les principes en parlant de l'anaiomie philosophique, a appliqué son système général à la classification des poissons; il a pu- blié, en 1822, sa quatrième distribution ichlhyologique, plus essentiel- lement fondée sur les principes qu'il suppose dominer dans les èlres des diverses classes; en 1837, le prince Charles Bonaparte a lu à la So- ciété linnéenne de Londres, un travail systématique comprenant les quatre classes de vertébrés. Dans sa classification des poissons, il a pris pour base de ses trois grandes divisions la structure des branchies, et il a apporté quelques modifications dans l'ordre des genres entre eux. L'anatomie et la physiologie des poissons ont, de tout temps, été l'objet des études des naturalistes : nous trouvons le xviii* siècle déjà riche en observations ; cependant, la zoologie de celle classe existait à peine au commencement du xix^ siècle j les plus grands travaux sui' ce sujet sont dus à la fois aux anatomistes comparateurs et philoso- phes. En 1800, M. Autenrieih donna une analomie de la plie ; en 1807, M. Geoffroy Saini-IIilaire publia des travaux comparatifs sui' l'ana- DISCOURS PRÉLIMINAIRE. I97 logie des os qui porient la nageoire pectorale avec ceux qui , dans les autres vertébrés, soutiennent les membres antérieurs. De 1811 à 1818, cet anatomiste arriva au même résultat que M. Spix, sur la correspon- dance des pièces operculaii es avec les osselets de l'oreille, et sur l'ana- logie de l'appareil des branchies avec le sternum, l'os hyoïde, le larynx, la trachée et les bronches. En 1824 et 1825, après de nouvelles observations, M. Geoffroy reproduisit son travail sur les opercules, en y joignant sa théorie générale sur la composition de la vertè- bre. De 1811 à 1822, M. Rosenlhal a publié de beaux travaux sur Tostéologie des poissons: de 1812 à 1817, G. Cuvier, qui s'était beau- coup occupé de ce sujet (il avait déjà rassemblé plus de trois cents sque- lettes de poissons), publia ses idées sur l'osléologie de la téie. Au com- mencement du xix^ siècle, M. Duméril découvrit les rapports du crâne avec les vertèbres. Les anaiomistes philosophes s'éiant emparés de cette donnée nouvelle pour l'appliquer à la structure de la tète des ani- maux, M. Spix la développa dans sa Ce'phaloge'nesie,piih[iée à Munich, en 1815; il avança le premier l'opinion, adoptée depuis, sur la signifi- cation des pièces operculaires. MM. Bojanus, Fenner, Carus, Weber, V^an der Hœven, Bakker et Meckel, ont fait aussi de grands travaux sur l'ostéologie ichlhyologique. Nous ne trouvons que G. Cuvier et M. Carus pour la myologie des poissons; mais leur névrologie a été l'objet d'études plus nombreuses. MM. Weber, Kuhl, Fenner, Sœmme- ring, Apostole-Arsaki, Desmoulins, Duméril, Serres, Magendie, s'en sont occupés avec succès; MM. d'Alton et Schlemme ont fait un beau tra- vail, accompagné de planches, sur le système nerveux du saumon. Les descriptions particulières, relatives aux autres détails anatomiques des poissons, ne manquent pas non plus. MM. Home et de Blainville se sont occupés de la splanchnologie de celte classe; MM. Duméril et Rathkc ont donné celle des lamproies. M. Ralhke a publié, en 182Zi et 1825, des travaux du plus haut intérêt sur le système circulatoire et diges- tif, et sur les organes génitaux des poissons. M. Breschet a composé un mémoire sur l'organe de l'audition dans ces animaux; MM. Tiedemann eiDœllinger ont particulièrement étudié leur cœur, et M. Fohmann a fait une étude spéciale de leurs vaisseaux lymphatiques ; M. Rosenthal a fait des recherches sur la structure de leiu^s branchies, et M. Flou- rens sur le mécanisme de leur respiration .- Les autres particularités relatives aux animaux de cette classe n'ont pas été moins observées. Bailly a fait connaître le mécanisme des fileis 19H DISCOURS PUELIMINAIRE. de la baudroie. MM. Geoffroy, de Humboldt, Rudolphi et Valeiiciennes, ont étudié les organes qui, chez les poissons électriques, développent de réleclricité. MM. Biot, Treviranus, G. Cuvier, ont réuni de nombreuses observations sur la vessie natatoire des poissons ; l'air qu'elle renferme a été l'objet d'expériences particulières. MM. Kunzmann et Agassiz ont publié le résultat de leurs recherches sur les différences de forme et de structure que présentent leurs écailles. Quelques expériences ont eu lieu sur la composition chimique des divers organes de ces animaux. Les faunes et les travaux descriptifs sont nombreux : De la Roche a publié, en 1809, l'ichthyologie des Baléares; M. Risso, celle de Nice ; M. Yarrell, celle d'Angleterre; M. Thompson, celle d'Irlande ; M. Nil- son, celle de la Suède; MM. FriesetEskstrœm,celledelaNorwège; M. Raf- finesque-Schmaltz , un catalogue d'ichthyologie sicilienne. MM. Otto, Bonelli, Ranzani, Giorna, etc., ont contribué à faire connaître les poissons de la Méditerranée ; MM. Naccari et Nardo ont décrit ceux de l'Adriatique. On doit à M. Low une faune des Orcades et la description de quelques poissons de la mer du Nord; M. Montagu a décrit plusieurs espèces rares des côtes méridionales de la Grande-Bretagne ; MM. Geof- froy Saint-Hilaire, Ehrenberg et Riippell, nous ont fait connaître les poissons du Nil et de la mer Rouge; M. Tilesius, ceux de la mer du Kamschalka. M. Mitchill a donné une histoire des poissons qui se pèchent aux environs de New-York. Lesueur et Raffinesque ont publié de nouveaux détails sur l'ichthyologie des États-Unis. M. Buchanan nous a fait connaître les poissons du Gangc; M. Russel ceux du Ben- gale; M. John M'Clelland, les cyprins de l'Inde, et M. Heckel les poissons de Kashmir; M. Bailli a exploré la Grèce sous le rapport ichlhyologique. Les diverses expéditions autour du monde et les explorations des voyageurs ont également enrichi nos collections de genres nouveaux ou incomplètement connus. Un assez grand nombre d'amateurs d'ichthyologie ont réuni les poissons de leurs côtes ou de leurs localités, pour contribuer à compléter cette partie si intéressante de l'histoire des animaux. Les Dictionnaires d'histoire naturelle qui ont paru depuis le commencement du siècle, contiennent tous, à mesure qu'ils se rapprochent de notre époque, des descriptions plus fidèles, des figures plus exactes, ainsi que des indications de genres nouveaux; mais le travail le plus grand et le plus beau qui ait paru sur cette science, et qui en renferme à-la-fois l'ensemble et les détails, est l'histoire naturelle des poissons , commencée par G. Cuvier, conjointement avec DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 199 M. Valenciennes, qui l'a continuée, après la mort d« son illustre colla- borateur. Une partie, moins connue et récente encore, est l'iclithyologie fossile, dont M. Agassiz s'est occupé avec beaucoup de succès, et à laquelle il faut joindre les essais de MM. de Blainville, Buckland, Sedgwick, Murchison, Valenciennes, Bronn, etc. Co7ichyliologie. — A la fin du xviii" siècle , la conchyliologie sortait à peine du chaos. Les coquilles, assez bien connues, étaient considé- rées, par la plupart des auteurs, comme offrant les seuls caractères pro- pres à établir la classification ; mais quelques savants de premier ordre, aussi bons observateurs que philosophes profonds, avaient reconnu que les véritables caractères sur lesquels doit être fondée la classifica- lion naturelle des mollusques, ne se trouvent pas dans le test, mais dans les animaux. Cependant, tous les auteurs ne crurent pas devoir abandonner le système linnéen, et la modification qu'y avait apportée Bruguière, fut encore adoptée par Bosc dans les suppléments à Buffon. L'histoire des (estacés des Deux-Siciles par Poli, publiée en 1791, donna une impulsion nouvelle à la conchyliologie. Les trois groupes éta- blis par lui, sur la considération de l'animal, abstractio-n faite delà coquille , ont été admis par tous les naturalistes, quoique, dans ce sys- tème, il y ait des rapprochements peu naturels. En 1798, G. Cuvier s'occupa de la classification des mollusques. Ce nouveau système, dans lequel le grand naturaliste avait mis à profit les travaux des conchyliolo- gisles antérieurs, fut pour la science un progrès de plus; mais, comme tous les hommes supérieurs, ei par suite de ce sage point de vue scien- tifique qui fonde sur l'expérience le perfectionnement ultérieur des méthodes, il ne cessa de travailler à la classification dont il avait jeté les premières bases. Profitant des divers travaux des hommes qui s'occupaient de conchyliologie, il arriva à établir une méthode dont les naturalistes classifîcateurs ne se sont que peu écartés. Vers la même 'époque que lui , mais se fondant toujours sur les principes immuables de la méthode naturelle, Denys de Montfort, Lamarck, Pérou, Dau- debard de Férussac père et fils, Latreille, MM. de Roissy, Duméril, de Blainville, Alcide d'Orbigny, Deshayes, établirent des systèmes de malacologie, qui sont pour la plupart des modifications du système pri- mitif; enfin les travaux particuliers de tous les savants ont mieux fait connaître certains ordres , certains genres , placés d'abord au hasard, 200 DISCOURS PRÉUMINAIRE. fauie d études suffisantes. Ces travaux ont servi à établir les classifica- tions généralement adoptées aujourd'hui. L'Allemagne vit paraître, en 1810, le travail de M. Oken, qui n'in- troduisit dans la classification aucun point de vue neuf, et qui ne fit qu'augmenter ou diminuer les genres établis. La classification de M. Raffînesque-Schmaltz est peu précise et difficile à comprendre. MM. Schweigger et Goldfuss sont encore des compilateurs qui ont plus ou moins heureusement modifié le système de Lamarck et celui de Cu- vier. M. Say, en Amérique, le docteur Leach et M. Gray, en Angleterre, ont proposé des modifications dans les genres ou des dénominations nouvelles de peu d'influence sur la classification , mais qui ont néan- moins contribué à perfectionner la science. Parmi les travaux généraux , nous citerons l'histoire naturelle des animaux sans vertèbres de Lamarck , dont MM. Deshayes et Milne Edwards ont donné une nouvelle édition ; la conchyliologie générale de Wood; celle des coquilles terrestres et fluviatiles de l'Europe par Ross- massler ; l'histoire des mollusques terrestres de Fciussac ; la monogi-a- phie des hélicines, des porcelaines, etc., de M. Gray ; celle des bulimes et d'une foule d'autres genres exotiques de M. Sowerby ; la conchy- liologie appliquée à la géognosie que publie M. Deshayes; le beau species générai des coquilles marines vivantes entrepris par M. Kiener, etc. Les conchyliologistes anatomistes ou descripteurs n'ont pas travaillé avec moins d'ardeur. On trouve naturellement à leur tête tous les sa- vants que nous avons cités plus haut ; nous y joindrons ceux qui, sans avoir fait des travaux de méthodologie, ont publié, soit des traités gé- néraux, soit des observations particulières. Draparnaud modifia, en 1803, dans son grand travail sur les mollusques terrestres et fluviatiles de la France, le mode de description des coquilles , et abandonna le sys- tème vicieux suivi par Linné et ses disciples. Cuvier publia successi- vement, dans les annales du Museuin, depuis 1802 jusqu'en 1810, des travaux très nombreux sur l'anatomie de différents genres de mollus- ques. En 1813, M. Meckel jeta du jour sur la structure des pleurobran- ches et des ptéropodes. En 181/4, M. Home inséra, dans ses Mémoires d'anatomie comparée , des observations relatives aux mollusques ; M. Erman a publié un mémoire sur leur sang; MM. Lesueur et Desma- rest ont donné des détails anatomiques sur la botrylle étoilée; M. Stiebel est l'auteur d'un travail sur la lymnée des étangs. M. de Blainville a le premier donné une juste appréciation des organes respiratoires des DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 201 malacozoaires j il a publié, dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, des détails précieux sur l'anatomie et la physiologie de ces animaux ^ M. Ranzani a fait un mémoire très intéressant sur les mollusques ar- ticulés et les acéphales; M. de Haan a étudié les ammonites et les goniatites ; Alcide d'Orbigny et de Férussac ont donné un travail très étendu sur les céphalopodes. Pérou et Lesueur, voyageurs infatigables, firent paraître d'importants travaux sur divers genres de mollusques recueillis ou observés par eux. Péron, le premier, et, après lui, Des- marest et M. Savigny , ont fait connaître les mollusques agrégés , sur la structure et la classification desquels M. Milne Edwards adonné tout récemment un travail considérable. MM. Olfers et Leach ont publié des travaux spéciaux sur les genres balane et anatife ; M. Martin Saint-Ange s'est occupé de l'anatomie de ces animaux, et MM. Thomp- son et Burmeister ont fait connaître les métamorphoses qu'ils subissent dans leur jeune âge. MM. Quoy et Gaimard ont étudié, dans leurs longs voyages, les mollusques de plusieurs points du globe. MM. Délie Chiaje, A. d'Orbigny, Richard Owen, Deshayes, Valenciennes , Rang, Milne Edwards, Audouin, Van Beneden, Lesson, Grateloup, Charles Desmou- lins, etc. , ont contribué, par leurs laborieuses recherches, au progrès de la conchyliologie ; et , depuis que l'étude de l'animal est devenue la partie la plus importante de la science des mollusques , la plupart des conchyliologistes ont étudié avec soin l'anatomie de ces animaux, dont certaines particularités ont été découvertes par MM. Néry et Bojanus , qui en ont étudié l'appareil générateur, ainsi que par MM. Van Bene- den, Siebold, etc. On compte un grand nombre de faunes conchyliologiques. Geoffroy, le médecin, a réuni, dans un ouvrage, les mollusques de la France, et surtout ceux des environs de Paris. M. Michaud a continué le travail de Draparnaud sur les coquilles fluviatiles et terrestres de la France ; MM. Desmoulins, Bouillet, Goupil, Millet, de Gerville, Collard des Chères, Payraudeau, Brard, Pourel, Bouchard, Chanlereaux, d'Orbigny père, Hécart, Diilwyn, etc., ont rédigé des catalogues départemeniaux ou laissé de bons travaux sur les mollusques de diverses contrées. M. Nilson a publié une histoire des mollusques terrestres et fluviatiles de la Suède; MM. Pfeiffer, Kleb, Muhifield, Aller, Gaertner, en ont fait autant pour l'Allemagne ; M. Mïiller a décrit les espèces de Dane- mark; M.Hartmann, celles de la Suisse; Bowdich, celles de Porto - Santo ; MM. Poli, Costa et Philippi, celles de la Sicile; MM. Montagu, 202 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. da Costa, Pemiam, Donovan, etc., celles de la Grande-Breiagne; M. Des- liayes, celles de Morée. MM. Spix, Wagner et Moricand, ont décrit et ligure quelques mollusques terrestres qui habitent le Brésil ; M. Lowe, ceux de Madère ; M. Rang a fait connaître les mollusques terrestres nou- veaux propres à la côte d'Afrique. MM. Say, Isaac Lea, Raffînesque, ont publié une faune malacologique des Étals-Unis. M. Alcide d'Orbigny a décrit tous les mollusques qu'il a trouvés dans l'Amérique méridionale, et publié des faunes malacologiques des Antilles et des Canaries ; MM. Eh- renberg, Botta, Rùppel, ont recueilli lesmollusques de la mer Rouge, etc. Entomologie. — L'entomologie, si jeune encore au xviu^ siècle, mal- gré ses brillantes découvertes , et alors si fort dédaignée que Réau- mur croyait devoir se justifier de l'entraînement irrésistible qui l'at- tirait vers cette science, a fait de rapides progrès depuis 1789. Fabri- cius , qui, pendant vingt années, avait dominé la science , fut détrôné par Latreille. Dans son Précis des caractères génériques des insectes, publié en 1796, ce dernier appliqua, pour la première fois, aux ani- maux articulés, les principes de la méthode naturelle. Cet essai, qui s'écartait du système artificiel de Fabricius, révéla dans son auteur un sentiment profond des affinités ; mais il ne fut perfectionné qu'en 1806, quand Cuvier eut indiqué la séparation nécessaire entre les insectes et les crustacés, et que Lamarck l'eut réalisée. Pendant toute sa vie, et jusqu'en 1832, Latreille remania son système, et y introdui- sit successivement la classe des arachnides, créée par Lamarck, et celle des myriapodes , établie par Leach. Le Gênera crustaceorum et insectorum, son véritable titre de gloire, est admirable pour la ma- nière dont les divers genres s'enchaînent dans chaque ordre, et dont les caractères sont présentés. Dans le Règne animal de Cuvier et notam- ment dans la seconde édition , dont la partie entomologique a été écrite par Latreille, ce dernier a encore perfectionné sa méthode, qui ne pèche guère que par les points où toute idée systématique n'a pas complète- ment disparu. Bien que Latreille fût exclusivement méthodiste et qu'il ne prît aucune part aux travaux des anatomistes et des physiologistes, il sut habilement tirer parti de leurs observations. M. Duméril a donné aussi, dans sa Zoologie analytique (1806) , uit système de classifica- tion des insectes qui ressemble beaucoup à celui de Linné. D'accord avec plusieurs naturalistes, il assigne aux insectes la première place dans la série des invertébrés. DISCOURS PRÉLIMlXilRE. 203 Leach publia, en 1817, un système dans lequel il prit la métamorphoso pour point de départ ; mais les imperfections de celle classification la firent bientôt tomber dans l'oubli. Celle de MM. Kirby et Spence n'est pas fondée, non plus, sur les véritables rapports naturels. Dans ces derniers temps, MM. Burmeister et Westwood ont donné, l'un dans son Manuel d'Entomologie, l'autre dans sa Classification des insectes, un arrangement qu'ils croient devoir se rapprocher le plus de la méthode naturelle. M. Burmeister part comme Leach, de la métamorphose incom plèle ou complète des insectes, en comprenant, dans la première classe , les espèces qu'on regarde comme n'en subissant aucune; il en résulie deux séries parallèles entièrement indépendantes l'une de l'aulre. L'au- teur donne, comme un grand pas vers la classification philosophique, la disposition de ses séries, en tête desquelles il met les ordres les moins parfaits sous le rapport de l'organisation , ce qui avait été fait avant lui par Lamarck ; on voit du reste dominer chez cet auteur certaines idées systématiques, qui empêcheront sans doute sa méthode d'être généralement adoptée. L'école philosophique est représentée , en entomologie spéculative , par MM. Oken et Mac-Leay. Le premier, fidèle au système que nous avons développé en parlant de sa classification générale des êtres orga- nisés , a disposé les insectes en trois ordres, en tête desquels sont les insectes-germes ou à métamorphose imparfaite; les insectes-sexes, à métamorphose complète et à ailes égales, et les insectes-poumons ou à métamorphose complète et à ailes et élytres. M. Mac-Leay, dont nous avons exposé la théorie en parlant des mé- ihodologistes , a appliqué, dans ses Horœ entomologicœ, le système circulaire à la classification des insectes; sa méthode, qui contient des aperçus souvent profonds , a fait peu de sensation sur le continent; mais elle a obtenu beaucoup de succès en Angleterre. L'anatomie et la physiologie des insectes , que les travaux de Lyonnet étaient venus clore au xviii' siècle, furent reprises par Cuvier dans son mémoire sur la nutrition des articulés, où il montra que cette fonc- tion ne peut avoir lieu que par imbibition. Dans son traité d'anatomie comparée, il présenta le résumé des connaissances de son époque sur l'organisation des hexapodes. A la même époque, Lehmann publia deux dissertations sur l'usage des antennes dans les animaux de celte classe ; M. Posselt fit connaître quelques particularités de leur structure; MM. Haussmann et Sorg 204 DISCOURS PRliLIMlNAIRE. étudièrent leur mode de respiration; M. Treviranus s'occupa de leur anatomie, et publia un mémoire sur leurs organes de succion et d'ol- faction. M. Marcel de Serres composa une série de mémoires sur les yeux lisses et composés des insectes , sur les usages du vaisseau dor- sal , sur les organes de l'odorat et le tube intestinal dans les hexa- podes. Ramdhor s'est occupé de leur anatomie et de leur système di- gestif, et M. Strauss a publié un fort beau travail sur l'anatomie du hanneton; mais c'est à M. Léon Dufour qu'appartiennent les travaux les plus complets sur cette matière. Il avait déjà fait connaître la struc- ture des coléoptères et des hémiptères, et il vient de publier tout récem- ment l'anatomie des orthoptères, des névroptères et des hyménoptères. Des naturalistes philosophes, tels que MM. Geoffroy Saint-Hilaire et Robineau-Desvoidy, n'ont pris part aux travaux des entomologistes que pour rechercher l'unité de plan dans tout le règne animal, tandis que d'autres l'ont cherchée dans la classe des insectes seulement ; ainsi M. Savigny s'est livré dans ce but à des études sur la bouche des hexa- podes ; MM. Audouin et Mac-Leay en ont fait sur le thorax de ces ani- maux ; Latreille sur leurs pattes et leurs ailes , et Newman sur leur ostéologie. C'est au commencement du xix" siècle qu'on a le mieux étu- dié la structure des ailes , et qu'on s'en est servi comme moyen de classer certains groupes ; Jurine est le naturaliste qui a donné le plus grand développement à cette étude, bien qu'il l'ait bornée à l'ordre des hyménoptères. Nous devrions ajouter à ce qui précède la longue série de travaux spéciaux sur les insectes , ainsi que les faunes entomologiques , etc. ; nous nous bornerons à citer parmi les faunes : l'entomologie helvétique de Clairville ; celle des lépidoptères de Géorgie , par Smith-Abbot ; la description des insectes de la Chine , de l'Inde et de la Nouvelle-Hol- lande, par Donovan, qui avait précédemment publié la faune entomo- logique de l'Angleterre ; la faune d'Ingrie par Cederhielm ; celle de Prusse par lUiger et Kugellan ; celle d'Autriche par Duftschmidt et Schrank ; de l'Italie supérieure par Rossi ; des coléoptères de Suède par Paykull , et surtout par Gyllenhall , qui a donné le meilleur ouvrage parmi les faunes; la faune d'Allemagne par Panzer , continuée par MM. Germar et Herrich-Schœfler ; la description des insectes de la Rus- sie et de la Sibérie par M. Fischer; de ceux d'Angleterre par MM. Spence et Curtis; de Laponie par M. Zetterstedt; de Danemark par M. Schiodle; du Brandebourg par M. Erichson; delà Morée par M. BruUé; de l'A- DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 205 mérique boréale par M. Say j la description , publiée par M. Guérin- Méneville, des animaux articulés de l'Australasie et des Iles de la mer du Sud, recueillis pendant le voyage de la Coquille autour du monde; celle des articulés de l'Amérique méridionale, faisant partie du voyage de Spix et Martius, par M. Perty ; la partie enlomologique du voyage de M. Alcide d'Orbigny, par MM. Blanchard et Brullé. Parmi les travaux spéciaux sur les divers ordres, nous citerons l'enlomologie d'Olivier dont l'ouvrage a été, après les travaux de Fabricius, l'un des plus utiles pour la connaissance des espèces de l'ordre des coléoptères ; les intéressantes observations de M. Duméril sur les insectes ; ceux des deux Huber sur les abeilles et les fourmis ; la synonymie des insectes par Schœnherr; la magnifique collection iconographique des papillons indigènes et exotiques parHubner; l'histoire des papillons d'Europe, commencée par Godart et continuée par M. Duponchel ; celle de Treilschke ; le catalogue méthodique des papillons d'Europe par M. Boisduval ; le species et l'iconographie des coléoptères par M. Dejean, continués par M. Aube ; l'ouvrage de StoU sur les orthoptères et les hémiptères; ceux de M. Serville sur le premier de ces ordres; de MM. Lepelletier de Saint-Fargeau et Kirby, sur les hyménoptères; de Hahn, sur les hémiptères; de MM. Fallen , Meigen , Wiedemann , Macquart, sur les diptères; de M. Pictet , sur les névroptères; le Manuel d'entomologie et le Gênera de M. Burmeister; l'histoire des insectes de M. Bridlé; celle des animaux articulés de MM. Laporte, de Castelnau, Brullé, Lucas et Blanchard, présentant un Gênera com- plet pour tous les ordres ; l'iconographie des coléoptères, par MM. La- pone et Gory; plusieurs grands travaux entomologiques de MM. Gué- rin-Méneville, Spinola, etc. Nous devons mentionner aussi l'introduction à l'entomologie de M. Lacordaire, qui , dans cet ouvrage, a présenté, avec beaucoup d'habileté , un ensemble de considérations générales sur toute la classe des insectes. Il importe encore d'ajouter que c'est à notre époque qu'appartiennent les applications de l'entomologie à l'agriculture ; déjà les plus brillants succès ont été obtenus par MM. Audouin, Ratzebourg, etc. Arachnides. — L'histoire des animaux articulés compris sous le nom d'arachnides, de crustacés et d'annélides, avait toujours été confondue dans celle des insectes et des vers de Linné, jusqu'au moment où les tra- vaux de MùUer, de Fabricius et de Pallas commencèrent à faire corn- 206 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. prendre que, par suite de leurs rapports naturels, ces animaux devaient tormer une classe distincte dans le règne animal. Jusqu'à Cuvier et Lamarck , on continua de suivre les errements de Linné ; ces animaux se trouvaient donc dispersés dans trois divisions de la classe des vers. Lamarck a le premier séparé les arachnides des insectes, pour en former une classe à part ; mais c'est à M. Walckenaër que nous devons les progrès de cette branche de la science. Son tableau des aranéides fut le premier ouvrage important sur cette matière, et son histoire des aptères , faisant partie des suites à Buffon et presque entièrement pu- bliée , est un travail complet sur les araignées. Latreille, dans ses ou- vrages, a généralement adopté la méthode de M. Walckenaër, avec peu de modifications. Nous sommes redevables à Hermann père et fils, à Sa- vigny et à Dugès, de travaux importants sur les arachnides inférieures; à M. Ehrenberg, de bonnes études sur les scorpions ; à M. Koch , de la description et de la représentation des arachnides indigènes ; à M. Savigny, de l'iconographie de celles d'Egypte, etc. G. Cuvier, Vin- cent Amoreux, A. Lepelletier, Treviranus, Lyonnet, MM. Marcel de Serres, Léon Dufour, Brandt et Batzebourg, ont aussi contribué, par leurs recherches anatomiques , à la connaissance de la structure inté- rieure de ces animaux. Crustacés. — Linné avait le premier tiré la carcinologie du néant , en indiquant les caractères distinctifs des crustacés; mais sa méthode était défectueuse. Fabricius vint après lui établir les divisions encore en usage aujourd'hui ; mais on doit à G. Cuvier d'avoir assigné à ces ani- maux le rang qu'ils occupent dans l'ordre naturel des êtres. Lamarck, Latreille et Leach, ont ensuite établi dos divisions génériques et con- tribué à faire connaître ces animaux. Desmarest est l'auteur de considé- rations générales sur les crustacés , avec la description des espèces qui habitent le littoral de la France. Herbst a publié, sur les animaux arti- culés de celte classe, un ouvrage iconographique encore précieux à con- sulter, malgré ses nombreuses erreurs. M. Jurine a décrit et étudié les mœurs de plusieurs espèces microscopiques , telles que les monocles d'eau douce; M. Strauss a étudié le développement et l'organisation de quelques crustacés ; M, Risso a fait connaître les espèces de la mer de Nice. M. Savigny a fait représenter les espèces d'Egypte , dont les dé- terminations sont dues à M. Audouin ; M. Milne Edwards a publié les détails relatifs à leur organisation. DISCOURS PRÉLIMINAIRF, 207 MM. Audouiii, Milne Edwards et Duveriioy, ont éludié plusieurs points imporiants de l'organisaiion des crustacés. On leur doit la con- naissance du véritable mode de circulation chez ces animaux. M. Milne Edwards vient de donner, dans les suites à Buffon , une histoire com- plète des crustacés, dans laquelle il a établi une classification qui paraît reposer sur des bases beaucoup plus naturelles que celles présentées par ses devanciers. Enfin, nous devons citer encore les travaux de M. Bell, qui a représenté et décrit des espèces remarquables, et ceux de M. Hahn, qui a donné la description de celles du Japon. Annélides. — Lamarck a le premier donné le nom d'annélides à ces animaux, que G. Cuvier avait d'abord désignés sous le nom de vers à sang rouge. Depuis la réforme introduite par G. Cuvier, dans la ma- nière de les envisager, et après qu'il en eut formé une classe distincte, plusieurs naturalistes s'en sont occupés avec succès. M. Montègre, dans ses observations sur les lombrics, MM. de Blainville , Caréna, Délie Chiaje, Moquin-Tandon et Thomas, par leurs travaux sur les hiru- dinées, en ont mieux fait connaître la structure. Leach, MM. de Blain- ville , Audouin, Milne Edwards, ont contribué à en perfectionner la connaissance; mais c'est principalement M. Savigny qui, dans son système général des annélides , faisant partie du grand ouvrage sur l'Egypte , en a assuré les progrès ; car non-seulement il a augmenté le nombre des espèces, mais il en a décrit avec détail l'organisation ex- térieure. Les travaux les plus récents sur l'anatomie de ces animaux sont dus à Dugès, à M. Milne Edwards, et surtout à M. Grube. Zoophytes. — La connaissance des zoophytes , née des sérieuses études du xviii^ siècle , a reçu , dans le cours du xix*, une partie de la perfection à laquelle elle pouvait atteindre. Non -seulement elle s*est enrichie de faits nouveaux, mais encore elle a fait des progrès dans sa partie philosophique; il en résulte que le lien qui unit entre eux les êtres de cette vaste catégorie a été mieux connu. En 1789, quand Gmelin publia sa nouvelle édition du Systema na- turœ, il profita peu des travaux antérieurs; Bruguière eut le même tort; nous ne trouvons donc , au commencement de celte dernière époque , parmi les zoophytologistes distingués, qu'Oiivi , à qui l'on doit beau- coup d'observations nouvelles; il a éclairci l'histoire de plusieurs gen- res, et a compris que les lilhophyies et les zoophytes ne doivent for- «208 DISCOURS PKliLIMINAIRE. mer qu'un seul groupe. Il avait déjà été produit divers travaux sur cette matière , lorsque G. Cuvier publia son Règne animal , dans lequel on trouve , pour la première fois , les zoophytes classes d'après leur organisation , avec un coup-d'œil remarquable ; aussi , depuis l'appa- rition de ce travail , la classification n'a-t-elle eu de changements à subir que dans les divisions secondaires; car Lamarck, en y introdui- sant des modifications qui portaient sur les groupes fondamentaux, a détruit en partie la précision de la classification de Cuvier. Les nou- velles richesses apportées par Péron et Lesueur le portèrent plus lard à réformer son système ; mais il ajouta aux inconvénients de sa pre- mière publication au lieu d'y remédier. M. Duméril se borna, dans sa zoologie analytique, à adopter la méthode de Lamarck. Plusieurs mémoires, parmi lesquels nous distinguerons ceux de MM. Savigny et Meckel , ayant pour objet des genres spéciaux , vin- rent ensuite contribuer aux progrès de la science; ils eurent pour ré- sultat, en 1812, le grand travail de Lamouroux, qui, par malheur, est basé sur une méthode tout artificielle. En Allemagne, M. Oken, dont nous avons déjà eu l'occasion de parler, fit un essai de classifica- tion naturelle des zoophytes ; mais , dominé par sa théorie , il a pré- senté des coupes forcées; toutefois il s'éloigne peu de Lamarck, dont il adopte jusqu'aux erreurs. Il parut, presque en même temps, une classification de M. de Blain- ville , fondée sur la considération des animaux, et repoussant de la classe des zoophytes les corallines, comme étant des végétaux et non des animaux. La distribution systématique de Cuvier, dans le dernier vo- lume de son Règne animal qui traite des animaux rayonnes , se rap- proche davantage de celle de Lamarck, et est jugée moins naturelle que son premier essai. Le travail de Schweigger , publié en 1819 , et fondé sur le mode d'agrégation de ces animaux , contient quelques familles peu naturelles. Il en est de même de celui de M. Goldfuss : cet auteur, malgré son éclectisme, n'a pas établi un système propre à con- tribuer au perfectionnement des méthodes. On pourrait même dire que, loin d'avoir fait avancer la science, il a augmenté l'incertitude qui y régnait. Latreille est dans le même cas ; il y a jeté la confusion , en introduisant des mollusques dans la classe des zoophytes. A côté de ces essais systématiques, nous trouvons des études spéciales et attentives sur certaines familles ou sur certains genres. M. Délie Chiaje a donné un travail plein d'intérêt sur les actinies, les oursins, les astéries et les DISCOURS PRÈLIMINAIKE. 209 holothuries, qu'il a puissamment contribué à faire connaître. M. Gaillon a étudié au microscope les thalassiophytes ; M. Bory de Saint-Vincent, les infusoires, auxquels il a donné le nom de psychodiaires ; il a, en outre, créé un grand nombre de genres nouveaux. M. Nitzsch a jeté du jour sur quelques points obscurs de la science. D'autres genres ont été étudiés par MM. Dulrochet, Leclerc, Losana, etc. M. Miller a fait, un travail intéressant sur les encrines dont M. A. d'Orbigny a commencé la monographie complète des espèces vivantes et fossiles; M. Grant s'est livré à des recherches importantes sur les zoophytes du nord de l'An- gleterre. En 1S28, MM. Audouin etMilne Edwards ont fait connaître l'existence de deux orifices digestifs chez certains polypes, et publié un premier essai de classification naturelle de ces animaux, fondée sur leur structure intérieure. M. Rapp a publié, en 1829, une classifica- tion des polypes et des actinies, où il a surtout pris pour caractère la forme des animaux des polypiers. La même année, M. Eschscholtz a donné une classification des êtres réunis par Cuvier sous le nom d'a- calèphes. Aujourd'hui que l'organisation des zoophytes est mieux con- nue , la méthode de distribution de Cuvier est insuflîsante ; et ceux qui la suivent encore y ont apporté des modifications que les progrès de la science rendaient indispensables. En 1834, M. de Blainville a fait paraître son traité d'aclinologie , qui, tout en paraissant n'être qu'une nouvelle édition de l'article zoophyte du Dictionnaire des scien- ces naturelles, est un ouvrage complet sur cette matière. M. Milne Edwards a donné une nouvelle édition de la partie zoophytologique des animaux sans vertèbres de Lamarck. Les ouvrages généraux d'aclinologie sont peu nombreux ; nous ne citerons que ceux de MM. Esper, Lamarck, Lamouroux, de Blain- ville et Johnslon. Les monographies au contraire sont en grand nombre. Lesueur et Péron ont les premiers abordé avec succès l'étude des mé- duses et autres animaux pélagiens observés aujourd'hui avec soin par les naturalistes. MM. de Blainville , Desmoulins , Agassiz , ont écrit sur les oursins; M. Brandt, sur les holothuries; MM. Agassiz, Mùller, Troschel et Gray, sur les astéries; MM. Ehrenberg et Dujardin, sur les infusoires rotateurs ; MM. Rudolphi, JVordmann, Siebold, Diesing et Bremser, sur les entozoaires; MM. Quoyet Ehrenberg, sur les polypiers coralligènes. II faut noter, de plus, les travaux faits sur les polypiers marins, par MM. Milne Edwards, Lister, etc. ; sur les bryozoaires d'eau douce, par MM. Gervais, Nordmann , etc. M. Grant a donné sur les 27 210 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. éponges un forl beau travail relatif à la physiologie des espèces marines; la seule éponge d'eau douce a occupé plus de quinze observateurs qui n'en ont pas encore épuisé l'histoire. En général, malgré tous ces travaux, l'obscurité règne encore sur les phénomènes physiologiques de l'existence des zoophyles. L'his^- loire de leurs mœurs, quoique nécessairement très bornée, vu la simpli- cité de leur structure, est fort peu avancée. Cependant l'étude de ces êtres dont l'existence même a été si longtemps douteuse et qui jouent néanmoins un rôle si important dans la modification de la surface de la terre, est digne de l'attention du philosophe. On sait que les coraux, les madrépores et les millépores, forment des bancs calcaires d'une puis- sance considérable, des écueils, des îles, et que leur exploitation sert à la construction de villes entières. Les infusoires ont de nos jours donné naissance au grand ouvrage de M. Ehrenberg. La partie la plus intéressante de ce travail est la découverte de la formation de terrains d'une étendue considérable par le dépôt d'infusoires à carapaces siliceuses, au fond des eaux tranquilles. La plupart des tripolis, et des silex, n'ont pas d'autre origine ; et l'auteur dit avoir reconnu qu'ils sont le résultat de l'a- grégation des tests de ces animaux, dont la petitesse est telle que, dans un millimètre cube, on en trouve près de trois millions. On voit se former encore aujourd'hui de semblables dépôts, car ceux qui sont connus sous le nom de farine de montagne, sont dus, d'après M. Ret- zius, à l'accumulation de cadavres d'infusoires. Néanmoins, dans l'é- chantillon de farine fossile chinoise adressé à l'Académie des sciences par M. Stanislas Julien, M. Pellier a déclaré n'y en avoir trouvé aucune trace. L'histoire de ces êtres insaisissables a également oc- cupé d'autres naturalistes : M. Dujardin a fait un travail fort inté- ressant sur les animaux microscopiques; MM. Dujardin et Ehrenberg ont étudié quelques divisions des coquilles foraminifères, que leur structure singulière a fait rapprocher des infusoires homogènes. M. Al- cide d'Orbigny, qui a publié sur cette matière plusieurs ouvrages géné- raux,.ainsi que les faunes locales des Antilles, des Canaries, de l'Amé- rique méridionale, et de la craie blanche du bassin parisien, a reconnu que ces petites coquilles sont si abondantes à l'état fossile , qu'elles forment seules des chaînes de collines et des bancs immenses de pierres à bâtir. Arrivé à un certain degré de l'échelle animale, l'incertitude commen- DISCOURS PRliLIMINAIRE. 211 cej aussi a-(-on mis à la fin des zoophytes, les pseudozoaires, tels que les corallines et les iiématophytes, que MM. Bory de Saint-Vincenl elGailIou ont regardés, l'un, comme appartenant à un règne intermédiaire servant de passage aux végétaux, l'aulre, comme des animalcules simples, libres, doués de vie, s'agglutinant de manière à former des filaments sans que pour cela leur animalité cesse ; mais les divers travaux faits depuis par MM. de Blainville, Marquis, Rennie, Chamisso, Eysenhardt, Leuckart, Ruppell, Raspail, Pries etTurpin, les ont décidément fait ranger parmi les végétaux. En dernier lieu se présentent les zoospermes, dont l'histoire se lie intimement à celle de la génération, et qui ont été étudiés avec une attention toute particulière par Spallanzani et par Gleichen. Depuis, MM. Prévost et Dumas, dont l'opinion est partagée par M. Raspail, ont considéré les zoospermés comme les rudiments du système nerveux s'u- nissant au système viscéral contenu dans l'œuf de la femelle, ce qui détruisait leur animalité, et ils s'en sont servis pour reconnaître les sexes dans les mollusques acéphales. MM. Dutrochet et de Blainville avaient d'abord cru à la non-animalité des zoospermes ; mais des expé- riences plus récentes ont porté ces deux observateurs à modifier leur opi- nion, et à les considérer comme le dernier degré de petitesse auquel puissent se montrer les êtres organisés. En 1832, M. Czermack a annoncé qu'il regardait les zoospermes comme un élément aussi essentiel à la semence que les globules te sont au sang; cette opinion est aussi celle de M.Treviranus, qui pense que ces animalcules sontaux êtres organisés ce que le pollen est aux plantes ; M. Burdach, au contraire , n'y voit que des parasites accidentels de la semence , et il diffère en cela de la plupart des physiologistes, qui ne regardent plus les zoospermes comme des animaux, mais comme des machines destinées à transporter dans l'ovule le germe fécondant du mâle. M. Duvernoy a même, depuis plu- sieurs années, changé le nom de zoospermes en celui de spermazoïdes. Dans ces derniers temps, MM. Wagner, Siebold, Milne Edwards , Pe- ters, etc., ont étudié les zoospermes dans les animaux inférieurs, et ils ont découvert le sexe mâle dans des zoophytes que jusque-là on en avait cru privés. M. Lallemand vient de publier sur ce sujet un travail d'une haute importance; il considère l'intervention du mâle dans la généra- tion comme ayant lieu par les zoospermes, et celle de la femelle par les ovules. Il a cherché la confirmation de son assertion dans les géné- rations anomales ; et, si sa théorie se vérifie, on verra disparaître en 212 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. partie l'obscurité qui règne sur le rôle des zoospermes dans la repro- duction des êtres. Botanique- — L'étude de la botanique, à laquelle la méthode de Tournefort, celle de Linné, et l'ouvrage fondamental de Jussieu, si fé- cond en heureux résultats , avaient donné de l'éclat, poursuit sa marche progressive dans le xix* siècle. La botanique descriptive , favorisée par les explorations des voya- geurs dans toutes les parties du globe, fait d'abord plus de progrès que les études d'organographie et de physiologie végétales, ce qui s'expli- que par les difficultés d'étude que présentent à la fois la ténuité des or- ganes intérieurs des plantes , l'emploi du microscope, et la possession si rare d'un bon instrument; toutefois, cette partie de la science ne reste pas stérile. Priestley, Senebier, Ingenhouz, Th. de Saussure, qui appartiennent en grande partie au xix* siècle , guidés par les lumières de la chimie pneumatique , nous font voir que toutes les parties des vé- gétaux sont formées d'oxygène , d'hydrogène et de carbone , et quel- quefois aussi d'une petite quantité d'azote ; que les parties vertes exha- lent, pendant la nuit, de l'oxygène et du carbone, sous l'influence de la lumière ; que les plantes décomposent l'acide carbonique contenu dans le milieu ambiant , et que leurs racines s'emparent de celui que le sol récèle; enfin, que le tissu ligneux doit sa force à l'assimilation du carbone. On avait reconnu que l'électricité, la lumière et la cha- leur, jouent un rôle important dans la vie du végétal ; les admirables travaux du siècle précédent sur cette matière sont continués par M. De Candolle. M. de Mirbel, dont la vie tout entière a été consacrée à l'étude de la structure interne des plantes et de leurs conditions d'exis- tence , fait de belles et nombreuses découvertes. Ses premiers travaux donnent lieu à des controverses qui tournent au profit de la science. Daubenton , et principalement Desfontaines , découvrent les différences de structure de la lige des monocotylédones et des dicotylédones. Rudol- phi, MM. LinketTreviranus, étudient l'organisation des plantes dans tou- tes ses parties, et enrichissent Tanatomieet la physiologie de découvertes nouvelles ; mais ils sont souvent en désaccord avec M. de Mirbel, qui leur répond, en 1809, par l'exposition de sa théorie de l'organisation végétale. A la même époque, paraissent les observations d'Aubert Dupetit-Thouars, de Palisot de Beauvois, de Kieser et Moldenhawer , qui publient diffé- rents travaux sur la structure des végétaux. En 1812, la Société Tey- DISCOURS PRÉLIMINAIRH. 213 lérieuiie de Harlem propose un prix pour le mémoire qui recliherait les erreurs que renferme l'anaiomie végétale ; car la polémique engagée •entre les phytotomistes français et allemands durait toujours ; le prix est décerné au mémoire de Kieser. En 181/i, M. Nées d'Esenbeck fait connaître la structure des algues d'eau douce; en 1817, il publie son grand travail sur les champignons. En Angleterre, Smith donne un traité de physiologie végétale ; en Allemagne, Kurt Sprengel, Treviranus et Martius, font paraître des traités généraux et spéciaux sur la struc- ture des plantes. Vers 1815, l'anatomie végétale subit une révolution par suite de l'em- ploi général du microscope qui permit de pénétrer plus profondément dans la structure intime des végétaux, et de rectifier beaucoup de fausses idées. Il est vrai que l'emploi de cet instrument est devenu aussi la cause d'erreurs nouvelles; mais les services qu'il a rendus sont incalculables. En 1818, M. Amici de Modène publie, au moyen du microscope perfec- tionné, un mémoire sur la circulation du chara, ainsi que diverses obser- vations sur les végétaux ; mais ces travaux physiologiques sont éclipsés par ceux de M. Treviranus, qui fait paraître divers mémoires sur le mou- vement de la matière verte dans les végétaux, surl'épidermedes plantes, sur leurs sucs propres et sur la structure des organes de reproduction. M. Meyen publie ses recherches sur la métamorphose des vaisseaux spi- raux, et M. Schuitz fait connaître , dans un mémoire couronné par l'aca- démie des sciences de Paris, ses observations sur la circulation du latex- M. Eschweiler publie, en 1824 , son mémoire sur les lichens; M. Guille- min, ses recherches microscopiques sur le pollen; plus tard, MM. R. Brown, Brongniart, Fritzsche, Mohl et Purkinje, approfondissent et éclaircissent complètement le même sujet. MM. R. BroAvn, Treviranus, Mirbel et Brongniart, publient des vues nouvelles sur le développement et la structure de l'ovule. M. Dutrochet fait connaître ses ingénieuses théo- ries sur la structure interne des végétaux et sur l'agent immédiat de leur vie, ainsi que ses recherches anatomiques sur la structure intime des ani- maux et des végétaux et sur leur motililé. M. Raspail publie son mémoire sur le développement de la fécule dans les organes de frucli- ficalion des céréales , ses analyses microscopiques de celte substance , et ses recherches chimiques et physiologiques sur la structure et le développement des tissus végétaux. M. Decaisne fait connaître, dans un mémoire couronné par l'académie de Bruxelles, le développe- ment des tissus et du principe colorant de la garance. M. De Can- 214 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. dolle, à qui la science phylologiquc doit de si précieux iravaux, fait paraître, en 1827, son organographie végétale , et, quelques années plus taM, sa physiologie ; M. Brongniart, son mémoire sur la géné- ration et le développement de l'embryon dans les végétaux phanéro- games. M. Agardh, botaniste suédois, dote la science de son travail sur l'anatomie des plantes. En 183ù,Turpin l'enrichit de son organo- graphie végétale. En 1836, M. Meneghini fait paraître un travail très remarquable sur la tige des monocotylédones. En 1837, M. Gaiidichaud publie, sous le titre de Recherches sur V organographie , la physiologie et l'organogénie des végétaux , un ouvrage dans lequel il développe et agrandit le système de Dupctit-Thouars sur l'influence du bourgeon dans la production du corps ligneux. A la même époque, MM. de Jus- sieu et Decaisne fixent l'attention sur la structure anomale de quelques liges grimpantes, appartenant à des végétaux dicotylédones. M. Raspail publie un nouveau système de physiologie végétale, dans lequel il attri- bue la formation successive de toutes les parties du végétal à une vésicule primordiale, en vertu de l'évolution moléculaire, et explique la modifica- tion des organes par transformation. M. Boussingaultselivreàdes études expérimentales, qui ont déjà jeté beaucoup de lumières sur certains points ob"scurs de la science. Dans une leçon pleine d'intérêt, M. Dumas a ré- comment résumé le rôle important que joue l'atmosphère dans la vé- gétation. M. Auguste de Saint-Hilaire vient de publier une morphologie végétale. M. Moquin-Tandon, appliquant aux végétaux les idées de MM. Geoffroy Saint-Hilaire, Serres et Isidore Geoffroy, dont il a em- prunté la classification et la nomenclature, a donné depuis peu, après M. De Candolle, des éléments de tératologie végétale. On peut prédire , sans crainte de se tromper, que la tératologie animale et végétale tendent à se confondre en une seule et même science , la tératologie comparée. Des considérations nouvelles sur la disposition spirale des feuilles et des autres organes appendiculaires ont, dans ces derniers temps, exercé la sagacité des savants les plus recommandables. C'est à MM. Schimper et A. Braun qu'on doit les premiers fondements de ces études, poursuivies avec succès par nos compatriotes , MM. Martins et Bravais, et d'une autre part, soumises à une ingénieuse critique par M. Steinheil.j Des travaux du plus haut intérêt sur l'inflorescence sont dus à MM. R. Brown et Rœper. Pour terminer ce qui a rapport à l'examen de la plante en général, nous parlerons en peu de mots des théories philosophiques qui cher- DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 215 client à expliquer les phénomènes de l'évolution du végétal. Goethe^ MM.DeCandolle, Biown, Cassini, Turpin , Auguste de Saijit-Hilaire, ont adopté la théorie de la métamorphose, entrevue par Linné, qui avait dit dans sa philosophie botanique : Principium florum et foliorum idem est i elle est aujourd'hui admise par la plupart des botanistes, après soixante ans d'incrédulité. D'après cette théorie, tous les organes appendiculaires des végétaux ne sont que la transformation de la feuille. La théorie de la fécondation, qu'on croyait définitivement établie, et dans laquelle l'étamine joue le rôle de mâle et le pistil le rôle de femelle, n'a pas été à l'abri de la critique. D'après M. Schleiden, c'est le pollen qui contient l'embryon, et l'ovule est l'utérus dans lequel il se développe. Cette théorie qui , sans détruire celle des sexes, change ce- pendant les fonctions des organes, a été combattue par MM. Moyen, BrongniartetMirbel. MM. Griffith et Decaisne publient des recherches sur la structure anomale de l'ovule des Santalacées et Loranthacées. M. Ad. de Jussieu suit, avec le soin qui caractérise chacun de ses tra- vaux, le développement et la structure des embryons des végétaux mo- nocotylédones. M. Dutrochet avait remarqué, dans une série d'expériences, que, tou- tes les fois que deux liquides de densité différente sont séparés par une membrane organique, il s'établit entre eux un courant qui fait que le moins dense, attiré par celui qui l'est le plus, traverse la membrane, et que le mélange a lieu. Ce courant se manifeste de dedans en dehors et de dehors en dedans, suivant que l'un ou l'autre des deux liquides est contenu dans la membrane ; dans le premier cas, il a reçu le nom ^en- dosmose ^ dans le second celui 6^exosmose. C'est sur ces deux faits, qui paraissent être le résultat d'une action électrique , que l'auteur a établi ses principes sur la statique des végétaux; selon lui, l'ascension de la sève est le résultat de \ endosmose. C'est une hypothèse nouvelle à ajouter à toutes celles qui ont déjà été émises sur ce sujet; mais elle ne paraît pas pouvoir expliquer, seule, tous les phénomènes de ce mou- vement. Les expériences récentes de M. Boucherie, sur les injections des bois, sont appelées à éclaircir la question encore si obscure et si complexe de la circulation de la sève dans les végétaux. Les travaux a classification , fondés sur une étude de plus en plus profonde des organes caractéristiques, avaient successivement pro- duit les systèmes de 'Journefort, d'Adanson, de Jussieu. Malgré les nombreuses découvertes de la botanique, qui en ont incessamment 21G DISCOURS PRÉLIMINAIKE. agrandi le domaine, la méthodologie n'a éprouvé de changements remar- quables , ni dans ses principes ni dans sa direction. A part quelques essais de classification artificielle destinés à faciliter l'étude, le sys- tème de Jussieu , ou la méthode rationnelle, qui doit être l'objet de tous les efforts des botanistes , a prévalu et a servi de but à des modi- fications sans nombre. Le célèbre R. Brown, dans ses remarques géné- rales et sa Flore de la Nouvelle-Hollande , a non-seulement fait connaître les plantes de cette contrée , mais il a contribué , par une foule d'ob- servations intéressantes, à fixer les limites des familles et à déterminer les affinités des plantes en général. Nous citerons encore parmi les bo- tanistes qui ont le plus contribué au perfectionnement de la méthode na- turelle , MM. De Candolle, A. Richard, Lindiey, Bartling, Kunih, Endlicher et Meissner. Par suite de ces travaux , qui sont autant de pas faits vers une méthode plus parfaite, de nombreuses transpositions ont eu lieu dans les familles , ainsi que dans les genres et dans les espèces. Le nombre des familles s'est élevé successivement de cent à plus de deux cents. Ces travaux sont résumés dans deux ouvrages immenses récemment publiés, le Prodromus de M. De Candolle, et le Gênera plantarum de M. Endlicher. Nous devons mentionner d'autres ou- vrages qui, quoique moins étendus , n'en ont pas moins un mérite in- contestable. Ainsi nous citerons le travail de M. Spach sur les phané- rogames , faisant partie des suites à Buffon , et les ouvrages élémentaires de MM. A. Richard, Bernhardi, Treviranus, Agardh, Meyen, Lindiey. Bischoff, A. St.-Hilaire. Pour mettre un terme à l'instabilité des méthodes, les botanistes font des études complètes sur les diverses familles du règne végé- tal , afin de mieux établir les rapports qui existent entre elles. M. De Candolle a publié diverses monographies , particulièrement celles des Légumineuses, des Crucifères, des Ombellifères, des Combrétacées et d'un grand nombre d'autres; son fils, M. Alph. De Candolle, celle des Campanulacées ; M. Dunal a étudié les Solanées et les Anonacées; M. Adrien de Jussieu, les Rutacées, les Méliacées et les Euphorbiacées ; Cassini et M. Lessing, les Composées; MM. Martius, Mohl, Blume, les Palmiers; M. Nées d'Esenbeck, les Laurinées; M. A. Richard, les Rubiacées et les Éléagnées ; M. E. Chavannes , les Anlirrhinées ; M. A. de Saint-Hilaire, les Résédacées , lesSapotées, les Passiflorées et les Cucurbitacées ; MM. de Saint-Hilaire et Moquin-Tandon , les Polyga- lées ; MM. Richard et Lindiey, les Orchidées; M. Brongniart, les Rham- niSCOUKS PRÉLIMINAIRE. 217 nées ; MM. Miquel et Kunth ont fait connaître les Pipéracées ; M. Mo- quin-Tandon , les Chénopodiées ; M. Decaisne, les Lardizabalées ; M. Gay, les Byttnériacées vraies; MM. Palisot de Beauvois, Raspail, Kunlh et Triniiis, les Graminées; M. Kunth, les Mimosées; M.L.-C. Richard, les Conifères; M, Lemaire, les Cactées; Lamouroux, MM. Agardb, Meyen, Gréville, Decaisne, les Algues; Persoon, Paulet, Bul- liard, MM. Brongniart, Corda, Léveillé, les Champignons ; MM. Mon- tagne, Schwœgrichen, Bruch etSchimper, les Mousses; MM. Acharius, Pries, Fée, les Lichens; MM. Gaudichaud, Presl, Kunze, Schkuhr, Kaulfuss, Hooker et Gréville, les Fougères ; MM. de Brébisson, Morren, Meneghini, les Algues microscopiques; Lindenberg, Lehmann, Bis- choff, les Hépatiques. D'autres ont étudié de simples genres; M. Lam- bert a publié un travail monographique sur les genres Pinus et Cin- chona ; M. Bonafous, sur le Mais; M. Bonpiand, sur les Mélastomes et les Rhexia; M. le prince de Salm-Dyck, sur lesFicoïdes ; M. Jacquin, sur les Oxalis, etc., etc. La botanique fossile, science nouvelle encore, se fonde sur les études et les découvertes de MM. Ad. Brongniart, Sternberg, comme elles'en- richit des travaux de MM. Hulton, Lindley, Schlolheim, Schimper, Gœp- pert, etc. Les voyageurs et les botanistes sédentaires ont composé des flores, des herbiers, qui facilitent l'étude, et l'iconographie végétale a fait, dans ces derniers temps, de rapides progrès. MM. Walhenberg et Fries ont publié la flore de Suède; M. Ledebour, celle des monts Altaï et de la Russie; MM. Sibthorp et Smith, celle de la Grèce; MM. Schrader, Sturm, Mertens, Koch, Reichenbach, celle d'Allemagne ; MM. Lamarck, De Candolle, Loiseleur-Deslonchamps , celle de France; MM. Lesti- boudois, Lejeune et Courtois, celle de Belgique; MM. Koch, Suter et Gandin, celle de Suisse; Smith, Hooker, celle d'Angleterre; MM. Te- nore et Bertoloni, celle d'Italie ; MM. Presl et Gussone, celle de Sicile; MM. Delile, Desfontaines, R. Brown, Perrottet, Guillemin, Palisot de Beauvois, Harvey, nous ont fait connaître les plantes de l'Afrique; MM. Bojer et Bouton, celles de Madagascar, de Bourbon et de Mau- rice; MM. Webb et Berthelot, celles des Canaries; M. Low, celles de Madère; MM. Wallich, Wightet Arnott, Royle et Jacquemont, celles de l'Inde orientale; M. Bennett et surtout M. Blume, celles des îles de l'Archipel indien; M. Decaisne, celles de Timor; MM. de Hum- boldt, Bonpiand, Kunlh, de Jussieu, A. de Saint-Hilaire et Martius, 218 DISCOURS PRl^LIMINAraE. celles de l'Amérique équinoxiale; MM. Niiual, Toney, Michaux ei Asa-Grey, celles des États-Unis ; le docteur Hooker, celles de l'Amé- rique arctique ; Descourlilz et Swariz, celles des Antilles ; MM. Gay et Bertero, celles de Juan-Fernandez. M. d'Urville a composé la flore des îles Malouines; M. Meyer , celle du Labrador; MM. Labillardière, Brown, celle d'Australie ; M. Endlicher, celle de l'île Norfolk; M. Guil- lemin, celle de Taïti, ou des îles de la Société; MM. Siebold et Zac- charini, celle du Japon; M. Ach. Richard a donné l'essai d'une flore de la Nouvelle-Zélande. La géographie botanique, qui concourt si bien à la connaissance phy- sique du globe, doit ses premiers fondements à Tournefort et à Linné. Depuis, MM. de Humboldt, De Candolle, Brown, de Mirbel, Walhen- berg, de Buch , Link, Schouw et Meyer, ont donné à cette science une importance qui s'accroît chaque jour. Géologie. — Nous avons vu, pendant tout le xviii' siècle, la géo- logie, encore si près de son berceau, revêtir la forme de théories géogéniques auxquelles l'expérience n'avait nulle part. Cependant, vers la fin de cette période, les diverses formations commencèrent à être mieux connues, et les descriptions de géologie locale remplacèrent les théories générales. Les systèmes ne cessèrent pas pour cela, tant l'homme est porté à substituer à la vérité les rêves de son imagination , tant il lui répugne d'avouer son ignorance ; mais ils prirent un carac- tère plus positif, et l'on ne voit plus se renouveler les ridicules théories dont De Maillet et Robiquet nous ont laissé des exemples. De Lamétherie, regardant les faits acquis comme suffisants et assez bien constatés, crut pouvoir essayer l'histoire des révolutions de notre planète, et publia une Théorie de la terre ( 1791) qui ressemble à la plupart de celles de celte époque. En 1792, Dolomieu consigna, dans \e Journal de physique, ses opinions sur la formation de notre globe. Il admit la dissolution de tous les élé- ments qui en composaient l'écorce dans un liquide où ils s'agglomé- rèrent par suite d'une cristallisation confuse. Les montagnes et les vallées primitives furent le résultat de mouvements d'élévation et de déchirement dans l'écorce terrestre, et les vallées secondaires furent creusées par d'immenses courants. Il ne croyait pas au séjour de la mer sur nos continents; mais il pensait que le dépôt des couches marines que nous y remarquons était dû à des marées d'une hauteur prodigieuse. DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 219 Deluc est plus original : il suppose l'état complet de congélation du globe à son origine. De la fonle successive des glaces par le soleil de- venu lumineux, résulta la dissolution des terres et autres substances, qui, en se cristallisant, formèrent les terrains primitifs; puis les êtres organisés parurent, et leurs dépouilles vinrent se mêler aux terrains se- condaires, qui se déposèrent au fond des eaux. Les glaces continuant à fondre dans la croûte du globe, il se forma d'immenses cavernes dont l'affaissement successif fut l'origine des montagnes et des vallées. De Saussure, dont nous avons déjà parlé au xviii^ siècle, termina, eiï 1796, son immortel ouvrage, intitulé : Foyage dans les Alpes; mais dans lequel il traite, en outre, de toutes les parties de la science géolo- gique. Il y donne l'exemple d'une précision remarquable dans sa des- cription de la structure et de la composition des terrains. Faujas de Saint-Fond , dont les travaux sont encore bons à consulter, avança le premier que beaucoup de coquilles fossiles ont leurs analogues vivants dans les mers ; mais ses idées sur la formation des couches de l'écorcedu globe et sur celle des inégalités de sa surface sont le résultat d'une théorie que démentent tous les faits. Ses travaux les plus impor- tants, ceux qui ont été le plus profitables à la science, sont ses observa- tions sur les volcans. Spallanzani, qui s'est attaché à étudier les volcans et les laves qui en jaillissent, a le premier reconnu la présence de l'acide hydrochlorique dans les productions volcaniques. Nous ne devons pas oublier Albert Fortis, qui, sans aborder les hautes questions de la géologie, a rendu de grands services à la science, par ses travaux sur la constitution géo- logique du Vicentin et de plusieurs parties de l'Italie. Scipion Breislak, de Rome, publia, en 1811, sous le titre ^Intro- duction à la géologie^ le premier traité régulier qui ait paru sur cette science. Dans son ouvrage Sur la structure extérieure du globe ^ il ne se prononce pas exclusivement pour la formation par le feu ou par l'eau ; mais il admet d'abord la fluidité ignée primitive du globe, comme cause de sa forme sphéroïdalc; puis le concours des eaux dans les phé- nomènes dont sa surface a été le théâtre. Il commence par développer la série des phénomènes résultant de la fluidité ignée, tels que les soulè- vements de montagnes, etc.; ensuite il examine ceux qui sont dus à l'action de l'eau. Ce système est celui qui a prévalu. Les hommes les plus éminenls dans la science ont dirigé leurs études vers la confirmation de cette théorie, qui s'appuie déjà sur tant de faits. 220 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. Pour faire connaître l'étal de la synthèse géologique , nous donne- rons une esquisse rapide de la théorie généralement admise aujourd'hui. La terre fut, dans l'origine, une masse incandescente de matière liquéfiée, qui prit, sous la double puissance de l'attraction centrale et de la force centrifuge, la forme d'un sphéroïde aplati vers les pôles et renflé vers l'équaieur. Pendant cette période d'incandescence, que démontrent les traces d'igniiion des roches primitives et l'élévation successive de la température, à mesure qu'on pénètre dans les entrailles de la terre, l'atmosphère exerçait sur le globe une pression en- viron cinquante fois plus forte , et occupait un espace beaucoup plus considérable qu'aujourd'hui. Elle tenait en suspension, avec la masse ignée, les diverses siUistances élémentaires des roches et des miné- raux. Cette atmosphère était dense , impropre à la vie , et nul rayon lumineux ne pouvait la pénétrer. Un commencement de refroidis- sement s'étant manifesté , il se forma, autour de la masse en fusion et de haut en bas, une couche solide, composée de gneiss, de granités, etc. (roches primordiales) . La température continuant à s'a- baisser, les vapeurs aqueuses contenues dans l'atmosphère se conden- sèrent, et les premières eaux tombèrent; elles furent mises en ébul- lition par l'état encore incandescent de la croiJte du globe; de là résul- tèrent des combinaisons chimiques, semblables à celles qui ont lieu par la voie humide, et qui, au point de contact et de bas en haut, donnèrent lieu à des dépôts ou couches plus ou moins puissantes. C'est ainsi que se formèrent les premières roches sédimentaires. Des fentes et des cre- vasses, formées dans la croûte du globe par suite des contractions qu'il éprouvait en se refroidissant, jaillirent des masses minérales liquides qui donnèrent naissance à des roches pyrogènes, telles que les granités, les syénites, les porphyres, etc. Aces influences dynamiques furent dus les soulèvements des montagnes résultant, non d'un mouvement lent et continu, mais de secousses brusques et rapides. L'intensité de ces phénomènes semble avoir augmenté de plus en plus, de telle sorte que les chaînes les plus élevées sont, en général, les plus ré- centes. De ces soulèvements, il résulta des changements dans la confi- guration du sol, et, dans le niveau des eaux, des modifications qui durent causer des inondations partielles, d'où résultèrent des courants dont la puissance érosive vint modifier puissamment le relief du sol. Beaucoup de filons métalliques et pierreux ont dû être formés, comme ceux des roches ignées, par une éruption de bas en haut, qui remplissait DISCOURS PRÉLIMINAIRE. O'il les fissures du globe de vapeurs et de gaz résultant de la sublimation de métaux qui se cristallisaient en se refroidissant. Tant que la chaleur de la surface du globe fut considérable (et l'on es- time à 265 degrés, sous une pression de 50 atmosphères, celle qui a pré- cédé la formation des dépôts calcaires), il ne se forma aucun être orga- nisé : mais, quand, par une condensation successive des vapeurs, la pres- sion atmosphérique fut descendue à peu près à l'état actuel, et lorsque la température des eaux ne dépassa plus 90 degrés, la vie se manifesta. La terre se couvrit alors de végétaux appartenant aux espèces inférieures. Les eaux se peuplèrent de nombreux animaux sans vertèbres, zoophytes, mollusques, etc., au milieu desquels on remarque une seule famille d'ar- ticulés , les trilohites. Vers la fin de cette période, parurent les pre- miers animaux vertébrés : ce sont lessauroïdes, poissons aux formes de lézard, tels que les ichthyodorulites.ljxségéXimiOïi prit alors un nou- veau caractère ; des fougères, des e'quise'tace'es, etc., commencèrent à déployer leurs formes gigantesques. A cette période succéda la formation des terrains anthraxifères , comprenant le terrain houiller si riche en végétaux d'une dimension souvent considérable mêlés à des débris d'animaux. Une aussi puissante végétation enlève successivement à l'atmosphère une énorme quantité de gaz acide carbonique; des êtres plus com- plexes peuvent désormais y respirer; c'est alors qu'apparaît, dans toute sa variété et dans toute sa force, le grand type des reptiles d'espèces per- dues: Viclithyosaure à la tête de lézard, au corps de poisson, et vivant dans l'eau ; le plésiosaure à la tête grêle, portée sur un cou flexueux comme le corps d'un serpent; le ptérodactyle, sorte de lézard volant, au museau allongé, aux dents aiguës, aux ongles crochus j puis d'énormes crocodiliens, le mégalosaure, le géosaure, le mosasaure,- des tortues géantes, appartenant aux genres Emys et Chelonia, le monstrueux igua- nodon, eic. Les mers sont habitées par des dupes, des anguilles, des brochets, des chétodons, et par la puissante famille des squales. Quelques rares oiseaux de l'ordre des échassiers, et un seul mammifè- re appartenant aux rfzrfe/p/je^ paraissent à la fin de cette époque, c'est-à- dire quand l'atmosphère gst devenue plus propre encore à la vie; quelques végétaux dicotylédones, de la famille des conifères, viennent aussi rom- pre l'uniformité de la végétation. Déjà de violents soulèvements avaient élevé de nouveaux continents au-dessus des mers et couvert la terre de nombreuses aspérités ; des sources thermales coulaient de toutes parts. 222 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. L'époque arrive enfin où l'atmosphère, sufiisanimcnl purifiée, peut entretenir la vie d'animaux plus parfaits. Cette période tertiaire voit naître les grands mammifères aquatiques et terrestres. Les lamantinsy les dauphins, les phoques, partagent le domaine des eaux avec les poissons devenus plus nombreux. De lourds pachydermes, auxquels se mêlent des carnassiers, des rongeurs, des marsupiaux, habitent la terre, que couvre une riche végétation de dicotylédones. C'est alors que vi- vent tous ces animaux dont les genres, maintenant perdus, ont été recréés par les admirables travaux de Cuvier : tels que les palœo- thères, les anoplothères, les lopliiodons, les anthracothlres, les mas- todontes, etc. D'autres appartiennent à des genres existant encore, mais leurs espèces n'existent plus : ce sont des tapirs, des éléphants, des rhinocéros, des ours, des hyènes et des singes, dont les restes ont été récemment découverts dans le midi de la France, etc. Enfin, quand le globe se trouva dans des conditions atmosphéri- ques qui permirent aux êtres organisés de se développer librement, et qu'ils eurent épuisé toutes les transformations auxquelles était appelée l'animalité, Ihomme parut. Bientôt, soumettant la nature à la puissance de l'esprit, il établit son empire sur tout ce qui existe, et chaque jour encore il lutte avec elle pour lui arracher ses secrets. Les savantes recherches de MM. Fourier, W. Fox, Arago et Cor- dier, sur la chaleur centrale, et surtout le grand travail de ce der- nier, ont donné à cette opinion un tel degré de certitude, que la théorie de l'incandescence du noyau du globe, adoptée aujourd'hui par presque tous les savants, est devenue l'un des principes fondamentaux de la géa- logie moderne. En effet , comme il est sulTisamment démontré que la température s'accroît à mesure qu'on pénètre plus profondément dans le sol, on est conduit à admettre que le noyau du globe doit avoir con- servé sa fluidité primitive. Indépendamment des nombreuses observa- tions thermométriques sur lesquelles s'appuie cette théorie, les volcans, les tremblements de terre, les puits artésiens, les eaux thermales, con- firment l'existence d'une immense chaleur dans l'intérieur du globe. Suivant M. Cordier, l'accroissement de cette chaleur serait d'un degré centigrade par 27 mètres; d'où il résulterait qu'à 2,700 mètres de pro- fondeur (un peu plus d'une demi-lieue), la température de la terre se- rait celle de l'eau bouillante, et qu'à 6,500 mètres (une lieue et demie), le plomb serait constamment en fusion. L'écorce terrestre continue à se consolider et acquiert une épaisseur d'autant plus grande que le re- DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 223 froidissement augmente davantage; mais, comme celle épaisseur, qu'on suppose avoir environ vingt lieues métriques, n'est pas la même par- tout, il en résulte une différence dans la température des climats, et, dans l'écorce minérale, une plus ou moins grande flexibilité qui aide à expliquer les volcans, ainsi que le soulèvement de certaines parties des continents et l'abaissement de certaines autres. Nous en avons pour exemples récents la formation des îles de Santorin , le soulèvement de la Scandinavie, l'abaissement du Groenland, etc. La belle théorie des soulèvements , appuyée sur les travaux de MM. de Buch et Élie de Beaumont, a pris place dons la science comme une vérité démontrée. Les anciennes théories ont donc disparu pour faire place à celle que toutes les observations concourent à confirmer. M. Élie de Beaumont, qui a fait de nombreuses études sur cet impor- tant sujet, est parvenu à calculer et assigner facilement l'âge relatif du soulèvement de la plupart des chaînes de montagnes. Depuis quelques années, la théorie dont on peut à juste titre considé- rer Hutton comme le père , celle du métamorphisme, ou transforma- tion de roches stratifiées, d'origine neptunienne, en roches stratiformes cristallines, d'apparence plutonienne , occupe beaucoup les géologues. Plusieurs d'entre eux se livrent à des recherches tendant à établir la vérité de cette théorie , qui prend chaque jour plus de consistance. Parmi les travaux qui ont été publiés sur ce sujet , nous citerons ceux de MM. de Buch, Lyell, Élie de Beaumont, Dufrénoy, Virlet, Boblaye, Studer, Gras, Coquand, etc. La transformation des calcaires en gypse et en dolomie occupe aussi beaucoup les géologues, depuis la publication du travail de M. de Buch. Cette question a été récemment l'objet de plusieurs mémoires de MM. Élie de Beaumont, Gaimard, Coquand, etc. A côté des grands travaux généraux qui embrassent dans leur do- maine l'histoire entière du globe, il y en a d'autres très nombreux qui se rapportent aux détails de la science. La plupart des géologues ont étudié la structure des montagnes, en ont mesuré la hauteur, et les ont classées d'après leurs directions. L'origine des vallées a occupé MM. d'Omalius d'Halloy, Conybeare, Lyell et Mur- chison : les deltas, les alluvions, ont eu des explications rationnelles. MM. Hugi, Venetz, de Charpentier, Agassiz et Bendu, ont étudié les glaciers ; les eaux qui coulent à la surface du globe , comme fleuves , rivières ou ruisseaux, ou qui y séjournent, comme mers, lacs, eaux 224 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. siagnauies , ont été le sujet d'observaiions pleines d'intérêt faites par MM. Dick, Sander, Knight, Merian, Arago, Strelke, Silliman, Borner, Everest, Taylor, Stevenson, Lyell, etc. On a reconnu que toutes les mers ne sont pas au même niveau et qu'à diverses époques, elles sont revenues couvrir les mêmes pays ; leur température a été mesurée. Les sources minérales ont aussi donné nais- sance à de nombreux ouvrages de MM. Alibert, Osann, Stifft, Sigwart et Leipprand, Gardner, Anglada, Boussingault, etc. Les tremblements de terre ont été observés et leurs causes recher- chées par MM. Lambert, Kries, de Hoff. Les volcans, phénomènes mys- térieux, qui dans leurs jours d'effervescence glacent d'épouvante tous les êtres vivants, ont été l'objet d'études fort nombreuses. MM. Cor- dier, Élie de Beaumont, Davy, Brongniart, Gay-Lussac, de Humboldt, Ampère, Huot, Pouleit Scrope, Melograni, Maravigna, Marcel de Serres, etc., ont observé les phénomènes qu'ils produisent, étudié les lois aux- quelles ils doivent leur origine, cherché à déterminer leur âge et essayé des théories pour en expliquer la cause. Les blocs erratiques ont été le sujet de mémoires de MM. Brochant, Sedgwick, De La Bêche, Brongniart, Kloden, Bernhardi, Buckland, etc. Les cavernes à ossements ont de nos jours été explorées dans toutes leurs parties et ont donné lieu à des travaux spéciaux de MM. Buckland, Marcel de Serres, de Christol, Tessier, Buchet, Laurens, Schmerling, Rosenmïiller, Scina, Hoffmann, Coulibine, Claussen. La connaissance des roches est devenue l'un des plus puissants auxi- liaires de la géognosie. Leur classification et leur description ont été l'objet de travaux importants de MM. Jameson, Haiiy, de Buch, Bro- chant, de Leonhard, Boue, Huot, Rivière, etc., et surtout de MM. Cordier, Al. Brongniart et d'Onialius d'Halloy. Leur structure, leur composition, tous les accidents qu'elles présentent et les modifications qu'elles subissent, ont été également l'objet des travaux de MM. Hall, Peghoux , Fleuriau de Bellevue, Koch , Haussmann , Conybeare, Miller, Haldat, Brocchi, Gaudin, Mitscherlich , etc. Les principales difficultés de ce genre de recherches ont d'ailleurs été levées par un travail spécial , d'une très grande importance , dû à M. Cordier. En combinant les procédés d'une analyse mécanique toute nouvelle avec l'emploi du microscope sous certaines conditions, ce géologue a donné le moyen de déterminer avec certitude la nature de la plupart des masses compactes qui, sur beaucoup de points, jouent DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 225 un si grand rôle dans la consiiiution des terrains, surioui dans celle des terrains pyrogènes. Ces masses, jusque-là problématiques, sont de- venues des roches hétérogènes, à parties constituantes microscopiques ; elles ont cessé d'appartenir à la minéralogie où elles avaient long- temps constitué de fausses espèces. On est ainsi arrivé à la théorie de la consolidation, de la composition et de la contexture des couches et des amas volcaniques de tous les âges. Les divers produits de ce genre se sont trouvés réunis par des liens communs , et la solution des ques- tions depuis longtemps controversées entre les neptunistes et les vut- canistes est devenue dès lors simple et facile. Tous les terrains ont été aussi mieux étudiés, mieux divisés et mieux groupés. Les terrains inférieurs aux terrains houillers ont été examinés d'une manière spéciale par MM. Sedgwich, Murchison, Dumont, Boue, d'Omalius d'Halloy, Dufrénoy, Rivière, Boblaye, de Verneuil, etc. Les topographies géognostiques se sont multipliées dans ces derniers temps : nous citerons parmi les plus importantes, pour la France, celles de MM. Élie de Beaumont, Dufrénoy, Al. Brongniart, d'Omalius d'Halloy, Constant Prévost, Desnoyers, Passy, de Bonnard, Graves, Dujardin , Boue, Thirria, de Caumont, Lecoq, Bouillet, Rozet, Puillon Boblaye, d'Archiac, Triger, Leymerie, Fournet, Manès, Rivière, Bertrand Geslin, Voltz, etc. ; pour les Pyrénées, celle de M. CÎiarpenlier ; pour les Alpes et la Suisse, celles de MM. de Saussure, Studer, Thurmann ; pour l'Al- lemagne , celles de MM. Boue, Kefersiein, Steininger, Klœden, de Buch, de Bonnard, Beudant; pour l'Italie et les îles adjacentes, celles de MM. de Buch , Sismonda , Hoffmann , Reynaud ; pour l'Angleterre et l'E- cosse, celles de MM. Phillips, Murchison, Maniell, De La Bêche, Fition, Sedgwick, Greenough, Boue; pour la Belgique, celles de MM. Dumoni, Davreux, Galeotti j pour la Scandinavie, celles de MM. Esmark, de Buch, Hisinger; pour la Russie, celles de MM. Pusch, de Verneuil, Huot; pour la Turquie et la Grèce , celles de MM. Virlet, Boblaye et Boue; pour l'Espagne, celles de M. Leplay ; pour l'Inde, celles de MM. Fraser, Hardie et Jacquemont ; pour le Groenland et l'Islande, celles de MM. Gie- seck et Robert; pour les États-Unis, celles de MM. Maclure, Rogers, Troost; pour le Mexique et l'Amérique du Sud , celles de MM. de Hum- boldt, Alcide d'Orbigny , Darwin ; pour l'Afrique, celles de MM. Rozet, de Buch, Berlhelot, Boblaye, Smith; et pour l'Australasie , celles de MM. Fitton et de Buch. Enfin l'élude de la géologie a été facilitée par des caries géologiques, 29 22G DISCOURS PRÉLIMINAIRE. exé5ç , taciturne), ins. — Genre de Coléoptères pentamèrcsjamilledes Carabiques, tribu des Féroniens, établi par M. Dejean, et dont voici les caractères: les 3 premiers articles des tarses antérieurs dila- tés dans les mâles , moins longs que larges , et fortement triangulaires ou cordiformes. Dernier article des palpes allongé, presque cylindrique, et tronqué à l'extrémité. Anten- nes filiformes, allongées et légèrement com- primées ; lèvre supérieure en carré moins long que large. Mandibules peu avancées, légèrement arquées et assez aiguës ; menton trilobé; lobe intermédiaire arrondi. Corselet trapézoide, presque aussi large à sa base que les élytres. Ély très peu allongées, se rétrécis- sant un peu vers l'extrémité, et arrondies postérieurement. — Ce genre, auquel M. De- jean ne rapporte que 4 espèces, a pour type 1'^. Gagates Dej., qui se trouve en Guinée et au Sénégal. Il est d'un noir brillant en dessus, et ressemble un peu, pour la forme et la taille, à la Feronia abaxoides. (D.) ABAJOUES. MAM. — Poches que certains genres de Mammifères portent aux deux côtés de la bouche. Presque tous les Singes de l'ancien continent, quelques Piongeurs américains appelés Diplosiomes ( animaux (i) Les abréviations en petites capitales, placées au rom- rnencement de chaque artiejo , indiquent la grande classe à laquelle il appartient. * Les astérisques qui précèdent un très grand nombre d'articles, désignent ceux qui n'avaient pas encore figuré dans les Dictionnaires d'Hisloire naturelle déjà publiés en France. T. I. à double bouche) , enfin les Nyctéres , parmi les Chauves-Souris , sont pourvus d'Aba- joues qui diffèrent, dans les divers genres, par leur forme, leur capacité , et les fonc- tions physiologiques qu'elles remplissent. Elles servent à la plupart de ces animaux comme de garde-manger pour la conserva- tion et le transport momentané des aliments dont ils se nourrissent. (C. d'O.) ABAMA. BOT. PH. —Ce genre, créé par Adanson pour VAnihencum ossifragum L., a clé adopté par M. De Candolle ( Flore /rûHfaî.ve ); mais avant Adanson, Moehring [Eyiliem. tiatiir. Curios.) en avait déjà fait son genre Narihecium, qui paraît aujourd'hui généralement adopté. A^. naktiiecium. (CL.) *ABARIDE. Abaris [ùi^oip-nz , léger), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Carabiques, tribu des Féroniens, établi par M. Dejean, et qui a pour caract. : les 3 premiers articles des tarses antérieurs dilatés dans les mâles, triangulaires, et aus.^i longs que larges ; dernier article des palpes presque cylindrique et tronqué à l'extrémité. Antennes assez courtes, légèrement compri- mées et presque filiformes. Lèvre supé- rieure en carré moins long que large, et coupée presque carrément dans sa partie antérieure. Mandibules peu avancées, légè- rement arquées et assez aiguës; une dent simple et presque obtuse au milieu de l'échancrure du menton. Tète triangulaire. Yeux assez gros, et lèvres saillantes. Corse- let carré. Élytres en ovale peu allongé. — Ce genre se rapproche un peu parle faciès du genre Pogonus ; mais il en diffère beaucoup par les caractères génériques. Il a pour type et unique espèce VA. œnea Dej. , trouvé dans les environs de Carthagène , en Amé- rique, par RI. Lebas. (D.) 1 2 ABA •ABASICARPON, Andrz. (àpriv.iêa- oiç.base; xapiro';, ffuit). BOT. rn.— Gcnrc ou sous-genre de la famille des Crucifères, très voisin de YArabix et de VArabidium, dont il paraît ne différer que par sa silique sub- cyiindrique ou peu comprimée. Il est com- posé de 6 ou 7 espèces détachées du genre Arabh. (Sp.) 'ABASOLOA. BOT. pu. — Genre appar- tenant à la famille des Composées, mais sur l'organisation duquel on ne possède en- core que des données très vagues. M. De Can- doUe le caractérise de la manière suivante : Capitule radié. Fleurs du rayon femelles , Icapillaires, bi-tri-sériées ; celles du disque hermaphrodites, tubuleuses, à 4 dents. In- volucre à écailles bi-sériées. Réceptacle plan, couvert de paillettes linéaires, aiguës, den- ticulées, ciliées à leurs bords. Akènes tétra- gones, rhomboidaux , et terminés supérieu- rement par un disque ombiliqué. — L'Aba- soloa est une plante à feuilles opposées, li- néaires, légèrement scabres, présentant des dents de distance en distance; les capitu- les sont solitaires , longuement pédoncules ; les fleurs du disque et du rayon sont blan- ches. On n'en connaît qu'une espèce, origi- naire du Mexique. (J. D.) ABATIA, P.uiz et Pav. bot. pu. — Genre sur la classification duquel les auteurs ne sont pas d'accord ; les uns le placent dans les Tiliaeées , les autres dans les Bixacées ; M. Don pense qu'il appartient aux Lyihra- cées. Suivant M. Kunth, ce genre offre les caractères suivants : Calice 4-parti, coloré en dessus; estivation valvaire. Pétales nuls. Élamines très nombreuses, insérées au fond du calice : les extérieures stériles, cordifor- mes. Anthères ovales, dilhèques. Ovaire inadhérent, monostyle. Style filiforme. Stig- mate simple. Capsule 1-loculaire, 2-valve, polysperme, à 2 placentaires pariétaux, li- néaires. Graines oblongues, striées. —Ce genre ne renferme que 2 espèces de l'Améri- que équatoriale. (Sp.) ABAX («Ça?, table). iN.s. - Genre de Co- léoptères pentamères, établi parDonelli dans la famille des Carabiques , mais non adopté par Latreille, qui ne l'a pas trouvé assez caractérisé pour le séparer de son grand genre Féronie , où il ne forme qu'une divi.- sion. M. Dejean a suivi cet exemple dans son Species et dans la dernière édition de ABD son Catalogue, — /'. féronie et féronieks. "ARDERA (âÇiJyipa , nom d'une ancienne ville de Thrace).iNS. — Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Hétéromèrcs , éta- bli parStephcns et adopté par Westwood. Il ne renferme que quelques espèces indigènes, dont le type est VA. bifasciata [Mordella bi- Jasciaia Marsh.) , que M. Curtis considère comme appartenant au genre Hypalus de Paykull. r. ce mot. (Bi..) ABDITOL ARVES. Abdilolarvœ ( abdiius, cache ; larva, larve), ins. — Nom donné par M. Duméril [Zool. analytique) à une famille d'Hyménoptères dont les larves naissent dans le tissu de certains végétaux, où elles ont été primitivement déposées à l'état d'oeufs. Cette famille correspond aux 3 dernières tribus de la famille des Pupivores de Latreille , les Gallicules, Cluilcidites et Oxyures. (Bl.) ABDOMEN ou VEI^TRE {abdomen; d'ab- do, je cache), an at. — On a donne ce nom à la région du corps des animaux qui, plus ou moins distincte, suivant lesespèces.offre une cavité d'une étendue très différente, destinée à loger constamment une portion du canal di- geslif,et le plus souvent d'autres organes im- portants. En général, dans la série animale, l'abdomen fait suite au thorax ; mais là où ce dernier manque, comme par exemple dans la classe des Annélides , il est difficile d'assigner des limites au ventre proprement dit; alors les naturalistes emploient le mot corps pour désigner l'animal tout entier. Ce qu'on nomme improprement queue chez tous les Crustacés , n'est autre chose que l'abdomen. Elle fait suite en effet au thorax, et contient une portion du canal in- testinal. On peut donc réserver le nom de queue à des appendices articulés ou non , mobiles ou immobiles, et qui ne renferment jamais aucune portion du canal intestinal. De cette manière , le mot abdomen aura plus d'extension , et le mot queue se trouvera plus rigoureusement défini. Sous le poinlde vue physiologique, on peut dire que, dans l'abdomen, la solidité est en général sacrifiée à la souplesse. Du reste , comme dans la série animale il est impos- sible d'assigner à une même région du corps des limites bien tranchées, et que ces mêmes limiles ne renferment pas toujours le nombre ' ni la disposition de certains appareils orga- ABD niques , il est indispensable, pour se faire une idée générale et précise de l'abdomen , de l'étudier dans les diverses classes d'ani- maux. Comme il sera parlé des organes digestifs et de l'abdomen aux articles Mam- mifères, Oiseaux, Reptiles, PoissoiNS, Arti- culés , Mollusques et Zoophytes, nous y renvoyons le lecteur. On trouvera aussi au mot Tératologie tout ce qui a rapport aux vices de conformation et au développement du ventre. (M. S. A.) ABDOMIIVALou ABDOMIlVAUX.^/bt/o minâtes {abdomen, ventre; d'abdo, je cache). poiss.-Linné comprenait sous ce nom, dans le 4*^ ordre de sa classification ichthyologique, les Poissons pourvusd'une membrane bran- chiostège, ayant les nageoires ventrales insé- rées en arrière des pectorales. Les g. qu'il réu- nissait dans cet ordre ( 12<' édit. du Systema Naiurœ) sont les suivants : Cobiiis, Amia,Si- liims, Teulhis, Loricaria, S almà , Fistularia , Esox, Elops, Argeniina, Alherina, Mugil, Mormyrus, Exocœtus , Polynemus, Cliipea, Cyprinus; mais, dans la classification qu'ils imaginèrent, les successeurs de Linné ont tous employécette expression en lui donnant une autre valeur. Ainsi Bloch, auteur d'une méthode artificielle pour la distribution des Poissons, fondée uniquement sur le nombre des nageoires, a employé l'épithèted'v^édomz- nal pour désigner les divisions de quelques uns des 1 1 ordres que cette méthode lui four- nissait. Dans le 1 1"^ ordre des Decapterygii, la 3= famille comprend, comme Abdominaux, le genre Po/!/)iem«.$. Dans le 4^ ordre des Ocio- pierygii, les Abdominaux renferment les genres suivants : Calaphractus , Sphyrœna, Alherina, Centrisciis , Fistularia , Mugit , Gasterosieus , Loricaria, Squalus. Le 5' or- dre des Hepiapierygii a aussi sa famille des Abdominaux, composée des genres Acipen- ser, Chimœra, Pristis , Bliina , Rhinobalus, Jiaia, Ptatyslacus, Silurus, Anabteps, Acan- itionotus, Esox, Synodus , S'almo, Clupea, Exocœius, Chauliodus, Etops,Albuta,Cobi- tis, Cyprinus, Amia, Pœcilia, Pegasus, Mor- myrus, Potyodon, Argeniina. Il n'y a pas de Poissons à ventrales sous l'abdomen dans les autres ordres. Lacépède , combinant la méthode dePen- nant, qui subdivise les Poissons en Osseux et en Cartilagineux, avec celle de Linné, fondée sur la position des nageoires paires ABD 3 inférieures , a donné aussi une autre valeur au mot abdominut 11 comprend sous ce nom les espèces qui font partie du 4<^ ordre de chacune des divisions de chaque sous-classe, dans lesquelles sa méthode range les Pois- sons. Dans les Cartilagineux, \tsAbdomMiaux desal"div.sont: Xes, Raies, \"^ plusgrande, monosperme. Graine suspendue, anatrope, subcyliridri- que. — Arbrisseaux à feuilles opposées, pé- tiolées, crénelées. Pédoncules, soit axillaires et trichotomes ou trifides , soit terminaux et indivisés. Fleurs accompagnées d'un in- volucre polyphylle. On connaît 3 espèces A'Abelia : une indigène de la Chine, les 2 autres de l'Himàlàyà. (Sp.) ABELICEA (corruption d'airt^x/a, Théo- ph.; arbre indéterminé), bot. ph. — Honorius Belli {Clu.s.Hi.si. Plant.) a donnéce nomàun arbre qu'il trouva dans le Péloponèse, où il croit dans les endroits les plus escarpés des montagnes. Smith le rapporte à VUlmus ne- moralis d'Alton ; Pallas à son Rhammis cnr- pinifolia , etc. Les botanistes modernes le réunissent au genre /'/a«era,Gm. , dans le- quel ils en font un sous-genre sous le nom A'Abeliica. (C. L.) Ali-EL-MOSCIÏ. .-/bclmoschus, Medik.; fia- inia, R. Br. (En arabe, père du musc, à cause de l'odeur de ses graines), bot. pu.— Genre de la famille des Malvacées, tribu des Hibiscées, ABI Reich. Il ne diffère essentiellement des /ii- biscusouKeimia que par son calice conique- cylindracé , légèrement 6-denté , se fendant irrégulièrement d'un côté, vers l'époque de l'épanouissement de la corolle. Graines gla- bres.— Ce g., propre aux régions équatoria- les, renferme environ 40 espèces, la plupart imparfaitement connues. Les graines de VA. moscliuius Moench , sont employées en par- fumerie sous le nom d'Ambrette. (Sp.) ABER. MoLL. — Dans son voyage au Séné- gal, Adanson donne ce nom à une petiteesp. de Moule, le Mytilus puniceus (Gmelin, Dil- wyn), qui, peut-être, est la même que le Myiilus scnefjulensis de Lamarck. (Desu.) ABERAS, Gesner. bot. ph. — Syn. d'ANA- NAS. ABEREMOA, Aubl. (nom galihi). bot. ph. — Synonyme du genre Gnaiteria. *ABIE. Abia (iSioç, doux, frêle), ins. — Genre d'Insectes Hyménoptères, famille des Tenthrédines, établi parLeach [Zool.miscell.) aux dépens du genre Cimbex , sur des es- pèces qui ont la massue des antennes for- mée de 5 articles, f^oy. cimbex. (Bl.) ABIES. bot. ph. — f^oy. sapjn. *ABIÉTI\ÉES. Abieiinœ. bot. imi. — Nom d'une des tribus établies par L. C. Ri- chard dans la famille des Conifères. (Ad. B.) M&\l.Y)G\\^\i{/lbild'jaa)-d, naturaliste danois), poiss. — Nom donné par Bloch à un poisson d'Amérique, qu'il a représenté, pi. 259 , et que Lacépède a reproduit sous le même nom [Spams Abildejuardii). C'est un poisson d'une tout autre famille et du genre Scare. Il revient en double emploi dans La- cépède, comme espèce nominale, sous le nom deSpuie rouye or(III,xxxiii , 3). C'est aussi le Scarus coccineus de Bloch Schn., établi d'après Parra (xxviii, fig. 2). (Val.) ABILDGAARDIE. Abildgaardia [Abild- gacnd, savant danois), bot. ph. — Genre de la famille des Cypéracées, établi par Vahl et adopté par tous les botanistes. Il est très voi- sin du g. l'imbriscylis , dont il diffère par les caract. suivants : Épis multiflores, com- posés d'écaillcs distiques , mais devenant presque trisériés, par suite de la torsion du rachis ou axe de l'épi. Ecailles carénées , caduques ; mais leur base, persistant de cha- que côté, avait fait dire à Vahl que l'axe of- frait des fossettes membraneuses sur les bords ; les plus inférieures sont seules vides ABL et stériles. Les fleurs manquent de soies ou d'écaillés hypogynes. Etamines 1 à 3. Style trifide , renflé à sa base , et comme triangulaire, caduc et articulé avec l'ovaire. Fruit pyriforme ou triangulaire. — Les es- pèces de ce g. , au nombre de 12 environ , ont leur chaume rarement aphylle et plus souvent pourvu de feuilles à la base. Les épis sont solitaires ou géminés, ternes , ou entin réunis , soit en capitule, soit en une ombelle simple ou décomposée. Toutes ces espèces sont exotiques , et habitent , pour la plupart, les régions tropicales. (A. R.) ABIME. GÉOL. — /^O!/. ABYME. * ABLABERA [àSlc^S-^ç, innocent), ins.— Genre de Coléoptères penlamères , famille des Lamellicornes, établi par M. Dejean dans la dernière édition de son Catalogue , mais dont il n'a pas publié les caractères. Il ne renferme que des espèces du Cap de Bonne- Espérance, à l'exception d'une seule (^. mijrmidon ) qui est du Sénégal. (D.) ABLAIVIA, Aubl.; Trichocarpus, Schreb. [Ablani, nomgalibide celte plante dans les Guyanes). bot. ph. — Genre incomplètement connu , rapporté avec doute , par la plupart des auteurs , à la famille des l'Hiacées, mais qui peut-être est plus voisin des Hix-acées. Suivant la description d'Aublet, ses carac- tères sont les suivants : Calice 4- ou 5-parti, persistant.Corolle nul le. Etamines nombreu- ses, hypogynes; filets libres, capillaires; anthères petites, suborbiculaires. Ovaire ovale ; styles 2, bifides. Capsule ï-loculaire, 4-valve, polyspermc, hérissée de sétules caduques; placenta central, libre. Graines re- couvertes d'une membrane (arille?) mu- queuse. — Ce genre n'est fondé que sur une seule espèce, indigène de la Guyane. C'est un arbre atteignant environ 60 pieds de hauteur, remarquable par son bois de couleur rouge , tandis que l'aubier en est blanc. Les feuilles sont grandes, alternes, indivisées; les fleurs disposées en panicules axillaires. (Sp.) ABLAQLE. moll. — Nom vulgaire de la soie que fournit le byssus des Pinnes ma- rines. (Desh.) ABLE [albus, blanc), poiss.— Ce nom a été employé par Bonnaterre comme épithèle du Salmoalbula L. dont Lacépède a fait son Cor- ■■■igone cible. La même espèce est reproduite î)ar Bloch, sous le nom de Salmo Mnrœnn- ABL 15 la , qui est le Con-égnne Murrénide de Lacé- pède. Ce nom est encore employé , dans Bonnaterre et dans Lacépède , comme épi- tliète du Cyprin Ablc , plus connu sous le nom A'Ablene. Enfin, Cuvicr s'est servi de ce mot Able, corruption û' Albus, pour un g. de Poissons de lafamilledesCyprins,connusdes pêcheurs de nos rivières sous la dénomina- tion de Poissons blancs , et que Klein avait déjà mal indiqués sous le nom de Leuciscm. Ce genre comprenait, dans le liegue animul, tous les Cyprins à dorsale et à anale courtes, manquant d'épines et de barbillons, et à lèvres simples. Cuvicr établissait plusieurs subdivisions , dans lesquelles étaient ran- gées un grand nombre d'espèces européen- nes ou étrangères connues. Depuis , M. Agassiz a donné des noms à quelques unes des subdivisions de Cuvier, et en a lui-même établi de nouvelles; d'où il suit que le genre Able se divise aujour- d'hui en Chondrosioma ( Cyprinus Nuzim Bl.), en Aspiu.s [Cyprinus aspius L.), en Phoxinus [Cyp. phnxiniis L. ), en Pelœus ( Cyp. cidiraiiLs L. ) (/^. ces mots); et que les Ables [Leuciscus] ne comprennent[)lus main- tenant que les Cyprinus dobala L., (urji-nitu.s Agass. ( C Leuciscus Auctor. ), orfus L., Jeses L., cryihroplahalmus L. , et un grand nombre d'autres espèces européennes ou étrangères. La chair de ces Poissons est, en général , peu estimée. M. Agassiz cite une quinzaine d'espèces ; mais j'en ferai connaître un bien plus grand nombre dans l'Histoire naturelle des Pois- sons. Il décrit plusieurs espèces d'Ables fos- siles : les Leuciscus œningcnsis , L. papillus et L. heierurus , viennent d'OEningen ; le Leuciscus papyraceus, des lignites tertiaires ; les Leuciscus leptus , du Habichtswald ; enfin les Leuciscus gracilis et L. Harmannii vien- nent de Steinheim. (Val.) " ABLEMMES ( à priv. ; S^/wa , mucus ). POISS. — On trouve ce nom dans Lacépède comme l'un des synonymes de V Orphie [Esox belone L.). (Val.) * ABLÉPIIAKE. Ablepharus ( àSIîVapoç , sans paupières ). rept. — C'est le nom d'un g. appartenant à la l"' division de la famille des Scincoïdiens , celle des Ophiophthalmes. Il a pour caractères : 4 pattes terminées cha- cutiepar 5 doigts inégaux, simples, cylindri- ques. Le museau conique; l'oreille distincte 16 AIÎL exlérieiircment, et la langue squamtneuse. — Ce genre, établi parFitzinger dans le re- (•iieil des travaux de la Société des natura- listes de lier! in ( f^crhand. der Gesel, nattir. {•'reiuide in Hcrliii ,\n-i", etc.), ne se com- pose (jue de 3 espèces: l'A. dk Kitaibel, l'A. DE l*Él!ON, et l'A. DE LeSCH ENAUI.T, dont il existe d'excellentes figures dans les étu- des sur les Scincoides par Th. Cocteau (Taris , 183G). Les 2 premiers méritent particulièrement d'être cites comme les seuls Reptiles connus dont l'espèce soit répandue en des contrées où toutes les autres produc- tions naturelles présentent, au contraire, les plus grandes différences; ainsi, l'Abléphare de Kitaibel se trouve en Hongrie, en Moréc, à la N. -Hollande ; et l'A. de Péron , outre ces 2 deriiiers pays , habite encore l'ilc de France, Java , et presque toute l'Océanie. — Ce sont de fort petits Sauriens, tout-à-fait innocents , qui vivent à la manière de nos Lézards communs, f^oij. ophioputhai.mes. (G. B.) • ABLEPIIARIS. REPT. — Cocteau a em- ployé ce nom au lieu A' Ablepharua pour dé- signer le g. précédent, dont une des princi- pales particularités se trouve peut-être, par là, moins bien exprimée , attendu que /JXe- (papi'ç , en grec , signifie seulement les cils , tandis que /3>£Vapov veut dire la paupière , et k^lîtfapoc, celui qui en est privé. (G. B.) ABLET ou ABLETTE (I)im. d'Able, ul- bus). poiss.— Poisson désigné par Linné sous le nom de Ci/priiius yilbiirnns , et par Lacé- pède sous celui de Ci/prin able. Cuvier le rangeait dans les Ables , et M. Agassiz le place, aujourd'hui, parmi ses y4spiiis. Il est long de 5 à 8 pouces, très commun dans toutes les eaux douces de l'Europe ; à corps comprimé ; à ligne latérale très arquée et très infléchie vers le ventre ; vert-jaunâlre sur le haut du dos, brillant du plus bel éclat d'argent sur tout le corps ainsi que sur tout le péritoine. Cette matière, recueillie au moyen de l'Ammoniaque, produit l'essence d'Orient, employée pour la fabrication des perles fausses. On prend l'Ablette à la li- gne ou souvent avec des filets en nappe ou dans des nasses. Elle se réunit quelquefois en grandes troupes. Il parait que sous ce nom à'yîbleiie on dé- signe aussi quelquefois l'Epinoche, Gaste- roslcii^ rtr»/r'i;/!iv de P.locll. (Vai,.) ABO ABLETTE DE MEK. poiss.— Nom spéci- fique, dans Bonnaterre, du Perça alburnus L. , figuré par Catesby sous le nom A'Albumus americanus ; c'est le Ceniropome Alburue La- cép. Nous avons démontré , dans YUisi.nai. des /-"ofi*., que cette espèce est du genre Om- brine et de la famille des Sciénoides , et non de celle des Percoides. (Val. ) ABOEou ABOE-BETIIVA. poiss.— Mois de la langue malaise , dont l'un , Aboe , veut dire jd.,1837) a formé sous ce nom un g. de Mammifères qui lui paraît très voisin, d'un côté, de VOciodon, du Ctenomys et du Pœphagomys, et de l'autre, des Chinchilli- dés; mais son organisation dentaire l'éloigné suffisamment des uns el des autres. Il difl'ère du Ctenomys el du Pœphagomys parla grandeur de ses oreilles, la délica- tesse de ses ongles el la petitesse de ses inci- sives ; de r Ociodon par la longueur uniforme ABR des poils de sa queue. Toutefois il se rap- proche de ce dernier genre par la conforma- tion de ses pâlies, qui sont nues, et dont le dessous est couvert de petits tubercules ronds et charnus ; mais le genre Ociodon présente sous l'orteil des incisions transverses qui manquent dans l'v^/'rocoma. Chez celui-ci, le dessous des orteils, ainsi que le reste du des- sous de la patte, est couvert de tubercules. L'extrême finesse de la fourrure des deux esp. [y4. Bennetti, el^/. Cuvieri, du Chili) qui composent ce nouveau g. , a suggéré à l'auteur le nom spécifique qu'il lui a donné. Cette fourrure est composée de deux sortes de poils, dont les plus longs sont tellement déliés qu'on peut presque les assimiler aux fils d'une toile d'araignée. (G. d'O.) ABROMA ( à priv. ; jSpù^xa , nourriture; plante non alimentaire, par antithèse à Théo- broina ). BOT. Pli. — Genre de la famille des Byttnériacées , tribu des Byttnériées , établi par Linné fils , et dont les caractères essen- tiels sont les suivants : Calice 5-parti. Péta- les 5, à onglets sacciformes. Androphore ur- céolaire , fendu au sommet en 10 lanières alternativement stériles (pétaloides) el 3-an- thérifères. Styles 5. Capsule penlaplére, tron- quée au sommet, mucronée, 5-loculaire , polysperme ; placenta barbu. Graines ovales- globuleuses , arillées , périspermées ; coty- lédons foliacés, transversalement plissés. — Arbrisseaux à feuilles grandes , lobées. Pé- doncules oppositifoliés el terminaux , uni- flores ou pluriflores. Ce g. renferme 3 esp. indigènes des régions interlropicales de l'an- cien continent. L'écorce de ces végétaux est filandreuse , et sert dans l'Inde à faire des cordages. (Sp.) ABROIMIA (àSpo'î, délicat, élégant, elc). BOT. PH. — Genre de la famille des Nyctagi- nées, fondé par Jussieu [Gen. et Ann. Mus., t. II) el adopté par les auteurs postérieurs, qui le préférèrent au g. Tricraïus, que L'Héritier a établi sur le même type. Voici ses caractè- res essentiels : Involucre persistant, penta^ phylle, multiflore. Corolle longuement tubu- lée , renflée à sa base, à limbe hypocratéri- forme , étalé , 5-lobé , à divisions obovales , décidues. Élamines 5, hypogynes, incluses, connées à la base en une gaine courte soudée avec le tube de la corolle. Anthères oblon- gues. Ovaire uniloculaire, surmonté d'un style simple,quetermineun stigmate en mas- ABR sue, et contenant un ovule unique, dressé, à miciopyle infère. Le fruit est un akène libre dans la base pentaptèrede la corolle. Graine unique, dressée, à test conné avec l'endo- carpe. Embryon à cotylédons condupliqués, enveloppant un albumen amylacé , à radi- cule infère et saillante. — Les Abronia sont des plantes herbacées, vivaces, indigènes de la Californie; leurs feuilles sont opposées, pétiolées, très entières; leurs fleurs remar- quables, longuement pédonculées , et dis- posées en bouquets terminaux. On n'en connaît bien qu'une seule espèce que la beauté de ses fleurs fait rechercher dans les jardins : c'est VA. umbellata Juss. (C. L.) "ABROSTOLE. Abroswla ( àÇpJ; , élé- gant, etc. ; .(TTo)v), vêtement), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Noctur- nes , tribu des Plusides , établi par Ochsen- heimer aux dépens des Plusies, dont il se rapproche beaucoup à l'état parfait, mais dont il s'éloigne par ses chenilles qui ont 16 pattes, tandis que celles des Plusies n'en ont que 12. H a pour type la lYociua iri- plazia L. et Fabr. , qui se trouve aux envi- rons de Paris , et dont la chenille vit sur la grande Ortie. M. Treitschke rapporte à ce g. le Bombyx celsia L. , lépidoptère très remar- quable du nord de l'Europe, que peu de col- lections possèdent. M. Guénée , qui a adopté ce genre dans sa nouvelle classification des NoclUTues d'E\iTope{Annal. de la Soc. entom.' de France), lui assigne les caractères sui- vants : Chenilles rases , très atténuées in- férieurement , à incisions profondes , ayant le 11"- anneau très élevé, munies de 5 pai- res de pattes membraneuses , mais ne s'ap- puyant au repos que sur les 2 ou 3 dernières paires , tenant la partie antérieure du corps très arquée et globuleuse ; la tête petite. Elles vivent à découvert sur les plantes basses. Chrysalides luisantes, déprimées par places, incolores , ayant la partie postérieure très conique , et l'antérieure terminée par une gaîne ventrale, un peu renflée. Elles sont ren- fermées dans des coques molles, composées de soies et de corps étrangers, et placées en- tre les mousses ou les écorces. Insectes par- faits : A.xiieiiJiesû\iiormes Aànslesàeuxsexes. Palpes dépassant la tête, très ascendants, mais point ou médiocrement recourbés; leur dernier article très long. Thorax peu robuste, subcarré , à collier arrondi , un peu relevé , ABR 19 et offrant , entre les ptérigodes , 2 crêtes de poils très saillantes. Abdomen déprimé , crête, velu latéralement dans les mâles. Ailes supérieures aiguës au sommet , un peu luisantes , mais sans taches métalliques ; au repos , elles couvrent les inférieures et sont disposées en toit très déclive. (D.) ' ABROTAIVELLA (diminutif à'abroia- num; àÇpoTovov , aurone, espèce de plante}. BOT. PH. — Cassini a établi ce g. sur une pe- tite plante de la famille des Composées, ori- ginaire des îles Malouines. Elle présente, par ses petites touffes, l'aspect des Brynm qui couvrent nos toits humides ; elle a pour ca ractères : Capitule à 5 fleurs ; les 3 plus ex- ternes femelles , les 2 internes mâles par avortement; les unes et les autres tubu- leuses. L'involucre a 5 folioles quinconcia- les. Réceptacle nu. Corolle des fleurs fe- melles 3-denlée , celle des fleurs mâles 4- ou 5-fide. Etamines obtuses, dépourvues de pro- longement basilaire. Styles , dans les fleurs femelles , dépassant la corolle , et bifides au sommet ; ceux des fleurs mâles , évasés en forme d'entonnoir. Akènes comprimés et nus. Une seule espèce. (J. D.) ABROTAIV'LM , Tourn. ( âSpoxovov , aur rone , espèce de plante), bot. pu. — Synon. d'Ariemisia. (C. L.) • ABROTHRIX (àSpô; , mou , etc. ; Opt^ , poil ). MAM. — Waterbouse a proposé de for- mer sous ce nom , dans le grand g. Mus, un sous-genre dont il cite comme type le AJ. lon- gipilis, et auquel il réunit 8 espèces. Voici les caractères diflérentiels qu'il lui assigne : Plis de l'émail pénétrant profondément dans les côtés des molaires ; l'^<'« molaires de la mâ- choire inférieure ayant 3 plis d'émail à leur côté interne, et 2 à l'externe ; la 2"" mo- laire en ayant 2 au côté interne et 1 à l'ex- terne, et la dernière un de chaque côté. Fourrure longue et douce. Queue courte, bien fournie de poils. Pouce ayant l'ongle arrondi. Oreilles toufl'ues. [Proceed. Soc. Zool.Lond., 1837.) (C. d'O.) ' ABROICAYN. ois. — Ancien nom sous lequel Gesner a désigné l'Hirondelle de ri- vage [Uirundo riparia L.). (C. d'O.) * ABRUPTI-PEIViyJÉ. Abrupti-pennatus. BOT. PH. — Cette épithète s'emploie pour dési- gner les feuilles pennées terminées par une paire de folioles opposées, et non par une foliole unique. C'est dans le même sens 20 ABS qu'on liil feuille pari-pennée. Ex. : le Carou- bier. (A. R.) ABRUS, L ((i?po5, élégant), bot. pu. — Gerirede la famille des Légumineuses, sous- ordre des Papilionacées, tribu des Phaséolécs. Wighlel Arnott [Prodr. Flo>: Pén. Ind.) as- signent à ce g. les caractères suivants : Calice campanule , à 4 lobes peu marqués ; le lobe supérieur plus large ou 2-ede. Étendard ovale. Etamines 9, monadelphes (gaîne fen- due, le lO""» fllet manquant), adnées par la base à l'onglet de l'étendard. Style court ; stigmate capitellé. Légume oblong , compri- mé , 4-6-spcrme , septulé transversalement entre les graines. Graines subglobuleuscs. — Arbustes volubiles ou diffus ; feuilles abrupti-pennées , multifoliolées ; fleurs rou- ges , disposées en grappes axlllaircs. Ce g. est propre à la zone équatoriale. On en connaît aujourd'hui 6 espèces. Leurs ra- cines ont une saveur douceâtre et les mêmes {iropriétés que les racines de lîéyliise : aussi l'espèce la plus commune {A. prétacoi-ins L. ) est-elle connue aux Antilles sous le nom de Liane à réglisse. Les graines des Abrus servent à faire des colliers , des cha- pelets , etc. ; elles sont du volume d'un gros pois, luisantes, et en général d'un beau rouge de corail, avec une grande tache noire à l'une des extrémités. En Egypte et dans l'Inde, ces graines se mangent en guise d'autres léguâtes secs, quoiqu'elles soient bien inférieures sous ce rapport aux hari- cots. (Sp.) ABSIXTHE. Absinihium (âvfi'vOiov, sorte d'herbe amère , dans Dioscoride). bot. ph. — Genre établi par Tournefort , et que les bo- tanistes modernes ont réuni au grand g. .-//- lemisia , L. (C. L.) ABSIiVTHIO\, Adans. bot. ph. — Synon. d'Absinthe. (C. d'O.) ABSORPTION. Absorpiio ( absorbeo , j'a- vale). PHYsioL. — Action par laquelle certains corps se pénètrent et s'imprègnent de flui- des ou de solides très divisés. L'Absorp- tion est le phénomène le plus général dans tous les êtres vivants. En effet, sans la fonc- tion d'aspirer ou de faire pénétrer dans son intérieur les matériaux du monde extérieur, sans la faculté de rejeter simultanément les substances à éliminer, comment concevoir l'accroissement et l'entretien des animaux et des végétaux? Une foule d'expériences ABU indiquent comment s'effectue cet accroisse- ment, et de quelle manière se comportent les fluides absorbés. Nous ne citerons qu'un exemple: si l'on mêle pendant quelque temps de la racine de garance aux aliments d'un animal , on voit bientôt ses os prendre une coloration rose, qui devient de plus en plus intense, pour diminuer ensuite successive- ment, dès qu'on cesse l'usage de cette racine. Il est bien évident que, dans cette expé- rience, les molécules nutritives ont été char- riées dans toutes les parties du corps, qu'elles s'y sont fixées pour en devenir parties inté- grantes, jusqu'à ce que, expulsées et rempla- cées par de nouvelles, elles aient été rejetées au dehors. Cela prouve non seulement l'Ab- sorption des molécules nutritives par les or- ganes digestifs, mais aussi la reprise ou l'ex- pulsion des matériaux anciens , qui doivent cesser à leur tour de faire partie des orga- nes. On a donné à cette dernière sorte d'Ab- sorption le nom d'inler.stilielle , décoinpo- sauie , organique, par opposition à la pre- mière, appelée Absorption alimentaire. 11 nous reste maintenant à indiquer les condi- tions physiques ou vitales sous rinduence desquelles la substance, mise en contact avec les organes , pénètre les tissus au point de parvenir jusqu'aux systèmes vasculaires. D'après M. Magendie , toutes les fois qu'une substance liquide est en contact avec un point quelconque des tissus, elle s'introduit dans les porosités physiques qui s'y trou- vent. En un mot, l'Absorption est, suivant le physiologiste cité , un simple phénomène d'imbibition , d'où il résulte que tous les vaisseaux peuvent s'imbiber, les lympha- tiques comme les veines ; ce qui explique comment les observateurs ont vu les matiè- res absorbées dans l'un et l'autre ordre de vaisseaux ; et que tous les tissus enfin sont doués de la propriété d'absorber. Ces faits ont amené les physiologistes, qui, jusqu'à ce jour, avaient considéré tous les actes d'Absorption comme le résultat d'une pro- priété vitale particulière , à modifier cette opinion exclusive dans sa généralité. (M. S. A.) ABU-BLRS. REPT. — yoyez *abou-1!urs. ABLMON. BOT. PH. — Adanson don- nait ce nom au Crinum africanum L. Plus tard , L'Héritier fit de cette même plante un genre distinct , sous le nom A'Agapan-' ABY fiius , adopté depuis par tous les botanistes. f^oyez ce mot. (C L.) 'ABUSSEAU. poiss. — Nom vulg.iired'unc espèce parliculiére d'Alhérine ( ^iheriua presbyiev Nob. ) , commune sur les cotes de La Rochelle el dans les lies du golfe de Gas- cogne. Ce mot, qui vient probablement de celui d'Abbé , rappellerait la dénomination de Presires , sous laquelle on désigne les Athérines et autres petits Puissons à raies ar- gentées sur les flancs, que les pécheurs ont comparées à l'étole d'un prètrë. L'Abusseau de La Rochelle est estimé sur cette côte et sur celles de Bretagne. A Lorient, on le com- pare à l'Éperlan pour le goût. Il parait en mars , époque de son frai , et s'éloigne de la côte en octobre ou en novembre. On le prend sur tous les fonds , par quatre brasses de profondeur, et à une lieue de la côte. Il se nourrit de Vers , de petits Crustacés , etc. C'est le Roseret ou le Roseré des côtes de Normandie. Il parait que les Anglais de Southampton le comparent aussi à l'Éper- lan , car ils le désignent sous le nom de iS'me//, comme ce poisson. (Val.) ABLTA , Aubl. [Abuiiia, nom de cette plante chez les Indiens de la Guyane), bot. PH. — Genre de la famille des Ménisperma- cées, lequel , suivant M. Aug. de Saint-Hi- laire, doit être réuni au Cocculus, dont il ne diffère que par l'absence de pétales. (Sp.) ABUTILOX, Tourn., Gaerln. bot. ph. — Genre de la famille des Malvacées, tribu des Sidées. Il ditîère des Sida par son ovaire à loges pluri-ovulées, ainsi que par son péri- carpe , dont les coques s'ouvrent par la su- ture dorsale, sans se désunir latéralement. La plupart des Abuiilon croissent dans la zone équatoriale ; on en connaît environ 60 espèces. Plusieurs se cultivent comme plantes d'ornement. Leur écorce est en gé- néral filandreuse, et peut servir à des usages économiques. (Sp.) *ABYLE. Abyla (nom d'une des colonnes d'Hercule , près desquelles on a trouvé ces animaux), acal. — Cenre deDiphydes, établi par MM. Quoy et Gaimard, pour un animal marin observé par eux dans le détroit de Gibraltar. Les Abyles se distinguent des Cal- pés en ce que, des deux corps distincts dont ils se composent , celui qui emboîte l'autre est en forme de cloche et un peu plus petit que l'emboîté. Le filament ou la productijn ABY 21 cirrhigère et ovigère est très long. F.tcii.'- choltz réunit les deux g. en un seul sous le nom A'Abyla , qu'il place dans la famille des Diphydes, la troisième de l'ordre desiS'f- pliniiopfiores. Il lui donne les caractères sui- vants : Conduit nourricier ou suçoir en- touré de plusieurs tubes en manière de bran- chies ; partie du corps servant à la nutrition munie d'une petite cavité natatoire intérieure et s'ouvrant au dehors. — Il n'y comprend que les espèces décrites par MM. Quoy et Gaimard (Ann. se. nat., t. X, 1827 1. f^oyez ESCHSCHOLTZ , Sysi. der Akaleplien , 1829, p. 130. (Duj.) ABIME (âffuCTtjo;, Eccl.,r^6î,sme; àpriv., ffyuffo;, fond). GÉOL. — Lcs anciens écrivains, et notamment les historiens sacrés, on' ap- pelé abi/me la masse des eaux formée en même temps que la terre , ou bien le réser- voir immense qu'ils supposaient exister sous celle-ci ou dans son intérieur, celui qui, suivant la Genèse , s'ouvrit pour produire en partie le Déluge mosaïque. Un abyme est aujourd'hui , pour les natu- ralistes et pour les géologues , une cavité généralement verticale, une sorte de puits naturel , dont l'ouverture est à la surface du sol, et dont le fond n'est pas connu. L'abyme est à sec ou , soit en tout , soit en partie, rempli d'eau. C'est quelquefois un lac tran- quille , d'autres fois un gouffre où vont se perdre les eaux qui ont coulé à la surface du sol ; c'est aussi une bouche de laquelle sortent continuellement ou d'une manière intermittente des torrents d'eau froide (yi d'eau bouillante , pure ou chargée de sub- stances minérales. Il est difficile de fixer une limite entre ce qu'il faut appeler ubyme , et les autres an- fractuosités du sol , depuis les immenses et profondes dépressions qui servent de bassin aux mers et aux lacs, jusqu'aux Cavernes , auxPuils naturels, auxFoiidnères. — f^oyez ces mots, et anfractuosités du sol, où se- ront indiquées les causes auxquelles on peut attribuer les diverses cavités qu'il présente. (C. P.) •ABYSSIQUES ou Terraim isémiensabys- siques ( aSu(riTIIA (axavQa, épine), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Slernoxes, tribu des Buprestides, établi ACA par MM. Gory et de Laportc, qui lui assignent les caractères suivants : Palpes maxillaires assez longs, grêles, formés de 3 articles vi- sibles; le basilaire très long, cylindrique et grêle; le 2' conique; le 3* en ovale allongé. Palpes labiaux de 3 articles ; le 1^' à peine vi- sible, le 2' cylindrique, le 3'"' ovalaire. Labre en carré transversal, très échancré en avant. Menton large, transversal. Lèvre pointue et ciliée. Mâchoires formées de 2 lobes, dont l'externe très grand, arqué; l'interne petit et pointu. Mandibules fortes , arquées , armées intérieurement à l'extrémité dc3 fortesdenls. Antennes de 11 articles: le l"gros; le 2"'« as- sez petit, allongé ; les 3"« et 4™"' égaux, longs et coniques; les autres transversaux, dilatés intérieurement. Tarses à !«' article allongé; les 3 suivants échancrés, triangulaires. — Ce g. ne renferme qu'une seule espèce, celle de Cayenne, que les auteurs appellent A. oc- lopunctata, et que M. Dejean rapporte à son g. Prionophora sous le nom spécifique de P. catachlora. (D.) ACANTHACÉES. Acanthaceœ. bot. ph. — Famille de plantes dicotylédones , à co- î rolle monopétale hypogyne, offrant les carac- ] tères suivants : Calice à 4 ou 5 divisions, sou- ! vent complètement distinctes, et ordinaire- i ment imbriquées, quelquefois multifides; d'autres fois, mais rarement, entier et réduit à un petit anneau persistant. Corolle tubu- leuse, à limbe quelquefois personne, plus sou- vent bilabié , offrant plus rarement ou une seule lèvre, ou des divisions presque égales. Etamines 4, didynames , la paire antérieure plus courte , quelquefois dépourvue d'an- thères , d'autres fois manquant tout-à-fait. Anthères à 2 loges symétriques ou non, ou à une seule, s'ouvrant par une fente longitudi- nale. Ovaire surmonté d'un style simple que termine un stigmate 2-lobé ou plus rarement indivis, environné d'un disque à sa base, à 2 loges contenant chacune 2 ou plusieurs ovules. Fruit capsulaire, biloculaire, s'ou- vrant en 2 valves opposées à la cloison, qui se sépare elle-même, suivant son aie, en 2 moitiés restant chacune attachées à la valve correspondante , ou d'autres fois s'en sé- parant avec élasticité. Graines attachées à l'axe, et, après la déhiscence, portées sur le bord intérieur de chaque demi- cloison , au moyen d'appendices qui en partent, et qui offrent le plus souvent la forme d'un ACA crochetsouslendanl la graine, plus rarement celle d'une cupule ou d'un simple mamelon, et qu'on a distingués par le nom de réiina- cles. Ces graines , recouvertes d'un lest lâche, sont dépourvues de périsperme, à em- bryon droit ou courbe , dont les cotylédons sont droits et arrondis ; la radicule droite ou courbe elle-même est dirigée en bas. Les espèces de cette famille sont des plantes herbacées ou frutescentes , à feuilles oppo- sées, simples, indivises, entières ou dentées, rarement sinueuses ou tendant à se partager en lobes , souvent obliques à leur base et inégales dans chaque paire par une alterna- tion régulière qui les fait quelquefois pa- raître distiques ; à inflorescence axillaire ou terminale, quelquefois uniflore, plus sou- vent disposée en panicules, faisceaux, grap- pes ou épis, dans lesquels les fleurs, ordinai- rement opposées, sont accompagnées de 1 ou 3 bractées, quelquefois très développées, fo- liiformes, et venant suppléer le calice alors diminué.— Elles habitent, pour la plupart, les régions tropicales, quoiqu'un petit nom- bre vienne se montrer en Europe, jusque sur les bords du bassin méditerranéen, et en Amérique jusqu'en Pensylvanie. Leurs propriétés n'ofl'rent rien de remarquable ni de général. Le travail le plus complet et le plus récent dont elles aient été l'objet, est celui de Nées d'Esenbeck, qui, en décrivant les nombreuses espèces de l'Inde, dans l'ouvrage de Wallich [PL asiai. rarior.), a donné de la famille une monographie à laquelle nous empruntons les divisions ultérieures et lecatalogue des g., tel qu'il a été présenté avec additions par Lind- ley. Il partage les Acanthacées en 3 tribus , dont le principal caractère distinclif est em- prunté à la forme des rétinacles, qui est un crochet sous-tendant la graine dans les Ec- matacanthées , un petit mamelon la portant suspendue dans les Nelsoniées, une cupule cornée la soutenantdanslesThunbergiées. La 3' tribu, qui renferme la plus grande partie des g., a été subdivisée elle-même en 7 sec- tions , d'après des considérations tirées des combinaisons diverses qu'olTrent la forme du calice et surtout de la corolle , le nombre oVoç, crête). INS. —Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides, éta- bli par M. Mac-Leay et adopté par M. Dejean. Ce genre ne renferme que des espèces de la Nouvelle-Hollande, dont nous ne citerons qu'une seule, VA. echinaïus, rapportée par M. d'Urville. (D.) *ACANTH0MERA(à'vû(v9a, épine ;fiïîpo<;. cuisse). INS.— Genre de l'ordre des l;ipléres, division des Brachocères, subdivision des Hexachœtes, famille desTabaniens. Ce genre, établi par Wiedmann , et adopté par M. Mac- quart, a pour type et unique espèce VA. picta, qu'on rencontre au Brésil. Ses carac- tères sont : Trompe entièrement retirée dans la bouche. Palpes de 4 articles : les 2 pre- miers velus, le 1" très court, le 2'" assez long, et le 3^ le plus long de tous. Face à tuber- cule conique , raboteuse à sa partie infé- rieure , avec un sillon de chaque côté ; 3'' ar- ticle des antennes long, conique, un peu comprimé, à 8 divisions, dont la dernière est la plus longue. Des ocelles. Abdomen large, déprimé, les 3 derniers segments petits, for- mant l'oviducte. Pieds grêles; cuisses posté- rieures allongées, un peu en massue, ve- lues en dessous; jambes intermédiaires gar- nies de 2 petites épines à leur extrémité ; cuisses postérieures munies d'une épine eu dessous dans les mâles ; 4'' cellule postérieure des ailes fermée. [D.J *ACAl\THO!VEMUS (axavfta, épine ; vV=<, fil , tissu), poiss.— Nom donné parM. Agassiz à un g. dePoissons fossiles du Monte-Bolca.et dont on trouve la figure de plusieurs indivi- dus dans richthyologie véronaise de Gaz- zola. Le plus grand et le mieux conservé est figuré sous le nom de Zeus yallus L. , et un plus petit sous le nom de Chœiodon aii- retis Gm. M. Agassiz a rapporté avec doute à ce genre les Cliœiodon orbis, macrolepidoitis, rosirattis. Ces 3 derniers individus sont très incomplets, et on ne peut émettre à leur sujet qu'une opinion douteuse. Quant au rappr.i- chement des deux premiers entre eux , et des deux derniers, il avait été déjà éla- 3 3i ACA bli. M. de Blainville avait, en elTel, reconnu l'identité spécIDque des deux individus (igurés sous les noms de Zeus gallut et de Cliceiodon aureus , et cet ichthyolithe est de- venu, dans son travail sur les poissons fossi- les , son Chœtodon subaureus. Il a de même rapproché , mais avec hésitation , le Chœto- don rosiraius{\). 50, n. 76) du prétendu Cliœ- todon macrolepidoiu.ûX>o», feuille), bot. ph. — MM. HookeretAr- nott {Bot. Mag. comp., 1. 1) ont proposé d'éta- blir sous ce nom un g. de plantes de la fa- mille des Composées , qui ne contiendrait qu'une espèce de l'Amérique méridionale ( A. axillare ) ; mais avant eux , Meyen avait déjà employé cette dénomination pour un g. qu'il plaçait parmi les Silénées. Endlicher [Gen. PL), bien qu'adoptant VAcanlhophyl- lum, le rapporte comme simple section au Triptilion de Ruiz et Pavon. M. DeCandolIe [Prod., t. VII) a élevé cette section au rang de g. sous le nom de Sirôngyloma. (C. L.) * ACAIVTIIOPHYTOÎV ( Sxav9a , épine; cpuTov, plante), bot. ph. — Genre proposé par Lessing{Sî/«op5.) pour une plante de la famille des Composées , qui a été réunie au Cicho- rium, L., dans le Prodrome de M. DeCandolIe. Cependant MM. Lindiey et Endlicher ont adopté depuis ce g. comme tout-à-fait dis- tinct. Voici les caractères que lui assigne le second (Ge«.P/.):Capitulehomocarpe, d'en- viron 6 fleurs. Involucre cylindracé , imbri- qué ; squames presque égales. Réceptacle pla- niuscule , épaléacé ; corolle ligulée. Akènes uniformes , érostres , turbines , un peu ru- gueux transversalement ; aigrette uniforme, très courte , muUipaléacée , ceinte à la base d'un rebord prolongé de l'akène ; paillettes elliptiques, obtuses, assez distantes. — L'A. spinosam , seule espèce du g., est une plante herbacée bisannuelle, appartenant au bassin méditerranéen. (C. L.) ACAIVTHOPODE. Acanthopodits (axaveo;, épineux; noZç, 7vo(îo; , pied), poiss. — Lacé- pède a établi sous ce nom un g. dans lequel il réunissait 2 espèces déjà mentionnées dans son ouvrage sous d'autres dénominations et dans des g. différents. L'une, VA. argeniens ( Chœtodon argenieus L. ) , est la même que ip Monodactvle faiciforme ; c'est le Pseitut 36 ACA Comtnersoni de notre ichlhyologie ( l. VU), l.a S™" espèce, VA. Uoddaeni, est d'un tout autre g. que la I "" : c'est l'Holacanthe Duc de I.acépéde. Ce g. , ainsi formé de 2 espèces nominales d'ajlleurs dissemblables , n'a pu être conservé. (Val.) ACAlVTnOPOMES. Acanihopoma (i'xavOa, épine ; ttwuix, opercule), poiss. — Nom de la 1 1""- famille du sous-ordre des Thoraciques, la H">'de l'ordredes Holobranches, et la 21 ""^ de la classe des Osseux, dans la méthode de M. Duméril. Elle comprend les g. de Pois- sons de ces groupes à opercules épineux ou dentelés. Voici les noms de ceux que l'auteur y rapportait : Holocentre, Persèque, Taînia- nole , Bodian , Microplère , Sciène, Ltitjan et Centropome, tous pris de Lacépède et adoptés sans aucune critique. (Val.) ACANTHOPS (axav9a, épine ;o4', aspect), poiss. — Nom spécifique imaginé par Lacépède pour une csp. de ses Holocentrcs. (Val.) * ACANTIIOî'S (âxavQa, épine; o^^, œil). l.NS. ^— f^Oyez ACANTHOPE. •ACAIVTnOPSIDES. ylcanihopsidœ (axo.v- Ôa, épine; o^/, œil^. ins. — Te docteur Bur- meister donne ce nom à un petit groupe de la famille des Mantidcs (ordre des Orthoptères), dont le caractère est d'avoir les yeux termi- nés en pointe. Ce groupe renferme les g. Acamhops et Scldzocephalits. (Bl.) * ACAMTIIOPSIS ( axave» , épine ; ^ , œil). POISS. — Genre démembré des Cobiiis par M. Agassiz , et qui comprend les espèces de Loches à sous-orbitaires épineux. Le corps est comprimé et glissant ; la bouche est en- tourée de petits barbillons ; les dents pha- ryngiennes sont très pointues et sur une ïcule rangée. — La Floche de nos rivières, A. lœniu .\aass. [Cubhis lœnia L.) , est répandue dans toute l'Europe. C'est un petit poisson qui vil sur les fonds sablonneux. Plusieurs espèces de ce g. vivent dans les eaux douces de l'Inde , et ont été décrites par Buchanan. On n'en connaît pas de marines. M. Agassiz en cite une espèce fossile d'OEningen, A. an- gn.sius {Poiss. foss., vol. V). (Val.) 'ACAIMTIIOPTÈRE. Acanihopterus ( â- xxuOa , épine ; itxtpôv , aile), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères , famille des Longicornes, établi par AL Gory, mais iisn adopté par M. Dejean , qui l'a réuni au ç,. Purpnricentis. (D.) ACAXTIIOPTÉRYGIEKS. Acanihopic- AGA j ri/f/ii(3xav6a, épine ;nT£pv7ioy , petite aile, pn- , geoire). poiss.— Nom donné par Artédi à l'un ■ de ses ordres de Poissons, pour exprimer que les rayons des nageoires son t durs et piquants, tandis qu'ils sont mous et Hexibles chez d'au- tres Poissons. Pour bien comprendre la va- leur de ce mot, qui désigne encore, dans l'é- tat actuel de la science, le groupe le plus naturel qu'on puisse établir dans la classe des Poissons, il faut faire allenlion à l'observa- tion si juste d'Artédi , que les rayons, sou- tiens des nageoires, sont toujours de deux I natures dans ces animaux ; tantôt, et c'est i même le cas le plus général , ils sont com- posés de petits ossicules doubles , plus ou moins quadrilatères et articulés par sy nchon- drose a la suite les uns des autres, de façon que ces articulations n'ont aucune mobi- lité, mais que, le plus souvent, il résulte du peu d'épaisseur des rayons , et même de la longueur des pièces articulées, une sorte do flexibilité qui a fait donner à ces rayons l'é- pithète de mous ou de flexibles. On leur a substitué aussi la dénomination de rayons uritculés , qui est certainement meilleure , car elle donne une idée juste de la nature et de la composition du rayon, quelle que soit sa rigidité. En effet , on conçoit qu un rayon très épais, c'est-à-dire composé d'articula- tions à pièces très larges et de très petite épaisseur, forme un rajon dur et poignant tel que ceux des Barbeaux {Cypniius bar- bus L.); quelques Siluies en offrent l'exemple. Mais il estaussidesPoissonsdont les rayons sont simples, inarticulés, et composés de flbres osseuses plus ou moins parallèles à leur axe. Ces rayons, qui ne sont jamais divi- sés à leur extrémité, sont tantôt de vérita- bles épines , par leur rigidité, tantôt de sim- ples filets , grêles, mous, flexibles, et beau- coup moins rigides que les rayons articu- lés de plusieurs espèces , désignées sous le nom de Poissons à rayons mous. Cependant, la rigidité de l'épine pouvant être opposée, dans le plus grand nombre de cas, à la. flexibilité et à la mollesse du rayon arti- culé , Artédi donna avec raison au 2""' ordre de ses Poissons osseux l'epithète d'Acan- thoptérygiens , ordre qui , dans sa mé- thode, comprenait les g. Blennie , Gobie , Xiphias, Scombre , Mugil , Labre, Spare , Sciène , Perche , Vive , Trigle , Scorpéne , Cotte , Zée , Chétodon et Gableroslce. Linné ACA ayant cessé d'établir la classification des Poissons sur les caractères tirés de la nature des rayons, le néologisme d'Artédi fut oublié dans le Sysiema natiirœ; mais nous le re- trouvons dans la méthode suivie par Grono- Vius [Muséum ichthynlngicum). Ses Acanthop- térygiens comprennent les genres d'Artédi , sauf les Gobies ; il y ajoute cependant les g. Polynemus , Mysiui et Holoccnirua. Depuis cet auteur jusqu'à Cuvier, les ichthyologistes ne se sont pas servis du caractère tiré de la nature des rayons pour classer les Poissons; mais , dans sa classIGcation , l'auteur du IVe- (jne animal A fait, sous le nom d'Acanthopté- rygiens, le 3""e ordre des Poissons osseux. Il lui a donné la même valeur qu'Artédi , et en a fait comme lui un ordre tellement naturel, qu'on ne peut le diviser que très difficilement en familles. Néanmoins je crois que celles établies dans notre Hisi. nui. des Poiss. se- ront généralement admises par les natura- listes. Cuvier compte dans cet ordre 15 fa- milles, dont nous donnerons les principaux caractères en traitant dans cet ouvrage de chacune de ces familles. La plupart ont pour type les g. établis et rangés par Artédi dans le groupe du même nom, et auxquels nous en avons ajouté quelques uns, en groupant dans une même famille plusieurs des g. de cet auteur, tels que les Scombres et les Xiphias, qui appartiennent à nos Scombéroides. Depuis Cuvier, M. Risso a fait usage du mot Acanthoptérygiens , mais pour désigner une subdivision des différentes familles qu'il a établies, en ayant égard à la position des ventrales, d'où il est résulté qu'il y a des Poissons jugulaires acanthoptérygiens , placés à côté des jugulaires malacoptéry- giens, etc. (Val.) •ACAl\TnOPUS (axo'^VX'"^> bec). OIS. — Nouveau genre formé par Gould (Proceediiigs , 1837) dans la famille des Melliphages ou Phiiédons de Cuvier, et synon. du g. Phylidonyre de Lesson ( Tr. d'Orn.). Ce dernier nom nous paraît devoir être préféré comme antérieur et comme ex- primant le rapport intime de ces Oiseaux avec 2 g. connus, ^oy. phylidonyre. (Lafr.) *ACAl\ITnOSCELIS (axavGa, épine; axt- Àoç, cuisse). INS. — Genre de l'ordre des Co- léoptères pentamères, établi par Latreille dans sa famille des Carnassiers (Carabiques de M. Dejean), tribu des Scaritides. Latreille n'a fait qu'indiquer ce g. dans ses Familles naturelles; il est fondé sur une seule espèce du cap de Bonne-Espérance, le Se. ruficomis Fab. M. Dejean , en l'adoptant, lui donne les caractères suivants : Menton articulé, pres- que plan et fortement bilobé; lèvre supé- rieure très courte et bi-denlée. Mandibules grandes, avancées, fortement dentées inté- rieurement; dernier article des palpes la- biaux presque cylindrique. Antennes moni- liformes ; le 1" article très grand, les autres beaucoup plus petits et grossissant insensi- blement vers l'extrémité. Corps court et con- vexe. Corselet bombé, transversal et presque carré. Élylres courtes et très convexes. Jam- bes antérieures très fortement palmées; les postérieures courtes, larges, arquées et cou- vertes d'épines ; trochanters presque aussi grands que les cuisses postérieures. (D.) 'ACAIMTHOSOMA (axavOa, épine; //a,Latr., ne s'en dislingue que par la présence d'une pointe, située à la base de l'abdomen et se prolongeant sur le sternum. — On y rapporte une douzaine d'espèces répandues dans tou- tes les parties du monde. Le type en est VA. hœmorroidale [Cimex hœmorroidalis Fab.), qui se rencontre dans la plus grande partie de l'Europe. (Bl.) *ACA1\TH0S0ME. Acanthosoma (âxav- 0a, épine; CTÔïfxa, corps), crust. — Petit genre de l'ordre des Amphipodes, famille des Cre- vettines, établi par M. Owen , et ne différant guère des .\mphithoés qu'en ce que le front est orné d'un rostre assez saillant, que les pattes des deux premières paires sont fili- formes, et que la griffe de l'une de ces paires 38 ACA {la 1") esl ornée d'un petit ongle. U type de celte dernière est l'yd. Hystrix des mers polaires. (M. E.) ' ACA\THOSPERMA {êixayOx, épine; anipiJLtx, semence), bot. ph. — Synonyme d'AcicrpIm. I oy. ce mol. (.1. D.) *AC.4IMTnOSPORA (axavGa, épine; aito- poî, semence, grainel. eot. ph. — Sprengel {Anieit., l. H) a proposé ce genre pour une plante dont Dielrich a formé son g. I^Jisan- dra; mais Ruiz et Pavon avaient, avant ces auteurs, fondé sur le même type leur g. Bo- nupariea , aujourd'hui préféré par tous les botanistes. (C. L.) •ACANTHOTHECA (âxav9a, épine ; Orixn, boîte). BOT. PH. — Ce genre, de la famille des Composées, renferme plusieurs espèces par- ticulières à l'Afrique australe. M. De Can- doUe le caractérise de la manière suivante : Capitule multiflore, radié; les fleurs du rayon 1-sériées, ligulées; celles du disque stériles, tubuleuses, à 5 dents. Involucre I-sérié, à écailles linéaires, dépassant les fleurs du disque. Réceptacle nu. Fleurs ligu- lées, ciliées-hispides à la base. Styles bifides, très glabres ; ceux des fleurs du disque, sim- ples, capités, légèrement hispides. Akènes du rayon, les seuls développés, 3-gones et armés, surtout aux angles, d'aiguillons épais et acérés. Fleurs jaunes; celles du rayon souvent marquées de brun à la base. — Ce g. est voisin du Steirodiscus , dont il diffère par les akènes du rayon , qui sont anguleux et épineux ; il a aussi quelques affinités avec ]esDimorphotheca et l' Osieospermum ; mais la conformation de ses fruits l'en éloigne éga- lement. (J. D.) * ACAIVTnOTHECA (âxavea, épine; GïjxY), fourreau), zooph. — Nom proposé par M. Diesing dans sa iMouog. du g. Peniaslome, pour établir un ordre dans la classe des Vers intestinaux, intermédiaires entre les Tréma- todes et les Nématoides, et dans lequel il place le seul genre Pentastome. (Val.) * ACANTHOTHORAX (axavSa, épine 8pa? , tronc), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides, établi par Gaede, mais non adopté par M. Dejean Ce g. répond au g. Mecocerus de Schœnherr, y oyez ce mot. (D.) ACA[\THURE..,4ca?»//((rH.ç(axav9a, épine; cùpx, queue), poiss. — Genre de la famille des Teutbics, tenant des Scombéroides cl un neu ACA des Squamipennes. Ce nom, imaginé par Forskal, adopté par Blocb et Lacépède , et exprimant le caractère le plus saillant de ces Poissons, est tiré de la forte épine mobile dont la queue estarmée de chaque côté. Dans l'état de repos, elle est couchée dans une rai- nure qui la reçoit, et sa pointe postérieure assez courte fait seule saillie. Mais quand le poisson redresse son arme, la pointe, dirigée du côté de la tète, s'écarte du corps, et fait souvent une saillie de plusieurs millimètres. Il est d'ailleurs assez diDficile de concevoir l'usage de cet organe. Cet aiguillon tran- chant, en forme de lancette, a fait donner aux espèces qui le portent le nom de Chirur- gien , de Bariiier ou de Porie-laticetle. Ce genre, très naturel, comprend de nom- breuses espèces , originaires des mers des Tropiques et plus abondantes dans celles de l'Inde que sur les côtes de l'océan Atlantique. F,lles ont toutes le corps comprimé, la tête haute, l'œil élevé, la bouche petite, armée de dents le plus souvent crénelées sur le bord, tranchantes , et sur un seul rang. La mem- brane branchiostège est soutenue par 5 rayons. Une seule dorsale étendue sur tout le dos , et non écailleuse. — Linné plaçait les 2 ou 3 espèces qu'il en connaissait parmi les Chétodons; rapprochement qu'il avait fait d'après la forme générale du corps, quoique les dents et l'organisation interne ne justi- fiassent ces rapports en aucune manière. Il avait aussi connaissance d'une belle espèce indienne , qu'il classait avec une espèce d'AmphacanIhe dans un même g., sous le nom de Teuinis , (\u'\\ plaçait dans l'ordre des Abdominaux. Il aura sans doute été trompé par une mauvaise interprétation de cette phrase de Gronovius : Pinnœ ventra- les in infimo ahdumiiie medio inter regionen pinnarum brancliiam et ani piunam, mox anie anum sitœ , etc. Les ventrales sont bien voi- sines de l'anus, mais elles n'en sont pas moins thoraciques, parce que l'anus de ces Poissons est ouvert très en avant, à cause de l'enroulement en spirale de leur canal in- testinal. Ce g. devait donc être réformé; mais il l'a été peu habilement par Lacépède, puisqu'il a placé le TeutUis javus parmi ses Chéto- dons; quant au Teuthis hepaïus, il l'a rangé dans ses Acanthures. C'est ainsi que le nom générique de Teuthis a été effacé de la no- ACA menclalure ichlhyologique ; et c'est avec rai- son, car on sait que celle expression était appliquée, chez les anciens, à un Mollusque (le Calmar). Il faut aussi remarquer ici que ie g. Aspisure de Lacépéde n'est qu'un double emploi de son g. Acanthure. — On connail aujourd'hui 3 ou 4 espèces de ce g. dans l'o- céan Atlantique, et plus de 40 dans l'océan Indien. On en a reconnu aussi parmi les Poissons fossiles. L'Ichthyolilhe du Monte- Bolca (fchlhyologie véronaise), queVolta avait déjà rapproché du Chœiodon lineaius, est en effet un Acanthure que M. Agassiz nomme Acanihums temns. (Val.) • ACAIVTHIJRUS (âxavea, épine; oipa, queue), ins. — Nom donné par Kirby à un g. de Coléoptères, famille des Lamellicornes, précédemment appelé f^algus par Scriba. (D.) "ACAIVUS ( axavoç, crête épineuse de poissons), poiss. foss. — Genre de Poissons fossiles de Claris, établi par M. Agassiz, qui le range dans la famille des Percoides de Cu- vier, et dont il reconnaît 3 espèces. L'une est son A. oblongus. Le nom spécifique de la deuxième n'est pas encore cilé dans le Catalogue du cabinet de lord Cole et de sir Phillipp Egerton. (Val.) ACARA. poiss. — Nom en quelque sorte générique qu'on trouve dans Marcgrave, le plus souvent accompagné d'une épithèle, et qui désigne des Poissons de g. et d'espèces fort différents. Celui-ci se trouve seul et sans épithèle dans Marcgrave pour un pois- son d'eau douce du Brésil, que Bloch a nommé Perça bimaculata ( Spams Acara Lacép. ), et qui , à notre avis , est un poisson du g. Chromis. (Val.) ACARAUIMA. poiss. — Espèce de Marc- grave qui appartient certainement à un Acanthure , et que nous croyons être noire Acanihurus phlebotomus ; mais ce qu'il y a de sûr , c'est qu'il ne faut pas rapporter celte synonymie au Chœtodon uigricam de Bloch, et encore moins au Chœtodon nigricuns L., qui est différent de celui de Bloch. [Foytz à ce sujet Cuv. et Val. Ichih. X, p. 209.) Sous ce même nom, M. Sebastianof a pu- blié, dans \t&Nova acta pelropolitana (t. XHI, p. 257, pi. 11), un g. de Poissons identique au g. établi par Lacépéde, et adopté par tous les Ichlhyologistes sous le nom de Gomphose. y oyez ce mot. (Val.) AC 39 ACAHDE. Acardo (à priv., cardo, char- nière; mot hybride), moll. — On a Toulu désigner, par cette dénomination vicieuse, une coquille sans charnière. Bruguiére pa- rait être le premier qui ait fait usage de ce mot. Il l'appliqua à deux choses très dis- tinctes que l'on confondit pendant quelque temps : l'une, que l'on croyait être les valves sans charnière et sans ligament d'un mol- lusque particulier , a été reconnue pour des épiphyses vertébrales de grands Cétacés; l'autre est le corps fossile dont Laniarck a fait depuis son g. Sphérulite. Dans le Sys- tème des animaux sans vertèbres, Lamarck adopta le g. Acarde, dont il avait éliminé les Sphéruliles ; mais il les remplaça par la co- quille, dont il fit par la suite son g. Om- brelle. Lamarck revint bientôt à des idées plus justes sur ces différents g., et celui d'Acarde disparut de ses autres ouvrages. (Desh.) AGARIDES. Acaridœ. arach. — Cette famille , que M. Walckenaër regarde comme le dernier ordre de la classe des Acérés , a été établie par Latreille avec les caractères suivants: Palpes grêles, surnuméraires à la lèvre , qui est échancrée. Mandibules en forme de pince. Yeux nuls. Hanches dis- tantes. Pieds caroncules. — Les Arachnides qui composent celle famille sont micro.sco- piques, parasites, et pullulent beaucoup. Quelques unes vivent sur des Insectes, no- tamment sur les Coléoptères orduriers ou fouisseurs; d'autres rongent les provisions de bouche, comme la farine, le vieux fro- mage, les viandes desséchées. Les collec- tions d'Insectes, placées dans les lieux froids et humides , sont également exposées à leurs ravages. On attribue avec raison à quelques espèces la maladie de la gale, qui se mani- feste chez l'homme comme chez divers ani- maux domestiques. Certaines Acarides pro- pres à quelques Mammifères peuvent aussi se multiplier sur l'Homme et l'incommoder extrêmement. D'autres espèces sont errantes et se trouvent sur les plantes , les écorces des arbres, dans la terre, sous les pierres, etc. Plusieurs naissent avec six pattes, les deux autres se développent peu de temps après ; leurs larsesse terminent souvent dedi\erses manières. Les g. que celle famille renferme sont au nombre de neuf. (H. L.) ACARIDIENS , ACARIDIES , ACA- 40 ACA RIENS, ACARINS. ARAcn. — Synonyme d'Acarides. (H. L.) ACARXA (nom du chardon? dans Théo- phrasle). bot. ?n. —\ai\\Anl{Aci. ^cad., 1718) a fondé sous ce nom un g. de la fa- mille des Composées, qui est \e Piawmon de Lobel et d'Adanson , adopté depuis par tous les botanistes. Linné réunit l'v^caina au g. Cnicus, en l'y appliquant comme nom spécifique d'une espèce. Willdenow reprit cette dénomination pour désigner un nou- veau g. qu'il forma aux dépens de YAiruc- vjlis de Linné , et que Lessing admit dans son Synopsis. Cassini, en adoptant ce g., le limita à une seule espèce, 1'^. cancellata {AiraciyUs cane. L.). VAcarna parait avoir clé détinitivemenl réuni au g. Avactylis (DC, Prodr., VI). (C. L.) ACARNE. poiss. —Nom tiré littéralement dePline,qui lui-même l'avait pris desauteurs grecs, et que Rondelet a appliqué assez arbi- trairement à un poisson de la Méditerranée (\e Pagellus acarneCuy. el\ai\. hist. Poiss. VI). Salviani a donné lenomd'^ca^we à la Vive commune {Trachinus draco). (Val.) ACARUS(âxaipi, sorte de petits insectes). ARACH. — Genre de l'ordre des Acarides , créé par Linné, adopté par Degéer, Her- mann et Latreille, et placé par ce dernier dans sa quatrième famille, celle des Aca- rides. Les caractères distinctifs de ce g. sont ainsi exprimés : Labre et palpes cachés par les mandibules. Corps entre le deuxième et troisième pied , entouré par un sillon, mou, légèrement renflé ; hanches à peine dis- tantes; troisième pied plus petit que le qua- trième. Caroncules membraneuses , poin- tues. Larves très semblables à l'animal adulte. — Ce g. renferme trois ou quatre es- pèces , dont une , VAcarus scabiei Fab., se trouve ordinairement dans la poussière du vieux fromage. On a regardé, à tort, cette dernière espèce comme VAcams de la gale. C'est ce qu'a pleinement démontré M. Ras- pail. ^oi/es SARCOPTE. (H. L.) ACASTE. Acasta (nom mythologique). — Genre établi par le docteur Leach, appar- tenant à la classe des Cirrhopodes (ou Cir- rhipèdes) , et dont voici les caractères essen- tiels: Coquille sessile , ovale, subconique, composée de pièces séparables. Cône formé de 6 valves latérales, inégales, réunies , ayant pour fond une lame orbiculaire , concave au ACC côté interne, el ressemblant à une patelle ou à un gobeleL Opercule quad rival ve. — Ce genre, non admis par M. de Blainville, qui en fait une division des Balanes, est com- posé de 3 ou 4 espèces qui paraissent vivre toutes dans des éponges. (M. S. A.) ACALLE. Acaitlis (à priv.; xav)ôç, tige). I BOT. PH. — Cette expression s'applique aux : plantes qui paraissent dépourvues de tige, , c'est-à-dire dont les feuilles et les fleurs sem- blent naître du collet de la racine, comme , par exemple, dans le Pissenlit, la Primevère I des jardins , etc. Mais nous devons faire re- i marquer que , même dans ces plantes , la lige existe constamment: seulement elle est réduite à de très petites proportions el ca- chée sous la terre, où elle constitue une souche ou rhizome [voyez ces mots) ; car les feuilles et les supports de la fleur naissent toujours de la tige. (A. R.) ACAVE. Acavus, moll. — Genre inutile proposé par Montfort, dans sa Cojichylio- logie aijstéiriaiique, pour les Hélices qui ont l'ouverture grande et la columelle très ar- quée , telles que les Hélix hœmastoma et as- per.sa de Muller. (Dksh.) ACCEIVTEL'R. Accenior. ois. — Genre établi par Bechslein sur le Pégot ou Fauvette des Alpes Buff. pi. enl. GbS,fig.2; Moiacilla alpina Gm.), formant le 30" de l'ordre des In- sectivores de la méthode de Temminck, et l'un des sous-genres des Becs-fins [Motacilla, Lin) de la famille des Dentirostres du Règne animal de Cuvier. Les caractères de ce g. sont : Bec droit , pointu j mandibule supé- rieure échancrée à l'extrémilé, comprimée sur ses bords ; narines nues. Pieds assez ro- bustes ; doigt externe réuni à sa base àcelui du milieu ; ongle postérieur assez allongé et très arqué. Ailes de moyenne grandeur , 1" rémige très petite, la 3^ la plus longue de toutes ; queue égale et de moyenne lon- gueur. — Ce g. se compose actuellement de trois espèces : celle qui en est le type est l'AccENTEUR DES Alpes [A. alpinus Bech.), les deux autres sont: l'A. imouchet [A. mo- dularis Cuv.) et l'A. montagnard {A. mon- tanellus Temm. ). Quelques auteurs y ont ajouté la Fauvette calliope (>/oMci7/a cal- tiope Pall.) ; mais les caractères essentiels de cet oiseau , qui a toutes les proportions des Sylvia, et leur système de coloration, ne nous permettent pas de l'admettre comme AGC appartenant véritablement au genre Accen- leur. Le plumage des Accenteurs, généralement terne, est d'un gris roussàtre, parsemé de taches brunes, noires ou blanches, dont la position , la forme et l'étendue varient sui- vant les espèces. Les femelles sont sem- blables aux mâles, et les jeunes n'ont pas de livrée. Les Accenteurs n'émigrent point, et semblent ne pas craindre le froid. Néan- moins l'hiver amène dans leurs habitudes un changement remarquable : le Pégot et i'Accenteur montagnard, qui ne se trouvent que dans les montagnes du midi de l'Europe et de l'Asie, descendent alors dans les val- lées, et le Mouchct, qui habite toutes les parties tempérées des mêmes pays , quitte seulement le sommet des arbres pour se ré- fugier dans l'épaisseur des taillis, ce qui lui a fait donner le nom vulgaire de traîne- buissons. Les Accenteurs se nourrissent de larves et de graines pendant l'hiver, d'insectes pen- dant l'été. Ils construisent leur nid avec de la mousse , dans les fentes des rochers , sous les toils des maisons et sut les plus hautes branches des arbres , principalement des arbres verts. Ils pondent 4 ou 5 œufs d'un bleu verdàtre. (F. P.) ACCIPITRES [Accipiier, épervier ; ncci- pitro , je déchire), ois. — Traduit du latin accipiires de Linné, adopté par Vieillot dans sa méthode, et répondant aux Oiseaux de proie de Cuvier et aux Rapaces de Temmiiick. f^OyeZ RAPACES. (Lafr.) ACCIPITIIIMÉES. AccipUrinœ{ytccipi- ter, épervier, oiseau de proie), ois. — Ce mot désigne pour nous, comme pour Willughby, le seul g. Épervier. C'est une sous-famille de la famille des Falconidées , répondant en partie à la section des Autours de Cuvier et aux Autours de Temminck [PL col.). Cette sous-famille de Swainson que nous adop- tons , mais avec des additions et des sous- tractions de g., nous parait offrir les carac- tères suivants : Bec en général court et fortement crochu, courbé dès la base. Man- dibule supérieure comprimée , non dentée , mais dilatée vers le milieu de ses bords en un simple feston plus ou moins prononcé; mandibule inférieure tronquée et retroussée à son extrémité ; narines ovalaires , ou orbi- culaires et tuberculées dans leur milieu. T. I. ACC ^1 Pieds à tarses longs et grêles, ou de longueur médiocre, écussonnés ou réticulés, garnis eu dessous de pelotes saillantes. Ongles des doigts antérieurs très inégaux ; l'interne sou- vent de moitié plus grand que l'externe et presque aussi fort que celui du pouce. Tête généralement petite, mais grosse dans un des g., ornée quelquefois d'une huppe tombant postérieurement. Ailes longues, obtuses ou subobtuses, à primaires médiocresou courtes, alteignantdansle repos la moitié de laqueue, quelquefois le tiers seulement ; queue longue ou médiocre, arrondie ou étagée. La plupart des esp. qui composent ce groupe sont en gé- néral des P>apaces chasseurs et les plus cou- rageux après les vrais Faucons ; ils poursui- vent leur proie à tire d'ailes, la saisissent au vol, souvent même au milieu des bois et des endroits couverts. Nous regardons , à l'exemple de Temminck et d'Azara, les Aigles- Autours comme de véritables Autours ou grands Éperviers à tarses emplumés, coura- geux et entreprenants comme eux, d'après les observations d'Azara, de Le Vaillant etd'Alc. d'Orbigny.Nous les réunissons donc dans ce groupe et y joignons encore le g. Harpye de Cuvier, qui n'offre d'autre diflércnce avec les Aigles-Autours que des tarses plus gros. Le g. Macagua, malgré ses mœurs plus ana- logues à celles des Euses reptivores , nous paraît d'après ses formes devoir aussi y être rangé. — Notre sous-famille des Accipilrinées se compose donc des g. Épervier, Autour, Aigle-Autour, Harpye et Macagua. (Lafr.) * ACCIPITIIIIMS. OIS. — C'est dans la Méthode de Vieillot la troisième famille de ses Accipitres ou Oiseaux de proie. (Lafr.) • ACCLÏMATEMEIVT ( xL>a , climat ). PHYSioL. — La nécessite et l'usage ont déjà consacré dans les sciences ce mot, dont l'A- cadémie n'a point encore sanctionné l'em- ploi. On appelle Acclimaiement le conflit qui s'exerce à chaque transition entre les corps organisés et les climats. Ici se présentent à la fois une question médico-indu.^trielle , omise dans les autres Dictionnaires de ce genre, et l'étude philosophique des rapports des formes organisées avec les milieux am- biants, redouble titre commande l'attention des naturalistes. Il suITit d'un regard jeté autour de nous, d'un simple coup d'œil sur l'étendue du 42 ACG globe, pour voir chaque saisoo , chaque lo- calité, chaque région, varier ses produits. Les éléments de l'air, de la terre etdes eaux, sont aussi les éléments de la vie , elle doit suivre l'inégalité de leurs conditions. La végétation, moins indépendante que l'être animé, inca- pable de se souslraireaux influcncesqui l'cn- viionnent, fournit de ces exemples qui frap- pent chaque jour nos yeux. Chaque plante subit l'alternative des lieux et des saisons; l'humidité fait prédominer l'absorption ; la sécheresse, l'exhalation ; l'eau, que pompent les racines , et qui sert de véhicule à l'ali- ment, emprunte plus ou moins des qualités du sol et fait varier ainsi les qualités des vé- gétaux ; ceux d'entre eux qui vivent dans les eaux chargées d'acide carbonique contien- nent beaucoup de carbone et sont plus durs ; les champignons qui naissent sur le fumier et les détritus d'animaux sont essentielle- ment azotés ; d'autres absorbent des matières siliceuses ; enfin ceux qui avoisinent les mers contiennent du sel. On sait aussi que l'excès d'humidité donne un tissu aqueux et lâ- che ; que son défaut nuit à la nutrition , et rend les plantes chétives et misérables. La constitution de l'air opère donc selon son degré de température ou son état hygromé- trique. Mais une des influences les plus mar- quées est celle de la lumière; elle doit être regardée comme déterminant , en grande partie, l'absorption de la sève, si l'on con- sidère que les plantes pompent peu d'hu- midilé pendant la nuit et à l'obscurité , que l'exhalation aqueuse est aussi plus considé- rable de jour, et surtout aux rayons directs du soleil. C'est encore la lumière qui , dans les cas les plus connus, détermine, dans le parenchyme des parties vertes , la décom- position de l'acide carbonique, et, consé- quemment , la fixation du carbone dans les végétaux. Elle détermine encore leur co- loration, le degré de leur allongement et de leur consistance, l'intensité des propriétés sensibles et la direction de plusieurs de leurs organes. Ce que nous disons des localités, aous pourrions l'étendre aux zones de la terre soumises à de plus vastes vicissitudes sidé- rales; mais les bornes de cet ouvrage nous arrêtent. Il reste démontré, quanta présent, qu'une intime relation lie le sol à ses pro- duits comme la cause à l'efl'et , et que celte ACC élude approfondie doit fournir de précieuses inductions à celle des acclimatements. C'est pourquoi nous renvoyons au mot climat, n'ayant à nous occuper ici que des efifels qui résultent des translations. Tout le monde sait qu'arrachée au lieu de sa naissance, une plante ne parvient à vivre ailleurs qu'après avoir vaincu les pre- miers elTets de la souffrance, et qu'elle ac- quiert aussi un aspect et des propriétés en harmonie avec sa nouvelle habitation. Mille faits de culture appuieraient au besoin cette assertion; mais la nature elle-même nous offre encore des exemples de ces trans- formations. Que quelques feuilles, larges organes respiratoires , viennent à être sub- mergées et privées du contact de l'air, leur tissu, désormais sans action , s'atrophie et prend la forme linéaire. L'Ulva compressa devient, suivant les circonstances , plante marine, d'eau douce, ou même terrestre; on la voit se dégrader selon la profondeur de sa situation marine; elle perd déjà de sa taille, devient crépue et raccourcie vers les dernières lames liquides ; jetée dans les terres par les hautes marées , elle vit dans quelques ruisseaux, dans les eaux sau- màtres, et enfin dans les eaux douces , où elle devient VVlva couferioidea ; que l'eau disparaisse, elle se transforme en VUiva lerresiris. Ceci sutTira pour donner une idée de la puissance des milieux; les effets des changements de climats sur les végétaux sont d'ailleurs trop connus pour nous y ar- rêter davantage. Les animaux ne subissent pas les effets moins marqués de ces sortes de translations; mais les observations de ce g., loin d'être nombreuses et complètes , comme celles qu'on trouve dans les traités d'agriculture, sont au contraire d'une extrême rareté, et d'autant plus rares , qu'elles ont trait à des êtres plus inférieurs: aussi en viendrons- nous de suite à quelques faits qui se rappor- tent aux animaux des ordres supérieurs , et sur l'authenticité desquels le caractère même des personnes qui ont bien voulu nous les communiquer ne nous permet pas d'élever le moindre doute. Ces faits sont très con- cluants, bien qu'ils naissent sous l'influence assez peu différente de deux de nos provin- ces : les chevaux et les bêtes à cornes qu'on transporte de Bretagne en Normandie ac- ACC quicreiit une taille plus élevée et les carac- tères de la race normande ; et réciproquement les animaux transférés de Normandie en Bre- tagne n'atteignent ordinairement qu'à une taille inférieure à celle qu'ils eussent acquise dans leur pays natal. Il y a quelques années, le département du Finistère donna à la So- ciété d'Agriculture de Morlaix un Taureau et une Vache du Poitou , d'une taille très éle- vée. Ces animaux furent placés chez les cul- tivateurs qui pouvaient inspirer le plus de conflance pour les soins qu'exigeait l'intro- duction de celte nouvelle race. A la S'"* gé- nération , les caractères distinctifs étaient entièrement effacés , et les descendants ne différaient plus des bêtes du pays, ni par la taille ni par les formes. On peut ajouter, à cet égard , que l'abondance de nourriture , qui produit de grandes espèces animales dans les pays fertiles , n'est pas toujours la seule cause agissante, non plus que les au- tres soins qui forment nos variétés domesti- ques, puisque, dans les exemples que nous venons de rapporter, elle n'a pu prévenir la dégénérescence des races. Il fauttenircompte, sans doute , d'autres circonstances dépen- dantes de l'action générale des climats. C'est ainsi que l'Amérique , qui ne manque pas de fécondité , présente néanmoins des races plus petites que celles de l'ancien continent , et qu'elle a même vu diminuer la taille des races importées. Rien n'est plus curieux relativement à ces sortes de modifications des formes animales sous l'influence des climats , que les obser- vations recueillies par M. Roulin sur les es- pèces transportées de l'ancien continent dans le Nouveau-Monde. Selon cet auteur, des Poulets importés, depuis plusieurs siècles, à Cusco , où ils se sont perpétués dans une température qui ne descend pas au-dessous de 20° centig. , n'offrent plus, en souvenir de leur vêtement originaire, qu'un léger duvet , qui tombe bientôt pour laisser l'a- nimal entièrement nu , sauf les plumes de l'aile, qui croissent comme à l'ordinaire. Le Chat a éprouvé peu de modifications, par son importation à la Nouvelle-Grenade, depuis Colomb , si ce n'est qu'il n'a pas de saison marquée pour la reproduction , et qu'il ne miaule plus comme dans nos pays. Quant aux autres Mammifères , les obser- vations à faire présentent quelques difïîcul- ACC 43 lés, à cause de l'influence qu'exerce l'homme sur les animaux domestiques , en les pro- tégeant contre l'action du climat. Néan- moins, on peut remarquer que, dans les con- trées chaudes de l'Amérique, dans les plaines du Meta, il est très diflicile d'élever des Agneaux , et que les Brebis sont peu fécon- des. Ici encore la nature opère rapidement , sous nos yeux, les effets ordinairement lents mais constants des climats sur le pelage de ces animaux, plus abondamment fourni de poils dans les pays froids, plus nu dans les pays chauds. Si la main de l'homme ne tou- che pas à leur toison , la laine s'épaissit , se feutre , et finit par se détacher en plaques qui laissent au-dessous d'elles, non une laine naissante , non une peau nue et dans un état maladif, mais un poil court, brillant, bien couché, très semblable à celui de la Chèvre sous ces mêmes climats. Dans les places où ce poil a paru, la laine ne renaît jamais. Il résulte aussi des observations de M. Rou- lin que les animaux domestiques trans- portés en Amérique lors de sa découverte finirent par s'y acclimater, et que leur fé- condité devint même bientôt telle , qu'af- franchis par cette surabondance, la plupart reprirent leur vie sauvage. De ce nouveau cas résultèrent de nouvelles modifications: les oreilles du Porc se sont redressées , son crâne s'est élargi ; l'agilité du Cheval s'est développée , le courage de l'Ane a reparu , la vivacité de la Chèvre a augmenté ; enfin le pelage, perdant ses variétés dans chaque espèce, y est devenu uniforme. Remarquons à cette occasion que là se trouve la contre- épreuve de la proposition avancée par M. Isi- dore Geofl"roy-Saint-Hilaire, que les nom- breuses variétés du Bœuf, du Cheval, du Porc , de la Chèvre , etc. , ne sont que des produits de la domesticité. Il reste évident que les formes organiques sont, d'une part, modifiées par les agents extérieurs chez les êtres qui ont acquis leur développement, et de l'autre , que la géné- ration finit par transmettre ces mêmes mo- difications. Mais le succès des acclimate- ments offre souvent des diflicultés ; et , bien que les éléments ambiants aient toujours une grande puissance , la vie résiste quel- quefois, et succombe même au lieu de plier, il se développe dans ce conflit des réactions 4i ACC maladives qu'il importe de connaître. Labat avait déjà observé la nécessité de n'opérer les translations en des climats différents que graduellement et par stations intermé- diaires, afin de prévenir les déchirements produits par une transition trop brusque. Ainsi, la vigne, importée directement de France dans nos colonies des Antilles , a eu bien de la peine à s'y naturaliser, tandis que Je Muscat , venu de Madère et des Canaries , y mûrit parfaitcriient bien. Le même auteur fait aussi observer que le temps est quclque- fois une condition indispensable pour com- pléter certains acclimatements. « J'ai expéri- menté, dit -il, qu'ayant semé des Pois qui venaient deFrance, ils rapportaient très peu ; les seconds rapportaient davantage ; les troi- sièmes rapportaient d'une manière extra- ordinaire par le nombre et la grosseur. » Puis il ajoute : « Un habitant de ma paroisse, nommé Sellier, sema du froment qui était venu de France ; il vint très bien en herbe ; mais la plupart des épis étaient vides, et les autres avaient très peu de grains ; ceux-ci , nés dans le pays, étant semés, poussèrent à merveille, et produisirent les épis les plus beaux et les mieux fournis qu'on puisse ima- giner. » Rien n'a été plus négligé que ces sortes d'observations appliquées aux animaux des classes inférieures. La plupart vivent dans l'eau , il est vrai ; mais les différentes eaux ne sont-elles pas pour eux autant de cli- mats? On n'en a pas fait davantage pour les insectes, qui appartiennent éminemment au domaine de l'air. Il ne sera pas sans intérêt, sans doute , de rappeler ici les expériences de M. Beudant sur les Mollusques. Quelques uns de ces animaux, pris dans des eaux dou- ces et placés immédiatement dans de l'eau salée au degré de celle de la mer, ne tardè- rent pas à périr ; mais si , au contraire, on n'opérait que par une transition graduée dans des eaux de plus en plus salées, l'accli- matement avait lieu avec quelques diffé- rences relatives aux espèces soumises à l'ex- périence. Les mêmes elTets ont eu lieu pour les Mollusques marins plongés dans l'eau douce , à la seule différence près que les es- pèces vivant sur des rochers couverts et de- couverts alternativement par la marée, sou- vent hors de reau,ont résisté plus longtemps i l'effet de l'immersion brusque. L'acclima- ACC tement gradué, au contraire, s'opéra fort bien : M. Beudant conserva 6 mois des Pa- telles, des Arches, des Huîtres, des Moules, des Balanes bien portantes , en compagnie de Planorbes et de Lymnées. L'auteur a fait I plus : il est parvenu à faire vivre , dans des I eaux chargées de 0,3i de sel, des Mollusques I marins , qui vivaient dans celles qui n'en j contenaient que 0,04. La formation des cris- taux a été la dernière limite de l'acclimate- ment. En ce qui touche les animaux supérieurs, on voit encore, dans le Mémoire de M. Boulin, que des Oies et des Paons apportés en Colom- bie , éprouvèrent , dans les premiers temps, toutes les difficultés de l'acclimatement : les pontes étaient rares , composées d'un petit nombre d'œufs , dont un quart à peine ve- nait à éclore, et plus de la moitié des jeunes oisons mourait dans le premier mois. Plus tard les générations s'améliorèrent ; et , pour la fécondité, l'espèce aujourd'hui diffère peu de celle d'Europe. Les Poulets éprouvèrent les mêmes effets : à Cusco et dans toute la vallée , on fut plus de trente ans sans pou- voir en obtenir, tandis qu'aujourd'hui les races importées sont devenues fécondes. La race anglaise, amenée depuis peu d'années, n'en est pas à ce point ; et , dans les com- mencements , on s'estimait heureux a'avoir deux ou trois Poulets sur toute une cou- vée. Il est enfin d'observation vulgaire que beaucoup de Mammifères étrangers s'accli- matent parfaitement chez nous , tandis que d'autres ne s'y reproduisent pas ou n'y vi- vent qu'environnés des plus grands soins. L'Homme lui-même , quoique appelé cos- mopolite , n'a pas moins à souffrir de ces déplacements, et il n'échappe le plus souvent à la mort que par les précautions que son I intelligence lui indique. Deux grandes fonc- tions sont principalement intéressées, selon qu'on passe sans intermédiaire d'un climat chaud dans un climat froid , ou de celui-ci dans un climat chaud : la respiration et la digestion. Dans le premier cas , le poumon éprouve un surcroit d'activité, soit parce que la vitalité de la peau étant diminuée, le sang reflue vers les organes intérieurs , soit parce que les animaux consomment plus d'air sous un même volume à une basse tem- pérature. l>orsqu'on passe, au contraire, dans uu climat chaud, l'cxciiation du poumon ACC diminue, celle de la peau augmente; elle de- vient le siège de la fluxion , et reste expo- sée à toute sorte d'cxanlhémes. Les mouve- ments étant ainsi portés à la périphérie , la digestion perd de son activité ; c'est ce que nous observons même dans nos climats, par le seul effet des changements de saisons. Si donc on ne diminue la quantité d'aliments, si l'on ne les choisit légers , ou si l'on se livre à quelques excès, celte fonction se trouble , les organes digestifs s'irritent , et il en ré- sulte ces gastro-entérites et ces hépatites si communes dans les pays chauds. D'un autre côté, le poumon continue de produire une trop grande somme de chaleur, la circula- tion s'accélère , il se manifeste une pléthore générale et des symptômes de congestion au cerveau. Le régime végétal, les boissons tem- pérantes, les bains froids, etc., préviennent ordinairement ces accidents et favorisent l'acclimatement. Tel est l'exposé succinct des principaux faits de l'acclimatement : partout des agents modificateurs , partout des êtres modifiés. Il n'en faut pas davantage, sans doute , pour faire sentir que nous ne posons pas ici une simple question d'économie industrielle ; nous touchons au fond même de la science. La puissance des milieux ambiants, dans la modification des formes organiques, n'est qu'unfait secondaire, comparativement à la loi universelle de l'instabilité de toutes cho- ses ; mais c'est un fait dont l'étude approfon- die peut concourir à nous mettre sur la voie d'uneimmense genèse. Remarquons d'abord que, lorsqu'un être se développe dans un mi- lieu favorable, c'est-à-dire dans celui qui a vu ses plus antiques générations, il parcourt sans efforts ses diverses périodes. Que ce mi- lieu vienne à changer, aussitôt il souflre, et une lutte s'engage entre lui et la circon- stance nouvelle. Il semblerait, en n'y regar- dantpasde près, que l'organisme jouild'une force propre, antagoniste de celle des mi- lieux et de nature difteren te ; mais l'observa- tion prouve le contraire. Que l'être acclimaté, et dont les générations ont subi l'empreinte du nouveau climat, soit replacé dans son milieu primitif, aussitôt même lutte, même résistance, même diiriculté pour ce nouvel acclimatement ; d'où il suit que la forme or- ganisée ne tient rien d'eile-mcme, et que le nims formaiiius n'est qu'un jeu des élc- ACC 45 raenls. Que si les formes du ressort de la bo- tanique et de la zoologie sont renfermées , de nos jours, dans une certaine limite de variations relatives à l'état actuel de notre planète, celle question de quantité ne tou- che au principe que pour le consacrer. L'ad- mirable relation des formes et des milieux a fait demander quelquefois lequel des deux était fail pour l'autre. Il ne peut y avoir là qu'une question de priorité facile à résou- dre : le monde physique ne suppose que lui- même; l'organisation, au contraire , sup- pose le monde physique. Une grande découverte ne naît pas dans les sciences sans ébranler au loin les prin- cipes déjà posés. Dès que l'unité de composi- tion organique fut reconnue ; dès qu'il fut établi que tous les êtres , quelque variés qu'ils soient, sont composés des mêmes élé- ments organiques, et que la nature n'a fait qu'en diversifier les proportions pour les approprier à différentes relations a\ec le monde extérieur, c'est à celui-ci qu'il fallut demander la raison des formes , et la créa- tion se présenta comme un vaste acclimate- ment. La philosophie dans les sciences doit couronner l'oeuvre des détails ; espérons pour notre gloire que l'élude de la nature entre aujourd'hui dans celte voie. (Akt.) ACCORTE (curius, écourté). iks. — Nom donné par Godard k une chenille qui se nourrit des feuilles du Rosier d'hiver. (D.) ACCOLCIlEMEINiT. zool. — Expulsion naturelle ou extraction d'un fœtus el de ses dépendances hors de la matrice. (A. T.) ACCOLCHEUR. Rept. — C'est le nom spécifique d'un batracien anoure de notre pays, appartenant au g. Ahjiet. (G. B.) ACC011PLEME\T. Copulaiio. physiol. — Rapprochement du mâle el de la femelle pour accomplir l'acte de la génération. L'ac- couplement n'est point indispensable dans toutes les espèces; certains animaux sont pourvus des deux sexes à la fois et peuvent se féconder isolément. Comme il existe une différence très grande dans le mode que suit la nature dans la reproduction des di- verses espèces , les naturalistes ont établi les divisions suivantes : 1° accouplement simple , pour désigner l'union du mâle avec la femelle ; 2o réciproque, lorsque deux ani- maux hermaphrodites donnent et reçoi- vent à la fois : 3" composé., lorsque le méiiic ACC animal hermaphrodite se féconde sans le se- cours d'un autre individu. La durée de l'ac- | couplement varie à l'infini en raison des j espèces. Il esl instantané dans beaucoup i il'Oiseaux, et dure très longtemps dans le j Limaçon et dans un grand nombre d'In- .sectes. Le mode de l'accouplement, et l'é- I poque à laquelle il a lieu chez les animaux, | «ont subordonnés : dans le 1" cas, à lacon- : formation générale du corps, et particulière- ment à celle des organes de la génération; I dans le 2% aux saisons, à la température et à i la domesticité. I-a plupart des animaux sau- | vages s'accouplent une fois l'an, à une épo- ! que fixe. lien est qui s'unissent entre va- l riétés d'une même espèce, ou entre espèces î voisines ; el dans ce cas on emploie ce moyen pour obtenir de plus beaux produits. L'influence de l'accouplement sur la géné- ration est très variable: tantôt un seul acte féconde un très grand nombre d'oeufs ; tantôt son action est limitée à une seule portée, tan- dis que pour certaines espèces un seul acte féconde plusieurs générations successives. Les moyens qu'emploient les animaux, et particulièrement les Insectes, sont aussi in- téressants que curieux à connaître dans tous les détails: aussi renvoyons-nous aux arti- cles qui traiteront des diverses classes d'a- nimaux. (M. S. A.) ACCRESCEIVT. Accrescens. bot. ph. — Cet adjectif est usité pour caractériser les parties ou organes qui continuent de s'ac- croître, quand les autres parties du même système organique s'arrêtent dans leur dé- veloppement. Ainsi , le calice est accres- cent dans rAlkékenge , les Rumcx ; le style , dans les Clématites et les Pulsatiles , etc., parce que ces organes continuent à se déve- lopper postérieurement à la fécondation , c'est-à-dire au moment où les autres parties constituantes de la fleur s'arrêtent dans leur développement. (A. I\.) ACCROISSEMEIVÏ. Accretio, liicreme- iiim. PHYSioL. — Augmentation de l'étendue d'un corps par le dépôt successif de nou- velles molécules constituantes. L'accroissc- riienl des corps organisés est soumis aux lois de l'absorption. Les molécules qui doivent «ervir à nourrir et à augmenter le volume des corps entrent dans leur inlérieuv, y subis- sent une élaboration particulière, sont mises en mouvement dans les canaux ou cellules ACC dont ces corps sont composés, s'assimilent à eux , et en augmentent la masse de dedans en dehors. Si l'on compare entre eux les ani- maux et les végétaux , on voit que les uns el les autres reçoivent et élaborent à l'intérieur les matériaux de leur accroissement; mais que , dans les animaux , il est plus rigoureu- sement assujetti à des conditions fixes, tandis que la qualité du sol et la culture peuvent changer entièrement l'aspect, la taille et la nature des productions du végétal. La tem- pérature el les climats ont aussi une in- fluence remarquable sur l'accroissement des animaux el des végétaux ; toutefois, cette in- fluence n'apporte que des modifications lé- gères à la masse el à la forme de l'homme et des animaux , tandis qu'elle en a une très grande sur le développement des végétaux. (M. S. A.) ACCROISSEMENT dans les végétaux. BOT. — Les végétaux, comme tous les autres êtres organisés, s'accroissent dans tous les sens, c'est-à-dire que les différents organes qui les composent éprouvent une augmen- tation de volume plus ou moins considéra- ble. Cet accroissement esl, comme on sait, l'un des caractères communs à tous les corps naturels : seulement, dans les végétaux, comme dans les animaux , il est contenu dans de certaines limites qu'il ne saurait dépasser. Cette augmentation se fait dans tous les organes des végétaux, et simulta- nément dans tous les sens. Ainsi, tandis que la lige et la racine, c'est-à-dire la partie centrale el axile du végétal, s'accroissent en hauteur, elles augmentent aussi en diamè- tre. Il en est de même des feuilles el de tous les autres organes foliacés et appendiculai- res , où l'accroissement se fait également en tous sens. C'est particulièrement dans la tige des végétaux que cet accroissement est le plus remarquable , el c'est dans cet organe qu'il a été étudié avec le plus de soin : aussi est ce de celui-là que nous allons nous occuper avec quelques détails. Nous l'étudierons suc- cessivement : 1° dans les plantes Dycolylé- dones ; 2" dans les plantes Monocotylédones, où il offre des différences notables; et, dans chacune de ces grandes divisions du Règne i végétal, nous parlerons successivement de I l'accroissement en diamètre el de l'accrois- i sèment en hauteur. ACC §1. TIGE DES VÉGÉTAUX DICOTYLKDONS. lo Accroissement en diamètre. Pour faire bien connaître les phénomè- nes de l'Accroissemenl dans la tige des Vé- gétaux dicotylédones, il est indispensable d'abord que nous exposions ici en peu de mots la structure anatomique de cette tige et les différentes parties qui la composent, afin de mieux faire comprendre le mode de formation et le développement de chacune de ces parties. Une tige ligneuse dicotylédonée, coupée transversalement, celle d'un Chêne, par exemple, se compose des trois parties sui- vantes , immédiatement unies entre elles : loà l'extérieur, l'écorce; 2" le corps ligneux; 3° le canal médullaire, qui en occupe le centre. I. L'écorce, formée de feuillets minces, intimement soudés entre eux, est la partie la plus extérieure de la tige. En procédant de l'extérieure l'intérieur, elle offre : 1° Vé- piderme , membrane celluleuse et incolore , .'ouvent fendillée et se détachant par frag- ments ; 2° VenveloTppe herbacée, couche as- ^ez mince de tissu ulriculaire, prenantquel- quefois beaucoup de développement dans certains végétaux, comme l'Orme, le Chéne- liége, et plusieurs autres , contenant , dans les jeunes individus , des granulations ver- tes qui finissent par disparaître avec l'âge ; 3» les couches corticales, ou le liber, plus ou moins nombreuses , quelquefois formées de feuillets, qu'on sépare facilement les uns des autres , ou soudées en une masse peu distincte. Ces couches corticales se compo- sent d'un réseau de fibres vasculaires, ana- stomosées entre elles, et formant des mailles remplies par du tissu utriculaire. Ces vais- seaux de l'écorce sont : 1" des tubes ligneux, très allongés, très grêles, mais à parois épaisses, qui en constituent la majeure par- tie ; 2° des tubes laiicifères , ou vaisseaux du laitx, épars dans le tissu utriculaire, ou au milieu des faisceaux ligneux corticaux; 3° en- fin des vaisseaux ou lacunes du suc propre , qui n'existent que dans un certain nombre de végétaux à sucre propre. L'épiderme, l'en- veloppe herbacée et les couches corticales sont unis de manière à former un seul et même corps , dont les diverses parties ne sont distinctes que par la différence de leur organisation ACC 47 II. Le corps ligneux est toute la partie de la tige située entre l'écorce et le canal mé- dullaire. Il se compose de couches ou de zones plus ou moins circulaires et concen- triques, disposées autour du canal médul- laire. Ces couches , dont l'épaisseur est va- riable et souvent inégale dans les différents pointsde leur circonférence, sont distinguées en deux parties : l'une, intérieure, composée de couches plus denses et plus colorées , porte les noms de cœur du bois , duramen ou bois proprement dit ; l'autre , extérieure , appelée aubier, est formée des couches li- gneuses les plus extérieures, dont la cou- leur est plus pâle et le tissu moins dense. Quelquefois cette différence de coloration et de dureté est très marquée entre le bois et l'aubier ; c'est ce qu'on observe surtout dans les bois très durs, et particulièrement dans ceux dont la couleur est plus foncée. Dans les bois blancs et mous , au contraire , on n'observe presque aucune différence de coloration entre ces deux parties du corps ligneux. Du centre à la circonférence , les couches ligneuses sont coupées par des li- gnes, rayonnant et divergeant du canal mé- dullaire vers l'écorce, et qu'on désigne sous le nom de rayons médullaires. Ces rayons médullaires se prolongent jusque dans l'in- térieur de l'écorce, où ils viennent se perdre, et servent à établir une communication di- recte entre la moelle et le tissu cellulaire de l'écorce. Ils sont eux-mêmes uniquement composés de tissu utriculaire , mais offrant une disposition fort remarquable : leurs utricules sont allongées transversalement et disposées en lignes parfaitement parallèles. Le bois se compose de deux éléments ana- tomiques : 1° le tissu ligneux , proprement dit, ou les fibres ligneuses qui sont des tubes courts , à parois très épaisses , coupés obli- quement en biseau à leurs deux extrémités, ou se terminant en pointe, mais unis entre eux bout à bout, de manière à former des fibres très longues et très résistantes; 2° les vaisseaux aériens , épars au milieu du tissu ligneux , et généralement désignés sous le nom de fausses trachées ou vaisseaux ponc- tués. Ces deux éléments sont combinés entre eux sans intermédiaire d'aucun tissu utricu- laire , le corps ligneux ne contenant ce der- nier tissu que dans les rayons médullaires. III. L'étui médullaire, c'est-à-dire les parois 48 ACC du canal ligneux dans lequel la moelle se trouve contenue , occupe , en général , le point à peu près central de la tige. Il est composé de faisceaux vasculaires générale- ment contigus entre eux latéralement, et qui , indépendamment des tubes ligneux et des fausses trachées , contiennent encore de véritables trachées ; c'est même la seule par- tie de la tige où l'on trouve ces derniers vais- seaux. La moelle n'est que du tissu ulricu- laire dans lequel existent quelquefois des fibres vasculaires. Telles sont les diverses parties dont se compose la tige dicotylé- done ligneuse. Une tige dicolylédonée her- bacée présentera les mêmes parties essen- tielles que la tige ligneuse, c'est-à-dire une écorce , une couche de tissu ligneux et un étui médullaire. Mais ces parties y sont moins distinctes, et surtout le canal médul- laire y est proportionnellement beaucoup plus grand. Chaque année, il se produit une nouvelle couche ligneuse à l'extérieur de celles qui existaient déjà dans la tige des arbres dico- tylédones. Celle couche se forme successive- ment, à mesure que les bourgeons se déve- loppent sous la forme de jeunes branches ou de scions, par l'addition de libres nouvelles, qui tendent constamment à en augmenter l'épaisseur. Mais pour bien nous rendre compte des phénomènes de cet accroisse- ment , éludions d'abord la manière dont se produisent et se montrent , dès la première année , les diverses parties dont se compose la jeune lige. Si l'on examine une jeune tige dès le mo- ment de son apparition , ou , ce qui est la même chose, un jeune scion tout-à-fait à son extrémité, par exemple dans son dernier entre-nœud ou mérilhalle, on y trouve l'or- ganisation suivante : Le canal médullaire, excessivement grand , occupe en général la majeure partie de la tige. Ses parois sont formées de faisceaux ligneux, souvent peu nombreux , généralement très petits , dis- tincts les uns des autres et séparés par du tissu utriculaire, qui d'un côté vient de ce- lui qui remplit le canal médullaire, et s'é- tend jusque dans la couche celluleuse pla- cée sous l'épiderme. Disposés sur une coupe transversale comme autant de coins ou de figures ovales , dont la petite extrémité est tournée vers le centre de la tige, ces fais- ACC • ceaux sont à la fois l'origine , par leur par- tie intérieure, de l'étui médullaire , et par leur partie externe de la première couche li- gneuse ; mais ces deux parties ne sont nulle- ment distinctes; et des lors il est évident , que le canal médullaire n'est pas originaire- ment un organe a part des vaisseaux ou com- partiments ligneux , mais qu'il n'en est que la partie la plus intérieure. Déjà à cette pre- mière époque, où l'organisation de la lige n'est en quelque sorte qu'ébauchée , la par- tie la plus intérieure des comparlimenls li- gneux montre des trachées à l'élat rudimen- laire, ainsi que les autres vaisseaux aériens, i En dehors de ces faisceaux ligneux, déjà dis- posés circulairemcnt et formant les rudi- ments de la première couche de bois, se voit une zone plus ou moins épaisse d'un autre tissu cellulaire rempli degranulations vertes. Quelquefois, à celle première période, ce lissu forme à lui seul toute l'écorce. D'autres fois, I à la partie intérieure de ce lissu cellulaire 1 herbacé, on aperçoit des faisceaux fibreux disposéségalenienlen une zone, plus souvent I interrompue , rarement continue, qui con- I stitue le premier liber. Celte couche fibreuse ! de l'écorce est toujours séparée de la zone j des faisceaux ligneux par du lissu ulricu- I laire dépourvu de granulations vertes, et à laquelle on peut donner le nom de lône gé- néruirice, parce que c'est enelTelen elle que se passent les phénomènes de la formation et de la multiplication des fibres ligneuses et corticales. Le liber ou la partie fi- breuse de l'écorce a quelquefois une autre origine II provient de la partie la plus extérieure de chacun des faisceaux ligneux qui se séparent du lissu du bois par l'inter- position d'une couche de tissu utriculaire sans granulations, qui représente la zone génératrice. C'est ce que nous avons ob- servé dans plusieurs végétaux, comme la Vigne, l'Épine-Vinelle, etc. Ces faisceaux du liber se distinguent facilement des fais- ceaux ligneux , en ce qu'ils ne contiennent aucune Irace des vaisseaux aériensqui n'exis- tent que dans les compartiments du bois. Les faisceaux ligneux augmentent succes- sivement de volume et de nombre. A leur côté externe , en effet , c'est-à-dire du côté qui regarde l'écorce , s'ajoutent successive- ment de nouvelles fibres ligneuses , au mi- lieu desquelles se montrent des vaisseaux ACC aériens. Lorsqu'on eiamine, sur la coupe transversale d'une jeune branche, la dispo- sition du bois et de l'écorce , on voit que ces deux organes sont parfaitement contigus l'un à l'autre, sans que, par conséquent, l'œil puisse discerner entre eux aucune ligne de séparation. Ainsi , les faisceaux ligneux sont unis aux faisceaux corticaux par une couche plus ou moins épaisse d'un tissu ulriculaire fin et comme à l'état rudimen- taire, dont les utricules se continuent et se transforment en tubes ligneux, par le côté qui louche au bois, et en fibres corticales, par la partie tournée du côté de l'écorce. C'est cette couche du tissu utriculaire, véri- table matrice où se forment les fibres nou- velles, que nous avons désignée sous le nom de zone génératrice. A mesure que les faisceaux ligneux s'ac- croissent par leur côté extérieur, le diamètre de la tige ou de la branche augmente pro- portionnellement. Cet accroissement en dia- mètre se poursuit, tant que la tige s'allonge, par le développement de son bourgeon ter- minal , et ne s'arrête que quand elle cesse de croître en hauteur. Un développement analogue a lieu simultanément dans la par- tie fibreuse et vasculaire de l'écorce, mais cependant avec une différence remarquable. Ainsi, toutes les fibres qui s'ajoutent à cha- cun des faisceaux ligneux primitifs se sou- dent et se confondent tellement avec eux, qu'elles ne forment, au bout de l'année, qu'une seule et même couche circulaire, dans laquelle il est à peu près impossible de reconnaître les traces de cet accroissement successif. Quelquefois les choses se passent ainsi pour le liber, qui , lorsque la première période d'accroissement est achevée, n'offre aussi qu'une seule couche de faisceaux fi- breux. Il arrive aussi que, dans le même temps où il ne se forme qu'une seule cou- che ligneuse, il se développe plusieurs cou- ches de liber, ou, pour mieux dire, plu- sieurs zones de faisceaux corticaux. C'est un fait qui, à notre connaissance, n'avait pas encore été signalé, et dont nous avons eu l'occasion d'observer de nombreux exemples. Ainsi,dansleI.aurier-rose, leNoyercommun, le Peuplier noir et une foule d'autres arbres différents, nous avons remarqué qu'à la fin (ic la première année l'écorce se composait de plusieurs couches de faisceaux vasculaires. ACC A\) Mais l'addition de nouvelles fibres â la partie externe de chaque faisceau ligneux , ou à la partie interne de chaque faisceau de l'écorce, n'est pas la seule origine de l'accroissement en diamètre. Si, en effet, on observe atten- tivement ces faisceaux ligneux primitifs, on voit que leur nombre augmente peu à peu. Ce fait avait été déjà observé par M. de Mirbel pour les faisceaux ligneux des racines, et pour ceux de la tige par le professeur Link de Berlin. M. Dulrochet a, par de nouvelles observations, appelé l'attention sur ce point. Ce savant a remarqué que, dans la jeune tige de la Clématite, il y avait d'abord six faisceaux ligneux disposés en un cercle au- tour du canal médullaire, faisceaux séparés les uns des autres par de larges rayons mé- dullaires. Peu à peu, au milieu de chacun de ces espaces remplis de tissu utriculaire, se montre un nouveau faisceau de fibres lon- gitudinales; de sorte qu'au bout d'un an la jeune lige offre 12 faisceaux. A la fin de la 2me année on en compte 30 : chacun des 6 faisceaux primitifs s'est partagé en 3 par la production de 2 rayons médullaires, et les 6 faisceaux secondaires se sont eux-mêmes partagés chacun en 2. Cet accroissement est aussi très visible dans la lige de la Vigne. Dans une jeune branche de cet arbrisseau, les faisceaux vasculaires, dont le nombre est considérable, sont séparés les uns des autres par des rayons médullaires très marqués. Peu à peu, il se forme au milieu de chaque faisceau vasculaire une ligne de tissu utricu- laire rempli de granulations vertes, et paral- lèle aux rayons médullaires. D'abord peu étendue dans l'intérieur du faisceau , elle gagne de proche en proche, et finit par le séparer en deux. A mesure qiie celte lame de tissu ulriculaire s'accroît, ses granula- tions vertes disparaissent insensiblement, de sorte qu'elle finit par se changer en un véri- table rayon médullaire qui offre les caractè- res de tous les autres rayons médullaires déjà existants. Cet accroissement latéral, ré- sultat de la multiplication des faisceaux li- gneux, tend à diminuer l'épaisseur des es- paces cellulaires qui séparent ces faisceaux, c'est-à-dire les rayons médullaires. On con- çoit qu'il ne peut avoir lieu que tant que les faisceaux vasculaires sont encore tendres et à l'état récent, et qu'il s'arrête dès que leur tissu s'est lignifié. 50 ACC Ainsi , l'augmentation en volume d'une jeune lige est le résultat de deux accroisse- ments s'exerçant en deux sens différents : 1° un accroissement en épaisseur, qui a lieu par l'addition de nouvelles fibres vasculai- res à la partie externe de chaque faisceau ligneux, dans cette ligne circulaire et cellu- leuse que nous avons appelée zone généru- irice; 2° un accroissement latéral ou en lar- geur, qui résulte de l'augmentation du nom- bre des faisceaux vasculaires, soit par la division des faisceaux primitifs en 2 ou 3 faisceaux secondaires, soit par la formation de nouveaux faisceaux de Gbres au milieu des espaces ou rayons médullaires. Ainsi une lige d'une année, quand les phénomè- nes de son accroissement sont terminés, se compose : 1° d'un nombre ordinairement très considérable de compartiments ligneux, sé- parés par des rayons médullaires minces et formant une couche dont l'épaisseur varie; 2° d'une écorce dont la partie interne pré- sente des faisceaux de fibres anastomosées dans tous les sens et formant souvent, dès la première année, plusieurs couches minces ou feuillets, qu'on peut artificiellement sé- parer les uns des autres; de là le nom de liber donné à cette partie. Si nous suivons l'accroissement de la tige pendant les années qui suivent la première, dont nous venons d'exposer les phénomè- nes, nous verrons que, chaque année, il se forme une nouvelle couche ligneuse qui s'ajoute à celles qui existaient déjà. Celte nouvelle couche s'est développée dans la zone génératrice en dehors de celle qui l'a précédée, et n'en est séparée par aucun tissu interposé. Si, sur une jeune branche de l'année précédente, on examine, au premier printemps, la manière dont la nouvelle couche ligneuse va se former, on observe les phénomènes suivants. Le tissu cellulaire, interposé entre la surface externe de la couche ligneuse et la partie interne de l'écorce, et qui sert de moyen d'union entre le bois et l'écorce , éprouve de notables mo- difications : ainsi sa portion en contact avec la couche ligneuse, qui en est d'abord fort distincte, prend peu à peu des caractères qui l'assimilent au tissu ligneux. Ce tissu de nouvelle formation difTcre sensiblement des tubes ligneux, dont plus tard il est destiné à prendre les caractères. Ainsi, sur une coupe ACC horizontale examinée au microscope, celte zone présente un tissu à mailles inégales, non seulement par leur grandeur, mais en- core par leur irrégularité. Leurs parois sont minces et Iransparenles, et le diamètre de leur canal est assez grand. Si, au con- traire, nous examinons le bois en contact avec ce tissu, nous verrons qu'il présente l'aire de tubes très sern-s les uns contre les autres, à parois excessivement épaisses, ayant un canal d'une extrême ténuité. Ce qui n'est pas moins remarquable , c'est que les rayons médullaires du bois se continuent sans in- terruption dans celle nouvelle couche de tissu, qui commence à peine à s'ébaucher, et qu'ils la traversent de part en part pour aller se terminer dans la couche herbacée superficielle. Cette disposition est extrême- ment remarquable dans un grand nombre de végétaux ligneux, et entre autres dans le faux Platane {Acer Ptutanoides). Sur une jeune branche de l'année précédente, on voit , dès la fin de février, au moment où les bourgeons commencent à se gonfler pour se développer, que les rayons médullaires sont encore remplis de matière verte, et qu'ils se continuent, sans aucune interrup- tion , à travers la nouvelle couche qui tend à se former et dans laquelle on les dislingue , non seulement parce qu'ils forment autant de lignes vertes, mais encore par la régu- larité de leur tissu, composé d'utricules ré- gulières, allongées de dehors en dedans; en un mot, offrant les caractères du tissu des rayons médullaires déjà tout consti- tués. Peu à peu ce tissu de nouvelle formation prend tous les caractères des tubes ligneux , et celte transformation se fait par un mou- vement excentrique, c'est-à-dire que c'est la portion la plus rapprochée de la surface de la couche ligneuse qui s'organise la pre- mière en bois. A mesure que le bourgeon ter- minal et les bourgeons latéraux de la jeune branche se développent, en donnant nais- sance à autant de scions , la nouvelle couche ligneuse gagne en épaisseur, et cet accrois- sement ne s'arrête que quand ces jeunes scions ont acquis tout leur développement. Au milieu de celte nouvelle couche ligneuse, qui, au premier abord, ne parait composée que de tubes ligneux, on voit peu à peu se dessiner des vaisseaux aériens (ce sont or- ACC «iinairemenl des vaisseaux ponctués) qui, j -ur une coupe transversale, se distinguent bientôt des tubes ligneux par la largeur de leur canal et le peu d'épaisseur de leurs parois. De même que , la première année , il s'est formé une couche de liber en même temps qu'une couche ligneuse , de même aussi , dans les années suivantes , il s'ajoute un ou plusieurs feuillets d'écorce à la face interne de ceux qui existaient déjà. En effet, ces deux parties constituantes de la tige, l'écorce et le corps ligneux ont un accroissement si- multané, qui ne peut avoir lieu dans une de ces deux parties sans se montrer égale- ment dans l'autre. Les couches ligneuses récemment formées sont d'abord composées de tubes et devais- seaux aériens plus ou moins mous, et qui conservent, pendant quelques années, les caractères d'un bois imparfait. En un mot, elles sont d'abord à l'élat d'aubier; mais, par les progrès de l'âge, elles finissent par ac- quérir plus de dureté, plus de ténacité, et par prendre une teinte plus foncée. Ce n'est que quand elles ont acquis ces dernières qualités que les couches ligneuses sont pas- sées à l'état de bois parfait ou de duramen. Ainsi , dans les premières années , la jeune tige n'est composée que d'aubier. Plus tard, la couche d'aubier la plus intérieure se con- vertit en vrai bois; et chaque année, en même temps qu'il se développe à l'extérieur une nouvelle couche d'aubier, la couche la plus intérieure se convertit en une nouvelle couche de bois. Le nombre des couches li- gneuses, dans une tige dicotylédonée, ex- prime donc le nombre des années de la tige , puisque tous les ans il s'en est formé une nouvelle. Nous nous sommes contenté jusqu'à pré- sent d'exposer les faits, c'est-à-dire de donner la suite des phénomènes que présente la tige dans la formation successive de ses couches ligneuses. Les observations nombreuses aux- quelles nous nous sommes livré pour éclai- rer ce point important de la physiologie des végétaux, nous ont permisde l'exposer peut- être d'une manière assez précise pour avoir été bien compris de chacun. Mais si tous les physiologistes sont d'accord sur le fait de la formation, chaque année, d'une nouvelle couche ligneuse , la plus grande dissidence ACC 61 règne au contraire parmi eux, quand il s'a- git d'expliquer ces phénomènes, d'en recon- naître la source et de les rapporter à une théorie générale. Ici, en effet, les opinions sont assez différentes, et nous allons voir com- ment on a pu donner au même fait des causes presque opposées. Sans entrer dans des dé- tails que ne comporte pas la nature de ce livre , nous allons brièvement exposer les principales théories proposées pour expliquer la formation des couches annuelles du bois. On peut rapporter à trois chefs différents les opinions diverses émises sur l'origine des couches ligneuses qui se forment chaque année. 1° Selon Malpighi et Duhamel, le li- ber ou la partie la plus intérieure de l'écorce se change en bois. 2'^ Selon Lahire et Dupetit- Thouars , les nouvelles couches ligneuses sont dues au développement des bourgeons, qui de leur base émettent des flbres glissant entre le corps ligneux et l'écorce. 3° Enfin , Grew a émis l'opinion que le bois provenait de l'organisation du cambium, sorte de li- quide organisé ou de tissu à l'état liquide, qui, chaque année, donne à la fois nais- sance à une couche d'aubieret à une couche de liber. l» Le liber se change en aubier. Malpighi , comme nous venons de le dire, est le premier qui ait émis l'opinion que le liber ou la partie intérieure et vasculaire de l'écorce se transformait chaque année en bois , tandis qu'un nouveau liber se déve- loppait pour remplacer l'ancien. Mais cette théorie est généralement attribuée à Duha- mel, qui l'a en effet développée , en l'ap- puyant sur un nombre considérable d'expé- riences , qui font de sa Physique des arbres un desouvragesles plus importants de phy- siologie végétale expérimentale. Quoique cette théorie de la formation des couches ligneuses ait été pendant fort longtemps adoptée presque universellement par les physiologistes , un grand nombre d'obser- vations plus précises ont prouvé qu'elle n'é- tait pas fondée , ou plutôt qu'elle reposait sur une observation entachée d'erreur. Du- hamel ayant fait passer des fils d'argent très minces dans la partie extérieure de l'écorce, s'aperçut qu'au bout de quelques années ils étaient rejelés en dehors de l'écorce. En ayant engagé d'autres dans sa partie la plus intérieure, ou dans le liber, il les retrouva 52 ACC au bout de quelques années, dans les cou- ches ligneuses les plus extérieures. Duha- mel avait tiré de cette observation les deux conséquences suivantes : 1° la partie exté- rieure de l'écorce est douée d'un mouvement d'accroissement centrifuge qui tend à rem- placer par de plus intérieures celles de ses parties externes qui se détruisent; 2» le li- ber, par les progrès de la végétation , se con- vertit chaque année en bois , et chaque an- née il se produit , entre le bois nouvellement formé et l'écorce , un liquide organisé nom- mé cambium qui reproduit un nouveau li- ber. Cette théorie serait en effet à l'abri de toute attaque, si le fait sur lequel elle re- pose et dont elle semble une conséquence na- turelle, était bien établi. Malheureusement l'expérience de Duhamel, au sujet des fils engagés dans le liber, a été répétée un grand nombre de fois; et, contrairement à ce qui avait été annoncé par le savant expérimen- tateur, on les a toujours retrouvés dans le li- ber, même après plusieurs années d'expé- rience, quand on s'était assuré qu'en elTet ils avaient été placés dans cette partie. Ainsi le liber une fois formé n'éprouve plus de changement notable, et surtout ne se trans- forme pas en bois, puisque les fils que l'on y passe y sont retrouvés au bout de plusieurs années. La théorie de Malpighi et de Duha- mel ne repose donc pas sur un fondement solide. Duhamel, dans son expérience, n'avait pas fait assez d'attention à cette couche cel- luleuse interposée entre le corps ligneux et la partie interne de l'écorce, couche que nous avons nommée zônegénératrice. C'est en elTet danscettezône, comme nousleverrons bien- tôt, que se passent les phénomènes de l'ae- croissement en diamètre, c'est-à-dire en de- dansdu liber. Dans l'expérience deDuhamel, les tîlsd'argentavaientélé engagés, non dans la partie vasculaire de l'écorce qui constitue le liber proprement dit, mais dans cette zone génératrice où les fibres ligneuses se repro- duisent ; et c'est ainsi qu'au bout d'un cer- tain nombre d'années ils avaient été retrou- vés plongés au milieu des fibres ligneuses. Nous n'insisterons pas davantage sur cette théorie. Duhamel afait, particulièrementsur le développement de l'écorce, un grand nom- bre d'autres expériences que nous ferons connaître plus tard , quand nous parlerons spécialement de l'organisation de l'écorce. ACC 2o La formation des couches annuelles du bois est due au développement des bourgeons. Cette ingénieuse théorie a d'abord été pré- sentée par Lahire dans les Mémoires de l'A- cadémie des sciences (année 1719). Entière- ment oubliée, Dupetit-Thouars la développe plus d'un siècle après comme toul-à-fait nouvelle. Enfin , après des vicissitudes va- riées, tantôt combattue et sapée dans ses bases, elle vient d'être de nouveau soutenue par des observateurs du plus grand mérite , en Angleterre par Knight et Lindley, et en France surtout par M. Gaudichaud, qui néan- moins l'a sensiblementmodifiée en quelques points. Exposons d'abord brièvement les idées de Dupetit-Thouars. Les bourgeons qui naissent sur les jeunes branches, à l'aisselle des feuilles, sont ap- pliquéssur le parenchyme extérieur, etieurs fibres communiquent avec celles des jeunes scions qui les supportent. Il existe un bourgeon à l'aisselle de toutes les feuilles ; mais ce bourgeon n'est appa- rent que dans les plantes dicotylédonées, et parmi les monocotylédonées, dans la famille des Graminées seulement. Dans les autres plantes de ce dernier embranchement, ce bourgeon est latent , et ne consiste qu'en un point vital, susceptible, dans certaines cir- constances, de se développer à la manière des bourgeons apparents des dicotylédons. Par leur développement, ces bourgeons donnent naissance à des scio7is ou jeunes branches chargées de feuilles et souvent de fleurs. Chacun d'eux a une existence en quelque sorte indépendante de celle des au- tres. Dupetit-Thouars les regardait comme analogues , dans leur développement et leur structure , aux embryons renfermés dans l'intérieur des graines, qui, par leur germi- nation, donnent naissance à une jeune tige qu'on peut comparer au scion produit par le développement d'un bourgeon: aussi donne-t-il à ces derniers le nom d'embryons fixes ou adhérents, par opposition à celui d'embryons libres , conservé pour ceux que renferme l'intérieur de la graine. Sur un jeune scion , ces bourgeons , exa- minés dans leur structure intérieure, com- muniquent directement avec le parenchyme intérieur ou la moelle. Or, cette moelle est d'abord verte , et ses cellules sont remplies de sucs aqueux. C'est dans ces fluides aqueux ACC que les bourgeons puisent les premiers ma- tériaux de leur développement. lis se nour- rissent donc aux dépens du parenchyme in- térieur ; et, en absorbant les fluides qu'il contient, ils le dessèchent et le font passer à l'état de moelle proprement dite, plus ou moins opaque et sèche. Dés que ces bourgeons se manifestent, ils obéissent à deux mouvements généraux, l'un montant ou aérien , l'autre descendant ou terrestre. C'est ici que Dupetil-Thouars rapproche la structure et les usages des bourgeons de ceux des embryons-graines. 11 considère en quelque sorte les bourgeons comme des embryons germants. La couche de cambium, située entre l'écorce et le bois, est , pour le bourgeon , analogue au sol sur lequel la graine commence à germer. Sun évolution aérienne donne naissance à un scion ou jeune branche ; tandis que de sa base , c'est-à-dire du point par lequel il adhère à la plante-mère , parlent des fibres analogues à la radicule de l'embryon , qui , glissant dans la couche humide du cam- bium , entre le liber et l'aubier, descendent jusqu à la partie la plus inférieure du vé- gétal. Or, chemin faisant, ces fibres rencon- trent celles qui descendent des autres bour- geons , s'y réunissent, s'anastomosent entre elles , et forment ainsi une couche plus ou moins épaisse, qui prend de la consistance, de la solidité , et constitue chaque année la nouvelle couche de bois. Quant au liber, une fois formé , il ne change plus de nature et n'éprouve aucune transformation. D'après ce court exposé, on voit que ce sont les bourgeons qui jouent ici , par leur développement , le rôle essentiel dans la formation annuelle et successive des cou- ches ligneuses. Les fibres qui partent de leur point de contact avec, la jeune branche se convertissent donc en fibres ligneuses. Quand on fait une ligature circulaire à une tige di- cotylédonée , il se forme , comme chacun le sait , un bourrelet au-dessus de celle liga- ture , et des couches ligneuses cessent de se former au-dessous du point embrassé. Du- petil-Thouars expliquait de la manière sui- vante ce phénomène : Les fibres qui descen dent de la base des bourgeons sont arrêtées par la ligature. Elles s'accumulent donc sur ce point, et y forment un bourrelet d'autant plus épais que l'arbre est plus vigoureux il ACC 53 plus en sève. La cessation de la formation des couches ligneuses au-dessous de la liga- ture provient de ce que les fibres qui les forment ne peuvent franchir l'obstacle que leur oppose la ligature. De nombreuses objections ont été présen- tées contre celte théorie. Nous les reprodui- rons ici en peu de mots, l" Rien ne prouve que les fibres qui élabllssenl la communica- tion entre les bourgeons et les branches qui les supportent, descendent depuis la base de ces bourgeons jusque dans les racines. 2" Les phénomènes du bourrelet circulaire formé à la suite de la ligature du tronc peuvent s'expliquer par l'interception de la sève des- cendante, et de son accumulation au-dessus de l'obstacle ; de là , la non -formation de nouvelles couches ligneuses au-dessous de la ligature. 3»- Il est presque impossible de concevoir comment des fibres aussi grêles et aussi molles au moment de leur formation, que celles qui unissent les bourgeons aux tiges, peuvent, dans un espace de temps aussi court que celui durant lequel la lige s'accroît en diamètre , descendre de leur propre poids, ou par une propriété inhé- rente en elles, du sommet d'un arbre de 80 pieds, par exemple, jusqu'à sa base. 4o Si ce sont les fibres descendant de la basa I des bourgeons qui constituent les couches li- I gueuses, lorsque dans la grelTe en écusson on insère un bourgeon d'un arbre à bois coloré sur un individu à buis blanc , les fibres qui partent de ces bourgeons devraient conser- ver leur couleur, et les nouvelles couches ligneuses qu'elles forment en présenter une semblable, ce qui n'a pas lieu. 5" Enfin, si c'est le développement des bourgeons qui donne lieu à la formation du bois, comment la première couche ligneuse a-t-elle pu se former sur le jeune scion de l'année, puis- que aucun des bourgeons qu'il porte ne s'est encore développé , ou bien dans la tige des plantes annuelles, où les bourgeons sont à l'élat latent? Telles sont les principales objections faites à la théorie de Dupetil-Thouars. Il est vrai que ce savant avait répondu à chacune d'elles d'une manière qu'il croyait péremptoire . mais qui n'a pas paru telle à la plupart des physiologistes. M. Gaudichaud , comme nous l'avons dit l'iécédemment , a adopté l'opinion de Du- r>4 ACC pelit-Thouars , sur l'origine des couches li- gneuses. Néanmoins les nombreuses obser- vations que cet habile physiologiste a faites pendant le cours de ses lointains voyages dans les régions tropicales du globe , l'ont amené à présenter quelques modiDcations à la théorie de Dupetit-Thouars , dont ce- pendant il admet les bases générales. Pour bien faire connaître les opinions de M. Gau- dichaud , nous allons trans rire ici l'aperçu suivant , qui résume les idées de l'auteur, et qu'il a eu la bonté de nous communiquer, pour être inséré dans la 6™' édition de nos Eléments de Botanique. 1° Tout, dans les végétaux dicotylédones et monocotylédonés, se forme dans les em- bryons et les bourgeons. 2" Le végétal phanérogame le plus simple et le plus réduit { l'individu vasculaire ) est représenté par une feuille cotylédonaire. 3° Une feuille cotylédonaire se compose, outre ses autres tissus, d'un système vascu- laire, qui peut être divisé en inférieur et en supérieur. 4° Le système supérieur se divise de plus en trois parties nu mérilhalles , qui sont le mérilhalle inférieur ou ligellaire, le méri- thalle moyen ou pétiolaire , et le mérithalle supérieur ou limbaire. 50 Les lignes de démarcation de ces méri- thalles sont , le mésophyie , qui sépare la ti- gelle du pétiole, et le mésophylle, qui sépare le pétiole du limbe. 6° Le système descendant des embryons ne se développe que dans l'acte de la ger- mination , en sorte que jusqu'à ce moment l'embryon tout entier appartient au système ascendant. La ligne qui sépare le système ascendant du système descendant est le mé- socauléorhize. 70 Les vaisseaux des deux systèmes par- tent donc du même point, et se développent l'n sens contraire. Ils sont alternes entre eux, ainsi que ceux des mérithalles qui changent de direction dans les mésophy tes et les méso- phylles. Ils sont aussi diversement nombreux et réticulés suivant les groupes végétaux. 8" Dans quelques cas, la radicule et la ti- gelle avortent en totalité ou en partie; dans d'autres , ce sont le pétiole ou le limbe , ou tous les deux. 9" Dans un embryon monocutylédoné , il ACC n'y a originairement qu'un système vascu- laire mérithallien enveloppant. IQo II y en a 2 ou plusieurs dans les em- bryons dicotylédones ou polycotylédonés. 11° Un système vasculaire est l'ensemblo des vaisseaux primitifsd'une feuille quelcon- que, considérée comme plante distincte. 12» Les cotylédons s'associent dans les embryons dicotylédones ou polycotylédo- nés; comme les sépales, dans les calices monosépales ; comme les pétales, dans les corolles monopétalcs ; comme les étami- nes , dans les plantes monadelphes , diadel- phes ou polyadelphes ; comme les carpelles , dans les ovaires composés; enfin conmie les feuilles elles-mêmes , les stipules, les brac- tées. Ces sortes de soudures ont lieu par les bords, comme par les deux surfaces. 13" Du nombre des cotylédons , puis des feuilles , de la disposition de leur tissu vas- culaire, résultent les deux ordres principaux d'organisation des tiges phanérogames, et leurs modifications diverses. 14° Ce qu'on a dit de l'embryon s'applique surtout au bourgeon. 15° Indépendamment du bourgeon axi- fère , chaque nœud vital ( mésocauléorhize , vié^ophyie , mésophy lie) peut, dans les plan- tes vivaces , donner naissance à des bour- geons axillaires. 16° Il y en a normalement un dans les embryons monocotylédonés. 17° Il y en a deux ou plusieurs dans les embryons dicotylédones , un pour chaque feuille. 18» Les bourgeons axillaires avortent sou- vent dans les deux grands ordres de végé- taux, les monocotylédons et les dicotylédons, mais rarement à l'aisselle de leurs feuilles. Leur nombre peut s'accroitre par des causes accidentelles. 19" Les bourgeons axifères et axillaires représentent des scions ou rameaux à l'état rudimentaire. 20° Ils sont composés d'un nombre déter- miné de feuilles régulièrement disposées en spires ou verticilles. 21° Les feuilles, selon qu'elles croissent dans la terre, dans les eaux ou dans l'air, où elles éprouvent des modifications diverses , selon leur position ou leur état particulier de développement , peuvent être dites : feuilles ACC bulbeuses , tubéreuses , squamelleuses , pri- mordiales, propres ou normales , termi- nales, écailleuses , stipulaires, bractéales, calicinales, nectariféres , discoïdes, toru- siennes, pétaloides, staminales, carpellai- res, ovulaires; et ces dernières se divisent en funiculaires ou arillaires, en priminai- res , secondinaires , tercinaires ou nucléines, quartinaires, quintinaires, embryofères et cotylédonaires. ' 22° Elles ne sont que les divers états de modification d'un organe originel unique, l'individu vasculaire, ou phyion. 23° Elles se divisent, comme les cotylé- dons , en système supérieur et en sys- tème inférieur, et ce dernier en trois méri- thalles. 24° Elles se développent de bas en haut à partir d'un point donné, et constituent le système ascendant des végétaux, système caractérisé par la présence de vaisseaux particuliers, au nombre desquels sont les trachées (les véritables trachées ne se ren- contrent que dans le système ascendant). 25° L'accroissement des mérithalles est si- multané et régulier dans quelques cas, isolé et très irrégulier dans d'autres. * 26° Toutes les parties de la feuille peuvent subir les modifications exprimées au § 7. 27° De la base du système ascendant ou aérien de chaque feuille part un système descendant ou terrestre qui se distingue par des vaisseaux tubuleux, tous plus ou moins déroulables naturellement ou par déchire- ment, mais qui ne sont pas de vraies tra- chées. 28° Chaque espèce de feuille a son sys- tème descendant propre, sa racine. 29° Ce système descendant, dont l'abon- dance ou la rareté dépend des corps ap- pendiculalres d'où il provient, glisse dans des voies particulières (par exemple entre l'écorce et le bois des végétaux déjà formés), et contribue, en grande partie, à la forma- tion des couches ligneuses du bois et fibreu- ses de l'écorce, ou, autrement dit, à l'ac- croissement en épaisseur du tronc des végé- taux dicotylédones et de leurs racines. 30° D'après cela, une tige ligneuse dicoty- lédone est formée de feuilles régulièrement ou irrégulièrement opposées et situées les unes au-dessus des autres (d'où l'accroisse- ment en hauteur) dont les mérithalles infé- ACC 55 rieurs ou tigellaires persistants et plus ou moins développés sont successivement cou- verts par les tissus radiculaires ou descen- dants des feuilles de tous les verticilles su- périeurs, soit de l'année, soit des années subséquentes, et par des couches également successives de tissu cellulaire (d'où l'accrois- sement en largeur des tiges et en épaisseur des couches concentriques). 31° Les liges ligneuses des monocotylédo- nés sont à peu de chose près comme celles des dicotylédones , et s'accroissent de la même manière, c'est-à-dire par un système ascendant, par un système descendant, et par un développement utriculaire excentri- que , improprement nommé rayonnement médullaire. 32° Un embryon monocotylédoné n'a pri- mitivement qu'un système vasculaire enve- loppant, parce qu'alors il n'est formé que d'une seule feuille rudimentaire roulée. Au centre de cette 1" feuille, centre uni- quement formé de tissu cellulaire naissant, il s'en développe bientôt une 2", puis une Z', et enfin un nombre déterminé, normal pour chaque espèce végétale. 33° De la base de la 2"" feuille, base indi- quée par le tissu cellulaire naissant par des points sphéroïdes transparents, fluides ou gélatineux, et qui sont en rapport avec les nervures de la feuille, partent obliquement du haut en bas et du centre à la circonfé- rence, des sortes de tubes vermiculés, dicho- tomes d'abord , puis rameux , à rameaux généralement sinueux, anastomosés, qui vont sortir au-dessous du pétiole de la V feuille, entre les vaisseaux de son mérithalle tigellaire, et descendent ainsi parallèlement et extérieurement à ces vaisseaux, jusqu'à la racine. Les vaisseaux descendants de la 3'"= feuille s'agencent avec ceux de la 2"", comme ceux-ci l'ont fait avec les vaisseaux de la 1", et ainsi de suite. 34° Les vaisseaux tubuleux ou radiculaires ne descendent pas toujours aussi réguliers jusqu'à la racine. Il arrive souvent, surtout dans les liges articulées creuses et à méri- thalles ordinairement très développés, que, rencontrant sur certains points des voies plus humides ou plus convenablement pré- parées, ils se détournent de leur route na- turelle pour se porter, en tout ou en partie , tantôt à la circonférence des tiges, pour 56 ACC former des faisceaux ligneux particuliers ou des racines, tantôt vers le centre, pour for- mer des articulations , des diaphragmes ou cloisons. 35° Comme dans les monocolylédoris , le mérilhalle ligcllaire ou inférieur de la feuille est généralement très réduit ou manque to- talement; les vaisseaux du système descen- dant ou radiculaire des feuilles supérieures se croisent Immédiatement avec ceux du système ascendant des feuilles inférieures, d'où résultent ces lacis inextricables offerts par presque toutes les liges des grandes mo- nocotylédonées ligneuses dans leur coupe verticale. Telle est , en résumé , la théorie à l'aide de laquelle M. Gaudichaud explique les phé- nomènes de l'accroissement des tiges et la formation des couches ligneuses. Cette théo- rie, comme il est facile de le reconnaître, repose sur l'idée fondamentale de Lahire et de Dupetit-Thouars, l'émission des fibres ligneuses par la base des bourgeons. Mais cependant M. Gaudichaud a introduit une idée neuve dans cette théorie phytogéni- que: c'est la distinction qu'il établit entre le système ascendant et le système descendant de la lige. En effet, selon ce savant physio- logiste , le système ascendant se compose de trachées , de fausses trachées , et de tous les vaisseaux qui constituent le canal médul- laire ; c'est par son développement qu'a lieu l'accroissement en hauteur de la tige. Quant au système descendant, il se compose des vaisseaux rayés, ponctués, et des tubes li- gneux qui partent et descendent de la base des bourgeons, et forment les couches li- gneuses et les feuillets vasculaires de la par- tie intérieure de l'écorce. Dans l'état actuel de la science, nous ne saurions avoir une opinion bien arrêtée sur les idées de M. Gaudichaud. Les objections soulevées contre la théorie de Dupetit- Thouars subsistent tout entières contre celles de .M. Gaudichaud. qui n'en est qu'une modificatinn. Le grand travail qui sert de base à cette théorie, et dans lequel l'auteur a consigné les faits nombreux et les expé- riences qui l'ont conduit à ses idées, n'a point encore été publié. Les amis des scien- rns doivent désirer ardemment cette publi- cation ; car ce n'est qu'alors qu'il sera possi- ble (le porter un jugement sur une théorie ACC ingénieuse , mais contre laquelle s'élèvent des objections qui n'ont point encore été dé- truites. 3" La formation annuelle des couches ligneufet est due au cambium qui, chaque année, four- nil les matériaux d'une nouvelle couche d'au- bier et d'une nouvelle couche de hher. Cette opinion est celle qu'indiquent plu- sieurs passages des ouvrages de Grew, et que plus récemment ont adoptée MM. Kieser et I de Mirbel. Voici comment ces auteurs expliquent I cette manière d'envisager les phénomènes ; de l'accroissement en diamètre. Dans une jeune branche en état de végétation on trouve, entre le liber et l'aubier, une cou- che d'un fluide d'abord clair et limpide, qui peu à peu s'épaissit et prend de la consis- tance ; ce fluide, nommé camhium , est formé par la sève descendante, mélangée à une par- tie des sucs propres des végétaux. Cette opi- nion sur la nature du cambium était celle admise généralement depuis Grew et Du- hamel ; mais, dès l'année 18 16, M. de Mir- bel en avait émis une autre. Pour ce savant, en eHet, le cambium n'est pas un liquide s'é- panchant entre le bois et l'écorce; c'est un véritable tissu qui naît à la fois de ces 2 par- ties de la tige, il se forme , dit il , enire le li- ber et le bois une couche qui est la conti- nuation du liber et du bois. Cette couche régénératrice a reçu le nom de cambium. Le cambium n'est donc pas une liqueur qui vienne d'un endroit ou d'un autre : c'est un tissu très jeune qui continue le tissu plus an- cien. Il se nourrit et se développe à 2 époques de l'année, au printemps et en automne. Son organisation paraît identique dans tous ses points ; cependant la partie qui louche à l'aubier se change insensiblement en bois, et celle qui touche au liber se transforme peu à peu en liber. Celle transformation est percep- tible à l'œil de l'observateur. Ainsi, en ré- sumé, il se forme chaque année, dans le tronc des arbres dicotylédones , une nouvelle cou- che ligneuse et une nouvelle couche d'aubier. Ces nouvelles couches sont une production de l'aubier et du liber qui s'organisent et se solidifient. L'aubier formé l'année précé- dente acquiert plus de densit' et se change en bois ; mais le liber n'éprouve aucune transformation: seulement il se sépare et s'accroît par sa face interne, au moyen du ACC cambium , et forme successivement de nou- veaux feuillets. Cette dernière opinion paraît être celle qui se rapproche le plus des faits observés ; ce- pendant nous croyons devoir la modifier en un point. Nous admettons , avons-nous dit dans la 6™' édit. de nos Éléments de Botanique (p. 174), que les nouvelles couches qui se for- ment soient une production , une sorte d'ex- tension de la face interne de l'aubier et de la face interne du liber; mais nous ne saurions donner le nom de cambium à ce tissu de nouvelle formation. Pour nous, le cambium est toujours ce fluide nutritif, produit de la sève élaborée, qui s'épanche au printemps et en automne entre le bois et l'écorce. Mais nous n'admettons pas pour cela que le cam- bium se transforme, d'une part, en une nou- velle couche d'aubier, et d'autre part, en une nouvelle couche de liber. Le cambium est le fluide essentiellement nourricier du végétal, comme le sang est celui des animaux ; mais, de même que ce dernier fluide ne se trans- forme ni en muscles , ni en tissu cellulaire , ni en graisse, en un mot en aucun des tissus élémentaires des animaux, fournissant seu- lement à chacun de ces tissus les matériaux propres à leur développement , à leur entre- tien ; de même aussi nous pensons que le cambium, dont on ne peut nier la similitude avec le sang des animaux, fournit à la fois à l'aubier et au liber, dont il baigne les sur- faces, les principes nécessaires à leur déve- loppement. Il ne devient pas tissu cellulaire ni tissu vasculaire ; mais ces tissus déjà exis- tants y puisent les principes au moyen des- quels ils s'accroissent et se multiplient. L'observation confirme d'ailleurs pleine- ment la nouvelle théorie que nous émettons ici. En en"et, que l'on examine attentivement une jeune branche d'arbre, quand, au prin- temps, l'afflux du cambiun en détermine l'accroissement en diamètre, on verra que la surface externe de l'aubier et la surface in- terne de l'écorce sont, en quelque sorte, dans un état de turgescence. Elles sont re- couvertes l'une et l'autre d'une couche plus ou moins épaisse de tissu cellulaire à l'état naissant, abreuvée d'une grande quantité de sucs. Ce tissu de nouvelle formation , analo- gue à la couche de bourgeons charnus qui s'élèvent de la surface d'une plaie tendant à se cicatriser, est non seulement adhérent aux T. I. ACC 57 deux surfaces sur lesquelles on le voit, mais en est évidemment une production , une vé- ritable continuation. C'est en efl'et le tissu de l'aubier ou du li- ber qui, recevant alors une plus abondante nourriture, produit à sa surface ce nouveau tissu. Ce mode de multiplication du tissu cellulaire entre tout-à-fait dans le mode de développement auquel le professeur Mirbel a donné le nom de développement extra- utriculaire. Si c'était le suc épanché ou cambium qui s'organisât chaque année , au printemps , en nouvelles couches ligneuses et corticales, il devrait nécessairement former, entre le bois et l'écorce, une masse continue qui souderait ces deux parties de la branche; et c'est ce qui n'a pas lieu. A aucune époque de l'an- née, ainsi que tout le monde le sait, l'écorco ne se détache plus facilement de la surface du corps ligneux qu'au printemps et en au- tomne, c'est-à-dire au moment où se for- ment les couches ligneuses et corticales. Loin d'être une masse continue, interposée entre ces deux parties de la branche , lo nouveau tissu cellulaire forme 2 couches simplement contiguës. Ainsi l'accroissement en épaisseur de la tige des arbres dicotylé- dones provient de nouvelles couches que produisent la surface externe de l'aubier et la surface interne du liber, et dont le cam- bium fournit les matériaux. Nous avons déjà parlé, au commencement de cet article, de l'accroissement latéral ou en largeur, quand nous avons exposé le mode de formation des diverses parties qui com- posent la tige, la 1" année de son existence. Nous ne reviendrons pas sur ce point, ce que nous avons dit de l'accroissement en largeur pour la \" couche ligneuse et pour la Ire couche du liber s'appliquant égale- ment à toutes celles qui sont produites cha- que année. L'accroissement en diamètre de la tige a donc sa source dans deux phéno- mènes : 1° la formation de nouvelles fibres ligneuses venant s'ajouter à la surface de celles qui existaient déjà; et 2° l'écartement latéral des fibres déjà formées par la produc- tion de fibres nouvelles qui s'interposent entre elles. 2° Accroissement en hauteur. L'accroissement en hauteur de la Jeune lige a lieu par suite de l'élongation et du 58 ACC développement du bourgeon qui la termine, et qui , en s'allongeant, forme un scion dont la hauteur s'ajoute à celle de la tige primi- tive. Ce bourgeon terminal communique avec les diverses parties de la lige ou de^ la branche qui le supporte, de sorte que, lors- qu'il se développe, les parties du jeune scion communiquent avec les parties correspon- dantes de la branche placée immédiatement au-dessous; mais, à mesure que le jeune scion s'est allongé et qu'il s'est formé en lui une couche ligneuse et un liber, les parties de la tige placées au-dessous ont éprouvé leur accroissement annuel en diamètre, c'est- à-dire qu'une nouvelle couche ligneuse s'est ajoutée à celles qui existaient déjà, en s'ar- rétant au point d'où le nouveau scion est parti. Chaque année, un nouveau bourgeon terminal, en se développant, donne nais- sance à un nouveau scion, qui augmente ainsi successivement la hauteur de la tige. Si l'on se représente la forme allongée de chaque couche ligneuse plus large à sa par- tie inférieure, insensiblement amincie vers son sommet, on reconnaîtra que le tronc d'un arbre dicolylédoné est formé par une suite de cônes creux dont le sommet est en haut et qui sont emboîtés et superposés les uns aux autres ; mais le sommet du cône le plus intérieur s'arrête à la base de la seconde pousse; celui de cette seconde pousse au commencement de la troisième, et ainsi suc- cessivement ; en sorte que ce n'est qu'à la base du tronc que le nombre des couches li- gneuses représente exactement le nombre des années du végétal. Ainsi , par exemple , une tige de Chêne ou de tout autre arbre de dix ans présentera dix couches ligneuses, quand on l'examine tout-à-fait à sa base ; elle n'en offrira que neuf à la hauteur de la seconde pousse, huit à la troisième, sept à la quatrième, et ainsi de suite jusqu'au som- met, où elle n'en présentera qu'une seule. Cette disposition explique la forme conique du tronc des arbres dicotylédones. § II. Tige des végétaux monocotylédonés. Nous nous sommes livré, dans ces der- niers temps, à des recherches persévérantes sur ce point important de la physiologie des végétaux, recherches que nous avons pu- bliées en grande partie dans la 6« édition de nos Éléments de Botanique et de. Physiologie ACC végétale. Nous en extrairans ici les points les plus importants. La tige d'un végétal monocotylédoné olTre des différences très tranchées, quand on compare sa structure interne avec celle des dicotylédones. En effet, le stipe ou tige li- gneuse d'un Palmier, ou de tout autre arbre monocotylédoné, ne présente pas, sur une coupe transversale, cette succession de cou- ches emboîtées régulièrement les unes dans les autres , avec un canal médullaire au centre, et à l'extérieur une écorce composée de feuillets superposés. Toute la masse se compose d'un tissu utriculaire dans lequel les fibres ligneuses sont éparses sous la forme de faisceaux plus ou moins épais. Chacun de ces faisceaux, plus nombreux et plus serrés les uns contre les autres à la partie externe de la tige , contient à la fois des fibres ligneuses, des vaisseaux aériens de différente nature, et des vaisseaux lati- cifères. Tout-à-fait à l'extérieur de la tige on trouve une véritable écorce , comme nous l'avons démontré et comme nous le prouverons en traitant spécialement de l'or- ganisation de la lige el de celle de l'écorce. frayez kcorce. Ainsi , en résumé, la tige des plantes mo- nocolylédonées se compose de faisceaux vas- culaires, épars au milieu d'un tissu utricu- laire qui en forme la masse, sans apparence de couches emboîtées. L'écorce y existe égale- ment, quoique moins distincte que dans les dicotylédones. Elle se compose d'un épiderme de tissu utriculaire , et enfin de faisceaux de tubes fibreux (qui manquent quelquefois), mais ne formant jamais de feuillets. Le corps ligneux est une masse de tissu utriculaire dans laquelle sont épars des faisceaux vas- culaires longitudinaux et plus ou moins flexueui, distincts les uns des autres, plus nombreux, plus rapprochés et plus durs vers la partie externe de la tige. Chaque faisceau vasculaire se compose : 1" de faisceaux aé- riens; 2° de tubes fibreux; Z" de vaisseaux laticifères ; 4° de tissu utriculaire. Ces diffé- rents vaisseaux finissent par se lignifier avec le temps. Leur direction dans l'intérieur de la tige est partout à peu prés la même. Ils forment, à partir de la base des feuilles auxquelles ils vont tous aboutir, des arcs très allongés, à convexité tournée vers le centre, de tellu A ce sorle que leurs deux eitrémités sont diri- gées vers la partie la plus extérieure de la tige. Dans toute leur longueur, ces faisceaux n'ont pas la même organisation. A leur ex- trémité inférieure, ils ne sont composés que de tubes fibreux ; plus haut se montrent d'a- bord les laticiféres, puis les vaisseaux aé- riens , d'abord les fausses trachées , et enfin les vraies trachées à spiricule déroulable. Examinons maintenant l'accroissement de la tige monocotylédonée dans ces deux di- rections, c'est-à-dire en hauteur et en épais- seur. 1° Accroissement en hauteur. Nous avons démontré ( IVouv. élém. de boian. et de phys. végél., 6' édit., p. 181 ) que pour les végétaux monocotylédonés, la plupart des physiologistes qui ont parlé de la formation et de l'accroissement de la tige destinée à devenir ligneuse, sont partis d'une erreur. Tous, en effet, disent que la tige n'existe pas primitivement , et qu'elle se forme à la fin de la première année qui suit la germination de la graine, par suite de la soudure de la base du petit nombre de feuilles qui résultent de l'évolution de la gemmule. D'après celte opinion, le stipe d'un Palmier ne serait pas une véritable tige, mais, en quelquesorte, un organe accidentel, résultant de la base des pétioles confondus en une masse de tissu utriculaire et de vais- seaux. Dés lors l'accroissement en hauteur proviendrait, en quelque sorte aussi , d'une suite de disques ayant tous la même origine que celui de la première année, placés les uns sur les autres, et se réunissant de manière à constituer une tige plus ou moins allongée. Les observations que nous avons faites nous ont amené à un tout autre résultat sur l'origine de la lige dans les monocotylé- donés. Le Palmier qui commence à se déve- lopper a bien réellement une tige dès la pre- mière année , et celle tige n'est pas formée par la soudure de la base des feuilles qui per- sisteraient pour former une sorte d'anneau , origine de tous ceux qui lui succéderont cha- que année, et dont la réunion doit consti- tuer le stipe. En étudiant la structure d'un jeune Palmier pendant la première année de sa végétation , nous avons reconnu qu'il se composait de trois parties bien distinctes : une tige , des fibres radicales et des feuilles. La tige est d'abord excessivement peu dé- ACC 59 veloppée. Elle se montre sous la forme d'un corps charnu, cylindracé, très court, arrondi et comme tronqué à son extrémité , qui est nue. Celte tige rudimentaire et déprimée porte , dans ses deux tiers supérieurs, de larges écailles redressées, terminées en pointe à leur sommet, d'autant plus grandes et plus longues qu'elles sont plus supérieures, et de plus, 5 ou 6 feuilles longuement péliolées , semi-amplexicaules à leur base, très rappro- chées les unes des autres. En écartant ces feuilles, on voit qu'elles sont placées sur une partie de la tige en forme de cône très déprimé, et qu'au centre de leur réunion se trouve une sorte d'étui ou de gaine tronquée obliquement à son sommet, d'où sortent deux feuilles ; enfin dans l'intérieur de celte gaine on distingue un petit bourgeon termi- nal très allongé, contenant des feuilles ru- dimentaires, et destiné à pourvoir au déve- loppement ascensionnel qui aura lieu l'an- née suivante. Le tiers inférieur de la tige donne naissance à un grand nombre de fibres radicales. Il y a donc bien réellement , dans un jeune Palmier d'un an, une tige primitive , parfaitement distincte des écailles et des feuilles : seulement, cette lige est excessive- ment courte et déprimée , mais sa structure intérieure est la même que celle de toutes les autres tiges monocolylédonées. Mainte- nant, l'année suivante, le bourgeon terminal dont nous avons signalé l'existence au centre de l'assemblage des feuilles provenant de l'évolution de la gemmule, se développe, donne naissance à un certain nombre de feuilles très rapprochées les unes des autres, par suite du peu d'élongalion de l'axe qui les supporte. Les feuilles de la première année sont un peu rejetées en dehors par l'accrois- sement excentrique de la portion de tige qui les supporte , et dont celle qui vient de se former la seconde année n'est que la conti- nuation. Il y a donc ici, comme dans toutes les autres tiges , développement simultané en épaisseur et en hauteur ; mais , nous le répétons, l'accroissement en hauteur est dû à l'élongation d'un axe caulinaire déjà exis- tant , et non pas aux disques formés par la partie inférieure des feuilles qui persisterait et se souderait. Ce développement est, en conséquence, le même que celui que nous avons déjà uh- GO ACC serve dans la lige dicotylédonée qui s'accroît en hauteur. C'est une suite d'axes verticaux qui se continuent sans interruption les uns les autres, et dont l'ensemble constitue le stipe: seulement , dans le plus grand nom- bre de cas , ces axes étant fort courts ets'al- longeant peu, la tige croît lentement en hau- teur, en sorte que les mérithalles restent con- fondus les uns avec les autres. C'est pour cette raison que la lige ligneuse des mono- cotylédonés est recouverte extérieurement , dans toutes ses parties, de feuilles générale- ment persistantes. Cependant, à mesure que de nouvelles feuilles se développent, les plus anciennes, qui sont en même temps les plus inférieures, finissent par se détacher delà tige, en y laissant une cicatrice ou dés ves- tiges dont les traces ne s'elfacent jamais com- plètement: aussi la surface d'un stipe n'of- fre-t-elle jamais celte netteté et ce poli qu'on observe généralement dans le tronc des ar- bres dicotylédones. Les feuilles qui recou- vrent ainsi la tige monocolylédonée parais- sentau premier abord dispersées sans ordre, parce qu'elles sont extrêmement rapprochées et serrées les unes contre les autres. Néan- moins ellesont ordinairement une disposition spirale plus ou moins régulière, analogue à celle des feuilles des végétaux à 2 cotylédons, qu'on reconnaît très facilement dans quel- ques arbres, comme le Pandanus, par exem- ple , et qu'on retrouve également dans les cicatrices qu'elles laissent à la surface de la tige, quand elles viennent à s'en déta- cher. La tige des Palmiers et des autres mono- cotylédons ligneux est, comme on sait, gé- néralement simple ; cela provient de ce qu'il ne se développe pas de bourgeons à l'aisselle de leurs feuilles, ou du moins de ce que ces bourgeons restent à l'état rudimentaire. C'est un des caractères qui distinguent le mieux la tige des monocotylédons de celle des dicoty- lédons, dans lesquels un ou plusieurs bour- geons, existant à l'aisselle de chaque feuille, s'allongent chaque année pour donner nais- sance à des scions ou des branches. Cepen- dant il y a certains cas ou certaines circon- stances particulières où quelques uns des bourgeons qui existent à l'état latent dans ruisselle des feuilles de monocolylédons ve- nant à se développer , la tige est alors ra- meuse. C'est ce qu'on observe constamment ACC dans le Palmier doum de la Thébaide(Cr«- cifera thebuica Del.) ; dans quelques Dracœ- na, Zucca, ALoë, etc. Celle ramification de la tige peut également se montrer quand on vient à retrancher le bourgeon terminal d'un monocotylédon, et en particulier des Dra- cœna ou des Aleiris. Un ou plusieurs des bourgeons latents, dont les rudiments exis- tent à l'aisselle des feuilles, se développent et forment la base d'autant de nouvelles ra- mifications , qui continueront à s'accroître absolument de la même manière que la lige principale. 2° Accroissement en diamètre. Quant à l'accroissement en diamètre du stipe , il a lieu par la production de nou- veaux faisceaux de fibres ou de vaisseaux dans la masse utriculaire qui forme la base de la tige. On comprend qu'il ne peut avoir lieu que dans la portion de cette tige non encore entièrement solidifiée, et qu'il s'ar- rête dans celles qui sont devenues ligneuses. Les fibres nouvelles, se formant toujours vers la partie centrale de la tige, doivent tendre constamment à rejeter vers la péri- phérie les fibres plus anciennes, qui s'y ac- cumulent et se pressent les unes sur les au- tres, de manière à constituer la partie la plus solide et la plus résistante de la tige : aussi arrive-t-il fréquemment que , tandis qu'une tige ligneuse monocolylédonée offre à l'extérieur une zone plus ou moins épaisse de fibres dures , compactes et très serrées , sa partie intérieure est composée d'un tissu cellulaire lâche , présentant des fibres li- gneuses éparses et sans liaison entre elles. Le contraire a lieu, comme on sait, dans la tige dicotylédonée, dont la partie ligneuse est d'autant plus solide qu'on l'observe plus près du centre. Si l'accroissement en hauteur des Mono- cotylédons se fait par une cause semblable à celle qui détermine l'élongation de la tige des Dicotylédons, savoir, le développement d'un bourgeon terminal , il n'en est pas toul- à-fait de même de l'accroissement en dia- mètre. Dans les premiers, en effet, les nou- velles fibres se forment toujours vers la par- tie centrale de la tige, seul point véritable- ment végétant de cet organe, tandis que dans les secondes, c'est à la partie externe, c'est-à-dire à la surface extérieure du corps ligneux et à la surface inlérieure de l'ccorcc ACE que se développent lesnouvelles fibres, dont l'accumulation constitue les couches an- nuelles du bois et les feuillets de l'écorce. Ainsi , dans la tige monocolylédonée , il n'y a qu'un seul système de développement , tandis qu'il en existe deux dans la tige des arbres dicolylédons. Plusieurs points, simplementénoncés dans cet article, seront développés plus en détail aux mots tige, stipe, bourgeon, bulbe, mo- HocoTyi.ÉDONS, dicotylédons, etc. (A.Rich.) ACCROISSEMEIMT dans les minéraux. MIN. — L'accroissement dans les minéraux , ou plus généralement dans les'corps inorga- niques , diffère sous deux rapports de l'ac- croissement dans les corps organisés. Chez ces derniers, le phénomène est renfermé dans de certaines limites , et il s'opère par intus- susception, c'est-à-dire par le dépôt de nou- velles molécules dans toutes les parties de l'être à la fois. Dans le corps inorganique, au contraire , l'accroissement n'a pas de limite, et il n'a lieu que par juxta-posilion , c'est-à- dire seulement à l'extérieur ; les molécules additionnelles ne faisant qu'envelopper de nouvelles couches la masse déjà formée, qui demeure invariable pendant toute la durée du phénomène. Ce n'est pas qu'il n'y ait quelquefois dans l'intérieur des minéraux des déplacements et des transports de molé- cules occasionnés par les actions électro- chimiques ; mais alors le minéral éprouve une surcomposition ou une décomposition : c'est un changement de nature qui en ré- sulte, et non plus un simple accroissement. FoyeZ MINÉRAL et MINÉRALOGIE. (DeL.) 'ACEMYIA (âxvî , pointe ; fAu~a , mouche). INS. — Genre de Diptères de la section des Taclnnariœ , Piob. Desv., correspondant au g. Tachinu, Macq. (D.) *ACE\E. Acœna{oi%aiaa. , pointe), ins. — C'est le nom que donne Treitschke à un g. de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, tribu des Phalénites, qui antérieurement avait été appelé Ourapieryx par Leach. (D.) * ACEIVTROPTERUS ( à priv. ; x/vrpov , aiguillon;itT£pov,aile). ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamèreSjfamilledesChry- somélines, proposé par M. Chevrolat et adopté par M. Dejean. Il est fondé sur une seule esp. du Brésil nommée par M. Dejean ^4. Lacordairii, et regalis par M. Chevrolat. (D.) "ACEMTRUS (âpriv. ;x£'vTpoy, aiguillon). ACE 61 INS. — Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Curculionides, proposé parM. Che- vrolat et adopté par M. Dejean. Il est fondé sur une seule espèce du midi de la France, VA. histrio Schoënh. (D.) ACÉPHALE. Acephalus ( àx£l), qui en limite ACH ainsi les caractères : Calice pentaphylle, bi- bractéolé. Corolle hypogyne, bi-labiéej lèvre supérieure dressée, plus courte, entière; l'inférieure trilobée. Étamines2, incluses, insérées intérieurement au tubs de la co- rolle; filaments simples, parallèles aux loges des anthères. (Étamines stériles, nulles.) Ovaire 2-loculaire ; placentas nuilti-ovulés , soudés de chaque coté à la cloison. Style simple; stigmate échancré. Capsule 2-locu- laire, septifrage. 2-valve; valves entières ou courtement 2-fi(les au sommet, parallèles à la cloison placentifère. Graines nombreuses, très petites. Il ne contient qu'une esp. ; c'est une plante herbacée , un peu velue , dont le port imite celui d'une Mélisse; ses tiges sont tétragones , à feuilles opposées, courtement pétiolées , ovales-aiguës , crénelées ; les pé- dicelles axillaires, solitaires, unidores, op- posées; les corolles pubescentes. Indigène du Brésil. (C. L.) "ACHÉTIDES. Acheiidii (àx/ra, éol. pour ri^îV/;? , bruyant), ins — Nom adopté par quelques auteurs pour désigner la fa- mille des Grylloniens de Latreille. (Bl.) ACniAS. INS. — Gçnre de l'ordre des Dip- tères , établi par Bosc et adopté par M. Mac- quart, qui le place dans sa division des Bra- chocèrcs , subdivision des Dichœtes , famille des Athéricères, tribu des Muscides. Ce g. se distingue principalement par une modifica- tion singulière de la tète , qui se dilate de chaque côté en un long pédoncule suppor- tant l'œil. Cette forme lui est commune avec le g. Diopsis, dont il se distingue par l'inser- tion des antennes sur le front. Du reste, ses caractères, suivant M. Jlacquart, sont: Trompe grande. Palpes fiJiformes de la lon- gueur de la trompe. Épistome saillant ; front transversal, dont les côtés prolongés forment un pédoncule oculifère. Antennes distantes, n'atteignant pas l'épistome ; 2""" article al- longé , cylindrique ; style très court , inséré à la base. Ce g. a pour type VA. oculaui'i Fab., originaire de Java. Depuis cet auteur, 2 autres esp. du même g. ont été découvertes au Brésil , savoir : \'A. lobularis Wiedm VA. dispar du même. (D.) ACHILLÉE. Achillea {Âxàlsiq, Achilles, élève du centaure Chiron , qui lui enseigna la médecine ; allusion aux vertus attri- buées à l'A. Mille- feuille), bot. ph. — Les Achillea sont des herbes vivaces , commu- Acn nés aux 2 continents ; mais la partie orientale de l'Europe australe est le point où les esp. de ce g. se rencontrent en plus grande quan- tité. Elles ont pour caract. génériques : Ca- pitules mullillores , hétérogames, disposés en corymbe ; fleurs du rayon au nombre de quatre à six, ligulées, souvent très courtes , difTormes , et même parfois complètement avortées ; celles du di.i. —Nom emprunté de celui d'Achir Mahmed , qui a découvert ce minéral, roy. dioptase. (Del.) ACHIRllS (à priv.; x^'V, main ). poiss. — Genre de la famille des Pleuronecles , établi par Lacépède , et adopté depuis par les ich- thyologistes. Semblables aux Soles, les Achi- rus en diffèrent par l'absence des pectorales. Ce sont des poissons des mers équatoriales ; on en connaît 4 ou 5 espèces. (Val.) * ACIllTOi\ (à priv.; x'fwv, tunique, en- veloppe). BOT. CR. — Genre de la famille des Hépatiques proposé par Corda, et qui ne peut cire adopté , puisque Raddi l'avait plus an- ciennement désigné sous le nom de Reboid- ACH lia. D'ailleurs , comme le remarque BischolT, le nom de Corda , d'après son élymologie , serait inadmissible, la capsule du genre Re- boullia étant munie d'une calyptre. (C. M.) ACeiTO\IlJ\I, Kunze(âpriv.;xi-ra;ï(ov, petite tunique), bot. cr.— Genre de Champi- gnons dont les spores sont petites, globu- leuses , vides , transparentes, d'une couleur blanche ou légèrement jaune, ou rouge. Elles n'ont aucune enveloppe , et composent, par leur réunion, de petites masses d'une forme indéterminée, quelquefois sphéroïde, d'au- tres fois étalée. — Ce g. , dont M. Nées d'E- senbeck avait indiqué l'existence dans son Sysiema der Ptize, et qui a été établi par G. Kunze [Flora oder Botanische Zeituug, n. 4 , 28 janv. 1819), est encore problématique. L'auteur n'en a fait connaître qu'une seule espèce qui croît sur les feuilles du Pinus.syl- vesiris , et qu'il a trouvée dans les environs de Leipzig. (LÉv.) ACHLIS. IMAM. —M. Gray a établi sous ce nom un genre dans la famille des Rumi- nants, et dont l'Élan est le type. •ACIILYA (àx^^;- "om mythologique de la déesse de l'obscurité ). bot. cr. — Ce g., de la famille des Phycées , établi par Nées d'E- senbeck (11"'= vol. des Nov. aci. nai. Cur. ), difTère-t-il effectivement des Leptomitus d' A.- gardh? Comme il est conservé par Gréville dans Lindiey, nous en donnerons une déGni- tion prise dans l'auteur lui-même : Filaments tubuleux, continus, simplesou devenant pro- lifères au sommet un peu renflé , contenant des spores qui , après leur sortie du tube, se réunissent en globules par un mouvement insensible.— L'auteur compare au Mycélium de certains Champignons l'unique espèce de ce genre qui habile l'eau douce. (C. M.) ACIILYS, DC. (àx^v;, obscurité), bot. ph. — Genre fondé sur une seule espèce in- complètement connue : aussi M. De Can- dolle, tout en le plaçant à la fin de ses Po- dophyllées, a-t-il voulu, par ce nom , faire allusion à l'incertitude de sa classification. Depuis, MM. Hooker et Lindiey ont consi- déré cette plante comme une Berbéridée, voisine des Z-eoHiice.Bernhardi, au contraire, pense qu'elle doit être regardée comme le type d'un nouveau groupe, tenant le mi- lieu entre les Renonculacées et les Bcrbéri- dées. A notre avis, VAchlys ne saurait être éloigné des Aclœa , opinion déjà émise par ACIl Bartling. D'après la description donnée par M. Hooker [Flor. bor. Amer.), celte plante offre les caractères suivants: Calice et corolle nuls. Étaminesen nombre indéfini, hypogy- nes; filets filiformes, flexueux. Anthères sub- globuleuses, didymes, introrses, dilhèques , bivalves de bas en haut; bourses confluentes antérieurement ; connectif étroit. Pistil à ovaire solitaire, 1-loculaire, 1-ovulé, cou- ronné par un stigmate ovale, concave ; ovule attaché au fond de la loge ; fruit et graine inconnus. — Herbe vivace , acaule ; feuilles radicales longuement pétiolées , 3-foliolées ; folioles grandes , flabelliformes , scssiles, in- cisées-dentées ; hampe nue , dressée , termi- née en épi nu ; fleurs petites , rapprochées. VAchhjs est indigène du N.-O. de l'Amé- rique. (Sp.) ACHLYSIA (Achlys , déesse de l'obscu- rité ; d'àx^iî? , brouillard), arach. — M. Au- douin a désigné sous ce nom un genre d'A- rachnides apparlenantà l'ordre des Acarides ; mais M. Dugès , dans les Mémoires qu'il a publiés sur cet ordre, a démontré que le g. Achlysia n'était autre chose qu'un Hij- drachine qui n'avait pas encore atteint son entier développement. (H. L.) ACnMlTE , et mieux AKMITE (àxao, pointe , à cause de la forme aiguë de ses cristaux). MIN. — Minéral découvert par Strom dans la commune d'Rger, en Norwége. Il est d'un brun noiràlre ou d'un vert sombre , en prismes obliques rhomboidaux, très allon- gés, clivablesparallèlementà leurs faces lon- gitudinales. Ces prismes se terminent par des sommets très aigus, à 2 ou à 4 faces. L'inclinaison des faces latérales est de 86° 56', et celle de la base sur chacune d'elles est de 100". Il est vitreux et assez dur pour rayer le verre. Sa pesanteur spécifique est de 3,24. Il fond aisément au chalumeau en un globule noir. Ce minéral est, d'après Berzélius, composéde Silice 55, 25, d'oxyde deFer31,25, de Soude 10,40, d'oxyde de Manganèse 1,08, et de Chaux 0,72. — On le trouve engagé dans du Quartz , au milieu de roches grani- tiques et syénitiqucs. Il est remarquable par \ l'analogie desa forme avec celleduPyroxéne, i malgré la différence de composition de ces 2 espèces. (Del.) I *ACH\A1\THELLA (diminutif A'^ch- \ nantîtes ; a^vv), duvet ; avô»), fleur), bot. cr. — I Gonip de la famille des Algues, proposé par 1 ACFI 7.3 Gaillon , et réuni au g. Achuanthe.% (G. I.) ACHIVANTHES (â^vy,, paillette; 5«0*,, fleur). BOT. CR. — Genre établi par M. Bory- Saint-Vincent pour une Algue microscopi- que qui se présente sous la forme d'une pe- tite lame rectangulaire, pédicellée latérale- ment et obliquement , de manière à former une sorte de petit étendard. La lame n'est point continue, mais composée de plusieurs petites bandes parallèles qui paraissent être autant d'articles composant la plante.— On en connaît 8 ou 10 espèces, différant entre elles par la longueur du pédicule et par le ' nombre ou la courbure des pièces dont se compose leur lame rectangulaire. Les unes sont marines , les autres se trouvent fixées aux plantes marécageuses dans les eaux douces. M. Ehrenberg , qui les range parmi * les Infusoires, ainsi queles autres Diatomées, leur suppose des estomacs non réunis par un ' intestin, et des prolongements charnus et variables servant de pieds. (Duj.) ACHIVATHERUM (à'^vy, , duvet; Gt'po;^ été , etc. ). BOT. PH. — Le genre établi sous ce nom par Palisot de Beauvois dans son ' Agrosiographie , et qui comprenait, entre ^ autres espèces , les Agrostis culmnagioslis L., miliacea , ou Arundo lanceolaia Kœl. , n'a pas été généralement adopté. Les diverses espèces que Deauvois y avait réunies appar- tiennent en en^ct à des g. différents. (A. R.) ACII\ERIA (a;,;vï) , duVCl). BOT. PH. — Genre de la famille des Graminées , proposé par Palisot de Beauvois pour quelques esp. du g. Eriachne, auquel les auteurs le lais- sent réuni. (c l n ^ ACHîVODOIVTON(âxvy,, paillette; h^oi^, o'vToç.dent). BOT. PH. — Genre de la famille des Graminées, établi par Palisot de Beau- bois pour quelques espèces de Phleum , mais qui n'a pas été généralement adopté. ACnORUTES (à;(opEUTo; , qui ne saute pas , triste), ins.— Genre de l'ordre des Thy- sanoures , famille des Podurelles, établi par Templelon [Tranx.Soc. eut. Lond.), et dont les caractères distinclifs sont : Antennes de 4 articles plus courtes que la tête. Queue ob- solète. L'esp. type de ce g. est VA. dubius Temp., trouvée sur l'eau , àCranmore. (H. L.) 'ACHRAS. BOT. PU. — Syn. latin de Sa- potillier. (C. L.) 74 ACH • ACnROAlMTHES ( à'xpwç . incolore ; âv- e*i , fleur). BOT. PH.— Genre de la famille des Orchidacées , Lindl., fondé par RaOnesque {New-Vork Med. Bep.) , et réuni au genre Microstylis , Nuit, f^oyez micuostylis. (C. L.) •ACHROIA (âxP«"«. pâleur), ins. — Dé- nomination appliquée par Curtis {Brit. En- tom.) à un genre de l'ordre des Lépidoptères, tribu des Tinéites , trop voisin des Galleria pour en être distingué , et dont le type est le G. alvearia Fab. (Bl.) •ACDROiVIOLElVA ( à priv. ; xpSf^« . cou- leur ; )arva, enveloppe), eot. ph. — H. Cas- sini a donné ce nom à un g. de plantes de la famille des Composées , originaire de la Nouv .-Hollande ; M. de Candolle le réunit comme section au g. Cassinia de Brown. (J. D.) •ACRISON (axputro;, «ans or), ins. — Genre de Coléoptères tétraméres , famille des Longicornes, tribu des Cérambycins , établi par M. Serville dans sa monog. de cette famille. Ses caractères sont : Palpes 4, ■ courts, égaux. Corseletcylindrique, mutique, * point inégal ni rugueux en dessous, allongé , évidemment plus long que la tête. Antennes velues, plus longues que le corps; dans les mâles ( femelles inconnues) de 11 articles; le 3"»' et le 1 1"""^ assez longs. Pattes longues ; cuisses point en massue, un peu élargies et comprimées. Élytres terminées chacune par une épine médiane et non suturale ,très dis- tincte ; elles ont leur angle humerai saillant et accompagné intérieurement d'une excava- tion arrondie , très prononcée ; écusson pe- tit, triangulaire. Corps allongé.— Ce genre a pour type le Sienocoms circumjlexus Fab. [Cerambyx circumjlexus Oliv.) , de l'Amé- rique méridionale. (D.) ACnUPALLA , Humb. bot. ph. — Syn. de Poureitia, Piuiz et Pav. ACHYMUS , Soland. bot. pu. — Synon. de Trophis , P. Br. •ACHlRACHyENA (axvpov, paille, à priv. ; xo"'>"^ 1 j'ouvre ; l'akène est indéhis- cente). noT. ph. — Plante de la famille des Composées, originaire de la côte N.-O. de l'Amérique, ayant le port des Scorsonères, blanchâtre, à tige simple, monocéphale. Voici ses caractères : Capitule multiflore ; fleurs du rayon stériles, petites; celles du disque hermaphrodites. Anthères dépourvues ACH d'appendices basilaires. Branches des styles pubescentes, presque cylindriques. Akènes allongés , atténués à la base , striés longilu- dinalement.ceux du rayon dépourvus d'ai- grettes ; ceux du disque surmontés par une large aigrette 2-sériée, composée de 10 écailles membraneuses , obtuses; les 5 exté- rieures au moins de moitié plus courtes que les 5 intérieures qui entourent le tube de la corolle. Réceptacle plan, portant une rangée d'écaillés placées entre les fleurs du rayon et celles du disque ; le reste de sa surface nu , marqué d'alvéoles bordées de fimbrilles très fines. (J. D.) ACHYRANTHES, L.f^x^pov, paille ;âvOyi, floraison ). bot. ph. — Genre de la famille des Amarantacées. Marlius, dans sa mono- graphie de cette famille, lui assigne les ca- ract. suivants : Calice 5-sépale, régulier, ac- compagné d'un caliculede2 folioles en géné- ral spinescentes. Androphore cupuliforme ; 10 filets, alternativement anlhérifères et sté- riles; ceux-ci dentés ou fimbriés; anthères dilhèques. Style indivisé ; stigmate capitellé. Péricarpe membraneux, indéhiscent, mono- sperme.— Herbes ou sous-arbrisseaux; feuil- les opposées; fleurs scarieuscs, disposées en épisaphylles. Dans ses limites actuelles, ce g. ne renferme qu'environ 12 esp. , dont la plupart croissent dans la zone équatorialc, et quelques ujies dans la région méditerra- néenne. (Sp.) *ACHYRASTRUM (i'xupov , paille ; &<,- Tpov, étoile), bot. ph. — Ce nom a été pro- posé par Nccker pour quelques plantes du groupe des Chicoracées , qu'il séparait des fiyoseris et élevait au rang de genre; M. De Candolle, au contraire, le regarde comme synonyme. L'aigrette qui surmonte le fruit est formée alternativement par des écailles membraneuses, plus courtes les unes que les autres, et présentant, lorsqu'elles sont étalées, quelque ressemblance avec une étoile : disposition qui a servi à Necker pour caractériser ces plantes. {J. D.) ACHYRIDÉES. Achyrideœ. bot. ph. — Sous-division des Chrysocomées , apparte- nant à la tribu des Astéroidées, de la famille des Composées. (J. D.) ACHYRITES. min. — Synonyme de Cal- caire oolilique. (Del.) • ACHYROCLINE (5x"pov, paille; xKvt) , lit), bot. ph. — Ce genre , qui appartient à AGH la famille des Composées , diffère des Gna- phalium par les fleurs 1-sériées du rayon , lies Helichrysum par ses fleurs femelles, plus nombreuses que les hermaphrodites , et de tous deux par un port particulier qui les rapproche presque des Sienocline. — Ce sont, en général , des végétaux de l'Amérique, à feuilles sessiles ou décurrentes, alternes, li- néaires, presque toujours tomenteuses, à fo- lioles de l'involucre jaunes ou rousses. (J. D.) * AGHYROCOMA (axvpov , paille; xo>t), chevelure ). bot. ph. — Genre de la section des Vernoniées-protolypes de Cassini, et que M. De Candolle réunit aux Kemonia. (J. D.) ACHYROIMIA, Wendl. (âxvpov, paille). BOT. PH. — Genre de la famille des Légumi- neuses, sous-ordre des Papilionacées, tribu des Lotées, section des Génistées. Ce g. a été superficiellement constitué par Wendland, qui lui attribua les caractères suivants : Ca- lice 6-denté ; dent inférieure allongée, 2-fide. Ëtamines diadelphes (9 et 1). Légume com- primé, polysperme. — On n'en signale qu'une seule espèce ; c'est un arbrisseau indigène de la Nouvelle-Hollande, à feuilles simples, à fleurs jaunes, axillaires, pédicellées. (Sp.) ACHYROPAPPUS (Sxvpov , paille ; niiz- TTo; , aigrette), bot. pu.— Ce g., de la famille des Composées , semble à peine différer du Schkiihria ; il a pour caractères : Involucre à 5 folioles très obtuses , quinconciales. Ré- ceptacle nu , alvéolé. Fleurs du rayon , au nombre de 3 ou 5, femelles ; celles du disque dépassant à peine l'aigrette, qui est compo- sée de 6-8 écailles membraneuses, obovées, mutiques. Branches des styles terminées par de courts appendices. Akènes noirs, li- néaires , à 3-4 angles assez prononcés. — Les Achyropa^pus sont des herbes annuelles , originaires du Mexique. — L'Acliyropappus, Bieb., est syn. de Tncholepis, DC. (J. D.) ACHYROPHORUS (à'x^pov, paille; nas, et qui présentent des dessins excessive- ment variés. M. Bréant a le premier fait connaître à quelle circonstance est dû le moiré de l'A- cier indien, et il a indiqué plusieurs procé- dés propres à la fabrication d'un Acier en- tièrement semblable à celui de Dama^. D'a- près cet habile observateur, l'Acier damassé est un mélange d'Acier ordinaire et d'un carbure de fer régulièrement cristallisé. L'A- cier est-il poli , le carbone qu'il renferme est invisible. Le soumet-on dans cet état à l'ac- tion d'un acide très affaibli, le carbone se trouve à découvert, et l'on voit des dessins grisâtres se détacher sur un fond clair. M. Bréant a fait d'excellent ^cier ffootz . 1" En fondant un mélange de 100 parties de fer doux de bonne qualité ou de 2 parties de noir de fumée ou de coke ; 2° En fondant 100 parties de fonte grise avec 100 parties de même fonte préalable- ment grillée ; 3° En fondant un Acier du commerce , ri- che en carbone, et le laissant refroidir très lentement. Un refroidissement rapide laisse- rait le carbone uni ou disséminé dans la niasse entière. L'introduction de certains métaux , tels que le Platine, l'Argent, dans l'Acier ordi- naire, lui communique la propriété de pren- dre le moiré. Il y a dans les Aciers damassés, comme AGI Èi dans les autres Aciers, des qualités très dif- férentes, et le moiré ne doit en aucune ma- nière être considéré comme le cachet d'une bonne qualité. Propriété de l'Acier. Sa couleur est plus blanche, plus éclatante que celle du fer. Son grain doit être fin , serré, brillant et homo- gène. Il est plus malléable, mais moins duc- tile que le fer. Il est aussi beaucoup moins tenace et moins oxydable. Sa densité varie de 7,7 à 7,9. Il entre en fusion vers 130° pyrom. Avant la chaleur blanche, il devient cassant, se sonde alors, moins bien toutefois que le fer. Soudé , soit avec d'autre Acier , soit avec du fer, il forme les étoffes. Mais de toutes les propriétés de l'Acier, la plus im- portante, sans contredit, est celle que lui fait acquérir l'opération de la trempe. L'acier , s'il a été chauffé , puis refroidi lentement, n'est guère plus dur que le fer ; mais s'il a été, au contraire, refroidi subitement, il ac- quiert une dureté excessive, en même temps qu'il devient très cassant. C'est ce refroidis- sement rapide de l'Acier dans l'eau, l'eau salée, le mercure, etc., qu'on appelle 0-empe. Elle est d'autant plus forte , ou , en d'autres termes , l'Acier est d'autant plus dur et plus cassant, que le refroidissement s'est effec- tué plus promptement. La densité de l'Acier diminue par suite de cette opération. S'il est porté de nouveau au rouge vif et refroidi lentement, il est détrempé ; il ne l'est qu'im- parfaitement si la température n'a pas été très élevée. Ordinairement on trempe trop l'Acier, puis on le recuit plus ou moins, sui- vant l'usage auquel on le destine. L'acier prend plus facilement couleur que le fer , lorsqu'on le chauffe au contact de l'air. Re- cuit à 220 — 230o, sa couleur devient d'un jaune paille; il a alors le degré de dureté qu'on recherche dans les rasoirs, les ca- nifs, etc. A 300", il devient d'un bleu très clair: c'est la teinte des ressorts. Cette sé- rie de couleurs est due à l'absorption d'un peu d'oxygène par une couche très mince d'Acier. L'Acier fondu présente une propriété re- marquable : il se trempe très dur par la seule action de l'air; mais on conçoit qu'alors il faut n'agir que sur des lames très minces. Un autre fait bien connu et également cu- rieux, consiste en ce qu'on peut, avec une feuille de fer doux (tôle) , couper une barre 84 AGI de l'acicv le plus dur et le plus fortement trempé. A cet effet, on prend une barre d'A- cier, on la fixe bien, et l'on fait frolter contre «lie, par un mouvement de rotation , une feuille de tôle. Au bout de quelques in- alants la barre d'Acier est coupée. Cela lient à ce que l'Acier frotté par la lame de tôle .î'échaufTe, se détrempe, et s'adoucit, tandis qnc le disque, offrant une large surface et d'ailleurs sans cesse en mouvement , s'é- chauffe peu , et présente conséquemment plus de dureté que l'Acier. (Pel.) *ACILIE, Acilius (Mythologie; fleuve do Sicile.) INS. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille desHydrocanthares, tribu des Dyliscides, établi par Leach et adopté par M. Dejean ainsi que par M. Aube, qui lui donne pour principaux caractères : Dernier article des palpes maxillaires un peu plus long que les autres. Prostcrnum droit, ar- rondi postérieurement. Pattes postérieures terminées par deux crochets inégaux, dont le supérieur fixe; tarses intermédiaires simples dans les deux sexes. — IM. Aube rapporte à ce g. 17esp. qu'il partage en deux divisions. Celles qui font partie de la première ont des elytres sillonnées dans les fnmelles, tandis que celles de la deuxième les ont, dans le même sexe, couvertes à la base de petites im- pressions linéaires assez profondes ou entiè- rement lisses. Ces dernières sont toutes exo- tiques. Nous citerons comme type de la pre- mière division : VA. sulcatus Leach, qui se trouve dans toute l'Europe; et comme type de la deuxième, V^. mediaiits Say, de l'A- mérique septentrionale. (D.) ACINACEA (àxtvaV/j;, sabre), poiss. — Genre de Poissons établi parM.BorydeSaint- Vincent ( Foyatje aux îles des mers d'Afri- que). Il se compose d'un seul poisson de l'Atlantique, à corps allongé en forme de lame de sabre, et qui appartient à la faiaillc des Scombéroïdes. L'auteur lui ayant trouvé des traits de ressemblance avec les Orphies et les Scombres , l'a nommé Acinacée bâ- lardi: Malheureusement la figure en est si incorrecte et la description si incomplète, qu'il est impossible de rien dire de certain sur ce poisson. J'ai cru d'abord pouvoir le rapprocher du g. Thyrsite , dont les espèces avancent dans l'Atlantique jusqu'aux Aço- res; mais la différence dans le nombre des ' :'yons est trop grande pour que je me décide AGI â admettre aujourd'hui ce rapport. Ce nom- bre et la forme générale conviennent mieux aux Gempyles, et surtout aux Cetupalns co- lulier, poisson de l'Atlantique. Cependant la uianièredont les fausses pinnules sont ren- dues laisse beaucoup d'hésitation. Je crois néanmoins que celte deuxième supposition vaut mieux que celle que nous avons émise dans Vnist. des Poiss., Cuv. et Val. (Val.) ACINACIFORME. Acinaciformis {aci- naces [àxivaV/iç] , cimeterre; forma, forme). BOT. PII. — Se dit des organes foliacés des vé- gétaux, qui, comme les feuilles, les sépales, les styles, etc., approchent de la forme d'un sabre, ''est-à-dirc sont comprimes, à trois angles , a carène tranchante , et un peu re- dressés vers la partie supérieure. (A. R.) ACIIVE. Admis, bot. — GîErlner donne ce nom aux baies molles, uniloculaires, trans- parentes, renfermant des graines couvertes d'une écorce coriace; tel est le fruit de la Vigne. * ACI\ÈTES (àxt'y/jTo;, fixe). INFUS. — Genre établi par Ehrenberg, pour la Voni- cella luùerosa Mull., qui méritait bien, en effet, d'être considérée comme un type par- ticulier, en raison de la fixité et de la quasi- immobilité de ses appendices ciliformes. Une 2= esp., A. Limjbiji, qui comme la 1"" se trouve sur les plantes marines et sur les Ser- tulaires, a été décrite, en 1832, par le même auteur. Les caractères qu'il assignait alors aux Acinètes étaient d'être «des Infusoires polygastriqucs anentérés, épitriques, cui- rassés, pourvus de soies raides, mais non de cils , et ayant une cuirasse de forme diverse, membraneuse, pédicellée. » Il les plaçait, quoiqu'avcc doute , dans la famille des Péri- dinées; mais en 1838 {Hisi. des lu/.), il les plaça dans la famille des Bacillariées; puis enfin, dans le même ouvrage, dont l'im- pression s'était prolongée, il annonce par une note, p. 316, que la découverte d'une nouvelle forme, le Dendrosoma radians, l'a déterminé à séparer l'Acinète des Bacillaires, et les g. Podophrija et Trichodiscns des En- chélydées pour en former, avec le nouveau g., une famille particulière sous le nom (l'Aciiiétines, qui serait placée entre les Ba- cillariées et les Vorticellines, et serait carac- térisée par la présence d'une seule ouver- ture, pour l'entrée et la sortie des aliments, sans orifice anal. (Duj.) AGI •ACIMÉTIIVES iN FUS.— Famille dont l'é- lablissemcnt a été proposé par Ehrenberg, pour plusieurs genres d'Infuso-res o une seule ouverture et à cils allonge», 'aides, non vibratiles. (Duj.) *ACI1\IA. INS. — Genre de l'ordre des Dip- tères, division des Brachocéres, subdivision des Dichœtes, famille des Athéricères, tribu des Muscides. Selon M. Jlacquart, ce g., formé aux dépens des genres Musca, L.;Te- pltriiis, Fabr.; Tijpeia, Meig., et dans lequel se trouve fondu le genre UrelUa, Rob. Desv., renferme 14 espèces, toutes européennes, et vivant ordinairement sur des plantes de la famille des Synanthérées et des Ombellifères [Hcracleum, etc.)- Ses caractères sont les suivants : Trompe à lèvres épaisses ; épislome non saillant. Antennes n'atteignant pas l'épi- stome; 3<= article double du 2'. Oviducte déprimé, large , court, peu velu; ailes réti- culées. Nous citerons pour type , VAcinia corniculala Fab., n° 11 , ou YA.Javeœ Pvob. Desv. (D.) ACIi\IlER (àxvî, pointe), eot. pu. — Nom donné dans quelques cantons de la France à l'Aubépine {Cralœgus oxyacantha L., Mes- pilus oxiiacauiha Gaert.). (G. L.) *ACIlMIi>E (nom d'une ancienne ville d'Espagne). i,\s. — Genre de l'ordre des Or- thoptères, famille des Acridiens, établi par M. Rambur [Faune de l' Andalousie) sur deux espèces du midi de l'Espagne, dont les carac- tères génériques sont tout-à-fait identiques avec ceux du g. Ponheiis, Serv., ou Pam- phagus, Brul. et Burm. (Bl.) •ACmOCOmS (axtvo;, thym sauvage, basilic; \ip:i, punaise), ins. — Genre de la famille des Lycéens, de l'ordre des Hémip- tères, établi parHahn, et ayant pour carac- tères essentiels : La forme des yeux qui sont comme pédicules, et la longueur du 1" ar- ticle des antennes. Ce g. ne renferme que trois esp., qui habitent l'Amérique méridio- nale. Le type est 1'^. calidns Hahn. C'est par erreur que quelques auteurs ont attribué à ce g. pour caractère générique la présence d'ocelles. (Bl.) ACïi\ODEIMDROlV, Linn. bot. ph. — Syn. de Mclasioma , Burm. ACÎIVOPHORA ; axtvoç, pépin ; fopé;, por- teur). BOT. CR. — Genre de Champignons établi par Rafinesque Schmaltz , et apparte- nant à la famille des Lycoperdacées. Il est AGI 85 caractérisé par un péridium stipité d'abord globuleux, s'ouvrant ensuite en plusieurs valves. Il renferme, dans son intérieur et à la partie supérieure, des gongyles mous et aciniformes. L'Acinophora auraniiaca, qui croit dans les bois en Pensylvanie, a le pé- dicule cylindrique, légèrement réticulé; le péridium se divise en six parties; les spores sont arrondies et rouges. — M. Desvaux [Journ. de Bol., vol. VI) lui trouve de l'ana- logie avec le genre Tylosioma. M. Ad. Bron- gniart pense au contraire qu'il est plus voisin du g. Polijsaccum. Les caractères exposés par Rafinesque ne sont pas suCTisants pour éta- blir des rapprochements certains. Ce g. se- rait fort remarquable , s'il était vrai qu'il eût la fructification des Polysaccum et le mode de déliiscence des Geasirum. (Lev.) ACÏIMOPIIS (axtvoç, grain de fruit en grappe; tcoOs, pied), ins. —Genre de Co- léoptères pentamères, famille des Carabi- ques, tribu des Harpaliens, établi par Zie- gler aux dépens des Karpates de Bonelli, et adopté par M. Dejean , qui le caractérise ainsi {Species, t. IV) : Les 4 premiers articles des 4 tarses antérieurs triangulaires ou cor- diformes et assez fortement dilatés dans les mâles seulement. Dernier article des palpes assez allongé , très légèrement ovalaire , presque cylindrique et tronqué à l'extrémité. Antennes filiformes et assez courtes. Lèvre supérieure carrée ou trapézoide, échancrée antérieurement. Mandibules fortes, assez avancées, assez arquées et assez aiguës ; une dent simple, obtuse et plus ou moins mar- quée, au milieu de l'échancrure du menton. Corps convexe et épais. Tète grosse, presque carrée et comme renflée postérieurement. Corselet plus ou moins carré. Élytres pres- que parallèles, plus ou moins allongées. — M. Dejean rapporte à ce g. 7 espèces, dont la plus connue est VA. meyacephalm d'IUi- ger ou le picipes d'Olivier, qui se trouve dans le midi de la France et quelquefois aux en- virons de Paris. (D.) *ACI\IL.A (diminutif d'^cinM?n [axivoçl grain de fruit à grappe), bot. ph. — Les Champignons de ce genre sont globuleux, sessilcs et sans racines. Leur intérieur est formé d'un corps charnu plus ou moins co- loré, persistant et enveloppé d'une couche de matière blanche composée de granules, qui se séparent facilement et tombent en 86 ACI dissolution avec l'âge. Comme le nom l'in- dique, ils donnent l'idée d'un pépin ren- fermé dans une pulpe. — On ne connaît en- core qu'une espèce de ce g. , Vyi. caudicans Fries, que Weinmann a trouvée en Russie sur les feuilles pourries de Yyllnus incaiia. Elle est du volume d'une têle d'épingle. Les organes de la fructification ne sont pas en- core connus ; c'est sans doute pour cette raison que iM. Pries a rangé ce genre dans l'ordre des Sclérotiacécs. (Lev.) *ACIOA, Aubl.; ^cia , Willd. ; Dtdacia , Neck. ( nom caraïbe), bot. ph. —Genre de la famille des Chrysobalanées , établi par .\ublet (Flor. giiyan.). Arbres à feuilles en tiéres; stipules caduques; fleurs en cymes terminales, subtrichotomes; calice blanchâ- tre; corolle petite, violette; graine grosse , huileuse. L'unique espèce de ce genre est indigène des Guianes. L'amande de ses graines est bonne à manger. (Sp.) ACIOiVA. MOLL. —Ce genre, proposé par !>each [Miacell. zool., t. II \ ne pouvait être accepté; Lamarck l'avait créé depuis long- temps sous le nom de Scalaire. (Desh.) ACIOTIS, Don (dimin. d'âxi'ç, pointe ). BOT. PH. — Genre de la famille des Mélasto- macées, tribu des Osbeckiées, DC. — L'uni- que espèce qui constitue ce g. est indigène des Antilles. Ses baies sont acidulés et man- geables. ^ (Sp.) *ACïPnORÉES. ^cipkoreœ (àxi'î, pointe; yopo',-, porteur), nrus. — Nom donné par M. Robineau-Desvoidy à la sous-tribu des Téphriiides de M. Macquart. (D.) ACIPHYLLA, Forst. bot. pu. — Syn. de Ligttsticum, L. *ACIS (àx('ç, pointe, dard), ois. —Genre formé par M. Lesson pour quelques e.«pèces de la famille des Gobe-Mouches de Cuvier, ayant pour synonyme le g. Phœnicorms de 8wainson, plus généralement adopté, et ex- primant bien un des caractères communs ans espèces du genre. P'oijez phoenicornis. (Lafr.) ACIS, Sweet. bot. ph. — Synon. de Leu- f^ofum , h. "ACîS (c'xi'ç , pointe), ins. — Genre de Co- léoptères tétramères, famille des Chrysomé- Ilnes, établi par M. Chevrolat et adopté par M. Dejean, mais dont les caract. n'ont pas até publiés. M. Dejean y rapporte 7 espèces ' '}>( nous ne citerons qu'une seule, l'y/. ACT modesla ( F.nmolpm modestus Fabr. ) , des Indes orientales. (D.) ACISANTIIERA, Br. (àxé;, pointe; an- thera, anthère, d'âvG/jpo;, a, de fleur), bot. ra. — Genre de la famille des Lylhracées ou Lythraires, tribu des Saiicariées, et dont les caractères sont : Calice 5-fide, renflé à la base. Pétales 5, égaux, obovales. Étamines 10, saillantes, insérées (de même que les pétales) à la gorge du calice ; anthères sagil- tiformes, versatiles. Style court; stigmate pointu. Capsule subglobuleuse, biloculaire, recouverte par le calice; 2 placentaires po- lyspermes. — Herbe à feuilles opposées ; fleurs axiliaires, alternes, rameaux 4-gones. Ce g., qui, malgré son calice inadhérent, se- rait probablement mieux placé parmi les Mélastomacées que parmi les Lylhracées , n'est fondé que sur une seule espèce , qui croit à la Jamaïque, et que Linné comprenait dans le genre lîliexia. (Sp.) 'ACISliA. i.\s. —Genre de Coléoptères héléromères , famille des Mélasomes, établi parZiegler et adopté par M. Dejean. Il ré- pond aux g. Loplioma , Sol. et Pachycliila , Esch. , et a pour type V^. punciaia Fab. , espèce qu'on trouve à Tanger. (D.) • ACISPERMIJM ( àz!ç , pointe ; air/pfjia , semence), bot. ph. — C'est un g. établi par Necker sur quelques plantes de l'Amérique du Nord que M. De CandoUe réunit au g. Coreopsis. (J. D.) 'ACKAMA (nom nouvean-zélandais). bot. PH. — Genre que Cunningliam {Prod. jlor. Nov. Zeel. in Hook. yinii.) rapporte à la fa- mille des Cunoniacées , et auquel il assigne les caractères suivants : Calice 5-parti , per- sistant; divisions linéaires-spatulées. Pé- tales 5, indivisés, non persistants. Etamines 10 , isomètres, insérées sur un disque hypo- gyne, cyathiforme, à 10 dents. Capsule sep- ticide de haut en bas ; loges polyspermes. Graines petites , ovoïdes , rostrées ; test co- riace, glabre. — Arbre à feuilles imparipen- nées ; fleurs en panicules terminales, ra- meuses , lâches, laineuses. Une seule esp. , indigène de l'ile Ikanamawi , Nouvelle- Zélande. (Sp.) ACLADIUM (à priv. ; xXâ(îoç , rameau) BOT. CR. — Ainsi que l'indique l'ctymologie, cesChampignons byssoïdes sont composés de filaments simples, droits, transparents et cloisonnés, sur lesquels sont Siée fi\ cl 'a AGI des spores ovales et pellucides. Comme les spores ont à peu près la même grosseur que les filaments, il est probable qu'elles résul- tent de l'isolement spontané des cellules su- périeures des filaments sur lesquels elles restent adhérentes en tombant. — On n'en connaît que 2 espèces qui ont été décrites par Link, et qui se trouvent sur le bois pourri. (LÉv.) ACLADODEA (à priv. ; xluS.iSr,; , ra- meux). BOT. PH. — Ruiz et Pavon ( Prodr. FI. Per.) ont décrit sous ce nom un genre de la famille des Sapindacées que l'on s'ac- corde aujourd'hui à réunir au g. Talisia d'Aublet. Toutefois , son fruit est encore in- connu ; ce qui a fait penser à quelques bo- tanistes que cette plante est dioïque , et que l'individu mâle a été seul observé. (C. L.) * ACLÉE. Aclees [àxh-ni;, obscur), ins. — Genre de Coléoptères tétraméres , famille des Curculionites, division des Érirhinides, établi par M. Schœnherr et adopté par M. De- jean. — Ce g. est fondé sur une seule espèce rencontrée à Java, et nommée par M. Dejean ^. cribratus. (D.) * ACLEIA (àx^Et'a, obscurité), bot. ph. — Ce g. a été formé avec le Seiiecio Belbeysius Del.; il a pour caractère, d'après M. De Can- dolle : Des capitules multillores, homogames, à fleurs tubuleuses; un involucre unisérié , cylindrique et globuleux, muni à sa base de 2 ou 3 écailles. Pour fruit, des akènes com- primés , étranglés au sommet, puis dilatés en une urcéole discoide. L'aigrette , cadu- que, se compose de poils presque denticu- lés. — Cette plante , qui a le port du Séne- çon d'Arabie, est glabre, rameuse, dressée, et porte inférieurement des feuilles pétio- lées, crénelées, tandis que les supérieures .sont amplexicaules, incisées-dentées. (J. D.) ACLÉIDIEIVS ( à priv. ; xAa'ç , S6<; , clavi- cule). MAM. — Expression abrégée de Mam- mifères sans clavicules. (A.) * ACLISIA ( âx>£yi';, obscur ). bot. ph. — Genrede la familledesCommélinacées, fondé par E. Meyer [Relbi. Hutnk. 2 , t. 25) , réuni avec doute par quelques auteurs au g. Pal- lia de Thunberg , et que Lindley considère comme distinct, f^oijez pollia. (C, L. * ACLOPUS (àx),£y); , obscur ; o],, ÔttÔç, as- pect). INS. — Genrede l'ordre des Coléoptères pentameres, famille des Lamellicornes, éta- bli par Erichson , qui le place dans la Iribu AGI 87 des Géotrupides de Mac-Leay. Il contient 2 esp. , les A. viiiatwi et Brunnem. Ce g. ne ligure pas dans le dernier Catalogue de M. De- jean, et parmi ceux de cet auteur nous ne sa- vons auquel le rapporter. (D.) ACLYSIE. INS. — f^oy. achlysie. •ACMADEl>iIA(àx,j.y)', pointe; àtî^'y, glande). BOT. PH. — Sous cette dénomination , Bar- tling et Wendiand , dans leur monographie des Diosmées , ont établi , dans celte famille, un g. qui doit son nom aux glandes pointues qui terminent les anthères, et est ainsi carac- térisé : Calice 5-parti, adné par sa base à un disque dont le bord supérieur est libre et en- tier. Pétales 5 , dont les onglets larges pré- sentent une touffe de poils en dedans. Filets 10, inclus ; 5 opposés aux pétales , stériles , courts ou presque nuls , insérés au bord du disque ; 5 alternes , plus longs , portant cha- cun une anthère ovale, dont le conneclif se prolonge en dessus en une glande conique. Style plus court que les filets , élargi à son sommet en un stigmate en tète , à 6 sillons peu marqués. Ovaires 5 , soudés ensemble , mais prolongés chacun à leur sommet en une masse ovoïde, libre, hispide, glabre du reste, et renfermant 2 ovules superposés. Fruit à • 6 coques comprimées , dont le sommet s'al- | longe en dehors en une sorte de corne. — I 5 espèces de ce g. se trouvent au Cap de Bonne-Espérance. Ce sont des arbrisseaux à feuilles décussées, imbriquées sur 4 rangs, courtes , épaisses , carénées, ponctuées en . dessous, à fleurs blanches ou rouges, termi- nales, solitaires, presque sessiles , accompa- gnées de bractées imbriquées qui simulent • des sépales. (Ad. J.) • ACMiEODERA («xfiiaroç, vigoureux; ^/py,, cou). INS. — Genre de Coléoptères penta- meres, famille des Slernoxes , tribu des Bu- prestides, établi par Eschscholtz et adopté par iM. Dejean ainsi que par M. Solier, dans son Essai sur les Buprestides {^nnal. Soc. eni. de France, t. II ). Ce dernier auteur lui assigne pour principaux caractères : Menton subtriangulaire, avancé en pointe vers la languette. Dernier article des palpes maxil- laire, allongé, ovalaire, subsubulé. Corselet tronqué postérieurement; mésosternum non avancé en pointe antérieurement. — Ce genre, d'après le Catalogue de M. Dejean. renferme 44 espèces , dont nous ne citerons que VA. iœniala{fSupresiis laiiiuia Fab.), qui 88 AGI a servi de type à M. Solier pour en établir les caractères. (D.) ACMELLA (âxfji/î, pointe), bot. pu.— Syn. du g. Spilalllies. (J. D.) * ACMEIVA, UC. (nom inylhol.). bot. ph. — Genre de la famille des Myrtacées, tribu des My rtées de M. De Candolle ( Prodr. , III). Ce sont des arbri.sseaux à feuilles opposées, très entières. Inflorescence terminale , thyrsi- forme, composée de cymules triflorcs. Fleurs petites, blanches. L'unique espèce de ce genre est indigène de la Nouvelle-Hollande. (Sp.) *ACMOCERA (àxfAvî, pointe ; x/paç, corne). INS. — Genre de Coléoptères tétramères , fa- mille des Longicornes, établi par M. Dejean, qui n'en a pas publié les caractères. Il est fondé sur une seule espèce , VA. compressa Fab., qui se trouve en Guinée. (D.) 'ACIVEPHALLM ià priv. ; xv/tpaÀov, flocon de laine), ins. — Genre de Diptères , division des Aplocères, subdivision desTélracha'les , famille des Tanystomes, tribu des Asiliqucs, sous-tribu des Dasypogoniles , établi par M.Macquart(/>//J^ exoi.nouv. ou peu connus]. Ce g., formé aux dépens des Dasypogon , a pour caractères : Corps large. Tète basse. Jlouslache couvrant toute la face. Tubercule du front muni de longs poils. Article J" des antennes plus ou moins court; 2"'<' cyalhi- forme ; 3'"<= allongé, subulé ; style un peu allongé et épais. Thorax assez élevé. Abdo- men large , déprimé et ponctué. Pieds velus; point de pelotes aux tarses. Cellule 2^^" sous marginale des ailes ordinairement appcn- diculéc; Ire postérieure quelquefois fermée, 4""^ ouverte ou fermée. Le faciès des Acné- phales leur donne une ressemblance singu- lière avec les Apiaircs et surtout avec les , Andrènes. Leur nom générique est tiré de l'absence de pelotes aux tarses ; caractère qui les dislingue de toute leur tribu, à l'excep- tion des Gonijpes. Parmi les 5 espèces décrites par l'auteur, nous ne citerons que celle qu'il appelle A. Olivieri , et qui a été trouvée dans l'île de Paxos par Olivier. (D.) ACIVIDA , Mitch. L. (à priv. ; xvîiîvi, ortie ; c'est-à-dire sans aiguillon ; la plante ressem- ble à une ortie), bot. pji. — Genre de la fa- mille des Chénopodées, tribu des Atripli- cées, établi par Mcycr. — Herbes vivaces, à feuilles alternef très entières. Grappes axil- 1 aires ; les fructifères notantes. Ce genre ap- ACI parlient à l'Amérique septentrionale. On en connaît 2 espèces. (Sp.) "ACMSTLS (axv/]7Tt;, nom grec d'une plante aujourd'hui indéterminée), botph. — Genre de la famille des Solanacées, Endl., proposé par Scbott ( JVien. Zettsclir. , IV, 1180, Liuiioea, 1831). — Le g. Acnixius,peu nombreux en espèces, se compose d'arbustes appartenant à l'Amérique tropicale; leurs feuilles sont alternes, très entières; les fleurs fasciculécs, a\illaires, blanches, odo- rantes, les fruits rouges. (C. L.) ■^MCOCEPIIALUS (àxo-/-;, oreille; xtcpa).-/?, tête), i^s. — Genre de l'ordre des Hémiptères, de la section des Homoptèrcs, famille des Cicadelies, établi par Germar {Mag.), adopté par Burmeister {Handb. dcr Eut., 2), et ayant pour principaux caractères : 1° le sommet de la tête triangulaire; 2" des ocelles placées devant les yeux; 3° les parties latérales du corps couvertes d'aspérités. — Ce g. renferme une quinzaine d'espèces tant européennes qu'américaines. Les plus connues sont rv/. costatus [Cicada costata Panz., Faun. Germ.), et \A. slriatuH.Ccrcopis siriata Fab., Syn. lih.), toutes deux répandues dans la plus grande partie de l'Europe. (Br..) *AC0CI1LIDES (à priv.; xo^)?-:, coquille). iMOLL. — Latreille a nommé ainsi une fa- mille de Céphalopodes acétabuliféres, dans laquelle il place ceux de ces animaux qui ont S pieds et qui sont dépourvus de co- quilles. P'oy. octopodes. (a. d'O.) "ACOELIUS. INS. — Synonyme d'Ade- iins. (Br..) 'ACOÈTE. Acoetes (àxovj.ouie; allusion aux branchies), ankkl. — Genre établi par MM. Audouin et Milne-Edwards [Mém. pour servir à l'ilisi. nat. du lill. de la France, t. II, p. 9D, pi. 2 A, fig. 7-14) , et formant, avec leur g. Sigalion, la tribu des Aphrodisiens vermiformes (l'oye: aphrodisien.s). Les carac- tères qu'ils lui assignent sont les suivants : Pieds pourvus d'élytres, mais n'ayant pas de cirres supérieurs, au nombre de 50 paires ou plus, alternant régulièrement avec des pieds sans élytres, mais garnis d'un cirre supérieur. Antennes 5; i mâchoires grandes et cornées. Des branchies tuberculeuses sur tous les segments du corps. — Ce g. a été adopté par Cuvier [liig. anim., 2"" édit., t. III , p. 207). On n'en connaît qu'une seule espèce qui se trouve aux Antilles; elle habite ACO un long fourreau ayant l'aspect et la consis- tance du cuir; c'est l'A. de Plhe , A. Pleei. (L. D. Y. R.) ACOIDIUM, Lind. bot. ph. — Syn. de J'ricliocenirum , Pœpp. etEndl. •ACOLASTE (àxolau-ro;, impudique; al- lusion au développement considérable de l'organe copulateur chez les mâles), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, tribu des Muscides , établi par Meigen dans son 1 " ou- vrage [Esa. d'une nouv. classif. des Dipt. eii- rop., 2""' V.), fondu depuis dans le g. Cordij- lura , Fall., adopté par Macquart. (D.) *ACOLEA (à priv. ; xokôç, gaine), bot. cr. — Genre d'Hépatiques établi par Dumorlier aux dépens des Jongermanniées de Linné, et qu'il avait d'abord fait entrer lui-même dans son g. Scltisma. La priorité étant ac- quise au Gymnomitrium de Corda, c'est à ce root qu'il en faut chercher les caractères. (C. M.) ACOLEiE. BOT. CR. — Sous-tribu des Jon- germanniées, famille des Hépatiques, qui comprend, selon M. Dumorlier, ses 3 genres AJniopsis {Haplomitrium , N. ab. E.) , Aco- lea et Schisma. Cette division n'est point admise par M. Nées d'Esenbeck, dans son nouvel et important ouvrage sur les Hépa- tiques d'Europe [Europi. Leberm.). (C. M.) *ACOLI. OIS. — C'est le nom donné par Levaillant à une espèce d'oiseau de proie d'Afrique, figuré dans ses Oiseaux d'Afri- que, et qu'on croit appartenir au genre Bu- sard. (Lafk.) ACOLILM (à priv.; xSXov, pied, support). BOT. CR. — Nom sous lequel Achar réunis- sait, dans son g. Calycium, famille des Li- chens, toutes les espèces à apothécies sessiles. M. Fée a tenté d'élever ce sous-genre à la di- gnité de g., ce qui n'a pas été adopté. (C. M.) ACOMA, Adans. ; Homalium , Jacq. ; Ra- coitbea, .Aubl. bot. ph. — Genre considéré comme type de la famille des Homalinées. Ses caractères sont les suivants : Calice tu- buleux-turbiné, adhérent; limbe 6 ou 7- parli, persistant. Pétales en même nombre que les sépales, persistants, insérés à la gorge du calice, uni-glanduleux à la base. Élamines insérées par faisceaux (de 3 à 6) devant les lobes calicinaux; filets filiformes; anthères suborbiculaires. Ovaire semi-infère, uniloculaire ; partie inadhérente conique ; 3 styles filiformes j stigmates capilellés. Cap- Tt u ACO 89 suie séminifére, trivalve au sommet, uni- loculaire; 3 placentaires pariétaux, poly- spermes. Graines petites, ovoïdes. — Ar- brisseaux à feuilles dentelées; fleurs petites, disposées en grappes, soit terminales, soit axillaires et terminales. Ce g. appartient à la zone équatoriale ; on en connaît 4 espèces. (Sp.) •ACOMPSIA (axofx^'os. sans ornement). INS. — Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Nocturnes, tribu des Tinéites, établi par nous aux dépf^ns du g. Lita de Treitschke , et dont voici les caractères : Palpes inférieurs très minces, arqués et re- levés au-dessus de la tête; les 2 premiers articles à peine velus; le 3^6 nu, subuli- forme, plus long que les 2 premiers réunis. Trompe longue et très visible. Antennes fili- formes dans les deux sexes. Tête courte. Cor- selet arrondi. Abdomen cylindrique, mince, terminé par une toufl"e de poils dans les mâles et en pointe dans les femelles. Pattes postérieures longues et peu velues. Ailes supérieures assez larges, à bord postérieur presque droit et brièvement frangé; ailes inférieures plus larges et garnies également d'une frange étroite. Premiers états incon- nus. —Ce g. renferme très peu d'espèces, et a pour type la Teigne cendre'e, Tinea cine- retla L., figurée par Hubner sous le nom à'Ardeliella. (D.) *ACOMYS (àx^', pointe; fjtûç, rat), mam. — Genre de l'ordre des Rongeurs, famille des Muriens , établi par M. Isid. GeofTroy-Saint- Hilaire. Ses caractères sont : Membres pos- térieurs un peu plus longs seulement que les antérieurs, non palmés ; queue arrondie ; molaires au nombre de 3 à chaque mâchoire de chaque côté; point d'abajoues ; corps re- vêtu , sur le dos et sur les côtés , de poils en- tremêlés d'épines carénées. — Ces animaux diffèrent donc des Rats par les piquants, des. Hamsters par l'absence d'abajoues, et des Echimys par le nombre de dents. — L'Aco- MYS DU Caire, A. cahirinus, appelé aussi Rat du Caire, Souris du Caire, décrit par Geoffroy St-Hilaire, appartient à ce genre. Son pelage est gris cendré; sa taille de qua- tre pouces; sa queue de pareille longueur. — On connaît encore I'Acomys perchal, le Rat perchal de Buflon; il est roussâtre en dessus, gris en dessous; sa taille est de quinze pouces non compris sa queue, qui en 90 ACO a trois. Il habite dans les maisons à Pondi- cbéry. (A.) •ACOIVIOPTERIS (àxo'vtov, objet terminé en pointe; -r-apli;, fougère; allusion à la forme des pinnules). bot. cr. — Genre éta- bli par Presl [Piéridog.) dans la tribu des Acrostichacées, pour une fougère décrite par Hookcr etGréville, sous le nom d'Acrosii- clium suMiaphatium , qui croît à l'île Sainte- Hélène et dans l'Inde; elle se distingue des Acvosiiclium proprement dils, tels que les définit Presl, par ses nervures pinnées, bi- furquées et anastomosées seulement auprès du bord de la feuille ; leurs anastomoses donnant naissance à une petite nervure ex- térieure, tuberculeuse. — Ce g. est ainsi in- termédiaire entre les Olfcrsia et les Acro- siiclium de cet auteur. La seule espèce qu'il renferme est herbacée, à feuilles simples, lancéolées, coriaces et plus étroites lors- qu'elles sont chargées de fructiûcations. (Ad. B.) ACO\IT. Aconilum, L. (âxovi'-o;, aconit, d'àxovvj, rocher), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Helléboracées, renfermant des vé- gétaux en général très vénéneux, remarqua- bles tant par la beauté que par la singulière structure de leurs fleurs. Ses principaux ca- ractères ( Spach , Hisl. des PL ph. Sitiies à Buffon , t. VII ) sont : Sépales 6, non persis- \ tants (excepté dans r^coo/nim o»i;/;om), bi- sériés (3 intérieurs et 2 extérieurs), subon- guiculés, dissemblables, anisomètres: le su- périeur grand, ascendant, voûté en forme de casque comprimé ou naviculaire, très obtus, rostre ou acuminé antérieurement; les deux latéraux (intérieurs) moins grands, un peu bombés, inéquiiatéraux, presque égaux, ho- rizontaux, connivenls , recouvrant les or- ganes sexuels ; les deux inférieurs petits , inégaux, déclinés, subnaviculaires. Pétales (staminodes ou nectaires de beaucoup d'au- teurs) deux , libres, égaux, insérés devant le sépale supérieur (lequel les enveloppe com- plètement), longuement onguiculés, ren- versés, petits, cuculliformes, unilabiésanlé- rieuremont, éperonnés postérieurement; on- glets filiformes, ascendants, plus ou moins arqués en avant ou inclinés au sommet. Élamines courtes , nombreuses , un peu dé- clinées, ascendantes pendant l'anlhèse, puis défléchies : les extérieures parfois ananthères ; filets subulés, ailés jusque vers leur milieu ; ACO anthères elliptiques ou suborbiculaires , échancrées aux deux bouts , comprimées , latéralemcntdchiscenies;connectif filiforme. Ovaires disjoints, pluri-ovulés, verticillés au nombre de 3 àC; ovules horizontaux, bisé- riés. Styles subulés, subrectilignes, terminés par un stigmate minime, bidenticulé. Péri- carpe de3àC follicules verticillés, subcyiin- dracés, obscurément trigones, non stipités, chartacés, réticulés, corniculés au sommet, univalves , polyspermcs, persistant après la déhiscei'.ce. Graines subcylindriques ou Iriè- dres, carénées ou ailées aux angles, lisses ou légèrement rugueuses, ou transversale- ment squameileuses, horizontales, bisériées ; embryon petit ou puncliforme, à cotylédons plus ou moins divergents. — Herbes vivaces à racines rhizomateuses ou tuberculeuses ; tige feuillée; feuilles palmatifides.oupalma- tiparties, ou pédatiparties (par exception in- divisées) : les inférieures longuement pétio- lées; les autres courtement péliolées ou ses- siles ; grappes terminales ou axillaires et terminales, solitaires, tantôt feuillécs, tantôt bracléolées ; pédicelles ascendants ou résu- pincs, dibracléolées tantôt vers leur milieu, tantôt plus haut ou plus bas, cupuliformes au sommet, plus ou moins inclinés au som- met durant la floraison. Fleurs grandes, jau- nâtres, ou blanchâtres, ou bleues, ou vio- lettes, ou rougeâlres, ou panachées. Nous n'avons pu reconnaître parmi les nombreuses espèces rapportées à ce g. que 8 ouQespèccs distinctes, offrant chacune une foule de variétés. (Sp.) *ACO\ITELLE. Aconilella , ?>^. (dimi- nutif d'Aconit). BOT. PII. — Genre de la fa- mille des Helléboracées , tenant exactement le milieu entre les Aconits et les Dauphi- ntWci. [Delphinium , Sp.); il diffère de ces derniers par le calice , conforme à celui des Aconits, et de ceux-ci par la corolle sem- blable à celle des Uauphinelles. Les graines sont transversalement squameileuses ; les fleurs, assez petites et de couleur rougeàtre, sont disposées en panicule divariquée, très lâche et aphylle. — La seule espèce qui constitue ce g. est indigène d'Orient. (Sp.) ACOIVITIIME. Aconiiina. ciiiM. — Alca- loïde tiré de l'.^conit napel par lîrendes. C'est un poison très actif, mais difficile à obtenir. On l'a trouvé aussi dans VAconr- tum lycocionum. ACO ACOIVÎTUM, Lin. bot. ph. — Synonyme latin d'Aconit. *AC0IVÏEA (Aconte, nom mythologique), irvs. — Genre de Tordre de.s Lépidoptères diurnes, tribu des Nymphalides, proposé par Horsfieid {Lcpid. of Java), et qui a pour type la iV. aconiea des auteurs, qu'il désigne sous le nom de primaria. Ainsi, d'un nom spécifique , il a fait un nom générique. Cette marche, suivant nous, est vicieuse en ce qu'elle jette de la confusion dans la syno- nymie. Au reste , le g. Aconiea est le même que celui d'Adolias, créé par M. Boisduval. P^oy. ce mot. (D.) * AC01\TIA (àxovTt'aç, tenant du serpent ; allusion à la rapidité des mouvements de l'insecte), ins. — Genre de l'ordre des Lé- pidoptères, famille des Nocturnes, établi par Oehsenheimer et Treitschke {Hist. nai. des Lépid. d'Eur.), et adopté par M. Boisduval, qui le range dans sa tribu des Héliotides, mais sans en avoir fait connaître les carac- tères. Voici ceux qu'en donne M. Treitschke : Abdomen court, mince chez les mâles , épais et cylindrique chez les femelles. Antennes presque filiformes et finement crénelées. Ailes supérieures étroites , les inférieures larges et arrondies. — Il ajoute que les Acon- lia sont blanches ou jaunes avec des taches noires ou brunes , en forme de bandes , et que leur chenilles ne sont pas encore con- nues. Les Aconiia sont des Noctuélides de petite taille, dont le blanc et le noir forment toute la parure, à l'exception d'une seule, VA. Malvœ, qui est jaune. On les voit voler en plein jour, avec la plus grande rapidité, dans les endroits arides et exposés au soleil. On en compte 7 ou 8 espèces, dont les plus connues sont VA. solaris et VA. luctuosa,qm se trouvent aux environs de Paris. (D.) ACONTIAS (àxovTi'aç, sorte de serpent). REPT. — C'était, chez les Grecs, le nom d'un serpent qu'on disait s'élancer des arbres sur les passants. Aujourd'hui on l'emploie pour désigner un g. de la sous-famille des Scin- coidiens saurophthalmes , lequel a pour ca- ractères : Corps dépourvu de pattes, allongé , cylindrique, à écailles lisses; queue courte, pointue; dents simples, coniques, obtuses; palais non denté; langue squameuse, à peine incisée à sa pointe; paupière supé- rieure rudimentaire ; museau eraboité dans une très grande plaque percée de chaque ACO 91 côté par les narines , qui sont petites et en arrière desquelles est un sillon longitudinal. Al'inlérieur les Acontias n'offrent ni épaules, ni sternum, ni bassin ; les côtes antérieures sont réunies en dessous par des prolonge- ments cartilagineux. L'A. pintade , espèce type de ce g., est très commune au cap de Bonne-Espcrance. (G. B.) * ACOIVTIAS («jtovTt'aç, sorte de serpent; allusion aux taches des tiges), bot. pu. — Genre de la famille des Aroïdées, Juss. (Ara- cées, Schott), tribu des Caladiées, fondé par cet auteur qui en établit ainsi les caractères : Spathe dressée, convolutée à la base. Spa- dice interrompu, androgyne; les fleurs fe- melles occupant la partie inférieure et les fleurs mâles la partie supérieure , sans ap- pendice stérile. Anthères nombreuses, bi- loculaires, distinctes, adnées en verlicilles au moyen de cunneclifs en cône tronqué, à logeltes continues et déhiscentes au sommet par des fentes transversales. Ovaires nom- breux, pressés, subtriloculaires, adhérents entre eux par des styles très épais, placenti- formes. Ovules ascendants , insérés vers le milieu de l'axe et en grand nombre dans chaque loge. Stigmate exigu, orbiculaire , jaune-glutineux. Baie inconnue. — Ce g., dont le Caladium lieUeborifolhm Jac. {Icon. rar., t. C31) est le type , comprend quelques autres espèces du g. Caladium ,\e,ni., ap- partenant au Brésil. Ce sont des plantes à rhizomes tubéreux , à feuilles lobées-péda- lées, partant toutes de la base, à pédoncules nus, et à spathe verte. (C. L.) * ACOIMTISTES (àxovTKTTvj;, qui lance le javelot). OIS. — Nouveau g. créé par M. Sun- deval , et indiqué par Bonaparte comme sy- nonyme de son g. Scolopacinus {Proceed., 1837) qui l'est lui-même du g. Bamphocéne de Vieillot [I\'ouv. Dicl. et Gai.). Foyez ram- piiocÈne. (Lafr.) 'ACOIVTISTES ( àxovTtiTT^'ç , lanceur de javelots). INS. — Ce nom est donné par Bur- meister à une division qu'il a établie dans le g. Maniis. ^ (Cl.) * ACORACÉES. Acoraceœ. bot. ph. — Foyez ACOROÏDÉES. (A. R-) * ACORl. BOT. PH. — Nom vulgaire du g. Accrus. On appelle Faux acori l'Iris des marais. * ACORIUS (àxopvî'î , insatiable), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille 92 ACO dcsCarabiques, établi par Zimmermnn , qui le place dans sa tribu des Zabroidcs , et le caractérise ainsi : Dent bifide au milieu du menton. Extrémité du tibia sans aucune dent. Les 3 premiers articles des tarses an- térieurs dilatés dans le mâle, triangulaires , tronqués par devant. — Il ne rapporte à ce g. qu'une seule espèce trouvée en Kgypte par Ehrenberg, l'^. meiallescens. (D.) ■* ACOIIOIDÉES. Acoroidcœ. rot. ph. — Agardh [.^plwr. 133), et plus tard Schottel Endlicher [Melel., 22), Link [Handb. 1 , 144), ont proposé d'établir sous ce nom une famille distincte des Aroidées , pour y placer le g. fronts. Lind\ey {IVat. syst., 306) adopte celte famille, qu'il nomme Acoraceœ, et lui donne, d'après Schott, les caractères suivants : Spathe en forme de feuille, non roulée. Fleurs her- maphrodites , formées d'écaillcs. Étamincs complètes, opposées aux écailles ; anthères biloculaires , introrses. Ovaires distincts. Fruit charnu. Graines ayant leur embryon placé au centre d'un endosperme charnu. — Indépendamment du g. Acorus, Lindley réu- nit dans cette famille les suivants : Gymno- stachus , Pi. Br. ; Tupislra, Ker. ; yipidistra , Ker. Les caractères précédents nous parais- sent être ceux qu'on a attribués à la tribu des Orontiacées, famille des Aroidées. (A. R.) ACORLS ( à priv. ; xopyj , prunelle ; parce que, selon Dioscoride, cette plante était em- ployée à la guérison des maux d'yeux), bot. PH. — Genre de plantes de la famille des Aroidées, dont on a voulu récemnient faire le type d'une famille distincte sous les noms û'Acorucées ou d'Acoroïdéei ( voyez acoroï- DKEs). Voici les caractères du g. Acoms, tels que nous les avons observés sur les Acorus calamus et gramitiem : Fleurs hermaphro- dites, complètement sessiles et très rappro- chées les unes des autres, disposées en une espèce de spadice simple et cylindrique. Ca- lice composé de 6 écailles dressées, inégales, dont 3 un peu plus grandes et un peu plus esfcrieures. Étamines 6, hypogynes, à peine plus longues que les écailles, en face des- quelles elles sont placées , et ayant les filets larges et plans; anthères introrses, à une ( A. (jramineus ) ou à 2 loges. Pistil unique , sessile au fond de la fleur, ordinairement 3-angulaire. Ovaires à 3 loges , contenant chacune un certain nombre d'ovules renver- sés. Stigmate simple, comme tronqué, placé ACO sur le sommet court et aminci de l'ovaire. Le fruit est charnu, et contient ordinairement 3 graines ou petits nucules , environnés de fibrilles. L'embryon est cylindrique , placé au centre d'un endosperme charnu. — Ce g. ne se compose que des 2 esp. déjà nommées, vivaces, à feuilles raides et rubanées, engai- nantes à leur base , et à tige 3-anguIaire , portant latéralement un seul spadice et se terminant par une feuille. L'une, A. cala- mus L., originaire de l'Inde, croit également en Europe , dans les lieux inondés. Sa ra- cine ou souche souterraine est très odorante et aromatique. On l'emploie en médecine comme excitante et sudoTifique. VA. grami- neus vient de la Chine. (A. R.) ACORllMJS ( à priv. ; xopvvv) , massue ; allusion à la forme des antennes ). iks. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères. famille des Curculionites, division des Antri- bides, établi par Schœnherr , qui lui donne les caractères suivants : Antennes peu lon- gues, grêles, insérées dans une fossette pro- fonde , oblongue, au milieu du rostre, et ayant les 3 derniers articles étroits, presque contigus , dont le pénultième très court. Rostre peu allongé, 3-caréné en dessus, avec le sommet presque tronqué. Yeux oblongs , convexes , un peu rapprochés. Prothorax presque conique, présentant, bien avant la base, un sillon élevé, transversal, courbé an- térieurement des deux côtés. Élytres oblon- gues, presque ovales, 3-sinuées à la base, légèrement convexes en dessus. — Ce g. , adopté par M. Dejean , a pour type lA. sul- cirosiris du même auteur, espèce qui se trouve à Java. (D.) 'ACOSMÉTIE. Acosmeiia (àxo'jpiyiToç, qui est sans ornement ). ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Nocturnes, éta- bli par Stcphens,dans sa tribu des Noctuides, aux dépens du g. Anthophilc d'Ochsenhei- mer, et qui a pour type la N. calkjinosa d'Hubncr. (D.) 'ACOSMIA. BOT. PH.— Genre indiqué par Lindley [Syat. of Bol., éd. n ), comme fondé par Bentham et appartenant à la famille des Silénacces (Caryophyllées). Il ne paraît pas que les caractères en aient été publiés. (C. L.) * ACOSMILM , Schott. ; Siveeiia , Sprcng. (àxotrpiia, défaut de parure), bot. ph.— Genre de la famille des Légumineuses , sous-ordre des Césalpiniées, R. Br. ; Vogel (Linnœa, ACO 1837 ) en donne les caractères suivants : Ca- lice cupuliforme, 5-denl6. Pétales 5 , dispo- sés comme ceux d'une corolle papilionacée, un peu divergents, insérés (de même que les étamines ) un peu au-dessus de la base du calice : les inférieurs obovales-oblongs , ré- trécis à la base ; les latéraux oblongs-li- néaires, comme stipités, inéquilatéraux, un peu plus longs que les inférieurs ; le supé- rieur, grand, arrondi, échancré, courtement onguiculé. Étamines 10, toutes fertiles; filets filiformes; anthères arrondies. Ovaire cour- tement stipité, comprimé; style subcylin- drique, onciné ; stigmate simple. Fruit in- connu. Inflorescence terminale , ample , en grappes rameuses ; pédoncules comprimés , effilés. Fleurs petites.— L'unique esp. de ce genre croît au Brésil. (Sp.) * ACOSMUS (àxo<7,uo; , sans ornement). i.^s. — Genre de Coléoptères hétéroméres, fa- mille des Trachélides, établi par 31. Dejean dans son dernier Catalogue, mais dont il n'a pas publié les caractères. Ce g. est fondé sur une seule espèce du cap de Bonne-Espé- rance qu'il nomme A. capenxis. (D.) * ACOSMllS. liOT. PII.— /^oy. aspicarpa. (Ad. J.) ACOSTA (nom d'homme), bot. pu.— Genre de la famille des Chailléliées , fondé par Ruiz et Pavon ( Flor. Peniv. ) et réuni définitivement au g. â/outabea, Aubl. — Nom donné par Loureiro à un arbre indéterminé de la Cochinchine , voisin du P'acciniitm. — Adanson , et plus tard Scopoli, formèrent aussi sous celte dénomination un g. de Com- posées , dont le type était le Centaurca spi- wosa L., et qui n'a point été adopté. — Enfin ce nom a été donné, par M. de Candoile , à un g. dont les caractères sont restés iné- dits , et qu'on a réuni depuis au g. Spira- canilia, H. B. K.,dela famille des Compo- sées-Vernoniacées. (C. L.) ACOTYLE. ACAL.— Lalreille a établi sous ce nom une famille d'Acalèphes n'ayant ni bouche centrale ni cavités latérales. ACOTYLÉDOIV ou ACOTYLÉDOIVE ou ACOTYLÉDOIVÉ. Acotijledoneus (à priv. ; xoTv^Eiîuv , articulation creuse , et, ici par extension , sorte de petite feuille), bot. cr. — C'est-à-dire embryon privé de cotylédons, la partie étant prise pour le tout ; car les plantes privées de cotylédons sont, en elTet, dépourvues d'embryon. Aussi quelques bo- ACO 93 tanistes ont-ils substitué le nom d'/nemôn/o- nés à celui d'Acolylédons ou Acotylédonés , pour ce grand embranchement du règne végétal, qui comprend toutes les plantes que l'on a tour à tour désignées sous les noms de Cryptogames, Agames, etc. (A. R.) 'ACOTYLÉDOIVIE. Acolyledonia (à priv.; xoTv)£(îwv, petite feuille), bot. cr. — Nom de la première classe du règne végétal, en sui- vant la série des familles naturelles , telle qu'elle a été établie par Jussieu, et qui com- prend toutes les familles de plantes Acoty- lédonés ou Inembryonées. (A. R.) ACOUCHI. MAM. — Syn. du g. Agouti. (C. D'O.) ACOUROA, Aubl. bot. ph. — Syn. du g. Geoffroya. (Sp.) * ACOURTIA ( madame A'Court , zélée promotrice de la botanique), bot. ph. — Le g. Acounia , établi par IJon, fait partie de la tribu des Nassauviées, parmi les Composées, et comprend plusieurs sous-arbrisseaux du Mexique à feuilles épineuses, dentées , cor- dées ou amplexicaules. Ces plantes ont pour caractères : Capitules groupés en corymbes au nombre de 3-10; écailles de l'involucre couleur de sang, ciliées et souvent dilatées à la base, articulées avec le rachis, dont elles se détachent. Corolles pourpres ou roses, hermaphrodites, bilabiées ; lèvre externe à 3 dents, dont l'interne à lobes linéaires, obtus , révolutés. Anthère terminée supé- rieurement par un appendice lancéolé, car- tilagineux, inférieuremenlpar des soies sim- ples, filiformes. Akènes allongés, légèrement anguleux et couverts de papilles. (J. D.) *ACQIJ.1RTIA , Jacq. bot. ph. —Syn. de Solaiiuni, L. * ACRACniVE, W. et W. Arn. (axpo;, au sommet ; «xv-o. duvet), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées , tribu des Chlori- dées , ainsi indiqué par Lindley ( Syst. of Bol., éd. Il), et dont les caractères n'ont pro- bablement pas encore été publiés. (C. L.) •ACRAMPflIRRYA (axpo;, sommet; à,aLï), tête). BOT. PU. — Genre de la famille des Labialées de Benthaîu, Iribu des Oci- moidées , sous-tribu des Mochosmées du même, proposé par cet auteur pour quelques espèces du g. Ochnum de IJnné. — LesAcro- céphales sont des plantes herbacées à tiges et à feuilles hérissées-velues ou presque gla- bres, à fleurs pelites, serrées, imbriquées en capitules terminaux, subglobuleux. Ellesap- parliennent à l'Inde et à Madagascar. (C. L.) ACROCÈRE. yÉcroceru {oixpo;, qui est au sommet ; x/pcç, corne), ins. — Genre de l'or- dre des Diptères , division des Brachocères, subdivision des Tclrachœles , famille des Tanyslomes, Iribu des Vésiculeux. Ce g. établi par Meigen, aux dépens du g. Henops de Fabricius et Fallen, a été adopté par La- 7 98 ACR treille, ainsi que par M. Macquart, qui lui as- signe les caractères suivants : Point de trompe apparente. Antennes insérées sur le haut du front, de 2 arlirles distincts ; le dernier fusi- fiirme, terminé par un style. Yeux nus. Ab- domen sphéiique et plus large que le thorax. Ordinairement point de cellule discoidalc aux ailes ; 2 sous-marginales ; 3 postérieures imparfaites. —Le nom à'Acrocera fait allu- sion à l'insertion des antennes sur le sommet de la tête. Ces Diptères sont petits et hahitenl les lieux aquatiques. M. Macquart en décrit trois espèces, dont nous ne citerons qu'une, qui peut être considérée comme le type du g. : VA. globulus Latr. {Syrphus globuliis Panz., Faun. germ.) • ACROCÉlllDES. Acrocetidœ. iNS. — Nom dune famille établie par Leach dans l'ordre des Diptères , mais non adopté par M. Macquart. Elle ne comprend que les g. Henops, lllig., et Acrocera , Meig. roij. ces mots. (D-) 'ACROCH^TA ( axpoç, au sommet ; x»''- Tvj, crin). INS. — Genre de l'ordre des Dip- tères, division des Brachocères, subdivision des Tétrachœtes , famille des Notacanthes , tribu des Slratjomides, établi par Wied- raann et adopté par M. Macquart. 11 a pour type VA.Jusciaia, qui se .rencontre au Bré- sil. Ses caractères sont : Antennes longues ; l.r article allongé, cylindrique ; 2' peu al- longé, conique ; 3' un peu plus long que le 1", renflé à la base et un peu à l'extrémité. Style terminal , assez épais , pubescent , su- bulé. Ecusson mutique. Abdomen rétréci à sa base. ^^•) ACUOCnORDE. Acrochordm (àxpoxop- 5. l.S3i, p. 30G), dans la grande famille des Pcrcouies. II ap- partient, selon M. lironn, à la 4'- période. Il est en elTct cité par cet auteur, parmi les autres exemples donnés dansZce///e«, p. 533 et 747. ^ (Val.) ' ACl\OGÈ,NES. Acrogeiieœ{'y.x.po<;, au som- met ; yt'vo;, progéniture; ici, par extension, croissance), bot. CR.—Exjjression introduite par Lindley pour désigner la grande division des AcotylédonesdeJussieu, par un mol ana- logue à ceux d'Endogènes et d'Exogènes , adoptés par M. De Candolle pour les Mo- nocolylédones et les Dicotylédones. Mais ce mot, qui signifie croissant par le sommet, ACR s'applique difficilement aux plantes pure- ment ceilnleuses, telles que les .\l3ucs et les Champignons, qui croissent réellement dans tous les sens ; elle est , au contraire , exacte lorsqu'on ne l'emploie que pour les Mousses, les Fougères, les Lycopodes. clc, doril la tige, en effet, ne s'accroit que par l'allongement de son extréniiié, sans éprou- ver aucun changement dans les parties déjà formées ; mais c'est spécialement à ces plan- tes que !M')hl avait précédemment applicpié le nom d'Acrohriœ ; cl l'ensemble de leur organisation est si différent de celui des plantes cclluleuses, que presque tous les botanistes s'accordent à en former 2 gran- des classes sous des noms diflércnls. Ce sont encore les .4coi\iledoiieœ et les Psendo- coitjledoiieœ d'Agardh ; les llomonemece et les Ucterouemeœ de Pries ; les Agames et les Cryptogames, ]cs 7'liiillriplii/ia Cl \es Acro' bria d'Unger et d'End iicher, etc. (Ad. D.) •ACHOGLOCSîIN , Schrad. ( axpo? , au sommet ; ylwxîi. pointe), bot. pu. — Syn. du g. /.ecaiiocarpiis,7iees. (Si'.) "ACIîOGYIî.'lTiE ( axpoç, au sommet; yvpôç, cercle), bot. or. — Ce nom a été don- né par Bernhardi à la tribu des Osmunda- cées, parmi les Fougères. (Ad. B.) * ACROLASIA Prcsl. (à'xpoç, au sommet; >aiT:o; , vclu ). BOT. PII. — Genre de la fa- mille des Loasées, sous-tribu des Barto- ninées, Spach. Presl {/(el. Hœulc, 2, p. 39) lui assigne les caracl. suivants: Limbe ca- licinal 5-parli, persistant. Pétales 5, très courtement onguiculés , plans , barbus au sommet. Etamines lO, toutes fertiles; les 5 extérieures plus longues , à anthères subor- biculaires. Filets filiformes, libres. Ovaire cylindracé. Style filiforme, Irigone, non tor- du, trifide à la base. Stigmate obtus. Cap- sule cylindracée, 3-vaIveau sommet, oligo- sperme. Graines anguleuses, rugueuses. — Herbes annuelles, hérissées de poils scabres. Feuilles sessiles , oblongues, pennalifides. Fleurs terminales et latérales, non bractéo- Ices, petites , solitaires. L'unique esp. qui constitue ce g. habile le Chili. ,Sp.) •ACUOLÉPIDE. Acrolepis (âxooç, au sommct;kTCtç, écaille), bot. pu.— Genre delà familledes Cypéracées, voisin des Duticttinm et G«/»iia, établi par Schrader (^^//ho/. Cap. Cijp. 42, t. 2, f. 5 ) pour une plante du Cap (A. trichodes), désignée successivement sous ACR les noms de Ilypnptnalium capîlUfolium et Û'IJemi'hIœna capillifnlia. En voici IPS ca- r.nctcrcs {iciiériqncs : Épilk-ls 2-ou 3-nntTS ; écailles imbriquées, distiques , In plus iiifo- rieiirevide. I.es llcurs man((upnt d'écaillés ou de soies hypogyiics. Éiainines au nombre de 3; style prorondomcnl 3-fide , caduc. Fruit dur, crusiacé, 3-gone, cnlouré à sa base d'un disque persistant, 3-angnlaire, à bord crénelé. (A. R.) * ACIîOLEPIS ( axpoç, au sommet ; kTti'ç, écaille ). poiss. foss. — Genre établi par M. Agiissiz dans la famille des Sauroides, et voisn, dans la création aciuelle, du PoLup- teriis el du r.epiansiciis. Ces Poissons fossiles ont les écailles surmontées d une quille , et didèrent des Pygoptercs par une anale 1res courte.— On n'en connaît qu'une espèce, l'Âcrolepis Sedgiriclii Ag. {Poiss. fo\s., vol, 1, lab. D,Ji(t. 1 , et Trans. géoL, 2"" -série, vol. 3, pi. IS). Elle vient du iVagne.sinn fA- mesione d'Angleterre, près East Thickley. (Val.) 'ACROLOPIIE. Acrolophus (â'xp"?. a» sommet; )ocpoç, aigrette), irss. — Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Noctur- nes, tribu des Tinéites, établi par M. Poey {Cent, des Lépid. de Cuba) , qui lui donne pour carnet. : Point de langue distincte. An- tennes simples. Palpes très longs, couchés sur le dos, avec tous les articles barbus jusqu'à l'extrémité. Frange longue vers l'an- gle de l'anus. — Ce g. a pour type une esp. que M. Poey n'a prise qu'une seule fois, et à laquelle il a donné le nom de A. viie'lns , à cause de la position desa tête, qui ressem- ble à celle d'un jeune taureau. Elle a les ailes d'un jaune brun, avec les supérieures cou- vertes d'atomes bruns, plus distincts sur la côte. Cet auteur rattache au même g. la Tei- gne Hamiferella Hubn. {Zuir., 441 , 2.) (D.) | ACîîOMïOlV. Acronàiim (axpo;, au som- met; Su.o;, épaule), anat. — Apophyse consiiicrable qui termine l'épine de l'omo- plate en haut et en dehors. (A. T.) *ACllOSîlS (àxpwaL:, sommet), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères, famille des Chrysomélines, proposé par M. Chevrolal et adopté par M. Dejean ( Ca- lai., 3« édii.) , mais dont les caractères ne sont pas connus. Il ne renferme qu'une es- pèce , VA. ciruifex Fab., de Cayenne. (D.) ACROMYIE. Acroniijia ( â'xpo; , élevé ; ACR toi fiur-x, mouche), ins. — Genre de l'ordre des IDiptcrcs, établi par Bonelli , et correspon- dant au g. Ilijlios de Fabricius, adopté par M. M.u'quiut. F. ce mot. (D.) * ACKOIVIE. Acroiiid (âxpov, pointe, som- met). noT. PII. — Genre peu connu, rapporté avec doute à la famille des Orcbidacces, fondé par Presl (/le/. Hueuk, t. lOi; Siimh., 2, 9, t. 67), et ainsi caractérisé : Sépales la- téraux , étalés, allongcs-acuininés, connés entre eux; le suiiéricur adhérent aux inté- rieurs ((létales). Labelle bifide jusqu'à la base, à segments linéaires, divergents. Gy- nostème court, un peu dressé, dilaté-ar- rondi au sommet. Anthère scssile, décidue. iMasses polliniques 2, poudreuses. — I/au- icur ne comprend dans ce g. qu'une seule espèce; c'est une plante herbacée péru- vienne, qui parait épigée, à scape solitaire, dressée , monoiihyllc ; feuille ample , ovale, ncrvée , amplexicaule ; inflorescence en épi terminal, lâche ; fleurs assez grandes, légè- rement pourprées. (C. L.) *ACr.O\ODlA,Blum.;^cro:N.'(, Spreng. («xpo;, au sommet ; vu'ào;, non denté), bot. PII. — Genre ap|).irtenant. suivant M. Blume {tiijdr., 3, p. 123), à la famille des Élœocar- pées, et auquel ce botaniste assigne les ca- ractères suivants : Sépales 4. Pétales 4, pe- tits, linéaires, érosés au sommet. Etamines au nombre de 8 à 12; anthères linéaires, pubérules, muliques au sommet. Fleurs dioïqucs ; fleurs femelles et fruits inconnus. — Ce g. n'est fondé que sur une seule espèce qui croît n Java. (Sp.) *ACnO!VUS. BOT.— Necker donne ce nom aux ovaires qui ne s'élargissent pas à leur base , de manière à former une espèce de disque plus (Ui moins charnu. * ACSIONYCSIIA. BOT. pu. — iM. Blume a changé en ce nom celui du genre Cyminosma de Gœrtncr. (Ad. J.) *ACI101\YCTE. Acronycia (àxpova?, vvx- To;, commencement de la nuit), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Noc- turnes, tribu des Bombycoïdes , établi par Ochsenheimer et adopté par M. Boisduval [Index riiéUioil. des Lépidopl. d'Eiir.), ainsi que par MM. Stephens et Curlis [Caial. des Insectes de V Anglel.) , mais dont aucun de ces auteurs n'a publié les caractères. Quant à ceux qu'en donne M. Treitschke, continua- teur de l'ouvrage d'Ochsenheimer ils sont 102 ACR si vagues, qu'il ne servirait à rien de les rap- porter ici. Cependr nt il est vrai de dire que toutes les espèces qu'il y comprend onl la plus grande analogie entre elles , et rorriioiit, par conséquent, un groupe très naturel, mais seulement à l'état parfait ; car leurs chenilles présentent, au contraire, les plus grandes anomalies. Du reUe , les .4cronyctes ne peu- vent être placées ailleurs que dans la grande tribu des IVoctuclites, si on ne les considère que sous forme de papillons ; tandis qu'elles appartiendraient à celle des Bombycites, si l'on n'avait égard qu'à la forme de leurs che- nilles et à leur manière de se transformer. Elles se filent toutes des coques, dans la construction desquelles quelques unes font entrer des parcelles d'écorce ou de bois pourri. Toutes les espèces que ce g. renferme sont figurées dans l'ouvrage d'Hubner, ainsi que dans r///.s7oî/e naturelle des f.éfidoptèrei de France. Nous ne citerons que quelques unes des plus connues : V^. leporina Fabr., vulgairement appelée le Flocon de laine, à cause de sa chenille, qui est couverte de longs poils blancs ; l'^. psi F.ibr. . ainsi nommée parce que la lettre grecque xf/ est fidèlement représentée sur ses ailes supé- rieures; \'y4. uiegucepliata Fabr., tirant son nom de la tête de sa chenille, et enfin 1'^. aceris ou Noctuelle de l'Érable , dont la chenille est très remarquable. Son corps est d'un beau jaune citron et marqué dans toute sa longueur d'une suite de taches dorsales blanches, bordées de noir, de chaque côté desquelles s'élèvent perpendiculairement, sans être implantés sur des tubercules , des faisceaux de poils très longs en forme de cônes , d'un jaune citron et lavé de rose du côté interne. Presque toutes les espèces se trouvent aux environs de Paris. (D.) •ACROVYCTITES. ^crnnyclhes. ins. — Groupe de l'ordre des Lépidoptères, famille des Nocluéliens, comprenant les genres Acronycla, Diplitera et Bri/ophila. Ce mot est synonyme de Bombiicoïdes , Boisd. "ACROPELTIS («poç, à l'extrémité; wAtv), petit bouclier), bot. cr. — Nous avons imposé ce nom à un genre d'Algues apparte- nant à la sous-famille des Floridées, ordre des Phycées , et nous le caractérisons ainsi qu'il suit : Sporidies proporlionnément assez grandes, pyriformes, nichées dans des es- pèces de disques en forme de bouclier ou de ACR raquette, placés à l'extrémité des frondes. Le point d'attache consiste en un épntnment d'où s'élèvent plusieurs frondes filiformes à leur naissance, puis planes, linéaires, den- tées et presque ciliées en leurs bords , sou- vent tronquées au sommet et prolifères du milieu de la troncature, terminées par un évascment orbiculaire en forme de bouclier, dans lequel les séminules ou sporidies sont immergées. Celles-ci, en forme de poire ou de massue raccourcie, sont d'abord entière- ment cachées dans le tissu de la fronde ; mais bientôt elles dépassent l'une et l'autre face, qu'elles rendent raboteuses et inégales. Dans un état avancé de la plante, cette portion de la fronde se replie sur elle-même, comme une main qui se ferme. Une seule espèce a été trouvée dans la mer Pacifique , près de Coquimbo. Nous en avons donné une figure analytique dans la pi. G, fig. 3, de la Bot. du vni/iifje dans l'Amer, yricrid. , par .M. Aie. dOrbigny. La couleur normale de celte Algue doit être rose. — Ce g. , tel que nous venons de le circonscrire, ne saurait ren- trer dans aucun de ceux qui résultent du démembrement qu'a fait subir M. Gréville au -g. Sptiœrororcus d'Agardh. Voisin des Délesseries, il s'en disliiigue aisément par sa fructification. (CM.) 'ACIJOI'ERE. Acrnpera (a^poç, au som- met; Tcyj'pa , sac , poche). BOT. PH. — Lindlcy [Gen. et Sp. Orch. , p. 172) désigne sous ce nom un genre nouveau de la famille des Or- chidées , tribu des "Vandécs. — La seule esp. qui compose ce genre (^. LoddigesH Lindl.) est une plante parasite assez semblable, pour le port, aux espèces du g. MaxUlaria, et qui croit aux environs de Xalapa, au Mexique. (A. R.) 'ACROPnORUS (axpo;, au sommet; (fjopo's, qui porte), bot. pu. — Presl a établi sous ce nom, dans sa Ptéridographie, un genre qu'il place dans la tribu des Asplé- niacées, auprès du Cisiopieris, et qui, ainsi que ce g., a peut-être plus de rapports avec le Dicksoniu ; il dilïère du Cisiopieris en ce que les groupes de capsules sont placés près du bord de la foliole , à l'extrémité d'une des nervures. Ces groupes de capsules, dis- posés en rond, sont recouverts d'un tégu- ment arrondi s'ouvraiit en dehors, et fixé à sa base sur la nervure , comme dans le Cisiopieris fragilis. — Ce g, est établi sur ACR ane plante de Java, décrite par Blume sous t le nom A' Aspidium riodositm; c'est une petite | fougère à fronde herbacée , très découpée. | (Ad. D.) *ACROPnYLLE. Acrnphylla (axpov , ex- trémité; !pv).),ov, feuille). INS. — Cette déno- mination a été appliquée par Gray, comme nom générique, à quelques espèces de la fa- mille des Spectres ou Phasmiens, qui ne peuvent être séparées des Cyphocranes , dont elles réunissent tous les caractères. MM. Brullé et Burmeister les ont réunies à ce dernier genre. (Bl.) *ACROPODIUM, Desv. («xpo;, au som- met; ttov?, tto'Îoç, pied). BOT. pn. — Desvaux {Aim.desSc. j)af.,IX,p. 408) a érigé sous ce nom un g. fondé sut VAspaluthufsiiffncticosa DC, et qui , d'après le caractère qu'il lui as- signe, ne paraîtrait pourtant dilférer essen- tiellement des Aspulaihus que par un slipe ovarien capillaire. — Reichenbach {Con.tp. Regni Feyei.) a admis ce g. en le plaçant à côté des Lotii.1. (Sp.) *ACROPTERIS ( axpo; , au sommet; TTTspi'; , fougère), bot. cr. — (îenre de Fou- gères institué par Link et dans lequel il place les Asptcuiiim ansivale L. , radial'im Rœn. et septenirinnale L. Ce g. n'a pas élé générale- i ment adopté; suivant Prcsl, les deux pre- \ mièrcs espèces sont des Btechimm, et la der- j nière un véritable Asfdtnium. (Ad. B.) "ACROPTEROIV (aicooç, au sommet; i TcTtpo'v , aile). INS. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères, famille des Hélo- piens, établi par Perty et correspondant au g. Phenusoma de M. Dcjean. P'uij. ce dernier mot. (D.) I *ACR0PT1L0!V {oixpov , sommet ; wTaov , | plume). BOT. PU. — C'est une plante vivace, I rameuse , originaire de l'Eui ope orientale, et qui, avant l'épanouissement des lieurs, a la plus grande ressemblance avec le Coi- taiiren Jucea. Elle a pour caractères de pré- senter des capitules homogaines, dont les folioles inférieures de l'involucre sont forte- ment imbriquées , arrondies , mutiqucs , ; concaves, presque entièrement membra- neuses et couvertes d'un duvet blanc ; les moyennes sont lancéolées, et les plus inté- rieures linéaires-lancéolées, membraneuses sur les bords, ciliées et terminées par un appendice presque piumeux; caractère qui a contribué à séparer cette plante des Cen- ACR 103 taurea et Serratida , avec lesquels on l'avait placée. Le réceptacle est couvert de fim- brilles linéaires; la corolle est glabre, pres- que régulière, à 5 divisions. Les étamines à filets glabres ou pourvus de quelques poils, supportent des anltieres lermmées supérieu- rement par des appendices obtus, et inférieu- rement par de courts prolongements mem- braneux et entiers. Les branches du style se recourbent après l'épanouissement. Le fruit est ovale-oblong, comprimé, glabre; l'ai- grette se compose de plusieurs rangées de poils blancs, inégaux; les extérieurs sca- bres, ceux de la rangée interne plus longs que les autres et presque piumeux au som- met. — L'Acroptilon [Cenlaurea Picris L.) se cultive au Muséum; Cassini en a décrit plusieurs espèces que M. De Candolle consi- dère, peut-être à tort, comme de simples variétés. (J. D.) *ACROSA\'TIIE. Acrosanihes, Eckl. et Zeyh. (axoo;, au sommet; avOy; , fleur), bot. PII —Genre de la famille des Ficoidées, voisin des Aizoon. Ecklon et Zeylier Plant. Cap., I , p. 328, 1837) lui assignent les ca- ractères suivants : Calice profondément quinquéfide; segments dressés, acuminés, mucronés , [)étaloïdcs en dessus. Corolle nulle. Étamines 20 à 40, polyadelphes, in- sérées au sommet du tube calicinal; filets c.ipillaires. Ovaire uniloculaire , bi-ovulé. Stigmates 2, filiformes, sessilcs. Capsule globuleuse, un peu comprimée, unilocu- laire, bivalve, recouverte par le calice; val- ves submembianeuses. Graines géminées ou solitaires par avorlement, ascendantes, obli- quement obovalcs orbiculaires , tubercu- leuses vers leur base. — Sous-arbrisseaux dichotomes, dill'us , très glabres. Feuilles opposées ou veilicillées, quaternées. sub- connécs, un peu charnues. Pédoncules axil- laires ou dicliotoméaires , solitaires , uni- floies. Ce genre est propre aux extrémités australes de l'Afrique ; on en connaît 3 es- pèces. (Sr.) *ACriOSAïl()Vr,.AcrosarciiTn[axooi,si>m- met; <7xp$, pulpe), bot. — Nom donné par Desvaux à une baie provenant d'un ovaire infère et à laquelle le calice est resté soudé; tel est le fruit du Groseillier. ACROSi'EîlUÎL.lI (axpov, sommet; -y-rip- f/a, graine), bot. cr —Ce genre, que Iode a caractérisé par la phrase suivante : Fuugiis 104 ACR simplicissimus siiberecius apice exlus fructi- ficanie, réunit dilTércnts individus que l'on doit séparer. Déjà M. Fries a rapporté au sous- genre Coi-yiie dos Trémelles, Yylcrospermum uiiguinosum Iode , VA. pyramid'ile.'Toiie, el VA. cofiiutum Fries, qui ne sont qu'une mo- dification de VAfjaricus lubcrostts arrêté dans son développement. VA. Uchenoides Tode, paraît être une monstruosité de quelque Li- chen. L'A. compressum sert de type au g. Scleroglo.ssum de Persoon , qui doit être conservé. Il ne reste donc plus que 2 espè- ces, qui ont été figurées par Persoon (plan- che 11, Mijcolotj. Eiirop.), VA. sderoiioi- des Fries ( fig. 3 et 4), qui pourrait bien être un Pimillaria , et VA. conicum Fries (fig. 6 et 7), qui seul présente les caractères génériques donnés par Tode. Colle dernière espèce, qui est très rare, se trouve sur les tiges sèches des plantes. (Lév.) ACIIOSPIRE. Acrospira. bot. — Gray nomme ainsi la plumule de l'orge dévelop- pée par la gcrminalion. ACaOSl'OIUUM [ «xpo; , au sommet ; (TTropâ, semence), bot. cr. — Genre de Bys- soidées que le professeur Link a réuni peut- être à tort au g. Oiclium. Dans l'un et dans l'autre, les spores sont articulées et placées les unes à la suite des autres, comme les grains d'un chapelet; mais, dans VAcro- sporinm, la première, ou plulôt celle qui sup- porte les autres, est allongée; les autres sont ovales et d'autarit plus grosses qu'elles ap- prochent plus du sommet, tandis que dans VUidium elles sont toutes égales. On ne connaît encore que VA. vioniliuides Nées, qui croit sur les feuilles vivantes des Grami- nées, qu'il finit par tuer. Dans cel étal, les feuilles sont blanches et paraissent .^^anpou- drées de sucre pulvérisé. (Lév.) •AGIiOSTKWOIV. BOT m. — Genre de la famille lies iMicacées-Sympiézées, étahli par Kloiscli pour des arbrisseaux du Cap, à feuilles en vertkillcs, lernéesouquatcrnées, quelquefois velues; à fleurs terminales suh- sessiles capitées ; à calice bradée et couvert de poils lonss et ri;iides. (C. d'O.) ACSVOSTIC. Acrosiicliam (axpoç.au som- met; o-Ti'xo;, rangée), bot. en. — l.es Fou- gères qui composi'iii ce genre ap[)atliennent à la division des Polypoiiiacées à capsules nues; il fut établi par Linné pour toutes les plantes de celte division dont les capsules ACR couvraient toute la surface inférieure des feuilles, ou du moins la plus grande partie de leur étendue. Depuis lors, on en a séparé plusieurs esp. dont les capsules sont fixées le long des nervures, comme dans les //e- rnionilis, cl Ic g. Acrosiiclium s'est trouvé ré- duit aux espèces dans lesquelles les capsules sont fixées sur toute la surface inférieure des feuilles, sur les espaces mêmes qui séparent les nervures. On a encore séparé des Acro- slics les Polyboirija, Ilumb. et BonpI., dans lesquels les divisions des feuilles fertiles .sont beaucoup plus étroites que dans les feuilles stériles et tellement couvertes de capsules qu'elles forment presque de petits épis ; les Olfersia , P.ad., dans lesquels les capsules sont insérées sur les 2 faces des folioles fer- tiles et très étroites. Ce dernier g. , qui ren- ferme plusieurs espèces brésiliennes, paraît mériter d'être adopté ; enfin Desvaux , sous le nom de Platyci-rium , et M. Gaudichaud , sous celui d'y//'.Jcon/i«?rt, ont distingué un groupe d'espèces très remarquables pur leur forme et leur nervation , ce sont les A. alci- conie , Memmuria et hiforme. Les autres es- pèces, très nombreuses, conslituaient jusque dans ces derniers temps le g. Acrosucltnw ; mais la considération de la distribution des nervures et l'introduction de ce caractère dans la définition des genres , a cnnduit M. Prosl à créer, dans sa Piéiidoyrapliic, un grand nombre de g. aux dépens des Acro- stics, et à reporter dans le g. Olfersia, défini autrement que ne l'avaient fait Raddi et Scliott, la plupart des espèces à'AcrositcUnm des auteurs précédents; ainsi, outre les g. Potybotiya, O/Jcr.siu et Pliityceiitiui , il a créé ou admis les g. Aconiopieiis , Stciose- viiu, C'itiipiutii , Pœcilopteiis, E.schw. {/loi- ùitis, Sch.)el Gymmiueris, Bcrnh. f^Mj. ces moLs. Pour cet auteur, les vrais Acroslics .se ré- dui.-ent à un petit nombre d'espèces (10 en- viron), dont VAciosiichiiiit aurenin peut être considéré comme le lype. Leur fronde est simple ou plus souvent pinnée, coriace, a nervures secondaires réticulées, formant un réseau régulier et uniforme qui s'étend de la nervure moyenne jusqu'au bord de la fo- liole ; les feuilles fertiles ont tantôt toutes leius folioles , tantôt une |iartie seulement, couvertes de capsules sur loule leur surface inférieure; ces folioles fertiles sont quelque- ACR fois plus étroites que les stériles. Ces Fougè- res sont de belles espèces dont les feuilles, d'une assez grande dimension, naissent d'un rhizome rampant. Elles croissent entre les tropiques, ou peu au-delà, dans les 2 conti- nents. — Le g. Pœcilopleris d'Eschweiler, ou Bolbiiis de Schott, ne mérite peut-élrc pas d'en être séparé, quoiqu'il s'en dislingue facilement par la texture herbacée de ses frondes. (Ad. B.) * ACROSTICnACÉES. Acrosiiclmceœ (à'xpo;, au sommet; o-ti^oç, rangée), bot. cr. — Tribu de la famille des Fougères, section des Polypodiacées , établie par BI. Gaudi- chaud, dans le f^oijacjc de l'Uranic, et adop- tée avec quelques changements dans ses limites par Presi, dans sa Pleridograpliia. Elle correspond à peu prés au grand g. lin- néen Acrosiiclium ; elle est caractérisée par l'inerlion des capsules sur toute la l'ace in- férieure des folioles ou des frondes fertiles, et par l'absence de téguments. Elle comprend, d'après cet auteur, les g. Polyhotrya , OlJ'er- sia , Aconiopieris , Sleuosemia , Campnim , Plaiyceiium, Acrosiichum, Pœcilopieiis [Bol- biiin , Schott.), Gymnopteris [Hymenoleph et Leptorliilns , Raulf.). (Al. B.) 'ACIIOSTOMES. Acrostnma (â'xpoç, qui est au sommet; -alemenl oblong ou elliptique, oblique, subtcnnitiul, 1-sulqué. Péricarpe ovoïde ou ellipsoïde, non slifiité, charnu, indéhiscent, G r.'-.>. penne, couronné par le stigmate. Graines anatropes, horizon- tales, opposées, bisériées, non squamelleu- •e», finement chagrinées, 3-gones, plus ou ACÏ moins comprimées bi-iatéralement , coo» vexes au dos. Embryon minime , obeordi- forme. Les Aclées sont des herbes vivaces, à rhi- zome souterrain , rampant, et à tige simple, oligofdiylle. Les feuilles sont décomposées ou surJécomposécs, à pé'iole en général d'a- bord tril'urqué. Les fleurs, blanchâtres et de grandeur médiocre, sont disposées en grappe terminale. Ce g., propre aux régions, soit froides, soit tempérées, de l'hémisphère sep- tentrional , ne renferme que 3 ou 4 espèces qu'il faudra peut-être réunir en une seule. Toutes les parties de ces végétaux sont véné- neuses, et aujourd'hui totalement négligées en thérapeutique. (Sp.) *ACTEG1T0\, Blum. bot. pu. — Genre rapporté par son auteur aux Rhamnées , et par Don aux Célastrinées. Ses caract. sont : Calice infère, urcéolé, 4-denté. Corolle à 4 pétales. Étamines 4 , submonadelphes par la base, alternes avec les pétales; anthères in- combantes. 0\ aire l-loculaire,4-ovulé. Stig- mates 2, sessiles. Baie subglobuleuse, 1-3- sperme.Grainesapérispermées ; hile saillant, basilaire ; radicule infère. — Arbrisseaux sar- menteux, armés d'aigudions axillaires, gémi- nés, horizontaux. Feuilles opposées, très entiè- res ; grappes axillaires et terminales; fleurs petites, dioïqucs. On n'en connaît qu'une seule espèce qui habile Java. (Blume, B,)d. ) ^ (Sp.) 'ACTEiVE. Actena ( à priv. ; xTti'ç , £vo'ç, objet dentelé, peigne). i>'S. — Genre de l'or- dre des Coléoptères [lentamères, famille des Carabiques, tribu des Troncatipennes, éta- bli par M. Dejean {Ounl., Z' édil.), qui n'en a pas publié les caractères. Il est fondé sur une espèce unique de Java , nommée par M. Lucien Buquct, A. uirutu. Ce g. vient immédiatement après le g. Oiiliofjr)iiius.{ïi.) 'ACTElMIS'rE. Acienisia ((xxtîviuto; , non peigné). INS. — Genre de l'ordre des Coléop- tères pentamères, famille des Malaeodermes, él.ibli par M. Dejean [Cuial., 3'édit.) ; mais dont il n'a pas donne les caractères. Il y rap- porte 7 esp., toutes nommées par lui, dont 2 de Cayenne et 5 du Brésil. Nous n'en cite- rons qu'une, VA. vidunopiera Dcj., de Cayenne. (D.) "ACTÉXODE. Acienodes ( axTcvotidV;, étoile). h\s.— Genre de l'ordre des Coléoptè- res peaUmères, famille des Buprestides, éta- ACT bli par M. Dejean (Z'édit. de son CainL), qui n'en a pas donné lescaraclères.II y rapporte 11 csp., toutes de l'Aincrique, dont nous ne citerons qu'une seule, VA. bellida Dej. (D.) ACTIÎOIV. Aciœon (nom mythologique). MOLL. — L'animal que M. Ocken a pris pour type du g. auquel il donne ce nom a d'abord été décrit d'une manière incomplète par Mon- tagu ( Traiif!. Soc. Linii. de /.nmlre.s, t. 8) ; il parait voisin des Aplysies. Malheureusement l'auteur anglais ne parle pas des branchies ; il ne dit rien des organes de la génération , ni du rudiment testacé destiné à protéger l'appareil branchial. Sans avoir examine de nouveau le Mollusque de Montagu ( v-/;)/.?/via vtiidis), M. Ocken s'estcru autorisé à former pour lui un g. particulier qu'il place, on ne sait pourquoi , parmi les Gastéropodes pul- monés. Aucun zoologiste n'a adopté l'opi- nion d'Ocken. Il parait que M. Risso deiNice a découvert, dans la Méditerranée, un petit Mollusque qui , si l'on en juge par les figu- res , est très voisin de celui de Montagu ; mais les caractères que lui assigne AI. Risso sont si peu en harmonie avec ce qu'on con- naît des Gastéropodes marins, qu'il est de toute nécessité de revoir et d'étudier avec soin ce Mollusque , dont il fait un g. Éiysie. Comme on le voit, rien encore n'est certain sur le g. Aetéon : aussi . tout en le rappro- chantdes Aplysies, M. Rang, dans sa bonne Monograiihie des Aplytiiens , A soin de ne l'admettre qu'avec doute. (Desii.) ACTÉOi\ ( nom mythologique ). moll. — Genre proposé par Monlforl dans sa Con- chiiHologie sijstéinaiique , pour des coquilles auxquelles Lamarck a donné le nom de Toniaielle. Ce dernier genre a été géné- ralement adopté, /^o!/. ce mot. (Desii.) 'ACTEPIIILA (àxT^', rivage ;ent d'utrieules ou de thèques dressées, très petites et cylindri- ques, qui renfermentdes spores globuleuses. — On n'en connaît encore que 2 espèces qui se trouvent sur les bois morts. Je n'ai paseu l'occasion d'analyser ce genre. (LÉv.) ACTIGEI àxTt'v, rayon ; ytx, terre), bot. CR. — r.alinesqiie Schmaltz a fait connaître sous ce nom un g. de Champignons, delà fa- mille des Lycoperdaçées , dont le péridium est sessile, sans volva , déprimé et étoile. La fruclification est pulvérulente et située dans le centre de la partie supérieure , qui se décliire pour la répandre. Cetie descrip- tion n'est pas suffisante pour établir un rap- prochement avec aucun des g. de la même famille. L'auteur en décrit 2 espèces: VA, mil II i ftdd , qu\ croit à New-Cersey, et VA. siculi, q\i'il a rencontré a Palerme. (Lév.) 'ACTIMERÏS, Râ6n. (contraction d'W»> 108 ACT (inomeris). bot. pu. — f^oy. actinomkris. (J. D.) ACTIIVA (àxTt'v, rayon). iNS.-GenredeDip- tércs établi parMeigon dans son l'' ouvrage, etqu'ila réunidopuisaii g. fieiii , forméan- térieuremenlpar l.atreille. roi/, ce rnot. (D.) •.ACTI\AA'TIIE. ^ciinninhus , Ehreiib. {àxTt'v , (vo;, rayon ; ôvôï) , fleur), bot. pu. — Genre de la famille des Ombellifères. M. Ehrenbergf fAiviœa, 1829. p. 398) lui as- signe les caraLl. suivants: Fleurs mtmoïques, les femelles agrégées en capilules ; les màles en ombelles capitcilées, à fleurs marginales abortives et spinescentes. Réceptacle sans paillettes. Calice à dents persistantes. Pétales oblongs , condupliqués et cuspidés au som- met. Péricarpe comprimé des côtés ; méri- •Jarpes à 5 côtes ; les suturales plus grosses; vallécules à un seul canal résinifére ; com- missure plane, à 2 canaux résinifères. Car- pophore adné.— Plante raide. Feuilles infé- rieures lernati-bipennées. Collerette géné- rale nulle. Collerettes partielles polyphylles. Fleurs blanch s. Ce g., très voisin des Echi- nophora, n'est fondé que sur une espèce qui croit en Syrie. (Sp.) ACTINEA (àxTt'v, rayon). Bor.pn.— A. L. de Jussieu a proposé ce g. pour quelques I plantes voisines deV Hinnenopapiuts.EUcs se distinguent par leur in volucre court, poly- phylle et unisérié ; les fleurs du rayon sont ligulées, femelles et tri-dentées au sommet ; celles du centre hermaphrodites, à 5 dents ; les akènes , velus sur toutes leurs surfaces, sont couronnés par plusieurs paillettes subu- !ées au sommet, élargies, et comme ailées à la base. Le réceptacle est nu. fJAciinea, décrite par A. L. de Jussieu , est une herbe haute d'un demi-pied, à feuilles alternes, non décurrentes; elle a été recueillie par Commerson aux environs de Buénos-Ayres. Ce genre fait aujourd'hui partiedes Ceplialo- vhora. dont il constitue une section. (J. D.) • ACTli^ECTE. Aciinecia (àvT.'v , rayon ; ïoxTiç, ■^, nageur), polvp. — Genre établi par M. Lcsueur pour les animaux que Cuvier avait placés , sous le nom de Mimjas, parmi les Échinodermcs. Los Actinecles, très voi- sins des Actinies, et qui sont, en quelque sorte, des Actinies libres et flottantes comme j l'indique leur nom, ont le corps court, plus ! ou moins globuleux , marqué de côtes sail- ! Nantes , terminé eu arrière par une vessie i ACÏ qui les soutient dans les eaux , et présentant en avant un disque couvert d'un srand nom- bre de tentacules courts , au milieu desquels est l'ouverture buccale —M. I.esueur en a décrit 3 espèces ( y1. olivncca , iilimwiriiia , y/aco), des côtes de l'Amérique septentrionale. JIM. Quoy et Gaimard en ont observé une 4'- dans l'Océan Pacifique ; mais en outre, ils en ont décrit une autre qui , en raison des suçoirs dont sa surface est pourvue, devra peut-être, suivant .M. de Blalnvillc, conserver le nom de lyiinias. f'^oy. ce mot. (Duj.) ACTIiVELLA ( àvr.'v, rayon), bot. pii.— Synonyme à'/îcimea. Voy. ce mol. (Duj.) * ACTINÉaiE. yïciiiiena (âxTi'v, "voç, rayon), polyp. — Cenrede la famille des Acli- niens ou Zoanthaircs mous , établi pnr M. do Blainville pour recevoir VAciit'ju rillo'>a de MM. Quoy et Gaimnrd , et caractérisé de la manière suivante : Corps cylindrique, court, élargi au\ deux extrémités , et pourvu , dans tout son disque supérieur, de tentacules très petits, villeux, lanugineux, ramifiés cl réu- nis en petites masses fusiformes et radiaires. [M. E.) ACTI\IAIRES ou ACTIA'I\ES ( «xtcv , îvoç, rayon), polyp. — Famille de Polypes comprenant, avec les Actinies proprement dites, plusieurs g. qui en ont été démembrés, et qui tous étaient appelés autrefois Ané- mones de mer. Les Actiniaires sont des ani- maux mous ou un peu coriaces, isolés, libres ou rampants, ou temporairement fixés aux corps marins, oviparcsou vivipares, rarement gemmipares, pourvus à l'intérieur de lames rayonnantes, fibreuses, auxquelles sont fixés les ovaires, et présentant, autour de leur unique ouverture stomacale ou buccale, des tentacules nombreux. xM. de Blainville place dans cette famille, qu'il nomme Zoauihahes mous ou Acliuies , les genres Lucernaire, Moschale , Actinecte , Discosome , Acli- nodendron, Métridie, Thalassianlhc, Ac- tinéric , Aclinolobe , Actinie , Actinocère. M. Ehrenberg, qui n'admet pas tous ces genres, mais qui subdivise ses Actinies propres en plusieurs sous-gcnrcs , complète sa famille des Actinines avec les genres liJeiiidium (auquel il réunit r^/c«/)ié;jt; de Blainv.) , lilegalact'fi , Thalassiatithus , Cri- èWrea; lesquels, comme les Actinies propres, n'ont point de tubercules suceurs sur le disque , et dont le dernier seul {Cribrina) a AGT dps pores latéraux ( pour la respiration , Ehr.). Ce dernier, ainsi que les Actinies, ont des tubercules simples, les autres les ont ra- miTics ou pinnés. Les quatre g. suivants: yfclinndeiirlrnn, Fi)i(:ladia, 'Helerodaclijhi , Lureniuria, sont munis de tubes suceurs particuliers sur le di.-que. (Duj ) •ACTIMDIA, Lindi. (àxTi'v , îvoç. rayon ; trJji;, forme ). dot. ph. — Genre de la famille des Dilléniacées. M. Lindley [IVut. Syst. éd. 2, p. 439) en donne les caractères suivants : Sépales 5. Pétales 5. Étamines en nombre in- défini ; anthères ciliées , exlrorses. Ovaire à 22 loges pluri-ovulées; ovules bisériés; pla- centaire grand , central, fibreux, cellulaire. Stigmates en même nombre que les loges , libres, claviformes, rayonnants. — Ce g., qui parait à peine dilTérer des Dillenia , n'est fondé que sur une seule csp. , qui habite l'Inde. (Sp.) ACTIIVÏE.^c/îHj(i (àxT!v. rayon), polyp. — Genre de la famille des Actiniaires, rangé par Lamarck dans les lîadiaircs Echinodermes , section des Fislulides , et par Cuvier, d'a- bord parmi les Acalèphes , mais plus lard {2"" édit. du IièaÇ, bâton; allusion à la structure), moll. —Genre proposé par Miller {Mém. de la Soc. géolog. de Londres) pour les Bélemnites qui n'ont pas de cavité alvéolaire. Comme on passe par des nuances insensibles des espèces à cavités profondes à celles qui n'en ont pas, 110 ACT la plupart des zoologistes ont rejeté ce g. pour en faire une simple section des Cclem- niles. (Dr.sii.) ACTIXOCARPE. yfctiiiocarp-is (ixr.'v.rvo;. rayon ; xapTro'ç . fruit ). bot. pu. — R. Brown [Prodr.Fl.Nov. Ilolt. I,p. 4421 appeiloaiiisi un g. (le la famille des Alismacées , qui a pour type V Mhma Dama-^ouiuiii de F, inné ; mais ce g. avait dcj;i clé ct.ibli par Jussicu Gen. PL, 40 ) sous le nom de Damaxotiium , ui nous parait devoir être préféré. Il est vrai que Schrcber a établi sou.s ce même nom un g. de la famille des Hyiiroeliaridées qui a pour type le Sn-uiioie'i alUmnides de Linné ; mais ce dermer g. a été appelé Oi- telia par le professeur I-.-C. Hichard, dans son travail sur la famille des Ilydroctiari- dées. Le nom de Dainusuinum nous parait donc devoir être restitué à celui qui a pour type VAlisina Damasoiiium L. y oyez dama- SONIUM. (A. R.) * ACTI\^OCEMA ( àxt.'v , "voç , rayon ; xevïj, vide), bot. pu. — C'est une section du g. Cenia, Commers. (J. D.) * ACTIl\OCÈliE. Aciinocera (àxr:v, îvoç, rayon ; x/jo-Jç, cierge; allusion à la forme). POLYP. — Nom donné par M. de iilainville à une division de la fafuille des Actmiens , caractérisée par un corps flxe , cylindrique, allongé, élargi aux deux extrémités, (rés contractile, et pourvu, à la circonférence du disque buccal, d'un seul rang de tentacules plus ou moins pétalliformes. Ocken avait précédemment établi un groupe, semblable sous le nom de Cereus. (M. E.) * ACTIIVOCIILOA ( àxT.'v , rvo; , rayon ; y>ovj , berbe verte), bot. pu. — Ce g. , pro- posé par W'illdcnow , dans la famille des Graminées, est le même que le Qiondro- sium de Desvaux, f^'oy. chondrosium. ( A. R. ) ACTI\OCLADIUM (àxTi'v , r-yoç , rayon ; x).iSiov , petite branche), bot. cr.— Genre de Ctiampignons appartenant aux iMucédinés, établi parM. Elirenberg (/.(»/.-. Ialirb.,p. 51) et caractérisé par des filaments épars, droits, raides et divisés en ombelles à leur extré- mité. Les spores sont simples , se dclachent promptement et se répandent çà et là. — L'A. rhodospermum, qui lui a servi de type, est d'une couleur rose très agréable. M. Eh- renberg l'a trouvé à Berlin sur le tronc d'un eharme. Ce genre , quoique parfaitement ACT distinct, a bcîoin d'un nouvel examen, parce qu'on ne connaît pas le mode d'insertion dessnorcs sur les ramcauv. On n'en coiinait encore que 3 espèces qui ont. quant à la forme, la plus grande analogie avec le Pe- viril lor, , dont les filamcnls sont cloisonnés, et les rayons formés de spores arliculées. (LÉv.) * ACTI\OCni\ITES (àxTî'v. ~v«?, rayon ; xot'vov, lis). ÉcniiN. — Genre de Crinoides fos- siles, établi par Miller pour des débris d'En- criniles des terrains de Iransition, dont les pièces f>rincipalcs montreiitau ccntredc leur face evicrne des cotes saillantes en étoile. Lcscaracteres indiqués d'aprèsdcs morceaux plus ou moins complets sont les suivants : Colonne ou pédoncule cylindrique, lra\crsé par un canal rond ; bras auxiliaires épars ; bassin à 3 articles ; G pièces costales primai- res , dont h sont hexagones cl la Cmc penta- gone; 11 pièces costales secondaires et inter- costales; pièces scapulaires penta-hexago- nes ; 10 bras bimanes. — L'tuvragc de (iold- fuss sur les pétrilications du .Musée de Bonn contient la description et la figure de quel- ques débris attribués à 9 espèces distinctes, dont G, nouvellement établies par l'auteur sur de sitnples fragments de la colonne, pourraient bien n'être que des variétés plus ou moins noueuses ou épineuses. (DuJ.) ACTI\OCYC!>LS .àxr.'v, rvo;. rayon; xv- x/.o;, cercle), bot. foss.— Genre de la famille des Bacillarices, qui n'a été trouvé jusqu'à ce jour qu'a l'état fossile daiîs les Iripolis d'Oran. Il est ainsi caractérisé par Ehren- bergdans son grand ouvrage sur les Infiisoi- res : Animal de la famille des Bacdiariécs, libre, ayant une carapace simple, bivalve (siliceuse), de forme cylindrique (discoïde), divisée à l'intérieur par plusieurs cloisons rayonnantes, se multipliant par division spontanée , imparfaite , en forme de chaine. — Ce genre res.-;emble aux articles détachés de plusieurs espèces de G a illoue II a; mais il paryît toujours isolé et libre. Cependant, comme on ne le connaît qu'à l'état fossile, on peut douter si , dans l'état de vie , les disques nummuliformes qui le constituent n'étaient pas empilés les uns sur les autres, comme dans les Gailloiielles , de manière à former un filament cylindrique se séparant en articles libres à une certaine époque de leur vie. Ehrenberg en décrit deux espèces; ACT W4. senariui, d'environ r; à rb de ligne de diamètre, est divisée en six compartiments par les cloisons rayonnantes; l'autre, ^. ocionanits, est divisée en 8 compartiments par 8 cloisons rayonnantes, et atteint /„ de ligne en diamètre. (Ad. B.) • AC'ri\ODAini\'E (ày.Ti'v , rvo? , rayon ; dx'cpv/), laurier), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Laurinées , tribu des Tétranthé- rces , fondé par Nées (in irallkh, PI. as. rar.),qm lui assigne les caractères suivants: Fleurs dioiqucs , naissant en nombre d'une gemme imbriquée. Calice à 6 segments égaux, membraneux ou charlacés , persis- tants jusqu'au point de division, ou caducs jusqu'à la base. Dans les fleurs mâle.s -. Éta- mines 9, bisériées , toutes fertiles: G exté- rieures nues à la base; 3 intérieures pour- vues à la base de glandules binées , sessiles ou stipitées ; anthères oblongues , introrses , quadrilocellées , déhiscentes par autant de valvules ascendantes; ovaire rudimentaire. Dans les fleurs j'emelles : Etamiiies stériles, spatiiulées , semi-sagitlées ou pélaloides; ovaire uniloculaire, uniovule; style un peu épais; stigmate discoïde, sinué; baie mono- sperme , enveloppée par le tube calicinal cyathiforme et muni d'appendices résultant des segments laciniés du limbe. Ce genre, auquel on a réuni le genre Jozosie du même auteur , comprend plu- sieurs espèces des g. Tnir.iuilœia , Wall., et lAsœu, Ll. Ce sont des arbres de l'Inde, à feuilles rarement alternes, plus souvent agrégées ou verlicillées par intervalles , pen- ninervées ou subtripli-multiplinervécs , à fleurs paniculées, fasciculées ou en graiipes. Les ombellules des faisceaux sont en\elop- pécs avatit l'anlhèse par les squamuics d'une gemme avili, lire. ^C. L.) *AC'ri\ODE. Aciinodium, Schauer (àx- Tivosio/j; , semblable à des rayons), bot. pu. — Genre de la famille des MNrtacées, tribu des Chamelauciées, DC. 1,'auteur de ce g. en donne les caractères suivants ^Lindley , JViti. Sijut., édit. II, p. 440; : Fleurs capitel- lées, accompagnées chacune d'une bractée ba&ilaire; les bractées de la série la plus ex- terne plus larges que les suivantes ; les pé- dicelles qui naissent à leurs aisselles sont stcriics , allongés, tri- ou plui i-bracléolés au sommet, et furmenl une sorte de rayon au- tour du capitule. Tubecdlicinul urcéolé, ad- ACT 111 hérenl Jusqu'au-delà du milieu , à 4 angles ailés ; limbe à 4 lanières linéaires très étroi- tes, conniventes, persistantes. Pétales 4, ova- les, connivcnls, membranacés, persistants. Elamincs 8, toutes fertiles, rap()rochées 2 à 2; filels subulés , plus courts que la corolle; anthères globuleuses , basilives. Style sail- lant, capillaire, glabre. Stigmate poncti- forme. Fruit inconnu — Arbuste nain, grêle, ayant le port du Diosma virguia. Feuilles imbriquées, lancéolées, mucronées, ponc- tuées. Ce g., que M. Schauer a dit voisin du Geneiyllis , appartient à la Nouvelle-Hol- lande; et n'est fondé que sur une seule es- pèce. (Sp.) *ACTÏ\ODEi\iDRE. Aclhwdeudion (àx- Ti'v , rvoç , rayon ; §iv^po-j , arbre), polyp. — Genre établi par MAI. Quoy etGaimard pour des Actinies dont les tentacules simples, très longs , sont munis de papilles vésiculeuses latérales qui les rendent branchus. Ledisque est en outre muni de tubercules suceurs. On connaît deux espèces de ce genre, l'une ( A. alcijoiioi euni) des îles des Amis, l'autre {A. arb(ireiiin) de la Non v. -Guinée, qui sont toutes deux remarquables par leur tailie gigantesque relativement aux autres Acti- nies , car elles ont souvent plus d'un pied de large. (Diu.) •ACTINODILM, Schauer. bot. ph. — f^OiieZ ACTINODE. ''ACTIi\()DO\(âxTi'v, rayon; ô<îouç,dent). BOT. CR. — Genre de la famille des Mousses créé par Bridel [Musc), et qui semble devoir être réuni au g. Aciinodoniinm, Schwaegr. ruyez ce mot. (C. L.) *A(;TI\0D0IVTIIJIW (àxT.v, rayon; S- oo\i-, àc'vToç , denti. BOT. CR. — Genre de Mousses de la division des Pleurocarpes et voisin des [,eskées , ainsi caraclérisc par M. Sihwaegrichen [Supp. 2, part. 2, p. 75, t. cixxiv, fig. 12, 13, J4, 15, IC) : Péristome double , composé, l'extérieur de !G dents étalées, l'intéricurd'autantdecilsaussi longs que les dents, dressés et parlant d'une mem- brane trésetroite qui leursertde base. Coifl'e milriforme, laciniée en son bord. Capsule égale dé()ourvue d'anneau. Fleur herma- phrodite latérale. Anthères nombreuses. Pis- tils dont un seul fertile, moins nombreux, dépourvus oe paraphyses. — Ces Mousses ont le port des Leskées; elles sont remar- quables par leurs tiges courtes . couchées , 112 ACT rameuses , à rameaux légèrement compri- més. Les feuilles sont serrées , entièrement bincrvées. La capsule , longuement pédon- culée , est étroile et dressée; l'opercule , as- sez long, est aciculaire. — Elles vivent sur la terre dans l'archipel Indien. Une seule espèce, propre à l'ile de Java , compose le g. Selon Bridel , ce g., voisin de YAimcampio- don, en diffère par sa coiffe mitriforme ; par les dénis de snn péristome interne , unies à la base au moyen d'une membrane ; enfin par ses lleurs hermaphrodites. (C. M.) " ACTIIMODHIA (âxTt'v, rvo;, rayon ; oùpâ, queue), ois. — Genre nouveau de Gould (7'roceed.,183G) démembrédu genre Tiirdus, et ayant pour caractères : Bec arqué, com- primé, à mandibule supérieure échancrée; narines basales linéaires, recouvertes d'une large membrane ; ailes courtes, concaves, à rémiges molles, la l"^*- très courte, les 4""^ et 6""« les plus longues; queue allongée, étagée, à rectrices molles; tarses longs; doigts grands, surlout le pouce et son ongle ; plu- mage mollet et peu serré; les ailes et la queue sont barrés et les espèces-types sont huppées. L'auteur en décrit une seule es- pèce, du Népaul , sous le nom d'^. Eger- toni. (Lafb.) * ACTIIVOI.EPIS (àxTt'v , rvo;, rayon; h-ri;, écaille; les akènes du rayon étant sur- montés d'écaillés aiguës), bot. ph. — Ce g. a été établi par M. De Candolie sur une petite plante originaire de la Californie, à tiges grêles, araiiéeuses au sommet, à feuilles op- posées , ovales, entières à la base, obtuses et 5-dentées au sommet. Les capitules, qui naissent à l'aisselle de ces feuilles, sont soli- taires, ramassés, petits, et portent des fleurs jaunes. Ce g., encore imparfaitement connu, ne renferme qu'une espèce. M. De Candolie le caractérise de la manière suivante : Capi- tules pluridores; lleurs du rayon -S-ô-iigu- lées, femelles ; celles du disque lubuleuses , à 5 dents, bisexuées; les fleurs mâles ont leur style avorté. Involucreovale-oblong-, en- touré à la base de quelques bractées folia- cées, couvertes sur le dos d'un duvet lomen- leux et mou. Réceptacle étroit, dépourvu d'écaillés. Ligules larges , courtes , 2-;i-den- lées. Style bifide cl cxserl. f.es fleurs tubu- leuses , cylindriques inlèrieuremcnt . se di- latent au sununel , renferment des anllières blanches et un style presque nul ou simple. ACT terminé par une petite tête. Fruits oblongs , légèrement anguleux ; ceux du rayon pubes- ceiits, toujours surmontés d'une aigrette for- mée par environ 5 écailles scarieuses , ai- guës, tandis que les fleurs du disque en sont dépourvues. (J. D.) " ACTI\"OLOBE. Aclinoloba (àxTc'v , îvo; , rayon ; XoÇd;, lobe). poi.yp. — Genre de la fa- mille des Actinicns ou Zoanthaires, établi par M. de Blainville , et caractérisé de la manière suivante : Corps déprimé, très élargi ù sa base, et plus ou moins lobé à son disque buccal , couvert de tentacules très courts et presque tuberculeux. Ce g. a pour type l'A. OEILLET [A. Dianihas Ellis). (M. E.) * ACTIIVOiVIERlS ( àxTi'v , rvoç , rayon ; f*spi'; , partie ; les fleurs sont incomplètement radiées), bot. pu. — C'est le nom donné par Nutlal à plusieurs plantes de la famille des Composées, originaires de l'Amérique sep- tentrionale et ayant appartenu au g. Coreop- A■/.^, L. Elles ont pour caractères : Capitules radiés, multiflorcs; ligules neutres, en petit nombre (4-8), allongées et 1-sériées. Fleurs du disque hermaphrodites, tubuleuses, à 6 dents. Involucre formé par 1-3 séries d'écaillés fo- liacées, aiguës, de grandeur inégale. Récep- tacle petit, convexe, couvert décailles qui embrassent le bord des fruits. Rameaux des styles appendiculés. Akènes comprimés , bordés par une aile étroile et surmontes par deux arêtes triangulaires , persistantes et presque lisses. — Le g. Aciiuoiueris se com- pose aujourd'hui d'une di/aine d'espèces , particulières à l'Amérique seplenlrioiiale. Ce sont des herbes vivaces ou bisannuelles, à liges dressées et à feuilles scabres et décur- renles , à capitules en corymbes et à fleurs jaunes. Ce g. diffère des Coreopii.v par la forme des akènes, et des f^'erbe.sina par ses rayons neutres. On cultive au jardin du 31uséum de Paris les A. aliemijolia , leirapiera , etc. (J. D.) ACTIIVOMORPIIES. Aciimmorphia , Blainv. (àxTt'v, rayon ; ft-opip-ô, forme), bot. pii. — Syn. d'Aclinozoaires. ACriIVOINiEMA (àxTi'v , rvo;, rayon ; v^ua, fil). Bor. CR. — Genre de Champignons bys- soides, créé par Persoon {AJycolog. Eiiroi>.). Il se compose de fibres solides , rameuses , parsemées de tubercules, et s'élendatil st)us forme de rayons du centre a la circonférence. Ces fibres adhèrent très iolimemenl à la sur- ACT face sur laquelle elles se sont développées. On ne connaît pas encore les organes de la IVucliflcalion ; mais il est probable qu'ils existent dans les nombreux tubercules qu'on y observe, quoique l'crsoon n'y ait trouve ni Ihéques , ni spores. VIA. Craiœgi se trouve très abondamment à la tin de l'automne sur les feuilles de l'Alisier, où il forme des ta- ches noires assez étendues. VA. caidicolum se rencontre sur les tiges des grandes Om- bellifères ; mais il est assez rare. On pourrait, jusqu'à ce que la fructilicalion des uns et des autres fût parfaitement connue , le réu- nir sans inconvénient aux genres Doihidea et Asieroma , avec lesquels il a la plus par- faite analogie. (LÉv.) 'ACTIIV'OPE. Aciinopus (àxTi'v, rvo;, rayon; •n-oû; , pied ). ARACH. — Genre de la famille (les Aranéides , tribu des Thcraphoses , éta- bli par Perty avec ces caractères : Yeux au nombre de 8, formant un groupe dilaté transversalement sur le devant du céphalo- thorax , entre les mandibules : 3 de chaque côté formant un triangle dont l'angle le plus aigu est dirigé en avant ; les 2 autres situés entre les latéraux antérieurs sur une ligne Iransverse. I.èvre allongée , étroite , s'avan- çant entre les mâchoires : ces dernières di- vergentes, allongées, fusiformes. Palpes très allongés, pédiformes, insérés latéralement à l'extrémité des mâchoires. Pattes grosses, courtes et renflées. Les espèces qui compo- sent ce g. sont des Arachnides chasseuses qui courent après leur proie, et se creusent des souterrains qu'elles garnissent d'un sac de soie , dont la moitié sort du sol et dans lequel elles se renferment. Ce g. comprend G espèces ; celle qui en est le type est VA. irt)M/«Pert. [Dcicrt. Anim., 2, 198, pi. -39, fig. G), trouvé au Brésil. (H. L.) "ACTIXOPHORA (àxTiv, rvo;, rayon ; 90- pô;, porteur), bot. pu. — Genre désigné par Lindley ( Sysi. of bot., édii. 11 ) comme fondé par W'allich, et appartenant à la famille des Sterculiacées , tribu des Byttnériées , DC. Toutefois il paraît que les caractères n'en ont pas encore été publiés. (G. L.) ACTINOPIlOîlE. Aciinopliorus { àxTc'v , ~vo;, rayon; rav4i(,s. (H- L.) •ACLTILOBÉ. AciuUobalu.t {actitus, aigu; lobus, lobe, division), bot. — Adjectif peu usité, qui qualifie les feuilles dont les lobes sont aigus, comme celles des PassiOorces, de quelques Renonculacées , Papavéra- cées , etc. (C. L.) 'ACLTIPEMVE. Aculipeimis { acutus , aigu ; peiina , plume). zooL. — Cette épi- lhèle s'applique aux Oiseaux dont les rec- trices sont pointues et élagées. 'ACYNTIIA, Commet, bot. pji. — Syn. de Samevicra , Thumb. *ADA [ôiêcf, Dor. pour S.Sn, mort, enfer; on aurait dû écrire Hada). ois. — Nouveau g. formé par M. Lesson dans son Traité d' Orni- thologie, pour quelques esp. de la famille des Gobe-mouches, et synonyme du g. Blechro- pus de Swainson [Monogr. des Gobc-moiiclies ou Flijcauhers). Ses caractères sont : Bec triangulaire en cùne allongé, mais un peu déprimé, à arête supérieure arrondie; na- rines arrondies, ouvertes dans la siibitancc cornée du bec, recouvertes, ainsi que sa base, ADA de soies assez épaisses et divergentes; ailes obtuses ou sub-obtuses, à rémiges primaires de longueur médiocre ; queue arrondie; tar- ses et doigts assez développés, annonçant des espèces marcheuses. Quatre nu cinq espèces, dont le Moucherolle à bec bleu de Vieillot, ou Suiriri noir à bec bleu de ciel d'Azara, Composent ce petit groupe et se font remar- quer par un plumage entièrement noir, sauf une tache d'un blanc pur sur les barbes in- ternes de quelques rémiges, et qui n'est vi- sible en dessus que lorsque l'aile est dé- ployée. Les seuls renseignements de mœurs que nous ayons sur ces oiseaux se bornent à ce qu'Azara nous a appris de son Suiriri noir à bec bleu, qui, d'après lui, est un oiseau buissonnier, se tenant sur la lisière des bois, saisissant les insectes au vol, et descendant quelquefois à terre pour les y prendre. Nous regardons ce petit groupe comme servant de transition entre les Gobe-mouches sylvains I et les Gobe-mouciies marcheurs; de plus, nous partageons l'opinion de .M. Swainson, qui en exclut le Traquet à lunettes ou le Clignot de Vieillot, malgré ses grands rap- ports de coloration. Ses tarses bien plus dé- veloppés, sa queue plus courte et carrée, ses ailes surobtuses et surtout ses mœurs maré- cageuses l'en éloignentsuflisammcnl. (Latr.) ADAMAIVTIIV [spath] (à^îafxâvrtvoî , de diamant ; à priv.; tJamaÇa), je dompte), min. — Nom sous lequel on a désigné d'abord , en les considérant comme formant une es- pèce à part , les variétés de Corindon opa- ques et clivables en rhomboèdre, qui nous viennent de l'Inde et de la Chine, /■''oyez coniNDON. (Dkl.) ADAMAS (àrîx.uia;, diamant, plus ancienne- ment acier; â priv.; oafjkaÇu , je dompte). MIN. — Nom du Diamant chez les Grecs et les Romains. Ce nom , qui veut dire invin- cible, fait allusion à la grande dureté de cette substance, laquelle surpasse celle de tous les autres minéraux. (Del.) ADASIBÉ ou ADAMBOÉ. Adambea, Lamk. DOT. PII. — Genre ou sous-genre de la famille des Lylhrariées ou Lythracées; il diffère du g. Lagersirœmia , auquel le réu- nissent la plupart des auteurs, par un calice longitudinalement plisse et sillonné, ainsi que par des étamines isomères. (Sp.) ' ADA\!IA, Wallich. bot. ph. — Genre de la famille des Saxifragacée.s , tribu des Hy- ADA drangées, DC. , élabli par Wallicl» {Tetit. Flor. Népal. , p. iti). — M. De Candolle {Prodf., vol. IV, p. 10) présume que ce genre n'est pas suffisamment distinct du Ci/aniiis. On n'en connaît qu'une espèce, indigène du Népaul , et qui se cultive de- t)nis quelques années en Angleterre comme arbuste d'ornement. (Sp.) 'ADAMSIA, Wild. bot. pu. — Syn. du genre Puschkinia. (Sp.) ADAXSOIVIA, L. (dédié à Adanson , cé- lèbre botaniste du 17""- siècle), vulgairement BAOBAB. BOT. PH.— Genre de la famille des Stercnliacées, tribu des Bombacécs , Endl. (famille des Bombacées, Kunth ; famille des Malvacées, tribu des Bombacées, Bartl.). T-cs caractères de ce genre sont les suivants {Uooker, in Bol. Mag. mb. lab. 2791 ; Scholt et Endl.,Melci. Boi., I, p. 3G): Calice coriace, cyathiforme , non persistant , profondément quinquéfide ; lanières oblongues , révolu- tées. Pétales 5,' ovales-arrondis. Etamines très nombreuses, monadelphes, révolutées, soudées jusque vers leur milieu. Andro- phore tubuleux, évasé au sommet; filets terminaux, grêles, étalés: anthères réni- formes , mobiles. Sîyle très long, ascendant. Stigmate pelté, multifide, rayonnant. Péri- carpe gros , indéhiscent, ovoïde, ligneux, 10-14-loculaire ; loges polyspermes, rem- plies d'une pulpe farineuse, qui se sépare, par la dessiccation, en quantité de polyè- dres monospermes. Graines réniformes, très dures. — Arbre à tronc peu élevé , mais ac- quérant avec l'âge une grosseur démesurée. Feuilles digitées, .3-7-foliolées ; folioles pé- tiolulées, coriaces ; pétiole long, cylindrique. Stipules petites, caduques. Pédoncules soli- taires, axillaires, uniflores, pendants, bi- ou tri-bractéolésau sommet; bractées épar- ses, linéaires , caduques. Fleurs très gran- des. Calice verdàtre à la surface interne. Corolle blanche ainsi que l'androphore. Fi- lets des élamines rabattus en forme de pa- rasol. Anthères rougeâtres. Ce fameux colosse végétal constitue à lui seul le genre ^rfnH,so»ia. Cet arbre, d'abord observé par Adanson dans la Sénégambie , a été retrouvé depuis au Soudan, au Dar- four et dans l'Abyssinie. Sou tronc acquiert Jusqu'à 25 pieds de diamètre, et, d'après les calculs d' Adanson , dont l'exactitude pa- TaU d'ailleurs assez douteuse , des n)illiers ADD ii: d'années sont uécessaires pour que l'aibre parvienne à ce monstrueux développement. Ce tronc immense est couronné d'un grand nombre de branches étalées horizontale- ment, remarquables par leur grosseur, et plus encore par leur longueur, qui est de 50 à GO pieds ; d'où il résulte que souvent leur propre poids en entraîne l'extrémité jusqu'à terre : aussi l'arbre , vu de loin , se présente-t-il sous la forme d'une masse hé- misphérique assez régulière, de CO à "0 pieds de hauteur, et dont le diamètre a le double. Quant aux racines, qui courent presque à fleur de terre , leur longueur est en harmo- nie avec celle des branches. Adanson estime qu'elles s'étendent jusqu'à la distance de IGO pieds. L'écorce et les feuilles du Baobab possè- dent des vertus émollientes qui les font fré- quemment employer par les nègres du Sé- négal. Le fruit, nommé vulgairement pain de singe, fournit aux Africains, dans la chair fongueuse qui enveloppe les graines, un ali- ment qu'ils estiment beaucoup. L'écorce li- gneuse de ce fruit, et le fruit lui-même lors- qu'il est gâté , servent aux nègres à faire du savon en tirant la lessive de ses cendres et en la faisant bouillir avpc de l'huile de palmier. Enfin, les habitants du Sénégal ont coutume de déposer dans les troncs creux du Baobab les cadavres de ceux qu'ils jugent indignes des honneurs de la sépulture. (Sp.) ADAPIS. MAM. Foss.— Nom employé quel- quefois pour le Daman ei que Cuvier a ap- pliqué à un Pachyderme fossile d'une taille un peu moindre que celle du Daman, et dé- couvert par lui dans le plâtre des environs de Paris. Il avait à chaque mâchoire 4 inci- sives, 2 canines et li molaires en séries con- tinues. Les collines pointues de ses dents le rapprochaient jusqu'à un certain point des Insectivores. (L...D.) ADDUCTEUR. Adduclor (ad, vers ; duc- lor, conducteur), anat. — Nom de plusieurs muscles qui rapprochent de l'axe du corps une partie qui en avait été écartée; ex. : ad- ducteur de l'œil , adducteur de la cuisse, etc. (C. d'O.) • ADDUCTORES [adduco, j'amène), bot. CR. — Hedwig appelait ainsi les pistils avor- tés qu'on rencontre souvent le long ou au bas de la gaine, d'où part le pédoncule qui supporte la capsule dans les Mousses. C'est 118 ADK ce que M. fiischofl désigne sous le nom A'^rchégones. f^oij-ez ce mot. (C. 31.) •ADELAIVTIILS, Eiid. bot. m.— Syn. de Cavanilla, Thumb. ADEI, àv(îpôî, mâle ; plante dont les organes mules sont munis d'une glande), bot. pu. — Genre appartenant aux Diosmées du Cap, le même que le GUnuiabj'olia de Wendland pure, que YOckia et VOkeuia de Dietrich, et ainsi ca- raciérisé : Calice 5-parti, ponctué, au fond duquel est accolé un disque dont le bord supérieur libre porte les étamines. Pétales 5, plus longs que le calice, courtement onguicu- lés, ouverts ; 10 filets velus : les 5 opposés aux pétales , stériles et portant à leur sommet, au lieu d'anthères , une glande globuleuse ou concave; les 5 autres alternes, plus courts, terminés chacun par une anthère grande et ovoïde que surmonte une glande pédicellée, d'abord dressée et plus tard réfléchie. Style plus court que lecalice, élargi à son extrémité en un stigmate à 5 lobes. Ovaires 5, soudés entre eux par leurs faces internes , couverts , surtout supérieurement, de glandes stipitées, contenant chacun 2 ovules collatéraux. Fruit à 5 coques. — Onze espèces, originaires du cap de Bonne-Espérance, peuvent se distri- buer en 2 sections caractérisées, l'une par des fleurs presque sessiles, et par les glandes terminales des anthères en forme de cuillère ; l'autre par des pédoncules plus longs, et par des glandes en forme de boule. Ce sont des arbrisseaux à feuilles éparses ou plus rare- ment opposées, planes, coriaces, criblées de points glanduleux qui dessinent, sur leurs bords, comme de petites crénclures, portées sur un court pétiole muni de 2 glandes à sa base. Les fleurs , de couleur blanche, de cou- leur de chair ou rougeâtre, sont assez gran- ADE des , solitaires à l'extrémité des rameaux qui se divisent quelquefois en manièred'ombelle. et souvent accompagnées de 2 bractées op- posées. (Ad. J.) ADE\AlVTnERA, L. (à^/Jv, t'voî, glande; àvOïjpa, fleurie; d'àvGyjpo'ç, par extension , an- thère). BOT. PU. — Genre de la famille des Légumineuses, sous-ordre des Mimosées. M. Kunth lui assigne les caractères suivants {IVov. Geii. et Spec, vol. VI , p. 310) : Calice cupuliformc, à 5denls peu marquées. Pétales 6, égaux, hypogynes. Étamines dont 5 (op- posées aux pétales) plus courtes ; filets libres ; anthères suborbiculaires , couronnées par une glandule stipitéc. Ovaire non stipité, linéaire, pluri-ovulé. Style long; stigmate simple. Légume très long, comprimé, mem- branacé, toruieux, uniloculaire, bivalve, 8-12-sperme. Graines éloignées, lenticulai- res; tégument écarlate , dur, crustacé. — Arbres inermes. Feuilles bipennées. Fleurs en épis axillaires ou terminaux. Les .\dé- nanthères se cultivent dans la zone équa- torialc comme arbres d'agrément ; leurs graines, qui sont d'un beau rouge de co- rail , servent à faire des colliers et autres ob- jets de parure. On en connaît 4 espèces. (Sp.) ADEIXiANTHOS ( àênv , glande ; avOoç . fleur). BOT. PU. — Genre de la famille des Pro- téacées, R. Br. (Protées, Juss.), sous-ordre des Nucamentacées, End!., tribu des Protéi- nées, fondé par Labillardière {A''ov. HolL, 1, 28, t. 36, 38), adopté par R. Brown [Linu. Tram., X, 151; Piodr., 367, etc.), et ainsi caractérisé : Involucre 4-8-phylle, uniflore. Périgonc quadriBde , circoncis à la base. Étamines 4 , insérées dans chaque cavité apicilaire des divisions périgonales. Squa- mules 4 , hypogynes, adnées à la base persis- tante du périgone. Ovaire uniloculaire, uni- ovulé. Style filiforme, dépassant le périgone ; stigmate vertical. Noix renflée, sessile, mo- nosperme. — Ce g. renferme 4 ou 5 arbris- seaux, trouvés dans la partie S.-O. de la Nouvelle-Hollande , et distingués par des feuilles éparses, indivises ou trifides; par des fleurs rougeâtres, renfermées dans des involucres axillaires, solitaires, ou plus ra- rement par des fleurs jaunâtres dans des in- volucres terminaux subagrégés. Le fruit est entouré à sa base de 4 glandes squamiformes. Labillardière {loc. cit.) en a figuré 3. (C. L.) ADE •ADEIVARIA , Kunth (àS-nv, /voç, glande). •OT. vu. — Genre de la famille des Lythra- riées, tribu des Salicariées, DC— M. Kunth (Nov. Geii. et Spec, vol. VI, p. 185) en trace ainsi les caractères : Tube calicinal turbiné -campanule ; limbe à 4 ou 5 lobes égaux. Pétales 4 ou 5 , égaux , onguiculés , insérés entre les lobes calicinaux. Étamines Sou 10, unisériées, saillantes, insérées un peu au-dessus de la base du calice. Filets libres. Anthères dorsifixes, latéralement dé- hiscentes, suborbiculaires. Ovaire stipité, biloculaire , muiti- ovulé. Style terminal, inclus , persistant ; stigmate bilobé. Péri- carpe (indéhiscent?) globuleux, en partie recouvert par le calice, mucroné, membra- neux , polysperme. Graines cunéiTormes- obovées , anguleuses , attachées à un pla- centaire central subglobuleux. — Arbres inermes. Feuilles opposées, très entières, parsemées en dessous (ainsi que le calice , la corolle et le pistil) de glandules ponctifor- mes. Fleurs blanches, disposées en ombel- les; pédoncules axillaires, opposés. Ce g., dont on connaît aujourd'hui 4 espèces , ap- partient à l'Amérique équatoriale. (Sp.) *ADENARIUM, Rafin. ( àWv , /vo; , glande), bot. pu. — Syn. du g. Honckenya, Ehrh. (non Willd.). (Sp.) ' ADE\IA (àîî^'y , glande ; ou aden , nom prétendu de celte plante chez les Arabes). BOT. PH. — Dénomination imposée par Fors- kahl ( Ft. Mcjypt. ) à un arbrisseau qu'il trouva en Arabie , et qu'il caractérisa d'une manière trop vague pour qu'on puisse au- jourd'hui le rapporter avec certitude a l'une des familles naturelles , d'autant plus qu'il ne paraît pas avoir été retrouvé. Suivant cet auteur, les jeunes pousses de cet arbrisseau, réduites en poudre, sont très vénéneuses, et ont pour antidote certain le Câprier épineux (Capparis spinom L.). (C. L.) *ADE]\ILEMA, Blume (à^yjv, /voç, glande ; ifl'fjiT?, sécrétion ). BOT. ph. — Genre apparte- nant, soit à la famille des Rosacées , soit à celle des Cunoniacées. Il a, dit M. Blume, le port des Piosacées ; mais ses graines péri- spermées semblent le rapprocher davantage des Cunoniacées. M. Lindlcy le met parmi les g. non classés et incomplètement connus; M. Don ( Gen. Sysl., II , p. 622 ) pense qu'il diffère à peine des Neillia (de la famille des Rosacées -Spiréacées). Quoi qu'il en soit, ADE 123 voici les caractères que lui assigne M. Blume {Bijdr., XVIII, p. 1 120) : Calice campanule, inadhérent, 5-fide, persistant, parsemé à la surface externe de poils glandulifères. Pé- tales 5 , petits , insérés à la gorge du calice. Étamines en nombre indéfini , ayant même insertion que les pétales. Ovaire 1 -loculaire, pluri-ovulé. Style indivisé; stigmate pelté. Péricarpe folliculaire , 8-12-sperme , rostre par le style, latéralement déhiscent, recou- vert par le calice. Graines bisériées , atta- chées à la suture , 1-costées , périspermées. — Arbrisseau sarmenteux.. ayant le port des Rubm. Fleurs en panicules terminales. Une seule espèce, indigène de Java. (Sr.) • ADEIMUM [Aden, nom de cette plante chez les Arabes), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Apocynacées , Lindl. , tribu des Apocynées vraies , sous-tribu des Echitées, proposé par Roemer et Schulles ( Sysl., IV , p. 35), qui en circonscrivent ainsi les carac- tères : Calice quinqué-parli , à divisions lan- céolées. Tube de la corolle rétréci à sa base, s'élargissant ensuite, pubescent, marqué in- térieurement de 5 lignes longitudinales, ve- lues ; segments du limbe arrondis. Filaments des étamines très courts, insérés sur la partie rétrécie du tube. Anthères sagittées , cohé- rentes supérieurement avec le stigmate , et portant au sommet une soie hérissée, de la longueur de la corolle. Ovaires 2, globuleux. Style unique , de la longueur des anthères. Stigmate capité, bidenlé au sommet, quinqué- denté latéralement.— Ce g. ne renferme en- core qu'une seule esp. , le Nerinm obesum Forsk. , qui avait déjà été indiquée par R. Brown comme ne devant plus faire par- tie du g. A'erium. C'est une plante indigène d'Arabie , à souche molle , produisant un bulbe épigé de la grosseur d'une Icte hu- maine, à rameaux ligneux, garnis de feuilles éparses , rapprochées au sommet des tiges , oblongues, resserrées à la base, mucronées, tomenteuses, velues en dessous, munies de soies roides dans les aisselles ; à inflorescence en corymbes terminaux , multiflores. Ce g. parait devoir être adopté. (CL.) * ADEl^OBASILM , Presl. ( â(î-/îv , tvo{, glande ; êaVc? , base ). bot. tu. — Genre de la famille des Homalinées ou Homaliacées. M. Prcsl {Symb. Bot., vol. I, p. 3(5 ) lui assi- gne les caractères suivants -. Calice 4-parti ; les 2 sépales intérieurs ( pétales , en adop- 124 ADE tant la manière de voir de M. Lindley ) plus étroits. Étamines au nombre de 3G , 4-sé- riées, libres. Ovaire 4-ioculaire, mulli- ovulé, inséré sur un disque annulaire, de substance glanduleuse. Styles 4 , subulcs , étalés Baie i-loculairc, oligosperme. — Ar- brisseaux à rameaux et à feuilles tantôt al- ternes, tantôt opposés, tantôt verlicillés. Sti- pules sétacées , caduques. Fleurs axillaires , fasciculécs. — L'auteur de ce g. n'en signale qu'une seule espèce , qui habite l'Amérique méridionale. (Sp.) * ADE\-OCALY\, Bertero (ào^'v, e'voç , glande ; xaiu^, bouton de fleur), bot. pu. — Double emploi du g. Coulleria, Kunth. (Sp.) ADÉi\OC.\UI>E. Ademcarpiis, DG. (à^/)'v, tvo,,, glande; xapTjo;, fruit), bot. pii. — Genre de la famille des Légumineuses , sous-ordre des Papiiionacées , tribu des Génistées , DG. — M. De Gandulle {Flor. Franc. Siippl. , p. 549, et Prodr. , vol. III , p. )58) assigne à ce g. les caractères suivants : Calice obconi- que, bilabié, souvent glanduleux ; lèvre su- périeure bipartie; lèvre inférieure plus lon- gue, trifide. Carène obtuse , recouvrant les organes sexuels. Étamines monadclphes. Lé- gume oblong, comprimé, couvert de glan- dulesslipitées.— Arbrisseaux. Feuilles trifo- liolées; folioles souventcondupliquées. Grap- pes terminales. Fleurs jaunes. Pédicelles bractéolés. — Ce g., extrêmement voisin des Cytises , renferme 7 ou 8 espèces qui habi- tent la région méditerranéenne et les Cana- ries. (Sp.) * ADEIVOCALLOIV (à^vîv , /«o? , glande ; xau>ôç , tige). BOT. PU. — M. Lessing a donné ce nom à une plante originaire du Chili et appartenant à la famille des Composées , tribu des Eupatoriées. Elle a pour carac- tères de présenter des capitules pourvus de 9-10 fleurs tubuleuses de deux sortes , divi- sées supérieurement en 4-5 dents ; celles du rayon , au nombre de 5 , sont femelles , tandis que les 4 ou 5 autres qui occupent le centre du capitule sont mâles. L'involucrc est, formé par un seul rang d'écaiiles qui se réfléchissent à la maturité. Le réceptacle est nu ; les fruits, dépourvus d'aigrettes, sont oblongs-obovés , et munis au sommet de glandes stipitces. — On connaît 2 espèces du g. Ai'.euocaïUon : l'une du Chili, sur laquelle le genre a été établi; l'autre rapportée de lacôleN.-O. de l'Amérique septcntrionaîe, ADE des environs du fort Vancouver , par le 52u N. (J. D.) * ADEIVOCREPIS (àdvîv, tvo,-, glande; xp/)77i'; , base ; fleur à réceptacle glandu- leux). EOT. PII. — M. Blume a établi ce g. de la famille des Euphorbiacées , qu'il carac- térise ainsi : Fleurs dioiques ; calice profon- dément quadriparli; pas de corolic. Dans les mâles : G filets libres , dressés , terminés par des anthères didymes et introrses , in- sérés sous un rudiment de pistil central et cyathiforme , alternant avec autant de glan- des. Dans les femelles : un ovaire globuleux à 2 loges bi-ovuiées ; un stigmate simple et scssile, obtus, velu. Le fruit n'a pas été ob- servé.— La seule espèce connue est un ar- bre de Java, haut de 40 pieds , à feuilles al- ternes , oblongucs , obscurément crénelées, glabres , accompagnées de 2 petites stipules caduques. Ses fleurs courlemcnl pédicellées se rapprochent en général 3 par 3 sur des grappes axillaires. (Ad. J.) *ADE\'OCYCLlJS ( àdrj'v , î'voç, glande; xu'ît/o;, cercle), bot. ph. — Lessing a désigné sous ce nom un g. de plantes a[iparlenant aux Composées , section des Vernoniées. Il ofl're pour caractères des capitules uni- flores, des in volucres assez petits, oblongs ou cylindracés, formés d'écaiiles fortement im- briquées, coriaces, sèches, paléacées, uni- nervccs ; celles de l'intérieur presque linéai- res. Le réceptacle ponctiforme. La corolle est régulière , à tube profondément divisé en 5 lobes, plus courts cependant que la portion entière. Les filets des étamines sont lisses. Le fruit court, obconique, sillonné, glabre et dépourvu d'aigrette, est couronné par un disque épigyne , charnu et légèrement on- dulé sur le contour. — l'Adenocyclus est un arbrisseau originaire de i'ile de la Trinité, dont les rameaux , munis de feuilles alter- nes, ovalcs-oblongues et acuminées , sont terminés par des corymbes plusieurs fois di- chotomcs. (J. D.) 'ADEIVOGRAMMA, Reichenb. (à^J/î-^Evoç, glande; ypa^ajjivj, ligne), bot. pii. — Genre de la famille des Poitulacacées, tribu des Steu- déliécs, Reich. M. Reichcnbach [Hori. Bol. sub tab. 109) en donne les caractères sui- vants : Calice pétaloide , non persistant , à 5 sépales striés. Corolle nulle. Étamines au nombre de 5 , alternes avec les sépales, in- sérées au fond du calice. Péricarpe oblong , ADE comprimé, monosperme, indéhiscent, glan- duleux aux bords , gibbeux de chaque côté à la base. Embryon renversé, curviligne. — Herbe annuelle, ayant le port des Phavna- qeum. Feuilles verticillées. Fleurs petites. Ce g. n'est constitué que sur une seule espèce. (Sp.) * ADEIVOLEPIS, Less. (à<î/i'v,£voç, glande ; ÀJire',;, écaillC;. BOT. PH. — Gcnrc de plantes de la famille des Composées, tribu des Sénécio- nées , et originaire des iles Sandwich. Ses caractères sont d'avoir des capitules pluri- fiores, hélérogames ; les fleurs du rayon , au nombre de 4 environ, sont neutres , à ligules subelliptiques, échancrées ; celles du disque tubuleuses , hermaphrodites, à limbe renflé à la base et divisé en 5 dents. Le réceptacle est plan , bracléolé. Les an- thères dépassent la corolle ; les fruits , tous semblables entre eux, sont presque triangu- laires-obcomprimés, dépourvus d'ailes , lé- gèrement atténués au sommet en forme de bec, et manquent d'aigrette ; ceux du disque sont souvent linéaires par avortemcnt. La seule espèce de ce g. a été rapportée d'O- Wahou par de Chamisso. (J. D.) * ADEKOi\'COS (àd%'v, glande ; oyxoç, cor- puscule). BOT. PH. — Genre de la famille des Orchidées, établi par M. Blume {Bijd., 381), adopté par M. Lindley, et placé dans la tribu des Vandées. Il se compose d'une seule es- pèce (^. t'imîsBl.). C'est une plante para- site excessivement petite qui croît dans les forêts de l'île de Java. Ses tiges simples por- tent des feuilles étroites , linéaires , aiguës, disliquées, creusées en gouttière en dessus ; des pédoncules solitaires, opposés aux feuil- les , et terminés par un petit nombre de fleurs vertes et sessiles. Les divisions calici- nales sont presque égales et dressées ; le la- belle concave, charnu, également dressé, glanduleux à sa face supérieure, et entier. Le gynostème court se termine par une an- thère presque biloculaire, contenant 4 masses polliniques globuleuses, un peu comprimées, avec une caudicule courte qui s'insère sur un rétinacle pelté. (A.. R.) •ADEIVOPELTIS [kS-ni, /voç, glande ; ■nil- TYi , bouclier ; plante à bractées accompagnées de 2 glandes pellées). bot. ph. — Genre de la famille des Euphorbiacées que distinguent les caractères suivants : Fleurs monoïques amentiformes ; pas de calice. Les màlcs con- ADE 125 sistent en 2 étamines dont les filets se sou- dent inférieurement en un seul articulé à sa base j les femelles en un ovaire à 3 loges bi-ovulées, surmonté de 3 styles simples, ré- fléchis, et qui devient une capsule à 3 co- ques.— Ce g. a été formé d'après un arbris- seau connu au Chili sous le nom de ColUguaij Macho. Les filets alternes sont bordés de dents glanduleuses. Les chatons présentent à leur base une ou 2 fleurs femelles , et sont couverts de mâles dans tout le reste de leur étendue ; toutes ces fleurs sont sessiles à l'aisselle d'une bradée écailleuse, accom- pagnée intérieurement de 2 glandes pédicel- lées, et offrent un peu plus haut, au-dessous de l'articulation dans les mâles, 2 brac- léoles sous forme de lanières filiformes. (Ad. J.) •ADÉA'OPnORE [kS-^Ti, glande ; ^ipto , je porte). BOT. — On donne ce nom aux plantes qui portent des glandes sur quelques unes de leurs parties ; tel est, par exemple, le Po- lijgala adenophora. * ADENOPHORA (àJ^'v, /voç, glande; yo- po;, porteur), bot. ph. — Genre de la famille des Campanulacées, tribu des Campanulées, formé par Fischer [Aci. Acad. Mosq. , VI , 165), ayant pour synonyme le g. Flœrkea de Sprengel [Aleit., Il , 523), et comprenant quelques espèces du g. Campanulu, L., et Alior. — Les Adénophores sont des herbes vivaces, ou quelquefois bisannuelles, ayant le port des Campanules , et habitant , à l'exception d'une seule espèce qui se trouve dans l'Europe orientale, le nord de la Sibé- rie , de la Daourie et de la Chine. Leurs ra- cines sont souvent comestibles ; leurs tiges dressées , garnies de feuilles alternes ou ra- rement verticillées; les radicales pétiolées, arrondies ; les caulinaires souvent sessiles; les supérieures plus étroites , plus courtes. Leur inflorescence est en grappes ou en pa- nicules terminales et axillaires ; leurs fleurs pédicellées, nulantes. (CL.) "ADEKOPHORUS (ii^'v, /yaç, glande; tpopoç , porteur ). bot. cr. — Les plantes qui composent ce g. de la famille des Fougères diffèrent très peu par leurs caractères des Polypodes avec lesquels Kaulfuss et Presl les ont réunies ; mais leur aspect est si particu- lier qu'on les distingue immédiatement de toutes les autres espèces de ce g. si nom- breux , et qu'on est porté par là à donner de 1Î6 ADE la Talcur aiu caractères sur lesquels M. Gau- dichaud l'a fondé. Ce sont de petites Fou- gères croissant sur les troncs des arbres, à fronde découpée en lanières Ones, ordinai- rement arrondies et spalulées , coriaces, traversées par une seule nervure renflée à son extrémité , et qui portent à cette extré- mité un seul groupe de capsules. En ou- tre, la surface de la fronde est couverte de poils vésiculeux, renflés et presque glandu- leux, qui ont motivé le nom donné à ce g.— On connaît 3 espèces de ceg. ou de ce groupe de Polydopes . qui . toutes 3 , ont été décou- vertes dans les îles Sandwich par M. Gau- dichaud et figurées dans le Foyage de l'U- '"'""e- (Ad. B.) ADEIVOPnORUS (itî^'v , c'vo; , glande ; oç , style). BOT. PU. — Cassini a établi ce g. sur plusieurs plantes d'Europe faisant partie des Tusnilaçjo de Linné. Il a pour caractè- res des capitules discoïdes, ne renfermant qu'un petit nombre de Heurs ; un involucre cylindracé, formé par un petit nombre d'é- cailles disposées sur un rang. Les corolles de couleur blanche ou rose sont tubuleuses , à limbe campanule, 5-denlé ; les branches des styles , qui dépassent de beaucoup ces co- rolles , sont semi-cylindriques et couvertes , sur toute leur surface , de papilles glanduli- formes , qui ont servi à nommer et à carac- tériser ce g. — Les esp. qui en font partie, telles que VA.[ Tu^sUago) (jlabia,pi;insites, Ifucopliylla , etc. , sont des plantes vivaces qui habitent les prairies tourbeuses des mon- tagnes. (J- D.) ADE " ADE^IOSTYLIS (à5y,'y, /voç , glande; «î , Style). BOT. pu. — Genre de la famille des Orchidacées, tribu des Néottiées, Lindl., fondé par Blume ( Bijdr., 414, flg. 17 ), qui lui assigne les caractères suivants : Divisions périgonales conniventes ; les externes laté- rales insérées sous le labclle ; la supérieure voiitée , conniventc avec les inférieures. Labelle ventru à la base, pubescentà l'inté- rieur, conné avec le gynostème. Limbe spa- tule , indivis, étalé, épaissi. Gynostème court, échancré au sommet , glanduleux, renflé latéralement. Anthère dorsale, bilocu- laire , ovale. Pollinics 2, ovales, subbilo- bées ; caudicule commune ; glandule ? Il est singulier que l'auteur n'ait pas dé- fini ce dernier organe, d'après lequel il a cependant caractérisé et nommé son g. , qui ne contient encore qu'une plante herbacée de Java , à tige rhizomateuse à la base , à feuilles linéaires acuminées. Ses fleurs sont sessiles , bractéées, blanches et disposées en épi spiral. Selon Endlichcr(Ge«e»-. jj/.,i548}, ce g. a pour synonyme le g. Cionisaccus , Kuhl. ctHass. {Ovch. edid.Breda,l. VIII). (C. L.) *ADE1V0TRÏCHIA (à-î^'s , tvo; , glande ; GjDi'l, Toi^^ôç, poil). BOT. PII. — M. De Candolle a réuni ce g. nuSeitccio. On cultive dans les jardins de botanique les A. amplexuiudis et xifuiatiloba. Ce sont des plantes annuelles , couvertes de poils entremêlés de glandes, qui répandent une odeur assez agréable lors- qu'on en touche les liges et les feuilles. (J. D.) ADÉOINE. Atleona [Adeonu, nom my- thologique). roLYP. — Genre de Polypes bryozoaires delà famille des Eschares , à polypier pierreux , étroit vers sa base , où il s'encroûte progressivement , frondescent ou llabelliforme à l'extrémité supérieure, et composé de petites cellules serrées, scriales ou en quinconce, percées de pores irrégu- liers sur leur disque ventral à oscule rond, et disposées en deux plans adossés. La ma- nière dont s'encroûtent les parties inférieures du polypier est tout-à-fait analogue à ce qui arrive chez les Eschara fascialis, ticlte- tioidt's, etc.; et l'examen de quelques échan- tillons , où cette partie était cxtraordinaire- ment allongée, avait fait croire à l'existence, chez ces polypiers , d'une tige pierreuse , articulée, et d'une structure particulière. En I conséquence , Lamouroux plaça l'Adéonc ADE ians la famille des Isis , qui ont de» poly- piers oorticiréres. Lamarck , tout en assi- gnant leur véritable place contre les Escha- res, indiqua mal à propos un rapport entre les Adéones et les Rétépores, rapport qui ne serait fondé que sur les perforations des lames d'Adéones, comparées aux mailles des Rétépores. On a rangé dans ce g. plusieurs espèces : A. foUiJ'era, cribriformis, elongaia, qui pourraient bien appartenir à des g. dif- férents. (Dl'j.) ADÉPHAGES. AJuphagi ( à<î-o'f a'yoç, vo- racc ). iKs. — Nom donné par Clairville et Eiclnvald à une famille de Coléoptères pen- lanièresja même que celle des Entomopha- ges de Latreille. /-'oi/. ce mot. (D.) • ADERUS ( à priv. ; Sipr, , cou). i.\s.— <.enre de Coléoptères hétéromères, famille desSténélytres, établi par M. Westwoodaux dépens du g. Xt/lophilus de Bonolli , et au- quel il donne pour caractères: Corps ovoide. Antennes médiocrement longues, de H ar- ticles , dont le 2"" et le 3'"^ minces ; yeux médiocres , entiers. — Ce g. a pour type la Lijtia boleii Marsham , espèce propre à l'An- gleterre. M. Slephens, qui l'adopte , le place dans sa tribu des Notoxidcs , et y rapporte 2 autres espèces qui nous sont inconnues. (D.) * ADESMACES. Adesmacei ( aSi^ixoç, , sans ligament), moll. — M. de Rlainville a senti, l'un des premiers, que les familles des Pholadaires et des Tubicolés de Lamarck n'étaient point naturelles. Il s'est aperçu que les ïarets et les Térédines avaient beau- coup plus d'analogie avec les Pholadcs qu'a- vec les Fistulanes et les Arrosoirs. Voulant rassembler dans un même groupe tous les g. de Mollusques bivalves qui, comme les Pho- lades , n'ont point de ligament pour réunir les deux valves , il a donné à ce groupe un nom caractéristique qui exprime très bien son caractère principal. Nous faisions ces observations en même temps que M. de Blainville , et nous avons pu réformer, dans la famille des Adesmacés, un g. qu'il nomme Fisiulane , et qui n'est qu'un double emploi du g. Taret lui-même , puisqu'il a été formé sur le Teredo nucivorus de Spengler. Nous aurions été un des premiers à adopter le nom proposé par M. de Blainville , si nous ne nous étions fait une loi de n'admettre un nom dans la nomenclature qu'autant qu'il ADE 129 ne s'y trouve rien d'équivalent. Lamarck ayant fait une famille des Pholadaires , il nous a paru plus convenable de la conserver en l'améliorant. (DEsn.) * ADESMÏA (à(Σ'<7/j.ioç , qui n'est pas lié). INS. — Genre de l'ordre des Coléoptères hé- téromères, famille des Mélasomcs, établi par Fischer et adopté par M. Dejean ( Caial. , 3'' édit.), ainsi que par M. Solicr, qui le place dans sa tribu des Macropodites, et lui assigne pour caractères dislinclifs des autres g. de la même tribu, savoir : Les mandibules sans sillon en dessus ; le menton anguleux sur les côtés, et à échancrure profonde ; le labre tronqué ou échancré , non recourbé à son extrémité. — Ces caractères sont plus déve- loppés et représentés grossis par l'auteur dans le t. IV des Ann. de ta Soc. enlom. de France, p. 522 , pi. 15. M. Solier ne décrit que 24 espèces comme se rapportant à ce g. ; mais M. Dejean en désigne 32. Nous n'en citerons qu'une, qui paraît avoir servi de type à M. Solier : c'est son Ad. dubia qui, d'après M. Dejean , est la Pimelia longipes Fabr. (D.) 'ADESMÏA, DC. ; Païayonimn, Schrank ; Heleroionia , Desv. (âaVo-uio;, sans lien; parce que les ctamines sont libres), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses, sous-ordre des Papilionacées, tribu des Hé- dysarées, sous-tribu des Euhédysarées, DG. M. De Candolle {Auii. des xcienc. nat., janv. 1825, et Prodr., t. II, p. 318) assigne à ce g. les caract. suivants : Calice 5-iide ; lanières pointues, presque égales. Corolle papiliona- cée ; étendard enveloppant (avant l'épanouis- sement) les autres pétales ; carcne tronquée au sommet. Étamincs libres, coi.tiguës. Lé- gume comprimé transversalement, pluri- articulé; suture supérieure subrectiligne, cpaissie; suture inférieure sinuée-lobée ; articles monospermes, suborbiculaires, fina- lement désunis. Graines comprimées , réni- formes-orbiculaires. — Herbes annuelles ou vivaces. Feuilles abrupli-pennées; pétiole sétifère au sommet. Stipules lancéolées. Pé- doncules uniflores, axiliaires ou en grappe terminale. Fleurs petites, jaunâtres. Ce genre appartient à l'Amérique méridionale. On en connaît environ 15 espèces. (Sp.) ADESMLS (aJto-fJioç.qui n'est pas lié), ins. — M. Dejean avait désigné sous ce nom [Cuiul. de 1821) un genre de l'ordre des Co- t30 ADI léoptéres tétramères , famille des Longicor- nes , fondé sur une seule e pèce du Brésil qu'il avait appelée ^t/. luciiiosus ; mais, dans la 3« édit. de son Caial., il a compris celle espèce dans son genre ylrn-pUiomjcha, cl lui a reslilué le nom à.' Hesmipilu , qui lui avait été donné précédemment parGermar. (D). *ADEXHJS ((i<Σ?ioç, maladroit), ins. — Genre de Coléoptères léiramères, famille des Curcuiionides , division des Molytides, établi par Schœnherr, qui lui donne les ca- ractères suivants: Antennes médiocres; les 2 premiers articles du funicule assez longs, presque obconiques, les autres courts, pres- que turbines , s'élargissant peu à peu ; mas- sue presque ronde , à articles peu distincts. Rostre allongé, robuste, cylindrique, légè- rement arqué. Yeux oblongs , déprimés. Prothorax transversal , presque tronqué à la base et au sommet, plus étroit par devant, et un peu rétréci près de la base ; écusson nul. Élylres grandes, ovoides , très con- vexes. — Ce genre est fondé sur une seule espèce que l'auteur nomme A. scrobipenni.s, et qui lui a été communiquée par M. Scliup- pel comme originaire des Alpes de Carin- thie. Le genre ^dexius ne figure pas dans la dernière édit. du Catal. de M. Dejean. (D.) * ADHATODA. bot. ph. — Dénomina- tion spécifique d'une espèce àeJuxlicia [J. yîdhaioda L.) dont Tournefort avait fait un genre qui n'a pas été adopté. Selon Duchesne, ce mot signifie à Ceyian expulsion du/œiiis, d'après la vertu que les habitants attribuent à cette plante. (C. L.) *ADIIÉREIVCE. Adiiœrentia. ZQOL., bot., MIN. — En minéralogie, on appelle ainsi la manière dont les cristaux sont attachés à leur gangue ou à leur support. En zoologie et en botanique , c'est l'union ou la soudure des parties originairement distinctes. Dans cette dernière science, De Candolle a fait une étude particulièredecette manière d'être des organes , et en a déduit des conséquen- ces importantes pour la classification des végétaux. Nous traiterons ce sujet à l'article GREFFE NATURELLE , nom qu'il 3 donné à la soudure des divers organes des végétaux. *ADÏA1\TACÉES. Adianiaceœ. bot. cr. — Tribu de la famille des Fougères, diver- geinent limitée par les divers botanistes qui se sont occupés de cette famille ; M. Gaudi- chaud n'y comprend, sous le nom d'Adian- AÛI tées, que les genres y^dïa>»um et Cheilan-' thés. Presl, au contraire, réunit sous ce nom les Adiantées, une grande partie des Pléri- dées, des liiechnées et des .Notholœnces de cet auteur, et les caractérise par leurs cap- sules en groupes marginaux, continus ou interrompus , recouverts d'un tégument for- mé par le bord replié de la feuille, et sur lequel les capsules sont le plus souvent in- sérées. Presl divise cette tribu en 2 sections : les Adiantacées et les Lonchilidées. Les prin- cipaux genres de la 1" sont : Lomaria, Pie- rh, et ses subdivisions, Adiuntum et Cliei- lantUe'i. ^o,v<.= fougères. (Ad. B.) ' ADIAMTITES. bot. foss. — M. Gœp- pert a désigné sous ce nom un groupe nom- breux de Fougères fossiles, qu'il considère comme assez analogues aux Fougères vivan- tes du genre Adiimtum, pour leur avoir ap- pliqué ce nom. Quoiqu'il y ail pour plusieurs d'entre elles une assez grande probabilité, cependant la plupart ont très peu de rapport par la forme de leurs frondes avec les y^dini- mm vivants; et la fructification n'étant in- diquée sur aucune de ces espèces, il nous parait très douteux que la majorité d'entre elles puisse cire rapprochée des Adiunium. La plupart de ces Fougères fossiles avaient été précédemment décrites dans mon His- toire des f^égétaitx fossiles sous le nom de Cycloptens. Quelques unes étaient placées dans le genre Sphenopieris. Foy. fougères FOSSILES. (Ad. B.) ADIAtVTUM (à'îi'avTov , sorte de fougère chez les Grecs; d'à<îiavToç, toujours sec). BOT. CR. — Linné, qui a établi ce genre, y plaçait un grand nombre de Fougères, dési- gnées par les anciens botanistes sous le nom de Capillaires , et toutes remarquables par la finesse de leur pétiole et de ses divisions, ainsi que par la couleur ordinairement noire et par le brillant de ce pétiole. Toutes ces plantes avaient, en outre, leurs capsules portéessurle bord de lafrondeelséparéesen groupes distincts; mais, depuis lors, l'étude de l'insertion du tégument qui couvre ces capsules a conduit à diviser ce genre en plu- sieurs autres, dont les principaux sont les Clteilaiultes et les J.indsca. Le genre Adiun- tum, ainsi limité, est encore un des plus nom- breux et des plus élégants de la famille des Fougères; il comprend, en effet, environ 70 es|ièces, presque toutes des pays chauds ADI ou de l'hémisphère austral ; très peu d'es- pèces croissent dans les parties tempérées ou froides de l'hémisphère boréal. De ce nom- bre sont cependant VAdianinm CapUlus Ve- neris, qui croît dans tout le bassin de la Mé- diterranée, VAd. pedatum du Canada, et VAd. boréale des îles Aléoulienncs. Toutes CCS plantes ont des pétioles grêles, naissant d'une souche rampante et se subdivisant en rameaux nombreux très fins , presque tou- jours glabres, lisses et d'un noir d'ébène , qui portent des folioles souvent cunéiformes à nervures flabeJliformes dichotomes; ces folioles sont presque toujours glabres, mem- braneuses, très minces, d'un vert tendre; elles présentent, sur le bord de leur face in- férieure , des groupes de capsules margi- naux , arrondis et égaux, ou oblongs et iné- gaux, recouverts par un tégument membra- neux, brunâtre, oblong, arrondi ou lunule , s'ouvrant intérieurement, faisant suite au bord de la feuille, et sur lequel sont insérées les capsules. — La finesse , le brillant et la couleur noire des divisions du pétiole dans ia plupart de ces plantes, les ont fait compa- rer à des cheveux , et leur ont fait donner le nom de Capillaires. Le parfum léger qu'exha- lent leurs feuilles, joint à leurs qualités mu- cilagineuses, les font employer en méde'cine pour fabriquer des sirops ou des tisanes émol- lientes. Ce sont particulièrement : VAdian- utin Copillus Veneris du midi de l'Europe, on Capillaire de Montpellier, et YAdianium pedatum ou Capillaire du Canada, qu'on em- ploie à cet usage. Plusieurs espèces sont ac- tuellement cultivées fréquemment dans les serres à cause de l'élégance de leurs frondes. L'une des plus jolies et des plus faciles à cultiver estr--^d. cunealam , du Brésil , qui forme des touffes charmantes dans les serres chaudes. (Ad. B.) * ADIE. Adia. iNS. — Genre de Diptères de la section des Amliomidœ herbkolœ de Vi. Robineau-Desvoidy , section qui répond su genre Cliortoplnla, Macq. Ployez ce mot. (D.) AïïîMOME. Adimonia (à^nu.ovt'a, crainte). INS. — Genre de Coléoptères télramères, fa- mille des Chrysomélines, établi par Laicliar- ting et adopté parM. Dejean(C«/tj/., 3'édit.). Ce genre , démembrement des Galléruques de Geod'roy, a pour type la Gallemca 7'ana- ceii de Fabricius. M. Dejean y rapporte 21 es- ADI 131 pèces , toutes d'Europe , à l'exception de 2 : VA. ventricosa Klug.de Mexico, et 1'^. per- sica Falderm., de la Perse occidentale. M. Westwood, qui adopte également le genre Adimonia, dont il attribue mal à propos la, création à Schrank, le caractérise ainsi : An-,' tenues ayant le 2"" et le 3"" article égale-; ment courts; labre échancré. —Il donne pour type à ce genre la Chrysomela Halensis h. (D.) ; *ADII\A, Salisb. (à^ivo;, nombreux), bot. pn. — Genre de la famille des Rubiacées , très voisin des Bfauclea, auxquels le réunis- sent plusieurs auteurs. Salisbury [Parad. Lond., 115) le fonde sur les caractères sui- vants : Tube calicinal oblong ; limbe supère, campanule, 5-parti, persistant. Corolle in- fundibuliforme, 5-lobée ; gorge nue; estiva- tion valvaire. Anthères sessiles , insérées entre les lobes de la corolle. Style saillant; stigmate capitellé. Capsule membranacée , obpyramidale , 2-loculaire , 4-valve de haut en bas ; l'axe central persistant avec le limbe du calice. Loges 2-4-spermes. Graines mar- ginées , suspendues au sommet des loges moyennant des funicules spongieux. — Sous- arbrisseaux glabres, inermes. Feuilles oppo- sées. Stipules géminées , cohérentes par la base. Pédoncules axillaires ou terminaux, solitaires. Fleurs sessiles, agrégées en capitule sur un réceptacle commun, poilu et dépour- vu d'involucre. Capsules (de chaque capi- tule) non cohérentes. — Ce genre renferme 2 espèces, indigènes de la Chine, et cultivées comme arbustes d'ornement. (Sp.) • ADIIVAMDRA, Jack (à^ivo^, nombreux ; àvYip, àv(îpoç, homme), bot. pu. — Genre de la famille des Ternstraemiacées , très voisin des Cleyeni. Jack [Malay. Mise, in Hook. Comp. Bot. Mag., I, p. 15) en donne les ca- ractères suivants : Calice 5-parti, persistant, 2-bracléolé à la base ; segments suborbicu- laires, épais, imbriqués en préfloraison. Pé- tales 5, dressés, connivenls, élargis à la base. Étamines en nombre indéfini, pluri-sériées, subpolyadelphes ; anthères dithèques , ad- nées , glabres, mucronées au sommet. Style indivisé, persistant, subulé; stigmatesimple. Baie 51oculaire, polysperme ; placentaires axiles, septiformes, partageant chaque loge en 2 compartiments complets. — Arbre. Feuilles alternes, non stipulées, à peine dentées. Pédoncules axillaires, subsolitaires, 132 ADL l-flores.— Le genre n'est fonde que sur une seule espèce , indigène de Sumatra. (Sp.) •AD11\0LE, ou mieux ADIiVIIOLE [a^:- i»oç, compacte; Zlo;, entier), sin. — M. Ik'u- dant a décrit sous ce nom, comme espèce minérale , une substance compacte , homo- gène, à cassure acicreuse, rouge, translucide sur les bords , qu'on trouve à Salilberg, en Suède. D'après lanalyse que M. Bcrlhicr en a faite, ce n'est qu'une Albitc mêlée de Quartz, et par conséquent une variété de la roche nommée Peironlex. F oyez ce mot. (Dkl.) ADlPEUX. Adiposi (adcps, ipis, graisse.) ANAT., poiss. — Celte épithéle s'applique aux tissus qui ont les caraclèrcs de la grai.tatio)i admoiivc celle dans laquelle l'épispcrme, renfermant l'ex- Irémilé du cotylédon plus ou moins tumé- fié, reste fixé latéralement près de la gaine de ce cotylédon. ADNFj. ^dtiatus ou Adnexus. bot. pu. — Un organe est adné à un autre quand il y est collé ou soudé latéralement par sa superficie entière : ainsi , par exemple , le disque péi i- gynique de la plupart des Rosacées est «>/"<; au calice. On dit des deux loges composant une anthère qu'elles sont aduées au filet, quand elles sont soudées avec ce dernier dans toute leur longueur, comme dans la plupart des plantes de la famille des Rcnonculacées. (A. R.) *AD0DE1\'DR0IV, Neck. bot. pu.— Syn. de Rhodoihmnnus , Iloichenb. ADOLIA.- bot. PII. — Nom brachmane, employé par Lamarck pour désigner un genre qu'il a fondé [Encycl.) <,ur 2 plantes figurées dans Rheede(/:/ort. J/«/., t.V,pl. 30el31jel dont les descriptions sont tellement vagues, qu il est impossible de les rapporter a l'une ADO des familles naturelles. Le nombre même de leurs étamines est inconnu. Lamarck leur trouve de l'atTmilé avec les Nerpruns. (C. L.) *ADOLIAS(àpriv.;<îohoç,a, rusé, e; non trompeur), ins. — Genre de Lépidoptères , famille des Diurnes, section des Tétrapodes, tribu des Nymphalides, établi par M. Bois- (luval, qui n'en a pas encore publié les ca- ractères. Nous savons seulement qu'il cor- respond en partie au genre Aconiea de Horsfield , dont il n'a pu conserver le nom, parce que c'est celui d'une espèce bien connue. Ce genre renferme un assez grand nombre de Lépidoptères propres au conti- nent et à l'archipel Indien , ainsi qu'à la côte occidentale d'Afrique; nous citerons seulement les Papilio Aconiea , Lubeniina et Adonis de Cramer. (D.) 'ADOLPm.i (nom propre), bot. pk. — Genre de la famille des Rhamnées Collétiées, établi par Meisner(Gen., 70) aux dépens du g. Collciia, sur le C. infesta Brong., pour un arbrisseau du Mexique , très ramenx, à rameaux opposés, cylindriques, épineux à leurs extrémités; à épines simples , étalées, axillaires, rigides ; à feuilles opposées , lon- guement linéaires, très entières, glabres, subénervées ; à fleurs axillaires , solitaires, à pédoncule grêle, plus court que les feuil- les. (C. d'0.1 * ADOLUS (a(îo)o;, sincère), ins.— Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, fa- mille des Carabiques , tribu des Simplicipè- des, établi par Eschscholtz et non adopté par M. Dejean, qui [CaiaL, 3""= édit.) comprend l'espèce qui lui sert de type [A. brunneus) dans le genre Leisius. (D ) *AD0IVA\TI1E, Sp. (Aôuvt?, Adonis; avô/), fleur). BOT. PU. — Genre de la famille des Renonculacées, immédiatement voisin des Adonis. Ses caractères dilTércnliels sont les suivants {Spach, Ilist. des Pi. pli. ,1. VU): Sépales 5-8 , non prolongés au-delà de leur base. Pétales 8-20. Étamines très nombreu- ses ; filets filiformes, épaissis au sommet, toujours rectilignes ; anthères non arquées après i'anthèse. Styles recourbés après la flo- raison. Étairion ovoïde ou subglobuleux; nucules oucinées, un peu comprimées bila- téralement. — Les Adonanthes sont des her- bes vivaces, acres, vénéneuses, en général pluricaules, à feuilles bi- ou tri-pennalipar- lies , ou palmatiparlies et luullifides. Les ADO 133 fleurs sont grandes, jaunes , antéméridien- nes, solitaires , terminales , subsessiles. Ce genre renferme 3 ou 4 espèces , dont l'une, A. veriialis Sp. [Adonis vernalis L.), se cul- tive fréquemment dans les parterres. (Sp.) ADOI^IS, L.,Sp. (Â'<îa.vc;, .'/f/o;n'.v ; My- thol.). BOT. PH. — Genre de la famille des Renonculacées, tribu des Renonculées, Sp., sous-tribu des Adoninées, Sp. Ses camclères essentiels sont les suivants : Sépales 5, sub- pétaloides, non persistants, un peu prolon- gés au-delà de leur base. Pétales 5 à 9 (acci- dentellement moins de 5) ; lame non fovéo- lée. Étamines en nombre indéfini, paucisé- riées; filets subulés, infléchis au sommet pendant I'anthèse, puis réfléchis. Anthères elliptiques, très obtuses, latéralement dé- hiscentes, arquées après I'anthèse. Ovaires nombreux, ascendants, irrégulièrement té- tragones, contenant chacun un ovule sus- pendu, attaché un peu au-dessous du som- met de l'angle interne. Styles coniques-su- bulés ou pyramidaux, obliques, rectilignes, dressés ou inclinés en avant après la florai- son. Péricarpe spiciforme, composé de quan- tité de nucules coriaces, fovéolées , réticu- lées, subpyramidales, en général imbri- quées , pluri-sériées. — Les Adonis sont des plantes acres et vénéneuses , qu'on emploie parfois en guise d'épispastiques. Leur racine est annuelle. Les feuilles inférieures sont bipennées ou tripennées , pétiolées ; les feuilles supérieures digitées ou palmatipar- ties, subsessiles. Les fleurs, en général élé- gantes, sont solitaires et iminédiatement terminales ; leur corolle , de couleur jaune ou rouge , n'est épanouie qu'au soleil, à cer- taines heures de la matinée. Ce genre, se- lon nous , ne renferme que 4 ou 5 espèces. (Sp.) "ADOPIIONEUS [ii.iiton,G3iT\.n. ADORETLS. uns. — Genre de Coléop» 134 ADO térfspentamères, famille des Lamellicornes, établi par Ksrhscholtz. mais non adopte par M. Dejean, qui (Caw/., 3-"' édit.) le réunit à son genre Trigonosioma. Aboyez ce dernier mot. (P) MiOï^m. Adorium {Adorea, nom mylh.). INS. — Genre de l'ordre des Coléoptères lé- tramères, famille des Chrysomélines, établi par Weber sous le nom û' Oides, auquel Fa- bricius a substitué celui d'Adonum, qui a prévalu. Ses caractères, suivant Latreille, sont : Antennes très rapprochées a leur base, insérées entre les yeux ; pénultième article des palpes, surtout des maxillaires, dilaté; le dernier court, tronqué. Les antennes sont filiformes; le corps est presque orbiculaire ou ovoïde, avec les élytres larges et arquées, ou dilatées au bord extérieur. — Les Insec- tes de ce genre sont très voisins des Gallé- ruques et tous exotiques. M. Dejean {Caial., 3'"» édit.) en désigne G espèces ; nous ne ci- terons que celle qui a servi de type a l'éta- blissement du genre, T^d. %M«cfa»m Fabr., des Indes orientales. Latreille l'a figurée {Gen. Crusi. et Ins., t. II, tab. 11, fig. 100). ADORIU.II. BOT. PH. —Genre imparfai- tement connu de la famille des Ombellifères, établi par Rafinesque {in Seringe, BuUet. d'e Jioi. , I , p. 217) sur une plante de l'Améri- que septentrionale, et appartenant peut-être a quelque autre genre plus anciennement fondé. Les caractères que lui assigne son au- teur sont : Calice 5-denlé. Pétales obcordi- formes. Méricarpes ovoïdes, gibbeux, angu- leux, glabres. (Sp,) 'ADORIVIS. OIS.— Genre établi par M. G. R. Gray [Li.u. ofGen.) aux dépens du genre Cunucii, et dont le type est la Sijlvia horten- sia , Fauvette bretonne. (G.) 'ADOSSE. Adniittts. zooL. , bot. — Celte expression s'emploie pour désigner le mode dejonction de l'abdomen etduthoraxd'un in- secte quand il a lieu par un court appendice, comme cela se voit dans les Araignées. En botanique, il est synonyme d'Adné. (C.d'O.) ADO\A, L. ; Moscliaiellim , Tourn. (à priv.; (î'.^a, gloire), bot. pu.— Genre voisin des Viburnées, des Araliacées et des Saxifragées. Ses caractères sont les suivants (Spach, Obs. inéd.) : Tube calicinal turbiné, adhérent; limbe accrescent, 2-ùu 3-parti, périgyne. Co- rolle rotacée. profondément 4-ou 5-lobée, ADR I non persistante, insérée à la gorge du calice ; lobes anisomètres ; estivation imbricalive. Disque mince , annulaire , adné au lubc de la corolle. Étamines 8 ou 10 , insérées 2 à 2 devant les lobes de la corolle ; filets très courts, filiformes ; anthères minimes, pel- lées, transversalement elliptiques. monolhé- ques, transversalement bivalves. Ovaire sc- mi-supère , 3-5-loculaire ; cloisons fornucs par les angles d'un gros placentaire central ; ovules solitaires dans chaque loge, anatro- pes, suspendus au sommet de l'axe. Styles 3 , ou 4 , ou 5, persistants , coniques-subu- lés, divergents, terminés chacun par un pe- tit stigmate capitellé. Baie charnue, 2-ou 3-corne vers le milieu (par le limbe calici- nal amplifié), finalement 1-loculaire , 3-5- sperme. Graines comprimées, marginécs, suspendues au sommet d'un axe central : tégument testacé ; radicule supère.— Plante vivace , succulente. Racine rhizomaleuse, rampante. Tiges basses , grêles , solitaires , diphylles. Feuilles trifoliolées : les radicales longuement pétiolées ; les caulinaires cour- tetnent pétiolées. Folioles flasques , luisan- tes , trifides. Fleurs petites, d'un jaune ver- dàtre , disposées (au nombre de 4 a 7) en capitule terminal ; pédoncule nu , recourbé après la floraison. L'unique espèce sur la- quelle ce g. est fondé est indigène et con- nue sous le nom vulgaire de I\Ioscliaielle : nom attribué à la légère odeur de musc qu'ex- hale toute la plante. La racine était jadis préconisée comme vulnéraire. (Sp.) ADKAGA1\T, ADKAGAIVTE ou ADKA- GAMTUE. BOT. PU. — Matière gommeuse , qui découle naturellement de plusieurs esp. du g. Astragale (famille des Légumineuses), et particulièrement des Asiragalus tnnjacan- ilia L. , creticus L. , vei'us Oliv. Elle est en petits fragments opaques , rubanés , étroits ou cylindroïdcs , de couleur blanche , se gonflant considérablement dans l'eau, s'y dissolvant en partie et lui communiquant une très grande viscosité. Autrefois em- ployée dans les arts pour apprêter les étof- fes , elle est encore usitée en médecine pour donner de la consistance aux pâtes pilulaires, ou , dans certaines potions , pour tenir en suspension des poudres , des huiles ou des résines. La gomme adragante nous est ap- portée de l'Asie mineure. (A. R.) ADRAGAIV'THIiVE. chim. — M. Desvaux ADR a donné ce nom au principe immédiat de la gomme ^dragaiiie {voyez ce mot), principe existant aussi dans la gomme qui exsude de la plupart de nos arbres fruitiers à noyaux. (C. d'O.) ADÏÎASTÉE. y4draslea, DG. ( yldraslea , vnom rnythol.)- bot. pu. — Genre de la famille des Dilléniacées. M. De Gandollc [Prodr., I, p. 73 ) le caractérise ainsi : Etamines 10, li- bres, égales; filets plans; bourses de l'an- fciière adiiées latéralement. Ovaires 2; styles rccliiignes,coniques,subulés.— L'unique es- pèce qui constitue le g. a été observée dans la Nouvelle-Hollande extra-tropicale. (Sp.) *ADr»ASTlJS (nom d'un roi grec), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes , tribu des Elatérides , établi par Eschscholtz et adopté par La- treille dans sa Disinbuiion méiliodiqtie des Serricornes, ouvrage posthume de ce célèbre naturaliste, et inséré dans le t. ill des ^un. de la Soc. eni. de France, i''"' trimestre, 1834. Il a pour type VElaier timbatus de Fabricius, et pour caractères principaux, suivant La- treille : Corps presque linéaire. Corselet cy- lindrique. Chaperon frontal presque de ni- veau avec le labre. Antennes simples, à articles obconiques, allongés, le 2"'« plus pe- tit , le 3'"'^ de la forme et presque de la gran- deur des suivants. 3L Dejean a adopté ce g. {Calai., 3""=édil.), auquel il rapporte 5 es- pèces, toutes d'Europe, et dont 2 se trouvent aux environs de Paris : i'^1. Umbalus , déjà cité , et VA. nrnbrinus de Germar. (D.) 'ADUIAIVA (nom propre), bot. ph. — G. d'Euphorbiacées, dédié par M. Gaudichaudà l'auteur d'un travail sur cette famille, et ca- ractérisé de la manière suivante: Fleurs dioï- ques.Dans les mâles .- Galice simple, profondé- ment â-parti , irrégulier, à préfloraison val- vaire; pas de pétales ni de glandes. Etamines nombreuses, dressées dans le bouton, à filets courts, libres, insérés sur un réceptacle co- nique ; à anthères oblongues , dressées, bi- loculaires , dont le connectif se prolonge en languette au-delà des loges. Dans les^e- luelles : Calice double ; l'un et l'autre pro- fondément 5-parli, à peu près régulier, per- sistant; pas de pétales; 3 styles profondé- ment bipartis, velus; un ovaire à 3 loges l-ovu!ées, devenant une capsule à 3 coques. — Les espèces connues de ce g. sont au nombre de 3. Ce -sont des arbrisseaux origi- ADV 135 naires de la Nouvelle-Hollande, à rameaux tomenteux , à poils fins, étoiles, à feuilles alternes , portées sur un pétiole muni de deux glandes à sa base , entières ou 3-5-lo- bées ; à fleurs en épi terminaux ; les mâles sessiles , accompagnées de 3-6 bractées im- briquées et inégales ; les femelles en plus petit nombre , courtement pédicellées. (Ad. J.) * ADRiaiLS («(îptuLv;, non acre; Adri" mi/.s eùl été plus correct), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Ca- rabiques , tribu des Féroniens , établi par M. Dejean ( Caial. , 3"'< édit.) , mais dont il n'a pas donné les caractères. Il y comprend 3 espèces , toutes deCayenne , dont nous ne citerons que l'A. fugax de M. Lacordaire. (D.) *ADSCÏT^. INS. — Nom donné par Linné à la 4""^ division de son grand g. Sphinx, la- quelle comprend la tribu des Zygénides de Latreille. f^oy. ce mot. {[).) 'ADSCITI {adtciius ; à'adsci/tco j'ajoute). i.NS. — Nées von Esenbeck applique cette dénomination au groupe ou sous-famille de.*; Bratonides , de l'ordre des Hyménoptères , et semble par ce nom les regarder comme une addition à la famille des Ichneumo- niens. (Bl.) ADULAIRE ( Mons Adula , le Mont- Adule, ou le St-Gothard). mkn. — Nom donné par le père Fini au Feldspath orlhose transparent , blanc et nacré , dont on trouve de beaux cristaux au mont St-Golhard , en Suisse. I^'oy. FELDSPATH. (DeL.) *ADLSTE. Adusius. moll.— Épithèle don- née aux Coquilles dans lesquelles le noir et le blanc sont disposés de telle sorte qu'il semblerait qu'elles ont élé rôties; tel est le Murex aduslus, etc. * ADVENTIFS [bourgeons] ( adveniilius , qui survient . bot. pu. — Dupetit-Thouars a nommé ainsi les bourgeons qui se dévelop- pent accidentellement sur certaines parties des végétaux, où l'on ne les apercevait pas d'abord, et sur lesquelles ils apparaissent par suite de causes excitatrices de nature variée. f^oij. e:«brvon et bourgeon. (A. R.) «ADVERSE. Adversus. bot.— M. De Gan- dollc employait cette expression pour désigner un objet dont la face était tournéeducôlé du midi. M. de Mirbel a autrement appliqué cette expression ; il dit que la radicule est i36 JECH adverse quand elle est Inuinée du Colé du hile ; que le stigmate est adverse quand il est tourné vers la circonférence de la Heur, et que l'anthère est adverse quand elle est altacbée de manière que la suture de ses valves regarde le centre de la (leur. Chez les anciens botanistes, cette expression était sy- nonyme d'opposé. ADYSETO\', Scopol. uor. pu. —Double emjjloi du g. .-ilussum. (Sp.) MLCA1\TIHJS. INS. — /"oi/. 0F.CANTHUS. (Br..} ' /ECllMAiVTIlERA ( a'XF^' , pointe; àvBfipx, d'àvGr.po,-, lleuri ; par extension, an- thère). BDT. PU. — (jcnre de la Camille des Acanthacées, tribu des l'.crnatacanlhées, sous- tribu des Iiuelliées , fondé par Nées Von ICsenbeck sur le JiuelUa [jossupina de Wal- lich (/-*/. .-/a. )■«>'., III, 87), cl auquel il attri- bue les caractères suivants : Calice quinqué- parli, à segments égaux. Corolle hypogyne , infundibuliforme, quinquéfide , à divisions égales. Elamines 4 , incluses , insérées au tube de la corolle; anthères biloculaires , rnucronulées au sommet , à logetles paral- lèles. Ovaire biloculaire, à loges quadri-ovu- lées. Style simple ; stigmate indivis , caréné sur le dos. Capsule létragone , biloculaire , octosperme , loculicide-bivalve ; valves sep- liferes par le milieu. Graines lenticulaires , lisses, sous-tendues par des rétinacles aigus. — La seule espèce connue est un sous-ar- brisseau de l'Inde , à lige et à rameaux co- tonneux , d'un blanc de neige , garnis de feuilles opposées , pétiolées , cordées, denté- crénelées, pubescentes, blanches. Ses fleurs sont disposées en capitules paniculés ou co- rymbiformes , terminaux, garnis de bradées et de braclcoles. C. L.) /E(;ilIVIEA (atxfJ-^', pointe, piquant; les graines et les bractées sont allongées en pointe). EOT. PH. — Ce g. de la famille des Broméliacées, tribu des Broméliées {voyez ce mot), a été institué par huiz et ?ii\on(P>o- f/r.,47,l. Mil, Cl t'I. Pernv., III , 27, t. 2G4) et adopté par tous les auteurs modernes. Kn voici les caractères essentiels , tels qu'ils ont été modifiés par Fœppig et Endlicher (Aor. g. ei Sp. PI. Chil. , XI , t. 159 ) : Bractées roulées en coupe sous les fleurs. Périgone (corolle et calice des auteurs) supère. sexlide. Divisions extérieures calicinales, égales, rou- lées en spirale , mucronées ou aristées, dila- JECJ tées obliquement d'un côté au sommet ; it« intérieures pétaloïdes, plus longues, enrou- léesinférieuremeiit.squameusesou plus rare- ment nues intérieurement à leur point d'in- sertion. Ktamincs G, insérées à la basedn pé- rigone ; 3 adnées à la base des divisions in- ternes. Ovaire infère , triloculaire. Style filiforme ; stigmates 3, linéaires, contournés. Baie sèche, subglobuleuse, triloculaire, p<>l>- sperme. Graines suspendues par un fuiiicuic prèle à l'angle interne des loges , à le:>t co- riace. Embryon petit , dressé à la base d'un albumen farineux , à extrémité radiculaire supère atteignant l'ombilic. — Ce g. , borné encore à un très petit nombre d'espèces, renferme des planles herbacées, vivant en faux parasites sur le tronc des arbres , plus rarement au pied , ou même dans les fentes des rochers ombrés. Les feuilles sont toutes radicales , cnsiformes ou ligulées , coriaces , très entières ou plus souvent dentées en scie. Les fleurs, en général de peu d'apparence, sont disposées en épi terminal paniculé ou rameux. Elles ont toutes pour patrie l'Amé- rique tropicale. (CL.) •iiiCHMlA (aîxFi') . pointe), ins. — Genre de Lépidoptères, famille des Nocturnes, tribu des Tinéites, établi par M. Treilschke,etque nous avons adopté {Hist. nalur.des Lépidopl. de France), en le caractérisant ainsi : Palpes inférieurs courts, falqués, velus jusqu'au bout, et terminés en pointe obtuse. Trompe courte, mais visible. Antennes très longues et très fines. Tète aussi large que le corselet. Corselet mince. Abdomen eflilé et conico- cylindrique. Pattes postérieures longues et peu épaisses. Ailes supérieures allongées et dont le sommet se termine en lobe arrondi; ailes inférieures très étroites, lancéolées et largement frangées, surtout au bord in- terne.— Ce g. ne renferme qu'un petit nom- bre d'espèces, toutes remarquables par les lignes et les points d'argent dont leurs ailes S(ml ornées sur un fond bronzé très luisant. Nous citerons pour type Vj^ckmia Tiiruso- nella Scop., décrite par M. Treitschke, sous le nom d'Equiiella, et figuré par Hubnersous celui û'yhiliella ( lab. M , fig. 431 J. Elle .se trouve en Saxe et en Bohème, ainsi que dans le nord de la France. (D.) •/ECIDIIVEES et mieux OEClDEMiES. OEcidiitœ ( oîxîfîiov, maisonnette ; par exten- sion : loge, cellule), bot. cr. — Petite fa- MCI mille de Champignons que j'ai formée {Anu. dei se. »irt/., janvier 1830) aux dépens decelk' des Urédinées. Elle se compose de petits Champignons parasites , qui se développent sur les feuilles , les tiges, et quelquefoirsur les fleurs et sur les fruits. Leurs réceptacles, j ordinairement très nombreux, sont coria- ces, membraneux, arrondis ou lubuleux. Ils s'ouvrent de différentes manières, sui- vant le g., et laissent échapper leurs spores sous forme de poussière blanche, jaune ou orangée. — Celte famille comprend les g. liœsielia , Rebent. ; OEciiiiutit, ¥ers.; Peri- dermiiim, Link.; et VUredo sedi DC, dont j'ai fait le g. Iindophylluin. (LÉv.) .'ECIDiL'M et mieux OECIDItM ( ohi- êiov , maisonnette; par extension : loge, cel- lule ). BOT. CK. — Hill ( Ilmlonj of pla}itii ) a le premier employé cette dénomina- tion pour désigner un genre de Champi- gnons auquel Haller avait donné, quel- ques années auparavant , le nom de Sphœ- ria. Plus lard Persoon l'appliqua à un g. de la même famille, dont les individus, vivant parasites sur plusieurs espèces de plantes, avait été rangés avant lui parmi les Lycopcrdon, parce qu'ils répandent, comme eux, leurs spores sous forme de poussière. Gmelin, dans la 13« édition du Sy^iema tiatuiœ de Linné , fit connaître plu- sieurs espèces nouvelles que Persoon lui avait communiquées, et parmi lesquelles se trou- vaient des Uredo et des Puccinia , que l'au- teur du Synopsis Fungorum fit rentrer dans leur véritable g. Ces distinctions paraissaient parfaitement établies, lorsque M. Link, considérant le péridium des OEcidinm comme une altération accidentelle de l'épi- derme, les réunit avec les Uredo sous le nom de Cœoina. L'opinion du célèbre professeur de Berlin, adoptée principalement par les auteurs allemands, a jeté de nouveau, parmi ces Champignons , une confusion que j'ai es- sayé de dissiper dans un Mémoire sur le dé- veloppement des Urédinées ( ^Jnn. des se. nat., janvier 1839). Le g. OEcidium appartient à la famille des OEcidinées et présente les caractères sui- vants : Réceptacles ou péridies isolés ou réu- nis, cylindriques, sessiles, membraneux et fragiles, s'ouvrant à leur sommet en plu- sieurs lanières qui se réfléchissenten dehors, et renfermant dans leur intérieur des spores », I. ^CI in? libres, globuleuses ou ovales qui se répan- dent spontanément sous forme de poussière blanche, jaune ou orangée. — Dans toutes les espèces que j'ai étudiées, j'ai trouvé con- stamment les spores globuleuses. M. Fjries assure que V OEcidium Podophylli de Sehwein les a biloculaires comme les Puc- cinies. On ne trouve ces Champignons que sur les plantes vivantes. Ils se développent sur les feuilles, les pétioles , les tiges , quel- quefois sur le calice, et même sur les fruits ; ils sont tantôt épars, tantôt groupés en cer- cle, et cette disposition peut, mieux que la couleur, servir à les diviser en 2 sections. Si l'on suit le développement d'un OEci- dium, on voit sur les feuilles des surfaces pâles et décolorées. L'épiderme étant enlevé, on distingue à la loupe, sur le parenchyme, de petits filaments blancs qui, d'abord iso- lés, deviennent ensuite plus nombreux et s'anastomosent entre eux. A leur centre, il se forme un ou plusieurs tubercules qui s'allongent, percentl'épiderme par leursom- met, qui se divise ensuite en un nombre plus ou moins considérable de dents ou de laniè- res, se réiléchissant en dehors comme le périslomc des Mousses , et permettent de se répandre aux spores que les péridies renfer- maient. C'est à tort que M. Link a considéré ce péridium comme une altération de l'épi- derme; ces 2 parties sont parfaitement dis- tinctes, n'ont aucune connexion entre elles, et peuvent être isolées très facilement sur un grand nombre de plantes. Ces parasites sont peu dangereux pour les végétaux sur lesquels ils vivent; on les voit cependant, quand ils sont nombreux, causer l'atrophie des feuilles et en empêcher le développement complet. VEuphorbia Cyparisius , que d'an- ciens auteurs ont appelé dans cette situation Eiiphorbia detjener, nous en offre fréquem- ment un exemple. On observe pourtant quel- quefois le contraire : les feuilles deviennent plus longues, plus larges et beaucoup plus épaisses qu'elles ne le sont ordinairement. J'ai remarqué la même bizarrerie sur le The- sium linophyllum. On a aussi accusé V OEci- dium Berbeiidis de causer la rouille ( Uredo rubifjo ) des céréales. Cette opinion, quoique erronée , puisque ces 2 champignons ne sont pas du même g., conserve encore des parti- sans ; mais elle ne repose manifestement que sur le préjugé. (LÉv.) 138 ^DE iKDÉIJTE (à('d/i).o;, obscur], min. — | Kirwan a donné ce nom à une substance j qu'on trouve à yEdelIbrs, en Suéde , où elle sert de suppcFl à l'Apophyllite ; elle se pré- | sente en petites masses tuberculeuses à tex- ture fibreuse ou striée , dont les couleurs va- rient entre le gris , le jaunâtre , le vcrdàtre et le rouge pâle. lîcrgmann, qui l'a analy- sée, en a fait une variété de Zéolithe , sous le nom de Zéolithe siliceuse. Elle est généra- lement classée aujourd'hui parmi les Méso- types. /'<»/. ce mol. (Uel.) ".ICDEMONIJS { ctl3r,ij.wv , ovoî, timide, pudibond ). ins. — Genre de l'ordre des Co- léopicres télramères , famille des Curculio- nites , tribu des .Vpostasimérides, établi par Schoenherr, qui lui a donné les caractères suivants : Antennes de médiocre longueur, un peu minces ; leur funicule de 7 articles ; les 5 premiers allongés, subobconiques, dimi- nuant graduellement de longueur : les G« et 7^ courts, presque tronqués à leur som- met; massue en ovale, allongée, amincie. Rostre très long, assez robuste, presque cy- lindrique, arqué. Yeux, très écartés, abais- sés, subovales, déprimés. Prolhorax légè- rement bisinué à la base , un peu arrondi sur les côtés, se rétrécissant brusquement par devant, resserré, un peu allongé au sommet, lobé derrière les yeux. Elytres oblongues , ovales , convexes , déprimées sur le dos, avec les angles huméraux obtus. — Ce g., qui ne figure pas dans le dernier (cata- logue de M. Dejean , est très voisin des Cryp- torhynques, dont il est cependant facile de le distinguer par la forme des antennes, dont le funicule est organisé dilTéremment, ainsi que par les yeux, qui sont très écartés et surbaissés. Il a pour type une espèce de l'A- frique australe que l'auteur nomme yEde- moiiUf: piinciiilns. (D.) iEDES {à-nhi, importun, désagréable). INS. — Genre de l'ordre des Diptères, division des Némocères , famille des Culicides , établi par Hollmanscgg et adopté par Meigen ainsi que par M. Macquarl, qui lui donne pour l caractères : Palpes à base épaisse , très courts et pointus dans les 2 sexes. — Ces caractères ! sufïisenl pour distinguer les ^^des des Cou- sins, dont ils sont d'ailleurs très voisins, en ce que ces derniers, chez les mules , ont tou- jours les palpes plus longs que la trompe. Ce g. ne renferme qu'une seule esp., qui habite le nord de l'Allemagne , et que M. Hoffman- segga nommée /E. cinerens. Elle est longue de 2 lignes et demie, d'un brun noirâtre, avec les cuisses jaunes et les ailes grisâ- tres. (D.) ' JEDW [à.rMx, désagrément; par ex- tension, triste.'^se). ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des iNocturncs, tribu des Yponomeulides, établi par M. Ste- phens aux dépens des Yponomciiies de La- treille, sous le nom de Melaitoleuca. En adoptant ce g. {JJisi. nul. des Lépid. de France) , nous avons cru devoir en changer le nom, attendu sa trop grande ressemblance avec celui de Mclaleuca, que porte une es- pèce de Noctuelle. Voici les caractères que nous lui assignons : Palpes grêles , très ar- qués, avec le dernier article presque fili- forme. Trompe assez développée. Corselet robuste. Abdomen cylindrique. Lord posté- rieur des premières ailes plus ou moins ar- rondi. — Les yEdies se distinguent au pre- mier coup d'œil des Yponomeutes, en ce qu'elles sont largement tachetées et non fine- ment ponctuées de noir, comme celles-ci; elles en durèrent plus essentiellement par la forme de leurs palpes; par la coupe de leurs ailes , et en outre par les mœurs de leurs chenilles, qui vivent solitairement sur des plantes basses, tandis que celles des Ypo- nomeutes vivent en société sur des arbres ou des arbrisseaux. Des 4 espèces que nous rapportons à ce g., nous ne citerons que l'iEDiE iiE LA Vipérine {^Incita bipuniiella Fabr. ), A. Eckiclla, dont la chenille vit entre les toulfes des fleurs de la Vipérine ( Echium vulgare ). Cette espèce est figurée dans notre ouvrage précité (t. X, planch. 285, fig. 2). (D.) *;*;DILIS (Magistrat chargé, chez les Ro- mains, de la police de la ville et de la con- servation des bâtiments publics). ins Genre de Coléoptères tétramères, famille des Lon- gicornes, tribu des Lamiaires , sous-tribu des Déprimés, établi par M. Serville, et dont voici les principaux caractères : Tarières des femelles allongées, toujours saillantes dans le repos, et dépassant l'abdomen. An- tennes glabres, ordinairement très grandes dans les mâles. Epine latérale du corselet occupant le milieu du bord. Toutes les pat- tes d'égale longueur avec leurs tarses glabres. — Ce g. a pour type la Lamia yEdilk Fabr.» MGE ou Cerambyx id. Oliv., dont M. Serville a converti le nom spécifique en nom généri- qne. M. Dejean en l'adoptant en a changé le nom en celui A'Astynomus {V. ce mot ). I-a ÏMinïa dont il s'agit habite plus souvent l'intérieur des maisons que les bois ; et cela , parce que sa larve continue de croître et de se développer dans les poutres et les solives de t^.ipin qui servent à construire les habi- tations dans les contrées du Nord et les pays de montagnes; de là, sans doute, le nom dL/Edilis que lui a donné Fabricius. (D.) 'yEOMANNIA, Thunb. EOï.pn.— Suivant M. De (^andoUc [Prodr. II, p. 118), c'est un double emploi du g. Hafnia , Thunb. (Sp.) '■EDOIV. ois. — Syn. de Sylria yulactotes de M. Temminck érigée en genre par Boié. .EDOPEZA. INS.— Nom générique de Co- léoptères, mal orthographié dans le dernier Catal. de M. Dejean. l-^. oedopeza. (D.) .EGA (Ega, nymphe, nourrice de Jupi- ter ; acyï), peau de chèvre ). cfust. — Leach (Liiiii. Soc, irniis.,l. XI) désigne sous ce nom un g. de l'ordre dïs Isopodes , qui est ainsi caractérisé : les deux premiers articles des antennes supérieures très larges et compri- més. Yeux grands, légèrement convexes, con- vergeant antérieurement. Côtés des articles de l'abdomen imbriqués. Lame intérieure des appendices du ventre tronquée à son ex- trémité interne.— Ce g. renferme 3 espèces, dont une a été trouvée dans les mers d'E- cosse; on ignore la patrie des deux autres. (H. L.) .EGERIA (nom d'une nymphe dans la Mylh. ). INS. —Genre del'ordredcs Lépidop- tères , établi parFabricius(i5'f/s?. Gloss.), aux dépens de son g. Sésie, et qui a pour type le Sphinx apiformis de Linné. Ce g. parut trop peu caractérisé à Latreille pour être adopté. il n'aurait pu l'être d'ailleurs sans en chan- ger le nom, déjà employé pour désigner un g. de Diptères et une espèce de Papillons diurnes, et qui ne se distingue que par l'or- thographe de celui A'Egeria , appliqué par Leach à un g. de Crustacés décapodes, roy. SÉSIE. (D.) *yEGERIA (nom mylhol. d'une nymphe). INS. — Genre de Diptères formé par M. Ro- bineau-Desvoidy, aux dépens de quelques espèces du g. Hyleiiujia, Macq., et qu'il a converti depuis en section sous le nom d'JFIy- Umyiœ. K. ces deux mots. (D.) MA 139 •^GERIA , Adans. bot. ph. — Syn. de Prinos , L. ■EGERÏTA (c-'tVeipoç , peuplier ; parce que, dit-on, la i)lante fut découverte surcetarbre; étymologie obscure ). bot. cr. — Genre de Champignons , établi par Persoon , naissant sur les bois ou sur les écorces en décom- position , et se présentant sous la forme de corps très petits, arrondis, sessiles, nus ou garnis de soies. Leur centre est composé d'un tissu cellulaire , irrégulier et condensé , dont la surface est couverte d'une couche de spo- res sphériques, inégales, transparentes, qui se séparent et ressemblent à de la farine. On n'en connaît que deux espèces. — Persoon m'a dit plusieurs fois qu'il ne fallait tenir aucun compte de V/Eyeriia cœsia ; que c'était une espèce qu'il avait décrite sur un échan- tillon en mauvais état, et qu'il n'avait jamais retrouvée, même dans l'endroit où il l'avait prise !a première fois. La place que ce g. doit occuper dans la classification mycologique est encore incertaine. M. Frics le range dans les Trichodermacés. Commeje n'ai jamais pu trouver dans les yEgeiila candida et seiosa le voile fllamenteux qui est censé recouvrir la couche de spores et former un péridium fugace, je pense qu'il serait mieux placé à côté des Tuberculaires, dont il diffère ce- pendant par la forme des spores et par l'ab- sence du pédicule composé de cellules allon- gées, rapprochées en faisceaux et parfaite- ment distinctes. (LÉv.K yEGSALIE. /Eg'udia (alyialô-, bord de la mer), ins.— Genre de l'ordre des Coléoptères penlamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides , créé par Latreille aux dé- pens de celui des Aphodies de Fabricius , et dont il s'éloigne par ses mandibules entiè- rement cornées ; par son labre coriace et saillant , quoique très court ; par ses mâ- choires armées intérieurement d'un crochet robuste, terminé par 2 dents, et enfin par la forme de son chaperon. Par ses autres ca- ractères, il se rapproche des Géotrupes ; mais ceux-ci ont leurs antennes de 1 1 articles, tan- dis qu'on n'en compte que 9 à celles des M- gialies. — Dans son dernier Caicdo(jitc,M. De- jean ne rapporte à ce g. que deux espèces, sa- voir : l'yE". globosa Illig., qui se trouve dans le nord de la France, et l'yE. americana Dej., de l'Amérique du Nord. Ainsi que leur nom générique l'indique , ces Insectes se 140 MC.J tiennent lns pas ici l'opinion sin- gulière émise par quelques personnes , et entre autres par le professeur La tapie de Bor- deaux, qui pensent que notre Blé [Triiicum sativum L. ) n'est qu'une dégénérescence de l'jEgilops ovnia L., et qu'en cultivant cette dernière plante et semant plusieurs fois ses graines , on finit, au moyen de dégradations successives , par obtenir le Triiicum sali- fwOT.De semblables opinions doivent paraître au moins paradoxales. (A. R.) '/ïlGIIVA (nom mythologique), acal. — GenredeMédusesétabliparEschscholtzdans la famille des Équorides, la Sm'' desa division des Discophores cryptocarpes. Ses caractères sont : Appendices du ventricule larges , sac- ciformes ; cirrhes alternes dans les inter- valles des appendices. Il comprend 2 espèces de l'océan Paciûque septentrional, {f^oy. Eschs., SyH. der Acaleph.). (DuJ.) *.(EGIIVETIA (nom mythologique), bot. PH. — Genre de la famille des Orobanchées , établi par Linné ( Spec. , édit. 1 ) pour des herbes parasites originaires des Indes, à hampe écailieuse, raccourcie, à pédoncules uniflores, nus, scapiformes , solitaires ou rassemblés en tête, à fleurs grandes et belles. Le type de ce genre est V Orobanche. acauHs de Roxburgh. — Cavan. , Syn. du genre Bottvardia ,SA\\s,h. (Sp.) ".EGmOPSIS [^gina, nom mythologi- que ; oJ/tç, aspect). ACAL. — Genre de Médu- ses , établi par Brandt pour une espèce [jE. Laureniii) observée par Mertens dans son f^-oijage aulour du Monde. Il se rapproche beaucoup du genre jEgina ; mais il s'en dis- tingue par la présence de 4 bras, dont celui- ci est dépourvu. [P^. le Mém. desc. de Brandt, Recueil acad. Pêtersh., 1838.) (Duj.) yEGIPHILA (af?, yo';, chèvre ; fî\-n, amie; les chèvres en broutent les jeunes pousses de préférence), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Verbénacces , type de la tribu des .(ÎLgiphiîées, Endl. (Vilicécs , Bartl.) , fondé par Jacquin (ylm. edit. pict., t. 16), et ayant pour synonymes les genres AfaHo^efï, Aubl., et Ompiialococca, Willd. Ses caractères sont ainsi circonscrits : Calice campanule ou tur- biné, quadridenté. Corolle hypogyne, infun- dibuliforme ou hypocratérimorphe, à tube beaucoup plus long que le calice, à limbe 142 MGl quadriparti , égal. Quatre élaminesexsertes, égales, inséipcs au lube de la Cf)rolle. Ovaire quadriloculaire, à logcUes uiiiovulées. Style bifide, terminal. Baie quadriloculaire ou bi- loculaire par avorleinent ; graines solitaires dans chaque loge. — On connaît environ une vingtaine de plantes de ce genre, toutes particulières à r.\mériqnc tropicale ; ce sont des arbres ou des arbrisseaux à feuilles op- posées, simples, à fleurs jaunes ou blan- ches, disposées en corymbcs dichotomes, pa- niculés, axillaires et terminaux. Le nom vulgaire de quelques espèces dans les An- tilles est Bois-cabri. (C. L.) *^GIRA {a'yîi, écusson ). bot. cr. — Genre de la tribu des Batrachospermées, fa- mille des Phycées, créé par M. Fries [PL homon.) et dont les caractères sont ainsi ex- primés : Thalle continu, entouré de rnucus ; filaments articulés , simples , naissant tout autour d'une couche médullaire centrale. — Ce genre, fondé sur une seule espèce des mers du Nord, Liuclda Zosterœ Lyngb. (Hydropli., t. G6) , nous semble devoir être rapporté au genre Mesocjloia. (Dréb.) vEGlRIlVE (^gir, divinité Scandinave). MIN. — Esmark a donné ce nom à un miné- ral dont l'espèce n'est pas encore détermi- née , et dont les cristaux ont de l'analogie avec ceux de l'Amphibole hornblende. Il a été découvert dans une île , près de Skans- fiord. Selon Bcrzélius, il contient de la si- lice , du manganèse , du fer et de l'acide phosphorique. (Del.) jEGITHArES ; aî>i9aÀo'; , mésange), ois. —C'est, dans la méthode de Vieillot, la g-»' famille de l'ordre des Oiseaux sylvains. (Lafr.) '/EGITHALUS [alySaliç , mésange), ois. — Genre formé par Vigors aux dépens du Parus (Mésange) , ayant pour type la Mé- sange Heniiz ou Ptnduliiic de Buffon ( Pi. Uni., G18 et lOS), Parus Pendtdimui L. Nous croyons, en adoptant ce genre, devoir lui ad- joindre la Mésange moustache {Parus biar- tnicns Lin.-), quoiqu'elle en dilTère par le bec et la queue, mais qui a de commun avec elle la forme toute particulière des pattes et des ailes, et la coloration du plumage. Tou- tes deux demeurent habituellement dans les roseaux et les marais , où elles suspen- dent aux branches flexibles ou aux roseaux , leurs nids lies arliiteincnt construits en forme de bourse ou de cornemuse , à entrée latérale. Ils sontcomposés duduvetdes fleurs de saule et de diverses plantes aquatiques, et entrelacés de filaments. A l'exemple de Temminck, nous avons rapproché ces deux espèces sous le nom de Mésanges riveraines et renfermant no- tre genre .'Egithale , dont les caractères sont alors : Ailes arrondies , sub-obtuses . à ré- miges primaires courtes; la 1" très pe- tite, presque nulle. Pieds robustes à doigts antérieurs presque égaux cl armés d'on- gles longs et forts ; le postérieur le plus fort de tous. Queue ou courte et légèrement échancrée, ou longue et fortement élagéc. Bec grêle , entier, comprimé on très droit et en cône allongé, très aigu, ou arqué en des- sus.avec la mandibule supérieure plus lon- gue que l'inférieure. Ce genre, comme on le voit, répond aux 2 sections liémiz et lilousinclies des Mésanges de Cuvier et à celle des Mésanges riveraines de Tcmininck. On réunit ordinairement au Rémiz le Pa- rus capensis L. (Sonnerat, 2"" /''. pi. 112) ou Petit deuil de BufT. Nous sommes étonné que le l-'iguier bec-fleurs de Vaillant [Afr. 3, 142, pi. 134), qui , d'après ses formes gé- nérales et particulièremeiit celle de son bec, nous paraît un véritable .^Egithale ou Rémiz, et probablement même le Parus ca- pensis des auteurs, n'ait cependant été si- gnalé comme tel ou même comme iMcsangc par aucun auteur. Il est fort petit, moindre que notre Roitelet, d'un gris cendré ter- reux en dessus, plus foncé sur la tcte et avec les plumes du front noires et blanches arron- dies, comme ccaillcuses et relevées. Il a le ventre d'un jaune terne, mêlé de rous- sâtrc. C'est encore, nous le pensons, \'yEiji- thalus Smithii (Will., Jardine. [»1. 113). Nous devons convenir cependant que, dans ce que Vaillant nous apprend sur les mœurs de cet oiscau.qui vit habituellement en petites ban- des, faisant entendre sans cesse un faible cri de rappel, et visitant toutes les fleurs pour y saisir les Insectes qu'elles recèlent , nous retrouvons bien des mœurs analogues à celles de nos Mésanges, mais rien qui nous retrace l'h .bitant de nos espèces riveraines , quoi- qu'il en ail tous les caractères extérieurs. A CCS espèces, M. llurton en ajoute une nouvelle : YjEgithalus ftannniceps des monts Hyinalaya, qu'il «lécrit dans les Procecd. jEGI Lond. Zool. Soc, 1835, Le Parus melanoce- plialus de Gould ( Cent, of bird.i jrom Hyma- laija ), d'après son bec grêle , mais légère- ment arqué en dessus , nous paraît une es- pèce de transition entre ce g. et le Parus. (Lafr.) A^GITHIIME. jEghhina (at'/ieo,-, nom de ia Linotte, chez les Grecs), ois. — Genre de l'or- dre des Oiseaux sylvains et de la famille des Chanteurs dans la méthode de Vieillot, of- frant pour caractères .- Bec en cône allongé , robuste, presque droit, à mandibules supé- rieures, légèrcmentéchancrées. Ailes sur-ob- tuses à rémiges courtes; la 1"= n'atteignant, comme chez les Mésanges , que le tiers de ia ;')"". Queue courte , terminée carrément. Tarses , ainsi que les doigts , peu allongés , mais robustes, terminés par des ongles forts , très arqués; celui du pouce plus que les au- tres. IMumage lâche, allongé, très épais, surtout sur le dos et le croupion , comme chez les Mésanges. Ces caractères nous ont paru suffisants pour conserver le genre yEgithine ; mais nous le plaçons près des Mésanges , avec lesquelles il a les plus grands rapports. Deux, espèces seulement sont connues : VjE- gillniia quadricolor Vieill. (/V. Dict., I, 176 , rMl. Ajr. pi. 141 j, et VM. alricapiUa (Ihid. et Vaill. Id. pi. 140.) (Lafr.) jEGïTHUS («i/iOo;, nom de la Linotte, chez les Grecs;, ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Clavipalpes , tribu des Érotylènes, établi par Fabricius. Dans ma MoiiograpUie des EruujLes, qui a paru en 1825, j'avais , d'après l'autorité d'Olivier et du célèbre Latreiile, réuni à ces Insectes les JEyiihus de Fabricius , comme ne présentant pas de caractères suffisants pour en être sé- parés. En effet , ils n'en diflerent que parce que leur corps est plus hémisphérique , in- dépendamment d'une légère modilîcation dans la forme de leurs palpes inférieurs. Cependant le nombre des esp. connues dans ces 2 g. ayant plus que doublé depuis la pu- blication de ma Monographie , on a senti la nécessité , pour s'y reconnaître , non seule- ment de rétablir le g. jF.giihus , mais encore de créer de nouvelles coupes génériques par- mi lesErotjles proprement dits; en sorte que les espèces que j'avais réunies en un seul g. se trouvent réparties aujourd'hui en 10, y compris celui des iEgithes dont il est seule- yEGL 143 ment ici question. D'après M. Dejean , ce dernier g., qui se borne à 3 ou 4 espèces dans Fabricius, en contient aujourd'hui 17, toutes de l'Amérique interlropicale. Nous citerons ici comme les plus connues : VJEgiilms su- rinamcnsis Fabr. , de Cayenne ; l'J^g. gun- dalupciisis Fabr., de la Guadeloupe. Ces 2 espèces sont figurées dans ma Monographie, pi. 7, fig. 69 et 76. (D.) JEdLE, Corr. («rj.).y, , lustre , éclat ; nom d'une nymphe de la Mythologie et de l'une des Hespérides). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Aurantiacées. Corréa {^ci. Soc. Linn. , V, 222) et Eoxburgh ( Corom. , il , no 143 ; Flor. Ind., If, 679) lui assignent les caractères suivants : Calice campanule , 4 - ou 5-denté. Pétales 4 ou 6. Étamincs envi- ron 40 ; filets courts, libres ; anthères dres- sées , linéaires , mucronées. Ovaire 8-I6-I0- culaire ; loges multi-ovulées. Stigmate sub- sessile. Péricarpe coriace , indéhiscent , subglobuleux, 8-15-loculaire ; loges G-10- spermes et remplies d'une pulpe visqueuse. Graines oblongues, comprimées, laineuses ; cotylédons à oreillettes très courtes. — Arbre ordinairement armé d'épines axillaires, soit solitaires, soit géminées. Feuilles trifolio- lées. Fleurs blanches, semblables à celles de l'Oranger, disposées en courtes panicules terminales. Ce genre n'est fondé que sur une seule espèce: c'est un grand arbre indigène dans les montagnes de la côte de Coroman- del. Son fruit est très estimé dans toute l'Inde , tant à cause de sa saveur délicieuse et de son arôme, qu'à raison de ses proprié- tés relâchantes et dépuratives; ce fruit at- teint le volume d'un petit Melon. (Sp.) * ^GLÉE. jEglea ( c'^yU , lustre , éclat ; nom d'une nymphe de la Mythologie et de l'une des Hespérides). crust.— Genre de l'ordre des Décapodes, famille des Ptérygu- res, créé par I.each et ainsi caractérisé: Carapace déprimée, beaucoup plus longue que large , à régions branchiales fort dila- tées. Front armé d'un rostre, avec une échan- crure à sa base, représentant l'orbite. Pédon- cules oculaires très courts, dirigés en avant. Antennes internes ayant leur tige très courte et s'insérant au-dessous des pédoncules ocu- laires ; antennes externes s'insérant sur la même ligne que les dernières , mais ayant leurs pédoncules composés de 4 articles. 144 JEGO Cadre buccal , plus large en avant qu'en arrière, non séparé de répittome. Pieds-mû- choires externes pédiformes. Plastron sternal triangulaire, très large à sa base, situé entre les pattes de la •'i'"" paire. Pattes antérieures médiocres, renflées , dirigées en avant et se reployant en dessous; pattes des 3'"" paires suivantes grêles ; les postérieures cylindri- ques , terminées par une pince rudimen- laire. Abdomen moins long que la carapace, recourbe en dessous, composé de 7 segments, avec la nageoire qui le termine très large. Les 5 premiers segments dans le mâle sont dépourvus d'appendices, tandis que dans la femelle il existe 4 paires de fausses pattes cviféres. — On n'en connaît qu'une seule espèce , l'yE. lœvis Latr. , qui se trouve sur les côtes du Chili. (H. L.) *^GOCEiMIALlJS («r;, cllèvre ; xeya)./; , tête ). ois. — Genre établi par Ray aux dé- pens du g. Barge , et dont le type est la Rargh a queue rayée, Limosa riija. (G.) jEGOCÈUE. Mgocera [oXi,, yôc,, bouc, chè- vre; xt'paç , corne), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Crépusculaires, fondé par Lalreille,qui d'abord l'avait p^iacé dans sa tribu des Zygénides, et qui l'en a re- tiré depuis pour le mettre avec doute , il est vrai , dans celle des Sésiades. Le fait est qu'elle n'a pas le moindre rapport avec les Sésies: aussi M. Boisduval , en Tadoptant, l'a-t-il comprise d'abord parmi les Zygénides et ensuite dans sa tribu des v^Egocérides. Il lui donne pour caractères : Palpes dépassant le chaperon d'une manière remarquable ; le 2"" article très velu , garni de poils fascicu- les, réunis en une sorte de bec. Antennes fusiformcs , en cornes de bélier, renflées au milieu. Ailes un peu en toit dans le repos; les supérieures triangulaires. Jambes recou- vertes d'écaillés allongées. — Ce genre ne renferme qu'une seule espèce qui se trouve au Bengale, et que Cramer a figurée sous le nom de Bombyx Fenulia. Elle est aussi fort bien représentée dans la Monographie de M. Boisduval (pi. l.fig. 3). (D.) • JÎGOCÉUIDES. Mijoceridœ ( o."î, , yi^ , chèvre ; xf'pa;, corne ; eToo; , apparence). i.\s. — Tribu des Lépidoptères crépusculaires , établie par M. Boisduval, qui n'en a pas en- core publié les caractères. KUe se compose des genres suivants : ^Egocère, Amalthocère. Agarisle , Hecatesia et Eudrias. f^oyez ces mots. (D.) itOOCEROS ou iEGOCERLS mam — f^oy. Air.ocERos. • JLGOCHLOA , Benth. ( «f? , yo'ç , bouc ; X/o'v), berbe ; parce que ces plantes ont en général une odeur fétide), bot. pu.— Genre de la famille des Polémoniacées. M. Ben- tham ( /loi. Rey. sul>. , tab. 1622) en donne les caractères suivants : Calice tubuleux , campanule , membranacé à la base , quin- quéfide au sommet : lanières indivisées ou pcnnalifides, raides, inégales, spinescentes. Corolle hypocratériforme : tube à peu près de la longueur du calice ; limbe quinqué- parti; lanières oblongues , entières. Cinq étamines, insérées au-dessous du sommet du tube de la corolle; anthères ovalcs-orbi- culaires. Capsules à 3 loges polyspermes. — Herbes annuelles , en général visqueuses. Feuilles pennatiparlies ; lanières acérées, incitées. Fleurs capitellées, accompagnées de bractées spinescentes multifides. —Ce g., que M. Lindley confond Ires mal à propos avec le Navareiia , Ruiz et Pav. , appartient aux côtes occidentales de l'Amérique sep- tentrionale et au Chili. M. Benlham en a énuméré 6 espèces. (Sp.) ^GOLETIIKOIV {alyéhOpoi, nom chez les Grecs d'une plante indéterminée; a?^ , yô^, chèvre ; o/tOpo;, mort), bot. ph. — On trouve mentionnée sous ce nom , dans Pline , une plante qu'on a cherché en vain à rapporter avec certitude à des espèces fort différentes. On en a fait successivement une Renoncule, une Azalée, une Clandestine, etc. Le na- turaliste latin dit qu'elle croissait aux en- virons d'Héraclée , qu'elle était dangereuse pour les Chevaux, les Chèvres, etc., et qu'elle communiquait au miel des qualités vénéneuses , quand les Abeilles en suçaient les fleurs. fC. L.) 'iTLGOLÏEIVS. yEgolii ia'yohiç, hibou), bis. — Nom donné par Vieillot à la famille des Oiseaux de proie nocturnes ; il répond à celui de Slrixidées des auteurs modernes. F'OIJ. CnOUETTE. */EGOLIUS, Kics. et Bl. ois.— Syn. d'O- lUS. FolJ. CHOUETTE •.EGOMARATÎIRUM , Kuch. ( aî'^ , yéç , chèvre, bouc ; p.apaOpov, nom grec du Fe- nouil). BOT. PU. — Sous-division du genre Cuchrys. (Sf.) •iEGOMORPHUS ( ai'^ , yôç , chèvre ; f^op- f-n, forme), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Longicornes , créé par M. IJejean , qui y rapporte sept espèces , toutes nommées par lui , dont quatre du Brésil, deux de Cayenne et une de l'Amé- rique septentrionale. Nous n'en citerons qu'une, V.E. infuscatus , rapportée de Cayenne par M. Lacordaire, qui l'avait ap- pelée jE. liiiillator. (D.) ^GOl'ODIUM, L. («';?, 70'ç, chèvre ; ttoî?, ■770(îo5, pied; parce que les folioles sont fen- dues de manière à onvir quelque ressem- blance avec un pied de chèvre ). bot. pu. — Genre delà famille des Ombellifères, tribu des Ammlnées, DC, et qui devrait proba- blement être réuni aux Caium , dont il ne dilTère que par l'absence des canaux rési- nifères du fruit. L'unique espèce ( jEgopo- dinm Podagraria h.) sur laquelle il se fonde est commune en Europe , et connue sous le nom de Podagraire , parce que jadis on lui attribuait la propriété de guérir la goutte. Ses feuilles ont une saveur aromatique, analogue à celle de l'Angélique; dans plu- sieurs contrées on en mange les jeunes pousses en salade. (Sp.) TEGOPOGON ( ali, , yoç , chèvre ; -nruycuv . barbe ). bot. pu. — Genre de la famille des Graminées , établi sous ce nom par Willde- now, adopté parKunth (iToy. gen., 1, p. 132) et faisant partie de la tribu des Agrostidées. Ce genre se composait d'abord de 2 espè- ces originaires de l'Amérique méridionale, d'où elles avaient été rapportées par MM. de Humboldt et Bonpland. Roemer et Schultes en ont décrit quelques autres. Quant à Pa- lisot de Beauvois, la plupart des espèces qu'il y a ajoutées appartiennent au g. Am- phipogon de Brown. f^oij. ce mot. (A. Pi.) .CGOPRICOIXI. BOT. PH.— f^oyez maprou- NEA. (Ad. J.) ^GOPROSOPUS, Dej. i^is.—f^oij. clos- TliE. (D.) '^GORHINUS (a'i?, ycç, chèvre; p.'v, vo';, nez). INS. —Genre de l'ordre des Co- léoptères tétramères, famille des Longicor- nes, tribu des Cérambycins, établi par M. De- jean [CaiaL, S^^ édii.) , qui n'y rapporte qu'une seule espèce de la Nouvelle-Hollande nommée yE. dimidiaias. Le nom d'jEgorhi- uiis ayant été donné par Erichson à un genre rie Curculionites dont il a publié les carac- tères , celui dont il est ici question devra re- cevoir un autre nom. (D.) mcA) 145 * iEGORHIlVL'S («r?, yiç, chèvre; pcv, voç, nez). i.N'S. — Genre de l'ordre des Co- léoptères tétramères , famille des Curcu- lionites, établi par M. Erichson. Ce genre est voisin des Aterpus de Schœnherr et ap- partiendrait par conséquent à sa division des Cléonides. Il est fondé sur une espèce du Chili , nommée par Erichson yE. phalera- tus , décrite et figurée dans le 1" supplé- ment au IGn»^ vol. des Nov. Act. Acad. imp. Leop. Cur. Nai., pag. 282 , tab. -39 , fig- 1- (D.) * yEGOSOMA ( oui,, yiq, chèvre ; uùfjia , corps ). INS. — Genre de l'ordre des Coléop- tères tétramères, famille des Longicornes , tribu des Prioniens, établi par M. Serville et adopté par M. Dejean {Caiat., >'" édii.). Ce genre est un démembrement du genre Prio- nus de Fabricius , dont il diffère principale- ment par les antennes, qui sont (iliformefet semblables dans les 2 sexes; par le corselet, qui est mutique, presque trapézoïdal, rétréci par devant; et parla tarière dt-s femelles, longue, toujours saillante et dépassant de beaucoup l'anus. Les jEgosomes ont d'ailleurs la forme allongée, et des pattes de longueur moyenne; ils ont le faciès des Cé- rambycins. — On n'en connaît encore que 2 espèces: l'y£\ scabricome [Prionus scabri- cornis Fabr. ) , ou Lepture rouillée de Geof- froy, qui se trouve dans la foret de Fontai- nebleau , et VJE. ajjine, originaire de Java. (D.) * ^GOSTETOA ( aï?, yo';, chèvre; -jxr,- 9o;, poitrine), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères , famille des Lamel- licornes, tribu des Scarabéides, section des Phyllophages , établi par M. Dejean {Catal., S""^ édii. ), mais dont il n'a pas publié les :■ ractères. Ce genre ne renferme que 3 es- pèces , toutes du cap de Bonne-Espérance, savoir : JE. marahva Burschell., disiinctu Dej. ellongicornis Fabr. (D.) *^G0TI1ÈLE («Vï, yii, chèvre; Û-/,H, mamelle ). ois. — Genre formé par Vigors sur une espèce d'Engoulevent de la Nou- velle-Hollande , le Cuprimulgus Novœ-HoL- landice Lat., dont les caractères sont : Tar- ses et doigts grêles ; ceux-ci allongés , l'ex- terne surtout, qui l'est presque autant que le médian ; l'interne plus court; tous parfai- tement libres et séparés dès leur base; le pouce également grêle et plus allongé que 10 146 ^GO chez aucun aulie genre de la famille ries En- goulevents ( nos Caprimutgidie ). Ongles as- sez courts, mais élevés, très comprimés, subitement arqués et très acérés, assez ana- logues à ceu\ des Oiseaui réeilcment grim- peurs. Bec très élargi dans le genre de celui des Podarges , mais la partie cornée supé- rieure s'élendant moins vers le crâne et ses côtés. Vu d'en haut, ce bec décrit un arc légèrement saillant, depuis l'ouverture jus- qu'à la pointe, dont le prolongement forme en tojnbant une espèce d'onglet cylindracé. La mandibule inférieure , plus large que la supérieure, possède un rebord corné, peu élevé, que recouvre, dans toute sa lon- gueur, celui de la mandibule supérieure , dont la pointe s'appuie sur celle de dessous, qui lléchit pour la recevoir. Les lorums et toytl'espice suboculaire, garnis d'une ran- gée de très longs poils, munis de barbes dé- composées à leur base ; une partie de ces poils relombant sur la mandibule inférieure, et l'autre se relevant au-dessus des lorums, en /orme de crête frontale. Ailes obtuses, à rimiges courtes et arrondies, offrant peu de fermeté. Queue fortement étagée, à rectrices faibles et molles. — Ce genre, fondé sur des caractères bien suffisamment importants , n'avait cependant été adopté en France ni par Cuvier, ni par Temminck et Lesson , lorsqu'en janvier 1837 nous publiâmes, dans le Magasin de Guérin , un Mémoire détaillé sur la famille des Engoulevents, que nous partagions en deux sections , les Humicoles et les Préhenseurs , et dans lequel nous fai- sions ressortir les caractères du genre JEgo- thèle, qui y faisait partie de la deuxième section. Une seule espèce compose, jusqu'à ce mo- ment , ce genre : c'est l'iîlGOTHÈLE de la Nou- YELLE-HoLLAKDH [jEçotlieles IVovœ-/Jollan- diœ Vigors et Hors., Un. Trans., tom. 15, p. 197; Wite's f-^oyage to IVew-Soutli fVules, pi. 29; L'Engoulevent à crête. Caprimulgus jyovœ-HoUandiœ Vieil.). (Lafr.) * iEGOTOXlCUM (.s fasciaia L. , D. G. , Fab.) , qui se trouve sur les fleurs des Composées , et particulière- ment sur les Résédas; et Y/E. vitiaia Hal. Burm., Bl., que l'on rencontre aussi sur les fleurs de différentes plantes. (Bl.) •iEOLUS (ai'oloç, prompt, léger; de là Eoliis, dieu des vents), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères , famille des Sternoxes, tribu des Élatérides , établi par Eschscholtz. M. Dejean {Calai. , 3>n« édit.), qui a adopté ce genre, y comprend 15 espèces presque toutes exotiques; nous n'en citerons qu'une, VElater scriplits de Fabricius , que M. Dejean , par erreur, avait AER 147 appelée amabilis dAns son précédent Catalo- gue. Elle est du Brésil. (D,) .aCOlVIE. BOT. PH.— Mot mal orthographié chez quelques auteurs f^oy. génie. (C. L.) •^PHIVIDIUS {(xl:6oç, pierre), min., géoi,., astr. — On comprend généraement sous cette dénomination des masses minérales plus ou moins grandes qui , des régions élevées , se . précipitent à la surface de la levie , avec un AER ensemble assez constant do phénomènes lu- mineux et de détonation. Celte définition est incomplète; car ou confond souvent divers phénomènes plus ou moins analogues que nous offrent les Aéro- lithes , les Bolides ou Météorites, les Étoiles filantes, celles qui disparaissent ou s'étei- gnent, et peut-être qjème d'aulres phéno- mènes semblables aux feux follets, aux feux Saint-Elme, etc. Il est vrai que sous la même expression on doit réunir plusieurs d'entre eux ; mais il y en a qui ne présen- tent aucune similitude , lorsqu'on y fait at- tention. C'est pourquoi nous devons , avant tout, définir exactement les principaux de ces phénomènes, puis les décrire, et parler en- suite de leur origine. Nous trouvons d'abord trois ordres de phé- nomènes bien tranchés : dans le premier nous rangeons les Aérolithes, les Bolides, les .Mé- téorites, les Étoiles filantes; dans le deuxième nous avons les feux Saint-Elme, les feux fol- lets, etc. ; dans le troisième nous pouvons mettre les étoiles qui disparaissent ou qui s'éteignent, etc. Quoi qu'il en soit, les mots Météorite et Aérolithc , ne donnant pas uiic idée exacte de l'origine des phénomènes du premier ordre, doivent être rejetés ; de plus, celui d'étoile filante, outre cette inexacti- tude , en présente encore une autre : car il ne s'agit nullement d'étoiles , mais bien de petits corps ou astres qui nagent dans l'es- pace. La dénomination de TJolides àoil donc seule subsister pour désigner les phénomè- nes qui se rapportent à ceux du premier or- dre. Au reste, nous allons dire un mot des principaux phénomènes mentionnés ci-des- sus ; ce qui éclaircira les réflexions précé- dentes. On donne le nom de jeu Saini-Elme à des aigrettes lumineuses qui . dans les temps orageux, paraissent à l'extrémité d'objets élevés et terminés en pointe. Le pouvoir des pointes sur l'électricité atmosphérique étant connu , on expliquera aisément le phéno- mène. Les feux follets sont des lumières sembla- bles à des flammes qui voltigent dans l'air à une petite distance du sol. On les attri- bue à la combustion de certains gaz. Il est facile de concevoir que des combustions analogues peuvent aussi avoir lieu dans les régions élevées de l'atmosphère , et pro- AER duire, par conséquent, des phénomènes semblabSes. Quant aux étoiles qui disparaissent de la voûte des cieux après y avoir brillé d'un éclat plus ou moins vil", nous ne saurions expliquer le phénomène, puisque nous som- mes encore dans le vague sur le fait en lui- même. On appelle Bolides des corps qui semblent enflammés, qui se meuvent dans le ciel avec une extrême rapidité , et qui ont une gran- deur apparente assez considérable pour ne point être confondus avec des étoiles. On croit avoir reconnu que les Bolides se mon- trent quelquefois à des distances beaucoup plus éloignées que les limites de l'atmo- sphère. Dans leurs mouvements, ils sem- blent lancer des étincelles, et laissent quel- quefois derrière eux une queue brillante , qui paraît être de la flamme retenue par la résistance de l'air. Souvent le Dolide dispa- rait sans que l'on ait remarqué d'autres phénomènes; mais quelquefois on entend une ou plusieurs fortes détonaUons pareilles à des coups de canon. Ces délonalions , sui- vies d'un roulement très fort, semblable à celui de plusieurs voitures roulant sur un pavé, se prolongent pendant quelques mi- nutes, en suivant la direction du Bolide. Enfin, si l'on est suffisamment rapproché du lieu où se passe le phénomène , on en- tend des sifTlemenls et des bruits analogues à ceux que produit la chute de corps pe- sants, et l'on voit tomber des pierres en quantité variable. Les Bolides possèdent, au moment de leur chute , une température très élevée, et s'enfoncent plus ou moins dans le sol. Leur volume est extrêmement variable : il en est de très petits et de très grands; on en cite même un de 200 mètres de longueur. Leurs formes sont irrégulières et ne présentent aucun caractère particulier, sauf l'usure de leurs arèles et de leurs angles. A l'extérieur, les Bolides sontgénéralcmenlcouverts d'une écorce noire, quelquefois terne, d'autres fois luisante comme un vernis ; l'intérieur est toujours terne, d'un gris plus ou moins fon- cé, rarement uni , souvent veiné ou tacheté de différentes manières. Leur texture est ordinairement grenue ; parfois les grains sont très adhérents et comme fondus l'un dans l'autre : d'autres fois ils sont très dis- AER A9 tincts et se séparent facilement. On recon- naît dans ces pierres le mélange de sub- stances différentes, et l'on y aperçoit très souvent des parcelles de fer. On a cru aussi y voir de petits cristaux de Py roxcne et de La- bradorile. La composition chimique des Aé- rolithes est très variable : leur clément le plus constant et le plus abondant est la Silice, qui forme ordinairement plus du tiers de leur poids. On |)eut ensuite citer le Fer, qui constitue quelquefois près d'un autre tiers, et qui se présente tantôt à l'état métallique, tantôt à l'état d'oxyde. On y trouve aussi de l'alumine, de la magnésie, de la chaux, de l'oxyde de manganèse , du nickel souvent à l'état d'oxyde , quelquefois à l'état mé- tallique, du chrome ou de l'oxyde dechrome, du soufre, de la soude, de la potasse, du cuivre , du carbone ; mais ces principes n'y sont pas constants, et les derniers notam- ment ne s'y montrent que très rarement et en petite quantité. On nomme étoiles filantes ou éioiles tom- bantes , des lumières qui se meuvent dans le ciel avec une extrême vitesse et qui pré- sentent un point, un trait lumineux, d'un diamètre apparent assez petit pour être en- core comparé aux étoiles. Dans ce dernier cas, ce corps laisse derrière lui, comme les Bolides , une traînée lumineuse qui se dis- sipe plus lentement que la lumière princi- pale. Ce phénomène ne dure ordinairement que quelques secondes ; mais on cite des cas où il a duré plusieurs minutes. Il se passe , à ce qu'il paraît , à des distances très différentes. Indépendamment des Bolides ordinai- res, tels que nous venons de les décrire, et dont on a souvent observé la chute , on trouve , à la surface du sol ou à de très pe- tites profondeurs , des blocs de Fer plus ou moins volumineux, que l'on désigne souvent sous le nom de fer météorique , parce qu'on leur suppose la même origine qu'aux Aéro- lithes. Cependant leur chute n'est pas con- statée par des observations aussi positives; mais, outre les rapprochements tirés de leur nature et de leur position, il est à remarquer que beaucoup de relations historiques par- lent de blocs de Fer tombés du ciel. L'origine des Bolides, encore loin d'être expliquée d'une manière irrécusable, a donné lieu néanmoins à plusieurs hypothèses 150 A EU ingénieuses. Enlre autres, tes corps onl été attribués à des volcans terrestres. Mais une pareille supposition ne parait pas soulena- ble lorsqu'on observe que les Bolides tom- bent dans des lieuv cxlréinement éloignés des contrées volcaniques , qu'ils diflércnt de tous les produits volcaniques connus, et qu'il est impossible de supposer que des objets aussi lourds parcourent horizontale- ment l'atmosphère par des temps calmes et clairs comme ceux qui régnent souvent quand on voit passer les Bolides. D'autres savants ont supposé que les Bolides étaient produits par les volcans de la lune, et ils ont calculé qu'un corps lancé de celte planète avec une vitesse quintuple de celle d'un bou- let de canon, pouvait parvenir.! un point de l'espace où l'attraction de la terre serait pré- pondérante à celle de la lune ; de sorte que ce corps, au lieu de retomber sur la lune, se- rait donc entraîné vers la terre et acquerrait dans sa chute une rapidité qui, combinée avec la résistance de l'air, développerait une chaleur suffisante pour produire l'élat d'in- flammation dans lequel se trouvent les Boli- des lorsqu'ils approchent de la surface de la terre. Cette hypothèse n'a en sa faveur que la possibilité , et n'est fondée sur aucune observation qui la rende probable. On a éga- lement vu dans la formation des Bolides le résultat de la condensation de matières vo- latiles qui flottent dans l'atmosphère; or, si d'un côté l'on conçoit difficilement la pré- sence, dans ces régions, d'une telle quantité de matières aussi pesantes , d'un autre côté, la formation des grêlons nous prouve que la nature a des moyens de produire des condensations dont il est difficile de nous rendre compte. Enfln , d'après des recher- ches sur les nébuleuses, on pense que la ma- tière éthérée a pu former les étoiles, le so- leil , les planètes , les comètes et les Bolides qai circulent dans l'espace. Ainsi, la matière élbérée, d'abord répandue dans toute l'im- naensité, aurait, par ses divers degrés de con- deuÊation , donné naissance aux nébuleuses, aux étoiles ou soleils, aux comètes, aux pla- nètes, aux satellites, et à celte infinité de Bo- lides qui semblent errer dans l'univers, mais qui cependant nous apparaissent plus parti- culièrement à certaines époques , suivant des directions déterminées, revenant même sur la roule qu'ils uni parcourue , et parfois tombant à la surface de la terre. Telle csl l'opinion la plus large et la plus rationncUe dans l'étal présent des sciences cosmogo- niques. (Bu? ^ROPE. .Eropus ( ^rope, nom myth.). CKusT.— C'est un genre de l'ordre des Am- phipodes, établi par Leach , mais qui n'a pas été caractérisé par cet auteur. (H. I-.) AEROPIIO\"ES. jEroplioni ( àtpéwuvo? , qui a une voix retentissante', ois. — C'est, dans la Méthode de Vieillot, la 8"" famille de l'ordre des Kchassiers, renfermant les genres Anthropoïde elGrue, répondant à la 1'' Iribu de la famille des Cultrirostres du même or- dre de Cuvier, et faisant partie de la 2'"^ fa- mille des Gralles de Temminck. (Lafr.) "AÉROPHYTES ( àrîp , /po; , air; yu- Tov, plante), bot. ph.— Dénomination appli- quée par Lamouroux à toutes les plantes qui vivent sur la terre , par opposition à celle d'Hydrophyles, par laquelle il désignait les plantes aquatiques. Ces expressions, surtout la première, sont peu usitées. (C. L.) * AEROPIIYTON ( àn'p , Ipo^ , air ; fyj- Ti'v, planle). bot. ph. — Genre de Champi- gnons, appartenant à l'ordre des Mucédinées, décrit par M. Eschweiler {Flora, 1823,et>5'!//- log. FL. Raiisb., 1, p. 1G3, tab. 1, fig. l).Les filaments ( flocci ) qui le composent sont très nombreux, transparents, cloisonnés, ramifiés sans ordre ; leur sommet est renflé en forme de massue, et couvert de sporanges globu- leux, remplis de spores extrêmement petites. VjE. Principis , seule espèce de ce g. con- nue jusqu'à ce jour, se développe sur les feuilles du Cas.sellia brasilieusis. — Mey. , syn. de Proiococcus , Ag, (LÉv.) * AÉROSITE. MIN.— Nom donné par Selb à une variété d'Argent rouge sombre , ou d'Argyrythrose. roy. ce mot. (Del.) AERUA ou AERVA, Forsk. ( nom donné par les Arabes à l'une des espèces du g. ). BOT. PH. — Genre de la famille des Amaran- tacées , tribu des Achyranthées , sous-tribu des Aervées, Endlich. — Herbes ou sous-ar- brisseaux couverts d'un duvet laineux. Feuilles alternes. Fleurs petites , disposées en épis denses, axillaires ou terminaux. — Ce g., dont Marlius énumère 6 espèces, est ropre aux régions intertropicales ou sub- tropicales de l'ancien continent. (Sp.) .CSALE. .Esalus ( aîuoîXuv , émerillon ; épervier). ins.— Genre de l'ordre des Co- léoptères pentamères , famille des Lamelli- cornes, iribu des I-ueanides , établi par Fa- bricius et adopté par Latreille. — Ce g. ne renferme qu'une seule espèce, l'yEsams sca- rabœoides de Fabricius, qui se trouve princi- palement en Autriche. C'est un petit insecte de 3 lignes au plus de long, très bombé, de couleur marron, avec les élytres finement pointillées. Panzer l'a figuré dans sa Faune germanique, tab. 26, fig. 15 et IG. (D.) * .■ESALIDES. JEsalidœ ( alaâltùv , éme- rillon,épervier; eWo;, forme), ins. — Famille ou tribu de Coléoptères pentamères , établie par Mac-Leay dans sa division des Recto- ceres Thalérophages , pour y placer le seul g. jEsale. (D.) ' ;ESALO\ , Briss. ois. — Syn. de Falco subbtueo L. * /ESCHRIOIV. BOT. PH.— Genre cité dans la Flora /luminensis (7, t. 152) et non encore décrit. * iCSCHROTES ( alaxpirm , sale , laid ). INS. — Genre de l'ordre des Coléoptères, fa- mille des Lamellicornes, tribu des Scara- béides Coprophages , établi par Mac-Leay. —Ce g. a pour type l' Oniiis planut de M. De- jean, que celui-ci [CaUiL, S^e édit.) place dans le genre Eurysiemus de Dalman. Cette espèce est de Cayenne. (D.) * yESCHYlXAIVTHUS ( aJcr^vw, , pudeur ; àvSoç, fleur). BOT. PH. — Genre de la famille desCyrtandracéesde i&ck[I.inn.Trans., 14, 23),Gesnéracées, Lindl., etc., fondé par Jack (/. c. 42, t. 2, f. 3), et auquel Endlicher [Gen. P/., 4134) rapporte en syn. \eg.Tricho- sporitm de Don , et ï'Incarvillœa parasiiica Roxb., qui en serait le type ; il y ajoute en- core , mais avec doute , les g. Oriiliya et ^■i(jalmyla de Blume [voyez ces mots). — Ce g. renferme un petit nombre d'espèces re- marquables par la beauté de leurs fleurs, et appartenant à l'Asie tropicale. Ce sont des arbrisseaux volubilcs ou grimpants , à arti- culations renflées, radicantes ; leurs feuilles sont opposées, pétiolées, un peu charnues et coriaces , très entières ; leurs fleurs sont orangé-coccinées, visqueuses, velues, dispo- sées en ombelle, et les pédoncules axillaires, solitaires, biflores, rarement terminaux ; les pédicelles bibractéolés. (C. L.) * ^SCïlYlVITE et AISCHYMITE ( a.V yy-ita , je méprise), min. — Nom donné par Berzélius à un minéral rapporté par Menge ^SC 151 des monts Ilmen , près de Miask , dans l« chaîne de l'Oural , et qui a été pris d'abord pour une variété de Gadolinite. Berzélius en a indiqué les caract. pyrognostiques dans son Traité sur l'emploi du chalumeau ; et une analyse approximative, faite dans son labo- ratoire parHartwall, a montré qu'il étaitcora- posé d'acide titanique, de zircone, d'oxyde de cérium, de chaux et d'oxydule de fer. Cette analyse n'ayant offert aucune certitude re- lativement à la détermination quantitative, à raison de la difficulté de séparer complè- tement l'acide titanique de la zircone, Berzé- lius a tirédecettecirconstance le nom qu'il a imposé à ce minéral. Il est noir par réflexion, d'un jaune brunâtre par transparence ; celle- ci ne se manifeste que sur les bords; son éclat est résineux ; sa cassure imparfaitement conchoidale. Sa dureté est comprise entre celles de l'Apatite et du Feldspath. Pesanteur spécifique = 5,14. Sur le charbon ou sur la pince , il se gonfle et prend une couleur d'un jaune de rouille ; il est infusible et se change seulement sur les bords les plus min- ces en une scorie noirâtre. Il cristallise dans le système rhombique , et se rencontre sous la forme d'un prisme de 127° , combiné avec les faces d'un octaèdre rhomboidal. (Del.) * JESCIIYNOMÈIVE , L. ( aiaxwoVEvo,- , vïj, pudibond. Pline a désigné par ce nom une certaine plante dont les feuilles sont sen- sitives ). BOT. ph. — Genre de la famille des Légumineuses, sous-ordre des Papilionacées, tribu des Hédysarées , sous-tribu des Euhé- dysarées, établi par M. Vogel ijAnnœa, v. 12, p. 81, 1838).— Ce g., propre à la région équa- toriale , paraît être assez liche en espèces ; les auteurs en ont énuméré 60 environ. Quelques unes offrent dans leurs feuilles des phénomènes d'irritabilité analogues à ceux qu'on observe dans les Mimoses sensitives. (Sp.) *iESCULACÉES. yiE"5c«/aceoc. bot. ph.— M. Lindley a changé en ce nom celui de la fa- mille des Hippocastanées. "jESCLLLS , L., Sp. (corruption à.'es- culenius , comestible; les anciens donnaient le nom d'Esculus, ou par corruption Micu- lus, à un Chêne dont les glands sont man- geables. 11 serait difficile de deviner par quelle raison Linné a jugé convenable de nommer ainsi le g. qui fait le sujet de cetar- ticle). BOT. PH. — Genre de la famille des Hip- 152 JESH pocaslanées (ou iïscuiacées;. A. Laurent de Ju.ssieu l'avait, dans l'origine, compris dans sa famille des Erables. Ce g. offre les carac- tères suivants (Spach, Suites à /iiijfoii, v. 3, p. 18; et Revis. Hippocaslanearum , inAim. des Sciences nul. 1834): Calice campanule, renflé, fendu presque jusqu'au milieu en 5 lobes inégaux et très obtus. Pétales 4 ou 6 , courtement onguiculés , dissemblables : les 2 supérieurs redressés ou réfléchis , plus grands, elliptiques ; les 2 ou 3 inférieurs dé- clinés, étalés , ovales-orbiculaires. Onglets concaves. Élamines 7, déclinées, arquées en arriére. Capsule ordinairement spinelleuse. — Arbre. Feuilles digitées. Folioles seplé- nées , doublement dentelées. Fleurs blan- ches, disposées en panicules Ihyrsiformes. — Dans les limites que nous lui assignons, ce g. ne renferme que YjEscuIus Hippocasianum L., végétal indigène de l'Asie-Mineure , et connu de tout le monde sous le nom très impropre de âJarronnier d'Inde. Ce fut l'E- cluse qui le premier cultiva cet arbre en France; les graines lui en furent envoyées de Constantinople en 1550. Les autres es- pèces d'jE.sculus des auteurs constituent les genres Puvia et Macroihyrsus. Foyez ces mots. (Sp.) .CSHIVA. INS. — Genre appartenant à la famille des Libelluliens, ordre des Névrop- tères, groupe des Libeilulites, établi par Fa- bricius , adopté par Lalreille et tous les en- tomologistes modernes , confondu avec les Libelltita par Linné, Geoffroy, De Géer, Oli- vier, etc., et dont les caractères sont tirés: De la position des ocelles , situés sur xine simi)le élévation transversale , en forme de carène; delà forme du labre, dont le lobe intermédiaire est beaucoup plus grand que dans les Libellules, et de l'abdomen étroit, allongé et en forme de baguette presque cy- lindrique. — Les larves li'ALsIma ont le corps plus court que celles des g. voisins ; les pal- pes sont moins grands; la languette l'est beaucoup plus , et l'abdomen est terminé par 5 appendices, dont l'un est tronqué à l'extrémité. Elles vivent dans les marais, et se nourrissent de la même manière que les larves de Libellules. Ce genre renferme une très grande quantité d'espèces réparties dans toutes les cniitrées du monde. On en connaît une vingtaine propres à noire pays, et dont la plus commune est YjEshnu grumU^ Fab. {Liliellulatjrandis L.l, que l'on peut considé- rer comme le type. (Bi..) 'jCSSliS (àit?trei> , je m'élance), ins. — Nom de g. cité en synonymie par M. Dejean {Spec. et CaitiL, 3""^^ édit.), au sujet d'un petit Ca- bique placé par lui dans le g. Trechus, et que Leach a nommé fidvcscens ; mais , d'après le Catalogue de Stephens , le nom générique donné à celle espèce par Leach sc- raitviV'^ct non .Ziwui; ainsi ce dernier nom ne lui appartiendrait pas; peut-être est-ce un mot altéré P f'oyez le mol ^pus. (D.) J3TÉE , Lam. poi.yp. — f^oyez a.ngci- NARIA. (DU.I.) * ^TIIALES ( aiGotliyîç , couleur de suiej. iiNs. — (ienre de l'ordre des Coléoptères hé- téromères, famille des Mélasomes , tribu des Piméliaires , établi par M. Dejean [Cuial., 3"'« édit.) aux dépens du g. EpUrugus de La- treille, mais dont il n'a pas publié les ca- ractères. Il n'y rapporte que deux espèces, YyE. lomenlosus Dej. et VA^L brunicornis ou Epiirufjus id. Latr., toutes deux de l'Améri- que équinoxiaie. (D.) c; yEÏIIAMA. INS. — Syn. â^^thalion. 0*.«TIIALION («;OaÀt'a>v, grillé, réticulé; allusion à la réticulalion des élytres). ins. — Genre de la famille des Cicadelliens, de l'or- dre des Hémiptères, section des Homoptères, établi par Lalreille ( ^o;/a(/(; de Hianb. ei Jionpl.). On n'en connaît que deux espèces américaines , dont 1 Aype est VjEiludion re- 'iciilaiunr[Cicadureticulala L., Teiligouia re- iiciilata Fab.), espèce propre au Brésil. (Bl.) /ETHALIL'M, Linn. bot. cr. — royet FL'LIGO. (LÉV.) * ^THEILEMA {aW-nu;, couleur de suie; ).v)V/j , sécrétion), bot. pu. — (Jenre de la fa- mille des Acanlhacéês , tribu des Ecmata- canthées, Nées, sous-tribu des Baiiériées , fondé par Robert Brown [Prodr., 478, in ho;. ), adopté par Nées (//^o//. PL asiat. rar. m, 94), ayant pour type le Ruellia iuibricaïa. — h, je fais du bruit) , Trompei Bird , Tj-ompefer des Anglais , Trompet Vo- gel des Allemands , Trompetero des Espa- gnols. OIS. — Genre de l'ordre des Échas- siers , famille des Cultrirostres ( Alectoridei de M. Temminck), ayant pour caractères. Bec plus court que la tète , voûté, conique comprimé sur les côtés ; mandibule su[)6 rieure plus longue que l'inférieure , sur la ■ quelle elle se recourbe ; fosses nasales gran des et recouvertes par une membrane ; na rines situées à la partie moyenne du bec, très couvertes et obliques; langue plate, cartilagineuse et frangée à l'extrémité ; toui derœilnu;jambesàdenii emplutnées ;tarscs longs, grêles, scutellés dans leur partie an- térieure ; quatre doigts, médiocres : doigt du milieu uni à l'externe par une membrane, doigt interne divisé ; pouce court et sur- monté; ailes courtes, concaves, les trois pre- mières rémiges étagces , les trois suivantes les plus longues ; queue courte, conique, composée de douze rectrices. Une des particularités qui caractérisent cet oiseau, est la faculté qui lui est commune avec les Hoccos et le Dindon, mais plus déve- loppée chez lui, de produire un son sourd et grave, semblable à la voix d'un ventriloque, sans qu'on remarque de mouvement du bec. On a longtemps cru que ce son était produit par l'anus, ce qui lui aurait fait donner le nom de Poule péteuse. Ce bruit, dont Pallas le premier, sur l'invitation de Vosmacr, s'est reniiuun compte exact, est produit par la vi- bration de membranes élastiques qui tapis- sent comme autant de diaphragmes la partie droite des bronches à son entrée dans le pou- mon. Il peut être exactement représenté par les syllabes tou, ton, ton, ton, toit, la dernière traînante et prolongée, prononcées sans ou- vrir la bouche. Ce bruit parait être le cri de 156 AGA rappel et de ralliement de ces Oiseaux ; car c'est celui qu'imitent les chasseurs qui veu- lent les approcher ou les faire tomber dans une embuscade. L'Agami a en outre un cri semblable à ce- lui du Dindon, et qui est fort et éclatant ; il le pousse toujours avant de fuir. L'espèce la la plus commune, I'Agami-Tp.ompette, Ps. crepiians, celle qui est aussi la plus authen- tique, est de la grandeurd'un Coq russe ; son plumage est noirâtre , à reflets d'un violet brillant sur la poitrine et le cou ; le manteau est cendré et nuancé de fauve vers le haut ; les pieds sont verdàtres ; l'iris est de couleur brun-jaunâtre. Les plumes sont longues et douces, excepté celles de la tète et du cou, qui sont courtes et semblables à du duvet, surtout dans la partie antérieure et inférieure du cou. L'Agami habite les grandes forêts de la Guyane, et ses congénères paraissent distri- bués dans le Brésil, la Colombie et les di- verses parties de l'Amérique méridionale; il aime les terrains élevés, les bois touffus, et s'éloigne des lieux découverts et des habita- lions. Ce n'est que par hasard qu'on le trouve dans le voisinage des eaux II vit en troupes de 15 à 30 et même plus , et se nourrit de fruits sauvages, de baies qu'il avale sans les diviser, de vers et d'insectes. Cet oiseau a le vol court et de peu de durée , comme celui des Gallinacés, mais en marchant sa course est très rapide; il ne se perche que sur les premières branches, les plus basses des ar- bres. Quand aucune passion ne l'anime, il marche à pas graves et comptés comme les Echassiers;corameeuxil se tient souvent sur un seul pied et prend diverses attitudes; quand il est en gaieté, il saule et gambade à la manière des Cigognes , mais il a le ca- ractère plus enjoué. Le nid des Agamis coûte peu de peine à la couveuse ; elle se contente de creuser un trou au pied d'un arbre, et, sans en garnir l'inté- rieur d'herbe ou de duvet, elle y dépose de 10 à IG œufs d'un vert clair , plus gros que ceux de Poule , dont la forme est presque sphérique. Cette ponte se renouvelle deux à trois fois par an. Les jeunes Agamis, qui abandonnent le nid aussitôt après leur naissance, conservent longtemps leur duvet, qui est long et effilé, et ne prennent leurs plumes que quand ils AGA ont acquis le quart de leur accroissement. Dans leur jeunesse, ces Oiseaux préfèrent les petits vers, et même la viande à tout autre genre de nourriture. La chair des jeunes Agamis est d'un goût assez agréable, quoique toujours sèche et dure; mais celle des adultes est noire, co- riace et indigeste, quoiqu'elle n'ait pas de mauvais goût : aussi les cha.'seurs ne les poursuivent-ils pas pour leur chair, mais pour les plumes de couleur éclatante qui garnissent le bas du cou et la poitrine, et que les Indiens découpent et préparent pour en faire une parure. Ils sont si peu défiants qu'ils fuient à peine devant les chasseurs, et que quelquefois une bande entière est dé- truite en une seule chasse. L'Agami peut être mis à la tète de tous les Oiseaux pour son inleliigence et son instmct de sociabilité, si tout ce qu'on raconte de lui est exact ; et il serait parmi les êtres de celte classe ce que sont les Chiens parmi les Mam- mifères. Il reconnaît celui qui le soigne, s'at- tache à lui, le suit partout, obéit à sa voix, sollicite ses caresses, témoigne sa joie quand il le revoit après une absence , s'atlriste quand il le quitte, et regarde d'un oeil ja- loux ceux qui l'approchent ; il aime comme les Chats à se faire gratter la tète, et va faire sa cour aux amis de la maison pour en obte- nir cette faveur. On en voit à Cayenne cou- rir les rues , sortir même de la ville et ren- trer le soir chez leur maître. Pleins de réso- lution et de courage , ils ne craignent ni les oiseaux de rapine , ni les Chiens ; quand un de ces derniers les menace ou les poursuit, ils engagent hardiment le combat, évilenl la dent de leur adversaire en bondissant au moyen de leurs ailes , et se laissant retom- ber sur leur ennemi , ils le meurtrissent à coups d'ongles et de bec , et cherchent à lui crever les yeux. Plus faibles, ils fuient; plus forts ils s'acharnent à sa poursuite, et le fe- raient périr sous leurs coups s'il n'était se- couru. La jalousie, résultat d'une affection exal- tée ou plutôt d'une susceptibilité vaniteuse poussée à l'excès , semblerait être un senti- ment moral , apanage de l'humanité seule, si celte triste passion pouvait constituer une prérogative ; la jalousie , disons-nous , est aussi développée chez l'Agami que chez le Chien. Dominant par son int^ligence les AGA animaux au tnilieu desquels il vit, il ne veut pas de compétiteurs; à l'heure du repas, il chasse les autres animaux domestiques ou étrangers, s'empare de la place et ne la cède pas sans combat. A ce même sentiment se joint aussi l'aversion que lui inspirent cer- taines personnes : aussi, chaque fois qu'elles l'approchent, il les poursuit à coups de bec. Il a encore l'habitude de s'attacher aux pas des personnes qu'il n'a jamais vues , et l'on a souvent beaucoup de peine à se débarras- ser de cet importun compagnon. Sasupériori té intellectuelle, qui fait de lui un ami dévoué plutôt qu'un esclave, lui a donné l'empire de la basse-cour, où il règne sur cette tourbe inintelligente avec l'autorité d'un maître; nul ne bouge ou ne s'écarte sans qu'il y mette ordre ; et en échange de la soumission de ses vassaux , il les protège contre les chiens et les oiseaux de proie. Dès que le soir est venu, il les oblige à rentrer dans le poulailler, et va se percher sur le toit d'une case ou sur un arbre voisin pour y passer la nuit. Un fait plus grave, rapporté avec doute par les premiers narrateurs, mais que tout le monde reproduit , c'est que non seulement on confie à l'Agami la garde de la jeune vo- laille, mais même celle des troupeaux. Son- nini dit qu'il accompagne les moutons au pâturage et les ramène le soir à l'habitation, et que deux Agamis peuvent remplacer un Chien. Dans les contrées européennes où l'on en a élevé avec succès, on les nourrit de grains, de pain, de viande et de poisson , dont ils paraissent très friands. Nos amateurs d'ornithologie qui élèvent à grands frais des Perroquets, oiseaux quin- teux et criards , des Sénégalis , des Paddas , des Paons, des Faisans dorés, qui n'ont d'au- tres agréments qu'une riche parure , de- vraient plutôt chercher à naturaliser dans nos pays les Agamis , dont nous pourrions peut-être tirer d'utiles services. Mais le beau l'a toujours emporté sur l'utile, et cette dé- plorable maxime domine aussi dans nos éta- blissements publics, où l'on ne s'occupe pas plus de multiplier que d'améliorer les es- pèces domestiques. Certes , il est des ani- maux sauvages qu'on pourrait facilement réduire en domesticité , mais dont l'éduca- tion ne présente aucun avantage : aussi les peuples des pays qu'ils habitent ne s'en AGA 157 sont-ils pas occupés ; mais les espèces qui méritent notre attention sont celles dont on a su tirer parti , et qui pourraient conjoin- tement avec nos Oiseaux de basse-cour aug- menter nos ressources alimentaires et con- tribuer à notre bien-être. La structure extérieure de l'Agami en fait ce que les naturalistes appellent un genre anormal , c'est-à-dire embarrassant à placer dans la méthode, comme si la nature aval tune méthode. Par les ailes, le bec et la queue, c'est un gallinacé, et un échassier parles pieds: aussi Brisson en avait-il fait un Fai- san, et sa place est encore incertaine. M. Lesson le met près des Kamichis, et avant les Outardes; M. Swainson le consi- dère comme le type des Échassiers dans sa famille des Mégapodinées, qui répond aux Ma- crodactyles de Cuvier. Palias en avait fait une Grue, et Cuvier. adoptant ce point de vue, en fait la première division du g. Grue. Les ornithologistes anglais le rangent dans la fa- mille des Ardéidées , sous-famille des Pso- phinées, avec le Cariama. M. Temminck en fait le premier genre de son ordre des Alec- toridcs, qui comprend une partie des Macro- dactyles de Cuvier. La place assignée à cet oiseau par l'auteur du Ilègtie animal parait encore la plus naturelle. La plupart des ouvrages d'Ornithologie ne font mention que d'une espèce d'Agami , le Ps. crepiiatis , Oiseaii-lrompette ou Poule pé- teuse des créoles ; mais Cuvier en mentionne deux autres espèces , les Ps. viridis et leit- coplera Spix, dont on trouve la description dans Griffith {Anlm. Kingd., 7, 328 et 329); et l'on réunit à ce genre une quatrième es- pèce , rapportée de l'Amérique méridionale par M. Al. d'Orbigny. (Gérard.) * AG AMIE (à, priv. ; yaVoç, noces ; sans or- ganes sexuels), bot. cr. — Nom donné par le professeur L.-C. Richard à la 25' et dernière classe du système sexuel de Linné réformé. Celte classe correspond exactement à la Cryp- togamie de Linné. J^oyez cryptogame et SYSTEME SEXUEL. (A. R.) * AGAMIEIVS. REPT. — Cuvier désignait ainsi la 1" des 2 sections qu'il avait établies parmi les Iguaniens , selon que ceux-ci étaient ou n'étaient pas armés de dents pa- latines. Les Agamiens comprenaient les gen- res à palais lisse, tels que les suivants : Cor- dyle, Stellion, Doryphore, Fouette-Queue, 158 AGA Agame.Tapaye, Changeant, Leiolepis, Tro- pidolcpis , Léposome , Galéote , Lophyre . Goiiocéphale, Lyriocéphale, Brachylophe, Physigrialhe, Yslyure, Dragon, Sitane et Ptérodactyle; ce dernier est l'ossile. L'un de ces genres, celui appelé Brachylophe , n'au- rait pas dû être placé dans cette section, mais dans celle des Ignaniens proprement dits , car il a le plafond de la bouche denté de la même manière que les Iguanes. Le genre Gonocéphaic était un double emploi de ce- lui des Lophyrcs. (G. b.) «AGAillIS. OIS. — Famille de l'ordre des Echassiers , établi par M. Lcsson , et dont le type et l'unique genre est l'Agami. •AGAl\AIS(à,ay5ç,gracicux). INS.— Genre de Lépidoptères, famille des Nocturnes, établi par M. Doisduval aux dépens du genre Krél)e de Litreille.— Les espèces de ce genre habitent à la fois le Sénégal , Madagascar, l'ile Bourbon, la Chine , la terre des Papous et la Nouvelle-Guinée. AL Boi.sduvaI en dé- crit et figure 4 dans la partie enlomologique du FoiicKje de l'yjsirolabe , et 2 dans la Faune eulnmuloq'Kjite de Mudaguscar. Nous n'en citerons qu'une, qui sert de type au genre, l'A. du figuier [jyoam C'a r/co; Fa br.), qui se trouve dans une grande partie des pays précités. (D.) AGAJV3DES. moll. — Foy. ammonite et GONIATITE. (DeSH. " AG AIMIPPE \ (nom myth. d'une nymphe changée en fontaine), bot. pu. — Ce nom fait allusion au lieu où l'on a découvert la première espèce de ce genre , qui se rencon- tre au bord des sources des environs de Mexico. Ce sont des herbes à feuilles oppo- sées ; de l'aisselle des supérieures s'élèvent des pédicelles nus , portant un seul capitule assez analogue à celui des Beliis. — Ce genre renferme 2 espèces. (J. D.) *AGANISIA (iyavî'ç, agréable), bot. pu, — Genre de la famille des Orchidées-Van- dées, établi par Liiidley pour des plantes herbacées indigènes de l'Amérique tropicale, à rhizome rampant , à fausses bulbes mono- phylles, à grappe radicale droite, tri-ou qua driflore, beaucoup plus courte que la feuille. ' AGAI\ISTIIOS. INS. — Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des niurnes, sec- tion des Tétrapodes, tribu des Nymphalides, créé par M. Bcisduval , mais dont il n'a pas encore publié I(^ caractères. Il est fondé sur AGA une seule espèce , la Nijmphalis Onon God. (Papilio Orion Fabr.) , figurée par Herbst sous le nom de /'. odius, et par Cramer sous celui de P. Dame (pi. 84, fig. A. B.). — Ce genre , suivant M. Boisduval , doit être placé entre son genre Prepona et le genre Clia- rujcex, Ochsenh. (D.) .AGAXO\.M0Li,.— /^0!/.tridachne.(Desh.) ' AGAO!V ( corruption d'àyavo'v, admira- ble). INS. — Genre de la famille des Chalci- diens, de l'ordre des Hyménoptères, éta- bli par Dalmann { ^imal. entoniol. ] , et adopté par Latreille [Hcg. aiihn.). Ce genre est l'un des plus extraordinaires de tout l'ordre des Hyménoptères. Les formes que présentent ses diverses parties sont presque toutes didérentes de celles des genres voi- sins. La seule espèce qu'on en connaisse cncoreestl'.-/. ;)a;-rtr/f)j(;((mDalm. [Aimaeni.), Bl. [Hisi. des -^nim. ati.], trouvé sur la côte occidentale d'Afrique. (Bl.) AGAPAIVTIIE. ^(japamlim { àydiz/) , amour; àvOo,- , fleur; fleur d'amour; allu- sion à la beauté de la Heur), bot. pu. — L'Héritier [Sennm AmjL, t. XVIH) a nomme ainsi un g. qu'il a établi pour le Criimm ofriciinum de Linné, et qui fait partie de la tribu des Hémérocallidécs , dans la grande famille des Liliacées. Ce g. diffère des vrais Criitum , qui appartiennent à la famille des Amaryllidées , par son ovaire libre et non adhérent ; son calice est tubuleux et infun- dibuliforme, pétaloide, à G divisions à peu près égales ; ses 6 étamines sont déclinées. L'^. iimbellalus L'Hérit., /. c. [Ciinum afri- cantim L. ) est une belle plante originaire du cap de Bonne-E.^pérance , très commune aujourd hui dans nos jardins , et qu'on rentre dans l'orangerie , pour l'abriter con- tre les froids trop rigoureux de nos hivers. Ses llcurs , très nombreuses et de grandeur moyenne, sont d'un beau bleu d'azur, dis- posées en sertule au sommet d'une hampe de 2 pieds d'élévation. Il en existe une se- conde espèce [Agapanihus prœcox \Yilld. ) également du cap de Bonne-Espérance. (A. R.) ' AGAPA\TniA ( à/uTnxio , j'aime ; âv- 6o;, fleur). INS. — Genre de Coléoptères té- tramères, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires , sous-tribu des Convexes , établi par M. Serville. — M. Dejean, qui a adopté ce g. (Calai., 3'"' édit.), y rapporte IG espèces AGA la plupart du midi de l'Europe , et vivant toutes sur les fleurs. Nous n'en citerons qu'une : \'y4. Cardui {Saperda id. Fab.), qui se (rouve presque dans toute la France , et notamment aux environs de Paris sur les chardons, dans l'intérieur desquels vit sa larve. (D.) "AGAPETES ( àyaTtvjroç , aimable), bot. m, — Genre de la famille des Éricacées, établi par Don ( Stjst. , III , 8G2 ), et qui n'a pas été adopté. Les espèces qui le compo- saient ont été réparties entre les g. Tlnbaii- dia et Caiilu^sacia. P'oij. ces mots. (C. L.) • A6APETIJS ( àyoiTz-nrii , aimable ]. iNS. — Genre de Coléoptères héléromères, famille des Hélopions, établi par M. Dejean (Calai., 'i""= édit. ), mais sans indication de caractè- res. Il y rapporte 2 espèces nommées par lui: l'une, ^. décorants, de Java ; et l'autre, -^. liilaris, de l'ile Dourbon. (D.) AGAPETLS à/aTTvjTo'ç, agréable ; à cause des formes gracieuses de ces insectes ). ins. — Genre de la famille des Phryganiens , de l'ordre des Névroptcres , établi par Curtis [Dtsc. of some hist. nond. Brii. sp. in Lond. and Edinb. philos. Mag.). Il y rapporte trois espèces d'Angleterre : ^. jascipes Curt. , ocltripes Curt. , eXfuiiereus? Oliv., GeolT. (Bl.) • AGAPHITE. MIN. — f^oy. turquoise. (Del.) * AGAPOPIllTA (àyy.TrocM, aimer ; «purov, plante), ins. — Genre de la famille des Scu- tellériens, de l'ordre des Hémiptères, sec- lion des Héléroptères, établi par M. Guérin {/'oijage de Dup.). — On n'en connaît qu'une .^eule esp., qui est VA. bipunciata Guér. , liurm. , Bl., provenant des îles océaniques. (Bl.) * AGAPOKMIS ( àyy.n-n, amabilité ; opvtç, oiseau ). ors. — Genre de l'ordre des Grim- peurs et de la famille des Perroquets, formé par Selby et adopté par Swainson [Class. of Birds). Ce g. fait partie de la sous famille ùèiP.Hiiacinœ ou Perroquets à queue courte, et comprend ceux d'entre eux qui sont de pe- tite taille, et particuliers à l'Amérique du Sud. (Lafr.) AGARDHIA , Cabr. iiot. cr. — Foy. co- DIUIM. * AGARDOIMELLA. bot. cr. — Un des diminutifs du g. Agardhia proposés par Gaillon , et non adoptés. (C. L.) ÀGA 159 AGARIC. Agaricun ( àyaptxo'v ). bot. cr. — L'étymologie de ce mot , employé par Dioscoride et par tous les auteurs jusqu'à nos jours, paraît assez obscure. On le fait dé- river ù'Aguna, contrée de la Sarmatie, dans laquelle croissait très abondamment le Cham- pignon auquel on avait donné primitive- ment ce nom. Le célèbre Scaliger a contesté cette étymologie , parce qu'il ignorait où était située Agaria ; mais Saumaisc a levé ces difficultés, et maintenant elle est généra- lement adoptée. Ce mot a servi pendant long- temps à désigner un Champignon dont l'hy- méiiium est poreux , et dont on faisait un grand usage comme purgalif : c'est le Bolet du Mélèze , Boleius purgavs de Persoon , ou Agaric des Pharmaciens ( vuy. ce mot ). Plus tard il a été donné à une autre esp. de Bo- let , qui croit sur le Chêne et sur d'autres arbres , et auquel on a accordé bien gratui- tement la propriété d'arrêter les hémorrha- gies. Persoon le désigne sous le nom de Po- lypomsigniarius. On le nomme encore Agaric desChirurgiens [voy. ce mot). Linné, sans que l'on puisse en deviner le motif, a jugé con- venable d'appliquer ce nom à un autre g. de Champignons, dont l'hyménium est com- posé de lames parallèles qui s'étendent du centre à la circonférence, comme les rayons d'une roue ou d'une ombrelle. Tous les au- teurs ont, depuis cette époque, conservé le mot Agaric ; Paulct seul a tenté de lui sub- stituer celui d'HypophylUtm. Ce g. est le plus nombreux en espèces que l'on connaisse. Les sections que l'on a éta- blies , et les différents noms sous lesquels on les trouve indiquées dans les auteurs du XVI1I= et du XIX* siècle , comme Amaniia , Petronii, Koitma, Gtlona, Folva, Lacturius, Jiusiula , etc. , reposent sur des parties trop secondaires pour que l'on puisse les considé- rer comme genres, puisque dans toutes on trouve le même plan d'organisation. Per- soon était tenté de diviser les Agarics en plusieurs genres; mais il a reculé devant celte innovation. Nous savons trop peu de chose, disait-il, sur les organes de la repro- duction, sur la structure et les fonctions des dilTérentes parties, pour établir des genres véritables. Ce que Persoon n'avait osé, M. Fries vient de le faire dans un ouvrage extrêmement remarquable , publié à Upsal en 1836-1838, sous le titre à'Epicrisis Sysle^ 160 AGA maiis Mycologici. Je laisse aux savants , plus versés que moi dans la mycologie, le soin de décider si le célèbre professeur en a rendu l'étude plus facile. L'hyménium est la partie principale des Agarics , celle sur laquelle repose le carac- tère du genre. Toutes les autres peuvent éprouver des modifications extrêmes , et c'est sur ces modifications , quand elles se présentent d'une manière normale et à peu près constante , que les subdivisions ont été établie*. Il est donc nécessaire d'entrer dans quelques détails au sujet de ces parties. On peut considérer les Agaricus Cœsurtim, bul- bosm, etc., comme les espèces qui présentent l'organisation la plus parfaite. On y distin- gue le mycélium , le pédicule , la volve, l'an- neau et Vhymenium. Le mycélium est une production blanche, filamenteuse, qui se développe dans la terre, sur le bois pourri, etc. Il se forme sur cet organe, à une certaine époque de l'année et sous l'influence de circonstances qui ne sont pas encore connues, des tubercules charnus qui, par l'évolution successive des différentes parties qui les composent, don- nent naissance à un Agaric ou a un autre Champignon. On a considéré pendant long- tempsle mycélium commodes racines; main- tenant on le regarde généralement comme remplissant les fonctions d'une tige souter- raine ou rhizome. La volve [volva, bourse), voile général, enveloppe générale ou radicale, est une mem- brane qui renferme toutes les parties du Champignon, comme la coquille renferme tous les éléments de l'œuf. Il parait qu'elle existe dans tous les Champignons ; mais elle est d'une texture si délicate dans le plus grand nombre, qu'elle disparait complète- ment pendant la première évolution , sans que l'on puisse en trouver le moindre ves- tige. On n'y attache donc de l'importance que quand ses débris restent manifestes à la base du pédicule ou sur le chapeau. Le mot volve ou volva paraît dériver du verbe latin volvo, j'enveloppe. La volve est composée de cellules allongées et rameuses qui s'anasto- mosent entre elles. Elle est complète quand elle se déchire pour laisser passer le chapeau et le pédicule, et qu'elle reste à la base de celui-ci; incomplète, quand elle ne recouvre pas le Champignon en entier; elle est cadu- | AGA que ou persistante , épaisse ou mince ; ample , quand elle représente un vase dont le boni est évasé ; vaginée, lorsqu'elle est as.sez étroite et longue; et enfin oclnée ou en forme de guêtre, quand elle est exactement appliquée sur le pédicule. On ne connaît guère que Y Agaricus ocincatus qui soit dans ce cas. Dans les Champignons comestibles , on re- jette toujours cette partie , mais elle est de la plus haute importance pour l'élude : aussi faut-il toujours enlever un Champignon de terre avec précaution pour constater l'exis- tence de cette membrane. Le pédicule , stipe ou pied [stipes , caulis, pciiolus , pediculus) , est la partie qui sup- porte le chapeau et qui fixe le Champignon au lieu où il a pris naissance. Il est central ^ excentrinue, latéral ou ascendant, quand il occupe le centre, un point plus ou moins éloigné du centre ou le côté du chapeau. Sa partie moyenne est nue ou munie d'un an- neau ou d'une corline. Il est court ou long , plein ou /istuleux ; on le dit creux quand sa partie centrale vient à disparaître. Dans quelques espèces, il est floconneux ou tra- versé dans toute sa longueur par un filament byssoide. La forme du pédicule est très va- riable ; il est simple , ranieux , bulbeux , fusi~ forme, atténué à l'une ou à l'autr* extré- mité ; gros, épais, long, court, filiforme, etc. Sa surface est lisse, rude, écailtense, tomen- teu.se, villeuse, etc. Sa consistance est le plus ordinairement molle, spongieuse , cassante, quelquefois yîèrei/se, élastique, etc. Celte par- tie se dilate à sa partie supérieure et forme le chapeau. Il arrive quelquefois que dans les endroits profonds et obscurs , comme les souterrains , elle s'allonge, se ramifie même, et ne produit pas de chapeau. Dans cet état de monstruosité , les Agarics ressemblent à des Clavaires. L'anneau, le collet, voile partiel [aw.ulus, vélum partiale), est cette partie membraneuse qui entoure le pédicule comme d'une man- chette. Bulliardadit que « le collet parait être au Champignon ce que le calice et les pélales sont aux fleurs. C'est un abri sûr pour les graines, qui sont probablement fécondées avant que le collet se détache du chapeau. » — Rien ne prouve jusqu'à ce jour cette assertion, parce qu'il y a beaucoup plus d'Agarics qui n'ont pas de collet que de ceux qui en ont, et dans ceux-ci la féconda- AGA lion, s'il en existe une, s'opère égalemonl bien. Si l'on étudie l'anneau dans les espèces qui l'ont parfaitement développé, comme les Amanites, YAgaricm campesiris, etc., on voit que son extrémité supérieure s'insère au sommet du pédicule, le recouvre dans une certaine étendue; puis ce même anneau s'en éloigne, s'élargit et se fixe à la marge du chapeau dont il se détache plus tard, et reste adhérent au pédicule. Il est composé de cel- lules très allongées, presque toutes parallè- les. Son épaisseur et sa consistance varient dans un grand nombre d'espèces. Il retient l'impression des lames , et il est persisiani ou fugace, libre ou adhérent. Sa couleur est gé- néralement blanche. Le collet présente de très bons caractères pour établir des sous- divisions dans le genre Agaric. Lacortine, voile partiel, voile ou collet aranéeux ou arachnoïde [coriina, vélum par- tiale, vélum araneosum) , doit être regardée comme un anneau imparfait qui unit les bords du chapeau avec le pédicule, et qui se compose de filaments blancs ou colorés, res- tant adhérents sur le pédicule ou à la marge du chapeau quand le Champignon est déve- loppé. Persoon fait observer qu'on peut trou- ver une Amanite qui ait en môme temps une volve et un collet , mais jamais un Agaric pourvu simultanément d'une cortine et d'un anneau. Lacortine, organe généralement as- sez fugace, fournit pourtant de très bons caractères de sous-genres. Le chapeau , chapiteau , table {pilem , pi- leum, pileolus, pileolum, umbraculum , capitu- lum, ou mieux hymenophorum du professeur Fries) , considéré -d'une manière générale, forme presque à lui seul ce que l'on nomme un Champignon. C'est la partie qui frappe la vue et celle que l'on mange. Ce chapeau est formé , comme je l'ai dit , par l'expansion de la partiesupérieuredu pédicule. Il se com- pose d'une partie charnue et de l'hymenium. La forme du chapeau ou de l'hyménophore est arrondie, conique, campanij orme , con- vexe , plane, déprimée, infundibuli forme, ma- melonnée, etc. La surface en est lisse, striée , villeuse , écailleuse , rugueuse , sèche ou vis- queuse. L'épiderme qui la recouvre s'enlève dans quelques espèces , et fait, dans d'au- tres, corps avec la chair. Sa couleur et sa consistance sont extrêmement variables. 11 est plus ou moins charnu , épais ou membra- AGA IGI neux , se dessèche facilement, se pourrit . ou tombe en déliquescence. La marge de celte partie est très importante aussi à étu- dier dans ses formes , surtout quand elle est roulée en dedans ou qu'elle est ap- pliquée immédiatement sur le pédicule. M. Fries a, dans son Epicrisis, tiré un parti très avantageux de cette disposition, à laquelle aucun niycologisle, jusqu'à ce jour, n'avait fait attention. La structure du chapeau est la même dans tous les Aga- rics. On n'y trouve que des cellules plus o»i moins allongées ; dans les uns , elles sont lâches, éloignées; dans les autres, au con- traire, elles sont petites et très rapprochées. Elles renferment des liquides de diflërcntcs natures, et très probablement de l'air ou des gaz. Les lames ou feuillets [lamince, lamellœ sulci deBatarra) sont les prolongements mem- braneux et parallèles de la partie inférieure du chapeau, qui se dirigent du centre à la circonférence. C'est sur cette disposition que reposent les caract. du g. Agaric. Elles sont composées de 3 couches , une médiane ou trame formée de cellules qui se continuent avec celles du chapeau , et 2 latérales for- mées par l'hymenium. Cette organisation existe dans tous les Agarics , et ne manque dans aucune espèce , malgré l'assertion du plus célèbre mycologisle de notre époque. Si , dans les Coprins , l'yigaricus coniiguus Bull., et quelques autres espèces , les lames paraissent dépourvues de trame , c'est que les cellules qui la composent sont moins abondantes , et qu'elles forment un tissu moins dense et moins résistant que celui de l'hymenium ; ce qui permet de séparer quelquefois cette membrane du chapeau. Dans aucune espèce d'Agarics ni dans aucun des sous-genres établis, les 2 cou- ches de l'hymenium ne sont en contact im- médiat. Elles sont toujours séparées par la trame, et tout caractère fondé sur l'absence de cette partie est un prétendu caractère ana- tomique , qu'il faut soigneusement élimi- ner, dans la crainte que quelque botaniste ne soit tenté d'en faire usage pour former de nouveaux g. dans les Bolets , les Polypo- res , les Hydnes , etc. — On distingue dans une lame deux bords : l'un , adhérent au chapeau ou à la base ; l'autre, libre, et que l'on appelle marge ou tranche ; deux ex- 11 162 AGA tréinilés : une interne qui ri'pond au pé- dicule , et que quelques auteurs regardent comme la base; l'autre, qui repond à la marge du chapeau ; deux surfaces qui sont parallèles et qui forment les cotés. L'hyme- nium ou membrane sporulifére recouvre la trame des lames dans toute leur étendue. Son tissu est composé de cellules superpo- sées en plus ou moins grand nombre, et de formes qui varient suivant les espèces. Sur les surfaces examinées au microscope, dans les sous-genres Amaniia , Lepiola , Gymno- pus , Russula , etc. , on remarque un nom- bre considérable de Basidcs , ou petites éminences qui se divisent en 4 pointes , à l'extrémité de chacune desquelles est fixée une spore. Dans les Coprins, on trouve parmi les basidcs des Cijsùdes ou vési- cules allongées transparentes qui parais- sent vides, et dont la forme est tantôt celle d'un cylmdre , et tantôt celle d'une massue , etc. Ces organes , sur lesquels j'ai donné ailleurs [Mém. sur l'Hymeuium , Soc. Pliilom., 12 mars 1837, et Ann. des Se. nai. , décembre 1837) des détails assez éten- dus , n'avaient pas échappé à la sagacité de Michel! ; mais ce célèbre botaniste ne les avait vus et dessinés que d'une manière in- complète. Les observations de MM. Ascher- son , Bekerley et Corda, du moins pour \'A- giiricus peiasiformis, sont parfaitement con- formes aux miennes. C'est mainlenant un point d'organisation acquis à la science ; il ne faut pas le considérer comme le caractère propre du genre yiguiicus, mais bien comme le caractère d'une grande famille à laquelle j'ai donné le nom de Busidiospores , et qui comprend les Agarics , les Bolets, les Poly- pores, les Mydnes, les Clavaires, etc. Les spores ou sporulcs [sporœ, sporulœ), ou organes reproducteurs, sont d'une ténuité extrême et seulement visibles au microscope. Leur forme est constamment ronde ou ovale. Elles sont , comme je l'ai dit , fixées aux di- visions des basidcs , et dans quelques esp. , à l'aide d'un fort grossissement, on en dis- lingue le point d'insertion. La couleur des spores a été pour le professeur Fries un -Tioyen très ingénieux d'établir les caractères des ditlérents groupes du g. Agaric. Elles sont blanches , rosées , ocliracôes , ferrugineuses , hoires ou d'un roux }iourpre. Pour constater ïi's couleurs , il suffit de mettre pendant AGA quelques heures un .\garic sur une glace ou sur tine feuille de papier, de manière que les lames regardent en bas, les spores se dé- tachent spontanément et forment une légère couche qui présente une des couleurs que je viens d'indiquer. Ces spores renferment quelquefois, dans leur intérieur, d'autres corps beaucoup plus petits que l'on nomme sporidioles ; d'autres fois elles paraissent né- buleuses , mais le plus souvent elles sont transparentes. Telle est la structure des la- mes des Agarics; mais ces parties, sous le rapport de leur proportion, de leur forme et de leur mode d'insertion avec le pédicule, présentent des caractères très précieux. On les dit simples ou égales quand elles sont tou- tes de même longueur, et composées quand, entre deux lames qui s'étendent du pédicule à la marge du chapeau , on en trouve un certain nombre d'inégale longueur. Rromb- holtz , dans ce cas, les numme didynami- ques , iridynamiques , léiradynamiques etpo- lydynamiques , suivant que l'on trouve des lamelles ou portions de lames qui ont la moitié, le tiers ou le quart , ou moins d'une lame entière. Dans quelques esp. elles sont bifurquées à la base , et dans d'autres elles s'anastomosent à l'aide de divisions ou pro- longements latéraux. Cette dernière disposi- tion est rare, et doit être plutôt considérée comme un accident que comme un carac- tère particulier. Quand les lames sont écar- tées les unes des autres , on les dit rares ou peu nombreuses ; dans le cas contraire , elles sont nombreuses ou rapprochées. Suivant leur forme, elles sont minces ou épaisses, larges ou étroites , aiguës , tronquées , arrondies ou obtuses à l'une ou à l'autre extrémité. Rela- livement au rapport qu'elles ont avec le pédicule, on les dit décnrrcntes , quand leur extrémité interne se prolonge en pointe sur une étendue plus ou moins grande du pédi- cule; libres [remotcc, distantes, discrelœ), quand elles n'ont aucune connexion aveccette l)ailie, et qu'elles en sont séparées par un cer- tain intervalle. Quand elles adhèrent au pé- dicule par toute l'étendue de leur extrémité interne, on les nomme adnées {adnatœ), elad- ncxes [aduexœ] quand l'insertion est incom- plète, et enfin onguiculées lorsqu'elles adhè- rent au pédicule par le moyen d'un petit pro- longement ; la base ou le bord supérieur des lames ne présente pas tcs dis- sous pendant plus longtemps. Les symptô- mes que l'on observe sont des nausées, des envies de vomir, une salivation plus ou moins abondante, un malaise général, des sueurs tantôt chaudes , tantôt froides, une soif vive, des douleurs dans le trajet de l'œsophage à l'estomac, ou dans tout le ventre ; l'urine est rosée, quelquefois sanguinolente; les selles sont fréquentes, fétides, accompagnées de té- nesme; le pouls est petit, fréquent, irrc- gulier. Quelque temps après , agitation ex- trême, anxiété, refroidissement des membres, sueurs froides générales, altération des traits, coloration en violet du nez, des lèvres et de la face , hoquets fréquents , aberration des sens, vertiges, délire, stupeur ; enfin la mon termine cet affreux tableau, que l'on observe le plus ordinairement sur plusieurs mem- bres de la même famille. » Dans un rapport faiten juin 1809 à la So- ciété de médecine à Bordeaux, l'auteur ré- sume ainsi toutes les altérations pathologi- ques qui ont été observées jusqu'à ce jour sur les cadavres des personnes empoisonnées par les Champignons. « Taches violettes très étendues et nombreuses sur les téguments ; ventre très volumineux; conjonctive comme injectée; pupille contractée; estomac et in- testins phlogosés et parsemés de taches gan- greneuses ; sphacèle dans quelques portions de ce viscère ; contractions très fortes de l'estomac et des intestins, au point que dans ceux-ci les membranes épaissies avaient entièrement oblitéré le canal ; œsophage phlogosé et gangrené chez l'un des sujets; chez un autre, iiéum invaginé de haut en bas, dans l'étendue de 3 pouces ; un seul in- dividu avait fës intestins gorgés de ma- tières fécales. On n'a trouvé chez aucun des vestiges de Champignons : ils avaient été complètement digérés ou évacués. Les pou- mons étaient enflammés et gorgés d'un sang noir. Le même engorgement avait lieu dans AGA presque toutes les veines des viscères abdo- minaux , dans le foie , dans la rate , dans le mésentère ; tacties d'inflammation et taches gangreneuses sur les membranes du cer- veau , dans ses ventricules , sur la plèvre, les poumons, le diaphragme, la matrice , et même sur le fœtus d'une femme enceinte ; le sang était très fluide chez cette femme ; la flexibilité extrême des membres n'a pas été constante. » J'aurais pu passer sous silence ces dé- tails, qui se rapportent plus à la médecine qu'à l'histoire naturelle ; mais on voit un si grand nombre de personnes manger des Champignons sans les connaître , quelles prendront peut-être quelques précautions, en voyant quelles peuvent être les suites de leur imprudence. Quand on est appelé au- près d'une personne qui a mangé quelque espèce vénéneuse , et qui éprouve des sym- ptômes d'empoisonnement, il faut à l'instant même provoquer le vomissement par une potion émétisée, ou avec l'ipécacuanha; ad- ministrer un éméto-cathartique , afin d'éva- cuer les Champignons, s'il en restait encore dans l'estomac et les intestins. On fait en- suite boire assez abondamment au malade une infusion de thé , de café, ou du bouillon de poulet. On conseille également de don- ner de l'eau vinaigrée ou une potion éthé- rée. Comme on ne connaît encore ni la na- ture du principe délétère , ni son antidote , il faut combattre les symptômes les plus alarmants par les moyens que l'on jugera les plus convenables. Les anciens praticiens ac- cordaient une grande confiance à l'ammo- niaque liquide. Mirabelii la recommandait particulièrement, et, tout récemment, un médecin de Bordeaux, dont je regrette beau- coup de ne pouvoir citer le nom, en a obtenu des résultats si avantageux, qu'il n'hésite pas à regarder cette substance comme le contre- poison des Champignons vénéneux. Les ex- périences de Paulet et de M. Orfila ont prouvé que ce médicament était dangereux dans les premiers moments. On ne devra donc l'employer qu'après les émétiques et les pur- g.tifs. M. Courhaut en a remarqué égale- ment 'es bons elTels dans les empoisonne- ments par le seigle ergoté. On le donne à la dose de 5 ou 6 gouttes dans un verre d'eau sucrée ou de bouillon. Maintenant que quel- ques observations parlent en faveur de l'am- [ AGA 169 moniaque , un médecin aurait peut-être quelques reproches à se faire, s'il négligeait de l'employer dans ces tristes circonstances. J'aurais désiré donner les caractères des espèces d'Agarics comestibles ou vénéneuses; mais la nature de cet ouvrage ne le permet- tant pas, je me contenterai de les indiquer en suivant les divisions qui ont été établies dans ce genre par Persoon. Amanites : V^garicus auiuiniacus Bull., et r^. cassareus SchœlT. , que l'on connaît sous le nom d'Oronges, ne différent que par la couleur du chapeau , qui est rouge dans la lie ^ et jaune dans la 2"". Les Romains en étaient très friands, et les regardaient comme les meilleurs Champignons. Chacun-sait que l'empereur Claude mourut après en avoir mangé : les historiens accusent Agrippine d'y avoir ajouté du poison ; Paulet pense qu'on a pu servir à cet empereur un mets préparé avec V^lgaricus muscarius. C'est le Champignon dont on fait la plus grande con- sommation après l'Agaric des couches. A. ovoïdes Bull., ou Oronge blanche , est une espèce aussi délicate et aussi recherchée que la véritable Oronge , dont elle est peut- être une variété. A. soliiarius hu\l. J'ai rencontré quelque- fois celte espèce dans les environs de Paris- Bulliard et M. De CandoUe disent qu'elle est délicieuse. Dans quelques pays , cependant, on la regarde comme vénéneuse ; peut-être la confond-on avec d'autres espèces. A. rubescens Pers., ou Agaric verruqueux de Bulliard, très commun dans les environs de Paris. Vitladini dit que l'on mange celte espèce en Italie. M. Cordier m'adit en avoir mangé plusieurs fois, qu'elle est excellente, et qu'il n'en avait jamais été incommodé. Rrombhotz au contraire la regarde comme vénéneuse. A. muscarius L. , OU fausse Oronge ; c'est une espèce très dangereuse. On trouve dans les auteurs un grand nombre d'observations qui le prouvent. Locsel dit que six hommes perdirent la vie après en avoir mangé. Le docteur Yadrot , dans sa dissertation inau- gurale, rapporte l'histoire de plusieurs sol- dats français qui eurent le même sort en Russie. Les expériences de M. Letcliier prou- vent également que ce Champignon est vé- néneux. Mon confrère Cordier a vu celle an- née, dans deux maisons différente.* et le même 170 AGA jour, dix personnes empoisonnées par ces Champignons , et un seul a suffi pour causer lies accidents alarmants chez septd'enlre elles. Quelques auteurs disent que les Russes le mangent sans en éprouver aucun accident. Pallasditaucontraire très positivement : «On inangegénéralementen Russie toutes lesesp. de Champignons et même ceux qui sont passés ou verreux. Le Champignon aux mouches , leChampignon puantdu fumier et plusieurs autres petits entièrement dénués de chair, sont les seuls dont on ne fait point usage. » Schœffer rapporte qu'une troupe de comé- diens italiens achetèrent à Ratisbonne \'^- ffaricns miiscaiius pour la véritable Oronge, et qu'ils n'éprouvèrent aucun accident après l'avoir mangé. Bulliard dit qu'il est agréa<- ble au goùl et à l'odorat. 11 n'a rien éprouvé après en avoir mangé 2 onces D'après Mur- ray, les brebis le mangent impunément. Hertwig, après en avoir fait prendre à des chiens et à des brebis, a seulement observé des nausées et des vomissements chez quel- ques uns de ces animaux. M. Méral m'a dit avoir vudesgardes-du-corpsen manger plu- sieurs fois et en abondance sans le moindre inconvénient. On ne sait véritablement quel parti prendre en présence de résultats si différents, basés sur le témoignage d'hom- mes aussi respectables. Mais ce qu'il y a de plus singulier dans l'histoire de ce Champignon , c'est l'usage que l'on en fait au Ivamtschatka. Krasche- ninnikow, dans sa description de ce pays, rapporte, et ces détails sont confirmés par Langsdorf, que les habitants coupent 1'^- maiiita miiscaria en petits morceaux, qu'ils la font sécher pour la conserver, ou qu'ils en préparent avec le suc du Faccimum uligino- sum , OU en le faisant infuser avec les feuilles dune esp. d'Epilobium, une boisson dont ils se servent au lieu de vin. Quand ils ont bu de ces liqueurs , ou mangé le Champignon sec, il se manifeste chez eux une ivresse par- ticulière , dans laquelle les facultés intellec- tuelles sont anéanties; il survient des trem- blements, des soubresauts dans les tendons, quelquefois des convulsions. Les ans sont gais, chantent ou sautent; les autres au con- traire sont tristes et abattus. On les voit, les armes à la main, se précipiter les uns surles autres, ou se blesser eux-mêmes ; ils ne con- naissent plus aucun danger, et divulguent au AUA premier venu leurs plus in'.imcs secrets. Les forces musculaires paraissent considé- rablement augmentées. Langsdorf a vu un de ces individus qui dans l'état ordinaire ne pouvait porter un sac de 120 livres, le porter, après s'être enivré , à une dis- tance de 15 werstcs (5 lieues). Enfin les malades tombent, le sommeil s'en empare, calme cette étrange exaltation, et bientôt ils se réveillent dans leur état naturel. On a observé qu'il survient quelquefois des vo- missements, mais l'ivresse n'en est pas di- minuée. L'urine de ceux qui se sont ainsi enivrés jouit des mêmes propriétés que le Chaiii|)ignon: aussi voit-on les indigents re- chercher celle des personnes riches afin d'y puiser celle ivresse , et quelques uns même prolongent ce triste état par des libations successives. Langsdorf fait observer que ceux qui s'adonnent habituellement à ce genre de crapule finissent par devenir fous. On a remarqué que la chair des Rennes lues quelque temps après avoir mangé de ce Champignon, avait aussi la propriété d'enivrer. Enfin Yyicjaricus muscarius a é\.à administré avec succès dans l'épilepsie et dans quelques affections nerveuses. On l'a conseillé , réduit en poudre , pour combattre les ulcères de la cornée , les ulcères phagé- déniqucs, les affections scrofuleuses. On a donné sa teinture contre la teigne, les af- fections cutanées , les catarrhes chroni- ques, etc. On doit donc , malgré quelques observations qui militent en sa faveur, s'abstenir de le manger, et le considérer comme dangereux. Ainanila venenosa : Persoon (C/ia»np.co>n.) réunit sous ce nom 3 esp. que les auteurs reconnaissent comme distinctes : 1° A. bul- bosiis reîiiusBull., ou Oronge ciguë blanche de Paulet; 2" A. citrinus Schœff., ou Oronge ciguë jaunâtre de Paulet; 3° A, phattoides Bull., ou Oronge ciguë verte de Paulet. Ces 3 esp. ou variétés sont vénéneuses au plus haut degré. Ce sont elles qui causent presque tous les empoisonnements dont on entend parler chaque année. A. panilterimts Tries : Esp. assez rare dans les environs de Paris. J. Bauhin la regarde comme vénéneuse. Hertwig n'a obtenu au- cun résultat en la donnant à des animaux, à la dose de dix gros. A. crux melitensis, ou Agaric croix de AGA Malle Paul. : Je mentionne celte espèce qui n'a encore été trouvée que par Paulet, parce que, après en avoir mangé la moitié d'un in- dividu, il ne tarda pas à éprouver une grande faiblesse et à perdre connaissance. L'éméti- que, pris une demi-heure après l'ingestion, lui fil rendre les morceaux du Champignon. Malgré cela , il conserva pendant plusieurs jours de la faiblesse à l'estomac, des coli- ques et du dévoiement. A. excelsus Pries, Am. ampla Fers. : Il est vénéneux , quoique le goût en soit assez agréable. Toutes les espèces d'Amanites que je viens de citer ont le pédicule entouréd'un anneau. Parmi celles qui n'en ont pas , et qui sont comestibles , on dislingue : L'A. vaginaïus Bull. : La couleur du cha- peau est jaune-orangée ou grise. Glusius re- gardait cette espèce et ses variétés comme dangereuses. On les mange en Allemagne, en Italie et à 3Iontpellier. A. incaniatus Batsch : Se mange très fré- quemment en Toscane. A. leiocephatus DC. : Esp. assez commune dans le midi de la France, et que l'on mange a Montpellier. A. regius Fries : Commun dans l'Europe méridionale. On dit celle esp. délicieuse. A. speciosus Fries : C'est une des plus belles Amanites. Elle est comestible ; mais M. Fries la regarde comme suspecte à cause de son odeur nauséabonde. On peut considérer comme vénéneuses les espèces suivantes : A. voivaceus Bull. , qui croît très abondam- ment sur la tannée des serres chaudes. L'o- deur de ce Champignon est très désagréa- ble, et, conservé dans les appartements, il a causé plusieurs fois des maux de tête très violents. A. gloiocephaltis DG. : M. Letellier en a constaté plusieurs fois sur des Lapins les propriétés vénéneuses. A. iiisidiosus Lelell. : Croît solitaire dans les environs de Paris. Quelques grains de son extrait aqueux, injectés dans le tissu cel- lulaire d'une grenouille, l'ont fait périr dans les convulsions { Letel. ). A. maleficus Boques : Cette esp. a été trou- vée dans les bois du département de la Gi- ronde. L'auteur la cite comme ayant empoi- sonné cinq personnes, dont une mourut. AGA 171 A. viperinm'FT\es,A. coniciis Ficco : Celte esp., que je ne connais pas, et que Picco (Me- leihm. et Mém. de la Soc. roij. de Méd.ilSO- 81 ) regarde comme vénéneuse, a, suivant cet auteur, un pédicule garni d'un anneau très fugace. Les personnes empoisonnées par ce Champignon se ressentaient encore, un an après, des maux qu'elles avaient souf- ferts, Lepiota. Les esp. de cette section que l'on mange le plus communément sont les sui- vantes : A. procerus Pers. : Celte belle esp., qui croît solitaire dans les bois , est une des plus grandes que l'on connaisse. Dans chaque pays, elle porte un nom dilTérent; elle est généralement recherchée, quoique un peu coriace. On ne la mange pas en Allemagne. La Gazelle médicale (1839) rappelle un cas d'empoisonnement causé par ce Champi- gnon. C'est un des accidents les plus singu- liers que je connaisse, et j'avoue que si le nom de M. Gréville ne corroborait pas cette observation, je conserverais plus que des doutes sur la détermination de l'esp., cause de l'accident. Je rappellerai pourtant, dans celle circonstance , qu'en 1823 , dans le dé- partement de la Nièvre , j'ai garanti peut- être des plus graves accidents une famille entière qui était sur le point de manger un plat préparé avec \' Âgaricus clypeolarius Bull., qu'un développement considérable avait fait prendre pour VA. procerus. A. excoriaius SchœlT. : Celle espèce croît en automne dans les bois, et quelquefois sur les pelouses. C'est un Champignon plus tendre et plus délicat que le précédent. Je l'ai mangé très souvent et en grande quan- tité, sans en avoir jamais éprouvé la plus légère incommodité. A. caudicinus Pcrs. : Croît dans les bois sur les vieux troncs. C'est un des Champi- gnons dont on fait la plus grande consom- mation en Allemagne. A. pohjvnjces Pers. : Celle esp. ressemble beaucoup à la précédente. Paulet, qui la nomme Tête de Méduse, dit qu'un chien auquel il en a fait manger une certaine quantité mourut 12 heures après. Persoon le considère aussi comme délétère. Trattin- nick, au contraire ( Easb. sclacœm.), dit que ce Champignon est très agréable à manger, qu'il a le goût de la chair d'agneau , et que 172 AGA c'est lui que l'on trouve le plus ahontlam- menl et au plus bas prix sur le inarclic du Vienne. Mon conl'ièrc Cordier m'a dit en avoir mangé plusieurs fois celle année, et l'avoir trouvé très bon et parfaitement inno- cent. A. squamosu!>V,\\\\.: Beau diampignonqui croît également par groupes sur les arbres. Bulliard dit qu'il a le goût et l'odeur du Champignon comestible. M. Cordier en a mangé, et l'a trouvé excellent. A. atienuaius DC. : Croit en automne sur les troncs de Saules. On le mange à Mont- pellier sous le nom de Pivoulade, ainsi que \'A. cylitidruceus DC, que je ne connais pas. A. alùo-rufiis Pers. {Champ, cum.) , .\garic paillet de Thore: Croît dans les environs de Dax, au printemps et en automne, par grou- pes nombreux, au pied des Sureaux, il est 1res recherché par quelques persoimes. Les esp. vénéneuses de cette section sont peu connues. On cite particulièrement VA. yiuadini Fries , qui croit dans les bois en Italie. A. echinociphalui Frics : Assez fréquent dans l'Europe méridionale. A. clijpeolarius Bull. : Très commun dans les endroits humides des bois. Son odeur pé- nétrante et vireuse le fait généralement re- garder comme vénéneux ; soupçon qui n'est du reste autorisé, jusqu'à ce jour, par au- cune observation directe. Conxj.NARiA. Les auteurs ne citent aucune esp. vénéneuse dans cette section , et il n'y en a qu'un petit nombre de comestibles. A. turbiiiai.ts Bull. : Croît solitaire dans les bois. Il est surtout remarquable par le renflement de la base de son pédicule. Sa saveur est assez agréable. A. casianeiix Bull. : l'clile esp. très jolie , de couleur marron. Elle croit assez abon- damment dans les bois. Persoon lui trouve une saveur très agréable et la croit comes- tible. A. violaceus Bull. : Micheli dit qu'on le mange en Italie. A. violacé o-cinereus Pers. : Se mange éga- lement en Italie. GiTMNOPUS. Celte section fournit le plus grand nombre des Champignons comesti- bles ; et s'il y en a quelques uns vénéneux , ils ont été probablement mal déterminés. A. fusipes Bull . Très conunnn dans les AGA bois. Allioni le regarde comme comestible ; il a le goîit du Champignon découche, mais il est coriace. A. ru.fsuld Pers. : Comme son nom l'indi- que, ce Champignon ressemblée un liussula; mais ses lami s sont composées, et sa saveur n'est ni acre ni poivrée. On le mange en Al- lemagne, surtout à Vienne. A. fjriiveolcn.i Pers. : Assez rare en France, mais très commun en Allemagne , où on le mange communément. A. albellus IJC. : C'est un des premiers Champignons qui croissent au printemps en France. On le nomme Mousseron. Il se fait remarquer par sa forme , sa blancheur et surtout son parfum. Les insectes en sont très friands. On le sèche très facilement; et, comme dans cet état il conserve son odeur, on s'en sert pour les besoins de la cuisine. A. arcades Bat. : Petit Champignon , que l'on nomme Mousseron yodatlle ou deDic[)pe, et qui croît presque toute l'année sur les pe- louses. Il se sèche , et se conserve comme le précédent. Son pédicule se tourne comme une corde en se desséchant ; ce qui l'a fait nommer A. tortilis par M. De Candolle. A. pruindns Scop. : Celle esp. est remar- quable par l'épaisseur de sa chair, et par ses lames décurrentes , d'un rouge tendre. Son odeur rappelle celle de la farine. C'est un des meilleurs Champignons que l'on puisse manger. A. orce//a Bull. : Croit sur les pelouses. Il pourrait bien n'être qu'une variété du pré- cédent, ainsi que YAgaricus auriciUa Dub., qui a les lames blanches, et que l'on mange dans les environs d'Orléans. Ces troisCham- pignons , qui croissent à la même époque et dans les mêmes endroits, se ressemblent en- core par le goût et l'odeur. A. anisaïus Pers. : Croît assez abondam- ment parmi les feuilles en automne. Son odeur, qui est très agréable et rappelle celle de l'anis, disparaît quand on le fait cuire. A. nehiduris Batsch. : Ce Champignon croît très abondamment dans les bois des environs de Paris. Bulliard dit qu'il est très agréable au goîit , et qu'il a , quand il est jeune, l'odeur du Champignon comestible. Il est promplement attaqué par les insectes, et s'il était reconnu innocent, on pourrait en retirer les plus grands avantages. Malheureu- sement, de nombreuses expériences failr.N AGA récemment ont démontré à M. Cordier qu'il fallait s'en abstenir. Lui-même et plusieurs personnes après en avoir mangé ont éprouvé de violentes coliques, accompagnées de diar- rhée abondante. A. eharneusV>\x\\. : Commun dans les bois en automne. M. De Candolle dit qu'on le mange en Italie sous le nom de gozzolo. A. columbeila Pries : L'auteur donne cette esp. comme comestible. Son odeur et sa sa- veur sont peu prononcées. A. imbricaïus Pries : Commun en automne dans les forêts de Paris. On le mangeait au- trefois. A. cardevella Pries : Cette esp. , que Ba- tarra a fait connaître, se mange fréquem- ment en Italie. A. iliciitns DC. : Croît assez abondam- ment dans le midi de la Prance, et se mange à Montpellier sous le nom de pivoulade d'eousse. On rejette le pédicule, parce qu'il est trop coriace. A. pratensis Pers. : Très commun sur les pelouses. Son volume est extrêmement va- riable. Comme ce Champignon a la même sa- veur que celui de couche, et qu'il croît dans les lieux exposés au soleil, Persoon pense qu'il est comestible. A. palomei Thore , viriâia Pries : On le mange habituellement dans le Béarn et dans les Landes , sous les noms de Palomet , Pa- lombette ou Blavel. A. alliuius Pers. : Très répandu dans toute l'Allemagne. Il croît au printemps et en au- tomne. On s'en sert comme condiment à cause de son odeur. On trouve dans les ouvrages de Micheli , de Batarra et d'autres auteurs , un grand nombre de Champignons de celte section re- gardés comme comestibles ; mais nous ne les connaissons pas assez en Prance , pour les indiquer ici sous leur véritable nom scienti- flque. A. rimosus Bull. : Balbis rapporte que cette espèce a empoisonné toute une famille à Turin. Mycena. Celte section ne renferme que de petits Champignons dont le chapeau est presque membraneux. Ils ne pourraient être que d'une faible ressource pour ceux qui voudraient en manger. A. esculenius Jacq., ou Agaric clou : Trcs petite esp. que l'on mange en Allemagne. AGA 173 Trallinick dit que c'est le moins délicat des Champignons. A. fœniculaceus Pries : Cette esp. a beau- coup de rapports avec VA. arcades, et comme lui, elle sert d'assaisonnement dans quel- ques pays. A. cepaceus Pries : Il a , comme quelques autres espèces, une odeur d'ail qui fait qu'on le mange quelquefois; mais il n'est pas re- cherché. A. ureiis Bull. : Cette espèce a une saveur acre et brûlante; j'ai vu néanmoins, dans le département de la Nièvre , des charbon- niers la faire cuire sur des charbons, et la manger sans aucun inconvénient. CopRiNus. Tous ces Champignons sont re poussés , par rapport à leur ténuité et à la prompte décomposition qu'ils éprouvent. Les anciens les regardaient tous comme pernicieux. A. comaïus Scha;(T. : Paulet regarde cette esp. comme comestible dans le jeune âge; mais il conseille de s'en abstenir, si les la- mes sont rouges. Les expériences de Hert- wig sur des Brebis et des Chiens prouvent que ce Champignon n'est pas vénéneux, lors même qu'il se fond en eau noire. Bux- baum dit que dans cet état on peut s'en ser- vir au lieu d'encre. On lui a accordé, mais sans fondement, la propriété de guérir les ulcères de mauvaise nature. A. uiramenlarias Bull. : Quand ce Cham- pignon est jeune, dit Bulliard, il n'est dés- agréable ni au goût ni à l'odorat. En vieil- lissant il prend une odeur de pourri, se fond en une eau noire avec laquelle j'ai fait une 1res bonne encre pour le lavis. Elle porte sa gomme avec elle ; mais il faut la filtrer. Praïella. Ce groupe ne renferme aucune esp. vénéneuse , et quelques unes sont co- mestibles. A. campesîris L. : Ce Champignon est le plus connu de tous ;0ii l'appelle, suivant les pays , Paturon , Potiron , Champignon de couche , de pré , de fumier, etc.; c'est aussi celui dont on fait la plus grande consomma- tion. N'y a-t-il qu'une esp. de Pratelle à col- lier , dit M. De Candolle , comme je l'ai ad- • mis d'après Linné et Bulliard ; y en a-l-il 2, comme le veut Persoon ; 5, comme le pense Paulet; 10, comme le dit Micheli.^ Peu nous importe, quant à la question actuelle ; toutes sont mangeables el ne peuvent se confondre 174 AGA avec aucune esp. vénéneuse. Il existe cepen- dant quelques observations qui prouvent (jue V^ijaricus catnpesirix peut causer les plus graves accidents. Dardana, dans une lettre à Pico ( Meleiemaia ) , cite plusieurs personnes qui se seraient empoisonnées en en mangeant. Il rapporte en outre une ob- servalioii de Crolla, médecin à Verceil , dans laquelle il est fait mention de neuf per- sonnes chez lesquelles ce champignon aurait aussi produit des symptômes d'empoison- nement et la mort de deux d'entre elles. La description que l'auteur donne du champi- gnon qui aurait causé ces accidents se rap- porte trop bien à VAgaricus campesiris pour que l'on puisse avoir des doutes sur l'espèce dont il s'agissait. Willdenow {Prodrom. Fl. Berol.) dit aussi que, dans quelques circon- stances , il peut être vénéneux. LACTiFLUus.TouscesChatnpignons, quand on les brise, versent un suc plus ou moins at)ondant, ûcre ou sans saveur. Ils sont vé- néneux ou comestil)les ; et sur ce sujet il existe la plus grande confusion parmi les auteurs. A. piperatus Pers., A. acns Dull. : Celte espèce , entièrement blanche , renferme un sucre blanc, très acre; malgré cela, on la mange en Allemagne, en Russie et même en France. On n'a jamais remarqué qu'elle ait causé d'accidents. A. coitiroversus Pers. : C'est un des plus gros Champignons que l'on connaisse. Son sucre est si acre, que dans quelques pays où on le mange on lui donne le nom de La- thyron. A. deliiinsus L. : Ainsi nommé probable- ment par les habitants du Nord parce qu'ils aiment les saveurs fortes ; il croît rarement dans les environs de Paris. Indépendamment des caractères propres qui lui appartiennent, les lames prennent une couleur verte très foncée quand on les brise. C'est une espèce très recherchée. Dufresnoy, médecin à Ya- lenciennes (Caiact. ei irait, de quetq. mal.), dit avoir administré la poudre de cet Agaric à des malades affectés de phlhisic tubercu- leuse et en avoir obtenu les plus heureux résultats. L'espèce d'Agaric que l'auteur a employée avait le suc blanc, tandis que dans VA. deliciosns il est d'une couleur jaune sa- franée. Il y a donc ici des doutes sur l'iden- tité de l'espèce. AGA A. laclifluua aitreus Hoff. ; A. volemux Fries : On le mange très fréquemment en Al- lemagne. Son suc est doux et si abondant, qu'on lui donne le nom de vache. A. flexuosus Pers. : Commun dans l'F.u- rope méridionale. Il a une ndcur très pro- noncée de cannelle. Bongard dit qu'il est co- mestible. A. subdulcis Bull. : C'est l'espèce la plus commune. On dit qu'elle sert d'aliment dans quelques cantons (DC). A. lormiiwsus Schœff". : Très commun dans les bois. Scha-ITer, Paulet, regardent cette espèce comme très dangereuse. Bulliard, au contraire , dit qu'elle ne l'est pas; en effet, dans quelques pays on la mange aussi abon- damment que possible, et jamais elle ne cause d'accidents. M. Fries {Epic.stisi.myc.) l'a vu manger en Suède au lieu de VA. deli- ciosns, sans qu'il en soit résulté aucun acci- dent. Dufrénoy l'a employée aussi dans le traitement de la phthisie tuberculeuse. A. tiecator Bull. : Ce Champignon , dont le nom seul épouvante, passe pour très dan- gereux. Il paraît pourtant qu'il n'en est pas ainsi, car M. Weinmann dit qu'on le mange en Russie; ce qui a engagé M. Fries à lui donner un autre nom ; mais je ne crois pas que celui de turpis le réhabilite beaucoup dans l'opinion publique. A. theiogalus Bull. : Il est très commun dans nos bois en automne. On ne sait rien sur ses propriétés. Persoon dit qu'il peut être dangereux , tandis que M. Fries le regarde comme innocent. A. pyrogalui Bull. : Comme son nom l'in- dique, le suc de ce Champignon a une sa- veur brûlante. On le regarde généralement comme vénéneux. A. campylus Fries : Celte espèce n'est pas très commune. Paulet la signale comme vé- néneuse. A. aspideics Fries : Petite espèce qui croît dans les lieux humides. Suivant Pico [Mém. Soc. méd. Pur., 1780, t. XII), elle aurait causé de graves accidents. A. riiju.'i Scop. : Ce Champignon est très commun , et passe pour le plus dangereux des Lactaires. Toutes les espèces qui composent celte section sont assez dilliciles à distinguer; de plus, les opinions sontexlrcmement divisées .-ur leurs propriétés. On ne saurait donc AGA prendre trop de précautions quand on veut en faire usage , quoique Rrapf prétende que l'ébuliitiondans l'eau en détruise le principe vénéneux. RussuLA. Les espèces de cette section sont aussi difficiles à distinguer que celles de la précédente. Parmi les auteurs, les uns veu- lentque celles qui ont les lames jaunes puis- sent être mangées sans inconvénient, et que celles qui les ont blanches soient vénéneu- ses ; d'autres prétendent le contraire. On ne peut donc tirer aucun avantage de ce carac- tère. Les uns sont sans saveur prononcée, les autres en ont une extrêmement piquante, et doivent être rejetés. A. lacieus Pers. : Ce Champignon n'est pas très commun; il est tout blanc et sans saveur. On le mange en Allemagne. A^ esculenius Pers. : Cette espèce , dit Persoon, est d'une dimension assez grande et d'une consistance fragile. On la trouve fréquemment en Allemagne, où elle est d'un usage peu général. A. aureus Pers. : Ce Champignon est re- marquable par la belle couleur jaune de son chapeau. On le dit excellent. A. virescens Pers. : Assez rare; on le re- garde comme comestible, mais il est peu recherché. M. le professeur Pries dit que l'on mange VA. depallem SchœfT., et VA. heterophijllus, que l'on peut regarder comme une variété de VA.furcaïun. A. emeticus Bull. : Cette espèce est très commune dans les environs de Paris ; sa sa- veur est extrêmement acre. A. roseus Bull. : ressemble beaucoup au précédent , croît à la même époque et dans les mêmes endroits. Les expériences de Pau- let sur les animaux , et celles que Krapf a faites sur lui-même, et dont il a failli être victime, prouvent que ces deux espèces sont extrêmement dangereuses. Toutes les autres espèces sont suspectes. Omphalia. On ne connaît dans celte sec- tion aucune espèce vénéneuse , et il n'y en a qu'un très petit nombre qui soient comes- tibles. A. iufundibuliformis Bull. : Très commun dans les bois, parmi les feuilles ; sa saveur est assez agréable. A. virgintus Pers. : II croît assez abon- damment dans les prés, .«ur les pelouses. Bulliard et M. De Candolle disent qu'on le AGA 175 mange dans plusieurs contrées de la France, où il porte le nom de petite oreille. A. Garidelli Pries : Cette espèce est dite comestible par l'auteur. A. neapolitamis Pers. : Ce Champignon est très recherché à Naples , où on le cultive, comme je l'ai dit, sur du marc de café. M. Pries le regarde comme une variété de VA. phy llophilus . Il est probable que si l'on tentait quel- ques expériences, on augmenterait de beau- coup le nombre des espèces d'Omphalies co- mestibles, car dans aucune d'elles on ne trouve d'odeur ni de saveur désagréables. Pleuropus. Cette section fournit un assez grand nombre d'espèces comestibles ; on n'en cite que deux qui soient vénéneuses. A. oureatus Jacq. : Croît sur les vieux arbres ; il est assez commun , et on le mange surtout en Allemagne. A. glandulosus Bull. : Très belle et très rare espèce. Je ne l'ai trouvée qu'une seule fois dans l'espace de vingt ans , sur un mar- ronnier d'Inde , et j'ai pu constater l'exac- titude de la figure qu'en a donnée Bulliard. Persoon pense qu'on peut la manger sans inconvénient. A. ulmarius Bull. ; on le trouve ordinai- rement sur le tronc des ormes, par groupes composés de 4 à 5 individus. Son chapeau est très grand, sa chair blanche et compacte; son odeur et sa saveur sont très agréables. On le mange très fréquemment dans le dé- partement de la Nièvre. Je l'ai mangé moi- même plusieurs fois avec plaisir. A. tessellatns Bull. : Assez rare ; croît or- dinairement surles vieux pommiers. Persoon pense que l'on pourrait en faire usage sans avoir rien à craindre. A saligmis Pers. : Assez commun. Comme il ressemble beaucoup à VA. ostreatus pour le goût et la saveur, Persoon le considère comme pouvant être mangé sans danger. A. Eryngii DC, ou l'Oreille de chardon de Paulet : Singulier Champignon dont le pédicule est central ou excentrique, et qui croit sur les racines de VEyyngium campes- tre. Il est fort rare dans les environs de Pa- ris. Depuis longtemps on le cite comme un des meilleurs Champignons. A. aquifolii Paul. : Il croît sur le Houx; c'est une espèce assez grande, que l'on dit délicieuse. 176 AGA A. translucens DC. : Les pauvres le man- gent à Montpellier sous le nom de Pivoulade du saule. A. petaloides Bull. : Cette esp., assez rare, croit en automne, à Saint-Cloud , prés de la Lanterne de Diogène. Son odeur et sa saveur sont très agréables. J'en ai mangé plusieurs fois des morceaux crus et assez considéra- bles . sans en avoir ressenti aucun mal. Je ne serais pas étonné qu'elle fût annoncée un jour comme comestible. A. olearius DC. : Champignon très com- mun dans l'Europe méridionale, il croit par groupes nombreux sur les racines de l'Oli- vier. Ses lames sont phospliorescenles pen- dant la nuit. M. De Candollc le regarde comme vénéneux. .M. Orfila rapporte qu'à Florence un dessinateur et sa femme , ayant mangé de ce Champignon fricassé, éprouvè- rent , deux heures après , de vives coliques , et furent très mal. On les traita avec succès par de l'huile et de la thériaque. A Smyrne, on m'a parlé de trois personnes qui étaient mortes après en avoir mangé. A. sypiicus Bull. : Très petite esp. , qui croit en automne et en hiver sur le tronc des Chênes. Sa saveur slyptique fait croire qu'elle est vénéneuse. Paulet, qui la fait prendre à des animaux, a remarijué qu'elle les purgeait, mais ne les tuait pas. Je termine ici l'énumération des Agarics vénéneux et comestibles. Il m'eût été facile d'en augmenter le nombre ; mais la synony- mie de beaucoup d'esp. est si obscure dans les auteurs, que j'aurais craint de faire quel- ques citations erronées. (Léveillê.) AGARIC des pharmaciens (à/apixôv. Aga- ric, dans Dioscoride). bot. cr. et ïiiéuap. — Depuis longtemps on donne en Médecine et en Pharmacie le nom d'Agaric à une esp. de Champignons qui croit sur les troncs du Larix europœa. On Ic trouve abondamment dans les Alpes, sur les hautes montagnes du Dauphiné. Il est aussi très commun dans le Levant, d'où il nous arrivait autrefois par le commerce de Venise. On a cependant tou- jours attaché plus de prix à celui qui venait d'Agaria, contrée de Sarmatie, d'où il a tiré son nom. Ce Champignon est le premier que "i'on ail connu sous le nom d'Agaric. Depuis que Linné a donné ce nom à un autre genre, on l'a rangé parmi les Bolels : c'est le /îole- tus rancis de Jacquin, de Bulliard , le Hole- AGA lus purgans de Tcrsoon , le Polijporus of/icina- lis du professeur Fries. Il forme le plus ordi- nairement, sur le tronc des Mélèzes, des mas- ses charnues et irrégulicres ; mais quand il est à l'étal normal , il se présente sous forme decoussinssemi-orbiculaires, très épais, con- vexes et fixés latéralement. Sa face supé- rieure est glabre, d'un blanc jaunâtre, mar- quée de zones concentriques; la peau qui le couvre est dure , friable, et se laisse diffici- lement pénétrer par la pluie. Sa chair est blanche, épaisse, friable, et se réduit en pou- dre avec la plus grande facilité quand elle est sèche. La face inférieure du chapeau est garnie de pores courts cl petits, quelque- fois même à peine visibles , et qui ont une légère teinte jaune. Sa saveur, douce et farineuse d'abord , devient bientôt amere et désagréable. Quand on le livre au com- merce, il est ordinairement dépouillé de ses pores , de la peau qui recouvre le cha- peau, et assez souvent brisé en morceaux blancs et légers. Pour le réduire en poudre, il ne faut pas le contondre dans un mortier avec un pilon , mais le frotter fortement sur un tamis de crin. Braconnot en a donné l'a- nalyse suivante en 18i2 ( Bulletin de Phar- macie , p. 304) : Matière résineuse particu- lière, 72; Extrait amer, 2; Matière fon- gueuse, 2G. M. Bouillon-Lagrange [Ann. de Phys. ei de Cltim., vol. Li, p. 75) l'a trouvé composé d'un Acide libre indéterminé, d'Acide benzoique, de Sels ammoniacaux, d'Hydrochlorale de potasse, de dillérents sulfates, de matière animale, d'extractif , etc. Le grand nombre de produits que donne ce bolet, et qui no sont pas exactement déterminés, laisse à dé- sirer une nouvelle analyse. — C'est à la ma- tière résineuse signalée par Braconnot que le Bolet du Mélèze doit ses propriétés. C'est un drastique assez violent, el qui demande de la prudence dans son administration. Fréquemment aussi il cause des vomisse- ments. Dans les pharmacies, on ne le garantit qu'avec la plus grande difficulté des atteintes des insectes ; mais il paraît, d'après un grand nombre d'observations, que ces sortes d'al- térations ne lui ôtent rien de son activité. ! On faisait autrefois un grand usage de ce médicament comme verniiluge et comme ! purgatif. DeHaën l'a préconisé comme ayant la propriété de modérer el d'empêcher les ÀGA sueurs chez les Phthisiques. Pour en coni- j ger l'âcreté, les anciens l'unissaient aux aro- * rnatiques comme la Cannelle et le Gingembre, j Lémery conseille l'hydrochlorate d'Ammo- niaque comme le meilleur correctif. La lor- rél'action.que quelques auteurs ont indiquée pour obtenir le même eft'et, a l'inconvénient d'adaiblir ses propriétés en décomposant sa matière résineuse. On l'administre à la dose d'un demi-gros à un gros. La poudre du Bolet du Mélèze fait la base des Trochisques de Mésué ; elle entre dans la composition de la Thériaque , etc. Ce médicament est de- puis longtemps généralement abandonné. On trouve pourtant dans lelflisccll. Taurin., vol. III, p. 203, une observation très cu- rieuse, où son administration a déterminé la rnort d'une sangsue qui avait été impru- demment avalée. (Lév.) AGARIC des chirurgiens [àyxpixôv, aga- ric ;. EOT. CR. et THÉRAP. — On désiguc sous ce nom , dans les Pharmacies , l'Amadou qui n'a pas été trempé dans une solution d'Azotate de potasse. On le prépare avec la chair du Bolelus fomeniarius L. , qui est un Polyporus des auteurs modernes. On en re- lire de plusieurs autres csp. , et particuliè- rement du Polyporus igniarius. Dans le com- merce, il est impossible de les distinguer, quoique le dernier passe généralement pour être de mauvaise qualité. Le Polyporus fo- meniarius est un des Champignons qui pren- nent le plus grand développement; habi- tuellement il pèse 12 ou 15 livres, et j'en ai vu un qui en pesait 25 ; mais ce poids est dû principalement à une grande quantité d'eau de végétation ; car, quand il est sec, il diminue consiiiérablement. On l'a nommé .Agaric du Chêne, parce qu'il croît sur cet arbre ; on le rencontre aussi sur les Saules , les Peupliers, les Marronniers, les Poiriers, mais plus souvent sur les Hêtres. Il est attaché par le côté, et forme un coussin très épais, semi- circulaire. Sa surface est d'un blanc gris, et marquée de zones plus prononcées vers le bord ; la peau qui le recouvre est dure, cas- sante , très mince, et d'un brun noir très foncé dans sa tranche. La chair est épaisse, fibreuse , d'une couleur rousse , et formée de cellules allongées qui s'anastomosent en- tre elles. La marge du chapeau est obtuse , arrondie , et la couche de pores qui re- couvre la face intérieure du chapeau est. AGA 177 dans le jeune âge , d'un vert glauque ; elle devient rousse quand on la froisse. Les tu- bes qui la composent sont courts et d'un diamètre extrêmement petit. Pour préparer cet amadou, on enlève la couche de pores et la peau dure du chapeau avec un instrument tranchant, et l'on bat la chair avec un mail- let de bois, après l'avoir fait séjourner dans l'eau, pour l'aplatir. On répèle cette opération jusqu'à ce que l'on ait réduit cette substance en une lame plus ou moins épaisse , très molle et parfaitement souple ; puis on la fait sécher et on la conserve. On conseille de récolter le Boleins fomeniarius en août ou en septembre ; mais je pense que celle époque est de peu d'imporlance. Les plus gros sont les meilleurs, pourvu qu'ils ne soient pas mangés par les insectes. L'A- garic de chêne a été regardé comme un des meilleurs moyens pour arrêter les hémur- rhagies, même celles qui sont la suile des anévrismes et des amputations. Vers le mi- lieu du xviii' siècle , Brossard , chirurgien de Chartres , le présenta comme un secret. Des expériences furent faites. Les résultats parurent avantageux , et Louis XV ordonna d'en faire l'acquisition. Ce moyen se répandit bientôt, et les expériences se multiplièrent en France , en Angleterre , en Allemagne. Le résultat ne répondit pas toujours à l'at- tente des chirurgiens; il eut ses apologistes et ses détracteurs ; mais l'avantage est demeuré à ces derniers. Maintenant on ne l'emploie plus que comme un remède populaire pour arrêter le sang qui coule des piqûres de sangsues ou de légères coupures , con- curremment avec la toile d'araignée, les chiflons à moitié brûlés et la colophane. On pensait qu'il agissait comme astrin- . ;!t, comme styptique, tandis qu'il n'a- git que comme moyen mécanique, et encore sans effet, s'il n'est aidé de la compres- sion. (LÉV.) • AGARIC minéral ( à.yxpi.y.iv , agaric ). MIN. — Nom donné par les anciens minéra- logistes à une variété de calcaire , blanche et spongieuse comme la chair d'un Champi- gnon. On la trouve ordinairement dans les fentes de certaines roches calcaires, d'où on la retire le plus souvent humide et molle; ce qui lui a valu aussi les noms de farine fossile, de Uni de lune, de lail de montagne et de moelle de pierre. (Dkl.) 13 178 AGA "AGARICÉS. BOT. c^.— Foyez agari- CINÉS. (LÉv.) AGARICIE. ^garicia (âyapixov, agaric; allusion à une sorte de ressemblance que présenlcul les Polypes suivants avec ce genre de Champignons), polyp. — Genre de Po- lypes anthozoaires, à polypier calcaire, la- mellifère , fixé , composé d'expansions apla- ties, lobées, subfoliacées, ayant une seule face garnie de sillons ou de rides, et parse- mée d'étoiles lamellcuses, sériales , sessiles, souvent imparfaites et peu distinctes. Les Agaricies ne diffèrent des Pavonies qu'en ce qu'elles ont des étoiles sur une seule face, tandis que les Pavonies en ont sur les deux faces; cependant on trouve quelquefois des lames d'Agaricies adossées de manière à figu- rer une lame de Pavonie. — On trouve six espèces d'Agaricies fossiles , décrites et figu- rées dans l'ouvrage de Goldfuss sous les noms ù! Agaricia lobaia , boleiiformis, sivin- derniana, granulala , rolala, critssa. (l)uj.) *AGARICIIVÉS. AGARICÉS, AGARI- COIDES, AGARICS. Agaricini, Agarici , Agarkoidei. bot. cr. — Les auteurs dési- gnent sous ces difl'érents noms une tribu , un ordre ou un sous-ordre de la famille des Champignons. Cette tribu comprenait, dans le Synopsis fungonan de Versoon, les genres Amaniia , Agaricus et Mendtus. Plus tard , ce célèbre mycoiogiste , dans son My- cologia enropœa , en sépara le genre Meru- lius pour en former un ordre particulier , et composa les Agaricinésdes genres Dœdulia, Schizonia et Agaricus. Cet important ou- vrage était à ce point lorsque la mort enleva son auteur. M. Pries , dans son 6'ystema mycologicum, et les auteurs qui l'ont pris pour guide, ont formé des Agaricinés le premier ordre des îlymenomycclcs. En 1825, le Systema orùis vegetnbilis présentait cet ordre sous un nou- veau point de vue ; et enfin la réforme fut complète dans YFpicrisis syst. myc, publié de 183G à 1838. Dans cet ouvrage, les Cham- pignons sont divisés par familles, et les Aga- ricinés forment le premier ordre des fJyme' nomyceles, qui sont à la tète des Champi- gnons. Cet ordre se compose des genres Agaricus , liloiitagniles, Coprinus, Dolbiiius, Cortinarius, Paxitlus, Gompliidius, Styloba- ics, IJygrophonis, Lac tarins , Kttssula, Can- tharellus , Nyctalis , Marasmiiis , Leuliiius , AGA Panus , Xerotus , Trogia , Schizophyll'im et Lenzites [Voy. ces mots). Dans la classifica- tion que je proposerai plus lard, les Agari- cinés formeront également le premier ordre des Basidiosporcs , c'est-à-dire des Champi- gnons dont les spores sont libres et suppor- tées par des basides répandues sur la surface de l'hymenium. (LÉv.) AGARICITE. POLVP. — Dénomination employée par d'anciens auteurs pour dési- gner des Polypiers fossiles plus ou moins voisins des Agaricies. Foy. ce mot. (Duj.) AGARICOIDES (àyaoexo'v , agaric ; eHoç, aspect). EOT. CR. — Ce mot devrait servir à désigner les Champignons qui ressemblent aux Agarics , comme les Menilius , les Ca7i- iharellus , etc. ; mais on l'emploie ordinaire- ment comme synonyme d'Agaricinés. Foy. ce mot. (LÉv.) AGARISTA. INS. — Genre de l'ordre des Lépidoptères, tribu des Hespéri-Sphingides, établi par Leach [Zoot. Ifli':c.,\\) eladopté par L^lrc\\\c{E))c.viét. Eiiiom., t. IX, p. 802), qui y rapporte 3 espèces, dont une du Bré- sil , une de la Nouvelle-Hollande et une de l'Amérique septentrionale. Nous ne citerons que la première, l'A. Leacliii, dédiée au savant naturaliste anglais Leach par iM. de Langsdorf. (D.) 'AGARISTA (corrupt. d'àxcUpicToi;, désa- gréable). BOT. PII. — D'après M. De Can- dolle, ce genre s'éloigne de presque toutes les Hélianthées par son aigrette formée d'é- cailies scarieuses, comme dans les Helemum, au lieu d'être aristées comme celles de la tribu à laquelle il rapporte son nouveau g. L'y/garisia est une herbe annuelle de la Ca- lifornie , qui a le port des Calliopsis ou des Coreopsis. (J. D.) AGARON, MOLL. — Genre proposé par Adanson pour une espèce d'Olive, Oliva hialuta. Foy ez OLWE. (Desii.) AGARUM. BOT. CR. — Link avait proposé ce nom pour un genre de la sous-famille des Floridées, dont le Sphccroroccus rubens Ag. est le type. Nous ne considérons le genre Agarum que comme une bonne section du genre Laminaire. Foyez ce mot, alaria et COSTARIA. (C. m.) 'AGASILLIS , Spr. bot. pu. — Synonyme de Ilubou, L. *AGASSIZ!A, Chav. (Agassiz, savant zoologiste suisse), p.ot. pu. — Suivant I^I. Ben- AGA tharn , ce genre est le même que le Galvezia, Juss. (Sp.) AGASTACIIYS (contraction d'àya^oç, admirable ; oraxw;, épi), bot. rrj. — Genre de la famille des Protéacccs , tribu des Per- sooniées, créé par R. Brown [Linn. Trans., \. 158, tiProdv., 371, Suppl. II). Ce genre, qui a besoin d'un plus mûr examen , a été formé pour un seul arbrisseau trouvé sur la terre de niémen ; il est très glabre, couvert de feuilles éparses , très entières, planes, munies de glandules sur la face inférieure. Ses fleurs sont jaunes, alternes, sessites, unibractées , disposées en épis nombreux, terminaux; style plus court que les étami- nes.à bractées persistantes, en forme de capuchon. (C. L.) AGASYLLÏS , Hoffm. , Koch ( âya^vUi',- , nom, chez les Grecs, d'unarbrisseau indét.). BOT. pn. —Genre de la famille des Ombelli- féres, très voisin du Siler, dont il ne diffère essentiellement que par des méricarpes à cô- tes secondaires , en partie oblitérées, et par un plus grand nombre de bondelettes. Au surplus , VAgasyllis n'est fondé que sur une seule espèce. (Sp.) *AGATE et non AGATHE ( corruption d'â;)(aT/); , Agate ). MIN. — C'est le nom que l'on donne à toutes les variétés de Quartz qui n'ont pas l'aspect vitreux, qui sont com- pactes, demi-transparentes, ont la cassure semblable à celle de la cire , et se distinguent des Silex ordinaires par la finesse de leur pâte, le brillant de leur poli et la vivacité de leurs couleurs. Ce nom leur vient, si l'on en croit Théophraste et Pline , de celui du fleuve Achates en Sicile, aujourd'hui Drillo, sur les bords duquel les premières Agates auraient été trouvées. Ces pierres sont un peu moins dures que le cristal de roche et le Silex; néanmoins elles font feu avec le briquet. Elles ne se présentent jamais dans la nature que sous la forme de rognons ovoï- des, de stalactites, de masses mamelon- nées, assez souvent encroûtées extérieure- ment d'une terre verte. Elles ont été for- mées généralement par couches successives, qui se sont déposées dans les cavités de cer- | tains tufs volcaniques ou d'anciennes ro- j ches d'origine ignée, décomposées et rema- niées par le travail des eaux. Un des gise- meuts d'Agates les plus célèbres est celui d'Oberstein sur les bords du Rhin, où se AGA 179 trouvent de grands ateliers pour la taille et le polissage de ces pierres. Étant susceptibles d'un beau poli, elles sont très recherchées pour l'ornement dans la bijouterie et pour la gravure sur pierre. Les Agates prennent des noms différents, suivant les variations de couleur, de trans- parence et les jeux de lumière qu'elles pré- sentent. Lorsqu'elles sont d'un blanc lailcux légèrement bleuâtre, on les nomme Calcé- doines; on appelle Cornalines celles qui sont d'un beau rouge zm%G; Sardoines , celles qui sont d'un beau jaune fauve ou orange; on nomme Chnjsoprases les Agates vert- pomme, et Héliotropes celles d'un vert obs- cur, qui sont le plus souvent ponctuées de rouge. La coloration en rouge des Cornali- nes et de certaines parties des Héliotropes parait due à une matière organique. La Chrysoprase doit sa couleur à quelques cen- tièmes d'oxyde de nickel; cette belle variété se trouve à Kosemiitz en Silésie, au milieu de roches magnésiennes. — Les Agates sont souvent composées de couches de différen- tes couleurs. Si elles ont été taillées de ma- nière à offrir une série de bandes droites, à bords nettement tranchés , on leur donne le nom d'y4g. rubanées; quand les bandes sont circulaires et concentriques, ce sont des Agates Onijx; celles-ci étaient très recher- chées par les anciens pour la gravure en ca- mée. On a trouvé àChampigny, près Paris, sur les bords de la Marne , des Agates ruba- nées et de véritables Onyx à 3 couches, 2 brunes et l'autre bleuâtre; mais le gîte en est maintenant épuisé. — Quelques Agates montrent dans l'intérieur de leur masse des dessins noirs ou rouges, qui simulent de petits arbrisseaux dépouillés de feuilles; ce sont les^^fj. urborisécs. Ces arborisations sont dues à des particules métalliques qui ont pénétré dans l'Agate à une époque où elle n'était pas encore entièrement consolidée, et qui se sont disposées à la file les unes des autres , en se ramifiant en divers sens. Cette formation rappelle parfaitement ces cristallisations que forme l'humidité de l'air pendant l'hiver, en se congelant à la surface des vitres : seulement , ces dernières arbori- sations ne sont que superficielles, tandis que les premières s'étendent dans la profon- deur de la pierre. On donne le nom d'y4g. mousseuses à des Agates communément vertes m àga ou jdilnâtres qui , vues par transparence , montrent intérieurement des apparences de Mousses , ou plutôt de Confcrves et autres plantes aquatiques, que quelques natura- listes prennent pour des rcalilés. Il est cer- taines Agates qui renferment des cavités en partie remplies d'eau; ce sont les Ts/f- hydres an Vicentin , qui ont ordinairement la forme de petites amandes. — On distin- guait autrefois les Agates en orienutles et oc- cideniuleti, d'après la persuasion où l'on était que les plus belles ne se trouvaient que dans l'Inde ; aujourd'hui ces épilhétes ne servent plus qu'à désigner dans le commerce les Agates de première et de seconde qua- lité, quels que i.oient les lieux d'où elles proviennent. Les Agates, en perdant de leur transparence, passent insensiblement à ces variétés de Quartz plus grossières, qu'on nomme Silex et Jaspes. V. ces mois. (Del.) AGATE D'ISLAIVDE. min. — Syn. d'Ob- sidienne. (Del.) AGATE IVOIRE, min. — Syn. de Jayet. (Del.) AGATHE. MIN. — T^oij. ag.\te. (Del.) AGATIIEA (à).a9£oç, divin ). bot. pu. — Cassini a formé ce g. aux dépens du Cine- raria amelloides L., petit arbrisseau du Cap, que l'on cultive fréqucmmentcomme plante d'ornement, à cause du nombre considéra- ble de jolies fleurs bleues qu'il produit toute l'année. Ce genre fait partie de la tribu des Astéroidées parmi les Composées; il ren- ferme aujourd'hui environ 20 espèces, qui toutes sontoriginaires du Cap et portentdes capitules à fleurons bleus et à disque jaune. (J. D.) •AGATHELEPIS et non AGATIIELPIS (àyaOô; , vj , bon ; ).£7ri';, écaille). COT. PII. — Geiirede la famille des Sélaginacées, créé par M. Choisy {Mém. Soc. H. ma. Genev., II, 95, t. I, f. 3, etc. ), aux dépens du g. Eranthe- mum, L. Il renferme quelques sous-arbris- seaux du Cap , à feuilles alternes , linéaires - filiformes, à fleurs en épis terminaux, bractées. (C. L.) AGATOIDIUM (ây^e.'?, e<îo;, petite pe- lote). INS. — Genre de Coléoptères téiramè- res, établi par liliger aux dépens des Anisos- tomes de Fabricius et adopté par Latreille (Fam. naiur. ) qui le place dans la famille des Clavipalpes, tribu des Erotylènes. Les Agalhidies sont de petit» insectes de forme hémisphérique , qu'on trouve dans les bol» 4 sous les écorces , et dans les Champignons. Au moindre danger, ils courbent leur abdo- men vers la poitrine, et contrefont les morts, en conservantuneimmobilité parfaite. M. De- Jean [Caial., .3'"<' édit.) en mentionne 19 es- pèces , toutes du nord ou du centre de l'Eu- rope , et dont 3 se trouvent aux environs de Paris. Nous citerons parmi ces dernières : 1'^. globus ou Spliœridiiim id. Fabr. (D.) AGATIIIS (àyaG.'î, faisceau; disposition des anthères), bot. pu. — Créé par Salis- burg (Linn. Traus.)et adopté par L. C. Ri- chard dans son beau travail sur les Coni- fères, ce g. a pour type le Dammara olba de P.umphius. C'est un grand arbre originaire de l'Inde, portant des feuilles éparses, oblon- gués , lancéolées , épaisses , coriaces, très en- tières, à nervures longitudinales et paral- lèles. (A.P..~ AGATOIS (à/otÔ(4 , peloton de fil ; par al- lusion à la forme des antennes), ins. — Genre de la famille des Ichneumoniens , de l'ordre des Hyménoptères, dont l'établissement est dû à Latreille {Gen. Cnist. ei Ins.). Ce g. est confondu par certains auteurs avec les Bra- cons , et pa,r d'autres avec les Ichneumons. Le type est V^. Malvaceanmi Lat. [Hist. des Cmst. et des Ins., t. XIII), Bracon pur- gaior Fab., espèce répandue dans la plus grande partie de l'Europe. (Bl.) ' AGATHISAIViTilES . Blume {ày^^k , faisceau; av9oç, fleur), bot. pir. — Genre de la famille des Combrélacées , tribu des Terminaliées , De Cand. Ce g., qui , suivant M. Blume, tient le milieu entre les g, ^h- cida et Ceraioslachys, n'est fondé que sur une seule espèce indigène de Java. (Sp.) •ACATIlISTÈGLE(i/aec';, peloton •,a9o;, bon ; hn\>.-n, odeur). coT. PU. — L'odeur forte et le plus ordinai- rement agréable qui a donné son nom à ce genre est un attribut des Diosmées .Bii, bon; Bipuoq, thyrse). bot. pu. — Genre de la fa- mille des Composées , proposé par Don {Edinb. N. Pliil. Jouni.,\l), adopté et réuni au genre Muhjedium de Cassini. Foij. ce mot. (C. L.) AGATHYRSE, Mont. moll. — roy. ver- MKT. (DESII.) ''AG.ITI ou AGATY, Rhced., Adans. (nom Lmdou , usité sur la côte de Malabar pour désigner l'une des espèces du genre), bot. pu. — Genre de la famille des Légumineuses, sous-ordre des Papilionacées , tribu des Lo- tées , sous-tribu des Galégées , DC. Arbres à feuilles abru[)ti - pennées, multi-foiiolées. Stipules lancéolées. Grappes pauciflores, subsessiles. Fleurs très grandes. Les 2 espè- ces qui constituent ce genre habitent l'Asie équatoriale. Parmi toutes les Papilionacées connues, il n'en existe aucune qui puisse rivaliser avec V^ijaii grandijlora quant à l'ampleur des fleurs; la corolle de celte es- pèce a 4 à 5 pouces de long sur 2 à 3 pouces de large ; blanche au moment del'éparîouis- sement , elle passe successivement du jaune au rose et au pourpre. La dimension de la gousse est proportionnée à celle de la fleur ; quoique à peine large d'un demi-pouce, elle atteint de 1 pied et demi à 2 pieds de long. Les fleurs de \'Aoiss. — Genre établi par Lacépède, pour des Silu- roides voisins des Piméiodes, qui n'ont pas de barbillons sous la mâchoire inférieure, et dont le maxillaire, suivant liloch , ne se pro- longerait pas en filet comme dans la plupart des Siluroidcs. Or, il faut remarquer que le filet maxillaire existe dans l'esp. que Bloch a désignée sous le nom àe iSilurus inermis (pi. 3G3) ; je l'ai vu moi-même sur l'individu conservé dons le cabinet de Berlin. Pour le Silunis miliiaris Bl. (pi. 3G2), le maxillaire denté se redresse en une sorte de corne sur la bouche, condition qui rentre dans celle des autres Siluroides. Ce g. a donc peu de valeur. Les deux esp. connues par Lacépède viennent des eaux douces d'Amérique. (Val.) "AGEiVES. ^geui ( à, priv. ; yt'vo; , posté- rité). BOT. CR. — Nom proposé par M. Les- tiboudois pour désigner les végétaux cellu- laires, à l'instar des épithètes d'Ciidogènes et d'Exogènes, créées par M. lJe(>andolle pour remplacer celles de Monocotylédones et de Dicotylédones. Cette dénomination n'a pas été adoptée , parce qu'elle exprime une idée complètement fausse; en effet, bien que l'acte de la fécondation dans les végétaux cel- lulaires soit encore un mystère pour les bo- tanistes , il n'en est pas moins certain que ces végétaux émettent de véritables graines (spores) capables de reproduire les mêmes individus. (C. L.) AGÉMÉSIE (à, priv.;/£ï£(Tiî, génération). TÉRAT. — Synon. de Monstruosité par dé- faut. (L G. Sr-H.) *AGEIVILS (àyf'vEioç, sans barbe), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides , AGK division dei Mélitopbiles, établi dan* 1'£n* cydopédie par iMM. Lepelletier de Saint-Far- i geau et Serville, au dépens du g. Trichius , i Fabr. — Ce g., le même que le g. Campuli- j /;(«, Kirb., a pour type \n Metoloniha lim- j ùaiuO\i\., ou Trichius limbuius Schoenh., auquel se réunissent 2 autres espèces, savoir : VA. eryihropierus Uej., OU ntfipennia Gory et Perch., et \(t jlavipennis de ces derniers au- teurs, esp. que M. Dejean rapporte au g. StripsiJ'er. Ces 3 esp. sont du cap de Bonne- Espérance. (D.) *AGÉ.\OR (Agénor, roi des Phéniciens ; iMylh.; àrnvui;, vaillant), crust. — M. Au- douin et moi, avons désigné sous ce nom un g. de Crustacés qui appartient à l'ordre des Décapodes, famille des Oxyrhynques, et dont les caractères, encore inédits, doi- vent paraître incessamment dans l'ouvrage que publie M. Alcided'Orbigny, sur les ani- maux qu'il a recueillis pendant son voyage dans l'Amérique méridionale. (H. L.) •AGE^ORA (Agénor, Myth. ; «j^'ïco; , brave , fier), bot. pu. — Genre de la famille des Composées-Chicoracées , proposé par Dun [Edinb. phil. Jonm., 1S29), non adopté et réuni au genre Seriolu , L. f^oyez ce mot. (CL.) 'AGË1\0RIA (Agénor. f^oy. la Myth.j iyn- vwç , fier, brave), bot. ph. — Selon Lindiey [A'ai. Syal. Bol., êdit. il , app.), ce g., de la famille des Asclépiadacées, proposé par M. De Candolle , doit être réuni au g. Apitramlies deMikan [N. A. N. C. XVII, 544, t. 41). (C. L.) "AGÉIVOSOIUE. Ageuomosa (à priv.jyt- vo; , race, sexe; aùfxa , corps), tkrat. — Genre de Monstres unitaires , appartenant à la famille des Célosomiens. (I. G. S.-H.) 'AGÉUATÉES. Agerateœ. bot. pu. — Une des divisions de la tribu des Eupato- riées , de la famille des Composées, carac- térisée par des fruits surmontés d'une ai- grette paléacée , formée de squamelles mem- braneuses ou rigides , distinctes , ou plus ou moins soudées entre elles, f^oyez acera- TUM. (J. D.) AGERATLM ( à)./)'paTo^ , qui ne vieillit pas). BOT. PU. — Ce nom , qui semble avoir été donné, dans le principe, par Dioscoride, à une esp. d'Immortelle, fut appliqué par Linné à des plantes originaires de l'Amé- rique, et appartenant à la tribu des Eupato- AGI riées de la famille des Composées. — On compte dans ce g. environ 10 esp. , toutes d'origine américaine ; l'une d'elles , l'A. co- ityzoides, se rencontic néanmoins dans pres- que toutes les parties équinoxiales des deux continents. On cultive depuis peu d'années, comme plante annuelle d'ornement, VA. cœruleiim ou mexicanum. (J. D.) AGERIA, Adans. (àj/ïjpa);, qui ne vieillit pas ). BOT. PH. — Synonyme du g. Prinos, L. M. De Candollc donne ce nom à une sect. des Privos, caractérisée par des corolles G-fides, et des feuilles non persistantes. (Sp.) *AGESTRATA (ày^VroaToç, général d'ar- mée). INS. — Genre de Coléoptères penta- raères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides Mélitophiles , sous-tribu des Gymnétides, établi par Eschscholtz et adopté parM. Dejean(Ca« vol. de sa Classification, à la sous-famille qu'il nomme au commencement Agelainœ. Nous ne nous rendons pas compte de ce change- ment que nous n'avons pas adopté. (Lafr.) * AGLAIS (ày),ao'ç, orné), ins. — Genre de Lépidoptères diurnes, créé par Dalman , et qui a pour type \A.f^anessa C/racVa, ornement), acal. — Genre de Diphyides, établi d'abord par Eschscholtz en 1825, sous le nom à' Aglaia, 12- 180 ACL puis, eu lS29,iuus sa dénomination aclueile pour éviter un double emploi. Ses caractères sont d'avoir un conduit nourricier ou su- çoir unique, et une petite cavité natatoire dans l'intérieur de la parlie du corps servant à la nutrition. Il ne contient qu'une csp., \'^. lîaeri [Isis, 1826. — System, der .^kal., 1829, p. 129) trouvée dans l'océan Atlan- tique entre les tropiques. (Dfj.) ' ACbAJ.!, Noronh. bot. pji. — Synon. d'/Ieuiisietiiiiui, Commers. "AGLAOIViEMA (à/>ao'ç, élégant ; vvjiuia, fil; par extension, étamine). bot. pu. — Genre de la famille des Aroidées, tribu des Anaporécs, Sch., sous-tribu des Richardiécs, id., (onde parSchott {l)Jclelli.) sur VAriim iiUtgnJvlium de Link [^g. iuieg. Sch. , Ag. simplex lil. ]. — Ce g. renferme 2 ou 3 espèces. Ce sont des plantes subligneuses, dressci-s, à feuilles obloiigues , nervées , dont les ptsiolcs sont vaginants jusque près du sommet; a pédon- cules très courts, a spathe blanchâtre. On cultive au Muséum de Paris les ^7. shitpUx et jnuraiiiœfvtia, décrites et figurées dans la Jihumpliia de M. Blume (pi. G5-60J. Elles ha- bitent l'archipel Malais et les Moluques. (C. L.; AGLAOPE (nom d'une Sirène de l'Océan. Mythol. ). CRUST. — M. Fiafinesque désigne sous ce nom un g. de Crustacés qui appar- tiendrait à l'ordre des Décapodes macroures, mais qui n'a pas été caractérisé d'une ma- nière assez complète pour pouvoir prendre place dans une méthode naturelle. (H. L.) AGL.AOPE (nom d'une Sirène. Mytii.). INS. — Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Crépusculaires , tribu des Zygé- nides, établi par Latreillc aux dépens du g. Procris de Fabricius , et que nous avons adopte ( Calai. )iiélli. des Lépid. d'Europe). — Ce g. ne renferme qu'une espèce, VA. in- fausta L. , qui habite la partie centrale et méridionale de l'Kurope. Elle parait en juin et juillet. Sa chenille est un fléau pour les Amandiers dans le midi de la France. Dalman, dans son travail sur les Lépidop- tères de la Suède, qui n'a paru qu'en ISKJ , a aussi créé un g. yJglaope qui répond an g. Procris de Fabricius. (D.) AGLAOlMlEiME. Aglaoplieniu ( à-/),«o'; , beau ; yac'vto , anémone), polvp. — Genre de la famille des Scrlulariées , établi par La- iDouroux pour des animaux analogues à AGL ceux des Scrtulaires, mais produisant un Polypier corné, dont les cellules axillaires sont toutes disposées d'un seul côté des ra- meaux ; ce qui lui donne l'apparence d'une plume a barbes lâches, comme l'indique le nom de Plumularia , antérieurement donné par Lamarck à ce même g. , et qui doit être conservé, /""mj. ce mot. (Duj.) AGLAIJRE (Agiaure, Myth.; àylavpé: , a, beau). ANNKL. — Genre établi par Savigny [Si/si. des Anuél. , in-folio, p. 54). Il ap- l)artient à la famille des Euniciens et a la tribu des Euniciens abranches(Aud. elMilne l'^dw., llecit. pour servir à l'Iii.st. nai. du /.Ht. de la Pr.,l. Il, p. 131). — La seule esp. con- nue, VA.fulgida [P'oyugeen fù/iipl., Annél., pi. 6, lig. 2), longue de 10 pouces, a le corps formé de 263 anneaux. Elle a été trou- vée à Suez. Cuvier, en adoptant cette dé- signation générique, en a complètement changé la signification ; car il a réuni sous le nom ù' agiaure {Rèôpatoç, grossier). ARACH. — Walckenaër a employé ce nom pour désigner un petit groupe du g. Dys- dera. Les caractères qu'il lui assigne sont : Yeux de la ligne antérieure les plus gros; mâchoires arrondies à leur extrémité. Côtés intérieurs parallèles et non divergents ; mandibules inclinées perpendiculairement. Les espèces que renferme ce groupe habi- tent l'Europe et l'Amérique. (H. L.) AGOSERIS (corruption A'^goseris, «Î'I, yo,;, chèvre; cipii, espèce de chicorée), bot, PH. — Suivant M. De CandoUe, ce g., établi par PvaQnesque, serait synonyme du Troxi- mon de Gaertner. (J. D.) * AGOSTANA , Salisb. bot. pu. — Syno- nyme de Buplevrum, Tournef. AGOUTL Chloromys, Fr. Cuv. mam. — Genre de Mammifères appartenant à l'ordre des Pvongeurs, et classé dans la famille des Caviens de M. Is. Geoffroy. Ces animaux avaient été placés avec les Cavia par Linné; ils en furent séparés par Illiger, qui leur im- posa le nom de Dasyprocia, sous lequel ils ont été décrits par Desmarest; enfin, M. Fréd. Cuvier leur imposa assez inutilement celui de Chloromys. On peut leur assigner pour caractères : Vingt à vingt-quatre dents , sa- voir : deux incisives à chaque mâchoire ; quatre ou cinq molaires de chaque côté aux deux mâchoires , presque égales, toutes com- posées , irrégulièrement sillonnées par un ou deux replis ne descendant pas jusqu'à la gencive ; la racine, à partir de la gencive, est cylindrique, horizontalement tronquée au bout dans le fond de l'alvéole, et composée d'une première enveloppe renfermant de quatre à six petits tubes d'émail, les uns cy- lindriques, les autres ovales. On reconnaît parfaitement ce mode d'organisation sur la couronne usée des vieux individus. Cette cou- ronne, dans lesjeunes individus, est transver- salement striée par cinq ou six collines. Les incisives sont beaucoup plus arquées que dans les Pvongeurs ordinaires, surtout celles de la mâchoire supérieure. Les pieds de de- vant ont quatre doigts libres, distincts, et un tubercule court et renflé à la place du pouce ; m ÀGO ceux de derrière n'en onl que trois égale- ment libres. Les jambes sont fines, grêles , sèches, et celles de derrière sont nolablc- menl plus longues que celles de devant . à peu prés comme dans le Lièvre. Quelquefois ils ont une petite queue, d'autres fois elle est remplacée f)ar un tubercule. F,e nombre des matiielles parait varier en raison des es- pèces. Tous sont omnivores. Il [larait que ces animaux ont très peu d'mtelligcnce , quoique les organes de leurs sens soient assez développés. Leurs yeux sont gros cl .saillants , peut-être nocturnes , car il est certain qu'ils y voient beaucoup mieux la nuit que le jour. La conque exté- rieure de l'oreille est assez courte, mais fort 1.1 rge, el très bien conformée ; comme dans les Cavla, le rocher est creusé d'une cavitcoù se loge un prolongement particulier du cervelet. La fosse ellunoidaleesl proporticnnellemcnt plus grande chez eux que chez les Cobaies, el les cornets qui l'occupent tiennent presque un tiers de la longueur de la télc; les Co- chons seuls offrent une organisation analo- gue. Le trou sous-orbilaire est très grand, et donne passage non seulement à ses nerfs, mais encore à une partie du masséter qui le traverse pour aller s'attacher sur la face antérieure du maxillaire. Enfin , ils man- quent de scrotum, et les femelles ont la vulve ouverte dans l'anus, près de son orifice. Leur poil est rude, droit, raide, et se détache faci- lement. Tous habitent l'.'Vmérique méridio- nale et les Antilles exclusivement. Ou en connaît jusqu'à ce jour cinq espèces , qui sont : L'agouti, Dasyprocia agitti Illig-, Dasy- procta acuii Derm., Itlus a/julilAn., VAgouli, Buff.— Cet animal, figuré parBuffon, pi. 50, a été confondu par beaucoup de natura- listes , el entre autres par Desmoulins [Dict. class, d'Jh.sl. natur.), avec le Coiia ou Acouli de d'Azara, et cette erreur vient de la syno- nymie fausse que Moreau de Saint-Méry, tra- ducteur de d'Azara , a jugé à propos de pla- cer en tèle de l'article du naturaliste espa- gnol ( Essain sur les quadrupèdes du Para- guay, tom. II, p. 2G). L'Agouti est de la grosseur d'un Lapin. Son pelage est rude , brun , un peu mêlé de roux en dessus , jaunâtre en dessous ; sa lèvre supérieure est fendue comme celle d'un Lièvre; .'-a queue est plus courte que AGO celle d'un Lapin , et ses oreilles sont aussi larges que longues. Sa mâchoire supé- rieure s'avance sur l'inférieure , et son mu- seau ressemble assez à celui d'un Loir. Il a le cou long, les jambes grêles, quatre doigts aux pieds de devant et trois aux pieds de derrière , enfin douze mamelles. La plupart de ces caractères le tranchent fort bien de l'espèce suivante. Autrefois il était assez commun à Saint-Domingue ; mais il paraît que, déjà en 1789, il y avait été presque entièrement détruit. Cependant on le trouve encore dans quelques unes des Antilles, à Sainte-Lucie, par exemple, et il n'est pas très rare à la Guiane et au Brésil. Rarement cet animal habite la plaine, et il se phiît particulièrement dans les montagnes et sur le penchant des collines boisées, où il se loge dans des fentes de rochers, des trous d'arbres , et sous de vieilles souches. Buffon dit qu'il ne se creuse pas de terrier comme le Lapin ; mais je crois qu'en ceci il a reçu de mauvais renseignements. En effet, il est à peu près certain que lorsque la femelle ne trouve pas une retraite commode pour mettre bas, elle se creuse un trou circulaire , peu profond, et le garnit de feuilles sèches pour y déposer ses petits. D'une autre part , M. Des- courtilz, qui a plusieurs fois chassé l'Agouti dans les Antilles , dit positivement : « Il se pratique, à l'exemple du Lapin . un terrier mais qui a une seule issue; c'est là qu'il se retire une partie du jour pour y dormir el éviter la trop grande chaleur. » [f^oijagcs d'un naiuralisie.) Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il creuse fort bien la terre quand il le veut, et en voici une preuve. M. Moreau de Saint-Remy en avait placé un sous un baril renversé, pour le conserver vivant jus- qu'au lendemain. Trouvant une terre qui ne lui offrait point une trop grande résistance, l'animal la gratta pendant la nuit et se fraya un passage par lequel il s'échappa. Si l'A- gouti n'eût pas eu l'habitude de gratter, il ne l'eijt pas plus fait que ne le fait un Lièvre dans cette circonstance. Les Agoutis ne boivent pas, et ont l'urine fétide ; ils se nourrissent de racines, de fruits tombés des arbres, de patates, de bananes, etc. D'autres fois , cl faute de mieux ils se con- tenlenl de feuilles et de jeunes bourgeons ; en esclavage, ils montrent une grande vora- AGO «ité, et mangent tout ce qu'on leur présente, même de la chair. Quoi qu'en dise Buffon, il ne parait pas qu'ils se serventde leurs pâlies de devant pour porter leurs aliments à la bouche, ainsi que fait l'Écureuil , mais seulement pour les soutenir pendant qu'ils les rongent. 31. Moreau de Saint- Remy a eu très souvent l'occasion de vérifier ce fait à Sainte-Lucie. Il n'est guère probable non plus que ces animaux emmagasinent des provisions, car ils sont omnivores, et le climat qu'ils habitent leur offre en toutes saisons d'abondants aliments. Probablement celui qui a élé décrit par Buffon avait con- tracté dans l'esclavage celle -habitude de ca- cher ce qui lui restait d'aliments, et d'en ai. 1er chercher les restes lorsqu'on négligeait de lui donner une nourriture sufûsammenl abondante. Dans les pays où l'Agouti n'est pas très tourmenté par les chasseurs , c'est un ani- mal peu méfiant et qui ne s'effraie que mé- diocrement de la présence de l'homme. 11 court avec beaucoup d'agilité et une grande vitesse, mais seulement en plaine ou en mon- tant. Pour peu qu'une descente soit rapide, il est obligé de ralentir beaucoup sa course, parce que ses jambes de derrière élant fort longues comparativement à celles de devant, il ferait infailliblement la culbute s'il s'a- bandonnait à la vivacité de ses élans. Sa vue n'est pas très bonne , et le grand éclat du so- leil l'ébiouit au point de lui faire plus dilli- cilenient éviter l'atleinle des chiens qui le poursuivent; mais il voit fort bien la nuit, et ce n'est jamais qu'avec le crépuscule du soir qu'il sort de sa retraite pour aller va- quer aux fonctions de l'animalité. Selon Rai, sa voix ressemblerait à celle d'un Cochon d'Inde, c'est-à-dire qu'elleconsisteraiten une sorte de petit grognement doux. Parloutoùll habite , les chasseurs lui font une guerre cruelle , et , sous ce rapport , ce pauvre ani- mal est, en Amérique, le représentant de noire Lièvre d'Europe et de toutes ses misè- res. On lui tend des pièges , des lacets, on l'attend à l'affût pour le tuer traîtreusement d'un coup de fusil ; on le poursuit avec des chiens courants ; enfin on lui fait lâchasse de mille manières. « Lorsqu'on le chasse avec des chiens , dit M. Descourlilz , l'Agouti bon- dit ainsi que le Lapin , et saule les sentiers plutôt que de les traverser ; c'est pourquoi AGO 191 1 les nègres , peu exercés à tirer à la course, le sifflent pour le faire arrêter. Il s'assied alors, et le chasseur profile de cet instant de repos pour lui envoyer son coup de fusil. » Buiïon dit que : « lorsqu'on le chasse avecdes chiens, il s'enfuit d'abord 1res vite devant eux, et gagne ensuite sa retraite, où il se tapit et de- meure obslinémentcaché. Le chasseur, pour l'obliger à en sortir, la remplit de fumée ; l'animal à demi suffoqué jette des cris dou- loureux et plaintifs et ne paraît qu'a toute extrémité ; son cri ressemble alors à celui d'un petit Cochon. » Pris jeune, l'Agouti s'apprivoise très bien, et s'habiluemêmeà rentrerseul à la maison; mais il a peu d'intelligence, n'est pas sen- sible aux caresses , et s'irrile de la moindre contrariété ; dans ce cas il frappe la terre de ses pieds de derrière, à la manière des La- pins, et il se hérisse le poil , surtout sur la croupe. Il mord cruellement quand on veut le prendre ou lui ôter ce qu'il mange. Il se familiarise très promplement, lors même qu'il a été pris vieux. Une mère pleine , ar- rêtée par un lacet, fut apportée à un colon de Saint-Domingue. On la plaça dans une loge où elle fut parfailemenl accoutumée au bout de huit jours. Elle prépara, dans un panier, un lit de paille qu elle coupa en pe- tits morceaux avec ses dents ; elle le doubla avec de la laine et du colon , puis elle y mit bas sans inquiétude et y allaita parfailemenl ses petils. A l'état sauvage, les femelles font, selon BulTon , quatre portées par an , cha- cune de deux ou trois petits qu'elles soi- gnent et aiment avec beaucoup de tendresse. Pour peu qu'elles soient inquiétées , elles les transportent, deux ou Irois jours après leur naissance, dans une autre retraite, et elles les changent de domicile autant de fois qu'elles les croient en danger. L'allaitement dure peu de temps , et les petits grandissent très vite : on doit en conclure , selon l'opi- nion de Buffon, que ces animaux vivent peu d'années. On a dit qu'à la Guiane , au Brésil , et gé- néralement partout où ils sont peu poursui- vis, les Agoutis vivent en troupes , ce qui probablement veut dire en famille, car je ne pense pas que des animaux qui ont une re^ traile fixe, une habitation à eux, soit un creux d'arbre, un trou , etc., puissent y re- cevoir d'autres individus que ceux compo- 192 AGO sant leur famille: l'instinct .) AGRICOLA (qui habite les champs), bot. PH. — Genre de la famille des Verbénacées, tribu des Lantanées , fondé par Schrank ( in Rajemb denk.sch., 1808), et réuni depuis par les auteurs au g. Clerodendron de R. Brown. f'oy. ce mot. (C. L.) • AGRIDES. Agridœ ( a/jjio; , sauvage ). INS. — Section établie par M. Robineau- Desvotdy, et correspondant à une portion du g. Senomeiopia , Macq. , de l'ordre des Dip- tères. Foy. ce mot. (D-) " AGRIE. Agiia { a-/ptoç , la , sauvage ). INS. — Genre de l'ordre des Diptères, division des Brachocères , subdivision des Dichœtcs, tribu des Muscides , section des Créophiles , sous-tribu des Sarcophagiens , formé par M. Macquartavec quelques esp. du g. Saico- phaga de Meigen , et présentant les caractè- res suivants : Front large chez les femelles. Antennes peu allongées ; S^-^ article large , style brièvement velu. Abdomen non dé- primé chez la femelle. Point de soies dis- tinctes au bord du 2""^ segment. Ailes ordi- nairement assez courtes ; nervure externo- médiaire peu arquée après le coude. — Ce g., dont M. Pvobineau-Dcsvoidy a fait, sous le nom de Muscides (loricolœ , une section de sa tribu des Muscides , et qui contient quelques espèces du g. Musca de Fallen, renferme une douzaine d'espèces, toutes eu- ropéennes. Nous n'en citerons qu'une seule, Vy4. afiîiiis de Meigen , qui se trouve en France et en Suède. (D.) AGRIFOUS. BOT. PH. — Foy. agrefous, (C. L.) * AGRILITES. Agriliiœ (dimin. A'Agri- lus ). INS. — MM. Delaporle et Gory, dans leur Iconographie des Coléoptères, désignent ainsi un groupe de Buprestides, qui se com- posent de 10 g. dont les noms suivent : Cas- lalia, Pœcilonota, Zcmina, Sieuogaster, Eu- rybia , Agrilus , Psetidagrilus , Amorphn- soma , Eumerus et Corœbus. Ils assignent pour caractère commun à tous ces genres , AGR d avoir les crochets des tarses avec une dent. (D.) AGRILORHIIVUS , Bonap. ois. — Syn. d'Uncirostre. 'AGRlLUSfà'ypto;, rustique), ms.— Genre de Coléoptères pentaméres, famille des Ster- noxes, tribu des Buprestides, établi par Mé- gerle et adopté par M. Solier dans sa Mono- graphie de cette tribu, ainsi que par M. De- jean dans son dernier Catalogue. — Ce g., renfermant un grand nombre d'espèces (M. Dejean [Calai., .S""' édit.] en mentionne 106) a été divisé en deux sections : la pre- mière comprend celle dont le prosternum , tronqué antérieurement, laisse le menton à découvert ; exemple : ^. undatus [Elater id Fabr.), qui se trouve quelquefois en août aux environs de Paris. La deuxième se compose des espèces dont le prosternum recouvre en- tièrement le menton, et se .subdivise en deux autres, savoir: celles dont le prosternum est coupé carrément à sa partie antérieure; exemple: A.Guerim'ùç']., qui se trouve vers le milieu de juin, sur le saule Marceau, mais rarement ; celles dont le proslernum est échancré antérieurement; exemple : A. bi- guuaius Fabr. , Richard à points blancs de Geoffroy, qui se trouve en juin et juillet dans la forêt de Saint-Germain. Les Agrilus sont des Insectes de moyenne taille, de forme al- longée et plus ou moins cylindrique ; la plu- part d'un vert ou bleu métallique , ou cou- leur de bronze très brillant. Ils ne se mon- trent que lorsqu'il fait 1res chaud. (D.) AGRIMOMA. BOT. ph. — Voyez aigre- moine. (Sp.) • AGRIIMOIMIOIDES , Tourn. bot. pu. — Synonyme d'Aremonia, Neck. AGRIOi\ (a-/pioç, agreste, farouche), ins. — Genre appartenant à l'ordre des Névrop- tères, famille des Libelluliens ou Subuli- cornes , Lat., groupe des Libellulites , éta- bli par Fabricius et adopté par Latreille , et tous les entomologistes modernes, con- fondu avec les Libellula par Linné, Geoffroy, Degéer, Olivier, etc., séparé en plusieurs au- tres g. par xMM. Leach et Brullé. Les carac- tères qui distinguent ce g. des Libellula et des jEshna sont faciles à saisir : le corps est plus grêle, la tête est dépourvue de vésicule ou d'élévation transversale, et les ocelles sont disposés en triangle sur le vertex. Les an- tennes sonl composées seulement de 4 arti- AGR 197 cies ; la lèvre inférieure est assez semblable à celle des .^shna-, mais le lobe intermé- diaire est divisé en deux jusqu'à sa base ; les mâchoires ont leur côté intérieur pourvu de trois petites épines fort aiguës ; l'abdomen est filiforme et toujours fort mince. Les lar- ves et les nymphes d'Agrions vivent dans l'eau, et sont au moins aussi carnassières que celles des Libellula et des jEalma. Leur corps est plus grêle et plus allongé que celui de ces derniers ; leur masque est aplati ; leur lan- guette est bifide, et leur abdomen porte à son extrémité trois feuillets minces en forme de nageoires. — Le genre Atjrion renferme un grand nombre d'espèces réparties dans toutes les contrées du monde ; mais la plupart des espèces exotiques sont encore inédites. On en connaît une vingtaine propres à notre pays, dont plusieurs ne le cèdent pas en beauté aux espèces exotiques. En général , les Agrions joignent à la plus grande agilité, aux formes les plus sveltes, les couleurs les plus belles et les plus éclatantes ; ce qui leur a valu le nom vulgaire de Demoiselles, qu'ils partagent avec les Libellules et les ^Eshnes. L'espèce que l'on doit considérer comme le type du g. est r^(//îO)Ui)go Fabr. [Libellula virgo Linn.) répandu dans presque toute l'Europe, et qui se trouve pendant la belle saison dans les endroits marécageux. (Bl.) 'AGRIOPE. Agriopus (àyptcoTro'ç , qui a le regard farouche), poiss. — Genre établi par MM.CuvieretValenciennes(/c/j, je cours ). ois. — Genre de M. Swainson , démembré de celui des Aiuhiis (Pipit de Cuvier, Yieillotel autres) , dont l'espèce type est, d'après Swainson, le Pipit rousseliiie de Temminck ( Buff. enl. CGC, 1 ), a laquelle il ajoute VAnilius auslralis , et son Agrodromu bislriijnta. (Lafr.) AGRCBECIA (àypoç, champ; oîxcâ, de- meure). INS. — Genre de la famille des Lo- custaires, de l'ordre des Orthoptères, établi par M. Serville (^ei'. mcin. de l'ordre des Ofth.), adopté par le docteur Burmeister ( Hanbd. der Enl. ), et réuni au g. Locusta par M. Brullé ( Hist. des Ins. ). Ses caractères principaux sont tirés : lo de la forme de la télé prolongée en pointe aiguë; 2° des jam- bes antérieures armées d'épines au côté in- terne; 3» du prosternuni muni de 2 épines. — La seule espèce connue est VA. pumtaia Serv., Burm., propre au Brésil. (Bl.) *AGROMYZE. Atjrowyza (àypo'î , champ ; fiûÇi) , je murmure ; allusion au bourdon- nement de ces insectes), ins. —Genre de AGR l'ordre des Diptères , division desBrachocé- res, subdivision des Dichœtes , famille des Athéricères , tribu des Muscides , section des Acalyptères, sous-tribu des Hétéromyzides. — Ce g. ne diffère guère du g. Vscinis que par les soies qui garnissent la face et le front. Il se compose de plus de 40 espèces , se trou- vant toutes en France et en Allemagne, et vivant sur les herbes des prairies et des bois. Nous n'en citerons qu'une qui est très commune, VAgromyza mobilis de Mei- gen. (D.) *AGROPniLA (âypô;, champ; « édil.), y rapporte 43 espèces , dont 6 seulement sont d'Europe ; les autres sont exotiques. Nous citerons parmi les pre- mières Y Elater alomarinsYa.hr ., oucarbotta- n!/.s01iv., qui se trouve dans le midi de la France , et VElai. ninrinus Fabr. , très com- mun aux environs de Paris. Les Agrypnes sont des insectes de moyenne taille, qui se tiennent pour la plupart sous les écorces et dans les troncs des arbres cariés. (D.) * AGLASSIÈRE. Hydrobaïa. ois. — C'est le nom français générique employé par Vieil- lot pour le Merle d'eau, et celui que porte cet oiseau dans les Pyrénées. Foy. cincle. (Lafr.) AGLSTITE. MIN. — Foy. phosphorite. (Del.) * AGYIVAIRE. Agyiiarius (à priv. ; y-jv-n , femme; en botanique, pistil), bot. ph. — Dé- nomination appliquée par M. De Candolle aux fleurs qu'il appelle permutées , c'est-à- dire dont les ctamines sont, en tout ou en partie, transformées en pétales et où manque le style. (C. L.) AGYIVEIA (à, îiïiv.;yvvyj , femelle. Plante considérée à tort comme dépourvue des or- ganes femelles ). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Euphorbiacées , établi pour des plantes originaires de la Chine , de l'Inde, des îles de la Sonde. Ce sont des végétaux frutescents ou herbacés , à feuilles alternes ou presque opposées , stipulées, petites; à fleurs disposées en faisceaux axillaires dans lesquels elles sont entremêlées de bractées en petit nombre; une ou deux femelles plus AfG longuement pédonculées pour plusieurs mâles. (Ad. J.) * .'IGIRIUM, Pries (à priv.; yvpoç, cercle, circonvolution), bot. cr, — Petit genre de Champignons appartenant à l'ordre des Tré- mellinés , ainsi nommé parce qu'il n'offre pas de circonvolutions comme lesTrémelles. (LÉv.) 'AGIRTES (ayvpTYjç, jongleur), ins.— Genre de l'ordre des Coléoptères pentaméres, famille des Clavicornes, tribu des Peltoides, établi par Frolich aux dépens des Mycéto- phages de Fabricius. — Ce g. a pour type l'A. MARRON, Mycelophagus castaneus Fabr. , fi- guré par Panzer [Faun. Insecl. Germ. fascic, 24, tab. 20), et qui se trouve quelquefois aux environs de Paris. M. Dejean ( Catal. , 3"'" édit.) en désigne 3 autres , savoir : VA. subiiiger, de la Belgique ; VA. glabet- Payk. {triioyna), de la Laponie, et VA. latus Esch. , de l'Amérique boréale occidentale. (D.) AHiETULA. REPT.— Nom spécifique d'un Opbidien du g. Dendroplns. (G. B.) AliOUAI (nom indien), bot. ph. — Genre de la famille des Apocynacées, fondé par Tournefort ( Inst. , t. 434 ), et réuni depuis au g. Thevctia, L. Foy. ce mot. (C. L.) AÏALT. BOT. PH. — Nom vulgaire, dans quelques cantons de la France, du IVarcis' sus pseudo-JYarcissus. (C. L.) AIDIE. Aidia, Lour. (àWtoî, éternel ). BOT. PH. — Genre incomplètement connu éta- bli par Loureiro , et sur la classification du- quel on n'est pas d'accord. M. De Candolle le range, avec doute, à la suite des Caprifo- liacées.— Grand arbre. Feuilles opposées, lancéolées , très entières. Fleurs blanches , disposées en courtes grappes axillaires. — L'unique esp. sur laquelle se fonde le g. est indigène de la Cochinchine. Elle fournit un excellent bois de construction. (S?.) AIGLE. Aquila. ois. — Genre de l'ordre des Rapaces diurnes, famille des Faucons, établi par Brisspn. Les caractères de ce g. sont : Bec très fort, droit à sa base , courbé seulement à la pointe, n'ayant qu'un léger feston et pas de dent; cire poilue; narines el- liptiques et transversales ; ailes aussi lon- gues que la queue; la première rémige la plus courte, les quatrième et cinquième ré- miges les plus longues ; pieds forts et ner- veux; tarses emplumés jusqu'à la racine des doigts; ongles robustes et très recourbés; T. I. AIG 201 queue composée de douze rectrices égales ou étagées. Les Aigles sont sinon les plus grands des Oiseaux de proie, du moins ceux dont les formes massives et le corps musculeux con- viennent le mieux à leur genre de vie. Leur itaiile est ramassée, leur tête plaie, leur sourcil très proéminent, leur œil enfoncé el brillant d'un sombre éclat; leurs ailes sont robustes, et leur sternum est pourvu d'un bréchet tressaillant; leurs pieds, courts et nerveux, donnent à leur préhension une force irré- sistible. Ils n'ont ni la forme gracieuse des Faucons ni l'allure ignoble des Vautours. Tout en eux annonce la force et l'énergie, mais l'énergie brutale. Ce sont des Oiseaux de proie par excellence. Leurs particularités anatomiques sont peu nombreuses, et sans doute qu'ils présentent dans leur structure beaucoup de points com- muns avec les autres Rapaces, sauf quel- ques modifications de peu d'importance. Chez eux, le jabot est susceptible d'une dila- tation considérable, tandis que le gésier ou l'estomac proprement dit est d'une très petite capacité , et presque complètement mem- braneux, ce qui explique ia propriété dont jouissent ces Oiseaux de supporter une longue abstinence; carlanourriture,accumuléedans le jabot comme dans un réservoir, ne passe que successivement dans le gésier où s'opère la digestion. Spallanzani a remarqué sur l'Aigle commun que, pendant la déglutition, il lui sort des narines une liqueur bleuâtre qui coule le long du bec et vient se mêler aux aliments. Ce liquide, de saveur alcaline, est sans doute destiné à faciliter la diges- tion. Leurs intestins sont courts et petits: il n'y a pas de cœcum dans le mâle; mais la femelle en possède deux assez amples ; la vé- sicule biliaire a le volume d'une noix ; les reins sont petits à proportion de la taille de l'oiseau; les testicules du mâle ne sont, dit-on, que de la grosseur d'un pois , ce qui dépend de l'époque où l'analomic de ces oiseaux a eu lieu; car au moment de la pariade, ils doivent avoir plus de volume. Le rapport du cerveau de l'Aigle au vo- lume du corps est dans des proportions peu favorables à son intelligence, ou du moins au développement de sa sensibilité ; car, tandis que chez les Oiseaux chanteurs et les Passe- reaux en général , il est dans les propor- 13* 202 AIG lions de 1 à 14 au plus (dans le Tarin), et de 1 à 67 au moins (dans le Merle) , il n'est, d'après Borrichius, que de 1 à ICO dans l'Aigle ; en revanche son cervelet est, comme dans tous les Oiseaux de proie, dans un rap- port de développement considérable avec le cerveau; il est de 1 à 3. Ils ont le cristallin très plat et la cornée très convexe ; l'œil est protégé par une mem- brane clignotante, assez épaisse pour qu'en l'abaissant ils puissent fixer le soleil, dont la vivacité lumineuse est affaiblie pai l'inter- posilion de ce voile. D'après Petit, le globe oculaire de l'Aigle, qui esttrèsvolumineux, a près de 1 pouce 1/2 de diamètre. La couleur de l'iris, brune dans l'enfance, est générale- ment jaune à l'époque où ils ont pris le plu- mage qu'ils doivent conserver toute leur vie, c'est-à-dire au bout de la troisième année. Cette coloration leur est commune avec la plupart des Oiseaux de proie qui sont arri- vés à l'âge adulte. D'après M. Temminck, l'iris de l'Aigle royal est toujours brun. La membrane mince, dure et transpa- rente que Perrault dit avoir trouvée chez un Aigle, au-devant de la pupille, n'est pas une particularité analomique propre à cet Oi- seau , mais le résultat d'un état pathologique de l'œil , d'après l'opinion de Tiedemann. Ces Oiseaux sont , suivant la pluparldes au- teurs , sujets aux affections ophthalraiques, et surtout à la cataracte. Lesler, à qui l'on doit l'anatomie de l'appa- reil vocal de ces Rapaces, a trouvé, dans la structure du larynx de l'Aigle impérial et de l'Aigle commun, des différences assez grandes et caractéristiques; la plus impor- tante est l'existence , dans le premier, entre la trachée et la première ramification des bronches , d'un os triangulaire qui manque complètement chez le second. Le bec est chez eux dans des proportions égales au volume de la boite osseuse. Dans les Oiseaux de ce genre, comme dans tous les Rapaces, la femelle est d'environ un tiers plus grosse que le mâle, et celte dif- férence de taille est rendue nécessaire par l'activité qu'il lui faut pour nourrir des pe- tits d'une voracité extrême , et qui sont obli- gés de garder longtemps le nid. La couleur de ces Oiseaux est le brun plus ou moins foncé, le roux vif et doré ou Jaunâtre, et le blanc. Le plumage, aui est AIG grossier, mais ni rude ni moelleux, varie sui- vant les sexes ; il est presque toujours d'une coloration plus pâle dans la femelle, et su- bit, dans le cours de leur vie, quatre sé- ries de modifications bien distinctes. Les variations accidentelles de plumage sont si communes dans ces Oiseaux, que leur his- toire est très difficile à faire, et que leur sy- nonymie est encore assez embrouillée; car il serait nécessaire, pour l'établir avec cer- titude, que l'on connût huit états de chaque espèce dans les deux sexes , sans compter les variétés, et pour cela, il faudrait pou- voir les élever et les faire reproduire en captivité , chose assez difficile , si elle n'est impossible, et qui serait très dispendieuse. Le nom français de ces Oiseaux vient évi- demment du mot latin Aquila, et c'est un des noms qui a subi le moins de transfor- mations ; nous trouvons déjà le mot d'Aigle dans les auteurs du ww siècle, et plus ra- rement yifjltz, AtgleztiAijgles : aussi rien n'est plus facile que de remonter à l'origine de ce mot. Les Grecs anciens appelaient ces Oiseaux àtTo';, et ce nom a été conservé par les modernes sans aucun changement. Les Allemands l'appellent Adler et Aar , les Anglais Eagle , les Hollandais Arend ou Adelaar , les Danois et les Suédois OEm, les Polonais Orzel, les Russes Orel, les Ita- liens ^(j((j/a, les Espagnols Agiiila, les Por- tugais Agitia, Il y a entre tous ces mots un certain air de parenté qui semblerait indi- quer une source commune. Les Aigles, dont les ailes sont si longues que leur envergure est de plus de 7 pieds dans l'Aigle royal , de 6 dans l'Aigle impé- rial, et de 5 dans l'Aigle criard, ont un vol léger et facile dans les hautes régions de l'air, mais pesant lorsqu'ils volent à peu de dis- tance du sol , à moins qu'ils ne poursuivent une proie; alors il devient rapide et impé- tueux. On les voit souvent au temps des amours s'ébattre avec leur femelle pendant des heures entières en décrivant les figures les plus capricieuses, les ailes largement déployées et presque immobiles, la queue épanouie. On a dit que leur vol est assez ra- pide pour qu'ils fassent 20 lieues à l'heure; mais cette assertion est démentie par Nau- mann.qui affirme qu'au vol, l'Aigle est inca- pable d'atteindre un oiseau tel qu'un Pigeon fuyant à tire d'ailes. Lorsqu'ils veulent, étant AIG h terre , prendre leur essor, ils sont obligés de courir quelques pas, les ailes de plus en plus déployées, et, avant de s'élever, ils font un dernier effort qui les fait quitter la terre. On a remarqué , et cette remarque re- monte à Aristote , que les Oiseaux de proie, lorsqu'ils déchirent leur victime, la battent fréquemment de leurs ailes ou la frappent du bec et des ongles. Cette action est moins une expression de colère qu'un moyen de rétablir l'équilibre troublé par les efforts qu'ils font pour lacérer leur proie. Leur voix n'est pas nniforme , quoique toujours elle ait le son aigre et criard , ce qui est commun à tous les Oiseaux de proie. Ainsi l'Aigle impérial fait entendre un cri rauque et assez sourd , semblable à ce- lui du Corbeau, et qu'on peut représen- ter par krd, krd, krâ , krâ; de loin , il res- semble assez bien à l'aboiement d'un gros chien. Dans la captivité il fait entendre ce cri chaque fois qu'on s'approche de lui ; il en a un autre plus profond, comme ga, ga, ga. L'Aigle commun crie d'une manière toute différente; sa voix , claire et retentis- sante, ressemble à celle de la Buse, et la fe- melle a un autre cri, c'estun long hiâ, hiâ, hid, difficile à représenter par des mots. En attaquant une proie, il fait entendre un kek, kek, kek, très précipité. La voix de l'Ai- gle criard a quelque chose de lamentable; mais, dans la satisfaction , il émet un petit cri assez agréablement modulé. L'Aigle grif- fard a un cri aigu et perçant, et parfois rau- que et lugubre. A la voix redoutable de ces tyrans des airs, les Oiseaux se cachent en tremblant dans l'épaisseur du feuillage , et le gibier regagne en toute hâte son gîte ou son terrier; car leur présence est toujours d'un sinistre présage : rarement ils attaquent en vain , leurs étreintes sont irrésistibles, et la vic- time que l'œil de l'Aigle a désignée ne peut lui échapper. La force de l'Aigle et sa supériorité physi- que sur les autres Oiseaux l'ont fait considé- rer comme le représentant du Lion parmi les êtres de cette classe , et l'en ont fait appeler le roi. Les convenances physiques et morales qui existent entre eux sont assez frappantes pour justifier ce nom. Mais pourquoi a-t-on appelé roi celui qui domine par la force? AIG 203 Est-ce que l'humanité serait soumise aux mêmes lois que le reste du monde organi- que? Force serait-elle synonyme de droit, et droit de justice ? et la force serait-elle la jus- tice ? Il paraît toutefois en être ainsi ; car, en lisant l'histoire du monde , on voit que ces deux mots sont inséparables ; que la justice est toujours établie par le plus fort, et que le plus faible obéit. Notre grand fabuliste , je ne dis pas moraliste , a dit : « La raison du plus fort est toujours la meilleure, » etun des chefs de l'école éclectique a fait de cet adage l'objet de leçons qui furent suivies avec em- pressement par la jeunesse d'avant la révo- lution. C'est à tort qu'on a appelé l'Aigle le roi des oiseaux ; on aurait mieux fait de l'ap- peler le tyran des airs, car tout ce qui se meut dans son vaste domaine est sujet à son sanglant empire. Heureux alors le plus petit d'entre ses sujets; il est l'objet de son dé- dain, et il a déjà bien assez d'ennemis sans ajouter celui-là. L'instinctde la sociabilité n'existe paschez les animaux carnivores; l'association ne va pas au-delà du mâle et de la femelle. D'un caractère sombre et solitaire, fondé sur le besoin, l'Aigle ne connaît pas les douceurs de la famille , et dès que ses petits sont en état de pourvoir à leur subsistance, ils sont chassés par leurs parents, et vont au loin s'établir dans un district où il ne se trouve aucun oiseau de leur espèce. La nourriture des Aigles se compose, pour les grandes espèces , de Mammifères de moyenne taille: dans nos pays, ce sont de jeunes Cerfs, des Daims, des Chevreuils, des Renards, des Agneaux, de gros Oiseaux, même des Reptiles, mais jamais de Poissons, et, danslecasde disette, de cadavres;etparmi les petites espèces, de Lapins, de Rats, de Mulots, de Chauves-Souris, de Canards et d'Oiseaux de basse-cour. Mais en été sur- tout ils vivent de gros insectes, ainsi que l'ont confirmé Hermann et Stoll , qui n'ont trouvé dans l'estomac de trois Aigles criards rien autre chose que des insectes. Pourtant ils ont la réputation d'être de grands destruc- teurs d'oiseaux d'eau. C'est du plus haut des airs, et plus rare- ment perché, que l'Aigle, qui quelquefois chasse de concert avec sa femelle .excepté pendantl'incubation.vaen quête de la proie qui doit lui servir de pâture. Gtâce à sa vue 204 AIG perçante, aussi célèbre, mais plus vraie que celle du Lynx, rien de ce qui se meut sur le sol ne lui échappe. Cependant il a le vol trop pesant pour pouvoir suivre dans les airs les Oiseaux dont la fuite est rapide, et il les chasse à la course ; mais dés qu'il s'est at- taché aune victime, elle a peine à lui échap- per. Si c'est en planant qu'il l'a aperçue , il replieses ailes, se laisse tomber sur sa proie, les serres largement ouvertes, cllasaisit avec une force qui ne lui permet plus aucun mou- vement. Peu inquiet des souffrances qu'il cause et des tris lamentables que pousse sa victime , il la dévore sans la tuer ; si c'est un oiseau , il le plume vivant avant de le man- ger. Tous les carnassiers en sont là ; ils doi- vent se nourrir de proie vivante, et ils accom- plissent leurs fonctions. A quoi leur servirait la pitié? S'ils étaient pitoyables, ils ne tar- deraient pas à mourir de faim , et ils n'ont pas été élevés à l'école de Pylhagore. On a remarqué sur deux Aigles criards élevés en captivité et auxquels on jetait de temps à autre des Chats vivants, qu'ils leur arra- chaient d'abord les yeux, dont ils sont très friands, leur déchiraient ensuite les flancs pour leur dévorerle foie, qu'ils se disputaient, et finissaient ensuite de les mettre en lam- beaux. Rien de plus dégoiilant que le repas d'un Oiseaudeproie.dontlavoracitébru taie, qui ressemble plus à de la colère qu'à de la faim, ne s'assouvit qu'après qu'ils sont tombés dans la torpeur d'une réplétion complète. Si l'Aigle manque sa proie ou qu'elle lui échappe, ce qui est rare, il s'envole, et va, dit-on, se percher plus loin d'un air dé- concerté. Quand l'Aigle a terrassé un animal trop pesant pour qu'il puisse l'emporter, il le tue sur place et le dépèce par morceaux. Souvent, les Aigles pressés par la faim sont d'une audace extraordinaire. Espinar raconte qu'un jour Philippe III étant en chasse au Pardo, la reine Marguerite, sa femme, s'y promenait accompagnée d'une petite chienne qu'elle aimait beaucoup. Cet animal s'étant écarté à quelque distance et les chasseurs ayant vu un Aigle s'abattre, l'un d'eux se détacha pour lui faire lâcher le gibier qu'il avait pris, et vit avec étonne- menl la pauvre petite chienne morte entre les serres de l'Oiseau. AIG Malgré son peu d'intelligence , F Aigle royal est assez habile pour enlever de temps à au- tre sa proie au Faucon pèlerin , ce qui fait que quelquefois on l'a vu dévorer des Pi- geons, dont le vol est trop rapide pour qu'il puisse les atteindre. La plupart des animaux dont l'Aigle fait sa pâture ne peuvent résister à ses redoutables serres. Audubon a décrildans un style poéti- que la lutte inégale du Cygne et du Pygargue à tête blanche, et les ruses impuissantes de la victime pour échapper à son ennemi. Il est un oiseau qui lui résiste longtemps et lui fait quelquefois abandonner la partie: c'est le Héron. S'il peut se réfugier sous une pierre ou sous la souche d'un arbre et qu'il soit à l'abri de la serre et du bec de l'Aigle , il lui donne sur les pattes de vigoureux coups de bec qui fatiguent d'autant plus son adver- saire qu'il n'y peut riposter. On enferma un jour, chez le duc d'Athol, à Blair, un Héron dans la cage d'un Aigle. Le Héron se retira sous un bloc de bois qui servait de perchoir à son ennemi , et s'y défendit si bien que ce ne fut qu'après vingt-quatre heures de lutte qu'il succomba. Laissons l'Aigle attaquer de petits Mam- mifères et des Oiseaux d'une grande taille, mais moins bien armés que lui; quant aux Taureaux, aux Ours et aux grands Quadru- pèdes, il est permis d'en douter. Ainsi l'on peut mettre au rang des fables ce qui est dit des Aigles qui nichent dans les rochers d'He- ligoland et forcent le gros bétail à se jeter dans la mer du haut des récifs , en l'aveu- glant au moyen de sable dont ils ont chargé leurs ailes après les avoir mouillées. On rap- porte, dans tous les livres où il est question de ces Oiseaux , qu'il enlèvent des enfants , et l'on en cite des exemples : ainsi en Nor- vège, en 1737, dans la paroisse de Nudder- hangs, un enfant de deux ans fut enlevé près de ses parents; à Tinkalen ( îles Fœroë ), un semblable événement eut lieu. Ray, qui n'était cependant pas un naturaliste crédule, cite un pareil fait dans les Orcades. L'his- toire touchante de Hannah Lamond , insérée dans le Blackwood's magazine (novembre 1826) paraît n'être qu'une paraphrase de cet événement. Si toutefois ces exemples d'enlèvement sont vrais , ils sont néanmoins fort rares. C'est à tort sans doute qu'on a dit que les AIG Aigles ne boivent pas, et que le sang de leurs victimes sufflt pour les abreuver; le fait est que, dans l'état de captivité, ils boivent vo- lontiers quand on leur donne de l'eau, et même «e baignent à la manière des autres oiseaux. Comme tous les Oiseaux de proie, les Ai- gles peuvent rester fort longtemps sans man- ger. Buffon rapporte qu'un de ces Oiseaux pris dans un piège à renard passa cinq se- maines entières sans prendre aucune nour- riture, et un auteur anglais parle d'un Aigle auquel on oublia de donner à manger pen- dant 21 jours, etqui,au bout de ce temps, ne paraissait pas avoir souffert. Nous ne connaissons pas l'époque et la pariade des espèces étrangères ; nous savons seulement pour les espèces principales d'Eu- rope, d'après Naumann, qu'en mars, l'Aigle royal s'ébat gaiement dans les airs avec sa femelle, et travaille sinon à la reconstruction du moins à la réparation de son nid; le même auteur vit en juin les mêmes manœuvres de la part de l'Aigle criard, et au milieu d'août on lui apporta un Aiglon qui n'avait pas pris tout son accroissement. En Silésie, on a tué dans le courant de l'été des Aiglons qui vo- laient difficilement , et auxquels les parents donnaient encore leurs soins. Le nid de l'Aigle , que l'on appelle aire , a une forme large et évasée ; il est composé d'un amas de bûchettes réunies sans art, ressemblant assez pour la structure à un plancher grossièrement entrelacé. Des bran- ches souples qui lient entre eux les maté- riaux qui ont servi à sa construction, et des joncs , des bruyères , des feuillages, le ta- pissent en dessus et le rendent plus doux. Ce nid est si plat que les œufs reposent dans une cavité à peine visible. On conçoit qu'un tel nid, destiné à porter le poids de quatre ou cinq Oiseaux , formant ensemble environ 60 ou 80 livres, et de plus, les pro- visions qui y sont accumulées, a besoin d'une grande solidité. Dans \es pays montagneux , comme les .Alpes, les Pyrénées, l'Allemagne méridionale, ils choisissent de préférence une anfractuosité de rocher dans une partie dont l'accès est difficile. Il n'est pas couvert en dessus , et n'est souvent abrité que par une saillie du roc sous lequel il est construit; mais dans les pays du Nord, c'est au sommet des arbres élevés qu'il est établi, dans les fo- AIG 205 rets les plus profondes , dans l'enfourchure des branches de chêne ou de sapin , et le plus souvent dans le voisinage des eaux : le Griffard fait aussi son nid sur de grands ar- bres. On a trouvé dans les montagnes de l'Auvergne des aires ayant plus de 5 pieds carrés. Ces nids gigantesques durent , dit- on, autant que le couple qui les a con- struits , et ils ne font que les réparer à chaque ponte. La plupart des auteurs s'accordent à dire que l'aire de l'Aigle est sans cesse chargée de vivres : ce sont des animaux entiers, des dé- bris de cadavres, des lambeaux de chair pal- pitante , destinés à satisfaire la voracité de leurs petits. Comme, à celte époque, tous les êtres abandonnant leurs retraites sont ré- pandus dans les champs et les montagnes , ces Oiseaux ne manquent pas de proie. D'au- tres disent au contraire qu'elle est très propre. Meyer rapporte qu'un couple d'Aigles qui avaient établi leur nid dans une fente de ro- cher à 10 pieds de profondeur, tenaient le nid lui-même dans un état complet de pro- preté ; les débris de leur proie, les os, etc., étaient déposés sur une saillie plate que for- mait le rocher, et Naumann confirme le fait, en disant que les animaux donnés en pâture aux petits sont déchirés, non pas dans le nid, mais sur les bords, et que, dans les monta- gnes, c'est en dehors du nid, et sur une sail- lie du roc. La femelle de l'Aigle dépose dans ce nid 2 ou 3 œufs, rarement 4 , arrondis , d'un blanc sale, dans l'Aigle impérial ; blancs et sales , marqués de taches rousses dans l'Ai- gle royal ; blancs rayés de rouge dans l'Aigle criard , entièrement blancs dans l'Aigle grif- fard ; mais sur ces 2 ou 3 œufs, il n'en vient presque jamais que deux à bien. Les petits sortent de l'œuf au bout de trente jours. Dans le premier âge ils sont couverts de duvet , et leur plumage subit trois modifications bien distinctes avant d'a- voir pris les couleurs qu'ils porteront toute la vie. Comme les petits des autres Oiseaux de proie , ils sont aveugles à leur naissance. Pendant la durée de l'incubation , le mâle pourvoit seul aux besoins de la femelle , et sans doute pour charmer ses ennuis, il fait •des évolutions continuelles et très variées au-dessus du nid , s'élevant à perte de vue 206 AIG pour redescendre de celte hauteur avec la rapidité de la flèche. Rien de plus voracc que ces jeunes Oi- seaux, dont il est difficile d'asmprimés, portant chacun, inséré sur une échancrure de leur bord in- terne, un style que termine un stigmate ré- fléchi. Autant de samares oblongues, com- primées, membraneuses, diversement réti- culées , renflées au milieu qui correspond à une loge 1-sperme. Graines comprimées , suspendues, continuant sous un tégument membraneux, doublé d'une couche mince «le périsperme ; un embryon droit, à radicule courte et supérieure, à cotylédons plans, foliacés. Outre yAilatiiux glandulosa Desf. ou Ver- nis de la Chine , on en connaît 3 autres es- pèces originaires de l'Inde et des Moluques, dont une est le Pongelion de Rheede. Ce sont de grands arbres, à feuilles composées de fo- lioles disposées par paires avec ou sans im- paire, inéquilatérales, entières ou dentées, sans points glanduleux. Leurs fleurs, d'un blanc verdàlie ou jaunâtre, forment de gran- des panicuies terminales. (Ad. J.) AILE. ^/a.MOLL. — Nom vulgaire donné: l°à la lèvre de certaines coquilles lorsqu'elle se développe d'une manière remarquable (exemple : Y Aile d'aigle, synonyme de Sirotn. bus gigas); 2° à diverses coquilles, à cause des couleurs dont elles sont ornées (exem- ples : Aile (le papillon , synonyme de Comts iplèrcs. A la vérité celte membrane est simple, mais elle l'est également dans les Taons , ce que nous avons oublié de dire au commencement de cet article. Quant à l'usage des Ailerons chez les Dip- tères, des expériences ont prouvé qu'ils ne contribuent en rien à leur bourdonnement, comme plusieurs naturalistes l'ont avancé. Tout porte à croire qu'ils ne servent qu'à di- riger ou à modifier le vol. f^. BALANCIERS. (D.) AILES, ^/a. zooL. — Ce sont des membres modifiés pour la locomotion aérienne. — Une analogie incomplète dans les fonctions a fait désigner sous le nom d'Ailes des appendices auxquels ce nom doit être refusé, tels que les parachutes de certains mammifères et de quelques petites esp. de reptiles sauriens, lesnageoires élargies des Daclyloptèreset des Exocets. Les premiers ne sont pas des mem- bres; et les uns comme les autres sont des organes de 50K(fe« , mais non de locomotion aérienne. La formule que nous proposons les rejette donc tous également, en même temps qu'elle nous paraît embrasser toutes les formes organiques auxquelles est dû vé- ritablement le nom d'Ailes, à savoir, parmi les Vertébrés, les membres antérieurs des Chéiroptères, des Oiseaux et des Ptérodac- tyles , et deux paires de membres thoraci- ques chez les Insectes. Le vol est de tous les modes de locomotion celui qui exige le déploiement de forces le plus considérable. Dans un milieu d'une densité aussi faible que l'air, l'animal qui vole a d'abord à supporter par une action musculaire tout le poids de son corps, comme celui qui marche à la surface de la terre ; mais il n'a pas , comme ce dernier, un point, un appui fixe. Il est perpétuelle- ment placé dans la condition d'une masse qui tombe; et pour représenter la somme des forces qu'il lui a fallu dépenser dans un temps donné , seulement pour se soutenir, il faudrait y faire entrer comme élément la quantité de mouvement qu'il aurait ac- quise, d'après les lois de la chute des corps, AIL 223 en tombant dans le vide pendant le même espace de temps. Cette dépense de for- ces musculaires qui peut être exigée d'un animal pour qu'il obtienne l'immobilité re- lative dans le milieu où il se trouve plongé, est presque nulle chez les animaux aquati-, ques , qui ont à peu près le même poids spé- cifique que l'eau dans laquelle ils vivent. Il en est de même dans plusieurs attitudes pour les animaux terrestres , et elle se réduit pour eux, dans les cas les plus défavorables, à l'effort musculaire nécessaire pour empêcher la flexion des pièces mobiles articulées dont se compose la charpente de leurs membres. Elle atteint son maximum chez les animaux aériens. Aussi est-ce à ces derniers que la plus grande puissance musculaire a élé départie; et ne devons-nouspas nous étonner qu'ils ap- partiennent tous aux deux seuls embranche- ments qui aient été bien partagés sous le rapport de la solidité de la charpente et do la puissance des mécanismes , l'embranche- ment des Vertébrés et celui des Articulés. Si, au lieu de considérer l'ensemble des êtres , nous entrions dans les détails , si nous examinions chaque être qui vole en particu- lier, en le comparant à ceux qui ne volent point, nous verrions que celle fonction si laborieuse est une sorte de centre vers lequel tend à se porter toute l'énergie muscu- laire, au détriment des autres fondions qui ont pour principe l'action des muscles. Les Chéiroptères comme les Oiseaux, et ces derniers comme les Insectes qui volent bien, sont des animaux faibles partout ailleurs que dans leurs ailes, dans les muscles qui meu- vent celles-ci, et dans les autres organes qui se rapportent à la fonction du vol. Lorsque dans un groupe créé en général pour le vol nous rencontrons des individus propres à quelque autre laborieuse fonction, ce sont des êtres détournés , en quelque sorte , de la destination générale ; car chez eux la locomo- tion aérienne est nulle ou réduite à de fai- bles proportions. Les Gallinacés , les Échas- siers coureurs, les Palmipèdes plongeurs parmi les Oiseaux; les Fourmis travailleuses, et les Insectes fouisseurs , nageurs, ou sau- teurs, mettent dans toute son évidence ce fait, qui n'est qu'un cas particulier de la loi beaucoup plus vaste du bulancemenl des organes, établie par M. Geoffroy St-Hilaire. 22i AIL Nous n'avons pas à nous occuper ici de l'étude des ailes considérées dans chaque groupe d'élres en particulier, ce qui nous entraînerait en des détails pour lesquels nous devons renvoyer aux dilfércnls articles spé- ciaux de ce Dictionnaire ; nous nous con- tenterons d'envisager actuel lenienl ces orga- nes sous leur puint de vue le plus général. Or, ils présentent à étudier un premier élé- ment constant, leur charpente solide, qui n'est autre chose que celle diversement mo- difiée des membres mêmes qu'ils représen- tent, puis un second élément destiné à com- pléter le premier, et dont toutes les formes se réduisent à deux. Tantôt , en effet , cetélémentest fourni par uneporlionderenvcloppe générale du corps, par la peau étendue en une membrane à dou- ble feuillet, nue ou couverled'appendicesde nature diverse. Telles sont ou ont été les ailes des Chéiroptères, des Ptérodactyles , et de la presque totalité des Insectes. I.c rap- port des ailes de ce type avec les palmures qu'offrent les pattes de la plupart des Ver- tébrés nageurs est fort remarquable. Tantôt ce sont les appendices tégumen- laires qui sont appelés à fournir cet élé- ment important. Les ailes des Oiseaux, et celles de certains petits Lépidoptères qui portent le nom de Ptérophores , sont dans ce cas, et ce second type ne se montre pas moins fidèlement représenté que le premier dans la conversiondes membres en appareils spé- ciaux de locomotion aquatique; car l'agran- dissement des membres en surface, pour la natation, par l'emploi des appendices tégu- mentaires, dont on trouve déjà des traces bien manifestes dans la classe des Reptiles, est, avec l'élargissement des pièces squelet- liques des articles eux-mêmes . le seul , que nous sachions, qui se manifeste chez les Articulés proprement dits, ou Articulés à membres articulés. Mais jusqu'à quel point pouvons-nous dire, comme nous l'avons fait , que les ailes sont toujours des membres modijiés ? C'est là ce qu'il importe que nous établissions , si nous voulons donner quelque valeur à la formule que nous avons proposée. Mais c'est là aussi, nous ne devons pas le taire, ce qu'il y a de plus difficile dans l'histoire philosophique des Allés, et nous n'espérons pas faire par- tager à tous nos lecteurs la conviction que AIL nous avons acquise à cet égard ; ce serait l'affaire d'un travail bien plus développé que ne peut l'être un article de la nature de celui-ci. Entre les ailes de ceux des Ver- tébrés qui en possèdent et les membres an- térieurs, il y a sans doute une analogie de nature à frapper les yeux les moins exercés ; mais il n'en est plus de même des ailes des Insectes. Cependant, l'opinion qu'on doit les regarder comme des membres modifiés n'est pas à beaucoup près nouvelle dans la science. Dt-jà Jurine avait comparé les ailes des Hyménoptères aux ailes des Oiseaux; mais Lalreiile était allé beaucoup plus loin, et en s'appuyant sur des analogies extérieu- res, dans un mémoire plein de cette saga- cité d'observation extérieure qui n'appar- tenait guère qu'à lui, il avait réfuté l'opi- nion (Je M» de Dlainville , qui voulait que ce ne fussent que des trachées renversées, et il y avait fait ressortir une foule d'analogies frappantes qui existent entre certaines ailes et les membres de certains insectes; mais il s'en est tenu là. Bien plus, craignant d'avoir émis des doctrines trop audacieuses , il était revenu depuis sur ses premières assertions pour les abandonner en partie. M. Audouin, tout en faisant res^sortir les nombreuses res- semblances qu'il y a entre ces deux ordres d'organes, combattit fortement l'idée que l'un fût l'analogue de l'autre ; mais on voit assez combien celte opinion avait d'attraits pour un esprit généralisateur comme le sien , car il va jusqu'à dire: a Si nous ne partageons pas sur l'origine » des ailes l'opinion de Latreille, c'est parce » que leur position sur le dos et sur un seg- » ment pourvu déjà d'une paire de pattes, » ne nous permettait pas de les considérer » comme les analogues de celles-ci , le fait » de la ressemblance sons tous les aimes rup- » poris n'en existait pas moins, etc. » Une seule objection a donc arrêté M. Au- douin, et l'a conduit à proposer une autre théorie des ailes des insectes. D'après lui , les ailes seraient des appendices bien dis- tincts des pattes partons leurs rapports ana- logiques, et appartenant en propre à l'ar- ceau supérieur des 2"" et 3"" anneaux du thorax; chaque anneau devrait donc être considéré analogiquement comme possédant deux paires d'appendices. Les nombreuses dissections d'insectes que AIL AIL nous avons faites depuis quelques ann>s , et qui avaient surtout pour but d'obte- nir de l'investigation du système nerveux de nouvelles données pour l'clude philoso- phique de ces animaux, nous ont conduite une conviction différente , que nous nous contenterons de formuler ici , mais que nous désirons vivement pouvoir publier plus tard avec tous les développements nécessaires. Le thorax des [nsectes s'offre à notre es- prit comme représentant 5 anneaux et non 3 seulement. — Le 1"^' est le prothorax, qui ne portejamais d'appendices à son arceau supé- rieur, e t dont M. Audou in a fait ressortir toute la simplicité de composition relativement aux autres. — Le S"'" serait l'anneau des l""ailes; celles-ci en seraient les membres. — Le S™' se- rait l'anneau des 2""" pattes. Ces deux an- neaux , en se soudant intimement et en se portant, le 1" en haut, le 2""^ en bas, pour obéir à des nécessités de fonction, constitue- raient cet anneau si compliqué que M. ^u- douin a désigné sous le nom de mésoihorax. — L'anneau des 2'"*^* ailes et celui des 3'"" pattes constitueraient, par une soudure toute pareille, le méiaihorax , et les ailes, d'après cette manière de voir, seraient les membres des 2"^ et 4"^ anneaux du thorax. (L. D.y.r.) AÏLES. Alœ. ois. — Bien qu'à l'article pré- cédent on ait annoncé que le mot Aite , considéré dans ses rapports avec les diffé- rentes classes, ne serait traité qu'aux géné- ralités de chacune d'elles, il acquiert tant d'importance dans l'étude comparée des fa- milles diverses des Oiseaux , que nous nous sommes décidé à présenter dès ce moment nos observations sur ce sujet. Les Oiseaux ne pourraient se soutenir et se diriger dans le fluide aérien , si les rames qu'ils ont reçues de la nature n'avaient été douées d'une étendue et d'une vigueur con- sidérables. L'aile à forme allongée , mue par 12 muscles d'une incroyable énergie, ar- quée antérieurement et d'une légère conca- vité, produit, à l'aide des pennes élastiques qui la terminent, un vol puissant, une force capable de résister aux vents les plus impétueux. Elle se compose , comme le bras de l'homme, et !e membre antérieur des autres mammifères, de 3 parties analo- gues, à l'humérus ou bras (p/. C,Ji(j. 1,0.), à l'avaut-bras, formé de 2 os , le radius [b] et le cubitus (c), et à la main ou carpe [d) réduite, TiiM. I. selon Ciivier à un seul doigt et aux rudi- ments de 2 autres. Sur toute la longueur de ce membre, sont implantées de longues plu- mes , fermes, élastiques, qui, par leur rap- prochement, forment ces rames au moyen desquelles l'oiseau frappe et fend l'air. Les plus extérieures de ces pennes se nomment primaires; elles sont au nombre de 10 (e) et sont attachées à la main. Les suivantes , nommées secondaires [f] , varient en nom- bre et adhèrentà l'avant-bras; enfin les plus rapprochées du corps ou tertiaires sont fixées sur l'humérus. L'os qui représente le pouce, porte encore quelques pennes nommées bâtardes, petites , presque atrophiées , et que M. SM'ainson dit être au nombre de 10 comme les primaires {g). Toutes ces pennes sont recouvertes à leur base par plusieurs rangées de plumes courtes et moyennes , désignées sous les noms de petites , moyen- nes et grandes couvertures. Celles-ci sont supérieures et inférieures aux pennes. Tou- tes les inférieures sont faibles, à tuyaux très déliés, et ne donnent à l'aile aucune fer- meté. Parmi les supérieures , au contraire , les grandes , qui sont en nombre égal à ce- lui des pennes, leur sont contiguës à leur base, dans une certaine étendue de leur tuyau, et semblent les doubler en dessus. Celles qui recouvrent les secondaires leur sont de beaucoup inférieures en grosseur; mais celles qui sont accolées aux primaires ont un tuyau singulièrement gros, vu leur peu de longueur, égalant presque celui de ces primaires, et leur sont tellement ad- hérentes à leur base ainsi qu'entre elles, qu'elles doivent doubler la fermeté et la force résistante de la main. La forme des pennes, leur plus ou moins de longueur et de fermeté, modifientà l'excès l'action du vol chez l'oiseau. On peut toutefois poser en principe que les ailes allongées, pointues et étroites par suite de la décroissance rapide des prim lires et de la brièveté des secondai- res et des tertiaires, sont les plus favorables au mécanisme d'un vol puissant et facile. Les Martinets, Hirondelles, Colibris, Oiseaux- Mouches, les vrais Faucons , et, parmi les Palmipèdes, les Frégates, les Hirondelles de mer, lesAlbatros et les Pétrels, appuient cette assertion {V.fig.2, l'aile du Martinet; les primaires (/"), les secondaires (y). Par opposi- tion, l'aile courte, arrondie et lar;:e, est l'in- 15 9.20 AIL dicalion d'un vol court cl faible, comme celui duTroglodyle[/'9.3),oud'un vol précipité et bruyant, mais de peu de durée, comme celui des Gallinacés {/iy. 4 , l'aile de la Perdrix). Dans ces 2 cas, les primaires sont courtes , presque égales entre elles, et d'une dimen- sion voisine de celle des secondaires et des tertiaires. Ce caract. de brièveté se remar- que particulièrement dans les Plongeurs ou Brachyptères de Cuvicr, chez les Plongeons, les Pingouins ; il est porté au maximum chez les Manchots [fig. 5) , chez les Autruches , et chez tous les Ilrévipennes de Cuvier, où l'aile osseuse est tellement réduite, qu'elle se trouve hors de toute proportion avec la dimension de l'oiseau. Entre ces 2 extrémités, les for- mes et les propriétés qui en dépendent sont moditiées à l'infini. Chez un assez grand nombre d'Oiseaux , 'es primaires sont échancrées et rélrécies à quelque distance de leur sommet, comme chez les Pigeons et les Faucons (y/f/. G). Il est présumable que ce rétrécissement des pre- mières pennes vers la pointe rend ces oiseaux aptes à fendre l'air avec plus de puissance. Mais il en est d'autres chez lesquels quelques unes des 1'" pennes se rétrécissent tellement lout-à-coup, qu'elles en deviennent quelque- fois filiformes à leur extrémité, comme chez les Coqs de roche {fig. 7). Certains Cudiigai , beaucoup de Tyrans, de Pepoaias et de AIou- elierolles d'Amérique, sont dans le même cas. Quelquefois, la 2"= ou même la 4^ penne éprouvent seules celte modification comme chez les Bécardes, le Coiingn-oueiie'Jig. S). Celle particularité a-t-elle un butd'utililé, ou n'est-elle qu'un jeu de la nature, comme les huppes et autres ornements? c'est ce qu'on ignore entièrement. En observant avec attention le squelette de l'aile, nous avons reconnu que des 3 par- ties qui le composent, l'avant-bras est celle dont la longueur ou la brièveté influe le plus puissamment sur la qualité du vol. En effet, quelles que soient les dimensions comparati- ves de l'humérus, le vol est facile ou même rapide si l'avant-bras est long, soit qu'il dépasse de beaucoup la longueur de cet hu- mérus comme chez les Martinets , Hirondel- les, Colibris; soit qu'il ne la dépasse que modérément comme chez les Oiseaux de proie diurnes, les Totipalmes, les Echas- fclers voyageurs; soitenfin qu'il lui soit égal AIL comme chez les grands voiliers ; mais dans ce dernier cas, ces 2 parties et même la 3"" sont d'une longueur prodigieuse. L'humé- rus, au contraire, qui fait levier dans le vol, peut, sans nuire à la rapidité ni à la puis- sance de celui-ci , être très court , réduit presque à ses apophyses d'articulations , comme chez les Martinets , Hirondelles, Coli- bris et les meilleurs voiliers. Alors, toutefois, ces apophyses ont un développement énorme, favorable à l'insertion des muscles moteurs. Quant aux os de la main, ils semblent avoir gagné en longueur et en largeur ce que l'hu- mérus a perdu de ses proportions. Tous les Oiseaux, pourvus de ce genre d'aile osseuse, ont un vol très rapide ou très facile, comme nous l'avons déjà dit. Chez les Oiseaux à vol précipité etbruyant , mais de peu de durée ( Gallinacés ) , l'avant- bras est très court, et d'une longueur égale à l'humérus et au carpe; ces 2 parties sont par conséquent fort peu développées. Chez les Canards dont le vol , sans être très fa- cile, est aussi à battements précipités, mais de plus longue durée que chez ces derniers, on retrouve dans ces 3 parties des propor- tions presque semblables aux leurs. Chez les Plongeons et les Grèbes, elles ont plus de développement; mais chez les Guillcmols et les Pingouins, l'humérus, dont la longueur est médiocre , se termine par un avant-bras plus court encore ; aussi ces esp. volent- elles très faiblement. L'avant-bras du grand Pingouin, qui ne vole pas du tout, est re- marquablement court. Enfin, chez les Man- chots, entièrement privés de la faculté du vol et qui n'ont pas même vestige de plu- mes sur les ailes IJig. 5) , les 2 premières par- ties sont très courtes, cl la 3""^ plus longue; mais toutes 3 sont élargies, comprimées et transformées en véritables nageoires, qui ne servent à ces oiseaux que pour la natation ou l'immersion. Conduits par nos propres observations à donner à V Jik, considérée sous le rapport des formes terminales, desqualificationsdilTéren- tes de celles dont se servent habituellement les ornithologistes, nous avons adopté les épithètes dont s'est servi M. Isidorc-Geoffroy- St-Hilaire dans la même occurrence. Comme ces expressions sont encore peu connues, nous croyons devoir donner ici quelques ex- plications à ce sujet. AIL On est dans l'usage de désigner, assez im- proprement, par ailes courtes ou longues, celles dont les rémiges primaires , lorsque l'aile est pliée, paraissent telles compara- tivement à la queue, sans égard à l'ensem- ble de leurs dimensions réelles. Cependant, l'aile se composant de 3 parties distinctes, reployées l'une sur l'autre dans l'état de re- pos , et qui sont l'humérus ou le bras , l'a- vant-bras et la main, il arrive souvent qu'en les déployant, on reconnaît des ailes très longues, quoique les pennes primaires im- plantées sur la main soient assez courtes. Souvent aussi le contraire se présente, et une aile de longueur médiocre peut, lorsqu'elle est développée , se terminer par de longues rémiges. Chez les Albatros, par exemple, dont l'aile est démesurément longue, la dimen- sion modérée des primaires, n'en laisserait point deviner l'étendue quand elle est pliée. L'aile des Éperviers, des Autours, classée jusqu'ici parmi les moins longues, courte , il est vrai , quant aux rémiges , pré- sente, si on la déploie, une envergure pro- portionnellement aussi étendue que celle des Faucons, considérée d'ordinaire comme lon- gue, attendu que ses primaires sont plus allongées que celles des Autours. En comparant un squelette d'Epervier à celui d'un Faucon-cresserelle, on reconnaî- tra facilement que chez le premier, la réu- nion de l'humérus, de l'avant-bras et du mé- tacarpe, otrre un plus grand développement que chez le second, expérience à laquelle on ne s'attend pas, d'après les définitions ordinai- res des caractères extérieurs de ces Oiseaux. Il nous a donc paru logique de ne désigner par longueur d'une aile, que celle de ce membre entièrement déployé ; et par lon- gueur des primaires, ce qu'on a appelé jus- qu'ici la longueur des ailes et qui n'était réellement que celle de ces 1"" pennes. En employant les termes d'aile aiguë ou obtuse, pour exprimer la manière dont se termine l'organe du vol chez les oiseaux , nous faisons un emprunt à M. Isidore-Geof-r froy-St-Hilaire, qui s'est servi de ces expres- sions, dans son mémoire intitulé : Considé- rations sur les caract. employés en Orni- thologie, etc., et dans son dernier Cours d'Or- nithologie. Nous reconnaissons donc comme lui , 2 formes principales dans la terminai- son de l'aile: \" l'aile aiguë, dont la seconde AIM 22: rémîge primaire est la plus longue , comme chez les vrais Faucons; se subdivisant en aile sur-aiguë, dont la 1" rémige égale ou surpasse la 2™*, comme chez les Langrayens, les Hirondelles , les Colibris , et en aile sub- aiguë, dont la S""' égale la 2""% comme chez les Vautours et un grand nombre de Passe- reaux; 2" en aile obtuse, dont la 4'"'' penne est la plus longue de toutes , comme chez les Aigles et la plupart des Gallinacés; se subdi- visant en aile sub-obtuse, où la 3™' penne de- vient égale ou super, à la 4""^ (Brèves, vrais- Rakatoës, etc.), et en aile sur-obtuse, etc. Nous ajouterons avec le même auteur, et d'après nos propres observations , qu'en établissant ces 6 types dans l'ordre suivant : 1° yfile snr- aiguë; 2° aiguë ; 3° sub-avguë ; 4° sub-obtuse; 5" obtuse; 6° sur-obtuse, chacun d'eux dif- fère peu de celui qui le précède et de celui qui le suit immédiatement. Cette différence nesuffitpaspourenproduireunenotabledans le vol , tandis qu'il en est tout autrement, si l'on compare entre elles deux de ces formes placées à quelque intervalle l'une de l'autre. Il en résulte encore que 2 formes voisines peuvent se trouver réunies dans un même genre , tandis qu'il est très rare que dans un genre vraiment naturel on puisse remar- quer des formes d'ailes assez différentes pour ne pas figurer immédiatement à la suite l'une de l'autre. Ces six variétés de la forme de l'aile ne pouvant au premier abord se graver dans la mémoire, nous avons cru rendre service à nos lecteurs en les dessinant au bas de la planche (Oiseaux, PI. C. fig. 9. ) dans l'ordre indiqué ci-dessus. (Lafr.) AILFEll. BOT. PH. — Dénomination vul- gaire, appliquée dans le midi de la France à deux esp. d'Aulx {Alliiim sphœrocephalum, cai-inatum). (G. L.) AILLAME. BOT. pn. — Nom vulgaire, dans quelques parties de la France, du Sor- bier des Oiseaux (6'orZ)(«ai(C!(pay!aL.). (CL.) AILUKUS (aHoupo; , chat, belette), mam. — Syn. latin de Panda, y. ce mot. (I. G. S. H.) AIMAîVT. MIN. — On donne ce nom aux variétés du fer oxydé, qui jouissent de la double propriété de manifester des pôles magnétiques, lorsqu'ils sont en présence d'une aiguille aimantée, et de pouvoir com- muniquer la même vertu à des barres d'a- cier, à l'aide des procédés de l'aimantation 228 AIM artificielle. Les aimants naturels appartien- nent tous à l'esp. de minerai de fer qui est le moins oxygéné, et c'est pour cela qu'on a ;ip|)eié cetie csp. fer oxydulémagncli({uc.Ct- pcndant les propriétés qui caractérisent les aimants ne se montrent pas dans toutes les variétés de l'espèce. Les variétés compactes et terreuses, celles qui olTrcnt dans leur cas- sure une apparence lilhoide, les manifes- tent surtout au plus haut degré ; d'où la dénomination vulgaire, mais assez impro- pre, de Pierres d'ainiaut , sous laquelle on désigne les aimants naturels , qui sont de véritables minerais ferrugineux. Quoique le mot aimant ne soit , comme on vient de le dire, qu'un nom de variété , Boudant a cru pouvoir l'étendre à toute l'espèce du fer oxydulé magnétique, qui, dans sa classifi- cation, porte le nom de Fer Aimant, f^. le mot Fer. (Dia..) AIMAIVT. Pins. — On donne ce nom aux minerais de fer qui jouissent de la propriété d'exercer une action polaire sur l'aiguille ai- mantée ; c'est-à-dire de posséder 2 pôles ma- gnétiques. Quant aux minerais qui exercent seulement une action attractive sur cha- cun des pôles de l'aiguille aimantée , ils ont reçu la dénomination de substances magné- tiques. La puissance magnétique n'appar- tient pas seulement au fer et à quelques uns de ses minerais, mais encore au cobalt et au nickel à l'état métallique. La plupart des substances qui renferment le fera l'état métallique ou à l'état de pro- toxyde,sont magnétiques à des degrés dé- pendants de la quantité qu'elles en contien- nent. Le peroxyde non hydraté, ou fer oli- giste, est également magnétique. L'aimant proprement dit, ou pierre d'ai- mant,est le fer oxydulé amorphe, taillé et en- touré d'armures de fer doux , pour former les aimants artificiels qu'on trouve dans les cabinets de physique. Les variétés de fer oxydulé possèdent éga- lement la propriété polaire. On distingue particulièrement le fer oxydulé cristallisé en octaèdres réguliers, que l'on trouve en abon- dance dans les terrains serpcntineux ; ces terrains possèdent eux-mêmes la propriété jjolaire, et peuvent en conséquence être con- sidérés comme des aimants d'une grandeur colossale. Nous citerons, entre autres, les exemples suivants : AIM Le Ileidelberg, près de Zell, s'élève au mi- lieu d'un vaste pkteau, à la pente N.-O. du Fichtelgebirge. La montagne est dirigée du S.-O. au N.-E. comme les Roches primiti- ves et intermédiaires de ces contrées. Elle appartient au groupe des Serpentines en- clavées dans les Schistes chloriteux et am- phiboliques. Dans lachlorite, les parcelles de fer oxydulé sont visibles à l'œil nu, tandis que dans les autres roches on découvre le fer en pulvérisant la masse et en la remuant avec un barreau aimanté. Les strates de tou- tes ces roches sont parallèles à l'axe longitu- dinal de la montagne, qui agit à 20 pieds de distance. On a cru observer que les roches du Ilei- delberg qui ont le plus de magnétisme po- laire sont aussi celles dont la pesanteur spé- cifique est la plus grande. Ce qu'il y a de remarquable dans le ma- gnétisme de cette montagne, c'est la distri- bution et le parallélisme de ses axes magné- tiques. M. de Humboldt a observé que les pôles nord sont tous situés à la pente S.-E. , et les pôles sud à la pente N.-O.; de sorte que les pôles homonymes occupent une même pente. Le parallélisme des axes est constant à l'extrémité N.-E. et dans son centre ; mais il est peu sensible à l'extrémité S.-O. , où les roches chloriteuses, amphiboliques et tal- qucuses passent à la vraie serpentine. Les points d'indifVérence sont placésaux extrémi- tés N.-E. et S.-O. de la montagne, c'est-à- dire aux extrémités de l'axe longitudinal du Heidelberg, ou selon la ligne qui détermine la direction des couches. Les axes magnéti- ques sont perpendiculaires à la direction de celles-ci. M. Lichtenbcrg a supposé que ces axes peuvent bien être l'effet de tremblements de terre, qui, dans les grandes catastro- phes de notre planète, ont agi long-tcmpj dans les mêmes directions. M. de Humboldl a cru voir effectivement changer, dans l'A- mérique méridionale, l'inclinaison magnè^ tique, à la suite d'un tremblement de terrt^ l'intensité des forces étant restée la même. Il serait à désirer que l'on pût savoir si la direction de l'axe magnétique est constante, ou si elle change avec la direction du méri- dien magnétique de la contrée voisine. Le magnétisme polaire de ces roches, qui renferment des parcelles ou de petits cris- AIN taux de fer oxydulé, est souvent I)icn plus Ijuissant que le magnétisme polaire de ces grandes masses de fer oxydulé, qui forment des couches dans les montagnes primitives, et qui ne sont point en contact avec l'atmo- sphère ou rapprochées de la surface du globe. M. de Humboldt a trouvé près de Yoisaco, entre Almageur etPasto, à 1046 toises de hauteur au-dessus de la mer, une roche de porphyre trachylique qui offrait en petit presque les mêmes phénomènes que la mon- tagne magnétique de Franconie. Sur la pente orientale du Chimborazo, MM. de îhunboldt et Bonpland ont trouvé aussi un groupe de porphyre Irachy tique, en colonnes pentago- nes , dont le magnétisme polaire agit à 3 pieds de distance. EnGn , pour dernier exemple , je citerai le globe terrestre, qui est lui-même un aimant, dont les pôles sont situéfi à peu de distance des pôles terrestres. (Bf.cquerel.) * AIMOPHILA ( «Taoç , buisson , haie ; (p'doç, V), ami). OIS. — C'est, dans la classifi- cation de Swainson , un s.-g. de son g. Pyr- gUa, Cuv. (Moineau) et dont les caract. sont : Bec assez allongé, conique, comprimé; man- dib. super, élevée à sa base entre les plu- mes du front, légèrement échancrée à la pointe et plus épaisse à sa base que l'infér. ; commissure sinueuse; le dessus du bec lé- gèrement courbé depuis la base. Ailes ar- rondies, à rémiges courtes; les 2 premiè- res pennes étagées. Queue médiocre, arron- die; les rectrices assez étroites. Pieds forts, les doigts latéraux presque égaux; ongles légèrement courbés (chez les esp. d'Améri- que seulement). L'auteur cite les A.rufescens et siiperciliom , de la 5""' partie de sa classifi- cation , qui n'est pas encore publiée. Nous soupçonnons fortement que son A. riifes- cens est le même oiseau que celui qu'il avait déjà décrit [Synopu. of ihe Birds of Mexico ) sous le nom de Pipilo rttfescens , mais comme esp. de transition. (Lafr.) * AINSï.I^^iA ( JVliitelaw Ainslie , auteur d'un ouvrage surlamalieremedic.de l'Inde.) EOT. PII. — M. De Candolle établit ce g. sur 2 plantes du Népaul , réunies antérieure- ment par M. Don aux Liairis. Il le caracté- rise ainsi : Capit.:^-nore, homogame;récept. nu, étroit; invol. cylindracé, à folioles im- briquées, lancéolées, acuminées; les extér. courtes; les intcr. allongées, cependant moins AIP •229 longues que le disque. Les corolles sont tu- buleusesàlabase, bilabiées ; la lèvre extér. trifide, l'intér. 2-fide, et chacune de ces di- visions, allongée , aiguë, souvent révolutée. Les anthères, terminées par des appendices oblongs, obtus, présentent à leur base de longs appendices barbus. Le style , égal à la base, est terminé par 2 stigmates très courts, presque glabres, souvent inégaux paravor- tement, et même quelquefois totalement avortés. Le fruit, cylindrique, à peine atténué aux extrémités, couvert de poils, se trouve couronné par une aigrette 1-sériée, dont les soies sont plumeuses. — Ce g. renferme 2 esp. originaires des montagnes de l'Inde. L'une et l'autre sont vivaces, présentent le port des Liairis OU des Lobdia , sont munies de feuilles radicales, longuement pétiolées, cordiformes ou ovales, et de hampes sim- ples, terminées ordinairement par un seul capitule. (J. D.) 'AIOLOTHECA («Joloç, bigarré ; 6-^% , boîte, capsule), bot. pu. r- M. De Candolle décritsous ce nom générique, une herbe du Mexique qui présente le port du Purthenium incanum; il la caractérise de la manière sui- vante : Capit. monoïque, multiflorc; fleurs du rayon au nombre de 5-G, ligulées, femel- les; celles du disque, mâles, tubuleuses, à 5 dents. L'invol. bi-sérié, à 8-10 folioles extér. oblongues, dressées, plus courtes que le disque; les intér. simulant des paillettes et embrassant à moitié les fruits des ficurs du rayon. F.écept. petit et convexe, couvert d'écaillés membraneuses, tronquées, den- tées ou aiguës au sommet, entourant les fruits. Ligules courtes, obtuses, 3-dentées. Les fruits du rayon velus, presque triangu- laires, dépourvus d'aigrettes, mais surmontés de poils, sont renfermés entre les écailles intér. del'involucre et les paillettes extér. du réceptacle; ceux du disque sont grêles, très glabres et dépourvus d'aigrettes. — Ce g., de la tribu des Sénécionidées, famille des Com- posées, ne renferme qu'une espèce. (J. D. AiriIAl\iES ( ànyav/îç , toujours appa- rent). BOT. pn. — Genre de la famille des Palmiers, établi par Willdcnow [Mém. de l'Acad. de Berlin, 1801) pour une plante de l'Amérique mérid. , qu'il a nommée A. acu- Iccda. Kunth y a ajouté une 2""^ esp. sous lo nom A' A. prega. C'est un petit Palmier grêle, à feuilles pinnées, des environs de Caripe, 230 AIR dans l'étal de Venezuela. Lesauteurscilés plus haut caractérisent ainsi ce g. : Fleurs herma- phrodites; cal. double ; l'un et l'autre triparti. Ktam.C.libres.Ovairelriloculaire. Style épais, trifide. Drupe globuleuse , charnue, mono- sperme. Fronde pinnée. Spadice rameux; spathe monophylle. — Ce g., dont il n'est plus question dans la partie déjà publiée de l'ouvrage de Martius sur les Palmiers, ni dans le Gênera d'Endlicher , parait à peine difTérer par ses caract. de VOreodoxa, auquel il doit peut-être se réunir. (Ad. B.) AimSURE (at'Ttvç, haut, élevé; ovpa , queue), rept. — Lacépède a proposé sous ce nom , l'établissement d'un g. d'Ophidiens, renfermant 2 csp. qu'on a réunies depuis aux Hydrophides de Daudin. (G. B.) AIR. ^er (ào'p, air, atmosphère), pnvs. cl cniM.-L'air est invisible; mais celte propriété tient à sa transparence et à sa grande divi- sion ; car il faut croire que l'air est bleu par réfraction, et qu'il donne lieu à la cou- leur bleue que nous présente le ciel , lors- qu'il n'y a pas de nuages ; tandis qu'il paraît rouge par réflexion, quand les astres sont dans le voisinage de l'horizon. L'air est ex- trêmement élastique; on peut, sans qu'il perde pour cela son élasticité ni sa forme de gaz, le comprimer à tel point que les in- struments les plus forts n'aient plus la puis- sance de le retenir. L'air est composé de gaz azote, de gaz oxygène, de gaz acide carbonique et de va- peur d'eau. Ces matières s'y trouvent, non dans un véritable état de combinaison , mais à l'état de simple mélange, et dans des proportions qui ne sont pas absolument fixes, du moins à l'égard de l'acide carboni- que et de la vapeur d'eau. L'azote et l'oxy- gène y existent toujours à peu près dans le rapport de 0,79 à 0,21 ou de 4 volumes d'a- zote et de 1 volume d'oxygène , propor- tions qu'on rencontre à la surface de la terre aussi bien qu'aux élévations les plus considérables que l'homme ait atteintes, et dans les contrées les plus chaudes comme dans les plus froides. Néanmoins, l'oxygène de l'air étant absorbé par la combustion et la respiration , on sent que la proportion énoncée ci-dessus doit se trouver modifiée dans les lieux où ces phénomènes se sont exer- cés sans que l'air ait eu le temps de se re- nouveler; mais il faut qu'il y ait dans la AIR nature une tendance à rétablir la compo^si- tion normale de l'air; car, malgré celte ab- sorption de l'oxygène, et malgré les émana- lions de gaz étrangers qui se répandent continuellement dans l'atmosphère, la pro- portion d'azote et d'oxygène citée plus haut se rétablit toujours; ce qui annonce qu'on peut considérer ces 2 corps comme formant les éléments essentiels de l'air. D'un autre côté , les variations qu'éprouvent les propor- tions d'acide carbonique et de vapeur d'eau, indiquent que ces 2 matières doivent être regardées comme principes accidentels. Du reste , à la surface de la terre et à la tempé- rature de 10» cenlig. , l'air est ordinaire- ment composé en poids de 0,7aC d'azote, de 0,233 d'oxygène, de 0,010 de vapeur d'eau et de 0,001 d'acide carbonique. La quantité de ce dernier corps est quelquefois plus con- sidérable dans les lieux bas et resserrés, mais elle diminue promptement à mesure qu'on s'élève dans l'atmosphère; enfin, elle paraît être plus grande en été qu'en hiver. L'air est également très raréfiable ; et, ci la température de 0°, il pèse 13 décigram- mes pour chaque décimètre cube , c'est-à- dire 770 fois moins que l'eau distillée. Or, sous nos latitudes moyennes, l'atmosphère, au niveau de la mer, faisant équilibre à une colonne de mercure de 7G2 millimètres , et l'air pesant 10440 fois moins que le mer- cure, on pourrait en conclure que la hau- teur de l'atmosphère serait de 7,95.'} mètres, si sa densité était toujours la même. Mais l'air étant un corps soumis, commelesautres, aux lois de la pesanteur, sa densité dimi- nue à mesure qu'on s'éloigne de la surface de la terre, en sorte que l'atmosphère s'é- tend à une hauteur bien plus grande. On n'a pas, jusqu'à présent, de moyens pour cal- culer d'une manière exacte l'étendue de l'at- mosphère; cependant, l'étude des réfrac- tions du soleil a fait connaître que cet astre devient visible le malin , ou qu'il cesse d'ê- tre \isible le soir, lorsqu'il est à 18° au- dessous de l'horizon , ce qui semblerait an- noncer que la hauteur de l'atmosphère est de 7 à 9 myriamèlres; d'autres considéra- lions portent à admettre une épaisseur moins considérable. Quoi qu'il en soit, il paraît que l'atmosphère, au lieu de finir insensi- blement, s'arrête d'une manière tranchée à sa partie supérieure. AIR L'air jouit de la propriété d'entretenir la combustion et la respiration ; mais seule- ment dans la proportion de l'oxygène qu'il renferme , ces propriétés cessant après l'ab- sorption de celui-ci. Il paraît être insipide; néanmoins il est probable qu'il ne nous sem- ble tel, que parce que nos organes y sont con- tinuellement plongés; car les cris des nou- veaux-nés et les douleurs occasionnées parles plaies ouvertes, semblent annoncer que l'air exerce une action très vive sur les organes qui ne sont pas habitués à son contact. L'air manifeste surtout sa présence quand il est en mouvement, ou, lorsqu'étant en repos, c'est notre corps ou tout autre objet qui se meut avec vitesse; dans l'un et l'autre cas, l'air résiste, mais bien moins que les liqui- des et les solides. La quantité de vapeur d'eau varie davan- tage et diffère selon la température , les sai- sons et la situation plus ou moins humide des lieux. Dans les zones tempérées , elle est souvent de 0,055 à 0,017 en été; tandis que, en hiver, elle n'est habituellement que de 0,005 à 0,007. Dans la Zone torride, elle forme fréquemment plus des 0,030 de l'air; elle di- minue à mesure qu'on s'élève dans l'atmo- sphère. L'air en mouvement évident porte en gé- néral le nom de vent. V. ce mot. Non seulement l'air est indispensable à l'existence des êtres organisés, mais encore l'homme met à proGt sa force impulsive pour faire mouvoir les machines, pour na- viguer, pour griller les métaux, etc. Pour quelques détails sur l'origine de l'air, K. les mots Atmosphère et Géogéme; enfin nous renverrons aux mots Moufettes , Gri- sou. Oxygène, Acide carbonique, Hvdro- GÈNE, Azote, relativement aux mots Air déphlogisdqué , Air vital , Air fixe , Air mé- pliiiiqite, Air inflammable, Air phlogisiiqué , Air vicié , etc. (R.) AIRA (aTpa, ivraie), bot. pu. — G. de la famille des Graminées , de la tribu des Avé- nacées, adopté par tous les Agrostographes, mais dont la circonscription et lescaract. ont été successivement modifiés. Ainsi Palissot de Beauvois {Agrosiog. p. 89, t. 18, f. 4) dit que ce g. est un des moins naturels de toute la famille des Graminées. Il ne se distingue du g. Aieiia que par son arête insérée près de la base de la paillette. Aussi, le même auteur AIR 23J a-t-il réuni au g. Trisetam , toutes loR esp d'Aira dontla paillette super, se termine pai 2 soies, et un grand nombre d'autres au g. Aveiia.U à, de plus, proposé plusieurs g. nouveaux pour un certain nombre des esp. d'abord réunies dans ce g. , et qui en diflc- rent par des caract. assez tranchés. Ainsi, les Aira canescens ti ayfi'cutora forment le g. Co- rynephorus [F. ce mot) ; les Aira cœspilosa , juiwea , etc., le g. Deschampsia {V. ce mot). Trinius, dans son Agrosiographie , a à peu près adopté l'opinion du botaniste français^ mais mon savant ami le professeur Kunth l'a modifiée , en caractérisant le g. Aira de la manière suivante : Épillels à 2 fleurs pres- que égales, hermaphrodites et fertiles ; glu- mes membraneuses, carénées, aussi grandes ou même plusgrandcs que les fleurs; paillet- tes herbacées; l'infér. bifide à son sommet, portant une arête dorsale et tordue à sa base, qui manque très rarement; paillette super, bicarénée. Étam. au nombre de 3; ovaire glabre, surmonté de 2 sligm. plumeux , ter- minaux et presque sessiles. Glumelle com- posée de 2 paléoles aiguës et glabres. Ca- ryopse glabre. Les esp. de ce g. forment en général des touffes plus ou moins épaisses, à feuilles étroites et à bords souvent roulés en des- sous, à panicule étalée ou quelquefois spi- ciforme. M. Kunth [Synops. 1, p. 2S9) rap- porte à ce g. 32 esp. ; mais 1 1 seulement avec certitude; les 21 autres avec doute. Ainsi caractérisé, ce g. dilière à peine du g. Triseium , qui a ses épillets composés de 3 à 4 fleurs, et non biflores comme ceux de VAira. Presque toutes les esp. qui font réellement partie du g. Aira sont originaires des di- verses parties de l'Europe ; telles sont les Aira prœcox L. {Sp. 97. Fl. dau., t. 383), Aira ca- ryophyllea L. {Sp. 97) , l'une des esp. les plus généralement répandues, puisqu'on la trouve en Europe, en Asie, au Chili, et aux îles 'h\a\omn^i ; Aira flexiiosa L. [S p. dG. Host. gram., 2, t. 43) , si commune dans tous nos bois, etc., etc. Aucune de ces esp. n'oUre d'utilité. (A. 11.) AIRAIiV. CHIM. F. Bronze. (C. d'O.) AIRE. OIS. — Nom que l'on donne aux nids des grandes espèces d'oiseaux de proie, telles que les Vautours, les Aigles, et autres peut-être d'ajircs leur forme aplatie et très 232 AIR erge que l'on aura comparée à une aire de grange ou de plancher. Il serait difficile qu'un nid à bords relevés et formant la coupe ne s'affaissât pas promptemcnt sous le poids énorme de ces grandes espèces de Rapaces, qui emploient à la construction du leur, suivant leur force, des branches plus ou moins grosses et résistantes. Les Vau- tours, les Gypaètes, les Aigles de mer, les pla- cent sur des rochers, à une grande hauteur et au-dessus de précipices , soit entre 2 roches rapprochées , soit dans leurs crevasses ; mais les Aigles proprement dits les construisent plus ordinairement sur les arbres élevés des forêts de montagnes. On voit par là que ce sont les espèces les plus marcheuses, et qui en celaolfrent quelque analogie avec lesGal- linacés, qui, comme eux aussi, construi- sent leurs nids à plat, soit sur des roches ou des buissons peu élevés, soit sur le sol même, tandis que les espèces pluspercheu- ses, comme les Aigles proprement dits, les Aigles-autours, les placent .^ur des arbres. Le même nid sert très long-temps au même couple qui, chaqueannée, le rcstaurcel l'aug- mente de volume. C'est ce qui explique la forme singulière et la grande hauteur de ce nid de Pygargue décrit et figuré dans l'atlas historique du voyage de Freycinet [PL 13). M. Quoy y raconte que dans l'île de JJirck- hatichs, baie des Chiens marins , à la Nou- velle-Hollande , il aperçut sur un rocher isolé, peu élevé du côté de la terre, mais do- minant la mer du côté opposé, de 150 à 200 pieds, un vaste nid en forme de tourelle, de C pieds de haut, construit en branches mor- tes de Mimosas entrelacées régulièrement , plein jusqu'à sa partie super., et dont l'aire était peu profonde. L'oiseau qui s'en échappa était, dit-il, un Aigle ou un Autour à ventre blanc et a dos gris. Une inflnité de têtes de kanguroos-rats, des débris d'oiseaux, de serpents , de lézards, de crustacés, de pois- sons même couvraient le sol au bas de l'aire. Il est facile de reconnaître au genre de nour- riture en partie marine de cet oiseau , qu'il devait être un Pygargue et non un Autour, et nous sommes étonné , que M. Quoy, l'ayant vu voler à plusieurs reprises au-dessus de sa tête , ait pu avoir à cet égard la moindre in- certitude. Ce qu'il dit de la couleur de son plumage nenouslaissed'ailleursaucundoute que ce ne fût Vyiiglc océanique [Falco leu- AIR cogaster Temm. Col. 49, le Blagre de Le Vaillam ) le seul de ce plumage à la Nou- velle-Hollande. Quant à l'élévation de ce nid , il est facile de s'en rendre compte. Elle indique tout simplement, que jusqu'à l'époque où quelques personnes de l'expé- dition Freycinet déharciuèrent dans cette île, un couple d'Aigles océaniques avaient joui paisiblement et depuis longues années de c herbe verte , verdure), bot. ph. — Le professeur Link [Hori. berol. s. p. 127) a nommé ainsi un g. de la famille des Graminées, qui a pour type Y^im crisiata L., et qui fait partie du g. Kœleria de Persoon, dans lequel il constitue une section à [lart , caractérisée surtout par l'absence de l'arête. K. Koeleria. (A. Pi.) AIROPSIS (aîpa, ivraie; ^i^, apparence). BOT. PU. — G. de la famille des Graminées , établi par Desvaux {Joum. boiA, p. 200) pour une petite plante décrite et figurée par Ca- vanilles {Icon. 3 , p. 299, t. 274 , f. 1 ) , sous le nom de Milium lenellum. Ce g., adopté par tous les agrostographes , peut être caracté- risé de la manière suivante : Chaque épillct contient 2 fleurs fertiles ; les glumes, mem- braneuses, mutiques et plus longues que les fleurs, sont égales et naviculaires. Les pail- lettes membraneuses et presque transpa- rentes, à peu près égales entre elles, sont privées d'arêtes; l'infér. est large, concave, velue et comme à 3 lobes ; la super, est plane et bicarénée. L'ovaire est glabre, piriforme, surmonté de 2 stigm. sessiles et plumeux. La caryopse est orbiculaire, convexe d'un côté, plane de l'autre, glabre et luisante.— L'es- pèce type de ce g. , Y A. globo.sa Desv. , est une très petite plante annuelle, à feuilles su bulées et roulées , et à panicule serrée. Elle croît dans le midi de la France et en Espagne. La 2' esp., Yyi. agroslidm DC. ( Suppl. Fl. Jr. p. 1G9) ou Poa agroslidea DC. , Icon. t. i) est vivace et croit dans les mares, en France, en Espagne et en Italie. Je suis le AIT 233 premier qui l'ai rencontrée aux environs de Paris , dans les mares de Franchart, dans la forêt de Fontainebleau. M. le professeur Nées d'Esenbeck [Linnœa, 7, p. 317) a encore rap- porté à ce g. 2 esp. originaires du Cap de Bonne-Espérance; mais il est fort douteux qu'elles lui appartiennent en effet. (A. R.) AISCIÎYWTE (afcrxvvco, je fais rougir). MIN. — /^. jEsciiv.mte. (C. d'O.) AISSELLE. Axilla. bot. pu. — C'est l'an- gle formé par la feuille, au moment où elle se sépare de la tige, angle plus ou moins aigu, plus ou moins ouvert , suivant la di- rection de la feuille. L'aisselle des feuilles contient ordinairement les bourgeons et très souvent les fleurs, qui sont alors dites axil- laires. (A. R.) 'AISSES.^mi (aia-crM,je m'élance). ARACHN. — C'est un petit groupe qui appartient au g. Peiielop.sel qui a été créé parWalkenaër, avec ces caract. : Lèvre courte, semi-circulaire j mâchoires droites, peu resserrées à leur base ; pattes : la 2'"= paire la plus longue ; la S™"^ ensuite; la 4""' est la plus courte. — La seule esp. que ce groupe renferme , se trouve à la Martinique. (H. L.) AITOIVIA, Linn. fils (Ai ton, botaniste an- glais). EOT. PII. — G. compris dans les Mélia- céesparA. L.deJussieu, mais que M. Adr.de Jussieu , sans se prononcer sur la place qu'il convient de lui assigner,énumère, dans sa mo- nographie de cette famille, parmi les g. qui doivent en être exclus. M, De Candolle n'en fait pas mention parmi les Dicotylédones po- lypétales;M. Bartiing le met parmi les Dico- tylédones polypétalesnon classées. M. Lind- ley continue à le ranger à la suite des Mé- liacées, M. Adr. de Jussieu {3'Ièm. du Mus., vol. 19, p. 187) expose les caract. de ce g, comme il suit : Cal.4-parti. Pétales 4, ovales, plus longs que le calice. Étam. S, plus lon- gues que les pétales; filets presque planes, élargis inférieurement et soudés en un tube membraneux, plus court que la portion libre des filets. Anth. beaucoup plus larges que les filets, ovales, attachées par leur dos au- dessus de la base, dithèques, latéralement déhiscentes ; pollen trigone. Ovaire inadhé- rent , hérissé , 4-loculaire , engaîné à sa base parun disque annulaire membraneux; loges 2-ovulées; ovules collatéraux, ascendants, attachés à la base de l'angle interne. Style indivisé, un peu plus long que iesétamiaes, lô"- ss:w AIZ Stigm. tronqué. Caps, vésiculeuse, profon- dément 4 ou 5-lobée, 4-loculaire, 4-valve (probablement lociilicide); loges 2-spermes (2 ou 3 des loges souvent aspcrmes). Graines subréniformes; tégument assez épais, un peu charnu. Raphé nul. Embryon apéri- spermé, courbé; cotylédons elliptiques-lan- céolés, presque planes; radicule infère, 3 fois plus courte que les cotylédons. — Ar- brisseau. Feuilles simples, alternes, en gé- néral comme fasriculées par l'avortemcnt des ramules. Fleurs solitaires, axillaires, as- sez souvent 5-mères. Pétales con volutes en préfloraison. L'A. capeims constitue à lui seul ce genre. (Sp.) •AlTOi\IA(Aiton, jardinier royal à Rew). BOT. CR. — Ce nom , déjà consacré à un g. de plantes vasculaires , a été employé par Forster {Plant, ail. ex. Ins. Madeira, etc. Comment. Soc. Reg. Goit. Ad. Ann. 1787 et 88, vol. IX.) pour désigner une Mar- chantiée long-temps douteuse. Découverte plus tard aux mêmes lieux , cl dans un état de développement parfait, par Raddi, cet auteur la publia avec une Ggure , sous le nom de Reboullia madeirensis [Mém. de la Soc. ital. de Modène , t. xx. tab. vu , fig. 7). Le g. Sedgwickia, établi par Bowdich {Ex- curs. in Madeira and Porto Sanio, Lond. 1830, in-4° p. 35.), et auquel la Marchantiée en question fut rapportée à tort par M. Bis- choff , n'est que la Lunularia vulgaris , dont les réceptacles femelles ne sont point encore développés. Elle a été décrite aussi sous le nom de Corsinia lamellosa par MM. Nées et Ëischoff {Journ. de Bot. de Ralisb. 1830). M. Neesd'Esenbeck(ii:«)'.Zete»'m. iv,p. 41) l'a définitivement placée dans le g. Playio- chamas [F. cemol). Cette plante est un exem- ple manifeste des erreurs grossières aux- quelles on s'expose, lorsqu'on décrit comme eîuuvelle, une esp. que l'on n'a pas observée à toutes les époques de son existence. (C. M.) • AIZOIDÉES. Aizoideœ. bot. pu. — M. Reichenbach [Sysi. IVai. p. 238) donne ce nom à un groupe dans lequel il réunit , comme constituant une seule famille natu- relle : 1° les Oléracées , R. (Chénopodées , Amarantacées, et Phytolaccées); 2° les ^i- ;i0Ïdées vraies R. (c'est-à-dire les Ficoidées, les Neuradées , ainsi que les g. Giseckia et Poranihera); 3° les Tumariscinées. (Sp.) AIZOON , L. VesUngia , Fabr. («n'Çwov , AJO joubarbe), bot. pn. —G. de la famille des Ficoidées (Tétragoniacées, Lindl.), auquel on a assigné lescaract. suivants : Cal. inad- hérent , 5-parli , coloré en dessus. Cor. nulle, Étam. environ 20, insérées par faisceauxau fond du calice. Ovaire pentagone; stigm. 5, épais, sessiles. Caps, à 5 loges polyspermes, déhiscentes au sommet par 5 fentes rayon- nantes. — Herbes quelquefois suffrutescen- tes; feuilles alternes ou opposées, charnues, très entières; fleurs axillaires ou dichoto- rnéaires, sessiles ou rarement pédonculées. — On connaît environ 15 esp. de ce g.; la plupart habitent l'Afrique australe; les au- tres croissent dans les contrées voisines de la Médilerrannée. (Sp.) *AIZ00i\IA, Tausch., C/iOHdroîca, Haw. (àEi'Çwov, joubarbe), bot. pii. — Genre ou s.-genre de la famille des Saxifragacées , établi sur plusieurs esp. du g. Saxifraga, L., telles que le Saxifraga Aizoon. Le caract. dilTérentiel consiste en un calice dressé, per- sistant, adhérent presque jusqu'au sommet, légèrement lobé ou denté; les graines sont ovales-trièdres, rugueuses; les feuilles co- riaces, sessiles, munies d'un rebord cartila- gineux et fovéolé. (Sp.) »AIZOOI'SIS, DC. (àn'l^coov, joubarbe; oifcç, apparence), bot. pu. — S.-div. du g. Draba , L. , caractérisée par des fleurs jau- nes. (Sp.) AJAR. MOLL. — Adanson [Voyage au Sé'«t'- ya/,p.222, pi. I(>, f. 2) donne ce nom à une jolie esp. du g. Cardite de Bruguière, à la- quelle ce dernier auteur a conservé le nom de Cardiia ajar. Bruguière regarde cette esp. du Sénégal, comme l'analogue vivant du Cardita imbricaia , fossile des environs de Paris. Il a commis là une grave erreur : ces 2 esp. sont constamment très distinctes l'une de l'autre. (Desh.) AJOi\C. Ulcx, L. bot. pii. — G. de la fa- mille des Légumineuses, s.-ordre des Papi- lionacées , tribu des Lotées, s.-tribu des Gé- nistées;il oflre lescaract. suivants: Cal. di- bractéolé, profondément bilabié ; lèvresupér. bidentée; lèvre infér. tridentée. Étendard re- couvrant les ailes et la carène. Etam. mona- delphes. Légume bouffi, oligosperme, à peine plus long que le calice. Les 3 esp. (ou plutôt variétés d'une seule esp.) qui constituent ce g., habitent l'Europe occidentale et le nord de l'Afrique; ce sont des arbustes très ra- AJU meux, plus ou moins velus, aphylles , mais très épineux; fleurs jaunes, solilaires. Ces plantes sont excellentes pour former des haies; dans les localités où elles abon- dent, on les emploie comme fourrage d'hi- ver. On les cultive aussi comme arbustes dornement. (Sp.) A JOUVÉ. BOT. PH. — Nom caraïbe du g. yijovea. V. ce mot. (C. L.) AJOVEA [Ajouvé , nom de cet arbre chez les Caraïbes), bot. ph. — G. de la famille des Laurinées, tribu des Oréodaphnées, fondé par Aublet {Ginjan., I, 3lO, t. 20) sur un ar- bre de la Guyane, qui, à ce qu'il paraît, n'a pas été retrouvé depuis. Les auteurs pensent qu'il est le même que le Donglassia de Schreber, le Colomandra de Necker, YEhr- /u/rrf/a du même, enfin que \ç.Laurus hexan- dra de Swartz. Voici les caract. établis parAu- blet : Fleurs hermaphrodites. Périgone in- fundibullforme, sexfide, à divisions égales, persistantes. Étam. 6,bisériées, alternant avec les dir. périgoniales, à filaments fili- formes, allongés; les 3 intér. munis à la base de glandes géminées, subglobuleuses , sessiles, velues; à anth. introrses, ovales, bilocellées, déhiscentes par autant de val- vules ascendantes. Ovaire inconnu. Style un peu allongé; stigm. sexfide. Baie monosper- me, ceinte à la base des divisions dressées du périgone immuté. — C'est un arbre à feuilles alternes, veinées, à panicules lâ- ches, axillaires ou terminales, à bractées dénudées, promptement caduques. (C. L.) *AJl'GA, hinn. Bugula ^l Chamœpiiijs, Tourn., Phleboanthe , Tausch. bot. ph. — G. de la famille des Labiées, tribu des Ajugoï- dées de Bentham [Lubiat. 690), qui lui assigne les caract. suivants : Cal. ovoïde- campanulé , ou globuleux- campanule, à 6 dents presque égales. Corolle à tube soit inclus, soit saillant, droit ou subspiralé; lèvre supérieure courte ou presque nulle, échancrée ; lèvre inférieure allongée, hori- zontale, trifide, à lanières latérales oblon- gucs, à lanière médiane échancrée ou bifide , plus large. Étamines 4 , ascendantes, en gé- néral saillantes; les 2 inférieures plus lon- gues; anthères à 2 bourses divergentes ou divariquéeset finalement confluentes. Style bifide au sommet ; branches presque égales ; stigmates petits. Nucules réticulées. — Her- be> quelquefois suffrutescentes ; cymulesbi- AKE 235 ou pluri-flores, denses, tantôt axillaiies, tantôt rapprochées en épi bractéolé. Bentham énumère 29 esp. de ce g.; ils croissent dans la Nouv. Hollande ; les autres dans les contrées extra-tropicales de l'ancien continent. VAjiuja reptans L. , connu sous le nom vulgaire de Bugide ou Bitgle , passe pour un excellent vulnéraire. (Sp.) AJUGOIDÉES. Ajugoideœ. eot. ph. — Tribu de la famille des Labiées, indiquée parBentham(Zaèzar.)et dont le type est \'A- jiiga. (C. L.) ARA!\'TICO\TE. Akanliconile (d'âxavOrç, serin, et xovcç, poussière), min.— Nom donné par d'Andrada à l'épidote d'Arendal, en Nor- vège, dont la poussière est d'un jaune de serin ou jaune verdâtre. /^. Epidote. (Del.) AR.EBIA (nom japonais de la plante dont il s'agit), bot. ph. — Ce g. a été établi par M. Decaisne aux dépens des espèces de Ra- jania citées par M. Thunberg dans sa Flore du Japon. L'Akebia appartient à la famille des Lardibazalées, telle que l'a constituée le premier de ces botanistes dans les Archi- ves du Muséum. Les caract. du nouveau g. sont : Fleurs monoïques, en grappe; les fe- melles placées à la base de l'inflorescence. Dans les deux sexes : Calice à 3 folioles, ar- rondies et concaves dans les femelles, lan- céolées dans les mâles. Étam. 6-9, extrorses, à connectif épais et recourbé en arrière, à filets libres, au milieu desquels on trouve 3-6 ovaires, piriformes, avortés. Dans les fe- melles, 3-9 ovaires cylindracés, couronnés par autant de stigmates peltés et pupilleux. Ces ovaires sont uniloculaires, et portent des ovules orthotropes sur toute la superficie deleur paroi interne, qui est lisse ou filamen- teuse.— Les espèces qui composent ce g. sont au nombre de 3; ce sont des arbustes sarmen- teux, à feuilles palmées, entières ou lobées, à l'aisselle desquelles se trouvent des grap- pes de fleurs roses ou lilas. Ils sont originai- res du Japon, dont les habitants les cultivent pour l'ornement de leurs jardins , sous le nom de Kadsura-Akebi. (C. L.) AREESIA, Tussac [Akee, Nom donné par les nègres à ce végétal), bot. ph. Synon. du g. Cupania , Plum. ISp.) AKÈIVE ou ACHAINE. Akenium (à priv., xaivo) , je m'ouvre; fruit indéhiscent), bot. PH. — On nomme ainsi un g. de fruit dont les exemples sont très fréquents dans la na- i36 AKl lure d qui ofTie les carartèrcs suivanls : Péricarpe sec , à une seule loge , contenant une seule graine, indéhiscent, distinct et non soudé avec la surface de la graine. C'est par ce dernier caractère que l'akène se dis- tingue de la caryopse, qui en offre tous les caractères , mais dont le péricarpe est inti- mement soudé avec le tégument propre de la graine. A ce genre de fruit, appartient ce- lui desSynanthérées, des Polygonées , etc. L'akène peut provenir d'un ovaire libre ou d'un ovaire adhérent. Cette différence n'en- traîne aucun changement dans l'organisa- tion de ce fruit. Cependant M. de Mirbel donne le nom de Cyps'ele à l'akène provenant d'un ovaire infère qui peut élre alors cou- ronné soit ^par les dents du calice , soit par une aigrette; celui des Synanthcrées est dans ce cas. F'. Cypsùle. Le même fruit peut encore offrir quelques modifications dont on a fait des espèces dis- tinctes ; mais c'est à tort , selon nous , car l'organisation véritable de ce fruit reste la même dans ses parties essentielles; ainsi, M. Desvaux appelle Splialérocai-pe le fruit des g. Bliliim , Busella, /lippopliae, qui n'est qu'un véritable akène recouvert par «n ca- lice persistant et devenu charnu. Il en est de même du fruit nommé Sacellus par M. de Mirbel , Dicltimm par M. Desvaux , et qui n'est encore qu'un véritable akène envi- ronné par un calice ou simplement une por- tion du calice devenu dur et résistant, comme par exemple dans la Bellc-de-nuit, les Sou- des , l'Épinard , etc. (A. P..) * AKICERA (àxt'ç, glaive, pointe; xs'pa;, corne; allusion à la forme des antennes), ins. — G. delà famille des Acridiens, de l'ordre des Orthoptères , établi par M. Serville ( Revue Métlt, de l'Ordre des Orih.) et regardé comme une simple division du g. Pamplia- ). 240 ALA Lcscaracl. sur lesquels il est fondé, oui paru suffisants à quelques zoologistes qui l'ont adopté. Les coquilles de ce g. ne sont autre chose que des Muletles qui manquent tota- lement de la dent cardinale postérieure. Si l'on ne voyait qu'un petit nombre d'esp. du g. Unio, on pourrait regarder comme fort important ce caract. du g. ,4lusmidonie. Mais parmi le grand nombre d'i'sp. aujourd'hui connues, on voit une série de modifications dans laquelle la dent poster, s'affaiblit peu à peu, et finit par disparaître complètement. Si à celte fusion des 2 g., on ajoute la res- semblance parfaite des animaux dans tous leurs caract. zoologiques, on sera bient('>l convaincu de l'inutilité du g. /fl/i-^midonie , et on le joindra, comme nous le faisons de- puis long-temps, aux Mukttes proprement dites. (Desii.) ALATA-LATA ( Plains , ailé ; latas , large), mou,. — Klein est l'auteurdece g. {l^eiii. Osirac. p. ino). Il l'a établi pour quel- ques esp. de Strombcs dont le bord droit est largement étalé. Ce g. n'a jamais été adopté, à cause de l'insuflisancc de ces caractères. P'. Strombk. (Desii.) ALATERME. ^latemus , Tourn. ; 3Iar- corella, Neck. [Alaiernm, nom de cet ar- brisseau dans Pline), bot. pu. — A l'exem- ple de Linné, la plupart des auteurs ont réuni ce g. aux lîhunnms , dont il ne diffère que par le nombre quinaire des organes flo- raux. (Sp.) ALATITE. Alaliies {alatus, ailé), moll. — Dans son grand ouvrage sur les Pétrifica- tions, Walch donne ce nom aux Rostellai- res , aux Ptérocéres et aux Strombes fossiles. /^. ces mots. (Desii.) ALAUDA (nom donné par Pline, à un oi- seau que les modernes rapportent à l'A- louclle commune), ois. — Nom latin de i'A- louelle. f^. ce mot. (Lafr.) ALAUDIDÉES. yflaudidœ ( à'Alauda , alouette), ois.— Famille de l'ordre des Pas- sereaux et de la tribu des Conirostres de Cuvier. Nous la subdivisons en 2s.-famillcs, celle des Alaudinécs et celle des Anihusi- hées, renfermant les Anthusou Pipis. Quoi- qu'à la rigueur et en se renfermant dans les règles de la méthode , ce g. Anihus ne dût oas figurer au milieu d'oiseaux coniros- tres, les rapports des esp. qui le compo- seot avec celles du g. yiioueiie sont si nom- ALA breux et si intimes , selon nous , qu'on ne pouvait les séparer, sans s'éloigner oc l'ordre naturel , et qu'elles devaient au moins être groupées dans la même famille. Cet ancien nom d'Alouette de pré, donné à une des espèces les plus connues, est certai- nement la dénomination la plus naturelle et la plus vraie des Pipis; car en les comparant avec quelque détail, on est frappé de leur analogie avec les Alouettes.Parmi ces esp., il en est quelques unes, qui, telles que \' Alouette sentinelle du Cap, Y Alouette jaune du Séné- gal , si voisine de la première , notre Pipi- ro«4.<«/J"e, forment évidemment, d'après leur bec plus fort ou la teinte de leur plu- mage, le chaînon entre les 2 g., et ont été placées, par divers auteurs, tantôt avec les Alouettes , tantôt avec les Pipis. Ces derniè- res ont donc de commun avec les Alouettes, quant aux formes, les ongles antérieurs courts et peu arqués, le postérieur plus ou moins allongé, peu arqué ou presque droit; quelques unes des rémiges tertiaires pres- qu'aussi longues que les primaires; un plu- mage sombre, généralement couvert de mè- ches plus foncées, avec les pennes latérales de la queue en partie blanches; et quant aux mœurs, l'habitude de chanter en vo- lant et en descendant les ailes étendues , de se tenir souvent à terre, d'y nicher, d'y pondre des œufs grisâtres, tout couverts de petites taches et de petites lignes pluslbncées, olivâtres ou roussùtres. Elles s'en éloignent toutefois, en ce que la plupart se perchent et se tiennent dans les prairies , les vergers , et non dans les plaines , ce qu'exprime très bien leur ancien nom A' Alouettes de pré. Les nom- breux rapports que nous venons d'énumé- rer nous paraissant donc des rapports d'af- finité bien plus que de simple analogie, nous nous sommes décidé, au risque de nous éloi- gner un peu des règles méthodiques , à rapi)rochcr les 2 g. dans la même famille, et comme s. -familles, sous le nom A' Alaudi- nécs ou. Alouettes arvicoles,ct d'Anthusi- nées ou Alouettes praticolcs. Les caract. de la famille sont : Un bec va- riant singulièrement dans sa forme, ou co- ni(iue et non échancré, et alors, tantôt pres- que droit et un peu grêle , tantôt fort éle- vé et arqué en dessus, tantôt allongé, mince, et arqué dans toute sa longueur, ou mince eu alêne et échancré; des pattes organisées ALA pour la marche, avec l'ongle postérieur tou- jours plus ou moins allongé, droit ou peu courbé , et les ongles antérieurs courts; ai- les longues , moyennes ou courtes , à rémi- ges secondaires et tertiaires arrondies et écliancrées à leur extrémité; quelques unes de ces dernières atteignant presque l'ex- trémité des primaires; plumage généra- lement sombre, roussàtreou roux olivâtre, avec des mèches plus foncées et les rectrices latérales en partie blanches. Voyez les 2 s.-familles Alaudinées et Anihusinécs. (Lafr.) • ALAUDII\ÉES, Alaudinœ. ois. — C'est, dans la classiflcation de Swainson , une des «.-familles de sa famille FrimjHUdœ. (Lafr.) * ALAUDI\ÉES. yllaudinœ ( Alauda , alouette ). ois. — S.-famille faisant partie de la famille Aluudidées et ayant pour ca- ract. : Tète assez grosse , arrondie et un peu déprimée ; bec très variable dans sa forme , non échancré , à pointe mousse ou conique , presque droit et un peu grêle, ou gros, élevé , comprimé et arqué en dessus, ou très allongé , grêle et arqué dans toute sa lon- gueur ; narines en partie recouvertes par les petites plumes serrées et couchées de leur base; pattes d'oiseaux essentiellement mar- cheurs, à tarses de longueur moyenne, mais assez gros; doigts peu allongés, à articula- tions prononcées , totalement séparés dès leur base, les latéraux courts et d'égale lon- gueur; ongles presque droits, les antérieurs courts , les latéraux surtout qui sont égaux entre eux, le médian plus long, le postérieur souvent très allongé , droit ou presque droit; ailes aiguës ou sub-aiguës ou sub- obtuses, à premières rémiges souvent allon- gées et presque égales, ayant ou non la première penne bâtarde quelquefois de moyenne longueur ; ou courtes, à rémiges tertiaires très allongées , atteignant presque l'extrémité des primaires; queue* un peu fourchue ou terminée carrément; plumage généralement teint de roux ou de roussàtre, couvert de mèches plus foncées , avec les rectrices latérales bordées de blanc ou de roux pâle. Les Alaudinées sont répandues sur tout le globe. On a cru long-temps que dans le Nou- veau-Monde,elles étaient restreintes à l'Amé- rique du Nord, tandis que les Anthusinées étaient communes dans celle du Sud ; mais ALA 241 I nous avons reconnu, parmi les espèces rap- portées de ce continent par iM. d'Orbigny tt M. Gay,2 esp. d'alouettes du s.-g.6'i>/y, dont l'une est YAloueiie mineuse de Azara, et l'au- tre est nouvelle. Les esp. de cette s.-famille ofiTrent, non seu- lement dans la forme de leur bec, mais en- core dans celle de leurs ailes , tant de modi fications graduées, qu'il nous parait prcsquis impossible d'y établir des g. basés sur de bons caractères. Les plus apparents sont ceux qui se tirentde la forme du bec et qui ont de tout temps donné lieu aux ornithologistes de si- gnaler les 3 principales modifications dont nous avons parlé ci-dessus; elles ont été indi- quées par Vieillot, par Cuvieretpar Lesson; mais la forme des ailes varie presque autant et avec autant de gradations que celle du bec chez la plupart des espèces, en sorte qu'en rapprochant les esp. à gros bec de notre Ca- landre, qui l'a effectivement tel, avec les ré- miges fort longues , elles en diffèrent to- talement par leurs ailes beaucoup plus courtes; et, chez l'Alouette bateleuse à bec moyen , nous trouvons des ailes singuliè- rement courtes et arrondies. Il en est de même des esp. à bec grêle , comme notre ^/.a;'ie»«ï, qui présentent également la plus grande disparité dans leurs ailes tantôt pour- vues, tantôt dépour\ues de première penne bâtarde, avec les premières rémiges ou très longues ou moyennes. N'osant donc adop- ter tous les g. de M. Swainson , nous nous contenterons d'abord des 3 qui répondent aux 3 modifications principales du bec et qui sont : Aloueiie {A. arvensis, type); — Calandre ( Calendula ) Swains. ou Alouet- te à gros bec ( type, V Alouette à gros bec de Levaiilant, notre Calandre). M. Swainson place à la suite les s.-genres Mirafre (Mi- rafra) , Horsf. et Braconyx , Swainson ; ce dernier s. -genre ayant pour type VA- loiteife bateleuse de Levaiilant. Ces 2 s.- genres ditrèrent principalement de notre Calandre en ce qu'ils ont les rémiges très courtes et l'aile très obtuse. Il nous pa- rait indispensable d'y joindre, comme 3"'* s. -genre, le g. Megalotis ou Pyrrhulauda de Swains., ayant pour types le Gros bec croisé et le Gros bec oreillon blanc de Tem minck. M. Swainson les range dans sa s.- famille des Pijrrhulinœ; mais ces oiseaux, *. ongle (lu pouce droit, à tertiaires aussi Icn- 242 A LA gués que les primaires , nous ont toujours paru, comme à M. Lichtcnstein [Catal.], de véritables Alouettes, se rapprochant singuliè- rement,par leurs doigts et par leurs ongles fort courts, del'^/. bruchydactyla ou Culaitdrclle, et le colonel Sykisa fait connaître, dans les Proceed. 1802, p. 94, que ce Frinfjilla critci- yera de l'Inde a l'étrange habitude de se te- nir à terre sur les routes élevées, et de ne s'envoler que lorsqu'on est près de marcher sur lui ; qu'il ne se perche jamais , et que ses mœurs l'éloignent du g. Fringitla ; dèlaWs qui viennent encore à l'appui de notre sen- timent. Le 3"" g. est celui de Shly, Lesson {Cer- thilauda, Swainson); type, Y Alouette Sir ly de Levaillant. M. Swainson, qui a fait de VA- louelte sentinelle, Vaill. , son g. Macronyx,el du Pipi rousseline celui à'Acjrodroma , les a retirés des Antliiis où on les plaçait généra- lement, pour les mettre avec ses Alaudinœ. Tout en conservant ces 2 g., il nous semble plus naturel de les laisser dans notre s.-fa- mille àesAnthudnœ, dont ils ont l'ensemble descaract.de forme et les mœurs.et dont ils ne diffèrentqueparunbec plus fort et la couleur roussàtre de leur plumage. Nous les consi- dérons positivement comme un petit groupe de transition qui lie les Anthusinées aux Alaudinées. V. les mots Alouette , Calandre et 6'!>/;/.— Comme nous l'avons dit plus haut, la forme des ailes varie beaucoup suivant les espèces. On peut cependant poser en thèse générale que , chez toutes nos csp. euro- péennes, elles sont toujours longues, à rémi- ges primaires allongées, à penne bâtarde nulle ou très petite; les primaires dépassant toujours notablement les tertiaires à leur extrémité; tandis que, chez presque toutes les esp. africaines et indiennes, l'aile est sou- vent arrondie , les primaires de longueur moyenne ou courtes, les tertiaires aussi lon- gues ou presque aussi longues qu'elles à leur extrémité , et la penne bâtarde égalant sou- vent la moitié de celle qui la suit. (Lafr.) •ALALS. Alaus [àlxôc, , aveugle), ins. — G. de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Élatérides, établi par Eschscholtz qui lui donne pour caract. : Tarses dépourvus de pelotes , for- tement soyeux ou velus en dessous ; on- gles simples; front défléchi , le plus souvent plan ou concave; carène frontale très fine. ALB Lames pectorales lancéolées, non subitement dilatées en dessous; thorax entier en des- sous, avec l'écusson oblong. Ce g. figure dans le dernier catal. de M. Dcjcan, qui y rap- porte 1 1 esp.; 10 exotiques et I de la Russie méridionale; nous citerons seulement comme type, YElater oculaïus de Fabricius. (D.) *ALAUSTEIIV. my.—r. Alunite. (Del.) ALBACOREA. poiss.— Corruption du mot Albacoreiia, sous lequel Pison a représenté un Thon( 'l'Irjnnus halleala^, au vol. Poiss., VIII, p. 13G), et qui a été ensuite appliqué par les Anglais à plusieurs esp. de Scombé- roides. On lit dans quelques auteurs Albi- corrc au lieu d'Albarote; mais c'est évidem- ment une faute d'impression. (Val.) ALBATRE calcaire [à.lSatjvpoi , albâ- tre). MIN. — Ce que Pline dit de VAla- basiriie ( F. ce mot) paraît se rapporter plus spécialement à la substance que l'on nomme aujourd'hui albâtre calcaire ou albâtre orien- tal. C'est une variété de calcaire, d'une belle demi-transparence , et formée de couches successives, ondulées, qui se dessinent en veines à la surface. Sa cassure est imparfai- tement cristalline et comme striée; sa cou- leur est le blanc-laiteux, un peu roux, ou jaune de miel. On le dislingue de l'albâtre- gypseux, en ce qu'il est assez dur pour rayer le marbre blanc, et que, par l'action d'un acide puissant, il se décompose en faisant une vive effervescence, tandis que l'albâtre gypseux, beaucoup plus tendre, se laisse rayer par l'ongle et n'est point attaqué par les acides. On donne le nom lï'A. oriental à l'albâtre calcaire dont les couleurs sont vi- ves , la translucidité parfaite , et qui estsus- ceplible d'un beau poli. Tel est celui que les anciens tiraient de l'Egypte, sous le nom de marbre onyx, et dont est faite la statue égyptienne que possède le 3Iusée royal de Paris. On a trouvé à Montmartre , prés de cette capitale, un albâtre d'un beau jaune de miel, tirant sur le brun, dont on a pu faire quelques coupes d'un assez bel effet; mais il y est rare , et toujours en masses peu volumineuses. (Del.) ALBATRE gvpskux. min. — Cet albâ- tre appartient à l'espèce minérale qu'on nomme G(/pse (sulfate de chaux hydraté). Il perd promptement sa transparence, quand on le soumet au feu , et se change en plâtre. Il est beaucoup plus tendre que l'albâtre cal- ALB caire ; ce qui fait que le moindre frottement suflBt pour lui enlever son poli et son éclat. 11 offre souvent la blancheur la plus parfaite, quoique cette qualité ne lui soit point essen- tielle; et c'est à cette variété que se rapporte l'expression proverbiale blanc comme l'albâ- tre. Celui que l'on trouve à Volterra , en Toscane, et que l'on travaille à Florence, est remarquable par la finesse de son grain , son blanc de lait et sa douce translucidité ; on en fait des vases, des lampes, des pendules, et de petites statues. A Lagny-sur-Marne , près de Paris, sont des carrières d'un albâ- tre veiné, de couleur grise ou blanc-jaunâ- tre, qui s'exploitent avec avantage; on en fait des pendules, des socles et des revê- lements de cheminée. (Del.) ALBATROS. Diomœdea , L. ( corruption à'albatus , vêtu de blanc), ois. — G. de l'ordre des Palmipèdes , de la famille des Longipennes ou Grands-Voiliers de Cuvier, et de celle des Siphorins de Vieillot. Ce g., réuni au genre Pétrel, nous paraît former un groupe ou une s.-famille des plus natu- relles , tant d'après la grande analogie de leurs formes et surtout de leur bec, que d'a- près la conformité de leurs mœurs. Nous donnerons donc à cette s.-famille le nom de Siphonnées [Siphorinœ. V. ce mot). Les ca- ract. du g. sont : Bec très long, très robuste, suturé , assez élevé , droit , comprimé ; man- dibule super, à arête arrondie, sillonnée de chaque côté dans presque toute sa longueur, fléchie vers les deux tiers, puis relevée, enfin fortement recourbée et crochue à la pointe; mandib. infér. droite , un peu dilatée verti- calement à son extrémité, et tronquée de ma- nière à s'emboîter dans le crochet puissant de la super.; leurs bords internes coupants, surtout vers l'extrémité, ets'emboîtanllesuns dans les autres au moyen de rainures internes assez profondes; narines tubuleuses, en forme de rouleaux courts, couchées dans le sillon latéral du bec et couvertes en partie anté- rieurement à l'orifice de ces tubes, et en partie latéralement sous un repli qui leur est contigu , environ au quart de la distance du front à l'extrémité. Pieds courts; tar.-es réticulés; point de pouce; les 3 doigts antér. réunis par de larges membranes entières ; les latéraux bordés d'un rudiment de peau en forme de bande ; cette peau réticulée , ainsi que 1b dessus des doigts en majeure ALB 243 partie scutellés; d'ailleurs, ongles faibles et presque droits. Ailes sur-aiguës , très lon- gues par suite du très grand développement de Vhumerus et de l'avant-bras , à rémiges primaires et secondaires courtes , ce qui les rend fort étroites. Queue courte, ne dépas- sant pas ou dépassant peu la pointe des ailes. Les Albatros sont les géants des Palmipè- des. Malgré leurs énormes proportions, qui les ont fait nommer par les navigateurs Mou' tons du Cap , Kaisseaux de guerre , ils sont doués du vol le plus facile et le plus vigou- reux en même temps. C'est ainsi qu'on les voit, tantôt se balancer avec grâce au-dessus des vagues , ou les effleurer en suivant leurs ondulations pour y saisir les petits animaux qu'elles amènent à leur surface , tantôt vo- ler, dans les tempêtes, contre le vent le plus violent, sans effort et sans que leur vol en paraisse ralenti. Dans toutes ces circonstan- ces , ils semblent ne faire que planer, et l'on ne s'aperçoit pas qu'ils impriment le moin- dre battement à leurs ailes. Ce sont de tous les Oiseaux pélagiens ceux qui, sans nulle comparaison, s'éloignent le plus des côtes, et on les rencontre à des distances immenses de toute terre. Ils n'habitent que les vastes mers du Pôle austral, en dehors du Tropique du Capricorne , ou les mers de l'Océan paci- fique septentrional, dans les parages de la Chine et du Japon. Bufl'on et Vieillot d'après lui, avaient an- noncé que, malgré leur énorme taille, ces Palmipèdes ne se nourrissaient que de petits animaux marins et de Zoophyles mucilagi- neux. On a dit depuis qu'ils enlevaient une grande quantité de poissons, en rasant les flots , et qu'ils faisaient surtout une grande consommation de poissons volants, qu'ils saisissaient hors de l'eau ; mais M. Gaimard a remarqué que, dans des parages où le bâ- timent qu'il montait était entouré de ces poissons, ainsi que de Méduses, de Bipho- res, de Physales et d'autres mollusques, on n'avait jamais trouvé dans l'estomac des Al- batros qu'on y avait tués, aucuns débris de poissons ni de mollusques, mais bien de Cé- phalopodes , tels que des Sèches et des Cal- mars. M. Temminck, dans son intéressant article sur les Albatros {Pi. col.), cite les passages de plusieurs voyageurs qui les ont rencontrés par bandes sur des cadavres de Cétacés, de 244 ALB Phoques el autres grands animaux marins, les dépeçant et se gorgeant de leur chair déjà corrompue. On pourrait conclure de ces divers récits, que les Albatros ne sont point piscivores; que les seuls animaux vivants qui font partie de leur nourriture sont des Cé- phalopodes, et qu'en général, le Tond de leur nourriture est la chair déjà corrompue des grands animaux marins. La forme de leurs ailes dont l'humérus et l'avant-brus sont si prolongés, celle de leur bec assez analogue à celui des Vautours, sur- tout des Calharies et des Percnoylcres , l'ha- bitude de se gorger de nourriture, comme ces oi>eaux, au point de ne pouvoir ni prendre leur essor ni fuir en nageant lorsqu'on les ap- proche (el dans ce cas, leur seule ressource consiste à rejeter avec effort leurs aliments) , tous ces rapports nous font envisager les Al- batros et même les Pétrels comme de véri- tables Vautours de l'Océan , destinés à pur- ger les mers des animaux morts et plus ou moins putréGés qui flottent à leur surface. Par suite de l'immense faculté de vol qui leur permet de les parcourir dans tous les sens , et à des distances énormes de toute terre, ils rencontrent aisément ces cadavres flot- tants, qu'ils ont probablement la faculté de sentir de très loin. En effet, l'ouverture de leurs narines , que protègent un tube et un repli latéral, tendrait à faire croire que chez eux, le sens de l'odorat est doué d'une grande perfection, comme chez les Vautours, parmi lesquels les Cathartcs nous offrent une ou- verture de narines sous une arcade com- mune , un peu analogue à ce qu'on voit chez les Pétrels. C'est surtout au-delà du Tropique du Ca- pricorne, vers le 35"" degré de latitude Sud que l'on commence à rencontrer les Alba- tros, et c'est vers le 40"" qu'ils sont le plus «ombreux. Ils paraissent ne se rappro- cher des terres qu'à l'époque de leur re- production. L'île Tristan d'Acunha , située an 36'"' degré , est un des points qu'ils choisissent de préférence, et où le voyageur Dougal-Carmichacl a pu les observer à loi- sir. 11 en reconnut 3 esp. distinctes, Vexu- laiis , le chloroihijnclios et le fuliyinosa , cou- vant dans cette île. Cette dernière esp. s'y trouvait surtout en grand nombre ; les nids, très rapprochés les uns des autres , pou- vaient être évalués à plus de 100 dans un ALB espace d'un acre environ. Ces nids étaient construits avec de la boue, el élevés de terre de 5 àG pouces seulement. Ceux du c/Woro- rliijiichos, pyramidaux el plus élevés de 10 à 12 pouces environ, étaient plus isolés dans les ravins des montagnes. L'e.rulaiis ne se donne aucune peine pour construire le sien; ce n'est le plus souvent qu'un endroit sec, un peu concave pour que l'œuf n'y roule pas. Tou- tes ces esp. ne pondent jamais qu'un seul œuf, blanc, très gros, singulièrement oblong el d'égale grosseur aux 2 bouts. Les petits sont nourris très long-temps par la mère el se tiennent chacun sur leur petit monticule delà manière la i)lus grotesque, ne parais- sant nullement effrayés de l'approche des hommes, retournant incontinent se poster sur leurs nids si on les en tire , et ne se défendant pas autrement qu'en lançant de leur estomac un déluge d'huile fétide. Dans l'usage de dégorger les aliments à leurs petits et dans l'obligation de courir l'espace de 20 à 30 toises avant de pouvoir prendre leur essor, ces oiseaux ont encore avec lesVulluridées, de nouveaux rapports qui nous confirment de plus en plus dans l'idée que notre s.-famille des Siphorinées est sur l'Océan le représentant de l'autre sur les continents , et constitue un groupe voisin seulement de celui des Laritiées , mais bien distinct de tous les antres Pal- mipèdes. L'esp. la plus forte comme la plus généralement connue , est V Albatros com- mun, Vi«ill. [Diomœdca exulans , L.) , que M. Tcmminck propose de nommer Alb. mou- ton , à cause de cette dénomination vul- gaire de DIouion du Cap , adoptée depuis long-temps par les navigateurs, parce que ce n'est guère qu'à la latitude du Cap de Bonne-Espérance que l'on commence à l'a- percevoir. Quatre autres esp. sont avec celle- ci tout ce qu'on en connaît jusqu'à ce jour, d'après Temminck qui les indique el en a figuré quelques unes {PI. col.). (Lafb.) ALBEN [Albns , blanc), min.— Nom donné par Pctzl à un tuf calcaire incrustant el de formation récente, dont il existe des cou- ches considérables près d'Erding, en Ba- vière. (Del.) ALBERGAIME DE MER. zoopii. — Nom donné par Rondelet à une production marine qu'on doit supposer cire un Alcyon ou une Lobulaire. (Duj.) ALB ALBERGE. bot. pu. — Nom d'une variété de l'Abricotier. (Sp.) " ALBERTA. Alberta, E. Meyer (Dédié a Albertus ftlagnus, ancien naturaliste), bot. PII. — G. de la famille des Rubiacées, tribu des Gardéniées. Suivant M. E. Meyer {Lin- naea, 1838, vol. 12 , p. 258) , ce g. a beau- coup de rapports avec les Mussœnda , mais il en diffère : 1° par le cal., dont les 2 la- nières latérales sont plus grandes que les trois autres ; 2° par une cor. à gorge nue , et à limbe court, dressé; 3° par un péricarpe sec, couronné de toutes les lanières cali- cinales et ne renfermant que 4 à G graines. — Ce g. n'est fondé que sur une seule esp. , découverte en Caffrerie par M. Drège. (Sp.) •ALBERTIA (Nom propre....), svst. — G. de Systolides établi par nous , pour un ver parasite des Lombrics et des Limaces , et voisin des Rotifères. Il est vermiforme, contractile, nu, pourvu d'un appareil man- dibulaire articulé, et présente en avant une pièce frontale , tantôt saillante en forme de capuchon , tantôt rétractée et laissant voir la bouciie ciliée. II est aminci en arrière et terminé parune queue courte, conique. — La seule esp. connue {A. vemiiculns) est longue d'un 1/2 millimètre environ; elle est vivipare et renferme ordinairement 2 ou 3 œufs ou fœtus, plus ou moins développés (/^. Ann. se. nal. t. IX sept. 1 838). (Duj.) ALBERTIIVIA (nom d'homme), bot. pu. — Ce g., de la tribu des Vernoniées, de la fa- mille des Composées, a été établi par Spren- gel, et'apourcaract.rDes capitules composés d'I ou de 3 fleurs ; capitules qui sont réunis en glomérules globuleux, souvent entourés à la base d'un involucre commun, formé par un grand nombre de petites folioles soudées entre elles inférieurement. L'involucre par- tiel qui entoure les fleurs, est formé d'écaillés droites, fortement pressées les unes contre les autres et quelquefois même soudées aussi entre elles dans une grande partie de leur longueur, de manière à constituer de petites alvéoles au centre desquelles se trou- vent les fleurs ; celles-ci sont tubuleuses, ré- gulières, à divisions souvent assez longues, réfléchies. L'aigrette qui surmonte le fruit est bi ou pluri-sériée, composée de poils filifor- mes, légèrement denticulés, prenant proba- blement parla dessiccation une couleur jau- nâtre ou rougeâtre. — Les Albeninia sont ALB 24- des arbrisseaux brésiliens , munis de feuilles alternes, péliolécs, elliptiques, atténuées aux deux extrémités, glabres ou blanchâtres en dessous. (J. D.) ALBERTIIVIÉES. bot. pu.— Sous-division de la tribu des Vernoniées, appartenant à la famille des Composées, et caractérisée pac ses capitules pauciflores, réunis en gloméru- les arrondis. L'inflorescence des Albertiniées offre un caractère particulier; celle des Com- posées a été considérée comme un épi dé- primé où les pédicelles de chacune desfleurs, probablement disposés en corymbe tendant à l'épi ou à l'ombrelle dans certains cas, se- raient intimement soudés, de manière à con- stituer un réceptacle plane, quand ils attei- gnent tous le même niveau (Reine-Margue- rite, Soleil), un réceptacle convexe ou al- longé, quand ceux du centre se prolongent au-delà de ceux du bord [Rudbeckia) , et, ce qui est beaucoup plus rare , un réceptacle concave, quand le cas contraire se présente. Dans tous ces exemples , les fleurs s'épa- nouissent de la circonférence au centre; dans les Albertiniées, au contraire, cet ordre est en partie interverti ; on voit des fleurs s'épanouir en même temps au centre et à la circonfêrence. On a considéré ces cas anor- maux comme une inflorescence en grappes, dans laquelle la soudure primitive des pédi- celles serait à un moindre degré, et où cha- cun pourrait se développer dans un ordre moins dépendant de l'ensemble. Les Alber- tiniées présentent donc, pour inflorescence, de petites tètes globuleuses, forméeselles-mê- mes de plusieurs petits groupes secondaires, composés de une ou trois fleurs , qui toutes sont , en partie , indépendantes des groupes voisins. (J. D.) * ALBIKIA. bot. rn. — Le g. décrit sous ce nom par Presl [famille des Cijpéracées ) , est le même que VlJypoelyimm de Richard. F. Hypoelytrum. (A. R.) ALBIN ou ALBINE [Albus, blanc), min. — Variété d'Apophyllite, d'une belle cou- leur blanche, que l'on trouve à Marienberg, près d'Aussig , en Bohème , dans les cavités d'un phonolite, et quia été prise d'abord pour une esp. particulière, puis pour une variété de mésotype. V. Apopih llite. (Del.) • ALBmiE. Albinia {Albin , naturaliste anglais), ins.— G. de l'ordre des Diptères, établi par M. Robineau-Desvoidy , dans sa 246 ALB tribu des Entomobies, famille des Myodai- res, et auquel il donne les caract. suivants : Ant. ne descendant pas tout-à-fait jusqu'à l'épistome; le 2""^ art. un peu plus épais que le 3""', qui est double en longueur et pris- matique. Front carré ;p6ristome développé; épistome saillant, en carré transverse; opti- ques ciligères. Corps cylindriforme , noir avec des nuances cendrées; cellule y C ou- verte avant le sommet de l'aile. — Ce g. est fondé sur une seule esp. nommée par l'au- teur A. buccalis , sans indication de patrie , et dédié à la mémoire de l'entomologiste anglais Albin. (D.) ALBINISME ( Albus, blanc), térat. — M. Isid. Geoffroy-St-Hilaire divise les Ano- malies simples ou Hémitéries en cinq clas- ses: 1" CLASSE : Anomalies relatives au vo- lume des parties; 2"% à la forme; 3"'% à la structure; 4"'', à la disposition; S™* , au nombre et à l'existence. Dans la 3'"' classe, celle à laquelle se rapporte cet article, il établit deux sections : les Anomalies de cou- leur et celles de structure proprement dite; celle-là comprend trois ordres , dont le pre- mier est relatif à la diminution de la ma- tière colorante : c'est 1' Albinisme. « L'Albinos.... est une espèce de singe, de couleur blafarde , qui a la taille du Lapon, la peau des lépreux et les yeux du hibou. Condamné , par la structure de son organe optique, à fuir la lumière, il regarde avec horreur le soleil et le spectacle de la nature, s'endort le jour, dispute la nuit quelques ■vils aliments aux bêtes féroces, qu'il n'égale ni en adresse ni en courage , et termine à ,30 ans sa malheureuse carrière sans avoir vécu. » Rien n'égale la stupidité de l'Albinos : tout ce qui n'est pas renfermé dans le cercle étroit de ses besoins, échappe à son intelli- gence; on n'a jamais pu lui faire expliquer de quelle couleur il voit les objets, ou seu- lement s'il a deux axes de vision. Le Nègre, que nous ne regardons qu'avec l'œil du dé- dain, est à l'égard de l'Albinos ce que serait à côté de lui-même un Newton ou un Mon- tesquieu. » Tels sont les termes dans lesquels l'un des philosophes du xvin'"^ siècle, l'auteur du volumineux Recueil de la Philosophie de la JVature , traite de l'histoire de l'Albinos. Nous avons pris cette description presque ALB au hasard ; nous aurions pu cTioisir dan» vingt autres fables non moins absurdes aux- quelles l'anomalie qui nous occupe a donné lieu dans le siècle dernier. Appelée à donner une description de l'Al- binos, la science actuelle sera sans doute moins miraculeuse que la philosophie dont nous invoquions tout-à-l'heure les lumières ; mais en échange elle acquerra en précision et en exactitude autant qu'elle perdra en merveilleux. L'Albinos, en effet, n'a presque aucun des traits étranges que des imaginations rivales de Telliamed se sont plu à lui prêter, et dont le grossier charlatanisme des foires et des places publiques perpétue le récit, parmi des esprits ignorants et superstitieux. Il n'est au- cun des traits de la description ou plutôt du tableau qui précède, qui ne puisse être ré- futé, ou qui du moins n'ait besoin d'être profondément redressé. Dans ces êtres, dont l'amour du merveilleux se plut à faire des miracles ou des jeux de la nature , la science ne reconnaît que de légères modifications anatomiques, qui, quelle quesoit d'ailleurs leur influence sur l'économie et le genre de vie de ceux qui les présentent, n'en sont pas moins fort simples en elles-mêmes et parfai- tement appréciables. Ainsi que l'indiq ue la place que nous avons dit appartenir à l'Albinisme dans la série té- ratologique, les êtres qui présentent ce genre d'anomalies sont caractérisés par une struc- ture particulière de la peau, consistant dans l'absence ou la diminution du pigmentum ou matière colorante. Quelques mots pour bien faire compren- dre ceci. La peau est, comme on sait, formée de deux feuillets , l'un externe , Vépiderme ; l'autre interne , formant presque toute son épaisseur, le derme. Sa trame est formée par des fibres lamineuses, très résistantes. Elle contient des vaisseaux artériels et veineux, exhalants et absorbants ; des nerfs qui s'épanouissent à sa surface en forme de pa- pilles, et dans lesquels réside sa sensibilité. C'està Malpighi que l'on doit la notion de la superposition et de la relation de ces dif- férentes parties. Suivant ce grand anato- miste, le second feuillet de la peau, le derme , est formé de trois couches superpo- sées ; la plus interne , qui forme la partie la ALB plus solide du derme , est constituée par des fibres denses , comme feutrées , criblées d'une infinité de trous qui livrent passage aux vaisseaux et aux nerfs. Cette première couche est le chorion. Les vaisseaux et les nerfs qui traversent le chorion forment au-dessus de celui-ci , 2n se réunissant en espèces de pinceaux au sein d'un tissu spongieux , éreclile, une se- conde couche à laquelle il donne le nom de corps papillaire. Vient enfin, en troisième lieu, la couche externe du derme. C'est un mucus sécrété par les papilles que forme la couche précé- dente, une sorte de vernis gras et mou, destiné à abriter la seconde couche et à lui conserver sa souplesse; c'est le corps mu- queux de Malpighi. Nous devons dire que, sur l'organisation de cette troisième couche, il y a dissentiment parmi les anatomisles. Ce qui reste établi, c'est qu'elle est le siège de la matière colo- rante de la peau : matière diverse suivant les races, puisque c'est à elle que celles-ci doi- vent leur diversité de couleurs. — Bichat lui-même , qui n'a pas vu le mucus dont parle Malpighi , et pour lequel cette couche [corps muqueux) est un réseau de vaisseaux artériels, veineux, exhalants et absorbants, la regarde toutefois, comme étant, en même temps que le siège de l'exhalation et de l'ab- sorption, celui de la matière colorante, ou Au pigmenium , suivant l'expression généra- lement adoptée par les analomistes. Ce pigmentum, sous-jacent à l'épider- me , est répandu partout ; la peau , sans lui d'un blanc fade, mat et blafard, lui doit sa couleur; les poils et toutes les dépen- dances de la peau seraient sans lui d'un blanc de lait; il tapisse les membranes mu- queuses, et la bouche et les lèvres, par exemple, lui doivent leur teinte rosée. 11 recouvre également la face postérieure de Viris et de la choroïde , et ce point a une grande valeur dans l'histoire de l'Albinisme. L'œil, qui n'est autre chose qu'un véri- table instrument de dioptrique (et cette comparaison est presque triviale à force d'être vraie), l'œil , considéré sous ce rap- port, se montre, comme on sait, formé de membranes qui en constituent la charpente, de parties faisant office de ce qu'on appelle en physique corps réfringents enfin d'un ALB 247 diaphragme appelé iris , percé en son cen- tre d'un trou qui est la pupille , destinée à livrer passage aux rayons lumineux, dont la direction s'est déjà modifiée en traversant la cornée et l'humeur aqueuse. L'iris, tapissé à sa face postérieure par le pigmentum , remplissant dans toute son étendue l'office d'un corps opaque , refléchit les rayons qui viennent frapper sa grande circonférence, et ne laisse arriver jusqu'au cristallin, à tra- vers lequel ils se réfractent, que les rayons qui ont traversé l'espace étroit que leur livre l'ouverture pupillaire. Si au contraire le pigmentum manque , alors l'iris, de corps opaque qu'il était, devient transparent; et passant de l'état de diaphragme aux con- ditions de corps réfringent, tel que la cornée, l'humeur aqueuse , le cristallin et l'humeur vitrée , admet dans la dernière chambre de l'œil, les rayons qu'il réfléchis- sait, et qui maintenant y arrivant comme à travers l'ouverture pupillaire, subissent seulement une réfraction de plus, et bles- sent alors infailliblement, par leur nombre et leur intensité, les nerfs optiques qu'aucun corpsopaquene protège plus.Supposons qu'il existe un tel être, et nous devons compren- dre qu'en même temps que sa peau et toutes les parties qui en dépendent seront décolo- rées, sa vue sera d'une susceptibilité ex- trême; qu'une intensité de lumière, aisé- ment suportée par un être bien conformé le blessera; que le malaise qu'il éprouvera, imprimera à toute sa physionomie, lorsqu'il sera exposé à un trop vif éclat, des mouve- ments convulsifs; que, dès lors, il fuira la lumière, et qu'il ne jouira enfin de toutes ses facultés qu'à l'ombre ou dans l'obscu- rité. Or, telles sont les conditions de l'Albi- nos. La valeur réelle de cette anomalie étant appréciée, quelle est maintenant la cause de la décoloration de la peau ? Le siècle dernier, qui a vu généralement dans les Albinos, une race ou nation à part, inférieure au nègre , n'a guère soulevé cette question. D'ailleurs WalTer assurait qu'au Darien l'Albinisme était héréditaire ( fai qui au reste serait en rapport avec la per- sistance des races blanches dans les espèces d'une autre couleur). Fontenelle donnait l'histoire d'un Albinos de Surinam, fils d'un nègre blanc, et l'auteur de la Philos, de la 248 ALB JVai., disait tenir des officiers de la Compa- gnie française des Indes, qu'il existait au centre de Madagascar une grande j)eui)lade d'Albinos qui, se regardant comme supé- rieurs au reste des habitants de l'île, refu- saient de contracter des alliances avec eux. Bud'on lui-même, retraçant rhi>toirc des ra- ces humaines, adopta cette idée erronée, sur la foi de Ribeiro, quand il en vint à parler des habitants de l'île deCejian (dans son iii""« vol.), et chercha à expliquer cette exis- tance anomale d'une peupla le blanche , au milieu d'hommes basanés , ca supposant qu'ils provenaient originairemeut d'Kuro- péens qu'un naufrage avait jetés sur la côte. Ce n'est que long -temps après qu'il pen- cha à admettre (sans toutefois se décider positivement à ce sujet) que l'Albinisme pourrait bien n'élre qu'une variété acci- dentelle. Quelques philosophes cependant, et, entre autres, l'auteur des liecherchts ■philosophiques , le considérèrent comme une dégénérescence du Nègre; mais cette opi- nion parut insoutenable, lorsque Banks et Solander eurent vu des Albinos dans la mer du Sud, et en Amérique, au Darien. Main- tenant, il n'est plusguère de coutrée du globe oùon n'aitobservédesAlbinos. Suivant lere- levéfait par M. Isidore-Geoffroy Sl-Hilaire, les voyageurs en ont rencontré à la Nouv.- Guinée, aux îles des Amis et à celles de la Société, à l'isthme de Panama, aux An- tilles, dans la Guyane, au Brésil, au Mexi- que, en Virginie et à la Louisiane, au Cap de Bonne-Espérance, au Congo, et dans différentes autres parties de l'Afrique, à Ma- dagascar, à l'île de France à Ceyian , à Am- boine, à Manille, à Java , au Malabar, etc. La variété des noms qu'on leur a imposés [Bedas ou Bedos à Ceyian; Chacrctns , Ka- hrdas ou Kakerlaqucs à Java ; Dondos en Afrique ; Albinos dans l'isthme de Panama ; sans parler des synonymes tels que Kaker- laquisme , Leucœthiopic , Leucopalhic , Leu- cose, que plusieurs auteurs leur ont donnés), cette variété, dis-je, témoigne suffisam- ment de leur peu de rareté. Maupertuis, de son côté, regarda l'Albinisme comme i)ro- venant d'une maladie héréditaire. Blumen- bach, Winterbôtlom, Sprengel, Otto, etc., le considèrent comme le résultat d'une maladie particulière. Halle, Jefferson , Bé- clard, rejetant cette opinion, l'allrihuent ALB à une modification de la peau : sentiment qu'adopte Mansi'eld , et auquel il donne une hante importance en l'expliquant par la théo- rie de l'arrêt de développement ; application à laquelle Meckel avait déjà songé antérieu- rement. Ainsi que le remarque l'auteur du Traité de l'ératologie , le dissentiment de ces sa- vants célèbres provient probablement de la différence des cas qu'il leur fut donné d'ob- server. Nul doute, en effet, que dans cer- taines circonstances, la peau et les cheveux ne soient susceptibles de perdre leur cou- leur, soit sous l'influence de causes morbi- des, soit par suite (et nous pouvons citer l'exemple historique et célèbre du comte de Sl-Vallier) d'une trop vive impression mo- rale. Partant de ces vues, M. Isid. Geoffroy divise l'Albinisme , sous le rapport des cau- ses qui le font naître, en deux sections: l'une dépendant d'une maladie , et c'est à celle-ci qu'il faut rapporter le résultat des expériences dans lesquelles il a pu produire l'Albinisme d'une façon plus ou moins com- plète à l'aide de causes débilitantes ; l'autre constituant une véritable anomalie, et qui s'explique par l'absence plusou moins com- plète du pigmenlum, c.-à-d. par l'arrêt du développement de celui-ci , explications que vient encore corroborer la persistance mo- mentanée de la membrane pupillaire et l'existence permanente du duvet qui couvre le fœtus pendant la seconde moitié de la vie intra-utérine et qu'on remarque fréquem- ment chez les Albinos , particulièrement chez ceux de l'isthme de Panama. Quant à la cause même de cet arrêt, c'est un point resté jusqu'à ce jour sans solution. On le voit, réduit à n'être plus qu'un sim- ple cas d'anatomie, l'Albinisme perd tout sot prestige , et n'a plus même, on peut le dire d'autre titre à l'attention du vulgaire que k singularité d'habitudes et d'aspect qu'il im prime nécessairement à ceux qui s'en trou vent atteints et qui leur a fait donner, ei particulier parBuzzi , le nom d'Uétiophobes qui rappelle l'aversion que leur inspire ia lumière. L'Albinisme ne constitue donc pas, comme on l'a cru long-temps, une race à part, mais une simple variété individuelle et accidentelle. Alors tombent d'elles-mêmes toutes les théories que les philosophes, les ALB naturalistes et les voyageurs du xviii"" siè- cle avaient forgées sur les prétendues peu- plades d'Albinos; alors s'écroulent ces opi- nions absurdes enfantées par des imagi- nations déréglées, comme celle qui , dans Y Encyclopédie , fait de l'Albinos un métis de l'Orang-outang et de la femme; celle de l'auteur des Iteclierdies philosophiques , qui consacre un article entier à démontrer qu'il existe dans la semence des Africains un principe vénéneux qui , en agissant sur le fluide nerveux , altère l'organisation du fœ- tus; celle puisée par le voyageur WatTer, chez les Sauvages de Panama , qui lui assurèrent que les Albinos naissaient de femmes qui , pendant leur grossesse, avaient regardé la pleine lune; et enfin cette autre opinion vraiment délirante, suivant laquelle la na- ture aurait posé dans l'Albinos une intelli- gence qui, long-temps latente, se fera jour à heure marquée, et lui assurera l'empire du monde, après la destruction préalable de tout le reste du genre humain , sur les rui- nes duquel il fondera enfin la meilleure des républiques. Toutefois, l'opinion qui, dans l'absence des certitudes de la science et de données positives de la part des voyageurs, consistait à considérer les Albinos comme constituant une race à part, n'était pas absolument dé- pourvue de raison. On conçoit, en effet , que des malheureux, maltraités et proscrits par .eurs semblables, aientmis, enquelquesorte, leur infortune en commun, et que la réunion de plusieurs d'entre eux sur un même point, ait pu induire les voyageurs en erreur. Mais il est remarquable que, par un singulier con- traste , tandis que dans certaines régions de l'Afrique, les Albinos étaient, à ce qu'il pa- raît , méprisés et hais , le roi de Bantam , si l'on en croit le voyageur Bruyn, en avait plusieurs en grand honneur à sa cour, parmi ses femmes; qu'à Loango, ils avaient pour fonction spéciale de faire la prière en pré sence du roi ; et enfin que Montézuma en entretenait plusieurs dans son palais. Loin de n'exister que dans l'espèce hu- maine, l'Albinisme s'observe, au contraire, cl très fréquemment, chez un grand nombre d'animaux. Il n'est personne qui n'ait vu des lapins blancs ; il n'est personne qui ne con- naisse historiquement les célèbres éléphants blancs si vénérés dans certaines contrées de ALB 240 l'Orient. Ce sont là de véritables variétés albines. Ajoutons qu'il est même plusieurs espèces chez lesquelles, comme chez le daim, la couleur blanche paraît remplacer con- stamment la couleur normale. On trouvera dans le Traité de Tératologie, l'énumération des espèces dans lesquelles l'Albinisme a été observé.Nousciterons,toutefois, comme étant les plus remarquables : parmi les Mammi- fères , la Taupe et la Barbastelle ; parmi les Oiseaux, chez lesquels il se présente plus fréquemment encore , le Merle, etc. , etc. L'auteur de l'ouvrage cité, divise le genre d'anomalie qui nous occupe en : 1° albinisme complet, caractérisé par la décoloration générale et complète de la peau. C'est à ce genre que se rapporte plus spécia- lement tout ce qui précède. 1" Albinisme partiel , où certaines parties seulement de la peau sont décolorées; sec- lion à laquelle doivent être rapportés les hommes ou enfants pies. Z° Albijùsme imparfait, qui consiste sim- plement dans une diminution de la matière colorante. On trouvera dans l'ouvrage déjà cité l'his- toire de chacun de ces genres. Nous termi- nerons en mentionnant les cas suivants et nouveaux d'Albinisme, dont nous devons la communication à l'obligeance de M. Isidore Geoffroy : I 1" Une anguille frappée d'Albinisme im- parfait sur tout le corps, sauf l'extrémité du nez et de la queue, qui étaient noirs. Tout le corps était d'un jaune tirant sur le nan- kin. Ce cas est , comme on le voit , tout à la fois, un exemple d'Albinisme imparfait et d'Albinisme partiel. Ce poisson avait été pris aux environs de Paris, et envoyé vivant au Muséum d'histoire naturelle par made- moiselle raglioni. 2°Uneécrevisse , frappée également d'Al- binisme imparfait. Elle était d'un beau bleu. 3" Enfin, plusieurs cas d'Albinisme com- plet, observés dans l'homme, et qui, extraits d'une lettre de M. Retzius à M. Isid. Geoffroy, ne présentent toutefois rien de bien remar- quable. Deux d'entre eux étaient frères et nés à un an de distance. Un troisième, ac- tuellement vivant, est un homme de 50 ans , et jouit d'une bonne santé. (V. Meunier.) ALBINOS. TÉRAT. -F. Albinisme. (C. d'O.) 16» 260 ALB 'ALBITE [yllbidus, blanchâtre). MiN.-Noni donné au Feldspath à base de soude, l'an- cien Schorl blanc du Dauphiné, et dont les premières variétés connues étaient toutes d'un blanc mat ou laiteux; il en existe au- jourd'hui de plusieurs couleurs. V. Fixd- SPATii. (Del.) ALBOIJR ou AUDOLR. bot. ph. — Noms vulgaires du Cytisus Labamum L. (Sp.) ALBRAI\D ou IIALEBRAAD. ois. — C'est, en terme de chasse , le nom des jeu- nes canards sauvages de l'année, qui n'ont pas encore quitté le plumage du nid. f^. Ca- N\RD. (LaFR.) * ALBRAMDIA (Nom d'homme), bot. pu. — Ce g. de la famille des Moréées, Endl. (Ur- licacécs, Lindl.), établi par M Gaudichaud ( Voijage de l'Uranie), a été réuni par En- dlicher à YEpicarpurns de Blume. Lindley [iS'yst.], toutefois, l'adopte comme distinct, et le place dans la tribu des Broussonétiées. (C. L.) ALBUCA [Albm, blanc), bot. pu. — G. de la fam. des Asphodélées, composé d'une vingtaine d'espèces, toutes originaires du Cap de Bonne-Espér. , une seule [A. abys- sinica Dryander) croissant en Àbyssinie. Ce sont des plantes à bulbe tunique et presque solide, donnant naissance à des feuilles, tantôt étroites, tantôt plus ou moins élargies. I.eur tige ou hampe est nue, d'une longueur très variable suivant les espèces. Les fleurs, très variées en couleur, sont tantôt dispo- sées en épis simples, tantôt en grappes ou en panicules plus ou moins ramifiées. Calice pétaloide, formé de 6 sépales plus ou moins profondément soudés entre euï; les 3 cx- tér. révolutés dans leur partie super., les:j inlér. dressés, rapprochés entre eux vers leur sommet épaissi et concave. Etam. G, attachées à la face interne des sépales; fi- lets plus ou moins planes et élargis à leur base, tantôt tous anthérifères, tantôt 3 seu- lement portant une anthère allongée; ceux des filets fertiles , en général plus épais que ceux qui sont dépourvus d'anthère. Style triangulaire, insensiblement épaissi vers sa partie super, qui porto un stigni. triangu- laire, glanduleux et velu; rarement il pa- raît comme simple. Le fruit est une capsule globuleuse ou à 3 angles, à 3 loges, s'ou- vrant en 3 valves , et contenant des graines |»!anes et ailées. — Les Albuca ont de grands ALB rapports avec les g. Omiihogalum et Anihe" rkitm. Ils diffèrent du 1" par les divisions intér. de leur cal. , qui sont dressées, épais- sies et concaves à leur sommet, et parleur style triangulaire. Quant au g. Anihericum, sa racine fibreuse et non bulbifère le distin- gue suffisamment. On cultive dans les jar- dins d'amateurs, plusieurs csp. d' Albuca; telles sont les A. alba , lutea et minor. Elles doivent être placées en terre légère, dans des pots, et soigneusement garanties du froid pendant l'hiver. (A. R.) ALBULË [Albulns, tirant sur le blanc), poiss. — Nom donné à plusieurs poissons à reflets argentés qui les font paraître tout blancs. C'est dans le même sens que les mots Albèle , Albelen, Albulen et Alburne, ont été employés par divers auteurs. (Val.) ALBUMEÎV ( albumen , blanc d'oeuf), bot. PII. — Plusieurs Botanistes désignent sous ce nom , celte partie de l'amande de certaines graines qui accompagne l'embryon et qu'on appelle plus généralement Périsperme ou Endosperme. f^. Endosperme. (A. R.) ALBUaimE {Albumen, blanc d'oeuf J. cHiM. — C'est, de toutes les substances azo- tées, la plus répandue dans l'économie animale; le blanc d'œuf et le sérum du sang la renferment en très grande quan- tité; il n'est peut-être pas de liquide sé- crété par le corps humain qui n'en con- tienne plus ou moins. On la trouve dans la liqueur du péricarde, dans celle des hydro- piques, des ventricules du cerveau, enfin, dans l'humeur des vésicatoires, de la brû- lure, des hydatides, etc. Elle se présente sous trois états particu- liers, et affecte des propriétés différentes, suivant qu'elle est liquide, desséchée à une douce chaleur, ou coagulée par le feu, ou par l'alcool. L'Albumine liquide est transparente , ino- dore et insipide; elle présente une réaction alcaline due à la présence d'un peu de car- bonate de soude. Conservée en vase clos, elle éprouve assez rapidement la décomposi- tion putride, et répand une odeur d'acide sulfhydrique, qui parait due à la présence d'une faible proportion de soufre. Les Acides, à l'exception toutefois des Acides phospho- rique et acétique , troublent la dissolu- tion d'Albumine. Elle forme avec certains sels métalliques, par exemple le bi-chlorura ALB de mercure, des composés insolubles ; aussi l'a-t-on proposée comme contre-poison de ces substances. La dissolution d' Albumine évaporée sponta- nément se concentre et se prend peu à peu en une masse solide, jaune et transparente. Cette masse est soluble dans l'eau ; sa dis- solution jouit de toutes les propriétés de l'Albumine liquide. Elle possùde, comme elle, la propriété de se coaguler par l'acool , ou par le feu, à la température de 74 degrés centigrades. L'u4lbumine coagulée est insoluble dans l'eau et ne peut, dans aucune circonstance, reprendre son premier état. On a mis à profit, pour clarifier les si- rops, la propriété qu'a l'Albumine liquide d'être coagulée par la chaleur; elle forme , en s'agglomérant ainsi , un réseau capable d'envelopper toutes les substances tenues en suspension dans le liquide. La clariQ- cation des vins repose sur un autre prin- cipe. L'opération se fait à froid; aussi l'Al- bumine n'est- elle pas coagulée; elle est précipitée par le tannin du vin; du reste le résultat est le même. L'Alb\imine végétale présente toutes les propriétés de l'Albumine animale; elle est presque toujours accompagnée de sub- stances étrangères diverses , et particulière- ment de gluten. On la rencontre en grande quantité dans les amandes et les graines qui, broyées avec l'eau, produisent des émul- sions, ainsi que dans les sucs végétaux que la chaleur coagule. M. Denys a fait l'observation que la fibrine, particulièrement celle qu'on extrait du sang, par l'agitation et le lavage à l'eau distillée, se dissout peu à peu dans l'eau nilrée, et qu'elle présente alors toutes les propriétés de l'Albumine. Ce physiologiste croit que, dans ce cas, la fibrine se trans- forme réellement en Albumine. (Pel.) ALBUIVÉE. j4lbunea (Nom mythol.). CRUST. — G. de l'ordre des Décapodes, fa- mille des Macroures, tribu des Hippides, établi par Fabricius et adopté par tous les Carcinologisles , avec ces caractères : Ca- rapace droite d'avant en arrière, terminée antérieurement par un bord presque droit; ovalaire postérieurement et échancrée pour l'insertion de l'abdomen. Pédoncules ocu- .aires larges et lamelleux ; yeux extrème- ALC 251 ment petits, situés sur leur bord externe. Ant. internes très grandes , terminées par un seul filet multi-articulé; ant. externes larges, courtes, terminées par une tigelle composée de 7 à 8 articles. Pattes-mâchoi- res externes plus ou moins pédiformes. Pat- tes courtes; la l"^' paire terminée par une main subchéliforme; les suivantes de même forme, mais se terminant par un article fal- ciforme. Abdomen composé de 7 articles dont le 1'"' est reçu dans une échancrure de la ca- rapace, et le 7""' pourvu d'une paire de fausses pattes. On n'en connaît encore que 2 esp.; la 1'^, \'A. symnisia l'abr., habile les mers d'Asie, et la 2"'«, dont on ne connaît pas la patrie, est 1'^. scutella'.a Desm. (H. L.) * ALBURNOIDES , DC. [Alburnum , an- cien nom du Cytise aubours ). bot. ph. — M. De CandoUe [Prodr. 2, p. 153) donne ce nom à un s.-genre des Cytises, qu'il ca- ractérise ainsi : Cal. campanule; légume 1-4- sperme, à suture super, non dilatée. — Arbustes presque aphylles ; rameaux iner- raes; fleurs blanches. (Sp.) ALBURIVUM. BOT. ph. — Nom latin de l'aubier ou faux-bois. (A. R.) ALCA. OIS. — r. Pingouin. (C. d'O.) * ALCADÉES {Alca, pingouin), ois. — Famille de l'ordre des Nageurs ou Palmipè- des de Cuvier et faisant partie de sa famille des Brachyptères, qui devient alors pour nous une tribu ; ses caract. sont : Bec comprimé, dont l'arête est plus ou moins élevée et tran- chante, arquée et recourbée à son extrémité qui est quelquefois échancrée. Pieds implan- tés très en arrière, entièrement palmés, sans pouce; les ongles non déprimés , arqués et pointus. Ailes courtes, sur-aiguës, parfois impropres au vol, à premières rémiges de longueur moyenne, décroissant rapidement ; les secondaires fort courtes. Celte famille se compose des g. Pingouin, Guillemot, Mer- gule,Vieill., ou Cep/«M, Cuv., Macareux, Cé- rorhynque, Bonap. ou Chimerhina, Escholtz, et Starique, Tem. [F. ces différents mots). Tous ces g. ainsi réunis forment un groupe des plus naturels, différant un peu parla forme du bec , mais ayant les ailes et les pattes entièrement conformées de même , tandis que les Plongeons, qu'on leur a quel- quefois réunis, en différent par les pattes, et par d'autres caract. aî^scz marquants , et ne 252 ALC peuvent être séparés (les Grèbes, aveclesquels Us ont des rapports manifestes dans tout le squelelte.On doit séparer, auconlraire, de ces derniers les Héliornes et les Grébifoulques , qui ne peuvent être placés naturellement que près des Anhingas, avec lesquels Gme- lin les avait classés. Us sont le passage des Foulquesaux Anhingas. Le grébifoulquc d'A- mérique est d'ailleurs bien positivement to- lipalmé. (Lafr.) ALCALIS. ciiiM. — On appelait autrefois AlcalU les oxydes du Potassium , du Sodium, du Lithium, et terres alcalines les oxydes de Barium, de Strontium , de Calcium et de Magnésium. Aujourd'hui, on a réuni sous le nom à' Alcalis, les Protoxydesdes métaux de la 1" section, savoir: le Potassium, le So- dium , le Lithium, le Barium , le Strontium et le Calcium , qui absorbent l'Oxygène à la température la plus élevée, et décompo- sent l'eau à la température ordinaire. Ces oxydes ont tous la propriété de ramener au bleu le papier de tournesol rougi par un acide; de verdir le sirop de violettes et la teinture de choux rouges; enfln, de colorer en rouge-brun l'infusion jaune du Curcuma, du Pastel, du bois jaune, etc. C'est cette propriété qu'on désigne sous le nom de réaction alcaline. Les Alcalis ne sont pas les seuls corps qui la possèdent. On la retrouve dans certains carbonai.es des mé- taux alcalins, et même dans les Sulfures et Jes Cyanures simples de ces mêmes métaux, ainsi que dans quelques autres oxydes mé- talliques. On appelle Alcali volatil le Gaz Ammo- niac, qui se rapproche des Alcalis par son alcalinité, et en diffère par son état. Toutes les autres propriétés communes des Alcalis sont partagées par toutes les bases salifiables. {F. Ammomaque.) — Certaines substances végétales ont la propriété de neutraliser les Acides pour former des sels bien définis, et ramènent au bleu la teinture de tournesol rougie par un Acide. On les a réunis sous les noms d'Alcalis végétaux , d'Alcaloïdes. Les Alcaloïdes sont éliminés de leurs sels par tous les Alcalis, et même parla Ma- gnésie; mais ils se substituent à leur tour aux autres oxydes. Lîs Alcaloïdes les plus importants sont : Cinchoninc. Vératrine. Quinine. Narcéinc. ALC Aricine. Narcotine. Sabadilline. Atropine. Delphine. Solanine. Strychnine. Émétine. Codéine. Mélaniine. Brucine. Amméline. Morphine. Toutes CCS substances sont formées d'Oxy- gène, d'Hydrogène, d'Azote et de Carbone, excepté la Mélamine, qui n'est pas oxygé- née. Toutes sont peu solubles. Quelques uns de leurs sels se dissolvent facilement : tels sont les Sulfates , Azotates , Acétates ; d'au- tres comme les Tariratcs , Gallates, Oxalates neutres sont peu solubles. Toutes se décom- posent par l'action de la chaleur et produisent de l'Ammoniaque; toutes en dégagent sous l'influence de la chaux.-C'est en 180i que fut découverte la Morphine , par M. Scrtuerner d'une part cl Séguin de l'autre. Ce fut en 1816 seulement que M. Scrtuerner vit qu'elle pos- sédait toutes les propriétés des Alcalis, et en fit le type d'une nouvelle classe de corps. Les Alcalis se préparent tous au moyen de la décomposition d'un sel par un autre Al- cali, plus énergique dans les circonstances de l'opération. C'est ainsi que tous les Alca- loïdes sont séparés de leur Acide par l'Am- moniaque. Les procédés de préparation des Alcalis inorganiques sont très divers. Ils se- ront décrits, dans les articles spéciaux sur chacune de ces substances, {f^. Ammo.niaque, Chaux , Baryte , Strontiane , Potassb , Soude, Alumine et Magnésie. (Pel.) ALCALI VOLATIL, chim. — r. Ammo- niaque. (C. d'O.) ALCAROIV (Nom arabe), arachn. — Syn. du Scorpion africain , BiUiuis afer, L. (H. L.) ALÇE [iflx-n, élan), mam. — Syn. d'ALCES. (I. G.-S.-IL) ALCÉE. Alcœa, L. [k\xti, sorte de mauve». BOT. PII. — G. ou s.-genre de la famille des Mfilvacces, réuni par la plupart des auteurs aux Alihœa, dont il ne diffère que par un péricarpe à coques raarginées; l'espèce qui le constitue est la plante d'ornement connue sous le nom de Rose-irémière. (Sp.) •ALCÉDIDÉES. AlceJidœ {Alcedo, nom, chez les anciens, d'un oiseau que l'on di- sait nicher sur la mer; aujourd'hui le Mar- lin-pêcheui']. ois. — Famille de l'ordre des Passereaux , faisant partie de celle des Pel- matodes de "Vieillot , ou des Alcyons de ALC Temminck et des Syndaclyles de Cuvier. Ses caiact. sont: Bec fort, allongé, droit, pres- quequadrangulaire, ou très droit, comprimé, pointu , à commissure parfaitement droite , ou enfin conique, assez renflé et légère- ment fléchi à la pointe avec la commissure plus ou moins sinueuse vers cette partie; bas de la jambe dégarni de plumes. Pieds à tarses très courts, complètement syndacty- les, sans squamelles apparentes, ou rcvé- lus, ainsi que les doigts, de squamelles très faibles et très petites; le doigt ex- terne presque aussi long que le médian et soudé avec lui jusqu'aux .2 tiers de sa longueur; l'interne beaucoup plus court et soudé seulement jusqu'à moitié ; pouce court, mais large à sa base; ce qui, joint à la soudure des doigts antérieurs, forme en dessous une sorte de plante prolongée; son ongle sensiblement plus petit que celui du doigt médian. Ailes de longueur moyenne , sub-aiguës ou sub-obtuses, à rémiges pri- maires ou courtes ou moyennes Queue courte en général ou de longueur moyenne et arrondie, rarement allongée et éla- gée, etc. — Celte famille comprend les g. J\Iurlin-pêcheur , Alcedo, L. ; Ispida, Sw. ou Cerijle, Bonap. ; Cci/Jf, Lacép.; Alcyone , Sy,'.; Dacelo, Leach; Halcyon, Sw.; Clwuc.al- cijon , Less; Syma , Less. ; Todiramphus , I.css. ; Tamjsiplera, Vig. ; Melidora , Less.; V. ces mots. (Lafr.) ALCELAPilE (àW, élan ; lOœ-^oç, cerf). MAM. — Nom donné par M. de Blainvillc à une section du groupe des Antilopes. (I. G.-S.-H.) • ALCÉMÉROPE. Alcewernpm [Alcedo , Martin-pêcheur, merops, g épier), ois. — G. formé par M. Is. GeofT.-St-Hibùre, auxdépeins du g. Guêpier, répondant au ]Viiciiorms,S\\., et ayant pour type le Guêpier-à-fmise , Me- rops amicius , Tem. (col . 3 1 0) . Ses caract. son t : Bec allongé, courbé dans toute sa longueur , presque quadrangulaire , avec l'arête super, légèrement et longitudinalement canalicu- lée. Pieds complètement syndactyles, à tarses très courts, à doigt externe presque aussi long que le médian et lui étant réuni jusqu'aux 2 tiers; l'interne beaucoup plus court etsoudé seulementjusqu'à moitié; unesorte de plante allongée et épatée; l'ongle du pouce, le plus petit de tous. Ailes sub-obtuses, à rémiges primaires courtes, dépassant à peine l'extré- ALC 253 mité des secondaires. Queue allongée , cou- pée carrément à l'extrémité. — Ce g. est tel- lement voisin du g. Guêpier par ses formes extér. , que M. Temminck l'avait confondu avec lui. Ses caract. différentiels ne consis- tent effectivement que dans cette légère rai- nure super-roslrale , car celui tiré de la forme des ailes un peu plus courtes et un peu plus arrondies, nous paraît insignifiant, vu que, dans les vrais Guêpiers , nous trouvons 2 mo- difications de ce g., bien prononcées et plus distinctes , aiguci ou même sur-aiguës, avec la f rémige presque nulle dans les esp. à queue à filets, sub-obtuses dans celles à queue coupée carrément ou échancrée, d'où il résulte une différence d'ailes bien plus marquée entre les !■« et les secondes, qu'en- tre celles-ci et les Alcéméropes. Mais des ha- bitudes nocturnes ou crépusculaires analo- gues à celles des Engoulevents et distinctes de celles des Guêpiers, autorisent , à plus juste titre, selon nous, la séparation généri- que des Alcéméropes. M. Swainson en a for- mé son g. Wiictiornis , mot (\m exprime bien leur caiact. de mœurs. A l'csp. type, le Guê- pier-k- fraise, vient s'en joindre une seconde, remarquable comme elle par la rainure su- per-rostrale et la fraise gutturale, mais qui en diffère surtout par la couleur de cette fraise et par celle du front, qui sont d'un bleu glau- que et non rouge vermillon et rose violacé comme chez la première. C'est le 3Ierops Aiherloni, Will. Jard. ou Nyciiorms cœni- leus, Sw. (///. Onu 2 , pi. 58). Le 1" habite Sumatra, le second l'intér. du continent de l'Inde. (Lafk.) ALCES (à)xo, élanl. mam. — W. Ogilby a cru devoir faire de l'élan [Cervus Alces des auteurs) un g. particulier, qu'il place dans sa famille des Cervidécs, ordre des Rumi- nants. Voici les caractères qu'il lui attribue [Proceed. Zool. Soc. Lond., 1S3G): Cornes palmées, caduques, existant dans le mule seul. Trompe nulle. Interdigitales grandes. Follicules inguinaux nuls. Mamelles 4. — Le type de ce g. serait V Alces machlis [Cer- vus Alces). Le nom de li/achlis , que Pline donne à l'Élan, n'est probablement qu'une altération latine de son nom celtique Elk. ^.Cerf. (C. d'O. ALCHAIVDES. poiss. — Mot probable- ment d'origine arabe , et que Bonneterre a écrit , par une faute de copie , Alcandes, or- 2:)4 ALC thographe abusivement reproduite depuis dans tous les Dictionnaires. On le trouve dans Cuba [Ilorius saniialis, 98). Il est cité avec celui A'Abremon pour un poisson très soigneux de ses petits, qui s'attache aux na- vires et les rend immobiles. Ces deux der- nières particularités ont fait rapporter celte dénomination à l'Echeiiels, et quoique rien ne soit moins certain, les naturalistes ont suivi l'auteur de l'Encyclopédie. (Val.) ALCHIMIE [alchemia ; étym. arabe, tirée de xw^'-'^f chimie). — Cette science, qui nous est venue par les Arabes , lesquels l'avaient eux-mêmes empruntée aux Grecs comme toutes leurs connaissances, comprenait d'a- bord l'ensemble de toutes les connaissan- ceschimiqueset physiques; tandis qu'aujour- d'hui ce nom ne s'applique plus qu'à une science qu'on regarde comme illusoire, et dont on ne peut s'occuper sans ridicule. Le but de noire article est de prouver que ce préjugé, comme tant d'autres, n'est fondé que sur l'ignorance. Nous considérons l'Alchimie sous trois points de vue : 1. son histoire, 2. ses procé- dés, 3. l'opinion qu'on doit s'en former, et l'état actuel de la science. 1. Histoire. Chercher à fixer le lieu et l'é- poque où l'Alchimie a pris naissance , se- rait un travail aussi fastidieux qu'inu- tile. Toutes les probabilités se réunissent pour indiquer l'Egypte comme le berceau de cette science et de beaucoup d'autres ; et Hermès a reçu , dans ce pays, les honneurs divins, pour s'être présenté comme possé- dant la science qui donne la richesse et a santé, seuls éléments de bonheur pour la plupart des hommes. Les livres attribués à Hermès sont nom- breux : St.-Clément d'Alexandrie [Sirom., l. (J) dit que de son temps on en connaissait encore 42, Si les deux ouvrages attribués à Hermès et qui sont parvenus jusqu'à nous [Pymandrc et la Table d'Evieraiide), ne sont pas textuellement de cet auteur, ils contien- nent au moins la doctrine qui lui était attri- buée en Egypte, au commencement de notre ère. Cinq cents ans avant cette époque , au rapport de Scnèque {lib. xiv, Épisi. 19), Dé- mocrite d'Abdère cultivait l'alchimie. Les prêtres égyptiens conservèrent long-temps le dépôtde ces connaissances; maisDioclélien, i'imaginant que les fréquentes révoltes de ALC l'Egypte ne se renouvelaient qu'à l'aide do l'argent que fabriquaient ces prêtres, ne trouva rien de mieux que de faire brûler les livres et détruire les collèges, f^. Paul Diacre [in f^iui Diocleliani) , Orose {ch. xvi, l. 7), et Suidas (au mot Cliemia). Parmi le grand nombre de manuscrits que possède la liihliolhèque royale sur cette ma- tière , on en trouve un de Synésius (évêque de Plolémais en 4lO) , qui contient une ex- position de la doctrine et un commentaire, adressés à Dioscorus, prêtre de Sérapis. L'o- rigine toute sacerdotale et sacrée de la phi- losophie hermétique, est démontrée par le serment qu'on exigeait des adeptes, de ne rien révéler au vulgaire , ainsi qu'on le voit dans les Epîtres de Synésius, et notamment dans la 142'"% où il réprimande sévèrement Herculianus d'avoir parlé trop clairement des secrets de la philosophie qu'il lui avait révélés. Tous les philosophes grecs, et entre autres Zozime au v"" siècle, continuèrent leurs travaux jusqu'à la prise d'Alexandrie par les Arabes en C40. Alors les arts et les sciences disparurent devant ces féroces envahisseurs; et ce n'est que dans le xi'"' siècle qu'on re- trouve des traces de la science chez les Grecs et les Arabes eux-mêmes. De tous les Alchimistes arabes, le plus an- cien est incontestablement Geber ou Giaber; car tous les auteurs le citent et il n'en cite aucun. De ses nombreux ouvrages, trois seulement sont parvenus jusqu'à nous; un autre est resté en manuscrit à la Bibliothè- que royale. Si ces livres ne révèlent pas le se- cret hermétique (ce qu'au demeurant aucun livre ne fait), au moins ils nous prouvent que la Chimie était très cultivée à cette épo- que. Dans son ouvrage intitulé : de Invesii- (jatione perfectionis rnetallorum , on trouve trente-trois préparations chimiques, dont le détail est fort intéressant. Un autre de ses ouvrages, son Testament , contient dix-huit préparations de l'or et des métaux , pour les approprier à l'œuvre. Ces préparations dif- fèrent peu de celles qu'on i'ait subir aujour- d'hui à ce métal pour l'épurer ou l'oxyder. Il est l'auteur de la découverte de l'acide sul- furique, ou , comme on l'appelait , V huile de vitriol. Le x°" siècle nous fournil Al-Faraby, sa- vant homme , dont les ouvrages manuscrits ALC «t»nl à la Bibliothèque de Leyde. Cent ans plus tard, parut Avicennes , qui , dans son Traité de Cotigelationeel Conglutinalione La- pidum , parle du fer météorique, avec lequel on a fait des épées, et donne une théorie des soulèvemenis comme cause essentielle de la formation des montagnes [Tlieatr. chimie, tom. IV, p. 884). Ce ne fut qu'au xiii""^ siècle, que la science hermétique pénétra dans l'Occident avec le retour des croisés. "Vers cette époque , nous trouvons Roger Bacon en Angleterre, Ar~ nauld de Killeneuve , Clirisloplte de Paris et Bupescissa en France; Albert- le- Grand en Allemagne; saint Thomas d'Aquinen Ita- lie; et enGn en Espagne, le fameux Eay- mond Lulle qui vint en France pour étudier sous Arnauld et Roger Bacon. Le premier ouvrage que l'on trouve vers cette époque n'appartient cependant à aucun de ces phi- losophes : c'est le Traité à'Arthéphius , plus ancien que Roger Bacon , puisque celui-ci le cite, mais postérieur à Morien, qu'il cite à son tour. Nous n'en parlons que parce qu'il est le seul entre tous les écrivains regardés comme adeptes, qui se soit prononcé sur la longévité que peut procurer la médecine hermétique. Il annonce qu'il écrit ayant plus de mille ans [sed cwn per mille annos aiit cir- citcr , qui jam transierunt super me a nativi- tate mea,gratia solins Dei omnipoteniis, et uni hujus mirabilis qui?iiœ essentiœ). Tous les au- tres auteurs aflirment que la médecine peut mener un homme jusqu'au terme le plus éloi- gné que sa constitution comporte en l'alTran- chissant de toutes les infirmités qui sont le cortège de la vieillesse; mais aucun ne sup- pose que ce terme puisse être dépassé , plu- sieurs même assurent le contraire ; et Roger Bacon déclare très explicitement à ce sujet qu'il n'y a ni remède ni régime contre l'an- tique corruption de nos parents que nous apportons en naissant. Ce même Bacon est un des Alchimistes les plus remarquables. Né en 1214 en Angle- terre, il a fait plusieurs découvertes de la plus haute importance. Son Traité [de Spe- culis) fait cc.inaitre la nature des verres à surface courbe, à l'aide desquels il brûlait des matières à distance. Son travail sur la perspective prouve des connaissances en op- tique. Il parle de la réfraction et de la ré- flexion de la lumière, et décrit la chambre ALC 2ô5 obscure et la théorie des télescopes ; mais sa découverte la plus populaire est celle de la poudre à canon qu'il décrit ainsi : Sed ta- men salis petrœ luru mope can ubre et sulphu- ris ; et sic faciès tonitru et corruscalionem , siscis arti/icium{BaiCon, deSecretis operibus, cap. xi). Les mots : luru mope can ubre sont l'anagramme de carbonum pulvcre. Après les hommes dont nous venons de parler, parait en France le plus populaire de tous , Nicolas Flamel. En i;iS7, il était écri- vain public. Un vieux livre d'Alchimie, qui avait appartenu à des juifs, lui tomba entre les mains. Il fit le voyage d'Espagne pour avoir l'explication de ce livre; et, de retour en France, il se mit à l'ouvrage, et fit sa première transmutation le 17 janvier 1382. C'est un des philosophes les plus naifs : il ra- conte que sa femme PerneJle l'aidait daus ses travaux. Les peintures qui , jusqu'à la fin du dernier siècle, décoraient les vitraux du char- nier des Innocents, contenaient la descrip- tion hiéroglyphique de l'œuvre. Flamel en a donné la description avec commentaire. Le xv"""^ siècle fut ( ncore plus fécond que le xiv"^ en philosophes hermétiques; les plus illustres sont Basile Valen tin, Isaac Hol- landais, Georges Ripley et Trévisan. Les ar- tistes deviennent si nombreux dans les x\"" et xvi""^ siècles, qu'il est difficile de faire un choix. Il y en a cependant un qui les do- mine tous et dont nous devons parler : c'est Paracelse. Cet homme, né près de Zurich, en 1493, se livra de bonne heure à la pratique de la médecine; on lui doit l'emploi de l'o- pium et du mercure, et en général des pré- parations chimiques. Vers le milieu du xvii"" siècle , l'Angle- terre produisit l'homme que l'on peut regar- der comme le dernier des adeptes de l'an- cienne école; c'est lui qui ferme la longue série d'hommes étranges dont nous avons cité les principaux : nous voulons parler d'I- rénée Philalèthe. Son nom, sa personne, sa vie, ses ouvrages, tout est chez lui une énigme indéchiffrable. On croit que c'était le même que Thomas Waughan, que Starkey avait connu en Amérique, où Philalèthe avait été de bonne heure. Beccher, le maitre deStahl, et Glauber, sont, parmi les Allemands, les deux derniers chimistes qui aient osé avouer publique- ment leurs travaux sur l'Alchimie. Glauber 256 A Le a beaucoup i^cril, et on lui doil un spI qui porte son nom : c'est le mlfaie de soude , fort employé dans les ails et en médecine. A compter de ces deux hommes , la mé- decine et l'Alcliimie se séparèrent. Condam- née à l'obscurité , cette dernière n'en a pas moins continué sa carrière, et, de temps en temps, quelques adeptes dévoués n'ont pas craint de se livrer au ridicule en venant pro- clamer l'existence perpétuée d'une science que l'on regarde généralement comme per- due avec tant d'autres. Le dernier de ces adeptes est le docteur James Price, membre de la Société royale de Londres et chimiste distingué, qui a publié, sous le titre de: Relation de plusieurs expériences faites sur le mercure, l'or et l'argent, à Cuilfort, en mai 1781 , dans le laboratoire du docteur James Price, une sorte de procès-verbal, constatant, qu'en présence des magistrats et des per- sonnes notables de la ville, entre autres de lord Palmcrslon , on a fait une série d'expé- riences dans lesquelles on a converti du mer- cure en or et en argent, selon la nature de la poudre que l'on employait. Dans une de ces expériences, 12 grains de poudre blanche ont produit GOO grains d'argent, et deux grains de poudre rouge ont produit 120 grains d'or. Cette relation est imprimée tout au long dans le Mercure de France (février 17S:}). Nous n'irons pas plus loin dans l'exposi- tion des faits; ce qui précède doitsuffire pour prouver que tous les hommes dont nous ve- nons de parler n'étaient pas des insensés ou des fourbes : ce sont simplement des hommes persévérants , opiniâtres , si l'on veut, qui , étant convaincus soit par les faits , soit par leurs lectures de la réalité de la science, ont consacré leur vie à son élude, dans l'espoir, souvent déçu il est vrai , d'arriver à la pos- session des deux plus grands biens : la ri- chesse et la santé. Mais quelles matières employèrent- ils? quelles préparations leur faisaient-ils subir? et le travail terminé, comment employaient- ils d'une manière utile le résultat obtenu? C'est ce que nous allons t;kher de faire com- prendre dans le paragraphe suivant, H. Des maii'cres cl des procédés de l'œuvre. Tous les philosophes s'accordent en ce point , que l'or et le mercure sont les deux métaux sur lesquels ils doivent Iravail'er. Quelques uns ajoutent une troisième sub- ALC slance, Y esprit universel; ce sont ceux qui suivent la voie humide, et qui généralement habitent les pays chauds. Ceux qui vivent dans le nord suivent plus particulièrement la voie sèche ; on verra pourquoi. Mais on se tromperaitgrossièremenlsil'onunissaitsim- plemenl l'or au mercure pour en faire un amalgame : on le cuirait des années entières, comme a l'ait Rob. Boyie , qu'il n'en résulte- rait que de l'or et du mercure amalgamés. Les philosophes se hâtent d'ajouter : Nos mé- taux sont vifs, et les métaux vulgaires sont morts; l'or vulgaire, cependant, est la mi- nière de notre or, comme le mercure vul- gaire est la minière de notre mercure. Pour que ces métaux puissent nous servir, il faut les réduire à \cur première matière; Hoc opus, hic lubor est, et ce grand travail ne peut se faire qu'à l'aide de Yesprit universel, de Vâme générale du mojirfe; c'est de l'aie qu'il faut extraire l'ai- mant qui doit attirer cet esprit universel : yier gênerai magneiem , magnes ver'o générât vcl apparere fucit aerem nostrum. list in aère occulius viiœ cibus , etc., etc. Or, c'est cette humidité aérienne qu'il faut recueillir au moment de son apparition dans l'atmo- sphère, et avant qu'elle ne touche à aucune substance ; car dès qu'elle est en contact avec une plante, elle a perdu son caractère d'uni- versalité, et ne peut plus servir à l'œuvre. On devine qu'il s'agit de la rosée; mais ce n'est pas la rosée de nos climats froids : c'est la rosée des pays chauds , qui , par une éva- poration ménagée, laisse un résidu de toà 12 pour cent de sel ; tandis que dans le nord on en obtient à peine 2 pour cent. Ce sel, qui est un nitrate de potasse ou un nitrate de soude sur les côtes de la mer, disparaît en- tièrement si l'on recueille la rosée sur des plantes. C'est ce sel qui, après avoir subi plusieurs préparations, dont quelques unes sont assez curieuses, sert à attirer l'esprit universel à certaines époques de l'année, e( dans des circonstances atmosphériques par- ticulières. La purification de ces trois sub- stances est ce que les adeptes appellent les travaux d'Hercule. Alors on ne compte plus les jours et les nuits ; on ne quitte le labora- toire que quand une opération est terminée, et elle dure souvent plusieurs jours. Ces tra- vaux |)réparatoires, auxquels un homme seul ne saurait suflire, se prolongent quel au: quefois pendant un an , mais au moins pen- dant six mois. Tout ce long travail doit donner en résul- tat un triple produit : 1° un or exalté, réin- crudé (ce sont les expressions consacrées) , pulvérulent, et qui doit se dissoudre en to- talité dans l'esprit de vin (comme preuve); 2° un mercure d'une limpidité et d'une flui- dité sans exemple: c'est Veau qui ne mouille ■pas les mains ; 3" une eau visqueuse, limpide, et d'une transparence parfaite : c'est le Uni de la vierge, qui va nous servir à nourrir le nouveau-né, Arrivés à ce point, le reste, disent-ils, n'est plus qu'un travail de feinme et un jeu d'enfant. Enfin il ne s'agit plus que de réu- nir les matières , de faire le mariage. Il y a dansd'Espagnet le fameux canon 68: RecitJc virginem alalam, optiiiiè loiam et mundatarn, etc., que les philosophes regardent comme le vrai mode de faire la conjonction dont nous parlons. On prend un vase qui peut se boucher hcrméiiqiiemeni , et d'une capacité assez grande pour que les deux tiers restent vides; on y met, dans des proportions re- quises, les deux matières solides, savoir: le serviteur rouge et la dame blanche, le roi et la reine, Gabrilius et Beya, etc., etc., mille noms divers, et on y ajoute assez d'humidité pour que l'aridité stérile ne se manifeste pas. Tout bien clos et scellé, on dépose le vase dans un lieu secret , assez éclairé pour que l'artiste puisse voir le travail intérieur à mesure qu'il se développe , sans que le so- leil cependant puisse jamais le frapper. Le vase ainsi déposé, et qu'on appelle Yœuf, parce qu'il en a la forme , reçoit une chaleur qui ne doit jamais dépasser 32° R., ou la chaleur de l'incubation : tout serait perdu si la matière recevait de 40 à 50". Au bout de quarante jours de l'inhumation (quelques uns l'appellent ainsi), la matière devient noire, puis de plus en plus noire, ni- grum nigrius nigro. C'est le règne de Saturne, qui dure aussi quarante jours. L'humide s'élève dans le vase et retombe en gouttes : il pleut sur la terre. Au noir succèdent des couleurs très variées : c'est la queue de paon, le règne de Jupiter et de Junon, dont la du- rée est presque égale à celle de leur père ; un cercle blanc commence à paraître à la cir- conférence du vase, puis il augmente, et la totalité de la matière qui avait été noire T. I. ALC 25/ devient blanche : c'est le règne de la Lune. Vient ensuite Vénus à la couleur citrine, laquelle passe successivement à l'orangé, puis au rouge coquelicot, puis à la couleur de rubis. C'est le manteau de pourpre qui recouvre le nouveau roi plus vaillant que son père. Quelques auteurs ne font mention que de trois couleurs principales : le noir, le blanc et le rouge : ï'na pulcherrimorum. jlorum in liorto sapienlium gênera perquireiida , imo in- venienda suni : puniceœ violœ , candens Ulium et purpureus immorialisque amaranius [Ar^ can. Hermel. philos, canou. , lui). Un .traité de chimie écrit dans ce style n'aurait pas aujourd'hui beaucoup de lecteurs ; à l'épo- que où celui-ci parut, en 1G08, il fit l'admi- ration des amateurs de la science. Le plus difficile est fait. On a alors la vraie matière de la pierre; et beaucoup d'auteurs, Artéphius entre autres, ne commencent leur livre qu'à l'époque où nous sommes arrivés, sans faire mention de tout ce qui a dû pré- céder. La pierre, dans cet état, ne peut ser- vir encore ni pour la médecine ni pour la transmutation : afin de lui donner ces quali- tés, on recommence trois fois à l'humecter et à la cuire comme auparavant : coque ei ite- rum coque, disent quelques auteurs; c'est là l'œuvre tout entier, en faisant allusion à celte dernière partie du travail. Au bout de ces trois réitérations ou rotations, comme on les appelle,on a la médecine, qui prend lenom d'élixir; lorsqu'on l'a fait dissoudre dans le même liquide et qu'on l'a tenue au feu pen- dant 40 jours , la couleur se fonce , et l'on a une liqueur couleur de grenat, dont quel- ques gouttes dans un véhicule quelconque, vin, bouillon, eau de plantes, suffisent, disent les auteurs, pour guérir les maladies les plus invétérées. Lorsqu'il s'agit de la transmutation, on combine la poudre avec son poids d'or fin; on humecte et on remet cuire encore 40 jours ; et on a alors non seulement une poudre de projection très énergique, mais un levain des plus actifs. En résumé , on voit qu'il ne s'a- git que de faire absorber par de l'or conve- nablement préparé une proportion considé- rable de celte eau céleste, recueillie avec tant de précautions et conservée à l'abri de la lumière. C'est au moyen de cette eau que l'or devient un levain, et qu'il est rendu vé- 17 258 ALC gétatif ; de mort qu'il était on l'a rendu plus que parfait, vivant, afin qu'il put agir sur les métaux imparfaits et les rendre parfaits, ce qu'il ne pouvait faire s'il n'était seulement que parfait Ini-mêmc. Nous disons un levain, car les auteurs considèrent la matière métallique comme identique, parfaite seulement dans l'or, im- parfaite dans les autres métaux, et n'ayant besoin que d'un levain pour atteindre la per- fection. Voilà ce que l'on peut démêler de plus ra- tionnel dans l'obscurité calculée qui règne dans les livres des philosophes hermétiques. Si les limites dans lesquelles nous sommes circonscrits nous l'eussent permis, nous au- rions pu faire connaître quelques modifica- tions importantes dans le travail général dont nous avons donné une courte esquisse. Nous terminerons par quelques lignes sur l'état actuel de la science tant en France qu'à l'é- tranger. III. État actuel de la science. Opinion des savants. On ne se douterait pas que le pays de la terre où la science hermétique est le plus généralement cultivée, est le royaume des Birmahs, d'après ce que nous assurent les Anglais qui ont visité ce pays, depuis la conquête. Mais, sans aller si loin, occupons- nous de ce qui se passe chez nous. Bon nom- bre d'amateurs travaillent encore à Paris ; et en 1832, il a paru chez Loquin une bro- chure sous le titre : Hermès dévoilé; mais l'auteur, en véritable adepte, est aussi obs- cur que les anciens. Nous sommes parvenu à découvrir cet adepte ; il a fait une transmu- tation en notre présence ; mais sa médecine n'étant pas arrivée à sa perfection, n'a pas pu l'empêcher de mourir l'année dernière , à l'Age de 70 ans. Sir llumphrcy Davy pensait que les recherches hermétiques pouvaient avoir un résultat satisfaisant; mais M. Du- mas a été plus loin : voici ce qu'il dit dans ses Leçons de Philosophie chimique en par- lant de risomérie : « Serait-il permis d'ad- » mettre des corps simples isomères .^ Cette » question , vous le voyez , touche de près à » la transmutation des métaux. Résolue aflir- » malivement, elle donnerait des chances de » succès à la recherche de la pierre philoso- I. phale....Il faut donc consulterl'cxpérience, » et l'expérience , il faut le dire , n'est point u en op[insilion jusqu'ici avec la possibilité ALC » de la transmutation des corps simples, ou n au moins de certains corps simples. » C'est ce dont on peut juger par le tableau qu'il présente, et dans lequel on trouve le même nombre pour l'or que pour l'osmium, pour le zinc et l'antimoine, etc., etc., et avec des diflérences si faibles, qu'il serait fort peu surprenant que la cause en résidât dans quelque erreur d'expérience. Ces rapproche- ments, continue M. Dumas, me semblent fort piquants, et s'il n'en sort aucune preuve de la possibilité d'opérer des transmutations dans les corps simples, du moins s'opposent- ils à ce qu'on repousse celte idée comme une absurdité qui serait démontrée par l'état ac- tuel de nos connaissances. (J. Gilbert.) ALCIIIMILLA , Tourn, (Mot arabe). Al- chemilla et ylphanes, L. bot. pu. — G. «le la famille des aos.icées (Dryadées, ïsani.), tnba des Sanguisorbées (Rosées, Reichb.). Les ca- ract. en sont les suivants .-Cal, tubulcux, i- fidc; lanières alternant avec 4 bracléoles ad- nées au tube. Cor. nulle. Étam. 1 à 4. Ovai- res 1 ou 2, libres, insérés au fond du calice, munis chacun d'un style latéral et caduc. Stigm. capitcllés. Nucules 1 ou 2, mono- spermes, recouvertes parle tube calicinal ; graine suspendue; radicule supère. — Her- bes annuelles ou vivaces ; feuilles digitées ou palmées; fleurs petites, fasciculées, ou en corymbes ou en grappe. On connaît en- viron 20 esp. de ce g.; elles sont réparties entre presque toutes les contrées du globe. L'Alchemilla vulrjaris, L. , nommé vulgaire- ment Pied de lion , était Jadis préconisé comme vulnéraire. (Sp.) ALCUIMIIVÏEU. BOT. PII.— Ancienne dé- nomination vulgaire du Ni';rLiER. (C. L.'» ALCIIIMISTE.iNS.-Nom sous lequel Geof- froy désigne une esp. de Lépidoptca-es noc- turnes {Koctua Alchimista,Vs.hT.), appar- tenant au g. Caiephia d'Ochsenheimer. P^. ce mot. (D.) ALCIIORIVEA (Nom d'homme), bot. pn. — Ce g. de la famille des Euphorbia- cées, établi par Swartz, consacré par So- lander au docteur anglais Alchorné , au- teur de quelques travaux d'histoire natu- relle, et auquel il faut réunir YHermesia de Bonpland , offre les caract. suiv. : Fleurs dioiques; Cal. 2-5-parti , réduit souvent à des dents dans les femelles; dans les mâles : 8 étam. dont les filets se soudent en un an- ALC neau à leur base et dont les anthères sont inlrorses ; dans les femelles : 1 ovaire di- dyme à 2 loges 1-ovulées, surmonté d'un style profondément biparti, dont les branches ont leur surface interne stigmalique} une caps, à péricarpe un peu charnu et à 2 co- ques; rarement il y en a 3 et autant de stig- mates. On connaît 5 esp. de ce g. , toutes ori- ginaires des régions tropicales; 3 de l'Amé- rique et 2 de l'Afrique. Ce sont des arbres ou des arbustes, à feuilles alternes, presque entières ou dentées, glabres, cassantes, pourvues de nervures saillantes à leur face in- férieure; à fleurs axillaires ou terminales, les mâles disposées sur des épis , le plus sou- vent rameux , par petits pelotons alternes et accompagnés de bractées ; les femelles soli- taires ou sur des épis simples. (Ad. J.) *ALCICORNÏl]M {Alce , élan ; cornu, cor- ne ; forme des frondes), bot. cr. — G. de la famille ou de l'ordre des Fougères (Polypo- diacées) établi par M. Gaudichaud {Voyage de l' Uran.), aux dépens de Y Acrosùchimi alci- corne, etc., et qui ne paraît pas avoir été adopté. Il reste réuni au g. Acrosiichum, L., section des Neuroplatycérées. V. ces mots. (G. L.) •ALCIDES (Surnom d'Hercule; Myth.). INS. — G. de l'ordre des Coléoptères té- tramères, famille des Curculionides. div. des Cholides, établi par Dalman et adopté par Schoenherr qui lui assigne les caract. suivants : Ant, fortes et assez courtes; funi- cules de G articles , les 2 premiers assez longs, presque coniques, les autres plus courts, presque ronds; massue subovale, acumi- née, composée de 5 articles , le 1"' allongé , les autres courts, étroitement unis. Rostre médiocre , cylindrique , linéaire , presque droit ou un peu arqué. Yeux placés latérale- ment, ovales, déprimés. Prothorax oblong, plus large postérieurement, trilobé et plus étroit antérieurement, resserré, présentant une éminence arrondie au milieu, lobé d'une manière obtuse derrière les yeux et échancré profondément en dessous. Élytres ou allongées subcylindriques, ou en ovale oblong, bossues, fortement sinuées à la base, et remplissant exactement les échancrures du thorax. Pattes antér.de la plupart des esp. très longues; cuisses dentées en dessous; ti- bias comprimés , armés d'un fort ongle à 'extrémité, souvent dentés du côté interne. ALC 259 — Ce g. , suivant le Calai, de M, Dejean , renferme 22 esp. dont 7 d'Afrique, 2 de la Nouv.-Guinée , 7 de Java, 1 dont la patrie est inconnue, et les autres des Indes-Orien- tales. Schoenherr en décrit de son côté un grand nombre dont les noms ne figurent pas dans ce Catalogue, Parmi toutes ces esp. , nous ne citerons que celle qui sert de type au g. : VA. dentipes Rinchœnus id. Fabr.; Oliv. VA. dentipes {Rinchœnus id. Fabr. ; Oliv. Ins. 83 ,pl. 8, fig. 90). (D.) * ALCIDÏOIV (dimin. d'à^xvî , élan), ins. — G. de Coléoptères tétramères, famille des Longicornes, établi par M. Dejean {Catal. 3'""= édil.), mais dont il n'a pas publié les caract. D'après la place qu'il lui donne, ce g. appartiendrait à la tribu des Lamiaires de 31. Serville. L'auteur y rapporte 13 esp., dont 10 du Brésil, 2 de Cayenne et 1 de l'Améri- que du nord. Toutes ont été nommées par lui à l'exception d'une seule, appelée^, sub- lineaium par M. Lacordaire qui l'a rappor- tée de Cayenne. (D.) ALCINE. EOT.— Cassini a établi ce g. aux dépens d'une csp.de Melampodium, de la fa- mille des Composées, et cultivée dans les jardins de botanique. M. DeCandolle l'yréu- nit de nouveau pour en former seulement une section à laquelle il donne pour carac- tères d'avoir les akènes du rayon embrassés par les écailles intérieures de l'involucre, qui sont ovales-oblongues , lisses , terminées au sommet par 2-4 petites glandes formant, par leur réunion , un très petit trou rond , entièrement rempli par le col ou disque épi- gyne de l'ovaire. — La seule espèce conser- vée par M. DeCandolle dans la section du g. Melampodium, à laquelle il laisse le nom d'Alcina, est originaire du Mexique. (J. D.) 'ALCTOOE (Nommythol.). acal. — G. de la famille des Mnémièdes d'Eschscholtz, qui elle-même fait partie de l'ordre des Béroi- des ou Cténophores. Ce g. établi par M. Rang est caractérisé ainsi : Corps gélatineux, trans- parent vertical, cylindrique, avec 8 côtes saillantes, ciliées, terminées en pointe, et cachées en partie sous des lobes natatoires verticaux, libres à la base et sur les côtés seulement. Ouverture buccale pourvue de 4 appendices ciliés. — M. Rey a décrit sous le nom. A'Alcinoevermicularis {Mém.soc. hi.si. nat. de Paris, t. iv. pi. 19) , l'esp. servant de type à ce g. , M. Délie chiaje en fait connaî- 260 ALC tre une 2"", observée par lui à Naplcs : yll- cinoe papillosa [Mem. sut. auim. seiiza vert. t. IV. pi. 51). (D.) •ALCIOPE (Nom mythol.). crust. — 31. Rafincsqiie désigne sous ce nom un petit f;. de Crustacés, qui viendrait se placer dans la tribu des Pénéens, de l'ordre des Décapo- des Brachyures; mais comme cet auteur n'a pas donné des détails suiïisants sur la struc- ture de ce nouveau g. , il n'a pas été adopté. (H.L.) •ALCIOPE (nom d'une nymphe, mère de Celmise). bot. pu. — M. De Candolle a formé ce genre aux dépens de deux espèces du g. Ctlmiiia de Cass. ; il apparlientà la tribu des Eupatoriées, de la famille des Composées. On le caractérise de la manière suivante : Capitule multiflore, fleurs du rayon 1-sériées, ligulées , femelles, mais pourvues de fila- ments presque avortés. Celles du rayon sont lubuleuses, à 5 dents, hermaphrodites. Le réceptacle large est dépourvu de paillettes. Les squames de l'involucre sont disposées sur plusieurs rangs et pressées les unes contre les autres. Les branches du style sont cour- tes, obtuses, glabres, légèrement pnpil- Icuses et presque conformes dans les fleurs des deux sortes. Les fruits, oblongs-cylindra- cés, presque obcomprimés, sont surmontés d'une aigrette pluri-sériée, dont les poils sca- bres sont légèrement soudés entre eux à la base. — Les yllciope sont des herbes sous- frutescentes, originaires du cap de Bonne- Espérance, à tiges couvertes d'un duvet to- menteux blanc et épais. Les feuilles alternes l)étiolées, entières et denliculées, glabres sur la face supérieure, sont couvertes, ainsi que les pétioles, d'un duvet semblable à celui des tiges. Les capitules sont terminaux, lai- neux, et portent des fleurs jaunes. (J. D.) • ALCIS (Nom mythol.) ins. — G. de Lé- pidoptères , de la famille des Nocturnes , tribu des Phalénites, établi par Curtis et adopté par Sléphens dans son Catal. des Ins. de l'Anglclerre. Ce g. correspond en partie au g. Boarmia de Treitschke. F. ce mot, (D.) • ALCITIIOE ( Nom mythologique), bot. PII. — C'est le nom donné pur M. D. Don à une section du g. Trixis, appartenant à la famille des Composées , section des Nassau- viées. Ses caractères sont : Involucre à folio- les unisériées , entouré à la base de 5 gran- ALC des bractées foliacées,disposéescn verticilles, — Toutes les espèces qui forment celte sec-, tion sont originaires du Mexique. (J. D.) ALCOOL. ciiiM.— C'est un liquide très vo- latil, qui se produit simultanément avec l'a- cide carbonique, par la fermentation du su- cre. Tel qu'on le trouve dans le commerce, il n'est pas pur, et contient, avec beaucoup d'eau, une petite quantité d'autres matières étrangères; on le connaît alors sous le nom A'eau-de-vie. On obtient l'eau-de-vie par la distillation de diverses liqueurs fermentées. Les vins du midi produisent l'eau-de-vie de Cognac et de Montpellier; la mélasse brune donne le taffia; on prépare le rhum avec les sirops provenant du raflinage du sucre, le rack avec le riz et les fruits de Vyïrecu cutechu, en - fin le kirsch avec les cerises noires. On peutJ aussi retirer l'eau-de-viedcs grains et delà pomme de terre ; à cet effet on saccharifie la fécule, et l'on fait fermenter le sirop. La dis- tillation s'opère dans un appareil particulier dû à Adam et perfectionné par Derosne ; appareil qui a le précieux avantage de dis- tiller d'une manière continue, et de fournir des produits de la richesse alcoolique qu'on désire. Pour concentrer l'Alcool faible, on le distille sur difl'érents corps très avides d'humidité ; on préfère ordinairement la chaux vive. Sommering indique un procédé très curieux; suivant lui, l'eau-de-vie, con- servée dans une vessie de bœuf maintenue à 40 degrés environ, se concentre peu à peu : l'eau seule, à peine imprégnée d'Alcool, traverse la vessie. L'Alcool peut être amené, par ce procédé, à ne pas contenir plus que 3p. cent de son poids d'eau. Seulement il est im- prégné de matières organiques enlevées à la vessie; pour l'en séparer, il faut le dis- tiller. Pajol Descharmes a proposé de placer de l'Alcool aqueux contenu dans un vase plat, dans un espace parfaitement fermé, à côté d'un vase rempli de chlorure de cal- cium fondu. Le chlorure de calcium con- dense avec énergie les vapeurs aqueuses, et ne condense que très peu les vapeurs al- cooliques. L'Alcool concentré par un moyen quel- conque et entièrement privé d'eau, est connu sous le nom d'Alcool absolu; on le distingue de l'Alcool hydraté, en ce que la baryte s'y conserve sans se déliter. C'est un liquide d'une odeur vive, d'une saveur brûlante, due surtout à la propriété qu'il a d'absorber l'eau des tissus vivants; sa densité, à 15° est de 0,7947, celle de l'eau étant prise pour unité. Il s'unit à l'eau avec dégage- ment de chaleur; le mélange se contracte sensiblement ; sa combustion par l'oxygène de l'air ou par l'oxyde de cuivre, donne de l'eau et de l'acide carbonique. La potasse caustique hydratée le converiit en Acide acé- tique qui reste uni à l'alcali et en hydrogène qui se dégage; enfin sa combustion lente à l'air par un fil de platine rouge, donne naissance à un acide particulier. Lorsqu'on fait agir le noir de platine au contact de l'air sur l'Alcool, on convertit ce liquide en acide acétique; c'est une action du même genre qui se manifeste dans la fermentation acide; seulement elle se fait plus lente- ment. L'Alcool dissout le soufre en faible proportion ; la dissolution est précipitée par l'eau. Le phosphore est également so- luble dans l'Alcool , et le rend lumineux dans l'obscurité , surtout lorsqu'on y ajoute de l'eau. Le chlore le transforme directe- ment en chloral , indirectement en chlo- roforme. L'Alcool dissout les hydrates de po- tasse et de soude, et ne dissout point les sels que forment ces bases, aussi l'emploie-t-on pour la purification de ces Alcalis. Il dissout avec facilité les bases végétales ou leurs sels, et sert à leur préparation. Les acides agissent différemment sur l'Alcool suivant leur nature et leur propor- tion. L'acide sulfurique peut déterminer la formation de 2 équivalents d'eau, aux dépens de tout l'oxygène et d'une quantité corres- pondante d'hydrogène , de l'Alcool absolu ; on obtient alors de l'hydrogène bicarboné. C'est ce qui arrive lorsqu'on opère sur un mélange de 4 parties d'acide sulfurique, sur 1 d'Alcool. Lorsqu'on fait le mélange inverse, on détermine la séparation d'un seul équivalent d'eau; il se produit dans ce cas de l'éther ordinaire, éther hydrique ou hydratique. Les hydracides éliminent les éléments de 2 équivalents d'eau et produisent des éthers qu'on peut considérer comme formés de volumes égaux de gaz oléfiant et d'hydra- cide, ou bien, comme des combinaisons du radical de l'hydracide avec l'éther = Ci H'». Les acides végétaux éliminent 1 équivalent au: 261 d'eau et s'unissent à l'éther hydrique (V. Éther ). L'Alcool peut se combiner à divers sels, et remplacer quelquefois l'eau de combi- naison. L'Alcool dissout les essences ; ces dissolu- tions sont connues sous le nom d'alcoolats (eau de Cologne); et il est très employé pout la confection des vernis, dits à l'esprit de vin, ainsi que pour la fabrication des savons trans- parents. On en fait un fréquent usage dans les laboratoires, pour alimenter les lampes dites à Alcool, et pour opérer ces dissolu- tions qui ne se feraient point dans l'eau ; enfin il sert à conserver les pièces d'anato- mie et diverses substances organiques. Les usages si multipliés de l'eau-de-vie proprement dite, et de l'Alcool, en ont fait un objet de commerce considérable. Aussi est-il d'une grande importance de pouvoir reconnaître d'une manière rapide et exacte la valeur de ces produits ou leur richesse en Alcool absolu. M. Gay-Lussac a déterminé la densité de divers mélanges de l'eau avec l'Alcool. Au moyen de l'instrument qu'il a imaginé (in- strument qui ne diffère du pèse-liqueur que par la graduation ) et des tables qui l'accom- pagnent, on connaît la quantité d'Alcool absolu que peut contenir un liquide, à une température donnée. La densité de l'Alcool croitavecla quantité d'eau que l'on y ajoute, mais d'une manière irrégulière. Yoici quel- ques rapports déterminés par M. Gay-Lussac à la température de 15 degrés centigrades : Dens. de la liqueur. Alcool. Eau. 0,7947. . . . 100. ... 0 0,8379. ... 75. ... 25 0,9348. ... 50. ... 50 0,9C56. ... 30. ... 70 Le vin, le cidre, la bière, l'hydromel et toutes les liqueurs fermentées naturelles et artificielles, doivent leurs principales pro- priétés à la présence d'une certaine quanti té d'Alcool. (Pel.) ALCYON. Alcijomnm et Ilalcyoïiium [àl- xuwv et àAxuo'yjto;). poLYP. — G. de la famille des Alcyoniens, nommé aussi Lobulaire par divers auteurs , mais devant conserver ex- clusivement le nom d'Alcyon , donné mal à propos à des Spongiaires, à des Algues et à d'autres productions marines. Il comprend 262 ALC des Polypiers charnus, en masse lobée ou ir- régulièrement rameuse, fixée aux rochers ou aux plantes marines, par une lige courte et garnie, à la surface, de Polypes rélracliles, à 8 tentacules pectines. Leur sac alimentaire s'ouvre en dehors par une seule ouverture entre la base des tentacules, et commu- nique par son fond, qui se contracte plus ou moins, à une cavité commune ramifiée à l'intérieur. Ce sac alimentaire est fixé au milieu du corps de chaque Polype par 8 cloi- sons membraneuses, partant de la paroi ex- terne, et faisant fonctions d'ovaires. La masse commune du Polypier est consolidée par des cristaux ou des concrétions calcaires irrégulières. M. Milnc-Edwards, qui a ré- cemment étudié avec soin {Ann. Se. nat., t. IV, 2"" série) les Alcyons vivants , attribue a ces Polypiers un système de vaisseaux communs, servant à la circulation ou au transport d'un liquide nourricier. Il a ob- servé chez ces mi'mes Polypiers un mode de développement tout particulier et différent de celui des Alcyonides. C'est la masse com- mune elle-même qui pousse à l'extérieurun tubercule dans lequel on ne voit, en premier lieu, que les vaisseaux communs , sans au- cune trace de Polypes; ces animaux ne s'y développent que plus tard et successivement, de manière à se montrer d'abord complète- ment renfermés dans la masse commune et sans communication avec l'extérieur, jus- qu'à ce qu'une ouverture venant à se for- mer, leur permette d'épanouir leurs tenta- cules au dehors, de senourrir par eux-mêmes et d'acquérir ensuite leur entier développe- ment. Les Alcyons ont, en outre, des œufs qui prennent naissance dans les cloisons membraneuses prolongées au-delà de l'esto- mac , et qui , détachés à leur maturité , sor- tent de la cavité abdominale par le fond de l'estomac ; puis, arrivés au-dchors, nagent librement dans les eaux de la mer au moyen des cils vibratilcs dont ils sont revêtus, jus- qu'au moment où ils se fixent pour former un nouveau Polypier. M. Edwards a décrit et figuré : 1° l'Alcyon palmé de la Méditerranée ( A. palmatum ; A. exos Pallas, Lamouroux, Gmel., ou la Lo- bularia palmnta de M. Deslongchamps et de M. Ehrenberg ; Lobularia exos. Blainv.). 2° Il a décrit aussi une nouvelle esp. de l'Océan, l'Alcyon étoile. A ce même g. appartien- ALG nent : 3» l'Alcyon digité {Al. exos Spix ; Al. lobatum Lamour. ; Lobularia d/f;?7aWLamk., Blainv., Ehr. , etc.); 4° L'Alcyon conoide [Al. eijdoniiim MuU. ; Lobularia Lamk.) , si ce n'est , comme le pense M. Ehrenberg, le jeune âge de l'csp. précédente ; 5° l'Alcyon pauciflore [Lobularia Ehr) ; 0° l'Alcyon ar- borescent [Al. arboreitm Lamk., L^obularia Ehr.) ; 7° l'Alcyon orangé [Al. auramiacum Quoy et Gaim.), et peut-être les Comularia multipennata et C. siihviridis des mêmes au- teurs ; tandis qu'au contraire, leurs Al- cyonium glaucum, flcsibile , Jlavitm, Jlabellinn et viride, devront former un g. particulier de la même famille des Alcyoniens, si réel- lement leur cavité abdominale ne se pro- longe pas en tube, comme chez les vrais Al- cyons. M. Ehrenberg, en conservant le g. Lobu- lairc, ne veut considérer comme apparte- nant au g. Alcyon que les csp. dont la masse commune est épaisse, charnue, gonflée, simple ou plissée et non découpée en lobes. M. de Blainville , qui attribue aux animaux de son g. Alcyon un cercle complet de ten- tacules simples, longs, filiformes, et qui dit que ces animaux sont contenus dans des cellules papilliformcs, prend pour type l'Al- cyon gélatineux (Halodaclyle, Fare.), et rap- porte au même g. 3 esp. de Fleming, les A. hirsuium, echinatum et parasilicum , lesquels sont des Spongiaires. Lamouroux a composé son g. Alcyon de diverses Spongiaires vivantes ou fossiles, et de l'Alcyon arborescent, qui seul mérite ce nom générique. Des 4 esp. décrites dans l'histoire des animaux sans vertèbres de I-a- marck, une seule, VA. arboreum, n" 28, est un vrai Alcyon; un autre, VA. bourse, n" 38, est une Algue [Spongodium bursa); une 3"'", A. orbiculé , w 33, a été établie sur un débris de vertèbre de Cétacé; les au- tres sont des Spongiaires ou même en par- tie de vraies Éponges. L'Alcyon fluvialile de Bruguière [Ennjcl. rnctii.) est l'Alcyonelle. (DuJ.) ♦ALCYOIVAIRES. Alajonaria ( â/.xvJv). zoopii. — Dénomination employée par M. do Blainville [Man. d'Aciinologie) pour dési- gner la 4'""' famille de ses Zoophytaires, qu'il nomme aussi Zoophytaires sarcinoides, et qui comprend les g. Briarée , Lobulaire , Ammothée, Neptée (>'ephtée) , Anlhélic , ALC Alcyon, Cydonie, Pulmonelle, Massaire et Clione. Il donne, à la vérité, pour earact. commun aux animaux decette fa/nille,d'ètie pourvus de 8 lentacnJes pinnés ; mais ce ea- ract.n'appartient réellement qu'aux cinq 1"% et peut-être au g. Cydonie. La Clione est une vraie Spongiaire ; la Pulmonelle est une Ascidie composée ; l'Alcyon qui correspond à l'Alcyonidie de Lamouroux ou au g. Ha- lodacujlus, Farre, est un- Bryozoaire, et la Massaire est une production fort douteuse [T^. ces mots). (Duj.) ALCYOIXCELLE . Alcijoncellum. (Dim. d'alcyon, àkvuv). zoopii. — G. de la famille des Spongiaires, établi par MM.Quoy et Gai- mard , pour un Zooph^ le qu'ils ont rapporté des Moluques et décrit sous le nom d!Al- cijoncelle spécieux [T^oij. de l'Asirol. t. 4. p. 302. Zooph. pi, 26 ). C'est un réseau déli- cat, contourné en forme de corbeille ou de panier profond et étroit, et dont les mailles nombreuses, arrondies, assez régulières, sont soutenues par des spicules à 3 pointes. M. de Blainville {Man. d'Aclin. p. i2Q.pl. 92), avait nommécettemêmeesp.,Alcyoncellegé- latineux, pour exprimer que, pendant la vie de ce Zoophyte, le réseau solide était revêtu d'une substance molle gélatineuse. ( Duj.) •ALCYOIVE (Nom mythol.). ois. —G. formé par M. Swainson [Classif. of Birds ) , du Martin-pêcheur à 3 doigts, de la Nouv.- Hollande, connu sous le nom de Martin - pêcheur à dos bleu [Alcedo iribi-aclujs Shaw. et Vieill.), et placé jusqu'ici dans le g. Ceyx sous le nom de Ceyx azurea Vig, et Hors. ( Trans. Lin A, ii-20S), à côté daCeyx tridac- tyla de Sonnerat. M, Swainson l'en sépare en laissant le Ceyx iridaciyla dans le g. Ctj/x qu'il adopte également, mais comme faisant partie de la section des Martins- chasseurs; tandis qu'il place son g. Al- cyone dans celles des Marlins-pêcheurs , se fondant sur ce que chacune des 2 espèces a le bec conformé comme celui de l'une ou de l'autre de ces 2 sections. Tout en re- connaissant, comme ce savant, que ces 2 esp. diffèrent effectivement un peu par la forme du bec , il nous semble qu'avant de les séparer génériquement , il serait bon de s'assurer s'il y a chez elles différence de mœurs comme de forme de bec, et si l'une a les habitudes des Martins-chasseurs et l'au- tre celles des Martins-pêcheurs. (I.af.) ALG 263 ALCYOlNfEES. Alcyonœ [kl^vat, alcyon), zoopii. POLYP. — Dénomination employée par Lamouroux, pour désigner un ordre ou une famille de la division de ses Polypiers sar- coides, renfermant les g. Alcyon, Lobulaire, Ammothée, Xénie, Anlhélie, Palythoé, Al- cyonidie, Alcjonelle et Ilallirhoé. Cet ordre est fort mal caractérisé par l'auteur, qui lui attribue des animaux peu ou point con- nus, pourvus de 8 tentacules ou davantage, souvent pectines, et presque toujours garnis de papilles de deux sortes. Si l'on en re- tranche les g. Alcyonidie et Alcyonelle, qui font partie de la division des Bryozoaires, et les g. Hallirhoé et Alcyon , qui sont des Spongiaires , cet ordre répond à la famille des Alcyoniens. [J^, ce mot.) (Duj.) ALCYONELLE. Alcyonella (Dim. d'àl- xvojv ). POLYP. — G, de la famille des Plu- matelliens, Edw. ( ou Polypes Hippocrépiens, Gerv., faisant partie de l'ordre des Tuniciens tentacules, Edw. , ou Bryozoaires, Ehr. ) , établi par Lamarck pour un Polypier d'eau douce , que Bruguière avait nommé Al- cyon jluviaiile. L'Alcyonelle a été l'objet d'un travail très détaillé de M. Raspail {Mém. Soc. d'Iiist. nat. <. 4), qui considère comme devant lui être réunis, les Pluraa- telles, les Cristalelles, laDilTlugieet la Leu- coplira heierocliia de Muller , laquelle n'est bien en effet qu'une Cristalelle jeune. M. Ger- vais, qui plus récemment [Ann. d'Anat, et de Physiol.), s'est occupé des Polypiers d'eau douce en général, conserve les g. Cris- tatelle et Plumatelle qui composent, avec le g. Alcyonelle, sa sous-classe des Polypes Hip- pocrépiens, c'est-à-dire ayant les tentacules ciliés , portés par un double appendice en fer-à-cheval, qui surmonte la bouche et l'en- toure de chaque côté, lisse multiplient par des œufs non ciliés, recouverts d'une en- veloppe dure et entourés d'une sorte de bourrelet; mais, en même temps, M. Gervais avoue n'avoir pu trouver de difl'érenccs gé- nériques entre les Plumatelles et les Alcyo- nelles; celles-ci n'étant que des Plumatelles dont les tubes sont plus rapprochés et serrés les uns contre les autres, de manière à con- stituer une masse alvéolaire. Les polypes des Alcyonelles et des Pluma- telles ont un tube digestif complet, s'ouvrant au-dchors par une bouche au centre du fer- à-cheval, près du sommet, et par un aims 264 ALC situé égalemenl dans l'axe, au-dessous de la bouche. Les tentacules , au nombre de i2 à 44, forment une double crèle épanouie sur les deux bords de l'appendice en fer-à-che- val. Ils sont formés d'un tube membraneux, gonflé par les fluides inléi leurs de l'animal, et garni sur 3 de ses faces d'une rangée de lamelles vibraliles, dont l'agitation succes- sive produit l'elTet d'une rangée de perles ou d'une chaîne en mouvement, et sert à exci- ter dans le liquide ambiant des tourbillons qui amènent à la bouche les corpuscules flottants dont l'animal se nourrit. Les excréments de ces Polypes sont rejetés fréquemment sous la forme de globules or- dinairement verdàtres , dans lesquels on re- connaît des débris d'Algues microscopiques et d'Infusoires cuirassés. La membrane cor- née ou pergamentacée des tubes du Polypier n'est que la partie la plus ancienne et la plus consolidée du tégument externe de chaque Polype, dont la partie molle et ac- tive est complètement rétractilc dans ce tube par l'action de fibres musculaires bien visi- bles.—L'esp. la plus commune d'Alcyonelle a reçu le nom ù'Alajonella fluviaiilis ; les autres esp. doivent être reportées au g. Pa- ludicella, Gerv., ou au g. Plumatelle {K. ce mot) , auquel nous renvoyons pour de plus amples détails. (Duj.) •ALCYOiV'IDE. Alcyonidiaiàlxvovîç, îSoç). poLYP. — G. de la famille des Alcyoniens , établi par M. Miine- Edwards pour une esp. de Polypes réunis en une masse molle , cy- lindrique, brunâtre, simple ou rameuse, fixée par sa base à des fucus ou à d'autres corps marins. Ces Polypes, très petits, blancs, demi-transparents ainsi que l'extrémité des rameaux, sont cylindriques, terminés par un disque étoile, composé de 8 gros tentacules pinnés, au milieu desquels on distingue l'ouverture buccale. A la base de chaque tentacule, on remarque quelques lignes sail- lantes disposées en pyramide ; et dans l'in- térieur , on aperçoit un tube jaunâtre et opaque qui part de la bouche, pour arriver jusqu'à moitié de la longueur du corps cy- lindrique de chaque Polype ; c'est le canal alimentaire, présentant 8 stries longitudi- nales intérieures avec une multitude de petits plis transversaux , et communiquant par en bas, au moyen d'une large ouverture con- tractile, avec la cavité générale et commune ALG qui occupe l'intérieur du Polypier. Ce canal intestinal est fixé à la paroi externe par 8 cloisons membraneuses , le long desquelles se trouvent des cordons llcxueux, et dans l'épaisseur desquelles se développent les germes. Les polypes et l'extrémité molle des rameaux sont complètement réiractiles; la base du polypier est plus charnue , consis- tante , et contient de nombreuses spicules calcaires. C'est la. complète rélraclilité de l'extrémité del'Alcyonide, qui distingue gé- nériquement ce polypier des autres Alcyo- niens. La seule esp. connue, VAlcyonidia elegans , vil dans la Méditerranée , sur les côtes de l'Algérie. (Duj.) ALCYOIVIDIE. Aktjonidium ( à).xvovt5 , l'^o; ). poi.YP. — G. établi par Lamouroux , pour divers corps marins à formes massi- ves, lisses, lobées ou rameuses, et auxquels il attribuait des Polypes transparents, à corps infundibuliforme , armés de 12 tentacules égaux, longs et filiformes. Une partie des Alcyonidies ont été reportées par Lamou- roux lui-même parmi les Algues , dans le g. DumoiHia. Plusieurs des esp. qu'il conserve, comme les A. nostoch , A. buUi, sont au moins douteuses quant à leur nature. Pour ce qui est de son Alcyonidie gélatineuse , {Akijonium gelaiinosum dePallas), qui avait été nommée d'abord par lui-même AUtjoni- dium diaphauunt ct rapportée aux Algues, elle a été étudiée récemment par M. Art. Farre, qui en a fait un g. des Ciliobrachiés ou Bryozoaires, sous le nom de Halodactyt.e. P^. ce mot. Ainsi le nom d'Alcyonidie doit disparaître de la science. iDiu.) ALCYOIVIDIÉES. Alcyonidicœ {àlxvo-/.;, t<îo;). POLYP. — Dénomination créée par La- mouroux pour un ordre d'Algues marines , parmi lesquelles il plaçait, sous le nom d'Al- cyonidie, VAlcyonium gelaiinosum ou dia- phiinian. (DuJ.) ALCYOIVIDIOIV (à).xuovc'ç, Wcç ). POLYP. — Nom changé par Lamouroux en celui d'Al- cyonidie, lequel est remplacé lui-même par cc\u\deHalodaciylc. /^. ce mot. (DuJ.) *ALCY01VIE\'S. Alcyouia et Alcyoïiiiia (àXxvovtov). POLYP. — Famille de Polypes parcnchymateux (Milne-Edwards) ou d'En- thozoaires(Ehrenb.),dontlacavitédigeslive, limitée par l'enveloppe parenchymateuse du corps et s'ouvrant au-dehors par une seule ouverture, présente un tube œsophagien ALC parfaitement distinct et a ses parois garnies de 8 ou 6 lames ovariennes. Les Alcyoniens ont aussi des tentacules pinnés, mais non ciliés, au nombre de C ou 8. Cette famille, pour M. Milne-Edwards , se divise en 5 tribus, savoir: 1° les Alcyoniens pierreux, comprenant les g. Tubipore, Favo- site, Caténipore, etc. ; 2o les Alcyoniens den- droides, tels que le Corail, l'Isis , les Gor- gones; 3° les Alcyoniens libres, comme les Pennatules, les Vérélilles, les Rénilles; 4° les Alcyoniens rampants, comme laCornulaire; 5° les Alcyoniens massifs, comprenant les Alcyons proprement dits ou Lobulaires, les Ammothées, les Nephtées et le nouveau g. Alcyonide. M. Ehrenberg, qui donne le nom de fa- milles à ces diverses tribus, les divise et les distribue d'une autre manière. Pour lui, les Isidées et les Gorgoniens, composent la C""^ tribu de ses phylocoraux à 8 rayons; les Caténipores sont placés dans la famille des Madrcporiens, et les Favosiles dans la famille des Dœdaliens, qui font partie des Phytocoraux à 12 rayons. Il rapporte au con- traire à la tribu des Zoocoraux à 8 rayons , les familles des Xéniens ( Xcnina ), répon- dant en partie aux Alcyoniens rampants; des Pennatuliens (Alcyoniens libres, Edw.), desTubiporiens, comprenant le seul g. Tu- bipore, et enfin des Alcyoniens {Halcyoïiina), comprenant les %. Ualcyonium , Lobularia , Ammoihea, Nephlluja, St/mpodiiim et Cliona; de sorte qu'à l'exception de ce dernier g. qui est véritablement une Spongiaire, cette famille de M. Ehrenberg répond aux Al- cyoniens massifs de M. Edwards. ( Duj. ) ALCYOi\ITES ( àkvoîv ). poLYP. foss. — Dénomination vague, employée autrefois par les géologues, pour désigner des Zoophytes fossiles qui appartiennent réellement à la famille des Spongiaires et non à celle des Alcyonaires. Lamou roux avait fait de ces pré- tendus Alcjonites les g. Hallirhoé, Chenen- dopoé, Hippalime, Lymnorée, etc. M. Gold- fuss les a répartis dans les %. Siphonia,Cntmi- dium , 3Itjrmecium et Tragos. Un des plus fréquemment observés parmi ces Alcyonites est VàSiplioiiia piriformis, que sa forme avait fait nommer anciennement Figue pétrifiée ou ficoïle. (Duj.) ALCYONS. Alcyones [ à).xuwv , alcyon). OIS. — C'est dans la méthode de Temminck T I. ALE 2G5 son 7"' ordre renfermant les g. Guêpier, Mariin-pêcheur et Mariin-chasseur, répon- dant aux Pelmatodes de Vieillot, f^. alci- DIDÉES et MÉROPIDEES. (LAFR.) *ALDAMA, Lailav. bot. pn. — Synony du g. Gynuiopsis de 31. De CandoUe. P^. mot. (G. L.) ALDEA ou ALDE.EA. bot. ph. — G. de la famille des Hydrophyllées, établi par Ruiz et Pavon {Fl. Per.), et rapporté en sy- nonymie au g. Phacelia de Jussieu. V. ce mot. (c. L.) ALDIIVA. Adans. bot. ph. — Syn. du g. Brya , P. Br. (Sp.) •ALDIMA, Reichenb. (Aldini, savant physicien italien), bot. ph.— S.-genrc fondé sur quelques esp. de Tacsonia; c'est le même que le Bmcteogama, DG. (Sp.) ALDROVANDA, Mont. (Aldrovandi, na- turaliste italien), bot. pu. — G. de la famille des Droséracées, offrant les caract. suivants : Cal. campanule, 5-parti; sépales ovales, con- caves; pétales 5, courts, oblongs, connivents. Étam. 5. Ovaire l-loculaire, à5 styles courts, filiformes, terminés chacun par un stigm. ob- tus. Caps, globuleuse, l-loculaire, 5-valve, 10-sperme ; graines pariétales. \' Aldrovanda vesiculosa, L., est la seule esp. qui constitue le g. Cette plante, remarquable par la struc- ture de ses feuilles, croît dans les étangs et les lacs de la Toscane, ainsi que dans quel- ques localités du midi de la France. Atta- chée à la vase avant sa floraison , elle vient plus tard flotter librement à la surface de l'eau. Sa tige est simple ou peu rameuse. Ses feuilles sont verticillées et se composent d'un pétiole cunéiforme, membraneux, semi- diaphane, cilié au sommet, et couronné d'une vésicule du volume d'un gros pois; c'est à l'aide de ces vésicules remplies d'air, que la plante se maintient à la surface de l'eau. (Sp.) ALEBRE\XE. rept. — Nom que l'on donne à la Salamandre commune, dans certaines parties de la France. (G. B.) •ALECTIIÉLIE. Alecihelia {àh'x-zop, coq ; iî>ioç, soleil; allusion à la patrie de ce Gal- linacé, située immédiatement sous l'équa- teur). OIS. — S. -genre formé par JI. Lesson, voisin de celui de Mégapode et faisant par- tie de son s.-ordre des Passérigalles et de sa famille des Mégapodes. Une seule esp. de l'ile de Guébé a donné lieu à la formation 17' 266 A LE de ce s.-genre, dont les caract. sonl, d'après cet auteur: Bec petit, droit, comprimé, pointu, à mandib. super, plus longue que l'infér.; celle-ci renflée en dessous; fosses nasales placées à la base du bec , séparées par une arête étroite et bordées par les plu- mes avancées du front. Tour des yeux com- plètement emplumé. Ailes courtes, conca- ves. Tarses médiocres, robustes, scutellés, à doigts proportionnés comme ceux des Méga- podes. Queue à rectrices nulles; toutes le^ plumes décomposées. — L'oiseau type de ce s.-genre parliculicraux Moluques orientales, l'Alecthélie de d'Urville, présente dans son ensemble de grands rapports avec les Méga- T)odes. Il est figuré d.ms le voyage de ta Co- ijuille (pi. 37). M. Swairison dans sa classifi- cation, tout en adoptant ce sous-genre, le place à la suite du g. GulUinda dans sa fa- n)ille des Hallidœ et non dans celle des Me- tjapodinœ. Nous ignorons sur quoi il a basé ce changement, le seul indi\idu connu étant venu à la suite d'un gros temps et à la hau- teur de l'île de Guébé , se jeter épuisé de fa- Jigue sur le bâtiment la Coquille ; ce qui fe- rait supposer que cet oiseau, habitant des grèves, comme les Mégapodes, en aura été repoussé momentanément par une cause 'quelconque, qui lui aura fait prendre son vol au-dessus des flots , où les vents l'auront emporté en pleine mer jusqu'au bâtiment. (Lafr.) *ALECTO (Nom, chez les Grecs, d'une des 3 Furies), ois. — G. formé par M. Lesson et ayant pour type le Tisserin , Aleclo de Temminck [Col. 4 iG). Ses caract. sont, d'a- près nous : Bec robuste, allongé, conique, comprimé, à mandib. super, assez élevée vers le front et l'entamant angulairement , arque dans toute sa longueur; narines ba- sales , ovalaires , ouvertes et entièrement nufs; commissure sinueuse; mandib. infér. beaucoup moins haute à sa base que la su- per. Pieds robustes, à doigts latéraux d'égale longueur ; ongles faibles et courts. Ailes sub- obtuses, à primaires courtes. Queue allongée et arrondie. — Chez les individus adultes et probablement mâles , toute la base du bec devient enflée et comme boursouflée jusqu'à la moitié de sa longueur; elle perd son aspect corné pour en prendre un osseux et ru- gueux. La mandib. super, ofl^rc alors 3 ren- flements : un frontal entre les narines et un ALE depuis chaque narine jusqu'au bord latéral, de sorte que leur ouverture se trouve singu- lièrement rétrécie. La mandib. infér. en présente 2 : un sur chaque branche mandi- bulaire, à sa base latérale et infér. A celle singularité s'en joint une autre des plus re- marquables chez cet oiseau : le mâle est muni d'une verge extérieure, longue de 4 à G lignes, très apparente dans la plupart des peaux sèches; ce qui indique qu'il y a très probablement chez l'^/tc/o, plus qu'un simple contact dans l'acte de la féconda- tion. Malgré les grands rapports de forme exis- tants entre cet oiseau et les Tisserins , les 2: anomalies qui lui sont particulières nous paraissent bien suflisanles pour en former le type d'un g. à part, et il serait d'un grand intérêt que quelque naturaliste put faire, au Sénégal sa patrie, des observations pré- cises sur son mode d'accouplement, sur l'époque du renflement du bec, et reconnaî- tre si ces particularités sont particulières à l'un des sexes seulement ou à tous deux. M. Swainson, dans sa classification, a fait de cet oiseau son g. DertroiJcs , et sans égard pour son nom antérieur d'yllecio, il le nomme D. albirosiris. Tout en citant la sy- nonymie à'Alccio de Temminck (l'aute im- pardonnable, puisque l'on doit conserver les noms spécifiques antérieurs), il le relire de la famille des Tisserins, pour le mellFC dans celle des Gros-Becs. Il est certain que la brièveté de ses ongles , très développés au contraire chez les Tisserins, la longueur de sa queue, toujours courte chez ces der- niers , et ses ailes plus arrondies, semblent autoriser ce changement de famille, que nous serions tout disposé à admettre; mais avant de prononcer, il nous semble indis- pensable d'attendre sur son mode de nidifi- cation, des renseignements qui nous fassent connaître si, comme les Tisserins, il con- struit son nid avec des tiges de Graminées , finement entrelacées, à ouverture latérale ou inférieure, d'où le nom de Tisserins; ou si, comme les Gros-Becs, il le fait en forme de coupe ouverte en dessus. La seule esp. du g., connue jusqu'ici, est le Tisserin Aleclo de Temminck. Il est de la grosseur d'un merle, tout noir, avec les bords externes des primaires et quelques taches irrégulières blanches sur les flancs, ALE et la base du bec jaunâtre. Il habite le Sé- négal et les parties occidentales de l'Afrique. (Lafr.) * ALECTO. INS.— G. de Coléoptères pen- tamères, famille des Malacodermes, tribu des Lampyrides, établi parM. Delaporte, et dont cet auteura donné les caract. dans le2'"=vol. des Ann. de la Soc. Entom. de France , p. 135. Il est fondé sur une esp. unique, A. di.scoidalis rapportée de Cuba par M. Poey et t[ui fait partie delà collection de M. Che- vrolat. Ce g. ne figure pas dans le dernier Catal. de M. Dejean. (D.) •ALECTO (Nom mythol.). éciiin.— Nom donné par Leach au g. Comatule. V. ce mot. (Duj.) ALECTO (Nom mythol.). polyp. — G. de Polypiers fossiles établi par Lamouroux qui le place dans l'ordre des Cellariées, parmi les Polypiers flexibles. M. De Blainville, en l'adoptant, l'a classé avec les Flustres, les Crisies et les Cellaircs , dans la 2'' famille de ses Polypiaires membraneux, celle des Cel- lariées. M. Milne-Edwardsenfln, le rapporte à la famille desTubuliporiens, avec les Cri- sies, les Hornères, etc. Le polypier des Alecio se compose de cel- lules petites, allongées, tubuleuses, à orifice peu saillant, presque terminal, disposées à la suite les unes des autres de manière à for- mer un réseau délicat à la surface de divers corps marins, sur lesquels elles sont coucbées et adhérentes. Lamouroux avait nommé Alecio dichoioma, l'esp. qu'il observa sur les Térébratules du terrain jurassique; M. De Blainville a donné le nom ù'A. ramea à une esp. presque sem- blable de la craie; M. Mil ne-Edwards en a reconnu une 3" esp, A. gracilis, aussi de la craie, et une 4=, A. granulaia , du grès vert. M.Goldfussavait cru devoir réunir les ^/ec/o à son g. Aulopore. T^. ce mot. (Duj. ) * ALECTON. Alecio (Nom mythol.). ARACiiN. — Nom donné par M. Walkenaër, à une section du grand g. Mygale. (H. L.) ALECTOKIA. yJlecloria. bot. cr.— Acha- rius a employé ce mot pour désigner un groupe de Lichens remarquables par un thalle filiforme, rameux, cylindrique, com- posé d'une substance filamenteuse, revêtue d'une écorce cartilagineuse ; par des apothé- cies orbiculaires, sessiles le long des ra- meaux, entièrement formées parle thalle, ALE 267 munies d'un disque plane ou convexe, con- colore , et dépourvues de marge propre. — Ce g., qui avait déjà fait partie des Parmé- liacées du même auteur, que Hoffmann et M. De Candolle avaient, de leur côté , rangé parmi les Usnées , a subi de nouvelles vi- cissitudes depuis cette époque. M. Fée, après l'avoir adopté dans sa 3Icihode Uchénorjra- pliique, et considéré comme appartenant à sa tribu des Corniculaircs, l'a, plus tard [Suppl. à l'Essai , etc.), rejeté parmi les Pia- malines. Quand ce g. a été créé, l'on avait peu étudié et l'on connaissait mal la physio- logie des Lichens. La fructification, dont les caract. sont de première importance dans toute raéth. naturelle, ne venait alors qu'a- près le thalle pour la classification. En con- séquence, on élevait à la dignité d'esp. et même de g., des plantes que leur habitat avait complètement mélamorphosées. Meyer et Wallroth nous ont fait connaître les cau- ses de ces transformations, et nous en ont dévoilé le mode. Il est donc bien prouvé maintenant pour les botanistes, qui ont étu- dié les Lichens ailleurs que dans les her- biers, que les Alectcriées d'Acharius ne sont que des Évernies ou des Ramalines transfor- mées et atypiques ; aussi , Pries s'est-il servi du mot Atecioria pour désigner, parmi les g. Usnea, Evernia, Ramalina et Celraria, la sect. de chacun d'eux, où viennent se ran- ger les esp. ou les formes à thalle filamen- teux, capillacé, pendant. (C. M.) ALECTORIDES (àX/xTtop, coq; tT^o; , forme), ois. — C'est, dans la méthode de femminck , son 11 ""^ ordre, renfermant les Échassiers à bec court, tels que les g. Agami, Cariama , Glaréole , Kamichi et Chavaria. (Lafr.) ALECTOUOLOPHUS (à),£XTopô^o£XTup, coq), ois. — C'est dans Merrem et dans Cuvier [Règ. anim.), la 1" famille de l'ordre des Gallinacés, ren- fermant les Hoccos , les Pauxis , les Yacous, les Parraquas et l'Hoazin. C'est aussi dans Gmelin et Latham le nom du Hocco de la Guyane. (Lafr.) •ALECTRA. BOT. pu.— G. établi par Thun- berg {nov. Gen.) dans la famille des Scro- phularinées , et qui ne paraît pas être géné- ralement adopté. Endlicher [Gen. Pi.) le réunit au Glossosujlis,ChAm. et Schlecht. y. ce mot. (G. L.) ALECTRIDES (contraction d'à^Exrpvoîv , coq ; £T<îo; , forme), ois. — C'est dans la mé- thode de Vieillot sa SO» famille de l'ordre des Sylvains, composée du seul g. Yacou ou Pénélope. (Lafr.) • ALECTRURIIS ( ài/xT«p , coq ; oipâ queue ). ois. — C'est le nom latinisé du g. Gallite de Vieillot, faisant partie de ses Myothères, 18""^ famille de son ordre des 'Sylvains. ( r. Gallite ). ( Lafr. ) ALECTRYO!V.^://ecn-;/o)i (à)£xTpvwv,coq). nioLL. — Démembrement inutile du g. Duc- cin, proposé par Montfort [Conclnjl. sijttém., t. II, p. 506). Le type de ce g. est le Bucci- niim papitlosiim , dont les caract. s'accordent très bien avec ceux du g. Nasse de Lamarck. Les caract. du g. de Montfort étant insuffi- sants, il a été depuis long-temps abandon- né. [F. Bocci\.) (Dksii.) ALECTRVOiV, Ga-rtn. (à^txrpuuv , coq). liOT. PII.— G. delà famille des Sapindacées, tribu des Dodonéacées, Camb.,dont lesfleurs sont inconnues. Le fruit est une baie coriace, globuleuse , uniloculaire, raonosperme ; cou- ALE ronnée d'une crête coriace , qui se prolonge d'un côté jusque vers le milieu; la graine est attachée au fond de la loge, et engaînée d'un arille basilaire. L'esp. sur laquelle se fonde ce g. est un arbre indigène dans la Nouv.- Zélande. ( Sp. ) * ALECTRYOMA (âlexTOJovtov, jeune coq). MOLL. — G. proposé par M. Fischer {Bull. Soc. nat. Mosc.) pour quelques esp. d'Huî- tres qui , telles que les Osirea perraia et di- litviana, ont le bord des valves profondé- ment dentelé. Ce g. ne peut supporter le moindre examen, et ne doit pas être adopté. [F. Huître.) (Desh.) * ALECTURA et Alectnrus. ois. — C'est dans la classif. de M. Swainson, un g. répon- dant à YAkctnirus de Vieillot [F. ce mot). Nous ignorons pourquoi cet auteur, adoptant ce g., a jugé convenable d'en altérer le nom : il écrit à la fois Aleciura et Alcclurm. (Lafr.) * ALEGRL\ , Moç. et Sess. ex D.C. bot. PII. — G. qucM. De Candolle rapporte avec doute à la famille des Tiliacécs, et dont il expose ainsi les caract. (P>-o(/c. i , p. 5l7): Involucelle de 12 folioles lancéolées, poin- tues , étalées. Sépales au nombre de 5 , val- vaires en préfloraison, finalement révolutés au sommet. Pétales au nombre de 5, planes, obovales. Étam. nombreuses, libres ou lé- gèrement soudées par la base ; les extér. ananlhères; anth. suborbiculaires. Ovaire ovoïde, monostyle; stigm. au nombre de 5, suborbiculaires, rapprochés. Caps. 5-gone, 5-loculaire , loculicide, 5-valvc. Graines ailées. Ce g. n'est fondé que sur une seule esp., indigène au Mexique; c'est un arbre à feuillesovales,dentelées; les fleurs, blanches et semblables à celles des Sparmauniu , sont de la grandeur d'une rose. ( Sp. ) *ALEIODES. INS. — Genre de l'ordre des Hyménoptères, appartenant à la famille des Ic.lineumoniens , groupe des Braconiics, éta- bli par M. Wesmacl [DIonoçiraphie des Bni- con. de Belgique), qui le caractérise princi- palement par une 2""= cellule cubitale, car- rée ou rectangulaire aux ailes supérieures , et par un abdomen linéaire et non compri- mé. Cet auteur en décrit 18 esi)èces indi- gènes, pour lesquelles M. Westwood {S^/ii. of Gen.) et nous (Hist. des An. art.) avons con- servé le nom générique de Rogas , qui leur avait été déjà appliqué par M. Nées von Fsenbcck. [F. ce mot.) (Bt.) ALE ALÈXE. poiss.— Nom vulg. d'une Raie à museau aigu. ( K. Raie ). ( Val.) ALÈ.\E. S'ibula. moll.— En examinant les coquilles du g. Terebm de Lamarck, M. de Rlainville reconnut dans le nombre quel- ques esp. quiréellementn'appartiennent pas à ce g. et qui sont de véritables Buccins. Il aurait sans doute suffi de retirer ces esp. du g. Terebra , dont elles n'offrent pas les ca- ract. , pour les remettre parmi les Buccins. M. de Blainville, néanmoins, dans son traité de-Malacologie, a cru devoir faire autrement; il a laissé aux 2 ou 3 esp.de Buccins le nom de Terebra , et il a établi un riouveau g. , celui qui nous occupe, pourles wSihTeycbra de Lamarck. Ces changements de nomencla- ture ne pouvaient être adoptés ; aussi le g. Sitbula n'a-t-il été admis par personne, {f^. Vis.) (Desii.) ALEOCHARA ( à/.î'a , abri ; xapâcracu , je creuse), ins. — G. de Coléoptères penta- mèrcs, établi par Gravenhorst et placé par Lalreille dans la grande famille des Braché- lytres , tribu des Aplatis. Ses caract. sont: Ant. insérées à nu entre les yeux et près de leur bord intér.; les trois l'" articles sen- siblement plus longs que les suivants; ceux- ci perfoliés, le dernier allongé et conique. Palpes terminés en alêne; les maxillaires avancées avec l'avant-dernier art. grand et le dernier très petit. Cors, presque ovale ou en carré arrondi aux angles, Ély t. très courtes. Les Aléochares sont de petits Brachélytres très agiles, qu'on trouve ordinairement dans les Champignons ou bolets plus ou moins |)utréfiés; on en rencontre aussi sous les pierres et dans les débris de végétaux qui sont à terre , ainsi que dans les bouzes. M. Dejean dans son dernier catal. en men- tionne 2-3 esp., dont 5 d'Amérique et les autres d'Europe. Parmi ces dernières nous citerons les y4. fuscipes, irisiis , bipuiiclalu et nitida de Gravenhorst, qui se trouvent toutes 4 aux environs de Paris. (D.) ' ALÉOCHAUIDES ( Aleochara , r. ci- dessus ; uSoz, formel, ins.— Tribu de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Bra- chélytres, établie par le comte Mannerheim et qui correspond à celle des Aplatis (Câpres*!) de Latreille. l^. ce mot. Elle comprend 16 g. dont voici les noms: Dinarda, Lomechusa, Gymnusa, Gijrophœna , Aleochara, Oxypoda, Splienoma, Microura, Oligota , Trichophya, ALE 269 Ilomalula, Ctdodera, Bolilochara, Driisilla, Fitlagria et Autalia. Les deux premiers g. ont les angles du prothorax fortement pro- longés, tandis que les 14 autres les ont au contraire peu prolongés ou nuls. Du reste, cette tribu se compose d'esp. assez dispa- rates, la tète étant chez les unes non rétrécie postérieurement, tandis que chez les autres elle oITre un col aussi distinct que dans les Staphylinides. Les ant., souvent courtes, ro- bustes et presque fusiformes , sont insérées tantôt dans des cavités latérales de la tête, au bord antér. des yeux , tantôt à nu , au même bord ou un peu pi us avant sur le front; elles se trouvent alors situées prcsqueaubord interne de ces organes. Cette tribu se dislin- gue par ce caract. de celle des Ojcytélides; des Tacliimdcs])aiT les jambes, qui sont toujours mutiques , excepté chez les Gynvinsa, et des Omalides, par la brièveté des élytres, qui laissent la majeure partie de l'abdomen à dé- couvert; celui-ci est constamment relevé, même pendant l'inaction, dans la plupart des esp. , et quelques unes le ramènent si complètement sur le dos qu'elles paraissent alors tout-à-fait globuleuses ou sphériques. Le corps des Aléocharides est en général assez allongé , et presque parallèle dans la majorité des espèces. Ce sont des insectes de très petite taille, de couleur uniforme, brunâtre , noiriltreou ferrugineuse et d'une détermination extrêmement difTicile. (D.) "ALÈPE. v^/epaA. Triton, L. (àpriv.;^£- Trot'ç, sorte de coquille), moli.. — G. de la classe des Cirrhipèdes, famille des Lépa- diens, Blainv., formé par Rang [Blun.d'hiu. nat. des moll.) qui lui assigne les caract. sui- vants : Animal ovale , comprimé , fabiformc, arrondi près du pédicule; celui-ci médio- crement allongé ; cirrhcs un peu courts, se recourbant à peine à leur sommet , et com- posés d'environ 10 à 12 art. hispides à leur base. Coquille remplacée par une enveloppe d'une seule pièce épaisse , subgélalineuse et un peu diaphane, sans autre ouverture que celle qui sert au passage descirrhes, se con- tinuant avec le pédicule et ne présentant aucune trace de pièces testacées. — Ce g. ne se compose que d'une espèce, trouvée sur l'ombrelle d'une méduse; ce qui indique suffisamment qu'il est pélagien. (C. d'O.) ALEPIDEA, Laroch. (à priv.; >£«'?, î^oi, écaille), bot. ph. —G. de la famille des Om- 270 A LE bellifèrcs, Iribu des Saniculées, de M. De Candolle, qui en donne lescaracl. suivants ( Prodr. 4, p. 87) : Tube calicinal Icgcremcnt tuberculeux. Pétales infléchis. Péricarpe ovoide-cylindracé , tuberculeux ; méricarpe sans côtes ni bandelettes ; carpophorc adné. L'unique esp. sur laquelle se fonde le g. est une plante herbacée, du cap de Bonne- Espérance, dont les feuilles radicales sont pétiolécs, oblongucs, ciliées de soies spines- ccntes; les liges presque nues .ombelliféres au sommet; les ombelles semblables à celles des Astruntid. (Sp. ) ALÉPIDOTE (àXtTT.'fîùjToç , non écailleux). poiss. — Nom donné par Linné à un poisson qu'il classait parmi les Chélodons, et dont la peau est sans écailles. Lacépèdc a fait de ce Ch. Atepidoim L. , un g. où il ne plaçait que cette seule esp. , son Rhombe Alépidote. De- puis, nous en avons plusieurs autres qui viennent toutes, comme la première, des mers d'Amérique. (Val.) * ALEPISAURUS (à priv.; )i£7rf;, écaille ; crxZpoi, g. de poissons), poiss. — Nom com- posé par le Piévérend Pi. T. Lowe de Madère, pour exprimer un Satiru^ sans écailles, ou à peau nue. Ce nouveau g., découvert à Ma- dère en 1S33, décrit et figuré dans les Traus. de la Soc, Zoul. de Londres , a le museau avancé, la gueule très ouverte, fendue au- delà des yeux, ornée de dents très longues, rangées sur les mâchoires et sur le palais. Deux dorsales, l'une très haute; l'autre petite cl adipeuse; de petites ventrales; une anale courte, pointue en avant; la caudale grande et fourchue. J'ajoute encore à ce caracl. fourni par M. Lowe, l'observation faite sur le dessin que m'a communiqué feu mon ami M. Bennctt , que les pectorales et les ventrales ont les rayons internes plus longs que les externes. Ce caract. est décisif , quoique paraissant artificiel, pour détermi- ner le rapport saisi par M. Lowe entre ce g. et les Saurai. Il a comme eux une adipeuse, des ventrales abdominales , forme de na- geoires que je ne connais jusqu'à présent que chez les Saunts , la gueule très fendue. Nous connaissons déjà un g. voisin des Saunts, qui a la peau nue et sans écailles. Ajoutez à cela que le canal intestinal est simple , sans cœcum. Je crois donc que c'est à la famille des Salmoides qu'apparlienl ce g., et non à celle ALE des Ta-nioides, avec lesquelles cependant il a quelque analogie par la disposition des dents. On n'en connaît encore qu'une seule esp. nommée A. ferox; elle est argentée avec des nageoires bleues ; la dorsale est très haute. Elle devient très grande, on en a vu de 6 pieds de long. (Val.) •ALÉPOCÉPIIALE (à priv.; h'izk, écaille; xt'^oc)^' , tête). POISS.— G. de Poissons à léte sans écailles, établi par M. Piisso {Mém. de l'Acad. de Turin), qui le caractérise par: Un corps ovale, oblong, dont le tronc est cou- vert d'écaillés ovales et caduques ; à gueule bien fendue; à mâchoires et palais garnis de dents fines et aiguës ; à ouïes très larges ; 8 rayons bianchiostèges ; la dorsale oppo- sée à l'anale, et toutes deux réticulées sur le tronçon de la queue, — M. Risso a placé ce g. dans la famille des Clupéoides; mais il est facile de se convaincre, par le plus simple examen, que c'est dans le groupe des Ésoces , près des 31icroslomes, qu'il faut ranger ce g. curieux, dont on n'a décrit jusqu'à présent qu'une seule esp., l'A. ros- tre {A. rosiratus), d'un bleu violacé, à na- geoires noires. Ce Poisson, selon M. Risso, sort des plus grandes profondeurs de la Mé- diterranée (2,000 pieds). Ses yeux sont très grands. La femelle pond des œufs brunâtres, et s'approche des rivages en juillet ou août. (Val.) ALEPlTiUM (à priv.; XsTrvpôv , cosse, en- veloppe de fruit), bot. pu. — G. de ia famille des Resliacées, établi par Rob. Brovvn [Prodr. FI. Nov. HolL, I, p. 2i:5), voisin des g. De- vauxiu et Eriocaulon, dont il se distingue par les caract. suivants : Spathe bivalve, conte- nant une ou plusieurs fleurs. Glumes nulles, fleurs monandres, à anthère simple, de G à l.S pistils unilatéraux, attachés à un axe commun. Styles soudés par leur base , dis- tincts dans leur partie supérieure. Fruits secs s'ouvrant par une suture longitudinale. — Les 3 esp. que M. Rob. Brovvn a décrites sont toutes originaires de la Nouvelle-Hol- lande. Ce sont de petites plantes grêles et touffues, très semblables aux esp. du g. Devauxia, dont elles diffèrent surtout par l'absence des glumes et leur spathe généra- lement uniflore. (A. R.) ALETIUS (à).£Tp!î, qui prépare de la fa- rine; allusion à l'une des espèces, dont les feuilles sont comme saupoudrées de farine). ALE BOT. pn. — G. de la famille des Liliacées , qui peut être caractérisé de la manière sui- vante : Cal. pétaloïde tubuleux, formé de G sépales égaux, soudés presque en totalité, rudes à l'extér. Étam. 6, insérées au haut du tube calicinal et incluses ; filets très courts , anlh. sagittées. Ovaire semi-infère , aminci insensiblement à son sommet en un style triangulaire assez long, terminé par un stig- mate obtus et à 3 angles. Le fruit est une capsule en partie adhérente au calice, qui est persistant et la recouvre ; elle est pyra- midale, à Sangles, terminée en pointe à son sommet, à 3 loges, et s'ouvre en 3 val- ves adhérentes par leur partie inférieure. Les graines sont très petites, nombreuses, oblongues , arquées et striées. — Linné, en établissant ce g., y avait rapporté 4 esp. : A. farinosa, capcnsis , liyacinlltoides et fra- i/ratis. La 1" seule en fait réellement partie; la 2""' est devenue le type du g. f^eltheimia ; la o'^' celui du g. Satiseviera- et enfin la dernière fait partie du g. Drocœna. A l'esp. primitive {A. farinosa L.) on doit joindre Y A. aurea de Waller et de Michaux. Ces 2 esp. constituent à elles seules le g. Elles sont originaires de l'Amérique septentrionale. Willdenow a substitué à tort le nom de Wimnbea à celui d'Aletris donné par Linné. (A. R.) ALEURÏSMA, Link (à'kupov, farine; c'crpia construction, parext.amas; il faudrait écrire Aleurhmna). -ëot. ck. — Petits Champignons qui ressemblent à des amas de farine. Ils ne diffèrent du g. Sporoirichum , auquel on les rapporte maintenant, que par la finesse de leurs filaments et le grand nombre des pores qui les recouvrent. (/^.Nees d'Esenb., Sysu derHUe, p. 25, éd. 1837.) (LiîV.) "ALEUllITES (à/EuptTV);, farineux ; plante couverte d'un duvet farineux), bot. pn. — Le g. de la famille des EupLorbiacées , ainsi nommé par Forsler, a reçu aussi différenis autres noms : celui de Cumirinm deRuniph, celui iïAmbinnx deCommerson. Scscaract. sont : Fleurs monoïques, cal. 2-3-parti, à préfloraison valvaire; 5 pétales colorés, à préfloraison imbriquée ; un disque à 5 lobes squamiformes. Dans les mâles, des filets pombreux, courts, soudés inférieurement en une seule masse conique, libres supé- rieurement, et terminés par des anthères ad- nécs et inlrorses. Dans les femelles, un ovaire ALE 27î à 2 loges 1-ovulées , caché dans une enve- loppe distincte, tomenteuse, fendue supé- rieurement pour laisser passer 2 styles courts et bi-partis; fruit charnu, contenant à l'in- térieur 2 noyaux percés d'une ouverture vers le haut de leur face interne, et finissant par se séparer chacun en 2 valves. On connaît de ce g. 2 ou 3 esp. répandues dans les îles des mers tropicales, depuis Ceylan jusqu'à l'Océan Pacifique. Ce sont des arbresà feuilles alterner, entières ou lobées, longuement pé- tiolées et munies de 2 glandes à leur base. Les fleurs forment de grandes panicules com- posées , dans lesquelles les femelles, rares et portées sur des pédoncules épais, occupent le bas des panicules partielles; tandis que les mâles, très nombreuses, sont supérieu- res. Presque toutes les parties du végétal sont comme poudrées d'une farine dans la- quelle la loupe fait reconnaître de très pe- tits poils en étoile. (Ad. J.) •ALEUROSTICTUS fa^jupov, farine ; <7tich. {rném. Rub. p. IM, t. II, /■. 1 ), arbrisseau origi- naire de la Guyane, portant des feuHles op- posées, oblongues, acuminées, et des fleurs terminales solitaires ou réunies en petit nombre et presque sessilcs. (A. Pi.) "ALIBUM (anagramme de TJabum). bot. pn. — Ce g. diffère du Liabian par les fleurs du disque, dont l'aigrette est bisériée, à ran- gées extérieures en forme de couronne dentée, l'intérieur garni de nombreuses denticules sétacées, tandis que les fleurs du rayon sont pourvues d'une aigrette 1-sériée et dentée. h'AHbum est une herbe à rameaux trichotomes cylindriques, velus, garnis d« feuilles opposées, presque connées et auri- culées entières ou pinnatifides, couvertes en IS 274 ALI dessous d'un duvet blanc tomenleux; les capitules sont solitaires et réfléchis. La seule espèce connue appartient à l'Amérique Au- strale. (J.D.) •ALICTÈRE. Alicleres, Ncck. , Scliolt et Endl. (Le nom fait allusion à l'aflinité de ce g. avec les Hélicieres). bot. pu. — G. de la famille des Sterculiacées, tribu des Héliclé- récs. — Endl. Schott et Endlicher [Meleihem. bot.) lui assignent les caract. suivants : Cal. oblong-campanulé , renflé, irrégulièrement 5-denlé; pétales au nombre de 6, ligulifor- mes, à onglet nu ou appendiculé; andro- phore tubuleux ; filets anthérifères très nom- breux; filets stériles soudés en forme de cupule semi-5-fide, engainant la base de l'ovaire. Ovaire longuement stipité. Styles ."i, allongés, soudés. Péricarpe de 5 follicules rectilignes, polyspermcs, d'abord soudés, finalement disjoints. Ce g., propre à l'Amé- rique équatorialc , est fondé sur VHclicicrcs carihagineiisiaL. et quelques autres espèces. (Sp.) • ALICIILAIRE. AUcularia, bot. en. — Genre de la famille des Hépatiques, tribu îles Jongermanniées, établi par M. Corda, [Slnrm. Flor. germ. IL XIX et XX p. 32) et admis par M. Nées d'Esenbeck, qui le carac- térise ainsi dans ses Europaïscher Leber- owose , m. p. 44S: Périantbe terminal in- clus dans un involucre urcéolé, auquel il est adhérent par la base. Orifice du périantbe ré- gulièrement denticulé.Calyptreincluse mem- braneuse. Capsule divisée jusqu'à la base en 4 valves. Élatères nues, dispires. Anthère comme dans le g. Jongermanne. Feuilles dé- combantes. Amphigastres simples, étalés, en- tiers. Tiges ascendantes, flexueuses, garnies de radicules et se ramifiant par innovations. Une seule esp. européenne , le Junger- mannia scalaris Schrad. compose ce genre. (CM.) • ALIME. Alima (a^tuo;, marin; il eût été mieux d'écrire : halima). crust. — G. de l'ordre des Stomapodes , famille des Unicuirassés, établi par Leach avec ces ca- ract. : Carapace étroite; rostre droit, fili- forme, avec les angles antér. et poster, constituant chacun 2 épines ; anneaux oph- tbulmiques et antcnnulaires se voyant à découvert sous le ventre. Yeux dirigés en dehors, portés sur des pédoncules longs, cy- lindriques. Bouche située très loin du front , ALI vers le tiers poster, de la face infér. de la ca- rapace. Abd. étroit, allongé. Fausses pattes grandes, généralement dépourvues de bran- chies. — Ce g. renferme 3 esp., habitant les mers d'Afrique, des Indes et de la Nouvelle- Hollande. (H. L.) ALHIEXTS. Alimenta {alere , nourrir). PHYsioL. — Les Aliments sont les substances qui, introduites dans l'appareil digestif, servent à l'entretien de la vie. Nous les con- sidérerons sous le rapport : 1° des élimenlx qui les constituent; 2" des combinaisons les plus simples qui les composent, et que nous appellerons principes alimentaires; 3° des principes comparés entre eux pour former les aliments que la nature nous présente, et que nous désignerons par le nom d'Ali- vïenls composés. I. Éléments constitutifs. Considérés en général , les Aliments se résolvent dans les corps simples suiy ànls-.V Oxygène, V Hydro- gène, le Carbone, l'Azote, le Phosphore, le Chlore , le Soufre, le Potassium , le Sodium, le Calcium , le Magnésium , V Aluminium , le Silicium, le Fer, le Manganèse. Aucun de ces divers principes, à l'état simple et élémentaire, ne sert à l'alimenta- tion. Ils font partie des Aliments à l'état de combinaisons binaires, ternaires, quater- naires. Les combinaisons binaires sont bor- nées presque exclusivement à l'union avec l'oxygène , formant ainsi des oxydes et des acides. Il en résulte de l'eau , de la potasse, de la soude, de la chaux, de la magnésie, de l'alumine , de la silice , des oxydes de fer, de manganèse; les acides carbonique, phos- phorique et suH'urique , etc. Lès combinaisons de ces corps binaires entre eux donnent naissance à des sels de composition ternaire et quaternaire, qui se trouvent également dans le règne minéral et dans le monde inorganique; mais en pro- portion incomi)arablement plus grande dans le premier que dans le second. Nous appe- lons cette classe \(ii principes minéraux. II. Les autres éléments se réunissent pour former une seconde classe. lisse distinguent des précédents, en ce qu'ils se trouveiil dans les aliments en proportion incomi)arable- ment plus grande, et qu'ils en forment ainsi la base; ils y présentent des combinaisons n'existant que dans le monde inorgani- que, qu'ils caractérisent sous le rapport ALI de la composilion élémentaire ; c'est pour- quoi nous nommerons ces combinaisons principes organiques. Ces éléments sont le Carbone, l'Oxygène, l'Hydrogène et l'A- zote. Parce qu'ils constituent des principes élémentaires organiques , il faut qu'ils for- ment des combinaisons ternaires ou quater- naires. Les ternaires sont formées de Carbone, d'Oxygène et d'Hydrogène ; les quaternaires, ides mêmes éléments unis à l'Azote ; ainsi , les unes ne sont pas azotées, les autres le sont. III. Les PRINCIPES ORGANIQUES TERNAIRES [forment plusieurs groupes que nous pouvons désigner de la façon suivante : 1° les acides; 2° les principes hydrogénés ; 3° les substances neutres. \° Les acides organiques sont: 1° l'Oxali- que ; 2° V acétique; 3° le Citrique ; 4° le Tar- iarique; 5° le Malique ; 6° le Galliqae ; 1° le Tannique ; 8° le Lactique; 9° le Butirique. 2° Les principes hydrogénés sont: 1° l'Al- cool; 2» les Huiles essentielles ; 3° les Rési- nes; 4° les Corps gras. Ils forment , par leur composition , un groupe qui se distingue du 1"% dans lequel les éléments qui prédomi- nent sont l'Oxygène et le Carbone. Dans ce- lui-ci, les éléments prépondérants sont l'Hy- drogène et le Carbone. 3° Les principes neutres sont : le Sucre, la Gomme , la Fécule , le Ligneux , qu'on peut représenter exactement comme des combinaisons de Carbone et d'Eau. IV. Principes quaternaires. Les principes azotés se trouvant en abondance dans le rè- gne animal, et en proportion bien inféiieure dans le règne végétal, nous commencerons par les premiers. I. Ceux du règne animal sont .- 1" la 3fa- liere colorante du sang ; 2° la Gélatine; 3" le Caseum ; 4" l'albumen; 5° la Fibrine. H. Les principes azotés du règne végétal sont: 1° la Fungine ; 2° le Caseum végétal; S" V albumine végétale; 4° le Gluten. Les Aliments composés tirés du règne vé- gétal consistent dans les différentes par- ties des plantes; car il n'est pas une de ces parties qui ne puisse en fournir à l'homme ou aux animaux; mais toutes ces parties ne sont pas également nutritives ; c'est pour- quoi nous les diviserons en groupes, suivant les degrés de cette propriété; ainsi nous les ALI 275 rangerons en deux grandes classes , dont l'une contiendra : \° Les parties herbacées, ou les feuilles et les tjges ; 2° L'autre , les racines et les fruits. y. Les parties herbacées des plantes ont pour caractère d'être fort aqueuses, et de contenir une matière solide moins nutri- tive ; car d'abord , il n'y a pas , en général , de fécule, qui est un des principes alimen- taires les plus nutritifs; en second lieu, il y a presque toujours moins de sucre et de gomme. Il en résulte que les aliments de ce groupe sont moins nutritifs. Aussi l'homme n'est-il pas herbivore, dans le sens qu'il puisse faire des herbes sa nourriture uni- que. Pour qu'il en fût capable, il lui fau- drait une organisation fort différente ( f^. Herbivores). 1° Les parties herbacées des Phanérogames ont, indépendamment des formes, un carac- tère manifeste qui les dislingue, au premier coup d'oeil , des parties correspondantes du groupe des Cryptogames : c'est la couleur verte. Elle est due à un principe qu'on a dé- signé par le nom de matière verte , de Chlo- rophylle, etc. Elle a sans doute des quali- tés salutaires ; car une longue expérience a fait connaître aux marins combien la priva- tion des légumes frais dispose au scorbut, et combien leur usage est puissant pour les guérir de cette cruelle maladie. Il y a une distinction à établir sous le rap- port des vertus nutritives des différentes parties herbacées. Les herbes et les feuilles sont bien moins nourrissantes que les tiges herbacées consistantes dans leurs parties décolorées : tels sont les épinards et la chico- rée comparés aux cardons et aux asper- ges , etc. 2" Les parties herbacées des Cryptogames. Ici tout est herbacé, puisqu'ici il n'y a sen- siblement ni racine ni fruit, et que ces végé- taux alimentaires sont d'une consistance molle. Ici encore disparaît la matière verte. Tout est, pour ainsi dire, lige ou feuille décolorée Ce sont: les Lichens, expansions folia- cées , très répandues et très abondantes dans les pays où la nature produit à peine d'autres végétaux. Le Lichen d'Islande, qui sert à la nourriture de l'homme, dans les ré- gions inhospitalières du pôle arctique, est 276 ALI iialurellcment très amer. Lorsqu'une partie de son amertume est enlevée par un séjour prolongé dans l'eau et qu'il est réduit en farine, on en fait une bouillie avec le lait de Renne. Sans ce Lichen, ni le Lapon ni le renne n'existeraient. Les Chatnpiijnons , qu'on peut regarder comme des tiges, ont plus de consistance que les expansions foliacées. Ils la doivent à une substance qui a des rapports avec le ligneux , la fungine. Cependant c'est à cause de ce principe que les Champignons alimen- taires ne sont pas d'une très facile digestion. \ï. Les Racinks et FnuiTs. — Nous n'em- ployons pas le mot racine dans le sens stric- tement botanique, mais dans une acception plus large, tel qu'il est usité dans le monde. Ainsi, nous désignons par là les racines pro- prement dites, et en même temps les bulbes et les tubercules. Comme les racines et les fruits ont des principes communs, nous devons les réunir dans une seule classe, qu'on sous-divisera selon les qualités les plus saillantes. Ils for- 'mcnt plusieurs groupes, suivant que les uns ou les autres sont: 1° pi(iHants ; 2" acidulés ; 3° huileux; 4° doux (sans être farineux); 5° farineux, quel que soit d'ailleurs le goût accessoire. 1» Les racines piquantes doivent leur goût à la présence d'une huile essentielle, qui se trouve surtout dans les racines ou les bulbes des Crucifères et des Liliacées. Elles servent, ajuste titre, de hors-d'œuvre ou d'assai- sonnement; car l'huile essentielle acre les rend trop excitants. 2° Les fruits acidulés réunissent trois prin- cipes qui les caractérisent: l'acide, le sucre et la gelée végétale. Sans le sucre , à cause de l'acide, ces fruits ne seraient pas alimen- taires. On peut les distinguer en : 1° fruits gélatineux, tels que les groseilles, les mûres, etc. ; 2° en fruits charnus , à consistance molle, tels que les cerises, pèches, etc.; et 3° en fruits à chair ferme , tels que les pon>- ines, les poires, les ananas, etc. 3° Fruits huileux. Ils se divisent naturel- lement en deux groupes, suivant que la par- tie comestible est fournie par l'enveloppe, comme les olives, ou par les graines, qui toutes sont des noix. Ils contiennent une huile douce, fort agréable, en proportion telle, qu'elle peut souvent en être tirée oar AU expression et fournir aux besoins du com- merce. Dans les climats fortunés voisins de l'équateur, il est de ces fruits qui, par leur grosseur, leur qualité et leur abondance, offrent à l'homme une nourriture qui suffit, en grande partie, à sa subsistance. Le fruit du Cocotier est celle des peuples dans l'en- fance de la société, le lait des nations en- core au berceau. 4° Racines et fruits doux (non farineux). 1° Presque toutes les racines de cet ordre sont naturelles à nos climats tempérés; mais, duns l'état de perfection où elles nous ser- vent d'aliment, ce sont des produits de l'art. 2° Les fruits doux sont lous d'origine étrangère, natifs de climats chauds et pro- viennent des Figuiers , des Courges , des Dattiers, etc. La datte est le fruit des déserts brûlants; le dattier ombrage le puits soli taire, et offre, dans ses fruits, au voyageur exténué, une nourriture suave et substan- tielle qui le ranime, lui , ses compagnons, ses esclaves, ses chevaux, ses chameaux; et soutient leurs forces, pendant qu'ils conti- nuent à parcourir ces plaines arides. 5° Les racines Cl\ei fruits farineux. Les ra- cines farineuses sont : V igname, le manioc, la pomme de terre , etc., toutes natives des pays chauds. Les racines farineuses sont beau- coup plus productives que les graines de même ordre ; mais la supériorité du produit est en masse et non en qualités nutritives. Les fruits farineux proviennent iïarbres , ou sont les graines de plantes herbacées. Les premiers, comme les racines, sont plus aqueux, et par conséquent moins substan- tiels et nutritifs; ce sont : la banane , Varbre à pain , le baiptois ( fruit du Pundunus odo- ratissima) , la châtaigne, le gland doux, etc. Les graines farineuses sont presque ex- clusivement tirées des Légumineuses et des Céréales. Les graines des Légumineuses diffè- rent beaucoup de celles des Céréales, en ce qu'elles ont toutes une saveur prononcée; ce qui les rend moins nutritives que les Cé- réales, qui sont très peu sapides. Les seules espèces susceptibles d'une bonne panifica- tion sont le Seigle ^l le /'>o»/tnf, surtout ce dernier, qui est l'aliment par excellence de l'homme, mais qui, seul, ne suffirait pas toujours. VII. Les Aliments composés tirés du règne animal sont : ALI 1° Les chairs des animaux. Elles présen- tent plus de variétés et moins de différen- ces essentielles que les aliments tirés du règne végétal. Les variétés y sont presque infinies, parce que les espèces qui peuvent servir à notre nourriture y sont, pour ainsi dire, innombrables; ainsi, à quelques ex- ceptions près, les Mammifères, soit herbi- vores, soit carnivores, les Oiseaux de tout plumage , les Poissons de tous genres , les Crustacés, les Mollusques, et même quel- ques Zoophytes , peuvent assouvir notre faim et sustenter notre corps. La plus grande différence dans les chairs consiste principa- lement dans l'arôme. Nous donnons la pré- férence aux animaux domestiques ; d'abord, parce que nous les avons sous la main ; en second lieu , parce qu'ils sont réellement plus sains par leur arôme qui est d'une force moyenne, et par la tendreté moyenne de leur chair. 2° Le sa7ig est inférieur aux chairs ; d'a- bord, par la grande proportion d'eau qui s'y trouve ; ensuite, parce qu'il y manque deux principes : en premier lieu, la graisse, qui y est presque en quantité insensible ; en se- cond lieu , la gélatine. 3° Le lait est également inférieur à la chair; d'abord, par la grande proportion d'eau, puis parce qu'il n'a qu'une seule sub- stance azotée; aussi est-ce la nourriture des enfants et des petits des Blammifères, ainsi que des adultes dont les fonctions digestives sont très affaiblies. L'homme peut se nourrir exclusivement des aliments composés tirés soit du règne végétal, soit du règne animal ; mais il est bien plus rare qu'il se nourrisse exclusive- ment des dernières. En général , un aliment en particulier est insuffisant pour sustenter l'homme; c'est l'ensemble des éléments for- mant son régime qui est capable de le nour- rir, y. Nutrition. (Edwards.) ALISE. BOT. PH. — On nomme ainsi le fruit de V k\\i,'\tv [Cratœgus) , que l'on mange dans quelques parties de la France. (C. L.) ALISES (Vents). Météorol. — Dans les mers ouvertes, et au large des côtes, il existe des vents qui soufflent perpétuelle- ment suivant la même direction , et que l'on nomme vents Alises, d'un vieux mot français qui exprime l'uniformité et la con- stance. Ces courants d'air s'étendent des ALI 277 aeux côtés de l'équateur et jusqu'au tren- tième degré de latitude environ; à ce der- nier point, leur direction est inclinée sui<. l'équateur, comme celle des moussons; mais, à mesure qu'on se rapproche delà ligne équatoriale, leur direction devient de plus en plus E. ou bien O. En général, la ten- dance des vents alises est de Î'E. à l'O. , c'est-à-dire dans le même sens que le mou- vement diurne du soleil. Malgré l'origine du mot alise, il ne faudrait pas croire que ces vents soient réellement constants en force et en direction ; car leur vitesse est plus ou moins accélérée , et leur marche a quelque- fois lieu en sens contraire de la direction principale. Ainsi , dans l'Océan Atlantique, le vent souffle habituellement de la mer vers le continent; il est, par conséquent, O. pour l'Europe et le Sénégal , S. O. pour le golfe de Guinée, et N.-E. pour le golfe du Mexique. Dans l'Océan Indien, compris entre l'Afrique, l'Asie, la Nouvelle-Hol- lande, nous trouvons un vent alise qui or- dinairement souffle du S.-E. Dans le Grand Océan , situé entre l'Asie et l'Amérique , on observe des vents dirigés du N.-E. vers les côtes orientales de l'Asie, et du S.-E. vers les côtes orientales de la Nouvelle- Hollande. Ces vents, à leur point de ren- contre sous l'équateur, prennent la direc- tion de I'E. à l'O. Ils s'affaiblissent lors- qu'on laisse l'Asie , pour aller vers l'A- mérique ; à une certaine distance de ce dernier continent on éprouve des calmes. Prés des côtes occidentales du Nouveau- Monde, les vents sont dirigés d'une manière plus ou moins oblique vers l'intérieur des terres. Cette obliquité résulte probablement du voisinage de la Cordillière des Andes. Au reste, le vent est fréquemment paral- lèle à cette immense barrière que la nature oppose aux vents d'O., en les forçant à se re- plier, soit vers le N. , soit vers le S. Enfin , dans la zone tempérée septentrionale, les vents soufflent habituellement de l'O., c'est- à-dire en sens contraire des vents alises du Grand Océan. Ils deviennent N.-E. et S.-O. près de la zone glaciale; mais ils offrent beaucoup d'irrégularités. Si notre globe était entièrement recouvert d'eau, le soleil, agissant sur un corps par- faitement homogène, produirait partout, entre les tropiquesj des vents alises; mais 278 ALI l'Océan est inerrompu par de grandes masses de terre qui , susceptibles, par leur nature, de s'échauffer plus que l'eau, et par leurs formes montai^neuses d'interrompre les courants d'air et de les transformer, modi- fient singulièrement la direction principale de ces derniers, le long des côtes et sur la terre ferme. Tout ce que nous avons dit ne se rapporte donc qu'aux résultats de l'action du soleil sur l'Océan, à une assez grande distance des côtes. C'est ainsi que, sur la côte d'Afrique , le vent souffle toujours vers la terre , à cause de la raréfaction considé- rable qu'y subit l'air atmosphérique de ce continent, tandis qu'au contraire dans le Grand Océan, qui oflie la plus immense nappe d'eau du globe, les vents alises sont réguliers, et présentent les efl'ets dont nous avons parlé plus haut. Les vents alises sont très favorables à la navigation, lorsqu'il s'agit d'aller de l'E. à ro. ; mais les navires qui doivent se rendre de l'O. à l'E. sont obligés de sor- tir de la zone où régnent ces vents. La plus ancienne explication de la ten- dance générale qu'oat les vents alises à se porter de l'E. à l'O. est la suivante : l'air froid des régions polaires va remplacer à J'équateur l'air chaud, qui s'élève et se dé- verse de droite et de gauche, vers les pôles de la terre. L'air froid arrive donc en des lieux où la vitesse de rotation du globe est de plus en plus grande ; et alors, il paraît mar- cher en sens contraire, c'est-à-dire d'Orient en Occident, la terre le heurtant par l'effet de son mouvement d'Occident en Orient. Ce raisonnement, s'il était juste, s'ap- pliquerait à merveille, dit M. Saigey, à l'air de nos régions tempérées , où la chaleur et le mouvement de rotation croissent beau- coup plus rapidement que vers 1 équateur; en sorte que nous devrions éprouver un ou- ragan perpétuel , dirigé de l'E. à l'O. ; mais au contraire le vent dominant , marche de l'O. à l'E. Pour résoudre cette difficulté, on a pré- tendu que l'air qui, dans la zone torride, s'élève et se déverse vers les pôles, produit, dans les hautes régions de l'atmosphère , un vent contraire à celui qui règne dans les couches inférieures; et que ce vent s'abais- sant de proche en proche, finit par atteindre la surface de la terre , à peu près vers le ALI quarantième degré de latitude. Mais à éga- lité de chaleur du sol, le décroissement de température des couches d'air à l'équa- teur est six fois trop lent pour que les cou- ches inférieures puissent monter vers le ciel; d'ailleurs si ces couches montaient, elles se refroidiraient par leur expansion, et il n'y aurait pas de motif pour qu'elles se déver- sassent sur des couches demeurées plus chaudes. On donnait donc une très fausse idée de ces mouvements, lorsqu'on les assi- milait à ceux de l'air dans une cheminée. Enfin, les molécules placées à l'équaleur tournent plus vite que celles de nos régions, mais elles ne peuvent échanger leur place, sans échanger en même temps leur vitesse. Les vents ne varieraient ni en direction ni en intensité, si, toutes les autres circon- stances demeurant invariables , la terre ne tournait pas sur son axe, ou bien changeait la rapidité et le sens de son mouvement diurne. L'astronome Halley avait déjà rejeté l'ex- plication précédente des vents alises. Il croyait que le soleil, échauffant l'atmosphère d'Orienl en Occident, produisait un vent dans cette direction; mais il oubliait que les actions qui se passent entre les molécules d'air sont nécessairement réciproques, en sorte qu'une molécule qui en repousse une autre vers l'O., doit être repoussée par celle- ci vers l'E. avec une égale force. L'explication ordinaire des vents alises, des moussons et des brises, repose sur ce fait général , que l'air froid coule par le bas vers l'air chaud, et que celui-ci se déverse par le haut sur le premier. A l'appui de cette théorie, on cite l'exemple suivant: deux chambres contiguës étant inégalement échauffées, si l'on vient à ouvrir une porte de communication, il s'y établit aussitôt deux courants d'air , l'un , inférieur , qui va de la chambre froide à la chambre chaude , l'autre, supérieur, qui marche en sens con- traire, et tous deux pouvant être rendus sensibles par les directions que prennent les flammes de deux bougies placées dans ces courants. Il résulterait de là que, dans tous les lieux peu élevés au-dessus du niveau des mers, on ne devrait ressentir que des vents froids se dirigeant des pôles vers l'équateur, et, sur les hautes montagnes ou dans les cou- ALI ches supérieures de l'atmosphère, des vents chauds marchant en sens contraire. Or, dans tous les pays, on éprouve indistincte- ment des vents chauds et des vents froids, non seulement d'une saison à l'autre , mais encore à des époques très rapprochées ; et cesvents peuvent être excessivement chauds, aussi bien qu'excessivement froids. Les vents alises ont assurément pour cause principale, les températures si variées de Ja surface du globe; mais jusqu'à pré- sent, on n'a pu faire un pas dans le dé- veloppement de cette théorie, sans heurter quelques lois de la mécanique. (R.) ALISIER onAlizier. Cratcegus, L. Spach, BOT. PH. — G. de la famille des Pomacées , offrant les caract. suivants (Spach , il/o?icrgiy. Pom. Suites à Buff. Plant. Phan. 2. p. 98. ) : Cal. urcéolé, semi-infère, 5-denté ; dents marcescentes; pétales 5, cuculllformes, bar- bus au-dessus de l'onglet. Élam. divergentes ou conni ventes. Ovaire 2-loculaire; styles 2, laineux et cohérents inférieurement, diver- gents ou arqués en dehors; stigm. petits, tronqués. Péricarpe ombiliqué aux 2 bouts, 2-loculaire ; loges 1 ou 2-spermes; endocarpe membraneux. Feuilles penninervées,simples, églanduleuses, souvent incisées oupennati- fides. Stipules sétacécs, très petites. Ra- mulcs florifères, allongés. Fleurs odorantes, blanches ou rarement rosées, disposées en cimes corymbiformes; anthères jaunes; mé- socarpe farineux. Ce g. est propre au nord de l'ancien continent; dans les limites que nous lui avons assignées, il renferme 8 ou 9 esp. qui se cultivent comme arbres d'or- nement ; leurs fruits sont mangeables, mais insipides. (Sp. ) ALISMAoufluteau.^/wma (a^ccrpia, plan- tain d'eau). BOT. PH. — Ce g., type de la fa- mille des Alismacées, se compose d'environ 8 espèces. Ce sont des plantes herbacées, vivaces, qui croissent dans les lieux maréca- geux, sur le bord des étangs et des rivières. Leurs ileurs forment ordinairement une esp. de grappe ou de panicule terminale, au som- met d'une hampe nue. Chacune d'elles pré- sente un calice de 6 sépales; 3 extér. verts et de nature foliacée, et 3 intér. minces , roses et tout-à-fait semblables à des pétales. Les étam. sont au nombre de 6 ; les ovaires très nombreux , réunis en une sorte de tête, au centre de la fleur, deviennent autant ALI 279 d'akéncs Indéhiscents. On a retiré de ce g. les esp. peu nombreuses qui contiennent 1 2 étam. et plus , pour en former un g. que le prof. L. C. Richard a désigné sous le nom d'Echiiiodortis ( /^, ce mot). Presque toutes les esp. de ce g. sont européennes. L'^. plantacjo L., vulgairement ptantain d'eau, est l'esp. la plus commune et la plus générale- ment répandue. C'est une grande et belle plante, à feuilles ovales, aiguës, marquées de 3 à 9 nervures parallèles, portées sur de longs pétioles; ses fleurs assez petites forment une sorte de panicule allongée. La racine de cette plante a été considérée dans quel- ques pays et particulièrement en Russie , comme un remède efficace contre l'hydro- phobie. 3 e.-o , différence; TTTtpov . penne), bot. ph.— Nées von Esenbeck a désigné sous ce nom, dans le voyage au Bré- sil du prince de Neuwied, un g. de Palmier dont il n'a pas fait connaître les caractères. (Ad. B.) ALLAITEMENT, mam. — Dépendante dos organes qui caractérisent principale- ment les Mammifères, la fonction de l'Allai- tement appartient exclusivement aux ani- maux de cette classe. Le lait, dont ces ani- maux ont seuls le privilège de nourrir leurs petits pendant les premiers temps de leur existence, est sécrété par des glandes dési- gnées sous le nom de mamelles, dont le nom- bre et la position relative diffèrent suivant les espèces; mais qui , envisagées d'une ma- nière générale, présentent constamment la même structure anatomique(/^^. mamelles). Les modifications que subissent ces organes, durant la gestation et après l'accouchement, constituent un phénomène remarquable. Presque aussitôt que le travail de la concep- tion a commencé à s'efl'cctuer dans l'utérus, unecxcitalion sympathique se fait sentir aux glandes mammaires, qui ne tardent pas à devenir le centre d'une fluxion évidente. Leur volume augmente rapidement; une sensibilité insolite se développe dans leur parenchyme; le tissu cellulaire qui les en- vironne et la peau qui les recouvre semblent s'œdématier un peu ; enfin, ces glandes , sur la fin de la gestation, sont devenues le siège d'une sécrétion particulière. Cependant, le liquide sécrété alors ne s'écoule, le plus.sou- vent encore, que sous l'influence de pies- ALL •ions assez fortes ou de succions réitérées. Ce n'est encore qu'une sorte de sérosité transparente, incolore et dénuée de consis- tance ; mais , immédiatement après le part , cette sérosité s'opacifie rapidement, s'épais- sit un peu , et se colore en blanc ou plutôt en blanc bleuâtre {colostrum). Plus tard en- fin, ce nouveau produit se modifie à son tour, et acquiert définitivement les proprié- tés nutritives que réclame sa véritable des- tination [laii). — Une chose digne de remar- que, est l'art merveilleux avec lequel, dans ces diverses transformations, la nature se subvient à eîle-même. Le premier liquide , en effet, prépare et lubrifie les voies d'écou- lement; et, si le coloslrum n'est point encore une véritable substance alimentaire, la lé- gère action purgative dont il est doué a pour objet d'expulser de l'intestin du nou- veau-né , le mecouium , dont le lait propre- ment dit ne l'eût point débarrassé. Ajoutons enfin, que, pour s'approprier aux besoins croissants et à la puissance digeslive du nou- vel être dont il fait l'unique aliment , ce lait lui-même , au fur et à mesure qu'on s'éloi- gnera de l'époque du part , va devenir de plus en plus nourrissant, c'est-à-dire de plus en plus riche en malière buiyreuse et en ca- seum. — Ne pourrait-on pas déduire de ce fait d'observation vulgaire (puisque nos paysans le constatent journellement sur le lait de Içurs chèvres et de leurs vaches), que nous faisons de véritables con Ire-sens en hy- giène, lorsque nous confions nos enfants nouveaux-nés à des nourrices qui souvent allaitent déjà depuis un an et plus? Très variable suivant les espèces, la durée de l'allaitement est ordinairement en rap- port avec celle de la gestation, de la crois- sance et de la vie totale de l'individu ; mais, quel que soit le temps qu'elle se prolonge, cette fonction établit toujours dans l'orga- nisme une sorte de dérivation, qui netitra- lise l'action physiologique de certains viscè- res , et s'oppose à l'accomplissement de plu- sieurs autres fonctions. C'est ainsi que le phénomène de la menstruation est suspendu chez les femmes qui allaitent, tandis que les femelles des animaux , placées dans la même conjoncture, échappent à la périodicité de ces sortes de congestions utérines, dé- terminant chez elles , en d'autre temps , la propension instinctive au coït, qu'on a dé- ï, i. ALL 281 signée sous le nom de rut. — Si pourtant, en raison de quelque circonstance particulière , une conception intempestive survient chez la femelle qui allaite , ce nouveau travail de l'utérus trouble celui des mamelles , et le lait, en même temps qu'il s'appauvrit et s'al- tère dans sa composition chimique, diminue rapidement en quantité, si même il ne cesse complètement de se reproduire. Les moin- dres connaissances en physiologie sufTisent pour expliquer comment , dans l'espèce hu- maine, des travaux forcés , une maladie ac- cidentelle ou quelque affection morale à la fois vive et prolongée, sont susceptibles de donner lieu au même résultat. Suivant leur conformation et la position de leurs mamelles, les diverses esp. demammifè- res ont une manière différente de procéder à l'allaitement de leurs petits ; ainsi , les Sin- ges , comme la femme , se servent de leurs membres antérieurs pour élever leurs petits à la hauteur de leurs mamelles, qui ont leur siège à la poitrine, tandis que d'autres ani- maux s'accroupissent simplement sur les leurs, pour leur donner à téter. Enfin, il est d'autres espèces (tous les g. de Ruminants, par exemple) chez lesquelles, le petit nait avec assez de forces pour se tenir tout d'a- bord sur ses membres, et vient de lui-même saisir le mamelon. — On trouvera à l'article Marsupiaux les particularités relatives à l'allaitement des Animaux à bourse. Quant à l'allaitement des Cétacés qui fut, pendant ces dernières années , un des points les plus controversés de l'histoire naturelle, nous nous abstenons d'émettre notre opinion dans une question que nous ne regardons point comme jugée, et qui, pour recevoir une so- lution définitive, nous paraît exiger de nou- velles observations. Tout ce que l'on sait de positif là- dessus, c'est que ces animaux sont réellement pourvus d'une glande mam- maire ; que cette glande est située au devant de l'anus ; que, ae plus, enfin, elle est mu- nie d'un muscle particulier qui , en se con- tractant, aurait pour objet d'en déterminer la compression, et par suite, l'écoulement du lait : sorte de disposition que présen- tent d'ailleurs plusieurs autres animaux , chez lesquels l'absence de lèvres rend la succion impossible, f^. Cétacés. (A. Teste.) ALLAMA1\DA, Schreb.,L.; Orelia , K\ih\. (Allamand. professeur d'hist. nat. à Leydc), 18* 282 ALL — G. (Je la raiiiillc des Apocynacécs, sous- ordre des Carissées, fondé par Linné [Mmi- i/w. 214), et adopté par tous les botanistes poster. En voici les caract. essentiels : Cal. 6-fide. Cor. hypogyne, infundibuliforme, à tube cylindrique, à gorge pourvue de 5 squames ciliées, à limbe campanule , am- ple, dont les 5 div. sont obtuses et inégales. £tam. 5, incluses, insérées à la gorge de la corolle; anth. sagittées, subsessiles, conni- ventes. Ovaire uniloculairo, comprimé. Ovu- les nombreux, enveloppés par le placenta marginal, auquel ils sontappendus par des funicules assez longs. Capsule coriace, sub- arrondie , elliptique, comprimée-lenticu- laire, hérissée de pointes, uniloculaire et longitudinalement bivalve. Graines nom- breuses, suspendues aux bords valvulaires par un funicule qui part d'un ombilic ven- tral, imbriquées inférieurement , un peu comprimées et ceintes d'une large aile mem- braneuse. Embryon dressé dans un albumen cartilagineux, peu abondant, à cotyl. folia- cés, ovales-cordés, à radicule linéaire-acu- minée, centrifuge. — Les ylllamanda sont des arbrisseaux ou sous-arbrisseaux dressés ou grimpants, appartenant à l'Amérique tropi- cale; leurs feuilles sont verticillées ; leurs pé- doncules multiflores, terminaux et interpé- tiolaires; leurs fleurs belles, jaunes. On en cultive plusieurs esp. dans les serres d'Eu- rope. La plus commune et l'une des plus remarquables est l'^. Liniiœi Don {^. ca- tliar-iicu L., 7ion A. calharlica Aubl.). (C. L.) "ALLANIA, Benth. (Allan Cunningham , botaniste anglais), bot. ph. — G. de la fa- mille des Légumineuses, sous-ordre des Swartziées. L'auteur de ce genre en ex- pose ainsi les caractères ( Hook. Joum. of Bot. 2, page 91 ; mars 1840) : Cal. cupu- liforme , coriace , valvaire , irrégulière- ment 4-ou 6-lobé. Cor. de 5 pétales amples, irrégulièrement imbriqués en préflorai- son. Élamines très nombreuses, confor- mes, périgynes de même que la corolle. Anthères oblongues-linéaircs. Ovaire stipilé, pluri-ovulé. Style épaissi à la base, filifor- me , pointu. Stigmate petit. Péricarpe in- connu. L'esp. sur laquelle est fondé ce g. est un grand arbre, trouvé récemment par vSchomburg, en Guyane; les feuilles en sont impari-pennées, à pétiole aptère, long d'un 1/:' pied et plus; les folioles grandes, co- ALL rjaces , cotonneuses en dessous; les fleuri sont disposées en longues grappes; la corolle est grande, blanche, étalée. (Sp.) ALLAMTE, Cerin d'Hisinger, min. — Esp. minérale dédiée par Thompson au mi- néralogiste anglais I\. Allan. Ce minéral , encore rare dans les collections, a été dé- couvert, par Giesecke, au Groenland, dans des roches micacées; on l'a retrouvé, depuis, dans une roche feldspathique à Riddaryt- tan, en Westermanic. Il a d'abord élé pris pour une variété de la Gadoîinite, à laquelle il ressemble beaucoup par son aspect; mais il en diffère en ce que sa poussière, mise dans l'acide nitrique légèrement chauffé, conserve sa couleur et ne s'y résout pas en gelée. L'AUanite est une substance noire et vitreuse qui fond diflicilement au chalu- meau, est assez dure pour rayer le verre, et pèse spéciflquement 3,4. D'après l'analyse qu'en a faite Thompson , on doit la considé- rer comme un Silicate de Cerium , de chaux et de fer. L'Orthite et le Pyrorthile de Der- zélius n'en sont probablement que de sim- ples variétés, provenant du mélange de quel- ques principes accidentels. Beudant place l'Allanite dans un appendice, à la suite de l'esp. Cérine (ou Cérium silicate noir). Ce minéral est cristallisé en prismes quadran- gulaires, dont la coupe transversale parait être un rhombe, très peu différent du carré. (Del.) . ALLAIMTITES (allusion synon. àânSî, àvTo;, saucisson. P^. Allantus). ins. — M. Ne\vman(^/«. Mag.; Ailempi. Dir. of Brii. Ins. iiit. tiat. ord.) forme sous ce nom un groupe appelé par lui naiural order, et renfermant \t?.%.Nematus, Cladius, Crœsus, Empliytus, Dolents, Dosijtliœus, Fcnusa, Se- landria, Athalia, qui appartiennent à la fa- mille des Tenthrédiniens (Porte-Scie, Lat.). f^. ce mot. (Bl.) ALLANTODIA ( ànSç , âvroç, saucis- son; tïSo^, apparence; allusion à la forme des indusies). bot. cr. — R. Drown a établi ce g. dans son Prodrome de la Flore de la Nouvelle -Hollande. Il y comprenait alors deux esp. de ce pays et VAspidinm um- bromm. Ce g. , très voisin des Asplcnium et surtout de VAiliyrium , en diffère, suivant cet illustre botaniste , par son tégument re- courbé en forme de voûte (indusium fomica- tum) , adhérent d'abord par ses 2 bords à la ALL Jiervuie, le long de laquelle les capsules sont insérées en un groupe ousore allongé, et s'ou vrant ensuite par son bord intér. L'esp. qui a servi de type à ce g., est VA. amiralis. Kaulfuss y a plus tard ajouté les Aspidiam scandicinum Willd. et axillare Sw.-Kunze et Wallich y en ont encore ajouté deux autres. Plus récemment , Presl a cru devoir suppri- mer ce g., en réunissant les esp. que U. Brown et Kaulfuss y avaient placées, au g. Alhtjrium , celle de Kunze aux Dlplnzium , et plaçant VAllaniodia Brnnonis de Wallich dans son nouveau g. Hemidycimm. Il est certain que les Allamodia sont très voisins des Aihijrium, tant par leurs caract. que par leur port; mais leur identité ne paraît pas encore bien prouvée. (Ad. B.) ALLAIMTOIDE (â»àç , avro; , boyau ; il- Soç,, forme), mam. — Sorte de sac membra- neux, faisant partie derarrière-faix des Mam- mifères , et ayant son siège entre le Chorion et l'Amnios. On croit généralement que cet organe, dont la cavité communique avec la vessie du fœtus, au moyen d'un canal nommé Ouraque , a pour objet de recevoir l'urine que sécrètent les reins , pendant la vie intra-utérine. Très évidente chez les animaux où , suivant les esp., elle affecte des formes différentes, l'Allantoide n'existe chez l'homme qu'à l'état rudimen- taire. Cette membrane , en effet , est si peu apparente dans l'œuf humain , que, malgré les ingénieuses démonstrations de M. \'el- peau et le savant mémoire présenté par ce médecin à l'Académie des sciences sur ce sujet (1835) , plusieurs anatomistes doutent encore de son existence. Il n'est d'ailleurs pas de physiologiste qui n'ait constaté l'im- perforation de l'ouraque sur des fœtus non à terme. (A. Teste.) ALLAÎSJTUS (àUàç, ôlvTo;, saucisson ; forme de l'Insecte), ins. — G. de la famille des Tenthrédiniens, de l'ordre des Hymé- noptères , établi par Jurine {IVouv. Méthode de classer les Htjm.), qui le distingue des Tenihfedo, auxquelles l'ont réuni Latreille [Rerjn. anim.) et Lepeletier de St-Fargeau iî/oHo^.Tew/Zi.), par des antennes composées d'au moins 9 articles , et par des ailes super, présentant 4 cellules cubitales. Ce g. ren- ferme un très grand nombre d'esp. généra- lement indigènes, dont les plus répandues en Furope sont les A. Scrophulariœ {Ten- ALL 283 ihredo Scrophulariœ Fab.), lividus {Tcnih. li- vida Fab,), nassalits [Tenth. ttasiata Lin., Fab.). (Br..) ALLASIA, Loureir. («).)£;, saucisson; forme du fruit), bot. pu. — G. incomplète- ment connu . et qui paraît appartenir à la famille des Cucurbila'^ées. Loureiro {Flor. cochinch.) en donne les caract. suivants: Fleurs hermaphrodiles. Cal. 5-fide ; lanières pointues , poilues. Pétales au nombre de 4 , poilus. Étani. 4. Style subulé. Baie grosse, charnue, oblongue, obtuse, pendante, J-lo- culaire. Graines ovales, comprime l's, nidu- lantes. — L'unique esp. sur laquelle se fonde ce g., est un arbre de la côte de Mozambique, dont les feuilles sontdigitées, les pédoncules terminaux, mulliflorcs. (Sp.) ALLECLXA. ins. — G. de Coléoptères hé- téromèrcs, famille des îielopiens, établi par Fabricius et adopté par Latreille dans son ouvrage intitulé : Familles naturelles, où il le place dans sa tribu des Cistélides. Les ca- ract. de ce g. , suivant M. Solier, sont : Pé- nultième art. du tarse ayant en dessous, au moins aux antérieurs, une pelote membra- neuse plus ou moins prolongée sous le der- nier. Yeux ne convergeant pas entièrement en dessous. Dernier arl. de; palpes maxil- laires notablement transverse et tronqué carrément au bout. Premier art. des tarses antér. étroit, filiforme, nolablerùent plus long que les 2 suivants réunis ; 3"^ art. des 4 tarses antér. sublronqué. BI. Dejcan, dans son dernier Catalogue, mentionne 35 esp. d'Allécules, dont 2 seulement sont d'Eu- rope. Nous ne citerons que VAllecida morio Fabr., qui a servi de type au g. , et qui est de Suède. (D.) *ALLEÎVDEA. BOT. pu. — G- delà famille des Composées, encore t' ôs mal défini. Il a pour caract. : Des capitules multiflorcs, dont les fleurs du disque , en petit nombre, sont hermaphrodites, tubuleuses , à 6 dents révolutées; celles du rayon, fe.melles, fili- formes, ligulées, et disposées sur plusieurs rangs; l'involucre est composé d'ècailles ai- guës, imbriquées; le réceptacle convexe porte des petites paillettes (fimbrilles) pres- que aristées au sommet ; fruit...; aigrette par uniforme , poilue. — L'Allendea , décrit par Lallave et Lexarca, ost une herbe du Mexi- que, couvcrted'unduvettcmcnteux, soyeut, à rameaux droits, couverts de feuilles op- Î84 ALL posées , cohnécs , largement lancéolées , In- nervées en dessous , et présentant 1-2 dents glanduleuses. Les capitules, disposés en co- rynibc, sont longuement pédicellés. (J. D.) ♦ALLIACÉES. y4Uiaceœ {aUinm,a\\). bot. PII. — Tribu indiquée par Link [Uandh.) dans la famille des Liliacées, et qu'on réunit assez généralement à la tribu des Scillées, r.artl. (ou des Ilyacinthées, selon d'autres), de la même famille. Elle ne contenait que le g. ylllium, divisé en 5 sous-genres , Mobj , Mœnrb. ; Op/ii'oÂCorcfo", Wallr. ; Cmlonopra- sum , Reieh. ; Schenopmsum, Kunlh, ou Por- rum, Tourn. F', ces motset ai.lium. Peut-être mériterail-elle d'être distinguée. (C. L.) ALLIAGE. MIN. CHiM. ET iMÉTALL. — On nomme ainsi le résultat de la combinaison , opérée par la fusion, de 2 ou plusieurs mé- taux. Par exception cependant, les produits dont le mercure fait partie se nomment u4mal(j(imes. Les alliages ne sont souvent que de simples mélanges, pouvant se faire en toutes pro- portions; mais, dans certains cas, ce sont des combinaisons en proportions détermi- nées, et susceptibles de cristalliser autre- ment que ne le feraient leurs composants. Tous les alliages sont solides, à l'exception de ceux dans lesquels le mercure prédo- mine. Ils sont opaques , ont l'éclat métalli- que, et une couleur qui leur est propre. Ils sont moins bons conducteurs de la chaleur et de l'électricité, que les métaux qui en font partie. Leur densité diffère en géné- ral , tantôt en plus , tantôt en moins , de la densité moyenne des métaux qui les consti- tuent, llssont, la plupart du temps, plus durs et moins ductiles que leurs composants, souvent aussi plus oxydables , généralement plus fusibles. Les métaux quel'on allie le plus fréquem- ment sont : 1° le cuivre et le zinc , qui con- stituent le laiion , alliage dont on obtient plusieurs variétés distinctes par la couleur et la densité, suivant que l'on varie la pro- portion de ses éléments ; 2° l'étain et le cui- vre, qui forment le bronze, employés! sou- vent pour les cloches , les statues, les mé- dailles, et une multitude d'autres objets; 3° le plomb et l'antimoine (5 parties du pre- mier et une du second) avec lesquels on fond les caractères d'imprimerie. L'antimoine sert d«ns ce cas à donner au plomb assez de du- ALL reté pour résister à une forte pression. On emploie aussi dans les arts plusieurs autres alliages, tels que ceux de mercure et d'é- tain, de mercure et d'or, d'étain et de plomb, d'étain et de cuivre, de fer, de cui- vre et d'or, de plombet d'antimoine, et l'al- liage fusible de d'Arcet , composé de bis- muth , de plomb et d'étain. (C. d'O.) ALLIAIKE. Ailiaria, Adans. [ylllium, ail, à cause de l'odeur de cette plante), bot. pu. — G. de la famille des Crucifères, tribu des Siliqueuscs, offrant les caractères sui- vants {Spach , Stiiles à Biiff., Plant, pli., G , p. 413) : Sépales 4, très caducs, subnavicu- laires ; les 2 latéraux plus larges. Pétales 4 , onguiculés ; glandules 4 (opposées aux 4 sépales), inégales ; les 2 latérales plus gros.'ies, en forme de fer-à-cheval , entourant la base des filets impairs ; les 2 autres petites , dcn- tiformes, obtuses, insérées une à une der- rière chaque paire de filets. Étam. G; filets filiformes, rectilignes, un peu divergents; anth. sagiltiformes-oblongues. Ovaire grêle, 4-gone, 2-loculairc, multi-ovuié; style très court, columnaire; stigm. pcllé, orbicu- laire. Silique columnaire, apiculée, tétraè- dre, 2-loculaire, 2-valve, polysperme; val- ves tantôt 1-nervées, tantôt sub-3-nervées , émarginées; nervures placentairiennes sub- carénées, très saillantes. Graines suspen- dues, 1-sériécs dans chaque loge, cylindri- ques , gibbeuses antérieurement , striées longitudinalomcnt, immarginécs j cotylé- dons rectilignes ou plies transversalement en carène, semi-cylindriques ou concaves; radicule flexueuse ou géniculéc , oblique- ment dorsale. — Herbe bisannuelle; pubes- cence nulle ou simple ; feuilles crénelées ou dentées, pétiolées ; grappes terminales, feuil- lées à la base, nues supérieurement, multi- flores, lâches après la floraison; pédicellés fructifères horizontaux ou divergents, courts, très gros ; fleurs blanches. V Erijsimum ailiaria L. constitue à lui seul le g.; toutes les parties de cette plante ont une forte odeur d'ail et des propriétés dépuratives; les graines peuvent servir en guise de moutarde. (Sp.) ALLIGATOR, rept.— /^. Caïmax. (G. B.) ALLIOI\IE. Allionia ( Ch. Allioni, bota- niste piémontais). bot. pu. — G. de la fa- mille des Nyctaginées, fondé par Linné d'a- près Lœffling et auquel on a réuni , comme ALL s. g., le Wedelia du second de ces auteurs. Ce g. a été adopté ainsi par tous les botanistes postérieur-s. En voici les caract. : Invol. calici- forme , campanule, 5-denté ou 3-phylle, 3- flore, persistant. Périgone corolloide, infun- dibuliforme, à tube court, dont la base est ventrue, persistante, à limbe 4-lobé , fendu d'un côté. Étam. 4 , incluses , libres , hypo- gynes. Ovaire uni-loculaire; ovule unique , dressé, à micropyle infère. Style simple; stigm. capité. Le fruit est un akène libre , entre les bases périgonialcs épaissies, un peu épineuses par derrière, comme planes par devant , jointes entre elles et contenues dans l'invol.immuté.Semcnce dressée, à test coii- né avec l'endocarpe. Embryon condupliqué ; colyl. entourant un albumen amylacé; ra- dicule extraire, infère. Ce g., particulier à l'Amérique tropicale , ne renferme guère que 2 esp. , séparées en 2 s.-g., dont l'un , VAllionia, LœlT. [A. violaceaL.), est carac- térisé par un invol. 5-denté , campanule ; l'autre, fFcdelia , Lœni. {A. incamata L.), parun invol. triphylle. (C. L.) ALLIUM {Alliiim, ail, chez les Latins). BOT. PH. — Synon. latin d'AiL. (C. L.) *ALLMA]\IVIA, R. Br. (nom d'homme). BOT. PH. — G. de la famille des Amaranta- cées , indiqué par Wallich dans son Caial. des Plantes de VHerbier de l'Inde. Les ca- ract. n'ont pas été publiés. (Sp.) *ALLOBROGIA, Tratt. [Allobrofja, habi- tant du Dauphiné, de la Savoie), bot. ph. — G. de la famille des Liliacées, synon. du g. Czackia, andrz. f^. ce mot. (C. L.) ALLOCARPUS (a^oç , autre; xapTi-o;, fruit). BOT. PH. — Ce nom a été donné par M. Kunth à une plante originaire de l'Amé- rique équinoxiale, appartenant à la famille des Composées, tribu des Sénécionidées, et dont les caract. sont: Capitule multiflore, radié ; les fleurs du rayon , au nombre de 5 environ, sont ligulèes et femelles; celles du disque, hermaphrodites, tubuleuses, 5-den- tées. Involucre hémisphérique, formé par environ 10 squames faiblement imbriquées , scarioso-membraneuscs ; réceptacle presque plan, couvert de paillettes lancéolées , per- sistantes , scarieuses ; les rameaux des styles appartenant aux fleurs hermaphrodites, dé- pourvus d'appendices. Les fruits du rayon sont cunéiformes, comprimés, et manquent d'aigrette, tandis que ceux qui appartiennent ALL 285 aux fleurs du disque sont cunciformcs-cylin- dracés, couronnés d'une aigrette 1 -sériée, et composés de plusieurs paillettes subulées, de la longueur delà corolle, comprimées inférieurcment, barbellulées ou pcctinées , comme j'ai pu m'en assurer par une analyse faite sur l'échantillon décrit par M. Kunth et conservé dans l'Herbier du Jluséum. On connaît aujourd'hui 3 esp. d'Allocar- pits; ce sont des herbes rameuses, à feuilles opposées , 3-7-nervées , entières, velues ; les capitules sont jaunes, et peut-être blancs, d'après M. De Candolle. (J. D.) • ALLOCERUS (aWo;, dissemblable; xe- pa;, corne), ins. — G. de Coléoptères tétra- mères , famille des Longicornes , établi par M. Serville, qui le place dans sa tribu des Prioniens, et lui assigne pour principaux caract.: Ant. de 12 articles cylindriques et allongés dans les mâles, courts et en dent de scie dans les femelles. Cors, mutique ; corps étroit et très allongé. — Ce g., adopté par M. Dejean dans son Catalogue , ne ren- ferme qu'une esp., A. Spencii, ou Prionus, id., de Kirby , rapporté du Brésil par M. La- cordaire. (D.) ALLOCHROÏTE (ànoç, difl'érent; xpoa, couleur), min. — Variété deGrenatcompacte, d'un gris verdâtre, découverte par d'Andra- da dans une mine de fer, près de Drammen, en Norwège. Sa composition est à peu près la même que celle du Grenat mélanite. (Del.) •ALLODAPE (ànotîairo;, -n, étranger, ère). INS. — G. de la famille des Mellifèrcs , de l'ordredes Hyménoptères, établi parMM.Le- pelelierdeSt.-Fargeauet Serville (/?«c?/-c/op. méih. ) sur 3 esp. du Cap de Bonne-Espé- rance , qui se rapprochent extrêmement des g. SteU>i et Ammobatea , Lat. L'esp. citée par les auteurs comme type de leur g., est VA. rufognslra , Lep. et Serv. (Bl.) 'ALLODAPE [ôùluSciTiôz, -n, étranger, ère). BOT. Pli. — G. de la famille des Épacridées , tribu des Épacrées, créé par Endlicher {Gen. yl.) , d'après une plante figurée {Azulea bul- laia , Forst.) par Labillardière , rapportée parHookerau g. Prionotcs. L'auteur en éta- blit ainsi les caract. : Cal. 5-parti, bractéolé. Cor. hypogyne, campanulée; limbe 5-parti, à segments un peu étalés , imberbes. Étam. 5,hypogynes, incluses; filaments subcla- viformes , dilatés au sommet postérieur des 28G ALL anthères adnées. Disque hypogyne, cyathi- forme, 5-sinué. Ovaire 5-loculaire, à loges niulli-ovulées. Style simple; stigm. renflé-co- nique. Capsule 5-loculaire; placentas ad- nés à une colonne centrale? Graines nom- breuses.— C'est un petit arbrisseau de l'A- mérique-antarclique , à feuilles éparses, sessilcs, ovales-aiguës, dentées; à pédon- cules axillaires, solitaires, unidores, mul- tibracléoiés , penchés; à fleurs petites. (C. L.) " ALLCœA (à».oro;, différent), ins.— Sous- g. de la famille des Ichneumoniens, groupe des Braconites, ordre des Hyménoptères, éta- bli par Haliday [Eni. Marj.), dans son ta- bleau générique des Ickneumones adscili. Il lui donne pour caract.: Mandibules écartées, avec leur dent intermédiaire allongée et ai- gué; 3 cellules cubitales aux ailes antérieu- res.—Haliday regarde comme le type de son g. Y^hjsia contracta Curt. , trouvée en An- gleterre. (Bl.) •ALLOGRAPIIE. yïllogmpha (inoç, étran- ger, divers; ypac(3/) , écriture , caractère), bot. CR. — M. Chevalier, dans son Histoire des Hypoxylo?is , ouyrage qui n'a pas été achevé, a réuni, sous ce nom générique, toutes les esp. du g. Graphis à lirelles recouvertes dans leur jeunesse d'une croûte farineuse , souvent colorée , dont leur bord se dégage à peine , même après leur complète évolution. Le Graphis ylfzelii est le type de ce g., dont le nom n'a pas été adopté. Plus tard, Persoon {Bot. du F'oy. de l'U- ranie, publiée par M. Gaudichaud ) a tenté de ressusciter ce g., en lui imposant le nom de Cieiium , et M. Fée {Sitppl. Ess. sur let Crtjpi. des écorc. offic] a lui-même donné le nom générique d*^t7mj«///oca^po?!, à une esp. de Graphidée qu'on peut encore y rappor- ter; mais ces 3 genres ne difl^érant que fort peu des vrais Graphis tels que Pries les a déflnis , nous renvoyons à ce dernier g., où l'on en trouvera les caract. diagnostiques. (C. M.) *ALLOIATfIEJlOS(àX:ioro;, difl'érent; àôop, t'po; , épij. BOT. pri. — ( Famille des Grami- nées.) L'.^ndropogon ambignns de Michaux , qui appartient au g. Gymitnporjon de Beau- vois , avait été désigné par Elliot sous le nom iVAlloiathcros ambicjuus. f^. Gymnopogon. (A. R.) ALLOISPERMIJM («^0-0;, difl-érent; ALL arr /pua, semence), bot. pu.— Synonyme d'AL- LOCARPUS. (J- D.) 'ALLOMORPIII A, Blume (âUoç, différent ; /iop(p>j, forme), bot. pu. — G. de la famille des Mélastomacées , auquel Blume ( Boi. Zeii., 1831, p. 522) assigne les caract. sui- vants : Cal. oblong-tubuleux , courtement 4-denté; pétales 4. Étam. 8, toutes fertiles, alternativement plus longues et pluscourtes; anth. linéaires, droites, pointues, inappen- diculécs, échancréesà la base, s'ouvrant par un seul pore apicilaire. Style filiforme; stigm. simple. Péricarpe sec, ovale-oblong, 4-loculaire. — Arbrisseau à feuilles 5-ner- vées, glabres, très entières; fleurs en pani- cules terminales. — Le g. n'est fondé que sur une seule esp., indigène dans les lies du détroit de Malacca. (Sp.) • ALLONGÉS. Elongati. arachn. — Ce nom est employé par M. Walckenaér {Hisi. des lus. aptères ) pour désigner certains pe- tits groupes de divers g. d'Aranéides. (H. L.) ALLOPIIAIVE(àno;, autre ;vai'va>, je pa- rais ;parcequece minéral terreux ressemble souventà un minerai de cuivre), min. — Nom- mée aussi liiemanuiie et Alumine hydratée silicifère, et érigée en esp. par Stromeyer sous le nom d'Allophane , cette substance a été découverte par Riemann à Grafeulhal, prés de Saalfeld , en Thuringe. Elle est opa- line , demi-transparente , à cassure conchoi- dale , d'un éclat vitreux passant à l'éclat de la cire tendre, et pesant spécifiquement de ),8 à 1,9; sa couleur est d'un bleu céla- don passant au vert et au brunâtre. Cette coloration est due à un peu de carbonate de cuivre dont elle est accidentellement mé- langée. L'Allophane est infusible ; elle donne de l'eau par la calcination, et se dissout en gelée dans les acides. Elle est composée sur 100 parties, de ?2 de silice , 32 d'alumine , 41 d'eau, 3 de carbonate de cuivre, et de quelques traces de chaux et d'oxyde de fer. On la trouve en petites concrétions ou en nids irréguliers, dans une roche argilo-fcrru- gincuscàGiafenthal, à Schneebcrgen Saxe, à Tanne, au Harz, à Friesdorf près de Bonn, et dans les houillères de Firmi (Aveyron). Ce minéral a de grands rapports avec celui que l'on nomme CoUyriie. y . ce mot. (Del.) ALLOPIIYLLE. Allophyllus, L. (âWo?, différent- (pv'À/.ov, feuille), bot. pu.— Syn. du ALL g. Schmidelia L., de la famille des Sapinda- cées. (Sp.) •ALLOPLECTUSCanojs, autrement; 7r:i£x- To'î, eatrelacfi. ). bot. ph. — G. de la famille des Gésuéracées , tribu des Épisciées , établi par Marlius ( JYov. Gen. et Sp. ), qui lui as- signe les caract. suivants : Cal. libre, co- loré, 5-phylle , à div. inégales, imbriquées- conniventes. Cor. hypogyne, tubuleuse, in- fuDdibulirormeouclaviforme,àtubegibbeux à la partie postérieure delà base, souvent ventru supérieurement à la partie anté- rieure, à limbe 5- denté oucourlementS-fide. Étam. 4, insérées à la base du tube, didy- names, incluses; une6'"« rudimenlaire; fi- laments embrassants. Anth. rapprochées par paires, biloculaires, ovales - oblongues. Ovaire libre, uniloculaire , ceint d'un dis- que annulaire et muni en arrière d'une glan- dule; placentas 2, pariétaux, bilobés. Ovu- les nombreux, anatropes; funicules assez allongés. Style simple; stigm. hémisphéri- que, indivisé, concave au milieu. Caps, coriace, subpulpeuse, uniloculaire, bivalve, à valves placenlifères au milieu. Graines nombreuses, oblongues ou fusiformes; em- bryon cylindrique, orthotrape, dans l'axe d'un albumen charnu; cotylédons très courts, obtus; radie, centrifuge, dirigée vers l'om- bilic. — Le g. Alloiplecius comprend un pe- tit nombre d'esp. propres à l'Amer, tropicale où elles grimpent sur les arbres ; ce sont des arbrisseaux à rameaux subquadrangulaires, un peu renflés aux articulations; remplis d'une moelle abondante, à épiderme bril- lant, caduc {secedens), garnis de feuilles opposées, souvent inégales, pétiolées, quel- quefois rouges en dessous, subcharnues, coriaces; à fleurs axillaires , jaunes, tantôt solitaires et pédonculées, tantôt agrégées, sessiles ou en grappes , munies de bradées séparées, cramoisies ou couleur de sang, ainsi que les calices. Il a pour synon. : Crant- zia, Scop.; Dalbergia ou Dalbergaria, Tuss.; Tussacia , Reich. ; et comprend quelques esp. des g. Besieria et Orobanchia. (C. L.) • ALLOPORE. Allopora ( à'Woç , diffé- rent; TTopoç , pore, conduit), zooph. — G. de Polypes entozoaires , considéré comme douteux par M. Ehrenberg lui-même, qui l'a établi et pris pour type de la famille des AUoporines, également douteuse; laquelle serait caxaclériséepar la structure du poly- ALL 287 pier rameux, roide, Gxé, composé d'une matière calcaire sécrétée à la manière des Oculines et sans axe central ; ce qui le dis- tingue des Gorgones et des Isis, composant la famille des Isidées. Les Polypes des Allo- pores auraient, suivant M. Ehrenberg, les rayons du corps en nombre variable , mais peu nombreux, d'où vient le nom de Phy- locoraux oligactiniés, par lequel cet auteur désigne la tribu qui comprend la seule fa- mille des Alloporines. (UuJ.) ALLOPTÈRES ( aWuç , tantôt d'une fa- çon, tantôt d'une autre; mépov , nageoire), poiss. — Nom donné par M. Duniéril aux nageoires paires inférieures des Poissons, pour exprimer la variation de leur position, tantôt jugulaires, tantôt thoraciques, tan- tôt abdominales, et quelquefois manquant tout-à-fait. (Val.) ALLOSORUS {éil\oç, différent; aupoç, tas), BOT. CR.-Bernhardi avait séparé sous ce nom en un g. distinct, la plante européenne si com- mune dans les montagnes de l'Europe et dé- signée sous le nom de Pieris crispa Smith, d' Osmunda crispa L. — ^^Raulfuss, en le con- servant dans les mêmes limites, forma auprès de ce g., sous le nom d'Ouychium , un autre g. comprenant quelques esp. très voisines de celle-ci par leur port. Depuis lors, Presl a considéré le g. Allosonis d'une manière très ' différente, et y aréuni une infinité de plantes que tous les auteurs précédents avaient lais- sées parmi les vrais Pieris, et en particulier notre Pieris aquilina. Le caract. qui distin- gue ces planies des vrais Pieris, c'est que les groupes de capsules ou sores , au lieu de former une ligne continue sous le tégument marginal , y forment, dans leur jeunesse du moins, des groupes arrondis, distincts, qui deviennent plus tard confluents, et sont re- couverts par le bord enroulé de la fronde et par un tégument marginal scarieux, continu. Presl divise les Allosonis en 3 sections fort naturelles, qui deviendront peut-être au- tant de g. distincts, plus naturels encore que ne l'est le g. tout entier, tel qu'il est maintenant limilé. La 1", ou les vrais Allo- sonis, correspond au g. établi par Bernhar- di, et comprend, en outre, VOnychium de Kaulfuss , et quelques esp. de Cbeilanihes. La 2'ne section comprend un grand nombre d'esp. rapportées précédemment aux P/ms et aux Cheilanihes, lç\i qni\ts> Pieris aryeniea, 288 ALL sulfurea, hastata, cordaia, esp. à slipe dressé, corne, à folioles distincles, souvent cordi- formes, et qui diffèrent beaucoup par leur aspect des vrais Pieris. Enfin, la A"" section comprend le Pieris aquilina et les esp. voi- sines, assez nombreuses , qui représentent, pour ainsi dire , cette plante dans les autres parties du monde. On voit que le g. Aihso- rus, ainsi défini, est devenu très considérable mais il sera probablement subdivisé de nou- veau. (Ad. B.) •ALLOTERRIIOPSIS et non Alloierropsis (à).:ioT£&po'„ étranger; iUiç, forme), dot. pu. — G. delafam. des Graminées, établi par l'resl {Rel. Haenk. i , 344, t. 47), pour une plante originaire de la Californie, ayant un chaume simple, à nœuds velus, portant à sa base des feuilles linéaires et planes, et terminé par 2 épis courts. Ceux-ci se composent de 4épillets, 2 hermaphrodites et sessiles , 2 neutres el pédiccllés, enveloppés par 4 brac- tées en forme de glumes. Ces bractées sont inégales, concaves, distiques el imbriquées; l'infér. est aristée à son sommet et trinervéc; les intermédiaires sont jikis grandes et à 5 nervures. — Ce g. , qui ne se compose que d'une seule esp. [A. distachija Presl, 1. c. ), paraît avoir des rapports avec les g.Ai>lada et Ant)imiria. (A. F>.) *ALLOTRIA (àWoTotoç, disparate), ns. —G. de notre famille des Cyniphiens (Galli- coles, Lat.), de l'ordre des Hyménoptères, section des Térébrans, établi parWestwood ( Syiwp.of Bril. Gênera) , qui le dislingue de ses congénères : 1° par des ant. filifor- mes, plus longues que le corps, et com- posées de J.3 articles au moins dans les fe- melles; 2° par un écusson déprimé trans- versalement à la base; 3" par la 2""= cellule cubitale des ailes super., oblitérée ; 4° par un abd. presque sessilc. — Il ne rapporte à son g. qu'une seule esp., trouvée en Angleterre et à laquelle il donne le nom d'A. victrix. (Bl.) •ALLOTRIE.^//o/;-m.s(ânérpto;, étranger, différent), ois. — G. récemment formé par M.Temminck sur 2 esp. indiennes de l'ordre des passereaux, et dont les caract. sont: Bec court, glabre, plus haut que large , tri- gone partout; mandib. super, légèrement fléchie, sans arête vive ; pointe faiblement carénée; mandib. infér. d'égale force à la super., el faisant à peu près conlre-épreuve. ALL Narines basales, latérales, nues, couverlét d'une membrane percée vers son extrémité antér., qui est totalement nue. Pieds à tarse assez long; le doigt externe soudé jusqu'à la 2""' arlicul.ition; l'inlerne soudé à sa base; doigts poster, et externes égaux. Ailes courtes, arrondies; la 1"^' penne très courte; la â""' moins longue que les 3 suivantes, qui sont égales ; queue courte. — Ce sont, d'après M. Temminck, des oiseaux insectivores, fai- sant à peu près le passage des Pies-grièches, proprement dites, aux Fourmiliers, et dont le bec, court, large, ressemble plus ou moins à celui des Pardalotes, Ils diffèrent des Pies- grièches par leur bec déprimé, peu crochu et seulement très faiblement échancré; par leurs narines ouvertes et glabres , non ca- chées par des poils raides , par leurs tarses longs el leur queue courte, arrondie. Des 2 esp. nouvelles composant ce pelil groupe, et envoyées de l'Inde au Musée de Lcyde par les naturalistes voyageurs de cet établissement, l'une QSlVAtlolrie à aile jaune {.4 . (laviscapis Tem. Co/., 589), et l'autre VAllotrie œnobarbe [A. œnobarbus \d. , ibid. 2) de Java et de Sumatra. (Lafr.) ALLOUCHIER. bot. pu.— Nom vulgaire deV A lister commun [Crutœgus Aria L.)(Sp.) *ALMJAUDITE, Bcrnhardi. MiN.-S.-phos- phate de fer manganésifère, qui accompagne l'Hureaulite, et qui a été trouvépar Alluaud, avec cette dernière esp., à Anglaretdansles carrières du Hureau, près de Limoges. Il est fibreux, de couleur verdâtre et bleuâtre, très lacilement fusible, même à la flamme d'une bougie, el se compose, d'après Vau- quelin, de 28 d'acide phosphorique, 56 de protoxyde de fer, 6 d'oxyde de manganèse el 9 d'eau. (Del.) •ALLUVIAL et ALLUVIEIV. Alluvius [al- luo, baigner, couler sur), céol. — Expres- sions adjeclives désignant l'action qui pro- duit les Alluviom ou VAlluvium. V. ces mots. On dit une forinalion alluviale ou alluvienne, pourindiquerreffetrnatérielderactionainsi dénommée. Z^. Formation. (C. P.) ALLUVIOIVS. Alluvies, allnvio [alluo , baigner, couler sur), géol. — Accumulation successive de particules tenues d'abord en suspension ou enlrainées par les eaux des rivières el des fleuves, et rejciécs par elles sur les rivages ou à l'ornbouchure de ces cours d'eau. Les Aiiuvions soiil les dépôts ALM meubles de vase, de sable, de graviers et de blocs plus ou moins volumineux, qui, en élevant peu à peu les portions du sol inondé jusqu'au niveau des eaux et même au-des- sus, contribuent à augmenter l'étendue du sol exondé, à changer la forme des rivages, à modifier le cours des eaux et à déplacer les embouchures. On confond assez généra- lement les AUuvions avec les Auénssemenis, qui pourraient cependant en être distingués si l'on voulait indiquer par ceux-ci les ac- cumulations produites sur les rivages marins par l'action des eaux marines, tandis que l'on réserverait le nom d'Alluvions aux effets analogues produits par les eaux douces cou- rantes. On a long-temps nommé les terrains ter- tiaires, terrains d'Alluvion ; mais il s'est for- mé des Alluvions à toutes les époques ; il ne peut donc pas y avoir des terrains, mais des formaiions A' KWuy ion. f^. Formation, Ter- rain, Attérissement. (G. P.) *ALLUVIL'M {alluo, couler sur), géol. — Terme général employé, pour ainsi dire, comme personnilicalion de l'ensemble des effets alluviens, en opposition à celui de Diluviiim, créé pour représenter les résultats matériels du Déluge. Cette distinction entre VAlluvium et le Diliivium étant fondée sur une hypothèse plutôt que sur les faits , il est impossible de donner des caract. différents à chacun d'eux. On a bien dit que VAlluvium étant le résultat de causes lentes et successi- ves, les dépôts formés par celles-ci devaient êtrestratifiés, tandis que le Diluvium ne pou- vait se présenter que comme une accumu- lation de débris irrégulièrement disposés; mais il a été bien diflicile de faire l'applica- tion de ces principes établis à priori. [K. Di- tuviuM et DÉLUGE.) (C. p.) *ALLUX ( Allux, orteil ). ins . — Nom donné par Kirbyà l'avant-dernierart. du tarse des Insectes, quand il offre quelque chose de re- marquable. Ex. : g. Curculio. (D.) ALMAGRAou ALMAGRO. min. — Sorte d'argile ocreuse-rougeâtre , que l'on réduit en poudre fine, et dont on se sert dans l'Inde en guise de fard , et en Espagne pour colo- rer le tabac. On l'emploie aussi sous le nom de Rouge indien pour polir les glaces et net- toyer l'argenterie. (Del.) *ALMA]\DÏN. Mi:^.— Lesanciensont donné ce nom à une pierre rouge, que l'on croit a. 1. ALN 289 être le grenat oriental ou le rubis-spinelle. M. Eeudant s'est servi de la dénomination d'Almandine pour désigner une des esp, du g. Grenat, savoir: celle qui est à base d'a- lumine et d'oxyde de fer, et dont les princi- pales variétés sont d'un rouge violet. (Del.) ALIMANDIIXE. MIN. — r. Alabandine. (C. D'O.) • ALMEIDEA. bot. pu. — G. appartenant aux Diosmées d'Amérique, dédié par M. Aug, de St.Hilaire, à Don J. R. Pereira de Almeida, noble portugais dont le crédit et l'amitié fa- vorisèrent ses recherches scientifiques au Brésil. Il a les caract. suivants: Cal. court, 5 parti-fide ou denté. Pétales 5, beaucoup plus longs , libres dans toute leur étendue , égaux, spatules. Filets 5, plus courts que les pétales , libres , aplatis, hérissés antérieure- ment, au-dessusde leur milieu, d'une touffe de poils; portant chacun une anthère en forme de cœur étroit et allongé. Ovaires 5, entourés à leur base d'un disque cupuliforme, soudés inférieurement entre eux, glabres; autant de styles partant de leurs sommets , se rap- prochant aussitôt et se soudant en un seul, que termine un stigmate en tête à 6 lobes. Le fruit est réduit à 2 coques, ordinairement 1-spermes. L'embryon offre de grands coty- lédons incombants, plies dans leur longueur, sans compter de nombreuses et profondes rides transversales , et cachant la radicule qui naît d'une échancrurede leur sommetet se dirige obliquement vers lepoint d'attache. — On connaît de ce g. 5 esp., toutes brési- liennes. Ce sont des arbres ou des arbris- seaux, à feuilles alternes, quelquefois op- posées vers lesommet des rameaux, simples, très entières, portées sur un pétiole noueux supérieurement.Les inflorescences terminent les rameaux quisontsimplesetnusau-dessous d'elles, puisdivisésen paniculesouen thyrses avec des bractées à la naissance des pédon- cules et deux bractéoles sur chaque pédicelle. Les fleurs sont blanches, rouges, lilas ou bleues. (Ad. J.) *ALIMTES [Alnus, nom latin de l'Aune). BOT. Foss. — M. Gœppert a décrit, sous le nom d'Alriiles Kefersleinii , un des fossiles les _ plus inléressanls des terrains tertiaires, par la conservation des parties de la fructifica- tion. En effet, dans les lignitcs bruns de Salzhausen, près Nidda en Wettéravie , on a trouvé plusieurs rameaux, les uns avec des 19 290 ALO chatons garnis tl'étamines avec leur pollen encore bien conservé ; d'autres portant des chatons femelles avec leurs écailles et les fruits qui sont entre ces écailles. La compa- raison de ces organes avec ceux de l'Aune commun , prouve évidemment que celte plante appartient au même g., et à une esp. voisine de notre Alnu^ ghiiinosa , quoiqu'il soit impossible de décider si l'esp. fossile diflcrc spécifiquement des esp. vivantes en Europe; car on n'a pas trouvé jusqu'à ce jour, dans la même localité, de feuilles ana- logues à celles de ce g. , surtout à celles de Vyllnns glutinosa. La forme des anthères et celle du pollen qu'elles renferment, est parfaitement iden- tique avec celle de ces organes dans les Al- mi.t ; et c'est sans doute un des faits les plus curieux de la botanique fossile, que la par- faite conservation de parties aussi délicates que les grains du pollen. M. Gœppert , au- quel cette observation est due, l'a publiée en 1837, dans une dissertation spéciale sur les fleurs fossiles , avec tous les détails convenables et d'excellentes figures. {JYov. Aci. Nat. G/j-.). Celte plante confirme du reste ce qu'on savait déjà de la présence fréquente , dans les terrains tertiaires , de plusieurs plantes appartenant aux mêmes g. que nos arbres forestiers actuels; ainsi , parmi les Amentacées , oulre le g. Almis , M. Gœppert cite une esp. de Beiula, etnous- mème nous en avons décrit une des environs de Narbonne. La même localité a présenté uneesp. dug. Gnp/Mîw. D'après les feuilles, les peupliers et les saules paraissent fré- quents ; l'Orme et le Comptonia y existent certainement , et les Érables et les Noyers sont les plus abondants. (Ad. B.) ALIMJS (nom de l'aune chez les Latins). BOT. pn. — Synon. latin de I'au.ne. (G. L.) * ALOCASIA (altération synonymique de Colocasia. V. ce mot), bot. pu. — Sous-g. ou div. du g. Colocasia, Ray, de la fam. des Aroïdées , Juss. ( Aracées , Sch. ) , tribu des Caladiées, Sch. {31deih), s.-tribu des Co- locasiées, Sch., et ainsi caractérisée: Spathe ■ cucullée, repliée sur elle-même [incurvaia). Organes génitaux rudimentaires situés au- dessus etau-dessousdesétamincs. Appendice du spadice renflé, plissé, veiné, oblus. Con- nectifs sessiles. Ovaires uni-loculaircs; ovu- le» au nombre de 6environ. — Celle division ALO comprend des plantes indiennes , à rhizômo caulescent, garni de feuilles peltées, simulta- nées, dont les nervures saillantes sur les 2 faces; à pédonculescourts, vaginés, presque solitaires; àspalheglaucesccnte. Elle a pour type VArttm macrohizum L., qui , joint au Caladium cucuUalum Pers. sont les 2 seules espèces qu'elle renferme jusqu'ici. (CL.) ' ALOES. Aloii [kll-rt, probablement l'Aloès des modernes ). bot. pu. — G. de la famille des Liliacées, tribu des Aloinées, fondé par Tournefort ( Imi. t. 190 ) et adopté ensuite par tous les botanistes. En voici les caracl. essentiels , tels que nous croyons devoir les établir aujourd'hui : Périgone corollacé, régulier, lubnlé, ou irrégulier, bilabié, droit ou courbé, charnu, cylindrique ou sub- triangulaire, sexfide, sécrétant à sa base in- terne uneliqueursucréetrès abondante; for- mé de G divisions dont 3 externes, charnues, soudées en tube, et 3 internes ténue», sou- dées avec les premières par le dos, dans pres- que toute leur longueur; ou toutes entière ment libres, réunies en forme de tube, ou dis- tinctes et révolutécs; segments du limbe ova- les, à peu près égaux , imbriqués , alternes , un peu réfléchis en dehors, ou linéaires ré- volutés.canaliculés {Haworihia), ou arrondis, ténus {Apicra). Étam. 6, hypogynes, oppo- sitives ; filaments filiformes , légèrement courbes, libres ; ou 3 seulement libres (ceux qui répondent aux divisions corollaires ex- ternes) et 3 enveloppés , dans presque toute leur longueur, par les bords enroulés des 3 pétales adhérents ( Casieria ) ; tous inclus ou exserts; anth. biloculaires , fixées par la base au moyen d'une fossette où s'insère le sommet du filament. Ovaire trigone , trilo- culaire, charnu; ovules nombreux, ovales, biscriés, anatropes, presque horizontaux, alternes , insérés sur la paroi interne. Style obscurément trigone, allongé, courbe, moins long ou aussi long que les étamines. Stigm. peu apparent, triparti, papilleux. Caps, tri- gone, scarieuse-membranacée, triloculaire, loculicide - bivalve. Graines comprimées , planes ou anguleuses , à test membraneux , lâche, ailé sur les bords. Embryon axile, un peu plus court que l'endosperme à radi- cule très rapprochée du hile. Les nombreuses espèces qui forment ce beau g., appartiennent presque exclusive- ment à l'Afrique et surtout à la partie aus- ALO traie de ce continent. Les exceptions à cette règle, citées par quelques auteurs sont en fort petit nombre ; et plusieurs espèces qu'on réunissait à ce g., en ont clé retirées , par les botanistes modernes, pour devenir le type de g. nouveaux, ou pour être réunies à des g. voisins. [V.Tritoma, f^cltheimia, Loma- tophyllum, flétris, Sansevicra, Kniphojia, etc. Doués de formes àla fois belles et étranges, les Aloès arborescents se plaisent dans les sables les plus chauds des déserts , et les espèces naines recherchent l'ombre des taillis, où elles croissent en toulîes. Les Aloès prospèrent dans tous les terrains secs et pierreux. Ce sont, comme on le voit, des Sous-arbrisseaux , ou des Herbes caulescen- tesou acaules persistantes , munies de feuil- les charnues, distantes, sessiles, amplicau- les, planes ou anguleuses , ou disposées en rosace alterne-imbriquée , serrée , ou en an- gles définis; souvent dentées- épineuses et toujours membranacées sur les bords , ou souvent encore couvertes, sur et sous les 2 faces, de papilles verruqueuses, transparen- tes, très rarement d'épines ; à fleurs sou- vent grandes et belles, disposées en grappes ou en épis ombelloides , terminaux ou axil- laires , simples ou rameux. On en cultive un grand nombre d'espèces dans les jardins où la multiplicité des variétés menace d'en effacer les types. Le plus bel ouvrage ico- nographique dont les Aloès aient été l'ob- jet, est une monographie du g. en cours de publication, et due à M. le prince de Salm-Dyck, qui depuis long-temps s'oc- cupe de cette matière avec succès. Ce bo- taniste y réunit comme sous-g«nres, les gen- res que quelques auteurs précédents avaient cherché à en distraire comme distincts, et dont quelques uns, selon nous, mériteraient en effet d'être reconnus comme tels. Ces g. sont : Apicra , Haw. ; Haicônhia , Duv. ; Bowiea , Haw. ; Aloë , Haw. ( proprement dit); Pachtjdendron, Haw.; Rhipidodendron, Willd.; et Gasteria, Duv.; auxquels nous joindrons le g. Lomaiophy llum séparé à tort, selon nous, des vrais Aloès. L'auteur les sub- divise en 29 sections , basées sur l'habiius des diverses plantes qu'elles renferment. Nous examinerons la caractéristique de chacun de ces s.-g. , à son ordre alphabétique. Le suc gommo-résineux qu'on retire de plusieurs espèces, a été préconisé en mé- ALO 291 decine, et ne sert guère plus aujourd'hui que dans la pharmacie vétérinaire; mais nous devons signaler ici les vertus que possède en particulier VA. soccoirina , vertus qu'on ne connaissait peut-être pas sous le rapport que nous allons indiquer, et que nous avons expérimentées nous-même. La pulpe des feuilles de cette espèce, appliquée sur les brûlures les plus graves, en neutralise la dou- leur presque sur-le-champ, et, renouve- lée 2 ou 3 fois en 24 h., prévient les acci- dents morbides qu'elles entraînent ordinai- rement, n est probable que d'autres esp. congénères doivent partager avec celle-ci cette précieuse qualité. (CL.) ALOEXYLOÎV , Loureir. {àlé-n , Aloès ; S,vlov,, bois; parce que Loureiro croyait que cevégélal {ourn\l\cl>oi.s d' Aloès on agalloche). BOT. PH. — G. de la famille des Légumi- neuses , sous-ordre des Césalpiniées , tribu des Cassiées , DC. (Césalpiniées vraies, Bartl.). Loureiro {Flor. Cochin.) attribue à ce g. les caract. suivants : Cal. à 4 sépales pointus, caducs : le sépale infér. falciforme, 2 fois plus court que les autres sépales. Pé- tales 5, inégaux. Étam. 10, libres. Style fili- forme. Légume falciforme , ligneux, mono- sperme; graine oblongue, courbée, arillée. —Arbre; feuilles simples; pédoncules termi- naux, multiflores. Ce g. n'est fondé que sur une seule esp., indigène en Cochinchine. (Sp.) ALOIDE. Aloidis (SJuç , aire , disque d'un bouclier ; iïSo<;, forme; lisez Haloide). MOLL. — Ce g. a été institué par M. Jlegerle de Mùhlfeld , pour une coquille bivalve , figurée depuis long- temps dans Chemnilz [Conch. cab. t. 10. pi. 172. f. 1G70, 1C71). Nous comprenons difficilement le motif qui a pu porter M. Megerle à la création de ce g. , puisque la coquille dont il s'agit est une véritable Corbule, et probablement la Corbula rugosa Lam. C'est dans le Magasin de Berlin pour l'année 1811, que l'on trouve pour la ^^ fois le g. Aloidis. [F. corbule.^ (Desh.) •ALOIXÉES. Aloineœ [klôn, aloès). bot. PH. — Tribu établie par le professeur Link dans la famille des Asphodélées (Liliacées), et qui a pour type le g. Aloè. (A. R.) ALOMATIUM (à >o>fxaTiov, petite bordure), bot. ph. — M. De Candolle donne ce nom à une section (artificielle) de ses 292 ALO Arabis, caractérisée par des graines immar- ginées. Les csp., comprises dans cette sec- tion , appartiennent pour la plupart au g. ou s. -g. ylbimcarpon, Andrz. (Sr.) ALOMIA (à priv.; iôïfxa , frange), iîot. pir. — G. delà famille des Sjnanlhérées, éta- bli par M. Kunth [flumb. et Bonap. A'ov. Gai. IV.) qui le définit ainsi : Capitule mul- lillore, homogame. Involucre campanule, à squames imbriquées, étroites, aiguës. Ré- ceptacle nu , convexe. Tube de la corolle grêle, glabre, à limbe 5-denté. Anthères se terminant en appendices obtus , ovales- oblongs. Akènes glabres, 5-angulaircs; ai- grette nulle. — Ce g. ne renferme qu'une esp. , V^. aijeraloides , H. B. et K. ( /Ethulia ageratoides Spr. ) trouvée près de Mescala au Mexique, C'est une plante herbacée, gla- briuscule, très rameuse, à fleurs blanches , très semblable pour le port aux Piqueria. (C. L.) • ALOMIÉES. Alomieœ, Less. (à priv.; >ù;xa, frange), bot. ph. — C'est une division de la sous-lribu des Eupatoriées, famille des Synanlhérées, caractérisée par l'absence de l'aigrette, et renfermant les g. Orsinia , Berth.; Piqneria,Ca\.; Alomia, H. B. et K., type; Phalucrœa, DC; Gymnocoronii, DC, et Isocarpha, R. B. ; etc. — M. De Candolle regarde cette division comme trop artifi- cielle, en raison de la grande analogie des g. qu'elle renferme avec ceux de certaines autres tribus. J^. Eupatoriées. (C. L.) ALOMYA. INS.— G. de la famille des Ich- neumoniens, de l'ordre des Hyménoptères, établi par Panzer ( Faun. germ.) et adopté par Latreille, Gravenhorst, et tous les entomo- logistes modernes. Les caract. qu'il présente le rapprochent du g. Trogm-, mais il en dif- fère notablement par une tète plus étroite et globuleuse ; des ant. plus épaisses ; des ailes ayant leur 2""" cellule cubitale, triangulaire ; un abd. comprimé et plus élargi vers son ex- trémité. — On ne connaît que quelques esp. indigènes de ce g., et celle que l'on en con- sidère comme le type, est YAlomija ovatrix Panz. Grav. [Ichneumon ovalor Fab., ellch- neumon debeltator c'iusd). Elle est noire avec les 1"' segments de l'abd. roux. On la trouve dans la plus grande partie de l'Europe. (Cl.) ALOIVSOA , R. et P.; Hemimeris, Kunth ; .&em?7omi«,Lhérit.(ZanoniAlonso, espagnol). BOT. PH. — G. de la famille des Scrophula- ALO rinées, tribu des Verbascées, fondé par Rui» et Pavon {Sysi. Fl. Per.), et dont voici les caract. dislinctil's : Cal. 5-parti , presque égal. Cor. hypogyne, inclinée, à tube très court, à limbe subrotacé, /j-fide, dont le lobe super, plus grand, dirigé en avant; tous arrondis. Étam.4, didynames, exser- tes , déclinées, ascendantes, insérées sur le tube de la corolle; anlh. biloculaires, à logetles divariquées. Ovaire biloculaire, à placentas multi-ovulés.soudésdes 2 côtés à la cloison. Style simple, filifor-me; stigm. capité. Caps, ovale-oblongue, aiguë, bilo- culaire, septicide-bivalve au sommet ; val- ves indivises; graines nombreuses, ridées- verruqueuses. — Ce sont des plantes herba- cées DU frutiqueuses , indigènes au Chili et dans les Andes péruviennes, à feuilles op- posées ou ternées, dentées en scie, quelque- fois très entières; à fleurs axillaires, dispo- sées en une sorte d'épis, d'un rouge très éclatant , cl penchées en raison de la torsion des pédicelles. On n'en connaît qu'un très petit nombre d'esp. ( 5 ou 6 ) parmi les- quelles on cultive assez souvent dans les serres d'Europe, les ^. incisifolia , acutifo- lia , lineari.i , etc. (C. L.) *ALOPÉCIï:. Alopecias{à\(ô-Kn^, renard). poiss. — Nom générique , selon MM. Muller et Henie, d'un g. de la famille des Squales, comprenant le Squalus vulpes L. Ce nom , plus conforme au génie de la langue dont il est tiré, a été contracté par Rafinesque en celui d'Alopias, adopté par le prince Ch. Bo- naparte, pourdésignerlemêmeg.etlemême poisson. Ce Cartilagineux , commun sur nos côtes et principalement dans la Méditer- ranée, est remarquable par le prolonge- ment considérable du lobe super, de la caudale ; la forme de celle nageoire a sou- vent fait donner à ce poisson le nom de Faulx ; dénomination qui en exprime très bien le caract. le plus saillant. Il est d'ail- leurs voisin des Carcharias , par l'absence des évents , la forme générale des dents, et la position des nageoires. Le nom de f'^ulpes ou de Vulpecula, que les naturalistes modernes ont appliqué à cette espèce, vient de ce que les auteurs de la Renaissance, Rondelet etSalviani, ont cru y retrouver TàW-rrr,^ des Grecs. Or, rien n'est moins certain que ce rapprochement; car en comparant les différents passages ALO des Anciens , on arrive à concîure que Vàlii-Kfi^ était un poisson voisin desTa^/o;; c'est-à-"dire de nos Squales, et que, dans un seul passage d'Athénée, il est dit que Tà^uiTExi'aç est un poisson semblable à l'ani- 'mal terrestre dont il a reçu le nom. Il faut (avouer que cette phrase laisse encore bien k désirer , pour établir une synonymie avec îquelque certitude. Toutefois, comme il est établi ailleurs que VccXcS-rz-nï, était voisin des Tah'oi , il est certain que ces noms étaient donnés à un poisson de la famille des Squa- les. ^ ^ (Val.) * ALOPÉCIÉES. Alopeciœ (àUTrvi?, re- nard).poiss. — Nom donné, parMM.Muller et Henle,p.74, à la 3'^ famille de la section des Squales. {Hisi. uat. des Cartilagineux.) (Val.) • ALOPECUROIDES (àX^'^ryi?, v,xo;, re- nard; ovpa, queue; sT<îoç, aspect), bot. pu. — On a donné ce nom à l'une des sect. du g. Siœbe , tel qu'il a été circonscrit par M. Les- sing. La seule esp. qui caractérise cette sec- tion est le Slœbe {Seriphium) alopecuroides, originaire du Cap. (J. D.) *ALOPECllRUS(àXu7rY)|,yixoç, renard; oùpcx, queue), bot. ph. — Ce g., de la famille des Graminées, est souvent désigné en fran- çais sous le nom de Vidpin. Jl se compose d'un assez grand nombre d'esp. (environ 20), pour la plupart originaires des diverses con- trées de l'Europe ou de l'Amérique septen- trionale. Les caract. de ce genre sont assez tranchés : Fleurs en épi dense, composé d'épiilets nombreux , sessiles et uniflores ; glumes au nombre de 2, allongées et caré- nées , mutiques, égales, et un peu soudées ensemble par leur partie infér., tantôt plus longues, tantôt plus courtes que la fleur qu'elles contiennent. Paillette infér. mem-r braneuse, comprimée, carénée, portant une arête qui naît ordinairement un peu au^ dessous de sa partie moyenne. Paillette su- per, manquant. Étam. 3 ; styles quelquefois soudés entre eux par la base et portant cha- cun un stigm. très long, plumeux et velu. Écailles hypogynes (glumeiles) nulles. Fruit ordinairement glabre et lenticulaire, nu ou recouvert par les glumes endurcies. — Les esp. de ce g. sont assez insignifiantes; ce sont des plantes annuelles ou vivaces, qui croissent dans les champs ou dans les lieux humides : tels sont les A. aqrcslis, genicula~ tus , bulbosus , pralensis , etc. (A. R.) ALO 293 •ALOPHE. Alophus («Xotpoç , sans crête). INS. — G„ de l'ordre des Coléoptères té- tramères, famille des Curculionites , di^ vision des Cléonides, établi par Schœn- herr, qui lui donne les caract. suivants: Ant. médiocres, minces; les deux 1'" art. du funicule peu longs, obconiques; les au- tres plus courts, lenticulaires, s'élargissant graduellement jusqu'au dernier; massue en ovale-oblong. Rostre allongé, s'épaississant vers le sommet, canaliculé en dessus. Yeux sub-ovales, déprimés. Prothorax presque oblong, tronqué à la base, s'arrondissant un peu latéralement avant le milieu, un peu plus étroit postérieurement, lobé derrière les yeux. Écusson distinct, arrondi au som- met. Élytres subovales, convexes ; les épau- les arrondies. — Ce g. figure dans le dernier Catal. de M. Dejean, qui y rapporte 3 esp., dont 2 de la Sibérie, et une qui se trouve en Autriche, en lUyrie et dans les environs de Paris. Nous ne citerons que cette der- nière, qui est le type du g. : c'est le Curcu- lio trigultalus Fab. (D.) * ALOPHIUM (à priv. ; ^o'tpoç, crête), bot. ph.— Cassini a donné ce nom à une plante que M. DeCandolleréunitau g. Ceniaurea, pour en former la 31'"'' sect., qu'il considère même comme devant faire partie de celle qu'il dé- signe sous le nom de Séridées. Les caract. de YAlophium sont : Invol. composé de squa- mes ovales, imbriquées; les extér. terminées par une pointe simple ; les moyennes par 3 petites épines; enfin les intér. oblongues, obtuses , mutiques et scarieuses au sommet. Les ovaires du disque glabres, couronnées par une aigrette courte, à 3 rangées de pail- lettes dont les extér. oblongues, les moyennes linéaires, denliculées, et les intér. filifor- mes et plus courtes que les autres. Les cor. du rayon, à peu près de même forme que celles du disque, sont stériles. (J. D.) *ALOPHOCHLOA (àlo^oç, non aigrette; X>oY), herbe), bot. pu. — G. de la famille des Graminées , proposé par Reichenbach [Flor. excurs. 12) et réuni comme synon. au genre Rœleria, Pers. r. ce mot. (C. L.) *ALOPHORA (â^u;, aire, enfoncement en forme de disque; ""•, décroissant d'une manière sensible ; les tertiaires aussi longues ou presque aussi longues que les primaires ; queue le plus souvent terminée carrément; bec et pattes variant suivant les espèces. » Les espèces qui appartiennent à celte 2"" section sont beaucoup plus nombreuses que dans la l", dont nous ne connai.'sons que les » précitées; 3 ou -i esp. européennes en font partie; mais la presque totalité appar- tiennent à l'Afrique ou aux Indes. Klles s'é- lèvent beaucoup moins dans les airs que ALO celles de la 1" section; leur chant esl moin» étendu et moins prolongé, et elles le font souvent entendre étant posées. Elles se per- chent souvent sur les tertres élevés , sur les murs , les maisons des villages , et même le* arbres et les buissons, et placent quelque- fois leurs nids au pied ou au centre de ces buissons. Alouettes petites voilières et percheuses (type indien , africain et européen). 1" s.-SKCTioN. — o Poinl de penne bâ- tarde ; les 4 premières rémiges à peu près égales; les tertiaires aussi longues qu'elles; bec médiocre, semblable à celui de l'A. hausse-col noir; doigts et ongles courts et faibles comme chez la Calandrelle. » Une seule esp. africaine, et qui semble, par l'ab- sence de penne bâtarde, faire exception à tou- tes les esp. étrangères à l'Europe , compose cette s. -section : c'est l'A. cendrilie de Buf- fon , ou petite Alouette à tète rousse de Le- vaillant (p/. 199). 2"" s.-sKCTioN. — •< Penne bâtarde fort pe- tite, n'ayant guère que le quart de la lon- gueur de la penne suivante. » A. Bec et pattes semblables à ceux de l'A. des champs, mais plus faibles et plus grêles ; rémiges tertiaires n'atteignant pas l'extrémité des primaires j ex, : l'A. lulu, A. arborea. B. Bec plus long el plus grêle que chez l'A. des champs; pattes semblables, mais l'ongle du pouce n'étant pas plus long que ce doigt; tertiaires n'atteignant pas l'extrémité des primaires ; ex. : l'A. huppée, A. crisiata. C. Bec fort , dans le genre de celui de la Calandre, mais plus allongé et moins haut; primaires courtes , les tertiaires en attei- gnant presque la pointe; queue échancrée; pattes robustes, à peu près semblables aussi, mais l'ongle du pouce fort , allongé et pres- que droit ; ex. : l'Alouette à gros bec Vaill., pl. 193, type du g. Cateuduta de Swainson. D. Bec gros, court, très arqué en dessus, approchant de celui des Fringilles ; tertiaires atteignant presque les primaires; doigts et ongles fort courts, comme chez la Calan- drelle ; ex. : les Gros-becs croisés et Orcillon blanc ïem. (Col. 2G9}. Type du g. , Pvrriiu- LVitiA, Smith., ou/tJegcdoiis, Svvain. de l'Inde et d'Afrique. Ces esp., que tous les auteurs, excepté Lichtenstcin, mettent dans les Frin- gilles, ont tous les caract. extér. el les habi- ALO ludes des vraies Alouettes. D'après Sykes (Proceed., 1832, p. 94), elles se tiennent tou- jours à terre et ne se perchent jamais. Elles se rapprochent de la Calandrelle par les pattes et même par le bec. a'"^ s.-sECTioN. — « Penne bâtarde, attei- gnant la moitié en plus du tiers de la lon- gueur de la penne suivante. » F. Cec fort, intermédiaire à ceu\ de la Calandre et de la Calandrelle; ailes à pri- maires assez allongées , à tertiaires courtes ; doigts et ongles courts, comme chez la Ca- landrelle; ex. : VX. Isabellbie {Tcm.CoL2iA- 2) , l'A. à dos roux (Vaill., pi. 197). F. Bec et pattes à peu près semblables, mais ongle poster, plus court que le pouce ; primaires courtes; tertiaires s'étendant jus- que près de leur extrémité; ex. : l'A. ferru- gineuse, yi. fcrruijinea de Lafr. (m Mus. nosiro), Afr. austr. G. Bec, pattes et huppe conformés comme chez l'A. huppée, mais l'ongle poster, plus arqué; primaires courtes, les tertiaires en atteignant l'exlrémilé; ex. : Mira/m afri- ca«a Smith. ,1a Calotte rousse, Vaill. (pi. 198). //. Bec de la Calandre, mais moins haut; doigts et ongles de l'A. des champs; penne bâtarde atteignant la moitié de la longueur delà suivante; primaires courtes, les ter- liairesen atteignant l'extrémité; ex. : l'A. mi- rafre(Tem. Col. 305-2), type du g. Mirafra, Horsf. de l'Inde. J. Bec médiocre, un peu plus fort et plus long que chez l'A. des champs ; doigts et on- gles très courts, comme chez la Calandrelle ; les primaires très courtes ; les 5 premières à peu près de même longueur, entièrement recouvertes par les tertiaires ; ex. : l'A. ba- teleuse (Vaill., pi. 194), type du g. Braco- nijx, Swains. 4"" s. -SECTION. — « Ailes conformées comme dans la s.-seclion précédente; mais bec grêle, allongé, arqué dans toute sa lon- gueur ; la mandibule infér. recourbée en dessous parallèlement à la super, (g. Cerihi- laiida-, Swains. , ou Sirly, Lesson , Traité d'Om.). K. Doigts assez allongés ; l'ongle du pouce fort, allongé, subulé et parfaitement recti- ligne; ex. : l'A. Sirly, BulT., pi. 712; Vaill., pi. 192 (toute l'Afrique). L. Doigts courts et robustes ; l'ongle du pouce semblable à l'esp. précédente, mais ALO 297 légèrement recourbe vers le haut; ailes et queue beaucoup plus courtes que chez elle; ex. : le Sirly à queue barrée de blanc, Les- son [Tr. d'Uni.) , Ccriliilauda albo-fasciata de Lafr. {May. Zool. 1S3G, pi. 68) ; c'est le CerihiLauda garruta de Spix (Afr. austr.). 31. Doigts semblables h ceuvdc l'esp. précé dente, mais l'ongle du pouce court et courbo légèrement dans le sens ordinaire; primaires allongées, atteignant les 3/4 de la longueur de la queue; ex. : l'A. bifasciée, ^. bifas- ciata Tem., Col. 393 (Egypte , Nubie) I\''. Doigts robustes et beaucoup plus longs que chez l'esp. précédente; l'ongle du pouce à peu près semblable au sien ; ailes à pri- maires moins longues, médiocres, n'attei- gnant que la moitié de la queue ; ex. : l'A. à manteau roux, A. rufu-palliata de Lafr. {May. ZooL, I83G, pi. 59). (Afr. austr.). O. Point de penne bâtarde; doigts de longueur moyenne, mais faibles et minces; tarses médiocres ou courts ; ongle du pouce court et légèrement arqué (type américain); ex. : l'A. mineuse Azara, n° 148, Alauda cuniculariay\t\\\. {Dicl.,yo\. i, p. 369); Cer- ihilauda cimicidaria de Lafr. et d'Orb. {Sy- lîopsis, p. 71); le Sirly à bec grêle, Cerih. lenuiroslris , d'Orb. et Laf. {Syn. p. 72); le Sirly maritime, Ce/-(/«. maYiiima, iid., ibid.p. 72; d'Orb., Foy. en Amer., pi. 44, 1 . La f"-' est du Paraguay et de la Piépublique Bolivienne; les 2 suivantessontde celte dernière contrée. En indiquant celte nombreuse suite de petites subdivisions, nous sommes loin de prétendre les donner comme sections à sui- vre dans la classiflcation. Notre but é'.ait de prouver ce que nous avons avancé d'abord: que , chez les Alouettes , la forme du bec et des pattes varie, chez presque toutes les es- pèces , à tel point , qu'il est impossible de les subdiviser d'après eux , tandis qu'elles peuvent se fractionner naturellement en 2 groupes basés sur la forme de leurs ailes autant que sur la différence de leurs habi- tudes. Le seul s.-g. Sirlij nous paraît avoir quel- que importance d'après ce que nous a com- muniqué, sur les mœurs des esp. africaines qui en font partie, M. J. Verreaux, qui les a observées en Afrique. Selon lui, ces esp. se tiennent habituellement sur les ter- rains élevés et arides, courent rapidement et grattent la terre de leurs pattes et de leur 19' 298 ALP bec à la manière des Gallinacées. (Lafr.) ALOUETTES DE MER. Pdidna, Cuv. OIS. C'est, dans le Règne animal de Cu- vier, une petite subdiv. de ses Échassicrs longiroslres, répondant en partie au g. Bé- casseau ou Trinya de Temminck. ^. Bécas- seau. . (Lafk.) ALOUETTIIVE. ois.— Synon. vulgaire du PipitFarlouse dans quelques cantons de la France. (C d'O.) *ALOL'MÈRES, oujahuquère, bot. cr. — On nomme ainsi, dans les environs deDax, l'AgaricpailletdeThore [A. albo-rufusPcTS.). C'est une esp. très recherchée. Son chapeau, large de trois pouces ou plus, est mame- lonné, lisse, d'un blanc roux ; ses feuillets sont décurrents, blancs dans le jeune âge et roussissent ensuite; le pédicule est nu, grêle, blanc et cylindrique.— Il croit au printemps et en automne, par groupes nombreux, aux pieds des sureaux. Son odeur est très agréa- ble et sa saveur douceâtre. (LÉv.) ALOYSIA, Ortega ( Maria-Louisa, mère de Ferdinand VU , roi d'Espagne), bot. pu. — G. de la famille desVerbénacées, réuni comme synon. au g. Lippia , dont il forme une des 2 divisions. /^. Lippia. (CL.) ALPAGA. MAM. — Espèce du g. Lama. r. ce mot. (I. G.-S.-H.) ALPÉE.Alpœus. ins. — G. de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, établi par Bonelli et non adopté par 3L Dejean, qui en place les esp. dans le g. lYébne. (D.) ALPES. Alpes, céol. — Ensemble des hautes montagnes de r lui rope qui, des bords de la Méditerranée en France, s'étendent jus- qu'en Hongrie, séparant l'Italie des autres contrées. Les limites des chaînes, que l'on peut considérer comme des rameaux des Al- pes , sont difficiles à tracer d'une manière précise. Le radical alp ou alb paraît être d'o- rigine celtique, et avoir été emprunté par les Latins au langage des Gaulois, ou, selon les lexicographes, ce serait un mot sabin [Alpus] ayant la signification A'Albus. On désigne souvent aussi , sous le nom d'Alpes, les chaînes de montagnes de toutes les parties du monde, qui sontassez élevées pour que leurs sommets restent constam- ment couverts de neige ; et quelques étymo- logistes font même venir alp ou alb d'uliuis , blanr. Le point le plus élevé des Alpes d'Europe ALP est le Mont-Blanc, qui atteint 4,810 mètres au-dessus du niveau de l'Océan, f^. Monta- gnes. (C. P.) ALPESTRES [Alpes, Alpes), bot. — On donne ce nom à toutes les esp. de plantes qui croissent sur les montagnes peu élevées; celles , par exemple , sur lesquelles la neige ne séjourne pas, comme les Cévcnnes, les montagnes de l'Auvergne, etc., etc. Tan- dis qu'on appelle Plantes alpines, celles qui viennent à des hauteurs plus considérables, et qui appartiennent à la végétation carac- téristique des hautes chaînes de montagnes. (A. R.) •ALPII;EA, DC. (à^cpô;, b'-n' . bot. pu.— G. ou s.-g. de la famille des Malvacées, dif- férant des Alihœa par un involucelle &-fide et par des coques rugueuses. Les 2 esp. qui le constituent croissent, l'une à Bourbon, l'autre au Cap de B.-E. (Sp.) 'ALPIIÉE. Alfilueiis (nom myth.). crust. — G. de l'ordre des Décapodes, famille des Macroures, établi par Fabricius, et ainsi caractérisé: Carapace s'avançant au-des- sus des yeux, et formant un petit bouclier voùlé. Rostre très petit, quelquefois nul. Ant. super, petites, ayant leur 1"^ art. court et armé en dehors d'une lame ordinairement spiniforme, les suivants cylindriques. Ant. inlér. placées en dessous des précédentes, pourvues d'un palpe lamelleux.Mandib. mu- nies d'un appendice palpiforme , court. Pattes-mâchoires quelquefois grêles et al- longées , d'.autrcs fois de longueur médiocre, et pourvues d'un article élargi et presque foliacé. Pattes des deux r" paires didacty- les; les antér. fortes, armées d'une grosse main renflée; les suivantes monodaclyles et de longueur médiocre. Abd. grand , pourvu de fausses pattes allongées. — Ce g. ren- ferme 12 esp., dont quelques unes habitent la Méditerranée; mais la plupart les mers des Antilles et de l'Océan Indien. (H. L.) *ALPIlÉEi\S. Atphœi (Alphée, Alp/iœus, nom myth). CRUST. — Tribu de l'ordre des Décapodes, famille des Macroures, créée par M. Milne-Edwards , et ainsi caractérisée: Rostre très court , n'ayant jamais la forme d'une grande lame placée de champ, comme chez les Palémoniens. Ant. internes, placées au-dessus des externes, ordinairement trct courtes. Une des paires de pattes très grosse, et en général terminée par une forte main ALP didactyle. Les deux paires de pâlies antcr. presque toujours didactyles; celles de la 2"' paire ne l'étant jamais ; enfin celles des 3 der- nières assez robustes et servant pour la mar- che aussi bien que pour la natation. Celle tribu renferme les g. suivants : Alphœus , ^Ihanos , Po?it07iia , AiUumnœa , IVika , Atija, Caridina, Hyinenocera. (H. L.) ALPHESTES (àly/jaW;, nom chez les Grecs d'un poisson aujourd'hui inconnu), poiss. — Nom grec lire d'Alhénée, attribué tantôt à une esp. de labre, et tantôt em- ployé par Bloch, dans son édition posthume, pour un g. qui n'a pu être conservé, car les deux esp. que cet auteur y rapportait sont évidemment des Serrans. (Val.) * ALPIIITOBIUS (à'),cToy , farine; ttoAco'ç, â, blanc, che). ins. — G. de Coléoptères té- tramères , famille des Longicornes , établi par M. Dejean [CatuL, 3= édit.), et dont les caract. n'ont pas été publiés. D'après la place qu'il lui donne, à côté du g. Gevania de M. Serville, il appartiendrait à îa tribu des Lamiaires de ce dernier. Il n'y rapporte qu'une seule esp. nommée par lui, A. laclea; elle est du Sénégal. (D.) *ALPHUS (à:iyo;, blanc), ins.— G. de Co- léoptères tétramères, famille des Longicor- nes, établi par M. Dejean [Caial., 3' édit.), qui n'en a pas publié les caractères. Il y rapporte 7 esp. toutes nommées par lui, dont 5 du Bïésil et 2 de Cayenne. Ce g., par la place qu'il occupe dans le Calai., paraît ALQ 299 appartenir à la tribu des Lamiaires de M. Ser- ville. (D.) ALPINES CPlantes). eot. — r. Alpestres. (A. R.) ALPl?ilA,L.;GetliyraeiEthanium, Salisb.; Zeriimbei, Wendl., etc. (Prosper Alpin, an- cien botaniste), bot. pu. — G. de la famille des Amomées de Jussieu, formé par Linné ( Gen. PL ) , cl dont les caract. sont ainsi cir- conscrits: Cal. lubuleux, lâche, se déchi- rant au sommet. Cor. à tube court; div. exlér. du limbe égales , un peu dressées ; les intér. latérales, denticulées ou nulles; labelle ample, étalé, entier ou 2-3-lobé. Filament linéaire non prolongé au-delà des loges de l'anth., qui est mutique et échancrée. Ovaire infère, triloculaire. Ovules nombreux, hori- zontaux, anatropes, fixés dans l'angle cen- tral des loges. Style filiforme, passant entre les loges des anth. ; sligm. capilé-lrigone. Caps, bacciforme, 3-loculaire, indéhiscente. Graines arillées,très ou peu nombreuses par avortemenl. — Le g. Alpinia , tel qu'il a été limité, renferme encore une vingtaine d'es- pèces qui, presque toutes, sont cultivées pour l'ornement des serres chaudes; ce sont de magnifiques herbes vivaces , appartenant toutes à l'Asie tropicale. Les racines ( rhi- zomes) en sont épaisses, tubéreuses, aroma- tiques , horizontales ; il en sort plusieurs tiges à feuilles bifariées, lancéolées; à gaine fendue, ligulée. L'inflorescence en est ter- minale, paniculée, ou en épi ou en grappe lâche. ^ (CL.) *ALPIIVIÉES. Alpiniecc. bot. pu. — Troi- sième tribu établie par M. Blume {Enum. Plant. Javœ) dans la famille des Amomées, et qui comprend les g. Alpinia , Udlenia et Cenolophon. f^. Amomées. (A. R.) ALPISTE. bot. PII. — Nom vulgaire du g. Phalaris , de la famille des Graminées. F. Phalaris. (A. R.) ALQUE. ois. — Nom donné par Linné à un g. renfermant les Pingouins et les Maca- reux, et qui n'a pas été adopté. M. Lesson a rétabli ce nom pour une petite famille comprenant les g. Cérorhynque, Macareux et Pingouin. (C. d'O.) ALQUIFOLX. min. —Nom sous lequel on désigne, dans le commerce et dans plusieurs ateliers , la galène réduite en poudre , qu'on emploie pour la couverte de la poterie gros- sière. En Orient, elle entre, avec le noir de 300 ALS fumée, dans la composition de la poudre avec laquelle les femmes se teignent les cils et les sourcils. (Del.) *ALSEIS (â^o-o;, £oç, bois). BOT. pu. — G. de la famille des Rubiacées , établi par M. Schott [in Spremjel Car. Post., p. 404), et classé par 31. Endlicher {Gcn. Plant. 1, p. 555) dans la tribu des Cinchonées, entre les g. Danaïs et Exosiemma. Les auteurs ci- tés lui assignent les caract. suivants : Fleurs monoïques pdr avortement. Tube calicinal obconique, adhérent ; limbe supère, 5-parti ; lanières lancéolées. Corolle courte , subcam- panuléc, 5-dentée. Éiam. 5, insérées à la base du tube de la corolle, saillantes dans les fleurs hermaphrodites, incluses dans les femelles; filets subulés, poilus à la base, Anth. ovales, dressées. Ovaire 2-loculaire ; placentaires mulli-ovulés, adnésàla cloison; ovules suspendus , imbriqués , marginés. Style indivisé, saillant, poilu à la base. Stigmate bifide; lanières linéaires, étalées. (Péricarpe inconnu).- L'^.y!o)'/7)((«rfa Schott (Rndl.^raAr./.c. tab.38), constitue seul le g. — C'est un arbrisseau du Brésil, à feuilles opposées, à stipules triangulaires, très cour- tes, à épis terminaux et alaires. Les fleurs sont petites, jaunâtres, très rapprochées. (Sp.) *ALSEODAPn]\E (aWoç , eo;, bois ; <îaVvyj , laurier), bot. pu. — G. delà famille des Lau- rinées, tribu des Persées, Nées, formé par Nées von Esenbeck ( in TFulL PL asiat. rar. 11-61), avec la diagnostique suivante: Fleurs hermaphrodites. Périgone C-fîde, chartacé, à limbe décidu. Étam. 12, quadrisériées , dont 9 extér. fertiles , 3 intér. stériles ; celles du 3"^ rang interne des fertiles, munies à la base de glandules binées , stipitées, compri- mées; leurs filaments le plus souvent dila- tés. Anth. des l"""^ et 2» rang introrses ; celles du 3' extrorses; toutes oblongues, 4-locel- lées, déhiscentes par autant de valvules as- cendantes. Élam. stériles, stipitées, églan- dulées dorsalement, à sommet introrse, sagitté-lancéolé. Ovaire uniloculaire, uni- ovulé. Sligm. discoïde. Baie monosperme, placée sur la basepérigoniale, entière, orbi- culaire et étalée. — Ce g. renferme quelques arbres de l'Inde, à feuilles alternes, penni- ïicrvées, dont les nervures primaires, costées; a ijemmes compactes et couvertes d'un pe- tit nombre d'écaillés entrebâillées; à fleurs ALS disposées en panicules subcorymbiformes, naissant dans les aisselles d'une gemme ter- minale. (C. L.) •ALSEUOSMIA, Cunningh. (ilaoç, bois; tjoo-fjica, bonne odeur), bot. pu. — G. que Cunningham rapporte avec doute à la fa- mille des Cornées ou à celle des Caprifolia- cées, et dont il expose ainsi les caract. {Flor. Nov.-Zeclaud. in Ilook. Aitn. of Nal. Hist., II, p. 209; 1839): Tube calicinal adhérent; limbe supère , 4-ou 5-fide , non persistant, àeslivation valvaire. Cor. infundibuliforme; tube beaucoup plus long que le calice ; gorge imberbe; limbe 5-parli, à lanières ovales, égales, pointues, sinuées-denlées, valvaires en préfloraison. Étam. 5, courtes, égales, insérées à la gorge de la corolle, entre les segments du limbe; anth. saillantes, dithè- ques, longitudinalement déhiscentes. Dis- que épigyne. Ovaire 2-loculaire , adhérent ; loges 2-5-ou pluri-ovulées ; style filiforme, glabre ; stigmate disciforme, indivisé. Baie turbinée, obovée, infère, 1-loculaire, po- lyspcrme ou, par avortement, oligosperme. Graines obovales, courbées, obtuses, con- vexes au dos, anguleuses du côté anlér., mé- difixes; test épais, réticulé; embryon petit, rcctiligne, niché à l'extrémité infér. du pé- risperme; cotyl. subfoliacés, contigus ; ra- dicule courte, obtuse, éloignée du hile. — Arbrisseaux dressés, hauts de 2 à 3 pieds ; feuilles coriaces, persistantes, alternes, non stipulées, pétiolées, très entières ou lobées; pétiole dilaté à la base; fleurs latérales ou terminales, pédicellées, bractéolées, très odorantes, solitaires ou fasciculées ou en grappe. — Ce g. est propre à la Nouv.-Zé- lande ; Cunningham en a décrit 8 esp. (Sp.) * ALSIDIE. Almliurn (de aWoç , bois , fo- rêt; la plante ressemble à un arbre), bot. CR. (Phycées). — Ce g. monotype , apparte- nant à la sous-famille des Floridées, a été établi par Agardh [Icon. Akj.eiirop., t. 9) sur une algue trouvée dans l'Adriatique. Elle est ainsi caractérisée : Fronde cartilagineuse, raide, cylindrique, filiforme, atténuée, dres- sée , irrégulièrement rameuse. Plusieurs ti- ges naissent d'une même base crustacée, convexe , plate en dessous. C'est par là qu'elles se fixent aux rochers sous-marins. Cette Thalassiophytc n'est pas particulière à l'Adriatique; M. de Notaris l'a retrouvée dans la Méditerranée, à l'ile de Capraja, et ALS M. Roussel à Alger. On n'en connaît pas la fructification. (C. M.) 'ALSIIVACÉES. Alsimceœ, Lindl. bot. PU. — V^. Alsinées. (C. L.) *ALSÏIVE {càau- S-nq , qui aime l'ombre des bois), bot. pu. — G. de la famille des Violariées, tribu des Al- sodinées. AubertDu Petit-Thouars [Hisi. des f^égét. des îles de l'Aj'r. austr., u, p. 55; JYov. Gen. madag., n° (55 ) en donne les ca- ract. suivants : Cal. de 5 sépales pointus, im- briqués; 3 extér., 2 intér. Cor. régulière, à 6 pétales plus longs que le calice, contournés en estivation. Étam. 5, monadelphes; an- drophore urcéolaire, souvent appendiculé; anth. contiguës, mais libres, sessiles , ligu- liformes, barbues au sommet. Style clavi- forme. Capsule subturbinée, obscurément Irigone, oligosperme, recouverte parle ca- lice et la corolle. Cotyl. orbiculaircs. — Ar- bres ou arbrisseaux. Feuilles en général éparses. Stipules petites, caduques. Fleurs petites, disposées en grappes axillaires et terminales; pédicelles articulés, bractéolés. ALS 301 On en connaît 6 esp. , dont 5 de Madagascar etl de Timor. M. A. de Saint-Hilaire (^i««. des Piaules rem. du Brés.) réunit ce g. auî Conoria. (Sp.) * ALSODIMÉES. bot. ph. — r. Viola- riées. (Sp.) *ALSOMITRA, Blume (aXaoç, bois; fjif- Tpot , ceinture), bot. pn. — G. de la famille des Cucurbitacées , tribu des Nandhirobées, Aug. St-Hil. Ce g. paraît ne différer du Za- nonia (auquel M. De Candolle le réunit) que par son ovaire à loges multi-ovulées, et par son fruit hémisphérique, tronqué au som- met. Il est fondé sur une seule esp., qui croît à Java. (Sp.) ALSOPHILA, Brown (aÀo-oç, forêt ;tp'>oç, ami). BOT. OR. — R. Brown a donné ce nom à un des g. qu'il a formés aux dépens des Ci/aihea de Smith, et qui Qomprend, comme les vrais Cyaihea et les Hemiieliu, des fou- gères arborescentes, la plupart américaines et quelques unes de l'ancien continent. Une seule esp. est herbacée : c'est VA. pruinaia du Chili. Comme toutes les fougères de la tribu des Cyathéacées , ces plantes présen- tent des groupes arrondisde capsules sessiles, portées sur un tubercule saillant. Ce tuber- cule, dans les Alsophila, tels que R. Brown les avait définis, correspond à la bifurcation des nervures secondaires , et les groupes de capsules, au lieu d'être enveloppés dans un tégument clos , sont environnés à leur base par des écailles lacérées formant un tégu- ment incomplet qui manque quelquefois. Suivant Presl , ce tégument incomplet man- que même généralement, et son absence distingue ces plantes des vrais Cyathea, des Uemiielia et de quelques autres g. voisins. Il est certain, du moins, qu'il n'enveloppe jamais complètement les groupes de capsules, et qu'on doit plutôt le considérer comme formé par des écailles analogues à celles qui naissent sur les nervures de la plupart de ces plantes, que comme un vrai tégument membraneux, continu. — Les g. Cknoophora de Kaulfuss, Triclwpleris et Melaxya de Presl , en diffèrent à peine , si ce n'est par la transformation de ce tégument membra- neux, scarieux et lacinié en poils nombreux, plus ou moins allongés, insérés à la base du tubercule qui porte les capsules, et le« entourant de toutes parts. — Presl divise le» ' Alsophila en 2 sections : les unes ont les n«r- 302 ALS vnres secondaires bifurquées , et portent les capsules à leur bifurcation; les autres ont des nervures secondaires simples qui portent les groupes de capsules vers leur milieu. — On connaît maintenant près de 40 csp. de ce g., toutes arborescentes, à l'exception d'une seule, et dont peu s'étendent au-delà des ré- gions intertropicales. (Ad. B.) ALSTOMA (Alston, professeur de bot. à Edimbourg), bot. ph. — G. delà fa- mille des Ebénacées (Symplocées) , fondé par Mutis, et regarde comme synon. du g. Sfimplocos, L. f^. ce mot. (C. L. ). •ALSTOîVIA (Alston, professeur de bot. à Edimbourg). BOT. ph. — G. de la famille des Apocynacées, tribu des Alstoniées, fondé par P.. Brown (7>/em. ff^'ern. Soc. 1 ; Labirl., A''ov. Cal., t. 12), qui en circonscrit ainsi les caractères: Cal. 5-fide. Cor. hypogyne, hypocratérimorphe, à gorge et à tube non squameux; limbe 5-fide; segments obli- ques. Étam. 5, incluses, insérées au tube médian de la corolle; anth. subsessiles, lan- céolées, libres; ovaires 2; ovules nombreux, fixés à la suture ventrale. Style unique, fi- liforme, dilaté au sommet; stigm. subconi- que. Squamules hypogynes nulles. Follicu- les cylindriques , allongés. Graines nom- breuses , peltées , linéaires-comprimées, ciliées (cils de chaque extrémité chevelus- allongés). Embryon non décrit? — Ce g., encore peu connu , renferme un petit nom- bre d'espèces, dont quelques unes sent cul- tivées dans nos serres. Ce sont des arbres ordinairement élevés, lactescents, à feuilles opposées ou verticillées, glabres, costées; à fleurs le plus souvent blanc'.ies , disposées en cy mes terminales paniculées. On les trouve dans l'Asie tropicale et dans les îles de l'O- céanie. (C. L.) *ALST01VIÉES, ^/,v/OH!eœ (^.ci-dessus). BOT. va. — Tribu de la famille des Apocyna- cées, qui ne contient que le g. Alstonia. (CL.). ALSTROEMERIA [Alstrœmer, naturaliste suédois). BOT. PH. — Linné a donné ce nom à un g. delà famille des Amaryllidées, qui aujour- d'hui se compose d'une cinquantaine d'esp., toutes originaires de l'Amérique méridio- nale. Ce sont des plantes à racine fibreuse et fasciculée, ayant leur tige tantôt dressée, tantôt volubile et grimpante, et des feuilles allernes, ovales ou lancéolées. Les fleurs, ALT quelquefois très grandes , sont souvent dis posées en scrtule ou ombelle simple. Leur calice, pélaloide et adhérent par sa base à l'ovaire infère, est presque campanule , à (> divisions inégales; 2 intér. étant tubuleuses et roulées à leur base. Les étam., au nombre de 6, insérées aux div. calicinalcs, sont dé- clinées. Le style, triangulaire, se termine par un sligm. trifurqué. Le fruit est une cap- sule Iriloculaire, trivalve, à loges polysper- mes. — Plusieurs des esp. de ce g. sont cul- tivées dans les jardins. La plus commune est celle qu'on désigne vulgairement sous le nom de Lis des Iiicas. C'est VA. pelegrina L., originaire du Pérou, et qu'on doit soi- gneusement garantir du froid en l'abritant pendant riiiverdans la serre tempérée. (A.R.) *ALSTIi/EAlÉRlÉES. AlMrœmcriœ. bot. PH. — Nom d'une des tribus de la famille des Amaryllidées. (A. R.) ALTEIMIA. BOT. PH. r. Althenia. (C. L.) ALTEMSTEIIVIA (Allenslein, nom pro- pre). BOT. ph. — G. de la famille des Orchi- dées, tribu des Ophrydées, établi par Kunth [in Hiimb. Nov. Gen., et Sp. 1, p. 322). Il se compose de 3 ou 4 esp., toutes originaires de l'Amer, mérid., ayant pour caract. : Cal. à 5 div, lancéolées et réfléchies ; les 3 exlér. un peu plus larges. Labelle plus grand que les autres, dressé. Gynoslème court, dressé; anth. à 2 loges écartées, attachées sur les côtés du gynoslème. Masses polliniques au nombre de 2, portées sur un pédicule court, attaché à l'opercule de chacune des loges. Sligm. opposé à l'anthère, tourné du côté du labelle. — Les esp. de ce g, ont la racine formée de ttiberculcs allongés, la tige sim- ple, les fleura sessiles, disposées en épis den- ses, et munies de bractées. (A. R.) • ALTER!\A]VCE ( loi d' ). bot. — On a donné ce nom à un principe admis dans ces derniers temps par plusieurs botanistes et qui leur a servi de guide dans les recher- ches auxquelles ils se sont livrés relative- ment à la structure des fleurs en général , ou au plan normal d'après lequel les fleurs de certaines familles paraissent être dispo- sées. Cette loi , sans avoir encore été for- mulée complètement dans aucun ouvrage général, est néanmoins fréquemment invo- quée dans une foule de mémoires particu- liers; ce qui nous met dans la nécessité d'exa- miner successivement, son origine, sa va- ALT leur et l'application qu'on peut en faire. En vertu de la loi d'alternance, on ad- met que toute fleur est formée d'un certain nombre de verticilles ou anneaux, d'orga- nes appendiculaires, et que les pièces qui composent cliaque verlicille sont insérées entre celles du verticille qui précède ou succède immédiatement, et par conséquent alternent avec elles. On aurait mieux fait d'employer le mot interposé; l'adjectif al- terne ayant reçu dans la science une ac- ception un peu différente , lorsqu'on s'en sert pour caractériser un certain mode de disposition des feuilles sur la tige. La posi- tion alternative des pièces dans les verti- cilles qui se succèdent immédiatement en- traine comme conséquence que, lorsque 2 verticilles sont séparés par un intermé- diaire, ils ont leurs parties superposées; dans ce cas on a dit souvent et d'une ma- nière abusive qu'elles soni opposées; ce qui ne doit être dit que des organes dont les faces de même nom se regardent mutuelle- ment. Quoi qu'il en soit , il résulte de ces conditions que tous les verticilles de même nombre (pairs ou impairs) ont leurs parties superposées. C'est par l'observation et par l'analogie qu'on est arrivé à ces principes. On en trouve déjà des traces dans la philosophie botanique de Linné, lorsqu'il donne pour caractère distinctif à la corolle d'avoir ses pièces placées entre les étamines , tandis que celles du calice sont placées au-dessous de celles-ci. Plus récemment iM. De Candolle entrevit réellement cette loi , en énumé- rant, danssa7'/i^o)'ieé'/éme««nife,les diverses combinaisons qu'on peut trouver dans l'ar- rangement des organes de la fleur. Cet habile botaniste remarqua que la disposition la plus fréquente est celle où les pièces de chaque verticille sont placées entre celles du verti- cille précédent; mais lise contenta de cet aperçu, sans paraître avoir prévu qu'un jour il acquerrait la valeur d'une loi générale; ce qu'il eût été bien difficile en efiet d'imagi- ner, dans l'état où se trouvait alors la Bota- nique. En 1825 , M. Raspail, dans ses Mémoires relatifs aux Graminées, formula positivement la loi d'yiUernance, qu'il regarda comme une règle flxe pour toute cette famille. Il pensa même au'elle devait être appliquée à toutes ALT 303 les Monocotylédones. Cependant nous de- vons dire que, par suite de son opinion sur l'origine des verticilles floraux, il n'a pas compris cette loi tout-à-fait de la même ma- nière que nous. Peu après, M. Roeper {OZ^serr. sur la nal. des Fleurs et des Injlor. ; Seringe Mel. Bol. , et en latin dans le tom. 1" du Linnœa ) l'affirma également pour les ver- ticilles extérieurs de la fleur, savoir : le ca- lice, la corolle et l'androcéc. Environ 3 ans plus tard, parut la thèse de M. Dunal [Con- sid. sur ta ]\'^ut. et les liapp. de quelques orga- nes de la fleur, Montpellier 1829). La science de Y^ntlioyénie axail fait de grands progrès. L'auteur, après avoir démontré que l'andro- cée renferme souvent ainsi que le nectaire, plusieurs verticilles , fit connaître le nom- bre et la position relative des parties qui, suivant lui, doivent constituer la fleur la plus complète. Dans la description qu'il donne de cette fleur idéale, on voit qu'il adopte complètement le précepte de YAlier- nance, et peut-être doil-ii cire considéré comme en étant le véritable fondateur, ou au moins comme le premier qui lui ail don- né tout à la fois une grande extension et une forme régulière. Depuis ce temps , M. Aug, de St-Hilaire a, dans ses mémoires sur difl'érentes familles, constaté fréquem- ment la rigueur du précepte, en en faisant de lumineuses applications. Nous citerons principalement à cet égard son second mé- moire sur les Résédacées et son mémoire sur les Myrsinées et les Sapotées. Cependant on rencontre de sérieuses exceptions toutes les fois qu'on essaie de vérifier celte loi par l'observation ; exceptions qui peuvent être expliquées, il est vrai, par des considéra- tions particulières. Néanmoins, il se présente plusieurs questions à résoudre préalable- ment; car ces exceptions résultent d'obser- vations qui paraissent être en contradiction avec celles sur lesquelles la loi est basée. On se demandes! les unes plutôt que les au- tres doivent être prises comme point de dé- part? si les divergences qu'elles présentent n'indiquent pas que la loi générale est tout autre ? s'il existe réellement une loi générale ou des lois partielles , de sorte que celle qu'on a proposée convienne seulement à uq certain nombre de végétaux.^ Si , pour répondre à ces queslions. on s'en rapporte à l'observation pure et simple , on 304 ALT remarquera que la loi d' AUcrnnncc s'appli- que constamment au calice el à la corolle, c'esl-à-di re aux verlicilles les plus extérieurs de la fleur, et dans lesquels la situation des parties est le plus facile à constater; en ou- tre qu'elle fournit la formule de position relative qui se réalise généralement, ainsi que l'avait déjà remarque M. De Candolle. On verra, en outre , que, dans beaucoup de cas , l'analogie réclame l'existence de par- ties avortées, et qu'en les rétablissant par la pensée, on fait rentrer dans la loi gé- nérale plusieurs faits qui semblaient la con- tredire. Cependant de nombreuses excep- tions existent encore, et l'observation seule ne peut jamais sufTirc contre l'observation. Il y a donc au fond de cela une question plus générale à débattre; il s'agit de savoir sur quels fondements on s'appuie pour considé- rer comme universelle une loi qui n'est ad- missible qu'en expliquant , par des phéno- mènes secondaires, des épiphénomènes, si l'on peut s-'exprimer ainsi , toutes les contra- dictions que la nature présente à chaque pas. Les fondements de cette loi sont les théo- rèmes dont nous allons faire mention. Ils sont plus ou moins généralement admis, quoique quelques uns soient encore un ob- jet de contestation dans la science. Ce n'est pas ici le lieu d'en démontrer l'exactitude; nous croyons devoir les rapporter, parce que sans eux la Md'AUemance ne serait encore long-temps peut-être qu'une hypothèse un peu arbitraire; et cependant personne, que nous sachions, n'a essayé de faire voir qu'elle n'est qu'une conséquence directe de ces théorèmes: « 1° Toute plante phanérogame n'est for- » mée que par l'addition d'un nombre indé- » fini d'individus ayant tous la même valeur »primi tive; mais elle peut se trouver modifiée » par l'époque relative du développement. » 2" Chaque individu est formé d'un mé- » rithalle qui se prolonge inférieurement, et » se termine à son extrémité supérieure par » un nombre quelconque d'appendices symé- » triques constituant un verticille. » 3° Les pièces qui font partie d'un verti- » cille sont placées entre celles du verticille » précédent, sur un plan plus élevé. » 4° Cette disposition, qui est générale, » résulte de la manière dont les faisceaux li- ALT » gncux se combinent pour se rendre dans » les appendices. » 5° Sur la tige ou les rameaux, les indi- » vidus se développent successivement el à » l'infini , jusqu'à ce que des causes accidcn- » telles arrêtent ce développement. Ils sont » exposés à un grand nombre de déviations » provenant de l'influence des agents cxté- » rieurs ou de celle qu'exercent les uns sur » les autres les organes qui se développent. » 6" La fleur, dont les organes ne sont » que des feuilles modifiées d'une manière » spéciale, naît à un moment donné, lors- » que la plante s'y est préparée par des dé- » vcloppements antérieurs. Elle naît, déplus, » à une place déterminée ; et, comme les par- » ties qui la composent se développent dans » un espace de temps très court, elles n'ont » pas le temps d'être modifiées diversement » par les agents extérieurs, ou par le déve- » loppement ultérieur de la plante; il en ré- » suite que chaque fleur, dans une espèce, est » toujours formée du même nombre de ver- » ticilles , que ces verticilles ont toujours le » même nombre de parties et présentent » toujours les mêmes déviations du type sy- » métrique, lorsqu'il en existe de cette sorte. » 7° Les déviations sont dues à des sou- » dures, à des avortements, à des inégalités » de développements et à des dédoublements, » qui peuvent avoir lieu dans les deux sens » de l'épaisseur et de la largeur. » 8° L'avortement n'est que le non-déve » loppement d'un organe ; celui-ci doit donc » toujours exister virtuellement; c'est pour » quoi l'avortement d'un verticille est sans » influence sur la position de ceux qui vien- » ncnt ensuite. » Il est donc évident que le nombre des verticilles pourra bien varier suivant les familles; que le nombre des parties qui les composent i)eut varier également, ainsi que leur régularité, mais que toujours les fleurs d'une même espèce sont construites sur le même plan ; que toujours , surtout, la loi d'Alieriiance devra irouver son application; et que, par conséquent, elle peut devenir un Critérium à l'aide duquel nous remonterons de l'état habituel d'une fleur à son état nor- mal. Elle pourra donc nous servir à déter- miner les rapports qui existent entre les vé- gétaux au point de vue du plan normal de leurs fleurs; elle nous aiij)reudra si réel- ALI lement ce plan est constant danscliaque ra- niille, et si vraiment, comme quelques uns le supposent, il est le même pour toutes les fleurs. Quoiqu'il en soit à cet égard, le plan se trouvant déterminé, soit unique et gé- néral, soit particulier pour chaque division du règne végétal (divisions qui prendraient rang très probablement entre les grandes sections et les classes proprement dites, ou entre celles-ci et les familles) ; le précepte nous aidera encore à reconnaître quelles sont les modifications que le type a subies dans telle ou telle famille, ou dans tel groupe de g. moins étendu. Il a déjà conduit plu- sieurs botanistes à reconnaître que, dans un grand nombre déplantes, le disque ou phy- costème est formé par 2 verticilles d'étamines avortées, et non pas par un seul, comme on l'avait cru d'abord ; M. Aug. de Sl-Hilaire a pu faire voir que l'écaillé irrégulière des Résédacées représente les étamines ordi- naires des plantes, tandis que leurs éta- mines sont formées par le développement du phycostème. Dans tous les cas, le calice, dans lequel la position des parties est facile à apprécier, peut servir de point de départ, et l'argumen- tation se réduit aux 2 formules suivantes : Les pièces de tel veriicitle sont superposées aux divisions du calice ; donc elles en sont sé- parées par un nombre impair de verlicilles ; ou bien, elles sont placées entre les divisions du calice ; donc elles en sont séparées par un nombre pair de verlicilles, ou elles lui succèdent immédiatement. On doit bien se rappeler que les superfé- tations et l'avorlement complet d'un ou de plusieurs verticilles ne modifient point la position de ceux qui persistent, mais que les organes de la fleur sont susceptibles de se transformer les uns dans les autres. Il est logique d'admettre que, si parce procédé on arrive à des résultats satisfai- sants, l'hypotbèse de la loi d'Alternance, que l'on doit à cette sorte de sagacité qui résulte de la comparaison d'un grand nombre de faits, et à laquelle nous avons essayé de donnerci-dessus un fondement plus rationnel se trouvera vérifiée par l'observation; car la meilleure démonstration d'une théorie se trouve dans les conséquences que l'on en peut déduire. Il n'est malheureusement pas toujours fa- ALT 305 ctle d'opérer comme nous venons de l'indi- quer, parce que tous les verticilles de la fleur ne présentent pas le même nombre de par- ties. Dans ce cas, la science ne nous a fourni encore aucun précepte général qui puisse servir de guide; et c'est à la sagacité parti- culière des botanistes de résoudre ces ditTi- cultés,paraissantrésulter, le plus souvent, de ce qu'il existe des avortements ou des dé- doublements d'organes. Nousavonsdit qu'on rencontre dans les fleurs de fréquentes ex- ceptions à la loi d'Alternance : c'est ici le lieu de les indiquer succinctement, en mon- trant comment elles peuvent être interpré- tées. Quelquefois ces exceptions ne sont que partielles; ainsi, dans les Labiées à corolle quadrilobée, la division supérieure de cet organe est placée devant une dent du ca- lice, tandis que les trois divisions infé- rieures sont situées entre les quatre au- tres dents calicinales; l'analogie nous fait, voir que, dans ce cas, la division supé- rieure de la corolle résulte de la soudure de deux divisions primitives; mais, dans un grand nombre de plantes, l'exception est gé- nérale. On trouve , par exemple , qu'il n'y a pas de corolle , et que les étamines sont su- perposées aux divisions du calice : il faut admettre que la corolle est avortée. D'autres fois, ce sont les étamines qui sont superpo- sées aux divisions de la corolle; alors on peut admettre que, dans certaines plantes, il y a une rangée d'étamines avortées. Des expli- cations différentes sont encore susceptibles d'être présentées dans des cas particuliers : ainsi, dans la fleur des Berbcris, on trouve six sépales, six pétales et six étamines; tou- tes pièces superposées les unes aux an- tres sur six rangées longitudinales; mais à l'aide d'une observation attentive, on re- connaît qu'il y a deux verlicilles de sépales, deux verlicilles de pétales, et naturellement deux verticilles d'étamines. Ces fleurs pré- sentent donc six rangées horizontales de trois pièces chacune, pièces toujours placées en- tre celles de la rangée qui précède et celles de la rangée qui suit. Dans ces deux genres d'explication , on suppose que toutes les pièces existant sur l'axe raccourci de la fleur sont du même ordre de développement , ainsi que les feuil- les qui se trouvent sur un scion non ra- mifié-mais il peut arriver que, sur \k 20 306 ALT même scion, existent des branches latéra- les garnies de feuilles; celles-là naissent à l'aisselle des feuilles même et se déve- loppent plus tard. De même, on a vu, quoique très rarement, et seulement dans quelques monstruosités , un bourgeon se développer à l'aisselle d'une partie de la fleur ; cependant il arrive très souvent qu'on trouve des pièces superposées aux par- ties d'un verticille floral, sans qu'il soit pos- sible de supposer un verticille avorté, en- tre ces deux rangées d'organes; fait mani- feste chez les Crassulécs décandres, où les élaniincs les plus extérieures sont précisé- ment celles qui sont placées devant les pé- tales; et chez les Résédacées, où chaque pé- tale porte un appendice sur sa face in- terne, etc., etc. Ces productions nous paraissent être des formations de second ordre comme les bran- ches latérales sur un scion, de véritables productions axillaires; ce sont elles que M. Dunal semble avoir cherché à reconnaî- tre, peut-être un peu trop souvent, sous le nom de Lépates. Plusieurs botanistes ont exprimé à leur égard une opinion qui nous paraît ne pas différer essentiellement de la nôtre, en disant qu'elles sont le produit d'un dédoublement dans le sens de l'épaisseur. Lorsqu'elles arrivent à un développement complet, c'est-à-dire lorsqu'elles constituent un organe aussi parfait que les productions de premier ordre qui entrent dans la com- position de la fleur, il est souvent très diffi- cile d'en déterminer l'origine; cependant nous pensons que l'on peut y parvenir assez souvent, à l'aide des considérations suivan- tes , lorsque ce sont des élamines , ce qui pa- raît être le cas le plus fréquent. \° Quoique superposées aux pétales, elles sont plus extérieures que les étaminesde pre- mier ordre; néanmoins, elles sont plus pe- tites dans le boulon, et l'explosion de leurs anthères a lieu un peu plus lard. 2° Elles avortent plus fréquemment que les autres, parla même raison que, sur une branche, les feuilles du bourgeon axillaire se développent plus tard que les autres ou ja- mais. 3° Lorsque les fleurs viennent à se dou- bler, on trouve souvent que les élamines in- térieures et même les carpelles se changent en pétales, tandis que les élamines esté- ! ALT rieures.qui sont axillaires,gardent leur forme primitive. D'autres fois il y a entre tous les pétales de la fleur double des élamines si- tuées devant eux (sur leur côté intérieur ). Toutes les fois que ces faits se présentent, nous regardons comme extrêmement proba- ble qu'une portion des élamines de la fleur normale est une production axillaire des pétales ; et , sous ce rapport , l'élude des fleurs doublées n'est pas à négliger dans la recherche de la structure primitive des fleurs. Ainsi qu'on vient de le dire, les excep- tions à la loi d'^4ttenutiice peuvent être ex- pliquées par différentes suppositions.Comme celles-ci ne présentent rien qui soit en con- tradiction avec ce que l'on sait sur l'organo- génie des plantes, les faits sont loin de nous conduire à abandonner cette loi. Cependant, la facilité qu'on trouve à les expliquer, à l'aide des suppositions, doit mettre en garde contre les résultats; et, de leur multiplicité, il résulte que l'état habituel d'une fleur peut encore fournir à l'imagination des interpré- tations très différentes. Il faut donc, dans ce genre de recherches, tout en se laissant gui- der parle précepte de l'alternance, vérifier encore les résultats auxquels on arrive par l'analogie, dont la valeur comme moyen de démonstration est généralement reconnue et repose sur deux hypothèses fondamentales en histoire naturelle, savoir : une parenté réelle entre les genres voisins, et l'existence de lois générales qui ne peuvent subir que des exceptions apparentes. (Ad. Steinheil.) Le morceau posthume qn'on vient de lire devait servir d'introduction à une série d'articles ( sur la disposition des organes de la fleur), distincts à ce recueil, mais seule- ment ébauchés par Sleinheil. Celui qui pré- cède, le seul qui sera publié et qui ne l'eût peut-être pas été si son auteur eût vécu, est propre à bien peindre, à mettre en saillie, mieux que tout ce que j'essaierais d'en dire, la direction des études et l'importance atta- chée par notre ami , dans les recherches et le perfectionnement de la méthode naturelle. En lisant les divers mémoires publiés par Sleinheil, mémoires si abondants en pen- sées ingénieuses et enchaînées par cetesprit logique qui le caractérisait si éminemment, on comprendra que la science aurait eu à s'enorgueillir d'une vie qui lui était consa- AL-r crée, mais qui mal heureusement a (Hé tranchée à son début. (J. D.) •ALTERNANCE {altcmo, poser l'un après l'autre), géol. — Disposition que présentent les dépôts stratifiés, lorsqu'ils sont composés de plusieurs sortes de roches qui se succè- dent plusieurs fois entre elles sur une cer- taine épaisseur. L'Alternance annonce des causes périodiques, successives, alternes, ou une cause continue , interrompue momen- tanément par des circonstances particuliè- res. La composition des terrains houillers est un exemple remarquable de l'Alternance degrés, de schistes et de charbon, dont on voit les diverses couches se présenter un grand nombre de fois dans le même ordre. (C. P.) ALTERNANTHERA Forsk ( altenius , al- terne ; anihera, anthère, parce que les fi- lets sont alternativement anthérifères et ananthères). bot. ph. — G. de la famille des Amarantacées , tribu des Gomphré- nées, Endl. — Endlicher ( Gen. Plant., 1 , p. 301 ) en donne les caract. suivants : Fleurs hermaphrodites , 3-bractéolées. Pé- rigone pentaphylle. Étamines 5 ; andro- phore cupuliforme; filets filiformes, alter- nes; chacun avec un staminode dentifor- me , soit entier, soit trifide ; anthères mono- Ihèques. Ovaire 1-loculaire, 1 -ovulé. Style court; sligm. capitellé. Utricule évalve, 1- sperme ; graine réniforme-lenliculaire ; test crustacé; embryon arqué ou annulaire, pé- riphérique; radicule supère. — Herbes dé- combantes ; tiges subgéniculées , radicanles ; feuilles opposées , subsessiles ; fleurs en ca- pitules axillaires. Ce g. renferme environ 20 esp., la plupart indigènes dans la zone équaloriale. (Sp.) ALTERXARIA [Aliernus , alterne), bot. CF.. — Nées {Syst, der Pihe. 2. pag. 19. tab. 5. fig. 63 ) a décrit sous ce nom un petit g. de Champignons, appartenant aux Hypo- myceles, et qui est caractérisé par des fila- ments [ftocci] droits, simples, qui présentent alternativement dans leur longueur des ren- flements transparents en forme de nœuds et des rétrécissements opaques et filiformes. On ne connaît pas encore les organes de la fruc- tification des 2 esp. que renferme ce g. ; dont l'une, y4. tenitis , se développe sur les tiges des plantes sèches et les couvre de petits coussins noirs, qui ressemblent à un léger duvel ; l'autre, A. rudis, que M. Ehrenberg a ALT 307 trouvée eu Allemagne sur l'écorce des pins, aies filaments plus courts et plus fermes. Je n'ai pas eu occasion d'étudier ce g. ; mais j'ai rencontré bien souvent sur les tiges des plantes sèches, des petits coussins qui pré- sentaient les caract. que je viens d'énoncer. En cherchant d'où ils pouvaient provenir, j'ai constaté qu'ils étaient formés par des filaments de Boiryiis en partie détruits, et dont les cellules sont alternativemcnl ren- flées et filiformes. Je ne serais pas étonné que le g. Aliemaria dût son origine à ce singulier mode de dessiccation. (LÉv.) ALTERNE. Alternas [alierno, je pose l'un après l'autre), bot. — Cette épithète s'em- ploie dans des sens un peu difl'érents ; ainsi, elle exprime la superposition alternative des mêmes organes sur un axe commun. C'est dans ce sens qu'on dit des feuilles qu'elles sont alternes, par opposition aux feuilles op- posées ou verticilles ; mais on l'emploie aussi pourdésignerla position alternante de deux organes de nature différente, par exemple: les pétales sont alternes aux sépales, dans le plus grand nombre des cas; les étamines, quand elles sont en même nombre que les pétales ou que les divisions de la corolle ga- mopétale, alierneni avec CCS mêmes pétales, c'est-à-dire qu'elles correspondent aux inter- valles qui les séparent. Un cas très rare, au contraire, est celui où les étamines corres- pondent exactement au milieu de chaque pétale ou de chaque division de la corolle gamopétale , comme dans les familles des Berbéridées, des Vinifères , des Primula- cées. On dit alors que les étamines sont op- posées aux pétales. /^. au mot Feuille , la théorie de l'arrangement des feuilles et des autres organes foliacés. (A. R.) ALTH^A, L. (â),5ara, guimauve), bot. PU. — Nom grec des Guimauves. (C. L.) *\\jmM\'^1TiY..Alihœasiriim, D.C. (aug- mentatif d'Alihœa. V. ce mot), bot. fh. — M. De Candolle donne ce nom à la 1" secl. de son g. Althœa ; section ou s. -g. qui com- prend les véritables Guimauves ou Althœa L. (Sp.) *ALTHENIA, F. P. , Bellevalia , Delil. (R, Althen, l'"- cultivateur de la Garance en France), bot. pn. — G. créé par F. Petit [Ann. Se. obs. p. 451) pour une petite plante de la famille des Naiadées , que M. Delile avait rapportée au g. ZannichelUa , L. sous 308 ALT le nom de Z. setacca. On la reconnaît à des tiges articulées, noueuses, rampantes, garnies, à chaque nœud, de feuilles alternes, embrassantes et réunies eu glomérules. Elle croît dans les lacs salés du midi delaFr.uicc, et principalement aux environs de Mont- pellier, dans les étangs de Orammont. Kn voici les principaux caractères dislinclifs : Plante d'une grande ténuité, à fleurs mo- noïques, terminales dans l'aisselle des feuil- les. Les mâles rares, solitaires au-dessous des feuilles; cupule calicinale, cyathiforme, tridenlée; anthère unique, sessile, unilo- culaire , longitudinalement déhiscente. Les femelles pédicellées-teriiées, chacune mu- nie à la base d'une bractée foliacée; péri- gone nul. Ovaire subfusiforme, uniloculaire, ovale unique, appendu , orthotrope. Style filiforme, continu avec l'ovaire; sligm. peltè. Capsule comprimée, ailée sur les bords, à 2 valves inégales, réunies par un épicarpe membranac graine oblongue, comprimée, à test membraneux. Embryon exalbumi- neux, antitrope, à radicule infère , épaisse. (C. L.) • ALTIIERIAThouars ( allusion synony- mique à l'alîinité du g. avec les Tf^aliherià). BOT. PII. — G. de la famille des Sterculia- cées, tribu des Byttnériées, Endl. — Du Petit- Thouars [Nov. Gen. Madag., nO 64) lui at Iribueles caract. suivants : Cal. 5 fiiie, ac- compagné d'un involucelle triphylle. Pétales 6. Étam. 5; filets complètement soudés en androphore tubuleux ; anth. adnées, exlroi- ses. Ovaire 5-gone. Styles 6, soudés. Caps, à 5 coques monospermes; graines médifixcs. — I.e g. ne se fonde que sur une seule esp., in- digène à Madagascar. (J D.) ALTIC*. liss. — /^. Altise. ALTICOPL'S ;àXT(xo';, sauteur; •»ro5;, pied; il faudrait écrire Ilulticopua). ins. — G. de Coléoptères tétramères , famille des Curcu- îionltcs, établi par Villa, et qui rentre dans celui des Choragus de Kirby. /^. ce mot. M. Schœnherr, qui l'a adopté {fl/oimg. des Curcul.), le place dans sa division des An- thribidcs et lui assigne les caract. suivants : Ant. de 11 articles, posées sous les yeux ; les deux V" plus grands, coniques; les G suivants, minces, allongés, subconiques; les 3 derniers plus épais, ovales, un peu aplatis. Rostre courbe, plan, court, élargi au sommet, sublronqué. Yeux grands, laté- ALT raux, sul)ovales. Corselet convexe, large, beaucoup plus étroit antérieurement, légè- rement sinué postérieurement. F.cusson ex- trêmement petit. Éljtres de la largeur du corselet à leur base, presque cylindriques , courbées à l'extrémité et couvrant presque l'anus. Corps oblong, convexe. Pieds courts; les poster, propres au saut ; cuisses en mas- sue, tibias à peine courbes ; tarses allongés. — Ce g. a pour type Y A. Galeazii Villa , qui se trouve en Loinbardie et dans d'autres parties de l'Europe. (D.) ALTICLS. INS. — P^. Altiquk. ALTLXGIA (nom d'homme), bot. pu.— G. créé par Noronha [Baiav. Ferh. f^.\.) non adopté par les auteurs, et qui reste réuni au g. Liquidambar de la famille des P.alsa- macées. F". Liquidambar, L. (C. L.) ALTIQUE. Aliicus (a/xixoç, sauteur), poiss. — Nom tiré des manuscrits de Coni- merson , et que ce savant voyageur se pro- posait de donner à l'un des poissons que 51. Cuvier a nommé Salarias. ( Val. ) • ALTIROSTRES. Aliiro.sires ( ultus , élevé ; ro.s/ram , bec), ois. — M. de Blain- ville a donné ce nom à une section de la famille des Hétérodactyles, comprenant des Oiseaux grimpeurs à bec plus haut que large. (C. d'O.) ALTISE. Aliica (ocÀtixo;, sauteur; il fau- drait écrire Haliica). ins. — G. de Coléop- tères tétramères , établi par Geoffroy aux dé- pens du grand g. Chrysomèle de Linné . et adopté par presque tous les auteurs. M. l)u- inéril le place dans sa famille des Herbivores ou Phytophages, et Latreille dans celle des Cycliques, tribu des Galérucites. M. Dejcan, après l'avoir adopté dans ses deux l*^'* Ca- talogues , où il le faisait figurer parmi les Chrysomélines , l'a rayé du 3"" , sans faire connaître dans quels autres g. il en a réparti les nombreuses espèces. Voici les ca- ractères que lui assigne Latreille : Ant. in- sérées entre les yeux, très rapprochées à leur base. Cuisses poster, très renflées, pro- pres au saut. Le rennement des cuisses suf- fit pour les distinguer des Luperes, des Ciioc'ercs et des (inléruques, avec lesquels elles ont beaucoup de rapports. Leurs ant. sont filiformes , plus longues que le protho- rax. Leur tète est petite. Les mandibules sont bi-dentées, et les palpes maxillaires ap- parentes. La forme géuéralc de leur corps ALU est hémisphérique ou ovale. Ces Insectes sont, en général, très petits. Les plus gran- des esp. d'Europe n'excèdent pas 2 l'gnes de long , et celles des pays les plus chauds en atteignent à peine 3. Leurs él) très sont lisses, luisantes, et souvent ornées de couleurs mé- talliques très brillantes. On les rencontre plus communément au printemps dans les lieux frais et humides, et répandues sou- vent en grande quantité sur les plantes po- tagères, dont elles rongent et criblent les feuilles. Leurs larves, qui se nourrissent de la même manière, et font encore plus de dé- gâts, ont beaucoup d'analogie avec celles des Chrysomèles et des Criocères; quelques unes sécrètent, du sommet de plusieurs petits tubercules, placés sur leur dos, une liqueur odorante et acide. Leurs nymphes ressem- blent beaucoup à celles des Coccinelles , et restent 15 à 20 jours avant d'arriver à l'é- tat d'insecte parfait. On désigne vulgaire- ment les Altises sous le nom de Puces de iai-din ou Sauteurs de terre. On en con- naît un grand nombre; M. Dejean en men- tionnait 149 dans son Catalogue de 1821. Parmi ce grand nombre, nous citerons seu- lement tl'Altise potagère ou bleue de Geof- froy , ^. oleracea L., qui sert de type au genre ; l'Allise rubis, ^. helxines Fabr. ; et l'Altise à pattes fauves, A. fulvipes Fabr.; trois esp. très communes aux environs de Paris. (D.) ALTORA. BOT. pn. — Adanson nomme ainsi le g. d'Eupborbiacées , qui est reçu sous le nom de Cluiia ou mieux Cluytia. f^. ce mot. (Ad. J.) * ALUCITADES. ins. — Nom donné par Leach à une famille de Lépidoptères, ayant pour type le g. Alucile, Alucita. J^. ce mot. (D.) WAiClT^.Alucita [Allucita ou Alucita, sorte de moucheron), ins. — C'est le nom que Linné donne à la dernière div. de son grand g. Phalœna, div. qui comprend ces petits Lépidoptères à ailes étroites et divisées en plusieurs phalanges, garnies de poils ou de barbules des deux côtés, de manière à les faire paraître comme un assemblage de plu- mes; mais Geoffroy ayant appelé ces mêmes Lépidoptères Ptéropliores, ce dernier nom a prévalu, et a été adopté par tous les ento- mologistes qui sont venus ensuite: de sorte que le nom d'AUtciie de Linné serait resté ALU 309 sans application, si Fabricius ne l'avait em- ployé d'abord à désigner génériquement une réunion assez hétérogène de Tinéites, qu'il restreignit ensuite aux seuls Ad'eles de La- treille, en formant avec les autres son g. Fpsolophe. Latreille, toutefois, ayant la prio- rité dans cette occasion , conserva le nom d'Alucite à ces dernières, auxquelles il as- signe les caract. suivants : Ailes super, lon- gues, étroites, très inclinées, relevées en queue de coq à leur extrémité postérieure; langue distincte ; palpes inférieursou labiaux avancés, avec un faisceau d'écaillés allongées sur le second article ; d'autres écailles sur le dessus de la tête, formant une sorte de tou- pet.— Nous avons adopté ce g. avec quel- ques modifications dans notre Continuation de l'Histoire naturelle des Lépidoptères de France, commencée par Godari, et nous l'a- vons réuni, comme Latreille, dans son der- nier ouvrage, à la tribu des Tinéites. Nous y comprenons 6 espèces , dont les plus re- marquables sont : 10 VA. xyloslella L. Sa chenille vit à la fois sur différents arbris- seaux et sur un grand nombre de plantes po- tagères, parmi lesquelles elle attaque de préférence les choux et les navets ; 2° l'A. de la Julienne {Tin. porrectellaL.,rpsolophus viliaïus Fabr.), dont la chenille vit princi- palement sur la julienne [Hesperis matrona- lis). Elle se tient ordinairement dansles feuil- les du centre, qu'elle réunit ensemble par des fils , et s'y transforme en chrysalide vers la fin d'avril , après s'être fabriqué une jolie coque ovoïde à claire-voie , dont les mailles en losange sont aussi régulières que celles d'un filet, et à travers lesquelles il est aisé de voir la chrysalide se former. Ces 2 esp. sont très communes dans les jardins pota- gers. L'Alucite des grains , qui fit tant de rava- ges dans l'Angoumois en 1770, appartient, suivant Latreille , à son g. Mcoplwre. V. ce mot. . (D-)- ALUINE ou ALUYIVE. bot. pu. — Vieux nom de l'Absinthe. (C. d'O.) *ALllMmATES [Alumen, inis , alun). juN. — G. minéralogique composé des esp. dans lesquelles l'Alumine joue le rôle d'a- cide à l'égard de certaines bases, telles que la Magnésie , l'Oxydule de fer, et les oxydes de plomb. Ce g. ne comprend encore que 4 esp., qui sont le Spinelle, le Pléonaste, la 310 ALU Gahnite, et le Plomb-gomme [F. ces mots'. Tous ces corps sont solides. Leur caract. commun est de n'être attaquables par les acides qu'après avoir été fondus avec un alcali , et de donner alors une solution qui , traitée par l'ammoniaque, abandonne l'A- lumine sous forme d'un précipité gélati- neux, que dissoudrait la Soude ou la Po- tasse caustique. (Dkl.) ALUMI^'E. ( Alumen , inh , Alun ). cHiM. — Cette substance signalée pour la première fois en 1754, par MargratT, comme un corps particulier, est un vérita- ble oxyde métallique dont le radical, \' Alu- minium, n'a pu être isolé que depuis un pe- tit nombre d'années. Son nom lui vient du mot latin Alumen qui signifie ^/«h, sel dont on l'extrait souvent. L'Alumine est blanche, légère, sans saveur ou d'une odeur terreuse à peine sensible, douce au toucher, happant à la langue, mais insipide, infusibie au plus violent feu de forge, sans action sur l'oxy- gène et sur l'air, et sur la plupart des corps combustibles; elle est insoluble dans l'eau, très soluble au contraire dans la potasse et dans la soude caustiques. Elle joue le rôle de base relativement aux acides sulfuri- que, nitrique, hydrochlorique, e!c. , et le rôle d'acide avec certains oxydes métalli- ques, tels que l'oxyde de zinc, l'oxyde de cobalt et avec les alcalis eux-mêmes. Il a été impossible jusqu'ici de la combiner avec l'acide carbonique. Vcrse-t-on un carbonate alcalin dans la dissolution d'un sel d'alu- mine, on remarque aussitôt un dégagement d'acide carbonique et une précipitation d'a- lumine. On prépare l'alumine anhydre en calci- nant au rouge l'alun ammoniacal, sulfate double d'alumine et d'ammoniaque. L'alu- mine pure reste dans le vase opératoire sous la forme d'une masse blanche, spon- gieuse, peu cohérente. Pourl'obtenir en ge- lée, à l'état d'hydrate, on Kr précipite d'un de ses sels par un grand excès d'ammonia- que caustique. On choisit encore pour cela l'alun, qui est de tous les sels d'alumine ce- lui que la cristallisation dépouille le plus facilement des matières étrangères qui peu- vent accompagner cet oxyde. La plupart des chimistes considèrent l'a- lumine comme formée de 2 équivalents A'A- iuminium et de 3 équivalents d'oxygène, ou en ALU poids de 100 d'Aluminium et de 87, 7 d'oxy- gène. L'alumine est très répandue dans la nature; c'est la base des argiles. A l'état de pureté, elle est au contraire très rare. Elle constitue le saphir et le rubis ou corindon des minéralogistes. La Gibsiie est une com- binaison naturelle d'alumine et d'eau. L'alumine pure n'est employée que dans les laboratoires des chimistes pour la pré- paration des sels alumineux. Son mélange avec la silice, tel que la nature le présente dans l'argile, sert pour faire toutes les pote- ries , pour le foulage des draps , pour la fa- brication de l'alun et des poteries. Ajoutons que l'alumine se rencontre dans la gangue de certains minerais, dans les scories des forges, etc. , et que la plupart des terrains propres à la culture contiennent de l'alumine mêlée avec d'autres matières et particuliè- rement avec la silice, l'oxyde de fer et le carbonate calcaire. Enfin le véritable Emcri a pour base l'alumine à l'état de corindon. (Pel.) ALUMIIVE {Alumen, iiiis , alun), min. — Oxyde d'Aluminium , composé, d'après les chimistes, de 2 atomes de ce métal et de 3 atomes d'oxygène. Son nom est dérivé de ce- lui de l'alun , sel dont on extrait communé- ment cet oxyde. On l'appelait anciennement lerre argileuse , parce qu'il est une des ba- ses des argiles et de la plupart des terres arables. L'Alumine préparée artificielle- ment est en poudre blanche , douce et onc- tueuseau toucher, infusible etinsoluble dans l'eau. Elle est principalement caractérisée par la propriété d'être éminemment réfrac- taire, et de former avec l'eau une pâle liante, qui sert de base aux poteries. Elle est facilement attaquable par la potasse et par la soude caustiques, et donne par la calcination, après avoir été humectée de ni- trate de cobalt, une masse non fondue d'un beau bleu. L'Alumine est isomorphe avec le peroxyde de fer, l'oxyde chromique et le scsquioxyde de manganèse. L'alumine joue différents rôles dans la na- ture. 1° A l'état libre ou sans combinai- son définie avec d'autres éléments , elle con- stitue une esp. minérale très remarquable par ses propriétés physiques , le Corindon [V. ce mol). 2° A l'état d'hydrate et mélan- gée avec la Silice, elle forme les Argiles, substances d'un haut intérêt pour les arts . ALU cl qui lui doivent la propriété de faire pâle avec l'eau [V. Argiles). 3" Combinée avec certaines bases , à l'égard desquelles elle se comporte comme un acide , elle constitue un genre particulier de composés salins, auquel on donne le nom d'ALUMiNATKS. 4° Dans le plus grand nombre des cas, l'A- lumine joue le rôle de base relativement à différents acides et à la silice; c'est ainsi qu'elle se comporte à l'égard de l'acide sul- furique, dans l'alun, l'alunite, la webslé- rite, et par rapport à la Silice dans un grand nombre de composés, tels que les Feldspalhs, les Micas , les Grenats , les Tourmalines, l'É- meraude, la Topaze, etc. {V. Silicates alu- MiNEUx.) (Del.) •ALUMIMDES {Alumen, ims).m^.— Nom donné par M. Beudant à l'une des fa- milles de sa méthode minéralogique, celle qui comprend toutes les esp. formées d'A- lumine, soit seule, soit combinée avec différentes bases, à l'égard desquelles elle joue le rôle d'acide. Cette famille se subdi- vise en 2 g. : le g. Alumine , et le g. Alumi- naie. (Del.) ALUMIMTE [Alumen, inis, alun), min. — Nom sous lequel on a confondu différents minéraux alumineux, qui se rapportent aux esp. de l'Alunite, de la Collyrite , et de la Webslérlle [K. ces mots). (Del.) •ALUMIIVIIIM [Alumen, inis, alun), chim. — L'alumine n'est pas décomposée par la pile voltaïque la plus énergique. Il est impossible d'extraire le métal qu'elle renferme par le procédéqueDavy a appliqué à la préparation du potassium et des autres métaux alcalins. Il faut recourir à la méthode décrite par Wohler , qui consiste à décomposer le Chlorure d'Aluminium par le Sodium ou par le Potassium. Le chlore seul ne chasse pas l'oxygène de l'alumine, mais lorsque celle-ci est mêlée avec du charbon , elle est attaquée à une température élevée et il se produit du Chlo- rure dP Aluminium anhydre. On introduit ce Chlorure dans un creuset de plaline avec du Potassium divisé en petits fragments ; on maintient le couvercle à l'aide d'un fil mé- tallique et on élève graduellement la tem- pérature du creuset. La décomposition se décide tout-à-coup avec dégagement de chaleur et de lumière. On lessive la masse refroidie, qui se compose de Chlorure de ALU 3i: Potassium soluble et d'Aluminium qui ne se dissout pas. Il ne reste plus qu'à faire des- sécher ce métal à une douce température. C'est une poudre grise qui prend un as- pect métallique par la compression , qui conduit mal l'électricité et la chaleur, qui est sans saveur, sans odeur, plus réfractaire que le fer, et fixe. L'Aluminium chauffé jus- qu'au rouge , s'oxyde rapidement au con- tact de l'air, et se transforme en alumine , seul degré d'oxydation de ce métal. Lors- qu'au lieu d'air, on chauffe r^/«mn?!Mrw dans l'oxygène, sa combustion développe une lu- mière telle que l'œil n'en peut supporter l'é- clat. L'alumine qui en résulte entre en fu- sion, ce qui annonce une température énorme , et elle devient aussi dure que le corindon. L'Aluminium est sans action sur l'eau froide; il ne commence à la décomposer qu'alors qu'elle est bouillante, et encore l'action en est-elle très lente. Il en résulte un dégagement d'hydrogène et un précipité d'a- lumine. La potasse et la soude hydratée at- taquent rapidement l'Aluminium. Il y a dé- gagement d'hydrogène et formation d'Alu- minale de potasse ou de soude. (Del.) * ALUMO-CALCITE ( Alumen , alun ; calx,cis, chaux), min. — Substance com- pacte, d'un blanc de lait, et d'un éclat vi- treux faible, ayant la cassure écailleuse, happant à la langue; acquérant, par un sé- jour prolongé dans l'eau, un assez haut de- gré de transparence , avec des reflets nuan- cés de bleu et de jaune. Elle est facile à bri- ser, donne de l'eau quand on la chauffe dans un tube de verre ; et se dissout en gelée dans l'acide chlorhydrique concentré. Cette sub- stance a beaucoup de rapport avec l'Opale, dont elle ne diffère que par quelques cen- tièmes de Chaux et d'Alumine; c'est pour cette unique raison que Breithaupt l'a sé- parée des Silex aquifères, en lui donnant le nom sous lequel elle est ici désignée. L'a- nalyse que Kersten en a faite a donné poui résultat : silice, 86,60; chaux, 6,25; alu- mine, 2,23; eau, 4,00; total 99,08. Elle se trouve dans les cavités d'un filon ferrugi- neux à Eibenstock, dans l'Erzgebirge. (Del.) ALUIV. — L'Alun, dans le sens que l'on attribue le plus souvent à ce mot , est un sel double hydraté, formé par la combinai- son du sulfate d'alumine avec le sulfal» 312 ALU de potasse ou avec le sulfate d'ammoniaque. L'alun à base de potasse a pour formule •• Al^ 03 (So3)^ Ko So3 + 2i H-0. L'Alun à base d'ammoniaque = W" O^ (So3)3, ne az^ So^, H-^ 0 + 24 HO. Dans la théorie de r^i»imoM/«)n, on lui donne pour formule :A1^0MSo3)\n8az'OSo3+24 11=0. C«s deux espèces d'Aluns présentent la même forme, qui est l'oclacdre; la même saveur, la même solubilité dans l'eau, et un ensem- ble de propriétés générales, pour ainsi dire identiques. On a fait l'observation qu'en remplaçant l'Alumine par des oxydes iso- morphes avec elle , par le peroxyde de fer, le protoxyde de chrome, le sesqui-oxyde de manganèse, on obtient des sels doubles qui présentent la même forme cristalline, et contiennent la même quantité d'eau que les deux aluns précédents. A son tour le sulfate de Potasse ou celui d'Ammoniaque, peut être remplacé, sans changement de forme, par quelques sulfates, tels que ceux de soude et de magnésie. On a donné à tous ces sels doubles octaédriqucs le nom & Aluns, de sorte qu'aujourd'hui ce nom ne désigne plus une substance unique, mais une classe assez nombreuse de sels isomorphes."Voici les for- mules de ces principaux Aluns : Alun de potasse ordinaire = Al^ O' (So3)J + Ko So3 .f 24 H-O. Alun d'ammoniaque ordinaire = id. + H8 az' O So3 + 24 ll^O. Alun de chrome et de potasse = Cr= 03 (So3)\ KoSo3 + 24 iro. Alun de fer et de potasse =:: Fe= O^ (So3)3, Ko So3 + 24 H=0. Alun à base de soude =:A1' 03 (So3)3, No O So3+24H^O. La formule générale d'un alun est donc : M^ 03 (Soi)3, m 0 So3, 24 H=Ô, dans laquelle M représente un métal iso- morphe avec l'aluminium , et m un métal isomorphe avec le potassium. Étant donné un petit cristal d'un de ces Aluns quelconque, on peut, en le portant successivement dans une dissolution de cha- cun des autres Aluns, augmenterson volume sans que sa forme change. C'est une obser- vation fort intéressante que l'on doit à M. Gay- Lussac. Nous ne parlerons ici que des Aluns du commerce, c'est-à-dire du sulfate dou- ble d'alumine et de potasse ou d'ammonia- que. ALU Propriétés de l'alun à base de potasse. C'est un sel transparent, incolore, inodore, d'une saveur fortement astringente, solublc dans environ 16 fois son poids d'eau froide, et dans un peu moins de son poids d'eau bouillante, circonstance qui est cause qu'une diï^solution d'Alun saturée à chaud se prend presque entièrement en masse par le refroi- dissement. Soumis à une douce chaleur, il fond dans son eau de cristallisation (Alun de roche). Si on élève graduellement la température, il perd peu à peu celte eau, augmente consi- dérablement de volume, devient opaque (Alun calciné). A une température voisine du rouge, il laisse dégager de l'oxygène et de l'acide sulfureux mêlés d'un peu d'acide sulfuriquc anhydre, et laisse pour résidu de l'alumine et du sulfate de potasse. Une cha- leur plus élevée encore décompose ce der- nier sel, et il reste finalement, comme corps fixe, de l'aluminate de potasse. Calciné avec du charbon ou avec des ma- tières organiques, telles que du sucre, de l'amidon, il donne naissance à un pyrophore. Fropriélés de L'Alun à base d'ammoniaque. Les Alcalis en dégagent, soit à froid, soit à chaud, de l'ammoniaque, facile à recon- naître à son odeur piquante, à la propriété qu'elle possède de ramenerau bleu !e papier de tournesol , et de répandre des fumées blanches, épaisses, par l'approche d'un tube imprégné d'acide muriatique faible. Sa cal- cination laisse pour résidu de l'alumine par- faitement pure. Au reste les propriétés prin- cipales de l'alun ammoniacal, sa solubilité, ses usages dans l'industrie, sont les mêmes que celles de l'alun potassique. Ces deux Aluns se trouvent souvent mêlés dans le commerce, non seulement dans des cristaux différents, mais encore dans les mêmes échantillons. L'Alun naturel est très rare : on ne l'a rencontré jusqu'ici qu'en dissolution dans quelques eaux voisines de certains lignites, dans les Assures de quchiues schistes alumi- ncux et dans les produits des solfatares. Mais il existe dans la nature une grande quantité de sous-sulfate d'alumine combiné avec du sulfate de potasse. On en rencontre au Mont-d'Or, en Auvergne, et il conslitii» des collines entières à Piombino et à Tolfa. Il est là sous forme de roche ou de pierre ALU très dure , rarement cristallisée , presque toujours mêlée de silice et d'oxyde de fer. D'après M. Cordier, ce minéral a une com- position telle, qu'on peut le considérer comme formé d'Alun et d'alumine hydratée. Une chaleur ménagée détruit ce composé, en chasse l'eau; l'alumine anhydre ne peut plus rester unie à l'alun, de telle sorte que , lorsqu'on vient à lessiver la masse calcinée, l'eau laisse l'alumine et dissout l'alun , qu'on fait ensuite facilement cristalliser. Pendant long-temps les marchés de l'Eu- rope ont été presque exclusivement appro- visionnés avec cet Alun, qui portait le nom d'Jtun de Rome. On le considérait comme le plus pur et le plus propre aux opérations dé- licates de la teinture. Depuis un quart de siècle, on prépare en France des Aluns qui ne laissent rien à désirer,- et, loin de les faire venir de l'Italie, on pourrait en exporter au besoin des masses considérables. C'est presque toujours avec les schistes alumineux qu'on fabrique l'Alun. On les expose à l'air, soit dans leur état naturel, soit après les avoir calcinés. Le sulfure de fer, renfermé en grande quantité dans le schiste, sesulfatise; et, comme il se produit plus d'acide sulfurique que n'en peut pren- dre l'oxyde de fer, l'alumine, de son côté, se change en sulfate. Quand le schiste est bien efTleuri, on le lessive, on sépare, par des dif- férences de solubilité, le sulfate de fer du sul- fate d'alumine , et l'on verse dans la disso- lution de ce dernier une lessive concentrée et chaude de sulfate de potasse ou de sul- fate d'ammoniaque. Le nouveau sel double se dépose par le refroidissement; une se- conde cristallisation le purge du sulfate de fer qu'il aurait pu conserver. On reconnaît l'absence de ce dernier, et par conséquent la bonne qualité d'un Alun, quand, dissous dans l'eau, ce sel ne produit pas de teinte verdâtre avec le cyanoferrure de potassium. Les usages de l'Alun sont fort nombreux. Il sert à fixer sur les tissus la plupart des couleurs solubles dans l'eau, à rendre le suif plus ferme, à empêcher le papier de boire, à passer les peaux et à les préserver des vers. En médecine, on l'emploie comme astrin- gent à l'intérieur, et comme escharotique à l'extérieur lorsqu'il a été calciné. (Pelouze). ALUi\ [Alunten , Alun ). min. — Alumine sulfatée alcaline, Hauv. On donne ce nom ALU 313 à un sel double composé de sulfate d'al-i- mine , d'eau et d'un sulfate alcalin , dont la base peut être la potasse , la soude, l'ammo- niaque ou la magnésie. Il existe donc au moins 4 esp. d'Alun, qui toutes peuvent èlre rapportées à la même formule atomi- que, et cristallisent dans le même système, c, à. d., le système régulier. L'Alun à base de. potasse est celui qui se forme le plus com- munément dans la nature. On le trouve en efllorcscences ou en petites masses fibreu- ses à la surface ou dans les fissures de cer- tains schistes argileux, et principalement des Ampélites ou Schistes alumineux, qui en sont plus ou moins imprégnés. Il se pro- duit aussi journellement dans les houillè- res embrasées, dans les solfatares et dans les cratères d'anciens volcans encore fumants. Enfin on assure qu'on le rencontre tout for- mé, et en assez grande quantité , au mi- lieu des déserts de l'Egypte , où il se pré- sente en petites couches recouvertes de sa- ble. On sait que la couleur de l'Alun est blanche, sa saveur douce et astringente, sa réaction acide , et qu'il est beau- coup plus soluble à chaud qu'à froid. Ses usages sont nombreux et généralement con- nus. Le principal est de servir de mor- dant , pour fixer les couleurs sur les tis- sus. On ne peut obtenir de cristaux d'Alun que par les opérations de la chimie. Les for- mes qu'il prend le plus habituellement sont l'octaèdre régulier, le cube, le cubo-octaè- dre et l'octaèdre-émarginé. Il est composé d'un atome de sulfate d'Alumine ( Al Su 5 ) , d'un atome de sulfate de potasse (K Su) et de 24 atomes d'eau ( 24 Aq ) ; ou en poids : de 33,77 d'acide sulfurique; 10,502 d'alumine; 00,94 de potasse ; et 45,47 d'eau.— La 2' esp. d'jVlun naturel est VAmmonalun, ou Alun ammoniacal. Elle diffère de la précédente, en ce que sa solution dégage, par l'addition d'un alcali caustique, une odeur ammonia- cale. Elle ne s'est encore présentée qu'en petites masses fibreuses formant des veinu- les dans les dépôts de lignites de Tschermig en Bohême. La 3""' esp. d'Alun, est le Na- iroii-alitn, ou l'Alun de soude, trouvée comme le précédent, en fibres éclatantes dans des solfatares ou des terrains provenant de la décomposition des roches trachy tiques. Enfin la 4"'^ espèce d'Alun est VAlnn de magnésie, rapportée de l'Afrique méridio- 314 ALU nale, en masses ebro-soyeuses. On a donné le nom à' Alun de plume à des substances sa- lines en flbres blanches soyeuses, trouvées dans l'île de Milo , et qui ne paraissent être que des esp. d'Alun à bases de magnésie et de proloxyde de fer. On pourrait peut-être aussi rapporter aux Aluns à base de fer et de magnésie, une substance connue sous le nom de Beurre de Montagne , et qui s'est of- ferte sous la forme de petites concrétions translucides, d'un aspect gras ou résineux, parmi les roches alunilères de l'île de Born- holm, dans la Baltique, et près de Saalfeld en Allemagne. (Del.) ALUI^ITE ( l'Alaunstein des Allemands). MIS. — Vulgairement nommée pierre d'Alun, el pierre alumineuse de la Tolfa, cette espèce minérale, du g. des sous-sulfates alumi- neux, est composée d'Acide sulfurique, d'A- lumine , de Potasse et d'eau , dans des pro- portions qu'on n'est point encore parvenu à déterminer d'une manière rigoureuse. C'est une substance pierreuse, se présentant ac- cidentellement dans la nature , en masses cristallines, fibreuses, de couleur grise ou rougeàtre, et le plus souvent en masses com- pactes, blanches ou rosées , dans les cavités ou à la surface desquelles s'observent quel- quefois de petits cristaux , dont la forme do- minante est un rhomboèdre aigu, de 87° 101. Ces cristaux se clivent, d'une manière assez distincte, perpendiculairement à leur axe. Par une calcination modérée, l'Alunite donne d'abord une odeur sulfureuse , et en- suite une saveur alumineuse. Cette sub- stance, très précieuse pour la fabrication de l'Alun , se trouve dans beaucoup de lieux où l'action des volcans a laissé des traces, et particulièrement dans les terrains trachytiques, en Hongrie , au mont d'Or en France, à Montione en Toscane, à la Tolfa près de Civita-Vecchia, dans les États - Ro- mains, à la Solfatare de Pouzzole, à Vul- cano, etc. Le gite d'Alunite le plus connu est celui de la Tolfa. La pierre que l'on en extrait fournit un Alun très pur , connu dans le commerce sous le nom d'Alun de jRome ; il sutïjt, pour en obtenir ce sel, de calciner l'Alunite, puis de la lessiver à chaud, et de faire évaporer la lessive, qui donne de l'alun cristallisé par le refroi- dissement. (Del.) Ml.UIVOGÈNE, Boudant (.Alun;y('vo;,t\é- ALU ment ; c'est-à-dire qui peut servir à la fa- brication de l'alun ; mot hybride), min. — Sulfate d'alumine hydratée, en petites masses blanches, fibreuses ou écailleuses ; soluble, maisnon crislallisable, d'une saveur acerbe. On le trouve dans les solfatares , où il pro- vient de l'action des vapeurs sulfureuses sur les silicates alumineux. M. BoussingauU en a fait connaître une variété , observée par lui dans les schistes argileux qui bor- dent le Rio-Saldana, en Colombie. D'a- près son analyse , l'Alunogène serait formé d'un atome de sulfate d'alumine et de 18 atomes d'eau; mais, suivant une autre ana- lyse que l'on doit à M. Beudant, elle ne contiendrait que 9 atomes d'eau. Cette ma- tière serait très utile, si elle se trouvait en plus grande abondance , puisqu'il n'y aurait qu'à la dissoudre et à y ajouter du sulfate de potasse , pour avoir de l'Alun. (Del.) ALl]U^'E, Alurnus. ins. — G. de Coléop- tères tétramères , établi par Fabricius et adopté par M. Duméril, qui le place dans sa famille des Herbivores ou Phytophages, et par M. Dejean, qui le met dans celle des Chrysomélines. Latreille, dans ses premiers ouvrages, l'avait réuni au g. Hispe, comme Olivier; mais, dans ses familles naturelles, il l'en sépare et le range dans sa famille des Cycliques, tribu desCassidaires, sans toute- fois en donner les caractères. Voici ceux que lui assigne M. Duméril : Cors, court, inégal. Élytres d'un tiers plus longs que l'abdomen, à grand écusson. Articles des tarses très dé- veloppés, veloutés en dessous. — Les Alurnes sont des Coléoptères de moyenne taille, as- sez remarquables par leur forme et par leur couleur. Ils appartiennent exclusivement aux contrécsintcrtropicales de l'Amérique. M. De- jean [Calai., 3""^ édii.)(in mentionne 7 espè- ces , dont 2 de Cayenne, 4 du Brésil et 1 du Paraguay. Nous ne citerons que \'A. cjrossus Fabr., décrit et figuré par Olivier. (D.) ALlJTÈRES(à Priv.; )iuT„'p, qui délie), poiss. — Nom générique de poissonsde la fa- mille des Sclérodermes, de l'ordre des Plectognjthes, rangés autrefois dans le g. Baliste. M. Cuvier a réuni sous ce nom, les esp. dont l'os du bassin reste constam- ment sous la peau de l'abdomen , quoiqu'il soit mobile sous cette peau, comme l'os épi- neux des Balisles ou des Monacanlhes l'est à l'extérieur. C'est ce qui suggéra à M. Cuvier ALV l'idée de les appeler 5a/ùïe5 nondéliés. Quel- quefois la peau de l'abdomen forme un large fanon, en suivant le mouvement de l'os du bassin, quand il se redresse. Cependant le corps des Alutères est plus allongé que celui des autres Balistes. La peau est couverte de petits grains serrés, la dorsale antérieure réduite à une seule esp. comme dans les Monacanthes. Ce g. est un des moins nom- breux du genre Baliste. On en connaît à peine 10 à 12 esp. Elles sont originaires des mers équatoriales, des deux continents, et aucune esp. n'existe dans les mers d'Europe. (Val.) *AL'VA1ME. Alvania. moll. — Dans son Histoire naturelle des productions de l'Eu- rope méridionale , M. Risso a proposé ce g. pour les espèces turbiniformcs du g. /xis- soa. L'auteur n'alléguant, pour la formation de ce groupe, aucun caract. zoologique, et les esp. qu'il contiendrait se liant d'une ma- nière insensible aux Rissoa proprement di- tes, ce g. ne peut être accepté. (^. Rissoa.) ( Desh.) ALVÉOLE. Alveolus ( alveolus A'Alvus , ventre; par extension toute sorte de cavité). MoLL. — On a souvent employé ce mot pour désigner les loges composant l'intervalle compris entre les cloisons qui séparent l'in- térieur des coquilles polythalames ou mul- tiloculaires des Céphalopodes. (A. d'O.) ALVÉOLE. Alveolus {alveolus , cavité). On a donné ce nom aux cavités qui exis- tent sur les os des mâchoires, et dans les- quelles sont implantées les racines des dents. La grandeur et la forme de ces al- véoles varient suivant les différentes esp. de dents qu'ils doivent loger. Ces cavités sont percées , au fond , de trous par les- quels passent les vaisseaux et les nerfs den- taires.— On nomme aussi alvéoles : 1" les petites cellules ou loges, que les abeilles et guêpes se construisent pour y élever leurs larves et déposer leurs provisions; 2° de petites fossettes ou cavités qu'on observe dans certaines parties des plantes, etc. (C. D'O.) •ALVÉOLÉ. Alveolatus [alveolus, alvéole). ANAT. DEscRiPT. — Qul est crcusé de petites fossettes ou loges placées symétriquement les unes à côte des autres, et se rapprochant, par leur forme, des alvéoles d'abeilles. (C. D'O.) •ALVÉGLIKE.^/ieo/ma, A. d'Orb. ( Di- ALV 315 min. d'alvus, ventre), foram. — G. de l'ordre desHélicostègues, famille des Nauti- loidées, établi par Bosc {Buff. de Déterv.) sous le nom à' Aleroiiies , auquel nous avons substitué celui d'^toeo/ina, après en avoir découvert des esp. vivantes. Nous le ca- ractérisons ainsi : Coquille libre, régulière, équilatérale , orbiculaire ou oblongue dans le sens de l'axe spiral, à spire embrassante. Loges nombreuses , divisées , dans le sens de l'enroulement spiral, en une multitude de cavités capillaires. Ouvertures en lignes lon- gitudinales à l'axe. — Voisin des Orbiculi- nes par les divisions de ses loges , ce g. leur est directement opposé par la division des loges, et la direction de la ligne d'ouver- ture ; les locules étant séparées longitudina- lement dans les Orbiculines. Nous connais- sons aujourd'hui iO esp. d'Alvéolines, dont 2 vivantes, et les autres fossiles. Celles-ci appartiennent aux terrains tertiaires de l'Au- triche et du bassin de Paris, et a de la forma- lion crétacée. Comme nous l'avons fait remarquer {Tabl.des Cépli. 1825), les g.Me- loniics, Lamarck ; Meloiiia, Blainville; Clau- sulus Qi Borelis, Montfort; Onjzaria , De- france; ne sont que des doubles emplois des Alvéolines. (A. d'O.) ALITOLITE [Dimin. d' A Ivus. r. Al- véole). FORAM. /^. AlVEOLINE. (A. D'O.) ALVÉOLITE. Alvéolites ( alveolus , ni- che). z.oopn. — G. de Polypiers pierreux établi par Lamarck, qui le place dans la section des Polypiers à réseau, et y com- prend, avec une seule esp. vivante (Alvéoli- tes incrustons) , plusieurs esp. fossiles dont iM. Goldfuss a fait son g. Calamopora. Les Polypes en sont inconnus, et l'on peut seu- lement supposer que, pour certaines esp. du moins, ils se rapprochent de ceux des Tubulipores. Cependant M. Ehrenberg a placé le g. Calamopora [V. ce mot) dans la famille des Milléporines , parmi des Phyto- coraux dodécactiniés (ou à douze rayons). C'est aussi dans la famille des Millépores que M. de Blainville [Man. d'Aciin.) place les Alvéolites ou Calamopores ; mais cet au- teur a composé tout différemment cette fa- mille.Toutefois, à part l'esp. vivante [A. in- crustans), f\n\ ne se compose que d'un seul rang de cellules en forme de tubes courts, prismatiques, serrés, enroulant la surface des corps marins , on peut dire que toutes 316 AI.Y les Alvéolites sont des masses pierreuses , arrondies ou rameuses , formées de couches nombreuses, concentriques, superposées; ces couches étant composées d'une réunion de cellules courtes, alvéolairesou prismatiques, et offrant à l'extérieur 1 a|)parence d'un ré- seau. — On doit citer comme type du g. Y alvéolite madréporaire, fossile des terrains tertiaires de Dax; elle a l'aspect d'un ma- drépore allongé , à rameaux courts, épais, arrondis, composés de cellules tubuleuses, pentagones et hexagones par couches super- posées. Nous reviendrons sur les esp. fossi- les du terrain de transition au mol Calamo- pore. (Duj.) ALVIIV. — Nom donné aux jeunes pois- sons employés pour peupler les étangs , et que l'on affecte plus spécialement aux jeunes carpes longues d'un à deux décimètres. Les petits étangs où on les élève se nomment Al- viniers. (Val.) ALVIIVAGE. poiss. — L'Alvinage con- siste à se procurer et à conserver l'alvin ou les jeunes poissons dont on se sert pour peu- pler les étangs. Celte opération a ses règles et ses époques, dont en dépend la réussite. (C. D'O.) ALl'DUS. INS. — G. de la famille des Co- réens, groupe des Anisoscélites, de l'ordre des Hémiptères, section des Héléroptères, éta- bli par Fabricius [Sijst.Jihyng.), et restreint par Latreille aux esp. dont le corps est étroit et linéaire , les antennes filiformes, le pro- thorax un peu rétréci en avant , avec ses an- gles poster, relevés en pointe aiguë, elles pattes à cuisses renflées et munies d'épines. — On connaît aujourd'hui vingt et quelques esp. de ce g. , dont le plus grand nombre habile l'Amérique. Le type est l'A. calcara- ttis Fabr. ( Cimex calcaraïus L. ) , que l'on trouve dans la plus grande partie de l'Eu- rope. VA. Geranii L. Duf. , se rencontre aussi dans les déparlements méridionaux de la France. (Bl.) "ALY1M\IA (allusion synon. à Polijmnia. F. ce mol), bot. ph. — Necker a appliqué ce nom à quelques plantes de la famille des Composées, réunies par M. De Candolle au g. Polymnia , dans lequel elles forment une pe- tite sect. caractérisée par des ligules obova- les ou linéaires, mais plus courtes que l'in- volucre. (J. D.) .\M3*l'M {iàv-Ko;, qui ne saurait nuire). ALY BOT. PH.— G. de la famille des Globulariées, mal défini par Tourneforl {Imi. ) qui lavait créé d'après Malthiole, el dont Linné a fait le g. Globularia, aujourd'hui généralement adopté, r. ce mol. (C. L.) ALYSE. BOT. m.— r. Alise. (C. d'O.) ALYSELMIIVTIIE. Atysclminilms (a)u1A chines électriques est formé de 60 p. de mer- cure, 26 p. d'étain et 26 p. de zinc. (Pef.) •AMALLOCERl'S (àpriv.; ua^oç, duvet; xc'paç, corne). I^s. — G. de Coléoptères lé- tramères, famille des Longicornes, établi par M. Dejean {Catal, 3"" édii.), qui le place immédiatement avant le g. Lophonocems , Latr., appartenant à la tribu des Céramby- cinsdeM. Serville. Ce g., dont il n'a pas pu- blié les caract., est fondé sur une seule esp. du Brésil , qu'il nomme A. aculeatus. (D.) •AMALLOPODE. Amallopodus («priv.; f*a/).oç, duvet ; TTOv; , -rrotîo'; , pied). INS. — G. de Coléoptères létramères, famille des Lon- gicornes, tribu des Prioniens, établi par l^L Lequien, dans le Magasin zootofjiqae de M. Guérin, 1833, 3'"' année. Ce g., qui ne figure pas dans le Catalogue de M. Dejean , appartient à la 1" subdiv. des Prioniens, et vient se placer entre les g. Tiiuuus et Cic- noscelis de M. Serville , dont il se distingue principalement par la forme de son corselet, armé latéralement d'une seule épine, par ses tarses sans brosses en-dessous , dont les articles sont cylindriques, et le 4""^ nulle- ment bilobé. Il est fondé sur une seule esp., figurée, dans l'ouvrage précité, sous le nom d'yï. scabrosus , qui lui a été donné par M. Dupont. (D.) AMALOUASSE. ois. — Nom vulgaire de la Pie-Grièche. (C. d'O.) AMALOLASSE-GARE. ois. — Syn. vul- gaire du Gros-Bec dans quelques cantons de la France. (C. d'O.) AMALTHÉ. Amaliheus (àaâ),6£ea, chèvre, nourrice de Jupiter;par extension, ici, corne d'abondance), moll. — G. de Céphalopodes établi parMonlfort [Conchyl. Syst. p. 90) sur une esp. d'Ammonite dont il place mal à propos le siphon contre le retour de la spire. (A. D'O.) AMALTHÉE. Amalikea (àfxa'ÀOeta, la chè- vre Amalthée, nourrice de Jupiter), bot. ph. — Dénomination proposée par M. Desvaux pour désigner une forme particulière de fruits dans plusieurs Rosacées, dont le cal. ne devient point charnu après la floraison. L'auteur cite le fruit de l'Aigremoinc comme type de cette esp. de fruits, dont la distinction n'a pas été adoptée. Lindiey le confond avec l'Étairion de M. Mirbel. f^. Ltairion. (C. L.) * AMALTHOCÈRE. Amalihocisra (àpâX- AMA Qtia, chèvre, nourrice de Jupiter; x.'paç, corne), ixs. — G. de Lépidoptères, famille des Crépusculaires, créé par M. Boisdu- val, qui n'en a pas encore publié les carac- tères. Ce g., qu'il place dans sa tribu des -ïgocérides, est fondé sur une seule csp. (du Sénégal) , nommée par lui A. tiphys, et re- présentée pi. 14, fig. S, de son Species géné- ral des Lépidoptères , faisant suite au Buffon de Roret. (D.) AMAJVDE. Nucleus {àfi.\iySix\f) , amande). BOT. PH. — C'est toute la partie de la graine mûre placée sous l'épisperme ou tégument propre. Elle peut offrir, dans sa composition, deux modifications différentes. Tantôt, en effet, l'amande est formée par l'embryon tout seul, c'est-à-dire par la partie de la graine qui, à l'époque de la germination, se développe en un nouveau végétal, comme dans le prunier, le haricot, le marron- nier d'Inde, etc.; tantôt, outre l'embryon, elle contient un autre corps de nature va- riée , qu'on nomme endosperme , et qui , à l'époque de la germination, diminue, se dé- truit insensiblement , et finit même par dis- paraître presque complètement {f^. graink). (A. R.) AMANDE. BOT. PII. — Fruit de l'Aman- dier. /^. ce mot. (A. R.) AMANDE [amandala , basse lat.; corrup- tion d'amijgdala, à.ij.\iy3xlri). moll. — Nom vulgaire de plusieurs coquilles. Ce nom s'ap- plique : 1'^ à la Venus ■pcclinala Lin. {Cytlie- rea pectinala Lamk.l ; 2° à YArca barbaiaon à YArca lacerata de Linné , Amande à cils ; Z°à\'A}-ca fuscala de Bruguière, Amande rô- tie; 4° Enfin Plancus donne le nom d'A- mande de mer à l'animal du Bidlœa aperta. (Desh.) 'AMAiVDE amère. bot. cr. — Nom sous lequel Paulel {Traité des Champ., lom. n, p. 299, pi. CXI.III, fig. 1) a décrit une esp. d'Agaric dont la saveur et l'odeur rappel- lent exactement celles de l'Amande amère. Il croît en automne dans les environs de Paris. Il ne paraît pas vénéneux, puisque les expériences faites sur les animaux ne les ont point incommodés. (Lév.) AMAIMDIER. Amijgdalus, Tourn. ( àu.vy- S(x\7i , amandier), bot. pu. — G. ou s.-g. de la famille des Amygdalacées ou Drupacées. Ce g., tout-à-fait conventionnel, ne diffère essentiellement des Priants, auxquels l'avait AAIA 32.3 réuni Linné, que par son drupe à méso- carpe non succulent, finalement presque co- riace et irrégulièrement bivalve. La confor- mation du noyau, très variée suivant les es- pèces, ou même variable dans plusieurs, ue peut offrir aucun caractère générique. Le caract. distinclif que quelques auteurs ont cru trouver dans la vernalion des feuilles est tout-à-fait imaginaire. On en connaît 5 ou 6 esp : l'une croit au Mexique ; les autres croissent dans les régions extra-tropicales de l'ancien continent. Tout'le monde sait que V Amandier commun ( A. comirtunis , L. ) , se cultive comme arbre fruitier. Plusieurs au- tres esp. se plantent dans les bosquets d'or- nements. (Sp.) AMANITE. Amanita ( àfiaviV^î, sorte de champignon; d'^^avoç, montagne de la Ci- iicie, sur laquelle on trouvait beaucoup de ces Champignons), bot. cr. — Galien, Paul d'F.gineelquelques auteurs des 16™" et 1G""= siècles, comme Tragus, Sterbeeck, ont dési- gné sous ce nom les Cèpes ou Bolets propre- ment dits, tandis que Dillen , Haller, Adan- son et d'autres, l'ont donné aux Champi- gnons garnis de lames dont Linné a fait le g. Agaricus. Persoon et les auteurs moder- nes, pour faciliter l'étude de ce genre , le plus nombreux de tous en esp. , l'ont divi- sé en plusieurs s.-genres. Les Amanites , qui composent le 1", peuvent être considé- rées comme des Champignons dont l'organi- sation est portée au plus haut degré. Ce sont des Agarics dont le pédicule est nu ou muni d'un anneau, et qui, dansleur jeune âge, sont renfermées dans une volve , ce qui les a fait appeler ^9f«-!c$àfto!(rse. M. Fries, en établis- sant les principales divisions du g. Agaric , sur la couleur des spores, s'est vu dans la né- cessité de former 2 s.-genres des Amanites. Le l",qni conserve le nom A' Amanita, a les spores blanches; le 2'»% qui les a rouges ou rosées, prend celui de Volvaria. C'est avec regret qu'on voit , dans le Systema nujcolo- gicum et dans VEpicrisis syslematis mycologici du célèbre professeur de Lund. un groupe (dont les caractères naturels sont parfaite- ment distincts) partagé en deux sections si éloignées l'une de l'autre, qu'elles parais- sent n'avoir aucun rapport entre elles. Les Amanites renferment à la fois les Champi- gnons les plus recherchés pour la table et les plus vénéneux. V. Agabic. (Lév.) 324 AMA AMAIVOA. BOT. PH, — G. établi par Aublet et ainsi appelé du nom d'Amanoua que les indigènes de la Guyane donnent à l'arbre qui lui a servi de type. Il appartient à la famille des Euphorbiacées, et présente les caract. suivants : Fleurs monoïques ou dioiques, à cal. 4-6-parli , avec les divi- sions duquel alternent quelquefois autant d'appendices pétaloïdes. Dans les mâles: 5 étam. alternant avec autant de glandes ou avec les lobes d'un disque glanduleux, et in- sérées sous un rudiment de pistil simple ou trilobé. Dans les femelles : 3 stigm. tout-à- fait oupresquesessiles et légèrement bilobés, surmontant un ovaire porté sur un disque glanduleux, et creusé de 3 loges bi-ovulées. Le fruit est une caps, à péricarpe épais, s'ouvrant en 3 loges bivalves. Ce g., dans lequel vient se confondre le Bicheria de Vahl, comprend 3 esp. originaires de la Guyane ou des Antilles. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux à feuilles alternes, en- tières, glabres, épaisses; à fleurs réunies, sur des épis axillaires et terminaux, en petits pelotons mêlés de bractées écailleuses , et dans lesquels une seule est femelle, lorsque toutes ne font pas mâles. (Ad, J.) A1IIA1\SIE. yfmansia (nom d'homme). bot. CR. — Genre do la sous-famille des Floridées (Phycécs), fondé par Lamouroux , qui le dé- dia à son compatriote St-Amans, auteur de la Flore arjénaise. Lamouroux n'envisageait que la seule structure des espèces de ce genre, quand il lui assignait une place parmi ses Dictyotées; car, de son aveu même, il en connaissait à peine la fructification. Il avait aussi complètement négligé de mentionner la couleur; ce qui a droit d'étonner d'autant plus, qu'il est l'auteur d'une classification des Thalassiophy tes, où ce caract. joue le 1 " rôle. Au reste , comme il le dit encore lui-même, il n'avait vu que des échantillons desséchés, et ne pouvait juger de leur couleur à l'êlat de vie. Quoi qu'il en soit , voici dans quels termes il le définit : Mailles du réseau for- mant un hexagone régulier et allongé , avec les sommets aigus. Cette définition nous montre que cet habile phycologue savait mieux deviner les genres naturels que les bien définir. M. Agardh , qui admet ce g. , en expose ainsi les caractères naturels : Racine scuti- forme. Fronde i)lanc , munie d'une côte qui AMA se prolonge en se ramifiant quelauefois en dessous , striée transversalement, pinnau- fide ou prolifère, à segments linéaires, dont les sommets sont souvent roulés en volute. Fructification consistant en sporophylles agrégés , dans lesquels se voient des sémi- nules réunies 4 par 4 ; couleur pourpre ou rose. Substance membraneuse. Structure aréolée, c'est-à-dire composée de mailles régulières, hexagones, étroites, parallèle- ment et transversalement disposées, formant, par leurs sommets , des lignes plus obscures que le reste de la fronde, et, par leur con- densation au milieu de celle-ci, donnant naissance à la côte qui la traverse. Récemment, le genre qui nous occupe a été encore autrement circonscrit par M. Gré- ville, lequel y réunit des esp. qui ne nous semblent y tenir que par un rapprochement forcé. Selon ce phycologue, le /{lnjtiphlœa oblusiloba Ag., et les Thamnophora Scaforiliii et triamjularis Ag., doivent rentrer dans le g. Amansie , qu'il caractérise ainsi : Fronde plane ou comprimée, membraneuse, obs- curément parcourue par une côte ou ner- vure, et souvent enroulée au sommet. Fruc- tification : 1° capsules; 2° granules ternes. D'un autre côté, et sans plus de raisons de le faire, ou, pour mieux dire, contre toutes les lois de l'analogie , le même savant a dis- trait du genre qui nous occupe, pour la por- ter dans les Délesscries, V Amansiu frnxiiii- folia, que la structure aréolée de sa fronde et sa fructification sporophyllaire auraient dû mettre à l'abri d'une semblable réunion. Nous ne pouvons donner ici les motifs qui nous font avoir une opinion dilTèrente du célèbre cryptogamiste écossais. Nous les avons exposés dans notre travail sur les plan- tes cellulaires de Cuba, et nous y revien- drons au mot THAMNOPHORA. Le genre Aman- ■lin est fort voisin du Cùuidca , si remarqua- ble par l'élégance et par l'originalité de ses formes. Les Amansies vivent, en général, plus d'une année. Elles ne sont pas nombreu- ses en espèces. On en connaît sept, pour la plupart originaires des mers australes ou de l'Inde. Une seule, YAmansin inngermanuioi- dtii, a été trouvée dernièrement dans la mer Rouge. Depuis l'impression de cet article , M. Decaisnc a séparé cette dernière esp. de ses congénères, pour en former le nouveau g. Leveillea, dont nous donnerons en son AMA îteu les caract., en même temps que les mo- tifs sur lesquels se fonde notre savant ami pour une telle séparation. (C. BI.) AMARA (â,u.apa, sillon), ins. — G. de Co- léoptères pentamères, famille des Carabi- ques, tribu des Féroniens, établi par Bo- nelli et adopté par tous les entomologistes. M. Dejean, dans son Species général , le ca- ractérise ainsi : Les trois premiers art. des tarses antérieurs dilatés dans les mâles , moins longs que larges, et fortement cordi- formes. Dernier article des palpes allongé, légèrement ovalaire et tronqué à l'extré- mité. Antennes filiformes et peu allongées. Lèvre supérieure en carré moins long que large , coupée carrément ou légèrement échancrée antérieurement. Mandibules peu avancées, plus ou moins arquées et peu ai- guës. Une dent bifide au milieu de l'échan- crure du menton. Corselet transversal , le plus souvent trapézoïde, quelquefois carré ou rétréci postérieurement et presque cordi- forme. Élytres légèrement convexes, ordi- nairement peu allongées, presque parallèles ou très légèrement ovalaires et arrondies à l'extrémité. Les Amara sont des Carabiques de taille moyenne pour la plupart, presque tous ailés, de couleur métallique ou brune, rarement noire, souvent très agiles, quelquefois assez lourds. lisse tiennent ordinairement sous les pierres, dans les champs, et de préférence dans les endroits secs et arides. M. De- jean , dans son dernier Catalogue , en men- tionne 84 espèces , dont 30 seulement n'ap- partiennent pas à l'Europe et sont de la Sibérie ou du nord de l'Amérique. Nous ci- terons comme type du g. V Amara eunjnola de Rugellann, qui se trouve partout en France. (D.) *AMARACARPUS (àaaoa, sillon; xocoTTOç, fruit). i!0T. PII. — G. delà famille des P.u- blacées , tribu des Cofféacées-Psychotriées, formé par Blume {Bijdr. 954 ) , et ainsi dé- fini : Cal. ovale-tubulé, conné avec l'ovaire, à limbe supère 4-fide , inrgal. Cor. supère, infundibuliforme , à gorge velue , à limbe profondément 4-fide. Étam. 4, insérées à la gorge de la corolle? Ovaire infère... Style simple ; stigm. bilobé. Drupe bacciforme, bi-nuculé, couronné par le limbe du calice; nuculcs osseux, monospernies, sillonnés. Graines... — Ce g. peu connu et incomplète- AMA 325 I ment établi ne renferme qu'une espèce. C'est un arbrisseau japonnais, petit, à rameaux nombreux, pubescents, garnis de feuilles op- posées , courtement pétiolées , lancéolées, glabres en dessus, plus pâles en dessous et pubescentcs le long des nervures ; à stipu- les décidues, bifides au sommet, connées à la base. Les Heurs en sont petites, sessiles, solitaires dans l'aisselle des feuilles, rare- ment terminales , et bractéées à la base. (CL.) *AMARACUS, Mœnch (àuiapaxo;, marjo- laine); BOT. pn. — G. de la famille des Labiées, tribu des Saturéinées de Bentham {Lahiat. , p. 333), qui lui assigne les caract. suivants : Cal. ovale-campanulé, 13-nervé à la base, bi-labié; lèvre super, allongée, entière, dres- sée; lèvre infér. tronquée ou presque nulle, ou très courtement bidentée ; gorge nue. Cor. à tube saillant; limbe bi-labié; lèvre super, dressée, échancrée, presque plane; lèvre infér. fendue en 3 lanières entières , presque égales. Étam. 4, dressées, ascen- dantes; les inférieures un peu plus lon- gues; filets glabres; antennes à 2 bourses distinctes , divergentes ou divariquées. Style terminé en 2 branches, dont la super, plus courte; stigmates terminaux, petits. Fruit inconnu. — Sous -arbrisseaux glabres ou laineux. Feuilles très entières; fleurs agrégées en épillets oblongs; bractées orbi- culaires, membranacées, colorées, lâche- ment imbriquées, beaucoup plus longues que le calice. Bentham signale 2 esp. de ce g. L'une et l'autre croissent dans l'île de Candie. (Sp.) AMARAIVTACÉES. Amaraniaceœ. bot. PII. — Famille de plantes dicotylédones apé- tales , à étamines hypogynes, offrant les caract. suiv. : Cal. scarieux, persistant, or- dinairement à 5 ( rarement à 3 ) folioles. Étam. égales en nombre, opposées, à filets membraneux, le plus souvent élargis et mo- nadelphes, tantôt simples, tantôt partagés chacun à leur sommet, en plusieurs laniè- res, dont la moyenne porte l'anthère, et dont les latérales se soudent quelquefois avec cel- les du filet voisin, d'où résulte un tube à 10 dents alternativement anthérifères et stéri- les ; anthères à 1 ou à 2 loges ; sur les cinq , 2 manquent dans quelques g. Ovaire simple, libre, contenant, dans une loge unique, plu- sieurs ovules, ou plus souvent un seul, sus- 32C AMA pendus à autant de funicules qui se dres- sent du bas et du milieu de la loge. Sligin. simple ou composé, tantôt sessilc , tantôt terminant un style. Le fruit est un ulricuie membraneux; les graines lenticulaires ren- ferment, sous un test crustacé, un embryon contourné autour d'un périspcrme farineux et dirigeant sa radicule vers le hile. — Les plantes de cette famille sont des herbes ou des arbrisseaux à feuilles simples, opposées ou alternes, dépourvues de stipules; à fleurs disposées en têtes ou en épis, ordinaire- ment hermaphrodites, quoique dans quel- ques cas rares les sexes soient séparés. Ces fleurs, vertes quelquefois, mais phis sou- vent colorées, sont fréquemment environ- nées et comme enveloppées de bractées sca- rieuses, colorées également, et en général accompagnées à leur base de 2 bractéoles, que M. Marlius a considérées comme un cal. tandis que notre calice est pour lui une corolle.— On doit à ce savant botaniste une monographie de cette famille , qu'il a aussi illustrée par un beau travail inséré dans le 2'"^ volume de sesi>oi'. Gen PL Braùl., et c'est à lui que nous emprunterons la classi- lication suivante des g., ainsi que les consi- dérations sur la distribution géographique des Amarantacées. Des esp. connues, qui sont au nombre de 230 à peu près, les 3/4 se tiennent sous les tropiques, 1/4 seulement dans les climats tempérés. L'Amérique en fournit plus de la moitié, l'Asie plus d'1/3, la Nouvelle-Hollande y est pour 1/8, l'Afri- que pour ir. , et l'Europe pour ;- seulement. Quoique l'économie domestique emploie quelques esp., à cause du mucilage abon- dant dans leurs feuilles, et quoique au Bré- sil des vertus extraordinaires soient attri- buées à quelques Gomplirena, en général cette famille n'offre pas de propriétés bien remarquables. GENRES. /. Toula, les fleurs développées. A. Stigmate composé. Digéra , Forsk. — Deeringia , I\. Br. — Chamissoa, Kunth. — Cliarpenliera, Gaud. — ^llmannia, R. Br. — Amarantus, L. — Mnia,Yovi\i. — Berzelia, Mart. (non Brongn.) — ?Polycbroa, Lour. — Cetnsia, L. — 67./- doslachys, Don. — Lestibndcsùi, Du Petit-Tli. — Oplollicca, Nutt. — Complireita, L. — AMA Ilebantlie, Mart. — Philoxerus, R. Br. — Ilo- sea, Mart. — Iresine, W. — Trommsdorffia, Mart. B. Stigmate indivis. Sertuttera, Mart. — Pfaffia, Mart. — i>/o- {l'ipliane.^, Mart. — Braudcsia, Mart. — liii- cholzia, Mart. (non Lhérit.) — yillernan- iliera, Forsk. — Trichinium, R. Br. — Psi- lolliricum, Blum. — Ptilouis , R. Br. — Nyssanthes, R. Br. — Achyranlhes , L. — Lciosperinum, Wall. — Ceiilrostachys, Wall. II. Quelques fleurs avortées dans chaque (itomérule. Desmochœta, D. C.—?Polyscalis, Wall.— Pupalia, Mart. — Cyathula, Leur. ! paraît le même que le précédent.) (Ad. J.) \MM\ANTE.Amara)ilus,]j.—Polycluoa, Loureir. (àp.apayTo; , qui ne se flétrit pas). BOT. PU. — G. de la famille des Amaranta- cées, tribu des Achyranthées , s. -tribu des Amarantées, Endl. Sescaract. sont les sui- vants (iMartius, Amar. — Endl.Ctvi. Plant.) : Fleurs polygames-monoiques,tribractéolées. Périgone 3-ou 5-phylle. Étam. 3 ou 5, ou rarement soit 2 , soit 4 , toutes fertiles ; filets libres, subulés; anth. dithèques. Ovaire 1- loculaire , 1-ovulé; style court, terminé en 2 ou 3 stigm. filiformes. Pyxide membrana- ce , monosperme. Graine réniforme-orbicu- laire, subverlicale; test crustacé ; hile nu ; embryon périphérique, semi-circulaire; ra- dicule infère. — Herbes annuelles ; feuilles alternes , décurrentes sur leur pétiole ; fleurs petites, agrégées en épis ou en glomérules. Martius énumère près de 50 esp. de ce g., la plupart indigènes dans la zone équator. ; plusieurs se cultivent comme plantes de par- terre. Les jeunes feuilles peuvent être man- gées en guise d'épinards. (Sp.) * AMARAIMTE DE MER. poi.yp. — An- cien nom d'une esp. de Méandrine [Madre- pora areolala L.), Mcandrina aerolala Lam. (Duj.) AMARAIVTÉES. Amaranicœ (àuapavroç, qui ne se flétrit pas), bot. ph. — S.-tribu de la famille des Amarantacées, indiquée par Endlicher [Gen. pi. 303) , pour renfermer les g. : Amarantus , L., et Cliamissoa, H.B.K. (C. L.) AMARAIMTIIVE. Gornphrcna , Linn. ; Scludiesia, Schrad. ; Braganlia, Vandelli (non Lour). (à/AapxvTivoî, d'Amarante; allu- AMA sion a la ressemblance de ces plaïites avec certaines Amarantes), bot. pn. — G. de la famille des Amarantacées, tribu des Gom- phrénces, Endl. — Martius lui assigne les caract. suivants {Nov. Gen. ci Spec, v. 2. — Monoyr. Amar.) : Périgone 5-phyl!e. Étamines5; androphore tubuleux, cylin- dracé , 5-fide au sommet , à lanières soit 2- ou 3-fides, soit 2-ou 3-dentées. Anth. mo- nothéques, linéaires, sessiles entre les divi- sions des lanières. Ovaire 1-loculaire, 1- ovulé; style court, indivisé. Stigni.2,subulés. Péricarpe vésiculeux, indéhiscent, l-sperme. Graine réniforme- lenticulaire. Tégument crustacé ; embryon annulaire, périphérique ; radicule supère. — Herbes souvent velues ou cotonneuses, rameuses ; feuilles opposées, subsessilesj fleurs (souvent laineuses) her- maphrodites, tribractéolées, disposées en capitules axillaires ou terminaux , aphylles ou feuilles. Bractées et Calice jaunes, ou rou- ges, ou blanchâtres. — On connaît environ 40 esp.de ce g., toutes indigènes dans la zone équat.; plusieurs se cultivent comme plantes de parterre ; quelques esp. brésiliennes sont réputées très toniques. (Sp.) AMARANTOIDES , Vent. ( àaaoavTov, immortelle ; dSo<;, forme), bot. pn. — Synon. d'Amarantacées, Juss. f^. ce mot. (C. L.) AMAREL. BOT. PII. — Nom vulgaire du Prunus mahaleb dans le midi de la France. (C. L.) •AMARÈIVE. Amarenus, Presl. (« priv.; fjiapai'yû), je me flétris; allusion à la persis- tance des pétales), bot. pii.— G. ou s.-g. de la famille des Légumineuses, fondé aux dépens des Trèfles. Suivant Presl {Sijmb. Bot.) , il offre les caract. suivants : Cal. scarieux ; tube court, à gorge ouverte; limbe à 6 dents, dont 2 super, plus courtes et 3 infér. subu- lées. Pétales libres, persistants, longitudina- lement plissés. Style oblique , court , courbé au sommet. Légume stipité, obovale, com- primé, monosperme. — L'auteur cité range dans ce g. le Tvifoliumagrariutn L., et autres esp. voisines. (Sp.) 'AMARIA, Mulis (âf;.apt'a, sillon), bot. ph. — G. de la famille des Légumineuses , sous- ordre des Césalpiniées, tribu des Cassiées D.C. — iMutis ( ex DC, Prodr. 2 , p. 619) en donne les caract. suivants : Cal. cylindri- que, arrondi à la base, persistant, 5-fide, la- téralement déhiscent; lobes linéaires, cohc- AMA 327 rentsau sommet. Pétales 5, obovales, égaux, étalés, carénés de la base jusqu'au sommet. Etam. 10; filets subulés , dressés, soudés inférieurement en androphore tubuleux. Ovaire oblong, stipité ; stipeadnéau calice; style filiforme; stigmate capitcUé, Légume très long, stipité, comprimé, toruleux , 1-loculaire, 2-valve, polysperme. Graines suborbiculaires, comprimées. — Arbrisseau; feuilles simples, cordiformes. — Ce g. n'est fondé que sur 2 esp., indigènes de la Nou- velle-Grenade. (Sp.) *AiJIARIDES.^»?a>'!rfœ(allusion à Amara, /^.cemot). ns. — Sous-tribu des Coléoptères penlamcres, famille des Carabiques, établie par M. Delaporte dans la tribu des Féroniens de M. Dejean, et qu'il compose des g. Ama- ra , Anlarclia et Lophidius. Il la caractérise ainsi : Les trois f" articles des tarses anté- rieurs dilatés dans les mâles ; crochets des tarses sans dentelure; dernier article des palpes labiaux allongé , légèrement ovalaire et tronqué. — Les Amarides sont des insectes de moyenne taille, presque toujours ailés, de couleur brune ou métallique. Ils vivent sous les pierres et dans les endroits sablon- neux; on en trouve aussi sur les bords des eaux. C'est peut-être dans ce groupe , dit M. Delaporte, qu'on doit placer les g. Cœloslomus , Aphidius, Anaulacus, Hijphar- pax et Dioryche de Mac-Lcay, qui sont in- connus en France. /^. pour les caractères de ce genre les Annidosa javanica du savant entomologiste anglais. (D.) AMARIXE ou AMARINO. bot. pu.— On donne ce nom, dans quelques parties du midi de la France , au Saule-oder. V. Saule. (C. d'O.) * AHIAROïDES. Amaroidœ [amara , sorte d'insecte; /^. ci-dessus, uSo<;, forme), ins. —Tribu des Coléoptères pentamères, établie par 31. Zimmermann dans la famille des Ca- rabiques avec les esp. du g. Amara de Bo- nelli, qu'il subdivise en 8 g. sous les noms de Percosia, Celia , Amara , hradytus, Lei- ru.i , Leiocnemis , Amaihices et Acrodon [V. ces différents noms). Les caract. géné- raux des Amaroides sont : Tête courte, ar- rondie postérieurement , non rétrécie en forme de cou ; lèvre presque carrée, dont le bord n'est jamais découpé droit, mais tou- jours plus ou moins évasé ; mandibules for- tes : au milieu de j'échancrure du menton , 328 AMA une dent apparente , simple ou biOde , lan- guette coriacée avec des paraglosses mem- braneux; palpes filiformes, dont le dernier article forme un ovale allongé ; ély 1res striées, sans pointe , acuminées postérieurement ou légèrement arrondies, non tronquées; ab- domen compose de six segments ; pattes plus souvent courtes que longues ; toutes les jam- bes armées de deux épines à leur extrémité; jambes antérieures fortement échancrées entre ces deux épines; crochets des tarses lisses , sans épines; les trois premiers arti- cles des tarses dilates dans le mâle; trian- gulaires ou cordiformes, revêtus en dessous d'un duvet. Les Amaroidcs sont des Coléoptères de pe- tite taille, qui ne se trouvent guère que dans les parties froides et tempérées de l'hé- misphère septentrional. Si l'on en rencontre quelques uns à une latitude plus méridio- nale , c'est sur des plateaux très élevés, dont le climat se rapproche de celui de la zone tempérée , comme , par exemple , ceux du Mexique. Les larves de ces Insectes vivent dans la terre, et atteignent ordinairement , avant leur métamorphose, une longueur double de celle de l'insecte parfait. Toutes se ressemblent tellement entre elles, qu'il est difficile d'en distinguer les espèces; leur forme générale est la même que celle des Zabnis et des Pœcilus. Le développement de la plupart de ces larves, depuis l'état d'oeuf jusqu'à celui de nymphe, ne dure guère que six à huit semaines; elles ne restent que la moitié de ce temps à l'état de nymphe. L'apparition des Amaroides, à l'é- tat parfait, coïncidant en général avec le re- tour de la belle saison , a lieu , par consé- quent, d'autant plus tôt que le climat est plus tempéré. Cependant, Zettersteit(/^a«w. Lapp., I, pag. 211) assure en avoir vu courir gaiment sur la neige, avant les chaleurs de l'été. Ordinairement ils se tiennent cachés pendant le jour sous terre , sous la mousse, sous l'herbe ou sous des pierres , et ce n'est qu'à l'entrée de la nuit qu'ils quittent leur retraitepour chercher leur nourriture et s'ac- coupler. Si donc on en rencontre courant au soleil , c'est qu'ils ont été forcés , par une circonstance quelconque, de déserter leur retraite. La moelle des grapiinécs et les ra- cines succulentes forment leur principale nourriture; cependant ils mangent aussi les AMA larves et les nymphes des autres Insectei, lorsqu'ils sont assez forts pour s'en em- parer. Les espèces qui ont des ailes ne s'en servent pour voler que pendant le crépus- cule , par un temps très calme. En géné- ral , ils sont très agiles et courent très vite. (D.) •AMARYGMUS (àuapvyaa. Splendeur). INS. — G. de Coléoptères hétéromères, fa- mille des Hélopicns, établi par t)alman et adopté par M. Dejean dans son dernier Ca- talogue. Il y rapporte 10 esp., dont une de la >ouv.-Hollande, 2 de Java , 3 des Indes orientales, 2 du cap de Bonne-Espérance, 1 dont la patrie est inconnue , et enfin 2 des Philippines. Nous citerons parmi ces der- nières VA. œreus Daim, comme type du g. (D.) •AMARYLLIDACEES [Âmanjllis, ci- dessous). BOT. PU. — M. Herbert appelle ainsi un groupe de végétaux qui comprend , avec les genres qui forment la vraie famille des Amaryllidées , plusieurs g. appartenant à d'autres familles naturelles. M. Lindley adopte le même nom pour la famille des Amaryllidées de Rob. Brown ( K. Amaryl- lidées ). (A. R.) AMARYLLIDÉES. AmaryUkleœ (Amaryl- lis, nom myth.). bot. pu. — Fam. naturelle de végétaux monocotylédonés, à ovaire infère, qu'on peut caractériser de la manière sui- vante : La racine, fibreuse, est ordinairement surmontée d'un bulbe à tuniques concentri- ques.Les feuillessont radicales, rarement cau- linaires, de figure très variée. Les fleurs, sou- vent très grandes et peintes de couleurs ex- trêmement brillantes, sont tantôt solitaires, tantôt diversement groupées, mais le plus souvent en sertule ou en ombelle simple. Elles sont accompagnées, à leur base, de spa- thes scarieuses plus ou moins colorées. Le ca- lice , formé de six sépales, dont trois un peu plus intérieurs, est soudé par sa base avec l'ovaire infère; il forme, en général, un tube plus ou moins allongé. Les étamincs, au nombre de six, sont opposées aux sépales, tantôt incluses dans le tube auquel elles sont insérées , tantôt saillantes. Dans un certain nombre de genres, on voit, en dehors des ctamines et adhérente à la gorge du calice, une couronne pélaloide formant quelquefois une sorte de godet à six lobes, que quelques botanistes considèrent comme une seconde AMA rangée (J'élamincs transformées, rapprochant par ce caractère les Amaryllidées des genres de Monocolylédonées polyandres. Le style est simple, terminé par un stigmate très pe- tit et à peine trilobé. L'ovaire infère est à trois loges qui contiennent chacune un nom- bre plus ou moins considérable d'ovules bi- sériés. Le fruit est une capsule à trois loges polyspermes , s'ouvrant en trois valves sep- tifcres sur le milieu de leur face interne. Ra- rement c'est une espèce de baie contenant seulement, et par avortement , une à trois graines. Les graines sont tantôt globuleuses, tantôt, mais plus rarement, minces et pla- nes. Leur embryon, souvent très petit , est cylindrique, placé dans un endosperme charnu. Celte famille, telle que nous venons d'en tracer les caractères, est un démembrement des Narcissées de Jussieu. Elle comprend les genres réunis par cet illustre botaniste dans sa deuxième section, ceux à ovaire infère. R. Brown a partagé la famille des IVarcis- sées de Jussieu en deux familles distinctes : 1° les Amarijllidécs et les Hijpoxydées , qui ont l'ovaire infère ; 2° les Hcmérocallidées , comprenant les genres à ovaire libre et su- père. Nous pensons que celte dernière fa- mille peut être réunie à celle des Liliacées , dans laquelle elle forme une simple tribu. Le même botaniste a également retiré de la famille des Narcissées le genre Hypoxis, qui, avecleC((rc«%o, constituentunpctitgroupe qui ne me parait pas différent des vraies Narcissées ou Amaryllidées. Enfin, le genre Pontedera est devenu le type d'une famille nouvelle sous le nom de Pontédérées. P^. ce mot. Le travail le plus étendu et le plus récent sur cette famille est celui de M. William Her- bert. Sous le nom d'amaryllidacées , il réu- nit un grand nombre de genres , dont quel- iques uns ne nous paraissent avoir aucun •rapport avec les véritables Amaryllidées ; tels sont, par exemple, les genres Tamus et DfoscorfBa, appartenant àla famille des Dios- corées ou Asparaginées à ovaire infère. Il divise cette grande classe en cinq familles ou sous-ordres, sous les noms de : 1°Xéf,opiiy- TÉES : Xerophyla , Barbacenia , Fellozia ; 2° HvpoxYDÉES : Curculigo , Hypoxis , etc. ; 3° Agavées : Agave, Fourcroya, elles genres Tamus et Dioscorea ; 4°Amaryi.I-1DÉes : Cyi- AMA 329 tanihus , Gcûnjltis , Pancradum , Crinum , Amaryllis, etc. ; 6° Narcissées : Narcisms; 6° Galantiiées : Galanilius et Leucoium ; 1° Taccacées : Tacca et Aiaccia. Nous n'in- sisterons pas sur cette classification très peu naturelle, dans laquelle se trouvent rappro- chés des genres qui ont entre eux peu d'a- nalogie , comme \\Agave et le Tamus, ou éloignés, pour former des familles distinctes des genres qu'on ne saurait séparer, sans rompre les rapports les plus naturels , par exemple: les genres lYarcissus et Leucoium , formant chacun le type d'une famille difïé- rente des vraies Amaryllidées. Quant à la première des familles établies par M. Her- bert sous le nom de Xérophyiées , elle fait partie des Broméliacées. M. Lindley nous parait, tout en suivant en partie le travail de son savant compa- triote, avoir mieux limité la famille des Amaryllidées, en y disposant delà manière suivante les genres qu'il y rapporte : § L Hypoxydées : Curculigo, Gaîertn. ; Hypoxis, L.; Cœlan- thits, Schlecht.; Molinanihus, Herbert; Al- sirœmeria , L. ; Collauia , Herb. ; Sphœriue , Herb. -, Bomarea, Mirbel. § II. Agavées : Fourcroya , Yent.; Agave L. ; Doryanlhes, Correa; Bravoa, La Llave ; Ixiolirion, Fisch. ; Tecophilea, Pœppig. § III. Amaryllidées : Cyrianihus, Ait.; Gastronema, Herb.; /^al- lota, Herb. ; Sprekelia, Herb. ; Hippeastrum , Herb.; Phycella, Lind.; Habranihui, Herb. ; Zepbyramiies, Herb.; Haylockia, Herb.; Coo- peria, Herb.; Sphœroide, ¥re&\; Pyrolirion, Herb.; Geihyllis, L. ; Sternbergia , WaldsL , et Kit.; Oporanthus , Herb.; Lapiedra, Lag. ; Corbidaria, Harv. ; Ajax , Salisb. ; Çuel- lia, Salisb.; Narcissus, L.; Liriope , Herb.; ClinanUius, Herb. ; Leperiza, Herb. ; Carpo- delus, Herb.; Coburgiu, Herb.; Slenomesson, Herb.; Tapeinanihus , Herb.; Paiicraliurn , Herh. ; Hymenocallis, Herb.; Ismene, Herb.; Callilhauma, Herb.; Calosiemma, R. Brown; Eurycles, Salisb. ; Eucrosia, Ker.; Grijfinia, Ker.; Lycoris, Herb.; Clivia, Lindl.; Hœman- tlius, L. ; Buphane, Rerb.; Aminocfiaris, Herb.; Amaryllis, L.; Crinum, L.; Brunsvigia, Ker.; JVerine , Herb.; Slrumaria , Jacq. ; Imhofia, Herb. ; Hessea , Herb. ; Carpoliza , Salisb. § IV. Galanthées : 21» 330 AMA Galauthiis L. ; -4cis Salisb. j Leucoium L. Nous sommes loin d' adopter tous les genres dont nous venons de présenter l'cnuméra- tion. Plusieurs sont établis sur des modifi- cations de trop peu d'importance pour pou- voir être adoptés définitivement. Nous examinerons chacun de ces genres à sa place dans le courant de ce Dictionnaire. (A. R.) AMARYLLIS (Njm{Ac chantée par les anciens), bot. pu. — G. formant le type de la famille des Amaryllidécs, composé d'envi- ron une soixantaine d'espèces, presque tou- tes originaires de l'Amérique méridionale , quelques unes du Cap de B.-Espérance ou de la Chine. Ce sont, en général, de belles plantes bulbeuses, remarquables par la gran- deur de leurs fleurs et l'éclat des couleurs dont elles sont peintes ; aussi un grand nom- bre de ces esp. font-elles lornement de nos serres et de nos jardins. Le g. Amaryllis peut être caractérisé de la manière sui- vante : Fleurs renfermées, avant leur épanouisse- ment, dans une spathecomposéed'uneoude S pièces et contenant un nombre variable de fleurs entremêlées de bractées généralement 1res petites. Cal. adhérent par sa base à l'ovaire infère, à 6 divisions, un peu iné- gales, disposées sur 2 rangs et formant ainsi un calice plus ou moins infundibuliforme et irrégulier, très rarement régulier. Plus ra- rement les divisions sont étalées et le calice est presque rolacé , à gorge tantôt nue, tantôt garnie d'écaillés. Élam. 6, attachées au tube du calice ; filets libres et ordinaire- ment déclinés vers la partie inférieure de la fleur ; anth. allongées et à 2 loges , atta- chées au filet par leur partie postérieure. Ovaire infère, à 3 loges, contenant chacune un grand nombre d'ovules disposés sur 2 rangées longitudinales, à l'angle interne de chaque loge. Style simple, ordinairement de la longueur des élamines , au milieu des- quelles il est place ; il est cylindrique ou triangulaire et se termine par un stigmate trilobé ou à 3 divisions plus ou moins pro- fondes. Capsule couronnée par te limbe du calice souvent persistant, à 3 angles obtus, à 3 loges s'ouvrant, sur le milieu de leur face interne , en 3 valves septifèrcs. Les grai- nes sont excessivement variables dans leur forme , tantôt presque globuleuses ou comprimées , planes et quelquefois minces AMA et comme papyracées. Dans quelques espè- ces les loges sont monospermes par avorte- inent et les graines quelquefois envelop- pées d'une espèce de pulpe charnue. Les Amaryllis ont des bulbes simples, tuniques, quelquefois très volumineux; des feuilles ra- dicales quelquefois étroites cl rubannées , d'autres fois plus ou moins larges; une hampe simple, nue, naissant du milieu de l'assem- blage des feuilles. — Quoique ce g. soit as- sez naturel et que les esp. nombreuses qui le composent soient liées entr'elles par un en- semble de caract. assez tranchés , quel- ques auteurs ont profité des diflerences qu'elles ofl'rcnt, dans quelques uns de leurs organes, pour en former un très grand nombre de g-, composés chacun d'un certain nombre d'espèces. Le travail le plus com- plet, sous ce rapport, est celui d'Herbert [lioi. nuKj. n'^ 2(J0(J et AmanjUideœ). Ce bo- taniste a disposé les esp. A' Amaryllis en 10 genres, sous les noms de Zephyranihes, Py- rolirion , IJabraïUhus , Sprekelia , Hippeas- Iruin , Leopoldia , Cobaiijia , f^alloia , Lyco- ris , cl Neriiie; mais cette division n'a point été généralement adoptée, et ces g. sont con- sidéréscomme de simples sections dans le g. Amaryllis (/^. pour leurs caract. chacun de ces mots). Le nombre des espèces d'Ama- ryllis qu'on cultive dans les jardins est très considérable, nous nous contenterons d'en ci- ter ici quelques unes des plus remarqua- bles. 1» VA. lutea L. , seule esp. qui soit ori- ginaire d'Europe; 2" VA. de Guernesey, [A. sarniensis L.); elle est originaire du Japon; mais un bâtiment qui en contenait une grande quantité, ayant fait naufrage sur les côtes sablonneuses de l'île de Guernesey, elle s'y est neutralisée, au point d'y être de- venue une plante presque indigène; 'i'-A. Lis St-. Jacques [A. formosissima L.) , très belle esp. de l'Amérique méridionale, que l'on cultive très facilement et très abondamment à Paris, remarquable par sa grande fleur étalée, très irrégulière et d'un rouge foncé ; \° A. regiita L., originaire du Mexique, por- tant 4 à 6 grandes fleurs d'un rouge pon- ceau; 5° A. Josephinœ Vent., du cap de Bonne-Espérance. C'est l'esp. la plus grande et la plus multiflore du genre. Sa hampe, longue de deux pieds et grosse en proportion, se termineparune ombelle simple, composée AxMA souvent de 50 à 60 fleurs roses, de 3 pouces de longueur. On peut encore citer, parmi les esp. les plus belles de ce g., les A. vitiata, belladona, fulgida , moluccana , etc. (A. R.) • AMARYSSL'S (à/^apucraû), je brille), ins. — G. de l'ordre des Lépidoptères diurnes , créé par Dalmanet qui a pour type le pa- pillon Machaon {f^. Papillon). (D.) AMAS. Coiigeries ( àpiao> , tS , j'amasse ). — Sorte de gisement des substances miné- rales. On dit qu'un minéral ou une roclie est en amas, lorsqu'il constitue une mafse irrégulière qui semble comme enveloppée par d'autres substances. F. Dépôt et Gise- ment. (G. P.) *AMASIA {amasius, a, galtant, e). ins. — G. de Coléoptères tétramères, famille des Chry- somélines, établi par M. Dejean [Caial., 3'"« Mil.) , qui n'en a pas publié les caractères. II y rapporte une seule esp. de Java , nom- mée par lui spinipes , varians par de Haan et vohiiina par M. Buquet. (D.) AMASIS (Nom propre), ins. — G. de la fam. des Tenthrédiniens (Porte-scie, Lat.), de l'ordre des Hyménoptères , section des Térébrans, établi par Leach , sur quelques esp. confondues par Fabricius,Latreille, etc., avec le g. Cimlex , et qui s'en distingue, surtout , par des ant. multi-articuiées , ren- flées en massue , et n'ayant que leurs 4 1"' art. distincts, les autres étant réunis par desmandib. bidentées et par des ailes dont les 2 1"' cellules cubitales reçoivent cha- cune une nervure récurrente. On connaît une dizaine d'esp. de ce g. , dont la plupart sont indigènes. Le^ plus répandues en Eu- rope sont VA. Jurinœ {Cimbex JurinœLcp.) et VA. Iccia [Cimbex lœia Fab. etc). (Bl.) AMAS01MIA(Th. Amason , voyageur en Amer.), bot. pu. — G. de la famille des Ver- bénacées, tribu des Egiphilées (Verbénées, Baril.) proposé par Linné tils [Suppl., 294) pourremplacerleg. 7"a%aZead'AubIet.Cette substitution n'est pas généralement adoptée. Lindley [Inlrod.) les regarde tous 2 comme distincts, mais probablement par erreur. K. Taligalea. (G. L.) AMASPERME. Amasperma (aaa , ensem- ble; o-Tr/p^-a, graine). BOT. cr. — G. de la fa- mille des Algues, formé par Piafinesque, et si incomplètement décrit par cet auteur, que tous les écrivains systématiques l'ont passé sous silence. (G. L. ) AMA 331 AMASTOZOAIRES. Amastoznaria (« priv. ; fAacTTo';, mamelle ; Çôïov, animal), zool. — Dans sa classification zoologique , M. de Blainville a donné ce nom à un groupe du règne animal, comprenant les animaux vertébrés qui sont dépourvus de mamelles. (G. D'O.) AMATA (nom myth.). ins.— G. de l'ordre des Lépidoptères, famille des Crépusculaires, établi par Fabricius, et qui répond à celui qu'Illiger avait nommé antérieurement i^j/n- lomis. (/^. ce mot.) (D.) *AMATHIE. Amaihia (nom d'une Né- réide). cpusT. — G. de l'ordre des Décapodes, famille des Oxyrhinques, établi par Roux, qui l'a ainsi caractérisé': Carapace ayant la forme d'un triangle allongé et à base ar- rondie; rostre terminé par deux grandes pointes en cornes divergentes. Yeux pe- tits, non rétractiles, toujours saillants. Épistome grand , presque aussi long que large. Troisième article des pattes -mâ- choires externes dilaté en dehors et tronqué à ses deux angles internes. Pattes de la pre- mière paire plus courtes que les suivantes, filiformes chez les femelles, renflées chez les mâles ; pattes suivantes longues et filifor- mes, avec leur article terminal long et aigu. Abdomen composé de sept segments dans les deux sexes. — La seule esp. connue est V Amaihia rissoana Roux , qui se trouve dans la rade de Toulon. (H. L.) *AMATHIE. Amaihia (nom d'une Né- réide). INS. — G. de l'ordre des Lépidoptè- res, famille des Nocturnes, tribu des Pha- lénites, établi par nous [Hist. nat. Lépidopi. de France), aux dépens du g. Acidalis de Treitschke, et dont les caract. sont: Ant. simples dans les 2 sexes. Bord terminal des ailes simple ou entier. Ailes super, seules, traversées par un grand nombre de lignes parallèles, ondulées ou séparées par bandes. Palpes très courts. Trompe longue. Ailes infér. des mâles ayant vers leur naissance et du côté interne, 2 petits appendices for- mant comme une S"»' paire d'ailes. Chenilles lisses, à tète plate, échancrée ou bifide dans sa partie supérieure, et avec deux pointes au-dessus de l'anus. Chrysalide nue dans la terre. — Ce g. ne renferme que 4 esp. , qui se distinguent de toutes les autres Phalénilcs par les 2 appendices alaires dont nous avons parlé plus haut. Cesappendicesnesont qu'un 332 AIMA prolongement du bord super, et inlerne des secondes ailes, replié sur lui-même, et qui ne se développe que dans le vol. Il est petit, déforme ovale, et bordé d'une frange de poils comme le reste des ailes , dont il fait partie. Nous citerons pour type de ce g. la Phalène à 6 ailes de Degeer {lom. ii, jyjôni. VI, pog. 419, p/. 9,y?j7. 6-9). (D.) AMATIIIE. yimailiia ( une des 50 Néréi- des). POLVP. — Nom donné par Lamouroux aux Polypiers sertulariens, dont Lamarck a fait son g. Sérialaire (/^. CC mot). (DuJ.) •AMATHITIS (àaocGrTcç, qui se plaît sur le sable), ms. — G. de l'ordre des Coléoptè- res pentamères , famille des Carabiqucs , tribu des Amaroïdes, établi par Zinimer- mann aux dépens du g. A)nara de Bonelli, et auquel il donne pour caract. essentiels: Dent simple au milieu du menton ; thorax en cœur.— Ce g., non adopté par M. Dejcan, est fondé sur une seule esp., VA. œgypiia de Klug. Elle est ailée et habite l'Egypte. (D.) • AMATIIUS (àV-aSo;, poussière), ins. — G. de la famille des Phryganiens, établi par Stephens, pour quelques esp. indigènes, voisines des Uydropsydie, Pictet, dont Cur- lis avait déjà formé son g. Polijceiaropus. ( r. ce mot. ) (Bl.) AMATIIUSIE. yfmatliH.mi (surnom de Vé- nus). INS. — G. de l'ordre des Lépidoptères, famille des Diurnes, établi par Fabricius, qui lui donne pour caract. : Deux palpes longs, velus, à 3 articles, le 2"" plus long que les autres , courbé ; le 3""^ court et com- primé. Ant. filiformes. Pattes antér. en pa- latine. Type : Papilio phidippiis de Java. (D.) •AMATODES. Amaiodes. ins. — G. de l'ordre des Coléoptères hétéromères , famille des Mélasomes, tribu des Moluriles, fondé parM.Dejean [CaUiL, 3'»» édii.), et par M. So- lier, qui le caractérise ainsi, dans son Ess,loire nalufelle des Poissons {i. 11, p. 175), établir ce g. sous le nom A'Ambasse, afin d'éviter toute confusion. Nous ne connaissons encore que il à 12 esp. de ce g. , toutes des Indes , et se tenant dans les eaux saumâtres, soit de l'embou- chure des rivières, soit des étangs salés. Ce sont des petits Poissons qui ne dépassent pas un décimètre de long, et qui le plus sou- vent restent dans des dimensions plus pe- tites. (Val.) A3IB 333 "AMBATE. Ambates (âfASaV/n;, qui monte). INS. — G. de l'ordre des Coléoptères télramè- res, fam. des Curculionites, div. desErirhi- nides, établi par M. Schœnherr, qui lui donne les caract. suivants : Ant. médiocres, minces; les 4 premiers articles du funicule graduellement plus courts, les 3 suivants on- duleux ; la massue oblongue, ovale. Rostre allongé, un peu mince, linéaire, arqué. Prothorax oblong, subconique, beaucoup plus étroit par devant, resserré au-dessous du sommet, bi-sinué à la base.Écusson large; arrondi au sommet. Élytres subconiques, se rétrécissant sensiblement des épaules à l'ex- trémité, arrondies à la base, un peu planes en dessus, calleuses à l'extrémité. Pieds as- sez longs, surtout les antérieurs; cuisses dentées. M. Dejean [Caial., 3""^ édii.) adopte ce g. et y rapporte 12 esp. , toutes des par- ties interlropicales de l'Amérique. Nous ne citerons que celle qu'il nomme ^. pic<«s, et qui appartenait au g. Baris , avant que M. Schœnherr eût établi celui dont il est question dans cet article. (D.) AMBELAÎMIA. ÏVillughbeia, Schreb. non Roxb. (nom de cet arbre chez les Galibis). BOT. pn.— G. de la famille des Apocynacées, tribu des Carissées, fondépar Aublet (G«.(/aK. 1,297, t. 105), adopté par Jussieu (G'ch., PL, 148), et dont voici les caract. : Cal. 5-fide. Cor. hypogyne, hypocratérimorphe, à tube cylindrique, rétréci supérieurement; à gorge nue; à limbe 5-parti, dont les segments sont obliques et ondulés. Élam.5, incluses, insé- rées à la base du tube; anlh.sagittées, sub- sessiles. Ovaire biloculaire. Ovules nom- breux, fixés de chaque côté à la cloison... Style tétragone, dont le sommet arrondi porte un stigm. ové, bi-cuspidé au sommet. Le fruit est une baie coriace, ovoïde, bilocu- laire, renfermant des semences nombreuses, élargies-comprimées, rudes. — Ce g. ne se compose que d'un très petit arbre (s'élevant au plus à 2,G5) encore peu connu, trouvé par Aublet à la Guyane. Les feuilles en sont op- posées, le plus souvent inégales ; les pédon- cules axillaires ou terminaux, 3-4-nores, et uni-bractées. (CL.) AMBEKBOA {Jmberboi ou Emberboi, nom persan), bot. pu. — Isnard a donné ce nom à un g. de plantes que Linné a réuni aux Centaurées, et qui, depuis, a été rétabli de nouveau, en prenant pour caract. 334 AMB son aigrette paléacée. Ce g. porte en fran- çais le nom d'Ambretle, à cause de la lé- gère odeur d'ambre qu'exhalent ses fleurs. Ses caract. sont : Invol. composé d'écaillés de formes diverses , très rarement spines- ccntes; cor. du rayon dilatées, stériles. Etam. à filets pubescents ou papilleux. Fruit compriméou lurbiné-tétragone, muni d'une aréole latérale ou basilaire. Aigrette formée d'écaillés oblongues ou obovales rétrécies à la base , semblables entre elles, très rare- ment petite ou nulle. — Le g. Amberboa dans le prodrome de M. De Candolle, se com- pose de 17 esp. qui se divisent en plusieurs sections de valeur égale à celles des Cen- taurées. (J. D.) AMBETTI. BOT. PII.— Nom indou de di- verses plantes dont certaines parties se man- gent ; ce sont les : fiegotiia malaburica, Lmk., Hibiscus suralensis L. , Sonneralia acidu L. (C. d'O.) AMBIGÈIV'E. Ambigenus [ambigenm, de deux natures), bot. ph. — Dénomination employée par M. Mirbel pour caraclériser le cal., lorsqu'il tient , à l'extérieur , de sa pro- pre nature , quant à la coloration , et de celle de la cor. à l'intérieur. Ex.: les g. Gre- wia, Oniitliogalum , Passijlora, etc. (C. L.) *AMBÏGU. Ainbiijnm. bot. pn. — Épithète employée pour désigner les organes d'une forme indéterminable, d'une insertion dou- teuse, etc. C'est ainsi que M. Mirbel dit: les cloisons ambicjues, quand, tenant au centre et à la paroi d'un péricarpe qui ne s'ouvre pas, elles n'ont point d'origine certaine [Ci- irus); — le liile ambigu , quand cet organe correspond à la fois aux deux bouts réunis d'une graine recourbée ou repliée. — Cas- sini a dit : les corolles ambiguës dans les Sy- nanthérées, quand elles sont intermédiaires entre deux formes déterminées; etc. (C. L.) * AMBIGUËS. Ambiguœ. aracun. — Nom employé par M. Walckenaer pour désigner une petite division dans le g. Ciemis. V. ce mot. (H. L.) AMBI1\L'X (^mZ»rt? , deux; nux , noix). BOT. pn. — G. ainsi nommé par Commerson à cause des 2 gros noyaux qui se trouvent dans l'intér. de son fruit. Il est synonyme d'Aleiirites. V. ce mot. ( Ad. J.) AMBIR. poiss. — Nom de l'esp. de Pois- sons, suivant Forskal , qu'il a décrite sous le nom de Mullus atirijlamma , qui est une AMB esp. du g. Upœneus, de la 4"" subdiv. géné- rique de ce groupe; celles dont les esp. ont les mâchoires armées de dents distinctes sur un seul rang et le palais lisse. Il faut faire attention que le Mullus auriftamma de Forskal est d'une esp. distincte du Mullus auriftamma de Lacépède. Nous signalons ici ce mot, parce qu'il a été appliqué mal à propos dans le dic- tionnaire classique d'histoire naturelle au Mullus viilaïus. (Val.) •AMBLACHAEIVIUM (à/xSWç, obtus ; ach- œnium, akène, d'à priT. ; x*''"»» , je m'ou- vre). BOT. PU. — C'est le nom d'une section du g. y^cA!/co;;/!oru.s,caractérisée par ses fruits obtus ou très brièvement rostres. Les plan- tes qui composent celte sect. sont toutes originaires de l'Amérique , à l'exception d'une esp. de la Dahourie à laquelle le nom d' Amblachœmum a été spécialement appli- qué. (J. D.) AMBLÊME. Amblema {f\vil6l Emblema , d'£'fA5Aï),u.a , greffe; ouvrage de divers mor- ceaux). MOLL.— C'est ainsi que M. Rafi- nesque nomme un nouveau g. formé aux dé- pens des Uiiio de Bruguière. Ce g. , dont les caract. sont insuffisants, a été inséré pour la V fois dans le Mémoire publié par l'auteur dans les Annales des Sciences physiques de Bruxelles (1S20). Il n'a point été adopté, r. MULETTE. (DESH.) AMBLÉMIDES [r. amblema). moll. — M. Rafinesque {Mém. sur les Unio , Ann. Se. pliys., Brux., 1820) a établi cette famille aux dépens du g. Unio de Bruguière. Comme elle n'a pas de caract. suffisants, elle rentre parfaitement dans le g. Unio. {r. ce mot.) (Desh.) * AMBLESTIS {àfx-Ëlv^, obtus), ms.— G. de Coléoptères tétramères, famille des Lon- gicornes, établi par M. Dejean {Catal., S'"^ édit.), qui n'en a pas publié les caract. Ce g. qui , d'après la place qu'il occupe, paraît appartenir à la tribu des Lamiaires de M. Ser- ville, est fondé sur une seule esp. du Cap de Bonne-Espérance, nommée par l'auteur À. alulaceus. (D.) AMBLIRIOIV (Contraction pour Amblyli- rion ; àfJiSXv; , obtUS ; >£i'ptov , Lis). BOT. PH. — G. de la famille des Liliacées, tribu des Tu- li pacées, DC, proposé par Rafinesque {Journ. de Phys. 89) , non adopté et réuni en syno- nymie au g. Lilium, L., comme une de ses divisions, caractérisée principalement par les AMB folioles du périgone, sessiles, conni ventes, par un sillon nectaiifère obsolète. (C. L.) AMBLODOM (à,afÀvç, émoussé ; hSovç , (lent), poiss. — M. Rafinesquea désigné, sous ce nom générique, un Poisson de l'Ohio qu'il a malheureusement fait connaître si impar- failemenl que MM. Cuvier et Valenciennes n'ont pu en déterminer l'espèce dans leur Hisioire naturelle des Poissons. L'auteur donne à ce g. la caractéristi- que suivante : « Corps elliptique , com- » primé, écailleux , ainsi que la tête et les » opercules ; mâchoires pourvues de petites » dents en cardes; gorge avec un ostriangu- » laire en bas (le pharyngien infér.) couvert » de dents larges, arrondies , creuses et ob- » tuses ; opercule de deux pièces ; l'oper- » cule sans épines ni dentelures; le préo- » percule finement dentelé à la base ; mem- » brane branchiale à six rayons; 2 dorsales; » 1" épineuse; 2<^ partiellement épineuse et » écailleuse le long de la base; les ventrales » reculées.» — On voit que le poisson qui réunit ces caract. est évidemment du g. des Sciènes. Les différences signalées parM.Pva- finesque prouvent qu'il ne connaissait pas, en écrivant son Mémoire sur les Poissons de l'Ohio, les caract. de ce g. de Poissons. Il ne connaît, dit-il, qu'une seule esp. de ce g. qu'il nomme A. grognant (^. cjrunuiens). Il la donne comme argentée, brunâtre sur le dos, olivâtre sur les côtés de la tète ; à lèvre su- per, plus longue ; à museau arrondi et écail- leux ; à ligne latérale convexe à sa naissance , concave au milieu , et droite jusqu'à sa ter- minaison; à caudale échancrée; à 9 rayons à la 1" dorsale, et à 35 à la 2*^; le 1" étant court et épineux. Ces nombres, en ajoutant ceux des autres nageoires , donnent la for- mule suivante que nous écrivons de celte manière:/) 9 — 1/34, ^3/6, C 22 P 18. Ils montrent que la Sciène dont il sagit ici est voisine du Sciœna oscula de Lesueur, que nous croyons toutefois en différer; mais les caract. indiqués par M. Rafinesque sont encore trop incertains pour établir, d'après eux, une espèce définitive. Les naturalistes des États-Unis nous feront un jour mieux connaître ce poisson qui mord bien à l'ha- meçon , donne aux pêcheurs un véritable plaisir dépêche, fraie au printemps et pond une grande quantité d'œufs. M. Rafinesque en a indiqué la plupart des noms triviaux , AMB 335 et qui sont JVhiie-perch , tVhile-pearch , Buffaloc-perch , Griambig-perch , Bubbling- perch , Bubbler et Musch-ealer. Les premiers noms rappellent la couleur argentée du pois- son , les autres se rapportent au bruit ou sorte de grognement ou de bouillonnement que les Sciénoides font entendre. Le dernier prouve que cette Sciène se nourrit de mulet- tes [unio) dont elle peut briserla coquille avec ses dents pharyngiennes. Elle les trouve dans le sable ou la vase. Le nom deBuffaloe-perch (Perche Bison), qui lui a été aussi donnépour rappeler les sortes de mugissemerits qu'elle pousse, l'a fait confondre quelquefois avec les Catostomes qui s'appellent Buffaloe-fish (Poisson Bison), erreur signalée par M. Rafi- nesque, et qui a donné lieu cependant à l'ar- ticle très singulier que le rédacteur du Dic- tionnaire classique d'Histoire naturelle a inséré dans cet ouvrage, pour faire connaître aux lecteurs le mot que nous traitons ici. (Val.) *AMBLYA( à.a|S).vç, obtus), bot. cr.— Presl désigne sous ce nom, un des nombreux g. qu'il a formés aux dépens des Polypodes de Swartz et qui se distingue surtout par le mode de distribution des nervures. Dans celui-ci, qui ne renferme que le Polypodium juglandifolitim Humb. et Bonpl. , les nervu- res latérales, pinnées, obliques, s'anasto- mosent en arcs arrondis et sont accompa- gnées d'autres nervures qui s'en séparent latéralement et portent les groupes de cap- sules, vers le milieu de leur étendue. — Ce g. , dont les caract. sont peu tranchés, se distingue cependant des autres g. séparés des Polypodes et qui ont leurs nervures anastomosées, tels que les Campyloneumm et les Marginaria, par la disposition moins régulière des nervures et par la position des capsules sur le milieu et non à l'extrémité des dernières nervures. La seule esp. rap- portée à ce g. a la fronde pinnée, à pinnules pétiolées, ovales-lancéolées, dentelées, mais non lobées. Elle croît dans l'Amér.-équato- riale. (Ad. B.) *AMBLYCARPUM(àp.§Xvç, obtus; xapirJç, fruit). bOT. PII. — G. de la famille des Synan- thérées-Sénécionidées, div. des Relhaniécs, Less., formé par Fischer et Mcyen (//jd. Sem. Non. Pelrop. m, 1837), qui le caractéri- sent ainsi: Capitule multiflore, hétérogame. Fleurs du rayon unisériées, ligulées, fcmel- 336 AMB les; celles du disque tubuleuses, hermaphro- dites. Inv. imbriquées; squames 2-3-sériées; les extér. foliacées. Réccpt. hémisphérique, nu , pondue. Cor. du rayon ligulées; ligule linéaire. Cor. du disque tubulées, 5-dentées. Anlh. caudces stigm. Akènes subfusiformes, 5-angulaires, éroslrés, oblus. Aigrette nulle. — Ce g. ne renferme qu'une csp. : c'est une herbe annuelle ou bisannuelle, glabre, trou- vée sur les bords de la mer Caspienne, rap- pelant le port du Pulicaria vulgari.i. Les feuilles en sonléparses; les capitules soli- taires et terminaux; les fleurs jaunes. (CL.) 'AMBl.YCÉVn\l,E.^mblycephalus.iEPT. (àfxS^v'ç, large, obtus; xttpxlfi, tête). — G. d'Ophidiens nommé ainsi par Boié , et que Wagler a appelé Pareas. V. ce mot. (G. B.) • AMBLYCEPIIALUS (àp.Ç>Ù5 , émoussé ; xttpaV/), tête). INS. —M. Curtis [Entom. JMagaz. 1.) applique cette dénomination à un g. ayant pour type la Cicadaviridis L. , qui est le g. Teltigonia pour Latreille, Ger- mar, et la plupart des autres entomologis- tes. ^. Tettigonia. (Bl.) •AMBL\'CERUS(àf/.6).v?, obtus; x/paç, cor- ne). INS. — G. de l'ordre des Coléoptères té- tramères, famille des Curculionites, division des Anthribides , établi par Thunberg , mais non adopté par M. Schœnherr, qui en place les esp. dans le g. Aiiiliribe. V. ce mot. (D.) *AMBLYCIIEILA(âfjie)ivx^'^''5, q"> a les bords [lèvres] obtus), ins. — G. de Coléo- tères pentamères, famille des Carabiques; tribu des Cicindélètes, établi par M. Say, et voisin du g, Omus d'Eschscholtz , dont il se dislingue, 1» par la brièveté des 2 premiers art. du palpe labial et la longueur du 4""^; 2° par la courbure antér. de la marge du labre, qui est droit dans les Omu.?;. 3° par les dentelures médianes du labre; 4o par l'acuité du lobe intermédiaire du menton ; 5'^ par la plus grande longueur des pattes; 6° enfin par la largeur des épipicures. Ce g. a pour type \ A. cylindriformis, Say. M. Rei- che {Ami. Soc. eut. de France , t. 8 , p. 5G0 , pi. 19), en décrit et figure une seconde esp. de la Nouvelle -Californie, qu'il nomme d'après M. Dupont, A. Picolominii. (D.) • AMBLYCIIUS ià,j.S\vi, obtus), ins.' — G. de l'ordre des Coléoptères pentamères , famille des Carabiques , établi par Gillen- bal et non adopté par M.Dejean, qui en place AMB les csp. dans le g. Badisier. V. ce mot. (D.) •AMBLYGLOTTIS(àfiigWç, obtus ; yi^rra, langue), bot. ph. — Le g. d'Orchidées, ainsi nommé par Blume [Bijdr., 370), est le même que le Colanihe de Rob. Brown [in Bol, Reg., 578). F. calanthe. (A. R.) * AMBLYG\ATHUS ( ifj.eTrc'î, écaille). BOT. pn. — Ce g. a été établi par M. De CandoUe sur une plante du Mexique appartenant à la famille des Composées, tribu des Sénécionidées. Elle a pour caract.: Invol. 2-sérié ; écailles extér. au nombre de 6-7, ovales aiguës, foliacées, égales au dis- que ; celles du rang interne obovales-ar- rondies, très obtuses et dépourvues de ner- vures. Capitules multiflores radiés; fleurs du rayon femelles, 1-sériées, ligulées, tri- ades au sommet; celles du disque herma- phrodites, à tube court, à gorge large et di- visée en 6 lobes lancéolés, épaissisetapiculés à l'extrémité ; anth. terminées par de lar- ges appendices aigus. Piameaux des sty- les dépourvus d'appendices. Fruits tur- bines velus; aigrette formée par 5 paillettes unisériées , très obtuses, sans nervures et de même longueur que le tube de la cor. — La seule esp. A'Amblylepi^ que l'on con- naisse est une plante annuelle à tige simple, couverte çà et là, ainsi que les feuilles et les écailles de l'involucre, de quelques longs poils déliés; les feuilles sont alternes, semi- amplexicaules , non décurrentes, ovales- AMB 337 lancéolées, très entières; les capitules ter- minaux solitaires, à fleurs jaunes, sont comparables, par leur grandeur et leur as- pect, à ceux du Pyrelhrum Myconis. (J. D.) *AMBLYMERL'S (à,ag>v'ç, émoussé ; ,^-/ipoç, cuisse). INS. — G. de la famille des Chalci- diens(Tribu des Chaicidites, Lat.), de l'ordre des Hyménoptères, section des Térébrans, établi par Walker (y»/o«0(7. Chalc. in Ent. Mag.) qui le distingue des g. voisins, prin- cipalement par la forme du corps large et courte, par un thorax convexe, et par des ant. composées de 13 articles, dont les 3'"%4"" et 5'"' extrêmement petits. Walker décrit 27 espèces de ce g., trouvées en Angleterre; celle que l'on en considère comme le type estr^. amccmts Walk. (Bl. ) AMBLYOCARPLM. bot. ph. — K. Am- BLYCARPUM. (C. L.) AMBLY0D0I\J(à,ji6:iv;, obtus; à<îov';, dent). bot. cr. — Palissot de Beauvois avait créé ce nom pour un g. de Mousses qui n'est autre que le Mcesia d'Hedwig , avec la seule dif- férence que le bryologisle français y avait fait entrer le g. Cinclidium de Swartz, de- venu tout récemment un Mnium. F. Mee- siA. (C. M.) AMBLIOLEPIS. bot. ph. F. Amblylk- PIS. AMBLYOPE. Amblyopus, Nob. (àuS^uTr- oç, qui a la vue faible), poiss. — G. de Poissons de la famille des Gobioides, à corps allongé, à ventrales jointes en une seule sous la gorge, dont les 3 nageoires verticales sont réunies. La bouche est fendue verticale- ment, armée de dents en crochets et décou- vertes ; les yeux ne peuvent se voir que par la dissection, tant ils sont petits et re- couverts par la peau. Ce dernier caractère nous a suggéré le nom imposé à ce genre. M. de Lacépède avait indiqué un poisson de ce g., d'après une copie d'une figure chi- noise gravée dans son ouvrage (tom. iv, pi, 14, fig. 1). La copie est inexacte; aussi les caract. de M. de Lacépède sont-ils beau- coup plus fautifs que l'examen d'une bonne figure ne devrait en fournir; et ce qui est fautif dans la rédaction de M. de Lacépède, c'est que pour la parer des charmes de son style, il paraît donner une description d'a- près nature; ce qui n'est pas exact. Il s'é- tait fait une idée fausse du poisson en lecom- parant à une Cépole; aussi avait-il fondé ce 22 138 AMB genre d'après celte copie mensongère et sur des caractères inexacts sous le nom de Tae- nioide. Voilà pourquoi nous n'avons pas cru devoir le conserver. Shaw et Bloch ont suivi les erreurs de Lacépcdc, et donnent ce pois- son sous le nom de Gépole aveugle ( Cœpola cœcula , ou Cœp. hermauniana). L\nné avait connu une esp. de ce g., et l'avait placée, suivant ses affinités naturelles , dans le g. des Gobies, sous le nom de Gobius umjuH- laris. Nous ne connaissons que 6 espèces de ces Gobioides , toutes originaires de l'Inde, et se tenant enfermées dans la vase des étangs salés; on les mange à Pondichéry. (Val.j • AMIÎLYOPIIIS (àu.SXÛç, obtus ; ocpj;, ser- pent). INF. — G. établi par M. Ehrenberg pour un infusoire vert, très voisin de ses Eiujlena, dont ii ne se distingue que par l'extrémité postérieure obtuse de son corps. Il a été placé par cet auteur dans la famille des Aslasiées, comprenant, suivant lui, des animaux polygastriques , sans intestin, nus, changeant incessamment de formes, et pa- raissant tantôt avec, tantôt sans queue; enfin, pourvus d'une seule ouverture. L'Amblyo- phia présente en avant, comme la plupart des g. voisins , un ou plusieurs points rou- ges qu'on a pris mal à propos pour des yeux. 11 n'a d'autre organe locomoteur, pour la na- tation, qu'un filament flagelliforme très fin, partant d'une échancrure antérieure etfaus- sement nommée trompe. On n'a pu obser- ver encore chez cet animalcule, non plus que chez les g. voisins , aucune intromission d'a- liments ou de substances colorées dans l'in- térieur; de sorte qu'on n'a absolument au- cun motif pour nommer estomac telle ou telle partie de son corps. La seule esp. con- nue {A. viridis Ehr.) est longue de 7 mill. environ. Elle vit isolément au fond des ma- rais ou dans les infusions d'herbes aquati- ques conservées long-temps. (Duj.) AMBLYOPOGON. bot. pn. — r. Am- BLyPOGON. (C. L.) AMBLYOPUS. INS.— F, Amblypus. (D.) •AMBLYPOGOIV (àaêWç, obtus; «vSyu.v, barbe), bot. ph. — Ce genre, considéré par M. De Candolle comme section de VAm- bcrboa, se caractérise par son involucre à squames ovales , courtes, imbriquées , ter- minées au sommet en un appendice large , scarieux , ovale-lancéolé , cilié-pectiné sur AMB les bords; cor. du rayon ne dépassant pas celles du disque. Anlh. presque mutiques à la base. Aigrette simple, formée de paillettes élargies et denticulées au sommet. — Celle plantc,quiale port ù'unPsepheUum ou d'un Heterolophns , est originaire de la Perse. (J. D.) AMBLYPTÈRE. Amblypiemx , Ag. ( àu- g^vç, émoussé ; TtTtoov , nageoire), poiss. — G. de Poissons fossiles de la famille des Lé- pidoides, de l'ordre des Ganoides. Ils ont par consé(iucnl des dents en brosse, des écail- les plates et rhomboidales, le corps allongé etfusiforme.Lesnageoires sont largesel com- posées de nombreux rayons ; les pectorales très grandes ; la dorsale opposée à l'inter- valle qui sépare les ventrales et l'anale ; point de petits rayons sur le bord des nageoires ; le lobe super, de la queue est plus long que l'inférieur , et soutenu par des vertèbres. Comme tous les Hétérocerques de celle fa- mille, les Amblyplères n'ont aucun repré- sentant dans la nature vivante, et ils appar- tiennent tous aux formations inférieures des dépôts jurassiques. Des 5 esp. citées par M. Agassiz, quatre, les A. macropiems , eup ■ lerygius, laieralis, tatus, viennent des houil- les de Saarbriik, de Lebach ou de Bœrsche- weiler. La 5"^ que M. Agassiz a nommée A. Olfersii, est une esp. de Ceara, au Brésil, sur laquelle M. Agassiz conserve encore quelques doutes, mais dont les écailles sont cependant plus étroites que dans celles d'Europe. (Val.) AMBLYPTERUS (à|^SXvç, émoussé, ar- rondi; nrtpiv , aile). OIS. — G. formé par M.Gould {Proceed.Zool. »i'oc., 1837,p.l06) dans la famille desCaprimulgidées, et ayant pourcaract. : Bec faible et allongé, muni à son ouverture de poils rigides qui le dépas- sent en longueur ; narines élevées et arron- dies. Ailes tronquées; les six l'" rémiges égales entre elles et falciformes; les S""', 3me e( 4m.. échaucrécs sur leur côté externe ; les7"'', S"' et 9"" allongées et rétrécies vers leur extrémité ; la 10""= brusquement rac- courcie; les secondaires très courtes, arron- dies et recouvertes par les tertiaires, qui sont 1res longues. Queue très courte et ter- minée carrément. Pieds propres à la marche ; tarses allongés, grêles, couverts devant cl derrière de rangées d'écaillés à peine dis- tinctes; doigt médian très long et grêle; lei AMIi latéraux courts et égaux ; le poster, petit , faible et libre ; ongles allongés , le médian pectine. — L'auteur décrit, à la suite , sous le nom ^A. anomalus, un individu de celte espèce, de la collection du 3Iusée britanni- que, qu'il croit être unique, et qui, d'après M. J.-E. Gray, serait originaire de Démé- rary ou du Brésil. M. Gould s'occupe, depuis quelque temps, d'uneMonographie des Caprimulgidés. Avant son départ pour la terre de Van-Diemen, ce travail comprenait déjà un grand nombre de g., et près de 150 esp., parmi lesquelles on remarque les formes les plus hélérocliles. Son voyage à Van-Diemen et à la Nouvelle- Hollande lui fournira sans doute de nou- veaux matériaux, et lui permettra de les dé- terminer plus sûrement dans l'intérêt de la scienc-e. (Lafr.) *AMBL\PTERYX ( àaQv'ç , émoussé; TtTtpvÇ, aile). INS. — M. Stephens ( Catal.], nomme ainsi un g. de la famille des Phry- gcniens, ordre des Névroptères, établi pré- cédemment par M. Curtis, sous le nom de Molanno. { V. ce mot.) (Bl.) "AMCLYPUS («a5).vç, obtus; 7ro5ç,pied). i.NS. — G. de Coléoptères tétramères, famille desChrysomélines, établi par M. Chevrolat, aux dépens du g. 7>/p/flx d'Olivier, et adopté par M. Dejean, qui y rapporte 2 esp. des In- des orientales, l'une qu'il nomme A. cinc- tipennU , et l'autre qui est le Triplax vit- iaïMs d'Olivier. Les caract. de ce g. n'ont pas été publiés. (D.) AMBLYRAMPHE.^/nè/!/ramp/iH«(àaS;iv;, émoussé; py^jj-foç, bec), ois. — G. queLeacha formé [Miscellan., t. i, p. S2) sur un oiseau de la famille des Troupiales, décrit depuis long-temps par Azara, sous le nom de Trou- piale noir à têie rouge, et en dernier lieu sous celui A' A. bicolor (pi. 36 des Miscell.) par l'auteur anglais. Ce g. est-il ou non basé sur des caract. assez importants pour être con- servé? Cette question , ainsi que beaucoup d'autres du même g., ne pourra être résolue d'une manière satisfaisante que lorsqu'on aura obtenu des notions précises et détail- lées sur les mœurs de l'esp. dont il est formé. Nous allons faire connaître, à ce sujet, les opinions de plusieurs auteurs, ainsi que la nôtre, basée sur quelques détails de mœurs puisés dans Azara, et sur quelques par- ticularités de formes que nous avons rc- AMB 339 marquées. Vieillot, croyant, comme Leach, cette espèce nouvelle, adopta son g. sous la même dénomination génériqueet spécifique, dans le nouv. Dici. d'Hist. nat. (t. i, p. 411). Plus tard, dans le vol. 34, p. 563, du même ouvrage, il décrit, sous le nom de Troupiale rouge [Agelaias rnber , Oriolus ruber Lath. et Sonn., f^oy. à la N.-Gidn. , pi. 6S) un oiseau qui ne paraît autre quecelui-ci. Enfin, dans l'isHtî/c/op. méih., il le décrit encore et le place dans son g. Stumella sous le nom de S. rubra (p. C35). Cuvier [Reg. anini.) en fait un Etourneau. Lichtenslein, dans ses Dou- bles du Mus. de Berlin, suit la même opi- nion , et le décrit sous le nom de Siunms pyrrhocephalus. Wagler {Sijst. A vium) ndoi>[(i ce dernier nom , en faisant toutefois obser- ver qu'il le regarde comme une espèce de transition desÉtourneaux aux Cassiques, et que ses pattes, garnies en-dessous de rugo- sités verruqueuses , indiquent , sans nul doute, un g. de vie différent de celui des autres esp. Swainson, dans sa Classification, citant toutefois la pi. 3G des Zoo/, miscel., où il porte le nom spécifique de bicolor, le met dans son g. Leiste% d'égale longueur et les plus longues del'aile. Qucueassezlongue, arrondie. Tarses et doigts robustes , mais de longueur médiocre. Dessous des doigts ver- ruqueux; ongles longs, grêles et arqués, surtout ceux du pouce et du doigt médian. Comme nous l'avons déjà dit, la seule esp. de ce g. est VA. bicolor de Leach {Loc. cit. et Synon.). (Lafr., •'AMBLl-RHINUS(à^SX,:ç, obtus; pc'v,vo'î, nez). INS. — G. de Coléoptères tétramères , famille des Curculioniles, division des Phyl- lobides, établi par Schœnherr, qui lui donne les caract. suivants : Ant. peu longues, min- AM13 ces; scape atteignant le milieu du thorax, peu fort, légèrement arqué, s'épaississant un peu vers l'extrémité; l"' art. du funi- cule peu long, obconique; les autres plus courts, presque égaux , très brièvement ob- coniques; massue ovale, petite. Rostre très court, plan en-dessus , rétréci vers le som- met ; fossette oblongue, peu large, profonde. Yeux latéraux, ronds, un peu déprimés, assez grands. Thorax presque transverse, profondément bi-sinué à la base , droit sur les côtés, sensiblement plus étroit dans sa partieanlérieure, obconique. El) très oblon- gues, presque ovales, ayant leur base ar- rondie vers l'écusson et les angles humé- raux obtus, réunies en pointe à leur extré- mité, légèrement convexes en dessus. Le corps est oblong, peu convexe, squamuleux, de grandeur moyenne. — Ce g., qui figure dans le Catalogue de M. Dejean (3"" édit.) , ne renferme que 2 esp. , l'une nommée par lui A. brevirosiris , et l'autre par Schœnherr A. poricollis; toutes deux des Indes orien- tales. (D.) AMBLYRHYIVQUE {kaSl^^, obtus; 'phx°'^. museau, groin), rept. — Bell a désigné par ce nomung. d'Iguaniens pleurodontes dont voici les caract. : Des dents palatines; celles des mâchoires trilobées; gorge dilatable, mais sans fanon ; une rangée de pores sous chaque cuisse; une crête denlelée sur le dos et sur la queue: celle-ci comprimée vers son extrémité et revêtue de grandes écailles disposées en verlicilles; museau court, ar- rondi ; tête couverte de tubercules inégaux, à base polygonale. A ce g. se rapportent 3 esp., originaires de la Californie. (G. B.) "AIWBLYS (âf*S;v;, obtus), ins. — G. de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Slernoxes , tribu des Bupreslides , établi par Gistl, et qui répond au g. Chnjsobotlms d'Eschscholtz. f^. ce mot. (D.) AMBLYS (a>S)vç, émoussé). ins. — G. de la famille des Mellifères, de l'ordre des Hy- ménoptères, établi par le docteur Klug, et réuni par Latreille au g. Osmia (/^. ce mot). (BL.) AMBLYSPERMA (à^ÇXv; , obtus ; (77r«pfxa, graine), bot. pu. — G. de la famille des Sy- nanthérées-Labialiflores, s. tribu des Muti- siées, Less., div. des Eumulisiées,DC., formé parBentham [Enum. Pl.Hug.) sur une seule plante trouvée dans la partie S.-O. de la AMB Nouvelle-Hollande, à feuilles loules radi- cales, pétiolées, oblongues , sinuées-den- tées,scapigèrc, d'environ 50 cent, de haut. , laineuse au sommet, à capitule ample, uni- que, terminal. Voici les caract. que lui assi- gne l'auteur: Capit. multiflore, hétérogame. Fleurs du rayon femelles; celles du disque hermaphrodites. Invol. campanule, à squa- mes plurisériées, imbriquées, lancéolées ; les intér. plus longues. Récept. plan, subal- véolé. Cor. glabres; celles du disque tubu- leuses, à limbe 5-fîde; les 2 segments intér. connés presque jusqu'au sommet. Cor. du disque ligulées-bilabiées; lèvre extér. ample, oblongue-linéaire, courtement 3-fide au som- met; l'intér. courte, subulée, profondément bifide. Filaments des étam. distincts, lisses, plans; appendices des anth. glabres ; ailes courtes. Style pubérule supérieurement. Akènes turbines , papilleux, très obtus. Ai- grette multisériée, paléacée-soyeuse, un peu scabre, longue, presque égale, etc. (C. L.) •AMBLYTERUS (â,ùig),vT£po;, comparatif, d'aVSXuç, obtus). INS. —G. de l'ordre des Coléoptères pentamères , famille des Lamel- licornes, tribu des Scarabéides-Phyllopha- ges, établi par Mac-Leay et adopté par M. De- jean {Catal., Z^édit.). Le premier lui assigne les caract. suiv. : Ant. de 10 articles; 1" arti- cle garni de poils raides; les 2™^, 3'"", 4°'^ et 5"" globuleux; les 6"" et 7">^ courts et patériformes. Labre coriace, velu, saillant. Mandib. cornées , courtes , fortes, presque triangulaires, planes en dessus, arquées en dehors , velues , à peine échancrées , avec le bord interne presque bidenté. Mâchoires co- riaces, presque cylindriques, obtuses au sommet , poilues et garnies de dents extrê- mement petites. Palpes maxillaires grêles, avec le 2"' et le 3"= arJcles coniques ; le dernier lancéolé, plus long que tous les au- tres réunis, et terminé en pointe obtuse. Dernier article des palpes labiaux épais et ovalaire. Menton presque carré , fortement hérissé de poils, convexe, avec sa partie mé- diane avancée, déprimée et tronquée. Tète presque carrée , traversée par une suture ; chaperon arrondi antérieurement , avec le bord un peu relevé. Corps ovale, non cou- vert postérieurement par les élytres ; écus- son grand et triangulaire. Sternum non pro- longé. Pattes peu fortes; tibias antérieurs Uidentés extérieurement. — Ce g. est fondé AMB 3-51 sur une seule esp. de la Nouvelle-Hollande, nommée par Mac-Leay et par M. Dejean A. geminalus. (D.) AMBLYURES. Amblyums, Ag. (âfxff:ivç, obtus ; ovpct, queue), poiss. — G. de Pois- sons fossiles de la famille des Lépidoïdes, de l'ordre desGanoïdes,et qui, suivantM. Aga- siez , a pour diagnose les caract. suivants : Une longue dorsale, commençant vis-à-vis des ventrales; une petite anale étroite; une large caudale tronquée ; corps large et aplati ; gueule très fendue ; os mavillaires étroits et très allongés; 1" rayon branchio- stège large, plat et avancé horizontalement entre les deux branches de la mâchoire in- fér. ; les suivants courts et très étroits ; os du crâne et pièces operculaires finement striés en lignes ondulées et sculptés par une grosse granulation ; rayons peu profondé- ment fourchus , et articulations plus larges que hautes ; écailles assez grandes ; celles des flancs et du ventre plus que celles des autres parties du corps. — Les onglets et les fos- settes articulaires de ces écailles n'ont pu être vues par M. Agasiez. Ce savant ichthyo- logiste regarde ce g. comme intermédiaire entre les Tetragonolepis et les Sémionolées. l\ n'en connaît qu'une seule esp., VA. ma- crostomus , qui provient des Lias du Lyma PiCgis , et qu'il a observée dans la collection de miss Philpot. (Val.) AMBORA, Juss.; Tambourissa , Sonn. ; Mithridaiea, Comm. (nom d'un de ces arbres chez les Madécasses). bot. pu. — G. de la fa- mille des Monimiacées, Lindl, tr. des Mo- nimiées, Pi. B. , fondé parde Jussieu (Gen., pi. 41, et Ann. Mus. , xiv) , et dont voici la diagnostique: Fleurs monoïques. Dans les mâles, un périgone ovale-subglobuleux, puis fendu et étalé en 4 parties. Étam. nombreu- ses, insérées sur le périgone de manière à l'en revêtir entièrement ; filaments très courts, nus; anth. biloculaires, basifixes, à loges subopposées, longitudinalement déhis- centes. Dans les femelles , un périgone tu- bulé- subglobuleux, ombiliqué ouvert au sommet, à gorge nue. Ovaires nombreux , uniloculaires, fixés de toutes parts à la pa- roi interne du périgone. Ovule unique, pen- dant, anatrope. Style terminal, court, fili- forme; stigm. simple. Drupes nombreux, monospermes, enveloppés par le périgone devenu bacciforrae. Graine inverse. Em- 342 AMB bryondruil clans l'axe d'unalbumen charnu- oléagineux. Cotyl. plans, elliptiques; radie, supère. — Les Ambora sont des arbres indi- gènes dans les Iles de France et de Madagas- car, à feuilles subopposées, très entières, persistantes, revêtues en dessous d'une pu- besccnce étoilée, à inflorescence en grappes, à fleurs rarement solitaires , et naissant sur le tronc et à la base des branches; les fe- melles plus rares, et entremêlées avec les mâles. (G. L.) AMBRARIA, Crus.; non \\.e,\i,l.{ambar, ris, ambre gris), bot. pu. — G. ou s. -g. de la fa- mille des Rubiacées. D'après M. A, Richard [Mém. de la Soc. d'Hisl. nal. de Paris , t. v, p. 139), il ne difl'ère des ylntkospermum que par la conformation de la commissure des méricarpcs, laquelle est concave de manière à former une loge vide au centre du fruit. (Sp.) AMBRE JAII\-E. min.- F". Succin. (Del.) AMBRE GRIS (^^wtor ou Ambarum chez les Latins), zool. — Cette substance , qu'on trouve flottante à la surface de la mer, ou rejetée sur les côtes de Madagascar, des Mo- lnques, du Japon, etc., se présente en masses opaques et légères, plus ou moins volumi- neuses, irrégulières, arrondies, formées par couches et entremêlées quelquefois (décou- verte assez récente) de débris de poissons et de becs de Seiche-, d'un gris nuancé de noir et de jaune, se ramollissant facilement à la chaleur de la main, se liquéflant dans l'eau bouillante et à l'humidité prolongée; d'une cassure écaiileuse; brûlant avec une vive clarté, en répandant une odeur pénétrante qui rappelle celle du musc. Il est peu de substances dont la nature et l'origine aient donné lieu à plus d'hypothè- ses différentes. On l'a considérée comme for- mée d'excréments d'oiseaux, ou comme des masses de résine végétale, modifiée par l'ac- tion combinée de l'eau salée, de l'air et du soleil ; puis on l'a regardée comme un pro- duit bitumineux élaboré au fond des mers. Ensuite on a généralement adopté l'opinion de Swediaur, qui en faisait des excréments résultant d'aliments mal digérés de l'espèce de Cachalot, nommée l'htjucier macrocepha- Ins. Plus tard, 3IM. Pelletier et Cavenlou, qui ont public un travail intéressant sur l'Ambre gris, pensent qu'il pourrait bien cire un produit delà matière biliaire, qui en AMB constituerait des calculs chez certains céta- cés. Enfin, M. dc Blainville considère au- jourd'hui cette substance comme le résul- tat d'une sécrétion analogue au musc et au casloréum. L'Ambre gris est fréquemment employé en parfumerie comme cosmétique, et très rarement comme remède; mais la propriété excitante très prononcée dont il parait jouir, le faisait entrer autrefois dans une foule de préparations pharmaceutiques. (C. n'O.) AMBRÉE ou AMPHIBIE ( ambar, ris , ambre gris), moll. — Geofl^roy , le premier, dans son excellent petit Traité des Coquilles des cuvirutts dc Paris , a désigné sous ce nom un mollusque qui vit au bord de nos riviè- res, et qui est devenu pour Draparnaud le type de son g. Ambrette (Succinea). y. ca mot. (Desii.) AMBRETTE. Succinea {ambar, ris , am- bre gris). MOLL. — G. de Gastéropodes pul- mobrancbes, institué par Draparnaud pour un mollusque terrestre signalé pour la pre- mière fois par Lister dans son Traité des Ani- maux d'Angleterre. Guallieri, Swammerdam et Geoffroy ont également mentionné l' Am- brette, avant que Linné l'eût placée dans son g. Hélix. C'est principalement à Geof- froy qu'on doit la connaissance plus exacte de l'Ambrette. Il en donne une fort bonne description dans son excellent petit trailé des Coquilles des environs de Paris. Linné , comme le savent les naturalistes, n'a établi aucune distinction entre les Mollusques ter- restres; il les comprenait tous dans son grand g. Hélice, dans lequel on trouve aussi des coquilles d'eau douce et même quelques coquilles marines. Les auteurs qui , les pre- miers, voulurent porter la réforme dans la classification linnéenne ne la firent pas com- plète ; mais ils eurent le mérite de la prépa- rer. C'est ainsi que Eruguière transporta les Ambrcltes des Hélices dans son g. Bulime ; g. qui n'est guère préférable à celui de Linné; mais qui a l'avantage de mettre les espèces dans d'autres rapports. Draparnaud, natura- liste judicieux, fut un des premiers qui senti- rent l'importance des changements que Bru- guière, Cuvier et Lamarck proposaient dans la classification de Linné. Il s'associa à ces réformateurs en ce qui concerne les Mollus- ques terrestres et fluviatilcs de France, cl créa pour eux plusieurs genres utiles , AMB parmi lesquels nous comptons celui qui nous occupe. M. deRoissy, danslcBuffon de Son- nini, fut l'un des premiers qui adoptèrent le g. de Draparnaud. Lamarck sentit aussi la nécessité de séparer les Ambrettes des Bulimes; et ayant vu une grande espèce des Antilles fort singulière par la grandeur et la forme de l'ouverture de la coquille , il proposa pour elle , dans le tome vi des An- nales du Muséum, un genre particulier, au- quel il donna, jusqu'à la publication de son dernier ouvrage , le nom d'Amphibulime. Lamarck maintint dans ses divers travaux son g.Ampbibulime; mais il reconnut en- fln qu'il faisait un double emploi avec ce- lui de Draparnaud, et finit par admettre le g. Ambrette dans son histoire des Animaux sans vertèbres. On trouve ce g. dans la fa- mille des Colimacées, à la fin des Colima- cées à 4 tubercules. M. de Férussac, en cher- chant à rendre au g. Hélice toute l'étendue que lui avait donnée Linné, se trouva dans l'obligation de sous-diviser le g. unique qu'il admettait pour les coquilles terrestres, en un grand nombre de s.-g. auxquels il im- pose des noms particuliers, ayant tous deux des racines communes. Pour lui le g. Am- brette devient son sous-genre Cochlohydre , placé comme groupe transitoire entre la sec- tion des Hélicoïdes et celle des Cochloides; mais au commencement de ces dernières. Cet arrangement de M. de Férussac ne pou- vait être admis ; il entraînait de trop gi-ands changements dans la classification; et M. de Blainville, dans son Traité de Malacologie, aussi bien que M. Cuvier, dans la 2""= édit. du Règne animal , ont conservé le g. Am- brette de Draparnaud. M. de Férussac avait un motif assez légi- time en apparence pour justifier l'adjonc- tion d«s Ambrettes aux Hélices. L'animal des Ambrettes a les mêmes caractères extérieurs que les Hélices; il respire l'air en nature; il a une coquille spirale allongée; il porte sur sa tète 4 tentacules dont les 2 plus grands sont oculés au sommet. Il fallait savoir si , à l'intérieur, l'organisation entière était con- forme à celle des Hélices ; c'était le seul moyen de décider enfin si le g. qui nous occupe devait être maintenu dans une bonne méthode, ou s'il devait rentrer, soit dans les Hélices, soit dans les Bulimes. Pour arriver à la solution de la question, nous avons fait A3IB 343 l'anatomic de l'espèce qui vit sur les bords de la Seine, et voici ce que nous avons ob- servé : Les organes de la digestion , sont consti- tués comme dans les Hélices. Lorsque nous traiterons de ce dernier g. , nous donnerons des détails étendus sur sa structure organi- que ; ici nous voulons seulement signaler les différences. Dans la bouche de l' Am- brette , on trouve une plaque dentaire qui n'est point pectinée comme celle des Hélices. Son bord libre, coupé en croissant, estsimple et tranchant. Un œsophage assez long pénè- tre dans un estomac fusiforme, ridé, ne se terminant pas comme dans les Hélices, en un cul-de-sac considérable, mais se terminant, au contraire, d'une manière insensible en un intestin grêle dont les circonvolutions peu nombreuses se développent dans le foie et dans l'ovaire. Cet intestin remonte ensuite, et se dirige le long du bord supérieur de la cavité respiratrice, pour se terminer à droite dans l'angle supérieur du manteau. Dans la bouche aboutissent les canaux sali vaires. Les glandes qui donnent naissance à ces canaux ne sont point aplaties et, en quelque sorte, disséminées à la partie de l'estomac , comme cela a lieu dans les Hélices. Elles constituent chez l'animal qui nous occupe, de petites glandes allongées et situées de chaque côté de l'estomac. Le foie est considérable ; il se partage en 2 lobes principaux de chacun des- quels naît un vaisseau biliaire principal qui vient pénétrer dans l'estomac avant la nais- sance de l'intestin. — Si l'on compare ce qui précède avec ce qui est connu des Hélices, on verra que , sous le rapport des orga- nes de la digestion , les Ambrettes en dif- fèrent très peu ; il en est de même à l'égard ■ des organes de la circulation et de la res- piration. H en est de même encore de l'appareil nerveux, quant à sa distribu- lion. Les principales différences entre les Ambrettes et les Hélices se manifestent principalement dans les organes delà géné- ration. On sait, depuis le travail de Cu- vier, combien ces organes sont compliqués dans les Hélices. Dans les Ambrettes, ils son' beaucoup plus simples; leurs diverses parties sontaussi très nettement distinguées, de sorte que l'on reconnaît facilement celles qui appartiennent à l'un et l'autre sexe. I es organes mâJes consistent en un testicule 344 AMB comiilètemcnt détaché de la masse commune. Ce testicule est une glande oblongue, du sommet de laquelle naît un canal déférent, très grêle, qui descend jusque vers la base delà gaine de la verge, remonte jusqu'à son sommet , pour pénétrer dans cette gaine; il est fortement tortillé sur lui-même , et va directement aboutir au sommet de la verge qui est courte, conique, et diffère en- tièrement de ce long appendice que l'on ob- serve dans les Hélices et dans les Bulimcs. Les organes femelles consistent en un ovaire situé dans les derniers tours de la sphère de la coquille. De cet ovaire part un premier oviducle mince et fortement con- tourné sur lui-même. Cet oviducte se rend à l'extrémité inférieure d'une matrice irré- gulièrement boursouflée, et remplie d'une abondante mucosité. Celle matrice se ter- mine en un col étroit , recourbé sur lui- même et qui vient s'implanter sur la partie latérale et supérieure d'un canal auquel les anatomistes donnent le nom de vagin. Ce vagin est allongé, cylindrique ; ses parois sont assez épaisses et son extrémité posté- rieure se prolonge en un long col qui se ter- mine par une petite vésicule arrondie. La gaine de la verge et l'extrémité du vagin se réunissent à leur extrémité inférieure, et se terminent, au-dessous du tentacule droit, en une ouverture divisée en deux par un épe- ron. Comme on le voit, les organes de la gé- nération dans les Ambrettes sont réduits à une grande simplicité qui permet une ex- plication facile de l'usage de chacune de leurs parties. Dans un Mémoire que nous avons publié en 1831, dans les ylnnales des Se. Nai., nous avons insisté sur l'usage présumé de cette vésicule singulière , à la- quelle nous avons proposé de donner le nom de vésicule copulatrice. Il est évident que cette vésicule appartient aux organes fe- melles; et, trouvant la longueur de son col en proportion avec celle de la verge , nous avons pensé qu'elle avait pour usage de re- cevoir la liqueur fécondante, et de la con- server jusqu'au moment où les œufs, passant devant son entrée, recevaient leur féconda- tion. Cette explication nous parait aujour- d'hui plus spécieuse que juste ; car les œufs des mollusques, lorsqu'ils arrivent à ce point de l'ovaire où s'insère le col de cette vésicule, sont revêtus d'une enveloppe tes- AMB tacée , quelquefois très dure , et probable- ment imperméable. Ce mode de fécondation ne pourrait d'ailleurs s'appliquera ceux des Mollusques terrestres etfluviatiles qui sont vivipares, et dans l'ovaire desquels les pe- tits ont déjà un assez grand développe- ment.Ils étaient donc fécondés avant de pas- ser devant l'ouverture de la vésicule. On ne peut mettre en doute, actuellement, l'usage de la glande à laquelle Cuvier a donné, dans les Hélices, le nom de testicule; car, dans les Ambrettes, le canal qui en sort, au lieu de se lier intimement à la matrice, en reste con- stamment séparé, et va se rendre directe- tement au sommet de la verge. Il résulte des faits anatomlques que nous venons d'exposer, que le g. Ambrette se dislingue nettement de celui des Hélices par la disposition des organes de la généra- tion. Nous verrons plus tard qu'il diffère aussi sous ce rapport des Bulimes et des Mail- lots. C'est ainsi que se trouve justifié, par nos recherches anatomlques, un genre créé de- puis long-temps par Draparnaud , et dont on avait plus d'une fois contesté la valeur zoologique. Caractères génériques : — Animal gas- téropode pulmobranche, ovale allongé, pau- cispiré, portant sur la tête deux paires de tentacules; les infér. très courts; les supé- rieurs oculés au sommet; pied large, abords minces; organes de la génération sans vési- cule multifîde, et le canal déférent aboutis- sant au sommet de la verge. Dent linguale simple, taillée en croissant. (Les autres ca- ractères organiques comme dans les Hélices.) Coquille ovale, oblongue, très mince, transparente, à spire courte , ayant l'ouver- ture très grande , entière et ovalaire. Colu- melle simple , très mince , arquée dans sa longueur; bord droit, mince et tranchant, non réfléchi en dehors. On ne connaît jusqu'à présent qu'un petit nombre d'espèces de ce genre. Toutes vivent dans les lieux humides, au bord des ruis- seaux ou des rivières, sur les plantes aqua- tiquesdont elles se nourrissent; elles ne peu- vent, comme les Hélices, vivre dans les lieux secs. L'animal ressemble beaucoup à ce- lui des Hélices, et il a des mœurs analogues. Comme on le trouve toujours au bord de reau,on a pensé qu'il pouvait vivre aussi dans AMB l'eau, d'où le nom d'Amphibie, sous lequel il a d'abord été connu. L'animai contracté remplit ordinairement sa coquille, mais il ne peut s'y enfoncer profondément comme !e font la plupart des Hélices. Les espèces se distribuent aussi bien dans les climats chauds que dans ceux qui sont tempérés. Parmi celles des pays chauds, on remarque parti- culièrement la plus grande du genre, dont la forme singulière a déterminé Lamarck à proposer pour elle le g. AmphihuUme , qu'il a depuis abandonné. M. de Férussac, dans son Histoire des 31oUusqiœs terrestres, croit que noire esp. , commune dans pres- que toute l'Europe, se trouve de même en Afrique et dans presque toutes les ilcs de la Polynésie ; mais nous pensons que cette opi- nion a besoin d'un nouvel examen./» Les Ambrettes, connues aujourd'hui à i;état fossile , ne se rencontrent que dans les terrains les plus modernes, connus des géo- logues sous le nom de iraveriins. On en ren- contre aussi dans les dépôts sableux des bords du P«hin , auxquels les géologues alle- mands ont donné le nom de F^oès. Ces es- pèces fossiles sont analogues à celles qui vi- vent encore en Europe. (Desh.) *AMBUIIVA, Spach,; Roubieva, Moq. [am- bar, )•/,$, ambre gris; allusion à l'odeur de ces végétaux). BOT. pu. — G. delà famille des Chénopodées, voisin des Bliinm , et offrant les caract. suivants (Spach, Suites à Buffon, Plant, pliai). , t. v, p. 295) : Fleurs poly- games-monoïques, non bractéolées. Cal. 5-parti; segments carénés, non appen- diculés après la floraison. Étam. 5, in- sérées au réceptacle; anth. didymes. Style nul ou très court; stigmates 3 ou 4. Péri- carpe membranacé, indéhiscent, un peu comprimé, obovale, recouvert par le calice devenu pentagone et crustacé; graine in- adhérente, verticale, subréniforme, péri- spermée ; test crustacé ; embryon périphéri- que, à radicule descendante. — Herbes an- nuelles ou vivaces, pubescentes , parsemées de points résineux; feuilles sessiles ou sub- sessiles , alternes, pennatifîdes ou sinuées; fleurs glomérulées ; glomérules sessiles aux aisselles , ou agrégés en épis soit aphylles, soit feuilles. — Ce g. est fondé sur le Cneno- podium ambrosioides L. (vulgairement Tlié ou Ambrosie du Mexique) et quelques esp. voisines, toutes indigènes d'Amérique. Ces T. I. AMB 345 plantes sont aromatiques , toniques et sti- mulantes, (Sp.) AMlîîiOSïA ((à^epo'crtoî, immortel; qui donne rimmorlalité). bot. ph. — Tourne- fort a appliqué ce nom à des plantes dont les feuilles répandent, quand on les froisse, une odeur forte et agréable. Elles ont pour caract. déporter, sur le même individu, des capitules femelles placés à la base des épis composés de fleurs mâles ; ceux-ci sont plu- riflores, à involucre formé d'une seule sé- rie d'écaillés presque toutes réunies en une sorte de cupule; le réceptacle manque de paillettes; le tube de la corolle, qui est court, porte des étamines qui ne lui adhèrent point. Les capitules femelles sont l-flores, agrégés , entourés par un involucre commun et munis de bractéoles ; la corolle est nulle ; les rameaux du style allongés dépassent le col de l'involucelle. I-e fruit ovale s'accroit dans cet involucelle qiii persiste, s'enroule en dedans et se termine souvent par des sortes de dents ou de cornes résistantes. — Les Ambrosia , herbes ou sous-arbrisseaux que l'on rencontre dans les 2 continents , sont munis de feuilles constamment oppo- sées à la base et alternes vers le sommet, pinnatifides, lobées ou entières. (J. D.) AMBROSÏACÉES. bot. pu. — Petite fa- mille, proposée par F.ichard père, pour ren- fermer les g. Aiiibrosia , Xanthium , Fran- seria ellva, qu'il regardait comme devant être séparés des Synanthérées.3Iais Cassini, sous le même nom , et M. De Candolle, sous celui d'Ambrosiées, en font une tribu de cette grande famille, en en séparant toute- fois le g. Iva, devenu le type d'une autre tribu. K IvÉES. (CL.) AMBROSIE DU MEXIQUE, bot. ph. — Nom vulgaire de YAmbrina ambrosioides ou. Chenopodium ambrosioides. (Sp.) AMBBOSIÉES ( àaÇpôatoç , immortel). BOT. PH. — Les Ambrosiées sont des plantes appartenant à la famille des Composées; elles ont le caract. remarquable, pour la classe à laquelle elles appartiennent, d'of- frir des fleurs constamment uni-sexuées ; les mâles ou les femelles portées sur des indivi- dus distincts (dioïques), ou, sur un même pied, des capitules renfermant des fleurs de sexes din"érenls (Hétérocéphales), ou bien en ■ core des capitules composés seulement de fleurs des 5 sexes. L'aigrette que surmonte le 22» 346 AMB fruit n'est jamais formée de soies. L. C. Ri- chard, en établissant sa famille des Ambro- siacées, y comprenait les g. Ambrosia, Xan- ihium, Fromeria et Iva , qu'il avait cru de- voir séparer des Corymbifères pour en for- mer une famille distincte , réunie depuis par la généralité des botanistes et seulement comme tribu , à la famille d'où Richard l'a- vait retirée. (J. D.) AUIBUOSIXIE. Amhrosinia [^mùrosinus, frères, botanistes bolonais du xvii""' siècle). BOT. PH. — G. très singulier de la famille des Aroidées, établi en 17G3 par Bassi , direc- teur du jardin botanique de Bologne , et adopté par tous les autres botanistes. Ce g. forme, avec le Crypioconjne de Fischer, une petite tribu, celle des Ambrosiniées. Kn voici les caract. : Fleurs unisexuées et nues, réu- nies dans une petite spathe roulée, presque close , terminée par une longue pointe à son sommet. Ccllespalhe est comme partagée en deux loges par le spadice , qui est plane et sous la forme d'une cloison membraneuse, adhérente des deux côtés avec la face in- terne de la spalhe. L'une de ces loges , plus grande, contient, à sa base, une seule fleur femelle , qui est sessile , composée d'un ovaire globuleux et déprimé, à une seule loge contenant un très grand nombre d'o- vules dressés, appliques sur un large tro- phosperme saillant, occupant tout le fond de la loge. Le style est court, terminé p^r un stigmate discoïde, épais, un peu dépri- mé à son centre. Les élamines ou fleurs mâ- les sont placées dans l'autre compartiment. Elles sont au nombre de huit, disposées sur deux rangées longitudinales, appliquées sur un renflement particulier de la cloison. Cha- cune d'elles se compose d'une anthère à deux loges placées transversalement. Ces deux lo- ges, qui s'ouvrent par un sillon transversal, à cause de la position des anthères, mais réellement longitudinales , sont un peu écar- tées à leur base, mais confluenles et con- fondues à leur sommet. Le fruit est sec, et contient un grand nombre de graines striées. Ce g. se compose d'une seule esp., YAmbro- sinia Bassii , qui croit en Calabre et en Si- cile, où j'ai eu occasion de l'observer vivante. C'est une petite plante vivace, à racine tu- béreuse et charnue, de laquelle s'élèvent ordinairement deux feuilles longuement pé- liolées, ovales et ondulées, entre lesquelles AME naît la hampe, qui se termine par la spa- the. (A. R.) *AMBROSI\IÉES. bot. ph. — L'une des tribus établies par M. Scholt [Mcleihemaia, 19) dans la famille des Aroidées, et qui se compose des deux g. Ambrosinia et Crijpio- cori/iie. V. AKOÏDÉES. (A. R.) •AMBLLACRES. Ambiitacra ( Ambula- cmm, allée d'arbres, galerie), zool. — Dé- nomination imposée aux mamelons mulli- sériés, d'où sortent, chez les oursins, les tentacules ou piquants qui leur servent d'or- ganes préhenseurs ou locomoteurs, f^. Our- sin. (C. D'O.) *AMBl]LATORL\ (AinbtiltHoriits, ambu- latoire). INS. — Nom donné parM.Westwood à une section de l'ordre des Orthoptères, en considération des pattes qui sont toutes ambulatoires. Cette section ne renferme que la famille des Phasmiens ou l'hasmides de Latreillc. /^. ce mot. (Bl.) A]\IBIILIA. BOT. PU. — G. formé par La- marck [Encyc. métliod.) sur une plante aqua- tique que les Indiens nomment Maivjanari, caractérisé par l'auteur seulement d'après un dessin et une description incomplète de Rheede [Mulub. 10, p. tl, t. 6). Ce g. qu'il plaçait dans la Tétrandrie monogynie de Linné, a été passé sous silence par tous les auteurs systématiques. (C. L.) *AMÉDÉE. Amedea (nom d'homme), ins. — G. de l'ordre des Diptères, établi par M. Robineaii-Desvoidy dans sa tribu des Entomobies , famille des Myodaires, et qu'il caractérise ainsi : 2""' art. antennaire pres- que de la longueur du :3"""; chète tomenteux à la loupe; tous les caract. du g. Macquar- tie, mais épistome saillant. — Ce g. n'est fondé que sur une seule esp. nommée par l'auteur A. scutellari.ï), faucille; piv.vôç, nez; V. ylmerhis ). \\s. — G. de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionitcs , div. des Cholides, établi par Sahlberg et adopté par Schœnherr, qui le caractérise ainsi : Ant. médiocres, presque minces; funiculc de 7 articles; les deux 1'^" presque obconiques; le 1<^'' plus long , les autres couris, tronqués au sommet, s'élargissant peu à peu jusqu'au dernier, qui est séparé de la massue; celle-ci oblongue, ovale, pointue. Rostre de longueur moyeimc, indéchi , robuste, cylindrique, médiocrement arqué. Yeux ovales, peu sail- lants. Prolliorax traiisverse, légèrement bi- sinué à la base, arrondi sur les côtés, très rétréci antérieurement, convexe en dessus. Écussonoblong, un peu saillant. Élylres al- longées, subcylindriques, très convexes, un peu étroites postérieurement, impression- nées transversalement à la base, avec leur extrémité obtuse et arrondie. Pattes fortes; cuisses renflées, dentées ; jambes compri- mées, un peu arquées ; tarses élargis, spon- gieux en dessous. — Ce g. a pour type une esp. du Brésil , décrite et iiguréc par Kirby sous le nom de Rhuncluinins Diifrcsnii{Tnv)s. Soc. Linn. de Londres, tom. xn, p. 4.3:î, no 73, tab. 12, fig. lO}. 11 répond à celui AIME d'.^mer/ii.sdeOermar, adopté par M. Dejean (Calai., 3™' édii.) , qui en menlionne G esp., toutes du Brésil. (D.) AMERÎIIS (a,y.»7, faucille ;piv, nez; dans ceg. le rostre a la forme d'une faucille), ins. — G. de l'ordre des Coléoptères télramères, famille des Curculionites , établi par Ger- mar, dont le nom avait été d'abord adopté par Schœnherr, qui, dans sa Monographie de cette famille, l'a remplacé par celui à'A- werhiiius de Sahlberg , comme étant sans doute plus ancien. Cependant M. Dejean n'a pas adopté ce cliangement (Cata/., 3'"^ édit.); il a conservé le nom û'yfinerlds, et cité celui (\'y4inerln)ius comme synonyme, f^. ce der- nier mot. (D.) *ASiÉrjCAÎi\ES. Americanœ. araciin.— Ce nom est employé par M. Walckenaer pour désigner plusieurs petites divisions dans le g. y4ttus. V. ce mot. (H. L.) AMEUIMIV'UM, P. Brown (âf/.£pi;y.voç, qui ne cause pas de souci; c'est-à-dire inno- cent). BOT. PH, — Genre de la famille des Légumineuses; sous -ordre des Papilio- nacécs , tribu des Dalbergiées , Brown. M. Kunlh [Humb. et Boiipl. Nav. (Jeu. et Spec. , vol. G , p. 3S9) lui assigne les caract. suivants : Cal. campanule, bilabié ; lèvre super, bilobée ; lèvre infér. trilobée , à lobe moyen plus long et concave. Cor. papilio- nacée. Étendard très étalé. Étam. 10, mo- nadelphes; gaine fendue en dessus; anthè- res suborbiculaircs, didymes, continues au filet. Ovairestipité, subquadri-ovulé. Stigm. obtus. Légume stipité, lancéolé, oblong , comprimé, acuminé aux 2 bouts, uni-locn- laire , 1-4-sperme, bivalve. Graines apéris- permées ; radicule courbée. — Arbrisseaux. Feuilles simples ; pétiole articulé, (irappes solitaires ou fasciculées , axillaires ou laté- rales. Pédicelles uni-bractéolés à la base, bi-bractéolés au sommet. Fleurs blanches, uni-latérales. Ce g., dont on connaît 2 esp., appartient à l'Amérique équaloriale. A l'exemple de Swartz, plusieurs auteurs y réunissent le g. Bnja. (Sr.) AMERIS. iN's. r. Amerhis. *AMETABOLA (â,a£TaÇo),o:, sans change- ment; sans métamorphose), ins. — Dénomi- nation donnée par Leach cl adoptée par quel- ques entomo!.,entr'au très par le docteur Bur- meister, qui tous comprennent par là les In- sectes qui ne subissent pas de métamorphose AME 349 complète, mais seulement des changements de peau successifs ; tels sont les Hémiptères , auxquels Burmeister réunit encore une par- tie des insectes parasites; les Orthoptères , auxquels le même auteur joint l'autre partie de ces mêmes Insectes ; et, enfin, les Névro- ptères; ces derniers, ont, depuis, recule nom (Î'Hrmimeïabola. (Bl.) AMÉTAM0RP2S0SES (:': P'-'iv. ; t^îra- f;.opcpo>crc;, métamorphose), an. art. — Plu- sieurs zoologistes comprennent sous celte dénomination les animaux articulés qui ne subissent point de métamorphoses, tels que les Crustacés, les Arachnides, etc. (Bl.) *A]\IÉTHYSE. Ameihtjsa (àaî'evo-Toç, amé- thyste ; allusion à la couleur de l'insccle). iKS. — G. de l'ordre des Diptères, div. des Brachocèrcs, subdiv. des Dichœles, famille des Athéricères, tribu des Muscides, section des Acalyptères , sous-lribu des Orlalidées, établi par M. Macquart et ayant pour ca- ract. : Face plane; épistome saillant; 3"= ar- ticle des antennes oblong , peu allon-jé ; yeux arrondis; 1"^ cellule poster, des ailes un peu rétrécie à l'extrémité. Ce g. ne con- tient qu'une seule esp., VA. fasciata , qui se trouve au Cap de Bonne-Espérance. (D.) AMÉTHYSTE (àa/9u^To; , qui n'est pas ivre). MIN. — Les anciens donnaient ce nom à certaines pierres , dans lesquelles le rouge du vin ne se montrait que faiblement, étant tempéré par un mélange de violet. Dans le langage vulgaire, il désigne aujourd'hui la variété violette de Quarlz hyalin , quand il est employé seul, et le Corindon violet, quand on y joint l'épithète d'orientale. L'A- méthyste ordinaire est assez estimée dans le commerce , lorsqu'elle est d'une belle cou- leur; mais il est rare que la teinte violette s'étende uniformément dans la pierre. Elle se dislingue aisément de l'Améthyste orien- tale, qui est une variété de Corindon, par sa dureté et sa densité qui sont beaucoup plus faibles. (Del.) AMÉTHYSTE. (àu/Ou=rToç, améthyste). zooL. — Esp. du genre Oiseau-mouche. — On a également donné ce nom à un Serpent du g. Python. V. ce mot. ( G. d'O.) Aîl'lETHYSTEA , L. ( àu.E8u(jToç, amé- thysle; allusion à la couleur), bot. ph. — G. delà famille des Labiées, tribu des .\jugoidées de Bentham.Cet auteur (il/o^o^c Labial, p. G57) en donne les caract. suivants: 350 AMI Cal. subglobuleux, campanule, dressé, à 5 dents égales. Cor. à tube plus court que le calice; limbe décliné, à 4 lobes super, courts, presque égaux, et à un i"" plus grand, infér. Étam. 4 : les 2 super, rudimenlaires , filiformes ; les 2 infér. ascendantes, saillan- tes entre les 2 lobes super, de la corolle; anlh. à 2 bourses presque confluentes et fi- nalement divariquées. Style divisé au som- met en 2 courtes branches presque isomè- tres. Nucules réticulées. — Herbe annuelle, rameuse, glabre; feuilles pétiolées, 3 -ou 5-parlies : les florales plus petites ; les der- nières minimes; cymes pédonculées, lâ- ches, paniculées, garnies de bractées mi- nimes ; cal. bleuâtre ; cor. bleue. — L'^. cœruleu L. , est la seule esp. connue; cette plante, communedans toute l'Asie moyenne, se cultive dans les parterres. (Sp.) •AHIHEUSTIE. ylmhcrslia, Wall. (Lord Amherst, ambassadeur en Chine), bot. pu. —G. de la famille des Légumineuses, s.-or- dre des Césalpiniées, tribu des Geoffroyées, DC. — Wallich [Plant, ylsiai. vol. I,"p. 1) expose ainsi les caractères de ce genre : Cal. dibractéolé, coloré; tube long, cylin- drique; limbe 4-parti, à lobes étalés. Pé- tales 5, inégaux: les 2 infér. petits, subu- lés ; les 2 latéraux cunéiformes , di variqués ; le super, très grand , redressé , obcordi- forme, onguiculé. Étam. lO, tontes fertiles, insérées à la gorge du calice : l'un des filets libre; les 9 autres soudés inférieurement en gaine, alternativement très longs et très courts. Ovaire stipilé, falciforme, 4-G-ovu- 'é;slipeadné au tube calicinal ; style fili- forme; stigm. petit, convexe. Légume sti- pilé, plan, oblong, oligosperme, acuminé. — L'unique esp. de ce g. est l'une des plus magnifiques productions végétales que l'on connaisse ; c'est un arbre trouvé par Wal- lich dans le pays des Birmans. L'inflores- cence forme des grappes axillaires , pyrami- dales, pendantes, et atteignant jusqu'à 3 pieds de longueur, sur 1 pied 1/2 de diamè- tre à la base. Chaque fleur est de la lon- gueur de la main, sur 2 pouces de large; les pédoncules, les bractées, les calices et les pétales, sont colorés de l'écarlate le plus brillant. Le nom birman de cet arbre est Jlwka. (Sp.) AMIA. poiss. — y. Amie. AIMIAA'TE (àpe'avToç, qui n'est pas altéré AMI par le feu; Amiante), min.— Variété, en fila- ments flexibles, des minéraux fibreux qu'on désigne plus généralement sous le nom d'As- bestes, et qui peut servir à fabriquer des tissus incombustibles. F. Asbeste. (Del.) AMLAIVTIINITE, Klrwan [àixia.vcaç, amian- te). iMiN. — Variété de l'Actinotc fibreuse. F. Amphibole. (Del.) AUHAIVTOIDE (àfx'avTo;, Amiante), min. —Nommée aussi Byssolite, yfsbeuoïde. Sub- stance minérale, en filaments déliés , bruns ou verdàtres, qui ne difl"ére de l'Asbeste flexible que par la raideur et l'élasticité de ses fibres, et qui n'est, d'après l'analyse que Vauquelin en a faite, qu'une variété ca- pillaire d'Actinote ferro-manganésifère. On la trouve au Mont-Blanc et dans les Alpes du Dauphiné, sur le Diorite qui sert de gangue à l'Épidote, à l'Asbeste, à la Preh- nite,elc. (Del.) AMIATITE, Santi. min.— Variété de Silex résinite coiicrétionné, d'un blanc opaque, qu'on trouve au mont Amiala en Toscane. F. QuAKTZ. (Del.) AMIBE. y4viiba (àaoeS-^', permutation). INF. — G. établi par M. Bory de St-Vincent pour le Proteui difflucns de Muller et pour d'autres esp. qu'il est fort difficile de carac- tériser; car la forme, qui, pour les autres animaux, fournit le caract. le plus essentiel, est ici d'une instabilité qu'exprime par- faitement le nom de Protée; et comme d'ail- leurs il n'est pas possible d'y distinguer des organes quelconques de nutrition ou de re- production, on est réduit à dire que les ^;/»7;t'ïsont des infusoires, consistant en une nia>se de substance charnue, glutineuse, vi- vante, changeant de forme à chaque instant par la prolension et la rétraction d'une par- tie plus ou moins considérable d'elle-même. Les Amibes sont transparentes; mais elles sont souvent colorées en rougeàlre ou en vert par des particules qu'elles ont envelop- pées dans leur masse, de même qu'elles en- veloppent aussi des Naviculcs et des Bacil- laires, sans qu'on puisse dire que ces ob- jets aient été véritablement avalés. Les pro- longements qu'elles émettent dans diverses directions sont plus ou moins longs, plus ou moins efiilés et souvent rameux. Les unes sont arrondies et semblent glisser comme une goutte d'huile sur le porte-objet du mi- croscope ; les autres présentent un contour AMI Irrégulièrement déchiré, ou bien la forme d'un globule hérissé de pointes effilées, et roulent dans le liquide comme des châtai- gnes. Losana de Turin , se fondant sur ces dinërences de forme, en a décrit un grand nombre comme esp. différentes, suivant que leur contour se rapprochait de celui d'une fleur, d'une étoile, etc. Les Amibes se produisent dans les eaux stagnantes, au milieu des détritus formant une couche vaseuse à la surface des herbes et des pierres. Elles se forment aussi dans les sédiments des vieilles infusions végéta- les, et dans les pellicules qui recouvrent au bout de quelques jours les infusions anima- les ou végétales. On ne peut assurément regarder toutes ces Amibes comme une seule esp.; mais tant qu'on n'aura pas constaté leur mode de pro- duction , on ne pourra même pas les distin- guer par leur habitation ou par la nature des infusions où elles se développent. (Duj.) *AMICIE. Aiiiicia, Kunth; Tiupinia, Pers. nec alior. (Dédiéà M. Amici, célèbre phy- sicien italien), bot. pu. — G. de la famille des Légumineuses, sous-ordre des Papilio- nacces , tribu des Hcdysarécs, DC. — Ce g. est très voisin des Puireiia, dont il paraît ne din"ércr que par un calice bilabié. On en connaît 2 esp. , qui sont indigènes dans l'A- mérique éqiiatoriale. (Sp.) "AMICTE. Amiclus ( ôiaixToi; , pur), ins. — G. de l'ordre des Diptères, div. des Bra- chocères , subdiv. des Tétrachœtes , famille desTanyslomes, tribu des Bombyliers, éta- bli par Wiedemann aux dépens du g. Bom- bylius de Fabriclus et adopté par Latreille et par M. Macquart. 11 a pour caract. : Tète de la largeur du thorax ; trompe plus ou moins allongée ; 1" article des ant. long, cylindri- que; le 3"" subulé, à peine de la longueur du premier. Abdomen oblong. Des 2 esp. rapportées à ce g. par M. Macquart, l'une , A. oblomjm, se trouve dans le nord de l'A- frique; l'autre, A. heteropcerus , habite le Cap de Bonne-Espérance. (D.) AMIDOI^ (Corrupt. d'a[xuXov , farine faite sans meule), bot. — F. Fécule amylacée. (A. R.) AMIDON, Amylum (corruption d'àauXov, guidon, farine naturelle), cium.— On ap- pelle Amidon une substance grenue, blanche et brillante qu'on rencontre dans un grand AMI 351 nombre de végétaux, par exemple dans les tubercules de la pomme de terre, les graines des céréales, la moelle du Sagouier et les tiges de diverses plantes, etc. La forme des grains d'Amidon est le plus souventarrondie;elle est polyédrique quand ces grains sont très serrés dans leurs cellu- les végétales. Leur grosseur varie beaucoup: ainsi les grains de l'amidon de la pomme de terre dite de P.ohan sont une fois et demie plus considérables que ceux delà fève, et dix fois plus que ceux du Chenopodium qniiioa. L'amidon , vu au microscope , paraît formé de couches concentriques d'une substance homogène dans sa composition et ses pro- priétés; sauf de légères différences dans la cohésion. Tel q.u'on le rencontre dans rt commerce, il contient une proportion d eau assez considérable qu'on peut lui enlever par la dessiccation. D'un autre côté, il est susceptible d'en absorber une quantité beau- coup plus grande et qui s'élève jusqu'à la moitié de son poids. Enfin, l'amidon chauf- fé dans l'eau subit un gonflement si con- sidérable, qu'il prend l'aspect d'une masse gélatineuse, connue sous le nom d'empois. L'amidon converti en empois occupe plus de 30 fois son volume ordinaire. M. Payen a démontré d'une manière très ingénieuse, en faisant plonger dans de l'empois dé- layé les radicelles d'une plante (de la ja- cinthe par exemple) , que , dans ce cas , l'a- midon n'est pas en dissolution, et que l'eau est absorbée et l'amidon se précipite. L'ad- dition d'une faible proportion de soude (0,02 du poids de la liqueur j produit le même effet que l'augmentation de la température. C'est une condition de succès dans la pré- paration de l'empois que l'élévation brus- que de la température. Ainsi 10 grammes d'amidon, chauffés rapidement à 100 degrés dans 200 gr. d'eau, ont donné un empois iden- tique à celui que fournissaient 14 gr. d'ami- don portés lentement à la même température dans la même quantité d'eau. Le froid produit un effet inverse de celui de la chaleur ; ainsi l'empois exposé à une forte gelée laisse dé- poser, lors du dégel, la plus grande partie de l'amidon. Une des propriétés les plus in- téressantes de l'amidon est sa coloration en bleu par l'iode. Ce caractère découvert par MM. Colin et Gaultier de Claubry est encore aujourd'hui le meilleurpour reconnaître l'a- 352 AMI midon. Le produit bleu qui se forme dans ce cas est connu sous le nom d'iodure d'ami- don. Celle couleur bleue est très fugace et n'est pas employée ;ce n'est pas elle qui co- lore l'empois du commerce: la teinte bleue qu'il présente souvent est due à une petite iK/af)w, l'Amiral d'Angleterre; le Conus ma- lacanus , l'Amiral portugais; le Coins Mal- divus, l'Amiral espagnol ; le Conus miles, le faux Amiral ; le Conus omaïcus , l'Amiral d'Oma ; le Conus siamensis , l'Amiral chi- nois. Le Cône cedo-nulli reçoit quelque- fov.s des marchands le nom d'Amiral de AMI Curaçao, d'Amiral de la Trinité. (Desh.) AMIROLA, Pers. bot. pu. — Syn. du g. Llagunoa, U. et Pav., de la fimille des Sa- pindacées (Cambcssèdes, JtJonogr.Sapind.]. (Sp.) • AUnSALLUS. INS. — G. de Coléoptères tétramères, famille des Curculionites, div. des Brachycéridcs , établi par Schœnherr, qui lui donne les caract. suivants : Ant. mé- diocres, peu fortes, ayant leur scapus très épais au sommet; les deux 1'" articles de leur funicule allongés, obconiques; les au- tres courts, subturbinés, égaux, avec la massue ovale. Rostre à peine plus court que le thorax, fortement épaissi vers le sommet, arqué en dessus, anguleux. Yeux oblongs, ovales, un peu déprimés. Thorax subtrans- verse, largement échancré antérisurement, lobé derrière les yeux. Écusson nul. Élytres en ovale allongé, avec les épaules arrondies, convexes en-dessus , déclivées postérieure- ment; leurs pointes réunies et obtuses. — Ce g. a pour type VA. luberosus de la Nou- velle-Hollande, communiqué à l'auteur par M. Hopc. (D.) AMITES, ou mieux AMMITES (a.afxo;, sable ). MIN. — On a donné ce nom à de pe- tits corps ronds, de nature calcaire, sembla- bles à des graines de Millet, et qui ne sont probablement que des Oolilhes ou concré- tions globuleuses à couches concentriques. /^. Ooi.iTiiES. — M. De France croit que l'on a aussi confondu sous ce nom \csMilioliikes, qui sont des corps organisés fossiles. (Del.) •AMÎTRUS (aacrpo;, saus baudcau), ins. — G. de Coléoptères tétramères, famille des Curculionites, div. des Brachydéridcs, éta- bli par M. Schœnherr, qui lui donne les ca- ract. suivants : Ant. médiocres, peu fortes, légèrement poilues; leur. scapus atteignant les yeux et s'épaississant peu à peu extérieu- rement; les deux 1^" articles de leur funi- cule assez longs, obconiques; les autres courts, turbines, avec la massue ovalaire et terminée en pointe. Tête large, convexe pos- térieurement. Rostre court, laige, plan en dessus. Yeux ronds, peu convexes. Thorax tronqué à la base et au sommet, s'élargis- sant en rond des deux côtés. Métathorax distinct, nu. Ecusson petit, triangulaire. Elytres en ovale allongé , ayant leurs poin- tes réunies et obtuses, et leurs épaules ar- rondies. L'auteur ne rapporte à ce g. qu'une AMM seule esp., l'A. alulaceus d'Erichson, qui est du Pérou. (D.) AMMAIVÎVIA, (J. L. Ammann, auteur d'un Traité sur les Plantes de la Russie), bot. pu. — G. de la famille des Lythrariées, tribu des Salicariées. AI. De CandoUe {Prodr., v. m, n. 77) en donne les caract. suivants : Cal. campanule, persistant, 4-7-denté; dents dressées, planes, alternant chacune avec un appendice corniculé, étalé. Pétales tantôt nuls , tantôt en même nombre que les dents calicinales. Étam. en nombre soit moindre, soit égal à celui des dents calicinales. Caps, ovale-globuleuse, membranacée , 4-locu- laire; graines nombreuses, attachées à un réceptacle central 4- angulaire. — Herbes aquatiques, glabres; tige souvent tétragone, feuilles opposées, très entières; fleurs axil- laires, sessiles ou courtement pédicellées , petites. Ce g. appartient à la zone équato- riale. On en énumère environ 40 espèces. (Sp.) 'AMMANNIOIDES, DC. (J. Ammann. F. ci-dessus), bot. ph. — G. ou s.-g. de la famille des Lythrariées, réuni, par la plupart des auteurs, aux Lyilirum, donl il diffère par des fleurs 4-6-andres, et par un calice sem- blable à celui des Ammannia. (Sp.) A»niAPTEî\ODYTES. ois.— ^. Ammo- PTÉNODVTES. (C. d'O. ) *AMMATOCERA (l'auteur aurait dû écrire Hammalocera ; aui,u.a, Toç,nœud; xe- pxç, corne), ins. — G. de Coléoptères télra- mères, famille des Longicornes, établi par M. Chevrolat, et correspondant au Plutyar- iliroii de M. Dejean. /^. ce mot. (D.) AMMI, Tourn. (àVfxt.nom grec d'uneplante indéterminée; peut-être le Cumin?), bot. pu. — G. de la famille des Ombellifères, tribu des Amminées, DC.—Koch {UmbtlL, p. 122) lui assigne les caract. suivants : Limbe cali- cinal inapparent. Pétales obovales, bilobés au sommet et terminés en appendice inflé- chi ; lobes inégaux. Péricarpe ovale-oblong, comprimé des côtés. Méricarpes à 5 côtes filiformes, égales; les latérales marginales; vallécules à 1 bandelette ; carpophore libre, bi-parti ; graine semi-cylindrique ; commis- sure plane. — Herbes ayant le port des Z>a/i- ctis; racine fusiforme; feuilles pennées ou multi-parties; ombelles composées , multi- ridiées ; collerettes polyphylles; la collerette générale à folioles Irifides ou pennalifides. AMM 355 Fleurs blanches : celles des rayons margi- naux souvent plus grandes que les autres. — M. De Candolle {Prodr., v. iv, p. 112) énumère 12 esp. de ce g.; la plupart habitent la région méditerranéenne. (Sp.) "AMMIIVÉES ( i>pt , nom chez les Grecs d'une plante aujourd'hui incertaine), bot. PH. — M. Roch donne ce nom à une tribu des Ombellifères, à laquelle il assigne pour caract. : Péricarpe comprimé bi-lalérale- ment , en général didymc. Méricarpes à 5 côtes filiformes , égales : les latérales margi- nales. Graine cylindrique, ou plane-con- vexe ; périsperme non involulé. Inflores- cence en ombelles composées. — M.Tausch ne considèreles Amminées que comme une secl. de sa tribu des Pleui-ospermées- (Sp.) AMMITES. MIN. — r. Amites. AMMOîiATE. A)nmobales (àfjLu.oSaT7); , qui marche sur le sable), ins. — G. de la famille des Mellifères , de l'ordre des Hymé- noptères, section des Porte-Aiguillon, éta- bli par Latreille [Gen. Cnist. et Lis.) qui en a tiré les principaux caractères : 1" de l'ensemble du corps, généralement glabre; 2" du labre, en forme de triangle allongé et tronqué à l'extrémité; 3° des palpes maxil- laires, composés de six articles; et 4° des ailes, ne présentant que deux cellules cubi- tales. Le type de ce g. est VA. rufiveniris Lat. , du midi de l'Europe. (Bl.) "AMMOBIUM (à>ao;, sable; i3iS, je vis). BOT. PH. — G. de la famille des Composées , établi par M. R. Crown; il a pour caract.:Ca- pitules mulliflores, homogames.Récept. con- vexe, couvert de paillettes oblongues, con- caves, denticulées et acuminées au sommet. Invol. hémisphérique, formé d'écaillés im- briquées , coriaces, blanchâtres, membra- neuses sur les bords et terminées par un large appendice scarieux. Cor. tubuleuscs, 5-lobées, à tube charnu. Anth. bi-aristées à la base. Styles à rameaux arqués, tronqués et velus à l'extrémité. Fruits comprimés, létra- gones, terminés par 4 dents , dont 2 plus grandes. — U Ammobium croît dans quelques parties arides et sablonneuses de la Nouv,- Hollande. Celte plante, qui a le port de cer- taines Immortelles, est vivace , à tiges dres- sées, tomenteuses; à feuilles entières; les radicales lancéolées - spalulécs ; les cauli- naires décurrentes sur la tige où elles cons- tituent des ailes très prononcées ; les Cfrirs 356 AMM sont jaunes el entourées par les écailles membraneuses et blanches de l'involucre. On ne connaît encore qu'une seule esp. de ce g. , \'^4. alatum , cultivée fréquemment dans les jardins de botanique. (J. D.) *A!MMOCIIARIS («uf^oç, sable ; x=<>'Ç. or- nements BOT. PH. — Un des nombreux g. que Herbert a cru devoir séparer du g. amaryl- lis , L. On le réunit généralement, comme s. -genre , an g. Bruii'nigia , Kcr, de !a fa- mille des Amaryllidacées. Les principaux caract. en sont, suivant l'auteur : Tube du périgone subinfundibuliforme , subtrigone ; segments du limbe non ondulés, presque étalés , réfléchis au sommet ; les alternes plus petits. Filaments déclinés, recourbés on dessus au sommet. Style décliné , re- courbé comme les Olamcnts; stigm. très brièvement trilobé. (C. L.) AMxlIOCIIRlSE (a,utaoç, sable: xP"<^°?. or). Mii\. — Nom donné, par quelques miné- ralogistes anciens, au Mica pulvérulent, de couleur d'or, qui sert de poudre pour liécri- lure. (Del.) AMMOCCffiTE. Ammocœtes , Dum. ( â,a- fAoç, sable ; xoiVo, gîte), min. — Un des noms que Gesner donnait à VAmmodyies lobia- 7UIS, et qui a été affecté à un g. de Pois- sons établi par M. Duméril, dans le travail qu'ila publié sur la famille des Cyclostomes ou des Suceurs, et qui comprend nos Lam- proies et les g. voisins. Celui-ci diffère des Lamproies en ce que la bouche , sans aucu- nes dents, est garnie d'une lèvre charnue qui n'est que demi-circulaire; aussi ne peuvent- ils se fixer comme les Lamproies. La bouche est entourée de petits barbillons, et l'eau ar- riveaux branchies par l'œsophage. Les 2 dor- sales sont réunies entre elles et à la cau- dale. Leur squelette est en tout temps plus mou que celui des Lamproies. Les yeux ne se voient que par la dissection; ils semblent aveugles. On n'en connaît qu'une esp., longue de 1 à ? décim., qui vit enfoncée sous le sable, ou les pêcheurs la prennent pour s'en servir comme d'appât. On lui a supposé l'habitude de sucer les branchies des Poissons, parce qu'on l'a confondue avec une autre esp. de Lamproie nommée le Peiramijzon Pluneri. Le poisson que Lacépède a désigné sous le nom de Petromyzon rouge n'est autre que l'Ammoccte ordinaire. Ou le nomme Lam- AMM prîUon , Lamproyon, Cliatouille , et quelque- fois aussi Civelle , dénomination qui est plus souvent employée sur les bords de la Loire pour désigner les jeunes anguilles. Je n'en connais pas d'esp. étrangère. (Val.) •A1\IIW0DE\DR0\, Fisch. (a;.pio;, sable; à/v^pov , arbre), bot. ph. — G. de la famille des Légumineuses , sous-ordre des Papilio- nacées, tribu des Sophorées, DC. — Lede- bour {Flor. Alt. ii , p. 110) en donne les ca- ract. suivants : Cal. 5-fide, subbilabié, per- sistant, finalement réfléchi. Cor. papilio- nacée, 6-pélale; carène 2-pétale, aussi lon- gue que les ailes. Étam. 10, libres; légume membranacé, plane, marginé, 1-sperme paravortement ; graine réniforme, compri- mée. — Arbuste. Pétioles diphylles , persis- tants, spinescents; folioles spinescentes au sommet; grappes mulliflores, nutantes; fleurs violettes. — L'unique esp. qui constitue ce g. habite les steppes delà Sibérie méridionale. (Sp.) AMMODRAMUS. ois. — r. Ammodro- MUS. • AMMODROMUS («."f^o;, sable ; (Jpoutvç, coureur; courant sur les sables), ois. — G. de l'ordre des Passereaux conirostres, Cuv., for- mé par Swainson pour deux ou .3 esp. de Fringilles marcheurs de l'Amérique du nord, et dont les caract. sont : Bec conique, formant à sa base une petite arête anguleuse, intrante dans les plumes du front , à commissure si- nueuse, à pointe légèrement fléchie. Ailes ob- tuses, à rémiges très courtes, n'atteignant que le quart ou le tiers au plus de la queue; les cinq 1"' rémiges à peu près d'égale longueur. Queue de longueur médiocre, grêle et éta- gée, à rectrices étroites, lancéolées et un peu rigidesàla pointe. Pieds grêles; tarses longs; doigts latéraux égaux; le médian allongé; pouce allongé, presque aussi long, avec son ongle, que le tarse; ongles très minces et peu courbés; les antérieurs très courts et très déliés; le poster, allongé. — Quoique M. Swainson n'ait fait des esp. de ce petit groupe qu'un s. -g. de son g. Frin(jiUa, elles devraient , selon nous , former un g. dis- tinct, d'après leurs formes, et surtout d'a- près leurs mœurs tout-à-fait anomales dans la famille des Fringillidécs. Kn elTet, on trouve chez elles un pouce allongé, une ((ueuc étagée à pennes pointues et un peu rigides, comme chez la plujjart de nos oi- AMM seaux arundinicoles (tels que les Fauvettes des roseaux, les Tlirioihores , Trotjlodijles, SynalUiûces , etc.) , et en même temps les doigts et les ongles anlér. courts des oiseaux marcheurs, comme dans nos Alouettes et nos Traquets. Aussi , Wilson , en décrivant son Fringilla maritima, type du g., nous apprend- il que ces oiseaux se tiennent habituellement dans les îlots bas et couverts de roseaux, qui bordent les côtes de la mer Atlantique, et que, lorsqu'un ouragan du nord-est les a poussés au rivage, ils se tiennent sur la grève, courant avec la légèreté et la rapi- dité des petits Bécasseaux ou Chevaliers les plus ingambes. Dans ces circonstances, ils restent la nuit sur le sol sans se percher, et parcourent la plage en courant, même après le crépuscule. Leur nourriture est toute marine; car Wilson assure qu'après en avoir ouvert un grand nombre d'indivi- dus, il n'a jamais trouvé dans leur gésier que des débris de chevrettes ou thalitres, de petits mollusques et de petits crabes; et que leur chair, comme on doit s'y attendre, a un goilt prononcé de poisson et de marécage. Au milieu de leurs retraites marécageuses, habituellement arrosées par les eaux de la mer, ils choisissent, dit cet auteur, les en- droits les plus fourrés des joncs et des plantes marines , et grimpent le long de leurs tiges avec autant d'agilité qu'ils courent sur le sol. Cette circonstance est tout-à-fait re- marquable; car presque tous nos oiseaux grimpeurs ne marchent que peu ou assez maladroitement. Audubon, qui a figuré cet oiseau et son nid {Ois. de l'Am. du nord), nous apprend cfue ce nid est placé si près du sol, qu'il sem- ble y être creusé ; que les jeunes s'établissent près des fossés et des écluses qui séparent les marais d'eau salée, où ils trouvent une nour- riture abondante, en visitant les trous des crabes, et en s'introduisant dans les crevasses de la vase sèche, à la manière des Troglo- dytes.— Nous ne sommes entré dans ces dé- tails que pour prouver à quel point ces oi- seaux méritaient, d'après leur mode de nourriture et leurs mœurs, si étranges chez des Fringillidées, de constituer un g. dis- tinct. Il est certain que des Fringillescoureurs et ingambes comme nos Alouettes de mer, grimpeurs comme nos Calamoherpes les plus agiles, fixés habituellement sur les rivages AMM 357 maritimes, et, par suite, uniquement crusta- civores et molluscivores, sont des oiseaux tout-à-faitanomaux dans leur famille. Swain- son, après avoir décrit et figuré le Fringilla maritima {Amcric. Omit., pi. MJig. 2), donne la description et la figure d'une 2"" espèce ( pi. 34, fig. 3 ) sous le nom de F. caudaciita Lalh. , qui habite les mêmes lieux que la précédente, s'y nourrit de la même ma- nière, et offre enfin les mêmes caract. de formes et de mœurs. Elle n'en diffère, selon lui, que par une course moins rapide ; nous ajouterons: un peu par les couleurs du plu- mage, et surtout par un bec plus allongé et plus grêle. — Audubon a figuré, sous le nom d'Ammodromus Henslowi, une 3' esp., très voisine, par les couleurs, de VA. mariti- mus, mais plus petite et à rectrices plus étroites et plus aiguës. Ces 3 esp., les seules du g. connues jusqu'ici, ont un plumage assez sombre, mais remarquable par une bande longitudinale plus claire sur la tète et par la couleur pâle de leurs pattes et de leurs ongles. Nous les possédons toutes les trois. Vieillot décrit les deux i"' []\ouv Dict. d'Hist. nai.) sous les noms de Passerine ma- ritime et à queue pointue. Ne faisant que traduire les descriptions de Wilson , il est étonnant qu'il ait omis tout ce que cet au- teur a dit d'intéressant sur les mœurs de ces deux espèces. (Lafr.) •AMMODROMUS (â,afxoç, sable; Spofxcvq, coureur), iins. — G. de la famille des JMuiil- licns (Hélérogynes, r,at.), établi parM. (Jué- rin [r'oiiage de la Coquille) , sur 4 esp. dont les femelles seules sont connues, si toutefois elles n'appartiennent pas à quelques mâles formant d'autres g. Il en a tiré leurs prin- cipaux caractères génériques : 1° du corps allongé et aptère; 2° des mandibules gran- des, arquées et terminées en pointe aiguë; 3° des antennes courtes, contournées , com- posées de 12 articles; 4° des palpes maxil- laires de 6 articles et des labiaux de 4 ; 5° du thorax divisé en 3 segments nodifor- mes ; et 6° des pattes courtes , épaisses et épineuses. — Les 4 esp. connues sont les A. frontalis, ruficeps , scoliœformis, varias Guér. [Mymecoda varia, Perty); toutes sont de l'Amer, méridionale. (Bl.) AMMODYTE ( àapocîvTYi; , qui se tient dans le sable), rept. — Nom spécifique d'un Ophidien du g. Vipère. V. ce mot. (G. B.) 358 AMM AMMODYTE. ^mmodyies ( âui/ioç , sable ; S^jrn',, plongeur), poiss. — Nom que les aji- cicns donnaient à un Ophidicn s'enfoiiçaiit dans le sable en Lybie. Concolor exmtis atque incUncrelus arenis, Ammodyles, etc. Lucanus , llb. !J. Gesner l'employa pour désigner le poisson commun sur nos côtes sablonneuses, que les Anglais nomment Sundliz, les Allemands Sandeel, expressions qui se rapportent à la manière de vivre de cet apode. Artedi en a fait le nom générique que tous les icblhyo- logistes postérieurs ont adopté. Son carac- tère consiste en ce que le corps est allongé, cylindrique, à nageoire dorsale simple et longue, à anale également assez étendue; la caudale est distincte et fourchue ; ils ont de petites pectorales, mais ils manquent de ventrales. Ces Poissons, sans vessie natatoire, vivent, pendant l'hiver, presque constamment sous le sable; mais quand la mer est haute, et à certaines époques, ils se tiennent à la mer et y vivent en troupes, de manière qu'on en fait la pèche aux filets, et qu'on en prend en assez grande abondance pour rendre cette pêche proOtable, à cause de la délicatesse du poisson. En tout temps, à marée basse, ils se tiennent cachés sous le sable où les rive- rains vont les prendre en soulevant le sable avec une sorte de bêche ou de boyau. 11 faut avoir une grande prestesse pour retourner le sable et saisir !e poisson des qu'on l'aperçoit, car il s'y enfonce avec une facilité et une promptitude vraiment surprenantes. Il me parait probable, toutefois, qu'il s'y enfonce quand les grains sont encore soulevés et re- mués par l'eau de la mer, et avant que le sa- ble ne soit foulé et tassé par le mouvement des vagues. J'ai laissé souvent sur la plage unie des Ammodytes qui ne cherchaient pas même à se cacher ou à s'enfoncer sur celle sur- face unie qui leur paraissait vraisemblable- ment trop dure; mais dès qu'on les mettait sur du sable remué et par conséquent plus meu- ble, ils y pénétraient presque avec la rapi- dité d'un dard; aussi sur quelques unes de nos côtes on l'appelait Lançon. Le premier mouvementcache près de la moitié du corps, et le reste est enfoncé après 2 ou 3 ondula- tions de la queue. Je ne connais pas encore bien le mécanisme que le poisson emploie pour cheminer si vite sous le sable, il s'y AMM tient souvent enroulé sur lui-même, et quoi- qu'on dise qu'il y cherche les vers dont il fait sa nourriture, je n'ai jamais rien ob- servé qui justifiât cette assertion. Que de- vient la respiration de ce poisson, quelle modification éprouve-l-elle dans celte pé- riode régulière, où, pendants ou 4 heures au moins, à chaque marée, les Ammodytes restent enfoncées sous un sable souvent peu humide? Linné, qui avait observé un grand nom- bre de ces Poissons , jugea qu'il pouvait en exister 2 esp. surnoscôles; toutefois il n'en caractérisa qu'une seule, celle que , suivant lui , les pêcheurs des côtes septentrionales de l'Europe nomment Tobis , ou Tobiœn selon Schonevelde, nom que cet auteur atait la- tinisé en celui de Tobianm ; voilà comment l'esp. a été nommée par Linné, Ammodytes lobianns.M. Le Sauvage, médecin distingué de Caen, a désigné la 2' espèce sous le nom d'Atiim. lunceu, mais en transposant la ci- tation des figures des auteurs anciens, el notamment celle de P>ay. La chair de ce poisson est très estimée ; quand ils sont trop petits, les pêcheurs s'en servent pour amorcer les lignes, surtout pour la pêche des maquereaux qui en sont très friands. (Val.) * AMMODYTES (àVfxoç, sable ; -J-jt/);, qui plonge). BOT. ni. — Epilhète peu usitée, dé- signant les plantes qui croissent dans le sa- ble. (C. L.) •AMMOGETON (àVu-o;, sable ; ya'rojv, voi- sin; qui croît dans les sables), bot, pu. — G. de la famille des Composées , tribu des Chicoracées , ayant pour caract. : Ca- pitule multiflore. Involucre formé de 3-4 séries d'écaillés imbriquées. Piéceptacle char- gé de paillettes linéaires-lancéolées, acumi- nées, placées entre les fleurs. Fruits obcom- primés, glabres, lisses; ceux du disque, seu- lement, pourvus d'un bec court el épais. Aigrette composée de plusieurs rangées de soies blanches et légèrement scabres. — V ylmmo(jcion scorzonerafolium , seule esp. du g. , est une piaule vivace de l'Amer, bo- réale; elle manque de lige et porte des feuilles radicales, linéaires, lancéolées, at- ténuées aux 2 extrémilés, très entières, par- courues par une nervure moyenne, compri- mée, présentant 3 veines plus saillantes; les hampes nues égalent les feuilles en Ion- AMM gueur; l'involucre, couvert principalemenl à la base d'un duvet lanugineux et blanc, renferme des fleurs jaunes. (J. D.) AHOIOIDES ( auai , plante ombeliifcre? {(■(îo; , forme ). bot. pu. — G. d'Adanson [Fam. II. 9G.) , rapporté comme synon. au g. Piycfioiis de Koch, de la famille des Orn- belliféres. (C. L.) AMMOIV. MAM. — f^. Mouton. • AMMONACÉES. yhnmomiceœ { «autov , uvoç, Jupiter-Ammon; ici Ammonite), moll. cÉpn. — Sous ce nom de famille , M. de Blain- ville {Traité de Mukicoto,aoç , sable), géul. — Nom donné quelquefois aux terrains secon- daires , et particulièrement à ceux qui sont compris entre la craie et le lias inclusive- ment, parce qu'ils renferment un très grand nombre d'esp. A' Ammonites. V- ce mot et terrains. (C. p.) AI\LYIO\ÉES et mieux AMMOMDÉES , A. d'O. Ammoneœ, L. et Aumionidcœ { k fjt.uuv, ovoî, Jupiter-Ammon; d'âWo;, sable; ici, sorte de coquille), moll. céph. — Lamarck (Ext. de son cours, 1811) proposa ce nom [ylm- vionées), pour une famille de Coquilles mul- tiloculaires , à cloisons découpées sur leurs bords, et dans laquelle il plaça les g. Ammo- nite, Orbulite, Turrilite , Ammonocératite et Baculite. M. de Blainville place dans ses Ammonacées qui correspondent aux Am- monées de Lamarck , les Discorbites et les sous-genres de Monlfort , dont quelques unes appartiennent aux Nautilidécs. M. de Haan divise la famille en 2 coupes, suivant que les sinuosités des cloisons sont ondu- lées ou anguleuses, et n'y réunit pas tous les g. que Lamarck y avait placés. Dans no- tre tableau méthodique des Céphalopodes (enl8?6), nous avons ainsi c.iractérisé la famille : «Test simple, spiral ou droit; cloi- sons découpées; cavité super, à la dernière cloison , grande et engainante ; siphon mar- ginal (dorsal sur la carène).» Nous y avons AMM 359 placé les g. Baculite , Hamite, Scaphite, Ammonite, et Turrilite, auxquels on peut ajouter aujourd'hui les Criocératites et les Gonialites. Les Ammonidées (dénomination que nous préférons, poursuivre une terminaison iden- tique dans toutes les familles du Règne ani- mal) ne se trouvent qu'à l'état fossile, et leurs g. et leurs esp. très nombreux peu- vent servir à caractériser les terrains. Les Baculites, les Scaphiles et les Turrilites ap- partiennent aux couches crétacées; les Ha- mites se rencontrent dans la formation crayeuse et dans les terrains oolithiques. Les Ammonites appartiennent exclusivement aux formations jurassiques et crétacées, et les Criocératites se trouvent dans les étages in- fcr. de la craie et des premières couches de la formation jurassique. Pour les Goniatites, elles forment plutôt un groupe géologique que zoologique; ce sont des Ammonites à cloisons moins découpées, appartenant tou- tes aux Calcaires carbonifères. (A. d'O.) AHIMOIVLl. moll. — r. Ammonie. AMMOIVIAQUE (àfxfxuvtaxov, ammonia- que, chez les Grecs). cniM. — C'est un gaz incolore, d'une odeur piquante, caracté- ristique, provo(}iiant la mort, quand on le respire, en amolliï^sant et détruisant la mu- queuse des poumons; il possède une réac- tion fortement alcaline qui permet de le dis- tinguer de tous les autres fluides élastiques. Les alcalis le chassent de toutes ses combi- naisons , de sorte qu'il est toujours facile de le reconnaître. Ce gaz n'est pas permanent ; un froid de — 52 » le liquéfle, sous la pres- sion ordinaire. L'eau absorbe 670 fois son volume ou environ la moitié de son poids à la tempé- rature ordinaire. Cette dissolution, connue sous le nom d'Ammoniaque liquide {Alcali volatil fluor), est très employée en médecine et dans les laboratoires, soit comme réactif, soit pour la préparation d'un grand nom- bre de substances. Le gaz ammoniac est for- mé d'azote et d'hydrogène, dans le rapport de 1 vol. du 1" gaz à :} vol. du second. Qua- tre vol. de ce gaz résultent de la combinai- son de 2 vol. d'Hzote et de 6 vol. d'hydro- gène. On le démontre en y faisant passer une longue suite d'étincelles électriques. Après l'expérience , le gaz a doublé de vo- lume et on le trouve formé d'azote et d'hy- 360 AMM drogéne dans les proportions indiquées. Sa densité est de 0,59l2, somme des densités de 1/2 vol. d'azote et de un vol. et 1/2 d'Ly- drogéne. Le fer et quelques autres métaux décom- posent le gaz ammoniac, à une tempéra- ture élevée. 11 en résulte des combinai- sons encore mal connues qu'une température blanche détruit compiélenient , en laissant pour résidu le métal à l'état de pureté, il est vrai, mais modifié dans ses propriétés physiques. Le gaz ammoniac, en passant sur du charbon rouge, donne naissance à une quantité considérable d'acide hydrocyani- que. L'expérience présente toutefois des dif- ficultés qui tiennent à ce qu'à une certaine température l'acide hydrocyanique lui- même se décompose. Le chlore exerce une action décomposante très énergique sur l'ammoniaque, surtout quand on agit sur des gaz. Il y a production d'hydrochlorate d'ammoniaque et élimination d'azote. L'ammoniaque liquide donne avec l'iode del'hydriodated'ammoniaquequi se dissout, et un précipité brun excessivement fulmi- nant d'iodure d'azote. Un grand nombre d'oxydes métalliques pos- sèdent la propriété de se dissoudre dans l'ammoniaque liquide, et de former avec elle des combinaisons qui ne sont pas toujours d'une nature semblable. Les oxydes de cuivre, de zinc, de nikei , paraissent pouvoir s'unir à l'ammoniaque sans éprouver de décomposition. Ceux de mercure, d'argent, d'or, de platine, se dis- tinguent par la grande facilité avec laquelle ils se décomposent en fulminant, par le choc, le frottement ou la chaleur. Le gaz ammoniac s'unit aux deux chloru- res de phosphore, au chlorure d'argent et à plusieurs autres chlorures métalloidiqucs ou métalliques. Avec le protochlorure de platine , il produit une combinaison remar- quable, d'un vert olive foncé, sur laquelle les alcalis sont sans action, ainsi que les acides, à l'exception de l'acide nitrique qui la convertit en une matière des plus singu- lières, en ce qu'étant formée de chlore de platine, d'azote et d'hydrogène, elle possède toutes les propriétés principales des alca- lis végétaux. L'ammoniaque se produit dans une multitude de circonstances parmi les- quelles nous citerons : 1° la calcination des AMM matières azotées; 2° l'action de l'acide ni- trique sur beaucoup de métaux et particu- lièrement sur l'étain; o° l'oxydation du fer à l'air libre ; 4° la putréfaction spontanée des matières animales; 5° la décomposition de toutes les matières azotées, gazeuses ou vo- latiles par l'hydrogène en excès, sous l'in- fluence de la mousse ou du noir de platine; ()" la décomposition des cyanures alcalins par l'eau; 7° celle de l'acide hydrocyanique et des cyanures par les acides hydratés etc. On prépare le gaz ammoniac en calcinant un mélange de chaux et d'un sel ammonia- cal , sulfate , nitrate et surtout hydrochlo- rate. Comme ce gaz est très soluble, il faut ie laver dans une très petite quantité d'eau, afin d'en perdre le moins possible; et, comme il est absorbé en quantité assez considéra- ble par le chlorure dé calcium, au lieu de ce sel, il faut employer la chaux pour le dessécher. Quant à sa dissolution ( Ammo- niaque liquide'!, on l'opère dans un appareil de Wolf, à la manière ordinaire des gaz très solubles dans l'eau. Comme elle a une densité plus légère que celle de l'eau (0,850 à-|-10°), il faut avoir soin de faire plonger jusqu'au fond des flacons les tubes qui con- duisent le gaz dans l'appareil. (Pel.) AMMOiVIAQtE MURIATÉE. siin. — Synon. de Salmiac et de Chlorure ammo- niac, y. Chlorures. (Uel.) AMMOIVIAQUE SULFATÉE. min. —Sy- non. de Mascagnine. T^. Sulfates. (Del.) *AIIli\IOMDÉES. MOLL. — ^.Ammonées. AM'MON'IE. y/mmonia (Afxfitov, uvo;, Ju- piter-Ammon ; /^. Ammonéesj. moll. — Mont- fort [Cnncliyl. Syst. p. 74) a établi, sous ce nom, un g. dans lequel il place comme type le Nautile ombiliqué; c'est un g. à suppri- mer {P'. Nautile); car c'est à tort que Montfort regarde cette esp. comme l'analo- gue vivant ites Ammonites. (A. d'O.) AMMONITE. Jvnnoniles [pi^^mv , Jupi- ter-Ammon ; V. Ammonées). moll. cépii. — Bruguière ( Encyclop. mélh. ) a formé sous ce nom un g. de Coquilles fossiles enroulées sur le même plan , et à cloisons découpées , que leur ressemblance avec des cornes de bélier faisait nommer, par les anciens au- teurs : Cornca d'Ammon [Cornita Uammonis). Ce g., bien circonscrit, a été subdivisé par Montfort ( Conchyl. System. ) en plusieurs au- tres, qui n'ont pas été adoptés. De ce nom- am:>i bre sont les Planulites , les Ellipsolltcs, les Amalthées, les Pélaguses, les Simplegades. Lamarck en a fait 2 div. : les Ammonites et les Orbulites , suivant que les tours sont ou non embrassants; mais ces g. équivalant aux Pluniies et aux Globiies de M. de Haan (IVoMogff.v^/nîwo^i.etcO.et, demêmequeceux de Montfort, n'étant pas basés sur des caract. zoologiques, n'ont pas été conservés. M. de Buch, après de savantes recherches, a pro- posé de distinguer les Ammonites en grou- pes, en prenant pour caract. les découpures des loges; mais jusqu'à présent, il manque un travail complet sur ces coquilles si nom- breuses et si importantes pour les recher- ches géologiques. Les caract. des Ammonites sont les sui- vants : Coquille enroulée sur le même plan, symétrique , à tours contigus plus ou moins embrassants; loges nombreuses, dont les cloisons sontlobéesoudécoupéessur leurs bords; siphon dorsal sur le bord. Dernière loge occupant le dernier tour de la spire. Bouche plus ou moins rétrécie , bordée ou lobée. — On a décrit, fJguré ou indiqué plus de 300 esp. d'Ammonites; mais nous ne doutons pas qu'on n'en puisse réduire le nombre aux 2 tiers, lorsqu'on aura fait la part des changements apportés par l'âge , dans les divers individus. En effet, certaines esp., lisses danslejeune âge, se couvrent, dans un âge plus avancé, de côtes ou de tuber- cules qui disparaissent dans la vieillesse; de là les noms différents donnés à une même esp. On trouve des Ammonites dans les ter- rains oolithiques et crétacés. Elles abon- dent surtout dans tous les étages des pre- miers, depuis le Lias, jusqu'aux couches les plus supérieures. Dans la formation créta- cée , elles manquent dans les parties supé- rieures. Plusieurs esp. peuvent être regar- dées comme caractéristiques des terrains; par exemple VA. IValcolii Sow. [ Min. Con- chijl. pi. lOG ) appartient aux couches infér. de la formation oolithique , du Lias; VA. Genioni Def. , appartient seulement aux couches crétacées , etc., etc. (A. d'O.) AMMONITES. Ammoniiœ. bot. cr. — L'origine de ce mot paraît être une cor- ruption de celui d.'Amaniie [K. ce mot). J.-B. Porta, dans l'ouvrage qu'il a publié sous le titre de F'illa, s'en est servi pour dé- signer les Cèpes ou Bolets {F. ces mots), que A MM 5G1 les habitants de Naples appellent encore de nos jours Ammoniii. (LÉv.) AMMONIUM (Abréviation d'âfjifxwviaxév , ammoniaque), chim. — L'ammoniaque H e N" ne peut s'unir aux oxacides pour pro- duire des oxy-sels ammoniacaux, qu'autant qu'on fait intervenir la présence d'une cer- taine quantité d'eau dont il en entre con- stamment un atome H ^ O dans le sel. Avec les hydracides , au contraire , la présence de l'eau est inutile. Plusieurs chimistes expli- quent ces circonstances, en disant que l'am- moniaque n'est pas une base, qu'elle ne le devient qu'en décomposant un atome d'eau, de manière à former l'oxyde d'un radical composé := H 8 N^, qui est aux métaux al- calins ce que le cyanogène est au chlore et à l'iode. Rcprésente-t-on par A un oxacide , et le met-on en contact avec de l'eau et de l'ammoniaque, on a la réaction : A + H "^ N^-j-H » O =H8N% O, A, analogue à ammonium R O , A , avec cette seule différence que l'am- monium H^^N» est un radical composé, tandis que le potassium est un élément. Met-on un hydracide, de l'acide hydro- chlorique par exemple , avec de l'ammo- niaque, l'hydrogène de l'hydracide passe sur l'ammoniaque, la change en ammonium qui s'unit avec le radical de l'hydracidepour former un sel , le chlorure d'ammonium = H s N =, cl ", analogue au chlorure de potas- sium = K ch. Les bornes de ce Diction- naire ne nous permettent pas de dévelop- per ce point de vue. (Pel.) AMMONIIJRES (Altération d'àf..a(ovca*xov). CHiM. — ^.Ammoniaque. (Pel.) 'AMMONOCÉRATE. Ammonocera (^(x- p.û)v , Jupiter-Ammon; xt'pa;, corne), moll. cÉPH. — Nom que Lamarck, dans son His- toire naturelle des animauxsans vertèbres, a substitué à celui d'^(»»îo«océca?i7equ'ilavait proposé, dès 1811 (Extrait du Cours), pour la dénomination générique de certaines co- quilles fossiles, polylhalames.de la fam. des Ammonées. On voit que, dans son esprit, les 2 noms sont restés identiques , car les 2 esp. qu'il connaissait sont nommées à la suite de la caractéristique du g. Ammonocérate, Ammonocéralile (jlossoïde , et Amm. aplatie. L'examen que j'ai fait de ces 2 esp. prouve que ce g. de Lamarck ne i)eut être conservé. 23' 3G2 AMiU La 1" est, sans aucun doute, VAmmoniiis fimbriaius : le Cabinet du Roi possède les 3 fragments du même échantillon qui exis- taient dans le cabinet de Lamarck, et sur lesquels ce savant a établi leg. et l'espèce. Il dit qu'on l'avait trouvé dans les grandes In- des; et, en elTct, il m'a souvent répété que ce fossile dont il faisait grand cas, avait été rap- porté par le secrétaire de la colonie de Pon- dichéry qui l'avait donné au fils de M. le comte de BufTon, de qui il le tenait. Je ne sais pas pourquoi Lamarck a oublié de citer celte petite anecdote, qui donne plus de valeur à ce morceau , non pas à cause de sa nature spécifique, mais parce qu'elle prouve que le lias des Indes contient la même esp. d'Ammonites que celui de no- tre continent. Je suis d'autant plus satisfait de l'identité fournie par l'examen de l'Am- monite possédée par Lamarck, que, parmi les Ammonites rapportées par Jacquemont, il s'y trouve aussi un fragment de VAntmnui- tes ftmbriatus. Quant à la seconde esp., l'^m- monoceraiiles compressa , Lamarck l'a éta- blie d'après un échantillon de la collection de M. De France , que j'ai sous les yeux, grâce à l'amitié dont m'honore ce célèbre paléontologiste. Ce corps n'oflre pas de ca- ract. suffisants pour le classer avec certi- tude, parce que ce n'est que le remplissage du moule creux de la coquille qui avait été détruite dans la roche. C'est un corps courbé en croissant , comprimé, atténué et mousse à une extrémité, plus gros, mais rompu à l'autre. Il est arrondi sur le côté interne comme sur le côté externe ; des côtes trans- versales s'élèvent du bord concave pour se joindre à celles du côté opposé sur le bord convexe. D'ailleurs on ne voit aucun indice de cloison , et cela résulte nécessairement de ce que nous examinons au moule. La courbure du corps, la nature des cô- tes, et même encore l'aplatissement, donnent à ce fragment la plus grande ressemblance avec celui que l'on pourrait tirer de Vyïm- moniies phinulites ; mais comme les côtes s'é- tendent sur le côté concave, on doit en con- clure que ce fragment n'appartenait pas à une coquille enroulée sur elle-même et à bords contigus, comme dans les Ammonites. Je ne crois pas aussi qu'on puisse supposer qu'il provienne d'un CViocfij-a.? dont les tours ne se touchent pas, parce qu'il est lui-même A M M coupé carrément à l'intérieur, el que les côtes ne s'avancent pas jusqu'au milieu du côté interne et aplati. 11 est plus probable que la coquille qui a donné naissance à ce moule était vraisemblablement une hmniic d'une esp. particulière , mais qui , je le ré- pète, ne peut pas être sudisammcnt caracté- risée par l'examen du seul échantillon que possède M. De France. Ce que l'on doit con- clure de cette discussion, c'est que le g. Ammonocérateou Ammonocératite, comme on voudra le nommer, ne doit pas être con- servé. (Val.) AMMOXOCÉRATITE. moll. — /^. Am- MONOCÉRATE. • AiMMOi\OIDES (àVû)v, tovo;, ammo- nite [^. Ammonées]; tï'Soi:, apparence), fo- RAM. — Nous avons donné ce nom {Tabl. mcilt. des Cépitul.) à notre 3"" section de la famille des Hélicostègues, pour les g. dont la spire est apparente des 2 côtés. Aujour- d'hui nous supprimons cette coupe; les esp. qui la composent étant fondues dans nos familles des Turbinidées et desNautilidées. [r. ces mots.) (A. d'O.) AMMOPHILA (i>fxo;, sable ;tpcÀoî, ami). INS. — G. de notre famille des Sphégiens ou de la grande famille des Fouisseurs de Latreille, et de sa tribu des Sphégides, ordre des Hyménoptères , établi par Kirby et adopté par tous les entomologistes. Les caract. essentiels de ce g. sont tirés: delà forme li- néaire du corps ; des mandib. longues, ar- quées et tridentées ; des mâchoires et de la languette fort longues ; et des ailes dont la 2'"^ cellule cubitale reçoit les 2 nervures ré- currentes.— Du reste les y/mmophila se rap- prochent beaucoup du g. Spliex; leurs esp. sont assez nombreuses et répandues dans les diverses parties du monde. Celle que l'on en considère comme le type est Vyl. sabulosa [Sphex sabulosa, L ), commune dans la plus grande partie de l'Europe. La femelle creuse dans le sable un trou assez profond , dans lequel elleapporteunecheniile qu'elleblesse au moyen de son aiguillon; elle dépose en- suite un œuf dans le trou et le ferme avec des grains de sable. (Bl.) ♦AMMOPHILA (apuioç, sable ; cpO.o;, ami). DOT. PII. — G. de la famille des Graminées, tribu des Arundinacées, établi par Host et adopté par un grand nombre d'agrostogra- phcs. Voisin du g. Dcycuxiu , il oITre les ca- AMM racl. suivants : Épillets biflores; fleur infér. Ijcdicellée, barbue à sa base ; la super, avor- tée et réduite à un pédicelle plumeux à son sommet. Valves de la glume membraneuses, presque coriaces, lancéolées, carénées, plus longues que la fleur; l'infér. un peu plus courte, présentant une seule nervure, tan- dis que la super, en ofTre trois; paillettes éga- lement membraneuses et un peu coriaces ; l'exlér. ovale, lancéolée, carénée, à 5 ner- vures , bifide à son sommet qui ofl're , au dessous de sa bifurcation, soit une simple petite pointe, soit une arête courte ; paillette interne à peine plus courte , offrant 2 ner- vures très saillantes. Élam. 3. Ovaire gla- bre, pyriforme, surmonté de 2 stigmates terminaux, sessiles et plumeux. Paléoles lancéolées, acuminées, glabres, plus lon- gues que l'ovaire. Caryopse glabre et non re- couverte par les écailles. — Comme nous l'a- vons dit précédemment , ce g. est très voisin du Dcyeuxia, dont il diffère surtout par sa paillette infér. mucronée au-dessous de son sommet bifide, et non aristée sur le milieu du dos. I! a pour type VAnindo arenaria L., sous le nom A' A. amndinacea Host(G)-ojn., 4, p.2l7,t.4l),esp.escessivementcommunesur les dunes ou les bords sablonneux de la mer, où ses rhizomes rampants s'étendent souvent à une très grande distance. C'est sous ce rapport une plante intéressante, et qu'on sème avec avantage dans les terrains sa- blonneux pour en fixer la mobilité. Ce g., qus Palissot de Beauvois nommait Psam- ina, renferme une seconde esp. peu diffé- rente de la première , et qui croit sur les bords de la mer Daltique. (A. R.) * AHIMOPIÏORE. Ammophoyus (au^^oç, sable; (fîopoç, qui porte), iins. — G. de l'ordre des Coléoptères Hétéromères, fam. des Mé- lasomes, établi par M. Guérin [Mag. zool., G vol., 1834) et adopté par M. Solier, qui le place dans sa tribu des Tagénites, en lui donnant pour caract. distinclifs : Dernier art. des ant. tronqué brusquement et carré- ment. Tibias antérieurs notablement trian- gulaires. Prolhorax peu sensiblement dilaté sur les côtés. — M. Soliercomprend dans ce g. 4 esp., indiquées comme étant toutes du Pé- rou. Nous n'en citerons qu'une, VA. pern- viaiius , ainsi nommée par M. Guérin, mais qui paraîtrait avoir été appelée antérieure- riicnt tagenioidcs par M. Petit. Elle serait AMM 363 aussi originaire du Chili, suivant M. Dejean {Catal. 3""^ édii.) qui la rapporte au g. Se- lenomma , Sol.) (D.) * AMMOPTEiVODYTES. Ammoptenody- tes ( âafxoç , sable ; TrTovo;, qUl vole ; (JuTvjç , plongeur), ois. — Ce nom, qu'on a écrit à tort dans les auteurs Ammapienodytes, a été donné par Ritgen à une famille d'Oiseaux comprenant les Oiseaux non voiliers, et courant dans les sables comme l'Autruche. (C.D'G.) •AMMOPTILA(iV,!;io;, sable; TTTiIlov, plume, aile). OIS. — G. établi par M. Swainson (Clasu. of Birds) , répondant au Plavianus, Vieill., et au Gt/-.sor, Wagl. L'auteurcn faitun s.-g. du g. Tachydromus , lui réunissant encore comme s.-g. le Glureola et le Tachydromus. L'esp. type et la seule connue , ce nous sem- ble, est le Pluvian du Sénégal, Plavianus melanocephal'is Vieill. {Nouv. Dict., 27-130, et Gall., pi. 233), Ckaradrius melanocepha- lus Lath., Gmel. Il est singulier qu'un ornithologiste aussi distingué que M. Swainson, tout en adop- tant un g. déjà formé par un auteur fran- çais, semble prendre à tâche d'en changer le nom, sans motif apparent. C'est à nos yeux une faute grave, laquelle ne peut qu'aug- menter la confusion qui règne déjà dans la nomenclature; faute qui, d'ailleurs , se ren- contre trop souvent dans ses ouvrages, où il dénature à chaque instant les noms gé- nériques ou spécifiques donnés par d'autres auteurs. (Lafr.) AMMOTHÉE. Ammolhea {nom myth.). Araciin.— G. delà famille des Pycnogonides, de l'ordre des Trachéennes, établi par Leach [Zool.Miscell. xix 1,2.), sur une seule esp. de la Caroline, qu'il a nommée A. caroU- nensis. Ce g., très voisin des Nymphons, en diffère par les antennes-pinces beaucoup plus courtes que la bouche , ayant leur article basilairefort petit, et par les palpes compo- sés de 9 articles , tandis que ceux des Nym- phons n'en ont que cinq. ( Bl. ) AMMOTHÉE. Ammolhea (nom mythol.) POLVP. — G. de la famille des Alcyoniens, établi par M. Savigny pour des Polypiers formés d'une masse commune, charnue, di- visée en plusieurs tiges courtes, rameuses , dont les derniers rameaux ramassés, ovales, conoides en forme de chatons, sont partout couverts de polypes; ceux-ci sont pourvus 364 AiNliN de huit tentacules pinnés, comme ceux des autres Alcyoniens et sont réiractiles dans des verrues inermes. Ce dernier caracl. les dis- tingue des Nephtées, dont les verrues sont au contraire armées de spicules. M. Savigny avait décrit et figuré une seule esp., de la mer rouge [A. viresceus], que M. Audouin, dans l'explication des planches de la Descrip- tion de l'Egypte, nomme Nephica Cordierii. M. Ehrenberg en a décrit une 2"" espèce, du même lieu, VA. ilitjrsoides. M. Milne- Edwards rapporte au même g. les Akijonium imbricaium , ramosum , et, avec doute, VA. umicoriim de MM. Quoy et Gaimard. (Duj.) AMIMYRSINE (aa-p.vpcriv/1 , (]ui a l'odeur de la myrrhe), eot. pu. — G. de la famille des Éricacées, formé par Pursh [FI. bur. Am. I. 301) , et réuni , comme synon. au g. Leiopht/llum , Pers. (C. L.) AMIViOS. Amitium (ayvtov, membrane qui enveloppe le fœtus ). anat. — On a donné ce nom à une membrane particulière, for- mant une sorte de poche dans laquelle sont contenus le fœtus et le liquide qu'on appelle Veau ou les eaux de l'Amnios. Tout récem- ment on a avancé que le fœtus ne se trouve pas en contact immédiat avec le liquide am- niotique, mais bien dans une autre cavité formée également par la membrane Amnios réfléchie sur elle-même à la manière des séreuses en général. Comme il est plus fa- cile de bien déterminer et de mieux faire comprendre la véritable disposition, la na- ture, et les rapports de l'Amnios à l'article OEuF,nousy renvoyons pour plus de détails. (M. S. A.) "AMIMOS (à'txvtov , membrane qui enve- loppe le fœtus). BOT. PII.— Malpighi nomma ainsi, par analogie , la liqueur gélatineuse ou émulsive , dans laquelle nage et se nour- rit l'embryon , et qui n'est visible qu'après la fécondation. La liqueur ou lait de l'a- mande du cocotier en offre un exemple re- marquable. Cette liqueur, en se concrétant, donne naissance au périspcnne. — On appelle aussi Amnios, la membrane (la 3^) interne qui contient immédiatement l'ovule; selon d'autres encore , cette membrane est le sac de l'Amnios. J^. Cnor.ioN. (C. L.) *AlVII\ISCUS(dimin.d'à,avtç,petitagneau). ijis, — G. de Coléoptères tétramères, famille des Longicornes, établi par M. Dejean, mais dent il n'a pas public les caractères. D'après A3iU la place qu'il occupe dans son Catalogue [i"-' édit.) , il appartiendrait à la tribu des Lamiaires de M. Serville. Il y rapporte 31 esp., toutes de l'Amérique, à l'exception de 3 dont la patrie n'est pas connue. La plu- part de ces esp. ont été nommées par M. De- jean lui-même. Nous n'en citerons qu'une, comme type du g., VA. perplexus, de l'Amé- rique septentrionale. (D.) AMMLM. ANAT. — r. Ammos. *AI\I(MilîA (àoioiôï), changement), inf. — Dénomination substituée par M. Ehrenberg à celle d'.^)/i/7)e. [f^. ce mot.) (Duj.) * AMOEBÉES ou AMOEBIEIVS. Amoe- bœœ (à,mocë/), changement), imfus. — Fa- mille d'Infusoires établie par M. Ehrenberg pour le seul g. Amibe ou Amocba. Elle est caractérisée par des prolongements varia- bles, rameux, et par l'absence d'un test; elle fait partie de l'ordre des Polygastri- ques anenlérés. (Duj.) AMOMÉES. Ainnmeœ ( aaoj)j.ov , amo- mnm, plante odoriférante de l'Inde, qu'on croit être VAmomon des modernes), bot. PII. — La famille de plantes monocolylédo- nées à ovaire infère, qu'on appelle ainsi, a porté beaucoup d'autres noms. On l'a nom- mée successivement Cannées, Drymiprlii- zées , Scilaminée.s , Zingibéracéc.s , Alpinia- cées, etc. C'est un groupe excessivement anomal et dont nous allons donner une des- cription assez détaillée pour en faire bien comprendre la structure. Cal. adhérent par sa base avec l'ovaire infère, à limbe double; l'exlér. plus court et à 3 lobes, à div. égales et régulières , rarement fendu d'un seul côté et irrégulier (G/o/'Z'fi); l'intér. plus ou moins tubuleux , à 3 divisions de forme variée , mais ordinairement semblables entre elles. En dedans de ce calice intér. sont des ap- pendices pélaloides en nombre variable : ordinairement 3, dont 1 , plus souvent d'une forme irrêgulière assez semblable au labellc des Orchidées, simple ou plus ou moins profondément bi- ou tri -parti. Comme nous venons de le dire , le nombre de ces appendices est variable; ils se sou- dent plus ou moins intimement avec le cal. intér. et forment un seul et même tube avec lui. Une seule élamine; filet attaché au tube I ducal, intér., ordinairement très irrégu- j lier; le plus souvent plus ou moins dilaté ' surtout vers sa partie suj)ér. qui est péta- AMO loïde. Anlh. à 2 loges quelquefois séparées l'une de l'autre cl comme appliquées sur le milieu de la face interne du filet pétaloïde, qui se prolonge au-dessus d'elles, en formant un appendice ordinairement bifide. Plus rarement, filet de l'étamine cylindrique et semblable à celui de toutes les autres plan- tes. Anth. à 2 loges, non surmontée d'un appendice pélaloide , uniloculaire dans le g. Ctmna [1^. Balisier et V Allas de ce Dici. Snb. Canna liiiea.Jig. /',2; c, l). Ovaire in- fère, à 3 loges contenant chaciir.e un grand nombre d'ovules attachés sur 2 rangs, à l'angle interne de chaque loge. Style or- dinairement grêle , parfaitement distinct des autres parties de la fleur, naissant du sommet de l'ovaire et d'une longueur pro- portionnée à celle du tube calicinal. A sa partie super, il passe en général au devant de l'anthère et se piace souvent entre ses 2 loges, qui offrent presque toujours unesorle degoutlière dans laquelle il est reçu. Il porte à son sommet un stigmate dilaté, concave, en forme de coupe dont l'inlér. est glandu- leux, et le contour garni de poils. Sur le sommet de l'ovaire, en avant du point d'in- sertion du style, on voil un petit corps glan- dulaire, simple ou bilobé; une sorte de dis- que épigyne , dont nous expliquerons plus tard l'origine et la nalure physiologi()ue. Ce petit corps manque fréquemment. Le fruit est communément une capsule à ;) lo- ges polyspermes, s'ouvrant à sa maturité en 3 valves. Plus rarement, le péricarpe est légèrement charnu ou même i)resque bacci- forme, pouvant, paravorlemeni, ne plusèîre qu'à une seule loge et contenir un très pe- tit nombre de graines ou même une seule. Celles-ci ordinairement arrondies et pres- que globuleuses ; quelquefois accompagnées à leur base d'un arille charnu elcupnlifor- me, contenant un endosperrnc farineux dans le centre duquel est un embryon presque cylindrique , nu ou plus souvent contenu dans une sorte de poche charnue nommée vitellus par Gaertner. Piadicule tournée vers le hile avec lequel elle est en contact. Nous nous sommes borné jusqu'à présent à décrire la structure florale des Araomées, sans nous expliquer sur les nombreuses anomalies qu'elle présente, quand on la compare à celles des autres familles déplan- tes monocotylédonées. En effet, nous Irou- KMO 365 vous ici des fleurs qui, au premier abord, s'éloignent beaucoup du type propre au plus grand nombre des végétaux pourvus d'un seul cotylédon. Ainsi, indépendamment du calice formé de 6 sépales plus ou moins soudés ensemble et disposés sur 2 rangs, nous observons 3 ou 4 autres div. péta- loides placées en dedans de la rangée la plus intér. des sépales, et que quelques auteurs ont désignées sous les noms de co- rolles cl de nectaires. De plus, au lieu de trouver 3 ou 6 étamines, comme dans la plu- part des autres Monocotylédonées, nous n'en voyons qu'une seule, rarement por- tée sur un filet cylindrique, plus souvent appliquée sur une bmière pétaloïde, qui se prolonge et se bifurque au-dessus de l'anlhère. Il y a donc évidemment ici, dé- viation du type régulier des Monocotylé- donées ; aussi rien n'est-il plus étrange et plus disparate que les noms donnés aux di- verses i)artics de ces fleurs par les difl'é- renls botanistes qui en ont parlé , et la ma- nière dont ils ont tracé les caract. des g. de cette famille. Le premier botaniste qui ait cherché à reconnaître la nature physiologique des di- verses parties constituantes de la fleur de cette singulière famille, est M. Lestiboudois, professeur de botanique à Lille. Dans 3 mé- moires successifs ayant pour objet: le 1^"^ le Caima indica ; Ic 2"" VHcdijcInum amjusti- fulium; et le 3'"= le Globba niitans, cet ingé- nieux botaniste s'est efl^orcé de ramener l'organisation des Amomées au type général propre à la plupart des familles des plantes Monocotylédonées. Pour lui tous les g. de cette famille doivent être considérés comjne ayant un calice double à G sépales et 6 éta- mines. De ces 6 étamines une seule est fer- tile et développée, les autres sont transfor- mées en appendices pétaloides. Nous adop- tons complètement celte manière d'envisa- ger l'organisation florale des Amomées, et nous la croyons conforme à la nalure. Seu- lement nous nous éloignons de notre savant ami , dans l'explicalion qu'il donne de cette organiiïation et dans la dénomination des parties constituantes de la fleur; ainsi par exemple, dans le g. Canna [F. V Allas de ce Dici.), on trouve, en dedans ducal, intér. : 1° 3 div. pétaloides , dont 2 dressées et sem- blables, elune infér. réfléchie, disposée à 366 Ai\iO peu près de la mcnie manière que le labelle (les Orchidées. En dedans de ces 3 div. on en voit 2 autres , l'une , portant sur l'un de ses côtés l'antUère, dont le filet se manifeste aussi par un certain épaississcment linéaire du côté de l'appendice auquel elle est atta- chée ; et une autre, confondue à sa base avec la précédente, qui se termine latéralement par l'aréole sligmatique. Selon M. Leslibou- dois , la division anthérifère doit compter comme 2 élamines, l'une fertile, l'autre stérile, dont l'anthère acomplétement avorté cl s'est prolongée en languette au-dessus de J'étamine ferliie; la 3"" étamine est repré- sentée par la division pétaloide révolutée; de plus, l'auteur admet encore 3 div. pétaloides dressées, tandis qu'il n'en existe réellement que 2, ainsi qu'il le montre dans sa fi- gure 2, (/.(/. Ces 3 divisions représenteraient les 3 autres élamines. Ce n'est pas ici le lieu de réfuter ce que celte opinion a d'inexact sur ce point. Nous aurons occasion d'y revenir m traitant successivement des dif- I férentsg. delà famille, et en particulier des g. Canna { V. Balisier ) , Htchjchmm et Globba ou Rencalmia, sur lesquels M. Lesti- boudois s'est particulièrement appuyé pour établir son opinion sur la structure florale des Amomées. Pour le moment nous nous bornerons à énoncer ici en peu de mots no- tre manière d'envisager la structure primi- tive des Amomées, et d'en expliquer l'état anormal. Les Amomées ont : 1 ° Un calice double, for- mé de 3 divisions extérieures plus courtes ; de 3 div. intér. plus longues et soudées en 1 tube ; 2^ C étam. dont 2 ordinairement à anthère uniloculaire, développées, ferti- les, et soudées ensemble, de manière à imi- ter une anthère biloculairc , dont les loges seraient plus ou moins écartées l'une de l'autre. Rarement une seule est développée et anthérifère [Canna). Les étamines stériles sont, sous la forme d'appendices pétaloides, souvent confondues et soudées 2 ou 3 ensem- ble, et plus rarement l'une d'elles sous la forme d'un petit mamelon glanduleux ( dis- que épigyne) est placée sur le sommet de l'o- ' vaire infère. Ce qui distingue notre manière d'envisa- ger la structure florale des Amomées, de celle des autres botanistes, c'est déconsidé- rer l'étaminc fertile : l° comme composée AMO de 2 étamines uniloculaircs ; 2" comme une étamine avortée , le petit mamelon glan- duleux que , dans un certain nombre de g., on observe sur le sommet de l'ovaire. La nature même des parties constituantes de la fleur nous parait confirmer pleinement notre opinion ; ainsi , l'anthère est bien cer- tainement uniloculaire dans le g. Canna, quoique quelques botanistes l'aient à tort décrite comme à 2 loges. Les 2 loges de l'an- thère des autres g., sont plus ou moins écar- tées l'une de l'autre, et l'espace qu'elles lais- sent entre elles forme une gouttière souvent très profonde dans laquelle la partie super, du style est reçue. Il nous semble donc ra- tionnel, l'anthère étant bien réellement uni- loculaire dans le g. Canna, de considérer les 2 anthères uniloculaircs et plus ou moins écartées des autres g., comme représentant 2 élamines soudées en une seule; ce qui nous parait encore appuyer cette opinion , c'est que l'appendice pétaloide qui surmonte ces 2 anthères uniloculaircs, est toujours l-'lus ou moins profondément partagé en 2 lobes à son sonmiet. Quant au mamelon surmontant l'ovaire et que nous croyons représenter une des éla- mines avortées, nous dirons qu'il manque, toutes les fois que les div. pétaloides placées en dedans du calice, sont en nombre sufli- sant pour représenter les élamines avor- tées et compléter ainsi le système slaminal bexandrique ; et qu'il existe, toutes les fois au contraire qu'il manque une div. péta- loide pour parfaire le nombre normal des élamines. Appuyons ce fait de quelques exemples: 1" Dans le g. Kœm])fcria, les div. pétaloides, au nombre de 4, sont soudées en- semble et forment un tube; 2 de ces div. sont dressées et 2 sont réfléchies. Avec les 2 élamines fertiles (soudées en une seule) voilà le nombreOcomplélé, et iln'y aaucune trace de mamelon sur l'ovaire. 2" Dans le g. Iledijcliiiim , en dedans du calice intér., on n'observe que 3 div. pétaloides distinctes; et le mamelon glanduleux , qu'on aperçoit sur le sommet de ro>aire, complète les 4 éla- mines stériles. 3° Dans le Globba niiiam , qui doit être transporté dans le g. yllpi- nia, en dedans du calice intér., on trouve 3 div. pétaloides, dont 2 latérales excessi- vement petites confondues en une seule; ici encore, un mamelon, s'élevant de l'o- AMO vaire, porte à 4 les élamines avortées et com- plémentaires. Nous venons de décrire le groupe des Amomées ou Cannées tel qu'il a été admis par Jussieu , qui considérait les g. assez peu nombreux qui le forment, comme ne con- stituant qu'une seule famille. M. Robert Brown, le premier, a proposé de subdiviser ces g. en 2 familles: 1° les Cannées ou Can- tiacées, comprenant les g. Canna, Marania , Thalia , Phrynium et 3Iyrosma; 2° les Sci- laminées , dans lesquelles viennent se ran- ger les autres g. non mentionnés ici. Celte div. a été adoptée par la plupart des bota- nistes. Seulement quelques uns, M. Lin- dley entre autres, ont cru devoir changer le nom de Cannées en celui de Marantacées. Les caractères qui distinguent essentielle- ment le groupe des Marantacées consis- tent : 1° dans la position de l'étamine fer- tile toujours opposée à la div. pétaloïde ré- volutée; tandis que, dans les Amomées ou Scitaminées, l'étamine fertile (qui pour nous se compose de 2 étamines soudées en une seule) correspond à une des div. latérales ; 2" et surtout dans l'absence du vitellus, qui recouvre complètement l'embryon dans tous les g. des vraies Amomées. Malgré l'importance des caract. donnés pour séparer ces 2 groupes, comme 2 familles distinctes, l'alTinité qui existe entre les g. qui les composent, est si grande que nous avons cru pouvoir les considérer seulement comme 2 tribus d'un même ordre naturel. M. Lestiboudois est encore allé beaucoup plus loin que nous, dans la concentration des g. de celte famille, puisqu'il pense qu'on devrait les réunir avec ceux qui constituent la famille des Musacées, pour en former une famille unique. Suivant ce botaniste, les Mu- sacées représentent le type normal et régu- lier des Amomées, dont la différence ne provient que de la transformation de 5 éta- mines en appendices pélaloides. Sans doute il existe une très grande aflinité entre ces 2 familles, et c'est pour cela que dans tou- tes les classifications possibles on les place l'une à côté de l'autre; mais les caract. qui leur appartiennent sont trop constants pour qu'on puisse les réunir et les confondre; au- trement il faudrait presque ne faire qu'une seule famille de tous les g. monocotylédo- «és à ovaire infère, dont le type primitif est A3I0 367 en effet à peu près le même; ce que per- sonne ne proposera sans doute. Voici les div. que nous admettons dans la famille des Amomées avec l'indication des g. qui leur appartiennent : AMOMÉES. l-tribu.-CANNACÉES ou MARANTACÉES. Canna, L.; Myrosma, L. fil.; Phvynium, Willd. ; Thalia, L. ; Marania , L. ; Calalhea , Meyer, 2"'- tribu. — ZINGIBÉRACÉES. § I. ROEAIPFÉRIÉES. Zingiber, Gœrtn. ; Curcuma , L. ; Kœmp- feria , L. ; Uilchenia , Wallich. § II. AMOMÉES , Blume. A)noinum , L. ; Eleltaria , Rheede; fJedy- chium , Kœnig. § III. ALPINIÉES, Bl. Alpinia, L. ; Hellenia , \\\\\A.; Cenolo- phon , Bl.; Casirocliilus, Wallich; Monolo- plius, Wallich; Cassumunar, Colla, Galan- ga , Roxb. ; Monocystis, Lindl.; Phœomeria, Lindl. ; Peperidium, L. § IV. COSTÉES. Costus, L. § V. GLOBBÉES. Le seul g. Globba L. , auquel on doit réu- nir comme synonymes les g. Colebrookia , Don. ; Ceranikera , Hornem. ; Mantisia , Sims. ; Renealmia , L. fil. ; Calimbium , Juss. (A. Richard.) * AMOMOCARPLM (àVa>p.ov, Amomum; xapTToç, fruit). BOT. Foss. — J'ai désigné sous ce nom ( dans mon Prodrome de CJJist. des Végétaux fossiles), un fruit trouvé dans les argiles tertiaires de l'ile de Sheppey, et qui, par sa forme générale, a beaucoup d'a- nalogie avec celui de quelques esp. du g. Amomum. C'est en effet un fruit triangu- laire, déprimé, dont les angles sont saillants et arrondis, marqués de 3 sillons longitudi- naux qui indiquent autant de sutures; caract. qui se retrouvent bien dans les fruits d' Amo- mum, mais qui se présentent dans un trop grand nombre de plantes pour qu'on puisse en conclure, avec certitude, l'analogie de ces fossiles avec les Amomum. Il faudrait pour cela connaître la structure intérieure de ces fruits fossiles, et jusqu'à présent elle nous est inconnue. Il me paraît cependant très 368 AMO probable que ces fruits appartiennent à une plante monocotylédone. ( Ad. B. ) AMOHILiVI { aacoaov , umomum. V. Aino- mécs). BOT. PII. — G. de la famille des Amo- inées, qui se compose d'un petit nom- bre d'esp. , toutes originaires des contrées chaudes de l'ancien continent , plus ra- rement d'Amérique, et dont les caracl. peu- vent être exprimés de la manière suivante : Cal. à G div, disposées sur 2 rangs. Appen- dices pétaloides formant une seule lèvre bi- lobée. Filament prolongé au-delà des deux anlh. en un appendice ordinairement sim- ple, quelquefois bifide. Filet pétaloide, por- tant à sa biise 2 autres petits appendices. Capsule quelquefois légèrement pulpeuse intérieurement, à 3 loges s'ouvrant en 3 valves, contenant chacune un grand nombre de graines arillées. — Les espèces de ce genre sont vivaces. Leur racine ou souche est charnue, rampante; leurs feuilles sont distiques, membraneuses, à gaines fen- dues. La hampe est radicale, porte des fleurs disposées en épis el accompagnées de larges bractées. On a retiré du g. Amomum, tel qu'il avait été établi par Linné, un certain nombre d'esp., telles que les Amomam zvujiber, ze- rumbet, pour en former un g. à part sous le nom de Zimjiber. Ce dernier g. se dislingue surtout parrapi)endice surmontant les deux étamines, et allongé en forme de corne re- courbée en avant. Parmi les esp. û'Amo- miim, nous cileronshs A. cardamomum L., Grana puradisi, etc. (A. R.) AMO\IA, Nesll. (contraction d'Aremonia) BOT. PH. — Syn. du g. Aremonia , Neck. , de la famille des Rosacées. (Si-.) • AMOIME. Amoniu. arachn. — M. Koch désigne sous ce nom {Deiuschlands Cntst. AJyriap., etc.) une nouvelle coupe générique à laquelle il n'a pas donné de caractères. (H. L.) •AMOORA. BOT. PU.— Ce g. de Roxburgh est le même que VAplianatuixis de Blume, et ses esp. ont encore reçu les noms d'autres g., tels que^(//((/a, Andersovia, Buchanania, Sphœrosacme. H appartient à la famille des Méliacéeset offre les caract. suivants: Cal. à 3 folioles, accompagnées de 2 bractées tout-à-fait semblables, qui semblent com- poser un calice quinconcié. Pétales 3, larges, concaves , ouverts; fi filets largos e( cornplé- AAIO tement réunis en un tube globuleux ou plus tard campanule, d'abord soudé avec les pé- tales dont il se détache ensuite, découpé à son bord libre en G lobes peu marqués , et portant sur sa face interne 6 anthères tout-à-fait cachées dans son intérieur , opposées à ses lobes, oblongues, 3-gones, attachées par leur dos. Ovaire déprimé, sur- monté d'un sligm. sessile, en forme d'une pyramide à 3 angles mousses, à 3 loges con- tenant chacune 2 ovules pendants et super- posés. Fruit capsulaire, coriace, à 3 loges monospermes , se séparant en 3 valves dont chacune emporte avec elle la cloison opposée. Graines adnées à la paroi par la plus grande partie de leur face inlerne, enveloi)pées plus ou moins complètement d'un arille charnu , offrant une radicule courte et super. , et 2 gros cotylédonscollatéraux, souvent soudés. — Les esp. sont de grands arbres à feuilles alternes, composées d'un grand nombre de paires de folioles inéquilatéralcs avec une impaire terminale, à fleurs disposées en pa- niculcs, ou plus souvent en longs épis axil- laires. On en compte 5 , croissant dans les Indes orientales ou dans les grandes îles qui font suite à l'Asie, dans les Philippines, à Java, à Timor. ( Ad. J. ) *AMORDICA,Neck. (altération de Mo- mordica , faisant allusion à la ressemblance des deux genres), bot. ph. — Synon. du g. AJoinordica, L., de la famille des Cucurbita- cées. (Sp.) 'AMORES. zooL. — /^. Amours. •AMOREUXIA, Moç. et Sess. Flor. Mex. ined. ex DC. Prodr. 2 , p. C38 ( Amoreux , botaniste de Montpellier ). bot. pu. — G. incomplètement connu , que M. De Can- dolle place à la suite des Rosacées, en lui attribuant les caract. suivants : Cal. 5-parti; tube très court; segments oblongs , pointus. Pétales 5, plus grands que le calice. Étam. environ 2 , 1-sériées , plus courtes que les pétales, obtuses ou échancrées au sommet. Ovaire ovoïde, inadhérent, 3-loculaire, multi-ovulé. Style filiforme, pointu. Caps, ovoïde. — Herbe, semblable par le port à une Dryadée, ou à un Neurada. Feuilles lon- guement péliolées, 2-stipulées, alternes, palmatifides; lobes dentelés au sommet. Pé- doncules solitaires, oppositifoliés, subter- minaux, dressés, infléchis au sommet, l- floros. Fleurs grandes, rougeàtres. On n'a A3I0 signalé qu'une esp., qui croît aux environs de Mexico. (Sp.) • AMOrJA, Presl (à'ptopt'a, voisinage), bot. PU.— G. ou s.-g. fondé sur 15 esp. de Trèlles, et dont le Trifolium lujbfidum L. peut être en- visagé comme le type. Ses caract. différen- tiels, selon l'auteur c\[é{Symbol. bot.}, sont les suivants: Cal. campanule; dents subu- lées. Cor. marcescentc; étendard libre ; ailes et carène adnées à l'androphore. Ovaire oblong, 3-ou4-ovulé. Style flliforme, obli- que. Légume saillant, linéaire ou oblong, comprimé, toruleux, 2-ou 3-sperme, sub- déhiscent. (Sp.) *AMORPIIA (â'aoptpoç , informe), ins. — Sous cette dénomination , M. Newmann {En- tom. Magaz., tom. ii, p. 379) réunit les lar- ves d'une grande partie des Insectes hexa- podes et tétraptères , qu'il divise en deux sections , Achrmaia et Dermata. La 1" ren- ferme les larves des Lépidoptères et d'une grande partie des Diptères; la g'"^ celles du reste des Diptères. Chacune de ces sections se subdivise en un grand nombre d'ordresqu'il serait trop long de mentionner ici. (D.) AMORPHA, L. (à>op"tpoç, diirorme, à cause de l'irrégularité de la corolle), bot. ph. — G. de la famille des Légumineuses, sous-or- dre des Papilionacées, tribu des Galégées, Brown. Les caract. en sont les suivants : Cal. obconique, 5-denté. Cor. sans autre pétale que l'étendard, lequel est obconique et con- voluté. Étam. 10, monadelphes par la base, saillantes. Légume comprimé, tuberculeux, subfalciforme , très court, 1 ou 2-sperme. — Arbrisseaux; feuilles multifoliolées; fo- lioles ponctuées, ordinairement stipellées. Grappes terminales, denses ,. spiciformes; fleurs d'un violet foncé. — Ce g. , qui se compose d'environ 10 esp., appartient à l'A- mér. sept. ; plusieurs se cultivent comme ar- bustes d'ornement. (Sp.) 'AMORPHE (à>opyo5 , difforme), ins.— Nom donné par Hubner à une div. des Sphingides, qui correspond aiMig.Smérinilie de Latreille. F. ce mot. (D.) 'AMORPHE (à priv.; fiopcp^', forme; c'est- à-dire sans forme déterminable). min. — Nom spéciflque, par lequel on désigne les minéraux qui se présentent en masses irré- gulières. ( Del. ) •AMORPIIOCEPÏIALUS (âVopyo;, dif- forme ; xiop- -t- dogi-apltiu , a formé, sous ce nom, un g. du Pieris lall/'olia Hunib. et Bonpl., qui diffère des autres Pteris par ses nervures réticu- lées ou plutôt formant des aréoles à peu près quadrilatères, dans lesquelles quelques ra- meaux des petites nervures se teiminent li- AMP brement , comme dans les vrais Aspidium et ]csPlii,maiodes. Les capsules forment une ligne étroite, continue ou interrompue, re- couverte par un tégument marginal étroit, scarieux, s'ouvrant au dedans. — La seule esp. bien reconnue est celle citée ci-dessus, dont la fronde herbacée est trifoliée, à folio- lesprofondémentpinnatitide.-^. Elle croît dans la Colombie. Presl rapporte avec doute au même g., une plante du Chili qu'il n'a vue que dépourvue de fructification. (Ad. B.) *A1MPIÏIB0LE. Amphibola [ku-^:Sa\-/,, en- veloppe , filet). MOLi.. — M. Schumacher [Nouv. Sijsi. des J^ers le.stacé.s) propose sous ce nom un g. particulier pour la Neriia nux avellaiia de Chnitz. Ce g. a été reproduit un peu plus tard par MM. Quoy et Gaimard sous le nom d'Ampullacére, qui a été plus généralement adopté. /^. ampullacère. (DEsn.) AMPHIBOLE (A';jupi?olo;; ambigu, à cause des analogies que les substances ainsi nommées ont avec d'autres minéraux , et notamment avec les Pyroxènes, les Épidotes et les Tournjalines ). min. — Hauy a donné le nom d'Amphibole à une esp, qu'il avait établie en réunissant les minéraux appelés précédemment Trémoiue ou Grammatile , Slrahhlein ou Aclinole , et Iloniblende. C'esl un fait fort remarquable, que les fluctua- lionsd'opinionsauxquellesccssubstancesont donné lieu parmi les minéralogistes. Rap- prochées d'abord dans un mcmegroupe avec beaucoup d'autres minéraux , sous le nom commun de Scliorl, d'après quelques rap- ports assez insignifiants , elles avaient été ensui te séparées par Werner, sur la foi de cer- tains caract. extérieurs et fort peu décisifs. L'examen de leurs formes et de leur struc- ture conduisit Haiiy à les identifier sous le nom d'Amphibole. Plus tard, la découverte de l'isomorphisme est venue établir claire- ment la nécessité de considérer ce groupe non comme une véritable esp., mais comme un g. d'esp. isomorphes, c'est-à-dire d'esp. analogues et très rapprochées les unes des autres, tant par leurs formes que par leur composition atomique. On se trouvait ainsi ramené, en quelque sorte, au point de vue de l'École allemande, lorsque, peu de temps après , un cristallographe allemand, G. Rose, essaya de nous reporter encore à une ma- nière de voir plus ancienne , en cherchant à AMP 377 démontrer l'identité des Amphiboles avec les Schorls volcaniques ou les Pyroxènes. Au- jourd'hui, la plupart des minéralogislec' maintiennent la séparation des deux grou- pes, en considérant leurs esp. respectives, non comme isomorphes, dans l'acception rigoureuse du mot, mais simplement comme Plésiomorphes entre elles ( F". Plésiomor- piiisme). Nous nous conformerons à cette opi- nion , en ayant soin de faire remarquer les analogies nombreuses et les rapports in- times qui existent entre toutes ces substan- ces, et en insistant sur la valeur des 2 seuls caract. qui militent encore en faveur de la spécification généralement adoptée. Nous allons indiquer d'abord les caract. qui distinguent le groupe des Amphiboles, considéré comme g. niinéralogique; après quoi nous ferons connaître les dilTércncesqui nécessitent le partage de ce groupe en plu- sieurs espèces. — Les Amphiboles sont com- posés généralement d'un atome de trisilicate calcaire (C a Si 3) et de 3 atomes de bisilicale de magnésie (3 M g» Si ^) , la chaux et surtout la magnésie pouvantêtre, en tout ou en par- tie, remplacées, équivalent pour équivalent, par le protoxyde de fer ou le protoxyde de manganèse. Un alôme d'Amphibole est donc formé de 4 atomes de base monoxyde, et de 'J atomes de silice; si l'on admet avec M. Dumas, que la silice soit composée d'un atome d'oxygène et d'un atome de silicium. Nous adoptons cette dernière supposition , qui nous paraît plus probable que celle qui est généralement reçue parmi les minéralo- gistes , nous réservant de donner les raisons qui lajustifient, dans l'article où nous traite- rons des Silicates en général. Les Pyroxènes sont composés des mêmes principes dans des proportions peu dilTérentes : ils résultent de la combinaison de 4 atomes de base mo- noxyde , et de 8 atomes de silice, au lieu de 9; d'où il suit que par la perte d'un atome de silice, une molécule d'Amphibole se chan- gerait en une molécule pyroxénique. Les Amphiboles fondent assez facilement au Chalumeau en un émail diversement coloré; si l'on expose une masse d'Amphibole cris- tallisée au feu des hauts-fourneaux, de ma- nière à la fondre complètement, et si on la fait cristalliser de nouveau par refroidisse- ment, les cristaux que l'on obtient ne res- semblent plus aux cristaux primitifs, mais 2i" 378 AMP ils oiïrcnt tous les caract. des cristaux de Pj- roxènes. * Les Amphiboles, comme les Pyroxénes, cristallisent dans le système Klino-rliombi- que : leur forme fondamentale est un prisme oblique, à base rhomboidalc , inclinée sur l'axe de 105 à lOG»; mais les pans du prisme, tels que le clivage les donne, font sur l'arête antérieure H un angle obtus d'environ 1 24» ^ dans les Amphiboles, et un angle aigu de 87° à peu près dans les Pyroxèncs. En ad- mettant que la base ait la même inclinaison dans les 2 prismes, si l'on cherche à faire dériver l'un de ces prismes de l'autre, sa- voir le prisme de l'Amphibole de celui du Pyroxène, on trouve que l'angle du premier s'accorde à très peu près avec celui que donne le calcul , dans l'hypothèse où le prisme de l'Amphibole proviendrait de la rnoditication HIK 11 faut, pour mettre les 2 prismes en rapport de position, supposer la coïncidence des bases et des sections dia- gonales respectives, en sorte que l'angle de 87° dans le Pyroxène corresponde à l'angle de 124° dans l'Amphibole. T3e ce rapproche- ment, on peut conclure qu'il existe entre ces minéraux, sinon une identité complète de formes , du moins une analogie très grande et tout -à -fait comparable à celle qui s'observe ordinairement entre les sub- stances dites isomorphes. La pesanteur spécifique des Amphiboles ■varie de 2,9 à 3,5. Celle des Pyroxénes ne descend pas tout-à-fait aussi bas, mais elle 8'élève jusqu'à 3,C. Les Amphiboles fondent plus facilement que les Pyroxénes; ils passent en conséquence moins vite , ou par un refroidissement beau- coup plus lent, de l'état de fusion à l'état cristallin. On trouve souvent la Hornblende et le Pyroxène augite composant ensemble des macles ou réunions régulières de cris- taux, dans lesquelles les parties composantes d'espèces dilTérentes sont entre elles dans le rapport de position indiquée plus haut; dans ce cas. c'est toujours le Pyroxène qui constitue le noyau ou le centre de la macle, et la Hornblende lui forme comme une sorte d'enveloppe extérieure. De tels groupements s'observent non seulement dans les cristaux disséminés (Uiorites des monts Ourals), mais aussi dans les cristaux implantés (Sahlites d'Arendal). Les Amphiboles et les Pyroxè- AMP nés ne se distinguent pas seulement par leurs faces de clivage; mais leurs formes ex- térieures, quoique susceptibles d'être ra- menées les unes aux autres, sont le plus souvent dilTérentes. Ainsi l'on n'a point en- core observé les Pyroxénes sous les formes ordinaires de l'Amphibole; mais il existe dans les diorites de l'Oural des cristaux d'Am- phibole qui se montrent sous l'une des for- mes les plus communes du Pyroxène ; ce sont ces cristaux que G. Rose a décrits sous le nom d'Onralite; ils renferment souvent un noyau de véritable Pyroxène. Cette observa- tion semble indiquer que la différence des formes extérieures pourra disparaître un jour d'une manière plus complète. H ne res- tera donc plus d'autre caract. distinctif, que la diversité des clivages, laquelle parait dé- pendre d'une légère différence dans la com- position chimique, savoird'une petite quan- tité de silice en excès dans les Amphiboles. Si l'on regarde, avec la plupart des minéra- logistes, cet excès de silice comme essentiel, parla raison qu'il est toujours en proportion simple et définie, il y a nécessité de main- tenir la séparation des 2 groupes d'espèces. 11 faudrait, au contraire, les réunir en un seul et même genre, si l'onconsidé^rait, avec G. Rose, celte différence de composition comme accidentelle, et comme provenant uniquement de celle des circonstances qui ont accompagné la formation des cristaux d'Amphibole et de Pjroxène. Selon cet ha- bile cristallographe, les Pyroxénes auraient cristallisé par un refroidissement très ra- pide d'une certaine masse en fusion , et les Amphiboles par un refroidissement beau- coup plus lent de la même masse fondue. f^. PVROXÈNE. Nous rapporterons toutes les variétés d'Amphiboles à 3 esp., dont une, la Trémo- liie, comprendra les variétés à bases terreu- ses , qui sont généralement sans couleur ; une autre, VAmphibote proprement dit, se composera de toutes les variétés à bases ter- reuses et métalliques, dans lesquelles le pro- toxyde de fer ou de manganèse entrera en quantité notable avec la chaux et la mag- nésie, et qui par suite présenteront une cou- leur verte plus ou moins foncée. Cette der- nière se subdivisera en 2 s.-espèces : Vy/cti- tiote et la Hornblende. La 3"" esp. compren- dra les variétés à bases de fer et de magnésie, AMP sans chaux, que l'on désigne sous le nom A' Anthophyllite . 1" espèce.— TRÉMOLITE. Synon. Gram- matiie ; composée d'un atome de trisilicale de chaux (C Si ^), et d'un atome de bisilicate de magnésie (MgiSi^). Cristaux blancs, blanc-jaunâtre? ou gris-cendrés, ayant quel- quefois une teinte verdâtre, et souvent un éclat qni tire sur le nacré; clivabies pa- rallèlement aux pans d'un prisme rhomboï- dal oblique, dont le grand angle latéral est de 124°, 37', et dont la base est inclinée à l'axe de 103° environ. Ces cristaux sont gé- néralement vitreux et translucides; ils fon- dent avec assez de facilité en un verre blanc ctbulIeux.Densité, 2,9; Dureté, 5,6. Analyse: Silice 60,60; chaux 12, 43; magnésie 27,07. — La forme la plus ordinaire des cristaux de Trémolite est le prisme fondamental de 124°, dont la base est remplacée par un sommet dièdre de 148°; l'arête du biseau terminal est inclinée à l'axe, comme la base qu'elle remplace , et qui en serait la tron- cature tangente. Quelquefois cette tronca- ture existe en même temps que celle des arêtes longitudinales obtuses. La Trémolite se rencontre rarement en cristaux complets; elle est le plus souvent en longues baguettes prismatiques, terminées irrégulièrement, comme si elles avaient été fracturées. Dans cette esp. de cassure transversale, on aper- çoit souvent une ligne colorée dans la di- rection de la grande diagonale; c'est ce ca- ractère qui avait fait donner d'abord à l'csp. le nom de Grammatite. Elle se présente aussi en aiguilles divergentes, ou en masses composées de fibres délices d'un aspect soyeux. Parfois elle offre des teintes d'un blanc rougeâtre, d'un vert d'asperge, ou d'un bleu-violet pâle. Elle est le plus ordi- nairement disséminée dans les Dolomies ou les calcaires saccharoides des terrains mi- caschisteux, et c'est ainsi qu'on la trouve à Campo-Longo au Saint-Gothard, à Pfitsch enTyrol, à Gullsjo et Acker en Suède , à Dognatzka dans le Bannal, et dans une multitude de localités en Saxe, en Bohême, en Ecosse , e« Amérique. On rapporte à la Trémolite une partie de ces substances filamenteuses, connues vul- gairement sous les noms d'Amiaiiie ou d'^s- bestc. F. ces mots. Il"" Esftce. — AMPHIBOLE. Composée AMP 379 d'un atome de Irîsilicate de chaux (C SM) , et d'un atome de bisilicate de fer (F Si»), cette esp. est souvent mélangée avec la pré- cédente , surtout dans les variétés dites acti- notes. Ses couleurs sont le vert tendre, le vert plus ou moins foncé, et le noir brunâ- tre. Elle cristallise en longs prismes, ou en cristaux courts et bien terminés, clivabies parallèlement aux pans d'un prisme klino- rhombiquedel24° 30'. La base de ce prisme est inclinée sur les pans de 103° \ . Indé- pendamment des 2 clivages, que nous ve- nons d'indiquer et qui sont les plus nets, l'Amphibole en offre d'autres qui sont beau- coup moins sensibles dans la direction des diagonales. La fusion au chalumeau donne un verre brunâtre ou noir. Densité, 3 à 3,4; Dureté, 5,5. Ir" Sous-Espèce. — actinote. Synonyme Slrahlstein ; mélange de Trémolite et de Hornblende. Cristaux translucides, en longs prismes, ou en longues aiguilles rayonnées, d'un vert clair ou d'un vert foncé, dissémi- nés dans des roches talqueuses,; formant aussi des masses à structure lamellaire. Ana- lyse de l' Actinote du Zillerlhal : Silice 63,1 chaux 11,4; magnésie 7,8; proloxyde de fer 25,8.— On peut rapporter à l'actinote la sub- stance appelée Kalamite, de Brattforsgrufva, en Wermel.mde; la Byssolite du Dauphiné. On pourrait aussi placer ici , d'après le ré- sultat de leurs analyses , la plus grande par • tie des variétés d'Amphibole, dites Parga- siies; mais leurs caract. exlér. les rappro- chent davantage de la Hornblende. On trouve l'Actinotc disséminée dans des ro- ches talqueuses, au St-Gothard et dans le pays des Grisons en Suisse, et à Greiner dans le Zillerlhal en Tyrol. Elle se rencon- tre aussi dans les lits déminerais ferrugi- neux des terrains schisteux cristallins , à Ehrenfriedersdorf en Saxe, à Arcndal en Norvège, etc. 2'"^ Sous-Esp'ece. — .hornblende. Cristaux verts, vert-noirâtre ou d'un noir-brunâtre, ordinairement courts et complets , ayant souvent leurs arêtes et leurs angles arron- dis , comme s'ils avaient été fondus; présen- tant des clivages latéraux très nets, et un éclat vitreux très prononcé. Leur forme la plus ordinaire est celle de la Var. Dodécaè- dre, H., qui offre l'aspect d'un prisme hexaè- dre terminé par dos sommets Iriédres à faces 380 AMP rhombcs. Cette variété est soumise à un groupement par hémitropie, qui lui donne souvent l'apparence de ces cristaux simples à sommets dinérenls, qui sont si fréquents dans le groupe des Tourmalines. L'axe de révolution est horizontal, et perpendicu- laire au plan des grandes diagonales. On voit quelquefois, à la jonction des 2 cris- taux, uneesp. de sillon qui annonce l'hémi- tropie ; mais par l'extension que prennent certaines faces aux dépens de celles qui composent l'angle rentrant, celui-ci dispa- raît d'ordinaire, et l'un des sommets pré- sente 4 faces , tandis que l'autre en a 2 seu- lement. Ce qui distingue cescristauxde ceux des Tourmalines, c'est qu'aucune des faces qui existent sur un sommet ne se retrouvent surl'autre. Les Flornblendcs sont composées comme les Actinotes, de silice, de chaux, de magnésie et de protoxyde de fer; mais les variétés d'un noir foncé renferment plus de fer; et elles présentent, en outre, des traces d'acide fluorique, et une quantité d'alu- mine, qui va quelquefois jusqu'à i3p. 0/0, et dont la présence est encore tout-à-fait inexplicable. La Hornblende se rencontre en masses la- minaires ou lamellaires, formant des ro- ches auxquelles on donne le nom A'AmpIn- boliits. A l'état de grains cristallins ou de lamelles , elle entre dans la composition de beaucoup de roches mélangées (Syénite, Diorite, Aphanite, etc.); elle y est ordi- nairement disséminée, soit en lamelles ou aiguilles reconnaissables à leurs clivages éclatants, faisant entre eux un angle très ouvert, soit en cristaux nets et courts, d'un vert ou d'un noir foncé. On doit rapporter à cette esp. : la Pnrguiite , Amphibole granu- liforme, disséminée dans un calcaire lamel- laire à Pargas , en Finlande; la KariiuUine, du Sau-Alpe en Carinthie; l'Arfwedsonite, ou Hornblende noire du Groenland; \a, Horn- blende basaltique , des terrains de basalte et de laves de la Dohème, de l'Auvergne , du Vésuve, de l'Etna, du cap de Gates en Es- pagne, etc. Celle dernière variété est d'un noir foncé et à poussière brune; elle est susceptible d'une altération qui l'a fait pas- ser à l'état terreux, et les écailles qu'on en détache, vues par transparence, paraissent souvent d'un beau rouge. On peut aussi rapporter à la Hornblende: AMP rOura/i7e deG, Rose, variété d'Amphibole qui se présente sous la forme ordinaire du Pyroxène, et qui est abondamment répan- due dans les dioriles de l'Oural ; et la Sma- ragdiie (anciennement Diallage verte), qui, selon M. Heidinger, est un mélange ou grou- pement régulier de lamelles d'Amphibole et de Pyroxène, offrant des faces de compo- sition parallèles à la grande diagonale du prisme de 124». La Smaragdite d'un vert foncé de Norwège n'est presque que de l'Am- phibole pur. Elle fait, avec le Labrador ou la Sauiiiuriie, partie de la roche nommée Eu- ■phoiide. III"" ^^pècc — ANTHOPHYLLITE. Sub- sance lamellaire, brunâtre, d'un éclat mé- talloïde, divisible en prismes rhomboidaux de 124° 3l', et aussi dans la direction de la petite diagonale. Sa couleur est le gris jau- nâtre et le brun de girofle, quelquefois avec des reflets biens. Son éclat est vitreux, ou perlé , et se rapproche un peu de l'éclat mé- talloïde. Pesant. spécif.=3,5; Dur.=5,5. L'Antho- phyllite est aux autres esp. d'Amphibole ce que l'Hypersthène est aux Pyroxènes ordi- naires. Elle est composée d'un atome de tri- silicate de fer et de 3 atomes de bisilicatede magnésie; c'est donc une Trémolite dont la chaux a été remplacée entièrementparlefer. L'analyse de l'A. de Kongsberg par Vopelius a fourni : Silice, 5G,74; magnésie, 24,35, oxy- dule de fer, 13,!)4 ; oxydule de manganèse, 2,3S;eau, 1,6"'. Elle se trouve en couches dans le Micaschiste, à Kongsberg en Nor- vège , à Hclsingfors en Finlande , et à Iker- toak en Groenland. (Del.) AiMPIIIBOLES. yJinphiboli (àacpt, autour; Sol-n [ëxllu,] , action de lancer), ois. — Nom donné par Goldfuss et llliger à une famille , et par Savi à une tribu, de l'ordre des Passe- reaux, renfermant des oiseaux munis de 2 doigts en avant , de 2 en arrière , et dont le postérieur interne est versatile. (C. d'O.) •AHIPIIIBOLIIVS. Awp/iiboliiii (âf^cpi', au- tour; êolïî [Çx>^co] , action de lancer), ois. — Ce nom , donné par C. r>onaparte à une fa- mille d'oiseaux de l'ordre des Passereaux, est synonyme d'Amphiboles. ( f^. ce mot.) (C. D'O.) AMPniBOLlQUE. Awpliibolicus {r. Am- PHiiioLF.).GÉoi.. — Les géologues donnent cette éi>ithèle aux roches dans lesquelles l'Am- AMP phibole entre comme partie constituante essentielle (ex.: Aniphibolite, Diorite). Les Rocher amphiboliques forment un groupe distin'^l dans les classifications de MM. Cor- dier, Brongniart , d'Omalius d'Halloy et de Bonnard. (C. d'O.) AMPHIBOLIQUES [Roches] [d'yimpliibole; V. ce mot). GÉoL. — Les géologues donnent cette épilliète aux roches dans lesquelles l'Amphibole entre comme partie consti- tuante essentielle. Les /ioches amphiboliques forment un groupe dans les classifications de MM.de Bonnard, d'Omalius et Brongniart. M. Cordier en forme une famille compre- nant les esp. Ampliibolite Kersanton, Dio- rite, Pori)hyre dioritique et Grès diorili- que. Les Roches amphiboliques sont généra- lement cristallines; les couleurs dominantes sont le noir et le vert plus ou moins foncé. Ces roches se présentent, soii en couches subordonnées, dans les terrains primor- diaux, soit en filons ou en amas transver- saux, résultant d'épanchement dans les ter- rains anciens. (C. d'O.) *AMPIIIBOLlS (à^tpeÇ^o;, ambigu), bot. CR. — Il faut rayer ce g. du catalogue des Thalassiophytes. I-e type sur lequel il a été fondé est le Ruppia aniarciica Labill , qui est conséquemment une plante vascu- iaire. (C. M.) AMPKIBOLITE (dimin. à' Amphibole ; V. ce mot). GÉoL. — On donne ce nom aux roches composées essentiellement et pres- que exclusivement d'Amphiboleà l'étatcris- tallin. Plusieurs éléments accessoires se trouvent quelquefois dans celte esp. de ro- che ; ce sont, suivant M. Cordier, du Feld- spath en petite quantité ; du Quartz dissé- miné dans la masse en grains isolés ou en veines qui y forment de petits lits;du Grenat qui se présente en abondance sur certains points isolés; du Pyroxène ; du Mica; de la Diallage; de l'Épidote ; du Fer oxydiilé; de la Pyrite ordinaire et de la Pyrite cui- vreuse. L'Amphiboiite présente une tex- ture grenue ou lamellaire; elle a beaucoup de ténacité , ce qui la rend dilïicile à casser. Sa couleur est le noir ou le vert foncé. Cette roche appartient aux terrains primordiaux ; elle se trouve dans les gneiss en couches su- bordonnées qui se répètent souvent dans le même massif. La variété quartzil'ère appar- tient aux terrains micacés. (C. d'O.) AMP 381 • AMPUIBOLOCARPEES. Amphibolo- carpœ (âp.cpt'Ço^oç, équivoque ; xapTtôç , fruit). BOT. PII. — Dénomination appliquée par Rei- chenbach [Uundb. naturl. Pflanz.) à l'un des 3 groupes qu'il forme dans la famille des Fougères, dont il change le nom en celui de Ptéroidées. (C. L.) 'AMPIIIBOLOIVARZOIV (aacp.'ÇûAoç, dou- teux ; narzon.... ? ). i.\s. — Nom donné par Porro à un g. de Coléoptères tétramères , fa- mille des Xylophages, que Villa a nommé, de son côté , Calijpiobium. V. ce dernier nom, qui a prévalu. (D.) ''AMPIIIBOLURE. Amphibolunis (àytpc'Ço- )oç, ambigu; oipa, queue), rept. — Déno- mination donnée par Wiegmann à un g. d'Iguaniens acrodontes que Kaup avait déjà fait connaître sous un autre nom. T^. Gram- MATOPHORE. (G. B.) * AMPHIBOLUS (àaas été publiés, est fondé sur une seule esp. de la Californie, nom- mée par Kschsfhoitz yi. deiitipes. (D.) • AMPIIIDASIS et mieux AMPIIYDA- SYS ( àacpiixc-u;, velu dcs dcux côtes). ijjs. — G. de l'ordre des Lépidoptères, fa- mille des Nocturnes, tribu des l'halénites, établi par Treitscbke aux dépens du g. Geo- metra de Linné, ou du g. Pliatœna de Fabri- cius, Latreille, etc., et que nous avons adopté [Coiiiin. de l'ilhl. mit. den Lépid. de France, par Godarl) , en le fondant sur les caract. suivants: Ant.pectinées dans les mâ- les, simples dans les femelles. Bord terminal des ailes simple ou entier. Cors, large et laineux. Ailes épaisses et petites relative- ment au corps. Tête enfoncée sous le corse- let. Abd. gros et conique. Palpes velus et ne dépassant pas le chaperon. Trompe nulle ou presque nulle. Femelles ailées. Chenilles longues, cylindriques, garnies de tubercu- les en forme de bourgeons, et ayant la tète plate et plus ou moins échancréedans sa par- lie super. Chrysalide nue dans la terre. — Ceg., qui renfermeSesp. selon M. Treitscbke, a été restreint par nous à 3 , qui sont les A. betuliiria , prodromaria et hiriaria ; et nous avons réparti les autres dans deux nouveaux g. que nous avons créés sous les noms de JVyisia et de Phigalia. Les 3 esp. précitées ont la plus grande ressemblance avec les Bombyx , et se montrent à l'état parfait de- puis le commencement de mars jusqu'à la fin d'avril. Leurs chenilles ne vivent que sur les arbres, au pied desquels elles s'enterrent pour se chrysalider sans former de coques. (D.) AMPIIIDASYS. INS. — K. Ampiiidasis. •AHIFIIIDERRIIIS, R. Br. (àtxyc , autour de; 'îf'ppi;, peau, cuir), bot. fh. — Di\ision ou s.-g. du g. Oriles, R. Br. [Suppl. 32. — Orilina, id. in Linn. Trans. x , 224. — A. Rich. Sert. Aatrol. t. 25, ?.), caractérisée par des Anthères enveloppées entre les lamelles des folioles périgoniales; par des semences ailées des 2 côtés; par des feuilles cylindriques, sillonnées supérieurement et glandulifères sur les 2 faces. (C. L.) AMP AMPHIDERRIS. bot. — ^. Amphiuer- Riiis. (C. L.) AMPIIIDESMA (à^yc, doublement; <îca- fAo'ç, lien). MOLL. — G. de 3Iollusques acé- phales, de la famille des Maclracés de La- marck. Avant que cCt auteur cùl proposé ce g. [Hisi. Aat. des Anim. san-f vertèbres), le petit nombre d'esp. connues à celle époque était compris dans les Tellines de Linné. La création du ^. Ampltide.sma était cependant nécessaire, fondé qu'il était sur des caract. très différents de ceux des Tellines et des Mactres. Cependant Cuvier, dans la i"édit. du Règncanimal, soit à dessein, soit par ou- bli , n'a pas mentionné ce g., tandis queFé- russac, Latreille, et M. de Blainville le com prennent dans leurs méthodes. Latreille, exagérant peut-être la valeur des caract., fait du g. Aitipindcsmu, le type d'une famille à laquelle il donne le nom à'-hnplndesmites. .M. de Blainville au contraire amoindrit beau- coup trop la valeur des caract. de ce g. et le réduit à une simjjle section A^sLucines. Cu- vier (2-^ édit. du Règne anim.) parle des Am- phidesmes dans une note, d'après laquelle il semblerait croire que le g. n'est pas sulTi- sammenl connu pour être admis dans une bonne méthode. Nous pensons que Cuvier a été dans l'erreur, et que ce grand zoolo- giste, détourné par d'autres travaux, n'aura pas minutieusement examiné le g. de La- marck et n'aura pas senti la valeur de ses caract. Depuis les ouvrages que nous ve- nons de mentionner, M. Sowerby a proposé sous le nom de Camingia un petit g. qui ne nous parait pas snfTisamment distingué des Amphidesmcs de Lamarck. Nous proposons, en conséquence, la réunion de ces 2 g. Il nous suffira de discuter les caractères de ce dernier pour en démontrer le peu d'impor- tance. L'animal des Amphidesmes n'est pointen- core connu ; mais on a déjà rassemblé un assez grand nombre d'esp. de coquilles, d'a- près lesquelles les caract. du g. peuvent être exposés de la manière suivante : Coquille bivalve régulière, équivalve, le plus souvent inéquilatérale , aplatie latéra- lement, tantôt transverse , tantôt obronde, ayant les crochets petits , rapprochés, et les bords simples; le postérieur un peu baîllanl. Charnière offrant, dans le milieu, un petit cuilleron plus ou moins oblique, pour l'iii- AMP sertion du ligament, accempagné d'une ou de 2 dents cardinales. Une dent latérale com- primée de chaque côté de la charnière ; im- pression palléale profondément sinueuse du côté postérieur. Il est à présumer que l'animal des Am- phidesmes a une très grande ressemblance avec celui des Tellines; mais, comme dans un mollusque, l'animal n'est pas la seule chose à considérer, la coquille doit entrer aussi pour quelque chose dans les caract. génériques. Dans les Amphidesmes, ces ca- ract. sont" faciles à reconnaître ; ce sont des coquilles généralement aplaties, minces, arrondies ou Iransverses, ayant le port des Tellines et offrant quelquefois, dans un dé- veloppement assez considérable, le pli pos- ter, que l'on a pendant long-temps considéré comme tout-à-fait particulier aux Tellines. Dans ce g., le ligament est toujours intér. ; mais, dans quelques esp., surtout dans celles dont le cuilleron est le plus oblique, une portion de ce ligament parait au dehors; ce qui a fait croire à Lamarck qu'il y a 2 liga- ments dans ces Amphidesmes ; d'où le nom qu'il a donné à son g. A côté de ce cuilleron, on remarque, selon les esp., une ou 2 petites dénis cardinales généralement peu saillan- tes, mais assez constantes dans certaines es- pèces ; dans d'autres , elles ont une tendance à avorter et à disparaître. Dans ces esp. , le cuilleron est moins oblique; c'est avec elles que M. Sowerby a fait son genre Cumingia. Nous pensons qu'il y a bien peu de valeur zoologique dans le caract. allégué par l'au- teur anglais, pour le g. que nous venons de mentionner; mais pour le reste des caract., il présente une ressemblance parfaite. Outre le cuilleron et les dents cardinales, les Amphi- desmes offrent constamment 2 dents latérales, également écartées du centre de la char- nière, et assez semblables, parleur position et par leur forme , à celles des Tellines. Ce qui distingue encore les Amphidesmes des autres g. voisins et surtout des Lucims dont M. de Blainville les a rapprochées , c'est le profond sinus postérieur de leur impression palléale. Ce sinus, comme on le verra en con- sultant l'article Lucine, n'existe jamais dans ce dernier g., tandis qu'on le remarque toujours dans tous ceux des Mollusques acéphales, terminés postérieurement par des siphons grêles o^ séparés dans une grande T. 1. AMP 385 partie de leur longueur. Quelques personnes ont pensé qu'on devait attribuer aux Am- phidesmes la ColumelLc d'Adanson; mais nous pensons que cette coquille ne peut pas être très éloignée des Litrœa de Lamarck, parce que sa charnière est toujours pourvue de dents latérales. On connaît actuellement un assez grand nombre d'esp. d'Amphidesmes; elles sont distribuées dans presque toutes les mers; mais surtout dans celles des climats chauds. Nous n'en connaissons jusqu'à présent que 4 esp. fossiles, répandues dans l'étage super, des terrains tertiaires. (Desii.) • AMPHIDESMITES ( à.ayf, autour de; -îscraoç, lien).iMOLL. — Famille de Mollusques acéphales, proposée par Lalreille pour le g. Amphidesme de Lamarck. Cette famille ne peut être adoptée , parce que le g. qui la constitue se lie , par ses caract. les plus im- portants, soit aux Mactracés, soit aux Telli- nides. Si l'on admet , comme nous l'avons proposé, des embranchements latéraux dans la classification des Mollusques, le g. Am- phidesme devra servir de liaison entre les fa- milles des Madrés et des Tellines, au moyen des Mésodermes, des Crassatelles et des Eri- cines. p^. Amphidesme. (Desh.) "AMPHIDESMIUM (àfA«.c, autour de; êtcraôç, lien). BOT. CR. — G. foudé par Schotl pour le Polijpodium Parkeri d'Hooker et Gréville {Filic. t. 232), ne différant peut- être pas suffisamment du g. Tl^e/axia dePresl, qui lui-même mérite à peine d'être distin- gué du Trichopteris du même auteur. La plante sur laquelle il a été établi aurait be- soin d'être examinée de nouveau pour fixer ses rapports avec les g. que nous venons de nommer. (Ad. B.) * AMPHIDESMUS (àa^f, autour de; <Σcr- p.o'ç, lien). INS.— G. de Coléoptères tétramé- res, famille des Longicornes , établi par Eschschollz et adopté par 31. Dejean, ainsi que par M. Serville, qui le place dans sa tribu des Cérambycins, et lui assigne les caract. suivants : Cors. arrondi latéralement, court , déprimé et inégal en dessus, muni de chaque côté de 2 tubercules ; le poster, plus gros que l'autre. Anl. simples, glabres, plus longues que le corps dans les mâles, plus courtes que lui dans les femelles ; de 11 ar- ticles cylindriques; le 2'"'^ court, les 3"" et ■i"'^ à peu près égaux; le terminal allonge, 2.j 38G AMP pointu. Palpes courts, presque égaux. iMan- dib. petites, courtes. Tête courte, petite. Élytres allongées, allant un peu en s'élar- ^ssant vers l'extrémité; celle-ci arrondie; angle terminal un peu saillant. Écusson pe- tit, triangulaire, pointu. Patlesdc longueur moyenne ; cuisses allongées. Faciès d'une Callidie. —Ce g., d'après M. Dejean {Calai., S'"' édit.) , ne renferme que 2 esp. , l'une nommée par lui yi. IJopfnen;\'aulrc qui est le Cerambijx qitadridens de Fabricius , ou analis d'Olivier. Celle-ci est du Cap de Bonne-Espérance, et la 1" des environs de Mexico. (D.) AMPIIIDETE. ^viphidelus {àfi.tpî^tro',, lié des 2 côtés), kchinod. — G. établi par M. Agassiz aux dépens du g. Spatangue, dont il comprend 2 esp. vivantes {^4. Sebœ et yf. pnsillus) , et une esp. fossile, l'.-l. Goldfussi. {Spataiigus avoiariits Jlarcel de Serres). Il correspond à la section A des Spatangues de M. de Blainville, caractérisée par des am- bulacres non pétaloides, formant presque 2 lignes simples , et par un sillon antérieur assez profond. M. Agassiz y ajoute un caract. fort remarquable fourni par les piquants : les plus grands étant arqués et spathulifor- mesàleur extrémité, les autres étant pe- tits et ras. (l)uj.) AMPHIDIUM (àfAlSopo<;, écorché tout autour), ins.— G. de Coléoptères Hétéromères, famille des Mélasomes, établi par Kschscholtz et adopté par M. Dejean, [Calai. -S-"^ édii.) ainsi que par M. Solier qui le place dans sa tribu des Blapsites. Esch- scholtz le caractérise ainsi : Ant. de 11 ar- ticles; le dernier comprimé et plus grand que les précédents. Palpes sécuriformes. Lèvre petite, presque ronde. Tarses garnis en dessous de poils très serrés. Thorax étroi- tement uni par sa base aux élytres. Ce g. est fondé sur une seule esp., du Chili, nommée par l'auteur A. liiiomlis. (D.) 'AÎMPHIDOXA ( àucf-c^oSoç , controversé). BOT. PII. — Ce nom fait allusion aux affinités douteuses et multiples de ce g. avec quel- ques autres qui l'entourent et auxquels il emprunte pour ainsi dire ses caract. ; ainsi l'Amphidoxa a le port d'un JJelichrysum , mais ses fleurs femelles sont multisériées et dépourvues d'aigrette; il ressemble à un Giiaphalium, mais les fruits du rayon sont nus; enfln il présente également quelques uns des caract. des //2o(7a, mais son réceptacle est plan et dépourvu de paillettes. M. De Candolle quiacrééce g. lui as>igne pour ca- ract. : Capitules multiflores hétérogames, à fleurs tubuleuses; celles du rayon femelles, plurisériées, très ténues ; celles du disque 5-dentées, hermaphrodites (peut-être sté- riles par avortement). Récept. plan, nu. In- A3iP vol. imbriqué, campanule, àsquammescxtér. roussâtres-hyaiines; les intér. terminées en un appendice blanc, ovale, obtus, presque rayonnant. Fruits oblongs; ceux du rayon dépourvus d'aigrette ; tandis que ceux du disque en possèdent une, formée par 6-6 soies, très caduques, barbelluléeset renflées au sommet. — IJ Ampliidoxa , originaire du Cap, appartient à la famille des Composées, tribu des Sénécionidées. (J. D.) MMPHIGAMES ( â.^tpt, préposition de doute; yocfioç, mariage), bot. cr. — Quelques auteurs appliquent ce nom à la 4""' classe du règne végétal , comprenant les Lichens , les Citampiijnons et les Plujcées (Algues). C'est le synonyme de Cellulaires {F. ce mot.). (C. L.) * AMPHIGASTRES. Amphigaslriu (â,acp.', autour de; yy.^-^r,^, ventre), bot. cr. — C'est ainsi qu'on nomme aujourd'hui le 3'"^ rang de feuilles , qui , dans un grand nombre de Jongermanniées, recouvre la partie infér. ou le ventre de la tige. On leur donnait au- trefois le nom de stipules [stipulas). Ces feuilles , ordinairement plus petites que les feuilles latérales, ont aussi une tout autre forme. Quand elles sont les unes et les au- tres divisées, leur mode de division n'est pas le même. Souvent les feuilles sont en- tières et les Amphigastres bifides. La posi- tion de ceux-ci les rapproche davantage de la tige; et, lorsqu'ils s'en écartent, ce n'est jamais d'une manière aussi marquée. Leur texture est aussi plus délicate que celle des autres feuilles. Les Amphigastres sont entiers ou bi-multi- fides à leur sommet, libres ou adhérents avec les 2 feuilles latérales, immédiatement au-dessus et au-dessous d'eux. Dans ce der- nier cas, on les dit connés. Selon qu'ils sont placés à des distances plus ou moins gran- des l'un de l'autre , ils sont dits espacés , rapprochés, imbriqués, etc. Dans les esp. rampantes , c'est quelquefois de leur centre que part le faisceau de radicelles qui sert à fixer la plante. Enfin les Amphigastres, dont la forme et la position varient infiniment dans les di- verses esp. de Jongermanniées, fournissent d assez bons caract. diagnostiques pour la distinction spéciflque de ces plantes. (C. M.) AMPHIGÉI\'E (àucpi', de 2 côtés; yr'voç , AMP 387 origine; qui a une double origine, à cause de ses 2 formes de clivage), min. — Synon. Leucile; Leucolithe; grenat blanc. Silicate d'alumine et de potasse, de la formule Al' K'Sis, dans laquelle Al, K, Si, représen- tent les atomes de l'alumine, de la potasse et de la silice , et où l'on suppose cette der- nière composée d'un atome de silicium et d'un atome d'oxygène. Dans la même hypo- thèse, le feldspath orthose, qui résulte de la combinaison des mêmes éléments, aurait pour formule Al' K' Si'^. L'Amphigéne est une substance vitreuse, translucide, le plus sou- vent incolore, qui cristallise dans le sys- tème cubique, et presque uniquement sous la forme du trapézoèdre ordinaire, celui que produit la troncature tangente des arêtes du rhombododécaèdre, et dont les angles sont de 131° 49' et 146° 27'. Ces cristaux sont sus- ceptibles de se cliver parallèlement aux faces d'un cube, et à celles d'un rhombodo- décaèdre ; mais ces modes de clivage ne sont sensibles qu'à une vive lumière. Leur sur- face est rude, leur intérieur comme cre- vassé. Leur pesanteur spécifique est de 2,5; leur dureté de 5,5. Ils sont infusibles et ne donnent point d'eau par calcination ; ce qui les distingue des cristaux de Grenat et d'A- nalcime, avec lesquels on pourrait les con- fondre. Les cristaux d'Amphigène se rédui- sent souvent à la forme de grains arrondis , qui restent isolés, ou se réunissent pour constituer de petites masses granulaires. Ils sont sujets, tout en conservant leur forme extérieure, à une altération qui rappelle tout-à-fait celle qu'éprouve le feldspath or- those; ils deviennent blancs et friables, et passent à une sorte de Kaolin. Ils sont quel- quefois colorés de teintes grises, jaunes, 'ou rougeâtres. Sur 100 parties, ils contiennent 56,4 de silice; 22,5 d'alumine, et 21,1 de potasse. L'Amphigéne ne se trouve qu'en cristaux ou en grains disséminés dans les laves an- ciennes, savoir à la Somma et à Pompéi près de Naples , dans presque tous les vol- cans éteints des Étals romains (Borghetto, Albano, Frascati , Tivoli, Capo di Bove , Acquapendente,etc.), et non seulement dans les laves, mais au>si dans les pouzzolanes et les tufs volcaniques ; sur les bords du Rhin à Rieten près du lac de Laach; dans les Dole- ntes du Kaysersiahl cnBrisgau, etc. Dans 388 AIMP les laves qui composent le cône actuel du Vésuve, et celles du Stromboli et de l'Ktna , l'Amphigènc n'existe pas ; il paraît avoirété remplacé par du feldspath à base de soude et de chaux. Les cristaux de forme trapézoï- dale, que l'on trouve sur l'Etna, appartien- nent à l'Analcime. (Del.) • AMPHIGÉMTE fdimin. A' Amphigene ; V. ce mot). GÉOL. — Ce nom a été établi par M. Cordier pour designer les Basaltes et Basanites, dans lesquels le Feldspath est, en grande partie, remplacé par de l'Amphi- gènc. L'ArnpIiigénite se trouve principale- ment à la Somma. (C. d'O.) 'AMPHIGLOSSA (àay.Vw'Tt'oç, équivo- que ). BOT. m. — G. de la famille des Com- posées, tribu des Sénécionidées ; il a pour caractères : Capitule multiflore 3- 12 ho- mo-ou hétérogame ; fleurs ligulées en petit nombre; femelles très ténues, ne dépassant pas souvent celles du disque , qui sont hermaphrodites, tubuleuses, 5- dentées. Récept. nu. Invol. cylindrique , imbriqué. Fruit glabre, sans rostre ni pé- dicule. Aigrette du rayon et du disque 1-sériée, caduque, composée de soies qui, de la base au sommet, deviennent graduel- lement et longuement plumeuses, et se trou- vent entouréies inférieurement d'un rebord à peine visible. — les Ampliiglos.ta sont des s.-arbrisseaux très rameux, droits ou dé- combants , quelquefois spinescenls , ayant l'aspect des Serjphium et originaires comme eux du Cap de Bonne-Espér. Leurs feuilles sont éparses, coriaces, très glabres et lisses en dessus; presque concaves et couvertes d'un duvet blanc-tomenteux en dessous; les capitules sont solitaires et terminent les ra- meaux sessiles. (J. D.) 'AMPHIGLOTTIS (àf^yf, doublement; yJ.uTTÎ';, languette), bot. pu. — Salisbury a proposé d'établir sous ce nom un g. pour VEpidendrum clotuiatum Jacq., l'une des Orchidées américaines les plus communes dans nos serres; mais celte esp. appartient bien réellement au genre Épidendre. f^. ce mot. (A. R.) •AMPHIGO\TS(âf;.o(poç, crête). EOT. pu. — G. de la famille des Bignoniacées, tribu des Eubignoniées,Endl., formé par Runth [in Humb. et Bonp. J\'ov. Gen. III. 1^9, t. 219), sur le Bignonia pani- culata de Linné , et dont voici les caract. es- sentiels : Cal. campanule, à limbe double ; l'ester, ample, membranacé, ondulé-crispé, étalé; l'intér. bilabié, à lobes entiers ou in- AMP 389 cisés. Cor. hypogyne, à tube court; à gorge ample, ventrue; à limbe bilabié; lèvre su- per, plus grande , galéiforme , bidentée ; l'in- fér. dressée, tridenlée. Étam. insérées au tube de la corolle, incluses , 4 didynames, avec le rudiment d'une.')""'; anthères biloculaires, à loge ttes mu tiques, divariquécs-étalées.Ovaire biloculaire; ovules horizontaux ,anatropcs, nombreux, attachés aux 2 bords de la cloi- son. Style simple; stigm. bilamellé. Caps, ovale, comprimée, ligneuse, biloculaire, bivalve; valves parallèles à la cloison sémi- nifére de chaque côté sur ses bords. Graines nombreuses, transverjcs, comprimées, cein- tes d'une aile membraneuse. Embryon exal- bumineux, orthotrope; radicule centrifuge. — Ce g. ne renferme qu'un très petit nombre d'espèces, grimpantes au moyen de cirrhes, et propres à l'Amérique tropicale. On les dis- tingue à leurs feuilles opposées, conju- guées, à leurs panicules, très roses, ou lé- gèrement pourprées. (C. L.) * AMPHI1HALL01\ [kij.^,ii>.-Alo<; , laineux des deux côtés ). ins. — G. de Coléoptères penlamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides phyllophages , désigné par Latreille dans ses familles naturelles, mais sans indication de caract. D'après iMM. Ser- ville et Le Peletier de Sl-Fargcau dans VEn- cijclopédie , ce g. ne diffère essemiellement des autres g. du même groupe , savoir : Po- pllia,Eucldora, Dasynsel Pleclris, que parce qu'il a les crochets de tous les tarses égaux et unidenlés à leur base. Ces auteurs y rap- portent les Melolomha sohliiialis, pagana , piiii et atra Fabr., que M. Dejean comprend dans le g. Hlùzothrogus. Ces quatre esp. se trouvent en France. (D.) AMPHIiXOME. Amphinoma (àycpivuuù, j'agite en rond), annél. — G. établi par Bru- guière, et qui est devenu le type de la famille des Amphinomes. M. Savigny en a d'abord séparé quelques esp. sous le nom générique de Chloeia (ex.: \'^. capillala Brug.), et il a donné aux esp. restées de vraies Amphino- mes, celui de Pteione adopté par Cuvier. MM. Audouin et Milne-Edwards,à l'exemple de M.deBlainville, lui préfèrent celui d'Am- phinome. Lescaract. sont.Antennesaunom- bre de 5; une caroncule à l'extrémité an- térieure du corps; pieds biramés, et portant seulement 2 cirrhes ; branchies en forme de houppes toun"ues qui recouvrent la base des 390 AMP rames super. — La plupart des Amphinomées connues habitent les régions tropicales, ou les mers voisines; une seule V^. errante, Pleiinie vagaiis, Sav., est donnée comme des mersd'Kurope et provient des côtes d'An- gleterre. (P. G.) AI\IPIII\0:\1KS ( à/cp.vu.uiS , j'agite en rond). ANNÉi.. — M. Sa\igny appelle Amphi- nomes {^mphinotiKc), M. de Bluinville Am- phinomées {.'/mphinomefr], et MM. Audouin et Milne-Edwards nomment Amphinomiens, la famille d'Annélides setigéres ou vers ché- topodes, qui a pour type le g. Amphenoma ou Plcione, et (|ui comprend en outre ceux de Cliloeia, l'Aiphroiine, ^risletiin et Hipponoa. Leurs caracl. sont: Branchies en forme de feuilles tréscompliquées, de houppes ou d'ar- bnscules très rameux, toujours grandes et très apparentes, existant ainsi que les cir- rhes super. , sans interruptions à tous les pieds; point d'acicuics; point de mâchoires; point d'clytrcs. i^-G.) •AHIPIII\0\IIA (àfiyi', adverbe de doute; yofto'ç, allusion à l'inpertiludc de la classifi- cation du g.) BOT. PII. — G. que M. De Can- dolle rapporte avec doute à la famille des Légumineuses [Incertœ sedis, Prodrom. 2, p. 522) et auquel il assigne les caract. sui- vants : Cal. ovoïde , ventru , persistant , 5- fide, à lanières étalées. Pétales ft, onguicu- lés, spatules. Élaminrs 10 , monadciphes. Ovaire ovoïde. Style latéral, filiforme, sim- ple, obtus. Légume subglobulenx, muriqué, 1-loculaire, 2-valve, paravortement 1-sper- me ; graine réniformc-orbiculaire. — Herbe ; feuilles 3-foliolées; pédoncules axillaires et terminaux , 3-6-florcs. Ce g. ne se fonde que sur une seule esp. , indigène du cap de D.- Espéranre. (Sp.) a:\IPIIIODO\ [àfif', autour de; è^îovç , ôvTo;, dent), poiss. — G. de poissons établi parRafinesque, sur une des esp. de l'Oliio, que les pécheurs américains y confondent avec d'autres, sous le nom de.5'//n(/, déno- mination anglaise et vulgaire de l'Alose d'Kuropc; cl que, dans l'originedeleurséta- blissemcnts, lesAnglo-^méricains ont trans- porté aux poissons de leur pays qui res- semblent à notre Alo.sc. M. Rafinesquc carac- térise ce g. de Clupéoïdes par la diagnose suivante : Corps lancéolé; mâchoires infér. plus longues; dorsale commençant à l'op- posé de la base de l'anale. r,e nom indique AiMP qu'il y a des dents partout ; et il ajoute que les mâchoires ont de grandes dents coniques elpointues, semblables à celles de la langue. Il n'en cite qu'une esp. A. alo.soides; pois- son long de 14 à 18 pouces, dont la hauteur fait le 1/i de la longueur, à corps argenté, à dos bleu; il est bon à manger. (Val.) 'AHIPHIOX ( aoKpcov, manteau, et nom mylhol.). CRusT.— G. de l'ordre des Stoma- podes , famille des Bicuirassés , établi par .M. Milne-Edwards qui lui assigne pour ca- ractère : Bouclier céphalique très déve- loppé, entièrement lamelleux, s'étendant jusqu'à l'origine de l'abdomen et cachant la base des pattes. Rostre nul. Yeux gros, ayant la tige qui les supporte extrême- ment courte. Antennes au nombre de 4, s'insérant sur la même ligne, immédiate- ment au-dessous et en arrière des pédoncu- les oculaires. Premier article des antennes externes peu distinct, donnant insertion à une tige cylindrique, et en dehors à un grand appendice lamelleux, ovalaire, et dépassant de beaucoup le niveau de la portion basi- laire des antennes internes. Bouche très éloignée des antennes et formant vers le tiers anlér. du bouclier céphali(|ue , un pe- tit tubercule arrondi , de la partie posté- rieure de laquelle naît le thorax. Thorax aplati, étroit, complètement caché sous la carapace. Pattes au nombre de G paires , grêles, cylindriciues , présentant à l'extré- mité de leur S""' article un appendice pal- piforme , composé d'un article cylindri- que, terminé par unesoie multi-articulée et ciliée. Pattes de la 1" et de la 6'"<- paire beaucoup plus courtes que les autres. Abdo- men presque aussi long que la portion cé- phalique du corps, composé de 7 segments, se terminant par une nageoire en éventail dont la pièce médiane lancéolée et les laté- rales ovalaires. La seule esp. connue est l'yf. Reijmuulii , Milne-F.dw. , quia été recueillie en haute mer dans l'Océan indien. (H. L.) • A^PIIIOÎM (nom mythologique). i.\s.— G. de Coléopt. tétramères, famille des Lon- gicornes, tribu des Lamiaires, proposé par M. Reiche et dont il a donné les caract. (t. 8, des Ann. de la Soc. Enlom. de France^ p. 5C4). Ceg., fondé sur une seule esp. qu'il nomme A. viitaium , et qui a pour patrie Sanla-Fé de Bogota en Colombie, participe à la fois des g. Hippopsic', autour ; c-xeVy) , cn- ' veloppe). INS. — G. de la famille des ■5'/^/- dulanlia , Burm. ou Cicadaires , Latr. de l'ordre des Hémiptères, section des Homop- tères, indiqué par M. Germar, dans son ta- bleau des g. de la famille des Cigales ( Rev, Enl. de SilOcnn. t. 1, p. J74), (ïomme de- vant se placer près du g.' Issus , dont il réu- nit la plupart drs caract., et dont il diffère surtout, par les élytres non voûtés, mais infléchis perpendiculairement. L'auteur rap- porte à ce g. 2 espèces qu/iji,ne décrit pas; ce sont ]ewyi. nodipennis eCiiialina Germ. (Bl.) * AIWPHISCOPIA (àatft, autour ; (jxo-Kioi ,, action d'observer), eot. pu. — G. de la fa- mille des Acanlhacéos, tribu des Dicliplé- AMP 395 rées. Nées, formé par Nées [in Wall. PL As. rar. m, il2), pour un petit arbuste du Brésil, encore peu connu, se redressant tout-à-coup dès la base, muni de feuilles opposées, oblongues, acuminées aux 2 ex- trémités; à fleurs unilatérales, bractéées, disposées en épis terminaux composés; à bradées florales simples, cornées, avec un pédicelle très court; les opposées très cour- tes , à bractéoles petites. Voici les caract. que donne l'auteur à ce g. : Cal. 5-parti , égal. Cor. hypogyne, ringente, à lèvre super, bi- fide; l'mfér. trifide. Étam. 2, insérées au tube de la corolle; anlh. biloculaires , à lo- gettes mutiques, et terminant les rameaux d'un connectif allongé , dont l'un re- garde l'autre en dessus. Ovaire biloculaire, à loges bi-ovulées. Style simple; stigm. indivis. Capsule onguiculée, biloculaire, tétrasperme... Graines sous-tendues par des rétinacles larges, tronqués. (C. L.) * AMPHISE. Amphisa. ms. — G. de l'or- dre des Lépidoptères , famille des Noctur- nes, établi par Curtis, et adopté par Stephens qui le place dans sa tribu des Tortricides. Il n'est fondé que sur une seule esp. , la Pyrala gerinugana de Fabricius , figurée par Hubner [Tab. il,fig. 108), sous le nom do peciinana. Cette esp., pour nous, fait partie du g. Torlrix. V. ce mot. (D.) AMPHISILE. poiss.— G. de Poissons voi- sins des Centrisques, qui en diffèrent par leur dos cuirassé de larges pièces écai!- Icuses et par l'épine antérieure de la dorsale qui, au lieu d'être relevée sur la ligne dorsale , est couchée horizontalement , et semble être une continuation des boucliers dorsaux. On n'en connaît que 2 esp. : l'une tellement cuirassée, et à épine dorsale telle- ment grande, que la seconde dorsale et la queue ont l'air d'être rejetées en dessous et confondues avec l'anale. C'est le Ceniriscus scutaius de Linné [A. scutafu^ Nob.). L'autre esp. A. velitcms [Cent, velilaris Pall.) n'a de boucliers que sur la moitié du corps. M. Dus- sumier a vu une fois , en traversant le dé- troit de Malacca, la mer couverte de pois- sons de celte espèce, morts et surnageant à la surface , sur un espace de plus d'une lieue de longueur. Quelle action sous -marine avait pu agir sur une masse aussi considé- rable de Poissons de celte seule espèce? (Va t..) 396 A3IP AMPIIISOREX. MAM. — V. MUSAKAI- GUE. •AMPIIISPORIUM (àfJi , je gonfle, ias. — G. de Coléoptères hétéromèie*, famille des Mélasomes , établi par M. Dejean ( Cutal. 3'"= édit.) qui le place entre les g. Nijcie- rinus d'Eschscholtz , et liJisolumpus de La- treille; de sorte qu'il appartiendrait à la tribu des Blapsidcs de ce dernier auteur; ce que nous ne pouvons dire avec une entière certitude, les caract. de ce g. n'ayant pas été publiés. 31. Dejean y rapporte 2 esp. nommées par lui , l'une sulcipennis et Vaw- tre perforants ; la l"^*^ du Brésil méridional, et la 2"' du Chili. (D.) * AMPLECTIF. Amphctivm ( amplecior , j'embrasse), bot. — Se dit de tout or- gane qui en embrasse un autre complète- ment; mais particulièrement de la prcfolia- tion. Dans les Iridées , par exemple, la feuille naissante est complètement renfer- mée dans la feuillequi l'a précédée, comme si elles étaient emboîtées les unes dans les autres : Iris, Hlarica, etc. Dans les Aroï- dées, les Cannacées, les Musacécs, etc., la feuille naissante est roulée dans celle qui a précédé immédiatement. Cette sorte de pré- foliation est dite Amplectivc, et répond à peu 400 KMP près à celle dhe équiiante. V. Préfoi.iatios. (C. L.) •AMPLEXATILE. Amplcxaiitis {amplec- tor, j'embrasse), dot. — Épitlièle employée par C. Richard pour qualifier la radicule , quand elle s'élargit et enveloppe l'embryon. (G. L.) AMPLEXE. Amplexus ( ampleclor, j'em- brasse). poLii». MOLL. Foss. — G. établi par Sowerby, pour des fossiles qu'on supposait devoir cire très voisins des Orthocères ; mais qui, mieux étudiés , s'en éloignent au con- Vraire beaucoup. Ainsi \' Amplexus coralloi- /iens est le Cyutliopluillum flexuosum, Goldf., un des fossiles caractéristiques du terrain de transition infér. ; d'un autre côlc, 1'^^??!- plexus flexuo'ius de Sowerby et de C'.atullo, parait être une Hippurite du terrain cré- tacé. (Duj.) . AMPLEXE. Ainplexus [ampleclor, j'em- brasse). iMOLL. — Une étude plus approfon- die de ce g. créé par M. Sowerby, dans son Minéral cniicliolofjij , a fait reconnaître sa véritable place dans la série des êtres. Rap- porté d'iibord parmi les Mollusques multi- loculaires, il est certain que ce g. est voisin des Cyathophiles, et doit entrer dans la classe des Polypiers. (Desii.) AHIPLEXICAL'LE. Amplexicuulis [ om- p/ec/o/", j'embrasse; caulis [xav\ô;], tige), bot. — Quand les pétioles, les pédoncules, les feuilles, les bractées, s'élargissant à leur base, embrassent la tige sans l'entourer complètement, on dit ces organes Amplexi- ca«/e«. Ce cas est très fréquent ; on en voit des exemples dans les Carduu.s marianus, Iiuila diftenierica , Papaver somnifcrum , etc. Quand ils l'entourent complètement, comme d'une sorte de gaine, on les dit engaînanis; comme cela se voit dans les Liliacées :^/oè', Cnnum , Agave , etc. ( F. Engainant. ) (CL.) *AMPLEXIFLORE. Amplexifloms {am- pleclor, j'embrasse; Jlos, oris , fleur), bot. — Épilhète donnée par Cassini aux squa- mellcs du clinantbe des Composées, ou Sy- nanthérées. (C. L.) •AMPLIATIFLORE. Arnpliatijlorus [am- pHaiu.%, agrandi; (los, oris, fleur), bot. — Qualification donnée par Cassini à la cou- ronne des Composées , quand elle se com- pose de fleurs plus développées que celles du disque. (C. L.) AMP •AMPLIATIFORME. Ampliatiformis ,am- pliaius , agrandi ; forvia , forme), bot. — Cas- sini donne cette épithète aux corolles des Composées, quand elles ressemblent à cel- les qu'il a nommées Ampliatijlores ou Am~ pUJices. V. CCS mois. {C, L.) • AHIPLIÉ. Aiiipliaius {atnplio , j'agran- dis). INS. — Kirby appelle Ampliés les Ély- tres, quand ils sont disproporlionnelle- ment larges à leur extrémité, comme, par exemple, dans les f.ycus fusciatus. (D.) •A.MPLIFIÉS. Ampli/icaïus {amplifico, j'augmente , j'agrandis), bot. — Pour Cas- sini , quand les corolles du rayon d'un grand nombre de Composées (Centaurées), sont plus amples que celles du disque, ce sont des corolles amidifiées. Ce mol est synon. de celui (ï AinpUaiiJlore , qu'il a également élabli. F'. AMPLIATIFLORE. (C. L.) AMPOIVDRE (altération d'un nom malga- che), bot. — Ce nom est donné, par quelques voyageurs, aux gaines des feuilles et aux spa- thes florales de certains Palmiers [Areca) qui croissent dans les îles de Madagascar et de Mascareigne. M. Cory {Dict. cl. 1 , 300) , raconte que ces sortes de gaines, dures et même ligneuses, en forme de cuvettes, gla- bres, polies, munies de spinules, ou couver- tes d'une sorte de bourre , tombent des ar- bres , sur le sol des forêts, comme pour re- cevoir les eaux pluviales qui s'y conservent pures. Un Ampondre, selon ce voyageur , peut contenir jusqu'à 2 bouteilles de cette eau précieuse; et il en a trouvé qui en con- tenaient Jusqu'à six. «On peut, dit-il, faire chaufTer cette eau dans l'Ampondre même, au moyen de cailloux rougis qu'on y éteint. Nous avons souvent employé cet artifice dans nos voyages; à défaut de poterie déterre, nous faisions cuire noire riz et bouillir le café dans cette vaisselle végétale dont on peut façonner la plus fraîche en assiettes, ou en petites tasses; il sufTit, pour imprimer à ces ustensiles rustiques une forme durable, de les faire sécher sur la braise, après les avoir ployés et modifiés. » — On en couvre des cases, dit encore cet auteur, en guise de tuiles, et lui-même s'est servi de cet abri. Les colons en transportent au bord de la mer et obtiennent ainsi du sel , par Kéva- poration de l'eau dont ils les remplissent. (C. L.) AMPOULAOU. BOT. PU. — Nom, dans le AMP midi de la France , d'une variété de l'Oli- vier. (CL.) AMPOULE [ampulla, sorte de vase). MOLii. — Nom vulgaire d'une grande esp. de Bulle, la BuUa ampulla de Linné , à la- quelle on donne aussi quelquefois le nom de Vanneau ou de Muscade. V. bulle. (Desh.) AlVfPOULES. Àmpullœ {ampulla , sor- te de vase), bot. cr. — C'est le nom vulgaire de certains renflements pleins d'air qui se voient sur plusieurs espèces de Fu- cacées. V. vésicules aériejvnes. (c. m.) AMPOULETA. bot. ph. — Nom lan- guedocien de la Mâche, Falerianella olito- ria Mœnch. (C. L.) AMPULEX [am, signiGant en composi- tion l'affinité; pulex, puceron). INS. — G. de la famille des Fouisseurs Latr., de l'ordre des Hyménoptères, sect. des Porte-aiguillon, établi par Jurine [IV' méih. p . cl. les Hymen, elles Dipt.), principalement sur une esp. eu- ropéenne qu'il désigne sous le nom d'4. fas- ciata, et sur le Chlorion compressum Fab. Les caract. génériques qu'il leur assigne sont ceux-ci : Ailes présentant une seule cellule radicale allongée et quatre cellules cubita- les : la première, grande, recevant la l^" ner- vure récurrente; la deuxième, petite; la troi- sième, plus grande, recevant la 2= nervure récurrente; la quatrième, atteignant l'extré- mité de l'aile. Mandibules grandes, bidentées dans les mâles, et unidentées dans les femel- les. (Bl.) *AMPULL ACERE. Ampullacera (am- pulla , sorte de vase allongé; xspx?, corne , mot hybride, défectueux), moll. — Quoique nouvellement établi, le g. Ampullacère n'est cependant pas absolument nouveau dans la science. Il a été créé par M. Quoy pour un Mollusque dont la coquille a été figurée par Chemnitz(6'oHc/ij/lto/., t. 5), sous la dénomi- nation de Nerila nux avellaaa. Cette co- quille n'est certainement point une Nérite ; aussi Gmelin [System. Nat., 15" édit.) la mit- il au nombre des Hélices, suivant en cela l'exemple de Martyns, qui, dans son magnifi- que ouvrage, a donné de nouveau une figure de cette esp., et l'a désignée, dans sa table, sous le nom d'IIelix crcnata. Gmelin, qui ajouta à louvrage de Linné les produits d'une compilation faite avec la légèreté la T. I. AMP 401 plus blâmable , conserva, comme deux esp. distinctes, VHelix avellana pour la coquille de Chemnitz, et une Hélix crenala pour cel- le de Martyns. Bruguière sentit bien que cette coquille n'avait aucun caract. desNérites ou des Hélices. Il la transporta dans son g. Bulime , g. que l'on pourrait considérer comme une esp. de Caput morluum dans lequel l'auteur dont nous venons de parler plaçait toutes les coquilles à ouverture entiè- re dont il ne savait que faire; mais Bruguiè- re eut le mérite du moins de rectifier le dou- ble emploi de Gmelin, et en cela il fut imité par Dilwin et les autres conchyliologistes. L'auteur anglais dont nous venons de rappe- ler le nom , imitateur trop servile de Gme- lin , a inscrit parmi ses Hélices la coquille qui nous occupe. Enfin Lamarck, guidé par ce coup d'œil que lui donnaient une longue pratique de la science , un profond savoir, une sagacité peu commune, rangea parmi les Ampullaires le Nerila nux avellana de Chemnitz. A considérer la coquille seule , était dans ce g. qu'elle devait se trouver, jusqu'au moment où la connaissance de l'a- nimal qui l'habite vint déterminer définiti- vement ses rapports. MM. Quoy et Gaimard , pendant leur dernier voyage de circumna- vigation, eurent occasion d'observer à la Nouvelle-Zélande l'animal de cette espèce. Il se trouve en très grande abondance dans les eaux saumâtres, recouvrant, de quelques pouces seulement, des plages formées d'un mélange de sable et de vase. Ce qui a sur- tout étonné les observateurs cités plus haut , c'est que l'animal ne porte point de tentacules sur la tête, et qu'il vient respirer l'air à la manière des Planorbes et des Lim- nées. Ainsi on trouve dans ce mollusque très curieux une combinaison organique toute nouvelle et très inattendue. Jusqu'à présent tous les Mollusques pulmonés aquatiques a- vaient pour caractère de manquer constam- ment d'un opercule ; l'animal dont nous par- lons en présente un corné, paucispiré, et assez semblable à celui des Natices. Tous les Pulmonés aquatiques connus jusqu'alors étaient caractérisés par une paire de tentacu- les oculifères; ici il y a absence complète de ces appendices , et les yeux ne font aucune saillie à la surface de la tète. D'après des ca- ractères d'une telle importance, il était né- cessaire , comme on le voit , d'établir pour 409 mP VAmpuUaria avellana de Lamarck un g. par- ticulier , auquel M. Quoy a jugé convenable d'appliquer le nom qui est en tète de cet ar- ticle. D'après ce que nous venons de dire , il nous paraît nécessaire non seulement d'ac- cepter le g. de MM. Quoy et Gaimard, mais encore de créer pour lui une famille distinc- te, qui viendra se placer, dans la Méthode, à côté de celle des Pulmonés aquatiques sans opercule. Cette famille serait pour les Pul- monés aquatiques de la même valeur que celle des Pulmonés operculés terrestres, par rapport h ceux de ces animaux dépourvus d'opercule. Outre les caractères zoologiqucs que l'on doit à MM. Quoy et Gaimard , ces na- turalistes ont ajouté des détails anatomiqucs dont l'exactitude nous paraît incontestable, mais que nous n'avons pas eu jusqu'à pré- sent l'occasion de vérifier. L'aract. génér. — Âmpullacera , Quoy : Animal spiral , globu- leux, à pied court, quadrilatère, avec un sillon marginal antérieur. Tète large, aplatie, échan- crée en deux lobes arrondis, portant 2 yeux sessiles , sans apparence de tentacules. Cavité pulmonaire assez grande, cervicale, limitée en avant par un collier ayant son ouverture au bord droit. Bouche membraneuse; les deux sexes réunis. Coquille assez épaisse, globuleu- se, ventrue, profondément ombiliquée. Ou- verture ovale, obronde, peu oblique vers l'axe longitudinal, ayant les bords réunis et fer- més par un opercule corné , mince, flexible, paucispiré , et quelquefois terminé par un petit talon. — L'animal, d'après MM. Quoy et Gaimard, est très timide; il rentre dans sa coquille au moindre attouchement , et n'en sort ensuite qu'avec une extrême lenteur. Pour compléter ce qui a rapport à un g. aussi curieux , nous empruntons à l'ouvrage de MM. Quoy et Gaimard les détails anato- miqucs qu'ils donnent sur l'une des espèces, r.inipullacera avellana. « Le pied est grand, transverse, jaunâtre, séparé de la tète par un sillon. Celle - ci a la forme d'un chaperon divisé en deux lobes ar- rondis, dépourvus de tentacules , et portant deux très petits yeux sessiles sur un fond d'un assez beau jaune. En arrière est un col- lier assez bien formé par le bord du man- teau, qui ne laisse au côté droit qu'un trou rond pour l'entrée de l'air, et offre, un peu plus en dehors, l'ouverture de l'anus sur un pédicule saillant, bifurqué comme dans l'Au- AMP ricule Midas. Ces parties, ainsi que celles que cache la coquille, sont d'un brun foncé. » « La cavité pulmonaire est grande, et por- te sur son plancher un large organe dépura- tcur, folliculeux, dont on voit très bien l'ou- verture sur un très court pédicule antérieur. Le cœur lui est accolé en arrière , et l'on dis- tingue au travers du pigmentum noir, dont le plancher est recouvert, une grosse veine qui vient du collier, et côtoie le rectum. Après avoir enlevé la cloison qui sépare l'ab- domen , on trouve l'œsophage recouvert de deux glandes salivaires linéaires et flxées par leurs extrémités. L'estomac ne se distin- gue point, de sorte qu'il donne dans un gésier globuleux, musculeux, nacré comme celui d'un oiseau , et contenant dans son intérieur quatre petites dépressions ou fossettes. L'in- testin qui sort de ce gésier, après avoir reçu les canaux du foie qui l'enveloppe, se termi- ne par le rectum, sans circonvolutions appa- rentes. » « La bouche est petite et membraneuse. Plus en dehors, on voit l'organe excitateur s'ouvrant près de l'œil droit, au lieu où se- rait le tentacule du même côté. Il y a en ar- rière un muscle protractcur et un long canal tortillé. INous n'avons pu nous assurer, tant ces parties sont délicates, si ce canal fait sui- te et se continue avec un semblable, beau- coup plus long, qui enveloppe le testicule placé près du gésier. A la droite du pénis, est l'utérus, très renflé en arrière, où il reçoit l'o- viducte qui vient en serpentant de l'ovaire, lequel coupe la partie postérieure du tortil- lon ». — Les coquilles de ce g. sont globuleu- ses; leur spire est courte et pointue. L'ouver- ture est ovale, oblongue; elle est peu inclinée sur l'axe longitudinal. La columellc est percée par un ombilic profond, et le bord est élargi et aplati à la base. Dans l'une des esp., l'ou- verture ressemble assez à celles de certaines Paludines. Dans la plus grande , le bord droit ollre une échancrure large et peu profonde , qui correspond à l'angle supérieur des tours. On ne connaît jusqu'à présent que deux esp. dans ce g. ■.VAmpullacera avellana, Quoy et Gaim.; Ainpullaria avellana, Lamk. ; la se- conde est VAmpullacera /'raj/(/(s,Quoy; J/n- pullnria fragilis Lamk. (Desh.) AMPULLAIRE. AmpuWirm {ampul- In, sorte de vase allongé), moll. — Le g. Ampullairc a été créé par Lamark, qui en a trouvé le type parmi les Hélices de Linné, Mais , avant Linné , plusieurs esp. de ce g. avaient été très bien figurées • les unes, fos- siles, sont représentées dans le Muséum me- tallicum d'AIdrovand; les autres, vivantes , sont Ogurées dans les ouvrages de Lister, de Rumphius , de Gualtieri et de Dargenvilie. Linné le premier comprit ces coquilles dans le g. Hélix, et rassembla presque toutes cel- les qu'il connut sous le seul nom spécifique d''Helix ampullaria. Linné trouva dans ses successeurs des imitateurs fidèles , et ce fut Lamarck qui, le premier, dès ses premiers travaux, proposa le g. Ampullaire pour y rassembler des esp. fluviatiles que Linné confondait avec ses Hélices, comme nous venons de le voir , et Bruguière avec ses Bu- limes. Peu d'années après, 3L de Roissy a- dopta le g. Ampullaire, lorsqu'il acheva, dans le BufTon de Sonnini , la Conchyliologie com- mencée par Montfort. M. de Roissy jugea, comme Lamarck, que ce g. ne devait pas ê- tre éloigné des Paludines et des Valvées. C'est en elTet près de ces g. que Lamarck , avec sa perspicacité habituelle, avait placé celui des Ampullaires. Lorsqu'en 1809, notre célèbre zoologiste essaya pour la première fois d'établir des familles naturelles dans le règne animal {Philosophie zooloçjique), il proposa une famille des Orbacées, composée de quatre g. : Cyclostome, Paludine, Planor- be et Ampullaire. Quelques années plus tard , Lamarck modifia cette famille d'une manière fort convenable, en utilisant les ob- servations anatomiques faites par Cuvier sur les Pulmonés aquatiques. La famille des Limnées fut créée, et le g. Planorbe y fut transporté. La famille des Péristomiens fut également proposée, et elle ne renferma plus que des Pectinibranches d'eau douce, dont la coquille a l'ouverture entière fermée par un opercule corné, à élément concentri- ([ue. Cuvier ne comprit pas aussi bien que Lamarck les rapports du g. Ampullaire; il l'introduisit en effet, à titre de s.-g. de ses Conchylies , avec les Mélanies, les Phasia- nelles et les Janthines. IVous ne pensons pas qu'il soit nécessaire de discuter sérieusement les rapports des quatre g. que Cuvier a ainsi rassemblés. Il suffirait , pour réfuter cette opinion d'une manière victorieuse , de ren- voyer le lecteur aux ouvrages de Cuvier lui- même ; il verrait , par les observations de AMP 403 noire grand anatomiste, combien les Janthi- nes et les Phasianelles difTèrcnt entre elles, et il suffirait de rapprocher les coquilles et les opercules de ces diCTérents g., pour se con- vaincre qu'ils n'ont entre eux que des rap- ports fort éloignés. En publiant son dernier ouvrage , Lamarck conserva sa famille des Péristomiens, et rassembla dans le g. Am- pullaire un assez grand nombre d'esp. vi- vantes et fossiles. Parmi ces dernières espèces, il y en a un certain nombre qui n'ont pas exactement les caractères des Ampullaires vé- ritables. Plusieurs personnes sentirent bien que ces esp. fossiles devaient être éliminées du g. Ampullaire. Lamarck avait établi pour elles un g. Ampulline , qui ne sortit point des galeries du Muséum. Il y renonça plus tard , et les coquilles fossiles dont il s'agit restèrent au nombre des Ampullaires. M. de Férussac, à l'article Ampullaire du Diction- naire classique , dit , avec raison , que les co- quilles fossiles rapportées aux Ampullaires sont très probablement des Natices. Des ob- servations plus nombreuses, faites sur un plus grand nombre d'esp. , une appréciation plus rigoureuse des caractères des Natices et des Ampullaires , nous ont déterminé , dans notre ouvrage sur les Fossiles des environs de Paris , à porter définitivement parmi les ]\atices les Ampullaires fossiles de Lamarck qui ont l'ouverture oblique à l'axe longitu- dinal , et dont l'ombilic est simple ou circon- scrit par une callosité très plate. Dans l'arti de cité de M. de Férussac, ce naturaliste cherche en vain à justifier l'arrangement de Cuvier : car, en rapportant ce qu'il connais- sait de l'animal des Ampullaires, il fait voir que ce g. se rapproche beaucoup de celui des Paludines. L'animal des Ampullaires resta très long- temps inconnu. Le père Feuillée, dans ses voyages, avait eu occasion de voir en abon- dance une esp. de ce g. Il en parle dans la relation de son voyage; mais ce qu'il en dit prouve qu'il n'était guère versé dans l'obser- vation des animaux. Aussi l'on peut dire que c'est à M. Caillaud d'abord, et ensuite à MM. Quoy et Gaimard , que l'on doit la connais- sance exacte des formes extérieures de ces animaux. Pendant le premier voyage qu'il fit dans la Haute -Egypte, M. Caillaud rencon- tra, dans les eaux douces d'un oasis, VAmpul- laria ovata. Il en mit quelques exemplaire» 404 AMP dans l'alcool , et les envoya à M, de Férus- sac; mais ce naturaliste n'utilisa guère, pour le moment, ces utiles matériaux anatoniiques, car il prétend, dans un article que nous avons déjà cité, que les animaux des Ampul- laires se rapprochent de ceux des Kérites. M. Caiilaud , ayant conservé des relations a- vec le pays qu'il avait si utilement parcou- ru, pria, lorsqu'il fut définitivement de re- tour en France , qu'on lui envoyât les divers mollusques d'une île: et la personne qui se chargea de ce soin, après une pèche assez abondante, mit sans précaution tous les ani- maux qu'elle avait recueillis dans une caisse qui fut remplie de sciure de bois. Cette cais- se, confiée à un bâtiment de commerce, res- ta plus de quatre mois en route; et lorsque M. Caiilaud la reçut, il la trouva infectée par la pourriture de la plupart des animaux, qu'on n'avait pas eu la précaution de retirer de leurs coquilles. Aussi M. Caiilaud s'em- pressa-t-ii de jeter dans un baquet d'eau tous les objets que renfermait cette caisse, afin de pouvoir les nettoyer; mais il ne fut pas peu surpris, lorsque, en examinant le lendemain matin le contenu du baquet , il y vit presque toutes les Ampullaires mar- chant et ayant l'apparence de la force et de la santé. Ce naturaliste, plein de zèle, s'em- pressa de nous apporter plusieurs Ampul- laires vivantes, et nous pûmes les observer pendant long-temps. Ces animaux sont loin de ressembler aux Nériles, comme l'a sup- posé M. dcFérussac; ils ne ressemblent pas non plus aux Phasianelles, comme l'a suppo- sé Cuvier ; ils ont, au contraire, la plus gran- de analogie avec les Paludines , et cepen- dant ils en diffèrent d'une manière assez notable pour constituer avec elles un bon g. dans la même famille. Ce que nous venons de rapporter sur ces Ampullaires, qui ont vécu si long-temps hors de l'élcmont qui leur est nécessaire, devait exciter raltenlion des naturalistes et leur faire rechercher l'ex- plication naturelle d'un phénomène, en ap- parence si extraordinaire. On sait que tous les Pectinibranches aquatiques périssent très vite lorsqu'ils sont hors de l'eau, et l'excep- tion à cette règle générale, que présentent les Ampullaires , devait faire supposer dans leur organisation quelque particularité qui n'existe pas dans les autres mollusques du même ordre. Quchiues personnes se hâtèrent A>IP de supposer que très probablement les Am- pullaires avaient à la fois deux organes de lu respiration, l'un aérien et l'autre aquatique. !Vous apprîmes par plusieurs voyageurs que les Ampullaires habitent quelquefois en très grande quantité des étangs ou des marais, produits chaque année par les pluies abondantes qui tombent en automne dans les pays chauds. Pendant l'été, ces marais sont desséchés, et à peine y trouve -t- on quelques traces d'humidité. Les Ampullaires, ainsi que d'autres Mollusques acéphales, s'enfoncent assez profondément dans la vase, et passent ainsi, sans périr, toute la saison de la chaleur. Il est évident que la nature a préparé ces animaux à vivre sans eau pen- dant un temps assez considérable. INous cher- châmes, sur les individus mis en notre pos- session par M. Caiilaud , s'il existait dans les organes de la respiration une modification quelconque qui rendît compte du phénomè- ne dont nous parlons. l>ios soins furent inuti- les à cet égard, car nous trouvâmes dans la cavité cervicale un peigne branchial assez considérable, la glande muqueuse qui l'ac- compagne, et rien qui annonçât, dans la dis- tribution des vaisseaux, que les parois de cet- te cavité dussent remplacer la branchie et en remplir les fonctions. Ainsi les Ampullaires sont de véritables Pectinibranches, dont Tor- ganisation ne diffère pas sensiblement, h l'é- gard des organes de la respiration, des Palu- dines et autres g. voisins. Biais, en exami- nant la paroi supérieure de la cavité bran- chiale , nous avons vu qu'elle est formée de deux parois réunies en avant , et formant un grand sac ouvert tout à fait en arrière, im- médiatement au dessus de la base de la bran- chie. iXous nous aperçûmes que cette poche était toujours remplie d'eau, lorsque l'animal s'enfermait dans sa coquille au moyen de son opercule; nous nous aperçûmes également que cet opercule ferme l'ouverture dans une telle perfection, que rien ne peut s'échapper de l'intérieur sans que l'animal le veuille. Toutes ces observations nous ont permis d'expliquer d'une manière naturelle cette propriété dont jouissent les Ampullaires de vivre long-temps sans eau. Il leur suffit en effet de conserver pleine de liquide ambiant leur poche cervicale pour en verser le conte- nu sur la branchie , à mesure du besoin, et l'on conçoit que cette eau préserve aussi l'a- AMP nimal du dessèchement , son évaporalion étant empêchée par une coquille dure et compacte, et par un opercule qui la ferme avec une rare perfection. Dans un 3Iémoire publié dans le tome 3 du Zoological Journal, M. Guilding a fait con- naître les animaux de deux espèces curieu- ses d'Ampullaires. Déjà, avant lui, s'était répandu dans les collections le Ptanorbis cornu arielis des auteurs , mais pourvu d'un opercule ; ce qui était resté inconnu aux an- ciens conchy liologistes. L'examen de cet oper- cule nous donna la preuve irrécusable que cette esp. est une véritable Ampuilaire, corn me le prouvent d'ailleurs la description et les figures du savant Anglais dont nous ve- nons de parler. Nous connaissons actuelle- ment les animaux de quatre esp. d'Ampul- laires. Tous rampent sur un pied subqua- drangulaire fort large , très aminci sur les bords, et portant en arrière un opercule corné ou calcaire, presque entièrement ca- ché par la coquille lorsque l'animal mar- che. La tête est petite et fort singulière; elle est terminée antérieurement par deux ten- tacules coniques et très pointus, qui don- nent à cette tête la forme d'un croissant à cornes très allongées. En arriére de ces ap- pendices naissent les tentacules véritables; ils sont extrêmement allongés , pointus au sommet et au côté externe de la base. Ils portent de très courts pédicules , dont le sommet tronqué est occupé par l'organe de la vue. L'opercule est semblable, pour sa constitution, à celui des Paludines, étant composé d'éléments concentriques, et pré- sentant au centre, du côté interne , une sur- face rugueuse par laquelle il adhère au pied de l'animal. Les coquilles du g. Ampuilaire sont presque toutes globuleuses , à spire presque toujours courte et obtuse au som- met. Cependant, à prendre le genre dans son ensemble, on voit les formes changer par nuances insensibles , depuis la discoïde du cornu-ariet/.s jusqu'à la forme acuminée de VÀmpnllaria guineicn. Toutes les esp. ont le test mince, d'une structure compacte et so- lide , toujours revêtu d'une épiderme verdâ- tre ou brunâtre. La coloration est peu va- riée; elle consiste toujours en zones trans- verses, ordinairement d'un brun rougeàtre sur un fond d'une même nuance moins fon- cée, ou sur un fond jaunâtre. Le plus grand AMP 405 nombre des espèces est ombiliqué; mais toutes sont caractérisées par une ouverture ovale-oblongue, toujours plus haute que lar- ge, droite, c'est-à-dire coïncidant avec l'axe longitudinal. Cette position de l'ouverture est très propre à faire distinguer les coquilles de ce g. de celles des Natices , qui peuvent quelquefois s'en rapprocher beaucoup. Ca- ract. génér. — Animal discoïde, globuleux, ayant un pied mince et subquadrangulaire ; une têle petite , portant deux paires de tenta- ■ cules inégaux, dont les plus grands sont pédi- cules à la base , et oculés au sommet de ces pé- dicules. Cavité cervicale très grande, ayant la paroi supérieure dédoublée en forme de sac. Opercule corné ou calcaire, non spire, à sommet subcentral et formé d'éléments con- centriques. Coquille discoïde ou globuleuse, mince, à ouverture entière, longitudinale, et ayant son plan parallèle à l'axe longitudinal. Surface extérieure lisse , toujours revêtue d'un épiderme tenace. Les Ampullaires habitent les eaux douces des pays chauds. Olivier, néanmoins, dans son voyage au Levant, prétend en avoir trouvé une esp. vivante dans le lac Maréotis, dont les eaux saumâtres sont également peu- plées de coquilles marines. Elles vivent à la manière de nos Paludines, et paraissent avoir les mêmes mœurs. Il y en a quelques unes de fossiles; mais presque toutes celles que l'on a citées doivent actuellement faire par- lie du g. IVatice. (Desh.) AMPULLINE. AmpuUina (diminut, d'ampulla , sorte de vase allongé ). moll. — Dans ses premiers travaux sur les Fossi- les des environs de Paris , Lamarck avait pensé qu'il serait utile de séparer, en un g. particulier, certaines coquilles qui avoisi- nent les Natices et les Ampullaires. Il pro- posa pour elles le g. Ampullina, auquel il renonça plus tard, en mettant la plupart de ces esp. parmi les Ampullaires. Elles n'ont pas les caract. de ce g., et présentent ceux des Natices ( r. ce mot. ). 31. de Blainville {Allas (lu Dut. des Se. nai.) a repris le nom du g. de Lamarck , pour l'appliquer à un démembrement inutile des Hélicines. L'au- teur sentit lui-même l'inutilité de son g. Ampulline , et, dans son Traité de Mala- cologie, il le réunit aux Hélicines comme sect. du g. V. HÉLicL^E. (Desh.) * AMPUSA. ESS. — r. EMPl'SA. (Bl.) 606 Aîvru ♦ AMSINKIA (nom propre?), bot. ph. — G. de la famille des Aspérifoliées, L. ( Borraginacées, Juss. ), établi par Lehmann {Catal. Scm. Hort.HamhASZX), et distingué principalement par ses 4 cotylédons; mais dont Tauteur ne paraît pas avoir encore pu- blié les caractères. (C. L.) AMSONIA ( nom propre ). bot. ph. — G. de la famille des Apocynacées , s.-ordre des Euapocynées, tribu des Plumiériées, for- mé par Walthcr {Flor. Carol. 98), et adopté par les botanistes modernes. En voici les caract. essentiels : Cal. 5-fide. Cor. hypo- gine, infundibuliforme, à tube cylindrique, à gorge très barbue; les 5 lobes du limbe subobliques. Étam. 5, incluses, insérées sur le milieu du tube de la corolle. Anth. ova- les, obtuses. Ovaires 2; ovules nombreux le long d'une suture ventrale. Style simple ; stigm. pelle. Follicules cylindriques , dres- sés. Graines nombreuses , subcylindriques , tronquées aux deux extrémités , à ombilic ventral. Embryon —Ce g. ne contient qu'une esp. encore peu connue, retirée par l'auteur du g. FdberncBmnntana, elinàigèiie dans l'Amérique boréale : c'est VA. atigusii- fi>lia, plante herbacée, vivace, à feuilles op- posées, ovales-lancéolées ou linéaires, vei- nées, glabres ou pubescentes; à fleurs dispo- sées en corymbes terminaux. Quelques au- teurs rapportent encore à ce g. deux autres esp. : les /J. salicifolia Pursh, et latifolia Michx. Ces trois plantes ont besoin d'être étudiées de nouveau. (C. L.) AMUSIUM (Amusium, girouette; basse lat.). iHOLL. — G. proposé par M. Mcgerle {Mag. des Cur. de la A^fjr, Berlin, 1811), et adopté par M. Schumacker dans son Issni d'un syxtème de ConchylMoijie. Ce g. ne peut être admis dans une méthode, où les coupes sont fondées sur des caractères zoo- logiques d'une égale valeur. En effet, il est destiné à rassembler ceux des Peignes qui sont lisses en dehors, comme les Pcaen pleuronec tes et japonicux , etc. Déjà des auteurs an- ciens tels que Pcliver, Kumphiuset Rlein, avaient employé ce mot latin soit pour dési- gner des esp. , soit comme titre de groupes , pour réunir ces espèces. Linné a rapporté tout cela à la section de ses (htreœ acerinœ dont Lamarck a fait depuis le g. Peigne. Y. ce mot, (Desh.) * AMITSSES. Âmusice. arach^j. — AMY ÎN'om employé par M. "Walckenaer pour dé- signer une petite division dans le g. Clichio- na. (H. L.) ♦AMYCTÈRE. Àmycterus («/aùxtv. sans nez; ici sans trompe), ms. —G. de Coléoptères tétramères, famille des Curcu- lionides, divis. des Cyclomides, établi par Dalman , et adopté par Schoenherr qui lui donne les caract. suivants : Antennes mé- diocres, minces, dont le scape, sensiblement épais, est presque de la longueur du pro- thorax. Les deux !<■" articles du funicule subobconiqucs, les 4 suivants courts, lenti- culaires; le 7<^ long, cyathiforme, embrassant la massue ; celle-ci turbinée, acuminée. Ros- tre très court, très épais, défléchi, inégal , ayant l'ouverture de la bouche très grande ; mandibules très larges, fortement convexes, droites au bord interne. Yeux placés sur les côtés , ronds , petits, enfoncés. Prothorax presque rond , tronqué à la base , sublobc derrière les yeux, largement échancré en dessous après la bouche. Écusson petit, tri- angulaire , enfoncé , peu visible. Élytrcs grandes, oblongues, presque elliptiques, lar- gement échancrées à la base et arrondies à leur extrémité, ayant les angles huméraux saillants par devant, et chacune d'elles étant surchargée souvent d'un petit tubercule. —Ce g. figure dans le Catal. de M. Dejean(ô'ed(7.), qui y rapporte 12 esp., toutes de la Nouvelle Hollande. Nous ne citerons que celle qui lui sert de type, le Curculio mirabilis , décrit et figuré par Kirby dans les Transactions de la Société Linnéenne de Londres (J'om, XII, p. 469, no 21, t. 23, fig. 9). (D.) AMY'DA (nom emprunté de Galien). UEPT. — C'est ainsi que Schvveiger , chélo- nographe distingué , avait d'abord désigné un genre de Tortues fluviales , dans un tra- vail manuscrit qu'il présenta à l'Institut, en 1809; mais il substitua ensuite à cette dé- nomination celle de Trionyx , proposée par M. E. Geoffroy pour le même genre , dont celui-ci fit paraître une monographie avant l'impression du Mémoire de Schweiger, inti- tulé : Piodroiiius Monographiœ Chelonio- rum. V. TRIONYX. (G. B.) * AMYDETES. ms.— G. de Coléoptè- res pentamères, famille des Sternoxes, éta- bli par Hoffmansegg, et adopté par M. Dejean , qui y rapporte 5 esp., toutes du Brésil, dont 2 nommées par lui À. pusiîla et prœusla, et AMY la 3', pltimicornis par Latreille. Ce dernier auteur, dans ses familles naturelles, place le g. dont il s'agit dans la tribu des Lampy- rides, entre les Phengodes et les Lampyres. y. ces mots. (D.) * AMYGDALAIRE Amygdniarius ( àff.'jyj'ilii , amande ). géol. — Se dit de la structure des roches qui présentent dans leur intérieur des parties minérales, en for- me d'amandes plus ou moins grosses. Ces sortes d'amandes se sont quelquefois formées postérieurement à la masse, par suite d'infil- trations dans des cavités, (C. d'O.) Ai\IYGDALE. Amygdalum {umygda- la, amande), moll. — Megerle , dans le Magasin des Curieux de la nature {Ber- lin, 1811), a proposé ce g. pour une coquille curieuse, que Lamarck range parmi ses Mo- dioles. Comme le g. Modiole a été institué long-temps avant celui de Megerle, il en ré- sulte que le g. Amygdalum est un double emploi qui doit être supprimé. F. modiole. (Desh.) * AMYGDALÉES. bot. ph. — L. de Jussieu, en établissant la famille des Rosa- cées, l'avait subdivisée en plusieurs groupes naturels, dont l'un, contenant la plupart de nos arbres fruitiers à fruit libre, simple, et à noyau monosperme, avait reçu le nom d'A- mygdalées. Ces divers groupes ont été éle- vés au rang de familles distinctes par les au- teurs qui ont suivi. Tout en les admettant avec eux, nous exposerons les caract. da ces familles diverses à l'article général Rosacées ( r. ce mot ), pour mieux faire comprendre leurs rapports intimes , et la valeur de cer- tains caract. , dont on peut suivre là toutes lesmodifications graduelles, et en déterminer ainsi l'importance pour la classification des végétaux. (Ad. J.) * AMY'GD ALINE. Amygdalinus {i- /i'jyi'uyti , amande ). géol. — M. Brongniart donne cette épithète aux roches composées de parties ovoïdes serrées les unes contre les autres , et comme liées par un réseau. (Ex. • le marbre de Campan.) (G. d'O.) AMYGDALOIDE. Amygdaloides {à- fj.vyi'ilij , amande ; eUca , ressemblance ). GÉOL. — Syn. (ÏAmygdalaire. Autrefois , on donnait aussi ce nom spécifique à certai- nes roches dans lesquelles on voit des sortes de noyaux plus ou moins arrondis, telle que la Yariolite de la Durance, et mê- AMY 407 me à certains Poudingues. V. ces mots. (C. D'O.) * AMYGDALOPIIORA, IVeck. {ây.vy- cl'a/c.v, amande; yo/jo;, porteur ). bot. ph. — Syn. du g. Aunjgdulus, Tourn., de la famille des Rosacées. (Sp.) *AMYGDALUS, Tourn. (i^uy^c^hç,' a- mandier). bot. ph. — Nom latin du g. Amainli.'r, de la famille des Rosacées. (Sp.) AMY'MOIXE. Aniytnona (nom myth. d'à/tj/^oov, parfait), crust. — F. cyclope. (H. L.) * AMYIVTHIA ( nom mythologique ). lAS. — G. de Lépidoptères diurnes , tr. des Piérides, établi par M. Swainson ( f'intomo- logical Illuslration, etc.) pour y placer une esp. nouvelle de Coliade , nommée par M. Leach Swainsonia. — Ce g. correspond au g. Rhodocère de M. Boisduval. V. ce mot. .(D-) *AMYRIDACEESouAMYRIDEES. BOT. PH. — Plusieurs g., rapportés d'abord aux Térébinthacées, en ont été séparés plus tard, pour former cette famille , qui semble se rapprocher plutôt des Hespéridees. M. Rob. Brown , qui le premier en établit une sous ce nom, lui assignait des limites assez étendues, puisqu'il y confondait les groupes des Spondiacées et des Burséracées, qu'on distingue généralement aujourd'hui. M. Kunth, à qui l'on doit cette distinction , re- streignit sa famille des Amyridées presqu'au seul g. Amyris, et la caractérisa de la maniè- re suivante : Cal. petit, régulier, à quatre divisions, persistant. Pétales à nombre égal , à préfloraison imbriquée. F tamines en nom- bre double, libres, à insertion hypogynique. Ovaire libre , porté sur un réceptacle renflé en disque, surmonté d'un stigmate sessile en tète, renfermant, dans une loge unique, deux ovules suspendus. Fruit charnu, indéhiscent, 1-sperme. Graine dépourvue de périsperme, à tégument membraneux, à cotylédons épais et charnus, à radicule courte etsupère. — Les plantes de cette famille se trouvent dans l'A- mérique inter-tropicale. Ce sont des arbres ou arbrisseaux, à suc résineux, à feuilles op- posées, ternées ou pennées avec impaire , à panicules axillaires ou terminales. Des utri- cules gonflés d'une huile aromatique abon- dent dans le tissu du fruit et des feuilles, qui se trouvent ainsi couvertes d'une foule de points transparents. Tels sont les caract. et 408 A>IY la patrie des Amyridées réduites au g. ylmtj- ris , plus rigoureusement circonscrit lui-mê- me qu'il ne Pétait dans le principe. Plus ré- cemment, M. Lindley a proposé d'en rappro- cher plusieurs g., les uns encore avec doute, comme le Tapiria Aubl.,ct le SpaihcUa L. { qui semblent plutôt devoir être mis à la suite des Zanlhoxylées); les autres, comme le JWi/rosy)e/niw»n Jacq. , elle Copaïfeia L., placés jusqu'ici parmi lesLégumincuses,donl ils ont le fruit; enfin le Sab)a, Coolcbr., qui, d'après sa description, ne s'accorde pas avec les caract. généraux de la famille. (Ad. J.) AMYRIS , Linn. (k//.uîos, non parfumé; ici, par trope , non sans parfums), bot. PII. — G. considéré comme type de la famille des Amyridées. Linné et les bo- tanistes de son école le caractérisaient d'une manière très vague, et y comprenaient beaucoup d'esp. appartenant à d'autres g. Dans les limites que lui assigne M. Runtli ( 7'ereb., p. 21 ) , ce g. olfre pour caract. distinctifs : Fleurs hermaphrodites. Cal. ■4-denté, persistant. Pétales 4, hypogynes, on- guiculés, imbriqués en préfloraison. Étam. 8, plus courtes que les pétales. Ovaire l-lo- culaire , porté sur un disque plane. Stigm. sessile. Drupe à noyau chartacé, l-si)erme. — Arbres ou arbrisseaux résinifèrcs. Feuilles imparipennécs , ponctuées. Inflorescences paniculées. Fleurs blanches. Drupes abon- danten huile essentielle. —Ce g. appartient à l'Amérique inter-lropicale et sub-tropicale. Suivant M. de Candolle [l'rodr. 2, p. SI), on n'y peut rapporter avec certitude que 7 esp. Au témoignage de ftlM. Wight et Arnott {Prodr. Flor. Penins. Ind. 1, p. 167), toutes les esp. décrites par Roxburgh ( Flor. Ind. ) comme des Amyris doivent être exclues de ia famille des Amyridées. (Sp.) *A]\I\TIS.^mj/Mi;LiD. — G. de la famille des Néréides, établi avec doute par M. Savigny pour une annélide im- parfaitement étudiée par Fabricius , et qui n'a point été observée depuis. (Duj.) * AI\ABy^ElXA (^vaS:ereilkiris, poltjce- phala (Licht. Caial.); les A. moucheté et Oreillon brun ( Tem. , Col. 238, 1 et 2 ) ; les A. guituralis f unirxifus . d'Orb. et de Lafr. {Sijnops. Mag. de Guérin). Toutes les csp. de ce groupe doivent, d'après la rigidité de leur queue et la forme de leurs ongles, se tenir cramponnées sur l'écorce des arbres; néanmoins elles se tiennent souvent sur les buissons, selon M. d'Orbigny. S.-G. A!VABACERTHrE. Anahncerlhia , Nob. — Bec un peu plus grêle et plus arqué. Tarses plus longs, ainsi que les doigts, soudés, qui sont plus allongés à leur base, et les on- gles moins arqués, surtout celui du pouce. Ailes à rémiges plus courtes, et queue plus ri- gide. Une esp. inédite de notre collection com- pose ce s.-g. Un peu moins forte que le Mau- vis, elle est d'un brun-roux un peu olivâtre en dessus, avec le dessus de la tète et la queue d'un brun-cannelle, le dessous et une bande derrière l'œil cendrés; la gorge et le haut du cou blancs, striés en travers, sur les côtés et en dessous , de petites bandes irrégulières , noirâtres. C'est notre Anabacerthie à cou strié, ^. sfr«anco//?ç Lafr. Cet oiseau, dans la forme de ses pieds à tarses assez élevés, à doigts très longs et grêles, soudés à leur ba- .se, à ongle du pouce allongé et peu arqué, a les plus grands rapports avec le g. Oxypyga de Ménétriés dans la famille des Fourmiliers, ANA établi sur le Fourmillera long bec deCuvier. Mais, avant de l'y réunir, il faudrait avoir quelques notions sur ses mœurs. Il mène é- galement aux Dendrocolaptes et aux Grim- pcreaux. S.-G. AiVM'MBi. Aniiumhius IVob. — Bec à peu près de même forme que celui de cer- tains Anabates, médiocre, légèrement arqué, très comprimé. Queue allongée, extrême- ment étagée, à rectrices souvent élargies et très étoffées , rarement rigides et lancéolées à leurs pointes. Pieds semblables à ceux des Anabates, mais à ongles moins arqués. Ailes à rémiges très courtes; plumes frontales acu- minées, rigides. Esp. types : 1'^. Azara ÇS<> l'ùâ) , l'urnarius annumbi Vieillot(A''. D. 12- 117), VA. anlhoïdes'Sob. {Synopsis, Mag. de Guérin), l'A. rouge Azara (N" 220), Fur- narius ruber Vieill. ( iV. D. 12-118), l'A. rouge IVob. {Synnps. id.ibid.), Anabates rujifrons Spix { PL 8^S-l), Sphœnurn fron- talis Licht., 42; Maluriis garrulus Swains. f Zuol. ilL, pi. 138 ), où son nid en fagot est représenté placé obliquement sur un arbus- te; les A. strialiceps, striaticoUis Nob. {Synops. id. ibid.). Le g. tout particulier de nidification propre à ces esp., et qui consiste en un énorme nid composé de rameaux é- pineux à l'extérieur et en forme de fagot, à plusieurs entrées et galeries intérieures des- tinées à être parcourues par les jeunes, avant leur sortie de ce nid, nous a fourni un caract. de mœurs qui, joint aux didérences dans les formes, nous a paru sulTisant pour établir ce s.-g., que nous avons encore indiqué comme des Anabates fagotteurs,^?ia6aaî«tvu,, je monte; axu.ooi, lézard ). iept. — Ritgen désigne ainsi les Sauriens de la famille des Caméléoniens de Cuvicr. (G. B) AIVABICE. Anabi.r ( i-^i/ît^, revivre ). BOT. CR. — Neckcr donnait ce nom, et Willdenow celui de Connus, h la partie épigéc des cryptogames, en en exceptant la fructiOcation. INeckcr appliquait encore la môme dénomination, dans son sens étymo- logique, aux Cryptogames privées d'organes reproducteurs , et se propageant , selon lui , au moyen de parties qui se détacheraient de la plante-mère, et qu'il nommait bésimence. (C. L.) AIVABLEPS(:?v«QiT,^,jc lève les yeux). roiss. — Artedi a composé ce nom spé- cifique pour un poisson fort singulier des ANA eaux de la Guyane, quMI rangeait parmi les Loches sous le nom de Cobitis anableps. Bloch prit ce nom spécifique pour faire celui du genre distinct dans lequel il clas- sait ce curieux poisson ; g. qui a été, de- puis lui, adopté par tous les Ichthyologistes. Ces Anableps sont des Malacoptérygiens à corps couvert d'écaillés solides , dont le tronc est cylindrique, et la queue peu com- primée; la tête aplatie ou comme creusée , à cause de la saillie des yeux. Le museau est tronqué , aminci ; la bouche est fendue en travers et au bout du museau; ses dents sont en velours. Les rayons de la membrane branchiostège sont au nombre de cinq. La vessie aérienne est très grande ; la dorsale est petite et reculée sur le dos de la queue , beaucoup au delà de l'anale. A tous ces ca- ractères ichthyologiques , qui n'offrent que des particularités peu notables , ces poissons joignent une conformation d'yeux unique parmi les vertébrés , et qui le» rend tout à fait dignes d'intérêt. Ces yeux sont très saillants, et enchâssés dans une orbite dont la voîxte osseuse est formée par le redresse- ment du frontal. La cornée , très bombée, est partagée en deux par une bande trans- versale , de façon que la portion supérieu- re de la cornée est dans un plan différent de celui de la portion inférieure , et que ces deux courbes n'appartiennent pas à une même portion d'une même sphère. L'iris est de même partagé en deux par une bande transverse analogue, en sorte qu'ils ont deux pupilles ; d'où il résulte que ces poissons ont deux chambres antérieures de l'œil , quoiqu'ils n'aient qu'une seule chambre pos- térieure, un seul cristallin, une seule vitrée, une seule rétine. Il paraît donc que la na- ture a organisé leur œil de manière à ce qu'ils puissent voir dans l'air en même temps qu'ils voient bien dans l'eau. Ces poissons sont vivipares, et il y a lieu de croire à une sorte d'accouplement chez eux : car les organes de la génération du màle et sa vessie urinaire donnent dans une sorte de verge écailleuse , attachée le long des rayons de l'anale, qui paraît n'avoir que trois rayons dans le màle , tandis que celle de la fen)elle en a neuf. On ne connaît de ce g. qu'une seule esp. , que Bloch a nommée Anableps telrophtlialmus. — Ces poissons sont longs de 0"-,20 à 0'",24. (Val.) AN A ANABOLIA {ivxSo>-ii, action de creuser et de fouiller la terre , à cause des habitu- des delà larve), ins. — G. de la famille des Phryganiens ( Plicipennes Lat.), établi par M. Stephens, aux dépens du g. LimncpliilKS de Lea , en lui assignant comme caract. principaux ceux tirés 1" des ailes , qui sont allongées, avec leur extrémité arrondie ; '■2° du corps, un peu déprimé , et ô" du dernier article des palpes maxillaires, épais et subel- liptique. L'auteur donne comme type de son g. VA. nervosa {Limnephilus nervosus Lea) d'Europe. (Bl.) AXACALYPTA (àvaza^ùn-i-w , je me dévoile ). bot. cr. — Rœhling, ayant re- marqué qu'une Mousse, rapportée par lled- wig au g. Eucalyptu {E. lanceolala) , avait sa coiffe fendue sur le côté au lieu d'être en- tière, la sépara, et en Qt le type d'un nouveau g. qu'il publia sous le nom en question, dans son Histoire des Mousses d'Allemagne. Ce g., adopté depuis et modiflé légèrement par M. Bruch dans la Bryologia yermanica , a été formé aux dépens de plusieurs autres, et se compose, en conséquence, d'esp. de port un peu différent, quoique toutes remarquables par un péristome identique ou semblable , consistant en seize dents percées de trous , nées de la couche interne de la capsule , et réunies à leur base par une membrane. Nous ignorons si M. Bruch persiste à conserver ce g. ; mais, dans tous les cas, le nom de Cosci- nodon (V. ce mot), qui lui a été donné anté- rieurement par Bridel, devra être adopté de préférence. (C. M.) AIVACAMPSEROS Tourn. ( à^xxùfji- iffs/suis, Sedum ). bot. pu. — Synon. du g. Sedum Linn. ( famille des Crassulacées ). (Sp.) * ANACAMPSIS {â-ji^yfjii>ii, action de recourber), ins. — G. de l'ordre des Lépi- doptères, famille des Nocturnes , établi par Curtis , et placé par Stephens dans sa tribu des Yponomeutides. En l'adoptant, nous l'a- vons rangé dans notre tribu des Tinéites, et lui avons assigné les caract. suivants : Pal- pes inférieurs arqués et relevés au dessus delà tête; les 2 premiers articles velus et aplatis latéralement; le 5% nu et subuliforme. Trompe nulle. Antennes longues et filifor- mes dans les deux sexes. Tête courte etsessi- le. Corselet presque carré. Abdomen plat, ter- miné par un bouquet de poils dans les mâ- ANA 41S les, et en pointe dans les femelles. Pattes pos- térieures longues et velues. Ailes supérieures étroites, presque d'égale largeur dans toute leur longueur, avec le bord terminal presque droit ou légèrement arrondi , et brièvement frangé; ailes inférieures presque aussi lon- gues, et largement frangées. Chenilles munies d'un écusson corné sur le 1" anneau, vivant entre des feuilles roulées ou réunies par des fils , et s'y métamorphosant dans un tissu soyeux, à la manière desTordeuses. Chrysali- de allongée et cylindrico-conique. — Les esp. que nous rapportons à ce g. ont été retran- chées par nous du g. Lila de Treitschke, dont elles dilfèrent principalement par la forme aplatie de leur abdomen, et la briève- té des franges de leurs ailes supérieures. A l'état de repos , les Anacampns portent leurs ailes en toit plat, et croisées l'une sur l'autre, comme certaines Noctuelles. Elles sont généralement d'un gris brun qui se con- fond avec la couleur des écorces, dans les fentes desquelles elles se tiennent cachées. Elles s'éloignent peu de l'arbre qui les a vues naître, et font autant usage de leurs jambes que de leurs ailes pour échapper à leurs en- nemis. Nous ne citerons qu'une esp. , la Ti- nea populella Linn. , figurée par Hubner sous le nom de Blallariella. Elle varie beaucoup. (D.) ANACAMPTIDE. Anacamptis («v«- zà//it7co, je recourbe), bot. I'h. — G. de la famille des Orchidées, tr. des Ophrydées, établi parle professeur L. C. Richard, dans son travail sur les Orchidées d'Europe , et qui a pour type VOrchis pyraniidulis de Linné. Ce g., très voisin du g. Orchis , en diffère surtout par ses deux masses pollini- ques attachées sur un rétinacle ou glande unique. Par ce dernier caract. , il se rappro- che du g. Aceras de R. Brown, mais en dif- fère par son labelle longuement éperonné. hWnacamptis pyramidalis Rich. est une plante qui croît dans les pelouses de la forêt de Fontainebleau et ailleurs. M. Lindley place dans ce g. deux autres esp., savoir : VOrchis quadr punctata de Tenore , et VOrchis Brancifortii de Bivona. Le g. Ana- camptis est donc composé de trois esp., tou- tes trois originaires d'Europe. (A. R.) ANACAMPTODON ( àvaxà.u^rco , je courbe; ôcToi);, o'vtos , dent ). bot. cr. — Le caractère sur lequel. Bridel a établi 416 ANA ce g. de Mousses nous semble d'une fai- ble importance. Il consiste en effet dans la courbure opposée des deux périslomcs, dont Pexterne se réfléchit en dehors, tandis que les dents de Tinterne se recourbent en de- dans, de manière à fermer presque complète- ment l'oriiice de la capsule. Par leur orga- nisation, leur forme, et la place qu'elles oc- cupent, ces dents ne difl'éranl pas de celles du péristome du g. Nerkera, le genre Ana- camplodon peut-il en être séparé sur ce seul caract.?M. Arnott penche pour celte sépara- lion, qu'il croit sullJsamment autorisée parle port. Nous devons toutefois convenir que ce port, très remarquable, pourrait bien être lié à des caract. inaperçus, propres à justifler l'opinion de Bridel et de M. Arnott. En tout, ce g. est fort distinct du Cryphœa de Bridel ( Daliorna Ilook .) par sa coiffe en capuchon ou fendue sur les côtes , et c'est à tort qu'on les a réunis dans le Dictionnaire classique. /^. neckera. (C. M.) AlVACAMPYLA (àvà, sur; «/x>n>/û5, courbe ; d'àvxxà,«îrToj , je courbe), bot. ck. — Iledwig donnait ce nom aux écailles étalées et recourbées au sommet , qui se trouvent sur quelques plantes agames, Agaricus croceus, Labaria squammosa, etc. (C. L.) ANACANDEF. rept. —C'est, sui- vant Flacourt , le nom qu'on donne , dans l'île de Madagascar , à un petit serpent qui aurait la faculté de s'introduire dans le corps des animaux pour leur percer les en- trailles. (G. B.) ANACANTIIE. Ânacanlhus ( à prjv. ; veuph. ; «zav9c^, épine; àvà/.x-^da ). poiss. — G. de Poissons de la famille des Raies, et de la tribu que le prince Charles Bona- parte nomme ^fiacanJ/Kfu. Cette troisième sous-famille comprend les Baies à tète en- tourée de larges pectorales , et à queue grêle , sans aiguillons ni nageoires dorsales. Les dents sont en petites mosaïques, dispo- sées en quinconce. M. Ehrenberg a distingué dans cette famille le g. Anacanthe, dont les esp. manquent, en outre, de nageoire cau- dale. Le prince Charles Bonaparte rapporte avec doute à ce g. le Haia orbiculuris de Schnecider. M. Ehrenberg en a une belle esp. nouvelle de la mer Rouge , que l'on trouve aussi aux Séchelles. (Val.) * AIVACANTIIUS («v«x«v9os, sans é- ANA pine). ijis. — G, de Coléoptères tétramère», famille des Longicornes, tribu des Prioniens, établi par M. Serville, et adopté par M. De- jean {LaiaL, ô' édit.). Il ne renferme qu'une seule esp. , VJ. cosiatus , ainsi nommée par ce dernier auteur; elle est du Brésil. M. Ser- ville range le g. dont il s'agit dans sa sub- div. des Prioniens qui ont le corselet muti- que latéralement. Ce qui le distingue des autres g. de la même subdiv. , c'est d'avoir le corselet aussi long que large, presque or- biculaire, ou en carré à angles très arrondis. (D.) AXACARDE DES BOUTIQUES. — Nom vulgaire du fruit du Semecarpus ^Jnarardium. (Sp.) *AIVACARDIACÉES, aisacardiées, Anacardiaceœ , Anacardieœ. bot. ph. — La famille des Térébinthacées de Jussieu a été partagée en plusieurs autres : les unes portées à une autre place dans la série natu- relle; les autres continuant à rester rappro- chées en un groupe qui a continué à porter le nom de Térébinthacées. C'est à ce mot que ces diverses familles (dont l'une a reçu le nom d'Anacardiées) seront exposées pour mieux faire sentir leurs rapports et leurs dif- férences. (Ad. J.) ANACARDIER, bot. ph. — Nom vulgaire de VAnacardium. occidentale L., et du Si'.mecurpus Amicardium L. (Sp.) AIVACIIARIS («va, en comp. marque l'augm. ; -/.ipii, grâce), bot. ph. — G. de la famille des Ilydrocharidées, établi par L. C. Richard dans son travail sur cette famille {Metn. Institut, 1811), et offrant pour caract. essentiels des fleurs unisexuécs; les mâles, les seules qu'on connaisse jusqu'à présent, sont solitaires dans une spathe sessile, tu- bulcuse , élargie et bifide à son sommet. Chaque spathe ne contient qu'une fleur pé- donculée, ayant un calice à six divisions ré- fléchies ; les extérieures plus larges et plus courtes que les intérieures. Neuf étamines dont les anthères sont sessiles , oblongues , attachées à une sorte d'axe ou de columelle centrale. Quoiqu'on ne connaisse ni les fleurs femelles ni le fruit de cette plante [Anachnris callitrichoides, Rich. i. c.,t.2), cependant elle constitue , par la forme et la disposition de ses étamines , un g. différent de tous les autres g. de la même famille. L'esp. unique qu'il renferme a été trouvée ANA par Commerson aux environs de Montevi- deo. (A. l\.) ANACHARIS («va, prép. augm.; ■/_:y.p'i, grâce ; très gracieux), ras. — G. de notre famille des Cyniphiens ou Gallicoles, LaL, de l'ordre des Hyménoptères , établi par Dal- man {Analect. enlom.), et adopte par nous {Uist. des An. art., t. 4). Les Anacharù ont . de grands rapports avec lesCynips, et de plus •!f grands encore avec les Figites; ils s'en dis- - • tinguent principalement par leurs antennes amincies à Teitréniité; par la seconde cellu- le cubitale des ailes antérieures oblitérée; et par le pédicule de l'abdomen plus long. On ne connaît que cinq ou six esp. européennes de ce g. ; la plupart sont encore inédites. La plus connue, et celle qui doit servir de type, est 1'^. eucharidioides d'Europe Daim. ( An. eut., 95 ) et Blancb. ( Hist. des An. arr., t. 4, p. 249). (Bl.) * ANACIS. BOT. PH. — Synon. du g. Chrysostemma. V. ce mot. (J. D.) * AjVACOLE. Ânacolus (dvà, sur; /Ma, estropié; allusion à un des caractères du g.). LAS. — G. de Coléoptères: létramères, fa- mille des Longicornes, établi par Latreille, et adopté par 3I.Dejean, ainsi queparM.Ser- ville, qui le place dans la tribu des Prio- niens, et lui donne les principaux caract. suivants : Antennes de 11 articles. Corselet uni-épineux latéralement. Dernier article des antennes dépourvu de dent latérale. Ély- tres plus courtes que l'abdomen, béantes à leur suture, et laissant une partie des ailes à découvert. Ce g. a été formé par Latreille pour y pla- cer les Prioniens du Brésil, à élytres triangu- laires, rétrécies en pointe. M. Dejean, dans son dernier catalogue , en mentionne 5 esp., toutes de cette partie de l'Amérique et nom- mées par lui. Kous citerons VA. niger com- me type du genre. (D). AlVACOLUPPA (nom malabare). bot. m. — Rheede a figuré sous ce nom une plante rampante que Ton rapporte au Za- fjLDiia nodiflora Lamk. ( f erbena L. ). 11 raconte que le suc de cette plante mêlé ii^au poivre réduit en poudre guérit l'épilep- ^ sic, et est le seul remède connu contre la morsure d'un serpent du g. Naja ( Cobra di capello des Portugais). (CL.) ANACONDO (nom vernaculaire).REPT. — Nom par lequel plusieurs erpétologistes T. I. ANA U\/ ont désigné une espèce d'ophidien du g. Eunecte. V. ce mot. (G. B.) * ANACTÎDEA (dimin. d'Anactis. V. ce mot ). BOT. PH. — line des divisions du g. Malrirarui, formée par M. De CandoUe, et qui ne renferme jusqu'ici que la seule M. discoidea. Elle est ainsi caractérisée : Capi- tules discoïdes. Corolles 4- dentées. Aigrette nulle ou à peine entière, marginiforrae. (C. L.) AIVACTIL^.IVA ( à priv. ; v euph. «xî-t'î , rayon ; ïxî-jx , enveloppe ). bot. pjt- — Sect. du g. Cassiniu, caractérisée par un involucre connivent, formé de squammes coriaces-scarieuses, et par une aigrette cadu- que, (j. D.) AÎVACTIS ( â priv. ; v euph. ; ày.zU, rayon), bot. ph. — Cassini avait établi ce g. pour deux plantes faisant partie du g. Acarna , auquel M. De Candolle les réunit de nouveau comme section, en conservant le nom proposé par Cassini. (J. D.) AIVACYCLUS ( à priv. : v cuph. ; x.- x>o;, cercle, rayon ; capitule bordé de plu- sieurs rangs d'ovaires sans fleurons ). bot. PH. — Vaillant institua ce g. ( Mem. Acad. Se. ,1719) sous le nom d'AnantJiocyclus, dont le mot Anacyclus est l'abrégé. Persoon d'a- bord, et M. De Candolle ensuite, lui ont don- né pour caract. : Capitules multiflores, hété- rogames. Fleurs du rayon femelles, stériles, ligulées ou subligulées, très rarement tubu- leuses ; celles du disque hermaphrodites, 5- dentées. Récept. conique ou convexe, paléa- cé. Invol. campanule, plus court que le dis- que, et formé par un petit nombre de folio- les. Cor. à tube obcomprimé, bi-ailé, dé- pourvu d'appendices, ainsi que les rameaux des styles. Fruit plano-obcomprimé , bordé d'ailes larges et entières, couronné au côté interne par une aigrette courte , irrégulière, denticulée, et presque continue avec les ailes du fruit. — Les Anacyclus, qui font partie de la tribu des Sénécionidées, dans la famille des Composées , appartiennent toutes à la région méditerranéenne. Ce sont, pour la plupart, de petites herbes annuelles , à feuil- les pinnatilobées, à pédoncules terminés en général par un seul capitule , presque tou- jours dépourvu de rayons. (J. D.) * AIVACYSTIS ( «vîu, sans; z'^çfs, ves- sie, vésicule. Il aurait fallu écrire Aneucys- tis ). BOT. CR. ~ G. de la tribu des Nosto- 27 418 AN\ cinties, famille des Phycées. M. Meneghini , qui l'a institué , lui assigne les cararl. sui- vants rronilc muqueuse remplie de gra- nules devenant libres plus tard, et consti- tuant alors de nouvelles frondes. — Ce g., établi aux dépens des Palmclla deLyngby et d'Agardh, se distingue du g. Microcystis de M. Kutzing, qui en est très voisin, par Tab- sence de vésicules au milieu desquelles nais- sent les granules reproducteurs. Le g. Ana- cyslis renferme trois ou quatre espèces présentant une croûte ordinairement verte , se développant dans les lieux humides et ombragés, sur les pierres, le vieux bois, et riu-mc dans l'eau. Le Pnltnella bolryoides Ag. , que M. Uleneghini place au nombre de ses Anacystis, nous a semblé s'en distinguer par des caract. assez tranchés pour nous déterminer à le considérer comme le type d'un nouveau g., auquel nous avons donné le nom de Dotrydina. V. ce mot. (Df. Bréb.) AIVADARA. MOLL. — ÎVom donné par Adanson à une espèce d'arche que les au- teurs , depuis Linné , rapportent à YArcn anliqtiata. V. arche. (Desh.) ♦AKADiElVUS ( «va^^atu., j'incendie ). OIS. — G. formé par M. Swainson (C/ass. 0/ Birds), dans sa famille des Cucididœ , et répondant à celui de Boubou, établi anté- rieurement par Lesson dans son Traité. V. BOUBOC. (LAFR.) AIVADENI A ( à priv. ; v cuph. ; ù -hy , i-joi, glande ). bot. ph. — G. de la famille (les Protéacées, tr. des Hakéées, Endl., for- mé par R. Brown [TAnn., Trans. X, 165; Prodr.) pour quelques plantes propres à la Nouv.-Hollande australe. En voici les caract. essentiels : Périgone tétraphylle , à segments subspatulés, peu étalés. Anth. 4, cachées au sommet des segments concaves du périgone. Point de glandes hypogynes. Ovaire stipité , uniloculaire, bi-ovulé. Style décliné ; stigm. conique. Follicule coriace, monosperme par avortement. Graine aptère. Arbrisseaux gla- bres ou pubescents vers leur partie moyen- ne, à feuilles pcnnatilidcs ou lobées , cunéi- formes dans leur contour, munies en dessous de glandules cutanées, à épis terminaux ou latéraux , garnis de fleurs petites, géminées. •1-bractéées ; celles du sommet s'épanouissanl souvent les premières.— On en connaît 3 ou 6 esp., dont les deux plus communes, et qu'on AN A ciillive dans les serres d'Europe, sont les A. pulchella et Manglesii. (G- L ) AA'ADYOMÈiXE. Anadyomenn (buf nom de AY'nus; à.vx^jr.u.xt, je sors de l'eau ). l'oLip. bot. — G. de Polypiers flexibles, elabli par Lamouroux dans l'ordre des Gor- goniécs, sur une algue qu'il ne put étudier que très imparfaitement parmi les diverses productions qu'on trouve desséchées dans les pharmacies, sous le nom de Mousse de Corse. Ce sont des expansions vertes, flabelliformes, sillonnées de nervures symétriques et articu- lées, semblables à une broderie élégante et très régulière. La seule esp. décrite, VA. (labellata, vit dans la Méditerranée. (Dca.) * ANTEDUS («vata'ii?, impudent), ms.— G. de Coléoptères hétéromères, famille des ïénébrionites, établi par M. Dejean {Catal., .> édit.), mais dont il n'a pas publié les ca- ractères. Ce g. a pour type VHelops punrta lissimus de son précédent catalogue, esp. du Brésil, à laquelle il en réunit 5 nouvelles, nommées par lui .-1. œquinoclinlis , de Car- thagène; corvinus, du Brésil, et minutus,de l'Amérique septentrionale. (D.) * AN^MERUS ( xvkfiefioi , d'un as- pect farouche ). tss. — Genre de l'or- dre des Coléoptères tétramères, famille des Curcuhonites, division des Brachy- dérides , établi par Schoenherr , qui lui donne les caract. suivants : Antennes cour- tes, assez robustes, dont le scapus clavi- forme atteint à peine les yeux; l-^-^ article du funicule un peu plus long que les suivants; le dernier serré contre la massue ; tous un peu turbines ; massue en ovale oblong, acu- miné. Rostre court, large, plat en dessus, canaliculé. Front assez large, avancé en for- me de paupière au dessus des yeux. Yeux presque oblongs, placés longitudinalement , très proéminents. Thorax oblong, presque linéaire, légèrement bisinué à la base, angu- leux, presque tronqué au sommet , déprimé en dessus. Élytres allongées, armées d'une petite pointe à l'extrémité. Tarses allongés , étroits, non spongieux en dessous. — Observ, Corps allongé , dur , ailé , de grandeur moyenne. — M. Dejean, qui a adopté ce genre ( Calai. , 3' édit.), y rapporte 4 esp. dont nous ne citerons que celle qui a servi de type à Schoenherr pour l'établir : c'est le CurcuUo fuscus d'Olivier {Enl. V, 83, p. ANA AN A 410 %\ \ 522, n" 560 ; tab. 8, flg. 93). Celle espèce est ' du Sénégal. (D.) * A!\^Î^RETES(àv«t;^irr,j , daetrucleur), i^s. — G. de Coléoptères pentamères , fa- mille des Lamellicornes, établi par M. De- jean , qui n'en a pas publié les caract. Il le place dans son dernier calai. {Z' edif.) immé- diatement avant le g. Macrodactylus de La- treille, de sorte qu'il appartiendrait à la tri- bu des Scarabéides phjilophages de ce der- nier. Il n'y rapporte que 2 esp. : l'une nom- ^.mée par lui A. litiijiosa, et l'autre, par Say, 4.e/o/*yri/a.Toutesdeux sont de l'Amérique septentrionale. (D.) * AIV^STHETIS (àvatîôvîTOî, hébété). i\s.— G. de Coléoptères tétramèrcs, famille des Longicornes, établi par M. Dejean , qui n'en a pas publié les caract. D'après la place qu'il occupe dans le dernier catal. de cet au- teur (3'edi7.),il appartiendrait à la tribu des Lamiaires de M. Serville. Il n'y rapporte qu'une seule espèce, VA. testacea ou Saper- da id. Fabr., qui se trouve en France. (D.) * AN-^TIA (àuatrta, innoccnce). ens. — G. de Coléoptères tétramères, famille des Longicornes, établi par M. Dejean, qui n'en a pas publié les caract. Il lui donne pour type la Saperda prœusta Fabr., qui se trou- ve aux environs de Paris, et à laquelle il associe 2 autres esp. : l'une d'Autriche , qu'il nommée. Muhlfedti; et l'autre de la Rus- sie méridionale , nommée A. gilvipss par Steven. (P.) * ANAGALLIDÉES. bot. pii. ~ r. PRIMUIiACÉES. (C. L.) ANAGALLIDIASTRUM {anagolUs, idîs , mouron des champs ; astruiti , astre ; plante qui s'étale en étoile ?). bot. ph. — Ce g., de Micheli, est synon. du Centuncu- lus de Linné. »'. ce mot. (C. L.) * ANAGALLIDIUM ( dimln. d]ana gallis, idis; àvx-/a.'ùii, mouron rouge ou bleu. Y. ANAGALLIS ). BOT. PH. — G. dc la famille des Gentianacées Lindl. , tr. des Gentianées, s.-tr. des Chironiées, formé par Griesebach [Observ. 52) sur le Swerùa di- choloma de Pallas {Ft. lioss. II, t. 91). L'auteur en circonscrit ainsi les caract. : Cal.4-partite.Cor.hypogyne,rotacée, 4-fide; anneau coronal de la gorge très ténu , fran- gé ; segments munis à la base de fossettes géminées-glanduleuses, couvertes d'écailles non frangées. Étam. 4, insérées à la gorge (le la corolle; filaments inégaux à la base. Anthères immulées. Ovaire uniloculaire. Ovules nombreux le long des sutures. Style terminal, court; stigm. échancré , bilobé. Capsule uniloculaire , bivalve. Graines nom- breuses, comprimées, marginées.— Ce g. ne renferme que l'esp. précitée, propre à l'Asie médiane ; c'est une herbe vivace, à tige dichotome, très rameuse, garnie de feuilles opposées , ovales , obtuses ; les radicales longuement pétiolées, les caulinaires subses- siles, les pédoncules uniflores. (C. L.) ANAGALLIS(^naffa»Js, Pline ; «vay«V )[',-. (liîvxy£>ico , j'éclate de rire. Les anciens prétendaient que cette plante excitait la gaî- té , et l'employaient contre les obstructions du foie. Les lexicographes dérivent à tort ce mot d'àvi, prép., et ùy^y^d, nom d'une plante bulbeuse , aujourd'hui indétermi- née. ). BOT. PH. — G. de la famille des Primulacées , type de la tribu des Anagal- lidées , Endl., formé par Linné, et adopté par tous les botanistes postérieurs. En voici les caract. essentiels : Cal. 5-partite. Cor. hy- pogyne , o-partite , subinfundibuliforme ou rotacée. Étam. 5, insérées à la base du tube de la corolle, opposées aux segments de cel- le-ci, etexsertes ou incluses; filaments fili- formes, velus , libres ou connés à l'extrême base. Anth. ovales, biloculaires, longitudina- lement déhiscentes. Ovaire uniloculaire; placenta basilaire , globuleux. Ovules nom- breux, peltés-amphitropes. Style simple; stigm. obtus. Capsule globuleuse , unilocu- laire , s'ouvrant par la valve supérieure, en forme d'opercule. Graines nombreuses, pla- nes dorsalement, ombiliquées à la partie ventrale conico-convexe. Embryon parallèle à l'ombilic , dressé dans l'axe d'un albumen charnu.— Ce g. renferme unevingtaine d'esp. environ , indigènes dans l'Europe et l'Asie médianes; quelques unes dans l'Afrique mé- diterranéenne. Ce sont des herbes vivaces , dressées ou étalées, à feuilles opposées, très entières; à pédoncules axillaires opposés, uni- flores, ébractéés ; à corolles rouges ou bleues, quelquefois blanches. La plus commune est VA. arvensis, connue sous le nom vulgaire de Mma-on des champs ( et non Mouron des oiseaux , plante fort différente. V. al- siAE ). Elle croit partout , dans les champs les moissons , etc., et varie sous le rapport de la couleur des fleurs , qui sont tantôt 420 ANA d'un rouge-pourpie, tantôt d'un bleu ira/ur. Celte plante a été long-temps préconisée contre la rage; malheureusement l'expérien- ce n'a pas constaté cette propriété. (C. L.) ANAGÉjVITE ( «va, ici propos, duplica- tive; /jvo?, naissance ; c'est-à-dire régénéra- tion ). GÉOL. — Ce nom , établi par llaii) , et adopté depuis par M. Broiigniart( Clnss. des Hoches), désigne, dans la classification de 31. Cordier , une espèce de la famille des Roches talqueuscs. Suivant ce dernier géo- logue, l'Anagénite est composée d'une pâte phylladienne , avec fragments plus ou moins gros de Feldspath, de Quartz et de Protoijy- nc, réunis par un ciment mêlé de quelques parties de Feldspath et de Quartz. Cette association présente souvent l'aspect et la contexturc de la Protogyne, et il est quel- quefois didicilc d'en distinguer l'Anagé- nite. Les fragments sont ou anguleux ou ar- rondis; en sorte que l'Anagénite est tantôt à l'état de brèche, tantôt à l'état de poudingue. Les teintes les plus ordinaires sont le verdà- tre plus ou moins foncé, le rougeâtrc ou le noirâtre. Elle est assez dure , cl généralo- ment susceptible d'être polie; ce qui l'.ii donne le plus souvent un aspect bigarré , ré- sultant des diverses couleurs et du mélange des fragments. L'Anagénite à gros fragments n'est schistoïde. qu'en grand , tandis que celle à petits grains l'est en feuillets assez minces, comme les Phyllades. Cette dernière variété est quelquefois calcarifère , et alors il peut arriver qu'elle contienne quelques rares débris organiques marins, tels que des Spirifères, des Térébratules , des Productus et des Entroques. On trouve , en outre, des débris de végétaux terrestres peu conservés dans une variété d'Anagénite noirâtre, à pe- tits grains, et chargée de parties charbon- neuses, qu'on rencontre près des couches d'Anthracite renfermant les Anagénites. L'Anagénite appartient généralement aux terrains de transition ; cependant on en trouve aussi dans certains terrains problé- matiques des Alpes, qu'une partie des géo- logues rapportent soit aux terrains houillers, soit à l'étage des grès bigarrés, et que d'au- tres regardent comme étant contemporains de l'étage du Lias. (C. d'O.) * AIVAGLYPHA ( àvàyXuyoî , littérale- ment : ciselé en relief; ici , àvà, de nouveau ; y).iifui, je ciscllc, je polis; c'est-à-dire g. h ANA étudier de nouveau ? ). noT. ph. — M. ;* De Candolle a fondé ce genre sur un/*» sous-arbrj^seau originaire du Cap , dont' les rameaux, couverts surtout au soni-' met d'un duvet court , glanduleux-velouté , portent des feuilles linéaires , strices-sillon- nées sur les deux faces, et rendues très âpres par la présence des cils raides qu'elles i)or- tent sur leurs bords et vers l'extrémité des nervures. Les capitules terminaux, solitaires, sont garnis de tleurs jaunes, 1-sériées, ligu- lées, femelles à la circonférence; celles du disque tubuleuses, 5-denlées, hermaphrodi- tes , légèrement velues. Involuere 2-sérié, composé d'écaillés de longueur égale, un peu plus longues que le disque et très acumi- nées. Réceptacle plan, alvéolé. Fruit obové , subpubescent, dépourvu d'aigrette. Les an- thères ainsi que les styles de VAruigl'jpha n'étant pas connus, ce n'est que par sa res- semblance avec d'autres Composées du mê- me pays que M. De Candolle l'aura classé dans la tribu des Astéroidées, de la famille des Composées. (J. D.) *AIVAGLYPTUS {i-JÔcAv^zoi , relevé en bosse), ins. — G. de Coléoptères tétra- raères, famille des Longicornes, établi par M. Mulsant, dans son histoire naturelle des Coléoptères de France, aux dépens du g. Cly-^ t'is de Fabiicius, et auquel il rapporte àeuxr espèces seulement, qui sont le C. gibbosus et le C. my.wt H. de cet auteur. Les caract. qu'il assigne à ce g. sont les suivants : An- tennes subsétacées, presque aussi longues que le corps dans les mâles. Palpes à dernier ar- ticle en triangle renversé. Yeux médiocre- ment échancrés. Prothorax oblong, un peu plus étroit postérieurement. Élytres char- gées d'une bosse à la base, le long de la su- ture, soit tronquées au sommet, soit arron- dies à l'angle suturai. Cuisses postérieures rétrécies à la base, et renflées en massue vers l'extrémité. Premier article des tarses postérieurs moins long , ou à peine aussi long que les suivants pris ensemble. (D.) AiYAGRUS. rvs. — G. de la famille des Oxyuriens ( Oryiiri Lat. , Proctolrupidœ Steph. ) , de l'ordre des Hyménoptères, éta- bli par M. Ilaliday {''m. May.). Il ne dilTèro essentiellement du g. Mymar de cet auteur que par l'abdomen sessile et de forme coni- que ; les antennes sont de même composées de 13 articles dans les niàles, et de 'J seule ANA ment dans les femelles. — On connaît quel- ques esp. indigènes de ce g. , toutes d'une taille des plus exiguës ; celle que l'on doit en considérer comme le type est VA. ato- mus {Ichneumon atomus L.). (Bl.) ANAGYRIS Tourn.,L, (àviyyyoos, nom, chez les Grecs , d'une plante indéterminée). iJOT. PH. — G. de la famille des Légumineu- ses, s.-ordre des Papilionacées , tribu des So- phorées. Ses caract. dislinctifs sont : Calice campanule, 5-denté, 2-labié. Carène à péta- les distincts , plus longs que les ailes ; éten- dard plus court que les ailes. Légume cour- tement slipité, comprimé, bosselé, irréguliè- rement septulé , 2-valve , pléiosperme. — Arbrisseaux à feuilles ô-foliolées; folioles très entières. Stipules solitaires , oppositifo- lices» Fleurs en courtes grappes axillaires. Corolle jaunâtre. Ce g. paraît être limité à une seule esp. (plusieurs auteurs en ont éta- bli 2 autres sur des variétés de l'ancienne) ; c'est 1'^. fœtida , commun dans toute la ré- gion méditerranéenne , et qui se retrouve à Ténériffe. Cet arbuste fleurit en février ou dès la fin de janvier. Toutes ses parties ont une odeur désagréable. Suivant les expérien- ces du docteur Loiseleur-Deslongchamps, les feuilles sont purgatives et émétiques. (Sp.) ^XNXlTE.Anaitis (nom myth.). iins.— G. de l'ordre des Lépidoptères , famille des Nocturnes , tribu des Phalénites , établi par nous ( Hist. nat. des Lépid. de France ) aux dépens des Lnrenties et des Aspilntes de M. Treistchke , et auquel nous assignons les ca- ract. suivants : Ant. simples dans les deux sexes. Bord terminal des ailes simple et uni ; ailes supérieures seules , traversées par un grand nombre de lignes parallèles, anguleu- ses ou ondées , et séparées trois par trois. Chaperon très proéminent et dépassé néan- •moins par les palpes. Trompe longue. Che- /nilles lisses , sans tubercules, et de forme un peu aplatie. Chrysalide avec le fourreau de la trompe très allongé. — Ce g. ne se compose que de quatre esp., dont une, qui peut en être considérée comme le type, est très com- mune aux environs de Paris. C'est l'Anaïte triple raie, Phnlwna plnuùitade. Linné, ou duplicata de Fabr., ou la Uayurc à trois li- gnes de Geoffroy. Les trois autres, prœfor- tnata , coarclata et boisduvaliala , ne se A?sA 421 trouvent que dans les montagnes d'une cer- taine élévation. Toutes quatre sont figurées dans l'ouvrage précité, t. VIII, pL 195, fi(j, 1-4, etp/. 210, /igr. 6. (D.) * AlVAITE (nom myth.). bot. ph.— M. De Candolle a établi ce g. sur un sous-arbris- seau du Mexique à rameaux divariqués, cou- verts inférieurement de feuilles opposées , oblongues, entières, atténuées à la base. Ces rameaux, terminés par des sortes de pédon- cules dépourvus de feuilles, portent chacun un capitule multiflore , ligule , h ligules fe- melles, multisériées, presque persistantes; les fleurs du rayon hermaphrodites, tubuleu- ses. Invol. campanule, composé de 2-3 séries d'écaillés imbriquées, obtuses. Récept. con- vexe, couvert de paillettes caduques , termi- nées par une sorte d'appendice calleux. Sty- les du rayon à peine saillants; ceux du dis- que Fruits du disque trigones, glabres, couverts çà et là de très petits tubercules, et dépourvus d'aigrette; ceux du rayon piano- comprimés , presque ailés, échancrcs ou bi- dentés au sommet. — Ce g. fait partie de la famille des Composées, tribu des Sénécioni- dées. (J.-D.O * AIVALAMPÏS. i^s. — Genre d'In- sectes de l'ordre des Coléoptères pentamè- res, famille des Sternoxes , établi par M. Dejean aux dépens du genre f'ioter Fahr., converti depuis en tribu sous le nom d'/^/- - tériitus. Ce genre , dont il n'a pas publié les caractères, ne renferme que trois espèces, toutes du Brésil, et nommées par lui A. con- cnlnr, ineliciilosa et inornata. (D.) AIVALCIME ( à priv.; v euph. ; alxifios, fort ; corps sans vigueur , à cause de sa fai- ble vertu électrique ). Mm. — Synon. : Cu- bicite, Sarcolithe, Zéolithe dure. SiUcate d'alumine et de soude hydraté , de la formu- le Al^'iSt''^Aq~; la silice étant représentée par SîO. On voit que cette substance peut être considérée comme un Amphigène hy- draté, dans lequel la potasse serait rempla- cée par la soude (T. amphigèxe.). L'Anal- cime a les plus grands rapports avec l'Am- phigène par sa cristallisation, qui se rappor- te au système cubique. Comme ce dernier minéral , il afiecte plus particulièrement la forme trapézoïdale ; mais il se clive en cube, et se présente aussi sous cette dernière for- me avec de petites facettes sur les angles , qui établissent le passage à l'octaèdre et au 422 AN A trapézoèdre. De plus, il eit fusible sans boursoullenicnt , en un verre transparent. Sa pesanteur spécifique est de "2,-2 ; sa dureté 5,5. Il est soluble dans les acides ; sa solu- tion, traitée par le carbonate d'ammoniaque et filtrée, laisse, après Pévaporation et la cal- cination, un résidu alcalin qui ne précipite pas par l'hydrochloratc de platine. C'est une substance vitreuse , Iraiispureiile , souvent incolore , mais offrant quelquefois des tein- tes de grisâtre, de rosâtre pâle, de blanc mat ou de rouge plus ou moins foncé. Dans ces derniers cas , il devient tout à fait opa- que. L'Analcimc est composé , sur 100 par- ties : de 55,9 de silice ; 22,3 d'alumine ; 14 de soude, et 7,8 d'eau. — M. Brewster a ob- servé dans les cristaux trapézoïdaux d'Anal- cime des propriétés optiques fort curieuses, qui semblent annoncer que ces cristaux peuvent varier de structure ou de composi- tion dans leurs diverses parties. En effet, toutes les lignes contenues dans les trois sec- tions rectangulaires qui passent par les axes principaux du trapézoèdre sont dépourvues (lu pouvoir bi-réfringent et polarisant , tan- dis que ce pouvoir se manifeste arec plus ou moins d'intensité dans les directions qui ne sont pas comprises dans ces trois plans. Les cristaux d'Analcime remplissent les fentes et les boursouflures des roches basal- tiques et amygdalaires dans un grand nom- bre de lieux, à l'Etna, dans les îles Cyclopes, au mont Somma, à 3Iontecchio-Maggiore dans le Vicentin, dans la vallée de Fassa en Tyrol, à Dumbarton en Ecosse, à Aussig en Bohême , aux îles Hébrides et aux Fe- roë. On a cité aussi la même substance dans les gîtes métallifères de Laurvig et d'Arendal en ÎVorwége. (Del.) * AIVALCIPUS {H-^o^h.H, impuissant; nojç, pied ).ois.— G. de M. S\vainson(C7asx. ofBirds), répondant à celui d'Artainia d'I- sidore Geoff. S.-IIilaire, et démembré des Langrayens(Oj")/pterMs)dcCuvier. V. arta- MIE. (LAFR.) * AIVALCIS («v«>^,5, impotent), ins. — G. de l'ordre des Coléoptères tétramèrcs, fa- mille des Curculionites, div. des Cryptoryn- chides, établi par Schoenherr, qui lui donne les caract. suivants : Ant. courtes, un peu minces; leur funicule compose de six arti- cles : les deux premiers allongés, obcotii- qucs; les autres presque lenticulaires:! AN A massue ovale , acuminée. Rostre un peu court , cylindrique , arqué , épais. Corselet oblong, un peu plus étroit antérieurement, présentant une saillie arrondie au milieu du sommet , légèrement lobé derrière les yeux ; canal inférieur terminé distinc- tement avant les parties antérieures. Ély- tres en ovale allongé, convexes, un peu acu- minées à leur extrémité. Tibias médiocres , presque droits; tarses un peu larges. Ce g., adopté par M. Dejean ( Cat., 5* édit. ), a été créé aux dépens du g. Bagous de Germar. Il renferme douze esp., toutes exotiques, et a pour type l'^l. œreus du premier de ces deux auteurs, esp. de l'Amérique septentri- onale. (D.) ANALE {anus, fondement, rectum), poiss. — On donne ce nom à la nageoire que les poissons portent ordinairement sous le tronçon de la queue , immédiatement après l'ouverture de l'anus. Elle varie beau- coup dans sa forme, dans le nombre, dans la composition des rayons qui la soutien- nent; elle est quelquefois étendue sous tout le corps du poisson, et aussi longue que le poisson lui-même , ainsi que cela a lieu dans les Turbots, les Barbues, les Limandes, les Soles, et autres Pleuronectes. Quelquefois elle est réduite à un oudeuxrayons,oumême elle disparaît tout à fait. On compte aussi quelquefois plusieurs anales sous la queue du poisson. Il y en a trois dans quelques Gades. En général , elle est plus courte que la dor- sale ; mais aussi le contraire a lieu. Sa for- me varie trop pour prétendre ici en signa- ler les variations. Quant à la nature de ses rayons, ils sont généralement composés d'épines et de rayons articulés chez les Acanthoptérygiens , et seulement de ces derniers dans les Malacoptérygiens. Il est à remarquer que presque tous les Acantho- ptérygiens, je dirai plus de 1,500 espèces, n'ont que trois rayons épineux à l'anale; un petit nombre n'en a qu'un seul ; d'autres en ont doux, surtout parmi les Sciénoïdes; puis on en connaît à quatre, à cinq, à six, à sept, et même à quatorze ou à quinze rayons épineux, et souvent dans ce cas le nombre^ des épines dorsales diminue. L'étude de cette nageoire est donc importante en ich- thyologie , sans que cependant elle four- nisse des caractères de haute valeur. (V*L.) ÂNA ANALOGUE ou AIVALOGUES. Ânalogus, i {à-jiloyoi , analogue), géol, — Les géologues ont consacré ce terme pour désigner les corps organisés fossiles, qui, n'étant point identiques aux êtres qui vivent actuellement , ont cependant avec eux plus ou moins de ressemblance. On re- connaît plusieurs sortes d'analogies : des analogies d'espèce , des analogies de genre, des analogies d'ordre et des analogies de classe. Certaines .espèces perdues, qui ap- partiennent à des genres actuellement exi- stants, sont des Analogues d'espèce : tel est l'éléphant fossile. D'un autre côté, l'Anoplo- therium, qui vient se placer entre le sanglier, l'hippopotame , etc. , sans pouvoir entrer dans aucun de ces genres , est un Analogue de genre dans l'ordre des Pachydermes. On n'a jusqu'à présent trouvé qu'un très petit nombre d'espèces fossiles identiques aux êtres vivants , et le nombre des Analogues d'espèce est d'autant moins grand que l'on étudie des couches plus anciennes, r. les mots FOSSILES et terrain. (C. P.) * ANALOPONOTE. Analoponotus ( à priv.; veuph.; «Xoicoî, couvert d'écailles; viro,-, dos). REPT. — Nous avons désigné ainsi, dans notre Erpétologie générale, un g. d'Iguaniens pleurodontes, dont la peau du dessus du corps est effectivement tout à fait dépourvue d'é- caillés ; particularité encore unique dans l'ordre entier des Sauriens. Les autres mar- ques distinctives de ce g. sont d'avoir le palais denté , les dents des mâchoires trilo- bées au sommet , un double rang de pores fémoraux , un petit fanon sans dentelure , une crête dorsale et une caudale fort bas- ses , la queue comprimée et entourée de verticilles de grandes écailles carénées. La tète est revêtue de très petites plaques polygones , aplaties , égales entre elles ; le dessous du cou offre de petites écailles ova- les, enchâssées dans la peau, et entourées de granules comme chez les Varans. La face supérieure des membres est protégée par de grandes squammes, enchâssées aussi, rhom- boïdales et carénées , tandis que leur face inffirieure en présente de lisses et un peu imbriquées. La squammure du ventre se compose de petites pièces carrées , unies. Des scutelles hexagones , très élargies , en- tuilées , défendent le dessus des doigts ; de grandes squammes tricarénées et dilatées ANA 423 trans\çrsalement en garnissent la face infé- rieure. La paume des mains et la plante des pieds sont comme hérissées d'épines produi- tes par les carènes très prononcées des squammes qui les garnissent. — La seule esp. qui appartienne encore à ce g. est l'Analo- ponote de Ricord , grand Saurien originaire de Saint-Domingue, ayant le port et la taille d'un Iguane. Il est décrit et représenté dans notre Erpét. gén. (t. 4, p. 19, pi. 37 ). (G. B.) * ANALOTES (àvK),'^7«, qui consoui-' me). INS. — G. de Coléoptères tétraraères , famille des Curculionites , div. des Anthribi- des, établi par M. Schoenherr, qui le carac- térise ainsi : Ant. longues, grêles; les deux 1'" articles courts, épais au sommet , 5-8, fort allongés, presque filiformes, 9-H, à pei- ne plus épais, peu distants, formant une massue allongée. Rostre peu long, peu large, courbé , déprimé en dessus , légèrement échancré au sommet. Prothorax subconique, offrant de chaque côté , bien avant la base , un sillon élevé, subtransverse , fléchi par devant. Élytres presque linéaires , aplaties sur le milieu du dos. Pygidium courbe , presque carré , échancré des deux côtés, tronqué au sommet. — Ce g. , qui se rapproche du g. Gymnognalhus, a pour ty- pe et unique espèce 1'^. discoideus Klug,, du Brésil. (D.) ANAMEIVIA, Vent, (nom arabe d'une espèce de renoncule.) bot. ph. — Syn. du g. KnowUonia , Salisb. , famille des Renon- culacées. (Sp.) * AÎVAMIRTA, Colebrooke. bot. ph.— G. de la famille des Ménispermacées, au- quel MM. Wight et Arnott [Prodr.Flor.Pe- nins. Ind. I, p. 446) assignent les caract. sut vants : Fleurs dioïques.Cal. 6-sépale, 2brac- téolé ; sépales 2-sériés. Cor. nulle. — Fleurs mâles : Étamines soudées en colonne centra- le dilatée au sommet. Anthères nombreuses, adnées, couvrant tout le sommet globuleux de l'androphore. — Fleurs femelles , incon- nues. Péricarpe de 1 à 5 drupes distincts, 1- loculaires, 1 -spermes. Graine subglobuleuse, profondément échancrée au hile. Périsperme charnu, comme 2-loculaire, à cotylédons très minces, linéaires-oblongs , distants, oc- cupant chacun l'une des loges du périsper- me. Arbuste volubile, à écorce subéreuse. Feuilles plus ou moins profondément cordi- 43 î ANA formes à la base ; panicules racomiformcs , latérales. Les auteurs de ce genre n'y rap- portent que le Menispermum cocculus , L, ( Gicrtn. frucl., tab. 70, (ig. \ ), csp. à laquelle ils rapportent comme syn. les Coc- culus suberosus, orbiculatus, flavescens et lacunosus DC. ( Prodr. ) , ainsi que VAna- mirld paniculala Colebr. ( 'J'rans. of tlie Linn. Soc, XIII, p. i>-2 et 6G), le Menisper- mum heteroclitum et le Menispermum mo- nadelphum Roxb. (Flor. Ind.). C'est de cette plante que provient le fruit connu sous le nom de Coque du Levant, et qui, comme tout le monde le sait, exerce uiie action si dé- létère sur les poissons. D'après les expérien- ces de M. Goupil , le principe vénéneux de ce fruit réside essentiellement dans l'amande de la graine, tandis que la partie charnue du drupe est seulement émétique. (Sp.) * ANAMORPHOSE. Anamorphosis (àva/xo/sywTts, nouYclle forme), bot. cr. — On entend par ce mot , tout récemment in- troduit dans la science, la dégénérescence morbide ou atypique qui fait qu'un Lichen ou toute autre Aganic dc^ient méconnaissa- ble. Les changements qu'il éprouve sont en efiet tels, que la même esp. a pu être et a été placée dans trois ou quatre genres différents, selon que le thalle et les apothécies ont subi séparément ou simultanément les altérations singulières qui en ont causé l'état anomal, ^"ous en parlerons plus au long au mol li- ciiEN. V. ce mot. (C. M.) * AlVAMPSÈS (altération d'àvâzx//|i,- , courbure à rebours ). poiss. — Genre de Labroïdes, voisin des Girelles, auxquelles ils ressemblent par leur tète nue et sans écailles , leur ligne latérale non interrom- pue , mais qui s'en distinguent , ainsi que de tous les autres poissons , par la sin- gularité de leurs dents. Elles sont au nom- bre de quatre, deux à chaque mâchoire; ces dents sont comprimées , tranchantes , couchées en avant, et recourbées comme les cils qui bordent nos paupières, de fa- (,on que quand la bouche est fermée el- les se touchent par le dos de leur convexi- té. Il est diiricilc de concevoir l'usage que des poissons peuvent faire de pareils or- ganes ; d'ailleurs , ils ont des dents pharyn- giennes de Labroïdes ordinaires , avec les- quelles ils peuvent très bien broyer la cara- •) * ANANDRINE. Anandrinm. bot. PH. — Synon. A^Anandraire. Y. ce mot. (C. L.) * AlVAlVDRIQUE. Anandricus. bot. PH. — V. ANAINDRAIRE. (C. L.) ANANTHERIX ( « priv. ; v euph. ; civ0£/5(Ç, épi ). BOT. PH. — G. de la famille des Asclépiadacées, tribu des Euasclépia- dées, formé parNuttal, et si incomplète- ment déterminé, que, parmi les auteurs sys- tématiques, les uns le réunissent au Gom- phocarpus de R. Brown, les autres au Po- dosligma, Elliot, etc. Le type de ce g. était VAsclepias viridis Yuh. , qui fait par- tie du premier des g. cités. (C. L.) *Al\IAI\TIIOC\CLUS( à. priv.; «v9o,- , fleur ; /.u^/o; , rayon , cercle ; fleur dépour- vue de rayon), bot. pu. —Ce g., établi par Vaillant {Act. Acad. Par. 1719), est ré- uni aujourd'hui au g. CotuUi. (J. D.) *ANANïn01»US(à priy.; v euph. ; xvdoç, fleur; «;,-, pied ). bot. ph. — G. do la famille des Cnmmélinacées, formé par Rafinesquc (Fi. ludo. 21 ), et synon. du g. Commclina Dillen. (C. L.) * ANAPAUSIA (àvi-n-xu'i, je repose, je délasse), bot. ck. — IVom d'une sect. du g. Gymnnpleiis, de la famille des Fougères, é- labli par Prcsl , et dans laquelle il range VAcrostichum nicotianifolium et quelques ANA autres espèces, r. gymnopteris. (Ad. B.) * AIMAPÈRE. Anapera{â-^xirr,poi, mu- tilé). i>s. — G. de l'ordre des Diptères, div. desBrachocères, subdiv. des Dichstes, famille des l'upipares , tr. des Coriaces , dont le nom , substitué par Meigen à celui d^uxypteriim employé par Leach, a été ad- opté par M. Macquart , qui assigne à ce g. les caract. suivants : Tète insérée dans une échancrure du thorax, munie, de chaque côté, d'une toufl^e de poils. Palpes velus , presque cylindriques. Ant. valviformes, ciliées; point d'oreilles. Pieds velus; cuisses antérieures et intermédiaires fort épaisses; ongles des tar- ses tridentés. Ailes assez étroites , courtes , en pointe obtuse. Côte ciliée. Nervure mé- diastine simple, marginale et sous-margina- le soudées ensemble ; basilaires de longueur inégale; anale distincte. — Ce g. se compose de deux esp. , 1'^. pallida et VA. kirbyana. Ces Insectes vivent sur les hirondelles, aux- quelles ils se cramponnent au moyen de leurs ongles tridentés. Le nom générique fait allusion à leurs ailes , qui sont pour ainM dire mutilées. (D.) ANAPHALIS (nom métonymique par lequel on désigne une herbe voisine des Gna- yhalium ou Immortelles), bot. ph. — Les Anaphaiis sont des herbes vivaces, originai- res des montagnes les plus élerées de l'Inde; elles ont le port des Antennaria ou Leonto- podium des Alpes d'Europe. Les tiges sim- ples ne portent souvent qu'un seul capitule contenant un nombre considérable de fleurs tubuleuses, hétérogames. Celles du rayon, pluri- ou pauci-sériées , femelles et très té- nues , sont pourvues d'un long style bifide; celles du disque, hermaphrodites et stériles, portent des anthères qui dépassent un peu la gorge de la corolle. Le style est indivis et obtus. L'involucre est formé par des écail- les lancéolées, rayonnantes, blanches, sca- rieuses ; les extérieures sessiles ; les moyen- nes plus longues, presque stipitées , et mar- quées d'un ongkt brun à la base. Les inté- rieures, étroites, très courtes, paléacées, re- posent sur un réceptacle légèrement convexe, alvéolé. Les fruits, glabres, comprimés, ses- siles, tronqués au sommet, sont couronnés [)ar une aigrette 1-sériée , à soies fiUformes , scabres de la base au sommet. (J. D.) * AIVAPHES(àva5Js. — Genre de la famille des Blaltiens, de l'ordre des Orthoptères, établi par le ANA 427 docteur Burmeister {Handb. der Entom. sur quelques petites esp. américaines, dont le caractère générique le plus important est la grande longueur des secondes ailes, qui dépassent d'environ un tiers la longueur des premières, ou élytres,et se replient sous celles-ci, dans le sens transversal, de manière à être entièrement abritées. Les Anaplecla ont des élytres semblables à celles des Blat- tes proprement dites , des antennes un peu plus courtes que le corps, et une pelote entre les crochets des tarses. M. Burmeister décrit quatre espèces de ce g, : ce sont les J. minulissima [Blallaminulissima de Geer.) , de Surinam; laleralis, unicolor , de Colom- bie, et dor salis de Porto-Rico. ( Bl. ) ANAPODOPHYLLUM ( «v«, sur; Tzr/j;, Kovoi, pied; pi)»ov , feuillc. Pans ce g., la feuille unique, d'une forme pcltée, est portée par un long pétiole), bot. ph. — Dé- nomination d'un g. établi par Tournefort , que Linné a contractée en celle àePodophyl- lum, généralement adoptée. V. ce mot. (C.L.) *A]VAPORÉES. ^naporeœ(àv«, à tra- vers ; izdpn: , pore ; allusion au mode de dé- hiscence des anthères), bot. çii. — Tribu formée par Schott {Meleth.) dans sa famille des Araccps (Aroïdées, Juss.), et qu'il sub- divise en deux s.-tr. : les Spathicarpées : g. Spalhicarpa llook , Dieffcnbachia Sch. , Aiherurus Bl. ; les Richardiées :g. Aglao- nema Sch., Uomalonema Sch., Richar- dia Kunth. ( V. ces mots. ) Voici les caract. que l'auteur assigne à cette tr.: Spadice libre ou adné à la spatbe , androgyne , ou organes génitaux rudimentaires le plus souvent mê- lés aux fleurs femelles, rarement terminés par un appendice stérile. Anth. libres, ouïe plus souvent connées, cachées par un con- nectif épais, déhiscentes par des pores. Ovaires nombreux, libres, uni- ou pauci- loculaires. Ovules nombreux ou solitaires, orthotropes. Graines albumineuses. Em bryon antitrope. — Cette section renferma des plantes à rhizomes articulés, acaules ou caulescenles ; à gaîncs pétiolaires al- longées, à gaines stipulaires nulles. (C. L.) * ANARÈTE C à priv.; v euph.; âpizy, , force , vertu? ). ixs. — G. de l'ordre des Diptères , div. des Ncmocèfes , famille des Tipulaires, tr. des Tipulaircs-Gallicoles, éta- •r- 4iS A^A bli |)ar Haliday, el iiriopte par 31. Macquarl, qui lui assigne les caract. suivants : Ant. courtes, de 9 articles; les deux \"' plus grands que les autres. Yeux échancrés. Trois ocelles. Pieds fort allongés chez le mâle ; jambes sans pointes. Ailes couchées ; une cellule marginale divisée par une ner- vure transversale, quatre postérieures, deuxième non pétioléc, élargie à sa base.— Ce g. est voisin des Lectrémies, dont il ne diffè- re que par les antennes, et ne renferme jus- cju'à présent qu'une seule esp. qui vit sur les pins, et n'est peut-cire, d'après M. Macquart, que la Cecidomyin Pini de Meigcn ( Tipuln Fini de De Geer. (D.) *ANARGYRITM,DC.( à priv.; v cuph.; xy/'jfloi, argent), bot. pu. — S.- g. ainsi nommé par opposition à Panargyruni , dont il est regardé comme une section. V. ce mot. (J. D.) ♦ANARHYXQUE. Anarhynchus (àvà. en dessus; P'Jyxoî, bec), ois. — G. formé par MM. Quoy et Gaimard, dans la Zooloyie de VAstrolabe, vol. i", p. 252, sur une espèce de petit Échassier, voisin, selon ces auteurs , des Sanderlinqs , par le port , la longueur des pieds et la couleur, mais en différant par la forme retroussée du bec et la demi- palmure de la base des doigts. Ils lui assi- gnent pour caract. : Bec assez long , recou- vert de plumes à sa base jusque près des narines, qui sont petites, linéaires, et ou- vertes dans une gouttière prolongée de cha- que côté jusqu'au delà de la première moi- tié du bec. Mandibules très aiguës, dirigées en haut , déviées d'un côté à leur pointe. Jambes et tarses médiocres ; pouce nul ; doigts assez longs; les premières phalanges unies par une membrane se prolongeant en forme de rebord jusqu'i leur extrémité. Ailes dépassant la queue et très aiguës ; la première rémige la plus longue de toutes. Une seule esp. compose ce g. Elle fut re- cueillie à la Nouvelle-Zélande lors de l'ex- pédition de VAstrolabe; elle y habite les bords vaseux de la mer , et vit en troupes dans les canaux d'eau salée qui entourent la baie Chouruki. C'est YAnarhynque à front blanc {Anarfiyiicliiix frontalis } , Quoy et Gaim. , Astral. , pi. r.l , fig. 2. Plusieurs in- dividus furent tués; tous avaient le bec re- courbé en haut' et dévie à droite , les pieds noirs, lout le dessus d un cendré clair, avec AN A une bande blanche sur le front; les rémiges primaires brunes, et le dessous d'un blanc assez pur ; le cendré des épaules s'avanrant un peu vers la poitrine ; ce qui semblait indi- quer que celte partie peut prendre une tein- te différente , selon l'âge et les saisons. Leur longueur totale était de G pouces 2 lignes. D'après la Gg. de la planche citée, le bec de cet oiseau , vu de profd , ne forme pas , en se recourbant, un arc comme chez l'Avocet- tc, mais un angle ouvert à peu près comme chez l\4Ii(licneunis recurvirostris ( Cuv. ) , et ses pieds , plus robustes et moins grêles que ceux des Sandcrlingsct des Bécasseaux, demi- palmés comme ceux des Avocettes , nous semblent le rapprocher davantage de ces derniers , et surtout des Pluviers. (Lafr.) AJVARIVAK. Anarnacux. mam. — r. Dauphin. (Is. G.St-H.) ANARRHIMUM (c!vi^r^,vv., nom, chez les Grecs, d'une plante aujourd'hui indéter- minée. Ce mot fait opposition à celui iVAn- lirrhinum). BOT. p». — G. de la famille des Scrophularinées,tr. des Antirrhinécs,Chav., formé par Desfontaines {FI. Ail. , 11, 51, t. 141, 142), et dont les caract. sont ainsi dé- terminés : Cal. profondément 5-fide. Cor. hypogyne; tube un peu recourbé, uni à la base ou courtement éperonné; gorge ou- verte ( principal caract. qui distingue ce g. de VAntirrhintim), libre; limbe bilabié; lo- bes de la lèvre supérieure dressés , puis ré- fléchis ; ceux de l'inférieure étalés; tous presque égaux, plus ou moins échancrés. Elamines insérées sur le tube de la corolle, incluses, dont 4 fertiles, presque égales; une 5" stérile, très courte; anth. rénifor- mes, uniloculaires. Ovaire biloculaire; pla- centas adnés à la cloison, mulli-ovulés. Style simple, renflé au sommet; stigm. ob- tus. Capsule chartacée , sphérique-compri- mée, biloculaire; logettes égales , déhiscen- tes près du sommet par un pore oblong, univalvulé. Graines nombreuses, ovales, très petites , à test tubercule ou submuriqué. —Ce g. renferme 5 ou G esp. environ, appar- tenant au bassin méditerranéen, et qui sont des herbes bisannuelles ou vivaces, à feuil- les radicales souvent disposées en rosace, les caulinaires opposées, palniatiparties ou dentées au sommet ; les supérieures très en- tières;;! fleurs petites, nutaiites, disposées ■'^ AN en grappe spiciforme , allongée et penchée. L'espèce la plus commune du g. est VA. beUidifoHum , qui croît dans le midi de la France. Il a pour synonymes le Cardiathe- ca , Ehrenb. , Msc. , et le Simbulela de Fors- kal , qu'on lui rapporte avec doute. (C. L.) ANARRHIQUE. Anarrhicas ( à-j=ippi- yMfjLxi, grimper), poiss.— Ce nom fut imagi- né parGessner pour désigner un poisson, dont il recevait la description de l'un de ses cor- respondants , riverain de l'Océan germani- que , sous la dénomination de Klippfisch , ainsi nommé, disait-il, soit parce que ce poisson monte sur les rochers, soit parce qu'il se cache parmi les rochers sous-marins. Quoique cette habitude soit plus vraisembla- ble que la première, dont aucun auteur mo- derne ne parle, Gessner a préféré la première version, et a composé dans cet esprit le nom d'Anarrhicas, resté depuis à notre poisson. — Il est jusqu'à présent unique dans son genre, caractérisé par un corps long et comprime, une tète grosse, à joues saillantes, à cause de l'énormité des muscles masseters. La gueule est armée de fortes dents coniques et pointues sur le devant des mâchoires; celles des côtés, ainsi que celles du palais , sont de gros tubercules hémisphé- riques portés sur des espèces d'cpiphyses os- seuses, coniques, qui tiennent aux os par une sorte de suture. La mdchoirc supérieure a une rangée de quatre grosses dents coniques avec de plus petites au milieu, et une ran- gée intérieure de'douze petites. A la mâchoi- re inférieure , il y en a une rangée extérieu- re de six grosses, puis une rangée intérieu- re de quatre plus petites. Ensuite viennent de chaque côté deux rangs de gros tubercules ronds portant des petites dents plates, au nombre de cinq à six sur chaque rang; et plus en arrière , trois ou quatre de 'ces tu- bercules, mais sur un seul rang. A ces der- nières rangées de la mâchoire inférieure ré- ' pondent les deux rangées adhérentes aux pa- latins. Le vomer est aussi garni de gros tu- bercules, et les pharyngiens portent aussi des dents coniques , mais beaucoup plus pe- tites. A ce caractère de la dentition si forte et si remarquable de l'Anarriiiiiue il faut a- jouter encore qu'il n'y a pas de ventrales ; que la dorsale et l'anale sont très étendues, et vont toucher, sans se confondre avec elle, aune petite nageoire caudale. Tous lesravons ANA 420 sont moux cl flexllilcs. Ce poisson manque de vessie natatoire. .Sa couleur est d'un brun foncé tirant plus ou moins à l'olivâtre, quel- quefois moucheté de noir ou rayé en travers de larges bandes noires plus ou moins nua- geuses. L'Anarrhique habite l'Océan du Nord , et se porte très haut vers le pôle, car on le trouve jusque sur les côtes du Groen- land. Il est très abondant sur les côtes d'An- gleterre, mais il devient rare sur nos côtes de la Jlanche, et nous ne croyons pas qu'il dépasse cette mer vers le sud , car nous n'en avons jamais vu venir du golfe de Gas- cogne. Il se trouve aussi sur les côtes d'A- mérique ; nous en avons reçu qui avaient été péchés sur le banc de Terre-Neuve. Il nage avec lenteur par des mouvements d'on- dulation, et comme en se traînant sur le sable. Il vit long-temps hors de l'eau, mord avec force les corps qu'on lui présente quand il est sur le pont d'un navire. Steller rappor- te qu'il a vu un de ces Anarrhiques briser entre ses dents la lame d'un fort couteau. II ne dépasse guère 1"> à l'",35. On en fait dans le Nord des pèches assez abondantes pour donner lieu à des salaisons de ce pois- son, estimé par les uns et tout à fait méprisé parles autres. Les auteurs s'accordent tous à dire que sa chair est bonne quand elle a été bouillie. Dans le Nord on emploie sa peau à divers usages , soit pour en faire de la colle-forte , soit pour en faire des lanières assez solides , soit enfln comme d'une sorte de chagrin. (Val.) * ANARRÎIIZ ÉES. Anarrhizeœ (i pr.; V euph. ; 'jfi , redoubl.; .-iiÇx, racine ). bot. PU. — Dénomination appliquée par L. C. Ri- chard aux plantes acotylédones qui , suivant cet auteur, étant privées de graines, man- quent de radicules, et, conséquemment, de racines. (C. L.) * ANART.A (nom d'une coquille de mer suivant Pline). iNS.— G. de l'ordre des Lépi- doptères, famille des Nocturnes, établi par Ochscnheimer aux dépens du g. Nociua de Fabricius, et adopté par M. Boisduval, qui le place dans sa tribu des liéliothides {Index /ni'tliod., p. 94). Treischke, continuateur de l'ouvrage d'Ocbsenheinier , lui donne les caract. suivants , qui sont extrêmement va- gues : Papillons très petits, dont le corps est gros cl laineux ; avec les antennes crénelées, les ailes supérieures marbrées, et les infé- 430 Aïs A Heures terminées par une large bordure noi- re. Il les divise en trois petites familles : Famille A, Pap. ayant les ailes supérieures étroites et arrondies ; famille B, Pap. ayant les ailes mêlées de blanc et de noir, et les supé- rieures larges et arrondies ;. famille C, Pap. ayant les ailes supérieures colorées en ban- des, avec Tanglc apical aigu. Les chenilles de ces Lépidoptères ont été très peu obser- vées; on ne connaît encore que celles de deux espèces. Elles sont chargées de petits points verruqueux sur un fond barrioié; elles ont 16 pattos , et vivent sur les plantes basses. Leur mélamorphose a lieu dans un tissu lé- ger, revêtu des débris de leur nourriture.— Le g. Annrta renferme 9 esp. , toutes d'Eu- rope. Ce sont des Noctuélites de moyenne taille , d'un vol très rapide , et qui a lieu en plein jour, par un soleil ardent, bien qu'elles appartiennent à la famille des Nocturnes. Quelques unes sont ornées de couleurs vives et variées. IVous citerons comme la plus re- marquable sous ce rapport VA. âlyrtilU Linn., qui paraît deux fois, en juin et en août ; elle est très commune dans les clairiè- res des bois où abonde la bruyère commune [Erica vulgaris), sur laquelle vit sa chenille. Toutes les Anarta connues sont flgurées dans Ilubner et dans notre Hisl. nut. des Lépid. de France. (D.) ANARTHRIA (àpriv.; veuph.; ap- Bpo-j , articulation ). bot. ph. — G. de la famille des Restiacées, formé par R. Brown (Prodr.), qui lui assigne les caract. sui- vants : Fleurs dioïques, à périgone 6-glu- mé, presque égal. Dans les mâles .- 5étam. à filaments libres, à anthères biloculaires, bifides aux deux extrémités. Dans les fe- melles: Ovaire triloculaire; 3 styles, à sligm. simples; capsule 3-loculaire, trilobée, tri- sperme.— Les ^uarf /iria sont des herbes vi- vaces, indigènes sur les côtes méridionales (le la Nouv.-Hollande. Leur chaume est comprimé , simple ou rarement ramifié-pro- lifère, inarticulé, évaginc, garni de feuil- les distiques, verticales, équilantes, et ter- miné par des épis composés, bractées (brac- tée spalbacée, caduque ) ou simples, à tleurs solitaires. On en connaît 5 ou 6 es- pèces, dont la capsule, chez quelques unes, est nucamentacée et à peine déhiscente. ( C. L. ) » AKARTIIROSYA'E , E. Meyer (di- ANA minulif d'ava^ô^^o?. inarticulé), bot. ph. — G. de la famille des Légumineuses, voisin (les Desmodium , dont il ne diffère que par un fruit moniiiforme, mais non septulé ni ruptile. Meyer [Comm. , p. 124) n'en signale (lu'unc esp., laquelle croît au cap de Bonne- Espérance. (Sp.) AlVAS. OIS. — Syn. latin de Canard. ( C. D'O. ) AXASPE. Anaspis ( à priv. ; v euph.; àîiti'î, bouclier; ici écusson). i>s.— G. de Co- léoptères hétcromères, créé par Geoffroy, et adopté par MM. Duméril et Latreille, qui le placent, le premier dans la famille des An- gustipennes ouSténoptères, et le second dans celle desTrachélides, tribu des Mordellones. Les caract. de ce g., suivant Geoffroy, sont : Ant. filiformes, qui vont en grossissant vers le bout. Écusson imperceptible. Corselet plat, uni et sans rebords. — Fabricius et Oli- vier ont réuni les Anaapes aux Mordelles, parce qu'ils n'en diffèrent , selon eux , que par l'organisation de la bouche; mais ils s'en distinguent encore par le pénultième article de leurs quatre tarses antérieurs, qui est bilobé ; leurs ant. simples, et non en scie ; et enfin par la presque nullité de leur écus- son, qui est h peine visible. Ce sont des Insec- tes très petits et très agiles, qu'on rencontre ordinairement sur les fleurs, et quelquefois sur les arbres. Ils glissent facilement entre les doigts de celui qui veut les prendre. M. Dcjean , dans son Catal. (3' édit.) , en men- tionne 24 esp., dont 3 d'Amérique, 1 du cap de Bonne-Espérance, et les autres d'Europe. Nous citerons parmi ces dernières les A. frontalis, flavu , ialeralis , Ihoracica et rxi- ficoUis , qui se trouvent toutes aux environs de Paris. Ce sont des Mordelles pour Fabri- cius et Olivier, qui les ont décrites les pre- miers." (D.) AlVASSER ou AIVASSERA ( nom vulgaire à Timor ). bot. pu. — Rumphius ( Hcrb. Amboin. , vol. 7 , t. 7 ) a décrit et figuré sous le nom d'Anasser une plante que M. R. Brown a reconnue comme congé- nère du Pit/oaporum. Ce dernier auteur a, en outre, signalé l'identilé du g. Anasser , fondé par A. L. de Jussieu , avec le Genio- stoma de Forster. Le nom d'Anasser ou d'Anassera , que Lamarck a ainsi modifié , doit donc être rayé de la botanique. V. gk- NIOSTOMA et PlTTOSPORl'M. (G... IV.} ANA AXASTATICA,Linn. {iv:^'77XTiy.ôi, qui excite), bot. ph. — G. de la famille des Crucifères (Siliculeuses), offrant pour ca- ract. : Cal. de 4 sépales égaux , ascendants , divergents. Cor. de 4 pétales courtement onguiculés. Glandules 4 (opposées 2 à 2 aux 2 sépales latéraux), dentiformes , trigones, alternes avec les 2 élamines impaires. Étam. 6, subisomètres. Filets filiformes, trigones, ascendants , arqués. Anthères sagittiformes- elliptiques, rétuses. Ovaire 2-loculaire ; loges 2-ovulées. Style filiforme, accrescent. Stig- mate pelté, disciforme. Silicule rostrée(par le style), subglobuleuse, comprimée en sens contraire du diaphragme, diptère au som- met, 2-loculaire, 2-valve, 2-4-sperme; val- ves cymbiformes , innervées, marginées, ap- pendiculées postérieurement au dessous du sommet; diaphragme suborbiculaire, épais , subcoriace; nervures placentaiiiennes pla- nes, très larges, superficielles; bec conique- subulé, persistant. Graines tantôt solitaires et suspendues, tantôt géminées et subhori- zontales, suborbiculaires , comprimées, im- marginées. Cotylédons rectilignes, plans, tantôt accombants , tantôt obliquement in- combants. (Spach, Hisl. des Plantes Phnn. VI , p. 527.) — Ce g. , très caractérisé , mais d'ailleurs assez voisin des f^'ella , ne renfer- me qu'une seule esp. ( A. hierochunlica L. ), plante connue sous le nom vulgaire de Rose de Jéricho, et qui habite les déserts de l'Egypte, ainsi que ceux de l'Arabie et de la Syrie. C'est une herbe annuelle très rameu- se, couverte d'une pubescence- étoilée. Les rameaux sont dichotomes; les feuilles spa- tulées, pétiolées, peu ou point dentées. Les fleurs, subsessiles, très petites et de couleur blanche, forment des grappes dichotoméaires et ' terminales, sessiles, ébractéolées, pau- ciflores. Lorsque la plante est morte sur pied et desséchée, ses branches et ses rameaux se contractent, et forment une sorte de pe- lote presque globuleuse , tandis qu'elles s'écartent dès que ce squelette végétal est humecté. C'est probablement à cette pro- priété hygrométrique , qui paraissait jadis une merveille , qu'est dû le nom vulgaire de VAnastalica. (Sp.) * ANASTATICÉES. Annslatireœ. BOT. PII.— Tribu établie par M. De Candolle oâns les Crucifères ( r. ce mot), et ayant pour type le g. AnaslaUca. (Ad. J.) ANA 431 AÏVASTOME {à-jâirofjiOi , ouvert.) ois. — C'est, dans la méthode de Vieillot , le synonyme du g. Dec-ouvcri de Cuvier. V. ce mot. (Lafr.) * AA ASTOME, et non AAOSÏOME. Anasloma {à-jà-770f/.o<;; àvà.sur; irro'y.K, bou- che). MOLL. — Une coquille très singulière a été figurée autrefois par Lister et plusieurs autres auteurs , et rapportée par Linné à son g. hflix, sous le nom d'Uelix ringens. Celte coquille présente un caract. des plus singuliers. La spire, après s'être enroulée de la manière habituelle , parvenue au dernier moment de son accroissement, se renverse subitement à la base, parcourt cette base transversalement , et Touycrture vient se placer sur le bord extérieur, se dirigeant vers la spire , qui se trouve renversée dans une position diamétralement opposée à cel- le qui existe dans toutes les autres esp. d'Hé- lices. C'est avec cet Hélix ringens que La- marck a fait son g. Anastome. Depuis Lin- né, une 2"^ esp. plus petite et plus globuleu- se a été découverte, et Lamarck les a com- prises toutes deux dans son genre. Si ce ca- ract. se trouve confirmé plus tard par des mo- difications notables dans l'organisation des animaux , il sera nécessaire de conserver le g. Anastome; mais si, au contraire, comme cela est très probable, l'animal ne diffère pas des autres Hélices, il suffira dès lors, comme l'a d'ailleurs proposé M. de Férussac, de for- mer dans les Hélices un petit groupe à part pour les deux esp. dont nous venons de par- ler. T". HÉLICES. (DESH.) ANASTO^JOSE..4Mas.'OW05es(àva-rro- .«0JJI5, embranchement des vaisseaux [ abou- chement, communication qui existe natu- rellement entre deux vaisseaux ] ). anat. — On a donné ce nom aux communications nerveuses, bien qu'il soit difficile d'y consta- ter les conduits du fluide nerveux. Le nom- bre des Anastomoses est d'autant plus grand que les vaisseaux sont plus petits. Leur but principal semble être de multiplier les voies de communication, et de suppléer ainsi aux obstacles que les liquides peuvent éprouver dans leur cours. En effet, si on lie l'artère principale d'un membre, la circulation se rétablit bientôt entre la partie supérieure et la partie inférieure de la ligature. Dans ce cas, les petits vaisseaux de communication se développent d'une manière extraordinaire, 43-2 ANA el prennent un volume en rapport avec leurs nouvelles fonctions. L'importance physiologique des Anasto- moses est bien plus grande encore si l'on ob- serve ce qui se passe du côté de la circula- tion du sang chez les têtards de certains batraciens à métamorphoses. Chez ces êtres remarquables sous plusieurs rapports , la re- spiration aquifère ne peut se changer en re- spiration aérienne qu'autant que des Anasto- moses vasculaires , d'abord imperceptibles , finissent , en se développant, par détourner le sang d'un appareil respiratoire au bénéfice de l'autre. La circulation du sang chez les Crocodiles se trouve également modifiée d'une manière toute particulière par une Anastomose qui fait communiquer le sang artériel avec le sang veineux. V., pour plus de détails, l'ar- ticle CIRCCILATION. (M. S. A.) ANASTOMOSE. Anastomosis ( de à-jxizoy'M , je resserre ).■ bot. — Se dit , en botanique , de la réunion de diverses parties rameuses les unes avec les autres. (C. d'O.) * ANASTRAPIIIA, et mieux ANA- STREPUIA (àvx:;zpévEii, aor. pass, d'àv«- uT/îsyoa , je recourbe ; à cause de la courbure du limbe des fleurons), bot. ph.— M. Don a donné ce nom à une plante de la famille des Composées , tr. des Mutisiacées. Ses caract. sont : Involucre ovale, campanule, composé d'écaillés lancéolées, acuminécs, multisé- riées; les extérieures plus courtes. Récepta- cle nu. Fleurs hermaphrodites. Cor. glabres, pourpres, régul. , 5-nervées. Tube coriace, divisé en 5 lobes linéaires , révolutés. Etam. à filets capillaires glabres, dépassant la gor- ge de la corolle. Anth. blanchâtres, longues, dures, munies de deux soies à la base. Style cylindrique , glabre , échancré au sommet , et légèrement papilleux. Fruit tronqué, com- primé , linéaire , couvert de poils soyeux , couronné par une aigrette persistante , for- mée de soies capillaires , denticulées , pres- que égales entre elles.— L'^nas«ra/j/ua est un arbrisseau couvert de feuilles alternes , épineuses en leurs bords, et assez sembla- bles , par leurs formes , à celles du chêne yeuse. Il est originaire de l'île de Cuba. (J. D.) ANATASE (àvaraït,-. élévation), mm. — Espèce du g. titane, y. ce mot. (Del.) ANA ANATÉES. — V. ANATIDÉES. ANATHÈRE. Analherum. (àpriv.; v euph.; «s.— G. de l'ordre des Coléoptères pen- tamères, famille des Sternoxes , tr. des Éla- térides, établi par Stéphens, qui lui donne pour caract. : Tarses dilatés ; 4-^ article me- nu. Ongles simples. — Ce g. correspond à ce- lui d' Allions d'Eschscholtz. V. ce mot. (D.) * ANATIDÉES. Anaddœ { du mot la- tin anas , lis , canard ). ois. — Famille de l'ordre des Palmipèdes de Cuvier, répondant à celle des Lamellirostres de cet auteur. Ses caract. sont : Bec large, le plus souvent déprimé et arrondi à son extrémité, quel- quefois conique et rétréci vers cette partie , revêtu d'une peau molle plutôt que d'une véritable corne, souvent renflé en dessus de sa base , terminé par une plaque ou onglet arrondi, plus ou moins incliné et saillant; ses bords garnis de lamelles transversales en forme de petites dents , souvent apparentes sur les côtés. Langue épaisse , charnue , dentelée sur ses bords. Fosses nasales am- ples et ovalaires ; narines en fente et mé'. ces. deux mots. (Lafr.) ANATIIXE. Anatinn{analinns [nnas , canard], qui a la forme du bec d'un canard). MOLL.— On doit la création du g. Anatine à Lamarck. Il l'a proposé dès 1800 dans les tableaux de classification do la philosophie zoologique. C'est dans cet ouvrage , remar- quable à plus d'un titre , que notre grand naturaliste a institué des familles naturelles dans le règne animal. Celle des Myaires, outre le g. Anatine, contient encore les Myes i et les Panopées. Reproduits nominalement à la même place dans l'extrait du cours, les caract. du g. Anatine n'ont été réellement bien connus que du moment où Lamarck en a démontré la composition dans son Hist. nat. des animaur sans vcri-ibrcs. En 430 ANA 1811, M. Mcgerle publia, dans XeMiujaiin de Berlin, une classification des coquilles bival- ves, dans laquelle se trouve un g. Auriscnl- piutn, qui correspond exactement à celui des Anatines de Lamarck; mais ce genre de l'auteur allemand , quoique adopté par M. Schmach , ne peut Tètrc cependant , puisque celui de Lamarck est de beaucoup antérieur. Cuvier, dans la première édition du Régne animal, comprit le g. Anatine parmi les s.-g. des Myes, et il le place entre les Myes proprement dites et les Glycimères. Il est évident que les rapports de ce g. n'ont pas été suffisainincnt compris par le savant auteur du Iléiji'a animal. M. de Férussac , dans ses tableaux systématiques , adopta la famille des Myaires de Lamarck en la modi- fiant, et plaça les Anatines entre les Lutrai- res et les Myes , en introduisant le g. dont nous nous occupons dans sa famille des Py- loridées. M. de Blainville désigna des rap- ports beaucoup plus naturels. On le trouve entre les Pandores et les Thracies. Il nous a semblé qu'avant de décider de la place que le g. Anatine doit occuper dans la méthode , il était convenable d'en étudier toutes les esp. , et de juger d'après l'ensemble de leurs carac- tères, et non pas seulement d'après ceux de la charnière, comme l'ont fait Lamarck , et, après lui, la plupart des conchyliologistes. Cet examen des espèces du g. Anatine de La- marck nous conduisit à plusieurs découver- tes. ?{ous observâmes d'abord dans VÂnuli- na truncata, sur l'individu de la propre col- lection de Lamarck , que la charnière était consolidée par un osselet tricuspidé, entière- ment détaché du reste du test , et fixé au moyen d'une portion du ligament. Bientôt après , nous reconnûmes que d'au- tres esp. avaient à la charnière un osse- let courbé en demi-cercle, et nous nous aper- çûmes en miîme temps que ces esp. apparte- naient à un g. oublié de M. Leach, g. qu n'était connu que par la correspondance de ce naturaliste. Dans d'autres esp. , la char- nière , offrant sur chaque valve une rigole décurrente, contient dans l'épaisseur du li- gament une plaque osseuse quadrangu- laire. Le Mya solenialis de Lamarck et quel- ques unes de ses Anatines présentent dans leur charnière celte dernière modification. En continuant à examiner les cï^ji. , nous on ANA trou>ilmes plusieurs qui devaient passer à d'autres g. ; ainsi le Tugon d'.\danson est une vraie Mye; l'Anatine rupicole est une corbule perforante; et l'Anatine traphoïde devient le type du g. Périploon de M. Schu- macher. Ce g. avoisine les Atialines propre- ment dites par Ifs cuillerons do sa charnière et l'osselet cunéiforme qui s'y trouve atta- ché. On comprendra facilement qu'après toutes ces observations , une réforme devait paraître nécessaire dans le g. Aiiatine de La- marck. IVous avons proposé de créer une famille des Ostéodermes ( V. ce mot ) , dans laquelle nous avons rassemblé ce g. Anatine, considérablement réduit , le g. Thracie de M. Leach, le g. nommé Périploon par M. Schumacher, et , enfin , un quatrième g. au- quel nous avons donné le nom d'CJsteoder- ma. Pour nous, le g. Anatine dut se rédui- re aux trois premières esp. de Lamarck, dans lesquelles la charnière porte un osselet tri- cuspidé. Les animaux du g. ainsi réduit ne sont point connus. Les coquilles sont exces- sivement minces et des plus fragiles; leur test est subnacré. Ces coquilles sont trans- verses, ovalaires, baillantes aux deux extré- mités, mais surtout à la postérieure, par la- quelle l'animal peut faire sortir des siphons assez volumineux, à en juger par Técarte- ment des valves. La charnière est presque centrale ; ce qui rend la coquille presque équilatérale. Cette charnière consiste sur chaque valve en un cuilleron qui s'avance horizontalement , et qui est soutenu en des- sous par un véritable arc-boutant oblique et fort mince , divisant en deux la cavité du crochet. Le bord postérieur de ce cuilleron est subtronqué , et, lorsque la charnière est complète, on voit s'appuyer sur cette tron- cature une branche horizontale d'un osselet à trois pointes, fortement retenu en place par une portion du ligament qui s'insère sur sa tige horizontale. Les deux autres tiges de cet osselet s'enfoncent dans la cavité des crochets , et viennent s'appuyer sur le lest lui-même ; mais , par une singularité dont nous ne trouvons aucun autre exemple, l'in- sertion de ces extrémités de l'osselet sur le test occasionne dans celui-ci une véritable solution de continuité et une fente naturel- le, longitudinale, fermée pendant la vie de l'animal au moyen d'une petite expansion épidermique. Cette feule continue juscju'au AN A bord cardinal , dont la solution est comijlè- te, de sorte que l'on peut faire jouer les deux parties du test en profitant avec précau- tion de l'élasticité de celui-ci. Il est tou- jours difficile , dans des coquilles aussi min- ces que celles du g. Anatine, d'apercevoir les impressions intérieures ; néanmoins, dans les individus un peu ternes , et surtout en faisant miroiter la lumière , nous sommes parvenu à apercevoir les deux impressions musculaires ainsi que l'impression palléale. L'impression musculaire antérieuie est très allongée; elle est très voisine du bord, et descend dans presque toute sa longueur en suivant son contour. L'impression muscu- laire postérieure , vers l'autre extrémité de la coquille, est arrondie, subsémilunaire. L'impression palléale offre , du côté posté- rieur, une sinuosité large et assez profonde , dont l'extrémité remonte presque au niveau de la charnière. Les Analines ne sont pas parfaitement équivalves ; la valve gauche est ordinairement un peu plus grande que la droite. Caract. génér. : Animal inconnu. Co- quille transverse , subéquivalve , subéquila- térale , bâillante aux deux extrémités. Liga- ment intérieur inséré sur des cuillerons ho- rizontaux , et complétés par un osselet tri- cuspidé dont les deux branches supérieures s'enferment dans la cavité du crochet. Une fente longitudinale, divisant le test depuis les sommets jusque vers le tiers supérieur de la longueur totale. Les cuillerons soutenus par des arcs-boutants obliques et fort minces. Nous ne connaissons encore qu'un très petit nombre d'esp. appartenant aux vérita- bles Anatines ; nous en avons vu dans les col- lections quatre, parmi lesquelles nous comp- tons le Solen anatinus de Linné. Il y a dans les terrains jurassiques supérieurs des moules de coquilles qui ont tout à fait l'ap- parence des Anatines. M. Agassiz , dans son ouvrage intitulé : /.niJes critiques sur les \coquiiles fossiles . a proposé d'établir pour ces esp. un g. particulier sous le nom de Sercomia. Plus nous examinons ces coquil- les , et plus nous nous persuadons que le g. de M. Agassiz est inutile ; cependant nous ne le rejetons pas encore absolument , parce que le texte de l'ouvrage du savant zoolo- giste de Neufchâtel n'a pas encore paru , et qu'il serait possible que les caract. d'après AN A 437 lesquels il sépare son g. nous eussent échap- pé pour la plupart. (Desii). * AIVATINÉES. Avalinœ ( de auas, lis. canard), ois.— Sous-famille de notre fa- mille Anaiidées , ayant pour caract. : Jam- bes et tarses courts, insérés en arrière hors de l'équilibre du corps, et, par conséquent, peu propres à une marche facile; doigts de longueur médiocre, garnis de membranes entières; le pouce petit et court, sans pin- nule développée ou n'ayant qu'un rudiment de membrane peu apparent ; bec large et allongé, déprimé dans la plus grande partie de sa longueur; corps allongé en bateau; ailes de médiocre longueur, étroites et pointues; queue conique. — Cette sous famille renferme toutes les espèces de Canards qui fréquentent les eaux douces plutôt que l'Océan, y cherchent leur nourriture en nageant au milieu des herbes et des plantes aquatiques des rivages, et non en marchant sur le sol et y paissant comme les Anséri- nées. Leur démarche, vu la brièveté de leurs tarses reculés en arrière, est peu aisée. Après quelque hésitation , nous nous sommes dé- cidé à placer ici le genre Dcndronessa de Swainson, formé des Anas sjxmsa etgale- riailala, parce que ces petits Canards, quoique marcheurs, percheurs et nicheurs sur les arbres, comme nos Anatigralles, ont les pieds courts, les membranes entières, comme les Canards proprement dits; leur queue seule est plus développée. Nous ad- opterons donc ce genre Dcndronessa comme basé sur une particularité de mœurs assez remarquable, mais seulement comme s.-g. au g. Anas, et nos Anatinées ne renfer- meront alors que le genre Canard {Anas), subdivisé en plusieurs sous -genres, dont le Deiidronessa. V. Canard. ( Lafr. ) * ANATOLICA ( ivaro/txos, oriental) i]vs.— - G. de Coléoptères hétéromères, fa- mille des Mélasomes, établi par Eschschollz, et adopté par M. Dejean ainsi que par M. Solier, qui, dans son essai sur les Collapté- rides, le range dans la tribu des Tenty ri- tes , et le caractérise ainsi : Menton mitri- forme, à échancrure anguleuse et très pro- fonde. Palpes allant en grossissant vers l'ex- trémité; dernier art. des maxillaires et des labiaux sécuriforme. Labre transverse, tou- jours saillant, arrondi sur les côtés et très légèrement échancré à rextrémilé. >landi- 438 AN A bules courtes, découvertes latéralement dans l'inaction, bifides à l'extrémité, etjsans dents à la partie supérieure. Antennes grC-les, fili- formes, à articles coniques. Tôtc un peu dila- tée au dessus des antennes; épistome for- mant une saillie largement tronquée, sub- reclangulaire ou légèrement trapéziforme. Yeux transverses, grands, bien ouverts, un peu convexes. Prothorax à angles posté- rieurs bien marqués, subrectangulaire ou lé- gèrement rétréci dans les mâles. Ecusson saillant entre les élytres en une pointe trian- gulaire, émoussée au bout. Base des élytres rarement marginée entièrement. Tibias an- térieurs des mâles sinueux au côté interne ou fortement courbés; les mêmes, dans les femelles, plus droits et plus épais; posté- rieurs légèrement comprimés, sinueux et allant en grossissant insensiblement vers Tex- trémité, ou courbés et brusquement épais- sis au bout. Tarses grôles et filiformes. — M. Dejean ( Calai., ô' édit. ) rapporte à ce genre 20 esp., dont aucune n'est d'Europe; elles appartiennent toutes, soit à la Russie méridionale-orientale, soit à la Sibérie, soit à la Bucharie, soit à la Daourie, soit enGn à la Mongolie. Les principaux caract. du g. Anatolica ont été représentés grossis par M. Solier, dans le i^ vol. des Ann. de la Soc. eut. de France , pi. vin , fig. 12-20. (D.) AIVATOME. Ânatomiis (àvxro/*-i , inci- sion). MOLL. — Montfort, dans le premier volume de sa Conchyliologie systématique, a proposé ce g. , que , dit-il , il a observé dans les mers de l'Inde, fixé en très grande abondance sur le Fucjs naians. L'un des premiers, nous nous sommes singulièrement défié des travaux très légers de ce natura- liste. Ayant trouvé dans son ouvrage des preuves évidentes de fréquents mensonges , ce n'a été qu'avec une extrême réserve que nous avons parlé des travaux d'un naturalis- te aussi suspect. Nous pensons que son g. Anatome a été formé pour desSpirorbes acci- dentellement fendues sur le bord ; par consé- quent, il appartient aux Annélides tubicolcs. y. SPIRORBES. (DeSH.)- ANATOMIE. ( ùy-xzofiii , dissection ; d'iva-Té/ôyoi, discours. 5 6. — Analomie philosophique , transcendante et spéculative. L'Anatomie devient philosophique , ou transcendante et spéculative, lorsqu'elle étudie l'organisation en elle-même pour en expliquer les lois; pour révéler celles que suivent les organismes dans leurs difTérents degrés de composition , dans leur dévelop- pement; pour en tirer les conséquences les plus générales sur l'origine, la durée et les limites de la variabilité des espèces; pour apprécier enfin les conditions de l'existence. On concevra facilement que cette partie de la science de l'organisation aura des de- grés de certitude très différents , suivant qu'elle revêtira le caractère des sciences de raisonnement, qu'elle conservera celui des sciences d'observation , ou qu'elle prendra un caractère mixte entre les unes et les au- tres. Dans le premier cas, elle aura le droit d'aspirer à la certitude mathématique, et elle en approchera beaucoup. Dans le second , ses propositions conser- veront le degré de certitude des sciences d'observation, lorsqu'elles seront logique- ment déduites de faits bien observés, incon- testables. Dans le troisième , elle pourra devenir de plus en plus spéculative, lorsque, s'élan- çant dans l'espace au dessus des faits qui ont été son point de départ, elle ne les contem- (1) Voir le t. II de la Philosophie analomique , qui traite des monstruosités humaines, par M. le chevalier Geoffroy Saiol-Hilaire, Paris, 1822, pour les principes de classification des monslruosités et les limites des déformations. Voir encore le Trai- té de Tératologie, par M- Isidore Geoffroy Saint- Hilaire. ANA 445 plera p/us que de loin , qu'elle étendra son horizon au delà du cercle où ils sont renfer- més, qu'elle les perdra même entièrement de vue , et qu'elle finira par ne plus s'ap- puyer sur la base solide de Tobservation. L'Anatomie philosophique est une création du siècle actuel. Dès 1800, Cuvier en pu- bliait les bases dans ses Considérations sur l'économie animale, qu'il a mises en tête de l'ouvrage des Leçons ( § I , p. 45-60. Pa- ris, an VIII, 1800). On y trouve surtout (art. IV) les principes les plus incontestables, l'exposé le plus clair de la loi des conditions d'existence , qui domine, à notre avis, et à laquelle sont subordonnées toutes les autres lois de l'économie animale. Nous croyons devoir transcrire ici une gran- de partie de cet exposé, comme exemple propre à donner une idée juste del'Anatomie philosophique, de cette science de l'organi- sation dont nous cherchons à faire compren- dre la nature ou l'essence et toute la valeur par l'appréciation impartiale de ses différents degrés de certitude. Après avoir esquissé les principales diffé- rences dont les organes affectés à chaque fonction animale sont susceptibles, M. Cu- vier fait sentir qu'on pourrait supposer cel- les d'un organe unies successivement avec celles de tous les autres , et qu'on produirait ainsi un nombre très considérable de com- binaisons organiques , qui répondraient à autant de classes d'animaux. « Mais, ajoute le fondateur de l'Anatomic » comparée, ces combinaisons, qui paraissent » possibles lorsqu'on les considère d'une » manière abstraite , n'existent pas toutes » dans la nature , parce que , dans l'état de » vie, les organes ne sont pas simplement » rapprochés , mais qu'ils agissent les uns » sur les autres, et concourent tous ensem- » ble à un but commun. D'après cela , les » modifications de l'un d'eux exercent une » influence sur celles de tous les autres. » Celles de ces modifications qui ne peu- » vent pas exister ensemble s'excluent réci- » proquement, tandis que d'autres s'appel- » lent pour ainsi dire C'est sur cette » dépendance mutuelle des fonctions, et ce » secours qu'elles se prêtent réciproque- » ment, que sont fondées les lois qui dcler- » minent les rapports de leurs organes , et » qui sont d'une nécessité égale à celles des 4è ANÀ » lois métaphysiques ou inathématitiues -. x car il est évident que Vharmonie conve- » nable entre les organes qui agissent les » uns sur les autres est une condition né- » cessairc de l'existence. » Il y a dans cette grande et première loi des conditions d'existence la cause Gnale de la durée de la vie, pendant un temps déter- miné , pour chaque individu, pour chaque espèce. Toutes les causes finales , ces nombreuses modifications organiques qui font varier à l'infini les rapports des Ctres animés et les fonctions particulières dont se compose leur existence, sont subordonnées à cette pre- mière nécessité. L'observation certaine montre qu'entre les limites assez étendues des conditions d'existence il y a de grandes variations dans la composition des organismes. « Tel organe est à son plus haut degré de » perfection dans une espèce , et tel autre » l'est dans une espèce toute différente » {Ibid.) D'un autre côté, la vie ne saurait être éle- vée à un certain degré dans un organe ou dans un système d'organes , qu'elle ne soit diminuée dans les autres parties (1). Après avoir reconnu les limites assez éten- dues que la loi des conditions d'existence a posées pour les différentes combinaisons or- ganiques ; après avoir établi que le nombre de ces combinaisons diminue avec l'impor- tance des organes ou des systèmes d'organes , qu'il augmente au contraire et se multiplie à l'infini dans toutes les parties accessoires ; après avoir signale ces dégradations succes- sives que suit un même organe , jusqu'à ce qu'il n'en existe plus qu'un vestige (2) et com- me pour témoigner du plan général d'organi- sation d'après lequel l'organisme dont il fait partie a été conçu ; Après cette loi du balancement des forces destinée à devenir l'un des fondements les plus solides de la philosophie médicale; il restait à reconnaître et à démontrer la loi du balancement des organes, ou de l'accrois- sement , du développement inverse de ccr- (I ) Réflexions sur les corps organisés ,— Magasin encyclopédique , par C. L. Millin, p. 470. Paris , 1°' briim. au 8 (1799). (.2) M. Cuvicr , liirf. ANA taines parties corrélatives, dans un seul et même organisme. Cette loi achève de donner l'intelligence des modifications si nombreu- ses d'un même plan de composition des or- ganismes appartenant à une seule classe ou à un seul type; elle explique surtout les li- mites des déformations organiques , et c'est particulièrement l'étude de ces déformations et l'aperçu profond de ces limites qui pa- raissent avoir révélé cette loi à son illustre auteur, M. Geoffroy Saint-IIilaire (1). L'Anatoinie philosophique étudie l'ensem- ble des organismes ou leurs différentes par- ties , indépendamment de leurs usages. Elle cherche à découvrir les similitudes ou les analogies que présentent ces organismes dans leur composition ; elle s'applique à dé- terminer les parties qui sont identiques, mal- gré les différences de leur emploi. Son degré de certitude, dans cette voie , dépend du rapport des faits observés avec les conclusions qu'elle en tire. Lorsque ses propositions sont rigoureuse- ment déduites de l'exacte observation, nous ne cessons de la considérer comme vraiment philosophique. Ainsi l'unité de plan de certains groupes du règne animal , des Vertébrés par exem- ple, est une vérité bien démontrée , formant un des principes les plus incontestables de l'Anatomie philosophique. Mais cette partie fondamentale de l'Anatomie n'est plus que spéculative; elle devient plus ou moins conjecturale lorsqu'elle s'efforce de ratta- cher les innombrables différences de l'orga- nisation à une unité idéale de formation ou même de composition. Cette unité semblerait, au premier aperçu, devoir être pour l'anatomiste ce qu'est pour le peintre ou le sculpteur l'idéal de la beau- té. Mais il y a cependant cette grande diffé- rence, que le génie de l'artiste peut réaliser, peut matérialiser sa création sur la toile ou le marbre ; tandis que l'Anatomie spéculati- ve n'a pas la puissance d'individualiser la sienne , et qu'elle est destinée à rester dans le vague de l'idéologie. Si la détermination d'un même organe , remplissant une même fonction , devient quelquefois très difficile , ainsi que nous l'a- (I) Philosophie analoiniquc des diffovmiUt humaines, p. ô-2 et '240. Paris, IS±2. AN A vons démontré en parlant de rAnatomle phy- siologique, surtout quand on s'a\ance au delà des Vertébrés, on concevra que les dif- ficultés doivent augmenter lorsqu'il s'agit de déterminer l'identité des parties dans des classes ou même dans des types différents , lors même qu'il n'y a plus de ressemblance dans les fonctions. 11 en résulte que les aperçus peuvent perdre peu à peu cette évidence de l'Anatomie positive, plus rap- prochée des faits , et que ces aperçus doi- vent être plus ou moins contestables. On a dû chercher une boussole pour se guider dans cette nouvelle voie. On a cru l'avoir trouvée dans le principe des con- nexions, c'est-à-dire de la dépendance mu- tuelle, nécessaire, et par conséquent inva- riable, des parties (1). 4 Dans beaucoup de circonstances , ce prin- cipe est incontestable, dans son application comme en théorie. Ainsi , les organes des sens spéciaux se rat- tachant, par les nerfs qui les constituent, au centre principal du système nerveux, on ar- rive, avec certitude, de l'œil, parle nerf op- tique, à la détermination du cerveau. Mais ce principe des connexions , remar- quons-le bien , ne donne que certaines posi- tions relatives , dont les unes sont fonction- nelles ou physiologiques, dont les autres sont encore pour la science absolument ir- rationnelles. Nous rangerons parmi ces der- nières la situation du principal cordon des nerfs, qu'il faudra chercher, dans toute es- pèce d'animal articulé , à la face abdominale du corps, et sous le canal alimentaire, et non à sa face dorsale , comme dans les animaux vertébrés. Le foie, au contraire, étant un annexe physiologique du canal alimentaire, c'est au- tour de ce canal , en union, en fusion même avec ses parois, qu'on devra tenter d'en constater la présence et d'en découvrir les modifications. l'n organe de respiration circonscrit, uni- que ou multiple, sera toujours en connexion physiologique , en rapport intime , avec les principaux troncs ou les principales bran- ches du système vasculaire sanguin , et cel- les-ci serviront à faire reconnaître cet orga- ' ne de respiration, quelle que soit sa position I (0 M. Geoffroy Sainl-Hilaire, ibid.,p. 52 et 447. | ANA 447 si variable, soit à l'intérieur, soit à l'exté- rieur du corps. Les Mollusques ont très généralement la dernière partie du canal intestinal en rap- port avec la cavité des organes de la respi- ration. J'ai compris la raison physiologique de cette connexion, utile dans ce type pour la défécation , de même que celle qui existe entre cet intestin et certaines parties du mécanisme de la respiration (le diaphragme, les muscles abdominaux) , dans le type des Vertébrés. Mais le principe des connexions abandon- ne souvent l'anatomiste , surtout lorsqu'il cherche à le reconnaître dans le dédale de l'organisation des animaux sans vertèbres. Les Mollusques, les Zoophytes , montrent dans leurs organes de génération les con- nexions les plus variées , les plus bizarres. Chez plusieurs Polypes à polypiers, l'ovaire devient même extérieur, comme dans les plantes. Relativement à ces organes, le prin- cipe des connexions me paraît absolument insaisissable chez les animaux inférieurs. Le squelette des animaux vertébrés présen- te , dans l'ensemble de sa composition , une unité de plan, et conséquemment de pensée créatrice, qui se fait jour à travers les diffé- rences qui semblaient devoir la voiler à no- tre intelligence. C'est à l'Anatomie compa- rée , à peine constituée comme science, qu'on doit cette importante découverte, qui date des premières années du siècle actuel. Elle devient indubitable , même dans les détails , pour la composition de la tête os- seuse, lorsqu'on se sert du principe des con- nexions, ainsi que l'a fait M. Geoffroy Saint-Hilaire, et qu'on a soin de compa- rer le jeune âge ou l'état fétal (1) des Mam- mifères et des Oiseaux avec celui des Repti- les ou des Poissons, ou même avec leur état adulte. Cependant , si l'on veut tenter de porter plus loin ces aperçus des ressemblances; si l'on essaie la démonstration de l'identité , (1) Voir, pour l'histoire de la science sur ce su- jet important, l'opinion de M. Cuvier, rapportée par M. Geoffroy {Philosophie anatomique, t. II, p. 32 et suiv.), et les premières pages du t. A', deuxième partie, édit. in -4", des Recherches sur les ossemenls fossiles; enfin \' Histoire naturelle des Poissons, par MM. Cuvier et Vaiencienncs t. I, p. 500 et suiv. 448 AN A ou seulement de l'analogie de composition de toutes les parties de ce squelette , on est forcé d'admettre de simples conjectures pour des vérités ; et , dans ce vaste champ , la manière de voir de PAnatomie spéculati- ve varie presque autant que le nombre des savants qui s'escriment dans cette lice : car c'est ici une véritable lutte d'opinions con- tradictoires. Pour n'en citer qu'un exemple , rap- pelons que l'opercule des Poissons , ou ses diflérentes pièces, a été successi\ement con- sidéré comme l'analogue du cartilage thyroï- de divisé, comme les pariétaux détachés du crâne , comme l'os jugal et les pièces de la mâchoire inférieure des reptiles , qui s'y trouvent de plus que dans les poissons ; comme les analogues des osselets de l'ouïe, enlin comme n'ayant pas d'analogues dans les autres classes des Vertébrés (l). L'idée ingénieuse et profonde qu'avait eue M. Geoffroy Saint - Hilaire , pour compa- rer la composition osseuse des quatre clas- ses des Vertébrés, de prendre celle des Oi- seaux et des 3Iammifèrcs dans le jeune âge , ou même dans leur fœtus, avant la soudure de certains os , et lorsque cette tète est en- core divisée en un grand nombre de parties; cette heureuse idée , remaniée par l'Anato- mie spéculative, est devenue la source de tout un système sur le développement suc- cessif et graduel des animaux supérieurs. Sans doute, le spectacle surprenant des métamorphoses que subissent les Reptiles batraciens et les Insectes a pu conduire à l'idée de ce système. On admet comme un principe fondamental de l'embryogénie que les embryons ou les fœtus des animaux supérieurs passent par tous les degrés in- férieurs de l'organisation, à partir de celle du Polype, avant d'atteindre la perfec- tion organique de l'Oiseau ou du Mammifère. Cette hypothèse de l'Analomie spéculative a fait déterminer comme des branchies les fen- tes cervicales découvertes chez les très jeunes fœtus de ces deux dernières classes , et des reptiles non sujets aux métamorphoses. On n'avait cependant démontré que l'exi- stence de plusieurs branches artérielles pa- raissant répondre à ces solutions de conti- (1) Voir à ce sujet la noie 1 de la page 6 des Kcckerches sur les ossemen!$ fossiles de G. Cu- >ier l. V, première partie. Paris, 18-24. ANA nulté de la peau, mais sans aucun appareil capillaire pouvant caractériser un organe de respiration. J'ai toujours considéré ces fentes appa- rentes comme un développement inégal des parois du pharynx, etc. M. Serres, qui a publié une opinion analo- gue, vient de déniontrer surabondamment que ces fissures cervicales, comme toutes les autres ouvertures de la surface du corps dans les fœtus, sont bouchées par la membrane ré- fléchie (le l'amnios , et que l'eau renfermée dans ce sac membraneux ne peut y péné- trer, sinon, faut-il ajouter, par imbibition (1). On sait que les premiers linéaments des embryons des Vertébrés se composent de l'encéphale et de la moelle épinière, qui s'y montrent avant les autres systèmes, et dans un développement proportionnel extraordi- naire. Comment concilier celte première appa- rition des centres nerveux , cette composi- tion primitive, nerveuse, incontestable, de l'embryon d'un Vertébré, avec l'idée très hypothétique qui voudrait en faire un Poly- pe, c'est-à-dire un animal inférieur, dans lequel on n'a pu découvrir jusqu'à présent de nerfs distincts?. Ces exemples suffiront, j'espère, pour fai- re comprendre les dilTércnts degrés de cer- titude qui caractérisent l'Analomie philoso- phique et l'Analomie spéculative, et combien celle-ci devient conjecturale lorsqu'elle abandonne presque entièrement la voie de l'observalion pour s'élever dans l'espace sans bornes des idées de pur raisonnement. Sans doute de grands noms se rattachent à cette manière de philosopher sur l'organisa- tion et la vie ; mais la jeunesse , à laquelle cet article est destiné, devait être prémunie con- tre l'entraînement de ces exemples d'une aussi puissante autorité. Cet entraînement la conduirait presque toujours hors de la ligne étroite, mais sûre, de l'observation et de l'expérience , telle qu'Arislote et Cu- vier l'oni tracée pour l'histoire naturelle ; telle que Bacon en a posé les bornes in- franchissables , du moins pour tous ceux qui auront à cœur de contribuer aux progrès réels des sciences d'observation. (1) Comptes rendus des séances de l'Jcadémit des sciences. 1839, t. IX, p. 583; 1840, premier se- mestre, p. 273. ANA Après ces différentes manières d'envisager rAnalomie ou la science de l'organisation considérée en elle-même , nous avons à l'é- tudier dans deux de ses applications les plus importantes , je veux dire dans ses rapports avec la Classiûcation des animaux , et avec cette partie de la Géologie qu'on appelle la Paléontologie. § 7. — Analomie syslémalique ou classique. L'Anatomie systématique est l'application de la connaissance de l'organisation à la classiGcation des animaux; on pourrait, con- séquemment, l'appeler J/m^omie clussinue. Si la connaissance de l'organisation est la clef de la Physiologie ou de la Biologie, si elle est éminemment utile pour arriver à l'intelligence de la nature des animaux, on concevra que cette étude, conduisant à la juste appréciation des différences ou des res- semblances organiques qu'ils présentent aux yeux de l'observateur qui les compare , de- vient la base solide, la base unique, sur la- quelle doit s'élever la méthode naturelle de leur classification. Cette méthode , qui divise le règne ani- mal en un certain nombre de groupes, suc- cessivement sous-divisés eux-mêmes d'après des différences organiques , graduellement moins importantes ; qui réunit dans un même groupe les animaux qui ont entre eux le plus grand nombre de ressemblances; cette mé- thode, disons-nous, considère tout l'ensemble de l'organisation, toutes les différences ou toutes les ressemblances qu'elle peut pré- senter , pour en tirer des conclusions sur la distribution du règne animal en types ou em- branchements , en classes, en ordres, en fa- milles , en genres ou en espèces. ( 'Voyez Méthode naturelle. ) Ainsi le principe de la méthode naturelle de classiûcation des animaux est fondé sur certaines différences et sur certaines res- semblances dans leur composition organi- que, que l'Anatomie comparée fait connaî- tre. Nous verrons, au mot Composition organique, que ces différences ou ces res- semblances peuvent être très importantes , fortement tranchées , et qu'elles indiquent , dans ce cas, des plans d'organisation très distincts, qui constituent les types ou les T. I. ANA 4i9 premiers groupes de la méthode. Ces diffé- rences sont une conséquence nécessaire de la loi des conditions d'existence. Cette loi, que nous avons exposée dans le paragraphe précédent, démontre qu'il y a certaines com- binaisons organiques qui se repoussent, par- ce qu'elles seraient incompatibles avec la durée de l'existence. Il en résulte nécessai- rement des rapports ou des différences très variés entre les êtres vivants , et entre les animaux en particulier , et l'impossibilité de les ranger sur une même ligne ou sur une même échelle , qui ferait monter ou descen- dre de l'un à l'autre par des degrés très fai- bles, presque insensibles , indiquant de sim- ples nuances de perfection ou de dégradation dans toute leur organisation (1). C'est un principe reconnu par tous les vrais naturalistes classiGcateurs , établi déjà par Linné , que les caractères distinctifs des êtres , que ceux des animaux en particulier, doivent être pris de leur conformation et non de leurs mœurs, ou de propriétés et de phénomènes qui ne se manifesteraient pas en tout temps. Mais la méthode naturelle de classifica- tion , appliquée par Cuvier à tout le règne animal , a donné singulièrement d'extension à ce précepte. Dans l'état actuel de la scien- ce , tous les cadras de la méthode naturelle ont chacun leur étiquette , exprimant des caractères d'organisation ou des caractères anatomiques. On concevra facilement d'après cela tou- te l'importance, toute l'utilité de l'Anatomie comparée , dans ses nombreuses applica- tions, dans ses applications journalières à la méthode naturelle. C'est une pierre de touche indispensable pour juger tous les essais de classification , faits avec la prétention d'être les plus con- formes à la nature. § 8. — Analomie géologique ou palœonlologiqtie. J'appelle ainsi l'application des connais- sances anatomiques les plus détaillées, les plus spéciales, comme les plus générales, pour distinguer et rapporter à leur espèce , (!'> Leçons d'^nalomie comparh de G. Cuvier, t. I, p. •^l à 60. Paris, 1800. 2» 450 ANA à leur genre, à leur faniilie, à leur classe, les débris des corps organisés, ceux des ani- maux en particulier , qui ont été enfouis par les révolutions du globe, dans les diffé- rentes couches de son écorce. Ces débris sont toutes les parties dures qui ont pu résister aux agents physiques, au poids des masses terreuses qui les ont re- couvertes. Ce sont des squelettes , des por- tions de squelettes , des os, des dents, leurs fragments , des écailles , et d'autres parties (iures tcgunienlaircs des animaux vertébrés. Ce sont des coquilles ou des débris de co- quilles des 3Iollusqucs , ou des parties cal- caires ayant appartenu à quelque portion de leur canal alimentaire. Ce sont encore les parties dures des Crustacés ; ce sont ces po- lypiers calcaires , rarement siliceux , dont les nombreux restes caractérisent les ter- rains littoraux. Rarement a-l-on lieu d'examiner des ani- maux entiers , comme les Insectes assez nombreux qui ont été enveloppés par la matière encore liquide de Tambrc jaune ou ;'a succin; ou comme le Rhinocéros et l'Elé- phant, découverts en Sibérie, non loin des plages de la mer Glaciale, et conservés, se- lon toute apparence , pendant des milliers d'années , dans les glaces formées par un refroidissement subit de ces latitudes hy- perboréennes. Les différents sujets d'observation de cet- te Anatomie, souvent plus ou moins mutilés, incomplets, exigent donc une grande habi- tude, une connaissance approfondie de l'or- ganisation actuellement existante à la surface du globe, pour établir des comparaisons cer- taines avec cette organisation des temps passés. Une étude raisonnée de celle-ci a bientôt démontré que les mômes lois règlent l'une et l'autre. Leur exacte appréciation et les justes ap- plications qu'on peut en faire ont été pour In première fois mises en pratique , d'une manière générale, par G. Cuvier, dans ses nombreuses et persévérantes recherches sur les ossements fossiles ( I ). La méthode que sa science, nous devrions (1) Elles ont été consignées dans les Becherches fur les ossements fossiles ,'yo\, I-V, in 4. Paris, I8il-18i4. AN A dire son génie, lui a suggérée pour parvenir à restituer les squelettes et les formes prin- cipales des Mammifères , des Oiseaux . des Poissons ou des Reptiles fossiles , avec leurs débris dispersés çà cl là ; cette méthode, di- sons-nous, restera toujours connue un modè- le de l'application à la Pala;ontologie des con- naissances de détail les plus minuticHises, et, à la fois , les plus générales de l'organisa- tion (2). § 9. — Des procèdes que l'Analomie em- ploie pour mettre en évidence les dif- férents points de l'organisation , ou de l'art de l'anatomiste. Nous l'avons dit en commençant cet arti- cle , TAnatomie n'est pas seulement une science , c'est également un art , au moyen duquel celui qui le possède complètement peut mettre en évidence les parties les plus cachées, les plus déliées de l'organisation. Ses procédés sont nombreux et variés ; nous nous bornerons à passer en revue les principaux. Dissecliot). — Le premier, le plus fré- quent, celui qui a valu à l'Anatomie son nom, consiste dans la (/«ssec/tOM , c'est-à- dire à séparer avec le scalpel les organes réunis, confondus; à découvrir ceux qui sont cachés dans la profondeur des autres , en coupant la substance de ceux-ci ; à rom- pre les fils qui lient la trame, ou ceux qui unissent la chaîne des tissus organiques, afin de rendre visibles et distinctes les parties élémentaires qui entrent dans la composi- tion de ces tissus. Ln procédé de dissection trop négligé peut-être par les anatomistes , qui s'atta- chent surtout au précédent , c'est-à-dire à délier, à dégager les organes concrets ou les organes élémentaires du tissu cellulaire qui les enveloppe, est celui de faire certaines coupes de ces organes , qui peuvent donner facilement et promptement une idée de leur composition , et de la position relative des parties élémentaires ou autres qui y sont agrégées. (1) Rapport historique sur les progrés des sciences naturelles de 1788 à 1807 , rédigé par G. Cuvier, p. 177 et 502. Paris , Verdicre et La- grange, 1S28, in-S. AN A Disscclicn dans l'eau. — Lorsque l'or- gane que Ton veut analyser par la dissec- tion est petit , le procédé qui consiste à le placer dans une assiette ou dans un petit bassin rempli d'eau ; à le user avec des épin- gles sur un plateau de cire , qui est lui-mê- me adhérent à une lame de plomb , est ex- trêmement utile pour distinguer les parties les plus délicates de la structure des organes ou les tissus qui ont peu de consistance. Le poids de l'eau, la moindre légèreté spécifique de ces organes ou de ces tissus , détermine dans ce liquide , sans efforts, sans déchirure , le déploiement des filaments les plus déliés des membranes les plus minces. Les épingles et la cire donnent des moyens faciles de les étaler à volonté, et de les montrer sous l'aspect le plus favorable au\ recherches et aux observations. C'est par remploi de ce procédé que M. Cuvier est parvenu à faire ces belles, et cependant si dilBciles Anatomies des mollusques, et en- suite ces admirables dessins qui représen- tent, avec tant de vérité et de clarté, l'orga- nisation compliquée de ces animaux. Ce procédé a été pour le maître de la science l'occasion d'une grande partie de ses décou- vertes en Anatomie. Il est devenu, entre les mains des nombreux anatomistes que M. Cuvier a rendus témoins de sa grande utili- té, un moyen de succès nombreux dans les recherches qu'ils ont entreprises pour l'a- vancement de la science de l'organisation. Ce simple procédé doit donc être mis au rang des plus utiles qu'emploie l'art de l'a- nalomiste. Procédé des injections. — Les vaisseaux , les canaux , les sinus plus ou moins anfrac- tueux, dont peuvent se composer les diffé- rents organismes, les communications de ces diverses capacités entre elles ou avec d'autres parties du même organisme, leurs directions différentes, leur étendue, leurs diversions, leurs rapports , sont mis en évi- dence par les divers procédés des injections. Ils consistent, le plus souvent, à introduire dans ces capacités vasculaires ou autres des substances colorées , liquides au moment de leur introduction , mais susceptibles de se solidifier , et de prendre plus ou moins de consistance par le refroidissement. C'est par ce moyen ingénieux des injec- tions que l'anatomiste met en évidence les AN 451 réseaux vasculaires les plus déliés h la sur- face des organes , et qu'il parvient à les dé- couvrir, avec le scalpel , dans leur profon- deur. C'est par ce procédé des injections colorées que Ruisch avait acquis une répu- tation extraordinaire; réputation qui était relative à son époque, et que ses prépara- tions ne pourraient plus lui mériter , à en juger du moins par le petit nombre de celles qui existent dans les collections de l'univer- sité de Leide. Injections au mercure. — Le procédé des injections consiste souvent à se servir du mercure , dont le poids , mesuré à volonté par la colonne de ce métal qui s'élève dans le tube ou siphon employé pour cette espè- ce d'injection , suffit pour pénétrer dans les vaisseaux les plus fins, les plus capillaires , et pour vaincre la résistance de leurs parcis à sa pénétration. C'est par ce procédé des injections au mercure que le système lym- phatique a été successivement découvert dans l'homme et dans les animaux vertébrés. Alijnentation colorée ou colorante. — Je ne puis m'empccher d'indiquer ici le pro- cédé des injections naturelles , ou l'intro- duction, dans l'état de vie , de l'eau colorée par le carmin ou l'indigo , pour dessiner et rendre évidentes les formes du sac ou du canal alimentaire des animalcules homogè- nes. On sait que M. Ehrenberg , qui s'est servi de ce procédé avec plus de succès que ses prédécesseurs , appelle ces animaux po- lygastres , parce qu'il a rendu évident par cette nutrition colorée un grand nombre do poches accessoires , en apparence, du sac ou du canal alimentaire , qui se sont remplies de cette eau rouge ou bleue, et qu'il regarde comme autant d'estomacs. C'est encore le cas déparier de la garance, de cette substance colorante , qui , mêlée aux aliments des jeunes animaux , dans les expériences animales de Duhamel , rougit leurs os en se combinant aux sels calcaires que la nutrition y dépose , et donne la mar- che, montre les traces de leur accroissement successif. M. Flourens , qui a eu l'heureuse idée de reprendre les expériences de Duhamel, vient de montrer qu'au point de vue actuel de l'anatomie et de la physiologie , c'est, pour ainsi dire , un procédé nouveau , au moyen duquel on peut espérer d'importsc- /j52 ANA tes découvertes sur la structure des os et des dents, et sur leur accroissement (4). Procédés chimiques soit pour augmenter la consistance des organes , soit pour ra- mollir et même dissoudre tiuelques parties élémentaires des organes concrets. — L'art de ranatomiste met souvent en usage la maccrrition, c'est-à-dire le séjour dans l'eau des parties organisées, afin de ramollir, de fondre, de dissoudre les filets, les lames du tissu cellulaire, qui lient , qui unissent cer- taines membranes entre elles, et qu'on par- vient ainsi à détacher , à isoler les unes des autres , pour les observer et les décrire sé- parément. C'est un moyen d'analyser les organes concrets, afin de prendre une idée plus net- te de leur composition, en facilitant les pro- cédés de dissection employés pour les dé- composer. Dans une vue tout opposée , celle de don- ner plus de consistance aux organes , tou- jours afin de faciliter leur dissection, on peut faire macérer les substances animales dans l'alcool, ce qui les durcit, rend les filets nerveux et les fibres musculaires plus ap- parentes , et facilite les procédés de dissec- tion au moyen desquels on cherche à iso- ler les nerfs ou les muscles. Plusieurs autres procédés chimiques peuvent servir à durcir, à ramollir, ou mi\nie à fondre , à dissou- dre, à enlever ainsi certains éléments orga- niques , afin de mettre à découvert d'autres parties des organes concrets. Tel est celui au moyen duquel on enlève des os ou des dents , sans les déformer , tous les sels cal- caires dont ils sont pénétrés, en plaçant ces organes dans un acide minéral plus ou moins étendu d'eau. Microscope. — La vue simple est loin de pouvoir nous révéler tous les détails de l'or- ganisation ; tous les attributs physiques de forme, de couleur, de densité, qui distin- guent les tissus des animaux; tous les carac- tères physiques et mcme organiques que présentent leurs fluides. Heureusement que la découverte du micro- scope amis les anatomisles à même de [)éné trer plus avant dans l'intiniilé de l'organisa- tion, de distinguer desformes qui n'ont qu'un (1) Comp'rs rendus de l'.lcndvmic di'.i xriflnccs de 1810, prcsnior semestre, p. 1 15, 305 it i-2^. ANA millième de ligne de diamètre ; de voir dis- tinctement celles qui ne s'élèvent qu'à un centième, à un deux-centième, ou même à un trois-centième de millimètre. Ce moyen, qui n'est pas exempt de beau- coup d'illusions, avait merveilleusement ser- vi à Leuwenhoeck, à la fin du 17= siècle, malgré les imperfections de l'instrument dont il pouvait disposer, à faire ses belles et étonnantes découvertes sur les animalcules , les zoospermes, les globules du sang, la cir- culation de ce fluide dans les vaisseaux ca- pillaires de plusieurs animaux, etc., etc. Beaucoup trop négligé par les anatomisles du 18= siècle, il a été repris par les ana- tomistes de l'époque actuelle comme un moyen d'investigation indispensable, auquel on peut avoir recours avec beaucoup moins de dangers d'erreurs, par suite des perfec- tionnements que la physique a apportés à cet instrument précieux , et de l'expérience acquise de ses avantages et de ses inconvé- nients par l'usage journalier qu'en font un grand nombre d\inatomistes. Le microsco- pe dévoile à nos yeux l'organisation intime jusque dans les éléments les plus simples , ceux oîi se passe le mystère de la vie. Non pas que cette révélation soit toujours tellement concordante dans les observations des micrographes les plus exercés, qu'on puisse , qu'on doive y ajouter une foi abso- lue, et sans la réserve de quelques doutes. Il sulTira , pour en juger, de jeter un coup- d'œil sur l'utile recueil d^Anitomie tnicra- scopiquc publié par 3L L. Mandl. (Paris, Baillière, 1838-1830. )0n y apprendra, entre autres, combien il y a eu jusqu'à présent de manières de voir au sujet de la fibre mus- culaire élémentaire , dans les descriptions écrites et figurées qu'en ont données les ob- servateurs micrographes. Dessins , gravures. — Les dessins et les gravures, qui multiplient l'image des formes que l'analomiste aurait souvent beaucoup de peine à faire connaître avec le simple lan- gage , sont des moyens très utiles de donner l'intelligence des faits dont l'Anatoniie se compose, et d'en conserver la mémoire ; ils servent conséquemmcnt à répandre les con- naissances m.'tomiques. L'art du dessin et ce- liii de la gravure doivent donc être comptés parmi les procétlés de l'art de l'anatomiste. La connaissance des formes organi'oy.) AIVATOMIE VÉGÉTALE («v«ro>-^, dissection), bot. — L'Anatomie végétale a pour objet la connaissance de la structure intime des végétaux. Cette dénomination, appliquée au règne végétal , est moins éten- due que quand elle a pour objet l'organisa- tion des animaux. Ainsi, l'Anatomie animale comprend non seulement la connaissance des tissus élémentaires qui entrent dans la for- mation de tous les organes , et qu'on désigne aussi sous le nom d^éléments analomiques , comme le tissu cellulaire , le tissu nerveux , le tissu musculaire, etc.; mais elle a égale- ment pour objet la description spéciale de chacun des organes constituant le corps, étu- dié dans sa position, sa structure , sa com- position , son étendue , etc. De là la division de l'Anatomie animale en deux parties bien distinctes : l» l'Anatomie générale ou des tissus; 2° l'Anatomie descriptive , ou topo- graphie des organes. Il n'en est pas de même en botanique. L'Anatomie végétale ne s'oc- cupe que de l'étude des tissus élémentaires qui composent les organes; elle correspond , par conséquent, à l'Anatomie générale des animaux. Quant h l'Anatomie descriptive des parties constituantes ou des organes des vé- gétaux, elle constitue une branche à part de (1) yoir C. Duméril : Essai sur les moyens de perfectionner et d'étudier l'art de V Jnatomistc. Paris , 1805. — Et le Nouveau, Manuel de l'Jna- tomisle, par E.-A. Lants, 2* édit. Paris, 1850. (2) Nous faisons tous nos efforts pour donner une esquisse de ses progrès récents et de son état actuel dans la nouvelle édition des Leçons ll'Anatomie comparée de G. Cuvier, dont le t. VII paraît en ce moment. Paris, Fortin, Masson et Compagnie, 18iO. A^A la botanique, que l'on désigne sous le nom (l''organographie. {V. le mot Botanique, où nous donnerons l'indication des diverses di- visions qui ont été établies dans cette scien- ce.) La structure des végétaux est générale- ment plus simple que celle des animaux considérés dans leur ensemble, et cette simplicité d'organisation est en rapport a- vec le nombre moins considérable des fonc- tions dont leur vie se compose. Ainsi, tan- dis que dans le règne animal la vie est le résultat de deux ordres différents de fonc- tions, les fonctions vitales ou végétatives, qui servent à entretenir la vie de l'individu, et à propager les espèces, et les fondions de rela- tion, destinées à mettre l'être en rapport avec tous les corps qui l'environnent , et par les- quels il peut être influencé , la vie des plan- tes se réduit aux seules fonctions vitales, que, pour cette raison, on a également désignées sous le nom de végétatives , tandis que les autres sont appelées fonctions ani- males, parce qu'en effet on ne les observe que dans les animaux. Il résulte de là néces- sairement que les plantes manquent des or- ganes servant aux fonctions de relation, et, par conséquent, des éléments anatomiques qui les composent. Aussi, chez elles, n'y a-t-il ni muscles, ni nerfs, c'est-à-dire ni organes de la locomotion , ni organes de la sensibili- té , qui sont les deux grandes fonctions de relation des animaux ; et, par suite , ni tissu musculaire, ni fibre nerveuse. Il n'y a donc dans les plantes que des organes de nutrition et des organes de reproduction. De ce qui précède il résulte que l'Anato- mie végétale ne comprend que la connaissan- ce des tissus élémentaires ou éléments ana- tomiques qui constituent les organes des vé- gétaux . Quoiqu'au premier abord ces tissus élémentaires se montrent sous des formes assez variées , et qu'ils semblent souvent fort différents les uns des autres, par exemple des utricules ou des tubes creux ou vais- seaux ; cependant on peut admettre , et l'ob- servation confirme cette vérité, qu'il n'existe dans les végétaux qu'un seul élément anato- mique primitif, Vutriculc ou les utricules, dont le groupement constitue le tissu utri- culaire. Nous verrons en effet par la suite, quand nous traiterons spécialement du tissu utriculairc, qu'originairement il constitue à ANA lui seul tous les organes du végétal , et que seulement plus lard quelques unes de ses parties se modiOcnt et se transforment soit en tubes courts ou utricules allongées , soit en véritables vaisseaux. Ainsi nous n'admet- tons dans les plantes qu'un seul tissu élémen- taire , qui, en se modifiant , constitue tous leurs organes ; mais ce tissu élémentaire peut se présenter sous trois formes principales , susceptibles chacune de plusieurs modiûca- tions.Ce sont : l» le tissu ulriculaire simple ou primitif, composé d'utricules de forme variée, rapprochées et plus ou moins inti- mement soudées ensemble, de manière à former une masse ou un tissu continu. Ces utricules, primitivement globuleuses, pren- nent, en se pressante! se soudant mutuelle- ment les unes contre les autres, une forme plus ou moins régulièrement dodécaédriquc, de telle sorte que leur coupe transversale of- fre une figure hexagonale, dont les côtés peuvent être égaux ou inégaux; 2° le tissu vasciilaire , composé de tubes très grêles, généralement simples, cylindriques ou an- guleux , destinés à contenir soit des liquides, soit des gaz, et qui , au premier abord, pa- raissent si différents des utricules, bien qu'ils en procèdent constamment; 5" enfin , une forme intermédiaire entre les utricules et les vaisseaux , c'est-à-dire participant à la fois des uns et des autres, et qu'on a dési- gnée sous les noms de tissu liyneux, de tis- su fibreux, de tissu fibro-utriculaire , de tissu cellulaire allongé, etc. C'est, en effet, ce tissu qui constitue uniquement les fibres ligneuses soit dans les Monocotylédonés, soit dans les Dicotylédones. Il se distingue des utricules proprement dites par sa forme plus allongée, par ses deux extrémités amincies en pointe ou taillées obliquement en bizeau ; et, enfin, par ses parois généralement très épais- ses , et dans l'épaisseur desquelles on aper- çoit souvent des couches distinctes les unes des autres. Par ces différents caractères , et surtout par leur longueur moins considéra- ble, ils se distinguent des vaisseaux. La forme d'un dictionnaire ne se prête pas à ce que nous traitions ici avec détails de toute l'Anatomie végétale; un semblable travail aurait trop d'étendue. Néanmoins , nous croyons utile de donner une idée gé- nérale et succincte de l'Anatomie des vé- gétaux , parce que, dans le cours de cet ou- ANA 455 vrage, nous aurons à faire connaître suc- cessivement les particularités d'organisation de chacun des principaux organes des plan- tes, et qu'il est, par conséquent, indispen- sable d'avoir une connaissance exacte de la structure anatomique des plantes, considé- rée dans sa généralité. En effet, en traitant spécialement de chacun des organes, nous ferons connaître sa structure intime, et nous passerons ainsi successivement en revue tou- tes les modifications que le tissu élémentaire subit dans chacune des parties constituantes du végétal. Ainsi , par exemple , aux mots lige, racine, feuilles, etc., nous expose- rons avec détails l'organisation anatomique de chacun de ces organes dans toutes leurs particularités. Nous croyons utile de donner ici , en fa- veur des personnes qui, sans en avoir encore l'habitude, voudraient se livrer à des re- cherches d'Anatomie végétale, quelques con- sidérations générales sur la manière de faire des observations. Les éléments anatomiques des végétaux sont tellement fins et délicats, que leur struc- ture échappe à notre vue. Pour l'apprécier et la bien connaître , nous avons besoin du secours du microscope ; aussi l'Anatomie vé- gétale est-elle une science toute moderne, et dont les anciens n'ont eu aucune connais- sance. Malpighi et Grew, à peu près à la mê- me époque , c'est-à-dire vers la fin du IC siècle, doivent être considérés comme les pères de cette branche de la botanique. Tou- tes les observations faites avant eux sont à peu près nulles pour la science, et ne nous font en aucune manière connaître la vraie structure des végétaux. Mais, depuis cette époque, des travaux importants ont été faits dans presque toutes les parties de l'Europe, et spécialement en Allemagne , en France et en Angleterre. Une louable émulation s'est établie entre les savants de ces pays, et a donné naissance à des découvertes qui ont singulièrement perfectionné la structure anatomique des végétaux ; aussi aurons-nous à citer bien souvent dans cet ouvrage, parmi les botanistes allemands, les noms de MM. Treviranus, Link, Bernhardi , Rudolphi , Schultz , Mohl, Moldenhaver, Meyer, Unger, etc. ; en France , ceux de MM. de Mirbel , Turpin,du Trochet, Adolphe Brongniart, Pecaisne : etc. , et enfin MM. Robert Brown •<5G AN A cl Slack en Angleterre, MM. Viviani et Ami- ci en Italie, dont les travaux ont contribué à amener rAnaloniie végétale au point où elle est parvenue aujourd'hui. iVous venons de dire tout à l'heure que le microscope est indispensable pour faire con- naître la vraie structure anatoniique des vé- gétaux. En effet , observé à la vue seule , le tissu des plantes représente une masse cellu- leuse et continue, dans laquelle , suivant la partie ou le végétal que l'on observe, se voient des fibres excessivement grêles. Pour prendre une idée exacte et complète de la structure de ces tissus élémentaires , il faut les soumettre au microscope. Nous n'avons pas à discuter ici les avantages de chacun de ces instruments, qui ont été modifiés ou per- fectionnés dans ces derniers temps. Celui dont nous faisons habituellement usage, et qui nous a toujours suffi pour les recherches les plus minutieuses et les plus délicates de l'Anatomic des plantes, est un microscope de MM. Charles Obcrhauser et Trécourt. Lors- qu'on veut avoir une idée générale de la structure des tissus élémentaires des végé- taux, il faut enlever à la partie qu'on veut étudier des fragments aussi minces que pos- sible, les uns enlevés suivant la longueur de l'organe, les autres faits transversalement. Cette partie mécanique de l'opération , qui paraît bien simple au premier abord , offre cependant quelque difficulté, et exige non seulement de l'habitude, mais une certaine dextérité de la main. A cet effet, il faut né- cessairement se servir d'un instrument bien tranchant. Bien souvent on emploie un ra- soir; mais il est préférable de se servir d'un instrument dont la lame soit plus mince, et que son poids et son étendue moindres rendent plus facile à manier. Ainsi, un pe- tit couteau à peu près semblable à celui dont on se sert pour l'opération de la cata- racte , dans la méthode par extraction , ou enfin un petit bistouri à lame étroite et mince, seront substitués avec avantage à un rasoir. Quand on est parvenu souvent, après plusieurs essais infructueux , à se procurer un fragment aussi mince que possible, il faut le soumettre à l'observation microscopique. Tour cela on le place sur une placjue de verre blanc , et l'on a soin de le recouvrir d'une petite goutte d'eau très claire. Cette dernière précaution est indispensable : en AN A effet, l'eau donne une transparence presque complète au fragment, surtout s'il est très mince. On recouvre alors la première pla- que de verre d'une autre plaque aussi min- ce que possible, surtout si les lentilles dont on se sert sont très fortes, et, par consé- quent, à très court foyer. Les choses dispo- sées de la sorte , on place l'objet sur le por- te-objet du microscope. Il faut d'abord em- ployer des lentilles d'un grossissement moyen, par exemple un grossissement de 80 à 100 diamètres. On sait par expérience que, moins la lentille est forte, mieux l'ob- jet est éclairé. Un grossissement tel que ce- lui que nous venons d'indiquer permettra de voir les objets assez distinctement , et com- me le champ embrassé par la lentille est assez large, on verra une portion |)lus gran- de de l'objet soumis à l'observation, et, par conséquent , on prendra ainsi une idée plus complète des rapports de position qui exi- stent entre les différents éléments anatomi- ques de l'organe que l'on étudie. Mais on devra employer des lentilles plus fortes pour bien apprécier toutes les particularités de l'organisation. En général , avec une lentille grossissant environ 200 fois, on peut tout voir en Anatomie végétale, parce qu'avec ce grossissement , si les objets ne sont pas ei- traordinairement amplifiés, ils sont encore assez bien éclairés pour qu'on puisse en bien saisir tous les détails. Aussi, pour les obser- vations ordinaires sur les tissus, n'est-il guè- re nécessaire de recourir à de plus grandes amplifications. Néanmoins, il est un certain nombre de points encore obscurs de l'Anato- mie générale des plantes que leur extrême petitesse ne permet que de voir difficilement, et qui exigent des grossissements plus con- sidérables, cinq ou six cents diamètres, par exemple, quand on peut les obtenir avec assez de lumière et de netteté. Telles sont les ponctuations ou porcs , les lignes ou fen- tes du tissu utriculaire et des vaisseaux, la nature de la matière verte ou de la chlo- rophylle des tissus herbacés, et plusieurs autres points encore en litige parmi les phy- totomistes. Mais, à part ce petit nombre de sujets difficiles , il n'est jamais nécessaire d'employer des lentilles aussi fortes. Il ne faut pas , du reste , perdre de vue que le plus souvent , en se servant de verres très grossissants , on perd en netteté et en ANA lumière ce que Ton gagne en ampliflcation. Il est une substance dont l'emploi est bien avantageux , et qui souvent sert mer- veilleusement pour bien distinguer les di- verses parties constituantes des tissus végé- taux : c'est la teinture d'iode. En effet, non seulement elle colore instantanément les graihs de fécule en une belle couleur bleue violacée, ce qui , sur-le-champ , fait recon- naître ceux-ci, et les distingue des autres corps que les tissus pourraient contenir; mais, en donnant aux membranes végétales une teinte jaune ou brun-clair, elle fait dis- tinguer la disposition de parties que leur extrême ténuité et leur transparence ne per- mettaient pas d'apercevoir. Il faut quelquefois avoir recours à la ma- cération dans l'eau , pendant un laps de temps plus ou moins long , pour bien re- connaître la disposition des éléments anato- miques^ et spécialement celle des faisceaux vasculaires. En effet , par ce moyen , on se - pare et détruit en grande partie le tissu utriculaire , et les vaisseaux plus résistants montrent plus clairement leur disposition et leurs anastomoses. On obtient plus rapide- ment le même effet en faisant bouillir pen- dant une minute ou deux dans de l'acide azotique pur ou légèrement affaibli la partie dont on veut reconnaître la structure. L'a- cide azotique jouit de la propriété de des- souder et d'isoler toutes les parties consti- tuantes du tissu végétal, que l'on peut alors étudier bien plus facilement. Nous borne- rons là ces observations préliminaires, et nous allons donner, en abrégé, une idée gé- nérale de la structure anatomique des vé- gétaux. Coup d'ail général sur la structure dos éléments anatomiques des végétaux. Ainsi que nous l'avons dit précédemment, en commençant cet article , il n'existe qu'un seul élément anatomique primitif dans les végétaux : c'est Vulricule. Elle est pour le règne végétal ce que la forme primitive est pour les espèces minérales ; toutes les autres formes n'en sont que des modiflcations, et , par conséquent , peuvent y être rapportées. L'utricule ou plutôt les utricules, en se ré- unissant et se soudant , forment une masse continue ou un tissu spécial , que Ton a dé- T. ANA 45t signé sous les noms de tissu utriculaire, tissu rellulatre, parenchyme , etc. Le tissu utriculaire est donc l'élément fondamental de toute l'organisation des végétaux; mais il se modifie de différentes manières , et peut prendre des formes extrêmement diverses , à tel point que ces formes ont été regardées par plusieurs phytotomisles comme consti- tuant autant de tissus primitifs. Ainsi, lors- qu'on examine avec les moyens ampliflants convenables l'organisation intérieure d'un végétal phanérogame, on voit qu'il se com- pose : l" de cellules à parois minces et dia- phanes d'une extrême petitesse , d'une for- me variable, régulière ou irrégulière, tou- jours polyédrique; 2» de tubes courts, ter- minés en pointe à leurs deux extrémités, à parois épaisses et à diamètre intérieur très petit, disposées bout à bout , de manière à constituer des fibres souvent très résistan- tes; 0° enfin de vaisseaux cylindriques ou anguleux, simples ou ramifiés, isolés ou réunis en faisceaux. Telles sont les trois for- mes principales sous lesquelles se présentent les parties élémentaires qui entrent dans la composition des végétaux, et auxquelles on a donné les noms de tissu utriculaire , de tissu fibreux ou ligneux, et de tissu vascu- laire. Quoique ces trois tissus ne soient que des modifications d'un seul et même élé- ment anatomique, l'utricule végétale, nous traiterons pourtant de chacun d'eux en par- ticulier , afin d'en mieux faire connaître la nature. § 1. Du lism utriculaire. Ce tissu est le principe de l'organisation végétale parce qu'en effet il fait partie de tous les organes constituants des plantes qui , à une certaine époque de leur dévelop- pement , en sont uniquement formés. On l'a encore désigné sous les noms de tissu cellu- laire, tissu vésiculaire, et parenchyme. Le tissu utriculaire se compose d'utricules ou de vésicules d'une extrême ténuité, h pa- rois minces et transparentes , très variées dans leur forme , et soudées intimement les unes aux autres, de manière à former un tis- su continu. C'est par suite de cette soudure des utricules entre elles que pendant long- temps on a considéré le tissu cellulaire comme formé de cavités ou de cellules creu* 29- 45S ANA sées dans une niasse continue , que Ton a comparée tour à tour soit à une Opongcc , soit à la mousse légère qui s'élève à la surface de l'eau de savon agitée , ou des li- queurs alcooliques en fermentation. Mais aujourd'hui il est généralement reconnu que le tissu utriculaire se compose de petits corps vésiculaires, qu'on peut considérer comme ayant été primitivement distincts, et qui ont fini par se souder entre eux. Cette structure avait déjà été parfaitement indiquée par Malpighi, dans son Anatomie des plantes , il y a plus d'un siècle et demi. Et, en effet, ce grand anatomiste se sert déjà du mot utricules pour distinguer les parties consti- tuantes du tissu cellulaire. Sprengel en 1802, et MM. Linck, du Trochet, et un grand nombre d'autres phytotomistes , ont mis ce fait dans tout son jour. D'abord , cette sépa- ration des utricules se fait quelquefois natu- rellement, par exemple dans l'intérieur de certaines tiges lierbacées, ou de pétioles, ou enfin d'autres organes parenchymateux, dont l'accroissement a été très rapide ; mais on peut l'obtenir avec la plus grande facilité en faisant bouillir pendant quelques instants un fragment de tissu utriculaire soit dans l'aci- de azotique , soit dans l'eau simple. On voit alors, comme nous l'avons déjà dit, les di- verses parties constituantes du tissu végétal s'isoler les unes des autres , et se montrer avec les caractères qui leur sont propres. A. Formes des utricules. ( Consultez les planches de l'Atlas consacrées à l'Anatomie végétale, et l'explication des figures.) — Lorsque, dans une partie d'un végétal, on cherche à déterminer la forme des utricules, en soumettant à l'examen microscopique une coupe transversale de ce tissu on reconnaît que celles qui le composent présentent une aire polyédrique , et le plus souvent hexa- gonale. Cependant celte forme de la cou- pe transversale des utricules n'est pas telle- ment générale qu'on ne la trouve fréquem- ment modifiée , soit dans le nombre de ses angles et de ses faces , soit dans leur pro- portion et leur régularité. La forme vraiment primitive des utricules, c'est-à-dire celle qu'on observe dans les végétaux ou les orga- nes végétaux, à la première période de leur développemcMl, approche plus ou moins de la forme globuleuse ; mais il est rare qu'elle se conserve long -temps dans cet état, l-cs utri- 1 ANA cules, par suite de leur multiplication et des pressions diverses auxquelles elles sont soumi- ses, se présentent sous des aspects extrême- ment variés. Généralement, elles deviennent polyédriques, et leur forme est à peu près cel- le d'un dodécaèdre; de là la forme hexago- nale que montrent les utricules d'une masse celluleuse coupée transversalement. Mais il arrive bien souvent aussi que, dans leur agen- cement général, les utricules prennent la forme de prismes anguleux , juxtaposés les uns sur les autres, de manière à ressembler, s'il est permis de faire une semblable com- paraison , à des masses de basalte prismati- que : c'est ce que l'on observe fréquemment dans des coupes faites suivant la longueur de l'organe , dans le parenchyme des tiges par exemple. La forme hexagonale a quelquefois une régularité presque parfaite , c'est-à-dire que ses six côtés sont égaux entre eux ; mais néanmoins il arrive plus souvent que cha- que utricule, bien que conservant encore dans sa coupe transversale une aire à six pans, est cependant plus ou moins irrégu- iière , parce qu'une ou plusieurs de ses faces ont pris aux dépens des autres un dévelop- pement plus considérable. Il peut même se faire que les utricules perdent ainsi une ou même deux de leurs faces, et qu'elles se trouvent réduites à une forme pentagonale ou carrée. Les utricules sont quelquefois disposées sans ordre dans la masse ([u'elles consti- tuent; mais, très souvent aussi, elles sont su- perposées régulièrement les unes au dessus des autres, de manière à constituer des sé- ries longitudinales. Cette disposition s'obser- ve fréquemment dans les plantes monocoty- lédonées , particuhèremcnt dans la masse de la tige. Telles que nous venons de les décrire , les utricules sont, en quelque sorte, à leur état normal ; mais il y en a quelquefois qui ont une forme extrêmement irrégulière et telle- ment anomale, qu'il est fort difficile de la comprendre, à moins qu'on ne les considère non plus comme des utricules simples , mais comme des groupes d'ntricules soudées irrégulièrement. iVous aurons occasion de revenir sur ces cellules irrégulières et ano- males , quand nous traiterons spécialement (le la b.tructure des feuilles , qui sont les or- AN ganes où elles existent principalement. ( V. Feuilles. ) Il existe encore une modification très re- marquable du tissu utriculaire : c'est celle qui existe dans ces lignes divergentes du centre à la circonférence qui font commu- niquer le canal médullaire avec le parenchy- me de l'écorce , et qu'on nomme les rayons médullaires. Ici, en eCfet, le tissu utriculai- re est disposé en séries transversales et pa- rallèles, et se compose d'utricules allongées dans le sens transversal. ( f\ Ra\o>s biïî- DULLAIRES. i Lorsque Ton examine avec soin une masse celluleuse, on voit fréquemment que les utricules ne se touchent pas exactement en- tre elles dans tous les points de leur circon- férence. De cette disposition résultent de petits espaces ordinairement triangulaires , auxquels on a donné les noms d'espaces ou de méats intercelluiairex. Pour bien se ren- dre compte de la formation de ces méats intercellulaires, il faut se représenter que les utricules ont d'abord été à peu près glo- buleuses. Dans cet état, elles ne pouvaient se toucher que par un certain nombre de points; mais, comme elles étaient compres- sibles, en s'appliquant et se pressant de plus en plus les unes contre les autres , ces points sont devenus des surfaces planes plus ou moins étendues. Mais les parties extérieures de leur surface externe, par lesquelles les vé- sicules n'étaient pas en contact, ont formé des espaces libres et vides , qui représentent autant de canaux très courts et très irrégu- liers, généralement triangulaires, commu- niquant entre eux , et formant ainsi une sorte de réseau qui doit nécessairement, quand il existe, jouer un rôle important dans les phénomènes de la nutrition. On les appel- le alors conduits intracellulaires [duclus in- tracellulnres). (F. ce mot.) Les méats inter- cellulaires sont quelquefois très apparents et très développés, surtout dans les parties qui ne sont pas soumises à une trop, forte pression de la part de celles avec lesquelles elles sont en contact. (Voyez, dans l'atlas de ce Dictionnîiire, la planche l"^de l'Anaiomie végétale.) B. Nature de la membrane qui forme les ■utricules. — La membrane qui constitue les utricules est excessivement mince, parfaite- ment incolore et transparente ; elle lairse ANA facilement entrevoir les parties contenues dans les utricules, qui font que ces dernières paraissent colorées, bien qu'elles soient tou- jours incolores. Le plus souvent, les utricu- les semblent avoir une coloration verte, ce qui est dû à la présence d'une matière orga nique spéciale, contenue dans leur intérieur, et qu'on a désignée sous le nom de Chloro- phylle. Quand on examine une masse de tis- su cellulaire en employant des grossissements même assez considérables, comme 120 à 150 diamètres , par exemple , les |)arois qui sé- parent les utricules paraissent tout à fait sim- ples. Pendant long-temps, en effet, un grand nombre de phytotomistes ont eu cette opi- nion sur la composition de la membrane constituant les diverses parties du tissu cel- lulaire; mais ce que nous avons dit dans le paragraphe précédent sur la composition du tissu utriculaire doit déjà faire voir que cette opinion n'est pas généralement conforme à la nature. En effet, la membrane qui sé- pare deux utricules contigucs, quelque min- ce qu'elle paraisse , est formée de deux feuillets intimement unis, puisqu'il est con- stant qu'une masse de tissu utriculaire ré- sulte en général de l'agglomération et de la soudure de petits corps vésiculeux qu'on peut considérer comme ayant été primiti- vement distincts et séparés les uns des au-, très. Cette duplicature de la membrane du tissu cellulaire peut néanmoins être aper- çue dans certaines circonstances , quand on emploie des lentilles assez fortes. C'est sur- tout lorsqu'on examine des portions de tissu utriculaire dans lesquelles les espaces inter- cellulaires sont très marqués, qu'on peut suivre facilement chacun des deux feuillets , qui, après avoir été distincts et écartés dans les espaces intercellulaires, se rapprochent et se soudent pour former la membrane qui sépare les deux utricules. C'est ce que mon- trent très bien plusieurs des figures de la planche 1"^= de cet atlas, consacrée à l'ana- tomie végétale, et, entre autres, la fig. 3, représentant le tissu utriculaire du canna in die a. Quelle que soit la puissance amplifiante des lentilles dont je me suis servi dans les nombreuses observations microscopiques auxquelles j'ai soumis les diverses parties du tissu cellulaire , j'ai toujours trouvé la mem- brane des utricules parfaitement homogène AN A et ressemblant en quelque sorte , pour l as- pect , à une lame excessivement mince et diaphane d'un verre incolore, sans y pouvoir distinguer la moindre trace d'une structu- re organique quelconque. Cependant , pour (juclques physiologistes , cette membrane aurait une organisation plus ou moins com- pliquée : ainsi, les uns la disent formée de fibres intimement soudées; les autres, de molécules excessivement petites , disposées en spirales. Nous n'avons à examiner ni à discuter ces opinions, qui nous parais- sent d'ailleurs peu importantes, et qui sont fondées sur des faits vrais, mais formant plutôt une exception. Ainsi , pour nous , la membrane tilriculaire est mince, transparen- te, parfailiment incolore et sans organisa- tion appréciable. Dans le plus grand nombre des cas , c'est en effet avec ces caractères que se montrent les utricules; mais, dans certains végétaux, leurs parois semblent présenter, soit des ou- vertures ponctiformes ou pores, soit des fentes transversales. Les vaisseaux offrent aussi de semblables dispositions. L'existence d'ouvertures sous la forme de pores ou de fentes dans les parois des utricules ou des vaisseaux est un des points de PAnatomie végétale qui a été le plus débattu parmi les phytotomistes , surtout au commencement de ce siècle. M. de Mirbel , et , plus récem- ment, M. Amici, sont les observateurs qui ont le plus fortement soutenu l'existence de ces pores et de ces fentes dans le tissu cellu- laire et dans les vaisseaux; cependant cette opinion ne paraît pas conforme à l'observa- tion rigoureuse des faits. Il est vrai que, dans un assez grand nombre de végétaux, et par- ticulièrement parmi les Monocotylédoncs, les parois du tissu cellulaire paraissent percées d'ouvertures ponctiformes, tantôt disposées symétriquement par lignes parallèles, tantôt dispersées sans ordre. Plusieurs causes ont pu souvent en imposer aux observateurs, et leur faire croire à l'existence de véritables perforations dans les parois des utricules là où il n'en existe que l'apparence. Ainsi , par exemple, les grains de fécule fins et tout à fait transparents qui sont fréquemment at- tachés à leur face interne ont pu être pris quelquefois pour des pores. Et, en effet, ces petits corps, à cause de leur transparence et de leur forme plus ou moins sphérique, agis ANA sent à la manière de lentilles, et, concen» Irant les rayons lumineux dans leur centre , y montrent un point beaucoup plus éclairé, entouré d'une partie circulaire un' peu ob- scure. Le point lumineux a été pris pour un trou, et la partie moins éclairée pour un bourrelet circulaire; mais ce cas n'est pas celui où l'erreur a été le plus souvent com- mise. Il existe, comme nous l'avons dit pré- céilemment, des utricules dont les parois offrent soit des points transparents, soit des lignes transversales, qui ont entièrement l'apparence de pertes de substance. C'est dans ces cas que beaucoup de phytotomistes croient à l'existence de pores ou de fentes. Mais M. Mohl a prouvé dans ses différents mémoires, et, entre autres, dans ses belles anatomies des Palmiers et des Fougères re- cueillis au Brésil par MM. Spix et Martius , que ces prétendus pores et que ces fentes étaient non pas de véritables ouvertures fai- sant communiquer ensemble les deux cellu- les contiguës , mais de simples amincisse- ments d'une partie de l'épaisseur de la paroi des cellules. Il en résulte que la coupe transversale d'un de ces points se présente sous l'apparence d'un enfoncement ou d'une sorte de petite niche , dont le fond est tou- jours bouché par une membrane, qui empo- che qu'elle ne soit complètement perforée. Ce qui est remarquable , c'est que, dans une coupe longitudinale des vaisseaux ou des utricules où l'on observe ces pertes de substances ponctiformes, celles des deux utricules contiguës se correspondent ordi- nairement avec e\aclitude , de manière à ce qu'on voie un grand nombre de petits ca- naux transversaux , présentant, dans leur partie moyenne , c'est-à-dire dans le point où les deux utricules sont soudées, une petite membrane en forme de diaphragme , qui empêche les deux utricules de communiquer ensemble. Il est quelquefois très difficile d'a- percevoir la petite membrane dont nous venons de parler , parce qu'en etlet elle est excessivement mince; il arrive même que dans certaines circonstances, surtout par les progrès de la végétation, elle ne finisse par disparaître complètement. C'est dans ce cas là seulement qu'on peut admet- tre l'existence de pores , c'est-à-dire de per- forations traversant complètement l'épais- seur des parois des utricules. Mais ces ou- ANA verlures sont purcmcnl acciilenlcllcs, cl le résultat de la destruction d'une partie du tissu, et non de l'organisation. C. Matières contenues dans le:i ulricules. — Les utriculcs contiennent des matières de nature diverse. Tantôt ces matières sont liquides, tantôt elles sont solides, tantôt enfin elles sont gazeuses. l" Matières liquides. — Une branche très jeune ou tout autre organe végétal examiné dans la première période de son développe- ment offre un tissu cellulaire dont les utri- cules ont non seulement les parois plus épaisses, mais encore la cavité remplie par un liquide aqueux, qui n'est autre chose que de la sève. Par les progrès de la végéta- tion, et à mesure que les organes foliacés se développent, ces sucs aqueux disparaissent; les parois dts utricules s'amincissent , se sè- chent; et souvent le tissu utriculaire finit par former une masse spongieuse, sèche et légère, qui ne contient plus que de l'air dans ses cavités. La sève n'est pas le seul liquide qu'on trouve dans les utricules du tissu cellulaire ; il peut y exister encore des huiles de diffé- rente nature, >olatiles ou grasses. Ainsi, l'huile grasse est abondante dans le paren- chyme du péiicnrpe de l'oUvier , dans l'en- dosperme charnue des Euphorhiacées, dans l'embryon des Crucifères, de beaucoup de Rosacées, etc. 2» Matières qnzeuses. — La présence de l'air atmosphérique est incontestable dans le tissu cellulaire des végétaux. L'air, en effet, est absorbé dans une foule de circonstances, et sert à la nutrition de la plante; on y trou- ve de plus de l'acide carbonique, quelque- fois de l'azote , etc. Rien n'est plus facile que de constater la présence des gaz dans le tissu des végétaux. Il suffit de recouvrir d'eau et de placer sur le porte-objet du mi- croscope un fragment très mince du tissu à examiner; on voit alors un grand nombre de petites bulles opaques , adhérant chacune aux utricules ouvertes. Ces petites bulles sont formées par l'air ou par les autres gaz renfermés dans les cavités, et qui se voient comme autant de points opaques. C'est mê- me cette opacité qui coi:state la présence de l'air dans les organes élémentaires des vé- gétaux. 3" Matières solides. — Les matières solides ANA 461 renfermées tlans l'intérieur des utricules sont 1» la fécule, 2« la matière colorante ou chromule, 5" les jeunes utricules, au mo- ment où elles s'organisent ou le cambium solidifié, 4" enfin les matières cristallisées ou les raphides et autres cristaux. A. La fécule ou amidon. — Rien de plus commun dans le tissu utriculaire que les grains de fécule , qui quelquefois en rem- plissent presque complètement les cavités ; d'autres fois y sont peu abondants et en quel- que sorte clairsemés. La fécule existe dans le tissu cellulaire de presque toutes les par- ties des végétaux , dans les racines , les tiges, les feuilles , le péricarpe , les divers organe-, de la graine, etc. Elle se montre sous la for- me de petits corps plus ou moins sphéroï- riaux , mais souvent d'une forme allongée ou irrégulière, parfailcment transparents et incolores , primitivement adhérents à la pa- roi interne de l'utricule , mais qui en sont souvent détachés, et , par conséquent, libres dans la cavité. On s'est particulièrement occu- pé, depuis un certain nombre d'années, non seulement des propriétés chimiques de la fécule, mais encore de sa constitution phy- sique, ou, pour mieux dire, de son orga- nisation. {V. Jmidon et Fécule amilarée.) H. La chromule ou mat-re colorante. — Le tissu utriculaire, comme nous l'avons déjà exposé précédemment , est formé d'u- tricules à parois minces et tout à fait incolo- res. Cependant, quand on examine ce tissu dans un grand nombre d'organes , dans les feuilles par exemple, ou l'enveloppe herba- cée des jeunes tiges , il se montre sous l'ap- parence d'une masse colorée en vert. Cette coloration n'est pas propre au tissu lui-mê- me , mais provient d'une matière colorée qu'il contient ; c'est cette matière qu'on désigne sous les noms de chromule , de ma- tière colorante ou de chlorophylle. Mais le nom de chromule doit être préféré, parce qu'il exprime que c'est ce corps qui colore, sans indiquer la teinte. En effet . toutes les autres colorations, et souvent si bril- lantes, que présentent les diverses parties du végétal, sont dues à la présence d'une matière toujours la même dans sa struc- ture , et dont la teinte seule varie. Cette, matière olTre une véritable organisation. Ce sont encore des globules, ou plutôt des es- pèces d'utriculci contenant dans leur inlé- 462 AN A rieur des coriis plus petits , euï-mômes com- posés; en un mot, il y a , pour plusieurs phjtotomistcs , une sorte d'emboîtements indéfinis d'utriculcs de plus en plus petites. Nous ferons connaître avec plus de détails, au motCliromulr, cette organisation, et sur- tout les observations curieuses que M. Mohl a récemment publiées sur la chlorophylle. r. CHROMULE. C. Jiaphides. — Le tissu cellulaire de la tige et de la racine d'un grand nombre de végétaux contient, dans 1 intérieur même des utricules, des amas réguliers de petits corps aciculaires, raides et pointus aux deux extré- mités, que M. DeCandolle a désignés sous le nom de Baphides. Les Raphidos avaient été parfaitement observées et décrites par plu- sieurs anatomistes. Ce sont, ainsi que Rieser l'avait reconnu depuis long-temps, des cris- taux excessivement grêles et allongés, le plus souvent d'oxalate, quelquefois de phosphate (le chaux. Ces raphides sont toutes réu- nies parallèlement entre elles , et quelque- fois remplissent complètement l'utricule. Indépendamment des Raphides , on y trou- ve encore quelquefois d'autres cristaux de forme variée : ce sont tantôt des cristaux prismatiques et diversement groupés , tan- tôt des cristaux isolés. Ainsi, par exemple , dans plusieurs plantes de la famille des Amo- mces , j'ai observé des cristaux rhomboédri- ques , rappelant tout à fait la forme du car- bonate de chaux. JJ. Cambiinti. — Enfin les utricules con- tiennent fréquemment une matière qui , a- près avoir été liquide, se solidifie petit à pe- tit, s'organise, passe par tous les états inter- médiaires , depuis la forme mamelonnée jusqu'à celle d'utriculcs parfaites, et ser- vant ainsi à la multiplication et à l'ac- croissement de toutes les parties de la plan- te. Cette matière est le cambium , dont 3L de Rlirbel a si bien étudié dans ces derniers temps les développements successifs, avec cette sagacité , cette persévérance et ce gé- nie d'observation , qui caractérisent les tra- vaux de ce savant physiologiste. (F. Cam- bium.) Lacunes. — A mesure que les organes de la plante se développent et s'accroissent, le tissu utriculaire qui entre dans leur compo- sition s'étend el se multi|>lie ; mais, lorsque cet accroissement est très rapide et très con- ANA sidérable , connue dans les végétaux her- bacés , le tissu utriculaire se déchire , el il se forme dans l'intérieur des organes des cavités accidentelles , qu'on désigne sous le nom de Uicunes. Ces lacunes sont ordinai- rement le résultat de la déchirure et de la destruction partielles du tissu utriculaire. Elles sont communes dans l'intérieur des tiges et des feuilles d'un grand nombre de végétaux qui vivent au voisinage des eaux, comme les joncs, les sagittaires, etc. La ca- vité très grande qu'on observe dans la tige d'un grand nombre de Graminées , d'Om- bellifères, et de plusieurs autres plantes her- bacées dont la croissance a été très rapide, est une véritable lacune. La moelle conte- nue dans l'intérieur des branches du noyer présente un grand nombre de cavités supçr- [)osées, séparées les unes des autres par des cloisons minces, et qui sont aussi des lacu- nes. Leur cavité n'est pas tapissée par une membrane propre, mais seulement par une membrane accidentelle, résultant de la con- densation du tissu utriculaire, aux dépens duquel elle a été formée. Leur forme est ex- trêmement variable, le plus souvent elle est très irrégulière; d'autres fois, au contraire, elles offrent une certaine régularité. Les ré- servoirs connus sous les noms de vaùseaux iiropres dans les Conifères, les Térébinlha- cées, etc., et qui sont remplis de térébenthi- ne ou de sucs gommo-résineux, sont une for- me particulière de lacunes. Tissu fibroso-iilriculaire. — Le tissu cel- lulaire que nous avons décrit jusqu'à pré- sent est, en quelque sorte, cet élément anato- mique à son état de pureté primitive , et c'est ainsi, en elTet, qu'on l'observe dans le plus grand nombre des cas; mais il présente quel- quefois une modification toute spéciale, et qui a été très bien étudiée dans ces derniers temps. Les parois des utricules, au heu d'ê- tre simples, présentent une ligne spirale ou spiricule contournée sur elle-même, et dont la disposition varie beaucoup. C'est à cette modification qu'on a donné les noms de cel- lules fibreuses, tissu fibroso-utriculaire. Le tissu fibroso-utriculaire existe dans plusieurs parties des végétaux , les feuilles , les racines, la moelle, les anthères, le tégu- ment des graines. Le premier auteur qui ait sérieusement appelé l'attention des phytoto- mistes sur ce point est le dorteur Purkinje , AN dans sa dissertation sur ces cellules Cbrouses des anthères. Depuis cette époque, un grand nombre d'autres auteurs ont fait connaître ce tissu dans presque toutes les parties des végétaux. Il nous suffira de citer ici les noms de MM. de Mirbel, R. Brown, Lindley,Slack, Meyen, Schleiden, etc. Lorsque les tours de la spiricule sont ron- tigus, l'existence d'une membrane extérieure est bien moins évidente, et elle a même été niée par quelques auteurs, parce qu'au pre- mier abord la spiricule se déroule sans appa- rence de déchirure , comme nous 1 observe- rons bientôt dans les vaisseaux aériens, dési- gnés sous le nom de trachées. Mais cette membrane n'en existe pas moins, comme nous le montrerons plus tard, quand nous parlerons en son lieu du mode de formation de ces utricules. D'autres fois , la spiricule forme des tours plus ou moins écartés , ou bien elle est interrompue en certains en- droits; ou enfin une même utricule peut ofifrir deux spiricules enroulées en sens con- traire, et formant une sorte de réseau à mail- les quelquefois très régulières. § II. — Du tissu fibreux ou ligneux. Si l'on examine la structure du bois dans un chêne, un peuplier ou tout autre arbre dicotylédoné , on voit qu'il se compose de libres immédiatement juxtaposées les unes ;i côté des autres. Ces fibres se composent de cellules très allongées ou de vaisseaux fort courts, toujours terminés en pointe à leurs deux extrémités, et présentant une épaisseur considérable, eu égard à la petitesse de leur diamètre intérieur. Le même tissu s'observe dans les couches de l'écorce, les nervures des feuilles , aussi bien dans les végétaux monocotylédonés que dans les végétaux di- cotylédones, soit herbacés soit ligneux. Ce tissu tient en quelque sorte le milieu entre le tissu utriculaire proprement dit et les véritables vaisseaux. On l'a tour à tour dési- gné sous les noms de tissu allongé, prosen- chyme , lubilles, tubes ou vaisseaux fibreux, eloslres , tissu ligneux. On peut distinguer trois modifications principales dans ce tissu : 1" les utricules fi- breuses ou cellules allomjces, qui, par leur forme et leurs dimensions, ressemblent tout à fait aux utricules du tissu cellulaire , dont ANA 4 03 elles dînèrent par l'épaisseur de leurs parois, et leurs extrémités coupées obliquement en pointe; 2» les chstres ou tubes fusiformes, très distincts par leurs extrémités amincies en pointe aux dépens de chacun de leurs cô- tés, et leur forme de fuseau très allongé; 5" enfin les tubes fibreux proprement dits, égaux en diamètre dans toute leur longueur, et ayant leurs extrémités coupées en pointe obUque et unilatérale. Mais cependant ces trois formes ne sont pas si distinctes que l'on ne puisse trouver facilement des in- termédiaires de l'une à l'autre dans un mê- me végétal , et souvent dans un même orga- ne. Toutes les fibres textiles extraites des végétaux, et qui servent à la fabrication des cordes et des CIs, et, en particulier, celles du lin et du chanvre, sont formées par ce tis- su , qui offre une force de résistance extrê- mement considérable. L'organisation de ce tissu est très remar- quable, et le distingue des utricules et des vaisseaux. Leurs parois sont transparentes , diaphanes, mais d'une épaisseur extrême- ment considérable ; elles sont formées de plusieurs couches superposées et intimement soudées entre elles. Les vaisseaux fibreux paraissent à leurs deux extrémités pointues ; cependant M. Slack assure leur avoir vu pré- senter quelquefois une très petite ouverture de communication. § III. — Du (issu vnsculnire. Les vaisseaux ne sont qu'une modification des utricules ; c'est ce qu'il nous sera facile de prouver quand plus tard nous traiterons de Torganogénie végétale, ou de l'origine et du mode de formation primitive des élé- ments anatomiques des plantes. Ce sont des tubes tantôt cyhndriques, tantôt anguleux, isolés ou réunis en faisceaux simples ou ra- mifiés, et qui varient beaucoup quant à leur structure et aux fluides qu'ils contiennent. Sous ce dernier point de vue, on peut ad- mettre deux sortes principales de vaisseaux : l» les vaisseaux séveux , destinés à contenir la sève; 2" les vaisseaux aériens, qui con- tiennent de l'air ou tout autre gaz. Sans doute cette distinction n'est pas à l'abri de tout reproche, en ce qu'elle tranche une question encore en litige pour quelques phy- totomistes, pour qui les trachées et leur» l4* 4C4 AKA modificalions sont les principaux conduits (le la sève. En effet, dans quelques circon stances, les vaisseaux piieuinatophores peu- vent contenir les sucs sévcux; mais c'est par exception, et leur principale fonction est de servir à la respiration du végétal, comme nous le démontrerons plus tard. I. Vaisseaux séveu.r. — La nature, la dis- position, la structure et la position des vais- seaux séveux,ne sont bien connues que de- puis un petit nombre d'années. M. le profes- seur Schultz de Berlin est le premier qui les ait décrits avec exactitude , et qui ait étudié leur disposition générale dans toute la série des végétaux qui les contiennent. Il leur a donné le nom de vaisu;aiix lalicif'eies, par- ce qu'ils ne contiennent que la sève élaborée, c'est-à-dire déjà propre à se convertir en cambium ou matrice de l'organisation, et qu'en latin on désigne sous le nom de iatcx. Ce sont des tubes simples ou ramifiés, complètement clos, à parois transparentes, sans apparence de ponctuations ou de lignes transversales; cylindriques quand ils sont isolés, prismatiques et anguleux quand ils sont réunis en faisceaux. Selon M. Schultz, ils peuvent se présenter sous trois états dif- férents, qui ne sont probablement dus qu'à des différences d'âge : 1» en état de contrac- tion; 2" en état d'expansion; 5" en état d'ar- ticulation. Le latex ou sève élaborée est un suc ordinairement coloré, rarement incolore, et contenant des granules organiques, qui permettent d'en suivre le mouvement dans les différentes parties des vaisseaux. Les vaisseaux du latex n'occupent pas la même place dans les végétaux dicotylédones et dans les végétaux monocotylédonés; en général, ils ne sont pas très abondants. Dans la tige des premiers on ne les observe guère que dans le parenchyme cortical, tantôt iso- lés, tantôt en faisceaux, tantôt enfin consti- tuant une couche continue ou à peu près continue. Dans la tige des Monocotylédonés, ils font partie des faisceaux ligneux épars au milieu du parenchyme qui constitue sa masse. On les trouve encore dans toutes les parties herbacées de la plante accompagnant les vaisseaux aériens. Sous le nom de vaisseaux propres, on a, selon nous, confondu des organes fort diffé- rents. Ainsi on a donné ce nom: 1" tantôt aux réservoirs qui, dans l'écorcc des Conifères et AN A des Téréhinthacées, contiennent les sucs rési- neux , et qui ne sont que des lacunes vusi- forntes , 2" tantôt aux espaces intercellulai- res qui, à une certaine époque, se dilatent pour recevoir la sève ; ô" tantôt aux fibres du liber; i" enfin aux véritables vaisseaux laticifères. De tout ceci il résulte qu'on ne peut aujourd'hui admettre de vrais vais- seaux propres , tels qu'on les entendait au- trefois; mais que les sucs propres peuvent être contenus soit dans des lacunes vasifor- nies, soit dans un système de vaisseaux par- ticuliers, ramifiés et anastomosés entre eux, et qu'on nomme vaisseaux laticifères. IL Vaisseaux aériens. — >'ous réunissons ici sous le nom de vaisseaux aériens 1» les trachées, 2" les fausses trachées, ô" les vais- seaux réticulés, 4» les vaisseaux ponctués. 1» Des trachées ou vaisseaux en spirale. — Ce sont des tubes communément cylindri- ques, ayant une analogie frappante avecles vaisseaux aériens des Insectes, auxquels ils ont emprunté leur nom. Ce qui distingue essen- tiellement ces vaisseaux, c'est qu'ils se com- posent d'un corps filiforme ou d'une lame mince et très étroite, que j'ai désignée sous le nom de spiricule, et qui est contournée sur elle-même en hélice. Tantôt les tours de la spiricule sont contigus, et ne laissent au- cun intervalle entre eux, tantôt, au contrai- re, ils sont plus ou moins éloignés. Dans le premier cas, il est à peu près impossible do constater l'existence d'un tube extérieur, a l'intérieur duquel la spiricule est appliqué." ; mais ce tube est évident quatid les tours de la spiricule sont écartés. Ce tube est excessi- vement mince, diaphane, sans stries ni po- res, et son existence, incontestable dans cett;' deinière circonstance^ peut porter à l'ad- mettre, même dans le cas où l'on ne peut la constater directement. La nature de la spiricule n'est pas encore bien déterminée. Quelques phytotomistes admettent qu'elle est creuse, -c'cst-à-din' que c'est un tube cylindrique ou comprime; d'autres, au contraire, pensent que c'est lui corps plein et solide. Nous reviendrons plus en détail sur ce sujet quand nous traiterons spécialement des trachées. La spiricule offre ordinairement une assez grande régularité dans tous les points de son étendue; et quand les tours sont écartés, ils sont généralement espacés d'une manière a AINA peu prés égale; d'autres fois, au contraire , on remarque une certaine irrégularité dans la disposition des tours. Une de ces formes les plus remarquables, c'est quand la spiri- cule, après plusieurs tours continus, est in- terrompue, constitue plusieurs anneaux com- plets, et plus loin forme encore des si)ires continues. Nous avons observé cette modifi- cation des trachées dans les faisceaux li- gneux de la canne de Provence {nrundo do- nax L.), et nous lui avons donné le nom de vaisseaux spiro-annulaires. Les trachées ont une position bien déter- minée, et qui varie dans les deux grandes classes de végétaux embryonés, les seules où elles existent. Ainsi, la tige des Dicoly- lédonés ne les présente que dans la par- tie de la couche ligneuse la plus intérieure qui environne la moelle, en un mot dans les I)arois de l'étui médullaire; nulle part ail- leurs de la tige on n'observe ces vaisseaux. Dans les tiges des Monocotylédonés, ils font partie des faisceaux vasculaires et ligneux épars dans toute leur épaisseur, et générale- ment ils occupent la partie centrale de ces faisceaux. On les y retrouve encore dans les pétioles, les nervures des feuilles, et les di- verses parties de la fleur qui ne sont que des modifications des feuilles. On a cru pendant long-temps que les racines en étaient dé- pourvues; mais nous en avons constaté l'exi- stence dans les racines des plantes dicotylé- donées où il existe un canal médullaire, et dans celles de plusieurs Monocotylédonés. 2" Des vaissetiiix réliculés. — Ces vais- seaux ne sont probablement qu'une simple modification des trachées , dans laquelle la spiricule, au lieu d'être enroulée régulière- ment et d'une manière continue, est irré- gulièrement ramifiée et anastomosée, de ma- nière à former un réseau à mailles très irré- gulières. Je les ai souvent observés dans les racines; mais ils existent aussi dans la tige , celle de la Balsamine par exemple. 50 Faissetiux rayés. — On a nommé ainsi des vaisseaux qu'on trouve abondamment répandus dans un grand nombre des organes de la plante. Ils sont simples, cylindriques ou anguleux, quand ils sont réunis en fais- ceaux, et oUVent, pour caractères distincts, des lignes transversales qui n'occupent qu'une portion de la < irconfércnce des vaisseaux. On a émis sur la nature de. ces lignesdes opinions ANA 463 très diverses. Certains auteurs les ont regar- dées comme des fentes entourées d'un bour- relet : de là la dénomination de vaisseaux /■(ndMs; d'autres, comme de simples lignes {vaisseaux ?nj/és ); quelques uns, comme des trachées incomplètes, dont la spiricule est irrégulière et interrompue {fausses tra- chées ). Nous reviendrons sur ces diver- ses opinions quand nous étudierons avec plus de détails la structure intime de ces vaisseaux. Nous avons dit tout à l'heure que les raies transversales qui caractérisent cette sorte de vaisseaux étaient quelquefois irré- gulières et inégales ; c'est ainsi qu'on les ob- serve dans le plus grand nombre des cas, et, en particulier, dans les faisceaux ligneux de la tige des plantes monocotylédonées. Mais il arrive aussi que parfois ces vaisseaux, sur- tout quand ils sont réunis en faisceaux, pré- sentent ces lignes bien égales et symétrique- ment disposées les unes au dessus des autres. C'est à cette forme particulière qu'on a don- né le nom de vaisseaux scalari formes. On les trouve très abondamment répandus dans les divers organes des plantes de la famille des Fougères. Nous avons quelquefois observé que les vaisseaux rayés ou scalariformes se sépa- raient en lanières roulées en hélices, à la manière des vraies trachées. Nous en figure- rons un exemple dans les planches de cet ouvrage consacrées à l'Anatomie végétale, que nous avons dessiné d'après une tige li- gneuse d'une espèce de fougère. 4" Vaisseaux pondues. — Ils sont aussi ex- trêmement communs dans l'organisation vé- gétale, et, en particulier, épars au milieu du tissu ligneux de la tige des plantes dicotylé- donées. On leur a donné les noms de vais- seiux pnnrlué'i ou vaisseaux poreux, suivant l'opinion qu'on s'était formée de la nature de ces ponctuations. Ce sont, comme les précédents, des tubes ordinairement cy- lindriques, plus rarement anguleux, présen- tant des ponctuations très fines, rangées sy- métriquement en lignes transversales. Ces lignes transversales sont souvent interrom- pues par des espèces de bandes longitudinales qui ne présentent pas de ponctuations. Telles sont les principales formes sous les- quelles se montre le tissu vasculaire des vé- gétaux. Quant à l'origine et au mode de for- mation primitive des vaisseaux, nous en trai- 30 466 AN\ tenons spécialement au mol Faissenux iJes plantes, et au mot Onianoijénic Nous résumerons i( i en forme d'aphoris- mes les principaux jioints de l'organisation végétale, dont nous venons de donner une idée succincte. Aphorismes sur l'organisation des végétaux. I. Les végétaux sont composés originaire- ment d'un seul élément anatomique, l'utri- cule, vésicule membraneuse, dont la forme et la structure, en se modiflant , produisent trois sortes de tissus élémentaires : 1» le tis- su cellulaire ou utriculaire ; 2» le tissu fibreux ou ligneux ; 5" le tissu vasculaire ou les vaisseaux. § 1. Tissu xUriculaire. II. Le tissu utriculaire est la base de l'or- ganisation végétale. III. Il est composé d'utricules ou vésicules closes de toutes parts , primitivement globu- leuses, se soudant ensemble, et qui, par la pression égale qu'elles exercent les unes sur les autres , prennent communément une for- me polyédrique , le plus souvent dodécaé- drique. IV. Dans une masse tissulaire, les lames membraneuses qui séparent les utricules les unes des autres sont formées de deux feuil- lets appartenant chacun à l'une des deux utricules contiguës. V. La forme des utricules varie beaucoup ; elles sont ou polyédriques ou prismatiques , quelquefois très irrégulières. VI. Il y a des utricules de forme irrégulière et anomale , et qui semblent résulter de plu- sieurs utricules soudées. VII. Les utricules soudées d'une masse de tissu cellulaire laissent, dans les points où elles ne se touchent pas , des espaces vides , ordinairement triangulaires, qu'on nomme méats ouconduits intercellulaires. VIII. La membrane des utricules est en général diaphane, et ne présente aucune ou- verture appréciable. IX. Les prétendus pores ou fentes qu'on observe quelquefois ne sont que des amin- cissements ponctiformes ou linéaires des pa- rois; cependant, i)ar les progrès de la végéta- ANA tion , ces amincissements deviennent quel- quefois de véritables ouvertures; mais ces ouvertures sont accidentelles. X. Les utricules ne communiquent entre elles que par des pores intermoléculaires et tout à fait invisibles. XI. Il y a des utricules qui contiennent in- térieurement une lame plane ou filiforme , roulée en spirale de différentes manières. Cette modification porte le nom de tissu fibroso-utiiculaire ou cellules fibreuses. XII. Les utricules contiennent des matiè- res gazeuses, liquides ou solides. a. Les matières gazeuses sont principale- ment de l'air, souvent plus ou moins altéré. b. Les liquides sont la sève, les huiles grasses ou volatiles, etc. c. Les solides sont : l"Le camhium, s'organisant insensible- ment, et prenant petit à petit toutes les for- mes du tissu utriculaire; 2" La chromule, chlorophylle ou globuli- ne, matière colorante, de teinte très variée, composée de petites vésicules contenant des granulations colorées. C'est elle qui donne leur coloration spéciale à toutes les parties du tissu végétal ; ô'' La fécule ou amidon, sous forme de grains plus ou moins globuleux ou cylindri- ques, incolores, d'une grosseur variable, sui- vant les espèces , se colorant en bleu par la teinture d'iode; 4'> hi-s raphides, petits cristaux sous for me d'aiguilles, terminées en pyramides poin- tues à leurs deux extrémités, et réunies en faisceaux ; h" Des cristaux ou tables rhomboédri- ques; G» Les biforines, utricules allongées en forme d'hexagone , ouvertes à leurs deux ex- trémités, contenant une seconde utricule in- térieure plus étroite, remplie de cristaux aciculaires. XIII. Les lacunes sont des cavités plus ou moins grandes qui se forment au milieu du tissu cellulaire , ordinairement par suite de la destruction d'une partie des utricules qui le composent. XIV. Le tissu utriculaire peut se multi- plier de trois manières différentes : 1" Par addition de nouvelles utricules à l'extérieur des anciennes, accroissement cx- (ra-utriculaire ; ANA 1° Par développement de nouvelles iitri- cules entre les anciennes, accroissement inter-utriculaire ,- 3° Par formation de nouvelles utricules dans l'intérieur des anciennes, accroissement intra-ulriculaire. § II. Tissu fibreux. XV. Le tissu fibreux a reçu les noms de tissu allongé, tissu ligneux , prosenchyme , vaisseaux fibreux, tubilles, clostres, etc. XVI. Il est composé de cellules très allon- gées ou de tubes très courts, terminés en pointe à leurs deux extrémités, toujours simples. XVII. En se pressant les uns contre les autres, les tubes fibreux prennent des for- mes très variées. XVIII. Leurs parois sont généralement très épaisses, et leur cavité intérieure assez petite. Elles sont souvent composées de plu- sieurs couches superposées, qui apparaissent sur la coupe transversale comme autant de zones concentriques, emboîtées les unes dans les autres. XIX. Les tubes fibreux peuvent offrir des enfoncements ponctifornies (pores) ou linéai- res (fentes); ils présentent aussi , mais plus rarement, un fil intérieur roulé en spirale. XX. En s'ajustant bout à bout, ils con- stituent les parties fibreuses, non vasculaires, de la plante, et, en particulier, le tissu du bois et celui du liber. § III. Tissu vasculaire. XXI. On distingue deux espèces principa- ies de vaisseaux , suivant la nature du fluide qu'ils contiennent : l» les vaisseaux séveux; "2" les vaisseaux aériens. 1° Vaisseaux séveux. XXII. Les vaisseaux désignés sous le nom de vaisseaux inomliformes ne sont que des séries d'ulricules superposées, et dont la pa- roi horizontale finit quelquefois par se dé- truire. XXIII. Les vaisseaux latexiferes ou lati- cifères, ainsi appelés parce qu'ils contien- nent le suc élaboré ou latex, sont les con- duits spéciaux de la sève descendante. XXIV. Ce sont des tubes complètement ANA 467 clos, à parois ordinairement minces et trans- parentes , quelquefois d'une épaisseur consi- dérable, cylindriques ou anguleux, simples ou rameux, et fréquemment anastomosés. XXV. Ces vaisseaux existent au milieu des faisceaux vasculaires, épars dans la masse de la tige des plantes monocotylédonées. XXVI. Dans les plantes dicotylédonées , ils sont épars dans le tissu cortical, ou for ment des faisceaux ou une enveloppe con- tinue autour du corps ligneux. On les trouve aussi quelquefois épars dans la moelle. XXVII. Sous le nom de vaisseaux pro- pres on a confondu : 1" des lacunes ou cavités accidentelles dans lesquelles s'accumulent les sucs résineux; 2» les méats intercellulai- res; 5° les vaisseaux du latex. Il n'y a donc pas de vaisseaux spéciaux qui puissent con- server le nom de vaisseaux propres. '■l" Vaisseaux aériens. XXVIII. Tous les vaisseaux pourvus d'u- ne spiriculc ou lame spirale, ou ceux qui présentent des enfoncements soit linéaires, soit ponctiformes, constituent les vaisseaux aériens. Les trachées, les vaisseaux rayés , ponctués ou réticulaires, en sont les princi- pales formes. XXIX. Les trachées sont des tubes cylin- driques contenant un corps mince et filifor- me nommé spiricule , roulé en hélice dans leur intérieur. XXX. L'existence du tube n'est pas tou- jours très évidente. Il est presque impossible de la constater quand les tours de la spiricu- le sont très rapprochés et presque contigus ; quand, au contraire, ils sont écartés, son existence ne saurait être niée. XXXI. La spiricule est tantôt plane, pré- sentant la figure d'une lame très étroite, tan- tôt filiforme et cylindrique. XXXII. Malgré les assertions contraires de plusieurs observateurs, la spiricule m'a toujours paru pleine et non creuse intérieu- rement. XXXIII. La spiricule peut être simple o bifurquée. XXXIV. Asse? souvent, deux, trois, ou un plus grand nombre de spiricules, se sou- dent ensemble , et se déroulent en iormaul un ruban strié. XXXV. Les trachées sont ordinairement simples; très rarement elles se ramifient 4C8 AN A XXXVI. La spiricule, au lieu d'être con- tinue, forme quelquefois des anneaux com- plets et parfaitement distincts, placés au milieu de tours en spirale interrompus. Ces vaisseaux pourraient être appelés vais- seaux spiro-annulaires. XXXVII. Les trachées, dans les tiges dicotylédonées, n'existent qu'aux parois de l'étui médullaire; on les trouve aussi dans les pétioles, les nervures des feuilles, les filets des étamines, les enveloppes florales. XXXVIII. Dans la tige des Monocotylé- dons, elles sont placées dans les faisceaux li- gneux qui y sont épars. XXXIX. On trouve des trachées dans les fibres radicales, particulièrement dans les plantes monocotylédonées. XL. Les vaisseaux réticulés sont une mo- dification des trachées dans laquelle la spiri- cule est irrégulière, ramifiée , anastomosée, et non déroulable. XLI. Les vaisseaux rayés, improprement appelés viiisfeanx fendus, sont des tubes cy- lindriques ou anguleux , qui présentent des parties amincies sous la forme de lignes. XLII. Ces lignes amincies peuvent être très étroites, ou avoir une certaine largeur. Elles sont ordinairement disposées régulière- ment les unes au dessus des autres. XLIII. Les vaisseaux scalari formes ne sont qu'une modification desvaisseaux rayés, dans laquelle les lignes transversales ont plus de longueur et de régularité. XLIV. Les vaisseaux ponctues ou poreux sont des tubes cylindriques présentant des enfoncements ponctiformes , disposés régu- lièrement. XLV. Dans les vaisseaux ponctués et rayés, les prétendus pores et les prétendues fentes sont toujours bouchés extérieurement par une membrane mince et transparente, dont il est cependant facile de reconnaître l'existence. XLVI. Ces deux sortes de vaisseaux se trouvent dans l'épaisseur des couches li- gneuses des végétaux dicotylédones , ou dans les faisceaux vasculaires desMonocotylédons, dans les racines , les feuilles, etc. ; mais ja- mais dans récorce. XLVII. Il existe un passage insensible des vaisseaux ponctués aux vaisseaux rayés, des vaisseaux rayés aux vaisseaux réticulés, des vaisseaux réticules aux trachées : donc les ANA vaisseaux ponctués, rayés et réticulés, ne sont probablement que des modifications des trachées. XLVIII. Les vaisseaux n'existent pas dans la plante excessivement jeune ou dans les organes, dès le premier moment de leur ap- parition. A cette première période, la plante tout entière n'est encore composée que du tissu utriculaire. XLIX. Les vaisseaux, de quelque nature qu'ils soient, tirent leur prigine du tiss ulricuiaire. (A. Riciiard.1 *AIVATROPA (àv«7,<;G5ri, renversement; parce que l'ordre semble interverti dans quelques caract. de ce g.), bot. p». — M. Ehrenberg a établi ce g. d'après une petite plante herbacée d'Egypte, et il le caractéri- se ainsi : Calice à 4 dents, dont la préflorai- son est valvaire; 4 pétales alternes ; 4 éta- mines hypogynes attenant aux pétales, li- bres , persistantes ; un ovaire simple à 4 lo- bes obtus ; un style simple et court , s'é- largissant en massue et se terminant en un stigmate également simple; une capsule à péricarpe un peu charnu, à 4 lobes, aux- quels correspondent autant de loges, et qui se séparent, à la maturité, en autant de val- ves. In faisceau placentaire central envoie dans chaque loge une branche horizontale épaissie en massue, à l'extrémité de laquelle viennent s'attacher 4-5 graines menues. Feuilles alternes, pinnatifidcs, munies de 2 stipides en forme d'oreillette à leur origine; les premières sont cependant opposées et entières. — L'auteur rapporte ce g. à la fam. des Zygophyllécs, desquelles pourtant sem- blent l'écarter ses feuilles alternes et ses fleurs isostémones. Si, comme on peut le soupçonner, c'est le même que le Jetra- dyclis de Marschill, sa place serait en eOet fort différente , et quelques uns de ses ca- ractères devraient être modifiés, en ajoutant ceux^le l'embryon, qui est dépourvu de pé- risperme, et tout à fait analogue à celui des Élatinées. (Ad. .1.) * ANATROPE. Anatrcpus ( «vi, sur ; 7<30îr/) [de rpèiz'.)], changement de direction ). BOT. PII. —Dénomination appliquée par M. deiVIirbcl aux ovules chez lesquels l'cxosto- me et la chalazc sont diamétralement oppo- sés , comme cela a lieu dans les Orlliotro- pes ; ou , en d'autres termes , lorsque la se- ( ondine et le nucelle , inclinés sur leur axe , ANÀ se renversent complètement ; mais alors le hile se trouve rapproché de l'exostome , et séparé de la chalaze par un raphé qui se pro- longe sur l'ovule. Tel est le cas des Liliacées, des Rosacées , des Cucurbitacées , des Com- posées, des Rutacées, etc. (C. L.) AIVAULACE. Anaiilnx ( à priv.j v eu- phon. ; av),x|, sillon ou suture ). mdll. — M. de Roissy , craignant qu'il ne s'introdui- sît quelque confusion entre les g. Ancyle de Millier et Ancj le de Lamarck , proposa de substituer à ce dernier nom celui û'^Anauht- ce ; mais ce changement n'a pas été adopté. yco- LIE. (C. D'O.) * ANCHOMÉIVIDES. ^nchomenidœ ( ày^àfisvoiià'ayy'ji], étranglé; forme de la tête ). EVS. — S.-tr. de Coléoptères penta- mères, famille des Carabiques, étabfie par M. Delaporte dans la tribu des Féroniens de M. Dejean , et à laquelle il donne pour ca- ract. : Tête rétrécie insensiblement à sa ba- se. Mandib. pointues. Palette des tarses an- térieurs étroite , allongée , et formée de 5 articles offrant, en dessous, deux séries longi- 472 A!VC tudinalcs de papilles ou de poils , avec un vide intermédiaire. Une dent simple au mi- lieu de réchancrure du menton ; labre en- tier ou sans échancrurc notable. Cette s.-Ir. se compose des g. Platumis, Ag 'imin, Oi sihopii^ et Aiichdmpnw. Les Anchoménides sont de jolis petits insectes très agiles. Quel- ques esp. sont ornées de couleurs brillantes et métalliques. (D.) AXCIIOMENIJS ( àvx»>ï--"? [d'«-/^'--] ' étranglé; forme de la tète ). i>s. — G. de Coléoptères pcntamères , famille des Carabi- ques, tr. des Féroniens , établi par Bonelli , et adopté depuis par presque tous les ento- mologistes. M. Dejean, dans son Spe.cies ge néral , le caractérise ainsi : Les trois 1'" ar- ticles des tarses antérieurs dilatés dans les mâles, plus longs que larges, et légèrement triangulaires ou cordiformes; dernier article des palpes allongé, cylindrique, légèrement ovalaire et tronqué à Textrémité. Antennes fdiformes et assez allongées. Lèvre supérieu- re plane , en carré moins long que large. Mandib. légèrement arquées et assez aiguës; une dent simple au milieu de Téchancrure du menton. Corselet plus ou moins cordifor- me; angles postérieurs toujours marqués. Élytres légèrement convexes, en ovale plus ou moins allongé ; angles antérieurs arron- dis, mais toujours marqués; le plus souvent des ailes propres au vol. — Les ^nchomenus sont des Carabiques généralement au des- sous de la taille moyenne, rarement parés de couleurs brillantes , et presque toujours ailés. On trouve ordinairement ces Insectes dans les lieux humides, aux bords des eaux, sous les pierres et les débris de végétaux ; quelques uns se rencontrent aussi sous les écorces et dans les troncs d'arbres. M. De- jean {Cdial. , ô" édit.) en mentionne 58 esp. , dont 13 seulement se trouvent en Europe; les autres appartiennent aux autres parties du globe, particulièrement aux deux Amé- riques. Nous citerons comme type du g. IMiit/i. pallipcii Fabr., très commun sur les bords de la Seine. (D.) ANCIIOA'IEES {àyyd-jtoi, qui pend, étrangle), bot. pu. — M. De Candolle a donné ce nom à l'une des tribus dans les- quelles il sous-divise la famille des Crucifè- res. (Sp.) ANCHONIUM (àyxevtcç, qui étrangle; forme de la silique). bot. ph. — G. de la ANC famille des Crucifères (Lomenteuses), établi par M. De Candolle {Sijsi., t. -2, p. 578), qui lui assigne pour caract. distinctifs : Elam. majeures connées 2 à 2. Silique 2 articulée, rostrée par un style comprimé; articles 2-- spermes, indéhiscents, se séparant à la ma- turité. Graines suspendues, oblongues, col- latérales dans chaque article. Cotylédons planes, incombants. — Ce g. ne comprend qu'une seule esp. qui croît au Liban. (Sp.) * AlVCIlOXrS (ivxîwc-, qui étrangle ; forme du rostre). i>s. — G. de l'ordre des Coléoptères tétramères, famille des Curcu- lionides, div. des Erirhinides, établi par Schoenherr, qui lui donne pour caract. : Antennes médiocres, peu fortes. Funiculc composé de huit articles : le litres court, le 2' long, obconique ; les autres courts, pres- que perfoliés, successivement un peu plus épais extérieurement. Massue brièvement ovale. Rostre long, robuste, cylindrique, ar- qué , profondément attaché. Yeux très écar- tés, enfoncés et presque cachés sous le lobe inférieur du Ihorax. Thorax ohlong, tronqué à la base, arrondi sur les côtes, rétréci au sommet, lobé derrière les yeux , profondé- ment échancré en dessous. El) très oblon- gues, subovales, convexes. Le corps est sub- ovale, rigide, scabre, aptère, de moyenne grandeur. —Ce g., suivant M. Dejean (Ca- /"/., 3^ édit. ), renferme dix esp., toutes de l'Amérique. !>nus ne citerons que celle qui a servi de type à Schoenherr, le Hhyiuhœnus siidlus de Fabricius, figuré dans V Iconogra- phie du ri'gne animal de Cuvier par M. Guérin Méne>ille, pi. 59 liis, fig. 1. (D.) * AA'(:iIOI{|-:LLE.4nc/iore//a(dimin. d'oHc/iora . ancre), cri'st. — G. de la fa- mille des Lernées , proposé par G. Cu\ier {Hrgti. amm., 2<' édit. , III , 257) pour une esp. qui « ne se fixe aux ouïes des poissons) que par une seule production qui part du dessous du corps, et se dirige en arrière ». C'est le Lernœa adunva Stroem. (Sc-nti- iiiocr . pi. I , fig, 7 et 8 ), commun sur plu- sieurs Gai'es. D'après M. Burmeister, ce g. est synonyme de ceux de C~'jS6i, cosse, fruit), bot. ph, —G. de la famille desHypéricacées, tr. desDesmo- stémonées. 11 offre les caract, suivants : Sépa- les 5, subcartilagineux, persistants ; les 3 ex- térieurs convexes, opaques ; les 2 intérieurs plans, semi-diaphanes, plus courts. Pé- tales 5, marcescents , spatules, inappendi- culés. Étamines triadelphes, persistantes; androphores liguliformes, polyandres, sta- rainifères presque dès la base, alternes cha- cun avec une écaille obovale , assez grande , recourbée au sommet ; filets courts, capil- laires, anisomètres ; anthères subréniformes Ovaire 3-loculaire , 3-sulqué ; loges 5- ou 6- ovulées ; ovules ailés , imbriqués , renversés, attachés vers la base de l'angl ^Iral. Styles .Î7f. ANC Ty, coQits, divergents, filiformes, épaissis au sommet. Stigmates subcapitellés, papilleux. Capsule coriace, oblongue, subrylindrique, apiculée par les styles, 5-loculaire, iocuiicide- trivalve; loges oligospermes; cloisons sémi- iiifères au bord antérieur; axe central nul. Graines imbriquées, à peine scrobiculécs, ailées; aile membranacée, beaucoup plus grande que l'amande. Embryon cylindracc ; radicule courte, infère; cotylédons subfolia- cés, linéaires, oiicinés au sommet. — Arbres ouarbrisseaux; rameaux cylindriques; ramu- les anguleux ou ancipités. Feuilles subcoria- ces, très entières, ponctuées de vésicules noires. Pédoncules axillaires et terminaux , courts, 1-o-llores ; pédicelles courts , ordi- nairement en cy mules. Sépales et pétales striés de bandelettes résineuses, claviformcs. Corolle d'un jaune orange. — Ce g. renferme 2 ou 3 espèces, dé l'Asie équatoriale. (Sp.) * ANCISTROSOME. Ancistrosoma {oir/*nipo-j, hameçon; aûj/za, corps), ixs. — G. de Coléoptères pentamères , de la famille des Mélolonthidcs , établi par J. Curtis , qui lui assigne pour caract. : Ant. plus courtes que la tête; chaperon échancré, principalement chez les mâles. Corselet hexagone , à bords aigus, armé d'une petite dent vers le milieu de sa base. Pieds très longs et robustes. — L'auteur n'y rapporte qu'une esp., VA. Kln- gii, qui a été trouvée au Pérou, dans les en- virons de Lima, sur les fleurs d'un Mimosa , et décrite et figurée par M. Curtis {l'^ vol. des Trans. de la A'oc. zool. de Londres, p. 510, pi. 40). Son nom générique fait allu- sion à la pointe recourbée dont l'abdomen du mâle est armé à sa base. Ce genre cor- respond au genre Sciuropus, Latr. — Voy. ce mot. (D.) + ANCISTROSTIGMA, Fenzl. ( uyy.i- arpov, crochet ; 7ziy/j.x , stigmate), bot. pu. — G. de la famille des Porlulacacées, voisin du Cypseleu; l'auteur ( m Endlicher, Novar. Stirp. Decdd., 1, p. 85) en a exposé ainsi les caract. : Calice campanule, 5-fide jusqu'au delà du milieu; segments obtus, les :2 in- térieurs plus larges, semi-scarieux, légère- ment concaves. Corolle nulle. Étam. 7 ou 8, ou très rarement 9, subisomètres ; 5 exter- nes, opposées au sinus du calice, les autres opposées aux segments calicinaux intérieurs. Anth. à bourses obi ongues, cohérentes au sommet , libres inférieurement. Ovaire rc- ANC couvert par le calice, inadbérent, 1-locnlai- re. pluri-ovulé; ovules attachés (moyennant des funicules ascendants) à un placenta cen- tral columnaire. Style indivisé, central, sigmoïde. Stigmate terminal , recourbé en forme de crochet, pr.piilcux au dos. Pyxidc subglobuleux, mcnibranacé, s'ouvrant au milieu, 5-8-sperme; graines réniformes, lui- santes, noires. — On n'en connaît qu'une seule esp. ; c'est une herbe ( de la Nouv.- Hollande extra-tropicale et orientale ) viva- ce, diffuse, semblable, par le port, à un rierniaria. Les feuilles sont petites, tan- tôt alternes, tantôt opposées, à pétiole en- gainant ; les fleurs axillaires , solitaires , courtement pédicellées, minimes. (Sp.) * AIVCISTROTUS ( ^v>^w-/"--ro,- , garni de crochets), ms. — G. de Coléoptères lé- tramères, famille des Longicornes, tr. des Prioniens , établi par M. Serville , et adopté par M. Dejean ; il a pour type 1'^. hamati- cnllis de ce dernier, rapporté du Brésil par M. Lacordaire. M. Serville le place dans la subdivision des Prioniens proprement dits, qui ont les jambes munies intérieurement de deux rangées d'épines nombreuses ; les antennes de 11 articles; le corselet épi- neux ou crénelé latéralement. Ce qui le dis- tingue des autres genres de la même tribu et de la même subdivision, c'est d'avoir les angles antérieurs du corselet avancés, sen- siblement dilatés , et armés chacun de deux fortes épines. (D.) AÎVCISTRUM. BOT. PII. —Vojjez an- CISTRE. (C. L.) AiVCOLIE. AniHefiia, Linn. (corrup- tion d^yJqutliii I, niic. Bot.; d^iquila, aigle). BOT. PH. — G. de la famille des Hellébo- racées , tr. des llelléborées , sous-tr. des Isopyrinées , Spach. Ses caract. essentiels sont les suivants : Sépales 5, pétaloides, non persistants, planes, onguiculés. Pétales 5, alternes avec les sépales, comme médifixes , subonguiculés , à lame presque plane, dressée, prolongée postérieurement en un long épe- ron descendant, tubuleux, calleux et necta- rifère à l'extrémité. Etaniines nombreuses , plurisériées : les 2 séries intérieures stériles; tjlets anthérifères filiformes , élargis à la base, ayant l'anthère réfléchie au sommet ; filets stériles, larges, scarieux, ondulés, con- nivenls , apprimés. Anthères elliptiques ou suborhiculaires , latéralement déhiscentes. ANC Ovaires 5 (accidentellement 5 ou 4, ou jus- qu'à 9), multi-ovulés ; ovules alternes -bisé- riés, horizontaux, immédiatement superpo- sés. Styles longs, filiformes, finement papil- leux au bord antérieur. Péricarpe composé de 5 follicules verticillés (quelquefois moins de 5, ou jusqu'à 9), persistants , chartacés , subtrigones, aristés, dresses, cohérents à la base, plus ou moins divergents au sommet , polyspermes, tantôt bivalves ou subbivalves, tantôt déhiscents seulement par la suture antérieure. Graines anatropes , horizontales, bisériées, ovoïdes, lisses , unicarénées par le raphé. Embryon minime , obcordiforme ; radicule centripète. — Les Ancolies sont des herbes vivaces, touffues, à tiges feuillées et ordinairement paniculées. Les feuilles ra- dicales sont longuement pétiolées , tantôt trifoliolées , tantôt biternées ; les feuilles caulinaires , conformes aux radicales ( sur- tout les inférieures), ou pédalées ou palmati- parties. Les pédoncules , tantôt uniflorcs , tantôt pauciflores , sont terminaux et solitai- res, d'abord inclinés au sommet de manière à renverser la fleur , mais dressés après la lioraison. Les fleurs, en général grandes et légèrement odorantes, sont de couleur bleue, ou blanche , ou rouge, ou livide, ou pana- ihée. Personne n'ignore que les Ancolies se cul- tivent communément comme plantes de parterre. Ces végétaux sont un peu acres et narcotiques ; cependant , leurs proprié- lés vénéneuses paraissent avoir beaucoup moins d'intensité que celles des Aconits et de plusieurs autres Helléboracécs. L'An- ^, crochet ; é'xc- . j'ai). INS. — G. de la famille des Locustiens, de l'ordre des Orthoptères , établi par M. Ser- ville {Ins. Ort/i.,suitesà Bufl'on , qui le dis- tingue des Phylloptères et des Phanéro- ptères, avec lesquels il a la plus grande ana- logie par le prothorax , convexe , et surtout par les pattes , dont toutes les cuisses sont armées en dessous de crochets et de fortes épines; les jambes antérieures dilatées à leur base, et munies, ainsi que les intermé- diaires, d'épines en dessus et de crochets ir- réguliers en dessous, et enfin les jambes postérieures ayant leurs carènes hérissées de petites épines et de dilatations crochues. M. Serville ne rapporte à son g. qu'une seule espèce de l'île de Java, qu'il désigne sous le nom d'^. hinuUgcra, et qui n'est vraisem- blablement que la Locusta f'enestrata Fab. , placée par M. Burmeisler dans le g. Phyl- lopterus, _ (Bl.) *ANCYLES.4ncyîœa y/.ù'/oi, crochu), MOLL. — M. Menké, dans son Synopsis me- thodica Molluscorum, divise les Inférobran- ches de Cuvier en trois familles ; la troisième, sous le nom à''Ancyla'a, est consacrée au seul g. Ancylus de Geoffroy. Nous avons vu, dans la courte histoire de ce g., combien il est encore difficile à placer aujourd'hui; et l'opinion de M. Menké n'a pas plus de preu- ves en sa faveur que celle des autres natura- listes. Foy. ANCYLE. (Desh.) AKCYLOCERA (dr/y^ya, crochu; yé- /îk;, corne). INS, — G. de Coléoptères tétra- mères , famille des Longicornes, établi par M, Serville, qui le place dans la tribu des Cé- rambycins, section des Longipennes, et lui donne pour caract. essentiels : Corselet très allongé, cylindrique. 1<^' art. des ant. ( dans les mâles ) bombé en dedans , échancré anté- rieurement; le 2' dilaté intérieurement, en 480 ANC forme de dent obtuse ; les ô- et 4' dilatés en biseau à leur partie intérieure; les autres cy- lindiico-coniques; le terminal trois fois plus court que le précédent, et formant un petit crochet. 2" art. des ant. ( dans les femelles) peu prononcé, en dent de scie ; le terminal court, mais point crochu. Élytrcs étroites, linéaires, un peu déprimées, tronquées car- rément à leur extrémité. M. Dejean ( Catnl., 58 édit. ) , qui a adopté ce genre , y rapporte deux espèces; l'une est le Gnoma rwjicoUis Fabr., et l'autre le Cerambyx cardinalis de Dalman ( A. 'sanfjuinea Dej. ) Celle-ci se trouve au Brésil , où elle se tient sur les feuilles, et vole pendant le jour, d'après M. Lacordaire, qui ajoute qu'elle produit un son aigu avec son corselet. VJ. rugicoUis est de l'Amérique septentrionale; elle a été décri- te et figurée par Olivier sous le nom de Sa- perdu bicolor ( tom. 4 , p. 32 , n» 41 , pi. ô, fig. 25). (D-) * ANCYLOCIIEIRA (à// >oi, cro- chu ; x^V ' 05 ' "lain )• i^*- ~ ^- ^^ Coléo- ptères pentamères, famille des Sternoxes, tri- bu des Buprestides, établi par Eschscholtz , et dont, suivant Weslwood, voici les caract. {Syti. oflhe G en. of brii. Ins. ) : Écusson distinct. Menton transverse, tronqué anté- rieurement. Dernier article des palpes maxil- laires aussi long que les précédents, légère- ment dilaté au sommet. Tarses minces, ti- bias antérieurs des mâles inclinés et courbés. —Ce g. a été adopte par M. Dejean (Caia/., 5'= éd.), qui y rapporte 18 esp., dont 15 d'Amé- rique et les autres d'Europe. Nous citerons , parmi ces dernières, les A. ruslica , punc- tala , octogultaia et /lavo-maculatn , qui sont des Buprestes pour Fabricius ainsi que pour MM. Solicr et Gory-Delaporte, et qui toutes se trouvent en France. (D.) '^AI\CYLOCLADUS(«7/i->o;, recourbé, crochu; x>ùc?o,-, rameau), bot. ph. — G. de la famille des Apocynacées, tr. desCarissées, formé par Wallich ( PL As. rar. , t. III , p. 45, t. 272), et synonyme du g, Willughbeia de Roxburgh f^oy. ce mot. (C. L.) ANCYLODON («-/xu^o,-, crochu ; àa'oj,- , dv-05, dent), poiss. — G. de la famille des Sciénoïdes , et qui ne se distingue des Oto- lilhes que par le caract. suivant : La mâ- choire inférieure armée sur les côtés de dents longues et pointues. Dans les Otoli- Ihes, les dents latérales de la mâchoire sont ANC en cardes très fines ou en velours , comme à la mâchoire supérieure. Les Ancylodons ont d'ailleurs le palais lisse et sans dents; la tète caverneuse; quatre appendices au pylore; et une vessie aérienne prolongée en deux cor- nes. Bloch , qui n'avait fait attention qu'à la longueur de la caudale, en avait nommé une esp. de Surinam Lont hurus aucylodon; mais il a associé à son g. Lonckurus un autre poisson à dents égales et à deux barbillons sous le nom de Lonchurus barbaïus. Ce g. établi par Bloch , devenait ainsi composé de deux esp. disparates ; voilà pourquoi nous avons réformé dans notre Ichtbyologie le nom de Lonchurus , et créé le g. dont il est question dans cet article. INous connaissons encore une seconde esp. de ce petit groupe , originaire de Cayenne. Ce sont jusqu'à présent les deux seules réu- nies dans ce genre. (Val.) * AIXCYLOEA. MOLL. — T. aivcïlés. * ANCYLOGNATHUS ('iyx-^^^.-, cro- chu; yviOos, mâchoire), ms. — G. de Col. hétéromères , famille des Mélasomes , établi par 31. Dejean, qui n'en a pas publié les ca- ractères. Il le place ( Catal. , 3= édit. ) im- médiatement après le g. Cyrloderes de M. Solier, et n'y rapporte qu'une esp., du cap de Bonne-Espérance, qu'il nomme ^. I>re«/ei. Cette même esp. a été décrite par M. Gué- rin sous le nom de Caloynatus Chevrolalti {Mag. zool. 1857, clas. 9, p. 172). Voy. ce mot pour les caract. du g. (D.) *AIVCYLOMÈRE.ilnc»/?omcno;, crochu; fispti, partie, article), crust. — G. de l'ordre des Amphipodes et de la famille des Hypérines, établi par M. Milne- Edwards, et caractérisé principalement par la conformation des pattes de la cinquième paire , qui sont très courtes , lamelleuses , clypéiformes , et terminées par une grosse main subchéliforme. (F. Ann. des Se. nat., t. XX, et Hist. nat. dos Crust. , t. III, p. 85, pi. 50, fig. 4.) Le g. Uieraconyx de M. Guérin {Mag. zool.) ne paraît pas diffé- rer notablement des Ancylomères , et a été probablement établi d'après un individu dont la croissance n'était pas achevée. (M. E.) * AlVCYL01XOTUS(«yxu>o?, crochu; vÛTo?,dos).ms.— G. de Coléoptères tétramè- res, famille des Longicornes, établi par M. De- jean, qui le place { Catal., Z' édit.) non loin du g. Megabasis de M. Serville, de ANC sorte qu'il appartiendrait à la tribu des La- miaires de ce dernier auteur. M. Delaporte {llist. naturelle des Colénpt., Bu(Ton-Du- mcnil) en formule les caractères ainsi qu'il suit : Corps assez allongé et convexe. Tète aplatie et verticale. Mandibules courtes, ter- minées en pointe aiguë. Palpes dépassant un peu les mandibules. Antennes grêles , beaucoup plus longues que le corps, très rapprochées à leur base. Corselet ayant son disque épineux et ses côtés armés chacun d'une pointe aiguë, Écusson arrondi pos- térieurement et armé également de deux épines. Élytres presque parallèles, un peu convexes, ayant leurs angles huméraux sail- lants et épineux , avec leur extrémité tron- quée. Pattes assez longues; cuisses un peu comprimées. Jambes intermédiaires ayant en dessus, près de l'extrémité, un petit tuber- cule. — Ce g. est fondé sur une seule esp., originaire du Sénégal : Lamia tribulus de Fabricius, Ceramhyx ici. Oliv. {Ent., t. IV, ins. 67, p. 65, n» 85, pi. 14, fig. 100. ) (D.) * ANCYLOIVYCHA (àyxu),oî , crorhu ; &vo|, yjji, ongle). INS. — G. de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, éta- bli par M. Dejean , qui n'en a pas publié les caractères. D'après la place qu'il occupe dans son Catal. (5 édit.), il appartiendrait à la tribu des Scarabéides phyllophages de Latreille. Il y rapporte 54 esp., toutes exoti- ques, dont 45 de diverses contrées de l'A- mérique , 4 de Java , 1 de la Perse occiden- tale , 1 de la Mongolie, 1 de la Chine, 1 des îles Ph'lippines, et 1 dont la patrie est incon- nue. Cette dernière est le Mulolontha serra- ta Fabr., que nous citons comme type du genre. (D.) * A]XCYLOPERA(à7xù)os, recourbé; iri/>a, excessivement; allusion à la forme du sommet des ailes, qui est très recourbé) .ins. — G. de l'ordre des Lépidoptères , famille des Nocturnes, établi par Stephens dans sa tr. des Tottricides , et dont nous avons ré- parti les esp. dans les g. Tortrix et Phoxo- (jlery.r. f oy. ces deux mots. (D.) * AIVCYLORHIIVUS. ois. - Voyez AGRILORHINIS. (LaFR.) * AI\CYLORHYIVCUS ( à'/xu/o;, re- courbé ; /îu7x<55, bec ). INS. — G. de l'ordre des Coléoptères tétramères, famille des Curculionides, div. des Érirhinides, établi par Klug et adopté par Schoenherr , qui le T. I. ANC 481 caractérise ainsi : Antennes de longueur moyenne, miiicos. Funicule composé de six articles , les trois 1"» assez longs , sub- obconiques , les autres presque turbines ; massue allongée, ovale , acuminée. Rostre long, robuste, presque plan, élargi vers le sommet. Yeux grands , latéraux , subovales. Prothorax transverse , beaucoup plus étroit antérieurement, avec les angles postérieurs subacuminés , légèrement convexes en dès- sus. Élytres larges , subovales , un peu convexes, arrondies à leur extrémité, dé- bordant l'abdomen. Pattes médiocrement longues, robustes; cuisses très épaisses, uni- dentées en dessous ; tibias un peu compri- més. — Ce g., adopté par M. Dejean {Calai. , S" édit.) , a, suivant Schoenherr, un peu le faciès du g. Myclerc d'Olivier ; il ne renferme qu'une seule esp. , 1'^. variabUis de Klug, originaire du Brésil. (D.) * ANCYLOSCEfJS ( àyy.{>->.oi, crochu ; ■7x2)0? , jambe ). os. — G. de la famille des Mellifères, de l'ordre des Hyménoptères, éta- bli par Latreille {R'cgn. anim.) sur quelques esp. de l'Amérique méridionale, ayant de grands rapports avec les Antophora et les Saropoda, mais qui s'en distinguent surtout par les mandibules, munies de plusieurs den- telures. Leurs palpes maxillaires n'ont que quatre articles , comme chez les Saropoda. (Bl.) * AKCYLOSTERNUS («v/u),oç, cro- chu; (jTÉ/îvciv, poitrine, ins. — ■ G. de Co- léoptères tétramères , famille des Longicor- nes , tribu des Cérambycins , établi par M. Dupont dans sa monographie des Trachy- dérides , et adopté par M. Scrville dans son travail sur les Longicornes, mais non par M. Dejean dans son Catal. ( 5'^ édit. ). Il est fondé sur une seule espèce d'Amérique, Trachydercs scuteliaris de Schoenherr, ou Cerambyx sculellaris d'Olivier (^n^om., t. 4, capr., p. 16, n" 15 , pi. 21, flg. 160), et a pour caract. : Présternum transversale- ment et profondément échancré, tubercu- leux entre les pattes antérieures. Mésoster- num peu avancé, plan, semi-circulaire inté- rieurement. Tête grande, rugueuse, marquée de deux impressions longitudinales ; menton large, canaliculé transversalement. Antennes longues; l" article robuste, 2' plus long que de coutume. Corselet aussi long que large, armé latéralement d'une épine cour 48L' AND le. Écusson grand , triangulaire. Elytres longues, s'attcnuant peu à peu, tronquées à l'extrémité, et terminées extérieurement par une épine courte. Pattes médiocres ; larses antérieurs dilatés ; extrémité des cuis- ses intermédiaires et postérieures munie d'u- ne petite épine. (I^)- * AIMCYLUS [à-/r.Les fleurs sont disposées , à l'extrémité des ra- meaux, en une sorte de panicule par une di- chotomie assez régulière et plusieurs fois ré- pétée, dans laquelle les femelles sont ordi- nairement sessiles dans la fourche des dicho- tomies, les mâles courtementpédicellées sur les côtés. (Voi/. Ad. Juss. Euph., p. ô9, t-ali. 12, n" 57, et PI. usuelles des Bras.)— L'a- mande des graines ofl^re les propriétés com- munes à la famille et était employée autre- fois comme purgatif. Leur usage paraît aban- donné aujourd'hui , quoique l'arbre ait con- tinué à être cultivé communément à cause de sa beauté. (Ad. J. ) * ANDAAÇU. BOT. — Foye: anda. (Ad. J.) AIVDALOUSITE (Andalousie, provin- ce d'Espagne), mev. — Voyez macle. (Del.) ANDERSOIVIA ( W. Anderson , chi- rurgien, compagnon de Cook ). bot. pu. — G. de la famille des Loganiacées, formé par Willdenow {HIsc), et synon. du g. Gœrtnera de Lamark. — G. de la famille des Méliacées, formé par Roxhurgh , et synon. de son g. Amoora. — G. de la famille des Stylidiées , formé par Rœnig {Msc. ), et synon. du g. Stylidhnyi [Nitrangium). — Cette dénomina- tion générique , après bien des vicissitudes, comme on le voit , est enfin resté à un g. de la famille des Fpacridacées , type de la tr. des Épacrées, établi par R. Brown ( Vrodr. , p. 554 ) , qui lui assigne les caract. suivants : Cal. coloré, 5-parti, accompagné de bractéo- les foliacées, géminées, ou en nombre double. Cor. hypogyne, subcampanulée ou hypocra- térimorphe, égalant le calice , à limbe 5- parti, dont les segments étalés et barbus à la base. Étam. 5 , hypogynes , ne dépassant pas la gorge du tube floral ; filaments com- primés , plans , subulés. Anth. insérées par le dos au dessous de leur partie moyenne. Squammules hypogynes 5, distinctes ou con nées. Ovaire quinqué - loculaire , à loges multi-ovulées. Capsule 5 - loculaire , à pla- centas dressés du fond des loges , et adnes à une colonne centrale. Graines rares par a- AND vorteraent, dressées. — Les Andersonia sont des sous-arbrisseaux squarrcux, indigènes de la Nouvelle -Hollande méridionale, à rameaux marqués de cicatrices par la chute des feuilles ; celles-ci alternes, à base cucul- loe et semi-engaînantes. Fleurs dressées, ter- minales , solitaires ou en épis. — Ce g. est fort borné dans le nombre de ses esp. On cultive dans les serres d'Europe VA. spren- geîioides R. B. (C. L.) AI\DIRA,Pison,Lamk.; — Vouacapoua, Aubl. ( Andira est le nom brésilien d'une esp. du genre ). bot. ph. — G. de la famille des Légumineuses , tr. des Césalpiniées, R. Br., s.-tr. des Géollroyées , De Cand. — M. Kunth {in Humb. et Bonpl. Nov, Gen. et Spec. , V. VI , p. ÔS5 ) en trace ainsi les ca- ract. ; Cal. urcéolé ou turbiné-campanulé , quinquédenté ; dents presque égales, poin- tues , dressées. Cor. papiiionacée ; étendard arrondi, échancré, horizontal , plus long que la carène. Étam. diadelphes (9 et 1). Ovaire stipité , tri-ovulé. Stigm. pointu. Légume stipité, suborbiculaire, drupacé , uniloculai- re , monosperme , séparable en deux valves. — Arbres inermes. Feuilles imparipennées; folioles opposées , stipellées. Panicules sim- ples ou rameuses, terminales , composées de grappes multiflores. Fleurs courtement pé- dicellées , pourpres. — Ce g. appartient à la zone équatoriale. On en connaît 6 esp. (dont 5 de l'Amérique et 1 du Sénégal). Ces végé- taux sont remarquables par la beauté de leur inflorescence , ainsi que par l'extrême amertume de leur écorce et de leur fruit. En Amérique , on leur attribue des proprié- tés anthelmintiques très efficaces ; mais leur emploi exige beaucoup de circonspection , car, à trop forte dose , il peut devenir mor- tel. (Sp.) ANDRACHNE {â^S'fiiyyyi). bot. pu. — C'est le nom grec du Pourpier , que les botanistes ont transporté à un g. entière- ment différent , mais qui , par le port et les feuilles épaisses et charnues de quelques unes de ses esp. , présentait avec lui quelque res- semblance extérieure. Ce g. , appartenant à la famille des Euphorbiacées , offre les ca- ract. suivants : Fleurs monoïques , à calice quinquéparti. Dans les mâles : 5 pétales membraneux, avec lesquels alternent autant d'écaillés biparties , qui manquent quelque- ois ; 5 ctamines dont ies filets se soudent AND /|83 en une coionne soutenant un rudiment de pistil. Dans les femelles : pas de corolle; ovaire entouré à sa base de 5 écailles bifi- des, alternes avec les divisions du calice , et qui manquent d'autres fois ; surmonté de 5 styles courts et divariqués, chacun à 2 bran- ches stigmatiques , renfermant 3 loges bi-ovulées, et donnant une capsule à 3 co- ques 2-spermes et bivalves. — On ne connaît A\indrachne que 2 esp. , dont plusieurs au- teurs ont fait deux g. distincts : l'une her- bacée, répandue dans le midi de l'Europe et l'Orient, qui est le Telephioides de Tourne- fort, VEracîissa et le Limeitm de Forskal (c'est elle dont la fleur mâle est munie de squammules alternant avec les pétales) ; l'autre frutescente , répandue dans le midi de l'Asie , depuis l'Indostan jusqu'à Timor , et dans laquelle manquent ces mêmes squammules : c'est VArachne de Necker. (Ad.J.) ANDRyENE. Aiidrœna. ms. — G. de l'ordre des Hyménoptères , famille des Mel- lifères, tr. des Andrénides ou Andrenètes, établi par Latreille ( G. Crnst. et Ins. ), et adopte par tous les entomologistes. Le? Andrœnes ont le corps velu; le labre trigo- ne ; les palpes maxillaires beaucoup plus longs que le prolongement de la mâchoire ; la languette repliée sur le côté supérieur de la gaîne, et les ailes antérieures pourvues de trois cellules cubitales, avec le commence- ment d'une quatrième. Ce genre renferme un assez grand nombre d'espèces ; la plupart sont indigènes. Leurs femelles creusent des trous ordinairement dans un sol exposé au midi, et enlèvent la terre à l'aide de leurs pattes; elles déposent ensuite un œuf dans ces trous , et l'appro- visionnent d'une pâtée formée de pollen et d'un peu de miel. Les Andraenes les plus ré pandues dans notre pays sont les A. pilipcs Fab., Nigro-œnea ejiisd., etc. (Bl.) * AIVDRASPIS ( ànp, dvrfpôç, homme; ùi-l;, bouclier ; forme des feuilles ). bot, PII. — G. de la famille des Primulacées , formé par Duby(Bof. Ga?L 1831 ), et syn, du g. Androsacs , dont il est une division , avec ces caractères : Feuilles en rosette à la base de la scape. Pédoncules ombelles, invo- lucrés. Ovaire 5-multi-ovulé. (CL.) * ANDRÉACÉES. Andreaceœ. bot. es. — M. Lindley , dans son Nixus planta- 484 AND rum , p. 24 , a formé du g. Andrœa un or- dre dislinct , se fondant sur ce que , par sa structure, il n'appartient pas plus aux Mous- ses qu'aux Hépatiques , dans lesquelles il a été tour à tour placé. S'il se rapproche des premières, en effet, par une coiffe et un opercule , il s'en écarte par la division val- vairc de sa capsule ; d'un autre côté , s'il a des rapports avec les Jongermannes par ce dernier caractère , il s'en éloigne beaucoup plus encore par la présence d'une columelle et l'absence d'élatères, ainsi que l'a fort bien remarqué M. Hooker. M. Lindley en conclut qu'il doit être regardé comme le type d'une famille naturelle très distincte. Le fait est que le g. Andrœa , si l'on ne prend le parti de le séparer complètement , dcTient un des plus rebelles à nos méthodes de classifica- tion. (C. M.) ^AlVDRÉASBERGOLn HE. mm. - Nom donné à rilarmotome d'Andréasberg , au Hartz. Voy. iiarmotome. (Del.) ANDRENÈTES. Andrenetce. lys. — Tr. de la famille desMellifères, de l'ordre des Hyménoptères, sect, des Porte-aiguillon, circonscrite par Latreille et caractérisée prin- cipalement 1" par la languette trifide, ayant son lobe intermédiaire lancéolé et plus court que la gaîne : 2" par les mandibules, simples ou terminées en une ou deux dentelures ; 5» par les palpes labiaux, de quatre articles, ayant la même forme que les maxillaires ; ceux-ci toujours composés de six articles. — Les Andrenètes ne se composent que de deux sortes d'individus; il n'existe pas de neutres ou d'ouvrières chez elles , comme parmi les Abeilles, les Bourdons, etc.; elles vivent so- litaires, et les femelles creusent dans la ter- re des trous assez profonds où elles dépo- sent leurs œufs; elles ferment ensuite l'ou- verlme de ces trous avec des grains de terre après avoir approvisionné leurs œufs d'une pâtée formée d'une certaine quantité de miel et de pollen qu'elles recueillent sur les étamines à l'aide de leurs pattes. Cette tribu était confondue par Linné dans son g. Abeille ( Apis ) ; elle en fut dis- tinguée par Réaumur, qui désigna les espèces qui la composent sous le nom de Pro-Abeil- les. Fabricius en forma le g. Andrœna et le g. Jlylœus, auxquels Latreille adjoignit les g. Jlnlictus, Sphecodes, Nomia, Dasypodacl CoHctes.MM. Lepelletier de St.-Fargeau et AND Serville {Encyd. méth. ) y ont ajouté le g. Scrapter, et, tout récemment, N. Léon Du- four a repris pour une Andrenète de la .France méridionale le g. MogiUa de Fa- bricius, dont les espèces ont été disséminées dans d'autres genres. Voy. , pour plus de détails sur l'organisation , l'art, mellifè- RES. (Bl.) * AADRÉiXlDES et AKDRÉKITES. — Syn. d'A>DRE>ÈTES. (Bli.) * A]\'DREOEA ( nom d'homme ). bot. CR. — ÎVom imposé par Ehrhardt et consa- cré par Hedwig à un genre de la famille des Mousses, ainsi caractérisé par Bridel [Bryo^ logia tinirersa , t. II, p. 725) : Point de pé- ristome. Capsule renflée en forme d'apophy- se h la base, entière au sommet, où un opercule adné , persistant , maintient réu- nies les quatre valves , dans lesquelles elle est fendue au milieu. Calyptre couvrant primitivement la capsule, puis hémisphéri- que et susceptible de se fendre latéralement après sa rupture irrégulière. Séminules nom- breuses , petites , exactement sphériques , lisses et brunes. Ces Mousses sont monoï- ques ou dioïques ; les fleurs mâles axillaires au sommet , la fleur femelle terminale. An- thères 5 à 7, légèrement pédicellées, accom- pagnées de paraphyses nombreuses , plus longues , filiformes , un peu plus grosses au sommet , munies d'articles à segments é- gaux. Pistils 5 à 20, nus, dont un seul de- vient fécond. — LesAndréées ont le port des Jongermannes. Elles sont dressées , rameu- ses , fragiles , et iorment des petites touffes d'un rouge brur. qui passe au noir. Leurs feuilles sont éparses , imbriquées , assez é- paisses en raison de la petitesse de la plante, munies ou privées de nervure , et ont leur réseau composé de mailles ou aréoles circu- laires, disposées par lignes parallèles. La capsule est petite , droite, courtement pé- donculéc , dépassant à peine le niveau des feuilles, et reposant sur une apophyse d'une consistance molle, oblongue ou turbinée. Le pédoncule, un peu renflé à sa naissance , est inséré dans une gaîne très courte. L'oper- cule est conique et petit. Les Mousses qui forment ce genre habitent les deux conti- nents de l'hémisphère boréal. Elles choisis- sent de préférence , pour s'y établir, les ro- chers et les pierres. Peu communes dans les plaines , elles s'élèvent jusqu'à la régioii AND des neiges éternelles. Elles sont vivaces. Linné avait placé parmi les Jongemiannes les deux seules esp. connues de son temps. Ehrhardt , qui créa le genre , le laissa aussi dans la famille des Hépatiques. Hedwig et tous les bryologistes qui Pont suivi Tout dé- finitivement classé parmi les Mousses. Il faut convenir que , par son organisation , il tient le milieu entre l'une et Tautre famille. MM. Endlicher et Lindley ont peut-être eu raison d'en former un ordre distinct des Mousses et des Hépatiques, sous le nom d'Jndréacées. (Toi/, ce mot.) On n'en con- naît que 5 esp. bien distinctes, dont l'une [A. subulata) est originaire du Cap; les 4 autres appartiennent à l'Europe. Comparij à d'au- tres Mousses , ce g. a quelque analogie avec les Sphagmnn par son pédoncule charnu et blanc , non primitivement renfermé dans la coiffe, et avec les Phascinn par un opercule persistant; mais il dill'ère de l'un et de l'au- tre par le mode de déhiscence de sa capsu- le. (C. M.) ANDRÉOLITHE. min. — Mcme cho- se qu'Andréasbergoiilhe. (Del.) * ANDREOSKIA, DC. (Andrzeioski , botaniste polonais ). bot. pu. — Syn. du g. Dontostemon , Andrz., de la famille des Cru- cifères. (^Sp.) * ANDREUSIA (nom d'homme), bot. PII. — G. de la famille des Vacciniées , établi par M. Dunal, et synon. du g. Symphysia de Presl. (m Litt. ad Jacq. 1827). Voy. ce mot. — G. de la famille des Myoporacées, fondé par Ventenat, non adopte, et qui reste réuni au g. Myoporum. Voy. ce mot. (C. L.) ANDREWSIA (nom d'homme), bot. PH. — G. de la famille des Gentianacées , proposé par Sprengel {Linn. Syst., pi. 419), et qui reste réuni au G. Centaurella de Michaux. Voy. ce mot. (C. L.) ANDRIALA (Linné [Phil. Bot.] fait dériver ce nom de àv,^«, à-^vpoi, homme , et de 2>ii . erreur, égarement ; il n'est pas faci- le de saisir les rapports qu'il trouve entre ces mots et les caractères ou propriétés de ces plantes ). bot. pu. — Les plantes de ce genre font partie des Sémiflosculeuses ou Chicoracées, famille des Composées. Elles ont pour caract. : Capit. multiflore. Invol. campanule , formé d'écaillés linéai- res, nombreuses, unisériées, accompagnées quelquefois à la base de quelques petites AND 48.=i folioles accessoires, llécept. couvert d'alvéo- les fimbrillifères se décomposant en espè- ces de soies , ou quelquefois paléacées sur leur contour. Fruits obovés-oblongs, par- courus par 10 stries, couronnés par une ai- grette raide, scabre, unisériée et caduque. — Les Andriala habitent l'Europe australe. Ce sont des herbes bisannuelles ou vivaces, couvertes d'un duvet serré, blanchâtre, dra- pé , et entremêlé de poils glanduleux , prin- cipalement vers la partie supérieure. Les capitules sont à fleurs jaunes, et disposés en corymbe. (J. D.) Al\DRIALOIDES. Andriala ( Voy. ce mot; sh?ci, forme, aspect; qui a l'aspect de VAndriala). — M. De CandoUe a donné ce nom à la première section du g. Conyza, et la caractérise de la manière suivante : Réceptacle muni d'alvéoles à bords entiers. Aigrette à soies scabres , h peu près de mê- me longueur que le fruit. Cette section ne renferme qu'une seule esp., originaire des montagnes de l'Inde. C'est une plante viva- ce, à feuilles couvertes d'un duvet blanc, et à capitules solitaires au sommet des ra- meaux. (J. D.) * AXDRIEUXÏA (nom d'un voyageur qui a parcouru le Mexique dans ces derniers temps ). bot. ph. — Ce g. appartient à la famille des Composées, tr. des Sénécio- nidées. M. De Candolle le caractérise à peu près de la manière suivante • Capitule mul- tiflore hétérogame; fleurs du rayon au nom- bre de 20 environ, unisériées, ligulées, fe- melles, stériles; celles du disque herma- phrodites, tubuleuses, 5-dentées. Invol. com- posé de deux rangées d'écaillés oblongues , foliacées, étalées à leur partie supérieure; récept. convexe, couvert de paillettes mem- braneuses, aiguës, concaves, et embrassant les fleurons. Les fleurons ligules sont coriaces etmunisdeoétamines avortées, réduites à de petits filaments; le style, glabre, se divise en deux rameaux cylindracés. Les fleurs du disque, infundibuliformes , sont pourvues d'étamines hnéaires et d'un style dont les branches se terminent par un petit cône ve- lu. Les fruits des fleurons sont stériles, petits, obovales , comprimés , trigones et velus au sommet ; ceux du disque oblongs , tri- gones, glabres, dépourvus d'aigrette.— Le g. Andrieuxia ne renferme qu'une esp., origi- naire du Mexique ; c'est une herbe vivace 4S6 AIND à feuilles opposées , à rameaux parcourus dans leur longueur par des séries de poils alternant avec les insertions des feuilles. Les fleurs sont jaunes. ( Voy. Delessert , Ir. Select., vol. 4.) (J. D.) *ANDK!OPETALUM [i-j^Tpûoi, raûlc; ffira/ov, pétale; allusion à l'insertion stamina- le). BOT. PII. —G. de la famille des Protéa- cées, tr. des Ilakéées, formé par Schott (i>fsc.), adopté et décrit ensuite par Pohl ( PL bras. , t. 91-92), et dont voici les caractères : Pé- ligone tétraphylle, régulier, à folioles révo- lutces au sommet. Étani. 4, insérées à la base du périgone ; les filaments linéaires- plans, égalant les folioles périgoniales. Glan- (!ules 4, hypogynes, connées entre elles. O- vaire uniloculaire , bi-ovulé. Style filiforme. Stigm. vertical, en massue. Follicule... — Quelques arbres {Rhopalœ Sp. Kunth,, t. 1^1 ) indigènes au Brésil, peu connus, à feuilles alternes, très entières, à épis a\il- laires en grappes, à fleurs unibractéées par deux. ^ (C. L.) * ANDROCÉE. Androcmim [i-j'f.p, àv- ô'poi , par opposition au yuvxt/efov des Grecs : donc réunion d'hommes ; ici, réunion d'éta- mines). bot. ph. — On a proposé d'appli- quer cette dénomination à l'ensemble stami- nal, comme on applique celle de corolle à l'ensemble des pétales ; celle de calice à l'en- senible des sépales ; celle de pistil à l'en- semble du stigmate, du style et de l'ovaire. Elle est peu connue, et son emploi pourrait cependant parfois être utile dans certaines descriptions. (C. L.) ANDROCERA (àvo- yjvoi, qui réunit les deux sexes), bot. ph. — On appelle ainsi la réunion des deux or- ganes sexuels soit sur un même individu, soit dans un même périanthe. Dans le pre- mier cas , ce mot est synonyme de Monœ- cie; dans le second , d^Hermaphroditisme. Voy. ces mots. (A. R.) * AÎVDROGYIXIFLORE. Androgyni- /îonu\h.; Cassandra, Don. ; Zenobia Don. ; Leucotlioë , Don.; Pieris , Don.; Aijo- nisla, Don.( Voy. ces divers mots.). Quant au dernier, comme il a été omis à son ordre al- phabétique , nous en citerons ici les caract. : Cal. o-parli. Cor. ovale. Anth. mutiques sur le dos, tubulées-bicornes au sommet. Style cylindrique; sligm. capité. Graines anguleu- ses. — Arbrisseaux toujours verts , indigè- nes de l'Amérique tropicale et de l'Ile de Bourbon [insulis Borbonicisi'), à feuilles coriaces , souvent très entières , réticulées- veinées , à fleurs terminales, en grappes. ( Don., Syst. III, 8Ô7; A. salicifolia Com- mers;.l. buxifolia hamk., etc. ) (C. L.) ANDROMÈDE. Andromèdes (nom my- thol.). FoRAML\. — G. établi par Montfort {Conchyl. Syst., p. 58) sur une ligure copiée et dénaturée de Fichtelet Moll. {Test. Mi- crosc, p. 49 , f. 5 , f. c. d. ). Nous croyons que c'est une esp. du g. Polyslomelle. {Voy. ce mot.) Lamarck en a fait une Vorticiale. Voy. ce mot. (A. d'O.) * ANDROMÉDÉES. Atidromedeœ {Voy. andromeda). bot. pu.— Tribu de la famille des Ericacées, dont le type est le g. Andromeda , formée par Endlicher ( Gen., PL p. 754), et caractérisée par une corolle dé- cidue. (C. L.) *AIVDROPADUS. ois. — S.-g. établi par Swainson {Class. oj Birds), dans sa famil- le Meriilidœ , sur un oiseau d Afrique (le Merle importun, de Levaillant), et synony- me de notre g., Polyodon, que nous avons proposé dès 185:2 dans le May. de Zool., de Guérin. Voy. le g. Bracliypiis , dont le g. Poliodon est un s.-g. (Lafr.) * ANDROPETALAIRE. Andropeta- laritis {x-j^.p, ■jpoi , homme, étaniine ; «ra/ov, pétale ). BOT. Piî. — M. De Caudolle appli- que celte dénomination aux plantes à fleurs doubles ou pleines ; monstruosité due à la métamorphose des étamines en pétales , et dans laquelle le pistil reste intact , comme cela se voit journellement en horticulture, dans les Pivoines , les Roses . les Camellias etc. (.CL.) AND ANDROPHORE. Androphorum (;«v-y., àvrj'pôç, homme; 9o,îo;, qui porte), bot. pu. — Quelques botanistes , et spécialement M. De Mirbel, ont proposé d'appeler ainsi le faisceau ou les faisceaux formés par la sou- dure des fllets staminaux, quand les étami- nes sont monadelphes , diadelphes ou polya- delphes, ou même chacun des filets des éta- mines en particulier. Dans ce dernier cas, le mot Androphore est , comme on voit, syno- nyme de filet slaminal. Voy. ÉTAMmiî. (A. R.)' AIVDROPHYLAX, Wendl. («v^^, àv- J/50Ç, homme; 9j)a;, gardien, protecteur). BOT. PH. — Syn. du g. Cocculus, DC.,de la famille des Ménispermacées. (Sp.) ANDROPOGON (àv/,;,, â-j-Tflôi, hom- me; 5^>/cov, barbe), bot. pu. — L'un des plus grands g. de la famille des Graminées , type de la tr. des Andropogonées , qui se compose de plus de 150 esp., la plupart exo- tiques, quelques unes cependant croissant dans les contrées méridionales de TEuropc. Le prof. Kunth , dans son Agroslograpliie , a réuni à ce genre les genres Sorghum , lîolcus et Cenlrophorum , et lui assigne les caractères sui\ants : Fleurs disposées en é- pis solitaires , géminées , fasciculées ou en panicules. Épillets géminés ou ternes au sommet : l'un complet et muni d'arête; l'autre stérile , rudimentaire , et ordinaire- ment dépourvu d'arête. Le premier a deux fleurs : l'une inférieure , neutre et unipaléa- cée; l'autre supérieure, hermaphrodite, très rarement femelle, composée de deux écailles qui de\iennent dures et coriaces, et sont mutiques. Les paillettes de la glume sont plus petites, minces et presque transparen- tes; l'inférieure est longuement aristée. Les étamines au nombre de trois; l'ovaire gla- bre; les styles terminés par deux stigmates plumeux; les paléoles tronquées et ordinai- rement glabres ; le fruit glabre , environné par les écailles. En rétablissant le g. Andropogon h peu près dans les limites qui lui avaient été as- signées par Linné , M. Runth y a , par con- séquent , réuni plusieurs des g. qui n'en étaient que des démembrements , et , entre autres , VAnatherum de Palissot de Bcau- vois, VHeteropogon de Persoon, le Colladoa de Cavanilles , etc. Ainsi constitué , c'est , sans contredit, un des g. les plus nombreux T. I. AND 489 en esp. dans toute la famille des Graminées On en compte 174 dans VEnumeratioplan- tariim de M. Runth , qui a paru il y a déjà sept ans , c'est-à-dire en 1855. Quelques esp. du g. méritent d'être citées à cause de leurs propriétés : 1° V Andropo- gon muricalus (Retz, t. III , p. 45 ) , ou J. squarrosus (L. , Suppl. , p. 455) , originaire de rinde, fournit cette racine odorante, au- jourd'hui si connue sous le nom de vétiver, et qui sert à aromatiser le linge et les ha- bits. C'est à tort qu'on a voulu en faire un g. distinct sous le nom de Vetiveria. 2° La racine de VAnd. nardus L. est une des esp. que les anciens désignaient sous le nom de Nard indien. Elle est aromatique et excitante; mais on ne l'emploie plus au- jourd'hui. 5" L''Androp. schœnanthus L. offre éga- lement une racine, mais surtout une tige et des feuilles très aromatiques , qu'on emploie encore aujourd'hui dans quelques prépara- tions pharmaceutiques très compliquées, comme la Thériaque et leDiascordium. (A. R.) *A]XDROPOGONEES. (Toy. andro- pogon.) bot. PH. — L'une des tribus établies par le prof. Runth dans la famille des Gra- minées. Elle contient entre autres les g. Andropogon, Erianthus, Saccharum , etc., etc. Voy. GRAMEVKES. (A. R.) ANDROSACE ( nom d'une plante dans Dioscoride ). polyp. — Kom donné , par les anciens botanistes, à l'Acétabulaire de la Méditerranée. (Duj.) * ANDROSACE {àv^fio^o^y.yi , nom , dans Dioscoride, d'une plante aujourd'hui indé- terminée ; à^à'Ap, ^pôiy homme , et de aà/.o?, bouclier; allusion à la forme peltée des feuil- les). BOT. CR. — Boccone {Museo di piante rare, p. 145) appelle ainsi une petite espèce d'^igaric, à cause de sa ressemblance avec la fleur qui porte ce nom. L'Agaricus an- drosaceus Linn. croît très abondamment en automne sur les feuilles et les rameaux de plusieurs arbres , et particulièrement du chêne. Son chapeau est mince , membra- neux , convexe ou légèrement déprimé au centre , plissé, et d'un roux très pâle. Les lames sont simples, blanches, adhérentes au pédicule, qui est filiforme , plus ou moinr allongé, fistuleux, lisse, sillonné suivant s^a lonfiueur, et d'un brun noir bri/iant. Il ar- .-îl* 490 AND rive souvent dans les temps secs que le cha- . peau avorte ; s'il survient ensuite de l'hu- midité, il s'allonge, se ramifie, et ressemble parfaitement à des crins. Dans cet état, Per- soon et Acharius l'ont décrit sous le nom de Rhizomorpha setiformis. Persoon môme ( Mycologia europ., sect. 1'", p. 49) en a fait le Ceratonema hippotrichodes, en raison de son habitus. Il est probable que plusieurs petits Agarics, qui ont beaucoup d'analogie avec celui-ci, éprouvent les mêmes modifl- cntions quand ils sont soumis aux mêmes cir- constances. (LÉv.) *AlVDROSACÉS.^wdrosacet(«vJ;,30î«- xv), nom d'une plante aujourd'hui indéter- minée [V. androsace] ; à-ji./}, à-j^f.ci, hom- me, et aà/.ci, bouclier), bot. cr. — Pau- let {Traité des Champ., 1. 1, p. 559) a formé, sous ce nom, un petit groupe de Champi- j gnons qui ont quelque ressemblance entre eux, et qui comprend VAg. VaillantiiFTics, VA. androsaceus Lmn., VA. saccharinus Batsch , et l'^l. squammula Batsch. (LÉV.) * ANDROSCEPI A («v^ . d-^'î^ôs , hom- me ; ffïrwv, canne ). bot. vu. — M. Adol- phe Brongniart (m Duperrey II. Bot., 78) a établi sous ce nom un g. dans la famille des Graminées, tr. des Andropogonées, pour une esp. déjà connue , qui a été tour à tour désignée sous les noms (VAntisthiria gigan- tea Cavan. ( le. 5, p. 36, t. 458 ) , Apluda gigantea Spreng [Syst., t. I, p. 290), Cala- minat gigantea Rœmer et Schult. — Cette Graminéc est originaire des Moluques. Ce g. es caract. sont : Cal. 5-parti; seg- AND ments très inégaux, très entiers. Pétales 5, étalés, inéquilatéraux , inonguiculés, non persistants. Étam. pcntadelphes, caduques; androphores larges, très courts, polyandres, insérés devant les pétales. Anthères cordi- formes-orbiculaires , couronnés d'une glan- dule diaphane. Ovaire 5-loculaire ou 1-locu- laire , globuleux ; ovules horizontaux , mul- tisériés dans chaque loge. Styles 5, diver- gents, libres dès la base. Stigmates petits , subcapitellés. Capsule coriace ou subcharta- cée (ordinairement charnue et colorée avant la maturité), l-loculaire ou incomplètement 5-loculaire, seplicide-trivalve ( indéhiscenle dans VA. officinale ) , à 5 placentaires la- melliformes, oblongs, biapiculcsau sommet, séminifères aux bords, attachés aux bords infléchis des valves , libres après la déhiscen- ce; valves cymbiformes, persistantes, de mê- me que les placentaires. Graines petites , plu- risériées sur chaque placentaire, ellipsoïdes , apiculées aux deux bouts, criblées de fosset- tes ponctiformes. — Arbrisseaux ou sous-ar- brisseaux très glabres, exhalant une odeur forte et fétide. Kameaux et ramulcs subté- tragones. Feuilles sessiles ou subsessiles, opposées-croisées , très entières , ponctuées de vésicules transparentes , en général grandes. Fleurs en cimes trichotomes ou paniculées, ou en ombelles. Pédoncules ter- minaux ou subterminaux courts , dressés , anguleux , articulés et 2-bractéolés au som- met. Cor. jaunes, en général grandes. — Ce g. comprend environ 6 esp., dont la plupart habitent la région méditerranéenne. Outre l'.-i, officinale AU. , il faut y rapporter VHijpericum hircinum L., et plusieurs au- tres esp. voisines de cette dernière. (Sp.) * ANDROSTEMMA, Lindl. («vv;/,, «v- J'/îds, homme; ^riyuK, couronne; allusion à la disposition staminale). bot. ph. — G. de la famille des lïctnodoracées, très voisin des Conostylis. M. Lindley {Bot. Reg.Append., p. 4G) lui attribue les caract. suivants : Pé- rianthe semi-supère , cylindracé , cotonneux à la surface externe ; limbe régulier , 0-Ode , réfléchi. Étam. 6 , isomètres, longuement saillantes , insérées à la gorge du périanthe. Anth. linéaires, dressées. Style subulé, tri- parlible à la base. Stigm. indivisé. (Péricar- pe inconnu.) — L'unique esp. sur laquelle se fonde ce g. a été observée dans la Nou- velle-Hollande occidentale (colonie du Swau- AND river). C'est une herbe acaulc , à racine po- lycéphale , à feuilles dressées, comprimées, très glabres ; à pédoncules radicaux, courts, uniflores, dressés, garnis , vers leur sommet , de bractées membranacées ; à fleurs gran- des, verdâtres. (Sp.) ANDROTOMES. Androtomce («v»^ , ccvoVî, homme, éf aminé; ro/ti;, coupe , sec- tion ), BOT. PII. — Cassini proposait de don- ner ce nom aux plantes de la famille des Synanthérées, parce que les filaments stami- naux semblent coupés vers le milieu en une sorte d'articulation produite soit par un étranglement , soit par une .mutation de forme , soit par une coloration différente ; caractère qui lui semblait préférable à celui de la connexion des anthères , pour imposer la dénomination qui exprime littéralement son opinion à la vaste famille dont la pre- mière appellation a prévalu. (C. L.) *AIVDROTRÏCHUM («v^, -Spôi, hom- me ; Ô/:t|, -cpixoç, cheveu ). BOT. PU. — M. Ad. Brongniart ( Voyage de la Coquille, part, bot., p, 176 ) a donné le nom d^Androtri- cliiim à une division du g. Abildgaardia , qu'il a reconnue ensuite comme devant con- stituer un genre distinct. Ce genre serait es- sentiellement caractérisé par rallongement considérable des filets des étamines, qui, par leur nombre considérable, leur longueur et leur blancheur, ressemblent à des poils sor- tant des écailles des épillcts, et accompa- gnent les fruits lorsqu'ils tombent à leur maturité. UAndrotrichum polycephalum, ou Abildgaardia polycephala Brongn., a été décrit par Nées et par Sprengel sous les noms de Cyperus proUfer et trigymis, et [jj'.r Link sous celui à''Eriophorum monte- vidense. Cette plante a en effet un port qui la fait ressembler à certains Eriophonim. Elle croît à l'île Sainte-Catherine et sur le littoral du Brésil méridional. (G...N.) *AIVDRZE JOWSKIA,Reichenb. (An- drzejowski , botaniste polonais ). bot. ph. — G. de la famille des Crucifères (Siliqucu- ses), dont les caract., suivant l'auteur {Ico- nogr. exot., I, tab. 15), sont les suivants: Sépales 4, presque dressés; les 2 latéraux subsacciformes à la base. Pétales 4, oblongs, I obtus. Etam. 6, non dentées, tétradynames. Stigm. obtus. Silique indéhiscente , subté- Iragone ; valves carénées au dos, prolongées au sommel en cornes coniques, comprimées, ANE ^91 aussi longues que le style ; nervures placen- tairiennes convexes; diaphragme innervé. Graines au nombre d'environ 4 dans chaque loge, suspendues, ovales-oblongues, immar- ginées ; funicules filiformes , libres. Cotylé- dons elliptiques , plans , contraires au dia- phragme , accombants. — Herbe annuelle , glabre; feuilles pennatiparties, alternes; pé- tiole amplexatile, auriculé à la base; grap- pes oppositifoliées et terminales ; fleurs blan- ches. — Ce g. , voisin des Notoceras , n'est fondé que sur une esp. , indigène d'Orient : c'est le Lepidium cornutum Smith , et le Notoceras cardamincfoUum DC. (Sp.) AI\E , ou mieux TÊTE D'AME. poiss. — Dénomination qui vient du nom vulgaire que les Languedociens , sous la for- me de Tète d'aze , donnent au Chabot de nos rivières ( Cottus gobio ) , et qui paraît tenir à la grosseur de cette partie du corps. C'est ainsi qu'en anglais on l'appelle Bull- head (tête de taureau), en allemand Kaul- kopf{iè{e en boule), ou Kaulc quappe (lote en boule), en italien Capo grosso, etc., etc. (VAL.) ANE. Asinus. moll. — Les marchands d'histoire naturelle désignent sous ce nom vulgaire plusieurs esp. de coquilles. Ils nom- ment Petit âne le Cyprœa usellus , Peau d'une le Cyprœa caurica. {Voy. porcelai- ne. ) L'âne rayé ou le zèbre , pour eux , est VAchatina zébra Lamarck. ( Voy. agathi- IVE.) Enfin , dans quelques cantons , les pê- cheurs donnent aux Poulpes le nom d'ânes marins. (Foj/. poulpe.) Ces dénominations commencent à tomber en désuétude. (Desh.) ANE. Asinus. mam. — Esp. du g. Che- val. Voyez ce mot. (C. d'O.) ANE RAYÉ. MAM. — Syn. de Zèbre, autre esp. du g. Cheval. Voyez ce mot. (C. D'O.) * ANECIO. bot. ph. — Synon. de se- NECIO. (J. D.) ANEILEMA, R. Br. {âvdlefio,, dévelop- pement?), bot. ph. — Division du g. Com- melina, Dill., caractérisée par un involucrc nul, une inflorescence paniculée - divari- quée (R. B. Prodr. 270). Foy. Commeli NA. (C. L.) ♦ANEIMIA (àvsifxi^-j, nu), bot. cr.— Genre de Fougères de la tribu des Os- mundacées , établi par Swartz ( Synopsis 493 ANE Filic, png. 155), sous le nom à'Ânemia, dont l'orthographe a été modiGée par Kaulfiiss et Sprengci. Il est ainsi caractéri- sé : Capsules presque turhinées , disposées en épis composés ou panicules rameuses , s'essiles, nues (sans aucun induse), terminées supérieurement par une calotte à stries rayonnantes , s'ouvrant par une fente laté- rale. Plusieurs espèces de ce genre avaient été placées par Linné parmi les Osmunda; mais ce dernier genre diffère des Aneimia par ses capsules lisses ou irrégulièrement vei- nées sur toutes les surfaces , au lieu dVtre striées concentriquement au sommet. Par ce caractère, hs Aneimia se rapprochent beau- coup plus des Schizœa, auprès desquels les auteurs modernes les ont placées. Les pani- cules sont plus ou moins rameuses, fréquem- ment géminées à la base de la feuille ; quel- quefois elles sont portées sur de longs pé- doncules qui partent des racines. C'est celte disposition des capsules sur de longs épis or- dinairement géminés qui détermine le port de ces Fougères et en fait un genre facile à re- connaître. Les feuilles ou frondes stériles sont ternées , pinnées , bipinnées ou décom- posées. Il est très facile de voir sur ces Fou- gères la transformalion des feuilles en fron- des fertiles qui sont alors devenues plus lon- gues et plus divisées , portant les sores sur leurs pinnules latérales. Le nombre des Aneimia, primitivement de 17 , s'est accru , par les voyages de Raddi et de Marlius dans le Brésil, de plusieurs espè- ces très remarquables. Ce sont des plantes d'un aspect élégant, et dont plusieurs sont cultivées dans les serres des jardins d'Europe. Elles croissent toutes dans les contrées chau- des de l'Amérique , principalement de la partie méridionale. Le g. Ornithopteris de Bernhardi est sy- nonyme d\ineimia. [G. ..y.) ANELASTES ( àpriv.; veuph.; i)«j- t;;s, qui saute), ixs. — G. de Coléoptères pcntamères, famille des Slernoxes de M. Pejean, ou desScrricornes de Latreilie , éta- bli par Rirby , qui lui donne les caract. sui- vants : Labre couvert, petit, arrondi au som- met. Lèvre presque carrée , bifide. Mandibu- les exsertes , édentées, courbes, aiguës. Pal- pes très courts , ûliformes ; dernier article des maxillaires plus grand, tronqué obliquc- j.icnt. Antennes moniliformes ; dernier arti- ANE cle presque en croissant. Corps linéaire, près-' que cylindrique. Poitrine inerme. — Ce g. lie la tribu des Cébrionites à celle des Éîatéri- des. Il diffère de tous les g. de la première par ses antennes moniliformes , par ses palpes courts, et plus spécialement encore par le la- bre entièrement caché sous le chaperon. Il a beaucoup du faciès des Elaier; mais, outre qu'il en est séparé par les caractères préci- tés , il en diffère encore par ses mandibules avancées et son sternum déprimé. Il est fondé sur une seule espèce , Anclast. Dru-' rit, décrite et figurée dans un ouvrage de Kirby intitulé : Centurie d'Ins., contenant plusieurs genres nouveaux décrits dans sa collection, p. 10, pi. 1, fig. 2. D'après cette figure, M. Dejean avait pen- sé que l'insecte qu'elle représente apparte<- nait au mcme genre que son Perothops cervinus ,• aussi n'a-t-il pas adopté le genre Aneîastes; mais M. Guérin, ayant re- çu depuis cet insecte en nature, s'est assuré qu'il est le même que le Silenus brunnetis de Latreilie {Ann, de la Soc. ent. de Fran- ce, tom. 5, p. liiS) , et que VAgriotes tar- dus Dej. ( 0'= édit. de son Catalogue, 1837 ). Ainsi voilà un Coléoplère qui a reçu trois noms génériques et spécifiques diffé- rents; mais celui (i''Anelastes Drurii Rirby doit prévaloir connue étant le plus ancien. Cet insecte , dont Rirby n'avait pas indiqué la patrie, est de l'Amérique du Nord et appar- tient à la tribu des Cébrionites , Latr. ANELOPTERES. AneJoplera ( àv«- )iuj, je déroule ; ittî^ov , aile). i>s. — Nom donné par Ray aux Insectes à quatre ailes, dont les supérieures n'ont pas la consistance d'élytres. (D.) AIVEMAGROSTIS («vc/.-.;, vent; «- V/jojcTTf;, sorte de Graminée ). bot. vu. — M. Trinius a établi sous ce nom un g. de Graminées fondé sur les Agrostis Spicu ven- ti L. et interrupta L. Palissot de Beauvois avait distingue ce g. sous le nom d\ipera. Voy. AGROSTIDE et APERA. (G...ÎV.) *ANEMARR1IENA {un/jiOi , vent ; xi- pçA mâle ; étaminc qu'agite le vent ). bot. ' PU. — G. de la famille des Liliacées , tribu I des Anlhéricées , formé par Bunge {Enum. I PI. Chin. bor. 66) , qui en circonscrit ainsi les caractères : Périgone corollacé, 6-phylli'. ' segments oblongs-linéaircs , canaliculés, les AISE intérieurs un peu plus courts et plus larges. Étara. 3 ; filaments nuls. Anthères fixées par le milieu sur les folioles pcrigoniales inter- nes. Ovaire 5-loculaire Style filiforme. Stigmate simple. Capsule hexagone, 5-locu- laire , loculicide - trivalvc. Graines 1-2 dans chaque loge , oblongucs, subailées, 5-4-què- tres , noires... — Ce g. ne renferme qu'une plante encore peu connue, ayant le port d'un Asphodèle, et trouvée sur les hautes monta- gnes de la Chine boréale. Le rhizome en est horizontal , rampant ; les feuilles radicales linéaires - lancéolées , très acuminées ; la scape est munie h la base de feuilles larges et subulées, et de bractées hyalines. L'inOores- cence est en grappe terminale, simple, allon- gée. Les fleurs sont agglomérées-éparses , subsessiles, bractéées , petites , de couleur lilas. (CL.) ♦ANEMIA (àv£//('x, vent), ins. —G. de Coléoptères hétéromères, famille des Ta- sicornes, tribu des Diapériales, établi par M. Delaporte (His(. des Anim. articulés, BnlTon -Duménil , t. 2 , p. i>IS). Les Insectes de ce g. ont le corps épais, cylindrique, et le faciès des Jp/iodà's. —M. Serville {lus. orth. , Suites à Buffon ) applique ce nom aune division qu'il a établie dans son g. Tliespis (famille des Mantiens , ordre des Orthoptères ) sur des femelles qu'il a considérées comme des mâles , d'a- près la forme des appendices abdominaux , qui diffèrent réellement de ceux des vérita- bles mâles , mais ne constituent qu'une dif- férence sexuelle. Cette division , que M. Ser- ville pensait pouvoir être regardée comme un g. distinct, doit donc être supprimée. (Bl.) * ANGÉLICÉES. bot, pu. — Tribu établie par M. De Candolle dans la famille des Ombellifèrcs ( Voy. ce mot ) , et ayant wour type le genre Angélique. (Ad. J.) *ANGÉLICOIDES {angelica, angéli- ^ue ; sî^^o; , forme ). bot. ph. — M. De Can- dolle ( Prodr., t. IV, p. 181 ) donne ce nom à une section du g. Peucedanum , caracté- risée par des méricarpes à large rebord et à côtes équidistantes ; des ombelles dépour- vues de collerette générale , mais munies d'involucelles polypliylles; des fleurs d'un jaune verdàtre. Cette section ne comprend que le Peucedanum verticillare Koch , et peut-être est-elle plus voisine des Imperato- ria que des Peucedanum. (Sp.) ANGÉLIQUE, bot. ph. — Nom vul- gaire de VArchangeîica officinalis. (Sp.) ANGELIQUE. Angelica HoCfm. {ange- licus, qui appartient aux anges [is. — G. de l'ordre des Lépidoptè- res, famille des Nocturnes, tribu des Phalé- nites, que nous avons établi dans notre ///'s- toire naturelle des Lépidoptères de France, et auquel nous assignons les caractères sui- vants : Corselet étroit et peu velu. Ailes in- férieures seules légèrement dentelées, avec une échancrure au milieu de leur bord termi- nal. Palpes très minces et n'atteignant pas jus- ANG qu^au chaperon. Trompe longue. Antennes très pectinées chez le mâle et simples chez la femelle. Chenille tuberculée sur le 4^ et le 8« anneau, s'amincissant sur la partie anté- rieure, avec la tète petite et dirigée en avant ; sa transformation a lieu dans un léger tissu entre des feuilles.— Ce g. ne comprend qu'u- ne seule espèce, que nous avons retranchée des Ennomos de M. Treistchke. Elle est dé- crite dans plusieurs ouvrages, et entre autres dans VEncyclopédie Méth. sous deux noms différents : Phal. prunaria et Phal. cory- laria, parce qu'elle offre une variété constante et tranchée , à large bande marginale brune , dont les auteurs ont fait une espèce distinc- te, dans l'ignorance où ils étaient qu'elle pro- venait de la même chenille , qui donne l'es- pèce ordinaire, ainsi qu'on en a eu la preuve en élevant cette chenille. L'Ângérone du prunier se trouve dans une grande partie de l'Europe ; elle est figurée avec sa variété dans VHist. nat. des Lépid. de France, t. VII, pi. 147, fig. 1-4. (D. ) * ANGIAIVTHÉES {àrjûo-j, petit vase ; «v9o5, fleur). — M, De CandoUe a donné ce nom à une division de la tribu des Gnapha- liées. Cette division renferme les genres où les capitules, uni-ou pauciflores, sont réu- nis en un glomérule entouré lui-même d'un involucre général. (J. D.) A]VGIANTIIUS(«vvî''^ sorte de vase; «v9o5, fleur), bot. ph. — G. de la famille des Composées, s,-tr. des Gnaphaliées. Il a pour caract. : Capitules biflores, hétéroga- mes. Réceptacle très étroit , tomenteux. In- volucre de 4 écailles scarieuses, dorées, ova- les, dont deux planes et 2 convolutées en- veloppant chacune une fleur. Corolles her- maphrodites, tubuleuses, à 5 dents. Bran- ches du style plus longues que la corolle et velues à leur extrémité. Fruit oblong, gla- bre, couronné d'une aigrette bisériée, à soies membraneuses, dilatées et denticulées à la base , plumeuses au sommet. — "L''Angian- thus est une herbe originaire de l'île Saint- François, sur la côte australe de la Nouvel- le-Hollande, et munie de feuilles alternes, oblongues, spatulées, obtuses, blanchâtres , tomenteuses , ainsi que toute la plante. Les fleurs sont réunies, à l'extrémité des rameaux, en une sorte d'épi dense, accom- pagné inférieurement de 4 bractées. (J. D.) * AIVGIDIUM , Lindl. ( «y/d^tov, petit ANG 499 vase , capsule ). bot. ph. — Division du g. Cymbidium de Swartz, famille des Orchida- cées. Voy. Cymbidium. (C. L.) ^ ANGIOCARPE. Angiocarpum (ày- yerov, petit vase ; x'j./:Kdi, fruit), bot. ph. -^ C'est le fruit des Angiocarpiepjs. Voy. ce mot. (c. L.) ANGIOCARPES. Ângiocarpi [â.r/ùoy, sorte de vase ; x^pizài, fruit), bot. cr. — Schrader et Fries ont consacré ce nom pour désigner un ordre tout entier de la famille des Lichens , caractérisé par des apolhécies closes, renfermant un nucléus. Les g. Sphœ- rophoron, Endocarpon , Vernicaria, Try- pethelium et Limhoria , sont les types des diverses tribus qui composent cette grande subdivision. Les caract. essentiels en sont : Apothécies closes, percées d'un ostiole , ou s'ouvrant irrégulièrement au sommet , ren- fermant un nucléus ordinairement globu- leux ou ovoïde, ascigère. Fries, qui, dans sa Lichenographia , a adopté le nom créé par Schrader , avait d'abord nommé ce groupe ( Syst. Orb. veget. , p. 258 ) Gasterothala- mi. Ce sont les Cœnothalami phymatoidei d'Acharius ( Lich. Univ. ), elles Verruca- rinœ d'Eschweiler {Lich. Bras.). Plusieurs Lichens gymnocarpiens peuvent subir dans leurs apothécies une dégénéres- cence ou anamorphose , qui rende difficile leur diagnose , et les fasse rapporter à des Lichens de la subdivision qui nous occupe ici. Ainsi , l'on voit tous les jours des Par- mélies dans lesquelles, l'évolution normale des apothécies ayant été arrêtée , celles - ci peuvent simuler une Verrucaire ou une Pertusaire. Il faut avoir observé ces plantes in loco natali, et en avoir acquis une grande expérience, pour ne pas s'en laisser impo- ser quelquefois par ces états tout à fait aty- piques. Meyer et Wallroth sont les deux li- chénographes qui ont jeté 'le plus grand jour sur ces transformations, dont on n'avait pas tenu assez de compte avant eux. (C. M.) * ANGIOCARPI (ày/siov, sorte de va- se , de boîte ; y-xp^oi, fruit), bot. cr. — Persoon donne ce nom à tous les Champi- gnons dont les organes de la fructification sont renfermés dans une enveloppe généra- le. Les Angiocarpes forment la première classe du Synopsis Fungorvm, qui comprend les Sclérocarpes, les Sarcocarpes et les Der- matocarpcs. Voy, ces mots. (Lév.) 500 ANG ANGIOCARPIE^'S. Angiocarpii (i-/- ycTo-j, petit vase; y.'xpv:di, fruit), bot. pu. — M. de Mirbcl donne ce nom aux végétaux dont les fruits, contrairement à ceux dcsGymno- carpiens, sont couverts en tout ou en partie d'un organe qui trompe sur leur forme réel- le. Tels sont les fruits dits : Calïbion , Strobile , SïCÔTiE , etc. Vuy. ces mots. (G. L.) * AIVGIORIDIUM (ày/erov, sorte de va- se ; ù-Toi, forme. L'auteur a probablement voulu écrire aingionidium. ). bot. cr. — Gréville, l'auteur de ce genre, dans le Scof. Crypt. t. ôtO, Flora, t. 510, a pris pour ty- pe le Phi/sarum bivalve Pcrsoon , à qui il assigne les caractères suivants : Péri- dium sessile, membraneux, papyracé , com- primé sur les cotés , sinueux , et s'ouvrant par une rupture longitudinale à son bord supérieur. Les spores sont renfermées dans les mailles d'un réseau adhérant aux parois de la cavité. L'A. sinuosum Grév. croît sur les mousses, les feuilles et les stipules, etc., tombées à terre. Son péridium est d'un blanc gris, long de 2 à 3 lignes et haut de I à 2, comprimé, ondulé, légèrement veiné sur les côtés. Le réseau, comme dans les autres Physarum, n'est pas formé par un capilli- tium, mais par une matière blanche, granu- leuse et irrégulière. Les spores sont noires et globuleuses. Il arrive quelquefois que la rupture du péridium a lieu sur un des cô- tés, ce qui dépend de modifications pro- duites par les circonstances locales et atmo- sphériques. Comme ce Champignon est mu- cilagineux dans son jeune âge, on explique facilement les différentes formes qu'il peut prendre sous l'influence des causes les plus légères. (LÉv.) *A1XGIOSPERMES(^/V£rov, petit vase; oKspjuioc , graine), bot. pu. — Dénomination appliquée aux graines couvertes d'un péri- carpe distinct , et par opposition à celle de Gymnospermes. Voy. ce mot. (C. L.) ANGIOSPERMIE («yyercv, petit vase; ffirf/î^aa , grainc). bot. PII. — Linné donnait ce nom au second ordre de sa quatorzième classe , caractérisée par 4 étam. didynames, et par des graines renfermées dans une cap- sule. Ce mot fait opposition à Gymnosper- mie , nom du premier ordre de cette mê- me classe. Voy. ce mot et méthode. (C. L.) ANG ♦ AXGIOSPORES. Angioipori{i;ytTo*, vase ; sKOflà, semence ). bot. cr. — Meyer divise la famille des Lichens en deux parties fort inégales. La première, à laquelle il don- ne le nom de Lichens angiospores , com- prend tous les g. dans lesquels les sporidies sont contenues dans des thèqucs; la secon- de n'en renferme qu'un petit nombre , et se compose des esp. chez lesquelles les spori- dies sont à nu sur la lame proligère. Mais j'ai démontré pour l'un de ces g., le Sphœ- rophoron , que celles-ci , primitivement in- cluses dans des thèques , n'étaient libres de toute enveloppe qu'à une époque avancée de leur existence. Comme il est probable qu'il en est ainsi pour les deux autres {Coniocy- be et Calyciutn), cette division du lichéno- graphe allemand reste donc sans fondement ou ne s'appuie que sur une base bien chan- celante. (C. M.) * AXGIOSTOMES. Angiostoma ( an- gio, corruption d'ango [iky/.ui], je serre; Tro>a, bouche ). MOLL. — 31. de Blainville a donné ce nom à une famille de l'ordre de ses Paracéphalophorcs siphonobranches , comprenant ceux de ces mollusques dont la coquille a une ouverture généralement fort étroite. (C. d'O.) * ANGIOTHÈQUES.^wff/or/teci ( ày- ysLov, sorte de vase; &i/>i, tout objet dans lequel on en serre d'autres ; ici , thèque ). BOT. CR. — TVom de Fa première classe des Champignons de Persoon ( Vispos. Meth. Fung. ), et qu'il remplaça plus tard par ce- lui d'Angiocarpes. [Voy. ce mot.) (LÉv.) * AIVGLARITE ( Anglar, nom de loca- lité ). MIN. — Nom donné par Berthier au phosphate de fer hydraté en petites masses rayonnantes, vertes, qui se trouve à Anglar, près de Limoges. Voy. phosphates. (Del.) AIVGLE , angulus ( corruption A'angu- lus, angle ).MOLL. — Sous ce nom, M. Mé- gerle (nouvelle classification des Coquilles bivalves, publiée en 18H dans le Magasin de Berlin) a proposé ce genre; il le subdi- vise en plusieurs groupes de Coquilles, que Lamarck rapporte plus naturellement à ses genres Telline et Psammobie. Foy. ces mots. (Desh.) * Al\GLÉSlTE(.l»)âr/esea, île de la mer d'Irlande). MVS. — Nom donné par Beu- dant au sulfate de plomb naturel , dont les AN G mines d'Anglesea fournissent de beaux échantiUons. Voy. plomb et sulfates. (Del.) ♦ ANGLEURIA ( d'Angleur , nom de l'habitation d'été de l'auteur du g.). i?(S. — G. de l'ordre des Diptères, établi par M. A. Carlier, conservateur du Cabinet de Zoolo- gie de l'université de Liège. Ses caract. sont : 5"= article des antennes très comprimé et pointu , terminé par un style bi-articulé , un peu plus long que les antennes. Yeux velus ; face très étroite dans les mâles. Organes co- pulateurs ayant leurs appendices intérieurs terminés par un renfiemcnt en forme de bouton, et les extérieurs filiformes. — Ce g., dont l'auteur n'a encore trouvé que deux in- dividus mâles, diffère de tous ceux qui l'avoisinent par la conformation des organes copulateurs et par le style des antennes. Il se rapproche des Porphyrops de Meigen ( 2« div.) par la forme des antennes, dont le sty- le est inséré à l'extrémité , et par les appen- dices extérieurs des organes copulateurs , fi- liformes et rejetés en arrière; des Raphhim et des DoUchopes en général par le devant de la tète , dont la face est très étroite dans les mâles; et enfin des DoUchopes et un peu des Raphium, par la direction des nervures des ailes. L'unique espèce sur laquelle ce g. est fondé est nommée par l'auteur 4. anten- nata ; elle est figurée et décrite dans les Ann. de la Soc. ent. de France, lom. IV, p. 659, pi. 20, fig. c. (D.) AIXGOLAM , Adans. (nom idéal), bot. PH. — Syn. du g. Alangium ( famille des Alangiées ). (Sp.) ANGOLAMIA, Scopol. ( nom idéal ). BOT. PII. — Syn. du g. Alangium ( famille des Alangiées). (Sp.) AIXGOLAIX. BOT. PH. —Nom français du g. Alangium. (Sp.) ANGOPIIORA, Cavan. (ay/os. sorte de vase; tpôpoç, porteur), bot. ph. — G. de la famille des Myrtacées ( tr. des Leptosper- mées, DC. ) , offrant pour caract. : Cal., tur- biné , 5-denté , 5- ou 10-costé. Dents persi- stantes. Pétales 5 , libres. Étam. en nombre indéfini. Anthères ovales. Style filiforme. Stigmate capitellé. Capsule adhérente, co- riace, turbinée, tronquée, ô-loculaire, 5-val- ve , oligosperme, ou par avortement 1-sper- ine. Graines aptères, quelquefois marginées. —Arbres. Feuilles grandes, opposées (les su- ANG 501 périeures parfois alternes } , non ponctuées. Fleurs en coryfnbe. Cor, blanche. — Ce g. , propre à la Nouvelle-Hollande , renferme 5 esp. L'^. cordifolia Cavan. se cultive com- me arbrisseau d'ornement dans les collec- tions de serre. (Sp.) AIVGOR A , et non Angola, mam. — Va- riétés de Chats , de Lapins et de Chèvres ( Voy. ces mots.) originaires d'Angora, dans l'Anatolie. (C d'O.) AAGOSTURA. bot. ph. — L'arbre à écorce fébrifuge, connu dans le commerce sous ce nom, emprunté à celui de la ville où on l'avait connu pour la première fois , est devenu pourRœmeretSch«ltes le type d'un g. qu'ils ont appelé de même, mais qui ren- tre dans d'autres plus anciens , notamment dans le Galipca d'Aublct. Voy. ce mot. (Ad. J.) AjVGOURÏE. Angtiria Linn. ( nec Tourn.). — Psiguria, Neck.(àv7otJ/;iov, sorte de melon d'eau), bot. pu.— G. de la famille des Cucurbitacées (tr. des Cucurbitées), au- quel on attribue pour caract. : Fleurs monoï- ques.—jF?eHrsj?îâ7es .Cal. campanule, 5 den- té. Cor. (de couleur rouge) ventrue , 5-fide , cohérente inférieurement au calice ; limbe étalé. Étam. 2 , opposées , libres. — Fleurs femelles : Calice et corolle comme ceux des fleurs mâles. Etam. 2, stériles. Style semi- bifide. Stigmates 2-fides. Baie 2-4-loculaire, subtétragone, polysperme. (Graines incom- plètement connues.) — Herbes à racine char- nue, verruqucuse. Feuilles anguleuses ou lobées. Pédoncules axillaires. Fleurs mâles en grappes; fleurs femelles solitaires. Fruit mangeable dans quelques esp. — Ce g. est propre à l'Amérique équatoriale. On en connaît 7 esp. (la plupart très superficielle- ment signalées). (Sp.) AIVGREC. Angrœcum ( altération du nom malais Angurek, appliqué aux plantes de ce g.), bot. ph. — G. de la famille des Orchidées et de la tribu des Vandées, établi par Du Petit-Thouars [Orch. Afr., tab. 65), et caractérisé de la manière suivante par M. Lindley : Périanthe étalé. Sépales et pétales à peu près égaux, libres. Labelle sessile, continu avec la base de la colonne, charnu, indivis, beaucoup plus large que les pétales. Éperon droit, cornu, souvent presque cylin- dracé, beaucoup plus long que le périanthe, rarement obconique. Colonne courte , près- 503 ANG que cylindrique , rarement allongée, semi- cylindrique. Anthère bilocuraire, tronquée. Masses polliniques au nombre de deux , bi- partibles, à caudicule courte, étroite; à glande triangulaire.— LVsp. type du g. An- grœcum est 1'^. eburneum Du Petil-Th. , (loc.cit.), figuré par M. Bory de Saint- Vincent {Voyage aux îles d'Afrique, t. 19) sous le nom de Limodorum eburneum. Cet- te plante est assez commune dans les îles de France , de Bourbon et de Madagascar. Elle croît sur les arbres , est munie d'une tige et de feuilles coriaces, ligulées, striées. Les fleurs en sont grandes , verdâtres , avec le labclle d'un blanc d'ivoire. Dans son Gênera and Species of Orchidaceous Plants , M. Lindley a porté le nombre des esp. d'iln- grœcum à 19, déjà signalées par Du Petit- Thouars, et parai. Acb. Richard dans sa Monographie des Orchidées des iles Mau- rice. Il leur a joint 2 autres esp. , l'une du Cap de Bonne -Espérance, l'autre de l'île d'Haïti; mais, plus tard , dans le Botanical Register, n» 1522, il a proposé de séparer des Angrœcum quelques espèces décrites par Du Petit-Thouars, et il en a formé le g. OEceoclades. Le g. Aerohion de Sprengel a été fondé sur V Angrœcum fragrans, qui ne doit pas être séparé du genre primitif. C'est cette plante dont les feuilles aromati- ques sont connues et livrées dans le com- merce sous les noms de Faham et de Thé de Vile Bourbon. Enlin le g. Aeranthus a pour type VAngrœcmn sesquipedale Du Pe- tit-Th. Voy. Aeranthe. (G....N.) ANGUIFORMES. Angui formes {An- guis , serpent ; forma , forme ). rept. — Voyez Batrachopbidiens. (G. B.) ANGUILLARD. rept. — Dénomina- tion spécifique d'un Batracien du g. Protée. Voy. ce nom. (G. B.) ANGUILLARIA ( anguilla, anguille; peut-être en raison de l'ondulation du bord des feuilles ). bot. ph. — G. de la famille des Myrsinacécs, formé par Gaertner, et sy- non. du g. Ardisia de Swartz. Voy. ce mot. (CL.) ANGUILLE. Anguilla {anguilla, nom du môme poisson chez les Latins), poiss. — Poisson connu de tout le monde, abon- dant presque à l'excès dans les rivières , les lacs et les étangs de toute l'Europe , quoi- qu'il paraisse moins commun vers le Nord: ANG ce qui doit faire penser que l'Anguille craint le froid. Quelques unes de ses habitudes s'expliquent aussi par la crainte du froid. Ce poisson a le corps allongé, arrondi vers la poitrine et comprimé vers la queue. Cet- te partie du corps est entourée par les trois nageoires verticales, réunies entre elles; la dorsale n'avance pas sur le dos jus- qu'à la région des pectorales, qui sont les seules nageoires paires du poisson; car il n'a pas de ventrales. Les nageoires de la poitrine sont petites, et insérées au dessus de la fente verticale des ouïes. L'ouverture des branchies est réduite à leur simple fente , parce que la membrane branchiostège , sou- tenue par rayons , est attachée tout autour du cou. L'appareil operculaire est composé des quatre pièces qui se retrouvent dans le plus grand nombre des poissons osseux, sa- voir : l'opercule , le sous - opercule , le préopercule et l'interopercule. Il y a des dents sur les mâchoires , sur les palatins et sur le vomer. La peau est enduite d'une mucosité abondante , sécrétée par des glan- des ouvertes le long de la ligne latérale. Cet- te mucosité recouvre les écailles petites, ob- longues, très nombreuses, et très fortement attachées au derme. La peau a, d'ailleurs, une forte ténacité qui la fait employer dans plusieurs arts. Elle est très adhérente aux muscles qui ont des fibres courtes, retenues par un tissu cellulaire très dense , et dont les mailles sont remplies d'une graisse hui- leuse abondante. L'estomac est un long cul- de-sac , et est suivi d'un intestin qui n'est pas très long. Le foie est épais , de couleur fauve ou jaunâtre, et n'a qu'un seul lobe si- tué en travers sous l'œsophage. La vésicule du fiel est grande; la rate est noirâtre. Il y a une grande vessie natatoire , pourvue de corps rouges glanduleux très gros; elle com- munique avec l'intestin. Les reins sont longs et gras , et versent l'urine dans une vessie uri- naire allongée , qui s'ouvre derrière l'anus par un trou rond, facile à trouver. Entre le canal intestinal et la vessie aérienne flottent, dans l'abdomen, deux rubans oblongs, plis- sés comme une fraise, qui ne paraissent, au premier aspect, être qu'un épiploon très gras , ce qui les a fait souvent nommer les corps graisseux. Ce sont les annexée des organes génitaux. On trouve l'albumine des œufs attachée à ANG oes membranes ; car j'ai fait bouillir dans réther des portions de ces corps graisseux , et j'ai trouvé au fond du tube et du verre des globules durcis, non dissous dans Téther à chaud; ces globules n'étaient donc pas formés dégraisse seule, mais d'albumine. D'ailleurs, les organes représentés par Richard Owen , et indiqués par plusieurs auteurs comme les organes génitaux de l'anguille , ont encore besoin d'être étudiés avec soin , et Ton est loin d'en avoir une connaissance anatomi- que parfaite. Le cœur lymphatique, organe curieux dont on doit la découverte au célèbre pro- fesseur Mûller de Berlin, a été observé pour la première fois sur l'Anguille par M. Marshall Hall, et on en trouve une flgure dans l'ouvrage de M. Yarell. Le docteur Marshall Hall, en poursuivant ses recherches sur la circulation dans les Reptiles et les Poissons , a vu , en 1851 , ce sac doué de pulsations près de la queue de l'Anguille. Il est situé à la fin de la veine caudale du poisson. M. Miiller n'a pu voir de pareils organes chez les iMammifères et les Oiseaux , et M. Richard Ow en pense même que les cœurs lymphatiques remplacent, dans les dernières classes , les valvules qui n'exi- stent en grand nombre que dans les deux premières classes de Vertébrés. Il était donc nécessaire qu'il y eût dans les Reptiles et les Poissons un agent pour diriger et exciter le mouvement de la lymphe chez ces ani- maux , tandis que les valvules des vaisseaux lymphatiques des Mammifères et des Oiseaux impriment à la lymphe un courant inter- mittent et une direction bien déterminée. Les eaux douces de l'Europe nourrissent plusieurs esp. d'Anguilles , désignées depuis très long-temps sous leurs différents noms vulgaires, soit dans Lacépède, soit déjà dans Pennant. J'ai fait à leur sujet de nombreu- ses recherches , et les observations que j'ai communiquées à M. Cuvier lui ont- fourni des matériaux pour établir les distinctions "dont il a exprimé les caract. dans la secon- de édition du Règne animal. Depuis , M. Yarell a donné , dans son ouvrage sur les Poissons d'Angleterre, d'excellentes figures de trois de nos espèces. Cependant j'ai lieu de penser que quelques unes des différences appréciées entre les nombreux individus d'Anguilles soumis à nos observations , et que l'on a considérées comme des caract. ANG 503 spécifiques, tiennent à la différence des sexes. Je présume, par exemple, que l'Anguille nommée le Pimperneau est le mâle de l'Anguille p?<7(-6ec,- toutefois, je n'ose en- core TafTirmer. Ces diverses Anguilles ont à peu près les mêmes mœurs , et, par con- séquent , le même genre de vie. L'Angifille vit dans les eaux courantes ou dormantes indifféremment. Elle aime le mouvement de la vanne d'un moulin , de même qu'elle croît dans l'eau d'un fossé. C'est un poisson vorace , qui se nourrit de petits animaux de sa classe , et surtout de Goujons, dont il est très friand; mais qui attaque aussi les petits quadrupèdes et les oiseaux aquatiques , les vers , et mê- me les débris des corps des animaux que l'on jette à l'eau. Il chasse particulièrement pendant la nuit; le jour, il se tient blot- ti dans les touffes de plantes aquatiques , ou même se retire dans des trous le long des berges, et l'on en prend jusqu'à trente dans un même trou. On les force à en sortir en les enfumant comme on le fait pour les Renards. L'Anguille s'enfonce aussi sous la vase des étangs, pendant le froid, mais c'est sur- tout quand on met ces amas d'eau à sec pour en faire la pêche ; on est même obli- gé de faire marcher sur cette vase et de la piétiner pour en faire sortir les An- guilles. Dans les chaleurs de l'été, et quand le temps est orageux, les An- guilles aiment aussi à sortir de l'eau, et vont quelquefois très loin au travers des herbes. Elles chassent à terre, mangent les petits reptiles, les colimaçons, et même, quand elles sont dans les champs cultivés, certaines plantes dont elles sont très frian- des, entre autres les pois. Si elles sont surprises par le jour et les chaleurs , elles se blottissent dans une touffe d'herbes , et , roulées sur elles-mêmes, y attendent la nuit suivante. Il n'est pas très rare qu'en fauchant les prairies le fer des travailleurs coupe une Anguille. J'en ai vu de très grosses qui avaient été ainsi blessées. Dans les eaux courantes, elles nagent avec force et rapidité contre les courants ; mais en descendant, elles se laissent, le plus sou- vent, entraîner au fil de l'eau sans faire d'ef- forts ; aussi prend-on beaucoup d'Anguilles dans de grandes nasses tendues en travers S04 ANG des rivières, et bordées, de chaque côté, d'u- ne muraille faite avec de grandes perches entrelacées de branchages, et dont les trous sont bouchés avec de la vase. C'est ce que les pêcheurs appellent des gords. On en prend surtout en grande quantité dans ces Glets, à l'époque où l'Anguille descend le courant des rivières pour se rendre à la nier , vers l'eau salée ou saumâtre, aûn d'y frayer. II y a lieu de s'étonner que Ton ait per- pétué et que l'on perpétue encore les contes les plus ridicules sur la reproduction des Anguilles ; car, au milieu de toutes ces fa- bles, on trouve consignés, dans presque tous les ouvrages qui traitent de l'histoire na- turelle de l'Anguille, des faits vrais, et plus ou moins déguisés dans des rapports basés sur les erreurs populaires. L'observation que les Anguilles se ren- dent à la mer pour y frayer est, je dirai, aus- si ancienne que {"Histoire naturelle. Elle est déjà consignée dans les Halieutiques d'Oppien. Depuis, de très bons observa- teurs ont affirmé ces faits , et Spallanzani l'a très bien établi dans ses ouvrages, si rem- plis de faits curieux et bien observés. Ces observations ont été reproduites de nou- veau par M. Yarell dans son excellent ou- vrage. Nos pêcheurs de la basse Seine croient que l'Anguille est ovipare. Suivant eux, elle fraie une première fois vers la Gn de février ou le commencement de mars , et une seconde fois au mois de septembre. Ce- pendant un fait avancé par M. de Joannis {Revue zoologique, 1859, n» 2) pourrait faire croire à la viviparité, ou mieux, à l'o- vo-viviparité de l'Anguille. Un paysan lui a dit qu'ayant mis une grosse Anguille entre deux plats, et l'ayant ensuite découverte à son retour à la maison, après le tra- vail aux champs , il la trouva entourée de plus de deux cents petites Anguilles lon- gues d'un pouce et demi à deux pouces, grosses comme des fils et presque blanches. M. de Joannis n'a d'ailleurs pas vu cette ponte ; il ne la rapporte que sur l'assertion d'un homme qui n'était pas en état de bien observer. La longcur, la couleur et la gros- seur indiquées pour les petits nouveaux-nés, me portent à croire que l'Anguille en ques- tion s'était débarassée d'une grande quan- ilé d'Ascarides ou de Claires, sortes d'intes- ANG tinaux dont ces poissons nourrissent quel- quefois des masses surprenantes. L'innom- brable quantité de petits produite par l'An- guille me ferait croire au mode de repro- duction ovipare. Elle fraie dans la vase, après une sorte d'accouplement ; c'est-à- dire que le mâle se place près de la femelle , et, le plus souvent, les individus sont tôte bêche. Ils exécutent tous deux des mouve- ments qui font dire aux pêcheurs qu'ils se frottent le ventre l'un contre l'autre; le mâle arrose de sa laitance les œufs que pond la femelle , de sorte que l'accouplement est analogue et comparable à celui des grenouil- les et des crapauds , dont le mâle arrose les œufs de sa laitance , et les féconde au fur et à mesure que le chapelet qui les con- tient est expulsé par la femelle. Il paraît même que quelquefois plusieurs Anguilles de sexe diCTérent se tiennent entrelacées. Je ne pense pas que les œufs de l'Anguille soient isolés ; je les crois réunis ensemble par une viscosité analogue à celle qui réu- nit les œufs de nos Perches d'eau douce. Ces œufs forment de petits pelotons en for- me de boules arrondies. Je ne sais pas si chaque boule contient tout ce qu'a pondu une môme Anguille, ou si une femelle pro- duit plusieurs de ces pelotes. Les petits é- closent bientôt , et restent , pendant les pre- miers jours de leur naissance , réunis dans ces pelotes , que les pêcheurs des rives de !a Loire, au dessous de Nantes, vont ramasser et jeter dans des étangs qu'ils veulent peu- pler d'Anguilles. Quand les petits ont atteint 4 à 5 centim. de longueur , ils se débarras- sent des liens qui les retenaient ainsi pelo- tonnés , et ils semblent alors adhérer à la plage qu'ils paraissent encore sucer. Ceci explique pourquoi l'on dit que les Anguilles naissent du limon ou de la vase de la mer. Quand ces poissons ont acquis quelques for- ces, ils Femontent tous en bandes serrées le fleuve principal ou ses aflluens : ils re- çoivent alors le nom de Montée. Ils se ré- pandent ainsi dans toutes les eaux avoisi- nantes. La quantité de ces poissons est si grande dans certaines rivières , qu'on ne saurait s'en faire d'idée sans l'avoir vue. On en prend la charge de chevaux sur les bords de la Loire. Quand les petites Anguilles ont atteint 10 à 12 centimètres, elles sont gros- ses comme un tuyau de plume, le plus ANG souvent tl'iin beau jaune soufre, el pren- nent dans quelques localités le nom de Ci- velles; mais, parvenues à cet âge, il y a dans leur croissance, dans leur manière de vivre et dans leur mode de dispersion dans les différentes eaux , plusieurs points encore obscurs , et , par conséquent , il y a encore plusieurs questions auxquelles il est difficile de répondre d'une manière très précise. Ceux qui étudient et observent les Poissons ont dû être étonnes que ce ne soit que dans les ports de mer , ou très près d'eux , que l'on voit arriver sur les marchés de petites Anguilles; j'entends des Anguilles ayant déjà la couleur et la forme des Anguilles adultes, et longues seulement deOn'jaO àO-^jôG envi- ron. La montée se cache-t-elle dans les pre- miers -étangs voisins de la mer , et les An- guilles y prennent-elles leur seconde crois- sance? Et, cependant, les Civelles mon- tent dans la Loire jusqu'à Angers , et en troupes très nombreuses; mais j'ignore ce que deviennent les Anguilles dans iios riviè- res et nos lacs jusqu'à ce qu'elles aient at- teint la taille de 0"',45 à 0'",50, qui est cel- le où l'on commence à les trouver dans nos eaux douces. Elles prennent ordinairement une taille d'un mètre et même davantage. Le Cabinet du Roi en possède une qui a l'",70 de lon- gueur, et dont la circonférence estdeO"'ôiJ. M. Yarell en cite du poids de vingt-sept livres. Une seconde question, dont la solution est loin d'être complète, est celle de savoir com- ment les Anguilles se rendent dans les lacs intérieurs, et les peuplent, surtout quand ces lacs sont à de grandes hauteurs au des- sus du niveau de la mer. Sennebier a déjà fait remarquer qu'il n'y a pas d'Anguilles dans le lac de Genève, parce que, dit-il, il pe communique pas avec la mer, à cause de la perte du Rhône; tandis que l'on trou- ve ce poisson dans le lac de Morat; mais il est toujours difficile de donner une explica- tion bien satisfaisante de la quantité d'An- guilles qui se trouvent dans certains lacs, du développement qu'elles y prennent, de la convenance qu'elles y trouvent et dont on peut juger , par la grosseur à laquelle elles parviennent , lorsqu'on a la certitude que la nature n'a pas mis les organes génitaux en état de reproduire l'espèce. T. I. ANG 505 On ne voit pas, du moins dans nos eaux douces, d'Anguilles avec des laitances ou des ovaires pleins. C'est à cette circonstance qu'il faut attribuer l'origine de toutes les fa- bles reproduites sur les générations des An- guilles. Pourquoi, si les Anguilles peuvent en- trer dans ces lacs, n'en sortent-elles pas quand elles sont adultes et assez grandes pour frayer? L'action continue de l'eau douce de ces étangs empêche- 1- elle le développement des organes génitaux? produit-elle une sor- te de castration naturelle? et alors n'est- ce pas à cette circonstance que tient la quantité de graisse et d'huile dont le corps de ce poisson abonde? Les Anguilles sont, dans certains pays, d'un très grand rap- port. Le marché de Londres en est four- ni par deux compagnies hollandaises, qui ont chacune cinq vaisseaux disposés pour contenir une cargaison de 15 à 20,000 livres d'Anguilles vivantes. L'un est stationnaire près de Londres quand les autres retournent en Hollande pour se fournir de nouvelles Anguilles. Chaque marchand paie un droit de treize livres sterling par chaque cargaison pour avoir la permission de vendre. Les la- gunes salées de Commachio , qui reçoivent les crues du Pô, du Reno et du Ronco , et de tous leurs affluents, sont célèbres aussi depuis longues années par la quantité de Muges et surtout d'Anguilles qu'elles pro- duisent. On estime que la pêche des Anguil- les, qui se fait de septembre à décembre, produit cent dix mille pesi d'Anguilles ( un peso vaut 23 livres romaines ou S*^ ,49, et dans le printemps on en tire 8 à 10,000 pesi. Ces Anguilles , préparées de diverses manières, sont envoyées dans toute l'Alle- magne , et celles qu'on mange fraîches sont distribuées dans les états pontificaux , le royaume Lombardo-Vénitien , le Piémont , les états de Modène , de Parme , de Toscane et deNaples. Après ces généralités sur les Anguilles, j'ajouterai que nous distinguons sur nos cô- tes : i°VAnguille au long bec{Ânguilla acu- tirostris Yarell) , qui a la tête étroite , le museau pointu, la mâchoire inférieure plus longue, et cependant le crâne plus large, et cent trente vertèbres au squelette. 20 L'Anguille pimperneau {Glut-eels des Anglais), à tête plus large, à cause de la 32* 506 ANG grosseur des crolaphytes ; à yeux plus grands, à crâne plus étroit , et qui n'a que cent quinze vertèbres. 30 L'Anguille plat bec (ou Grig-cel des Anglais), qui a l'œil plus petit, le museau plus aplati , le crâne encore plus étroit. M. Yarell croit qu'il faut encore distin- guer comme espèce le Snig-eel des An- glais. Je crois aussi qu'il faudrait encore en distinguer d'autres en Europe. M. Savi- gny m'a entre autres donné une Anguille distincte par ses formes, et qu'il m'a assuré Hre tout à fait marine ; il l'a prise à Na- ples ; elle ne sortirait , selon lui , jamais de l'eau salée. On volt d'après cela que l'Anguille devait être considérée comme type de genre dans la famille des Anguilliformes ; et c'est effec- tivement ce qu'a fait M. Cuvier. Les An- guilles sont pour lui des Apodes qui ont les trois nageoires réunies, les pectorales et les ouïes ouvertes sous les nageoires. Il divise le groupe en deux : celui des Anguilles dont la dorsale naît sur le dos, loin en arrière des pec- torales, et celui des Congres {Voy. ce mot), dont la dorsale naît presque sur la nuque. Celles-ci sont marines, tandis que les Anguil- les sont généralement d'eau douce. Le g. des Anguilles est nombreux en espèces é- trangères. On en connaît des Etats-Unis, des eaux douces de l'Inde. Les îles les plus iso- lées en nourrissent aussi dans leurs eaux douces. Nous en possédons des Canaries, de l'île de France, où elles atteignent une taille aussi grande qu'en Europe. Celles des Canaries offrent une habitude plus extraordinaire encore que celles de l'Eu- rope , car elles vivent dans des torrents qui se dessèchent, et restent trois ou quatre mois à sec cachées sous les pierres. Toutes les espèces de ce g. étaient confondues sous le nom de Murœna anguilla. (Val.) ANGUILLE DE HAIE. rept. — IVom vulgaire de l'Orvet. (G. B.) ANGUILLE DU VINAIGRE, DE LA COLLE, etc. — Voyez anguillule. (Duj.) ♦ ANGUILLIFORME. Anguillifor- mis {anguilla, anguille; forma, forme). zooL. — Se dit des Poissons et Reptiles qui fint la forme d'une Anguille. (C. d'O.) ANGUILLIFORMES. Anamllifor- ANG mis {anguilla, anguille; forma, forme). poiss. — Nom du quatrième ordre des Ma- lacoptérygiens dans le Règne animal de M. Cuvier. Il correspond au g. Murœna de Lin- né , et à quelques g. déjà établis par Bloch et Lacépède. Il réunit tous les Poissons sans ventrales, le plus souvent sans pecto- rales , et quelquefois sans aucune nageoire. Leur forme est allongée , leur peau visqueu- se , avec ou sans écailles , et dont l'anatomie varie assez. (Val.) *ANGUILLOIDES(an3Wî7/a, anguille; d-Toi, forme : mot hybride), poiss. — Nom imaginé par quelques auteurs pour désigner comme famille ce dont M. Cuvier faisait un ordre. (Val.) * ANGUILLULE. Anguillula {anguil- la, anguille), vers. —G. créé par M. Ehren- berg pour plusieurs Vers nématoïdes, an- ciennement confondus avec les divers Infu- soires, auxquels on donnait le nom de Vi- brions , réservé aujourd'hui pour les seuls Infusoires filiformes , sans organisation ap- préciable, et sans organes locomoteurs vi- sibles. Les Anguillules, par leur structure, se rapprochent beaucoup des Ascaridiens et des Oxyures. Comme ces Vers, elles ont un tégument résistant , élastique , stiié en tra- vers; un long œsophage musculeux , renflé à sa base, séparé par un étranglement de l'intestin, qui est large, droit, et se terminant par un anus latéral , en avant de la queue. Elles ont des sexes séparés : les femelles ont un ovaire contenant des œufs qui , chez la plupart, cdosent à l'intérieur du corps de la mère ; les mâles ont un long vaisseau séminal ou testicule aboutissant, près de l'a- nus, à un pénis en forme de tige courbée en arc et résistante. La bouche est armée à à l'intérieur de trois tiges courtes , articu- lées à l'extrémité de l'œsophage. Les Anguillules les plus connues sont cel- les qui se développent dans le vinaigre et dans la colle de farine. Elles ont été obser- vées par tous les micrographes depuis Leeu- wenhoek, et nommées parMùller Vibrio an- guillula aceti et Vibrio anguillula glutinis ; mais elles forment deux esp. bien distinctes par leur taille. Une troisième esp., non moins célèbre , est celle qui se trouve dans le blé niellé , et qui a été étudiée complète- ment par Bauer en Angleterre , sous le nom ANG de Vibrio tritici. Cette esp. est surtout re- marquable par la propriété qu'elle a de se dessécher entièrement sans perdre la vie, et de pouvoir mûme, à plusieurs reprises, pas- ser alternativement de l'état de vie à l'état de dessiccation complète et de mort appa- rente. Des Anguillules de cette esp., sous la forme de fibrilles sèches , cassantes , jaunâ- tres , forment des amas considérables dans l'intérieur des grains de blé niellé , où elles remplacent la fécule. Ces fibrilles , humec- tées avec de l'eau, se gonflent peu à peu, et finissent par reprendre la vie au bout de quelques heures. Elles sont vivipares, et gé- néralement plus grosses que celles du vinai- gre et de la colle. D'autres Anguillules se trouvent , soit dans les eaux stagnantes, soit dans la terre humi- de , dans les touffes de brumiet , dans les croûtes vertes d'oscillaires qui se ferment à la surface du sol , enfin dans l'intérieur du corps des Lombrics, et dans l'intestin des Limaces, des Chenilles et de divers In- sectes. Il est bien probable qu'on pourra distinguer entre elles non seulement des esp., mais aussi des g. différents. Plusieurs de ces Anguillules ou Vibrions terrestres sont susceptibles de se dessécher sans périr; d'autres peuvent offrir diverses particulari- tés d'organisation en se développant plus complètement. (Duj.) ANGUllVAIRE. Ânguinaria ( anguis , serpent), moll. — Dans son Essai d'un nou- veau système de Conchyliologie , M. Schu- macher propose de donner ce nom à un g. créé depuis long-temps par Larharcksous le nom de Sihquaire. Ce changement proposé par l'auteur danois ne peut être adopté. Yoy. SIMQL'AIRE. (DESH.) ANGUllVE [anguis, serpent), bot. PU. — Nom français donné par quelques au- teurs au g. Tricliosanthes, de la famille des Cucurbitacées. (Sp.) ANGUIS. KEPT. — Nom d'un serpent chez les Latins : latet Anguis in herbâ. Virg., Egl. III. C'est Linné qui l'a introduit dans la science , en l'appliquant à un genre de Reptiles composé de toutes les espèces é- cailleuses, sans pieds ou à pieds très courts, dont les écailles du dessous du tronc et de la queue étaient semblables ou à peu près sem- blables à celles du dessus : tels que les Eryx, les Ophisaures, les Scélotes , les Rouleaux . I ANG 507 les Typhlops et les Orvets. Aujourd'hui il sert seulement à désigner ces derniers. Voy. ORVET. (G. B.) * ANGUIVIPÈRES [anguis, vipera, sorte de Serpents), rept. — Ce nom a été donné par Carus , Ficinus et Latrcille , à une famille de Reptiles comprenant les Ser- pents venimeux dont le corps est anguilli- forme. (C. d'O.) * ANGULEUSES. Angulosœ [angulus, angle ). arachn. — Ce nom est employé par M. Walckenaer pour désigner une petite division dans le- g. Thomisus. (H. L.) ■• ANGULINERVE. Angulinervis [an- gulus, angle ; nervus, nerf, nervure), bot.-^ M. De Candolle s'est servi de ce mot pour désigner les feuilles qui ont une nervure primaire centrale ou plusieurs nervures pri- maires divergeant en droite figne de la base du limbe, et dont les diverses subdivi- sions partent aussi en droite figne de ma- nière à fournir des angles à leur origine. Telles sont les feuilles de la plupart des Monocotylédones. Yoy. curtexerves. (C. L.) ANGULIROSTRES [angulus, angle ; rostrutn , bec), ois. — Nom donné par II- iiger, Goldfuss et C. Bonaparte à une fa- mille de l'ordre des Passereaux comprenant ceux de ces oiseaux qui ont le bec pointu et anguleux. (C. d'O.) ANGULITHE. Angulithes [uyyo?, sor- te de vase ; liôoi, pierre), moll. — Mont- fort a , dans sa Conchyliologie systémati- que , formé un g. particulier d'une esp. de Nautile carénée ( Voy. nautile ), ou peut- être d'une Ammonite. Dans tous les cas , c'est un g. à supprimer. (A. d'O.) ANGULOA ( Dédié à D. Fr. Angulo, directeur des mines du Pérou;, bot. ph. — Ruiz et Pavon [Prodrom. Fl.peruv., p. H8, tab. 26 ) ont établi sous ce nom un genre qui fait partie de la famille des Orchidées et de la tribu des Vandées de M. Lindiey. Il est ainsi caractérisé : Périanthe fermé, glo- biforme. Sépales et pétales libres, concaves, presque égaux. Labelle longuement ongui-i culé, en capuchon, bilobé, avec une petite languette intermédiaire, réfléchie. Colonne semi-cylindrique, en massue, bicorne au sommet. Anthère rostrée. Masses polhniques au nombre de deux, à caudicule lancéotée bifide?), à petite glande ovale. 508 ANG VAnguloa uniflora R. et Pav. est une plante herbacée, pseudo-bulbeuse; à feuil- les lancéolées , plissées; à fleurs solitaires, très grandes. Elle croît au Pérou, dans les bois. M. Runth en a décrit et figuré dans les Nova Gênera et Species PI. amer., t. I, p. 343, tab. 93, une seconde csp. sous le nom d^Anguloa superba, qui est également du Pérou, et que les habitants nomment Periqueto, à cause de la ressemblance de sa fleur avec la tète d'un Perroquet. (G...iv.) ANGULOS^. ARACHN. — Voyez an- guleuses. . (H. L.) AIVGURIA, Tourn. {nec Linn.) ( à/yo-j- ptov, sorte de petit vase ). bot. pu.— Tour- nefort et quelques auteurs plus anciens don- naient ce nom à la Pastèque ou Melon d'eau ( Citrullus ) , et à quelques esp. du g. Ciicu- mis. Voy. ANGOimiE. (Sp.) * AIVGUSTIFOLIÉ. Angiistifoliatus {angustus, étroit; folium, feuille). Se dit de toute plante dont les feuilles sont étroites et plus ou moins linéaires. Cette expression ne s'emploie que comme nom spécifique. (C.I,.) AIVGUSTIPEIVIVES ou STEIVO- PTÈRES ( angustus, étroit ; penna, plu- me, aile), ms. — Nom donné par M. Du- méril à sa 12= famille de l'ordre des Coléo- ptères , sous-ordre des Hétéromcres , qu'il caractérise ainsi : Élytres dures, rétrécics. Antennes en fil , souvent dentées. — Elle se compose de 6 genres qu'on distingue entre eux par la suture des élytres , la forme des antennes et la présence ou l'absence de l'é- cusson. — Ces g. sont les Sitaridcs , les OEdémères , \esNécydales , les Ripiphores, les JVIordeiîes et les ^naspes. Voy. ces mots. (D). AIVGUSTURA. bot. ph. — Voyez ANGOSTURA. (C. L.) ANGYSTOME. Angystoma { angy . corruption d'x/yjiv, étreindre , serrer; <7zo- ixx. bouche ). MOLL. — Mauvais g. proposé par Klein, dans son Tentamen MethodiOs- tracologiœ, pour rassembler toutes les Co- quilles h ouverture étroite qui ont cette partie obstruée par des dentelures plus ou moins saillantes. Quoique ce caract. soit très superficiel, et qu'il réunisse des coquilles extrêmement différentes, on conçoit jusqu'à un certain point qu'il ait pu être proposé ; laais il aurait fallu, du moins , que l'auteur ANH se conformât aux caract. que lui-même a- vait trouvés ; tandis que, loin de là, on trouve aussi , dans ce g. oublié de Rlein, des Co- quilles dont l'ouverture est grande et sans dents. (Desii.) *AXGYSTOMES (les). Angystomata [angy, corruption d'ii/xsiv , étreindre , ser- rer; crro'uz , bouche). MOLL. — M. de Blain- ville a proposé cette famille dans son Trai- té de Malacologie. Il y rassemble un grand nombre de g. sous un caract. qui nous sem- ble de peu d'importance , celui de l'étroites- se de l'ouverture. On conçoit , en effet , que des animaux très différents peuvent habiter des Coquilles dont l'ouverture longitudinale est proportionnellement étroite. C'est ce qu'on a reconnu lorsqu'on a examiné avec toute l'attention convenable les différents g. compris dans la famille de M. de Blainville. On y trouve les Cônes à côté des Strombes, quoique les animaux de ces deux g. n'aient pas la moindre ressemblance. L'on y remar- que, à côté des deux g. que nous venons de nommer, tous ceux de la famille des Enrou- lés de Lamarck; on y rencontre même les Volutes et les Mitres. Une personne qui aurait été plus exercée que M. de Blainville à juger de l'importance des caract. des Co- quilles aurait évité certainement la confusion qui règne dans sa famille des Angystomes. Les premières observations de MM. Quoy et Gaimard , quelques unes de 3L Lesson, plu- sieurs de M. Délie Chaje, auraient pu guider M. de Blainville dans l'appréciation des caract. zoologiques de plusieurs de ces gen- res. Aujourd'hui qu'ils sont parfaitement connus , depuis les beaux travaux de MM. Quoy et Gaimard, il faut revenir, sans beau- coup de changements , aux familles de La- marck, et abandonner celte famille des An- gystomes de M. de Blainville. (Desii.) *AI\IIAL01XIUM.4rjocarpî/s,Scheidw. ( a priv.; V euph.; «).ojv(&v, petite aire, aréo- le). BOT. PH. — G. de la famille des Cactées, de notre tr. desPhymatocotylédonées, que nous avons établi ( Cad. Gen, nov. Spec.q. nov. 1859. — Herb. de VAm. 1S40 ) en lui assignant pour caract. : Rhizome perpendi- culaire, béti forme. Aréoles nulles. Mamelons prismatico-triangulaires , plans en dessus , foliiformes à la base , disposés en rosace spi- rale. Aiguillons nuls. Aisselles garnies d'une laine très abondante , jsersistante. Inflores- ANH cence axillaire. Fleurs amples , a divisions périgoniales bisériées , connées à la base en un tube court, lisse, charnu. Etani. nom- breuses , inégales , incluses , insérées sur le tube en séries spirales , à filaments très té- nus. Style égalant presque les divisions , di- laté au sommet , charnu , infundibuliforme, creux dans toute sa longueur , et peu à peu atténué vers la base; rayons stigmatiques 8, grands, révolutés, papilleux, charnus, ar- rondis en dessus. Baie subanguleuse , lisse, d'un blanc-rosé pâle, comme les fleurs. Graines nidulantes , digitaliformes. Pulpe rare. — Ce g. ne se compose encore que d'une seule espèce, VA. prismaticum Nob., plante rare et Tune des plus singulières de cette singulière famille. Elle rappelle com- plètement par son faciès VÂIoë refusa, dit vulgairement le pouce écrasé. Elle a été dé- couverte au Mexique , croissant dans les fis- sures d'une roche porphyrique , près de San Luis de Potosi, à 2,1 11-" ,454 ou .2,27ô"\875 de hauteur au dessus du niveau de la mer. Le rhizome de cette plante , d'environ 0'",217 à0"',271 de long, sur une grosseur propor- tionnée , est semblable à celui de notre bet- terave cultivée, et rempli, comme dans celle- ci, d'une pulpe épaisse et violacée , très fibreu- se , caverneuse , laissant couler, quand on la coupe, un suc lactescent pour ainsi dire in- tarissable. Le caudex est formé de mame- lons prismatiques, triangulaires, très glau- ques, obtus et membranacés sur les bords ainsi qu'au sommet, sur le côté plan duquel, et à peu de distance de son extrémité, se voit quelquefois, dans la jeunesse du mame- lon, un véritable nectaire ( ou fausse aréole ) garni d'un court duvet fauve et caduque. Dans les très jeunes individus (naissants), les mamelons sont cylindriques-déprimés , et portent au sommet un faisceau de soies cadu- ques , barbelées , qui rappellent les aiguillons ordinaires des Cactées , et ne prennent que peu à peu la forme angulaire des individus adultes. Toute la surface cuticulaire des ma- melons est membraneuse et parsemée de petits points blancs ( stomates ). Les fleurs naissent en grand nombre au sommet de la plante. Elles sont d'une excessive délicates- se , et ont près de 0"',0o4 d'ouverture. Les pétales en sont légèrement frangés au som- met, et munis, en dehors, d'une nervure mé- diane pourprée. Les anthères sont d'un beau ANH 509 jaune orangé ; le stigmate est blanc. Les graines sont noires, multiforaminées , en forme de dé à coudre. — Ce g. est très voi- sin des MarinniUaria , en raison de son in- florescence axillaire , et d'autres caract. qui leur sont communs. Toutefois son faciès , l'absence de véritables aiguillons , le mode d'insertion des étamines , etc. , l'en éloignent suffisamment. Ce g. paraît devoir être adop- té. Voy. ARIOOARPUS. (C. L.) AIXHALTIA (nom d'homme), bot. CR. — ( Phycécs. ) M. Schwabe ( Linnœa , 1854; Heft. tome I, p. 127, cùm icon. ) a tenté d'élever sous ce nom , au rang de gen- re , une esp. que tous ses caractères rejet- tent dans le g. Chœtospora. [Voy. ce mot. ) Ine seule espèce , que l'auteur nomme A. Fridericœ , composait le g. Anhaltia, qui n'a pas été adopté, (C. M.) *AIXHAMMUS. os.— G. de Coléoptè- res tétram., famille des Longicornes, établi par M. Dupont , et adopté par M. Dejean, qui, dans son dernier Catalogue , le place à côté du g. Monohammus de Mcgerle, qui ap- partient à la tribu des Lamiaires de M. Ser- ville. —Ce g., dont les caract. n'ont pas été publiés , ne renferme qu'une seule esp. , de Java, nommée par M. Dejean A. conspersus. D'après l'examen que nous avons fait de cet- te esp. , les caract. principaux qui la sépa- rent du g. Monohammus sont : Point d'é- pines latérales au corselet. Présternum très avancé. Yeux oblongs. Angles huméraux très aigus. (D.) *AKHEBECARPEA( « priv.; v euph.; ■o£-f„ duvet [de puberté] ; -/.apnoi, fruit ). bot. PH. — Division du g. Felicia, Cass. de la famille des Synanthérées-Astéroïdées , for- mée par M. De CandoUe {Prodr., v. 221), et caractérisée par des akènes très glabres. (C. L.) *A]VH1ÎVGA. Plotus { Anhing a , nom brésilien de ces oiseaux, selon Marcgrave; Plotus ou Plautus, en latin p/ed plat, em- ployé primitivement par Klein pour une fa- mille de Palmipèdes, et appliqué par Linné aux Anhingas). ois. — Ce g. , de l'ordre des Palmipèdes de Cuvier et de sa famille des Tolipalmes, fait partie de notre famille des Pélécanidées, syn. de ces derniers , et de notre s.-famille des Plotinées. Les caract. en sont: Bec plus long que latcMe, très droit, grêle, très fendu et très aigu , à bords rentrants et 510 ANH finement denticulés vers la pointe; narines peu visibles, situées, au bord du front, dans une rainure linéaire. Tète petite et grêle, cou extrêmement long et mince. Tarses très courts, mais robustes; doigts intermédiaires et externes égaux; tous, ainsi que le pouce, engagés dans une membrane; ongles robus- tes, recourbés et acérés, l'intermédiaire pec- tine à son bord interne. Ailes allongées. Queue très longue, arrondie, formée de 112 pennes singulièrement raides , les médianes surtout, qui, ainsi que leurs tiges, sont tra- versées de stries profondes en forme de can- nelures. Ces Oiseaux sont piscivores et excellents nageurs et plongeurs, quoiqu'en même temps percheurs. Leur conformation particu- lière concourt parfaitement à leur rendre plus faciles ces deux genres de locomotion. Leurs tarses courts, mais très robustes et dé- jetés en arrière; leurs larges pieds totipal- mcs, et leur queue à pennes longues et rai- des faisant Toffice de gouvernail, leur ser- vent merveilleusement non seulement à plonger, mais à nager et à se diriger rapide- ment sous l'eau, lorsqu'ils y poursuivent leur proie. La longueur de leur cou semble- rait seule un obstacle à cette marche rapide et sous-riveraine ; mais, dans cette circon- stance, ils le tiennent raide et tendu; de plus, leur bec et leur tête effllée, qui le précè- dent, en font une sorte de (lèche susceptible de fendre l'eau avec la plus grande facilité. Nous ne doutons pas que ce cou ne soit doué d'une grande énergie musculaire et que ses vertèbres n'offrent de fortes apophy- ses pour l'attache des muscles, comme on peut le remarquer chez les Plongeons, les Grèbes, excellents plongeurs et nageurs comme eux, et possédant la même faculté de natation sous-marine et sous-riveraine. D'après cette organisation particulière, les Anhingas, naturellement méfiants, plon- gent dès qu'ils éprouvent la moindre frayeur et ne reparaissent le plus souvent qu'à une grande distance ; encore ne mettent-ils que leur tête hors de l'eau pour respirer un in- stant et nagent souvent dans celle position. Quoique Palmipèdes , ils se perchent, com- me tous les Totipalmes, sur les arbres qui bordent les rivages , y passent la nuit et y nichent. C'est sur les eaux douces et les sa- ANH vanes noyées des régions les plus méridio- nales des deux mondes que les Anhingas vi- vent habituellement. Ils y poursuivent les poissons qui font leur nourriture. Quand ils en ont saisi quelqu'un , ils l'avalent tout en- tier s'il est petit, et sans sortir de l'eau ; mais s'il est trop gros, ils l'emportent sur un rocher ou sur un tronc d'arbre, où ils le dépècent à l'aide de leur bec et de leurs on- gles crochus. Jusqu'ici l'on n'a encore bien constaté que deux espèces d'Anhingas: l'u- ne africaine, c'est VAnhinga, Levaillant [Pla- tus Levaillantii, Enl. 107 ; Tem. Col. 587), noir depuis la poitrine jusqu'à la queue, avec la tête, le cou et les couvertures alai- res, d'un roux doré, et une bande blancne descendant de chaque côté depuis l'œil jus- qu'à moitié du cou; l'autre américaine, c'est VAnhinga à ventre noir ( Plotus mela- nogaster, Enl. 959 et 9G0; Vieillot, Gai. , pi. 278; et Wilson, pi. 74, 1, 2). Le mâle, dont nous nous sommes procuré un indivi- du adulte et en livrée de noces, est alors tout noir, à reflets vert-bouteille, et porto sur la tête une huppe de plumes eDQlées re- tombant en arrière, et qui , réunies à celles du dessus du cou, également allongées, lui forment une sorte de crinière très remarqua- ble. Les variations assez nombreuses qu'é- prouve le plumage de ces oiseaux suivant les mues et la différence des sexes en ont fait multiplier à tort le nombre des espèces. ( Lafr. ) *AN1IISTE. Anhistus. (àpriv.; içoj , toile, tissu), bot. cr. —Quelques auteurs se servent de cet adjectif pour caractériser certains organes des végétaux, dans lesquels on n'observe, au plus fort grossissement du microscope composé , aucune structure cel- lulaire. De ce nombre sont les tubes exté- rieurs des Conferves , et , en général , des Algues filamenteuses articulées. (C. M.) * ANHYDRE. Anhydrus («vjcT^oî, qui manque d'eau). Épilhète donnée à tout corps qu'on soupçonne d'être privé d'eau. (C. D'O.) * AIVHYDRITE (avuJ>(ss, qui manque d'eau). GÉOL. — M. Cordier {Classification des Moches) a donné ce nom à une esp. de sa famille des Roches à base de sulfate de chaux. — L'Anhydrite est formée de chaux et d'a- cide sulfurique , et ne contient par couse- ANH quent pas d'eau de composition. Elle se présente tantôt à Tétat grenu, tantôt à l'état compacte , et quelquefois avec ces deux sortes de contexture. Elle est ordinai- rement blanche , bleuâtre , ou mcmc rou- geâtre, et, dans ce dernier cas, elle doit sa couleur au protoxjdede fer; quelquefois el- le est noirâtre ou grise par suite de la pré- sence de quelques matières bitumineuses. On trouve aussi, mais très rarement, le sou- fre, disséminé en parties très ténues dans l'Anhydrite. Il peut arriver alors que la ro- che prenne une teinte citrine, et donne une odeur sulfureuse par la calcination. Indépendamment des minéraux que nous venons de citer comme se trouvant dissémi- nés accidentellement en parties impalpables dans cette roche, on peut y rencontrer des grains plus ou moins distincts , savoir : 1" de Carbonate de fer, 2» de Pyrite ordi- naire , 3" de Boracite ( borate de magnésie ) toujours cristallisé, 4" de Chlorure de so- dium (sel commun) , quelquefois assez abon- dant pour y être exploité , par dissolution , comme à Bex,en Suisse. L'Anhydrite, con- sidérée en grandes masses , contient presque toujours quelques parties sédimentaires, mê- me celle des terrains les plus anciens. Dans les terrains primordiaux , elle ne renferme guère que les minéraux accessoires de la do- lomie, tels que le Mica, le Talc, l'Amphibole grammatite, et des cristaux de carbonate de chaux magnésifère. Dans les terrains subsé- quents , elle peut contenir du Quartz et du Mica. Cette roche, qu'on croyait jadis restreinte à l'étage des grès bigarrés, figure, ainsi que nous venons de le dire , dans quelques ter- rains primordiaux, dans tous les étages de la période salino-magnésienne , et dans ceux de la période crayeuse. Il est probable que , dans beaucoup de cas, elle doit sa formation à une épigénie qui s'est exercée plus ou moins pro- fondément sur des masses calcaires par l'ac- tion de vapeurs sulfureuses , qui ont trans- formé le carbonate de chaux en sulfate anhy- dre. Cette opinion est justifiée par la pré- sence des fragments de la roche originaire qu'on trouve dans les amas d'Anhydrite de diverses localités; dans les autres cas, elle paraît s'être formée de toutes pièces à la manière des roches de sel gemme. L'Anhydrite est susceptible de s'hydrater ANI 511 à la longue ; alors elle se désagrège, devient spongieuse, augmente de volume, et finit par se convertir en gypse proprement dit, (C. D'O.) ANHYDRITE (avucT^o,-, sans eau). THïvs. — Nom donné par Werner au sulfate de chaux anhydre ou sans eau , autrement dit Rarsténite. Voy. srLFATES. (Del.) A]\ï. Crolophaga {ani, nom ver- naculaire ; z/ïiVojv , tique, vermine; ^xyd;, mangeur ). ois. — G. de l'ordre des Grim- peurs deCuvier, et des Zygodactyles de Vieil- lot et de Temminck , faisant partie de noire famille des Cuculidées et de notre s.-famille desCrotophaginées. Les caract, en sont : Bec très élevé et très arqué supérieurement, très comprimé, et formant une carène arquée et très mince, souvent ridée sur ses côtés, et s'avançant par derrière entre les plumes du front. Narines de forme ovalaire , placées près de la base du bec , vers le milieu de la mandibule. Ailes faibles, à rémiges courtes , sub-obtuses. Tarses médiocres, à larges scu- telles ; doigts minces , termines par des on- gles faibles. Queue longue, étagée. Ces Oiseaux, particuliers au nouveau mon- de , sont d'un naturel très familier et émi- nemment sociable. Ils vivent en troupes plus ou moins nombreuses , et se tiennent ordinairement hors des grands bois , dans les savanes plantées de buissons, ou au mi- lieu des palétuviers des marécages. Ce qu'ils offrent de plus remarquable dans leurs mœurs est leur nidification. Ils travaillent en com- mun à la construction d'un nid assez grand pour que plusieurs femelles puissent y pon- dre et y couver ensemble ; à peine une très légère cloison les sépare-t-elle Tune de l'au- tre , et souvent les œufs se trouvent mêlés et couvés par une seule , lorsque les autres sont à chercher leur nourriture. Toutes les esp. ont la même coloration de plumage , un noir intense , avec la plupart des plumes bordées de vert ou de bleu luisant. On n'en a connu long-temps que deux espèces, l'Ani des palétuviers {Crotophaga major, Lin., Enl., iO'-l-l) , et l'Ani des savanes (Crofo- phaga Ani Enl. , lOS-^, et Vieillot, GaL, pi. 45). Depuis, M. Lesson en a publié une troisième esp., dans son Traité et dans sa Cent. zooL, pi. 9, sous le nom d'Ani d^ Lascasas {Crot. Casasii) , que M. Swainson a prétendu être le même que son Crotopho- ÔIS ANl qa sulcirostra , publié antérieurenieni dans son Synopsis ofMexican Birds. Ce dernier auteur en a encore décrit deux autres dans la 5"^ partie de sa Classification, sous le nom de Crot. rugiioslia et de Crot. semisulcata, toutes deux de TAinériquc méridionale. Vieillot a rangé parmi les Anis , sous le nom d\ini Gttira cantara {Crot. Piririgua, Gai., pi. -44), un Oiseau du Paraguay et du Brésil qui, d'après les couleurs de son plu- mage et la forme de son bec , semblerait mieux placé avec les Coucous , mais qui réu- nit les habitudes toutes exceptionnelles de nidification et d'incubation en commun des Anis, et qui, d'après Azara, s'associe même à eux pour nicher et couver sur le même ar- bre. M. Lesson , dans son Traité , a fait de cet oiseau une division de ses Coucous , sous le nom de Guira. Ces habitudes toutes particulières , et qui ne se retrouvent chez aucune autre esp. de Coucou, nous engagent à adopter cette dé- nomination de Guira donnée par M. Lesson ; mais nous en formerons un s.-g. du g. Anij la conformité de leurs mœurs nous parais- sant , dans cette circonstance , assez déter- minante pour un tel rapprochement. Ainsi notre g. Ani{Crotophaga) renferme- ra le s.-g. Guira Less., formé d'une seule esp., le Guira piririgua Nob. {Piririgua Aza- ra, Crotophaga piririgua \'m\\. , Gai. , pi, 44) , à bec rougeâtre, ayant un plumage mé- langé de .eux , de flammettes brunes sur un fond blanc, une huppe de plumes étroites, pointues, rousses au sommet , blanchâtres à la base; des ailes brunes, variées de brun et de blanc; la queue blanche en dessous , tra- versée au milieu d'une très large barre noi- re, et les tarses jaunes; du Brésil et du Para- guay. (Lafr.) ANIA («vt«, chagrin?). BOT. vu. —G. de la famille des Orchidacées, tribu des Épi- dendrées , créé par Lindlcy {Orchid. 129), qui lui assigne les caractères suivants : La- tinies du périgone linéaires-lancéolées, é- gales , conniventes ; les extérieures sembla- bles. Labelle trilobé, plan, lamelle au milieu, conné avec la base du gynostème , qui se prolonge quelquefois en éperon ou en capu- chon. Gynostème dressé, allongé, ailé. An- thère 6-8-loculaire. PoUinies 8, égales, ou les alternes ni is petites. — Les espèces peu AiNI nombreuses de ce g. appartiennent à l'Inde , et sont épiphytes , à rhizome rampant ; à feuilles plissées , membranacées , solitaires ; à scapes mulliflores. (C, L.) * ANIARA ('ivjx/35'î, triste), rvs. — G. de Coléoptères hétéromères , famille des Taxicornes, établi par M. Dcjcan, mais dont il n'a pas publié les caract. D'après la place qu'il occupe dans son dernier Catalogue , il appartiendrait à la tribu des Diapériales de Latreille. Il y rap|)orte 7 esp. , toutes exoti- ques , et chacune d'une contrée dilTcrente. jNous citerons comme type celle que 31. Bu- quct a nommée A. dorsalis, et que nous a- vons vue dans sa collection. Elle se rappro- che beaucoup, pour la forme , de VUloma culinaris Fabr. La tête et le corselet sont noirs; lesélytres rougeâtrcs, avec une gran- de tache noire elliptique sur la suture ; les antennes et les pattes rougeâtres. Cette espè- ce est de Java. (D.) AIVIBA. Ccdrota, Schreb. (nom verna- culaire ). bot. pu. — G. formé par Aublet [Guyan., t. 12G) sur un arbre de la Guyane, et ainsi incomplètement caractérisé : Cal. sex- parti, à segments obtus, concaves. Étam. 8, hypogynes, à filaments courts, à anth. ovales. Un seul style. Ovaire ceint d'u- ne glandule. Un style court, à stigm. obtus. Fruit.... ? Feuilles opposées ou verticillées. Fleurs petites, en grappes. Bois citrin , aro- matique , appelé , dans le pays , bois de cè- dre. — Les botanistes sont d'accord pour re- garder cet arbre comme une espèce indéter- minée du g. Laurus. Voy. ce mot. (C. L.) * AIVIDE. Anideus [à. priv.; do^a , elfsx , rcTei, forme , espèce ). tkrat. — Genre de Monstres unitaires, type de la famille des Anidiens. Voy. ce mot. (I. G. S. H.) * AKIDIENS. Anidœi. {Voy. aivide.) TÉRAT. — Cette famille, que nous avons nous-mème récemment établie {Voy. Hist. gén. des Anomalies, t. II, 528) , ne comprend qu'un seul g., composé d'un très petit nombre de cas ; et elle est jusqu'à présent fort impar- faitement connue. L'excessive simplicité de Porganisation des Anidiens les place tout à fait au bas de la série des Monstres unitaires omphalosites; c'est non seulement le der- nier terme connu parmi les Monstres de cet ordre, mais presque le dernier terme que l'on puisse concevoir comme possible. Qu'on se figure un sac de forme ovoïde ou globu- ANI leuï, mais toujours ma\ symétrique , laiilùl nu et tantôt velu , ne renfermant aucun vis- cère distinct , pas même de canal intestinal, mais seulement du tissu cellulaire, de la graisse, quelques branches vasculaires, et tout au plus quelques osselets informes : tel est le corps d'un Anidien , réduit ainsi à une sorte de bourse cutanée dont on aurait pei- ne à déterminer la nature, sans ses con- nexions avec le cordon ombilical , à l'extré- mité duquel on la trouve suspendue. De là , un caractère très remarquable et exclusive- ment propre à ce groupe , au moins par rap- port à tous ceux qui le précèdent : c'est l'absence de toute forme spéciflque. Chez tous les 3Ionstres unitaires autosiles sans exception, chez tous les autres Omphalosi- tes, c'est-à-dire chez les Paracéphaliens et les Acéphaliens, il est toujours facile de déter- miner à quelle espèce zoologique appartient l'être anomal que l'on examine. Parmi les Anidiens, cette détermination est impossi- ble , au moins sans une analyse anatomique très délicate, puisque le corps n'est plus qu'un sac ovoïde ou globuleux , sans appen- dices comme sans caractères spéciaux de forme. Le genre Anide, type de cette famille, a été établi seulement en 1852 par Gurlt ( Voyez Lehrbuth der path. Anat. der Haus-Sœugeth. , partie II, page 15 ) sous le nom inadmissible â'' Amorphus ; mais on connaissait déjà depuis long-temps deux exemples de la même monstruosité. L'illu- stre Uuysch avait figuré, il y a un siècle, dans ses Trésors anatomiques, un Anide né d'une vache, et un cas analogue chez l'hom- me avait été décrit il y a cinquante ans en Angleterre par le docteur Bland. Mais ce type organique , qui caractérise le singulier genre des Anides, et dont ni Ruysch ni Bland n'avaient saisi les conditions , avait été laissé dans un oubli complet , et c'est à Gurlt que l'on doit d'avoir reconnu dans les Anides de véritables monstres, plus sim- ples seulement que les autres , et notam- ment que les Acéphaliens, dont, comme nous l'avons montré, ils sont d'ailleurs voi- sins à quelques égards. Aux deux cas déjà connus, Gurlt a eu en outre le mérite d'en ajouter deux autres , fournis , comme celui de Ruysch , par l'espèce bovine. INous ne dcutons pas que, l'attention se trouvant T. 1. ANI 5i:î ainsi fixée sur ce groupe physiologique si remarquable , son histoire ne s'enrichisse promptement de nouveaux faits , et que bientôt la famille des Anidieijs ne com- prenne un plus grand nombre de cas, dont quelques uns pourront devenir les types de nouveaux genres. (I. G. S. H.) * AÎVIDIUM, Neck. (corruption et dimin. d''anisum , anis ). bot. pu. — Syn. du g. Bifora, Hoffm.; de la famille des Ombellifè- res. (Sp.) *AXIDRl]M, DC.Prodr. est une erreur typogr. pour Anidium.Voyez ce mot. (Sp.) ANIGOSANTHUS, Labill.; Anigozia, Salisb. ; Anœgosanthus, Reich. ; Sc/itcff- grichenia, Spr. (àvoty-^, je développe; «vOo;. fleur). BOT. PH. — G. de la famille des Hé- modoracées, créé par Labillardière [Voyag., t. I, 441, t. '■21, i\ou. HoU., II, H9) et dont voici les caractères essentiels -. Périgone co- rollacé, laineux en dehors ; tube allongé, conné avec l'ovaire à la base, puis décidu. Limbe sexfide. Lacinies presque égales, uni- latérales supérieurement. Étam. 6 , ascen- dantes , insérées à la gorge du périgone. Fi- laments filiformes. Loges des anthères ad- nées à un connectif en avant. Ovaire 5-lo- culaire ; ovules nombreux insérés sur des placentas saillants , dans l'angle central des loges... Style filiforme. Stigmate simple. Caps, infère, 5-loculaire, subglobuleuse, lo- culicide-trivalve au sommet ; graines nom- breuses. — Ce genre, qui a besoin d'être encore étudié, renferme cinq ou six espèces, presque toutes cultivées, pour la singularité de leur inflorescence, dans les serres d'Eu- rope. Elles sont indigènes dans la partie australe de la ÎVouvelle-HoUande ; ce sont des plantes herbacées, vivaces, persistantes, à racines fibreuses, fasciculées, épaisses; à tige simple ou ramifiée au sommet, laineuse- velue, garnie de feuilles ensiformes, à lame inverse , semi-vagiuantes à la base ; fleurs grandes, remarquables, disposées en une sor- te de corymbe formé d'épis courts et garnis de bractées oppositiflores. Périgone laineux en dehors. Poils colorés, ramifiés. — L'esp. la plus remarquable du g. est VA. coacincus de Paxton. (C. L.) AKIL ou AlVIR. BOT. tu. — Synon. , dans les Antilles, de Vlndigofera tinctoria L. :C. L.) AIVILOCRE. ÀnUocra. cri'st. — 514 AiM Leach désigne sous ce nom un g. ilc l'ordre «les Isopodes, famille des Cymolhoadés, dont les caractères peuvent être exprimés ainsi : Yeux granulés, convexes, écartés. Co- tés des derniers articles de l'abdomen presque involutés ; le dernier article plus étroit à son extrémité. Pattes d'égale grosseur. Lames des appendices ventraux postérieurs inéga- les, allongées; les extérieures plus longues que les internes.— Ce g. renferme trois es- pèces, dont une a été dédiée à Cuvier, et se trouve dans la mer de l'île d'Iviça ; les autres habitent la Méditerranée et les mers du cap de Bonne-Espérance. (H. L.) ANIMAL. — Le mot animal exprime , dans la langue française comme dans la lan- gue latine , un être doué d'un principe de sentiment et de mouvement, que les Latins appelaient anima, du grec «v£'/05, qui si- gnifie air, vent, souffle de l'air. C'est que respirer, pour les peuples qui ont créé le mot animal, était le premier caractère de la vie. Cesser de vivre était rendre , par la dernière expiration , le principe de la vie , animam efflare. La distinction nominale la- tine et française des animaux a donc été prise d'abord du phénomène de la respira- tion aérienne; aussi l'adjectif ammahs, dérivé ù'animal, voulait-il dire , chez les Romains, non seulement qui respire , mais encore qui a vie, et, ce qui était pour eux la même chose, qui est animé. Ces idées sur la vie étaient d'ailleurs con- formes à celles des Grecs , chez lesquels les mots çôiov, animal, et Çov;, vie, ne différaient que par la terminaison et par le genre. Ainsi l'idée la plus simple qu'on s'est faite d'abord d'un animal était celle d'un être qui respire. Plus tard , cette idée s'est com- plétée par celle d'un être ayant en lui un principe d'activité qui le rend susceptible de recevoir les impressions du monde exté- rieur, d'en être excité ou alTaibli ; puis un autre principe d'activité qui lui donne la faculté de se mouvoir ou d'agir sur ce mê- me monde. Enfin on s'est élevé à un princi- pe supérieur d'activité, auquel les deux au- tres sont subordonnés , au moi , qui a la fa- culté de percevoir ces impressions , auquel elles deviennent sensibles, et qui produisent ;n lui un sentiment de plaisir ou de peine , !t«s désirs ou des aversions; et, par suite, la volonté d'agir, dont il a la puissance au AIM moyen de ses organes du mouvement. On a cru pouvoir ajouter encore à ces ca- ractères facultatifs un caractère d'organisa- tion et de fonction , celui d'être pourvu d'u- ne poche intéiieure, ayant son entrée ( la bouche ) à la surface du corps , pour rece- voir du dehors les substances alimentaires et les digérer ; mais nous verrons bientôt que ce caractère n'est pas absolu , et qu'il manque à quelques uns des animaux les plus simples. La science n'a réuni que depuis peu d'an- nées tous les êtres vivants , les végétaux et les animaux , en un seul groupe , celui des êtres organisés, pour les opposer, dans une étude commune, aux êtres privés de la vie , amc êtres inorganiques. Cependant Linné, dans la 1" édit. du Sys- tema Naturœ , qui date de plus d'un siècle ( 23 juillet 1723 ), définissait déjà les végé- taux des êtres naturels qui croissent et vi- vent, et il les distinguait des minéraux par ce dernier caractère , qu'il retrouvait dans les animaux , jouissant , de plus que les vé- gétaux, de la sensibilité: Lapides cres- cunt. Vegetabilia crescunt et vivunt. Ammalia crescunt, vivunt et sentivnt. Après plus d'un demi-siècle, Gmelin.dans une édition du même ouvrage , ajoutait au caractère d'être vivant, donné par Linné aux végétaux et aux animaux , celui d'être or- ganisé , et à celui de sentir , par lequel les animaux se distinguent , suivant Linné, des végétaux, celui de se mouvoir spontané- ment : Lapides, corpora congres/a. Vege- TABiiiA , corpora organisata et viva , non sentientia. Ammalia , corpora organisata et viva, sentientia, sponteque se moventia. Mais il y avait encore , dans ces trois divi- sions des êtres de la nature, dont les princi- paux caractères distinctifs étaient sans dou- te bien indiqués, le défaut capital, à notre avis du moins , de ne pas les grouper d'après le degré d'importance de leurs principaux caractères différentiels et de ressemblances. Il fallait opposer d'abord tous les êtres organisés , ou doués de vie , aux êtres in- organiques. C'est surtout au célèbre Bonnet que l'on doit de s'être arrêté à cette importante con- sidération de l'organisation, et d'avoir étu- dié tous les êtres qui en jouissent, du moins sous le point de vue de leur propagation. AM § 1. — Caractères généraux de l'organisation. Les corps organisés ont principalement, et en premier lieu , le caractère de V indivi- dualité. Il résulte d'une forme propre, bien circonscrite, qui distingue l'être individuel de tout ce qui l'entoure , qui le limite dans l'espace, qui le sépare des autres êtres orga- nisés et de l'être compliqué dont se compo- se le monde inorganique. Elle suppose des forces indépendantes qui agissent en lui, pour lui conserver cette forme particulière , ou pour la modifier, toujours d'une manière ca- ractéristique, aux différentes phases de son existence. Cet être individuel est un petit monde , qui ne se distingue pas seulement par sa forme et par son volume ; mais encore par sa composition chimique et par sa composition organique, c'est-à-dire par la nature et par les différents arrangements de ses molécules constituantes. C'est un centre d'attraction et de répulsion , qui prend et rejette autour de lui les matériaux qui doivent entrer et s'user dans la composition de ses organes. C'est un tout, dont les parties sont d'autant plus dépendantes de l'ensemble , qu'elles sont plus nombreuses et plus compliquées. C'est une machine (Vorganisme) dont les rouages (les organes) sont admirablement arranges pour produire la succession des phénomènes qui constituent et caractérisent la vie individuelle. Tous ces caractères d'individualité distin- guent le corps organisé et vivant du corps brut ou inorganique , dort l'individualité est beaucoup plus difficile à saisir. Pour les uns , l'individualité minérale existe dans la molécule iuK'grante, composée d'un groupe d'atomes de même nature ( les corps simples ) ou de natare différente ( les corps composés ), afîectant une forme déter- minée. Pour les autres, l'individualité miné- rale ne se montre que dans les agrégats réguliers de ces mêmes molécules intégran- les dont se composent les cristaux. Le repos , la permanence de la forme, de l'agrégation des atomes, qui constituent la molécule intégrante , ou de l'agrégation des molécules intégrantes qui constituent le cris- tal, caractérisent, dans Tune et l'autre snp- ANI 515 position, l'individualité minérale, dont la du- rée est indéfinie, une fois qu'elle a été con- stituée ; elle ne peut être détruite que par une force extérieure étrangère , dont l'é- nergie viendrait surmonter celle qui main- tient réunis, dans l'état de repos, les atomes de la molécule intégrante ou les molécules intégrantes du cristal. Les vicissitudes successives de forme , de volume, de compositions chimique et orga- nique, de phénomènes, qui manifestent et distinguent le mouvement vital dans chaque individualité organique ; qui limitent son existence, comme elles la caractérisent; tous ces changements , et leur succession régu- lière , établissent , au contraire , de la ma- nière la plus évidente une. séparation tran- chée entre le monde organique et le monde inorganique. INous n'avons pas besoin de pousser plus loin notre comparaison pour en conclure qu'il n'y a pas de passage gradué et insensi- ble de l'un à l'autre; que l'échelle des êtres est une hypothèse insoutenable, et que les êtres naturels, étudiés sous ce premier et grand point de vue , se séparent et se clas- sent en deux grandes séries bien caractéri- sées, celle des corps inorganiques et celle des corps organisés. Les corps organisés ( Voy. ces mots ) composent le règne organique, le règne de la vie individuelle, et l'autre le règne inorga- nique, le règne de la vie générale, § 2. — Les corps organisés se divisent en végétaux et animaux. Ce dernier peut se subdiviser de même , mais d'une manière beaucoup moins tran- chée , en deux autres séries, celle des végé- taux et celle des animaux , formant en- semble deux règnes subordonnés au graiiii règne organique. Nous venons de faire connaître les ani- maux par leurs caractères les plus généraiiv, ceux qu'ils partagent avec les végétaux, comme corps organisés et doués de la vie , et qui se distinguentles uns elles autres des corps bruts ou inorganiques. Pour compléter l'idée que nous devons nous faire d'un animal quelconque , il nous reste à exposer, avec quelques détails, les caractères qui le distinguent plus ou moins 516 AM d'un individu végétal. Ces caractères sont malériels et dynamiques ou phénoméniques. g 5. — Composition chimique. La composition chimique dillérenticlle en- tre l'organisme végétal et l'organisme ani- mal tient sans doute à la prédominance du carbone dans le premier , et à la grande proportion relative de l'azote dans ce dernier. Le tissu cellulaire végétal a généralement une composition chimique isomère avec l'a- midon, et le ligneux qui se dépose dans ce tissu el le durcit se compose d'un dixième en sus de charbon, ou de 0,o4, au lieu de 0,44. (D'après M. Payen. Voy. les comptes- rendus de l'Académie des sciences pour 183P, n" 2, p. 51.) Mais ce tissu n'est pas dépourvu d'azote , surtout dans les graines (ifttd. p. 60) ou dans les organes naissants. Le cambium même en renfermerait. (Ibid. —Premier semestre de 1858, p. 152.) Cependant l'organisme animal est généra- lement plus azoté. Remarquons d'ailleurs que , quand il se durcit, c'est surtout en se pénétrant de matières salines ( de sels cal- caires) étrangères à sa constitution primi- tive ; tandis que le ligneux qui solidifle le tissu végétal appartient essentiellement à son organisme, et le caractérise tellement , qu'il semble que le dernier but de la végé- tation est d'en surcharger cet organisme, et de lui donner la rigidité qui finit toujours par le caractériser. § 4. — Éléments organiques. Les éléments organiques des végétaux sont les différents sucs cclluleux ou les différen- tes sèves qui se meuvent dans ce tissu végé- tal, pour leur propre élaboration, ou pour la nutrition et pour les sécrétions. Ces sucs, ou ces sèves en mouvement, composent les li- quides nourriciers en usage. Il faut y com- prendre le cambium, liquide ou demi-fluide nourricier en mouvement d'assimilation, ou s'organisant. La fécule ou les grains d'amidon , soit purs , soit enveloppés de chlorophylle, si gé- néralement répandus dans les tissus végé- taux ; ta fécule, dis-je , est un clément orga- ANI nique solide, une substance nourricière en réserve , que le mouvement vital dissoudra tôt ou tard dans la sève , pour donner à celle-ci les qualités nutritives nécessaires. Les animaux ont de même des liquides nourriciers, montrant différents degrés d'é- laboration, de dépuration, d'organisation; se mouvant dans l'organisme animal , pour y subir la triple action dépuratrice , organi- satrice et assimilatrice, de cet organisme. La lymphe, le chyle, le sang veineux, le sang artériel, ce dernier conqjarablc au suc vital des végétaux, composent dans les animaux ce que j'appelle le flurde nourricier en usage. Ils ont, en réserve, les substances huileu- ses ou graisseuses renfermées dans les vési- cules du tissu cellulaire , et dont les prin- cipaux réservoirs sont dans la cavité viscé- rale ou sous les téguments. La graisse est donc, pour les animaux, ce que la fécule est pour les végétaux. Le fluide nourricier fait partie essentielle de l'organisme en action : sans lui , point d'activité vitale. ,Cette activité , suspendue dans la graisse , ne commence que lorsqu'elle a été mélangée à une certaine proportion de liquide , qui transforme la substance nourricière en réserve en un fluide nourri- cier en mouvement, et, par suite, en usage. Il est bien remarquable qu'à l'origine du végétal et de l'animal, la substance nourriciè- re en réserve , qui doit s'organiser dans le germe pour son premier développement, est à la fois de nature huileuse et albumineuse [Vendosperme des graines, le vitellus de l'œuf). Je ne fais qu'indiquer les différents sujets de ce chapitre, qui pourront être dévelop- pés aux articles suc tELLiitEiix , sève , LATEX , FÉCULE (BOT.) , GRAISSE, UUILE (ZOOL.). J'ajouterai seulement que les liquides nourriciers des végétaux, complètement éla- borés, charrient des globules comme ceux des animaux supérieurs ; et que la chloro- phylle me paraît avoir une certaine analo- gie physiologique avec l'hœmatosine , cette matière colorante du sang rouge. g 5. — Organes élémentaires et systèmes généraux qu'ils composent. L'organisme animal ne se compose , dan* ANI les animaux inférieurs, comme dans les vé- gétaux, que -du seul organe élémentaire ap- pelé celluleux , tissu cellulaire, parce qu'il se montre souvent sous la forme de lames , interceptant des cellules dans leurs divers entrecroisements. Dans d'autres cas , il ne se compose que de fils plus ou moins rési- stants ; dans d'autres cas enfin , ces lames ou ces fils sont à peine solidifiés, et sem- blent être le cambium des animaux. C'est le tissu cellulaire qui sépare et qui individualise , pour ainsi dire , dans les or- ganismes les plus compliqués, les deux autres organes élémentaires dont nous par- lerons tout à l'heure , l'élément nerveux et l'élément musculeux. C'est lui qui forme la trame de tous les organes composés ou concrets ; c'est lui qui les sépare et qui les unit. Comme dans les végétaux , Vêlement cel- luleux est l'organe générateur de toutes les capacités du fluide nourricier. C'est donc aussi à cet organe élémentaire, et aux parois de ces capacités qui en sont essentiellement formées , qu'il faut rapporter toutes les sé- crétions, et , en général , la grande fonction de nutrition. Dans les animaux inférieurs , ces capacités ne sont que des cellules , dont les parois sont tellement molles et transparentes, qu'à peine les distingue-t-on, dans beaucoup de cas, du fluide qu'elles renferment. On dirait même que l'une et l'autre ne forment qu'une seule substance homogène , ressemblant à du verre fondu , laquelle , dans ces derniers temps, a été désignée, par M. Dujardin, sous le nom de Sarcode. Dans cet état de simplicité , l'organisme animal se distingue déjà de celui de la plan- te, du moins de la plante dont la végéta- tion est avancée , par le caractère physique d'une moindre consistance , et par le carac- tère phénoménique de l'expansibilité , sans nouvelle addition d'eau ou de toute autre substance du dehors ; en troisième lieu, par sa contractilité. Dans les animaux plus compliqués, le tissu cellulaire est l'organe élémentaire principal, et l'élément producteur 1° Des vaisseaux de toute espèce ; 2" Des organes de sécrétions, arrangés en follicules, en capsules, en canaux de toute forme et de toute étendue ; AINI 5r 3° Des membranes dermoïdes , muqueu ses , séreuses , fibreuses , élastiques ; 4° Des parties dures, de la nature du car- tilage ou des os. Chacune de ces parties , comme l'organe élémentaire qui les forme, a, dans l'écono- mie animale, un caractère propre qui la dis- tingue de l'économie végétale. Le plus général est la souplesse pour cel- les qui ne doivent pas prendre la consistan- ce osseuse et la contractilité modérée , ou cette faculté de se resserrer qui caractérise cette propriété vitale qu'on appelle tonicité, et qui se manifeste par une plus grande ac- tivité vitale de la partie où elle se mani- feste. Les vaisseaux des animaux , en particu- lier, ont un caractère qui les distingue net- tement de ceux des plantes. Ils sont dispo- sés en arbre, ayant une partie centrale com- posée d'un tronc et d'une souche. Les ra- cines amènent et concentrent dans celle- ci, des différentes parties de l'organisme, le fluide nourricier dont elles sont rem- plies. Il passe ainsi de la souche dans le tronc, et se répand de celui-ci dans les branches et les rameaux. Tous les vaisseaux de cet arbre commu- niquent donc les uns dans les autres , et ces communications sont d'autant plus nombreu- ses que les divisions sont plus éloignées du tronc. Il en résulte que toutes les parties d'un même arbre vasculaire sont , jusqu'à un certain point, dépendantes, et qu'elles unis- sent de même tous les organes où elles se dis- tribuent. C'est pourquoi on donne le nom de système à l'ensemble des vaisseaux du fluide nourricier, dans l'organisme animal. Ce sys- tème, lorsqu'il est complet , se compose au moins de deux arbres, arrangés de manière que les derniers ramuscules de l'un se con- tinuent avec les premières radicules de l'au- tre, et réciproquement. Les communications deviennent si fré- quentes dans les vaisseaux intermédiaires des deux arbres, qu'elles forment les maiUes nombreuses d'un double réseau de vaisseaux capillaires , origine et aboutissant des raci- nes et des ramuscules de chaque arbre , et complétant, dans les animaux supérieurs, le cercle dans lequel le fluide nourricier doit circuler. D'autres arbres vasculaires peuvent être rAi AM annexés ou subordonnés a tes doux arbres principaux. Je ne dois pas traiter ici des différences que présente , à cet égard, la série animale ; il me suDDl d'indiquer en ce moment ce grand caractère des vaisseaux de Téconomie anima- le, de communiquer tous les uns dans les au- tres, et de former un ensemble , un organe ^îénéral excitateur de tout l'organisme , par le fluide nourricier qu'il en reçoit et qu'il lui envoie , et qui lie, par là même, toutes les parties de cet organisme. Il centralise et généralise tout à la fois la grande fonction de nutrition à laquelle il préside, et toutes celles qui lui sont subor- données. Il en rend les effets plus ou moins dépendants dans toutes les parties de l'orga- nisme. {Voy. notre Appendice aux Leçons d'Anatomie comparés de G. Cuvier , t. VI, 2"^ édit.) L'autre organe général qui forme un lien puissant entre toutes les parties de J'orga- nisme animal est le système nerveux , le- quel préside à toute espèce d'activité vitale, et plus spécialement à la sensibilité, attri- but exclusif de l'animalité. La présence du système nerveux distingue essentiellement de l'organisme yégétal l'or- ganisme animal qui en est pourvu. A la vé- rité , on n'a pu le reconnaître jusqu'ici que dans très peu d'animaux du type des Zoophy- tes. Le genre Linguatule , parmi les Intes- tinaux , les Astéries et les Oursins, parmi les Échinodermes , sont les seuls animaux de ce type chez lesquels on soit parvenu à en découvrir des traces incontestables. On croit , à la vérité , pouvoir l'admettre par le raisonnement, et conclure sa présence de cel- le des yeux dans un grand nombre d'animal- cules ; mais les points colorés que l'on sup- pose être les organes de la vision en rem- plissent-ils réellement les fonctions ? C'est ce qu'il faudrait démontrer en premier lieu. Au reste , il est à présumer que, chez beaucoup de Zoophytes, sa structure et sa transparence l'empêchent de se dessiner dans le reste de la substance, en apparence homo- gène, qui constitue leur corps. Tout système nerveux a ses parties ou sa partie centrale ; ses parties périphériques ou lerminales ; et ses parties intermédiaires conductrices, charaécs de transmettre son ANI activité de la périphérie à un centre, cl ré- ciproquement. Il se compose, en général, de deux orga- nes élémentaires distincts : Les globules, ayant une enveloppe cellu- leuse, renfermant un parenchyme granuleux, et un noj au, lequel montre toujours dans un point de sa surface une apparence de noyau plus petit. Ces globules paraissent être l'organe pro- ducteur de l'animation vitale. L'autre organe élémentaire nerveux sert de conducteur à cette même animation. Il consiste en' ^iefs extrêmement ténus, dont les faisceaux composent les nerfs. Ces filets ont une gaîne celluleuse contenant une pul- pe molle, demi-fluide, limpide, transparen- te, non granuleuse comme le parenchyme des globules. ( Voy. le Mémoire de M. Valen- tin, sur la composition du système nerveux, inséré dans les Méinoires de VAcadémie L. C. des Curieux de la JSature, t. XVIII.) Ces deux organes élémentaires nerveux se trouvent inégalement répartis et agrégés dans les din"érentes parties de l'organisme, pour en constituer le système nerveux. Dans sa partie périphérique, ou terminale des organes, ce système ne montre que des ûlets élémentaires ou restés réunis en fais- ceaux peu nombreux , se détachant des uns peur se rapprocher des autres, et former des apparences de réseaux irréguliers ; mais ayant pour caractère de se replier toujours sur eux- mêmes, en figurant des anses plus ou moins fermées. Ce même système montre un mélange, une agrégation de globules et de filets, dans ses parties centrales (les ganglions, les principaux cordons nerveux). Ces filets pa- raissent repliés sur eux-mêmes à leur origi- ne centrale , comme à leur terminaison pé- riphérique; de manière que chaque filet, dans toute son étendue , dessine une longue ellipse. Dans sa partie la plus initiale, si je puis m'exprimer ainsi, ou la plus centrale, le système nerveux ne se compose que d'une agglomération de globules producteurs : tel- le est la substance grise qui se trouve au centre de la moelle épinière, et à l'extérieur du cerveau et du cervelet, dans les animaux vertébrés. La disposition générale du système nerveux est en rapport évident avec le plan général ANi d'organisation qui constitue chaque type du règne animal; avec l'arrangement des parties qui composent l'organisme de chacun de ces types ; et surtout avec la forme générale qui les caractérise. Cela devait être : ce système , ayant poUr fonction de faire irradier de ses centres, ou d'un centre unique, sur chacune des parties de l'organisme, toutes les activi- tés vitales résultant de l'influx nerveux ; ou de faire aboutir à ces mêmes centres et d'y faire retentir toutes les impressions du dehors ou du dedans que peuvent recevoir ces mêmes parties ; il devait être arrangé pour cette com- munication générale et réciproque d'impul- sions motrices , ou d'excitations sensitives ou non sensitives et de simple innervation. L'organisme animal se distingue encore de l'organisme végétal par Vorgane élémen- taire moteur, qui entre dans la composition de tous les muscles, de tous les faisceaux musculeux, de toutes les fibres de même nature, qui jouissent de la contractilité, que j'appellerais volontiers nerveuse , parce qu'elle agit généralement s«us l'influence évidente de l'innervation ; mais qui est plus connue sous lé nom d^ irritabilité. La fibre musculaire se compose de filets élémentaires cylindriques, creux ou tubu- leux, renfermant une série de globules selon les uns, une pulpe homogène selon les au- tres. La gaîne de ce tube paraît avoir des stries transversales ou obliques, également distinctes, qui manquent dans certains mus- cles et dans certains animaux. Cette gaîne est formée de l'élément celluleux. Plusieurs filets élémentaires sont réunis dans une gaîne commune de même nature, pour com- poser une fibre musculaire. Des fibres mus- culaires plus ou moins nombreuses sont réu- nies de même dans une gaîne commune, pour former des faisceaux graduellement plus compliqués. L'organe élémentaire musculeux est, comme on voit, composé d'un élément con- tractile qui le caractérise essentiellement ; élément contenu dans la gaîne celluleuse du filet ou du tube élémentaire. Cet organe c- lementaire avait besoin d'être complété dans son organisation par les deux organes élé- mentaires précédents. Cela est incontesta- ble pour l'élément celluleux. On peut le démontrer encore pour l'élé- ment nerveux chez les animaux qui ont des ANI 519 novfs , la communication libre des filets qui se rendent aux nmscles avec les parties cen- trales du système nerveux étant indispensa- ble pour l'exercice de l'action musculaire. Doit-on supposer que , chez les animaux où les muscles sont évidents et qui nous parais- sent privés de nerfs (les Actinies), celle pri- vation apparente tienne plutôt à nos moyens imparfaits d'investigation qu'à h réalité ? Si les systèmes nerveux et musculeux dis- tinguent et séparent de tout le règne végé- tal la plupart des animaux, nous re pou- vons pas ajouter qu'ils ciructérisent essen- tiellement l'organisme animal. Dans les organismes inférieurs, on ne découvre plus de traces de ganglions médul- laires ni de nerfs; on n'y trouve même plus de fibres musculaires bien évidentes. Cepen- dant les phénomènes caractéristiques de la vie animale y sont plus ou moins manifestes. A présent que nous connaissons l'organis- Bie animal , comparé à l'organisme végétal , dans sa composition élémentaire, au delà de laquelle nos sens ne peuvent pénétrer , étudions -le dans l'agrégation de ses élé- ments, composant des individualités, dont la forme générale est la première circon- stance qui frappe notre vue, qui doit attirer notre attention. § 6. — De la forme extérieure générale des organismes. Le caractère le plus général de l'organisa- tion ou de l'arrangement moléculaire des êtres vivants , est d'abord dans la forme ex- térieure, dont l'élément générateur est tou- jours, ainsi que nous l'avons dit, en totaUte ou en grande partie , une hgne courbe. Mais déjà, sous ce premier point de vue, l'organisme animal s'éloigne rapidement de l'organisme végétal. Les détails dans lesquels nous allons en- trer à cet égard se résument dans la pro- position générale suivante, et n'en seront qu'un commentaire : Que la forme, dans les êtres qui jouissent de la vie , est Vexpres- sion figurative de V organisme, mis en rap- port avec le monde extérieur. En effet, si nous comparons sous ce point de vue un animal à un végétal , nous aurons la certitu- de que , dans les deux règnes, la forme n'est que l'expression de ces rapports. 620 AM •Dans les .inimaux , au lieu dVtre l'panoiiie, comme clans les végétaux , elle est ramas- sée. Au lieu d'être amincie et étalée, afin de multiplier la surface que la quantité de ma- tière organisée attribuée à chaque individua- alité végétale peut occuper, cette surface est le plus souvent restreinte dans les ani- maux par la forme, qui lui donne le moins d'étendue possible. Au lieu de se diviser pour embrasser le plus d'espace , comme le végétal, l'animal montre dans sa forme une tendance à l'uni- té, à la concentration. Au lieu de porter au dehors, comme la plante , tous ses organes d'alimentation et de respiration , de fécondation , de fruclili- cation ou de propagation par germe libre , l'animal les voile sous ses téguments pro- tecteurs , sans que ceux-ci en suivent tou- jours les contours, sans qu'ils soient astreints à en revêtir la forme; ou mieux , il les recè- le dans des cavités plus ou moins profondes, creusées en dedans de lui. Les substances alimentaires et le fluide respirable y sont introduits à sa volonté. Les germes y reçoi- vent leur premier développement, et sou- vent leur développement subséquent à la fé- condation , dont le principe d'activité pénè- tre jusque dans le réduit des ovaires. Ces caractères de la forme animale sont essentiellement en rapport avec les deux at- tributs de l'animalité : la locomotilité et la sensibilité. Toute l'économie animale en est d'autant plus modifiée , et sa forme en particulier , que ces facultés y sont plus parfaites, c'est- à-dire plus développées, à la fois, et plus actives. La forme animale ne devait avoir rien d'embarrassant pour le transport d'un lieu dans un autre ; elle devait , au contraire , être disposée pour vaincre les résistances de la pesanteur et du frottement que l'animal éprouve nécessairement et doit surmonter dans ses mouvements variés à la surface du sol ou dans sa profondeur , dans les airs ou dans les eaux. Cette forme , si bien disposée pour toute espèce de progression , devait l'être encore pour recevoir les impressions du monde ex- térieur. Elle devait montrer au dehors ces organes des sens extérieurs, faits pour aver- tir ranimai dfl ce qui se par? e auteur de lui. ANI Celte iinpressionnubilité , celte excitabi- lité extérieure, peut être départie dans tous les téguments, sur toute la surface de l'ani- mal, dont elle ne modifie pas autrement la forme. Mais lorsqu'elle devient sensibilité spécia- le pour la lumière, dans l'appareil de l'œil; pour les vibrations des corps sonores , dans l'appareil de l'ouïe; pour les efilux odorants, pour les corps sapides, dans ceux de l'odorat et du goût ; pour les résistances des surfaces et leur température , dans l'ap- pareil du toucher actif; il en résulte des mo- difications de forme très remarquables par la position à la surface du corps, ou plus ou moins rapprochée de cette surface , de ces organes spéciaux des sens externes. La for- me même de l'organe du sens interne , où réside le moi , où viennent retentir les im- pressions des sens externes, ou du moins la forme de la boîte osseuse qui le renferme dans les animaux les plus parfaits, influe sur cette forme générale, dont nous cherchons à apprécier, à analyser les causes et les rap- ports avec tout l'organisme. Cet organisme manifeste donc, dans tou- tes les individualités animales , simples et non agiégées, qui jouissent de la locomo- tilité, des caractères de forme qui le distin- guent d'une manière bien tranchée de l'or- ganisme végétal. Mais il existe des animaux composés ou agrégés, privés d'organes des sens spéciaux, chez lesquels on ne peut plus assigner de place déterminée et circonscrite à un orga- ne du sens interne; qui ne sont plus revê- tus d'organes particuliers de locomotion ; mais dont tout le corps est une substance molle , impressionnable et contractile. Ici la forme se rapproche de celle de la plante, et plus particuhèrement de cette partie de la plante où la vie se manifeste par des mou- vements, par un reste de motilité plus évi- dent : je veux pai 1er de la fleur, et de 1'%- dre d'eau douce, pour l'animal que je lui compare. La forme de la plante tout entière, avec ses racines, sa tige, ses rameaux, et même des apparences de fleurs et de fruits ( les feuilles seules sont exceptées), reparaît dans les animaux de la même classe, les Polypes à polypier, qui sont entièrement privés du mouvement progressif. Ils ont des organes ANl (Je fixité, des racines , mais qui ne parais- sent avoir que cette seule fonction de fixer l'animal au sol ou aux corps submergés. La tige est un organe central qui , dépouillé des organes du mouvement, ne s'étend et ne se divise, comme celle de la plante, que pour la nutrition. Les parties de cette a- grégation, qui ressemblent à une fleur com- posée , jouissent seules d'une grande mobi- lité. Ce sont des organes de préhension, dis- posés en rayons autour d'un axe, dans lequel est l'entrée de l'estomac. Chez quelques uns même ( les polypiers flexibles), les ovaires apparaissent au dehors, comme les capsules , comme les fruits des vé- gétaux. Cette tige bourgeonne , pousse des germes adhérents , qui prennent la forme de l'espèce , dans leur développement ulté- rieur. On voit combien encore , dans ce cas ex- ceptionnel de la forme animale , les modifi- cations de la forme générale se lient à tout l'organisme, et par suite à tout le genre de vie ; elles sont toujours l'expression de cet organisme , mis en rapport avec le monde extérieur. Remarquons que, pour les animaux, cette forme phytoïde, qui devient incompatible avec le mouvement progressif, entraîne la nécessité de vivre dans l'eau ; soit que l'or- ganisme animal , privé de moyens de recher- cher sa nonrriture , n'en eiit pas trouvé suf- fisamment dans l'air qui l'entoure, et que l'eau, et plus généralement l'eau de la mer, ait pu seule charrier autour de cet être im- mobile toutes les molécules nutritives qui lui sont indispensables ; soit que l'air eiit promptement desséché cette substance ani- male, si souple, si molle , si aqueuse , dans laquelle sont probablement fondues et mé- langées les parties essentielles des organes élémentaires de nutrition , de motilité et d'excitabilité, sinon de sensibilité (1). (1) Nous avons donné, depuis plusieurs an- nées, dans nos cours, la définition de la forme des corps organisés, qui vient d'être expliquée dans le présent paragraphe , et nous avons l'ba- bitude de la développer dans une ou plusieurs leçons, afin d'en faire sentir toute la portée, principalement dans ses applications à l'Histoire naturelle classique. L'intérêt du sujet a frappé plusieurs de nos au- T. I. ANI 531 § 7. — Des téguments. Après la forme, la circonstance matérielle qui nous frappe le plus, dans l'observation des organismes végétaux ou animaux , ce sont les parties qui les terminent , qui les recouvrent , qui les enveloppent et qui les protègent; je veux parler des téguments. Si nous avons défini la forme Vexpression figurative de Vorganisme mis en rapport avec le monde extérieur, nous pouvons ap- pliquer cette même définition aux téguments, avec cette seule différence, qu'ils sont l'ex- pression matérielle de ce même organisme, dans tous ses rapports avec ce qtti est hors de lui , ou dans toutes les dispositions qui l'en séparent. En effet , les téguments sont les parties superficielles de l'organisme , qui limitent chaque corps organisé ; qui le séparent du monde extérieur ; qui l'individualisent ; qui le protègent contre les effets nuisibles de tout ce qui l'entoure , et particulièrement du milieu dans lequel il est plongé ; mais qui le mettent aussi en rapport avec ce mi- lieu, pour en recevoir l'influence nécessaire à l'entretien de la vie. Ainsi les téguments ont à remplir deux fonctions générales opposées dans leur but. L'une doit séparer l'individu organisé de tout ce qui l'entoure, et le protéger particu- lièrement contre l'action désorganisatrice des agents physiques. L'autre a pour effet de le lier, de le met- tre plus ou moins en rapport avec ces agents, ou avec les autres corps de la nature, étrangers à l'individualité organique. Ces deux buts fonctionnels , communs à tous les corps organisés , sont subordonnés à des nécessités bien différentes dans les vé- gétaux et dans les animaux. Les végétaux puisent leur nourriture , à l'état moléculaire, dans le sol, dans l'air ou diteurs les plus assidus. L'un deux l'a choisi , d'à près notre conseil , pour sa Thèêe de zoologie , soutenue devant la Faculté des sciences de Paris, le 5 juin 1840. 11 y traite , daprés un plan et plu- aeurs vues remarquables, de la forme animaie considérée dans set rapports avec forganitmt intérieur. 33* S29 AM dans IVau, par toute la surface de leur corps ou par quelques parties de leurs téguments, suivant la simplicité ou l'homogénéité, l'hé- térogénéité ou la complication des types or- ganiques auxquels ils appartiennent. Ils respirent de même par toute l'étendue ie animale, et les caractères principaux des instruments ou des appareils d'organes qui les mettent en jeu. Voyons d'abord comment les animaux se nourrissent. § 8. —Fonctions et organes de nutrition. Tous les corps organisés ont deux degrés de nutrition : le premier est celui du fluide nourricier, qu'on appelle plus parliculiè- roment alimentation quand les substances ANl 593 nutritives sont prises hors de l'atmosphère , ou respiration quand elles sont puisées dans le fluide respirable , et absorbées par l'orga- ne respirant. Le second degré de nutrition est celui qui assimile les molécules du fluide nourricier aux parties solides de l'organisme , et qui les organise de même ; c'est à cette seconde opération qu'on réserve plus particulière- ment le nom de nutrition. L'alimentation des plantes est une simple inlussusccption , et les voies capillaires de cette introduction des molécules alimentai- res sont toujours quelques parties de leurs téguments , ceux des radicelles , modiflés pour cet usage seulement. Ces parties ab- sorbent les molécules de toute nature mises en contact avec leurs bouches absorbantes , pourvu qu'elles soient suffisamment dissou- tes dans l'eau ; mais elles ne paraissent avoir aucun moyen organique ou chimique d'agir sur ces substances alimentaires , en les atté- nuant ou en les dissolvant par des sucs di- gestifs , et d'en préparer l'introduction dans l'organisme végétal. C'est le sol qui est chargé de cette opération préliminaire, et c'est la permanence de son contact avec les racines qui le pénètrent , et qui y restent fixées , qui permet l'action lente, mais plus ou moins continue , de l'absorption alimen- taire. Dans les animaux, au contraire , dont les mouvements de progression d'un lieu vers un autre auraient été incompatibles avec ce mode de nutrition , qui suppose la flxité , la peau extérieure se replie en eile-mème pour former une capacité intérieure , qui reçoit et tient en réserve une provision d'aliments, et les parois de cette cavité exercent sur la masse alimentaire des actions multiples de décomposition ; jusqu'à ce qu'étant suffisam- ment préparées , ces molécules , ainsi désa- grégées, puissent servir à composer le fluide nutritif réparateur ; opération dont est char- gée la partie absorbante de ces mêmes pa- rois. Cette action digestive des parois du sac ou du canal alimentaire est tellement ca- ractéristique de l'organisme animal , que , dans quelques animaux inférieurs qui n'ont ni sac ni canal alimentaire , elle semble s'exercer par leur peau extérieure ou par leurs téguments. 524 AM Les Rhiiostomes et les Eudores , parmi les Méduses; les Physales, parmi les Aca^ lèphes hydrostatiques , n'ont ni estomac ni canal alimentaire. Ces animaux composent et absorbent leur fluide nourricier répara- rateur par les bouches absorbantes de leurs téguments ; mais la surface de leur corps exhale un liquide caustique , qui produit sur la main qui le touche un sentiment de briilure. On vient même de constater que , dans les Physales, ce suc est de nature acide. Analogue à celle des sucs digestifs des ani- maux supérieurs, cette composition chimi- que fait comprendre comment ces ani- maux dissolvent ou digèrent une proie qu'ils ont embrassée ou enveloppée par quelques parties de leurs téguments. Ceux-ci agissent sur cette proie, comme la peau de Testomac ou celle du premier intestin des animaux supé- rieurs. Ainsi que nous l'avons signalé , depuis plus de dix années, dans nos Cours de la Fa- culté des sciences ( Leçons d'Anat. compar., t. V , p. 434 et 436 ) , c'est une digestion extérieure, démontrant une nouvelle ana- logie entre les deux peaux. On peut en con- clure que la digestion est un caractère fonc- tionnel plus général de l'animalité que l'exi- stence d'un sac ou d'un canal alimentaire , c'est-à-dire d'un organe destiné spéciale- ment à l'exercice de la digestion, ou de cette fonction préliminaire de la nutrition dans les animaux. Leur nutrition atmosphérique ou leur re- spiration est plutôt une dépuration qu'une alimentation. Il existe entre le fluide nourri- cier et le fluide respirable un tel échange de principes, que ceux que l'organisme animal verse dans l'atmosphère ne le cèdent pas de beaucoup , en poids, à ceux que l'atmosphère lui abandonne. L'air expiré a été trouvé moindre d'un quatorzième au plus , et d'un cent vingt-deuxième au moins , de l'air in- spiré , dans les animaux des classes supérieu- res (Mammifères et Poissons ). On ne pourrait pas en dire autant de la respiration des végétaux , dont la substance prend généralement plus à l'atmosphère qu'elle ne lui rend. Ici la respiration est plus essentiellement une alimentation (1). L'action moléculaire de l'air sur le fluide (1) Voir , entre autres , les belles recherches 4e M. Boussingault [comptée rendus des séan ANI nourricier, et celle du fluide nourricier sur l'air atmosphérique, qui constitue la respi- ration , doit agir à travers les parois des ca- pacités qui renferment ce fluide , et les té- guments qui recouvrent et protègent tout l'organisme. Les téguments, qui sont en contact immé- diat avec le fluide ambiant respirable , sont les organes de respiration les plus naturels , les plus simples. Quelle que soit la quantité de sang qu'ils reçoivent, elle y est soumise à l'action du fluide respirable, toutes les fois que leur structure ne les empêche pas de la ressentir. Les belles expériences de M. Edwards {Influence des agents physi- ques ) l'ont prouvé. Cependant ce contact de la peau avec le fluide ambiant ne suffit pas pour en faire un organe spécial de respiration. Les téguments remplissant essentiellement les fonctions d'organes protecteurs, devaient être compo- sés de parties dures, insensibles, qui dimi- nuent leur aptitude à recevoir l'action atmo- sphérique. Il a donc fallu des modiflcations organiques particulières, qui font de certai- nes parties de la peau des animaux , ou de ses dépendances extérieures ou intérieures , des organes spéciaux de respiration. Les plantes elles-mêmes respirent plus particulièrement par les cavités pneumati- ques des feuilles. Les arrangements spéciaux des téguments ou de leurs appendices, pour la respiration, consistent essentiellement dans l'extrême diminution de leur partie protectrice , et dans le nombre et la grande division des capacités qui dirigent successivement une portion plus ou moins considérable du flui- de nourricier à la rencontre du fluide respi- rable. Toutes les fois que c'est à la surface du corps qu'ont lieu ces dispositions , s'il n'y a pas de couvercle ni de capsule pour conte- nir les parties de la peau ainsi modifiées , afin de les préserver contre l'action desséchante de l'air atmosphérique , la respiration est aquatique , l'animal vit plongé dans l'eau. C'est par la même raison que les feuilles des plantes submergées n'ont pas de cavités pneumatiques, ainsi que l'a très bien obser- ces de l'Axadémie des sciences, et 383}. VI, p. 102, la» AM vé M, Ad. Brongniart. {Mémoire sur la structure des feuilles j Annales des se. natur., t. XX.) La quantité de respiration, et son influence vivifiante sur la température des animaux , sur leur activité , sur leur vivacité de senti- ment, se mesurent assez exactement, en premier lieu , par les modifications organi- ques qui déterminent une respiration aérien- ne atmosphérique , ou qui réduisent l'ani- mal à ne respirer que la petite quantité d'air contenue dans l'eau. Elles se calculent en- suite par celles qui amènent, dans un temps donné, la plus grande quantité de fluide nourricier dans l'organe de respiration, à la rencontre du fluide respirable ( les Mammi- fères et les Oiseaux); ou la plus grande quantité de ce dernier fluide à la rencontre du fluide respirant (les Insectes). Nous n'insisterons pas ici sur les difl^éren- ces que présentent les organes de respiration dans la série animale. Comparés à ceux des plantes , ils sont généralement plus distincts, mieux séparés , ainsi que leur fonction, des organes d'alimentation proprement dits. Disons encore que les organes de respira- lion aquatique sont généralement, et à très peu d'exceptions près, des corps saillants de forme arborescente , tubuleuse ou en la- mes; tandis que ceux de respiration aérien- ne sont des poches ou des canaux, prolonge- ments intérieurs des téguments, devenus tellement minces et déliés , qu'ils devaient s'enfoncer dans des cavités spécialement des- tinées à les protéger contre l'action nuisible des corps extérieurs. Cette disposition rap- pelle les cavités pneumatiques des feuilles. Relativement à la nutrition proprement dite, ou au fluide nourricier que les organes s'assimilent , on peut dire qu'en général l'or- ganisme reçoit pour cela, dans ses intersti- ces, certaine quantité de ce fluide qui sort de ses réservoirs, comme on voit le cam- bium des végétaux supérieurs se placer en- tre l'écorce et le bois; comme on voit de môme les sucs nutritifs s'épancher, chez les animaux, entre les bouts d'os fracturés. Ceux qui transsudent de la surface d'une plaie, en préparent la réunion organique. Dans ces trois exemples, les parties organi- sées, essentiellement vasculeuses ou celluleu- ses, que le fluide touche, ont sur lui une ac- tion plastique qui l'organise à leur manière. AiNI 535 C'est ainsi que l'organisation ancienne de- vient le moule et la puissance d'une organi- sation nouvelle. Quant aux organes des sécrétions, l'ana- tomie ne découvre, dans les animaux qui ont des vaisseaux, que des divisions particulières de ceux-ci; que des enlacements plus oiq moins différents , avec les capacités qui ren- ferment le fluide sécrété et le portent hors de l'organe, soit dans des réservoirs parti- culiers, soit dans les parties où il est mis immédiatement en usage. Le mystère des sécrétions semble se pas- ser en partie dans la structure des membra- nes formant les canaux ou les capsules du fluide sécrété, et séparant leur capacité du sang contenu dans les ramifications vasculai- res qui enlacent ces parois. Il y a là , sans doute , une cause qui modifie plus ou moins les aflinitcs chimiques mises en jeu sous l'empire de la vie , et qu'afin d'exprimer ces modifications, nous avons distinguées sous le nom à\tffinités vitales. ( Réflexions sur les coi-ps organisés, etc. ,publ. en 1799, Magasin encyclopédique de A. L. Miilin. ) § 9. — Organes et fonctions de propagation. Les innombrables individus qui compo- sent le Régne organique , n'ayant qu'une existence passagère , auraient bientôt dispa- ru , du moins pour la plupart, sans laisser aucune trace de cette existence, s'ils n'é- taient remplacés par d'autres individus qui leur succèdent. C'est la fonction des corps organisés , produisant cette suite d'individus de la même espèce , provenant successive- ment les uns des autres, que nous appelons propagation. La propagation est la condition essentielle de la vie de l'espèce ; de même que la nu- trition est la condition essentielle de la \ie des individus. C'est une faculté inhérente aux organis- mes, qui paraît d'autant plus étendue que les individus, soit en germe, soit dévelop- pés, sont exposés à plus de causes de de- struction. Les végétaux la possèdent au plus haut degré, sans doute à cause des condi- tions désavantageuses sous le rapport de leur durée auxquelles ils sont soumis par suite de leur immobilité. Les animaux inférieurs , qui vivent imnio- 596 AM biles, jouissent de la môme conipcnsation; et, comme nous voyons encore cette puis- sance de propagation chez ceux qui possèdent la iocomotilité, tels que les Hydres, etc., après avoir apprécié sa cause flnale dans les premiers , il faut en faire remonter la facul- té, chez les uns et les autres , à la simplici- té de leur organisation. Plus, en effet, l'organisation est simple, plus elle a de moyens de se reproduire. La multiplication des individus peut se faire par une division spontanée ou acciden- telle. Les parties ainsi mutilées ont la facul- té de se compléter, en reproduisant celles qui leur manquent. Les Paramécies , les Vorticelles , les Hy- dres, les Actinies? les Planaires, etc., etc., parmi les Zoophytcs; les Naïdes, par- mi les Articulés , pouvant ainsi se reprodui- re par scissure , sont doués de cette propa- gation fissipare. La propagation gemmipare , ou par ger- me adhérent, consiste dans l'apparition, sur quelques points de la surface du parent, d'un bouton, dont le développement ulté- rieur le fait paraître tôt ou tard sous la mê- me forme, avec la même organisation que ce parent. Cette propagation gemmipare est com- mune à tous les Zoophytes , susceptibles , comme beaucoup de plantes , de former des agrégations d'individus. J'appelle encore cette sorte de multipli- cation propagation par germe adhérent, parce qu'en effet le germe, qui porte le nom de bourgeon , reçoit son développe- ment durant sa continuité avec son pa- rent , en se nourrissant par le concours de tous les moyens de nutrition départis à ce- lui-ci. Seulement il semble que ce germe soit le centre d'une activité nutritive parti- culière, subordonnée à l'activité générale de cette grande fonction. Le troisième mode de propagation départi aux animaux comme aux végétaux est la propagation par germe libre ou par œuf. J'appelle ainsi le germe avec ses enve- loppes protectrices , et les matériaux nutri- tifs nécessaires pour son développement ul- térieur. Dans les plantes, ce germe hbrc porte les noms de gongyle , de sporule et de graine, suivant les classes auxquelles il ap- ANl parlient , et la nécessité du concours des sexes pour le produire. Dans les animaux , tout germe libre , de quelque animal qu'il provienne, sera pour nous un œuf. L'œuf d'un animal n'atteint jamais son développement définitif , qui complète son individualité, et lui donne les facultés de vivre indépendant dans la partie de son pa- rent où il a reçu son premier développe- ment ou sa première organisation apparente. Quelques animaux, parmi ceux dont l'or- ganisation est la plus homogène, n'ont point d'organe spécial pour cette première évolu- tion des germes libres. Les Hydres parais- sent être dans ce cas. Ici , la propagation par germe libre est iinisexuelle et diffuse. Mais, le plus souvent, l'œuf est produit dans un organe spécial qu'on appelle ovaire. Dans ce cas, la propagation unisexucllc par germe libre est élective, c'est-à-dire qu'il y a un lieu d'élection , dans l'organisme , pour remplir cette fonction. Le mode de propagation par œuf a tou- jours ce dernier caractère quand la géné- ration est bisexuelle. Celle-ci présente encore des différences très importantes. Tantôt le même individu possède au moins un organe femelle ou un ovaire , et un organe mâle , sécréteur de la liqueur fécondante nécessaire pour produire le développement ultérieur de l'ovule , pré- paré dans l'ovaire. C'est la génération bisexuelle monoïque. Tantôt la génération bisexuelle est en même temps dioïque, c'est-à-dire que les organes sexuels appartiennent à des indivi- dus différents. L'une et l'autre générations bisexué présentent des différences remarquables. Dans la génération bisexuelle monoïque , les individus ainsi pourvus des organes sexuels des deux sexes peuvent se suffire à eux-mêmes , et manquent des organes de co- pulation : tels sont, entre autres, les Acti- nies, les Bivalves, les Cirrhipèdes, chez les- quels on a récemment découvert des Sper- mazoïdes (1). (1) Nous désignons ainsi , dans nos Cours, les prétendus animalcules spermatiques appelés en- core mal à propos, à notre avis, Zuospermes , parce que nous les regardons comme des ma- chines inobilcs , ayaul pour fonction de transpor- AM D'aulics fois, il y a des organes de copu- lation qui montrent que la fécondation doit être réciproque. C'est le cas , entre autres , de la Limace et du Colimaçon. La génération bisexuelle dioïque présen- te de iT](}me de grandes difîérences. Elle suppose toujours le concours des sexes pour la première apparition du germe dans l'œuf; mais cet œuf peut ne recevoir l'influence vivifiante de la liqueur fécondante du mâle qu'après la ponte et sans rapprochement préalable des sexes. C'est le cas de la plu- part des Poissons, dont le mâle vient répan- dre sa laite sur les œufs de la femelle, plus ou moins long-temps après qu'elle les a dé- posés sur les rivages. D'autres fois , c'est à l'instant de la ponte , lorsque le mâle est rapproché de la femelle, que celui-ci fé- conde les œufs ; ce qui a lieu pour les Cra- pauds et les Grenouilles. Enfin la fécondation peut s'efl"ectuer avant la ponte. C'est le cas de quelques Poissons vivipares, de la plupart des Reptiles, de tous les Oiseaux et des Mammifères. Ce paraît étfe encore celui des Animaux articulés, à pieds articulés, des Mollusques Céphalopo- des, et de beaucoup de Gastéropodes. L'œuf n'acquiert jamais que son premier développement dans l'ovaire; il y est à l'é- tal d'ovule. C'est dans l'utérus des Mammi- fères, ou dans l'oviducte des Ovipares ou des Ovovivipares , qu'il prend son second de- gtfé de développement , qu'il complète les enveloppes protectrices ou nutritives, et les substances alimentaires qu'elles doivent con- tenir pour composer un œuf achevé, sauf la fécondation si elle n'a pas encore eu lieu. ter dans l'ovule la part du germe fournie par le inàle. Cette doctrine est en partie , celle adoptée relativement aux filaments-machines découverts par Needham , et dont l'histoire vient d'être re- prise par MM. Philippi, Carus , Péters et Milne- Edwards , qui les appellent Spermalophores. (Voy. Annales des sciences natur., avril 1840, p. 193.) L'usage, qui paraît indubitable dans les cépha- lopodes, de ces porte-semence, qui ne contien- nent cependant que des prétendus animalcules spermatiques , détrut, il me semble, de fond en comble , le système de Burdach , qui en fait des animalcules parasites, existant accidentelle- ment dans le sperme. Les Spermazoïdes ordinai- res sont des Spermalophores moins compliqués que ceux des Mollusques Céphalipodes. ANI 557 C'est une dilTérence très caractéristique avec l'ovule des plantes , qui nç'se dépla- ce pas pour se changer en graine , cet œuf complet des végétaux. Dans ce cas, le germe ou l'embryon a tous les moyens de prendre autour de lui la nourriture nécessaire pour terminer sa vie fœtale. Chez les Mammifères ordinaires, il absorbe cette nourriture dans les parois de l'utérus; chez les Didelphes , après avoir pris un premier développement dans l'uté- rus intérieur , il achève cette première pé- riode de son existence , et commence, sans transition précise et apparente, la vie mam- maire dans une sorte d'utérus extérieur. Dans les plantes comme chez les animaux, l'ovule préexiste dans l'ovaire avant la fé- condation; mais chez les uns et les autres, du moins chez ceux à génération bisexuelle, cet ovule ne paraît contenir de germe qu'après la fécondation. Celle-ci commence une seconde période de l'existence de l'ovule ; elle détermine chez les animaux à la fois l'apparition du germe, et le déplacement de l'ovule , qui passe dans l'oviducte, ou dans la matrice. Là, il se complète et devient œuf. Une troisième période est celle de la vie utérine du germe , de la vie embryonaire pour les Vivipares, de l'incubation pour les Ovipares, pendant laquelle l'embryon ac- quiert le développement nécessaire pour vi- vre librement dans l'air ou dans l'eau, c'est- à-dire sous l'influence directe d'un milieu respirable. La période d'incubation suit immédiate- ment l'époque de la fécondation dans les Vivipares, dans les Ovovivipares et dans les Ovipares chez lesquels la fécondation n'a lieu qu'après la ponte. Mais, dans les Ovipares ordinaires, chez lesquels la fécondation a lieu avant la ponte (les Oiseaux), l'incubation ou la germina- tion de l'œuf, qui dépend dp la mère ou des agents physiques, peut n'avoir lieu qu'après un intervalle assez marqué , qui la sépare du moment de la fécondation. Dans ce cas, l'activité vitale de l'œuf est suspendue, comme dans la grairie, et elle s. besoin des agents physiques, surtout d'un certain degré de chaleur et d'air, pour être mise en mouvement. Il n'y a que l'humidité, nécessaire pour la -598 ANI germination de la graine, mais dont l'œuf animal n'a pas besoin, parce qu'il en con- tient suCBsamment , qui établisse une diffé- rence importante entre la germination de la plante, et celle de l'œuf, ou l'incubation. Il résulte de tout ce que nous venons de dire sur la fonction destinée à multiplier les individualités qu'elle n'est qu'une sorte de nutrition ou d'assimilation qui reproduit les parties manquant à un individu mutilé par la propagation (issipare; qui développe par continuité des germes adhérents à la surface du corps, dans la propagation gem- mipare ; qui détermine l'évolution succes- sive d'un germe libre dans l'ovaire ou l'o- viducte, ou dans l'utérus, lors de la propa- gation sexuelle , à laquelle nous réservons le nom de génération. Dans tous ces cas, la propagation n'est qu'une nutrition partielle, subordonnée à la nutrition générale ; un foyer simple ou mul- tiple d'assimilation, sur le modèle de tout Vorganisme dans lequel est mise en jeu cette activité vitale, cette force organisatrice , dont la première impulsion , la direction premiè- re, remonte, de génération en génération , jusqu'à la Puissance créatrice. § 10. — Fonctions de relations ou de motilité , d'excitabilité et de sensibilité. Nous avons déjà dit, en parlant des orga- nes élémentaires, que l'organisme animal se distingue, dans la plupart des cas , de l'or- ganisme végétal, par la présence de la fibre nerveuse ou sensible, et par cel|e de la fibre musculaire ou motrice. Ces deux organes élémentaires s'agrègent de mille manières avec l'élément celluleux , pour former les instruments si variés de l'excitabilité, de la contractilité, de la sensi- bilité et de la motilité. Ils caractérisent la plupart des animaux, et distinguent ceux-ci des végétaux, d'une manière tranchée, tou- tes les fois qu'ils y sont évidents ; mais il y a des organismes inférieurs où ces deux élé- ments sont confondus , avec l'élément cellu- leux, en un tissu homogène, dans lequel il est impossible de les distinguer (le corps des Hydres, des Cristatelles, etc., etc. . Il en est d'autres chez lesquels la fibre musculai- re se dessine très distinctement sans la fi- bre nerveuse , ou même sans la pulpe mé- ANI dullaire, qui en est la partie essentielle les Actinies), Nous avons vu ïa faculté génératrice se manifester dans tout l'organisme [VHydre) avant d'avoir des organes ou des instruments particuliers chargés de cette fonction. Nous avons vu, de même, la peau extérieure ajou- ter à ses fonctions multipliées la faculté di- gestive [ certaines Méduses , les Physales , avant qu'une peau intérieure en soit spécia- lement chargée. Il en est de même des fonctions de rela- tions, réduites, à la vérité, dans les ani- maux inférieurs, à l'excitabilité et à la con- tractilité , ou à la faculté excito-motrice , d'autant plus répandue dans les organismes animaux, que ces organismes sont plus simples. Cette faculté distingue essentielle- ment , à notre avis, le tissu animal du tissu végétal, dont la rigidité et l'immobilité con- trastent , d'une manière frappante , ave« la mollesse et la mobilité du premier. A la vérité, beaucoup de végétaux supé- rieurs manifestent, dans leurs feuilles ou dans leurs fleurs, des mouvements partiels très remarquables , qui ne peuvent s'expli- quer que par une faculté excito-motrice analogue à celle des animaux, susceptible, dans quelques cas { celui de la Sensitive ; , de se montrer dans un point éloigné de la partie immédiatement sollicitée, par la trans- mission de cette excitation ; mais cette fa- culté est toujours localisée ; elle n'est jamais répandue dans tout le végétal ; ensuite elle y montre des caractères particuliers. Les parties mobiles de la plante se rap- prochent toujours de Taxe de leur mouve- ment par une simple inflexion vers cet axe, et s'en éloignent par une inflexion sembla- ble dans un sens opposé. Le tissu végétal , en un mot , se courbe en arc dans ses mou- vements , qui ne sont jamais que des mouve- ments de rétraction , ainsi que Ta démontré M. Dutroehet. Au contraire, la fibre musculaire animale paraît se plier en zigzags quand elle se con- tracte; et, en général, les tissus contractiles animaux peuvent s'infléchir dans tous les sens, et produire des mouvements de ré- pulsion ou de protraction tout aussi bien que des mouvements de rétraction. Le tissu animal contractile et la fibre musculaire changent à la fois , plus ou AINI moins manifestement , de forme et de di- mension , dans leurs mouvements de con- traction. La fleur qui s'épanouit ou qui se ferme ne fait que changer sa forme en plissant ou déplissant ses pétales ou sa corolle , sans changer de dimension , sans se resserrer sur elle-même dans toute l'étendue de son tissu. Voilà pour les différences ou les ressem- blances organiques ou mécaniques que nous pouvons apercevoir dans les fonctions de relation entre les végétaux et les animaux. Quant aux phénomènes généraux de ces fonctions dans les animaux les plus simples, et à cette faculté excito-motrice qui en est le principe, ils semblent ne différer que par le degré d'énergie , que du plus au moins , entre les animaux inférieurs du type des Zoophytes, qui passent leur vie flxés aux rochers sous-marins , et les végétaux supé- rieurs, chez lesquels ils se manifestent par- tiellement, ainsi que nous venons de le dire. Mais, dès qu'on peut supposer de la spon- tanéité dans les mouvements des animaux , ces mouvements distinguent évidemment l'a- nimal de la plante. Les actions spontanées des animaux ont pour principe la serisibiliié, fonction qui leur est propre, et dont la fibre nerveuse ou la pulpe médullaire, qu'ils possèdent exclusi- vement, est l'organe spécial. Les animaux sont avertis, par son moyen, de certains changements qui se passent en eux, ou autour d'eux, à la suite desquels ils éprouvent un sentiment de plaisir ou de pei- ne, et qui excitent leur vofonfé à rechercher l'un , à repousser l'autre. Cette faculté suppose un sens interne, au- quel les nerfs transmettent ces impressions; elle suppose un moi , qui en a la conscience ; une volonté qui commande aux organes du mouvement pour réagir sur le monde exté- rieur. On voit que nous distinguons les mouve- ments des animaux, produits par leur faculté excito-motrice, des actions, qui supposent la conscience des impressions et la spontanéité des mouvements. «Quant à l'impression des objets extérieurs » sur le moi , dit M. Cuvier, à la production » d'une sensation, d'une image, c'est un -) mystère impénétrable pour notre esprit, » et le matérialisme une hypothèse d'autant T. I. ANI 5S9 » plus hasardée, que la philosophie ne peut » donner aucune preuve directe de l'existen- » ce effective de la matière. » ( Règne ani- mal, t. I, p. 40.) Dans cette courte esquisse de l'organisa- tion et de la vie animale , nous ne saurions avoir pour but d'en caractériser tous les phé- nomènes. Nous cherchons simplement à donner une idée générale des principaux, et à montrer leur liaison avec l'organisation. Si nous analysons les actions des animaux supérieurs , nous verrons que les unes sup- posent un certain raisonnement, ou l'intelli- gence et même la prévoyance de leur suite ou de leurs effets : ce sont les actions intel- lectuelles; Que les autres ont pour principe Vinstinct, cette faculté départie aux animaux pour la conservation des individus et des espèces ; qui les pousse invinciblement à exécuter, dans ce double but , des actions quelquefois très compliquées , et leur en donne l'intelli- gence , sans que l'expérience puisse en êtro la source, ou vienne la modiflcr. Cette analyse nous montrera , en troi- sième lieu, des actions involontaires , dont l'animal n'a pas la conscience, qui peu- vent, du moins, se passer chez lui sans la participation de son moi. Tels sont les mouvements du cœur, ceux des intestins, et même les mouvements des membres , qui peuvent avoir lieu involontairement, que l'animal dorme ou qu'il soit éveillé. L'existence et l'énergie, ou l'étendue, en un mot, des fonctions intellectuelles , les- quelles sont loin de se manifester toujours par des actions produites au dehors , mais par l'activité intérieure du moi, est dans un rapport marqué avec les masses centrales du système nerveux ; particulièrement des hé- misphères du cerveau, qui en sont les instru- ments matériels nécessaires. L'instinct , au contraire, et ses différents degrés, n'ont aucun rapport connu, évident, avec le développement ou la forme des par- ties centrales du système nerveux. La série animale, étudiée sous ce point de vue le plus relevé, nous offrira trois grandes catégories. La plupart des Zoophxjtes, ceux qui n'ont pas de système nerveux démontrable, pour- raient bien n'avoir, pour principe de leurs mouvements, que la faculté excito-motrice. 34 530 ANI Chez les autres animaux dont Torganisa- lion est plus eompliquée, il y aurait, outre ces mouvements involontaires , des actions instinctives ou intellectuelles , qui seraient du domaine de la conscience. Mais les animaux les plus bas dans l'é- clielle , qu'on nous passe cette expression, n'auraient que rinstinct pour principe dé- terminant de leurs actions spontanées. (Quelques Zoophytes, qui paraissent avoir des actions volontaires, les types des HIol- lusqites et des Articulés , les Poissons et les Reptiles parmi les Vertébrés , seraient dans ce cas. Du moins les actions intellectuelles sont-elles encore , dans ces deux dernières classes, plus ou moins bornées et peu ma- nifestes. Enfin les deux classes les plus élevées , celles des Oiseaux et des Mammifères, réu- niraient à la faculté excito-motrice des or- ganismes inférieurs , à l'instinct des classes qui ont une organisation plus compliquée , une partie de cette intelligence qui dislingue si éminemment le Genre Humain ; mais ils ne la posséderaient qu'à un degré plus ou moins limité. L'homme lui-même , outre les mouve- ments qui s'exercent à son insu dans son organisme , outre les actions instincti- ves qui ne se manifestent chez lui que dans la première enfance , se distingue du reste de la création terrestre, non seule- ment par l'étendue de son intelligence, mais encore par ses actions libres , pour le choix desquelles il peut se déterminer avec ré- flexion, indépendamment des impressions des sens. Ce libre arbitre, ce choix libre dans ses déterminations; cette prévoyance possible de leur suite , que lui donne la faculté de réfléchir sur les impressions reçues actuel- lement ou sur les souvenirs , sur les idées abstraites que lui fournit la langue parlée ou écrite, sur la mémoire ainsi conservée de l'expérience et des idées des générations qui se succèdent, imprime aux actions de l'hom- me un caractère de moralité , qui les classe dans une catégorie supérieure. Ce caractère s'élève encore lorsque cet Hve privilégié médite sur l'univers et ses lois, transporte ses pensées jusqu'à la con- templation de la Cause première , et déve- oppe ainsi en lui - m<*me le sentiment reli- AISI gicux, qui lie son existence à l'idée de Vint fini. Aous terminerons ici ces considérations, toutes positives , sur l'organisation des ani- maux et les facultés qui les distinguent. La longueur de cet article, et les limites qui nous sont prescrites, et que nous crai- gnons déjà d'avoir dépassées, nous forcent de remettre à d'autres plusieurs considérations importantes qui pourraient se rapporter au mot AMMAL. Nous traiterons, au mot COMPOSITION ORGANIQUE, dcs principaux plans qu'elle présente dans le Règne ani- mal ; au mot espèce , des caract. indélé- biles et des caractères variables de l'espèce; de la GÉNÉRATION SPONTANÉE , à CCS mots ; Au mot GÉOGRAPHIE ZOOLOGIQl'E, de la distribution des animaux à la surface de la terre , et de leur nombre; Au mot MÉTHODE [zool.), de la méthode naturelle de classitication du Kègiie animal. EnOn nous examinerons , au mot régne INTERMÉDIAIRE, s'il cxistc dcs corps Organi- sés qui n'ont que les caractères généraux de l'organisation sans montrer les caractères distinctifs et particuliers de l'animal ou de la plante (1). (Duvernoy.) ANIMALCULES. Animalculi (petits animaux). — Expression à employer au sens ligure, dans le langage zoologique, pour in- diquer des animaux très petits dont Torga- nisalion et souvent même l'individualité ne sont pas bien distinctes , mais dont cepen- dant l'animalité est aussi réelle que pour les animaux plus parfaits. (1>IJ.) ANLMAUX DOMESTIQUES. zooL. — L'homme a réussi à dompter et à sou- mettre à sa volonté un certain nombre de Mammifères , d'Oiseaux , etc. , qui habitent avec lui, et que, par cette raison, on ap- pelle domestiques. (1) Voir, sur le sujet de cet article : !« la Com- paraison des Animaux et des Végétaux , for- mant le sujet du chapitre ï'" de Yllisloire des Animaux, par Buffon ; 2» les pages 10-46 du 1. 1" du Règne animal de G. Cuvicr, Paris, 18"29 ; 3" et surtout, pour l'histoire de la science, le Traite complet de la physiologie de l'homme, par M. F. Tiedemann, traduit de l'allemand (t. l, Pa- ris , 1851 ) , comprenant la Physiologie générait et comparée. AiM L'Histoire naturelle des Animaux domes- tiques est intimement liée à celle de l'espèce humaine; elle comprend plusieurs questions importantes sur le nombre et la détermina- tion des espèces domestiques; sur les espèces sauvages auxquelles elles se rapportent ; sur les différences dans la taille, les tégu- ments, les habitudes, etc., etc., que Tin- fluence de l'homme a produites sur les es- pèces sauvages en les rendant domestiques; sur les dispositions instinctives que les pre- mières doivent avoir pour devenir domesti- ques , ou comme condition essentielle de leur DOMESTtCATio^i. Nous en traiterons h ce dernier mot. Voy. encore domestici- té. ( Dut. ) AKÎMAUX lîïBERNANTS. zool. — On nomme ainsi les animaux qui passent l'hiver engourdis et dans un sommeil plus ou moins profond , qui s'appelle léthargi- que lorsqu'il est porté au degré le plus fort. Tels sont , entre autres , parmi les Mammifères , les Ours, qui ne paraissent s'engourdir qu';\ un faible degré; les Chau- ves^souris de nos climats, les Marmottes, les Loirs, etc. Les animaux ainsi engourdis durant la saison froide présentent , dans leur circula- tion , dans leur respiration , dans leur cha- leur propre , etc. , des modifications très remarquables, que nous ferons connaître à l'article sommeil d'hiver. Voij. ce mot. (Dut.) ANIMAUX A SANG BLANC , ANIMAUX A SANG ROUGE, zool. — M. Cuvier s'est servi de ces deux déno- minations dans ses premiers Mémoires de Classification, qui datent de 1793, et dans son Tableau élémentaire de l'histoire na- turelle des Animaux, imprimé à Paris en 1797. Elles répondent aux deux grandes di- visions du Règne animal désignées plus tard sous les noms d^Animaxtx sans vertèbres et à'' Animaux vertébrés. Ces deux dernières dénominations préva- lurent, surtout après la découverte que fit M. Cuvier en 1801 , et qu'il communiqua à l'Institut en décembre de cette même an- née [Bulletin des sciences, messidor an 10, n" 64) , que le sang de la plupart des Vers articulés a aussi la couleur rouge. Cette découverte détermina M. Cuvier à faire une classe à part des Vers à sang rou- ANI 631 ge, et à les séparer des Vers intestins ou in- testinaux. Dix années plus tard , Lamarck désigna cette même classe sous le nom (VAnnélides {Voy. ce mot). La faible coloration en rouge, ou même la hmpidité séreuse du sang des Aphrodites, la coloration en vert de ce même liquide dans d'autres g. découverts récem- ment, ont confirmé la nécessité de cette ré- forme dans la nomenclature de cette classe , dont le groupe avait d'ailleurs été bien li- mité par M. Cuvier. Les exceptions recon- nues successivement , et qui ont fait réfor- mer l'une après l'autre la dénomination d\inimaux à sang rouge opposée à celle d'' Animaux à sang blanc , et celle beaucoup plus restreinte de Vers à sang rouge , par laquelle on distinguait d'abord les Annélides des Vers à sang blanc ou des intestinaux , ont montré que la couleur du sang n'est pas un caractère assez important pour servir à distinguer les divisions principales du Règne animal. Voy. aux mots sang et méthode iNATOiELLE (zool.) , et le vol. VI des Leçons d'Anatomie comparée de G. Cuvier, 2= éd., Paris, 1859, p. 592-596. (Duv. ANIMAUX A SANG CHAUD, ANIMAUX A SANG FROID, zool. — Tous les Animaux peuvent se diviser, sous le rapport de leur température , dans les deux grandes catégories d'Animaux à sang chaud, ou à haute température, et d'Animaux à sang froid, ou à basse tem- pérature. Deux classes seulement appartiennent à la première : ce sont les Oiseaux et les Mam- mifères ; le reste du Règne animal ne com- prend que des êtres à basse température. Dans le premier cas , la chaleur propre à chaque animal se maintient généralement à une élévation de 500-40" centigrades, quelle que soit la température du milieu dans lequel il vit. Des téguments , mauvais con- ducteurs du calorique , les plumes pour les Oiseaux , les poils pour les 3Iammifères , contribuent puissamment à conserver ce foyer de chaleur intérieure que les Animaux à haute température développent en eux , et conséquemment à entretenir leur chaleur propre et indépendante. Les Animaux à sang froid n'ont qu'une température très peu différente du milieu dans lequel ils vivent , qu'une faible chaleur 532 ANI propre , qui ne s'élève au plus que de quel- ques degrés au dessus de ce milieu. MM. IVewport , en Angleterre ; Bertbold , en Allemagne; Breschet et Becquerel, d'un côté , Dutrochet de l'autre , en France , ont soumis beaucoup d'Animaux à haute ou à basse température à de nouvelles et ré- centes expériences, afin de constater leur chaleur intérieure. Les physiciens et les physiologistes fran- çais que nous venons de citer ont mis en usage, dans ce but, un appareil thermo-élec- trique, comme moyen plus sensible et plus sûr que les thermomètres ordinaires. Nous en parlerons plus eu détail au mot cha- LEl'R ANIMALE. ( DUV. ) ANIMAUX SANS VERTÈBRES , ANIMAUX VEUTÉDRÉS. zool. — Duchesne , professeur d'histoire naturelle à l'école centrale de Versailles, vers la fln du siècle dernier, dans un Mémoire sur les rapports des êtres naturels {Maijasin ency- clop. de A. L. Millin, Paris, 17f)5), se sert du mot inxyertébroses pour désigner les Animaux appelés plus tard sans vertèbres. M. Cuvier, dans les considérations prélimi- naires de ses Leçons d'Anatomie comparée (t. I, p. G3 , Paris, 1800), dit «que le Kègne animal entier se divise d'abord en deux grandes familles, celle des Animaux à vertèbres et à sang rouge , et celle des Animaux sans vertèbres , qui ont presque tous le sang blanc. Les mots d^Animaux vertébrés et d'Jni- maux sans vertèbres sont adoptés , pour ces deux grandes divisions du Règne ani- mal , dans le premier des tableaux de classi- fication de ce règne que M. Cuvier avait dressés conjointement avec M. Dumcril , et qui ont paru à la fin de ce premier volume des Leçons d'Anatomie comparée. Dès cette même année 1800, Lamarck s'était servi de ces deux dénominations d'A- nimaux vertébrés et d'' Animaux sans ver- tèbres dans un discours qu'il prononça à l'ouverture du cours qu'il fit au Mu- séum d'histoire naturelle de Paris. Ce dis- cours fut imprimé l'année suivante en tête de son Systètne des animaux sans vertè- bres. Paris, 1801. Cependant M. Cuvier, déjà en 1797, faisait connaître , dans son Tableau élémentaire , « que les Animaux dont le sang est rouge AM comme celui de l'homme lui ressemblent tellement par toutes leurs parties , qu'ils ne paraissent d'abord être que des dégrada- tions d'une forme commune. Ainsi ils ont toujours une tcte osseuse contenant le cer- veau et les principaux organes des sens, placée à une extrémité d'une colonne verté- brale , qui contient le faisceau commun des nerfs , etc. » Il me paraît indubitable , d'après ce pas- sage, que 3L Cuvier a publié, avant La- marck , ce grand rajjporl des Animaux à sang rouge , rapprochés de l'homme, d'avoir comme lui une colonne vertébrale ; mais la dénomination de ter/ctres a été employée pour la première fois par le dernier. M. Cu- vier le reconnaît {Annales du Muséum, t. XIX , p. 75 ). Voy. à l'article méthode ISATtRELLE (zool.). (DCV.) ANIMAUX FOSSILES, géol. — Voyez FOSSILES. (C. d'O-] ANIMAUX PERDUS , ou ANTÉ- DILUVIENS. GÉOL. — Voyez fossi- i-ES. (C. d'O.) ANIMAUX RAYONNANTS, géol. — Voyez zooPHYTES et raïojhvés. (C. D'O.) ANIS. Anisum {anisum, nom de l'anis dans Pline; d'avtiûv, même chose chez les Grecs ). bot. pu. — Nom vulgaire d'une esp. de Pimpinella ( famille des Ombellifè- res). (Sp.) ANISACANTIIA , R. Br. (âv^so;, iné- gal; xxxvOx, épine), bot. pu. — Genre delà famille desChénopodées (tribu des Chénopo- diées, C. A. Meyer). M. R. Brown {Prodr. , p. 410) lui assigne pour caract. : Fleurs her- maphrodites. Calice 4-Gde; segments finale- ment garnis de spinelles dorsales anisomè- trcs. Etamines 5 ou 4 , insérées au fond du calice ( opposées aux segments calicinaux ). Point de squammules hypogynes. Ovaire comprimé. Style biparti. Péricarpe mcm- branacé, comprimé, recouvert par le calice durci , et garni (au dessous du sommet) de 4 spinelles anisomètrcs. Graine verticale , comprimée. Test membranacé. Périsperme copieux. Embryon périphérique, annulaire; radicule supère. — Ce g. est fondé sur un sous-arbrisseau de la Nouvelle-Hollande mé- ridionale. Les feuilles sont alternes , subcy- lindriques; les fleurs axillaircs , sessiles , ébracléolées. (Sp.) ANI »Ai\ISACTIS '( âvf.o;, inégal ; ày.rU, rayon ). bot. ph. — Troisième division du g. Dauciis { Ombcllifcres ), proposée par M. Pe Candolle {Prod. IV, 214), et qu'il carac- térise ainsi : Carpophore indivis ou à peine échancrc-bifide à l'extrême sommet. Rayons de Tombelle très inégaux. — Cette division ou s. -g. renferme 4 esp., dont 1 de la Nou- velle-Hollande, et 5 de l'Amérique méridio nale. (C. L.) * AlVISANTHUS (avi^o,-, inégal ; «v9o,-, fleur). BOT. PH. — Genre de la famille des Caprifoliacées , formé par Willdcnow , et synon. du g. Symphoria. — Genre de la famille des Iridacées , formé par Sweet , et synon. du g. Gladiohis. (G. L.) * AIVISARTHRIA (iiv(«;, inégal; up- Opcv , article), evs. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Mycétophagides de Westwood, établi par Waterhouse, et adop- té par Westwood , qui le caractérise ainsi : Corps large , subovale , subconvexe. Massue des antennes composée de trois articles; leur dixième article mince. — Ce g. , qui com- prend 9 esp., a pour type le Dermestes mêlas de Marsham. (D.) . * AIXISARTHROIV (iivfToç, inégal; a,.- Oflo-j , article), evs. — Genre de Coléoptères tétramèreSj famille des Longicornes, établi par M. Dejean dans son dernier Catalogue, mais dont il n'a pas publié les caract. - Ce g., qui fait partie de la tribu des Cérambycins de M. Serville, est fondé sur ime seule esp. qui se trouve en Autriche, et qui a été nom- mée par Dabi A. barbipes. Elle appartenait auparavant au g. CalUdium de Fabr. (D.) *A1VISEIA (av(70î, inégal), bot. ph.— Genre de la famille des Convolvulacées , tribu des Convolvulées, formé par M. Choisy \Mem. Soc. Gen. VI et VIII, t. 4) sur plu- sieurs esp. des g. Convolvuhis , L., et/po- mœa, et ainsi caractérisé : Calice 5-phylle ; les deux folioles extér. insérées plus en ar- rière et subdécurrentes sur le pédoncule. Cor. hypogyne, campanulée; limbe plissé, quinquélobé. Étam. 5, incluses, insérées à la base du tube de la corolle. Ovaire biloculai- re ; loges bi-ovulées. Style simple ; stigm. ca- pité-bilobé. Caps, biloculaire. Graines 4, dressées. Embryon courbe, mucilagineux- albumineux; cotylédons ridés; radicule in- fère. — Ce g. renferme un petit nombre d'espèces suflVutescentes ou herbacées, pro- AINI 533 près à l'Asie et à l'Amérique tropicales ; les feuilles en sont alternes, oblongues-linéai- res, entières à la base ou sagittées; les pé- doncules axillaires, uniflores, bractées. On cultive dans les serres d'Europe les Ani- seia calycina et salicifolia, dont les fleurs sont blanches. (C. L.) ANISOBRIÉES. bot. ph. — Voyez AMSOBR\ÉES. (C. Ii.) * ANISOBRYÉES. Anisobryeœ {à-n- •joi. inégal ; f^rjuj, je végète ). bot. ph. — Cette épithète, ainsi que celle d'Anisody- names, avait été proposée par Cassini pour remplacer la dénomination de Monocotylé- dones. (C. L.) *AlVISOCERA («£«;, inégal; xi^ot?, corne). i>'s. — Genre deColéoptères pentamè- res, famille des Malacodermes, établi par M. Dejean , mais dont il n'a pas publié les ca- ract. Il le place, dans son dernier Catalogue, dans le voisinage du g. Cantharis de Linn. ou Telephonis d'Olivier. Il appartiendrait , par conséquent, à la tribu desLampyrides de Latreille. Il est fondé sur une seule esp. du cap de Bonne-Espérance , que l'auteur nom- me A. dilaticornis. (D.) * ANISOCERUS (ivt«5, inégal; xi/sas, corne). lAS.— Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Nitidulides de Mac-Leay, établi par How itt, et adopté par M.Westwood, qui en formule ainsi les caract. : Corps ova- le, subconvexe. Élytres tronquées. La base des deux premiers articles des antennes très large , surtout chez le mâle. Il ne renferme qu'une esp. , que l'auteur nomme Spireœ. (D.) * ANISOCERUS (i:v(7o;, inégal; y-i/ixi, corne). rNs. — Genre de Coléoptères tétramè- res, famille des Longicornes , tribu des La- miaires, établi par M. Serville aux dépens du g. Lamia de Fabr., et qu'il caractérise ainsi : Corps court, ramassé , ailé , un peu convexe en dessus , duveteux. Antennes glabres, très distantes à leur base , sétacées , de onze ar- ticles dans les mâles, de dix dans les femel- les : le premier allongé en massue; le se- cond court ; le troisième extrêmement long, cylindrique , portant au bout une touffe de poils; les suivants (dans les mâles) ont aussi une touffe, mais beaucoup plus petite. Arti- cle terminal sans toufl"e , très court dans les deux sexes. Corselet unituberculé latérale- ment ; son disque inégal. Tête assez forte ; 534 ANI face un peu bombée. Yeux petits. Mandibules très courtes , point saillantes à rextérieur dans le repos. Palpes courts; pénultième article des maxillaires en cône renversé ; le dernier pointu. Élj très courtes, peu convexes en dessus , arrondies et mutiques à Texlré- mité. Angles huméraux saillants. Ecusson très petit , arrondi au bout. Pattes fortes , égales. Cuisses en massue. Tarses antérieurs houppcux dans les mâles. — Ce g., qui a pour type la Lamia scopifera de Germar, esp. du Brésil , a été adopté par M. Dejcan dans son dernier Catal. ; mais il en a rempla- cé le nom par celui de Tragomorphus , pro- bablement à cause de la trop grande res- semblance du mot Anhocerus avec celui ù'' Atiisocera , précédemment employé par lui pour désigner un autre g. dans la famille des Malacodermes. Jlais comme son dernier Catalogue, où il em|)loie pour la première fois le mot û'Anisoccra, n'a paru que trois ans après la Monographie de M. Scr^ilie , il est clair que le nom A''Anisncerits de ce der- nier doit prévaloir sur celui de Tragomor- phus. (D.) *AîVISOCnEIRA (av(«,', inégal; xs'> . £>',-, main), rvs. — Genre de Coléoptères hété- romères , famille des Taxicornes , établi par M. Dejean , mais dont il n'a pas publié les caract. il le place immédiatement après le g. Dinpère de Fabricius dans son dernier Catalogue, et le fonde sur une seule esp. du Brésil, qu'il nomme A. picta. Cette esp. nous étant inconnue, le g. qu'elle a servi à établir ne figure ici que pour mémoire. (D.) *AMSOCinLUS,Wallich («vrac, iné- gal ; yXiloi , lèvre), bot. pu. — Genre de la famille des Labiées (tribu des Ocymoïdées , s.-tribu des Plcctranthées Bentb. ), dont M. Bentham {Labiat. , p. 59) expose les caract. comme il suit : Cal. ovoïde, presque dressé , 2-labié , fermé après la floraison. Lèvre su- périeure entière; lèvre inférieure tronquée, et soit très entière , soit très courtement 4- dentée. Corolle à tube saillant, défléchi ; gor- ge un peu renflée ; lèvre supérieure courte , à 3 ou 4 lobes obtus ; lèvre inférieure allon- gée , concave , entière. Etam. 4 , déclinées ; les deux inférieures plus longues. Filets li- bres , non dentés. Anthères ovales-rénifor- mcs, à bourses confluentes. Stigmates subu- lés , isomètres. Akènes lisses. — Herbes an- uuellcs ou vivaces. Faux verticilles bractéo- AM les , très rapprochés , imbriqués de manière à former des épis oblongs-cylindracés. Brac- tées imbriquées. — Ce g. appartient à l'Asie equatoriale. M. Bentham en a énuméré 4 esp. (Sp.) * ANISOCREPIS (iv(«;, inégal; y.c-it- T(',-, sorte de chaussurej. i>'s. — Genre de Co- léoptères hétéromères, famille des Taxicor- nes, établi par M. Dejcan, mais dont il n'a pas publié les caract. Il le place dans son der- nier Catalogue près du g. Cnodalon de La- treille , que celui-ci range dans sa tribu des Crassicornes. Il est fondé sur une seule espè- ce dont la patrie est inconnue et que M. De- jean nomme A. hilaris. Dans l'impossibilité où nous sommes de rien dire de i)lus satisfai- sant sur ce g. , nous ne le mentionnons ici que pour mémoire. (D.) AA' ISODACTYLES. ^nisodac«y/i(avt- îo;, inégal, o^xxnlai, doigt), ois. — C'est, dans la méthode de Vieillot, la deuxième tribu de son ordre des Oiseaux sylvains , et dont le principal caractère est d'avoir trois doigts dirigés en avant et uu par der- rière , par opposition à ses Zygodactyles ou Grimpeurs , qui en ont deux dirigés en a- vant et deux en arrière. C'est encore , daiîs la méthode de Temnn"nck , son sixième or- dre, répondant aux Ténuiroslres de Cuvier, et composé d'espèces à bec presque toujours grêle et effilé , souvent arqué , quelquefois droit , et qui , quoique pourvu de trois doigts en avant et d'un en arrière conune les Oiseaux percheurs , n'en ont pas moins, pour la plupart, la faculté de grimper aux arbres comme les espèces de l'ordre des Grimpeurs, ou de se tenir cramponnés ver- ticalement sur les troncs , les. branches ou les rochers. Enfin c'est, dans notre métho- de , notre second sous-ordre de l'ordre des Passereaux, que nous subdivisons en trois sous - ordres : les Zygodactyles, les Aniso- dactyles et les Déodactyles. Ce second sous- ordre comprendra toutes les esp. qui , sans avoir les doigts disposés par paires , com- me celles que l'on a classées dans l'ordre 'les Grimpeurs, ont néanmoins la faculté de grimper le long des troncs et des bran- ches d'arbres, et sur les plans verticaux des rochers , ou de se cramponner et de se suspendre aux ramuscules et aux tiges des fleurs pour en extraire le pollen. Si, d'une part , on ne peut raisonnable km ment désigner par le nom de Grimpeurs une réunion de genres d'Oiseaux dont le plus grand nombre ne grimpent pas , quoi- qu'ils aient tous la même conformation zy- godactyle , il n'est pas moins indispensable de former, dans Tordre des Passereaux, une section ou sous-ordre de tous ceux qui, sans être Zygodactyles , possèdent au plus haut degré cette faculté de grimper, ou, au moins , celle de se cramponner et de se sus- pendre verticalement aux branches. Nous avons cru devoir désigner ces esp. par le nom (W-inisodactyles , comme l'a fait Tcmminck, mais en en formant un sous- ordre de nos Passereaux. Les principaux ca- ract. en sont : Pieds robustes, disposés trois doigts en avant et un en arriére , organisés pour grimper ou se cramponner au moyen de doigts ou d'ongles puissants , le pouce principalement. Bec de forme très variable , mais toujours comprimé , et plus ou moins allongé , souvent grêle et arqué ou droit, quelquefois de longueur médiocre et assez épais ; langue ou simple et membraneuse à la pointe, ou bifide et tubuleuse , ou ter- minée en pinceau fibreux. Ailes très varia- bles, depuis la forme arrondie et sur-obtuse, jusqu'à la forme sur-aiguë et très longue , comme chez les Martinets. Queue souvent de longueur médiocre ou simple , ou rigide , ou épineuse. Ce sous-ordre, tel que nous l'envisageons, comprendra les familles suivantes au nom- bre de onze : Paridée, Oxyrhynchidée, Or- thonyxidée, Colidée, Bupliagidée, Certhi- dée, Mclliphagidée, Cymiridée, Proméro- pidée, Paradisidée et Troc/u'Zidee. Notre fa- mille des Upupidées , que nous considérons comme une transition de ce s.-ordre à ce- lui des Déodactyles, sera effectivement pla- cée immédiatement à la suite du premier et en tête du second. (Lafr.) * AIVISODACTYLUS («v(TOî, inégal ; cTàxTu),!};, doigt), iivs. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques , tribu des Harpaliens , établi par M. Dejean dans son Species général , et auquel il assigne les caractères suivants : Les 2'^, ô" et 4'^ articles des quatre tarses antérieurs très fortement dilatés dans les mâles ; les '■2'^ et 3= des tarses antérieurs moins longs que larges et très lé- gèrement cordiformes ; le 4« très fortement cordiforme et presque bilobé. Dernier arti- ANI 535 cle des palpes assez allongé, très légèrement ovalaire, presque cylindrique et tronqué à l'extrémité. Antennes filiformes et assez cour- tes. Lèvre supérieure en carré moins long que large. Mandibules peu avancées , assez arquées et peu aiguës ; point de dent au mi- lieu de l'échancrure du menton. Corps o- blong, plus ou moins allongé. Tête plus ou moins arrondie, un peu rétrécie postérieu- rement. Corselet plus ou moins carré ou trapézoïde. Élytres plus ou moins allongées, souvent presque parallèles , quelquefois en demi-ovale. Les Anisodactylus sont des Carabiques de taille moyenne et au dessous, peu agiles , épigés, vivant surtout dans le voisinage des eaux. M, Dejean, dans son dernier Catalo- gue, en mentionne 24 esp., dont 8 d'Euro- pe, 4 d'Afrique, 1 de Java et 11 d'Amérique. Parmi celles d'Europe , 4 se trouvent aux environs de Paris ; ce sont : 1'^. signatus II- lig., 1'^. binotatus F ahr., VA. spurcaticor- nis Ziegler, et 1'^. gilvipes Deiem. Nous ci- terons encore comme type du g. 1'^. héros Fabr. , qui se trouve en Espagne et dans le midi de la France. (D.) *A]XISODERA {ik-jwç, inégal; ^ép^ , cou). ii\s.— Genre de Coléoptères tétramères, famille des Chrysomélines, tribu desHispoï- des , établi par M. Chevrolat aux dépens du ^.Ahirnus de Fabricius, et adopté par M. Dejean {Cat., Z' édit.), qui y rapporte deux esp. de Java, savoir : 1'^. lucidiventris Bu- quet, et 1'^. ferruginea, qui est VAlurnus ferrugineus de Fabr. —Les caract. de ce g., d'après M. Chevrolat , sont : Tête avancée , arrondie, entaillée circulairement sur la fa- ce. Palpes assez développés ; le dernier arti- cle des maxillaires long , un peu renflé au milieu. Antennes presque réunies par la base sur le front, épaisses , cylindroïdes , de H articles : les cinq \"^ fisses; les a" et 4" du double plus longs que le 1^ ; les suivants presque égaux , un peu plus allongés ; le dernier terminé en pointe mousse. Corselet plus long que large , inégal , coupé oblique- ment en avant, droit à la base, conné et a- baissé sur les côtés. Élytres modérément convexes , à stries ponctuées , arrondies à l'extrémité et non armées. Pattes simples , trapues ; les 2'' et o« articles des tarses pro- fondément bilobés. (D.) * AIVISODERIS{ à priv.; v euph.; fcro;. 53« ANl semblable; ^/>ii, co\). bot. ph. —Section du g. Barkhausia, comprenant les esp. dont les fruits de la circonférence du capitule ne sont point ou sont très peu atténués au sommet, tandis que ceux du centre le sont, au contraire, très longuement. (J. D.) * AIXISODOiXTll'iM, Rcichenb. («vtac;, inégal; îvVj;, ovto^ dent), bot. pii.— Genre ou s.-g. de la famille des Labiées, voisin des Marrubhim, dont la plupart des auteurs ne l'ont pas sépare. Il n'en diffère en eflet que par un calice à 5 dents anisomètres, non réfléchies après la floraison. Son type est le Marrubiiim creticum L, (Sp-) *AI\ISODUS (àv(7o-:, inégal ; oVo-i;. dent.) BOT. PII. — Genre de la famille des Solana- cées, tribu des Ilyoscyamées, formé parLink {Jcon. sélect., 11), et dont les caract. essen- tiels sont : Cal. campanule, inégalement bi- fide. Cor. hypogyne , campanulée, ii limbe plissé, 5-lobé, dont les lobes obtus, inégaux. Étam. 5, incluses, droites, insérées à la base du tube de la corolle. Anth. déhiscentes lon- gitudinalement. Ovaire biloculaire; placen- tas adnés à la cloison, multi-ovulés. Style simple; stigmate capité. Caps, biloculaire, subglobuleuse, un peu charnue, coriace, enveloppée par le calice persistant, renflé, costé, connivent, s'ouvrant par moitié au dessus de son milieu ; la partie supérieure devenant un opercule mucroné, quadrivalve. Graines nombreuses, réniformes. Embryon périphérique, semi - circulaire , renfermé dans un albumen charnu. — Une seule esp.^ r^. luridus , Lk. ( ISicandra anomala ejusd. ; Whitleya stramonifolia Swt. , etc.) originaire du INépaul, compose ce g.; elle est cultivée dans les jardins de TEurope. — C'est une plante herbacée , vivace ; à racine fusiforme, épaisse; à feuilles alternes, petio- lées, ovales, un peu réfléchies, subtomen- teuses en dessous; les florales géminées; à pédoncules axillaires, solitaires, uniflores, nutants, portant des fleurs d'un vert jaunâ- tre passant au pourpre. (C. L.) * AiVISODYJ\AMES. Amsodynamœ (avtffos, inégal ; a^va/zt; , faculté, force), bot. PH. — Voyez AMSOBRl'ÉES. (C. L.) *AiVISOGOMUM (av(-o,-, inégal; vwvt:,, angle). BOT. CR. — Presl (re?;toî, cou, gouleau). atjaél. —Genre d'Annéli- des , de la famille des Sabulaires, établi par M. Templeton pour une espèce de l'île de France : An. luteus Rempl. [Trans. zooL, Soc. Lond. , II , 27, pi. 5 , f. 9-14 ). 11 a pour caract. : Bouche entourée de huit ten- tacules disposés par paires , filiformes et préhensiles; branchies simples, tentaculifor- mes, existant aux quatre segments anté- rieurs du corps. Un tube cylindrique , cal- caire, enfoncé par sa base dans les pierres , loge l'animal. ( P. G. ) ANISOMELES, R. Br. (Prodr., p. 505.) (avtîo,-, inégal ; /ii)/!, «, sorte de cou- pe). BOT. PII. — Genre de la famille des La- biées, tribu des TVépctées , s.-lribu des La- miées, Benlh., auquel son auteur assigne pour caract. : Calice ovoïde-allongé, presque dressé, régulier, 5-denté. Corolle à tube aussi long que le calice, garni en dedans d'un anneau de poils; lèvre supérieure ob- longue, dressée; lèvre inférieure plus gran- de, 5-lobée, horizontale; lobes latéraux ova- les, obtus; lobe moyen, cchancré ou 2-lobé. Étamines 4, ascendantes, saillantes : les 2 inférieures plus longues. Filets non dentés. Anthères rapprochées deux à deux : celles des deux longues étamines 1-thèqucs; les deux autres 2-thèques , à bourses transver- scs, parallèles. Stigmates subulés, subiso- mètres. Akènes secs, lisses. — Herbes ou s.- arbrisseaux. Fleurs en eymes ou en grappes. ANI Corolle rougeùtre. On connaît 8 esp. de ce g. Ces plantes habitent l'Asie cquat. et la IVouvelle-HoUande. (Sp.) AIVISOMÈRÉ. Anisomera ( «viaoî, iné- gal; /^i^o;, portion, article), iivs. — Genre de l'ordre des Diptères, division des Némocères, famille des Tipulaires, tribu des Tipulaires terricoles, fondé par Hoffinansegg, et adopté par Meigen, qui y a réuni, depuis, son g. Ne- matocera. M. Macquart, en l'adoptant de son côté avec cette réunion , lui assigne les ca- ractères suivants : Antennes sétacccs , à peu près de la longueur du corps chez le màle , plus courtes chez la femelle ; de six articles velus , dont le troisième est plus ou moins long, et les autres sont courts. Jambes ter- minées par deux pointes courtes. Ailes cou- chées; point de cellules discoïdales, trois postérieures. — Ce g. renferme quatre esp. européennes, dont l'une , A. nigra, est nom- mée par Latreille, dans son Gênera, Uexato- ma nigra; le nom d' Anisomera indique l'iné- galité des articles des antennes. (D.) * AA'ISOMERIA , Don. — Pircunia, Endl. («vtîoî, inégal ; /^-^f'U , section), bot. !•». — Sous-genre ou section du g. Pliyto- lacca. Ses caract. différentiels sont un pé- ricarpe à coques presque sèches, non cohé- rentes. (Sp.) *AXISOMERIS, Presl (kv(«,-, inégal; y-spU, segment). BOT. pu. — Genre de la fa- mille des Rubiacées(tribu incertaine), auquel son auteur (^Symb. II, p. 5, tab. 54) attribue les caract. suivants : Tube calicinai obové, adné à l'ovaire ; limbe supère, 4-parti, étalé, irrégulier. Corolle hypocratériforme ; tube grêle; limbe 4-fide, à lobes ovales, poin- tus, valvaires en préfloraison. Anthères 4, linéaires, sessiles, subsaillantes, insérées à la gorge de la corolle. Ovaire infère, 2-lo- culaire. Style filiforme , saillant; stigmate à 2 lobes obtus, étalés. Drupe 2-locuIaire, couronné du limbe calicinai; loges 1-sper- mes; l'une d'elles plus petite, souvent a- sperme. — Arbrisseau (du Brésil) à rameaux opposés, divariqués; un de chaque paire spinescent, de môme que les ramules; feuil- les opposées, courtement pétiolées, coria- ces; stipules interpétiolaires, entières, ova- les. Fleurs en capitules pédoncules, axil- iaires, solitaires, accompagnés d'un petit involucre 2-phYlle ; corolle blanche. (Sp.) * ANISOMORPÏÏA {i-M7o;, inégal; T. I ANI 537 fj-of,n , forme ). ins. — Genre de la famille des Phasmiens, de l'ordre des Orthoptères , établi par Gray ( Syn. of the sp. belong. to the fam. of Phasmidœ ) , réuni au g. Bacte- ria par Brullé {Hist. des Ins.), et adopté par Burmeister ( Hand. der Ent. ). Ce g. se distingue des Bactcria et de quchiucs autres Phasmiens privés d'ailes 1° par un corps glabre, lisse et brillant ; 2» par des antennes longues, filiformes, ayant leur second article aussi long que le troisième ; 5» par des tarses dont le premier article est plus court que les deux suivants. — On ne connaît encore que 2 esp. d''Amsomorpha, provenant de l'Amé- rique du nord : ce sont les A. ferniginea Gray , Burm. ( Phasma ferniginea Pal.- Beauv.), et buprestoides Gray, Burm. {Spec- trum buprestoides StoU, Say). (Bl.) *AN!SOMORPïIA (^.vt^or, inégal ; /^o/s- ?i, forme), ins. — M. Ne^man, dans sa classification des Insectes de l'Angleterre d'après les larves, désigne ainsi celles des IXévroptères , qu'il divise en 8 ordres natu- rels nommés par lui : Termites, Perlites , Raphidites , Hemerobiites , Phryganites, Ephemerites, LibeUulites et Panorpites. (D.) * ANISONCIIUS ( «v»û;, inégal; èW, xoi, ongle), lîss.— Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéïdes phyllophages, établi par N. De- jean sur une seule espèce de Barbarie nom- mée parFabr. Melolontha atriplicis ; mais, long-temps auparavant, M. Delaporte avait fondé sur cette mcme esp. son g. Oplopus , publié dans le Magas. zool. de M. Guérin , 1852, clas. 9, pi. 20. Voy. ce mot pour les ca- ract. du genre. (D.) * ANISOKEMA (i;v«7o;, inégal ; vï//a[fii] , filet). BOT. PII. — Genre de la famille des Eu- phorbiacées , à fleurs monoïques. Dans les mules, on trouve un calice à 4 ou 5 divisions, avec lesquelles alternent autant de glandes qui manquent rarement. Étam. b , dont les filets , assez épais , et terminés chacun par une anthère biloculaire , sont inégaux; trois plus longs au centre et soudés en partie en- tre eux; deux latéraux, presque libres. Dans les femelles , calice à 4-6 divisions et autant de glandes alternes. Ovaire surmonté de 6- 10 stigmates sessiles et simples, creusé d'au- tant de loges dont chacune contient deux ovules superposés , quoique insérés à peu 538 ANI près à la mJme hauteur. Le fruit est une capsule déprimée , ombiliquce au sommet , creusée extérieurement (Paulant de sillons qu'il y a de loges, et renfermant dans chacun deux graines anguleuses, où les avortements ne sont pas rares. — Lescsp., au nombre de cinq, sont répandues dans Tlnde et dans les îles, depuis Java jusqu'à Timor. Ce sont des arbrisseaux rameux , ;i feuilles alternes, en- tières, stipulées , disposées comme les folio- les d'une feuille pennée sur des rameaux souvent fascicules. Les fleurs sont à Taissel- Ic de ces petites feuilles , accompagnées de bractées et pédonculées; les mâles en fais- ceaux , les femelles ordinairement soUtaircs. Ces plantes noircissent souvent en se dessé- chant. Voy. Ad. Juss. {Euph., p. 19, tab. -4, n. 11). ^ (Ad. J.) *AIVISOIVÈME. 4msonemo(av£cro?, iné- gal ; v^,«a , filament), tss. — Genre créé par 3L Dujardin pour des Infusoires de la famille des Thécamonadiens, c'est-à-dire revêtus d'une enveloppe résistante non contractile , et sans autres organes visibles que deux fila- ments partant du même point à la partie antérieure, mais différant beaucoup l'un de l'autre. En effet, l'un est flagelliforme, ana- logue à celui des Monades , toujours agité d'un mouvement ondulatoire très vif, et déterminant la progression de l'animal en avant ; l'autre, plus épais et traînant , sert , comme un gouvernail , à rendre le mouve- ment plus uniforme; ou bien il s'agglutine rà et là à quelque corps solide , et , comme un câble , retient l'animal qui s'agite en se balançant autour du point d'appui; ou enfin, en se contractant tout à coup, il. retire brusquement l'animal en arrière. D'autres Infusoires sans tégument, ou munis d'un té- gument contractile, ont deux filaments coni me les Anisonèmes ; mais ils doivent faire partie de familles et de g. différents. Une esp. d'Anisonème ( A. acinus ) se rencontre fréquemment dans l'eau des marais , autour des débris de végétaux, et particulièrement dans la couche floconneuse et vaseuse qui recouvre les feuilles mortes de Typha et de Sparganium , à la fin de l'automne. Sa coque membraneuse , en forme de pépin , est lon- gue de 0,02 à 0,04 de millimètre , et moitié moins large que longue ;. les filaments éga- lent au moins trois fois la longueur de la «•oque. (Duj.) AM .WISOXYX («v(«,-, inégal ; oV.ç, oa- gle). ns. — Genre de Coléoptères pentamè- res , famille des Lamellicornes, établi par Lntreillc aux dépens du g. Melolontha de Fabricius, et placé par lui dans sa tribu des Anthobics. Ses caractères sont : Palpes fili- formes. 3Iandibulcs très minces, en partie membraneuses. Languette bifide, avancée au delà du menton. Mâchoires terminées par une pièce membraneuse et allongée. Le bec recouvert par un chaperon avancé, rétréci, et allant en pointe vers son extrémité anté- rieure. Crochets des quatre tarses antérieurs bifides, ceux des deux postérieurs simples ou terminés par une seule pointe. Ce der- nier caractère suffit pour les distinguer des genres voisins, principalement du g. Amphi- coma, avec lequel ils ont beaucoup de rap- ports. Ces Insectes ont le corps court, velu, et plus étroit en avant, avec les antennes de dix articles , dont les trois derniers for- ment une massue ovoïde et lamellée. Ils sont tous propres au cap de Bonne-Espérance. M. Dejean , dans son dernier Catalogue , en mentionne sept esp. , parmi lesquelles nous citerons le Crinitum etl'Z/rsusdeFabr., qui sont pour lui des hannetons, ainsi que pour Olivier , qui les a figurés. (D.) * AIMSOPAPPUS (Svjjos, inégal; nÙKKOi, aigrette; aigrettes inégales ). bot. PU. — Genre de la famille des Compo- sées , sur jequel on ne possède pas de données suffisantes. M. De Candolle croit pouvoir le rapporter au Verbesina chi- nensis L. MM. Hooker et Arnott lui don- nent les caract. suivants : Capitule radié , hétérogame. Fleurs femelles 1-sériées , ligu- lées; celles du disque tubuleuses. Involucre formé d'écaillés nombreuses, imbriquées, linéaires et tomenteuses. Réceptacle paléacé. Anthères munies d'appendices basilaires. Style des fleurs du disque à rameaux obtus, inappendiculés. Fruits de même forme dans les deux sortes de fleurs, line'aires-tétrago- nes , dépourvus d'ailes et de rostre, couron- nés de plusieurs paillettes courtes, inégales, avec lesquelles se remarquent 4 soies beau- coup plus longues. — La seule espèce con- nue est une plante herbacée droite, cou- verte de poils, munie de feuilles alternes, oblongues- linéaires, obscurément dentées en leur contour. Les rameaux florifères, terminés chacun par im capitule, forment, AM par leur disposition, des sortes de corym- bcs. (J. D.) * AIVISOPE. Anisopus ( «vtsos, inégal ; tiû; , pied ). CRUST. — Nouveau genre de l'ordre des Amphipodes et de la famille des Crevettines , établi par M. Templcton pour vn petit Crustacé qui ressemble aux Amphi- toés par la conformation des antennes , et aux Isœspar la structure des pattes, lesquel- les sont toutes élargies vers le bout , et plus ou moins subchéliformes. ( Voy. Trans. of the Entomological Soc. ofLondon, vol. I, p. 185 pi. 20, fig. 1.) ( M. E.) * AIXISOPELMA {Hvi^o;, inégal ; izé^fix, plante des pieds , tarse). i\s. —Genre de la tribu des Braconides, famille des Ichneumo- niens, de l'ordre des Hyménoptères , section des Térébrans, établi par M. Wesmael {Monogr. des Bracon. de Belg.), et adopté par nous (ffjst. des anim. art., t. IV). Les principaux caract. que présente ce g. sont tirés : 1° des antennes, longues et filifor- mes; 2'^ de la tète , aussi longue que large ; 3» des ailes, ne présentant que deux cellules cubitales ; et i" des tarses intermédiaires, beaucoup plus courts que les autres, et composés d'articles égaux. Nous ne connais- sons que 2 esp. indigènes de ce g., dont le type est 1'^. belgicum Wcsm. ( Mon. des Br. de BcJg.) et Blanch. {Uist. des an. art., t. IV, p. 34Ô) , trouvé aux environs de Liège. Nous avons rapporté {An. art.) aux Aniso- pelma, à l'exemple de 31. Westwood , le g. Hecabolus de Curtis. Voy. ce mot. (Bl.) * AIVISOPÉTALE. Anisopetalus (avi- BOi, inégal; «ra/ov, pétale), bot. — Se dit d'une corolle dont un ou plusieurs pétales sont plus courts que les autres. (C, L.) * AIVISOPET ALUM, De Cand. {Prod., sub Pelargonio) {uviwi, inégal; néTx'/.ov , petite feuille , pétale ). bot. ph. — Section du g. Pelargonium , caractérisée par la co- rolle , dont les 2 pétales supérieurs sont no- tablement plus longs et plus larges que les 5 inférieurs. (Sp.) ANISOPETALUS. bot. — Voyez ANISOPÉTALE. (C L.) * ANISOPHYLLUM ( «vfîo,- , inégal ; 9Ù»ov, feuille ). BOT. pu. — L'un des nom- breux g. établis par Haworth aux dépens de l'Euphorbe [Voy. ce mot), nommé d'après l'inégalité des deux bords de la feuille , qui se trouve ainsi oblique. Il est subdivisé en ANI 539 deux sections , dont la première, bien natu- relle, est composée des Euphorbia peplis et Charnœsyce. (Ad. J.) * ANISOPHYSE. Anisophysa (ivtïo,-, inégal ; p'J-m, sexe), ms. — Genre de l'ordre des Diptères, division des Brachocères , sub- division des Dichœtes, famille des Athéricè- res , tribu des Muscides , sect. des Acalyptè- res, s.-tribu des Piophilides, formé par M. Macquart aux dépens du g. Piophila de Fal- len, et nommé par lui Anisophysa, en raison des différences que présentent les deux sexes. Il a pour caractères : Trompe assez épaisse. Palpes très petits, terminés par une soie. Face carénée. Épistome saillant, à deux soies courtes. Antennes coucbées ; troisième article large, allongé ; style nu. Front con- vexe. Thorax mat. Écusson allongé chez la femelle et arrondi postérieurement. Abdo- men allongé. Pieds presque nus. Cuisses an- térieures munies , chez le mâle, d'une touffe de petites soies vers le milieu et en dessous. Jambes antérieurement munies de petits poils. Pieds antérieurs simples chez la fe- melle. Cuisses intermédiaires munies dans toute leur longueur, et chez les deux sexes, de petites soies distantes. Jambes intermé- diaires garnies, vers leur extrémité, de quel- ques petites soies. Tarses allongés chez le mâ- le et chez la femelle. Ailes à cellule médiasti^ ne double, ne s'étendant que jusqu'au milieu du bord extérieur, et marginale n'atteignant pas le bord postérieur. Première cellule pos- térieure un peu rétrécie à l'extrémité. Ner- vures transversales rapprochées. M. Macquart ne rapporte à ce g. que deux espèces commu- nes dans le nord de la France, et se trouvant ordinairement sur les fleurs des Daucus; ce sont VA. scutellaris de Fallen, et 1'^. al- bipennis de l'auteur. (D.) AiVISOPLIE. Anisoplia («vito?, inégal , ôtr/ï], ongle; anishopUa). iivs. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamelli- cornes, tribu des Scarabcïdcs-phyllophagcs, établi par Mégerle aux dépens du g. Melo- lontha de Fabr., et dont voici les caractères d'après Y Encyclopédie : Antennes de neuf articles : le 1", conique ; le 2', globuleux ; les deux suivants, ovales-allongés; les 5' et G"-, cupulaires ; les trois derniers formant une massue assez grosse, ovale, presque gla- bre. Mandibules ayant leur portion interne moins solide que l'externe. 31àchoires mulli- 540 ANI dentées ; leurs dents très fortes , surtout la lerminale. Palpes maxillaires de quatre arti- cles : le 1", très petit; le S--, conique, assez long ; le 3*, court , conique ; le dernier aussi long que les deux précédents pris ensemble, ovale-allongé , Palpes labiaux de trois arti- cles : le 1", peu distinct; le S', conique ; le terminal , ovale , aussi long que les deux au- tres réunis. Chaperon souvent avancé et re- levé ; dans ce cas , séparé de la tète par une ligne transverse peu prononcée. Corps ovale, un peu déprimé en dessus. Corselet ayant ses angles antérieurs saillants, écbancrés en rondeur à sa partie antérieure. Ses côtés ar- rondis antérieurement, son bord postérieur sinué , saillant vis-à-vis de Técusson. Ecus- son large, arrondi postérieurement. Elytrcs déprimées en dessous, élargies sur leur bord au dessous des angles huméraux en une sorte de bourrelet , et laissant à découvert l'extrémité de Tabdomen. Pattes assez for- tes ; jambes courtes , les antérieures biden- tées à leur partie externe. Tarses longs, leur dernier article presque aussi long que les quatre précédents réunis ; les dix tarses ter- minés par deux crochets. Crochets antérieurs et intermédiaires très inégaux; le plus mince entier, l'autre bifide ( l'une des divisions des crochets biûdes plus large et plus longue dans les mâles que dans les femelles). Cro- chets postérieurs un peu inégaux , entiers , l'intérieur guère plus petit que l'extérieur. — Ce genre a été adopté par Latreille dans ses Familles naturelles, ainsi que par 31. Dcjean dans son dernier Catalogue , où il en mentionne 24 espères , dont 15 d'Europe, 1 de Syrie , 1 du Sénégal , 1 d'Egypte , 2 de Grèce ou d'Orient , et G de l'Amérique. Par- mi celles d'Europe , nous en citerons deux, qui se trouvent aux environs de Paris. Ce sont les Melolontha agricola et horticola de Fabricius. Ces Insectes , dont les larves doi- Tent être conformées comme celles deS han- netons et vivre de la même manière, man- gent avidement , à l'état parfait , les feuilles des arbres et les pétales de certaines fleurs. (D.) ANISOPOGON («v£,oî, inégal; Twyt^v, barbe), bot. th.— Genre de la famille des Graminées, tribu des Avénacées (^Tristégi- nées , selon Trinius) , formé par Robert Brown , et ainsi caractérisé : Épillets biflo- AM rcs ; fleur inférieure hermaphrodite , pédi- cellée ; la supérieure neutre , sétiforme. Glumes 2 , presque égales , muliques , plus grandes que les fleurs. Paléoles2 : l'inférieu- re roulée en cylindre , biflde au sommet , à lobes aristés, séparés par une troisième arê- te allongée , torse à la base; la supérieure plus longue , bifide au sommet , sillonnée dorsalement. Squammules 5 : les latérales cultriformes, renflées à la base ; la 3'-, con- cave, oblonguc. Élam. 3. Ovaire stipité, comprimé , velu au sommet. Stigm. 2 , plu- meux, terminaux. Caryopse... — Ce g. ne se compose encore que d'une esp. {Uantho- nia anisopogon Trin., le, t. LXI) , ayant le port d'une Avoine , et indigène dans la Nouvelle -Hollande orientale. C'est une Graminée, haute de 0'",9Go environ, à feuilles roulées , à panicule difl'use. (C. L.) *AJVISOPS («vtjoî, inégal; ôi]/, aspect), ms. — Genre établi par M. Spinola Essai sur les némipt. hétér. ) dans la famille des rVotonectiens (tribu des Hydrocorizes Spin.) , de l'ordre des Hémiptères, sur le IS'otonecta nivea de Fabricius, prenant en considération la forme du front dans les mâles, qui est plus acuminé que dans les femelles , et ca- naiiculé en dessous , tandis que , dans les espèces que cet auteur conserve au genre Notonecta , le front est conformé de la mê- me manière dans les deux sexes. Le g. Ani- sops n'étant fondé que sur ce seul caract. , dont les femelles sont privées, nous avons cru devoir [Hist. des anim. articul., IV) le rejeter ou au moins ne le regarder que com- me une simple division du g. ISotonecta, Voy. ce mot. (Bl.) *AIVlSOPTERA («v(To,-, inégal ;^rs- flo-j, aile). i>s. — Genre établi par Latreille ( Règn. anim. ) sur 2 esp. de la famille des Locusticns , dont les élytres et les ailes sont fort courtes, mais dont tous les autres ca- ract., étant analogues au moins pour une esp. [Locustahrachypterahin., Fabr., etc.) au g. Decticus , ont déterminé MM. Serville {Ins. orth. , suites à Buffon) et Burmeister ( Uandh. der Ent.) à la placer dans ce der- nier genre. Voxj. dectici's. (Bl.) * AFVISOPTERIX {u-Jiwi, inégal ; «rri- /!u|, aile). ENS. — Genre de l'ordre des Lépi- doptères , famille des Nocturnes, établi par Stephens dans sa tribu des Géométrides, et dont les espèces ont été placées par nous ANI dans le g. mbernie Latr. , tribu des Phalé- nites. Voy. ce mot. (D.) * AIXISOPUS («viîoç, inégal ; «oî?, pied). ms. — Genre de Coléoptères tétramèrcs , famille des Longicornes, établi par M. Serville {An. Soc. ent. de Fr., 1835, p. 30), qui le place dans sa tribu des Lamiaires et lui assigne les caract. suivants : Corps très déprimé. Corselet arrondi latéralement, muni , sur ses côtés , d'une épine placée près de l'angle postérieur. Antennes glabres , sétacées, plus longues que le corps dans les femelles, le dépassant notablement dans les mâles; distantes à leur base; de onze arti- cles : le premier, grand, en massue allongée; le second, très petit, cyathiforme; les sui- vants cylindriques; le troisième à peine plus long que le quatrième. Pattes postérieures très longues dans les mâles ; cuisses en mas- sue, les postérieures très allongées, ainsi que leurs jambes et leurs tarses dans les mâles ; jambes antérieures un peu arquées dans ce sexe; leurs cuisses un peu plus cour- tes que les intermédiaires. Tarière des fe- melles toujours saillante et dépassant l'abdo- men. Palpes courts. Mandibules courtes. Tète ayant sa face antérieure assez courte ; front peu aplati. Élytres très déprimées, al- lant en se rétrécissant vers l'extrémité, qui est tronquée ; chaque angle de la troncature uni-épineux. Écusson petit , semi-circulaire. Tarses glabres, les postérieurs ayant leur premier art. beaucoup plus grand que les trois autres réunis; les second et troisième très courts. M. Dejean a adopté ce g. dans son dernier Catalogue; mais il en a remplacé le nom par celui de Leptoscelis , sans en dire le motif. Les espèces qu'il y rapporte sont au nombre de six, dont deux du Brésil et deux de Cayenne. L'esp. type, qui appartient au pre- mier de ces pays, a été décrite par M. Ser- ville sous le nom d'A. arachnoïdes. (D.) ANISOPUS. CRUST. — Voyez ansso- PE. (M. E.) * ANISORAMPHUS («vfaoj , dissem- blable; pà]u.-i>oi, aigrette; à aigrette dissem- blable ). BOT. PII. — M. De CandoUe a for- mé ce g. pour une plante du Cap , apparte- nant à la famille des Composées, tribu des Chicoracées. Les caract. en sont : Capitule mulliflore. Involucre caliculé , à folioles im- briquées , linéaires; les extérieures courtes, ANI >41 presque disposées sur deux rangées, ainsi que les intérieures , qui sont plus longues. Réceptacle dépourvu de paillettes. Fruits oblongs , comprimés , striés ; les extérieurs terminés par un rostre plus court que ceux de l'intérieur; l'aigrette poilue, multisériée, de couleur jaunâtre. — Celte plante a le port d'un Hieracium ou d'un Uippochœris. La tige , presque nue , porte au sommet en- viron 3 capitules , dont les folioles sont cou- vertes de poils noirs et raides ; les fleurons sont jaunes. (J. D.) *ANISOSCELlS (avîTo;, inégal ; c^^i'ioi , jambe), ias. —Genre de la famille des Co- réens, de l'ordre des Hémiptères, section des Hétéroptères, établi par Latreille, confondu d'abord avec les Lygœits par Fabricius , et adopté maintenant avec de plus ou moins grandes modifications par tous les entomo- logistes. Tel que nous l'avons considéré ( Uist. des anim. articul. ) , les caract. es- sentiels de ce g. peuvent être résumés ainsi : Corps élancé. Antennes très longues , fort grêles , filiformes dans toute leur étendue , n'ayant aucun article plus élargi que les au- tres, et le dernier plus long que les précé- dents et terminé en pointe. Prothorax ayant ses angles postérieurs aigus. Pattes longues, avec les jambes postérieures ordinairement munies d'expansions membraneuses plus ou moins considérables. Lé D-- Burmeistcr(ffo»2d6. der Entom.) a restreint le g. Anisoscelis auxesp. qui, pré- sentant les caract. que nous avons énoncés, ont une tète un peu triangulaire et légère- ment avancée entre les antennes , tandis qu'il forme un g. Diactor avec celles qui ont une tète plus arrondie. Enfin M. Spino- la ( Essai sur les Hémipt. hétéropt. ), pous- sant plus loin la restriction , ne comprend parmi les Anisoscelis que les esp. dont les cuisses postérieures sont renflées , et les jambes pourvues d'une expansion foliacée , plane. Toutes les esp. d'' Anisoscelis sont propres aux pays chauds , et , à peu d'exceptions près , à l'Amérique méridionale. Elles ont généralement une taille assez grande, et plusieurs des couleurs très vives. Leur nom- bre peut être porté maintenant aune soixan- taine, en énumérant tant les espèces décrites par les auteurs que celles qui n'ont pas en- core été signalées et ne sont connues qu 642 AM dans les collections ; mais , si Ton adopte le g. Diactor, ce nombre sera réduit de près de moitié. Les csp. types pour tous les au- teurs sont les A. phyllopus Linn., A.gona- (jra Fabr. , du Brésil; A. membranacea Fabr., d'Afrique, etc. (Bl.) * AKISOSCÉLITES {à-n.a, inégal; cyi/.oi, jambe ). i>;s. — M. Laporte employa le premier cette dénomination {Essai d'une cl. syst. des Hém. ) pour désigner sa sep- tième famille des Hémiptères hétéroplères , ayant pour type le g. Anisoscelis , et renfer- mant en outre douze autres g. M. Burmci- ster [Handb. der Entom.) réunit les ,i?i;so- scéliles avec les Coréites de M. Laporte , et n'en forma qu'une seule sous-famille sous le nom de Coréodes. Cet exemple fut suivi par M. BruUé ( Hist. des 1ns. ) , qui modifia seulement la dénomination de Coréodes en celle de Coréens, que nous avons adoptée ( Hist. des anim. art. ) , en divisant la fa- mille en deux groupes , les Coréites et les Anisoscélites. M. Spinola {Essai sur les Hémipt. héter. ) regarde les Anisoscélites comme une famille distincte, et leur adjoint plusieurs g. que la plupart des auteurs pla- cent parmi les Coréites. Voy. coréens. ''Bl.) *AlVISOSCÉLOIDES ( «vï^o,-, inégal ; s-xé>oî , jambe ; eîa'o; , semblable ). ins. — M. Spinola forme sous ce nom une sous- famille comprenant le g. Astemma et quel- ques autres g. de la famille des Lycéens , dont les esp. sont privées d'ocelles. Voy, ASTEMMITES et LYCÉENS. (Bl.) * AIVISOSCIADIUM, DC. (iivi^o,-, iné- gal ; axtù'J'cov , ombelle ). bot. ph. — Gen- re de la famille des Ombellifères, que son auteur place entre VOliveria et VEchino- phora, et auquel il assigne pour caract. : Calice des fleurs marginales à lobes exté- rieurs très grands , ovales , foliacés ; calice des fleurs centrales à lobes extérieurs rai- des, mucroniformes; lobes intérieurs ( des calices de toutes les fleurs ) nuls ou denti- formes. Corolle très irrégulière ; les pétales extérieurs très grands , obcordiformes- bifi- des; les pétales intérieurs minimes. Styles coniques, raides, presque dressés, accres- cents. Fruit pubérulé , oblong, cylindracé, couronné du limbe calicinal et des styles. Méricarpes semi- cylindriques (l'un d'eux souvent abortif ) , à 5 côtes très obtuses ; ban- delette» (nulles sur la commissure) brunes, AM solitaires dans chaque vallécule. Périsper- me involuté. (DC. HIém. V , p. 63 , tab. 15.) — Herbe à racine simple; tiges diffuses, raides, dichotomes; feuilles pétiolées, pen- nées ; folioles pennatifides ; involucre 4- ou 5-phylle, à folioles oblongues,anisomètres, finalement subspinescentes; involucelles de 4 ou 5 folioles elliptiques, persistantes, ani- somèlres; fleurs blanches, sessiles, au nom- bre de 7 à 10 par ombellule. — Ce genre est fondé sur une seule espèce, trouvée par Olivier entre Bagdad et Alep. (Sp.) * AlVISOSTÉMOXES. Anisostemone$ («vt(T05, inégal ; aTi.fj-oj-j , ûl , filament), bot. PII. — On applique cette épithète aux fleurs dont les étamines ne sont pas en nombre égal à celui des pétales libres ou soudés. C'est le cas de beaucoup de Dipsacées. (C. L.) * AIVISOSTICTA («v£TOi, inégal; -U- -oç, , ponctué), os. —Genre de Coléoptères, de la section des Trimères, établi par M. Chevrolat aux dépens du g. Coccinella de Fabricius , dont il difl^ère par un corps ova- le et étroit , au lieu d'être hémisphérique ; par le dernier article des tarses, plus long , et par les crochets, qui sont simples , plus grands, et recourbés en dessous. M. De- jean , qui a adopté ce genre dans son dernier Catalogue, y rapporte six espèces, dont quatre d'Amérique et deux d'Europe. Nous citerons parmi les premières la Cocc. lO-maculata de Fabr. , qu'on rencontre dans toutes les contrées de l'Amérique , et parmi les secondes la Cocc. i9-punctata du même auteur : celle-ci se trouve aux environs de Paris. (D.) *AlXISOSTICTE,Bartl. («vtcro;, inégal, rÛT«, ponctué ). BOT. PH. — Synon. ( sui- vant M. Endiicher) du g. Marila, Swartz, de la famille des Ternstrémiacées. (Sp.) AIVISOSÏOME. BOT. PH. — Voyez ANISOTOME. (C. L.) *AIVISOÏARSUS (avér,'M^ je porte ). mam. — Ce nom été donné par Spix et Gray à une famille de Chauves-souris qui ne pré- sentent aucun appendice sur le nez. (C. D'O.) * ANISUM, Adans. {anisum, nom de l'a- nis dans Pline. Voy. ams ). bot. ph. — Double emploi du g. Pimpinella L. , on , si Ton veut, section de ce g. , caractérisée par des fruits pubérules. (Sp.) ANISUS («v(joî, inégal). r«s. —M. De- jean , dans son avant-dernier Catalogue, a- vait désigné sous ce nom un g. de Coléo- ptères tétramères, famille desCurculionites, fondé sur une seule espèce du cap de Bon- ne-Espérance nommée par lui Auriculatusj mais, dans son dernier Catalogue, il place cette espèce dans le g. Hipporhinus de Schoenherr. Voy. ce mot. ^D.) * AIXIXIA(i--'0(?(j , ouverture), bot. cr. — Ce genre appartient à la tribu des Cham- pignons rhizogonés de l'ordre des Périsporés de Fries. Il est caractérisé par un peridium d'abord charnu entièrement, puis creux et s'ouvrant au sommet ; sa substance intérieu- re est d'une consistance molle, presque géla- tineuse et parsemée de spores simples. VA. villosa, seule espèce connue jusqu'à ce jour, a été trouvée, en septembre, sur la. terre recouverte de feuilles. Ses peridium, qui at- teignent jusqu'à un demi-pouce de haut, sont plus ou moins rapprochés les uns des autres, difformes, oblongs , sessiles , ou pres- que pédicules, recouverts d'un duvet Ijlanc, et fixés à la terre par des fibrilles qui res- 544 semblent à de peliles racines. Le Sclero- tium radicatum de Tode ( Fung. Meck. Fasc, 1, tab. 1, fig. 8 ), que M. Frics a cru devoir rapporter à ce genre, mais avec doute, sous le nom d'^. glabrata, en don- ne une idée assez juste. ( LÉv. ) AJXKENDA (nom vernaculaire), Ilcr- mann. bot. ph. — Synon. du g. Acrony- ehia , Forst. ( famille des Zanlhoxj Iccs ). (Sp.) * ANKERITE. mi:v. —Nom donné par Haidinger , en Thonncur du prof. Anker de Gratz, à un minéral de Styrie, nommé aus- si Roliwand , et Fer spathique blanc , et qui est un mélange cristallise de carbonate de chaux et de carbonate de fer. Yoy. Car- bonates. (Del.) AIXKYLOSE. Ankylosis {âyy.'jï<^7i; ; de cc/xù/oi, courbé). a>at. — On désigne, par ce mot , Tétat qui résulte de la diminu- tion ou de rimpossibililé absolue des mou- vements d'une articulation naturellement mobile. Celte maladie est ainsi appelée, parce que le membre qui en est atteint res- te ordinairement fléchi. (C. d'O.) AIVIVEAU (annM/?fs, anneau), moll. — IVom vulgaire d'une petite esp. très com- mune de Porcelaine, Cyprœaannulus. Voy. PORCELAI7JE. (DeSH.) ANNEAU. Annulus. [bot. — Dans les plantes cryptogames, ce mot sert à distin- guer trois organes très dlIFérents, suivant les familles auxquelles on l'applique. Dans les Mousses , il désigne un rebord saillant et quelquefois crénelé , qui garnit l'orifice de l'urne. Dans les Fougères , on a nommé ainsi un anneau ou bourrelet qui entoure le plus souvent leurs capsules , et qui , jouissant d'une grande élasticité , facilite leur rupture et la dispersion des graines. Knfin , dans les Champignons , on nomme anneau, collier ou collet, la collerette membraneuse qui entoure le pédicule de beaucoup d'Agarics et de certains Bolets. (C. D'O.) ANNEAUX. Annuli. amm. articul. — Cette dénomination est employée en Entomologie pour désigner l'assemblage de plusieurs pièces constituant les parties qui composent , par leur réunion , l'enveloppe extérieure des Animaux articulés. Dans l'origine , ce nom s'étendait aux pièces qui entrent dans la composition des antennes et ANN des pattes ; mais, depuis , le nom d''Articleit {Voy. ce mot) a été adopté pour ces pièces, et celui d'Anneaux a été réservé pour les parties du corps, parties non pas simples, mais toujours composées de plusieurs pièce» constituant deux arceaux, l'un supérieur, l'autre inférieur, entièrement joints entre eux ou quelquefois même complètement sou- dés , de manière à former des cercles plus ou moins parfaits. Ainsi défini, l'Anneau ne l)cut plus être confondu sous les noms de Segments , d'Arceaux , d'Articulations , qui ont une acception différente et plus restreinte. Voy. ces mots. On peut étudier les Anneaux dans leur composition, leur forme, leur consistance. Dans les Annélides, les Myriapodes, tels que les Jules, les Scolopendres, etc., les Anneaux sont semblables entre eux ou h très peu de Chose près , quant à la forme et à la consistance, dans toute la longueur du corps, et ils représentent alors des cercles plus par- faits. Il en est de même dans la plupart des Larves. Mais, dans les Insectes parfaits, les Anneaux sont nettement séparés en trois groupes constituant une tète, un thorax et un abdomen {Voy. chacun de ces mots). Alors chez ceux-ci le développement de plusieurs Anneaux est plus grand en raison du plus grand nombre d'appendices qu'ils suppor- tent. C'est ainsi que le mésothorax ou se- cond anneau du thorax , qui supporte la première paire d'ailes et une paire de pattes, olfre une plus grande quantité de pièces distinctes et bien développées que les An- neaux plus simples, où elles sont soudées entre elles, comme dans le prothorax , qui ne supporte pas d'ailes , et surtout dans les Anneaux de l'abdomen, qui ne supportent ni ailes ni pattes. Dans les Crustacés et lef Arachnides, aucun Anneau ne supportant d'ailes , il en résulte une plus grande sim- plicité que dans ceux du thorax des Insectes ailés , et , chez la plupart, on ne distingue que deux groupes d'Anneaux , car la tète et le thorax se confondent ensemble. Les points de jonction entre les Anneaux reçoi- vent le nom d'Arlicuîatiotis. Voy. ce mot. (Bl.) ANNELÉS. An7iulata {annulus, an- neau). zooL. — Mac-Leay a donné ce nom à une division du Règne animal , compre- nant les Animaux articulés , dont le corps ANN 061 composé d'Anneaux unis les Vi,vt aux au- tres. (C. D'O.) ANIVÉLIDAIRES. Ânnelidariœ (An- nélides, classe d'animaux). A^yt.L. — M. de Blainville a quelquefois nommé ainsi , ou mieux Subannélidaires, c'est-à-dire res- semblant aux Annélides, une partie des Vers apodes comprenant les Borlases, Pla- naires , Douves et Tœnoides. (P. G.) AIVIVÉLIDES. Annulosa, Annélides {annellus, petit anneau), a^tnél. — (Zool.) Lamarck, auquel on doit la création du mot dont il est ici question, s'exprime ainsi sur la classe d'animaux auxquels il l'applique: «M. Cuvier, nous ayant fait connaître les faits d'organisation qui concernent la Sang- sue, les Néréides, l'animal des Serpulcs, etc., assigna à ces animaux le nom de Vers à sang rouge; mais, reconnaissant la néces- sité de les écarter considérablement des Vers , et de leur assigner un rang plus élevé qu'aux Insectes, j'en formai de suite une classe particulière que je présentai dans mes cours , à laquelle je donnai le nom ù' Anné- lides , que je plaçai à la suite des Crustacés , et dont je n'eus occasion de consigner les déterminations, par l'impression, que dans VExtrait de mon cours , qui parut en 1812. » «Pour les mettre en ligne dans la série, nous avons trouvé, dit encore Lamarck dans un autre passage de son Hist. des animaux sans vertèbres, des motifs qui nous autori- sent à les placer après les Crustacés , quoi- qu'ils interrompent les rapports que ces der- niers ont avec les ciRRiiirÈDEs, parce qu'il eût été très inconvenablc de les ranger ail- leurs. » D'après le même naturaliste, la classe des Annélides a pour caractères distinctifs : Animaux mollasses , allongés , vermifor- mes, nus ou habitant dans des tubes ; ayant le corps muni, soit de segments, soit de ri- des transverses; souvent sans tête, sans yeux et sans antennes ; dépourvus de pattes articulées ; mais la plupart ayant , à leur place, des maemlons sétifères rétractiles, disposés par rangées latérales. Bouche sub- terminale, soit simple, orbiculaire ou la- biée , soit en trompe souvent maxillifère. Une moelle longitudinale noueuse et des nerfs pour le sentiment et le mouvement ; le sang rouge , circulant par des artères et des veines. Respiration par des branchies, T. ï. ANN 548 soit internes, soit externes , quelquefois in- connues. Ces animaux sont ainsi partagés en trois ordres : 1° Annélides apodes, les Hirudinées et les Echiuridées ; 2» Annélides antennées, les Aphrodites, Néréides, Euniles et Amphi- Homes; 3" Annélides sédentaires, les Dor- salées et Maldanies, Amphitritées et Serpu- lées. G. Cuvier accepte , dans son ouvrage sur le Règne animal, le nom d'Annélides donn(! par Lamarck à ses Vers à sang rouge, et il fait remarquer que c'est lui qui, en 1802, a établi « cette classe, en la distinguant par la '> couleur de son sang et d'autres attributs. )> Pour Cuvier, les Annélides formant la première classe des animaux articulés , entre eux et les Vers intestinaux, qu'on leur asso- ciait en tout ou en partie dans la Classifi- cation de Linné , de Bruguièrc, etc. , sont : les Crustacés , les Arachnides , les Insectes et les Echinodcrmes; mais cette séparation des Annélides et des Vers inférieurs n'a pas ici le même inconvénient que dans le système de Lamarck, Cuvier ne pensant pas, comme celui-ci, que le règne animal puisse être classé sérialement. Plusieurs naturalistes ont adopté cette dis- tinction tranchée entre les Annélides et les Vers, et parmi eux nous citerons M. Savigny [Sy st. des Annélides), dont les beaux travaux n'avancèrent pas moins la connaissance des organes extérieurs des Annélides que ceux de Pallas et de Cuvier l'appréciation do leurs organes intérieurs. Toutefois de nouvelles recherches ont dû ramener les naturalistes aux idées bien des fois critiquées de Linné et de Bruguière , et elles leur ont d'ailleurs donné la précision et la régularité qui leur manquaient à cette époque de la science helmintologique. Quelques espèces qu'on plaçait à tort parmi les Annélides en ont été distraites. Les Vers intestinaux ou extérieurs ont été mieux connus , et de nouveaux liens sont venus les unir aux Annélides et former des uns et des autres une véritable série par- tielle dont la place est certainement au der- nier rang de la catégorie des Animaux ar- ticulés. Il nous serait donc impossible , en parlant isolément des Annélides, de faire comprendre leurs affinités avec, les Ento- zoaires et les autres animaux réunis par La- lie AISN marck et Cuvicr sous le nom de Ver ; aussi n'avons-nous rapporté au sujet des Annclidcs qu'un abrégé de ce qu'en ont dit les auteurs de cette classe. Les Annélides , qu'on a vou- lu séparer des Vers, ne paraissent en effet que les premiers termes d'une série que les Borlases, les Planaires, les Intestinaux, etc., continuent par degrés à peine distincts les uns des autres, et il paraît préférable de traiter de tous ces animaux en même temps. Cette seconde manière de voir est celle à la- quelle M. de Blainville s'était depuis long- temps arrêté dans ses ouvrages ; et, comme nous le verrons en détail à l'article ters de ce Dictionnaire, plusieurs naturalistes qui avaient eu , comme les deux hommes célè- bres que nous avons cités antérieurement , «ne autre opinion, professent actuellement celle-ci, et ils l'ont mOme renforcée par de nouvelles preuves que nous aurons soin de rappeler. Alors on conserve assez souvent encore le nom d'Annélides, et la classe d'animaux à la- quelle il se trouve appliqué reste avec la mê- me circonscription que pour Lamarck et Cu- vicr ; mais ses rapports naturels sont appré- ciés d'une manière plus convenable. C'est ce que fait M. Milnc-Edwards. M. de Blainville donne au contraire au groupe des Annéli- des sétigères la valeur classique : ce sont ses Entomozoaires chétopodes; et les Sangsues ou Annélides apodes des auteurs sont dans la même classe que les Vers intestinaux sous le nom d'Apodes; celui d'Annélides n'a pas d'emploi dans cette classiûcalion. (P. G.) * ANIVESLEIA, Wallich {Plant, asiat. rar., t. I,p. 5,tab. 5 (lord G. Annesly). bot. PU. —Genre de la famille des Ternstréniia- cées, auquel son auteur assigne pour carac- tères : Calice 2-bractéolé , à tube très court , adhérent à la base de l'ovaire ; limbe 5-parti, à segments inégaux, imbriqués. Corolle 5- flde, à lobes pointus, imbriqués, connivents, opposés aux segments calicinaux. Etamines très nombreuses, 2-sériées, incluses, insé- rées sur un disque périgyne; Glets très courts; anthères basiGxes, inlrorses, innées, 2-thèques, linéaires, cuspidées, longitudina- lement déhiscentes. Ovaire scmi-infère ,3-lo- culaire ; ovules très nombreux, campylotro- pes, suspendus au sommet de l'angle interne des loges. Style indivisé, terminé par 3 stia- ANN mates subulés. Baie presque sèche , subglo- bulcuso , ô-loculaire , couronnée du limbe calicinal. Graines par avortement solitaires ou géminées dans chaque loge, suspendues, ployécs en forme de fer à chcvai, apéri- spermées, recouvertes d'un arille charnu; test chartacé, luisant. Embryon cylindracé, courbé conformément à la graine; radicule et sommet des cotylédons supères. — Ce g. n'est fondé que sur une seule esp. A. fra- . (jrans, Wall., /. c). C'est un arbre indigène du Martaban; ses feuilles sont alternes, courtement pétiolées, lancéolées, subcoria- ccs , très entières, non stipulées; les fleurs sont axillaires, solitaires, très longuement pédonculées , odorantes, blanchâtres. (Sp.) * ANIVESLEIA, Salisb. (lord G. An- nesly). BOT. PII. — Syn. du g. inga, Plum., de la famille des Légumineuses (Mimosées). (Sp.) ANIVESLIA, Andr. (lord G. Annesly). BOT. PII. — Syn. du g. Eunjale, Salisb., de la famille des Nymphéacées. (Sp.) * AXKîESORIlIZA,Cham. et Schlecht. [Linnœa, 1826, p. 398) (aw-ijou, aneth; ,ci?«, racine), bot. pu. — Genre de la famille des Ombellifères , auquel ses auteurs assignent les caract, suivants : Limbe calicinal margi- niforme, 5-denté, persistant. Pétales ellipti- ques , acuminés , à pointe infléchie. Styles réfléchis après la floraison. Péricarpe prisma- tique-5-gone, couronné par les styles et par le limbe cahcinal. Méricarpes convexes au dos, dissemblables : l'un 3-ptère (la côte caréna- le et les côtes marginales ailées ; les côtes intermédiaires filiformes ) ; l'autre 4-ptère ( la côte carénale filiforme ; les 4 autres cô- tes ailées ). Bandelettes solitaires dans cha- que vallécule , géminées sur la commissure, qui est plane. Carpophore 2-parti. — Ce g. , voisin des OEnanthes , n'est fondé que sur une seule espèce , laquelle croît au Cap de Bonne-Espérance. C'est une herbe à ra- cine fusiforme ( ayant une odeur d'anis ); à tige dressée , garnie de feuilles squammi- formes; à ombelles 12-15-radiées, munies d'involucre et d'involucelles polyphylles. (Sp.) ANNUEL, LE. Annuus, a {annus, année), bot. — Se dit des plantes qui par- courent toute leur période végétative dans le cours d'un an , depuis leur germination ANO jusqu'à leur frucliflcalion, après laquelle elles périssent. C'est l'opposé de vivace. (C. L.) AIVjXULAIRE {annulus, anneau), i^s. — Blouffct nomme ainsi la chenille du Bom- byx neustria, vulgairement appelée Livrée. (D.) * ANNULAIRE. Annularia [annulus , anneau), moll. — M. Schumacher, dans son Essai d'une classification des Coquilles, confondant le Turbo elatius de Linné avec les Cyclostomes, fait pour le Cyclostoma volvutus et quelques autres espèces un g. Annulaire que l'on ne saurait adopter, mais qui donne la preuve que l'auteur dont nous parlons avait mal compris plusieurs parties importantes de la classiflcation de Lamarck. Voy. cyclostome. (Desh.) * ANNULINE ( annuhis , anneau ). BOT. CR. — Quelques espèces de Con- fervcs avaient été désignées sous ce nom par MM. Link et Léon Leclerc. (C. M.) ANNULOSA. ANNÉi. — Synon. latin d'A>NÉLlDES. (C. »'0.) ANNULUS. BOT. — Synon. latin d'AN- ISEAU. (C. L.) ANNUMBI. Annumhius. ois. — IVoni donné par Azara à deux espèces d'Oiseaux du Paraguay, remarquables par la grandeur de leur nid , et dont nous avons fait un sous-genre de notre genre Anabate. Voy. ce mot. (Lafr.) ANNUUS, A. BOT. — Voyez w- iNirEL. (C. L.) ANOA. MAM. — Genre d'A'sxitoi'E. Voyez ce mot. (C. d'O.) ANOBIUM (is. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Hydro- cantharcs , tribu des Haliplides , établi par M. Babiiigton , d'après une esp. de Rio-Ja- neiro , qu'il nomme A. macidatus. — Ce genre ne nous est connu que par l'indication qu'en donne M. Hope dans son ouvrage in- titulé : Hope's Culeopterisfs Manual, part. II, p. 132. (D.) ANODOIV («vocTou», ovToc, cdenté). moll. — Dans son Traité de Zoologie, M. Oken préfère ce nom grec à celui à^Anodonta consacré depuis long-temps au g. Anodonte de Bruguière et de Lamarck. Voy. a^o- DOIVTE et MCLETTE. (DESII.) ANODONTE. Anodonta (àvocTcu;, ov- To's, édenté). moll. — Ce genre a été créé par Bruguière dans Y Encyclopédie Méthodique lorsqu'il coordonna les planches de cet ou- vrage. Ce savant conchyiiologue étant mott sans avoir achevé le texte de ce grand ou- vrage, ce fut Lamarck qui , le premier, dé- termina rigoureusement les limites du g., et le caractérisa dans le premier tableau systématique de conchyliologie qu'il publia en 1799 dans les Mémoires de la Société d^ Histoire naturelle de Paris. A l'époque où le genre Anodonte fut créé, il pouvait être maintenu sans difficulté dans la méthode ; mais depuis que de nombreuses observa- tions sont venues successivement enrichir la science ; depuis que le nombre des espè- ces s'est accru dans ce g., aussi bien que dans les Mulettes , de la manière la plus inattendue, toutes les personnes qui se sont occupées de conchyliologie se sont aperçues que les Anodontes et les Mulettes se liaient par les nuances les plus insensibles, et que, par l'étude seule des coquilles , il était im- possible de déterminer d'une manière ra- tionnelle la limite des deux genres. 3Iais il Alt bien plus impossible encore de détermi- ner cette limite lorsque l'on sut enfin que les animaux des Anodontes ne diffèrent en rien de ceux des Mulettes; et, dès lors, il AINO fallut convenir que, pour les deux g. que nous venons de mentionner , les caractères de la charnière ne sont de nulle valeur. Les espèces qui ont cette partie le plus forte- ment articulée ne diffèrent en rien, quant à l'animal, des espèces qui ont la charnière simple et sans dents. On conçoit, d'après cela, qu'il est nécessaire de rassembler en un seul genre les Anodontes et les 3Iulet- tes , et nous verrons, en traitant de ce der- nier , qu'il faudra y réunir aussi les llyris et les Castallies de Lamarck. Voy. mixet- TE (DESII.) ANODONTEA, DC. {Syst. II, p. 317, sub Alysso) («'•'co, en dessus; à^oJi, ovrà;, dent). BOT. l'H. — Syn. du s.-g. Aurinia, C. -A. Meyer, de la famille des Crucifères. (Si..) * ANODONTIDES , et non ANO- DONTIIIDES. Anodontidia (àvocTous, ov- To;, édenté; etcTo,-, apparence), moll. — M. Rafinesque, dans une monographie des coquilles del'Ohio, publiée dans le Journal général des Sciences naturelles de Bruxel- les , a divisé en un grand nombre de genres et de familles les Anodontes et les Mulet- tes. Il a proposé une famille des Anodon- tines , qui, correspondant exactement au g. Anodonte des auteurs, est aujourd'hui ab- solument inutile, lorsque surtout le gen- re Anodonte lui-même ne peut subsister. V^oy. A^OI)o^TE et mulette. (Desii.) ANODOXTITE (dimin. d'ivd-Tovi, o-j- r^i, édenté). rioll. — Nom sous lequel Bru- guière a d'abord sépare les Anodontes. Ce nom a été changé depuis contre celui qui est encore en usage. (Desii.) * AIVODOi\TIUM(«voJ'ou«, ovTo;, éven- té ). BOT. CR. — Ce genre acrocarpe , uniquement fondé sur un caractère très variable comme la présence ou l'absen- ce de fleurs mâles axillaires , a été aban- domié par Bridel lui-même, qui l'avait éta- bli aux dépens du g. Gymnostome, et sur une seule espèce d'IIedwig, le G.prorepens, propre à l'Amérique septentrionale. Ce g. n'a point été adopté et ne devait pas l'être. (C. M.) *AN0D01XTYRA («vo'cTouî, ovro« , sans dents; ojpà, qaeuc; extrémité abdominale). i>s. — Genre établi par M. Westwood {pro- ceedings of the Zool. Soc. ofLond.), qui le [ilace dans la famille des Scolicns , et lui as A NO signe les caractères suivants : Corps allongé. Antennes grêles, de treize articles. Mandibu- les armées d'une forte dent au côté interne, avant l'extrémiié ; palpes maxillaires, longs, composés de sis articles ; les labiaux de quatre. Abdomen oblong , sans pointes à Textrémité. D'après M. Westwood, les Ano- dontyra sont voisins des Tengyra. Leurs ailes présentent la même disposition dans les nervures , mais le corps est plus court que dans les Tengyra et les Myzine mâles. — L'auteur ne rapporte à son g. qu'une seule espèce du Chili , qu'il désigne sous le nom (TA. tricolor. (Bjl.) *ANODUS {ivo^ov;, édenté).i^s.— Genre de Coléoptères pentamères, famille des Bra- chélj très, tribu des Fissilabres , établi par M. Nordmann (SymboJœ ad monographiam StnphyUnorum), et auquel il assigne les caract. suiv. : Palpes courts ; les maxillaires comme dans les Staphylinsj les labiaux ayant les deux premiers art. courts, le deuxième épais , tronqué au bout. Mandibules peu al- longées, non fortes, falquées, minces, éd en- tées, légèrement rétrécies à la base , ce qui leur donne une forme singulière. Chaperon très court. Labre court, échancré. Antennes allongées, filiformes , plus minces extérieu- rement ; l^"- article plus long que les autres, épais à la base; le second très court; le troi- sième une fois plus long. Les autres, cylin- driques, presque linéaires et graduellement plus courts; le dernier échancré oblique- ment au sommet. Tête grande , transverse , avec les yeux petits et non saillants. Cou dis- tinct. Corselet peu allongé, carré, un peu atténué postérieurement. Corps et pattes comme dans les Staphylins. L'auteur rap- porte à ce g. trois espèces d'Europe, dont deux nouvelles nommées par lui A. messor et A. falcifcv , et la 0"= qui est le Staphyli- nus morio des auteurs. (D.) AXOECTANGIUAI. Anictangium (i.votxTOî, ouvert; dyysîw, vase , capsule). BOT. CR. — Ces deux noms ont été indiffé- remment employés pour désigner un gen- re de Mousses , mais il s'en faut bien que chacun des bryologistes qui s'en sont servi lui ait attribué les mêmes caractères. On trouve, en effet, sous ce nom , dans les au- teurs, des Mousses acrocarpes et pleurocar- pes, munies ou dépourvues de péristome. Un grand nombre de Gymnostomes, pres- ANO 549 que toutes les ^êces du genre Schistidium Brid., une Nec^ère et un Macromitrium, s'y trouvaient réunis , sans rien avoir de com- mun que le nom. Aujourd'hui , on réserve le nom qui fait le sujet de cet article à des Mousses pleurocar- pes de la tribu des Hypnées et dont voici les caract. : Péristome nul. Calyptre cucullifor- me ou en capuchon. Capsule égale , sans an- neau, latérale, munie d'un opercule conique, recourbé en bec. Fleurs dioïques, latérales. Fleurs mâles gemmiformes. Anthères nom- breuses, accompagnées de beaucoup de pa- raphyses filiformes , articulées. Pistils aussi très nombreux, dont un seul est fécond. Ce g., étant purement artificiel et se composant de deux tribus distinctes, offre peu de ca- ract. qui soient communs à toutes deux. Dans l'une, à laquelle Bridel conserve le nom d'Anictange, les espèces sont dressées ; dans l'autre, qu'il nomme Erpodium, elles sont rampantes. Les premières sont rapprochées des Hypnées par le port , les secondes des Cryphées par leur capsule presque sessile et leurs feuilles à réseau lâche. Les cinq ou six espèces connues vivent entre les tropiques, soit sur les troncs d'arbres, soit sur la terre. Le g. Hedicigia, établi par Hooker {Musc, exot., t. 46, et 159;, est absolument le mê- me que celui-ci. Il ne pouvait être conservé à cause d'un g. homonyme de la Phanéro- gamie, fondé par Swartz et universellement adopté ; aussi voyons-nous dans l'énuméra- tion des g. de cette famille, jointe à l'expo- sition qu'en fait M. Lindley (.-1 nat. Syst. of Bot.), M. Ilooker lui-même y renoncer et adopter le g. Anœctangium. Anyctangie , qu'on trouve dans le Dict. class,, est un mot que condamne l'étymologie. (C. M.) * AXOECTOCHILL'S. Chrysobaphus, Wall. ; Orchipedum , Kuhl et Ilass. (àvot/.- rs';, ouvert ; '/M'o;, lèvre ). BOT. PII. — Gen- re de la famille des Orchidacées , tribu des Néottiées , formé par Blume ( Flor. Jav., Prcef. VI ) , avec ces caract. : Périgone rin- gent; segments extérieurs plus larges , sup- posés au labelle , et légèrement connés à la base; le supérieur soudé en casque, avec les segments internes , qui sont plus petits et inégaux. Labelle conné avec le gynostè- me, renflé-ventru à sa base, canaliculé-on- guiculé au sommet , à limbe dilaté , scmilo- bé , étalé. Gynostèmc court , courbé cC 550 A^0 dessus , atténué-échancré , calleux dos deux côtés, bilamellé en avant. Anth. terminale , biloculairc. PoUinies 2 , subbilobécs , à cau- dicules très courtes ; glandulc commune , oblongue. —Ce g. renferme quelques plan- tes javanaises caulescentes , radicifères à la base; à feuilles raembranacées , nervées ; à inflorescence en épis bractées. (G. L.) AAOEGOSAN mus. bot. - Voyez ANIGOSANTHtS. (C. L.) AIVOEMA. MAM. — Nom scientifique donné par Fréd. Cuvier au Cochon d'Inde. Voy. COBAÏE. (C. d'O.) * AIVOEREA (à-jxipew, je détruis ; il eiit fallu écrire Anœrea ). i>s. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Lon- gicornes, établi par M. Mulsant , dans son Hist. nat. des Coléopt. de France, p. 184, aux dépens du g. Saperda de Fabricius, pour y placer une seule csp., la S. carcha- rias de ce dernier. Après avoir comparé at- tentivement les caract. assignés à ce g. par M. Mulsant avec ceux du g. Saperde , nous n'y avons aperçu d'autre différence que celles qui résultent de ce que les élytres de la S. carcharias sont terminées par une petite pointe, tandis que celles des autres Saperdes sont obtuses. Ce caract. nous paraît bien minime pour constituer un genre. Voy. le g. SAPERDE. (D.) * ANOGCODES ( « priv. ; v euph.; ôy- xu.cT,;;, enflé). INS. — Genre de Coléoptères héléromères, famille des Sténélytres, établi par M. Dejean, dans son dernier Catalogue , aux dépens des g. OEdemera d'Olivier, et Dryops de Fabricius. 11 y rapporte 11 esp., dont 8 d'Europe, 1 de Sibérie,! de Gui- née, et 1 de la Perse occidentale. Nous cite- rons seulement comme type du g. VAnog. melamira, ou OEdem. id. d'Olivier, qui se trouve en Allemagne, et quelquefois aux environs de Paris. — Ce g., dont M. Dejean n'a pas publié les caract., se distingue prin- cipalement des OEdémères par les cuisses postérieures non renflées , et des Dryops et des Âsclera, genres voisins, par un écusson arrondi et non triangulaire , comme chez ces derniers. Du reste, les Anogcodes ont les élytres assez larges, molles , légèrement convexes , faiblement amincies vers l'extré- mité, avec trois côtes longitudinales à peine marquées sur chacune d'elles. (D.) *ANOGEISSUS , Wallich , Cal. — Co- ANO nocarpi sect. Leiocarpus et Anogeissus, UC. ( Prodr. III , p. 16 ; Mém. Soc. d'hist. nat. Genev,, IV, tab. 3) («voj, en haut; vcfi- 70V , bord saillant ). bot. pu. — Genre de la famille des Combrétacées (tribu des Ter- minaliées, DC). M. Guillcmin [Flor. Seneg., t. I , p. 279) en a donné les caract. suivants : Tube calicinal .'i partie adhérente compri- mée, diptère; partie inadhérente prolongée beaucoup au delà de l'ovaire , filiforme , per- sistante; limbe cyathiforme, 5-denté, non persistant. Corolle nulle. Étamines 10, 2-sé- riées , saillantes , insérées au limbe calicinal ; filets subulés; anthères 2-thèques, cordifor- mes, longitudinalement déhiscentes. Ovaire infère, 1-loculaire, 2-ovulé ; ovules anatro- pes, suspendus au sommet de la loge. Style filiforme ; stigmate pointu. Fruits compri- més , coriaces , 2-ptères , 1-spermes , raucro- nés(par la portion persistante du tube cali- cinal), lâchement imbriqués. Graine ovoïde, suspendue. Embryon rectiligne : cotylédons charnus , convolutés en spirale ; radicule su- père. — Arbres à feuilles alternes , très entiè- res, non glanduleuses; fleurs jaunes, 1-brac- téolées, agrégées en capitules pédoncules, axillaires. — On en connaît 4 esp. , dont 1 de la Sénégambie et 5 de l'Inde. (Si'.) * AIVOGLOCUIS ( ivoj, en haut;y>oj- yj;, pointe). — Mot formé par l'abbé Croizet pour désigner son s. -g. de Cerfs fossiles de l'Amérique , dont le premier andouiller est éloigné tle la couronne. (L. D.) WNOGRA, Spach {Nouv. Ann. des Se nat., t. IV, p. 559 [Anagramme d'Ona^raJ). — Baumannia , Spach {Ilist. des Plantes plian., t. IV, p. 551 , non DC). bot. pu. — Genre de la famille des Onagraires (tribu des Onagrées, sect. desÉnothérinées), établi sur quelques esp. d'^nolliera des auteurs. Il difl'ère des vrais jEnothera par des fleurs diurnes, pendantes en préfloraison , à co- rolle rose; des ovules 1 -sériés dans chaque loge, non imbriqués; des capsules linéaires- tétragones ; des graines lisses , anguleuses. (Sp.) *AIVOLE]\ES. Anolena ( à priv.; oUv-t^, bras ). TÉKAT. — Ranzani a donné cette épithète aux animaux de la classe des Acé- phales qui n'ont pas de bras. (C. d'O.) *ANOLEPTUS (avco, en haut; >£>rro,-, étroit; sommet aminci), bot. pii. — Ce mot a été appliqué par xM. De Candolle à la ANO première section du g, Sonchus , dans la- quelle il comprend deux plantes vivaces , originaires du Cap , dont les capitules sont inultiflores, les fruits striés longitudinale- nient et presque atténués au sommet en une sorte de bec. (J. D.) ANOLIS. REPT. — Genre de Reptiles , formé par Daudin , et que MH. Duméril et Bibron placent dans leur famille des Lé- zards iguaniens ou Sauriens eunotes. Coc- teau assigne à ce genre les caractères sui- vants : Tête pyramidale , allongée. Corps épais , légèrement comprimé latéralement. Queue longue, renflée par intervalles, sur- montée à sa naissance d'une crête plus ou moins prononcée ; les membres, et les posté- rieurs surtout, très développés, grêles, ainsi que les doigts, qui sont terminés par des ongles forts et crochus. Bouche grande ; langue molle, spongieuse, entière, un peu extensible; dents nombreuses, peu inégales, serrées et aplaties de dehors en dedans : les antérieures simples ; les postérieures bicus- pides, ou tricuspides, ou dentelées en scie. Plusieurs auteurs prétendent que les Anolis ont des dents simples , coniques, au palais ; d'autres disent qu'ils n'en ont pas ; le fait est que ces dents ne sont pas constantes chez tous les Anolis , preuve que ces Phanères ne peuvent pas avoir, dans l'Histoire des Reptiles, toute l'importance caractéristique que l'on a voulu leur attribuer. Les branches postérieures de l'os hyoïde se prolongent chez ces animaux, fort en arrière, sous le thorax, et le rapprochement de leurs extré- mités détermine, dans certaines circonstan- ces physiologiques, une saillie plus ou moins considérable de la peau du gosier, é- largie en une sorte de fanon que l'on a ap- pelé improprement goitre, et qui a fait donner aux Anolis les noms vulgaires de Goitreux, de Papa-Vento , etc. Les côtes se réunissent entre elles à la partie infé- rieure du thorax, à peu près comme chez les Caméléons , avec lesquels les Anolis ont encore d'autres points de ressemblance ; les yeux sont saillants, munis de deux paupiè- res à peu près égales ; le tympan forme une ouverture ovalaire-libre. La tête est couverte de petites plaques égales, polygones, irré- gulières; le corps est revêtu d'écaillés peti- tes, égales, uniformes, quadrilatères, lis- ses , subYerticillées , réunies sous le ventre ANO 55t en forme de suture ; sur les membres elles prennent une forme rhomboïdale, et devien- nent carénées ; mais le caractère propre des Anolis est celui qui leur a valu les noms de Lézards larges-doigts ou Dactyloa; la der- nière phalange de tous les doigts est grêle , arrondie, tandis que l'avant-dernière est renflée, élargie en une plaque discoïdale aux quatre doigts extérieurs de chaque pied, garnie au dessous de petites lamelles trans- versales qui aident ces Sauriens dans l'ac- tion de grimper : car les Anolis chassent or- dinairement sur les arbres et les buissons, et se nourrissent non seulement d'Insectes, mais encore de fruits et de baies ; leur colo- ration , en général verdàtre , se perd facile- ment dans la teinte du feuillage sous le- quel ils se cachent; cette couleur est aussi, comme celle du Caméléon , sujette à varier brusquement , selon les sensations de l'ani- mal. Les Anolis sont vifs et lestes; ils cou- rent avec promptitude, et sautent avec légè- reté d'une branche à l'autre; ils mordent fortement et avec assez d'acharnement la main qui les saisit ; mais leur morsure est innocente. Ils s'accouplent et se reprodui- sent comme la plupart des autres Sauriens. MM. Duméril et Bibron indiquent 23 esp. d'Anolis, qui appartiennent presque toutes à l'xVmérique et aux Antilles. (C. d'O.) ANOMA, Lour. {Flor. Coch. ed.Willd., p. 341 ) (itvo.uo,- , irrégulier), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses (s.- ordre des Césalpiniées, tribu des Cassiées, DC). Établi par Loureiro sur des esp. très hétérogènes , ce g. a été limité à une seule esp., fort incomplètement connue, et à la- quelle on assigne pour caract. génériques : Cal. de 5 sépales presque égaux, oblongs, sou- dés par la base.Pét. 5, presque égaux, oblongs. Étamines 10 , ascendantes , alternativement fertiles et stériles. Légume épais, oblong, 1- loculaire, 2- valve, polysperme. — Arbris-. seau (indigène de Cochinchine) à feuilles opposées, bipennées; folioles subovales, co- tonneuses; fleurs blanches, disposées en pa- nicules. (Sp.) ANOMAL. Anomalus ( àvw;/a>o;, ir- régulier ). — Cet adjectif s'emploie, en Histoire naturelle, pour désigner un être qui , par son faciès, l'absence ou la présen- ce de certaines parties , s'éloigne des être» que leurs caractères généraux placent à c6- 553 ANO té de lui, et auquel il doit être comparé. (C. D'O.) ANOMAL. Anomahis ( àv'i.ya)o;, irré- gulier ). BOT. — Se dit de tout organe dont la forme s'éloigne de celle du type général. On dit en général qu'une fleur est anomale quand sa forme n'est pas celle des fleurs qu'on voit le plus ordinairement : par exem- ple les fleurs des Linaires, des Aneoiies, des Aconits, etc. (C. L.) * ANOMAL. Anomalis {ùvJjfxxloi , irrc- gulier). MAM. — Qui est irrégulier ou con- traire à l'ordre naturel. (C. d'O.) * ANOMAL A [àvlj/ji.'Aoi, irrégulier). i>s. — Genre de Coléoptères pentaméres , fa- mille des Lamellicornes, tribu des Scarabéi- des phjllophages, établi par 3Iégerle aux dépens du g. Melolontha de Fabricius , et adopté par presque tous les entomologistes. Ses caract. , suivant "Wcstvvood, le seul au- teur, à ma connaissance, qui les ait pu- bliés ( Synopsis of the gênera of British Jnsects), sont : Antennes de 9 articles. On- gles inégaux. Chaperon non. avancé. Corselet large postérieurement. — Ce genre a pour type le Melolontha vitis de Fabricius , au- quel sont venues se réunir une foule d'espè- ces analogues, tant d'Europe que des autres parties du globe. M. Dejean, dans son der- nier Catalogue , en mentionne 71. Ce sont des Insectes de moyenne taille pour la plu- part ; d'un vert métallique très brillant, qui se change en bleu ou couleur de bronze doré dans quelques espèces. Ils se distin- guent, à la première vue, des Hannetons par leur forme presque ovoïde, et par leurs pat- tes, plus courtes et plus trapues. On en trou- ve une csp. aux environs de Paris : c'est le Melolontha Julii de Fabricius, qui va- rie tellement, suivant les contrées qu'il habite , qu'il a reçu neuf noms diUerents. (D.) ANOMALES. Anomalœ ( àv';)/ix/&;, ir- régulier ). BOT. — Tournefort donnait ce nom aux plantes de sa II' classe , îi corolle polypétale, irrégulière : Balsamines, Fu- melerres, Delphinclles, etc. (C. L.) *ANOMALIE. .4/îomaiio(àvw/ta).ta, ir- régularité). BOT. — Dénomination qui, en Botanique , s'applique en général à toute déviation des formes ordinaires. (C. L.) *ANOMALlES. /InomaZ/œ ( «vc^/^a^ta, disparité), zool., ter at.— Toutes les espè- 1 ANC ces , principalement l'homme, et les animaux domestiques répandus comme lui dans des climats très divers et exposés à 1 action d'un grand nombre de causes modificatrices , sont sujettes à une foule de variations dans la forme, le volume, la structure , et, en gé- néral , la disposition des organes. Le même individu observé à deux âges, ou même dans deux saisons diverses, présente sou- vent de notables différences. Cependant , au milieu de toutes ces diversités normales, il existe un ensemble de traits communs à la majorité des individus qui composent une grande espèce; et c'est cet ensemble de traits communs qu'on nomme le type spécifique. Toute déviation du type spécifique , ou , en d'autres termes, toute particularité or- ganique que présente un individu comparé à la plupart des individus de son espèce , constitue ce qu'on appelle une ^nomaZie, et quelquefois une déviation organique. Cette définition, avec la(}uelle les données étymologiques du mot Anomalies sont par- faitement en rapport, peut, au premier as- pect, paraître un peu abstraite; mais elle renferme en elle l'expression très exacte de la valeur du mot Anomalies, généralement si mal compris , même par les lératologues. Elle met en lumière une notion qu'il impor- te d'acquérir dès les premiers pas faits dans l'étude de la tératologie, savoir, qu'une ano- malie n'est point essentiellement une con- formation irrégulière et désordonnée , une infraction aux lois générales de la nature , mais simplement une conformation insolite, un état organique différent de celui que nous avons habituellement sous les yeux. C'est ce que notre illustre Montaigne avait parfaite- ment compris et indiqué dès 1580, lorsque dans ses immortels Essais, à l'occasion d'un monstre double, il s'exprimait ainsi • « Nous appelons contre nature ce qui advient con- tre la coustume : rien n'est que selon elle, quel qu'il soit. » C'est parce qu'il en est ainsi que la térato- logie est une science , et non une vaine et sté- rile collection de faits auxquels on pourrait tout au plus prendre un intérêt de curiosi- té. Supposez que les Anomalies ne soient , comme on l'a dit jusque dans le siècle dernier, comme quelques uns le répètent encore au- jourd'hui, que de vains jeux de la nature, le sentiment qu'elles doivent inspirer serait ANO celui qa'«« ,im» cette phrase célèbre de Pline : Ludihria sihi, miracula nobis inge- niosa fecit natura. L'étude d'un être ano- mal, son examen anatomique lui-même , ne saurait conduire à d'autres résultats qu'à la constatation des formes plus ou moins bizar- res, à la mesure de la distance plus ou moins grande qui les sépare des formes normales et, par suite, à un étonnement stérile et irra- tionnel. Si , au contraire , les Anomalies, se- lon la belle expression de Montaigne , sont contre la coustume seulement , et non con- tre la nature; si elles ont leurs règles et leurs lois ; si même ces règles et ces lois ne diffèrent pas essentiellement des règles et des lois qui régissent les êtres normaux, un lien intime se trouve établi , non seulement entre tous les faits de la Tératologie , mais aussi entre les faits tératologiqueset les faits relatifs aux êtres normaux. La Tératologie devient dès lors une science, à l'étude de laquelle s'attache un double intérêt et une double utilité , puisque l'observateur peut s'y proposer un double but : la coordina- tion des faits tératologiques considérés en eux-mêmes ; puis l'application de ces faits et des conséquences qui en résultent aux diver- ses branches des sciences de l'organisation. Tel est le caractère , telle est la portée de la Tératologie, telle que l'ont faite les travaux récents. Et comme la Tératologie, dans les mille et mille faits qui lui appartiennent, embrasse toutes les conditions de l'organi- sation chez tous les êtres, nous ne craignons pas d'aller trop loin en disant qu'il n'est pas une des lois de l'organisation qui ne puisse , si elle est vraie , recevoir de cette branche nouvelle de la science une utile confirma- tion, et dont la fausseté, dans le cas contrai- re, ne puisse être par elle mise en lumière. Dans cet article placé presque au début de ce Dictionnaire, et alors que l'ordre al- phabétique nous a permis à peine l'exposi- tion de quelques faits particuliers , nous ne saurions suivre la Tératologie ni dans ses hautes généralités, ni dans les brillantes ap- plications qui déjà en ont été faites ou peu- vent l'être à la Physiologie , à l'Anatomie comparée , à la Zoologie. Leur exposition trouvera naturellement sa place dans un ar- ticle général sur la tératologie {Voy. ce mot), tandis qu'il est indispensable, même pour l'intelligenre des articles spéciaux qui ANO 553 vont suivre , de placer ici quelques notions préliminaires sur la nomenclature et la clas- sification tératologiques. En remontant à la définition que nous avons donnée au commencement de cet article , il est évident que les Anomalies, bien qu'elles soient, sous un point de vue général , intimement liées entre elles , doi- vent être infiniment nombreuses et variées. Elles le sont en effet. Tout écart du type spécifique est une Anomalie , depuis la va- riété la plus simple , la moins apparente , la plus dénuée d'influence sur l'ensemble des fonctions , jusqu'à la déformation la plus bi- zarre et la plus hideuse de l'être tout entier, à l'altération qui entraîne comme conséquen- ce la non-viabilité ou la nécessité de vivre dans les conditions les plus exceptionnelles ; depuis, par exemple, la plus légère modifi- cation dans la couleur, dans la forme , dans la grandeur du corps ou de l'une de ses par- tics , jusqu'à l'existence de deux , de trois têtes pour un seul corps, jusqu'à la suppres- sion simultanée de tous les organes réputés les plus essentiels à la vie. Tous ces états de l'organisation , s'ils ont quelque chose de commun , en tant que cod • stituant des faits de déviation du type spé- cifique , sont manifestement très différents entre eux ; et la nécessité de leur division et de leur subdivision en groupes de divers or- dres régulièrement subordonnés les uns aux autres n'est pas moins évidente que le Hen par lequel les Anomalies sont unies sous le point de vue le plus général. Cette nécessité a cependant plus ou moins complètement échappé à un grand nombre d'auteurs , et tellement, que le mol Monstruosité , malgré ses données étymologiques et l'acception qu'il tient de l'usage, avait fini par devenir, dans la nomenclature tératologique , un sy- nonyme exact An moi AnomOtlie. On trouve, en effet, jusque dans les ouvrages les plus ré- cents, ces deux termes pris indifféremment l'un pour l'autre , et appliqués également aux déviations les plus légères comme aux plus graves et aux plus complexes. Frappé des inconvénients d'une telle con- fusion , et persuadé que , si les mots ne font pas la science, ils aident puissamment à la faire , nous n'avons pas craint de consacrer des recherches assez longues à la réforme de la nomenclature tératologique , en même 35* 554 ANO temps qu'à rétablissement d'une classifica- tion régulière pour l'ensemble des Anoma- lies. Ces recherches nous ont conduit à distin- guer les Anomalies en quatre groupes prin- cipaux , qu'à l'exemple des zoologistes nous avons appelés embranchements. Le tableau synoptique suivant les présen- te dans l'ordre et avec les noms que nous avons adoptés , et donne une première idée de leurs rapports. simples HÉMITÉRIES {Variétés et Vices de conformation). / HÉTÉROTAXIES. 9 I \ HERMAPHRODISMES. <; f complexes. /MOXSTRUOSITÉS {Mon- \ stres unitaires et M. \ composés). Les HÉMITÉRIES , qui , ainsi qu'on le voit par ce tableau , constituent le premier embranchement , peuvent être définies par lear simplicité même. Toute Anomalie sim- ple , c'est-à dire portant sur un seul organe, sur un seul système, sur une seule condition organique , est une Hémitérie. Aussi la plu- part des Anomalies de ce premier embran- chement ne mettent-elles obstacle à l'accom- plissement d'aucune des fonctions vitales, et constituent-elles ce qu'on nomme habi- tuellement de simples variétés. S'il en est autrement de quelques autres généralement comprises sous le nom de vices de confor- mation, c'est par des obstacles apportés en quelque sorte mécaniquement, et sur un point seulement, à l'accomplissement d'u- ne fonction dont l'appareil est d'ailleurs bien développé. Entre ces dernières Hémitérics, plus ou moins nuisibles à l'individu qui les présente, et les simples variétés, il n'existe d'ailleurs aucune différence organique de quelque importance; les unes et les autres sont également simples, et souvent même ce qui est vice de conformation dans une espèce constitue seulement une variété dans une autre. LesHémitéries sont, entre les quatre em- branchements tératologiques, le plus vaste, sans nulle comparaison. Il n'est peut-être pas un seul sujet, surtout parmi les esp. placées bors des conditions uniformes de la vie sau- vage, qui, examiné attentivement dans tou- ANO tes ses parties, se trouvât exempt de toute Hémitérie. Cet embranchement est aussi celui de tous dont l'étude offre le plus d'im- portance, soit à cause des nombreuses applica- tions pratiques auxquelles elle peut condui- re, soit parce que, les autres Anomalies pou- vant toutes être considérées comme résultant de l'association de deux ou de plusieurs Hé- mitéries, la connaissance de celles-ci est en quelque sorte la base sur laquelle repose la Tératologie tout entière. Le second embranchement, celui des HÉ- TÉROTAXIES, est aussi peu nombreux et aussi peu étendu que le précédent est vas- te. Il résulte, en effet, de conditions dont la coexistence est nécessairement fort ra- re, et pourrait même, au premier aspect, être jugée impossible. Les Hétérotaxies dif- fèrent essentiellement des Hémitéries en ce qu'elles sont complexes; en d'autres termes, en ce qu'elles affectent à la fois un grand nombre d'organes; et cependant, comme les variétés les plus simples , elles ne mettent obstacle à l'accomplissement d'au- cune fonction. — Ce sont donc des Ano- malies fort remarquables sous le rapport anatomique, et dont cependant l'influence physiologique est presque nulle; ce qui, au premier aspect, semble contradictoire. Le plus souvent même, chez les animaux, et toujours chez l'homme , en raison de la sy- métrie de ses organes extérieurs , les Hétéro- taxies ne modifient pas d'une manière appré- ciable la forme générale ; en sorte que, quel- que complexes que soient ces Anomalies, il est parfois bien difficile de les découvrir sans l'aide du scalpel. Sans entrer, sur la nature des Hétérotaxies, dans des détails qui auront naturellement leur place dans un autre ar- ticle ( Voy. HÉTÉROTAXIES ) , il est né- cessaire d'indiquer dès à présent par une courte remarque , comment se produit un résultat en apparence si paradoxal. Les Hé- térotaxies résultent de la coexistence et de la coordination régulière de plusieurs modi- fications qui seraient, chacune prise à part, des causes de trouble ou même de mort, mais qui, combinées ensemble, se compen- sent mutuellement, annulent réciproque- ment leurs effets fâcheux, et finissent par reproduire, sous une autre forme et dans, un autre sens , toutes les conditions de la vie- normale. ANO Les deux embranchements précédents n'a- vaient encore été ni distingués et déterminés , ni dénommés. Le troisième, celui desHER- MAPHRODISMES, était, au contraire, éta- bli à l'avance sous ce nom par les tératolo- gues allemands, qui ont ainsi beaucoup éten- du et généralisé le sens du mot Hermaphro- disme. Un Hermaphrodite, dans l'acception usuelle de ce mot , est un être possédant les deux sexes, et pouvant, soit se féconder lui- même , soit alternativement féconder et être fécondé. Tel est le sens dans lequel le mot Hermaphrodite, et , de même, le mot Herma- phrodisme ou Hennaphrodrtisme , ont d'a- bord été employés en Tératologie. Les an- ciens auteurs réservaient le nom d'Herma- phrodite aux individus auxquels ils attri- buaient la faculté de remplir tout à la fois les fonctions dévolues aux deux sexes dans l'acte delà reproduction, ou du moins dans lesquels ils admettaient l'existence simulta- née d'organes mâles et d'organes femelles. Mais le sens tératologique des mots Her- maphrodite et Hermaphrodisme a pris peu à peu plus d'extension; et nous n'a- vons véritablement fait que donner une expression nouvelle, plus nette et plus con- cise peut-être, d'un système d'idées et de nomenclature déjà consacré par l'usage , lorsque nous avons déGni V Hermaphrodis- me anormal la réunion chez le même indi- vidu des deux sexes ou de quelques uns de leurs caractères. Ainsi , tandis que pour les anciens auteurs il n'existait et ne pouvait exister qu'un seul genre d'Hermaphrodisme, l'Hermaphrodisme absolu, nos définitions nouvelles nous font concevoir la possibiUté, et prévoir l'existence d'une multitude de genres d'Hermaphrodisme. Entre les deux termes extrêmes des déviations qui existent dans ce groupe; entre la réunion de tou- tes les conditions normales d'un sexe avec un seul des caractères de l'autre, premier degré possible de l'Hermaphrodisme, et la duplicité complexe des sexes, qui en forme le dernier, il peut se trouver, et il se trouve, en effet , une longue série de cas remarqua- bles et variés. Le rang que nous assignons aux Herma- phrodismes, après les Hémitéries etlesHété- rotaxies , et avant les Monstruosités , n'est nullement arbitraire, mais résulte nécessai- rement de leur degré d'influenc* sur l'orga- ANO 555 nisation et les fonctions des êtres qui en sont affectés. Ainsi , lors de la naissance, l'influen- ce des Hermaphrodismes n'est pas sensible , et son importance physiologique, en parti- culier, est nulle ou presque nulle, comme celle d'une Variété ou d'une Hétérotaxie. Au contraire , à partir de l'époque de la pu- berté , les Hermaphrodismes deviennent causes de modifications très notables dans l'ensemble de l'organisation, exercent une influence manifeste sur plusieurs fonctions, et par là se montrent comparables aux Anomalies les plus graves , c'est-à-dire aur MOSTRUOSITÉS. Les Hermaphrodismes conduisent ainsi, sous quelques points de vue , à ces dernières, essentiellement caractérisées par leur com- plication et leur gravité; mot dans lequel se résument tout à la fois l'importance des mo- difications subies par un plus ou moins grand nombre d'organes chez les Monstres , et l'influence exercée sur leurs fonctions; influence qui est telle, que la vie devient, ou impossible hors du sein maternel , ou possi- ble seulement dans des circonstances et avec des conditions tout exceptionnelles. Telles sont, pour citer dès à présent quelques exemples, celles que l'on a observées plu- sieurs fois, et toujours avec un si vif intérêt, chez les êtres doubles, résultant de l'asso- ciation , de l'union plus ou moins intime de deux sujets ( Voy. Monstres doubles MO^OMPHALIE\S, SYSOMIENS , MO^OSO- MIE\S, IlÉTÉROT\PIKî«iS, HÉTÉRALIENS, etc.). Telles sont, et plus remarquables en- core , celles dont plusieurs exemples ont été oITerts par ces êtres imparfaitement déve- loppés, et parfois tout à fait informes, qui, inclus et cachés dans l'abdomen d'un frère jumeau, ont pu y traîner, durant un grand nombre d'années , une existence ignorée de tous, sans excepter celui qui les portait {Voy. Monstres doubles endocïmifns). Telles sont les quatre divisions primaires ou embranchements que nous avons cru de- voir admettre parmi les Anomalies. Nous en avons donné en peu de mots la caractéris- tique, nous réservant de consacrer à cha- cun deux , dans la suite de cet ouvrage , un article spécial, et de résumer, au mot té- ratologie , les généralités qui sont appli- cables à l'ensemble des Anomalies. (Is. G. S. H.) 556 AiNO * ANOMALIFLORE. Anomaliflorus ( anomalus [ àv if^-Ao; ] , irrégulier ; flos , fleur ). BOT. — Épilhète appliquée par Cas- sini à la calathide, au disque et à la couron- ne des Synanthérécs , quand les corolles de leurs fleurs sont anomales. (C. L.) *A3bOMALIIXE. Anomalina («v -V^c^kî. irrcgulier, anomal ). foram. — Genre de Foraminifères, de Tordre des Hélicostègues, famille des Turbinoïdées , que nous avons créé en 1825, et que nous caractérisons ain- si : Coquille libre, déprimée, rugueuse ou perforée; spire non apparente, entièrement embrassante du côté opposé à Touvcrture. Loges bombées, allongées; ouverture en fente située à la région ombilicale , souvent continue d'une loge à Tautre. Les Anomalines se distinguent des Rosa- lines, dont elles ont l'ouverture, par la spire, qui , au lieu d'être trochoïde , élevée , tou- jours apparente en dessus, est, au contraire, embrassante comme celle des Nautiles. Nous avons découvert cinq espèces de ce genre , dont trois vivantes , deux de l'Adria- tique et une de l'île de France. Des deux fossiles , l'une est des terrains tertiaires de l'étang de Thau ; l'autre , des environs de Bordeaux , où elle est caractéristique. ( A. D'O. ) ■^AIVOMALIPES («v'V='>oî, inégal; toî;, pied), nvs. — M. Guérin, dans son Icono- graphie du règne animal de Cuvier , pi. 29, fig. 7 , a représenté sous ce nom , d'a- près l'indication verbale de Latreiile , un g. de Coléoptères hétéromères , famille des Mélasomes , tribu des Blapsides , que ce cé- lèbre entomologiste a nommé depuis Hete- roscelis. Voy. ce mot pour les caract. du genre. ^ (D.) * AXOMALIPÈDES. Anotnalipedes ( anomalus, anomal; pes, pied ). ois. — Nom donné par Schœffer , dans sa Méthode ornithologique, à un ordre d'Oiseaux, carac térisés par un doigt postérieur et trois an- térieurs , dont l'intermédiaire est uni à l'ex- terne par trois phalanges , et à l'interne par une seule. (C. d'O.) AIVOMALOCARDE. 4nomaiocarrf/o. {àv'-.j/x«;\o,-, irrégulier; xx/iJ'lci, cœur), moll. — Ricin a proposé ce nom dans son médio- cre ouvrage intitulé : Tentamen Methodi Ostracologiœ. Ce g. rassemble , sans discer- nement, toutes les Coquilles bivalves qui ANO sont cordiformes. On y trouve des Arches, des Pétoncles, des Bucardes, etc. M. Schumacher, dans son Essai d'une classi/ication des Coquilles, a emprunté à Klein sa dénomination générique, pour l'ap- pliquer à un genre dont la Venusrugosa est pour lui le type. Cette Venus rugosa ne peut se séparer des autres espèces du même gen- re ; par conséquent , le g. Anomalocardia de M. Schumacher ne peut être conservé. Voy. VENUS. (Desii.) AXOMALOECIE. Anomalœcia (cîvoi- //.a).o;, irrégulicr; dy.ix, habitation ). bot. — Dénomination imposée par L.-C. Richard à la 24<^ classe (Polygamie) du système lin- nécn. (C. L.) AIVOMALON ( à.-j'Jjfj.x}oi, irrégulier? ). Genre de la famille des Ichneumoniens , de l'ordre des Hyménoptères, établi par Jurine {Nouv. méthode de cl. lesllym.),el adopté par Gravenhorst [Ichneumonol.) comme une simple div. du g. Ophion. Les Anoma- Ion diirèrent seulement des esp. de la div. des Ophion proprement dits par la seconde cellule cubitale des ailes antérieures, nul- le ; par les tarses postérieurs, plus épais, et par l'abdomen, comprimé, caréné en dessus, avec un pédicule long et grêle. Cette divi- sion générique comprend un certain nom- bre d'espèces indigènes, dont les plus répan- dues sont les Op/tiOM ( Anomalon ) circum- flexum Lin. , Amiclum Fabr. , etc. (Bl.) " ANOMALOPEDES. Anomalopedes {anomalus, anomal; pes, pied), m.vm. — Klein a désigné sous ce nom une famille comprenant les Mammifères qui ont les cinq doigts réunis par une membrane. (C. D'O.) *A]\OMALOPrERIS(«voû/<«)o;, irré- gulier; »r7£/jov, aile). BOT. PII. — Synony- me d'Acridocarpus, de la famille des Mal- pighiacées. (J. D.) *ANOMALOPTERIS ( àv'A««>«;, ano- mal; »rri/iu?, aile ). BOT. PU. — M. De Can- dolle avait, sous ce nom, proposé dans le g. Ileteropteris une section qui lui paraissait pouvoir être elle-même un jour élevée au rang de genre. M. G.Don l'a établi plus tard en lui conservant le nom proposé; mais il l'était déjà dans la Flore de Sénégambie sous celui (TAcridocarp^is. Voy. ce mot. (Ad. Jiiss.) ANO AKOMALUS. BOT. — Voyez a>o- MAL. (C. L.) AXOMATHECA. bot. — Voijez A>o- MOTIIECA, (C. L.) AXOMAUX.4nomaîa(à priv.; v euph.; hii-xloi, égal). CRUST. — Section de la gran- de famille des Décapodes macroures établie par Latreille et comprenant les Hippides et les Paguriens, c'est-à-dire les Macroures , dont les deux ou les quatre derniers pieds sont beaucoup plus petits que les précédents, dont Tabdonien n'offre jamais en dessous plus de quatre paires de fausses pattes ; et dont les pièces latérales de la nageoire cau- dale sont rejetées de côté et ne forment pas avec le dernier segment une nageoire en éventail. {Voy. Règne animal de Cuvicr , t. IV, p. 73.) (M. E.) AXOMAZ A , Laws. ( ? woaoi , irrégu- lier; aÇx, couleur de brûlé), bot. ph. — Genre de la famille des Iridacées, synon. du g. ANOMVTHECA. (C. L.) ANOMIDES (avo,«o?, a, singulier, ère ; ioéx, forme ). i?is, — M. Dumcril ( Consid. génér. sur les Ins. ) emploie cette dénomi- nation comme nom de famille pour désigner les Mantes et les Phasmes ou Spectres. Voy. MA?JTFE>iS et PIIiSMIEXS. (Bl.) AIVOMÎE. Anomia (contraction d'àv-j- ^a>îa, irrégularité), moll. — Le genre Ano- mie a été créé par Linné dans la 10'^ édi- tion âuSystema JSaturœtW y rapporta non seulement les Coquilles qui conservent en- core ce nom, mais aussi desTérébratules et une espèce du g. Hyale appartenant aux Ptéropodes. Cette conclusion se maintint dans la douzième édition du même ouvra- ge, et fut conservée par tous les imitateurs de Linné. Millier nous semble être le pre- mier qui, dans son Prodrornus Zoologiœ da- nicœ, détacha des Anomiesle g. Térébratu- le , que Bruguière adopta plus tard dans V Encyclopédie, et que presque tous les his- toriens lui attribuent. Ce g. n'était pas le seul qui méritât d'être séparé. Chemnitz, dans son grand ouvrage de Conchyliologie , avait indiqué nettement un g. fort naturel, auquel Bruguière imposa le nom dcCrania pour conserver le souvenir de VAnomia craniolaris de Linné, présentée comme type de ce nouveau g. Forskal, dans sa Fauna arabica, avait, par de très bonnes observa- tions , préparé les moyens de détacher cn- ANO 557 core des Anomies de Linné VAnomia tri- dentata, qui est devenue pour Lamarck le type de son g. Uyale. Ces démembrements successifs réduisirent sans doute de beau- coup le g. Linnéen ; mais ils eurent l'avan- tage de le rendre parfaitement naturel, en le laissant en contact avec des espèces qui ont entre elles la plus grande analogie. Vivant en abondance sur nos côtes et dans la Médi- terranée, les animaux ne furent cependant connus que depuis le grand ouvrage de Poli sur les Testacés des Deux-Siciles. Malgré les soins que prit cet habile anatomiste , ii lui échappa plusieurs faits intéressants sur l'organisation du genre Anomie. Cuvier, en- tre autres, découvrit un pied rudimentaire qui avait échappé aux investigations du na- turaliste napolitain ; mais il restait encore plusieurs découvertes il est sans exemple jusqu'à présent, dans les La- mellibranches, que l'ovaire se décharge dans l'épaisseur du manteau ; dans les Anomies, au contraire, les œufs s'accumulent en quan- tité innombrable entre les parois de cet or- gane. Enfin, nous ajouterons que les bran- chies des Anomies n'ont pas une organisa- tion semblable à celles des autres Lamelli- branches. Cette comparaison, plus complète qu'on ne l'avait faite jusqu'à présent entre les Anomies et les g. circonvoisins, nous fait sentir la nécessité de séparer ce g. de la fa- mille des Ostracées pour le rapprocher du groupe des Brachiopodes. On verra, en effet, à l'article qui concerne ces animaux, que leur organisation a beaucoup de rapport a- vcc celle des Anomies , et que le g. dont ANO nous traitons ,ci est réellement intermé- diaire entre les Lamellibranches et lesBra- chiopodes. Une analogie à laquelle on n'a pas fait assez attention, c'est que, selon nous, la petite valve des Anomies représente la valve perforée des Térébratules, et que Tos- selet qui passe à travers représente le liga- ment suspenseur de ceux des Brachiopodes qui en ont un. On connaît actuellement un assez grand nombre d'espèces dans le genre Anomie,et il est à présumer que , dans la nature , il y en a bien davantage; ce g. offrant générale- ment peu d'intérêt aux voyageurs, qui pen- sent retrouver partout les espèces qu'ils voient sur nos côtes. M. Sowerby, dans son Gênera of shells , a établi sous le nom de Placunanomia un g. très voisin de celui-ci, et qui démontre les rapports qui existent entre les Anomies et les Placunes. On a rapporté aux Placunes fossiles une grande Coquille qui ne s'est rencontrée jusqu'à pré- sent qu'en Egypte. Cette Coquille, pour la forme extérieure , a en effet les plus grands rapports avec les Placunes ; mais elle a la charnière des Anomies ; elle appartient au g. Placunanomia de M. Sowerby. On con- naît un assez grand nombre d'espèces fossi- les appartenant au g. Anomie ; presque tou- tes se distribuent dans les terrains tertiaires; on en rencontre cependant quelques unes dans les terrains crétacés inférieurs , et nous en avons trouvé une très intéressante dans le Corail -Rag des environs de Commer- cy. (Desii.) AlMOMIOPSISC«v(3>o£Oî, dissemblable ; (J^tî , figure). IKS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes , tri- bu des Coprophages , établi par M. West- vvood , qui lui donne pour caract. : Pattes longues; tibias intermédiaires courbés et ar- més de deux éperons mobiles : l'interne long et aigu , l'externe court et spatuliforme. Tarses des pattes antérieures obsolètes ; ceux des quatre autres déprimés , poilus et dé- pourvus d'ongles. Palpes maxillaires filifor- mes; leurs trois derniers articles presque d'égale longueur. Palpes labiaux difformes; leur second article très grand , transverse , ovale ; le dernier très petit , inséré oblique- ment sur le précédent , du côté interne. Ce g. est voisin des Pachysoma , et vient après les Scéha«/3s. M. Westwood y rapporte deux ANO stg espèces nommées par lui un L dioscori-' des , et l'autre A. stcrquil lus «ans indica- tion de patrie , et comme fai«a K partie du cabinet de M. Walker. Toutes (>(o;, dissemblable). IINS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques , tribu des Troncati- pennes , établi par M. Fischer de Waldheim {Entomographie de la Russie, vol. I, p. 127, 128 ) , et qui tient le milieu, suivant lui, entre les genres Cymindis et Zuphium de Latr. Voici les caract. qu'il lui assigne : Lèvre su- périeure prolongée , subcarrée , ciliée , sépa- rée du chaperon par un sillon. 3Iandibules arquées , très aiguës , tridentécs à la base. Mâchoires à crochet pointu, ciliées intérieu- rement ; tous les articles des palpes libres. Lèvre inférieure débordant les lobes laté- raux du menton , soutenant le premier arti- cle des palpes dans toute sa longueur. Men- ton très échancré, à dent intermédiaire cour- te, et lobes latéraux arrondis. 31. Fischer rapporte à ce g. trois espèces que M. Dejean place dans le g. Cymindis : ce sont les Â. cruciatus , lateralis et dorsalis , toutes trois de la Kussie méridionale. Les deux premiè- ANO res sont figurées dans l'ouvrage précité ( pL 12, fig, 1 et 2). (D.) ' AiXOMOI A ( àvo//.cto;, dissemblable ). ws. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Chrysomélincs, établi par M. Che- vrolat, qui l'a nommé ainsi à cause de la dissemblance que présentent les deux sexes. Non seulement ils diffèrent par la couleur , qui est ordinairement d'un jaune pâle dans les mâles , tandis qu'elle est noire ou rou- geâtre dans les femelles; mais encore par les pattes antérieures , beaucoup plus lon- gues chez les premiers que chez les secon- des. Du reste , les caractères de ce g. sont : Chaperon à 5 échancrures anguleuses [c'est le plus saillant). Tète rugueuse , à front lis- se et convexe. Palpes maxillaires , modéré- ment allongés et épais; dernier article aminci et pointu. Antennes de 12 articles, 2-5 noduleux , 4-10 fortement dentés et an- guleux du côté externe; le dernier excessi- vement petit. Tarses longs; leurs 5 articles étroitement bilobés. M. Dejean , qui a adop- té le genre Anomoia dans son dernier Ca- talogue, y rapporte trois esp., dont une de l'Amérique du nord, une du Mexique, et la troisième de la Colombie. — Nous citerons pour type la Clythra obsita de Fabricius , Ephippium, Germ. (D.) ♦ ANOMOSTEPHIUM {à^o/^o; , irrégu- lier ; '77S(pr.ç, couronne), bot. pu. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées , division des Rudbeckiées , formé par M. De Candoile ( Prod., t. V, p. 5G0 ) , et ainsi ca- ractérisé : Capitule multiflore, hétérogame; fleurs du rayon uni sériées, ligulées, neu- tres ; celles du disque tubuleuses , herma- phrodites. Squammes extérieures de l'involu- cre campanule, ovales, foliacées; les inté- rieures oblongues, membraneuses, plus é- troites , égales. Réceptacle plan , à paléoles membranacées , arrondies , enveloppant les akènes. Tube des corolles radiaires grêle , allongé, à ligule ovale; tube de celles du disque à gorge étroite , longue et campanu- lée. Anthères exsertes; stigmates pubérulés, obtus au rayon , surmontés d'un cône très aigu au disque. Akènes du rayon subtétra- gones-allongés , glabres ; ceux du disque courtement bicornes, couverts de poils couchés, et couronnés d'une aigrette irré- gulière. — Les Anomostephium sont des herbes brésiliennes et caraïbes, suffruti- ANO gueuses à la base ; à tiges presque simples , aressées , hispides ; à feuilles opposées , ses- siles, couvertes de poils rudes; à inflores- cence en capitules terminaux , dont les co- rolles sont jaunes et les anthères noirâtres. (C. L.) * ANOMOTllEC A. Anomaza, Lows. ' avo//.o;, irrégulier; &/,x-], boîte, capsule). BOT. PU. — Genre de la famille des Irida- cées , formé par Rer {Gen. Irid. in Ann. of Bot. , t. 1, p. 217), et ainsi caractérisé : Pcrigone corollacé supère, hypocratérifor- me; tube filiforme, iriquètre, resserré à la gorge; lacinies du limbe sexpartites,oblon- gues, cunéiformes, étalées; les 3 postérieu- res rapprochées. Étam. 3 , insérées à la gor- ge du périgone et presque unilatérales; fila- ments courts, filiformes; anth. oblongues, basifixes. Ovaire infère, ovale-subglobuleux, ô-loculaire. Ovules nombreux, horizontaux, anatropes, bisériés dans l'angle central des loges. Style filiforme ; stigm. 3 , étroitement linéaires, bifides, rephés. Capsule ovale- subglobuleuse, hérissée de papilles, trilocu- laire, loculicide-trivalve au sommet. Grai- nes nombreuses, subglobuleuses — — Ce genre, dont le Gladiolusjunceus est le type, renferme quelques plantes herbacées du Cap, à rhizome bulbeux-tubéreux; à feuilles réniformcs, bifariécs ; à scapc cylindrique, subjunciforme , portant des fleurs nombreu- ses, disposées en un épi paniculé, subunila- téral, garni d'une spathe herbacée, courte, diphylle. (C. L.) *ANOMOURËS (^vo/^.ûî, irrégulier; w^i, queue), crust. — S.-ordre de Crustacés décapodes, proposé par Milne-Edwards, et intermédiaire entre la section des Brachyures et celle des Macroures. Ce groupe nouveau n'est pas aussi naturel que ceux des Bra- chyures et des Macroures; mais son établis- sement permet de retirer de ces derniers les espèces hétérogènes qui jusque alors y étaient rangées, et rend de la sorte ces deux gran- des divisions parfaitement naturelles. De môme que cela arrive dans tous les points de transition par lesquels la nature passe d'un type principal à un autre, on remarque dans l'organisation des Décapodes , réunis sous le nom d'Anomoures , des anomalies nombreuses et importantes ; les uns se rap- prochent beaucoup des véritables Brachyu- res, tandis que d'autres ne diffèrent que peu ANO 561 des Macroures proprement dits; et tous les caractères les plus importants qui les distin- guent des uns et des autres peuvent man- quer tour à tour ; mais néanmoins l'ensemblo des particularités de structure qui s'y re- marque toujours ne peut laisser de doute sur les limites de cette division. La portion céphalo-thoracique du corps des Anomoures est toujours beaucoup plus déve- loppée que la portion abdominale, et celle-ci n'est jamais conformée de manière à rem- plir, dans la locomotion, le rôle important qui lui est dévolu chez les Macroures. La for- me générale de la carapace se rapproche pres- que toujours delà forme propre aux Brachyu- res, mais quelquefois cette partie s'allonge davantage. Le front ne donne que rarement naissance à un prolongement dont l'union avec la portion inférieure de l'anneau anten- nulaire masque l'anneau ophthalmique com- me chez les Brachyures, et il n'existe pres- que jamais de fossettes antennaires et d'or- bites distinctes, mode d'organisation qui se retrouve dans toutes les divisions des Ma- croures. En général, les antennes internes sont grandes et ne peuvent se reployer sous le front ; les pattes-mâchoires externes sont ordinairement allongées et subpédiformes. La disposition du thorax mérite aussi d'être signalée ; en général, le dernier segment de cette portion du corps ne se soude pas aux segments précédents et en est séparé par une membrane articulaire ; quelquefois mê- me il n'est pas recouvert par la carapace, et constitue un anneau complet. Quant au plastron sternal, sa conformation varie beau- coup : tantôt il est Unéaire dans toute sa lon- gueur, comme chez la plupart des Macrou- res; tantôt linéaire entre les pattes des trois dernières paires ou entre celles de la pre- mière paire, et élargi dans le reste de son étendue ; tantôt enfin élargi dans toute sa longueur, comme chez les Brachyures; mais alors on n'y voit pas de suture longitudi- nale indiquant la présence d'un apodème médian; et, en effet, cette lame verticale manque alors complètement, tandis que chez les Brachyures elle existe toujours. Les pat- tes des trois ou quatre premières paires sont grandes et conformées d'ordinaire à peu près comme chez les Brachyures ; mais presque toujours celles de la cinquième paire ou mê- me celles des deux dernières paires ne ser- 36 569 ANO vent plus à la locomotion, et sont rudiincn- taires et transformées en organes de préhen- sion, ou du moins se trouvent refoulées, en quelque sorte, au dessus des précédentes. La disposition de Tabdomen varie aussi ; pres- que toujours il est mince et lamcUeux, à peu près comme chez les Brachyures, et il ne porte jamais au dessous une double série de fausses pattes réellement natatoires; mais ordinairement on trouve fixée à son pénultiè- me segment une paire d'appendices plus ou moins développés. Quelquefois ces appendi- ces disparaissent presque complètement par les progrès de l'âge, et d'autres fois ils forment avec le septième segment une es- pèce de nageoire caudale ; mais il est bien rare que cette nageoire soit disposée en éven- tail comme chez les Macroures. EnOn, chez plusieurs Anomoures, l'abdomen reste tou- jours membraneux dans une grande partie de son étendue. A ces caractères, tirés de la conformation extérieure des Anomoures, se joignent d'au- tres particularités de structure encore plus importantes, qui nous sont ofl'ertes par la plu- ;)arl des grands appareils de l'économie. Ainsi chez ces Crustacés l'appareil femelle manque de la poche copulatrice qui existe chez tous les Brachyures , et. les vulves , au lieu d'occuper le plastron sternal, sont percées dans l'article basilaire des pattes de la troisième paire. Les branchies sont toujours lamelleuses comme chez les Bra- chyures; mais en général ces organes sont plus nombreux et se Oxent sur le pénultiè- »ne anneau thoracique, aussi bien que sur les serments précédents, dispositions qui ne se rencontrent pas chez les Brachyures; il est aussi à noter que souvent ils sont Oxés sur plusieurs rangs et par faisceaux, comme chez les 3Iacroures. Enfin la disposition du sys- tème nerveux paraît tenir, en quelque sorte, le milieu entre ce qui se voit chez les Bra- chyures et les Macroures. Cette section de l'ordre des Décapodes se divise naturellement en deux familles , sa- voir : l» Les Aptérures , Edw., comprenant les Dromiens, les Homoliens, les Raniniens et les Pactoles ; 2° Les Ptérygures, comprenant les Por- cellanien», les Hippiens et les Paguriens. (M. E.) A^o AXOIV. M.IM. — Petit de l'Ane. Voy. c« mot. (C.D'O.) AXO\ACÉES, ou AXOXÉES. Ano- ncs, Anonaceœ , Anoueœ. bot. pu. — Fa- mille de plantes dicotylédones, polypétales, à insertion hypogynique. Les caractères en sont : Calice à quatre ou plus souvent trois parties, ordinairement soudées ensemble ; six pétales sur deux rangs , coriaces , à préflo- raison valvaire , très rarement soudés entre eux. F.tamines en nombre indéfini , à peu d'exceptions près, insérées sur un large dis- que hypogynique, serrées les unes contre les autres, mais libres , terminées par un grand connectif quadrangulaire, qui porte en de- hors les deux loges de l'anthère adnée. Ovaires nombreux , en nombre délini ou le plus ordinairement indéfini, soudes entre eux ou libres et serrés, chacun avec un sty- le court et un stigmate simple , et renfer- mant des ovules solitaires ou en très petit nombre, dressés ou ascendants. Le fruit est composé d'autant de carpelles charnus ou secs, scssiles ou pédoncules, libres ou sou- dés, contenant une graine unique ou plu- sieurs sur un ou deux rangs. Ces graines , quelquefois munies d'un arille , sont remar- quables par leur périsperme dur, charnu et runciné, revêtu d'un test lisse, et contenant un très petit embryon dans une petite cavité correspondant au point d'attache. Les Anonacées sont des arbres ou arbris- seaux des parties tropicales de l'ancien et du nouveau monde , et qui ne s'en éloi- gnent que peu et rarement. Leurs feuilles sont alternes, simples, presque toujours entières , dépourvues de stipules. Leurs fleurs , de couleur ordinairement verte ou brunâtre, sont solitaires ou groupées en très petit nombre à l'aisselle des feuilles plus longues qu'elles ; quelques unes avortent quelquefois , et leurs pédoncules s'endur- cissent , s'agrandissent et se courbent. En général , toutes les parties sont fortement aromatiques au goût et à l'odorat. Genres : Anona, L. — Bollinia, Saint- Hilaire. — Lobocarpus , Wight et Arn. — Hlonodora, Dunal. — Uvaria, L. — Mitror- phora, Blum. — Unona, L. — Artabotrys, R. Br. — Habzelia, Alph. DC. — Cœlo- cline, Alph. DC. — A'j/?op!a , L.—Anaxa' gorea, St.-ïHl. — HexaJobus, Alph. DC. — Miliusa , Alph. DC. — Orophea , Blum. -» ANC liocagea , St.-IIil. — Triijynœa, S^hlecht. - Polynlihia , Bluni. — Duguetia , St.- Hil. — Gualtcria, Ruiz Pav. — Hentsche- lia, Prcsl. — Hijalostemma, Wall. Outre ces g. , M. R. Brown en a fait con- naître un anomal , originaire de la Nouvel- le-Hollande , et qu'il a nommé Eupomatia. Ses ovaires adhérents et ses étamines péri- gynes semblent l'exclure de la classe , quoi- qu'il se rapporte à la famille. (Ad. J.) ANOXE ouCOUOSOL. Anona,L., Adans. (nom vernaculairc). bot. pîî. — Genre type de la famille des Anonacées , et dont les caract. distinctifs sont : Calice 5-parti ou 5- lobé, non persistant. Pétales 6, coriaces, dis- tincts : les externes plus grands que les in- ternes. Étamines nombreuses, linéaires-cla- viformes , à appendice-apicilaire large , tron- qué, anguleux. Gynophore conique. Ovaires nombreux, soudés, renfermant chacun un ovule solitaire, renversé, attaché au fond de la loge. Styles (quelquefois nuls) distincts ou soudés. Stigmates ( quelquefois sessiles ) capitellés ou continus avec les styles. Syn- carpe écailleux, oumuriqué, ou tubercu- leux , ou lisse , subcoriace à la surface , pul- peux en dedans , pluriloculaire , polysperme. Graines ovoïdes ou elliptiques ; radicule in- fère. — Arbres , ou arbrisseaux , ou sous- arbrisseaux. Pubescence simple ou étoilé-e , en général roussâtre ou ferrugineuse. Pé- doncules axillaires, ou extra-axillaires , ou oppositifoliés, 1- oa pauci-flores, ordinaire- ment solitaires, en général bractéolés à la base. — Ce g., propre à la zone équatoriale, com- prend environ 40 esp., dont plusieurs sont re- nommées pour la bonté de leurs fruits, et, par cette raison , fréquemment cultivées dans les climats intertropicaux ou subtropicaux. De ce nombre sont notamment : l'-4. squamosa L. ( vulgairement Cœur de bœuf, Pommier de cannelle , Attier ou Atocire), VA. Cheri- molia Lamk. (vulgairement Chérimolier) , VA.reticulata L., connue sous le nom vul- gaire de Cachiman; enfln VA.mtcricataL., ou Cnchiman épineux. C'est le fruit de cette espèce qui est le plus estimé parmi ceux du genre. (Sp.) AlVONÉES. BOT. — Voijez aînona- CÉES. (C. L.) ANONICA. MOLL. — Ignorant sans doute l'existence du g. Avicule de Lamarck, M. Oken l'a de nouveau créé sous le nom ANO 563 d'Anonica. — Ce g. do zoologiste allemand, étant évidemment un double emploi de celui de Lamarck , a été depuis long-temps j abandonné. Foy. avicule. (Desu.) I AXONYMOS ( à priv. ; v euph. ; ôvo/.» , nom ; sans nomi. bot. ph.— Walter avait de- signé sous ce nom des plantes de la Caroline , qui font aujourd'hui partie des Liatris. La plupart d'entre elles appartiennent à la se- conde section établie dans ce g. par M. De Candolle sous le nom de Suprago. Ce sont des herbes vivaces, à racines tubéreuses, à tiges simples , et dont les capitules sont dis- posés en épis ou en grappes. L'aigrette qui surmonte les fruits est formée de 1-5 séries de soies munies de barbcUules courtes et serrées. (J. D.) AIVOPIIÈLE. Anophèles. (avw?£>.;.î, inutile , nuisible ). rvs. — Genre de l'ordre des Diptères, div. des Némocères, famille des Culicides, établi par Meigen, et adopté par Latreille, ainsi que par M. Macquart, qui lui assigne pour tous caract. d'avoir les palpes de la longueur de la trompe dans les deux sexes. Son nom générique signiûe , dit-on , importun, mais plus exactement inutile. Ce g. renferme trois esp. , dont une du Séné- gal, 4n. mùiufa Macquart, et deux d'Euro- pe, VAn. maculipennis d'Hoffmansegg , et VAn. bifurcatus de Meigen. La larve de cette dernière a été particulièrement observée pai Meigen. Elle est transparente; elle a quel- ques poils à la bouche ; deux tumeurs gri- ses , ovales , derrière la tête , et deux autres plus minces avant la queue. Sous la queue, se trouvent un grand nombre de longs poils qui servent probablement à la natation. Elle se métamorphose en nymphe contournée, dont la partie antérieure est plus épaisse que la postérieure , et dont la tète est munie de deux cornes. (Meig., Suppl. 242. ) (D.) * ANOPHYTA [à-rJjpvzoi , né en haut). BOT. CR. — C'est ainsi que M. Endlicher {Gêner. Plant., p. 42) nomme la première cohorte de ses Acrohrya {Voy. ce mot). Elle comprend deux familles , les Mousses et les Hépatiques. Pour les caract. généraux, Voy. aii'SCEVÉEs. (C. M.) *A]VOPLA]VTHUS (avcir/oç, sans armes; av9o5, fleur), bot. ph, —Genre de la fa- mille des Orobanchées, formé par Endli- cher (Gen. P/., t. IV, p. 189), et ainsi carac- térisé : Fleurs hermaphrodites, ébracléo- 5G4 ANO lées. Cal. subcampaniilé , quiiKitiéfidc. Cor. hypogync, tubulcuse,à tube court, ventru ou allongé, subcourbe à la base, à limbe sub- bilabié, également quinquéfiile. Étamincs 4, incluses , didynames , insérées au tube de la corolle ; anlh. biloculaircs , mucronées , à loges libres à la base. Ovaire uniloculaire, à 4 placentas pariétaux , distants. Ovules nom- breux, anatropes. Style simple; sligm. ca- pité, obscurément trilobé. Capsule unilocu- laire , bivalve ; valves placentifércs de cba- que côté , en dedans du bord ; placentas convergents. Graines nombreuses, très pe- tites Plantes herbacées, parasites, obser- vées dans l'Amérique boréale et la région Taurico-caucasique , à scape unidore, nue au sommet , munie à la base de squammes vaginanles.— Ce g., qui paraît ne renfermer que deux espèces , est divisé en deux sec- lions : Euanoplon ( Orohanche uni/Iora ) ; Anblatum {Phelippœa foliata, Lamb.). (C. L.) AKOPLE. Anoplus («vott/o?, sans ar- mes), evs.— Genre de Tord, des Coléoptères tétramères , famille des Curculionides , div. des Érirhinidcs,établi par Schuppel, et adopté par Schoenherr, qui lui donne les caract. sui- vants : Antennes médiocres, minces; leur funiculc de sept articles : le premier médio- crement long, peu épais, sub-obconique; les autres courts, presque perfoliés, serrés, s'é- paississant successivement un peu du côté externe ; massue ovale. Rostre assez long , robuste, cylindrique, un peu arqué. Yeux presque latéraux, arrondis , peu convexes. Thorax presque transverse , bi-sinué à la base, légèrement arrondi sur les côtés, très étroit antérieurement , tronqué au sommet, convexe en dessus. Élytres ovales , avec les angles huméraux obtus, convexes en dessus. Tarses muliques, entièrement dépourvus d'ongles. Observ. — Corps petit, brièvement ovale, convexe, ailé. Schoenherr a fondé ce g. sur une seule esp. , le Rhynchœims Plantaris ♦le Gyllenhal , qui habite le nord et le cen- tre de l'Europe ; mais M. Chevrolat en pos- sède une seconde , qui n'a pas encore été décrite. M. Dejean , qui , dans son dernier Catalogue, a adopté le g. Anoplus, n'y rap- porte également que l'ésp. précitée de Gyl- îcnhal. (n.) * ANOPLIS (« priv.; v euph.; «n:).i , on- A.NO gle). i>s. — Sous-genre de Coléoptères pen- tamèrcs, famille des Sternoxes, tribu des Buprestides, établi par Rirby , sans indica- tion de caract. (Fatina borealis americana, p. loi), et auquel il donne pour type une esp. qu'il appelle An. rusticonim. Il y comprend deux Buprestes de Fabricius {B. Uneata el fascia(a) qui appartiennent au g. Ancylo- cheira d'EschschoUz, suivant le dernier Ca- talogue de >I. Dejean. (D.) *AXOPL!STE. Anoplistes (avsj, uon ; Î!r/ij7<.â, qui arme ; ici, par extension , ar- mé). i>s. — Genre de Coléoptères tétramè- res , famille des Longicernes , tribu des Cé- rambycins, établi par M. Serville dans sa Monographie de cette famille , et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue. Les esp. de ce g. se distinguent principalement de celui des Purpuricenus{Vo]/. ce mot) par leur corselet , qui est mutique et plus long que la tète. — Il renferme -4 esp., dont nous ne citerons qu'une seule, le Cerambijx ephippium de Schoenherr , figuré par Oli- vier , t. IV, Capr., pi. 19, fig. lil. Il ha- bite la Russie méridionale. (D.) *A]\OPLOCIlESLUS (âvo»r/oç, non ar- mé ; -/elloç , lèvre). L>'s. — S.-genre de Co- léoptères pentamères , famille des Lamelli- cornes, tribu des Mélitophiles de Lafrcille, établi par Mac-Leay ( Ilhtstrations of tke Zoology of south Africa, etc., 1SÔ8, p. 21 ) dans son g. Macromimis, pour y placera nouvelles esp. de Cétoine, de l'intérieur du sud de l'Afrique, qu'il nomme Tune .1. spi- nitarsis, et l'autre 4. setosus. La première est figurée pi. 5 dudil ouvrage. Il rapporte à ce même s.-g. , mais avec doute , la Cetonia tomenlosa de l'Iconographie de BDl. Gory et Percheron, pi. 51, fig. 5. Voy. le g. ma- CROMIM'S. (D.) AAOPLOCIIEYLUS. rss. — Voyez ANOPLOCHEILUS, (D.) * ANOPLODERA ( ivo^os , non ar- mé ; à'r,p-/i , cou ). ixs. — Genre de Coléop- tères tétramères , famille des Longicornes, établi par M. Mulsant, aux dépens du genre Leptura de Fabricius , dont il ne difl'ère es- sentiellement que par ce que les élytres, au lieu d'être rétrécies de la base à l'extrémité, comme dans ce dernier, sont sub-parallèlcs, rétrécies dans leur partie moyenne , ou pres- que aussi larges à l'extrémité qu'à la base. L'auteur y rapporte les I.ept. 6-.) *AJXOPLON (^.voT/o;, sans armes). iu>t. PII. — Section du g. Orobanche , fonnéc par WallroUi, et synonyme du g. Anoplan- tlms. Voy. ce mol. (C. L.) *AlVOPLOi\YCinA. BOT. pji.— Genre ou sous-genre de la famille des Paronychiées, tribu des Iliccébrécs , sous-tribu des Eupa- ronychiées, Fenzl , établi par M. Fenzl com- me sous-division du g. Paronychia , et ca- ractérisé comme il suit [in Endl. gen. PL , p. 958) : Segments calicinaux ovales-oblongs ou lancéolés, herbacés, à peine scarieux aux bords, pointus, concaves, mutiques,pu- bescents. Pétales 5; style très court , 2-fide. Fruit indéhiscent à la base , recouvert par le calice. — Herbes (la plupart habitant les con- trées voisines de la Méditerranée) touffues, quelquefois sulTrutescentes. Fleurs agrégées en glomérales très denses , et enveloppées de grandes bractées scarieuses. M. Fenzl fonde ce groupe sur le Paronychia capi- tata et quelques autres esp. voisines. (Sp.) ANOPLOPIIORE. Anoplophora {i. priv. V euph. ; è»c>o?o,<3&; , qui porte des ar- mes ). lîxs. — Genre de Coléoptères tctra- mères, de la famille des Longicornes , tribu des Lamiaires , établi par Hope ( Tram. Lin. Soc, vol. 18, p. 439, pi. 30, fig. i ) d'après un admirable insecte récemment découvert dans l'Assame, aux Indes orien- tales. Voici les caract. de ce g. : Tète de forme carrée. Antennes deux lois plus lon- gues que le corps , avec le dernier article très allongé. Élytres aussi larges en arrière qu'en avant , arrondies au bout. Corps é- cailleux en dessous , avec la poitrine iner- me. Pieds difformes et robustes. La seule esp. connue est VAnoplophorus Stanleya- nus Ilope. Il est long de 20 lignes, d'un beau vert foncé, luisant, tournant au noir, avec la tête , le corselet et les élytres cou- verts de grandes taches d'un beau vert pâ- le. Les antennes sont noires, avec la base des articles bleue. Les pattes sont couvertes d'écaillés d'un beau bleu verdàtre. (D.) * ANOPLOSTERNUS ( « priv. ; v eu- phon. ; oiriov, arme ; cts/i-jc-j , poitrine), rss. — Genre de Coléoptères pentamères, famille Jes Lamellicornes , tribu des Scarabéides , établi par M. Guérin - Méneville ( Mag. de Zool. 1838, ins. , Voyage de la Favorite). AINO Ce g., voisin des Anoplognatheê de Leach, en diffère surtout par le sternum du mésO' thorax, parfaitement inerme entre les pattes intermédiaires , et par sa lèvre inférieure , garnie en dessous de soies courtes et serrées en forme de brosse , comme dans les Génia- les. L'auteur n'y rapporte qu'une seule es- pèce trouvée près de la rivière des Cygnes , dans la Nouvelle-Hollande , et qu'il nomme An. opalinus. (D.) * ANOPLOSTlïyETA ( «vo.r)&s', sans armes; urv-^c? , poitrine ). ns. — Genre de (Coléoptères tétramères , famille des Longi- cornes , établi par M. Dejean , qui n'en a pas publié les caract. , mais qui l'a nommé ainsi, sans doute à cause des épines du cor- selet qui sont courtes et obtuses. D'après la place qu'il occupe dans son dernier Catalo- gue , il appartiendrait à la tribu des La- miaires de M. Serville , et a pour type le Lamia lactator de Fabricius ( radiata Go- ry) ; esp. de Guinée et du Sénégal. (D.) ANOPLOTIIERIUM ( «votr),?, sans armes ; Or.p'io-j, animal ). mam. foss. — Gen- re de l'ordre des Pachydermes ayant quel- ques rapports avec les Chameaux , décou- vert par Cuvier dans les plâtres des environs de Paris. Ces animaux , dont la race est é- teinte , avaient quarante-quatre dents en sé- ries continues ainsi que l'homme , savoir : G incisives, deux canines et quatorze molaires à chaque mâchoire. Les canines étaient peu différentesd es incisives et ne saillissaient pas plus qu'elles , ce qui a donné lieu au nom d'animal sans armes ou sans défenses. Les trois molaires postérieures, de chaque côté , carrées et à deux collines transverses en haut , à double et à triple croissant en bas , dont l'antérieure terminée par une pointe , séparée par un sillon , étaient fort sembla- bles à celles des Rhinocéros , des Damans et des Palœotherium ; les trois molaires an- térieures étaient comprimées. La quatrième molaire ressemble en haut à la moitié pos- térieure d'une des dents carrées, et, en bas, aux molaires antérieures. Les pieds , termi- nés par deux grands doigts , ne différaient de ceux des Ruminants que par la séparation des os du métacarpe et du métatarse , qui ne se soudaient point eu canon. Leur tarse était composé comme celui du Chameau ; leur carpe , ù peu près comme celui du Cochon. ANO , Les Anoplolheriiim , d'après ces caractè- res, établissaient un point de contact entre les Pachydermes et les Ruminants , de la même manière que les Damans en établis- sent un entre ces mêmes Pachydermes et les Rongeurs. Cuvier en a reconnu six esp. dont il a for- mé trois s.-genres. I. — Les Anopîotherium , proprement dits, qui comprennent deux espèces : UAnop. commune, animal de la gran- deur d'un petit âne, mais plus bas sur jam- bes; à queue très forte et de la longueur du corps ; à pieds de devant munis, du côte interne, d'un rudiment de doigt. Cet animal était herbivore et probablement nageur comme la loutre, dont il avait l'allure. Il se nourrissait sans doute des tiges et des raci- nes des plantes aquatiques , et avait, selon toute apparence , le poil lisse et les oreilles petites comme l'Hippopotame. L\inop. seciindarium , semblable au pré- cédent, mais de la taille du Cochon. IL — Les Xiphodontes, de ?t?o;, épée , et d'ocTGÙs, dent ; dénomination tirée de la forme tranchante d'une partie des dents de la seule espèce de ce s.-g., savoir : L''Anop. î/rac«7e, animal de la grandeur et de la forme élégante d'une Gazelle, à mem- bres allongés ; sans doigts accessoires aux pieds de devant, et probablement sans lon- gue queue ; à dents antérieures tranchantes comme celles des Chevrotains. IIL — Les Dichobunes , de ê'ixx , divisés , et de ,5ovv3,-, coUine , à cause des collines disposées par paires sur ses quatre derniè- res molaires de la mâchoire inférieure; s.-g. qui comprend trois espèces : h\inop. leporimim , de la taille du Liè- vre, à pieds tétradactjles, mais dont les doigts latéraux ne touchaient pas à terre; VAnopl. murinum, de la taille du Co- chon d'Inde; VAiiopl. obliqtnim, même taille que le précédent ; à branche montante de la mâ- choire inférieure oblique. Ces deux dernières espèces ne sont encore connues que par des mâchoires. Les plâtres des environs de Paris qui font partie de l'étage inférieur des terrains ter- tiaires (dits de la période Éocène) ont seuls fourni jusqu'à ce jour des os complets et des parties de squelettes d'Anopiofherium. On ANO 667 en a trouvé quelques dents détachées en Ba- vière, dans rtle de Sheppey, dans les sables des environs d'Eppelsheim, et dans ceux des environs d'Orléans , mêlés avec des os de Mastodontes, de Rhinocéros et de Dinothe- rium, dans l'étage moyen de ces mêmes ter- rains (dits de la période Miocène), et qui proviennent vraisemblablement de remanie- ments des terrains delà période précédente. C'est par les Anopîotherium que Cuvier a commencé à démontrer, pour ainsi dire ma- thématiquement , que parmi les ossements fossiles il y avait des débris de races d'ani- maux inconnues aujourd'hui dans la nature vivante , qui attestent les variations que ces races ont éprouvées ; variations amenées , selon ce grand naturaliste , par les révolu- tions du globe, qui détruisaient les races existantes, au moment et dans le lieu de ces révolutions. Aussi pensait-il que ces débris des êtres organiques doivent être étudiés avec soin , comme nous fournissant l'un des plus puissants moyens de parvenir à la con- naissance de l'histoire ancienne du globe, et comme pouvant même servir au perfec- tionnement de la science de l'organisation. (Laukillard.) * ANOPLURES. Anophtrœ ( à. priv. ; y euph. ; 'ck'j.o-j , arme ; ciJ,oi , queue }. i\s. — Nom donné parLeach à un ordre de la clas- se des Insectes, sans métamorphoses, com- prenant ceux qui ont la queue dépourvue de filaments. (D.) * AIVOPLURÏFOUMES. Anoplurî- formes ( anopluriformis , qui ressemble aux Anoplures ). rvs. — Mac-Leay et K.ir- by donnent cette épithète aux larves de Coléoptères qui sont carnivores, antcnnifô- res, à corps oblong et déprimé. Ex. : Cocci- nella. (D.) ANOPLUS. ISS. — Voijez anople. (D.) * ANOPS (âv£u , sans ; Si> , œil), ms. — Genre de l'ordre des Lépidoptères , famille des Diurnes, sect. des Hexapodes, tribu des Lycénides, créé par M. Bo'isduval, mais dont il n'a pas publié les caract. Il a pour type le Polyom. Phœdrus de l'Encyclopédie , Pap. id. de Cramer. Une autre esp. décrite par Ilorsfield sous le nom de A. terrestris appar- tient aussi à ce g. ; toutes deux sont des In- des orientales. (D.) ANOPTERUS. Labill. («vco, en dessui; 568 ANO ttTtpo-j, aile). BOT. PII.— Genre de la famille des Escalloiiiées , offrant pour caract.: Calice h tube turbiné, adné par sa base à l'ovaire; limbe à G lobes courts, pointus, persistants. Pétalcse, insérés au calice, alternes avec les lobes de celui-ci. Étamines G , ayant nume insertion que les pétales, opposées aux lobes calicinaux. Style court. Stigmate 2-lide. Cap- sule oblongue, 1-loculaire, polysperme, 2- valve de haut en bas; placentaires margi- naux. Graines ovales, comprimées, ailées au sommet. — Ce genre est fondé sur un ar- brisseau habitant la terre de Van Diémen ; les feuilles sont alternes ou subopposées, subsessiles, coriaces, à dents calleuses; les fleurs naissent en grappes simples, termina- les, subfasciculécs. (Sp.) * ANORGANIQUE. Anorganique ( à priv.; 'of,-i^wi, organe; qui n'a pas d'orga- ne).— Synonyme peu usité d'Inorgarniqiie. (C. D'O.) *ANORGANOGKOSIE. Atiorgano- jfnosia ( àpriv.; opyx-jc-j gane ; /vôinî, connaissance). Gravenhorst et J. Reisinger se sont servis de cette épithète comme syno- nyme de Minéralogie. (C. d'O). * ANORGANOGRAPIIIE. Anorga- nographia ( à priv.; o/i/avov, organe ; v,/«vov , organe ; '>dyoi, dis- cours). — Discours sur les corps inorgani- ques. (G. c'O.) * AKORIIYNQUES. Anorhyncha C à priv. ; p'Jy/cii, bec ; appendice de la tête ). liRLM. — Nom de la troisième famille des Vers Bothrocéphalés dans M. de Blainville { Dict. des Se. nat. , t. LVII , p. 606 ). Le renflement céphalique n'a ni tentacule ni mamelons proboscidiformes garnis de cro- chets. Ex. : Masselte, Télrubothrie , Bo- thriocéphale , clc. (P- G.) * AXORMAL ( « priv. ; norma , règle ; c'est-à-dire irrégulier, exception à la règle). BOT. — Se dit en Bot. des parties de plan- tes ou des organes présentant des altérations produites par des maladies , des dégénéres- cences, etc. (C. d'O.) * ANOROPS ( â priv.; vôpoh, brillant). Vis. — Genre de Coléoptères hétéromèrcs , famille des Hélopiens, établi par M. Dejean, aux déoens du genre Hclops de Fabricius , ANO dans son dernier Catalogue. Il le met avant les Slenochia de Rirby ; mais sa place na- turelle serait près des Eustrophus d'Illiger, qui appartiennent à la tribu des Ténébrio- nitcs. Les caract. en sont : Tète moyenne , aplatie; palpes maxillaires grands ; ti-^ et ô' articles coniques; 4'- ovoïde. Antennes velues de 12 articles ; 2^ noduleux , petit ; 5" aussi long que les trois suivants réunis; le dernier turbiné. Yeux latéraux , rétrécis sur le mi- lieu antérieur , plus larges en dessous qu'en dessus. Corselet arrondi latéralement, cintré antérieurement, tri-sinué à la base, avec deux fortes impressions longitudinales. Écusson gra^d , arrondi postérieurement. Élytres plus larges que le corselet , arron- dies conjointement à l'extrémité, à nom- breuses stries ponctuées , et doiit les points sont carrés. Corps ovalaire , aplati. M. De- jean rapporte à ce g. 5 esp., dont 1 de Ja- va , et les 2 autres de l'Amérique septen- trionale. Nous citerons parmi ces dernières Vllelops obliquatus Fabr. comme type du genre. (D. ) *ANORTniTE (i priv.; v euph.; àpOdi, droit ; qui n'est pas rectangle ). mev. — Nom donné par G. Rose h un minéral appelé Chris- tianite par Monticelli, et qui , par sa compo- sition et sa forme cristalline , a de grands rapports avec les esp. du groupe des Felds- paths. On le trouve en petites masses à struc- ture grenue dans les blocs de dolomie du mont Somma, au Vésuve, roy. feldspath. (Del.) * ANOSMIA , Bernh. ( « priv. ; v euph.; î7,!/.;, , odeur), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Ombellifères (tribu des Smyrnées, Roch.), fondé sur le SmyrniumapiîfoUmn, Willd. Son auteur (Linnœa, t. Vil, p. 608) lui assigne pour caract. : Limbe calicinal on- dulé , non denté. Pétales subradiants , obcor- diformes, surmontés d'une pointe infléchie. Fruit subdidyme, contracté bilatéralement ; méricarpes ovoïdes, 5-cost6s; côtes cquidi- stantes, 1-nervées au milieu; vallécules dé- primées, munies d'une seule bandelette; carpophore finalement 2-parti. Périsperme in- voluté (de manière à former une demi-lune sur une coupe transversale). —Herbe (indi- gène de Candie) bisannuelle, dressée, glabrej feuilles pétiolées : les inférieures surdécom- posées ; les supérieures pennées ; pétiole commun membranacé; ombelles oppositifo- ANÔ liées et terminales , sans involucre ; iuvo- lucelles oligophylles; fleurs blanches, herma- phrodites. (Sp.) AIVOSPORUM ( «vco , en haut ; (j>ro;îà , semence), bot, ph. — Genre de la famille des Cypéracées^ tribu des Fuirénées, Fenzl , formé par Nées von Esenbeck aux dépens du genre Monocephalus de Roiburgh. Il est principalement caractérisé par un ovaire surmonté d'un style simple, décidu, très entier au sommet , devenant une caryopse cartilagineuse , stipitée au moyen d'un dis- que spongieux ; indè nomen. L'unique csp. qui constitue ce genre est une herbe indien- ne , à chaume triquètre , folié h la base , et dont les épiliets, ovales, courbes, sont dis- posés en épis imbriqués-bractées, formant une sorte de capitule. (C. L.) *ANOSTÉOPHORE (àvô^noi [dépour- vu d'os], polype; ipopo? , porteur), moll.— M. Gray, dans sa nouvelle classification des Mollusques, divise en 3 ordres la classe des Céphalopodes, et il donne le nom d'Anostéo- phore à celui qui comprend le seul g. Poul- pe. Voy. ce mot, et céphalopode. (Desh.) *A]\OSTÉOZOAIRES. Anosteozoa- ria (àpriv. ; oVrc-ov, os, Çwov, animal). zooL —M. de Blainville donne ce nom à un type du Règne animal , comprenant les Ani- maux dépourvus d'os proprement dits. (C. D'O.) ANOSTOME. MOLL. — Voyez ana- STOME. (DeSII.) * ANOSTOSTOMA («vojtcs, qui n'est pas agréable; a7o>«, bouche). i>s. — Genre de la famille des Locustiens, de l'ordre des Orthoptères , établi par M. Gray ( Lond. mag.) et adopté par M. Serville {Ins. or- thopt, , suites à Buffon). Ce genre est l'un des plus extraordinaires que l'on connaisse , par une tète d'une grosseur disproportion- née avec le corps, ayant ses bords latéraux notablement dilatés; une bouche fort large, très avancée, avec le chaperon prolongé en museau ; des mandibules très robustes, den- telées et dilatées à l'extrémité ; des palpes grêles et cylindriques d'une extrême lon- gueur, surtout les maxillaires, trois fois aussi longs que les labiaux , et à peu près de la longueur de la tête , et un thorax plus étroit que la tête', en forme de selle arrondie avec le prosternura , muni de deux épines rappro- ANO 569 chées à la base.— Le type du g, est l'^. Au- stralasiœ , espèce de la Nouvelle-Hollande , et connue seulement sans ailes , n'ayant pas très probablement atteint son état parfait. M. Gray rapporte encore à ce genre VA. Locusta monstrosa , Herbst. {Nat. Fr. Berlin, t. IV), également aptère , et indiquée comme de Surinam. Enfin M. Serville croit devoir encore y rapporter le Gryllus vorax, Stoll. {Sau. pi. 4, fig. 19 et 20), que nous con- naissons seulement par cette figure , qui le représente pourvu d'ailes , et ayant une tête qui , bien que très forte , est moins grosse que celle de VA, Austmlasiœ. (Cl.) *AIVOTEA, DC. [Prod. I, p. 445) («v», en dessus), bot. ph, — Section du genre Pavonia, Cavan. (famille des Malvacécs ) , caractérisée comme il suit : Corolle comme tubuleuse par la convolution des pétales. Or- ganes sexuels longuement saillants. Péricar- f pe à coques mutiques. (Sp.) ^ *A]\OTIA. nvs.— Genre de la famille des / Fulgoriens, de l'ordre des Hémiptères, sect. '' des Homoptères , établi par Kirby (Traws. ofthe Lin. Soc. , t. XIII), et adopté par La- treille et tous les autres entomologistes. Ce genre est principalement caractérisé : !<> par les antennes, insérées en arrière des yeux, ayant leur premier article fort court, ne for- mant guère que la sixième partie du suivant : celui-ci comprimé , élargi et tronqué à l'ex- trémité, avec une soie terminale implantée dans une échancrure ; 2" par l'absence d'o- celles ; par les pattes grêles, avec les jambes mutiques. La^scule espèce encore connue de ce genre est'l'J. Bonnetii, Rirby, Burm,, Bl., de l'Amérique du Nord. (Bl.) ANOTIDE. Anotis, DC. ( à priv. ; v eu- phon.; (or(5, oreillette), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées (tribu desHédyo- tées, DC). Ce genre, que MM. Wight et Ar- nott ne considèrent que comme s. -genre des Hcdyotis, est caractérisé par M. De Can- dolle [Prodr., t. IV, p. 431) comme il suit : Tube calicinal obovc , à 4 dents pointues, per- sistantes, séparées par des sinus pointus. Co- rolle hypocratériforme ; limbe 4-lobé, pres- que aussi long que le tube; gorge presque glabre. Anthères incluses ou peu saillantes. Stigmate subbilobé. Capsule ovoïde , 2-locu- laire , couronnée du limbe calicinal , loculi- cide-2-valve au sommet ; loges 4-8-spermes. Graines ovoïdes, légèrement anguleuses. — o6* 570 ANO Herbes ou sous-arbrisseaux; feuilles oppo- sées ; stipules très entières ou dentées ; fleurs solitaires ou en corymbe , terminales. M. De CandoUe rapporte à ce g. 14 esp. (toutes indi- gènes de l'Amérique équatoriale, et la plu- part énumérées comme des Hédyotes par d'autres auteurs), qu'il groupe sous 5 s.-g. ou sect., savoir : Ereicotis , DC. , Amphio- tis, DC, et Panetos, Raûn. {l^oy. ces mots.) (Sp.) *AXOURELLE. Anoureîla{à priv.; oj,^«, queue), s YSTOL.— Genre établi par M. Bory aux dépens des Brachions de MuUer pour les esp. sans appendice postérieur ou sans queue , mais pourvues , comme les vrais Brachions , d'une enveloppe membra- neuse ou d'un têt, et portant en avant des organes ciliés, rotatoires. M. Bory place ce g. avec les Plœsconies, qui sont de vrais In- fusoires , dans sa famille des Citharoïdes. M. Ehrenberg , le premier, a distingué con- venablement des Infusoires les Systoiides , qu'il nomme Botatoria , il nomme Atiurœa le g. Anourelle , et le place dans la famille des Brachions, en le caractérisant par l'ab- sence de l'appendice postérieur, et par la pré- sence d'un point rouge supérieur qu'il nom- me un œil. Millier a décrit cinq espèces qui doivent appartenir à ce genre ; ce sont les Brachionus squamula, B, striatus, B. bi- palium, B. pala et B. quadratus. Ce der- nier a été placé par M. Bory dans son g. Kératelle , et M. Ehrenberg range le B. pa- la parmi les Brachions ; mais ce même au- teur a fait connaître plusieurs autres es- pèces d'Anourelles, les unes tout à fait nou- velles, les autres déjà reconnues ou décrites par divers naturalistes. Les Anourellcs se trouvent presque toutes dans les eaux dou- ces marécageuses ; cependant l'^. striata vit également dans les eaux de la mer Bal- tique, et l'^. biremis a été trouvée exclusi- vement dans cette mer. Leur grandeur va- rie entre 0,03 et 0,22 de mill. (Dfj.) ANOURES (àpriv. ; v euph. ; oV«, queue; sans queue). Ecaudati. rept.— Nom donné par Duméril et plusieurs autres au- teurs à une famille de la classe des Reptiles, comprenant les Batraciens, qui , aquatiques dans leur jeunesse, perdent leur queue à l'é- poque où ils deviennent terrestres. Ils se dis- tinguent des Batraciens à queue permanente par la brièveté des pattes antérieures et le ANS développement extraordinaire des extrémi- tés abdominales , ce qui les rend impropres à la marche ordinaire, et ne leur permet d'autre mode de progression que la natation et le saut. Les Batraciens Anoures sont les Crapauds , les Grenouilles, les Rainettes et les Pipas. (C. d'O.) AXOXlE.iîvs.— Foj/ez anoxïa. (D.) *AXOXYA ( à priv.; v euph.; c?j;, poin- tu). i?is.— Genre de Coléoptères pcntamères , famille des Lamellicornes , établi par M. Delaporte aux dépens du g. Ulelolontha des auteurs , dont il diflère par les caract, sui- vants : Massue des antennes composée seu- lement de 5 feuillets dans les mâles et de 4 dans les femelles ; le 2' article très court ; le 5« très allongé ; le corselet plus long , quoique sa dimension en ce sens n'égale pas celle de sa largeur. Les articles des tarses plus renflés , et garnis d'épines plus fortes à leur extrémité ; crochets du dernier article armés en dessous d'une forte dent. Jambes antérieures simples, ou à peine tuberculées. Segment anal plus grand, échahcré à son extrémité, non prolongé en pointe. Ce g. est le même que celui auquel M. Dejean donne le nom àeCatalasis dans son dernier Catalogue. 11 renferme 5 esp., dont le Melolontlia villosa de Fabricius peut être considéré comme le type. Il se trouve aux environs de Paris. (D.) AIVREDERA, Juss. bot. ph. — Gen- re de la famille des Chénopodées ( tribu des Chénopodiées), offrant pour caractères: Périanthe membranacé, 5-parti : les 2 seg- ments extérieurs carénés, munis d'une aile dorsale longitudinale; les 3 intérieurs un peu plus courts, concaves. Étam. 5, antépo- sées, insérées au fond du périanthe; fllets subulés ; anthères sagittiformes - oblongues. Point de squamules hypogynes. Ovaire ovoï- de, 1-loculaire, 1-ovulé, 5-style. Stigmates simples. Péricarpe coriace, indéhiscent, 1- sperme, recouvert par le périanthe, qui est sec et diptère. Graine verticale, à test mem- branacé. Embryon annulaire, périphérique: radiculeinfère. — Herbe grimpante; feuilles alternes; fleurs hermaphrodites, 2-bractéo- lées (bractéoles petites, concaves), disposées en épis axillaires. On n'en connaît qu'une seule esp. , qui croît aux Antilles. (Sp.) ANSER. OIS. — Synon. latin d'oiE. Voyez ce mot. (C. p'O.) ANS *AIVSERAIVAS {anser, Oie ; anas, Ca- nard ). OIS. — Section formée par M. Les- son (Tr. d'Orn.) dans son genre Anas , pour recevoir le Canard à pieds demi - palmés {Anas melanoleuca Lat.), que nous plaçons dans notre g. aivatigralle. Voy. ce mot. (Lafr.) AIVSERES ( afiser. Oie ). ois. — C'est, dans la méthode de Linné, le nom par lequel il désigne l'ordre des Palmipèdes de Cuvier ou des Nageurs de Vieillot. (Lafr.) AIXSÉRIIXE. BOT. PH. — Voyez che- NOPODIUM. ^ (C. D'O.) *ANSÉRIIVEES. Anserinœ {anserimis, qui concerne les Oies), ois.— Sous-famille de l'ordre des Palmipèdes de Cuvier et de notre fam. des Anatidées, ayant pour car. : Bec de longueur médiocre ou court, conique, élevé à sa base, où il est plus haut que large, rétréci en avant , garni latéralement de la- melles en forme de dents souvent apparentes sur ses bords. Pattes assez élevées, et placées, sur le tronc, presqu'à l'équilibre du corps; doigts de longueur médiocre, terminés par des ongles courts et assez obtus , réunis par une membrane entière ou presque entière. Habitudes marcheuses et paissantes. Malgré les grands rapports de forme qui existent entre les Oies et les Canards pro- prement dits, ou Anatinées, nous avons cru indispensable d'en former une sous-famille particulière : car, outre une plus grande élé- vation des tarses placés plus en avant, et une forme de bec moins déprimée et plus conique que chez les Canards , nous leur avons re- connu des habitudes bien différentes et dé- pendantes de ces deux causes. Ainsi elles sont beaucoup plus marcheuses et plus nageu- ses ; et, tandis que le bec déprimé et spa- tuliforme des premiers leur sert à recueillir sur l'eau une nourriture moitié animale et moitié végétale, le leur, de forme conique, plus court, et, par conséquent, plus fort, indique un autre genre d'alimentation , qui consiste effectivement à arracher ou à paître l'herbe , qui fait le fond de leur nourritu- re. Cette différence bien marquée dans l'ali- mentation se reconnaît dès que les petits sont éclos. Les jeunes Canards sauvages, au sortir de l'œuf, se jettent à l'eau ; et, loin de chercher à en gagner les bords, ils y restent constamment avec leurs mères pour y cher- cher leur nourriture, consistant en insectes ANT 871 et moucherons de toute esp. qui voltigent à sa surface, et qu'ils poursuivent et attrapent en nageant avec une promptitude incroya- ble. Ils y joignent encore les insectes aquati- ques et tout ce qu'ils peuvent saisir en barbot- tant sur les rives. Les jeunes Oies sauvages, au contraire, à peine écloses, s'acheminent avec leur mère vers des terrains herbus, et leur première nourriture se compose des pointes des feuilles de graminées , que leur mère arrache et dépose devant elles tout en parcourant le sol ; mais bientôt elles s'exer- cent et parviennent elles-mêmes à arracher ces pointes d'herbes , qu'elles paissent réelle- ment et qui leur suffisent. Cette nourri ture est donc toute végétale, tandis que celle des jeu- nes Canards est presque exclusivement ani- male. D'après les caractères de forme que nous avons assignés à nos Ansérinées, les Berna- ches, à bec plus court et plus conique , à tar- ses plus élevés , à corps plus court , doivent être considérées comme les espèces-types de cette sous-famille; elles ont aussi la marche beaucoup plus facile et plus rapide que les Oies proprement dites. Notre sous-famille des Ansérinées com- prendra donc le seul genre oie, Anser, et les deux sous - genres Bernache et Oie. Voy. OIE. (Lafr.) *ANTACA]\THUS,L.C.Rich., Mss. (âv-ci, à l'opposé; axKv^a, épine). BOT. PH. — Synon. du g. Scolosanthus , Vahl, de la famille des Rubiacées. (Sp.) ANTALE. MOLL. — (Un des synonymes de Dentale.) Nom d'une famille d'animaux mollusques que, jusqu'aux recherches de MM. Deshayes et de Blainville, on classait parmi les Annclides. (P. G.) * ANTARCTÏA ( àv7«/5^TKo'«, antarcti- que , austral ). rvs. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Féroniens , étabU par M. Dejean dans son Species général, et auquel il assigne les car. suivants : Les trois premiers articles des tarses antérieurs dilatés dans les mâles, aus- si longs que larges , et fortement cordifor- mes; dernier article des palpes allongé, pres- que cylindrique , et tronqué à l'extrémité. Antennes filiformes et assez allongées. Lè- vre supérieure en carré moins long que lar- ge, légèrement échancrée antérieurement. Mandibules peu avancées, assez fortemcnl 572 ANT arquées et assez aiguës ; point lie dent au milieu de l'échancrure du menton. Corselet presque carré ou légèrement cordiforme. Élytres assez allongées, presque parallèles et légèrement sinuées à rextrémité. M. Dc- jean a établi ce nouveau genre sur plusieurs esp. de l'extrémité de l'Amérique méridio- nale, et c'est pour désigner le pays qu'elles paraissent habiter exclusivement qu'il leur a donné le nom générique d''Antarctia. Ces Carabiques sont de moyenne taille, toujours ailés, de couleur métallique, et ont les plus grands rapports de forme avec quel- ques Amara et quelques Uarpales. W. Dejean , dans son dernier Catalogue , en mentionne 13 esp., dont 6 du Chili, 1 des îles Malouines , et G de Buénos-Ayres. Nous citerons parmi ces dernières VAnt. carnifex Fabr. comme type du genre. (D.) ANTÉDILUVIEN ( Ante , avant ; di- luvium, déluge), géol. — Cette dénomina- tion , introduite en France par les géologues anglais , s'applique aux formations alluviales qu'on suppose avoir précédé la grande cata- strophe dont parle la Genèse. On reconnaît aujourd'hui que l'on a abusé de ce mot en confondant sous un même nom des dépôts terrestres d'époques différentes ; et M. Bron- gniart en a restreint l'emploi à la désignation des terrains de trass et d'alluvion qui ont précédé la période animale. On donne le nom d'' Antédiluviens aux Animaux qui se trouvent dans les terrains de transport appelés Diluviens : tels sont les Mastodontes, les Éléphants , les Tapirs, etc., quelques uns appartenant à des genres per- dus , d'autres ayant disparu du continent européen. Ce terme s'emploie en général pour désigner tout ce qui paraît remonter à une haute antiquité. (G. d'O.) AlXTENiXAIUE. Antennarius, Com- merson. poiss. — L'habile naturaliste, com- ! pagnon de Bougainville , que je cite ici , I Commerson, avait eu l'idée d'établir sous ! cette dénomination le g. de Poissons dont M. Cuvier a donné la monographie dans les Mémoires du Muséum, sous le nom de Chi- ronectes. ( Voy. ce mot. ) M. de Lacépède et M. Cuvier, en se servant des manuscrits de Commerson, ont cité la dénomination de ce voyageur dans leur Synonymie. (Val.) * ANTENNAIRES. Antemiaria (an- tenna, antenne). iNS. — M. Robineau-Des- AiNT voidy nomme ainsi deux petites pièces sou- dées ensemble qu'on remarque sur la tète des Diptères de la famille des Muscides ou Myodaires, et sur lesquelles sont implantées les antennes. Ces deux pièces sont quelque- fois susceptibles de mobilité, et font saillir, au côté interne du premier article, deux petites crêtes ou squamules qui portent le nom de pièces inter-antennaires ( inter-an- tennaria ). (D.) Al\TEi\IVARIA,Link(A'o«t;. Joî(rn.rfe Bol. de Schrader, t. III) {antenna, antenne). BOT. en. — Genre de Champignons apparte- nant aux Ilypomycetes de Link et aux l'c- risporiacées de Fries, caractérisé par des filaments en forme de thallus, couchés, ra- mcux, articulés, entrelacés, et supportant, principalement vers leur base, des sporan- ges globuleux remplis de matière gélatineuse et de spores moniliformes. Pendant long- temps on a ignoré la fructification de ce g., dont on ne connaissait qu'une espèce , le Torula fuliginosa, de Pcrsoon, qui croît sur les pins , et en recouvre les rameaux et les feuilles d'une couche filamenteuse, noire, souvent très épaisse. Comme l'auteur du Synops. fungorum ne l'avait jamais observé qu'à l'état stérile, il l'avait placé dans le g. Torula, dont les filaments présentent les mêmes caract.; mais le professeur Link ayant observé les organes de la fructification sur 1'^. ericophila, qui croît en Portugal sur VEri- caarborea, les caractères génériques ont dû être modifiés. Dans la France méridionale, on en rencontre une troisième espèce sur les Cistes ligneux. M. Fries a cru devoir ré- unir à ce genre le Racodium cellare de Persoon, espèce de feutre noir composé de filaments extrêmement ténus que l'on trou- ve sur les tonneaux, dans les caves; les fila- ments sont bien rameux, articulés ou cloi- sonnés, et les petits globules noirs que l'on observe ne sont pas des sporanges, mais bien des excréments d'Insectes, ainsi que je l'ai constaté un grand nombre de fois. (LÉv.) AIVTEIMXARI A {Antenna , antenne). BOT. PH. — Les Antennaria sont des her- bes vivaces , quelquefois sous-frutescentes , garnies de feuilles entières, blanchâtres et tomenteuses à leur face inférieure, portant des capitules disposés en corymbe , et dont I les folioles de l'involucre sont blanches ou AINT lavées de rose ou de brun , mais jahiais jau- nes comme celles de la plupart des Gna- phaliées. Les plantes de ce genre, employées en médecine, sont connues sous le nom de Pted-de-chat. M, R. Brown , qui les a, le premier, nettement circonscrites , leur assi- gne les caractères botaniques suivants : In- volucre imbriqué, scarieux , coloré. Récep- tacle dépourvu de paillettes, scrobiculé. Fleurs dioïques : les mâles à anthères gar- nies d'appendices basilaires. Stigmates tron- qués ; poils de l'aigrette en forme de pin- ceaux , ou épaissis au sommet ; les femelles à limbe court , dépourvues d'étamines ru- dimentaires, et munies d'une aigrette à soies capillaires. (J. D.) ANTEIVIVARIÉES {antmna, anten- ne ). BOT. PH. — Une des divisions de la sous-tribu des Gnaphaliécs , qui renferme les genres dont les capitules sont indépen- dants les uns des autres, multiflores, dioï- ques, subdioïques ou monoïques; les fleurs mâles pourvues d'un style très simple , eq forme de massue, et tronqué au sommet; le réceptacle dépourvu de paillettes , ou en ayant seulement vers sa circonférence. (J. D.) ANTEIVXAUIUS. poiss. - Voyez ANTENiwiRE. (Val.) AIXTEJXXES. Antennœ. zool. — On nomme ainsi des organes appendiculaires, mobiles, composés d'un plus ou moins grand nombre d'articles , de formes très variées , plus ou moins développés, et situés sur la tète de la plupart des animaux articulés , à sa- voir : au nombre de deux, de quatre et quelquefois de cinq , dont un impair, chez les Néréides , dans la classe des Annélides ; de deux et le plus souvent de quatre chez les Crustacés , à l'exception des Limules , qui en sont privés (à moins qu'on ne prenne pour des antennes les deux corps articulés qu'ils présentent à leur partie antérieure, et que Savigny assimile, avec plus de raison, à la seconde paire de pieds -mâchoires des Crustacés, ou aux mandibules des Arachni- des); et enfin de deux seulement chez les Myriapodes et les Hexapodes ou les Insectes proprement dits, c'est-à-dire non compris les Arachnides , qui sont également dépour- vues de ces organes, comme les Limules. Considérées anatomiquement , les Anten- nes se composent d'une quantité variable de \ ANT 573 pv'tits articles cornés ou coriaces à l'exté- rieur, tubulaires et perforés dans toute la longueur de leur axe, et renfermant une substance molle et membraneuse, qui reçoit les derniers rameaux des nerfs et des trachées de l'extrémité antérieure du corps. Savigny a le premier constaté l'existence des antennes dans les Néréides. Avant lui, ces parties étaient considérées comme des Tentacules ou des Cirrhes. Elles sont peu rétractiles , de forme variable , en nombre pair ou impair, courtes, et de deux ar- ticles seulement dans le premier cas, comme dans les g. Lycoris, Nephtys, Aricie, Glycère, Ophélie, Hésione, Myrianc, Phyl- lodocé ; longues et composées de beaucoup d'articles, dans le second cas, comme dans le g. SylUs. La plupart des Crustacés ont 4 antennes. Chez les Décapodes, elles sont tantôt petites et tantôt très longues; dans le premier cas, les intermédiaires sont ordinairement ca- chées dans un creux, où elles sont repliées, et, dans le second, elles sont à découvert, et presque aussi longues que les latérales. Dans l'ordre des Stomapodes , les antennes in- ternes se terminent par trois filets , tandis que les externes n'en offrent qu'un seul ; la base de celles-ci est composée d'un grandi nombre d'articles groupés entre eux et pla- cés sur des plans différents. D'autres Crus-^ tacés offrent une disposition semblable ; et, sous ce rapport, leur base diffère beaucoup de celle des mêmes parties dans les autres animaux articulés. Dans l'ordre des Amphi- podes , les antennes sont presque toujours en forme de soies, et placées par paire, les unes au dessus des autres, sur une tète dis- tincte; dans celui des Isopodes, elles ont une disposition à peu près semblable : les latérales sont toujours sétiformes et compo- sées de 8 articles; les intermédiaires sont quelquefois si petites, qu'on les aperçoit à peine. — Dans le dernier ordre, celui des Branchiopodes, les antennes sont au nombre de 4 ou de 2 seulement, et de formes très variées. Elles sont ou simples, ou velues, ou en pinceaux , dans le g. Lyncée ; rameuses dans le g. Daphnis ; en pinceaux dans le g. Cypris ; velues dans le g. Cythérée ; capillai- res dans le g. Branchipei celles du g. Cy- clope sont divisées en trois articles, et plus grosses et plus courtes chez le mâle que cher 574 KKÏ la femelle ; les antérieures sont petites et composées de 3 articles , et les postérieure's plus longues et composées de 4 articles dans le g. Afgule; enfin dans le g. Zoé, les qua- tre antennes sont placées à peu près sur la même ligne ; les internes sont assez grosses, à articles peu distincts, avec un petit appen- dice cylindrique près de leur extrémité, et au devant est un article conique , garni de poils du côté intérieur; les externes sont très courtes , grêles et slyliformes. Les Myriapodes n'ont que deux antennes , comme les Hexapodes; elles sont courtes, un peu plus grosses vers le bout ou filiformes, et composées de 7 articles dans les Chilo- gnathes ; longues, sétacées et composées d'un grand nombre d'articles dans les Chilopo- des. De tous les animaux articulés munis d'antennes, les Insectes ou Hexapodes sont ceux chez qui ces organes offrent la plus grande variété de formes. Chez eux , l'ar- ticulation des antennes avec la tête ren- tre dans celles que M. Strauss nomme co- tyloïdiennes. La base du premier article se renfle , surtout chez les Coléoptères et les Hyménoptères, et est reçue dans une ca- vité de la tête [toruhis , Kirby), ordinaire- ment arrondie, très lisse également, et ta- pissée , excepté à la partie centrale , d'une membrane épaisse. Le bulbe est percé à son extrémité pour donner passage aux muscles et aux nerfs que contient l'antenne; les bords de l'ouverture ont de chaque côté une légère échancrure, et sont garnis d'un li- gament membraneux qui s'unit à la mem- brane de la cavité, au centre de celle-ci. Cette sorte d'articulation imprime à l'anten- ne un mouvement de rotation dans tous les sens. Dans les deux ordres que nous venons de nommer, la rotule est quelquefois très grande, comme séparée du reste de l'article par un étranglement bien marqué, et fait une saillie hors du torulus. On pourrait alors la prendre pour un article distinct; mais en l'examinant avec attention, on aper- çoit promptement qu'elle n'a pas de mouve- ment propre, et qu'elle n'est qu'un simple renflement du premier article. Le torulus , de son côté , pourrait également quelquefois donner lieu à une semblable méprise, lors- que ses bords sont relevés et qu'ils prennent la forme d'un tubercule plus ou moins sail- AiM lant, évasé et à bords inégaux; mais son union intime avec la tête ne peut laisser au- cun doute à cet égard. La partie de la tête où cette articulation a lieu , en d'autres termes , l'insertion des antennes, présente d'assez nombreuses varia- tions, dont les principales s'expriment par les termes suivants, d'un usage fréquent dans l'entomologie descriptive. Les antennes sont dites : Préoculaires(pr(P- oculares), lorsqu'elles sont insérées devant les yeux; ex. : Chrysis, Carabus , etc.; Interoculaires (interocMiares), quand el- les sont placées sur un point quelconque entre les yeux; ex. : Leptura, Haliplus, Reduvius, etc.; Inoculaires {inoculares), si elles sont insé- rées .dans une échancrure des yeux, qui sont alors plus ou moins réniformes et les entourent partiellement à leur base; ex.: un grand nombre de Longicornes; Suboculaires [suboculares] , lorsqu'elles sont placées au dessous des yeux; ex. : Ful- gora, Nepa; Rostrales (rostraZes), si elles sont portées sur un prolongement de la tête ou bec : c'est le cas où leur éloignement des yeux est le plus considérable ; ces derniers restant toujours à la base du bec ; ex. : la majeure partie des Curculionites ; Supérieures {superiores ), quand elles sont situées sur le vertex ; ex. : quelques Longicornes ; Inférieures {inferiores) , lorsqu'elles sont insérées sous la tête; ce qui a lieu quand l'épistome et les joues sont dilatées et re- couvrent les parties de la bouche et celles qui sont adjacentes. Les antennes sont alors situées à l'angle intérieur de la jonction des joues et de l'épistome sur le front ; ex. : Co- pris, Ateuchus. Quant à leur situation relative, c'est-à- dire la distance qui les sépare l'une de l'autre, les antennes sont dites : Écartées [distantes, remotœ), lorsqu'elles sont éloi- gnées l'une de l'autre à leur base ; ex. : Bu- prestis rustica, et la majeure partie des Coléoptères ; Rapprochées {approœimatœ) , quand elles sont séparées à leur base par une distance peu considérable ; ex. : Donacia, Galeruca; Contiguës [contiguœ] , si elles se touchent presqu'à leur base; ex. : Imatidium^ ANT Connées (connafœ, coadunatœ, cohéren- tes) , lorsqu'elles sont réunies à leur base ; ex. : Conops, Ceria. De leur proportion, — Pour exprimer les différences de longueur des antennes . on les compare, sous ce rapport, aux autres parties du corps. On dit qu'elles sont très courtes {brevissimœ), lorsqu'elles sont plus courtes que la tète; ex. : Coccinella; Courtes {brèves), quand leur longueur é- gale celle de la tète ; ex. : Hister; Médiocres (médiocres), si elles sont aussi longues que le corps ; ex. : Callidium vio- laceum ; Longues {longœ), quand elles dépassent le corps en longueur, mais de peu ; ex. : Mo- nohammus sutorj Très longues ( iongfissmce ), lorsqu'elles sont considérablement plus longues que le corps ; ex. : un grand nombre de Longicor- nes parmi les Coléoptères, et le genre Adèle dans les Lépidoptères. De leur structure. — Les Antennes sont composées d'un plus ou moins grand nom- bre d'articles, qui, en général, ont chacun leur mouvement propre , ce qui permet à l'animal de les fléchir dans tous les sens. Chaque article se joint au précédent, tantôt par articulation cotyloïdienne, tantôt au moyen d'un ligament, sans qu'il y ait en- châssement d'un condyle dans une cavité. En général , ces articles sont placés bout à bout ; mais , dans beaucoup de cas , leur disposition est telle , que le premier , qu'on nomme basilaire ou scapus , forme un an- gle plus ou moins aigu avec le reste de l'antenne; ce qui a fait appeler coudées, brisées ou géniculées igeniculatœ) , les an- tennes ainsi conformées. Telles sont celles des Lamellicornes , des Curculionites-Go- natocères , et d'un grand nombre de femel- les et de neutres chez les Hyménoptères. Dans les antennes coudées , le scapus for- me à lui seul la moitié de leur longueur ; dans celles qui sont droites {rectœ) , cet ar- ticle se distingue toujours des autres , soit parce qu'il est plus gros ou plus long , soit parce qu'il affecte une forme particulière. Quant au reste de l'antenne , on le divise en tige {caulis) , et en massue {clava) lors- qu'elle s'épaissit vers son extrémité : c'est ce qu'on remarque dans toutes les anten- nes coudées , et dans beaucoup de celles ANT &7S qui sont droites , telles que celles des Co- léoptères clavicornes et des Lépidoptères diurnes ou Rhopaloc'eres. Le second article des antennes , qui forme le premier de la tige {pedicellus, Kirby ) , ne mérite pas moins d'attention que le scapus sur lequel il s'insère. Tantôt il est très grand et forme à lui seul le tiers ou la moitié de la lon- gueur de l'antenne , comme dans les Mêla- sorties, et tantôt il est à peine visible et soudé avec le troisième, comme dans les Longicornes. Quant aux autres articles, leur dimension varie autant que leur forme, ainsi que nous le verrons plus bas. Maintenant , si nous considérons les an- tennes sous le rapport du nombre des arti- cles dont elles se composent, nous verrons que ce nombre est extrêmement variable , et que , si la nature a suivi un plan à cet égard , il est encore à deviner. Cependant , eomnie on a remarqué que les antennes des Coléoptères sont presque toujours com- posées de onze articles , on s'est accordé à re- garder ce nombre de onze comme la règle dans cet ordre d'Insectes, et tout ce qui s'en écarte comme une exception. On a d'ailleurs supposé que , si l'on ne les aper- çoit pas tous dans certains genres, ceux qui paraissent manquer n'en existent pas moins, et seraient visibles comme les autres , s'ils n'étaient soudés entre eux ou avec ceux qui les avoisinent. Aussi il en serait des anten- nes comme des tarses , qu'on prétend être toujours composés de cinq articles, bien que , dans plusieurs familles , il soit impos- sible d'en distinguer plus de quatre , trois ou même deux , avec la loupe la plus for- te. Quoi qu'il en soit de cette théorie, qui repose sur une idée philosophique [ l'unité de composition ) , toujours est-il qu'au delà de onze , le nombre des articles des anten- nes ne paraît plus assujetti à aucune règle. Ainsi on en compte douze chez le Cebrio gigas et certaines Chrysom'eles t\ Saperdes ; vingt chez le mâle du Prionus imbrioornis , dont la femelle n'en a que neuf; trente- deux chez la Rhipicera marginata , et jus- qu'à trente-huit chez d'autres esp. du même g. Les Orthoptères offrent surtout les plus grandes anomalies sous ce rapport. Quelques Sauterelles ont quatorze articles, d'autres seize , et quelques unes vingt-cinq. Ils sont au delà de trente chez les Mantes; mai J576 ANT nallepart, dans cet ordre, ils ne sont plus nombreux que chez les Blattes, chez qui l'on en coraplc jusqu'à près de cent cin- quante. On a remarqué, en outre, que, chez ces Insectes , le nombre des articles varie non seulement d'une espèce à l'autre , mais dans une miîme esp. Pans les Hémiptères , ils suivent la même progression que chez les Coléoptères, c'est-à-dire qu'on en compte depuis deux ( g. Flata ) jusqu'à onze ( g. Coccus). Tous les Lépidoptères , à l'exception du genre Hépiale, ont les antennes com- posées d'un nombre considérable d'articles, souvent si minces et si peu distincts , qu'il est presque impossible de les compter mê- me avec l'aide d'une forte loupe. Il en est de même de la tribu des Ichncumonides parmi les Hyménoptères ; mais d'autres tribus du même ordre se rapprochent à cet égard de la loi générale. Ainsi , les esp. pourvues d'un aiguillon ne possèdent que douze articles chez les femelles, et treize chez les mâles. Les Tenthrédines et le reste de l'ordre présentent sous ce rapport des variations si nombreuses, qu'il serait impos- sible de les énumérer brièvement. Enfin, chez les Diptères, il paraît y avoir deux types généraux : l'un composé des anten- nes des Tipulaires , qui ont de quatorze à seize articles , et le second qui embrasse tout le reste de l'ordre, où elles ne dépas- sent jamais trois articles ; mais il est à ob- server que le premier, qui a reçu dans cet ordre le nom de palette , paraît assez sou- vent formé de plusieurs articles soudés en- semble. Les antennes qui ont beaucoup d'articles se disent multi - articulatœ ; celles qui en ont peu , pauci - articulatœ. Lorsque le nombre de leurs articles est susceptible d'ê- tre compté , on les appelle bi-articulés , tri- articulés , quadri-articulés. Les articles dont se composent les anten- nes offrent dans leur forme d'innombrables modifications, qui influent sur celle de l'an- tenne en général. Toutefois , ces modifica- tions peuvent être ramenées à un certain nombre de types, dont nous allons faire connaître les principaux, en divisant les An- tennes en Régulières et en Irréguli'eres. Parmi les premières , on nomme : Sélacécs ( setaceœ ), celles qui diminuent AiNT de grosseur de la base au sommet ; ex. : te* Sauterelles; etc.; Sétiformes ( se^j/brmes ), celles qui sont courtes et rigides , et vont en diminuant de la base au sommet , où elles se terminent en pointe allongée et très aiguë; ex. : les Libellules; Filiformes {fiUformes) , celles qui gardent le même diamètre dans toute leur longueur; ex. : les Carabes; Fusiformes {fusi formes , celles qui sont renflées dans le milieu, en forme de fuseau ; ex. : les Z y gènes, les Sésies; Prismatiques (prismaticœ) , celles qui of- frent trois côtés presque égaux ; ex. : les Sphynx; Ensiformes {ensiformes) , celles qui sont en forme de lame d'épée ; ex. : les Truxa- les; Moniliformes ( moniliformes ) , celles qui sont composées d'articles globuleux , arron- dis et disposés comme les grains d'un cha- pelet ; ex. : les Tcnébrions; Perfoliées (perfoliaiœ) , celles dont les ar- ticles sont discoïdaux , et portés par un pé- doncule qui semble les traverser ; ex. : les Lagries ; Imbriquées {imbrîcatœ), lorsque les arti- cles sont concaves d'un côté, convexes de l'autre, et s'emboîtent l'un dans l'autre ; ex. : les Viapères; Feuilletées {foliatœ)o\i lamellées (iameî- latœ) , celles dont les articles terminaux se dilatent en lames plus ou moins minces et larges , lesquelles s'épanouissent ou se fer- ment à la manière des branches d'un éven- tail ou des feuillets d'un livre; ex. : le Uanneton foulon; Épaissies {incrassatœ). Ce mot , employé seul , indique un grossissement dans une partie quelconque de l'antenne. Si ce gros- sissement est subit, on dit que les antennes sont subitement épaissies {subito incrassa- tœ) ; s'il a lieu graduellement de la base au sommet , elles sont dites sensim incrassa- tœ ; Noueuses (nodosœ), celles qui ont un ou plusieurs articles disproportionnément plus gros que ceux qui les avoisinent ; ex. : Me- loë ; Atténuées {altenuatœ), celles qui sont disproportionnément grêles dans une partie quelconque de leur longueur ; comme pour A NT les antennes épaissies, on dit qu'elles sont subitement ou graduellement atténuées [sm- bito vel sensim atténuâtes); En scie [scrratœ) , celles dont chaque ar- ticle se prolonge du côté interne en une dent de scie ; ex. : les Buprestes; Pectinées [pectinatœ), celles dont la tige est munie de chaque côté d'une rangée de petites branches parallèles imitant les dents d'un peigne ; ex. : un grand nombre de Bom- byx; Plumeuses ou penniformes [penni formes) , celles qui ressemblent aux grandes plumes des Oiseaux ; ex. : mâles d'un grand nombre de Phalenides ; Rameuses [ramosœ) , celles qui sont gar- nies d'un côté de deux ou trois longues bran- ches irrégulières; ex. • le g. Phengodes ; Flabellées [flabellotœ) , celles dont les articles , excepté ceux de la base , envoient intérieurement de longs rameaux flexibles et aplatis; ex. : Tetralobus flabellicornis; Palmées (pa/maîœ), celles qui sont très courtes, et qui envoient extérieurement quelques longues branches ressemblant à des doigts ; ce qui leur donne quelque rap- port avec une main ; Subulées ( subulatœ ) , celles qui sont cy- lindracées inférieurement , et se terminent en une pointe roide et aiguë comme une alêne ; Capillacées [capiUaceœ) , celles qui se ter- minent par un filet capillaire, articulé ; Mucronées {mucronatœ), celles qui se ter- minent par une pointe courte et mousse ; ex. : le g. Scotobms; A aigrettes (aristatœ), celles qui se termi- nent par un article en forme de palette , et portant une soie latérale nue ou garnie de poils; ex : les Muscides ; En massue ( clavatœ ) , celles dont les ar- ticles terminaux deviennent graduellement plus gros; Capitées {capitatœ), celles dont les articles se renflent subitement pour former la mas- sue. Cette dernière ofl"re dans sa composition des différences très remarquables. Elle est fissile {fissilis), lorsque les articles ont la forme de feuillets , et peuvent s'ou- vrir et se fermer comme ceux d'un livre ; ex. : le g. Melolontha; Tuniquée ou enveloppante ( tunicata ) , lorsque l'un des articles de sa base est creu- | T. I. ANT 577 se en entonnoir , et recouvre plus ou moins les suivants ; ex. : le g. Lethrus; Solide {solida) , lorsqu'elle ne consiste qu'en un seul article , ou que, s'il y en a plusieurs , ils sont à peine distincts, et com- me soudés ensemble; ex. : les g. Bhina, Hister; Renflée (inflata), lorsqu'elle est d'une grosseur disproportionnée avec le reste de l'antenne , et paraît comme gonflée. Quant aux antennes irréguhèrcs, elles af- fectent , en général , des formes si bizarres, qu'il n'existe pas de terme de comparaison pour les exprimer. Du reste, elles rentrent plus ou moins dans l'un des types que nous venons de designer , et ne se rencontrent que dans un petit nombre d'espèces, parmi lesquelles nous citerons pour exemple les mâles du g, Cerocoma, et le g. Paussits. Les antennes sont rarement glabres; le scapus, la tige , la massue , ou tous les trois à la fois, sont plus ou moins tomenteux ou ve- lus. Souvent aussi, comme dans les Prioniens, elles sont rugueuses ou hérissées de tubercu- les, de piquants, d'épines, etc. On leur ap- plique alors les termes que nous avons indi- qués plus haut en parlant de ces excroissan- ces. Après avoir fait connaître les formes extrê- mement variées des antennes, il nous reste à parler de leur position lorsque les Insectes sont en repos ou en mouvement. Dans le pre- mier cas, la plupart se contentent de les ra- mener sur le dos en les y appliquant plus ou moins exactement (Longicornes), ou sur les bords latéraux de la tête du thorax et du corps (Carabiques, Mélasomes, Noctuélites, etc. ) ; mais d'autres sont pourvus de cavités spéciales dans lesquelles elles sont reçues to- talement ou en partie. Tantôt ces cavités sont creusées sur les côtés inférieurs du prothorax, comme dans quelques Élatérides(P- ex},udi , œil ). BOT. PII. — Ce genre est synonyme de Pallenis , Cast. (J. D.) *AlVTIIAXIA(i:v5&î, fleur; «|«, méri- te). INS. — Genre de l'ordre des Coléoptè- res pentanières, famille des Sternoxes, tribu des Buprestides , établi par Eschscholtz , et adopté par la plupart des autres entomolo- gistes. Voici les caract. assignés à ce g. par MM. Delaporte et Gory, dans leur belle ico- nographie de cette tribu : Palpes maxillai- res à 3 articles visibles : le 1<=-^ long , un peu arqué; le 2= conique, le 3« ovalaire. Palpes labiaux de o articles serrés, courts; le dernier un peu pointu. Labre un peu transversal, bilobé en avant. Menton en pentagone régulier. Languette transversale , velue en avant. Mâchoires à lobe externe , grand, arrondi; l'interne petit, aigu, arqué. Mandibules fortes , arquées , offrant une forte dent interne. Antennes de M articles : le 1" grand ; le 2" petit , globuleux ; le 3= presque de la grandeur du l"^-^, conique; tous les autres courts, égaux, transversaux, formant une forte dent au côté externe. Tarses à deux 1"^ articles coniques, les deux suivants cordiformcs, le dernier allon- gé ; crochets moyens. MM. Delaporte et Gory décrivent et figu- rent 38 esp. d''Anthaxia dans leur ouvrage précité. M. Dejean en désigne 44 dans son dernier Catalogue , dont 25 d'Europe , 9 du Cap de Bonne-Espérance, 1 du Sénégal, et 8 de l'Amiuique. La plupart de ces csp. sont AiM de petite taille , de forme assez large et a- plalic , et de couleurs métalliques très bril- lantes. Elles se tiennent ordinairement sui le tronc des arbres exposés au soleil , et s'envolent facilement lorsqu'on veut les sai- sir. Kous n'en citerons que quelques unes : lol'yl. manca, Buprcstis ttZ. Fabricius , qui peut être considérée comme le type du g., c'est le Richard rubis de Geoffroy. Il est commun aux environs de Paris , où on le trouve, en mai , sur le tronc des ormeaux , réuni quelquefois en assez grand nombre ; 2" VA. salicis, Buprest. id. Fabricius, qui se trouve également en mai sur le saule; mais plus rarement; et 3° VA. umbellata- ruiïTb , Buprest. id. Fabricius , qui est très commun sur les Ombellifères, dans le midi de la France. (D.) AIVTHÈLE. Anthela ( àv9..>tov , petite fleur). BOT. — Dénomination imposée par Meyer , dans son travail monographique du g. Juncus , à l'inflorescence spéciale de ces sortes de plantes. (C. L.) * ANÏIIÉLÉPHILE. Anthelephila (àv9<:\vi , sorte de fleur ; (piloç, ami), evs. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille desTrachélides, établi par M. Hope, sans in- dication de caract., dans la tribu dcsAnthi- cides , et auquel il rapporte deux esp. qui vivent dans le sable , sur les bords du fleu- ve Hoogly, dans les Indes orientales, et qu'il nomme, l'une A. rupcoUis, et l'autre A. mutillaria. Ces deux esp., figurées dans les Transactions de la Soc. entom. de Londres, l" vol. , 1834 , pi. 7, fig. 8 et 9, ressemblent à des Mulilles. (D.) ANTHÉLIE (àv9^>jov, petite fleur). POLTP. — Genre établi par 31. Savigny, et se composant de Polypes dont la structure in- dividuelle ne difl"ère guère de celle des Lo- bulaires ou Alcyons proprement dits , mais dont le tissu tégumentaire commun , au lieu de s'élever en une masse arrondie ou lobée , s'étend en plaque mince. L'espèce qui a ser- vi de type pour l'établissement de ce genre est figurée dans le grand ouvrage sur l'E- gypte ( Hist. nat., t. 2, Polypes, pi. 1, fig. 7 ). (M. E.) * ANTHELMINTHIQUE («vrt, con- tre; D/jLivi, Boi, ver ). — Syn. de vermifw- ge. royci; ce mot. (C.i>'0.) ANTHEMA, Medicus [Malv., p.42;.— 1 Mœnch. (Melh., p. G12). — Lavaterœ secl. ANT Antlmna, DC. {Ptodr. I, p. 439) (av0v,'/« , (leur). BOT. PII. — Genre ou sous-genre de la famille des Malvacées , fondé sur le Lavu- tera arborea, Linn. , et quelques autres esp. de Lavatères. Toutefois, il est beaucoup moins voisin des Lavatera que des Malva, car il ne diffère absolument de ces dernières qu'en ce que les 3 bractées caliculaires, au lieu d'être parfaitement libres, sont soudées par la base. (Sp.! AIVTIIEMIDÉES (àv9£«t;, fleur'). BOT. PII. — Tribu du groupe des Compo- sées-Sénécionidées , portant des capitules presque constamment hétérogames , et mu- nis de fleurons femelles ou neutres; les an- thères dépourvues d'appendices basilaires ; les rameaux des styles tronqués, barbus, fort rarement terminés par un cône; les fruits, cylindriques, anguleux ou comprimés dans les fleurs du rayon, sont ordinairement ter- minés par une aigrette en forme de couron- ne ou plus rarement formée de squammelles capillaires. (J. D.) ANTHEMIOPSIS {à^ee^U, Anthé- mis ; o>, aspect ; qui ressemble à l'Anthemis). BOT. PH. — Nom donné par M. Bojer à une plante qui fait partie du g. Wollastonia. (J. D.) ANTHEMIS ( à^ide/Mig, petite fleur; fleuron ). bot. ph. — Ce genre fait partie de la tribu des Sénécionidées parmi les Composées. Il a pour caractère des capitu- les multiflores hétérogames; les fleurs du rayon ligulées, femelles; celles du disque tubuleuses , 5-dentées , hermaphrodites ; le réceptacle, convexe , conique ou oblong , est couvert de paillettes membraneuses, placées entre les fleurons. L'involucre est composé d'écaillés peu nombreuses , imbriquées. Les rameaux des styles sont dépourvus d'ap- pendices. Les fruits, cylindracés ou obscuré- ment tétragones , striés ou lisses , sont , en général , terminés par une aigrette membra- neuse, très courte, entière ou dimidiée , munie parfois d'une oreillette au côté inter- ne. — Les Anthémis , connues sous le nom de Camomilles, sont des plantes herbacées, originaires en grande partie de la région méditerranéenne ; leurs feuilles sont très finement découpées; les capitules, ordinai- rement pourvus de rayons blancs , les ont cependant d'une belle couleur jaune dans une seule esp., l'^. tinctoria. En médecine, ANT 583 on emploie les capitules de plusieurs esp. de ce g. ; tout le monde connaît la Camomille romaine, dont la plupart des fleurons du centre se sont convertis, par la culture, en demi-fleurons de couleur blanche. (J. D.) ANTIIEMOIDES («v9£//.rç, petite fleur, ercTt/î, apparence), bot. pu. — IVom donné par M. Lessing à une division du g. Sphéno- (jyne. (J. D.) AIVTIIEXAIVTHIA, P. de B. bot PU. — Genre de la famille des Graminées , syn. du g. Tricholœna de Schrader. (C. L.) AIVTHEPHORA ( «v9< , fleur ; fofîdi , porteur ). bot. pu. — Genre de la famille des Graminées , tribu des Panicées , formé parSchuber [Gram., t. 3i), et caractérisé ainsi : Épillets biflores ( dont la fleur infé- rieure neutre , les supérieures hermaphro- dites ) , quaternés - connés à k base. Glu- rees 2 , inégales. Paléole unique de la fleur neutre unissant la fleur hermaphrodite; dans celle-ci , 2 paléoles chartacées, conca- ves ; squammules nulles. Étamines 3 ; styles 2. Ovaire sessile. Caryopse elliptique. — Ce g. ne se* compose que d'une esp. , qui est annuelle , le Tripsacum hermaphroditum L., indigène dans l'Amérique tropicale. Le chaume en est rameux, les feuilles planes; l'épi floral est simple , terminal. Il a pour synon. le Colladoa de Persoon. (C. L.) ANTHÈRE. Ànthera [àyQr^pôi, i. , fleu- ri ). BOT. PII. — Voyez étamine et sys- tème STAMI>AL. (C. L.) ANTHÈRES. Antherœ (J^B-npài. «, fleu- ri ]. BOT. CR. — Dans l'ordre des Mus- cinées, qui, comme nous l'avons dit au mot Anophyta, comprend les Mousses et les Hépatiques, on donne généralement le nom A'' Anthère à l'organe que l'on suppose remplir dans ces plantes la fonction de fé- conder les pistils ou archégones. M. Bi- schoff, considérant que sa structure, si difl"é- rente de celle du même organe dans les plantes supérieures , l'assimile davantage à un grain de pollen, a proposé, pour l'en dis- tinguer, de le désigner sous le nom A^Anthé- ridie. Ce nom serait sans doute fort bon ; et peut-être faudrait il l'adopter si nous n'avions à redouter de voir se multiplier, sans utilité réelle pour la science, les noms des or- I ganes qui servent à une fonction identique, i pour peu qu'une organisation quelque peu 584 ANT diverse vint favoriser le déplorable néolo- gisme qui menace de nous envahir de tou- tes parts. Quel que soit le terme qu'on em- ploie pour le désigner, l'organe en question, réduit à sa forme la plus simple, consiste en une petite bourse sphérique ou ellipsoïde, rourtement pédiccUce , composée d'une membrane celluleuse fort mince, transpa- rente, cl renfermant dans sa cavité un flui- de mucilagineux plus ou moins coloré, sou vent lactescent , assimilable à la fovillc du pollen. La couleur de ces corps, qui dé- pend de celle du fluide contenu, varie du blanc nuancé de vert au jaune pur. Ils sont portés par un pédicellc plus ou moins long, formé d'une ou plusieurs rangées de ccUu les cloisonnées. A une certaine époque , la bourse s'ouvre ou se déchire au sommet, et le fluide qui s'en échappe, et qui contient des animalcules spermaiiques, va, sans que l'on puisse dire par quelle voie, dans les es- pèces dioïques surtout , féconder le pistil ou l'organe femelle. Aux articles généraux MOUSSES et HÉPATIQUES, nous entrerons dans plus de détails touchant la place qu'occupent ces organes dans les différents genres, et les fonctions qu'ils sont appelés à rempUr. (C. M.) AIVTHERIC. Anthericum {dveéfiLxoi, nom grec d'une plante que l'on croit être l'Asphodèle), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Liliacées , type de la tribu des Anthéricées , formé par Linné , et ainsi ca- ractérisé : Périgone coroUacé , hexaphylle ; à folioles égales, étalées ou campanulées- conniventes. Etam. 6, hypogynes ; filaments filiformes, glabres ou barbus. Ovaire tri- loculaire; ovules nombreux, bisériés,am- phitropes. Style filiforme , décliné , ascen- dant; stigmate capité, obtus. Capsule mem- branacée, subglobuleuse, loculicide-trival- ve. Graines peu nombreuses , anguleuses , convexes dorsalemcnt , à test crustacé, noir, ponctué-rugucux. Embryon axile, presque courbe, aussi long que l'albumen; à extré- mité radiculaire infère, renflée. — Ce g. renferme un assez grand nombre d'espèces herbacées ou à peine suffrutescentes , indi- gènes dans les parties chaudes d'Europe , d'Asie , de la Nouvelle-Hollande et du Cap ; à racines fasciculées- fibreuses; à feuilles radicales , plus rarement caulinaires , fili- formes ou linéaires-lancéolées, souvent char- I AIST nues ou velues; à fleurs disposées en grap- pes ou en panicules sur une scape radicale , et à péilicelles articulés. On en compte plus de GO , dont la plupart sont cultivées dans les serres d'Europe. On subdivise le g. An- thericum en 3 sous-genres : Euanthericum, Schult., Czackia , Andr. , et Bulbine , que nous examinerons chacun à leur ordre al- phabétique. (C. L.) ANTIIERICLIS. Apularia , Nutt. (? a-^Osfl'x, anthère [u-^Osp, c,-, fleuri] ; x).JÇo>, je baigne), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidacées , formé par Rafincsque , et ainsi caractérisé : Périgone étalé ; folioles externes , obovées ; les internes conformes , moins grandes. Labelle libre, petit , trilobé , pourvu d'nn long éperon. Gynostèrae dres- sé, marginé, delà longueur du labelle. Pol- linies 2 , biparties , à caudicide linéaire ; glandule petite, transverse. — Ce g. ne renferme qu'une espèce {Orchis discolor Pursh ) , indigène dans l'Amérique septen- trionale. C'est une esp. terrestre , dont les pseudobulbes , formant gazons , sont mono- phylles ; la feuille en est plissée ; les fleurs verdâtres- pourprées, et disposées en grap- pes. _ (C. L.) ANTHÉRIDIE. Antheridiiim {«ve^pdi, à, fleuri, e [d'où anthère] ; eîcTo;, forme). BOT. CR. — {Anthera.) M. Agardh dési- gne sous ce nom des organes propres aux Thalassiophytes articulées, et qui consistent en de petits corps ovalaires , celluleux, an- thériformes , portés par un long pédicelle articulé, et placés, souvent en grand nom- bre, à l'extrémité des rameaux de plusieurs esp. du g. Polysiphonia. On les obserte surtout dans les P. amentacea et fibrillosa. Lyngbye a figuré les Anthéridies de celte dernière espèce à la t. 35, f a, de son Hy- drophytologia danica. Ainsi que nous l'avons déjà dit au mot ANTHÈRES, le même mot a été employé par M. BischoCf pour indiquer l'organe mâle des Mousses et des Hépatiques. Enfin M. Corda {Icon. Fung., t. HI, p. 40) nomme encore Anthéridies des orga- nes propres aux Champignons , mais qu'on ne rencontre que dans la famille des Hy- ménomycètes, et surtout dans les Agarici- nées. Ces organes, que M. Corda considère comme remplissant les fondions d'Anthè- res, notre sa, ant confrère et co'laboraleur ANT M- Léveillé leur donne le nom de cïsti- DES. Voy. ce mot. (C M.) ANTHERILIUM. bot. — Voyez ANTIIERYLIUM. (C. L.) AIVTHÉROGÈIVE {à^Oyipoi, fleuri; '/s'Joy.xL, j'engendre), bot. — M. de Can- dolle a donné le nom de fleurs anthérogè- nes à celles dont les anthères sont trans- formées en pétales roulés en cornet. On'les appelle aussi fleurs corniculées- Nous cite- rons comme un exemple de cette transfor- mation VAquilegia vulgaris corniciilata. (C. D'O.) " ANTHÉROPHAGE. Antherophagus àvenj^os, fleuri; (paya, mangeur ). evs. — Genre de Coléoptères pentamères , famille es Clavicornes, étab H par Knoch , et ad- opté par M. Dejean , qui , dans son dernier Catalogue , le place entre le g. Cryptopha- gus de Herbst et le g. Engis de Fabricius , ou Dacne de Latreille. Il appartient, par conséquent, à la tribu des Peltoïdcs de ce dernier. Ce genre diffère des Cryptopha- gus par ses antennes , proportionnellement plus grosses ; par leurs articles, plus transver- saux, presque égaux depuis le 2« jusqu'au 8% et par la massue, formée presque insensible- ment. — M. Dejcan y rapporte 2 esp. seule- ment , qui sont le Mycetophagus nigricor- nis de Fabr. , et le Tenebrio pallens du même auteur. Toutes deux se trouvent en France , et la première même aux environs de Paris. Elles vivent sur les (leurs. (D.) ANTHERURA , Loureiro , Flor. Co- chinch. , éd. Willd. , t. I , p. 144 ( âvdripà [(Tùvdiipôi , fleuri ] , anthère ; o-jpx , queue). BOT. PH. — Genre ou sous-genre de la fa- mille des Rubiacées (tribu des Cofféacées DC). D'après la description de Loureiro, il diffère des Psychotria par une corolle ro- tacée , o-partie ; par des anthères sagittifor- mes, surmontées d'un long appendice ré- fléchi; par un style subulé, plus long que la corolle , à stigmate simple. — On n'en connaît qu'une seule esp. , rapportée aux Psychotria par plusieurs auteurs. (Sp.) ANTHERYLIUM, Rohr, Âct. Soc. Uist. nat.Hafn., t. II, part. 1 , p. 211. ( àvôïjflà [ d'àv9/:(3 05 , fleuri] anthère; 'àvoi, cavité, fond ). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Lythracées ou Lythrariées, tribu (les Salicariées de M. de Candolle, qui lui assigne {Prodr. III , p. 91) pour caract.: Ca- t. I. ANT 58S lice 4-parti, régulier, à sinus inappendicu- lés. Pétales 4, interposés, à peine plus longs que les segments calicinaux. Étamines 12 à 16, insérées au fond du calice. Ovaire (peut- être 3- ou 4-loculaire ) ovoïde , non stipîté. Style filiforme ; stigmate tronqué. Capsule ovoïde , 3- ou 4 - gone , 3- ou 4 - valve ; pla- centaire épais , 3- ou 4-gonc , polysperme. — On ne connaît qu'une seule espèce : c'est un arbre indigène des Antilles , très glabre, à feuilles opposées ou alternes, ovales, très entières, accompagnées chacune de 2 épines basilaires ; pédoncules axillaires , 1-flores , fascicules. (Sp-) AIXTIIÈSE {àv9\'7ti, floraison ). bot. — On désigne sous ce nom l'ensemble des phénomènes qui accompagnent l'épanouisse- ment des fleurs; c'est l'époque à laquelle leurs organes sont arrivés à leur état com- plet de perfection. On peut regarder l'An- thèse comme le moment de la puberté des plantes. Elles se parent alors de leurs cou- leurs les plus belles et exhalent les parfums les plus suaves pour procéder au grand acte de la reproduction. Ce phénomène est dii à la chaleur, à la lumière et aux influences météoriques am- biantes; ce qui fait qu'il est modifié de mille sortes , suivant la diversité des mi- lieux où se trouve le végétal. Ainsi , nous voyons des plantes dont TAnthèse a lieu à époque fixe , et dure quelques instants ; chez d'autres , les fleurs s'ouvrent cha- que jour pendant un petit nombre d'heu- res et se ferment dès qu'est passé l'instant favorable à leur épanouissement. Quelques unes sont diurnes ; d'autres nocturnes. Cer- taines fleurs , inodores pendant le jour , répandent une odeur fort agréable à l'en- trée de la nuit. C'est sur le phénomène de l'Anthèse que Linné a établi son horloge de Flore, (C. D'O.) ANTHIA. INS. — Voy. anthie. ANTHIAS (àvôta,-), poiss. — Nom grec d'un poisson de l'Archipel, et, par consé- quent, de la Méditerranée, que Rondelet a appliqué à un petit poisson abondant sur nos côtes , et habitant les profondeurs ro- cailleuses. Les naturalistes de la fin du dix- huitième siècle ou du commencement de celui-ci ont adopté sans examen les idées du savant ichthyologiste de Montpellier, et ont attribué au poisson de Rondelet , que nous 58G \^1 désignons aussi sous le nom de Barbier, les faits racontés par les anciens de leur Anthias, et ont fait croire que le poisson ainsi nom- mé par les Grecs est aussi connu que le sont aujourd'hui ceux qu'ils appelaient JNarke ou Trygon. Il s'en faut de beaucoup cependant qu'il en soit ainsi , et M. Cuvier l'a sulTisammenl prouvé en écrivant l'histoire de ce poisson (Cuv. et Val. , Poiss., t. II , p. 233 et suiv.). L'Anthias des anciens est un poisson \ivant en troupes, sac; ë pour les pécheurs d'épon- gés, qui ne trouvaient jamais de poissons voraces dans les lieux fréquentés par FAn- thias. Ils plongeaient alors en sûreté. Toute- fois, Pline attribuait ce nom de Poisson sa- cré h d'autres espèces , et surtout aux pois- sons plats; mais cet élégant écrivain rap- porte d'autres traits de l'Anthias. Suivant hii, les pêcheurs des îles Chélidonies se donnaient beaucoup de peine pour appri- voiser un Anthias; et, quand il prenait le pain avec conflance et presque à la main , ils cachaient un hameçon dans un mor- ceau, et sitôt qu'ils réussissaient à prendre l'Anthias sans déflance , on faisait une pê- che abondante, parce que tous les autres Anthias accouraient pour délivrer le pois- son accroché à la ligne. A ces traits peu caractéristiques, tirés en partie des Halieu- tiques d'Ovide , on en peut ajouter d'autres qui précisent un peu mieux ce que devait être l'Anthias des anciens. Elien en fait un poisson de haute mer , très gros , puisqu'il lui donne l'épithète de xïir(i'JViî, que l'on perce de traits quand il veut s'élancer hors du filet. S'il ne surpas- se pas le Thon pour la taille, il est cepen- «lant plus robuste que lui. Il dit que l'An- thias a de fortes mâchoires , un œil grand , le dos bleu , et le ventre blanc. Une ligne dorée s'étend , le long des flancs, de la tête à la queue. Oppien ne lui attribue pas de dents , mais il en fait un très grand poisson , dont il re- connaît quatre espèces ou variétés : PEllope ou TAulope , dont l'œil est entouré de noir est une de ces variétés ; les autres , distin- guées par les couleurs , sont jaunes , blan- ches, ou d'un rouge rembruni. Ce qui prou ve la force et la grandeur du poisson , c'est qu'il lui donne un Labrax {Labrax lupus INob. ) pour appât. On emploie aussi des ANT Perches et des Corbs , toujours des poissons assez forts pour donner une idée de la gran- de taille de l'Anthias. Enfin il ajoute que , comme pour le Callichthc, l'Orcine, et les autres grands poissons qu'il appelle Cétacés, le pêcheur est obligé de livrer un combat à l'Anthias, quand il a réussi à l'attirer dans son bateau. Comment a-t-on pu appliquer tous ces passages à notre Barbier , qui ne dépasse jamais 20 à 24 centimètres? Mais si l'on peut, par exclusion, dire que l'Anthias des anciens n'est pas le petit pois- son de la Méditerranée auquel Rondelet a appliqué celte dénomination , il est presque impossible de déterminer à laquelle des es- pèces désignées dans nos Catalogues zoo- logiques nous devons rapporter l'Anthias. M. Cuvier a émis l'idée que ce pou^ait être le Germon , grande espèce de Thons ou do Scombéroïdes , VAla longa des pêcheurs de Sardaigne; mais les couleurs attribuées pai Oppien à l'Anthias ne se voient pas sur le corps du Germon. Aussi M. Cuvier chercha- t-il de suite un autre poisson tel que le Mé- rou (Serranus gigas), qui est noir; le Cer- nier {Polyprion ccrnium ), également noi- râtre , ou , dit-il , tel autre grand Acantho- ptérjgien. C'est presque toujours à un résul- tat aussi incertain que conduit une saine critique de la synonymie des anciens. On ne peut pas même s'aider par les dé- nominations des Grecs modernes, car, selon Belon, l'Anthias serait un Gymnètre, pois- son qui n'a jamais pu avaler un Labrax ou un Corb, et avec lesquels les pêcheurs n'ont aucun combat à livrer , puisque ces pois- sons, longs de deux à trois mètres, et min- ces comme des rubans, sont si faibles, qu'ils se rompent d'eux-mêmes dès qu'ils sont hors de l'eau. Cependant la confiance avec laquelle l'o- pinion de Rondelet a été adoptée a intro- duit la dénomination d'Anthias dans nos nomenclatures zoologiques, en l'appliquant tantôt comme nom spécifique, tantôt comme nom générique , à des poissons aujourd'hui bien connus. Dans la première acception, le mot An- thias est appliqué à une espèce de Serran [Serranus anthias), un des petits poissons les plus communs de la Méditerranée. 11 est remarquable par son corps ramasse, couvert partout de petites écailles âpres- ANT par le prolongement en filet du second ou du troisième rayon de la dorsale, et des lo- bes de la caudale ; par celui des trois pre- miers rayons branchus de la ventrale, qui lui donne une forme particulière que Ton ne rencontre que dans deux on trois autres espèces très étrangères, voisines de celle-ci. Sa couleur , d'un beau rose avec trois raies lilas sur les joues, en fait un des plus beaux poissons. Cette espèce s'avance dans l'Atlan- tique jusqu'aux Canaries, et peut-être tra- verse-t-elle cette grande mer ; du moins il y en a une espèce très voisine sur les cô- tes du Brésil {Serranus tonsor , Nob.). On trouve plusieurs autres esp. de Serran qui ont, comme celle que je viens de signa- ler, le maxillaire supérieur et les branches de la mâchoire inférieure écailleux , ce qui a permis d'en faire un petit groupe, dans ce genre si nombreux, sous le nom de Bar- biers. Ces espèces viennent de la mer des Antilles ou de la côte de l'Amérique équi- noxiale ; on en connaît aussi des mers de l'Inde ; mais , comme l'un de ces Barbiers a des intermaxillaires et une mâchoire inférieure sans écailles, avec le maxillaire seul écailleux, on voit que cette espèce de- vrait, en se servant de caractères aussi fu- gaces, former une nouvelle coupe distincte, ou bien, comme nous l'avons adopté, il faut réunir les petits Serrans à mâchoires entière- ment nues avec ceux qui ont le tout ou une partie de la mâchoire garni d'écailles plus ou moins petites. Bloch avait aussi formé, sous la dénomi- nation û'Anthias, un g. d'Acanthoptéry- giens voisin des Serrans, et caractérisé par la présence de petites écailles sur le maxil- laire ; mais les raisons que nous venons de donner ont dii faire supprimer cette coupe comme les coupes établies dans ce grand g., dont Bloch n'avait eu aucun sentiment. (Val.) * ANTHICIDES. Ânthicides {anthi- cus [Voy. ce mot]; «sV, forme). e\s. — Nom donné par Latr., dans ses familles naturelles, à une tribu de Coléoptères hétéromères, fa- mille des Trachélides , qu'il caractérise ain- si : Pénultième art. des tarses bilobé. Corps oblong. Corselet en forme de cœur ou divisé en deux nœuds. Dernier art. des palpes maxillaires plus grand que les précédents, en forme de haihe. Antennes simples ou ANT 587 un peu en scie, filiformes, ou grossissant in- sensiblement vers le bout. Cette tribu se compose des genres Steropes , Notoxtis et Xylophilus{roy. ces mots). M. le comte de Castelnau , dans son Hist. nat. des Coléo- ptères faisant suite au Buffon-Duménil , dé- signe sous le nom A''Anthicites un groupe de Coléopt. de la tribu des Trachélides , qui renferme les g. Anthicus {Notoxus Latr.), Psammœchis , Scraptia et Steropes. Ses ca- ract. sont : Antennes simples, ayant la plu- part des art. coniques. Palpes maxillaires à dernier article sécuriforme. Yeux peu ou à peine échancrés. Les Anthicides ou les An- thicites sont de petits Insectes que l'on trou- ve à terre , sur les plantes basses. (D.) AIVTHICIIS (àvôwos, qui concerne les fleurs). ISS. — PaykuU, dans sa Faune sué- doise, a donné ce nom à des Insectes appe- lés Notoxes par Geoffroy , et qui sont des Mé~ loèset des Attélabes pour Linné. Fabricius , en adoptant le nom et le g. de PaykuU, y a réuni les Psélaphes d'IIerbst , tout en con- servant cependant le g. Notoxe de Geoffroy. D'après cet emploi très différent du même nom , Latreille avait cru devoir le rayer du Vocabulaire entomologique ; mais M. De- jean, dans son dernier Catalogue, Ta conser- vé; et, sous la dénomination générique d'Jn- thicus, il mentionne 60 espèces, parmi lesquelles 5 seulement appartiennent au g. de Fabricius. Il y a lieu de croire d'après cela que le g. Anthicus de M. Dejean n'a que le nom de commun avec celui de l'en- tomologiste danois. Voici, au reste, les ca- ractères que lui attribue M. le comte de Castelnau, dans son Histoire naturelle des Coléoptères faisant suite au Buffon-Dumé- nil : Antennes filiformes de 11 art. presque coniques , le dernier ovale. Palpes maxillai- res longs , de 4 art. ; le dernier grand , sé- curiforme ; labiaux de 3 , le terminal épais et tronqué. Labre carré et membraneux. Mandibules fortes, arrondies, pointues. Mâ- choires velues, bilobées : le lobe externe grand , obtus ; l'interne petit , aigu. Lèvre allongée en carré, à angles un peu arrondis. Menton petit. Corps oblong, ovalaire. Tête assez grande , arrondie , dégagée. Corselet globuleux , élargi en avant, quelquefois pro- longé en corne au dessus de la tête. Écusson très petit. Élytres allongées , presque cylin- driques ; pattes longues. M. le comte de 588 ANT r.asteliiau partage ensuite les espèces quMl rapporte à ce genre en deux divisions. La première comprend celles dont le corselet ge prolonge en forme de cornes au dessus de la tête, ex. : Anthicus monoceros Fabr. Cette division répond au g. Monocerus de Mégerle. La seconde division se compose de celles qui ne présentent pas ce prolonge- ment ; ex. : Anthicus antherinus Fabr. Ces deux espèces se trouvent dans les environs de Paris. (D.) A!\THIDIUM. iivs. — Genre de la fa- mille des Mellifères, de Tordre des Hyméno- ptères , sect. des Porte-Aiguillon, établi par Fabricius, et adopté par Latrcille et tous les autres entomologistes. Ce genre se distingue facilement de ses congénères, et surtout des Osmia , avec lesquels il a de grands rap- ports, par le corps plus large, les antennes filiformes moins épaisses, les palpes maxil- laires d'un seul article, Tabdomen plus large et voûté , denté dans les mâles et arrondi dans les femelles. — Les esp. connues de ce genre sont indigènes et peu nombreuses. Le type est VA. manicatum,Fiih. {Apis mani- cata. Lin.). Les femelles creusent leur nid dans la terre , et le tapissent de duvet , qu'elles arrachent à diverses plantes. (Bl.) * AIMÏHIDULEES {Anthidulœ ). nv's. — INom donné par M. Robineau-Desvoidy à une tribu de sa famille des Myodaires mi- cromydes. (D.) AIVTHIE. Jn«/iia. ins. —Genre de Co- léoptères pentamères , famille des Carabi- ques, tr. des Troncatipennes, établi par We- ber , et adopte par tous les entomologistes. M. Dejean , dans son Spec. gén. , le caracté- rise ainsi : Premier article des palpes pres- que cylindrique , ou grossissant un peu vers l'extrémité. Antennes fdiformes. Lèvre su- périeure arrondie , avancée cl recouvrant presque entièrement les mandibules. Point de dent au milieu de l'échancrurc du men- ton. Tarses antérieurs légèrement dilatés dans les mâles. Corps épais et plus ou moins allongé. Corselet plus ou moins cordiforme. Elylres convexes , en ovale plus ou moins allongé , sinuées , ou même presque arron- dies à Textrémité. Les Anlbies sont de grands ("arabiques noirs, ornés pour la plupart de taches blan- ches formées par une espèce de duvet. Ces ANT Coltîoplercs , à l'exception d'une seule espè- ce ( A. G-guttata ) qui se trouve au Benga- le , paraissent exclusivement "propres aux contrées sablonneuses de l'Afrique et de l'A- rabie. Leurs mœurs sont peu connues ; on les trouve dans le sable, ordinairement non loin des étangs salés ou des rivières, près des mo- numents en ruine, sous les pierres. Quand on les inquiète , ils répandent par l'anus , d'après l'observation de Leschenault de la Tour , une liqueur caustique ; ils ont, d'ail- leurs, cela de commun avec plusieurs autres Carabiques. M. Guérin , dans sa monogra- phie du g. Anthia, donne la description et la figure de la larve de VA. G-guttata en- voyée du Bengale à Latrcille par Lesche- nault. Cette larve est très grosse relative- ment à l'insecte parfait. Elle est d'un brun noir luisant, avec les segments bordés de rouge inférieurement, et munie de deux for- tes mandibules. Elle diffère beaucoup , sui- vant M. Guérin, de celle desCicindelles, dé- couverte par M. Desmarest; ce qui doit fai- re présumer que ses mœurs sont différentes, et qu'elle ne s'enfonce pas comme celle-ci dans la terre. M. Dejean , dans son dernier Catalogue , en mentionne 19 espèces , dont 12 du cap de Bonne-Espérance , 1 de la Nu- bie , 1 de l'Arabie , 1 des Indes orientales , 2 du Sénégal et 2 de Barbarie. Nous ne ci- terons que ces deux dernières comme ayant été connues les premières : A. venator de Fabr. , et A. 6-maculata du même au- teur. Toutes deux de Barbarie. (D.) *ANTHI]\A (àvôivo?, bigarré de fleurs). BOT. CR. — M. Fries {Syst. myc, t. III, p. 281) a réuni dans ce genre, qui appartient aux Hypomycètes, plusieurs petits Champi- gnons byssoïdes que les auteurs avaient ran- gés dans les genres Ceratomema, Claveria, Isaria, Imanlia, etc. Il est caractérisé par un pédicule mince, plus ou moins allongé, terminé à sa partie supérieure par un récep- tacle dilaté, comprimé, plumeux, composé de fibres parallèles faiblement unies entre elles, et parsemées d'un petit nombre de spo- res globuleuses. — Toutes les espèces crois- sent dans les lieux humides , sur les feuilles et sur les bois; elles sont remarquables par leur élégance et la vivacité de leurs couleurs. Quoique ce genre paraisse établi sur de bons caractères, on peut le coubidérer, ainsi que ANT plusieurs espèces A'Himanlia et d'Oîonmm, etc. , comme une des nombreuses modifica- tions que les circonstances locales font é- prouver au mycetium des Champignons. (LÉv,) * ANTHIPIVA ( «v9o5 , fleur ; b,rvii , je dors). i:>is. —Genre de Coléoptères pen- lamères, famille des Lamellicornes, établi par Eschscholtz aux dépens du genre Am- phicoma de Lalreille, dont il s'éloigne par la massue de ses antennes, à feuillets libres ; le chaperon, non rebordé antérieurement, et les quatre premiers articles des tarses, lobés dans les mâles. Ce genre a pour t^pe le Meloîontha abdominalis de Fabricius , fi- guré dans V Iconographie du Règne animal de Cuvier, par M. Guérin. Une seconde es- pèce a été trouvée par Fauteur de cet arti- cle, en 1822, près du lac d'Albano, dans les environs de Rome , et retrouvée, depuis, près de Tivoli par feu Carcel , à qui M. Delaporte l'a dédiée, en la décrivant le premier dans les Annales de la Société entomologique de France, sous le nom d\'inthipna Carce- Ui, Néanmoins M. Dcjean , dans son Cata- logue, 3= éd., lui a conservé le nom de Ro- mana, sous lequel je la lui avais oITerte à mon retour d'Italie. Elle est figurée et dé- crite dans le t. II des Annales précitées, p. 251, pi. 9,B, fig. 1-3. Les Anthipna se tiennent comme endor- mies dans la corolle des fleurs , ainsi que l'indique leur nom générique. (D.) AXTHISïmiA,L.; Tftomeda, Forsk. («vôo , fleur ; irsïpx , carène ). bot. pu. — Genre de la famille des Graminées , tribu des Andropogonées, formé par Linné {Gen., 1359) , et dont les caract. sont ainsi déler- minés par les agrostographes plus moder- nes :Epillets septénésj les quatre inférieurs verticillés, le plus souvent sessiles, neu- tres et enveloppant les autres ; trois cen- traux , dont les deux latéraux pédicellés , mâles ou neutres ; l'intermédiaire ordinai- rement sessile , biflore ; la fleur inférieure neutre , unipaléacée ; la supérieure herma- phrodite. Glumes 2, mutiques , persistantes ; l'inférieure enveloppant la supérieure. Pa- léoles 2 , plus courtes que les glumes ; l'in- férieure prolongée, chez la fleur hermaphro- dite , en arête très allongée et tortue. Squammules 2 , érodées , tronquées , gla- bres. Étamines 3. Ovaire sessile , glabre. ANT 589 Styles 2, terminaux; stigmates plumeux. Caryopse libre. — Le g. Anthistiria renfer- me environ une douzaine d'espèces crois- sant dans les parties tropicales et subtropi- cales du globe , surtout en Asie , et sur les plages de la Nouvelle-Hollande. Les feuilles en sont planes, les supérieures en forme de spathe. L'inflorescence en est en panicu- Ic très ramifiée. (CL.) * ANTIIOBIES. Anthohii [uvOoi, fleur; iUç, vie). i>s. — Lalreille, dans son ou- vrage intitulé : Familles naturelles, donne ce nom h une tribu de Coléoptères penta- mères, famillcf des Lamellicornes, qu'il ca- ractérise ainsi : Languette saillante au delà du menton ( bilobée); mandibules cornées. Mâchoires terminées par un lobe membra- neux et soyeux. Corps souvent allongé, avec le chaperon avancé, le corselet oblong ou presque orbiculaire ; les élytres écartées ou béantes à leur extrémité postérieure interne ou suturale. Antennes de 9 à 10 articles, dont les trois derniers forment la massue. Cette tribu se divise en deux sections : un seul crochet aux tarses postérieurs : Pachy- cnemus, Anisonyx ; deux crochets aux tar- ses postérieurs : Amphicoma , Anthipna , Glaphyrus , Chasmatopterus , et Chasme. Voy. ces différents mots. Les Anthobies vivent sur' les fleurs, ainsi que l'indique leur nom , et sont parées de couleurs brillantes. (D.) * ANTHOBIUM ( «vôo;, fleur; ei.cs , vie), i^s. — Genre de Coléoptères pentamè- res, famille des Brachélytrcs , établi par Leach , et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue, ainsi que par plusieurs entomologistes. M. Lacordaire {Faune en- tomologique des environs de Paris, vol. I , p. 468) place ce g. dans la tribu des Oxyté- lides, tandis que M. de Mannerheim ( Mém. de VAcad. imp. de Saint-Pétersbourg, t. I, p. 431 ) et M. Delaporte ( Hist. nat. des Coléopt. faisant suite au Buffon-Duménil, t. I, p. 191) le mettent dans celle des Oma- lides. Ses caract. distinclifs des autres g., d'après M. de Mannerheim , sont : Tarses simples ; leur dernier article aussi long que les autres réunis. Palpes maxillaires, à der- nier article conique. Antennes plus épaisses antérieurement. Abdomen ordinairement plus long que les élytres. Les Anthobies sont de très petits Rraché- 590 ANT lytres , dont le plus grand nombre vit sur les fleurs, ainsi que l'indique leur nom gé- nérique. Cependant plusieurs espèces vivent en même temps dans les bolets et les plaies des arbres , et quelques unes se tiennent sous les écorccs. M. Dejean en mentionne 20 esp., dont une du cap de Bonne-Espérance; tou- tes les autres sont d'Europe. Nous citerons parmi ces dernières i'^lnt/j. >76m/7!/, deGra- venhorst, qui se trouve communément sur les fleurs de la Viorne. (D. et Cii.) * ANTHOBIUS ( «v(?o?, fleur; SLoi , vie). i\s. — Genre de l'ordre des Coléo- ptères, section des Tétramèrès, famille des Curculionides, tribu des Érirhinides, établi par Schoenherr aux dépens du q,. Ihjnchœ- nus de Fabricius, et qu'il caractérise ainsi : Antennes médiocres, grêles; leur funicule composé de sept articles : les deux premiers un peu longs, obconiques; le basilaire plus épais; les autres plus courts, presque per- foliés, serrés, s'élargissant successivement; massue ovale. Rostre long , un peu mince , cylindrique, très arqué. Tête allongée pos- térieurement. Yeux ronds , très saillants. Prothorax oblong, bisinué à sa base , avec un rebord arrondi sur les côtés, plus étroit antérieurement. Élytres en ovale long, avec les angles huméjaux obtus. Ce genre, qui ne figure pas dans le der- nier Catalogue de M. Dejean, a pour type et unique espèce le Rynchœnus testaceus de Fabricius, espèce de l'Amérique méri- dionale. (D.) ANTIIOBOLÉÉES. Anthoboleœ ( av- 6oi, fleur; So).oî, action de jeter, chute). DOT. pn. — Famille de plantes dicotylédo- nes , formée par Martins ( Consp. ) , et rap- portée en synonymie à celle des Thyméla- cées, dont elle est une des divisions. (C. L.) ANTHOBOLUS («v9o5, fleur; Sdloi, action de jeter , chute), bot. pii. — Genre de la famille des Thymélacées , type de la tribu des Anthoboléées , formé par R. Brown (Prod. 357), et dont voici les caract. -. Fleurs dioiques. Dans les mâles, périgone triphylle. Étamines 3, insérées à la base des lacinies du périgone; filaments très courts. Anthères biloculaires. Rudiment d'ovaire nul. Dans les femelles, périgone semblable , décidu {undè nomen). Ovaire libre, imilocu- laire; ovules inconnus. Stigmate trilobé. ANT sessile. Drupe monosperme. Graine inverse Embryon cylindrique , orthotrope , dans l'axe d'un albumen charnu. — Arbrisseaux indigènes dans la partie tropicale de la Nou- velle - Hollande , ayant le port d'un Genêt. Ils sont glabres , très rameux ; rameaux ar- ticulés ; feuilles éparses, exstipulées, sessi- les , étroites ; pédoncules axillaires ; les mâ- les 3-4-flores, ombelles; les femelles, l-ô- flores; fleurs petites, jaunâtres. (C. L.) ANTIIOBBAIXCIIE. Anthobranchia {civdoi, fleur; Soxyyjx , branchie). niOLL. — Ce nom d'Anlhobranche a été proposé par M. Goldfuss pour reparer le double em- ploi fait par M. de Blainville ; en eflet, ce savant anatomiste , dans le Bulletin des Sciences de 1816, avait établi , sous le nom de Cyclobranches, un ordre de Mollus- ques nus ; et déjà , antérieurement , M. Cuvier avait lui même proposé, sous le même nom de Cyclobranches, un ordre de Mollus- ques également nus , mais appartenant à d'autres genres que ceux de M. de Blain- ville. M. Goldfuss proposa le nom d'An- thobranche pour les Cyclobranchcs de M. de Blainville. M. de Férussac , dans ses Ta- bleaux systématiques, a adopté les .Inlho- branches de 31. Goldfuss pour les g. Doris et Polyceres. (Desii.) * ANTHOCÉPHALE. Anthocephalus ( «vôc;, fleur; y.£ya/< , tête). IIELM. — M. Drummond , dans ses notes helmintholo- giques insérées dans le Magazine of nat. hist. , réserve encore ce nom comme géné- rique, et en l'appliquant à quelques ani- maux de la famille des Télrarhynques , parmi lesquels il décrit VA. rudicornis, esp. nouvelle. Ce groupe, dénommé ainsi par Rudolphi , répond à celui de Floriceps , Cuv., auquel nous renvoyons. (P. G.) ANTHOCEPHALUS, A. Richard ( u-jQoi , fleur ; ^sçxlk , tôte ). bot. pu. — Genre de la famille des Rubiacées (tribu des Isertiées, Rich.), fondé sur le Cephalanthus chinensis Lamk. Son auteur ( Mém. de la Soc. d'hist. nat. de Paris, t. V, p. 23") en donne les caract. suivants : Tube calicinal adhérent ; limbe supère, persistant, 5-parti. Corolle longuement tubuleuse, à limbe 5- parti. Etamines 5, incluses. Ovaire 4-locu- laire. Style longuement saillant. Fruit cou- ronné du limbe calicinal ; à i coques ovoïdes, coriaces , un peu charnues , tronquées à la ANT base, indéhiscentes, 4- ou 5-spermes.— Ar- brisseau à feuilles opposées ; stipules interpé- tiolaires, solitaires; fleurs subpédicellées , agrégées (sur un réceptacle globuleux) en ca- pitules très denses, terminaux. (Sp.) A]\THOCERCIS,Labill. (àvôos, fleur; ïf.ip/.k , pilon ; forme des segments de la co- rolle). BOT. PH. — Genre de la famille des Scrophularinées , tribu des Salpiglossidées Benth., offrantpourcaract. : Cal. campanule, 5-flde. Cor. subcampanulée, 5-Gde (parfois 6-8-flde), rétrécie vers la base ; segments égaux, acuminés, arqués en dehors. Etam. 4, insérées au fond de la corolle , incluses , di- dynames, accompagnées du rudiment dHme cinquième étamine ; (ilets élargis vers leur base ; anthères ovales , 2-thèques. Ovaire 2- loculairc; placentaires multi-ovulés, adnés à la cloison. Ovules anatropes. Style indi- visé , terminé par un stigmate oapitellé , échancré. Capsule oblongue , 2-loculaire , septifrage-bivalve ; valves indivisées; colon- ne placentifère - libre après la déhiscence. Graines très nombreuses, réticulées, à base courbée en dedans. Embryon axile dans un périsperme charnu; cotylédons très courts , obtus ; radicule cylindracée , courbée con- formément à la graine. — Arbrisseaux ( ha- bitant la Nouvelle-Hollande extra-tropica- le) à feuilles alternes, épaisses, coriaces, très entières , courtcment pétiolées , quel- quefois ponctuées; pétiole articulé par sa base ; pédoncules axillaires , subsolitaires , 1-flores ; corolle jaune ou blanche , grande. On en connaît 5 esp. h\i. liitorea et VA. viscosa se cultivent pour l'ornement des serres. (Sp.) *A]VTHOCÈRE. Anthoceros («vôe?, fleur ; xsp«i, corne ; fleur cornue), bot. CR. — Genre de la famille des Hépatiques, établi par Micheli (A'ov. PI. G en., p. 10), et adopté par Linné et par tous les botanistes modernes. La structure de ce g. est si re- marquable, qi*IH a dû former à lui seul une tribu dont nous allons donner les caract., d'après notre illustre ami M. Nées d'Esen- beck. Ces caract. étant communs au g. et à la tribu que celui-ci représente , nous n'y reviendrons pas dans l'article suivant. Les Anthocères ont une capsule étroite, linéaire, subulée, ou en forme de silique, s'ouvrant en deux valves, à partir du som- met jusque vers son milieu, et naissant de ANT 591 la face supérieure ou du dos de la fronde. Cette capsule est entourée à sa base par un involucre tubuleux, tronqué ou lobé en son bord, et formé par une élévation ou une sorte de dédoublement de la fronde. Il n'y a point de périanthe. Le réceptacle des séminules, linéaire, sétiforme , occupe le centre de la capsule. On lui donne aussi le nom de columelle , h cause de son analogie avec un organe semblable observé dans la capsule des Mousses. A la place des élatè- res qui manquent dans ce g., on trouve des funicules fixés à la columelle, articulés, gé- niculés, tubuleux, tortillés par affaissement, simples ou rameux, et variables quant à leur forme. Des séminules globuleuses ou pres- que tétraèdres, très finement muriquées, sont attachées aux funicules. Dans sa jeunesse , la capsule est renfermée dans une coiffe ou calyptre conique, surmontée d'un stylo sessile, laquelle se rompt à la base et tombe de bonne heure. Les anthères, monoïques, sessiles, sont entourées d'un involucre cya- thiforme, denté, formé, comme celui de la capsule, par un léger rehaussement de la fronde. Outre les organes de la reproduc- tion dont nous venons de parler, il existe encore, dans une espèce, des propagules naissant probablement des radicelles de la plante. Les Anthocères ont une fronde tan- tôt orbiculaire et lobée , tantôt dichotome ou multifide, privée d'épidcrme véritable, et dont la texture , molle et vésiculeuse, est surtout remarquable par la laxité des cel- lules de la couche dorsale et l'absence com- plète des pores. Ces plantes cosmopolites croissent sur la terre humide, dans les champs cultivés et les lîois. Sur dix esp. aujourd'hui connues, deux, les plus anciennes, sont communes à l'ancien et au nouveau monde ; deux sont particulières à la Nouvelle-Hollande , une à la Nouvelle-Zélande , une autre à l'île de Java , et une enfin, 1'^. dichotomus , n'ai encore , que nous saclùons , été trouvée qu'en Europe. Les autres espèces sont ex- clusivement intertropicales. (C. M.) *A]\TIIOCÉROTÉES. bot. cr. - Troisième tribu de la famille des Hépati- (lues, établie par M. Nées {Europ. Leberm. 4, p. 319), et qui se compose du seul genre Anthocères, dont nous avons donné plus haut les caract. Voy. anthocères. (C. M.) 593 ANT •ANTIIOCIL-l^UA {ii.-^Ooi, fleur; x«'>*', je me plais ). ois.— Genre formé par Vigors et Ilorslield sur la Pie à pendeloques de Dau- din (i?/ejo;js carunculatus Lath.), et adopté par tous les auteurs anglais modernes. Ce genre étant synonyme de celui de Cread/on , de Vieillot, qui luiest antérieur, nous adop- tons de préférence ce dernier , comme l'a fait M. Lesson dans son Tr. d'ornith. ; et , comme lui aussi , nous en retirons les csp. désignées depuis par le nom générique de Tropidorhynque , et celle dont M. Is. Geofl". a fait le g. Fhileslourne, Voy. créadion. (Lafr.) *AÎVTIIOCHARIS («Oo;, fleur; yApu, ornement ). ins. —Genre de Lépidoptères, famille des Diurnes, tribu des Piérides, éta- bli par M. Boisduval aux dépens du g. Pie- ris de Latreille, et que j'ai adopté dans mon Supplément à l'Histoire naturelle des Lépidoptères de France. Les Anthocharis se distinguent des Pieris !« par leurs anten- nes, beaucoup plus courtes et terminées par un bouton presque globuleux; 2» par leurs palpes, beaucoup plus velus, et dont les poils se confondent avec ceux du chaperon ; 5° par leurs ailes, plus arrondies , plus min- ces et plus délicates; 4° enfin par leurs chrysalides , courbées en forme de nacelle , pointues aux deux bouts, et inflexibles dans toutes leurs parties. Leurs chenilles ressem- blent à celles des Piérides. Le g. Anthocharis renferme un grand nombre d'espèces, dont nous ne citerons que les plus connues : VAnth. aurore (Anth. Cardamines), qui se trouve dans toute l'Eu- rope; VAnth. eiipheno, ou VAtirore de Pro- vence, qui habite principalement le littoral de la Méditerranée ; les Anth. belia et au- zonia , qu'on rencontre dans les endroits ari- des du centre comme du midi de la France; et enfin les Anth. glauce et belemia, qui ha- bitent TEspagne, le Portugal , l'Algérie et l'Egypte. Presque toutes ces espèces parais- sent au commencement du printemps. Elles sont figurées dans une foule d'ouvrages, dont le plus récent est VHistoire naturelle des Lépidoptères de France, avec son supplé- ment. (D.) *ANTHOCHL\My S. Anthochlamys, Fenzl. {xvOrjç, fleur; y^x^Ji, sorte de tuni- que). BOT. PH. — Genre de la famille des Chénopodées, voisin des Corispermum. M. ANT Feozl (m Endlicher, Gen. Plant., 1, p«g. ■jOO ) en donne les caractères suivants : Fleurs hermaphrodites. Périgone quinqué- lide, campanule, coloré, subdiaphane; seg inents bilobés au sommet, un peu dentelés. Et aminés au nombre de 4 à 6, hypogynes, opposées aux segments du périgone. Filets subulés, légèrement monadelphcs par la ba- se. Anthères dithèques, oblongues-linéaires , bifides aux deux bouts. Ovaire lenticulaire, uni-loculaire, uni-ovulé. Style biparti : cha- que branche terminée en stigmate filiforme. Caryopse comprimé, monosperme, bordé d'une aile étroite.— Herbe annuelle, diffuse, glabre. Feuilles uni-ncrvées, mucronulées : les florales raccourcies, rapprochées en épi dense. Fleurs petites, axillaires , roses, non bractéolées. L'unique espèce sur laquelle se fonde ce g. ( Corispermum polygaloides , Fischer et C. A. Meyer) a été récemment découverte en Perse. (Sp.) ANTHOCHLOA ( «v9o; , fleur; x>o>i, herbe). BOT. ru. — Genre de la famille des Graminées , tribu des Festucacées , s.- tribu des Broméées , formé par Nées von Escnbeck et Meyen {In litt. ad Lindl,, cit. Introd. Edit. II), et ainsi caractérisé : Épil- lets 5-4-flores; florules inférieures herma- phrodites , celles du sommet abortives. Glumes 2 , mutiques ; l'inférieure un peu plus petite. Paléoles 2 ; l'inférieure très grande, subarrondie; la supérieure plus petite , bifide , à lacinies biparties. Squam - mules 2 , aiguës. Styles 2 , terminaux ; stig- mates très grands , plumeux. Étamines , ovaire et caryopse, inconnus. Une seule es- pèce [A. lepidula N. et M.) compose ce g. , incomplètement connu. C'est une Grami- née trouvée dans les Andes du Pérou, à 48"2">,585 de hauteur ; à inflorescence en grappe paniculée, dont 1^; divisions sont fasciculées , pauciflores. " (C. L.) AIVTHOCHORTUS («v9o5, fleur; xop- TOi, enceinte), bot. ph. — Genre de la famille des Restiacées, formé par Nées von Esenbeck {In litt. ad Lind., cit. in Introd. Edit. II) , et dont voici les caract. sommai- res : Fleurs dioïques. Dans les mâles ( fe- melles inconnues ) , périgone infundibuli- forme , sexparti ; à lacinies égales , dont les extérieures plus étroites. Étamines 3. An- thères uniloculaircs , peltées. — Ce g. pa- raît ne renfermer encore qu'une esp. {A ANT Ecklonn). C'est une plante du Cap, à chau- mes aphylles , filiformes ; à rameaux fasci- cules , portant des fleurs mâles disposées en forme de grappes. (C. L.) * AIVTHOCLEISTA, Afzcl. ined. exK. Br. , in Tuck. Congo , p. 449 ( u.vdoi , fleur ; xleis-di , fermé ). bot. ph. — Genre indi- qué par M. R. Brown comme voisin des Logania, dont il diCférerait notamment par un fruit 4-loculairc. — Ce genre , dont les caract. n'ont pas été exposés avec plus de détails , est fondé sur un arbre indigène de Guinée. (Sp.) *AIVTIIOCOrVÎJM (a«9^; , fleur ; .covc,- , cône ). BOT. CR. — Palissot de Bcauvois avait créé ce nom pour un démembrement, déjà fait avant lui , du genre Marchantia. C'est le Marchantia conica L., qui servait de type à ce genre établi par Raddi sous le nom de Fegatella {Yoy. ce mot), et a- dopté par M. Nées. (C. M.) *A]\THOCOPA («v9o,-, fleur ; xoVr'.j , je coupe). INS. — Genre de la famille des Mellifères , Lat. , de l'ordre des Hyméno- ptères, sect. des Porte-Aiguillon, établi par MM. Lepelletier-Saint-Fargeau et Serville ( Encgcl. méth. ) , aux dépens du g. Osmia de Latreille , sur plusieurs espèces dont les mandibules sont pourvues de trois dents, et dont les femelles coupent les pétales des fleurs pour en construire leurs cellules, tan- disque les vrais Osmia n'ont que deux dents aux mandibules, et construisent leurs nids avec une sorte de mortier qu'elles prépa- rent avec de la terre et d'autres substances. Voy. OSMIA. (Bl.) *ANTHOCORIS(«v9os, fleur; xo>£5, pu- naise). INS. — Genre de la famille des Ly- géens, de l'ordre des Hémiptères, section des Hétéroptères, établi par Fallen {Ue- mipt. suecica), et adopté par Burmeister [Handb. der ent.)et nous {Hist. des Anim. art.). Ce g. se distingue surtout des autres Lygéens par une tête étroite , très avancée en museau , de la longueur du premier ar- ticle des antennes , un thorax conique et des élytres presque transparentes dans toute leur étendue. Les Anthocoris étaient con- fondus par Fabricius dans les g. Lygœus et Salda. Ce sont des insectes de très petite taille , de forme élégaisle , et parés de cou- leurs assez vives ; on en connaît une dou- zaine d'espèces européennes dont le type est ANT 593 VA. nemorum, Burm., Blanch. (Cimex ne- morum, Lin.), qui ofl"re un grand nombre de variétés de couleurs, que Fabricius a considérées comme des espèces distinctes. (Bl.) AIVTHODENDROIV («v9oî, fleur; cTJv- ^pov, arbre), bot. ph. — ■ Genre de la fa- mille des Éricacées , tribu des Rhododen- drées, formé par Reichenbach {Flor. Germ.), et réuni , comme synonyme, au g. Rhodo- dcndrum, dont on en fait une des divi- sions. (C. L.) ANTHODISCUS, Meyer ( Flor. Esse- qiieb. ) ( «vec,-, fleur ; cTicxo,- , disque ). bot. PH.— Genre incomplètement connu, rappor- té à la famille des Rhizobolées , et dont l'au- teur («. c, p. 193) donne pour caract. : Ca- lice plan , légèrement 5-lobé. Pétales 5 , hypogynes, oblongs , concaves. Étamines très nombreuses, insérées sur un disque annulaire qui engaîne la base de l'o- vaire. Filets capillaires, tortueux, libres. Anthères petites, dressées, didymes. Ovaire petit, inadhérent, déprimé, strié. Styles au nombre de 14 h 20, subulés, courbés en de- dans au sommet. Stigmates pointus. Baie cortiquée, disciforme, suborbiculaire, dé- primée , ombiliquée , marquée de stries rayonnantes. — L'esp. sur laquelle est fon- dé ce g. est un arbre de la Guyane, à ramu- les cylindriques, glabres ; à feuilles éparses, ô-foliolées, pétiolées; à folioles oblongues, acuminées, subsessiles, crénelées, veineuses ; les fleurs sont disposées en grappe termina- le, à pédicelies 2-bractéolés. (Sp.) *AI\THODISCUS, Martius, in Schult. Mant., t. I, p. 255 (kvÔo;, fleur; cTtVxos, disque). BOT. ph. — Syn. du g. Anthodon, R. et Pav. , de la famille des Hippocraléa- cées. (Sp.) ANTHODOIV, Ruiz et Pavon {Flor. Peruv., t. I, p. 4S. ) — Anthodus et Antho- discus , Martius. — Tonsella , Spreng. ( iv- ôoi, fleur ; ôtTouî, dent), bot. pu. — Genre de la famille des Hippocratéacées , auquel on assigne pour caract. : Calice à 5 lobes ar- rondis. Pétales 5, inéquilatéraux , dentés. Étam. 5 , insérées entre le disque et l'ovai- re; filets élargis vers leur base. Anthères 1-thèques , déhiscentes au sommet par une fente transversale. Ovaire 5-loculaire ; loges pluri-ovulées ; ovules attachés à l'angle in- terne des loges. Style très court. Baie sub- 38 594 ANT globuleuse , 2 ou 3-Ioculaire; loges 1-sper- incs par avortemcnt. Graines ovoïdes, à lé- gnment muqueux. — Ce genre est propre à l'Amérique équatoriale. On en connaît en- viron 12 espèces. (Sp.) *ANTIIODUS, Marlius, {in Schult. Mant. , t. I, p. 233 ) ( u-jdoi, fleur ; 0 3"ou5 , (lent ). BOT. PH. — Syn. du g. Anthodon , R. et P. , de la famille des Ilippocratéacces. (Sp.) * AIVTHOECIA («vOcs, fleur; oFxos, ha- bitation), ins. — Genre de Lépidoptères, fa- mille des Nocturnes , tribu des Héliothides, é- tabliparM. Boisduval {Gênera et Index mc- thodiciis eiiropœorum Lepidopterorum) aux dépens du g. Heliothis d'Ochsenheimer, et auquel il assigne les caract. suivants : Che- nilles allongées, ponctuées, avec la tOte pe- tite , globuleuse ; se nourrissant des fleurs et des graines des plantes de la Syngcnésie , et se métamorphosant dans leurs calices . Insecte parfait : Antennes simples. Palpes courts ; dernier article avorté. Taille petite, robuste. Corselet arrondi, abdomen coni- que , annelé, terminé, dans les femelles, par un oviducte pointu. — L'auteur n'y rap- porte que deux esp,, la Noctua cognata de Hubner, et la Noct. Cardui d'Esper. La pre- mière se trouve en Hongrie, et la seconde en Autriche. (O.) ANTIIOGOIVIUM («vô'.,-, fleur; ?vj- vtV, angle), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Orchidacées , dont Lindley ( In- trod. Edit. II, p. 341 ) attribue la formation à Waliich, et qu'il place à côté du g. Limo- dortim, dans sa tribu des Aréthusées; tou- tefois, les caract. ne paraissent pas en avoir encore été publiés. (C. L.) AKTHOLÏSE ou AIVTIIOLIZE. BOT. — Voyez ANTHOLTZE. (C. L.) AIVTHOLOMA, Labill. (av9o,-, fleur; >â)//.« , frange ). bot. pu. — Genre de la famille des Marc graviacécs, et auquel son au- teur {Nov. IIolL, t. II, p. 121 ; Voyage, tnb. 41) assigne pour caract. : Calice 2- ou 4-sépa- le , ovoïde , caduc. Corolle ovale-cylindracéc , crénelée. Étamines très nombreuses, insérées sur un disque fongueux , alvéolé; filets très courts; anthères oblongucs, introrses, déhiscentes au sommet. Ovaire obscurément 4-gone , 4-loculaire. Style long , terminé par un stigmat* pointu. — Arbre à feuilles pétio- lécs , coriaces , ellipliques-oblongues, agré- ANT gées vers Textrémité ties ramules ; grappes axillaires , réfléchies; pédoncules nus. L'u- nique esp. sur laquelle est fondé ce genre croît dans lalNouvelie-Calédonic. (Sp.) AIXTHOLYZE. Antholyza ( «veo; , fleur ; )ÙT7a, rage. Linné , comparant à des gueules entr'ouvertes les fleurs de ces plan- tes, a , par métaphore , appliqué à tout le genre ce nom , qu'il aurait dû écrire Antho- hjssa). BOT. PII. — Genre de la famille des Iridacées , formé par Linné. Ce genre ayant été tour à tour annulé ou adopté par les auteurs systématiques , et de- mandant des recherches ultérieures pour le faire bien connaître , nous nous en occu- perons de nouveau spécialement au mol GLADIOLUS. (C. L.) * AIVTHOMETRA ( Sv9o«, fleur; //s- Tpo-j, mesure ). ias. —Genre de Lépido- ptères, famille des Nocturnes, tribu des Phalénides, établi par M. Rambur, et ado- pté par M. Boisduval {Gênera et Index eitropœorum Lepidoptcrorum), qui lui assigne les caractères suivants : Métamor- phoses inconnues. Antennes du mâle cour- tes , plumeuses ou largement pectinées. Spiritrompe courte. Ailes très entières, rous- ses , sans taches ; taille très petite. Vol du mâle en plein soleil. — Ce genre est fondé sur une seule espèce, trouvée en Andalousie par M. le docteur Rambur et nommée par \u\A. pJumaria. (D.) * ANTIIOMYIDES. Anlhomyidœ (i-/- Ooi, fleur; /^uja, mouche [ Anthomyia ] ; îhJ'oi , forme ). ins. — Nom d'une tribu de l'ordre des Diptères établie par M. Robi- neau-Desvoidy dans sa Huiiilie des Myodai- rcs, et qu'il caractérise ainsi -.Antennes des- cendant ordinairement jusqu'à l'épistome ; le premier article toujours très court ; le se- cond quelquefois aussi long que le troisième, qui est prismatique ou cylindrique; chète quelquefois plumeux , souvent villeux , plus souvent tomenteux , et presque nu , à pre- miers articles indistincts. Front nul chez les m;lles, tout à fait carré ou allongé chez les femelles , avec les frontaux ordinairement rougeâtres h leur base; face verticale, trian- gulaire chez les mâles et carrée chez les femel- les ; péristome souvent en carré long , plus souvent carré, avec l'épistome quelquefois saillant. Abdomen cylindriforme , souvent atténué chez les mâles; anus des mâles re- ANT jilié en dessous et souvent muni en dessus de2appendices latéraux; cuilleions beaucoup plus petits que dans les tribus précédentes. Ailes moins triangulaires, déjà plus allon- gées , et à cellule sans nervure transverse ; taille moyenne et ordinairement petite. Teintes noirâtres brunes , d'un brun gris , d'un brun cendré. Cette tribu renferme 15 genres, dont ce- lui des Anthomyes forme le type. Les lar- ves connues vivent dans les excréments, dans les débris des animaux et végétaux en décomposition. Les insectes parfaits se ren- contrent en toute saison dans les bois , par- mi les herbes des champs, sur les excré- ments , sur récorce des arbres , sur les fleurs , et même sur la terre. Les mâles de plusieurs espèces forment des danses dans l'air. (D.) ANTIIOMYIE. Antkomyia ( «veo,- , fleur ; /;tu(«, mouche ). iks. — Genre de l'or- dre des Diptères , division des Brachocères, subdivision des Dichœtes , tribu des Musci- des, section des Anthomyzides, dont il est le type et le groupe le plus considérable. Ce genre, détaché par Meigen du g. Musca de Linné, Fabricius, Latreille et Fallen , comprend plus de quarante espèces , se trou- vant toutes en France et en Allemagne , et pullulant à l'infini sur les fleurs, et particu- lièrement sur les Synanthérées et les Om- bellifères. On les voit souvent réunies dans les airs en troupes nombreuses , comme les Tipulaires. Les caract. du g. Anthomyia , d'après M. Macquart , sont les suivants : An- tennes n'atteignant pas l'épistonie ; style or- dinairement tomenteux , quelquefois nu ; abdomen étroit , atténué à l'extrémité ; cuil- lerons petits ; valve inférfeure ne dépassant pas ordinairement la supérieure. Ailes sans pointe au bord antérieur. M. Robineau-Des- voidy a formé de ce genre une section sous le nom û''Anthom.ydœ chorellœ, et l'a divi- sée en six genres ainsi désignés : Antho- myia, Fannia, Philinta, Amenta, Délia, Eglé. Les femelles des Anthomyies déposent leurs (Bufs dans la terre , où leurs larves se déve- loppent rapidement. Celles-ci , du moins dans les A. municata et scalaria, se fixent à un corps pour subir leur métamorphose , et leurs nymphes demeurent suspendues comme les chrysalides de quelques Lépi- doptères , suivant la reimirque de M. Ilobi- AiNT 595 neau-Desvoidy. La Musca phivialis de Lin- né et de Fabricius peut être considérée comme le type du g. Anthomyia. (D.) * ANTHOMYZA (avOos, fleur ; juùÇoii. je suce ). INS. — Genre de Lépidoptères établi par M. Swainson ( Zoological illu- stration, etc., pi. 124 ), qui le place dans la tribu des Sphingides, et lui donne des ca- ractères tellement vagues, que nous croyons devoir les passer sous silence. Ce g. a pour type le Pap. Tircsias de Cramer , qui ap- partient au g. Hazis de M. Boisduval. Voy. ce mot. (D.) *A]\TIIOMYZA («v9o,-, fleur; //.ùÇo^, je suce), ojs. —C'est, dans la classification de Swainson, un g. de sa famille AesMelliphagi- dœ, que M. G. R. Gray vient de changer en Anthornis,\e premier mot étant employé en Entomologie. Voy. anthorisis. (Lafr.) *A]XTI10MYZES («-^eo^, fleur; //..Çc^, je suce ). OIS. — C'est, dans la méthode de Vieillot, la 22= famille de son ordre des Oiseaux sylvains, composée des g. Guil- guit , Souimanga , Colibri et Héorotairc. (Lafr.) ♦ ANTHOMY'ZIDES. Anthomyzidœ {i-jOoi , fleur ; fj.\iK'ii, je suce), iivs. — Sec- tion de la tribu des Muscides (Diptères). Ces insectes , outre les caractères généraux des Muscides, présentent les caract. parti- culiers suivants : Antennes couchées, troi- sième article allongé. Style de deux articles distincts. Yeux ordinairement contigus chez le mâle. Pelotes des tarses allongées dans ce même sexe. Cuillerons médiocres ou petits. Ailes à première cellule postérieure ou- verte. Cette section, ne formant d'abord que le genre Anthomyia, détaché du genre Musca de Linné, par Meigen , s'est trouvée si nombreuse, que Latreille, en lui donnant le nom iVAnthomyzides, Ta subdivisée en plusieurs genres ; elle en renferme mainte- nant 14. M. Robineau-Desvoidy a adopté la dénomination de Mesomydœ pour désigner ces Diptères, et de la plupart des genres il a formé des sections, subdivisées elles-mêmes en nouveaux genres. Voici les noms de ces s. -tribus : Aricinœ terrestres, correspondant au g. Aricia, Macq.; Aricinœ littorales, g. ff y rfrop/ior ta, Macq.; Ilclcmydœ ,g. Hc- lemyia, Macq.; Anthomydœ herbicolœ , g. Chortophyla , Mac<].; Azelidœ , g. Atomo- 596 ANT gaster, Macq.; Attthomydœ chorellœ, g. An- thomyia , MàC(\.; LimoseUœ , g. Cœnosia, Macq.; Pegomydœ, g. Pegomyia, Macq. Les Anlhomyzides ont, par leur organisa- tion et par leurs mœurs, une grande analo- gie avec les Muscles ; elles en diffèrent ce- pendant par un vol moins rapide et moins soutenu , par moins de véhémence dans leurs appétits. Presque toujours cachées sous les feuilles, elles ne se montrent sur les fleurs que lorsque l'atmosphère est échauf- fée par le soleil. On conçoit, du reste, que leurs habitudes varient selon les genres. Les Hylémies habitent particulièrement les bois; les Leucophores préfèrent les prai- ries ; les Hydrotées, les Aricies, les Limno- phores, vivent exclusivement dans les lieux aquatiques; les Anthomyies se trouvent partout. Outre les sucs des fleurs, qui sont leur nourriture ordinaire, quelques unes, telles que les Hylémies, recherchent les matières slercorales; les femelles des Ry- drophories et de quelques Aricies se jettent sur les bestiaux ; et, quoique leur trompe ne puisse pas pénétrer jusqu'aux vaisseaux san- guins, et ne leur permette que de humer les fluides répandus sur la surface des corps, elles les harcellent et les tourmentent cependant par leur poursuite opiniâtre. Les larves du plus grand nombre se développent dans les débris des plantes, soit terrestres, soit aqua- tiques. Les Cœnosies paraissent vivre dans les racines. M. Robincau a observé une fe- melle de Lispe qui déposait une grande quantité d'œufs sur les pétales d'un Nym- phœa. Les Hylémyies naissent souvent dans les bouses ; les Pégomyies rongent le paren- chyme des feuilles, et vivent entre les deux surfaces, solitaires ou en sociétés nombreu- ses : ce sont les larves mineuses de la Jus- quiamc , de l'Oseille , des Chardons, si bien observées par Réaumur et de Géer. Dans le premier âge, les Anlhomyzides ont, comme les Muscles , la bouche munie de deux cro- chets écaiileux qui leur servent à prendre leur nourriture cl à se Uainer en avant Cependant, dans les larves mineuses, ces crochets se convertissent en un instrument corné en forme d'S, qui se meut autour d'une petite tige fixe et qui ronge ainsi le parenchyme des feuilles. Les nymphes ne paraissent pas différer de celles des Muscies Peu de jour» leur suffisent iir>ur passer à ANT l'état adulte. Dans quelques espèces, on observe plusieurs générations dans la même année ; ce qui augmente encore la grande fécondité de ces Diptères. (D.) Ai\TIIOIVOMUS («v9oç, fleur; voudj, qui paît), ns. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères , famille des Curcu- culioniles, établi par Germaraux dépens du g. Rhynchœnus de Fabricius, et adopté par Latreille, ainsi que par tous les autres entomo- logistes qui sont venus depuis. Schoenherr le place dans sa division des Érirhinides et lui donne les caract. suivants : Antennes longues, grêles; leur funicule de 7 articles: les deux premiers allongés , presque obconi- ques; les autres courts, lenticulaires, pres- que égaux. Massue allongée , ovale. Rostre long, mince , filiforme, un peu arqué. Yeux ronds , convexes. Corselet presque conique , bisinué à la base, légèrement arrondi sur- les côtés, très étroit antérieurement , tron- qué au sommet. Écusson allongé, distinct. Élylres en ovale allongé, convexes, souvent amples; angles huméraux obtus. Pattes de longueur moyenne ; les antérieures plus lon- gues; cuisses épaisses, dentées. • Observ. — Corps presque ovale , convexe, pubescent , ailé ; de taille petite ou moyenne. Le dernier Catalogue de M. Dejean dési- gne , comme se rapportant à ce genre , 43 espèces, parmi lesquelles on en compte 19 d'Europe; les autres appartiennent à l'Amé- rique et à la IVouvelle-HoUande. ÎVous ne citerons que celle qui a servi de type à Ger- mar, le lihynchœmis dniparum, Fabricius, qui se trouve aux environs de Paris. (D.) AIXTHOIXOTA , Beauv. (avOo,-, fleur ; vû-o;, dos , surface), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses (s.-ordre des Césalpiniées , tribu des Cassiées), auquel son auteur (Fiore d^Oware , t. I, p. 70, lab. 42) attribue les caract. suivants : Calice pétaloi- de, 4-fide; ô des segments lancéolés, poin- tus ; le 4« plus large , échancré. Corolle ré- duite à un seul pétale , à onglet très long , et il limbe cochléariforme , échancré. Étamines 10, libres, anisomètres : 5 très longues ; les 7 autres plus courtes que le calice. Ovaire comprimé , ovale , non slipité. Style fili- forme , terminé par un stigmate 2-fide. Lé- gume aplati , subréticulé , presque indéhis- cent, (loculaire, polysperme. Graines or- biculaires, planes. — Ce genre est fondé sur ANT un arbrisseau du pays d'Oware; ses feuilles sont pari-pennées , 2- ou 5-juguées , non sti- pulées ; à pétiole cylindrique ; à folioles co- riaces; les fleurs sont disposées en grappes axillaires très courtes. (Sp.) AIVTHOPHAGE. Anthophagus («v- 6oi, fleur; ^iyo?, mangeur ). iîns. — Nom sous lequel Gravenhorst désigne un g. de Coléo- ptères pentamères, famille desBrachélytres, établi antérieurement par Latreille sous le nom de Lesteva. Depuis, M. Erichson , dans un nouvel ouvrage intitulé : Gênera et spe- cies Staphylinorum {pars prior, p. 31) , di- vise le g. dont il s'agit en deux; il applique à l'une le nom ôl' Anthophagus , et à l'autre celui de Les,s. ( Diptères ). — M. | ANT 597 Robiueau-Desvoidy nomme ainsi la 2« sec- tion de sa tribu des Entomobics. Elle se compose des g. Lynnœmya , Bonnelia , et Marshamia, et répond au g. Micro- palpus de M. Macquart. Les Anthophiles diU'èrent essentiellement des Macromy- des par la proportion des derniers articles antennaires et parla forme toujours prisma- tique du dernier. Leur corps, cylindriforme, plus allongé , plus gris et moins noir, les fait distinguer à la première vue. On ignore les habitudes de leurs larves ; mais les insectes parfaits se trouvent plus particulièrement en automne sur les Ombcllifères. Leur vol n'est pas bourdonnant. (D.) AIXTHOPHORA («v9oî, fleur; fopdi. qui a du goiit pour), iss. — Genre de la fa- mille des Mellifères, de l'ordre des Hymé- noptères, établi par Latreille, adopté par tous les entomologistes modernes, et con- fondu par Fabricius dans les g. Mcgilla et Centris. Les Anthophora présentent des caractères qui les séparent très nettement des g. voisins. On peut les résumer ainsi : An- tennes courtes et filiformes. Mandibules uni- dentées, au côté interne. Palpes maxillaires composés de six articles , et les labiaux de quatre; ailes ayant trois cellules cubitales complètes. Ce genre renferme une quinzai- ne d'esp. européennes dont les plus répan- dues sont les A. piltpes\ hair., etc. ( Me- gilla piUpes , Fabr.), Refusa {Apis rettisa , Lin.), Acervorum et Parielina [Megilla id., Fabr.). Les habitudes de cette dernière ont été pour Latreille l'objet d'un mémoire plein d'intérêt , inséré dans le tome III des Annales du Muséum. D'après lui , la femelle construit son nid dans les murs, et élève à l'entrée un tuyau perpendiculaire légère- ment courbé , composé de grains de terre ; après sa ponte , elle le détruit ou peut-être l'emploie pour fermer l'entrée du nid. (Bf..) * ANTIiOPHORÏDES. ms. — Nom d'une des sous-familles de M. Westwood pour la famille des Mellifères , correspon- dant à notre groupe des Anthophorites. Voy. ce mot. (Bl.) *AI\TÏIOPHORITES (avôos, fleur; /^.jv, barbe ). bot. ru. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Chloridées, formé par luttai ( (ien., t. I, p. 8-2 ), et synonyme du g. Gymnopogon de Palissot de Beauvois. (C. L.) AXTHOPOUA. zoopii. Foss.— Fo)/e3 A>TI10P0RIT4. (M. E.) AXTHOPORITA (av9c;, fleur; ko>o,-, filament), zooph. foss.— N'^om employé par Hofer pour désigner YEncrinites UUifonnis {Acta Helv., t. IV , p. 204). (M. E.) ANTHORA, DC. [Syst. 1 , p. 564) ( «v- 9o; , fleur ; ôpoi, butte ; forme du sépale su- périeur). BOT. PII. — Section du genre Aconit, constituée parl'^. Atithora,h., et oflVant pour caract. distinctifs : Calice per- sistant; le sépale supérieur (ou casque) plus ou moins rétréci vers la base, à embouchure arquée ou tronquée (soit verticalement , soit très obliquement), plus ou moins longue- ment roslrée. Pétales à capuchon très court AWT et termine en labelle obcordiforme ou suL- orbiculairc, longuement stipité; onglet brus- quement géniculé au sommet. Graines ailées à l'un ou deux des angles, tantôt très lisses, tantôt très légèrement rugueuses. — Feuilles pédatiparties, peu ou point luisantes. Fleurs d'un jaune pâle , ou d'un bleu livide , ou pa- nachées de bleu et de jaune. Racine tubé- reuse. {SpuchjHist. des Plant, phan., t. VII, p. 380.) (Sp.) *ANTnORXIS {«v«6î, fleur; i>v£s, oi- seau). OIS.— C'est, dans la liste ofthe Gênera ofBirds de Robert Gray (1840), un g. de sa famille des JHe//«p7iag(idœ ou Philédons,s.- famille desMelliphaginœ, substitué, par cet auteur, à celui d'Anthomyza de Swainson, ce dernier étant employé en Entomologie , et dont les caractères sont : Bec assez court ; langue ? Ailes très arrondies; toutes les pennes plus ou moins terminées en pointe. Queue échancrée ; doigts latéraux égaux. — L'esp. type citée par ces deux auteurs est VA.melanura (Sparr. iHws. Caris., t. I , pi. 5, et Gray), A. cœruleocephala Swainson. (Lafr.) ANTHOSOME. Anthosoma {à-^eo;, fleur; atV^' corps). CRL'ST.- Genre de l'or- dre des Siphonostomes , famille des Caligi- tes, tribu des Hyménopodes , établi par Leach, qui le caractérise ainsi : Test arron- di en avant et en arrière. Antennes formées de six articles. Abdomen beaucoup plus étroit que ce test , muni de deux lames folia- cées sur le dos, et de six autres sous le ven- tre ; celles-ci tenant lieu des trois dernières paires de pattes. Pattes de la paire antérieure étendues en avant ; leur ongle étant crochu, et rencontrant une petite dent située vers le sommet de l'article qui précède. Pattes de la seconde paire ayant l'ongle comprimé. Le dernier article de la troisième paire très épais, denté antérieurement, terminé par un ongle très fort ou inséré derrière les pat- tes de devant, et muni , à son extrémité, de deux appendices droits et cornés. — L'es- pèce-lype de ce genre Anthosoma Smiîhii, Leach, a été trouvée Gxée à un Squale {Squa- lus cormibiensis) sur la côte duDevonshire. .(H. L.) AIVTHOSPERME, Anthospermum , Linn. — Tournefortia , Pontedera , non L. — Ambraria, Heist. , non Crus, (iivôo?, fleur ; (»«,;«« , graine ). bot. pu. — Genre AINT 599 de la famille des Rubiacées ( tribu des An- Ihospermées, Cham. et Schl.). liolTre pour caract. : Fleurs dioïques , ou polygames , ou hermaphrodites. Tube calicinal obové, adhé- rent; limbe 4- ou s-denté, minime, non per- sistant. Corolle des fleurs mâles ou herma- phrodites rotacée , profondément 3- à 5-fide ; à lobes ovales-oblongs , révolulés lors de l'anthèse. Corolle des fleurs femelles mini- me, subcampanulée , courtement 4-flde , à lobes dressés. Étamines 5 à 5, saillantes , in- sérées à la base du tube de la corolle; filets filiformes; anthères oblongues, dressées. Ovaire infère, 2-loculaire, couronné d'un disque mince; loges 1-ovulées; ovules ana- tropes, renversés, attachés au fond des lo- ges. Style très court, terminé en astigmates filiformes, plumeux. Péricarpe ovoïde, den- ticulé au sommet, crustacé, 2-coque, 2-lo- culaire; coques indéhiscentes, 1-spermes , convexes au dos, planes antérieurement. F>mbryon rectiligne , subdorsal dans un péri- sperme cartilagineux ; cotylédons foliacés ; radicule allongée, infère (Endlicher, Gen, Plant. , p. 524). — Herbes ou sous-arbris- seaux habitant l'Afrique australe; tiges ra- meuses; feuilles opposées ou verticillées, connées par la base (moyennant une stipule interposée, prolongée en forme de dent au delà du plan de soudure). Fleurs axillaires , sessiies, opposées, ou verticillées, ou rare- ment paniculées ; ovaire 2- ou 5-bractéolé à la base. Ce g. comprend environ 14 esp. (Sp.) * ANTHOSPERMÉES. bot. ph. - Tribu de la famille des Rubiacées , ayant pour type le g. Anthospernnan. (Ad. J.) * ANTHOSPERMUM. bot. ph. - Voyez ANTHOSPERME. * ANTHOSTEMA. bot. ph. — ?îom donné à un g. d'Euphorbiacées , dont cha- que fleur («vôî;) mâle est réduite à une éta- raine (ir .;//«). Les fleurs des deux sexes sont réunies dans un involucre commun , formé par le rapprochement de deux lobes ou bractées, à chacune desquelles est opposée intérieurement une petite glande. Les mâles sont nombreuses , et réunies dans un invo- lucre particulier découpé en lobes moins profonds, inégaux, au nombre de 8 environ ; elles consistent chacune en un filet terminé à son sommet par une anthère biloculaire , entourée à sa base par un petit calice ô-4-fide et articulé au dessous de lui avec un pédi- GOO ANT celle plus long que lui ; des écailles ou brac- tées, plus larges, sont entremêlées à ces pédi- celles. La fleur femelle est unique , située sur le côté de l'involucrc qui porte les mâ- les, portée sur un pédoncule épais et non ar- ticulé , et présente, dans un calice campa- nule, à 5-4 dents, un ovaire aminci supérieu- rement en un style court , divisé supérieu- rement en trois branches stigmatiques légè- rement bilobées, creusé à l'intérieur de trois loges 1-ovulées, et qui devient une capsule à 5 coques, à sarcocarpe un peu charnu. — La seule esp. connue est un arbre de la Séné- gambie et du Congo , dont les diverses par- ties sont gonflées d'un suc blanc et laiteux comme celui des Euphorbes , dont les feuil- les alternes, entières et glabres, portent à leur aisselle, sur des pédoncules rameux ei articu- lés à leurs divisions , plusieurs de ces amas de fleurs que nous avons décrits. M. Robert Brown avait éclairci la structure du g. Eu- phorbe par la comparaison d'un autre g. inédit qu'il n'avait pas nommé {Voy. Gen. Remarks, p. 24), et qui n'est autre que no- tre Anthostema. Voy. Ad. Juss., Eiiphorb., p. 56, tab. 18, n. GO. (Ad. J.) AjXTHOSTOMES. Ânlhostoma (àvôo;, fleur ; ?Tw/xa , bouche), helm. — Latreille , dans sa Famille naturelle du règne ani- mal , p. 520 , nomme ainsi une famille de Vers intestinaux comprenant les Tétrarhyn- ques, les Floriceps ou AnViocéphales, etc. (P. G.) *AIVTIIOTHELGES(av9o5, fleur; àBù- V'^, je suce). INS. — M. Laporte {Essai d'une class. syst. des Hémipt.) a employé cette dé- nomination pour une des deux grandes cou- pes qu'il a établies dans les Hémiptères hé- téroptères , et désignées comme tribus. Il caractérise ainsi celle des Antholhelges , en l'opposant à l'autre, nommée Haemathel- ges : «Insectes ne vivant pas de rapine, se nourrissant ordinairement de liquides végé- taux. Pattes antérieures non ravisseuses. Rostre souvent long. » Ces deux tribus n'ont été adoptées par aucun entomologiste , non seulement parce que les caractères présen- tés par M. Laporte n'ont pas d'importance réelle , mais encore parce que dans sa tribu des Antholhelges ( suceurs de fleurs ) on trouve les Hydrometra, Velia, Gerris, eic, insectes aquatiques, essentiellement carnas- siers, et mOme la Punaise des lits. (Ri..) ANT ANTHOTIUM, R. Br. («vOsj, fleur; cirtov, oreillette ). bot. pu. — Genre de la famille des Goodéniacées, auquel son auteur {Prodr., p. 582) assigne pour caract. : Lim- be calicinal supère , 5-parti , presque régu- lier. Corolle 2- labiée ,5-partibIe, fendue an- térieurement; onglets infléchis aux bords; segments aptères , valvaires en préfloraison : les deux supérieurs auriculés au bord inté- rieur. Étam. 5, épigynes ; fllets libres ; anthè- res cohérentes pendant l'anthèse. Ovaire 2-loculaire. Style indivisé; stigmate à en- veloppe verticalement 2-labiée , imberbe. Fruit inconnu. —Herbe basse, acaule, gla- bre ; feuilles subcylindriques , un peu dila- tées vers la base ; hampes nombreuses, dif- fuses, simples; fleurs fasciculées, accom- pagnées de bractées foliacées; corolle vio- lette; pollen simple. — L'4. humile,K, Br. ( Lechenaultia humilis , Spreng. ) con- stitue à lai seul ce genre. Cette plante ha- bite la Nouvelle-Hollande. (Sp.) * AIXTIIOTROCHE, Endl. ( «vô^s, fleur ;t/5oxsî, roue), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées, tribu des Salpi- glossidées, Benth., établi très récemment par M. Endlicher [ISovar. Stirp. Decad., fasc. 1, p. 6 ), qui lui assigne les caract. suivants : Calice 5-fide. Corolle infundibu- liforme, à tube évasé vers le sommet; limbe rotacé, 5-lobé. Étamines 5 , toutes fertiles, saillantes, insérées à la gorge de la corolle. Filets subulés , flexueux. Anthères à deux bourses confluentes, s'ouvrant par une seule fente transversale. Ovaire 2-locu- laire. Placentaires multi-ovulés, adnés à la base de la cloison. Ovules ascendants, ana- tropes. Style indivisé; stigmate capitellé, échancré. Capsule globuleuse, 2-loculaire, 4-valve ; cloison membranacée , septifère à la base, flnalement libre. Graines très nom- breuses, ascendantes, réticulées, incour- bées à la base. Périsperme charnu. Em- bryon axile. Cotylédons très courts, obtus. Radicule cylindrique, infère. — Ce g., que son auteur classe entre les Anthocercis et les T^rott-aHia, n'est fondé que sur une seule esp. C'est un arbrisseau indigène de la Nouvelle-Hollande austro occidentale, lai- neux sur toutes ses parties ; à feuilles alter- nes ; à fleurs axillaires, solitaires, subsessiles, petites, violettes. (Sp.) AIVTHOXAKTHUM ( «vSoj . fleur ; ANT ?av9o5, jaune ). bot. pu. — Genre de la fa- mille des Graminées , tribu des Phalaridées, formé par Linné , et ainsi caractérisé : Epillets triflores ; les deux fleurs inférieures neutres ; la supérieure hermaphrodite. Glu- mes 2 , carénées ; l'inférieure plus courte , uninerve; la supérieure trinerve. Dans les fleurs neutres , une paléole canaliculée , échancrée au sommet , aristée dorsaleraent. Pans la fleur hermaphrodite, 2 paléoles na- viculaires, mutiques; la supérieure uniner- ve , enveloppée par Tinférieure. Squammu- les nulles. Étamines 2. Ovaire sessile. Styles 2; stigmates distiques -plumeux. Cariopse subcylindrique, libre entre les paléoles, étroi- tement fermées. — Les espèces de ce genre , au nombre de douze environ , sont peran- nuelles , aromatiques ; elles croissent dans toute l'Europe , à l'exception du nord , et paraissent avoir été transportées dans l'A- mérique boréale ; les feuilles en sont planes, en ligule allongée ; l'inflorescence est en pa- nicule spiciforme, simple, sinuée. On en cul- tive quelques espèces dans les jardins. ( C. L.) *AI\THOZOA (av9oî, fleur; Çiiov, ani- mal ). POLÏP. — Nom employé par M. Ehrenberg pour désigner la grande division des Polypes à une seule ouverture digesti- ve ; groupe que M. Milne-Edwards a proposé d'appeler sous-classe des Polypes paren- chymateux. (M. E.) * ANTHRACIAS ( av9,,=.xt«? , noir comme du charbon ). ins. — Genre de Co- léoptères hétéromères, famille des Ténébrio- nites , établi par Steven , et adopté par 3L Dejean, qui, dans son dernier Catalogue , le place immédiatement avant le g. Toxicum de Latreille. Il a pour type VAnth. bicornis de Steven, le même insecte que VUloma cornuta de Fischer, ou le Tenebrio fusca de Frivaldsyky. (D.) * ANTHRACIDES («v9..«|, charbon ; £?ci''c;, aspect). Mi^. — Nom que porte, dans la méthode de Beudant, une famille de mi- néraux dont le Carbone constitue le type fondamental. L'auteur l'a changé , depuis , en celui de Carbo>'H)es. (Del.) ANTHRACIENS. Anthracii ( av9^i- yioi, noir comme du charbon), ixs. — Tri- bu de l'ordre des Diptères , division des Brachocères, subdivision des Tétrachoètes, famille des Tartystomes. Elle présente les ANT 601 caract. suiv. • Tête ordinairement arrondie antérieurement; trompe courte et dirigée en avant ; lèvres terminales distinctes ; pal- pes insérés sur la base de la trompe, le plus souvent d'un seul article distinct ; an- tennes presque toujours distantes ; yeux sépa- rés dans les deux sexes. Thorax plan : pieds menus ; pelotes des tarses très petites, quel- quefois nulles. Ailes grandes, écartées, ayant ordinairement quatre cellules postérieures. Les Anthracicns , compris dans le g. mou- che de Linné, en furent détachés par Sco- poli,'qui en flt le g. Anthrax. Plus tard, Latreille et Fallen en ûrent une tribu que Meigen, Wildemann, et M. Macquart, à leur exemple, réunirent depuis à la tribu des Bombyliens; cependant ce dernier les en a de nouveau séparés. Ils diffèrent, en effet, des précédents par leur tête presque sphé- rique, placée à la hauteur du thorax; par leur trompe , courte et cachée dans la bou- che; par leur corps, moins velu; par leurs grandes ailes , dont la livrée de deuil est re- marquable. Ces caractères extérieurs donnen aux Anthraciens une physionomie toute par- ticulière, et ils présentent, en outre, dans la plupart de leurs organes, d'autres diffé- rences qui établissent une ligne de démarca- tion bien tranchée entre eux et les tribus voisines. Cette tribu, telle qu'elle existe maintenant, renferme sept g., dont voici les noms : Mulion , Corsomyze , Enice, An- thrax, Tomomyze, Lomatie et Hirmo- nevre ( Voy. ces différents noms ). Dans cette nomenclature on ne voit pas figurer le g. Némestrine de Latreille, qu'il compre- nait dans cette même tribu; mais, d'après la méthode de M. Macquart , que nous sui- vons ici comme la plus récente et la plus complète , il fait partie de la tribu des Né- mestrinides. Les Anthraciens se trouvent partout, mais bien plus fréquemment dans les con- trées méridionales. Lears larves ne sont pas encore connues. Suivant Latreille, leurs nymphes sont nues, incomplètes, avec les segments du corps munis de petites poin- tes. (D.) ANTHRACITE (àv9^.«x(V,;5, qui res- semble à du charbon ). mev. et géol. — Glanzkohle, W. ; vulgairement Houille écla- tante, Houille et Charbon incombustible. Substance minérale de la classe desCombus- 38» 002 AM lible.8 non métalliques, opaque, d'un noir métalloïde , composée de carbone presque pur, sans bitume, avec 5 ou 4 p. 100 de matiè- re terreuse , et quelques traces d'hydrogène. Ou l'a regardée comme une variété de la Houille, en la distinguant cependant des Houilles communes par les épithètcs de sè- che, d'éclatante et d'incombustible. Elle diffère de la véritable Houille par sa compo- sition , et par les caract. suivants , qui en sont la conséquence : Elle briile didicile- ment , avec une flamme très courte , sans aucune fumée ni odeur , s'éteignant à l'in- stant môme où on la retire du foyer , et se couvrant alors d'un enduit de cendres blan- ches. Ji'Anthracite peut être employé com- me combustible ; mais on ne l'enflamme que diETicilement lorsqu'il est en petite quantité ; il faut , pour y parvenir , le mê- ler avec du bois ou de la Houille, et dispo- ser surtout les fourneaux de manière à ce qu'il y ait un fort tirage ; mais, une fois qu'il est embrasé , la combustion se continue d'elle-même, en produisant une chaleur intense. On ne peut en faire usage ni dans les foyers d'appartement , ni dans la forge lin maréchal ; mais on l'emploie avec avan- tage dans une multitude d'usines où l'on a besoin d'une haute température. On s'en sert principalement pour la cuisson de la chaux , des briques , des poteries , pour le chauffage des fours de verrerie , et des chaudières de machines à vapeur. Ce com- bustible a été beaucoup trop négligé en France et dans d'autres pays d'Europe , quoiqu'il y soit assez abondant ; mais , de- puis un certain nombre d'années , il joue un très grand rôle aux États-Unis d'Amérique, où il est répandu avec une profusion ex- traordinaire. La Pensylvanie , le Connecti- cut et la Virginie , lui doivent une grande partie de leur prospérité. Le principal gisement de l'Anthracite est dans les terrains de transition , au dessous du terrain hduiller ; on le trouve là en cou- ches ou en amas , au milieu de dépôts aré- nacés , et dans le voisinage des roches por- phyriques et amygdalaires, auxquelles on attribue généralement une origine ignée -, il est accompagné quelquefois d'empreintes végétales. Cette analogie dans les caractères géologiques de l'Anthracite et de la Houille donne à penser que l'Anthracite nVsl ((ue ANT de la Houille calcinée , une sorte de Coke naturel , qui s'est formé dans le sein de la terre , à l'époque des grandes éruptions de Porphyres. On voit , en effet , dans les dé- pôts de Houille proprement dite, des por- tions de ce combustible qui sont changées en véritable Anthracite dans les points où elles touchent les fdons de Porphyre ou de Basalte qui souvent les traversent. L'Anthm- cite ne se trouve pas seulement au dessous de la Houille et au milieu d'elle; on le ren- contre encore dans les terrains beaucoup plus élevés , au milieu du Lias des Alpes , et c'est h cette position que l'on rapporte les dépôts anthraciteux du Dauphiné, de la Ta- rentaise , du Faucigny , du Valais , etc. Les principaux gîtes de ce combustible en Fran- ce sont dans les départements de l'Isère , des Hautes-Alpes , de la Mayenne et de la Sarlhe. Dans la classification de M. Brongniart et dans celle de M. Cordier , l'Anthracite for- me une esp. de Roche. (Del.) ANTHRACOLITIIE ( «vO,,«| , «xc; , charbon ; )i9o,-, pierre), min. — Nom donné par de Born à une variété d'Anthracite trouvée à Schemnitz, en Hongrie. (Del.) * ANTllRACOTIIERIUM ( av9^«? , y.oç, charbon ; d-ripiov, animal ). mam. foss. — Nom donné par Cuvier à un genre de Mammifères fossiles de l'ordre des Pachy- dermes , qui tient des Anoplotheriums et des Chéropotames, et dont les premiers débris ont été trouvés dans les lignites ou charbons de Cadibona. Ces animaux paraissent avoir eu quatorze molaires en haut , et en bas deux canines, et, du moins la grande espèce, quatre incisives en bas. Le nombre de celles de la mâchoire supérieure n'est point en- core connu. Les trois arrière - molaires su- périeures des Anthracotheriums sont' à cou- ronne carrée , composée de quatre grandes pyramides , presque quadrangulaires. L'an- gle interne de ces pyramides étant mousse , ces dents sont plus ou moins convexes du côté du palais. En outre, une pyramide moyenne, triangulaire, est située entre l'interne et l'externe de devant ; et, de plus, le bord externe de la base de la dent se relève et forme trois pointes obtuses , une plus grande iM'angle antérieur , une moyen- ne au milieu , et une plus petite à l'angle postérieur. A demi usées ces dents ont une ANT grande ressemblance avec celles des Ano- plotheriums , et n'en diffèrent guère que par la face externe , qui est creusée de sil- lons pour former les pointes dont nous ve- nons de parler. La quatrième molaire est à deux pyramides , avec un bourrelet circu- laire relevé en pointe aux deux angles de la face externe ; les trois premières sont com- posées d'une pyramide, et d'un bourrelet qui forme une pointe basse et mousse à la partie interne , et qui se relève aux angles en une crête qui va se réunir à la pointe. Les arrière-molaires inférieures , plus étroites , sont également formées de quatre pointes , à l'exception de la dernière , qui en a cinq , avec de légères collines de réu- nion; les antérieures sont à une et à deux pointes comprimées latéralement. Les cani- nes sont épaisses , et les incisives inférieu- res sont projetées en avant comme dans les Cochons. Cuvier en a décrit cinq esp. : une grande de Cadibona [Anthr. magnum) ; une petite du même lieu , de moitié moins grande [Anthr. minus) ; une encore plus petite des environs d'Agen {Anthr. minimum); une du Puy , en Velay ( Anthr. velonum ) ; et enfin une découverte en Alsace ( Anthr. al- saticum). La grande esp. paraît avoir eu deux races de taille un peu différente , et qui , sous ce point de vue , si les variations de grandeur ne tiennent pas aux sexes des individus, sont dans les mêmes rapports que les deux races de Rhinocéros bicorne , aujourd'hui vivantes à côté l'une de l'autre à Sumatra. L'abbé Croizet en a découvert, dans les ter- rains lacustres de l'Auvergne , plusieurs es- pèces qui n'ont point encore été confrontées avec celles de Cuvier, mais qui donnent aus- si, pour la plus grande, deux races de taille différente. M. de Saint-Léger a trouvé dans les environs de Digoin , sur les bords de la Loire , des dents d'Anthracotherium non en- core décrites, qui paraissent être semblables à celles de la grande esp. de Cadibona, et qui indiquent aussi deux races, l'une un peu plus grande que l'autre. Une mâchoire in- férieure de la grande esp. trouvée par M. l'abbé Croizet a montré que le bord infé- rieur de cette mâchoire est pourvu d'une forte saillis apophysaire qui se projette en dehors vis-à-vis des troisième et quatrième ANT 60â molaires. Celte proéminence donnait sans doute attache à un fort muscle digastrique , et portait peut-être, en outre, un tubercule analogue à celui que le Sanglier à masque offre à sa mâchoire supérieure. (L. D.) *AIVTHRAIÎONITE {«v9/5«|, xos , char- bon). MIN. — Simple variété de calcaire , mélangée de charbon. Voy. madrépokite. (Del.) * AIVTHRASOMUS ( av9;;^ç, «/.»,-, noir; cÔifjLx, corps). i?is. — Genre de l'ordre des Coléoptères hétéromères, famille des Mélasomes, tribu des Blapsides, fondé par M. Guérin sur une espèce unique rappor- tée du Chili par M. Gaudichaud , et h la- quelle il a donné le nom spécifique de Che- vrolatii. Ce g. , que M. Guérin regarde comme voisin du g. Platynotus de Fabri- cius, est ainsi caractérisé: Chaperon échan- cré; labre très saillant, de la largeur du bord antérieur du chaperon , un peu moins long que large, échancré au bord antérieur. Lèvre inférieure beaucoup moins large que le dessous de la tête ,avec une languette sail- lante échancrée; palpes maxillaires allon- gées, avec le dernier article plus long que large, coupé obUquement au bout; corps ovalaire, assez bombé; pattes robustes, courtes, avec les jambes antérieures un peu plus larges et un peu aplaties. Corselet plus large que les élytres dans le mâle. M. Dejean comprend VAnthr. Chevrola- tii de M. Guérin dans le g. Praocis d'Esch- scholtz. Suivant M. Blanchard, cette espèce est répandue dans les collections de Paris, sous le nom de Pr. syïphoïdes. (D.) ANTHRAX («v9^«ç, charbon; couleur des insectes ). ms. — Genre de l'ordre des Diptères, division des Brachocères, subdi- vision des Tétrachoètcs , famille des Tanyi- stomes, tribu des Anthraciens, dont il est le type. Ce g., créé par Scopoli aux dépens des Mouches de Linné et de Geoffroy, a été adop- té par Fabricius, Duméril, etc., et divisé ensuite en trois g. par Latreille, savoir: Les Némestrines , les Millions et les An- thrax proprement dits. C'est de ce dernier g. , ainsi réduit , qu'il est ici question. Voi- ci les caract. que lui assigne M. Macquart : Face ordinairement unie. Troisième article des antennes court , ordinairement à base sphérique. Yeux réniformes , séparés dans les deux sexes. Ouatre trois ou deux cellu- 604 AINT les sous-marginales aux ailes. M. Macquart décrit 35 espèces d^Anthrax, qu'il divise en quatre sections d'après la couleur des ailes , le nombre de leurs cellules sous-marginales, et la forme de l'épistome , plus ou moins avancé. Sur ce nombre , 7 sont exotiques ; les autres appartiennent à l'Europe , et la plupart à sa partie méridionale. Ces Diptè- res , dont le vol est rapide , se font remar- quer par leur corps velouté , quelquefois orné de bandes d'argent, et par leurs ailes larges, moitié opaques et moitié transparentes. La partie opaque est souvent noire , et , dans tous les cas , de la couleur du corps. Nous ne citerons que trois espèces: 1'^. entouré, Anthrax circumdata de Hoffmansegg , ou hotlentota de Fabricius, tiui peut être consi- dérée comme le type du g. ; VA. agréable, venusta, deMeigen, qui se trouve aux envi- rons de Paris ; et VA. sinuata de Fallen ou Morio de Fabricius, commun dans toute l'Europe. (D.) * ANTHRAXIFÈRE ( «v9,5a|, char- bon ; fé/}'^, je porte ). GÉoii.— Nom donné par quelques géologues à une famille de Ro- ches souvent colorées par l'Anthracite. M. Cordier se sert aussi du mot Anthraxifères pour désigner un groupe de terrains carac- térisés par la présence de l'Anthracite. (C. i>'0.) ANTHRÈNE. Anthrenus{iv9piyyi, guô- pe, frelon. On ne conçoit pas pourquoi Geoffroy a donné ce nom à un g. de Coléo- ptères qui n'a rien de commun avec les Guê- pes). i?îs.— Genre de Coléoptères pentamères établi par Geoffroy et adopté par tous les entomologistes. M. Dumérille range dans sa famille des Solidicornes ou Stéréocères , et le caractérise ainsi : Élytres couvertes de poils ou d'écaillés colorées. Tête engagée dans le corselet. Antennes très courtes , en masse solide. Latreille le place dans sa famille des Clavicornes , et lui assigne pour caractères : Pattes contractiles, dont les jambes se re- plient sur le côté postérieur des cuisses, aux- quelles elles sont annexées , et dont les tar- ses sont libres. Antennes en masse solide , se logeant dans une cavité pratiquée aux an- gles antérieurs du corselet. Mandibules pe- tites ou point saillantes. Avant-sternum di- laté à son extrémité antérieure pour recevoir la bouche. Corps ovoïde. LesAnthrènes sont de très petits Coleopt., ANT à corps ovale et presque globuleux, et dont les élytres et le corselet sont agréablement colorés par une poussière écailleuse analo- gue a celle qui couvre les ailes des Lépido- ptères ; aussi suffit-il du moindre frottement pour enlever cette poussière , et alors l'in- secte paraît lisse et tout noir. On rencontre souvent les Anthrènes en quantité sur les fleurs, dont elles sucent la liqueur mielleuse. Quelques espèces se tiennent de préférence dans l'intérieur de nos habitations. Si ces Insectes sont très innocents à l'état parfait , il n'en est pas de même de leurs larves , qui ne sont que trop connues par les ravages qu'elles causent dans les collections d'ani- maux desséchés, aux dépens desquelles elles vivent. Ces larves ont une tête écailleuse , arrondie, garnie de deux espèces d'antennes coniques, très courtes , et munie de deux mandibules très fortes, à l'aide desquelles elles détruisent promptement tout ce qu'elles attaquent. Leur corps est composé de 12 ou 15 anneaux , dont les trois premiers sont sup- portés chacun par une paire de pattes écail- leuses terminées par un crochet recourbé. Tous ces anneaux sont couverts de poils dis- posés en faisceaux ou en aigrettes, principa- lement sur les côtés et à la partie postérieure du corps. Ces poils , qui sont érectiles , sont habituellement couchés en arrière ; mais la larve les redresse dès l'instant qu'elle se sent toucher, comme fait le Porc-épic avec ses • piquants lorsqu'on l'irrite ou qu'on s'en approche. Ces houppes de poils érectiles suf- flsent pour distinguer les larves des Anthrè- nes de celles des Dermestes, avec lesquelles elles ont d'ailleurs beaucoup de rapports. Ces larves changent plusieurs fois de peau , et mettent près d'un an à parvenir à toute leur taille avant de passer à l'état de nymphe. Cette métamorphose présente cela de singu- lier qu'elle s'opère sans que la larve se dé- pouille de sa dernière peau, qui se fend seulement le long du dos, et sert de coque à la chrysalide. L'insecte parfait éclot au printemps suivant. On rencontre des larves d'Anthrèncs dans presque toutes les saisons ; mais c'est princi- palement à la fin de l'été, lorsqu'elles ont acquis presque toute leur grosseur, qu'elles font le plus de dégâts. Le moyen le plus effi- cace pour en débarrasser les collections qui en sont attaquées, c'est de recourir au Né- AÎNT erentome {Voy. ce mot). Quant aux préser- vatifs , nous n'en connaissons pas de plus sfirs que beaucoup de soin, de propreté, et surtout Tattention de tenir hermétiquement fermés les armoires, cadres , tiroirs , etc., qui contiennent les collections, afin d'em- pêcher les Anthrènes d'y pénétrer pour y déposer leurs œufs. M. Dejean , dans son dernier Catalogue , mentionne 24 espèces de ces petits Coléoptè- res, dont 15 exotiques et 9 d'Europe. Nous n'en citerons qu'une, VAnthrenus museo- rum Fabr. , qui est le plus grand fléau des collections. Elle est figurée dans Olivier, t. II, n. 14, pi. 1, fig. 1. (D.) * AIXTHREPTES (iiv^o;. fleur; pi^^ , j'ai du penchant pour), ois. — Genre éta- bli par Swainson, faisant partie, dans sa clas- sification, de sa famille Cinnyridœ (les Soui- niangas), et ayant pour caract. : Bec médio- cre , assez fort , légèrement courbé , s'élar- gissant vers la base, où il est beaucoup plus large que haut. Base de la mandibule infé- rieure épaisse et non couverte en partie par la supérieure. Ailes , queue et pattes, com- me dans le g. Cinnyris ( Souimanga ). — L'esp. type est VÂnt. javanica (ZooL iU., t. I, pi. 121). (Lafr.) AMTHRIBE. Anthribus (xv9.;, fleur ; T/;tJw, je broie). i\s. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères , famille des Curcij- lionides, fondé par Geoffroy , et adopté par la plupart des entomologistes qui sont venus ensuite, mais avec de grandes modifications : car, des 7 esp. que l'auteur y rapporte , les trois premières seules sont des Anthribes pour Fabricius, ainsi que pour Latreille, qui range la quatrième dans les Nitidules, et les trois dernières parmi les Phalacresde PaykuU ; tandis qu'Olivier forme son g. Ma- crocéphale avec les trois premières , et con- serve aux autres le nom générique d^ Anthri- bes , bien , comme le fait observer Latreille, que ce soient des insectes très différents de ceux que Geoffroy avait particulièrement en vue en créant son g. Anthribe. En définitive, le g. dont il s'agit, tel qu'il est consacré au- jourd'hui par l'ouvrage de Schœnherr sur la famille des Curculionides, et par le dernier Catalogue de M. Dejean , n'a plus de rap- ports que nominativement avec celui de Geoffroy : car aucune des esp. qu'il renferme maintenant n'a été connue de cet auteur. ANT 605 Ces espèces sont au nombre de 10, dont 9 exotiques, et 1 d'Europe. Cette dernière est V Anthribus albimis de Fabricius, et le Ma- crocephahis albinus d'Olivier, t. IV, n. 80, pi. 1 , fig. 4. Dans sa famille des Curculionides, Schoen- herr comprend le g. Anthribe dans l'ordre des Orthocères et la division des Anthribi- des , et lui donne les caractères suivants : Antennes assez minces , insérées dans une cavité profonde au dessous des yeux ; celles du mâle souvent plus longues que le corps , avec la massue étroite ou peu épaisse , le dernier article allongé, aigu ; celles de la fe- melle plus courtes, avec la massue très épaisse , le dernier article très court , aigu ; dans quelques unes , la massue s'élargit un peu ; elle est comprimée avec les articles, peu serrés. Rostre court , large , réfléchi , pro- fondément échancré au sommet. Mandibules arquées, aiguiis à l'extrémité, munies en dedans d'une seule dent obtuse. Yeux laté- raux, proéminents, échancrés antérieure- ment. Corselet plus étroit dans sa partie antérieure, un peu tronqué postérieurement, à angles très aigus, convexe en dessus, avec un rebord latéral avant la base. Élytres ob- longues , subcylindriques , très convexes en dessus. De Géer a établi sous le nom d'Anthribe un g. d'insectes ayant pour type le Sylpha rustica de Linné et de Fabricius ; ce g. n'a rien de commun avec celui dont il est ques- tion dans cet article. (D.) *AIVTHRIBIDES («v9os, fleur ; v^'^oi, je détruis ; eï-Toç, forme ; c'est-à-dire forme des Anthribes). ms. —Nom donné par La- treille à une tribu de sa famille des Rhyncho- phores , et par Schoenherr à la seconde di- vision de l'ordre des Orthocères dans sa fa- mille des Curculionides. Ses caractères sont : Rostre ordinairement large , recourbé, ra- rement allongé, peu avancé. Antennes droi- tes , très souvent en massue , composées de 11 articles. Elytres ne couvrant pas l'anus. Tarses dont les 4 articles sont peu distincts , le deuxième absorbant presque toujours le troisième. Cette division se compose de 37 g., dont les noms suivent : Sintor, Topho- deres, Ptychoderes, Phloepemon, Dendro- pemon , Ecelonerus , Brachytarsus , Eu- corynus , Eugomis , Phloeotragus , Meco- cerus, Litocerus, DIecotarsus , Lagopezus, 606 ANT Ischnocerus , Acorynus , Phloeophilus , Stenocerus, Analotes,Gymnognathus, Ute- rosomus , Tropideres , Enedreytcs , Crato- paris , Plafyrhinus , Xylinades , Xenocc- rus, Anthribus, Blaberus, Piezocorytius, Parablops, Corrhecerus, Phœnithon , Po- lycorynus, Caranistes , Arœcerus et Alti- copus. La plupart de ces nouveaux g. ont été formés aux dépens de l'ancien g. An- thribus , devenu insuffisant pour y rappor- ter le grand nombre d'esp. découvertes de- puis sa fondation. La majeure partie des Anthribides sont exotiques. Parmi celles d'Europe , les unes se tiennent sur le tronc carié des arbres ou sous les écorces ; les autres vivent sur les fleurs. Leurs larves n'ont pas encore été observées. {ï>.) ANTHRISCUS, Hotfm. («v0,^(«oî, esp. d'Ombellifère ? ). — Cerefolium , Hall. bot. PII. — Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Scaridicinées DC, offrant les caract. suivants : Limbe calicinal inapparent. Péta- les tronqués ou échancrés , inégaux , termi- nés en languette infléchie. Disque (stylo- pode ) conique. Styles courts , dressés. Pé- ricarpe linéaire , comprimé bilatéralement , courtement rostre , privé de côtes ; bec 8- sulqué ; méricarpes lisses ou tuberculeux , contractés aux bords, canaliculés antérieu- rement. Carpophore foliiforme , après la dé- hiscence , libre, 2-fide au sommet. Graine adhérente , semi-lunée sur la coupe trans- versale. — Herbes annuelles , ou bisannuel- les, ou vivaces; feuilles décomposées; folio- les ou lanières souvent très étroites ; ombel- les oppositifoliées ou terminales, dépourvues d'involucre ; involucelles polyphylles ou oli- gophylles et incomplets ; fleurs blanches. — Ce genre , dans les limites que lui assigne M. Roch, comprend environ 8 esp. ( Chœro- phyllum, Scandix , clMyrrhis, des auteurs plus anciens), la plupart indigènes d'Eu- rope. La plus notable est 1'^. cerefolium , Hoffm. {Scandix cerefolium, L.), plante po- tagère connue sous le nom vulgaire de Cer- feuil. (Sp.) ANTHROCERA ( av0^«|, charbon [noir]; zé^^xî, corne ). lîss. — Genre de l'ordre des Lépidoptères , famille des Crépusculai- res, établi par Scopoli, et adopté par Sté- phens , qui le place dans sa tribu des Zygé- nides. Ce g. est le même que celui des Zy- gènes de Fabricius. Voy. ce mot. (D.) AM * AXTHUODACTYLA ( ivO^aÇ , charbon [noir] ; 'Tày.rAoç , doigt ). iNs. — Genre de l'ordre des Coléoptères hétéro- mères, famille des Mélasomes, tribu des Ténébrionites, établi par M. Klug d'après deux espèces rapportées de Madagascar par N. Goudot. Ce g. est voisin des Calcar ; mais il en diffère par les articles des tarses, qui sont très courts, larges et aplatis , profondé- ment incisés , serrés , se recouvrant l'un l'autre , et garnis en dessous d'un épais du- vet. Du reste , le corps est allongé , presque flliforme , aplati ; la tète est rétrécie posté- rieurement , visiblement distincte du corse- let; le chaperon visiblement échancré; la lèvre librement proéminente , presque car- rée , ayant le bord antérieur droit ; les arti- cles des palpes labiaux égaux entre eux en longueur, cyhndriquement arrondis, un peu resserrés à la base ; les deux articles basilai- res plus courts que les autres ; les quatre derniers , au contraire , un peu plus larges et plus longs, non pas lisses et luisants com- me les autres, mais ponctués et pubescents; le dernier se terminant en pointe. Les deux esp. rapportées à ce g. sont appe- lées par M. Rlug, l'une .4. elonyala, et l'au- tre A. alternata, et toutes deux sont de Ma- dagascar , comme nous l'avons dit plus haut. (D.) AN THROLOMUS. ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curcu- lionites, cité par M. Dcjean, dans son der- nier Catalogue , comme ayant été créé par M. Hope , mais dont nous n'avons pu trou- ver de trace dans aucun auteur. M. Dcjean place l'espèce sur laquelle il est fondé (A. Guildinii Hope ) dans le g. Trypetes de Schoenhcrr. Voy. ce mot. (D.) AIXTHROPOIDE. Anthropoides {i-^ Ô^Miroi , homme ; etcToj , imitation ). ois. — Genre formé par Vieillot de celui de Grue. Nous croyons devoir en retirer , comme l'a fait M. Lesson, la Grue couronnée ou Oi- seau royal [Ardea pavonina), type du genre Baléarique {Balearica, Brisson) , que nous adoptons également. Les caractères sont alors : Bec un peu plus long que la tête , conique , un peu renflé , comprimé sur les côtés, épais, entier; narines basales. Tète et cou complètement emplumés; deux touffes de longues plumes sur la région au- riculaire. Couvertures des ailes excessive- ANT ment allongées; ailes longues, pointues; les première , deuxième , troisième et qua- trième rémiges, les plus longues ; de longues plumes étroites sur le bas du cou. Deux espèces font partie de ce genre ; lo VAnt. demoiselle de Numidie {Ant. vir- (jo; Ardea virgo , L., JBnf. 245; Vieillot, Cal, planche sans numéro), d'un joli gris bleuâtre, avec la tète et le haut du cou noirs, et derrière chaque œil un faisceau de plumes blanches , longues, flexibles, et pendantes en arrière; un troisième faisceau noir au bas du cou , avec les tertiaires très prolongées , et formant des touffes flexibles et pendantes. — Cette esp. a été remarquée de tout temps à cause de sa démarche ca- dencée, de ses mouvements mimiques et de ses sauts , par lesquels elle semble vouloir fixer l'attention , et qui lui avaient fait don- ner par les anciens le nom de Comédien. Elle offre dans son anatomie une particula- rité remarquable, et qui ne s'est retrouvée jusqu'ici que chez quelques espèces de Cy- gnes. Sa trachée -artère vient s'engager par une double circonvolution dans la crête du sternum , creusée à cet effet ( Tr. d'Anat. comp., parCarus, atlas, pi. IG, f. 11 ). Vieil- lot pensait qu'il ne serait pas impossible de naturaliser ces oiseaux en France , puisque ceux de la ménagerie royale y avaient pro- duit, et que celle qui y avait vécu 24 ans y était née. Elle se rencontre dans les parties de l'Asie voisines de l'Europe , et en Afrique, dans la Guinée et la Numidie. La seconde esp. est VAnt. de paradis {Ant. paradisea); Grusparadisea, Bechst. [Trad. de VInd. de Lath. ); Tem. {PI. col., texte); Ant. stanleyanus, Vig. {Zool. Journ-, t. II, p. 234, pi. 8) , de l'Afrique méridionale, et aussi de l'Inde. (Lafr.) * ANTHROPOLITHES («^V^'^o,, homme; À(9o;, pierre), géol. etPAL.ï:oNT. — Nom donné aux pétriflcations d'os humains, c'est-à-dire aux ossements fossiles que l'on a iru être des ossements humains ou des por- tions du corps de l'homme. Nous disons que l'on a cru , parce que la plupart des prétendus Anthropolithes ont été reconnus , après un examen sérieux des géologues et des anato- mistes , pour des restes de Mammifères ou de Reptiles ; et l'on peut affirmer que jusqu'à présent on n'a point trouvé d'ossements hu- mains dans les terrains anciens, ni mCme dans ANT 607 les terrains tertiaires de tous les étages. Il a été annoncé par Lamanon et conflrmé par Cuvier que les soi-disant têtes humaines tirées des plàtrières des environs d'Aix de- vaient être regardées comme des carapaces de Tortues terrestres. Cuvier a démontré éga- lement que le fameux homo dihtvii testis de Scheuchzer, trouvé dans les schistes calcaires d'OEningen, était un Reptile batracien, voi- sin des Salamandres aquatiques , et que les os considérés de tout temps comme des os de géants, ne pouvaient être, d'après les descriptions qui en ont été données, que des os d'Éléphants ou de quelques autres grands Mammifères. C'est ainsi que la croyance générale à l'existence de races des géants repose sur un fait positif, sur la découverte d'osse- ments fossiles de grands animaux , que le vulgaire et même les anatomistes ont pris pour des os humains d'une très grande tail- le. C'est ainsi que s'expliquent ce prétendu corps d'Orion ou d'Otus , de quarante-six coudées de long , trouvé, selon Pline, dans une montagne de Crète, après un tremble- ment de terre ; celui d'Oreste , qui avait sept coudées , exhumé par ordre d'un ora- cle , et tous ces récits qui , jusqu'à nos jours , ont amusé les gens crédules. Les véritables ossements humains n'ont été découverts que dans des roches de for- mation récente, comme celles que l'on re- marque svn- plusieurs points de la côte des Antilles et plus particulièrement de la Gua- deloupe, ou bien dans ces brèches osseuses qui remplissent les fentes ou failles des ro- chers, en plusieurs lieux des côtes de la Mé- diterranée et des îles de l'Archipel, comme à Gibraltar, à Cette, à Nice, à Pise, en Dalmatie, dans les îles de Corfou, de Céri- go , de Candie , etc. Les cavernes renferment aussi quelquefois (par exemple la caverne de Bize , département de l'Aude) des os humains recouverts de stalactites; mais comme ils sont séparés des ossements d'animaux, lors- qu'elles en renferment, par une couche plus ou moins épaisse de dépôts calcaires, et que l'on trouve parmi eux de petits ouvrages fa- briqués probablement avec les os de la ca- verne , on doit croire que ce sont les restes des premiers habitants de ces contrées, de ceux qui ne s'étaient point encore con- struit de demeures; on ceux d'individus 608 ANT qui onl fui dans ces grottes, soit pour se soustraire à l'action de la justice, soit pour éviter les persécutions; ou bien en- fin que ce sont des squelettes d'hommes tués dans une bataille et inhumés dans ces lieux, comme la tradition le rapporte de ceux de la caverne de Durfort, départ, du Gard. Les brèches osseuses, géologiquement parlant, sont d'une origine assez récente; mais il est probable qu'elles datent histori- quement de la même époque que le diluvium. Ainsi les os humains qu'elles renferment viennent vraisemblablement d'hommes qui ont vécu avant le déluge et qui ont été té- moins et victimes de la dernière révolution du globe, que tout annonce avoir été une grande inondation. A ce titre , ils méritent d'être examinés avec soin et d'être confron- tés avec les squelettes des races actuelles. Spallanzani , qui avait visité les brèches de l'île de Cérigo, annonce que la plupart des os qu'elles renferment sont des os humains ; mais cette assertion d'un voyageur qui n'était point analomiste parut, avec raison, insuffl- sante à Cuvier pour admettre ce fait comme prouvé, quoiqu'il eiit lui-même, en parlant des brèches osseuses de Nice , annoncé qu'il avait reconnu parmi elles un maxillaire supé- rieur d'homme, en faisant remarquer toute- fois que cet os n'était enduit que d'une légère couche de stalactite. On voit aujourd'hui, au cabinet de géolo- gie du Muséum d'histoire naturelle de Paris, une portion de squelette humain, de taille au dessous de la moyenne , mêlé avec des co- quilles marines, trouvé en 1837 dans les brè- ches osseuses de l'île de Candie, au milieu de la partie concrétionnée de cette espèce de roche : ainsi c'est un fait acquis maintenant à la science que les brèches osseuses du littoral de la Méditerranée renferment un certain nombre d'ossements humains. Il reste à savoir quelle position ils y occupent et quels caractères ils présentent; deux points qui ne peuvent être décidés que par un grand nombre d'observations. On voit dans les mêmes galeries une por- tion de squelette d'homme , que Cuvier a décrite à la (in de son Discours sur les révo- lutions du globe, incrustée dans la Roche de formation récente de la Guadeloupe, Roche composée, comme l'on sait, de petits grains de Calcaire compacte et de débris de Coquil- ANT les, de Madrépores et autres Zoophyles, ré- unis par un ciment calcaire. Les os d'un autre squelette du même lieu, que l'on voit à Londres, ayant été analysés parDavy, ont donné tout le Phosphate calcaire et presque toute la gélatine qu'ils devaient contenir, en sorte que l'on peut conclure que ces osse- ments ne sont pas fossiles, dans l'accep- tion actuelle de ce mot , mais que ce sont des portions de squelettes de naufragés, enveloppées par l'espèce de Travertin qui se forme journellement dans les lieux où on les trouve. (L. D.) * ANTHROPOMORPHES. Fungits anthropomorphos {àvdpihir'.ç, homme; f^-op- fi, forme ). bot. cr. — Léger a décrit et figuré , sous ce nom , dans les Miscellanea curiosa ( Decur. I , ann. vi, ohs. 5S ) , un champignon monstrueux qu'il avait trou- vé dans la forêt d'Altdorf. L'imagination de l'auteur a créé des têtes , des bras et des pieds, dans un groupe de Champignons qui avaient été gênés dans leur développe- ment. Tous les jours on rencontre de sem- blables monstruosités; mais, l'amour du merveilleux étant passé, on n'y fait plus attention. (LÉv.) * ANTHROPOMORPHES. Anthro- pomorphus (avô^^ojiroî, homme ; M-opf/iri, qui a la forme d'un homme ). mam. — Nom don- né par Linné , dans ses premiers essais de classification , à un ordre de la classe des Mammifères. (C. d'O.) ♦ANTHROPOLOGIE («v9^u>xoç, hom- me; >oV^5, discours). zooL. — Ensemble des connaissances relatives h l'homme considéré sous ses rapports physiques et moraux. (C. d'O.) ANTHURE. Anthura ( «v^o.- , fleur ; oO/îà, queue ). crust. — C'est un genre de l'ordre des Isopodes , famille des Sphéromi- des , qui a été créé par Leach , et dont les caractères peuvent être ainsi exprimés : An- tennes courtes ; les intermédiaires étant un peu plus longues que les latérales. Pieds antérieurs pourvus d'un ongle mobile ou d'un pouce. Corps linéaire. Lames latérales de la queue foliacées. L'esp. type de ce g. est VAnthura gracilis Leach , dont la pa- trie nous est inconnue. (H. L.) ANTHURIUM (av9o;, fleur; dpi, queue ), bot. ph. — Genre fort remarqua- ble de la famille des Aracécs ( Aroïdées ) , ANT tribu des Orontiacées - Pothoïnées , formé par Schott [In Wien. Zeitschr., 1829,- et Meleth. , 22 ), qui le caractérise ainsi : Spa- the assez courte, réfléchie et persistante. Spadice cylindrique, subsessile, garni de fleurs hermaphrodites. Périgone tétraphylle. Etamines 4, opposées aux. folioles périgonia- les ; filaments linéaires, plans. Anthères bi- ioculaires. Ovules géminés dans les loges , collatéraux, anatropes, pendants du som- met de Taxe. Stigmate sessile, oblong. Baie biloculaire , 2-4-sperme. Graines inverses , exalbumineuses. Embryon orlhotrope, dans un albumen à peine charnu ; extrémité de la radicule supère. — Ce g. , créé aux dé- pens de toutes les esp. du g. Pothos de Lin- né, à l'exception d'une seule (P. scandens) , renferme ( ex nost. investig, ) des plantes américaines tropicales , perannuelles, suba- caules , dressées , très rarement grimpantes ou subligneuses, coriaces, glabres ; à feuil- les palmées, digitées, ou simples et entières, alors très amples, fortement nervées; à pé- tioles renflés au sommet , et comme articu- lés avec la feuille ; pourvus à la base d'une écaille vaginante ou stipule. — Ces plantes sont épiphytes plutôt que terrestres. Elles croissent dans les enfourchures des grosses branches des arbres , qu'elles enlacent de leurs longues racines fibreuses. On en connaît un assez grand nombre d'esp., dont on cultive au delà de 20 dans nos serres chaudes d'Eu- rope , où elles se font remarquer par leur bel et ample feuillage et la singularité de leur inflorescence. Une des plus remarqua- bles est I'jL. glaucescens, dont les feuilles ont plus d'un mètre de longueur sur une largeur proportionnée ( ex specim. in cal- dario nostro ). (C. L.) ANTHUS. OIS. — Nom latin du g. Pipi. Voyez ce dernier mot. (Lafr.) *AIVTHUSIIVÉES {Anthus, Pipi), ois. —S .-famille de notre famille des Âlaudidées. Les caract. en sont : Bec grêle, droit, poin- tu, et légèrement échancré; tarses allongés et pieds propres à la marche , le pouce et surtout son ongle allongés; ce dernier quel- quefois fort long, très grêle, et presque droit ou peu courbé ; rémiges tertiaires obtuses et prolongées ; queue plus ou moins déve- loppée en longueur , les rectrices latérales toujours bordées de blanc ou de roussâtre , pâle comme chez les Alouettes. Mœurs mar- T. 1. ANT 609 cheuses, et chant souvent en volant, comme chez ces dernières. Nidification sur le sol ou entre les pierres des carrières, et œufs à co- loration à peu près semblable à ceux des Alouettes. Si les Pipis ou Alouettes de pré ont avec les vraies Alouettes des rapports de formes et de mœurs tels, qu'il nous a paru indispen- sable de les réunir dans une même famille, les Bergeronnettes en ofl"rent avec les pre- mières de non moins frappants dans la for- me des pattes , des ailes et du bec , et dans leurs mœurs marcheuses. Les Énicures de Temminck ne peuvent non plus être séparés de celles-ci, et les Grallinesde Vieillot, qui paraissent être les représentants de ceux-ci à la Nouvelle-Hollande , nous semblent éga- lement devoir être groupées ici. Cette sous -famille renfermera donc le g. Pipi, avec ses sous -genres Agrodroma, Macronyx et Lessonia ; celui de Bergeron- nette avec son sous-genre Lavandière , et ceux d'Énicure et de Gralline. Voy. ces di- vers noms génériques. (Lapr.) AIVTHYLLIDE. Anthyllis, L. («veu>- >t5, nom grec d'une plante aujourd'hui in- déterminée). — Barba Jovis , Erinacea et Vulneraria, Adans. bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses, sous-ordre des Papilionacées, tribu des Lotées, sous-tribu desGénistées, DC, offrant pour caract. es- sentiels : Calice persistant , 5-denté , plus ou moins bouffi. Carène , ailes et étendard subisomètres. Etamines monadelphes; gaîne entière. Légume en général ovoïde et 1- ou 2-sperme (chez quelques espèces allongé, polysperme), recouvert par le calice. — Ar- brisseaux, ou sous -arbrisseaux, ou herbes. Feuilles 1-foliolées, ou 3-foliolées , ou impa- ripennées. Fleurs solitaires ^:i en capitules, jaunes ou rougeâtres, ou rarement bleu- âtres. Ce genre renferme une vingtaine d'esp. , indigènes la plupart dans les régions voisines de la Méditerranée; les plus notables sont - VA. vulneraria L. ( vulgairement Vulné- raire, nom dû à ses prétendues propriétés vulnéraires), excellente plante fourragère, commune dans les prés secs; VA. barba Jo- vis, L., et VA. erinacea, L. , cultivées comme arbustes d'ornement. M. de Candolle étabUt dans ce genre 5 sec- tions ou sous-genres , savoir : Dorycnoides, CIO ANT Aspalathoides , Erinacea, Vulncraria, et Cornicina. (S^O *AJ\TI1YLLIS , Adans. {nec aliorum) (iJveuWts , nom grec de cette plante ). bot. vu.— Synon. du genre Polycarpon, LaMU., de la famille des Paronychiées. ( Sp). * ANTHYPNA. IKS. — Voyez an- TIIIPXA. (I*) ANTIARIS {Antjar ou Antsjiar, chez les Japonais ). — Genre de la famille des Urticées, tribu des Chlorophorées, formé par Leschenault [Ann. Mus. hist. nat. XVI, t. 22] , et ainsi caractérisé : Fleurs monoï- ques. Dans les mâles : Cœnanthe (récepta- cle ou involucre des auteurs) discoïde , mul- tillore, écailleux en dessus. Périanthe 4- rarement 3-phylle , à préfloraison imbri- quée. Anthères 4 , rarement 5 , subsessiles. Pans les femelles : Cœnanthe turbiné, uni- flore, couvert d'écaillés , et croissant avec le fruit. Point de périanthe. Ovaire attaché au cœnanthe ; ovule anatrope, inverse. Style biparti. Drupe charnu , monosperme. Em- bryon exalbumineux , inverse. — Ce genre renferme quelques arbres laiteux de l'Inde, à feuilles alternes , courtement péliolées , stipulées, subcordiformes , sinueuses ou dentées , à nervures saillantes. Le plus gé- néralement connu est un grand arbre de l'Inde , décrit sous le nom d'Antiaris toxi- caria par l'auteur cité. Le poison qu'il four- nit , et qui porte dans son pays natal le nom d'Upas antiar, est une gomme-résine qui découle du tronc et des branches, au moyen d'entailles qu'on y pratique. « La prépara- tion de ce poison , dit Leschenault , se fait à froid , dans un vase de terre ; on mêle à la gomme-résine les graines du Capsimm fruticosum , du poivre , de l'ail , les racines du Eempferia galanga , du Maranta ma- laccensis [Bauglé en malais), du Costiis ara- hicus ; on mélange lentement chacune de ces substances écrasées, à l'exception des graines du Capsicum fruticosum, que l'on enfonce précipitamment une à une au fond du vase au moyen d'une petite broche de bois. Chaque graine occasionne une légère fermentation et remonte à la surface , d'où on la retire pour en mettre une autre , jus- qu'au nombre de 8 à 10; alors la prépara- lion est terminée. » VUpas antiar introduit dans l'économie animale agit comme vomi- tif et comme purgatif. « Son action, dit M. ANT Deliile, se porte ensuite sur le cerveau , en trouble les fonctions et cause la mort avec des convulsions tétaniques. » C'est dans ce poison , qui ressemble à une mélasse épaisse et très brune, que les .lavanais et les ha- bitants de Bornéo trempent leurs flèches. Les premiers le conservent dans de petits tuyaux de Bambou ; et il paraît que son ac- tion délétère a bien moins de puissance quand on l'emploie à l'état liquide que lors- qu'il a séché sur l'instrument. 11 existe'en- coreune autre sorte d'Upas. Voy. ce mot, (C. L.) ANTI-BARILLET, moli. — Geof- froy donne ce nom à une petite coquille qu'on trouve aux environs de Paris , et qui appartient au genre Pupn de Drapar- naud ; c'est son Pupa quadridens. Voy. MAILLOT. (DESII ) *A]XTICHARIS,Endl. (=Jvt/, à l'oppo- sé; yàpii^ ornement), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées ( tribu des Gratiolées Benth.), auquel M. Endlicher ( Gen. PL, p. 682 ; Novar. Stirp. decas II , p. 25 ; Iconogr., tab. 93 ) assigne pour caract. : Calice ébractéolé , régulier, 5-par- ti. Corolle subbilabiée, 5-lobée; lobes pres- que égaux , obtus. Étamines 2 , incluses , insérées à la partie antérieure du tube de la corolle ; fllets très courts ; anthères 2-thè- ques : bourses divariquées, finalement con- fluentes. Ovaire 2-loculaire ; placentaires multi-ovulés , adnés à la cloison. Style in- divisé ; stigmate obtus , échancré. Capsule pyramidale , 2-loculaire , loculicide , 2-val- ve; valves finalement 2-fides, seplicides ; placentaires restant soudés l'un à l'autre , mais séparés de la cloison après la déhisccn- ce. — Herbe presque simple , parsemée d'u- ne pubescence* glandulifère. Feuilles alter- nes , pétiolées , très entières ; pédoncules axillaires , solitaires , 1-flores , courts , 1- bractéolés au dessous du milieu. L'esp. sur laquelle est fondé ce genre habite l'Egypte. (SP.) ANTICHEIRA (àvr(/£t^, pouce), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Lamellicornes , tribu des Xylophi- les , sous-tribu des Rutélites , établi par Eschscholtz ( Mém. de VAcad. imp. d. Saint-Pétersbourg, i. VI, p. 451, an. 1818), et auquel il assigne pour caract. : Mâchoire, cornées, tridentées; i" dent entière, 2' bi- ANÏ fide , 3= Irifide. Labre corné , tridentè , ca- ché par le chaperon. Antennes en massue feuilletée. D'après les espèces rapportées à ce genre par l'auteur, il serait le même que le g. fondé depuis ( Horœ EntomoL, pars 2« , 1828) par Macleay sous le nom deiHa- craspis ; et cependant ce dernier nom seul est connu dans les collections. Nous cite- rons comme type du genre d'Eschscholtz r^. tetradactyla {Cetoina id. Fabr.) (D.) ANTICIIORUS , Linn. fils. — Caric- teria , Stopol. — Jussiœa, Forsk., «on Linn. (contraction d'uni , à l'opposé , et de Cor- chorus. Voy. ce mot ). bot. ph. — Genre de la famille des Tiliacées, et très voisin des Corchorus. Les caractères qui l'ont fait sé- parer de ces derniers sont les suivants : Ca- lice 4-sépale ; corolle 4-pétale ; étamines en nombre défini (8); capsule subulée , 4-lo- culaire. — On n'en connaît qu'un seule esp., qui habite l'Arabie. (Sp.) *AJVTICYRA ( XvTiy.vpx, Anticyrc, nom de ville ). ms. — Genre de la famille des Polygoniens , de l'ordre des Névroptères , établi par Curtis ( Descript. of some non desc. Br. sp. of May-flies of Angl. ) , et adopté par M. Westwood (Generîc synopsis). D'après les auteurs, les caractères de ce genre sont tirés : 1° des antennes , dont le premier article est grêle ; 2» des ailes, lon- gues et étroites , sans cellule discoïdale , et 3° des jambes antérieures, bi-mucronées. Ce genre ne nous paraît pas devoir être séparé des Rhyacophila de M. Pictet , dont il ne diffère que par de très légères modifications dans la forme des ailes, etc. M. Curtis y rapporte deux espèces d'Angleterre, VA. gracilipesellatipesCml., et M. Westwood en signale deux autres. (Bl.) *ANTIDAPHlVE,Pœpp. {Nov.Gen. et Spec. , t. II , p. 70 , tab. 199 ) ( àv-t , contre [sur] ; J'àçjvïi, laurier; cette plante croît en général sur les Lauririées). bot. ph. — Genre de la famille des Loranthacées , au- quel son auteur assigne pour caract. : Épis btrobiliforraes , monoïques , à bractées im- briquées, caduques; les épis mâles géminés; les épis femelles ternes. — Fleurs mâles : Périanthe simple, à tube filiforme, et à lim- be court , 5-lobé. Étamines 3 , insérées à la gorge du périanthe , alternes avec les lobes; filets pétaloïdes, linéaires, un peu dilatés au sonmiet. Anthères 2-thèqucs; bourses ad- AM 611 nées , pointues , disjointes à la base , longi- tudinalement déhiscentes. — Fleurs femel- les : Vénanlhe simple , urcéolé , adhérent, à limbe marginiforme , très entier. Ovaire 1-loculairc, 1-ovulé ; ovule suspendu. Stig- mate subsessile , capitellé , concave. Baie 1- sperme , à endocarpe plissé. — On ne con- naît qu'une esp. de ce g. : c'est un arbuste parasite, indigène du Pérou. Les feuilles sont alternes, obovales, très entières; les épis axiilaires, courts, agrégés. (Sp ) ANTIDESMA («vr/, en guise de; ^s<7f^x, lien ; l'écorce de ces arbres pouvant servir à lier), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Antidesmées de Swcct, fondé par Linné ( Gen. pi., 1110 ), et dont les ca- ract. sont .-Fleurs dioïques. Dans les mâles : un périgone 3-5-partite. Étamines 2,3,5, insérées sur un disque annulaire; filaments filiformes. Anthères biloculaires, à loges divariquées - étalées. Ovaire rudimentaire. Dans les femelles : Périgone identique. Ovaire ceint à la base d'un disque annulai- re , puis ovale , libre , 1-loculaire ; ovules 2, appendus au sommet de la loge, collaté- raux , anatropes. Stigmate sessile , 3-5-ra- dié. Drupe monosperme , couronnée par le stigmate. Endocarpe (p?<0, dans sa Mamnrn- logie, ajouta deux sous -genres à ceux de M. de Blainville , les Oreas et les Égoceres et adopta celui A' Antilocapra de M. Ord. En 1822, Antoine Desmoulins, dans le Bict. class. d'hist. nat. , les subdivisa en Gazelles, Bubales, Oryx , Acuticornes , Tseiran , Strepsicères , Léiocères et Rami- c'eres. Hamijton Smith , dans sa traduction de la 1"^ édition du Règne animal de Cuvier, divisa les Antilopes en trois genres et vingt- deux groupes : le g. Antilope, comprenant dix-sept groupes, à savoir : Dicranoccrits , Aigocerus , Oryx , Gazella, Antilope , Rc- dunca, Oreotragus, Tragulus, RapMcerus, Tetracerus, Cephalophus, Neotragus, Tra- gelaphus , TSœmorhedns , Rupicapra , Aplocerus, Anoa i le g. Damalis, compre- nant quatre groupes , à savoir : Acronotus, 614 AINT Boselaphus, Strcpsiceros et Portax ; enfin le g. Catoblepas, qui ne comprend qu'un seul groupe. Dans la 2' édition du Règne animal, Cu- vier , ne trouvant sans doute pas que ces tentatives pour établir des divisions natu- relles dans ce trop grand genre eussent complètement réussi, continua à les réunir en un certain nombre de groupes, d'après la forme des cornes. Ces groupes , auxquels il n'imposa pas de noms , sont au nombre de onze. Depuis , M. Ogilby a divisé les Ruminants en cinq familles, et les Antilopes se trouvent réparties dans deux de ces famil- les , celles des Capiidées et des Bovidae, et forment douze genres, à savoir : Hlazama, Madoqna , Antilope , Gazella, Tragulus, Sylvicapra, Tragelaphus , Calliope, Ke- mas, Capricornis , Uubalus el Oryx , dont les types sont, en suivant le même ordre: Ant.mazama, Ant. saltiana, Anl. cervi- capra , Ant. dorcas, Ant, pymmœa, Ant. mergens, Ant. picta , Ant. strepsiceros , Ant. goral, Ant. Thar, Ant. bubalus, Ant. oryx. Tout en prétendant que la forme des cornes , adoptée par Cuvier pour caractériser ses groupes , est un moyen arliflciel , c'est cependant sur cette forme que la plupart des auteurs dont nous venons de parler fon- dent principalement leurs divisions. Et , en effet , quoique l'on ignore les rapports qui existent entre les cornes et le reste de l'or- ganisation , il n'en est pas moins certain qu'elles donnent une physionomie particu- lière à la tête , et que , la tète fournissant les caractères les plus essentiels , ceux que l'on tire de sa forme sont peut-être les plus sûrs qu'on puisse employer pour subdivi- ser les familles à esp. nombreuses comme celle-ci. Il est également vrai de dire que , malgré la variété de formes des diverses espèces d'Antilopes , il y a entre elles un air de fa- mille qui les fait distinguer par tout le mon- de, et qui a déterminé Pallas à les réunir en un seul g., quoique quelques unes se rap- prochent évidemment ou des Chevrotains ou des Chèvres, ou des Bœufs, ou enûii des Cerfs. Acceptant donc cet air de fa- mille des Antilopes comme un fait, et trou- vant également nécessaire d'établir des cou- pes dans ce genre , mais moins multipliées ANT qu'on ne l'a fait dans ces derniers temps , nous proposerons dans cet article de le sub- diviser en huit sous-genres, d'après la for- me et la position relative des cornes, en avertissant toutefois le lecteur qu'ici , com- me dans tout le règne animal , faute de ca- ractères absolus , les esp. qui se trouvent sur la limite d'un sous-genre sont fort voi- sines de celles d'un second ou même de plusieurs autres. Cette absence de caractères absolus nous a engagé à n'employer pour nos sous-gen- res que des noms sans signification, comme se prêtant davantage aux modiQcations de chaque type que ceux qui signilient une chose ou une propriété que ne possède pas l'être que l'on est cependant forcé d'y com- prendre par un ensemble d'autres caractè- res. Quelques uns de ces noms, tels que ceux d'Oryx et de Bubale , ont été employés par tout le monde , mais pas toujours dans le même sens et avec les mêmes limites. Ou- tre les ouvrages que nous citons , nous avons consulté avec fruit les procès-ver- baux de la Société zoologique de Londres , dans lesquels on trouve des descriptions de plusieurs Antilopes, faites principalement par 31. Bennett. Kous avons aussi mis à proflt des notes qui nous ont été fournies par M. Jules Verreaux, qui a résidé plu- sieurs années au Cap. 1° Le sous -genre DORCAS. — Cornes à double courbure , soit de face , soit de pro- fil , plus ou moins lyrées , presque tou- jours de la longueur de la tête, implantées au dessus des orbites ou au moins à leur angle postérieur, à tête et flancs presque toujours marqués de bandes longitudinales de couleurs foncées. Deux mamelles. Com- prenant le premier et le second groupe de Cuvier , les Gazelles et les Antilopes de Blainville , de Hamilton Smith et d'Ogilby. La GAZELLE, Antilope dorcas {Bu(T. , t. XII , p. 25). — Animal de la grandeur , de l'élégance et de la légèreté du Chevreuil. Ses cornes sont noirâtres , assez grosses , et marquées de 12 à 14 anneaux saillants. Le cou, le dos et la face externe des membres, sont de couleur fauve-clair ; la face interne de ces derniers , le ventre et les fesses, sont d'un beau blanc. Une bande brune règne le long de chaque flanc. La tête est fauve , à ANT l'eiceplion du sommet, qui est gris-clair , et d'une bande blanchâtre de chaque côté , qui embrasse le tour de l'œil ; quelques in- dividus ont la tète marquée de trois bandes brunes , séparées par deux blanches. Cette espèce porte des larmiers , des brosses aux genoux, et, à chaque aine, une poche profonde , remplie d'une matière fétide. Sa chair est d'un goût fort semblable à celle du Chevreuil. Les Gazelles vivent dans tout le nord de l'Afrique en troupes nombreu- ses. Quoique timides, elles formcrit un cercle quand on les attaque , et présentent à l'ennemi leurs cornes de tous côtés ; ce- pendant, elles ne peuvent résister aux Lions et aux Panthères, qui en font leur proie or- dinaire. On les chasse avec le Chien, l'Once ou le Faucon; on en prend aussi en lâchant des individus apprivoisés , dont les cornes sont garnies de nœuds coulants , auxquels les Gazelles sauvages viennent se prendre. La chasse au Faucon est le principal amu- sement des riches en Syrie. L'oiseau saisit la Gazelle à la gorge, et la lui déchire avec son bec et ses ongles. La beauté de leurs yeux , la douceur de leurs regards , l'élégance de leur taille , la grâce de leurs mouvements , leur légèreté , ont fourni de tout temps des comparaisons et des images à la poésie arabe. Les beaux yeux se nom- ment en Orient des yeux de Gazelle. Élien a fort bien décrit ces animaux sous le nom de Dorcas, donné antérieurement au Che- vreuil. Leur nom de Gazelle est arabe. La CORINNE, A. Corinna, Gm. (Bu(T., t. XII, pi. ^l);\el/iE\EL, A:Kevella,Gm. (Buff., t. XII, pi. 27); VAtit. arabica, Hemp. et Ehremberg {Symb. phtjsic., sect. I, pi. 5) , ne diffèrent de la Gazelle que par des cornes plus grêles dans la première, plus comprimées à leur base et à anneaux plus nombreux dans la seconde, et par une taille un peu plus forte et des teintes un peu plus foncées dans la troisième. Le KEVEL GRIS, Fréd. Cuv. ( Mam. ) , s'il n'est pas une variété de la Gazelle , est une esp. très voisine. Enfin , VAnt. subgut- turosa ( Sehreb. , 170 B. ) paraît également en être ou une variété ou une esp. encore très rapprochée. Le PSEREN , ou Ant. goitreuse ; Chèvre jaune des Chinois {Ant. gutturosa, Pall. ; Sehreb. , 275 ), offre à peu près les mêmes ANT 615 cornes et la même distribution de couleurs que la Gazelle ; mais il est plus trapu, et de la taille du Daim. Le larynx du mâle , très volumineux , fait une saillie en dehors , qui a valu à cette esp. le nom qu'elle porte. Les larmiers sont petits, les brosses courtes, et les poches i^uinales grandes. Le mâle porte en outre , sous le vçntre , un sac , au même endroit que le Musc, et dont le céru- men a l'odeur du Bouc ; la femelle ne por- te point de cornes. Cotte esp. habite les déserts de la Mongolie , entre la Chine et le Thibet, et dans quelques contrées de la Si- bérie orientale ; elle est surtout abondante dans le désert sablonneux de Cobi. Elle évite les forêts et le voisinage de Teau , et préfè- re les lieux découverts et arides. Sa nour- riture se compose de végétaux doux. Des troupes nombreuses de Dseren s'approchent quelquefois en hiver des habitations , et se mêlent avec le bétail domestique. Lorsque ces animaux sont poursuivis, ils font, dit- on , des sauts énormes. Leur horreur pour les bois est telle, qu'ils se heurtent la tête contre les arbres plutôt que d'y pénétrer. Ils ne craignent pas moins l'eau , et se lais- sent prendre ou tuer sur place plutôt que de se résoudre à s'y jeter ; cependant , ils nagent très bien s'ils viennent à y être pré- cipités par hasard. Les femelles mettent bas h la mi-juin , et les petits s'apprivoisent parfaitement. L'ANTILOPE A BOURSE , Ant. eucho- re , un peu plus trapue , et d'un tiers plus grande que la Gazelle. Ses cornes sont aus- si un peu plus lyrées , et celles des mâles plus grosses ; mais elle présente presque la même distribution de couleurs. Elle s'en dis- tingue par une raie blanche à la partie pos- térieure du dos, dont les longs poils s'é- cartent quand elle saute , et qui sont logés dans un repli de la peau , que le panicule charnu développe en se contractant par l'effort du saut. La queue , plus grande que dans la Gazelle, est blanche, et terminée par un flocon noir; la tête est presque toute blanche , avec une ligne latérale noire. Elle a des larmiers , et point de brosses aux ge- noux. Cette belle espèce vit par troupes nombreuses dans les environs du Cap. Au temps de la sécheresse, ces animaux voya- gent, et, les premiers rangs ayant tout brouté , les derniers sont obligés d'arracher C16 ANT les racines pour vivre. Ces immenses trou- peaux sont escortés de Lions, de Panthères et de Hyènes , qui en dévorent un grand nombre , quoiqu'elles se défendent en fai- sant cercle , et en présentant les cornes. On assure qu'elles présagent les mauvais temps par des sauts et des bonds plus fréquents. Elles s'apprivoisent aisément en captivité. Le saïga, Antilope saïga i'Pall. ; Schr., 276) , a les cornes comme la Gazelle , mais jaunâtres et transparentes. Il est grand comme un Daim. Sa couleur, pendant Pété, est fauve sur le dos et les flancs, et blanche sous le ventre; pendant l'hiver, il est gris- blanchàtre. Son museau cartilagineux est tellement saillant, que l'animal ne peut paî- tre qu'en reculant ou en saisissant l'herbe par le côté. Il habite les landes de la Polo- gne et de la Russie jusqu'à l'Irtich , et les monts Altaï en Sibérie , et se nourrit d'Ab- sinthes , d'Armoises , d'Arroches , et autres plantes acres qui abondent dans ce pays sa- blonneux et salé. Les Saïgas ont la vue cour- te: mais leur odorat est si fin , qu'ils éven- tent l'ennemi de très loin. Ils se rassemblent pour voyager en troupeaux de plusieurs milliers. Pendant que la troupe dort, quel- ques uns des mâles font la garde ; ce sont aussi les mâles qui défendent leurs petits contre les attaques des Loups et des Re- nards. Les femelles mettent bas un seul pe- tit au printemps. Dans la saison du rut , au mois de novembre, les mâles sentent forte- ment le musc. La chair du Saïga se mange en hiver; mais elle est rejetée en été , par- ce qu'alors on trouve sous la peau de cet animal une quantité considérable de larves d'une esp. d'Oestres. Pour boire , le Saïga plonge entièrement son museau dans l'eau , et c'est par les narines qu'il aspire la plus grande partie du liquide, comme l'a dit Strabon, mais sans pouvoir y en garder, comme l'a cru cet auteur. On élève assez aisément les Saïgas en domesticité lorsqu'on les prend jeunes. Ceux qui ont été ainsi ap- privoisés courent librement au dehors sans se joindre aux sauvages , et viennent à la voix de leur maître, auquel ils ne man- quent pas de faire quelques caresses. Les anciens ont connu le Saïga sous le nom de Colus. Le NANGUER, Ant. dama, Pall. {Acad. £ Berlin, 1824 , pi. 3 et 4) ; Ehrenb. ( Symb. ANT phys. , t. I , pi. G ). — Cornes dans les deux sexes , à cinq ou six anneaux peu marqués à la base , dont la pointe se courbe fortement en avant. Cette belle esp. , de la grandeur et de la légèreté du Daim , est d'un brun- fauve en dessus. Sa face est blanche , avec trois bandes grises ; les fesses , la queue , le ventre et les membres, sont blancs; dans le jeune âge, la face externe de ces derniers est fauve. Une tache blanche se remarque à la région moyenne du cou. On trouve cet animal , qui est d'un caract. doux , et dont la chair est très bonne à manger, en Nubie et au Sénégal. Les jeunes Nanguers n'ayant encore que la partie supérieure de leurs cornes , celle qui est simplement courbée en avant , Buf- fon , qui n'en avait connu que de tels, ap- pliqua à cette esp. le nom de Dama de Pline , qui ne convient pas aux individus adultes. h^Ant. ruficollis Ham. Smith , et VAnt. mohrr Bennet ( Trans. de la Soc. zool. de Londres , t . I , pi. 1 ) , ne sont , selon nous , que des variétés du Nanguer. M. Bennet croit que VAnt. addra est également une variété de ce même Nan- gucr, qui n'en difl'ère pas plus que le Revel ou la Corinne ne difl'èrent de la Gazelle. L'ANT. DE SOEMMERING , Ant. Soem- mevingii , Cretzschmar ( Atl. de Rupp., pi, pi. 19 ). — Cornes noires , à pointes forte- ment courbées en dedans , de la grandeur du Nanguer. La tête , le dos et la partie extér. des extrémités, de couleur Isabelle, avec de nombreuses taches plus foncées ; la poitrine , le ventre , la croupe et la partie intér. des extrémités , blancs, La tête mar- quée de trois bandes noires , dont celle du milieu très large. De l'Abyssinie. L'ANT. A PIEDS NOIRS, ou PALLAH, Ant. melampus, Licht. (Schr., 274) ; Licht. ( Mag. de Berlin , v. 167 ). — Animal pres- que de la grandeur du Cerf. Cornes rondes, longues dans le mâle seulement. Pelage brun-fauve en dessus , blanc à la croupe et en dessous ; une ligne noire longitudinale sur le dos, traversée par une bande de mê- me couleur , qui sépare le blanc du fauve sur la croupe. En arrière des pieds de der- rière, au dessus des ongles, une touffe de poils plus longs , formant tache noire. Cet élégant et vigoureux animal habite la Ca- ÂNT frcrie, où on le rencontre par petites trou- pes (le six à huit individus. Il se laisse faci- lement apprivoiser. L'ANTILOPE POURPRE , Ant. pygar- ga (Schr. , 273). — Très bel animal de la taille d'un très grand Cerf commun, à cor- nes lyrces, portant douze demi -anneaux saillants dans le mâle seulement. Le col et la tête d'un beau bai-brun , presque couleur de sang ; le dos brun-bai , glacé de blanchâ- tre. Une large bande brune sur chaque flanc. Fesses, ventre et face intér. des cuis- ses, d'un beau blanc. Une large bande blan- che sur le chanfrein , qui se rétrécit entre les cornes. Brosses et larmiers nuis. Des en- virons du Cap de Bonne - Espérance. L'ANT. A NEZ TACHÉ , Ant. naso ma- culata , Bl. ; Ant. niylilopes , Ham. Sm. ; ayant la même distribution de couleurs et les mêmes cornes que FAnt. pourpre, et ne s'en distinguant que par une taille moindre d'un quart environ. Il nous paraît que celle- ci doit être considérée comme une variété de celle-là. L'ANTILOPE DE BENNETT, Ant. Ben- netii, Sykes. — Queue noire des Mahrattes. Cornes lyrées , marquées de 8 à 9 anneaux. Face marquée de bandes noires. Corps brun - rougeâtre en dessus , blanc en des- sous. Le ROB, Ant. Kob. (Buff., t. XII, pi. 52, fig. 1). — Cornes peu lyrées , à première courbure peu marquée , formant par de- vant une figure elliptique , marquée , dans leur premier tiers , de 7 à 8 anneaux. De la taille du Daim. Le liOBA , Ant. Senegalensis , Penn. (BuEfon , t. XII , pi. Ô2 , fig. 2) , à cornes longues, un peu aplaties, latéralement ly- rées , marquées de 15 à 17 anneaux. De la taille du Cerf. Ces deux espèces, imparfaitement con- nues , paraissent devoir entrer dans ce sous- genre. Le TCHIRU , Ant. Hoàgsonii , Abel ; Ant. kemas d'Elien , selon Ham. Smith. — Cornes deux fois de la longueur de la tête , comprimées en bas , arrondies en haut, à vingt anneaux; première courbure en arrière peu sensible ; seconde en avant assez forte. Presque de la grandeur du Cerf, gris-bleu. Epaules de couleurs plus flaires; les canons marqués d'une ligne noi- j T. I. ANT 617 rc en avant. Front noir, un mufle, une touffe de poils sur le nez. De chaque côté du museau , près de la marge externe des narines , une tumeur de la grandeur d'une moitié d'oeuf de Poule; la bouche et le nez entoures de nombreux poils raides. Vit par troupes de plusieurs centaines dans les plai- nes élevées du Thibet, sans jamais appro- cher des montagnes. Au moment du repos, des sentinelles sont placées dans toutes les directions ; et si l'une d'elles vient donner l'alarme au camp , toute la troupe fuit avec la plus extrême vitesse. Est très sauvage ; et, comme tous les animaux de cette con- trée , il a deux sortes de poils. 2" Le s. -genre ORYX. —Cornes plus ou moins arquées en arrière comme celles des Chèvres , ordinairement très longues , im- plantées à l'angle postérieur des orbites , à tête presque toujours marquée de bandes de couleur foncée. Le PASAN DE BUFFON. Ant. Oryx, Pall. (Bunron, Siippl., t. VI, pi. 17).— Cor- nes rondes , de deux fois la longueur de la tête , plus petite dans les femelles , pres- que droites , annelées au tiers inférieur. Queue moyenne , couverte de longs poils. Plus grand que le Cerf. Pelage gris-bleuâ- tre en dessus, et blanc en dessous; une ligne brune sur les flancs; sur l'épine, une bande noire formée de poils dirigés vers la nuque. Tête blanche , avec une ligne d'un brun noir allant de chaque côté de la corne à la bouche et passant sur l'œil. Le haut du front et une bande traversant le chanfrein. On trouve cette Antilope au nord du Cap et dans l'intérieur de l'Afrique , où elle vit par paires. Ses longs sabots lui permettent de grimper sur les rochers ; aussi on assure qu'elle fréquente de préférence les contrées montagneuses. Elle est très courageuse et combat souvent avec succès contre les Car- nassiers qui l'attaquent. Ses cornes, très du- res , servent d'armes aux habitants des con- trées qu'elle habite. Comme nourriture, elle passe pour la meilleure des Antilopes. Cet animal , comme on voit, se rapproche du Tchiru et pourrait être placé presque aus- si bien dans le sous-genre précédent que dans celui-ci ; ses cornes, quoique dites droi- tes , ayant une très légère double inflexion. L'ANTILOPE BEISA, Ruppel {Faune de VAbyssinie, iWumm. , pi. 5), semblable, 39.* 61i ANT par la taille et par les cornes , à l'Oryx. Le col et la partie supérieure du corps de couleur isabellc. Le front et le chanfrein marqués d'une bande brun-roux , plus étroi- te entre les yeux. De chaque côté de la tête, deux bandes de la même couleur : l'une sur l'œil et la joue, l'autre formant collier à la naissance du col. Une bande sur les flancs , des bracelets au dessus des genoux ; une ligne brun-foncé sur les canons anté- rieurs, le bout de la queue de môme cou- leur. De la province de Dongola. L'ALGAZEL , Ant. leucoryx , Licht. {Acad. de Berlin, 1824, pi. 1 ). — Cornes grêles , annelées dans leur moitié inférieu- re , légèrement courbées en arc de cercle , de deux fois la longueur de la tète. De la taille d'un petit Ane. Pelage blanchâtre, teinté de fauve clair sur le dos et les flancs. Le col et le poitrail fauve plus foncé. Des taches sur la tête , distribuées comme dans rOryx, mais de couleur moins intense. Point de mufle. De petits larmiers ; des po- ches aux aines ; des brosses aux genoux. Deux mamelles. De l'Afrique septentrio- nale, depuis la Nubie jusqu'au Sénégal. D'a- près M. Lichttinstein , cette esp. est proba- blement l'Oryx des anciens : car celui- ci, ne vivant que dans le midi de l'Afrique, n'a vraisemblablement pas été connu dans l'antiquité. Quoi qu'il en soit , comme l'Al- gazel est souvent représenté sur les monu- ments d'Éygpte, de profil et avec une seule corne, la seconde étant comprise dans le même plan, on pense que ce sont ces figu- res mal interprétées qui ont donné lieu à ia fable de la Licorne. L'ANTILOPE BLEUE, Ant. leucophœa, Gm. ; vulgairement Chèvre bleue (Buff., Suppl. VI, pi. 20, sous le nom de Tseïran), de la taille d'un grand Cerf, à cornes gros- ses, recourbées uniformément , portant une trentaine d'anneaux qui vont en grossissant, et en s'écartant davantage de la base au sommet, d'une fois et demie la longueur de la tête. Pelage d'un gris cendré , bleuâtre , excepté le ventre, la face interne des mem- bres et le bout de la queue, qui sont blancs. Une mèche de poils blancs plus longs que les autres en avant de l'œil , à la place des larmiers. Le devant des canons presque noir. Poils de la ligne dorsale récurrents. Du Cap, où elle vit par paires ou par pe- ANT tites troupes de cinq à six individus, au pied des montagnes. La femelle a les cornes plus petites , et en manque même quelque- fois (1). L'ANTILOPE CHEVALINE ouOSANNE, Ant. cquîna, Geofl'. and Smith {lUustr. of the zool. of soiith Africa , pi. 27 ), de la grandeur d'un petit Cheval. Cornes arquées en arrière , ridées à leur base , marquées de vingt-cinq à trente anneaux , d'une fois et demie la longueur de la tête. Une crinière sur le cou ; poils plus longs sous le cou. Pelage gris-blanchâtre. Les épaules , le dos, la croupe et la face extérieure des membres , nuages d'orange. Tête brune, avec le chan- frein blanchâtre. Une mèche de grands poils blancs au devant de chaque œil. De l'Afri- que méridionale, et peut-être même du Sénégal. L'ANTILOPE NOIRE , Aigocerus niger, Ilarris (Trans. de la Soc. zool. de Londres, t. II, pi. 59). — Cornes de deux fois la lon- gueur de la tête , annelées dans les deux tiers inférieurs. Animal de la grandeur du Cerf. Une crinière depuis la tête jusqu'à la croupe , récurrente sur le col ; une autre sous le cou. Couleur générale d'un beau noir. Une bande blanche s'étendant depuis les sourcils jusqu'aux naseaux. Le dessous de la mâchoire inférieure , le ventre et l'in- térieur des cuisses, blancs; l'intéiieur des jambes brun -fauve. Des hautes montagnes de l'intérieur du Cap. Vit par petites trou- pes. Les cornes de la femelle plus grêles que celles du mâle. Nous pensons que cet animal pourrait bien être l'Antilope chevaline en pelage d'été. Le CAMBING OUTANG ou CAMBTAN, Ant. Sumatrensis, Desm. (Fr. Cuv., Mam., et 3Iarsden, 2<^ éd., pi. 10), de la taille d'u- ne grande Chèvre, Cornes moins longues que la tête , annelées dans les deux tiers de leur longueur. Pelage noir. Une crinière blanche, couchée sur le col et le garrot. Oreilles et queue de longueur moyenne. (1) A celte occasion , nous remarquerons qui! est impossible de prendre pour caractères de sous-genres la présence ou l'absence des cornes dans les femelles; quelques unes en étant privées dans les espèces où celles-ci en portent , et d'au- tres en étant pourvues dans les espèces où elles n'en ont point. AJNT Des larmiers , un mufle. — Cette esp. , qui a les allures des Chèvres , habite les monta- gnes boisées de Sumatra. Marsden assure qu'elle est d'un caractère sauvage , extrê- mement agile ; qu'elle a le pied d'une gran- de sûreté , et que ses habitudes ressemblent tout à fait à celles du Bouquetin. Le GORAL , Ânt. goral , Hardwick ( Trans. Lin. , t. XIV , pi. 110 ) , et Fréd. Cuv., sous le nom de Bouquetin du Né- paul. — Cornes courtes , noires , annelécs à leur tiers inférieur. De la taille de la Co- rinne. Brun - marron , teinté de noir sur le chanfrein, sur le col et sur le dos , jusqu'à l'extrémité de la queue , et en avant de l'é- paule. Le ventre et la face interne des mem- bres fauve -clair ; le dessous de la mâchoi- re inférieure , la gorge et l'intérieur des oreilles , sont blancs. L'ANT. THAIl , Hodgs. — Espèce inter- médiaire entre le Cambtan et le Goral , et qui vient aussi du Népaul. Est un peu plus grande. Nous plaçons à la fin de ce sous-genre un animal qui pourrait, aussi bien que le Tchi- ru, entrer dans le sous -genre précédent, ou même faire un sous - genre à part , les cornes étant implantées tout à fait sur l'orbite , et la distribution des couleurs étant à peu près celle des Gazelles ; c'est : Le CHAMOIS ou ISARD, Ant. rupica- pra(BuCron, t. XII, pi. 16;Schr., 269; Fréd. Cuv., Mamm., in-fol., t. IV), à cor- nes de 12 à 13 centimètres de long , et de 2 à 3 d'épaisseur à leur base , marquées de stries longitudinales et d'anneaux transver- saux peu apparents , dirigées d'abord verti- calement, puis subitement recourbées en arrière en forme de crochets ; à pelage fau- ve dans la belle saison et d'un brun vineux en hiver, est le seul animai de l'Europe oc- cidentale qu'offre le genre Antilope ; enco- re , par l'absence des larmiers , par des jam bes plus courtes , et par un corps plus gros que dans les vraies Gazelles , se rapproche- t-il tellement des Chèvres et des Bouque- tins , que Buffon n'a considéré ces trois espèces que comme des variétés constan- tes. Son poil est plus court en été qu'en hiver, et, dans cette dernière saison, sous les longs poils ordinaires se trouve un poil laineux très abondant ; en tout temps une AM 619 côté au coin de la bouche , et vient unir en embrassant l'œil à la base des cornes. La queue est noire , le tour de l'anus , les fesses et l'intérieur des oreilles sont blancs. Derrière chaque oreille existe une petite poche contournée en spirale , que l'on trouve toujours vide , circonstance qui , mal indiquée, paraît avoir fait croire aux an- ciens que les Chèvres respirent par les oreil- les. Cet animal est d'une grande agilité et se tient en petites troupes dans les régions moyennes des montagnes. On le voit fran- chir les précipices, bondir de rocher en rocher et s'arrêter tout court sur la pointe d'un roc offrant à peine l'espace sulTisant pour y placer ses pieds rapprochés les uns des autres. Ses sens sont très déU- cats ; il entend et voit de très loin. Sa voix ordinaire est un bêlement sourd ; mais lors- qu'il est effrayé par quelque danger, surtout lorsqu'il est averti par son odorat ou par son ouïe de la présence d'un homme qu'il ne voit point , il fait retentir les montagnes d'un sifflement aigu rendu par les narines. Il se nourrit de fleurs , de bourgeons tendres et des herbes les plus aromatiques , ce qui sans doute a fait croire à la vertu curative de son sang dans quelques maladies, et surtout dans la pleurésie. Il s'accouple en automne ; ie temps de la gestation est de six mois , et les petits naissent couverts de poils et les yeux ouverts. La chasse du Chamois est l'une des plus pénibles et des plus dangereuses, le chasseur étant obligé de le suivre sur les bords des précipices, au risque d'y tomber, comme il arrive quelquefois , lorsque , ne trouvant plus de moyen d'échapper, cet ani- mal se jette sur lui avec violence. Sa chair est bonne à manger, et son suif est d'une qualité supérieure à celui de la Chèvre; sa peau est ferme et souple , et on l'employait beaucoup autrefois pour les vêtements. Le Chamois se trouve dans les Pyrénées , les Alpes, les montagnes de la Grèce et les îles de l'Archipel ; mais partout il devient de plus en plus rare. 3" Le sous-genre ADDAX. — Cornes con- tournées en spirale, implantées à l'angle postérieur ou même tout à fait en arrière de l'orbite. Ce sous-genre doit suivre immédiatement le précédent , et pourrait même lui être ré- baude brune ou noire naît de chaque | uni, les cornes des Chèwcs ayant une tcn- 620 ANT dance manifeste à prendre une courbure pareille dans quelques espèces. Le COllDOnS , Ant. strepsiceros , Pall. {Condama de Buff. , Suppl. , t. IV, pi. 15; Schreb. , 267). — Cornes de deux fois la longueur de la tête , demi-transparentes ; à triple courbure spirale , avec une arête lon- gitudinale; lisses à leur moitié supérieure, portant environ vingt demi- anneaux peu saillants à leur moitié inférieure. Une cri- nière brune sur et sous le cou. Un mufle. Les oreilles larges et pendantes. De la taille du Cerf commun. Gris-brun, avec plusieurs raies transversales blanches sur le corps. Une raie blanche allant de l'un à l'autre œil, en décrivant une courbe, dont le som- met est presque au milieu du chanfrein. Vit par familles de cinq ou six individus dans les parties boisées de la Cafrerie et sur les bords des rivières, qu'il traverse à la nage lorsqu'il est poursuivi. On ne le trou- ve jamais dans les plaines découvertes ni dans les montagnes. Il est extrêmement rapide à la course , et saute avec tant d'a- gilité , qu'on l'a vu franchir un obstacle de 3 mètres de hauteur. Les mâles montrent beaucoup de courage lorsqu'ils sont poussés h bout. Pris jeunes , ils s'apprivoisent aisé- ment , et ne cherchent jamais à recouvrer leur liberté. L'ADDAX, Licht. {Sangeth., pi. 2); Ehr. {Symb. phys., t. I, pi. 4) ; Cretzsch. {Atlas de JRwpp. , pi. 7); Fr. Cuvier ( i>famm. ) ; Ant. suturosa, Otto. — Cornes noires dans les deux sexes, plus petites que celles du Coudous, aplaties , sans arête sensible, à anneaux complets jusqu'aux trois quarts de leur longueur, à triple courbure spirale. De la taille du Daim. Tête et cou brun- clair; dos jaunâtre ; le reste blanc. Le front brun-chocolat ou noir , entouré de blanc , qui descend sur la joue, au devant de l'œil. Une petite crinière sur et sous le cou , de couleur brunâtre. Le bout de la queue brun. En hiver, le dos et le cou sont de couleur plus foncée. La peau du cou , surtout dans le mâle , formant une sorte de fanon. Des déserts de la Nubie. L'ANTILOPE EURYCERUS , Ogilby. — Cornes à double spirale , avec une arête saillante à leur face postérieure ; à extrémi- tés couleur d'ivoire. De la grandeur du Coudons. AiNT Le CANNA ou IMPOOKO, Ant. oreas, Pall. {Élan du Cap des Hollandais, BulT., Supp., t. VI, pi. 12; Schr., pi. 256).— Cor- nes longues, coniques, dirigées en arrière, divergentes dans leurs deux tiers inférieurs, et parallèles dans leur tiers supérieur , ayant une forte arête spirale vers leur base. Point de larmiers. Un garrot saillant. Une crinière depuis le chanfrein jusqu'au sommet de la tête. Un fanon garni de longs poils , sem- blable à celui du bœuf. Une loupe sous la gorge. Queue médiocre, terminée par un flocon de crins noirs. Couleur générale fau- ve-grisâtre , avec une raie noire sur le dos. Habite , en troupes assez nombreuses , une grande partie du centre de la colonie du Cap. Il fréquente de préférence les plaines où croissent des mimosas. Les habitants en estiment la graisse. C'est la plus grande esp. d'Antilope , quoiqu'elle soit basse sur jambes. Elle atteint à la hauteur des plus forts Chevaux. L'ANTILOPE DES INDES , Ant. cervi- capra, Pall. (Bufl'., t. XII, pi. 35 et 56; Schr., 268). — Cornes noires, à triples courbures, tordues en spirale, à anneaux nombreux. Dessus du corps brun- fauve, dessous blanchâtre. Nez , lèvres , tour des yeux et dessous de la queue , blancs. Mu- seau un peu renflé. De grands larmiers ; des brosses aux genoux. De la taille d'un pe- tit Daim. La femelle ne porte point de cor- nes , et acquiert , à l'âge de six ans , une bande blanche de chaque côté de l'épine ; elle porte neuf mois , et ne fait qu'un pe- tit. Les Fakirs indiens font avec leurs cor- nes, en les joignant par leurs bases, une arme qu'ils portent à leur ceinture en guise d'épée ou de poignard. Ces animaux sont si rapides à la course , que les Chiens ne peuvent les atteindre , à moins qu'ils ne soient surpris dans une em- buscade. On assure qu'ils peuvent sauter à la hauteur de 4 met. , et qu'ils franchissent d'un bond un espace de 12. Ils habitent les plaines ouvertes de l'Inde , évitant les fo- rêts , et se tenant toujours dans les lieux d'où l'on peut voir au loin dans toutes les directions. Ils vivent en familles composées de dix jusqu'à siiixante femelles pour un mâle adulte. Lorsqu'ils paissent ou qu'ils ruminent, ils détachent de tous côtés les I jeunes mâles à une distance de 2 à 300 mè- ANT très , et les chargent de veiller à la sûreté commune. Ceux-ci examinent attentive- ment les buissons et les toufles d'herbes qui leur paraissent suspects , et , à la pre- mière alarme , tout le troupeau prend la fuite , en suivant pas à pas le vieux mâle. Le GUIB, Ant. scripta (Buff., t. XII, pi. 40). — Cornes triangulaires , contournées par des arêtes spirales , dans le mâle seule- ment. Pelage fauve -marron, marqué de li- gnes sur les flancs , et , sur les cuisses , de taches de couleur blanche. Le front et le chanfrein noirâtres. Faces antérieure de la cuisse et interne des canons blanches. Un petit mufle. Point de larmiers. — Cette belle espèce vit par troupes dans les plaines et les bois de la côte ouest de l'Afrique ; el- le a été rapportée pour la première fois du Sénégal en Europe par Adanson. Le BOSH-BOCR , Ant. si/lvatica , Spar- mann et Gm. ( Bufl'., SuppL, t. VI, pi. 25 ; Schr. , pi. 237 B), qui se trouve au cap de Bonne - Espérance , pourrait bien n'être qu'une variété du Guib, à couleur plus fon- cée, et à taches et raies blanches moins nombreuses , la distribution des couleurs et la forme des cornes étant les mêmes dans les deux esp. Quoi qu'il en soit , le Bosh- Bock habite les forêts , dont il ne sort que pendant les beaux clairs de lune et le matin pour paître sur ses bords, ou pour faire quelques incursions dans les jardins ou les champs cultivés du voisinage. Sa voix res- semble tellement à celle du Chien , que , trompés par elle , les voyageurs s'enfoncent quelquefois dans les endroits les plus recu- lés, croyant toujours, en suivant cette voix, arriver à quelque habitation. L'ANTILOPE OGILBY, Waterh., n'est probablement aussi qu'un Bosh-Bock. Le Canna, que nous avons placé dans ce sous-genre , à l'exemple de Cuvier , se rapproche beaucoup des Bubales par son port , et presque par l'implantation de ses cornes, et l'Antilope des Indes est si voisine des Gazelles , que plusieurs naturalistes ont fait un sous-genre de cette espèce, et de quelques unes de celles de notre sous-genre Dorcas. 4» Le sous-genre NAGOR. — Cornes di- vergentes, plus ou moins recourbées en avant, implantées à l'angle postérieur des orbites ANT 621 Le IVAGOR, Ant. redtinca (Bufl" , t. XII, pi. 4G; Schr. , pi. 2G5). — Cornes du mâle rondes , de la longueur de la tête , courbées en arc, la pointe en avant. Oreilles lon- gues. Pelage gris-brun , plus clair en des- sous. Intérieur des canons brun. Bout du nez noir. Queue moyenne , touffue. De la grandeur du Daim. Le RITBOCR, .4n<. eleotragus (Schreb., Tab. 2GG). — Cornes du mâle assez peti- tes, noires, légèrement courbées en avant, avec dix anneaux obliques sur leur premiè- re moitié. Dessus du corps gris-cendré; gorge, ventre et fesses, blancs. Oreilles très longues. Des pores inguinaux. Quatre mamelles. De la taille du Daim. De la Ca- frerie , à une assez grande distance du Cap. Ils se tiennent en petites troupes parmi les roseaux et les joncs au bord des fontaines , et dans les bois voisins des rivières. L'ANT. LALANDII, Desm. — Cornes de la moitié de la longueur de la tête, annelées à leur base , et fortement striées en long , peu divergentes. Oreilles plus longues que les cornes. Poils récurrents depuis le milieu du dos. Dessus du corps gris-verdâtre; tête jaunâtre ; dessous de la mâchoire , du ven- tre , et intérieur des cuisses blanc - roussâ- trc ; bout de la queue blanc. De la grandeur du Chevreuil. Des environs du Cap , oîi elle vit par paires dans les grands buissons et sur les flancs des montagnes. Elle est difficile à atteindre , étant d'un caract. très farouche. L'AKT, DE FASSA , Riippel {Faune de VAbyssinie, pi. 5). — Cornes un peu plus longues que la tête , penchées d'abord en arrière dans la direction du front, et recour- bées en avant vers le tiers supérieur. Dessus du corps brun - rouge pâle , plus foncé sur le chanfrein , le front , le dessus du col et du dos. Noirâtre sous le ventre. Les quatre membres brun -noir. Le bout du museau blanc, et une tache de même couleur sur et autour de l'œil ; l'intérieur des oreilles , un collier qui naît de la base des oreilles, les fesses , une tache aux onglons , et une bor- dure au dessus des sabots, également blancs. La queue descend presque jusqu'au jarret , et se termine par une touffe de poils noirs. De la grandeur du Cerf. Vit dans les pâtu- rages gras de l'ouest de l'Abyssinie. L'ANT. ELLIPSIPRYMNÎ S, Ogilby et i Smith {llluslr. ofthc zocl. ofsoulh Afri- 692 ANT cttf pi. 28 et 29 ). — Cornes une fois el de- mie de la longueur de la tête , à vingt an- neaux environ , courbées en arc , la pointe en avant; les pointes se rapprochant un peu par les extrémités. Tète courte. Poils longs , raides, séparés en mèches : ceux du dos dirigés en avant; ceux du cou plus longs et plus hérissés. Couleur générale gris-brun ; ce dernier prédominant sur le dos , la croupe et les canons. Dessus de la tète brune. Bout du museau blanc , sauf l'extrémité du nez, qui est noire. Une tache blanche sur chaque œil. Vers le milieu des fesses, une bande blanche, qui va se rejoin- dre sur la croupe à celle du côté opposé, de manière à décrire une ellipse régulière , dont la racine de la queue occupe l'un des foyers , circonstance qui lui a valu le nom d''Ellipsiprymnus. De l'Afrique méridionale, à vingt -cinq journées, au nord , de la rivière Orange. L'ANTILOPE IINCTUOSA, Nob.— Il exi- ste aujourd'hui à la ménagerie du Muséum d'histoire naturelle de Paris une Antilope rapportée du Sénégal par M. Malassis , qui ressemble fort à l'espèce précédente; seule- ment , ses cornes sont presque droites , très légèrement infléchies en avant. Du res- te , la tète est également courte, le poil long, de couleur brun-jaunâtre ; le bout du museau blanc, et les narines noires. Une tache blanche sous la gorge ; point de bande blanche aux fesses. Pendant l'hiver , cet animal suinte une humeur grasse d'une odeur très désagréable , qui tombe en gouttelettes de chacun de ses poils. Il se roule alors par terre, et, cette huile s'épais- sissant , son poil s'agglomère en mèches, qui prennent toutes les directions. Il existe aussi au Cabinet d'anatomie com- parée le squelette d'une Antilope envoyée du Sénégal, en 1828, par M. le général Jubelin, sous le nom de Mbill , qui est de la gran- deur de la Gazelle , dont les cornes , épais- ses à la base , sont d'abord dirigées en ar- rière, dans la direction du front, puis re- courbées fortement en avant et en dedans , de manière à ne laisser qu'un intervalle de quatre centimètres entre leurs pointes. El- les ont huit anneaux à leurs deux tiers infé- rieurs, et sont fortement striées longitudi- nalement. La structure du crâne montre que celte espèce est pourvue de larmiers, i ANT o« Le sous -genre OUREBIA. — Cornes courtes , parallèles , droites ou légèrement courbées en avant , implantées à l'angle postérieur des orbites. Quatre mamelles. Le SAUTEUR DES ROCHERS , Klip- springer des Hollandais , Ant. oreotragus, Forst. — Cornes du mâle minces, coniques, presque droites , écartées l'une de l'autre. Pelage formé de poils raides , cassants , de couleur gris- verdâtre. Queue très courte. Tour des yeux noirâtre. Cet animal vit par petites troupes de quatre à cinq individus ; il habite les hautes montagnes voisines du Cap , et saute , comme notre Chamois , de rochers en rochers, avec une vigueur et une précision remarquables. Sa pose sur les rochers , suivant M. Jules Terreaux , est des plus curieuses : ses quatre pieds , rap- prochés les uns des autres, ne portent que sur l'extrémité des sabots. Il court mal en plaine. Sa chair est très délicate , et sa peau estimée par les colons pour en faire des garnitures de selles. Sa hauteur à l'épaule est de 34 à 35 centimètres. La femelle est sans cornes. ANTILOPE DESALT, Ant. saltiana, Blainv. ( Ehr-, Symb. phys., t. I, pi. 7 ). — Cornes triangulaires , couchées dans la di- rection du front, portant des anneaux sail- lants sur leur moitié inférieure. Les poils du front redressés , formant toupet. Tète rousse. Cou, flancs et cuisses, gris -bleuâ- tre, résultant de poils annelés de blanc- jaunâtre et de gris-ardoisé. Dos brunâtre. Ventre , fesses et intérieur des cuisses , blanc- roussâtre. Des larmiers. Queue cour- te. Très petite esp. de l'Abyssinie , où on la nomme Madoka. Le STEEN-BOCR , Ant. traguhis, Lichst. -- Cornes du mâle de la longueur des deux tiers de la tète , écartées légèrement , cour- bées en avant , annelécs à leur base. Ani- mal léger , haut sur jambes. Corps roux , brun en dessus , blanc en dessous. De gran- des oreilles grises , bordées de noir. Sour- cils blancs. Du noir au museau , aux aissel- les et aux aines. De petits larmiers. Point de brosses. Taille d'une petite Chèvre. Cette espèce fréquente les plaines garnies de buissons élevés, et vit presque toujours seule. Pendant la chaleur du jour , elle se cache derrière un buisson isolé sur une ANT hauteur, afin de pouvoir observer de loin. Lorsqu'on la chasse, elle part à une grande distance. Elle aime beaucoup les jeunes pousses d'herbes, qu'elle va brouter le soir et le matin. Le GRIS-BOCK , Ant. melanotis. — Cor- nes du mâle noires, rondes, courbées lé- gèrement en avant. Pelage roux , entremêlé de longs poils blancs sur le dos et les cuis- ses. Ventre jaunâtre. Queue presque nulle. Oreilles presque de la longueur de la tète , grises , bordées de noir. De petits larmiers. Point de brosses. Taille d'une petite Chè- vre. Est peut-être la plus répandue des Antilopes dans toutes les directions de la colonie du Cap. Vit isolée sur le penchant et dans les gorges des montagnes. Elle aime les lieux humides. Lorsqu'elle a adopté une place, elle y revient toujours, de sorte que, pour l'atteindre plus sûrement , il faut se poster à l'endroit d'où elle est partie. Sa chair est assez délicate ; aussi les Panthères en font-elles leur principale nourriture. L'OUREBI , Ant. scoparia ( Shreb., pi. 2G1 ). —Cornes du mâle à 5 ou G anneaux ; espèce plus grande que les deux précé- dentes. La tête et le dessus du corps jaune d'ocre tirant sur le fauve. Ventre et inté- rieur des cuisses blancs. Oreilles grises , bor- dées de brun en dehors, blanches en de- dans. Du blanc aux sourcils , au museau et sous la gorge. Queue très courte , brune ; des larmiers , des brosses. Vit dans les plai- nes couvertes de quelques petits buissons. Quoique ne vivant pas en familles , on en voit assez souvent plusieurs h peu de dis- tance les uns des autres. L'ANTILOPE MONTANA que Rùppel a trouvée en Abyssinie est très voisine de la précédente , si elle en diffère. Une particu- larité que l'on rencontrera peut-être dans d'autres espèces de cette division est que le jeune mâle porte des canines à sa mâchoire supérieure , comme plusieurs Cerfs et les Muscs. L'ANTILOPE LAINEUSE, Ant. lana- ta, Desm.; Ant. capreolus, Lichst. — Cor- nes du mâle rondes , minces, de la longueur de la tète , légèrement courbées en avant , annelées à leur moitié inférieurc.Poil laineux, frisé , gris -roussâtre en dessus , blanc en dessous. Bout des lèvres blanc. Du noir après le blanc à la mâchoire inférieure et ANT G23 au bout du nez. Queue moyenne , velue , grise en dessus , blanche en dessous. Point de larmiers ni de brosses. De la grandeur du Daim. Du Cap. 60 Le sous -genre GRIMMIA , Cephalo- phiis de Ham. Smith.— Petites cornes droi- tes ou peu courbées, naissant loin des orbi- tes au milieu du front. La GRIMME , Ant. grimmia , Pall. [Spec. zool., fas. I, pi. 3); Fréd. Cuv. {Mamm.). Cornes très courtes , coniques , droites, à an- neaux gris-fauve. Chanfrein et ligne dorsale noirâtres. Queue noire au bout. Membres gris. Un mufle assez grand ; une tache noi- re , sans poils , entre les yeux et le mufle , sécrétant une humeur inodore. Petite espè- ce de la côte de Guinée , dont le train de devant a environ 45 centimètres de hauteur. Les poils du front au devant des cornes se relevant en toupet. Quatre mamelles. Le GUEVEI , Ant. pigmœa, Pall. [Sch., pi. 260, B). — Cornes petites, coniques, dirigées en arrière. Brun-clair cendré en dessus, blanchâtre en dessous ; une ligne pâle de chaque côté du front , qui est noi- râtre. Queue blanche en dessous. Une ligne muqueuse sous-orbitaire. Poils du front en toupet. Cette espèce n'a que 26 à 27 centi- mètres de hauteur au train de devant. On la trouve dans les environs du Cap. Malgré sa petite taille, on assure qu'elle peut faiie des sauts de 4 mètres de haut. L'ANTILOPE DE FRÉDÉRIC, Ant. Fre- derici , Nob. (Fréd. Cuv. , Mamm., sous le nom de Gucvei. — Animal de la grandeur du précédent, â cornes d'un tiers de la longueur de la tête , grosses en bas , coni- ques , recourbées en avant. Une ligne mu- queuse sous-orbitaire. Couleur générale brun-fauve ; à la partie supérieure de la tète et le long du museau , la teinte est brun foncé , et elle est séparée des côtés de la tê- te par une ligne blanche qui en suit les con- tours. La face interne des oreilles est blan- che. Quatre mamelles. Du Sénégal. Une jeune femelle de ce joli petit animal a été décrite et figurée par M. Fréd. Cuvier, dans son ouvrage sur les Mammifères, sous le nom de Gucvei , en observant qu'elle dif- férait notablement du Gucvei du Caii. Deux individus adultes , mâle et femelle, envoyés depuis au Muséum , ont montré qu'en effet I c'était une espèce autre que le Guevei. 634 ANT ?(ous lui donnons le prénom de M. Frédéric Cuvier, atin que Ton sache bien que c'est à lui , et non à son frère , que cette espèce est dédiée. L'ANTILOPE DES BUISSOIVS , Ant. sylvicultrix , Afzcl. ( Ham. Schm., Rey. anim., t. rV, p. 238, avec figures). —Cor- nes courtes , petites , couchées dans la di- rection du front, striées en travers près de la base. Deux mamelles. Un peu plus gran- de que le Chevreuil ; de couleur brun fon- cé ; plus pâle sur le cou et les flancs ; grisâ- tre sur la croupe et les cuisses ; jaunâtre à la gorge. Une ligne Isabelle le long de l'é- pine , s'élargissant sur les reins, où les poils sont plus longs. Habite les penchants couverts de buissons des montagnes de Sierra-Leone. Sa chair est estimée. L'ANTILOPE PLONGEANTE , Duiker- Bock des Ilollandais {Ant. mergens , Al.). — Cornes de moitié de la longueur de la tête , assez grosses , annelées à leur base dans le mâle seulement. Brun-fauve clair. Une ligne noire à la face antérieure des membres. Un petit mufle. Un sillon sous- orbitaire sans poils , sécrétant une humeur visqueuse qui noircit en se durcissant. Cette espèce habite presque tous les cantons de la colonie du Cap , et fréquente les plaines couvertes de buissons. Il n'est pas rare de rencontrer des femelles .avec des cornes ; celles-ci sont plus minces que dans le mâ- le. Son nom lui vient de la manière dont elle se précipite dans les buissons quand on la poursuit. De la taille d'une petite Chèvre. Nous mettons à la fin de ce sous-genre une espèce qui a deux paires de cornes placées au devant l'une de l'autre , les postérieures étant situées , presque comme dans les espèces précédentes, vers le milieu du front. Le TCHICARRA , AtU. quadricornis , BJainv.; Ant. chicarra , Hardw. ( Trans- act. de Linn. , t. XIV , pi. 25 ), et Fréd. Cuvier ( Mamm. ). — Animal de la taille d'une petite Chèvre. Les cornes postérieures, plus longues que les antérieures , sont an- nelées à leur base , légèrement courbées en avant. Les antérieures, plus rapprochées l'une de l'autre , naissent entre les yeux , et n'ont pas au delà de 2 centimètres de hauteur. J.es oreilles sont grandes , les larmiers mé- ANT diocres, la queue courte. Le pelage, for- mé de poils assez épais et assez longs , est entièrement d'un fauve uniforme. Du Nc- paul. 7» Le sous-genre BUBALUS. — Cornes grandes , implantées loin des yeux , vers le milieu du front , comme chez les BufUes. Le BUBALE, Ant. bubalis , Linn., vul- gairement Vache de Barbarie ( Butl'on , Supp., t. VI , pi. U; Schr., 277, B). —Cor- nes grosses, dont la racine est dans le pro- longement du front , se touchant presque à la base, s'écartant plus haut latéralement, puis se rapprochant pour se courber ensuite de manière à porter la pointe en arrière. De la taille d'un petit bœuf. Tête longue et étroite , terminée par un demi-mufle. Pela- ge fauve , excepté le bout de la queue , qui est terminé par un flocon noir. Cet animal, bien connu des anciens , est représenté sur les monuments égyptiens. Il vit par troupes nombreuses dans tout le nord de l'Afrique, entre les terres cultivées et les déserts , et combat à la manière du Taureau , en bais- sant la tète. Shaw assure que , fréquem- ment, les jeunes Bubales se mêlent aux troupeaux domestiques , et ne les abandon- nent plus ; ce qui prouve que cette espèce d'Antilope, comme plusieurs autres , pour- rait être rendue domestique. Le CAAMA , Ant. caama, Cuv., vulgai- rement Cerf du Cap (Buffon , Supp., t. VI, pi. 15; Schr., 277). — Semblable à l'espèce précédente ; mais à courbures des cornes plus anguleuses. Pelage fauve-brun, plus foncé sur le dos ; le tour de la base des cor- nes , une bande sur le chanfrein, sur le col et sur la face antérieure des jambes , noirs ou bruns. Bout de la queue noir. Fesse blanchâtre ; le ventre et la face interne des quatre membres blancs. Vit en grandes troupes au Cap , et court avec une si grande rapidité , qu'un Cheval ne peut l'atteindre. Son cri est une sorte d'éternument. Sa chair est très bonne à manger. L'ANTILOPE A CORNES APLATIES, Ant. depresskornis, Quoy et Gaimard {An. des se, n" XVII, pi. 20 ; Astrol. zool., 1. 1, pi. 23) ; Anoa dcpressicornis , Ham. Smilh {loc. cit., pi. 24). — Animal de la grandeur d'une Chèvre , à port lourd , à cornes droi- tes , un peu plus longiucs que la tête, peu 1 divergentes, dirigées tout à fait en arrière ANT dans la direction du front, aplaties intérieu- rement à leurs deux tiers inférieurs , de ma- nière à former un bord interne, comme chez les Buffles ; la partie aplatie annelée ir- régulièrement ; le reste de la corne rond et lisse. Dessus du corps brun-cannelle ; le des- sous plus clair. De l'île Cclèbes , où elle est appelée Vache des bois. Le GNOU, Ant. gnu, Gm. (Buff., Supp., t. VI , pi. 8 et 9 ) ; Sehr., 280 ; Fréd. Cuv. (Mamm.). — A cornes élargies et rapprochées à leur base comme celles du Buffle du Cap , descendant d'abord obliquement en devant et se redressant ensuite brusquement ; à mufle large , aplati , entouré d'un cercle de poils. Sur le chanfrein , une touffe de poils longs, raides, dirigés vers le front. Une crinière redressée sur le cou , blanche à sa base, et non au bout. Une barbe, un fanon, avec crinière ; le reste du corps semblable à celui d'un petit cheval à jambes fines. La queue garnie de longs poils blancs. Pelage brun. Les deux sexes ont des cornes. Les Gnous vivent dans les montagnes , au nord du Cap , en troupes nombreuses. Ils sont sauvages, et se laissent difficilement appro- cher. Lorsqu'ils sont blessés , ils se retour- nent contre le chasseur , et le poursuivent tant qu'il leur reste assez de force pour se soutenir. Au commencement de leur frayeur, ils frappent du pied comme un Cheval ré- tif, et vont heurter leur tête contre les taupinières ou autres petites saillies du ter- rain ; mais , bientôt après, ils prennent la fuite avec une si grande vitesse , qu'en un instant ils sont hors de danger. Ils ne courent pas confusément comme les BIou- tons ou les Bœufs, mais sur une seule file , en suivant un conducteur. C'est un beau spectacle que d'en voir ainsi un grand nom- bre voler, pour ainsi dire, à la suite l'un de l'autre à travers les plaines. On dit qu'à certaines saisons de Tannée , ils sont sujets à une éruption cutanée, qui est toujours mortelle. Le Gnou paraît avoir été connu des an- ciens , qui le nommaient Catoblepas , ani- mal , dit Pline , qui tient toujours sa tête penchée vers la terre , afin de ne point dé- truire la race humaine , car tous ceux qui voient ses yeux expirent aussitôt. Le fait de la tête penchée vers la terre est vrai jusqu'à un certain point : car le Gnou, T. I. ANT G?.' comme tous les ruminants dont les corner sont dirigées en arrière, met , pour combat- tre, la tête entre les jambes , afin de pré- senter à l'ennemi la pointe de ses cornes, LeG0RG0iN',4n?. gorgon, Ham. Smith. — Cornes semblables , par la courbure , à celles du Gnou, mais dirigées latéralement, en sorte que les pointes se rapprochent l'une de l'autre, presque comme dans le Buffle du Cap. Un large mufle. De longs poils sur le nez , non redressés. Une barbe noire, qui s'étend jusqu'au milieu du cou. Une crinière de la même couleur jusqu'au milieu du dos. Queue longue , descendant jusqu'aux onglons; garnie, à sa moitié in- férieure, de longs poils qui l'entourent complètement, et, à sa moitié supérieure, de chaque côté seulement. De couleur gris- brun , avec des taches transversales noires , dans le genre de celles du Zèbre , mais moins régulières. Un peu plus grand que le Gnou. Le ROROON , Ant. taurina, Burchell , est une esp. fort voisine de la précédente , et peut être l'une n'est -elle qu'une variété de l'autre. De la grandeur du Gnou , et du même pays. Après ce sous -genre, qui se rapproche des Bœufs, nous terminons par un autre, qui a , par ses cornes bifurquées, beaucoup d'analogie avec les Cerfs, et auquel nous appliquons le nom que notre première es- pèce porte dans la langue sanscrite, selon M. Hamilton Smith. Outre ses cornes , qui font évidemment passage aux cornes bifur- quées , cette même espèce a tellement le port d'un Cerf , que le mâle vivant aujour- d'hui à la Ménagerie est pris par tout le monde pour un grand Cerf dont les cornes commencent à pousser. C'est : 8° Le sous-genre RISIA. — Cornes plus ou moins bifurquées , implantées à l'angle postérieur des orbites. Le NYLGAU , Ant. picta et Trago-ca- melus, Gm. (Buffon , Supp., t. VJ , pi. 10 et 11 ; wSchr. 262 ). — Cornes du mâle très courtes , un peu recourbées en avant , ayant un prolongement triangulaire et tubercu- leux à leur base , que l'on peut considérer comme un rudiment d'andouiller. De la taille du Cerf. Des larmiers. Quatre mamel- les. Un flocon de poils sous le milieu du 40 626 A^T cou. Une crinière sur le cou et le milieu du dos. Le pelage gris-cendré dans le mâle; gris-fauve dans la femelle. De doubles an- neaux noirs et blancs aux pieds , au dessus des sabots. Bords de la lèvre supérieure , mâchoire inférieure, gorge, bas -ventre, fesses et dessous de la queue , blancs. Queue longue, terminée par de grands poils. Le Nylgau habite le bassin de l'Indus et les montagnes du Cachemire , et se lient dans les forets les plus épaisses , d'où il fait des excursions le matin , et même pendant la nuit, sur les champs du voisinage. C'est un animal d'un caractère indomptable et d'un grand courage. Lorsqu'il veut atta- quer son ennemi , il se jette sur ses genoux, et s'avance , dans cette position , jusqu'à Ufle certaine distance ; puis , se redressant , il s'élance en avant .avec la rapidité d'une flèche , et avec une force irrésistible pour l'homme et pour les animaux qui cherchent à en faire leur proie. L'ANTILOPE A FOrRCHE , Ant. fur- cifer et bifurcata , Ham. Smith (t. IV , pi. 1 des Ant. ). — Cornes de la longueur de la tête , rugueuses , recourbées en arriè- re comme celles du Chamois, mais por- tant, au commencement de celte courbure, un andouillcr comprimé , projeté en avant. Animal de l'aspect du Chamois , quoiqu'un peu plus grand et plus élégant. Oreilles moyennes. Pelage brun-rouge en dessus , plus pâle sur les flancs , les lèvres , le men- ton. Deux taches sous la gorge ; une sur' le sommi't de la tête et une au bas de chaque oreille. La poitrine et le ventre blanc-jau- nâtre ; la croupe et la queue d'un blanc pur. Une touffe de poils rougeâtrcs au chi- gnon. Celte esp. habite les plaines des bords du Missouri , aux États-Unis. L'ANTILOPE PALMÉE , Ant. palmata, Ham. Smith ( t. IV). — Cornes de la lon- gueur de la tête, à pointes recourbées en arrière, et portant tout auprès de la base un andouillcr plat , triangulaire , dirigé en dedans. Cette espèce , que l'on ne connaît que par les cornes , habite le 3Iexique. On a voulu considérer, mais à tort, ces animaux comme les Mazamcs d'Hernandez. (LàURILLAKD.) ANTILOPE. MAMM. Foss. — Les brèches osseuses ont offert à Cuvier , les Aluns de la Touraine à M. Desnoyers, et ANT les cavernes du département de l'Aude à M. Marcel de Serres, des ossements de Ru- minants qui peuvent avoir appartenu à quelques esp. d'Antilopes. M. l'abbé Croi- zet , dans les terrains tertiaires de l'Auver- gne, et M. Lartet, dans ceux du départe- ment du Gers , en ont signalé chacun deux espèces. Tout nouvellement , M. Lund an- nonce en avoir trouvé une dans les caver- nes du Brésil. Mais , jusqu'ici, tous ces os- sements n'ont point été décrits avec assez de détails pour qu'il soit possible de les rap- porter d'une manière certaine au g. Anti- lope , et moins encore pour que l'on puisse les rapprocher ou les éloigner des espèces vivantes. On peut en dire autant du Siva- therium giganteiim {Voy. ce mot) , décou- vert dans la chaîne basse de l'Himalaya par M. Hugh Falconer et le capitaine Caut- ley , animal d'une taille voisine de celle de l'Éléphant , qui portait quatre cornes com- me l'Antilope quadricornis , et que M. de Blainville regarde comme une Antilope, tandis que M. Geoffroy Saint-Hilaire le con- sidère comme une esp. de Girafe. Nous terminons ici ce que nous avions à dire sur les Antilopes vivantes et fossiles, non pas que nous ayions enregistré toutes les espèces des premières mentionnées dans les auteurs. Il nous aurait fallu pour cela un temps plus long que celui qui nous a été accordé; d'ailleurs, la plupart de celles que nous avons négligées ne nous parais- sent point encore assez caractérisées. (Laurillard.) *ANTIMAQUE.An«imac/H's. — Genre de Coléoptères hé- téromères, de la famille des Mélasomes, tri- bu des Ténébrionites , établi par M. Gistl (Isis, 1829, cah. 10, p. 1055). Ce g., suivant l'auteur , est voisin des Upis , et a pour ca- ract. : Tête oblongue , arrondie; front sur- monté d'une corne droite , un peu recour- bée vers le bout. Antennes presque filifor- mes à art. coniques : le 1^"^ le plus long , le dernier ovale. Corselet transverse , sinué et échancré antérieurement, avec deux épines de chaque côté. Élytres allongées, courbées à l'extrémité. — L'auteur n'y rapporte qu'une seule espèce , recueillie au Brésil , et qu'il nomme A. furcifer. Elle est figurée dans le journal précité. (D.) A]XfTIMOIi\E (contraire aux moines. ANT parce que les premiers essais de l'Arjtimoi- ne , comme médicament , eurent lieu sur des moines, qu'ils firent périr), mm. —Ce métal s'offre dans la nature sous divers états : 1° à l'état libre (Antimoine natif); 2° à l'état de mélange avec l'arsenic , un de ses isomorphes ( Antimoine arsénifère ) ; 3» à l'état d'Antimoine métallique (Antimo- niures d'argent, de Nickel); 4° à l'état de sulfure simple ou multiple (Stibine, Feder- erz, Zinkénite, Plagionite, Jamesonite, Berthiérita, Bournonite, Fahlcrz, Argyry- throse, Psathurose, Miargyrite, Polybasite, Schilfglaserz, etc.) ; 5° à l'état d'oxyde (acide antimonieux , oxyde antimonique) ; 6» à l'é- tat d'oxysulfure (Kermès). Nous renvoyons au mot SULFURE la description des nombreu- ses combinaisons sulfurées dont nous ve- nons de faire rénumération, nous contentant de parler ici des trois genres Antimoine, Antimoniure et Antimonoxide, auxquels on restreint d'ordinaire le groupe des Anlimo- nides, dans les méthodes minéralogiques les plus récentes. Premier genre. Antimoine. — Il com- prend deux espèces : l'Antimoine natif et l'Antimoine arsenical. L'Antimoine natif est facile à reconnaître à son blanc d'étain, à sa grande fragilité et sa faible dureté , à son tissu éminemment lamelleux, aux vapeurs blanches qu'il répand lorsqu'on le brûle, et au dépôt blanchâtre qu'il produit lorsqu'on le dissout dans l'aci- de uitrique. Sa forme cristalline, telle que le donne le clivage , n'est pas l'octaèdre ré- gulier, comme on le croit communément, mais bien un rhomboèdre obtus , tronqué sur ses sommets , et passant par là à une forme octaédrique, dont les angles diffèrent de ceux de l'octaèdre régulier. Il a cela de com- mun avec l'arsenic, dont il est un des iso- morphes. L'angle de deux faces culminantes du rhomboèdre de clivage est de 117", 15'. Cette espèce est rare dans la nature : on ne l'a encore rencontrée qu'en petites masses lamellaires dans les filons, notamment à AUemont, en Dauphiné. L'Antimoine arsenical n'est qu'un Anti- moine arsénifère, c'est-à-dire mêlé d'arsenic dans des proportions variables. On le trouve aussi à Allemont, sous la forme de croûtes DU de petites masses lestacées, accompa- gnées souvent d'arsenic natif. AM 687 Deuxième geure. Antimoniure. — Il com- prend trois espèces : la Discrase , l'Antimon- nickcl de Hausmann et l'Antimonnickel de Beudant. La Discrase est un Antimoniure d'argent : on le nomme aussi Argent anlimonial. C'est un minéral cassant , d'un blanc d'argent , qui se trouve assez rarement dans quelques filons argentifères, et qui, par la quantité d'argent qu'il renferme , peut être considéré comme minerai de ce métal. Nous renver- rons pour cette raison ce que nous avons à en dire au mot argent. L'Antimonnickel de Hausmann et de Stro- meyer est un Antimoniure de Nickel , sans arsenic , mêlé de quelques centièmes de sul- fure de plomb. Il paraît appartenir au systè- me di-hexaédrique , et cristallise en petites tables hexagonales, d'un rouge de cuivre clair, avec une nuance de violet. Il est com- posé, d'après l'analyse de Stromeyer, de 68,79 d'Antimoine, et de 51,21 de Nickel, ce que l'on peut exprimer par la formule : Sbl\i. On le trouve à Andreasberg, dans le Hartz , où il est accompagné de calcaire, de galène et de cobalt arsenical. L'Antimonnickel de Beudant (Nickel anti- monglanz) est un sulfo-antimoniure de Nic- kel, à éclat métallique, d'un gris de plomb ou d'acier passant au noir de fer, et cristal- lisant dans le système hexa-diédrique , c'est- à-dire dans le système dont les formes déri- vent d'un dodécaèdre pentagonal. Dureté 5 ; pes. spéc. 6,5. Il fond au chalumeau, en dé- gageant des vapeurs abondantes d'Antimoi- ne ; il est attaquable par l'acide nitrique, en donnant un précipité immédiat. Sa solution verdâtre devient violette par un excès d'am- moniaque , et précipite en vert par les alca- lis fixes. — Formule de comp. : NiSbSo, ou en poids : Antimoine, 55,76; Soufre, 15,98; Nickel, 27,36. — Cette substance est isomorphe avec la disomose (Nickelglanz), qui est un sulfo-arseniure de Nickel. Les deux espèces sont susceptibles de se mélan- ger, et le Nickelspiessglanzerz d'Ullmann ne paraît être qu'une variété mixte de ce genre. On trouve l'Antimonnickel en petites mas- ses à structure lamellaire . rarement en cris- taux, dans quelques filons cobaltifères du pays de Siegen, et à Ebersdorf, dans la principauté de Keuss. Troisième genre. Anlimorwxydt. — Ce 628 AI\T genre renferme deux espèces : l'Exitèle ou Oxyde antimonicjue, et la SUbiconise ou l'A- cide antimonieux. Ces substances, non métal- loïdes, sont attaquables par l'acide chlorhy- diique ; la solution précipite en blanc par l'eau , en jaune par les hydrosulfates. li'Exitèle, ainsi nommée parce qu'elle est complètement volatile , est un oxyde formé de 2 atomes d'antim. et de 3 atomes d'oxy- gène ; on ne l'a encore trouvée qu'en petites lames rectangulaires et groupées, ou en ai- guilles rhomboïdales divergentes. C'est une substance blanche, nacrée, cristallisant dans le système rhombique, et isomorphe avec l'arsenic blanc ou acide arscnieux. L'angle obtus du prisme de TExitèle ( Weissantimo- nerz des AU. ) est de 136'>,38'. Cette sub- stance est excessivement tendre, et fond à la simple flamme d'une bougie. Elle contient 84 parties sur 100 d'Antimoine. On la trouve en petite quantité dans quelques dépôts d'argent arsénifère (aux Chalanches en Dau- phiné, à Braunsdorf en Saxe , etc.) La Stibiconise est une substance terreuse, d'un blanc ou gris jaunâtre , très tendre , et qu'on trouve en petites couches à la sur- face de la Stibine ou Sulfure d'antimoine, dont elle est une épigénie. Il arrive souvent qu'elle conserve la forme des cristaux de ce Sulfure. (Del. *AIXTlMO]\IURE. MIN. — Petit genre minéralogiquc , composé des esp. dans les- quelles l'Antimoine fait fonction d'élément électro-négatif. Voij. antimoine. (Del.) ANTIMONNICKEL. mm. - Voyez ANTIMOINE. (Del.) ANTIMOIVOXYDE. min. - foyez ANTIMOINE. (DkL.) ANTI-IVOMPAREILLE. moll. — IVom donné par Geofl"roy, dans son Traité des Coquilles des environs de Paris, à une coquille qui appartient au g. Maillot deDra- parnaud, et qui est son Pupa cirenea. Voy. MAILLOT. (DeSH.) *A]X ÏIIVOROIV , Rafln. bot. ph. — Synon. du g. Atraphaxis , L. , famille des Polygonées. (Sp.) * ANTIOCHALINS. Ânthiochalina («vrt'os, en face; y/xhvci, dents), rept. — Muller a donné ce nom à une famille de Reptiles ophidiens comprenant ceux qui ont les dents antérieures venimeuses. (C. D'O.) ANT ANTIPATE. POLYP. — Voyez anti- patiie. (M. E.) ANTIPATHE (àvr£-r«9,,5, contraire). POLïP. — Genre très voisin des Gorgones , mais dont l'axe soUde ou tige se dépouille , par la dessiccation, de la partie corticale formée par le tissu tégumentaire commun et par le corps des Polypes. D'après les ob- servations de M. Gray, il paraîtrait que ces animaux auraient la même conformation que les Polypes des g. Gorgone, Corail, Al- cyon, etc., si ce n'est que leurs tentacules ne seraient qu'au nombre de six. M. Ehren- berg place ce g. dans sa division des Bryo- zoaires, mais à tort, car il doit évidemment prendre place dans l'ordre des Polypes pa- renchymateux , à côté des Gorgones. M.E.) ANTIPE. Antipus ( àvrt , en avant; ffoû; , pied ). INS. — Genre de Coléopt. té- tramères, établi pardeGéer(irem., t. VII, p. 659-6G1) sur un insecte rapporté du cap de Bonne-Espérance , et figuré par lui, pi. 49, fig. 10 et 11. Celte espèce , qu'il nomme Antipe roux , doit , suivant Olivier, former un genre distinct , voisin de celui des Gri- bouris ÇCryplocephalus). M. Duméril la rapporte au g. C/j/(re, probablement d'après la description qu'en donne l'auteur : car la figure, d'ailleurs très grossière , n'a nulle- ment le faciès d'un Clytre. Voici , au reste , les caract. génériques indiqués par de Géer : Antennes de 11 articles : le premier cylin- drique ; les deux suivants grenus ; les au- tres triangulaires et en dents de scie. Tète forte , aplatie , avec des mâchoires (mandi- bules) grandes et avancées. Corselet large et peu convexe , avec un petit rebord. Corps allongé , presque cylindrique. Pattes anté- rieures plus longues que les autres. 4 arti- cles à pelotes à tous les tarses. Fabricius et Latreille ne paraissent pas avoir connu cet insecte. (D.) ^AIXTIPIIYLLA, Haw. Saxifr., p. 45] (àvri, contre ; yj^sv , feuille ; parce que les feuilles sont opposées ). bot. ph. — Synon, du genre ou sous-genre Porphyrion , Tausch. ( de la famille des Saxifragécs ). (SP.) . ANTIPHYLLUM [à^rt, contre; yiW.ov, feuille), bot. pu. —Quelques auteurs écri- vent Antiphylla. Genre de la famille des Saxifragacées formé par Haworth {Saxifr.) , A M non adopte, et réuni au g. Saxifraga. (C. L.) AIXTIRHOEA , Commers. {ex Juss. Ge/î., p. 204). —Genre de la famille des Rubiacées (tribu des Guettardées, Runth), auquel M. Endlieher {Gen. Plant. , p. 541 ) attribue les caract. suivants : Tube calicinal ovoïde ou oblong , adhérent ; limbe supère , court, persistant, campanule, 4-denté. Co- rolle subinfundibuliformc; tube cylindracé; gorge nue ; limbe 4-flde , à lobes pointus , plus courts que le tube. Étamincs incluses, insérées à la gorge de la corolle ; anthères cordiforraes-oblongues, subsessiles. Ovai- re infère, 2-loculaire; loges 1-ovulées; ovules appendants , anatropes , attachés au sommet des loges. Style indivisé , ter- miné par un stigmate 2-ûde. Drupe ovoïde ou oblong, charnu, couronné, à noyau 2- loculaire. Graines oblongues-cylindracées , solitaires dans chaque loge. — Arbrisseaux. Feuilles opposées ou verticillées-ternées , pétiolées , souvent glandulifères aux aissel- les des veines ; stipules interpéliolaires , pointues, caduques. Pédoncules axillaires, bifurques , plus courts que les feuilles ; fleurs petites, blanchâtres, quelquefois dioï- ques par avortement , disposées en épis uni- latéraux. Ce genre, que M. A. Richard réu- nit au Malanea, Aubl., appartient aux îles de France et de Bourbon. On en connaît 5 esp., dont la plus notable est VA. verticil- lata, DC. {Malanea verticillata , Lamk.), connue à Bourbon sous le nom de Bois de Losteau. (Sp.) * ANTIRRHINASTRUM ( allusion à ANTIRRHINUM ). BOT. PH. — M. Cha- vannes , dans sa Monographie des Antir- rhinées , donne ce nom à l'une des 2 sec- tions qu'il établit dans son g. Antirrhinumj cette section correspond exactement au g. Antirrhinum de Tournefort, et ses caract. distinctifs, relativement à VAsarina (que M. Chavannes réunit aussi aux Antirrhinum) sont fondés sur la structure de la capsule ; toutefois , ces caract. nous semblent assez tranchés pour motiver la distinction géné- rique de ce dernier genre. Voy. antirrhi- num et ASARINE. (Sp.) * ANTIRRHINÉES. bot. pu. - La famille étabhe par Jussieu sous le nom de Scrophulaires , changé plus tard en celui de Scrophularinces , a aussi reçu de quelques ANT 629 auteurs , dans son ensemble , le nom à''An- tirrhinées; mais, pour d'autres, ce nom sert à designer seulement une tribu de cette fa- mille ayant pour type le g. Antirrhinum ou Muflier ; c'est dans ces limites que l'a particulièrement adopté M. Chavannes, à qui l'on en doit une bonne monographie. Voy. SCROPHULARINÉES. (AD. J.) ANTIRRHINUM, Tournef. — Oron- tium , Pers. — Antirrhinastnim , Chavan- nes {sub Antirrhino){ à-jzîpàivo-j , nom grec du Muflier ). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Scrophularinées , tribu des Antir- rhinées Bartl., offrant les caract. suivants : Calice oblique , 5-parti ; segments inégaux : le supérieur plus grand , presque dressé ; les autres subhorizontanx. Corolle personée ; tube large , évasé , un peu comprimé , caré- né au dos , convexe en dessous et muni à la base d'une bosse plus ou moins saillante (placée entre les deux sépales inférieurs ) ; lèvres conniventes : la supérieure plus lon- gue , redressée , voiitée vers la base , à deux lobes réfléchis, arrondis; l'inférieure hori- zontale , inégalement trilobée (à lobe moyen redressé, concave, beaucoup plus petit que les lobes latéraux ) , fortement bouffie vers sa base (de manière à former une bosse très saillante en dessus, appliquée contre la voiite de la lèvre supérieure et fermant la gorge); 2-dentée au sommet, creusée en dessus d'un profond sillon longitudinal , le- quel est bordé de 2 barbes qui se prolon- gent sur la partie correspondante de la sur- face interne du tube. Etamincs 4 ( parfois accompagnées du rudiment d'une 5") , didy- names , insérées à la base du tube de la corolle, plus longues que celui-ci , mais re- couvertes par la bosse de la lèvre inférieu- re'; filets charnus, comprimés, linéaires, ascendants , élargis et fortement géniculés à la base ; anthères cordiformes-orbiculaires , échancrées , supra-médiflxes., 2-thèques , obliquement horizontales, conniventes 2 à 2 ; bourses inégalement 2 -valves , disjointes jusqu'au delà du milieu , divariquées après la floraison. Ovaire 2-loculaire, ovoïde ; pla- centaires gros , multi-ovulés , adnés à la cloison. Style filiforme, érigé, élargie la base , infléchi au sommet ; stigmate petit , arrondi , inégalement 2-Iobc. Capsule crus- tacée, fragile, très inéquilatérale, obovoï de , 2-loculaire , déhiscente au sommet par 630 ANT % trous 3-angulaiies ; loges polyspcrnies , inégales : la postérieure beaucoup plus pe- tite, s'ouvrant par un seul trou qui est à quatre valvules ; l'antérieure s'ouvrant par deux trous collatéraux , dont chacun est bivalvulé ; valvules dentiformes-triangu- laires, caduques. Graines petites , irréguliè- rement anguleuses , profondément fovéolées et rugueuses. — Herbes ou sous-arbrisseaux. Feuilles très entières : les inférieures opposées ou verticillées-ternécs; les supérieures épar- ses. Fleurs solitaires aux aisselles des feuil- les , ou disposées en grappes bractéolées ter- minales. — Dans ses limites actuelles, ce genre ne renferme que 6 espèces bien re- connues ; la plupart des Antirrhinum de Linné et de beaucoup d'autres auteurs ap- partiennent au genre Linaire ( Linaria , Tourn. ) ; suivant notre manière de voir, VAsarina , Tourn. , que l'on réunit en général aux Antirrhinum, mérite égale- ment d'être séparé de ce genre {Voy. asa- up.e). La plupart des Antirrhinum se font re- marquer par l'élégance de leurs fleurs ; de ce nombre est surtout VA. majus L. plante ae parterre connue de tout le monde sous le nom de Muflier, Mufle de veau , ou Gueule de loup. Cette espèce est indigène de l'Europe méridionale. L'A. angustifo- lium, Poir. , se cultive comme arbuste d'orangerie. L'.l. Orontium L., ou Muflier des champs , passe , à tort ou à raison , pour être vénéneux. (Sp.) * AI\ÏITI!ES1A (^v7/0=-Tt;, contraste). L\.s. — Genre de l'ordre des Lépidoptères , famille des IVocturnes, établi par Stéphens dans sa tribu des Tortricides , et qui cor- respond en partie au genre Penthina de Treistchke, que nous avons adopté, et qui fait partie de notre tribu des Platyomides. Voy. ces deux mots. (D.) ANTITRAGUS (àvrt, comme; r îiyd,- , sorte de Graminées chez les Grecs), bot. PII. — Genre de la famille des Graminées , formé par Gaertner, et synonyme du genre Crypsis , dont il constitue une division , avec ces caract. : Fleur très courtement pé- dicellée dans la glume. Paléole supérieure uninerve. Etam. 2. (C. L.) ANTITRICHIA [i^-i, vis-à-vis; Opl^, xoi, poil , cil). BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Mousses , créé par Bridel , et qu AM a pour synonyme anomouon. Voy. ce mot (C. ai.) *A1\ TITRIXIA((ivrt, contre; Atrixia, près de V Atrixia). bot. pu. — M. de Can- dolle a donné ce nom à un genre de Com- posées très voisin de V Atrixia par la forme de son aigrette , mais dont il diffère par ses feuilles opposées. Ses capitules sont mulli- flores, radiés; les ligules femelles. Involu- cre composé d'écaillés linéaires-oblongues, scarieuses et obtuses au sommet. Réceptacle dépourvu de paillettes. Corolles du disque lu- buleuses , îi-dentées. Anthères munies d'ap- pendices basilaires ; rameaux des styles tron- qués. Fruits cylindracés, rétrécis au som- met, glabres, portés sur un stipe court, calleux et pubescent ; aigrette formée d'une seule rangée de soies raides , scabres , très nombreuses , et légèrement soudées entre elles à la base. — La seule espèce du genre est un sous-arbrisseau originaire du Cap, muni de feuilles opposées , tomenteuses à la face supérieure , et de capitules solitaires à rayons jaunes. (J. D.) * ANTLIARIIIXIDES. Antliarhini- des ( Antliarhis [ Voy. ce mot] ; d-joi , for- me). INS. — ]\om donné par Schoenherr à une division ou tribu de sa famille des Cur- culionides , ordre dcsGonatocères , et qu'il caractérise ainsi : Rostre avancé. Antennes presque droites, de 12 articles; scapus assez long, claviforme; massue étroite , composée de 4 articles. Écusson distinct. Corps aplati , ailé. — Celte division ne se compose que de 2 g. : Antliarhinus et Platymerus. Voy. ces deux mots. (D.) *A\^TL1 ARIlIA'US(àvr).(«, sentine [ca- nal] ; ,iii, nez . i>s. — Genre de Coléoptè- res lélramcres, famille des Curculionides, division des Antliarhinides , établi par Schoenherr aux dépens du g. Rhynchœnus de Fabricius, et auquel il assigne les caract. suivants : Antennes médiocres, un peu grê- les, presque droites. Scapus assez long, cla- viforme; funicule de sept articles, tous presque subconiques; massue allongée, acu- minée , composée de quatre articles. Rostre avancé, court, droit, large à la base, s'atté- nuant peu à peu vers le sommet chez le mâle; très long et presque capillaire dans la femelle. Yeux latéraux , ronds, très proémi- nents. Corselet presque orbiculaire, arrondi en s'élargibsant sur les côtés, aplati en des- ANT sous, avec un bord élevé à la base. Élytres oblongues , presque linéaires , avec les épau- les rectangulaires; elles sont aplaties en des- sus, et chacune d'elles est arrondie à son extrémité. Pattes médiocres, robustes, très rapprochés à leur origine; cuisses compri- mées, très dilatées en dessous, et dont le milieu forme un angle. — M. Dejean , qui a adopté ce g. dans son dernier Catalogue, n'y rapporte qu'une seule esp., 1'^. Zamiœ de Thunberg, originaire du cap de Bonne- Espérance; mais Schoenherr en décrit deux autres de la Cafrerie, d'après Schuppel, qui nomme l'une A. rectirostris , et l'autre A. signatus. (D.) * ANTLIARHIS [àvrlix, canal; .éii, nez). ms. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères, famille des Curculionides, éta- bli par Billberg , le même que le genre Antliarhinus de Schoenherr. Voy. ce mot. (D.) AIXTLIATES. Antliata (àvr)ta, ca- nal ). INS. — Onzième ordre de VEntomo- logie systématique de Fabricius, qui ré- pond en grande partie à celui des Diptères des autres auteurs, et qui comprend, de plus, celui des Parasites et la tribu des Acarides de Latreille. Voy. ces mots. (D.) *AIVTLIE.^n«ia(«vT),£a, canal ). ins. — Kirby donne ce nom à la spiritrompe des Lépidoptères. (D.) * ANTLIO-BRANCHIOPHORES. Antlio-branchiophora [ ù-^tUo-j , biberon ; Zpàyy.ix, branchie; ? 0,^-0?, porteur), moll.— Kn proposant un nom aussi long que celui- ci pour remplacer celui de Céphalopode, uni- versellement admis, M. Gray devait s'atten- dre à ce qu'il ne serait point accepté; et c'est, en effet, ce qui est arrivé. C'est dans sa clas- sification générale des Mollusques , publiée en 18'21 , que se trouve cette classe des Mol- lusques antlio-branchiophores , divisés en ô ordres : les Anasteophora , les Sepiaiphora et les ^'autiîophora. (Voy. ces mots, ainsi que CÉPHALOPODE.) (Desh.) ANTODOIV ( à. priv. ; o-jVj; ovros, dent ; sans dents), bot. ph. — Syn. de Leonto- don. Voy. ce mot. (J. D.) ANTOIRIA. BOT. CR. — Genre de la tribu des Jongermanniées , de la famille des Hépatiques , établi par Raddi [Junger- mannia gr. Etr.), et qui avait pour type le Juiigennaimia platyphylla L. Le nom de ANT €,?,i Raddi n'a pu être conservé, parce que sur le même type il avait formé deux genres. M. Nées lui a substitué celui de Madatheca , que nous avons adopté. (C. M.) * ANTOMARCHIA. bot. ph. — Ce genre, dédié au docteur Antomarchi par M. Colla, est synonyme de Corre4. Voy. ce mot. (Ad. J.) *ANTOIVlA, R. Br. Mus. (nom d'hom- me), bot. ph. — Synon. du g. Loxotis, R. Br., de la famille des Gesnériées. (Sp.) * AIVTOIVIA (nom d'homme) , Pohl , Plant. Bras., II, p. 14, tab. 109;Hook, le, tab. 64. bot. ph. —Genre de la famille des Loganiacées, auquel son auteur attribue pour caract. : Calice o-sépale, recouvert d'un grand nombre de squammules plurisé- riées , imbriquées , conformes. Corolle in- fundibuliforme ; gorge poilue; limbe 5-fide, à lobes révolutés, valvaires en préfloraison. Etamines 5, saillantes , insérées à la gorge de la corolle. Ovaire 2-loculaire ; loges 1- ovulées ; ovules peltés , amphitropes , insé- rés chacun au milieu d'un placentaire basi- laire , stipité , pelté , orbiculaire , libre. Style filiforme , saillant; stigmate très cour- tement 2-lobé. Capsule coriace , oblongue , 2-loculaire, septicide-2-partible. Graines so- litaires dans chaque loge , peltées , oblon- gues , aplaties , ailées aux deux bouts ; ailes membraneuses. Embryon rectiligne, axile dans un périsperme charnu ; cotylédons suborbiculaires , foliacés; radicule cylindri- que , infère. — Arbrisseaux à feuilles oppo- sées, très entières, subsessiles; pétioles di- latés à la base, cohérents moyennant une courte membrane stipulaire ; fleurs blanchâ- tres, disposées en cymes trichotomes, ter- minales. Ce genre appartient à l'Amérique méridionale ; on n'en connaît que 2 esp. (Sp.) AIXTOIVIAIVA ( nom propre )• bot. PH. (famille des Rubiacées). — Tussac , dans sa Flore des Antilles , a établi ce gen- re aux dépens du g. Coffœa. Suivant ce bo- taniste , il s'en distingue par le nombre quaternaire de ses parties florales, et par ses etamines , qui ne dépassent pas la co- rolle. (C. D'O.) * ANTONÏÉES. bot. ph. — Tribu ou section de la famille des Loganiaciées, pro- posée par M. Endlicher ( Gen. PL, p. .'i"-; ) , qui lui assigne pour caract. dislinctifs : C^p- C32 ANT suie 2-locuIaire , 2-paitio , 2-spcrme . Grai- nes peltées , ailées. (Sp.) ANTRIADES («v-;':i?, ^M. qui se plaît dans les cavernes ). ois. — C'est, dans la méthode de Vieillot, la 26« famille de son ordre des Oiseaux sylvains , ne renfermant que le g. Bupicolc ou Coq de Roche. Voy. RCPICOLK et 1MPU.4DÉES. (LAFR.) • AKTROCARPUM ( «vt^ov , antre; xa,5ff55 , fruit ). BOT. CR. — Genre de la famille des Lichens et de la tribu desEndo- carpées, établi par M. Meger {Entwikl. der Flecht.), et adopté par Sprcngel {Syst. veget. , t, IV, p. 2i0). Ce genre , formé sur le Thelotrema lepadinum, Ach. , n'a pas remplacé définitivement celui de Thelo- trema, auquel nous renvoyons le lecteur. (C. M.) *AlXTROCEPHALUS (àvr^ov, antre ; xefxlr,, tète). BOT. CR. —Genre de la famille des Hépatiques, tribu des Marchantiées, ré- cemment créé par M. Lehmann (Act. Nat. Curies., t. XVIII, p. 2), et qui est très voisin du g. Plagiochasma. Les caract. essentiels en sont : Capitule fructifère privé de ra- chis. Involucre simple, sphérique, s'ouvrant horizontalement ou transversalement en deux valves, et contenant un seul fruit. Sporange ou capsule sessile, tournée en de- hors, et s'ouvrant au sommet en lanières inégales. Coiffe ou calyptre persistante, se rompant inégalement et environnant le fond de la capsule. Disque des anthères à moitié immergé à la superficie de la fronde, — Une seule espèce, originaire de l'Inde, compose ce g., qu'il est fort difficile de distinguer de certaines variétés monocarpes du genre Plagiochasma. La plante unique dont nous avons dit que se composait le g. en ques- tion est formée de frondes linéaires, d'en- viron un pouce de long, simples ou bifides, planes ou légèrement concaves par le relè- vement des bords et du sillon moyen des- quels s'élèvent les pédoncules qui portent les réceptacles. Elle habile l'Inde. (C. M.) "ANTROPHYUM {u^rpov , antre; fja>, je nais), bot. cr. — Kaulfuss {Enum. filic, p. 197) a établi sous ce nom un genre de Fougères aux dépens de diverses espèces pla- cées dans le g. Hemionitis par les auteurs. Il l'a caractérisé par ses sores linéaires, conti- nus, immergés dans les veines i('li( niées de ANU la fronde; par un induse géminé, déhiscent par le milieu. M. Blumc, qui a adopté ce genre, et qui l'a enrichi de plusieurs espèces {Flor, Javce, t. 1), a nié l'existence de l'in- duse. 11 a formé deux sections dans ce genre : l'une composée des \rm Ântrophxjxim , par- mi lesquels figure VAntrophyum plantagi- neum; l'autre, sous le nom de Lo.cogramme, dans laquelle entre le 6" rammi7is lanceolata de Swarlz. M. Presl n'a pas admis le genre Antrophyum, et l'a réduitaurangdc simple section des Hemionitis. Quoi qu'il en soit , ce groupe se compose d'environ 13 esp. qui croissent pour la plupart dans les îles de l'In- de orientale et dans celles de France et de Bourbon. On en a également trouvé à Cayen- ne. (G y.) AINTURA. BOT. PH. — Genre de la famille des Apocynacères , tribu des Caris- sées , formé par Forskal {Descript., 63) , et synonyme du genre Carissn de Linné. (C. L ) AIXTUSE. Antusa. bot. pu. —Genre de la famille des Légumineuses , établi par Smith. Il ne diffère du Pultenea que par son calice, simple et sans appendice. (C. i.''0.) * ANUREE. Anurœa ( àvou'.a , sans queue), systol. — Nom donné par M. Ehrenbergaug. anourelle. Voy. ce mot. (Duj.) ANUBIA. BOT. PII. — Synonyme bré- silien de Laurus sassafras Linn. Voyez LiL'RIER. (C. D'O). ANURUS , Presl. — Nissolia, Tourn. : Mœnch., no» L. {à-jryjpà, sans queue), bot. PII. — Genre ou sous -genre fondé sur les Lathyrus ISissolia, L. ( famille des Légu- mineuses ). Ses caract. distinctifs ne consis- tent qu'en ce que les feuilles sont simples (ou, si l'on préfère, remplacées par des phyllodes dépourvus de folioles ) , et dé- pourvues de vrilles. On peut considérer comme caract. accessoires que la dent cali- cinale inférieure est notablement plus lon- gue que les autres dents, et que le style est exactement linéaire. (Sp.) ANUS. zooL. — Mot latin conservé dans notre langue pour désigner chez l'homme et chez les animaux l'ouverture naturelle de l'intestin par laquelle sortent les excré - ments. Cet orifice extensible se trouve ordi- nairement placé à la région postérieure ou ANY inférieure du tronc. Son pourtour, appelé marge de l'anus, présente le plus souvent des plis ou rides formés par la contraction d'un muscle circulaire nommé sphincter de l'anus , qui fronce l'orifice anal , et le ferme de manière à empêcher la sortie des matiè- res contenues dans l'intestin. Entre les plis radiés dont il vient d'être question , il se forme quelquefois de petites ulcérations al- longées et superficielles qui, chez l'homme, constituent la fissure à l'anus , différente de la fistule, ulcère en forme de canal étroit, profond , plus ou moins sinueux , et ouvert communément à la marge de l'anus. L'anus est dit contre nature lorsqu'au lieu de se trouver à l'endroit où il est ordinaire- ment , il s'ouvre dans une toute autre région, à l'ombihc par exemple, dans la vessie, le vagin, etc., ou enfin dans le canal de l'urètre, ainsi que j'ai pu le constater une fois chez un jeune enfant de quinze jours , qui succomba à une affection de poitrine. L\mus artifi- ciel est celui que les chirurgiens établissent, dans certains cas, sur diverses régions du tronc, pour permettre la sortie des excré- ments. Enfin on nomme anus accidentel celui qui se forme quelquefois à la suite des plaies pénétrantes de l'abdomen , lorsque , l'intestin ayant été percé, son bout supérieur a contracté adhérence avec les lèvres de la plaie des parois abdominales. (M. S. A.) *AI\YILLEA. BOT. PU.— M. de Can- dolle , qui a dédié ce genre à la mémoire du célèbre voyageur J.-B. Bourguignon d'An- ville , lui donne les caractères suivants : Capit. multiflore , homogame , composé de fleurons tubuleux , hermaphrodites , à 5 dents. Le réceptacle porte des paillettes dont les extérieures se terminent au sommet en une pointe , et les intérieures en une soie assez longue. L'involucre , de forme campa- nulée , est formé d'écaillés ou de bractées foliacées ; les extérieures sont étalées et spa- tulées; les intérieures, disposées sur deux rangs , sont imbriquées. Le fruit , tétragone , dur, est terminé par une aigrette courte, en- tière , en forme de couronne. — Ce genre , qui fait partie des Composées , est très voisin des Cerruana et Biiphthalmum ; on n'en connaît encore qu'une espèce, 1'^. Garcini, rapportée de l'Asie-Mineure et de la Perse par Olivier. (J. D.) ANYCHIA, Rich. [in Mich. Flor. T. I. ANY gh:; Bor. Amer. , 1. 1 , p. 113 ). — Juss. ( Mém. du Mus., t. II , p. 589 ). BOT. ph. — Genre ou sous-g. de la famille des Paronychiées (famille des Caryophyllées, sous-ordre des Paronychiées, tribu des Illécébrées, section des Euparonychiées , Fenzl). M. Fenzl ( in Endl.Gen.pl., p. 957) ne l'admet que com- me sous-division du g. Paronychia, Juss., et lui assigne pour caractères distinctifs : Segments calicinaux elliptiques- oblongs, herbacés, à peine scarieux aux bords, subcu- culHformes au sommet, légèrement mucro- nulés. Corolle nulle. Étamines 3, ou moins souvent 5. Fruit indéhiscent , aussi long ou plus long que le calice. — Herbes (de l'Amé- rique septentrionale) annuelles, dichotomes, très rameuses, ayant le port du Linum ca- tharticum. Feuilles elliptiques ou lancéo- lées, minces , opposées. Fleurs solitaires ou fasciculées, dichotoméaires et terminales, accompagnées de bractées subulées. — Le type de ce g. est le Queria canadensis , L. {A. dichotoma, Michx.) ; on ne connaît jusque aujourd'hui qu'une seule autre esp. congénère. (Sp,) AIVYCTAIVGIE. bot. CR. — Voyez ANOECTANGIUM. (C. M.) *AIXYPH^IVES. Anyphœnœ. akachx. — Ce nom est employé par M. Walckenaër pour désigner un petit groupe du g. Clu- hiona. (H. L.) *AKYPOTACTUS ( c^vu^ct^xto; , con- fus, troublé). INS. — Genre de Coléoptères tétramêres , famille des Curculionides , divi- sion des Brachydérides , établi par Schoen- herr, qui le caractérise ainsi : Ant. peu lon- gues , minces ; les deux premiers articles du funicule assez longs et coniques , les autres plus courts , arrondis au sommet, séparés ; massue ovale. Rostre court , épais , ayant une impression angulaire à la base , profon- dément échancré en rond au sommet, élevé sur les bords. Yeux petits , arrondis , peu convexes. Corselet oblong, presque cylin- drique. Élytres en ovale oblong , légèrement convexes, avec les angles huméraux obtus. Pattes assez faibles ; cuisses dentées en des- sous. — Ce g. est voisin , suivant l'auteur, de celui qu'il nomme Pandeleteius. Il a pour type une espèce de la Colombie, noni' mée A. exilis par Rlug , qui la met dans le genre Polydacrus. Voy. ce mot. (D.)* * AIVYSTIS. ARACH. — Genre de la 40* C34 AOD famille des Acariens trombidiés , proposé par M. Heyden (/sis, 1826, p. 609) et dont le type est le Trombidiiim cornigerum Her- inann. Yoy. trombidie. (P. G.) AODON ( à priv. ; dJoùî, ojtoî , dent ). l'oiss, — Forskal avait laissé dans ses manu- scrits l'indication de deux Squales , dont il avait fait mention par une diagnosc latine de quelques mots écrits à la suite du nom arabe sous lequel des pécheurs du marché de Djedda ou de Lohaje les lui donnèrent. L'éditeur de ses manuscrits, en imprimant ces notes , a donc cité un Squalus Massasa ( il Djedda ), — Mafreka ( à Lohaje ) , dont Forskal disait: — Dentibus nullis, primis pectoralibus longis a carcharia diversusj cl un autre Squalus Kumal, dont Forskal disait aussi : Dentibus nullis , pinnis pec- toralibus, brevibus cirrhis oris quatuor. On voit que rien n'est plus vague que CCS deuï indications , qui n'ont pas manqué cependant d'entrer dans la compilation de Gmelin, comme une subdivision des Squa- les. M. de Lacépède , en les y retrouvant , a cru devoir en rapprocher une indication as- sez singulière que lui fournissait Brunnich dans son Squalus edentulus. Il a formé alors à la suite des Squales , soas le nom d'^odon , un genre de Cartila- gineux à mâchoires dépourvues de dents. Ce genre n'a pas dû être conservé par les raisons suivantes : Les indications de Fors- kal ne peuvent aider à reconnaître les êtres qu'il a vus. Muller place la première dans les synonymies douteuses desCarcharias, la seconde dans ceux de toute la famille des Squales , où il aurait dû , selon moi, y lais- ser la première, car je ne vois pas pourquoi cet illustre savant rapproche des Requins un Squale sans dents. M. MùUer sait d'ailleurs que je professe pour lui et ses travaux une si haute estime, qu'il ne prendra pas cette lé- gère observation pour une critique. Quant à la troisième espèce , que Lacépède a nom- mée Aodon cornu , la lecture tant soit peu attentive de l'article de Brunnich y fait bientôt reconnaître la description de la tête d'un Céphaloptère {Raja giorna, Lacép.). Ainsi, non seulement le genre , mais encore les espèces que l'auteur y rapporte , ne peu vent être conservés, et prendre rang dans le catalogue raisonné des êtres de la nature. (Val.) AON *AODORH YKCHUS ( à prh. ; .cTouj , dent; p-jyy.o-, bec), ois. — C'est, d'après Wa- gler , dans sa Monographie des Perroquets , le nom générique donné par Spix à VAra hyacynthe de Vieillot. Voy. ara. (Lafr.) * AOME. Aomus ( à priv. ; îL/xos, épaule ; il eût fallu écrire : Anomus ). c«s. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères , fa- mille des Curculionides, division desCyclo- mides , établi par Schoenherr, qui lui donne les caractères suivants : Antennes longues , un peu grêles , dont le scapus , en forme de massue , est de la longueur du corselet; les deux premiers articles du funicule un peu longs , obconiques ; les autres plus courts, turbines ; massue oblongue , ovale ; rostre à peine de la longueur de la tête et plus étroit qu'elle, linéaire, un peu enfoncé à la base , légèrement et triangulairement échan- cré au sommet; fosse oblongue, assez large, un peu courbe. Yeux ronds, faiblement con- vexes. Corselet tronqué à la base et au som- met, arrondi latéralement, un peu plus étroit antérieurement. Écusson triangulaire. Ce genre j qui ne figure pas dans le der- nier Catalogue de M. Dejean , a pour type et unique esp. l'^om. pubescensàc Schuppel, originaire de la Perse. (D.) AONIE. Aonia {Aon, ou Aonius , flls de Neptune ). aivnél. — M. Savigny a établi sous ce nom un genre comprenant le A'ereis cœca d'Othon Fabricius, et M. deBlainville, qui le conserve provisoirement {Dict. se. n., t. LV , p. 479) , le rapporte à ses Néréides microcères, avec la caractéristique suivante : Corps linéaire , épais , robuste , atténué aux deux extrémités et subpolyméré ; tête petite et triangulaire en avant , sans traces d'yeux ; bouche pourvue d'une trompe subglobuleu- se avec un cercle de barbillons et un grand nombre de papilles à son orifice; un seul tentacule , court et mou , à chaque angle de la tête ; pieds biramés , celui du premier an- neau beaucoup plus court que les autres ; un cirrhe inférieur fort court ; point de cirrhe supérieur ; des cirrhes caudaux ou styles fort longs. MM. Audûuin et Milne Edwards placent dans ce genre un animal de nos côtes appelé par eux Aonia foliosa {Littor. de laFran- I ce, II , p. 263), et provenant de La Rochelle. Voici comment ils résument les caractères AO des Aonies, qu'ils modifient d'ailleurs en quelques points : Tôte très petite , mais dis- tincte ; antennes rudimentaircs ; pieds simi- laires , pourvus d'un seul cirrhe , et divisés en deui rames garnies chacune d'un lobe lamelleux ; point de branchies. Pour MM. Audouin et Edwards, les Aonies appartiennent à une famille diffé- rente de celle des Néréides , celle qu'ils ont distinguée sous le nom d'Ariciens. (P. G.) *AOPLA (acrt/o?, sans armes), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidacées, tribu des Ophrydoes, fondé par Lindley {Bot. Reg., 1701), qui lui attribue pour ca- ract. : Périgone bilabié ; segments exté- rieurs latéraux , défléchis ; le supérieur dressé, et formant casque avec les infé- rieurs, agglutinés. Labellc linéaire, sans épe- ron. Anthère dressée , à lobes courts , as- cendants. Une sorte de bec courbé , allon- gé. Glandule nue. — Une seule esp. de rinde : c'est une herbe à racines tcsticulées. Une seule feuille radicale , de laquelle sort un épi lâche, unilatéral, à fleurs verdàtres. (C. L.) * AORE. Aorus {«.^poi , sans ornement). INS. — Genre de l'ordre des Coléoptères té- tramères, famille des Curculionidcs, divi- sion des Erirhinides, établi par Schocnherr, qui lui donne pour caractères : Antennes médiocres , assez grêles ; leur funicule com- posé de sept articles : le premier court , ob- conique; le second allongé, presque en massue; les autres courts, tronqués au sommet , un peu serrés , et s'élargissanl graduellement du côté extérieur ; massue ovale, dont les articles ne sont pas distincts. Rostre long, assez robuste, cylindrique, arqué. Yeux oblongs, déprimés. Corselet oblong, tronqué à la base et au sommet, également arrondi et élargi sur les côtés, convexes en dessus ; écusson médiocre , triangulaire. Élytres allongées, cylindriques, légèrement échancrées à la base , avec les an- gles huméraux obtus. Tibias un peu flexueux, muriqués et armés d'un crochet robuste du côté interne. Ce genre , qui ne figure pas dans le der- nier Catalogue de M. Dejean , ne renferme qu'une seule espèce , qui se trouve dans le Galam, en Afrique : l'^or. spadiceus de Schuppel. (D.1 AOR 635 AORTE. ^o(«yJ; , tunique ). bot. ph. — Ce genre , qui fait partie des Composées, correspond à la troisième section des Cassinia de M. Brown. Il a pour caract. : Capitules multi- flores (10-16) honiogames; fleurons tubu- leux, hermaphrodites. Réceptacle étroit, paléolé. Involucre oblong , formé d'écaillés épaissies à la base, scarieuses, diaphanes, membranacées , conniventes au sommet. Anthères dépourvues d'appendices basilai- res. Fruit obové, court, couronné par une aigrette caduque, uni-sériée, à soies filifor- mes, finement barbellulées de la base au sommet. — Ce genre, intermédiaire entre les Cassinia et VHumea, se compose de trois espèces particulières à la Nouvelle-Hollande. Les feuilles, décurrentes, couvertes d'un duvet blanc , exhalent une odeur particuliè- 638 APA re assez forte ; les fleurs , disposées en pani- cules rameuses à ramuscules pendants, par- tent de nombreux capitules, petits, jaunâ- tres ou fauves. On cultive dans les jardins de Botanique VA. Kerrii, Cassinia spec- tabilis Rer. (J. D.) *APALODERMA (àizx/di, mou, molle; J'i/ifio'., peau ). OIS. — Sous-genre établi par Swainson dans sa famille des Trogonidœ ou Couroucous sur le Couroucou narina de Lcvaillant, et que nous n'admettons, ainsi que cet auteur, que comme sous-genre du genre cotrRoucou. Foy. ce mot. (Lafr.) *APALUS ( à»rK).o,-, mou). i?is. — Gen- re dje Coléoptères hétéromères, famille des Càntharidées de Latreille , qui répond à celle des Vésicants de M3I. Duméril et De- jean. Ce genre , établi par Fabricius et ad- opté par tous les entomologistes, est carac- térisé ainsi par cet auteur : Palpes filifor- mes, égaux; mâchoires cornées, uniden- tées ; languette membraneuse, tronquée et entière. Il a pour type une espèce fort rare de la Suède, le Meloë bimaculé de Linné [Apalus bimaculatus Fabr. , Pyrochroa bimaculata Degéer), auquel sont venues se réunir depuis d'autres espèces que Fabri- cius n'a pas connues. M. Dejean en men- tionne cinq dans son dernier Catalogue, y compris celle que nous venons de nommer. Nous n'en citerons qu'une , qu'il nomme A. dimidiatus , et qui est du Sénégal. Quant à 1'^. i-maculatus de Fabricius , il appartient au g. Tetraonyx Latr. Voy. ce mot. (D.) * APALUS (âirK)c5, mince, grêle), dot. PH. — Syn. de Blennosperma , Less. Voy. ce mot. (J. D.) APALYTRES ou MOLLIPEXIVES {âizx}.di, mou; él^'JTfiov , élytre ). i>s. — Nom donné par M. Duméril à la dixième famille des Coléoptères pentamères , qu'il caractérise ainsi : Élylres molles ; corselet aplati; antennes en fil variable. Cette fa- mille , qui correspond à celle des Malaco- dermes de Latreille , se compose , suivant M. Duméril , des g. Drilus, Lycus, Lampy- ris, Malachus, Téléphorus, Omalisus, Me- lyris et Cyphon. Voy. ces mots. (D.) * APAMEA ( nom d'une ancienne ville de Syrie ). i\s. — Genre de l'ordre des Lépidoptères , famille des IVocturncs , tribu des Noctuéliles , établi par Ochsenbcimcr et APA Treistchkc , et adopté, avec quelques n)odi<> fications , par M. Boisduval , dans son Index methodicus Lepidopt. Europ. , et par M. Guénée dans son Essai sur une nouveUo classification de Noctuélites. Voici les ca- ract. que ce dernier lui assigne : Chenilles lisses, cylindriques, rases, à tête assez grosse , un peu rétractile. Elles vivent de plantes basses ou de graminées, et se reti- rent parfois dans leurs tiges. Chrysalides cylindrico-coniques , luisantes, à peau min- ce , renfermées dans des coques légères à la surface de la terre ou entre les mousses et les feuilles sèches. — Insectes parfaits : An- tennes filiformes ou subcrénelées dans les mâles. Palpes dépassant peu la tète, droits ou peu remontants ; leur dernier article as- sez court, nu. Thorax velu, peu carré, ayant une petite crête bifide derrière le collier, et une autre à sa jonction avec l'abdomen ; celui-ci dépassant les ailes in- férieures , souvent crèlé , même dans les mâles. Ailes supérieures arrondies au bord terminal , subdentées , n'ayant des taches ordinaires que la réniforme de bien distinc- te ; les lignes assez bien marquées , surtout l'anté-terminale , qui circonscrit , entre elle et la frange , un espace toujours plus fon- cé que la couleur du fond. Ce genre renferme 13 esp. suivant Treist- chke , et 15 seulement suivant M. Gué- née, qui les divise en trois groupes, de cha- cun desquels nous en citerons une , savoir : VA. nictitatis Linn., 1'^. latruncula Var., strigilis Linn,, et VA. didyma Borkhau- sen. — Cette dernière est une des plus communes et oflre plusieurs variétés telle- ment tranchées , que Hubner en a fait au- tant d'espèces différentes. Consultez cet au- teur, ainsi que VHist. natur. des Lepidopt. de France , ou toutes les Apamea connues sont figurées. (D.) APARGÏA {ÙKup-/iy., nom grec d'une plante qui nous est inconnue), bot. ph. — Genre des Composées, tribu des Chicoracées, qui a pour caract. : Capitules multiflores. Involucre composé d'écaillés 1-sériées , à la base desquelles on en remarque d'accessoi- res beaucoup plus courtes. Réceptacle nu. Fruits semblables entre eux , cylindracés et légèrement atténués au sommet; l'aigrette, bisériée , très blanche, se compose de soies pluincuses , toutes de même nature. — Le APA genre Apargia , autrefois fort nombreux en espèces, se trouve réduit aujourd'hui au seul ^. Taraxaei, qui croît dans les prai- ries des plus hautes Alpes du Dauphiné et deTAutriche. (J. D.) APARINE, Tourn. — Mœnch. — Neck. ( àr.xpljii, caille - lait), bot. pu. — Double emploi du genre Galium, de la famille des Rubiacées. — M. Reichenbach et M. de Candolle groupent sous ce nom tous les Ga- lium annuels. (Sp.) *APARINÉES. Aparineœ, Link. — BOT. PH. — Syn. de la tribu des Stellatœ , de la famille des Rubiacées. (Sp.) *APARISTHMIUM (« priv.; ffK^iV9.arxT/i)o5, trom- peur). INS.— G. de l'ordre des Lépidoptères, famille des Nocturnes , établi par Stéphens aux dépens du g. Acronycta d'Ochsenhei- raer, et qu'il place dans sa tribu des Noc- tuides. Ce g., qu'il n'a fait qu'indiquer dans son Catalogue des insectes de l'Angleterre , ne comprend que 3 esp., les A. leporina, bradyporina et aceris. Voy. le g. Acro- nycta. (D>) *APATELIA , de Cand. ( Prodr., t. I, p. S26 ) (àrcarvi/o; , trompCUr ). BOT. PH. — Synon. (suivant M. Cambcssèdes , Mém. sur Ternstrémiacées ) du g. Saurauja , Willd. (Sp.) * APATEUM ( à«KT«'j , je tromp» ). ins. — G. de Coléoptères pentamères , famille des Sternoxes, tribu des Buprestides, établi par M. Maximilien Spinola , qui lui donne pour caract. {Ann. de la soc. ent., t. VI , p. 120) : Prosternum sans dépression; bord antérieur fortement écbancré , comme dans les Poly- b'oî'aris ; appendice preslcrnal rebordé dans toute sa longueur , légèrement atténué près de son extrémité ; extrémité arrondie , re- couvrant le milieu du mésosternum et at- teignant le métasternum ; celui-ci largement évasé pour recevoir l'extrémité du proslcr- num. Épimères sinueux , notamment élar- gis après l'insertion des hanches postérieu- res , un peu échancrés au dessus d'elles. L'auteur a donné à ce genre le nom (VApa- teum, parce que l'espèce unique sur lequel il le fonde simule Ihabitus d'un Psiloptère. Celle esp. est le Buprcstis calceata (Ivhig, Ins. mad., n» 47 , tab. 11, Gg. 5). (D.) APATHIQUES (Animaux), zool. — Lamarck a donné ce nom aux Zoophylhcs ou Animaux rayonnes de Cuvicr , qu'il con- sidérait comme dépourvus d'organes de sen- sation , et n'ayant même pas le sentiment | APA de leur existence. Ce nom n'a pas été ad- opté. (C. D'O.) * APATHUS (àfraSïjî , qui ne se donne aucune peine), ms. — Genre de la famille des Mellifères , groupe des Bombitcs , de l'ordre des Hyménoptères , établi par M. Newmann, et adopté par M. Westwoort [Gêner, synops. of ail the Bril. gen. ) pour quelques esp. indigènes, très voisines des Bourdons proprement dits {Bombus) , dont elles ne diffèrent essentiellement que par les jambes postérieures, privées d'organes propres à la récolte du pollen. Le type de ce genre , qui correspond à celui de Psy- thirus Lep. S.-Farg. [Voy. ce mot), est VA. rupestris ( Apis rupestris Fab. ) , espèce commune en Europe. (Bl.) A PATI TE ( ànxTà'ji, je trompe ; à eau» se des erreurs nombreuses auxquelles cette substance a donné lieu), min. —Nom don- né par Werner à une partie des variétés de la Phosphorite ou du Phosphate de chaux naturel , et que M. Beudant a étendu h toute l'espèce. Voy. phosphates et phospho- rite. (Dfx.) 'APATITIA, Hamilt. [Prod. Flor. Ind. occid. 42 ) ( àiriTY) , tromperie ). bot. ph. — Sous-genre de la famille des Mélastoma- cécs , fondé sur le Blakea quinquenervis Aubl. Il ne paraît différer essentiellement des autres Blakea qu'en ce que les fleurs sont à 8 ou 9 pétales. (Sp.) * APATO:\ïYZE. Apatomyza ( âirà-r, , ruse ; /^i-rz, mouche), ins. — Genre de l'or- dre des Diptères , division des Brachocères, subdivision des Tétrachœtes, famille de Ta- nystomes , tribu des Bombyliens , établi par Wiedmann et adopté par Latreillc ( Fam. natur. ) , ainsi que par M. Macquart , qui lui assigne les caract. suivants : Trompe une fois plus longue que la tête ; palpes saillants de deux articles distincts ; premier article des antennes allongé ; troisième su- bulé , comprimé ; style peu distinct ; abdo- men allongé , cylindracé ; pieds longs, ailes couchées. Deux espèces exotiques , l'une du Cap , et l'autre de l'Amérique du Nord (Géorgie) , composent ce genre , dont le nom ( Apatomiza , mouche trompeuse ) indique la ressemblance apparente de ces diptères avec les Therèves , genre de la fa- mille des Brachyslomes. (D.) *APATURA (àrro, sans; o-j/ti, queue). APA ms. — Geore de l'ordre des fîoléoptères penlamères , famille des Sternoxes, tribu des Buprestides, établi par MM. Delaporte et Gory, qui lui donnent les caract. suivants : Palpes maxillaires de trois articles visibles : le premier allongé, presque cylindrique, conique ; le deuxième un peu arqué ; le troisième en ovale allongé. Palpes labiaux de deux articles visibles : le premier cylin- drique ; le deuxième ovalaire , un peu ren- flé. Labre en demi-cercle, un peu cilié en a- vant. Menton large , transversal. Lèvre poin- tue en avant , un peu ciliée. Mâchoires à lobe externe allongé, ovalaire, droit; l'interne petit et pointu. Antennes à premier article gi-os , renflé ; le deuxième court ; le suivant allongé , conique ; les autres triangulaires. Tarses antérieurs un peu élargis , à 3 pre- miers articles égaux , triangulaires ; le pé- nultième très court, prolongé de chaque côté en une pointe aiguë ; les postérieurs semblables, mais plus allongés; le premier article très long. Ce genre a pour type VÂpat. appcndicu- lata, Fabr. , que M. Dejean rapporte au genre Phœnops , Mégerle , dans son dernier Catalogue. Voy. ce mot. Nota. Si le genre dont il est ici question est conservé, il faudra en changer le nom : car celui d''Apatura, que les auteurs lui ont donné, a été appliqué depuis long-temps par Fabricius à un genre de Lépidoptè- res diurnes , et forme d'ailleurs contresens avec le nom de l'espèce qui lui sert de type. (D. et Cu.) APATURA ( à.Kô , sans ; ojpà, queue ). INS.— Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Diurnes , tribu des Nymphali- des , créé par Fabricius , et réuni au genre Nymphale par Latreille , mais qui nous pa- raît devoir en être séparé , et auquel nous assignons les caractères suivants , dans no- tre Catalogue méthodique des Lépidoptères d'Europe : Antennes de la longueur du corps, se formant insensiblement en une massue fusiforme , plus renflée que dans les g. Li- menitis et Nymphale. Palpes plus longs que la tête, connivents vers leur extrémité, avec leur dernier article nu et très aigu; les deux premiers articles plutôt squammeux que velus. Tête un peu plus étroite que le cor- selet. Corselet robuste , et presque aussi long que l'abdomen. Ailes sinuées et denti- T. I. APE 641 culées ; les inférieures dépourvues de queue. Chenilles limaciformes , ayant la tête sur- montée de deux cornes divergentes . et deux petites pointes anales conniventes. Chrysa- lides comprimées latéralement , avec le dos renflé , caréné , et la tête bifide. Ce genre ne renferme en Europe que deux espèces vulgairement connues sous le nom de grand et de petit Mars , Apat. iris et Apat. ilia , Fabr. Ce sont deux de nos plus beaux Pa- pillons , dont le fond de la couleur en des- sus , chez les mâles , paraît ou d'un noir brun ou d'un bleu très vif, suivant l'aspect de la lumière , avec des taches blanches qui sont souvent lavées d'orangé dans la se- conde espèce. \jAp. iris n'habite que les grands bois un peu humides ; YAp. ilia se trouve à la fois dans les bois et les prairies bordées de saules. (D.) * APATURIA (^i-rirw/j , opoi , bâtard). BOT. PH. — Genre de la famille des Or- chidacées , tribu des Épidendrées , formé par Lindley [Orchid. 130) , et ainsi caracté- risé : Divisions externes du périgone pu- bescentes , étalées ; les latérales quelquefois plus grandes , obliques à la base ; les inter- nes plus étroites. Labelle onguiculé , articu- lé avec la base plus ou moins allongée du gynostème , ventru à son point d'insertion , charnu , trilobé au sommet, relevé de crêtes au disque. Gynostème cylindrique , clavi- forme, arqué, à clinandre ailé. Anthère 4- 8-loculaire. PoUinies. — Les Apaturia sont des plantes herbacées de l'Inde , épigées , aphylles, à scapes embrassées par des squam- mes scarieuses, filamenteuses; à bractées membranacées , à inflorescence en grappes penchées , pubescentes. (CL.) APEIBA, Aubl. {Guian., t. I , p. 538, tab. 215-216 ) ( nom caraïbe ). — Oxytan- drum, Neck. — Sloanea, LoefiQ. — Auble- tia , Schreb. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Tiliacées. M. Runth {in Humb. et Bonpl., ISov. Gen. et Spec. V, p. 347 ) lui assigne pour caract. : Calice de -4 ou 5 sé- pales lancéolés, colorés. Pétales 4 ou 5, obovales, ou lancéolés , aussi longs que le calice , ou plus longs , convolutés en pré- floraison. Étaraines très nombreuses ; filets filiformes, libres; anthères lancéolées-té- tragones , basifixes , 2-thèques , longitudi- nalement déhiscentes , surmontées d'un ap- pendice membraneux. Ovaire 8-ou pluri-lo- 41 e4« APE calaiie , non stipité ; loges multi-ovulées. Ovules anatropes , multi-sériés , subborizon- laux , attachés à l'angle interne des loges. Style indivisé, épaissi vers le sommet, ter- miné en stigmate infondibuliforme, denticu- lé. Caps, tuberculeuse ou spinelleuse, coria- ce, orbiculaire, déprimée , ombiliquée, 8- ou pluri-loculaire; loges polyspermes , remplies d'une substance pulpeuse. Graines nidulan- les, petites, ovoïdes; test crustacé; raphé inapparent ; chalaze épaisse, terminale. Em- bryon rectiligne, axile dans un périsperme cbarnu. Cotylédons plans, foliacés; radi- cule cylindracée, centripète. — Arbres ou arbrisseaux ( habitant l'Amérique équato- riale) ; feuilles très entières ou dentelées, alternes , courtement pétiolées , discolores , couvertes d'une pubescence étoilée ; stipu- les latérales , géminées , caduques ; pédon- cules terminaux et oppositifoliés , dichoto- mes ou trichotomes , multiflores , bractéo- lés ; fleurs jaunes ou verdâtres. On en con- naît 9 espèces. (Sp.) *APEKULA {Legonzia,T)m., fl. Bury). BOT. PH. — Genre de la famille des Cam- panulacécs - campanulées , formé par Nec- ker, et réuni en synonymie et comme sous- genre au g. Specularia de Heister, avec ces caract. distinctifs : Tube calicinal allongé , prismatique , anguleux. Capsule déhiscen- te près du sommet, vers le limbe du calice. Graines ovoïdes. — Quelques csp. propres à l'ancien Continent. (C. L.) APER. MAM. — Nom latin du san- glier. Voy. ce mot. (C. d'O.) APERA ( « priv.; -k^v* > sac), bot. pu. — Genre de la famille des Graminées, for-i mé par Palissot de Beauvois, et réuni , com- me synonyme, au genre 4 r/r os as de Linné. (C. L.) APEREA. MAM. — Nom donne au Co- chon d'Inde. Voy. cobaïe. (C. d'O.) APÉRIANTFIACÉES ( « priv.; ^^r-^ , autour; àvBoi, fleur), bot. — 31. deMirbel a donné ce nom à la famille des Cycadées, formée des Cycas et des Zamia , parce quy les fleurs des plantes qui la composent sont dépourvues d'enveloppes florales ou de pé- rianthe. (C. i>"0.) APÉRISPERMÉ («priv.; «c,,. , au- tour ; aitip/uix, graine ; dépourvu de périsper- me ). BOT. — Se dit d'une graine ou d\;i)> ejjibryon qui manque de périsperme , com- APH me cela se voit dans la Sahola (ragus. (C. D'O.) * APÉRISTOMÉES ( à priv.; mfli^zc- /xo; , péristomc ). bot. cr. — On donne cette épithèlc aux Mousses dont la capsule a son oriQce nu ou privé de péristome. (C. M.) APETALES ( «priv.; ^sraiov, pétale). BOT. — Tournefort a désigné sous ce nom la dix-huitième classe de sa méthode , qui renferme les arbres dont les fleurs sont dé- pourvues de corolle. M. de Jussieu en a fait une des trois grandes sections des Dicotylé- dones, (C. D'O.) * APÉTALIE (« priv. ; ^étxIo-j, pétale). BOT. — Nom d'une des grandes divisions de la Méthode botanique deBI. de Jussieu, qui comprend toutes les plantes dicotylédo- nes apétales. (C d'O.) * APÉTALIFLORES (ope/aius, apé- tale ; flos, fleur . bot. — Epithète donnée par M. H. Cassini à la calathide et à la cou- ronne des plantes de la classe des Synanlhé- rées quand elles sont composées de fleurs apétales. Ex. : les calathides féminiflores des Xanthhim , la couronne des Gymnostyles. (C. d'O.) APIIACA , Tourn. ( «î>«xij-, sorte de gesse; en latin aphaca; nom employé par les Botanographes anciens pour désigner certaines Légumineuses), bot. ph. — Sec- tion du g. Lathyrus , L., de la famille des Légumineuses, constituée par le Lathyrus Aphaca, L., et caractérisée par des feuilles réduites la plupart à des vrilles filiformes , mais accompagnées de grandes stipules fo- liacées , hastiformes-ovales. (Sp.) "' APHiï;]\ A ( « priv. ; yalv^ , je brille ). i\s. — Syn:' d'Jpftana. M. Guérin avait é- tabli ce g. sous le nom d''Aphcena , et c'est d'après la rectification grammaticale faite par M. Burmeister qu'il a été changé en ce- lui d^Aphana. M. Spinola ( Essai sur les Fulgorelles ) a adopté l'orthographe de M. Guérin. (Bl.) * APUJEN/E GEMIIVyE. ias. — Le savant M. Spinola ( Essai sur les Fulg. ) emploie celte dénomination pour désigner une petite division établie dans le g. Apha- na ou Aphœna , sur les espèces qui n'ont point du tout de protubérance céphalique. (Bl.) APHAIVA C àtpotvni , sombre , obscur ). APH i?is. — Genre de la famille des Fulgo- riens , de l'ordre des Hémiptères , sec- tion des Hétéroptères , établi par M. Guérin {Voyage aux Indes orient, de Bellanger), et adopté maintenant par tous les ento- mologistes. Ce genre est principalement ca- ractérisé l» par une tête sans protubéran- ce ou n'en ayant qu'une très peu sensible , formée par la face frontale; 2° parle front, plus long que large , presque carré , et for- tement échancré à sa base ; et , 5" , par les antennes, de quatre articles, dont le pre- mier très petit, le second fort grand, ova- laire ; le troisième petit , rentrant dans la cavité située à l'extrémité du précédent , et le dernier sétiforme. Les ailes et les pattes sont analogues à celles èés'FuJgora. On connaît une dizaine d'esp. exotiques de ce genre , presque toutes propres aux Indes orientales. Les plus répandues sont les A. farinosa fLystra farinosa Fab. ) , fer ^variegata Guér., etc. (Bl.) *APHA]\AMIXIS. BOT. vii.-Voyez AMOORA, (Ad. J.) * APHANAÎVTHE, Link. («y=.v«, obs- cur ; uvdoi , fleur ). BOT. PII. — Syn. du genre Microtea , Swartz , de la famille des Phytolaccacées. (Sp.) *APHAi\Al\THEMUM, Spach {Hist. des Plant, phan., t. VI, p. 17, sub Helian- themo) {ùfxvii, peu apparent; «■jdsf/.ov, fleur). BOT. PII. — S.-genre ou section du g. Hélianthème , constitué par le Helian- themum ledifolium et quelques esp. voisi - nés. Ses caract. distinctifs sont les suivants : Style court, rectiligne, épaissi au sommet. Étamines 7 à 1S , 1-sériées , insérées au bord du disque ; anthères obréniformes. Her- bes annuelles. Grappes terminales , très lâ- ches, souvent feuillées, et distiques ou sub- distiques. Pétales petits , étroits , souvent abortifs. Ovaire quelquefois parfaitement i- loculaire. (Sp.) * APIIAIVASIUM ( à^ccvU, obscur ). ms. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Longicornes , établi par M. De- jean , mais dont il n'a pas publié les carac- tères. Il est fondé sur une seule espèce de la Nouvelle-Hollande , nommée par lui Australe , et qu'il avait mise dans son pré- cédent Catalogue parmi les Callidies. N'ayant pu nous procurer la vue de cette espèce , qui n'a pas encore été décrite , nous mcn- APH 643 tionnons ici seulement pour mémoire le nouveau g. auquel M. Dejean la rapporte.(D.) APHANE. iTVs. — Voyez apmanus. (Bl.) APHAIVE. Aphanes , L. ( àyxv« , obs- cur ). BOT. PH. — Genre ou sous-genre de la famille des Rosacées ( tribu des Sangui- sorbées, DC). Beaucoup d'auteurs le ré- unissent au genre Alchimilla , dont il ne diffère que par des fleurs \- ou 2-andres, à ca- lice 4- ou 5- lobé, chaque lobe alternant avec une très petite dent. L'^. arvensis , L. , plante annuelle, commune dans les champs , est la seule esp. qu'on puisse rapporter avec certitude à ce genre. (Sp.) APHAIVIA, Blum. {Bijdr., p. 256) {tx:?ivsix, incertitude), bot. ph. — Genre incomplètement connu, qu'on rapporte à la famille des Sapindacées. Son auteur en don- ne les caract. suivants : Calice inégalement 4-parti. Pétales 4, ciliés, 2-squammellés à leur base. Disque hypogyne, engainant les organes sexuels. Étamines 5, apprimées au pistil. Ovaire ovale , comprimé , 2-loculai- re; loges 1-ovulées. Stigmate subsessile, échancré. (Fruit inconnu.) — Arbre à feuil- les pari-pennées ; folioles subopposées ; grappes terminales, rameuses. L'A. nion- tona , Bl. , indigène de Java, est la seule espèce connue. (Sp.) ^ * APHANIPTÈRES ( « priv. ; ?«tv:o , » je parais; «ts/jov, aile). i:vs. '^^ Dénomina- ■ tion employée par M. Rirby , synonyme de celle de Siphonaptères , Lat. Voy. ce mot. (Bl.) . APHANISTICUS ( àyavtÇro , je dispa- - rais ). ms. — Genre de Coléoptères penta- mèrcs , famille des Sternoxes ou des Serri- . cornes , tribu des Buprestides , établi par Latreille et adopté par tous les entomolo- gistes. Voici comment il est caractérisé par M. Lacordaire , dans la Faune entom. des environs de Paris : Bouche située entière- ment au dessous de la tête et n'offrant d'au- , très parties distinctes que le labre , qui est presque carré et entier à sa partie antérieu- re; yeux grands, oblongs , rapprochés à leur partie inférieure ; antennes très rap- prochées , et reçues, chacune à leur base et leur partie moyenne , dans une rainure pa- rallèle aux yeux , et à leur extrémité dans une échancrure des flancs du prothorax ; beaucoup plus courtes que ce dernier ; leur 644 APH premier article renflé en massue ; le deuxiè- me gros , ovalaire ; les 5 suivants courts , presque grenus ; les 4 derniers dilatés , for- mant une massue en scie. Tète très grosse , subcylindrique , canaliculée sur le vertcx , avec le front très étroit , réduit à un mince filet entre les yeux , et l'épistome légèrement échancré. Prothorax presque carré , légère- ment rétréci et bilobé à sa base en dessus , échancré antérieurement sur les côtés pour recevoir les antennes ; prosternum large , légèrement convexe , spatuliforme à son extrémité postérieure ; élytres sinués latéra- lement ; pattes grêles , courtes et contracti- les , les intermédiaires très écartées à leur naissance ; cuisses larges , comprimées et tranchantes à leur côté interne ; articles des tarses très courts ; les 4 premiers munis de pelotes en dessous ; crochets des tarses uni- dentés à leur base ; corps allongé , très étroit , presque linéaire. Les Aphanistiques se tiennent sur les plantes basses, où ils échappent à la vue par leur petitesse , ainsi que l'indique leur nom générique. M. Dejean en mentionne dans son dernier Catalogue 5 espèces , dont une de Madagascar, et deux qui se trouvent en France , et même aux environs de Paris, savoir : VEmarginatus Fabr., qui forme le type du g., et le Pusillus d'Olivier. (D.) APHANITE (àyav-ig, qui disparaît; par allusion à l'état imperceptible des élé- ments minéralogiques composants ). géol. — Ce nom , proposé par M. Haùy , employé par MM. Léonhard et Brongniart, a été adopté par M. Cordier pour désigner l'une des espèces de sa famille des Roches py- roxéniques. L'Aphanite , que Dolomieu appelait Cor- néenne , était autrefois rangée parmi les anciennes Roches trappéenncs. Suivant M. Cordier, elle ne diffère de l'Ophitone {Voy. ce mot) que par l'extrême ténuité des par- lies pyroxéniques et feldspathiques qui la composent. C'est l'Ophitone à l'état com- pacte, et offrant une apparence parfaite- ment homogène. Malgré le résultat déjà ancien des recher- ches de M. Cordier , on a pris pendant long- temps, et quelques géologues prennent encore la matière pyroxénique de l'Apha- nite pour de l'Amphibole ; mais c'est à tort : car cette roche fond en émail verdâtre, tan- APH dis que l'Amphibole communique une tein- te d'un brun - noirâtre aux roches compac- tes qui en contiennent lorsqu'on la vitrifie- Les autres caract. fournis par l'analyse mé- canique , aidée du microscope , ne laissent d'ailleurs aucun doute. Les variétés de cette espèce offrent des teintes verdàtres plus ou moins foncées ; elles sont quelquefois cellulaires , ou plutôt a- mygdalaires ; ce qui , joint à son état com- pacte, indique qu'elles se sont consolidées avec plus de rapidité que l'Ophitone. On y trouve assez fréquemment de la Pyrite ordinaire , ainsi que des veines ou taches d'Épidote d'un vert pistache. L'Aphanite est une Roche d'épanche- ment, et peut-être aussi, dans quelques cas , une Roche d'éruption. Son gisement est dans les terrains secondaires très an- ciens , tels que ceux de la période phyll.i- dienne. On la trouve dans les Vosges , en Corse, et dans la presqu'île du Sinaï. Cette Roche est rare. La matière qui la compose fait , d'ailleurs , la base de l'esp. de Porphyre pyroxénique qui est si con- nue sous le nom ù'Ophite antique. (C. D'O.) *APHARfIUS. poiss. — Genre de Pois- sons abdominaux , placé par M. Nardo , au- teur du genre , entre les Saumons et les Cyprins. Il le caractérise ainsi : Corps cou- vert d'écaillés très fortes, une très grande arrondie sur la nuque. La tête comprimée entre les yeux ; le museau obtus ; l'ouver- ture de la bouche oblique , presque verti- cale ; les mâchoires pourvues de petites dents égales ; les lèvres minces ; la mâchoi- re inférieure plus longue que la supérieure, et dirigée vers le haut. Point de ligne la- térale. Quatre ou cinq rayons à la membra- ne branchiostège. Les nageoires simples; les ventrales sous l'abdomen ; la dorsale reculée sous les courbes, opposée à l'anale. M. Nardo fait observer que les os sont re- marquablement durs , en comparaison de la petite taille du poisson. Il en cite deux esp. abondantes dans les lagunes de Venise, d'un goût amer, et qui ne se mangent point. — Ce g. me paraît être celui déjà établi sous celui de Fundelhis , et l'une des espèces être le Pœcilia calaritana de Bonelli. (Val.) *AVllAmZOMÈKE. Aphanizomenon APH (à?«v(Ço>Kt,je disparais) (Phycées). BOT. pu. — M, Ch. Morrcn a imposé ce nom à un nou veau genre de la tribu des Confervées . quMI a observé le premier, et qu'il a caractérisé de la manière suivante : Filaments simples, cylindriques, flexueux, membraneux , hya- lins, formant, par leur réunion, à certaine époque de leur existence éphémère , des es- pèces de lamelles planes , semi-lunaires ou fusiformes, lacérées ou comme déchique- tées à leurs extrémités opposées. Chacun de ces filaments est composé d'articles droits , cylindriques ou renflés çà et là , contenant de la matière verte , jouissant d'un mouve- ment de reptation remarquable, et se sépa- rant enfin spontanément les uns des autres. Une espèce unique constitue ce genre. On la trouve de mai à juillet dans les fossés et les étangs de la Flandre. Voici, d'après l'auteur, les rapports de ce singulier végétal, sur lequel il a publié un mémoire fort intéressant. « Les Aphanizo- mènes lient les Conjuguées vraies aux Zygné- mées par un accouplement bien prononcé chez ces dernières, accouplement qui devient une simple soudure dans les premiers. Ce genre met en rapport les Conjuguées avec les Laminaires des eaux marines, par la for- me de la lamelle qui résulte de la soudure des filets. Il étabUt une analogie entre les Oscillariées et les Confervées, en démon- trant qu'un mouvement de reptation, de natation, d'oscillation, peut appartenir aus- si bien à l'organisation des Conferves qu'à celle des Oscillaires, dans lesquelles on croit reconnaître les caractères de l'animalité. Les vésicules renflées ramènent VAphanizo- m'ene à la Conferva vesicata , Ag. ; et les articles, comme l'organisation des filets elle- même, lui conservent avec les Confervées vraies des rapports si clairs, qu'il serait hors de propos de placer ailleurs que parmi elles ce genre nouveau. (C. 3L) *APHAlXOBÏUS («?«v;.ç, obscur ;/3t'4î, vie). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Sternoxes, tribu des Élatérides , établi par Eschollz , qui lui donne pour caract. : Tarses dépourvus de pelote; ongles simples. Front défléchi, et, le plus souvent, plan ou concave. Bouche avancée ou infléchie. Carène du front très fine. Lames de la poitrine subitement dila- tées intérieurement. Quatrième article du APH 645 larse entier ; écusson ovale ; dessous des tarses garni d'un duvet épais M. Dejean , qui a adopté ce g. dans son dernier Catalo- gue , y rapporte 9 esp. , dont 7 de l'Améri- que, 1 de l'île Bourbon, et 1 de Java. !Vous ne citerons que cette dernière , nommée Âph. flabellatits Dejean. (D.) » APHAKOCHILUS , Benth. ( àfx-,,.. , obscur ; -/suoi , lèvre), bot. ph. — Genre ou sous-genre de la famille des Labiées, que M. Benlham {In Waliich , Plant. As. rar.) avait d'abord considéré comme un g. dis- tinct, mais qu'il a réuni depuis [Labiat., p. 161) au g. jE:sc/)0f(;!O , Willd. , dans le- quel il figure comme section caractérisée par des anthères à bourses divariquées ou divergentes, confluentes après l'anthèse. (Sp.) * APH ANOPE ( Aphanopus , Lowe ). poiss. — Genre de Poissons de la famille des Scombéroïdes , de la forme du Lépido- pe , à corps allongé, comprimé comme une lame d'épée , avec une courte carène de chaque côté de la queue. Le museau et les dents sont semblables à ceux du Lépidope ; mais le palais n'a point d'armure. On voit deux dorsales presque égales. Il n'y a pas de traces de ventrales. M. Lowe, auteur de ce genre, n'en cite qu'une seule espèce, qu'il nomme Aphanopus carbo , poisson fort rare à Madère, où il est appelé Espada prête. Il est d'une couleur café foncée , presque noire. M. Lowe n'en a vu qu'un seul individu, (Val.) . *APHAAOPETALl]M, Endl. (à?«v,ç , obscur ; rtîTa/ov, pétale), bot. ph. — Genre de la famille des Cunoniacées. Son auteur [Annal. Wien. Mus. , t. II ; Gen. Plunt. , p. 818; ISov. Stirp. decas, t. \ , p. TA: Iconogr. , tab. 96) lui assigne pour caract. : Calice inadhérent, 4-parti, à segments éta- ' lés , membranacés , veineux , un peu iné- gaux. Pétales 4 ( souvent nuls ) , linéaires - lancéolés, minimes. Etam. 8, insérées au fond du calice; filets subulés. Anthères 2- thèques , basifixes, subsagittiformes, privées d'appendices basilaires. Ovaire inadhérent , 4-loculaire; ovules solitaires dans chaque loge , suspendus au sommet de l'angle in- terne. Styles 4, cohérents. Stigmates 4, courts, pointus, terminaux , étalés en forme d'étoile. Frxiit inconnu. — Arbres habitant la côte orientale de la Nouvelle -Hollande; 646 APH ramules ponctués ; feuilles opposées , cour- teraent péliolécs , simples , coriaces , dente- lées, glabres; stipules interpétiolaires, ca- duques ; panicules axillaires et latérales ; pédicelles 2-bractéoIés au milieu; bractéo- les sétacées. On ne connaît qu'une espèce. (Sp.) * APHANOSTEMMA , Aug. S.-Hil. ( à9«vv;5, peu apparent; ari.iJK, étamine ). BOT. PII. — Genre de la famille des Kenon- culacées (tribu des Anémonées DC). Son au- teur {Flor. Brasil. merid. , t. I, p. 9) lui assigne les caract. suivants : Calice pétaloï- de, 5-sépale, non persistant. Pétales 5, glanduliformes , suborbiculaires , minimes, munis d'une fovéole nectarifère 2-labiée. Étaraines en nombre indéfini, à anthères introrses. Ovaires très nombreux, libres, 1-ovulés. Ovule suspendu au sommet de la loge. Stigmates sessiles. Akènes disposés en épi ; réceptacle conique. Graines à radicule supère. Le Ranunculus apiifolius, L. , constitue à lui seul ce genre ; cette plante croît dans l'Amérique méridionale. (Sp.) * APHANOSTEPHUS ( ^?«v<,, invi- sible ; crspàvY) , couroryie ; couronne invi- sible ). BOT. PH. — M. de Candolle a fon- dé ce genre sur une plante originaire du Mexique , laquelle fait partie des Composées, tribu des Astéroidées. Elle a pour caract. : Capitules muUiflores, hétérogames; fleurs du rayon ligulées, 1-sériées, femelles; celles du disque hermaphrodites, 5-dentées. Ré- I ceptacle très convexe , nu. Involucre com- posé de deux rangées d'écaillés acuminées , * membraneuses sur les bords. Fruit cylindri- que, parcouru de légères stries, et terminé par une membrane entière, courte, en for- me de couronne. — La seule espèce connue I habite le Mexique ; c'est une herbe dressée , rameuse , pubescente , à feuilles sessiles , alternes, incisées ou légèrement lobées; les rameaux, dépourvus de feuilles au sommet , portent un capitule à ligules blanches plus longues que l'involucre. (J. D.) * APHANUS ( àp-x'/fs , obscur ). ms. — M. de Laporte ( Essai d'une classific. sysl. de Vord. des Ilémipt.) a appliqué cet- te dénomination à un g. de la famille des Lygéens , de l'ordre des Hémiptères , déjà désigné par MM. Lepelletier de Saint-Far- geau cl Servillc ( Encycl. méth., t. X) sous le nom de Pacliymerus. Ce dernier nom , APH étant le plus ancien , doit être conservé de préférence à l'autre. Quoi qu'il en soit, ce g. est adopté dans plusieurs ouvrages d'entomologie sous le nom d\ip}ianus ou Aphana. Yoy. paciiïmerus. (Bl.) * APHARTÈRES. Apharterœ [àfàp- T£;o;,agileV ARACiiN. — M. \Yalckenaér désigne sous ce nom une petite division d'A- ranéides appartenant au genre Selenops. (H. L.) * APHEDRODERE { Aphedroderus , Lesueur ) ( à?£c;>oiv, cloaque ; ô'éflti , cou ). poiss. — Genre de Poissons établi, par l'auteur que nous citons , pour un petit poisson des eaux douces de l'Amérique septentrionale. C'est un Percoide à six rayons branchiostèges et à dents en velours, à dor- sale reculée, à ventrales avancées, n'ayant aucune épine au côté de leurs sept rayons articulés. L'anus est avancé sous la gor- ge, presque entre l'isthme de la mâchoire inférieure. Ce Poisson a les deux bords du sous-orbitaire dentelés, des épines sur leurs crêtes mitoyennes, des dentelures au bord du préopercule, et une épine à l'angle de l'opercule. M. Lesueur a observé la seule espèce encore connue de ce genre dans le lac de Pontchartrain , où il se tient sur un fond vaseux , et près des rives ombragées. On l'y appelle Têtard de Saint-Domingue. Le docteur Gillians a fait le premier mention de ce Poisson, trouvé près d'IIarrowgate, lieu de plaisance peu éloigné de Philadelphie , où l'on va prendre des bains. Cet auteur avait nommé l'espèce Scolopsis sayanus, genre desSciénoides, avec lequel notre Poisson n'a aucun rapport. (Val ) APHELAIVDRA, R. B. ; Sinandra , Schred. ; Hemitome , Nées {à-^ùr,i, simple ; «vi/5 , àv^flôi, homme, étamine). bot. pu. — Genre de la famille des Acanthacées, tribu des Aphélandrées , ÎVees , formé par R, Brown {Prod., 475 , etc.), et ainsi carac- térisé : Calice S-partite, inégal. Corolle hy- pogyne , ringente. Lèvre super, comme voûtée , bidentée ; lacinies latérales de Pin- fér. beaucoup plus courtes. Étamincs 4 , in- sérées au tube de la corolle , incluses , didy- names. Anthères mutiques, uniloculaires. Ovaire biloculaire ; loges biovulées. Style simple ; stigmate bifide. Capsule subcylin- drique, biloculaire, tétrasperme, loculicide , bivalve. Valves scptifères au milieu, («raines APli comprimées , sous-tciuliios par des létina- l'Ies. — Ce g. comprend plusieurs espèces retirées du g. Justicia de Linné. Ce sont des sous - arbrisseaux propres à l'Amérique tropicale , à feuilles opposées , à inflores- cence en épis axillaires et terminaux , tétra- gones; garnis de bractées opposées, sub- membranacées ; de bractéoles étroites. — Fleurs belles , rougeâtres. (C. L.) * APHELEXIS («?£>«, simple, sans ornements), bot. ph. — Ce genre a été éta- bli par M. Bojer aux dépens de certains Ile- Uchrysum de Madagascar. Ses caractères sont les suivants : Réceptacle à peine alvéolé. Involucre composé d'écaillés plus longues que les fleurs du disque , verdâtres ou bru- nes à leur base, et terminées en un appen- dice linéaire , lancéolé. Les soies de l'ai- grette, filiformes à la base, présentent au sommet quelques barbellules. Toutes les fleurs sont hermaphrodites ; ce qui distingue ces plantes des genres voisins. (J. D.) APHELIA ( à^pûétct. , simplicité ). bot. l'H. — Genre de la famille des Centrolépi- dées , formé par R. Brown ( Prod. , 251 ) , adopté par Desvaux ( Centrol. in Annal, scienc. nat., t. XIII, p. 56 ) , et ainsi carac- térisé : Épillets distincts , uniflores. GJume antérieure mucronée , enserrant la posté- rieure et une palëole mutique. Étamine uni- que , placée en avant. Ovaire unique , ses- sile. Style ûliforme ; stigmate simple. Utri- cule déhiscent longitudinalement d'un cô- té. Graine comprimée. — Ce g. ne contient qu'une plante herbacée (À. cyperoïdes) de la Nouvelle - Hollande australe. Elle forme une toufl"e composée de feuilles radicales , Gliformes , vaginantes à la base ; à scapes nues , indivises ; à épis terminaux , dont les glunies sont hispides, acuminées ; les infé- rieures souvent stériles , plus longues. (C. L.) *APHELIE {àitb, loin ; ^hoi, soleil.), ms. — Genre de l'ordre des Lépidoptères , fa- mille des Nocturnes , établi par Stéphens , et placé par lui dans sa tribu des Tortrici- des. Il y comprend 5 esp. dont aucune ne nous est connue , de sorte que nous igno- rons à quel genre des autres Auteurs celui- ci correspond. (D.) *APHELIÎVUS(à?s>«, simple). i>s. - Genre de la famille des Chalcïdiens , de Tordre des Hyménoptères , section des Té- APH 647 I rébrans, établi par Dalnian [Acta Holm. ) , et adopté par ^\. \Valker(£«f. Mag.), qui y rapporte un certain nombre d'esp. indi- gènes. — Ce genre est principalement ca- ractérisé 1° par les antennes , ne présentant que six articles distincts, dont le sixième fusiforme et allongé ; et 2" par les tarses, de cinq articles. Le type du g. est 1'^. ba- salis, Walk. {Agonioneurus id. , Westw.). M. Westwood a donné à ce même genre le nom d'Agonioneurus , ne croyant pas sans doute assez reconnaître son identité avec le g. Aphelinus de Dalman , et il a créé en outre les g. Pteropterix , Coccophagus et Trichogramma , que M. Walker regarde comme de simples divisions du g. Apheli- nus. Voy. chacun de ces mots. (Bl.) * APHELOCHEIRUS («?£>« , simple ; yjïp, main , tarse), ins. — Genre de la fa- mille des Leptopodiens , Brul. ( Riparii , Burm.),de l'ordre des Hémiptères, sect. des Hétéroptères , établi par M. Westwood [Int. mod. class. of Ins.), qui se distingue des Salda de Fab. , ou Acanthia Lat. par les antennes , très épaisses , et les jambes postérieures , propres à la natation. La seu- le esp. que l'auteur rapporte à son g. est r.4. œstivalis {Nmicoris œstivalis Fab.). (Bl.) *APHELOPUS(«9£><î, simple; ^oî,-, pied ). L>'s. —Genre de la famille des Oxyu- riens , de l'ordre des Hyménoptères, section des Térébrans , établi par Dalman [Ana- lecta entom.) , et adopté par la plupart des entomologistes. — Ce g. , très voisin des Dryinvs et Gonatopus , s'en distingue par plusieurs caract. importants : 1" par un corps assez large; 2° un thorax fort large en avant , et rétréci considérablement en arrière ; 5° des pattes grêles et simples , sans dilatation et sans renflement, avec les crochets des tarses très petits, et 4° par un ab- domen ovalaire comprimé, beaucoup plus court et plus étroit que le thorax. Le type de ce g. , dont on ne connaît que quelques esp. indigènes, est 1'^. melaleucus Daim. , etc., répandu dans le nord de l'Europe. (Bl.) *APHÈ]VE. — Voyez aphana. (Bt.) *APHÉRÈSE {àtfuiptnii, soustraction). mvs. — Nom donné par M. Beudant à une nouvelle esp. appelée Lt6e't/ieniIIID1AD^.. ixs. — MM. Stéphens et llaliday ont appliqué ce nom à un petit groupe de la tribu des Braconides, de la famille des Ichneumoniens , ayant pour ty- pe générique le g. Aphidnis , et renfermant en outre quelques autres petits genres voi- sins de celui-ci. M. Westwood emploie le nom de Flexiliventres , et M. Wcsmael celui de Pohjmorphi, pour désigner le mê- me groupe. Voxj. ces mots. (Bl.) APIIIDIEIXS. Aphidii {apMs , puce- ron). i\s. — Famille de l'ordre des Hémi- ptères , section des Homoptères, établie par Latreille , et adoptée par les entomologistes modernes, avec de grandes restrictions. Telle qu'on la considère maintenant, elle se distingue des familles voisines par les ca- ract. suivants : Corps ovalaire. Tête large. Antennes sétacées, et composées de cinq à sept articles. Rostre infléchi ou presque perpendiculaire, ayant trois articles dis- tincts. Yeux très saillants, généralement globuleux. Ailes infléchies. Pattes longues , avec le dernier article des tarses muni de deux crochets. Cette famille a pour type généri- que le g. Puceron {aphis), et renferme en outre , d'après les caract. que nous avons énoncés , les g. Chertnes , Auct. ; Lachniis, lUig. ; Rhizobius , Burm. Latreille y com- prenait aussi les g. PsijUa et Livia , qui constituent maintenant une autre famille, ainsi que les Thrips , avec les g. qui en ont été détachés , et encore ]es Âletjrodes , que l'on place généralement aujourd'hui près des Cochenilles. Voy. l'art, puceron pour les détails sur les mœurs et l'organisation. (Bl.) * APHIDIIVA. iiss. — Dénomination employée par le D-^ Burmeister, exactement syiwnyme de aphidiens , Aphidii. (Bl.) APHIDIPHAGES. Aphidiphagi (a- phis, puceron; yàyjj, je mange), ms. — La- treille désigne ainsi la 1" famille des Coléo- ptères trimères , laquelle se compose des g. Coccinelle, Scymne et Cac/cuie. Ses caract. sont : Antennes plus courtes que le corse- let, et terminées en une massue compri- Al>H mée , ayant la forme d'un triangle renver- sé; dernier article des palpes maxillaires très grand , en forme de hache. Corps hé- misphérique , avec le corselet très court , presque lunule. Les Insectes de cette famil- le , principalement à l'état de larves, sont de grands destructeurs de Pucerons. (D.) * APHIDIUS (diminut. de aphis, puce- ron). i>s. —Genre de la famille des Ichneu- moniens, tribu des Braconides, de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Nées von F.senbcck {Berl. Mag.), et adopté par M. ^■V estwood ( Generic. synopsis ) et nous ( Histoire des anim. artic. , t. IV ). — Ce g. est principalement caractérisé 1" par des antennes composées d'environ 24 articles , 2" des palpes courts, 5» des mandibules faiblement bidentées à leur extrémité, et 4° des ailes pourvues d'une cellule radiale incomplète, et de deux cubitales, dont la seconde complète, et la première confon- due avec la cellule discoïdale externe. — Ce g. se compose d'un assez grand nombre de très petites espèces indigènes. Les fe- melles déposent leurs œufs dans le corps des Pucerons , et leurs petites larves vivent parasites de ces Insectes jusqu'au moment de leur métamorphose en nymphes. Le type du g. est VA. aphidum ( Ichneumon aphi- dum Lin. ) , espèce h peine longue d'une ligne , répandue dans une grande partie de l'Europe , vivant parasite à l'état de lar- ve du Puceron du rosier {Aphis rosœ). (Bl.) APHIDIVORES {Aphis, puceron; voro , je dévore), ins. — Nom donné dans le Dictionnaire de Déterville aux larves de plusieurs Insectes de genres et d'ordres différents qui dévorent les Pucerons. Elles appartiennent soit à des Coccinelles , soit à des Hémérobes , et quelquefois à des Stjr- phes. Voy. aphldiphages. (D.) APHIE. poiss. — Voyez aphye. *APHIES. INS. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Longicornes , établi par M. Dejean, mais dont il n'a pas publié les caract. D'après la place qu'il occupe dans son dernier Catalogue, il appartiendrait à la fa- mille des Lamiaires de M. Serville. Il y rap- porte 5 esp., nommées par lui Erythrodera, Lebasii et Peruviana, les deux premières de Carthagène, et la troisième du Pérou. Ce genre se rapproche du genre /Erenica par APH son corselet cylindrique , et en diffère par ^es yeux plus saillants et presque globu- leux. Nous citerons, comme type, 1'^. erythrodera, Dej., dont les antennes et les pattes sont noires , la tête et le corselet d'un rouge-brun ; les élytres noires et lé- gèrement pubescentes , et l'abdomen avec un reflet soyeux. Longueur, 5 lignes ; lar- geur, 1 ligne ijô. (D. et C.) APIIIS. INS. — Voyez puceron. (Bl.) *APHL01A, DC. {Prodr., t. I, p. 261. — LightfooUa , Swartz, non L'Hérit.) ( «- v)o«o?, dénué d'écorce ). bot. ph. — Sous- genre de la famille des Bixacées, fondé sur les Prockia serrata , integrifolia, et theœ- formis Willd. Son caractère différentiel consiste en ce que le stigmate est sessile ou subsessile , large , suborbiculaire , presque plan. (Sp.) *APHLOMIDÉES(^priv.;p>o//e;,Fer- APH 649 hascum). BOT. Cn.— Gaillon séparait en deux familles les Algues Olamenteuses cloison- nées. Dans la première, à laquelle il donnait le nom de Phlomidées , étaient rangés les genres dont les filaments , composés de cel- lules uni-ou multisériées, sont revêtus d'une sorte d'épiderme formé soit par un tube anhiste , homogène, transparent, continu, soit par une réunion de cellules très petites, plus ou moins serrées et rapprochées entre elles. Par opposition, sa seconde famille, ou les Aphlomidées , était constituée par des Algues dont les filaments, cloisonnés aussi, sont dépourvus de cette seconde enveloppe. Le nom est, du reste, mal choisi : car Phlomis ( (flo/Mii ) signifie Bouillon blanc {Verbascum). En suivant l'étymologie pré- sumée de Gaillon , il eût fallu nommer ces deux familles Phlœodées et Aphlœodées, ou , ce qui eût été encore plus convenable , Chlamydées et Achlamydées. (C. M.) FIN DU PREMIEU TUME. ÎÎRRATA DU PREMIER TOME. ligne i {Mantis fuscifolia) Oviv.), lisez Mantis fuscifolia, Oliv.). ligne 34, Scutellaires , lisez Scutellériens. ligne 16, pi. 6, lisez pi. 4. ligne 54, cellule radicale, lisez cellule radiale. ligne 44 , cellule cubitale , lisez cellule radiale. ligne 43 , cellules radiales , lisez cellules cubitales. ligne 35 , Aflavo-linealum , lisez A. flavo-linealtim. ligne 4 , sehaw d'Écorce , Usez Shaw d'Ecosse. ligne 18, AMPULEX, supprimez l'étymologie de ce moi. ligne 28 , radicale , lisez radiale. ligne 4, Abymarides , lisez Amijmarides. — Abymar, lisez Amymar. dernière ligne , analogie , lisez analyse, ligne 44 , diversions , lisez divisions, ligne 43 , animales , lisez anciennes, ligne 54, Dùreckheim, lisez Dûrckheim. ligne 4, Lants , Usez Lanth. ligne 38 , plus marcheuses et plus nageuses , lisez plus marcheuses et moins nageuses. Page 388, 2^ col., ligne 56 (avâfvo;, bigarré de fleurs), lisez (k«9o?, fleur; «v, tv&î, fibre), ligne 39, Hypomycètes , lisez Hyménomycètes. ligne 41 , Claveria , lisez Clavaria. ligne 42 , Imanlia , lisez Himanlta. ligne 4 , mycélium , lisez mycélium, ligne 16 , Léger , Usez Séger. ligne 53, aluns, lisez Faluns. Page 35, 1" • col. Page 37, 2e col. Page 96, 2« col. Page 119, 2e col. Page 189, 1" ■■ col. Page 189 , , 1^' ■■ col. Page 200, Ir. ' col. Page 553, 1« col. Page 401 , 1« col. Page 401 , 1" ^ col. Page 427 , 1- ■■ col. Page 442, 2e col. Page 451, ire col. Page 451 , 2' col. Page 453, 1" col. Page 454, note 1 Page 571 , 1« col. Page 588, 2e col. Page 588 , 2e col. Page 588 , 2« col. Page 589, 1" col. Page 608, 2e col. Page 626 , , l'- col. ■r1^A>^:£