• @ «îjs* @ *5^ @ ^ @ @ ■ DISCOURS DU TABAC, OU IL EST traite* particulièrement du Tabac en poudre. ■^'vec des Raifomemens Phyjtques (ht les vems 6- fur les effets de cette Plante , & defes divers ufages dans U Médecine. * A PARIS , Chez Jean Jombert j prés des Auguftins , i l’Image Noftre-Damc. M. DC. XCIII. a;i0oa 2IU O K il AT U CI ‘STiA^T T ZI Jï otcJiîT IJ b u.ij .OTDUOq ri> N!^\ c*iVtW vA î.V'î\v; ^‘î jVrvV» tt\ < '5\î\sA C «J ^ •' .A . vr »\ , :æ Ji A. J 1 1 A a. nu il C a a n , II ;i A A- 2sb eVjCJ t T Sacrée ^ foit à caufe de fës vertus mira- culeufes , foit à caufè de fa gran- deur ; de même que ŸOs Sacrum ^ ainfî nommé pour même raifom Au relie Thevet difpute à Nicot la gloire d’avoir donné le Tabac àlaFrance,&c’eftfans contella- tion que François Drak, fameux Capitaine Anglois , qui conquit la Virginie, en enrichit le pais. A iij 6 Difcours Liebaut écrit que le Tabac eft originaire d’Europe, & qu’avanc la découverte du nouveau Mon- de on en trouva diverfes plan- tes dans les Ardennes. Mais Magnenus le rend à l’ Amérique, &: pour refoudre la difficulté de Liebaut, ofe dire que les vens en avoient pu porter la femence dans l’Europe, EJpeces H y a trois elpeces de Tabac, duTa. le cJMaJle PU le grand, le Femelle^ bac. & le Petit. Car comme on atri- buë diverlîté de fexe aux plantes, celles qui Ibnt plus grandes, plus fécondés, & moins agréables en leur forme extérieure, font cen- fées du genre Mafculin ; & cel- les en qui fe trouve le contraire, du genre Féminin. LE TABAC d»Tabac 7 LE TABAC MASLE. La tige Bu tJMafle eft de diffe- rente grandeur félon les diffe- rens pais.En Amérique elle ega- ^ le la hauteur dVn Citronier : en defiri. Hollande elle eft de trois cou- piion. dées ; en Lombardie de quatre ; en Guyenne , Languedoc , & Provence , de cinq. Sa groffeur Aiiij 8 Difcours cft à proportion de fa hauteur. Elle s’appuye fur vne baze d’é- paifTeur & largeur aflez confi- derable, & jette dans la terre vne infinité de racines inégales entr’elles, qui font jaunes au de- dans, blanches par leur écorce, qu’elles quitent aifément, & de même vertu , dit-on , que la Rheubarbe. Cette tige , d’efpace en efpa- ce , à la diftance d’vu pied ou la moitié moins , forme divers nœuds , d’ou fortent tantoft des feüilles immédiatement, &: tan- toft: des branches qui portent des fleurs auec de moindres feüilles. Ces feüilles font gran- des, épaiffes, oblon'gues , vnpeu velues ; & comme elles, fc ter-r minent en pointe, auec quelque forte de contraâion éU toute leur circonférence,- particulierê- raent vers la tige , qu’elles fem- blent êtraindre, elles s’arondif- fent en Vne cavité nocab'lé an du Tahac. f d-ed'ans. Il y en a d^viic cotidée &: demie de Iqng, & d’vn pied & demy de large. Elles abondent en fuc , & font comme enduites d’vne humeur fî vifqueufes que les moucherom s’y prennent ai- fcment. Leur couleur eft d’vn vert pafiffanc , leur odeur eft forte Ssc delagreable , four gouft acre &: brûlant. Ces Fleurs , qui font appuyées d’vne qüeoG alfez ferme, fortent fort étroites cf’vn Bouton ovâl canelé en long , s’élargiffent par le haut comme vne trompeté , U. produifent cinq angles en leurs extrémitez. Elles font in- carnates , 5c renferment cinq fi- laments, aucG vn rejeton allez menu^vertdu commencement puis tanné, où la graine qui eft noire 5c petite , femblable à cel- le du Pavot , (jommence à ger- mer quand la fleur fe fane. Ilfemble que le Tabac veuil- le à toute heure ou finir , ou fe 5^ du^ rêe. lo D'tjcours renouyellèr : car en vn même temps on y void des feüilles & des fleurs au delà de leur matu- rité, d’autres qui en aprochenr, & d’autres encore qui ne font que fe produire. Il fleurit continuellement dans le Brefîl, où la terre eft boa- ne, &: l’air toujours temperé ne vit que dix ou douze ans. Sa graine fe conferve fîx années en fa fécondité, & fes feüilles prés de cinq en leur force. LE TABAC 2>» T abdc. Il LE TABAC FEMELLE. Le Tabac Femelle a la tige moins haute , fes feüilles plus étroites, fes fleurs d’vne figure plus ronde. Il fe produit de la graine du Malle , lors qu elle dé- généré, ou par le defaut de la terre, ou par le peu de foin que l’on a de le cultiuer. mtlle. II. Difeoun tE PETIT TABAC. Le Tetit eft moindre en effet que les deux autres en toutes chofes , & nait de la graine du Tabac Femelle , lors qu’elle s’af- foiblit par quelque caufe que ce foit . Quelques-vns neanmoins doutent que le petit foit bâtard du Femelle, & le faifant d’vne du Tahàc, ij autre efpece , le nomment la Jufquiame noire. Les lieux les plus fameux où il croit, font Verine , le Brefîl, Bornéo, le pais des Amazones, V-irgine, les Iflés de fainte Mar- guerite , de S. Luc, de S. Chri- dant. ftophe , l’Italie , la France , la Hollande i l’Angleterre , & au- tres. Entre tous ceux du nou- veau Monde , celuy de Verine «ft le meilleur , & celuy de Vir- ' gine le fuit î celuy de l’A- merique ell le plus fort, celuy de l’Europe le moins nuifible ; Audi foit en fyrops, foit en con- ferves particulforement , il eft à préférer à l’autre, qui d’ailleurs ed moins conforme à nôtre tem- pérament, &c qui eft déjà vieux lors qu’il nous eft aporté. Le Tabac veut être planté en pais vny , fpacieux, humide, qui CuUu^ ' foitgras de foy-même, èc à^u- re du tant plus par art que le climat eft Septentrional , & demande Prepa- Mtio» du T e- bac. i4 hifiOHYS labrv ci’vne muraille fbrthautî? pour le parer du ventduNorCÿ te du froid Ibn ennemy ca- pital. Dans rAmefique on le feme environ l’Automne, dans l’Eu- rope au mois d’Avril , &: dans i’vne & dans l’autre quand la Lune ctoift; mettant dix ou dou- ze grains enfemble dans vn mê- me trou. De ces grains fe for- ment autant de tiges , que l’on' met enmotespourles feparer,&î puis que l’ori replante à quatre pieds l’vne de l’autre. Au commencement de Juillet ôn cueille toutes les feüilles , à la referve de dix ou douze des plus grandes ; on les pile , après efi avoir feparé les deux plus pro- ches de la terre, nommiéesBa- clieros: parce que l’odeur & le souffc en étant tres-defagreables, elles ne peuvent être mêlées avec les autres, qu’elles neleurcom- ûiuniquenc leurs mauvaifes qua- du Tâhac, iy lirez. La raifon pourquoy ces deux cy font differentes des au- tres,eftqü elles fofït fîtuées leplus prés de la racine & de la terre, où elles reçoivent c6 que le fucqui nouritla plante a de plus impur, & ce que les vapeurs &: les exha- laifons ont de plus foüffreux & de plus falé , & que d’ailleurs el- les font à couvert du Soleil fous les autres feuilles. En fuite l’on met le tout fous vn pteffoirpour en tirer le llic,que l’on fait boüiL lir avec du vin , faute duquel les Indiens fe fervoient autre-fois d’vrine. On laiffe cuire ce lue jufqu’à confiftence de fyrop, nomméCaldo par les Efpagnols, on y ajoute force fel pour le con- ferver , &: l’on l’aromatife avec quelqtte peu d’anis &: de gin- gembre Septentrional. Dans la préparation de ce lue, Magne- nus fubftituë l’hydromel au vin qui nuit à la telle , le gingembre Oriental à l’Occidental, le fel de i$ Bifiours Tabac aufel marin, 3^ ajoute le fenouil la canelle, fiC dixième ou le quinzième d’Aouft., au décours de la Lune que les grandes feuilles de ré- fejrve font en leur parfaite ma- turité, ilrfaut les cueillir, les tremper dans ce lue vn peu plus que riede ÿ les è'tendre Tyne fur l’autre , ou lit fur lit, à la hauteur de de.iix pieds, . 3c les tenir cou- vextes de quelque drap en lieu ch^ud , jufqu'à leur entière fer- mentation , .qui fe connoift à leur couleur ou rouge ou touf- fe. Celafait on enfile ces feiiil- les,par l’endroit où leurs cotons font jplus gros , ,3c l’on les laiffe fécher en.diverspaquets , à cou- vert du Soleil, qui en feroit ex- haler les parties les plus fubti- ies où refide leur vertu. Lors qu’elles font prefques feches, on les corde pour les conferyer SC les tranfporter plus aifément,- Au refte l’on ne fc fer t point ny du Tehae. 17 de là graine ny de la racine du Tabac , à caufe de leur extrême force. Que lî le Tabac eft fore vieux , les Marchands pour le renouveller le font boüillir quelque peu dans vue efpece de fyropjoù entr autres choies l’eu- phorbe eft employé ; & pour leur vtilité ils le rendent ainlî très nuilible; Quant aüxqualitez du Tabac Ses Malle , il échaufte au fécond dé- f gré , & défeche au troiliéme. Il a vne odeur forte , mai s aroma- tique ; vne faveur acre , falée , mordicante ; il oüvre , il incife, il atenuë, il évacue la pituite & les ferofitez. Il fait fuerj& pro- voque l’infenlîble tranlpiration; il vnit & fomente les efpris ; il réputé au venin du pavot & de l’hellebore j il confolide les vlceres & les playes même em- poifonnées ; il fait dormir ôc rê- ver, comme nous dirons plus amplement cy-aprés. Il a pout B iS Di/cours amis les aromates , & pour en- nemis le Ibuftre & la roüiile de fer. Entre les remedes qui éva- cuent le flegme , il n’efl: pas du Miva^ nombre de ceux qui font be- nins, ou de ceux qui agilTent titré- avec vne violence veneneufe ; ment, jjj ceux qui tiennent le mi- lieu, & dont la force eft inno- cente: Car s’il agite les humeurs, & purge par haut & par bas , il ne laifle aucune marque de ma- lignité. AuflTiparfes excrétions il excite l’appetit, & renouvel- le pour ainfi dire toute l’occo- II doit nomie du corps humain. Lors être que l’on le donne en potion , il corrige, doit être corrigé par quelques- vnes des chofes fuivantes , le Macis, le Girofle, la Canelle, le Romarin , le Maftic , le bois d’ Aloës , le Styrax, l’Oximes de vin d'Eipagne 5 fl toutefois le mélange des aromates &: des purgatifs eft falutaire,veu qu’ain- du T abac. ij» il , au jugement de Suffler , tout remede excite deux mouvemens contraires, & travaille en vain la nature. Quelques- vns neanmoins, o„ 4^ pour prouver qu’il eftveneneux objederontrexperience de cer- vot?- taine quinte-eflence de Tabac, qui fut aportée de Florence à Paris il y a quelque temps , dont vne feule goûte introduite dans Vne piqueure faifoit mourir à l’heure même. Mais comme le Tabac en fon naturel ne produit rien de fem- Répons blable , cette quinte-^efl’ence de- fi' Voit être fufpeête de quelque mélange, ou du moins elle êtoit devenue venerteufe par les di- verfes préparations qu’elle avoit receu de la Chymie. En effet, la macération , la diftilation , &: l’aêfion du feu peuvent changer la nature d’vn corps , & conver- tir en poifon ce qu’il a de plus innocent ; puifque la macéra- lo Difcoars tion eft vn degré vers la pour- riture ; que la diftilation, qui tend à fcparer les parties firnples, du compolé , aflervit quelque fois les bonnes à la domination des mauvaifes;&: que le teu, dont elles font pouflées, ou les dêtt*uit ou les altéré , & leur laiflé tou- jours quelque empreinte de fa chaleur. C’eft ainfi que de la calfe ou du miel on tire vn ef- prit qui dilToût l’or , &: que du jus de citron fî falutaire dans les fièvres, on fait de l’eau forte par de frequentes reftifications. , Le Tabac eft vtile aux fan- ^^“■^ Iguins, comme neceflaire aux ‘efivtih Mais il eft deffendu " * aux enfans,& aux femmes gref- fes fi elles n’y font acoûtumées. On s’en fert par précaution , & par befoin dans le mal même, en toutes les formes que la Mé- decine luv peut donner. Le plus fouvcnt on le prend en pou- dre, en machicatoire, en fumée. du Tahac. n On en tire reau, l’huile, le fel , & le cryftail.On enfaic des parfums, des trochifqueSjdes pilules,des extraits, des gargarifmes,des potions, des vo- mitifs, des lÿrops , des clyfteres , des fomentations , descerats, des bau- mes & des onguents. Suivant l’ordre de ces differentes préparations , je feray voir en autant d’articles fes diferents effets falutai- res & nuifibles, & cornent il les pro- duit en nous avec force & prompti- tude par ce qu’il a de plus fubtil qui fuit par tout le cours du fang. Mais corne il eft; impoffible de concevoir parfaitement par quelles voyes ilo- pere ainfi , fi l’on ne fçait le mouve- ment &la diftribut'ion,la conforma- tio,rarrangement &:la communica- tion des parties contenues &: conte- nantes de nôtre corps , pour me fer- vir des termes du divin Hippocrate^ Je traiteray de fes diverfes chofes en peu de paroles,&fortiray de mon fu- jet , pour les éclaircir par des obfer- vations qui feront exaéfes&demon- ftratives:afin que ceux qui n’en font B iij l’Or~ dre de ce Dlf- coms. dont VinteU llgence dépend depln^ Jîeurs chofès qui jV- ront traitées par di’- grtjfmn Dtfcours pas & n’en peuvent être d’ailleurs inllruits, en acquièrent par la feule leêture de ce difcours la connoillan- ce qu il en faut avoir pour compren- dre ce qui fera cy-aprés apuyé fur ce fondement. J â^ttacheray donc à cet ouvrage ces veritez importantes,fe- Lapre- Ionie befoin&l’occafionr&cepen- étifre dant je conienceray par la circula- fft tion du lang^ c ôme é tant le premier principe de mes raifonemehs, après avoir remarque qu elle acté décou- verte par Fra.Paolo Sarpio Vénitien Religieux de l’Ordre des Servîtes ^ publiée pat Guillaume Marveus An- glois Médecin de Charles Roy de la Grande Bretagne, &ilJüftrée par Moniîeur des Cartes.- La cir~ La veine-porte,6des autres moin- ‘tLndu qui tendent de la Cl rcô- fang^ centre, y coduifent le fâg quelque petite qu’en puiflé être la quâtite,& le verfent côtinuellemet dâs la veine-cave,qui le mene droit vers le cœur.Car les mébranes de ces vaifl’eaux fe referrat toujours vn peu, fur tout celles de la veine-cave , qui duTahac. X3 bat manifeftement depuis le foye iufqu’au gofier , ils pouffent le lang en avant , & luy donnent vn mouvement d’autant plus prompt %C plus libre , que dés les extrcmitez ils groffiffent de plus en plus à mefure qu’ils s’en éloi- gnent ; Et comme d’efpace en efpace ils ont des valvules ou petites portes , qui s’ouvrent du côté du cœur, & fe ferment de l’autre , ils empêchent par ce moyen que le fang ayant vnc fois coulé , ne puille retourner en arriéré. De cette forte le fang paffe en greffes goûtes de la veine- cave dans le ventricule droit du cœur, & s’y dilate &s’y raréfié en vn inftant. Ce qui fe fait par ce feu fans lumière contenu en tous les pores du cœur,fembla- ble à ces autres feux que pro- duit le mélange de quelque li- queur, ou de quelque levain, dont le corps auquel on le me- Rare- faction âufig. t4 Dtfcours le,eft dilaté de la même façon que le pouroic être ou du fang ou du lait , que l’on verferoit goûte à goûte dans vn vafe fort chaud. Après quoy le fang mon- te comme en vapeur par la vei- ne arterieufe dans le poumon, ou il le condenfe parle mélan- ge de l’air, que râpre-^artere y laiffe entrer &: fortir à toute heu- re : & fe portant de la veine arte- rieule dans l’artere veineufe,par l’anaftomofe qu’elles ont entre- elles, tombe encore par l’ou- verture de celle-cy goûte à goûte dans la cavité gauche du coeur. Là il fe raréfié &; fe dila- te vne fécondé fois , avec plus de force qu’à la première , & d’vn cours plus vifte &plus vé- hément entre dans l’aorte , dont le tronc afeendant conduit fes parties les plus vnies S>c les plus fubtiles au cerveau , où elles prennent la forme d’efprit ani- mal , tandis que le tronc defeen- da Tabac. if dant de cette grande artere por- te aux.vaifTeaux deftinez à la génération fes parties qui font moins tenues ù. moins agitées. Après quoy toutes les autres ar- tères reçoivent de celle-cy le furplus de ce fang , &c en partie le diftribuënt par tout le corps, où il s’atache à fes fibres pour le noijrir, & y reparer ce que leur agitation continuelle en fait exhaler , & en partie le ra- portentdans les veines, dont les étroits orifices font ioints à ceux de fes arteres , où il s’arê- te vn peu pour circuler, & fe reèlifier encore dans le cœur. Mais cette rarefaétion dans l’vn & l’autre ventricule ne fe fait pas tellemeiît , qu’il ne te- fte toujours quelque peu de ce / fang déjà raréfié dans ces cavi-j^^^^^ tez , pour y feruir comme d’vn aufavg levain à la dilatation fiiivante qui lé fait dans le cœur, le prin- cipal relTort qui meut la machi- Difcours Encom corps humain. Au refte hien de fi du ventricule gauche du cœur «w/>t»7d’vn homme fain, à chaque pul- circule. fation que le lang fe dilate il en fort vn peu plus de deux drag- mes , comme toute la malTe du fang n’eft d’ordinaire que de vingt-cinq liures , &: que le poux bat mille fois en demy-heure , elle circule entièrement en ce peu de temps. i,tsvetl. QüSy enfoitjde larare- fadion du fang refulte le poux dHcceitr OU le batement des artères , le- caiifint c^ucl dépend des onze petites le poux peaux, qui comme autant de pe- tites portes ouvrent & ferment les entrées des quatre vailfeaux qui regardent dans les deux ca- vitez du cœur. Trois font po- fées à l’ouverture de la veine- cave dans le cœur , lefquelles s’abailTent lors qu’il eft alongé & defenflé , pour y lailfer entrer le fang, &: au contraire fe re- haulfent lors qu’il s’enfle SC le du Tabac. VJ racourcit , pour empêcher le fang de r’entrer dans la même veine. Trois autres font à l’en- trée de la veine arterieufe , qui permetent au fang de monter dans le poumon , &: luy deffen- dent le retour au cœur. Deux autres à l’entrée de l’artere vei- neufe , femblables à celles de la veine-cave, lefquelles fuffifent pour fermer fon ouverture , qui cft oblongue, d’autant que l’ar- tere veineufe eft prelTée d’vn côté par l’aorte, & de l’autre par la veine arterieufe^ Ces deux valvules s’ouvrent , lors que le fang étant palTé de la veine ar- terieufe dans cette artere vei- neufe coule dans le cœur, &■ puis fe ferme pour empêcher qu’il n’y retounje. Et les trois autres en- fin font à l’entrée de la grande artere , femblables à celles de la veine arterieufe Ainfi lors que le poux vient à celler, les valvu- les des deux veines font puver- Preu- ves de la cir~ culatio. iS Discours tes , comme celles des deux ar- tères font fermées, & laillent tomber deux soutes de fans dans les deux cavitez du coeur. Alors ces deux goûtes qui fe dilatent, ferment aufli-toft les valvules de la veine-cave & de l’artere veineufe, & ouvrant cel- les de la veine arterieufe & de l’aorte, y entrent promptement &: impetueufement , &font ainli enfler le cœur 8c toutes les ar- tères du corps ; puis le cœur 8c les arteres fe defenflent , 8c fuc- ceflîvement de la même forte : 8c c’eft ce qui produit la dilata- tion, 8c l’artere nommée dia- ftole,& facontradion nommée fyftole. Telle eft donc la circulation, par laquelle le fang s’échauffe & fe fubtilifé , fe perfedionne 8c fe conferve,& fe diflribuë à tou- tes les parties du corps , félon leurs diflerens vfases. Elle eft: prouvée par la conftrudion du du Tabac. 2,9 cœur , par celle de fes valvules, & leur diverfe dilpofition ; par la ligature des arteres qui les fait grollir du côté du cœur, & empêche quelles ne portent le fang vers les extrémirez ; par cel- le des veines , qui retient le fang vers les extrémitez , &: luy fer- me le pafl'age vers le cœur ; par la transfulîon même du fang d’vn animal dans vn autre , de- puis peu découverte ; & enfin par des raifons &des expérien- ces fi convainquantes, qu’il efl: impoflible de la révoquer en doute. Maintenant pour revenir à nô- tre fujet , le Tabac en poudre fit autrefois partie du culte des Dieux def Amérique. Les In- diens lemetoient fur le bûcher au lieu de viélimes, & le pla- çoient fur les Autels, comme pour authorifer les adorations qu’ils luy rendoient. Dans leurs navigationsjs’iis eftoient en dan- On €roït €jue le Tabac pénétré dans le cerveau P , Difcoarf ger de périr, ils le jetoient cil l’air &: dans la mer , pour apaifer iecourouxduCiel,& celuy des vagues. Dans toutes les parties de nôtre monde il s’elt auffi jufte- mcnt acquis vne très grande efti- me. Il a la voix des Cours aulîi bien que celle des peuples. Il ca- ptive les plus hautes puilTances. Il a part aux inclinations même des Dames les plus illuftres. Il eft la paflîon de divers Prélats j qui femblent n’en avoir point d’au- tres , & qui ne peuvent pecher par excès qu’en l’vfage innocent qu’ils en font à toute heure* Audi la plus-part des Méde- cins , pour luy faire l’honneur qu’il merite,veulent qu’il foit re-^= ceu dans le cerveau, &luy alli- gnent même logement qu’à l’â- me. Car félon leur opinion étant atiré par le nez, il prend pour entrer dans la tefte le che- min qu’ils affignent à la pituite pour en fortir , &: de cette façon du Tabac. jî il s’in/înuë dans les trous de l’os cribleux, de là il envoyé fa ver- tu dans la cavité fphenoïde af- file entre les narines & la felle Turque , puis à la glande pitui- taire par les deux canaux pofte- rieurs qu’elle a vers le nez , ou par les trous de l’os fphenoïde que l’on prétend être fpongieux, & enfin dans l’entonoir , dans le troifiéme ventricule du cer- veau, &: par celuy-cy dans tous les autres qui ont communica- tion entr’eux. Mais Je Tabac ne fçauroit te- nir ces diverfes voyes que l’on luy trace, &c’eft vne vérité déf- ormais certaine , après ce que le fameux Scheneider a fi dode- ment écrit du cerveau dans fon Traité des carheres. Car les trous de l’os cribleux font obli- ques, &: ne regardent pas dire- dement vers les narines, mais dans la cavité de la bouche Ters Je gofier , aux parties le plus Di (cours enarriere, prés les apophyfesde l’os cunéiforme ; & ils font fi cxaélement bouchez des divers plis de la membrane, &: des fibres nerveux qui le traverfent, que l’air même ny fçauroit entrer. Joint que la cavité fphenoïde n’eft point ouverte vers les na- rines -, Que les deux tables dè l’os, dont elle emprunte; le nom, ne font point poreüfes, ny per- cées , comme l’on fe perfiiade , en vnei infinité d’endroits au tour de la felle , & que les trous que l’on y trouve en effet font remplis de nerfs, de veines, & d’arteîres, & n’aboutifl'ent point au nez ; Qi^ la glande pitui- taire ne reçoit point la pituite, & ne s’en décharge pas , comme l’a crû Vezale ,par deux de fes canaux qu’elle envoyé en cette partie ; Qn/il n’y paroift iamais aucunes traces notables du cours de cette humeur, nyfëmblable- ment dans les excroifl'ances. mammillaires. du Tabac, jj mamtnillaires, puis quelles font toujours pures & nettes, ny dans 1 entonnoir , ny enfin dans les ventricules du cerveau, Quny que cette dodrine foit objeZ appuyée fur la parfaite connoif- a®»/ fance de l’Anatomie de la telle, ‘jutl'on elle ne lailTe pas neanmoins d’ê-^'^* cre combatuëpar ceüx entr’au- tres qui veulent attribuer au cer- veau deux voyes diredes d ex- crétion , l’vne par le nez, & l’au- tre par le palais. Premièrement on objedeque la pituite coule des Ventricules mierc fur les apophyfes mammillaires , & de là dans le nez par les trous®"'** de l’os cribleux, quoy qu’ils fuient bouchez par les divers plis de la dure-mere , & par les fibres nerveux , que les apophyfes mammillaires envoyent aux na- rines, Gar, dit-on, la chaleur & l’efprit dilatent les pores de ces nerfs &: de ces membranes , en forte que la pituite y peut paflét 34 Difcours de même que l’eau pafl’e par vn crible. On ajoute J que fi les imprefi- fions des odeurs pénétrent du nez aux apophyfes mammillai- res, la pituite peut bien couler des apophyfes mammillaires au nez. Et pour rendre cette voye plus manifefte , on allégué l’expe- rienee de plufieurs perfonnes travaillées de maladies cephali* ques, qui s’en trouvoient foula- gez auÔI-tofi: que quantité de fe- rofitez venoienit à leur ccruler par le nez. En fécond lieu on objeéie que Secon. les ventricules font lereceptacle de ohje. de la pituite , qu’ils la verfent Uion. dans l’entonnoir fur la glande pituitaire, & par fes quatre ca>* naux dans le palais. On veut que cette pituite foit épanchée en ces cavitez par le regorgement qui s’en fait dans les glandes^^ue le tilTu choroïde tient enlacéesi du T abac. jj ht qu^êllc y décottlè efi'tore de totis les pores du cefveau, où el- le fert de Véhiculé aiüx el|)rics, doht l’âgitatiorï Tayàtit attenüée elle fe réduit éïi vapeur , &: re- prend enfin fa pretoiere forfee lors qu’elle pafle dans les vefttri- cules. Ces difficültez font fans doute pkufîbles ; mais neanmoins il xéponfi n’eltpâs difficile de les réfoudre, àlaprt^ ^ Je répons donc a la première ; <^e les ventricules fuperieùrs , & les apophyfes inammillaires ‘ **. n ont poiUt d ouverture vers les nariflës':Que les trotis de fos cri- Slion. bléiiXjCôfnffié i’ay déjà dft,abôü- tilfent au palais plûtoft qu’au nezi <^e les membranes & les fibres rterveux qui bouchent ces trous, font natnrellemejnt abreu- vez de l’hurùidité .qui leur eft ne- cefl'aire : Que S’il én venôit da- vantage , ils né pouroiént la contenir , ou qüé s’ils la rece- voienf j ils s’enfler oient encore C ij 3^ "D/Jccurs &C fermeroient leurs conduits plus exactement ; de même que les toiles, donc les pores font plus ouverts lors qu’elles font îeches,& plus ferrez lors qu’elles font mouillées. Au relie quand la chaleur SC l’efprit dilateroient allez les po- res de ces parties pour donner pall'age à quelques ferolitez, cet- te étroite voye ne fuffiroit pas au cours immodéré des eaux qui coulent fouvent par le nez. D’ailleurs il ell évident que pour vne excrétion fi grande &fine,- celTaire la nature ne fe feroitpas contentée de faire des conduits imperceptibles. Quant aux efpeces des odeurs que l ’on compare aux humeurs, il n’y a rien de lî different , les premières étant plus tenues &: plus agitées que les autres 5 6c rien de fifauxquelaconfequen- ce que l’on en tire , puifque ces efpeces ne vont qu’au haut de la du Tâlac. membrane du nez , où refide To- dorat, & ne peuvent penetrer iufqu’aux ventricules , fi de leurs cavitez il n’y a point de conduits ouverts iufques aux narines. L’experience que l’on allégué des perfonnes qui reçoivent du fbulagement dans les maladies de la telle, enfuite de l’excretion de la pituite par le nez, n’eftpas moins trompeufe , &: ne doit pas eftre moins fulpede. Car le pa- roxyfme cefle en eux autrement que l’on ne penfe. Le malade fiDuffre tandis que les arteres por- tent au cerveau plus de ferofitez que les veines n’en peuvent re- cevoir. Mais lors que ces arteres fe dégorgent dans celles qui a- boutiflêt à la membrane du nez, les veines épuifent promptement l’humeur épanchée dans la telle, & en ollent ainfi la caufe de la douleur. De forte que l’eau qui coule par les narines fort de la malfe du fang,&non du cerveau, Ciij 5? Difcouri tandis que \z ferofité renfermée 4ans le cerveau r’entre dans la même m^lïe du fang , ou par les yailTeaux lymphatiques qui aro- fenc la fuljftance intérieure & la fuperiicie du cerveau , ou par ces veines dont les orifices ex- térieurs aboutiflanc à la partie haute du nez , ont fait croire à quelques modernes qu’elles pQUUQÎent fervir à cette éva- cuation* Kiponfe A la fécondé difficulté j’oppo- à la feray feulement, pour ne point fécondé^ ennuyer, fix raifons principales objeUto. voicy fimplement déduites, à la naaniere de la vérité , qui va toute nue. Si, la pituite étoif contenue Pre- dans le cerveau, elle ne pourpit miere évacuéepar les ventricules raijon. ny par les apophyfes manamillaires, ny par l’os cri- bleux, puifqu’il n’y a ppint de cpnduits ouverts en aucunes de ces parties. A railbn de quoy da TnhAC. 59 4ans les hydropifîes de la telle , les ferofitez ne peuvent s’écouler ny par les narines ny par la bou- che. De plus» fiippofe qu’il y eût paflage» fi lapiçuite remplillbit ces ventricules,l’air&: les odeurs qui félon le fentiment de l’Ecole fe doivent porter dans les cavi- tez, y penetreroient auec peu ou point d’effet. Ces deux ventricules notant point ouverts pardeuant,lapitui- $C rongeroit à toute heure cette portion fi fenlîble de la pie-mere qui environne ces cavitez , veu que cette tu- nique eftantfbrt tenue, ne pou- roit relîfter, comme font cel- les du fiel , de la veflie & des in-^ teftins , à l’acrimonie de la ma- tière contenue. Elle fe trouve- roit fouuent auffi déchirée à l’ouverture du cerveau , que toû- jours eireyparoift entière. Par ce moyen la pituite cauferoit ne- celfairement de cruelles dou- leurs de telle , des epilepfies , des apoplexiesj&fejournantdans le troifîême ventricule, elle cor- romproit la glande pineale , & le tilTu coroïde , ou du moins feroic triême^ 4^ T)ifc6UYt obftrudion dans fes vaifl&auXj qui font fi déliez & fi petits -, Elle ofteroit au cerveau fa blancheur, qu’il ne quite point; elle infede- roit continuellement la partie la plus éminente de l’homme, & feroit vn cloaque du fiege de l’ame. Si la pituite eftoit contenue dans les ventricules du cerveau tandis qu’if eft vivant, elle s’ydevroit trou- ver aulïi-toft qu’il leroit mort par quelque prompt accident ; Et neanmoins en pareille occafion, on y a jamais rencontré que cinq ou fix gouttes d*eau, qui hume-? âcent vnpeu ces cavitez. Il eft vray qu’il y a quantité d’eau dans les ventricules de ceux qui meu- rent de longues maladies : Mais lorsqu’ils expirent, elle s’y en- gendre de ces vapeurs humides, qui fe forment de la refolution des elprits; oun’eft autre choie que la ferpfité exprimée des ar- 4u 'tahâc. 4f feres qui fc rplâehenc U- s’affaii- fent quand la chalcuf &î la vie font preftes a s’éteindre. Si l’on VDtdoic ai} moins que la pituite fuft renfermée d^ns le quarriême veof ricple , epmiïre il eft reveftu d’vne membraqe fem- blaiîle à celle des autres, elle y prodpiroit des dopleiars fenfi- bjes ; elle feroit eontrainte de paflèr de cette cavité dans la troiliême par les étroits conduits qui vpnt de T vne à l’autre , H- n’y pouroit apoir ¥n cppts âuffi prompt &:auiri grand que mani’- feftemeut elle l’a quelquefois. Elle ne poUroit fe porter de ce quatrième ventricule , qui eft placé dans le petit cerveau, jufr ques à la cavjté du troiliême pour defcendre dans l’enton- noir,puifque celuy-cy eft dans le cerveau en vne fituatipn plus élevée que le quatrième. Ces ventricules font deftinez Vfage a recevoir le cours des efprits , àtsve- 44 "Dt /cours meules qui commencent à prendre la vlaT d efprits animaux dans le laffis coroïde , & achèvent de fe purifier lors qu’ils paflentpar leurs pores 5 & partant ils ne ren^ ferment pas la pituite , puifqu’il n’eft pas apparent qu’ils euflent receu de la nature deux vlages fi difterens &: fi contraires. Ces es- prits s’en forment eux-mêmes la demeure , lors que du cœur ils montent au cerveau par les artè- res carotides , divifées en la par- tie intérieure de ces cavitez en plufieurs rameaux , l’vn defquels produit le laflîs coroïde, qui en- vironne la glande pineale, & luy porte ce vent fi fubtil, cette flam- me fi vive &: fi pure que l’on nomme elprit animal. Caragif- lant avec violence, ilsdalatent la fubftance du cerveau , & em- pêchent qu’aucune autre ma- tière ne puifl'e remplir cette efpace. Ils l’occupent auflfi tou- jours tandis que l’homme ellen du tabac. 45* fanté ; & s’il y a quelque pituite, comme elle n’y refide qu’en pe- tite quantité, ou feulement en forme de vapeur, ils ne laiflènt pas de palfer dans les pores du cerveau , pour y faire leurs fdn- étions. Ces preuves n’étant donc que Suitedt trop fortes pour détruire lapre-^‘* miere partie de l’objedion que P"”-/* l’on nous fait ; Venons à lafui-^j^?”' vante. Et quoy que deiormais il foit confiant que l’on cherche en vain le cours d’vne humeur qui n’ell point dans le cerveau. Voyons fi c’efl au moins avec quelque apparence de raifon, Suppofé que la pituite coulaft . des ventricules par l’entonnoir,.,,^.^*" 11 • A / / ^ tHlte Tl€ ellenepouroit etre evacueeparc.^,^/^ la glande pituitaire dans le pa- ^oint lais. Car l’os fphenoide qui eft par l'os entre deux , n’eft point percé j & [pbeno. le tres-dode de Villis,qui depuis*^'* peu a fait fi exadement î’anato- mie de la telle , en eft vn témoin Ny fu^ la gUn- denom- ?néc p/- taitaire^ 4^ Di /cours irréprochable , te s*accorde avec Scheiïeider fur ce point. D'ail- leurs fl cette glande êtoit defti- née à receitoirle cours de îapi- ttiite, elle ferok toujours pto- |)orti'onnée en tous les aniinaüx à la quantité de cette humeur, c’efl à dire à celle du cerveau , qui étant plus grand feroit plus humide: Cependant en vn hom- me j etirte & fain , qui d’ordinaire â trois li'üfesd-6 cervelle, elfe iie péfe'qué dix graiftS, ôç dans vn cheval par exemple, dontle cér- ¥eâù n’a de poids qu’vne livre & demie , elle pefé jufqu’à trente grains. De forte que fi l’on con- Îîdêré fon êtenduë, &mémé én- tore fa conformation &: fa fîtua- tion , il fera facile à jUgét qu elle eli; trop petite pour côtenir la pi- tuite , trop dure pour la recevoir, trop referrée dans la Cavité dé la felle pour s’étendre; 5C qu’ain- fi devant neceflairement la laif- fer couler fur les parties voilines. du Tabac, 47 elle corromproit particnliére- ment le tifl'u reci forme, que les branches des carotides &c les ar- tères cervicales forment de leur afl'emblage avec les jugulaires externes au circuit de la felle Turcque. Ajoutons encore, que les canaux par lefqüels on pou- roit , dit-on , envoyer la pituite ■dans le palais , ont efté inventez, plûtoft que découverts , par Ve- zalle, éc qu’au jugement de Vvharton,de Schneider, &dc plufieurs autres fçavans Anato- miftes, ils ne fe trouvent point dans l’os fphenoïde, tels qu’ils doivet être pour fervir à cette é- vacuation. Ce n’eftpas que cette glande ne foit abreuvée par fois de ferofîtez,en alTez petite quan- tité, foit qu’elle les intercepte des carotides par quelques-vns de leurs rameaux, dont elle cil pénétrée lors qu’elles portent le fang au cerveau ; foit qu’elle re- çoive CCS humiditez par l’enton- 4^ î)ifcours noir , où elles peuvent retomber des ventricules, dans lefquels il eft vray que les arteres trop plei- nes en laill'ent épacher quelques gouttes.Mais elle en confume in- l'enfiblement vne partie qui luy fert, au jugement de Rolfincius, à temperer la chaleur du tillù retiforme,ôl le décharge de l’au- tre dans lés veines ou vailTeaux lymphatiques, qui les verfent dans les jugulaires, où ils vont aboutir. Ce que de l’ancre lerin- guée dans ces conduits allant dans le tronc des jugulaires rend manifefte par fa noirceur, qui s’y découvre aulfi-toft. Qj^nt au palais , li la pituite arrivoitjufques-là , elle ne pou- par toit y trouver palTage, puifquc lepa- la membrane dont ileftreueftu lais, n’eft percée en aucun endroit, & qu’elle ell lî épailïe & lî ferrée, que les vapeurs même ne la fçau- roient pénétrer. Ainll il faut demeurer d’accord , que comme les du Tabac. 4^ les excrements du cerveau y font portez avec le fang par les artè- res , ils en font raportez par les veines, &: qu’ils n’en peuvent fortir que par ces leuls conduits, la nature n’én ayant point fait d’autres. Voilà ce que j’ay adiré fur ce fujet, où peut-être je me luis Con- trop étendu. Mais j’ay crû ne dufiotti pouvoir moins faire pour détrui- re cette erreur commune que la pituite coüle de la tête par k bouche & par le hez , &: pour- mieux établir la vérité de mes raifonnemens fur le Tabac, qui déformais me rapelle à luy. N’y ayant donc point de paf- Oh fi fages ny du nez ny du palais ait pofttle cerveau, il eft certain que le Ta- Tabacé bac ne peur pénétrer en cette partie , &c que tout au plus il n’y peut envoyer fes efprits que fous la conduite même des elprits. En effet il s’arefte dans la cavité des narines , delà il paffe quel- D Les 7. ca^ naux pitui- taire^. 50 T)ifcours quefois dans la bouche, &: n’agic immédiatement qu’en ces lieux où l'ont les canaux deftinezàla pituite.Ces canaux font au nom- bre de fept ; comme il efb ne- celTaire de les connoiftre , nous mettrons icy leur defcription &: leurvfage, lùiuant ce que Sch- neider leur principal Inventeur en a remarqué. Le premier ell la membrane pituitaire anterieure. Elle en-' vuer. velope toute la capacité interne des narines, & même leurs di- verfes cavitez que fepare l’os vo- mer, &:quela table du palais &; de la bafe du crâne renferment entre elles ; où font plulîeurs os Ipongieux, qui dans de petites cellules contiennent de petits morceaux d’vne chair fongueu- fe. Ainli elle s’étend dans le pa- lais , où elle reprelente la pre- mière articulation du pouce ,, jufques à la grande ouverture de la tête, en forte qu’elle penche du Tabac, #h peu vers lendroit où Fosvo- mer s’aproche du gofîer, & du larynx. Elle eft fongueufe, & remplie de veines te d’artercs enlacées comme toiles d’arai- gnées, & toujours gonflées de lang te lî faciles à s’ouvrir, qu’el- les le dégorgent fouvent aux moindres conculKons de la tête; Ecs veines y viennent de la ju- gulaire externe. Les arteres,qui s’y découvrent par leur batte- ment y naiflent d’vne branche extérieure de la carotide inté- rieure , te font defliinées à por- ter la pituite , qui continuelle- ment abreuve cette membrane d’vne humidité gluante te tena- ce , fur tout vers l’os cribleux. C’elf poùrquoy elle eft phis plei- ne , plus grafle tL plus pâle que les membranes voifines,aufquel- les le fang plus pur communique plus de fa côüïeur. Elle eft nean- moins fort déliée vers le palais, où elle ferc d’organe â l’odorat. ji Difcours Sc de là s’épanche vers lespoû-^ mons. Elle reçoit la pituite des artères , & s’en laide penetrer en fuite , comme fait à l’eau vn pot de terre qui n’eft pas encore cuitj après quoy cette humeur fe con- denfe par la froideur de l’air, C’eft par ce conduit que l’éva- cuation de la pituite eft la plus naturelle , parce quelle eft la plus commode. fe- Le fécond eft la membrane pi- tre»,^. tuitaire poftsrieure, qui envelo- pe la partie la plus avancée de l’os du derrière de la tête. Elle eft moindre que l’autre en fa grandeur^ôi: toujours eft remplie comme elle d’vne pituite qui n’eft pas tout-à-fait gluante, que les arteres y aportent. Cette pi- tuite eft la matière des crachats^ quelle dégorge dans la bouche, &c fouvent dans le conduit de l’eftomach j ce qui efteaufeque l’on ne peut s’empêcher d’en avaler beaucoup, que l’on fe per- Ju T ahac. yj fuade qu elle defcend du cer- veau, &: que difficilerpent on la rappelle par le nez. Le troifîême fe trouve dans les glandes fituées à la racine delà langue , d’ou fort la matière la plus épaifl'e des crachats , allez femblable d’ailleurs à celle qui coule de la membrane pituitaire pofterieure. Le quatrième dans les vaif- féaux qui font fous la langue, & t]HA- dans les glandes que d’vn même tnimt, nom on appelle fàlivaires. Ces vaifl'eaux font au nombre de deux , vn de chaque côté au def- fôus de la langue , fans être cou- vers que de fa peau, & s’éten- dent des glandes où ils com- mencentjjufquesàfapointe : a- prés quoy rebroulTànt vn peu, ils vont s’ouvrir dans la bouche, vers les dents incifoires. Les glandes, que l’on conlidere prin- cipalement , n’excedent pas auf- fî le nombre de deux, &: font pla- Diij f4 Bifcoufi cées dans la bouche, vers lemi-r lieu de la mâchoire inferieure. De cette fource découle l’humi- dité qui arroufe la langue &; la bouche , qui fort d’elle même & facilement eft crachée, & qui fe confume par l’ardeur de la fiè- vre. hecln- Le cinquième eft la langue, quiême compofée de deux parties aflem- blées en vne feule par la mem- brane qui l’enveloppe, quelle reçoit de la dure-mere. Elle a divers mufcles autres que fa pro- pre chair qui eft fongijeufe ou plûtoft mufculeufe , contre le fentiment de Riolan ; deux liga- ments } deux veines dites ranu- les, qui naiflent de la jugulaire externe j deux artères que la ca- rotide y envoyé. Lefix- Le fîxiême eft l’extremité ,de iême. la tranchée artere, nommée la- rynx, &: l’epiglotte qui Ibrt à la fermer, empêche ainfiqueles ^limenfs liquides & folides n’y du Tah4€. * jf J puiffent entrer. Le larynx eft ré- vêtu d’vne membrane aflèz fem- blable à la tunique de i’oeil nom- mée retiforme , qui ell commu- ne à la bouche, augofîer,a i’e-i ftomach , qui naturellement eft blanche, &: fe noircit d’vne elpe-r ce de fuye , lors que l’on refpire vn air remply de fumée. Elle a des veines sk des arteres. Les premières procèdent du rameau intérieur de la jugulaire externe qui entre dans la bouché , & lès autres de la grande carotide im terieure. Ces arteres , qui ne s’y découvrent que par l’inflamma- tion de cette partie, y portent toûjours vne humidité aflez gluante ; & lors que leurs cxtre- mitez s’ouvrent , elles dégor- gent le fang qtie l’on çrache quelquefois. Le feptiême eft le palais , & Lefep. le gofîer, qui comme les deüxftVW. ^membranes pituitaires & le la- rynx rendent vne humidité ê- D iiij naux pitui- taires. $6 Di fc ours paifle & gluante. Cette humeur le détache par le mouvement de la langue , &; par la vio- lence de la toux, ou de l’ê- ternuëment. Elle fe cole au go- lier , lors qu’elle le récuit par la chaleur de la fièvre, &: n’en fort qu’avec beaucoup de peine. Leur vfage eft tel . Le fang, qui contient en foy le principe de vie , qui félon qu’il elt pur ou im- pur fait du chyle qui s’y mêle vn autre fang ou bon ou mau- vais, & étant altéré par l’vfage des chofes non naturelles, lé purge ou par la faculté qu’il en a , ,ou par la fermentation qui s’y excite, & jette fes excremens au dehors , tantoft avec moderar- tion , & tantoft avec tant d’im- petuolîté, qu’il ne peut être dé- tourné de ce mouvement. Ainfî circulant fans cell'e par le cœur, fes excrements les plus gros, qui ne s’y peuvent raréfier, quand ils ne s’embarafl'ent pas dans les du T ahac. J7 poumons , où ils pmduifcnc la toux, l’afthme , &c. pafl'ent dans l’aorte, &: delà dans toutes les ar- tères , qui portent la melancho- iie à la rate , la bile dans fa vefli- cule,les ferolîtez dans les reins, les liqueurs acides & piquantes dans reftomacli & dans les in- telHnSj&la pituite à la bouche &: au nez. Alors cette derniere humeur coule en ces lieux, par- tie par les vns de ces canaux , partie par les autres , fuivant quelle eft ou plus épaifle , ou plus tenue, &qu’elle trouve leurs ouvertures difpofées à la rece- voir : après quoy le fang fe chan- ge en vne nouriture plus vtile. Que s’il relie quelque portion de ces excrements dans les artè- res, les veines la reçoivent avec le fang , & la reportent dans les grands vaill'eaux pour circuler encore, & en être enfin feparèe parvn mouvement nouveau de îa fermentation. De maniéré que le faflg fe purge continuel-' 5^ Bifioars Icment ; & felouque cette éva- cuation fe fait bien ou mal, on __ jouit dVne fanté ou ferme, ou Âta ^ Peii aifiirée. bac % fuppofé , le Tabac en fondre. pellette dans lescavitez du nez, & de là dans la bouche, & envoyé par leurs veines fa ver- tu droit au cœur, &: du cœur par les arteres à la telle & à tou- tes les autres parties du corps. Alors fon principal effet ell 1 excrétion de la pituite, (pour continuer à me fervir de ce mot de l’Ecole, vlîté depuis li long- temps, quoy qu’en effet il foit aujourd’huy comme rejeté ) puis que ny la pituite,ny la bile,ny la meiancholie ne font point eonfiderées comme véritables parties du fang, mais comme des cxcrementsqui doivent en être continuellement feparez, ou par- la nature, ou par l’art ; ce qui rendl’vlàge du Tabac, à l’égard de la pituite , d’autant plus vtilc &plus neccflàire.Il avance donc du Tahic. ou bien ii augmente de cette fa- 1 J / ^ * J T çon 1 évacuation de cette hu- meur. Eftant chaud acre & rem- ply de fel volatil , il incife , il at- am, tenue les humeurs craffes & gluantes. Il déterge & ouvre les pafl’agesdes membranes , il di- late leurs vailTeaux, & les difpole de forte , que les ferofitez com- me plus tenues en fortent, tan- dis que le fang dont les parties ont le plus de grolleur , & fe dé- mêlent plus difficilement les vnes des autres , y demeure en- fermé. Il augm.ente la fermen- tation du fang, & le mouvement par lequel il pouffe la pituite dans fes canaux, d’où elle fort d'autant plus aifément , que ces parties font amolies par leur hu- midité continuelle, C’eft pour- quoy il alege ou guérit toutes les maladies qui procèdent de dont U l’abondance de cette humeur , gMtrît, conan^e les crachats immpdereif. h fait étern'ü- er. éo Di/cours les rlieumatifincs , les fluxions qui tombent fur les yeux, les larmes involontaires, le mal de tête, les affeêlions commateu- fes,rhydropiiîe , &c. Ilellmê- me falutaire contre la goutte &: la fciatique, parce qu’il épuife les ferofitez de toute la mafle du fang. Caries veines les aportent des extrémitez du corps dans les grands vaifleaux qui les mènent au ccçur , & les arteres dans les membranes de la bouche & du nez d’où le Tabac les fait for- tir. AulTi comme il purifie le fâng , il conferve le teint frais &: vermeil , & le rend tel à ceux qui l’ont terny par la débauche ou par les maladies , même aux filles qui ont les pâles coulevirs. De plus il provoque l’éternué- ment , veu que piquant la mem- brane du nez avec quelque efpe- ce de chatouillement, il l’oblige à fe referrer ; de maniéré que la matière aqucuf©& aerienne qui du Tabac. èï S’y trouve enfermée venant à fortir par les pores , &c par les cavitez tortueufes du riez, s’é- cliape enfin avec autant de bruit que fon moüvementeft violent. D’où il refulte que les anciens L‘an^ Médecins fe font trompez, \orsclmne qu’ils ont crû que la matière de rêternuëment venoitde la têtes quelle lortoit par les trous de l’os cribleUx, &c que les parties extérieures du cerveau foufi'rant ment. contraéHon produifoient aulfi- toftle même effet dans les nerfs de la fixiêirie paire qui regifl'ent la poitrine. Au moyen dequoy les poumons en étant prefTez^ex- primoient l’air qu’ils conte- noient alors, & le pouflbient im- petueufèment vers la tête , où il s’inrroduifbit par le trou du pa- lais, & refortoit à grand bruit par ceux de l’os cribleux avec la matière qui s’y trouvoit. AulTi le cerveau n’eftque fort En peu oupointdu tout qnoy $1 'bifcours Nser- l’éternuement, & neanmoins il ne laifl’e pas d’en être foulage par accident j les humeurs que les ^au cer. ‘^^^’^^^îdes avoicnt portées à la tête étant interceptées par les artères de la bouche & du nez. Eflafit Ceüxqui prennent ordinaire- ami- nient du Tabac en poudre n’en 4jjyy} ^ f . . • . , attTa point , parce qu en i!- 1 membrane du nez deve- poudre “f moins tenfible , elle n’eft on nè. pîus irritée de Facrimonie du ternhè Tabac.r point. ^ Ceux au contraire qui en pren- nent n’y étant point acoûtumez, , “*■ ou vomilfentjou font étourdis, foudre ou 1 vn & 1 autre enlemble. Ils ètour. vomillent, parce que les parties dit, & les plus fubtiles du Tabac, paf- faitvo- faut des veines au cœur, &: dans les arteres , qui les portent à l’e- , ftomach , elles piquent les mem- branes &: les filets de fon orifice fat a- ^^operieur, lefquels fe reflerrent scûtu- & font fortir ainfi les aliments mez. ôc les humeurs que renferme le du Tabac. ventricule. Ils font étourdis j quand la vertu du Tabac étant conduite par les veines au cœur, & par les arteres du cœur au cerveau, elle y agite les elprits a- nimaux das les ventricules, ôe les pouffe contre la fuperficie de ces cavitez avec vue violence aullî grande qu’elle a peu d’effet. Car les pores de la fuhlbnce du cer- veau étant rétrécis par la contra- ction de fes fibres, que caufe le fentiment extraordinaire & fâ- cheux du Tabac, les elprits n’y peuvent entrer, & pour conti- nuer leur mouvement circulent autour de la glande ; de Ibrte qu’ils ne tracent que des images confules, &: cellent de couler dans les tuyaux des nerfs, ou d’étre allez forts pour les faire tendre. mda- Comme fternutatoire ou errin le Tabac eft vtile dans l’apople- xie , la léthargie , 1 accouche- ment difficile , les vapeurs hyfte- intaire. ë4 hifcûurs riqucs, les vertige^, &c. Mais il eft nuifible dans les maladies du poumon ^ parce que les mem- branes du nez &: de la bouche & leurs vailTeaux étant attachez enfemble, l’irritation de la pre- mière attire fur l’autre les fero- litez , qui covllent eiifuite lur la poitrine. Il fait aitfli pleurer par fois : & l’vne des raifons les plus exprefl'es que l’on en puiflè don- ner ,c’eft que tirant les ferofîtez de l’orifice des arteres de la bou- che &: du nez, il les tire encore de celles des yeux ; tous ces vaif- feaux état liez les vns aux autres. Comme il intercepte les humi- ditez du fang , lors qu’il eft por- té au cerveau par les carotides qui communiquent avec les ar- teres des membranes pituitaires, il fait que la tête étant nourie d’vn aliment plus pur & plus fec, eft plus faine Se mieux difpofécj plus flexible à toutes les aélions de l’efprit, foit qu’il juge, foit duTahac. 6^ qü’il imagine , veu que Tairie eft vue fplendeur fechej qui cher- che le fec. Lors qu’il ell familier à la na- ture, il vnit leselprits, & calme leur agitation. A raifondequoy^'*'^'” il modéré les pallions, &: fçait^J^^^*^ adoucir les inquiétudes del’ame/^j qui donne le mouvement à ces ^niew^ efprits, & le reçoit d’eux rcci-L le fçavoir font dans vn degré du Tabac, fublimc d élévation j en a fait rextrai»3: dans fon admirable Journal des Sça vans eri la page 33Î' ^ annee 1666. fans l’approu- ver neanmoins , ny le condam- ner auflî, félon les réglés qu’il s’eft prefcrites dans fon Ou- vrage. Mais pour parler en faveur du Tabac, ne luy eft-il pas même 1/ eft glorieux que des Monarques 1 ayent confidere comme vnien- nemy allez fort pour luy décla- rer la guerre publiquement, & pour exercer contre liiy ce qu’ils eurent d’efprit &: d’authorité ? Ne fçait-on pas que les Souve- rains agilfent fouvent par maxi- me , contre leurs propres fend- mens ? qu’ils peuvent quelque- fois fe lailfer furprendre aulfi bien a leurs Miniftres, qu’à leurs pallions j & que pour juger fai- nement de ces fortes de chofes, ils ont rarement toutes lescon- tioiflànces necelfaires ? Etquoy Eil 6i Difccurt qu’il en foit, ne doit-on pas in- férer de ce que nous avons dit de quatre grands Rois,qu’autant de grands Eftats furent d’vn fenri- ment. contraire au leur , que leur eftime &: leur amour pour le Tabac dévoient être bien vio- lentes, puifqu’il falut les repri- mer ainfi. Quant aux Médecins qui com- battent particulièrement le Ta- bac en poudre, ils l’accufent d’in- tereffer la veuë , d’affoiblir l’i- magination, de détruire lame- moire , & en vn mot toutes les puiflànces du cerveau. Leur rai- fon ell, qu’il pénétré par fes ef- prits jufques dans la tête , qu’il en évacue l’humidité immodé- rément, que de cette forte il la deféche trop , & luy fait perdre ce jufte tempérament qu’elle doit avoir pour produire fes fon- dions. Mais comme il n’y a point de communication ny de la bouche ny du nez au cerveau, du Tahac. 69 le Tabac n’y fçauroit aller, & Maïs n’agit pas plus fur luy que fiir les membres les plus éloignez. Ilti-”*^”^* re les lerofîcezde toute la maflè du fang , & n’exerce fà puifTance principalement que fur les hu-- meurs. Les purgeant de leurs ex- crements , il empêche principa- lement quelles ne fouillent les parties qu’elles arroufent, ôz quelles nouriflent : qu’elles n’en détruifent la vigueur 6z la fanté: quelles ne fàflént perdre aux or- ganes des fens les difpofîtions neceffaires pour bien produire 4eur adion j puis que félon Ga- lien, tel eft le fang, tels font les cl^its , telle eft l’habitude de tout le corps. Qim s’il évacuoit les ferofîtez S’il i~ en trop grande abondance, il eft certain que le fang qui en feroit plus fec,p lus chaud ôz plus épais pouroit échaufer & defécher da- vantage les parties du corps , foit internes , foit externes , plus ou titn, E iij 7*5 "Dt/cturs moins félon leur differente con- fti-udion, &: caufer plus aifément & plus fouvent obftruftion dans les vaiffeaux.Mais la vertu duTa- bac en poudre ne fçauroit s’éten- dre fi loin , & ne peut tarir vne fource inépuifable d’elle-même. Car à mefure que les ferofitez s’évacuënt , il s’en engendre d’autres des aliments folides &: liquides que l’on prend, de l’air même que Ion refpire : Et d’ail- leurs leur excrétion par le nez & par la bouche, diminuant cel- le qui s’en fait par les fueurs &: par les vrines,ne peut être figran-|j de , qu’elle ne les laiffe toujours dans vne jufte médiocrité, Auffi y en a-il continuellement en a- bondance dans les vaifïeaux ; & lors que l’on diftile le fang , on trouve par fa refblution que l’eau conftituë les deux tiers de £à quantité , D e forte qu’ê tan t af- 1 ûré que le Tabac en poudre n’a- git pas feulement fur le cerveau. dtt T ahac. yi Ton peut conclure en general contre fes ennemis que les in- commoditez qu’il y caufe félon leur fentiment, font chymeri- ques , &qued’vn faux principe ils ne peuvent tirer que de fauf- fes confequences. Neanmoins pour leur répon?- dre plus precifément,il eft à pro- pos d’examiner en particulier quelles font leurs obj étions. Le Tabac , difent-ils , eft nui- O» fîble à la veuë j parce que pro- crait voquant rêternuement il agite ^ les humeurs du cerveau avec violence , les fait couler par les rameux des artères carotides du côté des yeux , qui po-ür lors en font offenfez. Car ces artè- res ainfi tendues & gonflées pref- fent les nerfs optiques , quelles touchent , ou fe déchargeant fur eux de ce quelles contiennent de trop, en remp liftent & bou- chent leurs divers tuyaux. Après quoy les efprits vifuels , arreftez E iiij 7 2' Difiours par l’vn ou par l’autre obftaclé, cefTent de fe porter au corps de l’œil , & d’y faire leurs fon- dions. Mais en premier lieu ce rai- On ju~ fonnement ne combat le Tabac Jiifie te en poudre, qu’à caufe qu’il ex^ son- cite l’éternuement ; & fi c’étoit avec juftice,il faudroit, contre le pins fain vfage de la Méde- cine, rejeter tous les remedes érrins , entre leiquels , au juge- ment de Huonius, il eft l’vn des plus excellents. D’ailleurs ne faifanc point éternuer ceux qui ont acoûtumé d’en prendre, il eft certain que pour eux au moins il n’auroit rien de contraire à la veuë, ^ l’éternuement, qui trouve immédiatement ata- ment j n’agite pas davantage les n'offen- humeurs du cerveau , lors qu’il fepeini eftproduitpar le Tabac en pou- .dre, que quand il procédé de yeux, eauie intemej puis qu’il tire tou- du Tehac. jours également fa matière de toute la maflè du fang , & non de la tête. Il n’a pas plus de vio- lence de l’vne que de l’autre for- te. Car le Tabac errin, qui n’a point de malignité,qui domte au contraire celle de l’Êllebore , eft vn remede modéré , èc n’agit pas avec plus de force, que les fero- fitez acres &: piquantes fur la membrane des narines. C’eft pourquoy quelle que foit fon origine , il n’interelTe point les yeux , &: s’il eft toûjours le mê- me , il ne peut être condamné, que la nature ne le Ibit aufli î Elle, qui fur tout exafte dans l’œ- conomie du corps humain, a me- furé tous fes mouvements d’vn compas fi jufteî Ce n’eft pas que de grands & frequents éternuements n’ayent «Vj? eu quelquefois les fuites que l’on excef- rap porte , & même beaucoup fif d’autres autant &; plus fâcheufes encore , telles que la perte de 74 Dijcours l’oUye oudugouft, la migraine, la rupture des arteres , la mort. Mais ces accidents viennent moins de l’éternuement en foy, c|ue de l’extrême impureté du lâng. Car alors les excrements qui fe feparent de fa mafle , fe portant en trop grande a- bondance à la membrane pi- tuitaire anterieure, ils n’y peu. vent trouuer paflage, & com^. me ils l’irritent continuelle- ment , ils y produilent vne afieâtion vicieufe qui s’étend iuf- qu’à la dure-mere, &: fe com- munique au cerveau. C’eft cette impureté, qui d’elle eau. nuifible à la veuë , & l'iînpu. laquelle , dit Schneider les reié 4«yetix ne feroient point ofFenfez jang. des remedes errins ; C’eil elle qui fait perdre le gouft, l’oüye & l’odorat, lorsqu’elle tombe fur les organes de ces fens, 6^ pro- duit ainlî ce que l’on impute à l’éternuement. du Tabac. 7J 7Î /=* 1 î /-I n 1 /^on/*=> 1 m 4-<-i Qh étant à charge à l’efprit qui ré- git le Tang, eét efprit qui le fo- mente en agite toute la malle dans la veine-cave , & dans fes rameaux. Si bien que le fang fe porte &; fe raréfié dans le cœur avec impetuofité, & monte d’au- tant plus abondamment &: plus furcbargé de ferofitez au cer- veau ; où les carotides qui le re- çoivent de la grande artere , en lailTent épancher cette humeur qui dilate & ouvre leurs pores & leurs orifices , tandis que les veines rapportent le fang vers le cœur. Alors de. cette ferofité ainfi épanchée procèdent l'ob- ftruétien des nerfs ^ les larmes , l’epiphore jl’ophtalmie, &c. Ce- pendant fi l’on éternué fréquem- ment, c’eft qu’vne portion des humeurs acres &: piquantes fe bouchent les nerfs optiques. Car rate- ment. J6 Bifcûurt porte à la membrane pituitaire, ^t de cette forte l’éternuement ne produit pas l’agitation du fang, mais l’agitation du fang produit 1 eternuëment. Inflan- Suivant cette penfée, j’ajoute ce^our encore que fi quelques-vns xneu- Feier. éternüant , beaucoup d’autres perdent la vie tandis qu’ils boivent &: mangent, qu’ils fe purgent &: fe font faigner ; Et que l’éternuement peut bien être auffi innocent du malheur de ceux-là, que les aliments, la pur- gation & la faignée le fontde la difgrace de ceux-cy. La caufe en étant cachée, on accufe fou- vent ce qui paroift au dehors , bien qu’il n’en foit que l’effet; & l’on déféré plûtoft au rapport des fens , qu’à celuy de la raifon. ^ L’on prétend encore, que le oh^ele Tabac en poudre affbiblitl’ima- le gbiation , par la diffipation con- Tabac tinuelle des efprits qu’entraîne enfoH. après foy le cours immodéré de àu Tabac. y 7 la pituite qu’il évacuë,& par l’in- dre afi temperie froide du cerveau, qui refùlte de cette diffipation. ^ *'*''*' Mais il paroift du contraire par les avantages que l’efprit re- çoit de fon vfage, comme j’ay dêja dit. De plus le Tabac ne ti- rant point la pituite du cerveau , n’en attire point les efprits avec elle. Il ne les diffipe point,il ne les êtendpasjufqu’à refroidir cette noble partie , puis qu’il les vnit , 8£ les maintient en toute leur force. Mais pour faire mieux en- tendre ces raifons ,je fuis obligé d’entrer plus avant en cette ma- tière , &C de remarquer en quoy çonfifte l’imagination. L’imagination eft donc cette puiflance , plus corporelle que fpirituelie , de concevoir l’idée des objets extérieurs, comme s’ils kmîo». êtoient prefents à l’efprit , de de la reproduire furies eipecesque les fens en ont receues , bien que les objets ne ioientpius prefens. 7^ Btfcours Pour agir avec plus de perfe- dion, elle doit avoir de la prom- ptitude, deladelicatelTe, de la force, ôi delà netteté. Elle a les deux premières qua- lirez , lors que la glande pineale, Taprà véritable organe , eft fort pe- ptitude ^ iTiobilejque les efprits la qjii fe portent à cette glande ne dellca- fôt point de diferente grofléur & tejp de n’ont point vn cours ny trop vio-^ l'irnü- lent ny trop inégal, &: que les po- pna- i-es ventricules s’ouvrent ai- fémentpour recevoir les elprits , comme ils font fi les fibres du cerveau font médiocrement fecs , &c déliez. vient ^ force, fifadiorï for. des (êns fur la glande a de la ce, violence &; de la durée , &: fi les efprits vont au/fi à la glande en abondance, & d’vn cours égal. Elle a de la netteté, fi dans retteté. glande , dans les efprits , dans les fibres du cerveau , &; dans l’action des fêns toutes les difpo- I du Tébac. 7^ fidoiis precedentes Ce rencon- ' trent en vne jmte médiocrité, tjlfon Pour agir à la produidion des aShton il idées, elle conlîdere les efpeces /w les corporelles des objets, tant dir la f glande,que fur la lubftâce du cer- veau, où elles font ainfi excitées. * , Si l’efpece de l’objet frappe ^rodu- I ^ quelqu’vn des fens , elle en meut les fibres,qui font tendus jufqu’à . i» la fupcrficie intérieure du cer- i p veau. Elle les tire vn peu, elle ouvre les pores des ventricules où ces fibres font inférez ; Et les efprits , qui fortent à l’inftant de , , la glande, & la font pencher de ce côté, y marquent cette efpe- if ce , & palTant dans les pores du v cerveau, la tracent encore fur fes . divers filaments. Comme les efprits, pour im- Le/o' | primer fur le cerveau cette elpc- ' , ce de l’objet, en élargillént les ô' fibres , plient & difpofent di- verfement leurs petits filets, qu’ils rencontrent, félon la dif- 'é So T>ifcoUrs ference façon dont ils fe meu- vent , & les divers pores par où ils palTent , ils leur communi- quent vne prompte difpolitiori à fe r’ouvrir : &: lors qu’en fuite ils viennent a couler fortuite- ment par les mêmes ouvertures, ils ne ittanquent pas d’y figurer les mêmes efpeces. Quand les efprits montent du Com- cœur au cerveau, & qu’ils font ment détermiuezpar l’objet extérieur; les s’ils font compofez de parties idées qui different,ou par leur gro fleur ou par leur figure, ou par leur ~ mouvement , ils fortent de la font dé glande dvne maniéré particu* termt- iiere,üs ouvrent plus ou moins nies À divers fibres,ils entrent dans cer- certai. tains pores plùtoft que dans d’au- ne ftr- pg tracent des efpecesplus ou moins diftinâ:es : & tandis qu’ils gardent cette forme, ils ne permettent pas que les idées de l’imagination,qui s’y attache, en puiflent avoir aucune autre. Si du itabae. Si l’ame, par le pouvoir qu’elle tf- en a, décermine le mouvement de la glande ,& par Ibn moyen le cours des elpritSjelleeftcaufe que. ces elprics rorraent diverles cmai- efpeces,qui donnent à l’ame la nés penfée qu elle peut avoir. fenfées. De forte que ces efpeces font toujours excitées par l’adion des objets, par les veftiges de la mé- moire, par l’adion des efprits animaux ^ & par la force de l’amci Cela étant ainfî, il eft aifé de Conclure que le Tabac , loin d’ê- Con- tre miifible , eft tres-vtile à cette mentit puiflance d’imaginer, par l’ex- cretion qu’il fait faire des fetofi- tez &r de la pituite.Gar le fang en ^ étant plus îèc, comme il nourit le cerveaü & luy communique fes qüalitez , il introduit en tous tion. fes organes les difpofitions que l’on demande. Au lieu que s’il ^toit humidejil rendroit la glan- de plus groflèj& moins prompte "Difcours à fe mouvoir , les fibres plus lâ- ches & plus prelTez les vus con- tre les autres , l’ouverture des pores des ventricules plus étroi- te ; puifque, c’eft le propre de l’humidité d’accroître 5£ d’ape- fantir, d’amolir&de gonfler de femblables corps, dont elle oc- cupe les efpaces vuides qui s’y trouvent. D’ailleurs le fang par fa feche- refîe étant capable d’vnerarefa- étion &:plus forte & plus égale, veu que de toutes fes parties la pituite eft la moins combuftible, les efpritsqui s’enferment font plus vifs &: plus agi tez , & plus é- gaux en leur groflêur. Ils gar- dent par la proportion de leurs parties vn cours plus régulier , & joignent à leur violence vnc force de longue durée, qu’ils empruntent de la vertu fulphu- rée du Tabac , qui les fomente &: les vnit pour les conlerver. Ainfile Tabac en poudre étant du Tahac. ' f N 15 / ^83 plus que juftifie à l’egard de l’i- magination,voyons s’il le peut ê- tre de même envers la mémoire, apres avoir remarqué en quoy elle confîfte. Il n’eft point icy queftion de la mémoire fpiri- tuelle , qui garde les images que ^memo^- l’entendement produit, &fait,.^^ que l’ame étant feparée du corps fe reflbuvient des penfées qu'el- le a eues tant en cette vie qu’en l’autre : mais feulement de la mémoire corporelle,que les qua- litez du fang peuvent accroî- tre ou diminuer. J’ay déjà dit que les efprits , pour tracer les elpeces des objets ouvrent les pores &les fibres du cerveau, &: leur laifl'ent par ce moyen vne prompte dilpofition à fe t’ou- vrir. C’eft pourquoy j’ajoûteray feulemêt deux chofes ; l’vne que la ihemoire n’eft rien que cette prompte difpofition , puis qu’au- tant de fois que les efprits pren- nent le même cours , ils repal- ^ Difccun fent fans refiftance par les mê- mes ouvertures, retracent necef- fairement fur la glande les mê- mes efpeces, & donnent occa* fion à l’efpritde former les mê- mes idées. L’autre j que le cer- veau, pour recevoir aifément ces imprelTions , &: les garder long- temps & fl fidèlement , doit être d’vn tempérament où le fec & l’humide n’excedent point , ôC partant d’vne confiftence qui ne foit ny trop dure , ny trop mol- le. ^ Or le fang modérément de- Com- feché par l’vfage du Tabac en ment le poudre, étant porté du cœur à Tabac tête, luy donne ce tempera- enpoH- perfeétionne ainfil’or- vtile k mémoire, de la me- la me. me forte que nous avons dit qu il moire, perfectionne celuy de l’imagina- don. Cependant les accufateurs de ce Tabac font icy deux obje- contve étions > 1 vne , qu il agit dire— àuTahac. 8y ftcmcntruFle cerveau, & le àk-le T*. feche trop ; l’autre , qu’il con- fond les efpecesde la mémoire : & , concluent par l’vne & par l’autre qu’il la détruit manife- ftement. J'ay déjà fatisfait à lapremie- re plus d’vne fois i &: je répons A à la fécondé, qu’en eftet lesef- peces, des objets n’ont point d’extenfîon propre ny perma- nente 5 quelles ne font point comme des tableaux toûjours rangez dans le cerveau , où l’a- me contemple ce qui fe pafle au dehors : mais qu’elles ne con- iiftent qu’en la difpofition des pores du cerveau à fe r’ouvtir de la maniéré que j’ay dite ; ÔC qu’autant de fois qu’il en eft be- foin elles fe retracent & s’effa- cent félon le cours different des cfprits, fans que la mémoire en foit intereffée. De forte que l’aélion du Tabac ne les peut confondre , fi ce n’eft pour vn in- F iij tg Difcours ftant en ceux qui n’y font point acoûtumez, lorsqu elle change le cours des efprits par cét êtour- diflement fi court dont elle eft fuivie. Au tdle quiconque eft foi- ^com- gneux de la lante , doit choilir ment pour fon vfage le Tabac en pou- on doit dre le meilleur & le mieux pre- V fer du paré, & en prendre plûtoft avant Tabac qu’aprés le repas , &: lors que le évacué. Ceux qui s’en lèrv ent ordinairement, font dif- penfez de ces précautions , &C peuvent même en prendre à tou- te heure fans craindre qu’il leur foit nuifible. Car la coutume eft vne nouvelle nature qui pro- portionne les forces aux plus grands excez, qui rend falutaires les chofes nuifibles, qui dépouil- le même les poifons de ce qu’ils ont de plus funefte ; ce que l’hi- ftoire ancienne juftifiefolennel- lement par l’exemple de Mitri- date, & \z moderne par celuy du 'Tabac. %y d’vn Roy de Cambaye , qui dés fa première enfance ayant elle noury de venin, en devint fi con- tagieux, qu’il faifoit mourir fu- bitement & les mouches de fon haleine , & les hommes de fes crachas. La préparation du Tabac en $4 poudre eft differente, félon lespara- divers fentimens de ceux qui le tien. débitent : mais la fuivante eft fans doute la meilleure. 3: DuTabacde Virgine&dc S. Chriftophe , comme les moins acres & les plus comuns de tous, fix livres du premier , & trois de l’autre. Lavez le tout en eau de melilot : faites le fécher , pulve- rifer & tamifer, félon l’art : la- vez-le encore en eau de fleur d’orange , de fantal , 6c de bois d’inde,mélées enfemble félon les dofes convenables:mettez-le fur vne claye couverte d’vne toile, où vousl’arrouferez fouvêt d’eau d’Ange j & le lailTerez enfin fé- 88 Difcoun cher à l’ombre ; puis l’ayant ré^ fall'é , expofez-le quelque temps à l’air , &: le parfumez plufieurs fois avec les fleurs d’orange , &: fucceflivemcnt avec les fleurs de jafmin; l’enfermant pour cét ef- fet en vne boëtedeplomb aflèz haute, où les fleurs & le Tabac foient lit fur lit. Suivant cette méthode on Raifins corrige ce qu’il a de plus df cette nuiCible ou de trop fort, & prepa- ]’on le rend plus agréable , ration, ^ veue, Ibit â l’odorat. Car à la première lotion la ver- tu du melilot le purge d’vne par- tie de fon foûphre , & adoucit ce qui luy en refte : à la fécon- dé l’elprit des fleurs d’oranges modéré fon acrimonie , celuy du fantal émoulTè là chaleur ; la Ceinture du bois d’Inde luy don- ne couleur les fleurs d’ofan- ge & de jafmin luy font perdre fon odeur forte Sc piquante, & luy communiquent la leur. du Tabac, 3^ Q^lques^vns le parfument encore avec l’ambre gris , ScCom- d’autres y ajoutent les éllences de, fleur d’orange, de jafmin de tubereufe , le mufc &: la ci^ " vette. Mais ny les délicats ny les doâres n’approuvenf pas cet- te addition. Et en eftet les ef? fences fatisfont peu de temps par l’odeur des fleurs qui fe perd, & déplaifent incontinent par celle de rance , que contrade riiuile de Ben dont on les com- pofe : Et le mufc &c la civette échauffent & rempliffent la tête, où leur vertu fe porte par le cours du fang. Les Tabacs Pongibon de Gen-^ nés, noirs & blancs , fe font de enpou^ la même forte j mais avec cette différence neanmoins , que pour ^ faire le premier, ôn joint à deux tiers de Tabac de Virgine vn tiers de Tabac de Brefil, qui doit ^ être purgé deux fois avec l’eau blatte, de fleur d’orange i Çc que pour 'Diftoun le corps du fécond , on choifit les côtes du Tabac de Virgine&s de S. Chriftophe feparées des feüilles, QjitlU Avec le tamis on les rend ou ïj2ours fes membranes &: fes fibres , tè par eux remuer les parties du cer- veau, où ils font inferez, pour caufer à l’ame l’idée de la faim. Joint qu’il conferve les efprits, dont l’évaporation continuelle doit être reparée parles alimets. Il empefehe la foif, d’autant Il que ces liqueurs acides venant à empè- s’élever, emportent avec elles che la les parties les plus yaporeufesde cette pituite amalTée dans l’efto- mach ; Et comme elles remplif. fent les pores du gofier en forme d’eau , elles l’iiumeétent, & n’y agifl'ent pas contre les nerfs de la même façon quelles doivent faire pour caufer le mouvement au cerveau qui donne occafion à l’ame de concevoir l’idée de la foif. Il conferve les forces par la vertu de fon fouplire, qui fo- ‘}>*oy " 1 r • 1 1 ^ confir- i^cnte les elprits dans le cœur &: ve Us i(cours ireren- qui couvre lefommetdelatéte. Àuïpar Alors cette fumée palTe ou dans l’eftomach , ou dans le poumon. CO uns. c’elldans l’eflomacli jelle en peut être aifément rappellée,6c _ fortir par la bouche , & de là par nc2., dont les ouvertures a- elle fort boutilfentau palais. Elle eftauf- f4r le fi portée de la bouche auxoreil- nez.. les par les canaux cartilagineux qui ont leur ifiuë dans la bouche même , & mife dehors par les Parles pores de la membrane duTam- oretlles. bout, que fa chaleur & fon ef- fort dilatent quelquefois jufqu’à la rompre ; ce qui donne alors vne ilTuë plus libre à cette fu- mée , & n’empêche pas nean- moins que ces fumeurs ne puif- fent entendre , veu que cette membrane eft vtile feulement , êc n’eft pas abfolument necef- faire au fensde l’oüye félon Fa- bricius Hildanus, Plempius,Bar- tholin, Riolan & autres. Ainfi ils n’abufent pas impunément de du Tahac. loj ces canaux cartilagineux, qui re- çoivent les excrements , &: pu- rifient l’air interne de l’oreille ; qui font entendre le fon de la voix aux fourds , fi l’on leur par- le dans la bouche ; & qui fervent même aux chèvres àrefpirerpat l’oreille , s’il eft vray qu’elles ref- pirent par cette voye , fuivant l’obfervation d’AlemeonCroto- niate , d’Archelaüs au rapport d’Ariftote, Au furplus cette fumée pafle du nez dans les deux cavitez qui font en la partie inferieure de-^' ' l’os du front , aux cotez de l’os ethmoide , &: qui aboutiffènt au grand coin de l’oeil, où la g^n- de lacrymale en bouche l’ouver- ture. De là elle fe porte au tra- vers de cette glande , ou palTe par deflbus,&: fort enfin par les yeux , à l’oppofite des lerofitez , qui fouvent coulent de l’oeil dans le nez. Du palais elle fe glilTe le long G ïiij Î04 Di/cours Tar le des apophyfes pterigoïdes & mammillaires , entre le crâne & envelopes, ou entre fes en- velopes &: fa peau extérieure s’élève ainli au fommet de la tete, & s’y fait paflâge : Ce qui arrive de la forte principalement lors qu’il y a eu quelque l'éche- relTe notable en lès parties, qui a referré le crâne extraordinai- rement, & l’a feparé en quelque façon de fes envelopes, apres a- voir confumé l’humide gluti- neux qui les vnilToit enfemble, ac & ces que laiffent les phlyétenes. fes Prife par la bouche elle guérit la courte-haleine , l’afthme , la îo8 Bijîoun phtifie,les fièvres tierces &; quar- tes, les rlieumatifmes, l’hydro- pifie, les douleurs de foye. Elle arrefte le fang qui coule des vei- nes du poumon, avance l’accou- chement, Se lors qu’elle eft ap- pliquée fiir les extrémitez des doigts dépouillez de leurs on- gles, elle y en fait promptement revenir d’autres. En fomenta- tions elle guérit lafoibleflé des nerfs. Se les douleurs cauféesde luxations Se de catharres froids. Voicy la maniéré de la faire. Du Tabac recent cueilly au décours de la Lune , Se par trituration Se exprellion tirez-en le lue , que vous verferez fur fon marc, v ajoutant vn peu de fel Se de levain, mettez-le tout en lieu frais jufqu’à tant que la fermentation foit faite, dillilez à la cornue à feu de fable. Re- fervez l’eau , verfez-la fur nou- velle matière, Sela cohobez.Cal- einez les têtes mortes. Verfez dutahac. io5» fur les cendres àdiverfes fois quantité fuflifante d’eau de fon“ taine,Ô^: l’ayant biffée en refiden- ce , èc retirée autant de fois^ par legere inclination, filtrez éva- porez félon l’art. Et le fel en e- tant ainfî extrait, impregnez-en l’eau di vifée,que vous referverez pour l’viàge. Lors que l’on la prend intérieurement, la ddfe eft vn fcrupule en vn boüillon. L’huile mifedans l’oreille, en guérit la furdité : fur le vifage, il en ofte les rougeurs & les bout- geons : fur les parties affligées à^ f ts, fa goutte , ou de la fciatique,ü en appaife la douleur, difeute & re- foud l’humeur qui la cave,& for- tifie merveilleurement les nerfs. Auffieft-il excellent pour lespi- queures èc les bleflures qui peu- vent furvenif , & en procure &C empêche la refolution. Elle fe fait chymiquement &C par infufion. .2, Des feuilles de Tabac vn Corn- mtnt dU fe fait par i ^ fufion. Et par defcen^ te^ Le fil & le Cry. fîail dkTa> bac. lio Di P ours peu contufes au mortier, faites^ les bouillir en l’huile d’olive re- - cente; retirez l’huile par vne for- te expreffion , &: dans la colaturc mettez nouvelle marier e,&:l’ex- pofez en vne bouteille de verre double pendant vingt jours au fbleil, puis reïterez l’exprelfion U. lacoîature&l’infolation avec d’aijtrè matière. 3C Du Tabac effeüillé & fer- menté en eau de fontaine, difti- lez par defcente , feparez l’huile de l’eau avec laquelle il aura coulé, ou par le filtre, ou par l’en- tonnoir , ou par le coton. Le fel & le cryftail étant mêlez dans toutes fes autres prépara- tions eri augmente la force, & fervent d’vn infigne diaphoreti- que ou dieuretique félon la dil- pofition des humeurs. Ils blan- chifl'ent les dents, les prefcrvent de fluxion & de pourri ture,con- folident toutesvlceres,fur tout celles des gencives, &purifienc du Tabdt^ iïi merveilleufement le lang. Nous avons parlé du moyen d’extraire le fel : celuy de faire le cryftail eft tel. ar Cendres de Tabac, lavez les - en diverfes eaux jufqu’a rat quel- les n’y laiflent aucun goût^ filtrez extra*- par la langue de bœuf, évaporez re U jufqu’à pellicule en vne terrine plombée, mettez la en lieu hu- mide jufqu’à tant que les cry- ftauxfe forment audeflus,fepa- rez les , filtrez , évaporez cryftalifez encore tant que faire fe pourra. Le parfum appaife les fuffoca- par- tions de mere, &: les vapeurs hyfteriques, fubtilife & difcule les humeurs dont la cornée eft oft'ufquée, confomme les cata- " rades des yeux, remedie à la furdité , à la vieille toux , &: r’ap- pellc de la léthargie. On le brûle ou en poudre ou en feüilles. L’onfe fert encore le brù- des vapeurs du Tabac pouréva- 1er. iii 0 Difccurf cüër la pituite, & apporter tiii foulagement quelle caufe foie à l’eftomach , foit à la poitrine. Voicy de quelle façon, ar Du Tabac recent t drag- êt d’en mes , vin blanc deux onces, ou ■ de l’eau de buglofl'e de betoi- félon l’indication pareille ^ quantité , de la canelle fine deux fcrupules ; mettez le tout en vn vafe bien clos de toutes parts, pofez les fur vn feu modéré oiï au bain-mâne , & recevez la va- peur qui en for tira par vn tuyau qui fera au cofté de ce vafe. Les Trochifques ont même euihues feuilles prifes en J- a. machicatoire , & autrefois ê- bitc ^ toient en fi grande eftime par- leurt my les Indiens , qu’ils en êtoient effets, toûjourspomveus lorsqu’ils en- treprenoient de grands voyages, pour s’en fervir contre la faim ^ Leur ^ lalTitude. déferi- ^ Feuilles de Tabac en pou- ftion. dre deux dragmes, maftic choifi, gingembre du Tahsc. îij gingembre Oriental , vne drag- îne de chacun aufli en poudre ^ miel blanc de Narbonne en qua- lité fuffilânte: mêlez le tout en- femble au moi'tier félon l’art pour faire trochifques. Les pilules purgent par bas Les pi- toutes les humeurs , & la bile ^ plus qu’aucune autre, & appai- fent le vertige , le lifHement S>c le bourdoniieilieht d’oreille. Elles fe font comme les tro- chifqueSj&fedonnentaupoids elles fe d’vne dragme ou deux. font. L’extrait ou le fuc guérit l’a- L'ex. lopecie, l’ozene, le polype, la traitde douleur des dents ; les vice- L~abaci res des gencives & de la lan- gue, l’epilepfie recente. tuë les vers, les poux, les pu- naifes, les fouris & les rats, fcrt d’vn fouverain remede aux chevaux contre le farcin & con- tre les blelTures & les foulures que la felle leur fait fur le dos. £ Du Tabac en feüilles, Sa H “ II4 D> [cours fcript!o,vct{ez deflus de l’efprit de vin, mettez le tout en digeftion au bain-marie , jufqu’à tant que la couleur & la vertu en foient ex- traites. Séparez la liqueur par inclination, digerez encore filtrez. Pour rendre l’extrait plus puilTant, reïterez la même operation , avec nouvelle matie- . re fur le même efprit de vin. L’es. Les cly^ fleres^ leurs Cjfets. Leur de [cri. ption^ Ltsfi- ment-A- tions dr leurs effets. u6 Difcoms ne & du fiicre , vne partie & de- mie de chacune ; mettez le tout fur le feu , &: le reduifez en con- fiftence de fyrop. Les conferves fe forment des fyrops plus cuits , & fécliez dans l’êtuve. Les clvfteres appailent la paf- fion iliaque, la colique, ou bilieu- fe , ou flatueufe , ou nephri tique, & opéré heureufement dans les afteâions commateufes. 3c Feüilles de Tabac vne poi- gnée, les faites boüillir en du boüillon gras. Dans neuf onces de cette decodion mettez du fuc deTabac épuré & du fucre rouge vne demi-once de chacun , miel violât, miel commun deux onces de chacun, difl'olvez le tout en- femblc , palTez le par le tamis, & faites clyftere. Les fomentations fortifient l’eftomach, relblvent les fcirres de la ratte &: du foye,& arreftent la douleur de la colique ée celle des reins. du Tabac, II7 2: Des feüilles de Nicotianne à diferedon, faites les boüillir tmr en eau de fontaine, jufquesàla iefcri- redudion de la moitié : fur laf^'®”* fin mettez-y vue partie de vin blanc , & ayant vn peu lailTé re^ froidir le tout , appliquez des é- ponges ou des linges trempez en cette liqueur fur la partie malade. Les cerats , les baumes, les on- guents, fur tout s'ils font fécon- dez des potions félon le befoin, ce- guerifl'ent les mules , la galle , la tigne, le feu volage, les vL ceres,les dartres, les écroüelles, les eryfipeles , herpès , poireaux, la ptiriafîe , les cors des pieds,les plafins blelTures , foit recentes , foit in- é'ieurs veterées,ou chancreufes,ou gan- grenées, ou empoifonnées ; les cancers, les tumeurs oidemateu- fes, les contufîons , les phleg- mons, les charbons peftilentiels, les morfures des chiens enragez, celles des bêtes venimeufes,l’hy- drocele , les crevafles des mains. H iij iiS Difcûurs Mais le Tabac étant fur tout admirable en la cure des vlce- res & autres maladies fembla- blés, voyons par quel moyen il agit ainfi, & pour cét effet ob- fervons quel ell: le mal , & le remede. Comme le fang s’échauffe & Com- impetueufement du cœur , ’fontUs ^l^’étant trop grofïier & trop vlceres ^t>ondant il a bouché les artères *aux endroits où plufieurs defes parties attachées les vnes aux autres font contraintes de s’ar- rêter , il dilate les vaiffèaux quel- quefois jufqu’à les rompre, &: s’épanche tantoft par les pores de leurs membranes , &: tantoft par l’orifice des arteres le long des fibres, où elles aboutifl'ent : Au moyen de quoy les parties de ce fang fe 'corrompent s’enflamment, &: comme elles font grofl'cs, rondes & roides, étant prefl'ées dans les étroites ouvertures de ces fibres, &c pouf-. duTahac. 119 fées çà & là par l’agitation con- tinuelle de ces corps qui ont plus de folidité , elles s’aplatif- fént &: s’aiguifent en telle forte quelles deviennent tranchantes &: pointues, & prennent la forme des fucs aigres & corrolîfs , que les Médecins nomment bile a- cre , pituite falée , ferofité arra- biliaire, &lesChymillesfel ni- treux, vitriolique, & alumineux : Ainfî elles rongent , déchirent &: coupent les filets des mufcles, & la peau même , & par la du- rée ou la diverfité de leur aétion produifent l’herpés, l’vlcere,&:c. Alors la partie malade eft dilatée par les efprits qui s’v jettent en quantité i elle eft enfuite é- chauftee&: rongée continuelle- ment par le fang des arteres, qui paflant par ces mêmes fibres que le premier, y reçoit la même forme, &: enfin elle eft condenféc à tel point, qu elle ne reçoit plus ny d’aliment, ny de guerifon. H 111; lio "Difcoms Quant au Tabac il contient L« beaucoup de foûphre , de fel , &: famés d’elprit ; & fon foûphre n’ell /impies autre cliofe qu’vne matière hui- compo- divifée en petites branches fem le ^ déliées & lî prefTées les vnes Tahac. contre les autres , qu’elles ne le peuvent être davantage. Après cela, les veritez que nous cherchons fe montrent prefque Com- d’elles-mêmes. Le foûphre du wm// Tabac, lors qu’il eft appliqué guérit Pur les parties vlcerées, s’vnit les vl- ^ foûphre naturel & balfa- mique , qui le trouve trop roible pour les confolider, & l’exalte au point de pouvoir cuire & re- foudre les excrements qu’elles reçoivent avec les aliments. Comme il eft huileux , il émouf- fe les pointes aiguës des lues ai- gres^ corrolîfs,qui font produits du fang corrompu, leur oppo- fe,pour les arrêter, l’aflcmbla- ge impénétrable de leurs petites branches, Son clprit retient & du T ahac. lil fomente les efptics qui refident en cette partie pour fa conferva- tion. Son fel défeche les impure- tez que la maffe du lang y envoyé à toute heure : il conlbmme les mauvaifes chairs , &c dilate les pores des bonnes, lors qu’ils font trop ferrez. Que li le Tabac eft pris en potion , il évacue les hu- meurs qui bouchet les vaiffeaux, il modéré le cours du fang &: ce- luy des efprits qui dilatent trop les fibres, &: en vn mot il fait au dedans même chofe qu’au dehors. La préparation de ces remedes eft telle. Du Tabac en poudre fub- til vne once, mettez la fiir des ption cendres chaudes en de l’huile du ce- d’amandes douces , ou au foleil mr. pendant trois iours ; palfez le tout au tamis, &le reduifez en cerat félon l’art avec la quantité fuffifante de cire, ar Deç feuilles de Tabac re- lit Di/cours cent contufes au mortier vne V>efcrK livre , faites les cuire en demi- jition livre de graille de porc bien de Ion. mondée, à feu lent , jufques à g»ent. confiftence d’onguent, & pall'ez le tout par vn linge neuf. 2. Du fuc de Tabac avec fon marc vne livre, mettez-les avec de la poix-raifine, de la cire neu- ve & de la terebenthine trois onces de chacune déjà fonduësj faites cuire le tout pendant fix heures à feu lent,jufqu’à tant que l’humidité en foit évaporée: palfez-lepar vn linge: remettez la colature fur le feu fans luy per- mettre de boüillir , adjoûtez-y demi-livre de terebenthine de Venife, retirez la & remuez juf- qu’à tant quelle fe refroidilîe. Defcri- ^ Du Tabac recent, faites le ftion cuire avec de la cire blanche &c dnhm- du fuif de bouc ; Exprimez le tout, &: dans la colature ajoutez nouvelle matière, procedan tain- li jufqu’à cinq ou fix fois , jufqu’à du T ahae. ixj tant que vous ayez extrait l’o- deur, la couleur &: la vertu du Tabac pour en avoir vn baume excellent. Ou ar. De l’iiuile de Tabac vne ^mre. once, de la teinture ou extrait de Tabac demi-once , fel de Ta- bac vn fcrupule , de l’huile de noix mufcade blanchie èc dé- pouillée de fa vertu avec de l’efprit de vin ce qu’il en faut, & reduifez le tout en confîften- ce de baume fur les cendres chaudes. Les emplaftres fe fontdes on- Les guents en augmentant la cire , empla~ pour les êpaillîr. Au furplus à ces rèmedes fim- ples , qui peuvent fervir en de , limples indilpofitions,jen’ajoû- te point les compofez que l’on doit employer en des maladies grandes & compliquées félon les ^eme- differentes indications que don- des, nent le pais, la faifon de l’année, le fexe , l’âge , le tempérament îr-4 D’^cours èL le régime de vivre du malade, la nature de fon mal &c les fym- ptomes qui l’accompagnent. Je ne veux point tranfcrire , pour n’ctre pas ennuyeux , ce qu’en ont dit du Chefne, Everard , Neander, Magncnus Scc. &c je me contente d’avertir le Lecteur que l’on n’y doit recourir que par 1 advis d’vn lage 6c Içavant Médecin qui en ordonne dans le befoin fuivant la raifon èc l’experience. Voilà donc le peuque j’avois ^ Tabac. J’ay prelTé loùan- paroles , autant que fes ver- du tus (ont étendues. Tabac. Mais pour réduire le corps de cét ouvrage en petit je ne l’ay point mutilé, je n’en ay retran- ché aucune partie , & je croy l’a- voir tonné de forte, qu’au moins il ell; complet s’il n’ell achevé. Puillc-il donner à chacun l’efti- me qtie les véritables fçavans ont pour le Tabule. On avouera que du Tah4C. I2J c’eft le plus riche threfor qui foie venu du pais de l’or &:desperlcs: Qif il contient comme reüny ce que les autres funples n’ont que feparé : Qu“ la nature en ayant fait vn miracle ne devoit pas le cacher prés de fix mille ans à l’vne des moitiez du monde : Qu’elle futinjulle de le releguer fi long-temps parmy les Barba- res & les Sauvages : Qu’elle fut moins indulgente pour nous que pour eux , lors qu’ayant égard à leur peu de lumière, elle ramafl'a tous leurs remedes en vn feul remede j Et qu’enfin elle a fi bien marqué fa puifl'ance fur le Ta- bac, qu’eftant réduit en poudre, & même en fumée, il garde encore tout fon prix. 'I F IN. îft II» ; lU j' ‘ ' I contenues en ce D '^ours du tdhiic. ALcmeo)! Grotoniate &; Archelaüs , au rapport d’Ariftote , croyoient que les Chèvres refpiroient par l’oreil- le. page 105. Ambre gris fert à parfumer le Tabac en poudre. 87. Angélique eft meflée avec le Tabac en poudre pour le rendre plus piquant. Apophyfes pterigoïdes & mammillaires. 104. Bacheros, les deux feiiillesde la tige du Tabac les plus prochés de la terre, font d’vn goufl: & d’vne odeur defagreable 14, pourquoy elles dijferentdes au- tres feuilles. ly, Bartholin Médecin du Roy de Dannemark. loz. Baume de Tabac 117. fa de- fcriptiom j2.z. Ben. S5, Buglofle ou panacée Antar- ctique félon quelqùes-vnsellle Tabac, , Canaux pituitaires 50, leuf Cambaye , dont vn Roy faifoic mourir fiibitement les mouches de fon haleine, &: les hommes de lès crachats 87. Caldo , nom'que les Elpagnols donnent au fuc de Tabac réduit en confillencc de fyrop, &fon vfage IJ’, -Canaux cartilagineux Sc le'’r 5 "vfage loz. Ï05- Cardinal de Sainte Croix a donné fon nom au Tabac y. Ceracs de Tabac 117. leur de- fcription, la même. du Chefne Médecin du Roy Henry I Ü4. Circulation du fang &c fes in- dnventeurs ii. elle fefait ende- my-h cure i^jSes preuves 15». Civette. 85!. Clyfteres de Tabac n^. leur defcription là même. "Conlérve de Tabaib. ti6 Conduit le plus naturel & le plus commode pour Tévacuation de la pituite 52. la Coutume eR vue aiouvelle aature %6. Crachats. & 53. Croûte noire formée de lafu- inee du Tabac trôiivée au crâ- jne d’vn homme par Parrius au rapport de Raphelcngius loj» Cryftail de Tabac , fes ver- tus iio, maniéré de l’extraire, m Cubebes Cumin 91 Cyclamen 52, D. Des Cartes Gentil-hom- me Breton a trouvé la vérité que tous les autres Philofophes ont cherchée a» Drak Capitaine Anglois por- ta le premier le Tabac en An- gleterre y. E. Eau de Tabac, fes vertus 107. fa diftilation 108. fa dofe 105). Elebore 9z. Emplâtre de Tabac 125. là defcription là meme. Epiglotte 54. Epiphore comment caufée 75. Efprit ou effence de Tabac 114. Everard Médecin Hollandois a écrit du Tabac 124. Euphorbe 91. F. FabriciusHildanus loi. Feuilles de Tabac, leur figure, leur grandeur 8. 9. Fleurs de Tabac 9. leur cou- leur là même. Fomentations de Tabac 116. leur defcription nj. G. Monfîeur Galois dans fon ad- mirable Journal des Sçavants a fait l’extrait du livre de Simon Paulus ^7- Gingembre 15.92,. Girofle 92- Glande lacrymale 105. Glandes fîtuées à la racine de la langue 5J. Graine de Moutarde 92“ Graine de Tabac 9* H. Harveus Anglois Médecin de Charles Roy de la Grand’ Brc- tagiie a publié la circulation du 22- la Hauteur du Tabac en A- rnerique , en Hollande, Lom- bardie, Guyenne, Languedoc Provence j François Hernandez de To- lède afaitl liiftoire civile & na- turelle de 1 Amérique, & envoya le premier le Tabac en Efpagne & en Portugal. Hipçrcçate nommé divin ^ Hofmanus Médecin Allemand écrit que l’on a, trouvé des crâ- nes noircis de la fumée duTa^ bac. loj, il eft réfuté 106. s’il tut fçavant, il fut trop' crédule de débiter fes fables fur le rap. port d’autnay Huile de Tabac , les effets 10^, comment on la fait par infufîon & par defcente I. Jacques Stuard Roy de la Grand’ Bretagne a écrit vn Traité dit xnauvais vfàge du X^t)3.G (>&. Jafmin l’Imaginatron eft augmentée par le Tabac en poudre 77. comment 8i. Indes Occidentales Ibntle pàïs natal du Tabac , 3- la Langue , fa defcription J4. Larynx 54* Larmes comment caufées 75.., Liebaut veut que le Tabac )ir originaire d’Europe 6* Loüanges daTabac irj. Magnenus a écrit doârement du Tabac 6. foûtientque le Tabac eft originaire de l’A- merique 6. reforme la prépara- tion du Tabac ^ ij.. Membrane pituitaire ante- rieure 50- Membrane pituitaire pofte- rieure 52- la Mémoire eft augmentée par le Tabac en poudre , & com- ment 84. Réponfe aux obje- étions contraires gy. le Melilot entre en la prépa- ration du Tabac 87. 89. Neandera écrit du Tabac 1Z4. Nicot prefenta le premier le Tabac à Catherine de Medecis, &luy donna Ibn nom 4. ^Niefle Romaine 9t. Noms differents du *|’abac 3. Odorat a pour organe la membrane pituitaire anterieure 51- Onguent de Tabac 117. fon ef- fet là même, Sa defcription iza. Ophthalmie comment caufée 7Î- Orange dont les fleurs fervent à préparer &: parfumer le Tabac poudre 87^ P. palais Parfum de Tabac &C fe? efiècs m Petun eft le premier nom du Tabac 115, Pilules de Tabac 115. leurs ef- fets là même. Pipes de cane , de bois , de pierre 57. ou de terre cuite in- ventées par les Anglois 98- Plempius Médecin à Louvain lOZ. Potions de Tabac 114. Préparation duTabac en pou- dre ^87* Préparation du Cerat, Baume & onguent de Tabac m* R. Raréfaction du fang ^3• EBc fe fait dans le cœur, là même, où le fang qui refte en eft lo levain Flaciiies de Tabac ont même irerra que la Rkeubarbe. g. Kanules veines de la langue 54, Riolan Médecin de Paris ^4. 101.. Rois ennemis du Tabac 66. Rolfincius» Ag Santal fert à préparer le Ta- bac en poudre 87. Fra. Paolo Sarpioa découvert la circulation du fang au, rap- port de lean Valée Bartlro- meux Médecin Allemand a^é- cri't des catherres 31. premier inventeur des membranes pitui- taires anterieures &pofterieure£ &des autres conduits pituitaires Sel de Tabac, fes effets ito. maniéré de l’extraire 105^. Soûphre de Tabac & fa def> cnption uo. Scheneider très dode Se fa- Suffler Médecin Allemand',, qui a dodement commencé la Pharmacopée d’Aufbourg 19. Simon Paulus Médecin dir Roy de Dannemark a écrit du mauvais vlâge du Tabac 66. Syrop de Tabac 115. fadefcri- ption là mefme. Tabaco Province du Royau- me de Juçatan , ou la nouvelle Efpagne, pais natal du Tabac, Tabac mafle 7. fa defcrïption S. 5>. il fleurit continuellement dans le Brefil 10. Tabac femel- le 115, petit Tabac iz. culture du Tabac mafle 13. & fapçeparation 14. fes correctifs ij. Sc 18. fes qua- liteziy.iln’eftny violent ny vé- néneux 18. 19. Tabac en poudre 29. il fit par- tie du' culte des dieux de Î’A- merique là, uiême. il ne pénétré point dans Je cerveau 51. Gbje- qui en a pris le nom 4. clions contre tiette dodrfne jj, Réponfe 55-. jé.&pges fui van- tes jufqu a la 49. il pafle quel- quefois dans la bouche jo. fes effets 58. comment il agit y?, il fait éternuer ceux qui n y font pas accoutumez pourquoy il les étourdit & les fait vomir, là même. Les maladies dont il gué- rit 64. il facilite les operations de l’efprit 64, il calme les in- quiétudes &les paflîons éjjl é- vacuë les ferofitez avec modé- ration 69. il ne nuit point à la veuënon plus que 1 eternuëment 75. 74. 7y. Tabac en poudre pon- gibon de Gennes noir & bland 89. Tabac en poudre comment il doit elfre préparé 87. Tabac en poudre compoié eft refervé aux malades 91. fa defcription , là même. Tabac en machicatoire9z. i| ofle lelentimentde la fbif&de la faim, & conferve les forces 91. faifbns de ces effets 95. il évacue îa pituite 5>y* ü doit eftre permis aûxVieillards 9^^ Tabac en fumée 96. les Ame- riquains l’offroient a leurs dieux, là même.ïl eftnuiliblc aux poû- anons 99. il fait dormir & pour-