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LES

CHANSONS LIBERTINES DE BLOT

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T. Le Procc>. du poète ThéopliUe de Viau (il juillcL 1623-1'^ septembre 1625), publication intégrale dcj» pièecs inédites des Archives nationulcs, portraits et fac- siinile, 12 vol. in-8» de XLVl, ô<J2 et 418 pp.. tiré à 500 excuipl. numérotés.

Ouvrajîc lionoré d'une souscription du Ministère de l'Instruction publique. Prix Suintour de l'Académie Irançaise, l'JlO.

11. Disciples et successeurs de Théophile de Viau. La Vie et les Poésies liber- tines inédites de Des Barreaux (1599-1073) et de Saint-Pavin (1595-1670). ln-8» de .XIV et 541 pp., tiré à 500 c.xempi. numérotés.

III. Une seconde révision des œuvres du poèLo Théophile de Viau (corrigées, diminuées et augmentées) publiée en 1633 par Esprit Aubert, chanoine d'Avi- gnon, suivie de pièces de Théophile qui ne soat ni dans l'édition tl'Esprit Aubert (16.13) ni dans celle d'Alleanme (1855). In-8 de 145 pp., tiré à 205 exempl.

IV. Les recueils collectifs de poésies libres et satiriques publiés depuis 1600 jusqu'à la mort de Théophile (1626). Bibliof^raphie de ces recueils et bio-biblio- graphie des auteurs qui y ligurenL donnant : L'historique et la description de chaque recueil. Les pièces de chaque auteur (titre çt premier vers) avec une notice et une bibliographie dudit auteur. Une table générale des pièces ano- nymes avec le nom des auteurs pour celles qui ont pu être attribuées, etc. Suivies Du dépouillement : d'un recueil satirique publié ù l'étranger. Les Epilaphia joco-seria ; des Ms. 884 et 24 322 de la Bibl. nat. ; du Ms. Villenave (Petit Cabinet de Priapc); de partie du Ms. Conrart, 4 123 (Sonnets (jaillanh et priapiqiics) ; du Ms. L'itlstoile (Recueil bigarré du grane et du facétieux). D'une table des pièces non signées de ces Ms. qui ne se trouvent pas à la Table des pièces ano- nymes des recueils libres et satiriques. Des poésies inédites de Berthelot, Régnier et Sigogues du Ms. 534 du Musée Condé. In-4o de 8 fi. et 601 pp., tiré à 305 exempl. numérotés.

.Mention très honorable (Prix Brunct, 1015) de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.

V. Lcx (Eiivres libertines dp Claude Le Petit, parisien, brûlé le 1»' scpLviubre 1662. précédées d'une notice biographique : L'Escolc de l'Interest. L'Heure du berger. f.e Bordel des Muses (poésies diverses, Pai is ridicide. Madrid ridi- cule, etc.). Iii-S". Tirage à 200 exempl. numéi'otés.

!\nir parailrc prociminrinrid :

VII. Mélanges : L'Ancêtre des libertins du xvn« siècle : Geoffroy Vallée, brûlé en 1574, et la Héalitude des chrcstiens. Jean Fontanier, brûlé en 1621, et le Trésor inestimable. Le procès de L' liscolc des filles (1655), le premier livre véritable- ment obscène écrit en français. Une première attaque inconnue de Claude Garnier, le dernier tenant de Bonsard contre Théophile de Viau. Une victime de Henri IV : Le comte de Beauinont et mademoiselle de la Haye. Adrien de Montluc, comte de Cramuil. .Supplément à l'histoire posthume de Théophile. Etc., etc.

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LK LIBERTINAGK AU XVII' SIKCLK /.^

(Disciples el successeurs <lc Théophile de ViauV

LES rJFANSONS LIBERTINES

CLAIIDK l)K CHdyVKilNV

baron de Blot l'Eglise

(ibo3-i653)

Précédées d'une notice et suivies de couplets de ses anits :

Ch. de Besançon, Condk,

Cyrano ok Bi-:KGHRAC, Hoïaian, (^akphntiek de Maricnv,

Patkis, le (Ihevalier DU Kivii:kK.

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Le biographe n'a guère la possibilité de retracer par le menu l'his- toire de la vie de Blot (1), les documents originaux faisant jusqu'ici absolument défaut. On sait seulement qu'elle se confond avec celle de Gaston d'Orléans dont il fut un des officiers les moins disciplinés. Blot est avec Jean-François-Paul de Gondy, coadjuteur de l'arche- vêque de Paris, plus tard cardinal de Retz, un des types les plus repré- sentatifs de la haute noblesse dévoyée de son rôle pendant la Fronde. C'est le libertin de grande maison n'ayant ni convictions religieuses ni convictions politiques et foulant chaque jour aux pieds le respect et l'autorité. Il apparaît comme un déséquilibré complet ayant perdu tout contact avec le passé et se souciant aussi peu du présent que de

l'avenir. Sa philosophie se résume en deux mots : boire et f , et.

après lui, le déluge ! Il aurait signé sans sourciller les vers de Des Barreaux :

T'ayme cet Empereur de Rome,

Qui se tuant en galant homme,

Eust voulu du mesme couteau

Dont il se fit playe profonde.

Faisant de sa main son tombeau,

Le faire aussy de tout le monde.

La nature libertine de l'esprit de Blot se manifestait par une vervo meurtrière ne ménageant ni Dieu, ni la religion, ni la Reine, ni les ministres : Richelieu ou Mazarin, ni même son maître Gaston d'Orléans. Ses chansons sont le commentaire éloquent d'une existence complète-

Il). A notre connaissance on s'est fort peu occupé de Blot, on l'a très souvent cité mais c'est tout ; les biographies sont à peu près muettes sur son compte quand elles ne le confondent pas avec BouthilUer de Chavigny. Il a été cependant l'objet d'un article intéressant de M. E. Roca : Blot et Us jeunes liberiina {La Nûuvtlle Revue, 32, III» série, T. VIII, 1909).

I

VI AVANT-PROPOS

ment vide. Précisons et le point est d'importance que Blot n'a lâché la bride à ses saillies les plus osées qu'après la mort de Riche- lieu. Sous un gouvernement fort, résolu à se défendre et à défendre la société, les semeurs d'ivraie, les mauvais bergers se tiennent sur la réserve, leur bravoure les fait demeurer à l'écart, il en est même beaucoup chez qui cette prédisposition ne se révèle et ne se traduit en actes qu'à l'instant l'État tombe dans des mains faibles et inca- pables, en un mot quand la dissolution sociale commence par l'effon- drement du pouvoir. L'absence de toute répression donne de l'audace aux plus veules et tel qui n'aurait jamais écrit une ligne séditieuse devient un coryphée d'anarchie. Blot est de ces derniers, sa produc- tion poétique, celle du moins qui est venue jusqu'à nous, s'étend surtout de la mort de Richelieu à l'année 1653. Les rares pièces anté- rieures à cette période n'ont vu le jour qu'après 1642 ; Blot les tenait soigneusement cachées, il ne voulait pas s'exposer à faire une connais- sance trop intime et trop prolongée avec les cachots de la Bastille.

Les amis de Blot, et ils sont nombreux, ne valent guère mieux que lui : un chevalier de Rivière, un Roquelaure, un Romainville, etc., etc., ne sont ni moins ardents au plaisir, ni moins hostiles à l'autorité et à la religion, ni moins cyniques dans leur langage ; tous ces frondeurs nous montrent la bête humaine libérée de toute contrainte morale et matérielle. Si la royauté n'avait pas eu d'aussi solides racines dans le pays, si elle n'avait pas lié partie avec l'Église, elle eut été emportée dans la tourmente qui a passé sur la France de 1647 à 1652. La sou- plesse de Mazarin a permis à la noblesse de se ressaisir et de préparer l'époque le régime monarchique a atteint son apogée : le règne du Roi-Soleil. A quelle cause attribuer chez Blot et ses amis cette mécon- naissance de leurs intérêts les plus évidents, cette trahison envers leurs ancêtres et leurs successeurs? Il suffit pour comprendre leur mentalité de placer leur adolescence entre 1615 et 1623 au moment le libertinage battait son plein, la déchristianisation même de la France était sournoisement tentée par la propagation des Quatrains du Déiste (1) ; l'atmosphère libertine que l'on respirait alors les avait pénétrés jusqu'aux moelles. Blot, comme tant d'autres, n'a pas eu assez de force de caractère pour s'en libérer et il en a été la victime.

(1). Nous avons publié ces quatrains dans le T. II du Procès de Théophile, publication intégrale des pièces inédites des Archives nationales, Paris, 1909.

L'auteur présumé des Quatrains du Déiste, Claude Belurgey, professeur de rhétorique au Collège de Navarre, à Paris, se moquait de la Sainte-Écriture, et surtout de Moyse et de tous les prophètes, baissait les Juifs et les moines, n'admet- tait aucun miracle, prophétie, vision ni révélation, se moquoit du Purgatoire, disait que les plus sots livres du monde étaient la Genèse et la Vie des saints, que le Ciel empirée était une pure fiction; voilà, si on en croit Guy Patin, un des édu- cateurs de la jeunesse dans la période qui va de 1605 à 1620 l

La famille de Blot.

La famille Chouvigny de Blot a pour premier auteur connu Ber- trand, damoiseau, possesseur du château de Chouvigny ou Chovigny, dans la seigneurie de Chouvigny située sur les bords de la Sioule ; il avait épousé Agnès, dame du Sauzet et de Chazeuil, près de Varennes- sur-AUier, avec laquelle il vivait en 1300 et qui mourut entre 1333 et 1335, laissant au moins deux fils : Guillaume et Guillemin (1).

La descendance de Guillaume, l'aîné des deux frères, se partagea en plusieurs rameaux, tous éteints avant la fm du xv® siècle, qui pos- sédèrent les seigneuries de Nades, de Saint-Gérand, de Vaux, etc., et dont le principal eut pour dernière représentante Isabeau de Chou- vigny, dame de Nades, mariée le 3 novembre 1409 à Pierre de Mont- morin.

Guillemin, second fils de Bertrand, posséda la seigneurie Du Vivier également située sur les bords de la Sioule, dans la paroisse de Saint- Gai, Il épousa dans les premières années du xiv® siècle Catherine de Blot, alors seule survivante d'une puissante famille de la Basse-Au- vergne, que la tradition faisait descendre de celle des premiers sires de Bourbon. Cette dame lui apporta le château de Blot, sur la Sioule, dont il existe encore des ruines importantes, et la seigneurie de Blot- r Église. Les descendants de Guillemin de Chouvigny et de Catherine de Blot furent indistinctement connus sous le nom de Chouvigny ou sous celui de leurs deux seigneuries de Blot. Guillemin de Chouvi- gny laissa quatre fils dont l'aîné Jean continua la descendance.

La filiation n'est rigoureusement établie qu'à partir de Hugues de Chouvigny, seigneur ou baron de Blot, sénéchal d'Auvergne en 1458, puis conseiller et chambellan du roi, etc., fils de Jean de Chouvigny et de Dauphine de Bonnebaud. Hugues de Chouvigny avait épousé en février 1445 Catherine, fille du maréchal de La Fayette et héri- tière de la seigneurie de Saint-Agoulin (Puy-de-Dôme). Leur fils. Gilbert de Chouvigny, baron de Blot, grand veneur du duc de Bourbon en 1521, épousa le 14 avril 1478 Catherine Loup de Beauvoir dont il eut une nombreuse postérité. Trois de ses fils : Jean de Chouvigny. seigneur de Blot-le-Château, marié à Gabriclle des Forges, ou des Farges, rappelé comme défunt dans un acte de 1548. Antoine do Chon-

(1) Peut-être un troisième nommé Roger, lequel cité en 1322 fut le mari de Jeanne de Châtel-Montagne.

VIII LA FAMILLE DE BLOT

vigny de Blot, seigneur du Vivier et de Saint-Agoulin, chambellan du duc de Bourbon, marié en 1511 à Françoise Du Gué de Persenat, et Pierre de Chouvigny, seigneur de Nassigny et de Mirebeau, baron de Blot-l' Église, un des cent gentilshommes du roi, marié d'abord le 1" février 1531 à Françoise de Murol, veuve de Gilbert de Chaslus, puis en 1544 à Isabeau de Bourbon-Busset, veuve de La Queuille, furent les auteurs de trois branches.

Du second mariage de Pierre de Chouvigny, auteur de la troisième branche, dite des Blot-l'Église (1), naquit un fils Claude de Chouvigny, baron de Blot-l'Église, marié le 10 mai 1576 à Claude de Veny d'Ar- bouze, veuve de Claude de Saint-Quentin, qui fut élu député de la noblesse de Basse-Auvergne aux États-Généraux de 1614 (2). Ce Claude eut à soutenir en 1606 un curieux procès contre son cousin Gilbert de Chouvigny, baron de Blot-le-Château, chef de la branche aînée. Celui-ci lui contestait le droit de signer du nom de Blot tout court sans y ajouter celui de l'Église et de porter les armes pleines de la famille.

Claude de Chouvigny, défendeur, répliquait que Jean de Chouvigny, grand-père du plaignant, auquel appartenait le droit de primogéni- ture, avait répudié la succession de son père Gilbert, et qu'au contraire Pierre de Chouvigny, père du défendeur, s'était acquis ledit droit « et tous les avantages dus au premier pour avoir relevé l'honneur de sa maison en se déclarant héritier pur et simple d'icelle, et en payant

(1) Le château de Blot-l'Église existe encore (alors que celui de Blot-le-Château est en ruines), mais tellement transformé et défiguré qu'il est très difficile de pré- ciser la date de sa construction : il doit être ancien si l'on peut en juger en voyant ses grandes fenêtres autrefois divisées par des meneaux, et en apprenant la démo- lition d'une petite porte étroite terminée en ogive. Les bâtiments du château et ses dépendances, forment un carré spacieux occupé par la cour d'honneur. Les tours des angles ont été rasées vers 1835 : une nouvelle tour a été récemment construite à l'angle sud-est, faisant pendant à une petite tourelle à encorbelle- ment. Sur cette façade dont les fenêtres ont été élégamment ornées de croix doubles en pierre, on a ouvert une porte et on a placé sur son linteau, sous une ogive mo- derne, un grand écusson ancien fort intéressant aux armes bien connues des Chou- vigny. L'écu est supporté par deux lions d'une très bonne facture, surmonté d'une couronne de comte, et entouré du collier de l'ordre de Saint-Michel. Ce dernier détail et le style de l'écusson nous permettent de l'attribuer à Claude de Chou- vigny, fils de Pierre, qui était en effet chevalier de l'Ordre du roi ou de Saint- Michel, et âgé de 76 ans en 1626. Malheureusement, à la suite de ces divers dépla- cements, ce joli morceau de sculpture a été mutilé suivant son axe vertical, puis on a enlevé les parties brisées en les égalisant, et on a rapproché les deux morceaux. Il en résulte un écusson trop long pour sa largeur, et la suppression dans la partie centrale de divers motifs du blason, de la couronne et du collier (Du Broc de Segange).

(2) Nous donnons aux Pièces justificatives, le texte de son contrat de mariage et aussi son testament de 1621 suivi d'un codicille daté de 1626. Ces pièces sont conservées au Château d'Avrilly des Chabanne La Palice.

LA FAMILLE DE BLOT |X

toutes les charges de la succession au moyen de ses biens et de ceux de ses deux femmes ». Jean de Chouvigny, ajoutait-ii, aîné de la famille, ayant gardé un vieux château appelé Blot-le-Château et 200 livres de rente pour ses droits d'aînesse, les trois quarts de la succession étaient advenus à la branche du défendeur qui concluait au maintien du nom et des armes de la maison de Blot en sa faveur.

A son tour, le demandeur faisait observer qu'il possédait le château portant baronnie en toute justice haute, moyenne et basse, et que ce château n'était pas si vieux ni de si peu de marque qu'il ne valut presque autant que tout ce que Pierre de Chouvigny avait eu de la maison de Blot. Il ajoutait qu'il n'apparaissait aucune répudiation valable faite avec Claude ou ses prédécesseurs ; que dans le cas elle aurait été faite le droit d'aînesse passait au seigneur du Vivier, petit-fils d'An- toine de Chouvigny, qui était le deuxième fils de Gilbert et de Cathe- rine Loup de Beauvoir. Par le droit de primogéniture, il devait donc conserver le nom et les armes de sa maison bien que ne possédant pas la majeure partie des biens, et comme il n'avait jamais fait aucun acte dérogeant au lustre de sa maison, il en avait, par conséquent, conservé l'honneur, malgré la prétention du défendeur à cet égard. Feu Pierre de Chouvigny, père de Claude, observait-il encore, s'était toujours qualifié seigneur de Blot-l' Église, et signait de Blot, ce qui indiquait qu'il était parti de la dite maison et n'était pas Blot purement et simplement.

Claude de Chouvigny, dit M. Du Broc de Segange à qui nous em- pruntons ces détails, était évidemment dans son tort, il n'avait pu donner d'autre raison pour pervertir Vordre de primogéniture que de posséder la plus grande partie des rentes attachées à la terre de Blot, il semblait donc croire qu'à l'argent était aussi attaché l'honneur, ce qui était loin d'être vrai à cette époque. Finalement par reconven- tion il demandait que son parent se dit seulement seigneur du château de Blot parce qu'il ne possédait de la seigneurie que le château et 200 livres de rente. Sur ce point Gilbert répondait qu'il n'approuvait pas la transaction faite par son père le 12 août 1564, lorsque fut par- tagée la terre de Blot, parce qu' « il n'avait eu ce qu'il lui fallait de l'assiette de 200 livres de rente selon la coutume du pays, laquelle assiette si elle eust esté justement faicte, eut absorbé plus des deux tiers des biens du défendeur ».

Enfin le 11 avril 1607, Just de Tournon, sénéchal d'Auvergne, devant qui la cause avait été portée, rendit à Riom un arrêt par lequel les deux parties devaient prendre dorénavant les noms, titres et qua- lités que prenaient leurs pères François et Pierre au partage de 1564, c'est-à-dire que Gilbert prendrait le titre de seigneur et baron de Blot, et Claude celui de seigneur et baron de Blot-l' Église. Les parties pou-

X LA FAMILLE DE BLOT

valent signer de Blot, et Gilbert, demandeur, avait seul le droit de signer Blot sans autre adjection. Comme étant l'aîné il gardait les armes pleines de sa famille auxquelles le défendeur Claude devait hisser les étoiles ajoutées par son père « si mieux il n'aymc y mettre aultrc diversité (1) ».

Claude de Chouvigny eut quatre fils dont François, chevalier, sei- gneur et baron de Blot-l'Églisc, qui épousa, par contrat du 7 mars 1604, Marie Olivier de Leuville, fille de messire Jean Olivier, chevalier, seigneur de Leuville, baron de La Rivière, gentilhomme ordinaire de la Chambre du roi et de dame Suzanne Chabannes de La Palice. Au contrat signèrent comme témoins : Jean Olivier, frère de la mariée, chevalier, seigneur de Leuville, baron de La Rivière, et dame de Lau- bespine, sa femme (2), Antoine de Villiers, son tuteur, avocat en Parle- ment, Pierre du Bois, sieur de Fontaine en Touraine, Jean-François de La Guiche, chevalier de Saint-Géran, lieutenant-général pour le Roi au gouvernement du Bourbonnais, Guillaume de Laubespinc, chevalier, seigneur de Châteauneuf, conseiller du Roi en ses conseils d'État et privé. Révérend Père en Dieu, François de La Rochefou- cauld, évêque de Clermont en Auvergne, et Jacques de La Roche- foucauld, chevalier, seigneur de Chaumont.Lcs biens qui étaient échus à François de Chouvigny, de ses père et mère devaient être libres de toutes dettes; ils entraient dans la communauté pour 12.000 livres, le domaine était évalué à la somme de 500 livres de rente. Il recevait, en outre, 4.000 livres de rente à prendre sur les châteaux, terres et seigneuries de Blot et dépendances.

(1) Ce procès semble instructif à plusieurs points de vue. Il montre d'abord que l'aîné de la famille voulait porter le nom de la seigneurie principale plutôt que son nom patronymique. Nous avons même constaté que, si elle se vendait ou se perdait, on en transportait quelquefois le nom sur une autre terre, afin de ne pas changer la qualification du seigneur. D'autre part on ne semblait pas tenir au fief qui avait donné à la famille son nom patronymique, s'il existait encore sans avoir une importance suffisante. Dans le cas particulier que nous présentons, nous pouvons estimer que le nom de Blot, par son origine illustre, était fort appré- cié de ceux qui le pyossédaient. Remarquons encore que le chef de la famille tenait à signer ce nom tout court sans même lui ajouter une particule, et que cette der- nière était réservée à la branche puînée pour marquer qu'elle sortait de la branche principale. Jadis on ne recherchait donc point la particule faussement regardée à notre époque comme un signe de noblesse (Du Broc de Segange, Les Chouvigny de Blot).

(2) Jean Olivier, baron de La Rivière, sieur de Leuville, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, et Madeleine de Laubespine, fille de Guillaume de Lau- bespine, conseiller du roi, chancelier de la reine douairière de France, et de Marie de La Chastre. Contrat de mariage, passé à Paris à l'Hôtel de la reine « douaire » de France, rue des Bons-Enfants, paroisse de Salnt-Eustache, près Saint-Honoré, 31 janvier 1598 (Archives nat.. Insinuations du Chatelet, Y 143, f. 8). Guillaume de Laubespine constitue procureur pour insinuer le présent contrat de mariage, 13 mars 1604, Jean Olivier, baron de La Rivière..., 28 mars 1604 (Arch. nat., id., id., t. 9 et 9v).

LA VIE DE BLOT XI

De ce mariage naquirent six enfants, dont Blot, notre libertin, qui reçut le prénom de Claude (1), fut l'aîné ; le second, Jean, entra dans la Compagnie de Jésus ; le troisième François, dit le capitaine Mon- tespedon, fut tué au service du Roi ; le quatrième. César, qui devait continuer la branche de Blot-l' Église, épousa en 1644 Claude de La Fayette (elle mourut en 1646 laissant deux filles qui la suivirent bien- tôt dans la tombe) et ensuite Anne de Brugier de Rochain dont il eut en 1658 un fils Amable (2) ; le cinquième Gilbert, seigneur de Pouzol, gentilhomme de la chambre du roi, et enfin une fille, Guyonne, qui se maria avec Antoine de La Rochebriant.

La vie de Blot.

I

Nous ignorons tout des premières années de Claude de Chouvigny, seigneur et baron de Blot-l'Église. Il a naître en 1605 et faire ses études comme tous les jeunes seigneurs d'alors chez les Jésuites de La Flèche, c'est qu'il aurait improvisé son premier quatrain :

Quoy que je ne sois pas porté A parler bien dignement du mystère de la Trinité, Si faut-il louer l'acte divin Qui changea l'eau en vin.

Cette petite pièce annonçait le libertin cynique qu'il devait être toute sa vie (3). Blot perdit son père vers 1617 il avait à peine

(1) Paulin Paris lui a donné à tort le prénom de César (Historiettes de Tcdlt- manl).

(2) Amable épousa en premières noces Françoise de Roux de Pontmort, et en secondes noces, Gasparde de Chouvigny, héritière de la branche atnée. Amable réunit les deux seigneuries de Blot-le-Château et de Blot-l'Église.

(3) Blot est cité dans l'article de Diderot « Épicuréisme » de V Encyclopédie dont on a fait tant d'état en ce qui a trait au xvii« siècle. Les « écoles d'épicuréismc » de la rue des Tournelles (Ninon de Lenclos), d'Auteuil (Molière), de Neuilly, d'Anet et du Temple, de Sceaux, sont des créations de l'imagination de Diderot ; il a placé dans les unes et dans les autres des hommes qui n'ont jamais pu en faire partie. Dans l'école des Tournelles (1670) il nomme Des Yveteaux qui était mort en 1649, dans celle d'Auteuil qui lui aurait succédé, Blot mort en 1655, Des Bar- reaux retiré à Chalon-sur-Saône en 1666 et mort gâteux en 1673, etc.. etc. La vérité, c'est que Diderot appelle « écoles » de simples salons se rencontraient croyants, sceptiques et libertins et ces salons n'ont jamais ressemblé ni de près ni de loin à des écoles ».

XII LA VIE DE BLOT

douze ans et ses humanités n'étaient pas terminées au lendemain de l'ordre d'exil signifié à Théophile de Viau « pour ses vers indignes d'un chrestien tant en croyance qu'en saletez ». Le moment était peu propice aux manifestations impies des écervelés de la Cour, admira- teurs du poète de Boussères, et la période qui allait suivre leur réser- vait la plus désagréable des surprises. Le parti dévot, ému des progrès incessants de l'athéisme, réclamait depuis longtemps une sévère répression ; il décida Garassus à entreprendre une vigoureuse cam- pagne contre le libertinage qu'on estimait personnifié par Théophile. Le Jésuite réussit à entraîner à sa suite le Procureur général. Mathieu Mole se décidait, le 11 juillet 1623, à engager des poursuites contre le chef avéré des libertins ainsi que contre Nicolas Frenicle, Pierre Berthelot et Guillaume CoUetet (1) accusés d'être les auteurs d'un recueil obscène Le Parnasse satyrique dont le contenu était nettement indiqué dans le sixain suivant, du bon Guillaume, placé en tête :

Tout y chevauche, tout y fout, L'on fout en ce livre par tout, Afin que le lecteur n'en doute ; Les odes foutent les sonnets. Les lignes foutent les feuillets, Les lettres mêmes s' entrefoutent !

La Doctrine curieuse du Père Garassus publiée un mois après l'arrêt du 11 juillet donnait à réfléchir aux « Yvrognets ». La transformation subite et récente de Théophile, de protestant en catholique croyant et pratiquant, provoquait une certaine stupeur chez ses disciples ; chacun d'eux cherchait plutôt à éviter le bûcher qui menaçait de brûler le coryphée des esprits forts, qu'à montrer quelque constance dans la défense de ses idées. La longueur inusitée du procès du poète (2), sa condamnation presque inattendue au bannissement atténuèrent à peine l'impression de terreur qui avait gagné presque tous les athéistes et les demi-athéistes (3). Le jeune Blot, au sortir du collège, n'y a pas

(1) Sur Nicolas Frenicle, Pierre Berthelot et Guillaume Colletet, consulter Le Libertinage au xvii" siècle. Les recueils collectifs de poésies libres et satiriques publiés depuis 1600 jusqu'à la mort de Théophile de Viau, 1914.

(2) Voir le Procès du poète Théophile de Viau, publication intégrale des pièces des Archives nationales, Paris, 1909 ; 2 vol. in-8.

(3) Un simple fait montrera la crainte qu'avaient les libertins de passer pour de« disciples ou des amis de Théophile : Aussitôt après le premier arrêt de 1623, condamnant Théophile par contumace, Des Barreaux et sa famille voulurent elTacer toutes traces des relations de V Illustre débauché avec le poète libertin : Ils firent mutiler les exemplaires restant en librairie de la seconde édition des Œuvres de Théophile qui contenaient l'ode dans laquelle Des Barreaux rappelait

LA VIE DE BLOT XHÏ

échappé ; il a mis pendant quelques années une sourdine à des fan- taisies irréligieuses susceptibles d'entraîner de dangereuses consé- quences. Entra-t-il en qualité de page dans la maison de Gaston d'Orléans dont la haute situation de sa famille lui ouvrait facilement les portes? N'en fit-il partie, comme c'est probable, que plus tard au titre de gentilhomme ordinaire (1)? On ne sait. Son tour d'esprit gouailleur, satirique, s'attaquant à tout, même aux personnes du rang le plus élevé, ne pouvait que plaire au frère du roi. Ce prince, doté de toutes les séductions de la nature, mais dépourvu de sens moral, parfait élève du comte du Lude (2), sans véritable dignité, entièrement adonné à ses passions et à ses vices, fit bientôt de son gentilhomme ordinaire l'un de ses intimes. Malgré cette faveur, et peut-être à cause d'elle, Blot jugeait son maître à sa juste valeur ; il s'imposa à tel point que, progressivement, ils en vinrent tous deux à se traiter de compère à compagnon. On jugera non seu- lement de leur familiarité, mais plus encore de leur affinité intel- lectuelle par la lettre suivante que •Gaston écrivit un jour à " son féal » Blot :

« Nostre féal, j'ay creu, comme homme pieux que je suis devenu depuis peu, estre obligé de vous escrire ces lignes pour vous exhorter à la conversion par l'exemple de Praslin, lequel, ayant toujours mal vescu, s'est conoerty par un accident bien eslrange. C'est qu'estant couché dans un meschant logis près de Guise, la nuit, il luy apparut un homme qui luy tira son rideau, auquel Praslin demanda qui il estait. Il luy respondit : Je suis Charles Gobelin. Et bien ! Charles Gobelin, soit, laisse-moy dormir, dit Praslin. L'autre luy dit : Prie Dieu. Praslin luy dit : Veux-tu que je prie Dieu pour toy? L'autre luy respondit : Non, car je suis damné. Pras-

sa visite à Boussères, en la supprimant ou en la réduisant à dix strophes au lieu de vingt ; en 1626, à l'édition sous cette date, ils firent enlever les feuillets préli- minaires ; aussi, après 1626, les éditions parisiennes et rouennaises jusqu'à l'édi- tion Scudéry, 1632, etc., ne donnèrent plus que l'ode tronquée de Des Barreaux (voir Disciples et successeurs de Théophile de Viau : Des Barreaux et Saint-Pavin, 1911, p. 96).

(1) Blot, nommé page de Gaston et depuis son gentilhomme ordinaire (note du Ms. Potocki). Chouvigny, baron de Blot, qu'on appwloit dans sa jeunesse Blot-l'Esprit fut présenté par l'abbé de La Rivière à Gaston d'Orléans, Il fut d'abord attaché à ce Prince par une charge dans sa maison, et les agrémcns de son esprit l'en firent aimer... (Ms. 15 316). Blot ne figure pas sur l'Etat de la Maison de Gaston d'Orléans de 1627.

(2) Timoléon de Daillon, comte du Lude, mort en 1614, le premier gouverneur de Gaston d'Orléans. Suivant M. Emile Magne, il insinua dans son esprit l'athéisme et le goût de la débauche. Son second gouverneur, le maréchal d'Ornano, y intro- duisit l'indiscipline, l'esprit de révolte, l'indécision, la lûcheté (Voiture et les ori- gines de l'Hôtel de Rambouillet). C'est le comte du Lude qui disait dans une débauche Des Barreaux criailloit : « Oy I pour la veuve de Théophile, il me semble que vous faites un peu bien du bruit •. ( Tallemant, T. I V, p. 16, Des Barreaux. )

XrV LA VIE DE BLOT

lin luy dit : J'en suis bien aise. L'autre luy dit : Tu l'es aussy. Et Praslin luy demanda si l'on brusloit en enfer. L'autre luy dit que non et que Ton estait privé seulement de la veué de Dieu. Sur quoy Praslin luy dit que s'il n'y avoit que cela, il s'y accoutumerait bien. Cependant l'esprit se mit sous sa couverture et commencea à souffler contre Praslin, et Praslin contre luy, puis il luy tira sa couverture. Sur quoy Praslin appella ses valets, lesquels venant au secours, un fust tiré par l'esprit par les jambes à la vache morte dans la cour. Ensuitte de quoy l'esprit battit les palfre- niers et parut en figure si hydeuse que deux chevaux s'en desbatirent tant qu'ils en sont morts. Le lendemain, Praslin envoya quérir le curé du vil- lage, qui luy dit que, depuis trois mois, il s'estait pendu un nommé Charles Gobelin dans cette maison, et que, depuis, il y revenait des rabateurs. Sur quoy Praslin allast à Nostre Dame de Liesse. Et s'est entièrement converty. Je vous convie à en faire de mesme. Faictes mes baisemains aux dames ». Signé « Gaston ». (1)

Notre libertin accompagnait dans toutes ses escapades nocturnes son maître dont l'esprit était resté un peu page (2) : « On le rencontrait

(1) Bibliothèque de l'Institut. Cette lettre, reproduite par Perrens dans ses Libertins en France au xvii» siècle, est égarée, sinon perdue. Nous aurions voulu en donner le fac-similé, mais il a été impossible de la retrouver.

Voici une autre lettre de Gaston d'Orléans à M. de Chavigny (Léon Bou- thillier, comte) du 26 mai 1636 gui donne encore une idée assez exacte du per- sonnage, elle a été publiée par M. Emile Magne : « M. de Chavigny, par la grâce de Dieu, je suis debout hier, mais je m'aide encore du baston, mais cela ne m'empes- chera pas de partir d'icy lundy ou mardy au plus tard pour aller rire avec le roy de ma goûte, car par parantaise, je me doute qu'il se moquera un peu de moy selon la charité ordinaire de ceux qui ont ce bougre de mal-là. Dès que je seray à Paris, je prétens faire faire une grande consultation pour ne retomber plus dans ce mal-là. Au reste. Je me resjouis que vous soyés devenu un second Moliise, tirant de l'argent de M. de Bullion qui est plus désiré de ma ISÎaison que l'eau des Israélites. J'ay desjà conté ce miracle à Mons. de Tours qui l'a trouvé bien grand. Au reste vous ne m'aviez pas dit que M. de Tours estoit homme de simples et qu'il avoit un jardin. D a trouvé le mien fort beau et mesme a pris quelque leçon de moy tou- chant les fleurs. Mais je ne l'ay pas accoutumé aux propos de Bautru, car il fait

réprimande quand on parle de f , mais je l'ay mené à la comédie aujourd'huy

dont il faisoit difficulté. Au reste, j'ay une joye infinie de ce que M. le Cardinal (de Richelieu) me souhaite pour jouer et plus grande de ce qu'il me provoque à une action vicieuse, moy qui avois fait serment de ne jamais jouer. Je me remets à vous de luy faire des comphments de ma part et aussy de dire au roy l'impa- tience que i'ay destre auprès de luy. Voilà mes complimens sérieux. Pour les autres vous direz à mètre Guillot Résu qu'il est un double et triple vietase de n'avoir pas

envoyé sçavoir de mes nouvelles ». On verra par l'ElcU particulier (inédit)

de la maison de Gaston de l'année 1646, que nous reproduisons à l'Appendice, les sommes énormes perdues au jeu par le frère du roi.

(2) « Un jour qu'il vit un de ses pages qui dormoit la bouche ouverte, il luy alla

faire un pet dedans. Ce page demy-endormy, cria « Bougre 1 je te ch dans la

gueule. » Monsieur avoit passé outre. IJ demanda à un valet de chambre nommé Du Fresne : « Qu'est-ce qu'il dit? Il dit. Monseigneur, » dit gravement le valet

de chambre t qu'il ch dans la gueule de Vostre Altesse Royale » (TallemarU :

Historiette de Gaston d'Orléans).

LA VIE DE BLOT ^^

avec sa main dans ses chausses, son chapeau en gloriot et sifflant à son ordinaire (1) ». D'ailleurs il fallait les saillies de celui qu on appe- lait déjà Blot l'Esprit, ses chansons ordurières et mordantes pour dissiper la mauvaise humeur de Gaston, assez fréquente à la suite de ses excès. En dehors du cercle de « Monsieur », Blot prenait ses amis un peu partout, le plus souvent à sa ressemblance. Citons au hasard : Charles Coypeau Dassoucy, l'Empereur du burlesque, d une renommée plus qu'équivoque, qui fut, paraît-il, son professeur de prosodie (2), Chapelle, l'auteur avec Bachaumont du fameux \oyage, fils adultérin mais légitimé de François Luillier. « au visage chafioin et riant comme Rabelais .., et de Marie Chanut, Jacques Vallée Des Barreaux, l'Illustre débauché, Miton, trésorier des gardes écossaises, grand joueur s'il en fut, le chevalier de Roquelaure, Coulon. Hotman, etc.

II

Entré trop tard dans la maison de « Monsieur » pour faire partie du fameux « conseil de vauriennerie » que ce dernier avait institue pen- dant la grossesse de « Madame » (1627) et dont U était le président, le comte de Moret, le Grand Prieur, l'abbé de La Rivière, le Grand monacal et Patris, l'un des Grands vicaires (3), Blot n'en a pas moins tenu son rôle dans toutes les débauches de la Cour de Blois La com- munauté du verre mettait l'amphytrion et les convives :Blot, le che- valier de Rivière, Patris (4), Saint-Hibal (5), Marigny, etc. sur un pied d'égalité il est vrai momentané. En entendant déchirer Richelieu et ses propres amis, Gaston d'Orléans s'étonnait moins des couplets

(1) Tallemant, T. VII, p. 120. r-v.-~.ii»

(2) D'après la notice de Lefebvre de Saint-Marc sur Chapelle. n\ Voir Bernardin : Tristan L'Hermile, 1895, p. 126.

(4) Nous donnons plus loin une notice très succincte surle chevalier de RiMère et sur Pierre Patris (voir Chansons de divers auteurs). . ^ „♦

On demandait un our au chevalier de Rivière ce que les honnêtes gens deva ent penser de l'autre moidc : « A la vérité, répondit-il. les bruits qui en courent ne

laissent pas d'embarrasser. » . . ^ . j <■- .^^ ,rnri<i^n« irtcc de

Voici le nortrait que Nicolas Goulas, intendant de Gaston d Orléans, trace de PierTe Patris ou Patrix : M. de Patrix avoit aussy l'agrément de "«f ^e "i^'^»;* e i l'appeîdt souvent au petit coucher ; car c'estoit -, -PV^^-^J-^'^'.f/.'rr compagnie, gay. fertile en pensées plaisantes ou nouvelles, faisant ^çs vc'^^ «"" veille, enfm si divertissant qu'il étoil impossible de ne le pas aimer quand 11 vouloit se communiquer et plaire {Mémoires. 1879, T I, P- 13).

(5) Saint-Hibal, Saint-Thibart. Saint-Hibar, Sainl-Tibal («^ ^^^^ "J\Xl sicnalt) n'est autre que Henry d'Escxirs de Saint-Bonnet, seigneur de Sam -Hibal C'îs lui q^i dtsait à'ia naissance du fils de BardouviUe . <!-•" J«> ^^^^^^^^^^^^ entraves quand on le baptiseroit. qu'autrement il regimberolt contre 1 eau bénite ..

IPVI LA VIE DE BLOT

qui le visaient et dont il n'ignorait pas la provenance. Si on veut en avoir une idée, voici quelques vers de Blot à son adresse :

D3 tous les Princes de la terre Gaston est le plus malheureux : Sas armes ne sont que de verre, Ses coups ne sont pas dangereux ; n est vaillant comme fidèle, N'est-ce pas un fort beau modèle (1)?

Couplet.

AIR I

Adieu la Flandre, adieu l'Espagne ! Gaston va se mettre en campagne, Accompagné de son Pédant (2). Flandre î ta ruine est certaine Par les conseils du confident Et la valeur du capitiane !

Chanson.

AIR I

Que Gaston prétende à l'Histoire, Et le Père Gauffre à la Gloire,

(1) Var : N'est-ce pas un parfait modèle (Ms. 12 666).

(2) Louis Barbier de La Rivière (1595-1670), fils de Antoine Barbier, sieur de La Rivière, commissaire de l'artillerie en Champagne ; régent au collège du Plessis, puis évêque de Cahors ; Pierre Habert, auquel il s'attacha, le présenta à Monsieur ; il devint aumônier de Madame et, plus tard, évêque de Langres. On peut savoir aisément le rôle qu'il joua pendant la Fronde (Paulin Paris, éd. des Historiettes de Tallemant des Réaux, T. II, p. 98).

La copie du Testament de Louis Barbier de la Rivière, évêque de Langres, se lit dans le registre Y 217, f. 474 des Insinuations du Chatelet aux Archives nal., il est daté du 15 janvier 1655. On le trouvera à l'Appendice.

Louis Barbier aurait, dit-on, légué une somme de cent écus pour son épitaphc (il n'en est pas question dans le testament ci-dessus), La Monnoye fit cepen- dant la suivante :

Cy gist un très grand personnage Qui ne trompa jamais, qui fut toujours fort sage

Qui fut d'un illustre lignage, | Je n'en dirai pas davantage,

Qui posséda mille vertus, C'est trop mehtir pour cent écus.

D'autres épitaphes ont été composés sur la mort de L. Barbier.

LA VIE DE BLOT

La Rivière au cardinalat, Que Condé n'ayme que l'inceste (1) ! Pour moy je n'ayme que le plat, Et me mocque de tout le reste.

L'Histoire avec la Renommée N'est rien que vent et que fumée Pour la Gloire, je n'y croy pas, La Pourpre n'est que bagatelle. Et l'Inceste ne me plaist pas. Car ma sœur n'est pas assez belle.

Le couplet suivant diffame la Maison du Prince :

Cette Maison est impudique :

Les Pages s'y br la pique.

Les Gardes f les exempts ;

Pour achever la bougrinière. On dit que très assurément Guitaut f... en c. La Rallière.

Il faut faire ici la part du grossissement voulu, de l'exagération nécessaire pour scandaliser. Ce croquis est, en effet, contraire à la réalité. Nous en avons le témoignage formel de Jean-Jacques Bou- chard qui, notant avec soin ses propres turpitudes pour en conserver le souvenir à la postérité plus de cent ans avant Jean- Jacques Rousseau, ne peut être suspecté de masquer la vérité. Parlant dans son Voyage de Paris à Rome, 1630 (2) d'un jeune page de Gaston d'Orléans qu'il rencontra à Montargis, il dit :

« qu'il n'y avait rien de plus simple et de plus dévot que ce jeune

garçon qui néantmoins avoit été élevé dans une court extrêmement impie et débauchée, surtout pour les garçons; quoyque ce page lui eut affirmé

(1) Louis II, de Bourbon, prince de Condé, était soupçonné d'aimer la duchesse de Longueville, sa sœur. C'est vraisemblablement une calomnie.

(2) Les confessions de J.-J. Bouchard, parisien, souvenirs de son voyage de Paris à Rome en 1630, Paris, Liseux, 1881, p. 88.

Dans son testament du 15 août 1641 (en latin), cet ignoble personnage qui eut cependant d'illustres amis, comme Peiresc, demande cent messes pour le jour même de son décès ; il mourut en 1642. Voilà encore un libertin converti ! On a encore de Bouchard un Voyage à Naples resté inédit dont le manuscrit est A la bibliothèque de l'Ecole des Beaux-Arts.

XVIII LA VIE DE BLOT

le contraire disant que monsieur d'Orléans défendoit à ses pages de se

leur donnant au reste congé de voir des femmes tant qu'ils voudraient, et quelquefois mesme venant de nuit heurter à la porte de leur chambre, avec cinq ou six garses qu'il enfermait avec eux une heure ou deux ...»

Ce simple rapprochement montre la valeur que les historiens doivent attribuer aux allégations des chansonniers !

Les maîtresses de Gaston ne trouvaient même pas grâce devant Blot et le frère du roi lui manifestait quelquefois son déplaisir des vaudevilles qui les raillaient. Blot niait effrontément en être l'auteur et essayait de jeter les soupçons sur d'autres, mais sans préciser. Un jour Gaston, désirant en avoir le cœur net, insista « De qui donc sont ces couplets les suivants peut-être sur M™® de Ribaudon « Ma foy. Monseigneur, » riposta Blot « voulez-vous que je parle natu- rellement, je crois qu'ils se font tout seuls (1). »

AIR XXXIII

Monsieur dit à la Ribaudon (2) : « Si tu veux. Belle, nous ferons

Tuton, tuton, tutaine, Tutu,

Et ton mari cocu.

Et ton, ton, ton

Monsieur Ribaudon,

Tant d'autres le font

Tuton, tuton, tutaine. »

La Belle luy a respondu :

'( Vous estes un beau Lanturlu,

Tuton, tirton, tutaine, Tutu,

Pour le faire cocu,

Et mon, mon, mon

Monsieur Ribaudon,

Tant d'autres le sont

Tuton, tuton, tutaine. »

(1) Pierre Le Gouz, supplément au Menagiana.

(2) Madame de Ribaudon, native de Tours, en son nom de La Roche, était mais- tresse de Gaston d'Orléans ; elle en eut un fils qui fut reconnu et qui a passé en Espagne, sous le nom de Charni à la paix des Pyrénées. Il est grand-père du comte de Charni, à présent lieutenant général en Espagne (Ms. 12 666). D'après Talle- mant, Marie de Bragelonne était fille de Jérôme de Bragelonne, doyen de la Cour

LA VIE DE BLOT XIX

A la suite du demi-aveu de Blot, Gaston lui fit notifier de ne plus paraître devant lui. Notre libertin qui relevait d'une sérieuse indis- position apprit, presque aussitôt, qu'un de ses amis ayant parlé de sa convalescence à Gaston en ces termes : « Vous avez pensé perdre un de vos serviteurs », ce dernier lui avait répondu : « Oui, un bien fichu serviteur ». Cette boutade eut le don de mettre Blot en belle humeur, il riposta tout de suite :

Son Altesse me congédie,

C'est le prix de l'avoir servie ;

Depuis dix ans j'ay cet honneur.

Nous devons tous deux nous connaistre.

S'il perd un foutu serviteur,

Ma foy 1 je perds un foutu maistre (1).

puis, craignant d'avoir été trop loin, il en adoucit un peu le ton :

AIR XVIII

Si Monsieur ne veut plus me voir, Si ma présence l'importune, Je n'en suis pas au désespoir, Je n'y fay pas si grand fortune. Ah ! le voilà, ah ! le voicy, Celuy qui n'en prend nul soucy.

Je ne suis point un affronteur, Je ne suis ny fourbe ny traistre ; S'il perd un fichu serviteur, Je perds aussy un fichu maistre. Ah 1 le voilà, ah I le voicy, Celuy qui n'en a nul soucy.

Ces couplets furent rapportés à Gaston. Bien loin de s'en fâcher, il en plaisanta et convia Blot à une orgie au château de Blois on les chanta plus de cent fois. Entre la rupture et la réconciliation Blot ayant réfléchi avait traduit son anxiété dans ce quatrain :

des Aides, mort en 1658 ; elle épousa M. de RIbaudon, trésorier de France à Sois- sons. C'était une femme délicate, dont on parla alors beaucoup, et qui mourut à l'âge de vingt-cinq ans. Scarron la cite dans sa Légende de Bourbon, 1642, et d'autres vaudevilles, non moins piquants, furent encore faits sur elle.

(1) i Blot fit ce couplet sur ce que Gaston lui envoya dire de ne plus paraître devant lui, mais Monsieur le rappela. » (Ms 12 666).

XX LA VIE DE BLOT

Veux-tu sçavoir qui cause ma tristesse, C'est que je n'ay ny feu ny lieu, Je suis un Diable abandonné de Dieu, Et maltraité de maistre et de maistresse (1).

Les incartades de Blot n'étaient pas toujours sans conséquences : L'une d'entre elles avait failli coûter la vie à Voiture. On sait que le poète de l'Hôtel de Rambouillet était aussi attaché à la maison de Gaston d'Orléans. Ce dernier lui avait demandé, après la défaite de Castelnaudary (l^r septembre 1632), d'accompagner en Espagne M. de Fargis chargé de faire des ouvertures au comte d'Olivarès, mission toute de confiance et qui, d'ailleurs, devait échouer. Voiture, n'osant pas s'exposer à traverser la France pour rejoindre Gaston à Bruxelles, s'embarqua à Lisbonne et la fantaisie lui prit de visiter le Maroc; il alla seulement jusqu'à Ceuta. Quand Louis XIII eut par- donné à son frère, celui-ci, de retour en France, reprit sa vie accou- tumée. Un jour Voiture entra dans une salle Gaston festoyait avec plusieurs de ses officiers. Blot l'invita à boire. Sur son refus, il lui jeta un verre à la lête ; Voiture effrayé s'enfuit. On le poursuivit en riant : mais un valet de pied, étourdiment, croyant qu'il avait manqué de respect à son Altesse royale, voulut lui passer son épée au travers du corps. Heureusement Voiture évita le coup. Blot se tira de ce mauvais pas en fredonnant :

AIR XVIII

Quoy ! Voiture, tu dégénère, Sors d'icy, mangrebieu de toi (2), Tu ne vaudras jamais ton père (3) : Tu ne vends de vin ny n'en bois.

Avant 1644 Blot avait cessé de faire partie de la Maison du Prince, sans pour cela que ses relations avec Gaston fussent devenues moins suivies. Son nom ne figure plus sur les Etats de paiement de ses officiers domestiques de 1644 et 1647 (4). En 1640 il touchait, en dehors des

(1) Ms. Feydeau de Brou.

(2) Var. : Retire-toy, si tu m'en crois.

(3) Le père de Voiture était marchand de vins, lait et autres comestibles à Amiens, rue Saint-Germain à l'enseigne du Chapeau de roses, il fut marguillier de l'église Saint-Germain et échevin de la Ville (voir Emile Magne : Voiture et la origines de l'Hôtel de Rambouillet, 1911).

(4) Blot ne figure pas, en effet, sur l'État de la fin de l'année 1644 ni sur celui, particulier, de 1647.

LA VIE DE BLOI XXI

1.000 livres tournois des gentilshommes servants, une pension cit- 3.000 livres (1). Son caractère indépendant ne lui permettait guère de supporter patiemment la moindre contrainte et, avec l'âge, il était devenu de plus en plus caustique. Blot entendait avoir son franc- parler, en user, en abuser, sans tenir compte des conséquences. Les caprices, les bouderies de Gaston le laissaient froid, il ne craignait plus les suites de ses colères, il se savait indispensable. Le frère du roi estimait que l'arme terriblement meurtrière que maniait Blot avec une maestria sans pareille le vengeait de ses ennemis qui étaient aussi, le plus souvent il est vrai, ceux du chansonnier. Il tenait à être au premier rang pour les voir frapper cruellement d'autant qu'il ne se faisait pas faute de les lui désigner. Ce plaisir, Gaston le payait, à son tour, de quelques froissements d'amour-propre, mais il était assez philosophe pour se rappeler qu'il n'y a pas de joie sans peine.

III

Blot, nous l'avons dit, avait perdu son père vers 1617 et celui-ci lui avait légué par préciput le quart de ses biens ;. son grand-père Claude confirmait le 15 mars 1621 « les donations, avantages et libé- ralités qu'il avait faits précédemment en faveur des enfants de Fran- çois de Chouvigny, son fils aîné », ajoutant « qu'il nommait lesdits enfants ses héritiers sans qu'ils puissent rien prétendre sur les autres biens qu'il aurait au jour de son décès (1626) (2) », sa mère qui avait rendu ses comptes de tutelle le 31 mars 1620 mourut en 1624 et son

(1) « A messire Claude de Chouvigny, seigneur de Blot-1'Église, l'un des gentils- hommes servans de monseigneur le duc d'Orléans et son pensionnaire, la somme de 3.000 livres tournois à luy ordonnée par ledit seigneur par l'estat au vray et particulier cy-devant datte et rendu par ordonnance de mondit seigneur le duc d'Orléans signé Gaston et plus bas Goullas, du visa du seigneur de Villemareuil, surintendant des finances de mon dit seigneur le duc d'Orléans, en datte du xiiii octobre 1640 pour la pension qu'il plaist à mondit seigneur lui donner durant la dite année de ce dit présent compte ainsy qu'il est contenu et déclaré par ladite ordonnance par vertu de laquelle payement a esté faict comptant par ledit présent trésorier-général et comptable, fait audit de Blot de ladite somme de 3.000 livres ainsi que dudit payement il appert par la quittance signée de sa main passée par devant notaires le xxviii octobre 1640 cy rendue avecques ladite ordonnance pour ce en despense ladite somme de 3.000 livres. {Arch. nat., kk 275, f. l.SS?'^).

Le premier genUlhomrae servant recevait 1.800 Uvres, les autres 1.000 Hvtcs, les gentilshommes ordinaires 1.800 livres {Etal de 1644). Blot avait hérité de son père en 1618 et de sa mère morte en 1624. Le partage des biens de la famUle est détaillé dans un acte de 1639.

(2) Nous pubUons aux Piices justificalivea «on tesUment du 15 mars 16Ï1, avec codicille du 23 octobre 1626.

XXII LA VIE DE BLOT

frère Jean, entré dans la Compagnie de Jésus, en 1626. Enfin le 16 sep- tembre 1639 Blot procédait, d'un commun accord avec ses frères, au partage des biens paternels et maternels : il emportait d'abord le quart de l'actif total de la succession et un quart du restant dont les trois autres étaient recueillis par François, César et Gilbert (1). Entré ainsi en possession de toute sa part de la fortune familiale, Blot donna libre carrière à toutes ses médisances ou à ses calomnies (2), surtout quand la mort de Richelieu et la régence d'Anne d'Autriche l'eurent libéré de toute crainte de représailles.

Il commença par se venger du Grand ministre qui lui avait presque fermé la bouche depuis douze ans :

Le Cardinal est mort, je vous assure, Oh 1 le grand mal pour la race future ! Mais

La présente, je vous jure.

Ne s'en faschera jamais.

Il a vescu d'une vie non commune. Qui l'a quitté plus tost que la fortune ; Mais Que deviendra sa pécune, Nous ne la verrons jamais.

S'il eust vescu, Gaston de haut mérite. Nous eussions veu renverser la marmite (3); Mais Donnons-Iuy de l'eau bénite, Et qu'on n'en parle jamais.

(1) Pièces justificatives : Partage des biens de leur père et mère entre Claude, François, César et Gilbert de Chovigny.

(2) Scarron fait allusion à la verve de Blot dans sa Légende de Bourbon, 1642 ; voici le texte du Rec. Maurepas, T. XXI, p. 416, et des imprimés :

Belot dont la féconde veine Enfante mille vers sans peine, Et plus souvent sur le champ.

Belot dont la féconde veine Enfante mille vers sans peine. Homme sage, à l'esprit pointu,

Dont enrage Monsieur Clinchamp... Inimitable en l'impromptu

Suivant M. Weiss (Biographie Michaud) « Lancelot, de l'Acad. des Inscriptions, possédait un ms. contenant les poésies attribuées à Blot ».

(3) Var. : Pardonnez-lui, Gaston de haut mérite || Il s'en allait renverser la marmite.

LA VIE DE BLOT

Puis ce fut le tour de la Reine et de Mazarin. Blot les vilipende, les salit, les outrage avec une prolixité féroce. Il est impossible d'aller plus loin ; l'odieux chez lui le dispute à l'obscène. Passe encore pour Mazarin, un étranger, même quand il conseille de l'arquebuser :

Gaston, à la fin je me lasse De tant recommencer la chasse Après m'avoir dit : « Je le tiens 1 » Puis que sans cesse il tourne et ruze, Au lieu de fatiguer nos chiens (1) Je suis d'avis qu'on l'arquebuze.

mais à l'égard d'une femme, d'Anne d'Autriche, la mère du jeune Roi :

Sçavez-vous bien la différence Qu'il y a de son Éminence A feu monsieur le Cardinal (2)? La response en est toute prête : L'un conduisoit son animal, Et l'autre monte sur sa beste.

la conduite de Blot est sans excuse, ce couplet fait en 1643 est cependant anodin à côté de tant d'autres 1

Il ignore la pitié. Le neveu de Mazarin, le jeune Mancini est tué à la bataille du faubourg Saint-Antoine (1" juillet 1652), Blot saisit une occasion de meurtrir le Cardinal dans ses affections les plus chères avec la seule intention de renouveler une accusation ignoble et cent fois ressassée :

Ain x.vvn

Cy-gisl le petit Mancini.

Le neveu de ÎNlazarini !

L'oncle en pleure comme une vache

S'escriant : « Hélas l quel malheur (3) .'

// m'estoit neveu el bardachc.

Et je iaurois mis en faneur. »

(1) Var. Pour ne pas fatiguer nos chiens.

(2) Id. Mon Dieu I la grande dillirence \\ Que l'on wU en son Eminence D'auee le défunt

(3) Id. Il B'escrie: « llélas t quel malheur.

XXIV LA VIE DE BLOT

Le bougre s'adressant au Roy

Luy dit : « Sire, hélas ! plaignez-moi] ;

Auec grand raison je me fasche :

Il fut aux coups sans mon aveu;

Il m' estait neveu et bardache,

Il m'estoit bardache et neveu.

)) // estait beau, il estait doux, Et je i avais dressé pour vous (1). 0 la pitoyable avanture ! Je Vaymois cordialement Selon les lois de la nature, Et je le f autrement. »

Vraiment Mazarin ne connaissait pas la haine ! S'il avait voulu se venger, il aurait trouvé le moyen de se débarrasser de Blot. Il eut si peu la pensée de recourir à cette extrémité qu'il dépêcha à son ennemi le chevalier d'Aubeterre, dans l'espérance, sinon de le détacher de Gaston d'Orléans, tout au moins de le neutraliser par l'offre d'une pension et en y ajoutant ce commentaire « que cela ne lui tiendrait lieu de rien ». Blot accepta la pension. Comme Mazarin oubliait de la payer, notre libertin adressa ce couplet à Aubeterre :

Chevalier, je bois à ton maistre Et c'est par obligation ; Car pour te le faire connaistre. C'est qu'il m'a donné pension. La chose ne fut point frivole ; Il m'a bien tenu sa parole, Car le Jean-foutre me dit bien « Cela ne tiendra lieu de rien. »

Le Cardinal s'empresca de tenir sa promesse !

IV

Il n'y a pas un petit événement de cour qui n'ait été l'objet de la satire souvent spirituelle, et toujours piquante de Blot. Il est aussi

(1) Var. : Sire, je vous l'avois nouny || Pour estre vosire faDory.

LA VIE DE BLOT XXV

médisant pour les demoiselles d'honneur d'Anne d'Autriche que pour les futures reines : M"® de Toussy, fille de Louis de Prie, marquis de Toussy vingt ans à peine avait été distinguée par le duc d'En- ghien, le vainqueur de Rocroy :

Belle Toussy, ton esprit dissimule Le noir soucy qui cause ta langueur ; Dy-nous le secret de ton cœur Et si ton Prince a la force d'Hercule (1) Comme il en a la gloire et la valeur ?

Que vaut cette insinuation? Elle n'empêcha pas mademoiselle de Toussy d'épouser, le 22 novembre 1650, Philippe de La Mothe-Hou- dancourt, maréchal de France.

Louise-Marie de Gonzague, duchesse de Mantoue, ayant oublié depuis longtemps le beau Cinq-Mars, conspirateur pour l'amour d'elle, décapité à Lyon sur la place des Terreaux le 22 septembre 1642 (2), s'était décidée à accepter le trône de Pologne. Blot, s'il ne réveille pas le passé, se montre tout à fait irrévérencieux dans le portrait qu'il trace de Ladislas :

C'est la princesse Louise (3) Qui va coucher sans chemise Dans les inutiles bras D'un Monarque à barbe grise Dont le lit n'a point de draps.

C'est sa trop maligne estoile Qui la mène à pleine voile

(1) AHusion à ce que le Grand Condé passait pour être plus vaillant sous la bannière de Mars que sous celle de Vénus.

(2) Cinq-Mars n'avait conspiré contre Richelieu que par dépit amoureux sur le refus de ce dernier de ne pas s'opposer à son mariage avec Marie de MantoUc.

(3) Louise-Marie de Gonzague, flllfi de Ciiarles de Gonzague, duc de Nevers, puis de Mantoue, et de Catherine de Lorraine, mariée par procureur avec Ladislas, roi de Pologne, à Paris, dans la chapelle du Palais-Royal, le 6 novembre 1645. Ladislas s'appelait Siglsmond IV» du nom; elle fut cou- ronnée à Cracovle le 16 juillet 1646 et remariée par dispense d'Innocent X avec Jean Casimir, frère de Ladislas, le 30 mal 1649. Celui-ci la quitta pour se faire abbé de Saint-Germain des Prés. Elle mourut à Varsovie le 10 mal 1667.

XXVI LA VIE DE BLOT

Dans un païs de glaçons. l'on n'aura point de toile Pour luy faire des chaussons.

Elle s'en va teste Reyne ; Mais on dit qu'elle est en peine, Et qu'on l'entend souspirer En songeant à la bedaine Du Roy qui doit l'espouser.

Rarement le favori de Gaston est aimable, c'est une exception que ce couplet à Henri de Lorraine, comte d'Harcourt, le cadet à la perle, lo membre de la Confrérie des monosyllabes, l'ami de Saint-Amant :

Amis, buvons à tasse pleine

Au brave cadet de Lorraine

Qui vaut bien mieux que le premier.

Morbleu, je vous le dis à table :

C'est trop peu de Grand Escuyer,

Je voudrois qu'il fut Connestable (1).

Nous pourrions multiplier ces citations, mais dans une note bien difîérente !

Blot ne s'est pas borné à persifïler ses contemporains, à railler son maître Gaston d'Orléans, à traîner dans la boue la Reine et Mazarin, il a semé dans ses chansons ses théories libertines, se moquant en pas- sant des livres saints, de l'Église, du Pape, niant l'immortalité de l'âme, le Paradis « et ses merveilles », etc., et cela sans la moindre périphrase. Ses attaques et ses négations sont brutales et accompagnées de plaisanteries souvent obscènes. Si on rapproche les vers incriminés au procès de Théophile de Viau (2) de ceux de Blot, les premiers apparaîtront comme des peccadilles indignes de fixer l'attention.

Suivant Blot, les religions sont sans importance ; quant à lui, il n'en connaît qu'une, celle du plaisir tel qu'il le comprend : boire et f

(1) Dans d'autres couplets, le comte d'Harcourt est cruellement maltraité.

(2) Dans le T. II du Procès de Théophile, nous avons reproduit les pièces de ce poète visées dans les interrogatoires en imprimant en italique les vers incri- minés.

LA VIE DE BLOT XXVII

Cette formule plus concise rappelle celle de Des Barreaux : Estudions nous plus à jouir qu'à connoistre (1), il aurait pu prendre d'ailleurs la devise de ce prince des libertins du xvii^ siècle : Tartara non me- tuens, non assedatus Olympum (Sans crainte de l'Enfer et sans souci du Ciel) :

Qu'importe que tu sois papiste, Calviniste ou luthérien, Mahométan, anabaptiste (2) Ou de la secte de ton chien. Boy, f...., et n'ofïcnsc personne : Ta religion est fort bonne (3).

Il ne croit pas à la Genèse :

Messieurs, encore un mot Avant que je me taise : Je ne suis pas sy sot De croire à la Genèse.

La vie est une vallée de misère, et tout finit pour l'être après la mort

Ce monde icy n'est que misère. Et l'autre n'est qu'une chimère. Bienheureux qui f... et qui boit ! J'y vivray tousjours de la sorte, Priant le bon Dieu qu'ainsi soit Jusqu'à ce qu'un Diable m'emporte.

Enfin, voici sa profession de foi, elle est celle d'un franc athéiste qui tient à le proclamer :

Amis, ma tristesse est profonde, Je ne croy point à l'autre monde.

(1) Sonnet : Mortels, qui vous croyez quand vous venez à naistre ; et aussi le sonnet qui paraphrase celui de Des Yvetcaux : N'estre ni magistrat...

(2) Var. : Ztvinglien, Anabaptiste.

(3) Id. : Bois, l...,ne fais tortà personne \\ . \\ Et ta créance sera bonne (}>ls. 12766).

XXVIII LA VIE DE BLOT

Et celuy-cy ne m'est plus doux. Enfin, pour vous le faire entendre (1), Si je bu vois comme je f...., Par la morbleu, je m'irois pendre.

Je dis : Fy de ces faces blesmes. De tous ces prescheurs de Caresmes Qui censurent nos actions !

Si c'est péché que f et boire,

Je veux pour ces deux passions Brusler cent ans en Purgatoire.

Je ne veux ny turban ny chappe. Je ne croy ny Mufty ny Pape, Par la sang bleu, je suis fort net : Je ne suis dcrvis ny apostre, Mets un signe à ton cabinet Que je ne croy ny l'un ny l'autre.

VI

Jamais Blot n'eut la pensée de prendre femme, de continuer son nom et sa race, et son genre de vie devait avoir raison de la santé la plus robuste, il a, certes, écourté ses jours. D'autre part, en présence d'une situation politique redevenue normale, sa verve ne pouvait plus s'exercer sans risques sérieux, et il se refusait à en courir ; aussi ne tarda-t-elle pas à s'éteindre. L'année 1654 et le commencement de 1655 ont lui paraître tant soit peu moroses. Il meurt chez Gaston, àBlois, au début de mars 1655, laissant comme héritiers ses frères César et Gilbert de Chouvigny (2). Loret lui consacre dans la Muse his- torique du samedi 13 mars, dix-huit vers,, presque une oraison funèbre :

Blot, Serviteur dudit Gaston, A senty Véfort de Cloton, Qui par un procédé barbare N'épargne non plus i homme rare Que le moindre courtaut, qui n'est, Le plus souvent, qu'un gros benest. Je ne sçay s il est dans la gloire,

(1) Var. : Pour vous le faire mieux comprendre.

(2) Acte du 24 mars 1655.

LA VIE DE BLOT XXIX

Les Limbes, ou le Purgatoire (Il vaut mieux juger bien que mal) ; Mais si pour être jouial. D'un cœur vigoureux, franc et brave. D'une humeur libre et non esclave. De bon sens et d'esprit pointu. Et faire des Vers in promptu, On acquiert un rang honorable Dans le Royaume perdurable. Je voy bien des Gens, aujourd'huy, Qui seraient au-dessous de luy.

Scarron, dans le numéro de ses Epîtres burlesques (1) de la même date, est moins élogieux ; il n'insiste que sur son esprit :

De Blot est mort, cet esprit rare. Il serait d'âme bien barbare Celuy qui ne pleurerait pas Un si déplorable trespas. Si ce n'est que tout brancart tombe, J'irais escrire sur sa tombe : Icy gist le pauvre de Blot Qui fust /'Antipode du sot.

Les deux gazetiers se taisent sur la nature de la maladie à laquelle il succomba ; en tout cas, elle fut de courte durée. Le souhait formé par Blot en bonne santé s'est-il réalisé?

Je ne demande au Seigneur (2),

Pour bonheur, Que d'estre buveur, fouteur, Incrédule et sodomite,

Puis mourir (bis)^ Puis mourir de mort subite !

(1) Les Épttres burlesques de Scarron et d'autres autheurs paraissaient à peu près régulièrement chaque semaine, il y en a 15 de Scarron sur 32 de l'année 1655 : leur éditeur Lesselin en reprit la publication, après un intervalle de huit mois, de 1656 à 1658 sous le titre de Muse de la Cour (voir Les œuvres libertines de Claude Le Petit, Paris, 1918, notice, p. xxii et suivantes).— La Muse de /a Cour est une gazette rarissime, on n'en connaît que trois exemplaires Incomplets, le premier est à la Bibl. nationale, le deuxième à Wolfenbuttel, le troisième dans une col- lection particulière.

(2) Ce texte est celui du Ms. Potocki, T. 1, p. 512, voici une variante d'autres Mv : Je prie souvent le S^gneur | D'estxe Ivrogae et sodomltft

De bon cœur I Et mourir de mort subite.

XXX LA VIE DE BLOT

C'est peu probable. Si on en croit Chapelle et Bachaumont, Jean Coulon, que Blot avait si cruellement chansonné, aurait raconté aux deux amis les derniers moments du gentilhomme de Gaston d'Orléans :

Ce que fit en mourant nostre pauvre amy Blot, Et ses moindres discours et sa moindre pensée, La douleur nous deffend d'en dire plus d'un mot ; Il fît tout ce qu'il fît d'une âme bien sensée (1).

Ces vers, sous la plume de Chapelle ou sous celle de Bachaumont, ne sont guère énigmatiqucs ; ils corroborent son épitaphe composée par le spirituel bossu Saint-Pavin jl connaissait Blot mieux que personne

Cij gist un docteur non commun

Qui, peu sçavant et fort habile,

Prescha souvent, jamais à jeun,

Et comprit tout, hors l'Evangile.

En homme sage et bien sensé.

Du présent il a dit merveille;

Du futur ce qu'il a pensé

Ne s'est resvelé qu'à l'oreille ;

Mais chascun tient pour vérité

Que jamais il n'en a douté.

et qui, mieux renseigné, la compléta :

Damon n'est plus. Qu'il eut de charmes.

Que son esprit fut éclairé 1

Après qu'il eut veu son curé.

Il mourut ferme et sans alarmes ;

On fait preuve de sa vertu

Quand on meurt comme on a vécu.

Des Barreaux, plus égoïste, a pleuré moins sur son ami que sur son propre sort, commun hélas ! à tous les humains :

Ce Sarazin est mort, il est mort ce Voiture, Et Blot qui me fut cher de toute ancienneté. Hélas ! ils sont tous trois dedans la sépulture. Qui pourrait l'éviter, dure nécessité?

(1) Voyage d'Encausse faicl par Messieurs Chappelle et Bachaumont, édition Maurice Souriau, 1901, p. 72.

LA VIE DE BLOT XXXI

Je loué le Seigneur, moy, pauvre créature; Tay plus reçu de luy que je rCay mérité, Car je jouis encor des plaisirs de nature Avec indépendance et pleine liberté.

Tay tousjours assez eu le goust des bonnes choses, J'ayme à voir le Soleil et i incarnat des roses; Tay bien de la douleur qu'il me faille périr.

Mais quoy? ma mort estant d'indolence suivie. Je suis fort naturel, je ne veux point mourir ; Mais je compte pour rien d'avoir perdu la vie.

Blot, comme Des Barreaux et Saint-Pavin, a gâché sa vie. Il a été, nous le répétons à dessein en terminant, la victime de l'atmosphère libertine qu'il a respirée pendant son adolescence et du milieu dans lequel il a vécu ; peut-être qu'avec un autre maître que Gaston d'Or- léans, il eut été mieux qu'un vulgaire et spirituel viveur. C'est peu cet éloge de Madame de Sévigné et c'est le seul qui convienne aux couplets de Blot : « Ils ont le diable au corps et c'est dommage qu'il y ait tant d'esprit. » (1)

F. L.

(1) Lettre à madame de Grignan du 1" mal 1671.

PIÈCES JUSTIFICATIVES

I. Contrat de mariage de Claude de Chouvigny (grand-père de Blot) et de Claude de Veny (10 mai 1576).

IL Contrat de mariage de François de Chouvigny (père de Blot) avec Marie Olivier de Leuville (7 mars 1604).

III. Testament de Claude de Chouvigny (grand-père de Blot) du 15 mars 1621 avec codicille du 23 octobre 1626.

IV. Partage des biens de leur père et mère entre Claude le libertin, François, César et Gilbert de Chouvigny (16 septembre 1639).

I. CONTRAT DE MARIAGE DE CLAUDE DE CHOUVIGNY ET DE CLAUDE DE VENY (10 mai 1576).

Furent présantz en leurs personnes, noble Claude de Chouvigny, seigneur de Blot-l'Église, pour luy et les siens, d'une part, et damoi- zelle Qaude de Veyny, veufve de feu Qaude de Saint-Quentin, seigneur dudit lieu et de Beaufort, pour elle et les siens à perpétuel, d'autre partye, lesquelles partyes de leur bon gré, pure, franche et libéralle voUonté ont cogneu et confessé, congnoissent et confessent avoir traicté par ladvys de leurs parens et amys mariage, et par ses présentes ledit Seigneur de Blot et la dite damoizelle de Veygny, en faveur et contem- plation duquel mariage la dite damoizelle Claude de Veyny a constitué et constitue en doct audict de Chouvigny, seigneur de Blot, la somme de treize mil livres à elle deue sur les biens dudit feu de Sainct- Quentin suyvant la constitution de doct qui luy a esté faicte et pour elle audit seigneur de Saint-Quentin, par feu messire Michel de Veyny, chevallier, seigneur d'Arbouze, Villemonte, Fernovel et Mirabet et premier maistre d'hostel de mon seigneur le duc d'Anjou, frère du Roy, et par feu noble Gilbert de Marilhac, seigneur de Sainct-Genetz, ses père et ayeul maternel pour la seuretté de laquelle somme de treize mil livres y ayt enflans ou non ledit seigneur de Blot a obligé et ypothéqué tous et chascuns ses biens et spéciallement la proprietté de ladite seigneurie de Blot- l'ezglise, ses dépendances et appartenances avec les fruictz d'icelle seigneurie exeddans le douhaire s y apprès convenu pour jouir du tout par la dite damoizelle et les siens le cas de restitution advenant jusques que sadite doct sera allouée sans restitution et sans diminution d'icelle, laquelle doct ou ce que d'icelle sera receu par ledit seigneur de Blot ou ses héritiers seront tenus rendre et restituer à la dite damoizelle Qaude de Veyny survivante dans cinq ans après le cas de restitution advenu, auquel cas de ladite restitution et de survye de la dite damoizelle le dit seigneur de Blot, à faulte du dit payement dans le dit temps et icel- luy passé dès à présent comme dès lors, a vandu et vand par ses pré- sentes à la dite damoizelle et es siens à perpétuité ladite terre et sei- gneurye de Blot-l'Ézglise, chasteau, maison, justice haulte, moyenne et basse, fiefz et rièrefiefz, leurs droictz, debvoirs, revenus, deppendances et appartenances d'iceux jusques à concurrance et juste valleur de ce que ledit seigneur de Blot se trouvera avoir reçeu tant de la dott de ladite damoizelle que des biens paraphernaux dont sera cy-après parlé et sellon l'estimation qui sera faicte par commungs amys et parens des- dites partyes et de ladite seigneurie jusques à ladite valleur et concur- rance au defîault dudit payement et le dit seigneur de Blot a fait et constitué ladite damoizelle de Veyny, et les siens vrays seigneurs, utilz propriétaires et possesseurs pour en jouir comme de leur propre choze

XXXVI CONTRAT DE CLAUDE DE CHOUVIGNY

de la dite terre et seigneurie jusques à ladite concurrance ledit de Chou- vigny a promis garentir et defTandre à la dite damoizelle et es siens . envers tous et contre tous de tous troubles et empeschementz en juge- ment et dehors et ou ladite terre et seigneurie de Blot-l'Ezglise ne seroit suflazante pour ladite restitution de ladite doct, biens paraphernaux et payement dudit douhaire ladite damoizelle pourra recourir sur les autres biens dudit seigneur de Blot de proche en proche de ladite sei- gneurie de Blot-l'Ezglise jusques à concurrance de sa dicte doct, douaire et biens paraphernaux, et en faveur dudit prézant mariage ledit de Chouvigny a donné à ladite damoizelle de Veyny prezantc et recepvante pour douaire viager son chastel et manoir de Blot-l'Ezglise en justice hauHe, moyenne et basse, avec troys cens livres de revenu annuel de proche en proche tant qu'elle demeurera en viduité et sy elle convoUe en secondes nopces elle n'aura ledit chastel ains seullement la somme de deux cens livres de revenu annuel qui sera arbittré et liquidé au dict des dits commungs parens, sera tenu ledit sieur de Blot de enjoyaller ladite damoizelle Claude de Veyny jusques à la somme de cinq cens escus qui appartiendront à la dite damoizelle y ait enffans ou ne n en cas de survye, ensemble ses robbes, bagues et joyaulx s'il s'en trouve saizie de plus grande valleur, et au cas contraire que ledit sieur de Blot survive ladite damoizelle y ayt enffans aussy ou non il gaignera lesdites bagues et joyaulx en payant les fraictz funereux suivant la coustume du pays d'Auvergne et sellon qu'il appartiendra et audit cas que le dit seigneur de Blot survive ladite damoiselle de Veyny sans enffans dudit présent mariage, ne sera tenu que après son decepz ou ung an après qu'il aura convollé en segondes nopces ou il viendroit à se remarier de rendre et restituer es hoirs et hérittiers de ladite damoizelle de rendre ce qu'il aura reçeu de la doct de ladite damoizelle ce qu'il aura reçeu de sa doct et biens d'icelle fors et réservé les sommes qu'elle ordonne sy après estre bailhées et doctéesrà Gilbert, Michel, Annet, Pierre et Gilberte de Sainct-Quentin ses enffans et dudit feu Sieur de Sainct- Quentin et de Beaufort desquelles lesquelles sommes audict cas de sur- vye y ait enffans ou non dudit présent mariage sera tenu payer es dits Nobles Gilbert, Michel, Annet, Pierre et Gilberte de Sainct-Quentin et à ungs chacuns deux ung an après le décepz de ladite damoizelle, leur mère, et le dit temps passé et advenu de ladite restitution et paye- ment audit cas de survye dudit sieur de Blot, à ladicte damoizelle les hoirs et héritiers d'icelle au défault dudit payement pourront s'ayder des contenances, accordz et contrainctes du présent contract tant contre ledit sieur de Blot que ses hérittiers et tous autres qu'il appar- tiendra et en considération de ce que dessus ledit de Chouvigny a associé et associe ladite damoizelle Claude de Veyny en tous biens, meubles, affaires et conquestz immeubles qui se feront pendant ledit présent mariage, lesditz de Chouvigny et de Veyny se sont assotiés et asso tient en telle manière que après le decepz de l'ung desditz mariés le survi- vant aura la moittyé des biens de la Communauté et les hérittiers l'autre et desdits biens chacuns d'eux respectivement pour sa moittyé

CONTRAT DE CLAUDE DE CHOUVIGNY XXXVII

seront saisis et en possession saufz touttesfois que ladite damoizelle survivante pourra dans troys nioys après le dC-cepz dudit sieur de Blot ou que le decepz sera venu à sa notesse et coynoissance avoir recours à la dite Communaulté en jugement ou hors jugement par devant notaire et tesmoings et ce faisant ne pourra eslre tenue à aulcungs debtes ou aultre choze de ladite communaulté et pourra recouvrer tous et cha- cuns ses biens et droictz et sous aulcune diminution d'iceulx et ladite communaulté de meubles et conquetz immeubles a esté faicte à la charge et convenance que ou ladite damoizelle seroit survivante et voudroit se tenir à ladite communaulté la moittyé desdits meubles et conquetz immeubles qui se feront pendant le prézant mariage après le decepz de ladite damoizelle appartiendra et reviendra entièrement es enffans qui seront procréés dudit présent mariage et au dernier et survivant d'iceux sans que les enfîans du premier lict de la dicte damoi- zelle y puissent prétendre aulcungs droictz soit de succession ou autre quelconque pour l'advenir au cas qu'il y ayt enffans survivant dudit présent mariage attendu que en faveur dudit présent mariage et des dessandans d'icelluy ledit sieur de Blot a accordé et accorde la dite Communaulté à la dite damoizelle de Veyny sans qu'elle soyt tenue dy mettre aulcune choze de ses biens dans icelle et a esté accordé que ladite damoizelle survivante voudra se tenir après le deceptz dudit s»" de .Blot à la Communaulté elle sera tenue la continuer avec ses enffans qui dessandront dudit présent mariage et des à présent ont voullu et accordé lesditz mariés que la dite Communaulté desdits meubles et conquetz immeubles soit continuée entre le survivant d'eux et les enfîans du prémorant dessandus du prézant mariage lesquelz représen- teront le prédéceddé en ladite communaulté au cas toutesfois que ladite damoizelle ne veilhe en cas de survye renoncer à ladite communaulté ce qu'elle pourra faire dans le temps cy dessus déclaré auquel cas de renonciation ny aura auculne continuation de communaulté entre elle et les enfîans dudit présent mariage et les autres biens que la dicte damoizelle Claude de Veyny a de présant ou qu'elle pourra avoir pour l'advenir, d'ailheurs que de ladite communaulté outre ladite somme de treize mil livres constituée en doct sont réservés à la dite damoizelle pour luy estre propres et paraphernaux et hors ladite constitution de doct et pour desditz biens pouvoir par elle dispozer à plaisir et volonté, toutesfois pour la seurretté desdits biens retenus et réservés hors la dite doct ledit sieur de Blot a obligé et hypothéqué tous et chacuns ses biens presantz et advenir et espéciallement ladite seigneurie de Blot, ses dépendances et appartenances tant en proprietté que uzuffruict pour en jouir du tout par ladite damoizelle et les siens le cas de restitu- tion advenant sellon qu'il a esté sy dessus convenu et accordé jusques à entière restitution desdits biens paraphernaux et réservé hors la cons- titution ou de ce que ledit sieur de Blot se trouvera avoir re<,eu desdits biens de la dite damoizelle ou des siens tant par contract, acquit, certi- fication ou saing manuel dudit sieur de Blot et autrement vallablemenl en quelque sorte et manière que ce soit et en outre en ravoiir et conleni-

XXXVIII CONTRAT DE CLAUDE DE CHOUVIGNY

plation dudit mariage ladite damoizelle Claude de Veyny a fait et ins- titué son hérillier universel en tous et chacuns ses biens présens et avenir le premier enffant masle procréé et dessendant dudit prézant mariage à elle survivant à la charge toutesfois de payer par une seullefoys après le decepz de ladite damoizelle à noble Gilbert de Saint-Quentin la somme de mil livres, à noble Michel de Sainct-Quentin la somme de mil livres, à noble Annet de Sainct-Quentin la somme de mil livres, à noble Pierre de Sainct-Quentin la somme de mil livres et ù damoizelle Gilberte de Sainct-Quentin la somme de deux mil livres et se pour tout le droict de légistime part et pourtion qui peult ou pourroit appartenir ores ou pour l'advenir es dits de Sainct-Quentin, enfians de ladite damoizelle de Veyny et dudit feu sieur de Beaufort des biens et succession d'icelie à la charge aussy de payer par ledit hérittier institué après le decepz de ladicte damoizelle, sa mère, par une foys payée et à ung chacun des autres enffans quy seront procréés et dessandront dudit présant mariage la somme de cinq cens livres tournois pour tout le droit de légistime ou autre quelconque qui leur pourroit appartenir es biens et succession de ladite damoizelle, leur mère, et du reste qui n'est icy faicte mention demeurent les partyes aux utz et coustumes du pays d'Auvergne cous- tumier dans lequel lesdiles partyes résident et leurs biens sittués car ainsy a esté faict et accordé par icelles partyes présentes et stipullantes pour eux et les leurs à perpétuel avec le notaire soubzsigné en tant que mestier seroit pour lesditcz enffans qui seront procréés dudit présent mariage et pour lesdits Gilbert, Michel, Annet, Pierre et Gilberte de Sainct-Quentin, myneurs et absentz et les leurs acceptant et stipulant et ainsy l'ont lesdilz sieur et damoizelle expoux promis et juré soubz hypothèque et obligation de tous et chacuns leurs biens prézantz et advenir et ce que dessus attandre, faire et accomplir et ce faict à Blot l'Ezglize es présanccs de noble homme Anthoine de Courtilles, homme d'armes de la compagnie de monseigneur de la Vauguyon, et Pas- quet Molin, clerc, tesmoings par moy appelles, lesquelz et partyes ont signé à l'original des présentes le dixiesme jour de may l'an mil cinq cens soixante-seize et ainsy signé audit original, G. de Blot, C. de Veyny, A. de Courtilles, P. Molin et escript octroyé à Riom par le roy et signé.

J. Arnauld.

Expédié ses présentes ont esté à puissant seigneur Jehan de Chou- vigny de Blot, filz auxdits mariés, luy le requérant par moy Jehan Arnauld, notaire royal à Champs, ayant trouvé leur original entre les nottes de feu M^ Jehan Arnauld, mon ayeul, en son vivant notaire Royal ayant icelluy reçeu auquel a esté faict, extrait et collation pour valoir et servir audit sieur de Chouvigny ce que de raison. Faict le xxiii« octobre mil six centz trante quatre.

Arnauld, notaire royal,

(Archives d'Avrilly, 681.)

II . CONTRAT DE MARI AGE DE FRANÇOIS DE CHOVIGN Y AVEC MARIE OLIVIER DE LEUVILLE (7 mars 1604).

7 mars 1604. Contrat de mariage de François de Chovigny alias de Blot, écuyer, seigneur de Blot, âgé de vingt-cinq ans et plus, fils aîné de noble Claude de Chovigny, alias de Blot, sieur de Blot, de Monte- pedon, des Mazières, de Marceny et de Vaux, demeurant aux lieux de Blot en Auvergne, Diocèze de Clermont, et de dame Claude de Veny, sa femme, assisté de Pierre de Rochefort, sieur de Salvert, enseigne de la Compagnie d'hommes d'armes de M. le Duc de Montpensier, accordé le 7 du mois de mars de l'an 1604, avec demoiselle Marie Olivier, fille de feus M^ Jean Olivier, chevalier, sieur de Leuville, baron de La Rivière, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roy, et de dame Suzanne de Chabannes, sa femme, assistée de M^ Jean Olivier, son frère, chevalier, sieur de Leuville, baron de La Rivière, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, dame Madeleine de L'Aubespine, sa femme, noble homme Messire Antoine de Villiers, son tuteur, avocat en Parlement. Pierre Du Bois, Escuyer, sieur de Fontaines en Tourainc, Jean François de La Guiche, chevalier de Saint-Géran, lieutenant général pour le Roi au gouvernement de Bourbonnois, M'« Guillaume de Lau- bespine, chevalier, seigneur de Châteauneuf, conseiller du Roy en ses Conseils d'estat et privé, Révérend père en Dieu M^ François de La Rochefoucauld, évesque de Clermont en Auvergne, et M'« Jacques de La Rochefoucauld, chevalier, seigneur de Chaumont, ses parens, en faveur duquel mariage le père dudit futur promet de l'aquiter de toutes dettes et à l'égard des biens de la future, il est stipulé que le lot qui lui étoit échu dans les successions de ses feus Père et Mère et le compte que lui devoit rendre son tuteur lui tiendroient lieu d'inventaire, des- quels biens il entreroit dans la communauté la somme de 12.000 livres, le douaire est de la somme de 500 livres de rente et les Père et Mère du dit futur promettent de lui faire valoir sa part dans leurs successions la somme de 4.000 livres de rente à prendre sur les chaslcaux, terre et seigneurie de Blot et ses dépendances. Ce contrat pour l'exécution duquel les parties nomment leur procureur Charles Pollart, procu- reur au Chatelel de Paris, fut passé à Paris, en In maison du sieur de Châteauneuf, rue Bclisy, paroisse de Saint-Germain-l'Auxerrois devant Pierre Monlroussel et Antoine de Desquatrevaux, notaires au Chatelet et est produit par copie collationnée le ;S du mois de mai de l'an 1623 par Bergier, notaire royal sur une autre copie signée Vialard procureur aux présidial et sénéchaussée d'Auvergne à Riom ft la réquisition de puissant seigneur M^» Claude de Chovigny, alias de Blot, frère du baron de Blot. (Bibl. nat., Fr. 30 329.)

III. TESTAMENT DE CLAUDE DE CHOVIGNY, GRAND- PÈRE DE CLAUDE LE LIBERTIN, DU 15 MARS 1621 AVEC CODICILLE DU 23 OCTOBRE 1626.

Au nom de Dieu.

Lan mil sis sans vin et un et le quinzième jour de mars je Claude de Chovigny alias de Blot cscuier sieur de blot nersiny vaus, la dusce, forges, les masieres et montcpedon, chevallier de l'ordre du roy.

Considérant leage auquel je suis qui passe soysante sayse ans et reconnoysant qu'il faut que toutes choses finissent et que la mort est certaine et l'heure d'icelle incertaine, ne voulant mourir sans disposer de mes biens et de ce quil a plu a Dieu léser en ma puisance afin deviter proses et debas entre mes enfans je veus et ordonne que les disposisions que je feray cy après soyt suivies antierement et exécutées lesquelles je desclere estre mon testament et disposition generalle de dernière vollonte, en premier lyeu.

Je done et resigne mon ame a dieu lorsquil playra a sa divine bonté ordonner quelle ce sépare de mon corps et de ce monde le suplient très humblement la recepvoyr et admetre au glorieux séjour de son paradis et pour obtenir ceste grase.

Invoque lintersesion et asistance de la glorieuse vierge sa mère et de tous les sains et saintes qui reposent en ce glorieus séjour.

Veus et ordonne que mon corps soyt inumé et ensevely dans le couvent des bons pères chartreus nommé Sainte marie du port et que mes héritiers soyt tenus di fere porter mon corps soy que je meure en ce lieu de Blot ou de nersiny accompagné de dis prestres qui le condui- ront jusques audit lieu et qui feront ung service en lesglize de ce lieu de Blot et lesquels seront norris et payes par mes héritiers je veus ausi que mon dit corps soyt suivy de vint et quatre paures avec une torche alumee en leur main et que a chascung deus soyt donne ung esguille et demy de bureau.

Je veus quil soyt donne au dit couvant et religieus la somme de sant sinquante livres pour les insiter a prier dieu pour moy.

Je veus ausi quil soyt fet un servise dans leglise de ceste paroyce de Blot par dis prestres et quil soyt par heus célèbre quatre messes a aute voys lune en lonneur du saint espcrit l'autre en lonneur du saint sacrement lautre en lonneur de nostre dame et une messe de mors et amploye en lumière jusques a vint livres de sire.

Veus ausi que les dis prestres soyt norris le jour du dit service et payes au frays et despans de mes héritiers.

Jordonne ausi quil soyt fet le jour du dit service en ce lieu de Blot omone en pein jusques a la quantité de dousc setierssoygle mesure de Blot.

TESTAMENT DE CLAUDE DE CHOVIGNY XLi

Je veus quil soyt dit et selebre dans leglise de nersiny durant qua- rante jours une messe de mors a diacre et sous diacre et sera paye aux prestres la somme de vint livres.

Et après les quarante jours mes enfans feront ma quarante (quaran- taine) a leur discresion et le bout de lan perellemcnt tant pour le ser- vise de lesglise que pour lomone sans toute foys quil y aye asamblec de parans et damis et laquelle je dcfans exprescment.

Je prie mes héritiers de mctre sur mon corps une pierre de volvic an laquelle seron gravées mes armoyries et timbre et lordre de cheval- lier qu'il a plu au roy me donner.

Je veus ausi quil soyt fet sancture autour des esglises de nersiny et vaux dans et deaurs avec ecusons hamoyries et timbres.

Je veus quil soyt donne au couvant des religieuses madame sainte Clere a aygeperce la somme de dis huit livres et troys setiers ble soygle.

Je donne et lègue a claude de La rochebrian fils anthoyne de la roche- briant et de guione de Chovigny (1) mon petit-fils et filieul la somme de sine sans livres payables troys ans après mon deses.

Je donne et lègue a Lucresse de La rochebriant seur germaine du dit Claude parelle somme de sine sans livres payables lors quelle trou- vera son parti en mariage et non autrement.

Je donne et lègue a anthoyne meurdefroyt mon vallet de chambre la somme de sant sinquante livres outre ses gages payables la moytic ung an après mon deses et le reste ung autre après.

J'aprouve et confirme les donnasions avantages et libéralités pai moy cy devent fays au profit de feu Francoys de Chovigny mon fils ayne en faveur des enfans quil a layse par son deses et an ce je nomme et institue les dis enfans mes héritiers sans quils puissent rien pretandrc sur mes autres biens que jauré en mon pouvoyr lors et au tans de mon dit deses et dou je mourre sesy.

Je nomme et institue mes héritiers universels par esgalle porsion Jehan et pierre de Chovigny mes enfans puinés a la charge d'exécuter mon presant testament selon sa forme et teneur payer tous mes legas et frays funèbres et tous mes detes.

Et pour exécuteur de mon dit testament je nomme mcsirc Jean de la ceuUe mon nepveu sieur de fleurât lequel je suplie corne la personne du monde en qui jay plus de fience en vouUoyr prandre la peine et ce sesir et amparer de tous mes biens si besouin fet jusqucs a ce que mon intansiont et vollonte seront antierement exécutées.

Cest mon testament et ordonnance de dernière vollonte que je veus tenir et valloyr en forme de testament donasion a cause de mort ou de codisille révoquant tous autres testamcns que jay cy devant fays et pour preuve et tesmongnage de ma vollonte je lay escrit de ma main et sine de mon sein ordinayre et duquel jay acoustumc duscr aus actes

(1) Guyonne de Chauvigiiy, mariée à Anthoy-ne de La Rochebriant, était fUif du frère de Blot, Gilbert, seigneur de Pouzol.

XLII TESTAMENT DE CLAUDE DE CHOVIGNY

dimportance au bout de chasque page dicelluy contenent quatre rôles troys escris de part etdautreetle dernier dune partseullement,fet ablot le xvmars 1621. Signé ; C. de blot. (Archives d'Avrilly, original, 687).

Ce testament est suivi du codicille écrit de la main du clerc du notaire : Aujourdhuy vingtroisicsme jour d'octobre l'an mil six cens vingt six après midy moy, messire Claude de Chovigny, Chevallier, baron de Blot, sieur de Nassigny, Vaux, la Dure, Forges, les Mazières et Montepedon estant au lict mallade en ladite seigneurie de Nassignet ay mandé François Laurandet, notaire royal, et estant arrivé vers moy je luy ay dict et déclairé, en présence des tesmoings cy après nommés que je avois fait mon testament et ordonnance de dernière vollonté tout ainsy et en la forme qu'il est cy devant escript lequel je le luy ay mis entre les mains pour m'en faire lecture affin dy adjouter ou dyminuer ce que je verray et sur le champt ledit Laurendet, notaire Royal, en présence desdits tesmoings cy après nommés a faicte lecture à aulte voix audit sieur de Blot, testateur, du susdit testament lequel ayant bien entendue ladite lecture a dict qu'il confirme et approuve icelluy veult et entent quil sorte son effect en tout et partout et amplifiant icelluy a dict qui! donne et lègue a Pierre Rollin, son serviteur, la somme de trente livres outres les gages qui luy sont deubz, à Pierre Bourzet, son cuysi- nier, semblable somme de trente livres aussy outre ses gaiges, A An- thoine Faure, son autre serviteur, la somme de dix huict livres outres ses gaiges, et ce pour les recompancer des bons services qu'ilz luy ont rendus, veult aussy ledit sieur testateur en cas que Lucresse de la Roche- brian. sa petite filhe, ne trouve son party et qu'elle vienne à mourir auparavant que la somme de cinq cens livres qu'il luy a léguée par le susdit testament soit mise entre les mains de sa mère pour en dispozer envers ses autres enfîens comme elle advizera, comme aussy veult que après son decedz tous les biens desquelz il mourra vestu et saisy soient partagés par moittié entre Jehan et Pierre de Chovignis, ses enfîens et héritiers, et pour obvier à débat entre eux que l'un d'eux face le partaige desdits biens en deux lotz qui seront mis entre les mains de l'autre pour en prendre le choix, et sur le champt ledit Laurendet, notaire, en présence des tesmoings cy après nommés a leu et releu le présent testament et présente ratiffication audict sieur testateur qui a dict avoir bien entendu le tout quil ny veult adjouxter ny dyminuer aucune chose, quil le veult ainsy et que c'est son intention et dernière volonté, faict et passé au lieu et chastel de Nassignet, parroisse dudit lieu, après midy le vingt troizicme jour d'octobre lan mil six cens vingt six, présentz Gilbert Luylier, chastelain dudit Nassignet, et Paul Tribou, advocat, demeurans à Hérisson, ledit sieur testateur et tes- moings ont signé.

Plus à Pierre Gcorde son lacquais la somme de six livres faict comme des.sus. Signé Luylier, Tribou, C. de Blot, F. Laurendet.

Délivré coppie à Pierre de Chovigny.

IV. PARTAGE DES BIENS DE LEUR PÈRE ET MÈRE ENTRE CLAUDE, FRANÇOIS, CÉSAR ET GILBERT DE CHOUVIGNY (16 septembre 1639).

Comme soit ainsy que deffunct puissant seigneur M""» François de Chouveny, seigneur, baron de Blot l'Eglize, et autres places, et de dame Marie Olivier, mariés, soient dessandus cinq enfîens masles appelles Claude, Jean, François, Cézard et Gilbert de Chouveny auquel Claude filz aisné le dict feu seigneur de Blot père par son testament du tiers juing mil six cens seize auroit légué en préciput le quart de tous ses biens, meubles et immeubles présantz et advenir charge du quart des charges et par le decedz dudit seigneur les dictz enfîens délaissés mineurs soubz la tutelle et garde noble de ladite dame Olivier, leur mère, laquelle auroit exercé ceste charge jusques au dernier jour de mars mil six cens vingt qu'elle randit son compte devant Monsieur le Seneschal d'Auvergne ou son lieutenant et par la clousture d'icelluy se seroit trouvée créancière des susdictz enffens de la somme de vingt sept mille quarante cinq livres cinq solz sans comprendre pluzieurs articles suspandus et indécifs lesquelz ayant esté depuis liquidés et apurés par tranzaction passée en la ville de Paris le quatriesme aoust mil six cens vingt-trois entre ladite dame et messire Claude de Chouveny vivant seigneur et baron de Blot l'Eglize, ayeul et curateur des dictz mineurs, le dict débet de compte auroit esté grossi et enflé de notable somme dont néantmoins la dite dame Olivier n'auroit pointz estée payée par ses dicts enfîens à cauze de son deceds advenu tost après la dite tranzaction et par ainsi tant ledict débet de compte que tous les autres biens de sa succession auroient esté acquis et transférés par pourtions esgalles aux susdicis seigneurs de Chouveny ses enffens l'ung desquelz, savoir ledit Jean se seroit randu jésuiste au collège d'Avignon et par testament du unziesme septembre mil six (cens) vingt six auroii institué ses héritiers lesdicts Claude et François de Chou- veny, ses fraires aisnés, et faict quelque légat particulier auxdictz Sézard et Gilbert, ses puisnés. Donc lesquelz biens paternels, maternels et colatéraux estant indiqués et à partager entre lesdicts sieurs de Chouveny frères, et iceulx dézirant de régler leurs droictz à l'amyable ils auroient mis filtres et documents de leur maizon entre les mains de plusieurs seigneurs, leurs parans et amys commungs, et ledict Conseil assemblé pour cest effaict en la ville de Riom et on suite pour et nommer des gens expers pour la valleur et estimation des dicts biens qui auroient esté sur les lieux de l'advis et entremizc desquelles personnes ilz sont demeurez d'accord en la sorte et manière qui s'ensuit : Savoir faizons que par devant le nottaire royal soubzsigné et tesmoings bas nommés ont esté présantz lesdictz M" Claude de Chouveny, seigneur et baron

XLIV PARTAGE DES BIENS DU PERE DE BLOT

de Blot l'Esglize, François de Chouveny, seigneur de Montepedon, Cezard de Chouveny, seigneur des Mazières, et Gilbert de Chouveny, seigneur de Pouzol, tous frères majeurs de vingt-cinq ans pour eulx et les leurs à perpétuel lesquelz parties de leurs bons grés ont recognu avoir entre eulx liquidé le débet du compte deubi à la dite dame Oli- \ier, leur mère, avec l'apurement porté par ladite tranzaction de lan mil six cens vingt trois à la soijime de quarante cinq mil livres estre réputée coimne bien maternel oullre la somme de six mil cinq cens livres qu'ils ont trouvé avoir payée des deniers provenant de la dite dame Olivier despuis son decedz en acquit et descharge de la succession paternelle auxquelz sommes du consantement desdiclz sieurs de Chou- veny a esté adjousté el unye aultre somme de quatre mil livres donl ils sont demeurés daccord pour la valleur et estimation du chasteau de Blot pour prés, vergers et bois daulte fustée y joignant faizant le vol du chapon qui demeure propre audict Claude de Chouveny, filz aisné, suyvant le bénéfice de la coustumc recevant lesdictz trois sommes joinctes à cinquante-cinq mil cinq cens livres pour laquelle somme les dicts seigneurs de Chouveny ont pris et distraict de la masse de leurs biens paternels sauf d'estre cy apprès reduyt au partage comms biens maternels, la terre et seigneurerie de Montepedon avec toutes ses depan- dances ainsi et de mesmes qu'elle est et a esté cy devant Jouye (?) estimée à quarante mil livres et les fermes muables cy apprès déclarées qui sont les percières de Pouzol, les Marjaridous et les Labbes pour trente ung septiers soigle; avoyne trante-une quartes; La Bussière, Lavaux, Bounelle et la Dejay, soigle cinquante-six septiers ; avoyne cinquante six quai tes ; les deux tiers des percières des Mazières pour huict septiers soigle; avoyne huict quartes ; celles de Lamys les Racles, Veliat, les Muratoux et la Villate pour trante-ung septiers soigle; trante une quartes avoyne ; celles de Gravcrolz et les Girardines pour vingt- six septiers soigle ; avoyne vingt-six quartes et le dommaine appelle Marjaridous pour vingt-six septiers seigle et vingt-six quartes avoyne; a revenant toutes les susdictes quantités à huict vingtz dix huict sep- tiers soigle et huict vingtz dix huict quartes avoyne mezure de Blot. Et la dicte distraction faicte sur le rézideu des dictz biens paternels a esté ballié et délaissé audict Seigneur de Blot, filz aisné, oultre les chas- teau vergier et bois d'aulte futaye pour le quart et préciput à luy légué par ledict feu seigneur de Blot père, A scavoir le dommaine et mesté- ries du cliasteau, les prés de Blot et Monllieu, La Quavediere et la Coudel des Tynaus, le moulin Gravido et de la Gasve, la directe et Censyve deues sur le bourg de Blot concislant en argent cinq livres ; soigle ou froment. six septiers ; avoyne trente quartes ; geUines huict. Sur le vil- lage des OllLères argent cinquante solz ; soigle trois septiers ; avoyne douze quartes ; gellines trois. Sur Neves argent cinquante solz ; soigle neuf septiers. Sur le village des Tynaus cinquante solz ; froment ou soigle une quarte quatre couppes ; avoyne une quarte et sur le village de La Faye argent sept livres ; froment ou soigle trois septiers une quart* ; avoyne quarante deux quartes ; gellines dix sept, et encores

PARTAGE DES BIENS DU PÈRE DE BLOT JflUI

les bois taillis appelles le Mounierc Lespellage, Le Veius, les Coings de la Forestz, Les Baudcs, Le Devay, le Coing des Pre bonnes et La Coste. Et pour le regard des trois quartz restant ensemble de la dicle terre (fie Montepedon et fermas muables cy devant distiaictes qui doibvent estre partagées esgallement et sans preciput a esté faict quatre lotz et pour tous esgallés tels que sont transcripts au pied des piésantcs dont le premier e?t advenu au dict seigneur de Blot, le second audict Françoii de Chouveny, seigneur de Montepedon, le troizicsme audict Cezard de Chouveny, seigneur des Mazières, et le quatriesme audict Gilbert de Chouveny, seigneur de Pouzol, voullant et entandant les dicts seigneur» de Chouveny que chascun d'eux puisse jouir et dispozer à l'advenit du contenu des ditz lotz ainsi que de la chauze (sic) propre ce faizant respectivement viais mètres (sic) propriétaires et porszsseurs l'ung l'autre avec expresse convenance que les heritaiges particulliers escbeus et advenus à chascung d'eux sont randus alodiaux, francs, quites, im- mune de tous cens, rantes, droicts et debvoirs seigneuriaux, dixme» inféodées, charges et prétantions quelconques es qu'ilz pourroient estre tenus et redevables aux seigneurei les partagées et que les dictes partiel jouyront des dictz lotz en toute justice haulte, moyenne et basse, sans que lung deux doibvent aulcune dépandance ny superioiité à l'aultre à la rezerve neantmoins dung septier de bkd soigle deubt annueUe- ment par le seigneui de Blot l'Esglize au seigneur et baron de Blot, de laquelle redevance ledict Claude de Chouveny demeure chargé d'en payer et acquittei la moytié, lesdicts Cezard et Gilbert de Chouveny chascun ung quart faizant la dicte moytié, et daultant que le lot advenu audict François da Chouveny, seigneur de Montepedon, s'est trouvé plus fort en valleur et revenu que ceulx de ses dicts frères pour venir à l'esgallité, il a payé et deslivré comptant réellement et de faict audict Seigneur de Blot aisné la somme de trois mil sept cens cinquante-deux livres ; audict seigneur des Mazières la somme de mil quatre vingtr livres tournois; audict seigneur de Pouzol la somme de mil quatre vingt* livres tournois ; duquel retour lesditz seigneurs se sont contantes et des dictes sommes chascun en soy en dioict ont quité et quitent le dict seigneur de Montepedon avec pacte de ne luy en faire demande hores ne pour l'advenir en jugement ne deors. El pour le regard des meuble» estancilles et bestiaux dépandant dosdicis dommaines, chaptelz parti- culliers, lesdicts seigneurs de Chouveny ont recogneu avoir iceulx par- tagé et retiré chascun sa part. Autre pacte acordé entre les dictes partie» que les charges héréditaires de lestoq paternel sy aulcunes y a seront payées et aquitées à proportion de ce que chascun d'eux amande en ladicte succession et icelles prometcnt sa garantie lung l'autre et par exprès ie dict seigneur de Blot aisné, ses dicts frères, de tous les légat» contenus au testament dudict defîunt seigneur de Blot père commung «uyvant la coustume sauf de ce servir de la rcduction contre les léga- taires s'il y eschet et en conséquance du présant accord et parlaigB lesdictes parties demeurent respectivement quites lung envers lautre de toute rédition de compte, restitution de» fruicts des biens paternelf

XLVI PARTAGE DES BIENS DU PÈRE DE BLOT

OU matemelz et gencrallement de toutes autres chauzes et pretantions quelconques concernant les dictes successions sans préjudice touteffois des autres biens de la succession de ladicte dame Olivier, leur mère, restant à partager, lesquels demeurent indyvis pour en joi ir par chascun deux sellon les portions a eulx revenant car ainsi l'ont voullu, promis et juré respectifvement etc. et à lentretenement du contenu en ses pre- santes out dune et dautre obligé tous leurs biens qu'ilz ont soubzmis et à rendre, despans, etc. renonssant etc. faict audict Blot L'esglize en presance de M" Anthoine de La Croix, procureur d'office dudict Blot Lesglize, qui avec lesdictz seigneurs contractans a signé à loriginal et Gilbert Rey de Vaultmont qui n'a seu signer, ce seiziesme jour de septembre mil six cens trante neuf. Sensuict la teneur des lotz advenus à chascun des dictz Seigneurs. Premièrement audict seigneur baron de Blot Lesglize la mestcrie de Beaunezeix pour la valleur de deux cens livres chascun an, les grands prés dudict Beaunezeix pour soixante livies, les percières dudici Blot et la Faye pour quarante-cinq scpiiers soigne et quarante-cinq quartes avoyne, le dixme de GrouUanges y compris la portion revenant à Montepedon pour cinquante septiers soigle et cinquante quartes d'avoyne, celluy de Bon pour d.ux septiers et deux quartes avoyne, les percières de Peyrière pour douze septiers soigle et douze quartes davoyne sur la directe, le village de GrouUanges y compris aussy ce qui est deubt audict Montepedon guet et charroy pour la somme de quatorze livres quatre solz ; soigle ou froment neuf septiers trois quartes une coupe et demy ; avoyne quarante-cinq quartes coupes et demy ; gellines sept ; Les Peytous y compris aussy ce qui est deubt audict Montepedon pour sept solz huict deniers ; avoyne une quarte ; gellines deux ; Les Ollières pour ce qui est deubt audict Monte- pedon pour trante solz ; Les Berguiardz y compris aussy ce qui esi deubt audict Montepedon pour dix livres ; soigle deux septiers ; avoyne dix quartes ; gellines trois ; Peyrie pour trante sept seolz sept deniers ; soigle neuf quartes ; avoyne dix quartes ; Bort huict livres deux solz huict deniers ; soigle neuf septiers ; avoyne trante quartes ; gellines quatre ; Saint Angel tiois livres dix solz ; soigle trois septiers ; gellines deux ; Villemovie dix solz dix deniers ; Les Bois appelles de Bouchadoux pour douze cens livres ; La Coppe, La Tartaroye pour trante-six livres ; La Fourestz, La Ghabane et La Besse pour trois cens soixante livres ; La Courière pour sept cens livres ; Bost Gros pour quarante livres ; Champtlong pour quatre cens trante livres et Les Grandes Bessières pour sept cens dix livres. Le second lot advenu audict seigneur de Montepedon, la terre et seigneurerie de Montepedon tout ainsi qu'elle se comporte et lymite et de mesme quelle a esté jouye sy devant avec trois solz et quatre couppes soigle à prendre sur le village de Nioux tiré de la terre de Blot, à la rezerve néantmoins de toute ladicte terre de Montepedon, du tiers du dixme de GrouUanges, les Mazières, le tiers du bois du Chastellaud ensemble la directe deue sur le village des Mazières qui doibt aigent chascun an quatorze solz six deniers ; soigle dix coup- pes ; avoyne treize quartes quatre couppes : sur GrouUanges, quatre

PARTAGE DES niEXS DU PÈRE DE BLOT XLVII

solz ; soigle six quartes quatre couppes demy ; avoyne, dix couppes demy ; sur les Peytous douze deniers ; gelline une ; Les Berniardz seize solz huict deniers ; soigle six quartes ; avoyne huici quartes ; g-llines deux, et sur les OUières pour le Mas de la Goûtas trante solz. Troi- sième lot advenu audict seigneur des Mazières, le dommaine et mesterie de Fontbonnc avec les percières dues sur ledict village de Fontbonne pour deux cens livres, les dixmes et percières des Mazières y compris ce que Montpedon y prant pour douze septiers bled soigle et douze quartes avoyne ; celles des Lamys, Les Racles, Les Vellias, Les Mura- teix, La Villate et Les Radis pour trante-ung septiers soigle et trante- une quartes avoyne. Sur les Graverolz et Les Gérardines pour vingt-six septiers soigle et vingt-six quartes avoyne ; Les Couppes de Eieaudes- duict et le Mas Chaslard pour quatre septiers soigle ; sur la directe Les Mazières y compris le cens deubt audict Montepedon guet et charroy pour quatre livres cinq solz huict deniers ; soigle cinq septiers une quarte ; avoyne soixante-seize quartes quatre couppes ; gellines cinq ; sur Saint Pardoux sept solz ; six quartes soigle ; trois quartes avoyne ; gellines deux ; argent cinq solz ; soigle neuf quartes ; avoyne huict quartes ; gellines quatre ; Fontbonne six livres ; soigle et froment, deux septiers cinq couppes demy ; avoyne huict quartes ; gellines trois et demy; Les Gérardines quatre livres trois solz; froment et soigle sept quartes ; gellines trois et demy ; Le dict Graverolz dix livres six solz quatre deniers ; froment et soigle cinq septiers deux quartes cinq couppes demy ; avoyne cinquante-cinq quartes cinq couppes et demy ; gellines dix ; Velliat cinq livres ; froment et soigle sept quartes cinq couppes ; avoyne trois quartes ; gellines quatre et demy ; Les Lamys quarante-ung solz ; froment et soigle six quartes cinq couppes ; avoyne douze quartes ; gelline une ; Les Racles argent cinq livres treize solz six deniers ; froment et soigle quatre septiers trois couppes demy ; avoyne dixhuict quartes ; gellines cinq ; La Villate et Les Murateix trois livres treize solz six deniers ; soigle dix quartes ; avoyne six quartes quatre couppes demy ; gelline une et demy ; La Villeneufvr trois livres ; froment et soigle quatre quartes deux couppes ; avoyne trois quartes ; gellines deux et demy ; Montlieu dix solz ; soigle trois septiers deux quartes ; gelline une ; Gaby unze solz ; soigle deux quartes ; avoyne trois quartes ; les bois appelles les Petites Besses pour chasquc couppe quatre cens dix livres ; La Marlenge pour seize cens livres ; Le Chastellaud pour trois cens cinquante livres ; Le Chefdcfauld pour trois cens livres ; Guyvagaux pour deux mil deux cens livres ; Le Bou- chât et La Demy pour cinq cens livres ; La Vergmc pour deux cens cinquante livres, et la vigne de Sallepallere. Quatricsme lot advenu au seigneur de Pouzol, le pré dudict Pouzol pour vingt livres chascun an, la mesterie des Marjaridoux pour quatre-vingt z livres, les percières dudict Pouzol, les Marjaridoux et les Labbes pour trantc ung septiers soigle et trante-une quartes d'avoyne ; celles de La Bussière, Lavaux» Le Dejay et Bounculle pour cinquante-six septiers soigle ; avoyne cin- quante six quartes . La mesterie de GcrgueUepour doux cens IIvtcs

XL VI II FARTAGE DES BIENS DU PERE DE BLOT

le dixme dudict GcrgucUe, quarante-cinq septiers soigle ; sur la directe le lieu de Pouzol qui doibt par an compris guet et charroy, argent douze livTes seize solz ; froment et soigle cinq septiers deux quartes ; avoyne vingt-trois quartes ; gellines treize et demy ; Les Marjaridoux pour trois livres cinq solz ; soigle trois septiers ; avoyne douze quartes quatre couppos ; gellines quatre et dtmy ; Bouneulle pour quatre livres dix sept solz six deniers ; froment et soigle deux quartes une couppe ; avoyne vingt-deux quartes ; gellines quatre et demy ; Les Radys deux solz six deniers ; soigle six quartes cinq couppes ; avoyne une quarte quatre couppes trois quartz ; gellines deux ; La Bussière quatorze livres quatorze solz ; froment et soigle quatre septiers deux quartes deux couppes ; avoyne vingt cfuatre quartes ; gellines dix-neuf ; Lavaux cinq livres trois solz ; froment et soigle cinq quartes ; avoyne neul couppes ; gellines cinq et demy ; La Chabasse deux solz ; soigle huict couppes dtmy ; les trois moullins de Lavaux pour six septiers froment ou seigle ; Le Dejay vingt-cinq solz six deniers ; soigle trois quartes ; avoyne treize quartes ; gellines deux ; les boys appelés Le Comboy- rauld pour couppe trante quatre livres ; Le Plais pour soixante livres ; Champagnon pour trante-six livres ; Le Pyrousseil pour deux cens livres ; Les Mereuclas pour deux cens livres ; la grande et petite Chabane pour cent cinquante livres ; La Jarrege et le bois de Nevas pour cent cinquante livres ; Lalande pour deux cens dix livres ; le bois de Velliat pour deux cens quarante livres ; Le Pcrbier pour soixante-trois livres ; La Betoulle- Redoudc pour quarante livres ; Champagnon pour sept cens trante livres ; La Tremouille pour cinq cens cinquante livres ; Champbertrand pour deux cens livres ; Beaudeduict pour trois cens livres ; le petit Layat pour cinquante livres et les vignes de Combronde. Et au dessoubz de l'original sont soubsignés G. de Chouveny de Blot, F. de Chouveny de Montepcdon, Cezard de Chouveny de Blot et Gilbert de Chouveny de Blot et a octroy tiré de Riom pour le roy et signé Veausse.

Sellé et contrerollé Expédié audict seigneur des Mazières ledit jour (sig.) Veausse notaire royal.

J'ai retiré des mains de Maistre Jehan Veausse l'original du susdit partage lequel je luy promets remettre en foy de quoy j'ay signé, faict ce dixhuitiesme jour de may mil six cent cinquente six, Montépedon.

Nous ne nous excusons pas de publier sans aucune suppression les Chansons libertines de Bloi malgré l'obscénité et le cynisme d'un certain nombre de couplets. Comme nous nous sommes imposé la tâche de constituer les dossiers des soit-disant libres-penseurs du Grand Siècle, il nous était impossible d'en écarter Blot et cela parce que mieux que tout autre à l'exception de Théophile de Viau et de Cyrano de Bergerac il synthétise le libertinage dans le sens complet que l'on donnait à ce mot au xvii^ siècle: répudiation de la tradition religieuse et politique de la France et liberté de mœurs poussée jusqu'à l'extrême licence.

Ajoutons que le tirage très restreint de cet ouvrage ^280 exemplaires numérotés) et son prix élevé V écartent du grand public et le mettent seulement à la portée des personnes qui s' intéressent à l'histoire de la libre-pensée dans notre pays, une infime minorité parmi les crudits.

F. L.

LES

CHANSONS LIBERTINES DE BLOT

Nous n'avons pas la prétention de reproduire ici tous les couplets de Blot. Un certain nombre sont restés anonymes dans les manuscrits très nombreux dans nos grandes bibliothèques publiques de chan- sons du xviie siècle il est impossible de les identifier avec certitude. Les couplets ci-après sont signés dans un des manuscrits suivants de la Bibl. nat. : Ms. 865, 12 666, 12 667, 12 726, et dans le Ms. Potocki (Cabinet de M. Pierre Louys). Pour les dates, elles sont données sous toutes réserves, les collecteurs des Ms. plaçant les mêmes chansons à des époques différentes.

Ce n'est pas non plus un choix des rimes de Blot ; nous n'avons écarté, nous le répétons, aucune pièce sous le prétexte d'obscénité. Le cynisme de Blot et de ses amis le chevalier de Rivière, Hotman, Marigny, etc., est une exception dans le Grand Siècle. La Fronde se présente comme une crise d'anarchie, il convient de ne pas lui ôter ce caractère en ce qui a trait à la verve spirituelle, mais malsaine, du gentilhomme de Gaston d'Orléans.

Nous présentons les chansons de Blot dans l'ordre suivant :

a) Chansons libertines; b) Sur la Reine et Mazarin; c) Sur Mazarin ; d) Sur divers personnages ; e) Diverses.

La Musique des chansons est celle des manuscrits 12 666 et 12 667 de la Bibliothèque nationale.

A) Chansons libertines.

Couplets (1650).

AIR I

«

Moquons-nous des Dieux de la Fable : Qu'ont-ils fait de si remarquable Que Loth ou Noé n'ayt vaincu?

Priape a-t-il f ses filles?

Et Bacchus a-t-il jamais bu Jusqu'à monstrer ses triquebillcs?

Quoy qu'on nous rompe les oreilles Du Paradis, de ses merveilles, J'en donne de bon cœur ma part ; Car d'estre tousjours en extaze. N'en desplaise au Père Bernard (1), Est le vray mestier d'un viédaze (2).

Couplet.

A la santé de nos amis !

Que le Diable emporte les autres (3).

N'estes-vous pas de cet avis?

A la santé de nos amis !

Ma foy, vous me l'avez promis ;

Buvez aux miens, je bois aux vostres.

A la santé de nos amis !

Que le Diable emporte les autres !

(1) Le Père Bernard dit le pauvre prêtre, le 16 décembre 1588, mort le 23 mars 1641, Moreri (Dict. historique) lui a consacré un article étendu.

(2) On retrouve cette idée exprimée dans le deuxième couplet de la chanson : Dieu me fasse tousjours la grâce.

(3) Var. : Et que l'azc f les autres.

8 CHANSONS LIBERTINES

Chanson (1645). Ain I

Ditii me fasse tousjours la grâee, D'avoir du bon vin à la glaee (1), Des jeunes c.... et des perdrix ! .Te veux avoir les étrivières Si jamais, pour son Paradis, .le l'imporlune de prières.

Puisqu'on nous coule qu'en la Gloire

On n'y sçauroit manger ny l)oire,

.le m'y verray tout cstonné.

C'est un vray meslier de viédaze ! *

J'ayme bien mieux esirc damne

Que d'estre tousjours en extase (2).

.le suis bougre de vieille roche. Qui n'auray jamais de reproche (.3) D'avoir usé du Sacrement. >h)rbleu, tous sept je les mesprise, Et, pour le monstrer hautement (4), Je consens qu'on me desbaptise.

Je voy cncor des esprits fermes (5) Fonterailles, d'Aubijoux, de Termes (6),

(1) Var. : D'avoir du vin dedans ma tasse.

(2) Ce couplet a une variante dans un couplet donné à Des Barreaux par le Ms. Potocki et qui dans d'autres manuscrits est attribué, à tort vraisemblable- ment, à Blot :

On ne fout point dedans la {gloire, 1 Enfin chanter toute sa vie On n'y peut ny manger ny boire, Domine Dcus Sabaolh,

Admirer tousjours est d'un sot. ' A la fin par Dieu on s'ennuye.

D'autres couplets dans ce Ms. sont attribués à Des Barreaux, on les trouvera «lans notre travail : Disciples cl successeurs de Théophile : Des Barreaux ei Saint- l'aoin. 1911. \.' Illustre Débauché est encore l'auteur d'admirables sonnets insérés sans nom d'auteur dans un recueil publié à l'étranger, 1667: Recueil de quelques pièces nouvelles et rjulcuites. II" parlie, (Pologne.

(.3) Var. : Qui ne se /ait aucun reproche (12 666).

(4) Id. : Pour le prouver dès à présent (12 666).

(5) Id. : .J'en connois encor d'assez fermes (12 666). Ce couplet suit ordi- nairement un couplet donné à Des Barreaux par le Ms. Potocki et qui, dans d'autres manuscrits, est attribué à BIol :

Nous sommes Ici demy-douzainc Qui ne nous mettons guères en peine Du Vieux ny Nouveau Testament,

n;t je tiens qu'il est impossible De trouver sous le Firmament Des gens moins zélés pour la Bible.

(6) \'oici quelques renseignements sur les personnages cités

CHANSONS LIBERTINES 9

Qui vivent de UKsme façou, Sans faire jamais abstinence. Si ce n'est d'eau et de poisson, De Jubilé ou d'Indulgence.

Couplet.

Quoy que le Censeur puisse dire. Je fais moins de cas d'un empire Que d'un bon c, d'un bon repas ; Car sans le vin, la fouteric, Morbleu, je ne donnerois pas Un viédaze de nostrc vie.

Couplets (1645).

AIR I

Je veux sortir de cette ville, On y amasse trop de bile ; Je m'y trouve tout désolé (1). Je suis chagrin, je suis colère : C'est, je croy, l'air du Jubilé Qui m'est entièrement contraire.

Que ce maudit air incommode Ceux qui vivent à nostre mode ! Le pauvre noble ne f... plus, Nostre cher Chevalier (2) succombe,

Louis d'Astarac, vicomte de Fonlrailles ; il lirait ce nom d'un petit village situé à quatre lieues de Tarbes. C'était, dit Paulin Paris, un gourmet, un libertin; un mécréant accompli, si on en croit son ami Blot ; il joua un rôle important dans la conjuration de Cinq-Mars. Fontrailles n'est autre que le sénéchal d'.\rmagnac dans le Voyage, de Chapelle et de Bachaumont.

François d'Amboise, comte d'Aubijoux, mort en 1656, fut un dc!> banquiers de Ninon de Lenclos à ses débuts dans la galanterie et, probablement, le premier des amis de cœur de la présidente Tambonneau qui en eut beaucoup par la suite.

César de Pardaillan, marquis de Termes était, dit IM. F. Hoca. raisonnablement décrié. Son frère et son neveu, le marquis de .Montespan, que ses infortunes conju- gales devaient rendre si célèbre, avaient eu la belle part de l'héritage du \ieux duc de Bellegarde. César, peu fortuné et riche d'appétits, supporta mal la pauvreté: on l'accusa de fausse monnaie, rien n'est moins prouvé, il est vrai; mais ic qui est certain, c'est qu'on le voyait mettre en coupes réglées l'alTeclion (juc lui portait présidente Aubert, et quoiqu'il ne fut alors nullement deshonorant pour un gentilhomme de vivre des libéralités d'une amie. M. de Termes était assez mal noté.

(1) Var. : Car j'y suis un peu trop débile ; |i Je m'y trouve trop isolé.

(2) Le chevalier de Rivière, aussi libertin que Blot, et presque aussi nior- pant et aussi spirituel que lui.

10 CHANSONS LIBERTINES

Le bon Saiiil-Pavin est perclus,

Et François Coquet (1) dans la tombe.

J'ay lousjours dit : ii de l'arestc 1 Je n'ay point attendu la feste Pour descouper l'Agneau pascal ; Et j'eusse creu estre anathème Si, dans tous les temps faisant mal, Je n'en eusse fait en caresme.

Couplets (1648).

AIR II

Puisqu'enlin il faut que je quitte (2)

Ce beau titre de desbauché.

Je veux devenir hypocrite,

Crainte qu'il me manque un péché (3) ;

Et je prcndray la contenance

De quelque cagot d'importance.

Je veux à présent estre sage, La mode du siècle y semont ; Qu'on ne me parle de voyage, Surtout de celuy de Beaumont ! Car ce chemin, sans doute aucune, N'est pas celuy de la Fortune.

Que jamais plus on ne me parle

De bougre ny de cabaret I

Adieu, maistre Guy, maistre Charles,

Adieu Nanon, adieu Babet ;

Et, quoy que tard je m'en advise.

Je prétens qu'on me canonise.

Ah ! que je vais bien contrefaire Le visage d'un innocent ! (4) Je ne veux plus songer à plaire Qu'au révérend Père Vincent (5),

(1) François Coquet, contrôleur général des finances. Guy Patin annonce sa mort (il avait quarante-quatre ans) dans sa lettre du 2 juin 1645.

(2) Var. : Enfin puisqu'il faut que je quitte (Ms. 12 666).

(3) Id. : Pour qu'il ne me manque un péché (Ms. 12 666).

(4) Id. : Encor que j'aille contrefaire. || La mine de quelqu'innocent

(5) Vmcent de Paul, chef du Conseil de Conscience de la Reine-Mère.

CHANSONS LIBERTINES H

Et je ne perds pas cspéraiirc D'eslre du Couscil de Conscience.

Que Gaufîre (l) s'aille faire pendre, Le Normand (2) et d'Olonne (3) aussy ! Les exemples que je veux prendre Ont à la Cour mieux réussy : Pour peu que j'aye conduite bonne, Je veux imiter Chaudebonne (4).

Couplets (1648).

AIR II

Or, adieu donc, mes camarades. Quittons les péchés de jadis, Putains, bouteilles, mascarades. Il nous faut gagner Paradis.

Nous y f chacun un Ange,

Dont le c... sent la fleur d'orange.

L'un ayme le c... d'une fdle, L'autre le c. d'un beau garçon, L'autre n'ayme garçon ny fille Et ne chérit que son flacon. Pour moy, je bois, je ris, je chante, Et je f... ce qui se présente.

Quant à ces pauvres sodomites. Que le Seigneur, dit-on, brusla, J'ay tousjours ouy dire aux Jésuites (5)

(1) Thomas Le Gauffrc, vers 1600, mort le 21 mars 1646. Un maistrc des Comptes, fils d'un procureur des Comptes nommé Gaufîre, prit la place du Père Bernard, et fit son oraison funèbre (il était mort le 23 mars 1641), il concluoit tousjours que le Père Bernard était fou, sans s'expliquer autrement que c'estoil stuUus propter Christum. Ce qu'il a fait de plus remarquable, c'est que, s'estant commis un meurtre dans Notre-Dame, il fit l'amende honorable pour le criminel qu'on ne tenoit pas, la corde au col dans l'Église (TalUmant, T. IV, p. 151).

(2) L'abbé Le Normand était le fils d'un maître des requêtes et petit- fils d un commissaire du Chastelet, Boisrobcrt l'appelait Dom Scélérat. Cet abbé passait pour l'espion du cardinal Mazarin.

(3) M. d'Olonne, Louis de La Trimouillc.

(4) Chaudebonne fut chevalier d'honneur de la duchesse dOrléans, première femme de Gaston. On voit d'après le Journal de Bassompierre quil fut arraë et mis à la Bastille quelques jours après la mort du maréchal d'Ornano. Blol ici fait allusion à la dévotion sincère et tolérante de Chaudebonne qui était un fami- lier de l'Hôtel de Rambouillet, et l'ami de Voiture.

(5) Var. : Que le feu du Ciel consuma. H Je sçay des bons ptVcs Jésuites.

t2 CHANSONS LIBERTINES

Que ce ne fut pas pour cela,

Mais qu'ils voulurent f un ange.

Ce que Dieu trouva fort estrange.

A Gaston d'Orléans. Couplet (1649).

AIR 1

Prince tant illustre et si rare, Ne me traitez plus de bizarre ; Il est vray, je suis abattu. Que veux-tu que dise un Eunuque Qui n'a du tout plus de vertu Ny pour le sein, ny pour la nuque?

Couplet (1650).

Aniy, le c . . fut de tout temps Le plaisir des honnestes gens Et de Rome et de Grèce ; Tous nos docteurs l'ont deffendu, Mais un auteur plus entendu Dit qu'il est pour l'individu Et le c. pour l'espèce.

Couplet.

Du haut du Ciel Jupiter, ce grand Dieu, Dit en voyant Sodome tout en feu : « Vraiment, Messieurs, je vous trouve plaisans C'est bien à vous, Qui bruslez là-dedans. De f comme nous « (1).

Chanson (16.')()).

Il n'est point trop déterminé

Si l'homme, qui se fait des testes.

Sera sauvé ou bien damné,

Ou s'il mourra comme les bestes ;

Mais je sçay bien qu'on vit content

En buvant, mangeant et f

Cl) Tous CCS couplets rappellent Saint-Pavin, le roi de Sodome.

CHANSONS MBERTINFS |9

Je ne haute plus les sermons, Tous les docteurs je les mesprisr. Après ce qu'a dit Salomon Tout le reste n'est que sottise ; Car je sçay bien qu'on vit content En buvant, mangeant et f

Tous les pompeux désirs d'honneur, Et tous ces vains titres de gloire Ne font que troubler mon bonheur.

Je veux f , manger et boire ;

Car je sçay bien qu'on vit content En buvant, mangeant et f .....

Couplet.

AIR T

J'estime fort vostre doctrine, Vostre esprit, vostre bonne mine ; Chacun dit mille biens de vous. Mais pour moy qui ne suis qu'un asne, Je ne connois rien quand je f..., Fussiez-vous la papesse Jeanne (1).

Chanson (1C51).

N'ayons ny procès ny querelles, Ne nous coëffons jamais d'Amour ; Que les intrigues de la Cour Ne nous brouillent point la cervelle ! » En dépit du destin. Du Prince et Mazarin, Trinquons, choquons le verre. Fy de l'amour, Fy de la Cour, Fy de la guerre !

Eh quoy I faut-il pour le caprice D'un favory ou ses jaloux,

(1) Allusion à la légende qui a placé une femme sur le siège de Saiot-Pierrr. C'est un protestant, Jacques Blondel, un des plus zélés partisans de la Réforme, qui a prouvé que la papesse Jeanne n'avait point existé.

14 CHANSONS LIBERTINES

Acharnés comme loups-garoux (1). S'entremanger ù leur service ? Respect au sang humain ! Ne versons que du vin, Et ne choquons qu'à coups de vorre.

Fy de l'amour,

Fy de la Cour,

Fy de la guerre !

Et pour avoir plaisir sans crainte, Franchise, paix et liberté, Jurons une Société Exempte de toute contrainte ; Vivons gais et contens, Et, pour l'estre long-temps, Protestons, la main sur le verre. De fuir l'amour. De fuir la Cour, De fuir la guerre I

Couplet.

Messieurs, accordez-vous, Huguenots et papistes; Morbleu, croyez-moy tous : Soyons francs athéistes, Et allons ! Et allons ! Je suis illuminé : Il n'en sera jamais ny sauvé ny damné.

Couplet.

Descouvrir son sein pour augmenter ses charmes, A tous momens me faire les doux yeux,

N'est-ce pas dire : « F. .tez-moy donc, gendarmes »? Sans dire mot, peut-on s'expliquer mieux?

Couplet.

Je ne dis pas à Dieu louange, Ny ne luy demande pardon ;

(1) Var. : Vivre comme des loups-{»aroux.

CHANSONS LIBERTINES 15

Je n'ay ny maison ny vendange. Je laisse tout à rabandon.

Chanson (1653).

Mon confesseur tousjours me prie

De hanter bonne compagnie

Et d'éviter les libertins ;

Moy, qui fais tout pour luy complaire,

Je ne f... plus qu'un capucin :

N'est-ce pas bien le satisfaire?

Il est vray que leurs barbes salles, Leurs pieds puants et leurs sandalles, Et leur entre-fesson velu Ne m'en donne guères d'envie. Mais quand il s'agit du salut Il faut bien qu'on se mortifie 1

Couplet (s. d.).

Vous qui croyez un Paradis,

Gens hardis. Vous me faites un Amadis. Nargue de peine et de gloire !

On ne m'en

On ne m'en On ne m'en fait point accroire.

Couplet (s. d.).

Pardonnez-moy, dames illustres. Vous estes dignes du balustre. Mais, connoissant l'humeur de Blot, Ne luy faites pas cette injure ; Il a bien mangé du gigot. Et vous vivez de confiture.

B) Chansons sur la reine Anne d'Autriche et le cardinal Mazarin.

Chanson (1643). AIR m

Un mort (1) causoit nostrc réjouissance,

Les gens de bien vivoient en espérance ;

Mais

Je crains que sous la Régence

Ce ne soit pis que jamais.

On va disant que la Reyne est si bonne

Qu'elle ne veut faire mal à personne ;

Mais,

Si l'estranger (2) en ordonne,

Tout ira pis que jamais (.">).

Couplets. \m IV

Les c de Mazarin,

Homme fin, Ne travaillent pas en vain ; Car, à chaque coup qu'il donne, Il fait bransler la Couronne.

Ce foutu sicilien Ne vaut rien, Il est bougre comme un chien ; Elle en a, sur ma parole, Dans le c . , . nostre Espagnole !

(1) Louis XIII.

(2) Mazarin.

(3) Blot fit ce couplet chez Gaston l'on disoit du mal du Cardinal (Ms. 12 666).

SUR LA REINE ET MAZARIN 17

Couplet (1646).

Le Cardinal f... la Régente ;

Qui pis est, le Bougre s'en vante

Et luy vole tous ses escus.

Pour rendre la faute moins noire.

Il dit qu'il ne la f... qu'en c.. :

La chose est bien facile à croire (1).

Couplet.

Sire, vous n'estes qu'un enfant. Et l'on vous vole impunément ; Le Cardinal f... vostre mère. Lere la, Lare lan lere. Lire lan la.

Mesme on dit qu'il a protesté

De f vostre Majesté,

Et le Prince vostre Frère. Lere la Lere lan, 1ère Lere lan la.

Couplet (1649).

AIR V

Le Bougre de Sicile A fait de vilains coups ; Bonnelle et Romain ville Ne seroient pas si fous. Ils aimeroient bien mieux chèvre et bielu

Ou f quelque garçon

Que de f femme en c...

(1) Voici une variante de ce couplet de Blot : Il f... nostre Régente Et lui prend ses Escus, Et le Bougre se vante Qu'il l'a f en

faut sonner le locsln. Dindin, dindiii, Dindin, dindin, Pour pendre Mararin.

Nous n'avons pas relevé toutes les variantes des couplets de Blot, miùs seu- lement les principales, d'autant qu'il est impossible de distins^uer le texte oriRlnal de l'auteur, il est probable même qu'il l'a remanié plusieurs foi-*.

18 SUR LA REINE ET MAZARIN

Quand elle seroit du sang d'Autriche Et la veufve d'un Bourbon! (1)

Couplet (1650).

Je veux que Dieu me damne Si vous ne faites desloger, Dame Anne, Dame Anne,

Vostre estranger :

Les barricades

Et les fronda des. Vous feront bientost desniclier.

Couplet (1650).

Dame Anne, que ne prenez-vous

.Iules Mazarin pour Espoux ? (2)

Il est italien de nation. Vous estes espagnole, Et vous aymez le drôle ;

Vous le sçavez bon compagnon.

Couplet (1650).

La goutte nous va venger De ce maudit estranger (3) ; Car, quand la Reyne l'appellera,

S'il faut qu'il la f

Et qu'il ait la goutte, La double putain l'estranglera.

(1) Var. de ce couplet :

Fut-elle du noble sang d'Autriche, Et la veuve d'un Bourbon I (Ms. 12 666).

Ils f plustost et chèvre et biche

Qu'une femme par le c . . Comme a fait ce coyon,

(2) Dans un curieux volume de poésies de Marc-Antoine Deroys, abbé de l.édlgnan, chanoine d'Alès, docteur en théologie : La Muse héroïque ou le portrait (les actions les plus mémorables de son Eminence, avec diverses pièces sur différents sujets, Paris, Charles de Sercy, 1659, in-12, aux pp. 27 et 30, le cardinal Mazarin est présenté comme l'époux secret d'Anne d'Autriche, et il ne paraît pas qu'au- cune poursuite ait été engagée contre Lédignan. Le Cardinal tenait vraiment peu de compte des médisances colportées contre sa moralité; son indifférence, à cet égard, ne sera jamais dépassée par aucun homme politique.

(3) Var. : La Goutte va nous délivrer. || De ce maudit bougre étranger... d. V. : La double putain le chassera.

SUR LA REINE ET MAZARIN ]\)

Couplet (1651).

AIR VII

IVlazarin, ce bourgeron. De Paris chasse les c... (1) : C'est un renégat, Un bougre d'ingrat De les avoir en haync ; Il n'eust jamais esté qu'un fat Sans celuy de la Reyne.

Lon la Sans celuy de la Reyne.

Moy, je ne veux point de mal

A Monsieur le Cardinal (2) :

C'est un estranger

Qui se veut vanger.

Je pardonne à sa hayne ;

Mais je voudrois bien estrangler

Nostre putain de Reyne.

Lon la Nostre putain de Reyne.

Chanson (1652).

Allez-vous faire f ,

Monsieur de Mazarin !

Quoy ! pour un peu de f ,

Qui sort de vostre engin, Vous embarbouillez la France. Si Dame Anne le vouloit, On la baiseroit Et chevaucheroit Rien mieux que vostre Eminenco Et si tout mieux en iroit.

(1) Cette chanson fut faite lors que le cardinal Mazarin fit exiler les comtesses de Fiesque et de Pienne (12 666).

(2) Var. : Pour moy, je suis sans chagrin. || Contre Jules Mazarin || ou encore : Pour moi, je n'ay nul chagrin. Autre var. : Mazarin, ce grand fripon y Dit qui! n'aime pas le c... || C'est un scélérat || Un franc renégat... t)n avouera qu'il est difficile d'aller plus loin dans l'injure. Blot avait perdu tout sens moral et il était au service du beau-frère de la Reine 1

20 SUR LA REINE ET ^tAZARIN

Blot à Gaston. Chanson (1652).

AIR IX

Vous demandez d'où vient ma peine (1) Et ce qui m'a tant désolé : C'est qu'on dit que j'ay mal parlé Du c . . et du c . . de la Reyne. Ils ont menty les Mazarins, Je n'ay point mérité leur hayne ; Us ont menty les Mazarins, J'estime fort ces deux voisins.

A la Reyne.

Je n'ay rien dit, ne vous desplaise ;

Je vous honore infiniment.

J'estime vostre fondement

Et vostre c . . chaud comme braize.

Ils ont menty les Mazarins,

Ne faites donc plus la mauvaise !

Ils ont menty les Mazarins,

J'estime trop ces deux voisins.

Chanson (1652).

AIR X

Dedans Poitiers la g'-and ville, Galerie on fait bastir. Fort commode et fort utile Pour entrer et pour sortir ;

Le Cardinal s'y promène Et peut. Je jour et la nuit, En pantoufle et sans mitaine. Voir la Reyne dans son lit (2).

(1) Vous demandez quelle est ma peine.

(2) Var. : Mazarin qui s'y promène i Sans pantoufle et sans lanterne.

Autant de jour que de nuit, \ Va voir dame Anne dans son lit. Ce premier couplet est placé par erreur sous la date de 1660 dans le Ms. 12 667. .Nous avons déjà dit que les manuscrits renferment nombre de pièces placées à des dates Inexactes. On y trouve des pièces de Blot sous les rubriques de 1656 à 1660, c'est-à-dire postérieures de quelques années à sa mort, arrivée en mars 1655, à Blois, dans la maison de Gaston.

SUR LA HLINE ET MAZABIN 31

Que l'on peste et. que l'on cric :

Elle veut le Mazarin I

Par la mcsme galerie

Le Roy va voir son parrain (1).

Je ne sçay qu'a fait cet homme Pour les rendre si soumis (2) ; S'il vit comme on vit à Rome, Adieu la mère et le fils (3) !

Couplet (1653).

AIR I

Le Cardinal est fort en peine

Comment il doit f la Reyne,

N'ayant jamais f de c... ;

Il craint qu'au Consistoire on sçache

Qu'il a mesprisé la leçon

Qu'on luy donnoit estant bardache.

Couplet (1649).

AIR VII

La Reyne a dit en sortant de la ville :

« Je m'en ressouviendray,

Sçachez, François, que je suis de Castille,

Que je m'en vengeray.

Ou bien j'auray la mémoire perdue. »

Elle est revenue, dame Anne, elle est revenue.

La Reyne a dit : « J'ay souffert en chrestienne Un si sensible affront ; Je gagerois qu'avant que je revienne

Ils s'en repentiront. » Elle a, ma foy, sa gageure perdue. Elle est revenue, dame Anne, elle est revenue.

(1) Var. : Le Roy par la galerie || S'en va trouver son parrain (Ms. 12 666).

(2) Id. : Pour se rendre tout permis (.Ms. 12 066).

(3) Le cardinal Mazarin par une faveur particulière fut choisi pour être le parrain de Louis XIV et la princesse de Condé la marraine, qui ne nomma le jeune prince qu'après avoir offert plus d'une fois cet honneur à S. É. La cérémonie fut faite le 21 avril 1643 (Ms. 12 666). On sait que le dauphin naquit k Salnl-C.erm.un- cn-Laye, le 5 octobre 1638 ; il avait dix ans au début la Fronde.

22 SUR LA REINE ET MAZARIN

Couplet (1658).

AIR l

A la lin, malgré tout le monde. Malgré Princes, malgré la Fronde, Malgré nos plaintes et nos cris. Après d'effroyables tempestes, Jules est rentré dedans Paris Et remonté (1) dessus sa bestc.

Chanson (s. d.).

Baisez, baisez, beau Sire : Le Père Féri ne vit plus ; Baisez, baisez, beau Sire, Et faites des cocus. Le roy Louis XIII le fut bien. Sans le secours de Mazarin seriez-vous, roy très chrestien? Dame Anne, bien apprise, Pour vous faire, par son canal,

Fils aîné de l'Église, Vous eut d'un Cardinal.

Couplet (s. d.).

Hélas ! pauvre maison d'Autriche, Jadis si puissante et si riche, Tu ne tiens plus qu'à un fdet. Tu as perdu toute espérance : Capitaine .Soupe de lait Mettra l'Empire en décadence.

(1) Le Cardinal rentra dans Paris le 3 février 1653. Cette entrée fut une espèce de triomphe, plus magnifique que n'avait été le retour du Roi lorsqu'il revint à Paris après les derniers troubles (12 666).

G) Chansons sur le cardinal Mazarin.

Chanson.

Sçachez que la gent Cardinale

Est une maudite cabale

Qui n'en veut qu'au Gouvernement ;

Elle a désolé nos provinces.

Et veut choquer le Parlement

Pour prendre impunément nos Princes.

Chanson.

Tu dois mes nager ces ministres, Qui d'un cahier de leurs registres Pourroient bien t'envoyer aux champs Ces Messieurs sçavent ton affaire, Et sont parfois assez meschants Sans qu'ils battent leur petit frère.

Sy ta mère te certifie Qu'elle en connut un en sa vie Qui fut l'honneur des braves gens, Garde de te laisser surprendre : Les Nogarets sont obligeans. Mais les Mazarins sont à pendre.

Triolet.

Gens attachez au Cardinal. N'en dites bien en nulle sorte, Et nous n'en dirons point de mal. Gens attachez au Cardinal, Le parti n'est pas fort esgal : Nous y perdons, mais il n'importe. Gens attachez au Cardinal, N'en dites bien en nulle sorte !

24 SUR MAZARIN

Couplet (mars 1649^.

AIR I

Vous qui doniandcz un passage Pour l'obtenir, et davantage (1), Ne vous rendez pas importun ; Faites consentir par les vostres Que le Cardinal en bouche un Et l'on vous ouvrira les autres (2).

Couplet.

Frondeurs, si vostrc remonstrance Peut faire chasser l'Éminenee, Je seray de vostre costé. Mais si l'on n'en vouloit rien faire, trouverez-vous seuretc? Pensez-y bien, c'est vostre afTaire.

Couplet (ait par les Mazarins (1650).

AIR I

Cette cabale (3) est peu habile D'avoir choisi l'Hostel de Ville Pour conférer de ses exploits ; Son esprit, qui par trop s'élève. Ne dcvroit pas avoir fait choix D'un lieu si proche de la Grève.

Réponse de BloL

Cette cabale est fort habile D'avoir choisi l'IIostel de Ville Pour y consulter sûrement : Va\ Grève on n'a point à descendre,

(1). Var. : Pour obtenir cet avanlaftc.

f2) La r.our avait promis cent muids par jour, cl, depuis l'ouverture de la Conférence, il n'en était pas entre cent quatre-vingts, c'est à ce fait que se rapporte en partie la mazarinade suivante, assez spirituelle, et que M. Moreau était tout disposé à attribuer au célèbre cul-de-jattc Scarron : Sur la conférence de Ruel, en

mars, verx burlesques 'lu sieur S fS. l. 1649>, in-4" de 4 p. Sautreau de Marsy,

au tome premier de son Nouveau siècle de Louis XIV, a donné à ce pamphlet le singulier titre de Disette. Voir la Bibliographie des Mazarinades, par C. Moreau, Paris, 1851, 3 vol.

(3) Les Frondeurs.

SITU MAZAniN 25

Pour y voir plus coniuiodémcnl

Le Mazarin que l'on doit pendre (1).

Chanson durant la prison des Princes (Ibôl).

AIR XII

Grand lieutenant général de France, Pense Quelle est la souffrance D'un Prince en prison Tousjours dans la transe Du fer, du poison (3). Sois plus habile ; Il est facile De faire au Gredin de Sicile Gille. Suis cet Évangile ; Chacun en sera resjouy, Ouy ! Par la morguienne, Mordondaine (4), Ouy!

Souffrira-t-on qu'un vilain bardachc

Lasche,

Sans que l'on s'en fasche

Réduise aux abois,

Sur nostre moustache

Le sang de nos Roys?

(1) M. Morcau (Bibliographie des Mazarinadcs) donne rctte réponse à un anonyme ; il est probable cependant que Blot est l'auteur des deux couplets. Ils ont été insérés avec des variantes dans la mazarinade : L'Interprète des écrits du temps, tant en proses (sic) qu'en rimes, et son sentiment burlesque sur iceux. Paris, 1649, in-4o de 8 pp. Voici une variante du second couplet (rép. de Blot)

Dedans la Grève sans descendre.

Ils pourront voir coniuiodcment

Le Mazarin qu'on y doit pendre.

Sy les Conty et Longueville Ont fait choix de l'Hostel de Ville N'ont-ils pas fait bien prudemment? Autre variante :

Sy Conty, Beaufort et Longueville 1 C'est a tin de ne point descendre Ont fait choix de l'Hostel de Ville. i Et de voir plus commodément Ils ont agy fort prudemment, I Le Mazarin qu'on y doit pendre.

(2) Gaston d'Orléans.

(3) Var. : Qu'un Prince en soulTrauce || Dedans sa prison || K-vt tousjours en transe || De peur du poison (Ms. J2 666).

(4) Var. : Ouy, par la morguienne, || Vertudienne H ouy.

SUB MAZAFÎN

La pauvre France

P2st en souffrance ;

Il est temps que son Émincnce

Danse

Sous une potence !

Chacun en sera resjouy,

Et ouy (1)....

Tous les gens que le sieur de Turenne Meinc, Ce grand capitaine. Sont fort vigoureux ; Le bois de Vincennes Est foible pour eux. Porte cochèrc Ne dure guère Devant gens de telle manière Fière, Qui taillent croupière A ce faquin Mazarini Et ouy...

A son abord, la grand' ville esmue, Hue Beaufort dans la rue, Et sur le blondin L'on s'escrie : « Tire, tire ! C'est un Mazarin. ■> Le Roy des Halles Trousse ses malles Au premier son de nos timballes, Paslc, Dit à sa cabale : Fini ! Les Princes sont sortis Et ouy ....

J'enlens le Beaufort dedans son ire Dire : «' .le me veux desdire :

(l) Var. : Le sanfi de nos rois || Qu'on le canarde || Qu'on le pétarade || Ou bien qu'on ordonne qu'un pjarde darde || Sur luy l'hallebarde || Ne peut-on trouver un Vitry || Et ouy

SUR MAZARIN 27

Jaynie Mazarin, Puisqu'à père et iiicre Il donne du pain l Et vous, ChevTcuse (1), Noble coureuse, Et vous, de Montbazon, la gueuse (2), Gueuse, Soyez généreuse, Tenez conseil au pilory Pour sauver dame Anne et son favory. Et ouy...

Chanson (1652).

AIR I

Le Mazarin et sa séquelle Nous font aller en sentinelle Dedans une froide saison. Le Diable l'emporte et le tue. Et que l'Enfer soit sa prison. Si ceste guerre continue !

Seigneur, qui voyez nostre zèle.

Exaucez-en la kyrielle,

Saint-Cloud, Saint-Denis, Saint-Germain !

En exterminant la canaille

Qui nous a bouché le chemin

Des choux et des huistres à l'escaille.

Ils ont pillé nos métairies, Bu nostre vin jusqu'à la lie. .Jette nos farines, nos blés, Mais le terroir est si fertile Que, pour un peu qu'ils ont osté. Il nous en revient plus de mille !

Si le brave Beaufort assemble Des braves cavaliers ensemble. On verra, par ce grand effort,

(1) Marie de Rohan, duchesse de Chevreusc, Ilisl. de TallrmatU, T. 1. p. 398.

(2) Marie de Bretagne, née vers 1610. morte le 28 avril 1657 : elle avait épous(' Hercules de Rohan, duc de Montbazon. Tallemant lui a consacré une Historiette, T. IV, p. 461.

28 su H MAZAIUN

L'cniicmy, nionstrant le derrière, Navré d'un pistoUet à mort, Faire bosser le cimetière. »

Sortez, Paris, brave cohorte, Hardiment faites-nous escorte. Vous verrez entrer un convoy De bœufs, de moutons, de farine ; Chacun criera : Vive le Roy, Le Parlement, et la cuisine !

Chanson (1(352).

AIR XIII

Hélas ! bon Dieu, quel bonheur ! Noslre saint Père est frondeur (1). Je le béniray. Je rhonoreray. Tout le temps de ma vie ; Je jure que je l'aymeray Plus qu'il n'ayme Olympie, O Guay, Plus qu'il n'ayme Olympie (2).

S'il nous deslivre à la fin De ce bougre de Mazarin,

Je le signcray

Et déclarera y Que je l'honore et prise ; Et je croy que je deviendray Grand pilier de l'Église,

O Guay, Grand pilier de l'Église (3).

(1) Innocent X. Jean-Baptiste Pamphili, successeur d'Urbain VIII, à Rome en 1572, mort le 16 janvier 1655. Il fut l'ennemi déclaré de Mazarin et on lui reprocha, à tort ou à raison, sa liaison avec sa belle-sœur : Dona Olympia Ma- dalchini. Voir Chansons sur divers personnages, p. 48.

(2) Si l'on peut, par ce moyen, 1 Le reste de ma vie.

Chasser Jules Mazarin, Et je croy que je l'aymeray

Je l'estiineray, Plus qu'il n'ayme Olympie.

Je l'honorcray,

(3) Je le jureray,

Je le signeray. Je l'honore et le prise. Et je croy que je deviendray

Un pilier de l'Église.

Lon la Un pUlier de l'Église.

SUR MAZARIN 29

Couplet (1652).

AIR XIV

Mazarin devant Estampes (1) Est allé planter son camp ; Mais il faut qu'il en décampe Et qu'il aille plus avant. La place est trop bien gardée, Il n'en viendra pas à bout, On ne bat pas une armée. Si facilement qu'on f...

Couplet (1652).

AIR I

Faites taire ceste canaille Qui veut que Mazarin s'en aille Quand il n'en est plus de besoing. C'est une inutile chicane, 11 ne sçauroit aller plus loing Quand il est porté par un asne (2).

Couplet (1652).

Ainsy chantoit dans son balustre I^ triste et dolente Nanon, En disant : « Fy du renom ! Mazarin est un bougre illustre ; Vendez mes cottes et cottillons. Sauver son v . . et ses couil ....!»

Couplet (3) (1653).

AIR XVI

Enfin il n'est point de retour ; Le Cardinal est fort mal à la Cour, Le Mazarin, grand amy de Condé,

(1) L'armée des Princes était assiégée dans Étanipes par larniée du roi com- mandée par Turenne. Le siège, commencé dans les derniers jours d'avril, fut levé le 7 juin suivant.

(2) Var. : N'étant monté que sur un asne (Ms. 12 666).

(3) Chanson de Blot à contre vérité, faite par lui sur le champ sur ce que Gaston lui disolt qu'il ne falloit plus parler mal du Cardinal (12 066).

;^ SUR MAZARIN

Qui n'a jamais esté frondé, Ce Ministre docte et fidèle Fut aymé de Mademoiselle (1).

Remède unwcrsel à tous les maur de la France.

Qu'on me le chasse, qu'on me le fouille, Et qu'on me luy coupe les c

Couplet (1651).

Le cardinal Mazarin Homme de prudence, A promis de mettre fm Aux maux de la France. C'est un homme d'esprit, Zeste, zeste. Et de conscience.

Sur le bal donné à l'Hôtel de Ville au retour du cardinal Mazarin (1<)53).

Fiondeur, scais-tu la comédie Que Paris donne au Cardinal, Quand le champ de la Fronderie Se change en salle de bal ? L'on verra l'Homme de Sicile, Triomphant dans l'Hostel de Ville, Monter sur un bel eschalïaut. Mais non pas sur celuy qu'il faut.

(1) Mademoiselle de Montiiensler, fille de Gaston d'Orléans,

D) Chansons sur divers personnages.

Sur le frère Antoine.

Couplet.

Que dites-vous du frère Antoine, Qui, gueux comme doit estre un moine, Sans payer est de tous escots, Et plus dévot que nous ne sommes. Se charge tous les jours le dos Des péchés de cinq ou six hommes ?

Sur Bachaumont.

Couplet (1649).

AIR XVll

Pour Bachaumont (1), sa tendre enfance

Le doit sauver de cette loy

De gambiller sous la potence

Pour avoir irrité son Roy ;

Il se repent comme son père,

Et promet un jour de mieux faire.

Tout prest de dresser un factum

Contre le président Charton.

Sur Barbé, homme d'affaires.

Couplet.

Barbé mérite le kilustiv. Vertubleu ! c'est un homme illustre ;

(1) François Le Coigncux, sieur de Bachaumont. En dehors du Voyage qu a écrit avec Chapelle, Bachaumont est l'auteur de triolets (Tallemant).

32 SUR DIVERS PERSONNAGES

Il chérit les c. . . et les c . . , Les pistoles luy sont des mailles, Roquelaure et tous les gascons (1) Près de luy ne sont que canailles.

Sur le duc de Beaufort.

Triolet (1G49).

Il deviendra grand potentat Par ses actions mémorables, Ce Duc dont on fait tant d'estat 1 Il deviendra grand potentat. S'il scait renverser nostre Estât (^omme il scait renverser la table. 11 deviendra grand potentat Par ses actions mémorables (2).

Sur le duc de Beaufort et Gaston d'Orléans.

Héponse à la chanson de Marigny : Or escoulez, peuple de France || Ce propre avis (1650).

AIR XVMI

Beaufort de grande renommée (.3), Qui sceut ravitailler Paris, Doit tousjours tirer son espée Sans jamais dire son avis (4).

(1) Antoine, chevalier de Roquelaure, mort en décembre 1660. Il faut lire sur lui l'historiette de Tallemant, qui commence ainsi : « Le chevalier de Roquelaure est une espèce de fou, qui est avec cela le plus grand blasphémateur du royaume ; on dit qu'il s'est un peu corrigé. A Malte, il fut mis dans un puits, on le laissa quelque temps par punition. A l'armée navale, le comte d'Harcourt fut sur le point de le faire jeter à la mer... » Les gascons étaient Fontrailles, d'Aubijoux, de Termes, Biot, chevalier de Ilivière, Coulon, Des Barreaux, Henri d'Escars dit Saint-Hibal, Homainville et Hotman.

(.2) Ce triolet fait allusion à l'aventure du Jardin du renard ù laquelle a trait la mazarinade suivante : Le Branle- Mazarin, dansé an souper de quelques-uns de ce parti-là chez M. Renard, monsieur de Beaufort donna le bal, Paris, 1649.

Jarzé s'étoit vanté qu'il avoit fait quitter le pavé à M. de Beaufort qui l'ayant sceu alla au jardin de Renard un jour que Jarzé donnoit un repas, renversa la table et fit bien du désordre (Ms. 865).

(3> Var. du Ms. Potocki, T. I, p. 461 : Nostre grand général d'armée.

(4) 'Id. : Sans jamais donner son avis.

SUR DIVERS PERSONNAGES 33

S'il veut servir toute la France, Qu'il n'approche plus du barreau, Qu'il rengaine son éloquence Et tire le fer du fourreau (1).

Dans un combat il brusle, il tonne ; On le redoute avec raison. Mais de la sorte qu'il raisonne, On le prendroit pour un oyson (2).

Gaston pour laire une harangue Trouve beaucoup moins d'embarras : Pourquoy Beaufort (3) n'a-t-il sa langue? Pourquoy Gaston n'a-l-il son bras?

Il tiendroit un autre langage Par qui l'Estat se calmeroit ; Mazarin trousseroit bagage, Et le Diable l'emporteroit.

Les Bourdelois, que l'on attaque Seulement pour son interest. Et qui s'en vont tourner casaque, Laisseroient l'habit comme il est.

Turenne, qui, du cœur de Flandre, Enmène tant de cavaliers, Ne feroit pas la moindre esclandre Dessus les choux d'Aubervilliers.

Sur le cheval ou sur l'asnesse. De mesme qu'avec le charroy, Tousjours le bon pain de Gonesse F'era crier : Vive le Roy !

(1) Var. de M. Potocki, T. L p. 461 : F.t tire l'espéc du fourreau.

(2) Id. : C'est un aiglon de qui lu mine u IM redoutée avec raison || Mais de la façon qu'il opine i| On le prendroit pour un oyson.

(3) François de Vendôme, duc de Beaufort, second Mis de César de Vendôme et petit-fils d'Henri IV, à Paris iii janvier miti. mort le 2:> juin 166i> dans une sortie faite avec la garnison de la ville de Candie, assiégée par les Turcs. Forcé de s'enfuir en Angleterre lors de la découverte de la conspiration de Cinq- Mars, il n'en revint qu'après la mort de Richelieu. Devenu chef do la cal)ale des Importants, il fut arrêté le 2 septembre IGJ.'Î et conduit à In Unstille. il s eu évada le 31 mai 1648.

34 SUR DIVERS PERSONNAGES

Sur Beaupuy.

Couplel.

Petit Beaupuy, quitle-là ton chagrin. Laisse l'esclat à Monsieur Mazarin, Les importuns ne sont plus de saison : Un chacun dit

Qu'en perdant leur crédit

Ils perdent la raison.

Sur Bonnelle.

Chanson (1649).

AIR II

Je veux croire que ton beau-père Tette sa chèvre seulement. Mais, sans estre trop téméraire, L'on peut en juger autrement (1) ; Car celle du sieur de Bonnelle (2), Entre nous, n'estoit point si belle !

L'Eunuque, à qui l'on la confie, Ne la quitte pas d'un moment De peur qu'elle se m<^sallie. Et l'accompagne incessamment (3) ; Et l'on ne gardoit pas mieux qu'elle La chèvre du sieur de Bonnelle (4).

(1) Var. : Ce seroit estre téméraire il D'en vouloir juger autrement || Mais cela... (Ms. 12 766).

(2) Bonnelle estoit fils de Bullion, surintendant, accusé d'avoir baisé des chèvres. Bautru disoit que Bonnelle s'estant confessé au vicaire de Saint-Eustache, ce prestre dit au sortir du confessionnal « Qu'est-ce ce jeune seigneur calabrols? Vrayment, il parle bon françois ». C'est que les Calabrois sont sujets ù ce péché (Ms. 12 72G). Les bons mots de Guillaume Bautru, comte de Serrant, sont célèbres. en L^SS, mort le 7 mars 1065, il fut conseiller d'Etat ordinaire, in- troducteur des ambassadeurs, ambassadeur en Flandres, envoyé du roi en Espagne, en Angleterre et en Savoie, et membre de l'Académie française. Voir sur Bautru, notre Bibliographie des recueils collectifs de poésies libres et satiriques, publiés de 1600 jusqu'à la mort de Théophile de Viau, Paris, 1914.

(3) Var. : Peur qu'elle ne se mésallie || Et ne recherche un autre amant (Ms. 12 766.)

(4) On ne sait ù qui s'adresse ce couplet.

SUR DIVERS PERSONNAGES 36

Sur le duc de Caudale.

Couplet (1652).

Je boy à monsieur de Candale (1) Et j'y boirai jusqu'à demain ; Pour luy toute nostre cabale Aura tousjours le verre en main. C'est un gouverneur que j'honore Et que de tout mon cœur j'adore ;

Mais s'il f la Manciny (2)

Morbleu, mon amour est fmy.

Sur le maréchal de Glérambault.

Santé (1653).

AIR I

A ce grand mareschal de France (3), Favori de son Éminence, Qui a si bien battu Persan, Palluau, ce grand capitaine, Qui prend un chasteau dans un an Et rend trois places par semaine !

Sur Clincbamp.

Couplets

De quatre choses Dieu me garde : De revoir jamais sa poularde, Ny de son veau maigre et gluant, Ny ses noirs pigeons sans subslaïuc. Son grand vilain lièvre quant Et le conseiller de Provence.

(1) I.ouis-Cliarles-Gasion, marciuis de la Valelle. liiii- de Caiulalr.

(2) Mademoiselle de Mancini, nièce de Mazarin.

(3) Philippe de Clérambault, comte de Palluau, maréchal «le Iraiice, en 1606, mort le 24 juillet 1665 ; inestre de camp général de la cavalerie, 1646 ; lieu- tenant général, 1648 ; il fut nommé maréchal de l-rance, 1652, après la prise de Montrond sur les troupes de Condé, exploit qui ne coûta nuère île <iani; et «pii est longuement raconté dans les Mémoires de Bussy-Iiabiilin.

36 SUR DIVERS PERSONNAGES

Clinchamp (1) mérite récompense Pour tant de repas d'importance, Tant de vers et tant de chansons. Priez le bon Dieu qu'il luy donne De quoy s'acheter des chaussons. De peur qu'il ne nous empoisonne.

Sur madame de Combalet.

Couplets (1641).

AIR VI

Sire, si vostre frère Prend pour femme la Combalet (2),

Prenez un Monastère :

C'est vostre fait (3)

Ce mariage

Donne avantage Au Cardinal qui le fait.

Monsieur dit qu'il enrage ; Mais le Conseil luy dit tout franc :

Faites le mariage !

Ce que l'on prend (4)

Est bon à rendre ;

Sans plus attendre, Faut s'accommoder au temps.

(1) Bernardin de Bouqueville, baron de Clinchamp, gentilhomme de Gaston d'Orléans, mort le 17 décembre 1649. Tallemant lui a consacré une historiette peu flatteuse, T. VI, p. 115. En voici le début :

« Clinchamp cstoit fils d'un gentilhomme de Normandie fort accommodé ; on le tenoit riche de quatorze ou quinze mille livres de rente, Cela fut cause que ce garçon lit beaucoup de dettes, car il trouva du crédit comme héritier d'un homme riche et qui n'avoit que luy de garçon. Il se donna à Monsieur, depuis duc d'Orléans ; il n'a jamais passé pour homme de cœur et a fait en sa vie plus de cent tours de filou ». Tallemant nous a conté plusieurs de ces tours qui ne man- quent point de sel. Il ajoute : « il fut enfin réduit en si pitoyable estât, qu'on disoit que le matin il appeloit un crieur d'eau-dc-vie, par qui il se faisoit allumer un misérable fagot pour se lever, et que le soir il appeloit l'oublieur pour se faire desbotter ; et il les obligeoit, disait-on, le pistolet à la main ».

(2) Le cardinal de Richelieu s'estoit mis en tête de marier sa nièce mademoiselle de Vignerot, veuve de M. de Combalet, avec Gaston, frère du Roi ; elle a été depuis duchesse d'Aiguillon. Cette chanson n'a paru qu'après la mort du Cardinal (Ms. 12 666).

(3) Var. : C'est votre Bgi Bgi, c'est votre fait.

(4) Id. : Ce que l'on Bgi Bgi, ce que l'on prend.

SUR DIVERS PERSONNAGES 37

Sur le Grand Condé.

Couplet à Mademoiselle de Montpensier.

AIR I

Pardonnez-moy, grande Princesse :

Ma pauvre Muse est en destresse ;

Peut-estre qu'elle changera?

Le grand Prince (1) est dans la Champagne

J'espère qu'elle chantera

Avant la fin de la campagne.

Chanson (1648).

AIR I

Ce Prince, qui sauva la F*rance, S'appreste à remettre en souffrance Le Conseiller et le Marchand ; Mais, quelqu'exploit 'qu'il puisse faire, On dira : « Voilà le meschant ! Il a battu son petit frère (2). »

Condé, quelle sera ta gloire

Quand tu gagneras la victoire

Sur le Juge et sur le Marchand?

Veux-tu faire dire à ta mère :

« Ah ! que mon grand fils est meschant !

Il a perdu son petit frère. »

Montmorency (3), cet homme illustre, De qui la valeur tient son lustre, N'a battu Juge ny Marchand ; II mesditoit mieux sa colère. Et passoit pour estre meschant Sans qu'il battist son petit frère.

(1) Louis de Bourbon, duc d'Enguien dit le grand Condé, qui ne prit ce nom qu'après la mort de son père arrivée le 26 décembre 1646. Cette chanson estadressée à Mademoiselle, on ne sait par qui. Mademoiselle favorisoit ce jeune Prince qui ceste année 1644 fit des prouesses contre les ennemis. (Ms. 12 666).

(2) Le prince de Conti. ,

(3) Je ne scay pourquoy il est parlé icy du maréchal de Montmorency qui eut la tête coupée le 30 octobre 1632. si ce n'est à cause que sa sœur Charlotte- Marguerite estoit mère du Grand Condé (Ms. 12 666).

38 SL'H niVKHS l'EKSONNAOES

Tu dois môiiagcr nos Ministres Qui d'un cahier de leurs registres (1) Pourront bien t'envoyer aux champs, Ces Messieurs sçavent ton affaire Et sont parfois assez meschants Siins cprils battent leur petit frère.

Condé, vous n'estes pas trop sage

D'exposer vostre grand courage

A cet auguste Parlement ;

Gardez d'irriter sa colère,

Et considérez seulement

Qu'il vous fist et vous peut desfaire (2).

Couplets iliantù dans un repus de fronderie.

AIH V

Brave troupe frondeuse,

V'^oicy le grand Condé !

Que vous estes heureuse

De l'avoir seconde ! Voyt'z combien il est agréable Quand il est dans vos repas,

Ne vous charme-t-il pas

En prenant ses esbats? Sçachez qu'il n'est pas moins formidable Quand il donne des combats.

Quand le grand Alexandre

F'ormoit quelque dessein,

Avant que d'entreprendre

Il prenoit du bon vin : Tu ne cèdes point à son courage, A sa valeur, à son nom ;

Efface son renom.

Bois de bonne façon Pour ne luy pas céder l'avantage D'avoir plus fait qu'un Bourbon.

(1) La naissance de M. Le Prince avolt été disputée (12 666).

(2) Ce vers fait allusion au procès en légitimation du prince de Condé, le père. Henri de Bourbon, grand-père du Grand Condé, mourut en 1588 ; sa veuve, Catherine-Charlotte de La Tri mouille, fut un moment poursuivie comme étant coupable de sa mort.

SUH DIVERS PtRSONNAGLS 39

Vcux-tu que la victoire

Suive partout tes pas?

Grand Prince, il te faut boire

Et ne te lasser pas. Le Dieu des buveurs vainquit les Indes ;

Ce Dieu, vaillant comme toy,

Remplissant tout d'efïroy,

Les soumit à sa loy ; Mais il lit plus de cent mille brindes

Avant que d'en estre Roy.

Sur Gondé et Mazarin.

Couplet.

Je dis f du Prince

Comme du Cardinal,

Puisque dans nos provinces

Ils nous font tant de mal ! Ces deux tyrans nous tourmentent

De différente façon :

Pour chasser les barbons

L'un se sert des Wallons, L'autre avec la gouvernante

Fait la guerre en caleçons.

Sur François Coquet et François Paumier.

Couplet (1612).

Paris, que l'on t'est redevable D'avoir produit à la fois Un beau couple de françois, Tous deux vraiment plaisans à table ! François Coquet (1), est le premier

(1) François Coquet, contrôleur général des finances, mort à 4 1 ans en mai ItVlô. Voici ce que dit Guy Patin de sa mort : » Ces jours passés, fut enterré icy un nomme François Coquet, controUeur de la maison de la Reyne. Il avoit les cheveux blancs et n'avoit que quarante-quatre ans. Il esloil le plus beau disneur et lo plus gram buveur de Paris. Bon com-)agnon et fort friand... Enfin, il est mort avec «rand jugement et grand regret de sa vie passée. Le \1n pur qu'il a bu a fait tout cela ..

40 SUR DIVERS PERSONNAGES

Comme le plus considérable,

Et le second, François Paumicr (1)

Sur Jean Ck>ulon.

Couplel.

AIR I

Coulon (2) est un fort galand homme, Et malgré le prestre de Rome (3) Il nous donne un fort bon repas, Beaucoup de vin, peu de contrainte, Ah ! que J'ayme le INIardy-gras Quand il tombe en Seiuaine Sainte !

Couplet.

AIR XIX

Coulon est dans son lit, Qui faute d'assistance..., Coulon est dans son lit.

Qui se br le v. .,

Reniant cresme et baptesme. Disant son v . . dans son poing.

Qu'il se f luy-mesmc

Mais son c. . . est trop loing (4)

Chanson (1648).

AIR XVII

le te le dis sans raillerie, Coulon : il faut baiser les mains A messieurs de la Fronderie.

1^5 registres des Insinuations du Chaldd contiennent lacté suivant: donation par Fr. Coquet à Antoinette, Claude, .Jean et Jacques Coquet, ses neveux et nièces, de maisons et terres à Pontaillcr-sur-Saônc, à Hcrrilley-sur-Saône, Maxilly-sur- Saônc, etc. 28 mars 1624 (Y 164, f. 289v).

(1) ftfmonulrance faite au Roi par François Paumicr sur le pouvoir et l'autorité que sa Majesté a sur Ir temporel de l'estal ecclésiastique, Paris, 1650, in-4o.

(2) Jean Coulon, conseiller, célèbre frondeur, avait épousé Marie Cornuel le premier des amants en titre de Ninon de Lenclos.

(3) Var. : Et malgré l'apostrc de Rome ou En dépit du Maisirc de Rome (12 666).

(4) Dans le Mi. 12 667 ce couplet n. s. est mis à tort sous la date de 1656.

SUR DIVERS PERSONNAGES 41

Car, avant qu'il soit la Toussaint, Tu seras sec ; et tout le monde Dira, sur le chant de la Fronde : « Cy gist, de son long estendu, Goulon, frondeur, qui fut pendu (1) !

Comme on a bien gardé Brousselle (2) Et transféré le Parlement, Affamé le peuple rebelle Et pris Paris dans le moment, Réduit Bordeaux et la Provence, Et mis en paix toute la France, Ainsi nous verrons estendu Coulon, frondeur, qui fut pendu.

Chanson (1649).

Tuteur des Roys de France, Coulon, quoy que l'on ayt dit. Courage ! vous avez du respit Jusqu'à la potence, Mais dedans l'avenir je voy enfin pourtant Un peu de gibet à vostre ascendant.

Vostre charge est très belle ; J'appréhende seulement Si vous rendez compte exactement De vostre tutelle, Que vostre pupille estant devenu majeur Ne fasse brancher Monsieur son tuteur (.>)•

Sur d'Alluye.

Couplet.

Gloire soit au marquis d'Alluye Et au triste Montluc son frère !

(1) Ms. 865 : C'csioU CUncliamp et en marge du couplet : La réponse est de BM.

(2) Le 26 août 1648 Comminges arrêta, par ordre de la Reine. lierre de Brous- selle, conseiller de Grand'Chambre, et René Potier, sieur de Rlancmesnil,

(3) Ces deux couplets ont donné lieu à la réponse suivante :

42 . SUR DIVERS PERSONNAGES

Ce sont deux grands donneurs d'ennuy Sicui erat Monsieur leur Père (1) ; Ils le sont et ils le seront Per saecula saeculorum.

Couplcl.

D'Alluye s'en va dans Orléans Au moindre petit bruit de guerre. C'est un fort bon gouvernement. Car il n'est pas sur la frontière ; Si par malheur il y estoit, Au diable si on l'y verroit I

Sur le marquis D'Andelot.

Coup/e/ (1648).

AIR H

Quand nous ne serons plus au monde, Nous n'aurons plus de Dandelots (2) : Les jeunes gens à teste blonde Ne se donnent point aux cagots ; Les bardaches des gens d'Église (3) Sont sans collet et sans chemise.

Tu pends Coulon en fantaisie, Tu roues en idée Guyonnet ; Mais ta brutale frénaigie N'aura jamais aucun effet :

Un demi-jour de barricade,

Un peu de graine de frondade,

Nonobstant ce grand micmac,

Les garderont bien du tic-tac (12 666).

Ces trois couplets ont pour sujet l'arrestation de Coulon, conseiller au Parle- ment que la Reine avoit fait arrêter pour l'envoyer à Quimper-Corentin, mais le peuple s'estant mutiné, elle fut obligée de le mettre en liberté (12 666).

(1) Paul D'Escoubleau, marquis d'AUuye et de Sourdis, marié le 16 février 1667 à Bénigne de Meaux de Fouilloux, fille d'honneur de la Reine. Mort le 6 janvier 1690. Tallemant lui a consacré une Historiette, T. VU, p. 139. Il est question du marquis de Sourdis dans l'Historiette de Madame Cornuel, de Tallemant des Réaux: « On a fort mcsdit du marquis de Sourdis. Enfin, cette amourette (avec Madame Cornuel) s'est changée en une bonne amitié, car elle dure encore. Elle dit de plaisantes choses de cet homme. C'est, dit-elle, un gouverneur d'eau douce. J'appelle ainsi les gouverneurs de la rivière de Loire ».

Henry d'I-:scoublcau, comte de Montluc, marié à Marguerite Le Lièvre, fille du Président au Grand-Conseil.

Charles d'Escoublcau, marquis de Sourdis, marié à Jeanne de Montluc, com- tesse de Cramail.

(2) Gaspard IV, marquis d'Andelot, fut le mari de la célèbre Isabelle-Char- lotte de Montmorency, tué le 9 février 1649, devant Charenton.

(3) Et les bougres des gens d'égUse (Ms. 12 666).

SUK DIVLHS PEHSONNAGEï> 43

Sur Desnos, apothicaire,

Cowp/d (lOW).

AIR I

Desnos, ïameux apothicaire,

De toy je veux prendre un clystère,

M'en deust-il couster un cscu !

Je n'en plaindray pas la despense ;

Tu m'as monstre ton éloquence,

Et je te veux jTionstrer mon cul (1^.

Sur Des Roches, capitaine des gardes de M. le Prince.

Couplel.

AIR I

On connoit dans chaque province

Des Roches, qui sert un grand Prince ;

On sçait le courage (ju'il a :

Il ne craint canon ny bombarde.

Un jour le Diable le fera

Le capitaine de sa garde (2).

Sur le comte d'Harcourt.

Couplet.

Pour le Grand Escuyer de France Vous pouvez en toute assurance Luy mettre le v . . dans le c . . : C'est un Prince si débonnaire, Qu'il ayme mieux cstre foutu Que de s'estre mis en colère.

(1) Desnos harangua Condé à l'Hôtel de Ville en faveur de la paix. (Ms. 12 666). Georges Desnos, marchand apothicaire et épicier, bourgeois de Paris, rue de la Calandre, paroisse Saint-Germain-le- Vieux, marié à Elisabeth Foucault. Donation mutuelle, 18 novembre 1636 (Arch. nai., Y \11, f. 72v).

(2) Des Roches succéda dans cet emploi à La Roque Monvillc.

44 SUR DIVERS PERSONNAGES

Couplet (1650).

AIR XXI

Cet homme gros et court. Si fameux dans l'histoire, Ce graud comte d'Harcourt Tout couronné de gloire, Qui secourut Casai et regagna Turin, Est maintenant recors de Jules Mazarin (1).

Sur Du Boulay.

Couplet.

Tu crains la peine et crois la gloire, Vieux Boulay (2), tu ne veux point boire Ta manière d'agir me f... La peur en tous lieux t'accompagne ; Nous sommes bougres de par tout. Tu n'es bougre que de campagne.

Sur madame la comtesse de Fiesque, estant à Herbaut.

Couplets.

Malgré les bcautez d'Herbaut, La Comtesse (3) a dit tout haut : « Veut-on m'obliger? Il faut dcsloger, Ou bien je seray malade : •Te ne vis que pour m 'affliger. Loin de mon camarade, au guay ! Loin de mon camarade.

(1) Sur ce que le comte d'Harcourt (Henry de Lorraine) transféra Messieurs les Princes du château de Vincennes au Havre le 4 novembre 1650.

(2) Nicolas Bruslart, sieur du Boulay, chambellan de Gaston et capitaine du Luxembourg, il mourut en octobre 1659.

(3) Gilonne d'Harcourt, d'abord marquise de Piennes, puis remariée à Charles- Léon, comte de P'iesque.

SUR DIVERS PKRSONNAOES

Pour quitter cette maison, Il faut plus d'une raison ; Disons franchement Nostre sentiment Et le sujet qui me presse De m'en retourner promptement : C'est pour voir ma Princesse, au guay ! C'est pour voir ma Princesse.

Sur Fontrailles.

Couplet (1642).

Fontrailles (1), le fichu repas 1 Tout l'entremets y estoit gras. Tout le rosty en estoit maigre. Je déteste ce cabaret l'on nous donne du vinaigre Qu'on travestit en vin clairet.

Chanson.

AIR I

quoy ! pouvons-nous voir Fontrailles (2),

Ce puissant dévot des crevailles,

Ce grand protecteur du piot,

Ce desbauché illustre et rare,

Jeusner ainsi qu'un idiot,

Et f ce fichu Corna re (3) !

(1) Louis d'Astarac, marquis de Marestang, vicomte de Fontrailles. Madame de Motteville, dans ses Mémoires (II, 197) dit « qu'il empoisonnait d'athéisme tous ceux qui le pratiquaient familièrement. . . » Tous les intimes de Claude de Chauvigny, baron de Blot-l'Église, apparaissent à peu près aussi dangereux que lui ; la génération qui avait atteint l'âge d'homme au lendemain de la mort de Théo- phile était nettement areligieuse, quand elle n'était pas athéiste.

(2) Blot nt ces couplets sur Fontrailles, qui s'estoit sauvé en Angleterre, lorsque MM. de Thou et de Cinq-Mars furent arrêtés pour leur négociation avec les Espa- gnols en 1642. C'étoit Fontrailles qui avoit porté le Traité de Madrid (Ms. 12 666).

(3) Louis Cornaro, patron des Cornaricns, était à quarante ans épuisé par des excès de toute espèce et abandonné des médecins, quand il se sounùt à un régime des plus sévères. Il se contentoit tl'un demi-jaune d'œuf par repas. Il vécut près d'un siècle. A quatre-vingts ans, il lit un livre : Conseils pour vivre longtemps.

Var. : Ce débauché d'Illustre race || Il Kt f une grande connasse

(Ms. 12 666).

46 SL'R DIVERS PERSONNAGES

Fontrailles, sans grande révérence (1),

Torcha son cul d'une indulgence

Et mcsprisa la station ;

Mais le Seigneur luy bailla belle,

Car il en soulîrit passion

Entre les mains de Pimpernelle (2).

Quoy qu'à son retour d'Angleterre Il ne vuidast jamais le verre Que remply de décoction, .le n'en dis pas une parole ; Mais je suis dans l'affliction De le voir sobre et sans vérole.

Chanson (1649).

Cher amy Fonteraille, Vis-tu jamais un marmouzet Ny visage qui vaille La Fieubet (3), La Fieubet? Pilou (4) luy cède ; Elle possède Tout ce que le monde a de laid,

Chanson (1651).

Célébrons tous à haute voix L'humilité du Roy des Roys D'estre descendu aux entrailles De Fontcrailles (bis).

Tu l'as au prestre dérobé, Ce pauvre petit nouveau-né ; 11 estoit bien mieux h la crèche Sur paille fraische (bis).

(1) Var. : Fonlraille. dedans la souffrance (Ms. 12 666).

(2) Fameux chirurgien.

(3) Femme de Gaspard Fieubet, trésorier de l'Épargne.

(4) Anne Baudcsson, femme de Jean Pilou, procureur au Chatelet (1578? 1668). Tallemant lui a consacré une historiette, T. IV, p. 3."j0. Madame Pilou, laide comme le diable, n'était pas moins célèbre par ses bons mots que par son excel- lent esprit. FJle mourut le 4 juin 1668, dans une maison de la rue Saint- Anthoine.

SUR DIVERS PF.RSONNAflF-S 47

Sur Nicolas Goulas, sieur de La Mothe.

Chanson (l*j 13).

AIR XXII

J'ay ouy Goulas (1) jurer L'escritoire qu'il porte, Qu'il vouloit avancer Ce Monsieur de La Mothe. Monsieur ayme cet homme, Il en fait si grand cas Qu'il l'a fait gentilhomme (Car il ne l'estoit pas.)

Courtisans, vous bruslez Près de Monsieur vos bottes, Si vous ne courtisez Monseigneur de La Mothe. Monsieur ayme cet homme. Il en fait si grand cas Qu'il l'a fait gentilhomme (Car il ne l'estoit pas.)

Sur Grognet.

Chanson (1652).

AIR IV

Qu'on m'apporte un verre net,

D'Avenet,

Pour boire à mon cher Grognet (2) !

Il est homme de mérite,

Vérole et Sodomite.

(1) Nicolas Goulas, sieur de La Mothe, intendant de Gaston d'Orléans, auteur de Mémoires publiés par la Société de l'Histoire de Fratxce, 3 vol. in-8. Il naquit à Paris, le 14 mai 160.3 et mourut le 3 avril 1683. Il était le second des neuf en- fants de .Jehan Goulas, seigneur de La Mothe, secrétaire du roi ; sa mère. Marie Grangier, était nile de .Jehan Grangier, soigneur de Llvcrdis. 11 est possible que Tallemant ait eu en vue son cousin Léonard Goulas. secrétaire des conunande- ments de Gaston d'Orléans, le 2 octobre 1594, mort le 19 juillet 1G61. .\yanl perdu son père peu de temps aprOs sa naissance, ce fut Jehan Goulas, le père de Nicolas, qui prit soin de lui et le fit entrer dans la maison du friVe .lu roi.

(2) Probablement Groignet de Vassé.

48 SUR DIVERS PERSONNAGES

Sur le pape Innocent X.

Couplet.

Maugiebieii du sacré collège 1

Gerny dieu du foutu cortège !

Quoy I me prend-on pour un oyson (1),

Moy, qui ne croy point d'Évangiles,

Je me f... bien qui ait raison

Des Barberins ou des Pamphiles (2).

Couplet (1648).

AIR I

Le Pape f... la dame Olympe (3) Le cardinal Patron la grimpe : L'un la i... en c. ., l'autre en c. . Pour s'exercer en ce manège Elle répète sa leçon Avecque le Sacré Collège.

Sur le marquis de La Gaze.

Couplet (1649).

AIR I

Monsieur le marquis de la Gaze, Vostre nom ryme avec emphaze. Pour vous traistcr plus dignement, Je vous rimeray sur Pegazc ; Mais si vous grondez seulement. J'y trouverois un grand viédaze.

(1) Var : .Mauprobicu du foutu Cortège || Et de tout le Sacré Collège || On me prend bien pour un oyson (12 666).

(2) Var : Que m'importe qui ait raison || Des Cardinaux ou de Pamphiie. Le cardinal Pamphiie (Innocent X) fut élu pape en 1644 ; 11 chassa de Rome

les neveux de son prédécesseur Urbain VIII, qui s'appeloient Barberins, parce qu'ils s'estoient opposés à son élection (Ms. 12 666).

(3) Dona Olympia, belle-sœur d'innocent X qui estoit un Pamphiie ; elle a eu beaucoup de crédit sous son pontificat, qui dura de 1644 à 1655. Elle disoit un jour à un galopin qui l'exploitoit : amato colbo faroti far cardinale (Ms. 12 666).

p

SUR DIVERS HKRSONNAGF.S

Sur un aisné des La Feuillade, qu'on appeloit le Cochon.

Couplet.

La Feuillade, petit rousseau,

Ne vaut rien pour bardache ;

Personne ne le trouve beau

Avec son poil de vache (1).

Nature l'a fait si maudit Qu'il n'est bon qu'à branslor le v. ,

Couplet.

AIR XVII

Vostre esprit est aussy malade Que l'est celuy de la Feuillade (2). L'on vous mesprise avec raison ; Et si quelque chose ressemble Beaucoup aux Petites-Maisons, C'est de nous voir tous deux ensombio

Sur La Moussaye.

Couplet (1649).

AIR I

La Moussaye (3), que tu es blasmable ! Pour Charenton quitter la table, Sans gouster le plaisir du vin, De crainte qu'on ne t'y rattrape. Mon cher amy, fais pour Calvin Ainsi que je fais pour le Pape (4) !

(1) Var : Avec son poil de vache || Est un ridicule museau || C'est un brandie moustache.

(2) Var : Vostre esprit est desjù malade |l Comme celuy de I.a Feuillade (12 66f.).

(3) Amaury Goyon, marquis de La Moussaye, gouverneur de Stenay, mort en novembre IG.'îO ; il avait épousé Catherine de Champagne'. Il eut i)Our fils le comte de Quintin.

(4) Ces deux derniers vers se retrouvent dans une autre chanson de Cyrano de Bergerac, voir plus loin Chansons des amis de lilot.

50 SLR niVERS PERSONNAGES

Sur le vicomte de Lestourville (1).

Couplet.

Il ne manque point de deniers, 11 a du bied dans ses greniers, 11 boit sans mesure et sans compte, .le l'ayme mieux que vous, monsieur, 11 est laboureur et vicomte, H est vicomte et laboureur.

Sur Malicorne.

Triolet.

C'est un tigre affamé de cœurs Que l'agréable Malicorne (2). Prudes, fuyez ses airs vainqueurs : C'est un tigre affamé de cœurs. Aux femmes il cause des langueurs, Aux maris il plante des cornes. C'est un tigre affamé de cœurs. Que 1 agréable Malicorne.

Sur Monsieur de Metz.

Couplet.

AIR XXIIl

Monsieur de Metz (3), prélat insigne. Que nous avons tous jugé digne

(1) Le vicomte de Lestourville figure dans l'état de la Maison de Gaston d'Or- léans à la date de fin 1644, comme gentilhomme de la Chambre aux gages de L800 livres tournois.

(2) C'est pour Malicorne que mademoiselle de Pons fut infidèle au duc de Guise; il était frère du chevalier de Hautefeuille.

(S) flenry de Bourbon, duc de Verneuil, fils naturel d'Henri IV, en octobre 1601, mort le 28 mai 1682. Légitimé en 16U:i, il fut pourvu en 16U8 de l'évêché de Metz, dont il ne se démit qu'en 1632, et de l'abbaye de Saint-Germain des Prés ; chevalier des Ordres en 1662, duc et pair le 15 décembre 1663, avec le titre de duc de Verneuil, il reçut en 1665 une mission extraordinaire en Angleterre. Il avait épousé en 1668, Charlotte Seguier, veuve du duc de Sully. Ce couplet a été mis. ^1 tort, sous la date de 1658, dans le Ms. 12 667.

SUR DIVERS PERSONNAGES M

De n'aller point en Paradis (1). A si fort changé de manière Qu'il fait maigre les Vendredis Et qu'il engraisse son bréviaire.

Sur Monlieu.

Couplet.

Voir Monlieu donner sur la longe. Il me semble que c'est un songe. Il estoit dans le repentir Et mesme dans la frénésie ; Mais le bon sang ne peut mentir : Il est las de l'hypocrisie.

Sur madame de Montbazon.

Couplet (1643).

Belle de Montbazon (2)' Vous avez bien raison D'en vouloir à nos Princes (3) : De Lorraine et Bourbon Vous ont mise en renom, Dans toutes nos provinces.

(1) Var : Et qu'on n'avoit jamais cru digne |1 D'entrer dedans le Paradi.s.

(2) Marie d'Avaugour de Bretagne, seconde femme d'Hercule de Rohan, duc de Montbazon, belle-mère de madame de Chevreuse ; elle avait pour amants le prince de Condé, le comte d'Harcourt, le maréchal d'Hocquincourl, le duc de Beaufort, etc. ; elle s'appelait avant son mariage mademoiselle de Vertus. Sa mère. Catherine Fouquet. mariée à Claude de Bretagne, comte de Vertus, était née vers 1690. Marie de Bretagne était fort jeune et en religion, dit Talleniant. (luand le bonhomme île Montbazon l'épousa, c'est pourquoi il l'a toujours appelée « ma religieuse ». Voici à son sujet une anecdote curieuse : l'n extravagant rimeur et chanteur, qu'on api)elle M. D'iCnfant. devint anioureu.v d'elle et, un jour qu'on lui arrachait une dent : « Misérable mortel que je suis, s'écria-t-il. j'ai toutes mes dents et on va en arracher une à celte divinité ! ». Il part de la maison et s'en alla faire arracher seize ».

(3) Louis de Bourbon, comte de Soissons, le duc de Chevreuse. qui avoit acheté ses bonnes grâces cent mille livres, et lui avoit fait une donation (Note tirée d'un ancien manuscrit). Louis de Bourbon, comte de Soissons. le duc de B*-»iufort et le duc de Chevcuse.

52 SUR DIVERS PERSONNAGES

Sur Moulin -Robert.

Couplet.

Que le sieur tle Moulin-Robert (1)

Dit de vaines paroles, Et que c'est un seigneur expert (2)

A conter fariboles 1 Pour ne pas connoistrc s'il ment, 11 faut être plus allemand

Que .lean de Werth.

Sur Ninon de L'Enclos.

Chanson (1650).

AIR I

Malgré ma maudite luette Qui rend ma Muse un peu muette, Puis que l'adorable Ninon (3) Trouve bon qu'on chante en caresme.

Je ne luy diray jamais non. Plust à Dieu qu'elle en fit de mesme 1

Sur Antoine de Noailles.

Couplet.

Que Noailles (4) soit bon garçon, Qu'il raille de bonne façon Et qu'il soit une rude lame. Pourvu que j'aye son chien courant Et que je couche avec sa femme, Tout cela m'est indifférent.

(1) C'est Moulin Robert, gentilhomme, qui bâtonna Javerzac pour le compte de Balzac (voir Tallemanl, Historiette de Balzac, T. IV, p. 90).

(2) Var. : Pour .Monsieur de Moulin-Robert, || Cet homme d'hyperboles, I| On nous dit qu'il est fort expert || A conter fariboles...

(3) Anne de I^nclos ou L'Enclos, dite Ninon, née, en novembre 1620, de Henry de Lenclos et de Marie Barbe de La Marche, morte le 17 octobre 1705.

(4) Antoine de Noailles, comte d'Ayen, mort en 1645.

SUR DIVERS PERSONNAGES

Sur Monsieur de Passy.

Couplet (1653).

AIR V

Monsieur de Passy, fils de Monsieur de Passy,

De Monsieur de Nielle (1) est le meilleur amy,

En se voyant, ils ne se disent rien,

Ils font fort bien

Car un long entretien

Entr' eux ne vaudroit rien.

Sur le chevalier de Rivière.

Le chevalier de Rivière à Blot (1652).

Dans les plaisirs, amis, soyez plongés

Tant que les jours nous seront prolongés.

Pour ce que l'on vaut après le trespas,

Nous le sçaurons

Et nous en parlerons,

Quand nous serons là-bas.

Réponse de Blot.

Cher Chevalier, de ton madrigalct. Par la morbleu ! je suis mal satisfait. Tu doutes donc, moy je ne doute pas ; Car je sçay bien Que nous ne serons rien Après nostre trespas.

Blot au chevalier de Rivière (1652).

AIR I

Mon cher chevalier, que je t'ayme ! Tu ne fais jamais de carcsmo. Tu n'cntens messe ny sermon, Bible pour loy n'est que chimère ;

(l) Valet de chambre du roi.

54 Si:n DIVKI'.S PERSONNAGES

Tu lias jamais f.... do c... i:t fv ! tu ne vaux pas Ion pèic

. I

Sur Romainville.

Couplet (1048).

AIR II

Romain, que i'aynie et que j'estime,

l'Lst un bon bougre abandonné ;

Il n'a point en horreur le crime,

.rcspcre qu'il sera damné ;

.l'en ay une joye infinie

Car nous nous liendrons compagnie (1).

Couplet (lOôO).

Pour bien gouster tous les délices Il faut, Saint-Phal, Plot et Romain, Passer la nuit entre deux cuisses. Et tout le jour entre deux vins.

Chanson (1649). Sur iair de Graveline.

AIR II

Le chancre du cher Romainville A nostre commerce interdit ; Quelle sûreté dans la ville

(1) Var. LeuNillc, le seul que j'estime || Des parens que Dieu m'a donné, || N'eut jamais d'horreur pour le crime...

La mère de Blot était .Marie, flilc de Jean Olivier de Leuville, baron de La Rivière ; Blot doit s'adresser à Louis 01i\aer, marquis de Leuville, son cousin, marié à Anne Morand.

Romainville ne nous était connu que par une anecdote de Tallemant : « Un jour Romainville, illustre impie, estoit à l'extrémité, un cordelier vint pour le confesser. Le chevalier de Roquciaure, son ami, qui était auprès de lui, prend un fusil et; couchant le Père en joue, lui dit : " Retirez-vous mon Père ou je tire, il a vécu rliien. il faut qu'il meure chien. > Cela fit tellement rire Romainville qu'il en Ruérit. Mais voici un renseignement plus précis :

.Jean de Fcrie, écuyer, sieur de Romainville, gentilhomme ordinaire de Mon- seigneur, frère unique du roi, capitaine d'une compagnie de chevaux-légers, et Jean de Mac, écuyer, sieur de Beaufort, lieutenant d'une compagnie de chevaux- légers, son frère, demeurant à Paris, paroisse Saint-Nicolas du Louvre, se trouvant actuellement en garnison à .Amiens, y demeurant en la maison et hôtellerie pend

SUR DIVERS PERSONNAGES 55

Si II- c... donne mal au v...V C... et c..., je vous fais la nique ; Désormais, je branslo la pique.

Imitez Henri, ee bon homme ;

11 vous donnera des leçons.

Car il n'cnc... ni n'enc....,

Et n'a que la main des garçons.

Il s'escrie en branslant la pique :

« C... et c,.., je vous fais la nique (1) 1 »

Chanson.

AIR XXV

Les bougres de ces lieux. Ravis en extaze, H^n rendant grâces aux Cieux Chantoient avec emphaze : « Dieu, qui tira de la poussière Le genre humain, Conservez-nous la bougriniére De Saint-Romain (2) ».

Pour ne te rien celer,

Toy qui me foutimasse,

•Je ne puis chevaucher

De si laides carcasses.

Car si je n'ay que Barbezière

Et que Gourdon (3),

Je m'en tiens à la bougriniére

De Bauffremont (4).

pour enseigne : L'Escu de Ponlhicu, donation mutuelle, 1" mars 1643 (Arch.

nat.. Insinuations du Chalelel, Y 183. f. 43v). On trouvera cet acte à VAppendicr.

Romainvillc ligure sur l'état de la maison de Gaston d'Orléans (fin 1644)

au titre de gentilhomme ordinaire, servant par quartier, aux pages de 1.000 li\Tes.

(1) Je m'en vais me br... la pique !I C... et c... je vous fais la nique.

(2) Var. : Du chef de Saint-Romain (Romainville).

(3) Magdeleine de la Bazinièrc, dite madame de Barbezière, à qui Talicmant a consacré une Historiette, T. IV, p. 438 ; Gourdon, une des filles de la Reine. François de Barbezière, frère de Mademoiselle de Chemerault, fut décapltr en place de Grève, le 5 octobre 1G57. pour avoir enlevé le financier Girardin ; sa femme, Magdeleine Bertrand de la Bazinière, était fllle de Macé Bertrand, tréso- rier de l'Epargne, mort vers 1613. et de .Marguerite de Vertamont ; la sœur de Magdeleine, Marie, avait épousé Guillaume Bautru, comte de Serrant, conseiller du roi et chancelier du duc d'Orléans.

(4) Depuis duc de Folx.

56 SUR DIVERS PERSONNAGES

Sur Romainville et Jumeau.

Couplcl.

De Komaiiiville et Jumeau,

Animaux,

Font des repas inégaux ;

Moy, je mange mon éclanche,

Vendredy (bis),

Samcdv comme dimanche.

Sur un curé.

Couplet du marquis de Saint-Hcrcnt (1).

Voyez-vous ce brave curé? Il n'a point la mine hypocrite, C'est un fidelle réprouvé. Voyez-vous ce brave curé? Il est un ivrogne avéré. Incrédule et grand sodomite. Voyez-vous ce brave curé ? Il n'a point de mine hypocrite.

Réponse de Blot.

Tu es un curé fort exquis.

Je n'en connois point de plus sage ;

Je suis ton serviteur acquis,

Tu es un curé fort exquis.

Mais pour ce que dit le Marquis,

J'en crois encore davantage ;

Tu es un curé fort exquis.

Je n'en connois point de plus sage.

n> Le .N" 12 de la Musc de la Cour du 20 mars 1658 est dédié au marquis de Saint-Héran. Ce numéro paraît être le dernier qui ait paru de la Muse de la Cour, il est probablement <lii comédien Rosimond qui s'était fait un moment gazetier. Dans les stances qui précèdent cette gazette, l'auteur dit du marquis de Saint- Héran qu'il passe t i:t pour un grand courage et pour un bel esprit», et, plus loin : . Et de plus dans la chasse, et de plus dans la Cour. |l...Ii Vous faites triom- pher et l'adresse et l'amour ,.. Il est vrai qu'on ne peut guère se fier au témoi- gnage des rimeurs à la semaine qui attendaient de leur épître hebdomadaire quelques pistoles toujours bien accueillies.

SUR DIVERS PERSONNAGES 57

Sur madame de Saint-Loup.

Couplet.

AIR XXIII

Saiiit-Loup, vostre esprit s'embarrasse

Entre l'amourette et la grâce,

Ce qui cause vostrc chagrin ;

Si VOUS aymcz le blond Candale (l),

Redoutez le Père Singlin (2),

Et Port-Royal et sa Caballe.

Sur Saint-Maigrin.

Chanson (1651).

Le pauvre Saint-Maigrin (3) de tout son cœur enrage

D'aller faire un voyage

Que luy cause sa sœur ; Car il est l'antipode de sa coquette humeur.

Il ne ressemble pas au marquis de La Cazc,

Qui fait des paraphrases

Quand il fait les yeux doux ; Car il est l'antipode de ce fier jaloux.

Sur madame de Saugeon .

Couplet (1632).

AIR XXVI

Vous me traitez ainsy qu'une tigresse. Vous avez tort, madame de Saugeon,

(1) Candale quitta madame de Saint-Loup pour la célèbre comte^^e dOIonne... (Paulin Paris). Mademoiselle de La Roche-Posay, lune des deux filles de Jean Chasteignier, sieur de La Roche-l^osav, et de Diane de Fervaeques ; elle avait épousé un sieur Le Page à qui elle lit acheter la terre de Saint-Loup en Poitou. Tallemant lui a consacré une Historicité, T. VI, p. 171 (Le Page).

(2) M. de Singlin, un des plus célèbres jansénistes du second plan, ami et direc- teur de toutes les nobles pénitentes «le Port-Royal. ,,_j

(3) Jacques Estuer de Caussade, marquis de Saint-Maigrin, lue en juiUel U>o* au combat de Saint-Antoine.

58 Ï^LIÎ DIVEHb l'ERSONNAGES

.To prie Dieu, je vais bien à confesse, Je ne bois plus, et je vis de goujon (1); Je n'ay battu feuillant, ny baisé feuillantine (2), Pourquoy nie faites-vous si grise mine? (!])

Cuuplcl.

Rcmeneeour (4), Saugeon, Serville

Sont toutes trois allées en ville

Pour relancer leur confesseur

Et faire les mères Thérèses.

Mais hélas ! mon Dieu, jay grand peur

Que ce soit à la bigarnaise.

Sur le comte de Soissons.

Couplet (1638).

AIR VI

Je tiens monsieur le Comte (5) Homme d'honneur et de vertu Mais je fais moins de compte, Que d'un festu Du bransle-pique (6) Du frère unique (7) Et mesme du bègue cornu (8)

(1) Var. : Je ne bois plus, je suis gobe-goujon.

(2) Allusion à la fameuse chanson des Feuillantines de l'abbé Laurent de Laf- fcnias, fils du célèbre Isaac de Laffemas.

(3) Blot lit ce couplet sur le champ à Blois par ordre de Gaston d'Orléans auprès duquel madame de Saugeon, dame d'honneur de Madame, et personne très dévote insisloit pour ([u'il chassât Blot ; elle l'accusoit d'avoir été d'une débauche à Blois l'on avoit cnyvré et battu un feuillant (12 666).

(4) Madenioisclle de Remenecour à qui Mademoiselle (de Montpensicr) donna une pension de mille louis.

(5) Louis de Bourbon, comte de Soissons, pair et grand maître de France, le 11 mai 1604, grand-maître après son père en 1612, chevalier de l'ordre du Saint-Ksprit en 1620 ; tué à la bataille de La Marféc le 6 juillet 1641.

(6) Henri de Bourbon, prince de Condé (12 666).

(7) Gaston d'Orléans.

(8j Le bègue rnriiii ou foutu, c'est Louis XIII.

Pour Monseigneur le Comte

Il n'a ni vice ni vertu,

Et j'en fais moins de compte

Que d'un Bgi Bgi, que d'un festu,

Du frère unique.

Du bransle pique,

VA de nostre bègue foutu.

SUR DlVliHb l'EiRbONNAGLS 50

Sur la comtesse de Sourdis.

Couplet

Belle Philis, vous estes blanche cl blonde,

Vous chantez bien, vous avez de l'esprit :

Vous avez l'air le plus galant du monde.

Vous me charmez quand vous faites un récit ; ,

Vous avez dans les yeux une douceur extresme.

Jugez après cela si je vous ayme (1).

Sur Turenne.

Chanson (1651).

De tous nos amis qui disnent chez Prudhommc, Turenne, je plains qui vit selon sa loy ; Car de fausser les préceptes de Rome, C'est un des plus grands plaisirs selon moy.,

Bény soit celuy qui nous Ta deiïendu ! La viande n'est pas sy bonne le jeudy. Et nous avons là-dessus prétendu Le doux plaisir de rompre un vendrcdy

Sur Vigeon.

Par le Chevalier de Rivière et Blot.

AIR II

Lors que Vigeon (2) vit rassemblée, Qui l'assistoit dans son malheur,

(1) Dans les Airs d Vaudevilles de Cour, ce couplet a ctc reproduit, mais ano- nyme, il est suivi du même couplet retourné.

(2) Sur un maître d'école nommé Vigeon (ou Le ViRean), brûlé pour avoir

f des poules, 1649. Ce Vigeon avait été auparavant valet de chambre du comte

de Gramont. Saint-Pa\an a fait sur lui un sonnet reproduit dans les Sonnets gail- lards et priapiques, 190.3, p. .32, et dans le cahier supplémentaire des Disciples et Successeurs de Ttiéophile de Viau, La vie et les poésies libertines de Des Barreaux et de Saint-Pavin, 1911.

Sur les cinq couplets de celte chanson, les deux premiers et les deux derniers sont du chevalier de Rivière, le troisième seulement est de Blot.

Le comte, puis duc de Gramont (1604-1678) passait pour le plus grand sodo-

60 SUR DIVERS PERSONNAGES

Dune voix forte et non troublée Il lu3' dit : u Vous me faites honneur ; Vraymont voylà bien de la foule Pour un simple f de poule!

« Quoy Messieurs ! quand eeste potence Devroit soustenir aujourd'huy Bautru (1), ce grand bougre de France, Vous n'en feriez pas plus pour luy. Vraymcnt voylà bien de la foule Pour un simple f de poule !

>i Si c'estoit le duc de Vendosme, Fils naturel d'un très grand Roy, Premier marguillier de Sodome, Vous n'en feriez pas plus qu'à moy. Vrayment voylà bien de la foule Pour un simple f de poule !

« A Dieu, au Roy, à la Justice, Je veux bien demander pardon ; Mais je souffriray le supplice Sans m'excuser auprès du c... Je veux mourir en galant homme, A Paris, comme on fait à Rome. »

Blot au Chevalier de Rivière sur le supplice de Vigeon.

Mon cher chevalier de Rivière Enfin je me suis consolé. S'il ne l'eust fait que par derrière Jamais il n'eust esté brûlé ; Mais puis qu'il prend la volaille Parbleu, j'eusse allumé la paille!

niiLe du royaume ; c'était également un libre esprit si on en juge par celte épi- gramme qu'on lui prête :

Mais puisque mon destin ne se peut reculer, -, Des sacreniens, Monsieur, cessez de me parler

Qui n'a plus un moment à vivre N'a plus rien à dissimuler. (1) Guillaume Bautru, comte de Serrant (1588-1665).

£) Chansons diverses, etc.

Chanson (1649).

Que tu nous donnes de tourment,

Factieux Parlement !

Que tes arrests

Sont ennemis de tous nos interests 1

Le Carnaval a perdu tous ses charmes ;

Tout est en armes.

Et les Amours

Sont effrayés par le bruit des tambours.

La guerre va chasser l'Amour ; Mesme de nostre Cour Et de Paris La peur bannit et les Jeux et les Ris. Adieu le bal I adieu les promenades ! Les sérénades ! Car les Amours Sont effrayés par le bruit des tambours.

Mars est un fort mauvais galant ;

11 est insolent.

Et la beauté

Perd tous ses droits auprès de sa fierté.

On ne sauroit accorder les fleurettes

Et les trompettes ;

Car les Amours

Sont effrayés par le bruit des tambours.

Mars oste tous les revenus

A dame Vénus ;

Nos chères sœurs

N'ont à présent ni cadeaux, ni douceurs (1).

(1) Var. : N'ont plus d'argent et n'ont plus de douceurs. Celte chanson fut faite en mars 1649, après la prise de Charenton, au moment tous les passages qui permettaient de ravitailler Paris étaient interceptés.

G2 CHANSONS DIVERSES

On séduiroit pour un sac de farine

La plus divine ;

Car les Amours

Qui sont enfans, veulent manger tousjours.

Chanson.

AIR XXVII

Or escoutez, pauvres françois, Les tristes accents de ma voix ; Mon infortune est sans exemple, Venez, gens de robe et de cour : C'est la pauvre eschelle du Temple (1) Qui vous appelle à son secours.

Je faisois trembler autrefois (2) Le courtisan et le bourgeois ; Tous ceux qui passoient par la rue. Les fdoux et les garnemens (3), Devant moy faisoient pied de grue Far la crainte des chastimens.

Mais maintenant, à mon malheur. Je suis sans force et sans vigueur : Hélas 1 je n'ay plus de courage. Et, dans le mal que je ressens, Tous les laquais et tous les pages Me font les cornes en passant.

Ce sont ces Messieurs du Marais Qui m'ont causé tant de regrets, l'^ontraillc, monsieur de Rouvillc, (Vandale, Brissac et Jarzé, Coulon et le marquis de Ville, Camus qui m'ont ainsy traité.

Pour assurer les combattans Kt les rendre des plus vaillans.

(1) Lors que Messieurs du Marais la brûlèrent. Cette « échelle » fait l'objet (le la stancc lx.\xix du fameux poème de Claude I.e Petit : Paris ridicule.

(2) Haute justice du Temple à Paris comme sont les fourches patibulaires.

(3) Var. Le Conseiller et le marchand |! 1! ... du chastiement.

CHANSONS DIVERSES

Candale y desploya sa langue, Et, d'un ton qui n'a point d'esgal. Leur fit une belle harangue En qualité de général.

« Messieurs, dit-il, si nostre Roy Ne vous a pas donné d'employ, Sans que vous sortiez de la France, Vous avez au devant des yeux Un sujet assez d'importance Pour rendre vos noms glorieux.».

Pour assurer ce coup d'estat, Ils en passèrent un contrat Dont Camus (1) fut le secrétaire, Par son zèle luy témoignant Qu'il est digne fils de son père Et comme luy fort obligeant.

Fut présent le grand général. Le brave et généreux Candal, Rouville, sergent de bataille, Jarzé, son maréchal de camp ; Et malheureux de Fontraille Eut la qualité d'intendant.

Aussytost dit, aussytost fait, L'on joinct la parole à l'effet : Nostre grand général d'armée, Sans peur de morts ny d'accidcns, Brusquement, la main à l'cspée. Tout le premier donna dedans.

L'on vit après, de toutes parts. Accourir tous les jeunes gars. Qui, ayant la main à l'cspée. Jeunes et vieux, petits et grands, Plus rudement qu'à La Bassée Choquèrent le monstre arrogant.

Pendant tout ce faseheux combat Le brave et généreux soldat

(1) Camus, fils de notaire (12 f)6())-

64 r.HANSONS DIVERSES

Claquenelle (1), l'apothicaire, Qiioy qu'il ne fut du compromis, Accourut avec uu clystèrc Pour combattre les ennemis.

Cependant, on voyoit de loin Le pauvre Coulon, dans un coin, Qui, regardant cette entreprise A genoux, sous un petit toit, Joignoit les mains, comme Moyse, Lors que la troupe combattoit.

Epigramnw sur un grand seigneur.

Cy gist, n'en ayez point de peur, Le grand Damon qui nous apprit Qu'un homme peut vivre sans cœur. Et mourir sans rendre Tesprit.

(1) r.laquenelle, maître chirurgien, bourgeois de Paris, figure comme témoin au contrat de mariage de Fr. Hlondel, docteur régent de la faculté de médecine de Paris, et de Marie Biaise, fille de Thomas Biaise, juré libraire, 30 juin 1641 (Arch. nat., Insinuations du Chaielet, Y 230, f. 332v).

CHANSONS DES

AMIS DE BLOT

Bassompierre (maréchal de).

Sur Richelieu (1642).

Richelieu (1) prolonge son sort Alors que chacun le croit mort. Et meurt lors que moins on y pense. Quel plus grand fourbe peut-on voir ? Il a trompé toute la France, Et trompe nostre désespoir.

Charles de Besançon (2). Couplet (1631).

AIR XXVIII

Gaston, qui sçavez mieux que nous

Tous les secrets de la taverne.

De celuy-cy souvenez-vous,

Ou bien je crains qu'on ne vous berne:

Ma foy, ne faittes pas le veau,

Frajipez si fort qu'on vous entende (.'>),

(1) Épitaphe de Richelieu avant sa mort. Cette pièce donnée au maréchal de Bassompierre par le Ms. 538 du Musée Condé, est attribuée à tort :i Blot dans le Nouv. siècle de Louis XIV, de Sautrcau de Marsy, I, p. 9).

(2) Charles de Besançon, de Bazoches, fils de Charles de Besançon, seigneur de SouHgné et de Bouchemont, gentilhomme de la Chambre de Catherine de France, duchesse de Bar, et de Madeleine Horric. entre 1595 et 1599, mort en 1G69. Il avait épousé, le 30 juin 1619, Marie d'Héricourt, fille de Charles dHéricourl. maréchal de camp, seigneur de Courcelles, et de Catherine d'Anglurc, dont il eut un fils Charles et une fille Marie. Ce Besançon est l'auteur de la Satyre du Temps publiée pour la première fois à la suite de L'Espadon satijrique. Par le sieur Dex- ternod, Lyon, Jean Lautrel, 1622 (troisième édition de L'Espadon). Il est égale- ment l'éditeur du fameux Cabinet satyrique do 1618 que nous avons attribué par erreur à Charles de Beauxoncles, le parent de Sigognes, les initiales C. D. B. le désignent certainement. Besançon a été, dans son adolescence, l'ami de Claude Desternod, de Théophile, de Berthelot et autres libertins de marque ; c'est tlaiis les cabarets de Paris, ou leur troupe joyeuse se réunissait, qu'il a fait leur con- naissance. Après la mort de Théophile, à qui il avait dé<lié sa Satyre du Temps. son existence a été très mouvementée. Xous donnerons dans notre Supplément à la Bibliographie des recueils collectijs de poésies libres ri satyriqurs publii^s de KiOO à 1620, une notice sur Charles de Besançon qui justifie l'atlributioM qiu- nous lui faisons du Cabinet satyrique et qui explique l'erreur dans huiuolle est tombé Tricotel au sujet de l'auteur de la Satyre du Temps. H a bien existé un Nicolas Besançon, mais celui-ci n'a eu aucune relation avec Théophile de Vian,

(3) Var. : Frappez si haut qu'on vous entende.

CHANSONS DES AMIS DE BLOT

Puisqu'au seul tac, tac du couteau On a tout ce que l'on demande (1).

Le Grand Condé.

La chanson suivante fut faite par le 4uc d'Enghien lorsqu'il descen- dit le Rhône avec le marquis de La Moussaye (1643). La Moussaye parle et Condé répond (Ms. 12 666).

AIR XXIX

Carus Amicus Mussaeus :

« Bone Princeps, Quale tempus !

Lanlanladerirette

Imbre sumus perituri,

Lanlanderiri.

u Securac sunt nostrac vitac :

Sumus enim Sodomitae,

Lanlanladerirette

Igné tantum perituri,

Lanlanderiri (2).

Chanson (1643),

AIR XXX

Je bois à toy, mon cher Marsin (3) (bis) ; Je crois que Mars est ton cousin (bis),

(1) Cette chanson est une allusion à un ancien vaudeville qui commence : Que le cabaret a d'appas, ceci est un conseil que ceux du parti de Gaston lui donnèrent (12 666). 11 avait paru dans le Cabinet des chansons plaisantes et récréatives. Paris, chez Pierre Des Ilayes, rue de La Harpe, à l'Escu de France, proche la Roze Rouge, M. D. C. XXXI (1631), in-16 de 118 p. chif. et 1 IL (N., Ye 2631 Rés.).

Voici le premier et le dernier couplet (sur trois) :

Que le cabaret a d'appas. Je n'ay point faict de bons repas. Que son séjour m'est agréable, Qu'en ce divin lieu délectable, Non pour le vin triant et beau, Ny pour la délicate viande, Mais parce qu'au tac du Cousteau Il vient tout ce que l'on demande

Ce Don Quichot qu'on a vanté

L'honneur de la cavalerie,

Eust creu pour vray eslre enchanté

En voyant ceste drôlerie,

Car valets à rouge museau

Les plats en main garnis de viande.

Viennent au seul tac du cousteau

Plus vite qu'on ne les demande.

(2) Voici la traduction de cette chanson : Le cher amy La Moussaye : Bon Prince, quel temps ! Landerirette ; Nous crevons sous la pluie, Landeriri, Nos vies sont assurées, Car nous sommes sodomites, Landerirette ; Nous ne crèverons que dans le feu, Landeriri.

(3) .Jean Gaspard Ferdinand, comte de Marchin.

I

CHANSONS DES AMIS DE BLOT

Et Bellonc ta mèro, Tiutin, relin, tintin. Je ne dis rien du père Car il est incertain.

Chanson sur la belle Dupais, gouvernante des filles de la Reijne en 1648.

Belle Dupuis, je quitte Lens Et toutes mes conquestes Pour estre à la teste De tous VOS galans. Rien ne me peut plaire Comme vostre peau : J'ayme la bergère Plus que le troupeau, Quoy qu'il soit bon et beau.

Cyrano de Bergerac.

Couplet (1649).

AIR I

La troupe des bons catholiques Va boire à ses chers hérétiques. Sus, compagnons, prenons du vin ; Que nul plaisir ne nous eschappe 1 Vous direz : Foutre de Calvin, Et je diray : Foutre du Pape (1) !

Hotman (2). Couplet (1643).

Du Vigean au teint tout terni Dit d'un triste langage

(1) Var. : Le party des bons catholique Boit à vous autres hérétiques, Mes chers amis prenons du vin

Et pour que personne n'échappe

Vous direz : Nargue de Calvin, Et nous dirons : Nargue du Pape I

Ce couplet est donné à Blot dans quelques Ms. (Voir chanson p. 49). (2) Hotman commissaire des guerres (It ce couplet contre M. Du ^ 'Çf«"' fO""; dent des amours de Richelieu avec sa nièce, la ducliesse d'Aiguillon (12 68b). cet

70 iiiANSoNS ih:s amis Di: blot

Jo vois loul mon ciuploi fini ICI mou iiuuiiu'rrllagc Si Monsieur de Mazaiini Ne (luitle point son page.

Sur la tî'k de Mazarin mise ù prix. Couplet (1051).

Creusons à l'envi le lombeau

De ([ui nous ])ersécute ;

Ginnd Dieu ! que le eoup seroil beau,

Qui eauseroil sa chute.

l'our perdre ce Jules nouveau

Clierehons un autre Brute.

Marigny (1). Chanson (1648).

AIH XVI II

Or eseoutez, peuple de France, Le propre avis, en termes exprès. Du grand Beaufort (2), dit en présence Du Parlement, dans le Palais.

II salua la Compagnie De son chapeau fort humblement, l!^t puis d'une voix très hardie Luy fit ce beau raisonnement :

« Il est Irois points dans cette a flaire : Les Princes sont le premier point ; .le les Iwnore et les révère. C'est jwurquoy je n'en parle point.

Hotmail, commibbairc des guerres, ne serait-il pas Vincent Hotman, seigneur de Fontenay-sur-Conte, qui avait épousé une fille d'Oudard Colbert?

(1) Jacques Carpintier de Marigny. Voir Bibliographie des recueils collectifs publiés de 1597 à 1700.

(2) .M. de Beaufort, ayant très mal harangué le Parlement, voulut se fâcher contre ceux qui avaient mis son avis en vers, et M. de Guimené lui dit qu'il avait tort parce qu'auparavant son avis n'avait ni rime ni raison.

CHANSONS DES AMIS DTi BLOT 71

« Le second, c\st de rÉmiiience Du grand cardinal Mazarin ; Sans barguincr, j'ayme )a France, Et vais lousjours mon grand chemin.

« J'ay le cœur franc comme la mine, Je suis pour les bons sentimens ; Ainsi je conclus et opine, Comme fait monsieur d'Orléans,»

A ces beaux mots, la Cour ravie Battit des mains et dit tout haut : « Voicy comme pour la patrie Beaufort opine comme il faut ! »

Remercions la Vierge aymable

Et le Rédempteur souverain

De quoy ce Duc n'est point coupable

D'estre, comme on dit, Mazarin.

Couplet (1650).

AIR XVII

Je vous le dis sans raillerie : C'est la véritable efligie De Jules, ce fourbe éternel ; La Fronde jamais ne se raille. C'est son portrait au naturel : Il est un ministre de paille (1).

L'Oignon ou i Union qui fait mal ù Mazarin. Sonnet (1618).

Qu'est-ce que cet arrêt d'Oignon (2) Qui vous cause tant de grabuge, Dit tout triste à son compagnon Le Pantalon au bonnet rougo?

(1) Marigny fit ce couplet sur une figure de paille de Mazaiia que le peuple brûla à Paris en 1650.

(2) Arrêts d'union du Parlement et autres compagnies du royaume des 13 et 15 juin 1648. Mazarin ayant dit que cet arrêt d'ognon (pour union) était attenU- toire et l'ayant fait casser par le Conseil, ce seul mot d'ognon le rendit ridicule. Les frondeurs ne perdaient d'ailleurs aucune occasion, futile soit-eilc, de s'atta- quer à leur ennemi le Cardinal.

72 CHANSONS DES AMIS DE BLOT

Lors une fenimo, qui l'enlenrl, Kt pense que p^r moquerie. L'union des cours il prétend Ainsi tourner en raillerie :

« Cet oignon te fera pleurer, Et ne pourras le digérer, » Dit-elle alors tout en colère.

In autre dit : « Tu le déçois.

Cet italien, ma commère,

Ne fait qu'escorclier le françois. »

Le Pape des Maltotiers. Sonnet (1648).

Tout est soumis à sa puissance, Et, sy sa Majesté vouloit. Pas un seul officier de France Ne porteroit glands au collet (1).

Grand fourbe ! est-il vraiment croyable Que vous veuillez, ambitieux, Passer pour un Saint dans ces lieux chacun vous tient pour un Diable?

L'enlèvement de nos deniers. L'oppression des officiers, Le peuple mis à l'Indigence,

Et tant de maux dont on se plaint, Que seul vous causez à la France, Sont-ce les ouvrages d'un Saint?

Triolel (1649).

Le vaillant prince de Condé Nous refuse miséricorde.

(1) Les frondeurs appelaicnl Mazarin le Pape des Maltotiers. Le Cardinal, voulant persuader à Bouqueval, doyen du Grand fLonseil, que les assemblées n'étaient point permises, lui dit en propres termes : « Venez ça, vous portez des glands ; si le roi vous défendoit d'en porter, vous serait-il permis d'en porter après sa défense ? Répondez, » Or, je dis de même : « Puisque le roi vous défend de vous assembler, pourquoi ? » etc. Cette comparaison burlesque servit, le lende- main, de matière à tous les rieurs.

CHANSONS DES AMIS DE BLOT 73

Vertubleu ! qu'il sera fronde. Le vaillant prince de Condé ! Car on dit qu'il est secondé Par des gens de sac et de corde. Le vaillant prince de Condé Nous refuse miséricorde.

Les généraux de la Fronde. Triolet (1649).

Qu'il fait beau voir nos Généraux Dans l'enceinte de nos murailles Monter dessus leurs grands chevaux ! Qu'il fait beau voir nos Généraux ! Dieu les préserve de tous maux Et de combats et de batailles ! Qu'il fait beau voir nos Généraux Dans l'enceinte de nos murailles !

Messieurs nos quatre Généraux (1) Avecque leur troupe bourgeoise Nous ont fait de fort beaux cadeaux. Messieurs nos quatre Généraux, Et mesme un grand pont de bateaux Pour mettre Viljuif dans Pontoise, Messieurs nos quatre Généraux Avecque leur troupe bourgeoise.

Sur Gondij, coadjuteur de Paris. Triolet (1019).

Monsieur nostre Coadjuteur (2) Vend sa crosse pour une fronde ; 11 est vaillant et bon pasteur. Monsieur nostre Coadjuteur ! Sçachant qu'autrefois un frondeur Devint le plus grand Roi du monde. Monsieur nostre Coadjuteur Vend sa crosse pour une fronde.

(1) Le duc d'Elbeuf et ses trois enfants.

(2) Jean-Paul-François de Gondy de Retz, en 1«13. coadjuteur de I ans en 1643, cardinal en 1651, mort en 1679, auteur des fameux Mémoirts.

CHANSONS DES AMIS DE BLOT

Monsieur iioslrc Coudjulcur Veut avoir part au ministère ; On dit qu'il est fourbe et menteur, Monsieur nostre Coadjuteur. Le petit frère avec la sœur Seront fourbis, c'est chose claire, Monsieur nostre Coadjuteur Veut avoir part au ministère.

Monsieur nostre Coadjuteur Est à la tète des cohortes ; Comme un lion il a du cœur. Monsieur nostre Coadjuteur ! En sortant, il est en fureur ; Mais s'il faut regagner les portes, Monsieur nostre Coadjuteur Est à la tête des cohortes.

Corinthien (1), c'est trop de chaleur. Vous avez l'esprit trop alerte ; Un chapeau de rouge couleur ! Corinthien, c'est trop de chaleur. Quand vous ne seriez pas pasteur. Il en faudroit de couleur verte. Corinthien, c'est trop de chaleur. Vous avez l'esprit trop alerte.

Coadjuteur, qu'il te sied mal De nous exciter à la guerre En faisant le brave à cheval ! Coadjuteur, qu'il te sied mal ! Tu devrois estre le canal Des grâces de Dieu sur la terre. Coadjuteur, qu'il te sied mal De nous exciter à la guerre !

Le Prince (VElbeuf el .ses enfants. Triolets (1649).

Monseigneur le prince d'Elbeuf, Qui n'avoit aucune ressource

(1) Gondy avait levé un régiment qu'on nommait le régiment de Corinthe, parce qu'il était archevêque titulaire de Corinthe.

CHANSONS niiS AMIS OL BLOT 75

Et qui no iiunigioil que du bœuf. Monseigneur le prince d'Elbeut A maintenant un habit neuf Et quelques justes dans sa bourse, Monseigneur le prince d'Elbeuf (1), Qui n'avoit aucune ressource.

Monsieur d'Elbeuf et ses enfans Ont fait tous quatre des merveilles ; Ils sont pompeux et triompha ns, Monsieur d'Elbeuf et ses enfans 1 L'on dira jusqu'à deux mille ans, Comme une chose sans pareilles : Monsieur d'Elbeuf et ses enfans Ont fait tous quatre des merveilles.

Ils se promènent, ces Césars, Tout chamarrés d'or par les rues ; Oui, comme de petits dieux Mars, Ils se promènent, ces Césars. Alors qu'au milieu des hasards Nos braves ont leurs dagues nues. Ils se promènent, ces Césars, Tout chamarrés d'or par les rues.

Vous et vos enfans, duc d'Elbeuf, Qui logez près de la Bastille, Valez tous quatre autant que neuf, Vous et vos enfans, duc d'Elbeuf. Le rimeur, qui vous mit au bœuf, Méritoit quelque coup d'estrille. Vous et vos enfans, duc d'FJbcuf, Qui logez près de la Bastille.

Rentrez, bourgeois, ne dormez pas. On a trop soin de vostrc vie : Monsieur d'Ellbeuf ne le veut pas. Rentrez, bourgeois, ne dormez pas.

(1) Charles de Lorraine, duc d'Elbeuf et ses enfants : Charles III. duc dEl- beuf; François, tige des comtes d'Harcourt; François-Marie, comte de Lillebonnc. Cette pièce fait allusion à leur arrivée à Paris, le 9 janvier, ils venaient olTrir leurs services au Parlement. Les parisiens reçurent Charles de Lorraine comme leur sauveur et le nommèrent leur général.

76 t:HANSONS DES AMIS DE BLOT

Puisque vous remplissez ses plats Et rendez sa table garnie. Rentrez, bourgeois, ne dormez pas. On a trop soin de vostre vie.

Sur le prince de Conli. Triolets (1649).

Le petit prince de Conti (1) S'est déclaré pour nostre ville ; Il n'eut jamais pris ce parti, Le petit prince de Conti, S'il n'avoit esté perverti Par les conseils de Longucville. Le petit prince de Conti S'est déclaré pour nostre ville.

Le bossu prince de Conti Sert de rempart à nostre ville ; Il est chef d'un puissant parti. Le bossu prince de Conti 1 vSi son frère, mal averti, VienL ici troubler nostre asile. Le bossu prince de Conti Sert de rempart à nostre ville.

Le jeune prince de Conti Fait des merveilles à son âge ; Il est chef d'un fort grand parti, Le jeune prince de Conti ! Combien de fois est-il sorti Pour donner aux vivres passage ! Le jeune prince de Conti Fait des merveilles à son âge.

Sur le duc de Beaulorl. Triolets (1649).

Le brave monsieur de Bcaufort I'2st pour le moins Roy de la halle ;

j(l) Armand de Conti, frère du prince de Condé, en 1629, fut nommé généra- lissime par le Parlement, le lendemain du jour le duc d'Elbeuf avait été nommé général, mais à la condition qu'il ne sortirait pas de Paris.

CHANSONS DES AMIS DK DLOT 77

Il est courtois, il est accort, Le brave monsieur de Beaufort ! Mais si Louis est le plus fort Et que la France se cabale. Le brave monsieur de Beaufort Est pour le moins Roy de la halle.

Beaufort, qui n'est point endormi Alors qu'il s'agit de combattre, Devoit craindre son ennemi, Beaufort qui n'est point endormi. A vaillant, vaillant et demi I Je crains qu'il ne se fasse battre, Beaufort, qui n'est point endormi Alors qu'il s'agit de combattre.

Considérant cet amiral (1), Diroit-on pas voir Barberousse? Le sort lui seroit-il fatal. Considérant cet amiral? Non, non, il n'aura point de mal ; Il n'est amiral que d'eau-douce ! Considérant cet amiral, Diroit-on pas voir Barberousse?

Sur le duc de Bouillon. Triolets (1649).

Admirez monsieur de Bouillon (2) ! C'est un Mars, quoy qu'il ait la goutte ; Son conseil est tousjours fort bon. Admirez monsieur de Bouillon ! 11 est sage comme Caton,

Quoiqu'il boive bien et qu'il f

Admirez monsieur de Bouillon ! C'est un Mars, quoy qu'il ait la goutte.

Le brave monsieur de Bouillon Est incommodé de la goutte ; Il est hardi comme un lion

(1) Beaufort tenait de son père la charge d'amiral de France.

(2) Frédéric-Maurice de la Tour, duc de Bouillon, frère aîné du vicomte de Turenne ; il mouiut, à quarantc-lmlt ans, en 1652.

78 CHANSONS DES AMIS DE BLOT

Le brave monsieur de Bouillon ! Mais s'il faut rompre un bataillon Ou mettre une armée en déroute, Le brave monsieur de Bouillon Est incommodé de la goutte.

Sur le maréchal de La Mothe-Hoiidancoiirt. Triolet (1649).

La Mothe (1), souvenez- vous-en De la prison de Pierre-Encize ; Il n'y avoit pas si long temps, La Mothe, souvenez-vous-en. On pourroit vous en faire autant Si vostre personne estoit prise : La Mothe, souvenez-vous-en, De la prison de Pierre-Encize.

Sur MiHij, Sillij et Montatère. Triolet (1649).

Ah ! mon Dieu I le cruel ennuy Que nous souffrons en tems de guerre ! A chaque pas, on voit Milly ; Ah 1 mon Dieu, le cruel ennuy ! A chaque halte on voit Silly (2), A chaque table Montatère. (3) Ah ! mon Dieu ! le cruel ennuy Que nous souffrons en tems de guerre !

Triolet (1649).

Bon Dieu ! le bon tems que c'estoit A Paris, durant la famine I Tout le monde s'entre-baisoit

(1) Philippe (le I.a Mothe-Houdancouri, dur de Cardonnc, maréchal de France el vice-roi de Catalogne, eut la possibilité de faire prisonnier le roi d'Espa- Rnc, il ne saisit pas cette occasion de crainte d'offenser la nouvelle régente, sœur du roi d'Espagne. Celte faute fut suivie de la perte d'une bataille devant Lcrida. Ses ennemis le desservirent auprès du roi, on l'enferma au château de Pierre-Encize d'où il ne sortit qu'en 1648. Il mourut en 1653, âgé de cinquante ans.

(2) François de Silly, comte de La Roche-Guyon.

(3) Louis de Madalllan de Lesparre, marquis de Montatère.

CHANSONS DES AMIS DE BLOT 79

Bon Dieu le bon tems que c'estoit ! La plus belle se contentoit D'un simple boisseau de farine. Bon Dieu ! le bon tems que c'estoit A Paris, durant la famine I

Trivelinade ou Tour de Baladin. Triolet (1649).

Devant la Reyne, Mazarin A fait une trivelinade (1). Il saute comme un arlequin, Devant la Reyne, Mazarin ; Mais devant Cambray (2), le faquin A fait une mazarinade. Devant la Reyne, Mazarin A fait une trivelinade.

Sur Boilèue. Chanson (1651).

Boiléve (3) n'est qu'un pendart, C'est un Mazarin de rempart. Je vous en donne avis Saint-Père, Laire la lan lan laire, Laire la lan lan la.

S'il est prélat par ce soufflet , Pour le baston qu'aurait-on fait? Que servit-il pour l'estrivière? Laire la lan lan laire, Laire la lan lan la.

Epitaphe de Mazarin.

Je n'ay jamais pu voir Jules sain ny malade. J'eus maintes rebufades à sa porte, i\ son degré. Mais enfin je l'ay veu dans son lit de parade. je l'ay veu fort ii mon orv,

(1) Allusion à une gaminerie de Mazarin : Étant un jour en promenade avec la reine, au moment cette princesse voulut remonter dans son carrosse, il sauta par dessus la portière avant que cette dernière fut abattue.

(2) Allusion à l'échec du siège de Cambray. juillet 1649.

(3) Un soufflet de Marigny valut à BoUève l'évèché dWvranches.

80 CHANSONS DFS AMIS DE BLOT

Sur Don Juan iV Autriche Chanson.

(Juand Don Juau (1), tout brillant de lumière, Vint pour régir cet aymable séjour,

Oluique Belle dit :i la Cour Plaise fi Vénus que je sois la première Qui l'introduise au Temple de l'Amour.

Lors Don Juan voyant que sa présence Avoit troublé les Dames de la Cour, Beautés, dit-il, donnez-vous patience Avec le temps chacune aura sou tour.

Pierre Patris (2), gentilhomme de la Chambre du duc d'Orléans.

Sur le siège de Gravelines par Gaston d'Orléans (1C45).

AIR II

A vous parler de Graveline (.i) Kn conscience et vérité, .T'estime autant sa bonne mine Que je crains sa sévérité ; •Je croy que cette damoiselle En fera bien mourir pour elle.

Dès qu'on approche son visage (4) Pour en remarquer les beautez. Ce n'est qu'ire, ce n'est que rage, Elle est en feu de tous costez ; Enfin, jamais nulle autre prude X'eut la négative si rude.

(1) Quand Don Juan arriva à Bruxelles pour gouverner les Pays-Bas.

(2) Pierre Patris ou Patrix, sieur de Sainte-Marie, à Caen en ir)83. Sa famille était originaire de Beaucaire, son père Claude, conseiller au bailliage de Caen, et sa mère mademoiselle Le Bras. Il entra au service de Gaston d'Orléans en 1623, écuyer de la duchesse d'Orléans en 1060, il mourut le 6 octobre 1671, ù Paris.

(3) Ville entre Calais et Dunlcerque, prise par les français, le 28 juillet 1644, le duc d'Orléans commandait. Var. de l'imprimé : Pour vous parler... (Ms. 12 666).

(4) Var. de l'imprimé : Quand on regarde son visage

Id. : .Jamais la plus sévère prude

CNANSONS DES AMIS DE lîLOT 81

Gaston, dans l'amour qu'il luy porte, Ne met plus ailleurs son désir ; Il n'en bouge, il couche à sa porte (1), C'est tout son soin et son plaisir. Il n'est jour ny nuit qu'il ne donne Quelque aubade à cette mignonne.

Mais tant plus elle se chagrine Plus on rit de l'ouïr tonner, Elle a beau faire la mutine Tout cela n'est que façonner. Je suis trompé si la rebelle N'est mise à bas en despit d'elle (2).

Qu'elle fasse un peu la cruelle (3), Le premier et le second jour. Ce n'est pas chose fort nouvelle (4) A qui sçait ce que c'est qu'amour : La pluspart de celles qu'on ayme Ne font-elles pas toutes de mesme?

Tout ce que je trouve à redire, C'est son peu de civilité De se fascher, quand il l'admire. Sans respecter sa qualité ; Comme un autre, elle le repousse Et n'en a pas la voix plus douce.

Cette beauté qui n'est commune Avec son harnois endossé, A defïendu sa demi-lune Pour conserver son beau fossé. Mais nos soins rendront inutilles Les deffenscs de cette fille.

Jamais une belle entreprise Ne se voit sans diiïiculté Rien ne s'estime ny se |)ris(',

(1) Var. de l'imprimé : 11 en l)rillc, il couche il sa porlo

(2) Id. : Je suis trompé si la cnielle |! N'est liicn lost prise en dépit d'elle. Cette stance est la dernière du Ms.

(3) Var. de l'imprimé : Car de faire un peu la cruelle

(4) Id. : N'est pas chose bien nouvelle.

82 CHANSONS DES AMIS DE BLOT

S'il n'a esté bien disputé. Ainsi nos peines et nos pas Font la gloire de nos combats (1).

Chevalier de Rivière (2).

Sur le hruil du mariage de François Sabatlier avec mademoiselle de Cosse.

Sabattier (3), nous dit-on, se vante D'avoir dessous son bonnet vert Bien finement mis à couvert Plus de vingt mille escus de rente Pour la maison Sabateius, Mot latin comme Cocceius.

Chanson ehaniée devant M. le prince de Condé durant une débauche.

AIR XXXII

Nouveau Germa nicus,

Vray sang de Charlemagne,

Tu les a donc vaincus

Os peuples d'Allemagne ! Et allons, petit chien de fripon. Et allons Jean de Werth et Mercy,

Sçachez qu'il est Eourbon

Et de Montmorency.

(1) Ces deux dernières strophes ne se lisent pas clans le Ms., elles sont seulement à la p. 155 de l'imprimé suivant :

Nouveau recueil de chansons et Airs de Cour pour se divertir agréablement. A Paris, chez Marin Léché, 1656. In-12. Cette chanson se Ht aussi avec variantes dans le Recueil nouveau des chansons du Savoyard... 1665. In-12.

(2) M. Paulin Paris ne donne pas de renseignements sur la iamille du cheva- lier de Ri\1ère : Pour le chevalier de Rivière, si célèbre par son esprit et ses vau- devilles, il se retira de la Cour en 1658, dans l'intention de finir ses jours en Guyenne son pays natal. Il avait, longtemps auparavant, acheté de Pierre de Piedefer, marquis de Saint-.Mard, la charge de premier gentilhomme de la Chambre dt» Monsieur le Prince. Ajoutons qu'en 1048, le chevalier de Rivière était chaml>ellan du Prince de Condé après avoir été gentiihonune de la Chambre.

(3) . Sabattier avoit fait banqueroute en 1639 ; il avoit épousé l'aînée de La Roche-Posay qui mourut bientôt. S'étant retiré en Bretagne, chez le duc de Bris- sec, mademoiselle de Brissac le trouva à son goût et l'aima si éperduement qu'on dit « qu'elle lui tiroit ses bottes •. Le bruit en courut quelque temps, maisils'appaisa jusqu'à la mort de Sabattier, qu'elle prit le deuil. » (Tallemanl, Historiettes, T. IV).

CHANSONS DES AMIS DE BLOT 83

Il vient des ducs d'Enghien, De nos Roys par son père ; Mais il ne nuit de rien Qu'il tienne de sa mère, Et allons, petit chien de fripon...

C'est riiomme de Hocroy, Celuy de Thionville, Cousin de nostre Roy, Frère de Longueville, Et allons petit chien de fripon...

Sur r arrivée de Charles IV, duc de Lorraine, dont i armée était remplie d'espagnols (1652).

AIR XIX

Ils sont gens de parole.

D'honneur et de crédit ;

Ils ont force pistoles.

Nos messieurs de Madrid. Mais si leur bon vin accompagne Piastres et doublons de poids,

Crions à haute voix

Avec nos Bordelois (1) : Vive ce qui nous vient d'Espagne,

Hors la fille de leurs roys !

Sur Bréauté. Couplet.

Quand Bréauté sortit de l'Oratoire (2) Il a prétendu Que n'estant plus de l'Institut Il pourroit chanter, manger, rire et boire. S'en est fait, le mal est sans remède, L'Amour et Bacchus échauffent ses désirs. Dans ses transports, il ne sçait que choisir Ou de Vénus, ou bien de Clanymède.

(1) La ville de Bordeaux s'était révoltée plusieurs fols en faveur de M. le Prime. Ce couplet est attribué au chevalier de Rivière et ;"» Blot.

(2) L'Oratoire avait été fondé par le cardinal de Bérulle. La bulle .lupprob:»- tion fut donnée pai le pape Paul V. en 1613.

CHANSONS DES AMIS DE BLOT

Anonyme.

Chanson (1650).

AIR XVIII

Ce qui cause la guerre en France A ce que dit sa Sainteté, C'est le pied de son Éminence, La mule de sa Majesté (1).

Ce qui cause la guerre en France A ce que dit sa Sainteté, C'est la jambe de l'Éminence, Et le bas de sa Majesté.

Ce qui cause la guerre en France A ce que dit sa Sainteté, C'est le doigt de son Éminence, Et l'anneau de sa Majesté.

Ce qui cause la guerre en France A ce que dit sa Sainteté, C'est la main de son Éminence, C'est le gant de sa Majesté,

Ce qui cause la guerre en France A ce que dit sa Sainteté, C'est le bras de son Éminence, Le manchon de sa Majesté.

Ce qui cause la guerre en France A ce que dit sa Sainteté, ]ji teste de son Éminence Le bonnet de sa Majesté.

Ce qui cause la guerre en France A ce que dit sa Sainteté, La lame de son Éminence, Le fourreau de sa Majesté.

(1) Sa Sainteté : Innocent X ; son Éminence : Mazarin ; sa Majesté : Anne d'Autriche.

MUSIQUE DES

CHANSONS DE BLOT

ET DE SES AMIS

CHANSONS DE BLOT ET DE SES AMIS

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APPENDICE

I. La Custode de la Reine qui dit tout.

II. Déclaration du Roy contre les blasphémateurs du Sainct nom de Dieu vérifiée au Parlement, 7 septembre 1651.-

III. État particulier de la maison de Gaston d'Orléans (1646).

IV. Donation mutuelle de Jean de Férié, sieur de Romainville, et de Jean de Hac (l^r mai 1643).

V. Testament de Louis Barbier de La Rivière, évèque de I^ngres (18 janvier 1655).

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I. La Custode de la Reine qui dit tout, 1649.

M. La Borde dans son ouvrage : Le Palais Mazarin attribue à Blot une mazarinade trop célèbre datée de 1649 La Custode de la Reine qui dit tout. Cette mazarinade dénuée totalement de sel et d'esprit, et d'ailleurs à peu près inintelligible, ne peut être de Blot. Elle est rimée en dépit du bon sens et sa versilication est telle qu'il serait impossible de la remettre debout ; certains vers ont quinze pieds et on ne pourrait en supprimer un seul sans altérer le sens. L'auteur est vraisemblablement le maître imprimeur Claude Morlot qui, ayant été surpris imprimant ce libelle, fut condamné à être pendu par arrêt de la Cour de Parlement du 20 juillet 1049. Morlot eut la chance d'échapper au châtiment du crime de lèse-majesté : Au moment il sortait de la Conciergerie pour être mené en Grève, plusieurs garçons libraires et imprimeurs, qui se trouvaient à la porte du Palais, chargèrent brusquement les archers à coups de pierres, criant : sus aux Mazarins ; ils furent secondés par les gens de boutiques du quartier, de sorte que Morlot se trouva libéré dans la Cour du Palais. Plusieurs archers reçurent quelques blessures et leur chef, le sieur Le Grain, lieutenant criminel, qui les commandait, eut assez de peine à se sauver (1)...

(1) Mémoires de Guy-Joly.

II. Déclaration du Roy contre les blasphémateurs du Sainct nom de Dieu, vérifiée en Parlement, sa Majesté y séant, le 7 septembre 1651.

« Nous avons très estroictement defîendu et defîendons à tous

nos subjets de quelque qualité et condition qu'ils soient, de blasphémer, jurer et détester le sainct nom de Dieu, ny proférer aucune parole contre l'honneur de la très sacrée Vierge sa mère ou des saincts ; Voulons et nous plaist, que tous ceux qui se trouveront convaincus d'avoir juré et blasphémé le nom de Dieu, et sa très saincte Mère, et des saincts, soient condamnez pour la première fois en une amende pécuniaire selon leurs biens, la grandeur et énormité du serment et blasphèmes, les deux tiers de l'amende applicables aux hôpitaux des lieux, et il n'y aura à l'Église, et l'autre tiers au dénonciateur. Et si ceux qui auront été ainsi punis retombent à faire les dits serment et blasphèmes, seront pour la seconde, tierce et quatrième fois condamnez es amendes doubles, triples et quadruples. Et pour la cinquième fois seront mis au carquan aux jours de testes, de dimanche ou autres, et y demeureront de huit heures du matin jusques à une heure après midy sujets à toutes injures et opprobes. Et en outre condamnez à une grosse amende. Et pour la sixième fois seront menez et mis au pillory, et auront la lèvre de dessus coupée d'un fer chaud. Et la septième fois seront menez et mis audit Pillory, et la lèvre de dessous coupée ; Et si par obstination et mauvaise coutume invétérée, ils continuent après toutes ces peines à proférer les dits jurements et blasphèmes, Voulons et ordonnons qu'ils ayent la langue coupée tout juste, afin qu'à l'avenir ils ne les puissent plus proférer. Et en cas que ceux qui se trouveront convaincus n'ayent de quoy payer lesdites amendes, ils tiendront prison au pain et à l'eau pendant un mois ou plus long temps : ainsi que les juges le verront estre à propos selon la qualité et énormité des dits blasphèmes. Et afin que

l'on puisse avoir connoissance

(Ms. 21 730 B. N., f. 62).

III. Etat particulier de la maison de Gaston d'Orléans (1646).

Nous avons dit que Blot ne figurait ni sur l'État de la maison de Gaston d'Orléans de 1627(1), ni sur ceux de 1644 et 1648 (2), son nom n'a été rencontré que sur l'État de 1640 qui est aux Archives nationales.

Nous publions l'État particulier de 1646 le nom de Blot est natu- rellement absent, parce que cet État apporte sur Gaston d'Orléans et ses amis des indications précieuses et inédites. Rappelons que Blot a vécu de 1644 (?) jusqu'à sa mort (1655) près du frère du roi sans être attaché à la maison de ce dernier, mais restant néanmoins de ses intimes, sinon son favori.

ESTAT PARTICULIER DES PARTIES PAYÉES COMPTANT TANT ES MAINS DE SON ALTESSE ROYALLE QUE A PLU- SIEURS PARTICULIERS PAR SON EXPRÉS COMMANDEMENT DURANT L'ANNÉE MVI' QUARANTE-SIX (1646).

Premièrement :

A Monseigneur pour ses menus plaisirs durant la dite année à raison de III "It. et par mois, sy. XXXVI -It.

Au seigneur Dumazy, pour intherest de la somme de soixante-dix mil livres par luy avancez pour le service de S. A. R. par ordonnance de sa dite A. R X -1.

Au trésorier en charge pour intherests de la somme de six vingt-quatre mil livres par luy avancez pour le service de S. A. R XXIIII ■!.

A Guillaume Pierre, cy devant cocher de S. A. R. pour reste de ses gages dont il n'avoit peu estre payé, faute de fonds 111 «XXX. I.

A M. Patris pour luy donner moyen de récom- penser la charge de premier maréchal des logis de S. A. R., sy XII -1.

A M. de Saint-Quentin, en don, sy XV'l.

A Monseigneur, pour employer en atTalrcs secrettes suivant la certifTication de S. A. R I- ■'•

(1) Publié par Eugène Grisclle : .Maisons de la Grande .Mademoiselle et de Gaston d'Orléans. 1912.

(2) Extrait des officiers commensaux de la maison du Roy... Paris. Pierre Rocolet, 1644, 2 parties, in-4 ; État dos otflciers, domestiques et commensaux de la maison du roy, etc., par La Marlinièrc, 1649.

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A S. A. FÀ.. pour pluslriirs fraiz particuliors suivant sa ccrtiflication VU -V IXXV. 1.

A M. le Baron du Jour, en don par Ordon- nance de S. A. R H "1.

A Monseigneur, pour employer en affaires seercltes suivant la ccrtiflication de S. A. R XX "l.

A Didier Oudin cl Jean Moricct, trompettes des gardes de S.A. R,, pour leurs casaques chamar- rées d'or et d'argent, par ordonnance de S. A. R. . VlII'l.

Au sieur Le Secq, trésorier de la bourse de Languedoch pour les ports, voitures et inthc- rests de la somme de quatre-vingts mil livres par luy avancez pour le service de S. A. R., i)ar ordonnance de sadite A. R VII -1.

A la damoiselle Joly, remueuze de Mademoi- selle d'Orléans, en don, sy V'I.

A M. de Neufville-Bordeaux, pour ses gages de Conseiller au Conseil de S. A. R., sy XII'l.

A Madame l'abbesse de Remiremont, pour le premier quartier de la présente année, sy III "l,

A M. le comte de Langeron, pour rembour- sement, sy II "1-

Au sieur Foucault, en don, sy XV «1.

A Madame de Rare, gouvernante de Made- moiselle, pour ses gages durant les six dernières semaines de Tannée 1645, sy VII '1.

Au père Faure, cordellier pour avoir presché le Caresme devant Madame, sy V^I.

A Messieurs l'abbé de la Rivière, de Choisy, de Bordeaux, Goulas et de Fromont pour leurs droicts de chauffage de l'année 1645, sy VII ^1.

A Mademoiselle de Remenecourt, fille d'hon- neur de Madame, pour ses gages de la présente année, sy cl. 1.

A M. du BouUey, pour remboursement, sy . . . II "1.

A M. de Lignières, gentilhomme ordinaire de S. A. R., pour le récompenser des chevaux qu'il a perdus durant la campagne, sy V»!.

Au sieur Grimaudct, lieutenant général à Blois, pour luy ayder à payer la -résignation dudit office, sy VM.

A .M. de la Hazinicre, trésorier de Tespargne, en don III "1.

Au sieur Gedouin, commis de l'espargnc, en don, sy VI «1.

Au sieur Dcmeuves, barbier, en don, sy la somme de V*l.

ÉTAT PARTICULIKR DE LA MAISON DE OASlUN (1646)

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A Monsieur l'abbé de la Rivière, pour le droit de gruerie du tresfond de son abbaye de Saint- Benoist, par ordonnance de S. A. R XVXIIII.I. W-.

A Madame la maréchalle d'Ornano, en don, sy. XXX "1.

A M. de Montlouet, premier louvelier de S. A. R., pour reste de ses gages, sy XII 1.

A M. le baron de Circy, en don, sy II -1.

Au sieur Blanche t, maistre particulier des eaues et forests de Blois, pour luy ayder à payer la taxe de son dit ofTice, sy III. 1.

Au sieur de Perrière, cy devant lieutenant général au Vicomte de Mortain, pour luy ayder à payer la résignation de sondit ofTice, sy V'I.

Au sieur de Luzeret, gentilhomme de S. A. R., pour ses gages de l'année 1644, sy M. I,

A M. de la Frette, capitaine des gardes du corps de S. A. R., en don au lieu de sa pention, sy 1 1 II -1.

A M. Patris, premier mareschal des logis de S. A. R., en don, sy 1111-1.

Audit sieur Patris, capitaine des chasses de la forest de Sequigny pour ses appointements des six derniers mois de l'année 1645 et ceux des autres officiers des dites chasses, sy XIIIXX. 1.

A M. de Montbrun, premier chambellan de S. A. R., pour ses gages de l'année 1644 II "I.

A M. Guiot, greffier de M. de Marsilly, Grand des eaues et forestz de France, pour sallaire et expéditions qu'il a délivrées pour l'évaluation des bois extraordinaires vendus dans les forests de Valois VM.

A M. Bruno, garde du Cabinet des raretez de S. A. R., pour supplément de gages à cause de sa dite charge, par ordonnance de S. A. R XVIII'I.

A M. de Beauharnais, président au bureau des finances de la Généralité d'Orléans, et trésorier de France en ladite Généralité, en don pour le droit annuel des dites charges, sy V XlIIlI.lVIIl'Xl^

A M. Forget, grand maistre des eaues et forests d'Orléans, en don à cause de sa charge III M.

Au sieur de Minières, gouverneur des pages de l'escurie de S. A. R., pour le droit de l'entrée de page des dites escuries, du chevalier de Bonne- ville, et pour deux habitz de livrées, sy XIX'Xll. I

A M. de Choisy, chancelier de S. A. R., la somme de six mil livres pour estre par luy dis- tribuée à aucuns Conseillers du Conseil de S. A. R. la présente année

120 ÉTAT PARTICULIER DE LA MAISON DE GASTON (1646)

A M. de la Pigcoiinièro, cy devant lieutenant général à Blois, pour ses gages de (Conseiller au (Conseil de S. A. R., sy X 1 1 '1.

A M. Forget, grand M" des caues cl lorcsls d'Orléans, pour niesincs gages, sy XII'l.

A M. Le Camus, procureur général en la Cour des aydes, pour nicsnies gages, sy XII'l.

A M. de Bragelonne, Conseiller en ladite Cour des aydes, pour mesnies gages, sy XII'l.

A M. Cavelier, secrétaire des Commande- mens de Mademoiselle, pour mesmes gages, la somme de XII'l.

A Messieurs les Conseillers au Conseil de S. A. R., pour leurs gages de la présente année, suivant Testât et ordonnance de S. A. R., la somme de XVIII ■» IX M.

A .M. Thubeuf, pour ses gages de secrétaire des finances de S. A. R., par ordonnance de sa dite A. R j^j j

Au sieur Philandre, pour mesmes gages, sy. . . VI -^l.

Au sieur Denizot, pour mesmes gages, sy. . . . VI «1.

Au sieur Gardon, pour mesmes gages, sy VI «1.

Au sieur du Chemin, pour mesmes gages, sy. . VI«1.

Au sieur Richard, pour mesmes gages, sy. . . . VI i.

Au sieur Boissier, pour mesmes gages, sy 1111=1.

Aux secrétaires des finances de S. A. R., pour leurs gages de la présente année, suivant estât et ordonnance de S. A. R., la somme de X -Il II. 1.

A M. Terrât, trésorier général de S. A. R., pour son remboursement de la somme de douze mil livres par lui avancez pour les étrennes et foires de Saint-Germain de Madame au commen- cement de la présente année et pour trois mil livres d'inthercsts à cause de ladite avance par ordonnance de S. A. R \;Y „j

Pour les libéralitez de Monseigneur durant la campagne de la présente année suivant un estât arrestc de S. A. R., la somme de Cl.

Pour les parties inopinées de mon dit seigneur, suivant un autre estât arresté de S. A. R XX '°1.

A M. Tubeuf, suivant la certification de S. A. R. XX -1.

A MM. de Rare et Fretoy, sy VII «-II'l.

A M. le Mareschal d'FCstrées, sy VIII "1.

A M. le Cardinal Mazarin, sy XVIII "-l.

A Monseigneur pour le jeu de S. A. R., par un estai particulier et certimcation de sa dite Altesse Royalle (88.100 It.) IIII-VIII -IIIM.

ÉTAT PARTICULIER DE LA MAISON DE GASTON (1646) 121

A Monseigneur pour le jeu de S. A. R., suivant un estât particulier et ccrtillication de sa dite Altesse Royale (181.600 It.) CIIIl •! -VM.

Pour les parties payées comptant durant la présente année 1616, suivant Testât et certilïica- tion de S. A. R., la somme de VI -VIMXIIIl.l.

A Messieurs de Haslus, Hasle, Le Secq, Le Vas- seur, et trésorier en charge pour intherests de plu- sieurs sommes par eulx avancées durant la pré- sente année 16^6, suivant Testât de liquidation des dits intherests arresté par Monsieur de Bor- deaux et ordonnance de S. A. R., la somme de de (47.838 livres 5 sols) XIVII «VIII XXXVIII. l.V*.

A Monsieur de Choisy, pour remboursement d'une tenture de tapicerie pour servir à la salle du Conseil de S. A, R., par ordonnance de S. A. R. 1111 -I.

Au sieur Le Febvre, pour récompense du ser- vice extraordinaire par luy rendu durant la cam- pagne, sy M. 1.

A divers commis ordonnez par Monsieur le surintendant pour travailler aux estats au vray de S. A. R. et de Mademoiselle, et autres veryfi- cations des années 1644, 1645 et 1646, la somme ' de douze cens livres, sy Xll'l.

Au Trésorier en charge pour ses taxations, fraiz de recouvrement, ports et voitures, change et rechange de deniers, durant la présente année 1646 au lieu des quatre deniers pour livres attribuez audit Trésorier pour son maniement, la somme de quinze mil livres XV -1.

Somme totalle huit cent vingt sept mil sept cens six livres huit sols unze deniers, faict et arresté au Conseil de son Altesse Royale tenu pour ses finances à Paris le 8' jour d'avril mil six cens quarante-sept.

Signé : de Choisy, de Bordeaux, de Mascranny.

Goulas, de Fromonl, d'Alibert, .1. de Castille.

Xa, que les acquits de comptant el certilfication ont esté signés par Monseigneur le huictième apvril 1647 et dellivrés à Monsieur Pinetlc. son trésorier.

IV. Donation mutuelle de Jean de Férié , sieur de Romainville, et de Jean de Hac (l^r mai 1643).

A tous ceulx qui ces présentes verront Guillaume Pingre, sieur de Farinville, Conseiller du Roy nostre Sire, Receveur général de ses gabelles en la province de Picardie et garde du scel Royal en la ville bailliage et siège présidial d'Aniycns, estably en ladite ville et prévoslé d'icelle pour sceller et conserver tous contratz, convenances, marchez, obligations et toutes autres recognoissances qui sont faites, passées et recognues entre parties. Salut. Savoir faisons que pardevant François Courtois et Nicolas Perdu, notaires garde-nottes héréditaires dudit Seigneur en la dite ville et bailliage soubzsignez, comparurent en per- sonne Jean de Féric. escuier, sieur de Romainville, gentilhomme ordi- naire de Monseigneur frère unique du Roy, Capitaine d'une compagnie de chevaux légers entretenue pour le service du Roy, et Jean de Hac, escuyer, sieur de Beaufort, lieutenant d'une compagnie de chevaux légers aussy entretenue pour le service du Roy, frères, faisans leur rési- dence ordinaire en la ville de Paris, parroisse Sainct-Nicolas du Louvre, estant de présent en ladite ville d'Amiens lesquelz en rccognoissance de l'affection qu'ilz ont tousjours eu l'un pour l'autre se seroient mutuelle- ment entredonnez par entrevifs irrévocablement et en la meilleure forme qu'ilz le peuvent tous leurs biens de quelque nature et qu'ilz soient situez assy et consistens pour en jouir par le survivant en toute propriété incommutablement et dès l'instant de la mort du prédéceddc en cas toutesfois qu'elle luy arrive sans que lors le prédéceddé ayt enffans procréez de légitime mariage auquel cas ceste donation demeurera nulle, ce que dessus respectivement accepté par lesdits sieurs de Romain- ville et de Hac, donnateurs comparans et acceptans en personne comme devant. Est dit que pour ladite donation mutuelle et respective, passer et recognoistre pardevant tous juges et officiers qu'il appartiendra, faire les démissions et dessaisines requises et nécessaires, consentir les saisines et investitures estrc baillées, faire insinuer ces présentes dans quatre mois suivant l'ordonnance en la prévosté et Vicomte de Paris et autres lieux qu'il appartiendra et que besoing sera, ont lesdits compa- rans et donnaleur faict nommé et constitué leurs procureurs

le porteur des présentes auxquelz ilz ont donné et donnent pouvoir

de ce faire requérir et demander les lettres nécessaires aussi bien en absence que présence desditz comparans jaçoit que le cas requist mande- ment plus espécial égallement pouvoir de dire et faire autant que si les ditsjconstituans en personne y estoient. Promectant lesdites partyes par leurs foy et serment n'aller jamais au contraire du contenu en ces

DONATION DK .JEAN \)K FI^RIE 123

présentes et à ce tenir, entretenir, faire jouir et le tout accomplir réelle- ment et sans Iraude, ont obligé et obligent l'un envers l'autre tous leurs biens et héritages, renonçant à toutes choses à ce contraires. Consen- tant main assizc, mise défaict, hypotecque et toutes autres seurelés pour lentretenement et accomplissement de ce que dessus, dédarans qu'ilz entendent les dites donnations, respectives et mutuelles avoir lieu nonobstant toutes loix et coustumes qui pourroient eslre au contraire, ausquelles en tant que besoing estouseroil, ilz ont desrogé et desrogenl. En tesmoing de quoy, nous garde dessus nommé avons faict meclre le scel Royal dudit bailliage à ces présentes qui turent faictes et passées audit Amiens en la maison et hostellerie pend pour enseigne lEscti de Ponthieu, en laquelle maison lesditcz comparans sont logez avant midy l'an MVI-^xlII le premier may, et ont les parties signées la minutie des présentes avec lesditz notaires qui les ont advertis de l'édict du petit scel, ladite minutte demeurée par devers ledit Courtois, signé Perdu et Courtois.

Insinué le jeudy 25 juin 1643, 98* vol. des Insinualions du Chastelel. (Archives nat., Y 183, f 43).

Testament de Louis Barbier de La Rivière, évêque de Langres (18 janvier 1655).

Iii nomine patris et lilii et spiritus Saucti, Salutaris cogitalio mortis.

Je supplie la miséricorde de Dieu de m'assister à l'heure de ma mort, je reconguois que sa bonté s'est faict plus paroistre en ma per- sonne qu'en aulcune aultre de ce siècle et j'espère que sa grâce conduira mon âme à sa gloire.

Pour mon corps, s'il se peut faire, je veux qu'il soit inhumé chez les Pères Cliartreux de Paris ausquels je donne la somme de dix mil livres pour prier Dieu pour moy.

Je laisse à disposition des exécuteurs dudit testament les cérémo- nyes de mes funérailles.

Je supplie très humblement le Roy d'agréer s'il luy plaist que je luy présente mon buffect de vermeil doré et que je prenne la liberté de luy en faire un legs par ce testament.

Je supplie pareillement Monseigneur le duc d'Orléans d'agréer ma maison de Petitbourg que je lègue avec touttes les despendances, en tenues et héritages sans aucune charge mais au cas que je sois assez malheureux de le survivre je lègue ma dite maison de Petit-Bourg à Mademoiselle, à la charge de donner cent cinquante mil livres sçavoir à mon frère vingt-cinq mil escus, pareille somme à ma sœur de la Preuille de vingt cinq mil escus, et au cas que l'un deulx decedde je donne le tout au survivant pour retourner après leur mort à Monsieur de Beau- vais, mon parent, et à ses enfans nez et à naistre mais au cas que son Altesse Royalle me survive la dite somme léguée à mon frère et à ma sœur sera prise sur mes autres biens.

Je donne à l'Hostel-Dieu de Paris la somme de quarante mil escus pour estre employez en héritaiges, à la Charité du faubourg Saint-Ger- main trois mil livres, à l'hospital des Incurables, trois rnil livres.

Aux pauvres de la paroisse de Saint-Paul deux mil livres, à chacune de mes abbayes la somme de deux mil livres pour les despences des céré- raonyes de mes funérailles. Aux Minismes de la place Royalle cinq mil livres, aux pères Jésuites de la maison professe pareille somme de cinq mil livres.

Je donne à l'église de Petit-Bourg les revenus de la Chapelle dudit lieu et mil livres pour mes funérailles.

Je donne deux cens livres de rente qui seront distribuez par chacun an aux pauvres et malades dans l'estcndue de ladite seigneurye dont les seigneurs et curés à l'advenir en feront faire la distribution sans que le fonds en puisse estre allienné pour quelque cause que ce soit.

Je donne à Monsieur de Grammont, mon ancien amy, la somme de vingt mil livres.

TESTAMENT DE F.OLIS HAKMIEH 12')

Je donne à Mademoiselle le Gendre la somme de vingt mil livres à charge de donner à Mademoiselle de Scudéry ung diamant à sa vollonté.

Je donne dix mil livres une fois payée à tous mes domestiques qui se trouveront à mon service au jour de mon deceds, laquelle leur sera distribuée à la vollonté de mes exécuteurs.

Je nomme pour exécuteurs de ce présent leslament Monsieur le président Bellièvre auquel je donne un diamant de mil pistolles et au cas qu'il me prédécedde je nomme en sa place celuy qui sera premier président auquel je donne un pareil diamant de mil pistolles.

Je nomme encores de ce présent testament Monsieur le Tellier, Secrétaire d'État, mon bon et fidel amy, lequel je supplie de voulloir accepter la bague de mon gros diamant en table et au cas qu'il ne soit plus en nature j'ordonne qu'il luy soit donné la somme de trente mil livres.

Je déclare qu'encores que Monsieur de Beauvais, mon parent, soubz le nom duquel je acquis ma maison de la place Royalle m'a donné une déclaration, j'ordonne que la dite déclaration nayt aucun lieu après ma mort et que la dite maison luy appartienne en propre à luy et à ses enfans nez et à naistre, ausquelz en tant que besoin seroit, je la donne par donnation irrévocable sans que la présente donnation et déclaration puisse empescher que ladite maison ne soit vendue à condi- tion d'un remplacement en deniers et autres héritages qui leur tiendront nature de propres.

Et pour le surplus de tous mes biens tant meubles que immeubles je le donne et lègue à Monsieur de Beauvais, Conseiller au Parlement, mon parent, à la charge que luy et ses successeurs porteront mon nom avecq le sien et escartelleront mes armes avec les siennes. 11 est de noble famille, il a besoing de biens pour la soubstenir, je suis son parent et je luy faict ce don pour une juste recongnoissance de l'amytié et bonne assistance qu'il a eue continuellement pour moy et singullièrement depuis ma disgrâce, pour la peyne qu'il a prise et pour les despences qu'il a faictes pour mon retour et ma liberté.

L'cstat je suis obligé me conduit d'avoir des esgards pour des personnes qui me peuvent nuire et l'espoir de mes biens me donne des amis qui ne le seroient pas peult être sans cette considération. C'est pourquoy comme ceux qui m'environnent peuvent me surprendre cl me contraindre à disposer de mes biens contre ma vollonté, je déclare par le présent testament que je révocque ceux que je pourrois avoir faictz cy-devant et que je révoque pareillement ceulx que je pourré faire cy-après comme m'estans iceulx subjérez et faictz par viollence s'il n'y a ces mesmes mots incérez dans le commencement de celuy-cy et s'il n'y a pareillement ces mots dans la fin Spes mea Deus. Cecy est ma dernière volonté que je veulx estre exécutée selon sa forme et teneur comme testament bon et vallable que je escript et signe de ma main pour le rendre plus authentique. Ce fut faict le 24* de septembre 1654, signé l'Abbé de la Rivière.

J'ordonne qi'.'il soit mis entre les mains de .Monsieur le Président

126 TESTAMENT DE LOUIS BARBIER

de Bellièvre ou de celuy qui sera premier président au jour de mon deceds la somme de cent mil livres pour estre par luy et «à sa seule voUonté distribuée aux pauvres honteux, en fondations et autres œuvres pies sans que mes héritiers et légataires puissent luy en demander aucun compte. Fait ce 15' janvier mil six cens cinquante-cinq. Signé La Ri- vière et au dos est escripl.

Je nomme avec Messieurs les exécuteurs Monsieur de Bcauvais, Conseiller au Parlement, comme mon bon parent pour l'exécution de ce présent testament et je le prie de faire donner à Monginot quatre mil liNTes. Le dix-huit janvier mil six cent cinquante-cinq signé La Rivière. Et plus bas est escript.

Paraphé le dix septième febvrier 1670 signé Daubray et de Riantes et en fin des pages recto chacun des 3 feuillets dudit testament aussy escript paraphé le dix-sept febvrier mil six cens soixante dix signé Daubray et de Riantes sur l'enveloppe dudit testament est escript : dans cette enveloppe est mon testament contenant trois feuilles par moy escript et plus bas paraphé ce dix septième febvrier signé Daubray et de Riantes. L'original du présent testament et enveloppe d'icelluy ont esté déposez es mains de le Semelier le jeune, notaire au Chatelet de Paris, soubsignez pour en estre délivré deux expéditions à qui il apperra suivant l'ordonnance de Monsieur le Lieutenant civil incérée en son procès-verbal de l'ouverture dudit testament faict en la présence de Monsieur le Procureur du Roy au Chatelet ce jourd'huy 17 « febvrier 1670 signé Le Semelier.

Insinué le vendredi 30 mai 1675, 133* Vol. des Insinuations du Cha- telet. (Archives nat., Y 218, f. 474).

TABLE DES GHANSOiNS DE BLOT

CLASSÉES DANS l'oRDRE ALPHABÉTIQUE DU PREMIER VERS

Les pièces marquées d'un astérique ont été imprimées dans l'édition des Histo- riettes de Tallemant des Rcaux donnée par Paulin Paris.

Les numéros des Ms. imprimés en italique indiquent ceux dans lesquels les pièces sont signées.

1653 Couplet. A la santé du maréchal de Clérambault : *A ce grand maréchal de France (B. N.,MS.«65, 12.637, 12.666, 12.726) 35

1644 Couplet. A Gaston d'Orléans : *Adieu la Flandre, adieu l'Espagne {865, 12.637, 12.666 et Nouv. Siècle de Louis XIV de Sautreau de Marsy, I, p. 55) xvi

1648 Chanson libertine (2 cpl.) : *Ah ! que je vais bien contrefaire

ou Encore que faille contrefaire {865, 12 . 666, Rec. Potocki) 10

Couplet : Ah! Voiture tu dégénère, voir: Quoy ! Voiture...

1652 Id. Sur Mazarin : Ainsy chantoit dans son balusire (12.666, 12.726). Musique 29 it 98

1653 Couplet. Sur Mazarin : A la fin malgré tout le monde

{865, 12.638, 12.666, 12.726, Nouv. Siècle de Louis XIV,

I, p. 364) 22

Couplet : A la santé de nos amis {865) 7

1652 Couplet : Sur Mazarin : Allez vous faire foutre {865, 12.638,

12.666, 12.726, variaiiles; 19

1650 Couplet libertin : Amy, le c... fut de tout temps {12.638, 12. 726) 12 Id. Couplet sur le comte d'Harcourt : Amis, buvons à tasse

pleine {12.638, 12.726) xxvi

1648 Couplet libertin : Amis, ma tristesse est profonde {865,

12.666, 12.726) xxvii

- Couplet : Après avoir sauvé la France, voir : Ce Prince

1651 Chanson : A son abord, la grand'ville esmue {865, 12.666). . 26

Id. : Baisez, baisez, beau sire {Anthologie satirique 1877, II, p. 106, Collection Gay) 22

~ Couplet : Barbé mérite le balustre (12.666, 12.726) 31

1650 Chanson (8 cpl.) : Resp. à la pièce : Or escoutez peuple de France : Beaufort de grande renommée (SOô, 12.637, 12.666). Musique 32 tl 101

128 TABLE DES CHANSONS DE BLOT

1643 Couplet. Sur madame de Montbazon : Belle de Montbazon [\ Vous avez bien raison (12.666, Nouv. siècle de Louis XIV, I, p. 50) . Musique 51 et 105

Couplet. Sur madame de Sourdis : Belle Philis, vous estes

blanche et blonde {Airs et Vaudevilles de cour, 1665, T. I. n. s. ; Ms. 2.244 Bibl. Mazarine ; Ms. 565 Musée Condi\ sif/. linssii-Habutin) 59

Couplet. Sur mademoiselle de Toussy : * Belle Toussy, ton

esprit dissimule. Musique xxv et 92

Chanson. Sur Condé (3 cpl.) : *Brave troupe frondeuse

(865, 12.666, 12.726; Nouv. Siècle de Louis XIV, I, p. 331). 38 Couplet. Sur Mazarin : Ce foutu Sicilien (12.726) 16

Chanson libertine (2 cpl.) : Célébrons tous à haute voi.r

(12.726) 40

1650 Couplet libertin : Ce monde-ci] n'est que misère (865,

12.666, 12. 726) xxvii

1048 Chanson. Sur le Prince de Condé (4 cpl.) : *Ce Prince qui sauva la France (865, 12.006, les 2^ et 4^ couplets dans

Souv. Siècle de Louis XIV, I, pp. 133 et 134) 37

164') Chanson. Sur le mariage de Marie de Gonzague, duchesse de Mantoue avec le roi de Pologne : *Cest la prin- cesse Louise II Qui va coucher sans chemise (865, 12.666) . Musique xxv et 95

Couplet sur Malicorne : C'est un tigre affamé de cœurs

(12.638, 12.667) 50

1650 Couplet. Sur le comte d'Harcourt : Cet homme gros et court

(865, 12.666). Musique 44 et 103

l«l. Couplet. Rép. à : Cette cabale est peu habile : Cette cabale

est fort habile (12.666 ; Rec. Potocki, var. ; Nouv. siècle de

Louis XIV, I, p. 172) 24

M. Couplet. Cette cabale est peu habile (id.) 24

Id. Sur la maison de (iaston d'Orléans : Cette maison est impudique (12.666, 12.726) xvii

Couplet. Sur Fontrailles et la Fieubet : Cher amy Fonte-

raille (12. 726) 46

1652 Couplet. Rép. au chevalier de Rivière : Dans les plaisirs... :

Cher chevalier, de ton madrigalet (12.637, 12.666, 12.726). 53 1050 Couplet. Au chevalier d'Aubeterre, attaché à Mazarin :'

^Chevalier, je bois à ton maistre (865, 12.637, 12.666,

12.726, Nouv. Siècle de Louis XIV, I, p. 277) xxïv

Couplet. Sur Clincliamp : Clinchamp mérite récompense

(Hec. Potocki, I, p. 578) 36

Couplet : Comme on a gardé Brousselle (865) 41

1648 Couplet. Sur Condé : Condé, quelle sera ta gloire voir Ce

Prince qui sauva la France. M. Couplet. Sur Condé: Condé, vous n'êtes pas trop sage vq\t : Id.

TABLE DES CHANSONS DE lîLOT 129

1650 Couplet. Sur Coulon : Coulon est dans son lit {8G5, 12.660)

Musique 40 et 101

Couplet. Sur Coulon : Coulon est un fort galant homme

{865, 12.637, 12.666, 12.726), Nouv. siècle de Louis XI\, I.p.186) 40

1615 Couplet : Courtisans, vous bruslez... (12.637) 47

1652 Chanson. Sur la mort du petit Mancini {3 cp\.) : *Cy gisl

le petit Mancini (865, 12.660, 12.722). Musique, xxui et 107

Épitaphe : Cy gist, n'en ayez pas de peur (Rec. La Fontaine,

T. IL p. 332, n. s.', Ms. 19.145. B. N.: En te lieu gist un grand seigneur) 04

Couplet : D'Alluye s'en va dans Orléans (12.667) 42

1650 Couplet. Sur Anne d'Autriche : Dame Anne, que ne prenez-

vous (12.726) 18

1652 Chanson. Sur Anne d'Autriche (2 cpl.) : Dedans Poitiers la

grand ville (12.667, 12.726, Nouv. Siècle de Louis XIV,

I, p. 343, n. s. Musique 20 et 94

Couplet libertin : De quatre choses Dieu me garde {Rec.

Polocki, I, p. 578) 35

Couplet sur Romainville et Jumeau : De Romainville et Jumeau {Rec. Potocki, I, p. 512) 56

Couplet : Descouvrir son sein pour augmenter ses charmes

{12.726) 14

1649 Couplet : Desnos, fameux apothicaire {865, 12.637, 12 666,

12.726) 4.3

Couplet. Sur Gaston d'Orléans : De tous les Princes de la

terre (12.666, 12.726) .\vi

1651 Chanson sur Turenne (2 cpl.) : De tous nos amis qui di.<inenl

chez Prudhomme {12.638, 12. 726) 59

1645 Couplet libertin : Dieu me fasse tousfours la grâce (12 666.

12.726) 8

Couplet : Du haut du Ciel, Jupiter ce grand Dieu {12.726). . 12 1651 Id. : Eh quoy ! faut-il pour le caprice (12.63X. 12. 72r,) . 13

Id. : Encore que j'aille... voir : Ah ! que je vais

1653 Id. Sur Mazarin : Enfin il n'est point de retour {12.666). Musique 29 el 99

Couplet : Enfm puisqu'il fcuit... voir : Puisqu'il faut

1651 Couplet : Et pour avoir plaisir sans crainte (12.638. 12 726) . 14

1652 Id. : Sur Mazarin: Faites taire cette canaille (12 666,

12. 726) 29

1042 Couplet : Fonterailles le ficliu repas (865. 12.636. Rec.

Potocki) •*''

Chanson : Fontrailles sans grande révérence {865) 40

1653 Couplet. Sur Mazarin : Frondeur, sais-tu la comédie {Xouv.

siècle de Louis XIV, /. p. 366) 30

14

130 TABLE DES CHANSONS DE BLOT

1649 Couplet : Frondeurs, si vostre remonstrance (Nouv. Siècle de

Louis XIV, I, p. 211) 24

H5.')l Couplet. SurMazarin : (iaston, à la fin je me lasse (12.666,

12.726) xxni

la. Couplet : * Gens attachez au Cardinal {865, 12. 720) 23

Chanson. Sur le marquis d'Alluye (2 cpl.) : * Gloire soit au

marquis d'Alluye (12.667) 41

1651 Chanson. Sur la prison des Princes (5 cpl.) : * Grand

lieutenant généraldeFrance(865, 12.666). Mnsifiae. 25 et 95

1652 Chanson. Sur Mazarin (2 cpl.) : Hélas, bon Dieu, quel

bonheur (12.666, 12.726, Rec. Po/oc/fi). Musique. 28 et 96

Chanson : Hélas, ma tristesse... voir : Amis, ma tristesse.

Id. Sur Mazarin : Hélas, pauvre maison d'Autriche {Rec. Potocki, I, p. 578) 22

Chanson. Sur Fontrailles (3 cpl.) : *Hé quoy, pouvons-nous

voir Fontrailles {865, 12.666, 12.726) 45

1649 Triolet : // deviendra grand potentat (Id. Nouv. siècle

Louis XIV, I, p. 239) 32

Couplet. Sur Mazarin : Il f... nostre Régente voir Le Cardinal

/,.. la régente 17

Couplet. Sur le vicomte de Ix-stourville : Il ne manque

point de deniers (12.639, 12.726) 50

1650 Chanson libertine (3 cpl.) : 7/ nest point trop déterminé

(12.666, Rec. Potocki) 12

1645 Chanson. Sur La Motte (2 cpl.) : J'ay ouy Goulas jurer

{12.666) . Musique 47 et 104

1652 Couplet libertin : J'ay tousjours dit fy de iareste {12.666,

Rec. Potocki) 10

1(1. Couplet. Sur M^ne de Mancini : Je boy à Monsieur de

Caudale {12.726) 35

Couplet. Sur Mazarin : Je dis f du Prince {12. 726) 39

1650 Couplet libertin : Je dis : fy de ces faces blesmes {12.666,

Rec. Potocki) xxviii

1652 Couplet : Je nay rien dit, ne vous desplaise {865, 12.726,

Rec. Potocki) 20

Couplet libertin : Jen cannois encor..., voir : Je voy encor.

Id. : Je ne demande au Seigneur {12.726, Rec. Potocki) 17

Couplet : Je ne dis pas à Dieu louange {12.726) 14

1650 Couplet libertin : Je ne hante plus les sermons (12.666,

Rec. Potocki) 13

Couplet libertin : Je ne veux ny turban ny chappe {865,

12.726) xxviii

TABLE DES CHANSONS DE BLOT 131

1651 Chanson : Tentens Beaufort dedans son ire (865, 12.666). ... 20

Couplet libertin : Je prie souvent le Seigneur, voir : Je ne

demande au Seigneur. Je sens une douleur Voir : Amis, mu tristesse

Couplet libertin : J'estime fort vostre doctrine (12.0(10, liée.

Potocki) 13

Couplet libertin : Je suis bougre de vieille roche (865, 12.060,

12.726) 8

1648 Chanson (2 cpl.) : Je te le dis sans raillerie {865, 12.637,

12.666, Rec. Potocki, Nouv. Siècle de Louis XIV, p. 185). . 40 1638 Couplet. Sur le comte de Soissons : Je tiens monsieur le

Comte (12-637) 58

1648 Couplet libertin : *Je veux à présent estre sage (865, 12.637,

12.666) 10

1649 Chanson. Sur le sieur de Bonnelle (2 cpl.) : Je veux croire que

ton beau père (865, 12.639, 12.666, 12.720) 34

1050 Couplet. Sur Anne d'Autriche et Mazarin : Je veu.r que

Dieu me damne (865, 12.066, 12.726). Musique.. 18 et 90

1645 Chanson libertine (2 cpl.) : *Je veux sortir de celte ville (865,

12.666, 12. 726, Nouv. Siècle de Louis XIV, I, p. 278) 9

Couplet : Je voij encor des esprits fermes (865, 12.726. Ms.

ex meis) 8

Chanson. Sur La Feuillade (2 cpl.) : La Feuilladc, petit

rousseau (865, 12.63U, 12.726) 49

1050 Couplet. Sur iMazarin : La goutte va nous venger (12. «Wi?,

12.726) ." IN

Couplet : Lcmii que j'aime... Voir : Romain que j'aime. 1()49 Couplet libertin : La Moussaije que tu es blâmable (12.000

12.726) .' 49

1049 Couplet. Sur Anne d'Autriche : La Règne a dit en sortant de

la ville (865, 12.666, Nouv. Siècle de Louis XIV, /, />. 2ii:i) . 21 1(1. Couplet. Sur Anne d'Autriche : La Règne a dit, j'ag souffert

en chrestienne (12. 726) -1

1649 Couplet. Sur Mazarin : Le bougre de Sicile (865. 12.000.

12.726). Musique 17 el 89

1053 Couplet. Sur Mazarin : Le Cardinal est fort en peine (12.637,

12.666, 12.726) 21

1042 Chanson (2 cpl.) : Le Cardinal est mort, je vous assure

(12.666, 12.726, Nouv. siècle de Uniis XIW L p. 3s). . xxii 1040 Couplet sur Mazarin : Le Cardinal /... la régente (12.617,

12.000) 1"

1051 Couplet. Sur Mazarin : Le cardinal .Ma:arin, || Homme de

prudence (12.666) 30

1019 Chanson libertine (2 cpl.) : Le chancre du cher Romain- ville (865, VA.diiO, 12.726) ■'»

Le Mazarin est fort..., voir : Le Cardinal.

132 TABLE DES CHANSONS DE BLOT

1652 Chanson (5 cpl.) : Le Mazarin et sa séquelle (12.666) 27

1648 Couplet : Le Pape /... la dame Olympe (12.666, 12.726) 48

1651 Chanson (2 cpl.): Le panure Saint-Maigrin de tout son cœur

enrage {12.638, 12.726) 57

Chanson libertine (2 cpl.) : Les bougres de ces lieux (865,

12.666, 12.726). Musique 55 et 106

Chanson libertine (2 epl.) : Les c de Mazarin

(12.666). Musique 16 et 89

Coni)\et\ihcrtin: L'un aime le c. d'une fdle (12.7 26) 11

Couplets sur la comtesse de Fiesque... Malgré les beautez

d'Herbaut (Airs et Vaudevilles de Cour, 1665, T. I, p. 33). 44

1650 Couplet sur Ninon de Lenclos : Malgré ma maudite luette

{865, 12.639, 12.666, 12.726) 52

Couplet libertin : Maugrebieu du sacré collège {865, 12.638,

12.666, 12.726) 48

1651 Chanson (2 cpl.) : Mazarin ce bourgeron ou Mazarin ce

grand fripon {865, 12.666, 12.726). Musique 19 et 91

Id. Couplet Mazarin, devant Etampes (865, 12.666,

12.726). Musique 29 et 97

Couplet libertin : Messieurs, accordez-vous {865) 14

Id. -.Messieurs, encore un mot {12.726) xxvii

1649 Couplet sur Vigeon : Mon cher Chevalier de Rivière 60

1652 Couplet au chevalier de Rivière : Mon cher Chevalier que je

t'ayme {865, 12.637, 12.666, 12.726) 53

1633 Chanson libertine (2 cpl.) : Mon confesseur tousjours me

prie {12.638, 12.726) 15

Mon Dieu, la grande différence, voir : Sçavez-vous bien la différence.

Couplet. Sur M. de Metz : Monsieur de Metz, prélat

insigne {865, 12.667, 12.726). Musique 50 et 104

165;5 Couplet : Monsieur de Passy, fils de Monsieur de Passy

(12.637, 12.666) 53

1049 Chanson (2 cpl.) : Monsieur dit à la Ribaudon {865,

12.666). Musique xviii et 112

kl. Couplet : Monsieur le marquis de La Caze {12.666, 12.726). 48

1650 Couplet libertin: Moquons-nous des Dieux de la Fa6/e(12.666,

12.6S6) 7

1651 Couplet : Moy, je ne veux point de mal {865, 12. 726) 19

Itl. Chanson (3 cpl.) : N'ayons ny procès ny querelles (12.638,

12.720. Rec. de tous les plus beaux airs bachiques, 1671,

p. 165, n. s.) 13

Chanson (2 cpl.):iVous sommes icy demy douzaine {865, 12.639

12.726) 8

Couplet, Sur Des Roches : On connoist dans chaque pro-

vince (805, 12.667, 12.726) 43

TABLE DES CHANSONS DE Bl.OT 133

Couplet : On ne foui point dedans lu gloire (12r 20) X

1643 Id. : Sur Anne d'Autriche. *0n va disant que la Reine

est si bonne (865) Hi

164cS Couplet libertin : *0r, adieu donc mes camarades {12.666). . 11

1649 (?) (12 cpl.) : Or cscoutcz, panures François (865, 12.6:n,

12.666, 12.686) ' 62

0 Tuteur des rois de France, voir : Tuteur.

Couplet : Pardonnez-moy, dames illustres (Hec. Potocki,

I, />. 577) 15

Couplet. A Mademoiselle de MoiilpensKT : Pardonnez-moy,

grande Princesse (12.637, 12.666, Rec. Potocki) 37

1642 Couplet. *Sur François Coquet et Paumier : Paris que l'on

Vest redevable (865, 12.636, 12.726) .39

Couplet : Petit Beaupuy, quitte ton chagrin (12.726) .34

1649 Id. : Pour Bachaumont, .sa jeune enfance (Rec. Potocki). Musique 31 et 100

1650 Couplet libertin : Pour bien gouster tous les délices (12.666,

12.726) 54

Couplet. Sur le comte d'Harcourt : Pour le Grand escuyer

de France (12.666, 12.726) '. . . 43

Couplet. Pour Monseigneur le Comte, voir : Je tiens Monsieur

le Comte

Couplet : Pour moy je ne veux voir : Moy je ne veux

1649 Couplet. A Gaston d'Orléans : Prince tant illustre et si

rare (865, 12.666, 12.726) 12

1648 Couplet libertin : *Puisqu' enfin il faut que je quitte (865,

12.637, 12.666). Musique 10 et 87

1650 Couplet libertin : Puisqu'on nous conte qu'en la gloire (12.666,

Rec. Potocki) 8

1648 Couplet libertin: *Quand à ces pauvres sodomites (12.666,

12.726) 11

Quand à Monsieur le Comte, voir : Je tiens Monsieur le Comte.

1648 Couplet libertin. Sur d'Andelot : Quand nous ne .serons

plus au monde (865, 12.666) 42

1645 Couplet : *Que ce maudit air incommode (865, 12.666) 9

Couplet libertin : Que dites-vous du frère Antoine (12.726). . 31

Chanson (2 cpl.) : *Que Gaston prétende à l'histoire (865,

12.637, 12.666, 12.726 ; I\'ouv. Siècle de Louis XIV,

I, p. 59).. XVI

1648 Couplet : Que Gauffrc s'aille faire pendre (865) 11

Id. Couplet libertin : *Que jamais plus on ne me parle 10

Couplet : Que le sieur de Moulin Robert ou Pour Monsieur

(865, 12.637, 12.723) 52

134 TABLE DES CHANSONS DE BLOT

KÎÔ12 Couplit : Que l'un pcslc et (lUC l'un cric (12.006, 12.726) 21

Couplol : Que Xoaillvs suit Iwn garçon {S65, 12.63S) .52

104U Chanson (4 cpl.) : Que tu nous donnes de tourment ||

Fâcheux parlement (12.666, A- oui;. Siècle de Louis XI V,

1, p. 182) 61

1648 Conpk'i libertin : Qu'importe que lu sois papiste {12.066,

12. 726) xvii

16r)2 Couplet sur Grognot : Qu'on m'apporte un verre net (865,

12.666, Rec. Potoeki) 47

Distique : Q'on me le chasse, qu'on me le fouille (12.726). ... 30

Le i)rcmier couplet de Blet au collège : Quoij que je ne sois

pas porté {12 637, 12 726) xi

Couplet libertin : Quoy que le censeur puisse dire {12. 726) ... 9 16r)t) Ici. : Quoi} qu'on nous rompe les oreilles {865, 12.666,

12. 726, Rec' Potoeki) 7

Couplet : *Quoij ! Voiture, tu dégénère {865, 12.638, 12.666,

12. 726) XX

Couplet : Remenecour, Saugeon, Serville (12.726, Fine

Galanterie du temps, 1661, n. s. ; Airs et Vaudevilles de Cour, T. II, 1666, n. s.) 58

1648 Chanson. Sur Romainvillc ou Leuville (2 cpl.) : Romain ou Leuville, que j'aime et que j'estime {865, 12.666, 12.726) ,54

C-ouplet : *Saint-Loup, vostre esprit s'embarrasse (12.667,

12.726) 57

1652 Chanson : Seigneur, qui voyez nostrc zèle (12.666) 27

Chanson (3 cpl.) : Sçachez que la gent cardinale (865, 12.726) . 23

1640 Couplet. Sur Mazarin : Sçavez-vous bien la différence (865, 12.638, 12.666, Nouv. Siècle de Louis XIV, I, p. 93). Musique xxiii et 87

Couplet : .Si c'estoit le duc de Vendosme {865, 12.637, 12.666,

12.722) 61

1640 Couplet : *Si Conti, Beaufort et Longueville (12.666, Rec.

Potocld) 25

1652 Chanson : .Si le brave Beaufort assemble (12.666) 27

1650 Couj)let : Si les Contij et Longueville 25

Chanson. A Gaston d'Orléans (2 cpl. ) : *Si Monsieur ne

veut plus me voir (865, 12.638, 12.666, 12.726) xix

1641 Chanson. Sur Gaston d'Orléans et Mad. de Combalet

(2 cpl.), Sire, si vostre Frère (12.666, 12.726) .36

-r- Chanson. Au Roy (2 cpl.) : .Sire vous n'estes qu'un enfant

(12.667, 12.726). ... 17

Chanson. A Gaston : .Son Altesse me congédie (12.638,

12.666, Nouv. Siècle de Louis XIV, I, p. 57) xix

TABLE DES CHANSONS tJE KLOT 135

1651 Chanson. Sur Muzarin : Souffrira-l-oii qu'un oilnin har-

dache (S65, 12.666) 25

Couplet : Sy ta mère te certifie (12.726) 2'^

1651 Chanson : Tous les gens que le sieur de Turenne {805, 12.^06) . 26

1650 Couplet libertin : Tous les pompeux titres d'honneur (12.666,

Rec. Potocki) 13

Couplet. Sur Du Boulay : Tu crains la peine et crois la

gloire (12.639, 12.666, 12.726) 44

Chanson sur Mazarin : Tu dois ménager ces Ministres

(12.726) 23

Couplet en rép. à celui de M. de Saint-Hércnt : Voyez-vous

ce brave curé : Tu es un curé fort exquis (12.638, 12.726) ... 56

1649 Chanson (2 cpl.) : ^Tuteur des Roys de France (865, 12.637, 12.666. (Nouv. .siècle de Louis XIV, I, p. 184). Musique 41 et 102

1643 Chanson (2 cpl.) : * Un mort causait nostre resjouissance (12.666, 12.726, Nouv. siècle de Louis XIV, I, p. 37). Musique 16 et 88

Couplet : Veut-on sçavoir la différence, voir : Sçavez-vous bien

Quatrain : Veux-tu sçavoir qui cause ma tristesse xx

Couplet : Voir Monlieu donner sur la longe (12.639, 12.726) . 51

Id. : Vostre esprit est aussi malade (\2.^^^, 12.726)... 49

1652 Chanson. Sur Mazarin et la Reine (2 cpl.) : Vous deman-

dez d'où vient ma peine (865, 12.638, 12.666, 12.726,

Rec. Potocki). Musique 20 et 93

Id. Couplet. Sur madame de Saugeon. * Vous me traitez ainsi ainsi qu'une tygresse (865, 12.638, 12.666, 12.726, Fine galanterie du temps, 1661 ; Airs et Vaudevilles de Cour, 1665, t. I). Musique 57 et 106

Couplet libertin : Vous qui croyez un Paradis (Rec. Potocki) . 15 1649 Couplet. Contre Mazarin : Vous qui demandez un passage

(12.666 ; Nouv. Siècle de Louis XIV, I, p. 208) 24

TABLE DES CHANSONS DES AMIS DE BLOT

CLASSÉES DANS l'oRDRE ALPHABÉTIQUE DU PREMIER VERS

Bassoiiipieiir (maréchal de)

1642 Épitaphe de Richelieu avant sa mort : Richelieu, prolonge son sort (M s. 538, Musée Condé: Nouveau siècle de Louis XIV, siyn. Blot) 67

Besançon (Ch. de) 1631 Couplet. A Gaston d'Orléans : * Gaston qui sçavez mieux que nous (M s. 865, si g. par erreur Blot, 12.660). Musique 67 et 108

Condé (le Grand)

1618 Couplet. A la gouvernante des fdles de la Reine : Belle

Dupuis, je quitte Lens (12.666) 69

Chanson libertine (en lat.) : Carus Amicus Mus-

saeus {12.666, 12.686). Musique 68 et 109

Couplet : Je bois éi toy, mon cher Marsin (865, 12.666).

Musique 68 et 110

Cijrano de Bergerac

1619 Couplet libertin : La troupe ou Le Party des bons catho-

liques (865, siq. Blot, 12.686, siq. Blot, Rec. Potocki) 69

Hoiman

1651 Couplet. Sur la tête de Mazarin mise à prix : Creusons tous le tombeau (805, 12.686, Nouv. Siècle de Louis XIV,

I, p. 340). Musique 70 et 110

1613 Couplet : Du Viqean au teint si fleuri (12.666, 12.686) 69

Marigni} 1649 Triolets. Sur le duc de lîouillon : Admirez monsieur de Bouil- lon (Nouu. Siècle de Louis XIV, I, p. 148) 77

1(1. Triolet. Sur Milly, Silly et Montatèrc : Ah, mon Dieu le

cruel ennuy (ht., I, p. 181) 78

1651 Chanson. Sur Boilèvc : Boilève n'est qu'un pcndart 79

1649 Triolet : Bon Dieu ! le bon temps que c' estait (Souv. Siècle de

Louis XIV. I, p. 220} 78

I<l. Trivelinade ou tour de Baladin. Triolet : Devant la Rcqne,

Mazarin (Id. I, p. 242) .' . . . 79

1661 JCpitaphe de Mazarin : Je nay jamais pu voir .Jules sain ny malade. (Le Tableau de la vie et du (/ouvernement de M Si. les Cardinaux Richelieu et Mazarin, 1693, p. 212, n. s.) 79

TABLE DES CHANSONS DES AMIS DE BLOT 137

1630 Couplet. Sur Mazarin : Je vous le dis sans raillerie (12.066,

12.686, Nouv. Siècle de Louis XIV, I, p. .361) 71

1649 Triolet. Sur le maréchal de La Motlu- Houdaïuourt :

La Mothe, souvenez-vous en (Id. p- 1.50) 78

1(1. Triolet. Sur le duc de Beaufort : Le brave Monsieur de

Beaufort (Nouv. Siècle de Louis XIV, I, p. 145) 7()

Id. Triolets. Sur le prince de Conti : Le petit prince de Conli. . . 76 1(1. Triolet. Le vaillant prince de Condé (Nouv. Siècle de

Louis XIV. I, p. 133) 72

kl. Triolet. Le Prince d'Elbeuf et ses enfants : Monseigneur le

Prince d'Elbeuf (Id., I, p. 139) 7.I

Id. Triolets. Sur Gondy, coadjuteur de Paris : Monsieur nostre

Coadjuteur (Id., I, p. 135) 7;i

1648 Chanson. Sur le duc de Beaufort (7 cpl.) : Or escouiez, peuple

de France (865, 12.637, sig. Blot, 12.666, Nouv. Siècle de Louis XIV, I, p. 332) 70

Chanson : Quand ou Lorsque Don Juan tout brillant de

lumière (12.637) 80

164-S Sonnet. L'Oignon ou l'Union qui fait mal à Mazarin : Qu'est-ce que cet arrît d'Oignon (Nouv. Siècle de Louis XIV I, p. 83) 71

1649 Triolets. Les Généraux de la Fronde : (Jn'.il fait beau voir

nos Généraux (Id., I, p. 134) 73

1648 Sonnet. Le Pape des Maltotiers : Tout est soumis à sa puis-

sance (Id., I, p. 90) 72

Patris (Pierre) 1645 Chanson. Sur le siège de Gravelines par Gaston d'Orlé;ins

(6 cpl.) : A vous parler de Gravelinc (865, 12.637) 80

Rivière (chevalier de) 1652 Couplet. A Blot : Dans les plaisirs, amis, soqons plonges

(12.637, 12.666, 12.726) 53

1(1. Couplet. Sur Anne d'Autriche : Ils sont gens de paroles ou Ils ont force pistoles (865, 12.666, 12.726, Rec. Potocki, sig. Blot) 83

1649 (Chanson. Sur le supplice d'un maître d'école nommé Vigeon

(4 cpl.) : Lors que Vigeon vit l'Assemblée (865, 12.637, sig. Blot, 12.666, 12.722) 59

Chanson. Sur le prince de Condé (3 cpl.) : Nouveau (ier-

manicus (865). Musique 82 et 111

Chanson : Quand Bréauté sortit de l Oratoire (12.722) 83

Couplet. Sur le bruit du mariage de Sabattier avt-c made-

moiselle de Cossé : * Sabattier nous dit-on se vante 82

Saint-IIerent (marquis de)

Couplet. A Blot : Voyez-vous ce brave curé ( 12.638, 12. 72b) . . 56

Anonyme

1650 Chanson : Ce qui cause la guerre en France 81

TABLE DES PRINCIPAUX NOMS CITES

.es noiiib commençant par D', Du, Le, La, sont classés au\ dites lettres.

Agnès, dame du Sauzel vii

Anne d'Autriche., xxiii. xxv, XXVI, 16, etc.

Antoine (frère) 81

Arnauld (.Jean), notaire, xxxviii Auberl (la présidente) 9

B

Bachaunionl xv, xxx, 'M

Bar (Catherine de Lorraine,

duchesse de) 67

Barbé, honunc d'affaires 'M

Barbezière, voir La Bazinièrc. Barbier (Louis, abbé de La Ri-

\ière. . . xii, xv, xvi, xvii,

118, 119, 121, etc.

Bardouville xv

Bassompierre (duc de) 67

Bauffremont, duc de Foix. . . . .■>5 Bautru, comte de Serrant. . xiv, :j 1, 55, 60. Beaufort (PYançois de Vendôme,

duc de). . 25, 26, 27, 28, 32,

33, 51, 52, 70, 72, 76, 77.

Beauharnais (de) 119

Beaupuy 34

Beauvais (de) . . . 121, 125, 126

Heauxoncles (Ch. de) 67

Bellegarde (César, duc de) 9

Bellièvre (président de) 125

Belurgey (Claude) vi

Bergier (notaire) xxxix

Bernard (le Père) 7, 11

Bernardin xv

Berthelot (Pierre) xii, 67

Bertrand (Macé) ' 55

Besançon (Cliarles de) 67

Besançon (Nicolas) 67

Biaise (Marie) 61

Biaise (Thomas) 64

Blanchet 119

Blondel (François), médecin. 64

Id. (Jacques) 13

Boilève, 79

Boisrobèrt 11

Boissier 120

Bonnebaud (Dauphinc de)., vu

Bonnelle 17, 34

Bonneville (de) 119

Bordeaux (de) 118, 121

Bouchard (.Jcan-Jacqucs). . xvii

Bouillon (duc de) 77, 78

Bouqueval 72

Bourbon (Henri de), voir Veriieuil. Bourbon-Busset(Isabeaude). viii

Bourzet (Pierre) xlii

Bragelonne (Jérôme de), xviii,

120

Bragelonne (Marie de)... xviii

Bréauté (marquis de) 83

Bretagne (Marie de), voir Mont-

bazon.

Brillant (Jean-Ancelin) 38

Brissac (duc de) 62

Id. (M»'« de) 82

Brousselle (Pierre de) 41

Broussin 45

Brugier (Anne) de Rochain ... xi Bruno, garde du cabinet. . . . 119 Bruslart (Nicolas), sieur Du

Boulay 44, 118

Bullion xiv, 34

C

Calderonna (Marie) 81

Calvin 49, 69

Camus, fils de notaire 63

Candale (duc de). 35, 57, 62, 63 Casimir (Jean), roi de Pologne.

xxv, XXVI

Castille(J.de) 121

Cavelier, secrétaire 120

Chabannes (Suzanne) de La

Palice X, xxxix

Champagne (Catherine de).. 49

Chanut (Marie) xv

Chapelle xv, xxx, 31

Charles IV, duc de Lorraine. 83 Chaslus (Gilbert de) vin

TABLE DES PRINCIPAUX NOMS CITÉS

139

Chasteignier (Jean), sieur de La

Roche-Posay .")7

Chaudebonne 11

Cha Vigny (Léon Bouthillier de)

V, XIX

Chevreusc, voir Rohan.

Choisy (de) 118, 119, 121

Chouvigny (Aimable de).... xi

Id. (Antoine de) . . vu

Id. (Bertrand de). . vii

Id. (César de), xi, xxn,

xxviii, XLiii, etc.

Chouvigny (Claude de), baron

de Blot l'Église, ix, x, xviii,

XXI, XXXV, XXXIX, XL, XLII, XLIII

Chouvigny (François de) .... ix Id. (François), père de

Blol. X, XI, XXI, XXXIX, XLI.

Chouvigny (François de), frère de Blot. XI, XXII, XLII, xliii, etc.

Chouvigny (Gaspard de) xi

Id. (Gilbert de), baron

de Blot vil, IX, X

Chouvigny (Gilbert de), baron

de Blot le Château viii

Chouvigny (Gilbert de), sei- gneur de Pouzol. XXII, XXVIII, XLI, XLIII, etc. Chouvigny (Guillaume de), vu Id (Guillejnin de)., vu

Id. (Guyonne de), vu,

XLI

Chouvigny (Hugues de) vu

Id. (Isabeau de),

dame de Xades . vu

Chouvigny (Jean de), vu, viii,

IX, XXXVIII, XLII

Chouvigny (Jean de), jésuite.

XI, XXII

Chouvigny (Pierre de), sei- gneur de Nassigny. viii, ix,

XLII

Chouvigny (Roger de) vu

Cinq-Mars (Henri D'EfTiat, marquis de) . . . xxv, 9, 33, 45

Circy (baron de) 119

Claquenelle, chirurgien 64

Clérambault (Palluau, maré- chal de) .3,")

Clinchamp (Bernardin de Bouqueville, baron de), xxii, 35, 36, 41

Colbert (Oudard) 70

Colletct (Guillaume) xii

Combalet (madame de) 36

Comminges 41

Condé (Henri !«' de Bourbon, prince de) 38 |

Condé (princesse do) 38

Condé (le Grand), xvii, 25, 37, 38, 39, 51 , 58, 68, 72, 73, 82, 85

Condé (princesse de) 21

Conti (Armand, prince de). . . 25,

37, 76, 78

Coquet (François)... 10, 39, 40

Cornaro (Louis) 45

Cornuel (Marie) 40, 42

(^osnac, évêquc de Valence. . . 84

Cossé (M>ie de) 82

Coulon .. XV, xxx, 32, 40, 41, 42, 64, 65

Courtines (A.) xxxviii

Courtois (François), notaire, 122,

123

Cyrano de Bergerac 49, 69

Daillon (Tinioléon do), voir

Du Lude.

D'Aiguillon (duchesse) 69

D'Alibert 121

D'AIluye (Ch. d'Escoubleau,

marquis) 41, 12

D'Andelot (Gaspard, marquis) 42

D'Anglure (Ciilherine) 67

Dassoucy (Ch. Coypcau).... xv D'Aubetorro (chevalier) . . xxiv

D'Aubijoux (comte) 9, .32

Daubray 126

D'Avenet 47

D'Elbeuf (Charles de Lorraine,

marquis) 73, 74, 75

Demeuves, barbier 118

Denizot 120

Des Barreaux (Jacques Vallée)

dit l'Illustre débauché, v, xi.

XII, XIII, XV, xxvii, XXXI, 8, 32 D'Escars (Henry), voir Saint -

Hibal D'Escoubleau, voir dWIluvo,

Sourdis.

Des Forges (Gabriello) vu

Desnos (Georges), apothicaire. 43

Des Roches, capitaine 43

Desternod (Claude) 67

D'Estrées (Gabriello) 76

Id. (maréchal) 120

Des Yveteaux (Nicolas Vau-

quclin, sieur) xi. xxvii

D'Harcourt (comte), voir Lor- raine (Honrv do).

D'Héricourf (Charics) 67

Id. (Mario) 67

D'Hocquincourt (maréchal). . SI

Diderot ^^

D'Olivarès (comte) xx

140

TABLE DES PRINCIPAUX NOMS CITKS

DOlomic (Louis de La Tri-

mouille, marquis)

Id. (comtesse)

DOrléans (Gaston), xiii.

XV,

DOrnano (maréchal) ... xn Td. (maréchale)

D'Ornesan ((".athcrine)

Du Bois (Pierre), voir Fon- taine (de).

Du Boulay, voir Bruslart (Ni- colas).

Du Broc de Ségange

Du Ohemin

Du Fresne

Du Gué (Françoise), de Perse- nat

Du Jour (baron)

Du Lude (comte)

Dumazv

Dupuis'(M»ic)

Du Vigean

Du Vivier (seigneur)

11

ô7

XIV.

etc. I. Il 119

58

X

120 14

VIII

118

XIII

117 69 69

IX

Fargis (de) 20

Faure (Antoine) xlii

Id. (le Père) 118

Féri (le Père) 22

Ferrièrc (de) 119

Fervacques (Diane de) 57

Fiesque (Ch. Léon, comte de). 41 Id. (Gillonne d'Har-

court, comtesse de) .... 19, 44 !

Fieubet (Gaspard de) 46

Id. (M"'e de) 46

Fontaine (de) x, xxxix

Fontrailles (Louis d'Aslarac,

marquis de)... 9, .T2, 45, 46, 47, 62, 63

Forget 119,120

Foucault 118

Foucault (Elisabeth) 43

Fouilloux (M'ie de) 42

F'renicle (Nicolas) xii

Frétoy (de) 120

Fromont (de) 118, 121

Garassus (le Père) xii

Gardon 120

GaufTrc (le Père) xvi

Gedouin, commis 18

Gcordc (Pierre) xlii

Gobelin (Charles) xiii, xiv

Gondy (J.-Fr.-Paul de), cardi- nal de Retz v, 73, 74

Gonzagucs (Louise-Marie de), duchesse de Mantouc .... xxv

Goujel (abbé) 58

Goulas (Jehan) 47

Id. (Léonard) 47

Id. (Nicolas), sieur de La Mothe. XV, XXI, 47, 48, 118, 121 Gourdon (M""'), fille d'honneur

de la reine 55

Gramont (comte de). ... 59, 124

Grangier (Marie) 47

Grimaudet 118

Grisellc (Eugène) 117

Groignet ou Grognet de Vassé. 47

Guimenc (de) 70

Guiot, greffier 119

Guitaut XVII

Guyonnet 42

H

Habert (Pierre) xvi

Hac (Jean de), sieur de Beau- fort 54, 122

Hasle 121

Haslus (de) 121

Hautefeuille (chevalier de). , . 50

Horic (Madeleine) 67

Hotman xv, 32, 69

Id. (Vincent) 70

I

Innocent X, pape, xxv, 28, 48, 84

Jarzé (marquis de). 32, 62, 63

Javerzac (Bernard de) 52

Jeanne (papesse) 13

Joly (demoiselle), remucuse. . 118

.Joly (Guy) 116

Juan d'Autriche (don). 80, 82

Jumeau 56

Just de Tournon ix

L

La Bazinière (de), trésorier. . 118

Id. (Mme ^q) 55

La Borde 115

La Caze (marquis de) 48, 58

La Chastre (Marie de) x

La Croix (Antoine de) xlvi

Ladislas, roi de Pologne. . . xxv La Fayette (Catherine de), vu

Id. (Claude de) xi

La Feuillade aîné 49, 50

Lafïemas (Laurent de) 58

TABLE DES PRINCIPAUX NOMS CITES

141

LaFretle(de) 119

La Guiche (François 4e ) . x,

XXXIX

La Marche (Barbe de) 32

La Martinière 118

La Monnoye xvi

La Mothe 84

La Mothe-Houdancourl (ma- réchal de) 78

La Moussaye (Amaury Goyon, marquis de)... xxv, 19, 68

Lancelol xxii

Langeron (comte de) 120

La Pigeonnière (de) 119

La Preuille (Mnie de) 124

La Rivière (abbé de), voir Bar- bier (Louis). La Rochebrianl (Antoine de), xi Id. (Claude de), xli

La Rochefoucauld (Lucresse

de) X, xxxix

La Rochefoucauld (Jacques de)

X, XXXIX

La Rallière xvii

La Roche-Posay (M»'» de), voir Saint-Loup.

La Roque-Monville 43

La Trimouille, voir d'Olonnc. La Trimouille (Charlotte de). 38 Laubespine (Guillaume de) ... x Id. (Madeleine de) xxxix Laurendet (Fr.), notaire... xlii

La Vauguyon xxxvin

LeBras(M»ie) 80

Le Camus 120

Le Coigneux, voir Bachaumont. Lédignan (Marc-Anthoine Des-

roys, abbé de) 18

Le Febvre 121

Id. de Saint-Marc .... xv

Le Gauflre (Thomas) 11

Le Gendre (M"e) 125

Legouz (Pierre) xviii

Le Grain, lieutenant crimi- nel 115

Le Lièvre (Marguerite) 42

L'Enclos (Henri de) 52

Id. (Ninon de), xi, 9, 40, 52

Le Normand (abbé) 11

Le Page 57

Le Petit (Claude) 62

Le Secq, hésorier 118, 121

Le Semelier, notaire 126

Lesselin, impr. libr xxix

Lestourvillc (vicomte de). ... 50 Le Tellier, secrétaire d'Étal . 125

Le Vasseur, trésorier 121

Lignières (de) 118

Longueville (duc de) 25, 76

Longueville (duchesse de) . . xvii

Lorraine (Catherine de)... xxv

Id. (Henri de Lorraine),

comte d'Harcourl. xxv, xxvi,

32. 44, 51, 76

Louis XIII 16, 22

Id. XIV 21

Loup de Beauvoir (Catherine).

VII, IX

Luillier (Franvois) xv

Luzeret (de) 119

Luylier (Gilbert) xlii

M

Madalchini (Olympia) 48

Magne (Emile)., xiii, xiv, xx

Malicorne 50

Mancini (Olympe) 35

Marchin (comte de) 68

Marcy 82

Marigny xv, 32, 70, 79

Marilhac (Gilbert (le) xxxv

Marsilly (de) 119

Marsin, voir Marchin.

Mascranny (de) 121

Mazarin vi, xxiii, 120

Meurdefroy (Ant.) xli

Minières (de). 119

Milly 78

Miton XV

Mole (Mathieu) xii

Molière xii

Molin (Pasquet) xxxviii

Monlicu 51

Monginot

Montatère 78

Montbazon (duchesse de). 27, 51

Montbrun (de) 119

Montlouet (de) 119

Montluc (Charles d l-^scou-

bleau, comte de) 41, 42

Montluc (Jeanne de) 42

Montmorency (duc de) 37

(Charlotte de). . 42

Montmorin (Pierre de) vu

Montpensier (M"*" de). .30, 37,

:.8. 121

Montroussel, notaire.... xxxix

Morand (Anne) 5-1

Moreau 2 t. 25

Moret (comte de) xv

Moricel, trompette 118

Morlot (Claude), lib. inipr. . . 115

Mollevillc (M"") ••'»

Moulin-Robert ;>-

Murol (Françoise de) vin

N

76 I Ncu [ville-Bordeaux

118

142

TABLE DES PRINCIPAUX NOMS CITÉS

Nielle, valet de chambre du roi 53

Xoailles (Ant. de), comte d'Ayen 52

O

Ogier (François) xvi

Olivier (Jean) de Leu ville, baron

de Rivière, ... x, 55

Id. fils X

Id. (Louis) 54

Id. (Marie) . . x, xxxix

Olympia (dona) 48

Olympie, voir Madalcliini.

Oudin (Didier), trompette. . . 11^

P

Pardaillan, voir Termes.

Paris (Paulin), xi, xvi, 9, etc.

Passy (M. de) 53

Patin (Guy) vi, 10, 39

Patris (Claude) 80

Id. (Pierre) . xv, 80, 117, 119

Patron (cardinal) 48, 126

Paumier (François) 39, 40

Peiresc xvii

Perdu (Nicolas), notaire. 122. 123

Perrens xiv

Persan 35

Philandre 120

Philippe IV, roi d'Espagne. . . 81 Pierre (Guillaume), cocher. . 117 Pilou (M «ne) 46

Pimprenelle, chirurgien 46

Pinette, trésorier 121

Pingre (Guillaume) 122

Pollart (Charles) xxxix

Pons (Mlle (le) 50

Potier (René), sieur du Blanc-

mesnil 41

Prudhomme 60

Q

Qualrevaulx (de), notaire . xxxix

R

Rare (M. de) 120

Id. (M'nede) 118

Hemenecour (Mii« de). 58, 118 Remiremont (abbesse de). , . 118

Renard 32

Resu (Guillot) xiv

Rey (Gilbert) de Vaulmont. xlvi

Riantes (de) 126

Ribaudon (M' de) xviii

Id. (M «ne de) XVIII

Richard 120

Richelieu (cardinal de), xiv, xv, 36, 67, 69 Rivière (chevalier de), vi, xv, 10, 32, 53, 60, 62, 82, 83

I Roca (E.) v, 9

j Rochefort (Pierre de).... xxix I Rohan (Henri de), duc de Che-

vreuse 52

Rohan (Marie de), duchesse de

Chevreuse 27

Romainville (Jean de Férié, sieur de), vi, 17, 32, 54, 55, 56, 57, 122, etc. Roquelaure (Antoine, cheva- lier de) VI, XV, 32, 54

Roquelaure (Marie de) 58

j Rosimond, comédien 56

I Rouville 62, 63

I Roux (Françoise), de Pont- mort XI

S

Sabaltier (François) 82

Saint-Hérent (marquis <le). . . 56 Saint-Hibal (marquis <le). xv, 32

Saint-Loup (M^^^ de) 57

Saint-Mard (Pierre de Piede-

fer, marquis de) 82

Saint-Mégrin (Jacques de

Caussadc, marquis de) 57

Sainl-Pavin (Denis, sieur de).

XXX, XXXI, 10, 11, 59

Sainl-Phal 54

Saint-Quentin (de) 117

Id (Annet tle). . . .

XXXVI XXXVIII

Saint-Quenlin (Claude de)., viii Id. (Gilbert de). . .

XXXVI

Saint-Quentin (Michel de) . . .

XXXVI, XXXVIII

Saint-Quenlin (Pierre de)

XXXVI, XXXVIII

Saint-Simon (Mlle de) 64

Sarrazin xxxi

Saugeon (M"'»-" de) .. 57, 58, 59

Sautreau de Marsy 24

Scarron (Paul), xxii, xxix, 24

Scudéry (Mii« de) 125

Seguier (Charlotte) 50

Serville (mademoiselle de)... 58

Sévigné (m'i<iai"e de) xxxi

Silly 78

Singlin (de) 57

Soissons (Louis de Bourbon,

comte de) 51, 58

Sourdis (Ch. d'Escoubleau,

marquis de) 42

TABLE DES IMUNCU'AIX NOMS (ITKS

143

Sourdis (comtesse de) 59 1

Sully (duc de) 50 ;

Surville (mademoiselle de). . . 58 j

Tambonneau (la présidente) . . 9 Termes (César de Pardaillan,

marquis de) 9, 32

Terrât, trésorier 120

Tours (monseigneur de), ar- chevêque XIV

Toussy (M"e de) xxv

Tribou (Paul), avocat xlii

Tricotel 67

Tubeuf (ou Thubeuf ) 1 20

Turenne (maréchal de). 26, 29, 32, 33, 59, 84 V

Veausse (Jehan), notaire, xlviii

Vendôme (duc de) 60

Veny (ou Veyni) d'Arbouse (Claude de)., viii, xxxv, etc.

Veny (Michel) xxxv

Verneuil (Henri de Bourbon,

duc de) 50

Vertus (mademoiselle de), voir

Montbazon.

Vialard xxxix

Viau (Théophile île), xn, xxvi, 67

Vigeon 59, 60

Vignerot (M"* de), voir Com-

balet.

Villemareuil (de) xxi

Villicrs (Antoine de), x, xxxix

Vincent de Paul 10

Villotret (Anne de) 53

Id. (Nicolas) 53

Vitry 26

Voiture xx, xxxi

W

Werth (Jean de) 82

Weis XXII

TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES

Avant-propos v

La famille de Blot vu

La vie de Blot xi

Pièces justificatives :

Contrat de mariage de Claude de Chouvigny (grand-père de Blot) et de Claude de Veny (10 mai 1576) xxxv

Contrat de mariage de François de Chouvigny (père de Blot) et de Marie Olivier de Leuville (7 mars 1604) .' xxxix

Testament de Claude de Chouvigny (grand-père de Blot), du

15 mars 1621, avec codicille du 2H octobre 1626 xl

Partage des biens de leurs père et mère entre Claude le liber- tin, François, César et Gilbert de Chouvigny (16 septem- bre 1639) XLiii

Chansons de Blot :

Chansons libertines 7

Ciiansons sur la reine Anne d'Aulriche el le cardinal .Ma/arin .... 16

Chansons sur Mazarin 23

Chansons sur divers personnages 31

Antoine (frère), p. 31 ; BachaumonL (François Le Coigueux de), p. 31 ; Barbé, homme d'affaires, p. 31 ; BeauforL (duc de), p. 32 ; le duc de Beaulort et Gaston d'Orléans, p. 32; Beaupuy, p. 34 ; Bonnelle (Noël de), p. 34 ; Candale (duc de), p. 35 ; Clérambault (maréchal de), p. 35 ; Clinchamp, p. 35 ; Combalet (M^^ de), p. 36 ; Condé (le grand), p. 37 ; Condé et Mazarin, p. 39 ; Coquet (François) et Paumier (Fran- çois), p. 39 ; Couion (.Jean), p. 40 ; D'Alluye (marquis), p. 41 ; D'Ande- lot (marquis), p. 42 ; Desnos, apothicaire, p. 43 ; Des Roches, capi- taine de M. le Prince, p. 43 ; D'Harcourt (comte), p. 43 ; Du Boulay, p. 44 ; comtesse de Fiesque, p. 44 ; Fontrailles, p. 45 ; Goulas (Nicolas), sieur de La Molhe, p. 47 ; Grognet, p. 47 ; Innocent X (le pape), p. 48 ; La Gaze (marquis de), p. 48 ; La Feuillade, dit Le Cochon, p. 49 ; La .Moussaye, p. 49 ; Lestourville (vicomte de), p. 50 ; Malicorne, p. 50 ; Meiz (M"^ de, Henry de Bourbon, duc de Verneuil), p. 50 ; Monlicu, p. 51 ; Montbazon (M^e de), p. 51 ; Mouhn Robert, p. 52; Ninon de L'Endos, p. 52 ; Nouilles (Ant. de), p. 52 ; Passy (M' de) p. 53 ; Ribau- (lon (M^e (Je), p. XVIII ; Rivière (chevaher de), p. 53 ; Romainville, p. 51 ; sur Romainville et Jumeau, p. 56 ; un curé (par de Saint-Herent), p. .56 ; Saint-Loup (M™e ^le), p. 57 ; Saint-Maigrin, p. 57 ; Saugeon (M'nt (le), p. 57 ; Soissons (le comte de), p. 58; Sourdis (la comtesse de), p. 59 ; ïurenne, p. 59 ; Vigeon, p. 59.

Chansons diverses 61

TABI.K GKNKHALE DES MATIÈRES 145

Chansons des amis do Blot :

Bassompierre (maréchal de) 67

Besançon (Charles de) 67

Condé (Le Grand) 68

Cyrano de Bergerac 69

Hotman 69

Marigny 70

Patris (Pierre) 80

Rivière (Chevalier de) 82

Musique des chansons de Blot et de ses amis 85

APPENDICE

La Custode de la Reine qui dit tout 115

Déclaration du roi contre les blasphémateurs du saint nom de

Dieu, vérifiée au Parlement le 7 septembre 1651 116

État particulier de la maison de Gaston d'Orléans (1646) 117

Donation mutuelle de Jean de Férié, sieur de Romainville, et

de Jean de Hac (l^r mai 1643) 122

Testament de Louis Barbier, abbé de La Rivière (18 janvier 1655). 124

Table des chansons de Blot classées dans l'ordre alphabétique du

premier vers 127

Table des chansons des amis de Blot classées dans l'ordre alphabé- tique du premier vers 136

Table des principaux noms cités 138

Tiré à 270 exemplaires dont 10 sur papier japon

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Achevé d'imprimer le 31 juillet 1919.

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