■■1- .C4 DICTIONNAIRE UMVKIISKL D'HISTOIRE NATURELLE, TOME TREIZIEME. LISTE DES AUTEURS PAR ORDRE DE MATIÈRES, Avec l'indication dei lewes initiales dont leurs articles sontsiqnés. Xooloi^ie ;^ëiiérale, Auatoniie, Plijisiologie, Tératologie et Aiitliropolosie. MM. Dll'0.\CHEI, l,l^, inéUeciiKl* l'École polyliclinique. [A. D] Ul'VER^iOY, D.-M,, membre de l'Institm. professeur d'fiistoiie n.-.tur.Me au Collège royal de France, etc. [Dvv.] ri.OL'RE^S, D.-M., secrétaire perpétuel il,- l'Acad. royale dis Sciences, membre de l'Académie fr.inraise , professeur-adini- nittr.-iteur iu Muséum d'Histoire naturelle. 1Fl.s.| MM. ISIDORE GEOFFROV SAIST-HII.AIRE, U M . membre (If l'Inslitut, insprrtfur-geiural de l'Université, professeur aU- miiiistrateur au Muséum d'Histoire naturelle. (I. G. -S. -H, DE IIUMBOLDT (le l.aron Alexandre), membre de l'in- stilnt. de l'Académie royale de Ucriin, de la Société MARTIK SAIRIT-ASGE , D.-M., memhi téssavanus. E Ht MB.] plusieurs socié- (M. S.-A.) Iflainitiifères et Oiseaux. B*l l)E.ME\T, ,|.l. au Coll.so royal de Henri IV. (li.) ISIDORE GEOFFROY SAIKT-HILAIRE , DM., membre ■ie l'instilui. etc. [I. G.-S.-H.l «RRBF. , .Mlle au Cdlege de Fi.inr.-. (Z.G.] DE LAFRES^AVE.memlirr de plusieurs sucéles sav. ILakk.) I.AURII.I.ARD , membre de la Société philomatique , etc (Mammifère,. Oiseaux et Iteptiles fossiles.) 1L..D. | DE QUATKEFAGES, doc. en méd. et és-sriences. [A. de Q.) ROUIJN, membre de la Société philomatique. etc. [Rori.. Reptiles et Poissons. KIBIU», pn d'hrsl alurell' naturelle . .ii(le-n:i |i; VA1.E!\ICIE\SES I >Iuséuni d'Il'is. ]?IolIiisqiies. DESIIAYES , membre de la Soc. pliilomatiqii VAI.EMCIEMKES , i.rur-adm. au Mus. d'Ilis AI.CIDE D'ORBIGNV, auteur du Voyage dans l'Ameriqu. Articulés. lusectes. Myriapodes, Arachnides, Crustacés, Cirrliopodes, Anaélides, Helminthides.Systolides.) [Desii.] (Va"-.! AlDOllSi, D.-M., membre de l'Institut, professeur-admiuis- trateur au Muséum d'Histoire naturelle. [Ai'o.] KI.AKCHARD, membre de la Soc. entomolog.de France. [Bl.) UOITARD , auteur de plusieurs ouvrages d'Iiist. natiir. [ Boit.] l.flEVROI.AT, membre de plusieurs sociétés savantes. [C.] DESMAREST, serrel.de la S..r. eiitomulog. de Franee.[E D] DUJARDISI, docteur es-sciences , doyen de la Faculté des scieii ces de Bennes. " [Dr,.] DL'POmCIIEL, membredeplusieuissociéiés savantes. [D.] GERVAIS , dort, ès-sciences, membre de la Soc. philom. [P. G ] LUCAS, membre de la Société entomologique de France. [II. I,.| MILNE EDWARDS, D.-M.. membre de l'rnstilut. etc. fM E.) Zoophytes ou Rayonnes. (Ecliinodernies, Acalèi)lies, Forainioift-res, Polypes, Spongiaires et Infusoires.) AI.LIDE h'ORBIGNY, membre de la Smiélé philomati- 1 DUJARDIS, membre de la Société philomatique, etc [Du] '1'" •" [A. u'O] 1 MII,aiE EDWARDS , D.-M., membre de l'Inslitut, etc. (M F. | Botanique. Oli BKKBISSON , membre de pliisieurssoc. savantes. [ BhÉi,.] r.KOXGSilART , D.-M.. membre de IMnstitut, professeiii-admi- niiiialeur au Muséum d'Histoire naturelle. [Ad. B.] DECAISl\E,aide-natuiali.sie au Muséum d'Histoire naturelle, membre de l'Institut et de la Société philomatique. [.I. D.j Dl'CilARTRE, membre de la Société philomatique, etc. [l'.D.] I>E Jl'SSIEi; , D.-M.. membre de l'Institut, professeur-ailmi- LEMAIRE ancien professeur de l'IJuiversite , membre de plu- sieurs sociélés savantes. [^- *- 1 MONTAGNE, D.-M., membre de la Société philomatique et de plusieurs autres sociétés savantes. [G. M) RICHARD , D.-M., membre de l'Institut, professeur SPACH , aide-na au Mu ,.m d'Ili: [Ail] [Sri Céologie , minéralogie. CORDIER , membre de l'Institut, profes>eiii-admiiiislr:iieiM' nu Muséum d'Histoire naturelle , pair de France , insperteur-general des mines, conseiller d'Etat. (L. C.] DEliAFOSSE • professeur de minéralogie à la Faculté des srien- [Del.] DESNOYERS , bibliothécaire au Muséum d'Hist. iiat. (Ques- tions géologiques sous le point de vue hl^^«)rllllle. ) [J. Desn.) ÉME DE BEAUMOXT , membre de l'Institut. piule»sei au Gollege royal de France, ingénieur en chel des [K.deB.) COSSTASIT PRÉVOST, professeur de géologW Cliiniie, Physique et Astronomie. AUAGO , secrélaire perpétuel de l'Académie des sciences, dé- puté, etc. [An.] RECQtEREI. , membre de l'Institut , professeur-administra- teur au Muséum d'Histoire naturelle. [Becq.] OIMAS, membre deVInstituI, professeur de chimie a la Fa- culté de médecine et-à la Faculté des sciences, etc. [Oi m.] PEI.TIER, D -M., membre de la Société philomatique. [P.] PELOUZE , membre de l'ln,titut , professeur de chimie an Collège royal de France et à l'Kcole polytechnique, etc. [I'ei. ] RIVIÈRE, professeur de sciences pbysiqites. de l'Université DICTIONNAIRE UNIVEIiSEL m\mm iTURELLe RESUMANT ET COMPLETANT lous le;; faits présentés par les Encyclopédies, les anciens dictionnaires scientiliques, les Œuvres complètes de Buffon, et les meilleurs traités spéciaux sur les diverses branches des sciences naturelles; — Donnant la description des êtres et des divers phénomènes de la nature, létymologie et la définition des noms scientifiques , et les principales applications des corps organiques et inorganiques à l'agriculture , à la médecine , aux arts industriels , etc.; PAR Mf.SSIElRS ARAGU, AUDOUIN, BALÏDEMENT, BECQUEREL, BIBRON, BLANCHARD, BOITARD, DE BRÉBISSON, AD. BRONGNIART, i;. BROUSSAIS, BRULLÉ, CHEVROLAT, CORDIER, DECAISNE, DELAFOSSE, DESHAYES. DESMAREST, J. DESNOYERS, ALCIDE ET CH. d'oRBIGNY, DOYÈRE, DUCHARTRE, DUJARDIN , DUMAS, DUPONCHEL , DUVERNOY , MILNE EDWARDS, EME DE BEAUMONT, FLOURENS, GERBE, GERVAIS, IS. GEOFFROY ST.-HILAIRE, HOLLARD, DE JUSSIEU, DE LAFRESNAYE , LAURILLARD , i.EMAIRE, LÉVEILLÉ, LUCAS, MARTIN ST. -ANGE , MONTAGNE, PELOUZE, PELTIER, C. PRÉVOST, DE QUATREFAGES, A. RICHARD, RIVIÈRE, ROULIN , SPACH, VALENCIENNES , ETC. DIRIGÉ FAR M. CHARI.ES D'ORBIGNIT, Et enrichi d'un magnifique Atlas de planches gravées sur acier. TOME TREIZIEME. PARIS. CHEZ LES ÉDITEURS MM. RENARD, MARTINET ET C m F. ET HOTEL Blf.XO\', 2 (quartier de rÉcok-dc-aédefinc i. ET CHEZ l>A!^GL01S ET LECLERCQ, | VICTOR MASSOîS, Rue Je hi Harpe, 81. ' Place de l'Ecole de-Mcderine , ■!. mêmes maisons , c\}ti £. Û\\c\\t\sen , n f cipîig. 4849 IjIStb DES ABREVIATIO^iS EMPLOYEES DANS CET OUVRA(JE (Les abréviations en petites capitales placées au commencement de chaque article iniliquent la grande classe à la(|iielieil appartient. Acal. . . . . Acaléphes. Mam. . . . . Mammifères ^nai. . . . Anatomie. Mém. . . . Mémoire. y^llll. . . . Annales. Météor. . . . Météorologie. .■innél.. . . Annélides. Mi», . . . . Minéralogie. Aracli . . . Arachnides. Malt. . . . . Mollusques. Asir. . . . Astronomie. Myriap. . . . Myriapodes. Bol . . . . Botanique. Ois . Oiseaux. Rot. cr. . . Botanique cryptogami- Paléom. . . . Paléontologie. que. Ph.oaPitun . Phanérogame, ou pha Hoi. ph. . . . Botanique phanéroga- nérogamie. mique. Phys. . . . . Physique. Bull . Bulletin. Physioi. . . . Physiologie. Cliim. . . . Chimie. PI Planche. Cirrh. . . . Cirrhopodes. Poiss. . . . Pois8ons. Crust. . . . Crustacés. Polijp . . . Polypes, Polypiers. Echin.. . . Echinodermes. Rad . Badiaires. Fig. . . . . Figure. Repi. . . . Reptiles. Foramui. . . Foraminifères. SpOlKJ . . . Spongiaires. Foss. . . . Fossile. SystoL. . . Systolides. G.outj. . . . Genre. Syn.ouSynon. Synonyme. GéoL. . . . Géologie. Téral.. . . Tératologie. Helm. . . . Helminlhides. f^. ou f^'oij Voyez. Uiii. nul. . Histoire naturelle. Fiilij. . . . Vulgaire. Infus . . . Infusoires. ZooL . . . Zoologie. Im. . . . . . Insectes. Zoopli. . . Zoophytes DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE. VAIVIDE. Vanda. bot. va. — Genre de la famille des Orchidées, de la tribu des Van- dées, à laquelle il donne son nonn, formé par M. Robert Brown {in Botan. Beg., tab. 506) pour des plantes herbacées, épiphytes etcaulescentes, à fleurs brillantes, indigènes des Indes orientales, dont certaines avaient été décrites par Linné comme des Epiden- drum. L'espèce sur laquelle le genre a été basé est le Vanda Roxburghi Rob. Brown. M. Lindiey a décrit (Orc/tîd., p. 215) dix espèces de Vanda, parmi lesquelles quelques unes sont cultivées dans les serres a Orchi- dées, à cause de la beauté de leurs fleurs. (D. G.) VA\DÉES. Vandeœ. bot. pu. — Grande tribu de la famille des Orchidées, formée par M. Lindiey {Orchid., p. 135), et dans la- quelle entrent des genres très nombreux de plantes épiphytes ou terrestres, tantôt pour- vues de pseudobulbes (ce sont surtout celles de l'Amérique), tantôt caulescentes (ce sont surtout celles de l'Asie), distinguées princi- palement par leur pollen céracé. Ces Orchi- dées, de formes très diverses, croissent en très grande majorité dans les contrées inier- iropicales, et sont répandues en nombre à peu près égal en Asie et en Amérique. Celle tribu emprunte son nom au genre Vanda Rob. Br. (D. G.) VAKDELLIE. Vandellia (dédié à Van- delli). BOT. ru. — Genre de la famille des Scrophulariacées, tribu des Graiiolées, éta- bli par Linné (Maniissa, p. 89), et dans le- quel sont comprises des plantes herbacées, des Indes orientales et de l'Amérique, à fleurs axillaircs, oppcsées ou fasciculées, les fcupérieures souvent rapprochées en grappes, T. lUI. voisines, par leur aspect général et par leurs caractères, des genres Torenla Linné et Bonnaya Link et Otto. Elles se distinguent du premier par leur calice court, presque égal, du second par leurs filaments anté- rieurs qui portent une anthère. Dans sa ré- vision monographique des Scrophulariacées (mDG. Prodromus,\Q\.X, p. 412), M.Ben- tham ne décrit pas moins de trente-deux espèces de Vandellies, dont cinq imparfai- tement connues. Ces espèces sont divisées par lui en cin^ sections: a. Toreniodes; b. Titlmannia; c. Ilyogcton ; à. Numularia; e. Ellobum. C'est à la dernière de ces sec- tions qu'appartient la Vandellie diffuse, Vandellia diffusa Linné, petite plante an- nuelle, couchée, très rameuse, qui est indi- quée comme croissant à la fois à Madagascar et communément dans l'Amérique tropicale. C'est le Caa-Ataica de Pison. D'après Han- cock, M. Marlius, etc., elle est amère, mu- cilagineuse, purgative, employée en décoclion dans les fièvres continues et intermittentes, ainsi que dans les maladies du foie. Elle fournit le médicament connu à la Guiane sous le iKtm de Haimerada. (P. D.) VANDELLILS (du nom propre Vandelli). poiss.— Nom générique donné par Shaw au Trichiurus ensiformis de Vandelli, le même que le Lepidopus a?-gy?eu4deCuvier. — Vuy. LÉpiDOPE. (E. Ba.) VANDOfSE. POISS.— Nom vulgaire d'une Able, celle qui multiplie le plus dans les eaux douces de l'Europe, le Cyprinus leu- tiscusde Lin. ILcuciscus vulgaris, Flemin.). (E.Ba.) *VA1\'ELLUS. OIS.— Nom latin du genre Vanneau dans Liuué. (Z. G.) 1 2 • VAN VA\ESSE. Vanessa{aom propre), ins.— Genre de Lépidoptères diurnes, créé par Fa- bricius (in IlUgcr Mag., III, 1808), adopté par tous les zoologistes, et placé par M. Bois- duval dans la tribu des Nymphalides, tandis que Duponchel en fait le type d'une tribu particulière, celle des Vanessides. Les Vanesses ont les antennes aussi lon- gues que le corps, rigides, terminées par une massue allongée, ovoïde, jamais aplatie ni creusée en cuillère en dessous : palpes une fois plus longs que la tête, convergents, velus jusqu'au bout; tète plus étroite que le corselet; yeux pubescents ; corselet très robuste; abdomen plus court que les ailes inférieures et caché entièrement par la réu- nion des deux bords internes, qui forment gouttière dans l'état de repos. Les chenilles ont la tête échancrée en cœur antérieure- ment, et le corps garni d'épines velues ou rameuses d'égale longueur, excepté sur le premier et le dernier anneau, qui en sont dépourvus. Chrysalides anguleuses , ayant la partie supérieure de la tête quelquefois arrondie, mais le plus souvent terminée par deux pointes ; le dos armé de deux ran- gées de tubercules plus ou moins aigus; la plupart de ces chrysalides sont ornées de taches d'or ou d'argent, et parfois même toutes dorées. Les espèces de ce genre ont chacune leurs mœurs particulières : cepen- dant elles vivent de préférence dans le voi- sinage des habitations, les jardins, les pro- menades, les campagnes découvertes, etc., etnesetrouventqu'accidentellementdansles grands bois et les endroits agrestes, excepté toutefois le Vanessa prorsa, qui n'habite que les forêts froides et humides. Leur vol est vif et rapide , mais de peu de durée. On trouve les nombreuses espèces de Va- nesses dans toutes les contrées du monde; beaucoup sont ornées des plus riches cou- leurs. L'Europe , d'après Duponchel et M. Boisduval, en a douze, parmi lesquelles nous ne citerons que les trois principales. Le Paon de jour , Vanessa lo Linné. Ce papillon est très commun tout l'été aux en- virons de Paris. La Belle-Dame, V. cardui Linné. Cette Vanesse, qui paraît presque sans interrup- tion depuis le commencement du printemps jusqu'à la fin de l'été, est répandue dans toutes les parties du monde. VAN Le VuLCAiN, V. Alalanla Linné. Celte es- pèce, très commune en France, se trouvo aussi dans l'Inde , en Amérique et en Afrique. Nous citerons aussi le Vanessa almana , originaire de la Chine , et qui a été figuré dans l'atlas de ce Dictionnaire, Insectes lé- pidoptères, pi. 4. (E. D.) *VAIVESSIDES. Vanessidœ. ins. — Du- ponchel ( Cat. méth. des Le'pidopt. d'Eur. , 1844) a créé sous ce nom une tribu de Lépidoptères de la famille des Diurnes, et qui ne comprend que le genre Vanesse. — Voy. ce mot. (E. D.) VA1\GA. Vanga. ois. — Genre de la famille des Lanidées, dans l'ordre des Pas- sereaux, caractérisé surtout par un bc'c robuste, très comprimé, recourbé, très crochu, fortement denté à la pointe, à man- dibule inférieure retroussée et aiguë à sa pointe, à commissures garnies de quelques soies raides. Le genre Vanga indiqué par Buffon, mais définitivement établi et caractérisé par Vieillot, comprend des Oiseaux de l'ancien continent, et des îles les plus reculées de l'Inde et de l'Océanie, dont les mœurs rap- pellent beaucoup celles des Pies-Grièches. Ils sont d'un caractère turbulent, acariâtre, attaquent les autres Oiseaux avec férocité, se nourrissent de petites proies vivantes, vi- ventordinairement sur la lisière des grandes forêts, rarement dans leur intérieur, et ja- mais dans les plaines et les champs cultivé's. On peut citer comme espèces du genre, le Vanga a tète blanche, V. leucocephala Less., Lanius curvirostris Gmel. (Buffon, pi. enl. 228), de Madagascar. — Le Vanga DESTRUCTEUR, V. destructoT Temm. {pi. enl.^ 273), de la Nouvelle-Hollande; et le Vanga cap-gris , V. chirrocephalus Less. (ZooL de la Coq., pi. Il), de la Nouvelle-Guinée, aux alentours de Dorey, où les Papous le nom- ment Pilhouù (Z. G.) VANGLIER. Vanguieria. bot. pb. — Genre de la famille des Rubiacées, sous- ordre des ColTéacées, tribu des Gueltardées, formé par Commerson (ex Juss. Gênera planlarum, p. 206). II comprend de petits arbres de Madagascar, des Indes orientales et du cap de Bonne-Espérance, qui donnent des baies arrondies, à cinq noyaux osseux, comestibles chez certains d'entre «ux. On eu . . VAN connaît aujourd'hui cinq espèces, parmi les- quelles la plus remarquable est le Vanguie- ria edulis Vahl, indigène de Madagascar, d'où la culture l'a propagé dans les îles Mas- careignes et en Cbiue. Ses fruits ont la gros- seur d'unepomme moyenne. On les mange lorsqu'ils sont devenus blets. Les nègres en sont très friands. (D. G.) VA1\GL'ÏERA. BOT. ph.— C'est à tort que Persoon a ainsi modifié [Encheir., vol. I, p. 45&) le. nom générique Vanguieria, Com- merson. (D. G.) *VANIIALLIA. BOT. PU. — Ce genre de Schultes Ois (System., vol. VII, p. 18) se rattache comme synonyme au genre Bra- ganlia Loureiro, de la famille des Aristolo- chiées. (D. G.) *VAIVHALLIA. bot. cr.— Nom d'homme sous lequel L. Marchand a décrit le Cono- plea cylindrica Pers., dans l'énuméralion des plantes cryptogames du grand duché du Luxembourg (Bijdrag. de natuurk. Wellens. Deei.,111, n» 3). (Lév.) VARIERA. BOT. PH. — Le genre établi, sous ce nom, par Loureiro [Flor. Cochinch., p. 690) pour deux plantes qu'il nommait Vaniera Cochinchinmsis et V. Chinensis, est rapporté comme synonyme auxElaloslemma Forst. (D. G.) VANILLE. FaniHa. bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, sous-ordre des Aré- Ihusées, formé par Swartz {Flor. Ind.occi- dent., vol. 111, pag. 1518) pour des plantes herbacées qui croissent en Amérique et dans l'Asie tropicale, soit dans les fissures des rochers, soit surtout en grimpant très haut sur les arbres ; leurs feuilles sont oblongues; leurs grandes fleurs sont disposées en épis, et présentent un périanthe à folioles sem- blables entre elles, dressées, un peu étalées; un labelle adné à la colonne , plan , convo- luté au sommet; une colonne assez droite, aptère, avec une anthère terminale, oper- culaire, qui renferme deux masses pollini- niques granuleuses. Le fruit de ces plantes est une capsule très allongée et en forme de silique, à parois épaisses et charnues. Ces capsules, chez certaines espèces, ren- ferment une pulpe délicieusement parfu- mée, qui, d'après M. Splitgerber, n'est pas autre chose que les funicules auxquels sont attachées des graines aussi nombreuses que petites. Cette pulpe constitue le par- VAN 3 fum si recherché sous le nom de Vanille. L'histoire des espèces de ce genre qui fournissent la Vanille du commerce , a été fort longtemps enveloppée d'obscurité; et, même aujourd'hui, elle laisse beaucoup à dé- sirer sous plusieurs rapports. Swartz, ayant observé une espèce à pulpe parfumée, avait supposé que c'était elle qui donnait la Va- nille du commerce; il l'avait nommée Va- nilla aromalica. Elle correspondait à VEpi- dendrum Vanilla, Lin. Tous les auteurs de matière médicale et autres ont suivi Swartz ; et nous voyons aujourd'hui encore, dans des ouvrages de publication toute récente, la Vanille du commerce indiquée comme pro- venantdu Vanilla aromatica, Swartz. Cepen- dant cette espèce ne croît que dans l'Amé- rique méridionale et particulièrement au Brésil, tandis que le commerce tire surtout sa Vanille du Mexique. A peine une faible quantité de Vanille préparée d'une manière particulière arrive-t elle du Brésil en Portu- gal. Aussi M. Lindley ( Orchid, pag. 434) dit-il avec raison: « 11 ne paraît pas qu'au- cune des Vanilles duBrésilformelasubstance connue dans le commerce; on peut présu- mer certainement que le Vanilla aromatica n'a aucun rapport avec les fruits qui sont dans le commerce. » Au reste , cette espèce a les feuilles ovales-oblongues , acuminées, sessiles; ses fleurs vertes et blanches ont leur périanthe campanule avec les folioles ondulées, acuminées, révolutées au sommet, et le labelle acuminé, relevé dans son mi- lieu d'une ligne nue, saillante; ses capsules sont cylindracées et fort longues. Quant aux Vanilles du Mexique, la plus connue est la Vanille a fecilles planes, Vanilla planifolia , Andr. {Dolan. Reposit., tab. 538), dont la tige acquiert une grande longueur en grimpant sur les arbres; dont les feuilles sont oblongues-lancéolés, planes, légèrement striées; dont les fleurs blanches- verdâtres ont les folioles du périanthe oblon- gues, dressées, un peu obtuses, et le labelle écbancré, crénelé, crispé, recourbé des deux côtés , relevé dans sou milieu de lamelles courtes , transversales , dentées. Ses fruits sont cylindracés et très longs. C'est celte es- pèce qu'on cultive avec succès dans nos serres chaudes. Dès 1836 , M. Morren, de Liège , en ayant fécondé les fleurs artifi- ciellement, eo à obtenu un grand nombcu 4 YAN «le belles capsules remplies d'une pulpe au moins aussi parfumée que celle qui nous vient du Mexique. Depuis cette époque, di- vers horticulteurs ont reconnu, non seule- fiient qu'il est facile d'obtenirainsi la fruc- tification de la Vanille, mais encore que les produits qu'elle donne alors sont de qualité supéiieure.M. Morren a même démontré par l'expérience la possibilité d'établir en Eu- rope des vanillères d'un très bon rapport. La Vanille à feuilles planes a été importée, dans ces dernières années, dans les Iles de l'archipel Indien, et c'est de l'Angleterre que sont partis les pieds qui ont servi à gratifier ces contrées de ce précieux végétal. Il est très probable que c'est encore cette espèce qui fournit la plus grande partie de la Vanille du commerce. Néanmoins M. Schiede a si- gnalé ( in Linnœa , vol. IV , p. 573 ) -Ipux autres espèces dont les fruits seraient mêlés dans le commerce à ceux de la précédente; ce sont : le Vanilla saliva, nommé dans le pays Daynilla mansa, dont les feuilles sont oMongues, charnues, les fruits sans sillons, et le Vanilla sylvestris, à feuilles oblonsjues lancéolées, et dont les capsules sont creusées de deux sillons. Mais ces plantes sont très imparfaitement connues, et la dernière par- ticulièrement est regardée par M. Morren comme un simple synonyme de la Vanille à fouilles planes. Les capsules de Vanille destinées au com- merce sont cueillies un peu avant leur ma- turité. Afin de les empêcher de s'ouvrir, on les frotte d'huile de Ricin, ou autre. On con- serve ainsi à leur péricarpe une certaine mollesse. Ainsi préparées et séchées conve- nablement, ces capsules sont réunies par pa- quets de 50 à GO, soigneusement envelop- pées et livrées ensuite au commerce.— Tout le monde connaît l'usage que font journelle • ment de la pulpe de Vanille les con6seurs, les glaciers, les chocolatiers, etc. etc. Quant aux propriétés médicinales qu'on attribuait à celte substance dans l'ancienne médecine, il est assez rare qu'on y ait recours aujour- d'hui. (P. D.) *VA1VIILL0SM.\. BOT. PU. — Genre pro- posé par Lessing {Linnœa, vol. VI, p. G30), «■i conservé par M. Erullicher {Gênera plan- tarum, n» 2204) comme sous-genre des Vernonia Schreb., de la famille dps Compo- sées, tribu des Vernoniacécs. (D. G.) YAN VANNEAU. Vanellus. ois. — Genre de la familledes C/iaradridees du^rinceCh. Bo- naparte, de celle des Pressirostres de G. Cu- vier, et de l'ordre des Échassiers; caracté- risé par un bec court, grêle, droit, comprimé, renflé à l'extrémité des deux mandibules ; la base du demi-bec supérieur très évasée pur le prolongement du sillon nasal; des narines longitudinales , ouvertes dans un sillon ; des tarses grêles, médiocres ; un pouce touchant à peine à terre; des ailes aiguës, la première rémige la plus courte, les qua- trième et cinquième les plus longues, une queue médiocre, et le poignet Je l'aile armé d'un éperon corné et aigu. Les Vanneaux sont des Oiseaux sociables qui vivent par troupes dans les terrains gras et humides, sur les bords des rivières Si les habitudes des espèces étrangères ne sont pas encore parfaitement connues il n'en est pas de même de celles que possède l'Europe. Celles-ci, que nous yoyons en France par grandes bandes, fréquentent, les unes, les prairies; les autres, les bords fangeux des acs salins, les grèves maritimes, dans le voisinage de l'embouchure des fleuves. Ils recherchent, pour leur nourriture, les Arai- gnées, les chenilles, les petits Colimaçons, les Insectes de toutes sortes , le frai des Ba- traciens , et surtout les Vers de terre qu'ils savent extraire avec la plus grande adresse, et qu'ils font sortir de leur trou, en frap- pant. le sol avec leurs pieds. On peut dire que les Vanneaux rendent de véritables ser- vices à l'agriculture, en purgeant la terre d'une foule de petits animaux nuisibles. Ils ont pour habitude, lorsqu'ils sont repus, de se rendre dans des fossés ou des mares, sur les bords sablonneux des fleuves, et, comme les Bécasses, délaver leur bec souillé pai la terre. D'un naturel très farouche, ils pren- nent la fuite à la moindre apparence de danger, ou à la vue du plus petit objet qui leur est suspect. Toutes les fois qu'ils prennent leur essor, les Vanneaux poussent ordinairement un petit cri. Celui du Vanneau huppé consiste dans les syllabes dix-huit syncopées et pro- noncées d'une manière brève. La même es- pèce a un vol vigoureux, de longue haleine. Elle l'exécute quelquefois à de très grandes hauteurs. Lorsqu'elle parcourt les prairies, elle le fait en voletant ou en se portant d'un YAN endroit à on .lulre par petits sauts. «C'est un Oiseau fort gai, dit BufTon ; il est sans cesse en mouvement, folâtre et se joue de mille façons en l'air; il s'y tient par instants dans toutes les situations, même le ventre en haut ou sur le côté, et les ailes dirigées perpendiculairement , et aucun Oiseau ne caracole et ne voltige aussi lestement. » C'e^t en février que les Vanneau-x s'appa- rient, et, à celte époque, les mâles se dis- putent la possession des femelles avec achar- nement. Leur nid, placé sur une petite élé- vation, dans les prairies, dans les herbes ou dans les joncs peu élevés, est simplement composé de quelques brins d'herbe. La ponte est de quatre à six œufs, et l'incubation de vingt jours environ. En naissant les pe- tits sont assez forts pour suivre leur mère. Lorsqu'ils ont acquis toute leur force et leur taille, ils se réunissent par bandes de cinq à six cents individus pour voyager , ce qu'ils font ordinairement vers la fin d'octo- bre. Ces Oi.seaux sont alors très gras et, par conséquent, assez recherchés, leur chair étant généralement estimée. La mue, dans les Vanneaux, si on en juge par ceux que possède l'Europe, a lieu lieux fois dans l'année. La plupart des Vanneaux faisaient partie du genre Tringa de Linné; Brisson les en sépara, ce qu'ont imité depuis les ornitholo- gistes. G. Cuvier, prenant en considération l'étendue du pouce, la disposition des écail- les qui recouvrent les tarses , et la largeur des fosses nasales, a introduit dans le genre Vanneau deux tribus, que les méthodistes modernes ont converties en genres. Nous diviserons donc les Vanneaux comme il suit : 1" Espèces dont le pouce est très apparent, 1rs tarses écussonnés, et les fosses nasales ciendues jusqu'aux deux tiers du bec. (Genre : Vanneau, Vanellus Briss. et.Auct.) A cette division appartiennent le Van- KEAC HUPPK, V. cristalus Mey (Buff., pi. enl 242) de tonte l'Europe mais principa- lement de la Hollande. — Parm les espèces clrangèrcs, nous citerons : le Vanneau a ïCHARFK, V. cinctus Less. {Zool. de la Coq., pi. 415), des Malouines. — Le VanKeau a riEDs JAUNES, V. /?(Ji;t/>esSavig. {Egypte, Ois., YAQ 5 pl. 6, t. III), d'Egypte. — Le Vanneau Annu:, V. Cayanensis G. Cuv. (Buff., pl. enl. 836), du Brésil et de la Guiane. — Le Vanneau GRivEiÉ, V. albicapillus YieîW. {Gai. dos Ois., pl. 236), Tringa Senegala Gmel. du Séné- gal ; et le Vanneau tricolore, V. tricolor Horst. {Tringa macropterus G. Cuv.), de Java. ■ 2o Espèces dont le pouce est à peine visi- ble, les tarses réticulés, et les fosses nasales courtes. (Genre : Vanneau pluvier, ou mieux Sqda- tarole, Squatarola G. Cuv.) L'espèce unique de cette division est le Squatarole gris. Squat, helvetica G. Cuv., Tringa helvelica Gmel. (Buff., pi. enl. 835), des pays tempérés de l'Europe. Assez abon- dant en France et sur les côtes de la Hol- lande. (Z. G.) VAIV - RHEEDIA. bot. ph. — Plumier avait formé , pour un arbre très peu connu de la Martinique, un genre auquel il donnait ce nom. Linné, en adoptant ce genre, a mo- difié son nom en Rheedia. (D. G.) VA!ViTAl\ÉE. Vanlanea. bot. ph. — Genre de la famille des Tiliacées, rapporté avec doute par M. Endiicher [Gen. plant., n. 5383) au sous-ordre des vraies Tiliacées, tribu des Gréwiées. Il a été formé par Au- blet {Guian., vol. II, p. 572, tab 229) pour un arbre de la Guiane, à fleurs pentapétales, polyandres, qu'il a nommé Vantanea Guia- nensis. On n'en connaît pas le fruit. (D. G.) VAPEUR. MÉTÉOR. — Voy. météorologie. VAPPON. Vappa. ms.— Latreille (IVouu. Dict. d'hist. nat. de Déterville , 1804) désigne sous ce nom un genre de Diptères de la famille des Notacanthes, et correspondant à celui des Pacbygaster Meigen {voy. ce mot), créé précédemment. (F. D.) VAQUETTE. bot. ph. — Nom vulgaire que porte VArum maculalum dans certains de nos départements. (D. G.) VAQUOIS. Pandanus. bot. ph. — Genre de la famille des Pandanées à laquelle il donne son nom, formé par Linné fils (Swp- plem., p. G4 et 424) qui le range dans la Diœcie monandrie du système sexuel. Son nom français est dérivé de celui de Vacoua que ces végétaux portent dans l'Océanie. Les végétaux dont ce genre est composé crois- sent naturellement daus les parties chau- 6 VAQ «les de l'Asie et de l'Océaiiie. Leur tronc est arborescent, mais forméd'un tissu peu consis- tant; de sa portion inférieure, même à une as- sez grande hauteur au-dessus du sol, parlent des racines volumineuses, qui ressemblent souvent à de grosses cordes; leurs feuilles allongées, linéaires, lancéolées, embrassantes à leur base, généralement bordées de dents épineuses très piquantes, sont le plus souvent disposées en spirales parfaitement manifes- tes ; leurs fleups sont dioïques, accompagnées de spathes souvent colorées; les mâles for- ment un spadice composé, dans lequel des étamines, très nombreuses et serrées, recou- vrent entièrement l'axe de l'inflorescence; c'est parce qu'il regardait chacune de ces étamines comme une fleur distincte et sépa- rée que Linné fils a classé les Pandanm dans la Diœcie monandrie. Les fleurs femel- les de ces végétaux forment un spadice sim- ple dans lequel on observeun grand nombre de pistils très serrés dont les ovaires, libres ou soudés par groupes, renferment dans leur loge unique un seul ovule ascendant, et supportent des stigmates sessiles, distincts. Le fruit consiste dans des drupes fibreuses, soudées entre elles par groupes, et renfer- mant, dans un noyau osseux, uniloculaire, une graine unique, à lest membraneux. L'espèce sur laquelle ce genre a été fondé est le Vaquois odorant, Pandanus çdora- lissitnus Lin. fils, grand arbrisseau ou pe- tit arbre dont le tronc simple s'élève à 3 ou 4 mètres et porte une cime arrondie. Il croît aux Indes, dans l'Arabie, à la Chine et dans rOcéanie. Ses feuilles linéaires sont garnies de dents épineuses sur leurs bords et le long de leur côte médiane. Son spadice mâle est ovoïde, sessile, pendant. Ses fruits forment, par leur réunion, une masse ovoïde, longue de 2 ou 3 décimètres, de couleur orangé foncé. Cette espèce est remarquable par l'odeur suave et très forte qu'exhalent ses spadices mâles, et qui est telle qu'un seul fragment suffit pour parfumer agréablement une chambre pendant longtemps. Aussi le cultive-t-on pour ce motif dans les pays chauds. Le Vaquois utile, Pandanus uti- lis Bory, est indigène de Madagascar et de l'île Bourbon. On le cultive communément aussi à l'île de France et aux Antilles, sur- tout en clôtures , et pour ses feuilles dont ou fait des nasses ..dans lesquelles on trans- VAR porte de ces pays, en Europe, le café et la plupart des autres denrées coloniales. Celle espèce forme un arbre qui s'élève de 18 à 20 mètres. Sur les pieds jeunes, ses feuilles ont 2 mètres de long sur 1 décimètre de large; elles restent au-dessous de ces dimen- sions dans les pieds adultes. Le VAQUOia co- mestible, Pandanus edulis Pet. -Th., est un arbre spontané à Madagascar, dont les grai- nes sont bonnes à manger. Ses fruits sont en grappes. (P. D.) VAR.IIRE. BOT. PH. — L'un des noms français du genre Veralrum. Voy. vératre. VARAIV. Varanus ( Les Arabes nomment Ouaran l'espèce d'Egypte; ce nom, francisé et latinisé, a fourni les dénominations géné- riques), rept. — Merren désigne, sous le nom de Varan, un genre de Sauriens, dont MM. Duméril et Bibron ont fait le type de leur famille des Varaniens [voy. ce mol). Les Reptiles que comprend ce genre ont élé, par diCférenls auteurs, placés dans des groupes divers, et, par exemple, parmi les Tupinam- bis par Daudin et Oppel ; parmi les Monitor, par Cuvier et M. Gray ; ils rentrent dans les genres Varanus et Psammosawus de M. Fil- zinger, et dans les Psammosaurus, Hydro- saurus et Polydœdalus de MM. Wagler et Wiegmann. Les caractères génériques indi- qués par MM. Duméril et Bibron sont les suivants : Écailles enchâssées à côté les unes des autres dans la peau, et entourées d'une série annulaire de très petits tubercules. Dos de la queue plus ou moins tranchant. Un pli sous le cOu en avant de la poitrine. La lête des Varans est recouverte de plaques polygones, très rarement bombées, et pres- que toujours une de ces plaques, circulaire et un peu plus dilatée, existe sur le milieu du crâne. Les espèces qui vont souvent dans l'eau sont pourvues d'une poche ou espèce d'évent qui sert à l'entrée des fosses nasales et dont la position dépend de la position des ouvertures nasales elles-mêmes. En gé- néral, les espèces du genre Varan sont ro- bustes; et, après les Crocodiles, ce sont les Sauriens qui atteignent les plus gran- des dimensions. Leur taille est élancée, leur tête a la forme d'une pyramide qua- drangulaire; leur cou est ailongéetarrondi; leur q^ueue très développée et de figure plus ou moins triangulaire. Leurs dents varient beaucoup de forme; elles sont de 20 ix 2i VAR en bas, et de 28 à 30 en haut. Aucun Varan n'a de porcs cruraux. Le nombre des espèces décrites s'élève à douze: quatre sont de l'Asie, trois de l'A- frique, quatre de l'Océanie; on ignore la patrie de la douzième. Parmi ces espèces, nous citerons, comme exemple, le Varan a DEUX BANDES, VaranusbivUtatus, Dum., Bib. {Tupinambis biviUatus, Kuhl et Boié ; Moni- tor à deux rubans, Cuv.), qui appartient à la section des Varans aquatiques, et qui est figuré dans l'atlas de ce Dictionnaire, Rep- tiles, pi. 4, fig. 2. C'est le type du genre Hydrosaure de Wagler. Le dessus du corps est brun ou noir, et une belle teinte jaune dessine, de chaque côté du cou, un long ruban qui se prolonge jusqu'à l'œil, carac- tère que rappelle le nom spécifique. Cette espèce se trouve à Java, dans les îles Phi- lippines et aux Moluques. (É. Ba.) *VARA1\IEIVS. REPT. — Famille de Sau- riens établie par MM. Duméril et Bibron, et comprenant les deux genres Varan et Hé- loderme. La caractéristique est indiquée dans l'article Sauriens, page 383 du tome XI de ce Dictionnaire. (E. Ba.) VAREC ou VARECn. bot. cr.— Noms vulgaires qu'on donne, sur les côtes de l'O- céan, à toutes les plantes marines de la fa- mille des Algues , et notamment aux Fucus [voy. ce mot) qu'on ramasse sur le rivage , et dont on fait usage, après, certaines prépa- rations, soit pour engraisser les terres, soit pour fabriquer de la Soude. VAREC A BOT PH. — Le genre formé sous ce nom par Roxburg {Flor. ind., édit. Wall., vol. H, p. 445), est rattaché avec doute par M. Endlicher {Gen. plant., n. 5048) comme synonyme au genre Pentaloba Lour., classé à la suite de la famille des Violariées. Quant au genre Vareca, formé par Gart- ner (De Fruclib., vol. I, p. 290, tab 60) pour un végétal de Ceylan dont on ne con- naît que le fruit et auquel le célèbre carpo- logiste allemand avait donné le nom de Vareca zeylanica,U. Endlicher le range avec hésitation dans la famille des Passiflo- rées, à la suite de la tribu des vraies Passi- florées. (D, G.) VAREXIVÉE. Varennea (nom d'homme). BOT. PB. — De Candolle a cru devoir changer {Mémoire sur les Légumineuses, XIV; Pro- dromus, vol. II, p. 522) le nom de Viborquia, VAR rf que-Ortega avait donné à un genre mal connu de la famille des Légumineuses-Papi- lionacées , en celui de Varennea. L'espèce unique qui forme ce genre est un arbre du Mexique, auquel le botaniste espagnol avait donné le nom de Fiborquia polyslachya, et qui est devenu, par suite de ce changement, le Varennea polyslachya DC. . (D. G.) VARGASIE. Fargasia{Qom d'homme). BOT. PH.— De Candolle a établi, sous ce nom, dans la famille des Composées, tribu des Sénécionidées, division des Galinsogées, un genre voisin par ses caractères des Galinsoga Ruiz et Pavon, mais distinct par les écailles de son involucre presque bisériées, par ses aigrettes différentes au disque et au rayon, etc. Le type unique de ce genre est le Farg'asja Caracasana DC, herbe annuelle qui, comme l'indique son nom spécifique, croît à Caracas. Bertero avait proposé {ex Spreng. Syst., vol. II, p. 283 et 888) un genre de même nom que Guillemin rapportait avec doute aux Banisleria, et que M. Endlicher rattache avec hésitation, comme synonyme, au genre Thouinia Poit., de la famille des Sapinda- cées. (U. G.) "VARI. MAM. — Nom d'une espèce de Ma- kis,\e Lemurmacaco,L. F. MAKI. (E.Ba.) VARIATIO\S et variétés, bot. — L'influence des circonstances extérieures sur les plantes se manifeste fréquemment par les modifications qu'elle détermine dans leurs dimensions, leur couleur, leur aspect, leur port, etc. Ces modifications sont, en général, tellement superficielles qu'elles dis- paraissent avec les circonstances de sol, d'exposition, de lumière, d'humidité, etc., qui leur ont donné naissance. Elles consti- tuent alors de simples Fariations sans im- portance réelle et qui, nées sous une cer- taine influence locale, disparaissent aussitôt que cette influence cesse de se faire sentir. Dans d'autres circonstances, l'action des causes extérieures qu'il est possible d'appré- cier, ou de causes obscures, inconnues même, amène dans les plantes des modifications plus profondes et plus tenaces. Il en résulte la formation des Variétés. Mais, parmi celles- ci, il existe des différences marquées en rai- son de leurs divers degrés de persistance. Le plus souvent les modifications que la plante a subies et qui caractérisent une Variété 8 VAR dans son espèce , peuvent bien être conser- vées au moyen des boutures et des mar- cottes, ces niudes de multiplication n'étant pas autre chose qu'une extension de la plante même qui a été bouturée ou marcottée, mais elles ne se tiansniettent pas par la voie des semis. Ainsi l'on conserve facilement et l'on multiplie dans les jardins, au moyen des boutures et des marcottes, les variétés à fleurs .doubles, à feuilles panachées, etc. Mais, pour elles, les graines sont un moyen de multiplication inefficace ou, du moins, extrêmement irrégulier. Il est, au contraire, des variétés beaucoup plus persistantes et qui se reproduisent régulièrement par les semis. Ces variétés, beaucoup plus Oxes que les précédentes, et dont nos jardins potagers renferment tant et de si utiles exemples, ont été distinguées par le nom de Races (Slirpes). Cette distinction de trois degrés dans les changements que peut subir le type d'une espèce, semble basée sur une observa- tion exacte des faits; dans tous les cas, elle est d'un usage commode. Malheureusement elle n'est pas toujours d'une application fa- cile, parce qu'il n'existe pas de limites pré- cises entre les variations et les variétés d'un côté, entre les variétés proprement dites et les races de l'autre. C'est surtout relati- vement à ces dernières que les botanistes éprouvent journellement les plus grandes difficultés. On conçoit, en elTel, sans peine combien il doit être difficile, dans un grand nombre de cas, de reconnaître si des plantes très voisines, dont les formes se conservent par les graines, sont des espèces distinctes ou simplement des races différentes d'une même espèce. Toutes les fois qu'il est im- possible de remontera l'origine de ces formes végétales, la solution des difficultés qu'elle» soulèvent, repose uniquement sur le tact ei sur la faculté d'appréciation des observa- teurs. (P. D.) VARICES. MOLL. — Ce mot est employé en conchyliologie pour désigner les bourre- lets saillants qui s'élèvent à la surface de certaines coquilles et qui varient dans leur dispositions et leurs rapports. — Voy. mol- LUSQCES , TRITON. (E. Ba.) »VARICOilHI\US {varix, varice; p.'v, nez), poiss. — Genre de Cyprinoides(Rtippell, Alus. Senck., Il, 1835). (E. B.\.) VAKIÉTÉS DE L'ESPÈCE DltMAlNE. VAR — L'Homme, nus eu regard du Règne ani- mal, se rattache d'une manière si natu- relle aux groupes supérieurs de celui-vi, qu'on doit, en s'en tenant aux seules con- sidérations de la niéthode zoolo^ique , com- prendre le genre Homo dans le système gé- néral des Animaux. C'est ce qu'ont fait la plupart des naturalistes, en se conteniant de placer ce genre en tête de la série , et de marquer une certaine distance entre lui et les termes suivants. En effet, l'Homme, par son organisation, par ses fonctions de nutrition et de rela- tion , en un mot par son anatoraie et sa physiologie, est un animal. Le plan de son organisme le place dans le type des Verté- brés, et le développement de ce même or- ganisme en fait un Mammifère. Parmi les Mammifères , il se range, par sa génération, au nombre des Mouodelphes: parmi les Mo- nodelphes, au nombre des Onguiculés pour- vus de trois sortes de dents. H a les ma- melles pectorales et la verge pendante des Singes, le système dentaire des Singes de l'ancien continent; il se rapproche plus en- core des Orangs et des Chimpanzés par l'ab- sence de queue, la ressemblance des mains antérieures , la direction des poils des bras, etc. Mais à côté de ces analogies et des rapprochements incontestables qui s'en déduisent, il reste des différences impor- tantes, qu'on n'a peut-être pas toujours appréciées à leur juste valeur. Commençons donc par rappeler les caruclères du genre Homme; jetons un coup d'œil appréciateur sur cette caractéristique, car en abordant l'histoire de ce genre considéré dans sa di- versité, nous avons besoin de le connaître comme unité, comme création spéciale, et de savoir sa vraie place dans le système de la Nature. Nous devons tenir compte ici de deux ordres de caractères, des caractères corporels et des caractères psychologiques. Malgré l'harmonie qui existe nécessairement entre l'organisation d'un être et son acti- vité, ce n'est cependant ni dans les formes, ni dans l'organisation que se révèlent com- plètement son caractère essentiel, non plus que la distance qui le sépare des autres es- pèces ; et les caractères tirés de l'activité sont d'autant plus importants que cette acti- vité s'élève, s'agrandit davantage, e.t se dé- gage plus des circonstances du monde exié- VAR rieur. Linné , après avoir inscrit le genre Homo en tête de ses Primates , se borne à ajouter la sentence de Solon : Nosce le ip- sum (I). On peut caracK^riscr sommairement le genre fiomo de la manière suivante : TÈTE arrondie, plus développée dans sa partie cérébrale ou crânienne que dans sa région sensoriale ou faciale; articulée avec les vertèbres du cou par sa base. Tbonc élargi aux épaules et au bassin ; deux mamelles pectorales , écartées et sail- lantes. Membres dissemblables. Les antérieurs ou supérieurs, plus courts, impropres à la trans- lation du corps , et seuls terminés par des mains ; les postérieurs ou inférieurs termi- nés par des pieds, qui posent dans toute leur étendue sur le sol. Station verticale donnée par les disposi- tions harmoniques de la tète, du tronc et des membres. Distribution spéciale du système pileux , lequel est abondant sur la tête, sur quelques points de la face , aux aisselles , au pubis ; rare, court, ou nul sur le reste du corps. Intelligence dépassant les limites du pré- sent et du monde sensible. Sentiment mo- ral. Détermination libre. Langage articulé et varié. Les différences que nous remarquons entre le cerveau des premiers Singes et celui des autres Quadrumanes , puis des autres Mam- mifères, celles qui leur correspondent dans le développement proportionnel du crâne et de la face , ne sont pas à comparer avec les différences que nous offrent le cerveau et le crâne de l'Homme , mis en regard du cer- veau et du crâne du Chimpanzé ou des Orangs. Il y a ici de l'animal à nous un hiatus considérable; tandis que c'est p.ir une suite de nuances nombreuses que se dégrade le système cérébral des Mammifères. On sait que chez les Singes supérieurs la face, qui, d'abord, était assez bien dominée par le crâne , se projette avec l'âge , au-de- vant de celui-ci, en un véritable museau. Plusieurs Mammifères semblent l'empor- ter sur l'Homme sous le rapport du dévelop- (t) Il en vrai que dam son tableau comparatif des carac- tèrpsde-i Manimaltn , îl ne mentionne que des particularités physiques. et s'exprime en ces termes : Homo, silus ereclus. Hymen rt menstrua fieminaiiiiH. T. XUI. VAR 9 pement des organes des sens ; mais cet avantage n'est peut-être pas aussi grand qu'on le croirait au premier abord. En gé- néral , il se réduit à la prédominance d'ac- tivité d'un sens spécial, de l'odorat chez le Chien, l'Ours et d'autres Carnassiers; (fe l'ouïe chez plusieurs espèces faibles et timi- des; plus rarement de la vue, comme chez les Oiseaux de proie. Un avantage de ce genre , qui se rattache à une particularité de mœurs, ne constitue pas une vraie supé- riorité. Chez l'Homme , d'ailleurs, les sens mieux harmonisés entre eux , plus modifia- bles par l'éducation , plus propres à donner la mesure des impressions, à discerner les nuances , les harmonies ou les discordances de celles-ci , plus perfectibles enfin par cela seul qu'ils sont les instruments d'une in- telligence supérieure, réunissent dans leur apparente médiocrité les conditions les plus favorables pour se prêter secours et pour nous mettre en rapport avec la variété des circonstances au milieu desquelles nous sommes appelés à vivre. Enfin si la surface de notre peau , tout impressionnable qu'elle est , n'atteint pas le degré de sensibilité générale qui caractérise celle de la Chauve- Souris, et qui dirige le vol crépusculaire de ce singulier animal , nous- possédons , plus qu'aucun être vivant, le toucher actif, cette application éminemment intelligente du sens cutané , qui trouve dans la conforma- lion de la main humaine le plus parfait de ses instruments , et dans notre puissance d'attention la première raisoa de sa fé- condité. Pour donner à la main toute sa perfec- tion et comme organe tactile et comme or- gane industriel, le Créateur affranchit le membre antérieur de l'Homme de fondions locomotrices, confiant celles-ci aux mem- bres postérieurs en redressant le tronc dans la direction de ceux-ci. Ainsi , à la position horizontale du Quadrupède et à la posture oblique des premiers Singes, succède, à l'ap- parition de l'Homme, une station verticale qui porte la tête directement en haut. Tout s'harmonise dans la forme humaine pour la station bipède et verticale. La tête s'articule avec la colonne vertébrale, non tout à fait en arrière, mais par sa base et de manière à se trouver en équilibre sur celte colonne redressée; la face, inrérieure 2 10 VAR au crâne, au lieu de se projeter au devant de !ui, ramène les yeux, le nez et la bouche à une direction qui ue se concilie qu'avec la verticalité de la pose générale. Le racliis lui-même présente une suite de courbures parfailementcalculées pour amener le centre de gravité à passer par l'axe du corps , cor- rigeant par ses inflexions sinueuses l'inégale distribution des viscères renfermés dans lé thorax et dans l'abdomen. La direction du bassin , ses formes évasées dans le sens du diamètre latéral, sont parfaitement en rap- port, non seulement avec la protection plus complète que cette ceinture osseuse doit of- frir, dans la position verticale, aux organes du bas-ventre, mais encore avec la nécessité de fournir au tronc une large base de susten- tation par l'écartement des membres infé- rieurs. Par toutes ces dispositions, le sque- lette humain diffère beaucoup non seule- ment de celui des Quadrupèdes, mais aussi de celui des premiers Quadrumanes. Il en est de même pour les membres réservés à la locomotion et devenus inférieurs. Placés, comme nous venons de le dire, par l'évase- ment des hanches, à une distance convena- ble, ces membres se terminent par un pied plantigrade, qui pose sur le sol, non par sa tranche externe, comme celui de l'Orang , mais par sa face inférieure. Le pied de l'Homme a des formes propres à notre es- pèce. Par la saillie du talon en arrière de l'articulation de la jambe, les parties posté- rieures du corps se trouvent mieux appuyées en même temps qu'un point d'attache solide et saillant se présente à l'énorme tendon des gros muscles. du mollet ; par la largeur de la région plantaire , la brièveté et la position des doigts, tous placés en série décroissante de dedans en dehors, enfin par la cambrure interne du tarse, le pied humain devient un organe de sustentation et de déplacement à la fois souple et bien posé. Le membre thoracique, mis au service exclusif de l'intelligence par la station ver- ticale, se termine, avons-nous dit, comme celui du Singe, par une main qui diffère ce- pendant , à plusieurs égards, de celle déjà si parfaite des Orangs et des Chimpanzés. Chez les Quadrumanes, la main qui correspond a la nôtre, quelles que soient ses analogies avec celle-ci, s'en distingue par la longueur et la courbure de la région palmaire, par un pouce VAR moins avancé et relativement court, par la dépendance des doigts dans leurs mouve- ments ; c'est que la main de ces animaux est lirhitée à des actes de préhension qui n'exigent que des mouvements d'ensemble. Notre main , comparée à celle des Singes les plus rapprochés de nous, est plus large à la paume; elle a le pouce plus long, mieux opposable aux autres doigts, et cha- cun de ceux-ci se meut isolément avec plus d'indépendance. La peau jouit ici d'une ex- quise sensibilité, surtout à l'extrémité de la face palmaire des doigts, où cette membrane repose sur une couche molle de tissu cellu- laire graisseux. En un mot, la main de l'Homme offre les plus heureuses disposi- tions de souplesse et de vitalité pour palper les corps, mesurer leurs contours, apprécier leurs formes et les accidents de leur surface, et enfin pour les saisir, les mouvoir et les modifier, c'est-à-dire pour devenir l'instru- ment d'une industrie aussi ingénieuse que variée. L'Homme ne présente pas, sous le rap- port des organes de la vie nutritive, d-es ca- ractères particuliers comparables aux précé- dents. Sa circulation et sa respiration sont celles des Mammifères , avec quelques légè- res modifications de détail réclamées par la station bipède, le volume du cerveau, etc. Ses organes digestifs sont conformés pour un régime mixte, plus végétal qu'animal. Le système dentaire, analogue, par le nombre et par les formes générales des molaires et des incisives, à celui des Singes de l'ancien continent, s'écarte de celui-ci surtout par les dimensions des canines, qui, chez nous, ne dépassent qu'à peine les autres dents, et n'exigent pas pour loger leur pointe un espace vide à la mâchoire opposée. Avec nos dents nous serions réduits à nous nourrir de fruits, de racines, d'aliments faciles à broyer ; nous ne pourrions couper les chairs des animaux si le feu ne venait à notre aide pour les ramollir. Mais avec l'aide du feu , dont l'Homme seul connaît l'usage, que seul il sait produire et entretenir, notre »spè^sage sont nécessaire- ment dans une dépendance réciproque des plus prochaines : une mâchoire supérieure saillante jette la bouche en avant; des pom- mettes qui élargissent le haut de. la face, remontent les joues et ne peuvent moins que d'agir sur les paupières, et ainsi de quelques autres détails. Mais à ces modifi- cations fondamentales s'en joignenid'autres, qui se rattachent moins immédiatement à la même cause, et qui portent sur le développe- ment proportionnel des parties molles des diverses régions du visage. Il y a ici quelque chose qu'on ne peut mieux comparer qu'aux modifications des traits rattachées par les médecins aux tempéraments individuels. Les divers types humains, sous ce rapport, comme par l'ensemble de leurs caractères physiques, semblent représenter réellement, comme on l'a déjà dit, des tempéraments généraux. Ici des formes faciales légères, effilées, une grande mobilité, comme en of- frent les tempéraments nerveux; là des for- mes lourdes, épatées, qui sortent rarement de leur fixité habituelle, et qui rappellentcer- tains exemples du tempérament lymphati- que, comme nous le verrons bientôt en es- quissant ces faciès qui rendent les aborigènes de deux régions si différents l'un de l'autre, qu'on se demande s'ils appartiennent à une seule et même espèce. 3" Propo7-lions relatives des diverses parties du corps. Les différences générales que nous avons signalées dans les proportions et les formes de la tête sont accompagnées, comme on peut aisément le prévoir, de quelques variations correspondantes dans les formes et les proportions des autres régions du corps. La longueur relative des membres par rapport au tronc dépasse dans certaines races celle que nous rencontrons chez d'au- tres, et le même membre comparé dans deux ou plusieurs race^ ofl'rira des diffé- rences assez constantes dans la longueur proportionnelle de ses divisions principales. VAVx L'avant-bras, par exemple, comparé au bras, se nionlre lanlôl égal à celui-ci, tanlot plus long que lui , et les ditlérences que présente à cet égard le membre supérieur ont paru indiquer un rapprocbeinent entre certaines populations et les premiers Qua- drumanes. Il en est de même des didérentes dimensions que présente le bassin. Nous aurons enfin l'occasion de citer, pour les parties mulles du tronc et des membres quelques particularités qui entrent dans la (aractérisiique ou des types principaux, ou de quelqu'une de leurs subdivisions. 4" La slalure moyenne des peuples varie beaucoup sans doute , toute exajiération a part; mais les différences qu'on remarque sous ce rapport, se reproduisent plus ou moins dans les divers types généraux, et ne contribuent par conséquent en aucune ma- nière à caractériser ceux-ci. On ne peut faire entrer la stature que dans la compa- raison des types nationaux , et ici encore les différemes individuelles dépassent de beaucoup les limites des différences dépeuple à peuple. Il y a des nains et des géants, mais il n'y a ni peuple nain , ni peuple géant, car ce n'est qu'en exagérant beau- coup qu'on a donné la première de ces épi- thètes aux nations hyperboréennes, et la seconde aux Palagons. 5° Syslème pileux Ce système , qui chez l'Homme laisse plus ou moins à découvert une grande partie du corps, offre chez tous les peuples du globe la même distribution. II diffère par son abondance ou sa rareté sur certaines parties, sur la face en parti- culier; il est tantôt fin, tantôt grossier, lisse, bouclé ou crépu et feutré comme une toison , et ces différences sont surtout très remarquables pour la chevelure. Enfin, la couleur varie, comme on le sait, considéra- blement. Parmi ces différences iî en est qui ne comptent que peu ou point dans la ca- ractéristique des races, parce qu'on les re- trouve dans plusieurs de celles-ci ; telle est la couleur, qui dans toutes les grandes fa- milles de l'humanité est le plus souvent foncée ou même noire, et dans presque toutes présente quelques exceptions à celte règle, exceptions plus fréquentes cependant chez quelques populations que chez les au- tres La disposition laineuse des cheveux est plus près de constituer un caractère, et T. XMI. YAR 17 Irouve place dans le portrait physique dit on , des Ossètes , qu'on a considérés comme des- cendants des barbares de race germanique connus dans l'histoire sous le nom d'Âlains. S'il fallait déterminer, non le premier berceau, mais le siège des premiers établis- sements des peuples de type caucasien , les lieux où ces peuples ont commencé leurs grandes vies nationales, avec les diverses civilisations qui les caractérisent et les îut fluences qu'elles ont exercées sur l'homme physique, nous serions conduits par l'his- toire, comme par l'induction rationnelle, à placer ces établissements sur les rives des grands fleuves qui arrosent les heureux pays situés au voisinage de la mer des Indes et de la Méditerranée. Les ethnographes nous montrent là trois antiques familles , d'où semblent dériver, selon Prichard, au moins tous les peuples de notre type, et, peut être, ceux des autres. Au centre, la famille ara- méenne ou sémitique, qui a laissé ses mo- numents les plus anciens dans les vallées de la Mésopotamie; à l'ouest, la race égyp- tienne , qui a prospéré dans la riche vallée du Nil ; au sud-est la rare ariane , établie à droite et à gauche de l'Indus. Ce qui sépare le plus nettement ces trois races , ce sont leurs idiomes : d'une race à l'autre l'organisme des langues diffère au plus haut degré, tandis que les idiomes d'une même race ont, malgré leur diversiié, des caractères frappants d'affinité originelle. A ces premières différences en correspondent d'autres, dans les aptitudes et les disposi- tions intellectuelles et morales. Enfin cha- que race a des caractères physiques plus ou moins déterminés, quoique rentrant dans le même type général. A son tour elle se sub- divise sous le triple rapport des idiomes, des aptitudes et des traits en races nationales , et se trouve soumise à des conditions ejté- 20 VAR rieures de variation , dont les effets ira>er- sent, en quelque sorte, les ditrércnccs plus anciennes et plus générales, et nous per- riieiieni d'entrevoir les causes de celles-ci. a. BACE STBO-ABABE CD SÉMITE. Commençons par la famille qui occupe la position la plus centrale. L'Arabie, la Syrie, la Mé.^opotaniie ont été le siège de ses plus anciens établissements. Plus tard, elle a colonisé quelques parties de l'Afrique. Ce groupe comprend plusieurs nationa- lités distinctes : les unes à peu près ou tout à fait éteintes , les autres parvenues jusqu'à nos jours sans avoir perdu de leur impor- tance numérique. Malgré la diversité de leur état social et de leur genre de vie , les peu- ples syro-arabes portent dans leur langage l'indice de la plus étroite parenté. Toutefois ce môme langage nous indique, par ses dif- férents idiomes, quatre branches principales, qui sont : V la branche araméenne, par- lant le dialecte peut-être le plus ancien , le syriaque, qu'on suppose avoir été la langue d'Abraham et de ses descendants jusqu'à la conquête du pays de Canaan ; 2° la branche phénicienne et cananéenne à laquelle les Israélites, au retour d'Egypte , empruntè- rent l'idiome connu sous le nom d'hébreu ; 3° la branche arabe ; 4*^ celle des Himyarites ou Homérites de Ptolémée , établis au sud de la péninsule arab-que, et qui ont jeté des colonies dans la province abyssinienne de Tugray. Nous n'avons point à discuter ici l'origine de ces diverses nations, les unes sémites, les autres camites. Constatons seulement que toutes paraissent être descendues des régions syro-mésopoiamiennes , et qu'aujourd'hui nous trouvons entre elles le lien d'une même famille d'idiomes et d'un même type physique secondaire. A ce dernier égard cependant, nous n'avons pas tous les élé- ments d'une parfaite certitude ; car, parmi les peuples syro-arabes, il n'en est que deui, les Arabes et les Juifs, qui nous soient bien connus. Nous ne savons rien des caractères physiognomiques des Phéniciens et des peu- plades cananéennes, qui , étant de souche camite , pouvaient difTércr des descendants d'Abrahnm et des î^utres tribus sémites. Les Juifs, aujourd'hui dispersés parmi toutes les autres nations, ont conservé, sans VAR doute, quelque chose de leur physionomie propre; mais, sous la seule influence des circonstances extérieures et du genre de vie, les traits et les autres caractères des peu- pies au milieu desqueU ils vivent depuis longtemps , se sont substitués peu à peu à leur type national. Il n'en est pas de même des Arabes : nous les retrouvons nombreux, et à peu près dans les mêmes conditions que jadis aux lieux qu'ils habitaient ancienne- ment, sans parler des contrées qu'ils ont conquises à des époques plus récentes. L'Arabe, tel que nous pouvons l'observer de nos jours, soit en Asie, soit en Afrique, est vraisemblablement un représentant assez fidèle des races sémites. Du reste sa physio- nomie est caractérislique. Voici le portrait que nous donne Fraser des Arabes orien- taux , tels qu'il les a vus dans la partie orientale de la presqu'île, u Les Arabes pro- prement dits sont, à peu d'exceptions près, plutôt maigres que d'apparence robuste. Les hommes des classes supérieures que nous avons eu l'occasion d'observer, les scheiks et leurs familles, avaient tous le même caractère de figure. Le visage était généralement long et mince , le front peu élevé , avec une protubérance arrondie vers le sommet , le nez aquilin , la bouche et le menton fuyants , ce qui donne au profil un contour arrondi plutôt que droit , les yeus enfoncés, noirs et brillants. Leurs mem- bres, grêles et peu musculeux , étaient pe- tits, surtout les mains, qui offraient , chez quelques uns, une délicatesse presque fémi- nine. » Ce portrait est généralement con- forme aux détails donnés par d'autres voya- geurs anciens et récents , par M. Larrey, par les membres de la Commission scienti- fique de r.Algérie que présidait M. Bory de Saint-Viucent. Toutes les relations que nous pouvons consulter s'accordent à nous repré- senter, comme appartenant à la race arabe, un profil allongé avec élévation notable de la voûte crânienne ; un nez aquilin presque sans dépression à sa racine (ses os propres sont plus longs que dans les autres races }; la ligne des mâchoires un peu rentrantes ; la bouche petite, les dents bien plantées; les yeux logés assez profondément malgré le peu de saillie des arcades sourciiières; puis «les formes générales grêles, élégantes, par con«<'quen( peu de tisru cellulaire et de VAR VAR fjraissp ; des muscles énergiques sous un V'ilume tnédiocre; enfin des sens très aigui- sés, une intelligence éminente, des senli- iiients à la fois vifs, profonds, persévérants, portés en religion jusqu'au plus ardent fa- natisme. Larrey, qui a, plus qu'aucun autre auteur, professé la supériorité de la race arabe sur toutes les autres, retrouvait cette supériorité jusque dans le développement des circonvolutions cérébrales , la consis- tance des nerfs , les caractères de la fibre musculaire, ceux du tissu osseux, le vo- lume proportionnel du cœur. Quelque prononcé que soit le type arabe dans l'ensemble de ses caractères , et quelle que soit sa constance , il ne laisse pas- que de subir des modifications assez considéra- bles sous l'influence de diverses causes plus ou moins faciles à apprécier. Et d'abord, la couleur de la peau varie ici , comme tou- jiturSj avec l'action de la lumière et du cli- mat; elle est généralement plus foncée dans les classes inférieures que dans les autres , et portée même jusqu'au plus beau noir dans certaines tribus nubiennes , sans (ju'il y ait lieu de soupçonner un mélange (!e sang nègre. Plus au nord , et chez les femmes surtout , nous retrouvons le teint des Européens. Des différences assez nota- bles existent, sous ce rapport, dans l'Yémen, çntre les habitants des côtes et ceux des montagnes. « Les femmes arabes des con- trées basses et exposées aux chaleurs, dit Niebuhr, ont naturellement la peau d'uD jaune foncé; mais dans les montagnes on trouve de jolis visages , même parmi les paysannes. « On rencontre aussi quelque- fois des cheveux plus ou moins clairs et des yeux bleus ou gris, chez les Arabes qui ha- bitent des régions tempérées. En revanche , on signale des tribus du milieu du désert syrien , qui ont les cheveux crépus et assez analogues à ceux des nègres. D'autres diffé- rences, portant sur les formes et la stature, se font remarquer entre les Arabes nomades et les sédentaires : les premiers, les Bédau- wis ou Bédouins, Ebn-el-Arab, enfants du désert, toujours err.ints , agiles et très so- bres, sont plus petits, d'une complexion plus grêle que les autres , et toutefois sup- portent très bien les fatigues et les priva- tions de leur genre de vie. L'éuergie du ÉVMème nerveux et de la fibre musculaire supplée chez eux au développement en vo- lume. Les agriculteurs ou Fehias , au con- traire, sont plus grands , et surtout d'une apparence plus robuste. Fuis le genre de vie influe aussi un peu sur les traits, en agissant sur l'expression de la physionomie, qui , chez le Bédouin , est celle de la dé- fiance, et d'un caractère plus ou moins farouche. En résumé, la race syro-arabe ou sémite, représentée aujourd'hui par les Juifs, par quelques débris des Assyriens relégués dans les montagnes du Kurdistan, par les Hy- miarites et leurs colonies africaines, mais surtout p&T les Arabes nomades, qui mènent fidèlement depuis la plus haute antiquité le même genre de vie, nous offre, au milieu de circonstances climatériques assez diverses et qui n'ont de commun que la beauté du ciel, un caractère morphologique prononcé, uniforme , opiniâtre, empreinte originelle d'une beauté incontestable, conservée par une grande énergie vitale, par une force de réaction contre la nature qui a renfermé les modifications de celle empreinte .dans d'étroites limites, et ne l'a jamais laissé disparaître complètement , même chez les tribus dispersées et soumises à l'influence prolongée de nouvelles causes. Et toutefois nous noserions affirmer que la victoire soit toujours restée à cette heureuse nature des descendants de Sem , et que, dans ses alté- rations, leur type n'ait pu quelquefois se perdre jusqu'à disparaître dans les traits d'un type très différent. Si ce fait s'est réa- lisé, pour des familles de vraie souche syro- arabe, et l'on en cite des exemples, il prou- verait qu'il n'est pas de barrières entre les variétés même les mieux caractérisées du genre humain. (3. BACE ARIANE. Les ethnographes groupent sous les dé- nominations de famille Indo-européenne, Japélique, Ariane, de nombreuses popula- tions du type caucasien, répandues des Indes orientales aux limites occidentales de l'Eu- rope , et qui couvrent le plateau de l'Iran, le Turkeslan, l'Arménie, l'Asie mineure, toute l'Europe, quelques points de l'Afri- que septentrionale, sans parler des colonies lointaines qui appartiennent à l'bistoiro moderne de celle race. Quoique composée 22 VAR d't^léments nombreux et aujourd'hui très «livcrsiCés , la famille ariane est une par |(,'s affinités plus ou moins prochaines de ses idiomes, par ses Iradiiions historiques et mythologiques , comme par le caraclère prônerai des nations qui s'y rencontrent. Tandis que les langues sémites , privées d'expressions pour les idées abstraites et métaphysiques, dénoncent des tendances et des habitudes intellectuelles moins spécu- latives que pratiques, en religion plus de tradition et de foi que de philosophie, et en général plus de vérités reçues que de vérités conduises, les idiomes indo-européens nous disent que les peuples qui les partent, ont à côté de la tradition, spéculé de bonne heure sur la nature, sur la divinité, sur 1 hommt Les sciences ont eu chez les Arabes un mo- ment de culture et de progrès, maii "es dans la race ariane qu'elles ont ^r^nd à travers des phases diverses, dans 'outes le» directions, et qu'elles ont atteint la préci- sion , la méthode, l'élévation et la portée philosophique qui les placent aujourd'hui si haut dans l'estime du penseur et de l'homme d'état. Quant à l'état social •! va- rie plus dans la race ariane qu'il na ja- mais varié dans la race syro-arabe. Ici, c'est la société Indoue, divisée en castes infran- chissables et dont la civilisation, longtemps slalionnaire, s'alTaisse dans ses immobiles institutions. Ailleurs ce sont de grandes monarchies conquérantes, ailleurs des ré- publiques démocratiques ou patriciennes , assises sur l'esclavage, puis tout le dévelop- pement plastique de nos sociétés européen- nes modernes, fixant au sol des bandes Jusqu'alors nomades, les disciplinant peu à |)cu par l'église, et par la hiéxarcbie féodale, émancipant ensuite l'homme de l'homme, la faiblesse de la force, pour ne les soumettre qu'à la loi et à la justice sociale, dans toute la dignité de l'être moral, libre et respon- sable. Pour accomplir cette marche ascen- dante, à laquelle elle fera participer peu à peu les autres races , la famille ariane a été placée dans des conditions psychologiques , physiques et géographiques en rapport avec ce rôle. Souple, active, intelligente, se lan- çant volontiers dans l'infini de ses désirs et de l'espace ouver devan. elle, quand elle ne s'est pas abîmée dans le vide et en- sevelie sous les grandeurs écrasantes de ses Y AU conceptions panthéistes , elle a marché de ses steppes improductives vers des terre» plus fécondes, et là tantôt sous une impui» sion, tantôt sous une autre, cherchant sa voie encore inconnue, passionnée par l'art, par le beau, sous le ciel de la Grèce, par la patrie à Rome, elle reçut de la race sémite un ferment nouveau et régénérateur qui , dédaigné par celle-ci , trop humain pour le génie juif, donna bientôt une impulsion puissante aux races de l'Occident. Le chris- tianisme, malgré bien des résistances et de graves altérations, a peu à peu pénétré ces races de principes et de sentiments moraux inconnus du monde ancien, et qui ont con- tribué pour beaucoup à leur supériorité. Le type physique, là où il a tout son ca- ractère; toute sa beauté , en Géorgie , en Perse , en Grèce, est au moins aussi parfait ici que dans la famille arabe. Les formes sont aussi régulières , aussi élégantes dans une race que dans l'autre, mais elles ne sont pas exactement les mêmes. La tête, la face offrent des ovales un peu différents , des traits qui ne permettent pas de confu- sion. En général, le type arabe se distingue par l'ovale plus allongé de la face, le front bieu voûté mais plus étroit et moins verti- cal , le menton plus saillant, les lèvres un peu plus fortes , les oreilles plus grandes , l'œil grand , mais moins découvert. Tout dans les formes de l'Arabe annonce une vie énergique'et rapide. Le type arian a des contours plus arrondis, plus souples, moins décidés. Il semble mieux préparé à subir l'action des modificateurs tant externes qu'internes qui devaient agir sur lui dans les conditions sociales et climatériques si di- verses où se trouvent les nations de cette branche. La partie du cours del'Indus, quiavoisine l'îndu-Cushou Caucase indien, paraît avoir été sinon le berceau, du moins l'une des patries antiques de ces nations. De ce point, de deux districts contigus , seraient partis d'abord, les Indous, qui parlent des dialectes dérivés du Sanskrit, et les anciens peuples de l'Iran et de la Bactriane parlant des lan- gues issues du Zend, idiome qui a de nom- breuses analogies avec le précédent. Indous. Le rameau oriental ou indou s'est avancé du Penjab vers le Gange et vers le sud, en subjuguant ou refoulant VAU «me population plus ancienne, car les indi- gènes du Dekan , qui parlent un dialecte tamoule, paraissent appartenir à cette race vaincue. Les Indous proprement dits, les hommes issus deBrabma, constituent réel- lement un seul et même peuple par la lan- gue, comme par les caractères physiques, malgré leur division en castes, et bien que les castes supérieures, surtout celle des Brahmines, soient plus particulièrement ci- tées pour la régularité des traits et la teinte plus claire de la peau. Ces peuples nous offrent un type de tête tout à fait européen, et d'une belle conformation. On y remarque le prolongement de la région occipitale, le peu de développement des os malaires, une dépression assez ni.irquée entre le front et la racine du nez. Les trait» ont de la déli- catesse ; le nez est étroit dans toute sa lon- gueur, la bouche est petite avec des lèvres minces, le menton, de forme arrondie, est ordinairement marqué d'une fossette; de grands yeux surmontés de sourcils arqués , et bordés eui-mêmes de longs cils , des oreilles médiocre* achèvent ce portrait. La taille est plutôt petite que grande, les for- mes grêles. Les Indous de la plaine sont généralement d'une faible complexion , et l'énergie du système nerveux et des muscles ne rachète pas chez eux , comme chez les Arabes, le peu de développement de ceux- ci. Une nourriture insuffisante et peu azo- tée , un climat énervant expliquent ce genre d'infériorité. Les habitants des mon- tagnes sont, en effet, beaucoup plus ro- bustes et jouissent d'une constitution très différente de celle des Indous du bas pays. Ceux-ci, sous l'influence d'un ciel ardent, se colorent de teintes plus ou moins fon- cées. « Les hommes qui se livrent à l'a- griculture , dit l'abbé Dubois , et qui res- tent toujours exposés au soleil , n'ont la peau guère moins noire que celle des ha- bitants de la Caffrerie ou de la Guinée; mais la teinte de la plupart des Brahmes, ou des personnes qui, par état, travail- lent à l'abri du soleil ou mènent une vie sédentaire, n'est pas, à beaucoup près, si foncée. La couleur des Brahmes est celle du cuivre jaune ou plutôt d'une infusion claire de café; c'est la plus estimée , et les jeunes femmes au teint de pain d'dpice, sont celles qui attirent le plus les regards. « Mais VAR 23 en nous transportant sur des régions plus élevées que les plaines de l'Indostan, nous voyons déjà, dans la vallée de Cachemire, le teint s'éclaircir beaucoup, et plus haut les colonies indbues établies dans quelques cantons de l'Himalaya, nous offrent la peau blanche et les cheveux clairs , blonds ou roux qui caractérisaient jadis plus que de nos jours nos peuples du Nord. Il existe dans un district du Caucase indien, un peuple de même origine que les Indous, les Siah-Pôsh ou Kafirs(in6dèles) des Musulmans voisins, parlant un dialecte dérivé du Sans- krit ; ces Siah-Pôsh se distinguent des Indous du Penjab et des plaines du Gange par la blancheur et l'animation de leur teint, les couleurs claires de leurs cheveux et leur belle et robuste complexion. On dirait un peuple Scandinave. Burnes vit à Caboul un jeune homme de cette nation qui avait des traits d'une régularité rappelant le type grec. Ajoutons que les Siah-Pôsh ont des coutumes et une mythologie différentes de celles des Indous. Branche iranienne. Tandis que les Indous se souviennent d'être descendus du nord- ouest, les Médo-Perses indiquent le nord- est de l'Iran comme la patrie de leurs an- cêtres. Répandus jadis et puissants sur tout le plateau de la Perse et bien au delà , au- jourd'hui leurs descendants, sous le nom de Tajiks , subjugués tour à tour par les Arabes et les Tartares, sont concentrés dans les .villes de cette région et de quelques pays voisins, et forment encore une popu- lation distmcte. Les Tajiks ou Persans prn- prement dits, ont conservé toute la régu- larité des formes que nous remarquons dans les bas -reliefs des antiques monuments médo-perses, et dont rendaient témoignage les auteurs grecs. Une grande stature, un proGl long et vertical, une abondance re- marquable du système pileux, distinguent ce type du type indou, lequel rappelle bien plus, par la variété des traits, ce que nous voyons en Europe. Du reste, vers les régions nord et sud orientales de l'Iran, ce type se modifie plus ou moins; il est moins régu- lier à Caboul qu'à Ispahan , et l'on signale la grande diversité que présentent en gé- néral les Afghans. Ces différences s'expli- quent en grande partie par celles des condi- tions climaiériques, bien plus uniformes ^4 VAR sur le platpaij persuii que dans les régions en pariie uioniagnetises , en partie basses qui avuisiueul les cours ïnoyeD et inférieur de rindtis. Kurdes. Enquitlanlie plateau de l'Iran et l'heureux climat de la Perse, pour entrer à l'ouest dans la région montagneuse du Kur- distan , nous reiicoiitrotis une population demi-barbare biendidérenie desdesiendcints des Médo-Perses, et pourtant aussi de souche ariane. Les Kurdes, en elTet , tels que nous les dépeint le missionnaire Hœrnle, sont des hommes de haute stature, mais aux traits grossiers; leur grande bouche, leurs petits yeux, leur expression sauvage, contrastent avec le beau type persan, remarquable par la régularité des traits, la grandeur de l'œil, une bouche médiocre et bien faite. Arméniens. Redescendons nous, au con- traire, vers le plateau arménien, nous allons retrouver ce beau type de tête , joint à une statureavaiitageuse, dans la population chré- tienne qui représente ici la famille ariane. Les Arméniens sont renommés, en effet, comme leurs voisins du Caucase, par leur beauté physique. Mais ces derniers, comme nous l'avons déjà dit, sont d'origines diver- ses, et les plus beaux, les Géorgiens et les Circassiens, ceux-ci, toutefois plus certaine- ment que ceux-là, sont étrangers à la famille qui nous occupe en ce moment (ce qui, du reste, ajoute à l'importance du rapproche- ment qu'établissent leurs caractères phy- siques actuels entre eux et leurs voisins Arians). Les Arméniens ont des traits plus arrondis que les Persans; leur peau est blanche; leurs yeux et leurs cheveux sont noirs. Comme ces derniers, ils se distin- guent par l'abondance de la barbe, tandis que les Indous joignent à des proportions amoindries, une barbe plus ou moins rare.- A l'ouest de l'Arménie , l'Asie mineure nous offre une population complexe, dont les éléments, mieux isolés ailleurs, se repré- senteront à nous sous de meilleures con- ditions d'étude. Au-dessous et à côté de la race turque, aujourd'hui dominatrice, et qui n'appartient pas par ses origines à la fa- mille ariane, se trouvent entre autres les débris des peuples pelages et celtes qui co- lonisèrent jadis quelques provinces de celte péninsule. Grecs. Les Grecs sont de race ariane. VAR m.iis, selon toute apparence, de tribus di- verses. Aux Pelages s'ajoutèrent les Hellèiics et d'autres encore appartenant aux peupla- des ihraces. Nous n'avons pas à rechercher si, comme le pensent des auteurs d'une grande autorité, tous ces éléments ne se rattacheraient pas à un rameau corjimun de la branche indo-européenne. Les Grecs sont devenus et demeurent, à nos yeux, une na- tion, et celte nation a conservé au moins ses caractères physiques, malgré tous les malheurs d'une décadence sociale qui a fini par plusieurs siècles d'asservissement. En comparant les Grecs modernes avec leurs ancêtres, tels que les historiens, les poêles, la statuaire et quelques têtes osseuses nous les font connaître, nous admirons, chez les premiers, la persistance étonnante d'un type admirableau sein d'une profonde déchéance. La nature a conjuré les effets de la chute' sociale qui n'a cependant jamais été sous l'heureux climat de l'Hellade et du Pélopo- nèse jusqu'à effacer le souvenir des anciens jours. On a cru longtemps que les artistes grecs avaient donné aux têtes de leurs dieux des formes idéales, qui exagéraient beaucoup la beauté des formes réelles. Mais un crâne de la collection de Blumenbach prouve que , sous le rapport des proportions et des con- tours généraux de la tête, l'art était allé ra- rement au delà de la nature; et M. Pouque- ville a retrouvé, dans la Morée, les types inspirateurs de la statuaire antique , eu sorte que la tête de l'Apollon pyihien nous offre une image fidèle et digne d'être con- sultée. La forme subglabuleuse du crâne, l'ample et régulière voussure du front, le profil presque vertical du maxillaire supérieur, le peu de saillie des pommettes, soit en avant, soit sur les côlés, sont les traits principaux du dessin que Blumenbach nous donne dans sa sixième Décade (pi. 51, 1820). De son côté, la statuaire nous fournit les caractères suivants: Front élevé, espace interoculaire assez grand, offrant à peine une légère in- flexion à la racine du nez; ce dernier droit ou faiblement aquilin ; les yeux grands, lar- gement ouverts, couverts d'un sourcil peu arqué; la lèvre supérieure courte; la bouche petite ou médiocre et d'un gracieux contour ; le menton saillant et bien arrondi. VAR M. Pouqneville nous dit des habitants de la Morée qu'ils sont généralement grands et bien Tuits. Il nous vante le port majestueux, l'airimposanl, les formeséléganles, les beaux traits et la physionomie animée des femmes de Sparte, les traits màies, réguliers et la haute stature des hommes. Les femmes du Taygèie ont, dit-il, le portdePallas; la Messénienne se fait remarquer par son em- bonpoint. El ici nous voyons que, sous ses contours généraux , le type grec admet des différences plus ou moins locales. Celles-ci portent surtout sur la couleur des cheveux et de l'iris. Le voyageur, que nous venons de citer, nous parle des beaux cheveux blonds des femmes lacédétnoniennes, de leurs yeux bleus, des cheveux noirs des Messéniennes. En Grèce, ces caractères-là varient, comme nous les avons vu varier dans les Indes, comme nous les verrons varier dans le reste de la famille ariane; et la même variété existait jadis, comme le témoignent les épi- tbètes de ÇavGoî, Ttvppoi, ylavxwnîSti;, etC, très employées par les poêles de l'antiquité. Italiens. La population de l'Italie est issue presque exclusivement de la famille ariane, et se compose, toutefois, de divers éléments très distincts qui sont venus se mêler ou se combattre sur cette belle terre et sous ce ciel admirable. A travers l'empreinte com- mune et mériilionale qui, du pied des Alpes à l'extrémité de la Péninsule, fait reconnaître une 6gure italienne, se laissent facilement discerner, malgré le mélange des peuples, les caractères qui les différencient. Au sud et sur le revers oriental de l'Apennin , se retrouvent les vrais types grecs; au nord, abondent et prédominent les figures gau- loises; dans la Toscane et les contrées voi- sines, on rencontrerait plus d'un descen- dant de ces anciens Étrusques, venus, dit-on, de la Grèce septentrionale, et dont les for- mes pleines, arrondies, un peu lourdes, nous sont conservées sur les couvercles de leurs sarcophages. Enfin la population latine, celle dont quelques bustes des premiers em- pereurs nous ont conservé les traits, a de nombreux représentants dans les contrées de l'Italie occidentale qui avoisinenl Rome et, et les Biscayens Espagnols sont les restes d'une race nombreuse, qui posséda jadis , sous le nom d'Ibères , le midi de la France et une grande partie de l'Espagne, ainsi que les îles voisines , probablement même plusieurs portions de l'Italie. A juger cette race par nos Basques, elle présente à un de- gré éminent, et sans préjudice de son ori- ginalité propre , tous les traits des nations indo-européennes; mais sa langue ne la rattache jusqu'ici à aucune des trois races de type caucasien. II. TYPE MONGOL. A l'est du Gange, au nord de l'Hima- laya et de l'Iran , c'est-à-dire sur la plus grande partie du continent asiatique , le type caucasien fait place à celui que Blu- menbach etCuvier ont proposé de désigner sous le nom de Type mongol. Les nom- breuses populations qu'il caractérise repré- sentent, selon la plupart des auteurs, une grande race; et Cuvier fait descendre celle- ci des hauteurs de la chaîne altaïque, comme les hommes de type caucasien descendaient, à son avis, du Caucase : ce sont là de sim- ples suppositions, que rien ne justifie. Pour nous,^ les Mongols de Cuvier sont un en- semble de nations chez lesquelles nous re- VAR trouvons certains caractères morphologiques et autres plus ou moins prononcés; ils représentent aux yeux du naturaliste, et avant tout autre information, une variété physiognomique déviant dans une direction définie, et à des degrés très divers, du type que nous avons rencontré au point de con- tact des trois continents de l'ancien monde. L'ovale de la tête caucasienne s'altère dans la tête mongole, et donne pour le con- tour de la face une sorte de losange. Ceci tient au développement et à la direction des os malaires et de toute l'arcade zygomati- qiie, qui donne beaucoup de saillie aux pom- mettes et relève les joues vers les tempes. C'est là le trait le plus caractéristique du type que nous étudions. La courbure de l'arcade est telle, que la partie de la tête qui domine celle-ci en prend une apparence pyramidale; en même temps l'angle externe des yeux est relevé et les paupières sont comme bridées et demi-closes parl'élirement qu'elles éprouvewt. Du reste, les dimensions du crâne varient : d'un ovale sensiblement moins long que celui de la variété caucasi- que, le contour vertical contraste sous ce rapportavec celui de la tête nègre. Le front, l'espace interoculaire, sont aplatis ; le nez est plus large, surtout inférieurement, que chez nous; la mâchoire supérieure offre souvent un prognathisme plus ou moins manifeste, et, en général, le système de la face présente un développement proportionnel plus consi- dérable chez les races mongoles que chez les races caucasiennes. Les teintes de la peau sont généralement jaunâtres, plus ou moins claires ou rembrunies, selon les circonstan- ces. Les poils, à quelques exceptions près, sont peu abondants sur le corps, la barbe estfrare; les cheveux, droits, grossiers, sont noirs, ainsi que l'iris. On rencontre plus rarement ici qu'en Europe des yeux bleus et des cheveux blonds. Les peuples qui nous offrent les caractères de la variété mongole forment trois groupes plus ou moins naturels et occupent trois po- sitions géographiques assez bien limitées. Ce sont : 1° le groupe essentiellement conti- nental qui a pour patrie principale le grand pl.'iieau compris entre l'Âliai et l'Himalaya; 2» le groupe des terres boréales; 3° le groupe des régions qui descendent du plateau ver'« l'est et vers le sud, et qui se terminent par VAR 29 les pénin.sules et les Iles baignées par les mers des Indes et de la Chine. Groupe du centre. Les peuples du plateau et ceux qui s'y rattachent, ont peu d'établissements fi\es. La plupart sont comme condamnés à la vie pastorale et nomade par la stérilité du pays qu'ils habitent; leurs hordes, plus qu'à demi barbares, parcourenten tous sens des steppes immenses "ou des déserts interrompus par des lacs salés et par quelques oasis. De leurs demeures primitives, plusieurs de ces peuples sont descendus dans les plaines du nord et de l'ouest, qui ne leur ofl'raient pas de meilleures conditionsde vie. Quelques uns ont, à diverses époques, poussé leurs in- vasions vers le sud, où ils se. sont rendus maîtres de l'Iran ; ils ont fondé plus loin l'empire des Turcs osmanlis; ils ont, enfin, laissé, dans l'occident, de nombreux témoins, ici de leurs conquêtes éphémères, là de leurs antiques établissements. Passons rapidement en revue les principales nations de ce groupe, telles que nous les donnent leurs idiomes: Mongols. Ce sont d'abord les tribus mon- goles. Ces peuples qui se sont rendus célèbres et terribles sous Attila, Gengis et Tamerlan, sont retirés aujourd'hui sur le plateau et dans les montagnes de l'Asie centrale où ils pro- mènent leurs campements. Les Kalmouks, qui représentent très bien l'ensemble de la nation mongole, nous ont été dépeints par Pallas, dans le passage suivant: « Les traits caractéristiques de la physionomie kalmou- qiie sont des yeux obliques, déprimés vers l'angle interne', et très peu ouverts ; des pau- pières charnues; des sourcils noirs, peu four- nis et formant un arc surbaissé; un nez généralement court et aplati vers le front; des pommettes saillantes ; un visage rond et un crâne approchant de la forme sphérique. L'iris est très brun , les lèvres sont épaisses et charnues, le menton court; les dents, fort blanches, se conservent belles et saines jusque dans un âge avancé. Les oreilles sont démesurément grandes et détachées de la tête. » Pallas ajoute que, malgré la généra- lité de cette physionomie, il se trouve des individus des deux sexes qui ont un contour de visage et des traits d'une régularité eu- r"f)éenne. Tongouses. Au nord et à l'est de la Mongo- 30 VAR lie, dans toute la Sibérie orientale, depuis le Jennissei jusqu'à la mer d'Okhotsk, on ren- contre la nation des Tongouses, race distincte, dont la patrie est la Daourie, et qui parle une langue spéciale, rapportée toutefois aux idio- mes turcs et miingois. Une partie de ce peu- ple conserve ses mœurs barbares et noma- des, tandis qu'une autre, connue plus par- ticulièrement sous le nom de Mandchoux, conquérante et maîtresse de la Chine depuis deux siècles, s'est civilisée et compte dans son sein de nombreux lettrés. Les Tongouses nomades ont, au rapport de Pallas, le visage encore plus aplati et plus large que celui des Kalmouks, peu ou point de barbe, et ressemblent un peu aux Samo^èdes. En Chine et sous l'influence de deux siècles de civilisation, les traits de celte race con< serventleurs caractères, toutefois à un moin- dre degré et avec plus d'exceptions indivi- duelles. « Nous avons observé, dit J. Bar- row, plusieurs individus, hommes et femmes, qui avaient la peau très blanche et le teint très fleuri; quelques uns avaient les yeux d'un bleu clair, le nez droit ou aquiiin, les cheveux bruns ; les hommes avaient la barbe très forte et 1res touffue, et ressemblaient beaucoup plus à des Grecs qu'à des Tarla- rcs. » On se demande, en lisant cela, si le voyageur anglais s'était bien assuré que ces beaux individus mandchoux fussent des hommes de race pure, de vrais Tongouses. Turcs. Les Turcs composent une famille de pcupIesdistincledesMongols,etquise trouve répandue aujourd'hui depuis le nord de la Chine jusqu'en Europe. La plupart des Turcs sont encore nomades, et ce sont les tribus errantes de cette grande nation qu'on dési- gne communément sous le nom de Tarlares, désignation que Klaproth, Rémusat, Balbiet d'autres ethnographes recommandent de ne pas confondre avec celle des Tatars, laquelle appartient à des peuples rattachés aux Mon- gols. Parmi les Turcs nomades, on compte les tribus orientales, telles que les Yakouts, les Turcs sibériens, les Kirghiz, les Turco- inans, les Usbeks. Les Osmanlis, fondateurs de l'empire turc et conquérants deConstan- linople, ont des établissements fixes et une ci\ilisation quiremonteàpeuprèsà l'époque de l'hégire. Plusieurs peuplades tartares des gouvernements russes, sont également civi- lisées depuis quelques siècles. Or on remar- VAR que une différence considérable entre les Turcs nomades et les Turcs sédentaires. Les premiers ont conservé le type mongol et ea portent quelquefois les caractères jusqu'à l'exagération; tels sont, par exemple, les Kirghiz, hordes barbares qui errent dans les plaines salées et la région ouralienne, au nord du Turkestan. Un front saillant, des yeux allongés et couverts , un nez très aplati à sa racine, des joues renflées et comme bouffies , une barbe généralement rare, souvent frisée, une petite stature, des formes peu musculeuses font des Kirghiz une nation des plus laides. Les femmes, dit-on, sont beaucoup mieux que les hommes, et même d'une physionomie agréable. Les Usbeks , qui parlent la même langue que les Kirghiz et paraissent leur être alliés de près , mais qui vivent sous un cliniat tempéré, sont grands et bien faits. Tandis que les tribus nomades, depuis les Cosaques aux Yakoutes, nous offrent dans les carac- tères du crâne et des traits de la face le type mongol , les Turcs civilisés, tels que les Tar- tares de Casan, les Osmanlis se distinguent par des formes plus ou moins caucasiennes. Les auteurs qui , à l'exemple de Cuvier, font des Turcs un rameau caucasien sous le nom de rameau scythe ou tartare , attri- buent les traits mongols des tribus noma- des à des mélanges avec les peuples de la Mongolie, et pensent que le vrai type turc est celui des Osmanlis de l'empire ottoman. Mais le petit nombre des vrais Mongols comparé à celui des Turcs nomades qui leur ressemblent plus ou moins par les traits, rendrait cette opinion bien difficile à sou- tenir, si, indépendamment de la différence des langues , l'on ne savait que les Turcs sont, comme les Mongols et les Tongouses, originaires de la haute Asie. Ils descendent d'un peuple puissant et très ancien , celui des Hiong-nu, bien connu des historiens chinois. Le type mongol s'est corrigé, avons-nous dit, chez les Osmanlis. En effet, la tête a pris une forme sphérique, le front s'est élevé et élargi , le nez est droit , sans dé^ pression à sa racine, sans épatement à son extrémité. Toutefois ces têtes turques ne ressemblent pas complètement aux têtes eu- ropéennes; elles s'en distinguent surtout par le relèvement assez brusque de la région VAR occipitale. Chez les Tartares civilisés de la Russie, ce caractère n'existe pas. Doit-on attribuer cette transformation du type mon- gol en type caucasien , aux alliances des Osmanlis avec des femmes de cette dernière variété, ou doit-on y voir, comme M. Pri- chard, un effet de la civilisation? La pre- mière opinion me paraît au moins aussi plausible que la dernière, malgré Tobjection que M. Prichard lui oppose, en. faisant re- marquer qu'en Turquie les grands seuls peuplent leurs harems d'esclaves géorgien- nes ou européennes; les alliances des Turcs ne se réduisent pas à celles qui ont lieu dans les harems. Conquérants d'une popu- lation caucasienne nombreuse, tant en Asie qu'en Europe, les Osmanlis se sont modifiés depuis qu'ils sont mêlés à cette population et qu'ils en disposent. Je crois que M. Pri- chard accorde trop d'influence à la civilisa- tion des Turcs ottomans; elle est relative- ment récente, et je ne vois pas qu'en Chine la même cause , qui agit depuis bien plus ongtemps, ait fait disparaître le type mon- gol. Il faut compter au nombre des nations qui paraissent avoir habité très ancienne- ment la haute Asie , les peuples ongres ou hugriens, nommés quelquefois race oura- lienne. Leurs hordes s'étendaient autrefois jusqu'au sud de la Scandinavie et ont laissé, dans la mémoire des races voisines, des sou- venirs de haine et de frayeur qui attestent des luttes longues et terribles. Refoulés par les peuples germains, ces Hugriens occiden- taux se retirèrent d'abord dans les monta- gnes Scandinaves, d'où ils inquiétèrent long- temps encore, par leurs incursions et leurs brigandages, les habitants de la plaine. Au- jourd'hui ces terribles lotuns ou Titans des sagas du nord , ces ennemis des dieux et des hommes, se réduisent aux Lapons, descendants des Lapps, et aux Finois, dont les ancêtres, sous le nom de Finns, ont laissé leur nom attaché à plusieurs localités, et composent en Finlande, en Esthonie et en Livonie, le fond de la population. Les mêmes peuples se retrouvent ou nomades comme les Lapons , ou sédentaires comme les Finlandais, dans la Russie septentrio- nale, puis nous atteignons au delà de l'Ou- ral les Ostiaks et lesVoguIes, nomades assez misérables, dont paraissent s'être détachés VAR 31 à des époques très différentes, d'abord les peuples précédents , puis plus récemment les Madgyars ou Hongrois , descendant des Ostiaks de l'Oby. Le type mongol est plus reconnaissable chez les hordes nomades que chez les popu- lations civilisées de cette famille hugrienne. Il n'est toutefois jamais aussi prononcé que chez les nations précédentes, et, selon Pallas, les Ostiaks nomades ressemblent plus aux Finois civilisés qu'aux Samoyèdes de l'Oby, qui ont, dit-il, beaucoup de rapport avec les Tongouses. La petite race qui nous oc- cupe paraît avoir quitté de très bonne heure la patrie mongole, comme ses idiomes l'in- diquent, et avoir perdu, loin du centre, une partie de ses traits asiatiques, sans cepen- dant se confondre, civilisée ou non , avec les races dont elle partage maintenant les territoires et, jusqu'à un certain point, les manières de vivre. On peut se faire une idée des modifications auxquelles elle a été sou- mise par les différences de climat et d'ha- bitudes, en comparant les Lapons aux Finois. Anciennement ces deux peuples n'en fai- saient qu'un , et rien n'indique qu'ils diffé- rassent physiquement l'un de l'autre. Au- jourd'hui ce sont comme deux rameaux très séparés, ou pour mieux dire, très divergents, «•ar, on trouverait encore entre eux des in- dices de commune origine, en tout cas des transitions, certains Lapons se rapprochant des Finois et réciproquement. Soumis à l'action d'un climat extrême, condamnés à une vie difficile, précaire, les Lapons sont maigres, petits, assez forts néanmoins et surtout très agiles. Leur tête est proportion- nellement grosse; elle offre avec le crâne rond, les pommettes écartées, le nez large et plat des Mongols, un front avancé, des yeux couverts. Le teint des Lapons est d'un jaune brun, leurs cheveux sont généralement noirs. Les Finois qui jouissent des avantages de la vie agricole sous un climat parcela même moins rigoureux que celui de la Laponie, prennent les belles proportions de leurs voisins les Suédois ; ils sont grands, bien faits, et leurs traits, tout en conservant un caractère de race, se rapprochent beaucoup du type eu- ropéen. En même temps, mieux abril('s contre les intempéries du ciel , les Fifiois prennent le teint clair des Scandinaves; 32 VAR VAR leurs cheveux passent aux nuances blondes et rutilantes , leur iris est généralement bleu ; mais nous devons remarquer que ces dernières niodiflcalions se retrouvent chez des tribus nomades de même race, chez les Osliaks, eiiUe autres. Groupe boréal. Nous venons de voir dans la Tamille oura- lienne le type mongol subissant directe- ment et indirectement, par le ciel et par le sol , l'inlluence des hautes latitudes de la Laponie. L'Asie boréale nous offre de nou- veaux exemples de cette action sur plusieurs nations de même type, mais appartenant à d'autres origines. Les plus célèbres de ces peuples hyperboréens , sont les Samoyèdes et les Esquimaux. Les Samoyèdes erreiu iur les bords de la mer Glaciale, et sont réjan- dus plus particulièrement des deux côtés du grand promontoire Sibérien qui se ter- mine par le cap Nord; mais on rencontre quelques unes de leurs nombreuses tribus assez loin à l'ouest, à l'est et au sud de cette région. Pallas, quia vu les Samoyèdes des rives de l'Oby, les sépare nettement des Ostiaks leurs voisins , comme nous l'avons déjà rappelé, et voici quelques traits du por- trait qu'il en trace. Ces peuples ont, comme les Tongonses, « le visage plat, rond et large, de larges lèvres retroussées, le nez large et ouvert, peu de barbe, les cheveux noirs et rudes. La plupart sont plutôt petits que de taille moyenne , bien proportionnés , plus trapus et plus gros que les Ostiaks. Ils sont plus sauvages et plus remuants que ceux-ci. m Les Samoyèdes sont originaires des con- trées voisines de l'Altaï oriental; leurs tra- ditions et leur langue les rattachent à l'Asie centrale et mongole. Il reste vers le haut pays, ou côté du Sayan , tiea peuplades de même langue , qu'il serait intéressant de pouvoir comparer avec leurs colonies no- mades et ichtbyophagesdes côtes septentrio- nales. Quant aux Esquimaux, leurs principales et leurs plus nombreuses tribus appartien- nent au continent américain; mais comme elles se distinguent des autres peuples de ce continent et se rattachent très directement à des tribus de l'Asie boréale et orientale, c'est ici et à propos du type mongol que nous devons eu faire mention. La tête os- seuse prend, chez les Esquimaux, une forme pyramidale plus prononcée que chez les Mongols de la haute Asie, ce qui dépend du rétrécissement latéral du crâne, l'écart des pomnettes demeurant considérable C'est là un signe de dégradation en rapport avec la grande infériorité morale et sociale de ces misérables nomades. Les yeux sont noirs, petits, dépourvus de vivacité, ou d'une expression sauvage. Crantz nous dit que les Esquimaux du Groenland ont le nez peu saillant, la bouche petite, avec la lèvre iaTérieure plus épaisse que la supérieure. Chez les Esquimaux du continent , Charle- voix signale une barbe épaisse , couvrant presque toute la face. Les cheveux sont or- dinairement noirs, mais quelquefois blonds et toujours longs, grossiers, en désordre; le teint est clair. Il y a ici, à l'inverse de ce que nous avons vu chez les Samoyèdes et les Lapons, des formes trapues, une certaine disposition à l'obésité. La taille atteint à peine 5 pieds. Tout indique chez les Esquimaux des peuples d'origine asiatique , plus dégradés que leurs ancêtres. Nous trouvons sur la côte nord-est de la Sibérie et dans les lies Aleutiennes, des tribus nioins sauvages et mieux douées que les précédentes, qui par- lent des dialectes de la langue des Esqui- maux. Parmi elles sont les Namollos, petits, comme ces derniers, offrant des traits ana- logues, mais s'en distinguant par des mœurs douces. A côté des Namollos, les Tschuk- tschis offrent tous les caractères des vrais Esquimaux, en partagent les mœurs, les superstitions, le dialecte; mais s'en distin- guent par une taille plus élevée. Je ne mentionnerai ici que pour mémoire les Kamschadales, peuple de type mongol, de mœurs grossières, et qui a plus d'un trait de ressemblance avec ses voisins du Nord. Plus au sud , dans les Kuriles et sur le con- tinent voisin, une autre nation très diffé- rente des précédentes réclame de nous une mention particulière. C'est le peuple des Ainos. Leur taille est petite, mais leur visage offre des traits assez réguliers aux yeux d'un Européen , leur système pileux est extraordinairement développé; la barbe tombe sur la poitrine; le cou , les bras, le dos sont couverts de poils. C'est là un ca- ractère tout exceptionnel , surtout chez les VAR peuples (le type mongol. Ce qu'il y a de remarquable encore , c'est que la langue des Ainos a des rapports frappants avec celle des Samoyèdes, et avec celles de quel- ques peuplades du Caucase. Groupe sud-oriental. En descendant du plateau central et des régions septentrionales de l'Asie vers l'est et vers le sud , jusqu'à l'Océan , et passant jusqu'aux îles voisines, nous rencontrons d'heureuses et fertiles contrées, arrosées par de grands fleuves, et dont le sol , le climat, la découpure littorale, favorisent les établis- sements fixes, l'agriculture, la civilisation, les échanges, autant que la nature et le cli- mat du haut pays, et des plaines du nord se montrent contraires aux progrès de l'ét.it social. Aussi, la Chine, l'Indo-Chine et le Japon sont-ils couverts d'une poiiulation nombreuse, en jouissance, depuis un grand nombre de siècles , de tout ce qui fait la prospérité matérielle des sociétés civilisées. Les arts industriels, l'agriculture, le com- merce, la navigation, quelques arts de luxe, les lettres fleurissent dans ces contrées d'ail- leurs régulièrement gouvernées et admi- nistrées. Il y a là comme un monde à part, un monde qui s'est isolé, autant qu'il l'a pu, de nos civilisations occidentales, et qui semble s'être immobilisé depuis longtemps dans une prospérité que n'anime aucun principe de vie supérieur. Il semble que le génie du continent asiatique et des races qui ont reçu son empreinte matérielle fasse là son elTort suprême. Les peuples du groupe sud-oriental sont empreints d'un type mongol parfaitement caractérisé, mais qui s'est adouci à tous égards sous l'action d'un beau ciel, d'un sol prodi- gue de ses biens et d'une condition sociale très supérieure à celle des peuples nomades. C'est là ce que nous offrent à divers degrés les Coréens, les Chinois, les Japonais et les peuples du sud, jusqu'aux bouches du Brah- mapoure et du Gange. Les Coréens tiennent encore aux races nomades par leur langue, tandis qu'ils sontChinois par leur physiono- mie, c'est-à-dire par les nombreux exemples qu'on rencontre chez eux de figures qui se rapprochent davantage du type taucasique. L'obliquité et le peu d'ouverture de la fente palpébrale, l'évasement du nez à sa racine, T. ïlll. VAR 31 r.iplalisscment du front et de la r('gion sou.s- orbitaire, la sailliedes pommettes, la grosseur des lèvres, la roideur des cheveux, la raretéde la barbe, la teinte jaunâtre de la peau, sont encore chez tous ces peuples le fait général-, mais on voit souvent des profils européens, des pommettes eiïacées, des yeux ouverts et horizontaux, de beaux cheveux, un teint rosé. Dans la Corée, ces déviations du type mongol sont assez communes pour avoir donné à Siebold l'idée d'admettre dans cette presqu'île deux races distinctes, supposition que la distribution des deux types dans les mêmes familles contredit évidemment. Du reste, Pallas avait déjà signalé, vers le nord de la Chine, des femmes dont les traits, les cheveux, le teint se rapprocheraient de ce que nous voyons en Europe, et le même fait est signalé par Abel de Rémusat dans les pro- vinces du centre. Au Japon, il parait aussi que le type mongol , bien caractérisé dans l'intérieur des Iles, chez les agriculteurs, se modifie beaucoup chez les pêcheurs et les marins des côtes. Ceux-ci sont des hommes petits, vigoureux, agiles, aux mâchoires saillantes, aux grosses lèvres, avec un nez petit, déprimé à sa racine, mais à profil ar- qué; enfin , leur chevelure a quelque dis- position à devenir crépue, déviation inver.se de celle que nous signalions tout à l'heure. Les peuples de la péninsule indo-chinoise fourniilleni aussi d'exceptions au type ré- gnant, et les traits de ce type se rencontrent même assez rarement tous chez le même individu. On signale, chez ces peuples, le peu de développement et surtout d'énergie des muscles, en même temps que leurs dis- positions à l'oisiveté. Une taille carrée, des membres gros, une main assez forte, distin- guent les Indo-Chinois des Indous leurs voi- sins. Leur bassin est très large. Les cheveux conservent la rudesse qu'ils offrent dans l'ensemble du type mongol. On remarque, dans tout ce groupe de nations plus d'adresse que de force, une grande aptitude pour les ouvrages d'une exécution délicate. III. TYPE AFRICAIN. Le troisième des grands types de la va- riété humaine appartient au continent de l'Afrique. Cette terre brûlante , couverte en partifi 1 de sables arides, médiocrement arrosée , et 3i YAR dont l'Océan n'entame pas la masse com- pacte, élevée en plateau sur sa plus grande étendue, devait imprimer à sa population un caractère général. En effet, tous les peu- ples de l'Arrique, à l'eiception de ceux qui se rattachent historiquement à des races étran- gères, portent une empreinte commune. Mais cette empreinte n'est pas partout éga- lement prononcée; elle se nuance beaucoup, se rapprochant taciiôt du type caucasien, tantôt du type mongol. Déjà nous l'avons vu apparaître en Egypte, chez la race égyp- tienne proprement dite, mais très dominée encore par les caractères caucasiques. Elle se prononce davantage eu Nubie, puis dans le DarTour, dans le Soudan, dans la Séné- gambie; mais elle ne se complète réellement que chez les peuples plus méridionaux, surtout chez ceux de la côte sud-ouest, toute part Taite aux exceptions; enfin, dans l'Arrique australe, quelque chose de mongol vient modifier, dans un autre sens, les traits africains. Ces traits caractéristiques se trou- vent pleinement réalisés chez la plupart des nègres de la côte de Guinée. Le crâne est allongé, étroit aux régions temporales; le maxillaire supérieur s'incline et se projette, ses apophyses montantes sont très écartées en bas, très rapprochées en haut, et laissent peu d'espace pour les os propres du nez, qui se trouvent ainsi refoulés vers le frontal. L'arcade zygomalique offre un écartement latéral assez prononcé, ce qui tient en par- tie ici à la dépression des fosses temporales. Uq nez écrasé à sa racine, épaté, jeté en avant par la projection de la mâchoire; de grosses lèvres couvrant des dents proclives; une mâchoire inférieure assez longue pour s'accommoder à la supérieure; un œil brun, à sclérotique jaunâtre, bien découvert par les paupières; enfin des cheveux courts, crépus, feutrés comme une toison, peu de barbe, composent les principaux caractères estéricurs de la physionomie nègre. Ajoutons que le bassin, en particulier, et le tronc, en général, ont moins de développement en largeur, dans ce type que dans les autres; il y a là comme une tendance vers les for- mes des quadrumanes, toutefois avec une différence marquée entre les deux sexes. Les membres supérieurs sont aussi propor- tionnellement longs; les inférieurs, un peu aiqucs en dedans, se font remarquer par VAR l'élévation et l'aplatissement des mollets, par le défaut de cambrure interne du pied. Enfin les nègres ont la peau douce, fraîche et teinte de nuances plus ou moins brunes ou noires. Leur sueur, dit-on, est d'une odeur forte et spéciale, et leurs parasites se- raient différents des nôtres. La plus grande partie de la population africaine est morcelée en petites peuplades plus ou moins sauvages, menant la vie de clan ou de tribu, à peu près sans industrie, fétichistes, en guerre les unes contre les au- tres, tendant par elles-mêmes à descendre et à s'amoindrir, plutôt qu'as'élever et à gran- dir. Ici les senssont plus exercés que l'intelli- gence; peu d'effort, peu d'initiative, beau- coup d'impressionnabilitéel par conséquent de mobilité, donnent au caractère les quali- tés et les défauts de l'enfance; et cepen- dant on trouve chez ces hommes enfants des instincts de soumission et de fidélité remar- quables, aussi bien que des haines profondes et opiniâtres. Soumise à l'influence des races supérieu- res, rintelligence et la nature morale du nègre se montrent capables, quoi qu'on en ait dit, d'un développement qui ne permet en aucune façon de les soupçonner d'une infériorité native. Le mahométisme a créé , dans le Soudan, des États assez civilisés ; il a relevé, partout où il les a atteintes, les tri- bus jusqu'alors sauvages de ces races, et les Cafres, qui ont conservé des traditions et des coutumes par lesquelles ils se rattachent aux peuples civilisés, jouissent d'un état so- cial plus avancé que les nègres de la côte occidentale. Leurs campements sont des es- pèces de villes très populeuses; ils joignent la culture de la terre au soin des troupeaux ; ils dépassent le fétichisme et conçoivent une divinité supérieure, croient à l'immortalité de l'âme, offrent des sacrifices, pratiquent la circoncision. Les limites de ce travail nous interdisent d'entrer dans le détail de ces nombreuses transitions qui existent entre le type nègre le plus prononcé, entre certaines tribus de la côte de Guinée, et les beaux noirs des rives du Sénégal et de la Gambie (lolofs et Man- dingues), ceux du Soudan (Felatabs), ceux de la Cafrerie et de Mozambique. Mais nous devons une mention particulière à la race la plus méridionale du continent africain, à la VAR VAI\ 35 race hottentote. Ses caractères se partagent entre le type africain et le type asiatique ou mongol .Jadis nation nomade très nombreuse, riche en troupeaux, aujourd'hui peuple mi- sérable, reroulé par ses vainqueurs, les Ca- fres et les Européens, dans les forêts et les déserts des environs du Cap, les Hotlentots sont des hommes de petite taille, teints d'une nuance jaune enfumée, Africains par le prognathisme de la face, l'étroitesse de la tête, la forme du nez et des lèvres, l'aspect laineux de la chevelure. Mongols par leurs pommettes saillantes et leurs petits yeux relevés et bridés à l'angle externe. Les fem- mes prennent avec l'âge un ventre protubé- rant et une masse de graisse considérable sur les muscles fessiers. Les petites lèvres se développent, chez elles, jusqu'à pendre assez bas au-dessous du pubis. On voit, par ce qui précède, que chacun des grands types de la diversité humaine va- rie lui-même considérablement sous l'action des divers modificateurs qu'il rencontre, et qu'il en résulte des tendances et des transi- lions très nuancées d'un type vers les autres, au point qu'il est bien difficile de diviser le genre homme en groupes parfaitement sé- parés. Contentons-nous en ce moment de prendre note de ce fait de tendance qui in cline tour à tour la variété centrale vers l'une ou l'autre des variétés extrêmes, et qui nous montre, en outre, dans les populations de chacun des trois types, des réapparitions en quelque sorte accidentelles et locales des autres variétés. Avant de pousser plus loin iios conclusions , il nous reste à parcourir encore les principaux types que nous ren- controns en dehors des trois continents de l'ancien monde, c'est-à-dire dans l'Océanie et dans les deux Amériques. IV. TYPES OCÉANIENS. A l'Asie indo-chinoise se rattache de la manière la plus directe une population nom- breuse qui, de la presqu'île de Malaca , s'est répandue dans toutes les grandes et petites iles de la mer des Indes jusqu'à la région polynésienne et au voisinage de l'Aus- tralie, occupant le vaste district maritime qui a reçu de M. Lesson le nom de Malai- sie, et quelques archipels voisins, notam- ment celui des Carolines. Les Malais ne sont pas les seuls ni même, semble l il, les plus anciens habitants de ce district; ils pa raissenl l'avoir conquis sur des races refou- lées aujourd'hui dans les montagnes ei que nous retrouvons ailleurs,. 1. Malais. Le type malais dérive évidem- ment du type chinois ou du moins en repro- duit les traiis principaux. C'est ce qu'on voit d'abord pour les crânes, qui ont la largeur, l'aplatissement antérieur des crânes mongols, leurs os malaires écartés, etc., mais avec un prognathisme plus ou moins sensible. L'obli- quité de la fente palpébrale se retrouve ici; le nez est plus ou moins large, les lèvres grosses et saillantes; on remarque, en géné- ral, l'élévation et même souvent la direction avancée du front. Les Malais sont de petite taille, mais bien faits, robustes, avec des membres qui rappellent plus les formes des Indous que celles des Chinois. Ils ont le teint d'un jaune plus ou moins bruni, chez les personnes exposées aux intempéries, et qui pâlit jusqu'au blanc européen, chez les fem- mes qui passent leur vie à l'abri du soleil. Les cheveux ont la raideur et les teintes noires qu'ils offrent dans les races de la haute Asie; rarement sont-ils d'une autre couleur que le noir. L'industrie des Malais, leur activité commerciale les a fait nom- mer les Phéniciens de l'Océanie. 2. Polynésiens. Les habitants des nom- breuses îles de la Polynésie parlent des lan- gues de la même famille que celles de la Malaisie, et cependant nous ne retrouvons plus chez eux les caractères physiques des Malais proprement dits. Il y a même entre les Polynésiens une assez grande variété sous ce rapport, et il parait difficile d'indi- quer un type polynésien. Cependant M. Les- son nous donne les Taïtiens comme les re- présentants de ce qu'il y a de plus général dans la caractéristique de ces peuples frères. Soit qu'on considère les crânes, soit qu'on ait égard à la tête revêtue des parties molles, nous trouvons ici de beaux traits, un beau développement du front, en un mot, ce qui distingue le type européen ; si ce n'est que la face serait proportionnellement un peu forte, le nez un peu large, la mâchoire su- périeure et les lèvre? sensiblementsaillantes, corn )arés aux beaux exemplaires de la variété caucasique. Les insulaires des Marquises, avec IpsTnr- ticus, sont les mieux partages pour tout 36 VAR l'ensemble (Je la laraclérislique. Les uns et li-s autres sont grands, bien faits, d'une physionomie agréable ; celle des Taïiiens est, ■ au rapport de M. Lesson, empreinte d'une (grande douceur. La peau est d'un brun oli- \àtre, peu foncé chez les femmes. Leurs dieveux sont le plus souvent noirs, quelque- fois bruns ou même plus clairs, et même les enfants sont assez ordinairement blonds. Les habitants des Marquises portent, en gé- néral, la barbe très longue. Les Polynésiens de l'archipel d'Hawaii ou Sandwich ont des formes moins belles que les précédents. La coupe des yeux est plus mongole, le nez plus épaté, les lèvres plus saillantes et plus grosses, et, chez les (,'rands, on remarque des cheveux courts et «repus , avec un teint assez foncé, même dès la naissance. On dirait que ces îles renfer- ment deux races; car le peuple diffère des chefs par une taille petite et des formes grêles, aussi bien que par des cheveux lisses et UD teint jaune. Les habitants des lies Tonga sont de grande taille, plus robuste qu'élégante; mais ils ont des traits plus européens que les précédents; les nez romains ne sont pas ra- res chez eux, elles lèvres n'ont, en géné- ral, qu'une médiocre épaisseur. Leurs che- veux sont droits, grossiers, quelquefois frisés ou crépus. Somme toute, les peuples qui, du conti- nent asiatique, leur patrie d'origine, se sont répandus d'abord dans les grandes îles dé- pendantes de ce continent, puis dans la ré- gion tout à fait maritime de l'océan PaciD- qiic, peuples qui parlent des idiomes de même famille et auxquels il faut joindre les habitants de la Nouvelle-Zélande, nous of- frent, dans leurs traits, un double caractère. D'une part, ils font retour du type mongol vers le type caucasien, sans toutefois attein- dre celui-ci; puis ils mêlent souvent à leur physionomie quelque peu du prognathisme que nous avons vu chez les nègres d'Afrique et que nous allons retrouver chez d'autres habitants de la Malaisie et chex ceuz des terres australes. 3. Nègres océaniens. Depuis les îles Anda- nian, dans le golfe de Bengale, jusqu'aux premiers archipels polynésiens qui suivent, à lest, la Nouvelle Guinée, en comprenant la péninsule malaise, les Philippines, etc., on VAR rencontre des peuplades noires, aux cheveux courts et laineux, au nez épaté, aux grosses lèvres, aux mâchoires avancées, en un mol, aux traits nègres. En général , ces races prognathes vivent à l'état sauvage, dans les régions écartées et montagneuses. Une des Philippines en possède un nombre prédomi- nant, qui lui a valu le nom d'île des nègres. Si, par leur physionomie, les nègres péla- giens se rattachent aux races africaines, ils s'en séparent nettement par leurs langues, qui sont malaises et polynésiennes. Aucune tradition ne permet de remonter à l'origine de ces tribus, parmi lesquelles on observe beaucoup d'hommes de très petite taille, et en général des formes grêles. Les habitants à peu près détruits de la terre de Diémea sont bien voisins de ce type. ■4. Alfourous , Papous, Australiens. Les grandes Iles de l'océan Indien, la Nouvelle- Guinée, l'Australie nous offrent encore des races assez différentes des précédentes et des Malais, mais qui se ressemblent par un pro- gnathisme plus ou moins remarquable. Telle est d'abord la race des Alfourous ou Hara- forus. Des pommettes saillantes, un nez épaté, des dents très proclives, de gros yeux, des membres grêles, disproportionnellement longs, des cheveux longs, abondants, lisses^ une barbe roideel épaisse, la peau d'un noir n:n sale, teissontles détails du portraitque nous trace M. Lessoii de quelques Alfourous de la Nouvelle-Guinée qu'il a pu observer. Des caractères assez analogues se retrou- vent chez les habitants de la Nouvelle-Hol> lande, race misérable donlPéron et Lesueur nous ont donné de bons spécimens. Mais pour assurer que les Alfourous et les Austra- liens forment une même race, il faudrait tout au moins savoir si les divers peuples réunis sous ces dénominations parlent des idiomes de même origine. Quant aux Papouas, à cette population singulière delà Nouvelle-Guinée et de quel- ques îles voisines, qui se fait remarquer par une énorme chevelure frisée, c'est une race mixte qui provient d'un croisement des Ma- lais avec des nègres pélagiens, lesquels sont aussi désignés quelquefois, mais à tort, par ce même nom de Papouas. ' On voit que, si les Polynésiens nous of- frent un retour du type extrême de la haute Asie vers le type moyen des peuples dEu- VAR rupe, les peuplades iiirérieures de la Mulaisie et de l'Australie dérivent, à divers (iet;rés, vers les traits et les formes des Africains, et que quelques unes poussent la ressemblance jusqu'aux caractères de la chevelure. Toutes ces races prognathes sont descendues à la condition sociale la plus misérable. V. TYPES AMÉRICAINS. Il nous reste, pour achever la revue des principales variétés humaines , à jeter un coup d'oeil sur celles que nous offrent le nouveau continent et les terres qui s'y rat- tachent. Déjà nous avons pénétré dans les coutrées boréales de l'Amérique, en sui- vant, d'une rive à l'autre du détroit de Behring, les peuples de type mongol qui habitent ces hautes latitudes. Déjà les Es- quimaux nous ont introduits dans un monde différent du monde asiatique, et leur lan- gue, plus que leurs traits, annonce une nouvelle famille de races. Avançons-nous maintenant sur les régions plus méridio- nales , et cherchons à saisir et la physio- nomie générale et les principales différences des races dites indigènes, de ces peuples au- jourd'hui sauvages, réduits à la vie de tribu, dépossédés, refoulés par les émigrauts euro- péens dont ils refusent la civilisation, et qui finiront par disparaître, après avoir connu jadis un état prospère, et en laissant le sou- venir de plusieurs nations anciennement civilisées et florissantes sur cette terre qui ne demande qu'à prodiguer ses dons. Il existe, sans doute, entre les divers peu- ples des deux Amériques des indices de res- semblance et de rapprochement qui compo- sent le caractère général de la population du nouveau continent, comparée à celles des autres parties du monde. Mais le premier regard jeté sur ces peuples n'aperçoit que leur diversité, je dis leur diversité physique, celle qui doit le plus nous occuper, comme naturalistes. A. Type nord-américain. Les tribus qui, du Canada a la Louisiane, et des Alleghany aux montagnes Rocheuses, sont répandues dans les contrées voisines des lacs ou arrosées par le Mississipi et ses affluents, sont diverses par leurs langues et sous tous les autres rap- ports, mais nous offrent cependant un pre- mier type de variété qu'on peut reconnaître à première vue, malgré ses modihcatiuns. VAR 37 La télé osseuse est un peu pyramidale par la direction des parois du crâne, à partir des arcades sourcilières en avant, des bosses pa- riétales sur les côtés, de la protubérance oc- cipitale en arrière. L'occipital est aplati au- dessous de celte saillie, renflé latéralement. L'arcade zygomatique conserve un peu de l'excès d'écartement latéral qui frappe chez les peuples de type mongol. Les fosses na- sales sont grandes, et tout y indique un large développement de la surfac« olfactive. L'ar- cade maxillaire supérieure est avancée, et toutefois les incisives n'ont pas de procliviié sensible. La mâchoire inférieure, assez forte, forme de ses deux branches, non un angle prononcé, mais une courbe. Un nez plus ou moins arqué, grand, sail- lant, est le trait le plus frappant de ces Indiens de l'Amérique septentrionale. Leurs yeux sont, en général, plus longuement que largement ouverts, et ne paraissent pas grands. Un teint généralement cuivFé, des cheveux plats, noirs, quelquefois chatoyants, une barbe peu fournie, achèvent le portrait de ces hommes désignés souvent par le nom de Peaux-Ruuges. Parmi eux se distinguent lesCherokoës, de la confédération des Crecks, et dont on vante la stature avantageuse, l'expression martiale, la beauté dans les deux sexes. Sous l'influence du christianisme, le peuple que nous venons de nommer est entré dans une voie de développement oîi il a fait déjà de remarquables progrès. Plus au nord que lui, les Iroquois , les Algonquins , sont mis au rang des belles tribus de ce type. La plupart des Indiens de l'Amérique sep- tentrionale sont demeurés réfractaires à la civilisation, et mènent une vie qui réduit chaque année leur nombre par la maladie, l'intempérance, les guerres acharnées, etc. Leur caractère est farouche, indépendant, morne, réfléchi, opiniâtre. Tout semble in- diquer chez eux , d'accord avec leurs tradi- tions et les nombreux tombeaux trouvés diins ces contrées, la décadence et comme le sou- venir d'une ancienne prospérité et d'une puissance qui s'irrite encore de sa défaiie. Ce ne sont pas , comme le croyait Chaleiiu- briand, les qualités naïves du sauvage enfant qui s'élance vers l'avenir, ce sont plutôt les derniers efforts d'une énergie qui suc- combe. Ou ne doit pas exagérer l'unité du type 38 VAR que nous venons de décrire. Celle unité laisse place à de nombreuses variations nationales et individuelles. Quelquefois, comme chez certaines tribus Sioux, décrites par M. Cate- lio, le profil donné par le front et le nez est arqué au point de former une ligne semi- lunaire; d'autres fois, nous rencontrons un nez à peu près droil (Cherokoës); d'autres fois encore, une face large, à joues rebon- dies. Puis les teintes de la peau offrent de nombreuses nuances entre le rouge tuile et l'olivâtre; elles pâlissent même beaucoup dans les cantons élevés des montagnes, et les cheveux deviennent souvent alors châ- tains ou même d'un blond jaunâtre. Un fuit de variation assez singulier est celui que nous signale M. Catelin pour les cheveux, chez les Mandans : beaucoup d'individus des deux sexes, les jeunes aussi bien que les vieux, offrent des cheveux d'un gris argenté et, avec celte teinte, la chevelure prend un caractère de roideur et de grossièreté Au delà des montagnes Rocheuses, nous retrouvons, dans le district de l'Orégon et plus au nord, des Indiens qui se rattachent à la grande famille de l'est, mais qui se montrent assez modifiés dans leurs formes et leurs teintes. Je ne parle pas de l'aplatisse- ment de la tôle, qu'on observe chez plusieurs de leurs tribus, et qui leur a valu le nom de Tclrs- Plates; c'est le résultat tout artificiel d'une compression exercée pendani la pre- mière enfance. Mais les traits, les formes, en général, prennent ici plus de rondeur et de masse, et en même temps le teint s'édair- cit proportionnellement à l'élévation de la latitude. Les peuples dont nous parlons jouissent d'un climat tempéré par les vents chauds et humides de l'océan Pacifique; ils vivent de pêche, cultivent le sol, ont, en un mot, une vie plus sédentaire que les tribus de l'autre versant. Californiens. Mais plus au sud , dans la Californie, nous rencontrons une terre aride, pierreuse, qu'un soleil ardent ne par- vient qu'à dessécher, et les caractères phy- siques des habitants nous offrent un type nouveau. Un front bas, des yeux enfoncés, un nez court, déprimé à sa racine, élargi à sa base, des pommettes saillantes, une bou- che assez grande, des lèvres épaisses, enfin une peau noirâtre avec des cheveux longs et plats, et quelque peu de barbe, composent VAR une physionomie qui se rapproche et s'éloigne tour à tour du type éthiopien. C'est comme l'empreinte d'un climat africain sur une po- pulation qui en avait déjà reçu une autre. Les Californiens nous sont donnés comme une race affaissée, sans développement, sans énergie. Elle offre surtout ce caractère dans la Péninsule, et se relève un peu physique- ment et moralement, au nord, dans la Nou- velle Californie. Races mexicaines. Une race venue des régions que nous venons de parcourir et qui, dans une suite de migrations, a porté suc- cessivement les noms de Toltèques, de Chi- (himecas, d'Aslèques: une race dont la lan- gue a des affinités frappantes avec quelques unes de celles des tribus de l'Orégon, s'est établie et a fondé jadis un empire puissant, une civilisation remarquable sur les plateaux du Mexique. Aujourd'hui ce n'est plus qu'un débris qui accuse les violences de la con- quête espagnole. Ce pays était habité plus anciennement encore (car la première inva- sion toltèque ne remonte qu'au vu* siècle de notre ère) par d'autres races, d'autres peu- ples, les uns barbares, les autres ayant un certain degré de civilisation attesté par de nombreux monuments. On cite les Olmccas comme une nation civilisée de cette première époque, et les Othomis comme une peuplade barbare, remarquable par le caractère mo- nosyllabique et les affinités indo-chinoises de sa langue, caractère qui indiquerait une ori- gine asiatique. Il est bien difficile de retrou- ver la trace distincte des diverses populations qui se sont succédé ou qui ont eu simul- tanément leurs établissements dans les contrées limitrophes des deux Amériques; quelques unes peut-être ont, comme le pensent plusieurs auteurs, peuplé le con- tinent méridional et les Antilles , ce qui indiquerait le nord et l'est comme la route des navigations de toute l'antique popula- tion du nouveau monde. Ce qui reste de ces passages, de ces établissements, en un mot, de ces nations barbares ou civilisées qui ont occupé le Mexique et la grande chaussée méridionale jetée d'un continent à l'autre, c'est un nombre assez limité d'indigènes, les uns sédentaires , habitant les villes ou cul- tivant le sol ; d'autres, nomades et chasseurs indépendants. Les Mexicains sont généralement d'une VAR taille avantageuse, bien proportionnée. Ils reproduisent assez bien, semble-t-il, le type des Indiens de POrégon. Les portraits des anciens Aslèques nous ofTient un front dé- primé, qui rappelle les têtes plates obtenues artiGciellement par les tribus du Nord pour exagérer, sans doute, uue forme considérée par ces peuples comme un caractère de beauté. Les cheveux ont les mêmes couleurs et la même rudesse que chez la plupart des peuples mongols et américains ; la barhe est peu abondante. Quant à la peau, elle offre une teinte olivâtre, qui s'éclaircil beau- coup chez les femmes des villes. On assure qu'il n'est pas de nation chez laquelle on trouve moins de personnes contrefaites que chez les Mexicains. Les anciens Mexicains conservaient, au milieu de leur civilisation avancée , un caractère de cruauté qui se montrait dans leurs guerres et dans leurs cérémonies religieuses. Ceux d'aujourd'hui se montrent graves , taciturnes , attachés opiniâtrement à leurs coutumes. Types et i-aces brasilio- g uar antennes. La grande plaine qui , du versant oriental des Andes péruviennes, s'étend jusqu'à l'océan Atlantique , arrosée par les deux grands fleuves de l'Orénoque et des Amazones , est peuplée par un groupe de peuples indigènes auquel M. d'Orbigny a donné le nom de race brasilio-guaranienne; il comprend les Caraïbes, les Guaranis, les Tupis et les Bo- tocudos. Les caractères de cette race sont donnés comme suit par l'auteur précité : « Couleur jaunâtre; taille moyenne; front non fuyant; yeux souvent obliques, tou- jours relevés à l'angle extérieur. » Ce type rappelle beaucoup le Mongol , et la ressemblance est surtout assez frappante chez les Botocudos et les Caribes ou Caraï- bes. Le nez n'est plus celui des Américains du nord; il est court, mais moins large et plus saillant que celui des Chinois. La barbe est rare. Les Guaranis, répandus dans tout le Pa- raguay, ont été en partie convertis au chris- tianisme, ou plutôt baptisés, enseignés et civilisés par les missions des jésuites; celte partie delà famille brésilienne s'est montrée plus disciplinable que les autres. Les Botocudos , au contraire, farouches anthropophages, ont résisté plus longtemps, et c'est très récemment qu'on a pu arra- VAR .^0 < hcr quelques unes de leurs tribus à leur vie errante et à leurs mœurs sauvages. On connaît les singuliers ornements en bois que ces peuples s'implantaient dans la lèvre inférieure. M. A. Saint-Hilaire nous a dit que les Botocudos qui rencontrent des Chinois dans les ports du Brésil les désignent comme leurs oncles. Les Caribes ou Caraïbes , maîtres autre- fois des petites Antilles, ne sont plus repré- sentés que par des peuplades continentales, qui se trouvent surtout près des rives de l'Orénoque et dans la Guiane. Ceux des An- tilles étaient cannibales , et leur nom était devenu synonyme d'anthropophages. Les Caribes sont , au dire de M. de Humboldt , les hommes les plus robustes et les plus grands du globe après les Patagons. On a longtemps cité les crânes caraïbes pour la singularité de leur forme ; c'était encore ici le résultat d'une pression exercée dans l'en- fance, coutume plus répandue qu'on ne le croit généralement, car elle existe même dans quelques uns de nos départements , comme nous l'a montré M. Foville. Race pampéenne. M. d'Orbigny a réuni sous ce nom de nombreuses tribus répan- dues à l'est de la grande Cordillère, depuis le Paraguay à la pointe du continent, les l'rties nomades, les autres stationnaires, et, jusqu'à un certain point, civilisées sous l'in- fluence des missions. Des formes larges , massives, quelquefois athlétiques; une tête forte, ronde; un front peu développé; un nez un peu gros et épaté ; une bouche grande, bordée de grosses lèvres ; des yeux petits , l'angle palpébral un peu bridé en dehors, composent une physionomie typique assez générale chez ces nations. Cependant d'Azara nous peint les Abipones du Chaco comme se rapprochant du type européen , et offrant de beaux traits, un nez à peu près aquilin, des formes assez bien dessinées, en même temps qu'une nuance plus claire que la généralité des autres Pampéens. Parmi ceux-ci se distinguent les Patagons, nomades équestres des pampas et des plaines arides , la plupart de haute stature, aux membres robustes , annonçant par leur physionomie un courage farouche, une indépendance de caractère et des mœurs qui repoussent la civilisation ; tandis que, plus au nord, les Cbiquiios, habitants d'un pays moins uni, 40 VAR plus arrosé et plus boisé , ont une vie plus sédentaire, un caractère sociable, et ont accepté le catholicisme. Leur bouche est mieux formée que celle des Patagons. Les habitants de la province de Moxos , vivant surtout de pêche, dans un pays plat, souvent inondé, ontconservéplusdecoutumes païen- nes et d'indépendance que leurs voisins les Chiquiios, et se rapprochent physiquement davantage des tribus des pampas; ils sont un peu plus grands et un peu moins informes de corps que les Chiquitéens. En un mot, cette race du Sud varie, comme toutes les au- tres, avec les conditions de vie que lui ont créées les différences du sol; mais cette va- riation n'efface pas son type général. Race ando-péruvienne. M. d'Orbigny éta- blit cette race comme variété distincte, et la caractérise par la phrase suivante : « Cou- leur d'un brun olivâtre plusou moins foncé; taille petite; front peu élevé ou fuyant; yeux horizontaux, jamais bridés à leur angle externe. » Parmi les peuples de race ando- péruvienne, les uns habitent les hautes régions de la Cordillère, des plateaux de 3 ou 4,000 mètres d'élévation , ou les forêts des montagnes elles-mêmes; d'autres par- courent ou les pentes du versant oriental vers la Bolivie, ou les côtes et les lies jetées a la pointe du continent comme des fragments détachés de celui-ci. Dans toutes ces stations les Ando-Péruviens présentent, comme les précédents, mais avec des variantes particu- lières et à divers degrés, ce même caractère de prédominance des formes élargies, que nous avons déjà signalé chez les autres peuples de l'Amérique méridionale. Les Incas ou Quichuas et les Aymaras sont deux nations péruviennes remarquables par leur civilisa- lion, et dont la première, conquérante de la seconde, doit peut-être à celle-ci une partie de son culte et de ses arts. Quoi qu'il en soit, ces deux nations, quoique distinctes par leurs idiomes , nous offrent la plus grande ressemblance physique et morale : mêmes coutumes, mêmes aptitudes intellec- tuelles , mêmes industries , même costume. Ce ne serait pas la première fois que le vain- queur devrait au vaincu son éducation mo- rale et sociale; et d'ailleurs, selon toute probabilité, ici les origines étaient commu- nes, quoique de dates différentes, comme r^iir nos deux races ccliiques. « Les traits VA P. des Quichuas , nous dit M. d'Orbigny, «ont bien caractérisés, et ne ressemblent en rien à ceux des nations de nos rîfces pampéenncs et brasilio-guaraniennes; c'est un type tout à fait distinct, qui ne se rapproche que des peuples mexicains. Leur tête est oblongue d'avant en arrière, un peu comprimée laté- ralement; le front est légèrement bombe, court, fnyant un peu en arrière ; néanmoins le crâne est assez volumineux , et annonce un assez grand développement du cerveau. Leur face est généralement large , et , sans être arrondie, son ellipse approche beaucoup plus du cercle que de l'ovale. Leur nez, re- marquable, est toujours saillant, assez long, fortement aquilin , comme recourbé à son extrémité sur la lèvre supérieure : le haut en est renfoncé, les narines sont larges, épa- tées, très ouvertes; la bouche est plutôt grande que moyenne, sans que les lèvres soient très grosses ; les dents sont toujours belles, persistantes dans la vieillesse; le menton est assez court sans être fuyant. Leur physionomie est, à peu de chose près, uniforme, sérieuse, réfléchie, triste même , sans cependant montrer d'indifférence. Les sensations se peignent rarement à l'exté- rieur. L'ensemble des traits reste toujours dans le médiocre ; rarement voit-on chez les femmes une figure relativement jolie; néanmoins elles n'ont pas le nez aussi sail- lant et aussi courbé que celui des hommes. » Les singuliers crânes trouvés à Titicaca , et qui rappellent ceux des Caraïbes de Saint- Vincent par l'extrême aplatissement du front, et parla projection de la face au devant de la boîte cérébrale, sont encore des résul- tats de la coutume si répandue de comprimer la tête des enfants pour lui donner telle ou telle forme réputée belle. M. d'Orbigny fait remarquer que ces têtes se trouvant sur- tout dans les tombeaux des chefs, rien n'au- torise à penser que leur déformation artifi- cielle ait exercé une influence fâcheuse sur l'intelligence. Les nations péruviennes sont entrées dans l'église catholique et continuent le genre de vie de leurs ancêtres, s'occupant essentielle- ment du soin des troupeaux et de l'agricul- ture. Race araucanienne. Cette race , consi- dérée comme un rameau de la précédente , s'en sépare néanmoins par ses caractères VAR physiques autant que par la r(*si5(ancc qu'elle a toujours opposée à la civilisation. Elle habite les andes du Chili et les plaines de l'est , et s'étend du 30" det:ré de latitude sud jusqu'au voisinage de la terre de Feu , dû nous trouvoiîs la dernière raie ou nation du nouveau monde, les Pécherais. Les Araucanosont, avec la grosse tôte, et le visage rond des Américains du Sud , les pommettes hautes et saillantes, le nez court et épaté, la bouche grande, bordée de fortes lèvres. Malgré l'écartement des os malaires, les yeux ne sont pas sensiblement relevés à l'angle externe. La couleur de ces monta- gnards nomades et guerriers est un peu moins foncée que celle de leurs voisins ; on assure même que quelques unes de leurs tribus sont blondes et d'un teint clair Quant aux Pécherais de la terre de Feu et des îles voisines, ce sont encore des hom- mes de même type, sinon de même rare que les précédents. On a beaucoup parlé de leur extrême maigreur, mais elle n'est pas aussi générale qu'on l'a dit; c'est, d'ailleurs, une conséquence du pauvre régime de ce peuple ichthyophage, à peu près sans industrie, errant d'une Ile à l'autre sur de misérables canots; réduit, pour toute arme de pêche et de chasse, à des dards armés de silex, et su- bissant enfin tous les effets directs et indi- rects d'un climat rigoureux. Leurs traits sont ceux des Araucaniens; mais leur ex- pression , loin d'être farouche , a beaucoup de douceur, et annonce une bienveillance que leur conduite ne dément pas. Indépendamment des affinités que l'étude des idiomes américains a permis de saisir entre les peuples du nouveau continent, et qui semblent rattacher l'Indien du Canada, peut-être même l'Esquirnaux et le Groën- landais, au Pécherai de l'extrême sud, il se- rait peut-être possible de suivre , à travers la variété si frappante des types septentrio- naux et méridionaux , une suite de transi- tions qui conduiraient au moins des formes allongées , et du visage haut et arqué de l'Indien peau-rouge, aux faces rondes et éta- lées des races pampéennes et ando- péru- viennes. Mais ce que nous disons des différences qui diversifient la population de l'Amérique, nous avons vu que nous pouvions le dire de VAU 41 bien d'autres, et ceci nous amène à l'appré- ciation de cette variété de types dont nous venons de donner un rapide aperçu. CeKc appréciation peut se résumer datis quelques propositions générales, seule forme qui nous permette de compléter cet article en en res- pectant les limites obligées. 1° Les types principaux sont évidemment dans un rapport intime avec les circon stances des terres habitées par eux, avec la physionomie et les caractères de chaque continent. La masse du continent oriental de l'Asie offre son type propre , le type mongol ; celle du continent africain ou méridional a le sien. Entreccs masses, à leur point de contact et dans le rayonnement immédiat de celui-ci, nous rencontrons co type caucasien qui, sans participer aux traits dislinctifs des deux précédents, semble appartenir au premier berceau des migra- tions des peuples, et qui s'est répandu et con- servé dans les contrées à climat plus ou moins tempéré, lesquelles, mieux découpées que les précédentes, réunissent, mieux aussi que les grandes masses , les conditions de conservation et de progrès. 2° Les types tendent à se reproduire, sinon dans l'ensemble de leurs caractères, du moins dans leurs traits les plus saillants sur des points du globe très éloignés les uns des autres, et sans qu'on puisse soupçonner là unfaitde filiation direct. C'est ainsi que les Nègres océaniens rappellent dans les îles de la Malaisie la physionomie éthiopienne, et que dans plusieurs des archipels polynésiens nous voyons reparaître les traits réguliers de notre type. Il suit de là que les populations empreintes d'un type commun ne représen- tent pas nécessairement des races propre- ment dites, c'est-à-dire, des groupes de même souche, qu'il y a une diflérence a établir entre la race et la variété; et nous savons de plus que certaines races ont pu échanger avec le temps les traits d'une va- riété contre ceux d'une autre. Les races polynésiennes en sont encore un exemple , car en tant que races, elles se rattachent aux peuples de la Malaisie; on se rappelle aussi que les Turcs osmanlis ont pris la physionomie caucasienne. 3" D'un type à l'autre, il y a des transitions graduées, et dans chaque type les divers ca- ractères s'effacent ou se prononcent tour à b 42 VAR tour, de manière à produire de très nom- breuses variétés, qui vont jusqu'à reproduire quelquefois sur une certaine échelle les traits d'un autre type. On cite des tribus arabes portant le type nègre, plusieurs peu- ples nègres du Soudan et de la Sénégambie reprenant le proûl européen, et dans la limite des différences individuelles , on rencontre de nombreux exemples de ces échanges. 4" En analysant les caractères dislinctifs des types, nous n'en trouvons aucun qui se lie d'une manière nécessaire aux autres dans l'ensemble des faits. C'est dire que nous n'en trouvons aucun qui ait une fixité comparable à celle des caractères spécifiques, car quelque insignifiant que soient quelque- fols ceux-ci, au point de vue physiologique, ils ont une valeur réelle comme empreinte, et lors même qu'ils s'effacent plus ou moins, ce n'est jamais pour faire place aux carac- tères d'une espèce voisine. Les grandes va- riations de l'Ane et du Cheval sous l'influence de l'Homme n'ont jamais amené un échange de caractères entre ces deux espèces. 5" Aucun des traits caractéristiques des races humaines ne correspond aux carac- tères spécifiques qui nous guident dans la détermination des espèces de Mammifères, et tous rentrent dans la catégorie de ceux que nous observons d'une race à l'autre dans la même espèce animale. 6° Si nous ajoutons à ces données , que nous regrettons de ne pouvoir développer, comme quelques unes le réclament, le fait de la présence dans le genre Homme de races métis indéfiniment fécondes, et d'une fécondité souvent plus grande dans le croi- sement des individus de types différents que dans l'union des individus de même type; si nous plaçons ce fait physiologique en face de l'impuissance des espèces animales les plus voisines à produire une lignée mixte, nous obtiendrons la conclusion sui- vante : le genre Homme ne constitue qu'une seule espèce, et sa diversité reste dans les limites d'une seule et tncme nature. Celte diversité n'en dcn)eure pas moins un objet du plus haut intérêt pour le natu- raliste et pour le philosophe, par les ques- tions d'étiologie qu'elle soulève, aussi bien que par ses rapports avec l'histoire et par les lumières qu'elle peut lui prêter en plusieurs VAR cas. Il y aurait là beaucoup plus à dire que nous ne le pouvons aujourd'hui, et surtout beaucoup plus à faire que ce qu'on a fait jusqu'à ce jour; nous ne sommes qu'aux abords de ce grand sujet d'études. (Holl.) VARI\GA. BOT. PH. — Rumphius donnait ce nom à quelques espèces de Figuiers, tels que le Figuier des Indes et quelques voi- sins. (U. G.) *VARIOLA. poiss.— Nom générique la- tin donné par M. Swainson au genre Va- riole, à la place de celui de Lates choisi par Cuvier. — Voy. variole. (E. Ba.) VARIOLAIKE. Variolaria {vari, bou- lons, pustules). BOT. CR. — (Lichens.) Genre fondé par Persoon , et adopté par Acharius, mais sur la légitimité duquel les observa- lions de Pries, confirmées plus tard par celles encore plus décisives de Meyer elWalIroth, sont venues jeter bien des doutes. Ces sa- vants lichénographes ont en effet prétendu que les Variolaires étaient de simples ana- morphoses des Perlusaires. Parmi les bota- nistes qui pensent et soutiennent que ce genre se compose d'espèces autonomes , il faut citer M. Fée, qui en croit trouver la preuve dans la présence de la fructification. Or, comme celle-ci n'est elle -même qu'une altération de celle du Pertusaria communis, il en résulte que l'opinion de noire ami n'a pas toute la certitude désirable. Ces lichens croissent sur les pierres et plus souvent sur les écorces. (C. M.) VARIOLARIA. bot. foss. — Foy. vé- gétaux FOSSILES. VARIOLE. Laies, poiss. — Les Poissons de ce genre de Percoïdes ne diffèrent des Perches que par de fortes dentelures et même une petite épine à l'angle du préoper- cule , aussi bien que par des dentelures plus fortes aussi au sous-orbilaire et à l'humé- ral. Les trois espèces décrites vivent aujour- d'hui dans les mers des pays chauds. Le nom de 'V^ariole est celui que les Francs don- nent, en Egypte, à l'espèce du Nil , le Laies niloticus ; Cu\ . {Perça nilotica, Lin.); le nom latin Laies paraît être celui que les anciens lui appliquaient. M. Swainson a formé celui de Variola {Classif., 1839). Les quatre espèces fossiles connues res- tent inférieures pour la taille aux Varioles vivantes. Trois proviennent du Monte-Bolca {Laies gracilis , gibbus et notœus, Ag.); la VAS VAT 43 qualrième, Laies macrurus, Ag. a été trou- vée dans le calcaire grossier des environs de Sèvres; c'est la plus petite du genre. (E. Ba.) VARIOLITE. GÉOL. — Voy. l'article ro- ches, tome XI , page 164. VARKOiVIE. Varronia (dédié au célèbre Varron). bot. ph. — Linné avait formé sous ce nom un genre dans lequel les botanistes avaient successivement introduit un assez grand nombre d'espèces. Mais , dans ces derniers temps, ces espèces ont été presque toutes réunies aux Cordia , et trois seule- ment d'entre elles forment aujourd'hui le genre Farronia, tel que De Candolle l'a cir- conscrit {Prodrom., vol. IX, pag. 468). Ce sont de petits arbres dont les fleurs blan- ches, souvent polygames, forment une pani- cule lâche terminale. Ces plantes sont, en quelque sorte, intermédiaires entre les Cor- diopsis et les Ge;asca»i(/iws considérés comme genre distinct; elles appartiennent à la petite famille des Cordiacées. Le type du genre est le Farronia calyptrata DC. (Var- ronia alla Jacq.; Cordia denlata Vahl.) (D. G.) * VARTnÉMIE. Farthemia (dédié à L. de Varthemo , voyageur en Perse et dans l'Orient au xvi* siècle), bot. ph. — Genre de la famille des Composées , tribu des Asté- roidées, sous-tribu des Inulées, formé par De Candolle ( Prodrom., vol. V, pag. 473 ) pour un sous -arbrisseau de Perse , dressé , très rameux , à fleurs jaunes , voisin des Inula par ses anthères pourvues de deux soies à leur base, qu'il a nommé Varlhemia persica. (D. G.) VARUNE. Karuna (nom barbare), crcst. — Genre de l'ordre des Décopodes brachyu- res, établi par M. Milne Edwards aux dépens des Cancer de Herbst , des Grapsus de Bosc, et des Plagusia de Lamarck. Ce nouveau genre, remarquable par l'existence de pattes natatoires, est rangé par M. Milne Edwards dans sa famille des Catométopes, et dans sa tribu des Grapsoïdiens. On n'en connaît qu'une seule espèce qui est la Varune let- trée, Varuna UUerata, (F&br., Suppl., p. 34'2; Edw., llist. nat. des Crust., t. II, p. 95, n" 1). Cette espèce a pour patrie l'océan Indien. (H. L.) VASCOA. BOT. PH. — Le genre proposé ous ce nom par De Candolle (Prodrom., vol. II , pag. IIS) dans la famille des Légu- miueuses-Papilionacées, tr bu des Lotées, est réuni par M. Endlicher ( Gênera plant., n° 6459) au genre Rafnia Thunb., dans le- quel il ne forme plus qu'un sous-genre. (D. G.) *VASCOIVCELLÉE. Fasconcellea (nom. d'homme), bot. ph. — Genre de la famillç des Papayacées, formé par M. Aug. Sainl- Hilaire (2' Mémoire sur les Résédacées , pag. 12, en note) pour un arbre de hauteur médiocre , qui croît au Brésil, dans le nord de la province du Rio Grande do Sul, sur tes bords des forêts nommées Capoes, et dont le fruit jaune, assez sembla^e pour la gros- seur et pour la forme à la Prune de Mon- sieur, est bon à manger. La ressemblance marquée des feuilles de cet arbre avec celles de notre Chêne , lui a valu le nom de Vas- concellea quercifoUa Aug. St-Hil. (D. G.) VASTRÈS. poiss.— Voy. sddis. (E. Ba.) VATAIRÉE. Vatairea. bot. ph.— Genre de la famille des Légumineuses-Papiliona- cées, tribu des Dalbergiées, formé par Au- blet {Plant, de laGuian., vol. II, pag. 75S, lab. 302) pour un arbre de la Guiane, dont les fleurs sont encore inconnues , dont les feuilles sont pennées avec foliole impaire , dont le légume coriace renferme une seule graine , grosse et aplatie. Ces graines por- tent, à la Guiane, le nom de graines à dar- tres , parce que , pilées avec du saindoux , elles fournissent une pommade usitée pour le traitement des éruptions dartreuses. Celte espèce encore unique est le Valairea guia- nensis Aubl. (D. G.) *VATELLUS. INS.— Genre de Coléoptè- res subpentamères, tribu des Hydroporides, créé par Aube (Spec. gen. des Coleopt., VI, p. 448). Ce genre ne renferme qu'une es- pèce : le V. tarsalus A. Elle se trouve à Cayenne. (C.) VATÉRIE. Fateria. bot. ph.— Genre de la famille des Diptérocarpées , formé par Linné (Gênera plantar., n" 668) pour des arbres des Indes orientales, à fleurs panicu- lées, pentapétales , polyandres. On en con- naît aujourd'hui 6 espèces, parmi lesquelles, la plus remarquable, sur laquelle le genre a été fondé, est le Valeria indica Lin. {Elœo- carpus copalUfer Retz), grand arbre du Ma- labar, qui produit une résine employée dans ce pays à divers usages. Ainsi un se sert de 41 A'AU telle niiilière à liire d'encens. On l'admi- nislre inémc a l'inlérieur couinie astrin- gente après l'avoir fuudue dans l'huile de Sésame. Certains auteurs ont dit que celle résine est employée comme le Copal pour des vernis; mais ce fait ne parait pas bien établi. (D. G.) VATIQUE. Valica. bot, pu. — Genre de la Tamille des Diplérorarpées, établi par Linné (Manlissa, vol. II, pag. 152) pour des arbres des Indes orientales et de la Cbine , à suc résineux , à feuilles coriaces. L'espèce sur laquelle le genre a été fondé est le Va- lica chinensis Lin. Mais la synonymie de cette plante est obscure ; M. Walpers la rattache avec doute comme synonyme au l-^alica lac- cifera WiglitelArn [Sliorea roOasta Rth). On en connaît 3 autres espèces. (D. G.) VALA^TI1ES. BOT. PH.— Genre de la fimille des Crassulacées , sous -ordre des (^rassulées, formé par Haworlb, dont le nom u été changé par De Candolle en Gi'arn- inanlhes. (D. G.) VAUBIER. BOT. PH, — Nom français du genre llakea. — Foy. hakea, (D. G.) VALICUERIË. Vaucheria nom propre). BOT. CB. — (Phycées), C'est à Vaucher, dont il porte aujourd'hui justement le nom, que l'on doit les notions les plus exactes sur les espèces de ce genre nommé par lui Ecto- sperma. De Candolle, voulant éterniser dans la science la mémoire d'un observateur aussi habile et aussi consciencieui, a proposé de changer le nom ô'Eclospenna en celui de Vauchérie qui a été universellement adopté. Voici ses caractères principaux : Filaments tubuleux, membraneux, hyalins, cylindri- ques, continus, le plus souvent rameux, contenant dans leur intérieur des granules verts ou gonidies nageant dans un liquide. Ces granules sortent du Clament a une épo- que déterminée (V. FI. Alg., I, p. 55) par un pore qui se forme près du sommet ; puis, munis de cils vibratiles, ils s'agitent pen- dant quelque temps dans le liquide et vont enfin se fixer sur les corps environnants où ils s'allongent en nouveaux filaments. Le second moyen de reproduction, ou la fruc- litlcaiion normale, consiste en spores globu- leuses ou ovoïdes (coniocysles des auteurs), solitaires , didymes ou racémiformes , ses- siles ou stipilées, nues à leur base ou mu- ici de filaments courts, biacléifonjics. A VAU la maluiité, ces spores rompent la mem- brane qui les retient captives et s'abanduu- fienlè des mouvements forts vifs, jusqu'au moment oii elles se déposent pour germer. Les mouvements eu question s'opèrent au moyen de cils vibratiles nombreux, dont toute la surface de l'épispore est recouverte. Le nombre des espèces de ce genre est de vingt ou environ. Elles habitent les eaux stagnantes ou courantes, rarement les eaux saumâlres ou la mer, quelquefois la terre nue. Elles ont une grande puissance de vé- gétation. (C. M.) VAUCIIERIÉES. BOT. CR, — Tribu de la famille des Pbycoidées. — Foy. mycolo- gie, tome X, page 55. VAUQLELIME. rauquelinia (dédié au célèbre chimiste Vauquelia ). bot. pu. — Genre de la famille des Spiréacées, tribu des Quillajées, formé par M. Correa de Serra {in Ilumboldt et Bonpiand, Plan, œquinocl., vol. I, pag. 141 , lab. 40) pour un arbre du Mexique, à feuilles simples , alternes; à fleurs blanches groupées en corymbe à l'ex- trémité des branches, voisin par ses carac- tères des Quii/aja Molin., mais à fleurs her- maphrodites. Cette espèce est le Fauquelinia corymbosaCorr. (D. G.) VALQLELIXITE ( dédié au chimiste Vauquelin). min. Chromate vert de plomb et de cuivre, qui accompagne ordinaire- ment les plombs rouges de Sibérie et du Brésil. — Voy plomb cnKoaATÉ. (Del.) *VAUTHIÉRIE. Fautluera (non» d'hom- me). BOT. PO. — Genre de la famille des Cypéracées , tribu des Fuirénées , créé par M. A. Richard (Flor. Nov. Zeland., p. 106, lab. 20) pour une plante herbacée, indigène de la Nouvelle-Zélande, à laquelle il a donné le nom de Faulhieraauslraiis.{D.G.] VALTOLli. Vultur. ois. — Les anciens naturalistes, tels que Linné et Lalham, donnaient génériquement le nom de VuUur à un assez grand nombre d'Oiseaux de proie diurnes, que les méthodistes modernes ont répartis dans plusieurs genres , et dont ils ont composé une famille naturelle sous le nom de Vulturidées. Celle famille, empor- tant nécessairement avec elle la caractéris- tique de l'ancien genre Vullur, a pour ca- ractères : Un bec droit, recourbé seulement à l'extrémité, plus ou moins robuste, com- priiué, à mandibule suiiéiieure ciochuc au VAU VAU 45 bout, l'inférieure étant droite, .irroiulie et léi-èrenieut inclinée vers la pointe , garni (l'une cire à la base; des narines uvalaires ou oblongues , percées obliquement sur le bord de la cire ; des tarses robustes, réticu- lés ou couverts de petites écailles , nus ou etnplumés; des doigts relativement courts , aimés d'ongles peu robustes et peu recour- bés ; des ailes pointues, très longues , éga- lant ou dépassant la queue, qui est généra- lement courte, égale, et composée de douze rectrices. Les Vautours se distinguent encore par quelques caractères tranchés qui ne per- mettront jamais de les confondre avec les autres grands Rapaces diurnes. Ainsi, ils ont (les yeux petits et à fleur de tête; un corps massif, épais, oblong; une tête le plus or- dinairement petite relativement à la masse du corps; un cou grêle, long ; l'un et l'autre plus ou moins dénués de plumes, et revêtus d'un duvet court, lanugineux; chez quel- ques espèces la tête est surmontée de caron- cules charnues, et chez quelques autres, la partie inférieure du cou est ornée d'une sorte de collerette de plumes allongées. Ces divers attributs, auxquels il faut joindre un port incliné, à demi horizontal, une tenue négligée, des ailes et une queue traînant à terre, soit dans le repos, soit dans la mar- che, donnent aux Vautours un faciès tout particulier et caractéristique. Si les récits que les anciens ont fait des Vautours sont le plus Nsouvent fabuleux et sans fondement, les observations des mo- dernes, en nous démontrant tout ce que ces récits avaient d'exagéré, ont en même temps laissé fort peu de faits importants dans l'obs- curité, en sorte que l'histoire naturelle de ces Oiseaux est des plus complètes comme elle est des plus intéressantes. Les Vautours , dont le nom est devenu proverbial et a passé dans le langage figuré, sont lâches et voraces; ils ont des goûts bas, et sont portés , par leur naturel , à se nourrir ordinairement de charognes et de proies mortes. La corruption est loin de les repousser; ils semblent au contraire ne se plaire que dans les lieux les plus infects. Ces habitudes d'un instinct dépravé, si l'ou peut ainsi dire, donnent, en général , aux Vautours une physionomie peu intelligente cl repoussante. Une odeur iafcctc s'cibale de leur corps; une humeur visqueuse et puante découle sans cesse de leurs narines. Lorsqu'ils sont bien repus, le bas de leur œsophage, distendu par les matières alimen- taires, ressemble à une vessie, et fait saillie au dehors des plumes. Alors ils vont se ju- cher en quelque lieu écarté : ceux qui vivent loin de l'homme , sur des rochers escarpés , ou même sur la terre ; ceux qui fréquentent les villes, sur le faite des maisons , sur les édifices isolés, et là, accroupis, le cou retiré et la tête appuyée sur le jabot , ils restent immobiles et attendent que la dij;estion soit achevée. Cet état de repos , l'attitude fleg- matique qu'ils prennent alors, contrastent singulièrement avec l'agitation , la voracité qu'ils manifestent lorsqu'ils tombent sur une proie. Ce goût des Vautours pour les voieries , pour les cadavres de toute sorte , tourne à l'avantage de Thumme ; aussi dans certains pays, l'homme les a-t-il placés sous sa sauvegarde. Par exemple, au Chili et sur- tout au Pérou, les Cathartlies urubu elaura vivent sous la protection des lois. « L'utilité de ces Oiseaux , dit M. Lesson , dans les Compléments aux OEuvres de liuffon , est d'autant mieux appréciée sous une tempé- rature constamment élevée et sous un ciel habité par la race espagnole, que ces Oiseaux semblent seuls chargés de l'exercice de la police relativement aux préceptes de l'hy- giène publique , en purgeant les alentours des habitations des charognes et des immon- dices que l'incurie des habitants sème au milieu d'eux avec une indifférence apathi- que. On nous a dit qu'une amende assez forte était imposée à quiconque tuait un de ces Oiseaux, et le public en entier témoigna uu assez vif mécontentement une fois que , cherchant à nous procurer, pour nos collec- tions, un de ces Vautours, nous tirâmes sur un groupe de plusieurs individus. » Dans quelques autres pays, et probablement a cause des services signalés qu'ils rendent , les Vautours étaient jadis respectés et vé- nérés. Au rapport d'Élien, les Barciens, peuples d'occident , pour honorer les com- battants qui, après avoir donné des preuves de courage, trouvaient une mort glorieuse sur le champ de bataille , les Barciens, di- sons-nous, abandonnaient leurs cadavres à ces Oiseaux , qui étaient pour eux des Oi- seaux sacrés. C'est probablement aussi par AU VAU suite d'idées superstitieuses, ou par recon naissance, que les anciens Égyptiens, se- lon le même auteur , avaient consacré les Vautours à Junon, et ornaient de leurs plumes la tête d'Isis. Cet instinct qui porte les Vautours à se livrer à la recherche des cadavres, des cha- rognes pour s'en repaître , a donné lieu à des préjugés , à des erreurs qui sont d'au- tant plus enracinés et difficiles à détruire qu'ils datent des temps les plus reculés. Depuis Pline, qui, du reste, ne faisait qu'en- registrer une opinion déjà répandue de son temps, et qu'il retrouvait dans les livres grecs , on n'a cessé de répéter que ces Oi- seaux avaient un odorat très étendu et très subtil ; et l'un des faits les plus ancienne- ment connus que l'on ait invoqué pour sou- tenir cette opinion , est celui qui est relatif à l'apparition d'une troupe de Vautours dans les plaines de Pharsale, le lendemain de la bataille qui y fut livrée. On cite encore un passage de Ange Polilien où il est question d'un commentateur d'Aristole , qui assure que les Grecs ayant livré un combat, une bande de Vautours affamés arriva de plus de 100 lieues pour dévorer les cadavres. Mais l'assertion de Pline, exprimée parées mots : Valeant olfaclu Vultures , ne sau- rait être considérée comme preuve de l'ex- cellence 'le l'odorat des Vautours, et le fait de leur présence sur des champs de ba- taille peut s'expliquer par l'habitude ins- tinctive qu'ont ces Rapaces d'arriver sur les points où se trouvent réunies de grandes masses d'hommes ou d'animaux ; de suivre les armées, les caravanes au milieu des dé- serts, et de fréquenter particulièrement les lieux où l'éducation des Chevaux , des Bre- bis et des races bovines se fait sur une grande échelle. C'est, du reste, ce qu'avaient aussi observé les anciens. Or, cet autre fait se concilie peu avec l'opinion qu'ils s'étaient faite de l'étendue de l'odorat chez les Oi- seaux dont il est question. Pline , qui avait suivi les légions romaines, dit positivement : <( Triduo anlea volare eos, nbi cadavera fu- tura sunt, » ce qui fait supposer qu'il avait vu des Vautours accompagner les armées. Klien s'exprime à peu près de même ; et llorus, dans son livre des Hiéroglyphes, dit tjuc, d'après les Egyptiens, ce n'est point Seulement trois jours, mais sept jours avant, VAU que les Vautours désignent , par leur pré- sence, l'imminence d'un combat. L'un des savants les plus illustres de notre époque, M. de Humboldt, en adoptant l'opinion des anciens sur la subtilité du sens olfactif des Vautours , a voulu l'appuyer d'un fait auquel les personnes qui parta- gent cette opinion attachent une grande importance, mais qui, selon nous, est loin d'être concluant. Ainsi M. de Humboldt raconte que les Créoles de Quito et de Po- payan , pour prendre vivants, au lac, les Condors , Oiseaux qu'ils chassent avec ar- deur et plaisir, tuent une Vache ou un. Cheval dont le cadavre est déposé dans ud lieu choisi pour cela , et que ces Oiseaux , bientôt alléchés par Vodeur qui s'en exhale , se jettent dessus avec une voracité éton- nante. Mais, nous le demandons, est-il pos- sible qu'une Vache ou un Cheval puisse atteindre en aussi peu de temps, que semble le dire M. de Humboldt lui-même, à ce de- gré de putréfaction nécessaire pour qu'il y ait exhalation de molécules odorantes. Au rapport de l'illustre voyageur, il semblerait que les Condors se jettent presque immé- diatement sur le cadavre de l'animal qu'on vient de leur sacrifier, et il doit en être ainsi. Placés en sentinelle sur le haut des Andes, ils doivent découvrir facilement, et presque instantanément , la proie qu'on leur abandonne. Sans nier complètement le sens de l'ol- faction chez les Vautours , nous croyons ce- pendant que ce sens a bien moins d'étendue qu'on ne l'a supposé , et que ces Oiseaux sont guidés , dans la recherche de leur pâ- ture, moins par l'odorat que par la vue. C'est ce qu'avait pensé Buffon, et c'est ce que les observations de Levaillant et d'Au- dubon tendent à démontrer. Levaillant nous apprend, dans son voyage en Afrique, qu'il ne pouvait conserver un Mammifère qu'il venait d'abattre, et qu'il ne pouvait faire transporter de suite à son camp, qu'à la condition de le recouvrir entièrement de branchages. Toutes les fois qu'il négligeait cette précaution, il était assuré de retrou- ver, quelques heures après, l'animal abattu entièrement dévoré par des Vautours. Quant à Audubon, les nombreuses obser- vations qu'il a faites dans le but de ré- soudre la question, l'ont conduit ù admettre VAU que c'est principalement la vue qui sert à ces Oiseaui à découvrir au loin leur proie. Comme ils se lienneut ordinairement rap- prochés entre eux par troupes, explorant de tous côtés les pays au-dessus desquels ils planent, lorsqu'il arrive à l'un d'eux de dé- couvrir un cadavre, il s'y précipite, et les autres, avertis par ses mouvements, arri- vent alors en fouie de toutes parts. C'est ce qui explique ce fait de la présence d'un nombre considérable de ces Oiseaux là où auparavant on n'en voyait pas. Une autre erreur, selon Audubon , est celle qui consiste à croire que les Vautours préfèrent la chair corrompue à la chair fraîche. Lorsqu'ils ont le choix, les animaux nouvellement abattus sont ceux sur lesquels ils se portent de préférence. D'ailleurs il est bien constaté qu'ils attaquent les Mammi- fères vivants , surtout ceux qui sont jeunes et faibles. M. de Humboldt avance que le Condor fond non seulement sur le Cerf des Andes, sur le Vigogne et le Guanaco , mais mcriie sur la Génisse , qu'il dompte en la fatiguant; et que le mal que, dans la pro- vince de Quito , ces Oiseaux font au bétail , surtout aux troupeaux de Vaches , est très considérable. Audubon a vu d'autres es- pèces attaquer aussi des animaux vivants. Seulement au lieu de chasser seuls , comme les Rapaces nobles, les Vautours se mettent toujours plusieurs pour dompter un Mam- mifère. De tous les Oiseaux de proie , les Vau- tours sont ceux qui paraissent s'élever à la plus grande hauteur dans les airs. On les voit quelquefois, par un temps calme et se- rein , s'assembler, prendre leurs ébats , et planer, en décrivant de grands cercles, dans des régions où l'œil a de la peine à les dis- tinguer. Cependant leur vol est lent et pe- sant ; c'est môme, selon Belon , ce qui leur a valu le nom qu'ils portent : « VuUur, dit- il , o volatu lardo nominalus putalûr. » Us paraissent éprouver de la difficulté à pren- dre leur essor, et lorsqu'ils veulent quitter terre, ils commencent, comme pour s'es- sayer, par faire quelques sauts assez gau- ches, en se laissant plusieurs fois retomber; mais, par le fait, ils cherchent à embrasser ainsi une quantité suffisante d'air, après quoi ils s'élèvent par des battements d'ailes lents et cadencés. VAU 47 C'est dans les crevasses et les parties sail- lantes des rochers les plus escarpés, et dans des positions le plus souvent inaccessibles, que les Vautours établissent leur aire. Le même couple niche plusieurs années de suite dans le même endroit. La ponte est ordinai- rement de deux œufs. Les petits naissent couverts d'un duvet lanugineux, et sont, pendant fort longtemps, nourris dans le nid. Le père et la mère ne portent pas dans leurs serres la nourriture qu'ils leur desti- nent , mais ils en remplissent leur jabot et la dégorgent devant eux. Enlevés très jeunes du nid , les Vautours s'apprivoisent facilement, s'habituent à la société de l'homme, et finissent par perdre toute envie de s'envoler, malgré la liberté dont on les laisse jouir. M. Nordmann ra- conte qu'une dame résidant à Taganrog pos- sédait un Vautour fauve, qui, chaque matin, quittaitson glte,établi dans une cour, pourse rendre au bazar où l'on vend de la viande fraîche, et où il était connu et habituelle- ment nourri. Dans le cas où on lui refusait sa pitance, il savait fort bien se la procurer par la ruse ; puis avec son larcin il se sau- vait sur le toit de quelque maison voisine , pour le manger en paix et hors de toute atteinte. Souvent il traversait la mer d'A- zow, pour se rendre dans la ville de ce nom, située vis-à-vis de Taganrog; et après avoir passé toute la journée dehors , il s'en reve- nait coucher à la maison. A l'exception des services que les Vau- tours nous rendent en dévorant les matiè- res animales dont la putréfaction pourrait vicier l'air, ces Oiseaux ne sont, pour l'Homme, d'aucune utilité. 11 paraît cepen- dant qu à l'époque où vivait Belon, ils étaient recherchés par les habitants de l'E- gypte et des îles de l'Archipel grec, qui em- ployaient leur duvet pour faire des garnitu- res d'habits ou d'autres objets d'utilité que l'Édredon et le Cygne servent à confection- ner de nos jours. Dans le Levant, les Turcs et les Grecs se servent, dit-on, de la graisse du Vautour arrian, comme d'un excellent remède contre les douleurs rhumatismales. Les Vautours habitent toutes les contrées de la terre; mais ils sont cependant beau- coup plus répandus dans les régions méri- dionales que dans celles du nord. On 1er trouve en plus grand nombre en Asie ci cj: 48 VAU Afrique qno dans Ici? autres parties du monde. Ceux des pays septentrionaux émi- grent à l'approche de l'hiver vers des cli- mats plus doux. Les espèces que l'on ren- contre en France habitent, dans la belle saison, nos Alpes et nos Pyrëndes. Peu de familles naturelles d'Oiseaux sont mieux caractdris(*es que celle des Vautours. La configuration de leur bec, celle de leurs pieds, leur port , leurs habitudes et leurs mœurs , établissent entre les espèces un rapprochement parfait, en même temps que ces caractères les séparent nettement des aulres Rapaces diurnes. Aussi Linné, qui , dans les premières éditions de son Systema naturœ , avait placé ces Oiseaux dans le genre Fako , se hâta-t il d'adopter le dé- membrement des Vultur proposé par Mœh- ring; mais la division admise par Mœhring et Linné a subi depuis de nombreuses modi- fications. Storr, en 1790, en détacha les Gypaètes; Illiger, dans son Prodromus pu- blié en 1811 , forme à ses dépens le genre Calhartes , auquel il réunit les Gypae^os de Storr; M. Temminck , tout en adoptant les genres Vullur, Gypaetos et Calharles , pro- posa pour ces derniers deux sections géo- graphiques : l'une pour les espèces propres à l'ancien continent, l'autre pour celles du nouveau monde; c'est d'une partie de ces dernières que M. Duméril a fuit son genre Sarcoramphus , genre supprimé par G. Cu- vier, qui, à son tour, a admis générique- ment, sous le nom de Percnoplerus et Calharles , les deux sections géographiques indiquées par M. Temminck. Enfin Savigny et G.-R. Gray ont encore augmenté le nom- bre des coupes génériques : le premier en prenant le Vnlt. fulvus pour type de son genre (îyps; et le second en faisant du Vult. awicularis , espèce que quelques auteurs donnent comme synonyme du Vult. fulvus, le type de son genre Otogyps. Toutes ces coupes contribuent à former aujourd'hui la famille des Vulturidées. Les Catharles et les Gypaètes ayant fait le sujet d'articles à part {voy. ces mots), nous n'aurons à nous occuper que des Vautours proprement dits, des Sarcoramphes et desPercnoptères, divi- sions que nous adoptons. VAU l. VAUTOURS PROPREMEiNT DITS. (Genre Vullur Mœhr. ; Gyps et Jigypiw; Savi^. ) Bec îrros et fort ; narines obliquement percées en dessus; tête et cou sans plumes, recouverts d'un duvet très court ; cire simple et nue. Toutes les espèces de cette division appar- tiennent à l'ancien monde. L'Europe en possède trois; les autres se trouvent en Afrique et en Asie. Le Vautocb arrian , V. cinerenx Linn. (Buiï., pi. enl., -425), V. niger Vieill. Très commun sur la chaîne des Alpes et des Py- rénées , en Turquie, dans l'Archipel grec, dans les montagnes de la Silésie et du Ty- rol , à Gibraltar, en Egypte et dans une grande partie de l'Afrique. — Type du genre /Egyplius Sav. Le Vadtodr fauve, V. fulvus Lin. (BufT., pi. enl , 426 ) , Gijps vulgaris Sav. Des hautes montagnes et des vastes forêts de la Hongrie, du Tyrol, de la Suisse, des Pyré- nées, du midi de l'Espagne et de l'Italie. — Type du genre Gyps Sav. Quelques auteurs di.stinguent de ce der- nier le Chasse FIENTE de Levaillant ( Ois-. d'Afr., pi. 10), Oiseau qui ne serait point, d'après Ruppell , le même que le Chasse- fiente de Kolbe. On a signalé son apparition dans les contrées les plus méridionales de l'Europe. Les espèces étrangères sont : le Vautour ÉGYPTIEN, V. œgyptius Savig. (Temm., j)l. col., 407), dont le F. auricularis Daud. se- rait synonyme, d'après Ruppell : du nord de l'Afrique. — Le Vautour de Kolbe , V. Kolbii Daud. : de l'Afrique , de l'Inde et de Java. — Le Vautour royal, V. ponliceria- nus Lath. (Temm. , pi. col., 2) : de Pondi- chéry. — Le Vautour moine, V. monachus Linn.; V. chincou Temm. (pi. col., 13): de l'Inde. — Le Vautour occipital , V. occipi- talis Rurschell : d'Afrique. — Et le Vautour d'Angola , V. angolensis Lath. ; V. calhar- Ihoides Temm. : d'Afrique. IL SARCORAMPHES. (Genre Sarcoramphus Dum.; Zopilolcs Flemm.; Gypagus Vieill. ) Bec droit et robuste renflé vers l'extré- mité; narines oblongues situées vers l'ori- gine de la cire, qui est garnie autour du bec ou à la base de raroncules charnues très épaisses, diversement découpées et surmon- tant le front et la tête ; tête et cou nus ou pirnis seulement de poils très rares; pouce plus court que les autres doigts. Les Sarcoramphes appartiennent exclusi- vement au nouveau monde. Deux espèces seulement composent ce genre : toutes deux sont flgurées dans l'atlas de ce Diction- naire, pi. 1 et 13. L'une, le Sahcoramphe Condor , S. gryphus Goldf. , V. gryphus Linn., remarquable par un beau collier composé d'un épais duvet d'un blanc pur qui tranche avec le noir-bleu du plumage, habite les sommets les plus escarpés du Chimborazo et du Pichincha, à 2,450 toises au-dessus du niveau de la mer; l'autre, le Sarcorampiie papa ou ROI DES Vahiours , s! papa Dum. ( Buff., pi. enl., 428 ) , dont le collier est bleu ardoisé , le cou rouge , le dessus du corps d'un blanc carné , vit à la Guiane, au Brésil, au Paraguay, au Mexique et au Pérou. III. PERCNOPTÈRES. (Genre Neophron Savig. ; Percnopterus G. Cuv. ) Dec allongé, grêle, très crochu à l'extré- mité; narines longitudinales; face seule nue , le cou étant emplumé. Le type de cette division est le Néophuon percnoptère, Neop . percnopterus Sa\\g. (Buf., pi. enl. , 427 et 429 j ; Calh. percnopterus Ternm. C'est le plus commun des Vautours dans tin grand nombre de contrées. On le trouve en Afrique , en Asie et , en Europe , dans la Norvège, en Espagne, en Grèce, en Sardaigne, en Italie, en Suisse et dans le midi de la France. (Z. Gerbe.) VAUTOURI\S. VuUurini. ois.— Famille de l'ordre des Rapaces fondée par llliger sur le grand genre Vultur de Linné, et comprenant toutes les divisions qui ont éié créées à ses dépens. (Z. G.) VAVAIMGA. BOT. PII. — Genre proposé par Rohr, qui se rattache comme synonyme au genre f^anguiera Coinriiers. , de la fa- mille des Rnbiacées. (D. G.) * VAVÉE Favœa (du nom de l'île Va- vao , l'une des îles des Amis), bot. pu. — Genre de la famille des Tiliacées, sous-ordie T. XIII. VEG 49 des Elaîorarpées, formé par M. Bentham (tu Hook. London Journ. of Roian., vol. Il, pag. 212) pour un vcgéial frutescent? ou arborescent? de l'archipel des Amis, à feuilles simples, rapprochées au sommet dos rameaux, stipulées; à inflorescence en cymc toute pubescente. Cette plante est le Vavœa Amicorum Ben th. (D. G.) VAZA. OIS. — Nom donné par M. Lesson à un groupe de la famille des Perroquets , fondé sur \e Psitt, vaza, Shaw. (Z. G.) VEAU. MAM. — Nom du jeune dans le genre des Bœufs. — Voy. bœuf. (E. Ba. VEAU-MARI\. MAM. — Nom vulgaire des Phoques. (E. Ba.) * VEDIA ( nom mythologique ). ins. — Ilnbner désigne sous cette dénomination un genre de Lépidoptères de la famille des Noc- turnes, tribu des Géométrides. (E. D.) VÉGÉTATIOîV. — Voy. physiologie vé- gétale. VÉGÉTAUV, PLANTES. Vegetabilia ^ Plantœ. bot. — Les Végétaux sont des êtres organisés, fixés et immobiles, au moins dans leur ensemble, insensibles; dont ks éléments chimiques essentiels sont l'oxy- gène, l'hydrogène, surtout le carbone; dont l'élément anatomique fondamental est la cellule; qui se nourrissent au moyen do fluides absorbés par des points divers de leur surface, et élaborés dans toutes les parties de leur tissu intérieur. Leur ensemble con- stitue le règne végétal, l'un des deux grands embranchements des êtres organisés. Le nombre des espèces végétales qui composent ce règne tout entier est extrêmement consi- dérable, même en faisant abstraction du celles qui ont disparu par l'efl'et des grandes révolutions géologiques, et dont les restes, plus ou moins altérés, existent encore dans l'épaisseur des couches terrestres. Il s'élève à près de 10(t,000 pour les plantes déjà décrites par les botanistes , et tout démontre que ce chiffre, tout considérable qu'il est, sera bientôt fortement dépassé. En efl'et, un relevé approximatif, exécuté tout récemment au Muséum d'histoire naturelle de Paris , a fait évaluer de 113 à 120,000 les espè-es de plantes réunies dans l'immense herber de cet établissement. Or si, partant de celte base , on essaie d'évaluer approximative- ment les ricliesses végétales des p.iys en- core inexplorés ou imiiarfailement expioics 50 VEG par les voyageurs , on arrivera sûrement à ne pas regarder comme exagéré le chiGTre de 200,000 pour reiisemble des espèces qui peuplent probablement la surface en- tière de notre globe. La partie de l'histoire naturelle qui s'oc- cupe de l'histoire des Végétaux est la bota- nique. Elle étudie ces êtres sous les points de vue sous lesquels se présentent les êtres organisés {voy. les articles anatomie végé- tale , PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE , ainsi que ceux auxquels ils renvoient), comme aussi sous celui de leur classification ( voy. l'article taxonouie), de leur description , de leurs usages, etc. De là résultent dans celte science des embranchements distincts dési- gnés par des dénominations particulières , et dont le tableau a été présenté à l'article Botanique. {Foy. botanique.) La science des végétaux n'est pas arrivée tout d'un coup au point où elle est parve- nue aujourd'hui. Comme toutes les bran- ches des connaissances humaines, elle a passé par une suite de développements pro- gressifs ; elle s'est enrichie successivement des découvertes et des travaux d'un grand nombre de savants. L'histoire de ses pro- grès, acquis au prix des efforts de tant d'hommes éminenls, a été tracée avec dé- tail à l'article Bolanique, auquel nous nous contenterons de renvoyer. Voy. botanique. Les Végétaux sont la plus belle parure de la terre. Leur douce verdure repose et charme les yeux, et par l'infinie diversité de ses nuances, soit d'une espèce à l'autre, soit aux diverses époques de la végétation annuelle d'une même espèce, elle répand sur la nature une admirable variété; mais leur beauté n'est que le moindre de leur mérite. Dans l'ordre général de la nature , le rôle le plus important leur a été assigné. C'est, en effet, sur eux que repose l'existeuce des animaux. Parmi ceux-ci, les uns tirent immédiatement desplantesleur nourriture exclusive : ce sont les animaux herbivores , frugivores , grani- vores , ceux qui se logent dans l'épaisseur même des tissus végétaux pour s'en nourrir ; d'autres vivent en dévorant les premiers : ce sont les carnivores, dans le sens le plus large du mot, dont l'existence repose mé- diatement sur le règne végétal. C'est donc, en dernière analyse , au règne végétal que nuire terre doit sa population animée. Aussi le développement de celle-ci est-il toujours en rapport avec la richesse de la végétation. Dans les déserts arides de l'Afrique et de l'Asie , les oasis sont seules peuplées ; tan- dis que toute l'étendue des savanes her- beuses des pampas de l'Amérique est par- courue par des troupes innombrables d'ani- maux. L'homme lui-même obéit à celle loi générale de l'existence. Malgré la végétation luxuriante dont la nature a doté de vastes contrées , il ne forme jamais que des peu- plades misérables et peu nombreuses dans ces lieux privilégiés en apparence. Pour ar- river à posséder tout le bien-être qui seul lui permet de former des peuples nombreux, il est obligé de modifier la marche de la nature, de changer la végétation des con- trées qu'il habite, et d'accroître, par tous les moyens qui lui ont été révélés par l'ob- servation et par la science, certains produits végétaux nécessaires à son existence et à celle des animaux qu'il a ployés à son joug. Ce rôle majeur des Végétaux , dans l'or- dre général de l'univers , tient essentielle- ment à leur genre de nulrilion qui leur per- met de modifier la nature minérale au profit des animaux. En effet, ceux-ci réclament nécessairement pour se nourrir un aliment organique, tandis que les Végétaux puisent autour d'eux dans le règne minéral les sub- stancesqui, élaborées ensuite dans leur tissu, deviendront les matériaux de leur accrois- sement. Dans l'état actuel de la science, tout démontre que l'aliment des plantes est essentiellement minéral, et que si certaines d'entre elles , les vraies parasites , peuvent se nourrir de matières déjà élaborées et par conséquent organiques ; si les autres parais- sent , dans certaines circonstances, pouvoir également emprunter quelque chose aux matières de nature organique avec lesquelles leurs racines sont en contact, on ne doit voir là que des faits tout spéciaux d'une valeur secondaire, et qui n'infirment en rien le grand principe aujourd'hui admis par la majorité des physiologistes, savoir : que les Végétaux sont le canal par lequel les éléments minéraux du globe passent dans le corps des animaux. Les Végétaux jouent encore, parmi les êtres vivants, un rôle d'une haute impor- tance au moyen de leur respiration. Dans l'article respiration végétale , nous avons VKG exposé à cet égard la théorie admise de nos jours, d'après laquelle les plantes absorbent l'acide carbonique que la respiration des animaux , la fermentation , la combus- tion, etc., versent incessamment dans l'at- mosphère, et s'approprient le carbone de ce gaz de manière à rendre libre son oxygène. Une portion de cet oxygène est répandue dans l'atmosphère pendant le jour, et peut ensuite servir à la respiration animale. Cette théorie , parfaitement satisfaisante à plu- sieurs égards , n'est malheureusement pas appuyée sur des faits rigoureusement dé- monstratifs, ainsi que nous avons e.«sayéde le montrer dans l'article que nous venons de citer. Mais en l'absence de faits direcie- riient démonstratifs, elle s'appuie sur des inductions d'une grande force. Ainsi il est «ortain que le principe dominant des Végé- l-iiix est le carbone , et que ce carbone pro- ^ient de la décomposition de l'acide carbo- nique dans lequel une proportion de ce corps simple est combinée avec deux pro- portions d'oxygène. La fixation de ce carbone entraîne donc nécessairement l'isolement d'une grandequantilé d'oxygène ; or, comme la proportion de ce gaz qui se fixe dans le végétal est notablemeni moindre que celle qui existaitdans l'acide carbonique; comme, en outre, il peut aussi en provenir une cer- taine quantité de la décomposition de l'eau, il doit nécessairement y avoir, dans le vé- gétal vivant , dégagement d'une certaine qtiantité d'oxygène surabondant, et , par suite, exhalation de ce gaz dans l'atmo- .«phère. Cette relation entre la respiration animale et la respiration végétale est cer- tainement l'un des faits les plus frappants dans la statique des êtres organisés. I,es plantes sont composées d'organes di- vers auxquels sont dévolues les fonctions dont l'ensemble constitue la vie de ces êtres. Ces organes et ces fonctions ont été , dans le corps de ce Dictionnaire, l'objet de nom- breux articles qui , réunis , présentent un tableau de l'organographie et de la physio- logie végétales. Dans l'article physiologie VÉGÉTALE , nous avous cherché à établir un lien commun entre ceux de ces articles qui ont pour objet les grands phénomènes de la vie des plantes. Dans celui-ci , nous devons également former à grands traits une sorte de cadre dans lequel viendront se ranger VtG :.! ceux qui ont pour objet les organes du vé- gétal. Dans les lignes qui suivent, il ne sera question que des Végétaux phanérog.ime {vny. PHANÉROGAMKs), U'S cryptognmcs ayart été l'objet d'un article étendu dans lequel leur organisation a été étudiée avec détail. (Voy. CRYPTOGAMES.) Au moment de la germination des graines, la première partie de la plante qui apparaît au dehors est la radicule, qui devient en- suite la racine de la plante développée {voy. racine). Aussitôt que cette partie a pénétré dans le sol , elle fournit au jeune végétal un appui solide, en même temps qu'elle absorbe les matériaux qui serviront à son développement. Dès cet instant , on voit la jeune tige s'élever au-dessus du ni- veau du sol {voy. tige). La racine et la tige forment l'axe de la plante, duquel sortent successivement ou auquel se rattachent les divers organes appendiculaires. Ceux-ci sont regardés, d'après la doctrine aujourd'hui régnante de la métamorphose, comme n'é- tant autre chose que des feuilles, soit nor- males, soit diversement modifiées. Mais, en les considérant uniquement au point de vue organographique et sans s'inquiéter de leur nature réelle , on est conduit à établir des catégories parmi eux. Les feuilles propre- ment dites forment cette série d'organes qui commence aux cotylédons, et qui finit aux feuilles florales ou aux bractées ( voy. feuilles) ; elles sont accompagnées , chez beaucoup de plantes, d'expansions foliacées qui , tantôt semblent en faire essentielle- ment partie, et tantôt semblent en être presque indépendantes. Ces expansions , dont la texture , la consistance et la forme varient beaucoup, ont reçu le nom de sti- pules {voy. stipules). Les feuilles situées sur la plante, dans le voisinage des fleurs, pren- nent souvent une forme, une texture, même une coloration qui établissent visiblement , dans certains cas, une transition entre les organes foliacés normaux et les enveloppes florales. Ces feuilles modifiées sont les brac- tées {voy. bractées). La portion de l'axe qui porte les fleurs se présente dans des condi* lions diverses de ramification , de dévelop- pement relatif, etc. Il en résulte plusieurs dispositions des fleurs sur la plante, ou des inflorescences ( voy. inflorescence ) de diverses sortes. Quant à la fleur [voy. fleu» 52 YEG onsidérée en elle-niéine, c'est un enscinb'e très complexe dort;aiies chargés de la plus impurtante fonction, celle de la féconda- tion, première phase de la reproduciion, et, par suite, de la conservation des espèces végétales. Dans sa plus grande complica- lion, elle se compose du périanlhe {coy. itRiANTHK) ou dcs en vcloppcs florales, calice et corolle (voy. calice et cokoli.e), et des organes reproducteurs. Ceux- ci sont des deux seies : l'organe mâle ou l'étamine (uoy. étamine) qui renferme et produit le pollen [voy. pollen), et l'organe femelle ou le pisiil {voy. pistil). En outre, un grand nombre de fleurs présentent encore des organes par- ticuliers, développés à des degrés très di- vers, auxquels on a donné le nom de nec- taires {voy. NF-CTAiitEs). Le phénomène im- porlantque la fleuraéléchargéed'accomplir est la fécondation opérée par le pollen sur les ovules (voy. ovule) contenus dans le pistil. Ce phénomène accompli, les enve- loppes florales et les étamines se flétrissent et disparaissent. Toute l'activité vitale se concentre dès lors dans le pistil, et particu- lièrement dans son o\aire {voy. ovaihe). De là résulte la formation du fruit {voy. fruit) pour laquelle les parois de l'ovaire donnent naissance au péricarpe (voy. pékicarpe), t.indis que les ovules qu'elles abritaient deviennent les graines (voy, ghaine). Celles- ci , parvenues à leur maturité, se montrent aptes à germer sous l'influence de certaines circonstances , et à recommencer ainsi la série de développements dont elle-même avait été le dernier terme. Les parties , dont nous venons de ramener les noms dans l'espèce de table des matières qui pré- cède , sont parfois accompagnées d'organes qui n'entrent pas dans le plan général de la plante, et qui, pour ce motif, sont fré- quemment appelés organes accessoires; ces organes accessoires sont tantôt de simples dégénérescences (voy. DÉGiiNÉiiEscENCE ) de diverses parties des plantes, tantôt des pro- ductions particulières et de natures diverses. Ce sont; 1" les piquants, que leur nature et leur origine font distinguer en épines (voy. épines) et aiguillons (uoy. aiguillons); 2° les vrilles (voy. vbilles); S" les poils (voy. poils). (P. D ) VKGÉTALX FOSSILES, bot. pu.— Sous ce liire je lue propose de passer eu rc\ue les diverses formes végétales dont les re- cherches géologiques ont constaté l'eiislence aux dilTérenies époques de la formation du globe, qui ont précédé celle à laquelle il a pris les caractères de végétation que nous lui voyons actuellement, et d'indiquer l'or- dre dans lequel elles se suut succédé à la surface de notre terre. Ou pourrait étudier séparément cha- cune de ces flores successives et faire ainsi le tableau chronologique du règne végé- tal; mais sous le rapport botanique, celte marche aurait l'inconvénient de nous obli- ger à revenir un grand nombre de fois sur les caractères des diverses familles sans pouvoir les traiter jamais d'une manière générale; je crois donc que ce tableau de la végétation du globe pendant les diverses périodes de sa formation doit être précédé d'une revue générale des familles qui ont des représentants dans celte longue his- toire de notre globe; de simples énumé- rations, précédées de quelques observations sur les caractères prédominants de la végé- tation de chaque époque, nous donneront ensuite la chronologie du règne végétal. Avant de passer à l'examen des diverses familles auxquelles on peut rapporter les divers Végétaux trouvés à l'état fossile, je crois qu'il ne sera pas hors de propos de fixer un moment l'alienlion sur les diflé- reiits étals dans lesquels ils se rencontrent, et sur les précautions qu'on doit prendre pour ne pas se laisser induire eu erreur par ces divers modes de conservation. Les végétaux que nous trouvons à l'état fossile ne sont presque jamais , on peut même dire je crois jamais, complets ; ce ne sont que des portions ou des fragments de végétaux, des tiges, des rameaux, des feuil- les, des fruits ou rarement des fleurs isolés des autres organes de la plante. Sous ce rapport nous nous trouvons dans le même cas que pour les Végétaux actuellement existants lorsque nous recevons des portions isolées et incomplètes d'un végétal exotique liont la délermination nous oITre souvent de grandes difiicultés. Mais, eu outre, les Végétaux fossiles, ainsi réduits à quelques uns de leurs organes isolés, ne les offrent presque jamais dans un état de conserva- lion qui permette de les étudier dans toutes leurs parties tonslituaules. Ainsi, les i:i;c» VEG vi:c n'offreiit souvent que leur forme extérieure, (Ml, dans d'autres cas, que leur slruciure interne, souvent altérée dans beaucoup de points; les feuilles n'offrent, dans bien des < .is, que d'une manière imparfaite le réseau (Je leurs nervures , et rarement leur épi- derme et ses détails de structure peuvent ôire convenablement étudiés ; pour les fruits le plus souvent la forme externe seule peut nous diriger dans l'appréciation de leurs aflinités, leur structure interne étant dé- truite ou fortement altérée par la compres- sion ou par la pélriflcation. Les divers modes de conservation des Vé- gétaui: à l'état fossile peuvent se rapporter cependant à deux classes principales. L'impression ou moulage de' la plante accomp.igiiée de la destruction complète du tissu végétal ou avec conservation de peu de ses parties constituantes; la pétrification ou la carbonisation qui conserve d'une ma- nière plus ou moins complète la structure des tissus des organes des végétaux en chan- geant compiéiementou eu modiûant seule- ment leur nature. L'impression ou le moulage d'une ma- nière absolue, c'est-à-dire sans conservation d'aucune partie des organes mêmes du végé- tal plus ou moins altérés est assez rare; cependant, c'est l'état habituel des Végé- taux fossiles dans le grès bigarré et dans les calcaires tertiaires. La plaie occupée par le végétal est vide ou le végétal n'est remplacé que par une matière ordinairement ferrugineuse , quel- quefois calcaire ou argileuse qui n'offre pas d'organisation , qui , par conséquent , n'est pas le végétal pétriGé. On ne peut donc dans ce cas juger que des formes extérieu- res du végétal, et souvent le meilleur moyen, jiour le faire a>ec exactitude, est, après avoir «ulevé avec soin la matière amorphe qui remplit le creux laissé par le végétal, de cou- ler dans cette cavité ou dans ce creux , na- turellement vide, de la cire, du soufre ou iDule autre matière qui représente exacte- ment les formes du végétal détruit. L'empreinte avec conservation de quel- (]ues parties du tissu végétal est très fré- «jnente pour les tiges du terrain houiller; I- est leur mode habituel de conservation et, ici, l'appréciation exacte des diverses formes (Ju véijctal exige beaucoup d'utlealiou. Dans la plupart de ces tiges la partie superficielle, sorte d'épidcrme épais et li- gneux, est passée à l'état de charbon com- pacte et anihraciteux , tout le reste de la plante a été détruit et remjilacé par de l'ar- gile, du grès micacé, souvent même par un grès grossier, sans aucun indice d'orga- nisation; quelquefois cependant cette des- truction des tissus internes est moins com- plète : les plus résistants se sont conservés et sont passés à l'état charbonné : ce sont les parties ligneuses ou vasculaires dont la place et quelquefois même la structure est indiquée par des linéaments charbonneux; c'est ce qu'on a remarqué depuis longtemps pour \eStigmaria ficoidesel ce que M. Corda a observé dans plusieurs tiges des mines de houille de Bohême. Quel(|uefois, outre l'axe ou le cylindre ligneux proprement dit, il y a une zone corticale interne , puis l'écorce externe qui sont ainsi conservées et le tissu cellulaire intermédiaire est détruit. Ces di- verses zones de tissu plus dense qui, séparées par de larges couches de tissu cellulaire dé- truit, s'enveloppent l'une l'autre comme autant de cylindres emboîtés les uns dans les autres et se sont conservées isolément , ont chacune leur forme spéciale et souvent une forme différente à leur surface externe et interne. Une même tige peut ainsi don nerlieu à des formes très diverses, chacune cylindroideet ressemblant à autant de tiges différentes. J'ai déjà signalé, il y a très longtemps, ce fait pour les tiges de Sigillaire dont la tige, dépouillée de son écorce charbonneuse, su- perficielle, avait servi a constituer le geure Syringodendron. Dans le Lomalophloios crassicaule de M. Corda, l'axe vasculaire forme un cylindre finement strié qui pourrait être pris pour une tige d'un genre particulier, et le cylindre médullaire que ce cylindre vasculaire en- toure, offre des sillons transversaux , parti- culiers qui, suivant cet auteur, ont servi à caractériser le genre Artisia; j'ajouterai que des échantillons de celte tige ou d'une autie espèce très analogue des mines de Saar- bruck, m'ont offert une zone intermédiaire entre la surface externe et l'axe vascu- laire qui paraît correspondre à l'origine des bases des feuilles, et qui offre tous les caractères de la lige figurés par W. de 54 VEG .siernberg sous le nom de KnorriaSellowH. On doit donc, dans ces tiges à tissus in- rompléiement cnnservés , bien distinguer les diverses zones de tissu d'une même tige, »!t leurs surfaces externe et interne qui pro- duisent autant d'apparences diiïérentes. Ce que je viens de dire des tiges s'ap- jilique également aux fruits dont l'épaisseur du péricarpe donne souvent lieu à deux formes très différentes , et dont les cavités, «lans daulres cas , ne sont pas les cavités n-elles, mais, au contraire, les espaces oc- cupés par un tissu différent détruit et même quelquefois par toutes les parties solides. Les Végétaux carbonisés ou passés à l'état de ligniles donnent lieu à moins d'obser- vations; cependant il faut remarquer que «lans cette altération leurs tissus ont sou- vent éprouvé des modifications qui en ren- dent la juste appréciation difficile. Enfin , assez fréquemment une portion des organes des Végétaux passés à l'état de lignite s'est transformée en pyrite , ou bien des pyrites sous forme globuleuse se sont formés au milieu de ces tissus et pourraient , au pre- mier aspect , être pris pour un caractère d'organisation. La coupe de certains bois dicotylédons fossiles ressemble alors souvent à celle d'une tige monocotylédone. La pétrification donne plus souvent lieu dans les tissus à des changements apparents dont il faut bien reconnaître l'origine. 1° Dans certains cas, tous les tissus ne se sont pas également conservés pendant la pétrification, et c'est surtout dans les bois silicifiés qu'on en voit des exemples fré- quents. Le plus souvent les tissus mous, plus altérables, se sont détruits comme pen- dant une macération , tandis que la tige était placée dans les circonstances propres à la silicification, et les tissus plus résistants ont seuls conservé leur caractère en se si- liciBant. Souvent alors le tissu cellulaire est remplacé par de la calcédoine amorphe, et les tissus ligneux et vasculaires se sont seuls pétrifiés en conservant les formes qui les caractérisent ; quelquefois , quoique plus rarement, c'est l'inverse qui a lieu: le tissu cellulaire s'est sIT ifié en conservant son organisation , et les tissus plus denses ont disparu pendant la pétrification en laissant alors des cavités à leur place, soit que ces tissus n'aient jamais été silicifiés, soit que, VEG transformés en une matière plus altérable, ils se soient détruits plus tard. Ainsi j'ai vu plusieurs exemples de bois de palmiers silicifiés dans lesquels la place des faisceaux fibreux était , en grande partie du moins, représentée par des cavités vides, le reste du tissu étant silicifié. 2° Quelquefois des tissus de même nature sont diversement conservés dans les di- verses parties d'un même échantillon. Dans quelques cas, c'est comme une sorte de ma- cération partielle qui a détruit la structure dans certaines parties , tandis qu'elle est bien conservée dans des points voisins; mais il est d'autres cas où d'une manière nette, brusque et régulière, le tissu est pétrifié sur un point et détruit à côté: c'est ce que montre surtout un bois fossile remarquable décrit par M. Witham sous le nom d' A nahathra pulcherrima , et ce que j'ai revu dans quelques autres échantillons. La pétrification siliceuse paraît avoir eu lieu d'abord sur certaines zones très nettement limitées et le plus souvent sous forme de sphères isolées. Dans toutes ces parties le tissu est parfaitement conservé; mais autour de lui, dans les espaces intermédiaires , ce tissu s'est entièrement détruit et a été rem- placé par de la silice amorphe. Au premier abord, et sur une coupe transversale, les parties silicifiées sembleraient autantdefais- ceaux ligneux distincts, et donneraient à ces tiges une structure très anomale ; mais un examen attentif montre que les rayons mé- dullaires et les zones ligneuses sont continus d'une partie à l'autre, et qu'on peut rétablir, pour ainsi dire, le tissu partout. En outre, on voit que ces sortes de faisceaux ne se continuent pas dans la longueur : ce sont des sphères isolées, résultats d'une pétrifica- tion partielle , enveloppés dans une masse siliceuse amorphe. 3° Enfin il arrive très souvent que pen- dant la silicification le végétal a été com- primé, brisé et déformé, des fissures rem- plies par de la silice cristallisée ou amorphe le traversent, les tissus ne se continuent plus régulièrement; mais il est presque toujours facile d'apprécier ces altérations et d'en annuler l'effet. On voit qu'avant de chercher à comparer un végétal fossile aux Végétaux vivants, il faut : 1° reconstruire aussi complétcmeut. \EG VEG 55 que possible, d'après les parties conservées elles données générales de l'anatomie et de l'orgaiiographie végétale, les portions de plante qu'un a sous les yeux. 2" Chercher quels pouvaient être les rap- ports de ces portions de plante avec les autres organes de la même plante en re- cherchant surtout leurs points d'attache , leurs formes et leurs rapports vasculaires ; tâcher en général de se diriger surtout d'a- près les traces de structure plutôt que d'a- près les formes extérieures. 3° S'efforcer de recompléter un végétal en voyant si, parmi les fossiles du même terrain- et surtout des mêmes couches et de la même localité, il n'y en aurait pas qui pourraient appartenir à la même plante. Tant qu'on n'a pas reconnu d'une manière positive la connexité de ces divers organes, on ne doit cependant considérer leur réunion pour former une même plante que comme une simple probabilité, que des faits posi- tifs peuvent infirmer ou confirmer. Cette connexion des diverses parties d'une même plante est l'un des problèmes les plus importants à résoudre de la paléontologie végétale et c'est aux savants, qui peuvent s'en occuper sur les lieux mêmes oij ces fos siles se rencontrent, qu'on doit surtout le recommander. Je passe maintenante l'énumération mé- thodique par famille des divers genres de plantes fossiles observés dans l'ensemble des terrains qui composent l'écorce du globe; je n'entrerai dans quelques détails sur les espèces que lorsqu'elles offrent quelque chose de remarquable, ou lorsqu'elles doi- vent donner lieu à des remarques critiques, nécessaires pour fixer les limites de certains genres où l'on a, je crois, confondu des plan- tes très diverses. Je donnerai ensuite une énuméralion , par terrain, de ces mêmes genres, avec l'indication approximative du nombre des espèces, et un résumé du caractère particu- lier que leur réunion imprime à la végéta- tion de chaque époque. PREMIÈUE PARTIE. ÉNUMÉRATION MÉTHODIQUE DES FAMILLES ET DES GENRES DE VÉGÉTAUX FOSSILES. PREMIER EMBRANCHEMENT. \ésétau%. cryptosames anipliigèiies. {Cryptogames cellulaires.) Classe I". — FUNGINÉES. Famille des Mucédinées. On a signalé, dans ces derniers temps , l'existence de ces petits Cryptogames , ou peut-être, dans quelques cas, de Mycélium de plus grandes espèces dans des bois fos- siles de l'époque tertiaire. M. Unger en a figuré dans le Chloris prologea deux es- pèces, qu'il rapporte au genre JVyctomyces établi par Hartig pour des Mucédinées qui se développent dans les bois pourris. On n'en a pas encore indiqué dans les bois des terrains plus anciens. Dans le succin , M. Gœppert a observé une moisissure dé- veloppée sur un Insecte mort, et l'a décrite sous le nom de Sporolrichites heterospermus . Famille des Hypoxylces. Des Champignons parasites sur des feuilles fossiles de divers terrains se rapportent à cette famille, dont l'étude attentive des im- pressions de feuilles, surtout des terrains tertiaires , augmentera probablement le nombre. Sous le nom d'Excipulites Neesii , M. Gœppert en a décrit une espèce obser- vée sur des feuilles de Fougères du terrain bouiller de Silésie. M. Unger indique dans les terrains ter- tiaires un Hysleriles labyrinlhiformis et un Xylomites. Une autre espèce de ce dernier genre estsignalée par Gœppert sur des feuil- les de Zamia du lias. Il indique aussi un Rhizomorpha fossile sous des écorces de bois fossiles des lignites tertiaires. Enfin, j'ai observé sur des feuilles de gra- minées de Menât une espèce de Sphœria, Ces faits nous montrent qu'ancienne- ment , comme aujourd'hui , les piaules étaient le siège de végétations cryptogami- ques parasites. Famille des Champignons. MM. Lindiey et Hulton, dans leur Fossil 5G \'EG (lora, ont désigné sous le nom de Pulypo rites Bowmanni un fossile qu'ils comparent, quoiqu'avec doute, à un Polyporus , et qui provient des mines de houille du pays de Galles. Jai observé une empreinte analogue lians des échantillons du terrain houiller de Sardaigne, et qui ne me paraît pas différer du Carpolilhes umbonatus de Sternberg; quelques points de cette empreinte offraient des pores peu profonds semblables à ceux de certains Polypores des pays chauds. M. Gœppert a représenté, dans tous ses degrés de développement, un petit Champi- gnon analogue à une Pézize , qui est fixé sur un Insecte de la famille des Lépismées, contenu dans du succin; il l'a décrit sous le nom de Pezizites candidus. Classe II. — ALGUES. Je réunis sous cet ancien nom de famille toutes les plantes fossiles qui se rapportent à la classe des Algues sans les subdiviser en famille, parce que les caractères qui distin- guent les familles qu'on admet actuelle- ment sont fondés sur des détails d'organi- sation impossibles à apprécier sur les fossiles, et qui ne se traduisent pas d'une manière assez positive par des caractères extérieurs pour qu'on puisse les bien définir. La variété même des formes de ces végé- taux rend presque impossible d'en donner une définition générale; cependant l'ab- sence presque constante de tiges et de feuil- les distinctes , l'irrégularité fréquente de la fronde formée par la lige souvent étalée sous forme foliacée, l'absence de nervures nettes et régulièrement ramifiées , sont les caractères principaux qui les distinguent presque toujours des autres végétaux. Quant aux genres dans lesquels on a tenté de les subdiviser, et de répartir les espèces assez nombreuses actuellement connues à l'étal fossile, ils ont souvent été fondés plutôt sur une comparaison générale et assez vague avec les formes des genres vivants, que sur des caractères précis; nous lâcherons de les limiter par des définitions plus positives. Les formes souvent peu régulières et si variées des Algues ont fait rapporter à cette famille beaucoup de végétaux mal conservés, altérés par la pétrification, mais qu'un exa- men plus attentif et la comparaison avec les fo.'-.siles mieux conservés de la même épo- que et souvent de la même localité peut ce- pendant faire reconnaître pour des végétaut d'autres familles fortement comprimés , a contours en partie effacés et dont les linéa- ments intérieurs ont souvent disparu. Ou verra plus bas que la plupart des Cauler- piles des auteurs sont dans ce cas. Toutes les Algues sont des Cryptogames aquatiques, et la plupart d'origine marine ; on les trouve dans les terrains d'époques les plus différentes, depuis les terrains de tran- sition jusqu'aux derniers terrains tertiaires marins, mais leurs espèces sont souvent ca- ractéristiques de certaines formations. CoNFERviTEs, Brong. On a donné ce nom à des fossiles de forme filamenteuse , ressemblant aux plantes de l'ancien genre Conferva, et formés de fila- ments simples ou rameux et diversement entrecroisés ou subdivisés qui, lorsqu'ils sont bien conservés, montrent des traces de cloi- sons transversales. On a distingué jusqu'à ce jour sept es- pèces , mais dont plusieurs sont très mal connues et ne montrent que des traces troj) vagues pour qu'on puisse affirmer que ce sont des Cryptogames de cette famille et non pas des fibrilles radiculaires d'autres plantes. Caulerpitrs , Sternb. {Fumides , § 9. Caulerpiles , Brong. ) Ce genre d'Algues fossiles est celui qui a été le plus mal limité et dans lequel on a le plus souvent classé des plantes qui , mieux étudiées, me paraissent devoir occuper une position toute différente. J'ai commis moi- même cette erreur en rapportant aux Fu- coides dans la section des Caulerpiles , sous les noms de F. Brardii et Orbignianus , des plantes qu'un examen plus attentif et surtout une comparaison plus étendue m'ont fait reconnaître pour des rameaux de coni- fères du genre Brachyphyllum. Mes Fucnïdes Hypnoides et Lycopodioide^, et les Caulerpiles pteroides et Schlotheimii de Sternberg sont dans le même cas et se ran- gent aussi parmi les conifères dans le genre Wahhia , ainsi que le Caulerpiles Bronuii du même auteur, qu'il avait lui-même rap- porté plus tard aux Lyropodiles. Plusieurs des plantes des schistes cuivreux du pays de Mansfeld , décrites par M. de VEG VEG Munster, comme des Caulerpiles, ne me pa- raissent aussi que des états imparfaits de ces Walchia, si variés dans leurs formes sui- vant la partie de leurs liges ou de leurs ra- meaux, qui sont passés à l'état fossile, et souvent très déformés dans ces schistes par la pétrification et la pression. Les Caulerpiles païens, dicholomus et cre- nulatus , décrits par M. Allhaus {in Dunk. et Mey. Paleonlogr., I, p. 31, tab. 4, fig. 2, 3, 4, et tab. 1 , fig. 2 ), sont évidemment, à mes yeuï, des fougères identiques avec d'au- tres espèces de cette même époque, mais al- térées par la pétrification. Les deux premiers se rapportent à des Sphenopleris, voisins du S. dichoioma, et le dernier un Pecopleris, pro- bablement le P. lodevensis. Ces plantes, qui représentent pour ainsi dire la silhouette de ces fougères légèrement effacées, n'ont aucun rapport avec les espèces vivantes du genre Caulerpa. Cette opinion me paraît tout à fait confirmée par l'impression des mêmes schis- tes cuivreux, figurée par M. de Munster dans les* cahier de ses Beytrœge, tab. 14, fig. 3, sous le nom de Caulerpiles bipinnalus , et qui est bien clairement une fougère à fronde bifurquée, très voisine du Sphenopleris di- choioma de ces mêmes schistes. Le Caulerpiles Gœpperli , appartenant aussi aux schistes cuivreux d'Ilmenau, me paraît très voisine de VAlelhopteris Marlin- sii, Germar, provenant du même terrain ; mais ces plantes, certainement étrangères aux Caulerpites, et qui me semblent devoir former un genre spécial, sont-elles des Al- gues ou des Fougères à frondes épaisses et coriaces; c'est ce qu'un nouvel examen très attentif des échantillons eux-mêmes pourra seul décider. Les Caulerpites, du calcaire jurassique de Solenhofen, décrits par M.deSternberg sous les noms de C.princeps, ochrealus, serlula- ria, elegans , laxus , et probablement colu- brinus , me paraissent bien certainement n'être que des états plus ou moins altérés des mêmes espèces de Tliuiles que ce savant avait aussi rapportées au genre Caulerpiles, sous le nom de C. expansus, Bucklandianus, llmiœformis , etc., et que M. Unger rap- porte avec beaucoup de raison au genre Tliuiles. Le Thuiles divaricala ( Caulerpiles lliuiœforinis, Siernb.) a été également trouvé a Solenhofen en échantillons parfaiienieut caractérisés, ainsi que le montre un échan- tillon plus complet qu'aucun autre que j'ai dessiné dans la collection de M. Stockes, à Londres; et avec un peu d'attention on re- trouve facilement, sur les figures mêmes de M. de Sternberg, quoique assez imparfaites, l'insertion des feuilles et la disposition des rameaux qui caractérisent ce genre. D'autre» espèces d'Algues de ce même terrain , le Caulerpiles longirameus {Sternb.,11, tab. 29, fig. 3), et le genre particulier nommé par M. de Sternberg Dalioslichus {ibid., lab. 25, fig. 3 ) et adopté sous ce nom par M. Unger, ne sont encore que des branches de coni- fères qui rentreraient dans le genre Thuiles, tel qu'on l'a admis dans la plupart des ouvrages sur les Végétaux fossiles, mais qui, par leurs feuilles alternes en spirale, cour- tes, charnues et squamifonnes, se rappor- tent au genre Brachyphyllum : genre qui, avec les Thuiles cités ci-dessus, caractérise presque cette époque du calcaire jurassique» La régularité de l'insertion des feuilles dans les échantillons bien conservés de ces fossiles, ne peut laisser aucun doute sur leur éloignement de la famille des Algues et des Caulerpa. Mais dans les échantillons fortement comprimés, en partie effacés, ou brisés et déformés, il faut se laisser di- riger par la forme générale et par de légers indices pour classer ces empreintes impar- faites, dont chaque forme accidentelle est devenue un type spécifique. On peut donner comme moyen général de distinguer les Caulerpa de certaines Co- nifères, que jamais ces Algues, telles que nous les connaissons dans le monde actuel , n'offrent de frondes à rameaux principaux pinnés; ils sont toujours fourchus ou plus ou moins régulièrement dicholomes : dispo- sition qui permettrait plutôt de les confon- dre avec certains Lycopodes. Ce sont ces rameaux qui portent des appendices folii- formes , disposés avec peu de régularité tout autour de l'axe , ou distiques et très réguliers, comme des barbes de plume, mais dont le plan est dans le plan même de la fronde entière; au contraire, toutes les Conifères ont les rameaux pinnés ou ver- ticillés, et jamais réellement dicholomes. Je vais indiquer ici les espèces qui me paraissent pouvoir se ranger dans ce genre, en remarquant cepesidant qu'un examea a 58 \FA] plus attentif, et surtout (Je meilleurs échan- tillons, les en excluront peut-être. Caulerpites sphœricus y Munst. Beylr., u, p. 101, t. XIV, Cg. 2. Caulerpites selaginoides, Brong. Caulerpites Nilsonianus, Slerub. (Fucoides Nilfnnianus, Ad. Br., Hisl. Vég. foss.). Caulerpites Preslianus (C. Preslianus et Merophyllus , Slernb.; Flor. de Vorw., 2, tab. 10, fig. 5, et tab. 24, fig. 4). Caulerpites Agardhianus (Fucoides Agar- dkianus. Ad. Br.; Delesseriles Agardhianus, Sternb.). Caulerpites pinnalifidus {Delesserites pin- nalifidus, Sternb., t. II, tab. 10, fig. 4). Les deux premières espèces sont des si'histes cuivreux du Zechstein ; la troisième dos ligniles de Hœganes, en Scanie; les trois dernières des terrains tertiaires du Véronais. CoDiTEs, Sternb, Ce genre présente une fronde épaisse , spongieuse, probablement cylindroïde, sim- ple, ou plus souvent rameuse et irréguliè- rement dichotome , inégalement contractée et renflée, dont la surface paraît avoir été hérissée ou veloutée. M. de Slernberg en indique deux espèces du calcaire de Solenhofen ; mais elles ne me paraissent que des formes accidentelles d'une même espèce. Son ponre Encœlites ne paraît pas pouvoir s'en distinguer généri- quemenf, le seul échantillon indiqué pro- vient des mêmes calcaires. CORALLINITES, Ung. Ces plantes , analogues aux Corallines des mers actuelles , ont une fronde incrustée, dure, rameuse, articulée, tomentacée, à ar- ticles aplatis ou cylindroïdes. M. Unger en a représenté deux espèces {Chlor. proiog'., t. XXXIX, fig. 6, 7) du calcaire jurassique d'Autriche. M. Pomel en a trouvé une espèce très élégante dans le calcaire grossier des environs de Paris , que je nommerai C. Pomelii. AuANSiTES ( Fucoides, § Amansiles, Brong., Hist. Vég. foss.). Je ne connais que deux espèces de ce genre, déjà signalé comme formant une sec- tion spéciale des Fucoides dans mon Hisl. VEG des Vég. fossiles. On peut le définir ain.i : Fronde simple ou rameuse, à divisions li- néaires planes, très régulièrement dentées des deux côtés ou d'un seul. Ces plantes se rapprochent, par la régu- larité de leurs formes , des divers genres de la tribu des Amansiées; ainsi, VAmansites Serra ressemble, à quelque égard , à VA- mandia semi-pennata , et VAmansites den- tala au genre Epineuron , de Greville. Ces deux espèces sont du calcaire de transition du Canada. CuosDRiTES, Sternb. (Fucoides, § Gigarti- nites, Brong., loc. cit.). Je conserve à ce genre le nom de Chon- drites, de M. de Sternberg, quniqiie le genre Chondrus de Lamouroux et des botanistes modernes , ayant pour type le Chondrus crispus , Lam. , ou Sphœrococcus crispus , Ag., diffère beaucoup par sa fronde plane, membraneuse, coriace, dichotome , des Al- gues fossiles de ce genre, dont le caractère essentiel est d'avoir les divisions de la fronde cylindriques ou peu aplaties ; mais quel- ques espèces vivantes cependant, telles que le Chondrus Griffitsiœ, se rapprochent da- vantagedes espèces fossiles, et l'on peut dire, en général, que c'est dans les genres Chon- drus, Gelidium, Dumontia, Halymenia et Gi- gartina, que se trouvent les Algues vivantes dont la forme générale se rapproche le plus des espèces fossiles rapportées d'une manière positive à ce genre ; ils ressemblent surtout aux Chondrus, Dumontia et Halymenia, par leur surface lisse et sans tubercules. On peut, en effet, caractériser ainsi les Chon- driles: fronde épaisse, rameuse, pinnflifide ou dichotome, à divisions cylindroïdes ou claviformes et renflées vers l'extrémité , grêles et filiformes ou épaisses et assez grosses, à surface lisse et sans tubercules Ce dernier caractère le distingue essentiel- lement des deux genres suivants. Les espèces de Chondrites sont au nombre d'environ dix- liuit, et c'est à ce genre qu'appartiennent les Ch. Targionii, intricatus, etc., caracté- ristique du terrain à fucoides de la période crétacée. Quelques autres, moins bien con- nues, sont du calcaire jurassique de Solenho- fen , ou de l'époque tertiaire ; enfin une espèce forl différente par sa fronde aplatie VEG appartient aux terrains de transition. Une révision de toutes ces espèces serait très né- «fssaire pour les bien limiter et fixer leurs rapports avec les époques géologiques. Phymatoderma. Je distingue, sous ce nom, un genre qui me paraît différer essentiellement des Algues vivantes connues et des genres déjà établis parmi les fossiles. Ce genre est important, (wirce qu'il me paraît fournir un caractère distinctif de l'époque liasique, du moins par son espèce type, le Phijmaloderma granu- lalum {Algaciles granulatus, Schloth.), très abondante dans les schistes du lias de Boll. On peut le définir ainsi : Fronde cylindrique ou aplatie, épaisse, charnue, rameuse, dichotome, à surface cou- verte d'éminences aplaties , contiguës , ovoïdes ou polygonales , séparées par des sillons étroits, réticulés, dirigés transversa- lement. La forme de la surface de ces Algues les caractérise parfaitement. Pour la bien re- connaître, il faut, eu général , étudier le moule qu'elles laissent dans la roche qui les renferme, la plante elle-même étant pres- que toujours remplacée par une substance argileuse tendre, qui reste adhérente à la roche environnante des deux côtés, et qu'on doit enlever par des lavages ou par d'autres moyens mécaniques pour reconnaître la for- me de la surface de la plante qu'elle rem- place. Le Chondrites crelaceus, de Sternberg, pro- venant de la niême localité, et le Chondriles Bollensis, de Kurr, me paraissent appartenir probablement à ce genre; cependant l'exa- men d'échantillons bien conservés est né- cessaire pour pouvoir en avoir la certitude. Une espèce, trouvée en France , dans le Gault du département de l'Aube, Ph. Le- incrianum , offre au contraire parfaitement les caractères génériques décrits ci-dessus. GiGARTINITES. Ce genre est caractérisé par sa fronde rameuse, pinnatiGde ou dichotome, à ra- meaux grêles, cylindriques ou claviformes, portant des renflements ou tubercules fruc- tifères, terminaux ou latéraux, épars , non contigus. Il est destiné à renfermer les Algues VEG 59 dont la fronde, ayant une forme assez ana- logue à celle des Chondriles , porte des tu^ hercules saillants formés par la fructifica- tion, mais ne couvrant pas toute la surface comme dans les Phymatoderma , et qui se rapprochent par ces caractères des genres vivants Gigartina et Laurencia. Ce genre ne comprend jusqu'à présent qu'une espèce le Fucoides obtusa, de Monte-Bolca. Sph^rococcites. Ce genre, dans lequel je rangerais la plus grande partie des Sphœrococciles et des Ha- lymeniles , de M. de Sternberg , est un des plus difficiles à caractériser; il me paraît cependant devoir renfermer les Algues à fronde membraneuse, en général d'appa- rence épaisse , coriace et souvent inégale, divisée en lobes pinnatifides ou digités , et dichotomes, larges ou étroits, souvent irré- guliers et allongés, sans nervure , dont la surface est lisse ou porte des tubercules fructifères irréguliers et non contigus. L'absence de nervures dans une fronde membraneuse, et la présence fréquente de tubercules irréguliers , sont les principaux caractères qui distinguent ce genre du sui- vant ; il comprend des plantes analogues aux Sphœrococcus et surtout aux Rhodomenia de Greville, et à certains /ndœa de Bory Saint-Vincent ; mais ils diffèrent des Haly- menia, tels qu'ils sont actuellement circon- scrits, par leur surface souvent tuberculeuse. Presque toutes les Algues de ce genre ont été trouvées dans le calcaire jurassique de Soleuhofen. Delesserites , Sternb. {Fucoides, § 6 ; Delesserites, Brong ) Ce genre est caractérisé par ses frondes membraneuses, minces, planes ou ondulées, ordinairement traversées par une nervure moyenne, et souvent par des nervures se- condaires peu marquées et mal limitées. Ce genre comprend ( inq à six espèces du terrain tertiaire de Monte-Bolca , et une espèce du Keuper ( Laminariies crispalus , Siernb.). Halyserites, Sternb. La plante à laquelle M. de Sternberg a donné ce nom est une des plus remarqua- bles de la famille des Algues. Elle présente co VEG une fronde plane, membraneuse, régulière- ment dicholonie , traversée par une tôle mojenne très marquée, sans nervures se- condaires. L'ab.-eiice de nervures secondaires, mal- pré la largeur de l'expansion membraneuse qui borde la côte moyenne , setnble bien ranger celle piaule dans la famille des Al- gues et la rapprocher des HaU/seris. La seule espèce connue a été trouvée dans les couches du grès vert de Niederschoena, en Saxe, par M. Reich, auquel elle est dédiée, H. Reicliii, Sternb., FI. der Vorw, 2, lab. 24, f. 7. Elle paraît y être assez abondante et atteindre une plus grande dimensicn que ne l'indique la figure citée. ZoNABiTKS, Sternb. (Fucoides,% 7; Dwtyoliles , Brong.). Ces Algues fossiles ont , comme les Dic- tyota et ZoHa/io, une fronde plane, mem- braneuse , flabelliforme , divisée en lobes dichotomes,sans nervures, quelquefois mar- quées de zones transversales produites par les fructifications. On en connaît trois espèces : une des schistes cuivreux du Zechslein les deux autres des terrains tertiaires d'Italie, RuoDOMELiTEs, Sternb. {Fucoides, § Fuciles , Brong.). Le seul Fucus rangé dans ce genre a une forme très particulière. Sa fronde est plane , dicholome , à divisions étroites, li- néaires, très régulières , traversées par une forte côte moyenne. Ces caractères sembleraient le rapprocher des Halyserites, mais la texture solide de la plante, l'épaisseur de l'étroite expansion membraneuse qui borde la côte médiane font plutôt ressembler cette Algue au Rlio- domela oblusaia de la Nouvelle-Hollande , plante du reste fort mal connue. 11 serait à désirer qu'on pût observer le mode de ter- minaison des rameaux de celle espèce fossile qui établirait peut être d'une manière plus positive ses rapports avec les Algues vivan- tes. Elle vient des lignites inférieurs à la craie de l'île d'Aix, près la Rochelli . M. Eichwald indique un Rhodumula bi- jugala dans les schistes houillersdu Donetz; mais cette pLinie, qui n'est pas fiuurce j»ar VtG ce savant, se rapprocherait d'une section très dilTérente du genre Rhodomela. Laminarites , Sternb. Ce nom indiquerait, entre l'unique espèce de ce genre et les Laminaria , des rapports qui ne me paraissent pas probables; car sa fronde simple, entière, membraneuse, mais coriace , et traversée par une forte nervure médiane , porte des tubercules fructifères, mamelonnés , analogues à ceux des vraies Fucacées, et très différens des plaques de sporanges des Laminariées. Il me paraît pro- bable que celte plante est le type d'un genre détruit ou inconnu jusqu'à présent dans le monde actuel. La seule espèce qui lui appartienne ( Fu- coides tuberculatus, Brong., Hist. vég. foss..^ t. VII, f. 5.) a été trouvée dans les lignites inférieurs à la craie de l'île d'Aix. MuNSTERiA , Sternb. Les plantes dont M. deSternberga formé ce genre paraissent, en effet, constituer un groupe assez distinct, se rapprochant cepen- dant spécialement du genre vivant Splachni- dium {Ulva rugosa , Linn.) des mers de l'Afrique australe. Ce sont des Algues à frondes cylindroides, épaisses, coriaces, sim- ples ou dichotomes , croissant en touffe , marquées de plis transversaux, formant des stries peu régulières, rapprochées, et por- tant des fructifications sous forme de tu- bercules hémisphériques épars entre les stries. La principale différence entre ces fossiles et les Splachnidium, quant à la forme géné- rale, consiste en ce que ces derniers ont des rameaux naissant latéralement de la fronde principale , par une base conlractée, tandis que la plante fossile , lorsqu'elle n'est pas simple, se divise en ramcaun dichotomes qui ne sont ni contractés ni articulés. M. de Slernberg a distingué six espèces dans ce genre ; mais il a, je crois, attribué trop de valeur à des formes individuelles , et ces espèces doivent probablement se ré- duire à trois ou quatre, dont il serait fort à désirer que la structure fût mieux étudiée. Elles proviennent du calcaire jurassique de Solenhofen et des calcaires marneux gris des environs de Vienne. VEG CvsTosEiBiTES, Stcrub. Le genre Cystoseira est un des plus re- marquables et (les plus variés dans les mers "us et d'autres espèces aux folioles inférieures, et portées sur le rachis commun de certaios Neuropleris. Je suis disposé à penser que les espèces ci- dessus nommées forment un groupe spécial composé de feuilles anomales basilaires, comme celles des Plalycerium et des Dry~ naria, mais appartenant à un genre tout différent, probablement aux Neuropteris ou aux Odontopleris. Leur forme oblique et très souvent ombi- liquée indique surtout cette origine. Si ja- mais on peut établir la concordance de ces feuilles, ce genre devra être supprimé; mais jusque là il constitue un groupe très naturel. Quant aux portions de frondes pinnéesou bipinnces, et aux folioles oblongues planes, auricu!ées,ce sont évidemment des portions de fronde de Neuropteris, ou quelquefois de Splienoptcris. Je crois que sur trente espèces énumérées par M. Unger dans son Syno- psis, ou indiquées depuis cette publication comme appartenant au genre Cyclopteris, il y en a au moins vingt qui sont dans ce cas, et qui n'appartiennent ni aux Cyclopleris^ ni aux Nephropteris. Toutes les plantes de ce genre sont pro- pres au terrain houiller. 66 VEG III. Nedroptebis , BroDg. Frondes pinnées, bi ou tri-pinnées, à pin- riules ordtnaiiemenl contractées à leur base et insérées seulement par leur pariie mé- diane, rarement adhérentes par toute leur hase au rarhis commun. Nervure médiane a peine distincte ou marquée dans une assez grande étendue, s'évanouissant vers l'extré- mité; nervures secondaires nombreuses, égales entre elles, naissant très obliquement du milieu de la base de la pinnnle ou de la nervure médiane, arquées, dirhoiomes, or- dinairement très fines, non réticulées. Cette forme des pinnules el.surtout des nervures qui les parcourent, distingue géné- ralement fort bien ce genre de toutes les autres Fougères; cependant il y a, parmi les Pecoplehs à nervures obliques et dicho- lomes. des espèces qui s'en rapprochent, et quelques unes même ont été rapportées aux Neuropleris par divers auteurs. On peut distinguer, dans ce genre fort nombreux et comprenant, en effet, environ cinquante espèces, deux principaux groupes, l'un renfermant cinq espèces du grès bi- garré des Vosges, décrites par MM. Schimper et Mongeot. Le Neuropteris Dufresnoyi des ariloises de Lodève, et le Neuropteris Gaillar- doa" du Muscheikalk de Lunéville, c'est-à-dire toutes les espèces postérieures à la formation houillère, ont les frondes une seule fois pin- nées ; leur forme et leur aspect général les rapprochent un peu, surtout celles du grès bi- garré, de certains Lomariak folioles courtes. L'autre groupe, beaucoup plus nombreux, comprend des plantes dont les frondes sont au moins bipinnées et souvent Iripinnées. Toutes ces espèces, à ce que je crois, appar- tiennent au terrain houiller. Une seule es- pèce, bien évidemment de ce genre, est citée dans le Keuper de Sinsheim et de Gotha: c'est le JVeuropis se distingue parfaitement de tous les genres actuellement vivants. M. Gulibier a représenté une fronde de ce genre naissant d'une sorte de tubercule écaiileux qui semblerait avoir quelque ana- logie avec ceux des Marallia. M. Bunbury a figuré une espèce de ce même genre provenant des terrains Uouillers de la Nouvelle-Ecosse [Odoniopteris subcu- nea(a), qui s'éloigne beaucoup des autres, quoiqu'on ne puisse, pour le moment, la classer ailleurs. Ce genre , qui semble se rapprocher sur- tout du iVeuronfe/is et s'éloigner, comme lui, de toutes les Fougères vivantes, me parait propre au terrain houiller ou n'avoir que des représenlanls très douteux dans les ter- rains plus récents. Tels sont \es Odunlopleris cycadca cl Bergeri Gœpp., qui ne sont pro- bablement qu'une seule et même plante. Sa nervation étant inconnue, ainsi que la forme générale de la fronde, on peut douter, non seulement que ce soit un Odo)Uopieris, mais même que ce soit une Fougère; ce se. 69 VÉG rait pcnt-être plutôt une Cycadée , voisine des Pteiopinjllum. C'est d;ins celle même famille des Cyca- dées que doivent, je crois, se placer les Cdontoiiteris acuminata et Oloptens de Gœp- pert, que MM. Lindiey et Huilon avaient placé avec raison dans leur genre Olopleris, ainsi que M. Gœppert l'a reconnu récem- ment. Parmi les espèces mêmes du terrain houil- 1er, rapportées à ce genre, il en est quelques unes qui doivent aussi en être exclues; ainsi i'Odontopleris Munsleri (Eichw. Russ., I, tab. 3, Gg. 2) est une nouvelle espèce du genre Diclyoptcris que j'ai vu fréquemment dans les échantillons du terrain houiller du Donelz, et dont la nervation réticulée, figu- rée Gg. 2 b, indique bien la classiGcation. Les Odoiitoplcris stipitala Gœpp.(Ge)i., 5, 6, lab. 7, f. 2)ei Neesiana Gœp^i. [Gleichenites Neesii ejuad. fil. fona., t. 3, Gg. 12) qui me paraissent à peine dilTcrents l'un de l'autre, me semblent aussi ne pas pouvoir se séparer du Neurnpleris obliqua du même auteur, et devoir plutôt se placer dans le genre Cal- lipleris avec les Pecopleris gigantea et punc- tata. Les trois plantes citées ci-dessus, outre leur affinité de forme, sont toutes trois des schistes bitumineux d'Ollendorf, et ne sont peut-être que des parties diflerentes d'une même plante dont la nervation n'a jam^.is été bien observée ou du moins bien figuj V. DiCTYOPTEnis, Guttb. Par la forme générale de ses feuilles et par celle des folioles, ce genre se rapproche beau- coup des Neurnpleris dont il diffère, comme les Lo«c/)o;)/er!S des Pecopleris, par l'anasto- mose des nervures en mailles régulières ovales, formant un réseau qui semble s'épa- nouir du centre de la base de la foliole pour s'étendre jusqu'à la circonférence; les fo- lioles sont ovales-elliptiques ou oblongues, dans la même feuille , elles sont arron- dies, entières, légèrement cordiformes à la base et fixées au achis seulement par leur milieu, la nervure moyenne est à peine indiquée à leur base et disparaît immédia- tement, la fronde est bipinnée et les pennes sont décurrentes sur le rachis commun qui porte ainsi des folioles successivement dé- croissantes, comme dans quelques Neuroptc- VEG ris (N. auriculata) dont ces fougères ont tout à fait l'aspect. M. Guiibier qui a établi ce genre n'en indique qu'une espèce du terrain houiller de Swickau sous le nom de Diclyopteris Bronguiarli ( Guttb. , Verst. der Swick. Schwartz Kohi., p. 63, pi. 11, f. 7, 9, 10). Mais il y en a une secondeespèce fréquefite dans les terrains houillers de la Russie mé- ridionale, indiquée par Eichwald , sous le nom d'Odontopteris Munsleri , c'est le DiC' tyopteris Munsteri. M. Bunbury a aussi figuré sous le nom de Diclyopteris obliqua, une espèce de ce genre qui provient des terrains houillers de la Nouvelle-Ecosse; enfin, j'en ai quelques fo- lioles isolées venant des montagnes de la par- tie orientale de l'Egypte qui appartiennent , sans aucun doute, à ce genre, dont toutes les espèces paraissent propres au terrain houiller. Ces citations prouvent que ce genre, quoi- que peu nombreux en espèces, est répandu sur une très vaste étendue du globe ; quant à la distinction positive des quatre espèces indiquées ci-dessus, une comparaison très minutieuse, et des échantillons plus com- plets seraient nécessaires pour les bien dif- férencier, d'autant plus qu'on peut juger par la figure générale de Gutlbier, que les formes des folioles varient beaucoup suivant la situation qu'elles occupent sur la fronde. n. Fioiide pinnée, bi ou Iripiniïc'e , a pinnules ré- tiicies à la base , flabe 11 i formes, entières , ou à peine lohe'es, à nervures divergentes dès la base, sans nervure me'diane plus prononce'e, Adiantites {Adianlilum , Spec, Gœpp). En limitant le genre Adianlites par le caractère ci-dessus, on le borne, il est vrai, à un petit nombre d'espèces, telles que A. nervosa {Sphenopl. nervosa Brong., Uisl. v. Foss.), A. concinnus Gœpp. (Sph. adtantoi- des Lindl. et Huit. ) , Ad. oblongifolius Gœpp. et quelques autres analogues, mais on lui donne un caractère assez précis et oa le borne, en outre, à des plantes qui ont, en effet, des rapports très prononcés avec les Adiantum de l'époque actuelle. L'absence de nervure rnédiane, le grand nombre des nervure» secondaires réguliè- rement divergentes, fia bel li formes, pres- que parallèles et dichotomes, les divisions VEG peu tnarquëes des piniiules forment leurs caraclères dislinclifs. C. Fronde pinne'e , bi ou tripinnc'e , à jiinnulcs l'c- trécies à la base, lobées et su i lobées, à nervures pinne'es ou bipinni'es vers la buse, divisious se- coodaires très obliques. Sphenopteris. Malgré la dirficullé d'établir des limites dans les divisions de ce genre nombreux , je crois qu'on pourra y parvenir en combi- nant convenablement les caractères tirés de la forme générale des pinnnles et de leur mode de division , et ceux fournis par les nervures; mais ce n'est pas ici le lieu de faire celte révision gétiér'iile des espèces. Unger rapporte au genre Sphenopteris , après en avoir distrait les Hymenophyllites et les Trichomaniles , G9 espèces, auxquelles il faudrait déjà en ajouter quelques unes décrites plus récemment; mais, d'un autre côté , la section nommée par lui Dickso- nioides passe, par des nuances presque in- sensibles, à certaines formes de Pecopteris. Les Sphenopteris se rapprochent de beau- coup de genres de Fougères vivantes fort diflerents, et tant que le mode de fructi- fication ne sera pas mieux et plus générale- ment observé, on devra rester dans le doute relativement à ses affinités. Comme tous les. genres de Vcgéiaux fossiles qui renferment évidemment des types très di- vers , ce genVe se retrouve dans tous les terrains, mais surtout dans ie^ terrains houillers et dans la période jurassique jus- qu'au terrain wealdien. Je n'en connais pas d'espèce bien positive dans le grès bi- garré, car M. Schimper avec raison a re- connu le Sph. paimetla pour une fronde à pinnule lacérée d'un Nevropleris , et je crois que le Sph. myriophyllum , rapporté aux Trirhomaiiites, pourrait bien n'être que le squelette des nervures d'un Pecopteris voisin du P. SuUziana. M. Unger (Chloris Protogœa, p. 124, t. 37, fig. 5) en a décrit une espèce, Sph.re- ceniior, des terrains tertiaires, espèce qui me paraît très voisine ou même identique avec une des Fougères trouvées dans le calcaire siliceux de Sézanne, et portant des fructifi- cations analogues à celles des Asplemum. Hymenophyllites, Goepp. Ce nom a été appliqué à une forme de VEG 69 Sphenopteris qui paraît se rapprocher, d'une manière assez positive, des Hynienophyitum et des Trichomanes du monde actuel, mais qui ne mérite peut-être pas plus d être dis- tingué génériquenient que plusieurs autres formes de Sphenopteris. On les caractérise par leur fronde mince, plane, nullement coriace et recourbée sur leur bord , à pin- nules ordinairement divisées en lobes li- néaires uninerviées, et à rachis souvent bordé d'une aile membraneuse. De ces caractères, le plus réel est celui tiré de la consistance mince et membraneuse de la fronde; mais il est bien difficile d'en fixer les limites et souvent de le reconnaître avec certitude sur des empreintes plus ou moins altérées. Dans quelques cas, on a aperçu des traces de fructifications terminant les lobes des pinnules et dont la position viendrait ainsi confirmer l'analogie indiquée par le nom générique. Les espères sont, les unes du terrain houil- ler, les autres de l'époque jurassique. Parmi ces dernières, l'une des plus re- marquables est le Hymenophylliles macro- phyllus {Sphenopt. macrophylla Brongn., Hist. des vég. foss., I , t. 58, fig. 3), obser- vée d'abord à Stonesfield , près d'Oxford , mais dont un échantillon très complet , trouvé dans le calcaire jurassique de Mores- tel , près Lyon , est venu confirmer la na- ture. Presl l'avait considéré comme un genre d'Algue particulier sous le nom de Rhodea. Tricbomanites Gœppert. Les lobes des pinnules étroits, filiformes, réduits presqu'à leur nervure, caractérisent ce genre qui ne correspond, par ce caractère, qu'à quelques Trichomanes vivants, la plu- part d'entr'eux ayant une fronde analogue à ceWeiies Hymeno]ihylhim.\]ne espèce décrite par M Gœppert lui a même offert des traces de fructification paraissant analoguesà celles des Trichomanes et qui viennent ainsi con- firmer celte analogie. Ce genre serait, du reste, borné à trois ou quatre espèces ; car il faut éviter de confon- dre avec lui des Fougères dont les nervures seraient dépouillées de leur parenchyme. C'est dans cette même section que devrait se placer un genre de Fougères fossiles du 70 VEG lerrain hoiiiller des environs de Saarbrurk, établi par M. Pomel (Bullelins de la Société géologique, 1846, p. 634) sous le nom de LoxoPTEnis, nom que j'avais déjà indiqué pour la forme de folioles qui le caractérise; ce sont des Fougères à pinnules obliques, presque dimidiées, à nervure principale, correspondant au bord inférieur, émettant des nervures secondaires, simples ou divi- sées seulement par son côté supérieur. Le bord supérieur des pinnules est plus où moins profondément lobé. M. Pomel en indique deux espèces que je n'ai pas eu occasion d'examiner. D. Fronde simple , pinne'e ou bitiipiiiaatiCde , à pinnules géuéiulement adhéieutes par leur base au rachis, souvent confluentes, et ne foimant qjc des lobes plus ou moins prolonds, enlieics ou denticulees, non lobées; nervures secondaires pinuées, simples, dicholomes ou réticulées. I. Nervures simples , bifurquées , ou dicho- lomes non réiiculées. T^NioPTERis, Brong. Ce genre, limité en ce moment d'une manière arbitraire, renferme probablement des Fougères très diverses. 1° Des espèces à frondes très probablement simples, comme le Tœniopleris vtllala, qui, par sa forme linéaire, oblongue, sa côte moyenne, très forte, et ses nervures simples ou rarement bifurquées à leur base et per- pendiculaire au rachis, semble se rapprocher des Acroslichumk fronde "simple, rapportés, la plupart, au genre Olfersia par Presl, ou Elaphoglossum de Sihott. Cependant quelques échantillons du Tœ- niopleris vittata, type de ce groupe, semblent indiquer une fructification punctiforme, comme celle des Polypodes, et, dans ce cas, ces espèces pourraient se rapprocher des Oleandra ( Âspidium articulalum, nodosum, ncriifolium). 2° Des espèces à frondes probablement pinnées ou bipinnées, mais à folioles articu- lées, à nervures égalementsimples et perpen- diculaires au rachis, sur lesquelles M. Gœp- pert a observé des fructifications très analo- gues à celles des Angiopleris. Tel est son Tœniopleris Munsleri des schistes charbon- neux du lias de Bayreuth. On ne saurait douter de la position de ces espèces dans la famille des Maraltiacées. YEG 3° Des espèces à fronde pinnée, à folioles non articulées, à nervures un peu obliques et souvent bifurquées; telle est le Tœniop- leris Dertrandi et une autre espèce nouvelle aussi des terrains tertiaires d'Italie. Ces espèces me paraissent se rapprocher surtout des vrais Pleris des auteurs moder- nes; tels que les Pleris longifolia eXcrelica. On n'a pas encore observé de traces de fructification sur ces fossiles. Anomopteris, Brong.. Ce genre, toujours borné à une seule es- pèce, Anomopleris Mougeolii, caractéristique du lerrain de grès bigarré, a été de nouveau parfaitementdécrit et figuré parMM. Schim- per et Mougeot, dans leur heWe Monographie des plantes fossiles du grès bigarré des Vosges. D après des échantillons plus complets, ils admettent que les pennes latérales que j'a- vais considérées comme simplement créne- lées, sont pinnées et portent de petites pin- nules ovales, contigues, sans nervure» distinctes. Ces pinnules sont très nombreu- ses sur chacune des penues longues et li- néaires de ces frondes. Toutes celles placées veis la base des pennes, dans une portion plus ou moins grande de leur étendue, sont stériles; celles placées vers les extrémités, sont plus étroites, contractées et comme ré- fléchies; elles paraissent concaves et fructi- fères. Les frondes entières ont souvent plus de 1 mètre de long. Crematopteris Schimper (Rewssîa Sternberg Scolopendrites Gœpperl). Cette Fougère, l'une des plus anomales, a été décrite d'une manière beaucoup plus complète par M. Schimper, d'après des échantillons plus parfaits que ceux connus précédemment, mais qui laissent cependant encore beaucoup à désirer. Suivant lui , les frondes de ces Fougères sont une seule fois pinnée, à rachis épais, les pinnules sont insérées presque perpendiculairement sur le rachis et contigues; les inférieures sont fer- tiles, les supérieures sont ovales oblongues, sans nervures apparentes dans les échantil- lons imparfaits observés jusqu'à ce jour; les pinnules, fertiles, légèrement réfléchies, pa- raissent dimidiées, comme celles de certains Adianlum et Lindsea , la nervure principale VEG occupant le bord supérieur et donnant nais- sance à des nervures secondaires dichotomes qui se dirigent vers le bord opposé. Toute la face inférieure de ces pinnules paraît cou- verte de capsules qui sont, en partie, recou- vertes par un tégument membraneux qui naît du bord supérieur de la nervure prin- cipale. Ces caractères, que des échantillons plus parfaits permettront peut-être de compléter et de rendre plus certains, font de ces Fou- gères un genre évidemment tout particulier et très différent de tous ceux du monde actuel. J'avais autrefois décrit, sous le nom deFi- licites sc3'.opcndrioides, et d'après des échan- tillons moins complets, cette fronde dans une position inverse qui était plus en rapport avec la position habituelle des fructifications des Fougères vers l'extrémité de leurs frondes. Pdyllopteris. Je crois devoir distinguer, sous ce nom, quelques Fougères que j'avais autrefois pla- cées parmi les Glossopteris, qu'on a rapportés depuis aux Tœniopleris et qui se distinguent par des caractères assez précis des uns et des autres. Ce sont mes Glossopteris Pliilli- psii et Nilsoniana. Ces deux plantes présen- tent des folioles provenant sans doute d'une fronde pinnée ou digitée, ainsi qu'on peut le présumer d'après la courbure de leur ner- vure médiane, plus ou moins lancéolées ou linéaires, à nervure médiane très prononcée, à nervures secondaires très obliques, dicho- tomes, nullement réticulées. L'obliquité et la dichotomie des nervures secondaires les distinguent des Tœniopleris dont elles s'éloignent aussi par leur forme lancéolée ; le défaut de réticulation partielle, et, à plus forte raison, générale de ces ner- vures, les éloignent des vrais Glossopteris à frondes simples, et des Sagenopteris avec lesquels on a confondu la plante quej'avais décrite sous le nom de Glossopteris Phillipsii qui, aussi bien que celle figurée par Phillips {Yorksh., pi. 8, fig. 8), a les nervures sim- plement dichotomes et nullement réti- culées. Il y a donc , à Whitby et Scarborough, deux plantes de forme générale assez ana- logues: celle figurée par Phillips et par moi VEG 71 qui appartient au nouveau genre Phyllop- teris, et celle figurée par Lindiey et Hulton (Foss, Flora, pi. 63), qui est un Sagenopte- ris très voisin de ceux du lias de Biiyreuth. Quanta leur analogie avec les Fougères ac- tuelles, elle est difficile à établir, d'après les échantillons incomplets et dépourvus de fructifications que nous connaissons. Leur nervation se rapproche de celle des folioles de diverses espèces des genres Anémia, Al- losorus, Olfersia. Les deux seules espèces fossiles connues sont de l'époque liasique ou jurassique. A la suite de ces genres d'une forme ex- ceptionnelle, viendrait le genre Pecopteris, tel que je l'avais établi, dans V Histoire des Végétaux fossiles, mais, depuis celte époque, de nombreuses observations ont été faites , des espèces nouvelles ont été ajoutées, plu- sieurs ont été trouvées avec des fructifica- tions plus ou moins bien conservées, et plu- sieurs essais ont été tentés pour établir des subdivisions dans ce vaste groupe. C'est là surtout que la difficulté se présente; car autant il est facile maintenant de distinguer les Pecopteris des autres Fougères fossiles, même dans un état de conservation asseï imparfait, autant il deviendra difficile de distinguer les genres fondés sur les détails de la nervation dans des impressions où les li- néaments délicats manquent souvent. A cela on peut répondre que la classification n'est pas' destinée à classer et à déterminer des échantillons incomplets et mal conservés. On peut tirer du fond même du sujet, abstraction faite de ces considérations acces- soires, une objection plus grave. Les formes et le mode d'union des pinnules, la disposi- tion des nervures qui les parcourent, varient dans les diverses parties d'une même fronde. Des pinnules décurrenles et adhéren- tes entre elles vers le sommet des pennes ou de la fronde sont distinctes et libres vers la base; les nervures qui sont simples et indi- vises dans les petites pinnules du sommet sont bifurquées dans celles de la partie, moyenne de la fronde ou trifurquée verssa base. Cette considération m'avait empêché jus- qu'à présent d'admettre des coupes généri- ques parmi les Pecopteris. Cependant il est difficile de ne pas classer niéihodiquemeot 72 YEG les espèces au nombre de plus de 150 qui rentreraient actuellement dans ce genre. Cest ce que j'avais déjà fuit, dans l'/iis- toire des végétaux fossiles, en partageant ce genre en sept sections basées sur le moiie d'union des pinnules et la division des ner- vures. Est-il préférable de conserver des divisions de cette nature comme de simples sections ou de les élever au rang de genres? C'est une question fort douteuse; mais celle qui ne l'est pas à mes yeux, c'est qu'il faut donner à ces divisions des caractères aussi précis que possible et, pour cela, il faut s'appliquer à les tirer des parties moyennes des frondes qui, seules, peuvent se comparer entre elles et s'attendre que les espèces, classées d'après des échantillons incomplets ou partiels, de- vront souvent sortir du genre où on les avait d'abord placées. H faut aussi admettre que ces divisions rompront «ouvent des rapports naturels qui ne pourront être rétablis que lorsque la fructification, ayant été observée dans la plupart des espèces, pourra être in- troduite dans les caractères génériques. Les genres ou sous genres qu'on peut, à ce que je pense, admettre parmi ces Pecopteris, sont les suivants, au nombre de huit, et peuveut être ainsi caractérisés: GoNiOPTERiTES {Polypodium Unger). D'après les principes admis dans la classi- fication des. Fougères fossiles, il est impossi- ble de ne pas faire un genre particulier de la plante parfaitement décrite et figurée par Unger, dans son Chloris protogœa (p. 121, lab. 36), sous le nom de Polypodiles slyria- cus. La nervation très remarquable de cette plante est tout à fait celle des Goniopteris, et la position ainsi que l'aspect des fructiû- cations, jointe la forme générale des frondes, me semiilent, ainsi quel'a indiquéM. Unger, établir des rapports très intimes entre celte Fougère et le Goniopteris fraxinifolia Presl, On doit cependant remarquer que la même disposition des nervures se retrouve aussi dans le genre Cydodium et dans plusieurs Nephr-odium, de la tribu des Aspidiacées. Le mode de nervation qui caractérise cette plante peut, en eiïet, être considéré comme résultant de longues pennes dont les piiinu- les sont soudées entre elles de manière à ne former qu'une grande foliole à larges dents VEG oucrénelurescorrespondantàchacune deces pinnules non séparées. Mais chacune de ces pinnules a sa nervure médiane et des ner- vures pinnées simples qui s'unissent à celles de la pinnule voisine pour former par leur anastomose une nervureparallèleà la nervure médiane des pinnules, mais correspondant au sinus des lobes ei non pas à leur sommet; les frucliflcations sont portées vers le milieu des nervures secondaires pinnées. Cette dis- position est analogue à celles du genre sui- vant, si ce n'e-st que dans ce dernier, les nervures secondaires se prolongent parallèle- ment les unes aux autres sans s'anastomoser jusqu'au bord de la fronde. Dksmophlkbis {Diplazites Gœppert). Fronde bi-tri pinnatifide; pinnules entiè- res ou largement crénelées; nervures secon- daires pinnées et comme fasciculées près de leur origine, se dirigeant presque parallèle- ment au nombre de quatre à six vers le bord de la feuille, sans s'anastomoser avec celles des faisceaux voisins. Cette disposition, que j'avais déjà signalée dans le Pecoptens longifolia, observée égale- ment dans une seconde espèce par M. Gœp- pert, l'a déterminé à en former un genre spécial bien caractérisé, qui correspond a ma première section Diplaziles des Pecopteris {Histoire des végétaux fossiles, t. I, p. 273). Dans les vrais Pecopteris, les nervures sont tout au plus trifurquées ou plutôt pinnées, à deux branches latérales seulement, tandis qu'ici il y en a cinq ou six ; quand, dans les Pecopteris, une mêtne nervure se divise en quatre ou cinq branches, c'est par la bifur- cation des rameaux inférieurs; en outre ici, les divisions ont lieu très près de l'origine de la nervure principale ou centrale du groupe. Celte disposition rappelle, en effet, la nervation de quelques Diplazium , tels que les Diplazium plantagineum et grandifo- lium; mais on la retrouve aussi dans quel- ques Cyalhea. On doit aussi rapporter à ce genre une Fougère remarquable des terrains permiens de la Russie, figurée dans le bel ouvrage de MM. Murchison et de Verneuil, sous le nom de Pecopteris Gœpverli. Enfin, aux espèces citées ci-dessus, on doit peut-être ajouter VHemitelites Trevirani Gœppert, espèce très différente des autres VEG plantes rapportées par ce savant au genre Hemilelites, mais qui diffère des plantes prêcéfientesen ce que les nervures secondai- res sont par faisceaux de trois seulement; peut être celle plante, peu connue, doit-elle rester parmi les l'ecopleris, § 2. Dicrophlcbis. Ali;tiioi'tekis, Sternb.; Pccopleris , Spee. , Brong. Les motifs donnés par M. Gœppert me décident à adopter ce genre dwt naturel dans son ensemble, quoique difficile à bien limiter et à distinguer dans ses confins du ^eiife Peciipteris; aussi ne lui donnerai -je pas tout à fait la même étendue que MM. Un- ger et Presl. On doit, je crois, le limiter à la seconde section des Pccopleris ou Ple- roides, de mon Histoire des Végétaux fossiles (t. I, p. 275), en complétant ainsi le carac- tère qui la distingue. Protides bi- tripinnatiOdes. Pennes ne se prolongeant pas par décurrence sur le railiis Cdinmun , mais présentant souvent leur pinnule inférieure plus grande que les autres. Pinnules élargies et déciirrenles à leur base, unies entre elles par cette ex- pansion inférieure qui borde la côte moyctine des pennes, traversées par une nervure moyenne forte, droite et perpendiculaire sur le rachis, s'étendant jusqu'à l'extrémité des pinnules, et produisant des nervures se- condaires, rapprochées, presque perpendicu- laires, fourchues ou dichcilomes , naissant aussi le long du rachis commun. Fruc/i/^ca- tioH paraissant, lorsqu'on en voit des traces, marginale et continue. Je dois immédiatement faire observer que dans les parties inférieures des pennes et surtout vers la base de la fronde, les pin- nules, au lieu d'être décurrentes et de border le rachis commun, sont libres et même con- tractées à la base, comme on le voit dans VAlelltopleris viilgatior Sternb., qui ne pa- rait pas différer de certaines formes de VAlelhoplcrisloncltilica.ee genre nombreux, dans le terrain houiller, n'a pas été trouvé dans les terrains plus récents ; il ne doit comprendre que les espèces indiquées dans la seconde «ection des Pccopleris de l'histoire des Végétaux fossiles, c'est-à-dire les espèces 1 à 11 du Synopsis de Unger, auxquelles cependant il faut ajouter le Ncuropleris bblongata Sternb. , Unger ( Syn., p. 48 ), T. XIIC. VEG 75 c'est alors un groupe fort naturel, analogue à certaines formes du genre Pleris dont il avait probablement la fructification. CALI.IPTEniS. On peut, je crois, former sous ce nom une section ou un genre fort naturel de Kougcres fossiles , placées en partie parmi les //emj- teliles et les Aklhopteris, et en partie parmi les Ncuropleris ])!\T M. Gœppert, dans son Essai sur les Fougères fossiles, et par M. Un- ger qui l'a suivi dans cette classification; j'y comprendrais, en effet, les Pccopleris gi- ganica, punclulata et sinuala ( Fltst. Vég. foss., I, p. 293, tab. 92 93), les Neuropte^ 7is conferla Sternb. et obliqua Gœpp., et probablement le Pccopleris Wangerheimii Ad. Brong. {in Murchi>on et de Verneuil, Russie, pi. F, fig. 2). Ce genre peut être ainsi caractérisé: Fronde bipinnalifide à pennes allongées, décurrentes sur le rachis commun. Pinnules contiguës, adhérentes entre elles et légère- ment obliques à la base; celles qui naissent du rachis commun au-dessous des pennes suc- cessivementdécroissantes ; nervure médiane arquée naissant obliquement du rachis; nervures secondaires, obliques, simplement bifurquées, peut-être dichotomes dans les parties inférieures de la fronde. Fructifica- tion punctiforme insérée sur une des divi- sions des nervures près de leur bifurcation. Ces belles Fougères ont un peu de l'as- pect des grandes frondes des Cnemidarià de l'Amérique équatoriale. Mais il y a ce- pendant des différences assez prononcées pour qu'on doive éviter le nom d'heinileliles, qui aurait le double inconvénient d'établir une comparaison tout à fait fausse avec lei vrais Ilemiteiw du cap de Bonne- Espérance, et de ne pas s'appliquer même exactement aux anciens Ilemilelia, qui forment le genre Cnemidaria de Presl. Pecopteiiis, Brong. Fronde bi-tripinnatifide , pennes allon- gées , pinnatifides , à pinnules adhérentes par la base au rachis et souvent entre elles, dans une étendue plus ou moins grande, non décurrentes, contiguës ou presque con- tiguës. Nervures secondaires partant toutes de la nervure médiane des pinnules, simples, bifurquées ou rarement trifurquéei. 10 74 VEG § 1. Aplophlebis. Je réunirais sons ce nom tous les Peco- pteris à fronde bipiniiatifiile, ou probable- ment plus souvent tripinnaiifide , les, ordinairement obliques, quelqucfnis presque perpendiculaires sur la nervure n>édiane. C'est ce caractère des nervures simples qui me parait propre à distinguer ce groupe fort nombreux, mais il faut souvent faire attention à l'observer sur des pinnules bien développées appartenant aux parties moyen- nes de la froniie, car, dans les espèces de la section suivante, les nervures qui sont bi ou trifuiquéessur les pinnules principales, sont simples dans celles des eitrémilés des fron- des ou des pennes. Ce sous genre comprend quelques espèces de la section des Cyaihoides et une grande partie de celle des Uniiœ de l'histoiredes Vé- gétaux fossiles. 11 correspond aussi, mais en partie seulement, aux Asplemles et AspiditeSf et a quelques CyaiiwUes de M. Gœppert. Je citerai comme exemple, les Aspleniles ophtodermalicus, Irachyruchis , divaricalus, nodosux , VAspidiles silesiacus, le Sleffensta davalloides de Gœppert, les Peropleris ar~ gula, unila, delicalula, Biolu, aspera, acuia, œqualis , aipidioides , plalyrachis, arborescens. Cette dernière espèce si voisine du Pe- copleris ryathca qui a les nervures taniôt simples, tantôt b>fnrquées, prouve combien le passage de ces deux groupes est insensible, et c'est ce qui m'a porté a les considérer comme deux sections d'un seul genre sous le nom de l'ecojileris. La fruciiGcaiion , lorsqu'on en a vu des indices assez nets, est tantôt un peu allongée comme dans les Asplenium, laniôi poncli- fortne comme dans \es Aspidium et les Cya- thea ou Also]ihUa; mais ces caractères ne se montrent pas avec assei de jtrécision et n'ont encore été ob^ervés que dans trop peu d'espèces pour qu'on puis.>.e les introduire comme caractères génériques. § 2. Dicrophlebis. Ces espèces se distinguent à leurs ner- VEG vures bifurquées ou trifurauées, c'est-à-dire divisées en deux rameaux dont un se bi- furque de nouveau; les pinnules oblongues ou ovales sont adhérentes par toute leur base au racliis et niême ordinairement un peu soudées entre elles; elles sont tantôt droites sur le rachis commun, tantôt assez obliques, ainsi que les uervures qui les traversent. Ces plantes se rapportent en partie à notre ancienne section des Cyaihoides et en partie à celle des Uniiœ, ce sont les l'eco- pteris Cyathea, oreopleridius , Candolleana, afpnis, Duck'aiidi , f/eitno'foimis , pluiuosa, denta'.a, lepiduj avilis , Pluckenelii, abbie- viala, nerioia, Sauvent ii, muiicaia, etc., du terrain houiller, nebbensis, denliculata , Phillipsii, insiQhis, etc., de la formaiion jurassique. La plupart paraissent se rappro- cher des Abophila et Cj/a/ftea, et des genres de la tribu des Aspidiées. Mais ces analo- gies n'auront rieo de certain tant que la fiuctiGcationde ces fossiles ne sera pas bien connue; car c'est parmi les formes de frondes analogues à celles de ce genre et du précé- dent, que se classeraient la plupart des genres, souvent remarquables par leur fruc- tification, qui ont été décrits depuis quelques années, et que j'indiquerai à la suiie des divers genres analogues aux Pecopleris. Cladophlebis {Pecopleris , § Ili , Nevropte- roides). Ce genre, qui correspond à la section des Pecopleris neuropleroides , de l'histoiredes Végétaux fos.>.iles, me paraît encore, après une étude pliis prolongée, un groupe natu- rel et assez facile à caractériser pour pou- voir être élevé au rang de genre; il forme réeliementle passage des Pecop/eiis aux A^e- vropleris , il dill'ere de ces derniers par les pinnules qui ne sont pas isolées du rachis, mais qui lui sont adhérentes quoique sou- vent libres entre elles, et même en partie contractées , présentant alors de courtes oreillettes arrondies à leur base; ce qu'on voit surtout dans les Pecopleris NesUeriana ei Defrancii. Les nervures sont nioins fines, plus séparées, et naissent moins obliquement de la nervure médiane qui , quoique s'atté- nuant vers l'exirémiié , se prolonge d'une manière di»tiiicte jusqu'au sommet. Ces plautes diffèrent des autres genres formés aux VEG dépens Aes Pecnpteris , et particulièrement dés vrais Pccopleris , par leurs nervures se- comJaires recourbées et ilichutotnes. Le Cladoplilebis pteroides a tant de rapport avec les vrais Neui-opleris, par ses carartères absolus, que peut-être doit-on le ranger dans ce genre, quoiqu'il n'en ait pas l'as- pect. Plusieurs espèces de ce genre appar- tiennent aux terrains secondaires, mais la plupart sont cependant du terrain houiller. CoNioFTERis [Pccopleris , § VI , Sphenoptc- roides et Sphenoptendis spec.) . Ce genre ou celte ancienne section des Pecopleris, forme pour ainsi dire le passage aux Sphcnopleris, comme la précédente éta- blit le passage aux Nevropleris. Ici les pinnules sont détachées du rachis commun, mais elles sont lobées et denli- culees, de sorte qu'on pourrait les considérer comme des pennes raccourcies et légère- ment pinnaiifides, forme qui se rapproche exirémement de celle des Sphcnopleris Dick- soniaides, telles que les Sphenoplcris fragi- Its, Dubuissonis, GravenliorsHi, qui seraient peut-êlre mieux placées dans ce genre avec les Pccopleris chœrophyUoides , athijrioides, crhinia et Murrayana. Ces plantes semble- raient par leurs formes générales se rap- procher des plantes de la tribu des Diclcso- uiees , et quelques échantillons fructiGés viennent cotiGrmer cette analogie. Ainsi, le Balatiiites Mariii Gœpp. ( Syst. fil. foss., t. XXXVII , f. 5 6), paraît bien rentrer dans ce groupe, et M. Gœppert lui attribue une fruciificaiion analogue à celle du Balan- tium, genre de Diiksoniées, frucliflcation qu'il n'a malheureusement pas représentée sur ses figures. D'après une lettre et un des- sin que m'a adressés M Williamson, en 18ii,le Tympanophora racemosa du Fosdl flora, n'est pas autre chose que la partie inférieure et fertile de la fronde du Conio- pleris Murrayana {Pecopt. Murrayana, llist. veg foss., tab. 126), disposition tout à fait aiiJilogiie à celle du Tliynopteris , Fougère arborescente de l'île JuanFeruandez, de la tribu des Ditksoniées. Je vais maintenant citer ici quelques genres fondés sur l'examen plus ou moins précis de la fructification , qui, par la forme de leuri frondes, me paraissent 5e rattacher VEG t5 aux genres précédents, surtout aui Pecople- ris proprement dits, et dont quel()ues uns méritent cependant d'être distingués d'une manière positive. Glockeria, Gœpp. Ce genre fondé sur une seule espèce fi- gurée (Syst. fil. foss., l. XXXIX, f. 2-3) . présente, entre la figure et la description, si --: peu de rapports, que je ne puis pas me ren- dre compte de ses caractères. La figure très nettement lilhographiée ne montre aucune trace de nervures ni de fructification , et la description les indique, en renvoyant à la figure de détail, comme terminant les ner- vures, et ayant quelque analogie avec celles des MaraUia. L'auteur compare la plante elle-même au MaraUia cicutœfolia , dont il figure une foliole, et j'avoue qu'il m'est im- possible de trouver la moimlre analogie entre les deux plantes; la forme générale de la fronde est celle d'un Pccopleris du groupe des Umtœ, et l'absence des nervures rend son classement précis in)possible. Danaeites , Gœpp. Cette plante, décrite et figurée dans le Systema fUic. fossil. de Gœppert, n'offre dans le fragment grossi que des traces si vagues de fructification , que je ne conçois pas qu'on ait pu les comparer a celles des Danaea, dont cette plante n'a nullemeiu la forme générale. A moins que le de>sin ne représente très mal la nature, on doit re- connaître qu'il est impossible de classer cette plante d'après ses caractères de fruc- tification ; sa forme générale et les indices vagues de fructification la rapprocheraient du Pecopleris heniiielioides, dont Siernberg '' ^ ou Presl ont formé le genre ParUckia. Partschia, Slernb. M. de Siernberg , ou plutôt je crois M. Presl , qui a concouru à l'ouvrage de celui-ci, surtout pour la classification des Fougères, a établi ce genre d'après mon Pecopleris hemilelioides sans en donner de nouvelle figure, lia rapproché cette plante des Gleicheniées, et cependant le peu qu'on voit de sa fructification et que j'ai repré- senté Rdèletnent, indique plutôt un Cyalhea, car c'est le moule laissé par la feuille fruc- tifère qu'on peut observer, et ce moule montre de» conceptaclei globuleux fixéi «ur JS VEG des nervures simples ou bifurquées. Je crois que M. (le Siernberg ne s'e»t pts rendu conipie de ce nioiJe (le ronserviilion , et il en résuile que sa délinilion du genre est incompréhensible. La disposition des nervures laisse des doutes relativement à la position de cette pl.inie dans la prenuère ou la seconde sec- tion des Pecopletis. Strephopteris , Sternb. Ce genre me parait encore la même plante que la précédente, ou une forme très voi- sine qui rappelle les parties à pinnules al- longées du l'ecopleris Itemilelioides , comme le rmlschia rappelle celles à pinnules plus courtes, représentées les unes et les autres sur un même échantillon dans mon Histoire des f-'égétaux fossiles , pi. 108. Maison ne conçoit pas que sur des traces aussi vagues de rruciifii-ation , que celles représentées par M. de Steniberg, il ait pu établir des caractères génériques. Gœppeutia , Sternb. La plante élevée par M. de Sternberg sous ce nom au rang de genre, me parait un Aplophlcbis ou Pecopteris à nervures simples, divergentes, très voisin deS Asple- nites de Gœppert, et offrant aussi des fruc- lifications analogues à celles des Afjltmum ou des Davnllia, comme dans le Sief^cnHa de M. Gœppert. Les cinq genres précédents ne présentent, comme on l'a vu, que des traces très vagues de fructification qui ne peuvent réellement pas servir à les caractériser d'une manière précise; tous les cinq ne comprennent cha- cun qu'une seule espèce provenant des ter- rains houillers. Les suivants ont offert des détails de structure plus précis dans leurs organes re- producteurs. \ Oligocarpia Gœppert. Cette plante , aussi des terrains houillers , que les caractères de sa nervation et la forme générale de sa fronde rapportent aux Pecop- teris voisins du P. oreoplerldi^ls, a offert à M. Gœppert des échantillons fructiOés assez bien conservés pour qu'il ait pu observer les capsules qui constituent les groupes arrondis YEG ou sores qui terminent li;s nervures lalé- rales. Les capsules sont en petit nombre, cin(} environ, se recouvrant mutuellement eu partie, sessiles, obovales, entourées d'un anneau élastique complet, et ressemblent, par ces caractères, à relies des Alsophila dont cette plante me paraît avoir prcsjne tous les caractères, qii()i(ju"elle diiyère des espèces actuelles par le petit nombre des capsules qui composent chaque groupe. ScoLECOPTEnis Zenker. La l'^ougcre, qui constitue ce genre, a été observée dans un état de péirifiiation tout à fait insolite, dans des roches calcédonieuses, probablement de même époque que les Psaronius, c'est-à-dire à peu près contempo- raines des terrains houillers. Des coupes diverses ont permis à M. Zen- ker de décrire avec beaucoup de détail la fructiGialion toute pan •culière de celte plante {Voij. Linnœa, 1837, p. o09, tab. 10). Les fragments de feuilles contenus dans cet échantillon silicifié unique présentent des portions de pennes portant des pinnules oblongues, à bords recourbés, à nervures latérales simples, obliques, droites, ressem- blant beaucoup aux pinnules du Pccoplens argula. De chaque côté de la nervure mé- diane et probablement vers le milieu des nervures secondaires, se trouvent des grou- pes de quatre capsules, quelquefois trois ou cinq, et même une ou deux seulement, por- tées sur un pédicelle commun, dressées, rap- prochées, ovales, lancéolées, aigués, et s'ou- vrant par une fente longitudinale interne. Malgré de nombreuses différences, cette dis- position rappelle celle des Angiopteris parmi les Maralliacées , quant au mode de rappro- chement des capsules et à leur dehiscence, et la disposition pédicellée a été observée dans une forme spéciale de il/ara//ia dont on a formé le genre Eupodium J. Smith. AsTEROCAUPUs Gœppcrt. Ce genre comprend, d'après Gœppert, plusieurs espèces analogues par la structure de leurs capsules, mais fort différentes par la forme de leurs frondes. V Aslcrocarpus Sternbergii Gœppert, du terrain houiller, a des frondes semblables à VEG celle des Pecopleris Oreoplcridius, etc., mais dont les contours et la nervation ont disparu par le nioile de conservation et la présence des frucilûcaiions qui les couvrent. Ces fruc- liOcations paraissent des capsules à peu près globuleuses, à quatre ou cinq lobes qui . m- blent résulter de la soudure d'autant de capsules, comme dans les Marattiées etsur- louldnns le Kaulfussia, ou seulement de leur rapprocliernenl, comme dans les Mcrlcnsia ouGlciclienia. L'absence de toute trace d'an- neau élastique est plus favorable à la pre- mière opinion. A celle espèce des terrains houillers, il faut ajouter celle parfaiiement figurée par Germar {Die Venl. Wellin, V, tab. 17) sous Je nom de Pecopleris Iruncala, provenant aussi de ce terrain, analogue par sa forme générale, et dont les capsules, représentées avec une netieté adfnirable, si rien n'est ajouté à la nature, semblent indiquer une structure toute spéciale; la forme générale rapproche cette plante du Pecopleris poly- morpha. C'est aussi dans ce groupe que doit se classer VAsterocarpus muUtradiatus Gœpp. {Gen. plant. fuss.,\i\. I 2, t. 7)donllesfruc- liGcaiions sont cependant très vagues; sa forme générale est analogue àcc;le du Peco- pleris unila, et les nervures non apparentes. Ces plantes, si l'on juge leur structure d'après les figures si précises de M. Germar, sembleraient surtout se rapprocher du genre Malonia, de la tribu des Cyalhéacées don4 le tégument vésiculeux, régulier, ne conte- nant qu'un seul rang de capsules, ressemble beaucoup aux frucliOcations de tes Astero- carpus. Deux autres espèces des terrains secon- daires liasiques des environs de Bayreuih ont été rapportées par Presl, l'une au genre Lacopleris, l'autre à un genre spécial établi sous le nom de Phialopleris ; ici la forme des fjlioles, sinon celle de la fronde entière, et la disposition des nervures sont apparen- tes et, dans la dernière, celte disposition se rapproche plus de certains Neuropleris que des Pecopleris; les nervures simples, dans Y Aslcrocarpus helerophyllus , dichotomes dans \" Aslerocarpus Idnceolalus, comme dans hs Mcrlensia, portent des capsules arrondies, déprimées, divisées en cmq parties par des lignes rayonnantes et ressemblent assez a VEG 77 celles du Kaulfussia. Mais des détails sufQ- sammcnt grossis manquent pour bien appré- cier celte structure. IIawlea Corda. Fronde bi-tripinnatifide ; pinnules adhé- rentes par la base; nervure médiane simple, nervures secondaires...; groui)es de capsules globuleux, disposés en une série de chaque côté de la nervure médiane, insérés proba- blement sur les nervures secondaires, nus, formés de trois à six capsules. Capsules py- riformes, sessiles, Oxées à un réceptacle cen- tral saillant. Une seule espèce, Hawlea pulcherrima Corda {Beytr., p. 89, tab. 57, fig. 7, 8), provenant des schistes houillers de Berauu en Bohême, est connue jusqu'à ce jour. Ce genre me paraît bieti voisin de V Aslc- rocarpus de Gœppert et surtout de la pre- mière espèce décrite par ce savant. Cepen- dant si, dans ce dernier genre, les capsules sont réellement soudées, la dillérence serait essentielle ; mais l'état imparfait des échan- tillons figurés ne me paraît pas pernietlre de rme t:éiiërale, aiialo-^ne à colle (Je la pliipirt des l'ecopleris a fionile très découpée, a pinnules petites, comme dans le l'ecoiilens arborenens, elle présente une fructification tout à fait différente de celle des Fougères qui on t ce genre de fronde, et semblable a celle de la famille des Schi- zéacées. Ce genre est ainsi caractérisé: Pinnules à nervures pinnées, simples: capsules disposées en une seule série de cha- que côlé de la nervure médiane, sessiles, nues, surmontées d'un anneau élasliciue, terminal, hécuisphérique, a plusieurs rangs de cellules. Tégument nul. Fronde bipinnée (pluiôi tripinnalifide), à racbis grêle, cana- liculé. glabre. Citie disposition des capsules et leur structure rappelle celle des genres Schizea et Mohria, et surtout celle de ce dernier genre où les capsules sont portées sur le bord de )unnules peu inoilifiées. Mais, quoi- que ce epure fossile se rapproche beaucoup du Mohria, il en diffère, non seulement par la forme générale de la fronde, mais surtout par les capsules dont l'anneau élastique est formé, dans le Mohria, d'un seul rang de cellules linéaires, radiées, tandis que, dans \ii Senflnibergin, d'après M. Corda, il est composé de plusieurs rangées régulières de cellules. Cependant, sur un éehantillon bien con- servé de celte plante venant, comme ceux décrits par le sa\anl cité ci-dessus, de Kad- nilzen liohi^mc, ranneau élastique terminal nie parait bien moins régulier qu'il ne l'a représenté, et, par là, ce genre se distingue- rait encore plus complètement du Muhria. Mais cet exemple est surtout remarquable en ce qu'il doit nous tenir en garde contre des rapprochements fondés seulement sur la forme générale des frondes ou sur des in- dices vagues et imparfaits de fructifications. LACCOPTEnis, Presl. Les deux espèces rapportées à ce genre par M. Gœpperi{lef,(uco)»;c)ise/egrflns Presl, rentrant dans le genre Aslerocarpus sous le nom ^i\■i.slelorar()us lanccolotus), sont re- marquables autant par la forme générale de leurs frondes que ijar leur fructification. Ce sont des frondes longuement pélioiées, VEG divisées au sommet en pennes digitées, ra- diées, nu nombre de sept environ, siniple- meiit pinnaiifiies, allongées, à pinnules oblongues, adhérentes par leur base, comme dans les Pecopleris, et même en partie sou- dées entre elles, à nervures secondaires diiholomes, comme dans les Cladophlebis. Les fructifications, en groupes arrondis, disposées en une rangée de chanue côté de la nervure médiane, sont formées d'un petit nombre de capsules, cinq à sept en général, qui paraissent sessiles, obuvales, et munies d'un large anneau élastique. Cette disposition semble indiquer quelques rapports avec les G?eic/ienie'es, mais la forme des capsules n'est pas assez nette pour déci- der ces rapprochements. Ces deu\ plantes, fort remarquables, sont du lias de Beyreulh. Andriana F. Braun. Ce genre, provenant de la même localité que leprécédent,etdonton ne connaîiencore qu'une espèce, offre aussi une fronde à pen- nes digilées, radiées, partant du sommet du péliolecommiin au nombre de neuf probable- ment, portées elles-mêmes sur un pétiole nu, assez long, profondément pinnatiûdes , a lo- bes linéaires, étroits, plus ou moins longs, suivant leur position, et aileignant jusqu'à 1 décimètre. Ces piniiulessont presque con- tigiiës, parallèles, à nervures pinnées; mais les nervures secondaires ont une disposition qui caractérise parfaitement cette plante; elles sont semi pinnées, c'est à-dire que la nervure secondaire principale qui sort de la nervure médiane, n'émet des ramules que d'un côté, du côlé qui correspond à l'eilré- niiié de la pinnule; ces nervures sont au nombre d'une ou de deux, suivant leur posi- tion, eicelled'en bas est souvent bifurquée; c'rstsur le rameau principal de celle ci que se trouvent insérés des groupes decap>ules arrondis , composés de cinq à six capsules sessiles, imbriquées, semi circulaires, eiiiou- rées à moitié par un anneau élastique, étroit. A en juger d'après la figure de M. Fr. Biaiin, qui a décrit avec beaucoup de détail ce nouveau genre i/( Munster, Ikyir., liv. G, p. 42, tab. 9et 10;, les capsules, imbriquées régulièrement, diirèreraient entre elles par leur grandeur; ce qu'on n'observe pas dans les autres Fougères. La réunion de ces caractères semble indi- VEG VEG 79 quer quelque analogie entre ces plantes et les Gleicheiiiées; mais il y a cepeiidani de graiiiles «iid'éreiues entre la fonne des capsu- les (le ce fossile et celle des plantes de cette tribu. PoLYPOniTFS. On ppiil, je crois. laisser ce nom appliqué par Al M. Gueppert et Unger à des plantes furt dilTéreiites par leur nervation, à deux espères du terrain jiirassiquedeScarborough; les Poiijpodiles Lmdlei/i Goeppert ( Pecnjilc- risprès Lyon. Le Sphœreda paradoxa , L. et H. , Foss. Flor., n" 1o9, est très probablejnent la f; ticiiGcaiion d'une des espèces de ce genre trouvée dans le même terrain de Gristhorp- Bay, près Scarburoiigh. H me parait qu'on peut conclure de ces comparaisons que la famille des Marsiléa- cées est probablement représentée, pendant la pério|ui se distinguent des Lepidodendron par leurs feuilles courtes, charnues el persis- tantes, sont des rameaux de ces mêmes plantes qui ne devraient former qu'un seul genre pour lequel le nom de A'norria serait préférable. LEPiDOPnLoins,Sternb.(Lomafop7j;oios,Cord.; Pavhyphlœus , Gœpp.). Ces trois genres me paraissent des espè- ces dinérentes d'un seul et même genre, au- quel je laisse le nom donné en premier par M. de Slernberg. Les caractères extérieurs sont les mêmes, ou ne présentent que de légères dilTérences ; l'organisation interne n'a éié obser\ée que sur la plante admirablement décrite pat M. Corda , sous le nom de Lomatophloios crassicaule. L'écorce de ces tiges est cou- verte d'écaillés formées par les protubé- rances basilaires des feuilles; elles sont à peu près rhomboidales , à grand diamètre transversal, terminées à leur angle supé- rieur par une cicatrice d'insertion' des feuil- les également rhomboïdale , transverse , marquée de trois points vasculaires ; les feuilles qui s'y insèrent sont linéaires, lon- gues el très étroites, carénées ou n;éme à double carène en dessous. Sous la couche externe assez dense de l'écorce se trouve une zone épaisse de parenchyme, puis vers VEG le centre ou dans une position eicentrique (comme dans les Lepidodendron) , un cylin- dre ligneux rempli par le parenchyme mé- dullaire, et entièrement formé par des vaisseaux rayés anguleux, irréguliers, sans rayons médullaires , ni disposition séiiale rayonnante, ni couches successives et ne formant, comme dans toutes ces plantes , qu'un cylindre assez mince d'où partent des faisceaux qui, traversantobliquement le parenchyme cortical, se portent dans les feuilles. Ces faisceaux foliaires se séparent comme dans les Lepidodendron de la face externe du cylindre vasculaire, ainsi que cela a lieu pour les Fougères et les Lycopo- diacées, et non pas de la surface interne ou médullaire, ainsi qu'on l'observe dans les Dicotylédones où l'étui médullaire et le tissu ligneux conligu fournissent les faisceaux vasculaires qui vont dans les leuilles en traversant obliquement toute la zone li- gneuse. Suivant M. Corda, le cylindre de parenchyme médullaire dépouillé de son enveloppe vasculaire charbonneuse , est marqué de sillons transversaux, et ce se- raient ces cylindres isolés qui auraient été décrits sous le nom de Slernbergia ou Ar- tisia. Ces axes peuvent avoir quelquefois été confondus avec les vrais Artisia, et je crois que ceux figurés par M. de Sternberg ( FI. des Vonv., 2 , t. 53, f. 1-6) sont dans ce cas; mais je doute qu'il en soit toujours ainsi, et je pense qu'il y a des tiges désignées sous ce nom, encore mal connues, qui sont étrangères aux Lepidophloios ; celles des mines d'Angleterre me paraissent sur- tout dans ce cas. Sous le nom de Leploxylum, M. Corda a établi un genre voisin de celui-ci et qui, dans les seules parties qui en sont connues , ne me paraît même pas en différer; son écorce extérieure est trop altérée pour qu'on puisse en apprécier la forme et la structure; dans l'intérieur de la tige se trouvent deux axes divergents qui indiquent une bi- furcation de la lige, comme dans les Lepi- dodendron ; ces axes sont formés d'un cy- lindre creux, à parois minces formées par de gros vaisseaux rayés, disposés sans ordre. C'est l'organisalioa du cylindre vasculaire des Lepidodendron et des Lepidophloios. Je oe vois pas non plus sur quel carac- VEG 93 1ère on peut distinguer génériqnement le Calainoxylon cycadeum, Corda (m Stcrnb., FI. der Vorw., t. H, p. M, fig. 8 13), de l'axe ligneux ou plutôt vasculaire du Lovia- topliloios ou du Leploxylum du même au- teur. La structure essentielle est la même, le cylindre ligneux est un peu plus épais , et toute la zone corticale manque. Ainsi le genre Lepidophloios renfermerait comme espèces dillérant légèrement par leurs formes extérieures , les Lomatophloios et Pachyphlœus, et, comme tiges analogues par leur structure interne, les genres Lep- loxylum et Calamvxylon. Quant au Cala- inoxylon'ï involulum, Ung. {Cycadiles invo- lulus , Slernb. , <. c. , t. 51 ), c'est , à mes yeux , une plante toute différente apparte- nant à la famille des Cycadées , ou , plus probablement, à celle des Sigillariées. Je crois enfin que la plante, figurée par M. de Sternberg sous le nom de Cycadiles coiumnaris , mais dont la forme extérieure seule est connue, se rapporte encore au Le- pidophloios, et se rapproche surtout beau- coup du crassicaule de Corda. 54. Tiges aiborescentes; faisceaux vusculaiies , aplatis , replies, reunis vers le centre de la tige, le plus souvent entouies tie racines advenlives , nombreuses, descendant dans le lissu de l'ecorce (PSARONlÉEs). Ces tiges remarquables, dont nous ne connaissons pas jusqu'à présent la forme externe , ont été rapportées par M. Corda , qui en a étudié la structure et les espèces avec beaucoup de soin, à la famille des Fou- gères, tribu des Maraitiacées. Je crois qu'il y a plus de probabilité qu'elles proviennent de la base de tiges de Lycopodiacées arbores- centes voisines des Lepidodendron , et con- fondues jusqu'à ce jour avec ce genre. C'est ce que je vais exposer, en indiquant les caractères des Psaronius ou Psaroliihes. PsARONius, Cotta. Ces tiges, qui ont maintenant été trou- vées dans des localités assez variées, appar- tenant aux parties supérieures de la forma- tion houillère ou au nouveau grès rouge qui la recouvre, se sont toujours présentées en fragments peu étendus en longueur, qu'on n'a rencontrés que hors de place, ce qui ne permet pas de constater si ce sont des tiges allongées simples ou ramifiées. La présence 04 VKG des racines nombreuses, qui coiistiluent leur partie externe, pourrait faire supposer que ce sont des bases de tiges souvent fort volumineuses, mais dans lesquelles la struc- ture, telle que nous la voyons, ne se prolon- gerait pas dans les parties supérieures. Ces tiges , lorsqu'elles sont à peu près complètes , présentent un axe central ordi- nairement de 5 à 10 centimètres de diamè- tre, formé de faisceaux vasculaires aplatis en forme de rubans, dont la coupe est sou- vent sinueuse et repliée, et qui sont plus ou moins parallèles à la surface externe; ces faisceaux sont entièrement formés de vais- seaux rayés gros et anguleux, disposés paral- lèlement entre eux, mais sans ordre régu- lier; ces divers faisceaux sont séparés par un tissu cellulaire très délicat, souvent en partie ou entièrement détruit. EnGn l'ensemble de ces faisceaux, qui constitue l'axe ligneux ou vasculaire de ces tiges, est souvent entouré par une zone continue étroite, mais dense, de tissu cellulaire allongé et fin analogue à celui qui forme un cylindre semblable daui les liges de Lycopodes que j'ai figurées (Hisl. vég. foss., toni. 11, pi 10, lig. 2, 3), et à celui qui entoure en particulier chaque faisceau vasculaire des tiges des Fougères arborescentes, tissu qu'il ne faut pas con- fondre avec les vaisseaux rayés formant les faisceaux du centre de la lige. Dans d'autres espèces, ce cylindre de tissu ligneux manque, et la ligne de démarcation, entre l'axe vasculaire et l'écorce, est moins prononcée, quoique facile à reconnaître , par la différence des parties qui constituent ces deux zones. En dehors de l'axe vasculaire et ligneux !Sfen',Sternb., Flor. der Vorw., 2, p. 43, t. 16, fig. 1-3, qui montre un épi fructifié très caractérisé; 2o VEquiselites Jiurchardli , Duoker, mon. 96 VEB u;co/(l.,t.S,fig-7.flu lerrain wealdien du nord del'AllemaBne; 3' les Equisetiles monili- formis, nœssertianus et //œ/Iianus deSlern- berg. doril les deux premier,-, ne consiiiuent peulêlre pas des espèces suffisamment dis- lincles; 4" Les Equiselum Meriani el dubium, Urong., Uisl. Vcg. foss., t. 12. (ig. 13, et fig. 17, 18. Ce dernier seul appartient au terrain houiiier , toutes les autres espèces étant de l'époque keupérienne ou weai- dienne. Un autre groupe d'Equisetum comprend des espèces à liges beaucoup plus volumi- neuses que celle des Equiselum ordinaires, mais pourvues cependant de gaines niulti- dentées, dressées et appliquées sur la tige , comme celles des Equiselum vivants. Quel- ques espèces appartiennent au terrain houii- ier ; ce sont les Equiselum infundiluUforme, Brong., t. 12, fig. U, IG, et Equiseliles mirabilis, Slernb., 2, t. 1, fig. 1, qui n'en diffère peut-être pas spécifiquement ; d'au- '.-es appartiennent au grès bigarré, Equise- lum Drongnarlii, Schimper et Moug., il/onog'. Grès (yigf., t. 27, ou au keuper et à la formation jurassique; ce sont V Equiselum columvare , Brong., Uisl., i, t. 13; Equiseliles Braunii, Schoenleinii , conicus, cuspidalus , aculus , ehngalus, Seinsheimicus et areolalus, de Sternberg, dont plusieurs ne sont probable- uient que de simples variétés. Ces espèces diffèrent des vrais Equiselum et des espèces fossiles cnumérées précédem- ment, non seulement par leur taille, mais par leur tige lisse, non striée, dont la sur- face ne présente pas de cannelures continues aux dents de la gaine: les stries qui les sé- parent, s'évanouissant avant la base même de la gaine. La fructification de toutes ces espècesest inconnue, et je serais fort porté à penser qu'elles peuvent former un genre très voisin , mais distinct, des vrais Equiselum. On pourrait leur réserver le nom 6'Equise- tiks , ou adopter le nom d'Oncylogonalum donné par Kœnig à \' Equiselum columnare, et conserver celui ii'Equisetum au premier groupe évidemment identique a v ecl es i,"çui- selum actuels. La plante du calcaire grossier dont j'avais décrit le petit rameau, sous le nom à'Equi- setiim brachyodon , a été considéré , je crois avec raison, par M. Unger comme de petits fragments de rameaux d'un Tliuya ou plu- VEG tôt d'un Callitris qu'il a nommé Thuylei callitrina. L' Equiselum Braunii, Unger, de la forma- lion tertiaire d'OEningen, est probablement un wai Equiselum, puisque M. Alex. Braun, dont tous les botanistes connaissent la pré- cision, le compare à V Equiselum paluslre. Quant à V Equiselum slellifolium (el non pas slelliferum) Hailaii (Phys lies., p. 390, f. 4), c'est un véritable Annularia, probablement VA. ferlilis. Enfin VEquiseliles LindaclcerianusSleTnb. (Flor., 2, t. 56, fig. 1, 8) de la formaiiou du grès rouge, me paraît une vraie Calami- tés, dont il offre la structure interne, comme je l'indiquerai toul à l'heure. Voici donc deux groupes de végétaux qui, en en excluant quelques plantes rapprochées d'eux à tort,sontévidemmentde vrais Équi- sétacées, et on ne comprend pas pourquoi M. Unger les a placés dans une famille des Calamileœ qui, comme on va le voir, est très hétérogène, en ne laissant dans les Équisé- tucées, et sous le nom générique d'Equise- Inm, que deux plantes, les Equiselum Brau- nii et slellifolium, dont la dernière est tout à fait étrangère à ce genre et même à celte famille. Quant au genre Calamiles Suck., adopte par tous les auteurs, et au genre Calamitea Colla, ils ont, je crois, besoin d'un nouvel examen et de nouvelles limites. Toutes les Calamiles décrites jusqu'à ce jour, tant dans mon Ilisloire des végélaux fossiles que dans les ouvrages plus récentSj appartiennent-elles au même genre, à la même famille, et quels sont leurs vrais rap- ports avec les tiges pétrifiées désignées sous le nom de Calaïuitea? Je dois d'abord indiquer quelques faits qui me paraissent confirmer les rapports des Calamités ou du moins d'une partie d'entre elles avec les Équisétacées. On sait que les Calamiles sont des liges dont la surface externe est régulièrement articulée et striée, et ne présentant, en général, pas de vraies gaines ni aucun organe appendiculaire aux articulations, soitqu'il n'en ait jamais existé, soit qu'ils fussent très prompiemeni caducs avant que la tige eût pris sa taille et sa forme caractéristique. Quelques exemples se sont présentés de tiges ayant les caractères extérieurs essen- \rCr fiels des Calamités et offrant encore leur structure interne; l'un a été figuré par M. de Sternberg sous le nom d'Equiseiiles Lindac- heriatius (vol. II, t. 56, fig. 1, 8); mais les détails de l'organisation de celte plante re- marquable ne sont pas représentés ni décrits avec assez de précision pour qu'on puisse discuter son analogie avec les vrais Equiselum sans l'avoir vue. Les détails peu grossis sem- blent cependant indiquer beaucoup de res- seriiblance entre cette tige fossile et une grosse espèce de Prêle; un échantillon du terrain bouiller de Saint-Priest, que M. Dufresnoy m'a remis, semble aussi annoncer une Cala- mité à tige fistuleuse, ou dont le centre est occupé par un tissu cellulaire lâche, entou- rée d'un cercle étroit de tissu fibreux , for- mant les cannelures extérieures et se pro- longeant à l'intérieur comme des lames courtes et saillantes qui doivent corres- pondre aux sillons du noyau central qui remplit ordinairement la tige. Si celte tige est complète à l'extérieur, elle n'offrirait donc qu'une zone ligneuse , très mince, correspondant à la couche charbonneuse des Calamités à écorce mince. EnOn M. Petzholdt a décrit avec beaucoup de soin plusieurs échantillons de Calamités dont la znrie externe serait plus composée, présentant de larges lacunes séparées par des cloisons de lissu fibreux formant des lames rayonnantes. Il admet que celle zone consti- tue il elle seule les parois d'une tige fistu- leuse qu'il compare avec raison à celle des Eqvisclum. Il est cependant étonnant, si c'est la structure normale des Calamités, qu'elle se soit olTene si rarement. Les liges de Calaniiies, telles que nous les connaissons habituellement, seraient ou des noyaux dé- pouillés de leurs parois organiques ou du moins de la partie externe de celte paroi, ou des liges aplaties dans lesquelles les parois elles-mêmes comprimées, se seraient appli- quées sur ces noyaux. Ces Calamités auraient donc une tige fis- tuleuse, cloisonnée, dont les parois, quelque- fois très minces, ne présenteraient que des crêtes internes, fibreuses, correspondant aux cannelures externes, sans lacunes longitudi- nales ; quelquefois, plus épaisses, offriraient des lacunes longiludinales nombreuses en rapport avec les cannelures externes (Cal. Lindeckerianus); d'autres fois, enfin, beau- YFG 07 coup plus épaisses, mais susceptibles de s'af- faisser par la compression, montreraient de grandes lames longituditrales, séparées et bordées par des lames de lissu disposé en séries rayonnantes correspondant aux stries de la surface externe et interne (tiges figu- rées par M. Petzholdt). A l'article Calamités de ce Dictionnaire, j'ai exprimé la pensée que celte organisation pourrait ne s'appliquer qu'à l'écorce des li- ges des Calamités dont l'axe ligneux serait représenté par les Calamitea; mais, en y ré- fléchissant de nouveau et en examinant avec attention les diverses formes des échantillons de ces végétaux singuliers, il me paraît peu probable: 1° que celte zone externe ne soit qu'une simple écorce; sa structure complexe et ses lacunes régulières ne semblent pas en rapport avec la structure des tiges des Cala- mitea ; 2" que la destruction de la partie ligneuse centrale fiit complète dans les échantillons figurés par Petzholdt, si elle avait existé. Je serais donc porté à penser qu'on a confondu sous le nom de Calamités deux groupes de végétaux très difTérenls. L'un comprenant les Calamités à écorce mince, régulière, recouvrant le noyau central d'une couche charbonneuse qui en suit tous les contours, qui montre à sa surface externe des stries et des articulations très nettes, des insertions de rameaux appliqués sur ces articulations, articulations dépourvues de gaines ou en oITrant quelquefois une étalée. Leur structure interne est celle (pie je viens de ilécrire. L'autre comprenant les Calami- tés à écorce charbonneuse, épaisse, qui, extérieurement, offre à peine des traces de stries longitudinales et d'articulations, dont le noyau interne correspomlant à la lige est, au contraire, profondément sil.oniié et présente des articulations très marquées. Ces tiges, lorsque leur partie centr;ile a con- servé sa structure, paraissent offrir celle dé- crite par MM. Cotta, Petzholdt et Uiiger dans les Calamitea, c'est-à-dire une moelle centrale, un cylindre ligneux, part.igC par de nombreux rayons médullaires très régu- liers, en faisceaux rayonnants, compo.^é.s eux-mêmes de lames rayonnantes, de tissu vasculaire strié, analogue à celui des Fou- gères, des Lepidodendron, des Sigillaria et 98 VEG des Stigmaria , etrfe tissu ligneux plus fin, fans stries ni ponrinalions. Celle orj!aiiisaii()ii osl bien plus analogue à telle (les Diciiljlédoiies (gymnospermes qu'à celle des vraies Calaniiles , et l'on ne sauraii laisser ces plantes dans le même genre : les premières, vraies Calamités, res- teraient parmi les Éqiiiséiarces; les secon- des, que je nommerais Ca/aniorfend/on, pour ne pas employer un nom aussi semblable que celui de CalawUea, trop facile à con- fuiidre avec Calamités, doivent entrer dans une famille toute diiïérenle, et je serais très porté a penser, avec MM. Lindiey et Ilutlon, que les Astérophylliles seraient leurs rameaux. Les vraies Calamités peuvent encore se diviser en deux sections qui deviendraient certainement deux genres, si le caractère qui les distingue se vérifie d'une manière constante. La première, ne comprenant que le Cala- miles radiants, est caractérisée par des gaines s'iiisérant sur les arliciilalinns, étalées dans un plan perpendiculaire à l'axe des liges; la seconde renferme des espèces qui parais- sent constamment dépourvues de gaines et de tout autre organe appendiculaire. Elle renferme comme types principaux : les Ca- lamilcs Suckowii , decoralus , undulalus , cannœforniis, verlicillalus Lindl., et proba- blement les G. ramosus, dubius, ainsi que plusieurs espèces imparfaitemeiil connues. Ainsi la famille des Eqniselacèes com- prend; 1° de vrais Equisetum, les uns tout à fait iileiiliques génériquemenl avec ceux de l'époque actuelle, par leur laille et leurs caractères; les autres analogues dans tous les points essentiels de leur structure, mais dirrèrents par leur laille; 2" les vraies Ca- layniles , giMire très distinct des Equiselum, mais qui parait cependant offrir une orga- nisation analogue. Ils servent de passage à la famille suivante, qui cependant me sem- ble appartenir, par l'ensemble de ses carac- lére«, aux Dicotylédones gymnospermes. VEG TROISIÈME EMBRANCHEMENT. Plianérogranies «licotylé donein. 1" sous -EMBRANCHEMENT. DICOTYLÉDONES GYMNOSPERMES. Famille des Astéropliyllitécs. Cette famille dont les caractères sont loin d'être complètement connus, et dont la position est même douteuse entre les Cryptogames et les Dicotylédones gymno- spermes, me paraît cependant pouvoir com- prendre des Végétaux tous remarquables par leurs tiges articulées , ou du nn)ins à organes appendiculaii es verticillés, tantôt herbacées, tantôt ligneuses et arborescen- tes; à feuilles plus ou moins unies par leur base, de manière à former un anneau ou une courte gaine que dépasse un limbe fo- liacé étroit, mais très développé propor- tionnellement à la gaine, simple et entier. Ces organes appendiculaire.';, dans les vraies Astérophylliles, forment aux extrémités des rameaux des sortes de chatons, composés de ces feuilles plus ou moins soudées portant à leur surface supérieure des conceptacles à peu près globuleux , pleins d'une matière pulvérulente qu'on peut considérer comme du pollen, ou comme des spores, et ces épis seraient analogues ou aux chatons mâles des Conifères, ou des Cycadées, ou aux épis des Lycopodiacées. Mais la présence auprès de beaucoup des échantillons d'Astéiophyl- lites, et au milieu de leurs rameaux, de petites graines ovales aplaties, quelquefois un peu ailées, ressemblant à celles des Ifs ou des Thuya, peut faire supposer que ces Végétaux sont plutôt phanérogames. Cette probabiiitéestappuyée par l'analogie que paraissent avoir ces rameaux avec des tiges semblables parleurs formes aux Cala- mités, mais dont la structure interne serait très différente de celle des vraies Calamités, de la famille des Equisétacées : ce sont les Calamodendron renfermant une partie des Calamités et des Calamitea. Ainsi nous comprendrons dans cette fa- mille: i° Les Calamodendron, tiges arborescentes ou du moins frutescentes, ligneuses inlé- rieurement, ayant probablement lesAstéro- phyllites pour rameaux. V1.G VEG 99 2" Les AstërophyllUes , rarnenui avec feuilles, portés peiii-èire pur les tiges précé- dentes ei dont les épis, désignés sutis le nom de ro//î»ia»i>iia, iiesonl que les fructifica- tions , et les genres Bcckera, Bornia et Bnickinannia, que des formes spéciales. 3° Le genre Splieuophyllum, très diiïérent par la forme de ses feuilles, mais analogue aux Aslérophyliiles par son port et son mode de fructification. 4" Les Annularia, plantes herbacées, probablement flottantes, bien distinctes des précédentes. 5° Le genre Phyllolheca , de la Nouvelle- Hollande. Calamodi:ndron. Ce genre me paraît devoir comprendre les Calamités, dont l'écorce charbonneuse, épaisse, presque lisse exiérieuremeni, n'ofl're ni stries longitudinales régulières, ni arti- culations sensibles, tandis que le noyau interne recouvert par celte écorce est pro- fondément strié et articulé, et ressemble alors à celui des vraies Calaniiles. Ce sont des liges de celte jiature qui ont ofl'ert une structureinterneligneuse, toute particulière, et que M. Colla a désignées par le nom de Calamitea. Mais les Calamitea slriala et bislriala seules rentrent dans ce genre ; les Calamitea lineata et conccutrica paraissent de vraies conifères : ce motif et la trop grande analogie des mots Calamités et Ca- lamitea m*ont engagé à modifier un peu ce dernier nom. La structure interne du Cal. striatum {Calamitea slriala. Colla), a été décrite et figurée avec délail parUnger dans Pouvrage du docteur Petzholdt ( Ueber Calamilen , lab. 7el 8). Celle tige, comme toutes les autres de ce genre, présente une moelle très volumi- neuse, souvent réduite par la compression à une forme elliptique ou môme linéaire, entourée par une zone ligr:eusede quelque» cenlimèlresd épaisseur, sans zones d'accrois- sement distinctes , mais formée de bandes rayonnantes alternatives fort difrérentes de couleur et d'aspect , presque égales en lar- geur dans le Cal. striatum, allernalivement larges ei étroites dans le Cal. bislriatum. On croirait au premier abord que ce sont de très larges rayons médullaires alternaut avec des faisceaux ligneux à peu près de même dimension ; mais l'anatomie micro- scopique a rnonlré dans le Cal. striatum que la moitié de ces lames rayonnantes sont formées par des vaisseaux rayés, ou pluiOt par de larges fibres rayées comme celles des Psaroniuseldas Sligmar ta, séparées par des rayons médullaires 1res étroits, d'un seul rang de cellules, et peu étendus en hauteur; les lames qui alternent avec celles-ci sont formées de fibres ligneuses , plus fines, très nombreuses, disposées aussi en séries rayon- nantes, et chaque lame est partagée dans son milieu par un rayon médullaire plus large, continu et composé de deux ou trois rangées de cellules dirigées, comme dans les rayons médullaires, du centre à la circonférence. La structure de la zone corticale est in- connue. Celte organisation est toute spé- ciale, nous ne connaissons jusqu'à présent rien dans la nature vivante qui s'en rap- proche ; mais cependant la disposition du cylindre ligneux et des rayons médullaires indique une plante dicolylédone, la nature des tissus les rapproche des Gymnospermes, mais surtout des genres fossiles du groupe des Stigmaria et des Sigillana. Il nous manque, pour compléter l'anatomie de ces ligis, la connaissance de la structure de l'é- corce et des inodificalions de disposition des tissus dans les points qui correspondent aux articulations; enfin, il laudraU savoir si cette organisation se répète exactement dans les autres espèces. Par les formes extérieures, nous pouvons rapporter à ce genre les Calamités approxi- matus, pachydenua, nodosus, VuUzii?, inœ- qualis?, gi'jas? par la structure interne, lei Calamitea slriala et bislriala, et probable- ment plusieurs autres liges analogues, ap- partenant également a l'époque houillère. ASTÉROPHYLLITES. Ce genre comprend des végétaux à tiges articulées, rameuses, portant des feuilles verlicillées, étalées perpendiculaireinentaux rameaux qui les portent, ordinairement re- dressées vers leurs extrémités , égales entre elles, aiguës, uninerviées, libres ou très légèrement unies entre elles par leur base. Les rameaux sont aussi veriicillcs sur les tiges principales. Ces plantes se distinguent des Annu- ÎOO VEG lana par la direction des feuilles et par leur égalité dans un même verticille, enûn parce qu'elles sont a peine réuuies entre elles à leur base. Le nombre des feuilles à chaque verticille varie suivant les espèces; mais il est diffi- cile de les compter, parce qu'elles sont pres- que toujours en partie engagées dans la roche, et non étalées dans un même plan comme dans les Aunularia. Les genres Bê- chera, Bornia, Schlollieimia, llruckmannia, de Stcriiberg; Cantarinites, de Srhiotheim, et une partie des \'olkmannia, de Sternberg, ne sont que des formes diverses de ce genre, fondées sur des caractères vagues , ou dont la valeur n'a pas encore pu être bien con- statée. La grandeur de ces Végétaux et sur- tout de leurs feuilles varie extrêmement depuis celles de VAsterophyllites delicalula, qui n'ont que quelques millimètres, jusqu'à celles de VAst. lovgifolia, Brong. , et de VAst. julala , Lindl. et Hutt. , qui ont plus d'un décimètre. H est presque certain qu'il y aura des coupes génériques à établir dans ce grand genre lorsque les espèces seront mieux con- nues, surtout à l'état fructifié. On doit, en ed'el, reconnaître que les plantes décrites sous le nom de Folkmannia ne sont que des individus en fructification de divers Astérophyllites , mais l'assimila- lion spécifique des individus stériles et des individus fructifies n'a pu jusqu'à présent être faite avec certitude ; ou y parviendra sans doute par l'examen de beaucoup d'é- chantillons , et surtout de ceux qui sont réunis dans la même couche d'une même mine. Le Volkmannia polystachya , Sternb. {Flor. de Vorw., I , tab. 51, f. l) paraîtrait se rapporter a VAslerophyllites dubia {Bê- chera grandis, Sternb., l. c, tab. 49 bis), ou à une forme très voisine , peut-être le Catamodcndronnodosum[('alamUesnodosus, Lindl. cl llutl., Foss. (l., tab. 15 et 16). Et si cette dernière connexion est la véritable, comme je suis porté à le croire, nous au- rions une tige assez grosse, presque arbores- cente, Culamitoide, des rameaux avec feuil- les d'/ls7erop/ii/(/j/cs, et une fructification en épis de Volkmannia appartenant à la même plante. Le yolkmannia disiachya présente une VEG forme d'épis très différente dont les verti- cillcs, s'cmboUant en forme d'entonnoir , ressemblent beaucoupaux gaines que j'ai de- signées sous le nom d' Equisclum infundibu- lifurme, et qui ne me paraît pas différer de la plante désignée par M. de Sternberg sous le nom d'IIutlonia spicala (Verhandl., der^ Valerl.Mus.inDohm., 1837, p. 69), plante' dont j'ai reçu un fragment des mines de Bohême. ! Le Volkmannia distachya semblerait être la fructification de VAslerophylliles rigida, ou lenuifolia, ou d'une plante très voisine. Enfin, le Volkmannia gracilis , Sternb. ( L c, vol. il, lab. 15, f. 1-3), présente, d'après les figures de Sternberg, des épis de fructification et des rameaux tout à fait analogues à ceux des Astérophyllites. Son Folkmannia arborescens ( L c, vol. II, t. 14, f . 1 ) offre au contraire réunis : une lige qui a la plus grande analogie avec celle du Calamodendron approximalum , et des rameaux d'une véritable Asterophylliies sans traces de fructification. Nous croyons donc qu'on doit, non seule- ment réunir, comme l'a fait Unger, les As- terophiilliles, Bornia, Bêchera et Bruckman- nia, mais aussi les Volkmannia et le Hut- tonia de Sternberg , jusqu'à ce qu'une connaissance plus complète permette de diviser, d'après des bases plus certaines, les formes diverses de ce grand genre. Les échantillons fructifies que j'ai obser- vés indiquent déjà deux structures assez différentes qui donneraient lieu à la forma- tion de deux genres, s'il était certain que l'une de ces formes n'est pas la fructifica- tion mâle, et l'autre, la fructification fe- melle de plantes analogues. Ainsi l'échan- tillon parfaitement figuré par Presl ( Ver- handl. der gesellsch. des Valerl. Mus. in Sohm. , 1838, p. 2", t. I ) , et plusieurs échantillons de diverses espèces que j'ai étu- diés, ne montrent, à l'aisselle de chaque feuille bractéale des épis, qu'un seul corps lenticulaire, inséré ou à l'aisselle même de la feuille, ou très près de sa base; au con- traire , plusieurs échantillons des mines d'Angleterre, très bien conservés dans les nodules de fer carbonate lithoïde, montrent que sur chacune des feuilles bractéales ver- licillées, il y a trois couceptacles hémisphé- riques disposés à la suite les uns des autres VEG en série rayonnante. Ces conccplaclcs sont ou des anihères comme celles des Cycadées et des Conifères, ou des sporanges; car, sous une membrane très mince et uniforme, ils renferment une poussière formée de glo- bules qui peuvent être des grains de pollen ou des spores. HipPURiTES, Lindl. et Huit. Quant à VHippuriles giganteade Lindiey et Hulton [Foss. flor., n° 114), rai)porlé par M. Gœppert et M.Unger aux .Astérophji- liles, mais énuméré en outre comme genre distiuLt par ce dernier auteur ( Synopsis, p. .35) , qui n'y rapporte que l'HtppuyUes longifolia du Fossilflora, sa forme est si dill'érente qu'il me paraîtrait plus naturel de le laisser séparé jusqu'à ceque de nouveaux échantillons le flssent mieux connaître. On peut le caractériser ainsi : Tige épaisse, cylindrique, simple ou rameuse? articulée, lisse; feuilles vcrlicillées, très nombreuses (environ 60 autour de la tige), courtes, su- bulées, presque coiiflnentes par leur base, dressées et appliquées contre la tige : le nombre de ces feuilles, ou sortes de dents aiguës, rappelle les dents subulées des gaines des Equisclum, et surtout des grandes es- pèces fossiles; on dirait une gaine réduite à son bord denté. Dans VHippuriles longi- folia, ce sont de vraies feuilles dressées sur la tige principale, mais qui sur les rameaux ont tous les caractères des vraies Asléro ■ phyllites. Sphenophïllcm Le genre Sphenophyllum ( fiotularia , Sternb.)est un des mieux limités de la bo- tanique fossile, quoique, dans quelques cir- constances , il faille une grande attention pour ne pas le confondre avec certaines es- pèces d'Astérophyllites. Il se rapproche, en elTi't , de ces plantes par la disposition ver- ticillaire de ses feuilles; mais il en diffère par le nombre beaucoup moindre de ces or- ganes à chaque verticille, 6à8ou 10, et par leur forme qui est triangulaire, tronquée au sommet, ou dentés et lobés quelquefois très profondément. C'est cette forme, ana- logue à celle des folioles des MarsUea , qui m'avaitportéà considérer ces plantes comme voisines de celte famille, analogie que nous examinerons tout a l'heure. Celle disposi- VEG 101 tion à se lober, que présentent, à des degrés divers , les feuilles de ces plantes , que ce soit un caractère constant et spécifique ou le résultat de leur développement sous l'eau, comme pour les (auiiles de beaucoup de plantes aquatiques, est telle que, dans quel- ques espèc-es, les lobes deviennent profonds, étroits et linéaires, et peuvent être pris pour autant de feuilles distinctes analogues à celles des Astéropliyilites, avec lesquelles il est alors facile de les confondre. Les carac- tères de végétation des SphenophyUu7n sont donc: Feuilles verticillées , cunéiformes, tronquées, entières ou dentées, émarginées ou profondément dicholomes, quudrilobées, à lobes plus ou moins profonds et grêles. On.a longtemps ignoré la forme des fruc- tifications des Spltenophylium, qui a cepen- dant été signalée, dans ces derniers temps, par plusieurs naturalistes : par M. Prcsl , qui a figuré celle du Sphenophyllum Schlo- theimii ( Roiularia marsileœfoUa , Presl , in Verhandl. der Gescllsch. des Falcrl. Mus. in Boehmens, 1838, p. 29, t. 2, fig. 2, 3, -i) ; par M. Germar , qui a représenté les épis de fructification adhérant à des rameaux des Sphenophyllum Schlolheimii et angusti- folium; et par M. Pomel , qui dit l'avoir observée dans des échantillons du bassin houiiler de Saarbruck {Bull. Soc. geol. , juin , 1846 , p. 654 ) , et les décrit à peu près comme Presl. Ce sont des épis axillairesou terminaux, sessiles , formés de verticilles de feuilles bractéales très nombreuses recouvrant des conceptacles, suivantMM. Presl et Germar; de fruits rapprochés quatre par quatre et lenticulaires, d'après M. Pomel. Ce mode de fructification, malgré l'obscu- rité qui environne encore sa vraie structure, est trop analogue à celui des Astérophyllites, pour qu'on puisse douter de l'affinité de ces deux genres. La ressemblance est telle que M. Unger attribue ces épis à une Astéro- phyllite, mêlée accidentellement à des ra- meaux de Sphenophyllum; mais l'examen des figures de Presl et de Germar ne permet pas d'admettre cette supposition. Les feuilles de ces plantes sont également étalées tout autour des rameaux, et ne pa- raissent pas avoir été disposées toutes dans un même plan comme celles deiAnnulaiia; elles ne paraissent pas avoir flolté à la sur- 102 VEG face de l'eau, in.iis pliuot y avoir été plon- gées ou appiirlenir a des plantes éniiitiées ou lerreslies. Uiea n'indique que ce soieni des rameaux de végétaux ligneux ; les éilian- lillons ont toujours peji «l'étendue , el ne s'insèrent pas sur des liges fortes et d'ap- parence ligneuse. Tout annonce une plante herbacée ou frutescente. Doit-elle se rappro- cher des iMarsiléacées el des Equisétacees , réunissant les folioles des Marsdeaa la dis- position verticillaire des feuilles ûes Equise- lum, ou, au contraire, serait-elle, ainsi que lesaulres Astoropliy Mitées, une Pliaiiérog.irne gyrnnospernie à leuilles verlicillées comme celles de certains Conifères ( mais dans les- quelles les feuilles ne dépassent jamais trois par verlicille), et se rapprochant par leur forme de celles du GingUo biioba? C'est ce qu'on ne pourra décider que lorsque les fructifications de ces plantes singulières se- ront étudiées plus complètement. Le genre Trisygia de Roy le, fondé sur une seule espèce (Jrizygia spcciosa) ob- servée par ce savant dans les mines de houille de l'Inde ( lUust. of lolany, vol. I , p. 29, t. 2, Gg. 8), me paraît seulement une espèce remarquable du genre Spheno- pliyliuin. Toutes ces plantes sont, sans exception , propres au terrain houiller; car féihantil- lun de la collection du comte de Muiisier, cité par Presl comme provenant du lias de Bayreuth , est évidemment le résulat d'une erreur d'étiquette. Quant au genre Ferlchraria , décrit par Royie dans l'ouvrage déjà cité, et dont il a figuré deux espèces des mines de l'Inde, ses rapports avec les Sphenophyllum sont très douteux. Annularia. Ces plantes forment un genre parfaite- ment caractérisé, du moins dans les espèces qu'on peut considérer comme en étant le type, telles que les Annularia longifoUa et trcvifolia. Quelques autres espèces semblent se lier, d'une manière presque insensible , auxAslérophyllitespar leur ferme générale. Les Annularia paraissent des plantes her- bacées. On n'a jamais vu leurs rameaux en rapport avec des liges plus volumineuses qu'on puisse considérer comme des tiges arborescentes ; ces rameaux se divisent très VKG régulièrement, et généralement deux ra- meaux secondaires seulement naissent opposés des deux côlés de la lige prin- cipale en s'étalant dans un même plan. Dans les divers verticilles qui se succèdent, les rameaux du troisième ordre sont aussi dirigés dans le même plan ; enfin les feuilles verlicillées en grand nombre, a cha- que articulation de la tige et des rameaux , sont aussi étalées dans le même plan, lilt celle disposition qui donne à ces plantes, et surtout à VAnnularia brevifolia , une régu- larité el une élégance remarquables, ne pa- rait pas un résultat dû à l'aplatissement de la plante entre les feuillets des schistes qui la renferment; car 1° la même chose n'a jamais lieu pour les Astéropliy lliies dont les feuilles restent , pour chaque verlicille , dans un plan perpendiculaire au rameau qui les porte , ou se redressent régulière- ment tout autour de lui; 2° cette disposi- tion des feuilles el des rameaux des Annu- laria s'observe même dans les ro(hes non schisteuses, telles que les nodules de fer car- bonate qui en renferment «ouvenl; 3" enfin les diverses feuilles d'un même verlicille ne sont pas symétriques, quant a leur lon- gueur, dans tout le verlicille, mais beaucoup plus longues d'un côté , et se dégradent in- sensiblement de manière à être plus courtes du côté opposé, et à présenter, dans un même rameau, toujours le côté le plus long dirigé dans le même sens. Tous ces caractères semblent indiquer une plante dont les rameaux el les feuilles (loueraient è la surface des eaux à la ma- nière des Callitriche , mais s'éloignanl, par d'autres caractères, de toutes les plantes connues. Ainsi les verticilles sont comp isés de 24 à 30 feuilles linéaires, lancéolées ou oblongues et spalhulées, généralemeni ob- tuses , uninerviées et paraissant asse^ rigi- des. Ces feuilles sont réunies à leur base de manière à former une sorte d'anneau gui entoure la lige, mais dont la surface eslclle- même étalée, el ne forme pas une gaine comme dans les Équisélacées. On n'a vu jusqu'à ce jour aucun indice de fruits ou d'autres organes de reproduction en rapport avec ces liges. Se rapproihent- elles, sous ce rapport, des Aslérophylliies et des Sphenopliyllum, avec lesquelles elles ont beaucoup d'analogie par la disposition «éné- VF.G raie de leurs feuilles? C'est ce qu'on ne sau- rait (lire. La manière dont leurs formes semblent passer insensiblement à celles des Asiérophyllitcs peut le faire supposer. On conn^iU huit à dix espèces assez bien caractérisées de ce genre, dont plusieurs, mais surtout les Aunularia longifoUa ei bre- vifoUa. sont très répandues dans la plupart des terrains houillers. PnYLLOTlIECA. J'ai établi ce genre pour une plante fos- sile des mines de houille de la Nouvelle- Hollande, qui jusqu'à présent ne com- prend que cette seule espèce, et n'a pas été relrouvée ailleurs. C'est une plante très voi- sine des Asterophyllitcs, mais dont les feuil- les sont soudées a la base en une gaîne assez longue appliquée contre la tige, tandis que leur limbe linéaire est étalé et même ordi- nairement réfléchi. Le port de ces plantes est celui des Aslerophylliles; mais les échan- lillonsque j'ai examinés n'établissent pas si la lige est rameuse : je n'ai vu que des por- tions de tiges simples. La direction dressée de la gaine, et l'égalité des feuilles étalées tout autour de la tige, distinguent parfaite- ment cette tige des Annularia. MM. Lindiey elHutlun ont prétendu que les feuilles ne faisaient pas suite à la gaine, mais entouraient plutôt une gaîne interne distincte comme la gaîne slipulaire des Polygonées. Un nouvel examen des échan- tillons ne me permet pas d'admettre celte supposition ; car ce qui ferait dans ce cas le bord libre de la gaîne, et que je considère comme sa base, est parfaitement continu avec la tige. ScHizoNEDRA , Schimp. et Moug. La plante remarquable dont M. Schim- per a formé ce genre avait d'abord été com- parée par moi au Convallaria verticillata, et nommée Convailariles. L'examen d'échan- tillons plus nombreux et plus variés a con- duit M. Schimper à se former de sa structure une idée différente que je suis porté à adop- ter, et qui éloignerait complètement cette plante des Monocotylédones, et la placerait soit auprès des Equisélacées, soit parmi les A>>lérophylUlces. Ce sont des plantes à tiges et à rameaux articulées, portant à chaque articulation de VEG 10"^ 4 à 8 feuilles linéaires, verticillées et soudées dans l'origine en une gaîne cylindroide qui se divise ensuite en plusieurs lanières , formées tantôt d'une seule feuille, d'autres de plusieurs, deux, trois ou quatre acco- lées. Ces feuilles linéaires , obtuses , sont quelquefois légèrement carénées dans leur milieu , et paraîtraient avoir une nervure médiane peu prononcée; tantôt, au con- traire, elles paraissent planes, sans nervures distinctes. M. Schimper fait remarquer que le nom- bre des feuilles composant les verticllles pa- raît moindre sur les rameaux que sur les liges principales, et il réunit, comme fon- dées seulement sur des dillérences de cette nature, les deux espèces que j'avais distin- guées , et dont il compose son Schizoneura paradoxa, plante, en ellet, très paradoxale, et qui serait peut-être la dernière forme de celte curieuse famille , actuellement dé- truite, des Astérophyllilées. Il me paraît lies probable , comme à M. Schimper, qu'une partie des Calamités des grès bigarres sont des liges plus volumi- neuses de ces plantes, de môme que certai- nes Calamités du terrain houiiler, les Ca- lamodendion , sont probablement des tiges d'Asiérophyllitées. linfin je medemanderaisi le singulier genre A'(/io/j/iyi/ur», trouvé dans les mêmes couches du grès bigarré, ne serait pas formé par des inflorescences et des épis de frucliûcalions de ces Schisoneura. Ici, il est vrai, les bradées nombreuses et les ra- meaux ne paraissent pas veriieillés; mais on sait que souvent l'ordre opposé ou verii- cillé se change en une disposiiion spirale en passant aux organes reproducteurs, et déjà une modification de ce genre se montre peut-être dans le terrain houiiler, dans les singulières empreintes figurées par M. Lin- diey et llution sous le nom (i'Anlholithes l'itcarniœ. Les Ailhophyllum speciosuvi et slipulare ont à leur base des feuilles fort analogues à celles des Schiâoneura^ et qui sembleraientsouventprovenir d'un verlicille en partie dissocié; et les épis allongés de VjEtli. speciosum seraient assez analogues , relativement aux Schizoneura, à ce que sont les Volkmannia par rapport aux Aslerophyl- lites. Celte supposition ne pourra se véniier que par 1 observation de nouveaux échantil- lons de ces deux genres , qui malheureuse- 104 VFG ment paraissent rares dans les carrières /oj;y/on, divisé en fais- reaux correspondant aux faisceaux princi- paux (lu cylindre ligneux dans \e Sigillaria; eiilin composés de nombreux petits faisceaux arrondis , non appliqués contre le cercle ligneux dans le Myelopilhys. En outre, dans ce dernier genre, la moelle est moins vo- lumineuse, et il y a plusieurs couches de tissu ligneux, ce qui annoncerait une struc- ture très différente. Mais ce genre est si imparfaitement connu qu'il ne peut être classé qu'avec beaucoup de doute. Quant aux iVfifljïjarJa, ils diffèrent des pré- cédents par l'absence de ce cylindre vascn- laire médullaire, et ce caractère serait sans doute fort important , s'il ne me paraissait à peu près certain maintenant que ces fos- Mles sont pluliit des racines, et les racines VFG des Sîg iUaires, qu an genre spécial. Les ob- servation.s directes faites en Angleterre sur des Si iginaria, formant le prolongement de la base de grosses tiges de Sigillaria, sem- blent l'établir d'une manière positive , et confirmer ainsi la présomption que j'avais eue d'après la structure anatomique de ces deux genres de tiges. C'est ce que M. Binney de Manchester avait annoncé d'après les observations qu'il avait faites sur des tiges misesàdécouvertdans les travaux du chemin de fer de Bollon, et l'examen qui en a été fait plus récemment par M. J. Hooker sem- ble mettre hors de doute ce fait important. Quant à leur forme externe, on voit que les tiges des Sigillaires, cylindriques, simples oudichotomes au sommet, sans branches la- térales,souvent très longues (10 à 15mètres), offrent un diamètre très considérable relati- vement à celui de l'axe ligneux qui les tra- verse; leur écorce superficielle, qui paraît avoir été dure et résistante, était souvent cannelée longitudinalement et portait des cicatrices laissées par les feuilles, cicatrices d'une forme remarquable , arrondies en haut et en bas, et anguleuses sur les côtés, souvent oblongues dans le sens de la lon- gueur de la tige , et montrant trois cica- tricules vasculaires, une petite centrale, et deux latérales plus grandes et lunulées. Cette forme des cicatrices m'avait fait com- parer ces plantes aux Fougères , dont les bases des pétioles ont souvent cette forme et cette organisation. Mais la structure in- terne de ces tiges s'oppose à tout rappro- chement avec ces plantes. Je dois ajouter qu'un grand échantillon de vraie Sigillaire à côtes longitudinales nombreuses et très pro- noncées, voisine du Sigillaria scutellata , et provenant des mines de Saarbruck , m'a l)réscnté des feuilles naissant en grand nombre de ces insertions, et ce sont des feuilles linéaires carénées , ressemblant beaucoup à celles que j'avais déjà figurées dans le Sigillaria lepidodendrifolia. M. Corda compare ces plantes aux Eu- phorbes charnues, telles que les Euphorbia mamillaris, hystrix, etc. Il y a certaine- ment quelques points d'organisation com- muns, mais l'ensemble des caractères me paraît très différent. L'homogénéité du tissu ligneux , la nature des vaisseaux rayés ou réticulés, si constante dans toutes ces plao- VEG tes, ine paraissent |j'mlûl annoncer les rap- ports (le celle famille délruite avec la classe des Gymnospermes, dont c'est un caractère presque constant, qu'avec quelques Diroly- Iddones angiospermes , parmi lesquelles ce n'est qu'un caractère exceptionnel et acci- dentel. Toutes les plantes rapportées à cette famille appartiennent, sans exception, à l'époque houillère ou de transition; avec les Lépidodendrées , elles forment le caractère le plus remarquable de cette végétation pri- mitive. Les genres de celte famille sont : SiGiLLARiA, Brong. {Aspidiaria, favularia, Mylidolepis, Sternb.) Leurs tiges sont tantôt cannelées, tantôt à surface unie ou réticulée et mamelonnée, avec des cicatrices foliaires discoïdes dont le diamètre vertical est presque toujours plus grand que le diamètre transversal. La slruclure interne de ces liges est celle indi- quée plus haut. Mais elle n'a été observée jusqu'à ce jour que sur une seule espèce , le SigillatiaeIegans{voy. Brong., Arch. Mus., t.l, p. 405, pl.2o-28). Les espèces de cegenre sont fort nombreuses: on eu compte plu>j de 50. Stigmaria, Brong. Cegenre est, au contraire, l'un des plus complètement étudiés. MM. Lindley etHut- lon ont commencé à le faire connaître dans plusieurs des points les plus intéressants de son organisation ; j'ai ajouté quelques figu- res analomiques aux leurs, plus récem- ment M. Corda en a publié une anatomie très complète , et M. Jos. Hooker vient de faire connaître plusieurs détails intéres- sants sur leur structure. Cependant les opinions diffèrent encore sur la nature de ces Végétaux. MM. Lindley et Hutton les ont décrits comme des Végétaux à liges rampantes , dichotomes , naissant en rayonnant d'une masse centrale qu'ils ont nommée un dôme. Ces tiges rampantes porteraient des feuilles cylindriques, charnues, simples ou bifur- quées, légèrement contractées à leur base, et n'ayant qu'une seule nervure. M. Corda paraît adopter sur ces singuliers Vé^iClaux une opinion analogue. Il a donné de bonnes coupesde leurs feuilles qui montrent qu'elles T. XIII. YEG 105 étaient cylindriques, avec leur nervure ou faisceau vasculaire central, et que leur éjii- deriue , formé de cellules très régulières, n'avait pas de stomates. Ces caractères me paraissent s'expliquer bien plus facilement en admettant, comme les observations faites par M. Binney sur le BoUon-railtvay , et confirmées par M. Jos. Hooker, le prou vent, que le prétend u dôme est la base élargie et conique rompue d'une lige de Siyillaiia, bases de tiges qui, à cause de celle forme conique, ont reçu des mineurs le nom de clodies; que de celte base partent, en eflel, horizonlalemenl ei en rayonnant, comme M.M. Lindley et Hutton l'oni figuré, des racines rampantes , dichotomes , assez charnues et faciles à déformer, couvertes de railicelles rayonnant dans tous les sens, spongieuses, molles et n'ayant, comme cela s'observe dans les radicelles, qu'un seul fais- ceau vasculaire central. Le seul fait qui soit contraire à celle manière de voir , c'est que les radicelles ne sont pas disposées en séries longiludinales limitées, mais en quinconces. J'ajouterai que j'ai vu un échantillon qui olTie la terminaison d'une lige ou ra- cine de Sligmaria.,el que l'absence de toute apparence d'un bourgeon terminal , son extrémité arrondie el un peu plissée avec une sorte de mamelon central qui représente l'extrémité de l'axe , avec la disparition graduelle des cicatrices arrondies des or- ganes appendiculaires , s'accordent difficile- ment avec l'idée de branches garnies de feuilles. Ce mode de lerminai.son csi tout différent de celui des branches des Lepido- deiidron, et rappelle celui d'une grosse racine charnue. Tous ces faits ne me paraissent plus per- mettre de douter que les Stigmaria sont les racines des SigiUaria, opinion parfaite- ment développée , et appuyée de preuves nombreuses dans le Mémoire cité ci-dessus de M. le docteur Jo.'jeph Hooker. Quanl à la moelle qui occupe le centre de l'axe ligneux, je rappellerai qu'elle existe dans plusieurs racines, et particulièrement dans les racines des lamia que j'ai étudiées. Je me suis éteni:ioq presque toujours particulière sous les cout U 10(3 VKG .hes de houille et non au-dessus, comme la plupart îles autres fossiles, re qui sernble- rnit s'accorder avec la nature radiculaire que je lui atlribiir. Enfin . ses formes peu variées, qui n'en ont fait disiiimuer que peu d'espèces, sembleraient ausM d'accord avec retle hypoibèse. Cependant M. Corda vient de montrer que des échantillons ayant toutes les furmes du Sdgmnria ficoides, ont leur cylindre vasculaire formé de vaisseaux ré- ticulés; lana disposition des nervures et le mode d'insertion de ces fo- lioles sont les caractères principaux des or- ganes de la végétation, caractères en général constants dans un même genre. Les organes reproducteurs mâles sont f'iujoursde gros chatons ou épis formés d'é- cailles dilatées au sommet ou prolongées en une lame membraneuse, portant à leur face inférieure , et souvent groupées en deux paquets latéraux distincts , des anthères ovDïdes ou globuleuses bivalves. Les organes femelles se montrent sous deux formes très différentes : ceux des Cycas composés de feuilles avortées distinctes, portant vers leur base plusieurs graines dressées obli- quement; ceux des Zamia et genres analo- gues, formant des cônes ou chatons femelles, composés d'écaillés ou feuilles avortées , ililalées au sommet et portant sous ce dis- que terminal deux graines réfléchies. 108 VEG Tous ces vf'KPlnin np|iailienneiit aux re- g-ons cliamles du globes mais ils setciideiit ei sont rni''iiie plus fnM|iieiils au delà des tropiques dniis i'Afiiqiie ausirale, djusipic vers le 35° de lat. ausirale , à la Nouvellc- llnllaiide, el vers le 32' de lat. nord, en Aiiitriqiie el au Japon que dans la rcyioii é juaturiale. A l'éial fossile on a reconnu maintenant de nombreux débris de ces vc;;éiaux, sur- tout dans les terrains compris entre le grés bigarré et la craie, [/cxisleme de vraies Cy- radées dans les terrains de houille me p.irail douteuse, et les plantes de celte famille qu'on a citées dans ce terrain , ou dui\ent certainement en être distraites, ou bien n'en sont rapprochées qu'avec douie, et devront peut-élre rentrer dans d'autres groupes : tels sont pariiiuliercment les genres Medul- losa et Colpnxyloii. Dans l'impu'isibilité où nous sommes de réunir avec certitude les tiges, les feuilles, et les fructifications de cette famille toujours ou presque toujours observées séparément, nous suivrons la marche adoptée déjà par les auteurs qui nous ont précédé, en faisant des genres distincts de ces divers organes jusqu'à ce que leurs relations soient mieux élablie^j. § 1. TIGliS. CvcADomEA, Buclil. {ManlcUia, Dr.). Ce nom a été donné par M. Duckland à des tijics pétrifiées , presque sphéroïiiales , couvertes par la base des pétioles et qui ont la forme extérieure et les principaux carac- tères internes des tiges buibiformes des Cy- cadées, surtout de celles du genre Encepha- larlos de l'Afrique australe. Les deux espèces décrites parlai. Buckland se trouvent assez abondamment dans le calcaire juras-ique supérieur de I île de Port- land ; une troisième, provenant du lias , est figurée dans le Foss'tl F/oiade MM. Lindiey et llutton. Quelques espèces non décrites et fort ditTérentes ont élé trouvées en France: telles sont le Cycadoidt-a cylindrica, dii mu- sc hclkalk des environs de Lunéville, el deux belles espèces é>;alemeiit cylindn.ïdes el fort voisines l'une de l'autre, trouvées hors place, mais provenant probablement de terrains de l'époque créiaice inférieure ou jurassique Mipérleure, près du Mans et ptès de Sarlat VEG ( Dordogne). Ce qui formerait en tout six espèces distinctes de ce genre de tiges de Cycadées, essentiellement caractérisées par la persistance des bases des pétioles qui pa- raissent même souvent être accrescenles sur les fossiles comme sur les liges vivantes des Eiiccphalarlos de l'Afrique ausirale. Quant au Cycacoidea Cordai, Ung. , ou Zamites Cordai , Sternb., c'est le Lomaio- l'hloios crassicaule, Corda , que nous avons rapporté au Lepidophloios ; et le Cycadoidea columnaris, Ung. {Cycadilcs columnaris, Sternb., FI. dcr Voriv,, 2, t. 47) me pa- raît aussi appartenir au même genre. Ainsi les deux espèces du terrain houiller, rap- portées à ce genre , doivent rentrer dans la tribu des Lépidodendrées. Raumeria , Gœppert. Genre seulement signalé par M. Gœppert et cité par M. Unger {Synopsis, p. 163) qui le définit ainsi : Troncs arborescents, recou- verts de cicatrices péiiolaires rbomboïiJales , larges, séparées par une écorce fibreuse. Cetespacementdes bases des feuilles, opposé à la contiguité des bases des feuilles de tou- tes les Cycadées connues, serait le caractère distinctif; mais est-ce bien une Cycadée? Nous espérons que M. Gœppert fera connaî- tre plus ami>lemenl les plantes de ce genre. Il en cite deux espèces: une trou>i'i- iians les terrains de transport en Silésie, aie dans l'argile salifère de Wieliczka, en Po- logne. Medullosa, Gotta. Sous ce nom, M. Cotta a indiqué trois espèces de tiges siliciGées de l'époque houil- lère trouvées dans les grès rouges des envi- rons de Chemnitz, en Saxe, qui sont encore fort imparfaitement connues, et qui, sans aucun doute , constitueront deux et peut- être trois genres distincts. Le Uledullosa elegans que j'étais disposé à considérer comme le type du genre de Cotta, mais auquel il serait difficile de laisser le nom générique adjectif donné par cesavaftit, me paraît ou identique ou du moins très voisin de tiges fossiles dont je possède main- tenant d'assez nombreux échantillons trou- vés aux environs d'Auiun et qui n'ont rien de commun avec les Cycadées. La disposi- tion générale des tissus est plutôt analogua VEG VEG 109 à celle des monocotylédonés et surtout des Dracœna, quoiqu'il yait des dilTérences fort esseiiiielles et qui ceiident très difficile d'é- tablir des rapports entre ces fossiles et les vôgpiaux vivants. Mais il est certain que la zone extérieure n'a nullement la structure de la zone ligneuse des vrais dicotylédones; c'est ce qu'indique déjà la figure 4, pi. 12 de Cotta, et ce qu'établissent parfaitement les échantillons que j'espère faire connaître avec détail d'ici a peu de temps sous le nom de Myivioxylon. Le Medullosa porosa m'est complètement inconnu, et la figure donnée par Cotta n'est pas accompagnée de détails suffisants pour en bien fixer les caractères. Cette tige paraît cependant se rapprocher plus de la sui- vante que de la précédente, surtout par les zones multiples de son cylindre ligneux, analogues à celles des dicotylédones et sur- tout des Cycadées. Le Medullosa stellata est certainement une des tiges les plus remarquables, si la dispo- sition générale de ses tissus est bien repré- sentée par Cotta. Un fragment que ce savant a bien voulu m'adresser ne me paraît pas laisser de doute sur l'analogie de structure de la zone ligneuse avec celle des dicotylé- dones, voisine des Cycadces et des autres gymnospermes. Le mode de reploiement de ces zones serait analogue à ce que M. Corda a observé dans son genre Myelopithys rap- proché, par lui, des Sigillaria et Sligmaria. Ce caractère rapprocherait aussi ce genre du genre suivant que j'ai établi sur des échantillons fort complets. CoLPOXTLON, Brong. Plusieurs fragments et un segment trans- versal complet et assez volumineux de cette tige ont été trouvés aux environs d'Autun avec les Psaronins si nombreux dans cette contrée. Je décrirai incessamment cette tige avec détail; mais j'indiquerai ici que le ca- ractère essentiel du Colpoxylon œduense est d'a\oir une moelle très volumineuse par- courue par de petits faisceaux vasculaires, presque horizontaux et flexueux, entourée d'une zone ligneuse, simple, repliée et si- nueuse, formant des festons profonds, et divisée par des rayons médullaires, dont le tissu est détruit, en lames rayonnantes assez espacées, composées chacune d'une, deux ou trois rangées de fibres ligneuses ou vaisseaux d'une forme presque prismatique, quadran- gulaire, uniforme, comme dans les Cycadées et les Conifères, tnais oITrant celle structure très particulière que leurs faces internes et externes, dirigées vers la moelle et l'écorce, sont unies et lisses; leur faces latérales, lorsqu'elles touchent aux rayons médullai- res, sont marquées d'un réseau lâche, trans- versal, qui paraît correspondre aux lignes de jonction des cellules des rayons médullai- res qui auraient été assez grandes et irrégu- lières; enfin leurs faces latérales, coniiguës à une autre rangée de vaisseaux, sont mar- quées d'un réseau fin et assez régulier, hexagonal, dont les aréoles ne sont disposées ni en séries transversales, ni en séries lon- gitudinales régulières. L'ensemble de ces caractères rapproche sans doute ces tiges de celles des gytnnosper- mes en général et surtout de celles des Cy- cadées; mais il est probable que les plantes auxquelles elles appartenaient formaient ou une famille spéciale, ou du moins un genre très particulier. J'ajouterai que ces liges qui avaient environ 15 centimètres de dia- mètre, devaient être dichotomes; car le morceau entier correspond à une bifurcation du cylindre ligneux, simple d'un côté et présentant à l'autre bout deux moelles enve- loppées de deux cylindres ligneux, distincts. Le cylindre ligneux est entouré d'un paren- chyme corticai, épais, parcouru par des faisceaux vasculaires très nombreux qui se portaient probablement dans les feuilles; mais il ne reste à l'extérieur aucune trace de celles-ci. § 2. Feuilles. Cycadites, Brong. Les feuilles des vrais C(/cas se distinguent de celles des autres Cycadées vivantes de la tribu des Zamiées, parleurs folioles traver- sées par une seule nervure médiane forte et saillante ; le limbe de la foliole est tantôt plan, tantôt recourbé sur ses bords, tou- jours entier, linéaire ou lancéolé. C'est aux feuilles fossiles, qui présentent ainsi des folioles uninerviées, qu'on a donné le nom de Cycadites. Les feuilles de cette forme sont beaucoup moins fréquentes que celles des autres Cyca- dées, et plusieurs sont assez mai caractéri- 110 \EG gées. Quiire espèces cependant paraissent bien se rapporter à ce genre : ce sont le C. pectinatus, Berg., du lias deCobiirg; les C. Uroiignarlii , Rœm. , C. Morrisianus , Diink., du terrain we.ildiend'Obernkiichen, et le C. Nilsonianus , Brong., du grès vert de la craie de Scanie. Les autres espèces, citées dans ce genre par Unger, doivent, je crois, en êire exclues. Les C. giganteus, Hisiiig. , et C. zamiœlo- lius, Siernb., de lloer en Scanie, sonl pro- bablement une même espèce de Zarniles voisine du Z. disions. Le Cycad. linearis de la même localilc, me paraît un échan- tillon imparfait du Nilsonia elongala. Le CycodUes pahnalus n'est certainement pas une feuille pinnée, mais paraîtrait un fais- ceau de pétioles ou de tiges indétermina- bles. Enfin le C. cyprinophoUs , Guill., est une lige probablement du genre Lepido- phloios. OrozAMiTES, Fr. Braun. {Otopteris, L. et H.) Sous ce nom , je crois qu'on doit former un genre déflni à peu près comme les Oto- pteris de Liiidley et Hutton, et caractérisé par ses folioles ordinairement contiguës uu imbriquées, insérées obliquement sur le radiis, auriculées surtout à leur bord su- périeur, contractées et légèrement cordifor- mes à leur base , et à nervures divergentes de ce point d'attache, et se dirigeant vers tous les points du bord de la foliole. Ce der- nier caractère les distingue surtout des Za- rniles, ^ Podozamiles , dans lesquelles les nervures, légèrement divergentes à la base, mais parallèles au\ bords des folioles , con- vergent vers le sommetde ces folioles. Aussi ne coniprendrai-je pas dans ce genre les Zamites f dont les feuilles ou les folioles sont traversées par des nervures fines, nombreu- ses, égales, légèrement divergentes dès la base, presque parallèles, simples ou bifur- quées de distance en dislance; ces feuilles ou folioles sont allongées, linéaires, lancéolées, cunéiformes ou flabellées, entières ou pro- fondément lobées à leur extrémité. La tige observée seulement dans le genre Pychnophyllum a l'organisation essentielle des Conifères ou plutôt des Gymnospermes, et les feuilles de ce genre, analogues sous bien des rapports à celles des Dammara et de certains Podocarpus, ressemblent tellement aux folioles des Nœggeralhia, qu'on peut difficilement se décider à séparer ces deux genres. NoEGCiiRATUiA, Stcmb. L'espèce type de ce genre est extriNnement rare. Figurée d'abord par M. de Sicriiberg [Flor. der Yono., I, t. 20), elle a été repré- sentée de nouveau par M. Gœppert Gen . pi. foss., liv. 5, 6, tab. 12, fig. 1), et j'en ai observé un échantillon qui m'a permis d'en étudier la nervation et les autres caractères avec précision. C'est une feuille pinnéeà pinnules redres- 15 114 VEG sées, obliques, obovales ou presque cunéiTor- nies, tronquées, arrondies, denliculées sur le bord teriiiiti.il, à nervures assez fortes, droi- tes, .-impies ou rarement bifurquees, nais- sant eu divergeant ilc la base retreiiie de la foliiile, et toutes écalcs entre elles. Celle roniie a été .l'abord nmiparée à celle (les l'aliniers à folioles cunéifc.rmes, tron- quées, comme les Caryula; mais l'égalité des nervures et leur bifurcation sont contraires ù cette supposition. M. Gœitperl a plaré ce genre dans les Foiinères et le compare aux Adianlum et aui Scliizwa. Mais la forme simplement pin- née de la feuille, la ngiilité des folioles, le mode d'origine et de division des nervures me paraissent bien plus analogues à ce qu'on ob^ervc dans les vrais Zaniia américains et surtout dans \esZamia puginœa [.odd.,mon- Jana Liiid., et »oghami. Outre les planlcs-lj pcs citées ci-dessus, on doit rapporter à ce genre le Caulerpiles hyp- tioides des schistes de Lodève, et la plupart (les Caulerpites des schistes cuivreui du Zechslein, du pays de Maiisfeld, qui ne me paraissent que des rameaux de ces plantes 1res comprimés, déformés et en partie effa- cés. Le \ra\ Caulerpites selaginoides, à feuil- les obtuses et irrégulièrement étalées, ferait peut-être seul etieption. Ondoit remarquer que dans ces plantes comme dans beaucoup de conifères vivantes , et dans les Vollzia , les feuilles diffèrent souvent très notable- ment sur les diverses parties des branches et des rameaux. Il est probable que les bois fossiles de ces terrains anciens dont la structure se rap- procherait de celle des Araucaria , et dont M. Kndlicher a formé le genre Dadoxylon, se rapportent à ces plantes. MM. Unger et Endiicher placent, près de ces Conifères abiélinées, un genre établi par M.Pzesl, sous le nom deSn-iNHAUERA, pour divers fruits des terrains tertiaires ; mais si j'en juge d'après une espèce, le St. sulglo- losa, dont j'ai vu un échantillon venant de Bohême , et qui est fréquente dans les grès tertiaires des environs du Mans , ce genre serait tout à fait étranger à la famille des Conifères. Le St. subglobosa est certainement un fruit de plantes dicotylédones angiospermes. C'est un capitule formé d'ovaires soudés , surmontés chacun par un rebord calycinal pentagone, correspondant à deux logos in- fères, contenant chacune un ovule suspendu, organisation , qui me paraît très analogue à celle des Morinda de la famille des Ru- biacées. Les St. oblonga etmmu/o sont peut-être diflérents génériquement des précédents , mais ils ne me paraissent pas davantage analogues à des fruits de Conifères ; peut- être se rapprochent-ils des Arlocarpées. 2"'* tribu. — - CupREisiNÉEs. Les Cupressinées, caractérisées par la di- rection de leurs ovules et de leurs graines, qui sont dressées et non suspendues comme VEG dans les Abiélinées, ont , pour la plupart, en outre, un caractère de végétation qui les dislingue immédiatement des autres Coni- fères. La plupart d'entre elles ont les feuilles opposées ou vcrticillées par trois, ce sont les vraies Cupressinées ; d'autres, en moindre nombre, ont les feuilles alternes comme celles des Abiétinées. Cette division , très naturelle , est en outre favorable à l'étude des espèces fossiles. * Cupressinées à feuilles opposées ou verticiltéés. JuNiPERiTES, Brong. Les Juniperus , quant à leurs organes de végétation , ne diffèrent pas génériquement des Cupressus , et je crois devoir réunir, sous le nom commun de Junipcrites, les ra- meaux fossiles de ces deux genres, tant que des organes reproducteurs n'auront pas per- mis de les attribuer à l'un ou à l'autre de ces genres. M. Gœppert a observé, dans lesuccin, des chatons mâles, qui ont les caractères essen- tiels des Juniperus, et il les a désignés sous le nom de Juniperites harlmannianus . Les Juniperites brevifolius et aculifolius ont des feuilles alternes et courtes comme dans le Taxodium europœum , et doivent , d'après le caractère et la structure de leur fruit, rentrer comme cette espèce dans le genre Glyptroslrobiles. CupREssiTES, Gœpp. Deux plantes sont décrites sous ce nom généritjue ; l'une a été reconnue à ses cha- tons mâles isolés, trouvés dans lesuccin, c'est le C. Linkianus, Gœpp. ; l'autre, ob-î servée dans un état très complet dans les lignilesde laWettéravie, est caractérisée par ses rameaux , ses fleurs et ses fruits , c'est le C. Brongniarlii, Gœpp. Thuites, Brong. Les Thuia se distinguent des deux genres précédents non seulement par leurs fruits, mais par leurs rameaux distiques aplatis; ils paraissent avoir de nombreux représen- tants à l'état fossile, tant dans les terrains tertiaires auxquels appartiennent la plupart des vrais Cupressinées, que dans les terrains plus anciens. Dans les terrains tertiaires, on en a trouvé cinq à six espèces distinctes VEG dont plusieurs avec des portions de fruits. Dans les terrains uoiiihiques et wealdiens on en signale plusieurs, mais ceux de ces derniers terrains sont douteux géiiérique- ment. Quant à ceux des terrains oolilhiques, etsiirloul. aux Thuitesdivaricata et expaiisa, ils ont tous les caractères de vf^gétalion des vrais Tliuia, et quoiqu'on n'en ait pas trouvé la fiiicliGcation , il est très probable qu'elle s'éloigne peu de celle des Tliuia. Les autres espèces, trouvées aussi à Sto- nesfield , sont plus douteuses, le mode d'in- sertion des feuilles n'étant pas aussi net, et plusieurs de ces espèces, Thuiles cupressi- foiniis eiaculifolia, pourraient rentrer dans le genre Brachyphyllum. A l'occasion de ces Thuiles , je dois rap- peler, comme je l'ai déjà indiqué en parlant des CaulerpHes , que la plupart de ces pré- tendues Algues du calcaire oolilhique nesont que des empreintes imparfaites de ces Thui- te<;, dont on retrouve le mode de division des rameaux et d'insertion des feuilles par un examen plus attentif; mais elles ne consti- tuent pas des espèces distinctes, et ne sont, dans mon opinion, que des érhantillons im- parfaits des espèces citées ci-dessus, et sur- tout du Th. divaricala. Callitrites. Le genre Callilris, limité parmi les plan- tes vivantes au Callilris quadrivalvis. Vent. {Thuia arliculala, Desf.), de l'Algérie, mais auquel on peut joindre le genre Libocedrus, Endl., qui en diffère à peine, sedistingue par son feuillage ainsi que perses fruits. Il paraît représenté à l'état fossile par deux esiièces, dont on a trouvé pour l'une les rameaux seuls, pour l'autre les rameaux et le fruit, et par quatre espèces dont on ne connaît que les fruits, fort analogues à ceux du Callilrisqua- driuaîuis. M. Endl icher a formé de l'une d'elles son genre Hybothv.a, mais sur un caractères! léger qu'il ne peut réellement pasêtre admis. Cefi dernières espèces ont été trouvées dans l'argile de Londres a l'île Sheppey, et désignées par M. Bowerbank sous les nocns de Cupres- sii'iles cuilus, Comploni, thuioides tt crassus. Les deux espèces plus complètement con- nues sont : l'une le Calliiriies Drongnarlii , Endl. [Ttiuites callilrina, Ung ; Equi^elum hrachyndon, Brung.), des terrains tertiaires de France et d'Allemagne; l'autre le Calli- T. xni. VEG 12! triles salicornioides {Thuiles salicoi-nioides , Ung.), dont M. Endiicher avait formé son gemeLibocedriles, qui ne me paraît pas dif- férer notablement du Callilrites, et qui pro- vient aussi des terrains de lignites tertiaires. Frenelites, Endl. Ce genre , considéré comme l'analogue des Frenelaoa Callilris àe la Nouvelle Hol- lande, en diffère cependant en ce que, dans ceux ci, le fruit est formé de deux veriicilles rapprocnés, composés chacun de trois éiail- Ics valvaires formant en apparence un seul veriicille, mais composé de trois valves plus petites alternant avec trois plus grandes. Dans les fruits fossiles classés dans ce genre par M. Endiicher, et figurés par M. Bowerbank sous les noms de Cupressi- niles recnrvatus cl C. subfusifoitnis, il n'y a au contraire qu'un seul veriicille de trois écailles égales, plus ou moins soudées par leur base. Les fruits du même lieu, rappro- chés par M. Endiicher du genre /4ca'jioj(>o- bus, en diffèrent de la même manière. Ils sont formés d'un seul veriicille de trois écailles, tandis que les Aclinostrobus actuels ont deux veriicilles de trois écailles, mais tellement rapprochés et égaux qu'ils sem- blent ne plus en former qu'un seul de six écailles égales , mais accompagnées à leur base de petites écailles veriicillées par trois. Par ces motifs, il me semble impossible de séparer en deux genres les fruits fossiles désignés par M. Endiicher sous les noms de Frenelites et d'AcTiNOSTROuiTEs. ' C'est un seul genre fort différent des Co- nifères vivantes de ces deux genres, auquel on peut laisser le nom de Frenelites, jus- qu'à ce que sa structure interne soit mieux connue, et jusqu'à ce qu'on l'ait trouvé réuni à des rameaux; car, dans l'état ac- tuel de nos connaissances à son égard, on peut douter s'il se rapproche davantage des Frenela ou des Widdriiiglonia. ** Cupressinées à feuilles alternes en spirale. WlDDRlNGTONlTES, Endl. M. Endiicher rapproche du genre Wid- drivglonia de l'Afrique ausirale quelques Conifères à feuilles alternes subulées ou squaniiformes , qui ont, en elîei, un peu l'apparence des rameaux de ces arbres Une espèce , figurée par Uuger sous le nom de 16 122 VEG Ju»iper»es6acci/era, présente des fruits glo- buleux dont la structure est trop peu con- nue pour ciablir, d'une manière positive, les rapports de cette plante; M. Unger les considère comme une baie; M. Endlicher leur attribue plusieurs valves. Les feuilles indiquées comme alternes, par M. Unger lui-même, s'opposent à lu position qu'il donne à ce fossile parmi les Juitiperiles. Est-ce réellement la même plante désignée par M. de Stcruberg sous le nom de Thuyles gramincus? M. Endlicher rapporte encore à ce genre quelques plantes dont on ne connaît que des rameaux stériles, provenant des terrains secondaires liasiques, wéaldiens et crétacés, mais donl la détermination est très dou- teuse. Les Widdringtonia , que j'ai d'abord dé- crits sous le nom de Pachijlepis , se distin- guent par leur fruit composé de quatre écailles parfaitement égales, et ne formant pas deux paires décussées comme dans les Callitris. Ce caractère n'a été signalé dans aucune Conifère fossile; mais les fruits à cinq valves égaies du genre suivant sem- blent s'en rapprocher. SOLENOSTROBlIS, Endi. Le genre institué sous ce nom comprend quatre espèces de fruits de l'argile de Lon- dres de l'île Sheppey, décrits par M. Bower- bank sous les noms de Cupressiniles subangu- lalus, corrugalus, sulcalus et semiplotus , et qui ont pour caractère commun d'offrir cinq écailles valvaires épaisses, ligneuses; naissant d'une base commune plus ou moins pentagone. M. Bowerbank admet qu'elles entourent une seule graine, mais rien ne me paraît le démontrer. Rien non plus ne me paraît établir, d'une manière positive, que ce soit des fruits de Conifère plutôt qu'un vrai fruit angiosperme à cinq valves. On peut cependant admettre facilement l'existence d'un genre voisin des Widdring- tonia , et dont le fruit ou cône serait com- posé des cinq écailles d'une spire quincon- ciale devenues valvaires, comme il l'est de quatre dans ce genre. Ce nombre serait même plus en rapport avec le mode d'insertion des feuilles. Le genre Passalostrobus , Endi., fondé VÉG sur le Cupressiniles tessollatus du même au- teur et du même lieu, me parait tellement voisin des précédents, que dans l'état im- parfait de nos connaissances sur ces fossiles, il me semble bien inutile de créer des genres sur d'aussi légers caractères que la prolon- gation de l'axe en une columelle saillante; car cette valve ou écaille terminale ne peut pas être autre chose. Taxodites. Le genre Taxodium à l'état vivant com- prend deux formes assez différentes, dont M. Endlicher a constitué avec raison deux genres distincts : les vrais Taxodium améri- cains à feuilles caduques articulées à leur base, et les Taxodium de l'Asie orientale formant le genre Glijploslrobus , à feuilles subulées , courtes ou allongées, sessiles et un peu décurrentes, longtemps persistantes; les écailles peltées des cônes diffèrent aussi dans les deux genres, et l'ensemble de ces caractères nous permet de reconnaître que beaucoup de Conifères fossiles rentrent dans le second de ces genres, et doivent être désignées sous le nom de Glyptoslrobites. Quant aux vrais Taxodium , il est difficile d'en fixer exactement les limites et les ca- ractères lorsqu'ils sont dépourvus de fruits, leur feuillage ressemblant à celui des Taxus, des Séquoia et des Abies, dont il diffère sur- tout par sa texture plus molle et plus mince. La plante décrite par M. Unger, sous le nom de Cupressif.es taxiformis , et dont j'ai parlé sous le nom de Sequoiles , rentrera peut-être dans les Taxodites lorsqu'on aura mieux étudié les détails de son organisation, et si les fruits figurés se rapportent aux ra- meaux à feuilles linéaires articulés à leur base. Si au contraire ils appartiennent aux ra- meaux à feuilles sessiles décurrentes, ce sera un Glyplostrobiles. Le Taxodites dubius, Presl,des lignitesde Bilin, qui me paraît être mon Taxites tenui- folia, a bien l'apparence d'un Taxodium; les Taxodites Munsterianus et tenuifolius du même auteur, provenant du Keuper, me semblent très douteux. Enfin le Taxodites Bockianus , Gœpp., dont un jeune fruit a été trouvé dans le suc- cia , est encore une espèce douteuse. VEG Glyptostrobites. Le genre Glyptoslrobus, End!., dont on ne connaît maintenant qu'une ou deux es- pèces de la Chine, paraît un de ceux qui a eu le plus de représentants dans les terrains tertiaires de l'Europe. C'est à lui que se rapporte évidemment le Taxodium Europœum , que j'ai décrit et figuré dans l'ouvrage de la commission scientifique de Grèce, et que j'avais alors comparé au Taxodium japotiicum, type du genre Glyploslrobus. Mais on doit aussi placer dans ce même genre : 1« Glyploslrobiles acutifulius ; c'est mon Juniperites acutifulia, Prodr. , des ligniles de la Bohême, qui a des feuilles alternes, courtes, aiguës, et des fruits ovales à écailles analogues à celles du Glyptoslro- bus, mais plus profondément lobées et sil- lonnées. 2° Glyptostrobites cœspilosus [Lyco- podites cœspilosus, Schloih), dont les ra- meaux et les fruits se rapprochent en même temps des Glyploslrobus et des Cryptomeria, et dont la position définitive ne pourra être fixée que lorsque des fruits plus parfaits auront été observés : une partie des figures du Cupressilcs taxiformis de Unger, etl'J- raucai'ites Stembergii, de Gœiipert, se rap- portent à cette plante. 3° Glyploslrobiles parisiensis {Muselles squamosus , Brong.), dont j'ai observé des troncs, des rameaux et des fruits dans les meulières des environs de Paris, et qui se rapproche par ses feuilles du Gl. curopceus , dont il diffère cependant sensiblement par ces organes, et encore plus par la forme de ses fruits. Cryptomerites. Je suis porté à rapprocher de ce genre du Japon une Conifère fossile dont on n'a que des échantillons assez imparfaits, mais dont les écailles des cônes offrent un caractère pro- pre aux Cryptomeria. C'est le Cupresslles Uimanni , Bronn, du Frankenberg, dont les rameaux avaient été désignés conmie des épis de Blé par les anciens naturalistes. Ces rameaux sont assez gros , couverts de feuilles alternes, courtes, charnues, obtu- ses, élargies à leur base et imbriquées; elles ont ainsi le caractère le plus important des Cryptomeria, c'est-à-dire les feuilles sessiles, élargies, non articulées à leur base; VEG nz mais elles en diffèrent beaucoup par leur forme, qui est étroite et subulée dans la seule espère de Cryptomeria vivante que nous connaissions. Cependant ces différences de forme ne sont que secondaires , et nous en voyons d'aussi prononcées dans beau- coup de genres à espèces nombreuses. Les fruits sont analogues, par leur forme géné- rale , à ceux des Cuprcssus , Taxodium et Séquoia, plus qu'à ceux du Cryptomeria ja- ponica; mais les écailles peltées qui le com- posent sont divisées sur leur bord en dents ou lobes très allongés, qui seulement, au lieu de rester étalées, sont recourbées en dedans sur la face interne qui porte les graines, dont on ne peut pas juger la dispo- sition sur les échantillons observés jusqu'à ce jour. C'est cette forme des écailles , si remarquable dans le Cryptomeria japonica, et existant à un moindre degré dans le Glyptoslrobus , qui me porte à classer cette plante fossile dans ce genre. L'insertion alterne de ses feuilles l'éloigné tout à fait des Cupressus. M. Corda rapporte aussi au genre Crypto- meria, sous le nom de Cryptomeria primœva (Reuss, Bochm. Kreid., t. 48, f. 1, 11), une plante de la craie de la Bohême qui, par ses feuilles, a, en effet, une grande ana- logie avec le Cryptomeria japonica. Les in- dications très incomplètes de fructification l'éloigncraient davantage de ce genre; mais elles sont trop imparfaites pour que nous puissions admettre qu'on établisse sur cette plante un genre spécial, comme M. Endli- cher l'a fait en lui donnant le nom de Geinilzia crelacea. Les recherches à venir peuvent seulement montrer si cette plante doit se rapprocher des Cryptomeria ou des Araucaria, ou former un genre particulier. VoLTZiA, Brong. Le genre Voltzîa est propre au terrain de grès bigarre, et l'un des mieux caractérisé parmi les Conifères fossiles, quoiqu'il reste encore bien des doutes relativement à la disposition des graines sur les écailles. Les feuilles alternes, en spirale sur cinq à huit rangs, sessiles et décurrentes, ont beaucoup d'analogie avec celles des Crypto- meria, Glyptoslrobus et de ceïlùius Arauca- ria. Les fruits sont des cônes oblongs, à écailles lâchement imbriquées et qui ne 124 VEG parnisspnt pas nvoir été coniigiiës.Klles sont ciiiiéifuiines, orliiiairetneiii a irois ou cinq lobes ohms. Quanl a la .lisposiii..ii tics grai- nes ou des ovules, curaclère si imporlaiil, elle est encore très doiileose. J'ai cru en voir trois dressées; M. Schiniper en admet deux réOé- chies et M. lùidlirher décrit comme carac- tère une seule graine dressée sous chaque écaille. L'analogie des rameaux des Foltsia avec ceux des Crijptomeria et des Glypli'Slrobus, tant par le mode d'insertion et la forme de leurs feuilles, que par l'extrême incgalitédes feuilles a la base ou vers rextrémilé d'une même pousse, caractère qu'on observe sur les Vollzia et sur ces Conifères vivantes, me porte à penser que c'est dans le voisinage de ces plantes qu'on doit placer ce genre cer- tainement distinct et complètement détruit. 3"" tribu. — Taxinées. Les Taxinées, qui sont essentiellement caractérisés par leurs graines solitaires, non recouvertes par des écailles ou réunies en petit nombre en épis sur des écailles incom- plètes, forment un groupe peu naturel, et qu'on a déjà proposé de subdiviser ou de rapporter aux deux divisions précédentes. Les caractères des organes de la végétation n'oiïrent rien qui permette de les distin- guer facilement ; mais elles paraissent avoir peu de représeulanls a l'état fossile. Taxites. Sous ce nom, j'avais désigné des rameaux ayant l'apparence de ceux de l'If par leurs feuilles planes et distiques; mais ce caractère se trouve non seulement dans les Ifs et dans plusieurs Podocarpus , mais aussi dans le Taxodiiim distichum et le Séquoia semper- vireiis et dans plusieurs Abies. Ainsi, à moins qu'une étude attentive de la structure de l'épiderme de ces feuilles et de la forme de leurs points d'atiache ne permette de les distinguer, les Tuxitos resteront nn groupe fort peu naturel, et c'est à peine si l'on peut affirmer que quelques unes soient de vrais T./.rws. Tfius, du reste, à l'exception du Taxiles podocarpoidfs de Sionesfiel.1, ont été trouvés dans les terrains de lignite ter- tiaire. M. Lindley a cité, sous le nom de Podo- carpus macrophyllay une plante des terrains VECt gypseux d'Aix en Provence, et M. Unger indique le Salisburia adianihoides ou Guikgo liluba dans les formations tertiaires deSine- galia en Italie et de Parscliliig en Siyrie. Mais je ne sais pas jusqu'à quel point l'iden- tité de ces plantes, avec les espèces vivantes dont elles portent les noms, est certaine. Bois de Conifères. Les bois de Conifèrps se font as^ez fa ile- ment reconnaître par l'absence de vrais v;iis- seaux, par leurs fibres ligneuses, di^|losées en séries rayonnantes, parallèles aux rayons médullaires, et présentant uniquement ou presque uniquement, sur leurs faces latérales ou parallèles aux rayons médullaires, des ponctuations régulières ofl'rantun pore cen- tral et une aréole discoïde qui l'entoure. Dans toutes les Conifères vivantes, on remarque, en outre, que les rayons médullaires sont formés d'une seule couche de cellules com- posée de plusieurs rangées superposées; mais ce caractère olîre des exceptions parmi les fossiles et suppose des genres très distincts et peut-être même des tribus ou des familles voisines des Conifères et actuellement de- truites. Quant aux bois des Abiéiinées, des Cu- pressinées et des Taxinées, je ne vois pas de caractères propres à les distinguer d'une manière générale et constante, et, par cette raison, je ne crois pas qu'on puisse distin- guer les deux genres Peuco et Thuinxylon, ni placer ces bois à la suite des genres de ces diverses tribus. * Rayons tnëdiiUaires simples; c'est-à-dire rompose's d'une seule couche de cellules superposées. Peucr, With., Endl. Fibres ligneuses ne présentant qu'un seul rang de pores, ou rarement et partiellement deux pores placés à la même hauteur, ou deux rangées de pores sur quelques fibres plus larges. Ces bois sont analogues, non seulement aux bois des Pins et Sapins, mais à ceux de presque toutes les Conifères, à l'exception des Araucaria, dt% Taxodium et des Tnxus. Endiicher en énumère trente espèies, et je ne sais réellement pas sur quel caracièie il se fonde, ainsi que M. Unger, pour distin- guer le genre Thuioxylon qu'il considère comme devant renfermer les bois de Cupres- VEG sinées; les caractères observes jusqu'à pré- | sent sont tout à fait insuffisants pour sépa- rer gpiiériqiiement les bois de ces deux fa- milles ou tribus. Quant au bois désigné sous le nom de lielinodendron par M. Zenker, et de Retinoxy- Ion par M. Endlicher, le caractère sur lequel il est fondé est évidemment le résultat d'une fausse interprétation des observations, c'est- à-dire que les prétendus réservoirs fusifor- mes de résine, renfermés dans le bois et visibles seulement sur la coupe parallèle à l'érorce, ne sont, d'après l'inspection même de la figure de Zenker, que la coupe trans- versale des rayons médullaires plus colorées et demi-opaques, comme cela a lieu souvent. Deu\ caractères serviraient peut être avec plus de certitude à distinguer quelques uns de ces bois. 1° L'uniformité de densité du tissu, d'où résulte l'absence de couches annuelles dis- tinctes, caractère qui appartient surtout à des bois des terrains anciens, évidemment étrangers aux vrais Pinus dont il n'y a au- cune trace dans ces formations; tel est sur- tout le i'euce WUIiami des terrains houillers d'Angleterre. 2'' La disposition des pores dans parties des fibres qui correspondent aux rayons médullaires eux-mêmes. On peut aussi distinguer d'une manière très positive quelques espèces dont nous for- merons le genre : Eleoxylon. Ces espères ont les fibres larges, à parois assez minces, portant dans toutes les parties, excepté dans la zone dense, deux ou trois rau;;ées de ponctuations disposées en lignes transversales et assez irrégulièrement espa- cées. Ce caractère ne me paraît se présenter d'une manière presque constante que dans le bois du Taxodium dislichum ou du Cyprès chauve des marais de l'Amérique du Nord. Il se retrouve, à l'état fossile, dans les Peuce acerosa Unger, l'euce a/finis Gœppert, Peuce pannotiica Unger (Piniles prololaiix Gœppert), l'euce basaUicaelhœdlianaVDger, Peuce regularis Gœppert, et Finus crelacea Corda. Il est probable que ces bois se rapportent aux espèces de Taxodium et de Glyptostro- bus qui paraissent nombreuses dans les ter- rains tertiaires. VEG 125 Taxoxylon, Ung. {Taxiles, Gœpp). Le bois de l'If commun présente un ca- ractère qui paraît lui être propre; c'est une fibrespirale double qui tapisse l'intérieur des fibres ligneuses en formant une hélice à tours espacés et peu obliques. Il ne faut pas confondre celte disposition avec des stries spirales fines et contiguës qui marquent souvent la paroi des fibres ligneuses des Conifères et qui n'ont aucune importance générique, car elles existent ou manquent dans des espèces très voisines. Cetlestructure particulière du bois de l'If ayant été observée dans quelques bois fossi- les, on les a séparés sous le nom de Taxiles ou de Taxuxylon. M. Gœppert auquel on doit ces observations, en distingue quatre espèces des terrains tertiaires. Dadoxylon, Endl. {Araucaritum, Sp.). Ces bois sont caractérisés par une dispo- sition de leurs tissus très analogue à ce qu'on observe dans les Araucaria de l'épo- que actuelle, en limitant toutefois ce nora à une partie seulement des Araucariles et des Dadoxylon des auteurs ci-dessus cités , c'est-à-dire à ceux qui ont les rayons mé- dullaires étroits, simples, composés d'une seule lame de tissu cellulaire. Ces espèces ont, en effet, 'a plupart des caractères es» sentiels du bois des Araucaria, c'est-à dire les ponctuations des fibres ligneuses disposées en plusieurs séries alternantes entre elles, et prenant par pression la forme d'aréoles hexagonales. Cependant il y a quelques dif- férences assez importantes pour qu'on ne puisse pas affirmer que ce sont de vrais Araucaria, surtout quand on voit que tant de Conifères actuelles de genres différents ont, sous ce rapport, une structure sensible- ment la même; et par cette raison, je pré- fère le nom donné par M. Endlicher, en ré- servant le nom d' Araucariles aux plantes qui , par leurs organes de fructification , se rapprocheraient des Araucaria. Les espèces- types de ce genre sont les Dadoxylon Bran- dlingi ( Piniles Brandlingi , With., pi. 10, f. 1-6), et Dadoxylon Tciuhalcheffianum (Araucariles Tchihnichefftanus , Gœpp., in Tchihalch. Voy. Altaï, t. X.KX-XXXV). Les Dadox. Keuperianum , StigmoHlIios et Bu- chianum lui appartiennent aussi probable- ment. Les autres rentrent dans le genre suivant. 126 VEG •• Bayons mcdullaircs composés, c'est-à-dire for- mes Je nombreuses langces de cellules non dis- posées en séries superposées, et ayant, sur la coupe perpendiculaire à Icurdircclion, une formeovale ou lancéolée. PaLvEOXYLON. Je donne ce nom aux bois de Conifères qui, ayant les ponctuations des fibres li- gneuses comme da-is le genre précédent et dans les Araucaria, ont des rayons médul- laires épais et composés, que nous ne con- naissons dans aucune Conifère actuelle. Tels sont les Piniles WUliami et Piniies medul- laris, de Lindiey ei Hutson, si bien figurés par Witham dans son ouvrage sur les Bois fossiles, et rapportés avec les précédents au genre Araucariles par Gœppert et Dadoxy- lon par Endiicher. La réunion de ces caractères en forme un des genres les plus distincts parmi les Coni- fères, et les rapprochent des Cycadées ano- males du même terrailf, telle que le Colpo- xylon. Ces deux espèces, et peut-être les Piniles ambiguus et carbonarius , constituent seules ce genre; elles appartiennent aux terrains houillers. PissADENDRON , Endl. {Pilus, With.) Ce genre diffère du précédent , comme notre genre Eleoxylon diffère des Dadoxy- lon. Il a les rayons médullaires composés , larges et celluleux des Palœoxylon , et les ponctuations multisériées , mais par lignes transversales non coiitigucs, comme dans les Eleoxylon. Il n'y en a que deux espèces décrites, qui sont les Piiusprimœva et Pitus anliQuade M. Witham; toutes deux sont des terrains houil'ers d'Angleterre. Famille des Cnétacéés. Ephedrites, Gœpp. M. Gœppert a signalé dans le succin un petit fragment qui a les caractères essen- tiels d'un Ephcdra; il l'a nommé VE. Jo- hannianus. 2* SOUSEMBRANCHEMENT. DICOTYLÉDONES .VNGIOSPERMES. Pendant longtemps la détermination des ossiles de cette grande classe est restée tout à fait incertaine, et à l'exception de quel- VEG ques fruits bien caractérisés qui indiquaient l'existence des genres Noyer, Erable, Char- me, Bouleau, Orme; de quelques feuilles assez caractérisées pour faire reconnaître aussi quelques genres; enfin de quelques liges d'une forme très spéciale , telles que celles des Nymphéa, tout était resté dans le vague , et sous ces noms communs de Phyl- lites, d'Exogenites, de Carpolithes, ou d'An- tholithcs, on classait par organes les fossiles jusqu'alors indéterminés de cette grande division du règne végétal. Les beaux travaux de M. Al. Braiin sur les fossiles d'OEningen, quoique inédits, mais communiqués à plu- sieurs botanistes, de M. Gœppert sur les fleurs fossile-, et surtout en dernier lieu de M. Unger dans son Chloris prologœa , ont montré qu'en combinant les fruits , les feuilles et souvent les bois fossiles d'une même formation , on pouvait arriver à une détermination assez précise. Les portions de fleurs , souvent si bien conservées dans les morceaux de succin, sont venues confirmer dans beaucoup de cas ces rapprochements. C'est ainsi qu'on a pu extraire de celte masse de feuilles et de bois, considérés d'abord comme indétermi- nables, les espèces suivantes rapportées avec assez de certitude à leurs genres et à leurs familles. Famille des Myrîcécs. COMPTONIA. Les espèces de ce genre sont bien carac- térisées par la nervation remarquable de leurs feuilles qui ressemblent au premier coup d'œil à des Fougères ou à des Cycadées, parmi lesquelles MM. Sternberg et Gœppert les avaient placées. M. Unger en a énuméré quatre , outre les trois que j'avais fait connaître , mais elles ne sont encore ni décrites , ni figu- rées. Une est de Radoboj , deux de Par- schtug , et une en même temps de cette dernière localité et d'OEningen. Il ne serait pas impossible que l'une de celles que j'avais décrites, le C. Dryandrœfolia, ne fût plutôt une feuille deProléacée, voisine des Banksia eXDryandra; la présence de fruits, qui ap- partiennent très probablement à cette fa- mille dans les terrains tertiaires, peut le faire présumer. Quant aux autres espèces que j*ai pu ob- VEG server, elles ont une telle analogie avec les feuilles du Complonia actuel, qu'on ne sau- rait douter de leur position dans ce genre; c'est un exemple des plus positifs de l'ana- logie de la Flore des ligniles tertiaires avec la Flore actuelle de l'Amérique septentrio- nale. Myrica , L. M. Unger indique sept espèces de ce genre dans les terrains tertiaires de Hœring , en Tyrol ; de Raduboj , en Croatie; et de Par- schlug, en Styrie; mais elles ne sont encore ni décrites , ni figurées , et je ne sais pas si elles sont toutes fondées sur des feuilles seulement ou sur des organes de fructifi- cation. Famille des Bétniinées. Betdla, Linn. J'avais déjà signalé, sous le nom de Be- tula dryadum, des fruits de Bouleau trouvés dans le terrain d'eau douce d'Armissan près Narbonne. M. Unger a retrouvé ces mêmes fruits avec des chatons et des feuilles, analo- gues à ces mêmes organes dans les Bouleaux, àRadoboj, en CroatieetàParschlug,en Sty- rie. Il a en outre fait connaître une seconde espèce de ces arbres , et l'on en a signalé quelques autres restes qui rentrent peut- être dans ces deux espèces. Le même auteur a reconnu aussi, parmi des bois pétrifiés des terrains tertiaires d'Autriche et de Paris, des bois analogues à ceux des Bouleaux , et les a désignés sous le nom générique de Betuliniom. Alnus , Tourn. Ce genre a aussi des représentants cer- tains dans les terrains tertiaires d'Alle- magne. C'est une de ces espèces que M. Gœppert a observée, avec des fruits et des chatons mâles dont les anthères renfer- maient encore du Pollen, dans les lignites de Wettéravie. M. Unger en a aussi fait connaître des échantillons avec fruits , et M. Gœppert en a retrouvé dans le succin. Ces divers fragments constituent, d'après ces auteurs , six espèces , dont une compa- raison attentive sera nécessaire pour juger s'il n'y a pas double emploi. VEG Famille des Cupnlifères. QuERCus , Linn. 127 M. Unger a décrit et figuré, dans le Cldoris protogœa, douze espèces de feuilles qu'il rapporte à ce genre, et il y range aussi deux espèces de Phylliles déjà figurées par Rossmaler. Plus récemment, il en a indiqué trois espèces nouvelles trouvées à Parschlug, Toutes ces espèces , à l'exception d'une seule, ne sont fondées que sur l'examen des feuilles, et sans rejeter leur analogie , qui résulte de comparaisons individuelles avec certaines espèces de Chênes d'Kurope ou d'Amérique, on peut cependant conserver des doutes tant qu'on n'aura pas trouvé de caractères généraux dans la nervation, s'ap- pliquant à tout un genre et rien qu'à ce genre. Je puis ajouter que parmi les empreintes de feuilles de l'Auvergne, il y en a plusieurs qui paraissent aussi rentrer dans ce genre , et former plusieurs espèces distinctes de celles de l'Allemagne orientale , se rap- prochant surtout des espèces de l'Amérique septentrionale. Ce qui , du reste , confirme les rapports de ces feuilles , ou d'une partie d'entre elles, avec les Chênes , malgré l'ex- trême rareté des fruits , ce sont les fleurs analogues aux chatons mâles des Chênes observées par M. Gœppert dans le succin, et l'existence, dans des points très divers de l'Europe, de bois fossiles , qui ont tous les caractères de ceux des Chênes, et surtout des Chênes verts. Ces bois sont désignés par M. Unger sous je nom de Quercinium. II en distingue trois espèces, dont une avait déjà été décrite et figurée par M. Gœppert sous le nom de Klœdenia quercoides. Cette espèce se trouve non seulement dans beaucoup de points de l'Allemagne et de la Hongrie, mais aussi dans le diluvium des bords de l'Allier, près de Moulins, en grande quantité et en mor- ceaux énormes , mais roulés. Fagus , Tourn. Une espèce de ce genre a été trouvée en Bohême, avec des fruits bien conservés et des fragments de feuilles : c'est le Fagus Deucalionis, Ung. D'autres espèces, fondées seulement sur des feuilles, pourraient éga- lement se rapporter au genre Châtaignier, et 128 VEG peut être même au Charme. M. Unger en dislifigiie cinq espères , dont la plupart me par.iissent se retrouver dans les terrains tertiaires de l'Auv-rpne. Il dislingue aussi sous le nom de Fegonium une espèce de bois fossile analogue au bois de Hêlre, qui paraît cuaiujune en Allemagne. Carpinus, Linn. L'exislenre de ce genre dans les terrains terliaires est bien démontrée par la présence de fruits , de feuilles et môme de chatons mâles dans lesuccin, org.inesqui indiquent trois ou quatre espères distinctes. Cependant les espèces me paraissent peu nombreu'îes à l'état fossile comme à l'état vivant, et l'on n'a pasjns(|u'a présent signalé de bois qui s'y rapporte; de sorte que dans celte famille des Cu[)ulifères , en admettant les détermina- tions faites à l'époque actuelle , les Chênes seraient, à l'état fossile comme à l'état vi- vant, le genre le plus nombreux en espè- ces , puis les Fagus , et enûn les Carjnnus. CoRYLUS, Linn. On a trouvé plusieurs fois de vraies Noi- settes dans des couches de diverses natures, mais d'une origine si récente qu'on peut douter si elles ont précédé l'époque actuelle. Famille des L'imacces. Ui-ML's, Linn. Les Ormes paraissent aussi avoir été abondants et assez nombreux en espèces dans la période tertiaire. J'en avais déjà signalé des fruits il y a longtemps. M. Un- ger vient d'eu faire connaiire neuf espèces, presque toutes avec fruits et feuilles ; seulement ces organes étant séparés, et sou- vent deux ou trois espèces se rencontrant dans la même localité, je ne sais pas sur quoi M. Unger s'est fondé pour réunir les fruits aux feuilles pour constituer chaque espèce. Il cite aussi dans son énuméraiion des plantes fossiles de Parschlug, une espèce de Celtis sous le nom de C. Japeli, fondée sur des feuilles et des fruits. Un bois analogue à celui de l'Orme est aussi iiiili(|iié par cet auteur, et désigné sous le nom (i'Unitinium dduviale. Famille des ITIurécs. l'iCLS, Tourn. Unger indique, sous le nom de Ficus hy~ VEG perlorea, une espèce fossile de Radoboj en Croatie, qu'il n'a pas encore décrite. Plusieurs bois de ce genre paraîtraient exister à l'état fossile , surtout parmi ceux des Antilles. Famille des Platanées, Platanus, Linn. M. Unger rapporte à ce genre quatre espèces de feuilles , dont deux d'une très grande dimension, profondément digiiées; et dont une est accompagnée de petits fruits ressem- blant à ceux des Platanes lorsqu'ils sont iso- lés. Il me paraît cependant assez douteux que ces quatre espèces appartiennent toutes aux Platanes plutôt qu'a d'autres genres à feuilles lobées , tels que les Slerculia. La plus grande de ces feuilles me paraît avoir beaucoup d'analogie avec une feuille trou- vée plusieurs fuis à Armissan , près Nar- bonne. M. Unger a donné le nom de Plataninicu à un bois fossile qui a de l'analogie avec celui du Platane, mais qui cependant en diffère à plusieurs égards très notablement. Famille des StyraciflnéeSi LiQumAMBAR , Linn. L'existence bien constatée, par des feuilles et des fruits, du genre Liquidambar, parmi les fossiles des terrains terliaires dOEningen et de Parschlug en Styrie, est un des faits les plus intéressants, puisque les espèces de ce genre propres aux climats tempérés sont nciuellement limitées à la Perse et à l'Amérique septentrionale. C'est à M. Alex. Braun qu'on doit celte idenliOcation géné- rique. M. Unger en admet trois espèces. Famille des Salicinées. Salix, Tourn. Les feuilles analogues à celles des Saules paraissent fréquentes, surtout dans le ter- rain d'eau douce d'OEuingen, oii M. Alex. Braun, dont l'exaelilude scrupuleuse est bien connue , en a distingué cinq espèces. Quelques autres espèces plus douteuses ont été signalées dans d'autres localités ; mais la plus remarquable par son gisement est celle désignée par Zenker sous le nom de Salix fragiliformis , observée dans le Qiia- dersandslein de la formation crayeuse de Blaukenburg , ainsi que dans le Greeusand VÉG de Niederschœna» près Freyberg, C'est avec les Credneria, dont ii sera question plus loin, les premières plantes évidemment di- cotylédones que nous voyons apparaître dans la série géologique. Quant à affirtner que ce soit un vrai Saule, je crois que ce serait trop hasardé, ces caractères n'ayant rien de très certain. Il faut aussi bien se garder de prendre pour des feuilles de Saule toutes les feuilles lancéolées, étroites, ressemblant, par cette forme, à celles du Saule blanc ou de l'Osier. L'étude de la nervation peut seule rendre ces rapports probables. Ainsi la plupart des feuilles de celte forme , observées dans le calcaire grossier de Paris, s'éloignent beau- coup des feuilles de Saule par ce caractère, et ressemblent plutôt à celles des Nerium. POPULUS. On ne saurait douter de l'existence de ce genre dans les terrains tertiaires ; il paraît même fréquent. Unger en énumère huit espèces, mais la plupart inédiles. ROSTHORNIA, Ung. M. Unger donne ce nom à un genre fondé sur un bois fossile , qui a les princi- paux caraclères de ceux des Saules et des Peupliers , dont il diffère cependant par ses rayons médullaires composés , tandis qu'ils sont simples dans ces deux genres. Il n'en indique qu'une espèce, de Ca- rinthie. Credneria , Zenk. Nous plaçons à la suite de ces familles de plantes arborescentes amcntacées un groupe de feuilles fort remarquables, dont M. Zen- ker a formé un genre spécial sous le nom ci-dessus, et dont les affinités sont fort ob- scures. Ce sont des feuilles plus ou moins cunéiformes, à trois nervures principales ■nasilaires , à nervures secondaires obliques peu nombreuses , réunies par des nervures transversales nombreuses et fort régulières. Ces feuilles sont entières ou à larges dents, et légèrement lobées. Celte nervation transversale remarquable les fait ressembler à quelques feuilles de familles très diverses, aux Pourouma dans les Artocarpées, à quelques Cocculus ei Cis- sampelos dans les Ménispermées, mais sur- T. XIII. VEG no tout aux Hamamelidces et particulièrement aux Parrolia. La forme générale des feuilles les fait aussi un peu ressembler aux Peu- pliers; mais la nervation secondaire est nés différente. Tant qu'on n'aura pas trouvé de fruits appartenant à ces plantes, leurs affinités resteront très douteuses. Mais, ce qui fait de ce genre, qui paraît fort naturel, un groupe très remarquable, c'est que ses espèces, probablement assez nombreuses, appartiennent toutes à la for- mation la plus ancienne dans laquelle on ait trouvé des traces positives de Dicotylédo- nes angiospermes, au quaiieisaïuJstein et au grès vert de la formation crétacée de l'Alle- magne. M. Zenker en a décrit et figuré quatre espèces du quadersandslein de Blan- kenburg. M. Sternberg a figuré d'une manière fort imparfaite une autre espèce du grès de Tes- chen, en Hobême. M. Gœppert en signale deux dans la for- mation crétacée de Silésie; enfin j'en ai trois espèces différentes de celles déjà figurées venant du terrain crétacé de Niederschœna, près Freyberg. Comme ces feuiHes sont presque les seules de la division des Dicotylédones angiosper- mes qu'on trouve dans ce terrain, il y aurait beaucoup d'intérêt à rechercher, dans ces mêmes localités, les fruits et les bois pétri- fies qui pourraient appartenir à des végétaux de cette division, ei qui, en complétant nos connaissances sur ce genre curieux, pour- raient délerminer ses affinités. Famille «îes Protéacées. J'ai déjà exprimé le doute si quelques unes des feuilles indiquées comme apparte- nant aux Comptonia ne seraient pas des Protéacées à feuilles pinnatifides; mais, en tout cas, ces feuilles seraient rares, et ce fait est remarquable si, en effet, les fruits dési- gnés par M. Bowerbank, sous le nom de Pelroplnjlloides, sont bien des fruits de Pro- téacées, comme paraissent l'établir les figu- res qu'il en a données, et les rapports avec cette famille qui ont été signalés par M. R. Brown ; car il en décrit sept espèces, toutes de l'Ile de Sheppey» dans l'argde de Londres, et plusieurs d'entre elles y sont très abondantes. Ce sont des fruits en cônes ayant plusieurs des caractères les pins essea- 17 no VEfr liels (le ceux des Petrophila et des Leucaden- dron, quoique différant à plusieurs égards. Famille des Santalacécs. Nyssa, L. M. Unger, sous le nom de N. europœa, indique une espèceencore itiéditede ce genre trouvé avec des feuilles et des fruits dans les terrains tertiaires de Amfels, en Slyrie. Famille des Thymélces. Sous le nom de Haufra, M. Unger décrit un i;enre de bois fossile qu'il rapproche des yliiuilarinées, famille qu'on ne saurait sépa- rer des Thymélées. Dans l'état actuel de nos connaissances sur les rapports naturels fon- dés sur la structure des lises, ces rapproche- ments nous paraissent très incertains. Il en indique deux espèces: une des Antilles, l'autre de Slyrie. Famille des Laiirinécs. Dapiino(,lnë. Le même savant indique, sous ce nom gé- nérique, quelques feuilles encore non décrites qui se rapprochent de celles des Laurinées, et surtout, par leur nervation, des Lauriers voisins du Cannellier. Quelques auteurs avaient déjà signalé, dans les terrains tertiaires, des feuilles res- semblant à celles des Laurinées. Il établit aussi, sous le nom de Laurimuu, un genre de bois fossile qui comprend une opère provenant des terrains tertiaires du Viceniin, que M. Unger dit ne différer de celui du Laa>usno6iiJ6quepar des vaisseaux plus petits. Famille des Limbellifères. M. Unger donne le nom de Pimpinelliles zizioides a une plante fossile encore inédite de UadoboJ, en Croatie. Famille des Cornées. Le même auteur nomme Cornus ferox une plante dont les feuilles et les fruits se trouvent dans les lignites tertiaires de Parschlug, en Styrie. Famille des Daloragées. MviiiopnvLi.iTES, Unger. On a donné ce nom à des empreintes très diverses et dont la plupart n'appartiennent cerlaiaement pas à ce genre : telles sont les VEG espèces désignées sous ce nom par Sternberg et par Artis, provenant du terrain houiller, et qui paraissent se rapporter à des racines de diverses plantes de ces mêmes terrains. Le Myriophydiles capillifulius d'Unger pro- venant des terrains tertiaires de Radoboj, en Croatie, offre plus d'analogie avec les Myriophyllinn. Mais celte affinité eslcepen- dant loin d'être certaine. Trapa. M. Unger cite aussi une espèce de ce genre comme observée dans les calcaires deMonte- Holca; mais elle est encore inédile. Famille des Combrctacées. L'existence de celte famille entièrement exotique paraît bien prouvée par des échan- tillons avec fleurs ou fruits que M. Unger a rapportés aux genres TiiRMiNAUA et Getonia, et dont il distingue même deux espèces de chacun de ces genres. Ces plantes fossiles remarquables, provenant des terrains ter- tiaires de laCroatie et de laSlyrie, sont par- faitement figurées dans le Chioris protogoea. Famille des Cucurbitaeces. CUCUMITES, M. Bowerbank a décrit, sous ce nom, un genre de fruits fossiles de l'île de Sheppey, dont il considère toutes les nombreuses va- riétés comme ne constituant qu'une seule espèce qu'il nomme C. variabilis. C'est un fruit sphéroidal, à plusieurs côtes et à grai- nes nombreuses qui paraissent fixées vers la périphérie de ce fruit, comme celles des Cucurbitacées, avec lesquelles ces fossiles paraissent en effet avoir beaucoup d'ana- logie. Les MïRTACÉES et les Mélastomacées sont aussi citées par M. Unger, dans son Sy7wp- sis , mais d'après des indications si vagues qu'on ne peut considérer leur existence à l'étal fossile comme constatée. Plus récem- ment cependant, il indique, sous le nom de Myrlus miocenica, une espèce observée par lui à Parschlug. Famille des Pomacces. M. Unger annonce, sous les noms généri- ques de Pyrus , de Cralœgus et de Colonea- ster, cinq espèces, dont trois du premier de ces genres, qu'il a déterminées seulement d'après la forme des feuilles et quiprovien- VKG lient des terrains leriiiiires de Parschlug, en Sljrie, mais qu'il n'a pas encore décrites. Fauiillc des SSosaeées. Le même auteur cite, dans son énumërn- tion des plantes de Parschlug, une espèce de Hosa et une du genre Spirœa. Famille des Aiuygdalécs. Cette famille serait aussi représentée dans cette localité par de nombreuses esijèces; car, dans la Flore fossile de Parschlug, M. Unger cite quatre Prunus et deux Amygdalus. Famille fies C'alycanthées. Le genre Calycanthus existe, sans aucun doute, dans les terrains tertiaires. M. Al. Braun le cite a OEningen etàNidda, en Wetteravie.et j'ai vu de celte dernière loca- lité un fruit qui a tous les caractères de ceux des Calycanthus. Famille des Légnniineuses. Cette grande famille a eu certainement de nombreux représentants à l'époque tertiaire. M. Unger annonce, dans son Synopsis et dans sa Flore fosfile de Parsdilug, la description d'une vingtaine d'espèces qui doivent être publiées dans le second volume du Cliloris protogœa, et dont les noms indi- quent des affinités avec des genres exotiques des pays chauds : tels sont 5 PliaseolUes, 2 Desmodophyllum, 2 Dolichiles, 1 Erylhrina, 4 (.assia, 2 Bauhinia, 2 ..^cacia, 2 MimosUes; d'autres annoncent, du moins, des genres étrangers à l'Europe, tels que 1 Gleditschia, 1 Hobinia, 2 Adelocercis et 1 Amorpha, et quelques espèces des genres européens, tels que Cylisus et Glycyrrhiza. Toutes ces es- pèces sont de la Croatie, de la Styrie et d'OEiiingen. Cette famille paraît aussi assez fréquente dans les terrains tertiaires de Monte-Boica, en Italie, et de Gergovia, près CIcrmont; elle semble, au contraire, plus rare dans les terrains de lignite de l'Allemagne occiden- tale, soit qu'il n'y ait pas identité d'époque entre ces divers terrains, soit plutôt qu'ils aient été formés dans des conditions topo- graphiques différentes, les terrains de iigni tes renfermant surtoutdes débris d'arbres qu'où peut considérer comme forestiers. On doit aussi rapporter à cette famille des fruits de l'argile de Londres trouvés VEG 131 à l'île de Sheppey et décrits par M. Bower- bank sous les noms de Lecuminosites , de XvLOPRiONiTE>, et probablementses Fadoidea. Si les espèces de ces genres sont fondées sur des caractères dislinciifs sufQsants et qu'on les admette toutes, elles s'élèveraient à quarante cinq. Enfin on doit probablement rapporter à la famille des Légumineuses beaucoup de bois pétrifiés. M. Unger présume que les genres de bois fossiles qu'il a décrits sous les noms de Fichleliles, de MohUles, de Cottailcs et de Schleideniles , sont dans ce cas. Ce sont des bois fossiles des terrains tertiaires de l'Allemagne. Parmi ceux des Antilles, il y en a aussi plusieurs qui paraissent appar- tenir aux Légumineuses. Mais, tant que l'analomie comparée des bois ne sera pas faite d'une manière plus complète, ces ana- logies seront entourées de beaucoup de doutes. Famille des Anacardiées. Rhds, Linné. M. Unger a fait connaître trois plantes dont une accompagnée de fleurs qui parais- sent avoir, en elTet, de nombreux rappiirls avec ce genre. Elles sont du terrain tertiaire de Radoboj. M. Al. Braun en indique une espèce à OEningen, et anciennement Faujas comparait des feuilles de Rochesauve a ce mêm • genre. Mais le nombre de ces arbres serait bien plus considérable, d'après les dernières re- cherches de M. Unger, qui en énumère sept espèces du terrain de lignite de Parschlug, toutes diflerentes de celles déjà décrites; ce qui en porterait le nombre à onze ou douze en tout. Famille des Joglandées. Le genre Juglans est un de ceux dont l'existence est la mieux et la plus ancienne- ment constatée dans les terrains tertiaires. Leurs fruits y sont fréquents , et diverses feuilles, quoique souvent incomplètes, pa- raissent aussi pouvoir lui être attribuées. M. Unger en énumère douze espèces dans son Synopsis, et en ajoute cinq nouvelles dans sa Flore de Parschlug ; ce serait en tout dix-sept espèces dont quelques unes sont surtout abondantes dans les lignites de la Wetleravie et de la Styrie. L'analogie de 132 VEG |)liisiciir> de ces espèces avec les Noyers (l'Amérique est très remarquable. J'en di- rai aillant des noix fossiles trouvées dans les collines subapeiiiiiiies, surtout dans le val d'Arno et qui ne me paraissent différer en rien de celles du Jugions cinerea des États- Unis. M. Unger rapporte aussi à cette famille deux sortes de bois fossiles: l'un qu'il dési- gne sous le nom de JuglandiniummedUeira- neum, et l'autre sous celui de MirbelUtes Lesbius. Tous deux sont des terrains tertiai- res de rile de Lesbos. Famille «les Zanthosylccs. Sous le nom de Zanlhoxylum europœiim , M. Uiiseralisuré, d;ins le CMoris protogœa, une plante fossile de Croatie, dont les feuil- les ont, en effet, beaucoup d'analogie avec celles des Zantiioxvlum. Fnniille des Rhamnécs. M. Alex. Braiin a rapporté au genre Rhamnus deux espèces de feuilles fréquentes à Olinin- gcn. Des feuilles de plusieurs auties localités des terrains tertiaires paraissent se rapporter à ces espèces ou à des espèces voisines ; et , en effet, M. Ungcr, dans son Chloris prolo- gœa et sa Flore fossile de Parschlug, n'énu- mcre pas moins de quinze espèce», qu'il rap- porte aux genres Rhamni!S , Kauwinskia , Ceanotiius , ZiziPiius et PAi.iunus , et dont plusieurs sont déjà figurées dans le Chloris protogœa. Famille des Cclasfrinécs. Le même savant indique aussi dans celle localité quatre espèces de cette famille : 1 EvoNVMUs et 3 Celastrus. Des fruits de deux de ces plantes sont venus confirmer les analogies fondées sur les feuilles. F.iiiiille €lcs Sapiiidacécs. Al. Unger rapporte au genre Sapindus une plante dont les feuilles sont assez abondantes à Parschlug. CL•PA^'lomEs, Bowerb. C'est un des genres de fruits f .ssiles de l'île deSlieppey,doiitM.Iio\verbaiik, dans son bel ouvrage sur ces fossiles, a le mieux fait con- naître la structure; el son affinité avec les fruits des Sapindacées me paraît très vrai- semblable. C'est UD de ces Traits dont je ne VEG connaissais que la forme extérieure que j'a- vais désigné sous le nom d'Amomocari>an ; mais il est bien certain que les loges sont monospermes, et que ces fruits n'ont a\ec les Amomées qu'une ressemblance exté- rieure. M. Bowerbank en distingue huit es- pèces, qui jusqu'à présent n'ont été obser- vées dans aucune autre localité. Famille des Coriariées. M. Viviani a cru reconnaître des feuilles du Coriaria myrtifolia dans des feuilles fos- siles du gypse de la Stradella , près Pavie ; mais on sait combien ces analogies spécifiques sont souvent trompeuses. Famille des Accrânées. Le genre Acer est encore un de ces genres dont les espèces sont les plus fréquentes et les mieux constatées dans les terrains ter- tiaires,etsurtoutdans les lerrainsde lignite. M. Unger en a décrit etfiguré sept espèces ; M. Alex. Braun en distingue six, qui para ;- sent dillérentes; enfin quatre sont indiquées dans les gypses de la Stradella par M. Vi- viani. Ce serait dix-sept espèces , sauf peut- être quelques doubles emplois. Plusieurs onl été observées avec des fruits mêlés aux feuilles, sinon attachés aux mêmes rameaux, et qu'on a pu , avec assez de probabilité , rapporter aux formes de feuilles trouvées dans ces mêmes localités. Le genre Érable aurait donc élé beaucoup plus nombreux dans nos contrées pendant la période ter- tiaire, qu'il ne Test actuellement, où l'Eu- rope tempérée n'en présente que cinq es- pèces, eten y comprenant la région méditer- ranéenne, dix ou onzecspccesen tout. Il fau- dra, du reste, constater plus ejactement si les diverses localités oîi ces espèces onl été re- cueillies appartiennent aux mêmes subdivi- sions de la période tertiaire; si, par consé- quent, elles ont existé simultanément. Un bois fossile , assez abondant dans les terrains tertiaires de l'Autriche supérieure, a été reconnu pour un bois d'Érable, et dé- signé par M. Unger sous le nom de Aceri- nium danubiale. Faiiiâllc des Aiirantiacées. M. Unger a donné le nom de Klippsteinia à un genre de bois fossile dont il a seule- ment publié un caractère générique, et qu'il VÉG classe parmi les Aurantiacëes : il provient des ligniies de Thaï, près Gratz. Il rappelle aussi que Faujas a comparé aux feuilles du Cedrela des empreintes de Rochesauve. Famille des Tîliacces. M. Alex, Braun a nommé Tilia prisca des feuilles d'OEningen; el l'on a ciié, comme appartenant à ce genre , des empreintes de feuilles trouvées dans plusieurs terrains tertiaires. Famille des Malvacées. M. de Faujas et M. Croizet citent des feuilles de Gossypium arboreum dans les couches tertiaires de l'Auvergne et de l'Ar- dèche; mais je crois que les feuilles qu'ils ont en vue se rapportent au Liquidambar europœum d'Al. Braun. M. Bowerbank a décrit sous le nom de HiGHTEA un genre de fruits fossiles de l'île Sheppey dont il énumère dix espèces, et qu'il rapproche des Malvacées, parmi les- quelles Unger les a classées; mais il y a de telles différences entre ces fruits et ceux de toutes lesMalvacées connues, d'après les figu- res et les descriptions mêmes de M. Bower- bank, qu'il me paraît impossible d'ad- mettre cette classification. Ainsi le caractère même de péricarpe uniloculaire indéhiscent, par lequel commence la définition de ce genre, est contraire à ce qu'on observe dans toutes les Malvacées. Cette famille est donc loin d'être bien constatée à l'état fossile. Famille des Ëuphorbiacces. M. Lindiey admet comme des feuilles de Buis de Mahon {Buxus balearica) une em- preinte des terrains gypseux d'Aix. Nous n'avons pas eu occasion de vérifier ce rap- prochement. Famille des l^Iymphéacées. J'ai établi , il y a longtemps, l'analogie de certaines empreintes de tiges des meu- lières de Longjumeau avec les souches du Nymphéa alba. Depuis lors , celte tige a été retrouvée plusieurs fois dans les meulières des environs de Paris , et dans le terrain tertiaire d'eau douce d'Armissan , près Narbonne. Des feuilles et des floîi:^ (!i> Monte-Boica semblent aussi indiqui tence de ce genre dans cette localité. VEG 133 Famille de-^ Capparîdées. La flore de Parsrhiug comprend une es- pèce que, d'après ses feuilles, M. Unger a rapportée au genre Capparis, sous le nom de C. ogygia. Famille des MagnoIiaeécS' M. Procaccini a donné plusieurs figures d'une feuille fossile de la formation gjp- .seuse de Sinigallia, o.ue M. Unger rapporte au genre Liriodendron. Famille des Ilicinccs. M. Unger rapporte sept espèces à cette fa- mille, dont 5 Iles, 1 Prinos et 1 Ntiio- l'ANTHEs. Ils proviennent des terrains ter- tiaires de Parschlug. Famille des Sapofées. Le même auteur admet deux espères de cette famille dans son énuméralion des plantes fossiles de Parschlug : 1 SiDiiuoxïLON et 1 ACHRAS. Famille des Styracées. 11 cite aussi i Svmplocos et i Styrax , comme trouvés dans celte même localité. Faïuîlie dos Ébcnacées. M. Al. Braun indique une espèce de Dios- PVROS sous le nom de D. brachysepala , dans les terrains d'eau douce d'OEningen. Famille des Éricaeées. Suivant M. Unger, la flore fossile de Par- schlug renferme des feuilles de beau(M)iip d'espèces de celte famille. Il en ériuinere huit, savoir : 1 Rhododendrum , 1 Azalila, 1 Andromeda , 4 Vacciniuu et 1 Li.i)uu , toutes plantes analogues plutôt aux Érica- eées de l'Amérique scplcnlrionale qu'à celles de l'Europe ou de l'Afrique ausUale. M. Gœppert, de son côté , a décrit sous le nom de Dermatofhyllites neuf espèces de feuilles observées dans le succin , qu'il classe parmi les Éricaeées, et considère aussi comme analogues à celles des Rhododcndronf Azalea, Kalmia et Andronieda. Famille des Apocynées. M. Unger énumère dans son Synopsis, comme appartenant à celle famille , neuf espèces de feuilles du terrain tertiaire de Radoboj,en Croatie. 11 rappoiie Tune d'elles 134 VEG .111 '^eiirc Fi.UMEiiiA, sous le nom ()e /'/. (los Salurni, et forme des adirés les f-'cines EciiiTONiiM ( 2 esp. ) , NiitiiTiNii-M ( 2 esp. ) , Apocinopiiyllum ( 4 esp. ). Aucune de ces plantes n'est encore décrite ni (igurée. Famille des Gentianées. M. de Munster a figuré sous le nom de Villarsiles Ungeri une feuille de Monte- Bolca, dont les rapports avec les feuilles de Villarxia nymphoides me paraissent très douteux. Famille des Oléacces. Le genre Fraxinus a été reconnu dans les marnes de P,irschlug d'après ses fruits et ses feuilles , et M. Unger en a signalé une espèce sous le nom de Fr. primigenia. Plu- siiMirs fruits des terrains tertiaires d'Au- vergne me paraissent aussi appartenir à ce genre. Dicotylédones de familles indéterminées. A la suite de ces plantes, rapportées avec assez de probabilité, et quelquefois même avec certitude, à leurs familles et à leurs genres, il faut ajouter les restes nombreux des plantes évidemment dicotylédones, mais indéterminables génériquement , et même comme familles, et groupés par organes sous les titres: D'ExoGENiTES ( bois dicotylcdons ) , De Phylutes ( feuilles dicotylédones) , D'Antholituks ( fleurs ] , De Carpouthes (fruits et graines), presque tous provenant des terrains ter- tiaires. Quant aux bois, une étude spéciale a engagé M. Unger à en former des genres nombreux sous les noms de Petziioldia , Prilchardia, Wilhamia, Meyenites, Nicoiia, Charpenlieria , Piccoloniiniles , Dronniles , Lillia, Brongnartiles, FtchlclUes, Moliliies , Collaites, Schleideniles. Mais indépendam- ment de ce que ces noms peuvent avoir l'inconvénient de paraître établir des rap- ports entre ces fossiles et des genres de plan tes vivantes, dont ils ne diffèrent que par la terminaison, cette division des bois fos- siles en genres repose sur des caractères dont la valeur n'est pas encore bien établie, et rien ne prouve que ce soient les bois de genre» détruits actuellement. VEG ITIonocotylédonces. Les débrisde végétaux monocotylédons sont généralement très difficiles à rapporter à leurs familles; car, si l'on excepte les Pal- miers et un petit nombre de plantes dont les feuilles ont des caractères très particu- liers, ces organes, les plus fréquents à l'état fossile, n'offrent que des caractères diffé- rentiels peu importants. Les fruits, qui sembleraient devoir nous conduire plus facilement à une détermina- tion, manquent trop souvent de caractères de structure interne, et alors leur forme extérieure n'est qu'un indice assez vague. Nous n'énumérerons ici par familles que les plantes qu'on peut réellement rapporter à ces familles avec beaucoup de probabilité, laissant en appendices les Monocotylédones de familles douteuses. Famille des Graminées. Les restes de cette famille sont beaucoup plus rares qu'on ne pourrait le supposer. M. Unger a décrit et figuré dans le Chlo- ris prologœa, sous le nom de Bambusium se- PULTUM, une empreinte qu'il rapproche des Bambous, et qui paraît , en effet , avoir les principaux caractères d'une Bambusée. Il signale aussi , dans son catalogue des plantes fossiles de Parschlug , un Culmiles arundinaceus probablement de cette fa- mille. On a trouvé, dans les terrains ter- tiaires d'Auvergne, des rhizomes et des portions de tiges évidemment de Grami- nées et probablement d'un Arundo ou Ca- lamagrosiis , et j'en ai vu d'autres à l'état silicifié provenant d'Egypte. Quant aux tiges désignées sous le nom de Culmiles jusqu'à ce jour, elles me paraissent étrangères à la famille des Graminées. Ainsi les Culmiles anomalus, Brong., et Gœpperti, Munst., res- semblent bien plus aux rhizomes des Tijpha ou de certaines Amomées , qu'à ceux des Graminées. La plante nommée par M. de Sternberg Dajera scanica, et placée à la suite des Gra- minées par Unger, est aussi une tige mono- cotylédone non déterminable, une sorte de chaume, mais plutôt aussi d'une Scitaminée que d'une Graminée. Enfin les Culmiles no- dosv.s et ambiguus paraissent des tiges de Zustéracées et non de Graminées. VÈG Quant aux Poacites , les espèces qui ont jusqu'à présent reçu ce nom sont non seu- lement étrangères aux Graminées , mais aussi aux vrais MonocolyIé Caulinites. J'ai donné ce nom à des tiges qui , par leur formeet lemnde d'insertion des feuilles, semblent analogues à celles des Zoslera, ['osidonia{Caulinia,Dec.), elcCeseraildonc, dans la plupart des cas, les tiges des mêmes plantes auxquelles appartiennent les feuil- les précédentes. La plus remarquable est celle observée dans le calcaire grossier, et d'abord décrite comme un Polypier sous le nom d'Amphttoilesparisiensis. EWe a beau- coup d'analogie, comme je l'ai déjà indiqué, avec les tiges couvertes de feuilles en partie détruites du Posidonia oceanica. Des liges encore plus analogues à celles de cette [)lante vivante ont été recueillies dans un calcaire tertiaire près d'Alger. M. Unger en a fait connaître une espèce de Croatie, qui offre des liges et des feuilles fort analogues aussi à celles du Posidonia. Le même savant rapporte aussi à ce genre nos Culmiles nodosus et ambiguus. Nous sommes porté à admettre ce rap- prochement, quoique l'identité des formes soit bien moins complète que pour l'espèce précédente. 136 VEG BupriA, Linn. Ce genre, actuellement vivant, paraît avf)ir existé aussi à IVpiique tertiaire; du moins i'aiiletir du Chloris prologœa dé- si^i'e sous le nom de lluppia pannonica qiicli)ues impressions de tiges et de feuilles qui, par le mode d'inseï tion de ces derniers organes, rappellent beaucoup le Rrtppia ma- rina, mais pourrait aussi être une forme de ïanicheUia. Halochcoris, Ung. Sous ce nom, M. Unger établit un genre nouveau, voisin, suivant lui, des Cymodocea, Zanicliellia et liuppia , et fondé sur l'asso- ciation de tiges garnies de feuilles linéaires engainantes, ressemblant à celles de ces vé- gétaux , et d'un fruit trouvé dans un autre échantillon également de Monle-Bolca, com- posé de cinq nucules obliques , contour- nées , terminées par un style court, et ses- siles au sommet d'un pédicelle commun. La forme des nucules rappelle, en effet, celles des Ruppia, mais la réunion de ces deux parties, quoique ayant quelque vrai- semblance , est loin d'être certaine. Le même auteur a donné le nom de Ma- RiMiNNA à un autre genre qu'il range aussi dans cette famille , mais dont les affinités avec ces plantes nous échappent complète- ment. C'est une tige grêle, sans feuille, ou présentant plutôt une seule feuille linéaire comme celle qui esta la base des inflores- cences de beaucoup de Cypéracées et de Juncées , et terminée par une inflorescence composée de petits épis cylindriques, soli- taires , géminés ou ternes, que M. Unger considère comme des épis mâles. Cette plante, également de Monte-Boica, est trop incomplètement connue pour que j'ose avoir une oiiinion a son égard; mais elle ne me paraît ressembler à aucune Naïadée connue. PoTAMOGETON, Linn. Si des restes assez nombreux des genres marins de la famille des Naïades se ren- contrent dans les terrains tertiaires, on y trouve aussi des exemples des genres deau douce de celte même famille. Quatre espèces de Polamogeton sont déjà connues: lune, des argiles plastiques de Paris , ressemble au P. nalans, tout en en différanl très notablement ; deux autres , VEG de Monte-Boica , se rapprochent des Pota- mogelon crispus et perfoliatus ; enfin une espèce d'OEningen ressemble au Polamoge- ton pusillus. M. Unger rapproche aussi, peut-être avec raison , de cette famille, notre CarpolUhes thalictroides, qui difl'ère cependant très no- tablement des graines de tous les genres actuellement vivants. Famille des Typhacécs. On a rapproché de cette famille les deux genres de plantes fossiles du grès bigarré si obscurs, qui ont été désignés par nous sous les noms de iETHOPHïLLUH et de Echinosta- CHYs, et que nous avions laissés parmi les Monocolylédones incertaines. Nous avons déjà indiqué avec doute que le premier de ces genres pourrait être la fructification de nos Convallariles , c'est-à-dire des SchizO' veura,de MM. Scbimperet Mougeot. Quelle que puisse être la probabilité de ces rap- ports, nous ne voyons aucune affinité réelle entre ce genre et les Typhacées. Quant au genre Echinostachis, il ressem- ble davantage aux capitules d'un Sparga- nium, mais tant qu'on ne connaîtra pas mieux l'organisation de ces capitules , on ne pourra établir aucun rapport fondé entre ces fossiles et les végétaux vivants. TvPHiELOlPDU , Ung. M. Unger désigne ainsi des feuilles trou- vées dans un terrain d'eau douce, près de Gralz, en Siyrie, et dont la structure paraît analogue à celle des Typha. J'ai également vu des feuilles d'un terrain tertiaire de Hon- grie dont la structure interne m'avait paru très analogue à celle des feuilles de Typha. Je suis aussi très porté à considérer comme des rhizomes de Typha le Culmiles anoma- lus des meulières des environs de Paris. L'existence des Typha, comme celle des Nymphéa et des Chara, dans nos terrains lacustres modernes, est du reste une chose si naturelle , que leur absence serait plutôt extraordinaire. Famille des Pandanées. PODOCARVA, Buckl. Un fruit remarquable, décrit par M. Buck- land , et dont les rapports avec les Panda- nées actuelles lui ont été signalés par M. R. VÉG Brown , établit d'une manière très vrai- semblable l'existence de cette famille re- marquable dès l'époque de l'oolithe infé- rieure, quoiqu'il existe entre ce fruit et celui des Pandanées des différences difficiles à admettre, comme ne constituant qu'une simple différence générique. M. Buckland a donné à celte plante le nom de Podoca- RYA. C'est un fruit agrégé, gros comme une forte orange, présentant un axe assez gros sur lequel sont insérés une infinité de petits fruits longuement pédicellés, dont la loge fertile se trouve ainsi près de la sur- face, et ne renferme, suivant M. Buckland, qu'une graine cylindroïde , grosse comme un grain de riz. Mais cette graine paraîtrait plutôt une nucule épaisse à deux loges, et entourée de six écailles élargies au sommet, formant une sorte d'étoile hexagonale, et probablement soudées inférieurement entre elles et avec les pédicellés. Il semblerait donc y avoir, dans cette plante, une organi- sation plus compliquée que celle des Pan- danées et peut-être fort différente. Une organisation très analogue paraîtrait exister dans des fruits , ou infiorescences , trouvés à Scarborough, souvent associés au Zamia gigas, et entourés par ce singulier involucre ou collier signalé par M. Yates. Il résulte de ces observations qu'il reste beaucoup de doutes dans mon esprit à l'é- gard de ce singulier fossile , dont il serait bien à désirer qu'on pût faire des coupes minces propres à mieux étudiersa structure. Famille des l\'Ipacées. NiPADiTEs , Bowerb. M. Bowerbank a décrit sous ce nom un genre de fruits fossiles que j'avais désigné sous celui de Pandanocai-pum , et dont il a signalé avec raison les affinités plus intimes avec le genre N/pa, qu'avec les vrais Panda- nus dont ces fossiles ont cependant la forme extérieure. Ces fruits sont très abondants dans l'argiledeLondres, de l'île deSheppey , et le savant que je citais en distingue treize espèces. Ce sont des fruits ovoïdes, oblongs ou fusiformes, anguleux, et qu'on reconnaît avoir été réunis en capitules, comme ceux des Pandnnus et des Nipa; mais ils ne pré- sentent qu'une seule loge contenant une grosse graine ovoïde. Ce caractère les fait ressembler davantage aux fruits des Nipa, T. XIII, VÉG ià7 dont ils ont aussi le tissu fibreux parfaite-, ment étudié et figuré par M. Bowerbank. Ce sont donc des fruits très analogues, sinon identiques, à ceux ilesNipa, genre très voisin des Vandanus , dont on ne connaît actuellement qu'une espèce des grandes îles d'Asie. Quant au nombre des espèces ad- mises par M. Bowerbank , nous ne sommes pas persuadés qu'elles ne soient pas établies quelquefois sur des différences un peu lé- gères , qui sont peut-être de simples varié- tés individuelles, où le résultat du degré de maturité ou de la position de ces fruits agrégés dans le capitule. M. Bowerbank a rapporté à ce genre le fruit figuré par Par- kiiison, que j'avais considéré comme un Cocos, et désigné par le nom de C. Parkin- sonis. J'ajouterai que mon Cocos Durlini des terrains tertiaires de la Belgique, dont j'ai pu observer récemment de bons échan- tillons, est aussi un Nipadiles très voisin du N. elUplicus de Bowerbank. Un fait remarquable, c'est raccumulation de ces fruits dans le bassin tertiaire de Lon- dres et de Belgique, tandis qu'on n'en a pas trouvé d'indice jusqu'à ce jour dans les autres terrains tertiaires d'Europe. Y au- raient-ils été apportés par un grand cou- rant analogue à celui qui apporte encore les fruits de l'Amérique tropicale sur les côtes occidentales de l'Europe? Famille des Palmiers. La famille des Palmiers a des représen- tants nombreux et bien évidents dans les terrains tertiaires; il en existe même un exemple dans les grès de l'époque crétacée. En a telle offert dans des terrains plus an- ciens? C'est ce qui me paraît très douteux. Feuilles. Les organes qui peuvent le mieux carac- tériser cette famille sont les feuilles, qui ont deux formes essentiellement différentes, les unes flabelliformes ouen éventail, les autres pinnées comme les palmes du Dattier; mais au delà de ces deux formes si tranchées nous ne pourrions pas trouver des carac- tères propres à reconnaître les genres nom- breux qui affectent l'une ou l'autre de ces formes. On les a donc laissés réunis sous les noms de Flabellaria et de Phœniciles. Cepeudant les formes piaoées sout plus va- 18 138 VÉG riécs parmi les genres vivants ; elles pour- raii'iii évideriimcnl donner lieu à plusieurs types disliiuls, et dé]ii parmi les fossiles nous avons disiinpuo , sous le nom de Zeugophylliles , une forme irès spéciale. Flabellaria. Celte forme de feuilles est la plus fré- quente. M. Unger en distingue douze es- pèces dans les terrains tertiaires, dont onze observ(*es en Europe et une venant des An- tilles ; mais plusieurs de ces espèces sont établies sur des cclianlillons bien impar- faits, et quelques unes devront peut-être être réunies par la suite. M. Gœpperl en indique une espèce du quadersandstein de Tiefenfurth en Silésie; elle appartient évidemment à ce groupe; mais on sait que cette formation de l'époque crétacé correspond pour le règne végétal au commencement de la végétation tertiaire. On a aussi rapporté au genre Flabeltaria des empreintes du terrain houiller queM de Sternberg a nommées Flabellaria horassi- /blia. Mais M. Corda, qui a étudié les échan- tillons même de M. de Sternberg, a démontré que ce n'étaient pas des feuilles flabellifor- mes, mais une tige terminée par un faisceau de feuilles simples, et que la structure de ces tiges et de ces feuilles les rapprochait des Dicotylédones gymnospermes. Nous avons indiqué ces plantes sous le nom de Ptycho- fhyllum dans la famille des Nœggeralhiées. Nous ne doutons pas que le Flabellaria frincipalis des mines de Weltin , figuré et décrit par M. Germar, ne soit une seconde espèce de ce genre ou un autre genre de 1« famille des /\'œi;pera(/ii«es, si réellement c'est une feuille simple, lobée. La disposition des lobes n'est celle d'aucune feuille de Pal- miers. On n'a jamais trouvé do Flabellaria dans les terrains jurassiques ou Iriasiques. Ainsi la craie ea recèlerait les indices les plus anciens. PUCE.MCITES. J'avais indiqué une première espèce de ce genre, constatant l'existence de Palmiers à feuilles pinnécs, dans les grès tertiaires des environs du Puy en Vêlais. M. Unger en a fiiil connaître une seconde espèce de Rado- boj, en Croatie, dont les grandes feuilles, très réguliéremeol piaoées, sout très carac- VEG térisées, et il rapporte à ce même groupe deux empreintes de feuilles des lignite tertiaires de Bohème, classées par M. de Sternberg dans les Cycadiles. Le genre Phœniciles est essentiellement caractérisé par ses folioles dont la nervure moyetine est très marquée et qui sont ordi- nairement pliées le long de cette nervure; eu outre, il y a d'autres nervures plus flnes, parallèles à la nervure médiane, ce qui dis- tingue ces feuilles de celles des Cycas. Zeugophyllites. Sous ce nom, j'ai désigné une seconde forme de feuilles pinnatifides de Monocoly- lédones ressemblant à d'autres feuilles de Palmiers, telles que celles des Calarnus, des Desmoncus , etc., dont les folioles ont plu- sieurs nervures principales et ne sont pas pliées en carènes sur leur ligne médiane; dans la seule espèce de ce genre fossile, les folioles sont opposées, comme dans quelques Calarnus, Cette espèce vient des mines de charbon de Rana-Gunge dans l'indoustan ; mais nous ne savons pas si l'on doit les rap- porter réelleineut au terrain houiller. Tiges. Palmacites. Je réunirai sous ce nom toutes les tiges plus ou moins complètes et les bois bien constatés pour appartenir à la famille des Palmiers, c'est à-dire les Palmaciles et la plupart des Fasciculites d'Unger et de Cotta. Mais, quoique je ne doute pas que la plus grande partie des bois de Monocolylédones silicifiés appartienne à la famille des Pal- miers, tant qu'une étude anaiomique com- parative des tiges des diverses Monocotylé- dones arborescentes actuelles ne nous aura pas démontré quels sont les caractères qui distinguent les tiges des Palmiers de celles des Pandanus, des Agave, des Yucea, des Aloes, des Dracœna, des Havenala, etc., je crois qu'on devra en laisser un grand nom- bre sous le nom général à'Endogeniles. Je dirai même que j'ai la certitude que plusieurs bois de Monocotylédones pétrifiés des Antilles appartiennent a d'autres famil- les que celle des Palmiers, quoique la plu- pari se rapporleot à cette graude famille qui VEG alors, comme à présent, renfermait la ma- jorité des Monocotylédones arborescentes. Mais ce qu'il est essentiel de consialer, c'est que plusieurs espèces, ayant tous les caractères de structure des Palmiers, se trou- vent dans les terrains tertiaires de l'Europe et même de l'Europe septentrionale. Le Palmaciles echinalus, recouvert de ses bases de feuilles bien caractéristiques, trouvé prèsdeSoissons.en est un exemple frapjiant. Des bois de plusieurs espèces distinctes ont été aussi recueillis en Auvergne et en Pro- vence, particulièrement auprès d'Apt et de Castellane. Les terrains tertiaires de l'Alle- magne en ont offert aussi plusieurs exem- ples. Ils sont abondants dans les Antilles, et quelques uns avec leurs racines ou la base de leurs HMiilles, et même leurs spalhes axil- laires, ne peuvent non plus laisser le moin- dre doute sur leurs rapports avec cette famille. Une lige qui me paraît avoir tous les ca- ractères extérieurs des Palmiers a aussi été trouvée dans le calcaire grossier près de Pa- ris; mais c'est un simple moule sans struc- ture interne, portant les traces annulaires des insertions des feuilles et de l'origine des racines, et ressemblant par ces caractères à une jeune tige de Cocotier, d'OEnocarpus ou d'Areca. On peut, je crois, la désigner sous le nom de Pahnnciles annulalus. Parmi les bois fossiles considérés comme appartenant à cette famille et désignés sous le nom de Palmaciies, mais qui me parais- sentétrangers à ces végétaux et peut-êlreaux vraies Monocotylédones, je citerai les Pal- maciles carbonigenus et leploxylon de Corda, provenant des terrains houillers de la Bohê- me, dont les faisceauï vasculaires ont une structure toute différente de celle des mêmes organes dans les Palmiers, et qui me paraissent analogues au MeduUosa ele- gans de Coita , plante dont les afûnités réelles ne sont pas bien déterminées, mais qui n'est certainement pas un Palmier. Fruclificalions. M. Unger, sous le nom de Paleosp.\the, a réuni deux exemples de fossiles qu'il consi- dère comme des spathes de Palmiers fossiles. Tous deux proviennent des terrains bouil- TEG 139 lèrs : l'un, deSwina en Bohême, a été con- sidéré par M. de Siernberg comme la spalhe de son Flabellaria borasiifolia ; l'autre, des monts Ourals, tîgiiré par M. Kutorga, diffère beaucoup du précédent. Tous deux auraient besoin d'être de nou- veau étudiés avec soin sur la nature, avant qu'on puisse admettre une analogie aussi peu vraisemblable avec les spalhes des Pal- miers, famille dont on n'a trouvé jusqu'à ce jour ni feuille ni tige dans ce terrain. Se- raient-ce plutôt des folioles de Nœggerathia ou d'une espèce de Ptychnphyllum dilTérente du Flabellaria borassifolia. Quant aux fruits proprement dits de Pal- miers, ce qui doit étonner, c'est qu'on n'en a pas encore rencontré d'une manière posi- tive dans les terrains tertiaires où les feuilles et les liges de ces végétaux sont assez com- muns. En effet, les deux espèces de Cocos dont j'avais cru reconnaître les fruits dans les figures de Parkinson et de Burlin , étu- diées sur des échantillons assez complets, sont certainement des Nipadites, quoique l'échantillon figuré par Burtin diffère beau- coup par sa taille deceux que j'ai vus, et pa- raisse se rapprocher plus par ce volume d'un Cocos que d'un Nipa. Mais rien dans ces fruits n'indique l'exi.stence d'un endocarpe ligneux marqué de trois pores, comme dans les Cocos. Le prétendu fruit d'Areca recueilli par Faujas dans les lignites de Liblar, étudié sur ce même échantillon, me paraît n'être ni un Arec , ni un petit Coco , mais un jeune fruit de Noyer avec son brou ou enveloppe char- nue externe; la disposition des tissus est tout à fait analogue à celle de ce fruit, dans les espèces où la noix a des crêtes ligneuses saillantes, comme dans le Juglans cinerea. Les Cocos Parkinsonis, Faujasiifil Burlini, dont Unger avait formé le genre Durlinia, étant exclus de cette famille, il ne reste parmi les fruits qu'on y a rapportés, que les Bacciles cacaoides et rugosus de Zenker, trouvés dans les lignites d'Alienburg en Saxe. Mais j'avoue que leurs rapports avec les fruits de celte famille mo paraissent très obscurs et ne pouvoir être admis que lors- qu'on aura pu les étudier plus complète- ment. M. Lindley pense aussi qu'on peut ranger 140 VEG aviT cerlitude les Trigonocarpum du terrain liouiller dans la famille des Palmiers. 11 me semble cependant qu'il existe de si nom- breuses différences entre ces fruits et ceux de tous les Palmiers connus, qu'on ne peut admettre ce rapprochement que comme très douteux. Je dirai la même chose des fruits de la formation ooliihique qu'il a figurés sous les noms de Carpolillies conica, liucklandii et areolala, et que M. Unger place avec doute à la suite de la famille des Palmiers. La forme Irigone dans les fruits est loin d'ap- partenir exclusivement à certains Pahniers; elle est fréqucnle dans d'autres familles monocolylédones, ainsi que dans beaucoup de Dicotylédones. Famille des Lillaeées. On a rapporté à cette famille beaucoup de plantes qui me paraissent lui être complé- tementéirangéres. Ainsi \eClalhraria Lyelli, que j'avais moi-même rapproché des tiges des Dracœna ou des Yucea, me paraît avoir plutôt les caractères des liges des Cycadées. Il en est de même du genre Bucklandia. Le premier ressemble aux liges des Cycadées à bases des pétioles persistantes, comme les Cycas, Encephalartos, Dion, etc.; le second, aux liges de cette famille à feuilles complè- tement caduques comme les vrais Zamia. Il restera cependant des doutes sur ces affi- nités, lant qu'on n'aura pas observé la struc- ture interne de ces liges ou la nature des feuilles qu'elles porlaient. Le genre Piabdolus de Sternberg (vol. II, p. 193, t. XIll) me parait une Sigillaire dé- formée et dépouillée de son écorce. M. Corda a établi d'une manière très vrai- semblable que les liges désignées sous >e nom de Slembergia ou û'Arlisia ne sont que les cylindres médullaires du genre qu'il a décrit sous le nom de Lomatophlotos , et que nous avons indiqué dans la famille des Lépidodendrées comme un Lepidophloios. Celte détermination s'applique-t-elle à toutes les tiges, assez rares du reste, qu'on a placées dans ce genre Arlism ? C'est ce qu'un examen particulier de ces tiges pourra seul décider. Quelques unes d'entre elles semble- raient offrir une écorce charbonneuse avec de vraies cicatrices transversales disposées • peu près comme dans les Pandanus. Mais VEG ces caractères sont assez vagues et de nature à laisser des doutes sur la nature de ces vé- gétaux. M. de Sternberg avait d'abord désigné sous le nom de Scitaminites musœformis, et ensuite sous celui deCromyodendronradni- cenfe,iine tige du terrain houiiler de Radnitz qu'il comparait aux bases de feuilles engaî- naulcs des il/usa, el que M.Unger place parmi les Liliacées. Mais M. Corda, d'après sa structure interne, la considère comme un Psaroitius, ce qui s'accorde mieux avec sa position géologique, et lui donne le nom de Psaronius musœformis. Il ne resterait donc dans la famille des Liliacées que très peu de plantes fossiles : 1" LesYocciTES de MM. SchimperetMou- geot, impressions de grandes feuilles allon- gées, légèrement concaves, entières, à nervu- res fines et parallèles ressemblant, en effet, à celles des Yucca, des Dracœna ou des Agave. Le Muséum de Paris en possède un échan- tillon provenant également du grès bigarré des Vosges, qui est plus complet que ceux figurés par les savants que je viens de citer, et qui me paraît confirmer, à plusieurs égards, le rapprochement indiqué par eux. 2° Une plante constituée en un genre par- ticulier sous le nom de Preisleria, par M. de Sternberg , et qu'il compare à certaines Asparagées. 11 est établi sur un petit ra- meau trouvé dans le keuper des environs de Bamberg, portant des feuilles ovales- oblongues, à nervures parallèles, et terminé par une panicule de petits fruits bac- ciformes. Plusieurs échantillons seraient né- cessaires pour bien définir ce genre et ses rapports naturels. En considérant les Asparagées et les Smi- lacées comme formant une seule famille avec les Liliacées, on doit aussi citer ici les Smilacites, empreintes de feuilles des ter- rains tertiaires fort analogues , par leur forme et leur nervation, aux feuilles des Smilax. J'en ai fait connaître une espèce d'Armissan, près Narbonne, et M. Unger en a ajouté deux de Radoboj, en Croatie. Enfin quelques bois fossiles de Monocoty- lédones des Antilles paraîtraient se rappor- ter plutôt à cette famille qu'à celle des Pal- miers : les uns rappelant la structure des Yucca ou des Aloes , d'autres celle des Dra- cœna. Mais ils sont beaucoup moins fré- VEG quents que ceux analogues aux Palmiers ; et comme les recherches analomiques sur les liges (les Monocotylédones n'ont pas encore établi d'une manière précise les caractères dislinctifs des tiges de ces diverses familles, nous les laisserons sous le nom à'E^ido- geniles. Famille des Scitaminces. La plupart des plantes rapportées à cette famille, peut-être même toutes, doivent, à la suite d'un examen plus complet, en être exclues. Ces plantes étaient : 1° Les Canno- phylUlex, genre que j'avais établi pour une feuille du terrain houiller, à nervures se condaires pinnées naissant un peu oblique- ment de la nervure médiane , simples et parallèles entre elles ; mais un nouvel échan- tillon montre sur cette feuille des traces de fructifications qui , malgré leur peu de netteté, établiraient que ces feuilles appar- tiennent à des Fougères voisines de certains Asplenium. 2" Les Trigonocarpon du même terrain paraissent des fruits monospermes, et, par conséquent, bien différents de ceux de la plupart des Scitaminées, et n'ayant, du reste, aucun rapport de forme avec ceux de celte famille. Je les avais laissés parmi les genres douteux; M. Lindley les considère comme des fruits de Palmiers , et M. Unger les place parmi les Scitaminées. Je les crois indéterminables tant que leur structure in- terne ne sera pas mieux connue. 3" Les Amomocarpum, plus analogues par leur forme externe aux fruits des Amo- mées et des Cannées, ont oITert intérieu- rement une structure très différente qui les a fait rapprocher des Sapindacées par M. Bowerbank , qui en a décrit plusieurs espèces sous le nom de Cupanoides. 11 resterait donc comme pouvant appar- tenir, soit aux Scitaminées proprement dites, soit aux Musacces : 1» Le Musœites primœvus, de Sternberg, dont la figure très grossière ne permet pas d'apprécier la vraie structure , et qui est peut être une tige très différente de celle des Musacées. Sa position dans le terrain houiller de la Bohême pourrait faire présu- mer qu'elle doit rentrer dans un des gen- res remarquables de ce terrain décrits par Corda. VEG in 2" Les 3/MsocavpMm dont j'ai indiquédeux espèces du terrain houiller de France, qui, par leurs formes extérieures , ressemblent un peu à de petits fruits de Musa , mais dont la structure interne est complètement inconnue et les rapports réels impossibles à fixer. Monocolylédones de familles indéterminées. Les Monocolylédones qui ne peuvent se classer avec quelque probabilité dans les familles connues, sont : 1" Des tiges caractérisées par leur struc- ture interne, et que nous désignons sous le nom d'ENDOGÉNiTES. Ce sont toutes les tiges silicifiées qui n'ont pas la disposition des ihisceauxvasculaires des Palmiers. Plusieurs, étudiées avec soin et convenablement com- parées, seront probablement reconnues pour des liges de Liliacées ou de Pandanées. 2" Les feuilles qui, ayant la nervation fine et parallèle de beaucoup de Monocoly- lédones, ne peuvent être rapportées à au- cune famille , et que j'ai anciennement désignées sous le nom de Poaciles. Beau- coup de celles d'abord désignées sous ce nom ont été reconnues pour des portions de feuilles de Nœggeralhia ou de Plychophyl- lum, pour des feuilles de Lepidodendron, de Lepidophloios ou de Sigillaria , etc. , et sont sorties de ce genre, qui n'est, pour ainsi dire, comme le précédent, qu'un dépôt jusqu'à une connaissance plus complète , comme les groupes des Exogeniles et des l'hyllites parmi les Dicotylédones. Mais on aurait tort de placer, comme l'a fait M. Un- ger, les roaciies parmi les Graminées; car elles n'ont pas les caractères essentiels et très distincts des feuilles de cette famille, et feraient croire à l'existence de ces plantes dans des terrains ou rien ne démontre leur présence. 3» On peut encore désigner, sous le nom général de Culmiles , comme je l'avais déjà fait, des rhizomes de Monocotylédimes indé- terminables génériqiiement, mais analogues à ceux des Typha, des Iris, des Amomées et Cannées, et souve t importants à signaler. Tels sont les Culmiles anomalus et Gœp- perli, qu'on a placés à tort dans la famille des Graminées, dont ils diffèrent à plusieurs égards. m VEG DEUXIÈME PARTIE. EXPOSITION CHRONOLOGIQUE DES rÉHIODES DE VÉGÉTATION ET DES FLOUES DIVERSES QDI SE SONT SUCCÉDli A LA SURFACE DE LA TERRE. Si , après avoir étudié les Végétaux fos- siles sous le point de vue de leur organisa- tion, de manièreà déterminer leurs rapports avec les Végétaux actuellement existants, sans nous préoccuper de la position géo- logique qu'ils occupent, nous comparons entre elles les diverses formes qui ont habité la surface de la terre aux diverses époques de sa formation, nous verrons que de grandes diiïérences se font remarquer dans la nature des Végétaux qui s'y sont succes- sivement développés et qui remplaçaient ceux dont les révolutions du globe et les changements dans l'état physique de sa sur- face amenaient la destruction. Ces différences ne sont pas seulement des différences spécifiques, des modifications légères des mêmes types , ce sont le plus souvent des diiïérences profondes, telles que (les genres ou des familles nouvelles viennent remplacer des genres et des fa- milles détruites et complétementdistinctes; ou bien, qu'une fatnille nombreuse et va- riée se réduit à quelques espèces, tandis qu'une autre, qui était à peine signalée par quelques individus rares, devient tout à coup nombreuse et prédominante. C'est ce qu'on remarque le plus habituel- lement, en passant d'une formation géolo- gique à une autre; mais en considérant ces transformations dans leur ensemble, un résultat plus général et plus important se présente d'une manière incontestable : c'est la prédominance dans les temps les plus anciens des Végétaux cryptogames acro- gènes (Fougères et Lycopodiacées) ; plus tard, la prédominance des Dicotylédones gymnospermes (Cycadécs et Conifères) sans mélange encore d'aucune Dicolylédone an- giosperme; enfin, en dernier lieu, pendant la formation crétacée, l'apparition et bien- tôt la prédominance des Végétaux angio- spermes, tant dicotylédons que monoroly- lédons. Ces diiïérences si remarquables dans la composition de la végétation de la terre, que j'ai déjà signalées il y a longtemps, et VEG que toutes les observations récentes, bien appréciées, me paraissent confirmer, mon- trent qu'on peut diviser la longue série de siècles qui a présidé à cet enfantement successif des diverses formes du règne vé- gétal, en trois longues périodes que j'ap- pellerai : le règne des Acrogènes , le règne des Gymnospermes et le règne des Angio- spermes. Ces expressions n'indiquent que la pré- dominance successive de chacune de ces trois grandes divisions du règne végétal, et non l'exclusion complète des autres. Ainsi, dans les deux premières , les Acrogènes et les Gymnospermes existent simultanément, seulement les premièresTemportenl d'abord sur les secondes en nombre et en grandeur, tandis que l'inverse a lieu plus tard. Mais pendant ces deux règnes les Végé- taux angiospermes me paraissent au con- traire, ou manquer complètement , ou ne s'annoncer que par quelques indices rares, douteux et très dilférents de leurs formes ac- tuelles, signalant, du reste, plutôt la pré- sence de quelques Monocotylédones que celle des Dicotylédones angiospermes. Chacun de ces trois règnes ainsi carac- térisés par la prédominance d'un des grands embranchements du règne végétal se sub- divise le plus habituellement en plusieurs périodes, pendant lesquelles des formes très analogues, appartenant aux mêmes familles et souvent aux mêmes genres, se perpé- tuaient; puis ces périodes elles-mêmes com- prennent plusieurs époques durant lesquel- les la végétation ne paraît pas avoir subi de changements notables. Mais souvent les matériaux manquent encore pour établir avec précision ces dernières subdivisions, soit parce que la position géologique exacte des couches qui renferment des empreintes végétales n'est pas bien déterminée, soit parce qu'on n'a pas établi avec soin le mode de répartition des espèces végétales dans les diverses couches d'un même terrain. Aussi je ne doute pas que ces époques diffé- rentes, durant lesquelles la végétation a conservé ses caractères d'une manière in- variable, se multiplieront beaucoup plus que nous ne pouvons le faire dans l'état actuel de nos connaissances, lorsque des matériaux recueillis -avec soin auront été réunis en grand nombre. VÉG Pour le moment voici la division générale que je crois devoir admettre. «. ÎSègiie des Acrogèiies. I. — PÉRIODE CARBONIFÈRE. (Non subdivisible en époques Jislincles dans l'étui actuel de nos conuiiissances. ) II. — PERIODE PERMIENNE. (Ne formant qu'une époque?) ;3.Bèg-»e des Gyniuosperuies. III, PÉRIODE VOSGIENNE. (Consliluanl une seule époque.) IV. — PÉRIODE JURASSIQUE. Époque keuprique. Époque liasiqiie. Époque ooliiliique. Époque wealdieiine. 3. Itègiie des Angiospermes. V. PÉRIODE CRÉTACÉE. Époque sous-crétacée. Époque crétacée. Époque fucoïdienne. VI. — PÉRIODE TERTIAIRE. Époque éocène. Époque miocène. Époque pliocène. En passant en revue ces diverses époques, i'énuniérerai les diverses espèces de plantes fossiles qui ont été observées dans les ter- rains qui leur correspondent. Dans la période carbonifère, je n'iiuliquerai que les genres et le nombre approximatif des espèces com- prises dans chacun de ces genres, les ca- ractères de la végétation de cette période étant très tranchés et reposant essentielle- ment sur la nature des genres. Le nombre des espèces, surtout dans les genres nom- breux en espèces, ne peut pas être très rigoureusement établi, parce que plusieurs des espèces décrites par les auteurs auraient souvent besoin d'un nouvel examen pour supprimer les doubles emplois, et parce que même plusieurs de ces espèces ne sont que désignées nominalement et n'ont encore été ni décrites ni ûgurées. Dans les autres pé- riodes, je donnerai, autant que possible, la liste complète des espèces décrites ap- partenant à chaque époque particulière, parce que les mêmes genres se perpétuant VÉG 143 assez souvent pendant plusieurs époques suc- cessives, les différences reposent en grande partie sur des distinctions spécifiques. I. RÉGIME DES ACROGÈ\ES. La grande prédominance de l'embranche- ment des Acrogènes, et particulièrement des familles des Fougères et des Lycopodiacées, le nombre considérable des espèces de la première de ces familles , le grand dévelop- pement des Végétaux de la seconde, et la forme arborescente des Lepidodendron, sont un des caractères les plus saillants de cette époque; mais on doit y ajouter cependant la présence de familles tout à fait anomales que nous rangeons dans l'embranchement des Gymnospermes, mais qui diffèrent évidem- ment des familles actuellement existantes de cet embranchement. Ces familles ont cessé d'exister à la Cn de ce règne des Acrogènes qui est en même temps celui des Gymnospermes anomales, Sigillariées, Nœggerathiées etAs- térophyllitées. I. — PÉRIODE CARBONIFÈRE. Cette longue période commence avec l'ap- parition des premiers Végétaux terrestres déposés dans quelques couches des terrains de transition, et s'étend jusqu'au nouveau grès rouge qui recouvre la formation houil- lère. En effet, dans toute cette période, il n'y a aucune différence importante entre les formes végétales : ce sont les mêmes familles, les mêmes genres et souvent les mêmes es- pèces; et, dans l'état actuel de nos connais- sances sur ce sujet, une Oore des Végétaux du terrain de transition ne différerait pas plus de celle d'un vrai terrain houiller que ne diffèrent entre elles les flores de couches diverses d'un même bassin houiller ou celles de divers bassins houillers très rapprochés. Je ferai, en outre, observer que l'époque réelle de plusieurs des terrains considérés comme de transition, qui renferment des couches charbonneuses avec empreintes de Végétaux, est souvent mal déterminée et reste un objet de doute ou de discussion pour les géologues; que plusieurs ne sont peut- être que de vrais terrains houillers accom- pagnés de roches modifiées par des phéno- mènes métamorphiques, et que tant qu'on 144 VEG n'aura pas rapporté avec certitude ces lorrains aux forniaiions bien définies sous les noms de terrains dévoniens, siluriens ou tambriens, la comparaison spécifique de leurs Végétaux fossiles avec ceux des terrains Loniliers ne fournirait aucun résultat utile. Les seuls terrains houillers, considérés par plusieurs géologues distingués comme plus anciens que la formation houillère ordinaire, qui soient très riches en Végétaux fossiles, sont ceux des bords de la Loire inférieure, entre Angers et Nantes. Or les empreintes qtj'ils renferment se rapportent à tous les genres des terrains houillers ordinaires sans cxieplion, et ne fournissent, da/is leur en- semble, aucun caractère propre à les distin- guer de ceux-ci. Je puis ajouter que tout récemment des observations faites sur un terrain carboni- fère fort ancien, puisqu'il est recouvert par des couches renfermant des animaux fossiles caractéristiques du terrain silurien, viennent de confirmer cette opinion sur l'extension de la végétation houillère jusqu'à l'origine des terrains de transition. En effet, dans un mémoire de M. Sharpe sur la géologie des environs d'Oporto, je trouve que des couches assez puissantes et nombreuses de charbon que recouvrent des schistes avec trilobites, orthis, orthocères, grapiolithes, etc., con- tiennent quelques empreintes de plantes, et ces empreintes , toutes de Fougères, quoi- que assez imparfaites, paraissent, d'après M. Bunbury, identiques ou extrêmement voisines d'espèces bien connues du terrain houiller ordinaire. Ce sont les Pecopteris ryathea et muricala, et le Nevropteris lenui- folia. Ce que je viens de dire pour les terrains qui paraissent plus anciens que la formation houillère s'applique également au grès rouge qui le recouvre; les fossiles que j'ai vus ve- n.int de ce terrain ne diffèrent aucunement de ceux des couches supérieures du terrain houiller proprement dit. Mais, si la végétation de notre globe s'est maintenue sans subir de grands changements pendant toute cette période de temps, il n'en c.-;i i)as moins certain qu'il y a eu souvent des changements très prononcés dans les espèces durant le dépôt de ces diverses couches. Ainsi, dans un môme bassin houiller. chaque couche renferme souvent quelques espèces caracté- VEG ristiques qui ne se retrouvent pas dans les couches plus anciennes ou plus récentes, et que les mineurs ont reconnues comme signe distinctif de ces couches. M. Grœser, à Eschweiler, avait bien re- marqué ce fait et me l'avait signalé. A Saint- Étienne également, je l'ai constaté pour plusieurs des couches exploitées dans ce bassin. Et, pour en citer un exemple, je dirai que les couches qui paraissent les plus inférieures de ce bassin, renferment abondamment VCM,onlopteris Urardii, à très larges pinnules, sans trace d'autres Odon- topteiis; tandis que les couches supérieures des carrières du Treuil présentent très fré- quement VOdonlopleris minor, sans mélange de l'autre espèce. En général, chaque couche de houille n'est accompagnée que par les «lébrisd'un nombre assez limité de Végétaux. Quelquefois ce nombre, surtout dans les couches les plus anciennes, est extrêmement borné et paraît à peine atteindre huit à dix. Dans d'autres cas, et plus généralement dans les couches moyennes et supérieures, ce nombre devient plus considérable, mais je crois qu'il dépasse bien rarement trente à quarante espèces. On voit que chacune de ces petites flores locales et temporaires qui ont donné naissance à une couche de houille est extrêmement limitée. C'est , du reste, ce que nous voyons encore de nos jours dans les grandes forêts, et surtout dans celles com- posées de Conifères, où une ou deux espèces d'arbres ne recouvrent de leur ombrage que quatre ou cinq plantes phanérogames diffé- rentes et quelques mousses. Mais, pour savoir si ces petites flores, ainsi bornées quant au temps et à l'espace, carac- térisent autant d'époques spéciales de la végétation du globe, il faudrait déterminer leur succession dans plusieurs des principaux bassins houillers de l'Europe, et voir si la nature de la végétation s'est modifiée de la même manière dans ces divers bassins ; si, en un mot, dans les diverses contrées, la végétation était la même partout à la même époque, ou si elle était soumise à des varia- lions locales, analogues à celles qui différen- cient actuellement la végétation d'une forêt de Pinus sylveslris d'Allemagne d'une forêt d'Abies taxifolia des Vosges, de Picea cxrelsa VEG *»* Tiges. ranlopteris prolopicris 2 311'pea ' Asterochlaena ' Karsleuia 2 LïCOPODIACÉES. Lépiilcndrécs. Lepidodpndron 40 Lepidostrobiis 8 Le|)iiloiihylliim 8 Cloclrnilroii. -^ Mfgai'liylnii'- .,.••• ■* Ilaloiiia ^ Lepidophloios 3 tuoiria 2 Tsaroaiees. Psaronius 50 Heleraiigiiini < Diplotegiiim i ÉQOISÉTACÉKS. Equi>etiles 2 Calamités 10 Dicotylédones gymnospermes. ASTÉROPHYLLITÉES. Calamocleiidi-oii 6 Asterophyllites 20 Ilippurites 1 Pliylloiheca 1 Annuinria , . . . 8 Sphenophylluin. ...... 8 SlGILLARlÉES. Sigillaria ôS Sligtnaria G Syringodendron 2 Dii'loxylon 1 PAncistrophylliim 1 ? Didymo|ihyllum i NOEGGÉRATHIÉRS. Nœggerailiia 10 Pychiioptiyllum 2 Ctcadées. ?Ci)lpoxylon 1 PMedullosa 2 Conifères. W.ilrhia 4 Pciice f Dat-elles classées avec plus de raison dans celte période, qui serait ainsi une sorte de passage de la pé- riode houillère, si bien caraciérisée, à la pé- riode vosgienne ou du grès bigarré, qui en diffère d'une manière si tranchée? Ces doutes sur l'identité d'époque de formation des trois principales localités qui pourraient fournir les matériaux d'une flore de cette période m'engagent à indi- quer séparément ces trois flores locales. • «o FLORE DES SCHISTES BITUMliNEUX DE LA THURINGE. Algues. Caulerpiles selaginoides, Sternb. — peclinaluSf Slernb. — sphœricus, Slernb. Zonariles digilalus, Sternb. Chondriles virgatus, Munst. Fougères. Tœniopleris Eckardli, Germ. Sphenoplcris dichoioma, Al th. — AUhausii, Brong. [Caulerp. pctens et dichototoma, Allh). — Gœpperli, Geiniiz. — bipinnata, Geiuitz {Cajulerpiles, Munst.). Pecopleris crenulata, Brong. {Caulerp. cre- nulalus, Allh.). — Marlinsii , Brong. ( Alelhop. Martinsii , Germ.). — Schwedesiana, Dunk. — Frankenberg. Conifères. Cryplomcrites Ulmanni, Brong. {Cupressus Uhnanni, Bronn.). — Frankenberg. Walchia (indéterminables spécifiquement). 2» FLORE DES GRÈS PERMIENS DE RUSSiS. Fougères. Odontopieris permiensis, Brong. — Slrogonovii, Morris. — Fischeri, Brong. Nevropleris salicifoUa, Fiscb. — tenuifolia, Brong. — fkxuosa, Brong.? «— macrophylla, Brong.? VÉG 149 Sphenopteriserosa, Morris. — lobata, Morris. — incerta, Brong. Alelhopleris Grandini, Brong.? Callipleris Gœpperti, Brong. — Wangenheimii, Brong. Équisétackes. Calamités g ig as, Brong. — Suckowii, vai'. major, Brong. Lycopodiacées. — Lepidodendron elongalum, Brong. — espèce douteuse. NOLiGERATHlÉES. Nœggeralhia cuneifolia, Brong. — expansa, Brong. |3o FLORE DES SCHISTES ARDOISES DE LOUÈVE. Fougères. Nevropleris Dufresnoyi, Brong. Sphenopteris artemisiœfolia , Brong. — tridactyliles, Brong. — plalyrachis, Brong. Alelhopleris ChrisloUi, Brong. Callipteris heleromorpha, Brong. — Carronii, Brong. Pecopleris hemilelioides, Brong. — oreopteridius, Brong. — plumosa, Brong, — abbreviata, Brong. — dentala, Brong. — Lodevensis, Brong. ASTÉROPUYLLITÉÉS. Annularia floribunda. Sternb. Conifères. ' Walchia Schlolheimii, Brong. — piniformis, Sternb. — Slernbergii, Brong. — Eulassœformis, Brong, — hypnoides, Brong. On trouvera plus de détails sur les espèces que nous venons d'énumérer, pour celles du terrain permien, dans l'ouvrage déjà cité de MM. Murchison, de Verneuil et Kay- serling (t. Il, p. 1), sur la géologie de la Russie; pour celles des ardoisières de Lo- dève, dans la description géologique de la France, par MM. Dufresnoy et Éliede Beau- mont (t, II, p. 145). On voit qu'il y a de grandes différence» spécifiques entre les plantes de ces localités, et que jusqu'à ce jour on ne peut y recon- naître aucune espèce commune. Doit-on 160 VEG .iiiribiier ces différences à rinnnence de la grande diversité de position géographiiiue , ou ya-t-il, en outre, entre ces terrains une différence d'é|)oque de formation? Le seul caractère qui tend à rapprocher ces deux dernières Hores, c'est le rapport que toutes deux ont avec celle des terrains houillers dont elles sembleraient être une sorte d'ex- trait, et dont elles rappellent surtout les couches les plus récentes. Quant aux plantes des schisles bitumi- neux du pays de Mansfeld, elles sont si peu nombreuses et paraissent avoir été dé- posées dans des conditions si différentes , qu'on peut difficilement les comparer aux deux autres flores. Cependant les espèces de Sphenopteris se ressemblentexlrêmement dans ces trois terrains, et une comparaison exacte établirait peut-être l'identité de plu- sieurs d'entre elles. Le Pecopleris aemi- lala, d'ilmenau, n'est peut-être qu'un état imparfait du Pecopleris abbreviata de Lo- dèvc; enfin, les Calltpleris du terrain per- mien et de Lodève ont entre eux et avec les Callipleris du terrain houiller des rap- ports très intimes. Nous ajouterons, relativement auxscliistes bitumineux de la Thuringe, que plusieurs de leurs fossiles paraissenlêlre des plantes ma- rines dont le nombre deviendrait bien plus considérable, si l'on ne supprimait toutes les empreintes imparfaites qu'on a décrites comme telles, et qui ne sont que des frag- ments de Fougères ou de Conifères altérées. II. RÈGIVE DES GYiHIV'OSPERlMEl^. Pendant les périodes précédentes, et sur- tout pendant la période carbonifère, les Cryptogames acrogènes prédominaient, et les Dicotylédones gymnospermes, moins nom- breuses, se montraient surtout sous des for- mes insolites et quelquefois tellement ano- males, qu'on hésite à les placer dans cet em- branchement ou dans le précédent : telles sont les Astérophyllitées. Plus tard, au con- traire, ces formes anomales, ambiguës, et dont la classification est souvent obscure, disparaissent : les Cryptogames acrogènes et les Dicotylédones gymnospermes rentrent d'une manière évidente dans des familles encore existantes dont elles ne diffèrent que comme formes génériques ; les Fougères et les VEG Équisétacées, qui représententles Acrogènes, sont moins nombreuses; les ('onifères et les Cycadées les égalent presque en nombre , et les surpassent ordinairement en fréquence, surtout dans la seconde période , elles de- viennent par leur abondance et leur dimen- sion le caractère essentiel de tous ces ter- rains; enfin, les Dicotylédones angiospermes manquent encore complètement et les Mo- nocolylédones sont très peu nombreuses. Ce règne des Dicotylédones gymnosper- mes se divise en deux périodes: la première, dans laquelle prédominent les Conifères et où les Cycadées apparaissent à peine; la seconde, où cette famille devient prédomi- nante par le nombre des espèces , leur fré- quence et la variété des formes génériques. Celle-ci peut se diviser en plusieurs époques ayant des caractères particuliers. III. — PÉRIODE VOSGIENNE. Cette période, qui ne paraît pas avoir eu une longue durée et ne comprend que le \ivès bigarré proprement dit , offre pour ca-r raclères : 1" L'existence de Fougères assez nombreuses, de formes souvent fort anor maies, constituant évidemment des genres actuellement détruits, et qui ne se retrou- vent même plus dans les terrains plus ré- cents : tels sontles Anomopterisel les Crema- lopleris. Les tiges de Fougères arborescentes y sont plus fréquentes que pendant la pé- riode jurassique ; les vrais Equisetumy sont très rares; les Calamités, ou peut-être plutôt des Calamodendron, y sont abondantes. 2° Les Gymnospermes sont représentés par les deux genres de Conifères VoUzia et Haidingeria, dont les espèces et les échan- tillons sont très nombreux. Les Cycadées sont au contraire très rares. M. Schimper n'en cite que deux espèces fondées sur deux échantillons uniques très imparfaits, et dont la détermination peut même offrir des doutes. Celte considération me paraît séparer complètement, sous le point de vue botani- que, la période du grès bigarré de l'époque du keuper, quoique tous deux soient placés par les géologues dans le terrain du trias. Car dans le keuper les Cycadées deviennent très abondantes, parfaitement caractérisées et souvent analogues à celles de la période jurassique; tandis que les Conifères du grés VÉG bigarré manquenl au contraire dans celte formation. FLORE DU GRÈS BIGARRÉ DES VOSGES. Cryptogames acrogènes. FOUGÈHES. Neuropleris grandifolia, Schimp. — inibricala, Schimp. — Follzii, Broiig. — intermedia, Schimp. — elegans, Brong. Trichomanites my riophyllum, Brong. Pecopteris Sullziana, Brong. Anomopleris Mougpolii, Brong. Crematopleris typicn, Schimp, Protopteris MougeolU, Brong. — Lesangeana, Srliimp. — micropellis, Srliimp, — Follzii, Schimp. Caulopterisf tessellata, Schimp. Équisétacées. Equiseliles Brongnarlii, Schimp. Calamités ? arenaceus, Jœg — MougeolU, Brong. Dicotylédones gymnospermes. ASTÉROPHYLLITÉES? Schizoneuraparadoxa, Schimp. /Eihophijllum, speciosum, Schimp. — slipulare, Brong. Conifères. VoUzia helerophijUa, Schimp. — acutifolia, iJrong. Baidingera latifulia, Endl. — elliptica, Endl. — Braunii, Endl. — speciosa, Endl. Cycadées. ZamUes rogesiacus, Schimp. Ctenis Hogardi , Brong. {Nilsonia Hogardi, Schimp.). Monocotylcdones douteuses. Yucciles Fogesiaccus, Schimp. Palœoxyris regularis, Brong. Echinoslachijs oblonga, Brong. — cylindrica, Schimp, Je n'ai cité aucune localité pour ces plantes du grès bigarré , parce que toutes proviennent des carrières exploitées sur les deux penchants des Vosges, mais surtout de celle de Sultzles-Bains, près de Strasbourg. On a cependant retrouvé VAuomoplci-is MougeolU dans quelques localités du pays de Bade. Il est remarquable que ces gise* YEG 151 ments de plantes fossiles soient ainsi limi- tés à cette région. Mais en comparant celte flore à celle des ardoisières de Lodève qu'on avait considérée comme de la même époque, on verra qu'il n'y a rien de commun entre ces deux énumérations , et qu'il est bien peu probable que ces formations soient contemporaines. IV. — PÉRIODE JURASSIQUE. Cette période est une des plus étendues par la suite des formations qu'elle comprend et la variété des diverses époques spéciales de végétation qu'elle embrasse , quoiqu'on ne puisse se refuser à comprendre, sous un litre commun , des époques pendant les- quelles souvent des formes très analogues les unes aux autres se sont succédé. Elle comprendrait ainsi depuis le keuper inclu- sivement jusqu'aux terrains wealdiens En effet, on voit les Plerophyllum du keuper se montrer de nouveau, avec de légèresdiffé- rencesspécifiques, dans les terrains wealdiens Les Equiseliles du keuper s'étendent jusqu'à la formation oolilhique moyenne ; \cs Baiera du lias se retrouvent aussi dans les couches wealdiennes du nord de l'Allemagne ; les Sagenoptei'is , ]ts Camptopleris se montrent également dans le keuper, le lias et l'oolithe. Cependant ces caractères communs , qui indiquent une grande analogie entre les flores de chacune de ces époques de forma- lion , n'empêchent pas que chacune d'elles n'eiit des caractères propres ei souvent un ensemble d'espèces presque toutes propres à chaque époque particulière. Aussi devons- nous ici distinguer ces diverses subdivisions dont le nombre même se multipliera peut- être par la suite, lorsqu'on connaîtra mieux les Végétaux de chacun des étages du terrain jurassique. r ÉPOQUE KEUPRIQUE. Cryptogames amphig6nes. Algues. Confeiviles arenaceus, Jœg. — Stuttg. Delesseriles crispalus, Brong. Cryptogames acrogënes. Foi:gères. Odonlopteris Cycadea, Berg. — Coburg. Neuropleris''^ disions, Sternb. — Goih. Sphenupieris Rœsserliana, Sternb. — Bamb. — pecUnata, Sternb. — Bamberg. — clavalai Sternb. — Bamberg. 459 YECr Sphenopteris oppositifolia, Sternb. — îîamb. Coinoptcris Schœnleiniana, Br.— Wurlemb. — Kirchneri, Broiig. — Bamb. — tricarpa. Brong. — Barnb. Hymenophylliles mncropltullus, Br. — Bamb. Tœniopleris marantacea, Sleriib. — Wiirt. — clmigata , Brong. — Saiiit-Léger-sur- (l'Heuiies. Pccoptcris sltUlgardiensis, Brong. — Stuttg. — Menant, Brong. — Bàle. — taxifotmis, Sternb. — Bamb. — microphiiUa, Slcrnb. — Bamb. Desmophlebis flexiiosa, Gœpp. — Bamb. — liœsserli, Sternb. — Bamb. ■ — imbricala, Sternb. — Barnb. — concinna, Slernb. — Bamb. — oblusa, Sternb. — Bamb. Gullbiera migustifoUa, Presl. — Bamb. Phkbopleris Landriolii, Brong. — Saint- Léger-sur-d'Heune.s. Camptopleris Munsl^riana, Sternb. Thaumalopletis'i quercifoUa, Brong. — Stult. (l'c':opt. quercifolia, Sternb.). Sagoiopleris rhoifolia, Slernb. — Bamb. — acuminata, Sternb. — Bamb. — semicordata, Sternb. — Bade. Cotlœa Danaœoides, Gœpp. — Stuttg. Équisétacées. Calamités arenaceus, Brong. — Stuttg. — Jœgeri, Brong. — Stuttg. Eqiiisclites columnaris, Brong.— Stuttg. Cob. — cuspidalus, Sternb. — Stuttg. Bade. — elongaliis, Sternb. — Stuttg. — Schœnleinii, Sternb. — Wurzbourg. — conicus, Sternb. — Abschwind. — sinsheimicus, Slernb. — Bade. Eqniseium Meriani, Brong. — Bàle. — Munsleri, Sternb. — Bamb. — Ilœflianus, Sternb. — Waishof. — moniliformis, Sternb. — Bamb. Dicotylédones gymnospermes. Cycadées. P/erophyfiunj Joeâ^eri, Brong.— Stuttg. Heilb. ^- longifolium, Brong. — Bàle. Autr. — Meriani, Brong. — Bàle. SluUg. Zami/es? Munslert, Sternb. — Bamb. — acuminatus, Slernb. — Bamb. — heterophyllus?, Sternb. —Bamb. Conifères. Taxodiles Munsicrianus , Sternb. — Bamb. — tenuifoHus, Slernb. — Bamb. Cunuinghamiles? dubius, Slernb. — Bamb. reuceJceuic.ionus, Ung. (Pmifes). —Bamb. VEG IVIonocotylcdones douteuses. Palœoxyris Munsteri, Sternb. — Bamb. l'ieisleria aitliqua, Sternb. — Bamb. En comparant cette flore avec celle du grè.s bigarre des Vosges et avec celle du lias, on voit qu'elle n'a de commun avec la pre- mière que le Palœoxyris , qui paraît extrê- mement voisin de celui du grès bigarré ; au contraire, elle ressemble à la flore du lias ou de l'oolithe par les Fougères, dont plu- sieurs sont identiques spécifiquementou très voisines, par les Nilsonia et les Ptcrophyl- Ivm, qui sont aussi, ou identiques, ou très voisins spé( iliquement de ceux du lias 2" ÉPOQUE LIASIQUE. Cryptogames amphigënes. A LOUES. CaulerpUes'* Nihonianus, Slernb. — Hœgan. Sargassites septenlrionalis, Slernb. — Hœg. Ph'imatodenna granulalum, Brong. — Boll. — Leymerianum, Brong. — Aube. — cretacetim, Slernb. (Chondriles). — Boll. Chondriles genuinus, Sternb. — BoU. — bollensis, Kurr. — Boll. Champignons. Xiilomites zamilœ, Gœpp. — Bamb. Uromyceliles'f concentricus, F. Br. — Bayr. Lichens. Ra^nallinites lacerus, Munst. — Bayreuth. Cryptogames aerogènes, FODGÈRES. Cyclopteris Brauniana, Gœpp. — Bayr. Odonlopleris'? cijcadea, Berg. — Metz. Neuropleris? Irapezipliylla, F. Br. — Bayr. — ? altrrnans, Fr. Br. — Bayreuth. — pachyrachis, Brong. — Bamb, (Cyclopl. pachyrachis, Gœpp.) Coniopteris Braunii, Gœpp. — Bayr, — princeps, Sternb. — Bayr. — jmtentissima, Gœpp. —Bayr. Peci'pteris Braunii, Munst. — Bayr. — Whitbiensis, Brong. — Bayr. Desmophlebis liœsserli, Brong. — Bayr. jf œniupleris Mvnsteri, Gœpp. — Bayr, — vittala, Brong. — Hoer. Bayr. — major, L. et Huit. — Bayr. — scitaminea, PresL — Bayr. — obovala, F. Br. — Bayr. PhiiUopteris NilsotUana, Brong. —Hoer. Sagenopleris elongala, Munst. — Bayr, Andriana baruthina, F. Br.— Bayr. VÊG Laccopteris Braunii, Gœpp. — Bayr. — germinans, Gœpp. — Bayr. Thaumalopteris Munsleri, Gœpp. — Bayr. Camptopleris crenala, Presl. — Bayr, Cob. — Bergeri, Presl. — Gob. Bayr, — Munsteri, Presl. — Banib. Bayr, — Nilsoni, Fresl. — Iloer. Cob. Phlebopteiis polypodioides , Br. — Heilb., Melz. Clalhroplerisrmniscioides, Brong. — Hoer, Melz, La Marche (Haute-Marne), Pouilly en Auxois. — plalyphijlla, Brong. — Halberst. Diplodycliumoblusilobum, F. Braun. — Bayr. Marsiléacées. Pilulariles Braunii, Gœpp. — Bayr. Baiera dicholoma, Fr. Braun. — Bayr. Lycopodiacées. Psiloliles'i robuslus Fr. Braun. — Bayr, Équisétacées. Equisetum Munsteri, Sternb. — Bayr, Dicotylédones gymnospermes. Cycadées. Ci/cadites peclinatus, Berg. — Coburg, Melz. Otozainites Bechii, Brong. — Angl. — Bucklandii, Brong. — Angl., Metz. — obtusus, Brong. (L. et H.). — Angl. — oblongifolius , Kurr. — Wnrlemb. — Mandelslohi , Kurr. — Wurternb. — acuminalus, Fr. Braun. — Bayr. — brevifolius, Fr. Braun. — B.iyr. — Schmiedelii, Fr. Braun. — Biiyr. Zamites distans, Slernb. — Bamb. — lanceolalus, L. et Huit. — Bayr, — Ilarligianus, Germ. — Halberst. — helerophyllus, Presl. — Bayr. — crassinervis, Germ. — Halberst. — gracilis , Kurr. — Wurternb. Et plusieurs espèces nouvelles d'après Fr. Braun. Ctenis angusta, Fr. Braun. — Bayr. — albreviala, Fr. Braun. — Bayr. — marginata, Fr. Braun. — Bayr. — ? inconstans, Fr. Braun. — Bayr, Plerophyllum majus, Brong. — Hoer, — minus, Brong. — [loer. — lunularifolium, Gœpp. — Bayr. — diibium, Brong. — Hoer. — Zinckenianum, Germ. — Halberst. Nilssonia contigua, Fr. Braun. — Bayr. — elegantissima, Fr. Braun. — Bayr. — intermedia, Fr. Braun. — Bayr. T. xiu. VÉG 153 Nilssonia speciosa, Fr. Braun. — Bayr. — brevis, Brong. — Hoer. — Sternbergii, Gœpp.? — Hoer. — elongala, Brong. — Hoer. — Bergeri, Gœpp. — Cob., Quedlins. Cycadoidea pygmœa, L. et Hutt. — Lyme- Regis. — cylindrica, Ung. — Lunéville. Conifères. Brachyphyllumperegrinum, Br. — Angl. Wurt. (Arauc. peregrina, L. et Hutt.). — mamillare'! , Brong. — Bayr. — liasinum, Br. (Kurr). — Wurternb. Taxodiles flabellalus,Gœ[)p? Palissya Braunii, Endl. — Bayr. Pinites? elongalus, Endl. —Angl. Peuce Brauncana, Ung. — Bayr. — ivurtembergica, Ung, —Wurternb. — Lindleyana, Wilh. — Whitby, — HuUonii, With.— Whitby Monocotylédones douteuses, Poociles Arundo, Fr. Braun.— Bayr. — Paspalum, Fr. Braun. —Bayr. — Nardus, Fr. Braun. — B.iyr. Cyperites scirpnides, Fr. Braun. — Bayr. — caricinus, Fr. Braun. — Bayr. — typhoïdes, Fr. Braun. — Bayr. Cette liste est fondée sur celle donnée par M. E. Braun des plantes fossiles du lias des environs de Bayreuth (MUnster, Beijtr. zur Pelref. , fasc. VI, p. Il ), en n'y com- prenant que les espèces déjà dénommées et décrites ou figurées , et en y ajoutant : l'' celles du lias d llalbersladt et de 0"ed- linburg, décrites par le profe.s.seur Ger- mar, et du lias du Wurtemberg, par le prof. Kurr; 2° celles du grès du lias de Hoer, en Scanie ; 3° de quelques points de la France, telles que Heliange, près Metz, La Marche (Haute Marne), Pouilly (département de l'Yonne); et 4° quelques espèces du lias de Lyme-Regiset de Whitby en Angleterre. Mais j'en ai exclu les espèces des couches ooliihiques des environs de Scarborough et deWhilby, queM.Unger avait souvent com- prisesdans ce terrain. Si l'on ajoutait a celle énumération les espèces nouvelles signalées par M. Fr. Braun dans chaque genre, mais qui ne sont même pas dénommées, elle s'ac- croîtrait de 25 espèces , et se trouverait ainsi portée à plus de 100, comprenant 47 Fougères et autres Cryptof^amc; acrogè- 20 154 VEG nés , et 50 Dicotylédones gymnospermes , dont 39 Cycadëes etlt Conifères. Les caractères essentiels de celle époque sont donc : 1" la grande prédominance des Cycadces, déjà bien établie, et la présence de genres nombreux ;dans cette famille, et surtout des Zami(esetA'(7soHia; 2" l'existence, parmi les Fougères, de beaucoup de genres 'à nervures réticulées, qui se montraient à peine , et sous des formes peu variées , dans les terrains plus anciens, mais dont quelques unescependantcommençaient déjà à p.iraiire dans l'époque du keuper. Tels sont les Camptopteris et les Tliaumalopleris. 3" ÉPOQUE OOLITUIQUE. Cryptogames amphigènes. Ai.crcs. Codiles dilformis, Brong. — Snlenh. {Cordiles serpenlinus et crasxipes, Stemb.) — '/or/uoxMS, Brong. — Solenh. {Caulerpites lortunsus, Sternb.) Corallintles arbustu'a, Ung. — Autriche. — haliuieda, Ung. — Autriche. Chondriles laxus, Slernb. — Solenh. — lumbricarius, Sternb. - Solenh. ^p/iœrococc(;escac«i/ormi.5,Sterub. -Solenh. — varius, Sternb. — Solenh. — subarticulatus, Sternb. — Solenh. — secundus'i, Slernb. — Solenh. — chnitzleinii, Slernb. — Solenh — cernuus, Sternb. — Solenh. — Siockii, Brong. — Solenh. — concatenalus, Slernb. — Solenh. — ramulosus, Sternb. — Slonesf. ~- cilialus, Sternb. — Solenh. Munsleria clavata, Slernb. — Solenh. — vermicularis, Sternb. — Solenh. — Uacunoaa, Sternb. — Solenh. Cryptogames acrogènes. Fougères. Cyclopteris digilata, Brong. — Scarbor. Sphenopteris cysieoides, L. et H. — Stoncsf. — aiguta, L. et II. — Scarbor. — crenulata, Brong. — Whilby. — denticulala, Brong. — Scarborough. — hymenophylloides, Brong. —Whilby. — Williamsonis, Brong. — Scarbor, HymenophxjUites macrophyllus , Gœpp. — Slonesf., Moreslel. Pachypleris ovala, Brong. — Whilby. — lanceolala, Brong. — Whilby. — microphylla, Broug. — Verdun. VEG Contopleris athyrioides, Brong. — Whitby. — Murrayana, Brong. — Scarbor. Pecopteris Moreliana, Brong. — Chàtillon- sur-Seine. — Phillipsii, Brong. — Scarbor. — denliculala, Brong. — Scarbor. — argula, Brong. — Scarbor. — scirala, h. et H. — Scarbor. — D( noyersii, Brong. — Mamers. — lieglei, Brong. — Mamers. Cladophlelis tenuis, Brong. — Whithy. — Whilbiensis, Brong. — Whilby. — dentata, Brong. — Scarbor. — ligata, Brong. — Scarbor — Williamsonis, Brong. — Scarbor, — recenlior, Brong. — Scarbor. — Haiburnensis, Brong. — Scarbor. — lobifolia, Brong. — Scarbor — undulala, Brong. — Scarbor. Tœniopleris vittata, Brong. — Scarb., Hoer, Stonesf. — lalifolia, Brong. — Slonesf., Scarb. Phyllopleris Phillipsii, Brong. — Scarbor. Sageiwpteris HuUoni, Brong. — Scarbor. Polypodites Lindleyi, Gœpp. — Scarbor. — crenifolia, Gœpp. — Scarbor. — undans, Gœpp. — Scarbor. Phlelopleris polypodioides, Brong. — Scarb. — conligua, L. et Huit. — Scarb. Camptopteris Phillipsii, Brong. — Scarbor. Tympanophora simplex, L. et H. — Scarb. — racemosa, L. et H. — Scarbor. Mausiléacées. Baiera Hulloni, Fr. Braun. — Scarbor. — Ifurcata, Fr. Braun. — Scarbor. Sphœreda paradoxa^L. et H. — Scarbor. Lycopodiacées. Lycopodiles falcatus, L. et Hutt. — Scarbor. — ? Meijeranus, Gœpp. — Siiés. Psilolites? filifo7-mis, Munst. — Monheim. Isoetites crociformis, Munst. — Monheina. . — Murrayana, L. et H. — Scarbor. Équisétacées. 1. Equiselites laleraHs, L. et H. — Scarbor. Calamités^ Lehmannianus, Gœpp. — Silés. — 2liœrensis, Hising. — Hoer. Dicotylédones gymnospermes. Cycadées. Olozamiles Bucklandii, F. Braun. — Ma- mers, Valog. — Bechii, Fr, Braun, — Marner». VEG Osolamues lagoiis, Brong. — Mamers. — haslalus, Brong. — Mamers. — Beanii, L. et H. — Scarborough. — lalifolia, Br. "— Orbagnoux (Ain). — microphylla, Br. — Alençon. — acuminala, L. et H. — Scarbor. — lœvis, Brong. — Scarbor. — Youngii, Brong. — Whilby. — acula, Brong. — Whilby. — Goldiœi, Brong. — Wbitby. — elegans, Brong. — Whilby. Zamites peclinata, Brong. — Stonesf. — dislans, Sternb. — SionesF. — lanceolalus, L. et H. — Scarbor. — gigas, L. et H. — Scarbor. (Mantclîi, Br. — falcalus fSlcrn. — Whilbicnsis, Slcrn.) — undulatus, Sternb.? — Scarbor. — longifolius, Brong. — Scarbor. — Moreaui, Brong. — Verdun. — Feneonis, Brong. — Seyssel, Morestel., Châleauroux. — païens, Brong. — Stonesf. — taxina , L. et H. — StonesP. [An pecli- nata, Brong?) — Peclen, L. et H. — Scarbor. Plerophyllum Oeynhausianum , Gœpp.-Silés. — cai-nallianum, Gœpp. — Silés. — propinqnum, Gœpp. — Silés. — ?tenuicau]e, Morris. — Scarbor. — minus, Brong. — Scarbor. — Nilsoni, L. et H. — Scarbor. Nilsonia compta, Gœpp. — Scarbor. [Plero- ph'iUum Williamsonis, Br. Prod.) Ctenis falcata, L. et H. — Scarbor. Cycadoidea squamosa , Brong. — Stonesr. {Dui:klandia squamosa, Brong. Prod.) Conifères. Thuites divaricalits y Sternb. — Stonesf., Solenh. — "? expansus, Sternb. — Stonesf. Brachijphtjllum mamillai-e, Brong. — Scarb. — acutifolium, Brong. — Stonesf. — gracile, Brong. — Jura, prèsde Nantua. — Moreauanum, Brong. — Verdun. — majus, Brong. — Verdun, Whilby. Palissya? Williamsonis, Brong. — Scarbor. (L'jcopodites Williamsonis, Brong.) — ?patens, Brong. — Hoer. (Lijcopodites patens, Br. Prod.) Taxites podocarpoides, Brong. — Stonesf. Peuce Lindleijana, With. — Whilby. — eggensis, Wilh. — Hébrides. -^ jurassica, Endl. — Pologne. VEG 455 Monocotylédones dovtenses. Podocaryti , Bu«kl. — Charmoulh » Dorset. Carpolithes eonica, E. et H. — Mallofi. — Bucklandii, L. et H. — Malton. Cette liste est surtout fondée sur les fossiles si variés recueillis «ur la côte du Yorkshire , près de Whilby et de Scar^ - rough, dans des <)uches qui se rapportent à diverses parties de l'oolilhe inférieure et surtout à la grande oolithe. Elle comprend aussi un petit nombre d'espèces trouvées dans le calcaire schisteux de Slonesfield près d'Oxford, dépendant de ces mêmes couches. En France, les fossiles de ce terrain ont été surtout recueillis aux environs de Mo- restel près Lyon, par M. le docteur Lortet; à Orbagnoux et Abergemens près Nantua, département de l'Ain, par M. hier; aux environs de Châleauroux; près deChâlillon- sur-Seine, par M. le colonel Moret; à Ma- mers, dans le déparlement de la Sarihe, par M. Desnoyers; et, pnGn,en plus grande quantité par M. Moreau, dans des couches de calcaire oolithique blanc très pur, aux environs de Verdun et près de Vaucouleurs. Quelques espèces ont aussi été trouvées dans d'autres points du Jura, en Normandie près de Vaioque, aux environs d'Alençon, en très petit nombre dans chacune de ces localités. Miiis la plupart de ces espèces ne sont pas encore décrites et figurées, et elles diffèrent généralement comme espèces de celles d'Angleterre. Les Fougères y sont habiluellement'moins nombreuses et moins bien conservées; il faut ce[)endant faire exception pour VlIymenophyllUes viacrc phyllus trouvé dans un état parfait à Mo- restel , et observé aussi à StonesOeld et en Allemagne. Les Cycadoes, dont les espèces sont peu variées, se rapportent aux genres Olozamilcs ci Zamites; les Ctenis, Ptero- phijUum et Nilsonia n'y ont pas encore été observés; enfin, les Conifères du genre Brachypliyllum y sont surtout abondantes et plus fréquentes que dans les autres loca- lités. En Allemagne, c'est surtout dans le calcaire schisloïde de Solenhofen, près d'Aichslaedt, que ces fossiles ont été observés et surtout ceux de la famille des Algues. M. Gœppert signale aussi plusieurs Cycadëes dans la 156 VÈG formation jurassique de Ludwigsdorf, près de Kreiizbiirg, en Silésie. Mais ces localités si diverses se rapportonl à des étages très dilTérents de la série ooli- thiqiie, et constitueront peut-être , lors- qu'elles seront mieux connues et iilus rom- plétenienteiplorées, des époques distinctes. Les caractères distinctifs de celte époque, comprise dans toute l'étendue que nous lui avons assignée depuis le lias jusqu'au ter- rain wealdien exclusivement, sont : parmi les Fougères , la rareté des Fougères à ner- vures réticulées si nombreuses dans le lias; parmi lesCytadées, la fréquence des Otoza- miles et des Zamiles proprement dites, c'est- à-dire des Cycadées les plus analogues à celles du monde actuel et la diminution des Ctenis , t'teroplujllim et Nilsonia, genres bien plus éloignés des espèces vivantes; en- fin, la plus grande fréquence des Conifères, Brachyphyllum et T huiles , beaucoup plus rares dans le lias. 4° ÉPOQUE WEALDIENNE. Cryptogames anipkiijènes. Algues. Conferviles fissus, Dunk. — Allem. CrypCoganies acrogènes. FoilGÈURS. Pachijiteris gracilis, Brong. — Angl., Beau- vais. {Siihciiopt. gracilts, Fitt.} Sphenopleris'? Mantelli, Brong. — Angl., Ali. — StUimani, Mant. — Angl, — Rœmeri, Dunk. — Aliem. — lenera, Dunk. — Allem. — PlitlUpHi, Mant. — Angl. — Gœpperii, Dunk. — Allem. — llaillcbeni, Dunk. — Allem. — longifolia, Dunk. — Allem. Adianliles Manlelli, Brong. — Allem. (Cy- dopieris Matilelli, Dunk.) — ^ KUpsleinti, Brong. — Allem. {Cyclopt. Klipsieinii, Dunk.) Cladophlebis AlLciisii, Brong. — Allem. { Nevrupleris Alberlsii, Dunk.) Pecopteris [lultoni, Brong. — Allem. {Ne- vropl. IIultoni,l)ui\li.) — Geinilzii, Dunk. — Allem. — Alurchtsoni, Dunk. — Allem. — Conybeati, Dunk. — Allem. — elegans, Brong. — Allem. {Alelhopt. elegans, Dunk.) — polydactyla, Dunk. — Allem. VEG — Ungeri, Dunk. — Allem. — grocilis, Dunk. — Allem. — Cordai, Dunk. —Allem. — Atthausii, Dunk. —Allem. — linnouiana, Dunk. — Allem. — ?linearis, Sternb.— Allem. (Non P. Pui- chiana, Brong.) Lonchopleris Manlelli, Brong. — Angl., Beau- vais. — ? Hulloni, Presl. — Angl. Ilausmannia dichotoma, Dunk. — Allem. Protopleris? erosa, Ung. — Angl. {Endogc- uites erosa, Mant.) Marsiléacées, Baiera Hulloni, Brong. — Allem. {Cyclopt. digilala, L. et H., non Brong.) — Brauniana, Dunk. — Allem. — nervosa, Dunk. — Allem. Equisétacées. Equiselum Lijelii, Mant. — Angl,. — Phillipsii, Durik. — Allem. — Burchardi, Dunk. — Allem. Dicotylédones gymnospermes. Cycadées, Cycadiles Brongniarli, Roem. — Allem. — Morrisianus, Dunk. — Allem. Zamiles œqualis, Gœpp. — Allem. — abiclinus (Pleroph., Dunk.). — Allem. — Dunkerianus {Pteroph., Dunk.). — Ail. — Ltielliaaus {Pleroph., Dunk.). — Allem. — Gœpperlianus {Pleroph., Dunk.). — AH. — Il uniboldlianus [Pleroph., Dunk.). — AU, — Fiilonianus, (Pleroph., Dunk.)— Allem. — Brongniarli {Cycad..) Mant.). — Angl., Beauvais. Plerophyllum Schawnburgense , Dunk. — Allem. Zamioslrobus? crassus , Gœpp. — Angl., Wight. Cycadoideamegalophylla,Biic]i. — Portland. — microphylla, Buckl. — Portland. Clalhraria Lyellii, Mant. — Sussex. Conifères. Brachyphyllum Germari, Brong. — Allem. {Ttndtes Germari, Dunk. — ? Kurrianum, Brong. —Allem. {Thuilos Kurriauus.) — imbricalum, Brong. — Allem. {Thuiles imbricalu^ , Rœm.) — Gravesii, Brong. — Beauvais. {Moreausia Gravesii, PomelJ. VEG Juniperiles Sternlergianus, Brong.- (Afusciles Slernbergianus, Dunk. Abieliles Linkii, Dunk. — Allem. yÉG 157 -Allem. Plantes de classe douteuse. CarpoUthes Mantelli , Stokes. — Angl., Allem., Beauvais. — Lindleijanus, Dunk. — Allem. — cordatus, Dunk. — Allem. — Brongniarti, Dunk. — Allem. — Serlum, Dunk. — Allem. Cetteénumération résulte principalement des découvertes faites, dans ces dernières années, dans les terrains wealdiens du nord de rMleinagne, à Oslerwaid, Schaumburg, Buckeburg, Oberkirc he, etc. , dont les plantes fossiles on télé d'à bord décrites par M. Rœmer, puis d'une manière plus complète par M. Dunker, dans sa monographie de ces terrains. A ces espèces s'ajoutent celles beau- coup moins nombreuses et moins variées, découvertes plus anciennement dans les weatds d'Angleterre, près de la forêt de Tilgate et de Hastings, dans le Sussex, et que M. Maniell a si bien fait connaître. Cette même formation a été retrouvée en France près de Béarnais par M. Graves, qui y a observé le Lonchopleiis Mantelli, et quelques autres plantes dont je n'ai pas vu d'échantillons, et que j'ai citées d'après son ouvrage sur la géologie du département de l'Oise. Les espèces, au nombre de 61, énumérées ci-dessus, paraissent toutes propresàce ter- rain, à l'exception peut-être du Baiera Hultoni qui parait identique avec l'espèce du lias de Bayreuth et de i'oolithe de Scar- borough ; mais leurs formes génériques sont presque toutes les mêmes que celles du lias et des formations ooliihiques. Cependant les Cj'cadées paraîtraient déjà moins nombreuses relativement aux Fougères. On remarquera encore que cette forma- tion d'eau douce, qui, pour nous, termine le règne des Gymnospermes, se lie par l'en- semble de ses caractères aux autres époques de végétation de la période jurassique, et se distingue de l'époque crétacée qui lui suc- cède par l'absence complète de toute espèce pouvant rentrer parmi les Dicotylédones angiospermes, tant en France et en Angle- terre que dans les dépôts de l'Allemagne septentrionale, si riches en espèces variées. Au contraire, dans la craie inférieure, glau- conie crétacée , quadersandstein ou pianer- kalk d'Allemagne, on trouve imniéiliate- inent plusieurs sortes de feuilles appartenant évidemment à la grande division des Dico- tylédones angiospermes et quelques restes de Palmiers, dont on ne voit, au contraire, aucune trace dans les dépôts wenldiens. J'ai classé parmi les Cycadées les liges de la forêt de Tiigate, désignées précédemment sous le nom de Clalhraria Liiellii , et que j'avais considérées comme une tige voisine des Dracœna. L'ensemble de ses caractères, quoique l'absence presque complète de con- servation de ses tissus ne permette pas d'eo faire l'anatomie, me paraît rendre ce rap- prochement plus probable, et indiquer sur- tout des rapports entre cette tige et celles du Zamiles gigas, trouvées à Scarborougii. L'abondance du Lonchopteris Mantelli est un caractère des terrains wealdiens du midi de l'Angleterre et du déparlement de l'Oise, où ce fossile paraît se montrer, en fragments au moins, dans la plupart des localités où ces couches sont mises à découvert par les exploitations d'argiles à poterie de celte formation, prèsde Savignies. En Allemagne, au contraire, celle espèce manque, et VAbie- tiles Linkii paraît la plante prédominante. Quant aux Bracliniihi/llum, je n'ai pas pu encore les étudier sur la nature; mais les Dgures qu'on en a données me laissent peu de doute sur leur analogie avec les espèces de l'époque oolithique. L'abondance des Cycadées forme aussi un caractère distinctif des terrains wealdiens de l'Allemagne. Cependant il y a , comme on le voit, plusieurs espèces communes à ces deux bassins, et j'ajouterai que probable- ment le Sphenopteris Gœpperli , Dunk., ne diirére pas du Sphenopteris Phillipsii, Mant. Je n'ai pas compris dans cette liste quel- ques plantes marines citées dans des cou- ches de cette époque : 1° parce qu'il me pa- raît douteux si elles appartiennent réelle- ment à l'époque wealdienne, et non a l'é- poque glauconienne ; 2° parce qu'il me paraît encore incertain si les espèces citées, Chondrites œqualis et intricatus , sont bien identiques spécifiquement avec les espèces de re nom du grès à fucoïde supérieur à la 1^8 VÉG III. RÈGIVE DES ANGIOSPERMES. Le caractère dominant de cette dernière transformation de la vdgétalion du «lobe , c'est l'apparition des Dicotylédones angio- spermes, de ces Végétaux qui actuellement constituent plus des trois quarts de la créa- tion végétale de notre époque, et qui pa- raissent avoir acquis cette prédominance dès l'origine des terrains tertiaires. Pendant longtemps j'avais pensé même que ces Vé- gétaux ne commençaient à se montrer qu'a- près la craie , avec les premières couches des formations tertiaires ; mais des recherches plus récentes ont constaté que des couches appartenant au terrain crétacé en présen- taient déjà quelques exemples bien positifs. Ces Végétaux remonteraient même au commencement de l'époque crétacée; car il est certain qu'il en existe plusieurs espè- ces bien déterminées dans lequadersandstein et le planerkalk de l'Ailcmagne, qui parais- sent correspondre au grès vert de la France, ou greensand des géologues anglais , quoi- que cette formation en France et en Angle- terre n'en ait jamais offert, et présente seu- lement quelques exemples de Cycadées , de Conifères et de plantes marines. Mais dans la Suède méridionale , à Kopingue en Sca- nie, quelques échantillons de feuilles dico- tylédones se montrent aussi associés à une espèce de Cycadée dans des couches qu'on a rapportées à la glauconie crayeuse ou green- sand ; de sorte que la formation crétacée tout entière paraîtrait constituer une pre- mière période dans ce règne des Angiosper- mes , formant , pour ainsi dire , le passage entre la végétation des terrains secondaires et celle des terrains tertiaires , offrant , comme la première, encore quelques Cyca- dées, comme la suivante , déjà quelques Dicotylédones angiospermes , et préludant ainsi au développement considérable de ces Végétaux dans la période suivante. Celte pé- riode est, en outre, caractérisée par plusieurs Conifères qui lui sont propres, et qui pa- raissent bien distinctes de celles des terrains wealdiens et de celles de l'époque éocène des terrains tertiaires : telles sont surtout les Cunuinghamites. Nous pouvons donc distinguer, dans ce VEG règne des Angiospermes , deux grandes pé- riodes : 1° La période crétacée, sorte de période de transition. 2 " La période tertiaire , oITrant tous les caractères résultant de la prédominance des Angiospermes dicotylédones et monocUylé- dones, et divisible en plusieurs époques, dont les caractères ne seront bien établis que lorsqu'on aura levé tous les doutes sur la concordance des diverses séries locales des terrains tertiaires. V. — PÉRIODE CRÉTACÉt;. La période crétacée proprement dite comprend peut-être plusieurs époques dis- tinctes; rr.dis les couches où des fossiles vé- gétaux ont été observés n'ayant pas toujours été classées avec précision dans les diverses subdivisions de ce terrain, il est impossi- ble d'en établir la chronologie avec certi- tude. En outre, on doit distinguer une épo- que qui paraît précéder imméiliatemeut ce terrain et une qui le suit, et diCfère cepen- dant de l'époque éocène. Nous connaissons des Végétaux fossiles de la période crétacée : 1" Dans les lignites marins sous-crétacés de l'île d'Aix, près de La Rochelle, et de Pial- pinson dans le département de la Dordognc: ce seraient les couches les plus anciennes de la formation crétacée ou les dernières de la période jurassique . On n'y a trouvé que des plantes marines , et des bois et des ra- meaux de Conifères. 2" Dans la craie chloritée ou greeusand de l'Angleterre méridionale, des environs de Beauvais et des environs du Mans : on n'y a observé que des Cycadées ou des plantes marines. 3" Dans la même formation en Scanie, où M. Nilson a observé des feuilles dicoty- lédones mêlées à des feuilles deCycadites. 4° A Niederschœna,près de Freyberg en Saxe, couches analogues au greensand ou au quadersaudstein , contenant des fossiles assez variés, Cycadées, Conifères et Dicoty- lédones, particulièrement des Credneria. 5° Dans le quadersaudstein de Bohème el de Silésie, à Blanlteuburg , à Tiéfenfurth à Tesclien, elc , où ce grès est caractérisé par la présence des feuilles dicotylédones du genre Credneria , par des Cycadées , el VEG iurtout par des Conifères assez variées, dé- crites par M. Corda dans l'ouvrage de Reuss sur la craie de la Bohème. 6" Kn France, dans les sables ferrugineux dépendant des grès verts, près de Grand- Pré, département des Ardennes, où M. Bu- vignier a trouvé deux végétaux fossiles très remarquables, une tige de fougère arbores- cente et un cône déjà observé en Angleterre dans la même formation. Mais cette période a oITert dans d'autres lieux, et dans des couches d'époques cer- tainement dilTérentes, seulement des végé- taux marins : tels sont surtout ces grès ou macigno à fucoïdes caractérisés par les Chon- àriles Targionii, œqualis , intrkatus , etc., désignés maintenant sous le nom de grès à fucoïdes ou de flysch , dont l'époque géolo- gique a longtemps été problématique, mais qu'on paraît s'accorder à considérer comme une formation distincte supérieure à la craie et inférieure aux couches les plus anciennes des terrains tertiaires. Ces grès à fucoïdes forment une époque bien distincte, qui parait jusqu'à présent caractérisée seulement par des végétaux marins, et qui , sous le point de vue bota- nique du moins, formerait la ligne de dé- marcation entre les terrains crétacés et les terrains tertiaires; car il est remarquable que les fucus qui s'y trouvent en si grand nombre ont peu de rapports avec ceux de la craie pro- prement dite, et n'en ont aucun avec ceux des couches les plus anciennes des terrains tertiaires, telles que celles de Monte-Bolca. D'après l'étude et la comparaison de ces fossiles provenant de sources si variées, on peut diviser la période crétacée en trois époques, dont la moyenne est la véritable époque crétacée; les autres, caractérisées presque uniquement par des végétaux ma- rins , sont assez douteuses quant à leur véritable position géologique : l'une, plus ancienne que la craie, comprend seulement les ligniles sous-crétacés des environs de La Rochelle et du département de la Dordogne ; l'autre, supérieure à la craie, correspond aux grès à fucoïdes. 1° ÉPOQUE SOUS-CRÉTACÉE. Algues. Cysloseirites Parlschii, Sternb. — Transylv. — filiformis, Sternb. — Ibid. VEG 159 Laminarites? tuberculatus ^ Sternb. — Ile d'Aix. Rhodomeliles slriclus, Sternb. — Jbid. Naïadées. Zosteriles Orhigniana, Brong. — Ile d'Aix. — Bellovisiana, Brong. — Ibid. — elongala, Brong. — /6id. — lineata, Brong. — Ibid. Conifères. Brachyphyllum Orbignianum , Brong.— Ile d'Aix. — Brardianum, Brong. — Pialpinson. Cette petite flore est presque uniquement basée sur les plantes fossiles recueillies dans les lignites marins de l'île d'Aix, près de La Rochelle, décrits il y a longtemps par M. Fleuriau de Bellevue. La différence des végétaux ne paraît pas permettre de rattacher cette flore à celle de la craie inférieure ou greensand , mais elle aura besoin d'être plus complètement étu- diée sous le double rapport de son époque géologique précise et de l'ensemble des es- pèces végétales qu'elle comprend. La plus abondante et la plus caractéristique de ces espèces est le Rhodomeliles slriclus dont les rameaux entre-croisés et mêlés aux Zos- teriles constituent la masse de ces lignites avec des bois de conifères qui n'ont pas en- core été étudiés, et les petits rameaux fort rares du Brachyphyllum Orbignianum. J'ai rattaché à cette époque les deux Cysloseiriles décrits par M. deSternberg, et indiqués par lui comme trouvés dans des couches entre des schistes jurassiques et la craie en Transylvanie. Cette flore fossile correspondrait-elle à une formation presque entièrement marine, mais contemporaine de l'époque wealdienne? C'est ce que de nouvelles recherches pourront seules établir, mais ce que pourrait faire supposer l'analogie des Brachyphyllum des deux époques. 2" ÉPOQUE CRÉTACÉE, Cryptogames amphigènes. Algces. Conferviles fasciculata, Br. — Bornh., Angl. — œgragropiloides, Br. — Bornh. — Woodwardii, Mant. — Angl., Norfolk. Sargassiles Lyngbianus, Br. — Bornh. Halyserites Reichii, Sternb.— Niederschœna , 160 VEG Chondritesrurcillalus,V.œm.— Saie., Beauv. — Mantelli, Rœm. — Saxe. — 'J'argionii. Brong. — Beauv. — cylindricus, Slernb. — Teschen., Boh. Algues douteuses. Fucoides Dromjniartii, Mant. — Sussex. Cylindrites de Gocppert , 3 espèces. Cryptogamcii acrogènes. Fougères. Prolopleris Singeri, Presl. — Silésie. — [iuvignieri, Br. — Granpré. Pecopleris Beicliiana, Br. — Niederschœna. — alriala, Sleriib. — Sahia. — bohemica. Corda. — Boh. — Zippei, Corda. — Boh. — lobifolia. Corda. — Boh. El 2 espèces nouvelles de Niederschœna. Monocotylédones. Palmiers. Flabellaria chamœropifolia , Gœpp. — Silc's. Palmaciles varians , Corda. — Boh. Dicotylédones gymnospermes. Cycadées. Cycadiles Nilssonianus, Br. — Scanie. Zamiies cretacea, Br. — Niederschœna. ( l'ieroph. crelaceum, Rossm.). Microzamia gibba. Corda. — Boh. Zamiostrobus ovalus, Gœpp. — Angl. — Sussexiensis, Gœpp. — Angl. — ntacrotephalus, Endl. — Angl. — famtliaris {Amcnlum masc). — Boh. (Zamiies familiaris, Corda.) — Guerangeri {Am. masc). — Le Mans. Conifères. * Cupressinées. Widdringlonites fastigiaius, Endl. — Boh, Cryplomeria primœva, Corda. — Boh. ** Abiéiine'es. Abieliles Bensledi, Gœpp. — oblongus, Lindl.— Lyme-Regis, Granpr. — exogyrus. Corda. — Doh. Pilules Picussii, Corda. — Boh. Curiuinghamiles oxycedrus , Slernb. Niederscliœna. — elegaus, (^orda. — Boh. — planifolius. Corda. — Boh. Danmiariles albens, Gœpp. — Doh. — crassipes, Gœpp. — Silés. Araucariles acuUfolius, Corda. — Boh. — crassifoUus, Corda. — Boh. VÊG Eleoxylon crelaceum, Brong. — Boh. [Pinus cretacea. Cotas). Dicotylédones angiospermes. MïnicÉEs. Comptonites? atitiquus, Niiss. — Scan. Bétulacées. Alniles'f Friesii, Nilss. — Scan. CUPULIFÈRES. CarpinUes arenaceus, Gœpp. — Silés. Saucinées. Saliciles? Wahlbergii, Nilss.— Scan. — Pelzeldianus, Gœpp. — Silés. — frag m forints, Zenk. — Blankenb. ACÉRINÉES. Acerites^ crelaceus, Nilss. — Scanie. JtlGLANDÉES. Juglandiles elegans, Gœpp. — Silés. Dicotylédones de famille incertaine Credneriainlegerrima,Zertk.—li[ankeiihuTg. — denticulata, Zenk. — Blank. — biloba, Zenk. — Blank. — sublriloba, Zenk. — Blank. — Slernbergii, Brong. — Teschen, Boh. — cuneifolia, Bronn. — Niederschœna. — expansa, Brong. — Niederschœna. — tremulœfolia , Brong. — Niederschœna. On doit, en outre, signaler au moins dix à douze espèces de feuilles dicotylédones in- déterminées et souvent imparfaites, figurées par Geinitz, Reuss, Corda et Gœppert, ou existant dans les collections. Cette flore, qui comprend maintenant environ soixante à soixante-dix espèces con- nues, est, comme on le voit, retnarquable en ce que les dicotylédones angiospermes égalent à peu près les dicotylédones gymno- spermes, et par l'existence d'un noml)re en- core assez grand de Cycadées bien caracté- risées qui cessent de se montrer à l'époque éocène des terrains tertiaires. Le genre Credneria, comprenant des feuil- les dicotylédones d'une nervation très parti- culière, mais dont les affinités sont douteu- ses, est aussi une des formes caractéristiques de cette époque, dans un assez grand nombre de localités. Quant aux espèces de feuilles dicotylédones, rapportées à des familles déter- minées, je dois faire remarquer que ces rapprochements, fondés sur des échanlillons très imparfaits et fort peu nombreux, sont encore très incertains, et ne peuvent fournir VÉG de base à aucune comparaison avec les au- tres flores, ni à aucune conclusion certaine. 3" ÉPOQUE FUCOIDIhJNNE. Cette époque, qui me semble former la 11 - mite la plus naturelle entre la période cré- tacée et la période tertiaire, est en ellet ca- ractérisée par ces dépôts si riches en Algues d'une forme très spéciale, qu'on a appelés les grès ou macigrios à fucoïdes ou le flyscli de la Suisse, formation très répandue, surtout dans l'Europe méridionale, depuis les Pyré- nées jusqu'aux environs de Vienne, et même jusqu'en Crimée. Jusqu'à présent on n'a jamais trouvé de plantes terrestres mêlées à ces plantes ma- rines. Je ne crois même pas qu'on y ait ren- contré de bois fossiles. Presque toutes ces Algues paraissent ap- partenir à un même groupe, au genre Clion- driles, et, quoique les espèces soient assez nombreuses, elles passent des unes aux au- tres par des nuances presque insensibles. Les Algues des environs de Vienne, placées dans le genre iliwjisteri'a, sont très mal carac- térisées et ne sont peut-être pas congénères avec celles du calcaire jurassique de Solenho- fen, mais elles me paraissent a voir été trouvées dans le même terrain, désigné sous le nom de schiste calcaire gris, du grès de Vienne, que les Chondriles de la même contrée. FLORE DES GRÈS A FUCOÏDES Algues. Chondriles intricalus, Brong, — œqualis, Brong. — difformis, Brong. — Targiorni, Brong. — furcatus, Brong. — recurvus, Brong. — Huotii, Brong. — affinis, Sternb. {sphœrococciles). — inclinatus, Sternb. {sphœrococciles). Munsleria Hœssii, Sternb. — flagellaris, Sternb. — geniculala, Sternb. Ce qu'il y a de remarquable dans cette série d'espèces, c'est qu'elles n'ont rien de commun, ni avec les Algues de l'époque sous-crétacée, ni avec celles de l'époque éo- cène, et surtout de Monte-Boica, dont celte flore serait presque contemporaine, d'après beaucoup de géologues. C'est enfin l'idetiiité de ces espèces d'Algues dans toutes les loca- T. XIII. VEa lef lités et à de grandes distances, localités si nombreuses pour la plupart de ces espèces que je n'ai pas pu les citer. Le Chondriles Targionii, ou peut-être une espèce distincte, mais très voisine, s'est seul présenté dans une autre forniation, dans le grcensand et le gault de l'île de Wight, en Angleterre, d'après M. Filton, et dans cette même formation dans le département de l'Oise, d'après M. Graves. M. Kurr a aussi décrit et figuré sous le nom de Chondriles BoUensis un fucus du lias dont les formes très variées sont pres- que identiques a\'ec\es ChondritcsTurgionii, œqualis et difformis. VI. PERIODE TERTIAIRE. L'ensemble des végétaux de celte période contemporaine de tous les dépôts tertiaires, et se continuant même encore dans la végéta- tion qui couvre la surface actuelle de la terre, est un des plus caractérisés. L'abondance des Végétaux dicotylédons angiospermes, celle des Monocotylédones de diverses familles, mais surloul des Palmiers , pendant une partie du moins de celle périude, la dis- tinguent immédiatement des périodes plus anciennes. Cependant les d^servations faites sur l'époque crétacée ont établi une sorte de transition entre les furn-es des époques secondaires et celles des époques lerliaires, qu'on ne présumait pas il y a quelques an- nées. Mais tandis qu'à cette époque les angiospermes paraissent égaler à peu près les gymnospermes dans la période tertiaire, elles les dépassent de beaucoup; taudis qu'à l'époque crétacée il y a encore des (^ycadées et des Conifères voisines des gemes habi- tant les régions tropicales; pendant la pé- riode tertiaire les Cycadées paraissent manquer complètement en Europe, et les Conifères appartiennent à des genres des régions tempérées. Malgré cet ensemble de caractères com- muns à toute la période tertiaire, il y a évidemment des difl'érences notables dans les formes génériques et spécifiques, et dans la prédominance de certaines familles aux diverses époques de cette longue période. Mais ici nous éprouvons souvent des diffi- cultés graves pour établir le synclironisme des nombreuses formations locales qui con- stituent les divers terrains tertiaires. Dans 2i 163 VÉG celle attribution des différentes localités où des fossiles végétaux ont élé observés aux priiK ipalesdivisions de la série tertiaire, je n'ai pas suivi exartemenl les bases ad- mises par M. Unger dans son Synopsis; je me suis beaucoup plus rapiiroclié de la ré- pariilinn adoptée par M. Haulin dans son mémoire sur les iransTormaiions de la flore de l'Europe centrale pendant la période tertiaire [Ann. se. nal., t. X, p. 193, oct. 1848), qui reporte à l'époque pliocène, ou la plus récente, plusieurs des formations classées par M. Unger dans la division moyenne ou miocène. Cependant, d'après des conseils de M. Élie de Beaumont, je n'ai pas placé tous les terrains de lignite de l'Allemagne dans la division pliocène, Ci>mme l'avait fait M. Raulin , ni tous dans la division miocène, comme M. Unger; mais, conformément a l'ancienne opinion de mon père, j'ai laissé les ligniles des bords de la Balii(|ne, qui renferment du succin, dans la division inférieure des bassins anciens de Paris, Londres et Bruxelles, en les considé- rant comme contemporains des ligniles sois- sotinais; les ligniles des bords du Rhin, de la Welieraviee^dela \Vestphalie,sont ran- gés dans la division moyenne ou miocène; ceux, au contraire, de la Slyrie et d'une partie de la Bubêtne, parmi les terrains récenls ou pliocènes. Celle répartition s'accorde assez géné- ralement avec la nature des Végétaux qui y sont contenus. Un point important seul me laisse des doutes : ce sont les ligniles des environs de Francfort ou de la Welle- ravie, dont les plantes sont assez générale- ment analogues à celles d'OICningen et de Partsclilug en Slyrie , quoique leur position géologique semble devoir les faire rapporter à un rerrain plus ancien. Il est probable qu'une connaissance plus complète de ces divers gisements conduirait à une division en époques distinctes plus nombreuses ; mais je crois que pour le mo- ment la division en trois époques princi- pales, que je désignerai avec la majorité des gHdiogues sous les noms d'éocène, de mio- cène et de pliocène, suffit à la comparaison des cbangcmenls successifs du rèunc végé- tal. J'indi(incrai pour chacune d'elles les localités que j'ai cru devoir comprendre «ous ces diverses désignations. VEG Quant aus caractères généraux qui ré- sultent de l'examen comparatif deces flores, on voit d'abord que les nombres des espèces des grands ctnbrancbements se trouvent ainsi répartis dans ces trois flores. Époque Époque Époque ■Cryptogames cocene. 33 y, 10 ^ 13 >, ani|)hi!;enes • IG » b * U! ."'^'■°§«="" » 17 u 4 > 7 Plume, oga.nes « » » H g >, iTKinoci.îylcdones . . 53 .%3 «li i'G 4 A aicuiyledones l'en !I7 » I'Jl. H gynuiospeime?. . . » 40 II 1!) » 31 aug.ospermes. . . » 10.. » 78 » ICii Totaux. . ■m » 209 ^ 21-2 ^ 11 faut remarquer seulement que dans la première colonne ou du terrain éocène, les fruits fossiles de l'île de Sheppey, dont une partie seulement est actuellement décrite par M. Bowerbank, ont une grande in- fluence sur les chiffres des diverses divisions des Phanérogames, et que celte localité paraît tout à fait exceptionnelle, et nous offre peut-être un exemple du résultat de courants apportant de climats éloignés des fruits exotiques pour les accumuler $Ur Ub point des côles de l'Europe. Sous ce point de vue, l'énuméralion des plantes de celle première époque n'est nulle- ment comparable à celle des autres époques, oij j'ai évité même d'introduire le petit nombre de plantes fossiles des terrains tertiaires des régions équaloriales qui sont connues, pour me borner à comparer les flores tertiaires de l'Europe. Quant aux caractères tirés des formes vé- géiales pendant ces trois époques, les plus remarquables me paraissent: 1" Pour l'époque éocène, la présence, mais la rareté des Palmiers, bornés à un petit nombre d'espèces La prédominance des Algues et des Mo- nocolylédones marines qu'on doit attribuer à la grande étendue des terrains marins pendant celle époque. L'existence d'un grand nombre déformes extra-européennes, résultant surtout, du reste, de la présence des fruits fossiles de Sheppey. 2° Pour l'époque miocène, l'abondance des Palmiers dans la plupart des localités appartenant sans contestation à celte épo- VEG que; l'existence d'un assez grand nombre de formes non européennes, et particulière- ment (lu genre Steinhaucra , qui me paraît une nibiacée voisine des Nauclea , trouvée dans plusieurs localités de ces terrains. 3'^ Pour l'époque pliocène, la grande pré- dominance et la variété des Dicotylédones , la rareté des Monocolylédones et l'absence surtoutdes Palmiers; enfin l'analogie géné- rale des formes de ces plantes avec celles des régions tempérées de l'Europe, de l'Amé- rique septentrionale et du Japon. Un caractère remarquable des flores de ces trois époques , mais qui devient plus frappant encore pour celte dernière, dans laquelle les plantes dicotylédones sont plus nombreuses, c'est l'absence des familles les plus nombreuses et les plus caractéristiques de la division des gamopétales. Ainsi, au milieu dei empreintes si nombreuses de Parlschlug, d'OEningen , de Hœrring , de Radoboj, etc. , rien n'annonce l'eiistence des Composées, des Campanulacées , des Personnées , des Labiées, des Solanées, des Boraginées, etc. Les seules monopélales citées en grand nombre sont des Ericacées, des llicinées, quelques Sa potées et Styracées, familles qui tiennent presque autant des dialypétales que des gamopétales. Dans la flore miocène seulement, on in- dique plu.'ieurs Apocynées et le genre de Rubiacéesque je citais plus haut. V ÉPOQUE ÉOCÈNE. Cette époque, dans ses limites les plus précises, comprend l'argile plastique avec ses lignites, le calcaire grossier parisien et le gypse qui le surmonte dans ce même bas- sin ; mais je n'ai pas cru devoir en séparer pour le moment quelques formations qui, d'après les travaux des géologues modernes, sont placées entre le terrain crétacé et les parties inférieures des terrains que nous venons d'indiquer : tels sont les terrains nummulitiques du Vicenlin, comprenant le célèbre gisement de Monte-Boica , et probablement quelques localités voisines, telles que Salcedo , dans le Vicentin. J'ai joint aussi à cette flore des terrains éocénes une localité fort remarquable du bassin de Paris, dont les rapports avec les couches tertiaires ne soDt pas encore par- VEG 163 faitement déterminés : ce sont les couches de l'espèce de travertin ancien qui, près de Séznnne, reiifernient de nombreux fossiles végétaux encore non décrits et dont je si- gnalerai ici les plus remarquahles. Ces plantes sont du reste fort particulières, et appartiennent probablement à une flore spéciale, à moins que ces dilTérences ne tien- nent à une diversité de station. Outre les diverses membres du terrain éocèiie proprement dit du biissiu de Paris, je comprends dans cette flore les fossiles du même terrain, en Angleterre, à l'île de Wight , et à l'île de Sheppey , dans le bassin de Londres. Ces derniers fossiles, consistant presque uniquement en fruits transformés en pyrite , constituent un en- semble qui n'a pas d'analogue sur d'au- tres points des bassins tertiaires de l'Europe, non seulement par le nombre et par la di- versité de ces fruits, mais par leurs carac- tères tout spéciaux qui les éloignent beau- coup des plantes dont on trouve les feuilles dans les autres couches de la même époque géologique. Tout porterait donc à penser que ces fruits, quoique appartenant a des plantes contemporaines des (iépôts cocènes d'Europe , ont été apportés des contrées éloignées par des courants marins, comme des fruits sont encore apportés des régions équalorialesde l'Amérique sur les côies d'Ir- lande ou de Norwége par le grand courant de l'Atlantique. Le dépôt de l'île de Sheppey paraît donc un cas accidentel dans les dépôts éorènes , et le bassin de Paris ne présente aucun de ces fossiles. Le bassin leriiairede la Belgique qui fait suite à celui de Londres, a offert, près de Bruxelles, quelques fruits fossiles très peu nombreux , mais qui paraissent identiques avec un des genres les plus abondants à Sheppey. Ce sont des Nipaditcs considérés d'abord comme une espèce de Coco , sous le nom de Cocos Durlini. Enfin, d'après l'avis de mon savant con- frère M. Elie de Beaumont, j'ai compris, dans cette même flore, les plantes contenues dans les lignites des bords de la Baltique et de la Poméramie , si riches en succin # dans lesquels ces Végétaux ont souvent été conservés. C'est aux travaux de M. Gœppett qu'on doit la connaissance de ces V'égétaus représentés le plus souvent par de très pe- 16 1 VÉG tils fragments dont il a déterminé les rap- ports avec beaucoup de sagacité et d'exacti- tude. Avec les matériaux recueillis dans ces di- verses localités, mais dont la i)liipart sont encore inédits, on pourra construire la flore de l'époque éorène, dont la liste suivante, coniiirenant seulement les espèces décrites ou du moins déterminées, n'est qu'une ébauche. FLORE DE LÉPOQUE ÉOCÈNE. Cryptogames amphigènes. Algues. Conferviles Ihoreœformis, Brong. — Bolca. Caulerpites Agardhiana, Brong. — Bolca. — pinnattfida , Brong. — Bolca. Zonarites flabellaris, Sternh. — Bolca. — tnullifidus, Sternb. — Salcedo, Vie. GigarlinUes oblusus, Brong. — Bolca. Sphivyococciles Ikaumoiilianu!;, Br. — Paris. [Fucoides Bcaumonlianus, Pomel.) Cliondiitns Dufresnoyi, Pomel. — Paris. Delesserites Lamourouxii, St. — Bolca. — spalhulalus, Sternb. — Bolca. — Derlrandi, Siernb. — Bolca. — Gazotanus, Siernb. — Bolca. CorallinUes Pomeliiy Brong. — Paris. CUABPIGNONS. Sporolrichilcs helerospermus, Gœpp. — Suce. Peziziles candidus, Gœpp. — Suce. Hyslerites opegraphoides, Gœpp. — Suce. Cryptogames acrogcnes. Hépatiques. Manhanliles Sezannensis, Br. — Sézanne. Jungennanniles Necsianus, Gœpp. — Suce. — transversus, Gœpp. — Suce. — conlorius , Gœpp. — Suce. Muselles scrratus, Gœpp. — Suce. — apiculalus, Gœpp. — Suce. — conferlus, Gœpp. — Suce. — dubius, Gœpp. — Suce. — hirsulissimus, Gœpp. — Suce. Fougères. Peeopleris [lumboldtiana, Gœpp. — Suce. — Pomelii, Brong. — Sezaiine. Tœniopleris Berlrandi, Brong. — Vicent. Asplenium Wegmanni, Brong. — Sézanne. Polypodiles ihelypleioides Broug. — Sez. VÊG ÉnUISliTACÉES. Equiseium slellare, Pomel. — Oise. Characées. Chara helicleres, Brong. — Paris. — tuberculosa, Lyell. — Wight. — Lemani, Brong. — Paris. Monocotylédoues. Naïades (15). Caulinites Parisiensis, Brong. — Paris. — grandis, Pomel. — Paris. — Brongniartii, Pomel. — Paris. — ttodosus, Ung. — Paris. — ambiguus, Ung. — Paris. — cymodoceites, Pomel. — Paris. — herbaceus, Pomel. — Paris. — zosteroides, Pomel. — Paris. Zosteriles tœniœformis, Brong. — Vicent. — enervis, Brong. — Paris. Halochloris crjmadocœoides, Ung. — Bolca. Potamogeton trilonis, Ung. — Bolca. — naiadum, Ung. — Bolca. — muUinervis, Brong. — Paris, Carpolilhes Websteri, Brong. — Wight. {Carp. Ihaliclroides, var. «, Brong.) NiPACÉES. Nipadiles, Bowerb. 13 espèces de l'île de Sheppey, dont 2 aussi dans le terrain tertiaire de Bruxelles. Palmiers (5). Flabellaria Parisiensis, Brong. — Paris. — rhapifolia, Sternb. — Vinacourt, Somme. — maxima, Ung. — Oise, Grisolle. Palinacites echinalus, Brong. — Soissons. — annulalus, Brong. — Paris. Dicotylédones gymnospermes. Conifères. * Cupressinées. Juniperites Harlmannianus, Gœpp. — Suce. Tliuyles Klinsma7inianus, Gœpp. — Succ. — Mengeanus, Gœpp. — Succ. — Drcynianus, Gœpp. — Succ. — Kleinianus, Gœpp. — Succ. — Ungerianus, Gœpp. — Succ. Cupressites Brongniartii, Gœpp. — Suce, — Linkianus, Gœpp. — Succ. — Dockianas, Gœpp. — Succ. Callitriles Brongniartii, Endl. — Pario. — curtus, Endl. — Sheppey. — Comploni, Endl. — Sheppey. VEG Callilrites thuioides, Endl. — Sheppey. — crassus, Brong. —Sheppey. Frenelilesrecurvatus, Endl. — Sheppey. — subfusiformis, Endl. — Sheppey. — globosus , Bfong. — Sheppey. — elongalus, Brong. — Sheppey. Solenoslrobus subangulaius, Endl. — Shep. — corrugalus, Endl. — Sheppey. — sulcalus, Endl. — Sheppey. — senii^lutus, Endl. — Sheppey. — tessellalus, Brong. — Sheppey. ** Abiélinées. Abietiles obtusifolius, Gœpp. — Suce. — geanlhracis, Gœpp. — Lign. Siles. — Wredenmus, Gœpp. — Suce. — Reichianus, Goœpp. — Suce. Piniles Defi-ancii, Brong. — Paris. — macrolepis, Brong. — Paris, — rigidus, Gœpp. — Suce. — UgniLum, Gœpp. — Lign. Saxe. — ovoideus, Gœpp. — Silésie. — Thomassianus, Gœpp. — Lignites. — brachylepis , Gœpp. — Lignites. Peuce succinifera, Endl. — Suce. *** Tax'mées. Taxites acicularis, Brong. — Lign. Cassel. — Langdorffii, Brong. — Lign. Welter. — diversifolius, Brong. — Lign. Cassel. — affinis , Gœpp. — Lign. Taxoxylon Ayckei, Ung. — Lign. Silésie. **** Gnétacées. Ephedrites Jonianus, Gœpp. — Suce. Dicotylédones angiospermes. Bétulacées. Alnussuccineus, Gœpp. — Suce. Belulinum parisiense, Ung. — Paris. CuPULlFÈnES. Quercus Meyerianus, Gœpp. — Suce. Carpiniles dubius, Gœpp. — Lign. JCGLANDÉES. Juglansvcyitricosa, Brong. — Lign.Pomér. — Schiveiggeri, Gœpp. — Lign. Prusse. — Hagenianus, Gœpp. — Lign. Prusse. Ulmacées. Uhnus llrongniarlii, PomeL — Paris. Protéacées. Pelrophylluides, Bowerb. 7 espèces de l'île de Sheppey. Légumineuses. Léguminosiles. . . . 18"\ espèces de fruits Xilynoprionites. . . 2 > de Faboidea 25; lîle de Sheppey. VÈG 165 OEnothérées. Trapa Arelhusœ, Ung. — Bolca. CCCURBITACÉES. Cucumiles variabilis, Bow. — Sheppey. Sapindacées. Cupanioides, Bowerb. — 8 esp. de Sheppey. Malvacées. Highlea, Bowerb. — 10 esp. de Sheppey. Éricacées? Dermatophylliles , Gœpp. — 9 espèces dans leSuccin. Familles douteuses. PhyUites 10 espèces. Anlholithes 4 — Carpolilhes 8 — Les caractères les plus remarquables de cette flore sont : 1" La grande quantité d'Al- gues et de Naïades marines, caractères en rapport avec l'étendue et la puissance des formations marines de cette époque. 2° Le grand nombre des conifères, ap- partenant la plupart à des genres encore existant, niais parmi lesquelles les Cnpres- sinéesparaissent prédominer, surtout si l'on admet comme appartenant bien positive- ment à celte famille les divers fruits de l'île Sheppey, que M. Bowerbank a décrits sous le nom de Cupressinites . et dont M. Endli- cher a formé les genres Callilriles, Frêne- lilex et Solenoslrobus. Si ces fruits appar- tiennent réellement à la végétation euro- péenne, ils indiquent des formes génériques très particulières, et probablement entière- ment détruites. 3° L'existence de plusieurs grandes es- pèces de Palmiers, également démontrée par la présence de leurs feuilles et de leurs liges. ÉPOQUE MIOCÈNE. Cette époque moyenne des terrains l«>r- tiaires me paraît comprendre les localités suivantes parmi celles qui ont fourni des matériaux pour l'étude de la végétation de la période tertiaire : 1" Aux environs de Paris, les grès supérieurs ou de Fontaine- bleau et les meulières (meul. Par.) qui cou- ronnent nos coteaux; 2" les grès avec em- preintes des environs du Mans et d'Angers, et probablement ceux de Bergerac, dépar- tement de la Dordogne; 3" une partie des lerrams tertiaires de l'Auvergne, etparticu- 166 VEG licrementcenx de la montafinede Gergovia, terrains qui, parleurs empreintes, paiais-scnt plus anriens que ceui de Menai , mais qni appariiennent peui-èue tous à divers éiiigcs de lYfJoque pliocène; 4" les terrains d'eau douce d'Arniissan, près Narbonne, le gypse d'Aix en Provence, les iigniles de la Pro- vence, dont les fossiles végétaux sont à peine connus: enfin les formaiions lacustres, ri- ches en bois de Palmiers et en tiges mono- coiylédonesfasciculeesde la haute Provence, près d'Api et de Castellane; 5" une partie des terrains tertiaires d'Italie, et particu- lièrement ceux de la Superga, près Turin; 6" la mollasse de Suisse avec ses Iigniles à Lausanne, Kœpfnac, Horgen, contenant des restes de Palmiers. 7" Les Iigniles des bords du Rhin près de Cologne et de Bonn, à Friesborf, Liblar.eic, renfermant quelquefois des bois de Pal- miers, et ceux de la Welléravie à Nidda , près Francfort, et autres lieux; ainsi que ceux du Meisner près C.assel , qui tous pa- raissent d'une même époque, quoique ceux de la Welléravie, par l'abondance de cer- tains genres de Dicotylédones, tels que les Juglans et les Acer, et même par plusieurs cas d'identité spéciGque, semblent se rap- procher davantage de la flore pliocène. 8° Une partie des Iigniles de la Bnhéme, et particulièrement ceux d'Altsaltcl , dont les fossiles décrits par M. de Siernberg et M. Rossmaessler s'accordent généralement avec ceux des autres localités déjà citées. D'autres Iigniles de Bohème, ceux de Bilin, etdeComolhau en particulier, rentrenlcom- plélementdans la flore pliocène. 9" Hœring en Tyrol , et Radoboj en Croa- tie, dont M. Unger a si bien fait connaître les nombreuses empreintes dans son Chlo- risprologœa, et qui sont devenues presque le type de la flore miocène. A l'exception des terrains de lignite des environs de Cassel et de Francfort, dont les espèces ont souvent des rapports nombreux avec celles d'OEningen et de Purschlug, et qui rentreront peut-être plutôt dans lu flore pliocène, les diverses localités que je viensde citer ont de nombreux rapports entre elles quanta leurs fossiles végétaux. Ainsi, le A',//m- phea Arethuxm se trouve dans les meulières de Paris et dans les marnesd'Armissan ; les Ftabellaiia rhapifoiia et maxima se relrou- VÉG vent à Hœring en Tyrol , à Badoboj er» Croatie, et dans les grès supérieurs des en- virons d'Angers et de Périgueux. Le CallUriles Drongniatlii, Endl., se ren- contre également dans les terrains d'Armis- san, d'Aix en Provence, de Hœring et de Radoboj. Enfin , le Steinhauera globosa des lignites d'Altsallel, en Bohème se trouve aussi dans les grès des environs du ^^■lns, et le Plalanus hercules de Radoboj, en Croatie, ma été envoyé d'Arnissan, près Narbonne, par M. Toumal. Ces faits se multiplieront probablement par une élude plus attentive des diverses localités, mais ils laissent déjà peu de doute sur le synchronisme de la plupart de ceg formations locales. FLORE DES TERRAINS MIOCÈNES. Cryptogames amphigèncs. Algues. Cystoscirites communis, Ung. — Radoboj. — gracilis, \]i\^. — Radoboj. — Helii, Ung. — Radoboj. pharococcites carlilagineus, Ung. — Rad. Champignons. Hy stériles labyrinthiformis, Ung. — Rad. Xylomiles umbilicatus, Ung. — Radoboj. Cryptogames acra>gcnes. Mousses. Musciles Tournalii, Brong. — Armissan. Fougères. Filiciles polybotrya, Brong. — Armissan. Chahacées. Chara medicaginula, Brong. — Meul. Par. — prisca, Ung. — Radoboj. Monocotylédones. Naiadées. Zosleriles marina, Ung. — Radoboj. Caulitiites Radobojensis, Ung. — Rad. — nodosus, Ung. — Radoboj. Ruppia Pannonica, Ung. — Radoboj. Carpoldlies Ihaliclroides , Bcoiig. — M. Par. Graminées. Culmitcs anomalus, Brong. — Meul. Par. — Gœpperti, Munst. — Bohême. Bambusium sepuUum, Ung. — Radoboj. VEG LiLIACÉES. Smilacites haslata, Brong. — Armissan, — grandi folia, Ung. — Radoboj. Palmiers (16). Flabellaria latania, Rossm. — Bohème. — rhapifolia, Siernb. — Hœring, Suiss. — oxyrachis, Ung. — Hœring. — verrucosa, Ung. — Hœring. — crassipes, Ung. — Hœring. — Marlii,\]ng. — Hœring. — major, Ung. — Hœring. — liœringiana, Ung. — Hœring. — maxima, Ung. — Radoboj. — Lamanonis, Brong. — Aix. Pliœniciles pumila? Brong. — Le Puy. — speclabilis, Ung. — Radoboj. — salicifolitis, Ung. — Bohême. — angustifolius, Ung. — Bohême. Endogeniles didymosolen, Spreng. — Paris. — perfossus, Ung. — Bohême. Dicotylédones gyninospcrmes. Conifères. Callitriles salicornioides, Brong— Radoboj. {Thuiles salicornioides, Ung.) — Brongniarlii, Endl. — Aix , Armissan, Hœring, Radoboj. Sequoiles taxiformis, Brong. — Arm., Hœr. {Cupressites taxiformis, Ung., lab. 9.) Glyploslrobites Ungeri, Brong. — Hœring. {Cupressites taxiformis, Vn'^., lab. 8.) — Parisiensis, Brong. — Meul. Par. {Mus- cites squamatus, Brong. prodr.) Abusetiles lanceolati, Ung. {Elate). — Rad. — Ungeri, Endl. (Pini/es).— Radobdj. (Pa- lœocedrus exlinctus, Ung ) — hordeaceus, Goepp. (P«»itex).— Bohème. — Auslriaca, Ung. {Elate). — Ibid. Piniies pseudoslrobus, Brong. — Armissan. — Saturiii, Ung. — Radoboj. — oviformis, Eudl. — Bohême. — ovatus. Près!. — Bohême. Araucarites ? Goepperli, Presl. — Hœring. Eleoxylon acerosum, Brong. — Bohême. — Hœdlianum, Brong. — Bohême. Taxites Tournalii, Brong. — Armissan. — Langsdorfii, Brong. — Lign. Wetler. Podocarpus macrophylla, Lindl. — Ais. Dicotylédones angiospermes. Myrici^es. Complonia grandifoUa, Ung. — Radoboj. — breviloia, Brong. — HœrJDg. VEG 167 — f dry andrœ folia, Brong. — Armissan. Myrica quercina, Ung. — Radoboj. — inundata, Ung. — Radoboj. — banksiœfolia, Ung. — Hœring. — Hœringiana,\]ug. — Hœring. — acxtmitiata, Ung. — Hœring. — Uongifolia, Ung. — Carnioie. Betclinées. Betula Dryadum, Brong.— Armis., Radob. — Salzhausenensis, Goepp. — Lign, Wei<. Bctulinium tenerimi, Ung. — Autriche. Alnus Kefersleinii, Goepp. — Lign. Wetler. CurCLIFÈRES. Quercus palœococcus, Ung. — Radoboj. — furcinervis, Ung. — Bohême. — cuspidata, Ung. — Bohême. Fagus atlantica, Ung. — Radoboj, Carpinus macroptera, Brong. ^- Arm., Ràd. — grandis, Ung. — Radoboj. — betuloides, Ung. — Gergovià. Ulmacées. Uimus bicomis, Ung. — Radoboj. — prisca, Ung. — Radoboj. — Lamolhii, Pomel. — Gergovià. Morées. Ficus hyperborea, Ung. — Radoboj. Platanées. Platanus? grandifolia, Ung. — Rddbboj. — digilala, Ung. — Radoboj. — jairophœ folia, Ung. — Radoboj. — Hercules, Ung. —»- Radoboj, Armissan. Salicinées. Populus crenala, Ung. — Radoboj. — Leuce, Ung. — Bohême. Laurinées. Daphnogene cinnamomeifulia, Ung. — Rad., Bohême. — paradisiaca, Ung. — Radoboj. — relicta, Ung. — Radoboj. Laurus camphora ? Crois. — Gergovià. — dulcis ? Lindl. — Aix. Ombellifères. Pimpinelliles Zizioides, Ung. — Radoboj. Haloragées. Mijriophyllites capillifolius, Ung. — Radub. COMBRÉTACÉES. Getonia petreœformis, Ung. — Radoboj. Terminalia Radobojensis, Ung. — Radoboj. — miocenica, Ung. — Radoboj. Calycanthées. Calycanlhus Braunii, Brong. -- Lign. Wett 168 VEG LncrMiNECSES. Phaseolites cassiœfolia, Ung. — Radoboj. Desmodophyltum adoplivum, Ung. — Rad. — vilicinoides, Ung. — Radoboj. Dolichites Europœus, Ung. — Radoboj. — maximus, Ung. — Radoboj. Erijlhrina sepulta, Ung. — Radoboj. Adelocercis Radobojana,Vn^. - Radoboj. Uanhinia dcsltucta, Ung. — Radoboj. Mimosites iorealis, Ung. — Hœring. Acacia dhpeima, Ung. — Radoboj. Anacaiidiées. I\hus slygia, Ung. — Radoboj. — Pijrrhœ, Ung. — Radoboj. — lïhadamanti, Ung. — Radoboj. Zanthoxylées. Zatuhoxylon Europœum, Ung. — Radoboj. JUGLANDÉES. Jugions nux laurinensis, Brong. — Turin. — venlricosa, Brong. — Lign. Wetteravie. — aruminata, A. Uraiin. — Lign. Wetter. — lœvigala, Brong. — Lign. Wetleravie. — costalus, Slernb. — Bohème. — minor, Sternb. — Bohême. Rhamnées. J\hamnus deperditus, Ung. — Radoboj. Ceanolhus polymorphus, Ung. — Radoboj. ACÉRINÉES. Acer campylopterix, Ung. — Radoboj. — euplerigium, Ung. — Radoboj. — pegasinum, Ung. — Radoboj. — megalopterix, Ung. — Radoboj. — tricuspidatum,A. Braun.— Lign. Wetter. Nymphéacées. Kiimphca Arethusm , Brong. — Armis., MeuL Paris. Apocynées. Echitonium superstes, Ung. — Radoboj. — microspermum, Ung. — Radoboj. Neritinium dubiutn, Ung. — Radoboj. — longifolium, Ung. — Radoboj. riianeiia flosSalurni, Ung. — Radoboj. Apocinophyllum sessile , Ung. — Radoboj. — lanceolalum, Ung. — Radoboj. RUBIACÉES. Sieinhauera subglobosa, Sternb. — Bohême, grès du Mans. — oblonga, Sternb. — Bohême. Les caractères les plus frappants de celle époque consistent dans le mélange de for- mes exotiques propres actuellement à des VEG régions plus chaudes que l'Europe, avec des Végétaux croissant généralement dans les contrées tempérées: telles que des Palmiers, une espèce de Bambou , des Laurinées, des Combrélacées , des Légumineuses des pays chauds, des Apocynées analogues, d'après M. Unger, aux genres des régions équato- riales, une Rubiacée tout à fait tropicale, unis à des Erables, des Noyers, des Bouleaux, des Ormes, des Chênes, des Charmes, etc., genres propres aux régions tempérées ou froides. La présence des formes équaloriales, etsurtoutdes Palmiers, me paraît essentiel- lement distinguer cette époque de la sui- vante. Enfin on remarquera aussi le très petit nombre de Végétaux à corolle mono- pétale , bornés aux espèces rapportées à la famille des Apocynées par Unger, et au genre Sieinhauera fondé sur un fruit qui a beaucoup de rapport avec celui des Nauclea parmi les Rubiacées. ÉPOQUE PLIOCÈNE. Cette époque , embrassant tous les ter- rains tertiaires supérieurs aux fahluns de la Touraine, comprend des localités assez nombreuses riches en végétaux fossiles, et dont la position dans ces terrains est déter- minée autant par l'ensemble même des vé- gétaux qu'ils renferment que par leurs au- tres caractères géologiques. Les bassins ter- tiaires qui me paraissent devoir servir de base à cette flore , et par leur identité et par les végétaux nombreux et bien étudiés qu'ils renferment, sont : 1° celui d'OIlningcn prés de Schaiïouse (OEn.), dont les espèces ont depuis longtemps été étudiées et bien dé- terminées par M. Alex. Braun, dont le tra- vail, quoique inédit, a été communiqué à plusieurs savants , et particulièrement à M. Unger; 2" celui de Parschlug en Styrie (Parschl.), dont M. Unger a réuni, étudié et déterminé les nombreuses empreintes, en partie publiées par lui (\anssonChlurispioto- gœa, et présentées dans leur ensemble dans une énumération spéciale de ces esiièccs publiée récemment sous le titre de Floi-c de Parschlug. Dans cette localité seule, M. Un- ger a reconnu et classé 1-iO espèces diiïé- rcntes : c'est la flore fossile locale la plus nombreuse qu'on connaisse , et l'identité d'un grand nombre d'espèces avec celles d'OEningen indique bien le synchronisme VÉG de ces deux formation locales. Quelques autres points de la Slyrie paraissent aussi de la même époque, ainsi que plusieurs localités de Hongrie si riches en bois sili- cifiés. En Bohême, les schistes tripolis de Bilin et de Comolhau, qui renferment un assez grand nombre de plantes décrites par M. de Sternborg, se rapportent sans doute à cette époque , d'après la nature de ces plantes ; enfin , les collines tertiaires , dites collines subapennincs du Plaisantin , de la Toscane et d'une partie du Piémont , ainsi que la formation gypseuse de la Siraitella , prés de Pavic, si riche en iiopressions de feuilles, font partie de cette époque ; mais, à l'exception de ce dernier point, ces ter- rains renferment en général peu de végé- taux. En France, l'époque pliocène comprend probablement une partie des dépôts d'eau douce de l'Auvergne et de l'Ardéche. Ainsi les schistes de Alenal et ceux de Rochesau ve me paraissent oflrir une flore très analogue à celles d'OEningen et de Parschlug. Quant aux marnes de Gcrgovia el de iMcrdogne, prés de Clermont, j'ai cru devoir plulôi les classer dans l'époque miocène ; mais celle question ne pourra être résolue que par une détermination plus attentive des espèces qu'elles renferment. La flore suivante, qui récapitule loutce quiest décrit ou dénommé deces terrains, estcependanlessentiellement basée, comme on peut le voir par les indi- cations des localités, sur les deux bassins de Parschlug et d'OEningen. FLORE DES TERRAINS PLIOCÈNES, Cryptogames amphigènes. Algues. CovfervUea bilinicm, Ung.— Bilin. Sphœrococciiea? siriolaliis, Sternb. — Italie. Champignons. Xylomites maculaiits, Ung. — Parschlug. — itiberciilattts , Ung. — Parschl. Spkœrilef punciijonnis, Ung. — Parschl. — disciformis, Ung. — Parschl. Cryptogames acrogènés. Mutcites Schimperi, Ung — Parschl. Fougères. Adiunium renatum , Ung.— Parschl. Pteris Parschlugiaiia , Ung. — Parschl. Goniopteriles snriacus, Drong — Arnfels. Txniopteris dentaia, Goepp.— Tœppl., Boh. T. ZIII VÉQ )^ LVCOPODIACÉKS. Isoeiiies Braunii, Ung. — OEn., Parschlug. Equisétacées. Equiseium Bruunii, Ung. — OEn., Pars. Monocotylcdones. Naïades. Polamogeton geniculatus, Braun. — OEn. Graminéks. Cutiiiiies aruiidinaceus, Ung. — Parschl. Cypéracérs. Cyperiies ieriiarius , Ung. — Parschl. LrLIACÉES. Smilaciies sagiltata, Ung. — Parschl. Dicotylédones gymnospermes. Conifères. * Cupressinéei. Callitrites Brongniarùi , Endl. — ParsChl. — gracilis , Brong. — Comolhau. JViddringloniles Uiigeri , Endl — Parschl. J^axodites Europœus, Brong.— Grèce, Bilin. — Œiiùigeusis, Ung. — OEn., Parschl. — dubius, Presl. — Bilin. T/i»!OZi//on j«n/peri)/i(n?,Ung — Styr., Aulr. — ambigmim , Ung. — Slyrie. — peuciiium. Ung. — l.esbos. ** Abiéiinées. Ahielites Oceaniiies , Ung. — Parschlug. — bulsamodes, Ung. — Parschlug. — leitce, Ung. — Parschl. Pinites Golhiunus, Ung. — Parscbl. — furcaïus, Ung. — Parschl. — hepios, Ung. — Parschl. — ceniroios , Ung. — Parschl. — œquimonianiis , Goepp. — Slyrie. — Haidingeri, Ung.— Slyrie. — Hampeunm, Ung. —Slyrie. — Corie.sii , Brong. — Plaisantin. — Caiiariensis , Lindl. — Espagne. Peuce Lesbia, Ung. — Ile Lesbos. Eleoxylon acerosum, Brong. — Styiie. — Paimouicum, Brong. — Hongrie. — Hœdlianum , Brong. — Slyrie. — regidare , Brong. — Hongrie. *** Taxinéeu Taxites temtifolius, Brong. — Comothau. — carbonarius, Munst. — Lign. Bavière. — Roslf.ortiii, Ung. — Lign. Carinth. Taxoxyhtm Cœjiperii , Ung — Horgiie. — prhciim , Ung. — Slyrie, Hongiie. Salisburia adianioides , Ung. — Italie. 170 VEG Dicotylédones anglosperiucs. MyRicÉEs. Coinptoiiia acutiloba , Brong. — Cilin. — Œningensis, A. Braun.-OEn.,Parschlug. — ulmij'olia , Uiig. — Parsch. — laciiiiaia, Ung. — Parsch. Myrica deperdiia , Ung. — Parschl. BÉTULACÉES. Bttuta Dryadum, Brong. — Parschlug. — macroplera, Ung. — Bilin. ^Inus liefersieinii, Gœpp. — Bilin. — gracilis, Ung. — Bilin. — suaieolens, Viv. — Stradclla. — nosiraium, Ung. — SiyriC. CUPULIFÈRES. Çuercu$ Biiinica, Ung. —Bilin. — serra, Ung. — Parschlug. — Ugnitum, Ung. — Parschl. — aspera, Ung. — Parschl. — Hamadrijadim, Ung. — Parschl. — chlorophylle, Ung. — Parschl. — Daphnes, Ung. — Parschl. — ela-na, Ung. — Parschl. — Drtjmeja, Ung. — Parschl., Stradella. — Mediierranea, Ung. — Parschlug. — Zoioastri, Ung. — Parschl. — cyclophylla, Ung. — Parschl. — myriilloides, Ung. — Par.schl. Ç)uercinium sabtdosum , Ung. — Autr., Hong., Silés., France , Moulins. — Ausiriacum, Ung.— Autriche. ~- Tramylvanictim, Ung. — Trans. Fogtts caslaniœfolia, Ung. — Slyrie. •— Feroitiœ, Ung. — Bilin. — Deucalionis, Ung. — Bohême. fegonitim vasculosum, Ung. — Autr., Styr. Carpinus macroplera, Brong. — Parschlug. *— oblonga, Ung. — Parschl. Ulmacées. Ulmus quercifolia, Ung. — Parschlug. — pluriiiervia, Ung. — Parschl. — zelkovœfolia, Ung. — Pars-chl. — parvifolia , A. Braun. — Parschl., OEn. — Bromiii, Ung.— Parschl, Bilin, Comolh. — prœlonga, Ung. — Parschl. — lougifolia, Ung. — Bilin. Ulininium diluvtule, Ung. — Bohème. Cellis Japeii, Ung. — Parschlug. Balsamiflukes. Liquidaiiibar Europceitm, A. Braun. — OEn., Parschlug. — acerijolium, Ung. — Parschl. i— proiemum, Ung. — Parschl. VËG Salicinées. Popuhis gigas, Ung. — Parschlug — J-'o//, Ung. — OKn., Parschl. — laiior, A. Braun. — Ol^^n., Parschl. — ovalifotiii, A. Braun. — OEn., Par!>chl. — /'/ifltw»!*, Viv. — Stradella. Satix augustisnrtia , A. Braun. — OEn., Parschlug, Bilin. — nereifolia, A. Br. — OEningen. — lenera, A. Br. — OEningen. — lancifolia, A. Br. —OEningen. — eapreœfolia, A. Br. — OEningen. Laurinées. DaphHogcnecinnamomeifoliaflJng.—PaiTsM. TlIYMELÉES. Haiiera Siyriaca, Ung. — Styrie. Santalacées. lYyssa Europœa, Ung. — Styrie. Cornées. Cornus /ez-oa;. Ung. — Parschlug. Myrtacées. Myrtiis tniocenica, Uog. — Parschlug. Calvcanthées. Calycamhiis Braunii, Brong. —OEn. POMACÉES. Pyrus iheobroma, Ung. — Parschlug. — Euphemef!, Ung. — Parschl. — miner, Ung. — Parschl. Craiœgus Oieonis, Ung. — Parschl. Coloiieaiter Andromedœ, Ung. — Parschl. Rosacées. Rosa Penelope.i, Ung. — Parschl. Spirœa Zephyri, Ung. — Parschl. Amygdalées. Prunus paradisiaca, Ung. — Parschl. — Euri, Ung. — Parschl. — theodtsca, Ung. — Parschl. — ailaniica, Ung. — Parschl. Amygdalus quercula. Ung. — Parscbl. — pereger, Ung. — Parschl. LÉGUMINEUSES. lîobinia Hesperidum, Ung. — Parschl. Cytisus ? Œningemis, A Braun. — OEn. — Dionysi, Ung.— Parschlug. ylmorpha Siyriaca, Ung.— Parschl. Glycirrhiza Blandusiœ, Ung. — Parschl. Phaseoliics orbicularis, Ung. — Parschl. — serratn,\]ng. — Parschl. — physolobiuin, Ung. — Parschl. — securidaca, Ung. — Parsciil. VÊG Gleditschia ^odocarpa, Al. Braun. — OEn,, Parschlug. Bauhinia Parschlugiann, Ung. — Parschl. Cassia amhifjua, Ung. — Parschl. — hyperborea, Ung. — Parschl. — peiiolata, Ung. — Parschl. — Memnonis, Ung. — Parschl. j4cacia Parschlugiana, Ung. — Parschl. Mimosites palœogœa, Ung. — Parschl. Anacardiées. Rhus puncialum, AI. Braun. — OEningen, — ciineolatu, Ung. — Parschlug. — niiida, Ung. — Parschl. — triphylla, Ung. — Parschl. — elœodendroides, Ung. — Parschl. — zanlhoxyloides, Ung. — Parschl. — Herthœ, Ung. —Parschl. — Napœanm, Ung. — Parschl. JUGLANDÉES. Jugions acuminata, A. Braun. — OEn., Parschlug. — falcijolin, A. Braun. — OEn., Parschl. — melœna, Ung. — Parschl. — qtierciiia, Ung. — Parschl. — elœnoides, Ung. — Parschlug. — hydrophila, Ung. — Parschl. — cinerea fossilis , Brong. — Toscane. Rhamnées. Karwinskia multinervis , A. Braun. — OEn. Styr. Rhamnus lerminalis , A. Braun. —OEn. — aizoon , Ung. — Parschlug. — aizoides , Ung. — Parschl. — deijener, Ung. — Parschl. — pygmœus , Ung. — Parschl , — Dilinicm, Ung. — Bilin. Ziziphus tremula , Ung. — Parschlug. — proioloius, Ung. — Parschl. Paliurus Favonii , Ung. — Parschl. Ceanoihus subrotundus , Al. Braun. — OEn, Parschl. — Europœus, Ung. Parschl. — tiliœfolius , Ung. — Bilin, OEningen. — Bilinicus, Ung. — Bilin. — polymorplius , Ung. — OEningen. CÉLASTRIINÉES. Celastms Earopœm , Ung.— Parschlug. — cassi)ieJoliit<: , Ung. — Parschl. — cioieifolim , Ung. — Parschl. Evoivjmus Latoniœ, Ung. — Parschl. Sapindackes. Sapindus Pythii, Ung. — Parschl. VÉè 171 ACHRINÉKS. ^cer ligniltim , Ung. — Rilin. — pseudomoiis /Jessd/onifç, Ung.— Parschlug. — obiusilobum, Ung. — Slyrie. — psendocampestre , Ung. — OEn., Parschl. — Inlobatum, A. Braun. — OEn., Pars., Bit. — producium , A. Braun.— OEn., Pars., Bil. — iricmpidulam , A. Br?un. — OEn. — irifoliatum , A. Braun. — OEn., Bilin. — radiaium , A. Braun. — OEn. — vitifolinm, A. Braun. — OEn. — Parschlugianum , Ung. — Parschlug. — fîcifoliiim, Viv. — Styrie, Stradclla. — elongaium , Viv. — Slyrie, Slradella. — iutegerrimtm , Viv. —Styrie, Stradclla. Acerinhim danubiale, Ung. — Autriche supa TlLIACÉES. Titia prisca, A. Braun. — OEn. Magnoliacées. Liriodeiidron Procaccinii, Ung. — Sinigallia» Capparidées. Capparis ogygia , Ung. — Parschlug. Sapotées. Sideroxylon hepios , Ung. — Parschl. Achras Lycobroma , Ung. — Parschl. Styracées. Symplocos dubiiis , Ung. — Parschl. Styrax borealis, Ung. — Parschl. Oléacées. Fraxinus primigenia , Ung. — Parschl. Ébénacées. Diospyros brachysepala, W. Braun. — OEn, Ilicinées. Ilex sphenophylla, Ung. — Parschlug. — stenophylla, Ung. — Parschl. — Parschlugiafta, Ung. — Parschl. — nmbigua , Ung. — Parschl. — cyclophyllu, Ung. — Parschl. Prinos Europœm , Ung. — Parschl. JVemopafnlies augiistifotitis, Ung. — Parschl. Éricacées. Rhododendron flos Saturni, Ung. — Parschl. Azalea hyperborea , Ung. — Parschl. Andromeda glauca , Ung. — Parschl. f^accinium vitis Japeti , Ung. — Parschl. — icmadopliilum, Ung. — P;irsrhl. — myrsiniies, Ung. — Parschl. Ledam limnophilum, Parschl. L'époque pliocène, considérée en Europe, car j'ai exclu avec intention de la liste pré- \n viÉG cédcntc quelques fossiles des Antilles qu'on rappelé à ces terrains, offre comme carac- tères pailicaliers son exircine analogie avec la flore aciiielle des régions tempérées de rhémisphéic boréal, je ne dis pas de l'Ku- ropc, car celle flore pliocène comprend plusieurs genres étrangers à noire Europe actuelle , mais propres à la végétation de l'Ainériq-ie ou de lAsie tempérée. Tels sont, en adtnelianl rexaclitude des rapproche- ments génériques établis par les botani.-tes auxquels ces déterminations sontd'ies. les Ti'Xopèces améri- caines. Ainsi la flore de l'Europe, même à l'époque géologique la plus récente, était très difierenle de la flore européenne ac- tuelle. (Ad. Brongmart.) VEILLEUSE et VEILLOTTE. bot. pu. — Noms vulgaires que porte, dans certaines parties de la France, le Colchique d'au- tomne. (D. G.) VEINES. ANAT. ZOOL. Voy. VAISSEAUX et MAMMIFÈIIES. (E. Ba. ! * VEîiVES. BOT. — On nomme ainsi les nervures secondaires des feuilles qui sem- blent comme perdues dans lépaisseur de leur li>su, ou qui du moins ne forment pas de lignes saillantes à leur surface, comme le font les nervures proprementdites. (D.G.) VEL^A. BOT. — VOii. VÉLÉE. VELAGA.BOT. PH. — Adanson avaitétabli sous ce nom un genre qui n'a pas été con- servé, et qui forme une simple section parmi les Pterospermum Sehreb., de la famille des Byltnériacées. (D. G.) VELAGLIDA. bot. ph. — Nom vulgaire d'un Chêne en Grèce. (D. G.) VÉLA\ÈDE. BOT. PH. — Nom que por- tent dans le commerce les cupules du Chêne Velani. (D. G.) VÉLAIX!. BOT. PH. — Nom d'une éspèca de Chêne. (D. G.) VELAR. BOT. PH. — Nom français du genre Erysbnum. Foy. erysimum. (D. G ) *VELASQUEZIA. bot. ph. — Genre pro- posé par Berloloni, qui rentre comme syno- nyme dans les Triplaris , Lin. (D. G.) VELATE. Velales. moll. — Genre créé par Monifort pour une espèce fossile [Nenta perversa, Ginel.), qui appartient réellement au genre Nérite. (E.Ba.) VÉLÉE. Vdœa. bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères , sous-ordre des Campyiospermées, tribu des Sandicinées , VÈL m formé par De Candolle [Mémoir. V, p. 61, tab. 2, fig. 2; Prodrom., vol. IV, p. 231) pour une plante herbacée, glabre, rameuse; du Mexique, qui avait été nommée tigusti- cum toluccense par M. Kunth (in Humb. et Bonpl,, Nov. gêner, el spec. , tab. 422), et qui est devenue le Felœa tohiccensis, DG. Plus récemment M. Bentham en a décrit une nouvelle espèce, qu'il a nommée F. decumbens. (D. G.) VÉLÉLLE. Felella. acal. — Imperato etColumna paraissent être les auteurs qui aient les premiers parlé des animaux cu- rieux qui constituent le genre Velella. Pa- trieh Browne, dans son Histoire de la Ja- maïque , l'établit d'abord sous le nom de PhyUodoce; Dana le distingua sous celui d" Armenislarus ; Forskahl créa, pour com- prendre les mêmes animaux , la dénomina- tion d'Hololhuria, appliquée depuis à des Zoophyles très dilTérents; Lœfling en lit une Méduse qu'il distingua par l'épittiète de Velella ; Lamarck , enfin , prenant celte épithète pour nom générique, forma le genre Vélelle tel qu'il est compris aujour- d'hui. Cuvier place les Vélelles près des Porpites et après elles, dans son ordre des Acalèphes simples. Comme les Porpites, les Vélelles ont à la face inférieure du corps une bouche centrale en forme de prolongenient proboscidiforme, el entourée d'appendices dont les plus intérieurs sont des cirrhes ou suçoirs, et les plus extérieurs des ten- tacules ; mais ces tentacules ne sont pas ciliés. Le corps est membraneux, ovale, très déprimé, convexe; il est soutenu par une pièce cartilagineuse, transparente, à stries uniquement concentriques, sur la face supérieure de laquelle s'insère oblique- ment une crête verticale, assez élevée. Forskhal a donné des détails analomiques intéressant sur ces singuliers Acalèphes. On trouvera dans un mémoire insé.'é dans les Annales des Sciences nalurelles (3° série, III, p. 248), des observations nouvelles dues à M. Hollard, dans lesquelles l'auteur a discuté ses vues et celles de M. Lesson sur l'organisation des Vélelles. La singularité de cette organisation mérite peut-être qu'on crée un groupe des Vélellides , tel qu'ont tenté de le faire M. Esthscholtzsous le nom de Velellidœ {Syst. d. Acaleph., 1829), M. Brandt sous celui de Velellinœ (Act. Ac. V4 VEL Pet., 1835), et M. Lcsson sous celui «le VeleUœ {Acal, 1843). Ce groupe semble- rait devoir prendre place entre les Méj. biiomé- LIAGÉES. VEL ♦VELORITA.MOLL.— Genre d'Acéphales du groupe des Cardiacés, établi pur Gray (Syn. Drit. Mtis., 1840J. (E, Ba.) *VELOURS, VELOUTÉ. Velumen, Ve- lutinxis. BOT. — Les botanistes donnent le nom de velours à l'assemblage de poils ser- rés, mous, courts et ras que présente la sur- face de certains organes. De là ils appellent veloutés les organes qui présentent une vil- losité de ce genre. L'adjectif velutinus est devenu spécifique pour quelques espèces de plantes. (D. G.) VELTHEIMIE. Feltheimia. bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées, sousordre des Asphodélées , tribu des Hyacinthées, formé par Gleditsch (m Ad. Acad. Berol., 1769, pag. QQ) pour des plantes bulbeuses, du cap de Bonne-Espérance, que Linné avait classées parmi les Alelris. Ces plantes ont les feuilles radicales lancéolées, ondulées sur les bords, et la hampe terminée par une grappe de fleurs penchées ou pendantes , cylindracées-tubulées. On en connaît deux espèces, qui sont cultivées comme plantes d'ornement : l'une est la Veltheimie a FEUILLES VERTES, Vellheimia vividifolia,i!iC(\. ( Alelris capensis Lin. ) , dont la grappe est grosse et bien fournie de fleurs, lon- gues de 4 ou 5 centimètres; l'autre est la Veltheimie glauque, Fellheimia glauca, Jacq., dont la grappe et les fleurs sont plus petites. L'une et l'autre ont les fleurs d'un rose vif mêlé de pourpre, d'une odeur peu agréable. Elles sont d'orangerie. On les mul- tiplie par leurs caieux. (D. G.) VELTIS. bot. ph. — G. proposé par Adan- son pour une Centaurée, et non adopté. *'VELU.' Villosus. bot. — Ce mot s'ap- plique dans un sens vague à tout organe couvert de poils; mais aussi on le donne plus particulièrement à ceux dont les poils sont assez longs, mous, un peu clair-semés, et ne formant ni coton ni simple duvet. VELUTIIME. Felulina. moll. — Gray établit ce genre pour une coquille des côtes de la Manche, le Bulla Velulinade Muller, et le plaça près des Sigarets et des Crypto- stomes, en le faisant suivre des Cabochons, indiquant ainsi des aTûnilés que l'on a plus ou moins méconnues et rompues. C'est vraisemblablement dans la famille des Ca- puloides de Cuvier que la Vélutine doit preu4re place, plus près des CabocboDS que VEN 175 des Sigarets, en raison de l'absence, chez les premiers , d'un opercule que possèdent au contraire les Sigarets. Une seule espèce peut être rapportée avec certitude à ce genre : c'est la VÉLUTINE CAPULoïDE.BIainv., mollus- que des côtes d'Angleterre, trouvé sur les côtes de France par MM. Milne Edwards et Audouin, et confondu par Lamarck avec le Sigaret déprimé. (E. Ba.) VELVOTTE. BOT. Pir. — Nom vulgaire que porte la Linaria spuria, et aussi, mais plus rarement, \iiVeronica arvensis. (D. G.) VEMME. POiss. — Nom vulgaire d'une Corégone, Coregonus albula, Cuv. (E. Ba.) VEIVAIVA. BOT. PH. — Genre proposé par Lamarck pour une plante de Madagascar, et qui rentre comme synonyme dans le genre Drexia Dupetit-Thouars, type unique de la famille des Brexiacées d'EndIicher. (D. G.) *VÉ1\1ÉGASIE. Fene^/asia (dédié au père Venegas, religieux espagnol), bot. ph. — G. delà famille des Composées, tribu des Séné- cionidées, sous-tribu des Anlhémidées, di- vision des Chrysanthémées, formé par De Candolle (Prodr., vol. VI, p. 43) pour une plante herbacée, rameuse, à fleurs jaunes , qui a été rapportée de la Californie par Douglas, et qui a reçu le nom de Fencgasia carpesioides, DC. (D. G.) VEIVE\OSI. BEPT. —Voy. VENIMEUX. VEIMERICARDE. Venericardia {Venus, eris, Vénus; xap<îia, cœur), mol. — Le genre établi par Lamarck sous le nom de Vénéri- carde doit prendre place parmi les Cardi- tes. Dans les Venericardia, les deux dents de la charnière sont obliques et dirigées du même côté, tandis que dans les Cardila, une de ces dents est droite, située sous les crochets, et l'autre oblique, prolongée sous le ligament. La forme des Vénéri- cardes est presque ronde; celle des Car- dites, allongée et inéquilatérale. Mais des transitions lient ces deux genres l'un l'autre , et les conchyliologistes s'accordent à les réunir. (E. Ba.) *VÉ\'ÉRIRUPES {Venus, eris, Vénus; rupes, rocher), moll. — Swainson, Elem. mod. Conch., 1835. Voy. vénérupe. (E. Ba.) VÉIVÉRUPE. Venerupis {Tenus, eris, Vénus; rupes, rocher), moll. — Les Véné- rupes ou Vénus de rocher, ne diffèrent des Pétricoles (voy. ce mot) que parce qu'elles ont trois deots cardinales sur une valve et ^^ YEN deux ou trois sur l'autre. Elles se rappro- chent beaucoup des Vt^niis dont on peut les fiivtiiipuer par leur coquille irrégulière et un peu bâillante. Il a été question des affi- nités de fe genre dans l'article Pétricole. Les espèces vivantes, peu nombreuses, sont liili()pha;es; elles se creusent, dans les pierres et les madrépores, des cavités plus ou moins en rapport avec leurs formes et leur volume, s'y logent , et n'en peuvent plus sortir , quand elles sont adultes, parce que l'ouverture se trouve trop petite pour leur corps développé. Elles sont dépourvues d'épidernie, et généralement d'un blanc sale. La plus connue est la VÉNÉnuPE LASua- LAiRE, Veiierupis Iius, Laïuk. {Donax Irus, L.), espèce perforante qui vit dans la Médi- terranée. On cite une espère fossile des terrains ju- rassiques (l'en, lamellosa, MUnst.), trouvée en Allemagne ; on en connaîtquelques unes des terrains tertiaires. (E. Ra.) VEi\(;ERO\'. poiss. — Nom vulgaire d'une Able, le Leuciscus prasinus, Agass. *VÉMDIE. Venidium. bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Cy- narées, sous-tribu des Arctotidées, formé par M. Lessiiig {\\\ Linnœa, vol. VI, p. 91, tab. D) pour des plantes comprises au- paravant parmi les Osleospermum , et Arc- tons de Linné et des auteurs. Ce sont des berbes du cap de Bonne-Espérance, qui ont le port des Arclotis. De Candolle en décrit 20 espèces dans le Prodromus (vol. VI, p. 491). (D. G.) *VEMLÏA (nom myth.). ins. — Dupon- ehel [Cat. mélh. des Lépid. d'Eur., 1844, et Hisl. 7ial. des Lépid., V, 1829) a créé, sous ce nom, un genre de Lépidoptères nocturnes de la tribu des Géométrides. La chenille est cylindrique, verte, avec un grand nombre de lignes longitudinales, vertes et blaïuhâ 1res. LetypeestleT. »?iatu/an'a, Lin. (E. D.) *Vi:xiLtE. Venilia. moll.— MM, J. Aider et A. Hancock ont décrit, sous ce nom , un genre nouveau de MollusquesNudibranches, ne comprenant qu'une espèce, le Venilia mucrouifera, que M. de Quatrefages con- sidère comme identique à son geme Zkphv- iiiNK. L'anatomie de cet animal le rajiproche des Eolides {Ann. des Se. nat., 3' série, t. I, p. 190, 18i4). Foy. ziipiivRiNE. (E. Da.) VËIMIIUEL'X. Venenosi. zool. — Celle YEN ëpjthète, qui peut être appljqij^ç à totjs les animaux qui possèdent un venin (vorj. ce mot) , a été employée spécialement poiir désigner un groupe d'Ophidieiis dans lequel la majorité des espèces a la propriété de sécréter une liqueur vénéneuse, et possède, par conséquent, une organisation appro- priée, bien que d'autres espèces, dune organisation analogue, soient réputées non venimeuses, roy. l'article ophidiens, p. 126, du t. IX de ce Dictionnaire et l'article vi- père. (E. Ba.) VEIVilV. ZOOL. — Il faut entendre par venins des humeurs sécrétées chez certains animaux par un organe glandulaire spécial, accompagné d'une arme propre à l'inocu- lation. Ces humeurs ne paraissent pas avoir un rôle physiologique dans léconomie de l'animal qui les produit, et elles possèdent en tout temps des propriétés toxiques qui déterminent des edets morbides souvent graves, quelquefois mortels. Cette défini- tion des venins, fondée sur la constance de leurs propriétés délétères et d'un appareil organique approprié, les distingue d'autres produits morbides auxquels s'applique le nom de virus, et qui ne se l)Ié^enleflt qu'accidentellement, soit qu'ils ré>ultent de la sécrétion d'organes malades, modifiés dans leur structure et passagèrement glan- duleux, soit qu'ils se manifestent par l'al- tération de certaines sécrétions ordinaire- ment innocentes. Ainsi la salive des Chiens, des Loups, des Chats n'est point à craindre en temps ordinaire; mais elle se change en une sécrétion des plus effroyables quand elle est imprégnée du virus de la rage ; la morve des Chevaux, la clavelée des Moutons s'ino- culent aux hommes et aux animaux bieri portants, par le virus particulier qui les ca- ractérise. Parmi les animaux doués d'a|)pa- reils venimeux, on cite toujours en premier lieu certains Serpents, les Najas, les Cro- tales, les Trigonocéphales , les Vipères i doublement terribles et par la subtilité de leur venin , et par la quantité que leur cro- chet verse dans la plaie qu'a faite la mor- sure (uoy. Vipère). Les Oiseaux n'ont point d'espèce venimeuse. Parmi les îlammifères, on cite l'Ornithorhynque, dont l'ergot peiJl laisser couler dans la blessure qu'il occa- sionne un liquide auquel on attribue des propriétés toxiques, bien que ses effets sem- VEN Lient se réduire à une inflammation doulou- reuse (VOy. MAMMIFÈRES, ORNITHORHYNQUE). Dans les classes diverses des animaux In- vertébrés, on trouve un plus grand nombre d'espèces dangereuses par leur venin. Nous nous contenterons de citer les Scolopendres, les Tarentules, les Scorpions, les Frelons, les Guêpes, les Abeilles, les Cousins. La nature de ces divers Venins varie suivant les animaux , aussi bien que leur action propre. L'étude microscopique et l'analyse (liitnique ne nous ont point encore éclairés sur la nature et la compositidu de ces sin- fçuliers proiiuils de l'organisation. (E. Da.) *VEIVTEI>JATA. bot. pu. — Koeler a pro- posé sous ce nom un genre de Graminées gui comprenait des espèces d'Avena, Lin. et Auct., qui n'a pas été admis et qui rentre comme synonyme dans les '/';iseoit blanc, soit vert-pomme, soit jaune doré. La chenille du Sericaria mori , comme l'indique son nom spéciOque, se nourrit de feuilles de diverses espèces du genre Mu- niER, AJonis. Les Vers à soie élevés avec les feuilles du Motus nigra donnent une soie fine et nerveuse; mais il est reconnu que la feuille du Murus aWa est plus nutritive et préférée par les chenilles; enfin, assez récemment, on a employé avec avantage les feuilles du Morus mullicauHs , aussi nommé ,l/o»us cucuHata, en Italie surtout. On a cherché à nourrir les Vers à soie avec d'autres vcgctnux. pour suppléer le Mûrier, quand les gelées tardives suspeiideni sa végé- tation ; toutefois ces diverses plantes ne peu- vent pas remplacer cet arbre dune manière absolue, mais seulement temporairement : tels sont la Ronce sauvage, le Rosier, l'Orme, VÉpine-vinelle, le Pissenlit, l,; Pariétaire, lu Laitue, lÉrable deTarlarie, la Scorsonère, la Caméline et la feuille d'un arbre de l'A- mérique du Nord, le Maclura aurantiaca , préconisé dans ces derniers temps par M. Bonafous. Nous ne nous étendrons pas VER plus longtemps sur ce point d'histoire na- turelle agricole qui est plutôt du domaine de la botanique que de celui de l'entonio- logie, et nous renvoyons nos lecteurs aux ouvrages spéciaux de MM. Bonafous , Robi- net, Amans Carrier, Camille Beauvais, Bru- net de Lagrange, etc. Les lieux où l'on élève les Vers à soie portent le nom de Magnaneries , du mot Magnas qu\, dans le midi de la France, sert à désigner les chenilles du Sericaria mori. De grands soins doivent être donnés pour faire arriver à bien l'éducation des Veis à soie; on verra des détails à ce sujet dms les ouvrages spéciaux sur l'industrie de la soie, qui a été assez importante pour faire créer dans plusieurs pays des sociétés scientifiques et agricoles, portant le nom de séricicoles, et qui s'en occupent ex- clusivement : ici nous ne pouvons citer que quelques uns des faits les plus inipur- tants. Les œufs n'éclosent que six jours après avoir été soumis à l'incubation , la- quelle commence à une température de 15° Réaumur et se termine à 20° et quel- quefois 2 4". Les jeunes Vers doivent être maintenus les premiers jours de leur nais- sance dans une chambre dont la tempéra- ture est de 20° Réaumur; le second jour à 19^ et tout le reste de la vie à 18°, tandis que l'hygromètre marque 80". Pour élever les Vers provenant d'une once de graine { 34 à 40,000 vers environ ) , c'est le nom que les agriculteurs donnent aux œufs, il faut deux livres de feuilles de Mûrier. Pour indiquer en quelques mots le grand intérêt industriel que l'on retire de la culture du Ver à soie , nous croyons devoir rapporter les faits suivants et donner des chiffres qui les démontrent d'une manière positive. Dans la magnanerie de la Cauiandière (Vienne), appartenant à MM. Miller et Robinet, une once d'œufs a produit (iO Kilogr. de cocons (190 à 200 pour 1/2 kilogr.); dans celte éducation les cocons sont revenus aux pro- priétaires à 1 fr. 55 c. le 1/2 kilogr. Ayant fait filer leurs cocons chez eux, la filature de la soie leur a coûté 5 fr. 30 c. le 1 /2 kilogr. qu'ils ont pu vendre à raison de 36 fr. 50 c. En 1835, notre commerce a exporté de la soie pour la somme de 186,975,304 fr. ; la consommation intérieure a été de VER 100,000,000, ce qui fait un mouvement commercial annuel de 286,975,304 fr. Les chenilles du Sericaria mori éclosent au printemps ; dans les pays chauds on par- vient à les élever à l'air libre, mais dans nos régions cela n'est plus possible, en rai- son surtout de nos printemps généralement froids et qui les tueraient; le climat de l'Algérie pourrait mieux leur convenir que celui de notre France continentale, et nul doute que dans un temps donné il ne s'y élève un certain nombre de magnaneries. Les chenilles, lorsqu'elles viennent de sorlir de leurs œufs, sont entièrement noires et hérissées de poils; elles changent quatre fois de peau avant de passer à l'état de chrysa- lide. A l'approche de chaque mue, la che- nille mange peu ou cesse même entière- ment de manger; elle s'amincit de plus en plus et se dépouille avec moins de peine : elle émet des brins de soie qu'elle fixe aux corps environnants pour que sa peau soit retenue lorsqu'elle fera des elTorts pour la quitter. Pendant les deux premiers jouis après la mue, le Ver à soie tombe dans un état de langueur, il a peu d'appétit encore, mais bientôt il mange de nouveau avec ap- pétit et devient même très avide. A mesure que la chenille mue et prend de l'âge, elle augmente de plus en plus de grosseur; sa couleur s'éclaircit davantage et elle finit par devenir blanchâtre. Le temps nécessaire pour que le Ver parvienne à toute sa crois sance varie beaucoup suivant la tempéra- ture à laquelle il est soumis et qui ne doit pas être trop élevée; on conçoit qu'il n'ar- rive que lentement à l'époque où il doit se transformer en chrysalide quand il est sous l'influence d'une basse température, et qu'au contraire sous l'action de la chaleur il mette beaucoup moins de temps. Toutefois, en moyenne, on peut dire qu'il faut cinq à six semaines pour élever les chenilles du Sericaria mori. Quand la chenille se métamorphose en chrysalide ou cocon, elle s'enveloppe d'une grande quantité de filaments généralement jaunâtres , parfois blanchâtres ou verdâtres, qui constituent la soie. On n'a pas connu pendant longtemps d'une manière satisfai- sante l'organe producteur de la soie; mais, d'après les travaux d'un grand nombre de naturalistes, et surtout d'après ceux de VER 181 M. Straus-Durckein, il cstccrlain que celle matière est renfermée à l'état liquide dans deux vaisseaux très déliés qui, parlant de la tête de la chenille où ils sont réunis, s'étendent dans l'intérieur de l'animal, et se rangent après quelques sinuosités près du dos : ces vaisseaux sont jaunes, bhmcs ou verdâtres , suivant la nature du liquide qu'ils contiennent, et produisent à l'exlo- rieur les filaments qui constituent In soie. La longueur du fil produit par une '.seule chenille est d'environ 1,S00 mètres; co fil est double, c'est-à-dire composé île deux brins très déliés, collés dans toute leur lon- gueur par un enduit iiarliculier. La soie dont est formée l'enveloppe des cocons offre plusieurs couches superposées l'une à l'autre, et dont le nombre, variant en raison de la vigueur de la chenille, semble être, en gé- néral, de six. D'après cela, on voit que chaque cocon est formé d'un fil continu, et que dès lors il est nécessaire, pour 01er la soie, d'avoir le cocon intact. Aussi toutes les chrysalides sont tuées, pour que les pa- pillons, en veuiiut à éclore, ne percent pas leurs cocons. Pour cela faire, on les mot dans une bassine chauflee à une forte Icni- péraiure, et cette opération est désignée sous le nom à'élouffage. On ne garde qu'un petit nombre de cocons pour avoir des œufs, qui , ainsi que nous avons déjà eu occasion de le dire, portent le nom vulgaire de graine. Les Vers à soie sont sujets à plusieurs maladies qui en détruisent un grand nom- bre ; les principales sont: la grasserie, qui rend les chenilles plus blanches , très onctueuses, et les empêchent de filer; la consomption, qui les fait croître très lente- ment et les rend trop molles; la jaunisse, qui, vers la cinquième mue, les fait bouffir et présenter sur leurs corps des taches d'un jaune doré; enfin la muscardine, à la suite de laquelle le Ver se. tord, se racornit, prend une teinte rouge, se durcit, et finit par se couvrir d'une moisissure blanchâtre, qui n'est autre chose qu'un cryptogame mi- croscopique, le Botrylis bassiana, dont le germe se développe dans le corps de l'in secte en une multitude de ramifications qui ne tardent pas à le faire périr. Comme la Muscardine détruit un très grand nombre de Vers à soie, beaucoup de naturalistes 1B2 YEPi ei .l-.igriculteiirs ont cherché à étiulier celle maladie et à en anôler les ravages. Le meilleur procédé qui ail clé proposé ne l'a éié que dans ces derniers temps, par MM. Guérin-Méneville et E. Robert, et semble très convenable pour arrêter le mal : ce procédé consiste à faire évaporer de i'es- gence de térébenthine dans l'atelier où se tiennent les Vers à soie et dans celui où vont les graines. Arrivés a leur entier accroissement, les Vers à soie cherchent les endroits favora- bles pour construire leurs cocons; dans les magnaneries, on garnit alors les châssis de rameaux de bouleau, de bruyère, etc., et c'est entre les branchages que sont déposés les cocons. Ce travail est terminé en trois ou quatre jours , et au bout de sept ou huit on peut récolter les cocons. Les Sericaria mori éclosent au bout de quinze jours, si les chrysalides sont tenues à une température de 15". Les papillons sortent de leurs cocons à six ou sept heures du matin; les accouplements se font à huit heures; vers les deux heures, dans les ma- gnaneries , on déiache les mâles , et l'on pose les femelles sur des linges pour qu'elles puissent y coller leurs œufs, qui sont ap- proximativement au nombre de 500 par femelle. Les œufs sont d'abord blancs ou jaunâtres; mais bientôt ils passent au gris ou au brun, même au noirâtre. Pondus en été, ils restent ainsi, sans aucun change- ment manifeste à l'extérieur, jusqu'au prin- temps de l'année suivante. C'est à cet état que l'on peut les faire voyager pour trans- porter les Vers d'un lieu à un autre; et ils peuvent, sans périr, supporter des degrés assez forls de température, soit élevés, soit au contraireau dessous dezéro du thermomètre. Telle est, d'une manière générale, l'his- toire du Ver à soie, sur laquelle nous avons cru devoir nous étendre en raison de la grande importance que cet insecte offre dans l'industrie; et cependant nous regrettons de ne pouvoir en dire davantage, tant il y a de faits intéressants, sous le point de vue scientiGque et sous celui de ses ap- plications à l'agriculture et au commerce, dans l'histoire du Sericaria viori. Il nous resterait à parler peut-éire d'an- tres Lépidoptères que l'on pourrait employer dans l'an séricicoie, dont quelques uns VER seraient avantageusement introduits en Eu- rope, et qui appartiennent soit au genre 6'e- j icaria proprement dit, soit au genre Bom- byx, qui n'en est qu'un démembrement; mais l'espace qui nous est réservé ne nous permetque de les signaler. Tels sont le Bom- byx religiosœ, Helfer, de l'Assam, qui entre dans la subdivision des Sericaria; le Bom- byx cyn(/i!a,Fabr.,de la Chine; le Bombyx my/ina, Drury, du Bengale; le Bombyx cecropio, Fabr. , originaire des États-Unis d'Amérique, et dont récemment M. H. Lu- cas a pu élever des chenilles à Paris et ob- tenir des papillons; enfin, \e Bombyx pavo- nia major, Linné, de notre Europe, dont on a vainement, jusqu'à présent, cherché à utiliser la soie grossière. A côté des espèces utiles que nous venons d'énumérer, la nature a placé d'autres es- pèces qui, au contraire, sont nuisibles à l'agriculture. Ces Lépidoptères appartien- nent aussi à la tribu des Bombycides , et sont par conséquent très voisins des Vers h soie, si même ils ne rentrent pas dans le même genre naturel : tels sont le Botnbi/x neuslria ou la Livrée, le Bombyx processiunea ou Processionnaire des chênes, le Bombyx pini ou Pileuse du pin, etc., qui se trouvent dans les bois ou vergers de presque toute l'Europe, et dont il a été parlé dans d'autres articles de ce Dictionnaire. ;É. DESMAiitsT.) VER LLISA\T. ins. — Voy. lampyius. ■yÉUATllE. Veratrum (dérivé, selon cer- tains auteurs, de verlo, je tourne), uot. j'u. — Genre de la famille des Mélanlhacées , tribu des Vérairées, à laquelle il donne son nom; rangé par Linné dans la polygamie- monœcie de son système; formé par Tour- nefort (InsUlut. rei herbar., pyg. 272, lab. 145), et adopté avec la même circon- scription par tous les botanistes. Dans ces derniers temps , M. Kunth en a séparé en genre distinct deux espèces pour lesquelles M. Asa Gray avait formé une simple section sous le nom de S:enaiUhium. Les Véralres sont des plantes vivaces rampantes , qui croissent sur les grandes montagnes de l'Europe , de l'Amérique septentrionale et tropicale en deçà de l'équateur; leurs feuilles sont ovales ou ovales-lancéolées , acuminées , nervées; leurs fleurs, souvent polygames par l'effet d'un avortement, for- ment une panicule terminale, et se dis- YEtl VER 183 tingiient par un périanlhc à six folioles colo- rées , sessiles, persistantes; par sixélaniiiies insérées à la base du périanthe, et dont les anthères sont rénifornies; par u?i ovaire à trois loges miilli-ovulées, surmonté de trois slyles continus aux loges, divergents et en cornes, auquel succède une capsule dont les trois carpelles se séparent plus ou moins coriiplélement et s'ouvrent par leur angle interne; chacun de ceux-ci renferme un grand nombre de graines comprimées, à test lâche. Les espèces de ce genre aujourd'hui con- nues sont peu nombreuses. Parmi elles , le ViinATRE BLANC, Veratium album. Lin. , jouait un rôle important dans l'ancienne médecine. 11 croît dans les pâturages des Pyrénées, des Alpes , et généralement des montagnes de l'Europe moyenne, dans l'Europe septentrionale et la Sibérie. Il porte les noms vulgaires de l'araire. Ellébore blanc. Cette espèce a, commeses congénères, des propriétés fort énergiques et même re- doutables. Elle agit comme purgatif dras- tique; elle constitue même un poison acre, qui enflamme violemment les organes , et dont l'administration doit être accompagnée de grandes précautions. Aussi son usage est- il aujourd'hui à peu près entièrement aban- donné. Son suc empoisonne les armes. Les pâtres des Pyrénées connaissent et redou- tent ses fâcheux elfets. Celte espèce est quelquefois cultivée dans les jardins comme plante d'ornement. Le Vératre noir, Vera- truin nigrum. Lin., est indiquécommecrois- saiit dans les pâturages de l'Auvergne, de la Douigogne et de l'Alsace ; on le trouve en Autriche, en Carniole, dans la Sibérie et jusqu'au Kamtschaïka. II se distingue du précédent par ses fleurs d'un pourpre- noi- râtre, très ouvertes. Il en a, du reste, tou- tes les propriétés. On le cultive plus fré- quemment pour l'ornement des jardins. Le Vératre Cévadille , Veralruin Saba- dilla, Retz , est une espèce remarquable , indigène du Mexique , des Antilles , mais non de la Chine, comme l'a dit Wilhlenow. Longtemps on n'en a connu que des débris de Heurs, les capsules et les graines, seules parties de la plante usitées en médecine et que le commerce apportât en Europe. Sa tige est simple, droite , chargée île feuilles ovales obiongues , obtuses; ses fleurs, en panicule simple, diffuse, pourpre-noir, sont un peu penchées, portées sur des pédicules très courts, et les folioles de leur périanthe sont ovales-lancéolées, étalées en étoile. D'après M. Kunlh, cette plante ressemble beaucoup au V. viride, Aiton. Ses fruits ont moins d'un centimètre de long; chacune de leurs loges renferme deux graines allon- gées, aiguës aux deux extrémités, noirâtres. Ce sont ces graines pulvérisées qui consti- tuent la Cévadille ou Sébadille , substance très énergique, qu'on administre à l'inté- rieur contre les Vers, particulièrement con- tre le Tœnia, et à l'extérieur en poudre ou en pommade, surtout contre les poux de la tête. Ce dernier emploi est journalier dans le midi de l'Europe, bien qu'il en résulte parfois des maux de tête ou même des ver- tiges. M. Asa Gray avait pensé que le Vera- tnim Sabadilla, Retz, devrait probablement former un genre à part. M. Lindley a pro- posé, en ed'et, d'en faire le type de son nou- veau ^euve Asagrœa, dans lequel elle pren- drait le nom de Asagrœaoffuinalis, Lindl. C'est dans les graines de la Cévadille que Pelletier et Caventoù ont trouvé, en 1S19, la Véralririe (C'^H'^N'O'^) , alcaloïde déjà vu en 1818 par Meisner : c'est une sub- stance très acre, qui agit comme un poison actif et comme un violent sternutatoire. Elle se trouve également dans la plupart des autres Vératres , ainsi que dans les bulbes du Colchique d'automne. (P. D.) *VÉRATRÉli;S. Veraireœ. bot. ph. — Salisbury donnait ce nom à la famille de Monocolylédons que M. lîob.-Brown a nommés Mélanlhacées ; ce dernier nom est aujourd'hui adopté par tous les botanis- tes. (D. G.) VERBASCÉES. Ferbasceœ. bot. ph. — Tribu de la famille desScrophularinées {voy ce mot), comprenant le Ferbaacum e.1 un petit nombre de genres voisins, que primiti- vement on avait rapportés aux Solanacées. VEKBASCUM. bot. pu.— Nom latin du genre Molène, Voy. molène. (D. G.) VERJiENA. BOT. PH. — Nom latin du genre Verveine. Voy. verveine. (D. G.) VEKBEiVACÉES Verbenaceœ. dot. ph. Famille de plantes dicotylédonées, mo- nopétales , hypogynes , ainsi caractérisée : Calice tubnieui ou campanule, à 4-3 (liés rarement 6-S ) divisions ou dents , égales ou 184 VER disposées eo (lc;i\ U'vies, persistant et sou- yent accrescent. Corolle lubuleuse, dont le limbe ordinairement bilabié se découpe en 4-5 (1res rarement f) 12) divisions imbri- quées. Elaminrs insérées sur le tube de la corolle, alternant avec ses lobes en nombre égal, ou le plus fréquemment réduites à quatre didynaines, ou même en apparence a deux, par l'état rudimentaire des deux supérieures, incluses ou saillantes; à an- thères dont les deux loges, liées par un con- nectif quelquefois appeiidiculé, parallèles ou divariquées, s'ouvrent par une fenle longi- tuilinale ou très rarement par un pore api- cilaire. Ovaire libre, placé sur un disque annulaire, composé de deux ou quatre car- pelles soudés ensemble, picscntant par con- séquent autant de loges ou un nombre dou- ble, par suite de la réflexion des cloi>;ons qui partage en deux chacune d'elles. Siyle terminal, simple, que surmonte un stigmate simple ou bifide. Dans chaque loge, ovules solitaires ou plus rarement géminés, dressés etanatropes, ou suspendus a un placentaire ascendant et alors campulitropes. Fruit com- posé de 2-4 ou 6 carpelles qui restent unis à la maturité par leur péricarpe coriace ou drupacé, avec autant de noyaux distincts ou confondus , ou se séparent le plus souvent en restant chacun indéhiscent, plus rare- ment en se partageant en deux valves. Graines dressées. Embryon sans périsperme, à radicule infère, à cotylédons droits, (^pais, oléagineux. Les espèces , qui , pour la plupart, crois- sent entre les tropiques des deux hémi- sphères, et ne s'avancent qu'en petit nom- bre jusqu'aux régions tempérées, sont des herbes ou plus souvent des arbrisseaux , quelquefois même de grands arbres à bois dur, fréquemment parsemés de glandes résineuses sessiles, qui leur donnent une odeur aromatique ou fétide. Leurs tiges et surtout leurs rameaux télragoncs portent des feuilles opposées ou verticillées, très ra- rement alternes, tantôt simples avec ou sans découpures, tantôt digilées, dépour- vues de stipules. Les fleurs blanches, rou- geàlres, violettes, bleues, jaunes ou pour- pres, souvent petites, forment des inflores- cences indéfinies spiciformes, ou définies, des cymes bi trichotomes, axillaires ou grou- pées en panicuie terminale. Les propriétés VER lies Verbénacées sont peu renommées et employées; elles sont dues généralement à des huJIfs volatiles mêlées à des substances extractives et du tannin, par conséquent stimulantes et toniques; et l'infusion aro- matique de quelques unes est usitée dans certains pays en guise de Thé. C'est a cette famille qu'appartient l'un des plus beaux arbres et des bois les plus estimés des ré- gions tropicales, le Tek. Endlicher partageait les Verbénacées en trois tribus: les Lippiées , dont le fruit se sépare à la maturité en plusieurs carpelles ; les Lantanées où c'est une drupe , les JEgi- philées oij c'est une baie. Nous avons mieux aimé suivre dans la distribution des genres, ainsi que dans l'exposition des caractères, le travail le plus récent, celui de Schauer, in- séré dans le tome 11 du Prodrome de De C.indolle. C'est d'après lui que nous allons la tracer avec quelques légères modiflcations. GENRKS. Tribu i. — Verbénées. Inflorescence indéfinie. Ovules dressés, anatropcs. Feuilles jamais composées. La plus grande proportion des espèces améri- caine. A. Loges bi-ovulées. Sous-tribu 1. — Spielmanniées. Drupe à un seul noyau, biloculaire. Spielmannia, Med. {Oflia, Ad.). B. Loges uni-ovulées. Sous-tribu 2. — Monocliilées. Drupe. Corolle unilabiée. Monochilus, Fisch., Mey. Sous-tribu 3. — Casseliés. Drupe. Corolle infundibuliforme. Casselia, Nées, non Dumort. — Tamonea, Alibi. {G hinia. Schreb. — Leplocarpus, W., Kœmpfera, Houst. — Ischnta, DC.) Sous- tribu 4. — Verbénées. Fruit se séparant en plusieurs carpelles. Mallophora, ]L\u\\. — Chloanlhcs,\\. 13r. —Priva,kA. {blairia, Ga;rtn. — Torlula et Slreptium, Roxb.-CasJeiia.Cav., non Cass.) — Dipyrena, Hook.,non R. Br.{Wiisonia, Hook., Gi\\.)—Verbena, L. (Glandularia, Gmel. — Billardiera, Mœnch, non Sm. — ScliuUleworlhia^Ueissn.— Uivaroivio ,\iung.) VER — Povchea, Chani. {Chascanxmi , E. Mey. — Pleurosligma, hiKhst.) — Stachy'tarpha, Link. (Stachy larpheta, Y aM. — Abenà, Neck. — Cymburus , Sal. — Melcisanllms,Pi)ï\\.) — Lippia , L. { Dipterocalyx et Riedelia , Chiini. — Zapania, Scop. — Bertolonia et Plalonia, Baf., non alior. — Cryptocalyx, Beiith. — Aloysia, Ort.) Sous-tribu 5. — Lantanées. Drupe à deux noyaux uniioculaires. Lantana, L. (Camara, PI. — Myrobatin- àum, Vaill. — Charachera, Forsk.) Sous-tribu 6. — Duranlées. Drupe à 2-4 noyaux biloculaires. Citharexylum, L. (Rauwolfia, R. Pav., non L. — Pœppigia, Bert. ) Duranta, L. (Ellisia, P. Br., non L. — Caslora, PI.) Sous-tribu 7. — Pétrœées. Fruit coriace indéhiscent Pelrea, Houst. Tribu 2. — VmcÉEs. Inflorescence déflnie. Ovules pendants, souvent campuliiropes. Feuilles simples ou digilées. — La plus grande proportion des espèces asiatique. Sous-tribu 1 . — Syinphoremées. Fruit coriace indéhiscent. Symphorema, Roxb. ( Anakctis, 3.) — Sphœnodesma, Jack. [Vilicaslrum, Presl.) — Congea, Roxb. {Roscœa, Roxb., non. Sm. — Calochlamys, Presl.) Sous-tribu 2. — Cary opter idées. Fruit se séparant en coques bivalves. Caryopteris , Dung. ( Bar bula, Lour. — Maslacaiitlms, iîndl.) — Glossocarya, Wall. — Hymenopyramis , Wall. — Peronema , Jack. Sous-tribu 3. — Filicées. Fruit drupacé. PUyrodia, R. Br. — Teclona, Lf. {Theka, Rééd. — Jalus , Rumph. ) — Premna , L. {Cornutia, Burm., non. Pi. — Gumira Hassk. — olochiloma, Hochst.) — Pelilia, Jacq., nonKth., nec Gay. — Callicarpa, L. {Burchardia, Dubam. — Johnsonia, Catesb. — Sphondylococcum , Milch. — Porphyra, Lour. — Geunsia , Bl. ) — JEgiphila , J.icq. {Manabea, Aubl. — Omphalococca , W.) — Volknmeriaf L [Duglassia, Houst.) — Clero- T. XIII. VER 185 dendron, L. ( Volkmannta, Jacq. — Agnco- Icra, Sch. — SiphonaïUhus et Ovieda , L. — forreya, Spreng. — Cornacchinia, Sav.) — Cyclonema , Hochst. ( Spironema , Hochst.) — Oxera, Labill. ( Onchroma, Spreng.) — Amasonia, L. [Taligalea, Aubl.) — Ginelinaf L. {Michelia,Amm., non L.) — Cornulia, PI. {HùSlana, Pers. ) — Vdex,L. ( Wallro- thia, Rolh. — Limia, Vand. — Nephrandra, Colh. — Psylogyne, DC. — Chrysomalium^ Pet. -Th. — Pyrosloma, Fisch. Mey. — Ca- saretloa, Walp.V A cette tribu paraissent se rattacher aussi plusieurs genres encore trop imparfai- tement connus pour qu'on puisse se pro- noncer définitivement à leur sujet. Ce sont les suivants : liolmskioldia, Relz (Haslingia, Sm. — Plalunium, J.) — Quoya, Gaud. — Hemigymnia, Griff. — Scleroon, Benlh. On rapportait encore aux Verbénacées le Phryma , L. { Leploslachya , Mitch.), dont M. Schaner a cru devoir faire le type d'une petite famille distincte des P/irj/macees, qui dinère par plusieurs caractères, ceux de son ovaire uniloculaire renfermant un ovule orlhotrope , de son embryon à radicule su- père, à cotylédons enroulés, ainsi que par un port particulier. EriGn le genre Avicennia , L. ( Donatia , Lœfl. — OEpata , Rééd. — OEpala , Ad. — Sceura, For.>-k. — Halodendron , Pel.-Th. ) en est généralement rapproché. M. Sctiauer réunit les Avicenniées comme troisième tribu aux Verbénacées; plusieurs autres les ad- mettent comme une f;imille disiincle, et elle présente des caractères assez particu- liers pour que nous adoptions cette der- nière opinion. En effet, \es Avicennia, ces arbres remarquables qui, avec les Mun- giiers et les iEgiceras , forment ces singu- lières forêts couvrant la zone littorale de la plupart des régions tropicales ; dont les fleurs, assez semblables, du reste, à celles des Verbénacées, groupées en lêles ou épis, offrent un ovaire séparé eu deux loges in- complètes par une cloison qui n'occupe que la partie inférieure de la cavité, et du milieu de laquelle s'élève un placentaire libre au sommet duquel sont suspendus quatre ovules réduits au nucelte : de ces quatre un seul est ordinairement fécondé, et alors son sac embryonnaire, perçant l'extrémité du nu- celle pendant, se redresse en sens inverse, se 24 186 VER montre à nii et se remplit d'une masse endo- spermique entourant un embryon dont la radicule o.'-t tournée en bas. Cet embryon épuise peu à pou en se développant cel en- dosperme, continue à croître, et perçant à son tour son enveloppe par l'extrémité de ses cotylédons condupliqwés, germe dans la graine encore attachée au fruit. Ces carac- tères, qui rappellent, d'une part, ceii\ des Rbiiophora, de l'autre ceux desSantalacées, paraissent assez remarquables pour que le genre qui les présente soit considéré comme un type à part. (Ad. J.) •VEIlBliSIXE. Verbesina (formé, d'après Linné, par corruption du mol ancien For- besinti). BOT pu. — Genre nombreux de la famille des Composées, tribu des Sénécio- nidées, sous-tribu des Hélianlhées, division des Verbésinées, dont il forme le type. On en connaît aujourd'hui environ MO espèces. Ce sont des plantes herbacées ou sous-fru- tescentes, qui croissent en Amérique, et principalement dans ses parties tropicales; dont les feuilles sont opposées ou alternes; dont les capitules nmltillores, rayonnes, sont généralement jaunes, rarement blan- châtres, quelquefois jaunes au disque et blancs au rayon. Tel qu'on l'admet aujour- d'hui, conformément aux idées de M. Les- sing, il ne correspoml qu'a une portion du genre \'erbesi)ia de Linné. De Gandolle en a divisé les espèces en trois sous-genres aux- quels il a donné le nom de : a. Verbesina- ria; b. Harnulium ; c. Plalyplevis. (D. G.) VERDKI.ET. OIS. — Syn. vulgaire de Bruant jaune. Voy. bruant. VEREA. BOT. PB. — Genre proposé par Willdenow {Spec, vol. II, p. 471 ) qui rentre comme synonyme dans le genre Ka- /anc/ioc, Ad an s., de la famille des Crassu- Irftées. (D. G.) VÉRÉTILLE. Verelillum {verelrum, verge, membre viril), polvp. — Genre éta- bli par Cuvier pour des Polypes voisins des Pennatules, dont ils dilTèient en ce que le racliis n'a ])as de pinnules , que l'axe so- lide est presque rudimentaire , et que les Polypes sont immergés dans son tissu même. Cuvier plaçait les Vérétilles parmi les Po- lypes nageurs; Lamarck, parmi ses Polypes flottants; M. de ni.iinville , dans sa famille des Pennatulaircs, qui corrcsi)on(J au genre rçnnalula de Linné, et aux l'ennatulincs de VER M. Ehrenberg. Une espèce de Vérétille, la VÉitÉTiLLE cvNOMOiRE, Verelillutn cynovw- rium , est commune dans la Méditerranée ; elle est plus grosse que le pouce , atteint souvent plus de 32 centimètres de longueur, et répand une lumière éclatante. — Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, Zoopuytes, pi. 2. (E. Ba.) VE GE. zooL. — Organe essentiel de la copulation dans le mâle, dont la forme, le nombre , le développement , l'organisation varient dans les diverses classes du règne ani- mal, et quelquefois dans les divers groupes d'une même classe. — royez les articles MAMMIFÈRES, OISEAUX, REPTILliS, POISSONS (RAIE), INSECTES, CRUSTACÉS, ANNÉI.IDES, MOLLUSQUES, zooPHVTES , et les articles accouplement, pro- pagation, SÉCRÉTION, SPICUUE. (E. Ba.) VERGE-A BERGER, bot. pu. —Nom vulgaire du Dipsacus pilosus, Lin. VERGE DE CIIIE\. bot. ph. — Nom vulguiire du Cynomorium. VERGE DE JACOB, BATO.\-DE-JA- COB. bot. ph. — Noms vulgaires de VAs- pliodelus hdeus. Lin. VERGE-D'OR. bot. ph. — Nom vulgaire devenu spécifique du Solidago virga ow- rea. Lin. VERGERETTE. bot. ph. — Nom fran- çais du genre Erigeron. — Voy. erigeron. VERJUS, bot. — On nomme ainsi le suc très acide des Raisins cueillis avant leur maturité; on l'emploie journellement, dans plusieurs de nos départements, en manière et en place de vinaigre. On donne aussi quel- quefois ce même nom à une variété de la Vigne cultivée. (D. G.) * VERLIOIV. Vermileo {vermis, ver ; leo, lion). INS. — Genre de Diptères de la famille des Brachystomes, tribu des Leptides, créé par M. Macquart {Diplères des Suites à Buf- fon, de Roret, t. I, 1834) pour une espèce placée précédemment dans le genre Leplis. Une seule espèce entre dans ce genre: c'est le Verlion, Vermileo Degeerii, Macq., Leptis vermi/eo, Fabr., Meig., Rhngio vermi- leo, Latr., qui est d'un gris brunâtre avec quatre bandes sur le thorax, et qui se trouve dans la France centrale et méridionale. Degéer et ensuite M. de Romand ont étu- dié le dévelnpi)emcnt de cette espèce. Les œufs sont déposés dans la terre; ils sont blancs, allongés, arqués. La larve est cylin- VER driqrie, amincie et susceptible de lontes sor- tes d'inflexions; de même que celle du Myr- méléon , elle vit de proie, et se fait, dans le sable, de petits enToncements coniques : pour y parvenir, elle lance la terre sèche ou le sable, en courbant son corps et le déban- dant comme un ressort; ensuite, cachée au fond de ce piège , elle y attend le moment oij quelque insecte y tombe, lève brusque- ment la tête, serre sa proie dans les replis de son corps et la dévore ; puis elle eu rejette la dépouille. Elle vit de cette manière pen- dant au moins trois ans. La nymphe est nue et simplement couverte de sable. (E. D.) VEr.LUSIA. INS. — Genre de la famille des Goréides, de l'ordre des Hémiptères, éta- bli par M. Spinola {Essai sur- les Hémipt. hétéropt.) sur une espèce très comuuine dans notre pays, le V. quadrata {Corens qua- dratus, Fabr.). (Bl.) ■VEr.îMET. Vermelus {vermis, ver), iioi.r,. Ce genre a été formé par Adanson pour des animaux qu'il a nettement reconnus appar- tenir au groupe des Mollusques , malgré les apparences qui ont trompé Linné et ses suc- cesseurs, et qui les ont conduits à confondre les Vermels parmi les espèces de Serpules. La coquille des Vermets présente , en effet, l'aspect général du tube des Serpules ; elle est lubuleuse, fixe, souvent régulière et lur- riculée dans le premier âge, formant alors une sorte de spire, mais se prolongeant plus tard en un tube plus ou moins irrégulier, et irrégulièrement contourné et ployé dans l'âge adulte. Ce tube est très long propor- tionellement à l'animal qui l'habite, et toute la partie postérieure devient successi- vement inutile au Mollusque qui s'en sé- pare par des cloisons plus ou moins nom- breuses et inégalement espacées. C'est d'or- dinaire par l'entrelacement d'au très coquilles <■ e la même espèce que le tube du Vermet se Oxe; c'est quelquefois parce qu'il est enve- loppé en partie par les lithophytes. De l'en- semble des observations faites par Adanson, MM. Délie Ghiaje , Philippi , Quoy et Gay- mard , il résulte que l'animal a beaucoup d'analogie avec les Mollusques de la famille des Trochoïdes ; qu'il ressemble, en généiul, à celui d'une Dauphinule, ou d'un Turbo qui serait déroulé. Il ne marche point, et n'a pas, par conséquent, de pied proprement dit; mais lu partie qui constitue la queue , Vlîll 187 chez les Gastéropodes ordinaires, se reploie en dessous et se porte jusqu'en avant de la tète, où son extrémité se renfle en une masse garnie d'un opercule mince , qui est épineux dans certaines espèces; quand l'a- nimal se relire, celle masse operculée ferme l'ouverture du tube. La lêie est peu dis- tincte, surmontée de deux tentacules un peu aplatis, portant les yeux à leur base externe. La bouche consiste en un orifice vertical , au-dessous duquel se montre, de chaque côté, un filament qui ressemble à un tentacule, mais qui n'est en réalité qu'un filet appartenant au pied. Les branchies ne forment qu'une rangée qui longe le côté gauche de la voûte branchiale. L'orifice du rectum et celui des organes de la génération se voient au côté droit. Lamarck plaçait les Vermets dans sa fa- mille peu naturelle des Scalariens. Cuvior les rattachait à sa famille des Tubulibran- clics , avec les genres Magile et Siliquaire. Parmi les espèces vivantes, dans lesquelles il faut faire rentrer celles qu'on a confon-^ dues à tort avec les Serpules, nous citerons : Le VtnMET LOMBuicAL ou Vermet d'Ad.\n- SON , Vermelus lombricalis, Lamk., qui ha- bite les mers du Sénégal , où elle est com- mune , d'après Adanson : elle forme des groupes par entrelacement. — Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, Mollusques, pi. H. Les espèces fossiles sont nombreuses , mais il reste quelquefois des doutes sur la valeur des déterminations faites par les di- vers auteurs, dont quelques uns semblent avoir confondu les Vermels avec des ani- maux de la classe des Annélides. Eu géné- ral , on peut distinguer la coquille d'un Vermet du lube d'une Serpule en prati- quant une section qui permette d'examiner l'intérieur. Les tubes de Serpules sont tout à fait libres ; les coquilles de Vermels sont cloisonnées. En raison des incertitudes que laissent certaines désigtialions , il n'est pas certain que les Vermets aient vécu à l'épo- que jurassique ; leur existence dans les ter- rains crétacés est mieux démontrée ; on en cite des espèces des terrains tertiaires, même dans les Éiais-llnis. (\i. Ba.) *'^'EIlMÉTïi>ES. Venne'.ca, Menke ; Vcrmclidœ , Gvd'^. moll. — Cette famille, rattachée aux Gastéropodes Peciinibran- ches, correspond à celle des TubuUbian 18R VER rli"!: lie Cuvier. — f oy. tubulibranches et v: 'iMir. (li- "a) VLKMICULAIRE. rermicufaria, L.iink.; f^ermicularius, Monlf. moll. — Nom (Joiiiié d'abord par Lamarck au genre Verrncl d'A- danson, dont le nom devait êlre el fut pré- féré. On ne sait s'il faut rapporter au genre Vermel ou à la classe des Annélides certai- nes espèces fossiles décrites sous le nom de Vennicularia. par MM. Phillips et Sowerby. — Voy. VKRMKT. (E- Ba.) VKUAlICLL.AinE. BOT. pu. — Non) vul- gaire de rOrpiii acre, Seduui acre, Lin. foi/. ORIIN. (D. G.) VEmiICLLAIRE. Vermicularia. bot. CR. — Genre de la f.itnillc des Champignons Pyrénornycèies de Pries, tribu des Pliaci- diacés ; de la divi.sion des Cliiiosporés, sous- division des Endoclines. section des Sphéro- psidés, dans la classification mycologique de M. Léveillé; formé par Tode {Meckl., v. Il, p. 15, fig. 8) et adopté par tries, mais mal coimu, dans lequel sont compris des fon- gilles épiphytes. (M.) * VEmilCUKAinES. BOT. —M. Trévi- ranus nommait vaisseaui vermiculaires les vaisseaux auxquels M. de Mirbel a donné le nom de vaisseaux en chapelet ou monili- formes. (D. G.) VEKMICULITE (de vermiculus, petit ver). MIN. — Thomson a donné ce nom à un minéral qui re.'^seinble au Talc, mais se rap- proche pluiôl par sa composition de la Py- rophyllite, et dont la propriété distinctive est de projeter, quand on le chaulTe au cha- lumeau, de petits prismes cylindroïdes, qui s'allongent en se contournant comtne des vers. Ce ne sont que les feuillets qui com- posent ces petits prismes et qui sont écartés les uns des autres par l'action de la chaleur. Ce minéral a été trouvé dans llitat de Ver- mont, aux Élals-Unis. (Del.) * VEiniICLLUI. FORAM. — Genre éta- bli par Monifort, correspondant au genre Triloculine de M. d'Orbigny. (E. Ba.) VERMIFLGA. bot. ph.— Genre proposé par Ruizet Pavon et qui se rattache comme synonyme au genre Flaveria , Juss. , de la famille des Composées, tribu des Sénécio- nidées. (D. g.) ♦VERMIGRADES. Vermigrada (vermis, ^ttn; grodus, marche), écuin. — Forbes, Viit. of BrU. Starf., 1840. — Voy., dans VEP. l'article noiorni rides, l'alinéa consacré aui U. vermiformes. (E. Ba.) VEnilII-EO. — Voy. vERLio.N. VERMILIE. l^ennilia {vermis, ver). ANN. — Le caractère qui dislingue les Anné- lides tubicoles auxquelles ont donne le nom de Vermilie , est l'existence d'un opcrcnL' lestacé et orbiculaire qui ne se retrouve ni chez les Serpules, ni chez les Spirorbcs. Daudin , qui le premier constata ce carac- tère, regarda les Vermilies comme des Mol- lusques, et les réunit aux Vermels ; Lamarck les restitua aux Annélides, à la famille des Serpulées. M. Savigny n'accepte pas ce genre, qu'adopte au contraire M. de Blainville. S'il est un jour définitivement admis, après une connaissance plus complète, il est probable qu'il y faudra rapporter beaucoup d'esiicces fossiles rangées maintenant parmi les Ser- pules, et sur lesquelles il n'est pas fréquem- ment possible d'appliquer la caractéristique distinctive des Vermilies. Quoi qu'il en soit, Lamarck a décrit pUisieias espèces vivantes de ce genre , el quelques auteurs y placent des espèces fossiles des terrains crétacés et des terrains tertiaires. (E. Ba.) *VER\nL!\GUES {vermis, ver; Uugua, langue), rept. — Nom par lequel Wiegmann caractérise la section des Sauriens à langue -onlractile , ne comprenant que la f.imiiie des CamélcDDs. (E. Ba.) VERMILI\GUIA. MAM.—Illiger établis- sait sous ce nom une famille d'Édeniés , composée des genres à langue extensible et protraciile, les Fourmiliers, Panijolins , Oryctéropes. (E. Ba.) VERMILLOIV. OIS. — Espèce du genre Gobe Mouche. VER\IlI,LOrV IVATIF. min. — Voyez MEIlCUnE SULFURÉ. VERMIVORA {vermis, ver; voro, je dé- vore). OIS. — Synonyme d'Eryihacus (Ru- bielie) , G. Cuv. (Z. G.; VEUMIVOlîE. Vermivora. ois.— Genre établi par Swainson dans la famille des Sjl- vidées pour des Oiseaux que les auteurs rangeaient dans le genre Sylvia. Le type de cette division générique est la Syl. vermi- vora, Lalh. (Z. G.) *VEUMO\TEA. BOT. PU.— Genre proposé par Gommerson (ex Sleudel, Nomencl. bo- t an. ), (\\ii rentre comme synonyme dans le genre BlackivcUia du même butanisle* VER dans la famille des Honialinées. (D. G.) VERNE, VEHGIVE. bot. pu. — Noms vulgaires de l'Aune dans plusieurs de nos déparlements méridionaux. (D. G.) * VERIVELILIINE. Verneuilina (dédié à M. de Verneiiil). foram. — Genre de Fora- minifères Hélicostègues , de la famille des Turbinoïdes , élabli par M. d'Orbigny, et dont la caraclérisliqne, aussi bien que les rapports, est indiquée dans le tableau de la page 667, tome V de ce Dictionnaire. Ce genre, aujourd'hui éteint, paraît propre à l'époque crétacée. (E. Ba.) VEIINICIA. BOT. PU. — Genre de Lou- reiro qui rentre dans le genre Elœococca, Commers., de la famille des Euphorbia- cées. (D. G.) VERNIS. BOT. — Les sucs résineux four- nis par diverses espèces végétales, dissous au moyen de véhicules divers, et appliqués à la surface des corps de manière à s'y déposer en couches minces conservatrices et luisan- tes, forment la base de plusieurs vernis employés dans les arts et dans l'industrie. VERNIS-DIJ- JAPON, bot, ph. — C'est le nom vulgaire de VAilanikus glandulosa, Desf. (D. G.) VERNONIACÉES. bot. ph. —Tribu des Composées. — Vuy. ce mot. VERXONICIIÎES. BOT. PH. — Douzième tribu des Scrophulariacées. — Voy. ce mot. VERNONIE. Vernonia. bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Ver- noniacées , à laquelle il donne son nom , élabli par Schreber {Gen., vol. Il, p. 541) et dans lequel entrent un très grand nombre de plantes herbacées ou frutescentes, quel- quefois arborescentes, de port et d'aspect très divers, indigènes de toutes les contrées chaudes du globe. Ces plantes ont les feuilles alternes, très rarement opposées , souvent glanduleuses; leurs capitules sont groupés en inflorescences diverses, le plus souvent scorpioïdes , et ils comprennent des fleurs très rarement solitaires, plus souvent peu nombreuses, généralement en grand nom- bre, de couleur purpurine, rosée ou blan- che; ils son' discoïdes , entourés d'un in- volucre imbriqué, plus court que les fleurs; leur réceptacle est nu ou , plus rarement, chargé de petites Gmbrilles ; les fleurs qu'ils comprennent sont régulières, à cinq lobes, presque aussi longs que le tube; elles don- VER 189 nent des aliènes surmontés d'un grand dis- que épigyne et d'une aigrette généralemenï à deux rangs, dont l'extérieur paléacé. Le genre Vernonie esll'un des plus nom- breux de tout le règne végétal. On en con- naît aujourd'hui au moins 375 espèces , entre lesquelles il a été nécessaire d'établir des subdivisions. De Candolle en avait dé- crit [Prodr., vol. V, p. 15) 290 espèces; et récemment M. Walpers en a relevé 83 nouvelles décrites par divers auteurs. Les sous-genres admis par De Candolle et par M. Endlicher dans ce vaste groupe géné- rique sont au nombre de neuf , et ont reçu les noms suivants : a. Acilepis, Don, espèces herbacées des Indes orientales; b. Ilololepis, DC, herbes de l'Amérique tropicale; c. Leplospermoides, DC, sous-arbrisseaux de l'Amérique tropicale et de Madagascar; d. Vanillosma, Less., arbrisseaux de l'Amé- rique tropicale; e. Slrobocalyx, Blume, ar- bres des Indes orientales et de l'Afrique; f. Trianlhea, DC, espèces de l'Amérique tropicale, au delà de l'équateur; g. Te- plirodes, DC, herbes généralement annuel- les, de l'ancien monde; h. £epidop/oa, Cass., espèces herbacées , annuelles ou vivaces, sous-frutescentes, quelquefois arborescen- tes, dispersées dans toute la zone inlerlro- picale; i. Ascaricida, Less., herbes des ré- gions tropicales et de l'Amérique du Nord. C'est au dernier de ces sous-genres qu'ap- partient la Vernonie de New-York, Vernonia noveboracensiSjW \\\ soiis-penre est nombreux et renferme plusieurs de nos espèces indigènes. Telles sont, entre autres, les suivantes : 1" La Vé- noNiOL'ETRUCRiETTE,rero»uca2eMcriun»,Lin., jolie espèce, haute tout au plus de 3 déci- mètres, commune dans les prairies sèches (le l'Kurope moyenne et ineriiiionale, de l'Asie moyenne. Elle a été employée aux mêmes litres que les deux espèces suivantes; mais aujourd'hui elle esta peu près inusitée. On la ciiUive comme piaule d'ornement. 2' La VÉnoN-iQUE officinale, Veronica offi- ciiinlis. Lin., est ronnue vulgairement sous les noms de Thé d'Europe, VémniquemcVe. Klle croit dans les lieux boisés et montiieux de toute l'Europe. Ses tiges sont couchées et même un peu ramiianles, redressées vers leur extrémité, velues, longues d'environ 2 décimètres; ses feuilles sont velues, ru- gueuses, ovales, dentées, presque obtuses; ses petites fleurs, d'un bleu pâle, forment des grappes un peu lâches. Celte plante a une légère saveur amcre et aromatique. On la regarde comme sudorifique, diurétique, un peu excitante, etc. Elle a même été em- ployée autrefois dans des circonstances très diverses; mais de nos jours son emploi est beauroup plus restreint. Son nom vulgaire de Thé d'Europe lui vient de ce que l'infu- sion de ses feuilles a été employée quelquefois en place de celle du Thé. 3" La Véroniqie pi;TiT-ciif:NE, l'eromca Chamœdrys, Lin., est une très jolie espèce commune dans les lieux herbeux, le long des haies de toute l'Eu- rope et des pays qui avoisinent le Caucase. Elle ne s'élève qu'à 2 décimètres. On la di.'-lingue aisément au singulier caractère de ses poils rangés sur la lige en deux lignes opposées seulement, ce que Linné expri- mait par les mon : caule bifariam piloso. Ses jolies fleurs, assez grandes et d'un beau bleu en dedans, lui ont fait donner le nom vtilf;aire de : l'ius je vous vois , plus je vous aime. Sou infusion a les mêmes usages que celle de l'espèce précédente. On culiive cette plante pour l'ornement des jardins dans toute terre et à toute exposition; mais VER surtout dans des endroits un peu frai*. 4" Parmi nos autres espèces indigènes qui appartiennent encore à celte section, nous citerons \e&Veronica montana, Lin., F. scu- tellaia, Lin., V. aphylla. Lin. , très petite espèce des Alpes et des Pyrénées, etc. f. Pœderoloides, Benlh. M. Bentham a formé ce sous-genre pour une espèce her- bacée, vivace, qui croît sur le mont Ela- mont, dans le nord de la Perse, qui, avec le port et la capsule de la section suivante, a le tube de la corolle allongé. Cette plante est le Veronica Pœderolœ, Boiss g. Veronicastrum, Benlh. Herbes vivaces ou annuelles; feuilles opposées; fleurs en grappes terminales, tantôt courtes et serrées, tantôt allongées et interrompues, les brac- tées inférieures étant presque semblables aux feuilles; calice quadriparli ; tube de la corolle très court; capsule très comprimée, échancrée; graines comprimées. Un assez grand nombre de nos espèces indigènes rentrent dans cette section, les unes communes dans nos champs, comme \e!i Feionica arvensis, Lin., V. serpylUfolia, Lin., V. verna, Lin.; les autres croissant dans nos diverses chaînes de montagnes, comme le V. alpina, Lin., ou propres aux Pyrénées, comme le Veronica Ponœ, Gou., joiieespèce répandue dans louteceliechaîne, et le F. nummularia, Gouan, qui se trouve à de grandes hauteurs, surtout dans sa por- tion orientale. — En outre, on cultive dans les jardins une jolie espèce, originaire du Caucase, la Véronique gentianoïde, l'ero- nica genlianoides, Vahl , plante de 2 déci- mètres à l'état spontané, mais deux fois plus haute dans nos jardins, à feuilles ovales-oblongues, à fleurs d'un bleu pâle, assez grandes. h. Oniphalospora, Bess. Herbes annuelles, propres à l'hémisphère boréal; feuilles cau- linaires opposées, les florales alternes, à peu près semblables aux premières, donnant naissance, dans leur aisselle, à des fleurs solitaires, qui ont le calice quadriparli ou biparti avec les segments biTides, et la co- rolle à tube très court. Capsule comprimée latéralement. C'est à cette section qu'appartiennent plusieurs espèces vulgaires dans nos cam- pagnes, au printemps, telles que les Vero- nica Iriphyllos, Lin., V. agreslis, Lin., V. VER hederœfolia. Lin., V. prœcox, Alli., etc. Ces plantes sont fort remarquables par l'orga- nisation et le mode de développement de leurs ovules, par la forme et la structure de leurs graines. D'après les observations de M. Planchon , leurs ovules sont dépour- vus de téguments, réduits par conséquent à leur nucelle ; et de bonne heure leur sac embryonnaire, prenant un accroissement exagéré, rompt les parois du nucelle, se montre et s'accroît à nu. De là résultent des graines à peu près en forme d'écuelle, dans lesquelles la face par laquelle elles s'attachent au placenta est très concave, tandis que la face libre ou dorsale est convexe. (P. D.) VÉROIVIQUE DES JARDIMERS. bot. PH. — Nom vulgaire que portent les varié- tés du Lyc/mts/IoscucMn, Lin. cultivées dans les jardins. (D. G.) VÉllOMQUE FEMELLE, bot. ph. — Nom vulgaire du Linaria spuria, DC. *VERPE. \'erpa. bot. cr. — Genre de la famille des Champignons Hyménomycètes de Pries, tribu des Mitres du même auteur ; de la division des Thécasporés, sous-division des Ecloihèqiies , section des Morchellés , dans la classification mycologique de M. Lé- veillé; formé par Swartz (in Acl. Holm., 1813 , p. 129 , tab. 4 ; ex Endlic, Gene7\ }}lantar.,n. 433) pour des Champignons terrestres, de consistance charnue-membra- neuse , dont le réceptacle conique, concave en dessous, est couvert en dessus, sur tous ses points, par l'hyménium. (M.) VERRAT. MAM. — Nom du mâle non châtré du porc ou cochon domestique. (E.Ba.) VERRIME. bot. cr. — Nom vulgaire de la Prêle des champs, Equisetum arvense, Lin. VERRUCAIRE. Verrucaria (verruca, verrue), bot. en. — (Lichens). Nous compre- nons ce genre tel qu'il a été institué par Persoon {Usler. Ânn., VII, p. 52) et adopté par Sprengel et Pries. Acharius l'avait divisé en deux autres, selon que le périthèce était saillant et dénudé ou bien enfoncé dans la substance du thalle; mais on a observé que la même espèce, notre Verrucaria variolosa, par exemple, était, selon l'âge, une Pyré- iiule ou une Verrucaire. D'où l'on peut in- férer le peu de valeur du caractère admis par Acharius pour son Pyrenula. Quant au genre Veirucaria, il peut être ainsi défini : T. xui. VER i9t Périthèces isolés , entiers ou dimidiés , nus ou immergés dans la croûte, carbonacésou friables, rarement membraneux, noirs, pourvus d'un ostiole simple et papilliforme ou simplement percés d'un pore au sommet, et renfermant un nucléus gélatineux, blan- châtre. Thèques en massue, accompagnées de nombreuses paraphyses et contenant de six à huit sporidies elliptiques ou cymbifor- mes, transversalement cloisonnées. Thalle crustacé, membraneux ou cartilagineux, uni- forme et le plus souvent limité. Quelques formes du genre Sphérie de la classe des Champignons sont si voisines de celui-ci, que l'on ne saurait les en distinguer que par l'absence complète de thalle. Les espèces de Verrucaires, en y comprenant les Pyrénules d'Acharius, sont fort nombreuses; elles croissent sur les écorces, les rochers, les pierres et même la terre nue. (C. M.) VERRUCARIÉES. bot. CR. — C'est la troisième tribu des Lichens angiocarpes, laquelle ne comprend que les genres Pyre- naslrumel Verrucaria. — Voy. ces mots et LICHENS. (C. M.) VERRUCARITES. vÉG. Foss. — Voyez végétaux fossiles. *VERRIJCULAIRE. Verrucularia (nom tiré des petites verrues que portent les an- thères), bot. ph. — Genre de la f.imilledes Malpighiacées, sous-ordre des Diploslémo- nes, tribu des Aptérygiées ou Malpighiées, établi par M. A. de Jussieu {Monogr. des Malpigh., in Archiv. du Muséum, 1843, pag. G5j pour un arbrisseau du Brésil, à feuilles glauques, d'où a été tiré son nom spécifique de Verrucularia glaucophylla. Ce genre est intermédiaire entre les genres Lophanthera et Galphimia. (D. G.) *VERRIIE. Verruca. bot. — On nomme ainsi en botanique de petites proéminences arrondies , et d'un tissu assez dense , qui existent sur la surface de certains organes. De là l'épilhète de verruqueux, verrucosus, qu'on donne à ces organes chargés de ver- rues. (D. G.) *VERRULIA. OIS. — Genre établi par Plemming, dans la famille des Columbidées, sur le Col. caronculala, Temm. — Voy. pi- geon. (Z. G.) VERS. Vernies, zool. — Tout le monde est aujourd'hui d'accord pour partager en plusieurs classes le sous-type des Vers, 2o 194 VER et li'J caractères qu'on peut assigner à chacune délies perineltent, en effet, de les disiiiigiier avec n'usez de fatililé les unes des autres Les Aiinélides des di- verses sortes ( Serpules, Ampliilriles , Né- réides, Arénicoles, Lombrics, Nais et Sang- sues .peut êire aussi les Iiifusoires rotateurs ou les Syiiolides.mnis plus cerlainement les Onchocéphales, les Némaioides, les Tréma- todes enlozoaires ou exlcrieurs, et les Ces- toïdes des genres Taenia, Lifjule elHydalide, sans doute aussi les Siponcles: tel est l'en- senible des animaux que l'on place dans la série des Vers, et dont la notion constitue la partie de Ihisloire naturelle que l'on a nommée hclminihologie (ilaiv-, ver; Jo/oç, traité ). Quoiqu'il paraisse impossible , du moins dans l'éiat actuel de la science, de ne pas réunir ces animaux dans le même type, et mt-me de les éhùgner les uns des autres, on ne peut cependant pas attribuer à l'en- semble qu'ils constituent de véritables ca- ractères disiinctifs. En effet, on ne con- naît aucune particularité importante qui leur soit absolument commune, et par la- quelle ils différent du reste des animaux. C'est ce qu'une courte analyse de leurs par- lies caractéristiques nous fera promplement reconnaître. § 1. Organisation. 1° La forme de ces animaux est le plusba- bituellement celle que l'on désijçnc par la dé- nomination de vermifornie, dénomination qui leur est même empruntée. Elle est donc toujiiurs plus ou moins allongée, fusiforme, cyliiulriiïde ou rubanée , et l'on compare aux Vers les animaux des autres types (Ser- pents, Cécilies, Anguilles, Lamproies, Iules, Holothuries , etc. ), dont le corps est aussi plus ou moins allongé. Toutefois certains Trémalodes échappent déjà à ce caractère, et les llydalides tendent de plus en plus, par la dilatation vésiculaire de leur extré- uiité postérieure, vers la forme sphérique. 2" Tous les Vers , quoique on les place parmi les Entnmozoaires, n'ont pas le corps articulé comme le voudrait la caractéris- luiue attribuée à ce type d'animaux. Celui des IManaircs, des Li^iulcs, des Borlases, des Douves, etc., échappe plus particulièrement à la disposition articulée, et les fines aiiné- lations des Némaloides sont déjà peu corn - VER parablès aux Zoooites des Annélides, des Insectes, etc. 3° Le système nerveux, cet élément prin- cipal de la diagnose des types naturels, n'a pas non plus dans la série des Vers une dis- position uniforme. Chez lesChétopodes, les Sangsues, et, assure-t-on , les Siponcles, il forme une chaîne infra-intestinale analogue à celle des Insectes , et plus particulière- ment à celle des Myriapodes; mais déjà chez les Péripates, et même, d'après M. de Quatrefages, chez les jeunes Sabellaires, qui sont pourtant bien des Chétopodes, lu chaîne se dédouble. Elle affecte en partie la même disposition chez les Linguaiules. Chez les Trémalodes elle est double également; ses ganglions sont le plus souvent nuls ou fort petits , et les deux cordons qu'elle consti- tue sont très écartés l'un de l'autre. Aussi M. de Qiialiefages donne-t-il aux animaux qui sont dans ce cas, les Sabelles exceptées, le nom de Pleuronères. Les Tréma todes manquent même de collier œsophagien , ce qui les a fait appeler Anévormes par M. Blanchard. Enfin le .'ystème nerveux des Ta;nioides , qui a été signalé par MM. Muller et Blanchard , paraît affecter une disposition encore différente. 4" La respiration ne s'opère pas non plus par des organes constamment identiques. Les Annélides seules ont de véritables bran- chies, et la forme, ainsi que la position de ces branchies, varie ; certains Annélides en sont même privés. Les Sangsues, sauf les Bran- chellions,ontdes poches pulmoniformes ; les Lombrics ont des réservoirs d'une autre na- ture. Les autres Vers respirent, au con- traire, par la peau, et les uns respirent à l'uir humide, d'autres dans l'eau ; un cer- tain nombre, au contraire, au sein de l'or- ganisme des autres animaux. Certains Vers à respiration cutanée aquatique sont pour- vus de cils vibratiles. Cependant on peut dire, quoique ce ne soit là qu'un fait négatif, que tous les Vers sont privés de tra- chées , et c'est un bon caractère pour les distinguer des larves d'Insectes qui leur res- semblent souvent beaucoup (I). (i) Le nofnbr** ilrs .trtirtcs du rorps, qui ê&t de quatorze ans la pliijiait dfs larvis d'Iiisectcs, U foi me de la tète et ES màclioires do res animauT, fournissent aussi de bon» aiartéips pour lesdiffi-ienricr des Ncraatoïdes et autre» Ver» ver lesquels on rst qurlquifuis ciposé à lec confondre. VER 5° Quoique la circulation ait été consta- tée à peu près dans tous les genres de Vers, la manière dont elle s'exécute n'est pas uni- forme non plus et ne se prêle à aucune in- dication caractéristique un peu générale. 11 en est àe même de la couleur du sang , que Cuvier avait à tort supposée rouge dans tous les Vers du groupe appelé par lui Vers à sang rouge ( les Annélides de Lamarck), et parmi lesquels on trouve des espèces à sang incolore, blanc, bleuâtre ou vert. Certains Helminthes du groupe des Borlases ont même le sang rouge, et ce caractère a même été retrouvé, rarement il est vrai , dans des larves d'Insectes et dans des Mol- lusques. 6" Les organes de la digestion donnent lieu à des remarques analogues. Le tube intestinal, droit chez certaines espèces (Né- réides, Lombrics, Nais, Borlases, Proslo- mes, etc.), montre, chez d'autres Vers (Sangsues et surtout Aphrodites), des appen- dices latéraux analogues à ceux qui ont fait donner aux Mollusques nudibranches le nom de Phlébeniérés. Chez les Planaires et chez d'autres Trématodes il n'a qu'un seul orifice, et il affecte la forme d'une arbori- sation plus ou moins compliquée. Enfin , chez les Cestoides et les Cysliques, il manque absolument. 7" Les organes de la génération et le mode de développement n'ont pas une plus grande uniformité; et quoique jusqu'ici on ait moins étudié l'helminthologie sous ce point de vue que sous les autres, on a déjà observé entre les principaux groupes de Vers (Annélides , Nématoides, Trématodes) des différences importantes. Ainsi les Trémato- des subissent de véritables métamorphoses; lesNématoïdes ont déjà dansToeuf leur forme définitive; les Acanlholhèques sont d'abord pourvus de petites pattes à crochets; et les Chétopodes, ainsi que les Ténioïdes, qui au- ront plus lard une file plus ou moins con- sidérable de segments en arrière de la tête, n'en ont encore qu'un nombre extrêmement réduit. Chez plusieurs Annélides chétopodes, on observe un mode curieux de multiplica- tion. De nouveaux individus prennent nais- sance à la partie postérieure du corps des autres. Muller avait déjà observé ce phéno-, mène sur des Néréidiens (Nereis proliféra) et sur les Nais; dous l'avons vu fréquem- VER 195 ment, aux environs de Paris, dans les Nais des genres Stylaria, Chœlogasler, etc. Rœsel l'avait également constaté chez ces animaux, et il en a donné plusieurs figures. M. Edwards l'a retrouvé dans le Myrianida fasciala , M. de Quatrefages chez des Syllis, et M. Sars chez le FUigrana inflexa. Les faits de régé- nération ou rédinlégralion observés par Bonnet chez les Vers se rattachent, sans doute en grande partie, à ce curieux phéno- mène. Chez les Tœnias , au lieu d'êtres complets, ce ne sont plus , pour ainsi dire, que des individus réduits à la partie géni- tale de leur organisme qui naissent ainsi en arrière du corps des individus prolifères. Ces fragments ovigères , incomplets sous tous les rapports autres que celui de la gé- nération, se détachent naturellement à une certaine époque pour accomplir leur desti- nation , et ils forment ce que l'on appelle les Cucurhilains. Certaines familles de Vers sont dio'iques, d'autres sont monoïques; toutes, sauf les Hj'datides, ont montré des organes mâles et femelles de reproduction, des Zoospermes et des œufs. 8° Le séjour, le mode d'existence, les organes extérieurs du mouvement ne sont pas moins variables dans la série des Vers, quelquefois aussi chez le même Ver observé à ses différents âges. Les pieds des Chétopodes et les parties, cirrhe, branchie et soies, qu'ils présentent dans leur maximum de compli- cation, sont sujets à de nombreuses varia- tions dont l'élude est d'un grand secours pour la classification. Les Sangsues man- quent de pieds et même de soies, mais elles ont des ventouses en avant et en arrière. Certains Entozoaires en présentent aussi (Polycotylaires, etc.), mais différemment disposées ; d'aulres ont des crochets dont la nature rappelle les soies des Chétopodes , mais qui ont une autre position. On donne souvent les Vers comme constamment dé- pourvus de pieds articulés semblables à ceux des Entomozoaires condylopodes; mais les Péripates ont pour organes locomoteurs des mamelons articulés, qui ressemblent beaucoup aux fausses pattes des Che- nilles; et d'après une observation récente de M. Van Beneden, les Pentaslomes (classe des Acanlholhèques) sont pourvus, au sortir de l'œuf, de deux paires de vraies 196 VER pattes articulées et terinînées par des cro- chets (1). § 2. Exposilion méthodique. Les dilTérentes sortes de Vers , quoique inséparables les unes des autres , du moins dans l'état actuel de la science, forment néanmoins plusieurs catégories ou groupes distincts inégalement élevés dans l'échelle animale, et que l'on peut considérer comme autant de classes. Dans plusieurs de ces groupes , les genres et les familles connus sont déjà nombreux , et l'on constate entre eux des différences souvent en rapport avec la dégradation propre aux divers termes dans chaque classe. Toutefois on n'est pas également bien renseigné sur toutes leurs particularités caractéristiques, et, par suite, sur leurs véritables affinités. On ne saurait par conséquent arrêter d'une manière pré- cise le nombre des classes qui composent le sous-type des Vers et en assurer absolu- ment la subordination. Voici celles que nous nous proposons d'adopter, et dont l'énumé- ration nous servira pour relier entre eux les principaux articles helminthologiques de ce Dictionnaire. Ces classes sont au nombre de dix , sans parler des Oscabrions et des Syslolides , à l'égard desquels nous n'avons pas à émettre ici d'opinion. En voici les noms : 1° Chélopodcs ou Annélides sétigères ; 2° Ddellaires ou Annélides suceurs: 3" Si- Vonculides; 4° Malacopodes ; 5° Acanlholhè- quca ou Onchonccphalés ; G° Nématoides ; 7» Téréiulariés ; S" Trémalodcs ; 9° Acan- thocéphalés; 10° Ihlhrocéphalés. I. — Chétopodes. Les Chétopodes ou Annélides sétigères sont reconnaissiiblcs à leur corps plus ou moins allongé, serpuloide, néréidiforme ou lombricoïfle, suivant la forme des anneaux qui le composent ou des appendices que portent ces anneaux; tous ont des soies et souvent des branchies, ainsi que des cirrhes (i) M. Dujardin «ivait dit aussi que Us Pentastomrs •dultfs priscntftit un certain rapport avec les CnisUrvs «ntomosliaccs ou les Crustacés parasiti-s, dont les appcn. dices antérieurs seraient représrntts par des rrorhcis : res crorhfts ont donc été primitivement de véritables patirs Voyei le nouveau et curieux mémo.re que M. V.m Bcnriien ■ publié sur ce sujft parmi ceux de l'Académie de Bruxelles VER (enlaculaîres à leurs anneaux ; leur sang, esî souvent rouge , leur système circulatoire est plus ou moins compliqué ; leur bouche est à l'extrémité antérieure du corps, leur anus à l'extrémité postérieure. Ils ont souvent une trompe prolractile, et leur système ner- veux, évidemment plus compliqué dans les espèces des premières familles que dans les espèces inférieures, fournit une chaîne gan- glionnaire habituellement unique, infra- intestinale, composée d'un nombre de gan- glions égal à celui des zoonites dont le corps est composé. Ces animaux sont pour la plupart marins ; les Lombrics ou Vers de terre les représentent à la surface du sol , dans les lieux humides ou dans les eaux douces. C'est dans des circonstances analo- gues , et surtout dans les eaux douces, que vivent les Nais, animaux très voisins des Lombrics, quoique on les en ait parfois sé- parés. Certains lombrics exotiques, et sur- tout des Néréides du genre Eunice, acquiè- rent 2 à 3 mètres de longueur. Dans beaucoup de localités , les Annélides ché- topodes, soit marins, soit terrestres, ser- vent d'appât pour la pêche: c'est à peu près le seul moyen qu'on ait de les utiliser. On peut partager ces animaux en trois ordres, divisibles eux-mêmes chacun en plu- sieurs familles, décrites ailleurs dans cet ouvrage. Ordre L — Les Tubicoles ou Sédentaires , Cuv.; Serpulées, Savigny (parlim); Hétéro- mériens ou Hélérocriciens, Blainv.; Céphalo- branches, Milne Edw. Leur corps est composé d'un nombre, en général , peu considérable d'anneaux , que leur forme dissimilaire permet de distinguer en tête , thorax et abdomen ; leurs appen- dices sont également dissemblables ; leurs branchies sont céphaliques et plus ou moins en panache. Ces animaux vivent sédentaires dans des tubes calcaires et conchnïiles , ou membraneux, ou bien encore formés de sable et de débris de coquilles. Telles sont les familles des Serpulides et des Sabulaihes , nofîimées aussi Térébelliens et Aniphilrites. C'est à la famille des Ser- puhes qu'appartiennent les prétendues Den- tales dont on a fait le genre Difrupe. M. Phi- lippi , dans un Mémoire qui fait partie des Archives de M. Erichson , a porté à dix le nombre des genres établis aux dépens des VER anciennes Serpules. Ce sont îes suivants : Serpula, Placoslegus, Pb.;Ve)milia, Lamk.; Pomatoceros, Ph.; Cysmopira, Sav.; Eupo- matus, Ph.; Spirorbis , Lamk.; FiUgrann, Barkeley; Protula, Risso; Psygmobran- c/ius, Ph. Ordre H.— Les Ebrants : Annélides dorsi- branches [partim) , Cuv.; Néréidccs, Sav. ; Homocriciens ou Homomériens ( parlim ) , Blainv. ; qui se partagent en ramilles ainsi quMI suit : Aphrodiles, Amphinomes , Eunices et A^e- réides , auxquelles M. Edwards ajoute les Camponliens, comprenant le genre des Cam • purilies de M. Johnston. Ordre IH. — Les Terricolfs, appelées aussi Arénicoliens, Milne Edw.; Scoléides, Qua- tref. ,etc. Ce sont les Séligères abranches de Cuvier, plus les Maldanies et les Télc- thuses de M. Savigny , dont M. de Blainville a fait un ordre sous le nom de Paromocri- ciens. Les familles de ce troisième ordre sont au nombre de cinq : Neréiscolés ou Ariciens, Chéloplériens, Arénicoliens ou Télélhuses , Clyméniens ou Maldanies , et Lombricinés , comprenant les Lombrics et les Nais. M. Sa- vigny et M. Ehrenberg avaient éloigné les Nais des Annélides, quoique ce soient bien des Terricoles. Il ne nous parait pas encore certain que ]es Echiurides ou Thalassémiens, que M. de Quatrefages réunit aux Siponcles pour en faire son ordre des Ge'phyriens, ne soient pas une fraction de la série des Annélides terri- coles. Leurs quelques soies, mais surtout leur anus terminal et la disposition uni- sériale de leur système ganglionnaire, sem- blent l'indiquer , et rien ne paraît encore autoriser à leur retirer la place que M. de Blainville leur avait assignée à la suite de ses Chétopodes. IL — Bdell.mres. Annélides suceurs nommés aussi Hirudi- nées. Ce sont les divers genres de Sang- sues. III. SirONCULlDES. LesSiponculides, auxquels on attribue un système nerveux unisérial comme celui des Echiurides , ont été réunis à ces animaux par M. de Quatrefages comme formant une classe sous le nom de Géphyriens. Ils n'ont VER 197 pas du tout de soies; les crochets de leur trompe ont une di.-.ijusition particulière, et leur anus s'ouvre sous le milieu du corps. Cuvier les plaçait, ainsi que les Echiu- rides, dans son ordre si peu naturel des Echinodermes sans pieds; M. de Blainville les a reportés parmi les Vers, avec lesquels ils semblent, en effet, devoir être placés. Ce sont ses Proboscéphalés siponculides. Une de leurs espèces, Sipunculus nudus ou Balanophorus, a été anatomisée avec soin parM.Grube(;4jc/iii'es de Mtiller, 1837;. On a déjà décrit environ 25 espèces dans le genre Sipunculus, et le même groupe de Vers ren- ferme plusieurs autres genres dont voici les noms: Theinisto, Gray; Balanophorus, DeUe Chiaje; Phascolosoma , Leuckart; Ochelo- sloma, id., Priapulus, Lamk.; Lilhodermus, Cuv. M. de Quatrefages doute que le genre Liihoderme appartienne bien à la famille des Siponcles. Cependant l'individu type de ce genre , qui est conservé au Muséum de Paris , semble être bien plutôt un animal de ce groupe qu'un Echinoderme, voisin des Holothuries et des Synaptes. Nous rappor- tons plus positivement encore aux Siponcu- lides un Lithoderme du port de Cette ( L. puslulosus , Nob. ). Il vit dans les pierres à Vénérupes. Les petites pièces dures de sa peau sont régulièrement espacées , arron- dies, un peu saillantes, inégales et plus nombreuses à l'extrémité postérieure. Près de la bouche elles sont plus petites et dis- posées en séries longitudinales. Longueur totale : 0,040. IV. — Malacopodes. Classe établie par M. de Blainville pour les Pe'ripates, genre fortcurieux dont nous avons donné l'histoire dans ce Dictionnaire, t. IX, p. 621. Depuis lors, M. Blanchard s'est aussi occupé des Péripates ( Ann. se. nat. , 3' série, t. VllI, p. 137). Il adopte, comme nous l'avions fait, la classe des Malacopodes. L'espèce de Péripates qu'il a étudiée est celle du Chili [Venilia Blainvillii, Gay), qu'il nomme Perip. Blainvillii. Il donne aussi , comme espèce distincte, le Péripate de Cayenne, signalé par M. Edwards. C'est son Peripalus Edwardsii. La disposition toute particulière du sys- tème nerveux de ces animaux , disposition que l'on a cependant retrouvée dans les jeu- 198 VER lies S.iii.'lles, est le prinripal carnolère pnr le- 1 quel ils s'cloigiienl des Aiinélitles chrlopixlcs pour se rapprocher das Vers plenronères. Nous ajouterons à re que nous avons déjà dit {loco cilato) le passage suivant, emprunté à M. Blanchard , qui exprime l'opinion de M. I-Mwards sur les affiniids des Péripaies : « M. Milne Edwards n'hésite pas à le con- sidérer comme ayant de grondes affinités avec les Planariées et les Trématodes , et représentant en quelque sorte, arines. Les terrains fossilifères les plus anciens en ont fourni aussi bien que les terrains tertiaires. Les genres de Vers qui produisaient comme les Ser- pules , etc., des enveloppes calcaires, ne sont pas les seules qui aient été conservées. On trouve aussi des empreintes de Vers sans tuyaux, par exemple des Néréides, et même des Vers mollasses et parenchymaleux comme les Borlases. Toutefois les Vers à tuyaux sont les plus nombreux, et, dans cer- taines localités, ils ont eu sur la formation des roches calcaires une influence digne d'être signalée. C'est ainsi qu'à La Valette, auprès de Montpellier, on trouve dans une partie du calcaire néocomien des masses de serpules assez considérables, et dont la roche, en certains endroits, est entièrement formée. Ce calcaire à Serpules de La Va- lette est même exploité pour la fabrication de marbres, et les accidents que le poli fait apparaître à leur surface donnent à ces mar- bres une certaine élégance. Les Serpules fossiles ont aussi été signalées dans les terrains cambriens, siluriens, dévo- niens,triasiques, jurassiques, crétacés et dans les étages tertiaires de plusieurs âges. Les ouvrages de MM. Sowerby, Goldfuss, La- marck. Chenu, Marcel de Serres et autres, en font connaître les principales espèces. Quelques unes de ces Serpules appartiennent au genre «les Spirorbes ; d'autres ont permis l'établissement de genres nouveaux [Cijclo- gyra, etc.). La plupart ont été recueillies en Europe; quelques unes proviennent cependant de l'Amérique septentrionale. M. Wood, qui a décrit le genre Cyclogyre d'après des débris recueillis dans le crag d'Angleterre, y signale aussi des espèces denialoïdes du genre Ditrupe. Une Aphrodite a été recueillie dans le ter- rain silurien de Fermanagh, et une My- riane, ainsi qu'une Néréide, dans le terrain cambrien à Llanpeter. Les Helminthes fossiles sont d'une déter- mination plus difficile. Un genre a reçu de feu M. de Munster le nom d'Hirudella. M. MurcbisoD doone, comme de Borlase ou VER 205 Némerle une empreinte du terrain cam- brien; et divers auteurs appellent Lumbri- caria, VermiculUes , etc., des empreintes à la fois vermiformes et inlestiniformes pro- venant des calcaires jurassiques de plusieurs lieux , et particulièrement de Solenhofen, Ce sont des Borlases pour MM. Goldfuss, Porstlock , de Munster , Germar , de Qua- Irefages, etc. M. Agassiz , au contraire, et, d'après lui , M. Buckland, voient dans cer- taines de ces empreintes des Cololiihes, c'est- à-dire intestins de Poissons des genres Thris- sops et Leptolepis. (P. Gervais.) VERS DE TEURE. km. — Voy. lombiuc. * VERSATILE, bot. — Les botanistes nomment anthères versatiles ou oscillantes celles qui s'attachent à l'extrémité du Clet par un point situé vers le milieu de leur longueur , disposition qui détermine en elles de fréquents et faciles changements de direction. (D- G.) VEUT. Viridis. bot. — La couleur verte est celle des feuilles de la grande majorité des végétaux et de la plupart des organes de nature foliacée, ainsi que des jeunes pousses. Aussi , toutes les fois que ces par- ties des plantes ont une couleur autre que verte, les botanistes disent qu'elles sont colo- rées. Le vert des plantes présente une diver- sité pj-esque infinie de nuances que l'œil reconnaît aisément dans nos campagnes , que la peinture reproduit assez fidèlement, mais que le langage de la science est tout à fait impuissant à dépeindre. Ces variations ont des nuances qui se montrent non seule- ment d'une espèce à l'autre , mais encore dans une même plante et sur un même or- gane foliacé aux différentes époques de l'an- née. Si la science n'a pu appliquer un nom particulier à chacune de ces nuances sans nombre, elle a cependant désigné par des expressions particulières certaines teintes bien caractérisées , et qui suffisent souvent pour donner aux plantes une apparence caractéristique. Ainsi le vert noirâtre, atro- viridis, atro-virens, appartient aux feuilles de plusieurs arbres, particulièrement de Conifères ; le vert glauque, glaucus, est un vert grisâtre qu'on observe à des degrés di- vers, et qui se montre très prononcé, par exemple , chez la plupart des plantes des sables maritimes. Quelques mots latins dé- signent des nuances de vert moins caraclé- 206 VER risées, comme: cœsius, pour un ton bleuâtre et pâle ;prasm«s, pour un vert de poireau ; smaragdinus , pour un vert d'émeraude ; œruginosus , pour un vert foncé tirant un peu sur le bleu. (D. G.) VEUT AM'IQLE. céol. — On donne le nom de Verl antique, ou de Marbre vert an- tique, a une variété de calcaire primordial dans laquelle la serpentine est associée au calcaire. (C. d'O.) *VEUTAGUS {vertagus, chien de chasse terrier), ins. — Genre de Coléoptères pen- lamères, tribu des Patellimanes, fondé par Dejean {Spec. gcn. des Coleopt., t. V, p. 608), qui en mentionne deux espèces: les V. Bu- queliietSchœyiherri, Dej., propre au Sénégal et à la Guinée. (C.) VERÏKBR ALINE. Vertebralina. foram. — Genre de Foraminifères Hélicostègues , de la famille des Nautiloïdes, créé pur M. d'Orbigny. La caractéristique et les rap- ports de ce genre sont indiqués dans le ta- bleau de la page 666 du vol. V de ce Dic- tionnaire. Une seule espèce, la Vertébraline STRIÉE, Vertebralina striala , a été indiquée dans ce gînre par M. d'Orbigny, au rap- port duquel elle vit dans la Méditerranée , la mer Rouge et la mer du Sud, à Rawack. (E. B.) *VrRTEBRARIA. bot. foss.— foy. vé- gétaux FOSSILES. VERTÉBRÉS, zooi,. — Si des limites très étroites ne nous étaient pas tracées , nous aimerions à développer ici l'idée que nous avons cherché à mettre en évidence dans l'article mammifères : celle du type zoo- logique , empreint tout d'abord dans l'ani- mal dès les premières phases du développe- ment organique. Mais ce que nous en avons dit dans le travail que nous venons de rap- peler suffit pour distinguer le type Verté- bré, le seul qui soit nettement caractérisé aujourd'hui et dont les limites soient incon- testablement fixées. Sans doute l'organisa- tion n'atteint pas, dans toutes les classes de Vertébrés , le même degré de perfection ; mais le cachet propre du type se retrouve dans tous ses représentants, de telle sorte que VAmphioxus lui-même, le dernier des Vertébrés, s'il nous est permis de parler de la sorte, n'en est pas moins bien évidem- ment un Vertébré, qu'on ne peut pas même Songer à placer dans un autre groupe , tant VER l'empreinte du type explique clairement ses affinités. Nous renvoyons, pour l'indication des caractères typiques des Vertébrés , aui premières pages de notre article mammifères, et à la définition succincte que nous eu don- nons à la page 716 du tome VII de ce Dic- tionnaire. C'est aux articles mammifères , oiskaux, reptiles, batraciens, poissons qu'on doit trouver les caractères spéciaux de ces cinq grandes classes de Vertébrés. — Voy. au.-isi les articles animal, PROPAGATiOiN (t. X, p. 553). Quant à leur développement chronolo- gique, on peut dire que les Vertébrés ont apparu avec les premiers êtres organisés con- nus, puisque les terrains les plus anciens nous oITient des débris de Poissons. Les Reptiles se montrent à nous pour la pre- mière fois dans les terrains pénéeus. Les Oiseaux, rares à toutes les époques, ont laissé des traces dès l'étage du grès rouge. Les Mammifères Aplacentaires ont vécu aux épo- ques jurassiques; les Placentaires naissent avec la période tertiaire. (E. Ba.) VERTÈBRES, zool. — Voy. les articles mammifères et squelette. (E. Ba.) VERTEX. zool. — On désigne sous ce nom le sommet de la tête. (E. Ba.) VERTICILLAIRE. Ferticillaria. bot. PH. — Genre de la famille des Clusiacées , tribu des Clusiées, formé par Ruiz et Pavon {Prodrom. fl. peruv., pag. 81 , tab. 15) pour un grand arbre du Pérou, à calice di- phylle, corolle létrapétale et étamines nom- breuses , dont le tronc et les branches lais- sent couler abondamment par les incisions qu'on y pratique une matière balsamique verte, que les Américains nomment baume de Marie, et qu'ils recueillent avec soin. C'est le Ferticillaria acuminala, dont Per- soon a fait son Chloromyron verlicillatum (Encheir., vol. II, p. 73). (D. G.) VERTICILLE et VERTICILLÉ. Ferli- cillus , Verlicillatus. bot. — Lorsque trois ou plusieurs feuilles , trois ou plusieurs fleurs s'attachentcirculairement autour d'un même point de la tige ou de ses divisions, leur disposition constitue un verticille. Dans ce cas, on dit que ces feuilles ou ces fleurs sont verticiilées. Dans certains cas, des fleurs semblent, au premier aperçu, être disposées en verti- cille , bien que, lorsqu'on examine moins VER superficiellement leur disposition, on recon- naisse facilement qu'elles forment simple- ment deux inflorescences opposées , deux sortes de faisceaux. C'est ce qu'on observe dans la famille des Labiées. On dit alors que ces fleurs forment un faux verticilie {verlicillastrum). (D. G.) VEr.TICILLÉES. Verticillalœ . bot. pu. •—Ce nom était appliqué dans d'anciennes classiflcations, celles de Morison et de Ray, à un groupe de plantes dont l'inflorescence, contractée aux aisselles des feuilles opposées, simule ainsi des verticilles de fleurs, celui que plus tard on a nommé Labiées. Dans son Essai de classification naturelle , Linné le désigne par ce même mot de Verticillées emprunté à ses prédécesseurs, quoique ce soit à lui qu'on l'attribue généralement dans les ouvrages modernes. (Ad. J.) VERTICILLIE. Verlicillium.^oi. CK.— Genre de la famille des Champignons Hy- phomycèles de Link , sous-ordre des Mucé- dinés ; de ]a division des Tricbosporés , sous-division des Céphalosporés , tribu des Oxycladés , section des Botrylidés , dans la classification mycologique de M. Léveillé ; formé par M. Nées d'Esenbeck , adopté par MM. Corda, Léveillé, etc., et que M. Endli- cher regarde, avec M. Link, comme une simple section des Botrylis, Mich. (M.) * VERTICILLIPOFE. Ferticillipora ( Verlicillus , verticilie ). polvp. — Sous ce nom , M. de Blainville a adopté et décrit , d'après M. Defrance, un genre de Polypiers qu'il place dans sa sous-classe des Poly- piaires membraneux. Ce genre, qui a reçu d'Ellis le nom de VerlicillUes , appartient aux Bryozoaires de la famille des Escha- riens, et comprend des Polypiers assez pro- blématiques, composés de lames infundibu- liformes, réticulées à leur surface supérieure, et empilées les unes dans les autres, de ma- nière à laisser à leur centre un axe creux. Il est des auteurs qui rapportent ce genre aux Spongiaires. L'espèce sur laquelle M. De- france a établi ce genre est le Verticillipobe CRÉTACÉ, Verticillipora cretaceu , Defr., qui appartient au terrain crétacé. (E. Ba.) VERTICILLITES. polyp.— Ce nom gé- nérique, choisi par Ellis , équivaut à celui de Ferticillipora de M. Defrance. — Foy. VERTICILUPORE. (E. Ba.) VERTICILLIUM.BOT.CR.-F.VERTlCWJtlP. VER 207 *VERTICOliDIA. MOLL. — Genre d'A- céphales de la famille des Cardiacés , indi- qué par M. Gray {Syn. Bril. Mus., 1840), VERTICORDIE, Ferticordia. bot. ph. — Genre de la famille des Myrtacées, sous- ordre des Chamielauciées , formé par De Candolle ( in DJdîon. class. d'Iiist. nalur., vol. XI , p. 400 , et vol. XVI, p. 565) pour des arbrisseaux indigènes de la Nouvelle- Hollande, surtout méridionale, détachés du genre Chamœlaucium de Desfonlaines, dont le calice a ses cinq lobes palmés-partagés, à lanières barbues ou plumeuses. L'auteur du genre n'en avait décrit que 2 espèces : V. Fontanesii et V. Brownii; mais plus récem- ment on en a découvert et décrit 20 nou- velles. (D. G.) VERTIGO. HOLL.— Genre d'Hélices éta- bli par Muller, qui fondait cette distinction générique sur l'absence de la paire de ten- tacules antérieurs. Les espèces, toutes vivan- tes, qui faisaient partie de ce genre, rentrent dans le genre Maillot. (E. Ba.) * VERÏUIMIMUS. HELM, — (Otto, Anim. mar. Descr.). — Voy. phoenicurus. (E. Ba.) VERl)MO!VTA\l)!M. anat, zool.— Voy. à l'article mammiïëres, t. VII, p. 709. VÉRUTIME. BOT. PH. — Le genre proposé sous ce nom par Cassini, et dont le type était le Cenlaurea Verulum, Lin., n'est re- gardé par DeCandolle (Prodrom,., vol. VI, p. 692) que comme un sous-genre des Cen- taurées, (D. G,) VERVEINE, Verbena. bot. ph. — Genre important de la famille des Verbénacées, à laquelle il donne son nom, rangé par Linné dans la diandrie-monogynie de son système, bien qu'on doive en réalité le classer dans la didynamie angiospermie, comme l'ont fait, au reste, Persoon et plusieurs autres botanistes modernes. Établi d'abord par Tournefort , adopté ensuite par Linné , ce groupe générique a été circonscrit de diver- ses manières par les auteurs. Ainsi, dans ces derniers temps , plusieurs espèces, qui avaient été d'abord décrites comme des Ver- veines, ont été transportées dans le genre LippiUy que Linné avait fait très restreint, et qui, par suite de ces additions et des dé- couvertes de notre époque, est devenu très nombreux. La plus remarquable d'entre les plantes ainsi transportées parmi les Lippia, Lin. est celle qui est si connue sous le nom fiOA VER de Verveine citronnelle, que L'Héritier avait nommée Verbena triphylla, et qui est deve- nue le Lippia cilriodora, Kunth (Aloysia ci- triodora, Orte. ). C'est un arbrisseau origi- naire du Chili, des environs de Lima et de Guyaquil, de l'Uruguay et de la République argentine, aujourd'hui très répandu dans les jardins à cause de l'odeur délicieuse de citron qu'exhalent ses feuilles lancéolées, verticillées par trois. En second lieu, Vahl avait proposé un genre Slachytarpheta , et Ijtl. Chamisso un genre Boucliea, que M. En- dlK-herraltachaitcomme simples sous-genres aux Verveines. Ces deux genres ont été re- pris par Schauer dans sa révision monogia- phique des Verbénacées (in DC, Prodrom., vol. XI, p. 635). Ainsi réduit, le genre Verveine forme un groupe générique très naturel , d'après Schauer. Il comprend des plantes herbacées «u sous-frutescentes, croissant presque tou- tes en Amérique, un très petit nombre seu- lement dans l'ancien monde; à tige tétra- gone; à feuilles opposées, ternées, très rarement alternes ; à fleurs disposées en épis ou en capitules terminaux, accompagnées chacune dune bractée. Ces fleurs ont un calice tubuleux , à cinq côtes et cinq dents; une carolle à tube cylindrique, droit ou courbe, velu en dedans, au moins au niveau de l'insertion des élamines , et barbu à la gorge; à limbe un peu oblique, divisé en cinq lobes inégaux, échancrés; quatre éta- inincs didynamcs , incluses; un ovaire à quatre loges uni-ovulées, surmonté d'un siyle dilaté peu à peu vers le sommet, qui se divise en deux lobes, dont un porte le stig- uiale, tandis que l'autre forme une sorte de petite corne lisse. Le fruit est une capsule enveloppée par le calice persistant, laquelle se pari.ige à la nialurilé en quatre coques. Quelques espèces de Verveines jouent au- jourd'hui un des premiers rôles parmi nos plantes d'ornement, soit dans les jardins , soit dans la culture d'appartements et de fenêtres , à cause de l'élégance et de la di- versité de teintes de leurs fleurs, à cause apssi du peu de difficulté que présentent leur cullure et leur multiplication. Entre ces diverses plantes, il s'est produit de nom- breuses hybrides qui en rendent la délimi- tation spécifique très difficile. Nous nous coQienterons d'appeler l'attention sur deux VER d'entre elles, qui serviront d'exemptes pour les deux sections établies par Schauer dans ce genre. a. Verbenaca. Connectif des anthères supérieures mutique et sans appendice. La Verykine a feuilles de Cham.edrys, Verbena chamœdrifolia, Juss . {Erinus perU' vianus. Lin.; Verbena Melindres, Gill.), est une plante sous-frutescente, spontanée dans la Plata et dans le Brésil méridional. Ses tiges sont grêles , très rameuses , hérissées , rampantes, redressées aux extrémités, ainsi que leurs rameaux; ses feuilles oblongues ou ovales, en coin à leur base, presque in- cisées, sont hérissées, surtout aux nervures; ses fleurs sont grandes, du rouge le plus vif, et se succèdent pendant presque toute l'an- née. Par des fécondations croisées et par les variations qu'elle-même a subies, cette jolie Verveine est devenue la souche d'un grand nombre de plantes aussi diverses par la cou- leur de leurs fleurs que par la forme de leurs feuilles. Dans cette même section se range l'espèce type du genre, la Verveine officinale, Ver- bena ofjlcinalis, Lin., vulgaire le long des chemins, dans les champs, etc., de presque toute la terre. « La Verveine était en grande )i vénération chez les anciens; ils s'en ser- » valent pour nettoyer les autels de leurs » divinités et pour les aspersions d'eau lus- » traie. Les hérauts d'armes en ceignaient » leur tête lorsqu'ils allaient annonrer la )) paix ou la guerre; on les nommait Verbe- » narii Avant de la cueillir, les druides )' faisaient un sacrifice à la terre. » { Saint- Amans, FI. agen., pag. 9.) Dans le moyen âge , la Verveine était aussi très vénérée dé tous ceux qui s'occupaient de divination, de magie, et qui composaient des philtres. Elle a eu également un certain rôle en médecine, mais elle est de nos jours entièrement inu- sitée. b. Glandularia. Connectif des anthères supérieures pourvu d'un appendice glan- duleux. La Verveine A BOUQUETS, Verbena Anbletiaf Lin., qu'on nomme aussi Verveine de Mi- guelon , est une espèce annuelle , originaire du Texas , de la Caroline , de la Loui- siane, etc. Dans les jardins on la rend bisan- nuelle en la tenant en orangerie pendant l'hiver. Sa tige diiruse, rameuse, est un peu VES hérissée; ses feuilles ovales-oblongues , en coin à leur base, où elles se rétrécissent en pétiole, sont presque triades, pinnatlBdes- incisées, et portent de petits poils roides sur leurs nervures, qui sont assez saillantes ; ses fleurs purpurines sont très élégantes; leur épi s'allonge beaucoup pendant la floraison. Ou la cultive en pleine terre légère , à une exposition chaude. On la multiplie par grai- nes, par boutures ou par marcottes. Elle est très répandue dans les jardins. (P. D.) VKSCE. Vicia, bot. pu. — Grand genre de la famille des Légumineuses -Papiliona- cées, tribu des Viciées , à laquelle il donne son nom, de la diadelphie-décaiidrie dans le système de Linné. Les plantes qui le forment sont des herbes généralement grimpantes , qui croissent naturellement dans toutes les contrées tempérées, et dont certaines y sont l'objet de cultures en grand. Leurs feuilles brusquement pennées, à plusieurs folioles, ont leur pétiole commun prolongé en vrille presque toujours rameuse, et sont accompa- gnées de stipules demi-sagittées; leurs fleurs sont tantôt solitaires ou presque solitaires à l'aisselle des feuilles , tantôt disposées en grappes axillaires ; elles présentent un calice campanule à cinq dents ou divisions dont les deui supérieures sont parfois plus cour- tes; une corolle longuement saillante hors du calice, dont l'étendard est plus ou moins aplani; dix étamines diadelphes; un ovaire pluri-ovulé, sessile ou presque sessile, sur- monté d'un style filiforme, ascendant, barbu vers son sommet , soit tout autour , soit seulement à son côté externe, terminé par un stigmate en petite tête. A ces fleurs succède un légume comprimé ou plus rare- ment renflé , renfermant deux ou plusieurs graines généralement arrondies, dont l'om- bilic porte une strophiole qui disparaît en- suite. Les caractères précédents réunissent en un seul groupe générique les Vesces propre- ment dites et les Fèves, dont Tournefort faisait un genre distinct et séparé. Ainsi limité, ce groupe comprend aujourd'hui en- viron l.">0 espèces, qui se rangent sous trois sections distinctes : a), les Fèves , Faba, Tourn. , à style épaissi au-dessous du stig- mate et à son côté antérieur, de manière à paraître presque bilabié ; à légume renflé , à feuilles uu peu charnues , ne gardant , en T. xui. VES 209 place de vrille, qu'une petite pointe ; cette section est basée sur le f^icia Faba, Lin. — b). LesVescesproprementdites.FicJa, Rivin, dont le style porte au-dessous du stigmate, et en dehors, une sorte de capuchon de poils ; dont les fleurs sont sessiles à l'aisselle des feuilles. Le type de ce sous-genre est le f^icia saliva, Lin.— c).LesCracques,rracca,Rivin, dont le stigmate porte une zone circulaire de poils au-dessous du stigmate; dont les fleurs forment des grappes axillaires. Le type de cette section est le Vicia Cracca, Lin. , qui est commun dans les moissons. Deux espèces de Vesces méritent de fixer l'attention. La ViiSCE Fève , Vicia Faba Lin. ( Faba vulgaris, Mœnc\\], si connue sous le seul nom de Fève , est regardée comme indigène des pays qui confinent à la mer Caspienne. Elle est annuelle. Sa tige creuse , relevée de quatre angles saillants, s'élève de G à S dé- cimètres; ses feuilles sont formées d'une ou deux paires de grandes folioles un peu char- nues , ovales , niucronées , entières et gla- bres ; elles n'ont qu'un rudiment de vrille ; leurs stipules sont demi-sagittées, marquées en dessus d'une tache brune. Ses grandes fleurs sont blanches, marquées sur chaque aile d'une grande tache noire. Ses légumes sont gros, renflés, un peu toruleux, à parois assez épaisses, et ils renferment cinq ou six graines dont le volume , la forme , la cou- leur varient notablement dans les diverses variétés de l'espèce. La Fève occupe une place importante dans la culture potagère et dans la grande culture. Dans le premier cas, on réunit sous le nom commun de Fève de marais ( f^icia Faba major ) les diverses variétés ou races dont la graine est destinée à la nourriture de l'homme; dans le se- cond , on emploie surtout la petite variété connue sous le nom de Féverole ( Vicia Faba equina), dont la graine est beaucoup plus petite que celle de la Fève de marais , et qui est destinée à la nourriture des ani- maux domestiques. On mange la graine de la Fève de marais, soit lorsqu'elle n'a atteint que le quart ou le tiers de son développe- ment, état sous lequel elle constitue un aliment assez délicat, soit lorsque sa matu- rité est complète. Elle forme alors un ali- ment grossier, mais fortement azoté, et dès lors nourrissant, dont on fait principale- 2f0 VES ment usage après avoir enlevé le tégument séminal. Celle nourriture estrépulée lourde, diffuile à dit;érer. Dans des temps de di- selte on a fait du pain dans lequel la fa- rine de l'ève entrait pour une proportion assez forte: on en fait même habituellement dans quelques pays. En agriculture, la Fève a une importance réelle pour l'alimentation des bestiaux, et, en cuire, par les services qu'elle rend en qualité d'engrais verl. Lors- qu'on l'emploie pour ce dernier motif, on l'enfouit pendant sa floraison ; l'clfet qu'elle produit alors est regardé comme équivalent à une demi-fumure. Sa culture est l'une de celles qui épuisent le moins les terre.s. Eu médecine, cette plante a eu autrefois divers usages pour lesquels elle est, de nos jours, entièrement abandonnée. On ne se sert |ilus que de sa farine, qui Ggure parmi celles qu'on nomme résolutives; on en fait des cataplasmes émollients. On sait que les an- ciens attachaient aux Fèves des idées super- stitieuses et fort étranges. Les Egyptiens se gardaient fort d'en manger, et Pylhagore paraissait avoir puisé chez eux l'esijèce de vénération qu'il avait pour ce légume. On pense géiiéralement que ces idées avaient pris leur origine dans la rioctiine de la mé- tempsycose. — On possède aujourd'hui une très jolie variété de Fève à fleurs pourpres, qui commence à figurer dans quelques jar- dins à titre de plante d'ornement. La Vesce cultivée, Vicia saliva. Lin., croit communément parmi les moissons de presque toute l'Europe, et, en outre, elle est cultivée en grand comme espèce fourragère. C'est une plante très variable pour son port et pour la configuration de ses parties. Sa lige grêle , couchée ou grimpante , porte des feuilles à 3-6 paires de folioles ovales-oblon- gues , mais très variables de largeur, mu- cronulées au sommet , pileuses ou presque glabres, dont les stipules sont demi -sagil- tées, dentées, marquées d'une tache arron- die, d'un brun rougeàtre foncé. Ses fleurs sont purpurines, assez grandes, -solitaires ou géminées a l'aisselle des feuilles ; elles don- nent un légume comprimé , assez droit, lé- gèrement toruleux, pubesrt'iil, dans leijuel sont contenues plusieurs graines lisses , presque gl le tissu même des organes des piaules, surtout des reiiilles, et dans lesiiuelies s'amassent des liquides spéiians, tels que des huiles essen- tielles qui sont le résultat de la secrétinn des tissus glanduleux atnbiarits. Telles sont, par exemple, les Vésicules à huile essentielle des Orangers. On voit que ces cavités sont plutôt de simples réservoirs que des glatuies proprement dites. (D. G.) ♦VÉSICULARSEiVS. polyp, — Famille de Bryozoaires, établie par M. Milne Edwards et dont le genre Vésiculaire est le type. Les caractères de cette famille, ses rapports na- turels, ses divisions, les genres qu'elle comprend sont indiqués a l'article polypes, pages 400 et 406, tome X de ce Diction- naire. (E. Ba.) VliSICULE. zooL. — Ce nom , qui si- gniûe petite vessie, est généralement em- ployé en anatomie pour désigner la petite poche où se rend et s'accumule le produit de la sécrétion dune glande. C'est dans ce sens qu'ont été formées les dénominations de vésicule du fiel, vésicule copulatrice, etc. — Voy. MAMMIFÈRES, SÉCRÉTION et les articles consacrés aux différentes cla>ses du Règne animal. On emploie aussi le mot vésicule comme synonyme de cellule, pour désigner l'élé- ment hislologique (roy. anatomie), et les dernières cellules pulmonaires. Dans l'ovo- loeie on applique le nom de vésicule à cer- taines parties primitives de l'œuf, vésicule de Purkinje, de Wagner {voy. mammifères, ovologe). La forme de certaines parties saillantes à la surface d'un organe est encore indiquée par le mot de vésicule: c'est ainsi qu'il dit vésicule de Graaf[voy. mammifères, ovot.ociE), etc. (E. Ba.) *VÉSIClJLE.^<'sicM;a, BOT.— -On désigne sous ce nom les renflements pleins d'air que présentent certaines plantes aquatiques et qui forment, pour elles, des sortes de vessies natatoires. De Candolle oppose ces vésicules développées sur les organes foliacés aux ampoules qui se forment, dit-il, sur les ra- cines. Il cite, comme exemple des premières, les renflements creux et clos de certains Fucus, celui que présente le pétiole du Trapanatans. On voit, dès lors, que l'appli- cation de ce mot de Vésicules n'est pas très rigoureuse. Plus vaguenieç.i encore, les bo- tanistes emploient souvent le mot de Vési- cules pour désigner diverses cavités closes, divers organes creux, de natures très diver- ses. Dans ce dernier sens, on ne doit plus considérer ce mot que comme un simple di- minutif du mol Vessie, sans acception parti- culière, ni hien définie. (D. G.) VÉSICULELX. Vesiculosa. ins.— Tribu de la famille des Tanystomes, ordre des Diptères, créé par Latreille {Règ. anim. de G. Guy., t. III, 1817). Les genres plates dans cette tribu sont, d'après M. iMacquart, ceux des Panops , Cyrte , Philopote , Astomelle , Ogcode et AcnocÈRE. — Voy. ces mots. (E. D.) * VÉSICUI-IFÈRE. Vesiculifra {vesi- cula, petite vessie; fero, je porte), bot. cr. — (Phycées.) Ce genre, créé par Hassal pour les Confervées qui présentent des articles renflé.s globuleux ou ovoïdes, est synonyme du genre OEdoqonium de Link. (Bréb.) VESLIi\GIE. Fesliiigia. bot. ph. — Fa- bricius avait proposé ce nom générique pour des plantes qui viennent se confondre avec les AizQon, Linné, de la famille des Crassu- lacées. Récemment M. Visiani a établi sous ce même nom ( ^hinvi saggi délia Acnd. d. scienze fi'iirhe di Padova , vol. V, p. ■269) un nouveau gcnr(< qui appartientà la famille des Composées, tribu des Sénécionidées , sous-tribu des llélianihées, pour le Guizotia Schullzii. Hochslel., plante herbacée, vivace, qui croît dans le nord de l'Afrique, à Tumad et Cassan. Cette espèce est devenue le f^es- lingia scabra, y is. (D. G.) VESPA. INS. — l'oy. guêpe. ♦VESPERTILIEIVS. mam. —Nom d'une tribu de la famille des Vespertilioni(ip.s , dans la classification de M. Isidore Geoffroy- Saint-Hilaire. Sa caractéristique générale et ses rapports sont indiqués au mot ves- PERTiLiONiDÉs. Elle Comprend les genres resperiilion, Nijcticée, Lasyure et Oreillard. Voy. ces mots, et particulièrement vesper- TILION et VESPERTiLONIDÉS. (E. Ra.) VESPERTIUON. Ves^pertilio. mam,m. — Linné, en établissant en 1735 le genre Vespertilio , y avait réuni toutes les espèces alors connues de Chéiroptères , c'est-à-dire les Mammifères dont les membres anté- rieurs ont quatre doigts fort allongés , et supportent des naembrane^ alifQrmç^ Q.u.i m VES s'étendent aussi sur les flancs , et même , dans la plupart des cas. entre les membres postérieurs, en enveloppant plus ou moins la queue. Ces animaux à physionomie bi- zarre, que l'on avait placés quelquefois avec les Oiseaux, parce qu'ils volent, sont néan- moins couverts de poils comme les Mammi- fères , et ils ont, comme eux, la génération frnnchement vivipare. Ce sont donc de vc- riiables Mammifères, et ils sont quadru- pèdes comme la plupart des Vertébrés de celte classe. Les Chéiroptères, dont les es- pèces connues sont aujourd'hui très nom- breuses , et nous proviennent de toutes les parties du monde, sont considérés par les naturalistes comme constituant une famille ou même un ordre distinct. Le célèbre auteur du Systema naturœ n'avait d'abord admis qu'un seul genre de (Chéiroptères, celui des Fesperlilio ou Chau- ves-Souris; mais déjà, en I7G6, il fonda sous le nom de Noclilio uti genre nouveau , lequel ne renfermaiten réaliléqu'uneespèce assez remarquable de Chéiroptères. Cepen- dant Linné le plaça parmi ses Gtires (les Rongeurs), parce qu'il en avait mal interprété les caractères dentaires. En I75G, Brisson avait aussi fondé, pour les grandes Chauves- Souris de l'Inde que l'on appelle Rous- settes, Rougeltes , etc. , le genre Pleropus. Ce genre et celui des Noctilio ne furent pas les seuls que l'on dut établir aux dépens des anciens Vesperlilio. Pallas divisa ces derniers en plusieurs sous-genres , mais sans imposer encore à chacun d'eux une dénomination spéciale. Au contraire, vers le commence- ment de ce siècle, E. Geoffroy St-Hilaire , reprenant avec sagacité l'élude zoologique des Chéiroptères, en fit connaître un assez grand nombre d'espèces tout à fait nou- velles, rectifia les caractères de beaucoup de «elles que l'on connaissait avant lui, et dé- nomma la plupart des genres qui sont au- jourd'hui admis. F.Cuvier, MM.Temminck, Is. Geoffroy, Gray, Ch. Bonaparte, de Blainville et beaucoup d'autres, ont depuis lors ajouté bien des découvertes à celles de leurs illustres prédécesseurs. Aussi les nombreuses espèces deChéiroptèresque l'on conriMÎt aujourd'hui ont-elles été tout aussi bien étudiées que les Mammifères des autres ordres, et leur détermination spécifique n'offre pas de plus grandes difficultés que celle des animaux d'un plus gros volume* On doit toutefois regretter qu'ici, comme dans beaucoup d'autres parties de la zoolo- gie, les divisions génériques établies par divers auteurs soient aussi nombreuses et que les descriptions des espèces soient trop ra- rement comparatives, ce qui ne permet pas toujours une détermination bien précise des nombreux échantillons de Chéiroptères que l'on a réunis dans les musées publics. La famille des Chauves-Souris a besoin, comme tant d'autres encore, d'une bonne mono- graphie. Ce qui précède a déjà fait voir au lecteur que les Vespertiiions, dont nous devons nous occuper dans cet article, ne constituent qu'une fraction peu considérable des ani- maux que Linnœus appelait ainsi. Les Rous- settes {Pleropus), les Phyllostomes {Phyl- lostoma, Slenoderma , Dcsmodus , Glosso- phaga), les Noclilions (Noclilio), les Rhino- lophes (Bhinolophus , Megaderma, etc.), les Molosses {Molossus, Noclilio, Dinops, etc.), qui eussent été pour Linné des Vesperlilio, puisque tous sont également des Chéiroptè- res , sont aujourd'hui , et avec raison , re- gardés comme autant de grandes coupes génériques , pour la plupart riches en espè- ces , et qui sont aussi distinctes les unes des autres qu'elles le sont des Chéiroptères, auxquels on laisse maintenant en propre le nom de Vespertilio. A ceux-ci appartiennent les Nyclicées, Noctules , Pipistrelles, Mu- rins, etc. C'est à la grande coupe générique des Ves- pertiiions actuels que se rapportent toutes nos Chauves-Souris européennes connues , un Dinops et trois Rhinolophes exceptés. Les Vespertiiions sont des Chéiroptères insecti- vores sans membrane nasale ou saillie en forme de feuille, mais dontles oreilles ont le tragus développé en oreillon membraneux, et d'une forme, pour ainsi dire, particulière à chaque espèce. Leur système dentaire, dont la nature est en rapport avec leur régime, se compose de 12 arrière molaires, de 4 à 12 petites molaires, dont 4, ayant seules une existence constante, ont leur sommet plus élevé, ressemblent à des carnassières, et re- présentent les dents appelées principales par M. de Blainville. Il y a toujours 4 canine.^, et 8 (Nycticées) ou plus souvent 10 inci- sives, dont 6 ou 3 paires appartiennent à la VES VES 213 nia lioîre inférieure , et ont léiif Cûiifontie trilobée. Les incisives supérieures sont au contraire aiguës, à une ou plus rarement deux pointes, et séparées par une interrup- tion médiane de i"os incisif en deux grou- pes. Le nombre et même la forme des dents, la firme et le développement de l'oreille et de son oreillon , la forme des narines , la proportion des membres, les poils rares ou abondants dont est recouverte la membrane iiiter-fémorale, quelques variations dans la disposition de la queue , souvent entière et comprise dans la membrane, plus rarement très courte ou bien en partie libre : telles sont les principales particularités sur les- quelles on doit fonder la caractéristique des nombreuses espèces connues deVespertil ion s, et d'après lesquelles on a essayé de classer méthodiquement ces animaux. F. Cuvier, MM. de Blainville, Ch. Bonaparte et Gray, se sont plus particulièrement occupés des Vespertilions sous ce dernier rapport. M. de Blainville a surtout eu égard à la disposition du système dentaire, dont les caractères sont, en effet, très faciles à saisir, et bien plus importants qu'on ne serait d'abord tenté de le supposer. Dans un travail publié en 1833, M. J.-E. Gray avait déjà accepté ou proposé les gen- res suivants parmi les Vesperlilio , dont il fait une famille sous le nom d'Anisliophori Fespertilionidœ : BarbasteUus , Plecotus, Bomicia, Vesper- lilio, Tralatilus, Myolis, Kirivoula, Nalalus, Scolophilus, Noctulinia, Lasiurus et Murina. Pour M. Ch. Bonaparte, les espèces d'Eu- rope sont au nombre de 29, et il les distri- bue dans 9 genres , savoir : Plecotus , Ca- paccinius , Myolis, Seiysius , Miniopterus , Noclula, Vesperlilio, Pipislrellus, Barba- slellus. MM. Keyserlinget Blasius avaient proposé antérieurement les genres Vesperugo et Ves- -perus, également pour des espèces euro- péennes. C'est en nous servant plus particulière- ment du système dentaire que nous allons signaler les espèces de Vespertilions qui ont été observées jusqu'ici en France. On n'a en- core constaté parmi elles , ni même parmi celles d'Europe, aucune espèce pourvue seu- lement d'une paire d'incisives supérieures , disposition qui caractérise les Nycticées. î. Vespertilions pourvus do 1 S molaires seu- lement (^ de chaque côlé), par l'absence de petites fau'ises molaires supérieures , et la préience d'une seule paire inférieure. Chauve- Souris sÉROTiNE, Vesp. serolinus. La Séroline, Daubenton , Méin. de l'Acad. des se. de Paris, 1759. Cette espèce, à la- quelle il faut rapporter, comme faisant double emploi , )ts Vesp. Wiedi , Olccni et ; u/escef?s de M. Brehm, ainsi que le V. in- cisivus de M. Crespon (Faune mérid., t. I, p. 26), est une de nos plus grosses Chauves- Souris. Elle a plus d'un pied d'envergure. Son pelage est brun fauve. Son oreillon , médiocrement long, est en lame de couteau obtus (1). IL Vespertilions pourvus de 20 molaires (I de chaque côté), par suite de laprésence d'une paire de petites fausses molaires su- périeures et inférieures. On remarque plusieurs positions de la petite fausse molaire supérieure, qui peu- vent être considérées comme caractéristiques des espèces. 1° La petite fausse molaire supérieure est genimi forme, et cachée dans l'angle formé par la canine et la molaire carnassière , de telle sorte qu'elle est invisible par le côlé extérieur de la série dentaire, ou seulement peu visible. Chauve Souris barbastelle, Vesp. bar- bastellus. Li Barbastelle, Daubenton, 1759. On en a fait un genre à part sous le nom de Barbastellus , Gray, à cause de la forme singulière de ses oreilles , qui sont amples , triangulaires, arrondies, et en partie réunies l'une à l'autre au-dessus du front. Elle est noire et n'a guère que 10 pouces d'enver- gure. Nous en avons étudié divers individus pris en France et un des îles Canaries. Dans quelques vieux exemplaires la fausse mo- laire supérieure est tombée, et il n'y a que 32 dents au lieu de 34. (i) M. Ch. Bonaparte place avec la Sérotine , dans son sons-genre f'cspertilio, qui répond en partie anx Scotophilus de M. Gray, 1rs Vespertilions d'Italie, qu'il a décrits sous le» noms A*/Ucitkoë^ Mristippe, Leucippe, Savii et Bonapartii. On connaît aussi des espèces à molaires - dans les autres par- ties du monde, en Afrique , en Asie et dans les deux Amé- riques. Les Cliauves-Souris de l'Amérique méridionale, que nous avons décrites sous les noms de F. duttitrcus, innoiius et furinalis , sont dans ce cas, ainsi que le Pleeolui velatus, Is. Geoff. 214 VES CriAi VR-Soun!s noctule , Vesp. nocluîa. La N'Ulule, D.iubenton, 1759. On lui a aussi doiiiiO les noms latins de lasioplerus , prolerus , fcrrugineus et allivolans. Cetic espèce ressemble assez eiiérieurenient à l;t Séroline , dont elle a la taille et les tci- ieurs. Sa petite fausse molaire et son oreii- ion sf^ciiriforme ou en couperet permettent de l'en distinfiuer aisément. CiiAUVE-SoDRispiPisTnELLE, Fesp. piphtrel- li(S. La Pipistrelle, D.mbenton, 1756. C'est à celte espèce que se rapportent les F. pvg- mœus de Leach , pm^illus de Brehin, et bra- chyolus de Bâillon. Klle est très répandue , et on l'a trouvée non seulement dans les autres parties de l'Europe, mais encore aux îles Canaries, en Egypte et dans l'Inde, où elle parait n'offrir que de simples variétés. Elle est plus petite, de près de moitié, que la Noctule, et son oreillon est en couteau obius comme celui de la Sérotine. Sa cou- leur est d'un fative plus brun. Chauve Souris noirâtre, Fesp. nigrans , Crespon , Faune mérid. , t. I , p. 24. Cette espèce , dont nous avons étudié un exem- plaire recueilli à Nîmes par M. Crespon , est plus petite que la Pipistrelle , de cou- leurs plus noires encore, et sa petite mo- laire supt'rieure est moins serrée dans l'an- f;le interne de la canine et de la carnassière, qui ne sont pas en contact immédiat, ce qui permet de la voir en partie par la face ex- terne. Son oreillon a la même forme, à très peu près , que celui de la Pipistrelle. L'en- vergure est de 0,18. Nous rapportons à la même espèce que le r. nigrans une Chauve -Souris en tout semblable , et que nous devons à M. Re- quien , d'Avignon , qui l'a recueillie en Corse. Cette dernière est sans doute aussi le F. nigricans de MM. Gêné et Ch. Bona- parte , et ce nom devra être préféré pour plusieurs raisons. 2" La pclile fausse molaire supérieure est plus ou moins aiguë et placée sur le même rang que les autres dénis , au lieu d'être à V angle interne de la canine et de la carnas- sière (IJ. Une Chauve-Souris de France nous a pré- senté ce caractère, mais nous ignorons en- (i) On connaît deux espères exotiques appartenant à rrtte cliv.sion, le r. Lcsueuiii, Blainv., Osléog, des EiatsUiiis, et le /', tuier. E. Geoff , de rAméritjuc méridionale. VES core quel est le nom , parmi tous ceux qu'ont publiés les auteurs, qui lui convient réellement. Cette espèce est d'une taille un peu plus forte que celle de la Pipistrelle. IIL Vesperlilions pourvus de 22 molaires ( ^ de chaque côté), par suite de la présence d'une paire de petites fausses molaires su- périeurement et de deux paires inférieure- ment. Chauve-Souris oreillarde, Vesp. auritus. WOreillard, Daubenton, 1759; le type du genre Plecotus , E. Geoffroy, 1820. C'est une Chauve-Souris de taille moyenne , à pelage châtain , et remarquable par le très grand développement de ses oreilles et oreil- lons. La seconde fausse molaire inférieure est plus petite que la première. On trouve dans l'Amérique septentricTiale un Oreillard très voisin du nôtre, et l'on a distingué, dans plusieurs parties de l'Eu- rope , une seconde espèce appelée Plecotus brevimanus , mais sur laquelle les auteurs ne sont pas tout à fait d'accord. Il ne faut [las laisser dans le même sous-genre que l'Oreillard d'autres espèces qui en ont été données comme congénères : la Barbastdle, le Voilé, le Bechstein; car leur système den- taire est différent, et leurs oreilles n'ont de commun avec celles de l'Oreillard qu'une dimension plus considérable que chez les autres Chauves-Souris (1). IV. Vesperlilions pourvus de 24 molaires (7 de chaque côté), par suite de la présence de deux paires de fausses molaires en haut et en bas en avant de la carnassière. Chauve - Souris MURiNE , Fesp. murintis, La Chauve-Souris , Daubenton , 1759. On l'a décritedepuis sous plusieurs autres noms. Cette espèce est très commune , et sa taille est un peu supérieure à celle de la Séroline et de la Noctule. C'est donc le plus gros des Vesperlilions observés en France. Elle a 15 ou 16 pouces d'envergure. Son oreillon est en couteau assez pointu ; la forme de son (i) La formule dentaire - est aussi attribuée au fcip. y'allcreri île Kuhl, que M. Hollanilie signale aux enviinjis de Metr; d'autres auteurs lui donnent -. La niènie formule i- se retrouve d.ins la Cliauve-Souris de la Guyane, que F. Cu- vier a nommée Furrîa horrens , mais avec une autre foiniB d'oreille et d'oreillo^, une autre physionomie et une autre forme de crâne que dans l'Oreillard. VES oreille ressemble assez à l'ouverture d'un ••omet. Le pelage est cendré, moelleux, avec la base des poils noirâtres. CiiAUVK-SouRis DK Beschtkin, Fcsp. Descli- teimi, Leisler. Ses oreilles sont presque aussi df'veloppées que celles de l'Oreillard. M. Hol- liuidre l'a prise aux environs de Metz. Chacve-Sûubis moustache, Vesp. mystaci- nus, Leisler. Petite espèce noirâtre à peu |)res de la taille de la Pipistrelle , à oreillon en poignard subaigu. Nous l'avons trouvée |)lijsieurs fois à Paris. Il faut lui rapporter la Chauve-Souris nommée V. humeralis par M. Bâillon, et qui a été recueillie à Abbe- vilie. On signale encore en France le Fesp. emarginalus, GeolTroy, qui a été vu dans plusieurs localités, ainsi que les V. Dau- bvnUmii et Nallereri; mais les caractères iiures ou Nycticées américains sont des deux Amériques : V. voveboracensis ou Lasiurus , V . jiruinosus , V. bonarievsis ou Blossevillei. Celui-ci a le même nombre de molaires que les Pipis- trelles. (P. G.) *VESPERTILI01\IDÉS. mam— Famille de Chéiroptères , dans la classiOoatioti de M. l.sidore Geoffroy Sainl-Milaire. Chez les Chauves-Souris de celte famille, la phalange onguéale manque à tous les doigts de l'aile; les lèvres n'offrent pas de double fissure, comme chez les Noclilionidés. Les Vespertilionidés se divisent eu trois groupes caractérisés par un nez simple, un nez creusé d'une cavité, un nez surmonté d'une feuille. Les Vespertilionidés à nez simple out 216 VES une membrane inter-fémorale peu développée et composent trois tribus: celle des Tapho- zoiens, dans laquelle la queue est courte; celle des Molossiens, dans laquelle la queue est longue, à demi enveloppée; et celle des Vesperliliens, dans laquelle la queue est très développée. Les Vesperiilionidés dont le nez est creusé d'une cavité forment la tribu des Nyclériens. Les Vesperiilionidés dont le nez est surmonté d'une (euille constituent la tribu des Rhinolophiens. (E. Ba.) VESPERLS {h-rtpoç, qui paraît le soir après le soleil couché), ins. — Genre de Co- léoptères subpentanières, tribu des Leptu- rètes laticerves, proposé par Dejean et pu- blié par Latreille ( Annales de la Société cntomologique de France , IV, 203). Ce genre renferme cinq espèces, de l'Eu- rope méridionale et de l'Afrique septen- trionale. Le type est le V. strepens (Sleno- chorus) , Fab. (C.) ♦VESPIEIVS.Fespit. INS.— Tribu de l'ordre des Hyménoptères, caractérisée par des man- dibules courtes, des mâchoires allongées , un labre court et arrondi, et une lèvre inférieure également courte , des antennes coudées, des ailes ployées longitudinalement pendant le repos, et des pailes postérieures simples avec les jambes pourvues de deux épines à l'ex- trémité. {Voyez pour les détails de mœurs et d'or- ganisation notre article GUÊPE.) Nous avons représenté dans notre atlas, INSECTES HYMÉNOPTÈRES, pi. 2, fig. 1, la GUÊPE CEINTURÉE. (Bl.) VESPITES. Vespitœ. ins.— Groupe de la tribu des Vespiens de l'ordre des Hymé- noptères, comprenant seulement le genre Guêpe. — Voy. ce mot. (Bl.) ♦vessie, zool.— La situation, la forme, le développement, les rapports, les varia- tions que présente la vessie uuinaiue ont été indiqués aux articles mammifères [voy. tome VII, page 5), sécrétion {voy. tome XI, page 490). — Il a été question de la vessie NATATOIRE à l'arlicle poissons {voy. tome X, page 344). (E. Ba.) VESTA. AST. — Voy. astres. *VESTA (nom mylhol.). ins.— Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Lampy- rides, établi par de Laporte {Ann. de la Soc. int. de Fr., t. II, p. 132) sur une espèce de lava, la V. Chevrolatiide l'auteur. Blanchard VEU rapporte à ce genre deux espèces de la Boli- vie. (G.) *VESTIARIA (vesliarius ^ qui a rapport aux vêtements), Flemm. ois.— Synonyme de Drepanis, Temm. (Z. G.) VESTIE. Feslia. bot. ph. — Genre de la famille des Solanacées, tribu des Vestiées à laquelle il donne son nom, formé par Will- denow {Ennmer., vol. I, p. 208) pour le Canlua Hguslrifolia, Ju&s. , arbrisseau du Chili , qui a le port d'un Cesli-um ou d'un Lycium, ce qui lui a valu la dénomination spécifique de f^estia lycioides, Willd. C'est une espèce à feuilles coriaces, luisantes et à grandes fleurs jaunes, penchées, solitaires. Elle est figurée par Ruizet Pavon(F/. peruv., tab. 132) sous le nom de Periphragmos fœli- dus, R. et P. (D. G.) VESTIÉES Feslieœ. bot. ph. —Tribu (les Solanacées (vo?;. ce mot), caractérisée par un embryon droit en même temps que par une capsule biloculaire, et ayant pour type le genre f^csiia. (Ad. J.) VÉSUV!EM\E. min. — Nom donné par Werner et d'autres minéralogistes à la va- riété d'idocrase que l'on trouve à la Somma, au Vésuve. — Foy. idocrase. (Del.) VETA\, MOLL. — Nom donné par Adntison à une espèce d'IIuîire, VOstrea parasilica, var. y, de Lamarck. (E. Ba.) VETIVERIA. BOT. PH. — Quelques-per- sonnes ont donné ce nom à la plante appe- lée vulgairement Vétivert. — Voy. ce mot. VÉTIVERT OU VETTIVERT. bot. — C'est le nom vulgaire d'une Graminée, VAndropogon muricatus, Retz, remarquable par son odeur pénétrante qui la fait employer journellement pour parfumer le linge et pour préserver le drap des atteintes des teignes. Dans l'Inde, sa patrie, cette plante est fré- quemment cultivée en bordures. Virey avait proposé {Journal de pharmacie, vol. XIII, p. 499) pour elle un genre Veliveria, dan.s lequel elle serait venue se ranger sous le nom de ^. odorata; mais aucun motif n'en appuyant l'établissement, ce genre n'a éié adopté par personne. (D. G.) VELVE. MAM — Nom d'une espèce de Sa- gouin, Saguinusvidua.— f''oy. t. II, p. 291. (E. Ba.) VEUVE. Vidua. ois. — Division générique de la famille desFringiilidées. — Voy, moi- neau. (Z. G.) VIB VEUVE ÉTHIOPIEMVEodMAURES- QUli. MOLL. — Nom vulgaire donné par les marchands à une espèce du genre Olive, VOlioa Maura. (E. Ba.) * VE\ILLA {vcxillum, étendard), moll. Noiri donné par M. Swaiiison à un genre de Mollusques Gastéropodes du groupe des Pourpres (Swains., Treat. Malac, 1840). (E. Ba.) *VEXILLAIRE. bot. — Ce mot, dérivé devexillum, élend;ird, s'applique particu- lièrement au mode d'estivaiion ou de pré- floraison des corolles papilionacées, dans les- quelles le pétale supérieur et impair, dont les dimensions dépassent généralementcelles des ailes et de la carène, protège et recouvre ces dernières en se ployant sur sa ligne mé- diane. (D. G.) * VEXILLAIKE. Fexillaria {dcvexillum, étendard), bot. pu. — Genre de la famille des Légumineuses-Papilionacées, tribu des Pha- séolées, formé par M. Bentham (in Annal. Wiener. Muse., vol. II, p. 117) pour des arbrisseaux volubles, indigènes de l'Améri- que tropicale, qui doivent leur nom généri- que à leur long étendard orbiculaire, dépas- sant notablement les ailes et la carène. M. Bentham en décrit cinq espèces, telles que le ^''exiUaria glycinoides, V, grandi- flora, etc. (D. G.) *VIALIE. Vialia. bot. ph.— Genre de la famille des Byttnériacées , tribu des Dom- beyacées, formé par M. Visiani (^mwœa, vol. XV; Lilieralurbl., p. 103) pour V llerman- nia macrnphylla des jardiniers, sous-arbris- seau couvert de poils blancs, Ifiineux, à feuil- les ovales, dentées en scie ; à fleurs aiillaires et terminales, jaunâtres, présentant dix éla- raines soudées dans le bas, et un style quin- quéGde au sommet; dont la pairie est in- connue. Cette espèce devient le f^ialia ma- crophy lia, Wisiaui. (D. G.) VlliEX. MOLL. — Nom générique choisi par Oken, synonyme de i'yjena. — Voy. piRÈNE. (E. Ba.) VIBILIE. Vibilia (nom mythol.). crust. — C'est un genre de l'ordre des An)phipodes établi par M. Milne Edwards, qui le range dans sa famille des Hypérines , tribu des llypérinées gamniaroides. On n'en connaît qu'une seule espèce, qui est la Vibilie de Péron , Vibilia Peronii, Edw. { llisl. nat. des Crusl., t. III, p. 73, pi. 30, fig. 1). Cette T. xin. VIB SI 7 espèce, type du genre Daclylocera de La- Ireille , a été rencontrée dans les mors d'Asie. (11. L.) VIBO. BOT. PH. — Ce genre, propos- par Mrench (Melhnd., 318) pour le Bumex spi- nosus, Lin., n'est qu'un synonyme du genre Emex , Neck., auquel cette plante est rap- portée généralement aujourd'hui. (D. G.) VIB(>R(ilE. Viborgia. bot. ph. — Genre delà famille des Légumineuses-Papiliotiacées, iribu des [,olées, sons iribu des Génislées, formé par Tliiinberg (F/or. cap., p. 560) avec rorlhogra[)he de Wiborgia, qui u été modifiée par Sprengel en celle de Viborgia généralementadoptée aujourd'hui. Ce genre est formé de petits arbrisseaux indigènes du cap de Bonne Espérance, à Heurs jaunes en grappes terminales, parmi lesquels l'espèce type est \& Viborgia obcor data, Thunb. (//e- d.(/saruTOcape/ise, Burm.). Thunbergen avait décrit trois espèces auxquelles les botanistes modernes en ont ajouté environ une dou- zaine. Le genre Viborgia de Mœnch est un sim- ple synonyme du genre Cijlisus, Linn., qui appartient à la même famille et à la rnéme tribu. (D. G.) VIBORQUIA. BOT. PH. — Genre propose par Oriéga et dont de Candolle a fait son genre Varennca. — Voij. ce mot. (D.G.) VlBRIOiV. Vibrio {vibro, s'agiter en on- dulant). iNFus. — Ce genre d'Infusoires, éta- bli par Muller et caractérisé à peu près de la même manière par son auteur et par les micrographes postérieurs, n'a cependant pas toujours compris les mêmes espèces; l'im- perfection des moyens d'investigation que les premiers observateurs avaient a leur ser- vice, le peu de rigueur que certains auteurs ont apporté dans leur méthode, les progrès de la science enfin , sont autant de causes qui ont dû faire varier les limites de ce genre comme celles de la plupart des genres parmi les Infusoires. Les \'ibrio de Muller composaient le cinquième et dernier genre de la section des Infusoires épaissis, dans l'ordre des Infusoires dépourvus d'organe extérieur. U comptait trente et une espèces disparates parmi lesquelles M. Uujardiu signale trois Bacillariées et une Clostérie, qui sont des Végétaux; quatre Vers nérnatoide»; deux ou trois animalcules qui ne sont pro- bablement pas des Infusoires; un Eu^lénien; i!8 918 VIB des Trichodien» et Paramécicns dont Mul- 1er n'a pu découvrir les cils vibraliles. Res- tent six espèces seulement qui sont de vrais Vibrioniens, et, parmi ceux ci, il faut resti- tuer deux espèces , les Vibrio undula et Spi- rillum, au genre Spirillum. Des Vibrions de WUiler, les Vibrio lineola, rugula, bacillus et serpens, appartiendraient seuls au genre Vibrio, tel que le déGnisseni aujourd'hui les micrographes les plus habiles, MM. Ehren- berg et Dujardin entre autres. Nous avons indiqué à l'article vibrionides comment M. Bory de Saint-Vincent avait compris le genre Vibrion. La caractéristique du genre Vibrion, limité comme il est dans la classification que nous adoptons ici, est la suivante : Corps filiforme, plus ou moins distinctement articulé par suite d'une division spontanée imparfaite, susceptible d'un mouvement ondulatoire, comme celui d'un serpent. Ce mouvement ondulatoire distingue les Vibrions du genre Bacterium, dans lequel on n'aperçoit qu'un mouvement de vacillation lente; il les dis- lingue aussi des Spirillum, dont le corps forme toujours une hélice ou un tire-bouchon allongé qui tourne par instant avec rapidité sur son axe, sans changer de forme. Les Vibrions et les genres de la même famille sont, de tous les Infusoires, ceux qui apparaissent les premiers dans toutes les infusions; nos moyens d'investigation nous laissent supposer qu'ils sont des plus sim- ples. On a décrit plusieurs espèces de Vi- brions que les auteurs admettent au nombre de quatre à huit, selon qu'ils considèrent certaines d'entre elles comme des espèces distinctes, comme rentrant dans d'autres espèces admises par eux, ou comme n'étant pas même du genre. (É. Ba.) * VIBIUOIMA (dont le genre Vibrio est le type). iNFus. — M. Khrenberg désigne sous ce nom une famille de ses Gymniques à divi- sion incomplète, dans la grande division des Anenlera ou Infusoires dépourvus d'intestin. La caractéristique de ces Vibrionia est a peu près la même que celle assignée par M. Du- jardin à ses Vibrioniens; l'une et l'autre fa- mille contiennent aussi les mêmes genres : Baclerium, Vibrio el Spirillum; mais M. Eh- renberg ajnnie à ses Vibrionia le genre duuioux Spirodiicus. — Voy. viuuiomens. (E. Ba.) VIB VIBRIONIDES (dont le genre Vibrion est le type), infus. — M. Bory de Saint Vin- cent établit, sous ce nom, la sixième famille de son ordre des Gymnodés, et la caractérise par un corps cylindracé, allongé, flexible. Cette famille, une des plus confuses de la classification que nous venons de citer, com- prend les genres Melanella, Vibrio, Spiru- lina, Lacrymatoria et Pupella. Parmi ces genres, les deux premiers seulement appar- tiennent aux Vibrioniens de M. Dujardin: le premier [Melanella) répond aux Baclcrium etSpirilluin; le second (Ttèno) comprend de véritables Vibrions auxquels sont accolés des Vers nématoides. La nature des Spiru- lina est fort équivoque. Les Lacrymatoria contiennent un Euglénien et d'autres espè- ces qui ne peuvent rester associées avec les Vibrions. Les Pupella nous ofl'rent des es- pèces très douteuses, et d'autres qui doivent certainement être éloignées des Vibrions. En somme, si l'on veut prendre le genre Vibrion pour type d'un groupe d'infusoires, la famille des Vibrioniens de M. Dujardin présente l'association la plus logique des êtres qui offrent le plus d'affinités. — Voy. VIBIUONIENS. (E. Ba.) * V1BUI0\IE\S (dont le genre Vtbrion est le type), infus. — Nom sous lequel M. Du- jardin désigne la première famille des Infu- soires asymétriques, famille qu'il considère comme une sorte d'appendice et dont il a donné la caractéristique, indiqué les rapports etdésigné les genres dans l'article Infusoires de ce Dictionnaire, t. VII, p. 47. (E. Ba.) VIBRISSÉE. Vibrissea. bot. cr.— Genre de la famille des Champignons-Hyménomy- cètes de Pries , sous-ordre des Helvellacps, tribu des Claviciilaircs du même auteur; de la division des Thécasporés, sous division des Ectothèques , tribu des Milrés , section des Géoglossés, dans la classification my- cologique de M. Léveillé; établi par M. Fries pour des Champignons charnus- eéracés, qui croissent par groupes au prin- temps. (M.) VIBURMÉES. Fiburneœ. bot. ph. — La famille, établie sous ce nom par Bartling dans ses Ordines nalurales planlarum, cor- respond précisément à la tribu des Sambu- cées dans les v^aprifoliacées. — Voy. ce mot. VIBURIMLIU »yr. ph. —Nom latin du genre Viorne. — Tu^. viorse. (D. G.) vie *VICATIE. Vicalia (dédié à Vicat, qui a écrit sur les plantes vénéneuses), bot. pu. — Genre de la faniilie des Otnbellifères, sous- ordre des Gampylospermées, tribu des Smyr- nées, établi par de Candolle {Prodromus, vol. IV, p. 2i3) pour une plante herbacée, indigène du Népaul, près de Kamaon, qui a le port du Conium, Lin., avec la plupart des caractères de VArracacha, Bancr., dont le fruit est presque celui d'un Pimpinella, mais canipylosperme. Cette plante, unique pour son genre, a reçu je nom de Vicalia coniifoUa, UC. (D. G.) VKIE-AMÎUAL. moll. — Nom vulgaire donné par les marchands à une espèce du genre Cône. (E. Ba.) VICIA. BOT. PH. — Nom latin du genre Vesce. — Votj. vesce. (D. G.) VICIÉES. Vicieœ. bot. ph. — Tribu des Papilionacées dans le grand groupe des Lé- gumineuses (uo;/. ce mot), ayant pour type le genre Vicia, qui lui donne son nom. (Ad.J.) VICOA (dédié à l'historien Vico). bot. PH. — Genre de la famille des Composées, tribu des AstéroïiJées, sous-tribu des Inulées, formé par Cassini [Annales des sciences na- turelles, an. 1829, p. 33, et Dictionnaire des sciences naturelles, vol. LX, p. 594) pour des plantes herbacées, annuelles, indigènes des Indes orientales, à feuilles entières, sa- gittées, auriculées; à fleurs jaunes, en capi- tules mulliflores, rayonnes. On en connaît quatre espèces, parmi lesquelles nous cite- rons le Vicoa auriculata, Cass., de Ceylan, et\eVicoaindica, DC, qui est commun dans toutes les Indes orientales. (D. G.) * VICTORIA, rictoria (dédié a la reine d'Angleterre ). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Nymphéacées , tribu des Eurya- lées , formé par M. Lindiey ( Monograph.,' 1837) pour une plante qui croît dans les grands fleuves de la Guiane et du Brésil septentrional, et qui peut certainement être regardée comme une des merveilles du règne végétal. Cette admirable espèce avait été trouvée, dès 1827, par M. Alcide d'Orbigny, qui en avait envoyé en France des feuilles, des fleurs et des fruits tant séchés que con- servés dans l'alcool. Elle avait même été vue huit ans auparavant par M. Bonpland. Né.inmoins ce n'est que plus tard, en 1837, qu'elle a reçu le nom de Victoria regia de M. Lindiey, qui l'a décrite et figurée dans une Vie 210 note monographique très grand in-folio, ti- rée seulement à 25 exemplaires. Les feuilles de ce végétal gigantesque forment des dis- ques orbiculaires de 1 à 2 mètres de dia- mètre, peltés et échancrés d'un côté, rele- vés en nacelle sur leurs bords, d'un vert foncé en dessus, colorés en rouge à leur face inférieure, sur laquelle s'élève un réseau de grosses nervures saillantes et aiguillonées. Ces feuilles flottent à la surface de l'eau , au-dessus de laquelle s'élèvent de magni- (ii]ues fleurs larges de 3 décimètres, blan- ches avec le centre purpurin. Ces fleurs ont: un calice à tube adhérent campanule, ai- guillonné, à limbe divisé en quatre lobes colorés intérieurement; une corolle formée de nombreux pétales insérés en plusieurs rangées sur le tube du calice, dont les exté- rieurs sont étalés et très grands, tandis que les intérieurs sont courbés en dedans et beaucoup plus petits; de nombreuses éta- mines sur plusieurs rangs, à filet pétaloïde et à deux loges linéaires, adnées , dont les intérieures sont stériles , cornues, adnées au dos des stigmates ; un ovaire adhérent, à loges nombreuses, dans lesquelles se trou- vent plusieurs ovules insérés sur les cloi- sons; cet ovaire est surmonté d'un cercle de stigmates terminés en corne déjetée vers le centre, et entourant un large enfoncement circulaire au centre duquel s'élève un ma- melon conique. Le fruit est charnu, hérissé de piquants, globuleux, et surmonté d'une sorte de godet tronqué à son bord, au centre duquel s'élève une éminence conique. M. Alcide d'Orbigny a fait connaître {Ann. des se. nat., 2* sér., vol. XIII, 1840, p. 53) une seconde espèce de Victoria qu'il a nommée V. Cruziana. Celle-ci se distingue de la précédente en ce que ses feuilles sont vertes et glabres a leurs deux faces; que ses pétales sont tous uniformément rosés ou blancs; enfin que son ovaire est plus large. Cette seconde espèce croît dans les eaux stagnantes et profondes de la province île Corrientes, sur les rives du Parana et dans le Riachuelo. Les graines des Victoria sont bonnes à manger rôties comme celles du Mais; d'où les Guaranis donnent à ces plantes le nom de Maïs d'eau, Mdisdel agna. (P. D.) ♦VICTORIIVA (nom propre), ins, — Genre de Lépidoptères, de la famille des 92Ô VIE Diurnes, tribu des Nymphalites, créé par M. E. B\atn:\\i\r(i (Histoire naiurelle des ani- maux artic.f ISiO ) aux «iépens des Aym- phalis , dont il se distingue principalement par les aiUs longues, fortement dentelées : les posiérieures ayant leur quatrième den- Celure un peu plus longue en manière de petite queue. Les espèces qui entrent dans ce groupe sont les Niimphalis Epaphea , lra. La plus remarquable d'entre elles est le Vigna Caijang (Dolichos Caijang, Lin.), dont les graines conslilueiit, assure-t on, l'aliment principal des Indiens après le Riz. (D- G.) VIGIVE. l^iiis. BOT. PH. — Genre impor- tant de la f.jmille des Ampélidées ou Vila- cées, de la penlandrie-monogynie dans le système de Linné. 11 est formé d'arbrisseaux sarmenteux, qui croissent spontanément dans les [)arlies moyennes de l'Asie et (ians l'Amérique septentrionale. Les feuilles de ces végétaux sont alternes, simples, en cœur, entières ou lobées plus ou moins profonde- ment, parfois même incisées ou parlilcs. Leurs fleurs sont hermaphrodites dans les espèces de l'ancien continent, dioïques-po- lygames dans celles du nouveau monde; elles forment des panicules opposées aux feuilles, p.irmi lesquelles un grand nombre restent d'ordinaire entièrement ou presque enlièremeiit stériles, et dégénèrent alors en , vrilles. Elles présentent les caractères sui- 522 VIG vanls : Calice libre, très court, à cinq angles cl à cinq dcnls rudimenlaires ; coiuile do ciii.i pétales insères à l'extérieur d'un disque hypogyne, coiicavs, et se soudant entre eux par leur sommet innéclii.de manière à fer- mer une seule pièce qui sedélaclie tout en- tière, au moment de ! épanouissement, en une sorte d'éloile à cinq rayons tronqués; cinq étamiiies insérées de même que les pé- tales, aiix(juels elles sont opposées, à an- thères biloculaircs, s'ouvrant longitudinale- ment; ovaire libre, entouré à sa base d'un disque à cinq lobes, creusé de deux loges, qui renferment chacune deux ovules colla- téraux, ascemlants, fixés à la base de la cloi- son; cet ovaire porte un stigmate sessile, déprimé et presque pelle. A ces fleurs suc- cèile une baie globuleuse, biloculaire, à loges dispermes ou monospermes par avor- tement; le test des graines est dur et osseux; leur embryon est très petit, logé dans l'axe d'un albumen charnu, mais d'un tissu dense. Le nombre des espèces de Vignes décrites jusqu'à ce jour dans les ouvrages de bota- nique s'élève à environ 45. Mais, parmi elles, il en est une qui mérite de fixer parli- culiéremenl l'allcntion , à cause de l'impor- tance majeure que la culture lui a donnée. Klle a surtout un intérêt spécial pour la France, à laquelle elle fournit le plus im- portant de ses produits afiricoles, celui pour lequel son heureuse position géographiqi;e et la douceur de son climat lui assurent des nvanlageset une pri'étninence incontestables sur tous les auircs pays. Cette espèce est la Vigne CULTIVÉE, Filis t'inijcrn , Linné. I,a patrie de ce précieux arbuste n'est pas déter- minée avec toute la précision possible; ce- pendant la plupart des botanistes, qui sui- vent en cela les traditions conservées par les auteurs de l'antiquité, s'acconlent à la placer en Asie, dans l'Arabie heureuse, près de Nysa. De là il s'est étemiu dans les con- trées de celle partie du monde qui avoisi- ncnt ou bordent la Méditerranée. Les Phé- niciens l'ont transporté dans l'Archipel, en Grèce et en Italie; enfin les Phocéens, en venant fonder Marseille et quelques autres villes de notre littoral méditerranéen, ont introduit dans les Gaules cette culture, (jui devait devenir pour elles une source abon- dante de richesses. Aujourd'hui la culture de la Vigne règne sur une portion considé- VIG rable de la surface du globe; mais clic ne prospère réellement que dans les contrées tempérées. Vers le Nord, elle ne s'élève pas au delà des pays où la température moyenne de l'été atteint au moins le chiffre de 19" centig. Plus haut elle ne mûrit pas ses ffuils en pleine terre, et ne peut plus être cultivée qu'en serre. Déjà même, vers cette limite septentrionale , son fruit n'atteint pas chaque année sa maturité parfaite, et ses produits ne sont pas toujours suffisamment avantageux pour que d'autres cultures ne soient substituées fructueusement à la sienne. Il parait même établi que ces raisons purement économiques ont déterminé en certains points, notamment en IVormandie, l'aband'ii decette culture. On saitquequel- ques auteurs, notamment M. Fuster, avaient cru trouver dans ce fait la preuve d'un abaissement de température qui se serait opéré en France depuis quelques siècles. Vers le Midi , la culture de la Vigne ne s'é- tend pas aux contrées tropicales; drjà, en approchant de cette limite, elle cesse de pouvoir produire une récolte de vin, et ses fruits ne servent plus que comme aliment. La raison en est que , sous l'influence d'une température constamment élevée, la Vi- gne ne livre plus ses produits à une épo- que unique, et qu'elle cesse dès lors de donner matière à des vendanges, et, par suite , à la fabrication du vin. (Pour la dé- termination exacte de ces limites, voyez GÉOGRAPHIE BOïANiQUR.) En Francc, parti- culièrement, Arthur Young a remarqué que la limite septentrionale de la Vigne forme une ligne ascendante de l'ouest vers le nord, qui, partant des côtes de l'Océan à peu près à moitié distance entre Nantes et Vannes, viendrait passer un peu plus haut que Paris, Soissons et le confluent de la Moselle avec le Pihin. Or on reconnaît au premier coup d'œil que cette ligne, qui n'a certainement pas la régularité qu'on lui donne sur les cartes (voyez l'^lore Iruiiç. de Lamarck et de de Candolle, vol. II), est parallèle à la di- rection générale des côtes de la Manche. Dans celte portion de notre pays où la Vigne est l'objet de grandes cultures, l'influence de la température se manifeste assez nette- ment par la rature des produits qu'elle fournit pour qu'on puisse tracer trois zones assez distinctes. Ainsi les parties de notre \ïCr territoire qui longent les Pyrénées, surtout le versant niédiierranéen , circonscrit d'un côté par la mer, de l'autre par les Corbiéres, la moniagnc Noire, les Cévennes, et la ligne tracée sur leur prolongement, produisent spécialement des vins dans lesquels une ma- turation complète amène la formation d'une grande quantité de principe sucré. Ce sont ces vins qui servent en grande abondance à la fabrication de l'alcool ou esprit-de-vin commercial, vulgairement désigné dans nos déparlements méridionaux sous le nom de esprit trois-.ux, OU simplement trois-six, et parmi lesquels ceux qui ont valu à certains crus une célébrité européenne sont connus sous la qualificalinn de vins de liqueur. La partie de notre territoire qui s'étend du 47"^ ou 48' degré de latitude jusqu'à la limite septentrionale de la Vigne manque, au con- traire, de cette chaleur qui est nécessaire pour la maturation parfaite du raisin. Elle ne donne guère que des vins secs caractérisés par leur saveur piquante, et généralement par une assez f.iible proportion d'alcool. En- fin, c'est dans la portion inteimédiaire aux deux zones extrêmes que la "Vigne semble trouver les conditions les plus avantageuses pour sa culture, et qu'elle produit les vins renommés pour lesquels le monde entier est tributaire de la France, qui tiennent en quelque sorte le milieu entre les vins secs et les vins de liqueur, et auxquels Jullien a donné le nom de vins moelleux. Depuis que la Vigne est devenue en Eu- rope l'objet de cultures très étendues , on l'a vue s'échapper des Vignes et reprendre un état qu'on regarde ordinairement comme sauvage. Mais il est évident que ce mot ne peut être admis ici que comme exprimant une simple dégénération, et nullement un étal primitif. Il n'y a là, en effet, qu'un re- tour imparfait vers la nature. Cet état de la Vigne se montre fréquemment dans les haies , dans les lieux pierreux de nos dépar- tements méridionaux; il constitue ce qu'on y nomme lambrusco , mot traduit en fran- çais par lambrousqiie. Le fait le plus curieux, à cet égard, est certainement celui que pré- sente YAlgaida de San-Lucar de Barameda, en Andalousie. On nomme ainsi un terrain un peu élevé et inégal qui s'étend du port de Donnanza jusqu'au nurd-ouesl de San-Lii- car, dans une longueur de deux lieues, sur VIG 553 une largeur d'environ une demi-lieue. «C'est là que la Vigne sauvage forme des forêts im- pénétrables, des cabinets magnifiques, des pavillons gracieux, des gro'tes, des places, des chemins couverts, des sentiers tortueux, des labyrinthes, dos murailles, des arcs, des colonnes, et mille autres caprices originaux qu'il est impossible de décrire. » [Essai sur les variétés de la Figne, par D. Simon- Roxas Clémente, traduct. deM. deCaumels page lcS9.) ' La diversité presque infinie de vins que produit la Vigne, dans les nombreux pays où elle esl cultivée, tient essentiellement au grand nombre de variétés que cet arbuste a produites. I.ongtempsl'élude de ces variétés a éié fort négligée, et leur connaissance fort imparfaite. L'impulsion et l'exemple donnés par Duhamel n'ont amené pendant assez longtemps que peu de résultais; mais la formation de la précieuse collection du Luxembourg, et les recherches de Bosc, les travaux deChaptal, auxquels ellea servi de base, en outre les observalions assidues de don Simon-Roxas Clémente, en Espagne, de Cavoleau , de M. Odart, etc., en France,' celles de quelques savants allemands et ita- liens, ont jeté du jour sur cette portion si longtemps obscure de la science. Dans l'état actuel des choses, il semble impossible de négliger la question importante de ces va- rié tés, au tant que cela a été fait généralement dans les dictionnaires d'histoire naturelle antérieurs à celui-ci. Nous croyons donc de- voir présenter ici , à cet égard , des détails que nous exlrairuns surtout de l'important ouvrage de M. Odart, tra\ail sérieux, fruit d'observations attentives et consciencieuses, poursuivies sans relâche pendant tout le cours d'une longue existence. [Ampélogra- p/iie universelle , ou Irai lé des cépages les plus estimés daris tous les vignobles de quelque renom, par M. le comte Odart, 2" édit. Paris et Tours, 1849. In-S» de 492 pages.) La première question qui se présente con- siste à savoir si les formes nombreuses sous lesquelles la Vigne se présente dans les cul- tures doivent être regardées comme de sim- ples variétés dune seule espèce, ou si, au contraire, on trouve en elles des caractères d'une valeur suffisante pour obligera ad- meltre que divers types réellement spècili- 834 VIG flues sont réunis sous la (lénomipalion uni- que lie Vigne cullivép. Celle question a été ilSoIuc par les auliuis cp Jeux sens diamé- tralement opposes. |.es botanistes admcllcnl, en général, que toutes ces formes ne sonl que de simples variétés, dont leur mode or- dinaire de multiplication assure la conser- vation, ou qui peuvent avoir arquis cette fixité qu'on remarque dans les races de beaucoup de nos espèces cultivées. Quelques uns vont même plus loin. Ainsi Dussiciix, auteurtierariifle Vigne dans !eZ>(c(;o)i)ifl/'p d'ugnciilture de Hozier, Chaptal, Bosc, etc., non seulement admettent celle solution, mais encore ilsallribuent aux simples ciian- gements de climat, au temps lui-même, une influence capitale, et la faculté de trans- loimer ces variétés, de les multiplier, etc. D'aprè.s eux, il n'y aurait dans ces formes ou'une permanence purement condition- nelle. Dussieux, en particulier, assure que moins de dix transplantations suffisent pour que les formes les mieux caractérisées de- viennent méconnaissables. D'un autre côté, Roxas Clémente admet, d'après ses observa- tions, la permaneice de és en majeure partie de variétés à raisin blanc. Bien que certains des vins qu'ils produisent soient recherchés, aucun n'arrive à la haute réputation de ceux qui nous ont déjà occupé. On y re- trouve la plupart des variétés cultivées en Bourgogne, les Pinots, le Liverdun, le Mo- rillon bl.mc, eic. et , en outre, quelques variétés particulières, comme: Le IS'oir- menu, que M. Odart regarde comme un rinol, mais qui est plus productif, dont les grappes sont serrées, formées de petits grains ronds, égaux; il est très muiiiplic dans la Moselle. lAFarenne noire, cépage très fertile, qui abonde dans les départe- VIG ments de la Meuse et de la Moselle. Son bois est rouge en hiver; ses raisins sont serrés, à grains entièrement ronds. Le Poulsardou Pulsari, Pendoulut, raisin verle, fait la base des bons raisins rouges du Jura. Ce cépage estimé sedistingue par ses feuilles d'un vert tendre, légèrement velues en des- sous , plus longues que larges, à 5 lobes bordés de dents aiguës; ses grapjtes sont grosses, allongées, pendantes, peu fournies de beaux grains oblongs, qui se détachent facilement à leur maturité; il est vigoureux, précoce, de longue durée et productif. Le Trousseau OU 'J'ressean est aussi très ré- pandu dans le Jura ; quoique assez produc- tif, il donne un vin de très bonne qualité ; sa maturité est tardive; ses feuilles sont larges, épaisses, arrondies et rugueuses, glabres, d'un verl jaunâtre en dcs.-us, un peu cotonneuses en dessous; ses grappes sont de grosseur moyenne, allongées, à grains d'un noir affaibli par une pruine abondante. L'Enfariné, qu'il faut distinguer du Meunier de la Bourgogne et d'une variété qui porte dans le Doubs le nom àe Fariné, se reconnaît aisément à ses feuilles plus longues que larges, très profondément dé- coupées , à dents aiguës , un peu velues en dessous, particulièrement sur les nervures ; à ses grappes courtes, formées de gros grains ronds, dont le noir est masqué par une pruine blanche abondante, d'où lui est venu son nom. Sa saveur très acerbe se retrouve pendant les premières années dans le vin qu'il fournit; mais elle disparaît ensuite. Parmi les cépages à raisin blanc nous citerons le Savagnin verl , ou Savoignin, ou Fromen- teau , très répandu et très estimé dans les meilleurs vignobles du Jura , tels que ceux d'Arbois, de Chàteau-Ghalons, et qui donne d'excellents vins mousseux, peu inférieurs en mérite réel aux bons vins deChampagne ; malheureusement il mûrit tard. Ses feuilles sont d'un vert glauque, petites, arrondies et très peu découpées, cotonneuses en dessous; leur pétiole et l'origine des nervures sont colorés en rouge obscur ; ses grappes sont de grosseur moyenne, assez bien garnies de grains oblongs, verdàtres, à pellicule épaisse. M. Odart Tiit remarquer que ce nom de Sa- vagnin , que portent encore dans le Jura quelques autres cépages, même parmi ceux déjà signalés dans la région centrale , n'in- VIG clique aucune analogie avec les Sauvignoiis du Bordelais. 4° Il Éyion méridionale. — La limite supé- rieure de celte région est fixée par M. Odart à une ligne qui, partant du bassin d'Arca- chon, suivrait les limites nord du départe- ment de la Haute-Garonne, remonterait le Tarn , laisserait au nord les montagnes du Vivarais , passerait par le confluent de la Drômc et du Rhône, et remonterait ensuile le long de l'Isère. Cette portion de la France produit une très grande abondance de vins de natures très diverses. La maturité parfaite qu'y atteignent les raisins sous l'influence d'un été plus long et plus chaud y développe en plus forte proportion la ma- tière sucrée et rend, par suite, les vins de celte région plus spiritueux. En outre, le climat permet d y cultiver des variétés qui ne mûrissent que très imparfaitement ou même pas du tout dans les ré;^ions précé- dentes. C'est surtout dans quelques uns des départements de cette région que la culture de la vigne a pris une extension extrême, et qu'on l'a vue . depuis cinquante ou soixante ans, envahir d'ai)ord tous les coteaux, toutes les parties ondulées du pays, descemlre en- suite dans les plaines et gagner même les terres d'alluvion les plus fertiles, que leur nature semblait destiner uniquement à la culture des céréales et des plantes fourra- gères. A mesure que cette extension exagé- rée avait lieu, des idées nouvelles prenaient naissance et commençaient à opérer, dans cette culture méridionale , une révolution complète qui, en ce moment, est entièrement accomplie sur plusieurs points. Reno;içant presque entièrement aux cépages produc- teurs de bons vins, beaucoup de proprié- taires vilicoles en ont adopté de nouveaux, pour la plupart tirés de l'Espagne, dont la fécondité est extrême, mais qui, par cela même, ne donnent que des produits d'une valeur extrêmement faible. Ces vins sont très médiocres, mais ils sont très avantageux pour la fabrication de l'esprit-dc-vin com- mercial, et leur abondance peu commune permet d'obtenir des vignes un rendement défuîitif bien supérieur a ce qu'on aurait pu espérer des vins de meilleurt! qualité que le climat permet de récoller lorsqu'on le désire. Aujourd'hui une grande partie des départe- ments de l'Aude, de l'Hérault, du Gard, des VIG '22Î) I Bouches-du-Rhône est couverte de ces vignes dont les vins ne sont propres qu'à la fabri- cation de l'alcool ; c'est de là que provient la presque totalité de celui que le commerce transporte dans les diverses parties du monde. C'est là aussi que tout ce qui a rap- port à la vinification a pris des proportions qu'on peut dire colossales. La plupart des auteurs qui se sont occupés de la vigne et de ses variétés ont traité fort déilaigneusement ou ont même laissé entièrement de côté cette branche si importante de notre richesse agricole. N'est-ce pas là l'elTet d'une préven- tion injuste.'' Nous croyons ne pas devoir suivre eet exemple, et nous commencerons par indiquer le petit nombre de variétés cultivées uniquement pour la distillation. Leur nombre est peu considérable, et il diminue encore tous les jours, les nouvelles l»lantations ne se faisant qu'avec les cé- pages dont la fertilité est le mieux établie. Les principales d'entre elles sont les sui- vantes : VAiamon, plant iic/ie, est quelque- fois nommé en languedocien plant rabalaïré (plant traînant), à cause de ses longs sar- ments qui traînent à terre. Sa fécondité est très grande ; ses grosses grappes sont cylin- driques, allongées et formées de gros grains ronds peu serrés ; il donne un vin clair qui se conserve. Son développement précoce au printemps le rend sujet à soufTrir des gelées tardives. Le Terret ou Tarrel noir, que M. Odart ne mentionne même pas , est un cépage recommandable à plusieurs égards. Planté dans de bonnes conditions, il donne en abondance un vin spiritueux, coloré, qui se conserve très bien et qui mérite d'être regardé comme bon vin de table, lorsqu'il a été traité convenablement. Ses raisins sont gros , un peu ramassés et bien garnis de grains gros et ovoides. Dans le déparlement de l'Hérault et de l'Aude, on les mange ha- bituellement, et ils forment toujours la plus grande partie de ceux que l'on conserve après les vendanges. Bien que M. de Gaspa- rin le regarde comme peu commun dans le Midi , nous pouvons assurer qu'il joue en- core un rôle important dans les vignobles du Bas-Languedoc. Le Terret-Bourret est celui qui composemaintenantla plusgrande partie des vignes à vins de chaudière. \\ réussit dans presque tous les terrains; mais dans les bonnes terres, particulièrement 230 VlCr dans Icsalluvions des plaines, sa pioduclion devient des plus aboddantes. Sa nialurilé est tardive; il a siu l'Aramon l'avanlage de ne pas coucher ses saimenls; ses grappes pèsent jusqu'à 2 et 3 kliogr.; leurs grains ovoïdes sont d'un gris rougeâlre assez cluir. La Caïujnane ou Caiiijuane, Cri(jiiiinc,\!ine beaucoup pour la quantité et la nature de ses produits suivant le sol où elle est culti- vée. Dans les bons terrains, elle produit abondamment; mais même alors son vin est beaucoup plus coloré que celui des variétés précédentes; c'est seulement dans ces con- ditions qu'on le compte parmi les variétés destinées, à la fabrication de l'alcool. Sa grappe est grosse, à gros pédoncule et bien garnie de grains noirs, presque ronds, moins gros que ceux des Terrels ; ses feuilles, pro- fondément divisées, sont cotonneuses en de.s.sous. Ce cépage abonde surtout dans les environs de Narbonnc; sa proportion dimi- nue aujourd'hui dans ceux de Déziers. Déduction faite des variétés cultivées uni- quement à cause de leur ferlililé , la région méridionale en possède encore un grand nombre d'autres qui fournissent des vins recherchés, soit comme vins d'ordinaire, soit surtout comme vins de liqueur. Le département des Casses-Pyrénées pos- sède les deux vignobles renommés de Juran- çon et de Gan , près de Pau , qui produisent des vins rouges et blancs fort estimés. Le cépage qui parait appartenir plus particu- lièrement à ces localités, et quicontribue le plus à la haute qualité de leurs produits, est le Qiiillurd, connu sous le nom de Jurançon blanc dans le Tarn cl la Dordogne. Son nom de QidltarJ rappelle son caractère principal, qui consiste dans la direction verticale et roidc (en quillejde ses sarments à nœuds très courts; ses feuilles sont très découpées, de grandeur moyenne , très cotonneuses eu dessous; ses grappes sont nombreuses, à grains très serrés, ronds, restant longtemps verts. Ces deux crus et quelques autres moins renommés produisent beaucoup plus de vins blancs que de rouges. Une variété à raisin rouge qui est commune aux vignes de ce déparlement et à celles des Hautes -Pyrénées est le Tanai. Celle-ci domine particulièrement dans le vignoble de Madiran (Hautes-Pyrénées) , d'où pro- viennent des vins rouges très colorés, de VIG saveur iiprc pendant les premières années, qui sont très estimés quand ils ont vieilli. Le Tanat se reconnaît facilement à ses feuilles rugueuses en dessus, cotonneuses en dessous , à bord réfléchi ; sa grappe est bien fournie de grains de grosseur à peine moyenne, serrés, très ronds, à pelli- cule mince. Le département des Pyrénées-Orientales est le plus remarquable de nos départements méridionaux pour le mérite et la variété de ses vins. Ce sont des vins rouges très colorés, très corsés et spiritueux, veloutés et de très bon goût, qui se dépouillent et gagnent de nouvelles qualités à mesure que les années leur donnent cette teinte dorée et cette sa- veur que désigne l'épiibèle de i^o/cîo, em- pruntée à l'Espagne, les plus renommés sont ceux de Canyuls, Collioure et Port-Vendres. Ces mêmes crus produisentaussi des vins de liqueur appelés i7//5 de Grenache, du nom de la variété qui les fournit. Les environs de Salses produisent aussi un vin de liqueur nommé Maccabéo, du nom du cépage qui le donne. Enfin Piivesaltes est célèbre par ses vins muscats, les premiers du royaumeel du monde, que Grimod de la Reynière consi- dère comme le meilleur vin de liqueur de l'Europe et qu'il compare au fameux vin de Constance (cap de Ijonne-Espérance). Pres- que tous les cépages qui produisent ces vins se retrouvent plus ou moins dans les autres départements méditerranéens. En \oici les principaux: Le Grenache pu Granache , dont le nom est dérivé de l'espagnol Granaxa, et qui est connu dans les autres dépariernents méiii- terranéens sous ce même nom et sous celui à.'Alicante, se dislingue par ses feuilles d'un vert jaunàlre, lisses à leurs deux faces, por- tées sur des sarments à euIrc-nœiKis courts, très gros dans le bas, et ne s'aoùtant pas dans la partie supérieure ; ses grappes sont coniques, régulières, formées de grains peu serrés, ovoïdes, d'un noir bleuâtre. C'est un cépage fécond: il donne un vin rouge clair, très spiritueux, que son goût très agri^ble rapproche, dit Jullien, de celui de Rota, et plus encore de ceux de Chypre. Il est au moins aussi répandu dans les déparle- ments de l'Hérault et du Gard que dans le Roussilion. Le San-Anioni ou le Sainl-Anioine est VIG plus spécial aux Pyrénécs-Orienlales. Ses pousses et ses jeunes feuilles conservent as- sez longtemps une coloration en rouge vif, et àcecaracièie succède ensuite celui fourni par ses feuilles adultes minces, profondé- nient di'coupées, recroquevillées en dessous et d'un vert terne. Ses grappes sont belles, à gros grains ellipsoïdes, couverts d'une pe;iu noire, épaisse et bien fleurie; leur chair ferme et croquante, de saveur agréable, en fait un bon raisin da table. 11 donne un vin rouge que Jullien compare à celui de Ruta. Le Rlaccabéo donne son nom an vin blanc deSalses, auquel on trouvequelque ressem- bliince avec le célèbre vin de Tokay. Ses feuilles sont grandes, moelleuses, boursou- liées, vert jaunâtre en dessus , blanches et cotonneuses en dessous, peu découpées; ses {irappes cylindriques, ailon<;ées, sont médio- crement fournies de beaux gruins oblongs, jaunes, bistrés du côté exposé au soleil, cn- Iremèlés de petits grains ronds. C'est encore un cépage à peu prés propre an Roussillon. Le 3/ouraslet, iMorm^icl, Mo)iaslel, Bois dur, est répandu dans tous nos départements méditerranéens. Ses sarments ont les nœuds rapprochés; ses feuilles sont d'un vert foncé, as'cz cotonneuses, découpées, portées sur un pétiole rouge-clair; ses raisins sont de gn sseur moyenne, à petits grains, très noirs, couverts d'une peau épaisse. Il est fertile et donne un vin très noir, mais au- quel on reproche d'être plat. On l'emploie souvent pour donner de la couleur aux vins légers. Dons le bas Languedoc, ce cépage forme à peu près la base des \ins très riches en couleur destinés à l'exportation, et qu'on nomme dans le pays vins de qualité, vins de commerce. La Provence cultive quelques cépages plus particulièrement que le reste de la région méridionale. Nous indiquerons les l)rincipaux d'entre eux. Le gros Mollar est très cultivé dans les hautes et basses Alpes, C'est un cépage fer- tile, entièrement difl'érent de celui qui porte ce nom dans la péninsule ibérique. Ses feuil- les sont d'un vert f.mcé, ployées en enton- noir, un peu velues en dessous, à dénis ob- tuses,Ses raisins abondants ont les grains ronds, de saveur un peu aigrelette; ils pio- duisentunvin léger, agréable et de garde. VIG 231 Le jie/// Mollar est moins communément cultivé. Le Téoidier ou IManosquin. pla)il de Porto, est un cépage vigoureux, cultivé dins toute la Provence. Sa végétation est précoce, sa fécondité moyenne; ses feuilles sont glabres, presque entières; ses grappes sont belles, régulières, fort allongées , bien garnies de grains noirs, égaux, légèrement oblongs, à peau épaisse. Il donne un vin moelleux, couvert, propre au tiansport. Il y a aussi un petit Téoulicr, plus petit dans toutes ses parties. Il est moins répandu. Le Moiirvèdre , Moarvède , Motirverjiiê , Espar, lieni-Carlo , Tintillu (Espagne], Maiaro (Pyrénées-Orientales), est le cépage dominant et préféré dans le Yar et les Bouches-du-nhône. Ses sarmenis sont vei li- eaux, rouges l'hiver, à nœuds violets; ses feuilles sont planes, peu découpées, très co- tonneuses en dessous, à nervures violacées; ses grappes sont assez grosses, coniques, bien garnies de grains ronds, de grosseur médio- cre, d'un bleu a/uré, à peau épaisse, de sa- veur peu agréable. Il donne un vin spiri- tueux, bien coloré, moelleux, qui résiste au transport et se conserve longtemps. 11 pousse et mûrit assez tard. Le Brun t'ijurca ou Moulan est une va- riété productive, à végétation précoce, mais à maturation tardive; ses feuilles sont moyennes, d'un vert jaunâtre, luisanîcs, très tourmentées, recroquevillées eu dessous; ses grappes sont belles, à rafle violette, à grains légèrement oblongs, noirs, assez gros, de saveur agréable. On le recom- mande surtout pour les terres sèches et élevées. Le Tilwurcn, Aniiboulen, Gaysserin, tii un cépage à végétation vigoureuse et très précoce. Ses feuilles sont profondément découpées. vSes grappes sont formée de grains fort écartés, de couleur peu foncée, entremêlés de petits grains avortés , de sa- veur très sucrée. Il est très fécond lorsqu'il échappe à la coulure, à laquelle il esltics sujet. Il donne un vin clair, fin et délicat. Le Plant Pascal, en patois Pascaou, est un cépage à raisin blanc très répandu dans les vignes des Bouches-du-iUiône Ses sarments ont les nœuds très rapprochés; ses feuilles sont grandes, glabres en dessus, cotonneuses en dessous; ses grappes nombreuses sont 232 VIG grosses, et à grains petits, ronds, serrés, couverts d'une peau fine, blancs-verdàires, et roti5sûtres du côlé louché par le soleil. Il nous reste maintenant à indiquer un certain nombre de variélés, qui sont culti- vées dans tous nos déparlemenis méditerra- néens , mais généralement en plus forte proportion dans la partie moyenne de la région méridionale, c'est-à-dire dans les départements du Gard, de l'Hérault et de l'Aude. Les Spirnns ou Pirans, connus sous le nom de liabaijren ou lïibaiiren, dans l'Hérault et l'Aude, sont encore plus recherchés comme raisins de table que pour leur vin, qui néan- moins est l'un des plus délicats de ces dé- parlements. C'est certainement avec raison qu'ils sont préférés , sous ce rapport, a tons les autres cépages du Midi, quoi qu'en ait dit M. Odart, qui , dans ses vignes du centre de la France, n'a pu s'en faire qu'une idée fort imparfaite. Le Spiian unir est le plus ré- pandu. Sa végétation est médiocrement vigoureuse et sa fécondité moyenne. Ses feuilles sont profondément découpées; «es grappes sont de grcisscur moyenne, formées de grains ovoïdes, peu serrés, d'un noir pruineux. Le Si>irnn gris est moins répandu, mais tout aussi recommaïuiable, du reste facile à reconnaître à ses grains réellement gris et non rougeàlres; nous en avons vu fréquemment qui n'avaient presque pas de pépins. 11 y a aussi un Sjiiran blanc. Los Pict>onUle$ (orthographe adoptée par M. Odart) , Pique-poules de nos propriétaires du Miiii, présentent, comme les Spirans. des variétés noires, grises et blanches. Leur ma- turité très tardive en limite la culture à nos départements mériiiionaux. La Picpouille noire est très répandue dans la plupart des vignes non destinées à produire des vins de chaudière. Ses sarments ont les entre-noeuds courts; ses grappes, formées de grainsserrés, d'un rouge noir, pruineux, donnent un bon vin, à la fois spiritueux el délicat. Elle fait la base des vignobles de la Nerlhe i Vaucluse). — Une autre variété à raisin noir, assez commune dans l'Hérault el l'Aude, est la Pirpouiilc d'Uzks. — La Pirpouille grise est très cultivée dans le bas Languedoc : c'est sans doute par erreur typographique que l'ouvrage de M. Odart lui donne pour syno- nyme (p. 378) le Tarrel-bourré ou Terret- VÏG bourret. Cette Picpouille a les feuilles un peu cotonneuses en dessous , à nervures rongeâtres à leur base; ses grappes sont belles, bien garnies de grains serrés, ^ris- rougeàtres, oblongs. Recueillie et préparée isolément, elledonne un vin blanc agréable, spiritueux et sec. La Pirpouille blanche est cultivée surtout dans le Gers; son vin four- nil par la dislillation les bonnes caux-de- vie d'Armagnac, qui se classent très près de celles de Cognac. Le Calitor ou Fonïral blanc est un cépage commun dans les vignes du Midi, à grains blancs, ovoïJes , a^sez fermes tant qu'ils tiennent à la grappe, mais se vi faut presque entièrement lorsqu'on les déiache, d'où le nom vulgaire de Fou'ùnL II donne un bon vin blanc sec; il est productif, lorsqu'il a atteint son plein développement. Les Muscais sont suffisamment caradéri- sés par leurs raisins de saveur musquée, à grains serrés, génétalement ronds, plus ra- rement ovoïdes. On en connaît un assez grand nombre de variétés : les unes à raisin noir, comme le Muscat noir proprement dit, variété très productive, dont on obtient un bon vin muscat rouge dans les départe- ments de Vaucluse et de l'Hérault; le Onl- lubu dis Hautes-Pyrénées ; d'autres à raisin rouge-brun, tels que le Jfluscat rouije de Madère (Odart, p. 314) ; la plupart enlinà raisin blanc, parmi lesquelles la plus ré- pandue est le Muscat blanc, commun, etc. Ce dernier produit les meilleurs vins de li- queur de France, savoir : celui de Rive- saltes dans les Pyrénées-Orientales, et, dans 1 Hérault, ceux de Froniignan et de Lunel, deCazouls,de Bassin et Maraussan , du Périgord, de Vaucluse et de Provence. Les muscats sont souvent cultivés dans les Jar- dins et en treilles. Pour ne pas trop prolonger cet article, qui pourrait paraître trop étendu , malgré la haute importance du sujet auquel il est con- sacré, nous nous contenterons d'indiquer encore le groupe des âlauzacs, dans lequel se trouvent réunies des variétés à fruit noir, surtout blanc. La plus réftandue de celles-ci est la Clairelic, Cluretlc ou Blanqaelic, qui, avec le A/auzac blanc, diume la Blanquette de Limoux. Les fllalioiùcs, dont plu.NÎeurs variétés sont cultivées en assez grande quan- tité dans nos départements médilerranéens. VIG Les Panses, dont les grains ovoïdes, très gros, charnus, servent surtout à la prépara- tion (les raisins secs. Les Olivettes, dont les raisins, esliniéspoiir la table, sont furniésde grains allongés et en forme d'olive, d'où est venu leur nom. Les UlLiades , Ouitliades, cuUivécs également pour la labic, etc. Au labhau que nous venons d'esquisser, et dans lequel nous avons indiqué ou décrit les cép.iges les plus intéressants des diverses parties de la France, nous devons ajouter mainlenanl une race imporlanle qui fournit dans la plupart de nos départeinenis, mais surtout dans ceux de la région centrale, d'excellents raisins de table. Ce sont les Chasselas, dont la variété principale est cultivée en si grande quantité et avec tant de succès à l'ontainebleau et dans ses envi- rons, qu'elle est connue sous le nom de Cliasselas de Fotiliiinebleini. Elle fournit l'un des meilleurs raisins de table. Dans les envi- rons de Moniauban, où la culture des Chas- selas donne lieu à un commerce important avec l'Angleterre, et aussi avec Paris, on cultive soit le Chasselas commun, soit deux autres variétés que M. Odart nomme Ciias- selas de AJoiituubun à grains traii-pareuis, et Chasselas de Fonlainebleau à gros grains. On possède encore des Chasselas à grains rosés et rouges, même un Cha.«selas noir; mais ceux-ci sont peu répandus en France. M. Odart range parmi les Chasselas le dotal ou Cioulat ou /iaistn d'Autriche {Pe- ter.silien Traube des Allemands), dont le raisin a peu de saveur et est peu estimé, mais que son feuillage lacinié rend fort re- marquable. C'est le l'iiis laciniosa, Linn., que beaucoup de botanistes classent, à l'exemple de Linné, comme une espèce dis- tincte de la vigne cultivée, mais presque tous avec hésitation. Il semble difficile d'ad- mettre cetie séparation d'après le seul carac- tère d'une plus grande division du limbe foliaire, dans une espèce comme celle de la vigne, où les feuilles sont si polymorphes. Nous mentionnerons encore: l» Quelques cépages cultivés pour leur extrême préco- cité , le Raisin de la Madeleine ou Morillon hâtij, dont le raisin rougit et se colore même avant sa maturité, mais qui n'est jamais assez bon pour être recherché; le Blanc précoce de hinizheim, qui parait être le plus précoce de tous les cépages. Son raisin est T. xm. VIG 233 blanc, à grains oblongs (Odart) , d'une sa- veur très agréable et à peau très fine. Mal- heureusement il est très peu productif , et, en outre, sa précocité même le rend fort sujet à souffrir des gelées du printemps, — 2" Une variété fort curieuse par la forme de ses grains, le Raisin cornichon, Testa di vacca en Italie, Sanla-Paula et Teta de vaca en Espagne. Sa végétation est tardive; ses feuilles sont assez petites, presque nues en dessous ; ses grosses grappes , abondantes dans les pays chauds, sont formées de grains longs de 4 centimètres sur 2 d'épaisseur dans leur milieu, fort rétrécis vers la base et surtout vers le sommet, charnus ei à peau très fine. Il y en a une sous-variété à grains violeis. Nous avons cru devoir forcément insister sur le tableau des cépages en ii grand nom- bre qui forment la richesse viticole de la France, parce que c'est là un des points de la botanique agricole qui ont pour nous l'intérêt le plus grand et le plus direct.. Mais nous glisserons très rapidement sur ceux que l'on cultive hors de notre pays; nous nous contenterons mèrne d'indiquer ceux qui fournissent les vins les plus re- nommés. La vigne a fort mal récompensé les soins de ceux qui ont voulu donner de l'extension à sa culture dans le nouveau monde. Aussi l'Amérique est-elle restée et probablement restera-t-elle toujours tributaire de l'Kurope pour les vins. M. Odart ne mentionne que quatre cépages américains ; encore n'attri- bue-t-il quelque mérite qu'à deux d'entre eux : le Caïuwba et l' York' s Madeira. Celui-ci est très singulier comme ayant ses sarments couverts de poils glanduleux capités. La culture de la Vigne a beaucoup d'im- portance en certaines parties de l'Allemagne, surtout dans celles qui longent le Rhin. Elle s'élève très haut vers le nord, puisqu'on trouve des vignobles remarquables même sous la latitude de 52". Généralement ce sont les cépages à- raisin blanc qui domi- nent et qui produisent les vins les plus re- nommés, comme ceux du Johannisberg, de Rudesheim, de Steinberg, de Hochheim, etc. dans le duché de Nassau , ou, en d'autres termes, ceux si connus sous le nom de f^im du Rhin ; comme ceux de Leist et de Siein, à Wurtzburg, en Bavière, etc. Néanmoins 30 234 VIG on y cultive aussi, en forle proportion, des cépages à raisin noir, qui produisent quelques vins rouges estimés, tels que ceux d'Asmantiausen, dans le duché de Nassau; ceux des bords du Necker, dans le Wurtem- berg et le duché de Bade , etc. Les variétés cultivées dans ces divers vignobles sont, les unes empruntées à nos vignobles , les autres particulières , au moins aujourd'hui, à l'Al- lem.gne. Les plus remarquables de celles-ci sont : le liiesling: il forme seul le célèbre vignoble de Johannisberg , dont les meil- leures vignes sont plantées sur les souter- rains du château de ce nom; ]&gros Itiesting ou Orleaner , tiré primitivement de l'Or- léanais, où il n'existe plus aujourd'hui : ce cépage forme le vignoble de Rudesheim, dont le vin est presque égal à celui de Johan- nisberg ; le KUiigenberyer, qu'on cultive surtout dans les terrains bas; enfin, ceux dont M. Odart forme sa tribu des Kloevnev ou p/u»« genlils, et des Traminer ou l'ro- meiués. La Suisse possède aujourd'hui beaucoup de vignes, mais généralement peu célèbres par leurs produits. Les plants qui y domi- nent sont : le Savoyaiit ou Gros rouge, à raisin noir, ainsi que le Salvagnin noir que M, Odart regarde comme n'étant que le Sa- vagnin noir du Jura : il forme le fond des vignobles de Faverge et de Corlaillod, dans le canton de Neuchâtel, d'où proviennent les vins rouges les plus estimés de la Confé- dération helvétique ; et, pour les variétés à raisin blanc, les Fendants, qui se rattachent au groupe des Chasselas. L'empire d'Autriche possède une étendue considérable de vignes; mais la plupart ne produisent que des vins de qualité médiocre, ou même inférieure, excepté dans les parties méridionales et orientales de son territoire. Celles ci, et particulièrement la Hongrie, renferment au contraire des vignobles du plus haut mérite. On compte, dit-on, en Hongrie plus de 60 variétés de Vignes, qui ont été tirées de la Grèce, de l'Italie et de l'Asie. Les plus remarquables d'entre ces nombreux cépages sont : le Funnint et le Uars-Levilii ou Hnrs-f.evelu, qui produisent le fameux vin de Tokay, regardé avec raison, dit Jullien, comme le premier vin de liqueur du monde. On les cultive dans les environs deXokay, comté de Zemplin, sml'JJegy- VIG j4iHa, chaînons de montagnes qui se ratta- chent à la grande chaîne des Carpathcs. Le Furmint a été importé , vers le commence- ment de ce siècle, dans les environs de Bé- ziers, par MM. de Villcrase et Maureilhan; il y a parfaitement réussi, et aujourii'hui il donne dans le bas Languedoc un vin de Tokay délicieux. Les parties les plus méridionales de l'Eu- rope, la Péninsule ibérique, l'Italie, la Grèce et la Turquie d'Europe possèdent beaucoup de variétés de Yignes, dont les unes ont été introduites dans nos départements méridio- naux, dont les autres appartiennent en propre à ces pays , dont beaucoup certai- nement sont encore inconnues. C'est ainsi, par exemple, qu'on ignore quel est le cépage d'où provient ce singulier vin de Cotnar, en Moldavie, dont la couleur verte devient plus belle et plus foncée à mesure qu'il vieillit, et que Jullien range parmi les meilleurs vins de liqueur du globe, en ajoutant que quel- ques voyageurs le préfèrent même au Tokay. L'espace nous manque , même pour men- tionner les cépages qui font la réputation d'un grand nombre de vignobles dé l'Eu- rope méridionale; nous terminerons donc ici le tableau que nous avons esquissé, en mentionnant seulement une race inté- ressante qui ne sert pas à la fabrication du vin, mais qui, desséchée et préparée, fournit un objet de commerce bien connu. Nous voulons parher des Corinilies. On con- naît un Corinihe noir qui fait la richesse des îles Ioniennes, de l'Archipel; un Corinthe rose et un blanc. Ces variétés produisent des raisins à grains très petits et généralement sans pépins. Le Corinihe blanc et le rose sont assez fréquemment cultivés dans nos jardins. Une notion importante dans l'histoire des variétés de la Vigne est celle qui est relative à l'époque de la maturation de leurs fruits. Cette connaissance a de l'intérêt, soit pour les raisins de table dont elle donne les moyens de prolonger la jouissance, soit pour les cé- pages à vin qu'elle permet de ne pas grouper au hasard dans les Vignes. On conçoit, en effet, que si l'on réunit dans une même plantation des variétés très précoces à d'au- tres très tardives, l'époque de la récolte, déterminée généralement par les bans de vendanges, pourra arriver trop lard pour VIG les premières et Irop tôt pour les dernières. Il en résultera d'un côté une perte notable, de l'autre une infériorité très grande dans la valeur du produit obtenu. En second lieu, celte connaissance aide fréquemment à dis- tinguer l'une de l'autre des variétés voisines ou mal déterminées. Enfin, elle permet de combiner et de choisir les cépages de la ma- nière la plus avantageuse pour l'exploitation. Ainsi, par exemple, dans les grands domaines du bas Languedoc, spécialcmanl consacrés à la production des vins de chaudière, il se- rait souvent dilTicile d'éviter des pertes nota- bles, si l'on n'avait le soin de planter diffé- rentes Yignes avec des cépages différents. Les bras manqueraient en effet pour ven- danger dans un très court espace de temps une grande surface de vignes dans lesquelles la maturation serait simultanée. Mais, en adoptant par exemple, pour certaines por- tions du domaine, l'Aramon dont la maturité est précoce, et pour d'autres le Terret-Bourret chez lequel elle est tardive, on se ménage VIG 23-c tout le temps nécessaire pour procéder à la vendange sans embarras ni encombrement. On doit dès lors savoir gré à MM. Odart et de Gasparin d'avoir donné dans leurs ouvrages une liste des cépages rangés par ordre de maturité. « Ayant observé, dit M. de Gasparin [Cours » d'agric, vol. IV, p. GOG ) , la chaleur totale » qui répondait aux vendanges des espèces » principales cultivées dans différents pays, » nous avons pu nous en servir pour diviser » les cépages selon l'époque de leur matu- » rite. Les époques qui forment nos grandes » divisions parlent du moment où les bour- » geons de la Vigne se développent (Kl", 3 de » température moyenne), et finissent au » moment de la maturité du raisin. Les de- » grés de chaleur totulc sont formés de la » moitié de la somme du minimum de tcm- » pérature et de la chaleur reçue par la terre » multipliée par le nombre de jours écoulés. » Ces époques sont ainsi qu'il suit : Ire ÉPOQUE. Chaleur totale : 2264o (15 juillet dans le Midi; 20 août à Paris). 2e Epoque. Se Époque. 4e Époque. 5e Époque. Ce Époque. 7e Époque. 3400» ("25 août dans le Midi; 7 octobre à Paris). 3o64o (1er sept, dans le Midi ; 20 octob. à Paris). 41330 (27 sept, dans le Midi ; point de maturité' à Paris). •4'238f> (2 octob. dans le Midi; point de maturité' à Paris), 459-20 (10 octob. dans le Midi; point de maturité' à Paris). 5000o (31 octob. dans le Midi; point de maturité' à Paris). Voici maintenant l'indication des variétés dont il a été question dans cet article , rap- portées à ces diverses époques de maturité : PREMIERE ÉPOQUE. Elle ne comprend guère que des raisins de table. Jiaisinfi noirs. Morillon hâtif ou raisin de la Madeleine; Cioutat. Ilainns blancs. Blanc précoce de Kinlz- heim; Olivette précoce. DEUXIÈME ÉPOQUE. Raisins noirs. Pinot noir ; P. rougin ; P. Mour; Meunier; Morillon; Liverdun ; Poulsart. liaisim blancs et gris. V\x\(i\%ni; P. blanc ; Sauvignon; Guilan musqué. TROISIÈME ÉPOQUE. Raisins noirs. Caillaba ; Merlot; les deux Sirrah ; Teinturier; les Gamays. Raisins blancs. Fendants ; Morillon blanc; Semillon ; Folle blanche ; Chasselas de Fon- tainebleau; Plant Pascal. QUATRIEME ÉPOQUE. Raisins noirs. Côt ou Cahors; Chauché noir; Carmenet; Serine noire; Tanat; Oli- vette noire; Téoulier; îjlliade noire; Muscat noir; Trousseau; Enfariné; San-Antoni. Raisiiis blancs. Savagnin vert; Viognier; Quillard. • CINQUIÈME ÉPOQUE. Raisins noirs. Aramon; Crignanc; Tibou- ren ; Terret noir ; Mourastel ; Grenache ; Mourvèdre ; Spiran noir ; Brun Fourca ; Mollar. llaisins blancs et gris. Picpouilles grise et blanche; Calitor ; Clairette; Muscat com- mun; MauzacjMaccabéo: Roussaunne; Mal- voisie. 230 VIG SIXÎEME EPOQUE. Bniiins noirs. Piepouillc noire; Tcrrct- Bourret. Raisin blanc. Furmint. SEPTIÈME ÉPOQUE. Jiaisins blancs. Panses; Corinlhes; Raisin cornichon. La culture de la Vipnc forme une branche imporianle de l'agriciiHurc , mais dont les détails ne peuvent Irouvcr place dans un ouvrage delà nature de celui-ci. Nous les passerons doncsous silence, nous contentant de renvoyer aux éi rils si nombreux qui ont été publiés sur ce sujet. Mais nous cmyoïis ne pouvoir nous dispenser de donner une idée de l'étendue de surface que ce préiicux végétal occupe sur notre territoire. Celte étendue est allée constamment en augmen- tant depuis un long espace de lomps, cl par- ticulièrement depuis le commencement de notre première révohiiion, comn>e le prou- vent les chiffres suivants. Suivant le rapport fait en mars 1830 par M. de Ctiabrol, alors ministre des finances, la France possédait, en 1788, 1,555,476 hect. de vigne. Mais dans ce chiffre n'étaient pas comprises les parties correspondantes aux départemenls de l'A- veyron, de l'Isère et du Morbihan, dont la richesse en vignobles est évaluée par Jullicn à 17,451 hectares. Le total pour cette époque s'élevait donc à 1,572,926 hectares. F.n 18)3, ce chiffre s'eta't élevé à 1.734,57.3 hectares, dont le produit apprécié, d'après la moyenne des récoltes, .s'élevait à 31 .012,452 hectolitres de vm. Fnfin, en 1829, la surface oicupée par les vignobles de France était de 2,0 1 7 ,(W,7 hectares produisant annuellemenl 44, 814, ICI hectolitres (Jullien, toc. cit., pag, 2V. Depuis cette époque, déjà éloignée de nous, les vi- gnes onl certainement envahi une plus grande portion du territoire, surtout dans nos dé- piirtcmpnis méridionaux ; mais nous ir purpurines; et VEchium violaceum , Lin. Dans les jardins on cultive en orange- rie la Vipérine blanchâtre , Echium candi- cans, Jacq., indigène des Canaries, très belle plante blanchâtre, qui s'élève à 2 mètres, et dont les fleurs forment des cymes unila- térales rapprochées en une sorte de grande panicule conique. Elle est d'orangerie , de même que la Vipérine gigantesque, Echium giganteum. Lin. f., des Canaries et de Ma- dère; très grande plante, blanchâtre, à fleurs bleu d'azur, dont M. Berthelot dit que les feuilles macérées dans l'eau sont employées VIR pourdissoudrelestumeurspuruleiiles.(P.D.) * VIPERIiVI. REPT. — Dans son grand Mémoire sur les Reptiles, Oppel indique, sous le nom de Viperini, une famille de l'ordre des Ophidiens, correspondant en général aux Fiperina de M. Ch. Bonaparte. — Foy. VIPERID.E. (E. Ba.) *VI1»ÉU0IDES. REPT. — M. Fitzingera formé, sous ce nom, une famille d'Ophidiens comprenant les genres Plalures, Elaps, Sé- pédon, Vipère, Cobra, Aspis, Acantophis et Echis. — Foy. ces mots et l'article vipère. {E. Ba.) VIPIO. INS. — Genre de la famille des Braconides, de l'ordre des Hyménoptères, indiqué par Latreille et adopté par M. Brullé [Ins. hymcuopt. Suites à Buffon, t. IV), sur quelques espèces dont les pièces de la bou- che sont allongées en forme de trompe, les premiers segments de l'abdomen couverts de stries longitudinales, etc. M. Brullé en a fait connaître un certain nombre d'espèces exotiques. Nous citerons parmi elles, le V. galea de l'île de Java, et le V. scutosa du même pays. (Bl.) *Vir«ALVA, Stephens. ois. — Synonyme deGefoc/ieiydon,Brehm,Foy. sterne. (Z. G.) VIREA. BOT. PH. — Le genre proposé sous ce nom par Adanson, et dont le Leon- iodon hastile, Lin. était le type, n'est consi- déréquecomme un sous-genre des Leonlodon, Lin. , de la famille des Composées - Chicora- cées. (D. G.) VIRECTE. Virecta. bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées , sous-ordre des Cinchonacées, tribu des Hédyolidées, formé d'abord par Smith, mais circonscrit ensuite entre des limites plus étroites par De Can- dolle {Prodrom., t. IV, p. 414). Il est formé de plantes herbacées, rameuses, hérissées de poils assez mous, indigènes de l'Afrique tropicale. Il est voisin du genre Sipnnea Aubl., mais il a les étamines saillantes. Ou en connaît 5 espèces, parmi lesquelles le type du genre est le Virecta multifloraf Smith, de Sierra-Leone. Le genre Virecta , de Linné fils , rentre comme synonyme dans les Sipanea, Aubl. VIRÉOi\. Fireo. ois. — Genre de la fa- mille des Muscicapidées dans l'ordre des Passereaux, caractérisé par un bec court, un peu comprimé , courbé et échancré vers le bout de la mandibule supérieure > l'infé- via rieure retroussée à la pointe; des narines arrondies, situées à la base du bec ; une bouche ciliée sur ses angles; des ailes assez allongées, à 1", 2' et 3* rectrices à peu près égales et les plus longues; des tarses forts, médiocrement longs. Le genre Viréon , formé par Vieillot aux dépens des Muscicapa et des Tanagra de Linné et de Lalhani, comprend des Oiseaux qui appartiennent à l'Amérique septentrio- nale, qui habitent les bosquets, les buissons situés dans les lieux arides, sur des monti- cules et à proximité des terrains cultivés, se nourrissent d'Insectes ailés, font entendre un chant assez agréable , et nichent sur les arbrisseaux. Quatre espèces font partie de ce genre. Ce sont le Viréon musicien , F. musicus. Vieil l.(3/wsc. Novœ-Boracensis, Lath.).— Le Viréon SOLITAIRE, V. so!i(an"ws,Vieill. (Musc, solilaria, Wi\s.) {Am. ornilh., pl.l7,Cg.6). — Le Viréon vkrdatre, V. virescens, Vieill. — Et le Viréon a front jaune, V. flavifrons, Vieill. (Z. G.) *VIRÉ0IVI1VÉES. Vireoninœ. ois.— Sous- famille , de la famille des Muscicapidées , fondée par le prince Gh. Bonaparte sur le genre Vireo de Vieillot. (Z. G.) *VIREOSY'LViE. Fireosylvia (des deux noms génériques Vireo et Sylvia). ois. — Genre établi par le prince Ch. Bonaparte dans sa sous-famille des Vireonmœ sur la Muscicapa olivacea àe Linné. (Z. G.) VIREIE, Vireya. bot. ph. — De deux genres proposés sous ce nom , aucun n'est adopté. L'un, formé par Rafinesque, est rapporté comme synonyme au genre Âllo- plectus, Mart., de la famille des Gessnéracées; l'autre, qui est dû à M. Blunne, rentre dans le genre Rhododendron, Lin., section des vrais Rhododendrons ou Eurhododendron , Endlic. (D. G.) VIRGA-AUREA. bot. ph. — Le genre que Tournefort a formé sous ce nom a été adopté par Linné avec la dénomination de Solidago, qui a été seule conservée. (D. G.) VIRGILIER. Virgilia (dédié à Virgile). BOT. PH. — Le genre formé sous ce nom par Lamarck ( Illust., tab. 326 , f . 2 ) dans la famille des Légumineuses -Papilionacées , tribu des Sophorées , a été restreint depuis sa création par la séparation de quelques espèces qui ont servi de type au genre Cal- VIR 255 purnia, E, Meyer, et, d'un autre côté, par l'érection du Virgilia lutea, Michx. en genre distinct sous le nom de Cladraslis, Rafin. Ainsi réduit, il comprend des arbres et ar- brisseaux du cap de Bonne-Espérance , à feuilles pennées avec une foliole impaire écartée des autres, dont la gousse obiongue, comprimée , coriace , a les sutures obtuses. Son type est le Virgilia capensis, Lam. {So- phora capensis y Burm.), L'Héritier donnait le nom de Virgilia he- lioides à un Gaillardia. (D. G.) VIRGULAIRE. Virgularia. polyp.— G. fondé par Lamarck et placé par Cuvier dans sa tribu des Polypiers nageurs; par M. de Blainville dans la famille des Pennatulaires, de sa classe des Zoophytaires. Ce genre fut établi sur le Pennatula mirabilis de Muller; il diffère des Pennatules principalement en ce que les pinnules polypifères sont fort pe- tites, obliques, embrassant la tige et non épineuses. Ces pinnules occupent l'extrémité postérieure d'un rachis libre, cylindrique, linéaire, de sorte que l'ensemble représente plutôt une petite verge qu'une plume. De plus, les Pennatules flottent dans l'eau, tan- dis que lesVirgulaires nelaissentdans l'eau que leurpartie couverte dePolypes,et enfon- cent lereste dans lavaseou le sable. Lamarck en a décrit trois espèces : les V. mirabilisy juncea et auslralis, sur la destination des- quelles il règne quelques incertitudes.(E.BA.) VIRGLLAIRE. firgularia. bot. ph. — Les plantes décrites sous ce nom générique par Ruiz et Pavon , et, plus récemment, par M. Martius, sont, pour la plupart, de vrais Gerardia, Lin., de la famille des Scro- phulariacées , et l'une d'elles doit rentrer dans le genre Eslerhazya, Mikan , duquel elle avait été détachée par M. Martius sans motif suffisant. (D. G.) VIRGULINE. Firgulina. foram.— Genre de Foraminifères enallostègues, de la famille des Polyrnorphinidées. La caractéristique et les rapports de ce genre sont indiqués dans le tableau de la page 668 du tome V de ce Dictionnaire. On en a signalé une espèce du grès vert supérieur de Saxe, et une des ter- rains tertiaires de Sienne et de Vienne. (E. Ba.) VIROLA. bot. ph. — Genre proposé par Aublet , qui forme un synonyme de Musca- dier, Myristica. (D. G.) 256 VIS VIRUS. zooL.—Foy. venin. (E. Ba.) VIS. Terebra (terebra, tarière), moll. — Dans le genre Vis, tel qu'il a été établi par Ailanson, deux espèces seulement, sur cinq, peuvent être conservées. Ce sont celles que l'auteur nomme Arvan et Favi.1; le Miran elle Rafel sont des Buccins; le Nifat est un Fuseau. Confondues par Linné dans son grand genre Buccin, les Vis d'Adanson fu- rent rétablies comme genre et rectifiées par Brugnière, qui constitua le genre Terebra el le plaça près des Cérithes. La manière dont Cuvier comprit les affinités des Vis se rap- proche à la fois des vues de Lin né et de celles de Bruguière. L'illustre zoologiste les consi- déra, parmi les Gastéropodes peclinibranihes de la famille des Buccinoïdes, comme for- mant un sous-genre des Buccins ; et ce sous- genre, le dernier du groupe, se trouve im- médiatement avant les Cérithes. Lamarck donna rang aux Vis parmi les coquilles échancrées à la base, et aux Cérithes parmi les canaliculées. L'animal des Vis présente de grands rap- ports avec celui des Buccins, et quelques ca- ractères spéciaux qui justifient la distinction générique, fondée surtout sur la coquille. Cette coquille, en effet, est allongée, turri- culée, très pointue au sommet, conditions qui ont suggéré les noms génériques français et latins. La bouche, plusieurs fois plus courte que la spire, est échancrée en avant; la columelle est torse ou oblique. L'upercule est corné, ovale, onguiculé el formé d'élé- ments imbriqués. Trompé par la description qu'Adanson donne des espèces dont il composait son genre Vis, M. de Blainville avait d'abord pris le Miran comme type dugenre Vis de Lamarck. Or, comme nous l'avons dit plus haut, le Jlitcan est un Buccin dont l'auteur n'a pas mentionné l'opercule. Le genre Vis, ainsi compris, ne renfermait donc que les espèces dépourvues d'opercule, et M. de Blainville créa le genre Ai.ène {Subula) pour recevoir les espèces operculées. Cette double erreur fut depuis reconnue par l'habile malacolo- gistc: le genre Alêne doit donc être oublié. Le iiouibre des espèces vivantes s'élève à plus de cent, et, parmi celles que décrit La- marck, il en est une que M. Deshayes n'ad- met pas dans le genre Vis : c'est la Vis buc- ciNÉE, Terebra viUala, qui est un véritable VIS Buccin. Nous citerons, comme exemple du genre, la Vis tachetée, Terebra maculata, Lamarck, la plus grande coquille du genre, blanche, marquée de rangées de taches bru- nes. Elle est des mers du Sud et de l'Inde. Les espèces fossiles se montrent seulement dans les terrains secondaires; car il paraît qu'on doit reporter, non pas aux Vis, mais bien aux Chemnilzia et autres genres, quel- ques espèces de l'époque primaire. Les Vis ne sont d'ailleurs pas abondantes dans les terrains tertiaires , et c'est dans les mers ac- tuelles qu'elles semblent avoir atteint leur maximum de développement numérique. On en a trouvé de fossiles dans l'Amérique septentrionale el dans l'Inde. (E. Ba.) *VISC.4CCIA. MAM. — Schinz emploie ce nom comme générique pour la Viscache {Thierrekhvon Cuv., IV). (E. Ba.) VISCACHE. Lagoslomus. mam. — Les manières différentes dont on a ajiprécié les rapports de ce genre de Rongeurs de l'Amé- rique du Sud ont été indiquées aux articles CuiNCHiLLA et Callouyens {voy. ces mots). Ne pouvant ici entrer dans des détails, nous nous contenterons de dire que ce genre fait partie de la tribu des Viscaciens, à laquelle il donne son nom, dans la classification de M. Isidore Geoffroy Sainl-Hilaire. Il se dis- tingue des genres Ilapalolis , Chinchilla et Lagolis, qui appartiennent à la même tribu, en ce que, dans le premier, les pieds posté- rieurs sont terminés par cinq doigts ; dans les autres, par quatre doigts; tandis qu'ils se terminent par trois doigts dans la Vis- cache. — Voy. VISCACIENS. Voy. aussi l'ar- ticle GKRBoiSE, t. m, p. 20i. M. Lund a trouvé, dans les cavernes du Brésil, une espèce, Lagostomus brasilietisis, qui ne paraît pas différer de l'espèce vivante. (E. Ba.) *VISCACIE\S. MAM. —Dans la classifi- cation de M. Isidore Geoflroy Sainl-Hilaire, ce nom est celui d'une tribu de Rongeurs de l'ordre des Cavidés, distincte des Caviens en ce que les animaux qu'elle renferme ont une queue longue. Nous avons indiqué, à l'article viscache , quels sont les genres compris dans la tribu des Viscaciens, et par quels caractères généraux ils diffèrent l'un de l'autre. Voy. viscache. (E. Ba.) VISCAIRE. Viscaria ( de viscum , glu , matière gluante), bot. pb. — Rœhling a VIS géparé sous ce nom, en genre distinct, les plantes dont De Candolle formait une section des Lychnides sous celte même dé- nomination de yiscaria (voy. lycbnide ). Ce nouveau genre comprend, d'après le bo- taniste allemand, le Lyi:hnis viscaria, Lin., qui devient le Viscaria purpurea, Winim.; le Lychnis alpina, Lin., qui devient le Vis- caria alpina. Pries ; etc. (D. G.) *VISCOÏDÉES. Ftscoideœ. bot. ph. — L.-C. Richard , dans son analyse du fruit, cite sous ce nom un groupe de plantes qu'il considère avec doute comme une section des Caprifoliacées, et qui correspond à peu près aux Loranihacées. — Voy. ce mot. (Ad. J.) VISCOÏDES, Jacq. bot. ph. — Synonyme du genre Ronabea, Aubl., de la famille des Rubiacées, tribu des Psychotriées. (D. G.) VISCUM. BOT. PB. — Nom latin du genre Gui. —Voy. GUI. (D. G.) *VlSÉiVIE. Visenia. bot. ph. — Genre que, d'après I exemple de M. Blume , on rapporte avec doute à la suite de la famille des Byttnériacées. Il a été établi par Ilout- luyn (Syst., vol. VI, pag. 287, tab. 46, lîg. 3). Il comprend des arbres des Indes orientales et de Java, à feuilles en cœur, acuniinées, bordées de dents obtuses et cou- vertes de poils bUiius; à corymbes presque ombelles de fleurs pentapétales, pentandres, présentant cinq ovaires avec un seul style, à chacune desquelles succèdent cinq capsules monospermes. Le type du genre est le Vise- nia umbellata, Houtt. (D. G.) VISION. PHYS. — Foy. LDMIÈRE, OEIL. VISMIE. Vismia. bot. ph. — Genre de la famille des Hypéricinées. tribu des Elodées, formé par Vellozo {ex Vandelli in lîœmer Script., pag. 138, tab. 7, Og. 4 ) pour des arbres et arbrisseaux indigènes de l'Amé- rique et de l'Afrique tropicale ; à fleurs ter- minales , en panicules ou en cymes , dans lesquelles des éiamines très nombreuses sont soudées inférieurement en cinq pha- langes opposées aux pétales et alternes avec cinq glandes. On en connaît 20 espèces, parmi lesquelles nous citerons le Vismia guiauensis, Pers. {Hypericum guianense, Aubl). (D. G.) VIS>iAGA. bot. ph. — Genre proposé par Gœrlner pour VAmmi Visnaga, Lamk. (Dau- cus Visnaga, Lin.), qui devenait pour lui le Vimagadaucoides. Ce genre, n'ayant pas été T. xui. VIT 257 admis, forme un synonyme des Ammi^ Tourn.,delafamilledesOmbellifères.(D.G.) VISIMÉE. Visnea (dédié à Visne, bota- niste portugais), bot. ph.— Genre de la fa- mille des Ternstrœmiacées, tribu desTern- slrœmiées, formé par Linné bh (Supplém., pag. 37 et 231) pour un arbrisseau des Ca- naries, à feuilles alternes, coriaces, ellipti- ques, dentées en scie; à fleurs solitaires sur de courts pédoncules axillaires, dans leS' quelles on trouve un calice adhérent à sa base , à cinq lobes presque égaux , imbri- qués; cinq pétales, douze étamines et un pistil à trois loges et trois stigmates. Le fruit de cet arbuste est une baie sèche, couronnée par le limbe du calice. La Visnéiî mocanère, Visnea mocanera. Lin. fil., la seule espèce du genre, n'a guère que 1 à 2 mètres de hauteur. Son fruit se vend sur les marchés à Madère. D'après Bory Saint- Vincent , on faisait aux Canaries, avec sa décoction rap- prochée, un sirop épais, de saveur agréable, qu'on employait en place de miel dans le traitement de certaines maladies. M. Ber- Ihelot dit qu'on l'administre encore aujour- d'hui avec avantage comme styplique. Cet arbuste est cultivé dans nos jardins. II est de serre tenipérée, et se multiplie par graines, par boutures et par marcottes. Le genre proposé par Steudel sous le même nom n'est qu'un synonyme de Barlaceniay Vand. (D. G.) VISON. MAM. — Nom d'une espèce de Marte. —Voy. t. VIU, p. 8. (E. Ba.) VISQUEUX. Viscosus. bot. — On nomme ainsi les organes des plantes sur la surface desquels se trouve une matière gluante sé- crétée par des glandes superficielles. Celte viscosité superficielle est quelquefois abon- dante et très forte, comme pur exemple chez certains Cuphea , surtout, d'après M. Aug. Saint-Hilaire, chez une gramince du Brésil, le Melinis minuliflora, ou Capini gordura des Brésiliens. D'un autre côté, on nomme sucs ou liquides visqueux ceux qui coulent avec plus ou moins de lenteur et de difficulté, comme on le voit pour les sucs de diverses plantes. (D. G.) *VITACÉES. Vitaceœ. bot. ph. — Nom proposé par M. Lindley pourla famille des Vi- gnes ou Ampélidées. — Foy. ce mot. (.\d. J.) ♦VITALIAIVA. bot. ph. — Sesler avait proposé sous ce nom, pour la Primula vita- 33 258 VIT (tana,Lin.,ungenredisiinctauqueIM.Duby a donné la dénomination de Gregoria, qui a été adoptée pénéralenient. (D. G.) VITELLAIUA. BOT. Fu. — f^'o'J. vittel- LARIA. VITELLUS. zooL. — foy. ovologie. \ITEX. BOT. PU. — Nom latin du genre Gatiiiier. — /oy. gattiueb. (D. G.) VITICASTRÈ. VUicaslnwi. bot. ph. — M. Presl a établi sous te nom , dans la fa- mille des Verbénacées.un genre particulier pour un arbrisseau ou arbre des Indes orientales, à feuilles opposées , ovales, co- riaces, à Qeurs en têtes embrassées par un involucre persistant, à divisions profondes et en étoile, groupées à leur tour en grappes terminales. Il a donné à cette plante le nom deVilicaslrum racemosum. M. Schauer (ui DC. Prodrom. , vol. XI, p. 623) rapporte avec doute cette espèce comme synonyme au Sphœnodesma barbala , Sliauer. (D. G.) *VrnCÉES. Viliceœ, Vilices. bot. ph. — A.-L. de Jussieu établit sous le nom de Vitices la famille qu'on est convenu aujour- d'hui de désigner sous celui de Verbénacées. Le nom de Vilicées sert à désigner l'une de ses tribus , et a pour type particulier le genre t'ifea;, considéré primitivement comme type général de la famille. (Ad. J.) *VIT«CELLA. BOT. PII. — Genre proposé par MiKhell (A. N. C. 24) et qui forme un simple synonyme du Galax, Lin. — Quant au groupe des Vilicella de Dillenius, il correspond à la section formée sous ce nom par de Candolle dans le grand genre Clemalis, Lin. {D. G.) *vrnFLORA. OIS.— Nom générique la- tin des Traqmls dans la méthode de Bris- son. (Z. G.) VITIS. BOT. PH. — Nom latin du genre Vigne. — Toy. VIGNE. (D. G.) VITMANMA. BOT. ph.— Plusieurs genres ont été successivement dédiés à Fulgence Vitmann, auteur du Species,ou plutôt dure- levé des espèces connues de son temps, in- titulé Simima planlarnm ; mais aucun d'eux n'a été encore adopté. L'un, établi par Turra, rentre comme synonyme p.irmi les Oxybaphus, rHérit. , de la famille des Nyc- taginées. Un second , proposé par Vahl (Symb., vol. III, p. 51, tab. 60), se con- fond comme synonyme avec les Samadera, Gaertu.» de la t'amiilc des Simaroubées. VIT Enfin, le Filmannia de MM. Wight et Ar- nolt( Prodrorn., vol. I, p. 106) forme un synonyme du genre Noltea, Rchb., de la fa- mille des Rhamnées. Endlicher écrit ce notii générique : FiUmannia. (D. G.) *VITREA. MOLL. — Fitz. Syst. Var. , 1833. — Foy. VITRINE. (E. I3a.) VITRE CUI\OISE. MOLL. —Nom vul- gaire donné par les marchands au Placuna placenta. (E. Ba.) * VITRELLA. MOLL. — Genre de Gastéro- podes Tectibranches, du groupe des Acères, indiqué par M. Swainson (Treal. Malac, 1840). (E. Ba.) VITRI\E. Vitrina {vitrnm, verre), moll. — Draparnaud établit, sous ce nom, un genre de Gastéropodes Pulmonés que Geoffroy, Muller et autres auteurs rapportaient aux I Hélices, mais qui doit être distingué de ces dernières. La place des Vitrines, dans toutes les méthodes, est intermédiaire aux Limaces et aux Hélices, entre lesquelles elle établit un des chaînons qui les rattachent. Les Vi- trines sont, en effet, de petites Hélices à coquille très mince, spirale, transparente et fragile, croissant rapidement dans le sens horizontal, sans ombilic. La spire est courte, le dernier tour très grand ; l'ouverture vaste et sans bourrelet. L'animal est trop grand pour rentrer entièrement dans la coquille; son corps est allongé, limaciforme ; le man- teau a un double rebord que M, Férussac nomme cuirasse et collier; le rebord supé- rieur, qui est divisé en plusieurs lobes, peut dépasser la coquille de beaucoup et se replier sur elle pour la polir par le frottement. La tête porte quatre tentacules dont les deux antérieurs sont fort courts. M. Férussac, qui a faitconnaître plusieurs espèces de ce genre, changea le nom de Vi- trine en celui d'HélicoUmace, qu'il réserva pour les espèces qui n'ont point de pore muqueux terminal. Il sépara, sous la déno- mination générique à'IIéUcarion, celles qui sont pourvues de ce pore. On ne saurait ad- mettre cette division qui ne repose pas sur un caractère de quelque valeur, et le nom de Vitrine, antérieur aux deux qu'a formés M. Férussac, les exclut, tout en comprenant les coupes qu'ils veulent représenter. Les espèces d'Europe, et, entre autres, la Vitrine transpaiiknte , Vitrina pellucida. Drap., sont petites et vivent dans les lieux VIV humides, au bord de» étangs ou des ruis- seaux. Les pays chauds en possèdent de grandes espèces. MM. Quoy et Gainnard en ont fait connaître dont la coquille est sem- blable à celle des Hélices, et permet à l'ani- mal de s'y cacher tout entier. (E. Ba.) *\'ITRI\tJS. MOLL. — Montf. Conchyl. Syst., II. — Voy. vitrine. (E. Ba.) VITRIOL. CHiM. et min. — Ancien nom des sulfates. On appelait Vitriol blanc le sulfate de zinc, Vitriol bleu le sulfate de cuivre, et Vitriol vert le sulfate de fer. (Del.) *VITTADIME. Viltadinia (dédié au botaniste italien Vittadini). bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Astéroidées, division des Astérdes, formé par M. A. Richard (Flor. Nov. Zeland. , p. 230 ) , et qui comprend des planies her- bacées vivaces, indigènes de la Nouvelle- Zélande et de la Nouvelle-Hollande, dont les capitules ont les fleurs du disque jaunes et celles du rayon blanches ou rouges. De Candolle en décrit cinq espèces {Prodrom., vol. V, p. 280), parmi lesquelles le type du genre est \eViUadinia auslralis, A. Rich., de la Nouvelle-Zélande, à la Passe-des- Français et à la vallée de Wangaroa. (D.G.) VITTAIUE. lUlaria {de villa, bande, bandeleile). bot. cr. — Genre de la famille des Fougères-Polypodiacées, sous-ordre des Polypodiées, établi par Smith (in Mém. Acad. Turin, vol, V, p. 413, tab. 9, fig. 5), et dans lequel sont comprises des Fougères de peiile taille, spontanées dans les contrées trojiicales et subtropicales des deux conti- nents, à frondes entières, linéaires, sur les- quelles les sores forment deux lignes conli- Dues , parallèles à la côte médiane, mais non marginales, bien que parfois rappro- chées du bord. (M.) *VITTELLARIA. bot. ph. — Endlicher écrit ainsi à tort le nom générique que Gœrtner fils écrit Vilellaria, et qu'il adonné au fruit d'une Sapotée qui n'est pas positi- vement déterminée. (D. G.) *VITULARIA (t)imîa, jeunevache). moll. — Genre de Gastéropodes du groupe des Pourpres, indiqué par M. Swainson (Treat. ilalac, i S iO). (E. Ba.) VIUDITA. MAM. — Foy. veuve. (E. Ba.) VIVACES. BOT. — On donne le nom de plantes vivaces à celles dont l'existence se prolonge plus d'une ou de deux années ; YIV 259 mais sous ce nom unique on réunit deux catégories bien distinctes. En effet, chez les unes d'entre ces plantes, les tiges qui s'élè- vent au-dessus du sol restent toujours her- bacées, et, périssant chaque année vers l'é- poque où commence le repos de la végéta- lion, elles n'ont jamais le temps de devenir ligneuses. Dans ce cas, la vie se conserve toujours dans la portion souterraine du vé- gétal, de laquelle partiront, au printemps suivant, de nouvelles pousses aériennes qui porteront de nouveaux organes de reproduc- tion. Ces plantes sont désignées ordinaire- ment dans les ouvrages de botanique des- criptive sous le nom de plantes à racine' vivace et à lige annuelle, et dans les des- criptions on les indique par le signe ^. 11 est bon de faire remarquer que l'expression de plantes à racine vivace et à lige annuelle est inexacte, parce que la portion qui persiste sous terre n'est pas formée seulement par la racine, mais bien parla racine et par la base persistante de la tige. Les végétaux de la seconde catégorie sont les végétaux viva- ces proprement dits ou pérennes, chez les- quels la tige aérienne dure autant que la plante elle-même, et peut dès lors durcir et devenir ligneuse, au moins dans une por- tion de son étendue. On désigne les plantes de cette catégorie par le signe ^ . On les dis- tingue en sous-arbrisseaux, arbrisseaux et arbres. (P. D.) VIVE. Trachinus {rpay^d^, âpre), poiss. — Le nom français de ces Percoides vient, dit-on , de ce qu'ils ont la vie dure et sub- sistent longtemps hors de l'eau. Leur nora latin, dont nous indiquons l'étymologie grecque, n'est pas justifié par une âpreté plus grande que celle de beaucoup d'Acan- Ihoptérygiens. Artédi, en formant ce nom, a plutôt latinisé le nom italien Trascina, Trachina ou Tragina, dérivé probablement de Dracœna (^îpxxava), son nom grec mo- derne, qui rappelle le Draco ou Araneus des anciens naturalistes. Les Vives appar- tiennent aux Percoides à ventrales jugulai- res; ce sont presque des Perches dont la portion caudale s'est allongée et renforcée aux dépens de la partie abdominale. Les fortes épines de leur opercule et la finesse des pointes de celles de leur première na- geoire les rendent redoutables aux pê- cheurs. Elles vivent dans lesable. Leur cbair 260 vrv est agréable. La Méditerranée en produit quatre espèces ( Trachinus draco , L. ; ara- neus,R\ss.;radiatus, Cuv.; elvipera,C[}\.). La première et la dernière seules habitent nos côtes de l'Océan. La première , la Vive COMMUNE, atteint la taille de 30 à 40 centi- mètres. — Voy. l'atlas de ce Dictionnaire , Poissons, pi. 2. (E. Ba.) VIVERRA. MAM. — Nom générique latin des Civettes. (E. Ba.) *VIVERRIDÉS, MAM. — Une des deux familles de Carnassiers carnivores, dans la classiflcation de M. Isidore Geoffroy Saint- Hilaire, se distinguant de la famille des Po- tidés, en ce que les animaux qui la compo- sent ont les doigis peu profondément divisés. La famille des Viverridés comprend six tri- bus : les Ursiens, les Musléliens, les Viver- riens, les Caniens, les Hyénines et les Fé- liens. (E. Ba.) *VIVERRIENS. MAM.— Tribu de la fa- mille des Viverridés, dans la classification de M. Isidore Geoffroy Saint-Hiiaire, com- prenant des Carnivores plantigrades ou semi- digitigrades, dont les membres sont courts ou moyens, et qui ont deux tuberculeuses en haut et une en bas. Les Viverriens se divisent en deux groupes: Dans le premier, on trouve la plante du pied nue; dans le second, la plante du pied velue. Les subdi- visions de chacun de ces deux groupes se tirent du nombre des doigts. Le premier groupe comprend neuf genres, dont un seul, le genre Suricate, a quatre doigts partout, les ongles antérieurs très longs, comprimés ; les huit autres ont cinq doigts partout. Mais, dans les uns, les pouces postérieurs sont bien développés, tandis que, dans les autres, les pouces postérieurs sont courts. Dans les premiers, on trouve une palmature presque point marquée et des mâchelières qui sont très épaisses, dans le genre Iclide, et d'une épaisseur ordinaire dans les deux genres Paradoxure et Ilémigale; la palmature est incomplète dans le genre Cynogale. Dans les seconds, ceux dont les pouces postérieurs sont courts, les ongles antérieurs peuvent être obtus, avec la tête allongée, comme dans le genre Mangouste, ou avec la tête très allongée, à groin mobile, comme dans le genre Crossarque; les ongles antérieurs peuvent, au contraire, être allongés et com- primés, comme dans l-es {lemes Galidie et VIV GaUdictis. Le second groupe, celui des Vi- verriens dont la plante des pieds est velue, comprend six genres. Dans un seul, le genre Cyniclis, on trouve quatre doigts en arrière; dans les cinq autres, les doigts sont au nom- bre de cinq partout. Ceux-ci présentent des pouces postérieurs bien développés, comme dans le genre Ailure ; ou des pouces posté- rieurs courts, et alors les uns portent une poche odoriférante, comme le genre Civelle; les autres sont dépourvus de véritables po- che, comme les genres Gene//e et Bassaride; ou bien, enfin, des pouces postérieurs très courts, comme dans le genre Ichneumie. (E. Ba.) *VIVIA.ois. — Genre établi parHodgson, dans la sous -famille des Picumninées, sur un Oiseau du Bengale auquel il donne le nom spécifique de Nipalensis. (Z. G.) VIVIAIVIE. Viviania. bot. ph. — Le nom du botaniste italien Viviani a été donné par divers auteurs à plusieurs genres différents, tant parmi les cryptogames que parmi les phanérogames. Parmi ces der- niers, le seul qui ait été déOnitivement adopté a été formé par Cavanilles (.IrioJ. de cienc. natur., vol. III, p. 210, tab. 49). Il sert de type à la petite famille desVivia- niées, proposée par Endlicher et rangée par lui à la suite des Géraniacées. Ce genre comprend des sous -arbrisseaux croissant spontanément dans le Chili, à rameaux op- posés ; à feuilles opposées, simples, blanches cotonneuses en dessous; à fleurs blanches, rosées ou purpurines , décandres , avec un ovaire triloculaire et trois stigmates sessiles. On connaît" ou 8 espèces de ce genre, parmi lesquelles le type est \eV.inarifolia, Cavan. Quant aux autres genres qui ont été pro- posés sous le même nom, l'un est dû à M. Colla {Annal, de la Soc. linn. de Paris, vol. IV, p. 23, tabl. 2): il n'est autre que le Jl/e/anopsidmiji établi antérieurement dans le Horlus Celsianus ou Jardin de Celse, et dont il est dès lors synonyme; un autre a été formé par Rafinesque {Speccio, vol. I, p. 117), et rentre dansie genre Gueltarda, Venten.jSect. Laugeria,Y aYi\, de la famille des Rubiacées-Cofféacées; enBn, un troisième était admis parWilldenow(.Wsc. exEndlic, Gênera n° 2244); mais il forme un simple synonyme du genre Andromachia, Humb. et Bonpl., section Pleionaclis, DC, de la fa- VOA mille (les Composées, tribu des Verno- uiacées. D. G. *VIVIAIVIÉES. Vivianeœ. bot. ph. — Parmi les genres rapportés à diverses épo- ques au groupe des Géraniacées {voy. ce mot), plusieurs s'éloignent assez du type général pour qu'on ait cru devoir en faire ceux de plusieurs petites familles distinctes. L'uned'ellesestcelledesVivianiées. (Ad. J.) VIVIAIVITE. MIN. — Nom donné en l'hon- neur de Vivian! , professeur à Gênes, au phosphate de fer bleu du Cornouailles. — Foy. FER PHOSPHATÉ. (Del.) VIVIPARE. Viviparus. Montf. — moll. Nom employé géncriquement pour désigner quelques grandes espèces de Paludines. — Voy. l'article paludine. (E. Ba.) VIVIPARE A BANDES, moll. —Nom vulgaire donné par Geoffroy à la Paludine vivipare. — Foy. paludine. (E. Ba.) VIVIPARES. zooL.— On donne cette épi- tbète aux animaux dont les œufs éclosent dans l'intérieur de l'appareil reproducteur, et qui mettent ainsi au jour leurs petits vi- vants, débarrassés des enveloppes de l'œuf. * VIVIPARES. Viviparœ. iNs. — Divi- sion des Myodaires , d'après M. Robineau- Desvoidy. (E. D.) * VLAMINGIE. Vlamingia ( dédié au navigateur hollandais Vlaming, qui a dé- couvert en 1697 la partie de la Nouvelle- Hollande aujourd'hui connue sous le nom de Swan~I\iver, ou rivière des Cygnes), bot. PH.— Genre de la famille des Lobéliacées formé par M. de Vriese (in Lehman Planlœ Preissianœ,\o]. I, p. 398) pour une plante herbacée, à tige souterraine ligneuse, vi- vace , à feuilles linéaires , à fleurs longue- ment pédonculées , pentamères , remar- quables par leurs anthères connées que surmonte un connectif très beau , orangé, ovale, a 2 ailes. C'est le Vlamingia auslra- siaca, Vriese. (D. G.) *VLECKIA. BOT. PH. — Genre proposé par Rulinesque (in New-York medic. Repos., vol. II, hex. V, p. 330) dans la famille des Labiées , pour des espèces d'Hyssopes de l'Amérique du Nord , non adopté, et ratta- ché comme synonyme au genre Lophanthus, Benth. (D, G.) VOACAIVGA. BOT. PH. (des deux mots ma- décasses voa, fruit ;aca)i9a, pintade, à cause de ses fruits tachetés). — Genre de la famille voc 261 des Apocynacées , sous ordre des vraies Apocynacées, tribu des Plumériées, établi |iar Dupetit-Thouars (Gênera Madagasc, n" 32) pour un arbre qui croît à Madagas- car; à grandes feuilles opposées; à fleurs paniculées; à fruit formé de deux grosses baies sphériques , relevées à leur surface de verrues d'une autre couleur que le fond, et desquelles les habitants retirent de la glu. Cette espèce encore unique, conformément aux idées de M. Alph. De Candolle, qui suit en cela Dupetit-Thouars, est le Voacanga Thouarsii, Roem etSchult. (D. G.) VOAMDZEIE. Foandzeia [du madécasse, voandzou), bot. pu. — Genre de la famille des Légumineuses-Papilionacées, tribu des Phaséolées, formé par Dupetit-Thouars (Gê- nera Madagasc, n" 77) pour une plante herbacée rampante de Madagascar, à feuilles longuement pétiolées, formées de trois fo- lioles, dont l'impaire distante des deux autres; à fleurs polygames, dont les herma- phrodites sont stériles, tandis que les fe- melles sont seules fertiles et recouvrent leur pédoncule après la fécondation, de telle sorte que le fruit mûrit sous terre. Cette plante est le Voanàzeia sublerrartea, Pet.- Thou. {Glycine sublerranea , Lin. fil.). Les Madécasses la cultivent à cause de son lé- gume charnu qui est bon à manger. (D.G.) VOANDZOU. BOT. PH. -- Le Voandzou de Flacourt est le Voandzeia, Pet.-Thou. *VOCnYSIACÉES. Fochysiaceœ. r.oj. PHAN. — Famille de plantes dicotylédonees polypélales , dont il est difGcile d'assigner la place dans une série naturelle à cause de leur structure anomale , notamment dans les rapports des étamines du calice et de l'ovaire , qui fournissent ordinairement les caractères principaux pour la classIGcation, et qui se montrent ici singulièrement va- riables. C'est ce que fera mieux comprendre leur description : Calice de cinq folioles inégales, libres ou soudées à la base, deux latérales plus petites , deux intérieures, la cinquième extérieure beaucoup plus déve- loppée que les autres, concave, colorée en dedans, et ordinairement prolongée infé- rieurement en éperon. Pétales alternant avec elles, rarement en même nombre, ré- duits plus fréquemment à trois, deux ou même à un seul, situé entre les deux fo- lioles intérieures. Étamines dont le nombre 262 voc varie de cinq à une, et dont trois ou deux seulementsont ferliies, plus souvent même une seule, celle-ci opposée alors au pétale interne, ou située un peu latéralement; filets dressés insérés sous l'ovaire ou sur le calice; anthère introrse, dont les deux loges sontadnées aux bords d'un connectif plus ou moins large, souvent creusé en capu- chon, et sont parl.igécs chacune en deux logeltes, quelqiierois persistantes, s'ouvrant par une fente longitudinale. Ovaire le plus souvent libre et triloculaire, très rarement adhérent et uniioculaire : dans le premier cas un, deux on plusieursovules dans chaque loge , attachés à sa base où le long de son angle interne; dans le second, deux ovules dressés, anatropes. Style terminal, simple, trigone, élargi à son sommet en un stigmate à trois angles, ou trois lobes assez obscuré- ment dessinés. Capsule supère, coriace, ou ligneuse, s'ou- vrant en trois valves qui portent les placentas sur leur milieu, plus rarement se séparant d'une colonne centrale seminifère, ou fruit infèreet indéhiscent, uniioculaire, couronné par les folioles accrescentes du calice. Grai- nes au nombre d'une ou plusieurs dans cha- que loge, attachées par un bile ventral, à tégument chartacé, ailé dans son pourtour ou à son sommet. Embryon sans périsperme, à cotylédons chiffonnés ou planes, à radi- cule supère ou très rarement infère. Les espèces sont des arbres ou plus rarement des arbrisseaux, originaires de la Guiane et du Brésil, à racine souvent tubéreuse, à suc résineux. Leurs feuilles sont opposées ou verticillées , quelquefois passant à l'alter- nance vers l'extrémité des rameaux, co- riaces, penninerviées, très entières, accom- pagnées, à la base des pétioles, de stipules, ou, à leur place, de glandes; leurs fleurs solitaires ou plus ordinairement disposées en grappes, panicules ou cymes terminales, portées sur des pédicelles bractéolés et ar- ticulés. GENRES. 1. Vochysiées. Fruit capsulaire, supère, triloculaire, à graines amphiiropes, ordi- nairement ailées. Cotylédons convolutés- chiffonnés. Radicule supère. Callislhene, Mart. Zucc. (Callislhenia , Spreng.). — Amphilochia , Mart. Zucc. (Agardhia, Spreng.). — Qualea, Aubl. — VOG Schuechia , Endl. — Vochysia, J. {Vochy , Aubl.; — l 'oc/n/a , Van d.; — Salinouia, Neck.; — CucuUaria, Schreb.; — Strucke- ria, FI. fl.). — Salverlia, Saint-Hil. 2. Erismces. Fruit indéhiscent, infère, uniioculaire, à graines droites, cylindriques. Cotylédons droits, demi-cylindriques. Ra- dicule infère. Erisma, Rudg. (Debrœa, Roun., Schult.; — Dillmaria, Sprong.). Un arbre de la Nouvelle Grenade , le Lozania, Seb. Mut. , paraît se rapporter à cetle famille, et notamment à sa première section, mais en diffère par l'absence com- plète de corolle et la forme de son calice 4-parti , ainsi que par l'existence de trois stigmates. (Ad. J.) VOCIllSIE. Vochijsia. bot. ph.— Aublet avait nommé Vochy un genre dont A. L. de Jussieu modifia le nom en VocJvjsia, dans le but de lui donner une désinence analo- gue à celle qui est généralement adoptée. Ce genre est le type de la famille des Vo- chysiacées à laquelle il donne son nom. 11 ne comprend pas moins de 28 à 30 espèces, toutes formant des arbrisseaux ou de grands arbres généralement à suc résineux, propres au Brésil et à la Guiane, dont les fleurs jaunes, odorantes, en longues grappes com- posées, souvent paniculées, sont irrégu- lières et formées, avec un calice à 5 divi- sions, dont 4 petites et une très grande prolongée en éperon , de 3 pétales inégaux , de 3 élamines dont une teule fertile , et d'un ovaire à trois loges, surmonté d'ua style grêle et d'un stigmate trigone un peu latéral. Le fruit est une capsule à trois angles. Ce genre a été créé pour le Vochysia guianensis, Laimk. {Vochy guianensis, Aubl.) (P. D.) VOGÉLIE. Vogelia (nom d'homme). BOT. PH. — Plusieurs genres ont été propo- sés sous ce nom. Le seul d'entre eux qui ait été admis par tous les botanistes appartient à la famille des Plumbaginacées , tribu des vraies Plombaginées. Il a été établi par La- marck {Illuslr. tab., 149) pour un arbrisseau du cap de Bonne Espérance , à rameaux grêles; à feuilles obcordées, tuberculées, entières; à épis très serrés de fleurs distin- guées surtout par leur calice à cinq sépales larges. Cette espèce encore unique est le Vogelia africana, Lamk. VOI Le genreyogeJia, Gmel. (Spst. 107), est lin synonyme du genre Bunnannia, Lin. , type rie la petite famille des Biirmanniacées. (jiiant au genre proposé sous ce même nom par MeiJikus, il avait été basé sur le Mya- grum paniculatum. Lin., ouNeslia panicu- hita, Desv., et par suite il rentre comme synonyme dans le genre NesUa,De?,v., delà famille des Crucifères. (D. G.) VOGLERA. BOT. PH. — Genre proposé dans la flore de Wettérawie, vol. II, p. 498, pour le Genisla germanica. Lin. Il n'a pas été adopté, et dès lors il vient se rattacher comme simple synonyme au grand genre Genêt, Ge»(/stf7, Lamk., de la famille des Légnriiinenses-Papilionacées. (D. G.) *VOGMAUUS. po:ss. — Nom latinisé du mot islandais vogmar, et plus souvent écrit Hogmarus. Il a désigné un genre de Tsenioï- des établi par Bloch , mais qui doit être restiitié au g. TRACHYi-rÈiiE. — l'oy. ce mot. VOIlIllIA. BOT. l'H. — Jussieu avait mo- difié de la sorte le nom générique de Voyra employé par Aublet pour un genre de Gen- tiaiiées. Mais M. Grisebaih, dans ses travaux monographiques sur les Gentianées, n'a pas admis la nécessité de cette modification, et il a repris la dénomination primitive d'Au- blet.— Foy. vovRA. (D. G.) VOIK LACTÉE, ast. — Votj. astres. VOIGÏIA (nom d'homme), bot. ph. — Deux genres, l'un et l'autre appartenant à la grande famille des Composées, ont été successivement proposés, sans que ni l'un ni l'autre aient été admis par les botanistes. L'un est dû à Sprengel (Si/si., vol. III, p. 673); il se rattache comme synonyme au genre Fulcaldea, Poir., de la tribu des Muti- siacées, sous-tribu des Mutisiées; l'autre, proposé par Roth (in Uster. Atni. , vol. X, 1790, p. 17), est un synonyme du genre nolhia, Schreb, de la tribu des Chicoracées, sous-tribu des Hiéraciées. (D. G.) VOILIEll , mSTIOPHORE ou ISTIO- riIOKE. Hisliophorv.s et Istiophorus (h- Tiov , voile de navire; œopo;, qui porte), poiss. — Genre de Scombéroïdes à fausses pinnules et sans armure à la ligne latérale, ne différant du genre Tétrapture que par la grande hauteur delà dorsale. Celle dorsale ainsi développée permet aux Poissons de s'en servir comme d'une voile, et de prendre le veut quand ils nagent; de là les noms TOI 263 français et latin de ce genre. Broussonnet, qui le premier a décrit méthodiquement un Voilier, le plaça parmi les Scombres (Scomber gladius); Lacépède en a fait un genre à part sous le nom d'IsTiopnoRE , qu'il aurait dû orthographier IIistiophore ; Bloch et Shaw le rangèrent dans le genre des Espadons [ Xiphias velifer , plalypterus). Toutes ces opinions traduisent exactement les affinités des Voiliers, qui se rai)pro- chent, en effet, beaucoup des Espadons, dont ils ont le bec, lesquels ont des rap- ports naturels avec la famille des Thons. Les Voiliers sont des Poissons de très grande taille, qui se servent de leurs armes contre leurs ennemis naturels, les Baleines et au- tres grands cétacés; quelquefois ils pren- nent les vaisseaux pour ces grands Mammi- fères et poussent leur bec dans la cale avec tant de violence qu'il se rompt et y demeure fixé. Les muséums gardent des débris de bordages où reste enfoncé le fragment du bec qui les a traversés. Ou a décrit trois espèces de Voiliers. Quelques espèces, dont on ne connaît que le museau, sont encore indéterminées : c'est sur un de ces museaux que Lacépède établit son Xtphias cnsis, qui n'est autre que le Voilier ordinaire. (E. Ba.) VOITIA (nom propre), bot. cr. (Mous- ses). — Ce genre , de la tribu des Phas- cées, a été créé par Horuschuch [Commenl. de Voitia et Syslylio, p. T) , t. I ) pour une mousse astome des hautes montagnes de la Carinthie, et dont voici les caractères : Cap- sule ovoïde, acuminée, égale, indéhiscente, c'est-à-dire à opercule oblique persistant comme la coiffe, qui est membraneuse et cuculliforme. Une seconde espèce, origi- naire de l'île Melville , a été ajoutée par M. Greville. Par leur habitat sur la bouse de vache , ces mousses ont quelque rap- port avec les Splachnées. (C. M.) VOIX. anat. et PHYSioL. — Le mot Voix est quelquefois employé pour désigner les bruits divers produits par les animaux, quels qu'ils soient, et devient alors syno- nyme de Son. Dans cette acception, il com- prend les bruits spéciaux que font enleiulre les Insectes, soit qu'ils aient pour but d'ap- peler, d'avertir les individus d'une même espèce, principalement d'attirer la femelle vers le mâle, comme ces bruits monotones 264 VOI qu'on appelle le Chant de ces petits êtres , et qui ne résultent que du frottement des ailes, des mandibules, des pattes, ou de quelque partie de l'enveloppe tégumentaire les unes contre les autres ; soit qu'ils accom- pagnent d'autres actes et n'en soient que la conséquence en quelque sorte passive , comme le bourdonnement durant le vol des Hyménoptères. Mais on réserve plus particulièrement le nom de Foix aux sons plus ou moins variés qui se forment, chez les animaux supérieurs, par le passage de l'air dans une portion déterminée de l'appareil respiratoire, dans laquelle vibre le fluide atmosphérique. Avant d'expliquer la forma- tion de la voix, nous devons faire connaître les instruments qui sont en jeu dans ce phénomène; cette description nous est d'ail- leurs imposée par les nombreux renvois qui ont promis ici le complément de plusieurs articles de ce Dictionnaire. Chez l'Homme et chez les Vertébrés à respiration aérienne, l'appareil respiratoire consiste essentiellement en poches plus ou moins subdivisées en cellules, et qui consti- tuent les poumons. L'air extérieur, avant d'arriver à ces organes , traverse les fosses nasales, le pharynx, puis s'engage dans un conduit spécial qui le mène aux pou- mons, et qu'on nomme trachée-arlère. A son extrémité supérieure, la trachée se termine et communique avec le pharynx par une sorte de caisse ou tube large et court qu'on nomme larynx; à son extré- mité inférieure, elle se bifurque en deux branches que l'on désigne sous le nom de bronches. Chacune de ces bronches donne naissance, à son tour, à des divisions et subdivisions qui vont se ramifler en tous sens dans le tissu pulmonaire , et dont les derniers ramuscules s'ouvrent , en général , dans les cellules des poumons terminées en cul-de-sac. La trachée-arlère, dont nous venons d'in- diquer les limites entre le larynx et les bronches, est donc un tube aérien qui monte le long de la partie antérieure du cou. Ce conduit, chez l'Homme, est formé de seize à vingt anneaux cartilagineux, es- pacés de quelques milliniètres, qui en ceignent les deux tiers antérieurs; ces an- neaux sont enveloppés par un tissu cellu- laire fort et comme ligamenteux ou fibreux, VOI qui remplit les intervalles , et les unit en- semble en complétant les parois du canal. Les bronches et leurs principales subdivi- sions ont de semblables anneaux, qui de- viennent successivement moins réguliers, plus étroits, moins nombreux, plus écartés les uns des autres, jusqu'à ce qu'ils dispa- raissent enGn complètement. La face interne de la trachée et de ses branches est tapissée par la membrane muqueuse qui s'y pro- longe de l'arrière-bouche, et qui va s'amin- cissantdans les rameaux intra-pulmonaires. On retrouve cette même structure essentielle chez tous les Mammifères, avec quelques différences plus ou moins importantes dans les dimensions et le calibre du tube, dans Id forme, le nombre et la consistance des anneaux , dans la proportion relative des bronches; mais ces détails ne peuvent trou- ver place ici et n'importent pas à l'objet même de cet article. Chez les Oiseaux, la constitution delà trachée est fondamentalement la même que chez les Mammifères; cependant on y rencontre quelques particularités impor- tantes à signaler dans cet article. Ordinai- rement la longueur de la trachée est pro- portionnelle à celle du cou et varie comme elle; mais on trouve des Gallinacés, des Échassiers, des Palmipèdes chez lesquels ce canal, plus long que ne le comporterait son trajet direct du larynx à la bifurcation des bronches, se replie, se coude de diverses manières avant de pénétrer dans la cavité pectorale. Les Pénélopes, des Grues, des Cygnes nous offrent des exemples de cette disposition. On observe aussi des dillérences remarquables dans le calibre de la trachée et des bronches, qui présentent parfois des dilatations et des rétrécissements brusques ou insensibles. Nous ne pouvons décrire toutes les modifications que la trachée pré- sente, d'un oiseau à l'autre, dans sa mo- bilité, dans la consistance de ses anneaux, dans sa forme ; mais nous devons ap- peler l'attention sur une particularité qui a une importance spéciale pour le but que nous nous proposons ici. A l'extrémité in- férieure de la trachée-artère , au point de bifurcation de ce canal , là oia commencent les bronches par des anneaux ou des dila- tations osseuses ou cartilagineuses diverses, se prononce un rétrécissement qui compose VOI un organe distinct désigné sous le nom df larynx inférieur. On retrouve dans les Reptiles la même disposiiion généraleque chez les Oiseaux; la trachée est quelquefois longue, parfois même repliée , quelquefois courte et tellement ru- dimenlaire qu'elle semble nulle. Les Batra- ciens présentent l'organe réduit souvent à un court sinus intermédiaire entre le pha- rynx et les poumons ; ce sinus même dispa- raît chez quelques uns, et les sacs pulmo- naires s'ouvrent dans le larynx : il n'existe plus ni trachée ni bronches. Le vestibule supérieur de la trachée, ce tube large et court qui communique avec l'arrière-bouche et qu'on nomme larynx , est surpendu à un petit appareil particulier, l'os hyoïde qu'il convient de décrire avant de parler du larynx lui-même. L'hyoide (voy. atlas, Mammifèrf.s, pi. I, fig. 1 et 1') constitue une espèce de chaîne ou de demi-ceinture située en avant du cou, formée par un nombre variable d'os ou de cartilages, et suspendue au crâne par ses deux extrémités. Bien que la forme de Ihyoïde, sa structure, sa composition, aussi bien que ses fonctions et ses con- nexions présentent des caractères dilTéren- tiels nombreux et importants, on peut considérer néanmoins cette sorte de ceinture comme composée en général de trois os : un médian, qu'on appelle le corps de l'hyoïde, et qui, chez l'Homme, est presque carré, bombé en avant; et deux latéraux , grêles, continuant l'arc de la partie moyenne; et désignés sous le nom de cornes thyroïdes. Au-dessus de l'.irticulation de ces cornes avec le corps, s'élèvent les cornes antérieures ou slyhïdes, qui servent à suspendre l'ap- pareil à la hase du crâne, par l'intermé- diaire d'un ligament qui s'ossifie quelquefois et qui va s'attacher à l'apophyse styloïde du temporal. Des muscles nombreux, qu'il serait impossible de décrire ici , dépendent de l'appareil hyoïdien et sont destinés à le porter en arrière, à le tirer vers la bouche, à l'élever, à l'abaisser, à lui faire exécuter des mouvements de bascule. Du bord in- férieur du corps de l'hyoïJe partent des muscles qui l'attachent au sternum ; la langue tient par sa base au corps de l'hyoïde au moyen de plusieurs muscles dont nous avons parlé en traitant de cet T. xui. VOI 265 organe {voy. langue); le larynx est sus- pendu lui-même à l'os hyoïde. L'appareil hyoïdien , dans sa composition aussi bien que dans ses rapports avec les organes que nous venons de nommer, offre de nom- breuses variations qui ont été ramenées à un type uniforme par les habiles travaux de Geoffroy Saint-Hilaire , et dont on peut trouver l'indication dans les articles spéciaux de ce Dictionnaire. {Foy. mammifères, oi- seaux , REPTILES , BATRACIENS , POISSONS , LjlNGUE , DÉGLUTITION.) Comme nous venons de le dire , au bord inférieur de l'arc formé par l'hyoïde se fixe le larynx, lié lui-même au premier anneau de la trachée, dont il n'est que le vestibule. Chez l'Homme et les Mammifères, les parois de la cavité laryngienne sont formées par diverses lames cartilagineuses mobiles les unes sur les autres, et dont l'ensemble peut aussi se mouvoir relativement aux parties voisines. Les cartilages sont au nombre de quatre : le cricoïde, en forme d'anneau, et placé immédiatement au-des- sus du premier arceau de la trachée; le thyroïde, situé au-dessus du précédent, uni à l'os hyoïde par une membrane, composé de deux plans ou ailes irrégulièrement qua- drangulaires, faisant angleensemble, et for- mant en avant la saillie connue sous le nom vulgaire de pomme d'.4dam; enfin, les deux aryténoïdes, s'articulant sur la partie posté- rieure du cricoïde. Ces pièces sont articu- lées entre elles , et ont chacune différents muscles destinés à un jeu spécial. A l'in- térieur, la membrane muqueuse qui tapisse le larynx forme, vers le milieu du cartilage thyroïde , deux grands replis latéraux diri- gés d'avant en arrière, et qui laissent entre eux une fente en boutonnière nommée glotte; les deux replis, les deux lèvres de cette boutonnière, sont appelés cordes vo- cales ou ligaments inférieurs de la glotte. Cette dernière dénomination leur est don- née par opposition à celle de ligaments su- périeurs de la glotte , sous laquelle on dé- signe deux autres replis analogues placés au-dessus des premiers. Les cordes vocales ou ligaments inférieurs sont assez épais; lour longueur est d'autant plus considé- rable que la partie antérieure du cartilage thyroïde, la pomme d'Adam , est plus sail- lante; à l'aide d'un petit muscle logé dans 34 266 VOI leur épaisseur, et des mouvements des car- tilages arylénoides auxquels ils sont fixés en arrière, ils peuvent se tendre et s'appro- cher plus ou moins , de manière à rétrécir ou à élargir l'ouverture de la glotte qui les sépare. On conçoit qu'entre les deux plans parallèles formés par les ligaments infé- rieurs et supérieurs, sont compris deux en- foncements latéraux , déterminés par la saillie même des ligaments dans l'intérieur du larynx ; ces deux enfoncements sont ap- pelés les ventricules de la glotte ou du la- rynx. Le rapprochement des ligaments supé- rieurs détermine en quelque sorte une se- conde glotte au-dessus de la première , et c'est réellement à l'espace compris entre les quatre replis des ligaments qu'appartient le nom de glolle. Au-dessus de cette ouver- ture s'élève une espèce de languette Cbro- cartilagineuse, fixée par sa base au-dessous de la racine delà langue, et nommée épi- glotte; elle s'élève obliquement dans le pharynx, mais peut s'abaisser et couvrir la glotie, comme cela arrive au moment de la déglutition. Toutes ces parties exécutent des mouvements très variés au moyen de muscles spéciaux , qu'il nous est interdit de décrire dans cet article. Chez les Oiseaux , il existe un larynx placé, comme celui que nous venons de dé- crire , au sommet de la trachée , et nommé larynx supérieur par opposition au larynx inférieur, situé, comme nous l'avons déjà dit, à la naissance des bronches. Le larynx supérieur des Oiseaux présente les mêmes connexions générales et la même composi- tion essentielle que celui de l'Homme et des Mammifères, quant à la constitution de ses parois ; mais il ne s'y trouve ni cordes vocales ni ventricules. Dans l'impossibilité oîi nous sommes d'insister sur toutes les particularités que présenle cet organe , nous ferons seulement quelques remarques importantes. La glotte est formée par deux pièces osseuses, les aryténoïdes, qui ne peuvent que s'écarter ou se rapprocher, jamais se tendre ni se relâcher, comme ils le font chez les Mammifères. Cette ouverture, qui, chez ces derniers, est transverse par rapport au cylindre delà trachée, est longi- tudinale chez les Oiseaux ; l'épiglotte est remplacée, comme organe et pour ses fonc- tions, par des pointes cartilagineuses placées VOI sur les bords de la glotte, et qui manquent dans plusieurs ordres. Le larynx inférieur , situé à la bifurca- tion de la trachée-artère, est d'autant plus compliqué que l'Oiseau module mieux son chant. Chez les Oiseaux chanteurs , en gé- néral , ce petit appareil se compose d'une espèce de tambour osseux dont l'intérieur est inférleurement divisé par une traverse osseuse que surmonte une membrane mince en forme de croissant. Ce tambour com- munique, en bas, avec deux glottes for- mées par la terminaison des bronches , et pourvues chacune de deux lèvres ou cordes vocales. Des muscles, dont le nombre varie suivant les espèces, s'étendent entre les di- vers anneaux dont se composent ces parties, et les meuvent de manière à tendre plus ou moins fortement les membranes qu'ils soutiennent. Chez les Oiseaux qui ne pos- sèdent pas la faculté de moduler les sons aussi savamment, on ne trouve plus la cloison membraneuse dont il vient d'être question; chez ceux enfin qui ne chantent pas, il n'existe plus de muscles propres du larynx inférieur, et l'état de la glotte ne peut être modifîéquepar les muscles mêmes qui modifient l'état général de la trachée. Dans les Reptiles , on ne rencontre pas de larynx inférieur ; le larynx supérieur est assez analogue à celui des Oiseaux, et manque en général d'épiglotte. La connaissance des organes dont la description précède va nous permettre d'exposer la théorie de la Voix. Comme nous l'avons dit en commençant, la Voix est le résultat des vibrations de l'air atmosphérique dans une portion déter- minée de l'appareil respiratoire. S'il est un point clairement établi dans la production de la Voix , c'est la connaissance de la partie des voies aériennes où cette produc- tion a lieu. Les observations recueillies sur rilomme et les animaux vivants, aussi bien que les expériences faites sur le cadavre, ont démontré que la Voix se forme dans le larynx chez l'Homme et les Mammifères, et dans le larynx inférieur chez les Oi- seaux ; il est même certain que c'est dans la glotte même, ni au-dessus , ni au-des- sous, que ce phénomène prend naissance. En effet, lorsqu'une blessure ou une mala- die produit une ouverture accidentelle à la VOI VOI 267 trachée-artère d'un Homme, au-dessous du larynx , ou qu'on en pratique une à celle d'un animal, la Voix cesse; mais elle repa- raît si le blessé ou le malade ferme la plaie à l'aide d'une cravate serrée autour du cou. D'un autre côté , une ouverture située au-dessus du larynx ne suspend pas la fa- culté de parler. Des expériences analogues faites par Cuvier sur les Oiseaux ont dé- montré que, chez ces animaux , c'est dans le larynx inférieur que se produit la Voix, et l'illustre naturaliste a vu une Cane dont on avait coupé tout à fait le cou marcher quelques pas, et jeter encore des cris lors- qu'on la frappait. Il résulte aussi d'expé- riences exactes dues à d'habiles observa- teurs, que c'est précisément dans la glotte que la Voix se produit : une lésion des nerfs, des muscles ou des ligaments eux- mêmes, affaiblit la Voix; la destruction de ces parties l'anéantit. Comment la Voix se produit-elle? C'est là un point du problème malheureusement moins bien éclairci et qui réclame des études nouvelles. Nous essaierons de résumer l'état actuel de la question. Sans entrer dans les détails historiques des expériences qu'on a faites et des expli- cations qu'on a proposées , nous rapporte- rons .seulement les deux opinions prin(ipale.s entre lesquelles les physiologistes et les phy- siciens sont aujourd'hui partagés. L'une compare l'appareil vocal aux instruments à anche; l'autre le trouve analogue aux jé- clames. Une anche est , en général , une lame vi- brante mise en mouvement par un courant d'air; les ajustements divers de l'anche donnent les embouchures de basson , de hautbois, de clarinette et de tuyau d'orgue, instruments dans lesquels le son résulte des alternatives d'ouverture et d'occlusion d'un orifiie par l'anche, en vertu de l'interruption périodique du courant d'air. Le tuyau d'écou- lement de l'anche influe ensuite sur le son produit, et lui donne un timbre particulier en rapport avec sa propre forme. Chez les ani- maux pulmonés, les poumons constituent un véritable soufflet , semblable au soufflet du tuyau d'orgue et gonflé par l'air. Dans l'état ordinaire, l'air, expulsé des poumons, tra- verse librement le larynx et n'y produit pas de son, de même qu'on ne fait pas rendre de son à un instrument à vent quand on souffle simplement à plein tube. Mais quand l'air, chassé par les muscles de l'expiration, arrive dans le larynx et rencontre les ligaments de la glotte, tendus comme de petites lames pour s'opposer à son passage, il ne peut sor- tir sans les frotter, sans les faire entrer en vibration, sans produire un son. Cette anche à double lèvre vibre donc, ce qui donne au son plus d'intensité ; puis toute la partie sus- glottique , faisant ofGce de tuyau d'écoule- ment , imprime au son produit des modifi- cations nombreuses dont il est plus facile do comprendre l'efl^et général que de discerner la part qu'il faut faire à chaque organe dans le résultat définitif. Pour l'Homme , les Mammifères , les Reptiles , chez lesquels la voix se forme au larynx supérieur, on peut considérer comme tuyau d'écoulement le pharynx, les fosses nasales, la bouche avec l'épiglotte, le voile du palais, les dents, la langue, l'ouverture des lèvres. Chez les Oi- seaux , dans lesquels la voix se forme au larynx inférieur, le tuyau d'écoulement com- mence à la naissance des bronches, et com- prend , par conséquent, toute la trachée. Cette analogie entre l'appareil vocal et un instrument à anche a été admise par plu- sieurs physiciens habiles, tels que MM. Diot, Cagniard-Latour, Muncke; par des physio- logistes, tels que MM. Magendie, Malgaigne ; par des musiciens théoriciens , tel que G. Weber. Mais Savart a émis l'opiniou que l'appareil vocal est assimilable aux peiils instruments dont les chasseurs se servent pour imiter le cri ou le chant des Oiseaux , et qu'on désigne sous le nom d'appeaux ou réclames. Le réclame , ordinairement construit en bois , en faïence ou en métal , consiste en un petit cylindre ou tambour, dans les deux bases duquel est percée une ouverture. Four faire parler cet instrument, le chasseur as- pire l'air à travers un des trous; le courant ainsi produit entraîne avec lui une partie de l'air intérieur raréfié ; celui - ci est sur- le-champ remplacé par l'air extérieur, qui pénètre dans la cavité du tambour; une nouvelle aspiration du chasseur produit une nouvelle raréfaction , suivie d'une nouvelle entréedéterminée par la pression extérieure, et ainsi de suite. Les vibrations accomplies par la masse d'air contenue dans le réclame, ses VOI et alternativement raréfiée et comprimée , produisent des ondes sonores qui se répan- dent au dehors. Pour appliquer cctlc con- struction du réclame à i'org.i ne vocal , on assimile les ventricules du larynx au tam- bour de l'inslrument; les deux glottes, aux deux ouvertures percées dans les deux bases du tambour. L'air chassé par les poumons sort par le larynx avec une vitesse plus ou moins grande, et entraîne avec lui une por- tion de l'air contenu dans les ventricules ; bientôt l'air extérieur se précipite dans la cavité ventriculaire pour remplacer l'air expulsé; de là des raréfactions et condensa- tions exactement semblables à celles qui donnent naissance au son dans les ré- clames. Peut-être les deux théories que nous ve- nons de résumer sont-elles moins contraires qu'elles ne le paraissent; peut-être aussi l'opi- nion de ceux qui comparent les ligaments de la glotte aux cordes vibrantes ne manque- l-elle pas complètement de justesse, non plus que l'opinion de ceux qui veulent que le son soit uniquement produit par la vibra- lion de l'air contre l'orifice plus ou moins étroit de la glotte; mais il est aujourd'hui impossible de donner une explication com- plète du phénomène, dans lequel se trahis- sent cependant certaines lois précises de l'acoustique. L'espace nous manque pour montrer comment ces lois trouvent ici leur application; comment le ralentissement ou l'accélération dans la rapidité du courant, l'allongementou la diminution du tube aérien par suite de l'ascension du larynx , le relâ- chement ou la tension des cordes vocales et des fibres musculaires voisines, influent sur le Ion, c'est-à-dire sur les degrés divers du grave et de l'aigu; comment Vinlcnsilé du son ou le volume de la voix varie avec la force d'expulsion de l'air, l'étendue de la cavité dans laquelle les sons se produisent , l'amplitude des vibrations , la facilité avec laquelle les dilTérentes parties du larynx entrent en mouvement; comment enfin le timbre est lié aux propriétés physiques, à la texture, à la substance des ligaments de la glotte et des parois du larynx , à la position du tuyau vocal , à la forme de l'ouverture extérieure de l'appareil. Toutes ces questions n'ont pas encore été complètement réso- lues; ou a constaté seulement des faits qui VOI semblent jeter quelque jour sur certains points. Ainsi la même personne ne peut faire entendre, avec une égale intensité, tous les sons produits par son larynx, ce qui tient à ce que toutes les parties de son instrument ne sont pas également bien di.ui!le les murs des accessoires qui les masiiucnl , et alors il pourra établir des points de com- paraison. Faites par la pensée ce que les eaux , le temps et les mouvements du sol produiront sur le Vésuve, c'est-à-dire sup- posez enlevées toutes les matières meubles qui entrent dans la composition de son cône actuel ; ravinez, disloquez ce cône, réduisez- le à quelques lambeaux de roches qui ont résisté par leur solidité, vous aurez ces mas- sifs basaltiques, porphyriques,ces dykesque l'on trouve sur tant de points de la surface de la terre, et que l'on rattache si difficile- ment a un système volcanique. Sup|>ost'Z que le sol inférieur au cône actuellement visible de l'Etna soit brisé, et que vous puissiez en voir des tranches sur 200 à 300 mètres d'épaisseur : les racines des cou- lées qui ont sillonné les flancs de l'Etna de- puis plusieurs siècles, traversant le sol an- cien, le modifiant , s'étant refroidies sous une énorme pression loin du contact ije l'air, ne se confondraient-elies pas, par leur nature et leur disposition , avec les roches du sol que nous appelons primitif? Dire que la production des cônes volca- niques, des cendres, des scories caractérise les époques géologiques nouvelles , n'est-ce pas comme si l'on disait que les toits des maisons sont d'invention moderne , ainsi que la poussière et la boue de ims maisons et de nos rues, parce que l'antiquité ne nous a rien laissé de semblable? Pourquoi les sa- bles des déserts, ces cristaux microscopiques de quartz , n'auraient ils pas été les cendres volcaniques lancées par les cratères des Vol- cans qui ont produit les roches granitiques, comme les cristaux d'albite et de pyroxène composent les cendres des Volcans trachy- tiques et basaltiques? Nous terminerons par cette réflexion , qu'il n'est presque aucune question géolo- gique qui, consi.lérée philosophiquement, ne vienne appuyer cette doctrine, que l'ob- servation des phénomènes actuels peut aider VOL à comprendre, et expliquer la plupart de ceux des temps les plus éloignés. — Voy. géo- logie el TERRAINS. (Constant Prévost.) VOLCANIQUES (terrains), géol. — Foy. terrains, tom. XII, pag. 514. VOLITANTIA. mam, - Illiger adoptait ce nom pour désigner le groupe des Mam- mifères ailés, les Chauves-Souris. (E. I3a.) VOLKAIHER. Volkanieria (dédié à J. George Volkaiiier, botaniste de Nurem- berg, du xvii* siècle), bot. ph. — Genre de la famille des Verbénacées , de la didjna- mie-angiospermie dans le Système de Lin- né, formé par ce célèbre bolaniste , mais fortement restreint dans ces derniers temps. En elTet, de toutes les espèces assez nom- breuses que les botanistes y avaient succes- sivement fait entrer, une seule avait con- servé le nom générique de Volkamier, et ce n'est que récemment que deux autres nou- velles espèces oui été jointes à celle-là. Les autres plantes qui avaient été décrites comme des Volkameria sont aujourd'hui comprises dans le genre Clerodendron , R. Brown , genre tellement voisin , du reste , que M. Schatjer, dans son travail monogra- phique sur les Verbénacées ( in DC. Prodr., vol. XI , p. 656), déclare que, vu la grande ressemblance qui existe entre plusieurs espèces de ces deux groupes génériques, no- tamment entre le Volkameria aculeala el le Clerodendron ineime, on est obligé de faire violence à la nature pour établir une sépa- ration entre les deux. Les Volkamiers sont de grands arbrisseaux et de petits arbres des parties chaudes de l'Amérique, des An- tilles, à feuilles opposées; à fleurs caracté- risées par un calice campanule, quinqué- Cde , par une corolle dont le limbe pré- sente 5 divisions, par un ovaire à quatre loges uni-ovulées, qui devient une drupe à deux noyaux osseux et creusés chacun de deux loges, tandis que chez les Clerodendron chaque loge de l'ovaire donne un noyau distinct el à une seule loge. L'espèce type de ce genre est le Volkamiku aiguillonné, Volkameria aculeata. Lin., petit arbre des Antilles et de l'Amérique équatoriale , à feuilles opposées ou verticillées par trois , ovales, acuminées, entières, luisantes en dessus, portées sur un pétiole court; après la chute des feuilles, leurs coussinets for- ment des aiguillons sur ses rameaux. Ses VOL 57r. fleurs blanches, dont le tube a 2centim . en- viron de longueur, forment des cymes axil- laires triflores, qui se groupent en une sorte de corymbeaiillaire, trichotome. Ou cultive celte plante en serre chaude, dans une terre substantielle et consistante, et en l'arrosant assez abondamment. Elle fleurit pendant tout l'été et une partie de l'automne. Ou la multiplie de boutures. (P. D.) *VOLK!\IAIVI\IA. BOT. Foss.— Voy. vé- gétaux FiissiLES, tom. XIII, pag. 100. n'OLPLLUS. INS.— Genre de Coléoptè- res pentamères , tribu des Hydropliiliens , fondé par M. Brullé(l/(S/. nat. des Ins., t. V, p. 283) sur deux espèces de l'Ile Maurice : les V. inflaius et œncus de l'auteur. (C.) *\'OLTAITE, Scacchi. min. — Sulfate double de peroxyde et d'oxydule de fer ren- fermant 16 pour 100 d'eau , et que l'on a trouvé en cristaux octaèdres d'un vert foncé ou de couleur noire dans les cornues qui servent à la disiillation du soufre à la sol- fatare de Pouzzoles. (Del.) *V0LTIJI>E. Vollula. arachn. — V-'o/fus, genre de l'ordre des Acarides , de la famille des Cheylélides, établi par M. Heyden dans le journal VIsis, mais dont les caractères n'ont pas encore été présentés. (H. L.) ♦VOLTZIA. BOT. Foss. — Voy. végétadx FOSSILES, tom. Xlll, pag. 123 * VOLTZI\E , Fournet. min. — Nom donné, en l'honneur de M. Voitz, ingénieur des mines, à un oxy sulfure de zinc, trouvé dans les mines des Rosiers, près Pongibaud, dépailement du Puy-de-Dôme. Il se pré- sente en petits mamelons testacés, divisibles en écailles très minces, d'un rouge de tuile passant au jaune ou au brun, d'en éclat perlé dans le sens des couches , et gras ou vitreux dans le sens transversal. Il est com- poséd'un atomed'oxyde deziuc cl de quatre atomes de monosulfure de zinc. Au chalu- meau, la Voitzine se comporte comme U blende ; elle est soluble dans l'acide chlor- hydrique , avec dégagement d'hydrogène sulfuré. (Del.) VOI.UBILAIRE. Volubilaria {volubilis, aisé à tourner), bot. cr. — ( l'hycées.) C'est encore un de ces genres fomlés par Lamou roux dont les physiologistes étrangers n'ont pas voulu tenir compte, bien qu'il eût une priorité de six années sur le Dichjmenia , mal à propos écrit Did^omenia. Aussi, dans 276 VOL la Flore d'Algérie, où nous avons donné une figure analytique de la fruclification con- ceptaculaire du V. mediterranea ( t. XVI , f. 2 ), avons-nous fait nos efTorts pour re- vendiquer en même temps, pour le nom, la justice qui lui est due. Entraîné par l'exem- ple , nous avions nous-même négligé de lui rendre cette justice à l'article Dictyménie de ce Dictionnaire, auquel nous renvoyons. (M.) VOLUBILIS. BOT. PH. — Nom vulgaire de VIpomea purpurea, Lamk., ou Pharbilis hispida, Choisy. — Voy. l'atlas dece Diction- naire. (D. G.) VOLL'BLE CD VOLUBILE. Volubilis. BOT. — On donne le nom de tiges volubles ouvolubiles à celles qui, s'alloiigeant beau- coup et ne pouvant se soutenir par elles- mêmes, sont douées de la propriété de s'en- rouler autour des corps placés à côté d'elles. Telles sont celles de la Bryone, du Haricot, du Houblon, du Boussingaullia, etc. Le sens dans lequel se Tait l'enroulement est con- stant dans chaque espèce, généralement aussi dans un même genre et une même famille. La spirale décrite par la tige monte tantôt vers la droite, tantôt vers la gauche. Dans le premier cas, la tige est voluble dex- trorsum; dans le second, elle est voluble linislrorsum. Cette propriété de s'enrouler en spirale autour des corps est inhérente à la nature même des plantes qui en ont été pourvues, de telle sorte que lorsqu'une de ces plantes ne rencontre pas à sa portée de corps étranger qu'elle puisse enlacer, elle forme de nombreux replis en revenant plu- sieurs fois autour de ses premières portions. On remarque aussi que, lorsqu'on essaie d'empêcher une tige voluble de se contour- ner en spirale, elle souffre, languit et finit même par périr. (Pour plus de détails, voy. PHYSIOLOGIE, art. 4, § 2.) (D. G.) VOLUCELLA. mau. — Ncm spécifique de l'Assapanick , espèce de Polatoucbe de l'Amérique du Nord. — Voy. polatoucue. VOLUCELLE. Vo{ucella{volucer, léger). INS. — Geoffroy (Histoire nat. des Insectes, 1766) a indiqué sous ce nom un genre de Diptères de la famille des Brachystomes , tribu des Syrphies , adopté par tous les au- teurs, et formé aux dépens des Syrphus de Fabricius. Ou ne connaît qu'un petit nombre d'es- VOL pèces de ce genre. M. Macquart en décrit sept, dont quatre seulement propres à l'Eu- rope. Nous ne citerons que la V. bombylans Meig., Latr. (Syrphus bombylans, Fabr., Fall.), qui est jaune brunâtre, et se trouve assez communément dans toute l'Europe , au mois de juin, sur les Églantiers. \E. D.) VOLUCREPIS. BOT. PH. — Genre pro- posé par Dupetit-ïhûuars pour VEpiden- drum volucre. (D.G.) VOLUPIE. Volupia. moll. — Voy. l'ar- ticle VENDS. (E. Ba.) ♦VOLUSIA. INS. — M. Robineau-Des- voidy ( Myod., 1830) a créé sous celte dé- nomination un genre de l'ordre des Diptè- res, famille des Athéricères, tribu des Mus- cides , remarquable principalement par sa face et son front très étroits et très resser- rés. L'auteur n'y place qu'une espèce ( V. nilida), qu'il n'a trouvée qu'une seule fois, aux environs de Saint- Sauveur (E. D.) VOLUTA. Moi.L. — Voy. volute. *VOLlJTARIA. BOT. PH. — Cassini avait proposé d'abord sous ce nom, ensuite sous celui de l'olularella, un genre distinct et séparé pour \eCenlaureii Lippii, Lin., et deux autres. Ce genre n'a pas été adopté, et il rentre comme synonyme dans le genre Am- berboa, Pers., section des Chryséidées DC, dans la famille des Composées, tribu des Cynarées. (D. G.) VOLUTE. Voluta{volutus,Toi}]é). moll. — Linné créa ce genre pour réunir toutes les coquilles dont la columelle est marquée de plis distincts. Sur ce caractère artificiel , qui excluait tous les autres sans traduire en rien l'organisation de l'animal, se for- ma un ensemble peu homogène masquant des affinités que des observations posté- rieures devaient dégager. Le genre Volute de Linné devint ainsi un groupe de genres correspondant assez exactement à la famille des Culumellaires.de Lan!arck,et géné- ralement à celle des Vuluiides de M. d'Or- bigny {voy. voLUTmEs); il fournit, par son démembrement , les types de plusieurs genres : les Olives, les Mitres, les Auricules, les Tornatelles, les Pyramidelles, les Tur- binelles, les Cancellaires, les Fasciolaircs, les Colomlielles , les Marginelles, les Vol- vaires, les Aiicillaires,etc. (t;oi/. volutides), la plupart considérés par Cuvier cotnme des sous-gentes des Volutes de Linné. Ré- VOL duiles par ces emprunts aux simples pro- portions d'un genre ou d'un sous-genre, les Volutes sont cependant nombreuses en- core; on en compte plus de cent espèces, la plupart remarquables par leur grandeur et leur beauté, \ivant sur les fonds sablon- neux des parties tranquilles de la plupart des mers. L'animal des Volutes est de forme ovale, contenu à peine dans sa coquille; le pied est liés grand , débordant la coquille de tout côté; la tête est distincte, munie de tentacules assez courts, triangulaires, ocu- lés a la partie externe de leur base; la bouche est portée à l'extrémité d'une trompi: épaisse , garnie de dents en crochets. La coquille est ovale, oblongue ou ventrue, à spire courte et à sommet obtus. La bouche de cette coquille est allongée, à bords sim- ples, non dilatés , et présente en avant une forte échancrure. La columelle est marquée de plis très prononcés et obliques. Les plus gros lie ces plis sont les plus inférieurs, caractère qui distingue les Volutes des Mitres, dans lesquelles la disposition con- traire a lieu. Cependant on rencontre dans l'un et l'auire genre des espèces à plis égaux qu'on ne saurait trop auquel des deux rap- porter, si l'on ne se laissait guider par le faciès: ce sont là des transitions qui con- duiront peut-être , quand elles seront cor- roborées par d'autres indications, à la fusion des deux genres. Quelques savants, et M.deBlainville entre autres, ont voulu séparer génériquement du genre Volute de Lamarck, caractérisé comme nous venons de le faire, les espèces très ouvertes, dont la spire est complète- ment ou presque complètement cachée par le dernier tour; dont l'animal, à pied charnu sans opercule, porte sur la lêie un voile, aux côtés duquel sortent les tentacules. Le type de ce genre, nommé Cymlium par Monlforl , Cymba par Sowerby, serait I'Yet d'Adanson. Mais s'il est vrai que la compa- raison d'animaux placés aux deux points extrêmes des deux genres qui résulteraient de cette distinction paraisse justiûtr l'idée d'une coupe générique, il n'est pas moins évident qoe le rapprochement de diverses espèces mixtes indique qu'il ne faut admet- tre ici d'autre genre que le genre Volute. Peut-être y a-t-il matière à une subdivi- YOL ^177 sion pour les espèces que le nom de Cyni' bium comprendrait et qui sont d'ailleurs toutes spéciales à l'époque actuelle. Une autre subdivision, les Fo/u(a de Monlforl, chez lesquelles la spire est bien visible, et dont les animaux ont le pied moins gros,' renferme des coquilles que la beauté de leurs couleurs ou les dessins qui y sont tracés rendent très remarquables; c'est à cette seconde subdivision que se rapportent les espèces fossiles. Parmi les espèces vivantes nous citerons comme exemples assez communs dans les collections : La Volute gondole , Volula cymbium, L , vulgairement nommée Char de Neptune, grande et belle coquille de la mer des Indes. — La Volute musique , Volula musica, L., vulgairement appelée Musiqua ou Plain-Chanl : elle vit dans la mer des Antilles. — La Volute pavillon, Volula vexillum, vulgairement le Pavillon d'O- range , jolie coquille , autrefois fort rare et assez commune aujourd'hui. — Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, mollusques, pi. 23. Les Volutes fossiles apparaissent pour la première fois dans les étages les plus récents des terrains crétacés, et deviennent plus abondantes dans les terrains tertiaires. L'Amérique et l'Inde en ont fourni de cette dernière période. (E. Ba.) VOLLTELLA. bot. ph. — Le genre formé sous ce nom par Forskael rentre comme synonyme dans le genre Cassylhaf Lin., de la famille des Laurinées. (D. G.) VOLUTELLA. bot. cr. — Tode a formé sous ce nom un genre parmi les Champi- gnons. Nous ne savons pour quelle cause Endlicher donne sous celte même dénomi- nation, et avec la même citation de Tode (MeckL I, p. 28, lab. 5, fig. 43), deux genres distincts qu'il range dans deux subdivisions différentes de la grande classe des Champi- gnons. L'un {Gênera plantar , n° 206) dans les Gymnomycèîes, sous-ordre des Tubercu- larinés, comme déiachédes Fusarium, Link; l'autre ( ibid. w 423 ), dans la famille des Hyménomycetcs, iribu des Claviculaires de Fries. (M.) VOLUTELLE. Volulella. moll.— Genre de Gastéropodes Pectinibranches, établi par M. d'Orbigny, et appartenant au groupe des Volutes, auxquelles il ressemble beau- coup par la coquille, si ce n'est que la sur- '11 f^ VOL face eilerne est polie et encroûtée, princi- palement vers la spire. Celte parliculurilé provient de ce que le manteau de l'animal est très extensible et enveloppe la coquille, comme cela a lieu chez les Porcelaines. C'est seulement dans les mers d'Amérique qu'on trouve aujourd'hui des Volulelles vivantes. Une seule espèce fossile, Vol. angulata , d'Orb., se trouve dans les terrains diluviens d'Amérique et vit aussi sur les côtes de celle partie du monde. (E- Ba.) ♦VOLLTIDES. Volulidœ, d'Orb. moll.— Nous avons dit, à l'article volute, com- ment Linné avait compris ce grand geiire et quels démembrements y ont depuis été opérés. Les Volutes de Linné ont donc maintenant la valeur d'un groupe de genres, d'une famille qui correspond assez bien aux Columellaires de Lamarck. Mais une classiGcalion plus rigoureuse, telle qu'on l'entend aujourd'hui, ne comprend pas dans une même coupe tous les genres nés du démembrement du grand genre linnéen. Les espèces rapportées au genre Auricule appartiennent aux Gastéropodes Pulmonés, tandis que toutes les autres se rapportent à des genres de Gastéropodes Peclinibran- cbes, faisant partie de diverses familles. Ainsi, les Pyramidelles donnent leur nom à la famiWei des Pyramidellides ; les Torna- telles et les Volvaires rentrent dans la fa- mille des Actéonides ; les Marginelles pren- nent place dans la famille des Cypréades , avec les Porcelaines et les Ovules ; les Oli- ves et les Ancillaires appartiennent à la famille des Olivides. Or les Volutides, dont font partie les Volutes, les Mitres, les Co- lombelles, se distinguent de toutes les fa- milles précédentes, par les dents très mar- quées de leur columelle; l'absence de canal ou d'un enroulement normal les distingue de la famille des Fusides, à laquelle se rap- portent les Fasciolaires , les Turbinelles, les Cancellaires , etc. D'ailleurs la bouche échancrée des Volutides les distingue des Actéonides; leur bouche plus grande, rela- tivement à l'ensemble de la coquille, qui est toujours moins turriculée, les distingue des Pyramidellides. En résumé, les Volu- tides sont caractérisées par une coquille enroulée, plus ou moins allongée, dont la bouche est échancrée en avant et ne se pro- longe pas en canal , et dont la columelle VOL présente toujours de gros plis très marqués. La bouche n'est point fermée par un oper- cule. L'animal est plus ou moins volumi- neux, à pied variable et sans pores aqui- féres. Les lolules , Volulelles, Mtties , Colombelles, Colombellines , etc., font partie de celle famille. Les Voluiides vivantes sont souvent re- marquables par leur taille, leurs formes élégantes et leurs couleurs brillantes. Les fossiles ne se présentent pas avant les ter- rains crétacés et ne deviennent nombreuses que dans les terrains tertiaires. C'est dans le sens du grand genre de Linné et de Cuvier, ou dans celui que nous donnons ici à la famille des Volutides, qu'ont été créées les dénominalions de: VoLUTACEA (Menke, Syn. 7nelh. MolL, 1828). VolutadjE (Flem., Brit. Ânim., 1828). VoLUTAT^ (Féruss., Moll. lerr. et fl. 1819). VoLCTiNiE ( Swainson , Treat. Malac. , 1840). (E. Ba.) VOLVA. MOLL. — Voy. vo;,ve. VOLVAIRE. Volvaria. moll. — Lamarck établit ce genre aux dépens des Volutes de Linné, et méconnut d'abord ses rapports naturels en le plaçant auprès des Auricules, puis dans sa famille des Hétéroclites. Rec- tifiant plus tard ces erreurs, il porta les Volvaires près des Marginelles dans sa fa- mille des Columellaires. Mais cette réforme elle-même n'est pas complète. Plusieurs es- pèces décrites par Lauiarck comme des Volvaires sont de véritables Marginelles, appartenant par conséquent aux Gastéro- podes Pectinibranches , de la famille des Buccinoïdes de Cuvier, groupe des Cypréa- des; mais les vraies Volvaires font partie de la famille des Trochoïdcs , groupe des Actéonides. Cuvier les plaçait entre les Olives et les Volutes proprement dites , comme sous-genre du groupe des Volutes. Ce qui distingue les Volvaires des Margi- nelles, c'est que celles-ci ont une coquille lisse et brillante , recouverte par une sécré- tion calcaire externe, comme chez les Por- celaines; tandis que les stries poncluées des Volvaires prouvent que l'animal n'avait pas de manteau enveloppant la coquille. Outre ces stries poncluées, la coquille se caractérise encore par sa forme allongée , VOL Slibcylindrique , à spire courte, à peine ap- parente. La bouche est étroite, longiliKii- iiale , écliancrée en avant par un sinus ; le labre est tranchant. Cette échancrure de la boiiihe distingue facilement le genre Volvaire des Actéons, Actéonelles, Ringinel- les, Avellana, qui appartiennent à la tiién^e faniille; des caractères tirés delà forme de la bouche, du labre, de la coiumelle le distinguent des Ringicules , etc. En rattachant des Marginelles à son genre Volvaire, Lamarck a pu signaler dans ce genre des espèces vivantes; mais en cir- conscrivant les Volvaires comme nous ve- nons de le faire, on n'en trouve plus de vivantes aujourd'hui, et les espèces fossiles connues appartiennent aux terrains tertiai- res; elles ont été trouvées dans l'argile de Londres, dans le bassin de Paris, à Gri- gnon, etc. (E. Ba.) VOrVARIUS. MOLL. — Montfort , Con- chal. Syst. — Fût/. VOLVAIRE. (E. Ba.) VOLVE. Volva. bot. cr. — Membrane qui forme une enveloppe autour de beau- coup de Champignons pendant leur pre- mière jeunesse . qui persiste plus ou moins ei qui se rompt ensuite lorsque le dévelop- pement qu'a pris le végétal ne lui permet plus de res:er dans son enveloppe qui n"a pas |)ris un accroissement correspondant ;iu sien. (M.) \OI>YOCr. INF. — VOIJ. VOLVOX. VOrVOClEi\S. INF. — Voy. l'article VOLVOX, et l'article infiîsoires, t. VII, p. -iO. (E. Ba.) *VOLVOCIVORA(uoJuorE, chenille; voro, je dévore), ois. — Genre établi par Hodgson dans la famille dçs Ampelidées sur un Oiseau du Bengale, auquel il donne le nom spéci- fique de Melaschistos. (Z. G.) VOLVOX. INFUS. — Genre d'Infusoires considérés comme type de la fami'Ie des Volvociens et dont l'espèce la plus remar- quable et la mieux caractérisée est le Volvox p/o6(i;or(Muller). L'anatomie, la physiologie, l'histoire des mœurs de cette espèce, quoique étudiées par des naturalistes et des observa- teurs micrographes très habiles, ne sont pas encore assez avancées pour qu'on puisse être fixé sur le nombre des autres espèces qu'on a fait entrer dans ce genre, et l'on est auto- risé a faire la même remarque à l'égard des genres voisins (Pandorin», Gonium, Uro- VOL 279 glène, Syncrypte), auxquels pourtant on a assigné des caractères communs pour consti- tuer la famille îles Volvociens. Nous nous croyons fondé à présenter ici cette remarque sur l'imperfection des scien- ces qui frayent la voie des bonnes classifica- tions en zoologie, depuis que nous avons observé le Volvox globator se reproduisant par des gemmes intimes (ce qui était déjà connu) et d'autres individus présumés de la même espèce qui renfermaient des corps oviformes d'un jaune de plus en plus rou- geâtre. Ayant étudié ces œufs ou du moins ces corps qui ont tous les caractères d'un véritable œuf animal simple, nous y avons constaté l'existence d'une membrane exté- rieure ou coque pellucide, transparente, dense, et celle d'une substance interne, molle, jaune, rougeâtre, que nous présumons tenir lieu de vitellus et de vésicule du germe confondus dans ces corps, comme dans les œufs simples des Hydres et des Spongilles. Nous sommes forcé d'avouer qu'ayant con- servé ces œufs pendant plus d'une année, el les ayant soignés dans l'espoir de les voir édore, nous ne sommes cependant point encore parvenu au résultat de nos recher- ches , et nous nous sommes déterminé à pu- blier ces observations pour augmenter les ( banres de la découverte du fait soupçonnis qu'un hasard heureux pourrait mettre sous les yeux des investigateurs de la science qui, de nos jours, sentent la nécessité d'observer le développement complet des corps organi- sés pour arriver à la constatation exacte des véritables individualités spécifiques. Eu l'état actuel, les zoologistes sont en dissidence à cet égard, en ce qui concerne la classe des Infusoires ou Microzoaires ho- mogènes qu'on peut, à cause de l'homogé- néiléet de la simplicité de leurorganisation, designer sous le nom d'Aplozoaires ou ani- maux simples. Cette dissidence consiste en ce que les premiers observateurs ont regardé les Volvox comme des individus isolés, glo- buleux, dont toute la périphérie du corps à paru, aux uns, être lisse, et aux autres, garnie de cils vibraliles , organes de leurs mouvements de rotation et de translation ; tandis que les observateurs contemporains semblent s'accorder à reconnaître que les Volvox seraient des agglomérations d'indi- vidus monadiforraes pourvus d'un ou de 280 VOL deux filaments ou cils flagellirormes. Ces in- dividus sont situés dans l'épaisseur et à la surface d'une membrane sphéroïde, creuse, remplie d'eau dans son intérieur. Les par- tisans de l'individualité multiple et agglo- mérée des Volvox se distinguent encore: 1° en ceux qui considèrent chaque individu aggloméré sur la partie commune tomme un animal homogène, glutineux, apparte- nant à l'ordre des Infusoires, pourvus d'un ou de plusieurs filaments flagelliformes ser- vant d'organes locomoteurs et sans bouche; et 2° en ceux qui, en outre des filaments considérés comme des trompes, attribuent à chaque individu une bouche, des vésicules organes de nutrition, ei, en outre, des orga- nes sexuels et même un œil. Cette dernière opinion, émise par M. Ehrenberg, a été l'objet d'une critique très judicieuse, fon- dée sur des observations plus sévères et ëtayée d'une argumentation applicable à toute la classe des Infusoires. On la doit à M. Dujardin, naturaliste et micrographe très habile oui a rependantadopté l'individualité multiple des Volvox, se fondant sur la net- teté de circonscription des corps monadifor- mes pourvus d'un filament flagelliforme, placés dans l'épaisseur de la membrane ex- terne. Ce sont ces corps qu'il considère comme les individus agglomérés sur cette membrane. Nos observations nous ont fourni une description plus conforme à celle don- née par M. Ehrenberg, à l'égard de la forme générale de ces prétendus individus pourvus de filamens, qui ressemblent plutôt à des Amibes qu'à des Monades : ce qui semble pouvoir nous permettre de considérer ces parties distinctes près de la périphérie des Volvox, et pourvues de cils vibraiiles, comme les parties semblables des individus isolés de la Spongille. Or, si nos observations et nos déterminations sont confirmées par les recherches ultérieures, on prendrait à tort ces parties distinctes et pourvues de cils vi- bratiles des Volvox et des Spongilles pour de véritables individus, avant d'avoir éti:')li sur l'histoirecomplète de leur développement, et sur des expériences bien instituées, le genre et le degré de l'individualité spécifique du Volvox globator. Nos déterminations ne coïncident point avec celles de Muller, ni avec celles de M. Ehrenberg. En elTet, le premier a été conduit à considérer comme VOL une variété du Volvox globator l'espèce pré- tendue à laquelle M. Ehrenberg a donné le nom de Volvox aureus. Nous croyons pou- voir appliquer ici les résultats de nos obser- vations sur les Spongilles dont certains indi- vidus se reproduisent en première saison par des gemmes intimes ou par des œufs jaunes et sans goulot, tandis qu'en arriere-saismi d'autres individus, toujours de la même espèce, donnent des œufs orangés et à gou- lot. Or c'est ce que nous croyons avoir pu constater à légard du Volvox globator, dont le plus grand nombre d'individus se repro- duit par des gemmes intimes de couleur verte, tandis qu'un nombre moindre d'inc'i- vidus produisent dans l'intérieur de leur membrane sphéroïde les corps oviformes d'un jaune d'abord verdâtre, et ensuite de plus en plus orangé, dont nous avons décrit la composition. S'il nous était permis de tirer quelques inductions de nos recherches sur les deux sortes de corps oviformes des Éponges d'eau douce, nous serions porté à croire qu'il doit sortir des coques des corps oviformes du Volvox globalor de véritables individus de cette espèce sous la forme globuleuse connue. Se pourrait-il que ces coques, en s'ouvrant, laissent sortir des individus monadiformes isolés qui formeraient ensuite, en se rap- prochant, l'agglomération sphéroïde? C'est ce que l'observation pourrait et devrait dé- montrer. Ayant considéré d'abord les corps oviformes des Spongilles ou Éponges d'eau douce comme des sortes de sporanges , nous avions cru qu'il devrait en sortir des individus très petits, semblables aux spores des végétaux qui, s'aggiomérant ensuite, produiraient les Éponges d'eau douce sous leurs formes diverses* Nos observations, ré- pétées un très grand nombre de fois, nous démontrèrent qu'il n'en était point ainsi. Si l'on considère maintenant que M. Dujar- din a fait précéder sa description de la fa- mille des Volvociens par un appendice aux familles des Amibiens et des Monadiens qui a trait à l'organisation des Éponges d'eau douce vivantes, on concevra facilement qu'une induction légitime ne permettrait l»lus de considérer le Volvox globuleux comme une agglomération d'individus mo- nadiformes ou amibiformes, et que leur in- dividualité pourrait bien être simple et iso- VOL lëe comme celle des gemmes cili«'« des Spongilles. Nous devons renvoyer à l'article infusoi- BES de ce Dictionnaire, pour ce qui a Irait à la famille des Volvociens qui, si nos re- cherches sur le Volvox globalor peuvent être complétées par nous-même ou par d'au- tres observateurs, ne devrait plus figurer dans l'ordre des Infusoires pourvus d'expan- sions variables. Peut-être même, si les re- marques et les découvertes ultérieures rela- tives au Fo/uoo; 9'/o6a(or jettent quelque lu- mière sur les autres genres (Paiidoi itie, Go- nium, Uroglène) de cette fariulle, faudrait-il le placer dans l'ordre des Infusoires ciliés. Ainsi que nous l'avons dit, le genre Vol- vox ne contient actuellement qu'une espèce bien constatée, qui est le Volvox globalor. Quant aux trois autres espèces que M. Du- jardin y fait entrer avec doute, et qui sont les Volvox aureus, stellalus, sphœrosira, nous avons déjà fait remarquer que la pre- mière, regardée comme variété du Volvox globalor par Muller, ne serait pas même une variété et aurait été formée avec des indivi- dus de cette même espèce qui se reprodui- sent par des corps oviformes. Un certain nombre d'observations, suffisamment répé- tées, nous portent à croire que le Volvox stellalus ne serait point encore une véritable espèce, puisqu'on l'aurait établie avec des individus de l'espèce Volvox globalor à l'état de cadavre, en raison de ce qu'ils nous ont paru prendre cet aspect étoile par la rétrac- tion du tissu vivant après la mort. Nous ne pouvons rien dire sur le Volvox sphœrosira, si ce n'est que M. Dujardin, qui n*a vu, comme nous, qu'un cil flagelliforme dans le Volvox globalor, aurait raison de l'admettre comme espèce dans le genre Vol- vox, et par conséquent de ne point adopter le genre Sphœrosira de M. Ehrenberg. Nous terminerons ces considérations suc- cinctes sur le Volvox globalor en répétant que, quoique cette espèce d'Infusoire ait beaucoup exercé la sagacité de Leuwenhoeck et de tous les micrographes qui lui ont suc- cédé, elle n'en réclame pas moins l'attention soutenue des naturalistes qui reconnaissent de plus en plus la nécessité d'établir la dé- lerminalion des espèces et les classifuations zooiogiques ou pliytologiques sur les résul- tats positifs de l'élude du développement T. XIII. VOM Ç'^î complet des corps organisés. C'est à dessein que nous insistons sur celte remarque, en raison de ce que les corps reproducteurs de» Volvox présentent, comme ceux des Éponge» d'eau douce, quelque analogie avec les spores des Algues. Nous passons à dessein sous silence quel- ques faits encore incomplètement observés, qui porteraient à penser que les Volvox , en raison de la ressemblance de leurs indivi- dus agglomérés sur la membrane commune avec les spores des Algues, pourraient être rapprochés de la tribu des Algues microsco- piques connues sous le nom de Desmidiées. Le Volvox globalor intéresse encore les physiologistes en ce qu'il a été pris comme exemple de l'emboîlement des germes de plusieurs générations, ce qui n'est point justifiable par une observation sévère et exacte. (L. Ladrknt.) * VOLVOMS, Kugellan {Schveider Mg., t. V, p. 536). INS. — Synonyme des genres Thalacrus, Pk., et Auisotoma, Illiger. (C.) VOLVllLUS. MOLL. — Oken proposa ce nom pour les genres Maillot et Clausilie (Oken, Lchrb. d. Naturg., III). (E. Ba.) VOMBAT, VOMBATUS. mam. — Voy. WOMBAT, WOMBATUS. (E. Ba.) VOMER. poiss.— Cuvier réunit, sous Ifl nom commun de Vomer , auquel le prince Ch. Bonaparlea substitué celui de Vomerini, des Sconibéruïdes à peau fine et satinée, qui se placent naturellement à la suite des Caranx, et se rattachent à ceux-ci par les Citules. L'armure latérale s'alfaiblissant ds plus en plus, le corps de plus en plus com- primé, le profil tranchant de plus en plus élevé, sont des caractères qui se pronon- cent progressivement, en passant par les genres Olistus, Scyris , Blepharis , Gal- lichlhijs , Argyreyosus , jusqu'au genre l'o- mer, où ces traits sont en quelque sorte exagérés. Restreint à ce dernier genre, le nom de Vomer appartient à un Poisson du petit nombre de ceux qu'on trouve à la fois dans l'Atlantique et l'océan Pacifique (l'orner Brmvnii, Cuv): l'armure sur la ligne la- térale est nulle, les nageoires simt simples et sans prolongements remarquable.^. C'est le Poisson lunewi à Juiila par Desniarchais; VAssielle de nos colonies françaises d'Amé- lique; la Lune de Saint-Domingue, nom qu'on y applique aussi à l'Argyréiose. 282 \(m Plusieurs espèces fossiles ont été décrites; une des schistes de Claris {V. priscus, Ag.)'. une du Monte-Boica {V. longispinus, Ag.); une du mont Liban [V.parvulus, Ag.)- (E. Ba.) VO:\nQUIER. BOT. PH. — Nom vulgaire lu Stnjchnosnux vomica. — Foi/, strychnos. »VORAULITE. MIN. — Variété de kla- prolhine de Vorau en Styrie. — Voy. kla- PROTHiNE. (Del.) ♦ VORIA. INS. — Genre de Diptères , de la famille des Athéricères , tribu des Mus- cides, créé par M. Robineau-Desvoidy (Es- sai sur les Myodaires, 1830) aux dépens des Tachina, et que les auteurs modernes réu- nissent généralement à ce groupe. On n'y place qu'une espèce, \àVoria latifrons, Rob.- Desv., que l'on a trouvée sur les fleurs de VHeraclœum sponUylium , dans la prairie deGenlilly. (E. D.) *VOUTEX. MOLL.— Oken donna ce nom au genre que M. Férussac nomma Hélici- gone, genre qui doit lui-même rentrer dans les HÉLICES. (E. Ba.) VORTEX. HELM. — Genre de Turbella- riés, établi en 1831 par M. Ehrenberg dans ses Symbnlœ physicœ, pour \e Planaria truncala de Muller, dont Dugès a fait une espèce de Dérostome. (E. Ba.) VORTICELLE. Vorlicella{vorlex, tour- billon). iNFUS.— Ce nom générique rappelle, par son étymologie un des phénomènes qui ont de tout temps le plus excité l'admira- tion des observateurs : le tourbillonnement produit dans le liquide par la couronne de cils qu'agite l'Infusoire en s'y mouvant. Millier, le créateur de ce genre , le caracté- risait par la coniractililé du pédicule et l'existence d'un orifice garni de cils; mais son genre Vorlicelle ainsi défini était une réunion confuse d'espèces parmi lesquelles M. Dujardin signale , 18 Sysiolides, 8 Ur- céolariens, 1 Péridinien, 1 Actinophryen , 29 fausses espèces établies sur des dessins imparfaits, ou reproduisant d'une manière inexacte des espèces ailleurs décrites d'une manière plus précise. Restent, du genre de Muller, 18 Vorlicelliens presque tous com- pris dans ce genre Vorlicelle. Lamarck, pour réformer les Vorticelles de Muller, en sé- para, sous le nom générique deFurculaires, une partie des Systolides, qui y étaient compris; il créa, en outre, le genre Ur- VOR céolaire qui correspond à la famille des Urcéolariens, moins les espèces que Millier a établies avec les vraies Vorticelles déta- chées de leur pédoncule; et il comprit les Urcéolaires et les Vorticelles dans sa section des Polypes ciliés, rotifères. M. Bory de Saint-Vincent multiplia encore plus les dis- tinctions, et transporta les vraies Vorticelles dans son genre intermédiaire des Psycho- diaires. Les travaux de M. Ehrenberg et ceux de M. Dujardin débrouillèrent enfin cette confusion, et nous avons indiqué aux articles vorticelliens et vorticellina par quels détails se louchent et par quels détails différent les familles de ces deux microgra- phes, si concordantes d'ailleurs par leur ensemble. Nous avons vu que le genre Vor- ticelle, tel que le définit M. Dujardin , com- prend, avec les Vorlicclla de M. Ehrenberg, les Carchesium et les Zoothamniwn de l'il- lustre micrographe de Berlin. Dans ces li- mites, le genre Vorlicelle a pour caractère distinctif, dans la famille des Vorlicelliens, un corps porté à l'extrémité d'un pédicule simple ou rameux, contractile en spirale ou tire-bouchon. — Voii. vorticelliens. Dans la plupart des Vorticelles, le pédi- cule est simple; mais il est rameux chez quelques unes, contractile dans l'un et l'autre cas. Ce pédicule est une sorte de cordon membraneux , aplati , plus épais sur un de ses bords, et c'est précisément la contraction de ce bord épaissi, d'un raccour- cissement plus considérable, qui détermine la forme spirale. M. Ehrenberg veut que ce raccourcissement soit produit par une fibre musculaire logée dans le pédicule. Dans les espèces dont le pédicule est rameux, la contraction se propage plus ou moins vers la base et quelquefois l'y fait participer elle-même. C'est pour ces Vorticelles à pé- dicule rameux que M. Ehrenberg établit son genre Carchesium. La forme du corps des Vorticelles est très mobile et variable : en général on l'a décrit comme représentant une coupe ou un entonnoir à bords renversés, et garnis de cils qui, en s'épanouissa ni, excitent dans le liquide un tourbillon destiné à amener les aliments vers la bouche située dans le bord lui-même. Celle forme est, en effet, celle que présente le plus communément la Vor- ticelie quand elle est fixée à l'extrémité de VOR son pédicule. Mais ce n'est là qu'une phase de son enislerice, el la première. Dans une seconde période, la Vorliceile devient libre en retirant complètement et en cachant sa couronne de cils, et en prenant une forme cylindrique plus ou moins allongée ou ovoïde: dans cet état, elle se contracte et se meut au moyen d'un cercle de cils qui se produi- sent près de l'extrémité postérieure, désor- mais dirigée en avant. M. Ehrenberg, qui a su le premier reconnaître les Vorticelles dans ces deux époques de leur existence, leur attribue une organisation complexe que l'étude attentive de ces Infusoires ne justifie pas : un intestin recourbé, aboutis- sant à un même orifice; un testicule, une vésicule séminale , des œufs, etc. L'étude du mode de formation et du dé- veloppement de ces Infusoires nous a révélé des phénomènes d'un grand intérêt par eux-mêmes et d'une grande valeur zoolo- gique. Ces faits, qui apportent des élé- ments nouveaux à la grande question des métamorphoses , conduiront sans aucun doute à une définition plus exacte et plus complète du type animal et à une classifi- cation plus naturelle des Infusoires eux- mêmes. Suivant M. Pineau (Ann. se. nat., 3'sér., t. III, p. 185), dont les observations sont constatées en partie par celles de plu- sieurs micrographes, et de M. Nicolet entre autres, la Vortirelle apparaît d'abord dans l'infusion sous forme de matière granuleuse, qui se divise en globules sphériques; ces globules, en s'organisant plus complète- ment, sont ensuite munis de rayons agités d'un mouvement lents d'oscillation, et pré- sentent tous les traits du jeune Aclinophrys, Ehr. Ces rayons, d'abord égaux, sont bien- tôt dépassés par l'un d'eux qui prend un accroi.ssement supérieur à celui des autres, forme un pédicule immobile, et donne à rinfusoire le caractère de VAclinophrys pedicellala, Duj. Cette dernière forme se montre ensuite modifiée par la formation d'un orifice circulaire à la partie supérieure de l'animal, et présente ainsi la caractéris- tique générale du genre Acinèle , Ehr. Puis l'orifice s'agrandit, sou bord prend une couronne de cils vibratiles, les rayons dis- paraissent, le pédicule devient contractile; l'animal est une véritable Vorliceile et en prend la forme campanulaire. Ces états VOR 283 divers, ces métamorphoses expliquent com- ment on a pu prendre pour des espèces di- verses les divers degrés de développement d'une même espèce. C'est un fait qui s'est souvent présenté pour les Infusoires. Les Vorticelles se multiplient par division spontanée et par bourgeons; certaines es- pèces, celles dont M. Ehrenberg a formé son genre Zoothanmium, présentent quelques capitules beaucoup plus volumineux et qui paraissent destinés à reproduire à la fin un grand nombre d'individus. Si l'on ne doit pas admettre, chez les Vorticelles, lexistence de véritables œufs , il paraît difficile de ne pas considérer comme analogues à des œufs ces petites masses granuleuses plus ou moins ovoïdes qui semblent être le mode normal de reproduction de l'infusoire arrivé à son étal adulte, et qui caractériseraient même cet état. Peut-être est-ce à ces sortes de t>orps que M. Pineau a eu affaire au com- mencement du développement dont nous venons de passer rapidement en revue les diverses phases. Les autres modes de mul- tiplication seraient analogues à ceux qu'on a signalés sous le nom de Générations alter- natives , et dont on a donné des exemples dans cet ouvrage [voy. transfoiimation). Du reste, l'état même de Vorliceile semble être transitoire pour certains genres, et M. Pineau a rapporté une observation dans laquelle il a vu une Vorticelle arriver, par des passages successifs et insensibles, à l'état qui caractérise un Oxytrique parfait ( Ann. des se. 7iat., 3" sér., t. IX, p. 99). Il serait bien intéressant pour la zoologie de savoir définitivement ce qu'il faut croire sur ce qu'on a appelé jusqu'aujourd'hui les deux phases de la vie des Vorticelles, et de savoir quels liens les rattachent l'une à l'autre. Les dimensions très variables des Vorti- celles, même dans une espèce, la mobilité des formes empêchent qu'on puisse établir sur ces caractères la distinction des espèces ; c'est surtout par leur habitation dans î'eau de mer, dans l'eau douce ou dans les in- fusions qu'est fondée cette détermination. Nous citerons comme exemples le Vorthella polypina , Mûll., qui se trouve dans "eau de mer sur les Fucus et les Corallines les Vorticella ramosissima (Polypes à bojquet de Trenbley), et Voi-t. arbuscula (Polype à bulbe de Trenbley) , jolies espèces d'eau 284 VOR douce; le Vorticella infusionum, qui, comme son nom spéciûqiie lindique, se développe dans les iiifusiuiis ariiiniiies et végétules, cl à laquelle ses formes variables ont fait duii- ner les noms depol-au-tait, entonnoir, etc. (E. Ba.) •VOIITICP-LLIDE. Vorticellida {vorli- cella, vorlicelle; uioi, forme), infus. — M. Milne Edwards a établi te genre, qui doit prendre place dans le groupe des Vorti- cellieiis, pour des Vorticelles marines com- posées, perlées sur des pédicules GliTormes, réunis en arbuscules sur une lige commune. La portion supérieure de celle tige se con- tracte en spirale; sa base rentre dans une gatne rigide, cylindrique , un peu évasée AU sommet.— Foy. vokticei.liens. (E. Ba.) *VORTlCF,I.LIEI\S (dont le genre Vor- licelle est le type ). l^Fus. — La caiactéris- tique de celle famille si remarquable d'In- fusoires a été donnée à l'article infusoires, page 57 du tome VII de ce Dictionnaire. M. Dujardin compte quatre genres danscetle famille dontil est l'auteur: les Scyphidia, Epislylis, Vorticella et Vaginicola. Dans les Scyphidies , le corps est oblong , rétréci à sa base en forme de pédoncule sessiie. Dans les Épislyles et les Vorticelles , le corps est porté sur un pédoncule simple ou rameux; mais ce pédoncule est contractile en spirale chez les Voriicelles, tandis que le pédoncule est rigide et le corps seul est coniraciile chez les Epislyles. Dans les Va- ginicoles, le corps est contractile au fond d'un étui ou d'un tube membraneux trans- parent. C'est à la suite de ces genres que se place le genre Voriicellide de M. Milne Edwards. (E. Ba.) *VOaTICELLI!VA (dont le genre Vor- ticella est \e i)[)e). l^Fus. — M. Elirenberg établit sous ce nom une famille d'iiifusoi- rcs, dans la section des Enterodela Anosph- thia, c'esl-a-dire des Infusoires à tube in- testinal distinct, pourvus d'un orifice buccal et d'un anus réunis dans une fossette com- mune; et il plaça parallèlement à ces Vor- ticellina les Ophrydma : les premières ren- fermant les espèces nues; les secondes, les espèces cuirassées ou pourvues d'une gaîne. Celle famille des VorticelUna comprend les genres Stentor , Trichodina , Urocenlrum qui rentrent dans les Urcéolariens de M. Du- jardiQ ; les Vorticella, Carchesium, Epi- vou stylis, Opercularia, Zoothamnium , que ce dernier micrographe place parmi ses Vor- ticeJliens, en n'aduietlunt que les genres Epistvle et VoitTiCL'LLE, celui-ci compienunt les Vorticella et Carchesium. M. Dujardin avoue n'avoir jamais rencontré les Opercu- laria et Zoothamnium avec la caractéris- tique que M. Ehrenberg leur assigne, et il rappporte les premiers aux Eijistyles, les seconds auxVorticelles. D'autre part, M. Du- jardin établit le genre Scyphidie dans s^es Vorticelliens, parmi lesquels il iraii.'porlc aussi les Vaginicoles platées par M. Ehren- j berg dans ses Ophrydina. — Voy. vohti- j CELLIENS. (E. Ba.) ( *V(mTICIALIS. FORAM. —Genre établi ! par Lamarck, et synonyme de son genre I Poly's'omella. — Voy. ce mot. (E. Ba.) VOKTICirviA. HELM. — Voy. vortex et I TURBILLAUIÉS. (E. Ba.) ! l'OSSIE. Vossia. bot. pu. — Genre de j la famille des Graminées, tribu des Rolt- boelliacées, formé par MM. Wallich et Griffiths (in Journ. Âsiat. Soc. Bengal. 1836, vol. V, p. 572, lab. 23) pour VIs- chœmur.i cuspidaium,RQ\b , plantede fortes proportions, flottante, à feuilles très lon- gties , longuement acuminées , marquées d'une très forte iiervure médiane blanche, à épi comprimé, articulé, formé d'épillels de deux fleurs, dont l'inférieure est ruàle et la supérieure hermaphiodite. (D. G.) *\'OTOîMITE. l'oloniita. bot. pu. — Genre rangé avec douie comme voisin de la famille des Cornées , établi par Aublet (P/aiit. delà Guiane, vol. I, p. 90, t.ib. 35) pour un arbrisseau fort imparfaitement connu, qu'Endlicher présume devoir plus probablement appartenir à la famille des Rubiacées. 11 croît à la Guiane, d'où sou nom de Votomita guianensis, Aubl. Ses fleurs lélramères sont remarquables siirlout par leurs anthères conniveules eu tube et terminées par une membrane mince. (D.G.) * VOLACAPOLA. bot. pu. — Genre proposé par Aublet (Plant, de la Guiane, Suppl., ç. [10, lab. 373), et qui rentre comme synonyme dans le genre Andira, Lamk. , de la famille des Légumineiises- Papilioiiacées. (D. G.) VOiJAPA. BOT. PU. — Le genre créé sous ce nom par Aublet {Plant, de la Guiane, vol. I, p. 25, lab. 7, 8} est regardé par VRI Endiieher comme ne devant former qu'une ïiinple seclioii dans le genre Macrolobnim, Schrçb. , de la famille des Légurniiieuses- Caesaipiniées. Au contraire, Jussieu, De Catidolle, Kunlh, etc., le regardent comme distinct, bien que faiblement caractérisé. Aublet, en le formant, en a décrit deux es- pères, le Vouapa bifolia et le V. Simha; De Candollea ajouté le V. staminea. EiiDn, plus récemment, Uayne a nommé V. pha- selocarpa (Arz7ieigew , vol. XI, lab. 20) une nouvelle espèce connue seulement en fruit, et qui fournit le copal du Brésil, concurremment avec le Trachylobiuni mai-- lianum. ( D. G.) *VOLARAIVA. BOT. PH. — Genre créé par Aublet, et qui rentre comme synonyme dans le genre Lupania, P\am., de la famille des Sapindacées. (D. G.) VOIJKOUDUIOU. OIS. —Synonyme de Courol. — Foy. ce mot. {Z. G.) VOVA\. MOLL. — C'est vraisemblable- ment au Tellina rugosa de Lamarck qu'il faut rapporter ce nom donné par Adanson à une coquille. (E. Ba.) *V0Y1\A. BOT. PH. — Genre de la famille des Genlianées, sous-ordre des vraies Gen- tianëes, établi par Aublet (Plant, de la Guiane, vol. I, p. 209) pour deux plantes de la Guiane qu'il avait nommées Voyra rosea et V. cœrulea. Aujourd'hui M. Grise- bach a décrit (in DC. Prodrom. , vol. IX, p. 83) 14 espèces de ce genre. Ce sont des plantes qui vivent sur les troncs des vieux arbres, dans l'Amérique tropicale, dont les feuilles opposées sont réduites à l'état de petites écailles, et dont les fleurs terminales sont solitaires ou paniculées. (D. G.) VRAI CLOCHER CHINOIS, moll. — La coquille désignée sous ce nom par Adan- son est le Ceriihium obeliscus. (E. Ba.) VRAI TIGRE. MOLL. — D'Argenville donnece nom à une coquille qui n'est autre que le Cône damier. (E. Ba.) * VRIÉSIE. Viiesia (dédié au botaniste hollandais de Vriese). bot. ph. — Genre de la famille des Broméliacées, formé par M. Lindiey (in Botan. Hegister , 18i3, lab. 10 ) , pour une plante des environs de Rio- Janeiro, qui avait d'abord reçu de M. Hooker le nom de Tillandsia psiltacina, et qui est devenue le Vriesia psUlacina, Lindl. Cette plante est remarquable par ses VRI 285 fleurs jaunes accompagnées de bractées rou- ges. Le genre Vriésie diffère des Tillandsics par son ovaire demi-adhérent et non iibie, et par ses pétales pourvus chacun de deux écailles à moitié adhérentes et indivises. Quant au genre proposé sous le nom do Vriesia par M. Hasskarl, il est synonyme de VandeUia,'L\n. (D. G.) ' VRILLE. Cirrhus. bot. --Les botanistes donnent le nom de Vrilles à des sortes de filaments que présentent certaines plantes, et qui, s'enroulant autour des corps étran- gers, permettent à celles-ci de se soutenir et même de grimper malgré leur faiblesse. Cesfilamentss'accrochenlconimedes mains; aussi de là est venu le nom de Mains qu'on leur donne assez ordinairement dans le lan- gage vulgaire. L'existence des Vrilles dans les plantes ne se rattachant pas au plan gé- néral de leur organisation, ces organes sont regardés comme accessoires. En effet , ils ne proviennent généralement que de l'avor- tement et de la dégénérescence d'autres organes, du prolongement de nervures ou d'autres causes analogues. Ainsi les Vrilles de la vigne sont formées par la rafle de grappes qui tantôt ont avorté complètement, et, dans ce cas, la Vrille est entièrement stérile et filiforme; qui tantôt, au contraire, ont conservé quelques fleurs, et alors on trouve quelques grains à l'exlrémilé de ces filets. De même, dans beaucoup de Légumi- neuses, la feuille composée- pennée, au lieu de se terminer par une foliole impaire, pré- sente son pétiole commun prolongé en une Vrille simple ou rameuse, qui occupe évi- demment la place de la foliole terminale, ou même des folioles supérieures avortées. Au contraire, chez le Smilax, ce sont les deux folioles latérales qui avortent et qui laissent à leur place deux Vrilles portées sur les côtés du pétiole, au-dessous de la foliole terminale restée seule, qui ressemble ainsi à une feuille simple. Le cas extrême de ces dégénérescences en Vrilles nous est présenté par le Lathyrus aphaca, si com- mun dans nos champs, dans lequel une Vrille remplace toute la feuille composée qui a avorté. Une sorte de Vrille fort cu- rieuse est celle qu'offrent les feuilles de la Glorieuse du Malabar, Methonica superba. Ici les nervures de la feuille se réunissent et se prolongent au delà du limbe en un 280 \l{l filci qui s'enroule autour des corps, et qui forme des lors une véritable Vrille. Beau- coup de botanistes regardent comme une Vrille analogue à cette dernière le filet qui se prolonge au delà du limbe plan des feuilles des Ncpenihes, et qui s'évase à son extré- mité en ce singulier vase muni de son cou- vercle , qui a reçu le nom d'Ascidie. Mais les auteurs ne sont pas tous d'accord relati- vement à la manière d'envisager et de dé- terminer les jiarlies dont se composent les feuilles si remarquables de ces dernières plantes. — Les Vrilles des Cucurbitacëes sont celles dont les botanistes se sont le plus occupés, dans le but de reconnaître leur origine ou du moins leur place dans le plan général de rorgani.a. — M. Turczaninoce avait formé sous le nom de Lophiocarpus (Bull, de la Soc. impér. des natur. de Mos- cou, 1843, t(irn. XVI, pag. 55, n" 6) un genre de la famille des Chénopodécs , tribu des Corispermées. M. Moquin- Tandon a substitué à ce nom, déjà employé par M. Kuntli, celui de Wallinia {in DC. Pro- d-om., vol. XIII, 2" part., pag. 143). La plante type de ce genre est une herbe ra- meuse, (li^ cap de Booue-Espérauce, ù feuilles WÀL entières, charnues, glabres , à petites fleurs sessiles , hermaphrodites , pourvues de 4 styles courts , rapprochés par paires, dispo- sées par glomérules en épis simples, grêles. C'est le Wallinia polyslachya, Moq. (Lo- phiocarpus polystachyus , Turcz.) (D. G.) WALKliOilUE! IFa/(ro<;iîa ( dédié au botaniste allemand Wallroth). bot. ph. — Sprengel avait formé sous ce nom [in Schul- tes Syst., vol. VI, pag. 557) un genre de la famille desOmbeiliferes, pour une plante re- marquable propreaux Pyrénées, oîi elle n'est même pas commune, le Liguslicum lenuifo- lium, Ramond [L. splendens, Lapeyr.; Meum tenuifolium, Duby ), qui était devenue le Wallrolhia splendens, Spreng. De Candolle avait adopté ce genre ( Prodrom. , vol. IV, pag. 162) en donnant à la plante qui le formait le nom de iyallrolhia tenuifolia. Mais Endiicher a substitué à ce nom ( Gen, plant., n" 4438) celui de Delhawia, parce qu'il a conservé un autre genre du nom de J'f'alhothia. Aussi la plante des Pyrénées figure-t-elle , dans la nouvelle Flore de France de MM. Grenier et Godron (vol. I, pag. 706), sous le nom de Delhawia tenui- folia Quant au genre ^allrotliia, Roth, il ap- partient à la famille des Vcrbénacées, tribu des Lantanées. Il est fondé sur le Viiex Leucoxylon , Lin.- fil. {Suppl., pag. 29;)), arbre de.<î forêts de Ceyian , qui est devenu le ff^allrothia Leucoxylon, 'Rolh. Ce dernier botaniste en a décrit une autre espèce de l'Inde sous le nom de A/^. ailiculata (Nov, plant, spec., pag. 317). (D. G.) *VVALI\ISTEDTITE (nom d'homme). MIN. — Syn. de Gioberlite. — Voy. CAnBO- NATE DE MAGNÉSIE. (DeL.) * WAS.PERSIE. Walpersia (dédié au botaniste allemand Walpers). bot. ph. — Genre de la famille des Rharnnées, et de la tribu des Phylicées, formé par M. Reis.sek (mEndlic, Gênera plant., n° 5736) pour des sous-arbrisseaux à port de Bruyères, propres au cap de Bonne Espérance, qui étaient compris dans le genre PIvjlica, Lin. (D.G.; WALSCIIMIDIA. BOT. ph. — Le genre proposé sous ce nom par Wiggers rentre comme synonyme dans le genre Z,/m)(a»(//ie- inum, Gmel. (D. G.) ♦WALSCHMIDTIA. bot. ph.— Le genre WAN WAR 291 qui a été proposé sous ce nom par Neekcr (Elem., n» 1445) rentre comme synonyme dans le genre C/wrfya, Willd, de la famille des Légnmineuses-(^JEsalpiniées. (D. G.) *\VArSlJnE. Walsura. bot. pu.— Genre de la famille des Méliacées, tribu des Tri- chilu-es, formé, par Roxburgli (Flor. Ind., vol. 11, p. 388), et dans lequel sont compris des arbres des Indes orientales, à feuilles alternes, formées de trois lolioles , dont la terminale avorte quelquefois , ou brus- quement pennées, bijuguées, à fleurs pani- culées ayant leur tube slaminal profondé- ment 10-fi(le. Roxburg a décrit le Walsura viscidia (Heynea irifoliala, Adr. Juss.) et le ff\ taruala. (D. G.) W.lLTEfîIAIVA. BOT. PH. — Le genre que Fraser admettait sous ce nom rentre dans le Mylocaryum de Willdenow, qui lui même n'est qu'un synonytne du Cliflo- nia, Banks, de la petite famille des Cyril- lées. (D. G.) WALTIIÉIWE. Waltheria {mm d'hum). BOT. PH. — Genre de la famille des Bytiné- riacées, tribu des Hermanniées, établi par Linné (Gênera plant., n° 827) et dans le- quel sont comprises aujourd'hui environ 25 espèces de plantes. Ce sont des herbes, des sous arbrisseaux ou de petits arbres, répan- dus dans les diverses contrées intertropi- cales , couverts de poils étoiles , entremêlés de poils fourchus et simples; à feuilles al- ternes , dentées en scie , stipulées ; à fleurs jaunes, ramassées en capitules, distinguées des autres genres de la même tribu particu- lièrement par leur ovaire à une seule loge où sont contenus deux ovules ascefidants. Nous en citerons pour exemple le Wallhe- ria longifolia, DC, qui est figuré dans les Icônes seleclœ , vol. 111, tab. 24. M. Aug. St.-llilaire en a décrit , ?ous le nom de H^, Donradinha, une espèce du Brésil, qu'on applique sur les plaies pour en amener la guérison, et dont la décoction est usitée dans ce pays, à cause de son mucilage , dans le traitement des maladies de poitrine, de la syphilis. (D. G.) ♦WAL-TIEDDE. bot, ph. — Ce nom générique, admis par Gaertner (De fructib., vol. Il, pag. 488, tab. 180) pour des L'oc- culus, DC, ne forme qu'un synonyme du genre Slephania, Lour. (D. G.) WANGENHËIMIE. Wangenheimia (nom d'homme), bot. pu. — Le genre admis sous ce nom par Dietrich est le même que le Gi- liberlia de Ruiz et Pavon , de la famille des Araliacées, dont 11 forme par conséquent un synonyme. Moeiich a formé aussi sous ce même nom un genre particulier qui appar- tient à la famille des Graminées, tribu des Festucacées, et qui a été adopté. H compreiul une seule espèce, petite plante propre à l'Es- pagne, qui avait été décrite par Loefling sous le nom de Cynosurus Lima, et par Trinius, sous celui de Poa Lima, et qui est devenue le Wangenheimia disticha, Moench. Ce genre est très voisin des Daclylis, Lin.; mais il s'en distingue par son port, par sa glume et sa glumelle inférieure mutiques. (P. D.) WAPITI. MAM. — Nom d'une espèce du genre Cerf. — Foy. tomellI,p. 320. (E. Ba.) *VVAIIDIA (nom propre), bot. cr. (Mous- ses).—Ce genre, dont les affinités nous sont inconnues, a été institué par M. Ilarvey (Hook., Compan. toBol. Mag.Journ., 1837, p. 183) pour une Mousse aquatique pleuro- carpe qui croit dans le lit pierreux d'ua ruisseau, dans les montagnes des environs du cap de Bonne-Espérance. Voici ses carac- tères : Péristome simple, composé de seize dents géminées et tronquées. Capsule d'abord ovale, puis turbinée, longuement pédoncu- lée. Pédoncule tordu et très hygrométrique. Operculé atlné à la columelle, à laquelle il reste attaché après la déhiscence; coiffe di- midiée selon M. Harvey, campanulée d'après Schwaegrichen qui a aussi figuré cette Mousse (V. Supptem., IV, t. 314). Le genre est jus- qu'ici resté monotype. (G. M.) * WAUÉE. Wareq. bot. PH. — Genre do la famille des Crucifères, sous-ordre des No- torhizées, tribu des Sisymbriées, établi par M. Nuttall (in Journ. Acad. fhiladel., v.VII) pour des espèces détachées du genre Stan- leya, Nutt. Ce sont des plantes herbacées , glabres, de l'Amérique septentrionale; à feuilles entières; à fleurs blanches ou pour- pres , formant des grappes omhelliformes , qui ne s'allongent pas après la floraison; à longue silique grêle, longuement slipitée. Le botaniste américain a nommé Warea amplexifolia et W. gracilis les deux espèces qu'il avait décrites auparavantsous les noms deSlanleya amplexifoliatlSt, gracilis. (P.D.) WAIUA. BOT. PH. — Le genre proposé sous ce nom par Aublet avait été confondu 292 WAT avec les Umna par M. Dunal. Le démem- brement de ce dernier genre l'a fait rentrer comme synonyme dans le genre Ilabzelia, Aip. DC, de la f.imilie des Anonacées. (D.G.) *WAU\EIUA. BOT. rii. — Miller avait proposé sous ce nom un genre qui rentre dans Vllydraslis, Lin., de la famille des Re- noncnlacees, tribu des Anémonées. (D.G.) * WAÏIKÉE. arrea. bot. pu.— Genre de la famille des Orchidées, irihu des Van- dées, créé en 18i3 par M. Lindiey pour le Maxillaria JVaneana. En 1845 [Botan. Re- gist., 1843, tab. 28), le même auteur a donné des détails plus précis sur ce genre, et il en a caractérisé 3 espèces , dont une , le Warrea cyanea, Lindl., a été figurée. Les Warrées sont des herbes terrestres , à pseudobulbes, à belles fleurs presque glo- buleuses, presque régulières, avec un labelle indivis, relevé dans son milieu de lignes charnues. Ces fleurs sont en grappe sur une hampe radicale. (D. G.) *\yARTIIEIMIA. BOT. PH. — C'est à tort que M. Boissier, dans ses Diagnoses des plantes de l'Orient (fasc. 6), et, d'après lui, M. Walpers ( lleperlor. Botan. System. , vol. VI), ont adopté cette orthographe pour le genre Varlheimia. — V. vartheimia.{D.G.) *WARVVICITE ( nom géogr. ). min. — Phillips a donné ce nom à un manganèse peroxyde hydraté, qui, par sa composition, se rapproche de la pyrolusite, ou mieux encore de la Groroilite, et qui vient du comté de Warwick en Angleterre. — She- pard a décrit, sous le nom de Warwickite , un minéral en prismes d'un brun rou- geâtre, qui se trouve disséminé avec l'ido- crase , la chondrodite et le pléonaste dans une dolomie sacrharoide de Warwick, dans l'État de New-York (Amérique septentrio- nale). D'après une analyse qu'il en a faite, ce minéral serait composé de titane, de fer et de fluoré. (Diîl.) VVAÏSOIVIE Watsonia (nom d'homme). BOT. PII. -^ Le genre établi sous ce nom par Miller {Icon., p. 276, tab. 29i, fig. 2) ap- partient à la famille des Iridées. Il est composé de plantes herbacées, indigènes du cap de Bonne-Espérance, à rhizome bul- beux-tubéreux; à feuilles étroites ou ensi- formes; à fleurs grandes en épis lâches, ou petites en épis très serrés, avec des spathes bivalves, roides. Ces fleurs ont un périanihe WEB coloré supère, à tube court, à six divisions presque égales ou bilabiées; trois étamines à filets subulés; trois stigmates linéaires, condupliqués , bipartis. On comprend au- jourd'hui , sous ce nom générique, de 20 a 23 espèces, parmi lesquelles on remarque comme cultivées dans les jardins, à titre de plantes d'ornement : 1" La Watsonie rose, Watsonia rosea, Ker., dont la hampes'élève àl mètre et se ter mine par une longue grappe de grandes et belles fleurs roses. 2 ' La Wat- soNiE DE Mérian, IVa^soîiitt Meriana, Ker. (Anthohjza Meriana, Lh\.) , dont les fleurs rouges forment une longue grappe unilaté- rale. Ces plantes se cultivent en terre de bruyère, dans la serre tempérée. (P. D.) WAVELLITE. min. — Phosphate d'alu- mine hydraté, nommé ainsi en l'honneur du docteur Wavell qui l'a trouvé le premier. Cette espèce minérale comprend, au nombre de ses variétés, la Lasionite de Fuchs, la Devonite de Thomson, et THydrargilite de Davy. Elle ne s'est encore offerte que sous la forme d'aiguilles déliées, composant des globules ou des stalactites à structure ra- diée. Ces aiguilles, qui sont des prismes droits rhomboidaux de 126° 25', terminés par des sommets dièdres, ont un éclat vif et nacré; leur couleur est blanche ou grise, et celle des globules varie entre le jaune ver- dâtre, le vert foncé et le brunâtre. Dureté, 3,5; densité , 2,3. La Wavellite est infu- sible et soluble à chaud dans l'acide azo- tique. Elle est composée d'alumine 38, acide phosphorique 33,3, et eau 26,7. Elle a été trouvée dans des fissures ou veines qui traversent des roches granitiques ou schisteuses, à Barnstaple, en Devonshire; à Saint-Auslle,enCornouailles; à Spring-Hill, près de Cork en Irlande ; à Zbirow, en Bo- hême ; à Amberg, en Bavière ; à Kannioak, dans le nord du Groenland, à Huelgayoc, au Mexique, et à Villarica, au Brésil. (Del.) *VVEALDIE\ ou WELDIEM (terrain ou groupe). GÉOL, — Voy. à l'article terrains, tom. XII, p. 513 et 514. *WEBBIE. Wcbbia (dédié à M. Barker- Webb, le célèbre auteur du grand ouvrage sur les Canaries), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Vernonia- cces, sous-tribu des Vernonice-, créé par DeCandolle(P»odrom., vol.V, p. 72) pour des plantes décrites auparavant par Thun- WEB WED 293 berg comme àaConyza, comprises par Les- sing parmi les Vernonia. Ce sont des herbes sous-fruiiculeiises, qui croissent spontané- ment dans l'Afrique tropicale et au cap de Bonne-Espérance, à feuilles linéaires, blan- ches en-dessous; à fleurs rouges, par huit ou dix dans chaque capitule, dioiques. De Candolle en a décrit {loc. cit.) huit espèces, parmi lesquelles le type du genre est le Webbia pinifolia , DC. {Conyza canescens , Thunb.) Quant au genre proposé sous le même nom par M. Spach , et qui n'est qu'un des nombreux groupes génériques formés par ce botaniste aux dépens des (Jypericum, Lin., il n'a été considéré par Endlicher ( Gen. plant., n° 5464), et d'après lui , dans cet ouvrage, que comme une section du grand genre Millepertuis. — Voy. millepertuis. (D. G.) *WEBBIîVE.T'Fe66i»a(dédiéàM.Webb.). FOUAM. — Genre de Foraminifères Stichos- lègues, établi par M. d'Orbigny, et distinct de tous les Stichostègues , en ce que la co- quille est fae et inéquilatérale ( voy. t. V, p. 666). On trouve les Webbines dans les mers actuelles et dans les étages supérieurs du lias. (E. Ba.) WEBERA. BOT. PH. — Le genre formé sous ce nom par Schreber {Gen., n" 1733) est rattaché comme synonyme au genre Sty- locoryne, Cavan., section des Cupia, DC, de la famille des Rubiacées, sous-ordre des Cinchonacées. (D. G.) WEBERA (nom propre), bot. en. (Mous- ses). —- Ce nom générique a eu deux ap- plications. Ehrhart le donnait au Duxbau- mia fuliosa qui avait déjà reçu celui de Di- jihijscium [voy. ce mot). Plus tard, Hedwig s'en est servi pour désigner certains Brys qui ne se distinguent de leurs congénères que par le moded'infloresrence fort variable, du reste, dans les autres espèces du groupe, et surtout par l'absence de crochets appen- diculaires aux cils du péristome intérieur. Ce nom ne s'emploie donc aujourd'hui que pour signaler une section du genre Bryum — Voy.. ce mot. (C. M.) *WEBERIA {Weler, nom propre), ins. — Genre de Diptères, de la famille des Athéri- ccres, tribu des Muscides, créé par M. Robi- neau-Desvoidy {Essai sur les Myodaires, 1830). L'auteur n'y place qu'une espèce, le W. appendiculaia, qui se trouve sur des Ombellifères, auprès de Paris. (E. D.) WEBSTÉRITE, Brong. (nom d'homme). MIN. — Aluminite, sulfate d'alumine hy- draté pris d'abord pour de l'alumine pure ou de l'argile native, au moment de sa dé- couverte à Halle, en Saxe. Il a été retrouvé par Webster, près deNew-IIaven, sur la côte d'Angleterre, et plus tard l'espèce s'est ac- crue de deux autres variétés trouvées eo France, l'une à la montagne de Bernon, près d'Épcrnay, et l'autre à Auteuil, près de Paris. C'est une substance terreuse d'un blanc mat, tendre, douce au toucher et happant à la langue, se présentant toujours sous la forme de rognons ou de masses no- dulaires, à surface lisse, et à texture le plus souvent terreuse, et quelquefois oolithique. Elle ressemble beaucoup à la craie par son aspect et sa consistance. Sa poussière, lavée avec soin et examinée à la loupe , laisse apercevoir la forme de cristaux prismatiques assez nets. Densité, 1,7. Elle est insoluble dans l'eau, mais se dissout dans l'acide azo- tique sans effervescence. Chauffée dans le matras , elle commence par donner beau- coup d'eau, puis au rouge naissant elle dé- gage de l'acide sulfureux, reconnaissable à son odeur. Si on la chaufle après l'avoir humectée d'azotate de cobalt , elle devient bleue. Elle est composée de 1 atome de sul- fate d'alumine et de 9 atomes d'eau, ou, en poids ; de 23 parties d'acide sulfurique , 30 d'alumine et 47 d'eau. La Webstérite appartient exclusivement aux terrains ter- tiaires et à la partie la plus inférieupe de ces terrains; elle se trouve en veines , ou nodules dans l'argile plastique, où elle est accompagnée de gypse et de lignite. (Df.l.) WEDELIE. Wedelia ( nom d'homme ). bot. PH. — Genre de la famille des Compo- sées, tribu des Sénécionidées , sous-tribu des Hélianthées, division des Héliopsidées, formé par Jacquin {Plant. Amer., lab. 217). Il comprend de 42 à 45 espèces. Ce sont des plantes sous-frutescentes ou herbacées, pour la plupart américaines, rares en Asie et dans l'Australie ; à feuilles opposées ; à fleurs jaunes, en capitules mu lli flores, rayon- nés, ayant les fleurs du rayon en languette ovale élargie; à fruits surmontés d'une ai- grette en forme de couronne ou de calice résultant de la soudure de petites écailles 294 WEÏ dentées ou ciliées. De Cnndolie partage les Wédélies en quatre sections qu'il nomme : a. Cyathopliora ; b. Caltophora , c. Aclino- plera; ii.'! Aglossa. Comme exemple nous citerons le Wcdelia carnosa, Rich. (^Silphium trilobalum. Lin.; Duphlhalmum repens , Willd.), qui appartient à la première sec- tion. Quant au genre Wedelia que Loeding basait sur VAllionia incaniata, Lin., il n'est regardé que comme un simple sous-genre parmi les Allionia Lin. (D. G.) WEIIRLITE. MIN. —Votj. FER, tome V, page 600. *WEIGELA. coT. PU. —Le genre de ce nom formé par Thunberg ( Flora japon., p. 6, lab. 16), et que Persoon écrivait TFei- gelia, rentre comme synonyme parmi les Diervilla, Tourn. (D. G.) *WEIGELTIE. Weigeltia. bot. ph. — Genre de la famille des Myrsinéacées, tribu des Ardisiées , formé par M. Alph. De Candolle (in Transac. of the Linn. Soc, vol. XVII, p. 103) pour un arbrisseau qui croît naturellement dans la Guiane anglaise et au Brésil, dans la province de Matto- Grosso. C'est le Weigellia myrianlhos, Alph. ï)C.{VaUeniamyrianihos,l{(hh.;Salvadova surinamensis, Spreng.). Ce genre diffère du Cybianlhus, Mart. par son inflorescence en grappes composées, par ses anthères à dé- hiscence longitudinale, etc. (D. G.) WEIDEA. BOT. PH. — Le genre formé sous ce nom par Sprengel {Syst., vol. II, p. 594) rentre dans le Richœia de Dupelit- Thouars, qui, à son tour, se rattache comme synonyme au genre Cassipowea, Aubl.,ou Legnolis, Swarlz , type de la petite famille des Legnolidées de Endlicher. — Quant au Weihea d'Ecklon , Endlicher le rapporte avec doute comme synonyme au genre Geissorhiza, Ker. (D. G.) WEII^G.'ERTIVERIA. bot. ph. —Genre proposé par M. Bernhardi pour VAira ca- «escejis. Lin. , non adopté et formant un synonyme du genre Corynephorus, Palis., de la famille des Graminées, tribu des Avé- nacées (D. G.) WEIIVMAIVIVIE , Weinmannia ( nom d'homme), bot pu. — Genre important de la famille des Saxifragacées, sous-ordre des Cunoniées, formé pAT Linné (Gênera plant., n* 493), et dans lequel avaient été inlro- WEI duiles successivement diverses espèces qui ont plus récemment donné nai.ssance aux genres Plalylophus, Don; Leinsperrnum , Don; /'îde(etia, Plum., de la famille des Rubiacées-Cincho- nacées, tribu des Hédyotidées. Quant au 300 WIL Wi'hlcwnvia (le Cavanilles, il est synonyme (lu «piire Adeiiojihyllum, Pers., de la famille des Ccirnp.iséesSenéiioniiiées. (D. 0.) •vvilJIKJISIA. iioT. PU. — Le genre de ce nom, éi.ibii par Keiilieiihacli (Conspecl., p. 20{)), e-t synonyme du Merckia, Fisth., de la famille des Caryoph) liées. (D. G.) *UlLLKLi\Ill>iE,VVll.LÉMHEelWIL- LIAMIIE, Lévy (nom d'iiornine). min. — Nom donne au silicale de zinc anhydre du système rhon.boédriqiie, que Lévy a décou- vert parmi les ininerais de h Vicille-iMon- t.iïne, aux environs d'Aix-la-Cliapelie. — Voy. ZINC SII.ICATK. (Dl£L.) Uli,LE.\!liTIE. nuiemela et WUleme- lia. BOT. PII. — Plusieurs genres différents ont éic dédiés par divers auteurs à Soyer- Willemet. Celui d'entreeux quia été adopté est le lf«7/eme(ia établi par Necker (Elem. bolan., vol. 1, ii" 90) pour IHieracium sli- pilatum, Jacq. ( Crépis apargioidea, VA'illd. ; Bai lilinusia apargioides, Duby), plante her- bacée vivace, qui croît dans les forêts alpines et subalpines de TAulriclie, de la Carintliie, de la Bavière, de la Suisse, et que Thomas a trouvée dans les Pyrénées, au montLlau- renti. Cette plante est devenue le IVillernelia apargioides, Less. Ce genre se rapproche par son fruit des raraajacMHi, Juss.; par son port, des fiarkhausia ou des Lconlodon. On en connaît une seconde espèce qui croît près de la mer Caspienne. Un genre Willemelia est indiqué par M. R. Brown en note, dans son Prodromus, p. 409, pour ceux d'entre les Kochia, Ruth, qui ont les appendices du périanihe mem- braneux et un albumen peu abondant; Endiichcr le laisse comme synonyme des Kocliia, Rolh. Le Willeniela, Maerklin (in Sihradcr Journ.), qui reposait sur le Sal- sola arenaria, Waldst. et Kh. (Kochia are- naria, Roth.), et sur le Solsola hyssopifolia, Pall. , est classé, quant à cette dernière espèce, comme synonyme du genre i'c/u- nopsUon, Moq., de la famille des Chénopo- décs. —Enfin, M. Ad. Biongniart avait formé dans la famille des Rhamnées, pour le Ceanolhus afncanm. Lin. , un genre Willemelia, dont le nom a dû êire aban- donné, le nom du genre de Necker ayant été proposé antérieurement. Ce genre de M. Ad. Brongniart n'est plus dès lors qu'un «ynunyme du genre Nollea, Rcbb. (D. G.) WIL WILLEMITE. MIN. — Voy. wiluîlmine. *VVII>IJAÎMITE. MIN. — T'oy.WILI.ELUINE, *VVILI>IBALDA. bot. pu. — Le genre projiosésous ce nom parSlernberg { in Flora, 1819) rentre dans le Culeanlhus, Seidel , de la famille des Graminées, tribu des Agros- tidées. (D. G.) VVILLICniA. BOT. PU. — Mutis formait sous ce nom {ex Linné, Manlissa, 558) un genre qui rentre comme synonyme parmi les llydranllieliiim, Kuiiih.de la famille des .Scrophulariacées, tribu desGratiolées. (D.G.) WILI.LGlIiiEiE, Willughbeia (nom d.'homme). bot. ph. — Genre de la famille des Apocynacées, tribu des Willughbéiées, A'p. DC. , formé par Roxburgh ( Plant. Coroman., vol. 111, pag. 77, tab. 280) pour des arbrisseaux grimpants , le plus souvent au moyen de vrilles, qui croissent dans les Indes orientales. Ces végétaux sont remar- quables par leur fruit, qui est une baie à ccorce, pulpeuse à l'intérieur, de la gros- seur, de la forme et de la couleur d'une orange, oij sont renfermées des graines nom- breuses conformées en fève, à tégument mou. Sur les cinq espèces connues , le type du genre est le Willughbeia edulis, Roxb. Quant au genre IFt/iMâr/i&eiadeSchreber, il revient comme synonyme au genre /Jnt6e- lania, Aubl., également de la famille des Apocynacées. (D. G.) *VVILOUITE (nom géogr). min.— On a nommé ainsi une variété d'idocrase, trouvée sur les bords du fleuve Wiloui, en Sibérie. — Voy. iDocnASE. (Dkl.) *VVILSOi\IA. OIS. — Genre établi par le prince Ch, Bonaparte dans la famille des Turdidées, sur dos Oiseaux dont Wilson fai- sait des Gobe-Mouches. De ce nombre sont les Musc, minuta el pusilla, Wilson (Audu- bon, pi. 124). (Z. G.) WILSOME, Wilsonia (nom d'homme). coT. ru. — Genre de la famille des Con- volvulacées, sous-ordre des coiivolvulces , formé par M. Rob. Brown {Prodrom., Flor. N.-IJoll., p. 490), pour un sous-arbrisseau petit et couché, très rameux; à petites feuilles distiques imbriquées ; à fleurs axil- laires, sessiles, sans bractées; qui crr.ît à la Nouvelle-Hollande : c'est \iiWtlsonia humilis, R. Br. , auquel M. Hooker a ajouté plus récemment le VV. rotundifolia. Quant au genre Wilsonia, Giïl. et Hook., WIN il revient comme synonyme au Dipyrena, Hook.,dela famille des Verbénaodes. (D. G.) * WniAIÉlilË. Winmeria (nom d'hom- me). BOT. PU. — Genre de la famille des Célasiriiiées , tribu des Elœodendrées, for- mé par M. Schlechlendal (in Linnœa, vol. VI, p, 421) pour de petits arbres in- digènes du Mexique, qui ont une ressem- blance marquée avec des Célastres; dont les feuilles alternes, glabres, coriaces, entières, ont tantôt la face inférieure plus pâle que la supérieure, et tantôt les deux faces de même nuance, comme dans le Wmmeria concolor, Schlecht. , type du genre, qui en a tiré son nom spécifique. (D. G.) * VVIiVCUIE. Winchia (dédié à N.-J, Winch, botaniste anglais), bot. ph. — Genre de la famille des Apocynacées, tribu des Carissées, formé par M. Alph. De Can- dolle (m DC. Prodrom. , vol. VIII, p. 326 ) pour une plante qui croît dans le royaume de Siam , province de Martaban , et quia reçu le nom de Winchia calophylla, Alph. DC. C'est VAlyxial calophylla, Wall, (List. , n° 1607), C'est une espèce ligneuse à feuilles lernécs ou quaiernées; à fleurs nombreuses, en panicule terminale , très voisine du genre Ilancoynia. (D. G.) WINDMAIMMA. BOT. ni. — C'est l'or- thographe adoptée par P. Biown pour le genre que Linné a nommé Weinmannia. \Vli\DSOIVIA. Bor. pu. — Le genre pro- posé sous ce nom par M. Nuttall [Gêner., vol. I, pag. 70) pour le Poa cœrulescens, Miclix., dont Palisot avait fait son genre Tricuspis, reste seulement comme section du genre Uralepis, Nutt., de la famille lies Graminées, tribu des Avénacées. (D. G.) VVlM'ElîA. BOT. PH. — Le genre formé sous ce nom par Murray rentre comme synonyme parmi les Drimys, Forst., de la famille des Magaoliacées , sousordre des Iliiiées. (D. G.) *\\'II>lTERACÉES.lFJnferecB. bot. pu.— Le nom de Winlera n'est plus que syno- nyme (le Drimys. D'après De (^andoUe , M. R. Brown considérait ce genre comme devant, avec le Tasmannia et l'Iliciurn, con- stituer une famille distincte. Elle correspon- drait à la tribu des Iliciées dans les Magno- liacées. — Voy. ce mot. (Ad. J.) *W11\TERAIVA. BOT. PH.— Ce nom gé- nérique, proposé par Solauder pour des WIR 301 espèces comprises aujourd'hui parmi les Drimys, Forst. , n'est qu'un simple syno- nyme de ce dernier genre. (D. G.) VVIiMTERAIVIA. bot. ph. — Le genre formé sous ce nom par Linné {Gênera plantar.fn" 598), est rapporté comme syno- nyme au genre Canella, R. Brown, type de la petite famille des Canellacées. (D. G.) WINTERLIE, Winlerlia. bot. ph. — Quelques genres différents ont reçu ce nom, et aucun ne l'a conservé définitivement. 1° Ainsi Sprengel l'avait substitué à celui de Sello'wia, Roth, pour un groupe géné- rique imparfaitement connu , qu'Endlicher rangeait d'abord à la suite de la famille des Paronychiées, tribu des vraies Paronychiées (Gen. plantar.., n° 5204). Mais un examen plus approfondi a fait reconnaître à MM. Wight et Arnott que les plantes sur lesquelles ce groupe générique avait été basé ne sont autre chose que des Amman- nia; aussi dans le même Gênera d'EndIicher trouvons-nous, sous le n" 6146, le Winter- /ia, Spreng., ou Sellowia, Roth , rapporté comme synonyme au genre Ammannia , Houst. , sect. Euammannia , de la famille des Lythrariées. 2o Mœnch avait proposé (^Melhod., pag. 7i) un genre Winlerlia, qui rentre dans les Prinos, Lin. , de la famille des Ilicinées. 3° Enfin, le genre Winlerlia^ Dennst. {z.Horl. Malabar., vol. II, p. 9), se rattache comme synonyme aux Limonia, Lin., de la famille des Aurantiacées. (D. G.) *VVIIMTIIE.\1IA (l'o» WtnUiem, nom pro- pre). INS.— Genre de Diptères, de la famille des Athéricères, tribu des Muscides, créé par M. Robineau-Desvoidy {Essai sur les Myo- daires, 1830). — Les espèces de ce genre se trouvent, en général, le long des che- mins desséchés et exposés au grand soleil. Les larves des espèces de ce groupe vivent dans les chenilles de divers Lépidoptères. On réunit les espèces de ce genre à celui des Tachina. M. Robineau-Desvoidy en dé- crit huit comme propres au climat de Paiis. Nous citerons, comme type, le W. qunciri- puslulala, Rob.-Desv., Fabr., Pall., Meig., qui provient d'Allemagne. (E. D.) ' * WIRTGÉIVIE. Wirtgenia. bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Astéroidées, créé par M. C. H. Schullz (Bipont.) (in F/ora, vol. XXV, pag. 435), pour une plante herbacée annuelle, droite. 30-2 WIS hcrissde, qui croît naturellement dans l'A- bys>inie, dont les capitules longuement pédoncules, discoïdes, sont formés de nom- breux fleurons lubuleux à 5 dents, herma- phrodites , avec un involucre de huit folioles unisériées. Celte plante est le Wirlgenia aby<:sinica, C. II. Schuliz. M. Junghunn admet de son côté un genre de ce nom (Msc. ex. Hasskarl, in Flora, 1812, \o1. II, pag. 47), dont Endlicher {Supp. III, n" 5920) a fait avec doute un synonyme de Spondias, Lin. (D. G.) WISLMA. DOT. PU. — Gmelin écrivait ainsi le nom du genre Visenia, Hoult. *VVISSADLLE. Wissadula. bot. ph. — Genre delà famille des Malvacées, tribu des Sidées, formé par Medikus {Malv., p. 23), et dans lequel sont compris des ar- bustes indigènes de l'Asie et de l'Amérique tropicale, à feuilles en cœur, entières; à fleurs jaunes, dont l'ovaire a ses cinq loges partagées en deux logeltes par une fausse cloison transversale. Ces végétaux avaient été rangés d'abord parmi les Sida. On en connaît aujourd'hui 4 espèces. (D. G.) VVISTÉRIE. Wisteria. bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses-Papiliona- cées , tribu des Phaséolées , formé par M. Nutlall {Gêner., vol. II, p. 115) pour des plantes que Linné comprenait dans le genre Glycine. Ce sont des arbustes grimpants, qui croissent dans l'Amérique septentrio- nale, dans le Japon et dans le nord de la Chine. Leurs feuilles pennées avec impaire sont accompagnées de stipules très petites tombantes; leurs fleurs, d'un bleu-lilas, forment des grappes axillaires et terminales fort élégantes; chacune d'elles est accom- pagnée de deux bractéoles et présente un calice campanulacé, à deux lèvres, dont la supérieure est formée de deux dents rappro- chées, tandis que l'inférieure a trois divi- sions, dont la médiane plus longue que les autres; son étendard est presque arrondi ou obovale, chargé à sa base de deux cal- losités décurrenles sur l'onglet; son ovaire est stipité, multi-ovulé , et son stigmate est en tête. Le légume des Wisléries est iinéaire- oblong, coriace ou presque ligneux, et il renferme plusieurs graines réniformes. — On cultive fréquemment aujourd'hui la WisTÉRiE DELA Chine. TFj's/e>Jac/imeasJs,DG. {Glycine chinensis, Liu.), connue vulgaire- WlT ment sous son ancien nom de Glycine de la Chine. C'est une magnifique espèce qui se couvre dès le mois d'avril d'une grande quantité de grandes fleurs odorantes. Ces fleurs se distinguent par leurs ailes à une seule oreillette, et par leur ovaire velu. Cette belle plante résiste très bien aux froids du climat de Paris, lorsqu'on la plante au pied d'un mur, à une exposition méri- dionale; elle est très propre à former des tonnelles, à couvrir des murs, etc. Elle fleu- rit plusieurs fois l'année; elle demande une bonne terre un peu légère. On la multiplie par boutures et par marcottes. — La Wis- TÉRiE FRUTESCENTE, Wistcria frulesccns , DC. {Glycine frulescens, Lin.), est encore une fort belle plante cultivée pour l'ornement de nos jardins. Elle est originaire de la Ca- roline, de la Virginie et l'Ulinois. Ses fleurs ont une couleur plus violacée que celles de la précédente, et, dans nos climats, elles ne se montrent guère que vers l'automne. Elles se développent principalement sur les pieds plantés contre un mur, au midi. Leurs ailes portent chacune deux oreillettes, et, en outre, leur ovaire est glabre. On multi- plie cette espèce de même que la précédente. (P. D.) *WlTnAMIA. BOT. Foss. — Voy. végé- taux fossiles, tom. XIII, pag. 134. WITIIAMITE , Brewster. min. — Nom donné par Drewster à un minéral découvert par Witham à Glencoe, en Ecosse , où il se présente en grains disséminés dans les ro- ches trappéennes, ou bien forme des druses de petits cristaux dans leurs cavités. Ces cristaux, de couleur rouge, sont translucides et très éclatants; ils sont souvent disposés en globules rayonnes. Brewster a reconnu que leur forme était celle d'un prisme droit irrégulier, dont les angles sont sensible- ment les mêmes que ceux du prisme fonda- mental de l'Épidole. La Wilhamite donnant au chalumeau les mêmes réactions que l'Épidole d'Arendal, et s'accordant avec lui dans ses autres caractères, il est extrême- ment probable qu'il n'est qu'une variété de cette dernière espère. (Del.) WITIÎAIVIE, Withania. bot. ph. — Genre de la famille des Solanacées, tribu des Solanées, formé par Pauquy {Dissert, ds belladonâ, Par., 1824) par un démembre- ment du genre Atropa, Lin. Les Wilhanies WIT WOL 303 sont de petits arbrisseaux indigènes de l'Es- pagne et des îles Canaries, qui se distin- guent des Airopa par un calice à cinq dents ; par leurs deux placentaires adnés à la cloi- son de l'ovaire; par leur baie qu'embrasse le calice anguleux et accru. Nous cite- rons le WUhania friUescens, Pauquy {Atropa frutescent. Lin.). (D. G.) WITIIEKIXGIE. Wilheringia. bot. ph. — Genre de la famille des Solanacées, tribu des Solanées, formé par L'Héritier {Sert, angl., vol. I, p. 33, tab. 1) pour des plant ; précédemment comprises dans le genre So- larium, mais qui s'en distinguent essentiel- lement parce que leurs anthères s'ouvrent par deux fentes longitudinales et non par deux pores terminaux. On connaît aujour- d'hui au moins 20 espèces de ce genre, et parmi elles i! en est une qui mérite de fixer l'attention. C'est la Witheringie de monta- gne, Wilheringia monlana, Dunal {Solanum montanum , lAn.) , qui croît naturellement au Pérou, sur les montagnes, près de Lima et de Chancay. Elle y porte le nom vulgaire de Papa de Loma. C'est une plante herbacée, pileuse-hérissée; à feuilles en cœur ovales, obtuses, sinuées-recourbées sur les bords, à pétiole ailé, presque auriculé; qui produit sous terre des tu hercules analogues à ceuxde la pommede terre. On sait, d'après le rapporlde Feuillée, que les Péruviens font grand usage de ces tubercules, qui, en outre, sont très avantageux pour la nourriture et l'engrais- sement des cochons. Ce serait sûrement une excellente acquisition à faire que celle de cette plante, dont la culture pourrait al- ler de pair avec celle de la pomme de terre, et dont la naturalisation n'offrirait certai- nement pas plus de difficultés que celle de cette dernière espèce. Mais nous ne croyons pas qu'on ait fait encore des tentatives sé- rieuses à cet égard. (P. D.) WITIIÉIUTE. MIN. — Nom donné par les minéralogistes anglais au Carbonate de baryte, découvert à An^lesark , en Lan- casliire, par le docteur Wittering. — Voy. CARBONATES. (DeL.) WITSÉ\IE. Witsenia. bot. ph. — Genre delà famille des Iridées, créé par Thunberg [Nov. gen., vol. H, p. 34), et dans lequel sont comprises des plantes du cap de Bonne- Espérance, à racine tubéreuse; à souche un peu ligneuse, droite, ancipitée, terminée par un faisceau distique de feuilles ensifor- mes, nervées; à hampe herbacée, simple ou rameuse, portant des tleurs triandres, dont le périanthe coloré est tubuleux et l'ovaire adhérent ou demi-adhérent. La Witsénie A coRYMBE , Witsenta conjmbosa , KeT. , est une jolie plante cultivée en serre tempérée, et dans la terre de bruyère, qui pendant toute la durée de l'automne produit un grand nombre de fleurs d'un joli bleu d'a- zur. Ses graines mûrissent rarement; aussi la multiplication s'en fait principalement par éclats et par marcottes. (D. G.) *WHTELSBACHIA. BOT. PH. — Le genre formé sous ce nom par MM. Marlius et Zuccarini (Nov. gen. et spec. , vol. I, pag. 80, tab. 55) revient comme synonyme au genre CocWospermwm, Kunlh, classé par Endlicher parmi les Ternstrœmiacées , el dont M. Planchon fait le type de sa famille des Cochlospermées. (D. G.) *W0I1LÉRITE. MIN. — Sous ce nom, M. Schéerer a dédié au professeur Wôhler un minéral trouvé dans une île du Lange- sund-Fiord, non loin de Brevig en Norwége, dans une Syénite zirconienne, oii il est as- socié à de l'Éléolithe et au Pyrochlore. II est en grains vitreux d'un jaune clair, pos- sède un clivage, et présente une composition remarquable. Selon Schéerer, il est formé de silice, 30,62; acide tanlalique, 14,47; zircone, 17,64; chaux, 26,19; soude, 9,73. Cette substance est très rare. ( Dél. ) *WOLCnO\'SK01TE, Kammerer. min. — Sorte d'hydrosilicate d'alumine coloré en vert foncé par l'oxyde chromique, et qui se trouve en masses compactes, tendres et douces au mont Infimicki, dans le cercle d'Ochansk, gouvernement de Perns , en Russie. (Del.) * WOLFFIE. Wolffia ( nom d'homme ). BOT. PH. — Ilorkel formait sous ce nom un genre distinct pour le Lemna hyalina, De- lile, d'Egypte; mais il ne l'avait pas pu- blié. M. Schleiden, dans son travail sur les Leninacées (in Linnœa, vol. XIII, pag. 389) a repris et caractérisé ce genre, que distin- guent sa fleur mâle unique, son ovule droit, orthotrope, et sa graine dressée, à radicule suiière. (D. G.) WOLFRAM (des mots allemands Rahm, et Wolf, écume de loup), min. — Nom donné par les minéralogistes allemands au 304 WOO Tunpslate de fer et de manganèse. — ï'oy. TUNCSTATES. (DeL.) » U'OLLASTOME. Wollastonia (dédié au célèbre plijsicien anslais Wollaslon ). BOT. PU. — Genre de la fiiinille des Com- posées , tribu des Sénécionidées, sous-tribu des liélianthées , division des Iléliopsidées , formé par De Candolle {Prodrom., vol. V, pag. 5i6) pour des plantes décrites d'abord comme des Duphthalnmm par Forster, et ensuite comme des WedeHa par Lessing. Ce sont, pour la plupart, des sous-arbrisseaux généralement hérissés, indigènes des Indes orientales, des Moluques et de l'Auslralasie. Ce genre est intermédiaire entre les Wede- lia, Jarq.,et les Ilcliopsis, Pets. On en con- naît 13 espèces. (D- G.) UOM.ASTONITE (dédiée à Wollaston). „,:<. — Syn. Tafelspaih, Spath en tables. Espèce de l'ordre des Silicates non ulumi- neui et de la tribu des Klinorhombiques, et probablement isomorphe avec lesPyroxè- nes. C'est un simple silicate de chaux, dans lequel la silice contient deux fois autant d'oxygène que la base. 11 est blanc, vitreux, tendre, fusible, et se présente en masses lamellaires, susceptibles d'être clivées en prisme de 84° 35'. Les faces de clivage ont un éclat perlé. Dureté, 4,5; densité, 2,8. Il est composé en poids de chaux , 47,5 , et silice, 52,5. La Wollastonite ne s'estencore offerte qu'en grains cristallins, ou en petites niasses prismatiques groupées suivant leur longueur, et disséminées dans les roches des terrains de cristallisation anciens, et dans quelques laves des volcans modernes. On la trouve à Cziklowa et Oravilza, dans le Bannat en Hongrie, avec calcaire spathique bleuâtre et grenats verdàlres; dans la car- rière de pierre calcaire de Perheniemi , en Finlande; à Capo di Bove, près de Rome, et au Vésuve; à Caslle-Hill, prèsd'Édimbourg; aux Eials-Unis d'Amérique. (Del.) WOAIBAT. MAM. — Voy. piiascolome. WOiVlBATLS. MAM. — Voy. phascolome. * WOODFOJiDIA. BOT. PU. — Genre pro- posé par Salisbury (Paradis., tab. 42), qui, n'ayant pas été adopté, rentre comme sy- nonyme dans le genre Gridea, Loefl., de la f.KiiilIc (les Lyllirariées. (D. G.) WOOliSIE. Woodsia (nom d'homme). BOT. CR.— Genre de la famille des Foiigères- Polypodiacécs, sous-ordre des Polypodices, WOR formé par M. Robert Brown ( in Transact. oftheLinn. 5oc., vol. XI, part. I", p. 173), et dans lequel sont comprises de petites es- pèces propresaux parties tempérées et froides de l'hémisphère boréal, aux sommets des Andes et à l'extrémité méridionale de l'A- mérique. Leurs frondes pennées portent, sur le milieu de leurs veines, des sores presque ronds, épars , à la base desquels l'indusie forme une sorte de coupe déchirée sur ses bords. La Woodsie hypeubohéenne, Woodsia hyperborea, R. Br. (Pohjpodtum hy- pe/èojeum, Willd.)se trouve, mais peu com- munément, dans les Pyrénées et les Alpes, entre les limites de notre flore. (M.) WOODSItlS. BOT. CR. — FolJ. FOUGÈRES. *VVOODVILLÉE. Woodvillea (dédié à G. Woodviile, auteur d'un ouvrage anglais sur la botanique médicale), bot. fh. — Genre de la famille des Composées, tribu des As- téroidées, division des Chrysocomées, formé par De Candolle {Prodroin., vol. V, p. 318) pour une petite plante herbacée, couverte de poils glanduleux , à capitules rayonnes, indigène de la Californie, à laquelle sa res- semblance de port et d'aspect avec un Souci a fait donner le nom de Woodvillea calen^ dularea,T>C. (D. G.) WOODWARDIE. Woodwardia ( nom d'homme), bot. cr. — Genre de la famille des Fougères-Polypodiacées, sous ordre des Polypodices, formé par Smith (in Act. Acad, Turin, vol. V, pag. 411, tab. 9, fig. 3), et composé de Fougères à tige herbacée, droite, à frondes pennées, portanldes sores oblongs, parallèles à la côte, et dont l'indusie coriace s'ouvre en dedans. Ces plantes croissent presque toutes dans les parties tempérées de l'hémisphère boréal , surtout en Amé- rique. Le type du genre est le Woodrvardia onocleoides, Willd. (Acroslichum areolalum. Lin.). (D. G.) *WOODWARDITES. bot. foss.— Voy. VÉGÉTAUX FOSSILES, tOUl. XIll, pag. 79. *WOOG1XOOS. BOT. PH. — Le Woogi- noos de Bruce est un synonyme du genre Brucea, Mill., de la famille des Zanlhoxy- lées. (D. G.) WOORARA. BOT. — Nom que les indi- gènes de l'Amérique méridionale donnent à un poison végétal. (D. G.) WOliMIE. Wormia. bot. ph. — Genre de la famille des Dilléniacées, tribu des VVRA Dilléniées, formé par Rottboell (in Nov. Act. Hafn., 1783, vol. H, pag. 522, tab. 3), et dans lequel sont compris des arbres et des arbrisseaux grimpants, indigènes des lies de Madagascar, Ceyian et de la Nouvelle-Hol- lande, dont certains avaient été regardés comme des Dillenia par Thunberg. On en connaît 4 espèces , parmi lesquelles nous citerons le Wormia triquelra, Rottb., de Ceyian, et le ?P . denlata,l>C. {Dillenia den- tala, Thunb.), du même pays. Quant au (Vormia de Vahl, il revient au Digamea, Koenig., genre rangé avec doute par EadUcher (Gênera plantai: , n° 6093) à la suite de la famille des Combrétacées. (D. G.) nVORMSKIOLDIE. Wormskioldia (nom d'homme ). bot. ph. — Genre de la famille des Turnéracées , formé par Thonning et Schumacher (P/ant. Guin. , vol. 1, p. 165) pour une plante annuelle de l'Afrique tro- picale, que sa ressemblance avec un Raifort avait fait nommer parWilldenow /?a/)/m«ws pilosus. De Candolle en a fait un Cleome et ensuite son Tricliceras. Elle est enfin deve- nue le Wormskioldia diversifolia, Thonn. et Schumac. Récemment M. Hochstetter a fait connaître une nouvelle espèce de ce genre à laquelle il a donné le nom de [V. serrata, ♦VVOUTHITE. MIN.— Minéral trouvé par M. Worth dans des blocs erratiques, aus environs de Saint-Pétersbourg, et dont on doit l'analyse à M. Hess. 11 est en masses fibreuses ou bacillaires, dans une roche feld- spalhique; et d'après l'eiamen chimique qu'en a fait ce dernier savant, ce n'est qu'une variété nouvelle de Fibrolite. — Voy. ce mot. (Del.) *WllANGELIE. Wrangelia (nom propre). BOT. CR. (Phycées). — Genre de la tribu des Céramiées {voy. ce mot) établi par M. Agardh {Spec. Alg., II, p. 136) pour des Algues de la Méditerranée et de l'Adriatique, remar- quables par l'élégance de leur port. Le fils, déjà célèbre, du savant phycologiste suédois a complété la définition donnée dans l'ou- vrage que nous venons de citer, en faisant connaître la fructification conceptaculaire. Voici à quels signes on pourra reconnaître le genre en question: Fronde filamenteuse; filament principal filiforme, comprimé, so- lide, rameux et couvert de ramules verli- cillés ou distiques. Ce âianaeot est formé de T. Xlil. WRI 3or cellules très irrégulières, confuses vers le bas, mais disposées en lignes transversales dans le haut, de façon à le faire paraître articulé. Les ramules, qui partent du niveau des en- dophragmes apparents, sont dichotomes, flasques, hyalins et monosiphoniées. On rencontre deux sortes de fruits sur des indi- vidus distincts: 1° Favelles solitaires à l'ex- trémité des rameaux, entourées d'un invo- lucelle pénicilliforme, et contenant un nu- cléus de spores pyriformes. 2° Tétraspores sessiles à la base des rameaux verticiliés, renfermés dans une enveloppe {pérapore) hyaline. On ne connaît que deux ou trois espèces de ce genre. Il diirère du Griffilhsia, soit par la structure des favelles, soit p.ula place qu'occupent les tétraspores. (C. M.) *W11ED0WIA. BOT. PH. — Genre de la famille des Iridées proposé par Eckion, qui, n'ayant pjs été admis, a été rattaché comme synonyme au gtm&Arislea, Soland. (D.G.) WRIGIITIE. Wrightia (nom d'homme). BOT. PH. Trois genres différents ont été proposés sous ce nom. Le seul définitive- ment adopte aujourd'hui appartient à la famille des Apocynacées, tribu des Wrigh- tiées. Il est dû à M. Rob. Brown (in Mem. Werner. iS'oc. , vol. i, pag. 73), Les plantes sur lesquelles il a été fondé ont d'abord été regardées comme des Nerium par Linné et Gœrtner. M. Alp. De Candolie en si- gnale 15 espèces, dont une douteuse {Fro- drom. , vol. VllI, pag. 40i). Ces végétaux sont des arbustes ou de petits arbres droits, qui croissent dans les parties tropicales de l'Asie et de la Nouvelle -Hollande. Leurs fleurs blanches forment des corymbes pres- que terminaux, et se distinguent par leur calice quinquéparti , portant intérieure- ment cinq ou dix écailles; par leur corolle en coupe, dont la gorge porte dix écailles divisées; par leurs a-ithères sagitlées; par leurs deux ovaires cohérents et leur stig- mate obtus, échancré. M. Alp. De Candolle établit dans ce genre deux sections, aux- quelles il donne les noms de Bammatophylon et Walidda. C'est à la première qu'appar-' tient laWniGHTiE TiNCTonuLE, ]Vrighlia tinc- loria, ï\. Br. (Nerium linciorium, Roxb.), espèce fort remarquable, indigène des luiles orientales, dont les feuilles fournissent ua bou indigo (Voy. indiooïieb). Dans la sc- 3y 306 WUR conde de ces deux sections se range la Wrightie antidtssentérique, Wrightia anli- du^enlerica, R. Br. {Ner. anlidysenlerkum. Lin.), spoiilariée à Ceylan, où elle porte le nom de Walidda, qui est devenu celui du sous-genre lui-même. Le nom de celte es- pèce indique l'usage médical auquel elle est consacrée. Roiburgh admettait un genre Wrightia pour des Palmiers de l'Inde, qui rentrent parmi les Harina , llamilton. EnGn, Solan- der formait également un genre du même nom (Msc. ex Endlic , Gênera plantar. , n" 6169), qui se rattache comme syno- nyme au gor)re Meriania, Swartz, de la famille des Mélastomacées. (P. D.) *WKIGIITIÉES. Wrightieœ. bot. ph.— Tribu de la famille des Apocynées {voy. ce mot), à laquelle le genre Wrightia a donné son nom. (Ad. J.) WlJLFÉME. Wnlfenia (nom d'homme). DOT. PU. — Genre de la famille des Scro- phulariacées , tribu des Véronicées, formé par Jacquin {Miscellan., vol. II, pag. 62, lab. 8, fig. 1) pour des plantes herbacées \ivaces qui émissent naturellement dans les montagnes lie la Carinlliie, de l'Inde seplenlrion.ile et de l'Aniérique nord-ouest. Ces plantes ont une hampe nue, qui porte des fleurs nombreuses, unilatérales , pen- dantes, diandres, irrégulières. Sur les trois espèces connues aujourd'hui, celle qui a servi de type au genre est le Wulfenia ca- rinUiiaca,hn-q. (D. G.) WLLFFIE. WuJffia. bot. ph.— Genre de la famille des Composées, tribu des Sé- nécionidées , sons-tribu des Hélianthées , division des Ruilbeckiées, formé par Necker ( Elem. botan., n° 66), et dans lequel sont comprises des plantes herbacées, indigènes de l'Amérique tropicale, dont la tige, géné- lalement maculée et scabre , porte des fouilles opposées, ovales, dentées en scie, et d's capitules rayonnes de fleurs jaunes. Unit espèces de ce genre sont décrites par De Candolle [l'rorimm. , vol. V, pag. 063). r.irmi elles nous citerons le Wulffiaplaly- flm^sa, DC. (Cliokialclla plalyglossa,Cass.), de la Guiane française. (D. G.) WL'RFFI.I'RZ. MIN.— Nom allemand de la Pharm.uosidérite, ou fer arséniaté cubique. — Voy. fer. (Di;l ) WlIBIMBÉE. Wurmbea (nom d'homme). WYE BOT. PH. — Genre de la famille des Colchi- cacées ou Mélanthacées formé par Thunberg (I\^ot;. gen., 18) pour des plantes que d'au- tres botanistes ont regardées comme des JUelanlhium, qui croissent au cap de Bonne- E«pérancc; dont la racine est bulbeuse, dont les feuilles sont linéaires-lancéolées, dont les fleurs en épi ont un périanthe sex- fide. On en connaît trois espèces, parmi les- quelles nous citerons le Wurmbea campa- nulala, Willd. {Melanlhiummonopelalum, Lin. flls). (D. G.) »\VURSCriMlTTIE. Wurschmitlia (nom d'homme ). bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Sénécionidées, sous- tribu des Héléniées, division des Hélé- niées, établi par M. C,-H. Schullz (Bipont., Msc. in Schimper, Ilerb. Abyss., n" 304, et Flora, 1841, ErganzungM., pag. 27) pour une herbe d'Abyssinie , très rude , dont les feuilles rappellent celles de l'Ortie ; dont les fleurs jaunes forment des capitules mulli- flores , rayonnes. Cette plante est le Wur- schmitlia abyssinica, C.U. Schultz. Ce genre est voisin dei Melanthera, Rohr. (D. G.) *WYDLÉR1E. Wydleria (nom d'homme). bot. ph. — Genre de la famille des Ombelli- fères , sous-ordre des Orthospermées , tribu, des Amniinées , formé par De Candolle {Mémoir., V, pag. 63 , tab. 7; Prodrom. , vol. IV, pag. 103) pour une plante de l'île de Purto-Rico, l'une des Antilles. Herbe glabre, rameuse, à feuilles ternatisé- quées avec les segments multiOdes ; à fleurs blanches; qui a été nommée Wydleria porlo- ricensis, DG. Récemment une nouvelle es- pèce a été publiée sous le nom de W. chi- lensis, Fisch. et Trautvet. (mWaip. Repert.). *WVETI1IE. Wyelhia. bot. ph. — Le genre proposé sous ce nom par M. Nuitall (in Journ. Acad. n. se. Philadeip. , 1S34, vol. VIII) a aussi reçu de De Candolle [i'ro- drom., vol. V, pag. 537) le nom d'Alarço- nia , sous lequel on le trouve caractérisé par Endiicher (Gêner, plantar., n" 249o). Riais le célèbre botaniste allemand a abandonné ce dernier nom pour reprendre celui de Wyelhia, Nuit. ( Ibid., SuppL, n» 2493, pag. 42 ]. Ce genre appartient à la l'amille des Composées , tribu des Sénécionidées , sous-tribu des Hélianthées. Il comprend six belles espèces herbacées-vivaces, de l'Amé- rique septentrionale, qui ont l'aspect de XAN notre Inula Helenium, Lin. De là vient par- ticulièrement le nom de l'une d'elles, le Wielhia helenioides , Nuit. {Alarçonia hele- nioides, DC). WlLIA. BOT, PH. — Le genre qu'Hctf- XAN 307 niann avait proposé sous ce nom, et dont le type éiail le Scandix auslralis. Lin., n'a pas été admis autrement que comme section des Scandix, Gjerlii.,de la fdmille des Ombel- lifères. (D. G.) X. INS. —Geoffroy {Hist.ahrég. des Ins.) indique sous la dénomination de X une espèce de Lépidoptère qui offre sur les ailes antérieures une bande croisée en X. (E.D.) *\AIVA (nom barbare), crust. — M. Mac Leay désigne sous ce nom un genre de t:rustacés de l'ordre des Décapodes bra- cbyures et de la famille des Portuniens. On n'en connaît qu'une seule espèce qui est le Xaiva pulcliella, Mac Leay {llluslr. oflhe Zool. ofSoulh-Africa, fasc. 3, p. 62, n" 14, pi. 3). (H. L.) XAIVTIIE. Xa»W/!o (ÇavGo;, jaune), crust. — Genre de l'oniredes Décapodes brachyu- res, établi par Leach aux dépens des Cancer de Linné, et rangé par M. Milne Edwards dans sa famille des Cancériens. Cette coupe générique, adoptée par tous les carcinolo- gisies, est assez nombreuse en espèces, qui sont répandues dans toutes les mers, et se trouvent aussi à l'état fossile. Comme espèce représentant ce genre, je citerai le Xanthe rivuleux, Xanlho rivulosus , Risso{Edw., Hist. nat. des Crust., t. I , p. 394, n" 11), commun dans la Méditerranée et sur toutes nos cotes de l'Ouest. (H. L.) XAIXTIIE. BOT. PII. — Le genre formé sous ce nom par Schreber {Gen., w 1561), rentre comme synonyme dans le genre Qua- poya, Aubl., de la famille des Clusiacées. *XAi\lTHESTA (?av9o:, roux ; z^Qhç, vête- ment). INS. — Dejean (Cat., 3"^ éd., p. 1 18), synonyme de Tylocerus, Daim. ; Cordylo- mera, Guér., el Allocorynus, Ilope. (C.) *\AA!TIIIA (?av&o,-, jaune), ins.— Genre de Lépidoptères, de la famille des Noc- turnes , tribu des Orthosides , créé par Ochsenheimer [Schmelt. , IV, 1 8 1 6) et adopté par MM. Boisduval et Duponchel. Les Xan- thia, remarquables par leurs ailes supé- rieures à angle apical généralement très aigu , à fond jaune ou rougeâire , et dont la tâcbe réniforme est ordinairement salie de noir inférieurement, comprennent une vingtaine d'espèces propres à l'Europe et dont le X. gilvago, Fabr., des environs de Paris , peut être pris pour type. Les che- nilles sont roses, cylindriques, assez cour- tes, atténuées antérieurement, avec la tête petite , luisante et globuleu-^e ; elles sont de couleurs sales, avec des lignes, autres que la stigmatale, peu marquées, et des dessins confus ; elles vivent sur les arbres, et se tiennent de préfcrence parmi les fleurs, dont elles habitent même souvent l'intérieur dans leur jeunesse ; elles s'enterretit pour subir leurs métamorphoses. Les chrysalides sont assez courtes. (E. D.) *XAIMT!1IDI.\ (du nom générique A'an- Ihia; Wsa , aspect), ins. — Genre de Lépi- doptères de la famille des Diurnes, créé par M. le docteur Boisduval (Fauna Madag,, 1 833) pour une espèce propre à l'île de Ma- dagascar. (E. D.) *XAI\TniDIE. Xanthidium (?avOcov, bar- dane; tî^o;, forme), bot. en. (Phycées). — Ce genre de la tribu des Desmidiées a d'abord été établi par Ehrenberg. Il comprenait di- verses plantes dont quelques unes peuvent être reportées dans des genres voisins. Nous adoptons ce genre tel que Rails le présente dans son excellente Monographie des Des- midiées deV Angleterre. Voici ses caractères: Fronde formée de deux hémisomates com- primés, entiers, épineux; portant vers leur centre un appendice proéminent, ordinaire- ment crénelé. On en connaît environ six espèces. Le genre Cosmarium est très voisin de celui-ci et n'en diffère principalement que par l'absence des épines dont sont pourvus les corpuscules des Xanthidies. Le X. armalum, Bréb. et Ralfs, est une des es- pèces les plus remarquables. (Bréb.) * XANTHISME. Xanthisma ( $av0'os , 503 XAN jaune), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Vernoniacées, sous- tribu des Pectidées, créé par De Candolle (Prodrom., vol. V, p. 94 - pour une plante herbacée annuelle, croissant spontanément dans le Texas, ce qui lui a valu la dénomi- nation de Xan'lhisma texanum, DC. Son port ressemble assez à celui du Cenlaurea ce- rinthopfolia. Ses fleurs jaunes forment des capitules rayonnes, muliiflores, avec un in- volucre d'écaillés coriaces, très obtuses, im- briquées. (D. G.) * XAMTHITE (Çave'oç, jaune), min. — Thomson a donné ce nom à un minéral d'un jaune verdâtre trouvé dans un calcaire saccharoïde d'Amity, dans l'État de New- York, et qui paraît n'être qu'une variété d'Idocrase, si l'on en juge par l'analyse de Thomson, et par l'examen que Beck a fait de sa forme cristalline. ( Del. ) XAIVTIIIUM. BOT. PH. — Nom latin du genre Lampourde. — Voy. lampourde. XA\TIIOCÉPHALE. Xanlhocephalum (ÇavGoç, jaune; xccpaV/î, tête), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Sénécionidées, sous-tribu des Anthémi- dées, division des Chrysanlhémées, établi par Willdenow [ia Berl. Magas., \o]. I, p. ^40), et comprenant deux espèces de plantes herbacées , sous-frutescentes à la base, multicaules, à fleurs jaunes, tant au disque qu'au rayon, qui croissent naturel- lement au Mexique. Ce sont : le Xanthocç' phalum Bonplandianum, DC, et le X. suf- frulicosum,ï)C. (D. G.) *XANTHOCÈRE. Xanthoceras (^avOoç, jaune; x/pa;, «to;, corne), bot. ph. — Genre attaché à la famille des Sapindacées, établi par M. Bunge (Enumer. plantar. Chin. bo- réal., Il) pour un arbre de 4 ou 5 mètres de hauteur, à fleurs polygames-monoïques, blanches, en grappes, octandres; à grosses graines noires, luisantes, dans une capsule triloculaire , trivalve; qui croît dans les montagnes du nord de l'empire chinois. M. Bunge a nommé cette espèce, encore unique, Xanthoceras sorbifolia. (D. G.) «XAMTnOCEROS (^60;, jaune; xtp«ç, corne), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, tribu des Clairones, établi par New- man (The EntomologisCs , 27, 363) sur deux espèces de la Nouvelle-Hollande: X. carus et simplex, New. (C.) XAN XAlVTnOCniMlIS. cot. pu, -- Le genre créé sous ce nom par Roxburgh a été réuni par M. Cambessèdes au genre Slalagmilis, Murr., de la famille des Clusiacées. Endli- cher admet celte réunion [Gêner, planlar., n" 5444). De Candolle regardait au con- traire ce genre {Prodrom. , vol. I, p. 5G2) comme distinct et séparé. Ce groupe géné- rique avait été formé pour le Xanlhochymus tinclorius, Roxb., très bel arbre à suc jaune, à grandes feuilles coriaces, à fleurs d'un blanc sale, qu'on cultive en serre chaude dans nos jardins. (D. G.) XANTHOCOME. Xanthocoma (^av9b;, jaune; x6ij.-fi, xôma , chevelure, cime feuillée d'un arbre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Astéroidées, sous- tribu des Hétérothalamées , division des Chrysocomées, formé par M. Kunlh (m Humboldt et Bonpland, Nov. gen. et spec, vol. IV, p. 311, tab. 112) pour une plante herbacée gazoïinante, à fleurs jaunes, qui croît dans les lieux humides du Mexique, près de la ville de Mexico, et qui a été nom- mée Xanthocoma humilis. H., B., K. {Chrys- anthemum humile, Spreng.) (D. G.) *XAKT1!0LEPIS (ÇavGo,-, jaune; >E7ti'ç, écaille), bot. ph. — Willdenow admettait sous ce nom(Msc.e;rEndlic., Gênera plant., n'' 2247)un genre de Composées-Vernonia- cées, qui revient au Cacosmia, H., B., K. (D. G.) XANTHOLÏIVE. bot. ph. — On a écrit quelquefois de la sorte le nom générique Santoline. — Voy. santoline. (D. G.) *XAI\THOLÏIVCE]\"S. Xantholini. ins. — Sous-tribu établie par Erichson {Gen. el sp. Staphyi., p. 291) dans sa troisième tribu des Staphyliniens, et comprenant les genres suivants : Plalyprosopus , Olhius, Holisus, Diochus , Slerculia, ScylalinuSf Xantholinus et Seplacinus. (G.) *.\AIMTÎI0LI1\UW (gavObç, jaune; ><'vov, lin). BOT. PH. — M. Reichenbach propose sous ce nom, soit comme sous-genre, soit comme genre, un groupe formé de lins à fleur jaune, à stigmates oblongs, incom- bants horizontalement, à stipules, tels que le Linum camvanulalum, Lin.; L. flavnm, Lin., etc. * (D. G.) XAI\1TH0LI\L'S (?aveb;, roux; lino , oindre), ins. — Genre de Coléoptères penla- mères, division des Staphyliniens Xanlho- XAN XAN 309 lîmcns, propnst^ par Pahl et pnbli? pnr Ser- ville et LepellRtier de Saiiit-Fargeau {Enc. méth. , X, p. 475). Ce genre se compose d'une soixantaine d'espèces réparties en Europe, en Asie, en Afrique et en Amé- rique. Erichson lui a assigné pour caractères principaux : Antennes brisées, lèvre hilobée, metnbranacée sur les côtés; tous les palpes filirornies; languette entière. Cet auteur établit quatre divisions. Dans la première renlre le Xantholinus canaliculalus ; dans la deuxième, leX. fuigidus, F. {Slap.)\ dans la troisième, le X glahratus, et dans la qua- trième, leX.procenis, Er. Les genres Gyro- hypnus, Ky., et Eulissus, Mann sont, pour Erichson , synonymes du genre en ques- tion. (G.) *XAIVTHOPASTIS (?avOo;, jaune; -rra^- To;, épars). INS. — Hubner (Cat. , 1816 ) désigne sous ce nom un genre de Lépi- doptères Nocturnes, de la tribu des Noc- tuides. (E. D.) *XA1\1TH0PH;EA. iss.— Genre de l'or- dre des Coléoptères pentamères, division des Troncatipennes, fondé par de Chaudoir {Bull, de la Soc, imp. des nat. de Moscou, t. XXI, 1848, p. 73) sur 3 espèces de l'Aus- tralie. LebiavUtala,Hneala,Di->etX. gran- dis, Chr. (C.) XAIVTnOPHA\EA, XAIVTHOPIIES , Ruell. BOT. PU. —Synonymes de Sideritis. *XAIVTHOPnTlSALJWE. Xanthophlhal- mum (ÇavQo;, jaune; ô(p9a^p.oç, œil), bot. PH. — Genre de la famille des Composées, tribu des Sénécionidées, sous-tribu des An- thémidées, division des Chrysanthémées, formé par M. C.-H. Schultz (Bipont.) {Ueber die Tanaceteen, p. 17) pour le Chrysanthe- miim segclnm, Lin. , jolie plante annuelle, glabre et glaucescenle, un peu cbarnue, qui croît dans les moissons de la France et de toute l'Europe, qui doit son nouveau nom générique à .ses jolies capitules de fleurs jau- nes tantau rayon qu'au disque. Cette plante devient maintenant le Xanthophthalme des MOISSONS, Xanlhophlhalmum segelum, C.-H. Schultr. (D. G.) XAATHOPIIYLLE. Xanthophyllum (Çav- 6o;, jaune; 9u),)ov, feuille), bot. ph. — Genre rangé par Endiicher {Gen. p/ant. , n» 5657j comme anomal après la famille des Polyga- lées. 11 avait été formé par Roxburg {Plant. Ccrom., vol. III, p. 82, tab. 284) pour un arbre des Indes, qui avait reçu de ce bota- niste le nom de Xanthophyllum flavescens. Plus récemment Wight en a fait connaître 4 nouvelles espèces; M. Wallicb, 1; M.Wal- pers, 2. Toutes sont des arbres de l'Asie tropicale, à fleurs irrégulières, pentapétales, octandres, monogynes, en grappes, aux- quelles succède un drupe coriace, arrondie. (D. G.) *XA1VTH0PHYLL1TE (de |av9^o;, jaune; et «pùHov, feuille), min. — G. Rose a donné ce nom à un minéral jaune, à texture feuil- letée, d'un éclat nacré, et gui se clive en lames hexagonales : c'est un silicate hy- draté d'alumine, de chaux et de magnésie, qui pourrait bien être la même chose que la Clintonite ou Seybertite. Il vient de Sla- toust, dans l'Oural. (Del.) XA]\THOPHYTE.A'anf/iop%fum(?av6oç, jaune; wv-év, plante), bot. ph. — M. Biume a formé {Bijdrag., p. 989) un genre de ce nom pour des sous-arbrisseaux de l'île de Java, qui appartiennent à la famille des Rubiacées , sous-ordre des Cinchonacées , tribu des Hédyotydées. Parmi les espèces qu'on rangeait dans ce genre, l'une, le Xanthophylxun spicalum, Blume, n'est autre que la plante décrite par Linné {Mantis. planlar. , 235) sous le nom de Lerchea longicauda. Celle-là retranchée, il reste, comme type du genre Xanthophytum , le X. fruticulosum , Reinw. (D. G.) *XArVTHOPTERA (lavGbç, jaune; ttt^- pov,aile). INS. — M. Sodofiskj {Bull. Acad. se. Moscou, 1827) a créé sous ce nom un genre de Lépidoptères Nocturnes, de la tribu des Noctuides, propre à la Russie septentrio- nale. (E. D.) XAIVTHORniZE. Xanlhorhiza (^avôbç, jaune; pi'Ça, racine), bot. ph. — Genre de la famille des Renonculacées, tribu des Pœo- niées, nommé ainsi régulièrement par Mars- hall {.irbr., 1G7) , et mal à propos désigné par L'Héritier, sous le nom de Zanlhorhiza, qu'on retrouve dans la plupart des ouvrages. Ce genre se distingue par un calice de 5 sé- pales égaux, colorés; par une corolle de 5 pétales en forme de glande, stipités, tron- qués-bilobés; par 5-10 étamines et autant d'ovaires, libres, 2-3 ovnlés. Son espèce unique est la XANTHOnHIZE A FEUILLES DE PERSIL, Xanlhorhiza apiifolia, L'Hérst. (sub Zanlho- rhiza), a\h\xile de la Caroline, cultivé dans 310 \AN nos jardins en terre de bruyère, à l'ombre, on (l.tnsune terre légère et fraîche. Son iiniii lui vient de ses feuilles à 5-7 segments in- cisé.-!, assez semblables à celles du Persil. Il fleurit au mois de mai dans nos climats, et il donne de petites fleurs rouge sombre, eu grappes pendantes, rameuses. On le mulU- plie par division des pieds, par rejetons ou par graines. Sa racine est jaune et teint l,i salive en cette couleur. Elle est extrêmement amère. (D. G.) XA^TIIORIVUS. OIS. — Synonyme latin de cARoiiGE. — roy. ce mot. XAMUOllRIIÉE. Xan«/iorrhcea (?«vOo;, jaune; ptu, couler), bot. ph. — Genre 1res remarquable à plusieurs égards et dont la plare n'est pas encore rigoureusement dé- terminée dans la série des familles mono- cotylédones. M. Rob. Brown l'a mis à la fin des Asphodélées , à cause, dit-il , de son albumen charnu et de son lest crustacé et noir; quant à Endlicher, il le range à la suite de sa petite famille des Aphyllan- thées (Gen. planl.,n° 1173), tout en endi- quant (Enchirid. bot., p. 87) les ressem- blances qu'il présente avec les Xérotidées et les Kingiacées, classées l'une et l'autre à la suite des Joncacées. Le genre Xantliorrhée a été établi par Smith ( in Transact. of ihe Linn. Soc, vol. IV, p. 219). Les végétaux qui le forment appartiennent en propre » la Nouvelle-Hollande, et la singularité de leur port ne contribue pas peu à donner à la végétation des parties de cette grande île, où ils croissent en abondance, un aspect et une iihysionomie tout à fait bizarres. Leur lige est généralement revêtue d'une courbe de matière résineuse. Tantôt elle acquiert une assez grande hauteur, et, dans ce cas, elle se divise fréquemment ; tantôt, au con- traire, elle reste fort courte. Dans tous les cas, elle purte une grande quantité de feuil- les, fortement serrées, très longues, linéai- res, un peu élargies à leur base qui devient demi-engainante ; ces feuilles s'étalent beau- coup et se recourbent ensuite vers le bas à leur sommet. Au-dessus d'elles et du cen- tre de leur touffe épaisse, s'élève un long épi terminiil, surmontant une hampe qu'elle égale quelquefois en longueur. Les deux atteignent 2 ou 3 mètres de longueur, ou même davantage. Cette singulière indores- cence ressemble à un énorme cbalon, ou à XAN un épi de Typha extrêmement développé. Elle résulte de la réunion d'une immense quantité de petites fleurs blanches, sessiles, très serrées , accompagnées de nombreuses bractées imbriquées. Chaque fleur examinée isolément présente un périanthe persisiant, partagé en six divisions presque égales, dont lei trois intérieures sont concaves et conni- vcutes à leur base; six étamines attachées à la base du périanthe , à Clets linéaires , saillants et à anthères oscillantes ; un ovaire à trois loges multi-ovulées , surmonté d'un style cylindroide , marqué de trois sillons hingitudinaux, que termine un stigmate simple. Le fruit est une capsule presque ligneuse , à trois angles et à trois loges, qui s'ouvre en autant de valves par déliiscence loculicide. Chaque loge renferme une ou deux graines ovales , comprimées , à test crustacé, noir, et bordées, dont l'embryon est linéaire, transversal ou en crochet. Ce n'est pas seulement par leurs carac- tères extérieurs que les Xanthorrhées sont remarquables. La structure anatomiqne de leur tige frappa vivement les botanistes lorsque les fragments rapportés par M. Gau- dichauil, et ensuite par d'autres voyageurs, en révélèrent les détails. On en trouve de bonnes figures dans VOrganograplùe de De Candollc, pi. 7 et 8, et dans les Recherches générales sur l'orgaiwgravhie , etc., par M. Gaudichaud , pi. 10. Un examen super- ficiel d'une tranche boiizontalc de ces tiges ferait croire qu'il y existe des rayons médullaires régulièrement disposés. Mais une étude plus attentive , et surtout l'ob- servation des coupes longitudinales, font bieniôt reconnaître que les lignes rayon- nantes qui auraient pu amener cette mé- prise ne sont autre chose que des fais- ceaux fibro-vasculaires analogues à ceux de tous les monocotylédons, qui se portent beaucoup plus brusquement que de cou- tume, et presque horizontalement, du centre vers la circonférence, oîi s'insèrent les feuil- les. Cette disposition remarquable est une conséquence naturelle du grand nombre de feuilles que porte chacune de ces tiges. La résine des Xanthorrhées est jaune rougeâtre, inoilore, assez analogue par son aspect à la gomme-gulte, mais facile à dis- tinguer de celle-ci, parce qu'elle ne colore pas la salive en jaune. Sa saveur est acre. XAN Lorsqu'on la brûle, elle exhale une odeur de benjoin. Son odeur n'est poiirlanl pas due à de l'acide benzoïque , d'après John. Celle qu'on apporte maintenant assez fré- qiiemtiienl en Europe, et dont on fait usage à la Nouvelle-Hollande, provient, d'après M. Rob. Brown , du Xanlorrhœa arborea , R. Br. Cependant presque toutes les espè- ces du genre en fournissent aussi. Les iné- derins australiens emploient cette substance contre les maladies de poitrine. Les natu- rels de la Nouvelle-Hollande la mêlent avec de la terre, après l'avoir fondue, et ils en font ainsi une sorte de mastic qui leur sert à assujettir leurs armes, à calfater leurs pirogues, etc. Il nous manque encore une analyse complète de cette substance. M. Rob. Brown avait décrit {Prodrom. FI. Nouv.-HolL, p. 288) sept espèces de ce peine. C'est encore le nombre qu'en décrit RI. Kunlh (Enumer., vol. IV, p. 648). Les plus connues de ces espèces sont le Xantoi-- rhœa hasUlis , R. Br., le X. arborea, R. Br. (P. D.) *XA1\ITH0SETIA (|av9'oç, jaune; ch; , teigne), ins. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Nocturnes, tribu des Platyo- mides, créé par M. Stephens (Cat. Lép., 1829) et caractérisé par ses ailes supérieures peu larges et terminées obliquement, avec la côte légèrement arquée dans toute sa longueur. On en connaît une dizaine d'es- pèces propres à diverses régions de l'Eu- rope; et dont on peut prendre pour type la X.zœgana, Lin., Fabr., qui se rencontre, en juillet, au bois de Boulogne. (E.D.) XAXTIIOSIE, Xanlhosia (-aySo;, jaune). BOT. PH. — Genre de la famille des Ombelli- feres, sous-ordre des Orihospermées , tribu des Hydrocotylées , créé par Rudge (in Tiansacl. of the Linn. Societ.,-v. X, p. 361). M. Rob. Brown ayant ensuite donné à ce même groupe générique (in Flinders voy., vol. II, pag. 557) le nom de Leucolœna , la plupart des botanistes ont laissé de côté le nom de Rudge. C'est ce qu'a fait Endiicher (Gêner, planlar., no436-i). Mais M Bunge (in Plant. Pressia. , vol. I, pag. 290) a repris le nom de Xanthosia comme plus ancien. Les Xanlhosies sont des herbes ou des sous -arbrisseaux de la Nouveile-Mol- lande. On en connaît six espèces que M. Bunge partage en trois sections : a. CMo- XEN 31i rosia; b. Euxanlhosia; c. Leucolœna, DC. (P. D.) * XAIVTHOSOME , Xanthosoma (;av9-oî, jaune; o-i^a, corps), bot. ph. — Genre de la famille des Aroïilées, tribu des Caladiées, formé par M. Schott (Meletem. , pag, 19) pour des plantes regardées auparavant comme des Caladium. Ce sont des herbes à rhizome caulescent, dressé; à feuilles sa- gittées; à inflorescence entourée dune spathe jaunâtre, qui croissent aux Antilles et dans quelques parties de l'Amérique tro- picale. On en connaît quatre es()éces , dont la plus intéressante est le Xanlbosoma edule, Schott [Caladium edule, Meyen), indigène d'Essequebo. {I>.G.) *XAIVTI10XYLÉES. Xanlhoxyleœ (?avOb;, jaune; fi),v, bois).!BOT. ph. — Plusieurs au- teurs, se conformant plus scrupuleusement à l'étymologie, écriventXaniLRUS(?£'vo;, familier; ovp«, queue). MAM. — Sous-genre établi par M. Wagler (Syst. des Amph., 1830) parmi les Ta- tous. (E. Ba.) *XEIVURUS, Boié, ois. — Synonyme de Alec trur us, \ie\U. (Z. G.) *XEi\LS. OIS. — Genre établi parKaup, dans la famille des Scolopacidées , sur la Barge Terek, dont le prince Ch. Bonaparte a fait de son côté, mais postérieurement, le type de son genre Terekia. (Z. G.) XÉKAM'IIÈIME. Xeranthemum (^po'j ou î'/ipô; , sec; ôvGtfiov , fleur ). bot. pu. — Genre de la famille des Composées, tribu des Cynarées, sous-tribu des Xéranthémées. Forme primilivementparTourneforl,il avait élé adopté par Linné, qui en avait beaucoup étendu les limites. Aussi la plus grande par- tie des espèces qui y avaient élé introduites tant par le célèbre botaniste suédois que par ceux qui avaient marché sur ses traces , en ont-elles élé retirées dans ces derniers temps. Deux d'entre elles ont servi à fonder les deux genres nouveaux, Chardinia, Desf., et Chardinia, J. Gay, tandis que la plupart sonlallées prendre placedans les genres lleli- chrysum et Helipterum, DC. Au toi.il , il ne 314 XER rcsie plus aujounnnii comme Xcranlhèmes que 5 ou 6 espèces. Ce sont des plantes ber- bacées annuelles, d loi les , rameuses, iner- mes.qui croissent dans l'Europe méridionale et orientale, ainsi que dans les parties de l'Asie voisines de celles-ci. Leurs feuilles linéaires ou oblongues, entières , sont rou- lées par leurs bords, cotonneuses en des- sous; leurs capitules terminaux, solitaires, blanchâtres ou rosés, ont un involucre formé de plusieurs rangées d'écaillés scarieuses , colorées, imbriquées, dont les intérieures sont généralement plus longues et étalées en rayons; leur réceptacle est chargé de pailleilcs scarieuses, triparties. Les fleurs sont hermaphrodites , à l'exception du petit nombre de marginales qui sont femelles; la corolle des premières présente cinq dents égales, tandis que celle des dernières est bilabiée. Les akènes sont couverts de poils soyeux , dépourvus d'ailes et surmontés d'une aigrette paléacée persistante. Les Xéranthèmes sont partagés par De Candolle en deux sections : les Euxeranthemum, DC, etXeroloma, Cass. A la première de ces sec- lions appartient le Xéranthème rayonné , Xeranlhemum radialum, Lam. (X. annuum var. a Lin.), jolie plante qui croît dans les champs, sur les collines sèches de nos dé- partements duCentre, de l'Ouest et duMidi. On la dislingue particulièrement à son in- volucre dont les écailles blanchâtres , plus ou moins rayées ou lavées de rouge ou pur- purines, s'étalent en rayons. On la cultive communément dans les jardins surtout à cause de la longue durée de ces écailles co- lorées, qui en font une espèce d'Immortelle. On avive facilement la couleur de ces écail- les en les exposant à la vapeur d'un acide. La culture a ajouté beaucoup à l'effet de ces capitules, et elle en a obtenu des variétés decouleur violette etgrisdelin. Cette plante se multiplie facilement par graines , qu'on sème à l'automne ou au printemps. (P. D.) 1 XÉRANTIIÉMÉLS. bot. va. — Sous- tribu de la famille des composées. — f^oy. ce mot. * XERAIMTIIUS. BOT. ph. — Genre pro- posé par M. Miers (Travels in Chili, vol. II, pag. 329), qui revient au même que le genre Grabamia, Gillies, de la famille des Fortulacécs, et qui ne forme dès lors qu'un s)aoD)[(ue de celui-ci. (D. G.) XER XÉRASITE. GÉOL. — Voy. à l'articlo nocHEs, tom. XI, pag. 173. * XEREIME , Stephens. , XEREIVES , Treitcke. ins. — Genre de Lépidoptères Noc- turnes, de la tribu des Phalénides , Dup. {Geomelrœ, Boisd.) , correspondant à celui des Zerene. — Voy. ce mot. (E. D.) XEROBIUS. BOT. PH. — Le genre pro- posé sous ce nom par Cassini pour le Pyre- Ihrum lanatum, Spreng., rentre comme sy- no-nyme dans le genre Egleles, Less., de la famille des Composées. (D. G.) *XÉROCARPE. Xerocarpus ( ou Ç/ipoç, sec; xapito's, fruit), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses-Papiliona- cées, tribu des Lotées , établi par Guillemia et PeiTOttet { Flor. Senegamb. , vol. I , pag. 469, tab. 44) pour une plante herba- cée annuelle , couchée , très rameuse et très velue; à feuilles trifoliées; à fleurs rosées , en grappes courtes, axillaires et terminales, à laquelle ces botanistes ont donné le nom de Xerocarpus hirsutus. (D. G.) XEROCHLOA (Çepo'ç ou ^-npk, sec; x3^°«, gramen). bot. ph. — Genre de la famille des Graminées , tribu des Rottboelliacées , formé par Rob. Brown {Prodrom. FI. Nov.- HolL, pag. 196) pour deux espèces de Gra- minées de la Nouvelle- Hollande , vivaces , d'apparence sèche et dure; à feuilles subu- lées, resserrées, dont le chaume porte dans le haut des gaines où sont enfermés des épis formés seulement de 2-4 épillets biflores. Raspail a pensé que ce genre était basé uni- quement sur des monstruosités. Les deux espèces décrites sont le Xerochloa imberbiSf R. Br., et le X. barbala, R. Br. (D. G.) .*XERODERLS ( Inpk, sec ; Scp^ , cou). INS. — M.Gray (Syriop.o/"t/ieP/iasmidœ,1835) a créé sous cette dénomination un genre de l'ordre des Orthoptères, tribu des Phas- miens, que M. E. Blanchard n'adopte pas dans son Hisl. des Ins., 1845. (E. D.) O * XEROFLOEA (InpJ;, sec; 9^01),;, écorce). ins. — Genre d'insectes de l'ordre des Hémiptères, section des Cicadiens, créé par Germarr {Zeilsch. F. Enlom., t. I,, 1839), et ne renfermant qu'une seule espèce que l'on place généralement dans le genre 'Cicada proprement dit. (E. D.) XEROLOMA, BOT. ph. — Le genre pro- posé sous ce nom par Cassini est conservé comcae seclioo du geore X^rmi,h^mwnf de XER ta famille des Composées , tribu des Cyna- rées. ^ (D. G.) XÉROPÉTALE. Xeropelalum ($£po; ou |yipôç, sec; «tra^ov, pétale), bot. ph. — Genre de la famille des Byttnériacées, tribu des Dombeyacées , formé par M. Delile {Ceniur. planl., Foy. Caillaudà Meroë, pag. 84), et comprenant des arbres indigènes de l'Afri- que tropicale et australe sous-tropicale, sou- vent dépourvus de feuilles au moment de la floraison , et dont les fleurs roses, en panicules latérales, ont cinq pétales persis- tants et finalement scarieux. C'est de ce ca- ractère qu'a été tiré le nom du genre. On en connaît 5 espèces, parmi lesquelles nous citerons le X. quinqueselwn, Delil. (D. G.) *XÉUOPHAGES. INS. — Mulsant {Hist. nat. des Col. Lamellicornes de Fr. , p. 39 ) désigne sous ce nom une subdivision de Co- léoptères pentamères de la tribu des Scara- béides coprophages, qui se nourrissent de substances animales desséchées, ou recher- chent les matières végétales décomposées. Tels sont les Trogidiens. (C.) XÉROPHYLLE. Xerophyllum {^tpéç ou Ç/)po:,dur; 9Û),),ov, feuille), bot. ph. — Genre de la famille des Mélanthacées ou Colchica- cées, tribu des Vératrées, créé par L.-C. Ri- chard ( in Michx. , FI. Bor. Amer. , vol. I , pag. 210) pour des plantes herbacées, indi- gènes de l'Amérique septentrionale, à fleurs en grappe terminale, détachées du genre Helonias, Lin. Les deux espèces connues sont \e Xernphy llum asphodeloides , Nutt. {Helo- nias asphodeloides, Lin.), et A', tenax, Nutt. {Helonias tenax, Pursh.). (D. G.) XKUOPHITA ( Çvipoç ou Itpô; , sec ; cpuTov, plante), bot. ph. — Le genre formé sous ce nom par Jussieu ( Gênera plantar. , p. 50 ), d'après un échantillon sec et im- parfaitement développé, rapporté de Mada- gascar par Commerson, est conservé comme section du genre Vellosia, Mart., type de la famille des Velloziées. (D. G.) *XÉRORI\ITIIES. OTS. —Sous ce nom, Ritgen {Nov. act. cur. nat.) a établi dans la classe des Oiseaux une grande division qui comprend les espèces de cette classe qui n'ont point des habitudes aquatiques. (Z. G.) * XÉROSIPIIOX. BOT. PH. — M. Turcza- ninow avait proposé sous ce nom un genre nouveau d'Amaranlacées {Bullet. de la Soc. des natural. de Moscou, vol. XVI, 1843, XER 315 pag. 55). M. Moquiu-Tandon en a fait une section des Gomplirena {in DC. Prodrom., vol. XIII, pars 2% pag. 416). (D. G.) *XEROSOMA (?V°;» sec; a.ô,aa, corps), ms. — Genre de l'ordre des Orthoptères, tribu des Phasmiens, créé par M. Audinet- Serville {Ann. se. nat. 1831, et Hist. nat. des Orlhopt., Suites à Duffon de Roret, ^ 1834). Ce genre, que M. E. Blanchard; n'adopte pas , ne renferme qu'une espècç qui a reçu de M. Audinet-Serville le noi àeXerosoma canaliculalum, et qui provient du Brésil. (E. D.) XÉROTE, Xérotes { Upk ou Çtpo'ç, sec)j BOT. PH. — Genre qui sert de type à la pej tite famille des Xérotidées, établi parM.Robj Brown (Prodrom. FI. Nov.-Iioll., p. 259 )J et qui avait reçu antérieurement de Labil-j lardière {Nov.-HolL, p. 119-120) le nom di Lomandra. Les plantes qui le composenj sont toutes particulières à la Nouvelle-HoI-i lande; elles ont un aspect sec et dur qui leur a valu leur nom générique, et un pors singulier qui rappelle, jusqu'à un certaii point, un Jonc ou un Cyperus. De leur ra-1 cine fibreuse s'élève une tige très courte , ou presque nulle, quelquefois rameuse. Leurs feuilles sont graminées, linéaires, quelque- fois filiformes, dilatées à leur base. Leurs fleurs dioiques sont disposées en panicule , en grappe, en épi ou en tète, à l'extrémité d'une hampe ou de la tige; elles ont un périanthe un peu coloré, à six divisions profondes : les mâles ont six étamines dont l'anthère est peltée; les femelles présentent un ovaire à trois loges uniovulées, surmonté de trois styles soudés à leur base. Leur cap- sule est à trois loges, à trois valves, et ren- ferme trois graines pellées , à test un peu lâche, dont l'embryon longitudinal et droit occupe la partie basilaire d'un albumen car- tilagineux. M. Rob. Brown a décrit dans son Prodrome, qui remonte déjà à quarante ans environ. 24 espèces de Xérotes. (P. D.) *XÉROTHAMXE. A'ero//jamnus(|ï)po; ou Çspo;, sec; 0a>vo;, arbuste, buisson), bot. PH. — Genre de la famille des Composées , tribu des Astéroidées, sous-tribu des Hété- rolhalamées, division des Chrysocomées , formé par De Candolle {Prodrom. , vol. V, p. 311) pour un petit sous-arbrisseau du cap de Bonne-Espérance, haut de 13 on 16 cent., rameux et assez roide , ajaot l'aspect d'un 016 XES Slyphelia ou d'un Epacris, à fleurs jaunes, el qui a reçu le nom de Xerolhamnus Eck- loiiHinus, DC. (D. G.) •XÉIIOTIDÉES. Xeroiiâeœ. bot. ph. — Endliiher a proposé sous ce nom une petite famille de Monorotylédons , qui emprunte son nom au genreA>rofe>, R. B., el qui vient se ranger, avec les Kingiacces, etc. , à la suite des Joncacées. Elle est presque uni- quement formée du genre Xérote, dont les caractères deviennent dès lors les siens (l'ov., pour ces caractères, Xerote}. En elTet, son auteur ne lui rapporte en outre que le genre Susiun , B!ume , qui comprend une seule e>pèie imparfaitement coiuiiie , indi- gène des parties marécageuses de J^.va. Les Xéniidées semblent se rapprocher des Pal- miers par les loges monospemies de leur fruil et par leur albumen cariilai:ineui. (P. D.) * XEROTIl'M (ir,oî'; ou h?:;, sec). BOT. PH. — MM. BlulT et Kingerhuil ont proposé sous ce nom, pour le Filago gallka, Lin., un genre particulier qui n'a pas été adopté, et qui reste dès lors comme synonyme de Filago, Tourn.,de la familledes Cotii|iosées Sénécionidées. (D. G.) XEROTl'S. BOT. CR. — Genre de Cham- pignons Hymcnomycèlesforn:é parFries, et rapporté par M. Léveillé à .«a division des Ectobasides . tribu des Idiomycéles, section des Agaricinées. (M.) »\ESTIAiΣTro:. brillant), in?.— Genre de Colc.^pières subpeniainères, division des Cérnmbycins , créé par Ser^iile {Ann.de la Société ent. de Fr., i. 111, p. 16), et com- posé de 5 ou 6 espèces du Brésil. Le type est le A', fpinipennis, Dej., Serv. (C.) ♦XKSTIA (îtJT^o,:, briilatii). ins. — Hub- ner (Cat., 1816) a désigné sous cette déno- mination un genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, tribu des Phaleni- des. [)up. [Geomelrœ, Boisd.). (E. D.) 'XESIOlilDM. ISS.— Genre de Coléop- tères peniaméres, tribu des Ptiniores, pro- posé par Moichousky ( Mém. de la Soc. imp. desnal. de Moscou, t. XVIII, iSiS, p. 35), el qui a pour type le Plinus rufovillosus, Deg. {.inobtum lesselatum, F.). Cette espèce, propre a toute l'Europe, est connueen France sous le nom vulgaire d'Horloge de la mon, qui lui a éié donné, paVce qu'a l'époque des amours, cet insecte, pour se rapprocher en- xiii tre sexes, fait entendre pendant la nuit une sorte de frappement bruyant et régu- lier. (C.) XESTOMISE. Xeslomysa (ÇtJTor, rose; f*v:'a, mouche ). ISS. — Genre de Diptères, de la famille des Tanysiomes , tribu des Bombyliers, créé par Wiedeman (11"., Dipt. exot., I, I, 18.^8 , et sur lequel, dans ces derniers temps {Soc. ent.. 1849), M. Léon DuTour a donné des détails intéressants. On connaît deux espèces de ce genre : La Xeslomysa' chnisanthemi, Meig., Mac. (Ti- pula et Ilirlea chrysanlhemi, Fabr. ; Ploas rhagioniformis, L. Duf.), qui se trouve en Espagne. La seconde espèce, étrangère a l'Europe et propre au cap de Bonne-Espé- rance, a reçu la dénomination de A', lugu- bris Wiedeman. — On a aussi placé dans ce genre le Xcdomyza coslalis de Mogador. (E. D.) *X!LOTRETrS, Guérin.— f'oy. xtlo- TRETI5. Spinola. (C.) XniÉNÉSlE, Ximenesia (dédié à Ximé- nès). BOT. PH. — Genre de la famille des Composées, tribu des Sénécionidées, sous- tribu des Hélianthées, division des Verbé- sinées, formé par Cavaniiles [icônes, vol. U, p. GO , tab. 17S;, et dans lequel sont com- prises des plantes herbacées, plus ou moins blanchâtres, indigènes, po;ir la plupart, du Mexique; dont les feuilles opposées ou al- ternes sont articulées à leur base, en cœur, ovales ou oblongues, dentées: dont les ca- pitules sont jaunes , rayoniiés. De Candolle n'en décrit que deux espèces (Prpd'om., vol. V, p. 627) dont l'une, le Xim?nesia encelioides, Cuv., est une assez belle plante culti\ée comme plante d'ornement dans nos jardins. Elle fleurit tout l'été et jusqu'aux froids. Elle demande une terre légère et une exposition méridionale. On la multiplie de semis. (D. G.) XniÉME, Ximenia. bot. ph. — Genre de la famille des Olacinées , créé par Plu- mier [Gen., p. G, tab. 21), dans lequel sont compris des arbres ou des arbrisseaux qui croissent dans les diverses parties de la zone intertropicale. Ils sont généralement ar- més d'épines axillaires ; leurs feuilles sont coriaces, ovales ou lancéolées, entières; leurs fleurs tétramères ont un calice très petit, qui ne grandit pas après la floraison, el leur ovaire, a trois loges uniovulées, donne XIP un dnipe monosperme. On en connaît en- viron 8 espèces, parmi lesquelles le lype du genre est le Xtmenia americana, Plum. Le dnipe de celte espèce est de la grosseur d'une prune, et sa chair a une saveur acide assez agréable, mais il agit comme pur- gulil. Ses graines sont bonnes à manger. (D. G.) XIPHAîVTnUS. BOT. PH. — Le genre formé sous ce nom par Rafînesque {Floi'. Ludov., p. 103) est devenu une section du genre Erulhrina, Lin., de la famille des Lé- gumineuses-Papilionacées. (D. G) *XIPHASI.4 (^V,,., épée). poiss.— Genre de Poissons anguilliformes, du groupe des Donzelles, indiqué par M. Swainson [Classif., 1839). (E. Ba.) *XIPHÏADIM, Bonap. POiss. — Voy. xiPHioiDES. (É. Ba.) XIPIIIAS (î'tpo?, épée). Poiss. — Nom gé- nérique qui ne convient scientifiquement qu'à l'Espadon, mais qui a été donné aussi à d'autres genres , aux Télraptères , aux Makairas, aux Voiliers. — Foy. les art. v.s- PAD0N,MAKA1RA, TETRAPTÈnE, VOILIER. (E. Ba.) *XIP1IICERA (?:>oç, glaive; xLa;, an- tenne). INS.— Toy. pamphagus. (E. D.) *XIPHICTnYS(?iV^;, épée; l^eù;, pois- son). POISS. — Genre deTœnioïdes, indiqué par M. Swainson {Classif., 1839). (E. Ba.) *XIPinDlA, Rafin. poiss. — Foy. xi- PHioïDES. (E. Ba.) * XIPHIDICERA ( o;, ëpée; «T/pi;, fougère), bot. cr. — Le genre proposé sous ce nom par M. Kaulfuss (Enuyner., p. 85) est conservé seulement comme sous- genre des Grammitis, Swartz, de la famille des Fougères-Polypodiacées. (M.) *XÏP110PTERUS (?tVoî, épée; tttî- pov , nageoire), poiss. — Genre éteint , en- core peu connu, de la famille des Scombé- roïdes , et voisin des Ânenchelum. On n'en connaît qu'une espèce , consistant en un exemplaire mal conservé, et long de plus d'un mètre : il indique un Scombéroïde très allongé, à caudale très fourchue {Xiphople- rus fulcalus, Ag.). (E. Ba.) * XIPHORAMPHUS ( IcVo? , épée ; pap^- , l'ab- sence absolue de carènes &ur les pièces de XIP 319 l'écaillure, et la situation de leurs ouvertu- res nasales entre deux plaques seulement. Ce genre correspond à l'une des cinq divi- sions que Cuvier avait établies parmi les Boas (la 4,'); il comprend l'espèce poiir la- quelle Daudin a formé son genre Ccrallus , rejeté avec raison par les erpétologistes , excepté par M. Gray. Les Xiphosomes ren- ferment trois espèces: deux américaines et une de l'île de Madagascar. Des deux pre- mières, le XiPHOsoME canin , Xtpfiosoma ca- ninum, Vag., est le Boa canina de Linné el des auteurs. Il a reçu les noms de Bojobi, Hypnale; il peut atteindre 1 mètre 1/2 de longueur, et paraît être un excellent na- geur. — Le XiPiîosoME PARTEKRE , Xiphosoma hortulanum , Wagl., est, comme l'espèco précédente , des parties septentrionales de l'Amérique du Sud. Son nom indique la va- riété de ses couleurs, qui lui a valu aussi les noms de Broderie et d'Élégant. C'est sur un individu de cette espèce que Daudin a formé son genre Corallus. — Le Xiphosome DE Madagascar , Xiphosoma Madagasca- riense, Dum., Bib., infirme par son habitat l'opinion précédemmentadmise, qu'il n'exis- tait pas d'Ophidiens du genre Boa de Linné en dehors de l'Amérique. (E. Ba.) * XIPHOSTOMA ( Çtcpo? , épée ; et à 320 XIP celle (les Trilobiles, mais se distingue des Cnisiacc's et de tous les autres animaux de la même classe par l'ensemble de l'organi- sation. La place naturelle des Xiphosures aurait donc été à côté des Branchiopodes; mais M. Milne Edwards , dans son Histoire naturelle sur les Crustacés, a préféré ne pas les y placer, aGn de ne pas rompre les rap- ports encore plus étroits qui existent entre eux et tous les Crustacés maxillés. Nous n'ex- poserons pas ici les caractères distinctifs de cette sous-classe, ceux-ci ayant déjà été donnés au mot crustacé , article auquel nous renvoyons à cause des détaiisqui y ont été présentés sur les Crustacés Xiphosures. Ces animaux subissent dans le jeune âge des changements de forme considérables : ils n'offrent pas d'abord la queue styliforme , qui , chez les adultes , égale en longueur le reste du corps; leur bouclier abdominal est arrondi postérieurement , et les dernières paires de fausses pattes ne sont pas dévelop- pées. Ces Crustacés habitent la mer et vien- nent quelquefois sur des plages sablonneu- ses; ils se nourrissent de substances ani- males, et lorsqu'ils son là terre ils s'enfoncent souvent dans le sable pour se soustraire à l'influence de la chaleur du soleil, qui les fait promptement périr. On les trouve dans les mers île l'Inde, du Japon et dans l'Atlan- tique, sur les côtes de l'Amérique septen- trionale; mais ils ne paraissent pas s'élever au delà du 4i' degré de latitude nord , et semblent conOnés à l'hémisphère boréal. Un seul genre représente celle sous-classe, c'est celui des Limulcs. — Voy. ce nom. (H. L.) * XIPIIOTIIECA (?.Voç, épée; Ovîxn , boîte). BOT. PH. — Le genre proposé sous ce nom par MM. Ecklon et Zeyher {Eimm., p. 166) rentre comme synonyme dans le genre Prieslleija, DC, de la famille des Lé- gumineuses-Papilionacées. (D. G.) *XIP1ILUA (SiV^î, glaive; oùpà, queue). INS. — M. Aug. Brullé (Ann. Soc. ent. de France, l" série, tom. I, 1832) a créé sous ce nom un genre de Diplères de la famille des Tipulaires , tribu des Tipulaires Terri- coles, qu'il regarde comme voisin, mais ce- pendant très distinct de celui des C/e(io- phora. M. Macquart {Diid., Huiles à Uuffon de Roret, t. 1, 1834) réunit les A'i- ph-jra aux Cténophores. 11 regarde comme espèce distincte leX. nigra-fasciaia, Brullé XOL {d'Arras\etil réunit au Ct. atrata, Meig.'le X.yniaretiana, Brullé , également du nord de la France. (E. D.) *XIPHYDRIADiE, Leach. ; XIPIIV- DRIDA,Leach;XIPHYDUllD.«,Sphcph.; XIPUVDRIITES, Neuwm, ins.— Le genre Xiphydria de Latreille est devenu pour quel- ques naturalistes, sous les noms que nous venons d'indiquer plus haut, une tribu particulière d'Hyménoptères, ne renfermant qu'un seul genre. (E. D.) XIPIIYDRIE. Xiphydria ( $i!rE. Xyladenius (|u).ov, bois; àôriv , glande), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Bixacées , établi par M. Desvaux {in Hamilton Prodrom. Flor. Ind. occid., p. 41) pour un arbre de la Guiane, dont les branches sont couvertes de rugosités glan- duleuses qui ont motivé la création du nom générique; dont les feuilles alternes , pres- que en cœur, ont des dents distantes et glanduleuses, et portent à leur base une glande unilatérale, plus ^olumineuse, en capuchon. Ses fleurs sont trimères, polyan- dres. Les nombreuses glandes de ce végétal l'ont fait nommer Xyladenius glandulosus , Desv. (D. G.) XYLAIVTHEMA. bot. ph. — Necker a proposé sous ce nom {Elem. botan., n" 116, vol. I, p. 67) un genre compo.'-é des Car- duus de Linné, à aigrette plumeuse, et qui n'est dès lors qu'un synonyme du genre C/rsium, Tourn. , de la famille des Compo- sées-Cynarées. (D. G.) *XYI,Ei\A (|û).ov, bois), ins. —Genre de Lépidoptères Nocturnes, tribu des Noc- tuides, division des Microlépidoptères , créé par M. Ochsenheimer {Schmett., IV, 1846), et qui est adopté par M. Guénée {Soc.ent. de France). (E. D.) XyLETI\l]S (?u).ov, bois), ins.— Genre de l'ordre des Coléoptères pcntamères, tribu des Ptiniores, fondé par Lalreille ( Hèg. anim de Cuv., IV, p. 483). Ce genre com- 41 322 XYL prend une trentaine d'espèces appartenant à l'Europe, à l'Amérique seplentrion.ile et à l'Asie. Les types sont les X. pecUnalus et serralus, F. Le premier est particulier à l'Allemagne et le deuxième à la Suède. (C.) *X1LIE, Xylia (î^/ov, bois), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses- Mimosées, formé par M. Bentham ( in Hoo- lier Journ. ofbolany, vol. IV, p. 417) pour Vluga xylocarpa, DC, arbredes Indes orien- tales, à feuilles bipennées ; à fleurs en capi- tules groupés eux-mêmes en grappes. Ce genre présente à peu près le calice, la co- rolle et les étamines du genre Lencœna; il se distingue par son légume sessile, oblong- arqué, comprimé, ligneux, cloisonné entre les graines. L'espèce, qui en est le type, est le Xylia dolabriformis , Benlh. (D.G.) ♦XYLIIMA (?uXrvo;, qui aime le bois). iNS. — Treitscbke {Schmetl., V, 1826) a créé sous ce nom un genre de Lépidoptères Nocturnes de la division des Microlépido- ptères, tribu desXylinides, qui a été adopté par tous les entomologistes. Les Xylina sont principalement remarquables par leurs ailes supérieures étroites, ayant le bord terminal subdenté et les taches ordinaires mal écri- tes; au repos, les ailes se croisent un peu l'une sur l'autre, et sont presque parallèles au plan de position ; les pattes sont courtes et robustes. Les chenilles sont rases, ou seulement avec quelques poils épars,el mar- quées de lignes longitudinales bien visibles ; elles sont médiocrement allongées, avec la tète petite et subglobuleuse , vivent a découvert sur les arbres , et s'enfoncent dans la terre pour se chrysalider. Leurs chrysalides sont renfermées dans des coques composées de terre et de quelques CIs de soie. On en décrit une dizaine d'espèces euro- péennes, parmi lesquelles nous citerons seu- lement la X. oculala, Germ., qui se trouve partout, en mars et en septembre (E. D.) XYLIIMADES ( xylinus, de cotonnier ). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , division des Anthribides, créé par Latreille {Hèg. an. de Cuv., ïl, p. 387), adopté par Schœnherr (Gen. et sp. Curcul., syn., t. V, p. 232). Ce genre renferme environ dix es- pèces qui appartiennent aux Indes orien- tales et à l'Afrique tropicale et australe. Parmi celles-ci nous citerons seulement le XYL X. Weslermanni, Schr., elalricornis, F. Ce dernier, par la massue amincie de ses an- tennes, devra constituer par suite un nou- veau genre. (C.) *\YLI\IDES, Xylinidœ. ms.— Tribu de Lépidoptères Nocturnes de la grande division des Microlépidoptères , créé par M. Boisduval et adopté par Duponchel, ainsi que par M. Guénée. Les genres de cette sous-tribu sont ceux desDrypterygia, Xylocampa, Hyppa , Egira, Calocampa , Xylina, Cloanlha, Cleophana, Epimecia, Cu- cullia et Chariclea. — Voy. ces mots. (E. D.) * XILllNIDI , Guénée. ins. — Synonyme de XïLiNiDEs. — Voy. ce mot. (E D.) XYLITA. INS. — Paykul {Fauna Sue- cica, l, 249), synonyme de Dircœa, Fabri- cius. (G.) * XYLOBILM. BOT. PH. — M. Lindley avait formé un genre de ce nom pour le Maxillaria squalens, Hook., orchidée des en- virons de Rio- Janeiro. Mais dans son Species des Orchidées (p. 150), il a abandonné ce genre, qui ne reste plus dès lors que comme un synonyme du genre Maxillaria. (D. G.) *XYLOBILS (?^^ov, bois; |3iO(L, je vis;, Guérin, Klug., Spinola. ins. — Synonyme de Slenocylidrus, Spinola {Essai monogr. des Clériles, suppl., II, p. 129). (C.) *XYLOBIUS, Latreille {Bèg. an. de Cuv., IV, p. 73). INS. — Synonyme deXylœcus, Serville. (C.) ♦XYLOCAMPA (Çv'iov, bois; xaf^u^ , chenille), ins. — M. Guénée {Ann. Soc. ent. de Fr., 1" série , t. VI , 1837) a créé sous ce nom , aux dépens des Xylina , un genre de Lépidoptères Nocturnes de la division des Microlépidoptères , tribu des Xylinides. On en connaît deux espèces : laX. lithorhiza, Borkh., et ramosa, Esp.; la première propre à la France, et la seconde à la Suisse. (E. D.) XYLOCARPE, Xylocarpus (^y'Aov, bois; xaptto; , fruit). BOT. PH. — Schreber avait formé un genre Xylocarpus , qui n'a pas été adopté, et qui rentre comme synonyme dans les Carapa , Aubl., de la famille des Méliacées, tribu des Trichiliées. Mais deux autres arbres de la même famille, qui avaient été décrits aussi comme des Carapa par Lamarck et par M. Blume, ont présenté des caractères sufGsanis pour que M. Ad. de Jussieu en ait formé un nouveau genre qu'il a aussi nommé Xylocarpus {Mcin. sur XYL te groupe des Méliacées; Mém. du Mus., vol. XIX, pag. 243). Ce genre se distingue des Carapa par son calice monosépaie , et par les divisions de son tube slaminal, qui sont bifides, et auxquelles les anthères sont opposées. M. Â. de Jussieu signale le Xnlocarpus granalum, Kœnig, et le X. mo- luccensis, A. Juss. (D. G.) *XYLOCHARIS. ins.— Genre de Coléo- ptères subpentamères, tribu des Céramby- cins {Trachy dérides, Dupont), créé parSer- ville (Ann. de la Soc. ent. de Fr., t. III , p. 47 ) et qui se compose de quatre espèces de l'Amérique méridionale. Le type, le X. oculalus, Dupt., provient des environs de Buenos-Ayres. (C.) XYLOCISTE. BOT. PH. — Ce nom était employé comme générique par P. Brown pour ïe Jacquinta armillaris. (D. G.) XYLOCOPE. Xylocopa {^xj\ox6noi, qui coupe le bois), ins. — Genre d'Insectes de l'ordre des Hyménoptères, section des Porte- aiguillon, tribu des Apiens, famille des An- thophorides, groupe des Xycolopites, créé par Latreille (Hist. nat. Crust. et Ins., 1802), adopté par tous les naturalistes , et principalement caradérisé par ses mandi- bules étroites , sillonnées, fortement uni- dentées, élargies à l'extrémité, ainsi que par ses jambes postérieures garnies de longs poils tant en dessus qu'en dessous, de même que le premier article des tarses. Les Xylocopes sont tous de taille assez grande; leurs couleurs sont généralement noires, avec les ailes colorées en violet plus ou moins foncé. Ce genre est très nombreux en espèces. On en trouve peu en Europe; les autres sont répandues en grande quan- tité dans les diverses parties du monde, mais principalement dans les pays chauds. D'a- près le grand nombre d'espèces connues dans ce genre, Lepelletier de Saint-Fargeau ( Encycl. me'lhod. ) a proposé de le diviser ainsi : §1. Espèces chez lesquelles les yeux sont très espacés dans les deux sexes : Xylocopa frontalis , flmbriala , violaœa , ca- fra, etc., de Fabricius. §2. Espèces chez lesquelles les yeux sont manifestement rap- prochés dans les mâles : Xylocopa lalipes et carolina, de Fabricius. La seule espèce dont nous voulions nous occuper ici est la Xvlocope violette, Xylo- copaviolacea {Apisviolacea, Linné; I'Abeille XYL 323 PERCE-BOIS, Geoffroy) , qui est entièrement d'un noir violacé, assez grande, les antennes noires, avec un anneau roussâlre à l'extré- mité dans le mâle , les ailes violacées, et qui se trouve plus ou moins communément dans toute l'Europe. La femelle creuse dans le vieux bois un tube vertical assez long, qu'elle divise en plusieurs loges par des cloi- sons horizontales formées avec de la sciure de bois agglutinée ; elle dépose son oeuTdans chacune de ces loges, et l'approvisionne de pâtée. Geoffroy et Réaumur ont décrit avec tout le talent qu'on leur connaît le loge- ment de cette espèce et l'instinct admirable qu'elle met en œuvre pour le construire. L'espace qui nous est réservé ne nous permet pas de nous étendre ici sur ce sujet, et nous nous bornerons à renvoyer nos lecteurs à l'article uellifères de ce Dictionnaire, où il en a été dit quelques mots. — Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, insfxtes, hyménoptèbes, pi. 1. (ED.) * XYLOCOPITES. INS. — Groupe d'Hy- ménoptères Porte-aiguillon de la tribu des Apiens, famille des Anthophorides, créé par M. LepeJletier de Saint-Fargeau ( Hymen. ^ Suites à Buffon , de Roret , t. II , 1841 ), et adopté par M. Blanchard ( Hist. nat. des 1ns. , 1843 ), qui leur assigne pour princi- paux caractères : Jambes postérieures gar- nies de longs poils tant en dessus qu'en dessous, ainsi que le premier article des tarses; mandibules élargies à l'extrémité. Les Xylocopiles forment un groupe com- posé de plusieurs genres , la plupart très nombreux en espèces, répandues particuliè- rement dans l'Amérique méridionale , l'A- frique intertropicale et les Indes orientales. Presque tous sont de la taille de nos gros Bourdons ; quelques uns d'une dimensioa beaucoup plus grande. Parmi les divers genres composant le groupe des Xylocopites, on compte les Cen- iris et les Epiachris, grands et beaux in- sectes de l'Amérique méridionale, ordinai- rement noirs, et ornés de taches ou de bandes jaunes ou rougeâtres ; les Xylocopa, si nombreux en espèces dans tous les pays chauds , et qui se ressemblent cependant beaucoup entre elles; les Ancyloscelus, Les- Hs {voy. ces mots). Il nous resterait ici à donner quelques détails de mœurs sur les Xylocopites en général; mais comme ce que 324 XYL l'on sait à cet égard se rapporte exclusive- ment au genre Xylocope, nous croyons pré- férable de renvoyer le lecteur à ce mot , ainsi qu'au mot hcli.ifères. (E. D.) ♦XÏLOCOiliS (|v)>ov , bois; x'of-i;, pu- naise). INS. — Genre d'Hémiptères, section des Héiéroptères, tribu des Lygéens, groupe des Lygéites , créé par M. Léon Dufour (Ann. se. nal., t. XXII, 1831) et très voi- sin des Anlhocoris. Les Xnlocoris ont la tète triangulaire, avec un prolongement anté- rieur tronqué au bout ; les élytres plus gran- des que l'ahdoiueii ; leur partie coriace ter- minée par une espèce d'appendice triangu- laire, distinct, et la membrane claire avec une seule nervure longitudinale arquée. M.Westwood(/lnn. Soc. ent.deFr., T'sér., t. m, pi. 6, 1834) a démontré que, chez ces insectes, il y avait, contrairement à l'o- pinion de M. Léon Dufuur, des ocelles assez t;ros, placés près des angles postérieurs des yeux. Les Xylocoris sont de petite taille, et se trouvent dans les écorces des arbres. On en connaît aujourd'hui quatre espè^ es propres a l'Europe. L'espèce type est la Xylocoris rufipennis, L. Dufour {loco cilato), particu- lière au midi de la France, ainsi que la X. nigra, L. Dufour (Ann. Soc. ent. deFr., V série, t. II, pi. 6, 1833). Les deux au- tres espèces sont désignées sous les noms de X. parisicnsis, \m.eiSei\. {Uéinipt., Suites à Buffun, de Roret, 1843), de Paris, et de A', dimidiata, Spinola, d'Italie. {E. D.) *XVLOCOTA. OIS. -Genre établi par le prince Cb. Bonaparte, aux dépens du genre Scolopax, sur la Scol. Sabinii (Vigors.) *.\VLOEî:US. INS.— Genre de Coléoptè- res pentntnères, tribu des Elatérides, attri- bué par Dejean {Cat. , 3' éd., p. 96) à Serville. Ces auteurs ne mentionnentqu'une espèce, le X. alni, V.{Elaier). Elle se trouve eu France et y est fort rare. Latreille lui a donné le nom générique de Xi/lobius, et aiannerbeim celui de Xylophilus, qui a été adopte par Germar. (C.) ♦XYLOËCLS ( Ç^Xov , bois ; oWtw, j'ha- bite). INS. — M. Shuckard ( Fossor. Hym., 1837) donne ce nom à un genre d'Hymé- noptères, section des Porte-aiguillon , tribu desCrabroniens, et qui correspond au genre l'assaloecus, d'après M. Agassiz. (E. D.) *XYLO{iUAI'IIA. BJT. Ci. - Genre de XYL Champignons- Hyménomycètes , du sous- ordre des Helvellacés, formé par Fries. M Léveillé le rapporte à sa division des Tbécasporés, sous-division des Ectotbèqucs, tribu des Cyaibidés , section des Agyriés. Dans le Gênera d'EndIicher il n'est adtnis que comme section des S(it((x, Pers. (M.) *XYLOGRAPHl]S ( $v),ov, bois; ypa. , écrire), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères , tribu des Cisites, publié par J Mel- lié {Ann. de la Soc. enlom. de Fr., 1848, p. 218), qui y rapporte neuf espèces. Cinq .sont originaires d'Amérique, trois d'Afri- que et une seule est propre à l'Europe mé- ridionale. Cette dernière est le A', bosiri- clioides, Dufour. (C.) XYLOslÈLK , Xylomelum (|v;ov,bo!s; y7,\ov, poiiirne, fruit), bot. va. — Genre de la fjmille des Protéacées, sous ordre des Folliculaires, tribu des Grévillocs, formé par Smith (iu Transact. of ihe Linn. Soc. y vol. IV, pag. 214) pour le Banksia pyrifor- ini^, Gsertn. ou Ilakea pyriformis , Cavan., arbre de la Nouvelle-Hollande, peu élevé et a tronc grêle, dont les feuilles opposées sont d'abord dentées et plus tard eiiiicre.''; dont les fleurs forment des épis axillaircs oppo- .■iés, dans lesquels les fleurs inférieures sont seules parfaites. Le nom du genre est tiré de ce que le seul fruit qui succède à chaque rpi est en poire renversée, à parois exiré- meuient épai.vses. Celte espèce est devenue le Xylomelum pyriforme, R. Br. Dans son supplément aux Protéacées de la Nnuvelle- Hollande, M. R. Brown a décrit encore le X. occidenlale. (D. G.) *XYLO.AÎlTES. BOT. Foss. — Foy. végé- T.\V\ F0S^1LES, lom. XIII. XYLOMYZOIM. bot. eu. — Genre de la famille des Champisnons-Hjménomycèles , sous-ordre des Helvellacés , tribu des Poly- porés, formé par Persoon. M. Léveillé le classe dans sa division des Basidiosporés , sous-division des Eclubasides, tribu des Idiomycètes, section des Phlebophorés. (M.) XYLOiV. BOT. PH. — Nom qu'avait porté anciennement le Cotonnier, et que Tourne- fort adoptait comme générique ; mais le nom linnéen de Gossypium ayant été adopté par les botanistes , celui de Xylon est devenu un simple synonyme. (D. G.) ♦XYLO.M EMLS (^u'Àov, bois ; v/pu, j'ha- bite). iNï. — Genre de Coléoptères tctra- XYL mères , tribu des Lyclidcs , proposé pnr Dejean {Catal., 3^ éiiii., pag. 338), qui y r.ipporle le A', [asciculosus , Schr., espèce qui est propre à l.i Suède. (C.) *.\YLOIMICnUS ( Çulov , bois ). ins. — Genre de Coléojjtcres peutanières , iribu lies Srarabœifles phyllophages , fondé p.ir M.ic Leay.el qui ne contient jusqu'à ce jour tjue deux espèces qui sont pariicuiières à l'Australie. Le type est le X. eucolypli, M. L. (C.) ♦XYLOXOIÏUS (?u:iû«, bois; vt'.o, , j'habite), ins. — Genre d'Insectes, deTordie <)ps Hyménoptères, section des Térébrants, tiibu des Ichnenmoniens, créé par Graven- hirslilchneu. Europ., 1829) et renfermant plusieurs espèces propres à l'Europe. (E.D.) XVLOPALE (de 4û),ov , bois), min. — Nom donné aux bois pétrifiés qui sont de la nature de l'Opale ou du Quartz résinite. XYLOPHAGE. Xylophagus (^v).ov, bois, •p-y/oç, mangeur), ins. — Genre de Diptères, de la famille des Nolacantbes, tribu des Xylophagiens, eréé par Meigen (in IlUg. Mag., 1803) et adopté par tous les entomo- logistes. Les Xylophages ont le corps étroit ; lis palpes redressées, de deux articles ; les antennes à troisième article long, à peu près cylindrique, etc. On n'en décrit que deux espèces propres à la France et à l'Allemagne : \èi Xylophagus alenicinclus, Fiibr. (E. D.) XYLOPHAGES (Ç^ov , bois, et agée comnie caractère plus ou moins valable dans la classification zoolo- gique, nous devons nous borner à consta- ter que l'homme, considéré comme le type le plus élevé de la série animale, quoique (levant être regardé comme omnivore et comme le plus grand destructeur des bois, qu'il fait servir à ses constructions et à tous ses autres besoins , n'est xylophage (1) (i) C'est pourquoi 1 ilf H>lo|)liage, e de Xy. abitaiits de quel- iit de j^-unes pims- :iae pcaik iylopha!;e, iiui'.un 'i.liiphtii. 32G XVL que lorsque la partie ligneuse des feuilles et des bourgeons est encore tendre et peut lui fournir un aliment digestible. A l'autre extrémité de la série animale sont les spongiaires, dont aucune espèce n'a été encore reconnue être xylophage, quoi- que la spongia terebrans (espèce du groupe des éponges siliceuses) soit vraiment li- thophage, c'est-à-dire ronge et corrode les pierres calcaires , pour s'y loger en s'ac- croissant. Entre les deux types extrêmes de la série, l'homme et l'éponge, sont les types intermédiaires, connus sous les noms de Vertébrés, de Slernébrés ou Articulés, et d'//t4eré6res(MoliusquesetRayonnés), parmi lesquels on trouve des espèces, des genres et même des familles auxquelles les zoo- logistes ont avec plus ou moins de raisoa donné le nom de xylophages, ou dont ils ont indiqué seulement la xylophagie, ea décrivant leurs mœurs et leur industrie. Dans le grand type des Vertébrés, on peut d'abord considérer les Amphibiens ou reptiles nus, et les llydrobiens ou les pois- sons, comme n'offrant aucune espèce xylo- phage, quoique quelques unes (Rainettes, Ana,bas) grimpent sur les arbres. Dans les trois classes de Vertébrés à poumons et aéro- biens, les reptiles écailleux et les oiseaux n'offrent encore aucune espèce xylophage, quoique parmi ces derniers les espèces, les {lenres, les familles , et même les ordres, soient pourvus de becs capables de briser la partie ligneuse très dure des fruits et des éiorces des bois. Il en est de même à l'égard des Mammifères ornilhodelphes (ornitho- rhynques, échidnés) dont l'un est complè- tement édenté. Ce n'est donc que dans les Mammifères didelphes et monodelphes qu'on voit apparaître les espèces frugivores, her- bivores et plus ou moins lignivores, dont, par conséquent, les systèmes dentaire et fiiaxiliaire sont plus ou moins propres à la xylophagie, selon que la partie ligneuse, tendre ou sèche est plus ou moins molle ou dure dans les feuilles, dans les bourgeons, et dans les tiges, dont le bois sert même iiux constructions de certaines espèces (Cas- tor, etc). Il ne faut pas confondre la véritable xylophagie des espèces qui paissent, qui broutent, qui rongent les tiges ou les ra- cines, avec la destruction des bois produite par les Mammifères grimpeurs plus ou XYL moins arboricoles, par les fouisseurs plus ou moins terricaves et terricoles, et par les na- geurs plus ou moins aquicoles. Ces données simples sur les mœurs des Mammifères plus ou moins susceptibles de détruire les bois suffisent pour nous faire connaître que si les dents et les mâchoires sont les organes de la xylophagie, le méca- nisme de leur fonction consiste dans la trituration ou la coupure de la partie li- gneuse à l'aide de ces organes passifs mis en jeu par des muscles plus ou moins puis- sants et favorisés dans leur action par les sucs buccaux, et surtout par la salive. Ces mêmes données suffisent encore pour con- stater que les bois sont détruits par les ongles plus ou moins robustes, mus par, des muscles plus ou moins énergiques, des mam- mifères et des oiseaux qui en percent les écorces, et qui en corrodent ou en coupent la partie dure des tiges et des racines. Si la xylophagie ne peut fournir aucune note caractéristique dans tout le type des vertébrés, il n'en est pas de même dans le grand embranchement des Articulés , qui forment le type desSternébrés. Dans le pre- mier sous-type, quie^t celui des Articulés ou Sternébrés aérobiens, c'est à-dire respirant l'air en nature, figure en première ligne la classe des Insectes, parmi lesquels on trouve, comme nous l'avons déjà indiqué, un nombre très considérable d'espèces, de genres et même de familles xylophages, xylocopes, xylophtyres (poux de bols); les deux autres classes, c'est-à-dire les Acariens et les Arachnides, n'en présentent pas d'exemples. Les crustacés qui forment le sous-type des Articulés dits Hygrobiens, c'est-à-dire respirant l'air humide ou de l'eau, offrent un certain nombre d'espèces sans nul doute xylophages. Mais la xylo- phagie-n'est point encore connue dans tout le sous -type des Articulés vermiformeS (Myriapodes, Chétopodes et Apodes), qui forinent le sous-type Slernébrés liélérobiens , c'est-à (lire respirant dans des milieux va- riables (air, eau, sol humide, etc.). A ce coup d'œil général sur la xylophagie des animaux articulés ou sternébrés , nous devons joindre les résultats des études faites dans ces derniers temps sur ceux des ani- maux de ce grand type qui sont plus ou moins nuisibles aux forêts, aux arbres cl XYL aux bois destinés aux constructions et à tous les autres besoins de Tinduslrie hu- maine. Voici une première indication des prin- cipales espèces d'insectes nuisibles aux bois. COLÉOPTÈRES. Famille des sternoxes : Bupreslis ma- riana, vit dans le Pin; B. viridis, Chêne; B. cyaneus. Chêne; B. manca, Orme; B. salicis. Orme, Saule; Elaler sanguineus, Saule, Pin; EL crocalus , Saule; EL ferru- gineus. Saule, Orme; Melasis flabellicornis, Bouleau. Famille des iérédiles : Lymexylon na- vale, vit dans le Chêne; Hylecœlus dermes- toides, Chêne. Famille des lamellicornes : Lucanus cermts, Chêne; L. parallelipipedus,Bou\eaia ; Tarandus tenehrionides , Pin ; Synodendron cylindricum, Pommier. Famille des corculionites : Rhyncolus chloropus et Rh. truncorum, Pin ; Cossonus linearis. Chêne. Famille des xylophages : Presque tous les insectes de cette famille, et principalement les espèces suivantes : Hylurgus piniper- da. Chêne; Scolytus deslruclor , Orme; Scolyluspijgmœus, Chêne; Boslrichus typo- graphus. Chêne; B. laricis. Pin; Plalypus cijlindrus , Orme ; Apale capucina , Chêne ; Apale Dufuurii, Orme; Trogosila cara- boides. Pin ; Brontes flavipes. Chêne. Famille des longicornes : Plusieurs es- pèces de cette famille vivent dans les bois. On indique particulièrement : Ergatesfaber, Pin; Al g osoma acabricorne, Orme, Tilleul, Hêtre; Prionus conarms, Chêne; Hammati- cherus héros. Chêne; //. Cerdo, Chêne; Aromia moschata. Saule ; Aslynomus œdilis, Pin ; Molorchus ahbrevialus, Orme; Clylus arcuatus&t Cly lus ariclis, Chêne; Callidium sanguineum , Chêne ; Saperda carcharias , Peuplier. HYMÉNOPTÈRES. Sirex gigas et S. juvencus , Pin ; Xylo- cope violacea, le vieux bois. XYL 327 LÉPIDOPTÈRES. Cossus Ugniperda, Orme, Saule, Tilleul. Des insectes xylophages ont été trouvés dans des biscuits, à bord de la Dryade , en station dans le Tage. Ils appartenaient aux genres ; Cucuse, Apale , Stlvanus , Trogo- sila. Cette indication des principales espèces d'insectes et des bois qu'ils attaquent suffit pour donner un aperçu du grand nombre de ces animaux, dont les ravages excitent avec raison la sollicitude des agriculteurs, et surtout des ingénieurs constructeurs civils, de ceux de la marine marchande et rie celle de l'État. Elle nous fut communiquée obligeamment par M. Desmarcst, secrétaire de la Société entomologique de Paris, au moment de notre départ pour une mission scientifique relative à des recherches sur les mœurs des animaux nuisibles aux bois de marine. Depuis que la Société nationale d'agri- culture de Paris a dirigé l'atienlion des observateurs sur l'étude des mœurs de ces animaux et des moyens de les détruire, M. Eugène Robert s'en est préoccupé spé- cialement et a publié sur ce sujet des mémoires qui ont donné lieu à des rapports insérés dans le recueil périodique de cetle Société, dont il a été rendu compte dans les journaux politiques et scientifiques. Nous croyons cependant ne pouvoir nous dis- penser de faire connaître les résultats les plus récents des recherches poursuivies avec zèle et sagacité par cet habile observateur, qui les a consignés dans la note suivante: n Les Insectes xylophages, ainsi que leur nom riiidique, vivent aux dépens du bois, dans l'intérieur desarbres. Cesont, entomo- logiquement parlant, les genres Scolytus^ Hylesinus el Boslrichus. Cependant, si l'on voulait comprendre sous cette désignation tous les Insectes nuisibles aux arbres qui vivent de la même manière, quisontréelle- mentxylophages, il faudrait non seulement y ajouter des genres fort éloignés, mais apparic- Dant même à un tout autre ordre d'lnsecte^, tels que le Lucane, l'Attelabe, la Callidic, la Prione, et surtout leCossus, la Sésie, etc. Considérés sous le rapport de leurs ravages, el pour en faire un groupe facile à consulter par les arboriculteur.^, nous proposons donc de comprendre, sous la dénomination de larves xylophages, les larves de tous les Insectes coléoptères et lépidoptères qui vi- vent dans les arbres , les uns aux dépens de l'écorce, les autres du corps ligneux; les 328 XYL lins (lans les'tissus vivants, les autres dans les tissus morts. » Les larves xy!oj)hiises sont aux végétaux ce que (l"auires parasites sont aux corps des animaux : les unes, qui ne se nourrissent que de sucs séveux , peuvent être compa- rées aux eniozoaires; les antres, qui n'arri- vent qu'après la mort complète du végétal, Iieiivent être assimilées aux larves des Mouches qui ne se plaisent que dans les matières animales en putréfaction. Nous avons cru devoir , en conséquence, les diviser en deux grandes catégories, renfer- mant, la première, toutes les larves qui XYL ; vivent principalement dans l'écorce, qu'elle j soit vivante ou morte; et la seconde; celles I qui vivent de préférence dans le corps ligneux, qu'il soit vivant ou mort. Notre ! classiGcation , étant tout à fait arbitraire, I est faite seulement au point de vue de la i pratique agricole. Nous en avons fait un tableau dans lequel nous lonimençons en- core par les Insectes les plus nuisibles, eu égard à la valeur des arbres qu'ils atta- quent. Ce tableau fort incomplet ne ren- ferme d'ailleurs que les Insectes dont nous étudions depuis plusieurs années les mœurs et les ravages. liellfiueiit .(ans l'ecoice. LARVES XYI.OPHAGES, Scntytusdestructor miillistrialtiselpygmœiis. Scnlytus Pruni , Callulium snnguinenin? . Larves l Scolytiis lypogrufilius, Hylesinus piniperda. dansj CarcuUo noiatus [Pyssodes) l'c-coice \ Scolylus inlricaliis vive. \ Hylestniis irenntus? Scolylus Betuli. Sculytus Carpini (Hylesinus varius Uylesmus varius Hylesinus varius, CalUdium sanguineum. . Hyli'sinus varius el Frtixini Scolylus genisla: (c'est plutôt uu Hylesinus.'. Larves [ Cossus tigniperda. , vivunl ilans| ^^^^^ crabroniformis . le bo.s Irais. J £„,.^„„^ . Cerambyx her Propres exclusivem. à l'Orme. Pommier, Prunier? ( PiOjires exclusivement aux ar» [ bres résiiK-m. Propreexclusivcm.aii Chêne. /£0), j'aime). INS. — Genre de Coléoptères bétéromères , famille des Trachélides, attribué à Bonelli , adopté par Dejean , Hope , et qui a été dé- crit par Westwood sous le nom de Euglenes. Ce genre est composé de 1 1 espères : 7 sont propres à l'Europe et 4 à l'Amérique sep- tentrionale. Parmi les principales, nous dé- signerons les X populneus, F. {anthicus), ei oeulalus, Gyll. (C.) 42 330 XYL XVLOPniLLS, Mannerheim , Germar. j^s. _ Synonyme de Xylœcus, Serv. , De- jean. (G) XYLOPHTHORUS (S-j'^ov, bois; , je détruis). — Genre de Coléoptères léira- mères. tribu des Colydiens-Bothridériniens, proposé par Dejean(Caia;., 3^ édit., p. 337) pour 3 espèces des Etals-Unis , dont le type est le A'. cribricoUis de l'auteur. (C.) XILOPHYLLA (^w'Xov, bois; yuUov, feuille). BOT. ph. — Le genre que Linné avait formé sous ce nom n'est pas cocîervé de nos jours comme groupe générique dis- tinct et séparé, mais seulement comme sec- tion du genre PhyUanlhus, Swartz, de la famille des Euphorbiacées. (D. G.) XYLOPICROM, BOT. PU. - (?v^ov, bois; <7rixpo;, amer). — P. Brown donnait ce nom générique aux végélaui dont Linné a fait son genre Xylopia. (D. G.) XYLOPIE, Xylopia (îûJlov, bois), bot. PH. — Genre de la famille des Anonacées, tribu des Xylopiées, formé par Linné {Gê- nera plantar., n" 1027), dans lequel sunt compris des arbres et des arbustes indigènes de l'Amérique tropicale, dont les fleurs, portées sur des pédoncules axillaires, uni- muliiflores, plus courts que les feuilles, ont un calice en cupule à 3 divisions; 6 pé- tales sur deux rangs; de nombreuses éta- mines en massue, recouvrant un torus en coupe, et de nombreux pistils libres, unilo- culaires, -i-ovulés, dont quelques uns seule- ment réussissent et donnent des baies sèches, ovoïdes. Le bois des Xylopies est très amer; ce qui avait fait donner à ces plantes , par P. Bro-wn, le nom de Xylopicron, dont celui de Xylopia est un dérivé et une abréviation. Leur érorre et leurs fruits ont une saveur aromatique acre et presque poivrée. On en connaît aujourd'hui 9 ou 10 espèces. Les plus remarquables d'entre elles sont les suivantes: Le Xylopia sericea,k. St.-Hil., est usité au Brésil , soit a cause de sa saveur aromatique acre, soit à cause de la ténacité de ses libres corticales , qui permet d'en faire des cordes et des câbles. Les fruits du Xylopia grandiflora , A. St.-Hil. , espèce également brésilienne, sont employés dans ce pays tant comme méiiicamenis , à titre de carminatifs, que comme condiment. Pour ce dernier usage, on les cueille avant leur maturité, et l'on emploie leur poudre à peu XYL près comme celle du poivre. Ceux du Xij'io- pia longifolia, A. DC, espèce des bords de rOi'énoque, sont regardés et employés comme un bon fébrifuge. (P. D.) ♦xylopiées. Xylopieœ. bot. pn. — La famille des Anonacées (voy ce mot), dont nous avons énuméré les genres sans établir entre eux de divisions, a été partagée pos- térieurement en trois tribus: 1" celle des Bocagées, caractérisée par des étamines en nombre déûni, des ovules en petit nombre fixés à la suture ventrale; 2° celle des Xy- lopiées, à étamines indéfinies, à ovules eu nombre variable filés à la même suture; 3° celle des Anonées, à étamines indéfinies, à ovule simple ou double dressé de la base de chaque loge. (Ad. J.) *XYI.OPLEUIiU!W. BOT. pn. — M. Spa( h a proposé sous ce nom un genre formé aux dépens desOnagres, qui n'a pas été générale- ment adopté, mais qui est devenu une sec- tion dans le grand genre Mnolhera , Lin., de la famille des OEnoihérées ou Onagra- riées. (D. G.) *XYLOPODA (Çu>ov, bois; «oS;, pied). INS.— Lalreille {Fam. nal. du règn. anim., 1825) a créé sous cette dénomination un genre de Lépidoptères Nocturnes de la tribu des Platyornydes , Dup. , qui a été adopté par tous les entomologistes français. A l'état parfait, les Xylopoda sont remar- quables par leurs ailes supérieures larges , courtes, avec la côte très arquée dans son milieu. Les chenilles sont vives, effilées, fusiformes, et de couleurs claires, avec les points verruqueux très saillants. Elles se tiennent cachées dans des toiles à la sur- face des feuilles, et se renferment dans des coques revêtues de débris de feuilles sèches et de mousse pour se chrysalider. On en connaît une dizaine d'espèces propres, en général, à l'Europe méridionale. Nous cite- rons les X. pariava. Lin., et Fabriciana, Lin., dont les chenilles vivent sur les Orties. (E. D.) *XYL0RHIZ.4 (|v)iov, bois; pc'Çoc, ra- cine). INS. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, tribu des Lamiaires, proposé par Dejean (Catal. , 3* édit., pag. 370), et publié par Laporte de Casteinau ( llist. nat. des anim. art., t. II , p. 474 ). Le type en est la Lamia adusta, Wied. {venosa, Lat). Il provient du Bengale. ((' ) XYL * XYLORHIZE, Xylorhiza {li\ov , bois; pt'Ça, racine), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Astéroïdées, sous- tribu des Hétérolhalamées, division des As- térées, formé par M. NuUall (in Americ. philosoph. Transact.,\o\. VII, pag. 297), aux dépens du genre Aster, pour des plantes sous alpines de l'Amérique septentrionale, herbacées, à racine ligneuse, de laquelle s'élèvent des tiges simples, très courtes; leurs capitules ont le disque jaune, le rayon rosé ou purpurin. L'auteur de ce genre y range deux espèces ; Xylorhiza villosa, Nutt. (Asler xylorhiza, Torr. et Gray), A, glabriuscula, Nutt. [Aster glabriusculus, Torr et Gray). (D. G.) *XÏLORYCTES 'S^ov, bois; opvov, bois; rpiSoi , je broie), Serville. ins. — Synonyme de Me- sosa, Mégerle. (C.) *XYLOTRl]PES (Ivlov, bois; Tpu7ra(ô,je perce), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, tribu des Bostrichides , proposé par Dejean (Ca(aL, 3»édit., pag. 334) pour une espèce du Brésil, le X. anthriboides de l'au- teur. (C.) ♦XYLOXOTRAGUS ( ^«iov , bois ; rpu- yiTv , ronger), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères , tribu des Histé- roides , créé par Motschoulsky ( Bull, de la Soc. imp. des nat. de Moscou, 1837, p. 97). qui y rapporte 3 espèces d'Europe. Le X. laiicolliSfU., est originaire du Derbent. (C.) 3.12 XYR ♦XYPHERUS. BOT. i-H. — Le genre proposé sous ce nom par Rafinesque (in Journ physiq.y vol. LXXXIX, p. 2150) ren- ire comme synonyme dans le genre Amphi- carpœa, Ellioit, de la famille des Légumi- neuses-Papilionacées. (D. G.) *XYPHIDUIi;, Blanch. ins. — Voy. xi- PUYDRIE. (E. D.) *XYPnOSIA. INS. —Genre de Diplères de la famille des Athéricères , tribu des Mus- cides, créé par M. Robineau-Desvoidy [Essai sur les Myod., 1830), et caractérisé par son épistome non développé et son chète tomen- leux. On y place trois espèces propres aux environs de Paris, vivant sur la Bardane et sur plusieurs Chardons, et dont la Xyphosia cirsiotum, Rob.-Desv, , loco cit., est le type. (E. D ) XYPÏIOSURES. Xyphosura. crost. — Voy. xiPHosuRES. (H. L.) *XYRICnTHYS(|vpoç, rasoir; Î^Ô^s , poisson ). poiss. — Ce nom générique , un peu dur, a été suggéré par la forme com- primée des Poissons auxquels on l'applique, et par leur tète tranchante , caractères qui les ont fait comparer à des lames de ra- soir. Leur nom français. Rasons, traduit les mêmes analogies. La forme extérieure de la tête de ces Poissons les a fait à tort réunir aux Coryphènes. Ce sont des Labrotdes rappelant les Labres et les Gi- relles , si ue n'est que leur tète est plus haute que longue , comme tronquée en avant , et que le profil vertical est élevé et tranchant. Le type de ce genre est le Rason ordinaire [X. cultratus) , appelé Ha- son ou Rasoii- sur les côtes de la Méditer- ranée qu'il habile, s'avançant dans l'Atlan- tique jusqu'à Madère et aux Canaries. On en décrit un assez grand nombre d'espèces «■iran^ères. (E. Ba.) ♦XYIIIDANTHE. Xijridanthe (X^ris, nom d'un genre de plantes; âv6o;, fleur: à fleurs de Xyris). bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Sénécioni- dées, sous- tribu des Gnaphaliées, division des Hélychrysées, formé par M. Lindley ( Végétal, of the Swan river colong, n» 95; IJulan. Regii., vol. X, 2'' sér., Append.) pour iiiie plante annuelle, glabre, de la Nouvelle- ll'illaude, dont les capitules inultiflore>, hiiiiogames, luisants, brunâtres, ressem- bleut a un capitule de Xyris, d'où a été lire XYK le nom générique. Cette espèce, encore uni- que, est le Xyridanlhe stricla, Lindl. (D,G.) XYRIDE. Xi/ris ( nom donné par Pline à une plante que certains auteurs disent être un Iris), bot. ph. — Genre nombreux de la famille des Xyridées, dont il est le type, formé par Linné {Gêner, plantar., n» 64). Les plantes dont il est composé croissent dans les marais. La plupart appar- tiennent à l'Amérique; les autres croissent à la Nouvelle-Hollande, et un petit nombre en Asie Leurs feuilles sont ensiformes ou filiforme», élargies à la base, en touffe ra- dicale; leur hampe nue se termine par un capitule de fleurs jaunes dans lesquelles on trouve: un périanthe extérieur ou un calice vert, à trois folioles, dont l'antérieure en coiffe, et les deux latérales naviculaires , plus petites; un périanthe intérieur coloré, ou une corolle à trois divisions; six étami- nes, dont trois stériles, en pinceau, et trois fertiles; un ovaire uniloculaire , surmonté d'un style trifide et de stigmates indivis ou niultifides, obtus. Le fruit capsulaire ren- ferme des graines nombreuses, globuleuses. On connaît aujourd'hui environ 60 espèces de Xyrides, que M. Kunth divise (Enumer., vol. IV, p. 2) en trois sections, de la ma- nière suivante: a. Capsule uniloculaire, à trois valves; graines fixées au fond de la capsule; espèces de l'Amérique méridionale, qu'on devrait peut-être séparer en genre distinct. Telles sont: Xj/rtsaresce»s, Kunlb.; X. eriophulla, Rchb. , etc. — h. Capsule uniloculaire, à trois valves placentifères dans leur milieu (Euxyris, Endlich). Telles sont : Xyris subulala, R. et P.; X. commu- «is, Kunth; X. Caroliniana, Walt., etc. — c. Espèces de la Nouvelle-Hollande, etc.: a. Capsule uniloculaire; placentaires distincts à la base. |3. Cap.iule divisée à moitié en trois loges; placentaires unis entre eux dans le bas {Pomatoxyris, Endlich.). Aucune des espèces de ce genre ne paraît avoir grande importance. Rheede dit que le suc des feuilles du Xijris indica, Lin., mêlé de vinaigre, est employé contre l'impétigo, et que ses feuilles et sa racine bouillies dans Ihuile sont administrées contre la lèpre. On fait un usage analogue, à la Guiane, du X'/ris america>ia,Vahl.; au Brésil, du Xi/ris vaginata, Spreng. (P. D.) XYRIDÉES , Xyrideœ. bot. ra. — Fa» XYR XYS 333 mille de plantes monocotylédones for- mée par M. Kunlh {in Humb. et Bonp., Nov. gen. et Spec, vol. I, p. 255), et qui doit son nom au genre Xyris, dont elle est composée presque en entier. Ce genre avait été placé de diverses manières, avant de de- venir le type d'une famille distincte. Jus- sieu , eo le rangeant dans sa famille des Joncs, se demandait s*il n'avait pas plus d'affinité avec tes Cypéracées, ou, par se^ fleurs triandres, avec les Iridées. M.Rob. Brown, de son côté, l'avait transporté dans la famille des Bestiacées. La famille des Xy ridées comprend des plantes de marais, vivaces, à racine fibreuse, à feuilles radicales , ensiformes ou filifor- mes, élargies et engainantes à leur base, qui est scarieuse. Des hampes simples, nues ou portant deux bractées dans leur milieu, sup- portent des fleurs complètes, groupées en capitules, et sortant du milieu de bractées imbriquées, scarieuses. Ces fleurs ont un périanthe à deux rangs très dissemblables, et l'un et l'autre à trois folioles : l'extérieur (calice) est glumacé, à deux folioles laté raies concaves-navicuiaires, persistantes et recouvrant la troisième, qui est plus grande, plus délicate, caduque, en forme de coilTe qui d'abord enveloppe le reste de la fleur encore jeune ; le rang intérieur ( corolle ) a ses trois folioles pétaloïdes , onguiculées et soudées entre elles à leur base en tube plus ou moins long. Six étamines s'attachent sur le tube du périanthe interne : trois sont fertiles, opposées aux pétales, à anthères ex- trorses , biloculaires, s'ouvrant par deux fentes longitudinales ; tandis que les trois autres sont stériles, déformées on même en- tièrjementoblitérées. L'ovaire est libre, pres- que toujours unilocuiaire, à trois carpo- phylles soudés simplement par leurs bords en contact, le long desquels s'étendent les placentaires, ou plus ou moins infléchis en dedans, de manière à former trois loges d'ins le bas seulement, ou parfois dans toute la hauteur de l'organe. Il renferme un grand nombre d'ovules, sessiles ou dressés sur de longs funicules; il porte un style trifide, dont chaque branche est terminée par un stigmate à deux, trois ou plusieurs lobes. Le fruit est une capsule tantôt uni- locuiaire, s'ouvrant aux sutures; tantôt Iriloculaire, loculicidc; tantôt triloculuire seulement à la base, et s'ouvrant par la chute de trois valves qui se détachent des cloisons persistantes en laissant trois ouver- tures latérales. Les graines sont nombreuses, à lest coriace, marqué destries ou de côtes. Leur embryon est très petit, lenticulaire, logé au sommetd'un albumen charnu, à l'ex- trémité diamétralement opposée à l'ombilic. Les Xyridées habitent principalement l'Amérique dans ses parties tropicales et sous-tropicales; un certain nombre croissent à la Nouvelle-Hollande, très peu dans l'Asie tropicale. Leur port et leurs anthères ex- trorses rappellent jusqu'à un certain point les Iridées, mais leur ovaire est libre. Elles ont surtout une affinité prononcée avec les Eriocaulonéeset les Commélynacées ; mais elles s'éloignent de toutes les deux par leurs anthères extrorses; plus particulièrement de la première par leur périanthe intérieur pétaloïde et par leurs ovules nombreux ; de la seconde, par leur port, leur inflorescence , par leur périanthe externe glumacé, et l'in- terne gamophylle. Cette petite famille ne comprend que les genres Xyris, Lin., et AboWoda, Humb. et BonpI. {Chloerum,Wil\d). Endiicher place â sa suite le genre Mayaca, Aubl., comme s'y rattachant par une affinité assez marquée. (P-D) XYROIOES. BOT. PH. — Le genre de ce nom, proposé par Dupetit-Thouars, ne re- pose pas sur des caractères suffisants pour le faire séparer des Xyris. (D. G.) XYSMALOBE. Xysmalobium (5vo(po;, crête). iNS — Fabricius (Svppl. 1798) a créé sons le nom à' Ypsolophus un genre de Lépidoptères de la famille des Noc- turnes, tribu des Tinéides, et qui correspond au genre Alucite. — Vou.ce mot, (E.D.) YSARD. MAM. — Le même qu'lsARo. — Voy. l'art, antilope, t. I, p. 619. (E. Ba.) YTTERBITE. min. — Voy. gadolinite. YTTRIA. MIN. — Base terreuse, compo» sée d'oxygène, et d'un métal isolé par Wôh ' 1er, auquel on a donné le nom d'YUrium. L'Yttria a été découverte en 1794, par Ga- dolin, dans un silicate d'Ytterby, en Suède, qu'on appela d'abord YUérite ou Ylterbile, puis Gadolinite. Elle se trouve aussi dans la nature à l'état de tantalate, dans l'Yttro- tantalite; on l'a rencontrée aussi dans l'Or- thite et le Pyrorthite. Enfin on l'a trouvée encore dans deux minéraux très rares, le fluorure d'yttrium, et le phosphate d'yt- iria. Tous ces minéraux ytlrifères ne ^e sont trouvés jusqu'à présent que dans .'i péninsule Scandinave, et à l'île Bornhjlrii, 338 YUC dans la mer Baltique. Le phosphate d'Yt- tria , composé de 1 atome d'acide phospho- rique et de 3 atomes d'Yltria , est une matière jaune brunâtre, à cassure lamel- leuse, cristallisant en quadroclaèdre de 82". Dureté, 4,5; densité, 4,39. Elle estinfusible et inattaquable par les acides. Elle est for- mée de 68 parties d'Yttria, et de 32 d'a- cide phosphorique. On la trouve dans l'île d'HitteTOë, en Norwége. L'Yitria est insoluble dans l'eau, infu- sible et sans couleur; elle est plus pesante que la baryte. Elle forme avec plusieurs acides des sels sucrés, dont quelques uns donnent des cristaux de couleur améthyste, et qui sont précipités par les sulfbydrates. Elle est composée de 80 parties d'yttrium et de 20 parties d'oxygène. (Del.) YTTRIUIM. MIN. — Métal particulier , qui sert de radical à la terre nommée Ytlria. Il a été isolé pour la première fois par Wbh- ler. ^ (Del.) YTTROCÉRITE. min. — Fluorure de cerium et d'yttria , qui se trouve en petites quantités avec les autres minerais de ce- rium, àFinbo près Fahlun, et à Broddbo en Suède. — Foy. cerium et fluordres. (Del.) ITTROTAIVTALITE. min. — Syn. de Tantalate d'yttria. — Voy. tantale. YUCCA. BOT. PH. — Genre de la famille des Liliacées, sous-ordre des Aloïnées , do l'hexandrie monogynie dans le système de Linné. Il a été formé par le célèbre bota- niste suédois (Gêner, plantar., n" 49). Les plantes qui le composent croissent dans les contrées tropicales de l'Amérique situées en deçà de l'équateur, et dans les parties chaudes de l'Amérique du Nord. Leur tige est souvent arborescente , bien que formée d'un tissu peu serré; quelquefois aussi elle Tesie souterraine. Leurs feuilles roides , épaisses, étroites-lancéolées, souvent bor- dées de petites dents épineuses, sont ramas* sées à l'extrémité de la tige. Leurs fleurs forment une belle panicule terminale. Elles présentent : un périanthe campanule, à six folioles d'égale longueur, mais dont les in- térieures sont plus larges, conniventes , soudées à leur base, marcescentes ; six éta- mines insérées à la base du périanthe, dont les filets sont courts, plans, élargis au som- met; un ovaire à trois loges multi-ovulées, surmonté de trois stigmates sessiles. Le YUC fruit des Yucca est une capsule oblongue, à six angles obius, à parois un peu charnues, qui commence par s'ouvrir au sommet et finit par se diviser incomplètement en trois valves: ses trois loges sont quelquefois par- tagées incomplètement, chacune en deux par de fausses cloisons. Les Yucca sont de belles plantes, dont plusieurs espèces figurent avec beaucoup d'avantage dans nos jardins. On en connaît aujourd'hui 22 espèces (Kunth, Enumer., vol. IV, pag. 268), parmi lesquelles nous signalerons les plus intéressantes. L'Yucca brillant. Yucca gloriosa, Lin., est originaire de l'Amérique du Nord, où il s'élève jusqu'au Canada ; il arrive, d'un autre côté , jusqu'au Pérou. Dans nos jar- dins, il ne dépasse guère un mètre. Ses feuilles sontlongues, lancéolées et piquantes au sommet , entières sur leur bord; au- dessus d'elles s'élève, en été, une magni- fique panicule de fleurs blanches, pendantes. On cultive cette espèce en pleine terre , à une exposition méridionale , avec la seule précaution de la couvrir pendant les froids de l'hiver. On la multiplie par graines, par rejetons ou par boutures, dont on laisse sécher la tranche avant de les planter sur couche, dans un pot dont le fond est oc- cupé par de gros sable. — L'Yucca glauque, Yticca glaucescens, Haw., croît dans l'Amé- rique septentrionale. C'est une très belle espèce, dont la tige reste courte; dont les feuilles lancéolées, allongées, piquantes au sommet, marginées, ont une teinte gla^ique prononcée. Vers le commencement de Tau- « tomne, elle pousse de son extrémité une longue hampe terminée par une grande et belle panicule de fleurs blanches , mêlées de rouge en dehors, plus arrondies et plus courtes que celles de l'espèce précédente. Cet Yucca réussit sans difficulté en pleine terre, et se multiplie aisément par ses re jets. — L'Yucca a feuilles d'Aloès , Yucca aloifolia. Lin., est une espèce arborescente, qui croît dans la Caroline , la Floride , au Mexique, à la Jamaïque. Il est plus délicat que les deux précédents, et doit être ren- fermé dans l'orangerie pendant Ihiver. Ses feuilles, piquantes au sommet , sont dente- lées sur leurs bords. Ses fleurs , disposées comme celles du précédent, sont blanches avec une tache violacée dans le fond ; la ZAC ligne médiane de leurs folioles finit aussi par devenir violacée. — L'Yucca filamen- teux, Yucca filamentosa , Lin. , originaire de la Virginie et de la Caroline , se cultive eu pleine terre , où il réussit à la seule condition d'être couvert pendant l'hiver. Il se distingue aui filaments blancs qui pendent des bords de ses Teuilies. Ses fleurs sont d'un blanc verdâtre, et plus grandes que celles des espèces précédentes. On en possède une élégante variété à feuilles pa- nachées. — Enfin on cultive encore VYucca superba, Haw., dont la patrie est inconnue, et VYucca Draconis, Liq. (P.. D.) ZAC 339 ♦lUCCITES. BOT. Foss. — Voy. végé.- TAUX FOSSILES, tODl. XllI , pag. 100. * \'UIVCIMJ=:, G. R. Gray. ois. — Syno- nyme de Yunginœ, Ch. Bonap. (Z. G.) * lUNGIiVÉES. Yunginœ. Ois. — Sous- famille établie par le prince Ch. Bona- parte, dans la famille des Pics, sur le genre Yunx , qui en est l'unique représentant. (Z.G.) YUKX. OIS. —Nom générique des Torcols dans la méthode de Linné. (Z. G.) YVRAIE. BOT. PH. — Orthographe vi- cieuse employée quelquefois pour l'Ivraie. (P. D.) *ZABIA (Za, beaucoup; |3îa, courage). ISS. — Genre de l'ordre des Diptères, fa- mille des Athéricères, tribu des Muscides, créé par M. Robineau Desvoidy {Essai sur les Myod., 1830). Le genre Zabia, voisin des Pegomya et des Phorœa, n'est pas adopté parles entomologistes; on n'y plaçait qu'une espèce, la Z. longipes de Saint- Sauveur. (E. D.) ZABRE. INS. — Voy. zabrus. ZABRLS. INS. — Genre de Coléoptères pentamères , division des Féroniens , créé par Clairville (Ent. helvétique, t. II, p. 82), adopté par Dejean ( Species général des Co- léoptères, t. III, p. 440), et sur lequel Zim- niermann a publié une monographie Le nombre des espèces comprises dans le genre s'élève de 40 à 50 espèces. Elles appartien- nent à l'Europe, à l'Asie et à TAfrique sep- tentrionale. Le type, le Z. femoralus, Dej., est originaire de la Grèce. Deux espèces seulement se rencontrent aux environs de Paris : les Z. gibbus, F., et curlus, Lat. (C.) ZACCOIVE, ZACnUM, ZACO\. bot. PH. — Il est fait mention dans la Bible d'une plante désignée sous ces divers noms, dont le fruit, jaune, est semblable à une prune, et fournit une huile employée par les Hé- breux comme fondante. Après avoir cher- ché à reconnaître cette plante dans diffé- rentes espèces, on a fini par penser qu'elle n'est autre que le Balaniles MgypHaca, Delile. (D. G.) ♦ZACHiELS, ARACBN. — M. Kocb, dans le tome cinquième du Die Arachniden , désigne sous ce nom un genre de l'ordre des Phalangiens, ayant pour type le Za- chœus mordax (Koch, Die Arachnid. , tom. V, p. 152, col. 180 et 431). (H. L.) * ZACeOLLS (Ça/oXoç, prompt à s'irri- ter). REPT. — Genre de Golubroides établi par Wagler, et considéré par M. L. Fit- zinger comme un sous genre des Liophis, de sa famille des Lamprophis. — Voy. couled- VRE. (E. Ba.) ZACHUM. BOT. PH. — Voy. zaccone. ZACIIVTHE, Xacintha (du nom de l'Ile de Zaciuthe). bot. pb. — Genre de la fa- mille des Composées, tribu des Chicoracées, sous-tribu des Laclucées, créé par Tourne- Î0Tt{Institut. reiherbar.fÇa^. 476, tab. 269), confondu ensuite par Linné avec les Lamp- sanes, rétabli par Gîeriner, et aujourd'hui adopté par tous les botanistes. Il ne com- prend qu'une seule espèce, la zacinthe ver- RUQDEUSE , Zacinlha verrucosa , Gœrtn. (Lampsana Xacinlha, Lin.), plante herbacée annuelle, dichotome et glabre, propre à la région méditerranéenne, et qui croît, entre les limites de notre flore, dans les lieux stériles de la Corse et de la Provence. Cette plante a les fleurs jaunes, en capitules ses- siles, pauciflores, pourvus d'un involucre de 8 folioles, caliculé, et dont les folioles finissent par devenir coriaces et relevées en fortes côtes. Son réceptacle est nu , son ai- 310 ZAL greile est très courte, pileuse et sessile. (D. G.) ZACOIV. BOT. PH. — Voy. ZACCONE. * ZAHLBIlL'CKiVÈRE , Zahlbrucknera (nom d'honinie ). bot. pu. — Genre de la famille des Saiifragaiécs . sous-ordre des Saxifragées, formé par M. Reichenbach {Fior. Germ., 551) pour \e Saxifraga para- doxa, Slernb., plante herbacée, délicate, qui croit sur les roches schisteuses, dans les Alpes de Carinlhie et de Styrie. Ce genre se distingue des Saxifrages par ses fleurs apétales, dunt le calice a son limbe à dix lobes étalés, un peu colorés en jaune intérieurement, parmi lesquels cinq sont un peu plus petits que les autres. Son espèce unique porte le norn de Zahlbrucknera paradoxa, Rtlib. (D. G.) * ZAIDA (Za, beaucoup; T^oç, odeur). INS. — Genre de Diptères de la famille des Aihéricères, tribu des Muscides, créé par M. Robineau-Desvoidy (EssaJ. sur les Myod., i 830), et ne se distinguant des Zénillies que par l'épistome non saillant, et les palpes non dilatés. On y place trois espèces (Z. agi- Us, cratœgdlœ, et falcata , Bob.-Desv.), propres à la France, et dont les larves vivent dans la chenille du Tinea cralœgeUa, et dans celle du Plalypieryx jalcuta. (E. D.) * ZAilIIA(n()m propre), ms. —Genre de Diptères de là famille des Aihéricères, tribu des Muscides, créé par M. Robineau- Desvoidy (Ë:.sai sur les Myod., 1830) , et non adopte pac les emtomologi.stes. (E. D.) *ZAMI1A (de Ihébreu zailh, olive). INS. — Genre d'Hémiptères, section des Hétéropières, tribu des Népiens, famille des Notonectidés, groupe des Naucorites, créé par MM. Amyotel Serville (f/ewipL, Suilts à Buffon, de Roret , 1843) aux dépens des Belosloma, dont i) ne diffère que très faiblement. On y place deux espèces : les Ziitha Doscii , Lepeli. et Serville , de l.i Caroline, et Z. SloUii, Amyol et Serv., de Cayenne. (E\ D.) * ZALAQL'E; Zalcicca. bot. ra. —Genre de la famille des Palmiers, tribu des Lépi- docaryiiiées, créé par M. Reinwardt (in èijjUug. platit., iu Flora, vol. J[, pag. 3). Il comprend deux espèces de Palmiers acaules, a très grandes feuilles pennéps , réunies en grosse touffe, et remarquables par Fabon- dance, la force et !a longueur des aiguillons ZAL dont sont armés leur pétiole et leur rachis. Leur» (leurs sont dioïques, colorées en rose ou en jaune rongeâlre , en spadice rameui. Leur fruit est charnu, avec une couche ex- térieure consistante, de couleur brunâtre. Le Zalacca Wallwhiana , Mart. {Calamus Zalacca, Roxb.), croît dans la presqu'île de Malacca, au Pegu, à Sumatra. Ses fruits sont obovés-piri formes, longs d'environ i centimètres; la saveur acidulé de leur chair les rend agréables à manger. Le Za- lacca Dlumeana, Mart. {Calamus Zalacca^ Gatîrtn.), croît dans les îles Caly, do la Sonde, aux Moluques, etc. Son fruit est c'galement bon à manger, et il est estimé comme raffiiîchissant. (D. G.) *ZALEGA. iNs. — Genre d'Hémiptères, de la section des Hétéropières , tribu des Sculellériens , groupe des Pentaiomites , fondé par MM. Amyot et Serviile {Hémipt., Suites à Bufjon, de.Roret, 1843) pour une seule espèce provenant de Cayenne, a laquelle ils ont appliqué le nom ûaZalega farcifrons, et qui est principalement re- marquable [-yr.sa tête biGde. (E. D.) ZALEÏA. BOT. pii. — Le genre foimé sous ce nom par Burmann rentre comme synonyme dans le genre Trianiheina , .^auvag., de la famille des Portuiacées, dans lequel on en fait une section. (D. G ) ZALUZAI\IE, Zuluzania (dédié à Adam Zâluzianski, en laiin Zaluzanius , botaniste (!'i commencement du xvii' siècle), bot. r:i ~ Genre de la famille des Composées, iribu des Sénécioiiidces, sous tribu des Hé- lianlhées, division des Iléliopsidécs , formé i^ar Persoon [Encheind. , vol. 11. pag. 473) y.oUT VAnihemis Iriloba, Ortega, plante her- bacée vivace, sous-frutescente à la base, \elue-cotonneuse, à fleurs jaunes en capi- tiîles rayonnes, qui croît naturellement au Mexique, et qui est devenue le Zaiuzania iriloba, Pers. Commersou admettait aussi un genre Zaluzanta, qui a été conservé seulement comme section du genre Berliera, Aubl., de la famille des Rubiacées, sous ordre des Cinchonacées, iribis des Gardéniées. (0. G.) ZAïX'ZIAÎVSKVE. Za'uziamkya ( norn d'homme), bot. ru. — Gtnre de !a fa.niiie des Scrophulariacées , tribu des B nhué- rées, éiabli par J. W. Schmidt (m Usteri Ann(il.,Vi)\. X, p llu), et dans lequel Sont ZAM ZAN 341 comprises des plantes herbacées ou sous- frutescentes , indigènes du cap de Bonue- Espérance, dont certaines avaient été re- gardées comme des Erinus par Linné et Tbunberg. Dans son travail monographique sur les Scrophulariacées [m DG. Prudrom., vol. X, p. 348), M. Beniham a cru devoir I énoncer au nom de Zaluzianskya, à cause de l'existence du genre Zaluzania, Pers., le nom polonais de Zuluzianski se traduisant en latin par Zaluzanius. Il a dès lors substi- tué à ce nom de Zaluzianshia celui de Nyc- terinia, qui avait éié proposé par Don. Necker avait formé un genre Zaluzanskia (Elem. bolan., vol. 111, p. 311 , n°1708) pour quelques espèces de Marsilea, Lin. Ce groupe générique n'a pas été adopté, et ne forme ainsi qu'un synonyme de Marsdea. (P. D.) * ZAMAlilA. BOT. PH.— Le genre propos»^ sous ce nom par Ratînesque est synonyine ûe Stylocoryne,C-d\an.,s^.ci\on Cupia, DC, de la famille des Rubiacées, tribu des Gar- déniées. (D.G.) ZAMBARES. mam. — Peut être f.ut- il rapporter à l'Hippélaphe le Cerf de l'Inde queGmelli Carreri indique sous ce nom. (E. Ba.) * ZAMENIS (Ça//£v/i; , Violent), «ep. -- Geore de Colubroides établi par Wagler et placé, par M, L. Fitzinger, dans sa famille des Assophis,— Foy. couleuvre. (E. Ba.) ZAHIIE. Zamia. bot. pb. — Genre de la famille des Cycadées créé par Linné (Gêner. planlar.yU" 1227), adopté par les botanistes modernes avec des limites plus restreintes, par suite de la séparation des espèces de l'Afrique australe et de la Nouvelle Hol- lande. Après cette suppression , le genre Zamie ne renferme plus que des végétaux de l'Amérique tropicale, surtout des îles intertropicales de cette partie du monde, distingués par leurs feuilles pennées, dont les pinnules sont rétrécies à leur base, mul- tioervées, à nervures simples. Leur tige est de hauteur moyenne. Leurs inflorescences mâles forment des cônes terminaux , dans lesquels les écailles qui portent les anthères à leur face inférieure sont ovoïdes, épaissies au sommet, qui est presque bilobé. Dans les inflorescences femelles, les écailles cvulifèies sont dilatées au sommet en un disque peKé hexagonal , au dessous duquel s'attachent deux ovules renversés. Ou cultive des Zamies dans les serres. (D. G.) *ZA1VIIÉES. Zamieœ. bot. ph. — Endli- cher admçt une classe de ce nom {Gêner, planlar., p. 70), dans laquelle est comprise uniquement la famille des Cycadées. Il as- signe à cette classe une place qui semble en désaccord évident avec l'organisation entière et avec les affinités des plantes qu'elle com- prend. En effet, il en fait le degré inférieur de la série des plantes phanérogames, et il la range après les Isoélées et les Lycopodia- cées, plus bas que les Graminées. (D. G.) * ZAMÏOSTROBUS. bot. foss. — Voy. VÉGÉTAUX FOSSILES, totn. XIII, pagcs 112 , 156 et 160. *2A!WITES. BOT. FOSS.— roy. végétaus fossiles, tom. XIII, pag. 110, 151, 132, 153 et 153. O * ZAMMARA (de l'hébreu sammar ^ ?hanteur). ins. — Genre d'Hémiptères de i,, la section des Homoplères, tribu des Cica- diens, créé par MM. Amyot et Audinet-Ser- ville {Hemipt., Suites à Buffon , de Roret, 1843)., comme démembrement du grand genre Ctcada {Voy. ce mot), et ne renfer- fiiani^que 2 espèces : lefiammara tympa- num,Cicada lympanum, du Brésil; et leZ. strepens, Amyot et Serv., du Brésil. (E. D.) * ZAMCLE (Ça/xAyj, faux). iNS. — M. Westwûod (Traw... ent. Soc. Lond., t. I, 1 834) a créé sous ce nom un genre d'Insectes lie l'ordre des Névroptères, tribu des Phry- ^aniens, et qui n'est pas adopté par la plu- part des entomologistes. (E. D.) *ZANCLOST01MIJS,ois. — Genre établi par Swainson , dan^ la famille des Coucous, sur une espèce f voisine des Malcohas , que l'auteur du genre nomme Zo»ici. Java- nicus. (Z. G.) *ZAIVCLURUS (?«/">»), faux; o^phi , queue), poiss. — Genre de Sconibéroïdes indiqué par M.. Swainson {Classif., 1839). *ZA!VCMJS (Çayx/Y), faux), poiss.— Nonî générique latin des Tranchoirs. — Voy. ce mot, (E. Ba.) ZANIMICHELLIE. Zannicheliia (dédié à Zannichelli, botaniste vénitien du com- mencement du xviii^ siècle), bot. ph. — Genre de la famille des Naïadées formé par Micheli [Gêner,, tab. 34, fig. 1, 2), et qui comprend des plantes herbacées, submer- gées dans les eaux douces de l'Europe et de 342 ZAN l'Amérique seplentrionale. Sur les 4 espèces qu'en signale M. Kuiitb {Enutner., vol. III, p. 123), une seule mérite d'être regardée comme positive : c'est le Zannichellia palus- tris, Linn., qu'on trouve dans les eaux dou- ces, en divers points de la France. Mais, au total, ce genre appelle une étude plus atten- tive que celle dont il a été l'objet jusqu'à ce jour. (D. G.) * ZAIVMCHELLIÉES. bot. ph. — Foy. KAÏADÉES. ZAi\0.\IE. Zanonia (nom d'homme). BOT. PH. — Genre de la petite famille des Nhandirobées , formé par Linné {Gênera plantar.^ n° 1117), composé de plantes grim- pantes, glabres; à feuilles ovales ou en cœur, entières; à vrilles axillaires; à fleurs dioiques, en grappes aiillaires; qui croissent dans les Indes orientales. Leur fruit charnu, à trois loges, s'ouvre au sommet par trois valves courtes. Le type du genre est le Za- nonia indica, Lin. Dans ces derniers temps, MM. Blume, Wallith, Arnott, etc., en ont décrit 9 nouvelles espèces. Plumier admettait sous le même nom un genre qui se rattache comme synonyme au genre Campelia, Rich. , de la famille des Commélynacées. (D. G.) * ZA\TEDESCHIA (nom d'homme). BOT. PH. — Le genre formé par Sprengel sous cette dénomination revient au Richardia, Kunth, de la famille des Aroidées. (D. G.) ZANTEUMIA. INS. —Genre de Coléo- [iières pentaraères, tribu des Scarabéides })hyllophages, attribué à Leach par Hope {Cnleoplerist's Manual, I, 16). D'après ces auteurs, ce genre aurait pour type la Melo- lonlha solslitialis , F. (G.) ZA\THOMYZA, Swains, ois. — Syno- nyme de Melliphaga, Lewin. (Z. G.) ZAIMTIIORHIZA. bot. ph. — Lhéritier av.iit adopté cette orthographe vicieuse, en raison de l'étymologie du mot, pour le genre que Mashall a nommé avec plus de raison .Xanlhorhiza. — Voy. xanthorhiza. (D. G.) ZANTIlOXlfLE. Zanlhoxylon (ÇavOJ;, jaune; ÇÛAov, bois), bot. ph.— Grand genre de la famille des Zanthoxylées, à laquelle il donne son nom. Dans l'état actuel de la science , il ne comprend pas moins de 80 à 90 espèces , pour lesquelles de nombreuses modifications d'organisation ont fait succes- sivement proposer des genres divers, con- ZAN fondus aujourd'hui parmi les synonymes du genre Zanlhoxyle, ou qui ont servi à le sub- diviser en sous-genres. L'étymologie grecque du nom du genre qui nous occupe montre qu'il devrait être nommé Xanthoxyle. Considéré avec la circonscription que lui a assignée M. Kunth (in Humb. et Bonpl. Nov. gêner, et spec, vol. VI, pag. 1), et qui a été adoptée par M. A. de Jussieu dans son beau travail sur le groupe des Rulacées, le genre Zanthoxyle comprend des arbres et des arbrisseaux qui croissent en majeure partie dans l'Amérique intertropicale, en nombre moindre dans les parties de ce con- tinent situées en dehors des tropiques , en Asie et dans l'Afrique équatoriale. Ces vé- gétaux sont souvent armés d'aiguillons sur leurs rameaux, sur les pétioles et les nervu- res des feuilles. Celles-ci sont alternes ou opposées, généralement pennées, plus rare- ment trifoliolées ou même simples, le plus souvent marquées de ponctuations translu- cides. Leurs fleurs polygames par avorte- ment sont petites, verdâtres ou blanchâtres, groupées en inflorescences très diverses ; elles présentent les caractères suivants : Calice divisé, plus ou moins profondément, en trois, quatre ou cinq lobes ; pétales en nombre égal à celui des lobes calicinaux avec lesquels ils alternent et qu'ils dépas- sent, très rarement nuls. Dans les fleurs mâles , les étamines hypogynes égalent en nombre les pétales et alternent avec eux, et un gynophore plus ou moins développé porte les rudiments d'ovaires simples ou multiples. Dans les fleurs femelles, les éta- mines manquent ou sont rudimentaires et imparfaites, et des ovaires uniloculaires, bi- ovulés, en nombre égal à celui des pétales, ou moindre, plus ou moins rapprochés, plus ou moins soudés entre eux , reposent sur un gynophore presque globuleux cylin- droide ; des styles terminaux , distincts ou cohérents dans le haut, portent des stigma- tes capilés , également libres ou soudés. A ces fleurs succèdent cinq capsules ou moins, sessiles ou pédiculées sur le sommet du gy- nophore, demi-bivalves, à endocarpe carti- lagineux, s'isolant ou conservant son adhé- rence à la maturité, renfermant une graine globuleuse ou deux hémisphériques, dont le lest est noir et luisant. Les variations assez prononcées qu'on vient de voir dans les ca- ZAN rartcres des Zanlho\yles ont permis de divi- ser ce genre en sept seclions , qui ont reçu les noms suivants : a. Euzanlhoxylum , Endl. {Zanthoxylum, Colden, Lin. ). — b. Pterola, P. Brown. — c. Fagara, Lam. — d. Ochroxylum, Schreb. — e. Pohlnna, Nées et Mart. — f. Rhetsa, Wight et Arnott. — g. Auberlia, Bory. Parmi les nombreuses espèces de Zan- thoiyles, il en est qui doivent nous arrêter quelques instants. Le Zanthoxyle a feuilles DE i^ttiE, Zanthoxylum fraxineum, Willd., est connu dans les jardins sous les noms vulgaires de Clavalier , Frêne épineux. Il croit naturellement dans l'Amérique du Nord. Il s'élève à 4 ou 5 mètres. Ses feuilles pennées, à folioles ovales, dentées en scie, égales à leur base, accompagnées d'aiguil- lons stipulaires , ressemblent assez à celles du Frêne pour justiGer ses noms vulgaire et spéciGque. Ses fleurs dioïques, apétales, en ombelles axillaires, donnent des capsules piriformes, odorantes, dont la couleur rouge devient plus apparente encore lorsqu'elles s'entr'ouvrent en laissant voir les graines qui sont noires et luisantes. Cette espèce est très rustique ; elle réussit dans toute sorte de terre , à une exposition un peu ombra- gée. On la multiplie par graines, par reje- tons et par boutures de racines. — Le Zan THOXYLLE MASSUE d'Hercule, Zanlhoxyluni clava Herculis, Lin., est un arbre des An- tilles, voisin du précédent, que Linné lui rattachait comme variété. Son nom spéci- fique lui vient de son tronc noueux et épi- neux, et la couleur de son bois lui fait don- ner vulgairement les noms de bois jaune des Antilles, bois jaune épineux. Ses feuilles pennées présentent quatre paires de folioles ovales , dentées-recourbées sur les bords , inégales à leur base, armées d'aiguillons sur leur pétiole commun. Ses fleurs sont dis- posées en panicules terminales. Ses fruits et ses graines sont odorants comme ceux du précédent. En Amérique, ce Zanthoxyle est regardé et usité comme un puissant stimu- lant, sudorifique et diurétique. Son écorce a une amertume prononcée; elle est regar- dée comme astringente et stomachique. Eu analysant cette écorce, MM. Chevallier et Pelletan y ont trouvé un principe particu- lier qu'ils ont nommé Zantkopicrile , ma- tière colorante de saveur amère et styptique, ZAR 343 qui cristallise en aiguilles d'un jaune ver- dàtre. Le bois de certaines espèces de ce genre est propre a l'ébénisterie : tel est, en particulier, celui du Z anthoxtjlum Senega- lense, DC. (P. D.) ZAIVTHOXVLÉES. Zanthoxyleœ. bot. PH. — Famille de plantes faisant partie du grand groupe des Rutacées {voy. ce mot), à l'article duquel elle a été exposée. (Ad. J.) ZA!\lTHOXlLO\. bot. ph. — Voy. zan- thoxyle. *ZAIVTnOXYLU!M. bot. foss. — Foy. végétaux fossiles, tom. XIII, pag. 132 et 168. ZAPAMA. bot. ph. — Le genre que Jussieu formait sous ce nom (Annal, du Mus.., vol. Vil, pag. 75) n'est plus consi- déréaujourd'hui que comme une section du genre Lippia, Lin. , de la famille des Ver- bénacées. (D. G.) * ZAPHIVE (nom mythologique), ins. — Genre de Diptères de la famille des Aihé- ricères , tribu des Muscides, fondé par M. Robineau-Desvoidy {Essai sur les Mijod., 1830), non adopté par les entomologistes, et très voisin des Lispa et des Anlhomi,a. (E. D.) * ZAPIÎREI\TIS. POLYP. — Un des cinT sous-genres admis par MM. Raffiiiesque et Clifford pour le genre Turbinolia, dans leur Mémoire sur les Turbinolies d'Amérique. (.Ann. gen. des se. phys., V.) (E. Ba.) ZAPORIMIA, Leach, ois. — Synonyme dePorzana, Vieill. (Z. G.) ZAUABELLIA. bot. ph. — Cassini a proposé sous ce nom un genre fondé sur le Dy sodium divaricatum, Rich. , qui n'a pas été admis autrement que comme section parmi les Melampodium, Lin., de la famille des Composées- Sénécionidées. Necker avait aussi proposé un genre Zam- bellia [Elem. botan., vol. I, n" 14) pourune espèce de Gorteria, Lin. Ce genre est aujour- d'hui rattaché comme synonyme au genre Berkheya, Ebrhart, de la famille des Compo- sées, tribu des Cynarées. (D. G.) * ZARACA. INS. — Genre d'Insectes iJe l'ordre des Hyménoptères, section des Teré- brants, tribu des Tenlhrédiniens, créé par Leach {Zool. Mise, t. II!, 1817), et qui n'est pas adopté par la plupart des entomo- logistes, et principalement par M. E. Blan- chard. (E. D.) *ZARETIS (Za, beaucoup; âpeTiî,r"U- 344 ZEA rnge). ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Diurnes, créé par Hiibuer (Cai. 1816). (E.D.) * ZARIA. MOLL. — Genre de Trochoïdes indiqué par M. Gray. (Syn. Brit. Mus., 1840.) (E. Ba.) * ZATAIRE, Zalaria. dot. th. — Genre de la famille des Labiées , tribu des Saîu- réinées , formé par M. Boissier [Diagnos planlar. Orient, nov. , fasc. 5, p. 13) pour un petit arbrisseau très ordorant, qui croît dans le midi de la Perse, dont les fleurs en faux verticilles multiflores, rapprochés entre eux au sommet des rameaux, se distinguent dfe toutes les plantes voisines par un calice égal, à cinq nervures. Cette plante ef.t le Zalaria mulliflora , Boiss. M. Bentham a in- troduit avec doute {in DC, Prodrom. v. XII, p. 183) dans ce genre une nouvelle espèce du Caboul , sous le nom de Z. humiiis. (D. G.) *ZATr.EPHES {Zy.rocrh;,bm\ nourri). INS. — Hubner (Cal. 1816) a indiqué sous cette dénominaiion no genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Nocturnes , tribu des Bombycides. (E.D.) * ZAUSCH!>iÉRIE , Zauschneria ( nom d'homme), dot. pu. — Genre de la famille des iEnothérces ou Onagrariées, fojrmé par M. Pre.sl (in Rel. Hœnk. , II, p,!g. 28, tab. 52). et dans lequel sont compris des sous-arbrisseaux couchés, très rameux, cou- verts d'un coton blanc , dont les fleurs rouges sont disposées en épis racémiformes, dressés, entremêlés de bractées. Les deux espèces que M. Presl a fait connaître, et dont le nom indique la patrie, sont le Zauschneria Californica, et \eX. Mexicona. (D, G.) ZEA. BOT. PH. — Nom latin du genre Maïs. - ^oy.MAÏs. (D- G.) ZÉAGOiMITE. MIN. — Nom donné par Gismondi à un minéral de Capo di Bove, près de Rome, qui paraît ne pas différer es- sentiellement de la Gismondine du Vésuve, et de l'Abrazite ou de la Phillipsile d'Aci- Reale en Sicile , d'Islande, et de Stempe! près Ma( bourg. Tous ces minéraux, jusqu'à de plus amples observations, peuvent donc, être réunis en une seule espèce, sous ce dernier nom de Phillipsite, laquelle vien- drait prendre place à côté de l'Harmolome bary lifèi e. Elle s'accorde en effet avec celle-ci ZEE sous le rapport de la forme et des propriétés physiques, et en diffère si peu par ses pro- portions atomiques, que beaucoup d'auteui s la considèrent comme une Ilarmotome a base de chaux et de potasse. Les cristaux de Capo di Bove dérivent d'un quadroclaèdre de 85° 2'. (Del.) ZÉASITE. MIN. — Nom donné par En- gelsbacb Larivière à une variété d'Opale ou Silex résinite noir. — Voy. quartz. (Del.) ZÉBET. MAW. — Le même que Zibetu, * ZEBRASO.VIA ( Zehra, Zèbre ; ai>a , corps), poiss. — Genre de Teuihyes, indiqué par M. Swainson (Classif., 1839). Plusieurs espèces des genres Acanthus et Chœtodon portent en français le nom vulgaire de Zèbres. (E. Ba.) ZÈBBE. MAM. — Foy. l'article cbeval. ZÈBBE. MOLL. — Nom vulgaire d'une espèce du genre Casque. (E. Ba.) * ZEBEOrilA. INS. — Genre de Lépi- doptères Nocturnes de la tribu des Py- ralides, créé par Hubner {Cat. 1816), et qui n'a pas été adopté par les entomolo- gistes français (E. D.) ZÉBU. MAM. — Foy. à l'article boelf, t. II, p. 619. (E. Ba.) ZECHSTEIM. GÉOL. — Nom de l'un des étages du terrain pénéen. — Voy. à l'article terrains, tome XII, page 498. (G. d'O.) ZÉDOAIRË. BOT. PH. — On connaît sous ce nom, dans les pharmacies, des rhizomes de Sciiaminées, qu'on croit généralement provenir des Kœmpferia rotunda et longa, que certains auteurs assurent, au contraire, appartenir à un Curcuma. M. A. Richard (Bolan. medic. , pag. 113) traduit en fran- çais par Zédoaire le nom générique lalia Kœmpferia. (D. G^) ZÉE. Zeus. POiss. — Ce genre de Scom- béroides est un de ceux dont les limites ont le plus varié dans les méthodes, et dont les espèces ont fourni , en définitive , les types d'un plus grand nombre de genres distincts. Aussi Cuvier employa-t-il d'aburd le nom de Zeiis comme un nom de groupe, imité eu cela par plusieurs naturalistes auxquels ce nom fournit l'éiymologie de dénominations diverses : Zedia, Rafin; Zeidœ , Swains.; Zemi , Bonap. ; Zcnidœ, Lowe. Linné rap- portait quatre espèces au genre Zeus; Gro- novius, huit; Lacépède, qui en commenç.i la réforme, y confondit cependant plusieurs ZEE genres différents. C'est ainsi que , sous le nom de Zecs , furent compris successive ment les Poissuns qui se rapportent main- tenant aui genres Olistus, Scijris, Dtepharis, Gallichlhys , Argyreyosus , Vomer, Equula, Capros, Lampris, Ephippus. Tel qu'il a été plus tard rigoureusement circonscrit par Cuvier, le genre des Zées ne renferme plus que 2 espèces à deux dorsales bien dis- tinctes , dont l'antérieure est formée de rayons spinaux , accompagnés de lambeaux membraneux, longs et filiformes; les côtés du corps sont ornés d'une série d'épines four- chues le long de la dorsale et de l'anale. Des 2 espèces qui constituent ce genre, l'une est de la Méditerranée, et est restée inconnue à Cuvier (Zeuspungio); l'autre, habitant les côtes d'Europe, et vraisemblablement celles d'Afrique et du Japon, est connue sous le nom vulgaire de Dorée , et désignée par les ich- thyologistes sous celui de Zeus faber, L. I>a grande taille de ce poisson, qui atteint 0"\60, a 0ni,80; son corps comprimé, ovalaire, ter- miné par iine queue courte, et dont la forme a quelque chose de grotesque; ses reflets métalliques sur un fond gris d'argent, tra- versé de bandes jaunâtres; tous ces traits ont dû dès longtemps rendre ce poisson re- marquable; L'existence d'une tache noire, placée de chaque côté vers la partie anté- rieure du dos , a inspiré diverses croyances aux imaginations crédules des pêcheurs. Ici l'on considère ces taches comme résultant de l'impression des doigts de sainlPierre, quand cet apôlre tira, dit-on , ce poisson de l'eau , pour prendre , par l'ordre du Sauveur, la pièce de monnaie qui se trouvait dans la bouche de l'animal et qui devait satisfaire le fisc. Là , ces empreintes sont celles des doigts de saint Christophe qui prit ce pois- son pour amuser l'enfant Jésus, quand il le portait sur ses épaules en lui faisant tra- verser la mer. Ce Poisson de Saint-Pierre, on de Saint- Christophe, a encore été appelé Poisson de Saint-Martin, à cause de la saison où on le pêche. Sa chair est délicieuse , qualité dont la découverte est toute mo- derne. L'épithète de faber ou forgeron lui a été donnée sur les côtes de Dalmatie, où l'on croit trouver dans son corps tous les outils d'un forgeron. M. Agassiz rapporte à ce genre, mais avec doute , un poisson fossile d'origine in- T. XUI. ZEL 345 connue , sous le nom de Zeus priscus. (E.Ba.) * ZEGRIS, INS. — Genre de Lépidop- tères de la famille des Diurnes, tribu des Piérides, créé par M. le docteur Rambur {Ann. Soc. ent. dcFr,, 1'^ série, t.V, 1836), et adopté par tous les entomologistes. L'es- pèce type de ce groupe est le Y.egris euphemo. Ramb. ( Papilio eupheme , Esp.; Potilhia Erolhoë,E\eTs ; Pieris MeMe.5(.'io, Ménét.), qui se trouve en Espagne et dans la Russie méridionale. — Voy. l'atlas de ce Diction- naire, insectes, LÉriDOPTÈRES, pi. 2. (E. D.) * ZEimÉmE,Zèhneria (nom d'homme). BOT. FH. — Genre de la famille des Cucur- bitacées, sous-ordre des Cucurbitées, créé par Endlicher (F/or. Norfolk., 69), pour des plantes herbacées vivaces. scabres, à feuilles anguleuses dentées ou lobées, à fleurs mo- isoïques ou dioiqiics, axillaires, les mâles en grappes, les femelles solitaires ou agrégées. Ces plantes croissent dans les contrées tro- picales et sous -tropicales de l'Asie et de l'Afrique. Endiicher en a décrit huit espèces, parmi lesquelles nous citerons le Zauschne- ria Baneriana , le Z. Eckl-onis. (D. G.) *ZElROPHEr»A(Ç£ipà, vêtement Syspu, je porte), ins. — Treitschlie (Schynetl, IV, 1828) désigne sous celte dénomination un genre de l'ordre des Lépidoptères , famille des Nocturnes, tribu des Tortricides , qui n'a pas été adopté par les entomologistes français. (E. D.) * ZELCOVA. BOT. PB. — M. Spach a proposé sous ce nom (Note sur les Planera , Annal, des se. natur. , 1841, vol. XV, pag. 349) un genre distinct ei séparé pour le Planera crenata, Desf. Dans cet ouvrage, ce genre a été considéré seulement comme une section des Planères. — f'oy. planère. (D. G.) *ZÈLE (Çvi^oo), rivaliser), ins. — Curtis ( Bril. ent., 1831 ) indique sous cette déno- mination un genre d'Hyménoptères, section des Térébrants, tribu des Ichneumoniens, famille des Braconides, et qui n'est pas in- diqué dans les ouvrages français. (E. D.) *ZELIA (Çîîîioç, rivalité), ins. — M. Ro- bineau -Desvoidy (Essai sur les Myod., 1830) désigne sous ce nom un genre de Diptères de la famille des Athéricères , tribu des Muscides, ne différant guère des Dexies que par la saillie de son ëpislome. On y place 34G ZEM cinq espèces propres à l'Amérique septen- trionale, parmi lesquelles nons citerons la Zelia analis , Rob.-Dcsv. ; idem, qui a été rapportée de la Caroline par Palisot de Beauvois. (E. D.) *ZÉLICA(Çe tx'«. silique). ins. — Genre de la tribu des Torlricides , dans la famille des Lépidoptères nocturnes, créé par Hub- uer {€at. 1816). (E. D.) * ZÉLIDES. Amyot et Serv. ins. — Voy. ZÉLITES. (E. D.) ZÉLB1E. Zelima. ins. — Fabricius (Syst. Clossator.et in Illiger, Mag., t. IV y 1808)a créé sous la dénomination de Zelima un genre de Lépidoptères Diurnes, fondéaux dépens du grand groupe des Papilio , dont il ne diffère que par la massue des antennes plus courte et plus arrondie. Le type de ce genre est la Zelima Pylades, Fahr., Papilio Pylades^ Boisd., qui se trouve en Guinée et au Sénégal. (E. D.) * ZÉLITES, Blanch. ins. — Groupe d'Hémiptères Héléroptères de la famille des Réduviides, de la tribu des Réduviens, ayant pour principaux caractères : Tête for- tement rétrécie en arrière, en forme de cou; tarses de trois articles; pattes anté- rieures simples; jambes antérieures sans fossette spongieuse à leur extrémité. D'après M. ÉmileBlancbard, les genres Zeiws,Fabr., Nolocyrlus, Burm. {Saccuderes, Spinola],et Âpiomerus, Uahn., entrent seuls dans ce groupe. (E. D.) ZELUS (nom propre), ins. — Genre de l'ordre des Hémiptères , section des Hétéro- ptères, tribu des Réduviens , famille des Héduviides , groupe des Zélites , créé par Fabricius {Syst. JRhyng., 1803) aux dépens des Réduviens, et principalement caractérisés par ses jambes grêles et ses ocelles très rap- prochés. Ces Insectes sont de bons coureurs, ainsi que l'indique la disposition de leurs pattes. On en connaît un assez grand nom- bre d'espèces principalement répandues dans les pays chauds; mais toutefois l'Europe en possède quelques unes. Nous indiquerons comme type le Z élus quadrispinosus, Liane, qui se trouve à Cayenne. (E. D.) * ZEMEROS («JïiVfpov, aujourd'hui), ins. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Diurnes, indiqué par M. Boisduval dans les planches (lab. 5, a) des Lépidoptères des Suites à Buffon, de Rorct. (E. D ) ZEN ZEHIINA. INS. — Genre de Coléoptères pentamères, tribu des Buprestides agrilites, établi par MM. Casielnau et Gory (Histoire naturelle des Coléoptères, t. IV, Bwp.Supp., p. 195), mais qui avait été créé antérieure- ment par nous sous le nom de Dactvlozodes (Revue enlom. de Silbermann, t. V, p. 79 . Ce genre renferme 3 espèces de l'Amérique méridionale. Nous ne citerons que les 2 sui- vantes, de Patagonie : les D. tetrazonus , alternans, ou Z. Brullei elpudibunda,C. G. (G) ZEMI\I. MAM. —Nom du Rat-Taupe. — Voy. à l'article spalax. (E. Ba.) * ZÉNAIDE , Zenais (Çàû>, je vis ; Natç, nom mythologique), iws. — M. Robineau- Desvoidy {Essai sur les Myod , 1830) a créésous cenom un genre de Diptères, de la famille des Athéricères, tribu des Muscides, voisin de celui des Phryno et des Erycia {voy. ces mots), et qui n'a pas été adopté par les entomologistes. On en décrit trois espèces, dont le Z. silveslris, Roh., Desv. , loco cit. , de la Rochelle , doit être regardé comme le type. (E. D.) *ZEIVAIDA. ois. — Genre établi par le prince Ch. Bonaparte dans la famille des Colombidées, et dans la division des Colom- bi turtures, sur la Col. Zenaida. — Foy. pi- geon. (Z. G.) * ZEIMIA, Gray. polyp. — Pour Xenia. — Foy. xÉNiE. (E. Ba.) ZÉ!\IK. MAM. — Le Carnivore indiqué par Sonnerat sous le nom de Zénik ne pa- raît différer du Suricate que parce qu'il est grossièrement dessiné. (E. Ba.) *ZÉI\1I1\IEI\S. Zeniadœ, Gray. polyp. — Pour Xéniniens. — Foy. xéniniens. (E. Ba.) *ZEIM1TIIIC0LA. INS, —Genre de Coléo- ptères , tribu des Clairones , établi par Spi- nola ( Essai sur les Clérites, t. I, p. 286), et qui a pour type la Z. auslralis de l'au- teur. ^ (C.) *ZEIVKÉR1E, Zenkeria{i\om d'homme). BOT. PH. — Genre de la famille des Léguini- neuses-Cœsalpiniées, établi par M. Arnott (in Magaz. of Zoolog. and Bot., vol. 11, pag. ")48) pour un végétal ligneux, et proba- blement arborescent, du Brésil, dont les fleurs blanches, fasciculées ou presque en corymbes, s'ouvrent avant le développement des feuilles, et se distinguent par des en- veloppes florales et un androcée trimères. ZEO Son fruit est inconnu. Celte plante est le Zenheria dalbergioides, Arnoii. (D. G.) *ZEIV0BIA {^£70-:, voyageur; Stow, jevis). !NS. — Oken (Leftr6., III, 1, 1813) désigne sous ce nom ungeurecleLépidoptèresNociur- !ies, de la tribu des Nocluides, non adopté |)ar les entomologistes français. (E. D.) *ZÉ\iOBIE. Zenobia ( nom mytbologi- qiie). CRUST. — Synonyme d'/doJe'e. — Foy. te mot. (H. L.) ZÉNOBIE. INS. — Lépidoptère de Suri- nam. (E. D.) * ZÉIV'OBIE, Zenobia (nom historique). BOT. PH, — Genre proposé dans la famille des Ericacées, sous-ordre des Ericinées, tribu des Andromédées, par D. Don (in Edinb. , philos. Journ., 1834, vol. XVII, pag. 168) j)Our des espèces détachées du grand genre Andromeda, Lin., propres à l'Amérique du Nord, à fleurs blanches, dont le calice ne s'accroît ni ne devient charnu après la flo- raison, et dont les anthères portent 4 pointes ou aiêtes. Endlicher n'y voit (Gen. plant. , 11" 431 8) qu'un sous-genre des Andromeda. Au contraire, De Candolie l'admet dans son Prodromus (vol. VU, pag. 597). (D. G.) *ZE!^ODON [Zeus, nom générique; iSoiv, deut). poiss. — Genre de Sclérodermes indiqué par RQppel [N. Wirbelh. Âbyss., 1836). (E. Ba.) *ZEIVOPELTIS. REPT. — Mal écrit pour Xenopeltis. — Voy. ce mot. (E. Ba.) *ZEIVOPIÎAS!A, Swains. ois. — Synon. de Glyphorhynchus ,?T . Max. — Voy. glypho- RHYNCHUS et PICUCULE. (Z. G.) ZEOCRITON (Ce a, épeautre ; xpt6-.o, orge). BOT. FH. — Paiisot de Beauvois formait sous ce nom un genre distinct et séparé [Agrost., pag. 114) pour les orges à deux rangs, ou dont les épiliets latéraux sont mâles ou neutres, telles que hs Hûrdeum dislkhum, complanalum, murinum, etc. Ce caractère n'a pas paru avoir assez de valeur pour que ce groupe soiiregardé autrementquecomrae une section des //ordeum. — Foy. OBGE.(D. G.) ZÉOLITHE (de Çt'u, bouillonner, et J.t'605, pierre), min. —Ce nom, créé par Cronstedt et appliqu^ par lui à la Mésotype radiée, a été étendu par la suite à une mul- titude d'autres espèces pierreuses, qui sont généralement des silicates alumineux hy- dratés à base alcaline, et qui, comme la Mésotype, fondent eu bouillonnant, et font ZEP 3i7 gelée avec les acides. Haily avait proscrit ce nom de sa nomenclature; quelques mi- néralogistes l'emploient encore aujourd'hui, mais seulement comme nom de genre ou de famille. Anciennement, on appelait : ZÉOLITHE BACILLAIRE, la Scolésite; ZÉOLITHE DU Brisgâu, la Calamine acicu- laire de ce pays; ZàoLiTHE BLEUE, Ic Lapis lazuli; ZÉOLITHE DU Cap, la Prehnite; ZÉOLITHE CUB'QUE, la Chabasie , dont le rhomboèdre est voisin du cube; ZÉOLITHE DURE, l'Analcimc ; ZÉOLITHE EFFLOREscENTE, la Laumonîte; ZÉOLITHE FARINEUSE, FIBREUSE OU FILAMEN- TEUSE, certaines varéiés de Mésotype; ZÉOLITHE FEUILLETÉE, la StILBITE ; ZÉOLITHE d'Hëllesta, l'Apophyllite d'Hel- lesla en Ostrogotbie; ZÉOLITHE JAUNE, la NatToUthe concrétion- née; ZÉOLITHE NACRÉE, la Stilbitc; ZEOLrrHE ROUGE, la Heulandite; ZÉOLITHE SILICEUSE, la Mésotype dufc, ou OEdélite de Kirwan. (Del.) *ZEOIVIA (Ç/to, je répands), ins. — M. Swainson {llluslr. zooL, III, 2, 1833) a créé sous cette dénomination un genre de Lépidoptères Diurnes qui ne comprend que des espèces étrangères à l'Europe. (E. D.) *ZÉPHRO\'IE. Zephronia. myriap. — C'est un genre de l'ordre des Diplopodes, de la famille des Glomérides, signalé par M.Gray et publié par Griffith (in Anim. Kingdom, Ins., pi. 153). Les Myriapodes qui compo- sent cette coupe générique ont été depuis éiudiés par M. Brandt , qui en a fait deux genres sous les noms de Sphœrolherium et de Sphœropœus. — Voyez ces différents aoms. (H. L.) ZÉPHYRAIMTHES. BOT. PH. — C'est l'un des genres proposés par Herbert aux dépens du genre Amaryllis, Lin., et par Conséquent aujourd'hui l'une des sections de ce grand et beau genre, type de la famille des Amaryllidées. (D. G.) * ZÉPHYRE, Zephyra. bot. ph. — Genre compris parmi ceux pour lesquels Endlicher propose la petite famille des Conanthérées, voisine des Liliacées, tribu des An théricée.s. Il a été formé par Don (in Edinb. new. phi- los. Journ., 1832, pag. 236) pour une plante herbacée, indigène du Pérou, dont les tiges 348 ZER droites, rameuses, embrassées à leur base |)ar les rudiments scarieux des feuilles, portent une panicule de fleurs bleues, re- marquables parce que, sur six étamines, deux sont stériles et plus longues. Ce carac- tère distingue cegenre des Cuiwningia, Don. Cette plante est le Zephyra elegans, Don. {D. G.) * ZÉPHYRII\E. Zephyrina. moll. — Genre de GHSléropodesNudibranches, établi par M. de Quatrefages sur une seule espère qu'il nomme Zkpuyrine velce, Zephyrina pilosa, et qu'il a trouvée dans les anfrac- tuosités des roches granitiques de Saint- Vast-la Ilougue. Ce genre, très voisin des Éolides et des Cavolines, s'en distingue sur- tout par l'absence de tentacules labiaux. — f^Oy. VÉNIME. (E. Ba.) *ZE8>SIVRtJS (Ç£v.vpoç, zéphyr), ins. — M. Daimann {Vet. cad. Handb., 1816) a désigné .'^ous celle dénomination un genre de Lépidoptères Diurnes, qui n'a pas été généralement adopté. (E.D.) *ZEUCO.\. ARACHN.— M. Koch (in Pan- zer's Deulschland Insect. Faun.) donne ce nom à un genre de l'ordre des Acariens, dont plusieurs espèces ont été décrites. Comme représentant ce genre, je signalerai le Zercoît pellatus, Koch. {Panz. deulschi. Insect. Faun., fasc. 138, n" 15). (H. L.) ZERDA El ZEUDO. mam.— Noms du Fen- nec, espèce du genre Chien, dans le groupe des Renards.— A^oy. t. III, p. 563. (E. Ba.) * ZERD.%1\E, Zerdana (du mont Zerde, en Perse), bot. ph. — Genre de la Tamille des Crucifères, sous ordre des Notorhizées, Uibu des Sisymbriées, formé par M. Bois- sier (Annal, des scien. natur., 2* sér. , vol. XVil, 1842, pag. 84) pour une petile plante herbacée, gazonnante, toute cou- verte de poils glanduleux, à fleurs jaunes, qui croît sur le monl Zerde, en Perse, et qui a reçu le nom de Zerdana anchonioides. Ce genre se distingue au milieu de toutes les Sysimbrées par ses longues étamines (boudées entre elles dans chaque paire jus- qu'au milieu de leur longueur, caractère fort rare que possède aussi le genre Ancho- nium; ce que rappelle le nom spéciGque de la plante qiii uous occupe. (D. G.) ZERDO. MAM. — Voy. zerda. *ZÉRË^E (^ïipatvu, je sèche). in3. — M. ïreitsciike (SchhcU., l. Il , 1825) a in- ZER diqué sous ce nom un genre de Lépidoptè- res Nocturnes de la tribu des Phalénides, Dup. (Geometrœ, Boisd.), sous-lribu des Zérénides, avec lequel les entomologistes ont formé les groupes des Melanlhia, Mela- nippe, etc., mais qu'ils ont toutefois cop- serve pour les espèces chei lesquelles les quatre ailes sont traversées vers leur milieu, soit par une seule rangée de points, soit par deux, et dont plusieurs, dans ce dernier cas, forment des taches par leur réunion. Les chenilles sont glabres, peu allongées, cylindriques: elles vivent sur les arbres et les arbrisseaux , et s'entourent seulement de quelques fils, entre les feuilles, avant de se chrysalider. Celle de la Z. pantaria, en Provence, dépouille quelquefois les Frê- nes de toutes leurs feuilles. On indique quatre esjjèces européennes de ce genre : la Z. grossularia, B., commune en été dans nos jardins fruitiers, en est le type. — Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, insectes, lépi- doptères, pi. 18. (E. D.) *ZÉRÉ\ITES. INS. —Sous tribu de la tribu des Phalénides, famille des Lépidoptè- res Nocturnes, créée par Duponchel [Cat. méth. des Leptdopt. d'Eur., 1844) pour des espèces dont les quatre ailes sont de même couleur, et marquées, sur un fond clair, de points ou taches noires ; dont les chenilles vivent toutes, excepté celles des Venilia, sur des arbres. Elles sont ornées de vives couleurs. — Les genres placf^s dans cette sous-tribu sont ceux des Venilia, Zerene et Corycia. — Voy. ces mois. (E. D.) *ZERI\THIA [Zerynlhius, nom propre). INS. — M. SodotTsky [Bull. Acad. de Jl/osc, 1827) donne ce nom à un genre de Lépi- doptères de la famille des Diurnes , qui doit correspondre à celui des Serynlhia ou Tliais. — Voy. ce dernier mot. (E. D.) *ZI^RITIS (|v,piTV)ç, sécheresse), ins. — Genre de Lépidoptères Diurnes désigné par M. Boisduval dans les planches (lab. 6,c), (les Lépidoptères des Suites à Buffon, de Roret. (E. D.) ZEIITE. poiss. — Nom vulgaire fraiiç.iis usité, avec quelques modificaiions spéciales dans d'autres langues, pour dé^igner une des espèces de Brèmes les plus intéressantes, Wibramis Vimba, Bl.) (E Ba.) ZEiiUiilBET. BOT. PII. — Le ^,enre de ce nom dans Rumphius est un synonyme de ZET Cwcunm, Lin , de la famille des Zingibé- racées. Celui admis sous le même nom par Jacquin est ratlaché comme synonyme au genre Alpinia, Lin., de la même famille. Enfin , M. Lesiiboudois admet un genre Zerumbet, de la même famille, qu'il carac- térise par une anthère terminée par un long appendice subulé, enveloppant le style, et par deux stylodes ou styles rudimentaires. (D. G.) *ZEn\NTttl\{Zerynthius, nom propre). INS. — Ochsenheimer (Schmett., IV, 1816) a créé sous celte dénomination un genre de Lépidoptères de la famille des Diurnes, qui correspond au groupe des Thais , Fabr., Lalr.,Boisd. — Foy. ce mot. Le même nom de Zerynlhia est appliqué p.-ir Curtis (Bril.enl.,y\\, 1830) à un genre de Lépidoptères Nocturnes de la tribu des Géométrides. (E. D.) *ZESIl]S(ÇZ5 ,ébullition\iNS. — Mubner [Cat., 1816) désigne sous celle dénomina- tion un genre de Lépidoptères de la famille des Diîirnes. (E. D.) * ZETEBOnA (Çy)T£û), je cherche; |3o.oà, noBrrilure). ins. — Genre d'Insectes de l'ordre des Orthoptères , section des Derma- ptères, tribu des Blattiens, créé par M. Bur- iiieister (Hand. dcrentom., t. 11, 1838), et que quelques auteurs réunissent au genre des Blattks ~ Voy. ce mot. (E. D.) *ZETES. ARACHN. — Genre de l'ordre des Acariens établi par M. Koch (in Panzer's Deulschland Insecta Fauna), et doni l'espèce type est le Zetes ephippiatus , Koch {Panz. Deutschl. lasect. Faun., 136, fig. 7). (H. L.) ZÈTHE. Ze;/ms (nom mythologique). INS. — Genre d'Hyménoptères Porte-aiguil- lon, tribu des Vespiens, groupe des Vespites, créé par Fabricius ('Syst. Pyezat. , 1804) aux dépens des Polisies, et qui n'a pas été adopté par Latreille. Les Ze(/jws ont quelque ressemblance avec les Eumènes , mais s'en distinguent facilement par leurs mandibules assez courtes et obtuses; leur chaperon pres- que carré, à bord antérieur, ne présentant pas d'avancement, et par leurs palpes maxillai- res a six articles, tandis que les labiaux n'en ont que quatre. On y place une dizaine d'espèces toutes çlrangères à l'Europe, et dont le elhus cœruleus, Fiihr.,Polysles cyanea, Fabr., du Brésil, ed le type. (E. D.) ZEU 349 ♦ZETIlES.iNS.— M. Rambur {Ann. Soc. ent. deFr., l"sér., t. II, i833)a créé sous le nom de Zelhes un genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, tribu des Py- ralides, remarquable par ses ailes grandes , larges, projetant un angle au milieu de leur bord externe, etc. L'espèce unique de ce groupe, qui serait peut-être mieux placée dans la tribu des Ophiusides que dans celle desPyralides, provient de l'île de Corse, et a reçu , de M. Rambur {loc. cit.), la déno- mination de Zethes insularis. (E. D.) *ZETIIUS. CRUST. — Genre de la légion des Trilobites, établi par M. Pander aux dépens des Calymene, et adopté par les carcinologisies. On en connaît deux espèces, dont le type est le Zethus varicosus, Pander {Beitr. zur Geogn. der Russisch, p. 140, pi. 5, fig. 7). (H. L.) * ZETHUS. INS. — Foy. zèthe. (E. D.) *ZÉTIDES ( ÇyjtTf'co , je cherche), ins. — Genre de Lépidoptères Diurnes créé par Hubner (Ca«., I8l6). (E. D.) ZEUGITES BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Graminées, tribu des Andropogo- nées, formé par P. Brown (Jatnai., p. 341, tob. 4, fig. 3) pour une grande Graminée des Antilles, à larges feuilles planes ; à pa- nicule rameuse formée d'épillets triflores. Linné avait donné à cette plante le nom lïApluda zeugites. Willdenow a substitua à ce nom celui de Zeugites Amerkana. M. Kunlh ne donne au genre Zeugites au- cune plate déterminée, et il le laisse parmi les genres douteux, à la suite de la famille (les Graminées. (D. G.) *ZEUGL0D0!\1 , Owen ( K^yyU , joug ; ô(Jov?, dent). MAM. Foss. — Genre de Mam- mifère fossile de la famille des Cétacés her- bivores, établi par M. Owen ( Trans. of Ihe geol. Soc. ofLondon, VI) sur des restes d'un animal trouvé dans les terrains lertiaiies de l'Alabama, aux Éiats-Unis d'Amérique, et que le docteur Harlan {Médical and phy- sical Besearches, 1 vol. in-8", Philad., 1833) avait placé parmi les Reptiles sous le nom de Basilosaurus. Le nom de Zeugli.don est tiré de la forme des dents, lesquelles ressem- blent à deux dciils simples sans email, jointes ensemble par une barre ou un isthme, ou un joug. En effet, la couronne de ces dents est étranglée au milieu, de manière 350 ZEU à donner par leur section transverse la forme d'un sablier. Elles ont donc deux racines et sont implantées dans des alvéoles distincts. L'examen microscopique de ces dents a montré à M. Owen que leur tissu se rapproche de celui des dents des Cétacés herbivores. La forme de leurs vertèbres est également celle des Cétacés. M. Bob. W. Gibbes a publié ( Journ. of the Academy of riat. se. of Philad. , nouv. série, vol. I, part. î , 1847) un mémoire sur de nouveaux débris deceianimal trouvés dans les mêmes contrées, duquel il résul- terait, s'il n'y a pas eu de confusion d'es- pèce ou même de genre, que les dents, lorsqu'elles ne sont point usées, ressemblent à celles du Dauphin , publié par M. Grale- loup sous le nom de Squalodon, et pour lequel nous avons proposé, à l'article dac- rniNs-KossiLEs de ce Dictionnaire, le nom de Crenideiphinus ; que ces dents sont aplaties latéralement, et que, vues par leur face ex- terne elles sont triangulaires, et se compo- sent d'un lobe moyen situé au sommet du triangle et de quatre lobes, ou dentelures de chaque côié, s'abaissant de plus en plus; que les dents examinées par M. Owen étaient celles d'un individu âgé, dont la couronne avait été usée jusqu'auprès de la racine, et que celles qui sont placées à la partie anté- rieure de la mâchoire sont simples et ca- ïiiniformes. La colonne vertébrale d'une grande partie d'un squelette découvert en 1843, au comté de Clark (Alabama) mesure près de 20 mètres. &3ais comn)e M. Gibbes dit que parmi les autre» os, i! y a une énorme portion de bassin, il est évident que cet auteur n'a point suffisamment ap- précié cette circonstance. Si cet énorme bassin appartient à cetie colonne vertébrale, il y a des extrémités postérieures, et ce n'est plus un Cétacé herbivore, mais un ordre nouveau qui fera sans doute passage des Phoques aux Lamantins et aux Dugongs ; car plusieurs espèces de Phoques ont les dents molaires découpées en lobes. La portion de crâne (pi. V du mémoire de M. Gibbes) ne ressemble, en effet, à rien de ce que nous connaissons. Quoi qu'il en soit, tout en re- connaissant que ce crâne est celui d'un Mammifère , cet auteur adopte le nom de îiDsilosaurus, et il en admet trois espèces : io £>'. ccluides (Zenglodon cetoides Owen); ZEU B. serratus Gibbes; et B. i-gua/odon, G ra- teloup. Nous croyons que jusqu'à ce que l'on ait des renseignements plus positifs et des descriptions plus scientiGques , il faut conserver dans le catalogue des Mammifères fossiles le Zeuglodon cétoïde de M. Owen, et regarder l'animal de M. Gibbes comme :;n genre nouveau. (L...D) C *ZEUGMA (ÇtîyiJia, attache). iNs. — Genre d'Hémiptères de la section des Homo- ptères, tribu des Fulgorieos.créé par M . West- wood (Ma g. of. nat. hist., l. IV, 1840), et quij^résente quelque rapport avec le grand genre Fulgora. — Voy. ce mot. (E. D.) * ZËUGOPHORA ( Ç£U).«i, j'unis ; n ZIK l illi.sé sous la forme d'octaèdre ou de prisme a base carrée, jtlus ou nioitis modifié. Ses cristaux dérivent d'un qiiadroclaèdre de 84" 20'. Il a un éclat ordinairement gras, ou tirant sur celui du diamant; sa double réfraction est très énergique : c'est de toutes les pierres précieuses celle qui a la plus grande densité (4,7). Sa dureté est 7,5. Il est infusible au chalumeau; mais il y perd sa couleur, quand il est coloré en rouge ou en orangé. Il est composé de zircone 66, et silice 34. Il renferme presque toujours une certaine quantité d'oxyde de fer comme principe colorant. On le reconnaît à ce que, traité par le carbonate de potasse, et puis par un acide, il donne une solution qui, privée de silice, précipite celle de la potasse caustique, et que le précipité est insoluble dans les acides après la calcination. On peut distinguer 2 sous-espèces dans le Zircon : le Zircon jargon et le Zircon hya- cinthe. Le Jargon est incolore, jaune ver- dâtre, brun, vert ou bleu. Ces couleurs ne sont point vives, ni uniformément répan- dues dans la pierre, et leurs teintes se diver- sifient souvent dans le même échantillon. La transparence varie depuis la limpidité Jusqu'à l'opacité la plus complète. Les cris- taux de Jargon sont en général d'un petit volume; cependant ils dépassent. ordinaire- ment en grosseur ceux du Zircon hyacinthe. On le trouve disséminé soit en cristaux complets dans les roches de cristallisation, soit plus ordinairement en cristaux' roulés dans les sables des rivières, avec des Tour- malines, des Corindons, des Grenats, etc. On peut rapporter à cette sous-espèce les variétés que Schumacher a décrites sous le nom de Zirconite, et qui sont en quelque sorte intermédiaires entre le Zircon jargon et le Zircon hyacinthe. Leur couleur est le brun jaunâtre ou rougeâlre de la cannelle. Ils sont disséminés dans des roches granitoï- des, et principalement dans la Syénite des terrains de transition, dite Syénite zirco- Dienne, qui paraît être leur gîte spécial. La seconde sous-espèce est le Zircon hya- <■ nlhe. Sa couleur est le rouge ou l'orangé brunâtre. Cette couleur se perd par l'action du feu : il suffit même d'en exposer un frag- ment à la flamme d'une bougie, pour qu'il se décolore; il devient alors blanchâtre ou d'u!) gris de perle. Les cristaux d'Hyacinthe ZIR ont un éclat vif et luisant; ils jouissent d'une transparence presque complète. Les Zircons hyacinthes sont disséminés dans les basaltes et les tufs basaltiques, dans les scories et les sables des terrains volcaniques anciens, avec des grains ou cristaux d'autres substances, et particulièrement de Corindon saphir et de Fer titane. On les trouve en assez grande quantité dans le sable volca- nique d'un ruisseau appelé Riou-Pezéliou, près d'Expailly en Velay. lisse rencontrent aussi dans les sables de l'île de Ceylan , où on les a d'abord remarqués; dans le sable volcanique de Beaulieu, près d'Aix en Pro- vence; dans les sables de Bilin en Bohême. Le nom d'Hyacinthe a été donné par les modernes à des pierres diverses d'un rouge orangé, mêlé d'une teintede brun. On taille quelquefois des cristaux de Zircon hyacin- the; mais ce sont en général de très petites pierres dont on fait peu d'usage. La plupart de celles qui circulent sous ce nom dans le commerce appartiennent à l'espèce de Gre- nat que l'on nomme Essonite ou Pierre de cannelle. A l'égard du nom de Jargon, on le donnait autrefois aux pierres sans couleur qui, après avoir été taillées, avaient un faux air de ressemblance avec le diamant, et pouvaient lui être substituées, quoiqu'elles lui cédassent très sensiblement en éclat et en dureté. Les Jargons du commerce sont aujourd'hui des variétés de Zircon la plu- part de couleurs foncées. Ce sont des pierres de peu d'effet, et il faut qu'elles aient un volume assez fort et une belle teinte , pour être d'un prix un peu élevé. (Del.) ZIRCOXE ET ZIRCOMUM. min. — La Zircone, ou l'oxyde de Zirconium, est la base du minéral appelé Zircon, et qui est un silicate de Zircone. On l'obtient sous forme d'une poudre blanche, insoluble dans l'eau, qui ne fond pas à la température de nos fourneaux. La Zircone calcinée ne se dissout que très difficilement dans les acides; elle s'y dissout au contraire facilement, quand elle est à l'état d'hydrate. Le Zirconium s'obtient en décomposant le fluorure de Zir- conium par le potassium; le métal se pré- sente sous la forme d'une poudre grise, qui prend l'éclat métallique sous le brunissoir. Les dissolutions des sels de Zircone sont précipitées par la potasse et la soude causti- ques; mais le précipité ne se redissout pas ZIZ dans un excès de réactif, ce qui distingue la Zircone de l'alumine et de la glucine. On admet que la Zircone est formée, comme l'alumine, de 2 atomes de métal et de 3 d'oxigène. (Del.) ZIRCOIVITE. MIN. — Syn. de Zircon. ZIRCO^IUM. MIN. — Voy. ZIRCONE. * ZIRFJ5A. MOLL. — Genre de Mollus- ques Acéphales , du groupe des Enfermés établi par M. Leach (in Gray., Syn. Brit. Mus., 1840). (E. Ba.) ZIROPHORUS. ms. — Dalmann {Acta Holmiœ, 1821, p. 371), synonyme, d'après Erichson, du genre Piesliis de Gravenhorst. — Voy. PIESTDS. (C.) ZIXOMMA. INS. — Foy. zyxomma. ZIZAME , Zizania. bot. ph. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Oryzées, créé par Linné { Gen. plantar., n° 1062 ). Des différentes espèces qui y ont été comprises, il n'en est qu'une qui lui ap- partienne positivement. M. Kuntb n'y laisse les autres qu'avec doute , et Endlicher {Gen. plantar., n" 732) les en sépare tout à fait. Cette espèce est la Zizania miliacea, Mich. (Z. aquatica, "Willd.\ plante aquati- que de l'Amérique septentrionale, à feuilles enrouiées-canaliculées; à fleurs monoïques, formant une panicule très rameuse, dont les rameaux inférieurs portent les épillets mâles, et les supérieurs les femelles. On cultive cette plante dans quelques parties de l'Amé- rique et même, à ce qu'on assure , de l'Eu- rope, pour se nourrir de ses graines. On lui donne le nom vulgaire de Biz sauvage. (D. G.) ZIZIE, Zizia. bot. ph. — Genrede la fa- mille des Ombellifères, sous-ordre des Or- thospermées , tribu des Amminées, formé par Koch ( UmbeUif. , p. 129) pour des es- pèces décrites auparavant comme des Smyrnium par Linné et par la plupart des auteurs. Ce sont des plantes herbacées vi- vaces , de l'Amérique du Nord, à fleurs jaunes, blanches ou pourpre fonré. On en connaît trois espèces, parmi lesquelles nous citerons comme exemple le Zizia aurea, Korh {Smyrnium aureum. Lin.; Thaspium aureum. Nutt.). (D. G.) * ZIZIPIIIIMUS. MOLL. — Genre de Tro- chdïdes , indiqué par M. Gray ( Syn. Brit. Mus., 1840). (E. Ba.) ZIZIPIIORE, Ziziphora. bot. ph. — ZOA 359 Genre de la famille des Labiées, tribu des Monardées, créé par Linné {Gen. planlar., n° 36), et dans lequel sont comprises des plantes herbacées ou sous- frutescentes , indigènes du midi de l'Europe et des parties moyennes (le l'Asie; dont les fleurs forment des faux verticilles pauciflores, générale- ment rapprochés dans le haut des rameaux. Le port de ces plantes tient de celui des Monardes et des Thyms. Leurs fleurs tien- nent le milieu entre celles des BlephiUa, Bafin., et des Thyms. M. Benlham en décrit ISespèces {in DG. Prod., vol. XII, p. 364). Nous citerons comme exemples le Ziziphora capitata. Lin., le Z. hispanica. (D. G.) ZiZIPIllIS. BOT. Foss. — Voy. viîgétaus FOSSILES, tome XIII, pages 132 et 171. *ZOAMELGES (Çoïov, animal; àu-àyu, traire), ins. — L'une des subdivisions pri- maires de l'ordre des Hémiptères, proposée par M. C. Duméril (Zool. anal., 1806), et dans laquelle il place les espèces de cet ordre qui vivent en parasites avec les ani- maux. (E. D.) ZOAIVTBAÏRES. Zoantharia ( Ç^ov , animal; â'vQoç, fleur), polyp. — Troisième classe des Actinozoaires, dans la classifica- tion des Polypes de M. de Blainville. La caractéristique, les rapports et les subdivi- sions de cette classe sont indiqués à l'artitle POLYPE, t. X, p. 396.— M. Milne Edvardsa établi, sous le même nom , sa troisième fa- mille, ordre ou sous-classe, des Anlho- zoaires ou Polypes parenchymateux, corres- pondant aux Zoanlhaires de M. deBlainville. La valeur de cette coupe est appréciée dans l'art. POLYPES, t. X, p. 399 et suiv. (E.Ba) ZOANTHE. Zoanlhus {Ç<59v, animal; â'v9o;, fleur), polyp. — Ce genre, créé p;ir Cuvier, a été placé par cet illustre savant dans son ordre des Polypes charnus. M. s types sont les Er. indicus et discoideus, 01. (C.) ZO\E. INS. — Geoffroy (Hist. abrégée des Ins.) indique sous le nom de Zone un Lépidoptère qu'il plaçait dans le genre Pha- lène, et qui aujourd'hui rentre dans la divi- sion des Bombyx. (E. D.) Z01\ES. — Voy. GKOGBAPUIE BOTANIQUE, t. VI, pages 86 et suivantes. * 201\lG5STiil'S (Çûvn, ceinture; lx^l>i, poisson ). poiss. — Genre de Scombéroides , indiqué par M. Swainson (Classij., 1839). ZOiMITE. Zonites. moll. — Genre proposé par Montfort, comme démembrement des HÉLICES. (E. Ba.) ZOMTIS. INS. — Genre de Coléoptères hétéromères, tribu des Vésicants, fondé par Fabricius ( Systema Eleulheratorum, t. H, p. 23 ), et qui renferme près de 40 espèces réparties en Europe, en Asie, eu Afrique et en Amérique. Les 2 plus communes de la France méridionale sont les Z. prœusta et quadripnnclata t ¥. (C.) ♦ZOA'OiOOMTA (ÇuvY), ceinture; ô<îou'ç , dent). INS. — M. SodolTsky (Roi. Man , 837)désigne sous ce nom un genre de I.é- 4ti 362 ZOO pidoptères Nocturnes de la tribu des Géo- métrides. (E. D.) *ZO\OTRICHÏA. OIS. — Genre établi par Swainson dans la famille des Bruants, sur VEmb. leucophrys (Wils). (Z. G.) *ZOiVOTRICHIE. Zonolrichia ( Çoiv/j , zone; Opl?, filament), bot. en. — (Ptiycées). Genreétabii dans la tribu des Rivulariées par J. Agardh {Algœ maris Mediterranei, etc.) pour une petite algue qui croît sur les ro- chers sous-marins de l'Istrie, le Z. hemisphe- rica,3. Ag. Voici les caractères de ce genre: Filaments simples, annulés intérieurement, rayonnants, ayant à leur base un globule hémisphérique et formant une fronde géla- tineuse, compacte , marquée de plusieurs zones. (Bréb.) ZOIVUÎIE. Zonurus ( Çoîv») , ceinture ; ovpà, queue ). rept. — Merrem a proposé ce nom pour le genre de Sauriens qui fut arbitrairement désigné sous la dénomination du Cordylus , d'abord par Klein , puis par Gronovius, et plus récemment par Cuvier, Fitzinger et autres. MM. Duméril et Bibron admettent ce genre dans leur sous-famille des Ptychopleures, parmi les Sanriens-Chal- cidiens ou Cyclosaures. La physionomie des Zonures rappelle assez celle des Stellions et de certaines espèces d'Agames. Leur tête est triangulaire, plus large que le cou; leur langue, en fer de flèche , a la forme de la langue du lézard ; leurs membres sont ro- bustes; leur queue est forte et de moyenne longueur. Us n'ont pas de dents au palais. Leur ventre est défendu par une espèce de plastron analogue à celui des crocodiles. On compte 5 espèces de Zonures, réparties en trois groupes caractérisés par leur écaillure et dont le docteur Smilh fait trois genres sous les noms de Cord'jlus, Hemicordylus , Pseudocord'jlus. Ces espèces sont originaires du cap de Bonne-Espérance, et deux d'entre elles se rencontrent aussi à Sierra-Leone. En prenant ce genre pour type, M. Gray a formé le groupe des Zonuridœ [Ann. of nat. hisl.,l,iS3S). (E. Ba.) *Z01MYPTILUS. INS.— Genre de Coléo- ptères pentamères, tribu des Oxytéliniens , établi par Motcholuski (Mémoire de la Soc. imp. des nat. de Moscou, 184S, tom. XVll, pag. 39) sur une espèce iIp la Géorgie asia- tique, le Z. pcM»î7e>-de l'auteur. (C.) *Z00B1ES. ZoofcècR (Ç(JiV, animal ; S'ou, ZOO je vis). INS. — L)ivision piimaire des Myo- daires Calyptératées de M. Robineau-Des- voidy {Essai sur les Myod. , 1830), corn- prenant les espèces vivant aux dépens des Mammifères herbivores, ou dans l'intérieur du corps des Insectes des divers ordres, et renfermant les deux tribus des ^Estridées et des Entomobies. — Voy. ces mots. (E. D.) * ZOOBOTRYOiV. (Ç).iov, corail), polvp. — M. Ehrenberg désigne sous ce nom le pre- mier ordre de ses Anthozoaires. La caracté- ristique, les rapports, les subdivisions des Zoocoraux, sont indiqués à l'article polvsmlS, t. X de ce Dictionnaire, p. 398. (E. Ba.) * ZOOLEA (Çcôov, animal; oXÀv^^i , je détruis), ins. — Sous-genre d'Orthoptères, de la section des Dermaptères, famille des Mantiens, créé par M. Âudinet-Serville {Or- thopt.. Suites à Buffon, de Roret, 1839). C'est dans le genre Theoclytes, Serv. {Fates, Burm.), que les Zoolea forment une subdi- vision qui se distingue par les antennes des mâles qui ne sont pas pectinées, mais com- posées d'articles avancés en dents de scie au côté interne, et surtout par le côté de leurs derniers segments de l'abdomen, qui sont lobés en dessus et en dessous, avec un lobe foliacédans leur milieu ventral. Une seulecs- pèce, \e Zoolea lobipes, Serv. (Manlislobipes, Oliv.; M. macroplera, Stoll ; Empusa lobipes, Guérin-Méneville), entre dans ce sous-genre. On ne connaît pas d'une manière certaine la patrie de celte espèce; d'après Stoll, elle proviendrait du Tranquebar: mais cette dé- signation de localité n'est pas certaine. (Ë. D.) ZOOLOGIE (;'«ov, animal; Xo>oç, dis- cours).— Dire que la Zoologie est la sciencs qui s'occupe des Animaux, c'est donner \.\ traduction rigoureuse des étymologies grec- 200 qiies du mot français, mais ce n'est point dé- finir la science elle-même. Pour être com- plète, cette définition exigerait que nous pussions tracer ici l'histoire des hommes qui ont contribué par leurs travaux à londer et à agrandir la science; l'histoire des idées qu'ils ont données pour fondement à leurs doctrines; l'histoire des écoles qui ont adopté et développé ces principes. Mais l'es- pace nous manque pour entrer dans tous les développements d'un plan aussi vaste; le caractère même de cet ouvrage nous impose d'ailleurs l'obligation de ne point répéter ici ce que les lecteurs trouveront dans d'autres srticles : nous chercherons seulement à relier ensemble ces éléments épars. Pour le vulgaire, aux yeux duquel leRègne animal ne consiste que dans les animaux les plus communs ou les plus volumineux, il semble puéril de chercher par quels carac- tères un animal se distingue de la plante ; mais pour le savant qui embrasse dans ses vues l'ensemble des animaux et l'ensemble des végétaux, qui a été conduit par ses in- vestigations jusque sur les confins des deux règnes d'êtres organisés , qui a vu la vie se manifester à cette limite par des phénomè- nes identiques, la distinction entre l'animal et la plante reste un des problèmes encore à l'étude les plus difficiles et les moins avan- cés. — Voy. ANIMAL. La définition du Régne animal lui-même, c'est-à dire de l'ensemble des êtres auxquels appartient le nom collectif d'animaux, a été diversement présentée par les auteurs, et ce sont ces différences qui caractérisent les di- verses méthodes zoologiques. — Voy. sîs- TKSIE ZOOL. Pour la Zoologie, comme pour toutes les sciences en général, il est clair qu'une mé- tliode, c'est-à-dire le résumé synoptique de la science constituée , n'a de valeur qu'au- tant qu'elle embrasse son objet dans toutes ses parties, sous toutes ses faces, dans tous ses états, sous toutes ses manifestations , dans tous ses rapports. En un mot , l'ana- lyse et la synthèse , le détail et l'ensemble , le fait et la loi, doivent être étudiés, appré- ciés, formulés, pour que la science ait son fondement, pour qu'elle existe et se fasse accepter. On comprend donc que si le nom de zoologiste est quelquefois appliqué au suvaot qui s'attache à l'étude unique d'un ZOO 3C3 organe, d'une espèce, d'un genre, même d'un groupe d'animaux, ou à celui qui pour- suit la solution d'un problème de physiolo- gie, d'embryogénie ou de paléontologie, ce nom n'est que l'application trop générale d'une qualité qui suppose la connaissance complète et la coordination de tous les phé- nomènes isolément étudiés par l'anatomiste, le physiologiste, l'embryologiste ou le pa- léontologiste. Puisque l'animal est composé d'organes qui ne prennent que progressivement leur forme définitive et adulte; puisque ces or- ganes ont entre eux des rapports déterminés et constants, qu'ils accomplissent certaines fonctions déterminées; puisque l'être qu'ils constituent a certaines affinités avec les au- tres êtres de la création, il est évident que la Zoologie ne consiste pas, comme le pen- sent beaucoup de gens, et comme certains naturalistes ont trop contribué à le faire croire, dans la distinction et la classificalioo des espèces , dans une nomenclature plus ou moins grecque et barbare. La constitution adulte et le développe- ment, la forme extérieure et la structure, le jeu des organes, les mœursetlesinstincls, les différences et les analogies, la distribu- tion géographique, la création actuelle et paléontologique, l'influence des milieux, l'état normal et la tératologie; toutes ces sciences et toutes celles qui s'y rapportent ne sont, en définitive, que les parties d'un tout, les prémisses de la Zoologie. Qu'on le comprenne bien : cette belle science de la Zoologie, prise dans son unité, appelle et résume toutes les sciences qui étudient sous quelque rapport que ce soit l'embryon et l'adulte, l'être animal depuis ses premiers linéaments embryonnaires jusqu'à sa mort. Mais la nature de l'esprit humain, comme sa faiblesse , l'empêche d'embrasser de prime abord un tel ensemble; des hommes ont consacré et consacrent encore leur vie, avec leur talent ou leur génie, à élucidei quelques points de cet immense problème, ou à en tracer l'ensemble et les lois. L'his- toire de leurs efforts constitue l'histoire de la science particulière à laquelle ils se sont spécialement livrés. Le tableau en a été pré- senté aux articles généraux anatomie, physio- logie, OVOLOGIE , PROPAGATION, TÉRATOLOGIE, PALÉOSTOLOGIE , TRANSFORMATION, ZOOPHTTES, 3G4 ZOO yuatit à la Zoologie eile-même, c'est-à- dire à ce faisceau formé par toutes ces scien- ces qui n'étudient ranimai que sous une de ses faces, quelques noms célèbres la résu- ment, et ses phitses diverses ont été présen- tées, pour l'ensemble du Règne animal, à l'article système; pour certains groupes d'a- nimaux, aux articles spéciaux : mammifères, POLYPES, ZOOPHYTES, ISFUSUIRES, etc. Si nous pouvions apprécier avec détail tous les travaux de l'esprit humain dans cette branche de ses connaissances, nous verrions qu'à toutes les époques, des savants se sont trouvés qui se sont plus spéciale- ment appliqués, selon leur génie, à l'ana- lyse ou à la synthèse. Pas plus pour la Zoo- logie que pour les autres sciences, l'esprit humain n'a suivi l'ordre logique de la mé- thode de Bacon ou de Descaries , doutant pjur arriver a croire, décomposant d'abord pour reconstruire ensuite. Seulement il est clair que les généralités, présentées au début même des éludes zoologiques, manquent de fondement scientifique, et que si elles attei- gnent la vérité, ce n'est que par hasard ou par intuition. L'analyse, au contraire, l'a- nalyse bien faite, si elle ne constitue pas la science, en amasse les matériaux, et chaque fait qu'elle constate est une acquisition pour l'avenir. Chez les anciens, les observateurs man- quent, les philosophes abondent. Les ques- tions les plus générales, les plus insolubles, les plus synthétiques, sont précisément celles qui trouvent le plus de faveur. On discourt sur l'origine du monde, sur la nature des choses , sans se laisser arrêter par les mille diflicnltés de détail qui s'opposent à ce mo- ment à une généralisation aussi vaste; et l'esprit étroit du sage, prenant son horizon borné pour l'immensité même, assigne pour matériaux premiers du monde l'eau, la terre, le feu, les éléments les plus communs et les moins connus. Thaïes et ses disciples , toute l'école ionienne ; Pythagore et ses disciples, toute l'école italique, cherchent dans leur imagination, et non dans les faits, l'expli- cation de l'harmonie des êtres et de la vie du monde. Le caractère propre d'Aristote , son mé- rite et sa gloire, c'est d'avoir quitté préci- sément ces hauteurs nébuleuses de la philo- sophie pour s'attacher à la constatation des ZOO faits, et dans ce travail d'analyse, qui va si bien à son génie, il rencontre des observa- tions d'une portée immense, que la science actuelle a peut être fortifiées de démonstra- tions nouvelles, mais qu'elle n'a ni inven- tées , ni modifiées. Nous citerons , entre autres, cette pensée physiologique si juste ot si profonde, que les fonctions de repro- duction ne sont que le dernier développe- ment et le perfectionnement des fonctions de nutrition. On peut voir à l'article système quelles étaient les vues du grand naturaliste de Stagyre surl'ensemble du Règne animal. La plupart des successeurs d'Aristote, jusqu'à l'époque de Jean Ray, ne sont pas, à proprement parler, des zoologistes; quel- ques uns , comme Pline , Oppien, Athénée , Élien, Ausone, ne sont guère, comme le dit si bien M. Isidore GeoCTroy-Sainl-Hilaire, que des littérateurs à propos d'histoire na- turelle. Albert le Grand, Conrad Gesner, Ulysse AIdrovande, de Johnston ne sont guère que des compilateurs. Jean Ray observe , et ses observations le conduisent à des généralités , à des clas- sifications fort remarquables dans leur en- semble et par les principes sur lesquels elles s'appuient. {Voy. m.ammifères, système.) Leuwenhoeck et Swammerdam viennent bientôt agrandir le champ des observations, grâce à l'emploi du microscope , et révèlent à la Zoologie l'existence de ces êtres infé- rieurs dont l'étude nous réserve peut-être la solution des problèmes physiologiques et et des questions zoologiques les plus ardues. Linné et BulTon remplissent de leur gloire le xvtu* siècle et font faire à la zoologie des progrès certains, chacun dans une directioQ différente. Le naturalistesuédois allie à l'a- nalyse sévère un esprit synthétique qui se traduit dans sa méthode. Le naturaliste français unit à la perfection de l'écrivain habile Taudacedu philosophequi ne se laisse pas entraver par les détails techniques. Cependant des hommes illustres fondaient certaines parties de la grande science zoolo- gique. Fabricius, Lyonnet, Réaumur, De- geer, ouvraient les voies à rentom(dogie ; Oihon Frédéric Millier, Trembley, Bonnelt, nous révélaient les mystères de la vie des êtres inférieurs; Spallanzani et Haller atta- chaient leurs noms immortels à la physio- logie; Daubenton, Vicq d'Azyr, trouvaient zoo pour la synthèse Tuturelesbases nécessaires de l'anatomie; Pallas posait quelques jalons pour la zoologie fossile, en même temps qu'il étendait ses travaux aux Zoophytes et aux liifusoires comme aux Vertébrés, à la Zoolo- gie générale comme à l'Anatomie. Une cir- tiiiistancea fait pâlir la gloire de Pallas et empêché son nom d'être l'égal de celui de bulTon et Linné : c'est l'apparition des grands travaux de Cuvier. Près de cet illustre zoologiste, non pas par la puissance, mais par le temps, se placent Lacépède, Meckel, Rudolphi , Lalreilleet Lamarck. Leurs travaux anato- niiques , leurs éludes philosophiques, ont apporté des éléments nouveaux à la Zoolo- gie et résumé la science sous des points de vue qui peuvent être critiqués, maisqui ont letir valeur et qui ont exercé leur influence. A côté de ses immortels travauxsur toutes les parties du Règne animal, à côté de l'anatomie comparée, dont il est de fait le fondateur, Cuvier a placé comme un sceau à sa gloire l'ouvrage sur les Ossements fos- sile?, étonnante production d'un génie qui snit s'élever aux considérations philosophi- qiies les plus vastes sans perdre de vue les d'innées les plus précises de l'observation. Avec Cuvier, la Zoologie se possède dcjd comme science exacte, et formule même ses lois. Etienne Geoffroy Saint-Hilaire entre avec plus de hardiesse dans cette voie de la généralisation; héritier de tous les philoso- phes qui ont cherché à embrasser d'un coup d'œil et à résumer dans ses lois propres le grand Règne animal, il est en même temps fondateur d'une école philosophique dont les disciples passionnés appartiennent sur- toutà l'Allemagne, et qui, par sonconiraste même avec l'école plus française de Cuvier, a contribué puissamment à vulgariser l'é- lude de la Zoologie et à fonder son unité, F.n appliquant ces dénominations géogra- phiques aux doctrines que nous citons ici, nous n'avons pas la pensée de dire que la vérité est d'un pays plus que d'un autre; nous voulons seulement, à propos de ces doctrines, présenter sous la forme la plus laconique la nature de leur inOuenre et leuT caractère propre. Les principales ihéo- T'cs qui servent de base à la doctrine de Geoffroy, la loi de l'unité organique, le ZOO ÎC5 principe des inégalités de développement et autres, ont été présentées et appréciées aux articles anatomie et tératologie, auxquels nous renvoyons. Il serait difficile de dire à quelle direc- tion obéit aujourd'hui l'élude de la Zoolo- gie, quels principes de ces grands maîtres adopte la génération actuelle. Beaucoup travaillent en silence, et, soit impuissance, soit logique , l'analyse minutieuse des faits, surtout des faits anatomiques, occupe pres- que exclusivement nos contemporains. Ces faits confirment-ils ou infirment-ils les lois formulées par les grands zoologistes que nous venons de nommer? conduisent-ils , au contraire, à des lois nouvelles? Espé- rons qu'un esprit synthétique viendra bien- tôt donner une réponse à ces questions fon- damentales, et rattacher les travaux de notre époque au passé ou à l'avenir. (E. B.) * ZOOM Y ES. Zoomyœ (Çùcv, animal; pui'a, mouche), ins. — Division des Musci- des, selon M. Robineau Desvoidy [Essai sur les Miiod., 1830), comprenant les gen- res Siomoxis, Uœmalobia, Nemorhina. — Voy. ces mots, (E. D.) * ZOOailLE. TÉRAT. — Genre de Mons- tres unitaires parasites, de la famille des Zicmyliens, établi par M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. {Histoire des anomalies, vol. Il, page 538 1836.) * Z00M1'LIE1\S. TÉRAT. — Famille de Monstres unitaires parasites, établie par M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. {Histoire des anomalies, vol. II, pag. 538. 183d.) ZOOXITE. ANAT. ET PHVSIOL. COMP. Les zoologistes, après avoir caractérisé et défini l'espèce et l'individualité comme des unités ou des types fondamentaux de la classification du règne animal, ont éié con- duits à créer de même un type idéal de par- ties élémentaires de la forme extérieure et intérieure de ces individualités spécifiques. Ces parties, connues depuis Aristote sous les noms d'anneaux, de segments ou d'ar- ticles, ayant été l'objet d'études compara- tives dans toute la série animale, les vues générales suggérées par ces recherches phi- losophiques ont déterminé Dugès à con- sidérer chaque anneau ou segment, et même une moitié d'anneau, comme un type élé- mentaire des formes animales. Voici le ré- } sumé de l'interprétatioa qu'il en a donnée 3(;6 zoo zoo dans son mémoire sur la conformité de ro.iiposition organique et dans sa Physiolo- gie comparée : 1° Le type idéal , qu'il nomme ZooniU', se répète à droite et à gauche dans tous les animaux symétriques, binaires et pairs ; tout animal articulé in- térieurement (Vertébrés), ou extérieure- ment ( Sternébrés ), est composé d'une série loiigiiudinalede Zoonites depuis l'extrémité de la tête jusqu'au bout delà queue. Les Zijoiiites cessent (l'être distinctes dans toute la classe des Mollusques. Il les voit repa- raître sous la forme de rayons dans son sous- règne des Actinaires; enfin, les ani- maux les plus simples , qui forment son sous-règne des Monadaires, sont réduits à une seule Zoonite. Il s'en faut de beaucoup que les natura- listes, qui réunissent dans une conception systématique générale tout ce qui a trait à l'ensemble des corps naturels, soient d'ac- cord sur la signification des unités collectives 01! simples qu'on nomme espèces, individus, et encore moins à l'égard des parties ou sous- unités typiques qui entrent dans la compo- sition des individualités des êtres organisés ou inorganiques. Pour peu qu'on réfléchisse, on ne tarde pas à reconnaître que pour in- terpréter philosophiquement la forme des animaux, des végétaux et même des corps bruts sidéraux, le terme segment est, au point de vue des sciences exactes, le plus con- forme à la nature des choses, à la marche logique de l'esprit humain, qui procède d'un tout individuel à ses parties, et au procédé pratique nécessaire pour isoler chacune de ces parties. Le mot Zoojufe nous semble donc plus nuisible qu'utile en anatomie compa- rée, parce qu'il tend à confondre les parties avec les louts. Quant au fait biologique qui traiislôrme un segment ou une Zoonite en un nouvel individu complet, ce qui n'a lieu que dans les organismes inférieurs, on doit l'interpréter comme exprimant la transition organogénique d'une partie à l'état d'indi- vidu entier, ce qu'exprime le terme rédin- iégralion , justement accrédité dans le lan- gage de la physiologie comparée. (L. Laurent.) ZOOPHAGES. Zoophaga{^,ZQv, animal; tf-xyù), je mange), moll. — Cette épithète, qui peut s'appliquer à tous les animaux qui se nourrissent d'autres animaux, est spécia- lement employée par Lamarck pour caracté- riser la seconde section de ses Trachélipodes, et s'oppose au nom de Phytophages donné aux Mollusques de la première section. Cette distinction n'est point naturelle, non seulement en la fondant sur la particularité que rappellent les noms spéciaux des deux sections, mais même en tenant compte des caractères sur lesquels Lamarck a essayé de l'établir. (E. Ba.) ZOOPHTHALMUM. bot. ph. — Le genre admissouscenomparP. Brown était basé sur le Mucuna urens (Dolichos urens. Lin.); il n'est plus regardé que comme formant une section dans ce genre Mucana, Adans. (D. C.) ZOOPHYTAIRES. Zoophjtaria (^Zav , animal; ^vrov , plante), polyp. — M. de Blainville désigne sous ce nom et sous celui de Clcnocères la cinquième classe de ses Ac- tinozoaires. La caractéristique de celte classe, ses rapports, ses subdivisions ont été indiqués à l'article poltpes, p. 396 et suiv. du t. X de ce Dictionnaire. (E. Ba.) ZOOPHYTES et ZOOPHITOLOGIE. zooL.— Le premier de ces deux noms, com- posé des deux mots grecs, Çùov, animal, et (puTov , plante , signifie corps organisé dont la nature participe de celle des animaux et de celle des végétaux, c'est-à dire animaux- plantes. Aristote s'est servi d'une périphrase pour exprimer cette ambiguïté de deux na- tures , et le terme zoophytes , qui lui a été attribué, ne se trouve pas dans ses ouvrages, d'après M. de Dlainville. Suivant ce natura- liste, Sextus Empiricus, médecin qui vivait au 11* siècle, sous Antonin le Pieux, l'aurait employé le premier, sans l'appliquer exac- tement. Ce serait Isidore de Séville d'abord, ensuite Albert le Grand, qui en auraient fait usage pour désigner les animaux parti- cipant de cette double nature; et, depuis cette époque, tous les zoologistes n'ont cessé' de s'en servir avec plus ou moins de conve-* nance : ce dont il est facile de se convaincre en lisant l'histoire de la science de ces ani- maux , qu'on a cru devoir instituer sous le nom de Zoophylologie {voy. à ce sujet le Manuel d'acHnologie par de Blainville , pag. 9-61 ). En l'état actuel , le mot Zoo- phytes est tantôt synonyme de Actinozoaires et de Radiaires(voy. ces mots), ou animaux rayonnes, et d'Acliniaires (Dugès), et tantôt zoo zoo :îG7 employé dans un sens plus restreint, et pour désigner les animaux qui ressemblent à des fleurs radiées et qui sont portés sur des sortes de tiges arborescentes. Mais ces sortes de fleurs animales, portées sur des tiges, soit flexibles et membraneuses, soit dures , cornées ou calcaires , ou alternativement cornées et calcaires, n'ont pas été considé- rées d'abord comme de vrais Zoophytes ; on les a même regardées comme des végétations cornées ou pierreuses, d'où les dénomina- tions de Cératophyies, et de Lithophytes ou de Lithodendrons. Toutes les apparences de fleurs, de feuil- les, de verticilles , de tiges , de racines , de fruits, de spores, de mousses qu'on croît trouver dans le Régne animai, peuvent être trompeuses ; et pourtant les zoophy tologistes ont été naturellementconduits à s'en servir comme de divers types de formes carac- téristiques, toutes réductibles à la forme radiaire ou rayonnante autour d'un point unique ou sur les divers points de la lon- gueur d'un axe. M. de Blainville, après avoir ramené toutes les formes zoophytaires à la forme rayonnante ou radiaire, a cru pouvoir la faire contraster, d'une part, avec la fonno binaire et symétrique d'un premier sous- règne qui comprend ses trois grands types supérieurs (Ostéozoaires , Entomozoaires et Malacozoaires) ; et de l'autre avec les orga- nismes animaux les plus inférieurs de forme irrégulière ou nulle qui constitue son troi- sième sous-règne, celui des Amorphozoaires. Ce serait donc la forme extérieure radiaire ou rayonnante qui, suivant ce zoologiste , devrait caractériser tous les Zoophytes éle- vés au rang de sous -règne. Toutefois MM. Sars et Agassiz ont constaté et démon- tré qu'un certain nombre de groupes natu- rels d'Actinozoaires offrent une forme géné- rale binaire parfaitement symétrique, et que les rayons présentent celte même symé- trie binaire ; ce qui n'a point été passé sous silence par M. de Blainville dans la démons- tration qu'il donne de la transition des for- mes animales symétriques aux formes rayon- nées rationnellement interprétées. Il est convenable et opportun de rappeler ici que quelques animaux vertébrés peuvent offrir, dans quelques parties de leur tronc ou dans leurs appendices, des formes rayon- nées (Condylures, Scorpènps.etc), san.> que ces apparences entraînent aucune modifica- tion du plan vertébral ; et l'on doit se rap- peler que, dans ce même type d'animaux supérieurs, quelques espèces (Myxitie, Am- phioxus ) ont un squelette vertébral si dé- gradé relativement et si mou , qu'on les a classés pendant quelque temps parmi les Vers et non loin des Zoophytes. Ce qui re- vient à dire que, dans les organismes infé- rieurs d'un grand type d'organisation , la composition organique se simplifie , se dé- grade relativement, sans que ce type modifié jusqu'à une certaine limite ait disparu. Il en est de même dans l'embranchement des animaux articulés extérieurement, ou ster- nébrés , dont le système solide, ou le sque- lette extérieur et cutané , devient si mince et si mou dans les Helminthes, qu'on les a également séparés de l'embranchemeut des Articulés ou Annelés pour les faire figurer à tort parmi les Zoophytes. M. de Blainville a signalé un certain nombre d'organismes in- férieurs du type de ses Entomozoaires comme formant transition des Articulés ou Annelés aux animaux rayonnes. Les Planaires , les Douves ou Fascioles et les Floriceps, lui ont paru présenter dans une partie de leur orga- nisation une forme radiaire indiquant cette transition. Enfin les Mollusques, ou sou troisième type d'animaux tuiirs et symétri- ques , lui ont encore ofi'ert une transition aux animaux rayonnes par les groupes de Mollusques radiaires ou des Malaco-Actino- zoaires, auxquels il donne les noms tirés de leurs organes de respiration : de Rhi^o- branches ( Pbysales ) , de Ciliobranches ( lic- roés), et Cérobranchcs (Bryozoaires). La plu- part des zoologistes qui n'ont pu se résoudre à accepter ces déterminations relatives aux Physales et aux Béroés, en raison de l'insuf- fisance des données an.itomiques, sont plus disposés à considérer ses Polypes douteux ou ses Cérobranches comme des Mollusques inférieurs voisins par leur organisation lics Tuniciers ou Ascidies. — Voy. ces mots. Suivant M. de Blamville, qui , succédant à Lamarc'i et à G. Cuvier, a pu et a dû, par la direction de ses travaux, s'occuper avec plus de fruit de lu classification métho- dique des Zi)ophytes, il faut en éliminer d'abord les Zoophytes faux , qui sont pour- tant des animaux, mais rapportés à tort aux Zoophytes vrais. etcnsDiiplp; Zoophytes 368 ZOO faux , dont les uns sont des végétaux , les autres n'étant ni végétaux ni animaux. Après cette élimination, les vrais Zoophytes de M. de Blainvilie comprennent ses deux sous-règnes, c'est-à-dire ses Actinozoaires, ou animaux rayonnes, elses Amorphozoaires ou Spongiaires. Nous devons faire remarquer maintenant que dans le groupe des faux Zoophytes, qui sont des animaux, il range non seulement ses prétendus Mollusques actinoïdes (Phy- sales, Bercés, Bryozoaires) , mais encore les Entozoaires, ou Vers intestinaux , et même les Infiisoires, ou animaux microscopiques; que dans les faux Zoophytes, qui sont des végétaux, sont compris les Corallines, les Némalophytes ; et qu'enfin les Zoospermes et les Nullipores sont encore éliminés comme de faux Zoophytes, qui ne sont ut animaux ni végétaux. Après ce travail d'élimination , on se trouve naturellement conduit à examiner si les vrais Zoophytes doivent constituer à eux seuls deux grands types ou sous-règnes, et quelles sont les affinités naturelles des Zoo- phytes actinozoaires avec les organismes inférieurs du type des Articulés et de celui des Mollusques ; mais il se présente en outre une question qui nous sei/ibie avoir été ré- solue prématurément et même tranchée par M. de Blainvilie, peut-être inopportunément. Cette question est la suivante : Doit-on , à l'exemple de ce savant zoologiste, supprimer la classe des animaux infusuires microscopi- ques homogènes, et en répartir les familles et les genres dans les divers groupes de ses Entomozoaires , comme il le propose. Les résultats positifs des observations et des ex- périences de M. Dujardin , en controverse de celles de M. Erhenberg, et nos propres recherches pour bien nous assurer de la na- ture du tissu blasteux ou sarcodique de ces animaux , en le comparant avec le même tissu des Spongiaires , ne nous permettent pas de considérer celle suppression comme légitime. Bien plus, ces résultats, joints à ceux que doivent obtenir plus ou moins pro- chainement des observateurs habiles , et surtout patients et très persévérants ; ces résultats, disons-nous, semblent promettre de pouvoir confirmer rinslii.ution de la classe de ces mêmes animaux dits infusoires ou microscopiques homogènes, qui devrait ZOO être rangée entre les Actinozoaires et les Éponges ou Amorphozoaires. Mais il fautbien se l'avouer, une étude plus approfondie de tous ces organismes inférieurs du Règne ani- mal doit être faite en même temps qu'on approfondira l'histoire complète des orga- nismes les plus inférieurs du Règne végétal, parmi lesquels on devra distinguer les Infu- soires microscopiques végétaux (Baccillariées, Desmidiées, Diatomées, etc.) et les espèces vé- gétales amorphes ou spongiformes {Nostocs , pro(ococcus). Les organismes inférieurs phyto- logiques offrent, on lésait, des traits de res- semblance avec les animaux inférieurs; aussi pourrait-on leur donner les noms de Phyln- zoaires ou de Phytosoés , qui est l'inverse de Zoophytes. Mais, attendu que ces ressem- blances peuvent être trompeuses , on ne saurait trop se prémunir à cet égard par la connaissance préliminaire des spores des Algues, qui, dans les premiers temps de leur vie, sont animées de mouvements de loco- motion semblables à ceux des embryons gemniaires des éponges, à ceux des larves de polypes ei aux microscopiques animaux. Une autre question, bien plus difficile encore, exigerait une solution qui ne nous semble pas impossible : c'est celle de la gé- nération spontanée ou de l'héiérogénie des microscopiques animaux, que la plupart des zoologistes comprennent encore dans ce qu'ils nomment l'embranchement des Zoo- phytes. Cette solution nous paraît indispen- sable pour bien marquer le point de départ dans l'étude de l'histoire du développement complet de ces animaux, si toulelois catte élude peut être faite ultérieurement avec exactitude. Il va sans dire qu'il convient de la faire marcher de pair avec une étude semblable desMicroscopiques, celle des orga- nismes amorphes et les plus simples du Règne végétal. Dans l'histoire du développement complet des Zoophytes, en réunissant sous ce nom les Actinozoaires, les Microscopiques ou Micro- zoaires , les Spongiaires ou Amorphozoaires , auxquels on pourrait joindre les Articulés et les Mollusques , considérés, à tort ou à raison, comme Zoophyioides, un point des plus importants, et qui excite de plus en plus l'attention des zoologistes, est la détermination et la constatation des divers genres et degrés d'individualité spécifique zoo de tous ces animaux , et surtout la connais- sance des diverses sortes de corps reproduc leurs qui leur donnent naissance. En effet, on peut constater que si l'on observe, parmi tous ces animaux, des individualités dis- tinctes, isolées et libres, on y trouve aussi un très grand nombre d'espèces dont l'individua- lité subdistincte et réunie est, dans les unes, adagrégée, dans les autres agrégée, et dans les troisièmes agglomérée sur une partie com- mune vivante. On peut soupçonner encore , d'après nos observations et nos expériences sur l'Éponge d'eau douce, que l'individua- lité, d'abord distincte et isolée dans tous les Spongiaires, devient confuse par la sou dure et la fusion des individus, et donne ainsi lieu à des masses amorphes qui sont des monstruosités viables. Mais pour que cettecon^^tatatioii decesdegrésde l'individiia lité des Zoophytes soit aussi exacte que pos- sible, il faut qu'on soit bien fixé sur la na- ture des corps reproducteurs desquels ils proviennent. 11 semblerait , au premier abord , que ces corps ne doivent être que de trois sortes, savoir : des œufs, des bour- geons et des boutures ou fragments. Nous passons ici à dessein sous silence la repro- duction hélérogénique ou par génération spontanée, parce que jusqu'à ce jour elle n'est pas démontrable par l'observation directe. Cependant , en outre des trois sortes de corps reproducteurs que nous venons d'indiquer, on en a admis deux autres aux- quels on donne le nom de bulbilles et de .stolons. Mais les bulbilles sont de véritabio œufs simples, comme ceux de l'Hydre et de l'Éponge d'eau douce , et les stolons ne sont autre chose que des prolongements gem maires, ou des gemmes ou des bourgeon^ produits par l'extension stoloniforme du tissu des espèces Zoophytes ou Znophytoi- des. C'est dans le corps reproducteur nais sant (ovule, bourgeon, bouture) et se déve loppant graduellement, qu'on parvient ;i bien distinguer , soit l'isolement des indivi dus libres ou fixés, soit leurs divers degrés de réunion , soit enfin leur fusion intime Pour bien apprécier tout ce qui a trait a l'individualité spécifique des Zoophytes ei des Zoophytoïdes, l'attention devra se con- centrer principalement sur le nombre et le degré de réunion des individus provenant d'un seul et même vitellus. C'est à la pousse T. XIII. ZOO 3G9 successive des bourgeons, et à leur disposi- tion sous des formes diverses, que sontd'ies les associations de ces i[;dividus gemmaires qui sont les générations successives de l'individu primordial provenant d'un œuf ou d'une bouture. Ce sont ces associatiotis sous forme arborescente qui présentent la plus grande ressemblance avec les plantes et qui, jusqu'à Peyssonnel , les ont fait re- garder comme des phiutes marines. Après cette énumération des groupes nombreux des espèces animales systémati- sés pour constituer un type idéal ou em- branchement dit des Zoophytes; après quel- ques considérations sur l'importance de constater exactement les divers degrés de leur individualité spécifique, nous n'avons plus à présenter ici que les principaux traits de leur organisation , de leur histoire natu- relle et à exposer les principes de leur clas- sification. La caractéristique la plus générale de leur organisation est une simplification très grande et progressive des deux grands ap- pareils vivificatpurs (système nerveux et vasculaire), suri» ut des organes de sensa- tion , de locomotion et même de ceux de la nutrition (digestion, respiration, etc.), et de la reproduction, qui, comme nous l'avons dit, ressemble à celle des végétaux. C'est en étudiant comparativement les princi- paux traits de l'organisation des Zoophytes actinozoaires , des microzoaires et des amor- phozoaires , en les comparant avec les Mol- lusques, que nous avons été conduit à pro- poser d'abord de mettre en contraste le type des Spongiaires ou Amorphozoaires , consi- déré comme le plus infime de l'animalité , avec le type le plus élevé du Règne animal, c'est -a -dire avec l'espèce humaine ou l'homme, et ensuite de placer entre ces deux grands types extrêmes de l'organisme animal les types d'organisation intermédiaire eonnus sous les noms d'Articulés intérieu- rement (Vertébrés), d'Articulés extérieure- ment (Sternébrés), et enfin un troisième grand type comprenant les Mollusques, les Rayonnes et les Infusoires homogènes. Nouh avons nommé ce grand type Animaux hélc- rébrés, en raison de la variabilité des train de leur organisation que produit une dé- gradation progressive, encore plus intense que d ms les Vertébrés et les Sternébrés, et 370 ZOO en raison de l'impossibililé (dii moins ac- tuelle) de ramener loules les formes de leur système solide à une unité de plan ( ce qui est possible et constaté pour les Verté- brés et les Slernébrés). Celte même varia- bilité s'observe dans la dégradation du système nerveux qui , disparaissant de bonne heure, semble ne plus être le sys tème dominateur de ces organismes iini- maux , autre trait caractéristique qui les rapproche des végétaux. En général, la dé- gradation organique du typer'es Hétérébrés, dans lequel les Zoophyles actinozoaires viennent se ranger naturellement entre les Mollusques et les Infusoires, porte non seu- lement sur les organes et appareils, mais encore sur les formes topographiques ou les régions du corps, et encore plus pro- fondément sur la composition des maté- riaux de contexture (sang ou fluide nour- ricier, tissus vivants, produits liquides ou solides émanés du sang) ; en sorte que cette dégradation progressive semble réduire les organismes les plus simples, soit des Articu- lés et des Mollusques zoophytoïdes, soit des Zoophytes actinozoaires, soit des Infusoires homogènes ou aplozoaires (de , simple, et de Çùov , animal) , à un seul fluide nour- ricier et à un seul tissu vivant sarcodique ou blasteux qui persiste comme l'unique agent des manifestations de la sensibilité, de la locomotion, de la nutrition et de la reproduction. Mais dans tout le type des Hétérébrés, qui comprend les Mollusques, les Rayonnes et les Infusoires homogènes, les individualités et leurs formes spécifiques sont en général distinctes ou subdistinctes et diversement réunies, et ce n'est enfin que dans les Spongiaires ou Zoophyles amor- phozoaires que cette individualité, soit iso- lée, soit agglomérée et confuse, est naturel- lemeni amorphe en raison de la molilité protéique ou changeante de leur tissu sar- codique. C'est ce caractère du tissu vivant des Spongiaires qui nous a paru établir leuraffiniié naturelle avec les dernières es- pèces d' Infusoires dont les formes sont chan- geantes pendant leurs mouvements et ten- dent ainsi à leur irrégularité de formes ; d'où le nom d'Amibes, de Prêtées, de Rhi- zopode.s, donné à ces Zoophytes infusoires. Ces considérations sur l'organisation gé- nérale des Z'iophytes riiyonnés, rapproché!;, ZOO 1° des Mollusques d'abord pairs et devenant zoophytoïdes dans les Tuniciers ou Ascidieiis et les Bryozoaires; 2' des Microzoaires ou Aplozoaires, ou Zoophytes infusoires consi- dérés comme formant la transition aux Zoo- phytes spongiaires ou amorphozoaires, nous semblent bien propres à justifier, du moins provisoirement, l'institution du type des Hétébrés, et à démontrer que l'organisation zoophytoïde, pouvant se retrouver dans le type des Articulés ou Sternébrés, ne consti- tuerait point un caractère aussi valable que celui de l'unité de plan démontrable dans les grands types de l'organisation. Nous pensons toutefois que, sans atténuer en rien la mise eu relief des formes géométrales adoptées par M. de Blainville, qui nous semble avoir une grande valeur pratique et philosophique; nous pensons, disons-nous, qu'il vaut mieux chercher à établir les vé- ritables fondements de la science de la clas- sification sur l'ensemble et la série des formes animales, depuis celle de l'homme jusqu'à l'irrégularité ou la négation de ces formes dans les Spongiaires, en faisant res- sortir les degrés de l'individualité qui s'é- lève jusqu'à la personnalité dans l'espèce humaine, et qui, au contraire, se confond et disparaît dans lesÉponges. Entre ces deux types extrêmes des formes animales, s in- tercalent naturellement : 1" le type des Vertébrés articulés intérieurement, dont le système nerveux central est situé le long du dos et dont les embryons sont tous gas- tromphalés , c'est à-dire à vésicule ombili- cale placée au milieu du ventre; 2" le type des Articulés extérieurement et Slernébrés, dont le système nerveux central siège en général ducôtédu ventre, le long de la ligne médio-sternale, et dont les embryons sont tous, €n général, notomphalés, c'est-à-dire ayant leur vésicule ombilicale située au mi- lieu du dos; 3° enfin, le type des animaux hétérébrés, c'est-à-dire à système solide très variable ou hétérébral.dont le système ner- veux eentral , lorsqu'il existe, n'est plus situé le long d'une ligne médiane , et dont les embryons ovulaires sont hétérompbalés, c'est-à-dire à vésicule ombilicale située tan- tôt du côté du ventre (Céphalopodes), tantôt du côté du dos (Gastéropodes, etc.), tan- tôt plus ou moins près de la bouche et sans détermination de région possible. zoo Ei:fin , !es animaux Hélérébrés présentent le plus grand nombre d'espèces se repro- duisant comme les végétaux, par œufs, par bourgeons et par boutures, et montrent dans les individus isolés ou dans leurs asso- ciations, à partir des Mollusques zoophy- toides , toutes les formes végétales que les naturalistes ont mis à contribution dans la nomenclature de cette branche si impor- tante, si curieuse et en même temps si dif- ficile de la zoologie. Nous n'insisterons pas davantage sur les traits principaux de l'organisation générale des Zoophytes qui, pour être mise en saillie, a nécessité la détermination du rang qu'ils occupent dans le Règne animal, et par con- quent celle des types dans lesquels cette or- ganisation n'existe pas ou se montre à peine, ou bien se développe avec un tel luxe de for- mes végétales, qu'on a dû méconnaître l'orga- nisation animale pendant très longtemps, et qu'enfin il a fallu arriver jusqu'au milieu du xvm* siècle pour qu'on pût la démontrer définitivement et l'établir dans la science comme une vérité qui est maintenant mise en regard de l'organisation végétale ressem- blant à l'animalité, c'est-à-dire à celle des Plantes-Animaux ou Phytozoaires, avec les- quels les Zoophytes pourraient être confon- dus : ce qui a fait dire avec raison que les limites des deux grands règnes organiques sont très difficiles à déterminer et surtout à constater exactement. Il nous a semblé à cet égard , d'après divers résultats de nos recherches sur les organismes inférieurs, que la dégradation progressive des formes animales et vét^éialesde moins en moins par- f.iites et des divers degrés de l'individualité, et enfin la disparition ou la négation de ces formes, peuvent, en ayant égard à la nature chimico-vitale des organismes zoopbytaires ou phytozooaires , peuvent, disons-nous, ainsi qu'on l'a déjà essayé, servir a trouver plus ou moins prochainement ces véritables limites. Quant à la question des mélamor- phoses ou transformations des organismes inférieurs animaux , soit entre eux , soit en organismes inférieurs végétaux, et Di'ceversd, on comprend facilement qu'elle ne pourrait êire admise qu'après une démonstration expérimentale, qui elle-même ne sera pos- sible que lorsqu'on connaîtra suffisam- ment l'histoire du développement complet ZOO 371 (les espèces de Zoophylaires et de Phyto- zoaires qui, sur de simples apparences, ont pu donner lieu à des opinions hasardées et non encore vérifiées. Dans ce que nous avons à dire sur l'his- toire naturelle des Zoophytes, nous nous bornerons à présenter quelques considéra- tions générales sur les Actinozooaires ou Animaux rayonnes, en en éliminant à des- sein les Mollusques polypiformes ou Bryo- zooaires, et les Infusoires (uo)/. ces mots). L'instinct seul suffit à ces animaux, con- sidérés comme apathiques par Lamarck , pour les guider dans la recherche de leur nourriture, dans l'accomplissement de leurs fonctions génératrices, à l'égard des espèces dioiques et à sexes séparés, et dans le choix des lieux pour le dépôt de leurs œufs. Presque tous les Zoophytes rayonnes sont marins: les uns, pélagiens, ne se trouvent pas dans une grande profondeur; les au- tres, littoraux, peuvent rester à découvert pendant le reflux de la mer; un très petit nombre d'espèces sont d'eau douce. On n'en connaît point qui puissent vivre alternati- vement dant les eaux salées et dans l'eau douce; cette dernière tue même subitement les espèces marines , et, réciproquement, l'eau de la mer ou salée produit le même effet sur les espèces d'eau douce, l^a loco- motion des espèces libres n'est pas très étendue et lente. Plusieurs de ces dernières vivent dans les fucus et dans les fonds sa- blonneux , s'y enfoncent ou rampent à la surface, et y trouvent les débris de corps organisés dont ils se nourrissent. D'autres, qui habitent les endroits rocailleux (Oursins), y cherchent les Crustacés qui forment leur nourriture. M. de Blainville cite, sur l'as- sertion d'un auteur, et sans l'affirmer, l'exemple d'une espèce de Polype qui vivait dans un champignon, et qui par conséquent ne serait pas aquatique. Tous les autres Actinozoaires, dont les espèces sont plus ou moins fixées, vivent sur les rivages et à peu de distance des côtes , quelquefois à de grandes profondeur.-;. Quoiqu'un grand nombre d'individus libres, ou réunis en agrégations ou en agglomérations , habitent souvent les mêmes lieux, on ne considère point ces réunions comme une société. Ce- pendant un premier degré de vie sociale momentanée pourrait exister à l'égard des 372 ZOO espèces dioiques ou à sexes séparés. Les divers genres et degrés de liberté ou de fixilé, et de réunion en agrégation ou en ag- glomération, sont indiqués aux articles Écui- KODERMES, ACALÈPBES et POLYPES (VOt). CCS mots), en donnant les caractères des familles des genres et des principales espèces. Dans tout le groupe des Aciinozoaires, la rédinié- gration ou la reproduction des parties per- dues est bien plus active quedans les Verté- brés (Reptiles écailleux et amphibiens) et que dans les Articulés. La reproduction se fait dans un très grand nombre d'espèces de ces Zoophytes, non seulement par œufs, mais encore par bourgeons et par boutures. Si les Mollusques testacés forment, par l'amas et la dissémination de leurs co- quilles, des couches plus ou moins grandes de terrains calcaires, un fait semblable est produit plus rapidement et plus manifeste- ment par l'agglomération et la stratifica- tion des Polypiers calcaires, qui entrent pour beaucoup dans la composition des formations calcaires puissantes, et qui con- stituent en très grande partie les bancs cal- caires et les récifs dangereux pour les navi- gateurs. L'observation des surfaces polies des divers marbres permet d(^ distinguer très facilement les formes radiaires des Po- lypiers qui ont contribué à la formation calcaire , ce qui ne serait point visible sur les surfaces frustes. Les Zoophytes aciinozoaires ne sont pas également répartis dans l'intérieur des mers et dans toutes les zones d'un pôle à l'autre. D'après les faits connus, on pense qu'ils sont plus abondants au fur et à mesure qu'on .s'approche de l'équateur; qu'ils sont en général plus nombreux dans l'hémi- sphère austral que dans le boréal, et dans la merdes Indes, le golfe Persique, la mer Rouge et l'archipel Indien, Nous renvoyons aux articles échinodkrmes, acalèphes et po- lypes, pour les particularités de la réparti- lion des animaux de ces trois grandes classes de Zoophytes radiaires. Telle est, en l'état actuel et à notre époque, la distribution géographique de ces animaux , qui a dû né- cessairement varier dans la succession des périodes delà formation successive des ter- rains de l'écorce du globe. On a constaté en paléontologie : 1° Qu'en outre des Poissons, des Mollusques et des Crustacés trilobites , ZOO la période primaire élaii caractérisée par la présence de nombreux Grinoïdes , et que les Polypiers y étaient abondants, surtout dans les mers carbonifères; 2° que pendant la période pénéenne ou la deuxième, les Zoophytes radiaires fossiles n'y sont point représentés par des Échinodermes, et que les Polypiers y abondaient très peu ; 3" que dans la période Iriasique, de même que dans la précédente, on ne trouvait, en outre des seuls Vertébrés, des Articulés et des Mollusques qui les caractérisent , que liés peu de Zoophytes radiaires de la classe lies Échinodermes et de celle des Polypes , tandis que dans la période jurassique ils deviennent très nombreux, surtout dans les étages moyens et supérieurs; ce qui continue d'avoir lieu dans la cinquième pé- riode, puisque les Zoophytes échinodermes cl polypiaires forment une partie essentielle des faunes crétacées. Enfin, dans les sixième et septième périodes , celles de la formation des terrains tertiaires et diluviens, les Zoo- phytes radiaires , échinodermes et poly- piaires seulement , sont semblables et même identiques à ceux de noire époque, et for- ment une partie importante des faunes éo- cènes, niio^enes et pliocènes , surtout les Polypiers qui y abondent. Pendant toutes ces périodes , les Échinodermes et les Poly- piaires fossiles coexistent plus ou moins avec les Bryozooaires et les Foraminifères , et l'on conçoit facilement que les Acalèphes, qui ont dû coexister avec les Zoophytes ra- diaires des deux autres classes, n'ont pu, en raison de la grande mollesse de leurs tissus, laisser aucune trace de cette coexistence en preuve de laquelle on n'a pu recueillir jus- qu'à ce jour qu'une empreinte trouvée ré- cemment dans les schistes secondaires d'Al- lemagne, que l'on croit appartenir à une Mé'Iuse du genre Équorée. Ce qui porte à croire que l'histoire paléontologique de cette classe de Zoophytes rayonnes , inconnue jusqu'à ce jour, ne pourra être faite ulté- rieurement si les documents continuent de faire défaut. Après avoir fait l'exposé succinct des données que peut fournir l'élude de l'orga- nisation, de l'histoire naturelle, de la dis- tribution géographique et géologique des Zoophytes, en nous bornant aux Aciino- zoaires, nous ne pouvons nous dispenser 200 d'eïnminer historiquement la série des prin- cipales classifications de ces animaux pro- posées depuis Linné jusqu'à notre époque. Cet examen nous semble devoir nous aider à constater toutes les difficultés de l'élude de cette branche dp la zoologie, et à démê- ler celle de ces classifications qui, en l'état actuel de la science , semble se rapprocher le plus de la vérité, et qui, par conséquent, pourrait nous permettre de marcher plus sûrement dans la voie de la méthode natu- relle déjà ouverte par les plus illustres zoo- logistes de notre époque. On ne doit être nullement surpris que Linnéait considérablement restreint le nom- bre des genres de ces Vernies Zoophyta , et qu'il ait disséminé dans d'autres groupes tous les autres genres actuellement rassem- blés en familles naturelles, réunies elles- mêmes de nos jours systématiquement sous le nom de Zoopbytes rayonnes ou amorphes. Le manque des données de l'anatomie com- parative ne permettait pas alors de faire mieux; et sans ces données, sans celles du peu qu'on sait en physiologie comparée, il était impossible de donner à la science de la morphologie animale le caractère philo- iiophique qu'on peut espérer de lui voir iiiqiiérir de plus en plus. Pourtant Linné uressentaildéjà toute l'importance du grand principe de la forme interprétée comme l'expression de la finalité des êtres créés. Ce grand principe n'est-il pas nettement proclamé en langage poétique dans cet aphorisme qui nous donne la clef de la phi- losophie anatomique et zoologique de M. de Blainviile. Vivarium nalurœ sic alil sextuplicis formœ animalia : Mammali.\, pilosa, in terua gradiunlur , lo- quenlia. AvEs, ptmnosœ , in aère volitant, canlantes. Amphibia, tunicata , in squalore serpunt, sibilanlia. i'iscEs, squamati, in aqoa natant, poppy- zantes. I^SECTA, cataphracta, in stcco exsiliunt , tititiiianlia. Vermes, excoriati, in bouido panduntur, obmuiescenies . On le voit , dans cette énumération des fornics animales, la forme zoophytaire plus ZOO 373 ou moins radiaire n'est point encore mise en relief; elle ne peut même se présenter à l'imagination comme un type idéal, pas plus que celle des autres grands types de l'orga- nisation animale. Ce sont les lumières de l'anatomie et de la physiologie comparée instituées par G. Cuvier qui lui ont fait découvrir, d'après les grands principes de la philosophie géné- rale, et à l'aide d'un nombre suffisant de faits nouveaux, les quatre grandes formes typiques qui lui sont apparues comme in- dices de quatre grands plans de l'organisa- tion animale. Dès ce moment, l'auieur de celte grande découverte était fondé a dire et à publier que le Règne animal, distribué d'après son organisation, devait servir de base à l'histoire naturelle des animaux et d'introduction à l'anatomie comparée. Dès ce moment, G. Cuvier avait la gloire de faire en zoologie le premier essai de l'appli- cation de la méibode naturelle, en partant du principe de la subordination des carac- tères. Toutefois il est à remarquer que la première de ces formes typiques, ou l'em- branchement des Vertébrés, avait éié décou- verte par Lamarck, son illustre contem- porain, qui a lui-même tant contribué au perfectionnement de la zoologie. Nous avons déjà dit comment M. de Blain- viile avait été conduit , tout en acceptant l'inslitution des types ou embranchements de G. Cuvier, à envisager les formes zoolo- giques à un point de vue géométral , à proposer une série de trois sous-règnes, dont le premier comprend les trois premiers em- branchements de G. Cuvier, en en modi- fiant l'ordre sériai, et à placer dans son deuxième sous-règne le type des Aciino- zoaires ou des Zoophytes rayonnes, et, dans le troisième et dernier sous-règne, les Spongiaires ou Amorphozoaires. Nous devons faire remarquer que dans ce remaniement complet du Règne animal, M. de Blainviile, tout en interprétant les formes du règne zoonomique au point de vue géométral, appréciait en même temps d'une manière plus exacte les données de l'anatomie et de la physiologie comparées, puisqu'il descendait les Mollusques du rang qui leur avait été assigné par G. Cuvier, et qu'il les rapprochait ainsi du grand type des Zoophytes actinozoaires, élevés eux-mêmes 374 ZOO ail rang de sons-règne. Nous verrons bien tôi comment celle détermination si impor- tante est acceptée , même par les zoologistes qui croient devoir conserver la classifica- tion zoologique de G. Ciivier et sa division en quatre embranchements. ('/est encore ici le lieu de Tuire remar- quer que M. de Blainville, comme consé- quence naturelle de ces principes de classi- Dcation, a dû éliminer de ses Zoophytts actinozoaires , d'abord les vers intestinaux, |iour les rapporter à ses Entomozoaires ou Articulés, et plus tard les Polypes douteux ou Bryozoaires, pour les rapprocher de ses Mollusques acéphales ascidiformes ; ce que les découvertes récentes faites en anatomie comparée semblent justifier complètement, il resterait donc seulement à démontrer, par de nouvelles recherches, que les Ara- lèphes,ou Arachnodermes douteux en l'élat ■)ctuel (Physales, Béro'és , Diphyes,Slé- piianomies, etc.), doivent et méritent, €iiefTet, d'être rangés dans la classe des Mollusques, à la suite des Ascidies ou d'être conservés dans l'ordre des Zuophytes rayon- nés acalèphes. Il faut espérer que les zoo- !-ogistes laborieux et habiles, qui sentent toute l'importance de ces nouvelles recher- ches , feront concourir leurs efforts pour arriver à la solution de ce problème zoolo- gique, dont la difficulté est proportionnelle à la délicatesse des tissus de ces animaux , à l'impossibilité de les conserver longtemps eu vie, de s'en procurer les individus en nombre suffisant , et surtout de pouvoir en observer le développement et les mœurs. Si l'on rapproche maintenant l'ensemble dos résultats du remaniement complet de la classification de G, Cuvier par M. de Blain- ville, pour apprécier son influence sur les progrès de la zoologie, et surtout de la zoo- phytologie; si l'on rapproche, disons-nous, h\ classification zoophytologique de ce sa- vant illustre et infatigable de celles propo- sées par ses contemporains , on ne peut s'empêcher, tout en reconnaissant l'extrême difficulté du sujet, de constater qu'elle doit avoir une valeur philosophique qui com- mence à être sentie , puisque celui de ses contemporains (M. Milne Edwards) dont la compétence à cet égard est fondée sur les recherches laborieuses auxquelles il se livre depuis un grand nombre d'années, quoique ZOO restant fidèle à la systématisation de G. Cu- vier, se trouve conduit, par la force même des faits de l'observation directe, à accepter l'ordre sériai de la classification zoologique de M. de Blainville , dont il nous semble avoir compris toute la portée dans le juge- ment qu'il a exprimé dans son article Zoo- PHYTEs de VEtuyclopédiedu iix' siècle dans les termes suivanis : « Nous pensons donc que c'est avec raison que les zoologistes cherchent maintenant à introduire dans la classification de Cuvier quelques réformes, ! et à réunir dans une même série ces ani- maux, qui semblent être conformés d'après un niêm' plan général, diversifié tantôt par une simplicité plus grande, tantôt par une richesse d'organisation de plus en plus con- sidérable. 11 nous paraît, en effet, plus na- turel de rattacher à chacun des autres em- branchements du Règne animal les êtres qui offrent, d'une manière générale, le type propre à ces divi.Mons, que de réunir sous le nom commun de Zoophytes toutes ces dé», gradations de types divers, et de les y con- fondre avec des animaux construits d'après un plan tout particulier, tels que sont les Animaux rayonnes proprement diis. Cette réforme a déjà été tentée depuis longtemps par M. de Blainville, qui a réuni à la série des Animaux articulés, appelés dans son sys- tème de nomenclature Entomozoaires, les Vers intestinaux et les Lernées. «M Milne Edwards pense que les Spongiaires ne doi- vent pas être séparés des Actinozoaires, ea raison dece que les Éponges lui ont paru res- sembler à certains Polypes agrégés, parve- nus seulement à la première période de leur développement, et n'offrant pas encore d'in- dividus distincts. Mais nos recherches ayant constaté que les individualités isolées , ou agglomérées et confondues, sont toujours amorphes , comme les individus du dernier groupe naturel d'infusoires ou microsco- piques, le sous-règne ou le type des Amor- phozoaires , qui n'offrent jamais des indi- vidus poiypiformes, doit être séparé, comme on l'a proposé, des Actinozoaires. Ainsi , d'après le jugement porté par M. Milne Edwards, qui, nous le répétons à dessein, nous semble, par la série de ses études zoologiques et littéraires , être com- pétent dans une matière dont il comprend biea toute la difficulté, les autres classifi- zoo zoo 375 rations proposées successivement par La mark, Latreille, Dugès , et dernièrement par M, Diivernoy dans son cours au collège de France, présenteraient plusieurs inexac- titudes dont il serait très facile de donner lu démonstration logique et celle par les faits. En effet, les Zoophytes rayonnes sont ré- partis parLamarck dans deux classes (Poly piaires et Radiaires); par Latreille, en trois grandes divisions (les Entozoés, les Aclino- zoés et les Phytodozoés, ou animaux à forme végétale); par Dugès, en quatre sous-règnes (les Diphyaires, les Téniaires, les Actinaires et les Monùdaires) ; et par M. Duvernoy, en huit classes (les Échinodermes, les Aca- lèphes , les Exophyes, les Polypes, les Pro- lopolypes, les Helminthes, les Rotifères, les animalcules homogènes). On est surpris de trouver dans ces classifications les articulés les plus inférieurs (Entozoés , Téniaires et Helminthes) dans le type des Zoophytes rayonnes comme dans la classification de G. Cuvier. Mais on doit l'être encore plus de voir M. Duvernoy conserver dans l'em- branchement des Animaux rayon lés , non seulement les Helminthes, mais encore les Rotifères, que M. Edwards, par suite des dé- couvertes nouvelles, a séparés des Infusoires homogènes pour les placer dans l'embran- chement des Annelés à la suite des Anne lides. Les doutes qui régnent encore à l'égard de l'organisation des Acalèphes hydrostati- ques que M. Duvernoy a séparés des autres Aci'lèphes pour former sa classe des Exo- phyes, ne permettent pas encore de légitimer l'institution de cette classe nouvelle. Enfin, on doit être encore plus surpris de voir pa raîtresous le nom de Prolopolypes une autre classe nouvelle, qui n'est autre chose que le grand groupe des Spongiaires , dans les quels, depuis les recherches de MM. Grani, Audouin etMilne Edwards, confirmées par nos éludes sur l'Éponge d'eau douce, il n'est pas possible de démontrer les moindres ves- tiges d'individus polypiformes. Enfin, il suffira de rapprocher le tableau de la clas- sification zoologique de M. Milne Edwards (voy. son Cours élémentaire d'histoire natu- relle, Zoologie, 2" partie, 1842) de celui du Système de la série animale, de M. de Blainville en 1847, pour reconnaître les progrès qu'a dû faire la classification des Zoophytes, par suite des réfurmes proposées depuis longtemps par M. de Blainville, et franchement acceptées par M. Milne Ed- wards, qui a consacré une grande partie de sa vie à l'étude des Tuniciers et d'un grand nombre d'espèces d'animaux rayonnes. On conçoit facilement qu'en mettant à profit les fruits des travaux des zoologistes les plus célèbres de notre époque, et les ré- sultats de nos propres recherches, nous ayons essayé nous-même de contribuer au perfectionnement de la science du Règne animal en modifiant la classification de M. de Blainville, et en proposant l'établis- sement des trois grands types d'animaux intermédiaires à l'homme et aux Spongiai- res, sous les noms de Vertébrés, de Sterné- brés et d'Hétérébrés , parmi lesquels les Zoophytes actinozoaires figurent entre les Mollusques et les Infusoires. C'est ce que nous croyons avoir suffisamment déve- loppé dans cet article, où il ne pouvait nous être permis que d'ébaucher les princi- paux traits de J'essai d'un tableau du Règne animal que nous avons publié dans nos re- cherches sur l'Éponged'eau douce et l'Hydre. Nous regrettons vivement de ne pouvoir donner ici une analyse même succincte de l'histoire de la zoophytologie, présentée pour la première fois par M. de Blainville dans sou article Zoophytes (Dict. d'hist. nat. de Le- vrault), et plus tard, en 1834, dans son Ma- nuel d'actinologie, de manière à pouvoir e:i fairesurgir les principes de la classification de ces animaux. On pourra donc consulter ton- jours avec fruit cet ouvrage, non seulement pour les nombreux faits qu'il renferme, mais encore pour les nombreux documents historiques et bibliographiques qui doivent le faire considérer comme un répertoire précieux, surtout pour les naturalistes qui, ne pouvant se procurer tous les livres ik- cessaires, sont forcés de recourir aux bi- bliothèques publiques. L'importance de ces grandes monogra- phies zoologiques sera vivement sentie, sur- tout par toutes les personnes qui savent eu qui ne tarderont pas à apprendre combien sont coûteux et difficiles à se procurer les grands ouvrages d'histoire naturelle publiés à la suite des voyages de circumnavigation, qui, dans ces derniers temps, ont tant con- tribué au progrès de la zoophytologie. 376 ZOO Nous devons enfin terminer celle esquisse très incomplèle de rhistoire naturelle des Zoophj tes, en exprimant un dernier et non moins vif regret, celui de n'avoir pu présen- ter un extrait analytique et synthétique des travaux de MM. Pérou, Lesiieur, Eschs< hollz, Rapp, Quoy, Lesson , Ehrenberg, et sur- tout de ceux de MM. Agassiz, P. Gervais, Van Beneden , Farré , Nordiiiaiin , et plus particulièrement de ceux de MM. Sars , L(twen, Milne Edwards et F. Dujaniin, dont les recherches sur la reproduction de la Médusa au7ita par des ai.iniaux polypi- formes , et sur la siéphanomie (Milne Ed- wards), nous paraissent dignes du plus grand intérêt, et devoir piquer vivement la curiosité des investigateurs et de tous les naturalistes en général. (L. Laurent) *Z001'SIS (Çùov, animal; ô'^c;, appa- rence). BOT. CR. — (Hépatiques.) M. Hoo- ker fils a institué ce genre ( Crypt. anlarcL, p. 55, t. LXVI, f. 6) sur une petite Hépa- tique quil a rapportée de la Nouvelle- Zélande. En voici les caractères : Involucre unilatéral, composé d'un petit nombre de squames lancéolées; périanlhe très grand, naissant de la nervure de la Tronde, pédi- cellé, ovoïde, un peu oblong. fendu au soin met en plusieurs laciniures. Les frondes sont linéaires, peu rameuses, crénelées sur les bords, munies d'une forte nervure et for- Hiées d'amples cellules hexagones. Ce genre monotype appartient à la sous-tribu Codo- niée des Jongernianniées. (G. M.) ZOOSPERMES (Çùov, animal ; citip^a, liqueur fécondante du mâle), phys. zool. — Voy. SPERMATOZOÏDES. (E. Ba . ) ZOOSPERMÉES. — Foy. zoosporées et PHYCOLOGIE. ZOOSPORÉES. loosporeœ (Ç«ov, ani- mal; (Tuopà, semence), bot. cr. — (Phy- cées.) C'est ainsi qu'on appelle la famille la plus inférieure de la classe des Phycées. L'Académie des Sciences de l'Institut avait proposé pour sujet de prix de rechercher quelle est la signification physiologique de ces corpuscules microscopiques nommés An- théridies dans les Fucacées. Les Mémoires sont parvenus depuis longtemps, mais il n'a point encore été fait de rapport sur les faits nouveaux qu'ils renferment et dont la plu- part nous sont inconnus. Voila la raison qui s'oppose à ce que cet article reçoive un dé- zoo veloppemeat qu'il était dans notre intention de lui donner. Nous devons donc nous bor- ner ici à exposer le plus succinctement pos- sible les principaux caractères de la famille, renvoyant pour les détails au mot puvco- LOGrE. Les Zoosporées sont des Algues le pli^s souvent vertes, quelquefois olivacées, très rareinenl, et, par exception pour ainsi dire, n)Uf:es ou violettes, chez lesquelles on ob- serve deux sortes de fructification , souvent réunies dans le même individu. L'une de ces fructifications, ou plutôt l'un de ces deux rikodes de propagation, résulte ue la métamorphose des grains chlorophyl- laires contenus dans les cellules, métamor- phose par suite de laquelle ils revêtent des formes régulières et deviennent capables de mouvements très rapides. {Foy. conferve, ULVE et VAUCHÉRiE ) lls out rcçu les noms de 5ponVi«es,J. Ag.; Gontdies, Kuiz., et *i'pi)- 7-ozdides, Derb. et Sol. L'auire, qui est ex- terne, naît de la morphose d'une cellule ou d'un rameau transformé, et contient, dans un périspore hyalin, de nombreux granules de matière verte, lesquels se con.lensent eu une spore simple (ou quaternée, exT/ituatit- sia). Les Algues zoosporées consistent eu frondes membraneuses coniposées de cel- lules juxtaposées sur un même plan , ou en tubes continus ou cloisonnés, simples ou rameux, quelquefois disposés autour «l'un axe filamenteux d'où ils rayonnent vers la périphérie d'une fronde cotnposée, cylindra- cée ou globuleuse, d'autres fois enveloppés dans une gangue gélatineuse , etc. On les rencontre le plus souvent dans l'eau douce, plus rarement dans la mer, quelquefois eu même temps dans les eaux douces et salées. Elles ont en général des limites géographi- ques moins tranchées que les deux autres familles de la même classe. Pour l'organisa- tion et le mode de reproduction des divers genres des Zoosporées, voy. notre grand ar- ticle phvcologie. (C. M.) * ZOOTE (Çùov, vivant), ins. — Hubner {Cat., 1816) donne ce nom à un genre de Lépidoptères Nocturnes de la tribu des Ché- lonides. (E. D.) * ZOOTIlAMîMItM (Çaiya<, nom pro- pre^. INS. — Genre de Lépidoptères de la l'amille des Crépusculaires, tribu des Zygé- nides, créé par Fabricius {Sysl. Enl., 1775) aux dépens des Sphiinx, adopté par tous les entomologistes, et dont M. le docteur Bois- duval a publié en 1829 une bonne mono- graphie , accompagnée de figures dessinées avec soin. Les Zygènes ont les antennes générale- ment épaisses; les palpes grêles, séparés de la tête; la trompe longue et épaisse,; le corselet assez robuste , avec les épaulettes petites et peu adhérentes; l'abdomen est long, obconique ; les ailes supérieures sont longues, étroites, cachant en entier les infé- rieures dans le repos. Presque toutes les espèces sont d'un bleu ou d'un vert foncé chatoyant, avec des taches rouges sur les ailes supérieures, et le fond des ailes infé- rieures de la couleur des taches; deux seulement (Z. ep/iiaiies et lavandidœ) ont les quatre ailes de la même couleur. Ces Lé- pidoptères volent peu, sont lourds et pares- seux, et se tiennent ordinairement sur les tiges et les fleurs des plantes basses. Quoi- que classés dans la famille des Crépuscu- laires, c'est surtout lorsque le soleil est le ZYG plus ardent qu'on les voit prendre leur vol. Les chenilles sont courtes, pubesceiiies, atténuées aux deux extrémités, avec les anneaux prorondément incisés , la tête pe- tite et rétractile; elles ont une mdrche lente cl vivent sur des plantes de la famille des Légumineuses. Elles se construisent une foque solide, coriace, qu'elles attachent contre la tige de la plante où a vécu la che- nille. Celte coque est de forme ovoïde ou eu bateau; elle renferme une chrysalide conique, et dans plusieurs on voit leme- loppe des ailes qui est terminée eu poinie. Les insectes parfaits éclosent peu après ce changement. On connaît une cinquantaine d'espèces européennes de ce genre, que l'on a parta- gées en plusieurs groupes distinct?. Du- ponchel en a formé quatre qu'il a basés sur la texture et la coloration des ailes. Nous ne citerons que l'espèce qui nous semble la pins répandue dans toute l'Europe : c'est la Zygœna filipendula, Linné, dont la che- nille vit sur les Trèfles. — To!/. l'atlas de ce Dictionnaire, INSECTES, lépidoptères, pi, 17. (E. D.) ZYGÉKIDES, ZygœnidoB. iNs. — Tribu de Lépidoptères de la famille des Crépus- culaires, créé par Latreille {Règ. anim. de G. Cuv. , 1829). M. Boisduval a publié une monographie des Zygénides : il y place les genres Zygœna, Syntomis , Procris, Helei'ogynis, auxquels il faut ajouter celui des Aglaope {voy. ces mots) , que Duponchel met dans la même tribu. — Voy. cnÉPUSccLAiRES. (E. D.) Z\GIE. Zygia. ins. — Genre de Coléop- tères penlamères, tribu des Mélyrides, établi par ¥tihrk\u& Enlomologia systemalica, 248) sur une seule espèce, la Z. vblonga, F. On la rencontre en dilTérenls pays, tels que : .les Pyrénées orientales, l'Espagne, la Bar- barie, l'Egypte, et une partie de l'Orient. Elle se trouve dans l'intérieur des maisons, et plus particulièrement des greniers. La Larve vit aux dépens des bois de construc- tion. (C.) ZYGIE. Zygia , arachn. — M. Kocb, lians HerrichScbelTer, p. 23 et 117, dontie ce nom à un genre de la tribu des Araignées, et qui n'a pas été adopté par M. Wakke- naër; c'est au genre des Epeira que celte coupe générique u été rapportée par cet ZYG 381 aptérologiste dans le tome II de son Histoire naturelle des Insectes aptères. — Von. epeira. (H.L.) ZYGIE. Zygia. bot. ph. — Genre de la fjimille des Légumineuses-Mimosées, formé par P. Browii. {Jama'i. , p. 279 , tab. 22 , fig. 3), et dans lequel sont compris des ar- bres et des arbrisseaux indigènes de l'Amé- rique, de l'Afrique tropicale, du cap de Bonne-Espérance, à feuilles bipennées ; à fleurs polygames, monopétales, à étamines nombreuses, disposées en oîiibelles panicu- lées ou en épis capités, qui donnent un lé- gume aplani, membraneux, fermé dans l'ia- lervalle des graines. Le type du genre est le Zygia Brownei,Wa\p. {Inga? Zygia, DC). On en connaît deux autres espèces. (D. G.) ZYCîlS. BOT. PH. — Nom donné par Dioscoride au Thym Serpolet, et qui a été donné comme spécifique a une autre espèce de Thym. M. Desvaux avait aussi proposé sous ce même nom un genre qui rentre comme synonyme dans les Micromeria Benth., de la famille iles Labiées. (D. G.) *ZYGMENA (Ç.vVvuat, j'aligne), ins. — M. Boié [Ger. Zeitschr., Ent., I) a donné ce nom à un genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, tribu des Géomé- trides. ^ (E. D.) ZYG\È1VÎE. Zygnema (ÇîSyaa, joug, lien; vTitxa, filament), bot. cr. — (Phycées.) Ce genre a d'abord été établi par Agardh pour les Conjuguées qui présentent, dans chaque article de leurs filaments, un endochrome disposé soit en bandelettes contournées en spirale, soit en étoiles rayonnantes, gémi- nées. Link a formé son genre Spirogyrades premières; le nom de Zygnema a été ré- servé par plusieurs auteurs, et principale- ment par Kutzing, pour les espèces à étoiles. Voici les caractères de ce genre considéré sous ce point de vue : Filaments simples, articulés , unis à l'époque de l'accouple- ment par des tubes transversaux. Endo- chrome formé dans chaque article de deux masses arrondies, rayonnantes, en forme d'étoiles , soudées l'une à l'autre par un appendice. C'est à ce genre que Harvey a conservé le nom de Ti/ndaridea de Bory, donnant celui de Zygnenui aux espèces pré- sentant des spirales endorhromiques. Nous pensons que l'opinion de Kutzing et des au- teurs allemands doit prévaloir. On connaît 382 ZYG <>n viron dix espèces de Zy gnema, dont la plus commune est le Z. cruciatum, Ag. (Bbéb.) *ZYG!MÉiMÉi;S (Çv/o;, joug, lien; v7;,aa, Clament), bot. cr. — (Phycées.) Ces algues sont très remarquables par le mode d'ac- couplement que présentent leurs filaments à certaine époque de leur existence , et qui semble indiquer un développement repro- ductif. Deux filaments étant rapprochés, chaque article émet une sorte de mamelon qui s'allonge en formant un tube trans- versal, qui va rejoindre un tube de même nature, qui s'avance au-devant de lui en partant de l'article le plus rapproché dans le filament voisin. Ces deux tubes se soudent, et une communication s'établit par ce moyen entre les deux filaments accouplés; alors les masses endochromiques se réunis- sent, se condensent, et forment des cor- puscules globuleux ou ovoïdes (sporanges?) qui restent soit dans un des deux articles accouplés, soit dans le tube transversal. Ces algues portent aussi le nom de Conju- guées {voy. ce mot). Kutzing admet dans cette tribu les genres suivants : Mougeotia, Sirogonium , Slaurospermum , Spirogyra , Zygnema , Zygogonium et Hydrodictyon. (Bréb.) ZYGIVIS (Çuyvîç, nom d'un Lézard dans Aristote). rept. — Genre établi par Oken pour des Scincoidiens qui ont trois doigts à chaque patte. MM. Duméril et Bibron n'admettent pas ce genre comme distinct, et en répartissent les espèces parmi leurs Scin- coidiens Saurophlhalmes , dans les genres Hemiergis, Wagl., et Seps, Daudin. (E. Ba.) * ZYGOBATES (Çu/o; , joug ; gartu , je marche), poiss. — Genre établi par M. Agas- siz dans la famille des Raies. Il est voisin iies Mourines , dont il diffère par des che- vrons dentaires qui diminuent graduelle- ment de largeur, du milieu vers les bords. On en connaît deux espèces vivantes du Brésil , et deux espèces fossiles : l'une, de la mollasse suisse; l'autre, du crag d'Angle- terre. (E. Ba.) *ZYGOCERA (Çîu/vu.uc, joindre ; xt'paç, corne), ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, tribu des Lamiaires, proposé par Dejean (Cal., 3' éd., p. 370) pour ÏAcantlwcrinus pruinosus, B.-D. Espèce quj est propre à la NouvelleHollande. (C.) *ZVGOCÈT\E. Zygoccios (Çtùyoç, lien; j ZVG xf'pa;, corne), bot. cr. — (Phycées.) Genre créé par Ehrenberg dans la tribu des Bacil- lariées ou Diatomées. 11 renferme un petit nombre d'espèces qui sont des mers du Nord, qui se distinguent par une carapace libre, comprimée, terminée par deux cornes perforées. (Bréb.) ♦ZYGODACTYLA (ÇeOyoç, union ; .îa'jc- Tu>o; , doigt). ACAL. — Genre établi par M. Brandt {Act. Ac. Pet., 1835), aux dé- pens des Équorées , pour comprendre les espèces dont les cirrbes marginaux sont sur deux rangs avec des corpuscules cupuli- formes. (E. Ba.) ZYGODACTYLES. Zygodactyli. ois. — Sousce nom. Vieillot a établi dans son ordre des Sylvains, une tribu qui comprend des oi- seaux dont les doigts sont au nombre de qua- tre, deux en avant, deux en arrière, le doigt externe étant toujours dirigé dans le sens du pouce. M. Temminck a également employé ce nom, mais il lui a donné une significatioa plus élevée, et l'a considéré comme syno- nyme de Grimpeurs (Scansores), en l'ap- pliquant à l'ordre que forment les oiseaux ainsi désignés par G. Cuvier. (Z. G.) ZVGODON (ÇîOyoç, joug, lien; ô(îouç, ovToç, dent). BOT. CR. — (Mousses.) Genre de mousses , type de la tribu des Zygodon- tées, institué par MM. Hooker et Taylor {Musc. Brit. , p. 71) pour le Dryum conoi- deum, Dicks. , conservé par Bridel , et ré- formé par MM. Bruch et Schimper , qui , dans leur Bryologie d'Europe, lui ont donné des limites différentes. Voici les caractères définitivement assignés à ce genre : Péri- stome nul, simple ou double ; l'extérieur composé de trente-deux dents simples, rap- prochées par paires {geminali vel bigemi- nali), planes , formées d'un seul rang de cellules, et réfléchies par la sécheresse; l'in- térieur consistant en 8 ou 16 cils, alternes avec les dents, linéaires, simples, hyalins, dirigés presque horizontalement. Capsule droite, piriforme, striée, immergée ou ex- serte. Coiffe cuculliforme, lisse, oblique. Inflorescence dioïque ou monoïque, dicline ou hermaphrodite. Fleurs mâles, latérales ou terminales; fleur femelle, toujours ter- minale. Mousses vivaces , réunies en gazon ou en coussinets sur les arbres et les ro- chers, ayant tout à la fois le port dos Gym- Z\Cr nostomes et des Onhotrics. On en connaît une douzaine d'espèces ou environ. (C. M.) *ZYGODOI\ITÉES. bot. cr.— (Mousses.) C'est le nom de la vingtième tribu de la famille des Mousses. — Voy. ce dernier mot. (G. M.) *ZYGOGLOSSUM. bot. ph. — Ce nom, proposé par M. Reinwardt comme géné- rique pour des Orchidées de la tribu des Dendrobiées,a dû être abandonné pour celui de Cirrhopelalum, Lindl., qui était anlé- rieur. (D. G.) ♦ZYGOGONIE.Zi/âfog'omMm (Çtûroç.lien ; yovY), génération), bot. cr. — (Phycées.) Genre établi par Kulzing dans la tribu des Zygnémées ou Conjuguées avec les carac- tères suivants : Filaments simples ou à peine rameux, s'accouplant au moyen de tubes transversaux dans des points d'abord coudés. Endochrome vertd'abord, devenant plus tard purpurescent. Sporanges placés dans les filaments ou dans les tubes trans- versaux. Une des espèces les plus connues est le Z. ericetorum, Kûlz., conferva, Funk, qui est très commun sur la terre nue et humide des bruyères. (Bréb.) * ZYGOGRAMMA (ÇîuyvufjLt , joindre ; ypafjip.ô , ligne ). ins. — Genre de Coléoptères subpentamères , tribu des Chrysomélines {voij. ce mot), établi par nous et adopté par Dejean {Cat., Z' éd., p. 422). Plus de 30 espèces américaines en font partie, et nous y avons rapporté les Chrysomela pul- chra, lunata, F., et eZe^ans, 01. (C.) * ZYGOMÊIVES. bot. ph. — Salisbury avait proposé sous ce nom un genre parti- culier qui rentre comme synonyme dans le genre Cyanolis,Don, de la famille des Com- mélynacées. (D. G.) ♦ZYGOMEVRA (Çeî/oç, joug; ve3poov, nervure), ins. — Genre de Diptères de la famille des Tipulaires, tribu des Tipu- laires Gallicoles , créé par Meigen ( Syst. Besch. , VI, 1830). On n'y place qu'une seule espèce Z. sciarina, Meig., idem , propre à l'Allemagne. (E. D.) * ZYGOPELTIDE , ZzjgopeUis ( Çu/05 , union, couple; -Ktl-zri, bouclier), bot. pu. — Genre de la famille des Crucifères, sous- ordre des Pleurorhizées , tribu des Tblaspi- dées, formé parM.Fenzl(EnuOT.p?an«.S?/r., eajEndIic. Gen. plant. , Suppl., II, Adden., n" 4888) pour une plante herbacée, vivace, z\a 3R3 très glabre , ayant le port d'une Bisculelle, qui croît sur le Taurus. Ce nom générique est tiré de la silicule de cette plante , dont les valves sont demi-orbiculaires. Nous ne voyons pas que cette espèce ait encore reçu un nom spécifique. (D. G.) ZYGOPETALUM (Ç«/o;, union ; ntro^Uv, pétale), bot. pu. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Vandées , formé par M. Hooker ( in Bolan. Magas. , tab. 2748 ) pour des plantes herbacées, terrestres, pres- que acaules, qui croissent dans l'Amérique tropicale, et qui portent de grandes et belles fleurs dont le labelle est d'une antre cou- leur que le reste du périanthe. Ce genre est tellement voisin des Eulophia, R. Br.,que M. Lindfey l'avait d'abord réuni à celui ci ; mais il l'en a séparé dans son Species des Orchidées. On en connaît trois espèces , parmi lesquelles le type du genre est Is Zy. gopetalon Mackaii, Hook., du Brésil. (D. G.) ZYGOPHYLLÉES. Zygophylleœ. bot. pu. Famille de plantes faisant partie du grand groupe des Rutacées {voy. ce mot), à l'article duquel elle a été exposée. (Ad. J.) ZYGOPHYLLUM. bot. ph. — Nom latin du genre Fabagelle. — F. fabagelle. ZYGOPS (ÇîSyu, je joins; S|, œil), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, division des Apostasimérides cryptochy nchides, fondé par Schœnherr (DJsp. methodica, p. 300; Gênera et sp. Curculion., syn., t. II, p. 88). 29 espèces américaines font partie du genre. Parmi celles-ci sont les Z. sanctus, slrix, temporarius et planulus , de F. (C.) *ZYGOPTEKIS. bot. foss. — Voy. vé- gétaux FOSSILES, tom. XUI, pag. 85 et 145. * ZYGOSELMIS (Ç^Syoç, paire ; aù^\;), filament . infus. — Genre dinfusoires, éi;i- bli par M. Dujardin pour les Eugléniens à deux filaments moteurs égaux. L'anini;il nage en agitant sans cesse ces filaments flagelliformes. (E. Ba.) *ZYGOSPORIUI\I. bot. cr.— Genre de la famille desChampignons-Hyphomycètes, sous -ordre des Mucorinés , formé par M. Montagne. M. Léveillé le rapporte à sa division des Cystosporés, tribu des Columel- lés, section des Cratéromycés. (M.) * ZYGOSTATE , Zygoslales. bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Vandées , formé par M. Lindley (in Botan. ?M ZYG Piegist., tab. 1927) pour des plantes aianles, qui croissent sur les arbres dans les Turôlsdu Brr-.il , et dont les fleurs, petites, d'un vert jiiuiâtre, forment des grappes pendantes. Le savant botaniste anglais en a décrit deux espr-ces sous les noms de Zygostates cornnta et Z. lunala. (D. G.) *ZVGOSTIGMA (Ç«-/oç, union, couple; azlrii-a, Stigmate), bot. ph. — Genre de la famille des Genliaiiées, formé par M. Grie- scb.Hli [Geulia., p. 150; in DC. Prodrom., vol. IX, p. 51) pour des plantes de Buenos- Ayres décrites comme 6'a66a