LA Dan US: SES « ; ETS Fyas ES ee FPRÉCAEN se SPRL ce Ce D PTS upon ping F2 ñ DE À ERPÉTOLOGIE GÉNÉRALE HISTOIRE NATURELLE DES REPTILES. TOME SEPTIÈME. D QE DEUXIÈME PARTIE. NAN 2 ERPÉTOLOGIE GÉNÉRALE HISTOIRE NATURELLE à iv COMPLÈTE Par A.-M.-C. DUMERIL , MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE, PROFESSEUR ET ADMINISTRATEUR DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE, ETC. EN COLLABORATION AVEC SES AIDES NATURALISTES AU MUSÉUM n ru G. BIBRON, PROFESSEUR D'HISTOIRE NATURELLE A L'ÉCOLE PRIMAIRE SUPÉRIEURE DE LA VILLE DE PARIS; gr À. DUMÉRIL,. PROFESSEUR AGRÉGÉ D£ LA FACULTÉ DE MÉDECINE POUR L'ANATOMIE £T LA PHYSIOLOGÎE. TOME SEPTIÈME. — DEUXIÈME PARTIE. COMPRENANT L’HISTOIRE DKS SERPENTS VENIMEUX. OUVRAGE ACCOMPAGNÉ DE PLANCHES, PARIS. (4 LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE sr ‘11e AUE HAUTEFRUILLE , 12 = ' 185%, TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CETTE SECONDE PARTIE DU SEPTIÈME VOLUME. SUITE DU LIVRE CINQUIÈME. DE L'ORDRE DES SERPENTS QU DES OPHIDIENS: CHAPITRE VI. . TROISIÈME SECTION OU SOUS-ORDRE DES OPHIDIENS. [l SERPENTS OPISTHOGLYPHES OU APHOBÉROPHIDES. Pages. Considérations générales sur ce sous-ordre. . . 781 Tableau synoptique des familles des Opisthoglyphes. 796 4.7 FAMILLE LES OXYCÉPHALIENS. I.e Genre. LancarA ou XrPnorxyNQuE. Atlas, pl. 71, [fig.1à4k . 802 1. Ensifére ou porte-épée. . . - 803 de UDELS, UB CO 0 nee ue 806 Leo Genre: Dane ini AUS 2 eue e08 ANasique hote Ur 809 Je Genre OXYBELE 0 de 813 AA ARABIE 0) pr PNA SUR 815 DB RARES LUE 77 ae) De AR ENR a UUR AQU 817 FABrONZ 0 Le SM VO 819 & de keécomte:) MMM LES 821 II TABLE MÉTHODIQUE IV.s Genre. TrAGOPs. +. 1. Vert. 2. Ruban-jaune . . , I.e FAMILLE LES STÉNOCÉPHALIENS. IL. Genre. ÉLAPOMORPHE . De d’Orbigny . . Collier-jaune . Tricolore . À deux lignes. . Rubanné 6. de Blume CO & © © IT.° Genre. ERYTHROLAMPRE. . d'Esculape . . de Beauperthuis de MiIbert ae se . Embrouillé. IIL.e Genre. HOMALOCRANE . 1. Tête-plate . 2. Tête noire. Nélatocéniiale 3. Demi-annelé &. Ceint-de-noir IV.e Genre. STÉNORHINE. 1. Ventrale 2. De Fréminville. Au. , pl. 70, fig. 1et 2. III. FAMILLE LES ANISODONTIENS Tableau synoptique des genres. L.er Genre. BUCÉPHALE . 1. Type. Il.e Genre. HÉMIODONTE. L: Taches-blanches 1 2 : 3. Très-beau. Atlas, pl. 74 he 1à£. A TU 5 Pages. 822 824 826 828 832 834 836 837 839 840 841 843 845 850 851 854 855 856 857 859 862 864 863 867 868 810 874 875 877 882 884 DES MATIÈRES. III.e Genre. PSAMMOPHIDE Porte-croix. Elégant. 1. 2, 3. &. Saupoudré . 5. Ponctué. Atlas, pl. 77, a a, le crâne. _-6. Petits-points 6 bis. De Perrotet . IV.e Genre. CHORISODONTE . 1. De Sibérie . Ve Genre. OPÉTIODONTE. 1. Dents-de-chien. oe VI.e Genre. TARBOPHIDE. 1. Vivace . - VIL.e Genre. LYCOGNATHE | 1. Bécasse. 2. Doubles-taches. 3. Tête blanche . .' 4. À capuéhon. 5. Rubanné . 6. Maillé . VIIL.e Genre TOMODONTE. 1. Raiïe dorsale. -®. Quatre raies. Atlas, pie "3, (Euarons) drOcellé: 02. i IV.e FAMILLE LES PLATYRHINIENS. Tableau synoptique des genres. I. Genre. HyPsIRHINE. 1. Enhydre. 2, Tachetée. . , JK,° Genre, Euroste. Atlas, pl. gu, ii 1, a, et 3. Chapelet te) seat xt Pac. 887 891 892 894 895 869 897 899 901 902 905 907 911 913 916 919 922 924 926 930 931 932 934 936 938 ÿ41 94% 945 946 950 951 iv TABLE MÉTHODIQUE 1, de Dussumier. At]. à 11, se 1, lecrane, : Plombé. : . Ê 3, Alternants 0eme LS: NI: Genre: TRIGONDRE | ee PAPERS, 4, De SiCbolde 000 PMR ne IV.e Genre. CAMPYLODONTE. .: . . « +» s 1 de Prévost... 4. 0 NRA Vie Genre. HOMALOPSIDE. . 4 LUS 1: -JOUTIUS à: 6 3:10 UN RON ®Taches-blanchés. : 2 0 NS ES J. Cing-bandes. 7 2 Se RE VI.e Genre. CERBÈRE. . 17Baæiorme.. = 5. APP OMAN VIL.e Genre ERPÉTON. «< . . . e 1. Tentaculé. ot die LENS V.e FAMILLE LES SCYTALIENS. . . . Tableau synoptique des genres. . . . . Ler Genre. Ranosime. Atlas, pl. 72, 1à3. . 1. de Guérin. 27 0 ro IL.e Genre. RHINOSTOME. . . . . . . 1. NaSU Ne eue Ill. Genre: SEYTALE. + Pere 1. Couronne. 3 51300 060 9%. de Neuwied,. 7 27 RE En IV.° Genre. BRACHYRUTON. . + . : «+ +. 1 PIOMDÉ. 0.0 AR 2 Clœlie,, 2 7. Vo RSA 3, Nuque-jaune. . - è . V.: Genre Oxyruopr et tableau synopt. äle dspiies. A TTISéMINE 0.0. Re Z%. Venire poneité. , : , . Pac, 953 955 957 959 960 963 964 967 968 974 975 977 978 983 . 984 988 999 991 992 993 994% 996 999 1001 1002 1004 1007 1009 1011 1013 1016 VIe FAMILLE LES DIPSADIENS. Tableau synoptique des genres. DES MATIÈRES. 3. Rhombifère. , 4. Multi-bandes, . 5. Cerclé. . 6. Le beau. 7. de d'Orbigny 8. Flancs-barrés 20 Bal 00 10. Sans-taches. 11. Bi-préoculaire . 12. Pétolaire. - . __ 13. de Séba. . 14. Leucocéphale 15. Paré. VI.e Genre. CHRYSOPÉLÉE. 1. Ornée. . . 2. Flancs-rouges . I. Genre. TÉLESCOPE. TsObDIUS 5 re 2. Mi-annelé . IT.e Genre. RHINOBOTHRYE. 1. Lentigineux. IIL.e Genre. IMANTODËS. :. . 1. Cénco . IV.° Genre, TRIGLYPHODONTE. 1, Anomal. %. de Forsten. 3. Bleu. &. Jaunâtre. 5. Damier. 6. Dendrophile. L3 Ÿ Pac, 1018 1019 1020 1022 102% 1026 1028 1029 1030 1033 1036 1038 1039 1040 1042 1045 1047 1053 1054 1056 1058 1060 1061 1064 1065 1069 1072 1077 1079 1080 1082 1086 TABLE MÉTHODIQUE PAG. HixPerlé A0 SSAT TRS en NET 8: Jaspe.s 2 "Ne 0 at DAME te A00S Jde: Drapiez in Ne tes 0 HO 9 {bis}. Brun Ur Rae Le 0 CET V.e Genre. DRYOPHYLAX. . . Se te MIS Tableau synoptique pour les dix espèces. 1105 dress Vert 22 LT PRIE EEE DMPAOITERS. 017 TT MAN RTE S:EEstival:) "0 0 ORNE TEE HS RUde. Er 77 ue NO PA TRE b.ède Fréminville A0 EME 6. :de SChOÏE. 2120) mme caen ne TS 12 NENlIOn 274 0e AN nr En ETAE 8. de Goudot .: 4: APPART QE RAVÉS 000 SU RE Re Me 10:“Sans parure 0 ISA Co NE Genre. CoELOPELTISAN) APN pre cut PEN PI k 1. :Manllés ts nes en er SES ETES MEL Genre: DipsADEN 000 eee ae ttes Tableau synoptique des espèces. . . . 1135 1.:Triples taches. 0 SR 006 2.Tres-tachetée HSM ONE -"T1S9 s 35 “AMNElÉE Ne et. NE 0 LÉ Goluhrine ss 6 0. NAME RAR TEE D. DesNaïterer. 4 21.7 CNE PCTnre 6. A pelits points. /: 2 OS TH 4. Double trénale: : 0 VMS 8. Rhombifère. "1e ee RSS TEE - 9: du (CHR 0. TE MEN SR En 10. de Smith: Je s RS on ape ANHOLODONTE |: 4. 04 00e NPA RTS L. de Mikan 40 Lena SRE AMIE DES MATIÈRES. VIT Pac. VLIE.° Genre. HÉTÉRURE. 4: .: Ada 2er. 1168 J'HRoussAtrE 4 s | RNPANPRM AN er T7 DE des GAMAE. 6.2 INR (ee TA17S 3.. A) bandes étroites HSM et 1 1176 RuVerarcheval +7 HONTE CHAPITRE VIL. QUATRIÈME SECTION OU SOUS-ORDRE DES OPHIDIENS. LES SERPENTS PROTÉROGLYPHES OU APISTOPHIDES. Considérations générales sur ce sous-ordre. . . 1178 Davisbendeux/tamles hr de 2118 I." FAMILLE LES CONOCERQUES. 1187 Tableau synoptique des genres. 4. . . . 1190 Re GOnre MEDARSE #6 20) AE ON RenNRnnanneenn ce ir AO Liste des espèces désignées sous ce nom. . 1203 Tableau synoptique des espèces . . . . 1207 ca à 1 Corallinet os RURAL ni 1208 2. Hde (Marograve, él MAMA 0e 1909 2. Cercle hit en MN sn TOO A 2 TE TO NA AR PAS CR SERA ARS AL D. Gastrodéle de tamis es ei T912 bis BSYEhe Ni. AS no A 1913 did Hype deu de AE > OS VAMIEQUIN 0 de Pod a er TO LS + DGalonne 0. ane PRE RS CSS a AT JU Coulant 2) MAMAN Rs AT PL ROGcIpDHal SE EN et RMS ARR 0 42 Mipastie ni ie RSA RE AS Le Et OT 193 CH VA. NA eue het 1000 "14, Distancé . . NA hr ADD —— 15. Dos marqué. Epistème, . . . . 1223 vit TABLE MÉTHODPIQUE Pac, a 4 16: Frontal 2009008 Jeu, ce ONU 47: de Suriname (9 NUE LE COOP 48 > Collaireg ét, te A er ei MO 19. Deux-points. #40 Anse + . 022% 20. Trois-lignes. « à + 4 «+ 2: . 1228 91. Fourchue 20 de ee ADS 99 Deux-COruons . _: 0 he a OM IL: Genre PSEUDÉLARS 2004 0000) NE SENTE 4: do Muller: 00 ER MES 9.) Psammophidien. + 4.1.0 WP ADS 3:.Squamuleux "AP EN Ne es 5 IIIe Genre. FURINE. « . ri te demon 120 1::Dadème 3704 MANN, ec 209 2%. Deux-taches. . . 1240 3. Beau-dos. Atl., ie 75 bi is 1 à. la. 1241 kEricot et 00 Pr D IV.e Genre. TRIMÉRÉSURE . . . . , . « 1944 1. Serpentivore. . . s TDES 2. Porphyré. Atlas, pl, 75 bis de. o. . «AD N° Genre. ALECTO à « …. © : Ur 1249 1. Courtaude . . . 1252 2. Panachée. Atlas, pl. 76 hs. fig. Heba 1954 3. Couronnée. Atlas, pl. 76bis, fig. 2. . 1255 &-Bongaroido.. 4 +0 rer Mon NI. Genre. /SEPÉDON. 2) eee Mono 1.-Hæemachate: ? 202 era TR AnEEU VHS Genre: CAuSUS. 0 0 ne 1'ALosanses he 1263 _ VII. Genre. BonGaRE. Atlas, pl. 77, fig. 8,lecrâne. 1265 LA anneaux, 4-9 RU Er NM 00 ?. Demi-annedux:; 50, USA QE UNE DES MATIÈRES, JU ATQUE AT LR Re bleus dus IX.e Genre. Naza. 1. Baladine. nu pl. “m1, fe ne 2. Haje. 3. Tête-étroite. Appendice. ATRACTASPIS. 1. De Bibron . il. FAMILLE LES PLATYCERQUES. Tableau synoptique des genres. , Î.er genre. PLATURE. 1. À bandes Il. Genre. Aïrysure. Atlas, ji. 71 bis fig. 1à 4. 1. Lisse %. Fuligineux . ll.e Genre. DisTEIRE 1. Cerclée . IV.e Genre. PÉLAMIDE 1. Bicolore V.e Genre. AGALYPTE 1. Sourcilleux. VI.e Genre. HypROPHYDE Tableau synoptique des espèces 1. Ardoisé. 2, Pélamidoide. Atlas, pl. 78, . 1 et1 a, [le crâne. . de SIDE: de 4. À quatre bandes 5. À anneaux noirs 6. Grêle 7. Spiral . 8. Microcéphale bi PAR 9, Schizopholide , , , . 1x Pac. 1272 1273 1275 1293 1298 1301 1304 : 1305 1307 1313 1318 1321 1323 1326 1327 . 1529 1531 1535 1335 1999 13490 1341 1945 1344 1345 1347 1349 1350 1353 1355 1356 1997 vi X TABLE MÉTHODIQUE CPAPITRE VIII. CINQUIÉME SECTION OU SOUS-ORDRE DES CPHLDIEINS. LES SERPENTS SOLÉNOGLYPHES OÙ THANATOPHIDES. Considérations générales sur ce sous-ordre. Tableau synoptique des genres, Notice sur le poison Curare. je FAMILLE LES VIPÉRIENS . 0 Liste alphabétique des Serpents divers indiqués sous le nom de Vipères I. Genre. ACANTHOPHIDE 1. Cérastin. II. Genre. PÉLIADE. Atlas, pl. 7 bis. ue 2. 1. Berus Relation des effets produits par sa piqüre. ILL.e Genre. VIPÈRE . IV.e Genre. ECHIDNEE. . Heurtante. Atlas, .. 79 bé fig. 1. LA e . du Gabon. Atlas, pl. 80 bis. fig. 1à3. 1 2 3. Queue noire £. Mauritanique 5. Atropos. 6. Elégante 7. Inornée. V.e Genre. CÉRAsTE, Atlas, pl 18 He 3. Let5. 1, d'Egypte 4 L $ € & 1. Commune ou ie at js PL. 70 bis ie 3. 2. Ammodyte. Atlas, pl. 78 bis. fig. 1 3. Hexacère. Atlas, pl. 78 bis. fig. 2. ? Pac. 1359 1370 1371 1379 1380 1388 1389 1393 1395 1599 1403 1406 1414 1416 1420 1495 1128 1430 1431 1432 1435 1437 1438 1440 g, &, VLe Genre, 1. D, Le] _ EN GÉNÉRAL. do Pere, de Caen à Lophophrys à si en, Caudal 8 O Q] 0 8 8 Û C] Q Ecrve, Atlas, pl, 81 bis, fig, 13 . Carénée, 0 VER » è 4 6 ñ è ANT Rue Ca Le FAMILLE LES CROTALIENS . . . VIL.e Genre. CrotaLe. Atlas, pl. 84 bis. fig. 1 à 5. 1. : k 5 “h HELE = Durisse. Atl. pl. 78 bis. fig. 2, le crâne. . Rhombifére. Horrible. . Confluent . Millet . Triples-taches . VIILe Genre. LAGnÉsis . 1. IX.e Genre. HO À € 2 = Muet TRIGONOCÉPHALE . Piscivore. Atlas, pl. 82 bis. fig. 2. CORPORID LAN Re ue . Halys . de Blomhoff. . Hypnale. X.e Genre. LÉIOLÉPIDE À 1. Bouche rose. XI,° Genre. Botarops + AR PARC LR remets DATE O GO RCA Le nn APE "1 De DATA AGIR Ne tape ie ta £ide Castelnau: "a Ua nun, De PANeDne en Li Cu een GUN Den NA XL Pac, 1443 ARE 1446 1447 1448 1449 1451 1453 1465 1470 1472 1475 1477 1479 1483 1485 1488 1491 1494 1495 1496 1498 1499 1500 1502 1505 1507 1509 1511 1512 19512 KT YABLR MÉTHODIQUE, Pac. 7. Deux raies 540 ORAN A EEE PME S.:.Vert.et NID Ge CONNUE AT OMR XIIe Genre. ATROPOS . . . 1017 1. Pourpre. Atlas, \ 83 bis, fe. 3. }! “618 2, DeDarwin , .. . 1520 3. Mexicain. Atlas, pl. 85 bis, i Î et 2. 1521 XIIL.e Genre. TRIPIDOLAIME . . . . . . .,. 1592 1 /De-Waglér, "2: mon 2. 06 HOMDEON 57. RUN) PERD Table alphabétique des noms des sous-ordres, familles et genres de l’ordre. des Serpents ou ODAIIENS 2e D Etes .. 1029 FIN DE LA TABLE MÉTHODIQUE DES SERPENTS VENIMEUX. HISTOIRE NATURELLE * DES REPTILES. SUITE DU LIVRE CINOUIÈME DE L'ORDRE DES SERPENTS. CHAPITRE VL TROISIÈME SECTION OU SOUS-O0RDRE DES OPHIDIENS : LES SERPENTS OPISTHOGLYPHES, rs APHOBÉROPHIDES. CARACTÈRES ESSENTIELS. Serpents dont les mächoires. Supérieures sont garnies en avant de crochets lisses ou sans Sillon, maïs qui ont, en arrière, une ow plusieurs dents plus longues et cannelées. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. Ces Serpents dont, au premier aspect, il semblerait que l’homme ne devrait point craindre les morsures, puisque leur tête ou leurs mâchoires sont à peu près conformées comme celles des Couleuvres, doivent étreregardéscependant comme des espèces venimeuses. REPTILES, TOME VI, 30. 782 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES! Le fait est que les piqüres produites par les seuls crochets antérieurs ne peuvent être dangereuses pour les gros animaux, au moins pour ceux dont Je corps, par son volume, excède le diamètre de l’orifice buccal subordonné à l’ampliation que permettent en général l’abaissement, l’écartement où l'élar- gissement des mâchoires. En effet, quoique l’intérieur de la bouche soit, en apparence, muni seulement de crochets nom- breux ou de dents lisses, destinées par leurs pointes recour- bées et dirigées en-arrière, à retenir simplement la victime dans la peau de laquelle ces crochets ont pénétré, on peut re- marquer à l'extrémité postérieure de la rangée qu'ils occu- pent, plusieurs autres crochets plus longs, sur la convexité desquels il y a une gouttière canaliculée, comme une rainure longitudinale. Il résulte de cette disposition que la proie n’est réellement piquée, ou mortellement blessée, que lorsqu'elle a été portée assez profondément vers le pharynx, tout-à-faitau fond de la bouche, vers l'extrémité postérieure des os de la mâchoire supérieure, qui se prolongent, dans ces espèces beaucoup plus que dans les deux autres sous-ordres des Ser- pents venimeux dont nous aurons à nous occuper par la suite. Ainsi que nous Yenons de le dire, cette cannelure caracté- xistique, qui règne le long des crochets postérieurs , offre un ‘sillon assez profondément excavé pour faire paraître ces dents comme divisées sur leur longueur, ou formées de deux pièces soudées au fond d’une rainure longitudinale, êt celle-ci va en se rétrécissant vers la pointe, qui est constamment très-acérée. C’est le long de ce sillon que doit s’écouler le venin destiné à pénétrer dans les chaits de la victime, et y déterminer pro- bablement, et fort heureusement#sans doute, l’insensibilité pour l'animal vivant, ou l’anesthésie, qui précède la perte de la vie. Ce virus, en modifiant la sensation pénible de la dou- leur, si même elle n’est pas entièrement anéantie, réduit le corps animé de la victime à l’état de matière inerte, abon- dante en sucs nutritifs déjà tout préparés, et dont le Serpent EN GÉNÉRAL, 785 pourra extraire lentement mais très-complétement, toutes les parties alibilesque cette proie fournira, en parcourant le tube digestif , pendant le long séjour obligé que la matière animale est appelée à y faire, quoique ce canal intestinal soit très-court et ne présente pas beaucoup de sinuosités. Les caractères si importants, tirés de la présence, de la forme et de la situation distincte des dents cannelées , doivent être ajoutés à ceux de l'existence d’une glande venimeuse dif- férente par sa structure des organes qui sont spécialement destinés à sécréter la salive. Il est fâcheux que le zoologiste ne puisse pas facilement constater pendant la vie du Serpent, ces particularités, les dents cannelées ne faisant que très-peu saillie en dehors ou à l'extérieur de la gencive qui les recouvre. Nous avons dû cependant adopter ce caractère comme la meilleure base d’une méthode naturelle de classification. D'ailleurs , et par : voie d'exclusion, on peut distinguer ces Serpents Opisthogly- phes de tous ceux qui sont également venimeux. C’est ce que nous allons prouver. D'abord, les Serpents de ce troisième sous-ordre n’ont ja- mais de dents sus-maxillaires antérieures , sillonnées ou can- nelées. Ïls sont semblables , sous ce rapport, aux Aglypho- dontes : aussi ce n’est point par une première morsure qu'ils peuvent inoculer leur virus. C’est le contraire de ce qui a constamment lieu dans les deux sous-ordres qui suivent, car les espèces qui y sont rangées présentent toujours enavant, de longs crochets silloñnés vers leur pointe, s’ilsne le sont pas dans toute leur longueur. En outre, ces dents cannelées sont seules distinctes et isolées, et dans les derniers surtout, elles sont quatre ou cinq fois plus longues que celles qui garnissent les autres portions des mâchoires. De plus enfin, ces dents veni- meuses ne sont plus accompagnées de crochets simples dans les Solénoglyphes, dont les os sus-maxillaires sont réduits en B0.* 784 * OPHIDIENS OPISTHOGLYPIES longueur et fortifiés en volume.ou en grosseur , pour loger et supporter les dents fistuleuses et cannelées. Une autre disposition, également caractéristique, chez les Opisthoglyphes que nous étudions maintenant, c'est que leurs” os sus-maxillaires sont fixes et presque immobiles, parce qu'ils sont solidement joints en arrière et souvent soudés avec les os transverses, lesquels semblent ne faire qu’un tout, destiné à opposer une sorte de résistance pour arrêter et empècherle re- culement de la pièce osseuse garnie de crochets, ce qui est l'inverse de ce qu’on observe dans les espèces à crochets veni- meux antérieurs. Dans les Solénoglyphes, en effet, les os sus-maxillaires , quoique volumineux, sont tellement réduits sur leur longueur, qu'ils n'offrent plus de place pour recevoir en arrière d’autres crochets; d’ailleurs, ils sont articulés et suspendus sur un axe mobile pour être mis en action sur une sorte de bascule et comme repoussés sur un charriot mobile, afin de relever et de porter en avant les seulscrochets venimeux qu’ils supportent. Ce mouvement s'opère toutes les fois que les mâchoires s’é- cartent de haut en bas, en se dilatant également en travers, ou dans une position inverse, pour les porter vers la gorge en les faisant basculer et rentrer à l’intérieur, lorsque la bouche se ferme, ou quand toutes les parties se rapprochent entre elles dans l’état d’inaction absolue. Ici, dans les Opisthoglyphes , les dents à venin sont tout autrement placées ; elles ne sont jamais seules et isolées, mais toujours précédées de crochets simples, beaucoup plus nom- breux, qu’elles surpassent en force et en longueur. Ces dents cannelées sont toujours contenues dans une cavité particulière, creusée dans l’extrémité postérieure de la branche ou de l’os sus-maxillaire, qui est ainsi le plus souvent dilatéesur lepoint même où les germes des erochefs à venin ont étésécrétés, non- seulement pour leur permettre de se PR PReS et de venir se fixer solidement sur l'os même, mais pour qu'ils puissent EN GÉNÉRAL. 785 se succéder et se remplacer successivement ou les uns après les autres. C’est aussi derrière ce réservoir ou cavité osseuse que vient se souder et s’arc-bouter le bout antérieur de l’os transverso-palatin dit à tort ptérygoïdien exterhe. Cette pièce osseuse fournit, ainsi que nous l'avons dit, un point de, résis- tance pour s'opposer au reculement, au retour inverse de l'action propulsive exercée sur l'os sus-maxillaire , quand la- proie s’y trouve accrochée et retenue par les dents nombreuses qui le garnissent sur sa longueur. On rencontre généralement dans la fosse indiquée du ou trois germes des dents venimeuses à sillon et comme nous le disions, ce sont des armes d'attente ou supplémentaires . plus ou moins développées suivant leurs rangs de dehors en dedans. Ces dents sont là en expectative, destinées à suppléer à leur tour, l’un de ces crochets cannelés, s’il vient à être cassé ou rompu ; elles doivent succéder à ceux qui manquent et les remplacer, afin que l’action, dont le but et l'importance sont si manifestes, ne soit jamais suspendue. Les bases qui ont servi à établir le nombreux sous-ordre, parmi les Serpents, que nous désignons maintenant sous le nom d’Opisthoglyphes, sont dues principalement aux recher- ches de M. Duvernoy, notre savant confrère qui les afait bien connaître dans un mémoire lu en 4850 à l'Académie des sciences, mais qui n’a été imprimé qu'en 4852 (1). _ Jl est vrai que les caractères anatomiques propres à dis- tinguer ces Serpents venimeux, de ceux qui ne le sont pas avaient été déjà indiqués, ainsi que nous l’a appris M. Schle- gel dans une note insérée à la page 27 du Tom. I de son ou- yrage, par M. Remwardt. Ce dernier avait fait connaître, en 1810, à Boié, l'existence de ces crochets postérieurs cannelés dans plusieurs espèces de Dipsas et d’Homalopsis. à (4) at des Sciences HAMAOIÉE Tome XXVI p, 113 et par suite T. XXX pag: 786 OPHIDIENS OPISTHOUGLYPHES D'autre part, WWAGLER, après ces naturalistes, avait sou« vent indiqué ces crochets dans la caractéristique de certains genres (1). M. ScnzeGEL connaissait aussi ce fait, lorsqu'il publia, en 1898 (2), son savant mémoire sur les glandes sali- vaires des Serpents et‘sur leurs dents sillonnées, car il les a décrites et représentées. G. Cuvier, en 1829, avait aussi indiqué cette particularité dans une note qu’on peut lire à la page 75 du second volume du Règne animal qu’il nous paraît important de transcrire ici. « L'opinion commune est qu'aucun des Serpents sans » crochets percés en avant des mâächoires n’est venimeux ; .» mais j'ai quelques raisons d’en douter. Tous ont une glande » maxillaire, souvent fort grosse, et leurs arrière-molaires » montrent souvent un sillon qui pourrait bien conduire » quelque liqueur. Ce qui est certain, c’est que plusieurs pas- » sent pour venimeux dans les pays qu'ils habitent ; ce que » les expérimentations de Delalande et de Leschenault sem- » blent confirmer. Il serait à désirer qu’on les répétat. » M. Ant. AressaNDRInI, dans son mémoire, publié en 1832, dans le Polygraphe de Vérone, sur les ‘glandes salivaires des Serpents, n'avait pas manqué de parler des organes glandu- laires destinés à sécréter le venin qui s’écoule par les canne- lures des crochets de plusieurs espèces. Cependant M. Duvernoy a porté beaucoup plus loin ses re- cherches, non seulement sur ces dents venimeuses, mais sur- tout sur les glandes qui sécrètent l'humeur délétère ou anes- thétique, à laquelle ces crochets procurent ou fournissent un moyen d'écoulement facile. [ls sont, en effet, construits de manière à devenir ainsi des sortes d’aiguilles coniques, très- (4 (1) Voir dans son système des Amphibies les genres Oligodon, Hélicops, Hétérogon, Rhinostoma. (2) Untersuch der speichel drüsen beiden schlangen mit Gefurchten Zahnen, Nova acia Acad. Leopold. XIV pl. 46, fig, 8, EN GÉNÉRAL. 787 propres à servir à l'inoculation d’un venin, et même ils pour. raient devenir des modèles et être employés, après certaines précautions préalables, pour opérer avec un grand succès la _ vaccination. C’est en 1852, comme nous l’avons di que notre confrère et ami a fait connaître et figurer cet appareil sur des espèces nouvelles, appartenant à quatre ou cinq genres différents et en énonçant formellement qu’il lui semblait que ces serpents de- vaient constituer une famille distincte, caractérisée par la présence et la position de ces organes. Il a décrit ces crochets courbes, acérés, sillonnés en avant sur leur convexité, cons- tamment placés en arrière de la série des dents simples plus ou moins nombreuses, distribuées sur une seule rangée, simple en longueur, au moins en dedans; mais dont les DRE varient entre elles. . Cest surtout sur les développements de la glande venimeuse que M. Duvernoy a insisté, en prouvant quesa struciure, son volume et même son apparence, étaient tout-à-fait diflérentes de celles des glandes salivaires ordinaires, qui sont réduites ici à l’état, pour ainsi dire, rudimentaire. L’organe sécréteur du venin est mou, de couleur jaunâtre, opaque, d’un tissu comme spongieux et non partagé en lobules solides, contrai- l rement à ce qu'on retrouve dans la structure des glandes sa- livaires. Cependant cet organe glanduleux spécial, recouvert _ par le muscle temporal et souvent très développé dans son vo- lume, n’est pas revêtu d’une sorte de membrane ou de capsule fibreuse, aponévrotique , argentée et brillante comme celle qu'on observe dans les Serpents Thanatophides ou Soléno- glyphes. : ' En 1848, dans la Revue zoologique de la Société Cu- vierienne, le même savant à indiqué la distribution qu'il a suivie dans ses leçons au Collége de France sur la classifica- tion des Serpents et nous allons en présenter ici l'analyse. D'après Cuvier, il fait une sous-classe des Reptiles qui, 788 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. sous le nom de SaunoPmipiENs, comprend tous les Serpents et tous les Lézards, moins les Crocodiles. Cette sous-classe se compose de quatre ordres : 4. Les Orthophidiens ou les Serpents proprement dits. 2, Les Protophidiens, qui rapprochent les Aconfias , les Amphisbènes et les Typhlops. 5. Les Proftosauriens, comme les Orvets, les Seps, les Chalcides, les Chirotes et les Sheltopusichs. ko Enfin les Oréhosauriens qu'il partage en deux sous- ordres les Hétérodermiens et les Pholidosauriens. On concoit les raisons qui ne nous ont pas permis, d'après nos études antérieures, d'adopter cette classification. Nous donnerons cependant historiquement quelques détails sur le premier ordre que nous avons l'intention de faire connaître ici, parce qu’il en complétera l'historique. Ces Orthophidiens de M.D'uvernoy, ou les Serpents propre- ment dits, sont partagés par lui en deux sous-ordres. 1.o Les espèces venimeuses à crochets sillonnés antérieurs. Ils forment deux groupes. Dans le premier, l'os sus-maxillaire est court et Jarge, il ne porte que les seuls crochets canaliculés : ce sont nos Tha-. natophides ou nos So/énoglyphes. Le deuxième groupe comprend aussi des Serpents venimeux avec ces mêmes crochets cannelés, mais non perforés. Ges dents sillonnées sont suivies d’autres crochets simples, im- plantés également dans l'os sus-maxillaire. C’est là que se trouvent compris les Bongares et les Hydres, qui correspon- dent, comme on le verra, aux genres que nous avons réunis, dans notre sous-ordre des Protéroglyphes, les uns sous le nom de Conocerques, lesquels sont terrestres et ont une queue ar- rondie et les autres que nous anpelons P/afycerques. Ceux-ci EN' GÉNÉRAL, 789 sont aquatiques et vivent habituellement dans l’eau, où ils nagent facilement à l’aide de leur queue toujours comprimée ou aplatie, de droite à gauche, comme une rame verticale. 2.0. Le second sous-ordre, véritablement indiqué d’abord par M. Duvernoy, est désigné par lui sous lenom de Ortho- phidiens venimeux à erochets postérieurs cannelés sur leur convexité, mais précédés de crochets simples ou de dents ordi- naires courbes et très pointues. Ce sont bien là nos Aphobé- rophides ou Opisthoglyphes, dont nous faisons maintenant l’histoire. Nous devons dire cependant que M. Duvernoy n'indique comme entrant dans ce groupe, que les espèces qu'il avait étudiées particulièrement et qui se trouvent décrites dans les Annales des Sciences naturelles, citées plus haut. Ce sont seu- lement celles qui s’y trouvent indiquées sous les noms de Dis- pholides Lalandii, Coluber plumbeus, de Schlegel, Ophis jas- pideus, Xenodon de Schlegel, Coronella rufescens, le genre Dipsas de Laurenti, le Cerberus de Cuvier, espèces dont nous donnerons plus tard la synonymie. 3. Le troisième sous-ordre de M. Duvernoy, celui dont nous avons fait précédemment l’histoire, comprend les Ortho- phidiens non venimeux ; nous n’avons donc plus à nous en occuper ici. D’après les indications précédentes, ainsi que nous l’avons fait connaître en 1844 dans le sixième volume de cette Erpet., p. #47, M. J. MurLer, dans son intéressant mémoire sur l’ana- tomie des Serpents, publié en langue allemande en 1852, dans les Archives de Physiologie, de Tiedemannet Tréviramus, avait déjà adopté une classification semblable à celle que nous indi- quions dans nos cours au Muséum de Paris, mais sous d’autres dénominations. Ainsi, les Ophidiens, qui deviennent le sujet du sous-ordre des Serpents venimeux que nous nommons Opis- thoglyphes, forment pour notre auteur, une famille distincte. Elle est rangée dans sa vaste division des Serpents à grande u 790 . OPHIDIENS OPISTHOGLYPE ES bouche Macrostomata. Ils ont des dents mandibulaires simples et lisses, en même temps que des dents palatines ; mais ils n’ont pas d’inter-maxillaires antérieures , improprement dites incisives, comme en offrent les Pythons ; et en espèces dont les dents sus-maxillaires sont sillonnées ou à rainure, mais non perforées dans leur longueur, comme on les trouve dans nos Solénoglyphes ou Thanatophides, qu’il désigne sous le nom d'Holochalina (1), ou dont toutes les dents sus-maxillaires sont vénéneusés. Dans les deux autres familles, proposées par M. Müller, les dents cannelées, ou les crochets sillonnés, sont accompagnées d'autres dents lisses ; mais dans l’une de ces familles, qu’il désigne sous le nom d’Anfiochalina, l’auteur a voulu exprimer que ces dents venimeuses sont siées en ayant d’autres crochets qui sont lisses. Dans la troisième famille établie par M. Müller, sont'com- pris les Serpents auxquels est consacré le présent chapitre. On retrouve ici les mêmes dents cannelées, mais elles sont situées en arrière des autres crochets sus-maxillaires et il les désigne sous le nom de Amphibola, pour indiquer que ces dents venimeuses sont situées en sens inverse (confroversæ). Il nomme, comme devant être rapportés à cette famille, quelques uns des genres dans lesquels cette disposition des dents avait été déjà signalée tels que ceux des Dryophis, Dip- sas, Homalopsis. Ces trois genres sont les seuls qu'il ait ins- crits dans cette division. M. Scuzecez n’a pas cru devoir adopter cet arrangement systématique dans son Essai sur la physionomie des Serpents publiée en 1857 (2), quoiqu'il ait bien connu les observations # e ” e s x (4) XæAuvor, dents qui servent à retenir le mors dans les chevaux et de es, entièrement. Ce nom, comme on le voit, n'indiquait pas que toutes ces dents étaient vénénifères ; mais seulement qu’elles étaient plus longues. (2) Voir sa note insérée dans le tome 1°*, page 27 de l'ouvrage cité. EN GÉNÉRAL, . . 791 faites précédemment, mais il ne les regardait pas comme assez concluantes pour ranger ces espèces dans la tribu des races venimeuses,. Nous avons prouvé plus haut que M. Duvernoy avait par- faitement reconnu la structure des dents vénéniques antérieu- res dans nos Protéroglyphes et très-positivement la même analogie dans les glandes postérieures, ainsi que dans les ca- naux excréteurs particuliers qui aboutissent à la base ou à l’o- rigine des cannelures dans nos Opisthoglyphes. Ces deux sortes de crochets à rainure ne diffèrent donc que par leur insertion ou par leur situation respective. Ils va- rient pour la place qu'ils occupent sur la longueur de l'os sus- maxillaire, tantôt en avant, tantôt en arrière, mais toujours dans yne cavité creusée pour recevoir les germes de ces pièces osseuses de remplacement ou supplémentaires, dont l’indispen- sable nécessité se trouve ainsi confirmée. Nous avons égale- ment expliqué pourquoi la première morsure, la piqure ou les plaies, produites par ces dents étaient généralement moins per- nicieuses chez ces derniers Serpents, parce que la capacité de leur bouche, étant relativement fort petite, ne pouvait ad- mettre que des animaux d’un diamètre assez exigu ‘et qui de- vaient être pour ainsi dire calibrés d'avance, puisque l’inocu- lation virulente ne peut réellement avoir lieu que lorsque la proie est parvenue très en arriêre et à l'entrée de l’œsophage. Pour terminer l'historique des classifications proposées dans ces derniers temps, dans cette section de l’ordre des 9phi- diens, nous devons dire que le Prince Charles-Lucien Bona- PARTE à publié en 1850 un tableau ou Conspegins en latin du système qu'il a adopté. Pour lui, les Reptiles appartiennent à deux classes d'animaux vertébrés qu'il désigne l’une comme celle des Reptiles pro- prement dits, et l’autre comme classe des s Amphibies, à à l’exem- ple de plusieurs naturalistes. 792 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES On voit que pour ce zoologiste, les Serpents constitnent un septième ordre dans sa première classe et qu’ils y sont sépa- rés en deux sous-ordres. Le premier sous lenom de Innocui comprend la plupart des genres que nous étudions ici comme nos Opishoglyphes ; tels sont, en particulier, ceux qui constituent pour le Prince Bo- naparte ses Dipsadés; tandis que dans son second sous-ordre (les Venenati) il réunit d’abord tous nos Protéroglyphes sous les noms de familles Hydridæ et Najidæ : ce sont nos Platycer- ques et nos Conocerques; puis sous ceux de Viperidæ tous nos Solénoglyuphes ainsi que nous aurons occasion de le rappeler | par la suite. : Partant de ces considérations, établies 1. sur la présence et la position en arrière des dents capnelées ou venimeuses, faciles à reconnaître parce qu’elles sont toujours plus longues que la plupart des autres crochets dont les os sus-maxillaires sont constamment armés; 2. sur cette particularité que ces dents sillonnées sont situées dans la portion la plus reculée de ces os, où l’on voit aussi une cavité destinée à recevoir les germes d’autres crochets sillonnés, mais incomplétement dé- veloppés, nous avons donc formé le sous-ordre des OPISTHO- GLYPHES que nous avions désignés sous le nom d’Aphobéro- phides , dans le volume précédent , p. 172. Ainsi caractérisés, les Serpents rapportés à ce sous-ordre ont pu être groupés et réunis en genres et en familles pour établir une classification zoologique, à peu près naturelle et tout à la fois systématique. . Nous nous sommes servis, pour former les divisions princi- pales, des caractères les plus apparents et en particulier de la forme de la tête ou de celle du museau. » Rapprochant d’abord toutes les espèces qui ont la tête étroite presque de même largeur que le cou, lequel est souvent lui- EN GÉNÉRAL, 795 _ même très-rétréci, et‘qui ont le tronc fort allongé, générale- ment mince et très-grêle, nous avons pu raprocher les uns des autres et grouper de cette façon un grand nombre des Ser- pents qui, avec une semblable conformation, présentent les mêmes mœurs et des habitudes analogues dans leur manière de vivre. La plupart ont une teinte verte, rougeâtre ou brune, Leur corps, au premier aspect, peui être confondu facilement avec les feuillages et avec la couleur des branches sur les- quelles ils restent entrelacés pendant des journées entières, immobiles et patients, placés en embuscade, afin d’y saisir les oiseaux, les sauriens et les petits Mammifères, qui seuls peu- vent servir à leur nourriture. = Parmi ces serpents, les uns ont le museau très-mince, comme effilé, ou prolongé par un appendice de peau écailleuse, constamment aminci à son extrémité: nous avons désigné les espèces de cette famille sous 1e nom d'OxXYGÉPHALIENS pour in- diquer la forme pointue de leur museau et le grand allonge- ment de leur tête en cône. Nous en avons rapproché un cer- tain nombre d'espèces, qui ont le même genre de vie et une conformation analogue, leur tête étant aussi fort étroite, mais non prolongée en avant par une sorte de museau qui dépasse la mâchoire inférieure au devant de la bouche : ce sont les STÉNOCÉPHALIENS, dénomination destinée à indiquer l’étroi- tesse de leur crâne ou de la tête comparée à sa longueur. Tous les autres Serpents de cette division des Opisthogly- phes ont la tête large. Parmi ceux-là, nous avons trouvé, ainsi qu'avaient eu soin de l'indiquer déjà plusieurs auteurs, un moyen commode pour-permettre de distinguer un assez grand nombre de genres, qui peuvent être réunis dans une même famille. Ce moyen est fourni par le système dentaire, les genres dont il s’agit, comprenant les espèces chez les- quelles les dents simples, ou les crochets, placés en avant des dents cannelées, présentent entre eux une inégalité ou des / 704 GPHIDIENS OPISTHÔGLYPULS disproportions évidentes, souvent même des espaces libres, des intervalles ou des vides tout-à-fait dégarnis de dents sur les mâchoires, tant à la supérieure qu’à l'inférieure. C’est peur dénoter cette particularité que nous avons désigné cette troi- sième famille sous le nom d’AwrsoponTiens ou à dents irrégu- lières. is Les trois dernières familles, que ce sous-ordre comprend, réunissent tous ceux de ces Serpents qui, d’abord ont la tête large, c’est-à-dire dépassant, par sa grosseur, le diamètre du cou, comme chez ceux inscrits dans la famille précédente, dont ils se distinguent parce qu'en avant, leurs crochets ou leurs dents antérieures simples, snt à peu près de même lon- gueur. Il est probable que tous ces Serpents, dont la plupart habitent les pays les plus chauds, ont à peu près les mêmes habitudes. Ils diffèrent cependant par la forme générale du tronc. Il ne nous a pas été difficile d'en séparer un certain nombre, pour les réunir en genres et en former une division artificielle, afin d'y comprendre les espèces qui, ayant, comme les autres, le dessus de la tête déprimé ou aplati, présen- tent en avant un museau tronqué, de sorte que la portion la plus avancée de la face parait comme coupée transversale- ment au devant dela bouche. Cette conformation nous a fourni le moyen d'indiquer cette particularité par le nom sous lequel nous désignons cette famille de Serpents à nez plat et tron- qué : ce sont pour nous des PLaryrainiens. Ils forment ainsi, ou ils constituent, une quatrième famille. Il reste deux autres familles, qui comprennent un assez grand nombre de genres, dont les espèces ont été fort arbi- trairement rapprochées par les auteurs. Nous n'avons guère été plus satisfaits nous-mêmes de ces associations qui ne pré- sentent que des caractères négatifs, quand on les compare à ceux que nous avons employés pour la distribution méthodi- que des familles qui précèdent. Dans ces deux dernières fa- milles, on retrouve une tête également large ; les crochets ÈN GÉNÉRAL, 795 qui garnissent leurs mâchoires, sont tous à peu près égaux ou de même longueur et de proportions semblables ; mais dans les uns, le museau, qui est large en avant, offre cependant là une courbe arrondie. Dans les autres, ce museau rond est étroit et la tête ressemble tout-à-fait à celle de nos couleuvres, avec cette différence que ces derniers Serpents n’ont pas dé crochets cannelés en arrière. Nous avons laissé à ces familles les noms du genre principal de chacune d’elles, parce que l’une et l’autre renferment en effet les espèces qui y avaient été inscrites primitivement. Le fait est, nous devons l'avouer, que jusqu'ici, nous n'avons pu trouver des caractères suffisants, qui permettent de les réunir sous un nom assez significatif pour les faire reconnaître en quelque sorte par la dénomination employée pour les dési- gner. | | La cinquième famille sera donc celle des Sevrazrens, dont la tête est large , le museau élargi, quoiqu'il soit arrondi à son pourtour, et dont les crochets lissés sont de même lon- gueur entre eux. Enfin, sous le nom de Dipsanrené, on réunira les espèces qui, avec les caractères de la famille précédente, offriront une tête plate et large terminée par un museau fort étroit. Le tableau synoptique suivant présente le résumé de cette classification dans l’ordre d’après lequel les familles, les gen- res et les espèces seront successivement étudiés par la suite. OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES 796 *SKALLNO TOSIN W °S9[L8QUI 99107 9 19 ININSUO 9P 19 puO “SNTIAVSAIT 110179 sanor9JUE S3940047) *SNSTIVEAY S 1e neosnu ‘o84] “SNTIRIMUXLVI * S19AV13 9 9nbuo} 9399 { xne89 onbsoid *SNNIVHAFIONTLG * + goSuojoid uou nposntu {9110179 *SNTIIVHAHIAX() * + ajuiod uso 98u0[oxd ———— rep) 0) CE nn —— 59880] NO S9)AWS 512U0010 S3D DOWN U9 S929D]À * S0PUUOILS SJUID SO "SAUGLOVUVT) et 0 © Cenee——————— "SATIAVA NA SASIAIG SARAATIOMISIdO SA ANÜLLdONAS AVATAVL pe TE) CET É ‘SNAIGIHdO SHŒ AUTAOSAOS ANHISIOAL OXYCÉPHALIENS EN GÉNÉRAL. 797 EEE [re FAMILLE. — LES OXYCÉPHALIENS (4). Nobis. _ Caractères. Serpents à corps allongédans toutes ses parties; tête longue, étroite, surtout en avant où le museau s’avance en une pointe conique et dépasse la mâchoire inférieure. Plaques sus-céphaliques étroites, mais allongées; une ligne creusée en sillon le long de la lèvre supérieure; queue ronde, conique, très-prolongée, terminée en pointe amincie, avec deux rangées d'urostèges. À l'exemple de la plupart des auteurs, nous avons rap- proché sous ce nom un grand nombre de Serpents, qui de- meurent le plus habituellement sur les arbres, et dont le corps _ allongé est grêle, surtout dans la région de la queue, qui est toujours très-longue. Leur tête, prolongée en pointe aigüe, est en général beaucoup plus étroite et, relativement plus longue, que chez la plupart des autres espèces, de sorte qu'il est facile de les distinguer à la première vue. Souvent ces Serpents, à peu près cylindriques , au moins dans la partie antérieure du corps, n’ont guère que la gros- seur du petit doigt; la tête est quelquefois un peu plus grosse en arrière que le cou; mais généralement toute la région de la queue est arrondie, de même étendue que le reste du corps, et se termine insensiblement en une pointe fort grêle. Leur museau est toujours prolongé et comme comprimé en dessous et sur les côtés. Cette particularité a considérable- ment modifié la forme des plaques qui recouvrent le crâne et (1) De 0%: pointu, acutus, etde Kefaay lête, caput; tête pointue, vultus acuminatus, REPTILES, TOME VI, 51. 798 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES, la face. C'est le plus souvent la plaque rostrale, qui en aug- mentant l'étendue du museau , prend l'apparence d’une trompe, non perforée cependant, car les conduits des narines n’y pénètrent pas. Les autres plaques sus-céphaliques sont aussi fort longues relativement à leur largeur. Ainsi, les na- sales latérales sont très-étroites, les deux frontales anté- rieures étant fort développées et presque quadrilatères; elles se joignent par leur bord médian; en devant, elles s’ap- pliquent aux fronto-nasales, en arrière à la plaque pré-ocu- laire , un peu aussi à la sus-orbitaire et toutes les deux à la fois au devant de la frontale moyenne ou écusson impair, au- quel elles s'unissent par une ligne droite. Les deux sus-orbi- taires consituent à elles seules tout le bord sourcilier. Viennent enfin les deux occipitales, le plus souvent nom- mées pariétales dans le cours de cet ouvrage, et presque. toujours par derrière et latéralement, on voit trois grandes plaques temporales, représentées par d'énormes écailles. Une ligne creuse ou un sillon, s'étend depuis la nasale jus- qu’à la commissure de la bouche et tout ce qui est compris ainsi au-dessous de l'œil est revêtu de six à sept plaques sus- labiales, suivant que l’arcade orbitaire inférieure est bordée par une seule ou par deux de ces plaques. Ce sont surtout les plaques gulaires qui présentent de véri- tables caractères distinctifs, à cause de leur configuration par- ticulière. : Il y a d’abord une petite mentonnière triangulaire , puis deux sous-mentales qui, par leur double jonction et leur cour- bure, représentent deux formes de cœur de cartes à jouer, dont l’échancrure serait située en avant. En dedans des neuf ou dix plaques sous-labiales, on en distingue deux fort étroites, elles occupent près de la moitié de la longueur de la mâchoire inférieure. C'est entre ces deux lames que commence la série des écailles gulaires, étroites, uniques d’abord, puis successive OXYCÉPHALIENS EN GÉNÉRAL. 799 ment doubles, triples ou quadruples sur la largueur ; mais bientôt leur succèdent de véritables gastrostèges larges en travers et étroites dans le sens de longueur du ventre. Nous entrons dans beaucoup de détails à cet égard, car c'est par suite de cette conformation particulière de la tête de ces Serpents, que les formes et les proportions de cette ré- gion du corps ont été modifiées, ainsi que les os qui sont re- couverts par ces plaques , comme nous l’indiquerons quand nous parlerons des os du crâne, dans la description des genres que nous rapportons à celte famille où les pièces de la tête osseuse ont entre elles beaucoup d’analogie. La couleur générale du corps de ces Serpents est verte, souvent de la même teinte que celle des feuilles des arbres ou de l’écorce des branches que ces Reptiles entourent, en se con- fondant avec elles par leur forme arrondie. C’est là qu'ils passent des journées entières enlacés et entortillés pour y épier les oiseaux, les petits mammifères et les autres animaux dont ils font leur nourriture habituelle. On peut remarquer dans le plus grand nombre, le long des flancs et même sur toute l'étendue du ventre, des raies ou ligneslongitudinalesgénéralement étroites et continues, sur les bords et mème sur la ligne médiane des gastrostèges. Ces raies sont d'une teinte jaune le plus souvent ; mais cette couleur s’altère par l'effet des liqueurs conservatrices, de sorte que chez la plupart des individus que nous avons sous les yeux, elle devient pâle, verdâtre ou tout-à-fait blanche. Les voyageurs qui ont eu occasion de voir beaucoup de ces serpents, dont la race semble généralement répandue dans toute l’Asie, ne les ont pas indiqués comme venimeux. Les indigènes les saisissent sans crainte, parce que en eflet ils cherchent rarement à mordre et à se défendre, à moins qu'ils né soient fortement excités, et alors même il en résulte seu- lement des piqüres ou des écorchures faites par les dents an- térieures qui sont des crochets simples, lisses, coniques, ar- p * N 51 e 800 OPHIDIENS CPISTHOGLYPHES, rondis et de peu de longueur. La forme même de ces dents parce cela seul, qu’elles s'accrochent plusieurs à la fois sur des surfaces planes, semble les avoir destinées à forcer la par- tie happée et trop volumineuse à pénétrer beaucoup plus avant dans l'arrière bouche , pour que la proie puisse être soumise à l’action du venin. Cette humeur en effet ne peut être inoculée que par les dents cannelées qui, commenousl’avons dit, sont placées tout- à-fait à l'extrémité postérieure des os sus-maxillaires. Ces pièces osseuses étant très-longues dans la plupart des espèces, il était nécessaire que leur bouche fût très-profondément fen- due. Cependant leurs mâchoires ne peuvent pas s’écarter beau- coup entre elles ou en travers, les branches sus-maxillaires n'étant pas portées en dehors par les os transverses ou pié- rygoïdiens externes. . Nous n’avons rapporté que quatre genres à ce groupe, dont les espèces ont entre elles ia plus grande analogie par les formes générales , et se trouvent habiter les mêmes régions du globe. Il est facile de les distinguer par la conformation générale de leur tête, qui est excessivement allongée, terminée par un museau pointu; mais tantôt l'extrémité saillante au-delà de l'ouverture de la bouche est terminée par un prolongement de la peau et par cela même très-flexible; tantôt le museau pointu est solidement fixé sur l'os du boutoir. Ainsi les deux * premiers genres sont faciles à reconnaître et à distinguer l’un de l’autre, carchezcelui des Langahasou Xiphorhynques, l'ap- pendice cutané est très-prolongé et recouvert d’écailles dis- tinctes , quelquefois comme dentelées. Dans le deuxième genre, ce prolongement est fort court, et quoique mobile, il porte très-peu d’écailles; c’est celui que les auteurs ont dési- gué sous le nom de Dryine. Les deux autres genres, appelés l’un Orybele, et l’autre OXYCÉPHALIENS EN GÉNÉRAL. 804 Tragopsne diffèrent guère entre eux que par la forme de latête, ou plutôt par la manière dont cette partie du corps est sup- portée, par le prolongement du tro avec lequel elle se con- fond et surtout par la manière dont le bord inférieur de l'œil se trouve bordé par les plaques sus-labiales; c’est ce que nous indiquons dans le tabieau synoptique qui suit. { REMIÈRE FAMILLE DES OPISTHOGLYPHES. OXYCÉPHALIENS. sn ED Ce RACTÈRES. (Crochets lisses, éjaux entre eux; tête étroite, à musequ pointu. ———— > $e=— * j très-prolongé ; écailles carénées. . . . .- 1. XIPHORHYNQUE. flexible - Loount et mou ; écailles lisses. , . . . . 9. DRyine. nuseau unique etgrande. . . 3. OxYBÈLE, dur, solide ; sous-orbitaire double outriple. . . 4, TraGors. Nous devons faire observer que le caractère employé dans ce tableau pour distinguer l’un de l’autre le genre Oxybèle et le genre Tragops, et qui est tiré de la disposition des plaques sus-labiales, relativement à l'œil, n’est pas parfaitement -constant. Nous n'avons pu le remplacer par aucun autre, car la ressemblance entre les Oxybèles et les Tragops est très- grande, et si nous avons conservé cette seconde dénomination générique, c’est qu’elle a été proposée d’abord par Wagler pour des espèces que nous laissons, à son exemple, dans ce groupe et qu'il n’y a pas un grand inconvénient à adopter - cette division. 802 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES, 0 1. GENRE. LANGAHA. — ZANGAHA (1). * Bruguières. OU XIPHORHYNQUE. — Aiphorhyneus. Wagler. CARACTÈRES ESSENTIELS. Museau prolongé par un appendice charnu du tiers de la longueur de la tête, de forme à peu pres triangulaire et pointu, couvert de pelites écailles lisses el ova- les ; celles du dos et des flancs carénées ; urostèges divisées , ow sur deux rangées. CARACTÈRES NATURELS. Un appendice de peau de forme va- _ viable, à l'extrémité du museau ; de très-petites plaques en- tre les’inter-nasales et les pré-frontales : mais les seules cinq plaques sus-céphaliques ordinaires ; une nasale, deux ou trois frénales, placées bout à bout. Deux plaques au devantde l'œil; trois ou quatre derrière ; huit lamessus-labiales, dont la qua- trième et la cinquième nous à l'œil: trois paires de sous- maxillaires. Ecailles à une seule carène, en forme de lance ou delosange, à peu près égales entre elles, au moins dans la région du dos. Gastrostèges s'élevant à peine sur les flancs; urostèges doubles ; ventre anguleux ; narinés percées dans la plaque na- sale; pupille ovale. CARAGTÈRES ANATOMIQUES. Le crâne du Langanha crista- galli que nous avons pu observer est très-plat en dessus, de forme allongée, en même temps qu'ilest étroit. Les os du nez sont courhés sur leur largeur, de sorte que dans leur jonction (1) Nom du pays, Madagascar. Eipopoyyes , nez aplati; en lame d'é-. pée. Eigoe , énée, ensis, et de Piyxes , groin de cochon, bec d'oiseau. OXYCÉPHALIENS, G, XIPHORHYNOUE, 805 moyenne, ils laissent un sillon médian. Les frontaux, quoique plats, se relèvent au-dessus des orbites, et les pariétaux des- sinent parfaitement un cœur de carte à jouer, dont la un ‘serait en arrière. Les mastoïdiens sont courts, parallèles et de moitié moins Jongs que les os carrés, qui sont plus minces dans la partie mo- yenne que vers leurs extrémités articulaires. Les os sus-ma- xillaires sont longs, garnis de sept à huit crochets grêles , acérés, assez distants les uns des autres; le dernier , qui est à peu près de la même longueur que les autres , porte une cannelure. Les autres parties du crâne n’offrent aucune particularité remarquable. On n’a inscrit, jusqu'ici, que deux espèces dans ce genre. Toutes les deux proviennent de Madagascar. L'appendice mou qui termine leur museau est très-différent, puisque dans l’un, ce prolongement est dentelé, et qu'il est simple dans l’autre. Serait-ce une différence de sexe ou d’âge ? C’est ce que nous ne pouvons assurer, quoique la Collection possède des indivi- dus qui paraissent indiquer des développements dépendant d’âges divers , au moins pour ceux de la première espèce , ou à lame non dentelée, 4. LE LANGAHA OU XIPHORHYNQUE PORTE-ÉPÉE. Langaha ensifera. Nobis. CarAGTÈREs. A ppendice du museau ayant la forme d’une lame, * très-pointue à son extrémité libre. Synonyue. 1784. Langaha. Bruguière Journ. phys. Tom, 24, p° 132-135. pl. 2. (originale). 1789. Langaha de Madagascar. Lacépède, Hist. quad. ovip. Serp. Tome Î, pag. 469, pl. 22, fig. 4. (Copie de Bruguière). . 4789. Le Langaha. Bonnaterre. Encyclop. méth. ophiol. pag. 713 pl. 85, fig, 4, (7° genre; très mauvaise surtout pour la tête). 804 OPIIDIENS OPISTHOGLYPHES, 4790. Langaha nasuta. Shaw. Naturalisl's miscell. vol, 22, pl. 968 (copiée). : 1801. Zangaha. Schneïder. Hist. Amph. Fasc. Tom. [, pag. 357. 4802. Die Madagaskarische Langaha. Bechstein. Lacepede’s, naturgesch. amph. Tom. V, pag. 185, pl. 20, fig. 1. 1802. Langaha nasuta. Shaw. Gener. zool. vol. 3, part. 2, p. #71, pl. 127, (copiée). 1802. Langaha Madagascariensis. Latreille. Hist. Rept. Tom. IV, pag. 87, fig. 1. 4803. Langaha Madagascariensis. Daudin. Hist. Rept: Tom. VII, pag. 240. 4817. Le Langaha. Cuvier, Règne anim. prem. édit. Tom. 2, pag. 80. 4820. Amphistrate. Goldfuss. Handbuch der zoologie. Schu- bert. 1820. Langaha Madagascariensis. Merrem. Tent. syst. Amp. pag. 157. 1829. Langaha de Madagascar. Cuvier. Règne anim. 2e édit. Tom. II, pag. 95-96. 1830. Xiphorhyncus (Langaha de Madagascar Brug.) Wagler syst. Amph. pag. 184, qui indique que sa pupille est ovale, liné- aire. M. Schlegel dit qu’elle est ronde, mais à tort. 1837. Dryophis Langaha. Schlegel. Ess. physion. Serp. Tom. Y, pag. 159. Tom. IT, pag. 248. 1840. Dryophis Langaha. Schlegel, Abbild. Amph. 5.° De- cade. pl. 7 et pl. 8, fig. 7-9 (très bonnes). 1841. Langaha de Madagascar. Cuvier. Règne anim. 3° édit. Tom. II. 4843. Xiphorhina (Dryophis Langaha, Schlegel), Fitzinger, syst. Rept. Fasc. I, pag. 27. DESCRIPTION. Forues. Celte première espèce se reconnait tout d’abord par son ap- pendice rostral d’un tiers environ moins long que la tête. Ce prolongement du museau représenterait, par sa forme, une lame d'épée triangulaire près “OXYCÉPHALIENS. 6. XIPHORHYNQUE. À. 805 de la poignée, mais dont la pointe très effilée serait amincie ou tranchante, ! Deux des trois angles sont en dessous et le supérieur est arrondi. Ecaircurc. Sur l’appendice du museau, les écailles un peu ovales, n’ont pas de carène, La plaque rostrale est un parallélogramme oblong. On peut compter 12 ou 18 lames inter-nasales petites, inégales à cause de leurs pans plus ou moins nombreux. Les pré-frontales sont assez grandes, mais quelquefois, au Jicu d’être séparées, on les trouve réunies, ainsi que les deux plaques dites pré et sous-oculaires, qui leur correspondent, par des bords d'autant plus petits que le nombre des polygones est moindre. La frontale, très- oblongue, se termine par un pan allongé et arqué et en arrière, par deux autres fort courts, sous un angle un peu aigu. Les sus-oculaires sont aussi longues que la frontate. Les pariétales sont un peu écartées l’une de l’autre. La plaque dans laquelle est percéela na- rine est plus ou moins quadrilatère ou pentagone oblongue, ainsi queiles deux ou trois frénales qui la suivent. Les deux pré-oculaires, dont la su- périeure est la plus grande, ne s'élèvent pas au niveau du sourcil, elles ont presque toujours cinq angles un peu allongés. Les trois ou quatre post- oculaires n’ont que quatre pans. On voit derrière elles, deux ou trois squammes plus petites que les autres temporales, qui sont lisses, plus grandes que les écailles du cou. Les temporales diffèrent aussi de ces . dernières parce qu’elles ne sont pas carénées comme elles. Parmi les sus-labiales, qui sont au nombre de huit, la première est en trapèze rectangle et plus petite que les suivantes quiont cinq pans, excepté la cinquiéie qui est presque carrée. La plaque mentonnière est triangulaire. Il y a dix sous-labiales. Les premières plus larges que longues sont coupées carrément en ayant. Les 2,°, 3.° ct 4.° sont en trapèzes ; la cinquième est presque carrée, ainsi que Ja sixième, mais les quatre dernières sont rhomboïdales. Les six sous-maxillaires sont semblables entre elles et à quatre pans. La série des gastrostèges commence au niveau de la commissure des mà- choires. te Le tronc est protégé en dessus par dix-neuf rangées d'écailles. Il y en a six sur la queue. Les gastrostèges sont au nombre de 145 à 152; iln’'ya qu'une anale et les urostèges varient de 101 à 153. . Maxillaire Dexrs, Maxillaires , on 16-2 Ft \ = ; Palatines, 6 ou 8; Ptérygoïdiennes, 18 ou 19. Cororarion. Parmi les sept individus de cette espèce que nous avons sous les yeux. L'un est d’un brun rouge très-vif en dessus et sur les côtés; un deuxième a une teinte d'écorce de canelle; les cinq autres sont d’un 806 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES, brun chamois. Les derniers sont en dessous d’un jaune blanchätre, et les deux premiers d’un jaune de chrôme avec des piquetures noires, réunies parfois sur une ligne moyenne et longitudinale. Quelques-uns offrent. deux bandes étroites, latérales, brunes, sur les flancs, où l’on voit, en outre, un liseré jaune surmonté d’une teinte blanche, se continuant en arrière sur. l’avant-dernière série des écailles qui se rapprochent du ventre. Druenstons. La tête est trois fois plus longue que large entre les tempes; mais le museau n’a guère que le tiers de celte dernière largeur. Les yeux ont à peu près en longueur la moitié de l’espace inter-orbitaire. Le tronc est près de soixante fois plus long qu'il n'est large dans son milieu. Cette longueur, dans notre plus grand exemplaire, est de 0M915 non compris son prolongement nasal qui est de 0"017. La tête est longue de 0024, le tronc 0"535, la queue 0M356. - ; PaTrie. Madagascar est la patrie de ce Langaka. Nous en possédons des individus d'âges divers, grâce au zèle de MM. Sganzin et Bernier aux- quels nous sommes également redevables de plusieurs autres Ophidiens de la même île et qui ne sont pas moins intéressants que ceux-ci, 2. LE LANGAHA CRÈTE DE COQ. Zangaka crista-galli. Nobis. (Arras, pl. 71.) + CaracrÈèRes. Appendice du museau en forme de crête dente- lée, DESCRIPTION. Formes. Cette seconde espèce du genre Langaha se distingue essentiel- * lement de la première par la configuration toute différente de son appen- dice rostral. Ici, en effet, la peau du bout du museau, au lieu de s’allonger comme une lame d'épée, se dilate en manière d’une feuille sub-elliptique qui étant placée de champ et assez profondément dentelée sur ses bords, offre quelque ressemblance avec la crête charnue de certains cogs à laquelle nous l'avons comparée pour en tirer le nom spécifique. Les den- telures sont en dessus sur un seul rang, tandis qu'il y en a deuxen dessous, car elles sont produites par la saillie aiguë de ses écailles marginales qui sont lozangiques et dépourvues de carène , de même que toutes celles qui les accompagnent. OXYCÉPHALIENS. G. XIPHORHYNQUE, 9, 807 Ecarzrune. Les écailles des diverses régions sus-céphaliques sont les mêmes que chez le Langaha ensifera. Il y a 19 rangées longitudinales au tronc, 6 à la queue; les gas- trostèges sont au nombre de 146 à 148, 1 anale ERVIÈrE, 124-129 uros- tèges. Les dents sont en même nombre que dans l'espèce précédente. CozorarTion. Tout le corps est d’un brun jaunâtre , semé d’une multi- tude de piquetures tellement fines, qu’il faut le secours de la loupe pour les distinguer, à moins que les individus n'aient déjà acquis une certaine Ceux qui sont privés de l’épiderme offrent une teinte violette, au lieu d’un brun jaunâtre. Damexsions. La longueur de la tête égale deux fois et demie sa largeur, mesurée entre les tempes, et qui est le double de l’espace compris entre les narines. L’appendice en crête du museau a une longueur semblable à l'intervalle compris entre un bord post-orbitaire et l’autre. Les yeux, mesurés en travers, ont le tiers de l’espace inter-orbitaire , qui ne dépasse pas les deux septièmes de la longueur de la tête. Le tronc est d’un quart ou d’un tiers plus haut, et de 50 à 53 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. Le plus grand des deux sujets que nous possédons a un mètre de long, non compris l’appendice du museau qui est de 0m,012. Téte long. 0,028. Tronc long. 01,588. Queue long. 0,384. Parme. Ces Serpents nous ont été envoyés de Madagascar par M. Ber- nier. Mozurs. L’estomac de l’un d’eux contenait un Scincoïdien du genre Eu- Prepes, en partie digéré. 808 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. LT Je GENRE. DRYINE. — DRYINUS (1). Merrem. Herpetodryas. Fitzinger. -— Dryophis. Schlegel. Caracrères. Museau se prolongeant en un petit appendice cutané, pointu; narines ouveries dans une seule plaque; pu- pile en fente longitudinale, rétrécie au milieu ; œil bordé en dessous par la cinquième plaque sus-labiale ; côtés duventre ar- rondis: écailles lisses, celles de la série médio-dorsale en lo- sange, dont l'angle antérieur est plus long que le postérieur ; les écailles inférieures des flancs ont au contraire leur angle an- térieur plus court et sont beaucoup plus grandes que celles qui les précèdent et qui sont en parallélogramme. Les gastrostèges s'élèvent un peu sur les flancs, ainsi que les urostèges qui forment deux rangées. CARAGTÈRES ANATOMIQUES. Le crâne, ou plutôt la tête os- _seuse, dans sa totalité, ressemble beaucoup par sa forme al- longée à ce qu’on observe dans la tête des Tragops et des Oxybèles; cependant l’espace inter-oculaire est sensiblement plus large et plus déprimé et la portion qui recouvre l’encé- phale offre un espace triangulaire plane, dont l'angle posté- rieur correspond à l’occiput, tandis que les deux antérieurs concourent à terminer l’orbite. Les os nasaux sont longs et l’os incisif ou frénal disposé en soc de charrue présente une por- tion élargie et plate sur le devant du museau. (1) Nom donné par les anciens naturalistes et particulièrement par Ni- cander. Il est cité par Aldrovande, Gesner. Apuivos, parce que ces Serpents se retirent dans les arbres creux, tels que les chênes et les hétres, à loco ubi victitant in'concavæ quercus fagique latebris, mais les Serpents dont il est ici question passent la plus grande PE de leur vie sur les branches des arbres. # OXYCÉPHALIENS. @. DRYINE, 809 . Les os sus-maxillaires se prolongent considérablement en arrière, même au-delà de l'orbite qui est très-évasée ; 1ls sont garnis de seize à dix-huit crochets faibles, longs et acérés, sans compter les trois ou quatre dents cannelées postérieures, qui sont le caractère essentiel du sous-ordre. Les os ptérygo- maxillaires ou transverses sont courts et très-larges à leur extrémité antérieure, point par lequel ils s’articulent avec le bout postérieur des branches sus-maxillaires élargies pour lo- ger les dents venimeuses. Les ptérygo-palatins, très-longs, sont garnis de près de trente petits crochets dont les antérieurs sont du double plus longs et plus forts que les postérieurs. Les os mastoïdiens sont courts et ne dépassent pas le crâne ; tandis que les os carrés, ou intra-maxillaires, sont forts et prolongent ainsi les mâchoires inférieures de près du quart de la longueur totale de la tête. La base du crâne est comme saillante ou convexe ; elle est cependant plus étroite entre les orbites, qui sont très-grandes et, elle offre là, sur la longueur, l'empreinte médiane d’un petit sillon. à D’après les nombreux individus ‘conservés dans la collec- tion du Muséum et qui ont été observés par nous, nous avons trouvé tant de variétés de couleur que nous n’hésitons pas à croire qu'ils peuvent être considérés comme appartenant à une même espèce, quoique les auteurs en aient reconnu un assez grand nombre qu'ils ont désignés sous des noms diffé- fents, ainsi que nous l’indiquerons par la suite. 14. DRYINE NASIQUE. Dryinus nasutus. Merrem. CaracrÈREs, Corps grêle, dont toutes les régions sont fort al- longées, un peu triangulaire au tronc, ce qui fait paraitre le dos comme caréné. Tête plus large que le cou, oblongue et un peu déprimée; museau prolongé en pointe anguleuse, dépas- sant la mâchoire inférieure; queue arrondie; sytème de colo= ration variable, 810 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. Synonvuie. 17238. 72. Serpens. Scheuchzer. Phys. Sacra. t. IV, tab. DCCX VIE, fig. 2. 473%. %. Coluber mycterysans (4). Linnæus. Mus. Adolph. Frider. pag. 28, tab. 5. fig. 4 et tab. 19, fig. 2, 1738. ?. Coluber mycterizans. Linnæus. Syst. nat. édit. 10, tom..I, pag. 226, exclus. sÿnon. fig. tab. 47, tom. II, Catesby. (spec. ?.) .. 1766. ? Coluber mycterizans. Linnæus, Syst. nat. édit. 12, t. I, pag. 389, exclus. synon. fig. tab. 47, tom. IT, Catesby (spec. ?) 1768. ? Natrix mycterisans. Laurenti synopsis. Rept. pag. _ (d'après Linn. Mus. Adolph. Frider.) 1788. ? Coluber mycterizans. Gmelin. Syst. nat. Linn. tom. E, pars 3. pag. 1118. 1789. La Nasique. Lacépède. Hist, quad. ovip. et Serp. t. II, pag. 277. pl. 4, fig. 2. 1789. Le Nez-retroussé. Bonnaterre. Ophiol. Encyclop. méth. p. 53, pl. 30, fig. 62. 1796. Passeriki Pam. Russel. Ind. Serp. vol. I, p. 16, pl. 12. — Botla Passeriki. Idem. loc. cit. vol. I. p. 18, pl. 413. 1803. Coluber mycterizsans. Daudin. Hist. Rept. t. VIE, p. 9, pl 81; n-04: 1820, Dryinus nasutus. Merrem. Tent. syst. amphib. p. 136, n.° 198. 4825. Dryinus nasutus. Bell. journ. zool. p. 327. 4825. Passeritæ mycterirans. Gray. Synopsis. Gener. Rept. (Ann. Philos. vol. X, pag. 208.) 1825. Dryinus oxyrhyncus. Bell. Zoolog. journ. vol. p. 327. 1827. Dryophis (Coluber nasutus Merrem) Boié. Isis. t. XX, p. 520 et 543. — Dryophis pavoninus. Idem. loc. cit. 1829. Dryinus (Coluber nasutus. Merrem), Cuvier. Règne ani- mal 2.e édit., t. II, p. 82, 4830. Dryinus nasutus. Guérin. Iconogr. Règne anim. Rept. pl. 22. fig. 2. 1830. Tragops nasutus el pavoninus. Nas Syst, amph. pag. 184. a) Ce mot est tout-à-fait grec Muxryps£w ct n’a pas été employé par les Lalins; il signiferait qui relève le nez pour flairer en reniflant, OXYCÉPHALIENS, G. DRYINE. gli 4837. Dryophis nasutus. Schlegel.. Physion. Serp. Tom. 1, pag. 139 ei tom. IT, pag. 246. pl. 40, fig. 4-2 ‘4843. Herpetotragus nasutus. Fitzinger. Syst. Rept. Fase. I, pag. 27. DESCRIPTION. Nous réunissons, sous un même nom spécifique, plusieurs variétés dé- crites ou indiquées comme différentes, mais chez lesquelles nous n’avons réellement trouvé d’autres caractères à indiquer que ceux tirés de la cou- leur et elle est tellement altérée dans les liqueurs conservatrices, qu ’ilnous a été impossible de les bien déterminer. Nous allons donc faire connaitre ici les Serpents que les premiers natu- ralistes avaient désignés, d'après Linnæus, sous les noms de Couleuvres reniflantes (Mycterizans) avec les différentes épithètes d’oxyrhynque, de Pavonin (Pavoninus Boié), de Brun (fuscus). Les Dryines nasiques habitent principalement les Indes orientales. Leur couleur est le plus souvent analogue à celle des feuilles sous lesquelles ils se cachent pour épier les oiseaux, les petits reptiles ou les mammifères, dont ils font leur nourriture ordinaire. Quand le Serpent est tranquille, les écailles allongées qui le recouvrent se trouvent très-rapprochées, mais quand il est excité par la crainte ou par le besoin de saisir sa proie, son corps se gonfle, surtout dans la région anté- rieure du tronc et alors l'apparence de l’animal change. Les plaques écail- Jeuses d’un vert le plus souvent assez foncé, s’écartent les unes des autres et laissent à découvert les interstices de la peau nue, qui est d’une teinte blanche ou jaune; l’écaillure simule alors une sorte de réseau. Il en est de méme des régions du tronc qui se trouvent successivement dilalées par la présence des petits animaux qui ont élé avalés tout d’une pièce, et cet écartement des écailles persiste ainsi par places ou par régions diverses jus- qu’à ce que la proie ait été complétement ramollie ou digérée, C’est une particularité de cette espèce et, au reste, de la plupart des Ser- pents d'arbre de cette petite famille, d’avoir le tronc divisé dans toute sa longueur par des lignes régulières, de couleur plus pâle, qui règnent entre le ventre et les écailles des flancs. Le dos est le plus ordinairement d’un vert brillant, comme irisé et les gastrostèges toujours plus pâles. L'animal s’entortille de telle manière que l’on ne distingue le plus souvent que les régions supérieures du tronc,-qui paraît entièrement vert, le dessous res- tant appliqué contre les branches. Nous possédons un très-grand nombre d'individus appartenant aux diverses variélés, 812 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHÉS, Voici l'indication des variétés dont nous connaissons l’origine : Celle qui est la plus abondante et à laquelle nous laissons le nom d'oty- rhinque dénomination qui conviendrait d’ailleurs à toutes celles du même. genre, a élé recueillie par MM. Leschenault, Perrotet et Delessert aux Indes-orientales ; sur les côtes de Singapour, voyage del’Astrolabe ; du Malabar par MM. Dussumier, Fontanier ; du Bengale par M. Duvancel; à Manille par M. Fontanier ; aux Célèbes par M. Lesson ; à Pondichéry par MM. Bélanger, Moynier ; à Ceylan par M. Reynaud ; à Sumatra par MM. Marceau et par M. le capitaine Martin, et enfin à Batavia. La variété que Cuvier et par suite Boié ont appelée Pavonine provient 1.° de Sumatra par M. Kunhardt, 2.° M. Bosc nous en a procuré deux in- dividus, comme recueillis aux Indes orientales, sans autre indication, et c’est aussi cette origine que noustrouvons mentionnée sur l’un des bocaux qui contient un specimen envoyé par M. Leschenault. Enfin, les seuls exemplaires de la variété brune (Dryinus fuscus), que nous possédions, ont été trouvés l’un à Java, par M. Diard et un autre à Ceylan par M. Leschenault. Ceux-ci sont tout-à-fait différents pour la couleur; la seule resséem- blance, excepté pour les formes qui sont les mêmes, consiste dans la ligne blanche qui sépare les gastrostèges des écailles des flancs, car, d’ailleurs, Je museau est absolument le même. Nous connaissons tant de variétés de couleurs chez les Couleuvres de France pour une méme espèce, que la teinte brune de tout le corps et même du ventre, dans les individus que nous avons sous les yeux, ne nous à pas semblé suffisante pour faire considérer ces Serpents comme étant des espèces aistinctes ainsi que nous l'avons déjà indiqué. Parmi ces variétés, il en est une que nous avions d’abord regardéecomme ‘une espèce particulière et décrite sous le nom de Dryinus pulverulentus parce que le dessous du corps est en effet comme saupoudré de points noirs irréguliers sur un fonds gris, mais nous n'avons pas persisté dans cette opinion, OXYCÉPHALIENS. G, OXYBÈLE: 815: a * . } I. GENRE. OXYBÈLE. — OXYBELIS (1). Wagler. CARACTÈRES ESSENTIELS. Téte fort longue, excèssivement étroite et pointue en avant, terminée par un museau prolongé, qui dépasse la mâchoire inférieure ; corps très-long , gréle, à écailles lisses ; pupille horizontale dans toutes les espèces , à l'exception de la troisième où elle est ronde. Caractères NATURELS. Narines ouvertes au milieu d’une seule plaque allongée ; pupille à fente horizontale. Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires ; une nasale; dans la troi- sième espèce, pas de frénale qui est remplacée par une por- tion descendante de la pré-frontale; une pré-oculaire et deux post-oculaires; une plaque labiale sous-orbitaire unique chez quelques individus des différentes espèces. Ecailles rhomboïdales, longues, étroites, lisses, un peu plus grandes sur les flancs, qui sont arrondis. Gastrostèges ar- rondies, se relevant un peu sur les côtés du ventre; les uros- tèges sont doubles. CARACTÈRES ANATOMIQUES. Le crâne est très-singulier dans quelques espèces ; il ressemble, au premier aperçu, à une tête osseuse de Fourmilier ou de Tatou par son prolongement en pointe et sa forme excessivement allongée, étroite et pointue en avant; car elle est près de six fois plus longue que large. Les os du nez sont presque aussi longs que les pariétaux, et ces derniers beaucoup plus étroits entre les orbites. Les os sus-maxillaires très-longs, portent dix-huit ou dix- (1) Ovbenns , celeriter jaculans , qui se lance avec vitesse ou portant une pointe aiguë. Sagittæ acutæ cuspis, fer pointu d’une flèche. REPTILES , TOME VI, D, gl& OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. neuf crochets fort recourbés en arrière , outre les deux autres postérieurs qui sont cannelés. Les ptérygo-maxillaires et les _maxillaires inférieurs sont aussi très-allongés. Les espèces de ce genre ont le plus grand rapport pour la forme et pour les mœurs avec lesSerpents du genre précédent, dent ils diffèrent surtout par la solidité que présente la pointe osseuse de leur museau, qui n’est pas prolongé en appendice comme dans les Xiphorhynques ; ni flexible comme dans les Drynus. La conformation des os du crâne et des mâchoires est à peu près la même ; aussi la plupart des auteurs ont-ils rapproché ces espèces sous un même nom de genre, comme on le verra par les synonymies qui se rapportent aux Oxybèles et aux Tragops. Ce genre comprend quatre espèces, comme dans le Pro- drome, mais la quatrième indiquée dans ce Mémoire, sous le nom d'Oxybèle à petits points (Oxybelis punciulatus), n'a pu être laissée dans ce groupe, car un nouvel examen de son sys- tème dentaire nous a montré que ce Serpent doit prendre rang parmi les Anisodontiens, qui forment la troisième famille de ce sous-ordre des Opisthoglyphes. D'un autre côté, le-bel envoi fait récemment de la côte de Gabon, par M. Aubry-Lecomte, nous a procuré un Oxycé- phalien nouveau qui, par tous ses caractères, appartient au genre Oxybèle. Nous le nommons Oxyhbèle de Lecomte. Le tableau suivant montre les caractères les plus saillants de ces quatre espèces, TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE OXYBÉLE. || DD SN six lignes colorées. . . 1. O. ARGENTÉ. à raiés en long une ligne de chaque côté. 2. O. BRILLANT. Corps nulle, , . . 3. O. BRoKzé. sans raies; plaque rénale distincte . . . 4. O. De LEcoMTE. 0 4. OXYBÉLE ARGENTÉ, Oxybelis argenteus. Nobis. (Coluber argenteus. Daudin.) Caraorères. Corps divisé longitudinalement par six raies bleues sur un fond d’un gris violet ou doré en dessus; d’un blanc d'argent en dessous ; quelquefois la plaque labialesupérieure très- développée borde seule tout le dessous de l’orbite. SYNONYME. 1802. Coluber argenteus. Daudin, Hist. Rept. T. VI, pag. 336. 1820, Natrix argentatus. Merrem. Tent, Syst. Amph. pag. 116 (d’après Daudin). 1837. Dryophis argentea. Schlegel. Ess. Physion. Serp. T. I, pag. 159, n.0 6, T. IT, pag. 253, pl. 10, fig. 14-15. DESCRIPTION. La plaque rostrale est un demi-disque. Les inter-nasales sont de longs quadrilatères, un peu plus larges en arrière qu’en avant. Les pré- frontales, plus larges que les précédentes, se rabattent sur les faces laté- rales du museau ; elles ont sept ou six pans inégaux, suivant qu'il y a ou non une plaque frénale. ÿ La frontale est un peu plus étroite en arrière qu’en avant, et une fois plus longue que large; elle forme en avant un angle fort ouvert , tandis qu'en arrière, cet angle est sub-aigu ou sub-obtus, D2." 816 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. Les sus-oculaires sont égales, pour la longueur, à la frontale. En arrière elles sont taillées obliquement , tandis qu’en avant, du côté de la plaque frontale, elles sont presque carrées. Les pariétales, rétrécies et tronquées en arrière, s’attachent à la post-oculaire supérieure par un petit bord bien distinct de celui qui les unit aux sus-oculaires. La nasale est fort allongée et très-étroite ; elle se termine en pointe. : La frénale, excessivement petite, sub-rhomboïdale, touche à la pré- oculaire , mais jamais à la nasale. L’espace compris entre ces deux der- nières plaques est plus ou moins occupé par une portion rabattue de la pré-frontale. Quelquefois la frénale manque. - La pré-oculaire, oblongue, ne borde qu’une très-petite partie du devant de l’œil. La post-oculaire inférieure a quatre angles ; elle est plus petite que la supérieure, qui est pentagonale. Il n’y a que trois squammmes temporales, d’inégale grandeur et de forme différente. Ilyasix plaques sus-labiales. La sixième est sub-rectangulaire et plus petite que la cinquième, qui est la plus grande de toutes. Elle a la forme d’un trapèze rectangle. La quatrième ressemble à peu près à la suivante; mais son bord supé- rieur est fortement échancré en demi-cercle qui suit en dessous la cour- bure du globe de l'œil. La troisième, la seconde et la première sont des quadrilatères oblongs, à peu près égaux, par leur réunion, à la quatrième. La plaque mentonnière, par l’un de ses trois côtés, correspond au bout de la mâchoire. Ce bord est fortement arqué et plus étendu que les deux autres. 7 Le nombre des plaques sous-labiales est de sept paires. Leur forme et leurs dimensions proportionnelles varient pour chacune de ces plaques. Les plaques sous-maxillaires antérieures n'ont que les deux tiers de la longueur des postérieures; les unes et les autres sont très-étroites et taillées obliquement en pointe à chacune de leurs extrémités. Il n’y a que quelques squammes médio-gulaires, sub-losangiques situées entre les secondes plaques sous-maxillaires et la première des scutelles du dessous du corps. Les parties latérales de la gorge ont pour écaillure des pièces oblongues, hexagones, disposées sur trois ou quatre rangs un peu obliques. I y a, sur la longueur, 15 ou 17 rangées d'’écailles , et 4 à la queue. On compte 195-205 gastrostèges, 1 anale entière, 176-188 uros- tèges. OXYCÉPHALIENS. G. OXYBÈLE. 2. 817 M. Schlegel, de son côté, a trouvé : 189-907 gastrostèges et 79-112 uros- tèges. Dents. Maxillaires supérieures 16-42: palatines 10-11, Plérygoi- diennes, 15. CororaTion. Ce joli Serpent a pour fond de couleur un gris violet ou un gris doré en dessus , un beau blanc d’argent en dessous et de chaque côté. 1 Une première raie, d’un bleu d’azur parcourt d’un bout à l’autre, la ligne médiane du dos et de la queue ; une seconde et une troisième raies s’élendent à droite et à gauche, depuis la narine, en passant par l’œil, jus- qu’à l’éxtrémite de la queue; une quatrième et une cinquième bandes fort élargies, bordent latéralement le ventre et la queue. Enfin, une sixième trés-étroite, divise le ventre RUE HAIEment , en deux moitiés égales. . La gorge et les parties sous-maxillaires sont semées de piquetures d’un noir bleuâtre. Dimensions. La tête porte en longueur à peu près trois fois la largeur dé la région temporale, et cette région est elle-même dradruple de celle du museau en avant des narines. Le diamètre des yeux est égal aux deux tiers de l’espace inter-orbi- taire. Le tronc est d’un tiers plus haut et de 104 à 110 fois aussi long qu'il est large dans sa portion moyenne. La queue fait les deux tiers ou les cinq sixièmes de la longueur totale du corps qui est de 1,"133 dans un de nos exemplaires. Cette étendue est ainsi répartie. Tête 0,025; Tronc 02,662. Queue, 0",2446. Patrie. L'Oxybèle argenté a, jusqu'ici, été trouvé seulement à Cayenne .par M. Le Prieur et à la Guyane par MM. Doumerc et Leschenault. Notre Musée en possède trois exemplaires, dont l’un, décoloré, a servi pour la préparation de la tête. 2. OXYBÈLE BRILLANT. Oxybelis fulgidus. Boié. (Coluber fulgidus. Daudin). Caractères. Corps vert ou bleu en dessus, blanc ou verdätre sous toute sa longueur; une raie ou ligne étroite, blanche, sépare les flancs des gastrostèges ; dans les jeunes individus, le museau est moins prolongé que dans les adultes, 818 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. Syxonvuts, 4735. 2? Serpens viridis etc. Séba, Tom, IT, pag, 53, tab. 55. fig. 4. Mais la description des couleurs est plus vraie que ne l’est la figure où la forme du museau est trop pointue et où la situation des yeux est fausse, car on les a représentés verti- caux et non latéraux. Linnæus, d'après Laurenti cite, peut être avec plus de raison, Ja fig. 2. de la pl. 23 du second volume du Trésor de Séba, et qui représente une espèce, dont la description ne se irouve pas dans le texte. C'est seulement par les couleurs cependant que le Ser- pent, représenté sur cette gravure de la pl. 23, rappelle l'Oxybèle brillant. Nous la citons avec doute. 1768. Natrix flagelliformis. Laurenti. Synop. Rept. pag. 79, n° 163. : 1803. Coluber fulgidus. La Couleuvre bleue à deux raies, Daudin, Hist. Rept. Tom: 6, pag. 352, pl. 80. Exclus. synon. fig: 3, tab. 63. 1826. Dryophis fulgidus. Boié. [sis, Tom. XIX, pag. 982, n.0 2. : 1827. Dryinus fulgidus. Boié. Isis, Tom. XX, pag. 546, n° 8 comme simple citation. 1829. Dryophis fHaiae Cuvier. Règne animal, Tom. II, pag. 83. 1829. Dryophis sde Wagler. Icon. Amph. tab. 40. 4830. Dryophis fulgidus. Wagler. System, Amphib. pages 183-184. - 4837. Dryophis Catesbyi. Schlegel. Physion. Serp, Tom. IH, pag. 252. 1839. Dryophis Catesbyi. Schlegel. Abbildung. Amphib. p. 414, tab. 36, 1843. Dryophis fulgidus. Fitzinger, Syst. Rept. Fasc. 4. pag. 27, famille des Dendrophides. DESCRIPTION, Cette espèce ressemble beaucoup aux autres individus de ce genre pour la forme générale, mais elle en diffère parles couleurs, qui scout réellement - Caractéristiques. Cette analogie nous dispense de longs détails sur l'éçail- OXYCÉPHALIENS, 6. OXYBÈLE, 9, 819 jure, dont la disposition se trouve à peu près indiquée dans la description dé l'espèce précédente, car les différences ne sont pas très marquées, CoLorarion. La ligne étroite, longitudinale et jaune qui règne sur toute la longueur et dont la nuance devient blanche dans l'alcool, fait trancher no- tablement la teinte verte ou bleue de tout le dos sur la nuance de la région inférieure, qui est d’un blanc mat et quelquefois verdâtre, au moins dans un très grand individu recueilli à Surinam, Chez d’autres, qui ont été rap- portés du Bengale, ou dont l’origine nous est inconnue, (car parmi ces derniers quelques uns ont été déposés il y a plus de quarante années dans les galeries du Muséum), les teintes sont un peu différentes, et le museau paraît moins prolongé, puis les écailles sont aussi plus lisses. ; | PaTrie. Nous n'avons pas retrouvé dans la collection les individus qui auraient été rapportés de l'Amérique du Nord, par M. Bose, ni ceux de la Martinique provenant de M. Plée. Parmi ceux que nous avons sous les yeux, il en est un, et c’est le plus grand, qui a été pris à Surinam par M. Levaillant père, Les autres, assez nombreux aussi, proviennent des Indes- Orientales ; l’un d’eux en particulier a été donné par M. Bélanger, qui l’a rapporté du Bengale. Monurs, Elles paraissent être les mêmes que celles des autres individus de ce genre, qui sont tous arboricoles. 3, OXYBËLE BRONZÉ. Oxybelis œneus. Wagler. CaracrTères. Tout le corps revêtu d’écailles lisses, d’un brun doré, comme bronzé, avec des reflets irisés, parsemé de points noirs, moucheté de blanc ; souvent, la cinquième plaque labiale supérieure est la seule qui borde l’œil en dessous ; il n’y a pas de plaque frénale. Sxnonxu1e. 1750. Coach-Whip-Snake? c’est-à-dire Serpent fouet de cocher. Caetesby, pl. 54. 1822. Coluber acuminatus. Maxim. zu Wied-Neuwied. Rec. pl. col. anim, Brés. pl. 1, livr. 14. 1824, Dryinus œneus, Wagler. Serp. bras. page 12, tab, TEE. Spix. 1825, Coluber acuminatus., Maxim. zu Wied-Neuwied Beir, naturgesch. Brasil. Tom. I, pag. 322. 1825. Dryinus auratus. Bell. zoolog. journ. vol, 2, pag, 329, pl. 12. 820 OPHIDIENS OPISTHOGLYPIES. 1897. Dryinus œneus. Boié, Isis, Tom. XX, page 546, neuUze 4829. Dryophis œncus. Cuvier. Règne anim. Tom. II, pag. 83. 1829. Dryinus auratus. Bancroft, Zoolog. journ. vol. 6. 1830. Oxybelis œæneus. Wagler. Sÿstem. Amphib. p. 183. 1837. Dryophis aurata. Schlegel. Phys. Serp. Tom. 1€ p. 159 n° 6; Tom. II, pag. 255, pl. 10, 16-18. 1843. Ozxybelis æœneus. Fiizinger. System. Rept. Fasc. I, pag. 27. DESCRIPTION. Formes. Cet Oxybèle est un des Serpents les plus gréles; car son corps atteint souvent en longeur près de 1"60 et au-delà. Son diamètre, dans la portion la plus large du tronc, est à peine d’un centimètre en travers et de treize ou quatorze millimètres en hauteur. La queue égale presque la moitié de la longueur totale ; elle est tout-à-fait arrondie. Elle se termine insensiblement en une pointe, qui porte à peine un millimètre en grosseur de sorte qu’on la comparée, avec justesse, à la mêche d’un fouet de cocher. C’est même le nom vulgaire (coach-whip) que les Anglo-Américains donnent aussi aux Serpents d'arbre, dont l’appendice caudal est toujours très délié. Il ales plus grands rapports avec l’Oxybèle argenté et avec l'Oxybèle brillant ; il n’en diffère que par les couleurs. Aussi, n’entrerons-nous pas dans autant de détails pour sa description. C’est surtout la même forme de tête qui est plate et très allongée. L'une des particularités bien caractéristique de ce Serpent, sans parler de ses couleurs, est l’absence constante de la plaque frénale. CororaTion. La plupart des individus ont le dessus du crâne et de la ré- gion antérieure, d’une teinte brun-foncée. Tout le bord de la lèvre supé- rieure est blanc et le paraît d’autant plus, qu’elle est surmontée par une raie noirâtre qui, du bout du museau, s'étend jusqu’à la commissure des deux mâchoires en passant sous l'œil, de sorte que toutes les plaques sus- labiales sont très distinctes par leur jonction. Le plus souvent, il y a deux de ces plaques qui constituent le bord sous-orbitaire. Le dessus du tronc est dans l’état de vie d’une teinte de bronze doré, avec un reflet véritablement comme métallique. Le dessous de lamächoire et de toute la région inférieure est d’une teinte grisâtre ou d’un blanc sale très légérement ponctué de noirâtre, mais sans aucune de ces lignes longi- OXYCÉPHALIENS. G. OXYBÈLE. 4. 821 tudinales si régulièrement distribuées chez les deux espèces préeédentes., Patrie. Nous avons reçu ce Serpent en très grand nombre des divers points de l'Amérique Méridionale, du Brésil, par M. Gaudichaud: de Bahia, par M. Lemelle Deville; de la Guyanne, par M. Schombourg ; de Cayenne, par M. Leprieur ; de Carthagène par MM. Adolphe Barrot et Roulin ; de Venezuela, par M. Beauperthuis ; de la Martinique, par M. Plée. Quelques individus nous ont été même remis comme recueillis au Mexique. ; 4. OXYBÈLE DE LECOMTE. Oxybelis Lecomtei. Nobis. Caracrères. Régions supérieures d’un vert bronzé, irréguliè- rement couvertes, ainsi que les régions inférieures, qui sont bru- nâtres, de mouchetures foncées et très-fines, apparentes surtont dans les points où l’épiderme est enlevé et donnant aux teintes des téguments une nuance irrégulièrement noirâtre; plaques ros- trale et nasales remontant un peu sur le museau et formant une sorte de petit bourrelet autour de son extrémité antérieure, DESCRIPTION. Formes. Partout l’ensemble de sa conformation, ce Serpent Opisthogly- phe convient très-bien au genre Oxybèle. Les yeux sont grands, à pupille horizontale et la queue est fort longue, car elle occupe plus du tiers de l’étendue totale. C’est surtout par la conformation des plaques rostrale et nasales, par son système de coloration et par son origine africaine, qu'il se distingue de ses congénères. EcaizLure. Tandis que dans les trois espèces précédentes, la plaque ros- trale et les nasales ne remontent pas du tout sur la face supérieure du museau, ces plaques, au contraire, offrent ici la particularité de se replier en dessus et de former ainsi une petite saillie arrondie autour de la pointe du museau et offrent par là quelque analogie avec un bourrelet, comme nous l’avons indiqué dans la diagnose, Il y a deux frénales très-basses, une pré-oculaire concave, d’où ane par la conformation de la région frénale, une sorte de demi-canal ou de gouttière entre la narine et l’œil. Les post-oculaires sont au nombre de deux ou de trois. Derrière les pariétales, on voit trois plaques plus grandes que celles du reste de la nuque; l’une, médiane, occupe le petit intervalle qui se remarque entre les pariétales en arrière, et de chaque côté de cette Écaille, il s'en trouve une plus grande que celle du milieu, 822 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES La lèvre supérieure porte, de chaque côté, huit plaques dont les qua- trième et cinquième touchent à l'œil. Les écailles forment 19 rangées longitudinales très-obliques. Elles sont grandes et étroites. Gastrostèges : 175 remontant sur les flancs; anale double ; urostèges : 160 également divisées. CoLorarTion. L'aspect général des couleurs de ce Serpent a été déjà in- diqué dans la diagnose et nous n’y avons presque rien à ajouter, car il ne présente aucune particularité notable. La marbrure qui résulte du poin- tillé dont la peau est couverte et qui se voit surtout très-manifestement dans les parties dépouillées d'épiderme est tout-à-fait caractéristique. La lèvre inférieure, le dessous de la têle et la gorge ont une nuance plus claire que le reste, Dimensions. Le sujet le plus long porte 1,33, ainsi Hi: Tête et Tronc, 0,80, Queue, 0m,53. * Parmi. Les trois exemplaires d’après lesquels nous avons établi cette espèce, qui ne se rapporte à aucun des Opisthoplyphes arboricoles décrits jusqu’à ce jour, ont été pris sur la côte du Gabon avec d’autres Reptiles précieux que M. Aubry-Lecomte a adressés au Muséum et nous nous sommes servis du nom de ce zélé voyageur comme désignation spécifique, afin de rendre publiquement hommage aux services qu’il a rendus à notre Musée. IV.e GENRE. TRAGOPS. — TRAGOPS (1). Wagler. CARACTÈRES ESSENTIELS. Téfe prolongée en un museau pointu, mais terminé par une seule plaque ; narines latérales, ouvertes au milieu d'une petite lame étroite, allongée, située entre la plaque frontale antérieure et la première labiale: œil grand, allongé, bordé le plus souvent en bas par les troisième, quatrième el cinquième plaques labiales supérieures, mais suivant que le nombre total est de huit ou de neuf; pupille allongée en fente horizontale, souvent rétrécie au milieu ef arrondie en arrière. (1) De Tpæyos, hircus, bouc et de +} oculus, œil, apparence. OXYCÉPHALIRNS, G, PRAGOPS, 895 Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires , variables pour la forme el méme par les sutures dans quelques espèces, surtout pour les frénales qui manquent quelquefois et se trouvent rem- placées par une portion descendante de l’inter-nasale et de la pré-frontale ; une ou deux post-oeulaires. CarAGTÈRES NATURELS. Ecailles du corps lisses, plus ou moins en losanges allongées ; gastrostèges se relevant un peu sur les flancs qui sont iégèrement anguleux; urostèges en grand nombre, constamment en rang double. CARAGTÈRES ANATOMIQUES. L'ensemble des os de la tête est le même que celui des Dryines pour la conformation générale. Elle est excessivement étroite, relativement à sa longueur ; cependant le dessus du crâne est moins plat et plus étroit. Les os sus-maxillaires sont plus courts, quoiqu'ils attei- gnent également la seconde. arcade orbitaire; les crochets qu'ils supportent en avant sont plus longs que ceux qui sui- vent et dont ils sont séparés par un léger intervalle. Les CrO- chets cannelés sont bien distincts. Les os, dits carrés, sont longs, aplatis, élargis et creusés en dessus sur leur longueur d’une fosse dans laquelle s’implan- taient les muscles. Les sous-maxillaires offrent ic un large sillon, dont la lame interne-saillante dépasse de moitié l’externe. Ces os, _dans cette région, sont tout-à-fait triangulaires et l’ensemble de cette mâchoire est courbé et concave. Ce genre ne diflère réellement de celui des Dryinus que par le museau qui, au lieu d’être prolongé en une pointe cu- tanée flexible, se termine par la plaque rostrale plate et un peu concave qui occupe le dessus de la fente de la bouche où elle reste complétement à découvert, la mâchoire inférieure pouvant atteindre à peine son bord postérieur élargi. Toutes les espèces, comme celles qui appartiennent avec elles à la famille des Oxycéphaliens, ont une conformation par- ticulière, Lenr corps excessivement grêle, atteint jusqu'à un 824 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. mètre et demi de longueur, dont la queue forme la moitié et celle-ci est d’une ténuité extrême. Il paraîtrait, d’après les rapports des voyageurs, que ces Serpents qui ont une couleur verte, peuvent cependant, comme les Caméléons, prendre d’autres teintes, ce qui les fait con- fondre, avec les objets auprès desquels ils se trouvent, afin de soustraire leur présence soit aux oiseaux de proie, soit aux petits animaux qu'ils épient pour conserver leur existence. Ils ont l'habitude de s’enlacer sur les branches des arbres pour y rester des journées entières dans un repos absolu. Ce- pendant on en a recueilli plusieurs fois dans les lieux aqua- tiques; mais rarement au milieu des hautes herbes. La couleur verte, quelquefois très-foncée, due à la présence du pigment abondant que contient le tissu muqueux de la peau, se dissout fort souvent dans l’alcool ou dans les autres liqueurs conservatrices, de sorte que leur teinte s’altère et se dégrade aussi par l’effet de la lumière, à tel point que certains individus passent au gris foncé ou au brun, après qu'ils ont plus ou moins longtemps séjourné dans les bocaux de nos col- lections. Dans les premiers temps de leur séjour dans l'alcool, . ce liquide se colore lui-même en vert, mais l’action de la lu- . mière fait bientôt disparaître cette teinture. Des trois espèces indiquées dans notre Prodrome, comme se rapportant à ce genre, nous ne décrivons ici avec certitude, que les deux premières. Les Serpents de très-petite taille qui nous ont servi de types pour la troisième ne pouvant pas être rapportés positivement à la Couleuvre figurée par Russel. 1. LE TRAGOPS VERT. Tragops prasinus. Wagler. Caracrères. D'une belle couleur verte en dessus, se changeant en bleu brillantirisé dans l'alcool. Le dessous du corps présentant dans la partie moyenne des urostèges une large bande blanche ou jaune, bordée en dehors de vert de mer ; en outre, de chaque OXYCÉPHALIENS. G. TRAGOPS. À. 825 côté, une ligne jaune plus étroite qui règne tout le long des flancs jusqu’à l’origine de la queue, dont toutes les urostèges sont d’une même teinte blanche ou jaune pâle. Synonvuie. 1735. 7? Serpens. Scheuchzer. Physica Sacra T. IV, tab. 630. 4735. 2? Serpens ornatissima ete. Séba. Tom. IL, pag. 86, tab. 82, fig. 1. 1767. Serpens. Knorr. Delic. natur. select. Tom. II, pag. 135 tab. 61, fig. 1. 1801. Coluber. Russel. Ind. Serp. vol. 1, part. 2, pag. 29, pl. 24. ; * 4810. Reinwardt. Tijdschrist voor natuur kundige : (cité par Boié, Isis Tom, XX, pag. 545, n° 5.) 4825. Dryinus nasutus. Bell. Zool. journ. vol. 2, pag. 327. 4827. Dryiophis prasina. (Reinwardt) Boié. Isis, Tom. XX, pag. 545, n° 5. 4830. Tragops prasimus. Wagler. Syst. Amph. pag. 184. 1837. Dryiophis prasina. Variet. Schlegel. Physion. Serp. T. IT, page 251, pl. 10, fig. 12-13. 1837-1844. Idem. Schlegel. Abbildungen Reptil. p. 22, Ve Dé- cade, pl. 8. 1, 2, 3, 4, 5, 6. 1843. Tragops prasina. Fitzinger. Syst. Rept. Fasc. I, p. 27. Fam. des Dendrophides. DESCRIPTION. Formes. Cette espèce a la plus grande ressemblance avec la suivante dont elle n’est peut être qu’une variété de sexe. Nous n’avons pas observé dans les nombreux exemplaires que possède le Muséum, la disposition de la pupille indiquée par Boïé ; au contraire chez fous nous avons remarqué que l'œil doré n'offre qu’une seule et longue fente linéaire qui s'étend horizontalement d’un bord à l’autre de la cornée transparente, ) Parrie. Tous proviennent des Indes-Orientales, de Java, des Célèbes ; ils y ont été recueillis par MM. Quoy et Gaimard; d’autres de la Cochin- chine par M. Diard, ét de Sumatra, par M. le capitaine Martin. Quelques jeunes individus sont d’une teinte grise; d’autres semblent porter une sorte de livrée de jeune âge, ce sont des traits et des chevrons bruns dont les angles saillants sont du côté de la tête et s'étendent dans 896, OPHIDIENS OPISTROULY PIRE toute la longueur du dos. Peut-être appartiennent-ils à l'espèce que nots désignons sous le nom de roussâtre. 2, TRAGOPS RUBAN-JAUNE. Tragops æanthozonius, (Wagler). CaracrTères. D'une teinte brune, verdätre en dessus , avec une ligne latérale d'un jjaune citron de chaque côté des flancs. Le ventre d’une teinte blanchâtre ; la bande jaune ou bleu-pâle très étroite, commencant à l’angle maxillaire et se prolongeant jusqu’à la pointe de la queue, dont tout le dessous est verdâtre. 1 Synonyme. 4801. Russel. Serp. ind. vol. 1. part. 2, pag. 28, pl. 24. * 1827. Dryophis tanthozonia (Kuhl. Erpét. Java), pl. 36. Boïé. Isis, Tom. XX, pag. 545, n° 4, 4830. Tragops œanthozonius. Wagler. Syst. Amphib, p. 184. 1835. Coluber Mycterisans. Journ. asiat. Societ. Bengal,, vol. 4, pag. 217, cüm figuris. 1837. Dryiophis prasina. Var. not. 1. Schlegel. Tom. II, p. 251. pl. X. fig. 11 et 12. 1839. Dryiophis prasina var. Schlegel. Abbildung. amph. T. VIIL. fig. 1 à 6. DESCRIPTION. Cette espèce a le plus grand rapport avec le Tragops vert : elle n’en dif- fère guère que par la couleur du dessus du corps qui est d’un brun. ver- dâtre, au moins dans l’état actuel de conservation et d'intégrité parfaite où elle nous est parvenue et sans aucune raie sous le ventre. Nous n'avons pas observé dans l’œil fort grand, ila double pupille don parlait M. Boié, la raie jaune étroite qui sépare le ventre et le borde dans toute sa longueur est excessivement étroite. Sa teinte, sielle était telle pen- dant la vie, est dans le sujet que nous examinons, d’une couleur blanche très pure et encadre les urostèges dans toute la longueur. La totalité du dessous du ventre est d’une teinte vert de mer, un peu pie foncée vers la région moyenne. La queue n’est pas médiocre, comme l'indique la description donnée dans le journal l’Isis; au contraire, elle forme prés du tiers de la lon- gueur totale et elle se termine insensiblement par une pointe très aiguë, t OXYCÉPHALIENS, 6, TRAGOPS. 9. 827 L'individu qui a servi à notre description porte pour étiquelte qu'il provient de la Cochinchine et qu’il y avait été recueilli par M. Diard, C’est probablement de cet individu que M. Schlegel à parlé dans sa des- cription du Dryophis couleur de poireau. 3. TRAGOPS ROUSSATRE. Tragops rufulus. Nobis. Caracrères. D'un brun goussâtre sur toute la partie moyenne du tronc ; plus foncé sur les flancs et sur toute la longueur de la queue, qui est très grêle. Le dessous du corps blanc. On distingue des traits obliques, d’une teinte noirâtre, sur la partie brune de la région antérieure, mais dans les exemplaires très jeunes que nous avons sous les yeux ces traits règnent sur presque toute la longueur du dos. Synonymie. Coluber Cumberi. Muken et Mooken. Russel ind, Serp. vol. 2, pag. 30, pl. 26. DESCRIPTION. Ce Serpent, dont nos collections nous ont offert trois jeunes individus ayant pour indication seulement qu'ils provenaient du Sénégal 1846, ont toute l’apparence de l'espèce figurée par Russel, ils n’ont 'guères que le sixième, de la proportion de l'animal représenté dans la figure que nous venons de citer. Nous avons aussi eu occasion d'observer deux autres petits exemplaires qui sont peut-être le jeune âge de cette même espèce, ainsi que nous l’a- vons indiqué dans la description du Tragops vert. Comme nous l’avons dit, dans les généralités du genre Tragops , nous rapportons avec hésitation cette espèce à la planche de Russel. 828 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHÈS. a ——_—2 Ie FAMILLE. — LES STÉNOCÉPHALIENS (4) Nobis. Canacrères. Serpents à corps allongé dans toutes ses parties ; têle courte, obtuse, confondue avec le tronc, qui est arrondi sur le dos, mais plat sous le ventre ; queue courte finissant insensi- blement en pointe conique; les narines percées entre deux la- mes. Ainsi que nous avons cherché à l’exprimer par le nom que nous avons choisi, les Serpents de ce groupe des Opisthogly- phes, c’est-à-dire qui ont pour derniers crochets sur les os sus- maxillaires, de véritables dents venimeuses cannelées, com- prend toutes les espèces remarquables par l’étroitesse de leur tête; elle semble se confondre en arrière avec le tronc qui est lui-même très-grêle et tout-à-fait arrondi sur le dos et sur les flancs, quoique le ventre soit plat. Cette conformation ne suffit pas cependant pour faire bien distinguer les Sténocéphaliens; il faut y joindre d’abord, et en première ligne, le caractère du groupe indiqué par la si- tuation postérieure des dents plus longues et cannelées, et ensuite l'égalité de longueur des crochets simples antérieurs, qui sont à peu près semblables entre eux, c'est-a-dire qu'ils ont la même apparence chez tous les individus. Au premier aperçu, beaucoup d’autres Serpents présentent la même conformation extérieure. Ainsi, il y a plusieurs Agly- phodontes ou vraies Couleuvres, comme les Calamariens par exemple, qui n’ont, il est vrai, aucun crochet cannelé et dont cependant le tronc est fort long, cylindrique et de même gros- PR RE A MS PP TN tt (1) De Srevos, Étroit, tiré de large en long, et de 02 la tête. STÉNOUÉPHALIENS EN GÉNÉRAL. 829 seur dans toute son étendue, avec le dessus de la tête garni de plaques et d’un écusson central. Tels sont encore la plupart des Anisodontiens du présent sous-ordre des Opisthoglyphes avec lesquels les Sténocéphaliens ont les plus grands rapports et nous citerons en particulier le genre des Lycognathes qu’on aurait pu réunir à ceux que nous allons faire connaître, si leurs dents ou crochets lisses n'étaient si différents par leur longueur respective et par leur inégale distribution sur l’une et sur l’autre mâchoire. . Ces deux familles, au reste, ont entre elles la plus grande analogie, quoiqu'’elles différent par [a forme et par a distri- bution des crochets dentaires. Les Serpents que nous y avons rapportés sont, en effet, semblables pour la conformation. Ils appartiennent aux régions les plus chaudes de l'Amérique et le peu d’écartement dont leurs mâchoires sont susceptibles les oblige sans doute à ne se nourrir que de petits animaux. Voici les indications principales des quatre genres que cette famille réunit. 4. Les Elapomorphes. Ils rappellent, par ce nom donné au genre qui les réunit, la grande analogie qui pourrait faire confondre ces Serpents avec les Elaps. En effet, leur corps est cylindrique, grêle, à peu près de même diamètre, depuis la tête jusqu'au-delà de la région moyenne de la queue; leur ventre étroit, arrondi, est le plus souvent rayé sur les côtés par des lignes longitudinales ou colorées, qui sont en oppo- sition pour les teintes rouge, blanche, jaune ou noire; leur tête est courte, petite, à bouche peu fendue. Comme la plupart des auteurs qui nous ont précédés, n’a- vaient pas emprunté à la présence des dents cannelées posté- rieures, le moyen de classification, dont nous avons fait la base de notre distribution méthodique, on ne sera pas surpris de retrouver quelques unes des espèces de ce genre rappor- tées, par nos prédécesseurs en Erpétologie, tantôt aux Cala- mariens et tantôt aux Elaps. REPTILES , TOME VII, Da, 830 vPHIDIENS OPISTHOGLYPHES 9. Les Erythrolampres sont à peu près dans le même cas et leur analogie est encore plus grande, à cause de la distri- bution des taches colorées, mais ici le tronc est toujours par- tagé transversalement par des bandes ou des anneaux. On les distingue encore parce que leur ventre est généralement comme aplati ou plane et non arrondi ; leur queue, quoique courte, se termine insensiblement en pointe. En outre, les trous des narines sont percés entre deux plaques. 5. et 4.° Les deux genres suivants ont le dessus de la tête plus aplati, mais d’ailleurs, ils ont la même configuration gé- nérale et facile à distinguer parce que étant Opisthoglyphes, la partie postérieure de leur tête est de même grosseur que le tronc et semble se perdre, pour ainsi dire, dans la partie cylindrique du cou. Le dessus de cette tête, au lieu d'être convexe et déclive, est au contraire plane comme leur museau, qui est déprimé. Chez les Homalocrânes la région ventrale n’est pas arrondie régulièrement vers les flancs; elle s’en trouve comme séparée par une ligne saillante et toutes les es- pèces n’ont que de petites dimensions. Dans les Sfénorhines, les côtés du ventre, ou les flancs, sont arrondis comme le reste du tronc, avec lequel ils se confondent. Les deux espèces connues de ce genre ont les dimensions ordinaires, les écailles lozangiques et les gastrostèges déprimées ou aplaties. Les quatre genres que nous avons rapportés à cette famille diffèrent donc entre eux principalement par la forme géné- rale du corps, qui est plus grêle, tout-à-fait cylindrique et d’une même grosseur chez les Homalocränes et les Elapomor- phes et, au contraire, d'une grosseur ordinaire et même plus volumineux dans la région moyenne chez les Erythrolampres et les Sénorhines. C’est ce que nous indiquons dans le tableau synoptique qui suit, STÉNUCÉPHALIENS EN GÉNÉRAL SET TABLEAU pes GENRES 2 14 FAMILLE nes STÉNOCÉPHALIENS.|| platé. , . , 3. HomaLocrane. conyexe. . . 1. ELAPOMORPHE. joe de même grosseur; u Corps | à taches en anneaux. . 2. ERYTHROLAMPRE, plus gros au milieu ; pas de taches annelées. 4. STÉNORHINE. Observations faites sur les têtes osseuses des espèces de ce Fe genre. Ce sont principalement les têtes des deux espèces d’Elapo- morphes dites de Blume et le tricolore, qui ont donné lieu à ces remarques. Elles sont très-solides. Les sus-maxillaires sont courts et forts; ils ne supportent que trois ou quatre crochets, outre les deux ou trois qui sont cannelés et situés dans la fosse postérieure. Les os transverses, ou ptérygo-maxillaires sont fort soli- dement fixés aux sus-masillaires ; d’ailleurs, les maxillo-pté- rygoïdiens sont bien développés et garnis de crochets tout-à- fait semblables pour la solidité, et même par leur brièveté, à ceux qui garnissent les os de la mâchoire supérieure entre lesquels ces os moyens sont enclayés et peuvent véritablement tenir lieu de mâchoires internes supplémentaires. Les branches de la mâchoire inférieure, quoique allongées, ne portent en avant que six ou sept crochets de forme sem | blable. | Le crâne très-allongé dans l'E, tricolore offre une erête . D9,* 852 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. médiane saillante en dessus, dans toute sa moitié postérieure. Cette crête se bifurque pour se porter sur l'orbite dont la ca- vité complétement bordée par une crête, est cependant peu profonde. Dans l'El. de Blume, la tête, de moitié plus courte, est à peu près semblable, mais les crochets sont plus grêles. I. GENRE. ÉLAPOMORPHE. — ELAPOMORPHUS. Wiegmann (1) (Calamaria (en partie). Schlegel. CARACTÈRESESSENTIELS. Corps grèle, arrondi, de même gros- seur à peu près depuis la tête jusqu'au milieu de la queue; tronc arrondi, rayé ou annelé ; bouche petite el peu fen- due, narines s'ouvrant dans une seule plaque. CARACTÈRES NATURELS. Plaques du bouclier céphalique variant de 7, 8 à 9, selon que l’écusson pré-frontal est simple ou double, ou qu'il y a absence des inter-nasales. Une seule nasale de chaque côté, pas de frénale. Une seule plaque au de- vant de l'œil; mais deux derrière. Sixlames sus-labiales seu- lement, dont la deuxième et la troisième bordent le dessous de l'orbite. ne Ecailles lisses, carrées, plutôt que losangiques. Gastros- tèges ne recouvrant pas les flancs qui sont arrondis. Urostèges en rang double. Narines percées dans une seule plaque. Pu- pille circulaire. CARACTÈRES ANATOMIQUES, d'après les têtes osseuses des deux espèces E. fricolor et Blumii. . (1)Eae4, nom d’un Serpent, peut-étred’Eaww, agilis sum et de Mop@r, forme, représentation. Il est évident que M. Wiegmann a voulu indiquer par ce nom la resssemblance apparente de ces Serpents avec ceux du nom que Schneider avait choisi pour désigner des Protéroglyphes. | STÉNOCÉPHALIENS, G. ÉLAPOMORPHE, 833 Le crâne, comme nous avons eu déjà occasion de le dire, est très-atlongé et fort étroit. IT offre, sur toute la longueur des deux tiers postérieurs une ligne plus ou moins saillante, fourchue en avant, pour aboutir aux deux arcades orbitaires postérieurs. La base du crâne est plus ou moins linéaire. Les os carrés, sont excessivement courts, presque aussi larges que longs. Les orbites , situées en avant, sont fermées en _ bas par les os sus-maxillaires, qui ont tout au plus en lon- gueur, le quart de celle de la tête osseuse; ils ne portent que trois ou quatre crochets simples, plus les deux qui sont can- nelés et isolés en arrière. Au reste , ces os maxillaires supé- rieurs sont solidement unis aux ptérygoïdiens externes qui ne sont plus ici transverses ou très-obliques et ils n’ont pro- bablement pas de mouvement en avant. Les os ptérygo-maxillaires, beaucoup plus développés que dans la plupart des autres Serpents, ne sont garnis que de petits crochets à peu près de mêmes forme et longueur, au nombre 45 ou 16. La mâchoire inférieure, quoique longue, n’est garnie en avant que de six ou de sept crochets tous semblables entre eux. Toutes les espèces de ce genre ont été recueillies dans l’A- mérique méridionale, nous ne connaissons rien sur leurs mœurs, que nous soupconnons cependant devoir être les mêmes que celles des Elaps, car ils sont comme eux appelés à vivre dans les lieux obscurs’; 1l est facile de distinguer ces es- pèces entre elles, comme on le verra par le tableau sui- yant. 854 OPHIDIENS OPISTHOGLYPIIES, TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE ÉLAPOMORPHE, en (Emme à EU ronde, tronquée. : . 4 , , 1. E. D'Onnieny. noire us ï i ° e e e e é n . DAR= J non rayé: a conique , mince 2, E. COLLIER-JAUNE, blanche ou rougeâtre, . . . . . 3. E. TRicoLone. deux. «. 4. E. A DEUX LIGNES, noires; raies du dos trois. . 5, E. RUBANNÉ, Dessus du corps à larges raies; gastrostèges blanches ou d’autre couleur. 6. KE. DE Brume, 1. ÉLAPOMORPHE DE D'ORBIGNY. Elapomorphus Orbignyi. Nobis. Caracrères. Dos rouge, sans raies longitudinales ; dessus de la tête noire, avec un collier blanc précédant une grande tache noire ; queue noire en arrière, excepté à sa pointe, qui est blanche. Sept plaques sus-céphaliques seuléntent, les inter-nasalesétant unies aux pré-frontales sans sulure apparente; une post-ocu- laire; pas de temporales entre la pariétale et les sus-la- biales. Synonywie. 1829. Alcide d'Orbigny. Voyage Amér. Mérid. Zool. T. V, pl. 8, p. 12. 1837. Schlegel. Ess. Phys. Serp. T. I. p. 130. T. IF, p. 30 Calamaria d'Orbignyi, n.°3. 1848. Guichenot, Fauna Chilena (Hist. de Chile por CI. Gay). T. IL, p. 73 Calamaria d'Orbignii. BTÉNGGÉMIALIENS, 8, ÉLAPONGNPNE, À, En DESCRIPTION, Fonwes. Celte espèce, ainsi qu'une autre de ce mémé genre, n'a pas la queue terminée en pointe et, comme elle diminue peuen arrière, elle con« serve sa forme cylindrique. La plaque rostrale en triangle est fort grande; ses deux angles inférieurs sont fortement tronqués. Les deux seules plaqués situées entre la rostrale ét la frontale et résultant de la soudure des fronto-nasales et des frontäles antérieures , sont en trapèze isocèle. Les sus-oculaires sont oblongues, quadrangulaires. Les patiétalés Sont hexagones inéquilatérales. La nasale, plus grande que d’ordinaire, a quatre bords, et s'unit à la pré-frontale, à la rostrale et à la première sus-la- biale. La pré-oculaire est trèés-petite et carrée. La post-oculaire a cinq pans. Il ya six sus-labiales de chaque côté. La lèvre inférieure a le même nom- bre de plaques, plus une dite mentonnière. Les plaques sous-maxillaires sont d’abord en avant deux longues lames un peu en triangle qui, contré l'ordinaire , ne reçoivent pas dans leur intervalle la pointe des premières sous-labiales; les autres sont moins longues et elles s’écartent en ar- rière. La rangée des gastrostèges ne commence qu'après les six ou sépt plaques gulaires sur les bords desquelles on distingue quatre ou cinq rangs obliques d’écailles carrées. sd Il y a sur le tronc, 15 rangées d'’écailles en long et 8 au milieu de la queue. Les gastrostèges sont au nombre de 260 ; les urostèges de 37 ou 38. 542 11 ou 12 Cororarion, Un beau rouge de brique règne sur le dos et les flancs de ce petit Serpent, dont le ventre, la gorge et le tour du cou sont d’un blanc sale. ° HS La lévre supérieure porte aussi, en arrière de l'œil, une petite tache blanche qui couvrirait entièrement le museau, s’il n’était terminé par une pelite tache noire comme le dessus et les côtés de la têle, qui paraît ainsi coiffé d’une grande calotte que le blanc du cou sépare d’une énorme plaque noire, presque carrée, située sur le commencetient de là région du dos. La queue, comme nous l’avons déjä noté, est noire dans son quart pos- térieur à l'exception de sa pointe qui est blanche, , Denrs. Maxillaires Dimensions. La longueut d2 la tête est triple de l'espace compris entre 856 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. les narines, lequel est un peu moindre que celui du milieu de tempes. Le diamètre des yeux est du quart de l’espace inter-orbitaire. Le tronc est à peu près soixante-quinze fois plus long que large et la queue n’est guère que du neuvième de la longueur totale. L'unique exemplaire que le Muséum de Paris possède a pour mesure 0,433. La Tête ayant 0,009, le Tronc de 0,575 et la Queue de 0,049. . Pare. Il a été rapporté du Chili par M. Alcide d'Orhigny. C’est d’après ce même individu que cette espèce est parvenue à la connaissance de M. Schlegel. 2. ÉLAPOMORPHE COLLIER - JAUNE. Elapomorphus flavo-torquatus. Nobis. Caracrères. Pas de raies longues sur le dos ni sur les flancs qui sont rouges ; sous la gorge, une tache jaune, bordée de noir, formant une sorte de collier du côté de la nuque ; queue pointue, noire dans son dernier tiers. Sept plaques sus-céphaliques seulement, les inter-nasales sou- vent confondues avec les pré-frontales sans trace de suture; une seule post-oculaire; une temporale située entre la pariétale et les cinquième et sixième sus-labiales. DESCRIPTION. Formes. La queue, dans cette espèce, au lieu d’être à peu près cylin- drique, comme chez la précédente, diminue très-distinctement de grosseur, cependant sa pointe reste fortement obtuse. Ecauwzvure. Il n’y a ici que sept plaques sus-céphaliques comme chez l’espèce précédente, les inter-nasales se trouvant encore confondues avec les pré-frontales. Les différences qu’on observe entre ces deux espèces pour les plages sus-céphaliques sont les suivantes : 4.9 Les nasales, qui s'étendent jusqu'aux pré-oculaires, empêchent les pré-frontales de descendre sur la région frénale et de s’appuyer sur la se- conde paire des plaques sus-labiales. 2.° Ces nasales sont régulièrement triangulaires. 3.° Les pré-frontales ont chacune cinq pans et non six. 4. Les pré-oculaires sont pentagones et non pas carrées, STÉNOCÉPHALIENS. G. ÉLAPOMORPHE 0. 837 ° Ilyaici deux plaques temporales, dont l’une placée au devant de . se trouve resserrée Que la pariétale et les deux dernières sus-la- biales. 6.0 Enfin, ces mêmes plaques sus-labiales diffèrent beaucoup par leur forme, comparativement à l'Elapomorphe de D'Orbigny, car la première est en trapèze rectangle, les trois suivantes à peu près carrées, la cin- quième et la sixième à cinq pans, la dernière, un peu moins dilatée, s’en- elave entre deux squammes temporales, dont la première est sub-rhom- boïdale, moins développée que la seconde qui s'appuie par sa base Sur la dernière sus-labiale. Il y a 15 rangées longitudinales d’écailles au tronc; 7 à la queue; 250 gastrostèges, une anale divisée et 27 urostèges. Coorarion. Le dessus du troric et les flancs sont rouges; le ventre pa- rait blanc ; la queue présente les mêmes teintes , au moins dans ses deux premiers tiers, car le dernier est tout noir, excepté à son extrême pointe dont le dessous est jaune. * La gorge est aussi colorée en jaune, ce qui forme sur la nuque un demi- collier bordé de noir en arrière. Ce noir couvre la majeure partie du des- sus et des côtés de la tête; on y voit un certain nombre de taches jaunes, distribuées comme il suit : une à chaque angle de la bouche, une au-des- sous de chaque œil, une sur chaque plaque pré-frontale et quelques autres autour du museau. Dimensions Le seul individu de cette espèce que nous ayons encore vu a 0,50 de long : la Téte 0m,012, le Tronc 0,448 et la Queue, 0",040. .- Patrie. Ce Serpent faisait partie d’une collection d’objets d’histoire na- turelle envoyée de l’intérieur de l'Amérique méridionale par M. le Comte de Castelnau, et par M. Emile Deville. 4 3. ÉLAPOMORPHE TRICOLORE. Elapomorphus tricolor. Nobis. : Caracrères. Le dessus et les côtés du tronc rouges; le dessus de la tête noir; nn collier blanc précédant une énorme tache qua- drangulaire noire ; queue pointue sans taches noires; mais rouge en dessus, blanche en dessous. Huit plaques sus-céphaliques seulement, les pré-frontales se trouvant ici réunies l’une à l’autre; deux post-oculaires (anorma- lement uné seule); deux ou trois temporales entre la pariétale et les quatrième, cinquième et sixième sus-labiales, 858 OPHIDIENS OPSTHOULYPHES, DESCRIPTION, Fonurs, L'Élapomorphe tricolore a la queue conique, de même qué tés lui à collier jaune, mais il diffère notablement de ce dernier, ainsi qué de l'Elapomorphus D'orbignyi, par la composition de son bouclier cé- phalique, EcAILLURE. Ici, les inter-nasales sont bien distinctes, mais les pré-fron- tales ne forment qu’une seule et même pièce, sans la moindre trace de su- ture, Un des autres caractères spécifiques de l’Elapomorphe tricolore consiste dans une rangée de squammes temporales entre la pariétale et les trois dernières sus-labiales. La rostrale, la frontale et les pariétales sont ici les mêmes que dans les deux espèces ci-dessus indiquées, Les inter-nasales, de moitié plus petites que la rostrale, sont des tra pèzes, dont l'angle le plus aigu est externe et postérieur. L'uniqué pré- frontale est à huit pans et fort dilatée en travers. Les sus-oculaires, à peine plus longues que larges, sont coupées carément en arrière; elles ont en avant un angle obtus qui s'enfonce entre la pré-oculaire et la pré-fron- tale, La nasale assez grande est. un triangle isocèle; par son angle le plus grand, elle tient à la pré-oculaire; celle-ci, moins développée que la nasalé, est oblongue à quatre pans inégaux, dont les deux plus courts touchent à l'œil et à la sus-oculaire. Les post-ocuülaires sont réunies accidentellement: chacune d'elles est un pentagone ; ensemble elles sont à peine aussi éten- dues que la pré-oculaire. Il y a trois squammes temporales : la première, fort longue et asséz étroite, tient en avant aux post-oculaires et s'appuie inférieurement sur les deux avant-dernières sus-labiales. La seconde, de moitié moins grande, s'applique sur la dernière sus-labiale. Enfin, la troisième est carrée, ap- puyée sur une écaille placée à la suite de la rangée des plaques sus-la- biales. Les plaques de la mâchoire inférieure n’offrent rien de particulier étant semblables à celles qui garnissent la même région chez les deux espèces précédentes. Les écailles du tronc sont distribuées sur 15 rangées longitudinales; on en compte 6 rangs à la queue. Il y a 212 à 216 gastrostèges : une anale divisée et 22 urostèges. ANA 542 Dewrs, Maxillaires, A0a1t Cordrarion. L'Élapomorphe tricolore à le dessus au tronc el de la ; palatines , 5; ptérygoïdiennes, 9, STÉNOCÉPHALIÈNS, 6, ÉLAPOMONPHE 4,4 859 queue d'un rouge de brique et toutes les régions inférieures du corps en- tiérement blanches, ainsi que le bout de la queue. On voit un large collier blanc autour du cou, ét à l'origine du dos, il y a une énorme tache qua- drangulaire noire comme le dessus de la tête. Les lèvres et les régions sous-maxillaires portent des taches brunes sur un fond blanc jaunâtre. Dimensions, Les yeux ont en travers le quart de l’entre-deux des or- bites. La queue égale à peu près la dix-septième portion de la longueur totale qui est de 0,938, chez le plus grand des individus que ncus avons pu étu- dier. La Téte est longue de 0,093, le Tronc de 0,861, la Queue, de 0,054, Pari. Ces Serpents ont été recueillis à Santa-Cruz par M. Alcide D'Orbigny. 4. ÉLAPOMORPHE A DEUX LIGNES. Elapomorphus bilineatus. Nobis. CaracrÈèRes. Le dessus du.corps avec deux lignes longitudi- nales noires; les gastrostèges noires au milieu. Huit plaques sus-céphaliques seulement; la pré-frontale n’é- tant pas divisée en deux pièces. Deux post-oculaires. Deux ou trois squammes temporales entre la plaque parictale et les qua- irième, cinquième et sixième sus-labiales, Bout de la queue non pointu. DESCRIPTION. Ecaniuee. fndépendamment de sa coloration, quiest tout-à-fait distincte, cette espèce diffère des cinq autres du même genre parce que sa plaque rostrale est tellement développée qu’elle garnit toute la largeur du devant, un peu des côtés et une bonne partie du dessus du museau, où elle couvre une surface triangulaire, El y a le même nombre de plaques sus-céphaliques que chez l'Elapomorphe tricolore; mais les inter-nasales y sont plus pe- tites et elles sont triangulaires au lieu d’être trapézoïdes. On remarque également que la plaque pré-oculaire de l'Elapomorphus bilineatus est plus courte que celle du tricolor, quoiqu’elle soit également pentagone et soudée à la nasale. On peut remarquer aussi que la queue est pointue et non très-obtuse, comme dans l'espèce précédente. Les écailles forment également 15 rangées longttudinales au tronc; il y en à 6 à la queue, 840 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES, Gastrostèges : 218; une anale, 22 urostèges. Dents: maxillaires 5-12. Cozorarion. Cette espèce manque du collier jaune ou blanc qu’on re- trouve chez les cinq autres espèces du même genre. La tête serait entière- ment noire si le devant n’était d'un brun fauve. Cette dernière teinte rè- gne sur le dessus de la queue et du dos, qui sont l’un et l’autre parcourus latéralement, et dans toute leur longueur, par une raie d’un beau noir d’ébène. Le ventre et les flancs sont d’un blanc jaunâtre, ainsi que le des- sous du prolongement de la queue et toutes les gastrostèges et uroslèges, qui ont chacune une tache noire rectangulaire élargie. Dimensions. La queue est à peine égale au dix-septième de la longueur totale, chez l'unique exemplaire dont nous ne possédons que la peau très- bien conservée dans l'alcool et provenant de la province de Corrientes d’où l’a rapporté M. Alcide D’Orbigny. La longueur totale est de 0,548, dont la Tête occupe 0,009, Le Tronc 0",319 et la Queue 0m,020. Paie. C’est, comme nous l'avons dit, M, D'Orbigny qui a recueilli ce Serpent dans la province de los Corrientes. ÿ, ÉLAPOMORPHE RUBANNÉ. Elapomorphus lemniscatus. Nobis. x Caracrères. Le dessus de la tête noir, le tronc partagé en six bandes longitudinales, trois blanches et trois noires. Tout le des- sous du corps d’une couleur noire. Huit plaques sus-céphaliques seulement, la pré-frontale n’étant pas divisée en deux pièces. Deux post-oculaires. Deux squammes temporales entre la plaque pariétale et les quatrième, cinquième et sixième sus-labiales; bout de la queue pointu. DESCRIPTION. EcarcLure. Ce Serpent a le dessus de la tête revétu de plaques sem- blables à celles quise voient chez l’Elapomorphe tricolore, dont il dif- fère surtout par le système de coloration. En outre, il a une vingtaine de scutelles de moins au ventre, et quelques-unes de plus sous la queue. Il'y a 15 rangées longitudinales d'écailles sur le tronc et 6 à la queue, comme dans les autres espèces précédemment décrites. STÉNOGÉPHALIENS. @, ÉLAPOMORPHE. 6. 8Ai Les gastrostèges sont au nombre de 192 : il n’y a seule anale, et l'on compte 27 urostèges. CororarTion. La tête et toutes les régions in fétieures du corps banc d’un noir QE et la même teinte se retrouve autour de la base de la queue, et forme sur son prolongement, ainsi que sur le dos, trois rubans séparés entre eux par des raies jaunâtres. Une ligne et une bande blanche s’é- tendent le long des flancs et de la queue. Le cou porte un demi collier blanc, largement bordé de noir en arrière. Dimensions, Le seul individu par qui cette espèce nous soit connue a pour longueur 0,22%5, dont la Téfe occupe 0,008, le Tronc 0"214 et la Queue 0,025. Parrie. Ce Serpent nous a été donné par M. Darwin, mais nous ne savons où il a été recueilli. Comme cependant ce voyageur a parcouru une partie de l'Amérique du Sud, c’est peut-être dans cette contrée que l’Ela- pomorphe rubanné a été recueilli. 6. ÉLAPOMORPHE DE BLUME. ous Blumii. (Wiegmann.) CaracrÈèRes. Cinq raies noires le long du tronc; gastrostèges blanches ou d’une autre teinte que le brun foncé des régions su- périeures. Queue conique et pointue. Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires; deux post-ocu- laires; deux temporales entre la plaque pariétale et les trois der- niéres sus-labiales. Synonyme. 1837. Schlegel. Phys. Serp. T. I, p. 133. T. II, p. 45. Calamaria Blumii. Wiegmann, Elapomorphus Blumii. 1843. Fitzinger. Syst. Rept. Fasc 1 p. 25. Elapomorphus Blu- mi. Fam. des Lamprophides. DESCRIPTION. EcaizLure. Parmi les espèces de ce genre, celle-ci est la seule dont les plaques sus-céphaliques soient au nombre de neuf, parce qu’il y a ici : deux inter-nasales qui ne se voient pas dans les espèces nommées E. de D'Orbigny, et celle dite E. collier jaune; en même temps qu’on y ob- serve deux pré-frontales, qui n’en forment qu’une dans les E. tricolore, à deux funes et rubanné. + 849 GPHIDIERS OMgTHOGLYPHAS Ainsi que dans lés ätires éspééés du même genre, célle-ci olive üne sorte dé soudure énire la plaque nasale et la pré-cculairé ; cependant elle est moins large, Les deux plaques temporales sont moins étroites que chez les espèces précédentes. La queue est distinctement conique. ‘I y a, comme chez les autres espèces, 15 rangées d'écailles le long du tronc et 6 à la queue, et on peut en compter en travers 170 à 190, plus 26 à 40. Les gastrostèges sont au nombre de 169 à 185. L’anale est simple et il y à 25 à 40 urostèges. ne 5-+2 : , pese Dents. Maxillaires Palatines 5. Ptérygoidiennes 9. f0ou1t Coïorartiox. Le dessus et les côtés sont d’un gris blanchâtre tirant sur le fauve, avec des raies longitudinales d’un brun presque noir. Le dessous du eorps est d’un blanc assez pur, qui prend cependant une teinte jaunâtre en se répandant sur les lèvres, et il forme une sorte de demi-collier en travers sur la nuque.” Les plaques sous-labiales portent chacune uñe tache noirâtre et les gulaires, un petit point analogue. On remarque sur le dessus et les côtés de la tête une sorte de marbrure de jaune et de brun; cette dernière teinte est même plus notable sur le museau, et le jaune entre les narines et l’œil, surtout près des angles de la bouche. Parmi les raies brunes du dos et du dessus de la queue, au nombrede cinq, la médiane et les deux externes sont moins étroites. Il paraîtrait que la médiane s’efface un peu avec l’âge, car elle est à peine distincte chez les gros individus. Dimensions. La tête est près de quatre fois plus longue qu'elle n’est large au niveau des narines, et sa longueur est le double de la largeur qu'elle pré- sente au milieu des tempes. Les yeux égalent le quart de l’espace qui les sépare entre eux. La queue est à peu près le septième de la longueur totale, dont elle n’est quelquefois que le treizième, et le tronc est quarante fois environ plus long qu'il n'est large. Le plus grand exemplaire de la collection a 0,"840 ainsi répartis. Téte, 0,m020 ; Tronc, 0,745 ; Queue, 0,075. Parnie. C’est du Brésil et de la Guyanne que nous avons recu ces $er= pents recueillis par MM Auguste de St-Hileire, Gaudichaud, de Castelnau, Emile Deville et de Fréminville, It GENRE. ÉRYTHROLAMPRE. — ERYTHROLAMPRUS (4). Boié. CARACTÈRES ESSENTIELS. Téfe courte, obluse, confondue avec + letronc, qui est arrondi sur le dos et plat sous le ventre ; queue courte, finissant insensiblement en pointe conique ; les narines percées entre deux plaques. CaracrèRes NATURELS. Tête à peine distincte du cou, à museau court , un peu obtus; les quatre plaques frontales petites et de même grandeur; les autres écussons sus-craniens ordinaires; deux plaques nasales; une frénale courte; une pré-oculaire haute et étroite, surtout à sa base; deux der- rière l'orbite ; une temporale antérieure; sept sus-labiales, dont la troisième et la quatrième bordent l'œil. Ecailles lisses, losangiques, un peu plus grandes dans les deux séries du bas des flancs. Tronc allongé, cylindrique, à ventre un peu plus plat et comme anguleux; gastrostèges fai- blement peu redressées; urostèges en rang double. Narines ouvertes entre deux plaques nasales à orifices laté- raux; pupille arrondie. CARACTÈRES ANATOMIQUES. Le crâne de la première espèce n'offre aucune particularité notable, mais il est évident que c’est un Opisthoglyphe. Cependant il faut noter la grande lar- geur des frontaux placés entre les orbites, car 1ls forment près du quart de la longueur totale du crâne. Lescrochets qui gar- nissent la mâchoire inférieure sont à peu près égaux entre eux pour la longueur. Cette mâchoire inférieure présente une cour- (1) De Epoôsos, rouge, ruber, et de Awxoes , brillant, nitens, Boié, Isis. Tom, XIX (1826), pag, 481, 844 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. bure notable dans le milieu de son étendue, immédiatement au point vers lequel les dents manquent. Ilest facile de reconnaître à la première vue les espèces de ee genre; parce que leur tronc, généralement plus gros que celui des Elapomorphes qui est presque constamment rayé sur sa longueur , est ici au contraire toujours partagé par des an- neaux transverses en grand nombre et d’une teinte noire ou brune foncée sur un fond d’une couleur plus claire, ordinai- rement rouge ou d’un jaune rougeâtre, qui disparaît au reste et devient blanchâtre ou d’un gris sale dans les exemplaires dont la peau a été exposée à l’air et à la lumière, même quand ils ont été déposés avec une teinte très-vive dans les liqueurs conservatrices de nos Musées. La simple inspection des anneaux et le mode de leur rap- prochement, ou de leur jonction sous le ventre, fournit un moyen commode pour faire distinguer les espèces que nous avons réunies dans ce genre, comme on le verra dans le tableau sy- noptique suivant. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE ÉRYTHROLAMPRE. En “D D EL \doubies en dessous. 35. E. TRÉS-BRUNe tachetés larges ; à [simples ou réunis. . 2. E. DE BEAUPERTHUIS. intervalles réguliers ; sans taches, même au museau 1. E. D’EscuLAPE. par paires étroites et à intervalleségaux. . . . . 4 E. DE MICBERT. À anneaux |_ntrecoupés ou joints irréguliérement en dessous. . 5. E. EMBROUILLÉ. STÉNOCÉPHALIENS. G. ÉRYTHROLAMPRE. _. 849 1, ÉRYTHROLAMPRE D'ESCULAPE. Erythrolampus Æsculapii. Wagler. (Coluber Æsculapii. Linnæus). CaracTÈèRes Corps blanchâtre ou roussâtre, uniformément très rouge et comme écarlate, pendant la vie, dans l’intervalle des an- neaux , ou bandes d’un beau noir. Plaques du museau, ainsi que celles des 5.° et 6.° paires de la lèvre supérieure, non bordées de noir. * Svynonvuie, 1734. Serpens.… Séba. Tom. Ï, tab. 11, fig. 2, jeune, 1735. ?? Serpentis Æsculapii species. Séba. Tom. 2, pag. 19, tab. 48, fig. 4 — Anguis lubricus etc. Séba. Tom. II. pag. 45, tab. 48, fig, 4, — ?? Serpens elegantissima maculosa. Séba. Tom. IT, p. 79, tnb. 76, fig. 2. 1735. Serpens.. Scheuchzer. Phys. sacra. Tom. IV, tab. 654, fig. 4 (Variäté"C. Nobis) et tab. 737, fig. 1. 48. Coluber scut. abd. CXC,®squam. caudal. XLII. Sund Surinamens. Gryll. Amœænit. Acad. Tome I, p. 497, n° 15. 4754. Coluber Æsculapii. Linnæus. Mus. Adolph. Frid. p. 29, tab. 11, n°2 (fig. orig.) et C. agilis, jeune individu ibid. pl 24, fig. 2. 1784. Coluber scut. abdom. 189, scut. caudal. 4, et squam. caudal. par. 44, Gronov. Ampib. anim. in mus. ichthyol, p. 59, n° 18. 4755. ?? Coluber Æsculapius. Klein. Tent. Herpet. p. 28, n° 23, (d’après la fig. 4, tab. 18, Tom. 11, Séba). 1788. Coluber Æsculapii. Linné. Syst. nat. édit. 40, Tom. I, p. 220, n° 233, et 4766. Edit. 12, Tom. Ï, p. 380, n° 293. 4768. Natrix Æsculapii. Laurenti. Sÿnops. Rept. p. 76, n° 151 (d'après Linnæus). REPTILES , TOME VIF, ; BA, 846 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. 1774. La Bande noire. Daubenton. Dict. anim. Encyciop. p. 392 : exclus. synon. fig. #, tab. 18, Tom, IT, Séba ? 1783. Coluber Æsculapii. Mus. Linck. Tom. p. 7 4783. Coluber albus, annulis nigris. Boddaert. . acta, acad. Cœsar. nat. curios. Tom. VIT, p. 19, n° 6 : exclus. synon. fig. 5, tab. 654, Scheuchzer. 1788. Coluber Æsculapii. Gmelin. Syst. nat. Linn. Tom. FE pars: 3, p. 4099, n° 223 : exclus. synon. fig. 4, tab. 18, Tom. I, Séba ? — Fig. 5, tab. 654, Scheuchzer. 4789. La Couleuvre à bandes noires. Lacépède, Hist. natur. Quad. ovip. Serp. Tom. 11, pag. 188 : exclus. synon. fig. 4, tab. 18, Tom. IT, Séba ? — Coluber Æsculapii de molina. (Spec. ??) 1789. La bande noire. Bonnaterre. Ophiol. Ency clop. méth. p. 40, pl. 15, fig. 23, ( Cop. du Mus. Adolp. Frid. de Linnæus) 1790. Æskulaps natter. Merrem. naturgesch. amph. Erstes Heft, page 21, tab. 5: exclus. synon. fig. 4, tab. 148, Tom. HI, Séba? 1801 Die schwarzbandite natter. Bechstein de Lacchede s na= turgesch. Amp. Tom. III, p. 354. — Die Æsculaps natter (Merrem). Ejusd. Joteit. p: 356, tab. 17, fig. 2, (cop, Beitr. Merr). # 1802. La Couleuvre bande noire. Latreille. Hist. Rept. Tom. IV, pag. 100 (exelus. synon. fig. 4, tab. 48, Tom. EI, Séba ?) 4803. Coluber atrocinctus. Daudin. Hist. Rept. Tom. VI, p. 389 (exclus. synon. fig. 4, tab. 148, Tom. I!, Séba ?) 1817. Coluber Æsculapii. Cuvier. Règne animal, 4re édit. T. II pag. 71, note 1. | 1826. Pseudoclaps atrocinctus. Fitzinger. Neue classif. Rept. verzeichn. p. 56, n° 6.. 1826. Erythrolamprus. Boié. Isis, Tom. XX. 1827. pag. 538. 1829. Coluber Æsculapii. Cuvier. Règne animal, 2e édit. T. II, pag. 84, note I. 1830. Erythrolamprus (Coluber Æsculapii,Linn. ) Wagler syst, Amphib, pag, 187 Korallen-natter. STÉNOCÉPHALIENS. G. ÉRYTHROLAMPRE. À. 847 4832. Coluber Æsculapii. Duvernoy. Ann. scienc. nat. Tom. XXVE, pag. 151. 4833. Coluber Æsculapit. Duvernoy. Ann. scienc. nat. Tom, _ XXX, pag. 15, pl. 4, fig. A. 4837. Coronella venusta. Schlegel. Essai Hisbne Sbip. ï. ï, pag. 135, et Coluber agilis, à Surinam. Idem. Coronella venustissima, Varietas Surinamensis, Tom. IT, pag. 53, pl. 2, fig. 3: exclus. synon. fig. 4, tab. 18 et fig. 2, tab. 76, Tom. IT, Séba ? — Elaps schranckii, Wagler. ErUIRE lamprus Æculapii.) : 1840. Coronella venustissima. FiMppi de Filippo. ares Ta gion. Serp. Mus. Pav. (Bibliot. Ital. Tom. XCIX, pag. 177). DESCRIPTION. dr: ST. Ecarsrüre. La plaque rostrale ne se rabat pas sur le museau: elle es£ légèrement bombée et verticale à sepl ans deht deûx petits soudés aux - premières sus-labiales ; deux moins Courts en Javés entre les nasales in- ternes ; deux plus grands, unis aux nasales antérieures et lederni er impair plus étendu, qui est échancré pour livrer passage à la langue. Les inter-nasaies sont plus larges que longues à cinq bords inégaux: par le plus petit elles se joignent aux nasales postérieures et par le plus long aux pré-frontales. Ces dernières plaques ont six côtés inégaux. Par le plus long elles touchent aux inter-nasales ; par les plus courts à la frénale et à la seconde nasale. La frontale est plus longue que large; son bord anté- rieur est presque droit, il est plus court et en angle aigu en arrière, Les sus-oculaires, allongées, sont moins étroites en arrière que de- van. Les pariétales ont cinq angies inégaux ; elles sont un peu plus longues que la plaque frontale et reçoivent entre elles, en arrière, une des écailles de la nuque ; celui de leurs bords qui tient à la sus-oculaire se rabat le long de la post-oculaire supérieure. La première plaque nasale est en trapèze rectangle dont le sommet aigu est en devant et en haut. La seconde est moins large que la première. La plaque frénale est toujours fort pelite; tantôt carrée, tantôt en trapèze, d’autres fois rhomboïdale. La pré-oculaire, moins étroite en avant que dans le bas, s'appuie sur la troisième sus-labiale qui remonte sous un angle aigu entre la pré-frontale el là sus-oculaire, sans arriver cependant jusqu’à la frontale. Les plaques post-oculaires ont quatre ou cing pans. 04," 848 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. T1 n’y a que trois temporales : une très allongée et deux plus courtés. La première touche aux post-oculaires en avant des deux autres qui sont su- perposées aux deux ;dernières sus-labiales, Ces plaques sus-labiales, au nombre de sept de chaque côté, prennent graduellement plus de dévelop- pement, surtout en hauteur, depuis la première jusqu’à la sixième inclusi- vement. La septième et dernière est moins grande que celle qui la précède. Il y a huit paires de sous-labiales. Des deux paires de plaques qui occupent le dessous de la mâchoire in- férieure, les postérieures sont plus courtes que les précédentes et sont tri- angulaires, ou en trapèze isocèle. Il y a cinq squammes entre ces dernières plaques et la première gastrostège ; de sorte que la région de la gorge est garnie de quatre rangs obliques d'écailles allongées, irrégulièrement hexa- gones. | On compte 15 rangées d’écailles longitudinales au tronc, et 4 à la queue. Gastrostèges 179 à 195 ; une anale double ou divisée et 39 à 46 uros- tèges. Dexrs. Maxtor ee is are ; palatines, 9 et 20 Ptérygoïdiennes. CoLoraTion. On ne confondra jamais cet Erythrolampre d’Esculape avec les autres du même genre; d’abord par les régions de la tête. Celles qui sont devant ou derrière le bandeau noir qui coupe en travers, et par le milieu , le dessus du crâne, ont une teinte uniforme , comme presque tous les intervalles des autres bandes noïres, qui ceignent le tronc et que cette teinte, probablement rouge pendant la vie du Serpent, est à peu près blanche ou d’un blanc roussâtre chez les individus conservés dans l'alcool. Ces bandes noires n’élant pas chez tous les sujets en même nombre et of- frant des différences dans leur largeur et relativement aux espaces qu’elles laissent entre elles, on a été porté à distinguer chez l’Er. d'Esculape quatre variétés principales que nous allons essayer d'indiquer séparé- ment. : — Variété À. Il y a, sur le milieu de la tête, un bandeau noir, plus ou moins large, dont les bouts se rabattent sur les yeux pour atteindre le bord de la lèvre supérieure. Le cou porte une énorme tache de la même cou- leur, qui est tantôt plus, tantôt moins étendue en long qu’en travers ; mais qui couvre en général la pointe des plaques pariétales et ne descend jamais de chaque côté, plus bas que les angles de la bouche. Le tronc et la queue sont entourés de vingt-trois à quarante-sept an- neaux d’un noir pur et brillant, tous très-distincts l’un de l’autre, quelle que soit la distance qui les sépare, laquelle, bien entendue, est d’autant moindre qu’ils sont plus nombreux. Elle est cependant toujours un peu - STÉNOCÉPHALIENS. G. ÉRYTHROLAMPRE. À. 819 plus grande de deux en deux anneaux, à partir du premier jusqu’au der- nier. Ces anneaux géminés ont près de moitié moins de largeur dans leur portion en rapport avec le dessous du corps, que dans le reste de leur circonférence. — Variété B. Celle-ci diffère de la précédente, en ce qu’elle manque de tache sus-collaire, de sorte qu’il existe un long espace tout blanc ou roussâtre entre le bandeau fronto-oculaire et la première zône noire du corps. — Variété C. Chez cette troisième variété, où le cou, de même que dans la première, est couvert parune tache noire, les petits intervalles des anneaux du tronc et de la queue sont extrèmement étroits et ia plupart des grands espaces inter-annulaires, au lieu d’être blancs ou légèrement rous- sâtres, sont d’un brun presque noir ; mais sur le dessus et les côtés du corps seulement, car, en desous, ils conservent la teinte claire qu'ils ont dans les variétés précédentes. | — Variété D. Ici, tous les anneaux noirs, dans leurs portions supé- rieure et latérales, sont également rapprochés les uns des autres et, telle- ment, que leurs intervalles ne se trouvent plus être que de simples raies transversales blanchâtres, dont plusieurs sont un peu tachetées de brun. Néanmoins, le museau, les plaques pariétales et les tempes offrent, comme toujours, une teinte blanche uniforme. Dinexsions. La tête est des deux cinquièmes plus longue que large dans son milieu au niveau des tempes et cet intervalle est double de celui du museau à la hauteur des narines. Le tronc est de 33 à 52 fois plus long que large, dans sa partie moyenne. La queue atteint au moins la neuvième et au plus la septième partie de la longueur du reste du corps. Notre exemplaire le plus grand, mesuré du bout du museau à l'extrémité de la queue, est de 0,816. Sa tête est longue de 0,022, son trone de Om,692, la queue 0,102. Parrie. La Guyane est la seule partie de l'Amérique méridionale où l’on ait jusqu'ici recueilli cette espèce. Toutes les collections en renferment des individus qui proviennent de Cayenne et de Surinam. L’un de ces der- niers nous est parvenu comme tel par M. Dufresne. C’est notre variété C. Les autres nousont été procurés par MM. Mélinon, Poiteau et Leprieur. C’est le Cobras Coraëès des Portugais Brésiliens ou le Serpent Corail; mais sous ce nom on désigne plusieurs Serpents de différents genres. Nous avons reslitué à cette espèce le nom sous lequel Linnæus l’âvait décrite et figurée dans le Musée du Prince Adolphe. Lacépède avait em- ployé ce nom pour indiquer une espèce européenne le Coluber flavescens qui n’est pas la même et que nous avons précédemment décrite (t. VII, 850 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. p. 278) dans la famille des Tsodontiens, parmi le sous-ordre des Aglÿpho= dontes, sous le nom de Elaphe d’Esculape, n.e 12. 2, ÉRYTHROLAMPRE DE BAUPERTAUIS. Erythrolamprus Bauperthuisii. Nobis. CaracrÈRes. Plaques du museau, ainsi que les cinquième et sixième sus-labiales, non bordées de noir; intervalles des an- neaux du corps tachetés de noir sur un fond roussâtre. DESCRIPTION. ' Cororarion. Cette espèce diffère de la précédente d’abord en ce qué les intervalles que laissent entre elles les bandes noires qui l’entourent circu- lairement ont une teinte plutôt roussâtre, marquée de petites taches noires distribuées une à une sur le bord postérieur de chaque écaille. Seconde- ment, elle s’en distingue en ce que chacune de ces mêmes bandes, qui sont rapprochées deux à deux comme dans l'E. d'Esculape, devient double dans ° la partie supérieure, de sorte que le tronc se trouve divisé ou coupé trans- versalement par quatre raies en dessus qui n'en forment que deux du côté du ventre et sous la queue. La tête porte une large bande noire étendue d’un œil à l’autre et l'on yoit, sur le cou, une grande tache de même teinte, descendant jusqu'aux angles de la bouche. : Ecarcrure. Il y a aussi 15 rangées longitudinales d’écailles au tronc et quatre à la queue seulement. : Gastrostèges : 576 à 178; anale double ; 44 urostèges. BEN 10ou 112 À ; DS Denrs Maxillaires ETES palatines 9; ptérygoïdiennes 20. Dimenstoxs, Le tronc est de 42 à 45 fois aussi long qu'it est large dans sa région moyenne. La queue est du septième de la longueur totale du trone qui est de 0,449 chez l’un des individus, la fée ayant 0m,013, le tronc 0m,269 et la queue 0",067. Ces Serpents nous ont été adressés en 1844 par M. Bauperthuis avec eelte indication bien vague qu'ils provenaient de la Côte ferme. STÉNOCÉPHALIENS, &. ÉRYTHROLAMPRE. 2 0(9, 854 3.. ÉRVTHROLAMPRE TRÉS-BEAU. Erythrolamprus venustissimus. Boié. (Coluber venustissimus. Prince de Neuwied.) (Arras, planche 74.) CARACTÈRES. La lèvre supérieuré bordée de noir, ainsi que le museau ; le tronc d’une teinte blanchâtre ou jaunâtre ; les inter- valles des anneaux tachetés de noir. tra Synonyvmie. 1735. ? Serpens americana. Séba. tom. IT, p. 14, tab. 12, fig. 4 1735. Sens. Scheuchzer. Physica. Sacra, tome IV, tab. Gi fig. 2. —— Serpens. Ejusd. loc. cit. tab. 737. fig. 1 1768. Anguis scutata. Laurenti. synops. Re pag. 70, n° 132 (d’après la fig. 4, tab..737, Scheuchzer). 1789. Le Mangeur de chèvres. Bonnaterre. Ophiol. Encyclop. méth. pE 6, fig. 7 (cop. de Scheuchzer, fig. 1, tab. 737). La des- eription à laquelle Bonnaterre a joint cette figure se rapporte à un Ophidien bien différent, à un Aglyphodonte de la famille des Aprotérodontes et de la 1% des Boæides, que nous avons dé- crit sous le nom d’Epicrate cenchris (tom. VE pag, 555 et tarte VIT pag. 31. 1820. Coluber venustissimus. Maximil. zu Wied, de Neuwied. Reis. nach. Brasil. t. 11, p. 78. 1821. Coluber venustissimus, Ejusd. Nov. act. acad, Cæsar. tom. X, p. 110. 1822. Coluber venustissimus. Ejusd. Voy. Brés. Traduct. fran, par Eyriès,t. If, p. 322. 1822. Coluber venustissimus. Ejusd, Abd, naturgesch. Bras. p. et pl. sans n°, (Var. À, nobis.) 1823, Coluber binatus. Lichteinstein verzcichn, doublett, Mus, Berl. p. 105, n° 86, | 1824. Elaps venustissimus. Wagler, nov, spec, p, 6, tab, 9, fig, 2, LE] erp, Brasil, 852 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES, 1823. Coluber venustissimus. Maxim. zu Wied de Neuwied” Beitr. naturgesch. Bras. t. E, p. 386. 1826. Erythrolamprus venustissimus. Boié, Isis, tome XIX> pag. 981. 1826. Duberria venustissima. Fitzinger neue classif. Rept. verzeichn. p. 56, n° 21. 1830. Erythrolamprus venustissimus. Wagler. Syst. amph. pag. 187. 4837. Coronella venustissima. Schlegel. Essai physion. Serp. Tom. I, p. 135, ettom. II, p. 33. — Coronelle corail et Coro- nella venustissima. Variet. Brasil. Tom. II, p. 53, pl. 2, fig. 1-2: exclus. synon. fig. 4, tab. 42, tom. IT, Séba (Oxyrhopus, spec. ?). — Coluber agilis, Linn. (Espèce indéterminable). 1840. Coronella venustissima. Filippo de Filippi. Catalog. ragion. Serp. Mus. Pav. (Bibliot. Italian. tom. 99.) 4843. Erythrophis venustissimus. Fitzioger. Syst. Rept. Fasc. XI, pag. 25. DESCRIPTION. CoLoraTION. Il n’y a pas d’autres différences entre cette espèce et celle dite d'Esculape, que nous avons inscrite la première dans ce genre, que celle qui résulte de la distribution des bandes et de leurs couleurs. Elles consistent principalement : 4.° en ce que le noir de l'E. très-beau est d’un ton bleuâtre, tandis que celui de l'autre tire sur le marron; 2.° en ce que les anneaux que forment respectivement ces deux nuances de noir autour du corps sont, de deux en deux, proportionnellement beaucoup plus espacés chez le premier que chez le second ; 3.° en ce que les intervalles de ces mêmes anneaux, sur le dessus et les côtés du tronc, ainsi que de la queue, sont tachetés de noir sur un fond jaunâtre ou jaune-vert dans la présente espèce, et non pas uniformément blancs ou roussâtres, comme dans celle dite d’Esculape ; 4.° enfin, en ce que, chez celui-ci, la surface des plaques pariétales et de celles du museau et des tempes est toute blanche ou roussâtre, au lieu d’être, comme chez l’'Erythrolampre très- beau, plus ou moins couverte de noir. EL va sans dire que cette comparaison est faite entre une quarantaine d'individus de l’une des espèces et d’un trentaine de l’autre, observés, non à l'état vivant, mais tels qu’on les possède dans les collections, ou privés des teintes rouge, verte, orangé, jaune, dont ils étaient ornés pendant la vie, STÉNOCÉPHALIENS. G. ÉRYTHROLAMPRE. 9. 855 Nous distinguons trois variétés dans l’Erythrolamprus venustissimus. — Variété A. Une très-large bande noire dont les extrémités tendent à se réunir sous la gorge, mais qui ne s’y joignent cependant pas, entoure, en manière de collier, le cou et l'arrière de la tête, qui a une teinte jaune- vert. Cette teinte s’observe sur une partie de la surface des plaques parié- tales, des trois principales squammes temporales, des deux premières ainsi que des trois dernières sus-labiales , sur les bords de la rostrale et sur le quart ou le tiers antérieur ou même parfois sur la première moitié des inter-nanasales, de la frénale et de la pré-oculaire. Le corps, à partir d’une certaine distance de la tête, jusqu’ à l'extrémité de la queue, est entouré de douze à dix-huit paires de forts grands an- neaux tout noirs, séparés l’un de l’autre par un intervalle rarement dou- ble, ordinairement triple ou quadruple, quelquefois quintuple de celui qui existe entre deux anneaux appartenant à la même paire. Dans ces inter- yalles, petits et grands, toutes les écailles ont leur angle postérieur coloré en noir et le reste de leur surface en jaunâtre pâle ou jaune-vert. Les scutelles abdominales et les sous-caudales sont uniformément d’un jaune-paille, excepté, ça et là, quelques unes qui offrent aussi du noir, soit sur la totalité, soit sur un ou plusieurs points de leur bord libre. __ — Variété B. Ce qui différencie cette variété de la précédente, c’est l'existence d’un second collier noir, immédiatement en arrière du premier, léquel est toujours plus étroit que celui-ci. — Variété G. Cette troisième variété manque de second collier. Elle a la moitié moins d’anneaux noirs que les précédentes, car ils se confon- dent ensemble deux à deux, excepté parfois dans leur portion correspon- dante à la face ventrale, où, chez certains individus, ils sont encore dis- tincts l’un de l’autre. Ce serpent, quand il est vivant, est d’un rouge vermillon entre les grands intervalles que les zônes noires laissent entre elles; celles-ci sont bordées de blanc jaunâtre et même verdâtre, teintes qu’on retrouve également sur les plaques sus-céphaliques qui ne sent pas colorées en noir. Dans les nombreux exemplaires de le collection de notre Musée qui tous sont, de- puis longtemps, conservés dans l'alcool, la couleur rouge a disparu; elle est d’un blane plus ou moins grisâtre, avec de petites taches noires, qui sont ir'égulièrement distribuées sur quelques-unes de ces écailles, Ecairiure. Ecailles : 15 rangées longitudinales au tronc, 4 à la queue. Gastrostèges : 172 à 204; 1 anale double; 38 à 53 urostèges. Dexrs. Maxillaires , Palatines, 9. Piérygoïdiennes, 20. Dinensions. Le trone est aussi haut et de 32 à 51 fois aussi long qu’il est large à sa païlie moyenne, 854 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. La quéue est de la sixième à Ja huitième partie de la longueur totale du corps, que nous trouvons être de 0,74 chez !e plus grand de no exemplaires. < ‘ Téle, long. 0",023. Tronc, long. 0,60. Queue, long. 0,117. Parnie. Cette espèce, que nous n’avions jamais reçue que du Brésil, nous a été récemment apportée de la Nouvelle-Grenade par M. Goudot et par M. Riéfer. 4, ÉRYTHROLAMPRE DE MILBERT, Erytrolamprus Milberti. Nobis. CaracrÈres. Plaques du museau, ainsi que celles de la cin- quième et de la sixième paire de la lèvre supérieure, non bordées de noir; intervalle des anneaux da corps uniformément d'un gris brunâtre. DESCRIPTION. Cororariow. Cette quatrième espèce ressemble à la première et à la se- conde par le mode de coloration de la tête ; mais elle en diffère aussi bien que de la troisième, par celui du reste du corps. Chez elle, en effet, les an- néaux noirs qni ceignent le tronc et la queue ont beaucoup moins de lar- geur que chez les autres Erythrolampres, les intervalles égaux que pré- sentent entre elles les vingt-cinq à trente paires qu'ils constituent, sont d’un jaune-paille sale à la face inférieure de l'animal, d’un gris brunâtre uniforme à ses parties supérieures et latérales. D'une autre part, sur le dessus et les côtés du tront, ainsi que de la queue, les deux anneaux de chaque paire sont placés entre deux bandes transversales blanches, et séparés l’un de l’autre par unetroisième bande semblable. Ecarzcure. Ecailles : 15 rangées longitudinales au tronc, 4 à la queue. Gastrosièges 187 ; anale double. PONS LI Dre. : D Denrs. Maxillaires, Ep palatines, 9: ptérygoïdiennes, 20. Dimensions. Le seul individu que nous possédions a le trone cinquante fois plus long qu’il n’est large à sa partie moyenne, Sa queue n’est point en- tière. Tête, long. 0,m114. Tronc, long. 0,M453. Queue, comme elle est mu- tilée, nous n'avons pas pu compter les urostèges. Parrum, Cet Ophidien nous a été envoyé de New-Vorck par M, Milbert, STÉNOCÉPHALIENS, G. ÉRVYTHROLAMPRE, Let 5. 858$ auquel nous nous faisons un plaisir de dédier l'espèce, en reconnaissance des enrichissements que nos collections doivent à ce voyageur. 5. ÉRYTHROLAMPRE EMBROUILLÉ. ÆErythrolamprus intricatus. Nobis. CaraTÈREs. Les anneaux noirs très rapprochés sur le dos, lais- sant entre eux des espaces alternativement plus larges et plus étroits, de couleur fauve et tachetés de noir. Les bandes noires s’élargissant sous le ventre et comme tronquées, chacune carré- ment pour se joindre irrégulièrement deux à deux, outrois àtrois, ce qui semble les embrouiller. “ Cozorarion. Nous ignorons d’où provient l’unique exemplaire que pos- sède le Muséum de Paris, mais la disposition toute particulière et l’entre- brisure des anneaux du côté des gastrostèges, qui semblent ainsi avoir été coupées sur la ligne médiane du ventre, nous portent à croire que ce Ser- pent, qui appartient très-certainement au genre Erythrolampre, doit y former une espèce distincte, car elle ne peut être rapportée à celles que nous avons précédemment décrites, auxquelles elle ressemble beaucoup, ni à aucune des variétés nombreuses que nous venons de faire connaître, dans plusieurs de ces espèces, .lI.e GENRE. HOMALOCRANE. — HOMALOCRANION (1). Nobis. Clælia et Scolecophis. Fitzinger (2). CaRACTÈRES EssENTIELS. Téie frès-plate en dessus; lesnarines percées entre deux plaques ; côtés du ventre anguleux. CaracTÈënes narurers. Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires ; deux nasales; une frénale distincte de la pré- (1) OueAcs plat, plane. Kpæysou crâne, (2) Fitzinger. System, Rept, Fasc, L. pag, 95, Zx»a:>Z ver, lombric, / O@us Serpent, | + 856 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. frontale ou confondue avec elle: une pré-oculaire; une ou deux post-oculaires ; une seule squamme temporale anté- rieure ; la troisième et la quatrième labiales supérieures bor-" dant l’œil en dessous. Ecailles lisses, en losange, courtes , un un peu plus grandes sur le bas des flancs que sur le dos. Gas- trostèges se redressant un peu en haut; les urostèges divisées. Côtés du ventre plus ou moins anguleux; narines s’ouvrant entre deux plaques nasales ; pupille arrondie. Ce genre est remarquable, ainsi que nous avons eu l’inten- tion de l’indiquer par le nom que nous lui avons assigné, d’un côté, par l’aplatissement de la tête, et de l’autre, par la forme générale du corps qui est tout d’une venue, la tête n'étant presque pas distincte du tronc, ni le ventre différent de la queue. Il pourrait être confondu avec plusieurs espèces .de notre groupe des Anisodontiens, mais il en difière surtout par la conformation et la disposition relative des crochets qui gar- nissént la mâchoire supérieure, car 1ls sont tous à peu près de même longueur et respectivement à la même distance les uns des autres. Les quatre espèces que nous avons inscrites dans le genre Homolocrâne ont évidemment beaucoup d’anaïlogie avec les Erythrolampres, soit par la distribution des taches qui sont souvent cerclées ou œillées, soit par les teintes vivement colorées qui ne se conservent pas très-bien dans la liqueur où ont longtemps séjourné les individus que nous avons pu ob- server. Voici le procédé d'analyse qui nous a servi pour la déter- mination et la diagnose des espèces. STÉNOCÉPHALIENS. G. HOMALOCRANE. À. 857 TABLEAU DES ESPÈCES DU GENRE HOMOLOCRANE uniformément . . 1. H. TÊTE-PLATE. !8TiS OU brun) 5 Ï . 2, H. TÊTE-NOIRE. Dessus du corps rayé de noir en long. 2. H. TÊTE-N blanc ; dos annelé. 3. H. DEMr-ANNELÉ. noir; à ventre À noir;annelé deblanc 4. H. ANNELÉ, 1. HOMALOCRANE A TÊTE PLATE. Homalocranion planiceps. Nobis. CarAcTÈRES. Dessus du corps d’une teinte unicolore, grise ou brune, sans taches ni raies. Plaque frénale confondue avec la pré-frontale et ne, séparant pas ordinairement la pré-oculaire et la seconde nasale; celle-ci à peu près aussi grande que la première; une seule post-oculaire; septième et dernière sus-labiale plus grande que la sixième. SYNONYME. 1835. Coluber planiceps. Blainville. Nouv. Ann. Mus. d'Hist. Nat. T. IV. pag 294. pl. 27, fig. 3. (La iête vue sur trois faces.) À DESCRIPTION. . Formes. Cet Homalocrâne mérite à juste titre le nom de planiceps, car parmi les espèces de ce genre, c’est celle qui a la tête le plus aplatie et pro- portionnellement le plus allongée, avec une certaine étroitesse en avant, tandis que le contraire nous est offert par les espèces suivantes. Néan- moins, le bout du museau n’est pas pointu, mais il est comme tronqué et légèrement convexe tout à fait en devant. Les orifices des narines sont situés à quelque distance en arrière de l'extrémité du museau et non en avant, contrairement à ce qu’on observe chez les autres Homalo- crânes. 858 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES, Les côtés du ventre sont si peu anguleux qu'ils paraissent arrondis à la première vue. Ù ÉcaLrure La plaque rostrale a sept pans; un inférieur, assez fortement échancré; deux latéraux extrêmement petits, soudés aux sus-labiales de la première paire; deux autres, latéraux ,aussi plus étendus et attachés aux nasales antérieures ; deux supérieurs, seulement un peu moins grands que les précédents, formant un angle ouvert, rabattu tout entier sur le bout du museau, entre les inter-nasales. Ces dernières plaques sont trapé- zoïdes. Les pré-frontales ayec lesquelles les frénales se confondent sans laisser la moindre trace de suture, ont chacune six bords. La plaque frontale, légèrement oblongue, serait en triangle isocèle, si elle n'avait son bord antérieur brisé en angle obtus et deux autres en angles beaucoup plus ouverts, qui se terminent en arrière d’une manière aiguë. Les sus-oculaires, assez longues, sont moins larges devant que derrière, où elles sont coupées carrément; le bout antérieur, formant un angle sub- aigu , est soudé extérieurement à la pré-oculaire et cet angle est beaucoup plus court que l’interne qui tient à la pré-frontale. Les deux nasales ne sont distinctes l’une de l'autre qu’au desous du trou de la narine, où une suture apparente indique leurs limites; tandis qu’au dessus, ces nasales sont réunies. Leur étendue est à peu prés la méme et leur forme est celle d’un trapézoïde ; mais la première a moins de largeur en arrière que devant et c’est le contraire pour la seconde. L'écaille pré-oculaire est courte, à cinq angles; et la post-oculjaire, qui est unique est à peu près carrée. Il y à six squammes temporales; deux pius ou moins.ailongées , rhom-- boïdales ou sub-reciangulaires, et quatre losangiques. La première plaque sus-labiale se termine en Das par deux angles droits et en haut par trois angles obtus, dont }'un, le médian, s’enclave entre les deux nasales. La seconde serait un trapèze à angles droits, si le supérieur et postérieur n’était tronqué à son sommet, ce qui forme un petit bord par lequel cette plaque s'articule avec la pré-oculaire. / La troisième ressemble à la première, : mais elle est plus grande, ainsi que la cinquième ; les quatrième ct sixième sont trapézoïdes.… La septième et dernière est la plus développée; elle a cinq bords inégaux, dont les deux plus grands sont en arrière. La plaque mentonnière présente à peu près trois bords égaux. La première des sept paires sous-labiales est en trapèze rectangle, plus longue que large; les deux, réunies , enclavent la mentonnière, mais elles ne pénètrent pas entre les plaques sous-maxillaires antérieures, STÉNOCÉPHALIENS. G. HOMALOCRANE. 2. 859 Les seconde et troisième paires sous-labiales sont à peu près carrées, Celles de la quatrième sont plus développées en proportion des autres; elles offrent en avant des bords taillés en angle droit, et se terminent en arrière en un angle aigu, situé entre deux autres fort obtus. Lestrois der- nières paires des sous-labiales sont oblongues et trapézoïdes. Les plaques sous-maxillaires antérieures ne sont pas tout à ‘fait dés pa- rallélogrammes oblongs, car elles se rétrécissent légèrement en arrière et leur angle antérieur est un peu tronqué, de sorte qu'elles ont l'apparence de trapèzes rectangles. On voit, entre ces dernières plaques et la première gastrostège, deux rangées longitudinales, composées, chacune de quatre écailles rhomboï- üales. À droite et à gauche, il y a d’autres écailles pareilles, qui forment deux séries obliques. I yaici, comme chez la plupart de ces Serpents, 15 rangées d’écailles sur la longueur du tronc et 4 à la queue. On a compté 158 gastrostèges 1 anale double et 56 urostèges. Dents. Mavxillaires 44-19. Cozorarion. Le tronc et la queue sont, en dessous, d’un blanc sale, tan- ‘dis que le dessus et les côtés sont d’un gris roussâtre. Une teinte plus foncée colore le dessus de la téte, à l'exception des iempes et de la pointe des plaques pariétales qui sont.noires , ainsi que les écailles des cinq premiers rangs transversaux du cou, tandis que celles du sixième sont d’un blanc pur. La roslrale et toutes les pièces des grandes écailles sous-maxillaires offrent une couleur brunâtre, Dimensions. La tête a près du double en longueur de l’espace compris entre les lempes, et celui-ci est deux fois aussi large que la partie anté- rieure du museau, mesuré en avant des narines. Le tronc est près de trente- huit fois plus long qu'il n’est large dans la région moyenne. La queue est du quart de la longueur totale qui est de 0187, dans le seul seul sujet qui ait été mis à notre disposition. Sa tête est de 0008, le tronc de 0173, et la queue de 0006. ) Partrig. Ce petit Serpent a été recueilli en Californie par M. Botta, membre correspondant de l’Institut. 2. HOMALOCRANE MÉLANOCÉPHALE. Homalocranion melanocephalum. Nobis. -Caracrères. Corps rayé sur sa longueur par des lignes noiret; le sommet de la tête est noir. Plaque frénale confondue avec la pré-frontale et ne descendans 860 OPHIDIENS OPISFHOGLYPHES. pas ordinairement entre la pré-oculaire et la seconde nasale : _ celle-ci beaucoup plus petite que la première: deux post-ocu- laires ; septième et dernière sus-labiale plus grande que la sixième. Syônvine. 1754. Coluber melanocephalus. Linnæus. Mus. Adolph. Frid., pag. 24. tab. 15, ne 2 (fig. origin.) 1758. Coluber melanocephalus, Linnæus. Syst. nat. Edit. 10. Tom. I, p. 218, n.° 202. 1766. Coluber melanocephalus. Linnæus. Syst. nat. Edit. 12. Tom. I. p. 378, n.° 202. 1771. La Téte noire. Daubenton. Dict. anim. Encyclop. méth. p. 685. 1783. Coluber melanocephalus Mus. Linck. Tom. I, pag. 72. 1788. Coluber melanocepalus. Gmelin. Syst. nat. Linn. Tom. I, pars 3, p. 1095. n.° 202. 1789. La Téte noire. Lacépède. “His. Quad. ovip. Serp. Tom. IT, p. 295. 1789. La Téte noire. Bonnaterre. Ophiol. Encyclop. méth., p. 34, pl. 12; fig. 45 (cop. Linn. Mus. Adolph. Frider.) 1802. Coluber melanocephalus. Shaw. Gener. Zoolog. Vol. ILE, part. 2, p. 490. 1803. Coluber melanocephalus. Daudin. H.Rept.t. VI, p. 367. 1820. Natrix melanocephalus. Merrem. Tent. Syst amphib. , p- 110. 1824. Elapsmelanocephalus. Wagler. Nov. Oper. Serp. Brasil. in Spix oper., p. 8, tab. 26, fig. 1. 4826. Duberria melanocephala. Fitzinger. Neue Classif. Rept. Verzeichn, p. 55. 4827. Lycodon melanocephalum. Boié. sis. Tom. XX, p. 526, n.° 70. 1830. Clælia melanocephala. Wagler Syst. amph. p. 187. 4837. Calamaria melanocephala. Schlegel. Ess. Phys. Serp. Tom. I, p. 131; tom. IT, p. 38, pl. 1. fig. 30. 4840. Calamaria melanocephala. Filippi de Filippo. Catal. ra- gion. Serp. Mus. Pav. (Bibliot. Etal. Tom. XCIX.) 1843. Clælia melanocephala. Fitzinger. Syst. Repi. Fase. I, pe 25, Série des Téléophides, famille des Lamprophides, STÉNOCÉPHALIENS. G. HOMALOCRANE. 2. 861 DESCRIPTION. Formes. Un museau court, large et épais, des narines situées tout-à-fait à son extrémité et un ventre plus manifestement anguleux, sont les mar- ques distinclives que présente tout d’abord cette espèce lorsqu'on la com- pare avec la précédente. Ecaiccure. Si l'on recherche ensuite les différences qui peuvent exister entre elles deux, relativement à à leur écaillure, on ne tarde pas à découvrir les suivantes : 1.0 Chez l’espèce du présent article, la plaque rostrale est toute entière dans une position verticale, au lieu d’avoir une certaine portion de son sommet rabattue en arrière. 2. Ses pariétales sont à proportion moins allongées. 3.° Ses nasales sont bien distinctement séparées l’une de l’autre par une suture qui coupe perpendiculairement le trou de la narine, et la se- conde est beaucoup moins développée que la première. 4.9 Ici, le bord antérieur de la première sus-labiale est notablement plus court que le postérieur ; tandis qu’il est à peu près aussi haut chez l'espèce précédemment décrite. 5. C’est justement le contraire qui a lieu, à l'égard de la deuxième sus- labiale. 6.2 Enfin, l'Homalocrâne mélanocéphale offre deux plaques post-ocu- laires ; tandis que l'A. à téte plate n’en possède qu’une seule, Ecailles : 15 rangées longitudinales au tronc, 5 ou 6 à la queue. Gastrostèges : 140 à 160 ; 4 anale double; 57 à 77 urostèges. Denrs, Maxillaires , ei . Palatines, 15. Ptérygoïdiennes, 15. Cororarion. Un blanc jaunâtre, distribué comme nous allons le dire, accompagne le noir plus ou moins foncé qui couvre la majeure partie du dessus et des côtés de la tête et qui s’étend ordinairement jusqu’au cin- quième ou au sixième, et rarement jusques au dixième ou au onzième rang transversal des pièces de l’écaillure du cou. Le plus souvent, les seules régions occupées par le blanc-jaunâtre, sont le devant des plaques inter-nasales, deux très-petites plaques circulaires à l'extrémité des parié- tales, et six plus grandes, de forme irrégulière. Elles sont situées trois à droite et trois à gauche, sur la lèvre supérieure; la première est entre la narine et l'œil, la seconde derrière l'œil et la dernière à l’angle de la bou- che. On trouve, en outre, celte nuance blanchâtre sur toute la largeur du museau ; puis elle forme deux demi-colliers, l’un en travers de la nuque, l’autre un peu plus.en arrière. En général, les plaques sous-labiales sont noirâtres à leur bord postérieur et la mentonnière l’est latéraiement, REPTILES, TOME VII, bb, 8062 OPIHIDIENS OPISTHOGLYPHES. Chez la plupart des individus, en assez grand nombre, que nous avons eu l’occasion d'observer, le tronc et la queue sont parcourus en ligne droite dans toute leur longueur, sur un fond gris ou brun roussâtre, par trois raies noires, partant, deux du bas des côtés du cou, l’autre du milieu de l'origine du dos. Quelques-uns ne présentaient que la raie médiane et quelques autres que les latérales. Il y en avait même qui n’en offraient au- . cune. Le ventre et le dessous du prolongement caudal sont, ou d’un blanc sale ou d’une teinte jaunâtre, avec ou sans taches noires, sur chacun des bords latéraux de leurs scutelles. Dimensions. La longueur entière de la tête est de deux cinquièmes plus grande que sa largeur mesurée vers le milieu des tempes, largeur qui n’est que d’un tiers plus étendue que celle du museau eu arrière des na- xiucs. Les yeux ont en nee le tiers de l'étendue transversale de la région inter-orbitaire, Le tronc est à peu près aussi haut, et de 3% à 47 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. La queue est comprise trois fois et demie ou quatre fois et demie dans la longueur totale, qui est de 0,346, chez notre plus grand exem- plaire. Téte, long. 0,010 ; Tronc, long. 0,245 ; Queue, long. 0,091. Parnie. L'Homalocräne mélanocéphale habite le Brésil et la Guyane, Il ne se trouve certainement ni dans l'Amérique du nord ni aux Antilles, » ainsi que l’a avancé M. Schlegel ; les individus de notre collection, men- tionnés par ce savant Ophiologiste, comme originaires de la Guadeloupe, » et des environs de Philadelphie, nous ont bien été adressés, en effet, de ces deux pays, mais par des personnes qui les avaient reçus de l'Amérique Méridionale, tel est le cas de Lesueur, par exemple. Voici les principales indications inscrites sur les exemplaires du Mu- séum : de Philadelphie, par M. Lesueur. Par M. Arnault, de la Guyane et par M, Leschenault, du Brésil, 3. HOMALOCRANE DEMI-ANNELÉ. Homalocranion semi-cinctum. Nobis. Caractères. Dessus du corps noir, à ventre blanc ; dos annelé régulièrement de demi anneaux blanes et noirs. Plaque frénale confondue ayec la pré-frontale et située entre la STÉNOCÉPHALIENS. G. HOMALOCRANE. 5. 863 pré-oculaire et la seconde nasale, qui est beaucoup plus petite que la première; deux post-oculaires; septième et dernière sus-labiale plus grande que la sixième. DESCRIPTION. Forwes. La tête et le corps ont la même conformation que dans l'espèce qui précède. Ecarure. Le bouclier céphalique n’est pas non plus différent, à cela près cependant, que la portion de la plaque pré-frontale qui tient lieu de ; frénale, sépare complétement l’une de l’autre la pré-oculaire et la seconde nasale ; tandis que cela ne paraît avoir lieu qu’accidentellement dans les deux espèces précédentes. Ecailles : 15 rangées longitudinales au fronc, 6'à la queue, Gastrostèges : 175 à 185 ; 1 anale ct urostèges 66, Devrs. Maxillaires, 2 +2? ‘ CozoraTion. Toutes les régions inférieures du corps sont d’un blanc plus ou moins pur, ainsi que le bout du museau. Cette même teinte blanche forme en dessus et en travers du tronc et de la queue, vingt-cinq à trente demi anneaux séparés par des espaces à peu près égaux, d’un noir foncé qui couvre également la tête ; mais le museau et sa face inférieure, sont blancs comme nous l’avons déjà dit. Parfois, les extrémités du demi-an- neau blanc situé sur la nuque se dilatent de manière à couvrir la lèvre su- périeure jusqu'aux yeux, et le noir qui vient immédiatement après descend un peu sous le cou. Dimexsions. La téte est à peu près deux fois plas longue qu’elle n’est large vers le milieu des tempes, et cette région ne dépasse guère que d’un ‘tiers la largeur du museau en arrière des narines. Le diamètre de l’œil est égal au quart de l’espace inter-orbitaire. Le tronc est aussi haut et de 42 à 47 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. La queue constitue un peu plus du quart dé la longueur totale, qui est de 02,404, chez le moins petit des deux sujets que nous ayons actuellement devant nous. T'éte long. 0®,012 ; tronc long. 0,298 ; queue long. 0®,09£. Patrie. Deux de ces Serpents, trouvés en Colombie, appartiennent, l'un notre Musée ; l’autre à celui de Leyde. Nous en avons reconnu un autre, rapporté de la Martinique par M. Plée et qui portait pour étiquette Elap- soides Pleir. DD." 864 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. 4. HOMALOCRANE CEINT-DE-NOIR. Homalocranion atro-cinctum. Nobis. (Calamaria atro-cincta Schlegel.) Caracrères. Corps noir-annelé de blanc par cercles complets; tête noire, mais sur le museau une bande blanche. Plaque frénale distincte de la pré-frontale et occupant sa place habituelle entre la pré-oculaire et la seconde nasale ; celle-ci au moins aussi grande que la première ; septième et dernière sus- labiale plus petite que la sixième. SYNONYMIE. 1837. Calamaria atro-cincta. Schlegel. Ess. phys. Serp. Tom. I, p.134, Tor. LE, p. 47. 1843. Scolecophis atro-cinctus. Fitzinger. Syst. Rept. Fasc. 4 p. 25. Sous-genre des Elapoïdes sous le nom de Clælia. 1848. Calamaria atro-cincta, Guichenot Faurna chilena, p.74. DESCRIPTION. Formes. Les côtés du ventre de cette espèce sont excessivement angu= leux, au lieu de ne l'être que très faiblement, comme ceux de ses trois con- génères, Ses narines ne s'ouvrent ni aussi près du bout du museau que celles de l'Homalocräne demi-annelé et de l’H, mélanocéphale, ni aussi en arrière que celle de l'A. à tête plate. Ecaizcure. D'autres différences nous sont offertes par le bouclier cépha- lique : ainsi, et d’abord, la plaque frénale n’est plus confondue avec la pré- frontale ; elle est petite, quadrangulaire ou pentagonale; ensuite, la se- conde nasale, qui a sept pans, loin d’être beaucoup moins développée que la premiére, de même que chez les deux espèces précédentes, l’est à peu prés autant en largeur et un peu plus en hauteur; puis, parmi les six squammes temporales, les trois qui bordent la plaque pariétale, ont une égaledimension ; tandis que dans les autres Homalocrânes la dernière de ces trois squammes est extrémement petite à proportion des deux pre- mières. Enfin, la septième plaque sus-labiale présente un développement moindre que celui de la sixième, ce qui est le contraire chez les espèces dé- crites précédemment. On observe, en outre, que la plaque rostrale n’a pas son sommet rabattu enarrière et que la première sus-labiale ressemble à celle de l'Homalocräne à téte plate. Ecailles : 15 rangées longitudinales au tronc, 4 à la queue. STÉNOCÉPHALIENS. @. STÉNORHINE. 865 Gastrostèges 197 à 198, has 1, urostèges 52 à 54. . Palatines 12. Ptérygoïdiennes, 15 à 16. 15- Dewrs. Maxillaires Cororarion. Le tronc et la queue sont, dans toute leur longueur, alter- nativement et largement cerclés de blanc et de noir pur, très brillants. Les zônes blanches ne le sont pas complétement, attendu que toutes ou la plu- part des écailles auxquelles elles correspondent portent chacune à leur pointe une petite tache de la couleur des zônes intermédiaires. La pre- mière de celles qui sont ainsi mouchetées de noir sur un fond blanc, en- toure le cou et l'arrière de la tête. Nous en comptons quarante-quatre chez l’un de nos deux sujets et trente-sept seulement chez l’autre. La tête serait entièrement noire en dessus et latéralement, sans la présence d’une bande blanche en travers du museau et d’une très grande tache triangu- laire, blanche aussi , derrière chaque œil. Le menton est noir. Dimexsiows. La tête est de deux cinquièmes plus longue qu’elle n’est large vers le milieu des tempes : cette largeur n’est pas tout-à-fait double _ de celle du musean au niveau des narines. Les yeux ont, en diamètre, le quart du travers de la réon inter-orbi- taire. Le tronc est 51 ou 52 fois aussi long qu'il est large dans son milieu. La queue est à peu près du septième de la longueur du tronc. L'un de nos individus mesure 0,441 du bout du museau à l'extrémité caudale, soit : Téle, long. 0", 012; tronc, long. 0", 362 ; queue, long. 0", 667. Parrie. Deux de ces petits Ophidiens nous ont été apportés 4 Chili par M. Gay. IV.° GENRE. STÉNORHINE. — STENORHINA (1). Nobis. CARACTÈRES ESSENTIELS. Corps arrondi, a écailles losangiques, mais à gastrostièges déprimées sur la ligne médiane; les narines percées en avant dans une seule plaque. CARACTÈRES NATURELS. Les neuf plaques sus-céphaliques (1) De Zreyos rétréci, arctus ; et de Piy -Piyos NASUS, nez. 866 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. ordinaires ; mais celles qui constituent les inter-nasales sont confondues avec les deux paires de plaques nasales. Point de frénale ; une au devant de l’œil et deux en arrière ; une seule plaque temporale en avant; la troisième et la quatrième sus- labiales bordant le bas de l’orbite. Les écailles du tronc lisses, en losanges sur le dos, presque carrées et plus grandes sur les flancs, en se courbant dans cette région ; gastrostèges ne se re- dressant pas pour former un angle longitudinal; urostèges sur deux rangées. Narines ouvertes dans le centre de la plaque nasale antérieure, à moins que l’on ne considère cette plaque comme confondue avec la pré-frontale ; dans ce cas même, elle n’occuperait pas sa place ordinaire, la nasale postérieure et la pré-oculaire étant contiguës. Les deux espèces rapportées à ce genre ont réellement beaucoup plus de rapports avec les Érythrolampres, pour la forme et la structure générale, qu’avec les deux autres genres de la même famille, les Élapsomorphes et les Homalocrénes , qui sont grêles et à peu près de même grosseur depuis la tête jusqu'au milieu et quelquefois jusqu’au bout de la queue ; mais elles diffèrent surtout des Érythrolampres parcequ’elles n’ont pas d’anneaux ou de taches cerclées sur le dos, distri- buées sur toute la longueur du corps. Quoique les deux espèces aient le dessus de la tête plat, comme les Homalocrânes, leurs dimensions étant tout autres, il est facile de distinguer entre elles les deux espèces de Sténorhines, car dans la première, il y a des taches sur le dos et une ligne noire qui occupe le milieu de la série longitudi- nales des gastrostèges, taches et lignes qui n'existent pas chez la seconde espèce. Toutes les deux sont à peu près de même origine, elles proviénnent du Mexique, STÉNOCÉPHALIENS, @. STÉNORHINE. À, 867 STÉNORHINE VENTRALE. Stenorhina ventralis. Nobis, CarAcTèrEes. Des taches noires en travers du dos ; ventre d’un jaune-verdâtre, tacheté de noirâtre et coupé longitudinalement par une raie de celte couleur. DESCRIPTION. Ecawzuore, La plaque rostrale, dont le tiers supérieur se rabat sur le ‘ dessus du museau, offre cinq pans : deux extrêmement petits, soudés aux premières sus-labiales, un assez grand, fortement échancré pour le passage de la langue, et deux plus longs forment un angle ouvert, enclavé entre les deux plaques qui tiennent lieu à la fois d’inter-nasales et de nasales anté- rieures. Ces deux plaques ont chacune l’apparence d’un long triangle iso- cèle; elles sont en contact par leur sommet légèrement tronqué et leur base s’appuie sur la première sus-labiale, Les plaques pré-frontales, pentagones, inéquilatérales, pénètrent par un angle aigu entre la seconde nasale et la pré-oculaire, sans néanmoins les séparer complétement. La frontale présente un grand angle en avant etun plus petit et aigu en arrière. Les sus-oculaires sont oblongues et plus étroites en devnitqnt en arrière où elles seterminent par un angle obtus, plus court en dehors qu’en dedans. En avant, elles tiennent à la pré-frontale et à Ja pré-oculaire, et par der- rière, à la pariétale et à la post-oculaire supérieure. Les pariétales sont à peine plus longues que larges ; celui de fer bords qui s’unit à la sus-oculaire se rabat le long de la post-oculaire d’en haut. La seconde plaque nasale esi quadrangulaire, allongée, ou pentagone, contiguëé à Ja pré-oculaire, puisqu'il n’y a pas de frénale. La pré-oculaire a quatre ou cinq pans ef si peu de hauteur que son bord supérieur se trouve être à peine de niveau avec celui du globe de l'œil. Les deux post-oculaires sont l’une et l’autre pentagonales, mais la supé- rieure est un peu moins petite que l’inférieure. Il ÿ a six squammes temporales disposées comme il suit : une en conti- guité avec les post-oculaires et qui en précède deux autres superposées. Les trois dernières sont aussi placées l’une au-dessus de l’autre ; la première est la seule qui soit oblongue, ! La dernière des sept plaques Se labiiles est moins grande que la si- xième, à partir de laquelle les autres décroissent en hauteur jusqu’à la pre- mière. Celle-ci est trapézoïde et les suivantes ne diffèrent pas notablement des mêmes plaques chez les espèces du genre précédent. 868 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. La plaque mentonnière a trois côtés presque égaux; l'antérieur est très-arqué. Il y a sept plaques sous-labiales ; la première présente en . arrière un angle aigu à côtés inégaux, dont le plus petit est celui par lequel elle se joint à la suivante et par le plus grand, elle touche aux pre- mières sous-maxillaires entre lesquelles elle s’enclave à peine. Ces der- nières plaques ressemblent à des trapézoïdes oblongs, ayant leur angle aigu, et le plus grand de tous, dirigé en arrière. Les sous-maxillaires pos- térieures, entre lesquelles s’enfoncent les antérieures, reproduisent en petit la forme de celles-ci, mais leur portion rétrécie est tournée du côté opposé c’est-à-dire en ayant. Ecailles : 17 rangées longitudinales au tronc, 6 àla queue. Gastrostèges : 149; une anale et 44 urostèges. . 1449 Denrs. Maxillaires : Cororarion. Le dos et le dessus de la queue sont d’un brun olivâtre, ou vert de bouteille, avec une suite de taches noires très-élargies, médiocre- ment espacées et peu apparentes, à cause de la teinte sombre du fond sur lequel elles reposent. Les régions inférieures sont d’un jaune légèrement verdâtre et les gastrosièges ont leurs bords noirâtres et leur surface plus ou moins tachée de la même couleur, d’où résulte une ligne longitudinale qui partage le ventre en deux moitiés égales. La tête est comme la région dorsale, colorée en brun olivätre, excepté sur les lèvres et en dessous, où elle est d’un jaune pareibà celui de l'abdomen. Diuexsions. La tête est d’un tiers plus longue qu'elle n’est large vers le milieu des tempes où il y a presque le double de la largeur du museau au niveau des narines. Le diamètre de l'œil n’est pas tout-à-fait le tiers de l’espace compris entre les orbites. Le tronc est 31 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. La queue paraît étre à peu près du CInquiÈme de la longueur totale, qui est de 0m,577. . Tête, long. 0",019. Tronc, ns 0,438. Queue, long. 0,12. Parrie. Cet Ophidien a été rapporté du Coban, haute vera Us dans le Guatemala. 2. STÉNORHINE DE FRÉMINVILLE. Stenorhina Freminvillii. Nobis. ( Arzas. pl 70, fig. 1 et 2.) CaracTÈres. Pas de taches sur le dos; ventre uniformément d’une teinte rubigineuse, STÉNOCÉPHALIENS. G, STÉNORHINE. 2. 869 DESCRIPTION. Ecarzzure. Les différences que nous présentent, quant à leur forme, les plaques sus-céphaliques de cette espèce, comparées à celles de la précé- dente, sont si peu importantes que nous croyons inutile de les men- tionner. Les écailles forment 17 rangées longitudinales au tronc, 6 à la queue. Les gastrostèges sont au nombre de 165 ; 1 anale, 33 urostèges. CororaTion. Un brun fauve est le fond de sa couleur et une teinte noi- râtre occupe l'intervalle des écailles du dessus et des côtés du tronc, ainsi . que de la queue ; le dessous est d’un jaune brun-rougeâtre, couleur qui se montre aussi sur les régions latérales de Ja tête dont le dessus est roussâtre. * Telest du moins l'aspect général du type de cette espèce, mais il y a des différences assez notables pour les couleurs chez un autre individu, qui lui est spécifiquement identique. Ce serpent rapporté de la province du Peten (Guatemala), Amérique centrale, est d’une teinte générale sem- blable à celle du précédent; il porte, sur la ligne médiale du tronc, une raie noire, occupant la largeur d’une écaille et étendue depuis la nuque jus- qu’à l'extrémité de la queue. à De chaque côté, on voit deux lignes également noires, mais beaucoup plus étroites, parallèles entre elles et paraissant un peu ondulées parce qu’elles sont formées par une succession non interrompue de petites li- gnes noires, qui représentent exactement la forme du bord de l’écaille que chacune d’elles limite inférieurement. Le ventre est plus jaunâtre que dans le type. De même que chez ce dernier, il n’y a ni lignes, ni taches, à l'exception d’un petit trait au-des- sous de l’œil. Les lèvres sont semblables aux régions inférieures. Ce spé- cimen l'emporte un peu par sa taille sur le précèdent. C’est l’exemplaire à raies longitudinales qui a été figuré sur notre Atlas. Dimensions. Les proportions de la tête et du tronc sont les mêmes que chez l’espèce précédente; mais la queue n’est que le septième environ de la longueur totale du corps, qui est de 0,463 chez notre unique exem- plaire. Téte, long. 02,016. Tronc, long. 02,385. Queue, long. 02,062. Parrie. Ce Serpent provient du Mexique ; il nous a été donné par M. le capitaine de frégate de Fréminville. 870 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. JL. FAMILLE. — LES ANISODONTIENS (4). CaRAGTÈRES. Serpents à dents postérieures cannelées, à mu- seau court, dont les crochets lisses de l’une ef l'autre mâchoire sont inégalement distribués et irréqulièrement proportionnes , souvent de longueurs diverses, avec des espaces libres ou vides , surtout à la mâchoire supérieure. Comme on le voit, le caractère de ces Serpents estemprunté d’abord à la disproportion et à l’implantation des crochets lisses, abstraction faite des dents postérieures, plus longues et cannelées, comme chez tous ceux que nous désignons sous le nom d'Opisthoglyphes. La distinction principale du groupe qui les réunit a été établie sur une particularité très-notable, qui certainement doit avoir quelque influence sur le genre de nour- riture que ces Serpents recherchent de préférence, et par con- séquent sur leurs mœurs. Cés proportionsinsolites dans la longueur des crochets, cette irrégularité même, varient dans les différents genres ainsi rapprochés, ce qui nous a autorisé d’abord à les réunir en une famille distincte, puis à les distribuer en espèces dans des genres et sous des dénominations propres à les faire recon- naître entre eux avec la plus grande facilité. Plusieurs auteurs avaient signalé cette inégale longueur des crochets ; ils avaient même établi quelques genres d’après cette particularité. M. J. Müller, comme nous l’avons dit à la page 548 du tome VI de cet Ouvrage, avait même formé une famille de ces Serpents sous le nom d'Héréronontes: mais il y plaçait quelques espèces de notre sous-ordre des Aglypho- (4) De ‘Aicos , irrégulier, anormal, énœægualis, et de O’d'ous= Odvyros, dent. ANISODONTIENS EN GÉNÉRAL, 871 dontes, dont tous les crochets sont sans cannelures , tels que les Tropidonotes, les Coronelles, les Dendrophides ,qui setrou- vaientainsi confondus avec les Psammophis et les Lycognathes. Au reste, la distribution, la forme, la courbure, la direction et la longueur proportionnelles de ces crochets varient dans les différents genres. Ces modifications nous ont même dirigé de manière à rendre faciles les moyens de distinguer entre elles les espèces rapportées à ce groupe des Anisodontiens. Mais avant de nouslivrer à cet examen , nous croyons de- voir faire connaître l'importance qui peut être atiribuée à cette étude. Quand on cherche, en effet, à se rendre compte ou à expli- quer la cause présumable de cette organisation si bizarre des crochets, on peut supposer qu'un double but a été atteint par la nature en armant ainsi les mâchoires. Ces dents isolées, plus longues et plus fortes que les autres, ont dû faciliter et affermir la saisie de la proie, à l'instant où elle est happée su- bitement. D'autre part, la victime, retenue plus solidement “entre les mâchoires, doit y rester accrochée pendant tout l’es- pace de temps nécessaire pour que l’action de la piqûre pro- duite par les dents cannelées puisse suffisamment s'exercer. Ces crochets en gouttière inoculent dans les chairs de l’être vivant la petite quantité d'humeur vénéneuse destinée à l’em- poisonner. Ce venin, du moins, anéantit l'irritabilité mus- culaire, et affaiblit ainsi les efforts que l'animal doit naturel- lement opposer à sa destruction ; de plus, et fort heureuse- ment, il fait cesser rapidement la perception ou l’impression douloureuse de la perte de la vie, en détruisant subitementou en suspendant la sensibilité, cet attribut toujours constant de la vie de l’animal qui le met en relation avec les choses exté- rieures. Voici maintenant comment, les genres étant établis pour la facilité de l'étude, nous avons cherché à les faire distinguer les uns des autres, 872 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. La distribution, la forme, la courbure, la direction et la longueur proportionnelle de ces crochets, varient notable- ment dans ces différents genres, qui sont au nombre de neuf. L'étude à laquelle nous nous sommes livrés pour l’examen comparé de ces différences nous a fourni les moyens de repar- tir ou de rapprocher eutre elles les nombreuses espèces qui doivent être rapportées naturellement à cette famille des Anisodontiens. 4 D'abord, nous avons reconnu l’absence des premiers cro- chets simples sur l’extrêmité antérieure des os sus-maxil- laires dans les deux genres que nous avons inscrits en tête ou au commencement des Serpents de cette famille. Dans le premier, celui des Bucéphales, non-seulement la portion antérieure de la mâchoire ne porte pas de ces crochets au devant de la série ordinaire; mais ces dents manquent aussi au-devant dela série des crochets ptérygo-palatins. Dans le genre suivant, Hémiodonte, on constate encore l'absence des crochets antérieurs, mais il y a une différence énorme dans la tête osseuse, par l'étendue qu’occupent les orbites , car elles sont relativement très-petites dans les Hémiodontes, tandis que dans le genre précédent, en raison du développement de l’œil , la cavité de l’orbite occupe près -de la moitié de la tête osseuse. à Dans tous les autres genres de cette famille, on retrouve les premiers crochets lisses au devant des os sus-maxillaires et palatins, mais ces dents antérieures varient pour la longueur. Ainsi leur proportion est à peu près la même dans toute la série des dents qui vienneut immédiatement après. Le genre Tomodonte, ainsi nommé parce que les derniers crochets, ceux qui sont cannelés, sont tranchants et très-longs, est caractérisé par cette particularité. Dans le genre Lycognathe, les premiers crochets, ceux qui sont situés en avant, sont à peu près égaux, mais le qua- ANISODONTIENS EN GÉNÉRAL. 875 trième et le cinquième en rang sont beaucoup plus longs que les autres et la mâchoire inférieure offre une disposition ana- logue. Les quatre autres genres de la même famille des Anisodon- tiens ont les crochets antérieurs plus longs que “les autres, soit avec un intervalle entre.eux, ou espace libre et privé de dents; soit sans lacune entre les crochets qui garnissent la mâchoire supérieure. Dans la première catégorie des espèces qui offrent un es- pace libre après de longs crochets antérieurs, il n’yaque deux genres, d’abord les Chorisodontes, chez lesquels les crochets qui suivent l'intervalle sont plus longs en arrière et vont anté- rieurement en décroissant; puis les Psammophides, dont les crochets qui se voient après l’espace ou l'intervalle laissé . libre, sont plus longs en avant et au milieu. Enfin, deux des genres rapportés à cette famille n’offrent pas d'espace libre après les longs crochets antérieurs, mais il y a une autre particularité bien notable et tout à fait carac- téristique dans les Opéfiodontes; c’est que ces crochets, très- longs et très-pointus, ne sont presque pas courbés et se pré- sentent comme des aiguilles osseuses, droites, implantées dans l’une et l’autre mâchoire, tandis que dans les Tarbo- phides, ces crochets antérieurs sont courbés et à peu près de même longueur entre eux. Voilà des détails qui ne sont relatifs qu'à la classification. Ce qui tient à l’organisation et aux mœurs de ces Serpents, se trouvera relaté dans leur histoire particulière. Nous nous bornerons donc ici à présenter un tableau synoptique uniquement destiné à faire distinguer les genres de cette famille, dont les espèces ont été presque toutes recueillies hors de l’Europe. 874 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES, ‘ZENOGONO, ‘8 °AHLVNDOIAT ‘Z “AQXHAOAUVF, ‘9 *ALNOGOIEHAQ) °C “ÆINOGOSINOH") °Y ACIH4ONNVYSA ‘€ °HLNOGOINAFT ‘SG *41VHdAHDNT °F ee “owambuo o[ 39 oworrjenb of 91do2xo ‘An9NSUO[ JUQUI 9p { Spqino9 e ° *sSu0[-soa ‘sjro1p onbsoud * JULSSI0199p 79 91914) * * * ‘oleXEU-SNSs OMS PJ 9)n0 Suep xXN9 94jU9 Xn639 s91d nod v SJaUTSIP SANIHIOJUR S3949019 É9T[RAIIQUI SUBS | fe sud u9 SSuoj sud 39 fO[IVAIOUI UN 9948 ° noi ne J9 jueAr AURAI NP 91} OUOIXIS E] : SUTOU ne juPAN990 soyrquo so ‘juenbueur no spnu ‘ ‘AUPI9 NP ANIOW €] D “ouuod ue juonbuviu no xnpbpur sanvyavu-sns s0 sp sjuap no spoyo01) “SauBLOVUYN “SNHLINOGTOSINV SHG ATTINVI VI HT SAUNTN SA ANÔÜLLIONKS NVATAVL JUEB SJ9U92049 N0 SJU9P WY e SIN9I9 ANISODONTIENS, 6. BUCÉPHALE 875 i.% GENRE. BUCÉPHALE. — BUCGEPHALUS (1). Smith. Dispholidus. Duvernoy. Dryomedusa. Witzmger (2). CARACTÈRES ESSENTIELS. Téle allongée, à museau arrondi ; pas de dents ou crohets aux extrémités antérieures des os sus- maæillaires et des palatins. Les os externes de la mâchoire su- périeure, courts, courbésen dessous, pour former le bord infé- rieur du cadre des orbites, qui sont énormes et occupent près de la moitié de la tête osseuse. Six ou sept petits crochets simples et courts placés au devant des deux ow trois dents cannelées qui augmentent successivement de longueur. . CaracrèrRes narurezs. Tête presque cubique, à quatre pans, plus large que le cou; mâchoire supérieure sans cro- chets antérieurs ; les cinq ou six crochets qui précèdent les dents sillonnées dans toute leur longueur, sont courts et égaux entre eux. é | Le corps est très-long, afrondi, un peu plus gros au milieu du tronc; la peau est comme relachée, libre et plissée autour des plaques des flancs et près de la tête. La queue est grêle, arrondie avec un double rang d’urostèges, mais seulement sur le premier quart de sa longueur, puis en rang simple. (3) Les écailles du tronc sont très-légèrement carénées, et dis- iribuées sur des bandes transversales courbes; celle du dos et (1) Bouxcpuños , à tête de bœuf. (2) de Apus-vos, arbre, et de Med, je gouverne, 2mpero. (3) C’est cette distribution des urostèges qui a fourni à M. Duvernoÿ, l'idée de désigner ce genre par le nom Dispholidus, pour indiquer ces écailles différentes, Annales du Muséum, Tome XXX, pl. 12. 876 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. des côtés sont allongées et celles qui avoisinent les urostèges sont ovales et forment deux rangées longitudinales. CARACTÈRES ANATOMIQUES. Le crâne et l’un des plus remar- quables parmi ceux des Serpents, à cause de l'énorme dé- veloppement ou par l'ampleur de la cavité orbitaire, dont la courbure est grande de devant en arrière; les frontaux sont bombés entre les orbites; les nasaux, larges, triangulaires, forment, par leur réunion, une sorte d’écusson un peu losan- gique, offrant en avant une éminence fourchue ou échancrée, dans laquelle est reçue une apophyse épineuse postérieure de l'os frénal ou incisif, dit inter-maxillaire. Les os sus-maxillaires forment une véritable arcade sous- orbitaire. Ils ne supportent qu’un petit nombre de crochets simples ; les antérieurs manquant comme dans les Hémio- dontes. Les quatre ou cinq crochets venimeux sont cannelés dans toute leur longueur et très longs. Les os ptérygo-maxillaires ou transverses étant très-courts et fourchus en avant, sont presque parallèles aux ptérygo- palatins, et ne sont plus obliques comme dans la plupart des Ophidiens. 11 résulte de cette position que les ptérygo-pala- tins, très-prolongés, sont portés beaucoup plus en dehors pour se rapprocher des sus-maxillaires. Les mastoïdiens sont très-courts, car il ne dépassent pas l’occiput, ils sont même peu apparents, Les intra-articulaires se portent directement en dehors; ils sont grêles et plats, beaucoup plus larges vers l'articulation mastoïdienne, et ils se terminent en pointe du côté du sous-maxillaire et du pérygoïdien interne. Les branches de la mâchoire inférieure ne portent des cro- chets nombreux que sur leur première moitié; les plus anté- rieurs sont doubles en longueur de ceux qui les suivent en arrière, et diminuent considérablement en grosseur et en étendue, de devant en arrière. Iln’y a, jusqu'ici, qu'une seule espèce inscrite dans ce genre dont elle reste le type, ainsi qu'on a vonlu l'exprimer par le ANISODONTIENS. G. BUCÉPHALE. 871 nom qui sert à la désigner. Ce Bucephale, comme nous l’in- diquons dans la synonymie, représente les différentes espèces nominales décrites d’abord comme distinctes, par M. A. Smith, qui a lui même, plus tard, reconnu leur identité. ESPÈCE UNIQUE. BUCÉPHALE TYPE. Bucephalus Typus. Smith. Caracrères. Couleur variable passant du brun plus ou moins foncé au vert ; tête très grosse et courte, à plaques petites ramas- sées et rapprochées du museau, portée sur un cou mince et grêle; dessous du corps d’une teinte plus claire. & Synonymie. 1790. Levaillant. Voyage en Afrique. 1794. Boom Slange. Thunberg. Voyage Afr. Asie et Japon, pag. 75. 1824. Idem. Lichtenstein. Reis. Tom. E, p. 237. 1829. Bucephalus typus, Jardinii gutturalis, Bellii. Smith. Zool. jour. vol. IV, pag. 441 et 442, pl. 10, pl. 11, Var. A. 4839. Bucephalus capensis. Smith. Illust. zool. of south. Afr. Rept. pl. 12. Var. B, pl. 13, (jeune âge), pl. 3; Bucephalus viridis (mâle) avec la fig. du synciput et de la tête osseuse vue en- dessous. Les Serpents nana sur ces planches 10 (1), 11 @2) 12 (8) 43 (4), ne diffèrent que par le système de coloration. (1) Variété À, toute brune en dessus ; les écailles latérales inférieures avec une tache jaune. Les gastrostèges jaunes avec une bordure noire en arrière; les lèvres et le dessous de la mâchoire d’un jaune clair. (2) Variété A, pl. XIT. Celle-ci diffère surtout parce que les écailles du dos ont chacune une tache jaune et que le synciput offre des taches ou lignes symétriques jaunes, dont deux surciliaires arquées et la centrale for- _ mée par trois lignes droites, une transversale et deux latérales réunies | angle droit avec la première. (3) P. 13. Var. B. tout-à-fait brune sans taches ; le qeson du corps est cendré. (4)L individu très jeune que M. Smith a fait figurer n’a pas le moindre rapport avec ceux qui précèdent ; les quatre cinquièmes postérieurs du ventre sont d’une teinte lie de vin ; la région qui suit la tête, ainsi que les REPTILES , TOME VII, 0, 878 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. 1833. Dispholidus Lalandii. Duvernoy. Ann. des sc. nat. T. XXVI pag. 480 et Tom. XXX p. 24, pl. 3, et Règne animal illustré de Cuvier, pl. 29. 4837. Dendrophis Colubrina. Schlegel, Phys. Serp. Tom. I, pag. 158, n° X et tom. IE, p. 238, pl. 9, fig 44, 15, 16. 1843. Dryomedusa Colubrina. Fitzinger, Syst. Rept. Fasc. 1 pag. 26. Famille des Dendrophides. ji DESCRIPTION. Ecairzure. La plaque rosfrale s'applique presque verticalement sur le devant du museau ; elle est cependant un peu bombée, excepté à sa base qui se replie obliquement et présente uné sorte de rigole semi-circulaire. Cette plaque 4 sept pans, quoiqu’elle paraïisse d’abord triangulaire ; deux de ses bords touchent aux premières sus-labiales ; deux se joignent aux inter-nasales ; l’inférieur , qui est le plus grand , est un peu échancré en croissant ; les deux derniers rejoignent les plaques nasales. Les plaques inter-nasales sont des trapèzes à bords inégaux ; elles touchent d’une part à la rostrale, et d’autre part, deux de ses bords se joignent à la nasale et à la pré-frontale , puis elle tient à la frénale, Les pré-frontales sont très développées et paraissent carrées ; mais quand on les examine avec plus d’attention, on reconnaît qu’elles ont six bords inégaux. La plaque frontale est en arrière d’un tiers environ moins large qu’en avant. Les sus-oculaires ont une longueur presque double de leur plus grande largeur. Les pariétales sont aussi longues qu’elles sont iarges en avant ; elles ont une forme pentagone. La nasale est oblongue quandrangulaire. La frénale varie pour la forme, car elle peut être en triangle, en trapèze ou en rhombe. La pré-oculaire s’élargit beaucoup en haut où elle s’articule avec la pré-frontale et avec la sus-oculaire. Les trois post-oculaires varient aussi pour la forme. ‘ Les tempes sont recouvertes de squammes de forme variable, et qui sont circonscrites entre la plaque pariétale et les trois dernières sus-la- biales, Il y a sept plaques à la lèvre supérieure ; la première est de moitié moins RO RTS RO TR AR NS EE NOR SR AE ER flancs sont bariolés de jaunâtre ; puis suivent des points jaunes, arrondis, distribués sur trois rangs : on voit sur toute la longueur des flancs, près des urostèges, une série longitudinale de petits points noirs très régulièrement espacés entr'eux, À ANISODONTIENS. G. BUCÉPHALE. 879 haute en avant qu’en arrière ; elle a quatre bords. La seconde et la troi- sième sont à peu près carrées, ainsi que la quatrième, mais cette dernière, est fortement tronquée en haut pour se joindre à la post-oculaire inférieure La cinquième tient aussi à la même post oculaire, la sixième est à peu près carrée et la septième trapézoiïde. On compte neuf plaques sous-labiaies. Deux paires de squammes allon- gées, dites sous-maxillaires postérieures, suivent la mentonnière: Les pos- térieures sont de la même longueur que les antérieufes. Les côtés de la gorge sont revétus de cinq ou six rangées obliques d'é- cailles rectangulaires. Les écailles qui revétent le tronc et qui sont carénées sont distribuées sur dix-neuf ou vingt-une rangées ; il n’y en a que six vers le milieu de la queue ; les rangées transversales sont en nombre variable de 176 à 195 au tronc et de 108 à 124 à la queue. Les plaques inférieures du tronc et de hi queue offrent, comme nous ‘allons l'indiquer, une très grande variété dans le nombre, suivant les indi- vidus. Ainsi pour les gulaires, les gastrostèges et les urostèges, nous trouvons : 3 Gulaires. 474 Gastrostèges. 4 Anale divisée + 110 NHSteSe 3 — AT =  — + 4107 k — 187 = 1 — + {IL 3 — 187 _ 1 — + 12% 3 — 190 — 4 — + 108 2 — 195 — 1 — + 112 2 — 189 — 1 — + 115 DexnTs Mailiaires Faites 14 ou 15; plérrgot- diennes 16 ou 17. CoLorarion. Commé elle varie dans les espèces nous allons indiquer les principales variétés, Variété À. Elle correspond au type même de M, A. Smith (Bucepha- lus capensis). pl. 10. Tout le dessus est d’un brun presque noir, verdâtre ou olivâtre plus ou _ moins foncé. Quelquefois les écailles des deux rangées les plus voisines du . ventre ont leur centre jaune ou vert. Un blanc glacé de l’une de ces deux dernières teintes règne sous la tête, sur les lèvres , ainsi que sur toutes les plaques inférieures du ventre dont les bords sont ornés d'un liseré noir, Variété B. Elle correspond à la variété A.de M. A. Smith. C’est le Serpent qu'il avait d’abord décrit sous le nom de Bucephalus Bellü. Le dessous du corps est semblable pour la couleur à ce qui se voit dans la Variété que nous venons de décrire, mais le dessus du tronc est noir 56," 880 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. [ avec ane tache jaune ou verte arrondie sur chaque écaille de la queue &E plus ou moins allongée sur celles du tronc. Les plaques sus-céphaliques sont jaunes ou vertes, bordées de noir cet marquées au milieu d'une petite tache, dont la forme reproduit en petit celle de la plaque elle même. Les individus rapportés à cette variété et à la précédente ont la peau d’un blanc bleuâtre lorsque l’épiderme en est détaché, comme cela arrive souvent par un long séjour dans Ja liqueur conservatrice. Variété C. Elle correspond à la Variété B. de M. A. Smith, qui l’a- vait primitivement décrite sous le nom de Bucephalus typicus. La tête, le dos, les côtés du corps et le dessus de la queue sont d’un brun jaunâtre ou bien tirant sur le rouge, et plus ou moins foncé suivant les in- dividus, mais toujours plus clair sur le bas des flancs que partout ailleurs. Le dessous de la tête et de la queue de même que le ventre, sont ou couleur de bois claire, ou d'un jaune vineux et plus ou moins variés de petites taches d’un brun jaunâtre. Variété D. Nous considérons comme ne représentant qu’une variété le Serpent que M. A. Smith décrit à part et figure sous lenom de Bucepha- dus viridis pl. 3, représentant un mâle. Teinte générale d’un vert d'herbe uniforme avec des reflets argentés en dessous ; les yeux sont d’un brun foncé. _ Jeune âge. M. A. Smith avait d’abord considéré les sujets non adultes comme constituant une espèce distincte qu’il avait nommée Bucephalus gutturalis. Elle est maintenant figurée dans sa grande et magnifique Zoologie illustrée de l'Afrique du Sud pl. 13, comme le jeune âge du Bucephalus capensis. Voici les détails qu’il donne sur son système dl coloration. Le dessus et les côtés de la tête sont d’un brun‘jaunâtre clair ; les lèvres sont d’un jaune de crême. Le dos et le haut des flancs sont d'un noir verdâtre, orné de barres transversales étroites et formées par un mélange de petites taches d’un blanc verdâtre et de fines linéoles longitudinales. Le bas des flancs, ainsi que le ventre et le dessous de la queue ont une teinte jaune de crême uniforme ou parsemée de marques d’un brun jaunâtre. Sous la gorge, on voit des maculatures orangées. Le bord postérieur de chaque gastrostège est fréquemment recouvert par une bande foncée. Le dessus et les côtés de la queue sont d'un brun olive avec une teinte pourpre. Au reste, M. Smith reconnait que ce Serpent offre des différences nom- breuses dans son système de coloration, aussi, à l'exception du Bucephalus viridis (notre Variété D), qu’il considère comme appartenant à une es- pèce distincte, les Couleuvres qu'il décrit sous la ‘désignation de Variété, du Bucephalus capensis offrent-elles rarement, dit-il les caractères bien ANISODONTIENS. G. BUCÉPHALE. SSL tranchés assignés à chacune d'elles et il peut y avoir souvent confusion entre ces différents Serpents. . Dimensions. La tête a en longueur le double de sa largeur prise vers le milieu des tempes et trois fois et demie ou près de quatre fois celle que présente le museau à l’endroit des narines. Le diamètre longitudinal de l’œil est égal à la moitié et le transversal à un peu moins de la me du travers de la région inter-orbitaire. Le tronc est cinquante-cinq à soixante-six fois aussi si long qu'il est Die et la queue entre pour le quart ou un peu moins du quart dans la longueur totale du corps, laquelle est, chez un de nos sujets, de 1 mètre 74 centi- mètres et 7 millimètres, soit : Z'éte long, 0,036 ; tronc long. 1,295 ; queue long. 0",486. Parnie. Le Bucephalus typus est un des Serpents qu'on rencontre le plus communément dans les environs du Cap ; le Muséum en a reçu de ce pays une belle suite d'échantillons par les soins de feu Delalande et de MM. Verreaux, frères. Moeurs. Il se nourrit plus particulièrement d'oiseaux. \ Ossenvarions. Cet ophidien est celui dont il est fait mention, sous le nom hollandais de Boom Slang (Serpent d'arbre), dans plusieurs rela- tions de voyages en Afrique. « La présence de l’un de ces Bucéphales dans un arbre, dit M. Smith, . est bientôt découverte parles oiseaux du voisinage ; ils se réunissent autour de lui en voltigeant de côté et d’autre et en poussant les cris les plus per- çants, jusqu’à ce que l’un d’eux, plus effrayé que les autres, s’approche trop de son ennemi dont il devient alors la proie sans qu’il lui oppose, en quelque sorte, de la résistance. Pendant que le Serpent est ainsi en em- _buscade, il a la tête élevée de dix ou douze pouces au dessus de la branche qu’il enveloppe de ses replis. Sa bouche est ouverte, le cou est gonflé et l'on dirait que l'animal s'efforce d'augmenter la frayeur qu’il inspire, comme s’il prévoyait qu’elle doit inévitablement lui procurer des victimes dans ce groupe d'oiseaux effrayés qui l'entourent. » « Quelque ridicules que soient les assertions qui ont été émises sur le. prétendu pouvoir de fascination des Serpents, il n’en est pas moins vrii que les oiseaux et même les quadrupèdes deviennent, dans certaines cir- constances, incapables de fuir leur ennemi et, ce qui est même plus ex- traordinaire, de résister à la force qui les entraîne, malgré leur volonté , à quitter une place où ils n'ont rien à craindre, pour aller s’exposer au plus grand danger. Les oiseaux effrayés par les Serpents m’en ontsouvent donné la preuve et j'ai entendu parler de circonstances également curieuses où . des Antilopes et d’autres Quadrupèdes tout troublé, par l'apparition sou- daine des Crocodiles et par les mouvements de ces grands Reptiles, se sont 882 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. trouvés dans l'impossibilité de fuir- pour échapper à leur ennemi qui s’ap- prochait d'eux. » II. GENRE. HÉMIODONTE. — HEMIODONTUS (1) Nobis. Canacrères essenriezs. Les dents ou crochets supérieurs manquent dans les régions antérieures des branches sus-maæil- laires et des os palatins; tête large, arrondie, à yeux verti- caux, pelits, contenus dans deux petites orbites. CARACTÈRES NATURELS. Huit écussons ou plaques sus-cépha- liques seulement ; une seule plaque inter-nasale ; les nasales ne présentant qu’une petite scissure au-dessus de l’orifice de chaque narine; pas de plaque frénale; une pré-oculaire et deux post-oculaires; six plaques sus-labiales supérieures, dont la troisième touche à l'œil. Les écailles lisses, quoique paraissant légèrement striées, à peu près égales entre elles et distribuées sur vingt-cinq rangées. Les gastrostèges montant à peine sur les flancs un peu an- guleux. Les urostèges formant deux rangées. Narines petites en croissant, supérieures ou verticales. Pupilles cyclo-ovalaires , dont le plus grand diamètre est vertical. - CARACTÈRES ANATOMIQUES. D'après les os de la tête. Consi- dérée dans son ensemble, avec les os mastoïdiens et les intra- articulaires ou carrés, elle paraît pr esque aussi large que longue, au moins à en arrière, (1) de Hauous, à moitié, à demi, bus dent, à moitié denté, bar allusion à ce que l'extrémité antériéure dés 09 sus- -maxillaires et des palatins manque de dents et de crochets. ANISODONTIENS, &, HÉMIODONTE. 883 Le crâne est convexe dans les deux sens; les apophyses or- bitaires antérieures et postérieures sont larges et solides, car elles appuient sur los sus-maxillaire, en se portant légère- ment en arrière. ? Les os nasaux réunis simulent une sorte de cœur Éanote derrière, et solidement fixé en ayant par la pointe sur l'os incisif ou inter-maxillaire antérieur, qui est petit ou peu dé- veloppé. Les os intra-articulaires sont larges en haut où ils sont so- lidement fixés aux mastoïdiens, qui sont courts et placés dans la direction de la largeur du crâne et ils atteignent à peine l'occiput, parce qu'ils se dirigent tout-à-fait en bas. Les os sus-maxillaires et les palatins offrent cette particula- rité, qu'ils ne sont pas garnis de dents ou de crochets anté- rieurs, de là même est tiré le nom par lequel nous désignons ce genre. Nous n'avons pu, jusqu'ici, rapporter à ce genre qu'une seule espèce. Comme il est difficile de trouver des caractères précis et essentiels pour bien distinguer entre eux les Serpents du groupe des Opisthoglyphes, nous avons saisi, avec emprès- sement, comme bon caractère distinctif, cette particularité du défaut des crochets ou des dents sur l'extrémité des os pala- tins et sus-maxillaires, ce qui est une disposition unique. _ L'absence de ces mêmes crochets vers la partie moyenne des os sus-maxillaires chez d’autres Ophidiens à dents postérieures sillonnées est une circonstance qui a pu servir pour Carac- tériser les Lycognathes que nous étudierons plus loin, dans cette même famille des Anisodontiens, 884 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. ESPÈCE UNIQUE. HÉMIODONTE TACHES-BLANCHES. Hemiodontus leucobalia. (1) Nobis. (Homalopsis leucobalia. Schlegel.) CaracrÈères. Dessus du corps tantôt noir, avec ou sans taches blanches ; tantôt uniformément d'un gris violet. Synonyme. 14837. Homalopsis leucobalia. Schlegel. Essai sur la physionomie Serpents. Tome I, p. 171; tom. EE, p. 345, pl. 13, fig. 8-9, d’après un individu de notre Variété A. 4842. Fordonia leucobalia. Gray. Zool. miscel. 67. * 4843. Hydropsis leucobalia. Fitzinger. Syst. Rept. Faso. 1, pag. 25, d’après Schlegel. 14844. Homalopsis leucobalia. Schlegel et Salomon Müller. Verhandel natuurlijk. Geschieden. Nederlansch. Overz. bezitting . zoolog. pag. 61. pl. 8 (d’après deux individus de notre Va- riété À.) 4849. Fordonia leucobalia. Gray. Catalogue of snakes, p. 77." DESCRIPTION. Ecavure. La plaque rostrale forme six angles, deux droits en bas et quatre obtus en haut, trois des paus qui les produisent, ceux qui tiennent séparément aux plaques nasales et inter-nasales, ont un peu moins de lon- gueur que les deux autres, lesquels sont en contact avec les labiales supé- rieures de la première paire et le basilaire auquel on remarque deux pe- tites échancrures, La plaque inter-nasale est oblongue et présente cinq bords; un anté- rieur rectiligne, soudé à la rostrale ; deux latéraux, qui sont droits aussi, mais un peu divergents et affrontés aux nasales; enfin, deux postérieurs formant un angle obtus qui s’enclave entre les pré-frontales. Ces dernières plaques sont à cinq angles et à côtés inégaux; elles sont un peu dilatées en travers. < La frontale a six angles inégalement obtus:; ses pans latéraux sont les plus longs. Les sus-oculaires oblongues s’enfoncent en ayant entre la pré-frontale et I (1) De Acvxos de blanc et de B&aïos varié, albo-maculatus. ANISODONTIENS. G. HÉMIODONTE. - 885 la pré-oculaire et en arrière entre Ja pariétale et la post-oculaire supé- rieure. Les pariétales sont rétrécies et forment en arrière un angle aigu. La seule plaque nasale de chaque côté est de forme allongée , toujours moins étroite devant que derrière, là où elle s’unit à la pré-oculaire, qui n’est guère plus étendue que le globe même de l'œil; elle a cinq ou six pans un peu inégaux. Les post-oculaires ont également cinq ou six angles. Il y a cinq plaques sur la tempes, une oblongue à six pans inégaux, la plus grande de toutes touche aux deux post-oculaires ; la deuxième est car- rée, la troisième est losangique ainsi que la quatrième et la cinquième qui sont sitnées l’une au dessus de l’autre. Les plaques sus-labiales au nombre de six sont ainsi figurées. £a pre- mière est en trapèze rectangle, la deuxième a son bord supérieur brisé et s'appuie sur la nasale et sur la pré-oculaire. La troisième plaque sus-la- biale qui, chez l’un des individus que nous examinons, est divisée en deux du côté gauche seulement, est plus haute que la précédente ; elle se joint à l’œil et aux lames pré-oculaires et post-oculaires. La quatrième presque -semblable à la précédente, est également en contact avec la post-ocu- laire inférieure et avec une ou deux des écailles de la tempe. La cinquième, moins étendue en longueur, est plus large que la précédente. La sixième et dernière est très-petite ; elle est même moins grande que la plaque tem- porale qui s’appuie sur elle. La plaque mentonnière a trois angles presque égaux ; elle est de petite dimension. Il y a sept paires de plaques sous-labiales. Celles qui sont en avant sont à peine plus longues que larges, à cinq bords presque égaux ; elles ne pé- nêtrent pas entre les premières sous-maxillaires. | * La seconde plaque est de forme carrée. Les quatrième et cinquième sont à cinq pans et les deux dernières presque rectangulaires. Les plaques qui garnissent en avant le dessous de la mâchoire inférieure ne sont pas plus longues que larges ; elles offrent en arrière deux angles droits et trois obtus en avant. Les sous-maxillaires postérieures sont pres- que aussi grandes que les précédentes; leur forme varie. Il y a une squamme penlagone oblongue entre chacune d’elles et la quatrième sous- labiale. Les figures données par M. Schlegel et représentant la tête de cette es- pèce (pl. 13, fig. 8 et 9) sont exactes. On y voit que le crâne est en dessus à peu près aussi large que long et légèrement convexe. Vues de profil les plaques sus et sous-labiales sont parfaitement représentées. D’après l'examen de la tête osseuse, que nous avons décrite plus haut, 886 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. il ne reste aucun doute sur les caractères de ce Serpent comme Opisthos glyphe. Ecailles : 25 rangées longitudinales au tronc, 10 à la queue. « Gastrostèges : 144-152; 1 anale (divisée), 27-39 urostèges. +2 -12 Cororarion. Les trois individus de eette espèce que nous avons eus sous les yeux avaient tous trois un mode de coloration différent. Il faut donc avouer que le nom spécifique, que nous n’avons pas dû changer, ne con- vient pas aux individus qui n’ont pas les taches blanches. Nous avons reconnu trois variétés. — Variété A. C'est celle qui a été figurée par MM. Schlegel et S. Mül- Denrs. Maxillaires . Palatines 5, ptérygoïdiennes 12. ler cités. Les parties supérieures et latérales sont d’un assez beau noir mar- . qué de taches blanches, d’inégale grandeur, plus ou moins rapprochées entre elles et aussi irrégulières dans leur forme que dans leur distribution. Les régions gulaire et abdominale sont entièrement blanches, tandis que la sous-caudale ne l’est que sur le bord libre de ses scutelles, dont le reste de la surface est noir. — Variété B. Ce second Serpent diffère du premier, en ce qu'il n’est aucunement tacheté de blanc. — Variété C. Le troisième a le dessus ét les côtés du corps d’un gris- violet uniforme et le dessous de la tête et du tronc d’un blanc pur. La tête n'ayant pas de taches blanches le nom de Zeucobalia ne lui conviendrait pas plus qu’à la deuxième variété. La queue porte en dessous un mélange des deux couleurs précédentes. celle du museau, au dessous des narines. Au reste, comme nous l'avons indiqué, dans la description de Ja tête os- seuse préparée avec soin, il résulte de l'étendue des os carrés, qui se por- tent presque en travers, que la tête mesurée dans sa région postérieure, offre presque autant d’étendue en largeur, que dans le sens longitudinal, au moins dans la variété C, qui est celle que nous avons fait préparer en sacrifiant même le seul individu de la collection pour pouvoir observer la tête osseuse à part. Les yeux ont en diamètre le quart ou le cinquième de l'intervalle que laissent entre elles les orhites, Le tronc est 30 à 46 fois aussi long qu'il est large à sa parlie moyenné, Les dimensions de la queue varient. Elle peut étre contenue de sept à ous % Dimensions. La tête est un peu plus de deux fois pius longue qu’elle n’est w large vers le milieu des tempes; cette largeur est à peu près le double de ANISODONTIENS, G, PSAMMOPHIS. 887 dix fois dans la totalité du corps, qni se trouve être de 0,483 chez le plus grand des trois sujets soumis à notre examen. f Tête, long. 0,018. Tronc, long. 0",405. Queue, long. 0”,060. ù Parr. L'un de ces trois Serpents, celui d'après lequel est établie notre variété À, à été recueilli à Timor, dans les rivières, à leur retour de la Nouvelle-Gujnée par MM. Macklot et Salomon Müller. Le second, type de notre variété B, l’a été par M. Forsten, mais nous ignorons dans quel pays. _Ces deux premières variétés qui nous avaient été communiquées onf été rendues aux musées qui avaient bien voulu nous les confier. Le troisième, dont nous avons fait la variété C a été pris dans le Gange par MM. Eydoux et Souleyet; c’est d’après celui-là que nous avons décrit la tête osseuse, et cette pièce se trouve séparée du seul individu déposé dans la collection du Muséam. Le bocal porte pour inscription : Æypsirhine cæ- rulescens, étiquette dont nous ne reconnaissons pas l'écriture, qui n'es7 pas celle de l’un de nous, HIL.e GENRE. PSAMMOPHIS. — PSAMMOPHIS (1). H. Boié. CARACTÈRES ESSENTIELS. Des crochets beaucoup pluslongs en avant de la série à l’une et à l’autre méchoire , suivis d’un in- . tervalle libre ou sans dents ; les quatrième ou cinquième crochets _ de l'ossus-maxillaire plus longs que les autres , tandis qu'à la mâchoire inférieure, ce sont les deux premiers crochets qui sont au moins doubles de ceux qui suivent. CARACTÈRES ANATOMIQUES. Toutes les têtes osseuses des espèces de ce genre qu’il nous a été possible d'étudier, seres- semblent par les caractères généraux tirés du système den- taire et que nous venons de faire connaître. Cependant elles diffèrent entre elles. La face et le crâne sont, en général, pla- nes en dessus, les os nasaux ont la forme triangulaire; ce- (4) Trappes , des sables, et de Os , Servent, 888 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. pendant leur base qui est en avant, présente deux petites échancrures; mais leur pointe médiane se prolonge pour re- cevoir l'os inter-maxillaire ou incisif, qui ne porte pas de dents. Les os frontaux sont allongés, fortement échancrés en de- hors, pour former l’arcade supérieure des orbites, et par leur jonction moyenne supérieure, ils sont excavés et offrent ainsi un sillon médian. En arrière , l’occiput est creusé de quatre petites fossettes disposées deux à deux. Toutes ces particularités anatomiques et surtout celles de la longueur proportionnelle des dents sont plus ou moins évi- dentes, et cette inégalité constitue leur caractère essentiel. Les Psammophis ont.une si grande ressemblance avec les Couleuvres , qu’il est facile de les confondre, comme l'ont fait la plupart des auteurs, Ils en diffèrent surtout, d’abord par la présence des crochets cannelés postérieurs, puis par l’es- pace libre qui se voit aux mâchoires après les dents les plus allongées, dont les plus longues sur l’os sus-maxillaire cor- respondent au quatrième ou au cinquième crochet, avant l’es- pace libre, tandis que la mâchoire inférieure offre les deux plus longues dentstout-à-fait à l'extrémité libreouantérieure. Quoique le nom de ce genre proposé d’abord par Boié, sem- ble indiquer, par son étymologie, que ces Serpents vivent surtout sur les sables, où l’on pourrait seulement les rencon- trer, 1l faut reconnaître que plusieurs des espèces, qui se trouvent ici rapprochées en un même genre, ont été souvent observées sur les arbres, ce qui sembleêtre indiqué, au reste, par leurs formes grêles et la longueur proportionnelle de leur - Queue qui est conique et pointue. La plupart des Psammophis ont une taille longue et effilée, et leur dos offre une ligne saillante, qui pourrait être attribuée à la maigreur ou à l’action resserrante des liqueurs conserva- trices. Beaucoup d'espèces sont ornées de raies longitudinales , et ANISOBONTIENS, G« PSAMMOPAIS. 889 leurs couleurs varient ; elles sont le plus souvent d’un gris plus ou moins foncé ou brunâtre , avec des taches ou des lignes vertes ou brunes sur le dos et sur les flancs. Le dessous du corps et de la queue est généralement d’une teinte pâle, uni- forme, peut-être verte. La tête, aplatie, varie un peu pour la région occipitale; elle est allongée ; le dessus est protégé par une série de plaques polygones, avec un écusson central long et étroit. On re- marque, sur la surface supérieure, des lignes ou des taches symétriques, dont il est possible, dans quelques cas, de tirer certains caractères différentiels. Souvent l’œil de ces Serpents se trouve placé dans la direction et à la suite d’unsillon prati- qué au-dessus de la lèvre supérieure. L’orbite est recouverte en dessus par une seule plaque, tandis qu’il y en a deux en arrière. La pupille est ronde, ce qui indique que ces Serpents recherchent particulièrement leur proie pendant le jour. Le dessous de la gorge estrecouvertde plaques longues et étroites. Les Psammophis qui, pour la plupart, se rencontrent dans les terrains sablonneux, font leur nourriture principale d’au- tres petits Reptiles et surtout de Sauriens. M. Schlegel est, parmi les Erpétologistes modernes , celui qui a le mieux rapproché les espèces de ce genre. A l'exemple de Wagler, nous rangeons dans le genre Cælo- peltis que nous adoptons nous-mêmes, l'espèce connue sous le nom de Insignitus et de Lacertinus, et dont les dents ou les crochets ne sont pas irrégulièrement distribués. M. Fitzinger . en a fait le type du sous-genre Malpolon. Elle est pour nous un Dipsadien. ae Comme M. Schlegel n’a pas pris comme caractère de sous- ordre ni même de genre, d’abord les longs crochets postérieurs cannelés et ensuite l’inégalité des dents dont sont armées les mâchoires, il avait pu laisser ou introduire dans le genre Psammophis plusieurs espèces que nous n’avons pas cru de- voir y inscrire, parce qu'elles manquent de ces deux carac- 890 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES tères importants et qu’elles appartiennent réellement à la di- vision des Serpents qui n'ont aucune dent vénimeuse ou can- nelée’, ou au sous-ordre des Aglyphodontes. Telles sont les es- pèces nommées Antillensis et Temminchki, qui sont décrites parmi les Dromiques, T. VIE, p. 657 et 665; puis le Dahli, notre Zamenis Dahlii, T. VIE, p. 692. Enfin nous placons le Seychellensis parmi les Tropidonotes, T..VIL. p. 588, Il est assez difficile de distinguer les espèces entre elles, tant elles ont de rapports et d’analogie par leur conformation générale. Nous avons eu recours à des considérations diverses pour y parvenir. Ainsi, toutes les espèces rapportées Jusqu'ici à ce genre, n’ont pas les écailles concaves; elles sont lisses, mais tantôt leur corps présente des raies sur toute la longueur, tantôt il n’y en a pas. Dans le premier cas, les raies sont continues , où . ‘elles sont formées de petites taches placées:à la suite les unes des autres, comme des ‘grains de chapelet, et alors l’une des espèces est distincte de l’autre, parce qu’elle a sur la nuque des taches transversales qui représentent une croix, étant coupées par une autre ligne transversale. Enfin, une dernière espèce n’a pas le corps parcouru par des raies. Voici l'analyse de ce mode de distribution analytique. ÉTOISS MS Re USE PSI ETENMNE: continues unique, médiane. + . » <. 6. P. PETITS-POINTS. distinctes , (marquée d'une croix 9, P. PORTE-CROIX. inl(errompues; nuque sans croix;! ponctué 5. P. PONGTUÉ. ventre unicolore 4. P. CHAPELET. Dos à raies nulles; à queue fort courte, . . , . . . . 4, P. PULVÉRULENT. ANISODONTIENS. G, PSAMMOPHIS. À, 891 4. PSAMMOPHIS CHAPELET. Psammophis moniliger Schlegel. (Couleuvre chapelet. Lacépède.) CaracrTères. D’une teinte variable du brun plus ou moins foncé ou gris bleuâtre en dessus, avec une raie jaune dans toute sa lon- gueut'; le dessous du tronc d’une seule couleur blanche ou jau- nâtre; une série très-régulière de petites taches grises, presque carrées, sur la portion externe des gastrostèges, imitant ainsi des grains de chapelet. SyNonymie. 1735. Serpens africana, Hippo dicta. Séba, T. II, P: tab 56, fig. 4. 185. Coluber kipponensis. Klein. Tent. Herpet. p. 38 (d’après ja à de Séba citée ci-dessus.) 4758. Coluber sibilans. Linnæus. syst. nat. Edit. 10, tom. I, . pag. 222. 4766. Coluber sibilans. Linnæus. syst. mat. Edit, 42, tom. Ï, pag. 383. Il n’y a qu'une des trois figures de Séba que Linnæus rap- porte à son Coluber sibilans, qui représente réellement cette es- . pèce, la seconde est celle d'un Psammophis crucifer, et la troi- sième esttrop mauvaise pour qu’on puisse la déterminer d’une manière certaine. 4788, Coluber sibilans. Gmelin. Syst. nat. Linn. tom. , pars. 3. pag. 1106. Exclus. synonym. fig. 4, tab. 82, tom. II, Séba . (spec. ?), fig. 4, tab. 407, tom. IT, Séba (Psammophis crucifer). 4789. La Couleuvre chapelet. Lacépède. Hist. quad. ovip. et Serp. tom, IT, pag. 246, pl. 12, fig. (très-mauvaise). 1789. Couleuvre chapelet: Bonnaterre, Ophiol. Encycl. méth. pag. 86, pl. #1, fig. 4 (Cop. de Lacépède). 1802. Couleuvre chapelct. Latreille. Hist. Rept. t. IV, p. 116 (d’après Lacépède). 1803. Coluber moniliger. Daudin. Hist. Rept. t. VII, pag. 69 ._ (d’après Lacépède). 1809. Couleuvre oreillard. Et. Geoffroy St.-Hilaire, Descript. Egyp. Hist, nat, t, XXIV, p. 63, Rept, pl. 8. fig. 4, 802 OPHIDIÉENS OPISTHOGLYPHÉS. 4809, Couleuvre. Savigny. Descript. Egyp. Rept. (Supplément) pl. 4, fig. 5. 1827. La Couleuvre orcillard. Isid. Geoffroy St.-Hilaire. Des- cript. Egypte. Edit. in-8.0, t. XXIV, p. 63. Rept. pl. 8, fig. 4 et Isid, Geoffroy. 8.° page, 55 vol. à part. 4830. Psammophis (Colub. moniliger, Daud.) Wagler Syst. amph. pag. 189. = 1837. Psammophis moniliger. Schlegel. Essai physion. Serp. tom. I, pag 154, n.° 2. Tom. 11, pag. 207, pl. 8, fig. 4-5. 1842. Psammophis moniliger de Nordmann, voyage Russie mérid de Demidoff Fauna Pontica. Tom. II, p. 342, pl. 4, fig. 1. très-jeune individu envoyé du Don. DESCRIPTION. Formes. Ce Serpent a été le plus souvent confondu par les auteurs avee l'espèce suivante dont it n’est peut-être, en effet, qu’une simple variété de climat ou d'âge. Nous le voyons généralement plus long et plus gros. Sa tête est cependant plus déprimée et n'offre pas cette ligne médiane jaune ou blanche prolongée jusqu'à la transversale qu’elle croise dans le Cru- -cifer. # Cororarion. Les teintes et la distribution des couleurs sont aussi diffé- rentes. Ici, il y a le plus ordinairement trois raies sur la longueur du corps d’une teinte jaunâtre ; quelquefois la ligne dorsale est seule apparente, tandis que c’est le contraire chez d’autres individus. Parrie. Nous possédons dans la collection du Muséum un très-grand nombre d'individus. Ils ont été pour la plupart recueillis en Egypte. On en a de M. Cherubini. Ceux-ci sont en-dessus d’une couleur bleue terne : ou grisâtre. L'un d'eux, d’une très-grande taille, a été rapporté par M. Jo- annis, plusieurs proviennent de MM. Geoflroy et Clot-Bey ; quelques-uns du Sénégal par MM. Heudelot et Perrotet. Enfin, de l'Algérie par M. Guyon. La Ménagerie en possède actuellement plusieurs individus vivants. 2. PSAMMOPHIS PORTE-CROIX. Psammophis crucifer. Fitzinger. Caracrères, Tête grise avec des taches noires et blanches ré- gnlières par leur disposition symétrique et surtout par une ligne ANISODONTIENS. G&. PSAMMOPHIS. 2. "893 médiane, qui se joint sur la nuque avec une autrebande transver- sale, quelquefois double et formant ainsi tantôt une seule, tantôt une double croix. Synonvure. 4735. Serpens lemniscata, ELurus dicta, etc. Séba. Thes. nat. t. IE, p. 52, tab. 53, fig. II. Serpens americana rarior, etc. Id. loc. cit. t. I, p. 115, tab. 407, fig. 4. 4755. Coluber lurus. Klein. Tent. Herpet. p. 36. 1790. Æreutz natter. Merrem. Beitr. naturgesch. Heft[, p.13, pl. 3. 1803. Coluber crucifer. Daud. Hist. Rept. Tom. VII, p. 189. (d’après Merrem.) 4820. Natrix crucifer. Merrem. Tent. syst. amph. p. 106. 1826. Psammophis crucifer. Fitzinger. Neue. Classif. Répt. pag. 59. 1827. Psammophis crucifer. Boié. Isis, t. XX, p. 547. 4837. Psammophis moniliger. Varietas capensis, Schlegel, Æssai physion. Serp. t. IE, p. 209. DESCRIPTION. Formes. Cette espèce a les plus grands rapports defformes et de teintes _ayec la précédente, aussi M. Schlegel ne l’a-t-il considérée que comme une variété de climat. 2 CoLorarion. Nous ayons en occasion de remarquer que les individus aux quels convient la diagnose proposée par nous comme moyen de dis- tinction, portent constamment sur l’occiput, ou plus en arrière, sur la nu- que, des marques spéciales produites par une raie longitudinale, coupée transversalement par ure ou deux taches formant avec la première un angle droit. Quant au reste des teintes, elles sont à peu près les mémes. Voici les particularités qui nous ont été offertes par quelques individus : dans l’un, par exemple, la ligne médiane unissant les quatre plaques situées au-devant de l’écusson est un trait jaune, un peu plus large en arrière. Ici, l’écusson est bordé par un trait ayant la forme d'un fer à cheval allongé, ouvert en avant comme un U, et en arrière, au milieu des plaques parié- tales sur la figne médiane, on voit deux petits traits jaunes rapprochés et parallèles. Dans un autre, la ligne médiane antérieure n’existe pas, on retrouve sur l’écusson la figure en U, mais bien moins nette puis les deux petits traits jaunes postérieurs sont courts et forment comme une petite REPTILES, TOME VIT, D. 89 OPHIDIENS OPISTHCGLYPHES plaque jaune oÿalaire. D'ailleurs, Jes lèvres sont blanches, ainsi que Île pourtour de l'orbite. Tous les individus on£ ja raie médiane du dos large et formée pat trois écailles bordées en dehors seulement de la raie par de petits traits blancs ou jaunes dirigés chacun obliquement en arrière. Ces Serpents sont très-grêles ; leur queue, fort longue, se termine in- sensiblement en une pointe très-fine. Parme. Tous proviennent du Cap de Bonne-Espérance ; ils ont été re cueillis pour le Muséum par les voyageurs Delalande et Verreaux. 3. PSAMMOPHIS ÉLÉGANT. Psammophis elegans. Boié. . Caracrères. Corps très grêle et long, terminé insensiblement en pointe ; le dessus d’une teinte grise terreuse, marqué de lignes . ou raies longitudinales blanches, dont une, très large, commence à l’occiput et se prolonge sur la queue; une autre raie, moins large règne le long des flancs ; elle commence sur le museau en passant par l'œil; ventre jaunâtre, avec quatre raies comme effacées, d’une teinte verdâtre. SYNONYMIE. 1735. Serpens Catenata ex Noväà Hispaniä. Séba, Thes. tom. IT, p. 59, tab. 60, fig. 1. 1802. Coluber elegans. Shaw. Gener. zool. vol. ILE, part, 2, p. 536. ; | 1827. Psammophis elegans. Boié. Isis, tom. XX, n.° 6, pag. 533. 1830. Wagler, en citant le Coluber elegans de Shaw dans son genre Psammophis p. 189, donne pour type l'espèce de Leach dont M. Gray avait fait le genre Macrostoma. 4837. Psammophis clegans. Schlegel. Essai sur la ee des Serp. tom. I, pag. 155, n°7. Tom. II, p. 216, n° 7. 4 DESCRIPTION. M. Schlegel à parfaitérnent reconnu les caractères du genre Psammo phis dans ce Serpent, dont il a comparé les crochets dentaires avec ceux de espèce qu’il désigne sous lenom de Sibilans avec Linnæus et qui est peut- être notre Moniliger. D'ailleurs, il a trouvé une grande analogie appa- ANISODONTIENS, G. PSAMMOPHIS. 5 Et L. 895 rente entre ce Psammophis et les-Dryophis et les Dendrophis, surtout par les lignes longitudinales qui règnent sur le dos et sur les côtés ; mais le mu- seau es ici toutautre. {l est beaucoup plus court, aplati, arrondi et comme obliquement tronqué. Parme. Le Musée de Paris en renferme plusieurs exemplaires prove- nant du Sénégal, de Madagascar et de la Côte de Guinée. 3. PSAMMOPHIS SAUPOUDRÉ. Psammophis pulverulentus Boié. Caracrbres., Corps brun en dessus ; un peu comprimé dans la région du tronc, blanchâtre en dessous, avec des raies noires in- terrompues, mais formant cependant des lignes de même couleur . en dedans et en dehors desquelles le blanc est comme saupoudré . de petits grains noirs : queue très courte, terminée en pointe, ne formant guère que la sixième partie du corps. Synonyme. Psammophis pulverulenta. Boié. Erpétologie de Java, citée par M. Schlegel, mais non publiée. 1837. Psammophis pulverulenta. Schlegel. Essai sur la Phys. des Serp. Tom. I, p. 155, n.° 3; Tom. II, pag. 211, pl. 8, fig. 10 et 11. DESCRIPTION. Quoique ce Serpent, dont nous avons eu sous Îles yeux cinq à six indi- vidus, soit bien le même que celui dont M. Schlegel a fait l'histoire, il diffère tellement par les couleurs indiquées, que nous n’aurions pu le re- connaître, si ce n’est à cause de sa petite tailleet par le reste des détails donnés sur sa conformation. Cependant comme on pourrait trouver d’autres exemplaires auxquels conviendrait ‘également la diagnose énoncée par M. Schlegel, nous croyons devoir la transcrire ici. « Corps d’un brun rou- » geâtre en dessus, avec de petites taches irrégulières brunes et noires; » une raie dorsale plus foncée, bordée de taches alternes courtes, se con- . » fondant entre elles ; le dessus de la tête couvert de raies longitudinales, » Les teintes varient d’un individu à l'autre. » Tout le reste de la descrip- tion convient. Sa laille est petite, la quene est courie » les dents sillonées sont extré- mement développées, quoique l’auteur ne parle pas des irrégularités que d Li De (3) 696 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES présentent les autres crochets pour la longueur, leur distance réciproque ou leur isolement. La tête est de la même largeur que le cou, dont elle est à peine distincte. Elle est d’un gris foncé et nous n’y remarquons pas de taches noires. mais la lèvre supérieure est blanche et cette teinte s'étend au delà de la cemmissure de la bouche. Nous devons faire remarquer que le sillon gulaire se trouve indi- qué par deux lignes longitudinales de petits traits blancs qui forment aussi deux bandes étroites et se rapprochent, puis finissent par se joindre sous le menton. C’est surtout le dessous du corps qui offre dans toute sa longu eurla nuance d’un gris très pale, comme saupoudrée de petits grains noirs rap- prochés, présentant ainsi une teinte d’un gris blanchâtre, par cela même que les lignes noires interrompues rendent plus tranchée cette opposition de couleurs. 4 Parrs. Parmi les six individus inscrits sous ce nom, nous en trouvons un rapporté de Java et qui a été obtenu de M. Cuming ; un autre du Musée de Leyde ; plusieurs provenant du Bengale, par M. Bélanger ; trois exem- plaires, dont l’un a servi à reconnaître les crochets et dont la tête osseuse a été conservée, sont dus au voyage de M. Leschenault de la Tour. 8. PSAMMOPHIS PONCTUÉ. Psammophis punctatus. à Nobis. ( Arras, pl. 77, fig. 9, le crâne.) Caracrères. Corps grêle, à queue très mince et pointue, à écailles lisses. Les avant-dernières écailles des flancs marquées chacune d’un point noir allongé, dont la série forme une ligne noire régulière, mais interrompue ; pas de lignes croisées sur la nuque ; ventre ponctué de noir. DESCRIPTION. Cette espèce qui n’avait pas encore été décrite et dont la collection du Musée de Paris renferme un grand nombre d'individus est bien remar- quable par les caractères que nous venons de lui assigner. La couleur d’un blanc éclatant, qui revêt les deux tiers au moins de la région postérieure du tronc et les rangées de petites lignes noires inter- rompues et régulières, qui occupent les régions latérales laissent aussi entre elles deux bandes longitudinales blanches, bordées de noir. Elle règnent ® ANISODONTIENS. G. PSAMMOPHIS. D et 6. 897 sur les gastrostèges dont la partie moyenne est d’un blanc bleuâtre, comme sali par une aspersion de petites taches grises, effacées. La tête qui est grise, presque sans taches, est recouverte de grandes plaques ; l’écusson central est allongé, à peu près triangulaire, mais son angle postérieur est mousse et ne touche les pariétales que par un point médian. Les bords de cet écusson sont légèrementexcavés pour s'affronter avec le bord interne convexe de la grande plaque surciliaire. Le pan anté- . rieur de cet écusson est presque droit. Il ne touche que les deux frontales ; mais par ses angles externes, il se joint aux deux petites pré-oculaires. Chacune des plaques labiales porte un petit point noir sur un fond blanc. Toutes les plaques du dessous de la mâchoire et de la gorge ont des taches noires plus ou moins allongées et c’est de là que semble partir la série de points noirs qui s'étendent sur les côtés du ventre et qui nous ont servi à désigner ce Serpent sous le nom spécifique de ponctué. ParriE. Parmi les huit ou dix individus que renferme la Collection confiée à nos soins, trois n’ont pas une origine déterminée, mais il en est qui se trouvent désignés comme provenant les uns du Levant oùils ont été recueillis par Olivier, d’autres d'Egypte, par M. Alex. Lefebvre. Un seul nous à été remis par M. Arnaud en 1850, comme provenant de l'Arabie et enfin d’autres, des environs de la mer rouge, ont été rapportés par M, Bolia. 6. PSAMMOPHIS PETITS POINTS. .Psammophis punctulatus. Nobis. 1 CaracrÈèREs. Sur le dessus du corps, une large raie noire commençant sur le bout du museau passe par l’œil, et se réunit en une seule, qui s'étend jusqu’à l'extrémité de la queue; les flancs et tout le dessous du tronc sont garnis de points noirs arrondis, très distincts. DESCRIPTION. Formes. Par tout l'ensemble de sa conformation, ce Serpent a une si grande analogie avec les Oxybèlés que nous avons décrits précédemment, dans la famille des Oxycéphaliens, que nous l’avions rapporté dans le Prodrome au genre Oxybelis, mais un nouvel examen du système den- taire nous ayant démontré les caractères remarquables des Psammophis, nous avons dû lui faire prendre rang dans ce groupe, 898 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES * La téte ést distincte du tronc, plate et longue ; le museau est arrondis le vertex, sur sa région médiane, est légèrement concave. Les yeux sont grands et à pupille ronde. Les narines sont latérales et percées entre deux plaques, dont l’antérieure est plus grande que la postérieure. Écarczure. Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires ; la rostrale est large et remonte sur le museau en pointe obtuse. Les deux frontales anté- rieures sont très allongées et non rabattues sur Ja région frénale. La fron- tale moyenne est étroite et très longue. Les sus-oculaires sont larges, bombées et un peu plus courtes que la frontale moyenne. La frénale est très longue et concave; elle forme dans le pont de sa jonction avec la frontale antérieure une ligne saillante, qui borde le vertex par une arête vive. Cette arête est continuée jusqu’à la sus-oculaire par la portion supérieure de la pré-oculaire qui se replie sur la face supérieure de la tde. La post-oculaire supérieure est plus grande que l’inférieure. EL y a, de chaque côté de la lèvre supérieure, neuf plaques, dont la cin- quième n’atteint l'œil que par un de ses angles, mais dont la sixième, au contraire, le touche par toute l’étendue de son bord supérieur. Il y a quatre plaques sous-maxillaires ; les postérieures sont une fois plus longues que celles de devant. Les écailles du tronc sont lisses, pointues en arrière ef forment 17 ran- gées longitudinales. EE Gastrostèges : 190 ; anale double et 130 urostèges divisées. CororarTion. Les traits principaux qui permettent facilement de recon- naître ce Serpent sont indiqués dans la diagnese. Il faut cependant ajouter que le dessus de la tête est couvert de petits points noirs ainsi que les écailles du tronc, à l'exception de la rangée qui borde, de chaque côté, la large raie brune médiane. Les gastrostèges et les urostèges sont également semées de ces mouchetures noires. - Dimensions. Tête et Tronc, 0",71 ; Queue, 0®,46 ; Longueur totale, 111,93. Parre. L'échantillon unique de cette espèce, qui ne se rapporte à au- cune de celles qui ont été décrites jusqu'ici, provient d’A rabie d'ou il a été rapporté par M. Arnaud. APPENDICE. Le Muséum possède plusieurs exemplaires d’nne espèce non encore décrite, et que nous nous plaisons à dédier à M. Per- fotet, qui les a envoyés des Indes-Orientales. ANISODONTIENS. 6. PSAMMOPHIS. 899 À ne considérer que le système dentaire, c’est avec le genre Psammophis que ces Ophidiens ont le plusde rapport; si, ce- pendant on compare la forme générale de la tête, on trouve des différences assez tranchées, qui suffiraient peut-être, si : l'espèce n’était pas unique jusqu'ici, pour motiver l’'éta- . blissement d’un genre nouveau parmi les Anisodontiens. Quant à présent, nousnous bornons à signaler cette espèce, en la plaçant ici er appendice, et provisoirement à la suitedes Psammophis. 6 bis. PSAMMOPHIS DE PERROTET. Psammophis Perroteti. Nobis. CarAGTÈRES. Pas de frénale ; tête triangulaire, peu épaisse et dont la face supérieure est unie aux latérales par des bords droits et commetranchants; teinte générale d’un vert-brunâtre, relevé par de petites taches noires, irrégulières en nombre variable et n’occupant que l’un des bords de l’écaille sur laquelle chacune d'elles est placée, DESCRIPTION. Formes. Ces Ophidiens, qui sont assez'élancés, n'ont cependant pas tout à fait l'apparence de Serpents d’arbre comme quelques uns des Psammo- phis décrits plus haut. Ecazrure. Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires ; mais la con- formation de plusieurs de ces plaques est importante à noter. La rostrale, quiremonte un peu sur le museau, est plus haute que large: elle se termine un peu en pointe, aussi le sommet du triangle que formé le museau est-il assez aigu. Chacune des deux fronfo-nasales forme deux portions fort nettement séparées par une ligne saillante résultant de la flexion de ces plaques sur la région frénale , cette seconde portion, étroite et allongée, se dirige en bas et un peu en arrière, pour venir rejoindre le bord supérieur de la deu- xième lame sus-labiale. Les frontales antérieures se composent également de deux portions limitées par la saillie de l'angle que forme chacune de ces plaques en se portant de la région supérieure vers celle du frein où elle se prolonge, comme la fronto-nasale, jusqu’à la deuxième plaque dela lèvre supérieure. Il résulte de cette disposition que la frénale manque, ces por- tions repliées des deux plaques du vertex que nous venons de décriré 00 Gupant lont l’espace qui sépare la nasale de la pré-oculaire. Celle-ci gt dh 900 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. peu concave au devant de l'œil ; en se repliant sur la face supérieure de Ia tête, elle continue l’arête saillante formée à la partie antérieure par les fronto-nasales et les frontales. antérieures. Cette arête, enfin, se prolonge jusqu’au-delà des yeux par la projection du bord externe des sus-oculaires au-dessus des cavités orbitaires. La plaque frontale moyenne est allongée, étroite et son extrémité pos- térieure est arrondie. Les pariétales sont petites et terminées à leur extrémité postérieure en angle assez aigu. La narine est percée dans une seule plaque basse, allongée, ellipsoïde et placée obliquement de façon que son extrémité antérieure est dirigée en haut et la postérieure un peu en bas. 1 y a huitlames sus-labiales, très-hautes et dont'les quatrième et cin- quième touchent à l’œil. Les cinquième et sixième sont beaucoup plus lar- - ges que toutes les autres, si ce n’est la septième et la première qui, sous ce rapport, tiennent le milieu entre elles et celles que nous n'avons pas nommées. Les écailles du tronc sont lisses et lancéolées ; elles forment 15 rangées longitudinales, On compte 138 gastrostèges, une anale double et 70 urostèges également divisées. Denrs. Maxillaires supérieutes : 7 au-devant d’un intervalle au-delà du- quel on en voit 3 suivies de 2 dents sillonnées. Maxillaires inférieures ? 5 augmentant successivement de longueur, suivies d’un petit intervalle, puis 11 dents; 6 palatines et 14 plérygoïdiennes. .CoLoraTioN. Nous avons indiqué, dans la diagnose, les principaux carac- tères fournis par la disposition et l’arrangement des teintes, et qui consti- tuent un système de coloraton fort simple. Il faut ajouter qu’on ne voit aucune fache ou ligne sur la tête. Les lèvres sont d’une teinte claire, ainsi que les régions inférieures qui portent, de chaque côté, dans le point où les scutelles se relèvent vers les flancs une ligne bleuâtre , bordée par une raie plus large et claire, formée par la portion blanchâtre des gas- trostèges limitée en dedans par celte ligne plus foncée et en dehors par les écailles des flancs, dont la teinte plus sombre tranche sur cette nuance d'un blanc jaunâtre. Les jeunes ressemblent aux adultes. Dmensions. Longueur totale du plus grand exemplaire : Om, ,50 ainsi dis- tribués : Téte et Tronc, 0w,27; Queue, 0,13. Parrie. Nous avons déjà dit que ces Serpents ont été recueillis aux In- des-Orientales par M. Perrotet qui nous a adressé cing sujets de taille di- verse, ANISODONTIENS, G. CHORISODONTE. 904 IV.° GENRE. CHORISODONTE. — CHORISODON (1). Caractères. Les cinq premières dents presque égales, dis- . dincles el séparées par un intervalle, après lequel viennent trois crochets plus longs, qui sont immédiatement suivis de cinq autres, graduellement ef successivement de plus en plus courts, jusques aux deux dents sillonnées, qui n'en sont elles-mêmes sé- LI Parées que par un très-petit espace vide. Ce genre, auquel nous n’avons pu rapporter, jusqu'ici, qu’une seule espèce, présente un caractère si remarquable dans la disposition et les proportions respectives des dents ou des crochets qui garnissent les os sus-maxillaires que nous avons dû saisir cette anomalie pour séparer ces Serpents de tous ceux qui appartiennent à cette même famille, dont les dents sont irrégulières. Il paraîtrait, d'après la synonymie qui précède la descrip- tion de l’espèce, que les auteurs qui en ont parlé et qui ont pu l’observer, n’ont pas connu cette distribution des dents et leur arrangement respectif. D'abord, la plupart n'ayant pas eu occasion de remarquer les dernières dents cannelées , - ont dû laisser ces Serpents dans la division des couleuvres ou des Aglyphodontes. C’est à notre ami Bibron que nous devons l'observation qui l’avait principalement frappé, et consistant dans l’intervalle qui sépare la première série des crochets sus-maxillaires, de la seconde série qui la suit. D’après cette particularité, il avait désigné ce genre sous le nom de Mono- diastema (2), que nous n’avons pu conserver, parce que nous (1) De Xosis séparément sejunctim, separatim, ads dent. (2) loves un seul À acryue intervalle. | FE 90% OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES avons rencontré depuis la même disposition dans plusieurs autres genres. Voici les notes que nous a laissées Bibron , car il a pu . observer un individu de ce genre qui luiavait été confié par le Musée de Leyde, auquel il a été renvoyé et que nous n'avons pas vu nous-même. Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires ; deux nasales, dont la seconde est échancrée en arrière. Une frénale allon- gée, une pré-oculaire très-haute. Deux post-oculaires ; neuf lames labiales supérieures, dont la quatrième, la cinquième et la sixième touchent à l'œil. Ecailles lisses, losangiques, lon- gues, étroites ou hastiformes sur le dos, élargies sur le bas des flancs. Scutelles abdominales ou gastrostèges se redres- sant un peu contre le ventre, les urostèges et l’anale divisées; les côtés du ventre un peu anguleux. Narines ouvertes entre deux plaques ; pupille ronde. Bibron avait fait un petit dessin à la plume, destiné à rap- peler la disposition et les proportions des crochets qui gar- nissent le bord de l’os sus-maxillaire. D'abord, cinq petits crochets courbes et à peu près d’égale longueur en avant, puis un espace ou intervalle libre et ensuite une série conti- nue de dix autres crochets inégaux en longueur et dont les quatre antérieurs plus longs, sont suivis de quatre semblables aux Cinq qui sont isolés en ayant, et enfin, deux pluslongs et plus forts, de manière à présenter une sorte d’arrangement très bizarre ct insolite, ESPÈCE UNIQUE. CHORISODONTE DE SIBÉRIE, Chorisodon Sibericum. Nobis. Canacrères. Deux bandes noires sur la nuque; une autre sur chaque tempe; trois séries de taches de la même couleur sur le dos. : Synonyme. Coluber trabalis (Pallas) Schlegel, Musée de Leyde, ANISODONTIENS. G. CHORISODONTE, 905 DESCRIPTION. Ecarzure. La plaque rostrale a l'apparence d’un demi-disque; mais réellement, elle est taillée à sept pans, dont un assez grand et légèrement échancré et six plus petits, à peu près égaux entre eux; ellene se rabatpas du tout sur le dessus du museau, Les deux plaques inter-nasales ont la forme d’un trapèze rectangle dont l'angle aigu, très-allongé, est resserré entre la pré-frontale et les deux na- sales, Les pré-frontales ont une surface double de celle des plaques précé- dentes; elles en reproduiraient exactement la configuration, si elles n’a- vaient pas un pan de plus, c'est celui qui les unit à la frontale. Le seul an- gle aigu qu’elles ont se trouve bordé, d’un côté, par la presque totalité de la marge antérieure de la pré-oculaire et de l’autre, par l’inter-nasale, la seconde nasale et la frénale. La frontale, qui est une fois plus étroite dans les trois derniers quarts de son étendue que däns le premier, est en avant une fois moins large qu’elle n’est longue : elle se termine par une pointe obtuse; mais à son bord an- térieur, elle est coupée carrément et s'applique par un très-petit pan au sommet de la pré-oculaire. Les sus-oculaires sont des parallélogrammes oblongs. Les pariétales s'unissent à la frontale par un petit bord et elles tiennent à la sus-oculaire par ün autre, qui est presque droit en travers et qui se ra- bat derrière la post-oculaire supérieure. La frénale est tellement allongée et si étroite, qu’elle est en quelque sorte linéaire. : . La pré-oculaire va en s’élargissant de bas en haut jusqu’au niveau de la région supérieure, mais arrivée là, elle se rétrécit et se rabat sur le crâne en se plaçant entre la sus-oculaire et la pré-frontale. Les deux post-oculaires sont des trapézoïdes à peu près de même éten- due. Immédiatement derrière ces plaques, il y a deux squammes tempo- rales oblongues superposées, à la suite desquelles on en voit cinq ou six sur deux rangs verticaux, La première plaque sus-labiale est en trapèze rectangle, les deuxième, troisième, quatrième et cinquième sont plus hautes que larges. La sixième, coupée carrément en bas, s'appuie, par un petit pan, sur la post-oculaire et par un autre fort grand, elle vient former le bord inférieur du cadre de Vorbite. La septième et la huitième plaques sus-labiales sont presque car- rées. La neuvième et dernière est un trapèze rectangulaire oblong, La plaque menfonnière est en triangle équilatéral, 904 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. Il'y a dix paires de plaques sous-labiales ; les premières, par leur ré- union, forment un V dont la pointe pénètre entre les premières plaqueg inter-mäxillaires. Celles de la deuxième paire sont oblongues et les trois suivantes en trapèzes rectangles. La sixième plaque est à cinq pans et les quatre dernières sont en lozange. Les inter-sous-maxillaires antérieures sont allongées et rhomboïdales, celles qui suivent, à peu près aussi étendues, sont en trapèzes isocèles. Il y a en longueur 17 rangées d’écailles sur le tronc et # sur la queue. On a compté 193 gastrostèges, une anale divisée comme les urostèges qui sont au nombre de 72. Dents. Nous ne connaissons pas le nombre des crochets palatins ni des | 5-+8-+2 à sillon. 25 CozoraTion. En dessus, la tête est olivâtre, avec quelques raies ondulées d’une nuance plus claire et liserées de noirâtre. Les côtés seraient entié- rement£ blancs, lavés de jaune comme les lèvres et tout le dessous du ven- tre, s’il n’y avait sur chaque tempe, une bande noire naissant de l’œil et se perdant sur les côtés du cou. Le dessus et les côtés du tronc, ainsi que la queue, ont pour fond un gris jaunâtre avec deux longsirubans noirs qui s'étendent sur la nuque et même un peu au-delà en arrière. On voit, sur le dos, trois rangées longitudinales de petites taches noires, très-rappro- chées, dont les latérales font suite aux rubans indiqués qui se continuent par deux raies d’un noir brun sur la queue. Dimensions. La tête est trois fois plus longue qu’elle n’est large au ni- veau des tempes et cette largeur est Le double de l'étendue du museau prise en avant des narines. Les yeux ont un diamètre longitudinal à peu près égal à la moitié de l’espace inter-orbitaire. Le tronc est près de 80 fois aussi long qu'il est large dans la région moyenne, La queue correspond presque à la cinquième partie de la longueur totale. L’exemplaire qui a offert ces diverses proportions est long de 0,819 ; Tête, 0®,019 ; Tronc, 0,620 ; Queue, 0®,18. PaTRE. Cet Ophidien, originaire de Sibérie, appartient au Musée de Leyde , qui l'avait confié à Bibron auquel on doit la description précé- dente. ptérygoïdiens, mais les maxillaires étaient ainsi ANISODONTIENS. G. OPÉTIODONTE. 965 V.° AVR OPÉTIODONTE. — OPEÉTIODON (4). Nobis. CaracTÈREs ESSENTIELS. Les premières dents antérieures de l'os palatin, ainsi que celles de la mâchoire inférieure très-dé- veloppées ; les autres dents ou crochets allant successivement en diminuant de force ef de longueur , sans espace libre intermé- diaire. CaracTÈREs NATURELS. Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires ; deux nasales; une frénale ; unepré-oculaire et deux post-oculaires; huit ou neuf lames sus-labiales, dont troissous l'œil, trois en arrière et deux ou trois en avant. Ecailles lisses; celles de la série du milieu du dos à six pans, plus grandes que les autres qui sont rhomboïdales. Gastrostèges montant un peu sur les flancs qui sont arron- dis ; urostèges en rang double. Narines latérales, circonscrites par les deux plaques na- sales ; pupille ovalaire, à grand diamètre vertical. CARACTÈRES ANATOMIQUES. Le crâne est remarquable par l'énorme développement des cavités orbitaires, qui enoccupent - un grand tiers. Le sommet est plane dans toute la portion for- mée par les frontaux et les pariétaux ; ces derniers portent une ligne saillante en V dont les branches écartées commencent à la base des apophyses orbitaires postérieures et se réunissent en Y sur l'occiput, à la hauteur de l'articulation des os carrés avec les mastoïdiens. Les os nasaux sont courbes, voûtés et réunis dans un sillon (1) Oryrioy-5 , une pointe forte, une alène , subula, et de Odovs , dent, pour indiquer la longueur et la forme des dents de la première paire du palais et de la mâchoire inférieure. 906 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES médian ; ils forment une pointe qui sert d’appui à l'os incisif peu élargi et échancré à sa partie inférieure. Ce sont surtout les crochets antérieurs de la mächoire d’en bas et ceux qui sont placés en avant sur les os palatins qui, comme nous venons de l’exprimer, caractérisent le genre et qui nous l'ont fait désigner par le nom ui il porte, car ils sont peu courbés et très-pointus. Les os sus-maxillaires sont très ani ont courbés et convexes en arrière, concaves en avant et en bas. Ils complètent en dehors le dessous de l'orbite, dont le cercle osseux est en majeure partie formé par les frontaux ; l’os sus-maxil- laire, par son extrémité libre, représente enarrière un crochet garni de deux dents courhées très-fortement comme des ha- mecons. Lesos du nez réunis forment une plaque arrondie avec une -pointe en avant qui reçoit l’apophyse de los inter-maxillaire ou incisif. Les mastoïdiens n’ont guère en longueur que la moitié des os dits tympaniques et que nous avons désignés sous le nom d’intra-articulaires. Cuvier, en désignant ce Serpent sous le nom de Cynodon, a voulu faire allusion à l'extrême longueur de quelques-unes des dents antérieures qui ne font pas cependant partie de celles que nous nommons les sus-maxillaires et dont aucune n'offre un plus grand développement que les autres crochets , tandis que celles qui se trouvent au devant des os palatins et des branches de la mâchoire inférieure sont excessivement longues. Les crochets palatins antérieurs plus longs vont cependant en décroissant sous ce rapport de devant en arrière, ear ils semblent se raccourcir par degrés jusqu’à la dernière, ANISODONTIENS. &. OPÉTIODONTE, 907 ESPÈCE UNIQUE. 4. OPÉTIODONTE DENTS-DE-CHIEN. Opetiodon cynodon. Nobis. (Dipsas cynodon, Cuvier.) CARACTÈRES, Tronc très comprimé ; dos en saillie et protégé par une rangée de plaques grandes et carénées; les crochets pa- latins antérieurs beaucoup plus longs que les autres. Sommet de la plaque rostrale non rabattu sur le museau ; une frénale ; pré-oculaires presque contiguës à la frontale; 7 ou 8 squammes temporales, dont 3 touchent aux plaques post-ocu- laires ; 8 ou 9 sus-labiales, dont l’anté-pénultienne est un peu . moins hante que la pénultième ; tronc offrant 23 rangs longitudi- naux d’écailes et les médio-dorsales sont distinctement plus grandes que les autres, SYNONYME. 1735 Coluber Ceilonicus, longissimus, perniciosus, torvus, Ammonyres dictus. Séba. Tom. Il, p. 79, tab. 76, fig. 1. 1755. Vipera ammodytes. Klein. Tentam. Herpet. pag. 21, n,° 16, 1822. Dipsas cynodon. Boié. Erp. Jay. pl, 87, (suivant M. . Schlegel.) 4893. Dipsas cynodon. Cuvier. Mus. Paris. 4827. Dipsas cynodon. (Cuvier). Boié. Isis, tom. XX, p. 549, n° 5. 1832. Dipsas cynodon. Guérin. Iconogr. Règne animal de Cuvier Rept. pl. 21, fig. 2. 4837. Dipsas cynodon. Schlegel. Essai physion. Serp. Tom. Ï, pag. 160 ; tom. II, p. 268, pl. 11, fig. 10-11 (1). 1843. Eudipsas cynodon. Fitzinger. Syst. Rept, Fasc. E, p. 27 famille des Céphalophides, (4) A la page 269 du Il° vol. de.son ouvrage, M. Schlegel a décrit, comme étant de jeunes Dipsas cynodon, des Serpents qui appartiennent à une tout autre espèce, c’est-à-dire à notre Triglyphodon jaspideum. (Famille des Dipsadiens), 008 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES DESCRIPTION. Formes. L'Opétiodonte dents-de-chien a le corps proportionnellement beaucoup plus long et presque aussi comprimé en travers que celui de certain poissons tænioïdes, tels, que les Trichiures, les Gymnètres, etc. Le dos paraît être légèrement anguleux, mais le ventre est bien distinc- tement arrondi de chaque côté. Sa tête est allongée et assez déprimée d’un bout à l’autre. Les mâchoires produisent latéralement, au cou, qui est très comprimé, deux longues saillies obtusément pointues. Les régions tempo- rales sont fort peu renflées ; les pré-oculaires visiblement concaves et les frénales à peine déclives ; le sommet de l’angle sub-obtus que forment celles-ci avec le chanfrein, à droite et à gauche, est arrondi, de même que le dessus de l'extrémité du museau, dont le devant ou la partie correspon- dante à l'os inter-maxillaire présente un plan vertical, creux dans le tiers . inférieur, faiblement convexe vers les deux autres tiers de sa ‘hauteur. L'orifice de la narine est grand, baillant, sub-circulaire et pratiqué presque entièrement dans la première plaque nasale. Ecarcure. La plaque rostrale n’a point son sommet rabattu en arrière, et, quoiqu'elle ait l'apparence d’un triangle équilatéral, elle a réellement sept côtés inégaux; le plus grand est le basilaire, les deux plus petits tiennent aux premières sus-labiales, les quatre autres ont à peu près la même longeur, ebss’articulent avec les inter-nasales et les ‘nasales anté- rieures. =) Les inter-nasales sont en trapèzes rectangles ei de moitié moins grandes que les pré-frontales. Ces dernières sont pentagones et s’abaissent environ du quart de leur largeur sur les régions frénales ; leur pan le plus court s'appuie sur la plaque de ce nom, les deux autres, moins petits que celui-ci, touchent à la frontale et à la pré-oculaire ; par les deux pans les plus longs elles se joignent d’un côté et par le second, elie s’articulent avec l'inter- nasale et la nasale postérieure. : La frontale est à cinq bords : deux latéraux un peu convergents d’ayant en arrière, un antérieur au moins aussi long que les précédents, et deux postérieurs d’un tiers plus courts que ceux-ci et réunis sous un angle très peu obtus. : Les sus-oculaires sont irrégulièrement pentagones presque aussi longues qu'elles sont larges en arrière ; leur pan antérieur est soudé à la pré-ocu= laire, et forme un angle aigu qui ne touche à la pré-frontale que par sa pointe ; leur pan postérieur produit jun autre angle aigu, dont le sommet tronqué s'appuie sur la post-oculaire supérieure, Les pariétales, fortement rétrécies et coupées presque carrément en ar- rière, ont cinq côlés inégaux. 4 ANISODONTIENS. &. OPÉTIODONTE. 909 Les deux plaques nasales forment par leur réunion une sorte de paral- Jélogramme oblong. La frénale, plus basse en avant qu’en arrière, a quatre angles, en bas et en arrière. La pré-oculaire s’élargit depuis sa base, jusqu’au niveau du bord sur- ciliaire et du haut de la frénale ; puis elle se rétrécit pour se rabattre entre la pré-frontale et la sus-oculaire, en atteignant presque l’un des angles an- * térieurs de la frontale. Les post-oculaires qui ont cinq angles, varient pour l'étendue. Chaque tempe est revétue de sept ou huit squammes anguleuses, plus ou moins développées, dont trois, ordinairement plus longues et plus étroites que les autres, se trouvent unies aux post-oculaires. .AHya neuf plaques de chaque côté de la lèvre supérieure, à moins que deux des quatre antérieures ne soient réunies, ce qui réduit leur nombre à huit, comme cela arrive quelquefois , maïs ordinairement d’un seul côté. Ces quatre sus-labiales antérieures , qui s'élèvent, à mesure qu’elles se rapprochent de l'œil, forment chacune un trapèze rectangle, tronqué à son sommet aigu, dans la quatrième; celle-ci et les deux qui la précèdent immédiatement sont un peu plus hautes que larges, tandis que la première offre positivement la disposition contraire. La cinquième sus- labiale, un peu plus basse que celles entre lesquelles elle est placée, est en trapèze isocèle ou sub-rectangle. Les sixième et septième sont pentagones, un peu moins hautes et plus courtes que la huitième, qui a la forme d’un parallélogramme oblong, de même que la neuvième et dernière, dont le développement est toujours un peu moindre que celui de la pénultième. - La plaque mentonnière offre deux angles très-aigus en avant et un fort ouvert en arrière. Nous comptons quatorze paires de plaques à la lèvre inférieure. Celle de la première paire sont oblongues, élargies au milieu et à cinq angles. Les plaques sous-maxillaires antérieures ont à peu près la forme des pre- mières sous-labiales. Les sous-maxillaires postérieures sont en triangles isocèles, et ne sont séparées de la première scutelle gulaire que par deux squammes sub-rhomboïdales. Les plaques sous-labiales de la seconde paire et celles de la huitième sont quadrilatères-rectangles, placées en travers de la lèvre. Celles des cinq paires intermédiaires ont leur sommet aigu situé inférieurement et en ar- rière. Celles de la neuvième et de la dixième paire sont aussi trapézoïdes. Enfin, les quatre dernières forment des parallélogrammes oblongs assez étroits. Les écailles du milieu du dos sont sub-oblongues, hexagones et très- distinctement plus grandes que celles des rangées voisines. REPTILES , TOME VII, DS. 910 OPHIDIENS OPISTHOGLYPH ES ÆEcailles : 23 rangées longitudinales au tronc, 4 à la queue. Gastrostèges : 278-287, 1 anale et 441-162 urostèges. 3 Denrs. Maxillaires Palatines 8-9, Ptérygoïdiennes 8-9. Les deux séries que forment ces dernières dents se terminent un peu avant d’avoir atteint le niveau de l'extrémité postérieure de la boite crâ- nienne. Dimensions. La tête a presque deux fois autant de longueur qu’elle a de largeur au niveau des tempes, dont l'intervalle est à peu près double de celui du museau pris en travers, au-dessous des narines. Le diamètre longitudinal des yeux égale environ la moitié de l'étendue de la région sus-inter-orbitaire. Le tronc a une hauteur double de sa largeur, qui n’est que la cent-dix- septième à la cent-trente-unième partie de sa longueur. La queue représente le quart ou le cinquième de la longueur totale. Le plus grand de nos exemplaires a une longueur de 2,055, soit : Téfe, 0,038, Tronc, 1%,505, Queue, 0,510. | Un individu appartenant au Musée de Leyde mesure 2,607, d’un bout du corps à l’autre. Cozorarion. Cet exemplaire que nous avons vu en Hollande et que nous considérons, en raison de sa grande taille, comme un animaf véritablement adulte ou ayaut acquis son maximum de développement, offre des teintes beaucoup plus foncées que les deux précédents. Il a les lèvres et les régions frénales irrégulièrement tachetées et le dessus de la tête comme vergeté de noirâtre, sur un fond d’un gris fauve, tirant sur le jaunâtre. Une large raie noire s'étend directement du milieu du bord post-orbitaire à l'angle des mâchoires. Une quarantaine de bandes de la même couleur, profondément dentelées, traversent, de dis- tance en distance, le dessus et les côtés du tronc ; dans leurs intervalles, on voit d'innombrables vermiculations noires, entremélées de linéoles si- nueuses d’un gris fauve, plus ou moins jaunâtre. Un jaune orangé règne seul sous la tête, d’où il se répand surle ventre, avec quelques mouchetures noires d’abord peu à peu, puis de plus en plus, de telle sorte que vers la fin du premier tiers de la région abdomi- nale, le noir se substitue complétement à la teinte primitive jusqu’à l’anus. Là, le jaune reparaît sur le noir, par taches isolées à la face inférieure de Ja queue et sous forme de demi-anneaux embrassant le dessus et les côtés de cet organe, Ce même jaune orangé occupe aussi le bas des flancs, c’est- à-dire la région où se redressent les gastrostèges ; il y forme de grosses ANISODONTIENS. G. OPÉTIODONTE. 914 taches irrégulières, laissant entre elles des espaces à peu près égaux aux _ intervalles des larges bandes noires, placées en travers de l’échine. Les deux individus de notre collection ont, comme celui du Musée de Leyde, la tempe marquée d’une raie noire et le dos coupé transversale- ment par des bandes de la même couleur; mais le corps, entre ces bandes, la tête et le ventre sont d’un gris blanchâtre uniforme, ainsi que les anneaux de la queue. Cette différence provient, à n’en point douter, de ce que l’exemplaire décrit plus haut, se trouve dans un parfait état de conservation, tandis que les deux autres sont un peu altérés, parce qu’ils ont été originairement conservés dans de l'alcool beaucoup trop faible. Parre. L'Opétiodonte Cynodon ne se trouve pas seulement à Java, d’où M. Diard nous en a adressé deux individus, il habite aussi Bornéo, comme l’atteste un magnifique exemplaire recueilli dans cette île par les naturalistes voyageurs du gouvernement Hollandais. Ossenvarions, Séba a donné dé cette espèce une figure qui, bien que médiocrement exécutée, est très reconnaissable. Néanmoins, nous ne la trouvons citée ni par Cuvier, ni par Boié, ni par M. Schlegel. VI. GENRE. TARBOPHIDE. — TARBOPHIS (1). Fleischmann, Atlurophis (2). Ch. Bonaparte. -— Trioibntte Ke Eichwald. CARACTÈRES ESSENTIELS. Denis antérieures de la mâchoire in= férieure, beaucoup plus longues et plus recourbées que celles qui suivent, et dont elles ne sont séparées que par un petit inter- valle ; les quatre ou cinq crochets antérieurs de l'os sus-maxil= laire également plus allongés. . (1) Tepbas qui est à craindre, timendus, et de O@us serpent. * (2) D'après M. Fitzinger, d'Aïougos chat, felis, et d’Ogus serpent. (5) Fauna Caspio-Caucasica, De Tysyoyos triangulaire, et d'O@is sers pent, Li. 012 - OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. CaRACTÈRES NATURELS. Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires; deux nasales; une frénale allongée, s'étendant or- dinairement jusqu’à l'œil; une pré-oculaire, deux post-ocu- laires ; deux temporales antérieures superposées ; huit plaques Jabiales supérieures, dont la quatrième et la cinquième bor- dent l’œil, et dont la troisième y touche par le sommet de l'un de ses angles. Ecailles lisses, losangiques, un peu plus grandes le long du bas des flancs, distribuées sur dix-neufrangslongitudinaux. Gastrostèges redressées contre les flancs ; les urostèges en double rang. Côtés du ventre anguleux. Narines ouvertes entre deux plaques nasales. Pupille vertico-elliptique. CARAGTÈRES ANATOMIQUES. Crâne plat entre lesorbites, dont les apophyses sont courtes et peu développées; ligne médiane de l’occiput longitudinale saillante et se terminant en arrière, à la hauteur de la jonction des os carrés avec les mastoïdiens, sur une ligne transversale. Les os sus-maxillaires, réunis entre eux, en avant, par l'os incisif, dont ils continuent la courbure, portent chacun dix ou douze crochets égaux, ex- cepté les derniers, qui sont très rapprochés, logés dans la concavité postérieure de l’os, et tellement cannelés, ou sillon- néssi profondément, qu’ils semblent être formés par la réunion de deuxaiguilles aplaties en dedans, et très-rapprochées ou comme soudées. Les premières dents, ou celles qui occupent l’extrémité libre de la mâchoire inférieure, sont beaucoup plus longues et plus fortes que les autres, et sont propres à correspondre aux pre- miers crochets sus-maxillaires, qui sont eux-mêmes plus dé- veloppés et aptes à retenir la proie. La base du crâne est convexe, et sur l’un des disque, des trois que nous avons examinés, on voit une légère ligne mé- diane saillante. ÿ ANISODONTIENS, G, TARBOPHIDE. _ 943 TARBOPHIDE VIVACE. Tarbophis vivaz, Nobis. { Coluber vivax. Fitzinger. ) CARAGTÈRES. Gris, à taches dorsales noires, plus ou moins ar- rondies ; d’autres taches noires, obliques, sur les flancs; le dessous de la gorge sans taches ; les gastrostèges tachetées de noirâtre. Synonyme. 1802. Couleuvre. Savigny. Descript. Égypt. Hist. nat. Tom. I. Rept. (Supplém.), pl. 4, fig. 21, 22, 23. 4826. Coluber vivax Fiizinger, Neue Classif. Rept., p. 57. 1831. T'arbophis fallax. Fleischmann. Dalmat. nov. Serp. Ge- nera, p. 18, tab. 4. Erlangue. 1831. Trigonophis Iberus. pitié Zoolog. special. ross. et . polon., pars ILE, p. 175. 1832. Ailurophis vivax. Ch. Bonaparte, Fauna ital. cum fig. 4832. Trigonophis Iberus. Menestriés Catal. raisonné p. 66. 4837. Dipsas fallax. Schlegel. Phys. Serp. Tom. IE, p. 295, pk 2, fig. 35-36. exclus. Synonym. Elaphe Pareyssii. meer Icon. Amphib., tab. 27. 1841. Trigonophis Iberus. Eichwald. Fauna Caspio-caucas,, p: 1014, tab. 18, (fig. médiocre.) 1842. Dipsas fallax. De Nordmann. Voy. Russie méridion. Tom. III, p. 343, pl. 4, fig. 2 1843. Ailurophis vivax. Fee System. Rept. » P- 27, famille des Céphalolépides. DESCRIPTION. Ecaircure. La plaque rostrale, appliquée verticalement sur l'extrémité du museau, est creusée en dessous pas une échancrure semi-circulaire ef offre dans son pourtour sept pansinégaux, pour toucher ainsi les six plaques environnantes, et par le plus grand, qui reste libre, elle donne passage à la langue. * Les inter-nasales sont trapézoïdes. Les pré-frontales ont cinq bords et s'unissent par deux de ces pans à la frénale et à la frontale séparément ; elles se joignent entre elles par l’un des trois autres, et deux enfin les unis- sent à la pré-oculaire et à l’inter -nasale. 014 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. La frontale, oblongue, représente un triangle isocèle. Les sus-oculaires sont courtes, pentagonales, coupées à peu près carré- ment, et ne touchent à la pré-oculaire que par leur bout postérieur. Les pariétales, oblongues, tiennent à la sus-oculaire et à la post-oeulaire supérieure. Les deux plaques nasales forment un parallélogramme oblong. La frénale, en trapèze rectangle fort étroit, soulève la pré-oculäire pour s’avancer jusqu'au'globe de l'œil. La pré-oculaire a quatre pans ; V’un est enclavé entre l’œil et la frénale ; deux plus longs sontrabattus sur le vertex au devant de la sus-oculaire, et elle s’unit à la frontale par l'angle qu’elle forme ainsi à son extrémité supérieure. Les post-oculaires sont pentagones et de dimensions à peu près égales. Chaque tempe est revêtue d’une vingtaine de squammes, dont une seule est beaucoup moins petite que les autres et soutient celles qui touchent aux deux plaques post-oculaires en s’appuyant sur les sixième et septième sus-labiales. La quatrième des huit plaques sus-labiales est positivement correspon- dante au bas de l’œil, ainsi que la cinquième en partie, car cette dernière s'applique aussi sous la plaque post-oculaire inférieure. Ea troisième ne touche à l’œil que par son “BE supérieur et posté- rieur. - La huitième est plus petite que la septième, et celle-ci moins quê la sixième, c’est celle de la rangée qui paraît le plus développée Il y a 139 rangées longitudinales d’écailles au tronc et 4 à 6 à la queue. Les gastrostèges et les urostèges varient en nombre. Nous avons trouvé pour les gastrostèges depuis 191 jusqu’à 210 et 58 à 60 urostèges. M. ÆEichwald a compté 120 gastrostèges et 55 urostèges et M. Ménestriés 214 à 218 et 75. L'anale est divisée. 9 ou 10+2 Dents. Maxillaires, ; 7 à 8 Palatines et 11 à 12 ptérygoiï- diennes. Cororarion, Le fond de couleur du dessus et des côtés de ce Serpent varie entre le gris clair et le foncé ou brunätre, qui paraît uniforme à la vue simple, mais à la loupe, on reconnaît que cette teinte est très-finement pi- quetée ou vermiculée de noirâtre. Trois rangs longitudinaux de taches foncées s'étendent depuis l’origine du tronc jusqu’au bout de la queue ; celles des rangs latéraux, sont hautes et étroites et correspondent aux in- tervalles de celles du rang médian, qui sont des quadrangles plus ou moins égaux ou élargis, situés soit transversalement, soit obliquement en travers du dos. Leggrandes taches dorsales sont au nombre d’une cinquantaine; la ANISODONTIENS, G. TARBOPHIDE. 915 première est oblongue, rétrécie en avant et couvre le cou. Le plus souvent, on voit une bande brunâtre entre l’œil et la commissure des lè- res. Le dessous de ce Serpent est parfois tout blanc ou d’un jaune pâle et tantôt comme saupoudré ou marbré de brun grisâtre. Dmensions. La largeur de la têle, mesurée d’une tempe à l’autre, est triple de l'intervalle qui existe sur le museau au devant des narines, ef elle égale les trois quarts de la longueur du crâne. Les yeux ont un diamè- tre qui dépasse le tiers de l’espace inter-orbitaire. Le tronc, dans sa partie moyenne, a une largeur qui représente les cinq huitièmes de sa hauteur, et ilest 54 à 68 fois plus long que large. La queue n’atteint que la sixième ou septième partie de la longueur du corps qui est de 0,m636 chez le plus grand individu que possède la collection de notre Muséum, voici ses mesures : Téte, 0,"018; Tronc, @,7590:; Queue, 0,M098. Fete Pari. Le Tarbophis vivax habite F Afrique. On l’a recucillien Egypte et en Europe, dans l’Istrie, la Dalmatie, l’Albanie, la presqu'ile Moréo- tique et les environs de Bakou, dans le Chirvan, en Géorgie, sur les bords de la mer Caspienne. . L’un_de nos exemplaires a été rapporté en £829, par la commission de Morée. Ce Serpent a été décrit sous le nom de Dipsas fallax. D’après M. Fleischmann, il se nourrit d'insectes, de lézards et de pe- tits mammifères. Chez un des sujets de notre collection, nous avons re- connu dans le tubeintestinal, des débris très-reconnaissables d’un Hemi- dactylus verrucatus. M. Fleischmann dit aussi que ce Serpent ne quitte que le soir ou de grand matin le dessous des pierres où il reste caché pen- dant le jour. M. Cantraine, qui en recueillit plusieurs en Dalmatie, les y avait observés en décembre, au milieu des ruines d’un château. 916 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES, EEE 7; VII. GENRE. LYCOGNATHE. — LYCOGNATHUS. Nobis (1). CARACTÈRES ESSENTIELS. Os sus-maæillaires courts, portant une quatrième ou cinquième dent, c'est-à-dire un crochet plus long que les autres ; puis un espace intermédiaire sans dents et enfin quatre ou cinq crochets petits, dont les derniers ou les pos- térieurs sont cannelés en avant sur la longueur et presque aussi longs que les antérieurs. Museau obtus; yeux latéraux; md- choire inférieure à quatre ou cing crochets longs, isolés, suivis d'un espace libre, puis d’une série de petits crochets. CARACTÈRES NATURELS. Les neuf écussons ou plaques sus- ‘ céphaliques ordinaires; deux nasales; une frénale; une pré- … oculaire; deux post-oculaires ; les quatrième et cinquième Jabiales bordant l'orbite inférieurement. Ecailles lisses, oblon- gues, losangiques sur le dos, carrées sur le bas des flancs: . Urostèges sur deux rangs, côtés du ventre un peu anguleux. Orifices des narines entre deux nasales. Pupille sub-vertico- elliptique lorsqu'elle est dilatée, arrondie pendant sa contrac- tion. | _ CARAGTÈRES ANATOMIQUES. D’après l’examen de la tête os- seuse, fait sur trois échantillons d’espèces différentes, cette tête plate, est quatre ou cinq fois plus longue que large; les orbites en occupent le tiers antérieur avec des apophyses or- bitaires assez éloignées l’une de l’autre et soudées à l'os sus- maxillaire, ce qui rend l'orbite assez grande. Les os maxillaires supérieurs courts, atteignent au plus la jonction des pièces ptérygo-palatines. Ils offrent cette parti- cularité, que nous avons employée comme caractère, de por- (1) Auxos, de loup Ty4005, mâchoire, par allusion aux grandes denis. ANISODONTIENS. G. LYCOGNATHE. 947 ter en avant trois cu quatre dents ou crochets isolés, dont le postérieur est plus long que les autres suivis d’un espace libre sans dents et enfin, en arrière, trois ou quatre très-petits cro- chets, dont les deux ou trois derniers sont cannelés, ce qui est le caractère des Opisthoglyphes. Les os ptérygo-palatins portent un très-grand nombre de dents courtes, très-serrées et sur plusieurs rangs rapprochés. La base du crâne est étroite et arrondie. La mâchoire inférieure offre en avant quatre ou cinq CrO- chets plus développés suivis d’ un espace libre. . . Jusqu'ici, on ne pouvait placer qu’une seule espèce dans ce genre, mais dans ces derniers temps, nous avons pu y com- prendre des Lycodons, parce que, ainsi que nous l’avons ex- primé dans le caractère essentiel, la mâchoire inférieure porte en avant une ou deux dents, qui ont le double de longueur des crochets qui viennent ensuite. trouvons une distribution semblable des dents à l’une à l’autre mâchoire sur deux têtes osseuses de Dryinus, ee comme le museau de ces Dryines est prolongé, nous avons dù les laisser dans le genre qui est désigné par cette dénomi- nation. : Les trois premières espèces du genre Lycognathe sont ori- ginaires du Brésil et semblent avoir entre elles plus d’affinités que celles qui suivent et qui sont au nombre de trois prove- nant de l'Afrique; elles ont été recucillies en Algérie. Cepen- dant, nous avons cru devoir les réunir ; peut-être un jour, se- ra-t-on obligé de les séparer tout-à-fait; mais nous n’avons pu trouver le caractère propre à les faire distinguer généri- quement. Voici un tableau qui facilitera la détermination des six es- pèces qui se trouvent inscrites dans ce genre. OPHIDIÈNS OPISTHOGLYPHES, ÿA8 mom or mt ee | 2U017 : S9U98) SULS à] °HTTIVN TT 9 * * * * ‘ *S29SI019 SOU ' *ANNVGNU ‘T °C ? SUO] u9 9Âe1 anbnu ! soynu no soyod *ANNOHONAVO TE 7 * * * °° ?* ?* * * “aMou a] opuri3 aun 9948 “ En SOU9E} L JUOXT, *HBONVIT-HIYL VE CE * * * * * * * * *soU98) SUES 979) £ oxju9A 9] ans sed °ASSYORT *T 0: ._ e e e e CC . e > °S9191NBQII SaJTOU 79 sopuei8 oaquo A ay ans } SHHDVE-SHIINAO TT G * ? " ee en ee *SHIPUOIIL 2-7 D — , nez, museau, Nasus. 646 OPHIDIENS OBISTHOGLYPHES, forte, unique et double en longueur, mais avec deux ou trois germes supplémentaires reçus dans la cavité terminale. Les erochets ptérygo-maxillaires sont aussi distribués sur deux rangs, dont celui qui est en dehors est moins développé que l'interne. Il y a une petite épine à la base du crâne. Comme nous n’avons placé dans ce genre que deux espèces dont il est facile de faire la distinction, parce que la seconde a de grandes taches surle dessus du tronc, et que la première inscrite n'en à pas , 1l nous a paru inutile de les indiquer au- trement. La description qui va suivre servira à mieux établir leur diagnose. Nous avions rapporté à ce genre, dans notre Prodrome, une troisième espèce que Linnæus a le premier, fait connaître dans le Musée du prince Ad. Frédéric, sous le nom de Coluber rhombeatus, p. 27, pl. 24, fig. 2. Un nouvel examen de ce serpent nous a cependant donné la preuve que, par sa con- formation générale, il ne se trouve pas très-convenablement placé dans la famille des Platyrhiniens. Nous pensons qu’il peut, de préférence, comme Wagler l’a proposé, prendre rang dans le genre que ce Zoologiste a établi sous [le nom de Cælo- peltis, et dont on trouvera la description dans la famille dés Dipsadiens. 4, HYPSIRHINE ENHYDRE. Hypsirhina enhudris. Nobis. (Hydrus enhydris, Schneider.) Caractères. Plaque inter-nasale en contiguité par deux de ses angles avec les frénales ; huit ou neuf rangs transversaux d’é- cailles gulaires. Point de taches sur le dessus du corps. SYNonyuiE. 1796. Multa Pam. Ally Pam. Russel. Ind. _Serp. vol. TI, p. 35, pl. 30. (Mauvaise figure). 1801. Hydrus enhydris, Schneider. Hist. amph. Fasce, I, pag. 245 (d’après la description du Mutta Pam de Russel). | 1802, Huydrus atro-cæruleus. Shaw. Gener. Zool. Vol. LH, PLATYRHINIENS. 6. HYPSIBHINE. 4. 947 part. 4, pag. 567. (d’après la description du Mutta Pam de Russel), 1802. Enhydris cœrulea. Latreille. Hist. Rept, Tom. IV, pag. 202, (d’après la description du Mutta Pam de Russel). 1802 Die Aal natter. Beschtein. De -Lacepede’s naturgesch, amph. Tom. LV, pag. 247, pl. 45, fig. 1. (Copie du Mutta Pam de Russel). 1803. Coluber pythonissa. Daudin. Hist. Rept, Tom. VII, p. 107. (D’après la description du Mutta Pam de Russel): 1810. Coluber acer. Oppel. in Mus. Paris.Oular aer,nom donné à Java. î 1820. Natrix pythonissa. Merrem. Tent. Syst. Amph., pag, 126. (D’après le Mutta Pam de Russel.) 18... Homalopsis aer. H. Boié. Erpétol. de Java, pl, 1, (ou- vrage inédit). 4827. Homalopsis aer. F. Boié. Isis. Tom. XX, pag. 550, n.° 3; ds 4830. Hypsirhina aer. Wagler, System. Amphib. p. 169. 1837. Coluber (Homalopsis) aer. Eydoux et Gervais: Magaz, Z001. Guérin. Class. 8, p. 169, pl. 16, fig. 2-3. 1837. Homalopsis acr. Schlegel. Essai Phys. Serp. T. I p.172 . IT. p. 347, pl. 13, fig. 10-11. 1839. Coluber (Homalopsis) aer. Eydoux et Gervais. Voy. de la Favorite, Tom. V, pag. 74. pl. 30, fig. 2-3. 1840. Homalopsis aer. Filippo de Filippi. Catal. ragion. Serp. Mus. Pav. (Bib. Ital.t. XCIX.) 1843. Hypsirhina aer. Fitzinger, Syst. Rept, Fasc. I, pag. 25, Famille des Pélophides, DESCRIPTION. Ecareure. La plaque rostrale serait un parallélogramme oblong, si elle n'était pas échancrée par le bas et fort élargie par le haut, L'inter-rnasale qui, chez un de nos sujets, est incomplétement divisée en deux pièces, est une losange, dont les côtés s'unissent en deux angies aigus qui se joignent par leurs sommets aux plaques frénales. Les pré-frontales ont six pans inégaux, La frontale est assez allongée, coupée carrément en avani et taillée én angle aigu en aerière. 948 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES,. Les sus-ocolaires sont assez allongées aussi, et près de moitié moins étroites en arrière qu’en devant, où elles s’enclavent entre la pré-oculaire et la pré-frontale. Les pariétales près de deux fois plus longues que larges, ont tantôt six, tantôt sept bords inégaux par l'un desquels elles tiennent à la post-oculaire supérieure. ï Les plaques nasales ont cinq pans inégaux. La frénale, carrée en appa- rence, a réellement cinq pans dont un, plus court que les quatre autres, s'attache à l’inter-nasale. La pré-oculaire est un peu moins étroite à sa base qu'à son sommet, qui n'arrive pas au niveau du bord supérieur de l'œil. La post-oculaire inférieure est trapézoïde et un peu moins petite que la supérieure, qui est carrée ‘ou pentagonale. Il y a six squammes aux tempes : l’une d'elles est située derrière les post- oculaires, deux sont superposées, à la suite de la première et trois, dis- tinctement moins développées que les précédentes, sont placées positive- ment au dessus de la dernière plaque sus-labiale. La lèvre supérieure est recouverte par huit plaques, qui augmentent gra- duellement de hauteur, depuis les trois premières jusqu’à la septième in- clusivement; la huitième est plus courte et moins large que celle qui la précède. La première a cinq bords inégaux ; deux touchent à la nasale et à la frénale ; la seconde et la troisième sont trapézoïdes ; la quatrième est presque carrée ; les cinquième et sixième sont des trapèzes rectangles. Les septième et huitième sont étroites par le bas. On compte dix lames sous-labiales : la première est presque en losange ; mais en devant, son angle aigu est un peu tronqué. La seconde a ses angles presque égaux. Les troisième, quatrième et cinquième sont des trapézoides rectangles. La sixième, moins élargie en arrière qu'en devant, est un tra- pézoïde. La septième, longue et étroite, forme un trapèze isocèle. La hui- tième, bien qu’à quatre pans, paraît triangulaire. Enfin les neuvième et dixième se rapprochent plus ou moins de la forme d’un rhombe. La plaque mentonnière présente trois bords presque égaux entre eux. Les sous-maxillaires ont, toutes les quatre, six angles inégaux; les anté- rieures, quoique plus larges que les postérieures, ‘sont appliquées l’une contre l’autre et ne sont pas séparées par deux paires de petites écailies oblongues. Toute la région gulaire est garnie d’écailles semblables et sub- rhomboïdales. Les scutelles inférieures ne se font distinguer qu’à la hauteur de l’angle des mächoires. Ecailles : 21 rangées longitudinales au tronc, 6 à la queue. Gastrosièges ; 151-159 ; 1 anale (divisée); urostèges : 50-63, PLATYRHINIENS. G. HYPSIRHINE. 2. 949 17-194 Denrs. Maxilaires : Palatines, 10-11. Plérygoïdiennes, 21. Ces dernières dents terminent leurs rangées au niveau, ou un peu au- delà du niveau, de l'extrémité postérieure de la boîte cränienne. CocorarTion. Le dessus de ce Serpent varie pour la teinte qui est noire, ou d’un gris de plomb, ou bien encore d’un brun soit rougeätre, soit oli- yvätre; mais ayec ou sans une paire de bandes fauves qui s'étendent sur le dos et sur lä queue. Les trois séries d'écailles qui, sur les flancs , sont les plus voisines du ventre, sont d’un blanc jaunâtre ou roussâtre, parfois nuagé de brun. Une raie brune ou bleuâtre les sépare des gastrostèges, dont la ligne médiane, ainsi que celle des urostèges, est le plus souvent occupée par une rangée de petites taches, également brunes ou bleuâtres. La surface des plaques labiales est d’un jaune sali de brun et la plupart d’entre elles présentent en arrière une large bordure de cette dernière couleur. Dimexsioxs. La longueur de la téte est à peu près le double de sa lar- geur, prise au milieu des tempes, où elle est une fois plus large que ue l’est le museau au-dessous des narines. Les yeux ont en diamètre la moitié de l’espace inter-orbitaire, lequel est du quart à peu près de la longueur de la tête. ; Le tronc est 21 à 32 fois aussi long qu'il est large dans sa portion moyenne. : La queue est du cinquième ou du sixième de la longueur totale, qui est de 0,706 chez le plus grand des huit individus que nous avons présente- ment sous les yeux, soit : Tête, long. 0,025; Tronc, long. 0m,550; Queue, 0",133. Parme. Quatre de ces huit Serpents proviennent du Bengale, où ils ont été recueillis par MM. Eydoux et Lamarre-Piquot; les quatre autres, dont nous sommes redevables à SE. Diard, sont originaires de Java. Le sujet, modèle de la figure et de la description de Russel, avait été pris dans le lac Ankapilly dans un des pièges que l’on y tend aux anguilles. Osservarions. Nous restituons à cette Hypsirhine le nom spécifique d'Enhydris, qu'elle a primitivement reçu de Schneider, nom que Schaw, Latreille, Daudin et Oppel ont successivement et bien inutilement rem- placé par ceux de Afro-cærulea, Cærulea, Pythonissa et Aer. 950 OPRIDIENS OPISTHOGLYPHES, HYPSIRHINE TACHETÉE. Hypsirhina maculata Nobis. CaraGrÈres. Plaque inter-nasale ne touchant pas aux frénales, Quatre ou cinqrangs transversaux d’écailles gulaires. De grandes taches sur le dessus du corps. DESCRIPTION. EcawLure, Dans l'Hypsirhine tachetée, la plaque inter-nasale ne tou touche pas aux frénales, comme cela a lieu dans l'Hypsirhine enhydre: De plus, ici, les plaques nasales sont hexagones et non pentagones. Les pré-frontales sont hexagones, comme celles de l Enhydris ; mais elles touchent aux frénales, et se trouvent respectivement en rapport avec les sus-oculaires et les pré-oculaires. Chez l’Hypsirhine enhydre, les pla- ques sus-oculaires sont plus larges en arrière qu’en avant. Ici, elles offrent la même étroitesse d’un bout à l’autre. Les plaques pré-oculaires de la ta- chetée sont plus hautes que celles de l’'Enhydre. Les écailles gulaires de la tachetée ne constituent guère que quatre ou cinq rangs transversaux en avant de la première scutelle du cou, tan- dis que dans l'Enhydre, elles sont au nombre de huit ou de neuf. Enfin, les plaques labisles diffèrent dans ces deux espèces par leur forme, et par leurs proportions, Il y a 21 rangs d’écailles le long du tronc, 6 à la queue. Gastrostèges : 155-162 ; 1 anale (divisée); 47-51 urostèges. Dents. Maxillaires, ; palatines, 9-10 ; ptérigoïdiennes , 21-22. Ces dernières dents s'arrêtent au niveau de l’anneau occipital. Cororarion. Cette espèce a le dessus du corpsirrégulièrement marqué de grandes taches noirâtres, sur un fond gris, parfois légèrement violacé. La gorge, les lèvres et les écailles des trois rangées qui côtoient, à droite et à gauche, les gastrostèges sont d’un blanc jaune, couleur qui n’occupe qu’une partie de la surface de ces dernières. En effet, leur bord anté- rieur à une marge noire dilatée au milieu, ainsi qu'aux extrémités, ce qui produit tout le long du ventre trois séries de taches; elles. se continuent sous laqueue, où la médiane acquiert même une certaine largeur. Ordi- nairement les latérales empiètent sur les écailles du rang le plus bas des fiancs et des côtésde la queue. | PLATYRHINIENS, G. EUROSTE. 951 Dmexsrons, La tête est de quatre cinquièmes plus longue qu'elle n’est large au niveau des tempes. Le diamètre des yeux égale le tiers de l’espace inter-orbitaire, qui est du quart de la longueur de la tête. Le tronc est 35 à 37 fois plus long qu'il n’est large dans sa portion moyenne. La queue à un peu plus du sixième de la longueur totale, qui est de 0,m648, chez le plus grand de nos deux exemplaires, soit : Téte, long. 0,093 ; Tronc, long. 0,595; Queue long. 0,10. ParriEe. Ces deux Serpents ont été rapportés de la Chine par Eydoux, le savant chirurgien de marine, si prématurément te aux sciences, il y a peu de temps, par la fièvre jaune. I. GENRE. EUROSTE. — EUROSTUS (1). Nobis. CARACTÈRES ESSENTIELS. Corps couvert d'écailles lisses ; à museau plat, mais un peu arrondi; à dents postérieures can- nelées, surcourbées et à plaques labiales allongées. CARACTÈRES NATURELS. Huit ou neuf plaques ou écussons sus-Craniens, suivant que la plaque inter-nasale est entière ou divisée en deux ; une seule paire de nasales soudées entre elles sur la ligne médiane ; mais offrant chacune une scissure au dessous du petit orifice de la narine ; une frénale, une pré- oculaire et deux post-oculaires ; huit plaques, ou lames sus- labiales, dont la quatrième touche à l'œil. Ecailles lisses, brillantes, sans carène, à peu près égales entre elles et lozangiques. Gastrostèges montant à peine sur les flancs, qui sont sub- anguleux. Urostèges en double rang ; queue conique. | CARAGTÈRES ANATOMIQUES, On trouve indiqués plusieurs (4) Evpooros , Robuste, fort, vigoureux, Véribus valens, par allusion aux formes robustes des espèces rapportées à ce genre, 952. OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. des détails qui suivent, sur la pl. 77 de l'Atlas, fig. 1. Le crâne de l’Euroste de Dussumier que nous avons étudié est quatre fois plus long que large. La portion qui se trouve comprise entre le museau et la partie postérieure des orbites en forme à peu près le tiers. Après les orbites, on voit deux grandes excavations séparées par une ligne saillante, étroite, qui se prolonge comme une crête, jusqu’à l’occiput. Les os mastoïdiens sont longs, cylindriques, coniques, di- rigés en arrière et parallèlement ; ils paraissent très peu mo- biles sur le crâne. Les os carrés, ou intra-maxillaires, sont larges, plats, un peu courbés sur eux-mêmes du côté de lamâchoire inférieure ; celle-ci offre deux cavités destinées à recevoir les muscles et qui sont séparées l’une de l’autre par une crête saillante. Les os sus-maxillaires sont très solides, garnis de crochets peu courbés, mais longs et acérés, et les dents postérieures cannelées ne sont pas plus longues que les autres. Les os ptérygo-maxillaires sont également allongés et ro- bustes ; ils sont considérablement élargis vers la région pos- térieure. La base du crâne présente une longue crête médiane. M. Bibron a fait connaître les autres particularités ostéolo- giques qui lui ont été offertes par les deux espèces qu’il a pu faire préparer pour ses études. : Les trois espèces rapportées à ce genre se distinguent très aisément par leurs couleurs. L'une d'elles offre, le long du dos et des flancs, des lignes longitudinales ; une autre a le contour du corps partagé et comme divisé en anneaux bruns et blancs. Enfin, la troisième a toute la partie supérieure du tronc d’une même teinte plombée. Voici, au reste, un tableau qui établit cette diagnose. PLATYRHINIENS. G. EUROSTE. À. 955 TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÉCES DU GENRE EUROSTE' ER QE lCaracrÈères. Platyrhiniens à écailles lisses, à museau arrondi, à sus-labiales longues. es Ce— QU méme teinte uniforme. . . . 2. E. PLoMBé, A dus à anneaux colorés. «. . . 3. E. AITERNANT. ler) à raies longitudinales. . . 1. E. pe Dussumier. 1. EUROSTE DE DUSSUMIER. Eurostus Dussumierit. Nobis. (ArLas, pl. 8% et la tête osseuse, pl. 77, fig. 1). Caractères. Le dessus du ironc porte, sur toute sa longueür, des raies brunes et d’autres noires : ces dernières sont bordées de blanc le long des flancs. Une autre ligne noire, en zig-7ag, longe les bords du ventre, qui est blanc, avec une rangée médiane de taches noires. Fe La plaque inter-nasale est double, complétement encadrée par les nasales et les pré-frontales. Il y a 27 séries d’écailles. : DESCRIPTION. Ecarcure. La plaque rostrale a cinq pans un peu concaves; l’inférieur, quiest le plus long, s’unit à angle droit aux bords latéraux, ces derniers sont les plus courts et se joignent aux supérieurs qui s'appuient sur les plaques nasales. e Les inter-nasales sont triangulaires, et par leur réunion, elles forment unelosange , dont le plus grand diamètre est transversal. Les pré-frontales ont cinq pans ; l’antérieur est un peu concaye ; par un second qui est le plus long, elles s'unissent aux plaques sus et pré-ocu- laires ; par le troisième, elles s'unissent l’une à l’autre, et par les deux der- niers, qui sont les plus courts des cinq, elles s’articulent avec Ja frénale et 094 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. avec lafrontale. Ces mêmes pré-frontalés, unies aux nasales par leur angle antérieur ef externe, entourent complétement les inter-nasales, qui ne peuvent ainsi toucher aux frénales, Les sus-oculaires, plus larges en arrière où efles sont coupées carrément, s'engagent par devant sous un angle obtus entre la pré-oculaire et la pré- frontale. Les pariétales s'unissent aussi à la sus-oculaire et à la post-oculaire su- périeure. Les nasales sont pentagones. La frénale est presque carrée. La pré-cculaire, étroite à sa base, est enchassée par son extrémité supé- ricure entre la sus-oculaire et la pré-frontale. Les post-oculaires ont chacune cinq angles; l’inférieure, qui s’avance sous l'œil, est un peu plus dilatée en longueur. Parmi les squammes temporales, la plus grande est à six pans irréguliers, suivie de cinq autres moins développées, dont les unes s'appuient sur la dernière lame sus-labiale ; les autres se confondent avec les écailles losan- giques qui les suivent. Les huit lames sus“labiales vont en s'élargissant successivement ; la der- nière cependant est moins développée que celles qui la précèdent. Les six premières ont la forme d’un trapèze, la septième est pentagone et la der- nière à peu près triangulaire. La plaque mentonnière a son bord labial plus court que les autres qui sont courbés. Il y a douze sous-labiales. L’antérieure est en losange tronquée et pénètre entre les sous-maxillaires ; les autres varient pour la forme; les huit der- nières sont à peu près rhomboïdales, à angles arrondis. Les plaques sous-maxillaires antérieures sont terminées en arrière par un grand angle fort obtus qui les unit aux postérieures, celles-ci ont moitié moins de surface; entre elles, on voit une paire de squammes sub-rhom- boïdales. Les écailles de la gorge sont très nombreuses et oblongues. Il y a 27 rangées d’écailles le long du tronc et 8 à la queue. Deux gulaires ; 144 à 148 gastrostèges ; une anale divisée; 98 ou 34 urostèges. Dexrs. Maxillaires _ 9 Palatines et 23 ou 24 Piérygoïdiennes. Les séries de ces dernières s'étendent, au- en du crâne, jusqu’au niveau de la seconde vertèbre du cou. Les os nasaux sont moins courts que dans les deux espèces qui suivent; ils sont plus longs que larges. CoronarTion. Le dessus de la tête est brun et cette teinte se répand sur la lèvre supèricure, dont le fond el blanchâtre; une large bande, d'un PLATYRHINIÈNS. G. BUROSTE. À. 955 noir bleuâtre s'étend, le long du corps, de chaque côté, depuis le bord orbi- taire jusqu’au bout de la queue ; une troisième, moins large, règne depuis jocciput, le iong du dos, et s'étend d’un bout à l’autre: elle est cotoyée par deux bandes brunes que sépare une ligne noire. On voit aussi une raie d'un blane pur, qui surmonte les raies latérales noires et une autre, égale- ment noire, tracée en zig-zag sur le bord externe des gastrostèges et des urostèges. Ces plaques sous-abdominales sont blanches; maïs elles portent dans leur milieu une tache noire. La gorge et l’espace sous-maxillaire sont d’un blanc sali de brun. Dnvensions. La tête a deux cinquièmes de moins en largeur, entre les tempes, qu’elle n’a de longueur, et cet intervalle est lui-même trois fois plus étendu que ne l’est le museau mesuré au dessous des narines. Les yeux ont en diamètre un peu plus de la moitié de l’espace inter-or-. bitaire. Le tronc est vingt-sept fois plus long qu'il n’est épais dans son milieu et la queue est à peu près du neuvième de la longueur totale, qui est de02673 chez le plus grand de nos exemplaires, la Téte ayant 0,030, le tronc Om,572, la queue Om, 071. Parrw. L'Euroste de Dussumier se trouve au Bengale. Nous en de- xons la connaissance au généreux donateur dont nous avons crd de notre devoir de lui donner le nom, en lui témoignant par cela même, ja recon- naissance de notre Muséum pour les nombreuses et belles Gtete d’ani- maux dont cet établissement lui est redevable, 2. EUROSTE PLOMBÉ. £urostus plumbeus. Nobis. Homalopsis plumbea. H. Boié. Caracrères.Le dessus du corps d’unemèême teinte, sans bandes, ni anneaux ; le dessous blanchâtre, avec une série de points noirs sur la ligne médiane et une raie noire au-dessous et au milieu de la queue. La plaque inter-nasale simple est complétement encadrée par les nasales et les pré-frontales ; dix-neuf séries d’écailles, Synonyute...? Homalopsis plumbea. H. Boié. Erpet. Java (ou- vrage inédit). 4827. Homalopsis plumbea. F. Boié. Isis, Tom. XX, pag. 350. 1830, Hypsirhina plumbea. Wagler. System, Amphib, pag. 470, 956 OPÉIDIENS OPISTHÔGLYPHES. 4837. Coluber (Homalopsis) ar. Eydoux et Gervais. Magaz. zoolog. Guérin. Class. ILE, p. 9, pl. 46, fig. 1. 4837. Homalopsis plumbea. Schlegel. Essai physion. Serp., tom. I, p. 171 ; tom. IT, p. 346, pl. 13, fig. 12-13. 1839. Coluber (Homalopsis) plumbeus. Eydoux et Gervais. Voyage de la Favorite, tom. V, p. 73, pl. 30, fig. 1. 1840. Homalopsis plumbea. Filippo de Filippi. Catal. ragion. Serp. Mus. Pav. (Bibliot. Italian. tom. XCIX). 1843. Hypsiscopus plumbeus. Fitzinger. Syst. Rept. Fasc. I, p. 25, DESCRIPTION. L’Euroste plombé a les formes plus ramassées, et présente une autre couleur que le précédent, dont il diffère, en outre, par la forme et les proportions de plusieurs de ses plaques céphaliques, ainsi que par le nombre de ses écailles. SE Ecarczure. Il n’y a qu’une seule inter-nasale, qui n’est pas divisée en deux comme chez l’'Euroste de Dussumier. Ses pré-frontales ont bien aussi cinq pans, mais ni celui qui tient aux inter-nasales, ni celui qui s'at- tache à la fois à la sus-oculaire et à la pré-oculaire ne sont concaves. Ses ‘ pariétales présentent à proportion un peu plus de longueur, et sa septième plaque sus-labiale est plus large que la sixième ; il a huit séries d’écailles de moins autour du tronc. Enfin, ses plaques sous-maxillaires postérieu- res sont aussi allongées et non pas plus courtes que les antérieures et l’es- pace qui les sépare de la première scutelle gulaire n’est rempli que par trois ou quatre rangs de squammes, tandis qu'il l’est par huit ou neuf chez l’'Euroste de Dussumier. Il y a 19 rangées longitudinales d’écailles au tronc, 6 à la queue; 2 gu- laires, 115-120 gastrostèges, 4 anale (divisée), 31-36 urostèges. . _15-14+2 - ê Dents. Maxillaires RE Palatines 9. Ptérygoïdiennes 22-24. Les séries de ces dernières dents se terminent an niveau de l'extrémité occipitale du crâne. PaRTICULARITES OSTÉOLOGIQUES. Les os nasaux sont à peu près aussi lar- ges que longs, tandis qu'ils sont plus allongés dans l'espèce précédente, Ils forment ensemble une petite plaque coupée à cinq pans sub-égaux. Cororartiox. Les individus de cette espèce placés rnaintenant sous nos yeux ne justifient pas l’épithète de plombée que lui a donnée H, Boié, si ce n’est pourtant un jeune sujet qui offre, en effet, celte teinte, mais parce PLATYRHINIENS. G. EUROSTE. 9, 957 qu'il était sur le point de changer d’épiderme au moment où on l’a plongé dans la liqueur conservatrice. Autrement, nous en sommes convaincus, il aurait, comme les autres, ses régions supérieures entiérement brunes, ou seulémént le pourtout des écailles; la majeure partie de la surface étant par- fois d’un brun fauve ou roussätre. Le dessous du corps est d’un blanc sale, peut-être un peu jaunâtre: cette couleur existe aussi sur la seconde moitié des écailles qui recouvrent le bas des flancs. Très-souvent, une raie noire partage longitudinalement la face inférieure de la queue en deux portions égales. En général, les gas- trostèges et les urostèges sont étroitement bordées de brun-foncé et mar- quées chacune, au milieu, d’ane petite tache de la même teinte. Le sillon gulaire et le bord inférieur des plaques sous-labiales sont noirâtres. Dimensions. La tête a quatre septièmes de plus en longueur que dans sa largeur moyenne, qui est une fois et demie plus grande que celle du museau, prise au-dessous des narines. Les yeux ont la moitié du diamètre inter-orbitaire, lequel est égal au quart de la longueur de la téte. Le tronc est 21 à 26 fois plus long qu'il n’est large à sa partie moyenne. La queue est sept à huit fois moins longue que la totalité du corps, qui est de 0,456 chez le plus grand des individus que nous possédons, soit : Téte, long. 0,025 ; Tronc, long. 0,"575 ; Queue, long. 0,"056. Parrie. Ces individus, au nombre de quatre, proviennent, l’un des Cé- lèbes,fles trois autres de Jaya. 3. EUROSTE ALTERNANT. Éurostus alternans. Nobis. (Brachyorrhos (1) alternans, Reuss.) Caracrères. Corps d’un brun rougeâtre, entouré d’anneaux blancs. y Plaque inter-nasale double, touchant aux frénales par ses deux extrémités de chaque côté; dix-neuf séries d’écailles sur le tronc. SYNONYMIE. 4830. Brachyorrhos Kuhlii. Wagler. Amph. 190. 1834. Brachyorros alternans. Reuss. Mus. Senckenberg. T. I, pag. 155, pl. 9. fig. 3. a-b. EEE (1) De Bpasus, court, brevis, etfde Opp'os, Croupion, uropygium. REPTILES , TOME VII. 61, 958 OPHIDIENS OPISTHOGLPHES. 4837. Homalopsis decussata. Schlegel. Ess, Physion, Serp. T. 1, pag. 171; T. LE, pag, 344, pl. 43, fig. 14-16. 1843. Pelophis alternans. Fitzing. Syst. Rept. Fasc. f, pag. 25, DESCRIPTION, En comparant ceite espèce à l’Euroste plombé, on trouve qu'elle en diffère par son mode de coloration, un moindre nombre de dents, une tête proportionnellement plus courte, et enfin, par quelques autres maine larités que présentent les plaques céphaliques. Ecarzzure, Ainsi, les pariétales et la frontale ont plus de largeur que chez l'espèce précédente: la frontale, en particulier, au lieu d’avoir ses deux bords latéraux plus longs, les a aussi courts que les autres. L'inter- nasale qui est entière el complétement enchassée entreles nasales et les pré- frontales dans l'Euroste plombé, est ici divisée en deux pièces qui tou- chent à la frénale. La première squamme temporale occupe seule l’espace compris entre la plaque pariélale et les deux avant-dernieres sus-labiales. Elle est suivie de deux autres plaques superposées, qui s'appuient sur la dernière sus-labiale, La plaque mentonnière a trois pans à peu près égaux. Comme il n’y a que dix sous-labiales, il ne s’en trouve que deux en trapèzes rectangles au devant de la grande, qui offre deux angles droits antérieurement et trois obtus en arrière. On compte 19 rangées longitudinales d’écailles au tronc: 8 la queue; 2 gulaires ; 133-154 gastrostèges ; 4 anale (divisée) ; 26-36 urostèges. ù 11+2 DenrTs : maxillaires, Nous n'avons pu connaître le nombre des 41 \ Palatines ni des Ptérygoïdiennes, l'individu nous ayant été prêté par le Mu- sée de Leyde , l'examen n’a pu étre complet. CocorarTion. Un brun rougeâtre et un blanc assez pur sont les seules teintes que présente ce Serpent. Le brun domine sur les régions cépha- liques, où leblanc ne se voit qu’au bout du museau, le long d’une partie de la lèvre supérieure et à l'arrière de la tête, qu ’il entoure en manière de collier. Ces deux couleurs forment séparément, autour du reste dé l’animal c’est-à-dire du tronc et de la queue, des zônes alternes, à peu près égale- ment larges en dessus et de chaque côté, tandis qu’en dessous, les blanches sont beaucoup plus étroites que les brunes. Parme. L'Eurostus alternans n'a encore été trouvé qu'à Java, d'où M. Reinwardt en a rapporté deux individus déposés dans le Musée de Lo PLATYRHINIENS. @. TRIGONURE. 959 Leyde, Il n'existe pas dans la collection de notre Musée national, äl ne nous est connu que par l'individu qui nous a été confié pour nos études, s. IL. GENRE. TRIGONURE. —- TRIGONURUS Gb Nobis CaracrÈRES Essenrieis. Queue aplatie sur trois faces : dos en toit ; tronc comprimé; écailles sillonnées où striées , mais sans ne Caractères NaTuReus. Les neuf écussons sus-craniens or- dinaires ; une seule paire de plaques nasales, soudées sur le dessus du museau et présentant une scissure verticale au- dessous de l’orifice de la narine; une frénale; une plaque au devant de l'œil, assez élevée et deux derrière ; sept lames sus- labiales, dont la troisième touche à l'œil en dessous et deux petites supplémentaires sous la plus postérieure. Ecailles finement striées, mais sans carène ; celles du dos en losange, et celles des flancs presque carrées, tan en tout vingt-neuf à trente rangées. Gastrostèges ne s’élevant pas sur les côtés du ventre , qui est anguleux. Urostèges sur un double rang. . Narines petites, en croissant, sur le museau ; PAPE OVa- laire, allongée. CARACTÈRES ANATOMIQUES tirés de la tête osseuse. Le crâne est étroit en arrière, de sorte que les mastoïdiens, en se rap- prochant par derrière, se placent au-dessus de la nuque. Les ».. (1). De Tads , WOis, T'evv , angle, et de Oupæ , queue à trois pans ou triangulaire, désigné d’abord par Bibron sous le nom de Trimérure, qui avait trop de rapports avec celui du Trimérésure donné par Lacépède et que nous ayons conservé pour un Serpent Protéroglyphe ane 61.* S 960 ®OPHIDIEN OPISTHOGLYPHES. orbites sont très-grandes, à bords saillants et tout-à-fait orhi« culaires. En arrière des orbites, les os du crâne offrent une double convexité, et la ligne qui sépare ces deux portions bombées et saillantes forme un Y dont les branches viennent en avant se joindre à la région supérieure du cadre orbitairé. Les os antérieurs de la face sont très-courts. Le. dessous du crâne porte une ligne saillante en longueur. Les crochets des deux portions supérieures des mâchoires sont longs, peu cour- bés, tout-à-fait dirigés en arrière et placés les uns sur les au- tres. Ils sont à peu près semblables sur la mâchoire inférieure. Nous ne rapportons à ce genre que l’espèce suivante. TRIGONURE DE SIEBOLD. Trigonurus Sieboldü. Nobis. (Homalopsis Sieboldii. Schlegel). Caracrères. De larges bandes blanchâtres en travers du dos, et se confondant avec les mailles d’une chaîne, à peu près de la même teinte, qui s'étend le long des flancs. M Synonyue. 1837. Homalopsis Sicboldii. Schlegel. Essai phys, Serp. tom. I, p.172; tom. II, fp. 349, pl. 13, fig. 4-B: exclus. synonym. fig. 2, tab. 46, tom. II, Séba. 1843. Pythonomorphus Sieboldii. Fitzinger. Syst. Rept. Fase. Ï, p. 25. Famille des Pélophides. DESCRIPTION. Écarrvure. La plaque rostrale a cinq côtés, dont les: deux supériéurs servent d'appui aux plaques nasales. Les inter-nasales sont triangulaires. Les pré-frontales ont six pans : deux grands, dont le premier sert à les unir, comme le second les joint aux inter-nasales; par les quatre autres pans, les pré-frontales s’articulent séparément avec la frontale, la sus-ocu- laire, la pré-oculaire et la frénale. La frontale a cinq bords égaux. Les sus-oculaires sont à peine plus larges en arrière qu’en devant où elles sont enclavées entre la pré-oculaire et ja pré-frontale, PLATYRHINIENS. G. TRIGONURE. 964 Les pariétales ont en arrière un pan très court ; celui qui les retient aux sus-oculaires descend un peu le long de la post-oculaire supérieure et le bord externe ou temporal est irrégulièrement flexueux. Les plaques nasales ont six côtés inégaux dont les deux plus petits ser- vent à leur jonction sur la ligne médiane et à leur union avec la frénale; l’un des trois plus grands s’unit à la pré-frontale, etles deux autres, qui se joignentsous un angle ouvert, s’appuient sur la rostrale et sur la première sus-labiale. La frénale est en trapèze rectangle. La pré-oculaire, beaucoup plus haute que ous glisse un peu sous l'œil] en bas et en arrière et pénétre en haut entre la sus-oculaire et la pré- frontale. Les post-oculaires sont pentagones ou sub-pentagones, à peu près de même grandeur ; mais celle d’en haut paraît plus large que haute ; c’est le contraire pour celle di en bas, qui fait une légère pointe sous le globe de l'œil. La première squamme temporale est attachée aux post-oculaires ; elle en précède deux qui sont superposées, et suivies de trois autres, également placées l’une au dessus de l’autre. Les lames sus-labiales paraissent ‘être au nombre de sept, si l’on ne compte pas deux petites plaques situées au dessous de la dernière, qui est elle-même moins développée que la pénultième ; celle-ci est plus grande que toutes les autres, qui décroissent graduellement d’arrière en avant et sont à peu près trapézoïdes. La plaque mentonnière est triangulaire ; son bord antérieur est plus court que les deux latéraux. Il y a douze plaques sous-labiales. La première est oblongue ; elle a cinq angles et pénètre entre les sous-maxillaires antérieures. La seconde et la troisième sous-labiales sont sub-rectangulaires ; la quatrième, qui a cinq pans est retrécie par le bas. La cinquième est presque quadrilatère, et enfin les sixième, septième et huitième sont à peu près carrées et toutes les sui- vantes ont une forme variable. Les plaques sous-maxillaires antérieures ont l’apparence de losanges tronquées au sommet. Les sous-maxillaires postérieures, moins longues de moitié que les pré- cédentes, sont quadrangylaires ou pentagones irrégulières, et fixées par un de leurs pans, aux sous-maxillaires antérieures ; elles ont entre elles une paire de petites écailles oblongues. On a compté 29 rangées d’écailles longitudinales au tronc, 8 à la queue. Il y a 2 plaques gulaires, 147-151 gastrostèges , 1 anale (divisée), 51 uroslèges, 062 - OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES, a D k ; palatines , 9; ptérygoïdiennes, 19, 2 18 Ù Cororarion. Le dessus et les côtés de ce serpent offrent, sur un fond brun purpurescent ou lie de vin, une trentaine de larges bandes transver- sales d’un blanc vineux, liserées de noir et dont les extrémités s'appuient sur les mailles losangiques d’une chaîne blanchâtre, qui s'étend, à droite comme à gauche, tout le long du tronc et de la queue. Le dessous de ces deux parties présente une marbrure blanche et noire. On voit, derrière chaque œil, une raie longitudinale blanchâtre éntre deux traits noirâtres ; une seconde, d’abord linéaire, mais qui s’élargit de plus en plus, part d€ des : ARS Denrs. Maxillaires, la plaque pariétale pour se rendre à l'angle de la bouche en contournant: l'arrière de la tempe. Telles sont les coulêurs du seul indivivu du Trigonurus Sieboldii que nous possédions. u M. Schlegel, qui n'a eu également l'occasion d'observer qu’un seu] exemplaire de cette espèce, s'exprime ainsi relativement à son mode de co- loration. « Le dessus est d’un gris brun assez obscur, tirant sur le pourpre. » Les taches plus foncées et bordées de noir dont ces parties sont ornées, » ont une étendue telle, que la couleur du fond ne s’entrevoit que sous » forme de bandes transversales très irrégulières. D'autres taches alternes » et moins prononcées occupent les flancs et se confondent avec les mar” » brures de l’abdomen; la couleur du fond de ces parties est un jaune » d'ocre assez vif. Le tranchant de la carène dorsale est relevé par une raie - » claire un peu effacée. Deux raies de la même teinte, naissant d’un centre » communsur les plaques frontales, vont en divergeant derrière l'œil, pour » se réunir sur le cou ayec deux autres raies parallèles, qui se trouvent sur » l’occiput ; ce$ raies, qui bordent plusieurs taches de forme diverse, > offrent un dessin assez joli, mais peu distinct. » Dimensions. La tête est près de deux fois plus longue qu’elle n’est large vers le milieu des tempes, cet intervalle étant le double de celui qui sépare les narines, à l'extrémité du museau. Les yeux ont un diamètre qui est la moitié de celui de l’espace inter-or- bitaire égal lui-même au quart de la longueur de la tête. Le tronc est près de quarante fois plus long qu’il n’est large. La queue n’a que le AE de la longueur totale du corps, qui est de 02,663. La Téte a en long. 0,2098. Tronc long. 0,595. Queue one 0,110. L'individu du Musée de Leyde mesure 0®,661. Parrie. Ce dernier et le nôtre ont été tous les deux recueillis au Bengale par M: Diard. PLATYREHINIENS, €: CAMPYLODONTE. 963 IV.® GENRE. CAMPYLODONTE. — CAMPYLODON. : Nobis (1). CABACTÈRES EssENTIELS. Les dents cannelées postérieures comme tordues sur elles-mêmes el présentant une double cour- bure. Caractères narurezs. Uneseule plaque inter-nasale, mais les autres écussons sus-craniens ; une nasale; une frénale; une seule plaque au devant de l'œil ; deux ou trois en arrière; huit plaques sus-labiales, dont la quatrième touche l'œil, et la dernière est très-petite. Ecailleslisses, sans carènes, presque égales et Rnsiques fa plupart tronquées ou arrondies à leur angle postérieur. Gestrostèges montant très-peu sur les flancs , qui sont an- guleux. Urostèges en double rang. Narines très-petites s’ouvrant chacune dans une seule pla- que surle museau ; pupille ronde. CARBACTÈRES ANATOMIQUES d’après les têtes osseuses. Le crâne est allongé ; il offre, après les orbites , une sorte de renflement arrondi de l’un et de l’autre côté. . Les os mastoïdiens sont très-courts, solidement fixés au crâne. Les os carrés sont tellement courts, qu'ils ne doivent per- mettre que très-peu de dilatation transversale à la jonction postérieure des mâchoires. / . La particularité la plus remarquable des dents cannelées (1) De Kapsmunos , recourbé, recurvus, et de Odvus, dent, dens; par allusion aux deux courbures opposées qui s’observent sur à longueur des deux dernières dents cannelées, 964 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. postérieures est la double courbure sinueuse en & , desorte que la cannelure n’est pratiquée que sur la base un peu con- vexe en avant; puis vient, dans le même sens, la courbure concave non cannelée qui se termine par une pointe acérée , dirigée en avant, ce qui a suggéré le nom du genre, Il ne com- prend qu’une seule espèce. CAMPYLODONTE DE PRÉVOST. Campylodon Prevostianum. Nobis. (Coluber (Homalopsis) Prevostianus, Eydoux et Gervais.) CaracrÈères, Dessus du corps d’un gris de plomb ou bleuâtre; une large bande blanche le long de chaque flanc. - Synonyme. 1837. Coluber (Homalopsis) Prevostianus. Eydoux et Gervais. Magaz. zoolog. Guérin. (Rept.) pag. 5, pl. 15, sous le nom d’Homalopsis plumbea (mauvaise figure); et pl. 16, fig. 4-6. 4839. Coluber (Homalopsis) Prevostianus. Eydoux et Gervais. : Voy. aut. du monde sur la corvette la Favorite, tom. V (zoologie), pag. 70, pl. 29, sous le nom de VORE plumbea; et pl. 30, fig. 4-6. DESCRIPTION. Ecarzzurs. La plaque rostrale est presque carrée, mais allongée. Par trois de ses côtés supérieurs, elle se joint aux nasales et par le médian à linter-nasale. Cette dernière plaque est oblongue, élargie en arrière et à cinq côtés; ceux qui sont en arrière s'unissent aux pré-frontales qui sont pentagones, à pans inégaux. La plaque frontale offre aussi cinq pans unis entre eux sous des angles divers. Les sus-oculaires allongées et presque aussi étroites en arrière qu’en devant, s'unissent par cette dernière partie aux plaques dites pré-frontale et pré-oculaire, et par derrière, elles se joignent à la PAIE et à la post- oculaire supérieure. Les pariétales sont pentagones, oblongues. rétrécies en arrière. La pla- que nasale, quoiqu’elle ait cinq pans arrondis, parait ovale. La frénale, car normalement il n’y en a qu'une seule, est ou trapézoïde, PLATŸRHINIENS. 6. CAMPYLODONTE. 965. ou irréguliérement pentagone allongée. Au-dessous d'elle, ily en a une se- conde fort petite, qui n’en est certainement qu’une portion détachée chez l’un de nos exemplaires, et c’est précisément celui qui a servi de modèle à la figure publiée par MM. Eydoux et Gervais, d’abord dans le Magasin de ! zoologie de M. Guérin, ensuite dans la partie zoologique du voyage de la corvette la Favorite. La pré-oculaire haute et étroite est hexagonale ; par deux des pans infé- . rieurs trés-courts, elle s'applique sur les troisième et quatrième sus-labia- les; par deux autres pans, elle s’enclave entre la pré-frontale et la sus-ocu- Jaire, La post-oculaire supérieure, quoiqu'elle paraisse carrée, est à cinq côtés. l'inférieure, de moitié plus haute que large, est hexagonale et descend jus- qu’au milieu du dessous de l'œil, dont elle n’est séparée que par la pe oculaire et par un petit pan de la quatrième sus-labiale. Il y a six squammes temporales, une en avant suivie de deux autres su- perposées , deux au milieu et trois en arrière; puis de trois qui sont pla- cées de la même manière. On compte huit lames sus-labiales : la première a cinq pans inégaux, par deux desquels elle touche à la nasale et à la frénale. Les deuxième et troisième sont en trapèzes sub-rectangles ; la quatrième, coupée carrément en bas, offre en haut trois côtés dont le médian touche à l'œil et les laté_ raux à la pré-oculaire et à la post-oculaire inférieure. La cinquième, qui touche à cette dernière, est trapézoïde et un peu moins haute que la qua- trième. La sixième l’est au contraire plus et présente six pans inégaux, dont les trois plus petits s’articulent avec la post-oculaire inférieure et deux dessquammes temporales.{La septième est pentagone, à côtés inégaux; celle-ci est moins élevée, mais plus large que la précédente. Enfin, la hui- tième et dernière diffère peu par la forme et par le développement deg écaillesplacées à sa suite. La plaque mentonnière est très-petite et régulièrement triangulaire. On compte neuf paires de plaques sous-labiales. La première est oblon- gue et pénètre par plus du tiers de sa longueur entre les plaques sous-maxil- laires antérieures ; les seconde, troisième et quatrième paires représentent des trapèzes rectangles ; la cinquième est coupée carrément en devant et en angle obtus en arrière. Les quatre derniéres sous-labiales sont des pa- rallélogrammes oblongs. Les plaques sous-maxillaires antérieures sont pentagonesou hexagones, à pans inéganx, mais toujours oblongues et plus ou moins rétrécies en ar- rière pour se joindre aux sous-maxillaires postérieures, qui sont d'un tiers moins grandes que les précédentes, 066 OPHIDIENS OPISTHOGLYPRES, Deux ou trois petites squammes sont logées entre ces plaques sous-ma- xillaires postérieures. D'autres plaques d’une dimension plus grande, polygonales et au nom- bre de neuf à douze, les séparent de la première scutelle de la gorge dont les autres sont des pièces oblongues, hexagones, disposées sur quatre ou cinq rangs obliques, de chaque côté. Ecailles : 17 rangées longitudinales au tronc, 6 à la queue. On compte 1 gulaire, 151-158 gastrostèges, 1 anale (divisée), 31-34 uros= tèges. Dents. Maxillaires ee =“ * Cororarion. Un gris de plomb ou bleuâtre couvrirait seul la surface entière de ce serpent, si les gastrostèges et les uroslèges ne portaient à chaque extrémité une forte tache blanche, qui parfois s'étale sur leur marge postérieure. La rostrale est toute noire; tandis que les autres plaques des lèvres ne le sont que sur les bords et encore, pour la plupart, très-légèrement, car elles sont en grande partie d’un blanc pur. Une belle bande blanche s'é- tend sur les deux ou trois séries d’écailles les plus voisines du ventre. Dimensions. La tête a en longueur près du double dé la largeur des tem- pes, qui est quatre fois plus considérable que celle &u museau au-dessous des narines. Les yeux ont le tiers en diamètre de l’espace inter-orbitaire. Le tronc est 37 à 40 fois aussi long qu'il est large au milieu. - Dans l’un de nos deux sujets, la queue est environ la septième et dans l’autre la huitième partie de la longueur totale, qui, chez le second, est de 0,564. Parrié. Cette espèce est une découverte faite à Manille par M. Eydoux et rapportée par la corvette commandée par M. Laplace. Osservarions. Ce naturaliste, dont la science déplore la perte récente, en à publié, en 1837, la description avec M. Gervais, dans la relation du voyage de la corvette la Favorite. Celte description est accompagnée d’une figure où la têle est trop rétrécie en avant et où les écailles du corps sont toutes carrées, tandis que la plupart sont un peu tronquées en arrière ou assez fortement arrondies. . Palatines, 8-10 ; Plérygoïdiennes, 20-91. HEE GE PLATYRHINIENS, G, HOMALOPSIDE, 967 Xe V.° GENRE. HOMALOPSIDE. — HOMALOPSIS(A), Kuhl. CARACTÈRES ESSENTIELS. Ecailles carénées: vertex à plaques pariétales distinctes ; museau arrondi , sans tentacules , très: aplati; yeux petits, verticaux ; narines rapprochées en dessus , en croissant ; angles de la commissure des mâchoires relevés. CARACTÈRES NATURELS. Huit ou neuf plaques ou écussons sus-céphaliques, dont une seule paire de nasales, quelquefois réunies, mais offrant une scissure au-dessous de l’orifice de chaque narine ; une frénale; une pré-oculaire ; une ou deux sous-oculaires et post-oculaires. Plaques sus-labiales formant trois rangs en s’approchant des angles de la bouche. . Ecailles losangiques, striées, uni-carénées ; côtés du ventre un peu anguleux. Gastrostèges larges , mais ne montant pas néanmoins sur les flancs. - Urostèges sur un double rang. Narines semi-cireulaires ; pupille sub-vertico-elliptique. CABACTÈRES ANATOMIQUES, d’après les particularités de la tête osseuse. Le crâne est fort long, car la région des orbites qui est plate en dessus , et cordiforme n’en constitue guère que le quart ; derrière les orbites, on voit deux enfoncements ou cavités os- seuses, La base du crâne porte une ligne médiane saillante qui se termine en arrière par une épine, _(1) De Ouxnos , plane, aplati, 2lanus et Os, face, vuléus, Kuhl. Esis, 1827, pag. 311, 068 ©! OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. Toutes les dents ou les crochets sont en triple rang, si l’on compte leurs germes rapprochés , surtout à la mâchoire infé- rieure ; {ous ces crochets sont fortement courbés et dirigés en arrière. Les os maxillaires inférieurs sont excavés en arrière en forme de cuilleron allongé, dont le bord interne est double en hauteur. C’est dans cette fosse et sur le bord saillant qui tient lieu d’apophyse coronoïde que viennent se fixer les muscles qui meuvent les branches de ces mâchoires. Comme nous ne laissons dans ce genre que les trois espèces auxquelles conviennent les caractères que nous venons de rap- porter, 1l devient facile de les distinguer entre elles. Une seule a le corps parcouru dans toute sa longueur par cingraies, dont trois sont de couleur noire et les autres d’un gris blanchâtre. Des deux autres espèces, l'une a des bandes transversales , distribuées régulièrement comme des anneaux autour du tronc; et enfin, la troisième a des taches blanches, irrégulières, sur un fond noir. Nous jugeons inutile d’en présenter laclas- sification au moyen d’un tableau synoptique. Voici leurs noms spécifiques. 4.0 FL. joufflu ou buccatus ; 2. H. Donne , Qlbo- maculatus ; 5.° H. à cinq bandes, quinque-vittatus. 4. HOMALOPSIDE JOUFFLU. Homalopsis buccatus. Fitzinger. Kuhl. (Coluber buccatus. Linnæus.) CaracTÈRes. De Iarges bandes transversales d’un brun plus où moins foncé sur le dessus du corps; une tache noire, triangulaire, sur le bout du museau; une raie de la même couleur s'étendant _de l’œil à l’angle de la bouche. SYNONYME, 4735. Serpens Americana viperæ æmula. Séba. Tom. II, p. 14, tab, 12, fig, { (adulte). PLATYRHINIENS. G, HOMALOPSIDE. 4. 969 4738. Cobra Americana. Séba. Tom. II, p. 22, tab. ti fig. 3 {jeune). 1785, Serpens. Schauchser, Phys. sacra tom, ÎV, tab, 660, fig. 1. _ 4754, Coluber buccatus. Linnæus, Mus. Adolph. Frider, p; 29, tab. 19, fig. 3 (jeune). 1754. Coluber. Gronovius. Mus. amph. p. 62, n° 98. 1755. Coluber viperæ crassiusculo etc. Klein. Tent. EU p. #1 (d’après la fig. 1, tab. 12, tom. Il, Séba). _ 1758. Coluber buccatus. Linnœæus. Syst. nat. Edit. 10, tom. Ï, p. 217, n° 180. 1763. Coluber. Gronovius. Zoophyl. p. 22, n° 111. 1766. Coluber buccatus. Linnæus. Syst, nat. Edit, 12, tom. f, p. 377, n° 181. 1768. Coluber buccatus. Laurenti. Synops. Rept. pag. 95, n° 209. 1771. Le Triangle (Coluber buccatus, Linnæus). Daubenton. Encyel. dict. anim. p. 695. | 1783. Coluber sub-albidus. Boddaert. Nova acta physic.medic. Acad. Cæsar. tom. VII, p. 20 (d’après la fig. 3, tab. 21, tom. II, de Séba). 1783. Coluber buccatus. Mus. Link. Tom. I, pag. 72. 1788. Coluber buccatus. Gmelin. Syst. nat. Linn. Tom. I, pars, 8, pag. 1089. 1788. Coluber Sub-albidus (Boddaert). Gmelin, Syst. nat. Lin- næi. Tom. Ï, pars 3, pag. 1103, n° 240. 4789. La Joufflue (Coluber buccatus, Linnæus). Lacépède. Hist. quad. ovip. Serp. tom. II, p. 182. 1789. Le Demi-collier. Lacépède. Hist. nat. Quad. ovip. Serp. tom. II, p. 173 : exclus. Synon. Coluber monilis, Linné. (Espèce douteuse Amér. du cabinet de Degéer.)Cette couleuvre demi-col- lier de Lacépède est un véritable Homalopsis joufflu, dans lequel il n’a pas reconnu le Coluber buccatus de Linné, et qu'il a, au contraire, rapporté au Coluber monilis de ce dernier, lequel Co- luber monilis est un Serpent d'Amérique, trop incomplétement caractérisé pour qu'il soit possible de savoir réellement à qu’elle espèce il appartient, 970 | OPHIDIENS OPISTH OGLYPHES. 4789. Le Collier (Demi-collier, Lacépède). Bonnatérte. BDÈyE clop. méth. Ophiol. pag. 47, pl. 40, fig. 1. 4790. Vipernkôpfigen natter. Merrem Beitr. Amph. Heft. If, p- 36, taf. 10 (fig. orig.). 1801. Coluber. Russel fnd, Serp. vol. Il, p. 39. pl. 33 (bonne figure du jeune àge). L 1801. Die Kokura natter. (Le demi-collier, Lacépède.) Bechs- tein de la Cepede’s naturgesch. Amph. tom. III, p. 327, pl. 44, fig. 4 (copiée de Lacépède) : exclus. synon. Colub. monilis, Lin- nœæus (spec. ??). pag. 1103. Monile punctis tribus albis à tergo. 1801. Die Vipernküpfigen (Merrem). Beschtein de la Cepede’s naturgesch. amph. tom. ILE, p. 328, pl. 14, fig: 2 (Copie Beitrage Merrem). . 4801. Die Breitbachige natter (La joufflue, Lacépède). Besch- tein de la Cepede’s jo Amph. tom. II, p. 344, pl. 46, fig. 4 4802. Coluber buccatus (Linnæus). Shaw, General z0ology, vol. LIT, part. 2, pag. 428. 4802. Coluber viperinus. Shaw. Gener. z0ol. vol. ITT, part. 2, pag. 465, copie de Séba pl. 121 fig. 4, tab. 12, tom. II. 1802. Doubtful snake. Shaw. Gener. zool. vol. III, part. 2, pag. 503 (d’après la fig. 3, tab. 24, tom. If, Séba). _ ‘4802. Coluber buccatus (Linnæus, Lacépède). Latreille, Hist, . rept. tom. IV, p. 144. # 1802. Coluber monilis(Coluber monilis, Linné; le demi-collier, * Lacépède). Latreille. Hist, Rept. tom. IV, p. 61. La description du Coluber monilis de Latreille est un mélange de celle du dèmi — ; Palatines 12 ; Ptérygoïdiennes 18. Cororation. Les individus de cette espèce, que nous avons pu obser- ver, se rapportent à deux Variétés, relativement au système de leur co- oration. Variété À. Chez la première, chacune des grandes pièces syncipitales porte une belle teinte noire, dans un étroit encadrement blanc; les pla- ques des lèvres, les squammes termporales et les écailles de la nuque sont blanches, avec un point noir plus ou moins dilaté au centre. Le dessous de la tête est entièrement blanc. Une suite de vingt-deux à trent@ zônes noires, alternant avec autarñt de bandes blanches, entourent d'un bout à l'autre le tronc et la queue. Les zônes blanches sont de moitié ou d’un tiers moins larges que les noires ; elles portent toutes une grande losange allon- gée, roussâtre et tachelée de noir, qui se trouve placée en travers du des- sus et des côtés du corps. Variété B. La seconde variété a le dessus de la tête semblable à celui de la première; mais les zônes noires du tronc et de la queue, outre qu’elles sont situées respectivement entre deux anneaux d’un blanc pur, sont séparées par d’autres zônes d’une étendue égale à la‘leur et forte- ment tachetées de noir sur un fond fauve ou roussâtre. Druexsions. La tête a en longueur le triple de sa plus grande largeur. Les yeux ont un diamètre de près de la moitié de l'espace intoer-orbi- taire. Le trone est d’un quart ou d’un cinquième plus haut qu'il west large à sa partie moyenne, of la queue offre à peine le cinquième de la longueur to- tale, qui est de 0,876 chez le plus grand de nos exemplaires, soit : Téte, long. 0,021. Tronc, long. 0.670. Queue, long. 0,185. Parrie. Cette espèce habite la Guyane et la Nouvelle-Grenade. Nous avons reçue de Cayenne et de Carthagène. 1064 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. IL. GENRE. IMANTODES. — JMANTODES (4). Nobis. Bungarus. Oppel. Dipsas. Boïé.-Fitzinger. Wagler. Schlegel. CARACTÈRES ESSENTIELS. Corps grêle et très-long, comprimé, à tôle beaucoup plus large et plus grosse que le tronc, mais co- nique el déprimée ; queue tres-grêle, très-longue, formant le hers de la longueur totale, et si mince, qu'elle semble se termi- ner is un fil. Dos en carène, à écailles hexagonales lancéolées. Dot Narurezs. La tête couverte des neuf écussons | ordinaires ; deux plaques nasales; une frénale ; une ou deux pré-oculaires ; dans ce dernier cas, elles sont inégales, et la plus petite est la supérieure; deux post-oculaires; huitlames M sus-labiales, dontla quatrième et la cinquième bordent le des- sous de l'œil. Ecailles lisses ou sans carènes ; celles de la série médio-dor- sale sont hexagones et plus grandes que les écailles des flancs qui sont presque en losange, surtout dans les rangées infé- rieures et ovalaires dans les rangées intermédiaires. Gastrostèges montant un peu sur les flancs, qui sont ar- rondis. Urostèges en rang double régulier. Narinesbaillantes, latérales, ouvertes dans les deux plaques nasales. CARACTÈRES ANATOMIQUES observés sur deux tétesosseuses. Le crâne est'petit, un peu bombéet incliné en avant, à par- (1) Twcyrodye, semblable à une ficelle , comme une courroie, cor- rigiola flexibilis, la mèche d’ua fouet, DIPSADIENS. G. IMANTODÉS. _ 4065 tir du bord postérieur des orbites, dont les arcades , quoique faibles, sont légèrementsaillantes. Le dessous du crâne vu par la base, est bombé et semble comme étranglé ou échancré au milieu. Les os sus-maxiilaires sont proportionnellement plus longs, car ils s’étendent au-delà de l'orbite, et ils portent dix ou douze crochets simples ; plus les deux postérieurs qui sont profondément cannelés. IMANTODÈES CENCO. Imantodes cenehoa. Nobis. (Coluber cenchoa. L innænus), Caracrères. Sur un fond blanchâtre, saupoudré de roussâtre, soixante-cinq à cent grandes taches losangiques, brunes et bor- dées de noir. Synonvuie. 1735. Vipera cencoalt. Séba. Tom. II, p. 18, tab. 16. fig. 2-3. 1735. Serpens. Scheuchzer. Phys. sacra Ton IV, tab. 678, fig. 3. 1746. Anguis scut. abdominal. CCXX, squam. caudæ CXXIV Balk. Mus. Adolph. Frider. (Amoœænit. Academ. Tom. I, pag. 306, n° 37.) 5 1758. Coluber cenchoa. Linnæus. Syst. nat, édit. 40, Tom. I, pag. 226. 1766. Coluber cenchoa. Linnæus. Syst. nat. édit. 12, Tom. I, pag. 389. 1771, Le Cenco. Dane Dict. anim. encyclop. p. 601. 1782. Weigel. Beschreib. schlang. (Schriit. poor Gesel- lesch. naturforsch. Freund. Tom. III). 1783. Coluber cenchoa. Mus. Link. tom. I, p. 77. 1788. Coluber cenchoa. Gmelin. Syst. nat. Linn. Tom. I, part. 3, p. 1118, n° 344. 1789. Le Cenco. Lacépède. Hist. nat. quad. ovip. Serp. Tom. IL, pag. 316. 1789. Le Cenco. Bonnaterre. Encyclop. méth. Ophiol. p.35, pl, 29, fig. 60, (copie de la fig. 3, tab. 46, Tom. IT, Séba). 1056 _ OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. 1802. Coluber cenchoa. Shaw. Gener. zool. vol. 3, part, 2, pag. 475. 1802. Coluber cenchoa. Latreille. Hist. Rept. Tom. IV, pag. 129. 1802. Die dünne natter, Bechstein de Lacepede’s naturgesch. Ampbh. Tom. IV, p. 115, pl. 44, fig. 1, (copie de la fig. 3, tab, 16, Tom. IE, Séba.) 1803. Coluber cenchoa. Daudin. Eist. Rept. Tom. VI, p. 283. 1810. Bunçgarus cencoalt. Oppel. Ann. Mus. dhist. nat. Tom. XVI, p. 392, 1841. Bungarus cencoalt. Oppel. Ordn. Fam. Gatt. Rept. pag. 70. 1820. Natrix cenchoa. Merrem. Tent. Syst. Amph. pag. 114, n° 82. 4820. Coluber cenchoa. Kuhl. Beitr. zool. vergleich anat. — Abtheil. 9, p. 88. 1825. Dipsas cenchoa. Maxim. zu Wied. Beitr. naturgesch. Braz. tom. Ï, p. 396. 1826. Dipsas cenchoa. Boié. Isis, tom. XIX, p. 982. 1826. Dipsas Weigelii. Fitzinger. Neue classif Rept. p. 59, n° 4, et Dipsas cenchoa. Ejusd. loc. cit. n° 2. 1827. Dipsas cenchoa. Boiïé. Isis, tom. XX, p. 521 et 549. 1830. Dipsas cenchoa. Wagler. Syst. Amph. p. 181. 1837. Dipsas Weigelii. Schlegel. Essai physion. Serp. tom. F, p- 162; Tom. IE, p. 278, pl. 11, fi. 49-20. La plaque nasale n’est pas exactement représentée. 1840. Dipsas Weigeli. Filippo de Filippi. Gatal. Serp. mus. Pav. (Bibliot. Italian. Tom. XCIX). 1843. Dipsas Weigelii. Fitzinger. Syst. Rept. Fasc. E, p. 27. Cipo ou Curucucu de pattioba, deS Brésiliens. DESCRIPTION. Ecanvure. La plaque rostrale a cinq pans, deux petits soudés aux pre- Mières sus-labiales, un très grand, le basilaire, et deux chacun un peu moins longs formant un angle, dont le sommet touche aux inter-nasales qui représentent des triangles scalènes. Les pré-frontales ont sept bords, trois à peu près également développés DIPSADIENS, G. IMANTODÉS. 1067 et quatre inégalement plus petits, qui s’attachent séparément aux deux pièces de la pré-oculaire, ainsi qu’à la frènale et à la seconde nasale. La frontale pentagonale, a les deux pans latéraux à peine convergents et un peu plus longs que l'antérieur, ses deux bords postérieurs sont nota- blement plus courts et sont réunis sous un angle obtus. Les sus-oculaires sont oblongues et près de deux fois aussi larges en ar- rière qu’en avant, où elles sont coupées presque carrément et articulées tantôt avec la frontale et la pré-oculaire, tantôt avec celle-ci seulement, Quelquefois, les pariétales laissent entre elles un petit écartement angu- laire à leur partie terminale; d’autres fois, elles se joignent entièrement. Dans ce dernier cas, leur bord temporal forme avec son correspondant un grand demi-cerele ; celui de leurs pans qui tient à la sus-oculaire descend toujours le long de la post-oculaire supérieure. La nasale antérieure et la postérieure représentent ensemble une plaque à cinq pans inégaux, qui s’attachent à l’inter-nasale et à la rostrale; puis le plus petit de tous, tient à la pré-frontale ; enfin, les deux derniers se trouvent en rapport, l’un avec la frénale, l’autre avec la première sus-la- ‘ biale. La frénale est un frapézoïde, généralement un peu plus haut que long. La pré-oculaire supérieure est quelquefois confondue avec l’inférieure, qui est plus petite ; quand elle est distincte, elle offre cinq angles inégaux, dont le plus grand de tous se rabat entre la pré-frontale et atteint presque l'angle antérieur et externe correspondant de la frontale moyenne. La pré-oculaire inférieure, qui est haute, étroite, hexagone, s'appuie par deux très petits pans sur les troisième et quatrième sus-labiales; et s’unit par deux autres bords aussi courts, à la pré-frontale et à la pré-oculaire supérieure. Les post-oculaires sont toutes deux allongées, mais celle du haut l’est ordinairement une fois plus que celle du bas. Il y a, sur chaque tempe, neuf à quatorze squammes d’inégale grandeur, la plupart oblongues, dont une, deux ou trois touchent aux plaques post- oculaires. La lèvre supérieure est revétue de huit paires de plaques. La première est trapézoïde, la seconde en trapèze sub-rectangle et la troisième aussi; la quatrième plaque a un pan de plus queles précédentes, extrêmement petit et sur lequel s’appuie en partie la base de la pré-oculaire ; la cin- quième, pentagone à pans inégaux, monte obliquement du dessous de l'œil derrière cet organe, pour s'unir à la post-oculaire inférieure ; la sixième au moins égale, est un trapèze isocèle quand son bord supérieur, toujours moins long que l’opposé, n’est pas brisé sous un angle excessivement ou- vert; la septième diffère de la sixième en ce que son bord supérieur est plus a. : “ 1068 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES, étendu que l'inférieur ; enfin, la huitième est oblongue, sub-trapézoïde, moins développée que les deux ayant-dérnières. La plaque mentonnière a son pan antérieur un peu plus grand que les latéraux. Le nombre des lames sous-labiales est de dix. Celles de la première paire ont cinq angles inégaux et ne s’enfoncent pas du tout ou ne pénètrent que de leur extrême pointe entre les sous-maxillaires antérieures ; le bord par lequel elles se joignent est extrémement petit. Les quatre suivantes sont presque carrées ou en trapèzes sub-rectangles de moins en moins petits. La sixième est distinctement plus longue que la cinquième. Les quatre der- nières sont graduellement moins développées que celles qui les précédent, elles sont quadrangulaires oblongues. Les plaques sous-maxillaires antérieures sont'en trapèzes rectangles. Les sous-maxillaires postérieures , presque aussi longues , mais plus étroites que les antérieures, sont des triangles scalènes, laissant entre eux un certain intervalle rempli par trois ou quatre squammules et une paire de squammes oblongues. D’autres squammes plus petites, la plupart sub-rectangulaires, garnissent le milieu et les côtés de la gorge. Les écailles du milieu du dos sont trois ou quatre fois plus développées que celles des rangées voisines. On compte 17 rangées d’écailles longitudinales au trone, 4 la queue; 2 gulaires, 228-259 gastrostèges, 1 anale (divisée), 143-174 urostèges. “rs 12—15 +2 ù : Dents. Maxillaires TN Palatines 6-7. Ptérygoïdiennes 16-17 Cocorarion. Le dessus du tronc et de la queue porte, sur un fond blan- châtre, sauproudé de roussâtre, une suite de soixante-cinq à cent grandes taches losangiques ou sub-losangiques d’un brun marron tantôt clair, tantôt foncé, ayant chacune un encadrement noir.{Ces taches peu espacées ou presque réunies sur le dessus du corps, descendent plus ou moins bas sur les flancs, suivant que leurs deux angles latéraux son£ plus ou moins allongés. Au dessous et au sommet de ces angles, lorsqu'ils sont courts, on voit une petite tache qui paraît n’en étre qu’une portion séparée. La gorge et les lèvres sont blanches. Le dessus de la tête est de la même teinte que les losanges dorsales, mais il est orné de lignes blanches formant une sorte de réseau à mailles inégales duquel naît une raie, qui se porte sur lanuque. Le ventre et le dessous de la queue ont des piquetures ou des marbrures roussâtres. Douensrons. La tête est d’un tiers plus longue qu’elle n’est large dans son milieu. Le diamètre des yeux égale les deux tiers de l’espace inter-orbitaire. Le tronc est deux fois et demie aussi haut et 63 à 444 fois aussi long qu'il DIPSADIENS. G. TRIGLYPHODONTE. ° 4069 est large à sa partie moyenne. Le rapport de la longueur totale à celle de la queue est à peu près comme 3 ou 31/2 est à 1. Cette longueur totale, sur un de nos exemplaires, est de 1286 soit, Téte, long. 0"016; Tronc, long. 0847 ; Queue, long. 0M423, Le prince de Neuwied assure en avoir vu de plus d’un mètre et demi de long. Parrie. Cette espèce, que le célèbre voyageur que nous venons de nommer a rencontrée dans les forêts vierges du Brésil, près de la rivière Mucuri, habite également la Guyane, la province de Buénos-Ayres et le Mexique. Notre Musée renferme des individus originaires de ces diffé- rentes contrées de l'Amérique. Moœuwrs. Ce Serpent est, dit-on, dans l'habitude de s’exposer aux rayons du soleil sur les énormes feuilles du cocotier Patti, de là le nom de Cipo ou Curucucu de Pattioba qu’on lui donne vulgairement. L’un des sujets que nous possédons avait un Anolis dans l’estomac. IV. GENRE. TRIGLYPHODONTE. — TRIGLY- PHODON (1). Nobis. CARACTÈRES ESSENTIELS. Les trois dernières dents sus-mna- æillaires cannelées, très-solidement fixées sur l'os et trés-fortes. CARACTÈRES NATURELS. Les plaques syncipitales , au nom- bre de neuf comme dans la plupart. Deux nasales ; le plus souvent une seule frénale ; une plaque au-devant de l'œil et deux derrière. Les huit ou neuf plaquessus-labiales disposées de manière que trois sont au-dessous de l'œil et trois après , de sorte qu’il n’y en a que deux ou trois en avant. Les écailles sont lisses ; celles de la série médiane du dos et les trois latérales, de chaque côté, sont hexagones, et le plus (1) De Tpeis, trois, £res, odovs-0dvyros , dent, et de l'avo# , rainure, cannelure, sulcus, qui a trois dents sillonnées. Malheureusement, ce nom proposé par Bibron, semblerait indiquer que chaque dent porterait trois cannelures, tandis que nous avons voulu exprimer que les espèces avaient trois dents solides cannelées. REPTILES, TOME VIN, 68. 1070 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. souvent, plus grandes que les autres, qui sont oblongues, soit en parallélogramme, soit en rhombe. Gastrostèges montant fort peu sur les flancs qui sont ar- rondis. Urostèges en double rang, parmi lesquelles il y en a qui restent simples. Narines ouvertes entre deux plaque nasales ; pupille ova- Jaire, allongée. CARACTÈRES ANATOMIQUES d'après lés têtes osseuses au n0m- bre de sept. Latige montante de l'os incisif se relève en pointe si sur le devant; les os du nez sont plus longs que larges, et leurs deux pans postérieurs ne sont pas échancré és; le bord inférieur ainsi que le supérieur des frontaux antérieurs sont presque auss; étendus l’un que l’autre, pour former ensemble un grand an- gle droit et même un peu aigu. Les os frontaux postérieurs ne rejoignent pas les premiers dans toutes les espèces ; cepen- dant ils se trouvent en contiguité chez le Triglyphodonte de Drapiez etle Triglyphodonte Dendrophile. Les mastoïdiens n’ont en longueur que les trois quarts de celle des os carrés ou intra-articulaires. Les apophyses alaires des palatins sont peu développées et comme hémidiscoïdes. Il y a trois dents sus-maxillairès postérieures , sillonnées , situées à une certaine distance l’une de l’autre, et, par con- séquent, non renfermées dans une même cavité. Elles sont so- lidement flxées et isolément à l'os qui les supporte. Nous n’avonsrapporté Jusqu'ici que neuf espèces à ce genre; elles ont entre elles beaucoup d’analogie et pour les distin- guer, nous avons eu besoin de recourir aux différences offer- tes par leurs couleurs. 1071 DIPSADIENS, G. TRIGHYPHODONTE. "AA ÆE -E * “adSve ‘EL ‘8° CAULYAOVE “EL ‘# * ” °ZHAVU( AG ‘EL ‘6° °SATURE HE ENIHO ‘EL ‘L " ” °A'ILBdOUANAG ‘Æ ‘9 * * “NAISUOY 44 ‘EE ‘G °YAINVE ‘JE, ‘EG ° “IVKONY ‘L 'F° ? ee Do Rs 0e “eme re Meuse te * “n9[qJUt9} 2[N2s UN, p ‘S9[L198, S9U90J-0p sed f9ANBy unaq É : es) "+ ‘SoHIUPIq SORT SOUDE] P : SII8 : ms (3 * "GGE R 96 2p S1quIOU ne ‘OU puOy uns sounef no nd * ‘0907 8u0] uo so/r809,p s8uva ‘o[e}1d1990-0ju01} auSif op sed LJ L LU ‘EG TG 9 + * + + + ‘IEP U9 S9U9P] { 9[P}IAI290-OJUOIJ USI[ UN OU D — "1 re SO UME) soug ap ne9S91 un { sopueq 9p sed\: a «nu JPA 19 JounSIP-591} "HILNOGOHAATOIEL HANHO NT SHIAdSA SAG ANÔLLdONLS AVATAVEL 1829nq-0[090 AIOU J1213 A 68." 1072 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. 4. TRIGLYPHODONTE ANOMAL. Triglyphodon irregulare. Nobis. (Coluber irregularis. Merrem.) CaracrèRes. Le tronc et la queue traversés par des bandes ir- régulières obliques, qui s’arrêtent au bas des flancs. Sommet de la rostrale un peu rabattu sur le museau; une fré- nale; pré-oculaires contiguës ou presque contiguës à la frontale; 45 à 20 squammes temporales, dont 3 ou 4 touchent aux plaques post-oculaires; 9 plaques sus-labiales, dont la septième est moins haute ou aussi haute quela sixième ; tronc offrant 21 ou 23 rangs longitudinaux d’écailles, dont les médio-dorsales sont toutes, ou en partie, tantôt beaucoup plus grandes, tantôt seulement un peu moins petites que les autres, Les urostèges sont presque toutes divisées en deux pièces; cependant on en trouve quelques-unes, ou plusieurs parmi elles, qui sont entières. Synonyme. 17... Unregel massige natter. Merrem Beitrage naturgesch. part. 2, p. 23, pl. 4. (figure originale). 4802. Coluber irregularis (Merrem). Bechstein de la Cepede’s Naturgesch. Amph. Tom. IV, p. 239, pl. 37, fig. 4. (Cop. Beitr. Merrem.) 1802. Hurria pseudo-boiga. Daudin. Hist. Rept. t. V, p. 277, pl. 59, fig. 8-9; pl. 76, fig. 1-3. (Description et figure copiées de Merrem.) 1820. Hurria irregularis. Merrem. Tent. Syst. Amph. p. 93. 1826. Boiga irregularis. Fitzinger. Neue classif. Rept. p. 60, n°1. 1827. Lycodon irregularis. Boié. Isis, tom. XX, pag. 522, n.° 5. ; 1827. Dipsas irregularis. Ejusd. loc. cit. p. 549. 1830: Dipsas irregularis. Wagler. Syst. amph. p. 481. 1837. Dipsas irregularis. Schlegel. Essai physion. Serp. t. I, pag 161; t. IE, p. 271, pl. 11, n.° 12-13. 4 Il faut retrancherde l’article du Dipsas irregularis de M.Schie- gel, le passage relatif à un prétendu sujet de cette espèce, rap- DIPSADIENS. G. TRIGLYPHODONTE. À. 1075 porté de Macassar par M. Lesson; car ce sujet n’est point un Triglyphodonte anomal : on le trouvera décrit plus loin, sous le nom de Triglyphodon flavescens. Dans les figures que cet auteur a données du Dipsas irregula- ris, la plaque nasale n’est pas divisée en deux pièces, contraire- ment à ce qui existe dans la nature. 1843. Gonyodipsas irregularis. Fitzinger, Syst. Rept, Fasc. 1, pag. 27. DESCRIPTION. Formes, La tête, dans cette espèce, est moins raccourcie, moins trapue que chez quelques autres du même genre et notamment chez les Trigly- phodon dendrophilum, jaspideum et Drapiezii. En dessus, cette tête est plane dans toute l'étendue que recouvrent les neuf plaques syncipitales, excepté pourtant entre les narines, où elle offre une très-légère convexité. C'est par une coupe presque perpendiculaire que se termine le museau, dont le bout, fort peu arrondi en devant, présente une largeur égale à la moitié où à un peu plus de la moitié du travers de l’espace inter-orbitaire. Les régions pré-oculaires et les frénales sont un peu déclives et as- sez distinctement concaves ; les tempes sont médiocrement bombées. Les angles dès mâchoires forment une forte saillie de chaque côté, par suite de la grande étroitesse du cou. . x Chez certains individus, le dos semble étre en carène; chez d’autres, il est bien arrondi : cette différence paraît dépendre de l’état de maigreur ou d’embonpoint dans lequel se trouvaient ces animaux au moment où ils ont été plongés dans la liqueur conservatrice. Les côtés du ventre ne sont pas si distinctement, si franchement arron- dis que dans les autres espèces ; ils semblent même légèrement anguleux. EcauzLurr. La plaque rostrale, à peu près aussi haute qu’elle est large à sa base, est triangulaire ; mais elle a réellement sept côlés: un grand, faiblement échancré, pour le passage de la langue ; deux, moins étendus que celui-ci, en rapport avec les nasales antérieures; deux beaucoup plus petits que les précédents, articulés avec les premières sus-labiales et deux, aussi courts ou un peu moins couts, formant, par leur réunion, un angle aigu, qui se rabat sur le museau pour s’enfoncer entre les inter-nasales. Ces plaques nasales sont pentagonales ; le bord par lequel elles tiennent aux nasales étant brisé sous un angle ouvert, Les pré-frontales, dont une portion rétrécie descend sur la région fré- nale, ont chacune six pans ; quatre à peu près également grands et deux , 1074 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES, beaucoup plus petits qui tiennent séparément à la frénale et à la nasale postérieure, Les quatre autres sont ; celui par lequel ces plaques pré-fron- tales se joignent, les deux qui les attachent à la rostrale et à la frontale et un autre qui est concave, et qui s'articule avec la pré-oculaire. La frontale est pentagonale. Son bord antérieur est un peu flexueux, les deux latéraux sont convergents et moins longs que le précédent; deux postérieurs, beaucoup plus courts que les autres, légèrement in- fléchis forment tantôt un angle aigu, tantôt un angle obtus. Les sus-oculaires, plus élargies en arrière qu’en ayant, ont la forme d’un triangle rectangle à sommets tronqués ; ces deux troncatures sont en rapport, l’une avec la plaque pré-oeulaire, l’autre avec la post-oculaire su- périeure. Les pariétales ont cinq pans inégaux, dont le plus grand, après le tem- poral, est celui par lequel elles se joigneni. La plaque nasale antérieure est trapézoïde, moins large et souvent moins haute que la postérieure, qui ést pentagonale; le hord supérieur de la première de ces deux plaques et une portion de celui de la seconde en- clavent l'angle très-obtus que forme la partie latérale externe de l’inter- nasale. La frénale est un trapèze tantôt isocèle, tantôt rectangle. La pré-oculaire est grande, quadrangulaire, plus haute que large et ré- trécie à sa partie supérieure en un petit angle aigu, lequel se rabattant au- devant de la sus-oculaire, touche ou semble toucher par son sommet à ce- lui de l’angle latéral antérieur de la frontale. Les post-oculairés sont l'une et l’autre pentagones et fort peu dévelop- pées. L'écaillure temporale, et nous ne considérons comme telle que celle qui revêt l’espace angulaire compris entre la plaque pariétale et les trois der- nières sus-Jlabiales, se compose de quinze à vingt pièces inégalement pelites, dont trois ou quatre, ordinairement oblongues, se trouvent en contiguité avec les deux post-aculaires. La lèvre supérieure est recouverte de neuf plaques, dont la hauteur s'ac- croit à partir de la première jusqu’à la quatrième, tandis qu'elle décroit depuis la sixième jusqu’à la dernière; la cinquième, qui occupe positive- ment le milieu du dessous de l'orbite, est plus courte que les deux entre lesquelles elle est placée et qui font aussi partie de l’entourage de l'œil, en même temps qu’elles supportent la plaque pré-oculaire et la post-ocu- laire. Nous comptons quatorze plaques sous-labiales, La mentonnière a frais CÔLÉS égaux. DIPSADIENS,. G,. .TRIGLYPHODONTE. À. 1075 Les plaques sous-maxillaires antérieures et potérieures sont semblables entre elles. I y a quatre à huit squammes oyalo-rhomboïdales dans l’es- pace que laissent entre elles les postérieures; puis commence immédiate ment la série des gastrostèges. C’est à tort que M. Schlegel a avancé que le Triglyphodonte anomal se distingue de ses congénères par l'uniformité de grandeur des pièces de l’'écailiure du tronc : en effet, chez cette espèce, comme Chez toutes les au- tres, les écailles du milieu du dos ont toujours six pans et sont plus déve- loppées que les latérales; seulement, cette différence de dimension est plus ou moins prononcée. Le même Ophiologiste signale la présente espèce comme ayant cons- tamment sous la queue un certain nombre de scutelies entières, mélées à d’autres, divisées en deux pièces; mais cette particularité ne nous est of- ferte que par un seul individu, sur onze que nous avons maintenant devant les yeux. Dans le Triglyphodonte anomal les écailles sont disposées de telle sorte que les rangées obliques qu’elles constituent, en descendant du dos yers le ventre, d’ayant en arrière, ont leur portion inférieure moins curviligne que chez la plupart des espèces suivantes. On compte 21-23 rangées d’écailles longitudinales au tronc, 4-6 à la queue. Gastrostèges : 245-276, 4 anale et 94-121 urostèges. Dents. Cette espèce a les dents proportionneilement plus longues, plus effilées qu'aucune de ses congénères. Leur nombre est comme il suit : 13-1443 Maxillaires —— . Palatines, 8. Ptérygoïdiennes, 14 à 45. 22-23 Dimensions. La tête est trois fois plus longue qu’elle n’est large vers le milieu des tempes. Les yeux ont en diamètre la moilié de l’espace inter-orbitaire. Le tronc est 68 à 90 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. La queue est près de 5 fois plus courte que l'animal entier dans sa totalité et dont la longueur est de 1,998 dans notre plus grand individu, soif : Tête, long. 0,040. Tronc, long. 1",468. Queue, long. 0m,420. Cororarion. Le dessus et les côtés du corps varient beaucoup pour la couleur, suivant les individus : tantôt c’est un brun olivâtre; tantôt un gris violacé ou purpurescent; parfois un brun fauve et d’autres fois, un gris blanchâtre ou jaunâtre, Une forte ligne noire s'étend du bord post-orbitaire à l'angle des mà- choires. On voit en travers du dos et du dessus de la queue, à peu de distance l'une de l’autre, des handes noires, plus ou moins larges ou étroites, qui 1076 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES, descendent jusqu'aux gastrostèges et aux urostèges en se dirigeant obli- quementen arrière. Chez certains individus, ces bandes sont bien distinctes et séparées. Chez d’autres, au contraire, elles sont unies par des courbures, des brisures anguleuses , dont l’ensemble produit une sorte de dessin réti- culaire. Quelques-uns des sujets que nous possédons n’offrent que de faibles traces de ces diverses marques noires dont nous venons de parler, et quel- ques autres n’en présentent même pas une seule. Plusieurs ont tout le dessous du corps uniformément jaunâtre; mais la plupart ont le ventre saupoudré de noir-brun, ayec de larges marbrures de la même teinte sur la face inférieure. x Parrie. Sept des onze Serpents de cette espèce que renferme notre col- lection proviennent des récoltes faites aux Célèbes par MM. Lesson et Garnot et MM. Quoy et Gaimard; les quatre autres ont été rapportés d’Amboine par ces deux derniers voyageurs. Osservarions. Le Triglyphodonte anomal, que Merrem considéra d’abord comme une Couleuvre, fut ensuite rangé par le même auteur à limitation de Daudin, dans un genre qui sous le nom de Hurria, comprenait des espèces, dont la principale ressemblance était d’avoir le dessous de la queue garni en tout ou en partie de scutelles non divisées. Plus tard, notre Ophidien, associé au Coluber leucocephalus de Mikan (notre Lycognathus leucocephalus, du présent volume), donna lieu à M. Fitzinger de créer son genre Boiga. Après cela, Boié le réunit à ses Lycodons, d’où il le retira ensuite pour le placer parmi ses Dispsades. Aujourd’hui, nous trouvons cette même espèce anomale mentionnée par M. Fitzinger, dans le Conspectus de son nouveau système erpétologi- que, comme type de l’un des neuf groupes, celui des Gonyodipsas, que comprend un genre appelé Dipsadomorphus, dont nos Friglyphodontes ne font point partie; tandis, qu’on y voit figurer des Serpents qui n’ont que des rapports plus ou moins éloignés avec l’espèce actuelle. Le savant Er- pétologiste Viennois n’ayant pas encore publié les caractéristiques respec- tives des nombreuses divisions génériques et subgénériques qu'il nous annonçait, dès 1849, avoir établies dans l’ordre des Ophidiens, nous igno- rons quelles sont les marques distinctives'qu’il attribue à ses Dipsadomor- phus en généralet à ses Gonyodipsas en particulier; mais ce que nous croyons savoir positivement , c’est que le Trigiyphodon ürregulare n’oflre aucune différence générique qui puisse raisonnablement motiver sa séparation d'avec les espèces auxquelles nous l’associons génériquement. DIPSADIENS, G,. TRIGLYPHODONTE. 2. 4077 2, TRIGLYPHODONTE DE FORSTEN. Triglyphodon Forsteni. Nobis. CaracrÈres. Des demi-anneaux ou des bandes transverses plus étroites au dos, sur un fond gris rougeâtre et comme découpées sur leurs bords et à leurs extrémités. Sommet de la rostrale à peine rabattu sur le museau ; une fré- nale ; pré-oculaires non contiguës à la frontale ; 9 ou 10 squam- mes temporales, dont 3 touchent aux plaques post-oculaires ; 9 plaques sus-labiales, dont la septième est aussi haute que la sixième; tronc avec 27 rangs longitudinaux d’écailles ; celles du milieu du dos sont très distinctement plus grandes que les autres. DESCRIPTION. Cette espèce, bien que très voisine de la précédente, en diffère néan- moins par plusieurs particularités faciles à saisir. Formes. La tête offre des formes plus ramassées et le bout du museau, dont la largeur est égale aux trois quarts du travers de l’espace sus-inter- oculaire, semble coupé carrément, tant les coins en sont peu arrondis. EcarLure. Les deux pans supérieurs de la plaque rostrale qui touchent aux inter-nasales, forment un angle excessivement ouvert, dont le sommet seul se rabat sur le museau. Les inter-nasales ne sont pas pentagonales, mais en trapèzes rectangles attendu que la ligne qui les sépare des nasales est droite, et non brisée sous un angle obtus. Des cinq bords qui limitent la frontale, l’antérieur est plus étendu et les postérieurs sont plus courts que les latéraux ; ils forment deux angles droits en avant et trois obtus en arrière. Les sus-oculaires, ne sont que médiocrement plus élargies en arrière qu’en avant, et elles tiennent à la pré-frontale et à la pré-oculaire ; par conséquent elles ne peuvent toucher à la frontale. La frénale est presque carrée etla pré-oculaire a plus de largeur que celle du Triglyphodonte anomal. Il n’y a, de chaque côté, que neuf ou dix squammes temporales, dont deux ou trois, plus allongées que les autres, sont en contiguité avec les plaques post-oculaires. & 1078 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES, La cinquiéme des neuf sus-labiales n’est pas distinctement plus courte que la quatrième, mais la sixième est beaucoup plus haute que celle-ci et un peu plus seulement que la septième. On remarque que les premières plaques labiales ont leur angle posté- rieur moins effilé et moins profondément enfoncé entre les sous-maxil- laires antérieures, et que celles-ci, comme les postérieures, sont plus courtes et plus larges que chez l'espèce précédente et la suivante. Les écailles du corps étant un peu plus petites que chez le Triglyphodon irregulare, le nombre de leurs séries longitudinales est naturellement un peu plus élevé (27 au lieu de 21 ou 923). Les écailles forment 27 rangées longitudinales au tronc, 6 à la queue. Gastrostèges 260, urostèges 131. 0-12#+ L Lu Denrs. Maxillaires: TEE palatines, 1-8. Ptérygoïdiennes, 9-10. Dimensions. La fête est une fois et demie plus longue qu’elle n’est large au milieu des témpes. Le diamètre des yeux est moitié de l’espace inter-orbitaire. Le trone est 81 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. La queue n’a guère que le quart de la longueur totale du corps, qui est de 1m472, chez le seul sujet de cette espèce que nous ayons encore ob- servé. Tête, long. 0"029 : Tronc, long. 17130 ; Queue, long. 0M313. CoLorarTion, En dessus et latéralement, la couleur générale du Trigly- phodonte de Forsten est un gris brun légèrement purpurescent. Le tronc et la queue présentent une cinquantaine de bandes transversales d’un brun noir, médiocrement espacées et à proportion plus larges à l’arrière du corps qu'au milieu et sur le devant ; les plus étroites d’entre elles sont en zigzags, et la plupart des autres ont leurs bords largement déchiquetés ou découpés en dentelures irrégulières, plus ou moins profondes ; presque toutes se trouvent environnées d’une teinte d’un gris blanchätre. i Gn voit quelques gouttelettes noïirâtres jetées çà ef là sur la région sus- cranienne, et une raie, également noirâtre, entre l'œil et la commissure des lèvres, La nuque porte une tache ovalaire de la même couleur. Le dessous de la fête est jaune et tout le reste du dessous de Fanimal d’un brun faunèêtre. Patrie. Le seul individu que nous connaissions de cette espèce appar- tient au Musée de Leyde; il y a été envoyé par M, Forsten, mais nous ignorons d’où il provient. Nous l’avons obtenu en communication et il a été rendu à ce Musée, DIPSADIENS, G, TRIGLYPHODONTE. d. 1079 3. TRIGLVPHODONTE BLEU. Triglyphodon Cyaneum. Nobis. CarAcrères. Tout le dessus du corps d’une teinte bleue; le des- sous d’un blanc jaunâtre. Sommet de la plaque rostrale non rabattu sur le museau; une frénale ; pré-oculaires non contiguës à la frontale; 8 ou 9 squammes temporalés, dont trois touchent aux plaques post-ocu- laires ; 8 plaques sus-labiales, dont la 6me n’est pas plus haute que la 5me ; tronc offrant 21 rangs longitudinaux d’écailles, celles du milieu du dos distinctement plus grandes que les autres. Synonvuie. 1735. Serpens Bubalina, Ana Candeja, Ceilonen- sibus, id est Bubalorum membra conterens, Séba. Tom. IF, pag. 87, tab. 83, fig. 1. C’est à tort comme on le voit, que Wagler a rapporté cefte figure à son Gonyosoma Viride, syst.p.185etamph. t. IX, Voyez dans ce vol. p. 213. | 1755, Vipera Bubalina. Klein. Tentam. Herpet. p. 21, n° 17, (d’après la planche de Séba précitée). DESCRIPTION. Formes. Le Triglyphodonte bleu a la tête aussi déprimée, aussi plane en dessus que celle des deux précédents, mais le bout du museau offre un peu plus d’étroitesse et de convexité que le leur. Ecarrure. La plaque rostrale, malgré ses sept angles, paraît triangu- laire, tant sont peu prononcés quatre de ceux-ci ; elle ne se rabat nulle- ment en arrière. Le pan latéral et externe par lequel les inter-nasales tiennent aux nasaies est rectiligne, de même que chez le Triglyphodonte de Forsten. Les bords droit et gauche de la frontale au lieu d'étre paral- lèles, comme dans cette dernière espèce, convergent un peu l’un vers l'autre, comme chez l'Anomal. Les sus-oculaires ont beaucoup plus de largeur en arrière qu'en avant, où leur angle obtus, se place entre le sommet de la pré-oculaire et la frontale. La frénale qui est oblongue, représente un trapèze rectangle, cons Vangle aigu s'enfonce sous la pré-oculaire, Trois des huit ou neuf squammes temporales, plus on moins allongées, touchent les post-oculaires, Le Triglyphodonte bleu n’a que hait plaques sus-labiales car, il yen a 1080 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. deux seulement en avant des trois qui bordent l'œil en dessous, c'est-à- dire une de moins que chez le Triglyphodon irregulare et leForsten. La troisième de toute la rangée qui touche l’œil est un peu plus éleyée que la quatrième, mais notablement plus courte que la cinquième, à la hauteur de laquelle est égale celle des trois suivantes. La squammure sous-maxillaire ne diffère pas de celle de l’Anomal. La courbe décrite, dans leur portion inférieure, par les lignes obliques que forment les écailles en descendant du dos vers le ventre, n’est pas très fortement prononcée. F Les écailles forment 21 rangées longitudinales sur le tronc, 4 à la queue. Gastrostèges 252, 1 anale et urostèges 124. un. 11—12 à 580 DENTS. Maxillaires LP +3, Palatines, 7-8. Ptérygoïdiennes ? Dimensions. La tête a trois cinquièmes de plus en longueur qu’elle n’est large vers le milieu des tempes. Les yeux ont en diamètre la moitié du travers de la région inter-orbi- taire. . Le tronc est 95 fois aussi long qu’il est large à sa partie moyenne, et la queue n’est guère que la quatrième partie de la longueur totale de ce Ser- pent, qui a 1",887 chez le seul sujet de celte espèce que nous ayons encore observé. Tête, long. 0m037 ; Tronc, long. 12395; Queue, long. 0455. CororarTion. Un bleu de mer colore le dessus et les côtés du corps de ce Serpent, qui a la gorge d’un jaune blanchâtre et le ventre, ainsi que le dessous de la queue, d’un blanc lavé de bleuâtre. Patrie. Nous ignorons de quel pays est originaire cette espèce. Elle avait été communiquée par M. le docteur Smith, à Bibron qui a rédigé la des- cription qui précède. 4. TRIGLYPHODONTE JAUNATRE. Triglyphodon flavescens. Nobis. CaracrÈèRes. Tronc d'un brun fauve oujaunâtre en dessus, avec quelques vestiges de taches anguleuses. Sommet de la rostrale très-faiblement rabattu sur le museau ; une frénale; pré-oculaires non contigués à la frontale; six ou sept squammes temporales, dont deux touchent aux plaques pos:- DIPSADIENS. G. TRIGLYPHODONTE. 4. 1081 oculaires; huit plaques sus-labiales, dont la sixième est plus haute que la cinquième; tronc offrant dix-neuf rangs longitudi- naux d’écailles ; celles du milieu du dos sont plus grandes que les autres. SYNONYMIE. 1837. Dipsas irregularis, de Macassar. Schlegel. Physion. Serp: Tom. II. p. 273, alinéa 2. Voir dans la synony- mie de l'espèce irregularis (n.° 1), l’article ou est citél’Essai sur la Physionomie des Serpents, par M. Schlegel. DESCRIPTION. Formes. La tête, chez la présente espèce, est moins déprimée que dans le Bleu ; elle rappelle par sa forme en pyramide-quadrangulaire, celle de certaines Couleuvres et notamment de l'Elaphe à 4 raies (p. 254) du midi de la France. Les côtés du ventre sont légèrement anguleux. Ecarcure. La plaque rostrale qui paraît triangulaire, {quoique ayant sept pans, se rabat par le haut, mais fort peu sur le museau. Les plaques syncipitales ressemblent à celles du Triglyphodon cyaneum, à cela près cependant, que les pré-frontales ont leur bord externe descendant beau- coup plus étroit. La frénale est aussi plus courte que dans l’espèce précédente et la pré- oculaire, au lieu de monter jusque au devant de la sus-oculaire, s’ar- rête au dessous du niveau du bord supérieur de l'orbite. Le Triglyphodonte jaunûâtre aurait trois plaques post-oculaires, c’est- à-dire une de plus que ses congénères, si ce n’est pas accidentellement que ce nombre existe chez l'individu d’après lequel nous traçons cette description. : La lèvre supérieure n’est garnie que de huit plaques, dont la septième, de méme que la huitième, sont plus haules que la sixième, celle-ci, plus que la troisième et la cinquième ; ces dernières étant elles-mêmes moins courtes que la quatrième. Le sommet de l’angle postérieur de la plaque mentonnière est très aigu; celui des premières sous-labiales, qui est aussi très effilé, pénètre assez profondément entre les sous-maxillaires antérieures ; les postérieures sont des triangles isocèles, dont les deux côtés égaux sont plus courts que le troisième, lequel se trouve être le latéral externe. Ces dernières plaques n’ont entre elles et le commencement de la série des gastrostèges, qu'une paire de grandes squammes sub-losangiques. Les écailles forment 19 rangées longitudinales au tronc, # à la queue, . Gastrostèges 260 ; une anale; 116 urostèges, 1082 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. 12 +5 Fat Palatines, 9 ; ptérygoïdiennes, 19-90, DiensioNs. La tête est près de deux fois plus longue qu'elle n’est :lafge dans son milieu. ? Les yeux ont en diamètre la moitié de l’espace inter-orbitaire. Le tronc est 86 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne, La queue est près du cinquième de la longueur totale qui est de 4,121 chez notre unique exemplaire. T'éte, long. 0,095 ; Tronc, long. 0,"862; Queue long. 0,234. CororarTion. Toutes les régions supérieures et latérales du corps sont d’un brun fauve ou jaunâtre ; les inférieures offrent une teinte à peu près semblable, mais beaucoup plus claire. Ilexiste, en travers du dos et au-dessus de la queue, des vestiges de bandes ou de’grandes taches anguleuses, qu’on aperçoit sans doute plus distinc- tement, chez des sujets qui auraient séjourné moins longtemps que le nôtre, dans la liqueur alcoolique. Denrs. Maxillaires, PARTICULARITÉS OSTÉOLOGIQUES. fci, la tige montante de l'inter-maxil- Jaire est tronquée à son sommet. Les os du ñez sont au moins aussi longs que larges; ils ne se terminent pas en pointe antérieurement, comme dans le Triglyphodon Dendrophilum, et leurs pans postérieurs décrivent une légère courbe rentrante; les frontaux postérieurs ne sont pas tout-à-fait contigus aux frontaux proprement dits. Les mastoïdiens ont une longueur égale ou présque égale à celle des os carrés ou intra-articulaires. Les apophyses alaires des os palatins sont assez développées et en trian- gles à bords égaux. Parme. L'Ophidien que nous venons de faire connaître a été recueilli à Macassar, aux Célèbes, par MM, Lesson et Garnot. ÿ. TRIGLYPHODONTE DAMIER. Triglyphodon tessellatum. Nobis: Caracrères. Tronc à taches carrées en damier; uñe raie noire s'étendant de l’œil à la bouche et une autre sur le milieu de la tête. | | Sommet de la rostrale non rabattu sur le museau; une frénale; pré-oculaires non contiguës à la frontale; 45 à 20 squammes temporales, dont 2 ou 3touchent aux plaques post-oculaires; neuf DIPSADIENS. G, TRIGLYPHODONTE. D. 1085 plaqués sus-labiales, (accidentellement 10 ou 11) dont les deux avaunt-dernières sont un peu plus hautes que celles qui les précè- dent immmédiatement et que les deux dernières. Tronc offrant 27 rangs longitudinaux d’écailles ; celles du milieu du dos sont oblongues, sub-losangiques et moins petites que les autres. DESCRIPTION. Formés. Le Triglyphodonte damier a la tête très-aplatie, les tempés peu ou point renflées, les angles des mâchoires fortement protubérants à droite et à gauche du cou; celui-ci grêle; enfin, le bout du museau dé- clive et légèrement convexe entre les narines, assez large et perpendicu- laire dans la région qui est recouverte par la plaque rostrale. Les ouvertures nasales sont grandes, baillantes, disco-triangulaires et un peu dirigées vers le ciel, tandis qu'elles regardent directement l’hori- zon, chez toutes les autres espèces du même genre. Le ventre nous semble avoir les côtés anguleux. Ecaircurs. La plaque rostrale, au lieu d’être en triangle, Comme à l’or- dinaire, a l'appparence d’un parallélogramme oblong, placé ici en travers : nous disons l’apparence, car elle a réellement cinq côtés, mais dont les deux supérieurs forment un angle excessivement ouvert. Les inter-nasales sont des trapèzes sub-rectangles, dont le sommet aigu de leur angle latéral et postérieur est courbé légèrement derrière la se- conde nasale, comme pour atteindre à la frénale. Les pré-frontales, qui s’appuient sur cette dernière plaque par un très- petit bord, sans toutefois se rabattre sur le côté du museau, ont quatre autres bords à peu près également grands. La frontale offre cinq pans, doni les deux postérieurs, qui donnent un angle sub-aigu, sont plus courts que les deux latéraux et ceux-ci moins étendus que l’antérieur; d’où il résulte que cette plaque n’a qu’une lon- gueur égale à sa plus grande largeur. Les sus-oculaires ne sont qu'un peu plus étendues longitudinalement qu’elles ne le sont transversalement, tout-à-fait en arrière, où leur lar- geur est presque double de celle qu’elles ont en avant, où elles tien- nent à la pré-frontale et à la pré-oculaire par un angle obtus, dont le côté externe est moins court que l'interne. Les pariélales ont cinq pans inégaux : le plus long est le latéral externe; après lui c’est son opposé; ensuite, celui qui s'articule avec la sus-oculaire; les deux plus petits sont le postérieur et celui qui s’attache à la frontale. Leur angle antérieur et externe s'appuie sur la post-oculairé supérieure ; 1084 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES, mais il ne descend pas derrière elle, contrairement à ce qui arrive assez souvent. ‘ La première plaque nasale, trapézoïde, moins haute que la seconde, a son pan le plus petit soudé à la rostrale et son angle le plus long situé en bas et en arrière. La seconde, étroite au milieu, est concave en avant; en arrière, sa base est coupée carrément et son sommet forme un angle obtus; la ligne qui sépare ces deux plaques nasales de l’inter-nasale est droite et tellement inclinée, contre l'ordinaire, qu’elle forme un angle aigu avec celle qui les sépare de la première sus-labiale. La frénale est un trapèze rectangle; elle tient à la pré-frontale, et se rouve en clavée par un de ses angles entre la pré-oculaire et la seconde sus-labiale, en touchant presque par son sommet au globe de l'œil. - La pré-oculaire, que le bout antérieur de la sus-oculaire empêche d’ar- river jusqu’à la frontale, est grande et à quatre pans peu jinégaux, qui forment un angle aigu, en bas, et un obtus, entre deux aigus, en haut. Les post-oculaires, quadrangulaires ou pentagonales, ne présentent pas à elles deux une surface égale à celle de la pré-oculaire. Chaque région temporale est garnie de quinze à vingt squammes de forme indéterminable et de diverses grandeurs ; en général, celles qui avoisinent l’orbite et dont deux ou trois tiennent aux post-oculaires, sont oblongues et plus petites que les autres, et il y en a une, qui est la plus grande, située le long de la plaque pariétale. Normalement, il n’existe que neuf paires de plaques sus-labiales ; celles qui s’y trouvent en plus de ce nombre ne sont que des portions dé- pendantes des autres, ainsi qu’on le reconnaît aisément à leur forme ano- male et à leur développement proportionnellement moindre. Les deux premières de ces neuf plaques sont presque de la même dimension; cesont « des trapèzes rectangles, dont le sommet supérieur et postérieur est aigu. La troisième, à peine plus haute que la seconde, a deux angles en baset trois en haut. La quatrième, légèrement plus basse que la précédente, serait carrée, si son bord supérieur était aussi long que linférieur. La cin- quième a la même forme, mais un peuü plus de hauteur que la troisième. Les quatre suivantes ont cinq angles, dont ie médian supérieur est fort obtus; toutes ont une largeur à peu près pareille, mais la sixième est la sep- tième de la rangée, sont un peu plus élevées que les cinquième, huitième et neuvième. La mentonnière est assez petite, en un triangle presque régulier, elle est légèrement convexe en devant ; elle pénètre par son sommet très aigu et effilé, entre les premières sous-labiales, jusqu’à la moitié de sa lon- gueur. | - Il y a de chaque côté quatorze plaques sous-labiales. La premiére est DIPSADIENS. G. TRIGLYPHODONTE. 5. 1085 plus grande que les suivantes, mais plus petite que les sous-maxillaires antérieures. Les plaques sous-maxillaires antérieures ont cinq bords inégaux, trois graduellement moins petits, soudés respectivement à la seconde, à la troi- sième et à la première sous-labiale, puis un plus long, formant avec un se- cond encore plus étendu, l'angle excessivement aigu par lequel ces plaques sous-maxillaires antérieures se terminent en arriére. Les sous-maxillaires postérieures sont des triangles scalènes. L’espace qui sépare les plaques sous-maxillaires postérieures de la pre- mière des gulaires est garni de douze squammes disposées quatre par quatre sur trois rangs longitudinaux ? dans le rang médian, elles semblent un peu élargies, tandis que dans les latéraux, elles sont oblongues. Les plaques gulaires sont allongées, étroites, sub-rectangulaires, et : forment cinq ou six séries obliques. Les écailles du milieu du dos sont sub-losangiques et seulement un peu plus grandes que celles des rangées voisines. Les écailles forment 27 rangées longitudinales au tronc, 4 à la queue, Il y a 259-254 gastrostèges ; une anale et 104 urostèges. .. 11+5 ; À Dents. Maxillaires — . Palatines, 6. Ptérygoïdiennes, 10, Les deux rangées de ces dernières dents se prolongent jusqu'au niveau de l'extrémité postérieure du crâne. ; Dimensions. La tête est près de deux fois plus longue qu’elle n’est large au milieu des tempes. : : - Les yeux n’ont guère en diamètre que la moitié de l’espace inter-orbi- taire. à : Le tronc est 81 à 89 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. La queue est du cinquième de la longueur totale, qui est de 1,909, chez l’un de nos deux exemplaires. Tête, long. 0"041 ; tronc, long. 1m50; queue, long. 0368. . CororarTion. En dessous, la tête est entièrement blanche, et d’un blanc roussätre en dessus. Les lèvres sont aussi presque blanches, mais marquées çà et la, de très petits points brunâtres ; le museau offre une marbrure de la même teinte. Deux raies noires s'étendent directement, l’une à droiteet l’autre à gauche, depuis le bord post-orbitaire jusqu’à l’arrière de l'angle des mächoires, où elle se dilatent triangulairement. Une troisième prend naissance entre les plaques pariétales et se termine sur le cou, à une pe- tite distance de la nuque. Le tronc et la queue sont couverts, excepté à leur face inférieure, de taches quadrangulaires, les unes blanches, les autres noires au milieu et d’un gris ardoisé sur leurs bords, mais toutes exactement disposées comme les carrés d’une table de damier; elles cons- REPTILES , TOME VII, 69, 1086 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES, tituent quatre rangs latéraux ef un médian ou dorsal, dans lequel elles sont de moitié plus grandes que dans les autres et au nombre de quatre-vingt à guatre-vingt-seize noires, qui alternent avec autant de blanches. Tantôt un blanc assez pur règae seul sur le ventre et sous la queue; tantôt ces régions sont comme lavées de fauve et très légèrement marbrées de brun plus ou moins foncé, Les individus conservés dans l’alcool se décolorent, et caen complé-. tement leur teinte ardoisée et le noir devient d’un brun roussâtre. PARTICULARITÉS OSTÉOLOGIQUES, La tige montante de l'os inter-maxii- laire offre une égale étroitesse de bas en haut. Les os du nez réunis forment une plaque transversalement ovale d'ôù part une pointe courte et obtuse sur laquelle s'appuie la tige montante de l’inter-maxillaire, Les frontaux antérieurs sont plus courts en bas que par le haut, qui est à proportion, très-étendu, et se brise sous deux angles, un rentrant fort ouvert, un sortant peu obtus, Les frontaux postérieurs, de moitié moins larges que hauts, ne s'élèvent pas jusqu'aux frontaux proprement dits. Les mastoïdiens sont d’un sixième moins longs que les os intra-artieu- . laires, vulgairement nommés os carrés. Les apophyses aliformes des pala- tins, à demi ovalaires, ont peu de développement, Parrie. Le Triglyphodonte damier est un Serpent Javanais. Nous en possédons deux individus dont nous sommes redevables à M. Diard. 6. TRIGLYPHODONTE DENDROPHILE, - Triglyphodon dendrophilum. Reinwardt, . Caracrères, Le dessus du tronc noir, avec des bandes trans- versales jaunes au nombre de quarante ou soixante entières, in- terrompues sur le dos, mais plus cu moins élargies sur les flancs. Sommet de la rostrale non rabatiu sur le museau; normale- ment, une frénale; pré-oculaires non contiguës à la frontale; 4 à 40 squammes temporales, dont 4 ou 2, rarement 3, touchent aux plaques post-oculaires; normalement, 8 plaques sus-labiales, dont la sixième est plus haute que la cinquième; sur le tronc, 21 rangs longitudinaux d’écailles dont celles du milieu du dos sont plus grandes que les autres. î SYNONYME. 1734. Serpens peruviana, elegantissima. Séba, t, f, pag. 22, tab. 91, fig. 4 4735. Serpens. Scheuchzer, Phys, sacra t. AV, tab, 662, n°41 DIPSADIENS. G. TRIGLYPHODONTE, 6: 1087 (ig. éopiée d’après Séba, avec quelques légers changements dans la pose de l’animal). 4755. Coluber peruvianus. Klein, Tentam.Herpet. p. 25, ne 4 (d’après Séba). 1802. Coluber peruvianus. Shaw. Gener. zool. vol. ILE, part. 9, pag. 483, pl. 122 (figure et description copiées de Séba). _ 18... Dipsas dendrophila. Reinwardt, Mus. Lugd. Batay. Ma- nuscrit, 1826. Dipsas dendrophilus (Reinwardt). Fitzinger. Neue. Clas- . sif, Rept. pag. 59. 1827. Dipsas derdr ophila. Boié. Isis, tom. XX, pag. 549, n0 2, 4828. Dipsas dendrophila. Schlegel. Nova acta Acad. nat. cu- rios. vol. XIV, pag. 452, pl. 46, fig. 6 (représentant la tête os- seuse). Cette figure est fautive, en ce qu’elle représente la mâ- choire supérieure comme n'étant armée que d’une seule dent sillonnée, tandis qu il en existe bien certainement trois dans la nature. 1829. Dipsas indica. Cuvier. Musée de Paris et Règne animal, 2e édit. t. LE, p. 82 : exclus. synonym. Coluber bucephalus, Shaw et fig. 4, tab. 43, t. [, Séba (Dipsadomorus indicus, nobis, p. 470 de cet. VID). 1830. Dipsas dendrophila (Reinwardt). Wagler. Syst. Que pag. 181. 1828. Dipsas dendrophila. Wagler. Icones et descript, amphib. tab. 8. (fig. copiée d’un dessin fait sur le vivant par Reinwardit). 1837. Dipsas dendrophila. Schlegel. Essai physion, Serp. t. I, pag- 160; t. IT, p. 263, pl. 11, a 1-3 : exclus. Variété des Célè- Les. 18%0. Dipsas dendrophila. Filippo de Kilippi. bise ragion. Serp. Mus. Pav. (Bibliot. Italian. tom. XCIX). | 1842. Dipsas dendrophila. Schlegel Abbild. Amph. pag. 133, tab..45, fig, 1-9. L'une de ces figures est incorrecte, en ce qu’elle n'indique qu'une seule dent sillonnée à la mâchoire supérieure, tandis 69, + 1088 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. qu'il y en a certainement trois, deux grandes et et une petite der- rière celle-ci. 1843. Cephalophis dendrophila. Fitzinger. Syst. Rept. Fase.I, pag. 27. Oular-manok, ou bien Oular-Bourong, en malais. DESCRIPTION. FF Ce que la téte du T'riglyphodonte dendrophile offre de caractéristique, c’est l’étroitesse et la forme arrondie du museau ;. sa grande épaisseur, à proportion de sa longueur, particulièrement en arrière ; la convexité très- prononcée de ses parties post-orbitaires latérales; c'est enfin la forte sail- lie qui se remarque au niveau de l’articulation de la branche sous-maxil- laire avec l'os carré ouintra-articulaire. Les côtés du ventre sont arrondis. Ecarzcure. La plaque rostrale, quoique paraissant triangulaire, a réel- * lement sept pans: deux très-petits soudés aux premières sus-labiales deux moins courts, réunis en un angle obtus qui est enclayé dans les inter- nasales et dont le sommet ne se rabat point sur le museay; deux plus longs, en rapport avec les nasales antérieures ; enfin, un encore plus étendu ou le paie dont l’échancrure pour le passage de la langue est fort pe- tite. Les inter-nasales sont des trapézoïdes dont les deux grands côtés for- ment en arrière un angle aigu. La frontale, à peu près aussi longue qu'elle est large en avant, a cinq bords. Les autres plaques syncipitales ressemblent à celles des espèces précé- demment décrites. Les nasales antérieure et postérieure sont à peu près égales en surface, mais la première est en trapèze ou en parallélogramme oblong, tandis que la seconde est pentagonale.. Normalement, la frénale est un trapèze, le plus souvent rectangle, dont le sommet aigu est inférieur et en arrière : cette plaque manque quelque- fois et alors, sa place est occupée par la nasale postérieure etla pré-ocu- laire, qui se rapprochent à cet effet, et dont la largeur est naturellement plus grande qu’à l'ordinaire. La pré-oculaire ne s'élève pas jusqu’à la frontale; elle en est séparée par l’extrémité antérieure de la sus-oculaire. Les post-oculaires sont toutes deux petites et quadrangulaires ou pen- tagones, DIPSADIENS. G. TRIGLYPHODONTE. 6. 1089 Le nombre des squammes temporales varie de quatre à dix, dont quel- quefois une seule, d’autres fois trois Fe le plus souvent deux touchent aux plaques post-oculaires. La lèvre supérieure est revêtue de huit paires de plaques d’inégale gran- deur; parfois, il y en a neuf; mais c’est par accident, ou lorsque l'une d’entre elles est divisée en deux pièces. Les trois premières augmentent * graduellement en hauteur d’avant en arrière; la quatrième est plus courte que les deux entre lesquelles elle est placée; les sixième et septième sont plus hautes que la cinquième et la huitième. Les premières plaques sous-labiales s’enfoncent de près des deux tiers de leur longueur entre les sous-maxillaires antérieures. Celles-ci sont plus longues que les postérieures, qui ont l'apparence de rhombes irréguliers, ou bien de triangles scalènes. Quatre à six squammes oblongues, auxquelles se joignent parfois deux ou trois petites écailles, remplissent l'intervalle qui sépare les plaques sous- maxillaires postérieures de la première gastrostège. Les écailles forment 21 rangées longitudinales au tronc, 4-6 à la queue, Il y a 211-222 gastrostèges, une anale et 95-104 urostèges. +5 11 À Dexrs. Maxillaires ; Palatines, 7; Ptérygoïdiennes, 14-15. Les deux rangées de ces dernières s'étendent au moins jusqu’au niveau de l'extrémité postérieure de la boite cranienne. Dimensions. La tête est près de deux fois aussi longue qu’elle est large dans son milieu. Le diamètre des yeux égale la moitié de l'espace inter- orbitaire. Le tronc est 58 à 69 fois ausssi long qu'il est large à sa partie moyenne. La queue n’a guère que la sixième partie de la longueur de la totalité du corps, qui est de 1",907 chez notre plus grand sujet, Téte, long. 0",047. Tronc, long. 12,530. Queue, long. 0,330. CozorarTion. — Variété A. La teinte générale varie du brun marron ex- trémement foncé au noir profond. Cette teinte borde l'arrière des plaques labiales qui sont d’un jaune d’or, remplacé par du blanc après la mort; cette couleur blanche, ou d’un blanc-jaunâtre, règne seule sous la têle et forme quarante-cinq à soixante bandes en travers du tronc et de la queue. Ces bandes, assez régulièrement espacées, s'étendent d’un côté du ventre à l’autre en passant par les flancs et par le dos où leur étroitesse est telle qu’elles ne couvrent guère qu’une ou deux des écailles qui se trouvent sur leur passage, tandis qu'à leurs extrémités, sur les régions latérales, elles ont une largeur égale au diamètre longitudinal de deux ou trois scutelles. Quelquefois, elles se prolongent en différents sens ou d’une manière três- 1090 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. irrégulière sur le ventre et sous la queue ; ces régions inférieures parais- sent alors comme marbrées de j jaune et de noir. Le dessus de la tête est uniformément du même brun ou du même noir que le fond. — Variété B. Le sujet qui nous donne cette variété manque de plaque frénale. IL est d’un beau noir d’ébène, avec les bandes jaunes devenues blanches, que nous a offertes la variété précédente; mais outre qu'elles sont moins étroites et qu’elles s’unissent sous le corps par leurs extrémités, de manière à former un anneau complet, toutes les écaillles et les scu- telles sur lesquelles elles portent présentent un encadrement noir. Les plaques de la gorge et des régions sous-maxillaires sont noires aussi à leur pourtour, mais leur centre est blanc. Plusieurs gouttelettes blanches sont déposées sur la face supérieure de la tête. On en voit une sùür chaque pré-frontale et sus-oculaire, deux aux extrémités de chaque pariétale, et six ou sept sur l’occiput. ._. — Variété C. L'individu unique, qui nous offre ce mode de coloration a neuf plaques sus-labiales, c’est-à-dire une de plus que le nombre normal, et cette plaque supplémentaire est située en avant des trois qui touchent à l’œil. Les lèvres et la face inférieure de la tête sont de la même couleur que chez la première, mais la majeure partie du reste du corps est d’un noir pur, très-brillant et extrêmement foncé : en effet, le blanc n’y accom- pagne cette dernière couleur que sur la poitrine, où il occupe deux espa- ces quadrangulaires; le long des flancs, la couleur blanche est disposée par petites raies verticales, au nombre d’une trentaine, et sur la queue, cette teinte blanche forme une dizaine de taches à peu près triangulaires. PARTIGULARITÉS OSTÉOLOGIQUES. La tige montante de DURE Lure est tronquée à son sommet. Les os du nez sont plus larges que longs; ils forment une petite pointe en avant et les deux pans postérieurs en losange u’offrent pas la plus lé- gère échancrure. Les frontaux antérieurs ont à peu près la même forme que ceux du Triglyphodonte damier. Les frontaux postérieurs sont soudés en haut aux frontaux proprement dits. Les mastoïdiens ont une longueur égale ou presque égale à celle des os carrés au intra-articulaires. Les apophyses alaires des palatins sont as- sez grandes et hémi-discoïdaies. Patrie. Le Triglyphodonte dendrophile est un des Serpents les plus communs parmi ceux qui peuplent les forêts de Java. C'est de cette île que .le Muséum a reçu, par les soins de MM. Diard et Leschenault, les sept individus qu'il possède de la Variété A. L'unique sujet que nous ayons de la Variété B provient aussi du même pays; mais l’exemplaire type de notre Variété G est originaire de Sumatra, DIPSADIENS. G. TRIGLYPHODONTE, 7. 1091 Ossernvarions. La figure da Dendrophile que renferme l'ouvrage de Séba et la copie qu’en a publiée Scheuchzer, dans sa Physique sacrée, ont été citées à tort par Merrem, comme représentanf#ôn Coluber caninana, | espèce fort différente de celle du, présent article, et dont nous avons fait l’histoire à la p. 220 de la première partie de ce septième volume, sous le nom de Spilotès changeant /Spilotes variabilis). M. Fitzinger signale le Triglyphodon dendrophilum comme type d’un genre particulier, qu’il appelle Cephalophis, mais dont il n’a pas encore publié les caractères. 7. TRIGLYPHODONTE PERLÉ Triglyphodon gemmi-cinctum Nobis. Caracrères. Corps noir en dessus, parsemé de gros points blancs ou jaunes formant près de cent bandes transversales. Sommet de la rostrale non rabattu sur le museau: une frénale: pré-oculaires non contiguës à la frontale; quatre à dix squammes temporales, dont une ou deux, rarement trois , touchent aux plaques post-oculaires; huit sus-labiales, dont la sixième est plus haute que la cinquième; tronc à vingt-et-un rangs longitudinaux d’écailles, dont celles du milieu du dos sont plus grandes que les autres. Synonymie. 1837. Dipsas dendrophila Variété des Célèbes, Schlegel, Essai physion. Serp. Tom, II, p. 265. DESCRIPTION. Formes. Cette espèce ne diffère de la précédente que parce que le ronc et la queue sont plus longs , le museau plus court et à proportion plus for- tement tronqué en avant. Ecanrure. Les plaques sus-céphaliques sont complétement semblables : à cela près cependant que la première nasale est toujours plus étroite en avant chez Île gemmi- -cinctum que chez le dendrophilum. Les écailles sent ainsi distribuées : 24 rangées longitudinales au tronc G à la queue. Gastrostèges : 222-299 + 1 anale; urostèges, 90-103, ne 1) Dewrs, Maxiliaires __— Palatines 7, Ptérygoïdiennes 11-12, 1092 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. Dimensions. La tête est près de deux fois plus longue qu'elle n'est large au milieu des tempes. Les yeux égalent enMffamètre ia moitié de l’espace inter-orbitaire. Le tronc est 48 à 74 fois aussi long qu’il est large à sa partie moyenne. La queue n’a guère que le cinquième de la longueur totale du corps, qui est de 1»,409 chez notre plus grand individu. Tête, long. 0035 ; Tronc, long. 1"087 ; Queue, long. 0®280. CororaTion. La couleur générale est un noir profond. Le tronc et la queue sont semés en dessous de gros points jaunes ; en dessus et latérale- ment, ils offrent de quatre-vingt- dix-sept à cent vingt-cinq petites bandes transversales jaunes, dont chacune n’est, à proprement parler, qu’une rangée de grosses gouttes de cette teinte jaune pressées les unes contre les autres. La nuque porte de chaque côté, une grande tache jaune oblongue ayant ! ordinairement la forme d’une massue, D’autres petites taches jaunes se montrent, çà et là, sur la tête, mais plus particulièrement au niveau des sutures des pièces du bouclier céphalique. Les plaques de [a lèvre supérieure sont jaunes, avec une large bordure noire en arrière, en haut et quelquefois en bas. La lèvre inférieure est presque entièrement d’une teinte noire, qui couvre seule un assez grand espace quadrangulaire sous la gorge, tandis qu'elle est mélée au jaune sur les régions. sous-maxillaires. PARTICULARITÉS OSTÉOLOGIQuEs. L’os inter-maxillaire ressembleà celui du Triglyphodonte dendrophile , mais les frontaux antérieurs sont un peu plus étroits que dans ce dernier. La pointe que forment les os du nez en ayant n’est pas aussi Courle que chez l'espèce précitée, et leurs pans postérieurs décrivent une courbe rentrante bien prononcée. Les frontaux postérieurs, loin d’être soudés aux frontaux proprement dits, en sont séparés par un certain intervalle. Parrie. Nous n’avons jamais reçu de Java, le Ÿ. ceint de perles, bien que MT. Echlegel assure qu'il se trouve dans celte île, ainsi que le Dendro- phile. Cinq des six individus que renferme notre Musée ont été recueillis aux Célèbes par MM. Quoy et Gaimard ; le sixième l'a été à Manille, par MM. Eydoux et Souleyet. DIPSADIENS, G, TRIGLYPHODONTE. 6. 1095 8. TRIGLYPHODONTE JASPÉ. Triglyphodon jaspideum. Nobis. Caractères. Dessus du troncgrisâtre, lacheté denoir, de blanc et de jaune, réticulé de lignes jaunes. Sommet de la rostrale non rabattu surle museau: une frénale; pré-oculaires non contiguës à la frontale; sept squammes tem- porales, dont deux touchent aux plaques post-oculaires; huit pla= ques sus-labiales, dont la sixième est plus haute quela cinquième; tronc offrant vingt-et-un rangs longitudinaux d’écailles , dont les médio-dorsaies sont distinctement plus grandes que les autres. SYNONYMIE. 4837. Dipsas cynodon, jeune. Schlegel.Essaiphy- sion. Serp. Tom, IT, p. 269, alinéa 2. DESCRIPTION. Formes. La tête du Triglyphodonte jaspé a ses régions anguleuses plus prononcées, moins arrondies que chez les autres espèces. Elle est d’ailleurs légèrement concave à sa face supérieure et assez distinctement en pyramide quadrangulaire en avant; il en résulte que, sous le rapport de sa forme générale, elle offre quelque ressemblance avec la tête du Cæ- lopeltis laccertina. Ecarrzure. La plaque rostrale ne se rabat nullement sur le museau ; elle a sept bords inégaux : deux très petits sont soudés aux premières sus- Jabiales ; deux un peu moins courts forment un angle qui est enclavé dans les inter-nasales ; deux plus longs et légèrement concaves sont en rapport avec les nasales antérieures. Le dernier enfin, ou l'inférieur, est le plus grand de tous ; son échancrure, qui sert de passage à la langue, est peu pro- fonde. Les inter-nasales sont des trapèzes rectangles, qui, sur le sujet de notre collection sont soudés, sans la moindre trace de suture, ce qui est certai : nement accidentel. Les pré-frontales, pentagonales et excessivement élargies, s’abaissent, de près de la moitié de leur étendue transversale, pour s'appuyer par un pan horizontal sur la frénale et par un pan oblique sur la seconde nasale. Ces deux pans sont beaucoup plus petits que les trois autres, dont le moins grand est celui par lequel ces deux plaques pré-frontales se joignent entre elles et le plus long est celui qui les retient aux inter-nasales, Les deux 109 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES, derniers pans, égaux entre eux, forment un angle assez ‘oblus articulé d’une part, avee la frontale, et de Pautre, avec la sus-oculaire et la pré- oculaire - ; La frontale se rétrécit d'avant en arrière. Ses pans latéraux ont une longueur double de celle des deux postérieurs, qui forment un angle obtus mais ils sontun peu moins étendus que le pan antérieur qui est brisé sous un angle extrémement ouvert. Les sus-oculaires ont une forme diflérente de celle qu’on observe dans les espèces du même genre. Elles ont six côtés : trois presque aussi grands et trois à peu près aussi petits l’un que l’autre ; deux de ceux-ci, forment un angle droit et tiennent à la pré-frontale et à la pré-oculaire; le troi- sième s'articule avec la post-oculaire supérieure; le pan latéral externe décrit une légère courbe rentrante et les deux autres, s'unissent l’un à la frontale et l’autre à la pariétale. Les pariétales, dont la plus grande largeur est presque égale à leur lon- gueur, ont sept pans inégaux. . Les nasales antérieure et poslérieure sont semblables pour l'étendue, mais l’une est quadrangulaire, et l’autre pentagonale. La frénale, dont le plus grand diamètre est le vertical, est un pentagone; par deux de ses bords, elle touche à la pré-oculaire, et à la troisième sus-la- biale; par les trois autres, elle s'appuie sur la pré-frontale, la nasale posté- rieure et la seconde sus-labiale. La pré-oculaire ressemble à la frénale, bien qu’elle soit plus étroite et près de deux fois aussi haute ; néanmoins, elle s’arréte au-dessous du ni- veau du bord sus-orbitaire. Les post-oculaires sont pentagonales et plus hautes que larges, mais l'inférieure est moins élevée que la supérieure. ; Les tempes sont revêtues de sept pièces pentagones, dont quatre assez allongées et trois très-courtes, qui forment une colonne derrière les pre- mières. I] y a huit plaques sus-labiales ; la sixième est la ‘plus haute, puis les septième , cinquième et la troisième, ensuite les huitième, quatrième et deuxième. La première, par conséquent est la plus basse de toutes. Cette première plaque sus-labiale est oblongue, en trapèze rectangle, la deuxième carrée, la troisième hexagone irrégulière, la cinquième trapézoïde etla quatrième en parallélogramme oblong, ainsi que la huitième. La sixième a deux angles droits en bas et trois, également oblus, en haut. Enfin, la septième a son hord inférieur plus court que le supérieur, qui est brisé en, angle excessivement ouvert. La plaque mentonnière triangulaire présente deux angles lrès-aigus en avant et un obtusen arriére, DIPSADIENS. G. TRIGLYPHODONYE. 8. 4095 Les lames sous-labiales, au nombre de douze, sont toutes fort pelites, à l'exception de celles de la première paire. Les sous-maxillaires postérieures forment deux triangles scalènes ; elles touchent extérieurement aux sous-labiales ef laissent entre elles un grand espace, occupé par deux longues squammes quadrilatères formant un À dont le sommet est recouvert par une petite écaille et dont les branches embrassent deux autres écailles, ainsi que la première des gastrostèges. Les écailles forment 21 rangées longitudinales au tronc, 4 à la queue, Gastrostèges 248 ; 1 anale ; urostèges, 147. Denrs. Les dents ont toutes, proportionnellement, la même uedue que celles du Triglyphodon dendrophilum et du Gemmi-cinctum. Maxillaires : bn -23 Les rangées de ces dernières dents ne s'étendent pas tout-à-fait jusqu’au niveau de l'extrémité postérieure de la boîte cérébrale, ainsi qu’elles le font au contraire chez la piupart des autres, où la troisième dent sillonnée est toujours heaucoup plus courte que les deux premières, au lieu qu'ici, elle est presque de la même longueur. Dumexsions. La tête est près de deux fois plus longue qu'elle n’est large vers le milieu des tempes. * Le diamètre des yeux égale un peu plus de la moitié de Pespace inter- orbitaire. La queue n’est guère que du quart de la longueur totale, qui est de 1210 dans l’unique exemplaire qué nous possédons. Tête, long. 0m,020 ; Tronc, long, 0",790 ; Queue, 0,290. CororaTion. Au premier aspect, le fond de la couleur des parties supé- rieures et latérales est un brun grisätre uniforme, légèrement violacé ; mais par un examen plus attentif, on reconnaît que c’est une teinte d’un L blanc fauve ou jaunâtre, vermiculée ou comme nuagée de brun rous- sâtre, $ Le museau est marbré de noir, couleur qui couvrirait entièrement la surface des plaques sus-labiales et les écailles des côtés de la gorge, si. celles-ci m'étaient marquées d’une tache ovalaire, les unes d’un jaune pâle, tandis que les plaques de la lèvre supérieure sont coupées, soit perpendi- 1 culairement, soit obliquement, par une raie d’un jaune d’Cr. I y a cinq taches noires, liserées de jaune, sur l’arrière de Îa tête : l'une d'elles est triangulaire, située en partie sur la frontale, en partie sur les pariétales. Deux de ces taches sont cllipliques et placées à droite et à gauche de ces dernières plaques ; les deux autres, claviformes et bien plus grandes que les précédentes, occupent les tempes; elles onf leur petit bout appuyé sur l'angle de la bouche. ; Palatines, 8-9 ; Ptérygoïdiennes. 15-14. 1096 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. Un ruban noir, pointu à son extrémité antérieure, $ étend line: lement entre deux lignes jaunes, sur le milieu de l’occiput et du cou. Quatre-vingts bandes noires, plus ou moins anguleuses, et flexueuses, descendent perpendiculairement du milieu du dos vers le bas des flancs, où chacune d'elles semble s'appuyer sur une tache blanche quadrangulaire. Leurs intervalles sont parcourus par des lignes jaunâtres, dont l’ensemble produit une sorte de réseau à mailles héxagones excessivement grandes, Le dessus de la queue et ses côtés offrent les mêmes couleurs que le tronc; seulement le dessin en est plus confus. Le jaune est la couleur qui domine sur les plaques sous-labiales et gu- laires. Ces plaques sous-labiales et les sous-maxillaires ont toutes une tache noire ; les quatre premières gulaires en ont trois chacune, mais les quinze ou vingt suivantes n’en ont que deux. Les gastrostèges et les urostèges sont plutôt fauves que jaunâtres et, légèrement marbrées de brun-rous- sâtre, PARTICULARITÉS OSTÉOLOGIQUES. La téte osseuse offre des fee plus ra- massées que dans les espèces précédentes. La tige de l'os inter-maxillaire est plus courte que chez aucun des Tri- glyphodontes qui viennent d’être décrits ; elle a l'apparence d’une petite spatule, étant rétrécie à sa base et au contraire élargie et arrondie à son sommet. Les os du nez, qui sont fortement tronqués en arrière, ont leurs deux pans latéraux postérieurs moins longs que les antérieurs, dont l’angle aigu qu ‘ils forment s’infléchit par son sommet pour s AppRYer sur l’apo- physe montante de l’inter-maxillaire. Les frontaux postérieurs n’atteignent pas les frontaux proprement dits. Les mastoïdiens sont fort peu développés et leur longueur est seulement un peu plus grande que la largeur de l'extrémité par laquelle s’y attache l'os carré ouintra-articulaire. Les apophyses alaires des palatins sont très Hanle et en triangles équi- latéraux. ù Parrie. Ce Serpent, que nous avons reçu du Musée de Leyde, provient des récoltes zoologiques faites à Java par les naturalistes voyageurs qui ont exploré cette île pour le compte du gouvernement Hollandais. Osenvarions. Ce même Ophidien et quelques autres de la même espèce ont été considérés par M. Schlegel comme de jeunes individus de son Dipsas cynodon (Opetiodon cynodon, Nob. t. VIF, page 907). C'est, en effet ainsi, qu'ils se trouvent mentionnés dans son Essai sur la physionomie des Serpents. Nous avons lieu de nous éfonner qu'un si habile Ophiologiste ait con= fondu deux espèces aussi distinctes l'une de l autre que celles-ci ; car, non DIPSADIENS. G, TRIGLYPHODONTE. 9. 1097 seutement le Triglyphodon jaspideum diffère del’Opetiodon Cynodon par sonSystème dentaire, mais il ne lui ressemble nullement par la forme de la tête, ni par celle des plaques qui protègent cette partie du corps, ni même par son mode de coloration. 9. TRIGLYPHODONTE DE DRAPIEZ. Triglyphodon Drapiezii Nobis. (Dipsas Drapiezii. Boié.) Caracrènes, Dessus du tronc d’un gris violacé, avec des ban- des transversales noirâtres, et sur flancs, de grandes taches blanches liserées de noir. Sommet de la plaque rostrale non rabaitu sur le museau; nor- malement, pas de frénale ; pré-oculaires non contiguës à la fron- tale; sept squammes temporales, dont deux touchent aux plaques post-oculaires; huit plaques sus-labiales, dont la sixième est plus haute que la cinquième; tronc offrant dix-neuf rangs longitu- dinaux d’écailles, dont celles du milieu i dos sont beaucoup plus grandes que les autres. Synonymie. 18... Dipsas Drapiezii Boié. Erpét. de Java, pl. 88 (suivant M. Schlegeh. 1827. Dipsas Drapiezti, Boié. Isis Tom. XX, p. 549, n.0 3. 1828. Dipsas Drapierii. Boié. Bijdrag. natuurkundig. weten- _schapp. verzam. door van Haal, Vrolik en Mulder. Tom. III, p. 250. | | 4837. Dipsas Drapiezii Schlegel. Essai physion.Serp. Tom. I. p- 161; tom. II, p. 270, pl. 11, fig. 8-9. La plaque qui entoure la narine ne s’y trouve pas divisée en deux pièces, comme elle l’est réellement dans la nature. 1840. Dipsas Drapiezii. Schlegel. Abbildung. an pag. 48, tab. 16. DESCRIPTION. Formes. Aucune autre espèce de ce genre n'offre un corps plus mincé, plus allongé, et une queue plus gréle que celle-ci. Les yeux sont énormes. le museau fort court est très-épais et à peine moins large en avant qu’au 1098 . OPHMIDIENS OPISTHOGLYPHES. niveau desorbités. Les côtés de ce museau sont presque perpendiculaires ; et l'angle qu'ils forment avec le chanfrein est assez fortement arrondis L'orifice de la narine est grand et sub-cireulaire; il est pratiqué entre la première et la seconde plaque nasaie, dont la surface est assez fortement concave le long du bord de cet orifice. Ecancure. La plaque rostrale est hexagonale et s’unit d’abord à la pre- mière sus-labiale, puis aux inter-nasales et aux nasales antérieures. Le dernier pan est à peine échancré pour le Passe de la langue. Les inter- nasales sont des trapèzes. Les pré-frontales sont carrées, abstraction faite de la pr rabattue sur le côté du museau, et qui est tronquée. La frontale a cinq pans, un antérieur et deux latéraux, à peu près égaux entre eux, et deux postérieurs, de moitié moins longs que les autres et réunis sous un angle obtus. Les sus-oculaires ont six bords : deux, très-petits, s’articuient séparé- ment avec la pré-oculaire et la post-oculaire supérieure ; un , encore plus petit, tient à la pré-frontale ; un, fort grand, borde l'œil; un autre, pres- - que aussi grand, s’unit à la frontale, et forme, avec un troisième , un peu moins étendu, et qui touche à la pariétale, un angle presque droit ou très- faiblement ouvert. Les pariétales, dont la longueur correspond à leur plus grande largéur, sont à six pans inégaux ; le plus long d’entre eux, après le temporal, est ‘le bord interne ; viennent ensuite les deux pans qui touchent à la sus-ocu- laire et aux écailles occipitales ; puis celui qui adhère à la frontales enfin, celuiqui s'attache à la post-oculaire supéricure, lequel est, par conséquent, le plus petit de tous. La première plaque nasale a l'apparence d’un trapèze rectangle, dont le sommet aigu est eu avant et en haut. La seconde est hexagone ou penta- gone, suivant qu'il existe ou non une frénale; dans ce dernier cas, qui esi le plus fréquent, elle se prolonge naturellement jusqu’à la pré-oculaire. Cette pré-oculaire, dont la base varie pour la largeur, ne s'élève pas au- dessus da niveau du bord sus-orbitaire. La post-oculaire supérieure est pentagonale, ef l’inférieure hesaunailé ; mais l’une et l’autre sont assez développées et un peu plus en hauteur qu'en largeur. Chaque tempe a sept squammes ; quatre oblongues et inégalement grandes, et trois comparativemenltrès-petites, qui forment une rangée per- pendiculaire. La lèvre supérieure est recouverte par une rangée de huit plaques. La deuxième est un peu moins petite que la première, et la troisième un peu plus grande que la deuxième ; la quatrième est plus basse et la cinquième DIPSADIENS. 6. TRIGLYPHODONTE. 0. 1099 - plus élevée que la troisième. La sixième est plus dilatée , dans ses deux sens, que la cinquième; la septième a un peu moins de hauteur que la sixième et un peu plus que la huitième. La première de ces mêmes pla- ques sus-labiales est un trapèze rectangle, La deuxième lui serait sem- blable, si son bord supérieur n’était brisé sons un angle, qui est très-ou- vert. La quatrième ressemble aussi à un trapèze rectangle; son sommet aigu est antérieur et inférieur. La cinquième et les trois qui la suivent ont chacune deux angles droits en bas et trois obtus en haut, La plague mentonnière est triangulaire. Il y a onze plaques sous-labiales. La première , pentagone , allongée est assez étroite à son pan postérieur par lequel elle tient à celle du côté op- posé. On remarque que la surface des autres sous-labiales, depuis la seconde ; qui est rectangulaire, s'accroît graduellement jusqu’à la sixième, puis qu'elle décroit régulièrement à partir de celle-ci jusqu’à la dernière. Les plaques sous-maxillaires antérieures sont -très-grandes , comparati- vement aux postérieures et aux sous-labiales de la première paire; elles sont pentagones, oblonigues et inéqui-latérales, plus courtes et plus étroites que les précédentes ; les sous-maxillaires postérieures sont des trapèzes isocèles et ne s’écartent que très-faiblement l’une de l’autre en arrière. Nous ne voyons que quatre squammes oblongues entre ces dernières pla- ques et la première gastrostège. Ç La gorge est revêtue d’écailles hexagones, disposées sur cinq ou six rangs obliques, à droite et à gauche, Les écailles du dos, sur trois séries médianes, sont à six angles et plus grandes que les autres, dont la forme est rhomboïdale. Il ÿ a dix-neuf rangées longitudinales d’écailles au tronc ; 4 à la queue. Gastrostèges, 259-9268; 1 anale ; gastrostèges, 114-154. Palatines, 7-8. Ptérygoïdiennes, 13-14. 14 +3 ENTs. Maxillaires À Line Elles ont toutes, proportionnellement, la même longueur que dans les espèces nommées Dendrophilum gemmi-cinctum et jaspideum. Les rangées des ptérygoïdiennes se terminent un peu en avant du niveau du bout postérieur du crâne. Dimensions. La tête est une fois et demie pius longue qu’elle n’est large au niveau des tempes. Le diamètre des yeux est moitié de l’espace inter-orbitaire. La longueur du corps l'emporte de près de 164 fois sur sa largeur. La queve est du quart environ de la longueur totale, qui est de 1,277 dans exemplaire que nous avons présentement devant nous. Téte, LE 0w029; Tronc, long, 1m003 ; Queue, long. 0m345, 1100 | OPHIDIENS OPISTHOGLYPRES. L'un des individus que renferme le Musée de Leyde mesure 4"73 du bout du museau à la pointe de la queue, sur es 045 sont pris par celte dernière. Cororarion. Chez l'unique sujet que nous possédons, la teinte générale du dessus et des côtés de toutes les parties du corps est un gris violacé ou purpurescent. Le dessus et les côtés de la téte sont comme couverts d’une poussière noirâtre. Un blanc assez pur règne seul sur les lèvres et les régions sous- maxillaires. A partir de l’origine du dos, jusqu'à l'extrémité de la queue, ôn voit une suite de petites bandes transversales noires et assez espacées, parmi lesquelles on en remarque un certain nombre qui sont plus ou moins largement interrompues au milieu. Le bas de chaque flanc est orné d’une série de taches sub-quadrangulaires d’un blanc d'argent, étroite- ment bordées de noir. Cette série se continue en arrière!sur les côtés de la queue, dont le dessous, ainsi que le ventre, sont très finement piquetés de brunâtre sur un fond d’un blanc sale ou jaunâtre et parcourus, à droite et à gauche, dans toute leur longueur, par une raie linéaire d’un brun presque , noir. Voici maintenant ce que dit M. Schlegel du mode de coloration de l’es- pèce, comparativement à celui du Triglyphodonte jaspé, d’après une fi- gure faite sur le vivant et sur plusieurs sujets d’âges différents. « Iln’y apas de raie derrière l'œil ; les bandes étroites du dessus du » corpsse perdent sur les flancs ; les parties inférieures sont d’un rose » pourpre, bordées de chaque côté, d’une raie longitudinale noire, au- » dessus de laquelle règne une suite de taches en rose, d’un beau cramoisi » et entourées de noir. Chez les individus très vieux, ce beau dessin est » presque entiérement effacé et la couleur du fond est alors un brun foncé » Les teintes rouges deviennent blanches après. la mort. M. Schlegel ajoute que M. Müller lui a communiqué ün dessin repré- sentant une variété du Triglyphodon Drapiezti offrant la coJoration sui- vante: « Le dessus du corps est d'un jaune orange, orné d'un grand » nombre de lignes anguleuses vertes ; cette teinte occupe aussi le cou et » la tête; l'iris est d’un rouge pourpre ; le dessous est d’un rouge cramoisi » pâle, qui passe au jaune sous la gorge. » Mais ce Serpent, qui a servi de modèle pour cette figure, appartient-il réellement à l'espèce du présent article ? Loin d'oser l’affirmer, nous sommes tentés de croire le contraire. PARTICULARITÉS OSTÉOLOGIQUES. L'ensemble du crâne ressemble à celui . du Triglyphodon jaspideum ; attendu que, comme chez ce dernier, il est plus ramassé dans ses formes que ne l’est la téte des autres espèces du même genre. « DIPSADIENS. G. TRIGLYPHODONTE. 9. 1101 La tige montante de l'os inter-maxillaire offre une égale étroitesse, à partir de sa base jusqu’à son sommet, qui est coupé carrément. Oblongs, au lieu d’être assez distinctement élargis comme ceux du Triglyphodonte jaspé, les os du nez sont aussi moins largement tronqués en arrière que dans cette espèce ; ils ont leurs deux pans latéraux postérieurs légèrement arqués et plus longs que les antérieurs, qui forment un‘angle sub-aigu dont le sommet s'incline un peu sur celui de l’apophyse montante de linter- maxillaire, : Les frontaux postérieurs, qui ont une certaine largeur, touchent à peine aux frontaux proprement dits. Les mastoïdiens ont en longueur les deux tiers seulement de celle des os carrés ou intra-articulaires. Les apophyses alaires des palatins sont extrêmement développées et en triangles équilatéraux. Parrie. M. Schlegel nous apprend que le Triglyphodon Drapiezti se trouve à Java, aux Célèbes et à la Nouvelle-Guinée. Nous possédons maintenant et nous ayons reconnu des individus recueillis aux Célèbes par MM, Quoy et Gaimard. APPENDICE. 9 bis. TRIGLYPHODONTE BRUN. Triglyphodon fuscum. Nobis. ” CaracrÈèRes. Teinte générale d’un brun verdâtre foncé, uni- forme, sans taches, ni trait noir étendu de l’œil à l’angle de la bouche. DESCRIPTION. Formes. Le tronc est très-notablement comprimé ; la tête volumineuse, épaisse, courte et large, surtout en arrière, est plus distincte du tronc que chez les autres Triglyphodontes. La queue longue, assez effilée, est égale au quart environ des dimensions totales de l’animal qui, par tous ses ca- ractères extérieurs et par la disposition du système ARE, appartient complétement au genre duquel nous le rapportons. Des différentes espèces, c’est au T. anomal qu’il ressemblerait le plus, mais il én diffère par un certain nombre de particularités que nous allons mentionner. REPTILES , TOME VII, 70, . 4102 OPHIDIENS ORISTHOGLYPHES, EcalLLurr. Ainsi, la rostrale de ce Serpent non encore décrit est plus large et ne remonte nullement sur le museau. La frénale est carrée ct non pas en parallélogramme oblong. La pré- oculaire, au lieu d’être unique, est double ; les sus-labiales en nombre sem- blable, il est vrai, sont plus hautes, Les plaques temporales ne sont pas nombreuses comme comme chez le Triglyphodonte anomal; il y en a quad seulement; mais elles sont fort grandes. . Les sous-maxillaires postérieures sont, dans le Serpent qui nous sert de terme de comparaison, plus étroites que les antérieures ; c’est le contraire dans l'espèce nouvelle. Les écailles de la série médiane du dos sont encore plus distinctes de celles des séries latérales par leurs grandes dimensions. Ces écailles laté- rales sont bien plus allongées et beaucoup plus obliques ; il y en a, au reste, 23 rangées longitudinales sur le tronc, comme cela se remarque chez l’A- nomal. Enfin, ce dernier tire son nom d’une disposition irrégulière de ses urostèges, dont les unes sont simples ou non divisées ei dont les autres sont doubles. Or, toutes ces plaques sont chacune composées de deux piè- ces chez le Triglyphodonte brun. Il est à peine nécessaire maintenant d’insister sur les autres particula- rités de l'écaillure. Les deux fronto-nasales sont Le larges que longues ; il en est de même des frontales antérieures, qui sont plus grandes. Ea frontale moyenne est courte, large et ramassée. Les sus-oculaires sont très-élargies en arrière. Les pariétales ont de petites dimensions. < Gastrostèges : 264, 1 anale double et 131 urostèges. Denrs. Elles n’ont pas pu être comptées sur le sujet adulte unique de cette espèce conservé au Muséum; mais on s'est assuré de la présence de trois dents sillonnées à l'extrémité postérieure de l'os sus-maxillaire. CororaTion. L'indication d’une teinte brune tirant sur le vert fournie par la diagnose, est la seule particularité qu'il y ait à signaler, car il est remarquable qu'aucune tache, ligne ou bande ne relève cette uniforme de couleurs. Dimexsions. Le sujet adulte de la collection a une longueur totale de 42,94, soit : Téte et Tronc, 11,50; Queue, 0n,44. Parme. L’individu adulte d’après lequel a été faite la description qui précède, ainsi qu’un très-jeune sujet, également unicolore, ont été rappor- tés par M. Blouet du Grand-Bassam, sur la Côte d'Ivoire (Guinée), DIPSADIENS. G. DRYOPHYLAX. 1103 V.e GENRE. DRYOPHYLAX. —— DRYOPHYLAX. Wagler. (1) CARAGTÈRES. Téfe conique, assez allongée; peu distincte du tronc, dont la région inférieure est separée des flancs par une ligne plus ou moins saillante que forment les gastrostèges vers leurs extrémités libres, car elles remontent à peine sur les faces latérales du corps; queue généralement longue, toujours effilée et assez grêle, quelles que soient ses dimensions ; yeux ordinaires, à pupille ronde ; urostèges régulières. La conformation générale de ces Serpents, sans être préci- sément celle des Serpents tout-à-fait arboricoles, les en rap- proche cependant d’une manière évidente. C’est ce qu’on sait par les détails que le prince Maximilien de Neuwied a donnés sur le Dryophylax d’Olfers qu’il a décrit sous le nom de Co- luber pileatus. La couleur verte de plusieurs de ces Couleuvres et la'teinte brune d’une ou deux autres paraît leur servir, en quelque sorte, d’arme négative, pour rappeler l'expression dont se sert M. Schlegel, car elle les dérobe ainsi à la vue de leurs ennemis, puisqu'ils se confondent avec la teinte des feuilles ou des branches. Ce zoologiste , au reste , a re- connu la particularité sur laquelle nous appelons en ce mo- ment l'attention, car la plupart de nos Dryophylax ont été rapportés par lui au genre que Boié a établi sous le nom de Herpétodryas et qui, dans la méthode de M. Schlegel, fait, avec ses Psammophis, le passage des Serpents vraiment ter- restres à ceux qui sont essentiellement conformés pour vivre sur les arbres. D'ailleurs, il n’admet pas le genre des Dryo- phylax que nous avons, au contraire, dû conserver, notre genre Herpétodryas , comprenant uniquement des Ser- (1) De Apos arbre, bois, Arbor et de Dyacz gardien, Custos, vigil, 10. 1104 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. F pents à dents non venimeuses, que nous avons précédemment décrits dans la famille des Isodontiens (Tom. VIE, L.re partie, pag. 205-212.) Les Dryophylax se séparent assez nettement de la plupart des Ophidiens appartenant à la famille des Dipsadiens, par le peu de largeur de la tête, à sa partie postérieure, comparati- vement à ce qui se remarque chez l’Imantodès, et chez la plu- part des Triglyphodontes. Ils diffèrent aussi des Dipsades par le volume moins remarquable des yeux et par l’allongement plus considérable de la tête, dont l'extrémité antérieure , au lieu d’être courte et large, est au contraire légèrement conique et un peu pointue. Enfin, les Rhinobothryes, les Télescopes et les Hétérures ont des caractères qui leur sont spéciaux. Ce genre, comme celui des Dipsades, ne comprend pas abso- lument les mêmes espèces que celles qui ont été rapportées à l'un et à l’autre dans notre Prodrome. Nous avons cru devoir, en effet, après un nouvel examen comparatif de ces différents Serpents, les grouper comme ils le sont définitivement ici. D'abord, nous admettons le genre Cœlopeltis de Wagler, pour y placer l’espèce dite insignitus, que nous éloignons par conséquent des vrais Dryophylax, en raison des particularités notables de son écaillure. 1 Nous faisons rentrer parmi les Dipsades la Couleuvre de Nalterer et celle à petits points ; puis les trois derniers Dip- sades de notre Prodrome, le rayé, le vermillonet celui de Goudot qui sont rapprochés des Dryophylax, à cause de leur conformation générale. Le tableau synoptique suivant permet de distinguer facile- ment ces Serpents, quand on se borne presque exclusivement à l’examen des caractères fournis parle système de coloration. 110$ DIPSADIENS, G. DRYOPHYLAX. PC RO PE LE EE S C { °104A0) ga °C 8 0 e 0 0 e e e *S9[0aUiT ap jnoyavd a11eA ’ANUO NON ‘Œ OF" * * * * *sulod synod à : soie 9p sed NOTTIKUAA « L =: ‘JurAL ua 910[091UN saU98) sues RTHANIRAU HA °Œ CG * * * * * * + * * + ‘Juol) np armure SOIBI SSP = : 1899003 no uni CRM RAD CUS es -IN9n8 40] v] 2n0j suep 91989900J NO UNI 5 me *LLOHDG 4Q ‘Œ ‘9 * ? * ‘* * ‘JIOu 9p So9pioq ‘sounef saJ[IP99 e SOP ‘IN9[NOD 9P 599) LR *AI9S *Œ'Y * * * * ‘ * * * *so911b9 ‘solou soyor] QUOI "SUAAIQ,A °Œ ES * * * ? * * * * *s0p | ans auniq oiv1 un ! sJUE] SA] ans « PIVATISA CT LES Se *SOQUPIUI 97194 IN9[N09 2][2G eun p S9[[1899 fJuauu9191jU9 Œ *LUHA-SHUL ° SR ee *s551] Et DS IE “XVTAHdOAUG AUNAH9 NA SHOAASA SH AAÜLLAONLS NVATEVE À 1106 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. 4. DRYOPHYLAX TRÉS-VERT. Dryophylax viridissimus. (Coluber viridissimus. Linné.) Caracrères. Le dessus et les côtés du corps uniformément bleus ou verts, ou bien coupés en travers par des bandes très- rapprochées de l’une ou l’autre de ces deux teintes, sur un fond vineux ou purpurescent. Le dessous et les bords des mâchoires plus clairs; la tête large, peu distincte du cou; queue longue, grêle, terminée en une pointe aiguë. SYNONYMIE. 1758. Coluber viridissimus. Linnæus. Syst. nat. Edit. 10, t. I, p. 226, n.° 339. 1766. Coluber viridissimus. Linnæus. Syst. nat. Edit, 12, t, I, p- 388. n°339. 1771. Le Serpent vert. Daubenton. Anim. quad. ovip. Serp. Encyclop. méth. p. 697. 4783. ? Coluber purpurascens. Boddaert. Nova acta Acad. Cæsar. Leopold. t. VIE, p. 19, n° 5. 1788. ? Coluber purpurascens. Gmelin. Syst. nat. Linn. t. I, pars. 3, p. 1116. 1788. Coluber viridissimus. Kjusdem, loc. cit. p. 1118. 1789. La Couleuvre verte. Lacépède. Quad. ovip. Serp. t. IT, pag. 315. 1789. Le Vert. Bonnaterre. Ophiol. Encyclop. méth. p. 12. 1790. Schillernde Natter. Merrem. Beitr. Fasc. 1, p. 45, pl. 42. Wagler fait remarquer que cette figure représente un exemplaire dépouillé de son épiderme. 1802. Die Grüne Natter. Bechstein de La Cepede’s naturgesch. amphib. t. LV, p. 113. 4802, Coluber viridissimus. Latreille. Hist, Rept. tom. IV, pag. 428. 4803. Coluber Janthinus. Daudin. Hist. Rept. t. VI, p. 273. 1803. Coluber viridissimus. Ejusd. loc. cit. pag. 302 (d’après Linnæus et Lacépède). 1820. Natrix viridissimus. Merrem, Tera Syst. Amph, pag. 414. DIPSADIENS, 6. DRYOPHYLAX. À. 4107 4830. Chlorosoma viridissimum. Wagler. Syst. Amph. p. 185. 4837. Herpetodryas viridiSimus. Schlegel. Essai physion. Serp. t, I, p. 1451, n° 3; t. IT, p. 482, pl. 7, fig. 10-11. 1840. Herpetodryas viridissimus. Filippo de Filippi. Catalog. ragion. Serpent. Mus. Pav. (Bibliot. Italian, t. XCIX). 1843. Chlorosomaviridissimum. Fitzinger, Syst. Rept. Fasc. I, pag. 26. DESCRIPTION. Ecariune. La plaque rostrale, malgré son apparence hémi-discoïdale, a réellement sept pans; elle est en rapport avec les inter-nasales, les nasa= les antérieures et les premières sus-labiales. Elle est légèrement bombée et ne se rabat nullement sur le museau. Les inter-nasales sont en trapèze ou pentagonales, suivant que le bord par lequel elles tiennent aux nasales est droit ou brisé. Les pré-frontales, un peu élargies, offrent chacune sept côtés inégaux; par l’un d'eux, elles se joignent ; deux autres les unissent à l’inter-nasale età la frontale; un, moins élendu, est articulé avec la pré-oculaire; un autre, plus court, s'appuie sur la frénale; un sixième, encore plus court, est soudé à la nasale postérieure ; enfin, un dernier, excessivement petit, touche à la sus-oculaïre. La frontale a cinq pans: un antérieur sub-rectiligne; deux re très-distinctement plus longs, faiblement convergents et un peu arqués en dedans; et deux postérieurs, qui sont fort courts à proportion des autres, se réunissent sous un angle plus ou moins ouvert. Les sus-oculaires sont oblongues et plus étroites en avant qu’en arrière, où elles: sont coupées carrément. L1 Les pariétales sont à peu près de moitié moins larges en arrière qu’en avant, où elles se rabattent le long de la post-oculaire supérieure. Le bord supérieur de la nasale forme un angle oblus, qui s’enclave en- tre l’inter-nasale et la pré-frontale. La frénale, le plus souvent en quadrilatère oblong, devient parfois rnomboïdale, La pré-oculaire, moins large à sa base qu’à son sommet, a cinq angles, dont l’un, grand et sub-aigu est engagé entre la pré-frontale et la sus- oculaire. Les deux post- dr ires sont de même grandeur: celle d’en haut est à peu près carrée et celie d'en bas, pensagonale. El y a sur Chaque lempe, immédiatement 'derrrière la post-oculaire in= ,’ 1108 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. férieure, une grande squamme allongée, suivie de quatre-à huit autres peu différentes des écailles de la nuqu Les trois premières des huit plaques sus-labiales sont graduellement moins petites et en trapèzes rectangles. La quatrième et la cinquième ont plus de développement que la troisième. La sixième est un peu plus grande que la cinquième ; la septième, plus grande que la sixième, est pentagonale. La huitième et dernière est ausssi pentagonale, mais ré- trécie postérieurement et d'une dimension beaucoup moindre que la pé- nultième. La plaque mentonnière est presque un triangle régulier. T1 y a dix paires de plaques sous-labiales. Les plaques sous-maxillaires antérieures sont des lames trois fois envi- ron aussi longues que larges, terminées en pointe a’un côté et obtuses de l’autre. Les sous-maxillaires postérieures, en trapèze, isocèle, ont une étroitesse et une longueur à peine moindres que les précédentes. El n’y a que trois ou quatre rangs transversaux de squammes gulaires, entre ces dernières plaques et la première des gastrostèges ; les écailles des côtés de la gorge sont quadrilatères ou sub-hexagones oblongues et dis- posées sur cinq ou six rangées obliques. Ecailles : on en compie {9 rangées longitudinales au tronc, 4 à la queue. Scutelles : 2 gulaires ; gastrostèges, 210-917 ; 1 anale double; 119-1925 urostèges. Les nombres donnés par M. Schlegel sont les suivants : 201 à 228 gastrostèges el 100 à 128 urostèges. Dents. Maxillaires = Palatines, 9. Ptérygoïdiennes, 19. Les rangées de ces dernières se terminent un peu en arrière du niveau de la jonction occipito- sphénoïdale, PARTICULARITES osTkoLogiques. Nous avons fait préparer deux têtes os- ses et voici ce que nous ayons remarqué. Ne cränes sont très-minces et les os translucides. La portion occupée par les orbites tient la région moyenne : le sommet en est un peu voûté ainsi que la base. Les os sus-maxillaires sont presque droits, garnis de cro- chets gréles ; les deux postérieurs seuls sont cannelés. Les ptérygo-maxil- laires portent aussi un assez grand nombre de crochets, comme 26 à 98, et ceux de la mâchoire inférieure sont à peu près en même nombre. CoLoraTion. Dans l’état de vie, cette espèce est, dit-on, d'un beau vert d’herbe en dessus et d’un blanc glacé de cette couleur, en dessous. Les individus conservés dans l'alcool et dont l’épiderme est intact sont d’un vert sombre, ou bleuâtre, tandis que ceux qui ont perdu cette sur- peau sont d’un bleu de ciel foncé. Ordinairement, l’une ou l’autre de ces teintes occupe seule les parties supérieures, mais quelquefois, elle s’y DIPSADIENS. G. DRYOPHYLAX. 2. 1109 trouve seulement disposée par bandes transversales sur un fond vireux ou _Purpurescent. Drusnsrons. Ce Serpent est gréle et fort allongé ; car nous avons sous les yeux des individus qui ont au-delà de 0,80 ou près ‘d’un mètre sur un demi centimètre d'épaisseur. La tête a en longueur le double de sa largeur la plus considérable. \ Les yeux ont en diamètre à peu près la moitié du travers de la région inter-orbitaire. Le tronc est une fois et demie environ et 5% à 62 fois aussi long qu'il est large dans sa partie moyenne. La queue est un peu plus du tiers ou un peu moins du quart de la lon- gueur totale, qui est de 0,818 chez notre plus grand sujet, soit: Tete, long. 0m,022; Tronc, long. 0,576; Queue, long. 0®,220, Patrie. Le Brésil, la Guyane française et la Guyane hollandaise, sont les contrées de l'Amérique méridionale d’où nous a été envoyé leDryophy- laæ très-vert. Parmi le grand nombre d'individus que le Muséum pos- sède, le plus grand et le mieux conservé pour les couleurs lui a été remis en 1847 par M. de Castelnau. Un autre est le type, à ce qu'il paraît, de la Couleuvre très-verte de Lacépède, indiquée comme recueillie à Surinam. C’est dans le même lieu et de la Guyane que proviennent trois des exem- plaires fournis par Leschenault et Doumerc. Enfin, il en est gui ont été pris au Brésil par M. Gaudichaud dont la science déplore la perte récente. Osservarions. Ce Serpent a été indiqué comme type d'un genre par Wagler ; mais il ne l'avait pas assez caractérisé pour que nous ayons cru devoir l’adopter, ainsi que nous l’avions fait d'abord en l'inscrivant sur les bocaux de la collection confiée à nos soins, sous le nom de Chlorosoma. Wagler l’avait placé entre les genres Tragops et Philodryas, ne le fai- sant distinguer que par la forme et le mode d’attache de la tête sur le cou dont elle est à peine distincte. : 2. DRYOPHYLAX D'OLFERS. Dryophylax Olfersii, Wagler. Coluber Olfersii, Lichtenstein, Caracrères. Tronc d'une teinte verdâtre, portant sur la ligne médiane du dos une rangée d’écailles brunes ou jaunâtres ; le dessus de la tête brun, les bords des mâchoires et le dessous du corps d’un vert plus clair ou jaune pâle ; une raie noire de l’œil à la nuque. 1110 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. Synonvute, 4825. Coluber Olfersii. Lichtenstein Verzeïchn, doublett. zoolog. Mus. Berl. p. 104, n° 75. 4824. Coluber pileatus. Maxim. zu Wied-Neuwied. Abbild, naturg. Bras. p. et pl. sans n°. 1825. Coluber pileatus. Maxim. zu Wied-Neuwied. Beitr. na- turg. Bras. tom. I, p. 344. 1830. Philodryas Olfersii. Wagler. Syst. amph. pag. 185, 1837. Herpetodryas Oifersii. Schlegel. Essai physion. Serp. tom. I, p. 151; tom. IE, p. 183, pl. 7, fig. 44-145. 1840. Herpetodryas Olfersii. Filippo de Filippi. Catal. ragion. Serp. Mus. Pav, (Bibliot. ital. tom. XCIX.) DESCRIPTION. Ce Dryophylax offre la plus grande analogie de formes et de couleurs avec l'espèce dite D. très-vert, mais il s’en distingue 1.° par la ligne dor- sale, brune, qui s’élargit sur la tête et en revêt complétement la région su- périeure, ce qui explique l’épithète employée par M.le Prince de Neuwied {pileatus), car c’est une sorte de calotte brune qui semble recouvrir la tête. 2.2 L'autre particularité caractéristique de ce Dryophylax est la présence presque constante d’un trait noir, qui provient de l’œil et qui se prolonge sur l’occiput. Chez quelques individus, cependant, cetle petite bande noire ne se voit pas. La couleur verte des flancs se fait d’autant plus remarquer que le dos est brun et le dessous du tronc jaunûtre. Il faut ajouter, en outre, que les yeux du Dryophylax d'Olfers sont plus grands et qu’il a le ventre plus convexe. Les plaques sus-labiales sont plus longues que larges et leur nombre ha- bituel est 8, dont deux touchent l'œil; on n’en trouve neuf que chez un seul individu ef d’un côté seulement. Il est inulile d’ajouter d’autres détails à ceux qui précèdent, car ils suf- fisent, malgré la ressemblance de ces deux Serpents, pour les faire distin- guer l’un de l'autre. Dimensions. Cette Couieuvre ne paraît pas dépasser un mètre ef la queue entre pour un tiers environ dans la longueur totale de l’animal. Parrie, Ce Dryophylax, comme le précédent, est originaire de l’Amé- rique du Sud. C’est du Brésil et de la Guyane, en particulier, qu'il a été rapporté. « Cette charmante Couleuvre, dit M. le Prince de Neuwied, (Abbild.) se trouve à la partie orientale du Brésil où je lai observée dans les bois de la rivière d’Itabapouanda. » Moœurs, Le même obseryafeur ajoute: « Elle monte aux arbres cf sur DIPSADIENS. G, DRYOPHYLAX, 9. ini les broussailles où il est difficile de la distinguer, à cause de sa couleur verte. » Il paraît qu'elle recherche les localités humides, et qu'elle se nourrit volontiers d'animaux aquatiques, car M. Schlegel a trouvé dans l'estomac de l’une de ces Couleuvres, les débris d’une grenouille. Osservarions. C’est à cette espèce ou peut-être à la précédente, qu’il faut rapporter la Couleuvre décrite par M. le Prince de Neuwied sous le nom de Coluber herbeus, Beitrage t. FE, p. 349 et Reise nach Brasil. t. II, p. 908. Dans l'incertitude où l’on est relativement aux vrais caractères de ce Serpent, nous croyons devoir, à l'exemple de M. Schlegel, nous borner à cette simple mention. 3. DRYOPHYLAX ESTIVAL. Dryophylax æœstivus. Nobis. Caracrères. Ecailles carénées ; tête pointue; teinte verte uni- forme, SYNONYME. He ne uee æstivus, exemplaires de l’Amé- rique du Sud, Schlegel, Essai phys. des Serp. Tom. IT, p. 186. DESCRIPTION. Quand nous avons examiné les différents individus conservés au Musée de Paris sous le nom de Herpetodryas æstivus et cités par M. Schlegel dans l’article consacré à cette espèce, nous avons été frappés par une par- ticularité notable qui avait échappé à ce zoologiste. Elle consiste dans la présence, à la mâchoire supérieure, de dents postérieures sillonnées, chez plusieurs individus de l'Amérique du Sud et des Antilles. Dès lors, il n’était plus possible de laisser ces Ophidiens ayec nos vrais Kerpétodryas, qui sont des Aglyphodontes Isodontiens. Or, de tous les genres compris dans le sous-ocrdre des Cpisthoglyphes, aucun ne renfer- mant des animaux plus semblables aux Herpétodryas que celui des Drvo- phylax, c’est dans ce groupe que nous cru devoir piacer les Couleuvres dont il s’agit. Leur conformation générale les rapproche des Serpents que nous venons de décrire, mais outre les caractères fournis’ par l'aspect des écailles du tronc, qui sont surmontées d'une faible carène, la forme de la tête, qui est assez manifestement pointue en avant, est une particularité distinctive bonne à noler. Les yeux, de grandeur ordinaire , ressemblent plus, sous ce rapport, à ceux du Dr, vert qu'à ceux du Dr. d'Olfers. Ecarrure, La plaque rostrale rappelle; jusqu'à un certain point, la forme d'une pyramide triangulaire à sommet un pou émoussé, Celle forme, 1112 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. qui est surtout très apparente chez l'individu rapporté du Brésil par M. Clossen, a quelque analogie avec celle du Rhinechis à échelons de la famille des Isodontiens (T. VIT, p. 227). Les inter-nasales et les frontales antérieures se replient sur les faces la- térales de la tête, en formant une courbe, qui fait paraître la tête plus ar- rondie qu’elle ne semble l'être, quand la ligne de flexion des plaques supé- rieures représente un bord net et anguleux. La frontale moyenne est iarge en avant et peu rétrécie en arrière. Elle touche par chacun de ses angles antérieurs à la pré-oculaire correspon- dante. Celle-ci est unique, un peu creuse au devant de l'œil et se replie sur la face supérieure de la tête par son extrémité supérieure, dont la forme est celle d’un petit triangle interposé à l’angle de la frontale moyenne et aux plaques frontale antérieure et sus-oculaire. Il y a deux post-oculaires. Les pariétales sont petites. Les temporales sont nombreuses. Elles forment des séries obliques der- rière la première qui est la plus grande. Son extrémité antérieure est en contact avec la post-oculaire inférieure. On compte huit paires de sus-labiales, la quatrième et la cinquième tou- chent à l'œil, et dix paires à la lèvre inférieure. Les écailles qui sont assez lancéolées et plus fortement carénées chez les sujets de petite taille que chez les individus plus grands, sont disposées sur 19 rangées longitudinales. 192 . Denrs. Maxillaires . Palatines, 12 ; Ptérygoïdiennes, 13 ou 14. PARTICULARITÉS OSTÉOLOGIQUES. La tête sur laquelle nous trouvons le nombre de dents que nous venons d'indiquer est assez allongée ; la face su- périeure est bombée et l'os inter-maxillaire contribue, par sa forme un peu rétrécie, à l’aspect particulier de la tête que nous avons précédemment indiqué. Les orbites sont considérables, et au niveau de leur bord posté- rieur, le crâne est élargi. Cororarion. Ce Serpent ressemble beaucoup au Dryophylax très-vert ; comme lui, il est d’une teinte uniforme d’un vert lécèrement brunâtre qui passe au bleu, dans les points où le derme est dépouillé. Aucune marque, tache ou ligne ne se voit en dessus, ni en dessous où, comme d'ordinaire, la couleur est moins foncée, de sorte qu’elle est là d’un jaune verdâtre. Druexsioxs. Le plus grand spécimen de notre Musée a une longueur to- tale de 0,84, soit : ; Téte et Tronc 0,61. Queue 0,93. Patrie. Un de nos échantillons a été rapporté de l'ile Sainte-Catherine par M Gaudichaud ; un second a été recueilli au Brésil par M. Ciossen DIPSADIENS. G, DRYOPHYLAX. 4. 1113 et le troisième enfin, qui, sans nul doute, est originaire du continent méri- dional du Nouveau-Monde ou des Antilles ne porte pas d'indication de sa provenance. 4. DRYOPHYLAX RUDE. Dryophylaæ serra. Nobis. (Herpetodryas serra. Schlegel.) CaraAcTÈREs. Corps très-comprimé, dont le dos forme une ligne saillante en carène et le ventre un peu étroit, anguleux sur les flancs; plaque pré-oculaire souvent divisée en deux pièces et trois plaques post-oculaires. Ecailles du tronc tantôt lisses, tantôt ca- rénées; celles de la queue toujours lisses, Synonyme. 14837. Herpetodryas serra (rude). Schlegel. Essai physion. Serp. t. [, p. 150, n° 2; t. 11, p. 180, pl. 7, fig. 1-2. 1843. Tropidodryas serra. Fitzinger. Syst. rept. Fase, I, p.26, DESCRIPTION. Ecuzure. Cette espèce nous offre une particularité tout-à-fait excep- tionnelle, en ce que, chez certains individus, les écailles du tronc sont parfaitement planes, tandis que chez d’autres, ni plus jeunes ni moins âgés, : elles ont une forte carène, qui, du reste, n’est point une saillie du derme, mais seulement de l’épiderme, car elle manque dans les points où cette surpeau a été détruite. L’écaillure de la queue est toujours parfaitement lisse. La plaque rostrale ne se rabat pas sur le bout du museau. Quoiqu’elie paraisse triangulaire, elle a réellement six pans, dont deux sont soudés aux nasales antérieures et deux très-petits, en rapport avec les premières sus- labiales. Le supérieur touche aux inter-nasales, et enfin le plus grand est l'inférieur. Les inter-näsales, pas plus longues que larges, ont cinq angles dont un, sub-aigu ou peu ouvert, s’enclave entre les deux nasales. : Les pré-frontales sont tantôt quadrangulaires, tantôt pentagonales ; as- sez souvent, il y a, entre ces pré-frontales, une petite plaque sub-losangique supplémentaire. é La frontale, assez allongée et-plus ou moins rétrécie d’arrière en avant, a cinq bords. Les sus-oculaires, coupéesypresque carrément en arrière, se terminent en avant par un pan obliquMticué avec la pré-oculaire, Âii4 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. Les pariétales touchent à la post-oculaire supérieure par celui de leurs bords qui s’attache à la sus-oculaire, La première plaque nasale est un trapèze rectangle, dont le sommet ai- gu monte entre la rostrale et l’inter-nasale. La seconde nasale est à cinq pans et s'élève entre l’inter-nasale et la pré-frontale. La frénale a quatre pans, deux soudés à la pré-frontale et à la seconde nasale, et deux assez longs, engagés entre les plaques pré-oculaires et les deuxième et troisième sus-labiales. La pré-oculaire, très-développée, est quadrangulaire; elle s’avance jus- qu'à l’angle antérieur de la frontale et se divise fort souvent en deux pièces. El y a toujours trois plaques post-oculaires dont l’inférieure, plus grande, descend un peu sous l'œil, entre les cinquième et sixième sus-labiales. Les tempes sont couvertes de seize à vingt squammes ; deux ou trois, de forme allongée, avoisinent les plaques post-oculaires. ’ Les deux rangées de plaques sus-labiales en comprennent chacune huit. La première est en trapèze rectangle et un peu plus petite que les qaa- tre suivantes. Les deuxième et cinquième sus-labiales sont pentagonales, mais les troisième et quatrième sont presque carrées. La sixième, plus dé- veloppée que les précédentes, est pentagonale. La septième est tantôt pen- tagone, tantôt hexagone est presque aussi grande que la sixième, mais la huitième, qui n’a que quatre pans, est d’un tiers moins dilatée. On compte neuf plaques sous-labiales. La plaque mentonnière a trois côtés égaux. Les plaques sous-maxillaires antérieures sont presque en rhombe al- longé, dont le sommet est un peu tronqué. S Les sous-maxillaires postérieures, un peu moins longues que les précé- dentes, ont l’apparence de trapèzes isocèles, Il n'existe que trois ou quatre rangs transversaux de squammes gulaires en avant des gastrostèges. Les écailles forment 21 rangées longitudinales au tronc, 6 à la queue. Il ÿ a 2 gulaires; gastrostèges 178-298 ; 4 anale double ; 98-104 uros- tèges. ARE 1442 k : Dents, Maxillaires, : palatines , 9; ptérygoïdiennes, 15. Les rangées de ces dernières se terminent un peu en arrière de Bastien lation occipito-sphénoïdale. CororarTion. La couleur du fond, en dessus et sur les côtés, est tantôt un brun-olivâtre, tantôt un gris-blond, tantôt enfin, un gris-roussâtre, mar qué de piquetures noires, plus ou moins serrées les unes contre les autres. 4 Il règne sur toute l'étendue du dos et de la face sus-caudale une suite de grandes taches noires carrées ou à peu près PP quelquefois encadrées DIPSADIENS. G. DRYOPHYLAX. D 4145 de blanchätre et médiocrement espacées. Chez certains individus, ces taches sont liées l’une à l’autre latéralement, par un trait noir. D’autres taches, non moins grandes et d’une teinte presque aussi foncée que les pré- cédentes, occupent les flancs et sont plus ou moins distinctes. Sur la tête, il y a trois larges raies longitudinales noires, étendues paral- lèlement depuis le bout du muscau, ou seulement depuis le front, jusque sur la nuque; ces raies, parfois entières, d’autres fois interrompues sur un ou plusieurs points de leur longueur, se touchent presque chez certains sujets, tandis que chez d’autres, on voit entre elles d’assez grands inter- yalles, d’une couleur claire piquetée de noir. Il part de la narine une bande noire, qui va se perdre derrière l’angle de la bouche en passant par l’œil et le milieu de la tempe. Les lèvres ct les régions sous-maxillaires sont largement marbrées de blanc et de noirâtre. Le dessous du tronc et de la queue est d’une teinte blanchâtre, nuagée de noir ou couverte d’une multitude de points, noirs aussi, excessivement petits et fort souvent tellement agglomérés sur la marge libre des scutelles, qu'ils y forment une masse compacte. Quelquefois, les côtés du ventre et de la région sous-caudale sont ornés d’un assez grand nombre de très courtes linéoles blanches, placées chacune entre deux lignes noires. Dimensions. La téte a en longueur le double, ou un peu plus, de fa lar- geur qu’elle oîfre vers le milieu des tempes. Le diamètre longitudinal de l’œil, distinctement plus grand que le ver- tical est égal à la moitié de l’espace inter-orbitaire. Le tronc est une fois et demie aussi haut, et de 51 à 64 fois aussi long, qu'il est large dans sa portion moyenne. La queue entre pour la cinquième partie dans la'longueur totale. Celle-ci, prise sur le plus grand des cinq individus que nous avons ob- servés nous donne 1*115, soit : Tête, 0m032; Tronc, 0815 ; Queue, 0208, Parrie, Tous ces Ophidiens sont originaires du Brésil, Li 5. DRYOPHYLAX DE FRÉMINVILLE. Dryophylaz Freminvillei. Nobis. .CaracrÈres, Plaque pré-oculaire-entière ; deux post-oculaires, Ecaillure du tronc et de la queue dépourvue de carènes. Dessus du corps d’une teinte fauve; des taches œillées disposées par paires sur les trois quarts antérieurs du dos ; des taches œillées 4116 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. moitié plus petites sur les flancs ; puis une bande grise liserée de noir sur la queue. DESCRIPTION. Cette espèce diffère de la précédente, (le Dryophulaz rude) non seule- ment par son mode de coloration et par la manière dont se trouvent con- formés certains os de la face, mais encore par plusieurs caractères tirés du nombre, de la forme et de l’arrangement de quelques unes des DETE sus-céphaliques. Ecarzrure. Chez le Dryophylax de Fréminville, la plaque pré-ocu- laire n’est jamais divisée en deux parties et il est rare que son sommet at- leigne à l’angle latéral antérieur de la frontale. Il n’a que deux et non pas trois plaques derrière chaque œil, ce qui fait que la cinquième sus-labiale monte un peu derrière cet organe pour rem- plir la place qui, dans l’espèce précédente, est occupée par une troisième post-oculaire. à Le Dryophylax de Fréminville n'offre au plus que neuf squammes temporales, tandis qu’on en compte seize à vingt chez le Dryophylax scie. Enfin, au lieu d’avoir comme celui-ci ses secondes plaques sous-maxil- laires un peu plus courtes que les premières, il les a très-distinctement plus longues. Ecailles : 17 rangées longitudinales au tronc, 4 à la queue. Gastrostèges : 207-208 ventrales ; 4 anale double ; 106-121 urostèges. 12 Dents. Maxillaires : La Ces dernières terminent leurs rangées un peu en arrière de l’articulation sphénoïdo-occipitale. PARTICULARITÉS OSTÉOLOGIQUES. Les os nasaux ont ensemble l’apparence d’une croix, dont la portion la plus allongée de la tige longitudinale va en s’élargissant d’arrière en avant . Les frontaux antérieurs ont leur bord antérieur et supérieur très forte- ment arqué en dedans. Cororarion. Cette espèce, dont le fond des parties supérieures est une teinte fauve, offre; sur la ligne médiane des trois premiers quarts de l’é- tendue du dos, une série de petits ocelles noirs geminés. Sur le dernier quart du trenc et sur la queue, ces taches ocellées se transforment en une bande grise, liserée de noir, à droite et à gauche de laquelle il y en a un blanchâtre. Une suite d’autres ocelles noirs, de moitié plus pelits que les dorsaux, règne tout le long du milieu de chaque flanc. Le dessus de la tête, qui est d’une couleur de paille sale, a sa partie pos= ; Palatines 12, Ptérygoïdiennes, 20. DIPSADIENS. G. DRYOPHYLAX. D. 4117 térieure comme saupoudrée de noir ; la plaque frontale est marquée lon- gitudinalement de deux traits, noirs aussi, entre lesquels il s’en trouve un blanchâtre. Une bande grise, bordée de noir, parcourt la tempe et se pro- longe sur la région frénale. Les lèvres et la face inférieure de la tête sont blanches, clair-semées de pelits-points noirs. Le ventre et le dessous de la queue paraissent uniformément blancs, À la description qui précède et que Bibron avait faite d’après des indivi- * dus de taille moyènne, il nous semble indispensable de joindre quelques détails. - Nous pensons que les Serpents qui ont été décrits par lui ne sont que de jeunes sujets, ou du moins des individus non adultes. Nous trouvons, en effet, dans les, collections, un Serpent plus grand, également donné par M. de Fréminville et qui, par tous ses caractéres, se rapporte à l’es- pèce dont il s’agit ici ; seulement, il est survenu dans le système de colora- fion des changements qu’il importe de signaler. Ainsi, la série médiane de taches ocellées et geminées, est dédoublée complétement, de sorte que ce sont deux séries parallèles qui, d’ailleurs, comme chez les individus précédemment décrits, se transforment un peu plus tôt, ilest vrai, en une bande médiane grise. Sa bordure noire devient ici une assez large raie, également noire, qui court de chaque côté de la raie claire du milieu, jusqu’à l’origine de la queue où ces rayures dispa- taissent et sont remplacées par une teinte d’un gris jaunâtre couvert de fines maculatures grises à travers lesquelles on voit nettement le centre jau- nâtre de chaque écaille. Les taches ocellées des flancs ne sont pas très-apparentes, etelles sont, à une petite distance de la tête, remplacées par une raie noire parallèle à chacune des raies dont nous venons de parler et, comme ces dernières, les bandes latérales s'arrêtent au niveau du cleaque. Le dessin de la plaque frontale signalé plus haut manque chez l'adulte, dont la tête est d’un brun très finement vermiculé de noir; mais ici, comme chez les jeunes, la lèvre supérieure est jaune et bordée, à sa partie supé- rieure, par une ligne noire qui fait partie d’une bande foncée, identique à celle qu’on remarque de chaque côté de la tête des exemplaires de plus pe- tite taille. j Enfin, les régions inférieures ont leur teinte jaunâtre obscurcie par de nombreuses mouchetures noires qui, par leur réunion, forment une sorte de marbrure irrégulière sur toutes les scutelles. Le serpent que nous considérons comme l'adulte aurait été recueilli par M. de Fréminville à la Nouvelle-Hollande, selon l'indication fournie par l'étiquette, tandis que les jeunes sujets sont originaires de l'Amérique du Sud. REPTILES, TOME VII, 74, 4118 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. - ’ Nous n’attachons cependant pas une très grande importance à cette dif- férence d’origine signalée, sur les registres, parce qu’elle peut avoir été ainsi mentionnée par erreur, M. de Fréminville ayant possédé lui-même une collection dont cet Ophidien provient peut-être, sans que le donateur ait connu positivement l’origine de tous les animaux qui la composaient. Nous croyons donc, sans pouvoir cependant le prouver, que ce Serpent de plus grande taille que les autres, doit avoir été trouvé comme eux sur le conti- nent austral du Nouyeau-Monde. À Dimensions. La tête a en longueur le double, ou un peu plus, de la lon- gueur qu’elle présente vers le milieu des tempes ; cette largeur est elle- même double de celle du museau prise au-devant des narines. Le grand diamètre de l'œil est égal à la moitié de l’espace inter-orbi- taire. Le tronc est à peu près aussi baut et 56 ou 57 fois aussi long qu'il est large dans sa portion moyenne. La longueur de la queue est contenue trois fois et un nds ou trois fois et trois quarts dans la totalité de l’étendue longitudinale du corps, étendue qui mesure 02758 chez le plus grand de nos trois sujets. Téte, long. 0",02 ; Tronc, long. 0°,526 ; Queue, long. 0,212. Parrie. L'un de ces trois Ophidiens, qui nous a été donné par M. de Fréminville, officier supérieur de la marine, provient de la Guyane; les deux autres ont été recueillis à Calao, au Pérou, par M. Gaudichaud. Nous avons parlé précédemment d’un autre exemplaire que nous suppo- sons étre un sujet adulte et dont l’origine est douteuse, 6. DRYOPHYLAX DE SCHOTT. Dryophylax Schottii. Nobis. (Coluber Schottii: Fitzinger.) Caractères, Tout le dessus du corps d’un brun olivâtre clair, avec une tache noire sur l'extrémité postérieure de chaque écaille; les régions inférieures d’un vert jaunâtre en avant et prenant graduellement une teinte de plus en plus obscure, et même noire, au-delà du premier tiers du ventre. SYNONYMIE. 1826. Coluber Schottii. Fitzinger. Neue classif. Rept. p. 57, n° 18. 1827. Xenodon (Coluber Schottii, Fitz.). F. Boié, Isis, t, XX, pag: 541, FN psapisns. 6. pmvormytat. 6. A119 4837. Xenodon Schottii. Schlegel. Ess. physion. Serp. t. f pag. 139 :tom. Il, pag. 91; pl. 3, fig. 8-9. 4843. Pseudophis Schottii. Fitzinger. Syst. Répt. p. 26. DESCRIPTION. & Ge Serpent a été plutôt indiqué que décrit par MM. Fifzinger et Boié. Ilexiste dans le Musée de Leyde, qui l'avait reçu sous le nom donné dans Ja collection de Vienne. ” Nos collections possèdent des exemplaires de ce Serpent auquel Bibron avait appliqué la dénomination proposée par M. Fitzinger. Ils se rappor- tent très-bien, si ce n’est par la couleur, à la description insérée par M. Schlegel dans son Essai, à l’article Xénodon de Schott, dénomination que nous ne pouvions pas conserver puisque nos vrais Xénodontes sont des Aglyphodontes de la famille des Diacrantériens. Ecarrure. La tête est épaisse, assez allongée et un peu conique ; le mu- seau se termine en une pointe mousse protégée par une plaque rostrale lé- gèrement proéminente, La plaque frontale moyenne est allongée, à bords latéraux presque pa- raltèles : elle se termine en arrière par une pointe obtuse, qui dépasse un peu l'extrémité postérieure des sus-oculaires. La pré-oculaire est creuse au-devant de l’œil. La frénale est carrée. Des deux post-oeulaires, l’inférieure est en contact avec l'extrémité antérieure de la première temporale, qui est suivie de plusieurs autres plaques plus petites, disposées par rangées obliques. Il y a sept paires de plaques sus- labiales ; les troisième et quatrième touchent à l'œil. Les écailles du tronc sont lisses et forment 19 rangées obliques. Dexrs. Elles n’ont pas été corgptées, maïs on s’est assuré de la présence des crochets sillonnés à l'extrémité postérieure des os sus-maxillaires. Cozorarion. La teinte générale est un brun verdâtre assez clair, relevé par une multitude de petites taches noires, qui sont très-régulièrement dépo- sées une à une sur l'extrémité postérieure de chacune des écailles. Il résulte de cette disposition, que chaque pièce de l'écaillure semble être marquée d’une tache claire à son centre. Il n’y a aucune ligne, tache ou raie sur la têle, qui est, en dessus, d’une teinte plus foncée que le reste des régions supérieures. Le ventre, d'abord d’un brun-verdâtre clair, devient bientôt plus foncé et ne tarde pas à se couvrir d’une teinte noire, qui se prolonge jusque sous la queue, Duuexsions, Le plus grand échantillon du Musée de Paris a une lon-. Mie 4120 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. gueur totale de 1 ",39, soit : Tête et Tronc, 1,05; la queue, 0,34; elle est donc presque égale au quart de la longueur totale. du Parmi. Cette espèce qui a été découverte dans l'Amérique du sud par M. Natterer, a été rapportée du Brésil par MM. de Castelnau et Emile Deville et par M. Darwin. . 7. DRYOPHYLAX VERMILLON. Dryophylax miniatus. Nobis. CaracrÈres. Corps mince, grêle, prolongé, à queue très-dé- liée et pointue; d’un jaune orangé, pâle ou brun en avant, pas- sant au rouge foncé pourpre et plus ou moins maculé de noir sur la partie postérieure du corps et sur la queue. Plaque pré-oculaire d’une seule pièce ne touchant point par son sommet à la frontale; deux post-oculaires. SYNONYMIE. 1837. Coluber miniatus. Schlegel. Essai physion, Serp. Tom. I, p.146; t. 11, p. 148. 1843. Coluber miniatus. Schlegel. Abbildung, Amphib. p. 104, tab. 28, fig. 12-16. DESCRIPTION. Ecuzcuas, La plaque rostrale se rabat un peu sur le bout du museau; elle est comme un demi-disque, bien qu'elle ait sept pans, un grand, échancré pour le passage de la langue, et six beaucoup plus petits, presque de la même longueur, pour s'unir avec les inter-nasales, les nasales an- térieures et les premières sus-labiales. Les inter-nasales, presque aussi larges que longues, représentent cha- cune un trapèze. Les pré-frontales, au contraire, sont plus larges que longues: elles des-* cendent un peu sur les côtés du museau, et ont sept bords par lesquels elles s'unissent à la frénale, à la sus-oculaire, à la pré-oculaire et à la se- conde nasale. La frontale a cinq pans, un antérieur rectiligne, deux latéraux légère- ment arqués en dedans, et deux postérieurs réunis sous un angle obtus; les latéraux sont un peu plus allongés et les postérieurs de moitié moins longs que l’antérieur. é Les sus-oculaires, à surface un peu bombée, égalent la frontale pour la longueur et sont moins larges en avant qu'en arrière, DIPSADIENS. G. DRYOPHYLAX. 7. 1121 Les pariétales sont à peu près aussi longues qu’elles sont larges en avant; + souvent elles deviennent brusquement très-étroites au-delà du second tiers à de leur longueur ; celui de leurs bords, qui tient à la sus-oculaire, descend le long de la post-oculaire supérieure. Les deux plaques nasales forment ensemble un quadrilatère oblong coupé plus ou moins obliquement à ses extrémités. La frénale leur est à peu près semblable; mais elle est moins longue et plus étroite. La pré-oculaire a cinq côtés, dont un seul, celui qui touche à la frénale, est visiblement plus court que les autres; elle n’a aussi qu'un seul angle aigu, qui s’enclave entre la pré-frontale et la sus-oculaire. Il n'y a que deux post-oculaires ; celle d'en bas est toujours plus petite que celle d'en haut. Six à neuf squammes, de forme et de dimension extrémement variables, recouvrent les tempes. Les cinq premières plaques sus-labiales augmentent graduellement en hauteur, tellement que la cinquième monte un peu derrière l'œil. La si- xième n’est pas aussi haute, mais elle est plus large que la cinquième ; c’est un trapèze rectangle, dont le sommet aigu est en bas et en arrière. La septième sus-labiale ne s'élève pas autant que la sixième; elle est qua- drangulaire ou pentagonale et toujours plus dilatée en haut que par le bas. La huitième et derniére est trapézoïde, sub-oblongue et moins développée que la pénultième. La plaque mentonnière offre trois côtés égaux. Il y a neuf ou dix lames sous-labiales. Les plaques sous-maxillaires antérieures, allongées, seraient régulière- ment rhomboïdales, si celui de leurs deux angles aigus qui touche à la se- conde sous-labiale n'avait son sommet un peu tronqué. Les sous-maxillaires postérieures sont plus longues que les précédentes, trapézoïdes et écartées l’une de l’autre à la manière des branches d’un V, dans la seconde moitié de leur longueur. Nous ne remarquons au milieu de la gorge que deux ou trois rangs transversaux de squammes avant la première des scutelles du dessous du corps. On voit, en dehors des plaques gulaires, des écailles hexagones, oblongues, disposées sur cinq ou six séries un peu obliques. Les écailles forment 21 rangées longitudinales au tronc, 6 à la queue. Il y a 2 gulaires; 198-205 gastrostèges; 1 anale double; 128-144 uro- stèges. Dents, Maxillaires É Palatines, 10 ; Plérygoïdiennes 25. We À 41199 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. Coronarion. Un jaune d’ocre, plus ou moins brunäâtre, est quelquefois Ja principale couleur de toutes les parties du corps, mais le plus souvent : celte teinte ne domine que sur la tête et sur la première moitié du tronc, la seconde moitié devenant peu à peu d’un beau rouge pourpre ou yêr- millon, suivant que c’est l’une ou l’autre de ces nuances qui règne sur la totalité de la queue. La région postérieure du dos et du dessus dela queue offrent assez ordinairement des taches noires mal indiquées ou comme effacées. En examinant de près et attentivement les pièces de l’écaillure du dessus et du dessous du corps, on y aperçoit de très-fines marbrures jau- nes ou jaunâtres. Dimensions. La tête a une fois et deux tiers plus de dmstibne qu'elle n’a + de largeur vers le milieu des tempes. Le diamètre des yeux est égal à un peu plus de la moitié de l’espace inter-orbitaire. HP _ Le tronc est presque une fois et demie aussi haut et de 49 à 87 fois aussi long qu’il est large vers sa portion moyenne. ; La longueur de la queue est près du tiers de celle du corps qui est de 4,543, chez le plus grand de nos exemplaires, soit: Tête, long., 0,"038 ; Tronc, long., 1,055; Queue, long., Om, se Parne. Ce Serpent n’habite point l’île de France, ainsi que l'a avancé par erreur M. Schlegel; mais bien celles de Madagascar, de Nos-Beh et ‘de Mayotte, d’où nous en avons reçu plusieurs individus par les soins de MM. Bernier, Sganzin et Louis Rousseau. (El n’y a dans la collection qu’un individu rapporté de l’île de France par MM. Lesson et Garnot, et 2 de Nos-Beh par M. L, Rousseau. On nere- trouve pas ceux de MM. Bernier el Sganzin.) 8. DRYOPHYLAX DE GOUDOT. Dryophylaz Goudoti. . (Herpetodryas Goudotii. Schlegel.) Caracrères. Corps très-grêle et fort allongé, à queue pointue; une teinte brune foncée avec des raies cbliques noires sur le dos réunies en une seule sur la queue. Plaque pré-oculaire souvent divisée transversalement en deux pièces, touchant par son sommet à la frontale et empêchant ainsi la sus-oculaire de s’articuler avec la pré-frontale. Synonyme. 1837. Herpetodryas Gouäotii. Schlegel. Essai Phy- ion, Serp. Tom, I, p. 152, n°9; Tom. LE, p. 187. DIPSADIENS, G, DRYOPHYLAX, 8. 4195 1843, Periscopus Goudotii. Fitzinger, Syst, Rept, Fasc, I, pag. 26. DESCRIPTION. Ecazore, Les plaques de la tête comparées à celles de la précédente en diffèrent 1° en ce que sa plaque frénale est à proportion plus allongée ; 2° que sa pré-oculaire est souyent divisée en deux et qu’elle touche par son sommet à la frontale, ce qui ne permet point à la sus-oculaire de s’articu- ler avec la pré-frontale ; 3° qu’il a trois post-oculaires au lieu de deux, et que la plus inférieure empêche la cinquième .sus-labiale de monter un peu derrière le globe de l'œil, contrairement à ce qu'on observe chez le Dryophylax miniatus. Les écailles forment 21 rangées longitudinales au tronc, 6 à la queue. Il y a 2 gulaires ; 172-209 gastrostèges; 1 anale double; 121-175 uros- tèges, Dents, Maxillaires 2-7? 22-24 Cozorarion. Les individus adultes, ou d'âge moyen, ont pour fond de couleur, dans le premier quart de leur longueur, un brun jaunâtre en dessus, un jaune blanchâtre en dessous et , dans les trois derniers quarts, un brun rubigineux plus foncé en dessus qu’en dessous. Lorsque l’épi- derme manque, le brun est remplacé par une légère teinte rose etle brun du ventre par un gris violacé. Les lèvres sont blanchâtres. Un trait noir s'étend directement du dessous de la plaque nasale au bas de l’œil et de là à l'arrière de l'angle de la bouche. Trois lignes en zig-zag de la même couleur couvrent, l’une la suture médiane, les deux autres les marges ex- ternes des uroslèges. La partie antérieure du dos présente une suite de chevrons (<<< ) em- boités les uns dans les autres et qui, de méme que les bandes transversales plus ou moins confuses ou le dessin réticulaire qu’on observe sur le reste du tronc et sur la queue, sont produits par les bordures noires dont la plupart des écailles sont ornées. Le ventre est parfois marqué çà et là de très petites taches noirâtres. Nous possédons une vingtaine de jeunes sujets, pris au moment où ils sortaient de l’œuf, chez lesquels le brun-jaunâtre constitue partout la cou- leur du fond. Le dessus de la tête est fortement nuagé de brun noir et le dessus du corps chargé d’une multitude de petites taches noires, forf voisines, mais néanmoins assez distinctes les unes des autres. Dimensions, La lête est un peu plus longue qu’elle n’est large dans son milieu, ; Palalines 12; Ptérygoïdiennes 25-26. + 1124 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. Le diamètre des yeux est presque égal à la moitié de l’espace inter-o0r- bitaire. Le tronc est d’un tiers environ plus haut et 47 à 62 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. La longueur de la queue est contenue de deux fois et demie à quatre fais dans l’étendue totale de l’animal. Ù Le plus grand de nos sujets mesure 0868 soit : Téte, long. 0",018; Tronc, long. 0",480; Queue, long. 0,37. Parme. Cetle espèce est originaire de Madagascar d'où elle a été adres- sée au Muséum par M. Goudot à qui M. Schlegel l’a dédiée. 9. DRYOPHYLAX RAYÉ. Dryophylax lineatus. Nobis. CaracrÈères. Dessus du corps d’un brun olive, avec une ligne jaune le long du milieu du dos et une raie de la même couleur de chaque côté. DESCRIPTION. Ecarzrure. La plaque rostrale a cinq pans inégaux, savoir: deux fort courts, soudés aux premières sus-labiales, un grand qui est le basilaire et deux moins étendus; ces derniers adhèrent aux nasales antérieures et for- ment un angle aigu qui touche aux inter-nasales. Celles-ci ne sont pas aussi grandes ensemble que la rostrale; elles sont trapézoïdes ou penta- gonales, suivant que leur bord, qui côtoie les nasales, est rectiligne ou anguleux. Les pré-frontales sont.oblongues et trois fois plus grandes que les inter- nasales. Elles ont cinq bords dont deux, presque égaux entre eux et ré- unis sous un gngle obtus, s’articulent avec la frénale et la pré-oculaire. La frontale a deux pans antérieurs formant un angle très-ouvert; deux postérieurs réunis en un angle aigu, et deux latéraux faiblement concaves et un peu conyergents d'avant en arrière. Les postérieurs sont d’un tiers plus courts que les antérieurs et ceux-ci de moitié moins longs que les la- téraux. : É Les sus-oculaires presque aussi longues que la frontale, coupées car- rément en arrière et un peu moins étroites qu'en devant, sont taillées tantôt obliquement, tantôt en angle obtus, pour adhérer, dans le premier cas, à la pré-oculaire seulement, dans le second, à cette dernière plaque et à la pré-fronfale. DIPSADIENS. G. DRYOPHYLAX. 9. 41195 Les pariétales sont unies à la sus-oculaire et aussi à la .Post-oculaing,su* périeure. Les deux nasales, dont la première est un peu plus grande, représen- tentensemble un quadrilatère sub-oblong, légèrement plus large en avant qu’en arrière. La frénale ressemble, pour la forme et l’étendue, aux deux laque pré- cédentes. La pré-oculaire, fort étroite dans les deux tiers inférieurs de sa hauteur, l'est beaucoup moins dans son tiers supérieur, qui s’enclave entre la sus- oculaire et la pré-frontale et parfois atteint l'angle antérieur et externe correspondant dela frontale. Les post-oculaires sont quadrangulaires et aussi petites l’une que l'autre l'inférieure descend beaucoup moins bas que la pré-oculaire. Il y a une squamme temporale oblongue et de moyenne dimension qui tient, par devant, à la post-oculaire inférieure, et inférieurement à la sixième sus-labiale ainsi qu’à la septième ; derrière elle, on voit six ou sept autres lames disposées sur deux colonnes, dont la première s'appuie sur la huitième sus-labiale. Les quatre premières et la dernière des huit plaques sus-labiales ont toutes la méme étendue, qui est moindre que celle des trois autres plaques de la lèvre supérieure. Les première et cinquième sont des trapèzes rec- tangles. La sixième, plus large en bas qu'en haut, a la méme forme, mais en arrière, son sommet aigu est dirigé vers le bas et non en haut, comme dans les deux plaques qui viennent d’être citées. Les deuxième, troisième et quatrième sont sub-rectangulaires. La sep- tième, rétrécie à sa base, est obtuse par le haut. La huitième et dernière est trapézoïde oblongue. La lame du menton a trois pans égaux, dont les deux latéraux sont lé- gèrement concayes. Nous comptons neuf paires de plaques sous-labiales. Les plaques sous- maxillaires antérieures sont rhomboïdales ; bien qu’elles soient assez allon- gées, elles ne le sont pas tout-à-fait autant qne les sous-maxillaires pos- térieures, qui se terminent en pointe. Le milieu de la gorge est occupé par une série de quatre ou cinq squam- mes hexagonales, à peu près aussi longues que larges, après lesquelles commencent les plaques du ventre. Quatre rangs obliques d’écailles hexa- gones oblongues garnissent en dehors les plaques gulaires. On compte 17 rangées d’écailles sur la longueur du tronc et 4 à la queue. Gastrostèges larges 145-153; une anale divisée et 91 urostèges divisées, 1126 ‘ OPHIDIENS OPISTHOGLYTHRS. 13 + 22 Panricuranrrés osrkorogiques. Nous avons étudié la téte osseuse de ce Serpent que nous avions d’abord regardé comme devant former un genre séparé, mais chez lequel nous avons reconnu tous les caractères des Dryo- phylax. Le crâne est mince, allongé, de moitié plus étroit entre les orbites que dans la région de l’occipital. Les fosses orbitaires sont grandes, les mas- toïdiens courts et les os carrés quatre fois plus longs que ces derniers os quoiqu’ils n'aient que 0,006. ° « ; 1 CE dé & DéWrs. Maxillaires , . Pelatines, 15, Ptérygoïdiennes, 28, DLes sus-maxillaires sont grêles, longs et, comme les ptérygoïdiens exter- nes, ils sont plats et semblent en fairegde prolongement par leur direction. On y compte neuf ou dix crochets simples, longs, plus les deux cannelés qui sont encore plus allongés et fort grêles. Les os de Ja mâchoire supé- rieure se eourbent beaucoup en avant, pour former l’arcade avec l'os in- cisif. Les ptérygo-palatins ont des crochets nombreux, courts, serrés comme les dents d’une scie. Cozorarion. Un brun olive couvre le dos et les côtés de ce Serpent, dont le dessous est d’un jaune pâle, ainsi que les écailles appartenant aux deux séries qui côtoient les plaques du ventre et de la queue. Un jaune plus vif colore la plaque pré-oculaire et les post oculaires. Quelques traits de cette couleur coupent les tempes de bas en haut. Trois raies parallèles, d’une teinte semblable, parcourent, l’une, qui est linéaire, le milieu et les deux autres, qui sont moins étroites, les côtés et le dessus du tronc et de la queue dans toute leur étendue. Dimensions. La tête est deux fois plus longue que large dans son milieu. Les yeux ont un diamètre égal aux deux tiers de l’espace inter-orbitaire. Le tronc est aussi haut et 43 fois aussi long qu’il est large à sa partie moyenne. La queue fait le tiers de la longueur totale du corps. Le sujet qui nous offre ces diverses proportions mesure 07,910. Tête, long. 0°,025. Tronc, lang. 0m,625. Queue, long. 0,260, Pare. Le Dryophylazx rayé est un Serpent Africain. Les deux indi- vidus par lesquels nous le connaissons ont été recueillis pendant le cours d’une expédition scientifique au Nil blanc, faite, il y a quelques années, par ordre du Pacha d'Egypte, sous la direction de notre compatriote M. d'Ar- naud, è 7 DIPSADIENS, G. DRYOPHYLAX, A0. _u97 # 10. DRYOPHYLAX SANS PARURE. Dryophylax inornatus, Nobis. 420 4 4 Caractères. Tronc de couleur cendrée en dessus, blanchâtre en dessous, mais les dernières gastrostèges et les urostèges d’un roux-foncé. Les flancs pâles; écailles du dos et de la quete Ca rénées, les autres lisses et rhomboïdales. DESCRIPTION, 4. Ecarzuvore. La plaque restrale, dont lesommet se rabat tout à fait à platsur l'extrême bout du museau, offre sept pans inégaux, savoir : un assez étendu, qui est le basilaire ; deux, considérablement plus'petits que celui-ci, for- mant deux angles droits avec lui; deux, non moins courts que les derniers et réunis sous un angle très-ouvert, s’enclavant entre les inter-nasales ; enfin deux, chacun de moitié moins long que l’inférieur, convergents l’un vers l’autre de bas en haut, sont soudés aux nasales antérieures. Les inter-nasales sont légèrement oblongues et fortement rétrécies. Ce sont des trapèzes sub-rectangles, dont le sommet aigu est externe et posté- rieur ; leur bord externe se trouve en rapport avec les deux nasales et la première frénale. 1 Les pré-frontales sont un peu plus grandes que les inter-nasales; cha- eune d’elles a cinq pans, dont un seul, celui qui s'appuie sur les frénales, est distinctement plus court que les autres. La frontale est tellement allongée qu’elle se prolonge postérieurement un peu au-delà de la ligne où s’arrétent les sus-oculaires, qui elles- mêmes sont déjà très-longues. Son bord antérieur est parfaitement droit; les deux postérieurs forment ensemble un angle sub aigu, et les deux la- téraux sont faiblement onduleux et convergents d’avant en arrière et une fois plus étendus que l’antérieur. Les sus-oculaires sont coupées presque carrément en arrière etde moitié moins étroites dans ce point qu'en avant où elles forment un angle aigu que recoivent entre elles la pré-frontale et la pré-ceulaire. Les pariétales ont cinq pans : deux longs et égaux entre eux, qui sont les latéraux ; un troisième, moins étendu que ceux-ci, s'attache à la sus- oculaire ainsi qu’à la post-oculaire supérieure; le quatrième, très-petit, fient à la frontale; enfin, le bord postérieur moïns court que ce dernier, 1198 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES fait un angle droit avec le pan latéral interne, et un angle oblus avec le pan latéral externe. La plaque nasale antérieure est trapézoïde et beaucoup plus développée que la postérieure, qui est triangulaire. Les frénales ressemblent à des trapèzes rectangles ; la première est la plus petite des deux. La pré-oculaire a cinq pans, deux très-petits et trois à peu près égale- ment grands ; l’un des petits adhère à la pré-frontale, et l’autre s'appuie sur la troisième et la quatrième sus-iabiales; les trois grands touchent res- pectivement au globe de l'œil , à la sus-oculaire et à la frénale. Il y a trois post-oculaires , qui sont bordées en arrière, la supérieure par la pariétale , la médiane par une des squammes temporales, et l’infé- rieure par la sixième sus-labiale. On voit sur chaque tempe une petite squamme suivie d’une fort grande siluée au-dessus, d'une ou deux autres, aussi peu développées que la première. La première plaque sus-labiale est trapézoïde ; les deuxième, troi- sième, quatrième et septième sont presque carrées ; la cinquième ne leur ressemble point, parce qu'elle a son bord supérieur brisé sous un angle obtus à côtés inégaux, dont le grand fait partie du cercle orbitaire et dont Je petit soutient la post-oculaire inférieure; la sixème est pentagone i néquilatérale ; la huitième et dernière est un parallélogramme oblong. La lame du menton est triangulaire. Nous comptons dix paires de plaques sous-labiales, Celles de la première * paire sont pentagonales et assez allongées; elles se joignent derrière la mentonnière dans la seconde moitié de leur longueur, qui s'enfonce entre les plaques sous-maxillaires antérieures. Celles de la deuxième paire sont des carrés et celles des huit paires suivantes des quadrilatères rectangles. Les plaques sous-maxillaires antérieures sont sub-rhomboïdales et un peu moins développées que les postérieures, qui sont des trapèzes isocèles, Ecailles ::18 rangées longitudinales au tronc, 4 à la queue. Gastrostèges, 145 ; 1 gulaire ; { anale non divisée ; 134 urostèges divisées ou en rang double. 11-12+2 17-18 CororaTion. La tête, en dessus et sur les côtés, est d’un brun jaunâtre tacheté de noir sur les régions frénales, ainsi que sur les squammes tem- porales, et marbré de la même teinte sur les plaques sus-céphaliques pos- térieures. En dessous, elle est jaunâtre avec un semis de très-petits points noirs. Un jaune d’ocre colore la lèvre d’en haut, dont les plaques ont leur marge inférieure nuagée de noir. Dents Maxillaires ; Palatines, 10-12; ptérygoïdiennes, 16-18. | DIDSADIENS. G, CŒEOPENTIS. 1129 La totalité de la surface du tronc et de la queue est finement piquetée de noirâtre sur un fond de couleur feuille-morte, que remplace un gris violacé après la châûte de l’épiderme. Il y a quelques macules noires sur le cou. ! Dimensions. Les yeux ont en diamètre plus de la moitié de l’espace in- ter-orbitaire, Le tronc est aussi aus et 77 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne, La queue est presque égale au tiers de la longueur totale du corps. Le sujet qui nous donne ces diverses proportions mesure 09535. Téte, long. 0"095 ; tronc, long. 0555 ; queue, long. 0"355. Parnw. Nous ignorons de quel pays cette espèce est originaire. VI. GENRE. COELOPELTIS. — COELOPELTIS. Wagler. (4). CanAGTÈRES ESSENTIELS. Région supérieure de la téle concave au devant des yeux; écailles du dos concaves chez les adultes ; deux plaques frénales. * CARAGTÈRES NATURELS, Narine ouverte dans une seule pla- que; pupille allongée et sub-ovale. Les neuf plaques sus- céphaliques ordinaires ; une nasale, deux frénales à Ja suite l’une de l’autre; une pré-oculaire; deux post-oculaires; pla- ques surciliaires dépassant le globe de l’œil ; 4m° et 5" sus- labiales bordant l’œil inférieurement. Côtés du ventre arron- dis; écailles du dos petites, finement striées (losangiques, planes, chez les jeunes), ovalaires, concaves, chez les adultes; celles des côtés du tronc, grandes, lisses, planes, à peu près carrées. Gastrostèges montant à peine vers les flancs; les urostèges divisées, E (1) De KosAos, cavus, excavé, creusé; et de IlsA77, bouclier, Capué sulcatum ante oculos, 4150 | | OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES Le Serpent nee de ce genre et de la seule espèce qu'il comprenne jusqu'ici, offre certains rapports de ressemblance avec les Dryophylax qui viennent d’ê être étudiés ; mais il s en distingue d’une façon très-évidente par les caractères essen— k tiels énoncés plus haut. Il nous a donc paru convenable, après un nouvel examen des nombreux échantillons de cette espèce conservés au Musée de Paris, de faire entrer dans nos cadres le genre établi par Wagler, et que nous avions réuni au genre Dryophylax F5 notre Prodrome. Quant aux motifs qui nous portent à éloigner cet Opistho- glyphe du genre Psammophis où M. Schlegel l’a placé, ils se tirent de la disposition du systême dentaire, qui n’est pas celui des Anisodontiens, dont nos vrais Psammophis font partie. COELOPELTIS MAILLÉ. Cœlopeltis insignitus. Wagler. (La Couleuvre maillée (4) Et. Geoffroy Saint-Hilaire). A insignitus. Is. Geoffroy Saint-Hilaire). (Psaïmophis lacertina. Schlegel). Caracrères. D'un brun-verdâtre avec des taches distribuées sur cinq rangées ; d’autres taches vertes sur les lèvres et le men- ton ; toutes les écailles du dessus. du tronc distinctes les unes des autres, comme séparées, concaves et lancéolées. Museau un peu comprimé, portant un sillon longitudinal au devant des yeux, dont les plaques surciliaires sont saillantes. Synonyute. 1809. La Couleuvre a Geoffroy sante laire. Descript. Egypte. Rept. pl. 7, fig. 1809. Couleuvre. Savigny. Descript. cs Rept. Supp‘. pr 5, fig. 2-3, (1) M. Geoffroy à ainsi nommé cette espèce, parce que les individus dont il fit l’examen avaient le dos semé de taches, qui lui ont rappelé celles, appelées matlles, que présentent les jeunes perdrix. L 4 DIPSADIENS. G. COŒLOPELTISS 1131 1824. Natrix lacertina. Wagler. Spix. novæ. species. Serp. Brasil. p. 48, tab. 5. 1826. Coluber rupestris. Risso. Hist. nat. Eur, mérid. Tom, III, p. 91. « 41826. Coluber Neumayeri. Fitzainger. Neue. Classif. Rept. pag. 57. Idem. Malpolon lacertinus. Loc. cit. p. 59. 1827. Psammophis RE F. Boié. Isis, Tom, XX, pag. . 526, n° 61. 1827. Couleuvre maillée (Coluber insignitus). Isidore Geoffroy N Saint-Hilaire. Descript. Egypte. édit in-8°. Rept. pl. 7, fig. 6. 1827. Coluber Æsculapii. Dugès. Ann. sciences nat.tom. XII p. 388 et 394, pl. 46, fig. 17-18. 1830. Cœlopeltis lacertina. Wagler. Syst. Amph. p. 189. 4831. Rhabdodon fuscus. Fleischmann. Dalmat. nova Serp. genera. n. 26, tab. 2. 1832. Coluber vermicularis. Ménestriés. Catalogue raisonné des objets de zool, p. 72. 1834. Coluber moilensis. Reuss. Mus. Senckenberg. Tom. I, p. 142, pl. 7. fig. 1 a et b. 1835. Couleuvre de Montpellier. Dugès. Ann. sciences nat. Sér. 2, tom. III, p. 437, pl. 5 B, fig. 1-6. 1836. Cæœlopeltis monspessulana. Ranzani. In Novis comment. Academ. Scienc. Instit. Bononiens. tom. IE, pag. 229, tab. 10. 4837. Psammophis lacertina. Schlegel. Essai physion: Serp. Tom. I, p. 154 et Tom. IL, p. 203, pl. 8, fig. 1-3 1837. Coluber Æsculapii. P. Gervais. Enumér. Rept. Barbar. Ann. sciences nat, série 2, tom. VI. ,, 1838. Cœlopeltis monspessulana. Ch. Bonaparte. Faun. Ital. p. et pl. sans n° moins les synonym. Coluber monspessulanus, Hermann; Coluber gallicus? Hermann ; Natrix monspessulanus Merrem ; Coluber atratus ? Hermann (espèces indéterminables); et Psammophis Girondicus, Boîé (Coronella Girondica, Nobis.) 1840. Cœlopeltis monspessulanus. Ch. Bonaparte. Amph. Europ. p. 45 et Memor. acad, scienc, Torin. Serie 2, Tom. I, pag. 429, 4132 | OPHIDIENS OPISTHOGLYPHÉES. 1840. Coluber (Taphrometopon, Brandt) lineolatus. Kareline. Revue zool. Guérin-Méneville, tom. III, p. 303. 1841. Cœlopeltis lacertina. Eichwald. Fauna Caspio-Caucasica pag. 122. j 1841. Cœlopeltis vermiculata: Ejusd. loc. cit. p. 123. tab. 29,4 2. 1-3. à 1843. Cœlopeltis lacertina. Fitzinger. Syst. Rept. p. 26. DESCRIPTION. Comme on a pu le rémarquer par cette longue synonÿfñie, ce Serpent avait été d'abord observé en Egypte par MM. Geoffroy père et Savigny qui en ont donné de très bonnes figures, surtout celle que nous avons citée comme gravée dans le supplément des Reptiles du grand ouvrage sur l'expédition d'Egypte. Pius tard, cette espèce a été souvent recueillie sur des points très différents de l'Europe, principalement dans les régions voisines de la Méditerranée. Spix, qui probablement l’avait trouvée en Espagne, sans en avoir conservé la note, l'ayant rapportée avec les autres Serpents, de son voyage au Brésil se trouve avoir ainsi fourni à Wagler l’occasion de la faire figurer et de la décrire comme une Couleuvre Américaine sous le nom de Natrix lacertina. Wagler , ensuite, erut devoir. la ranger dans un genre qu'il proposa de nommer Cœlopeltis pour indiquer les creux que présentent ses écailles et particulièrement la région supérieure de la téte au devant des yeux. Ce nom a été adoplé, comme nous le voyons, par la plupart des auteurs qui en ont parlé depuis. Ecature. Les écailles, ainsi que nous l'avons énoncé, sont longues, rhomboïdales, séparées les unes des autres, un peu, concaves , ou comme sillonnées sur leur longueur ; elles forment des séries obliques, au nombre de dix-huit ou dix-neuf, et celles des flancs sont moins distinctement excavées. Les plaques surciliaires dépassent le niveau du globe de l’œil, dont la surface est oblongue et laisse distinguer une pupille arrondie. : L’écusson central du synciput est long et étroit. Foruxs. La queue se termine en pointe grêle. Elle ne forme guère que le cinquième de la longueur du corps. Quoique le tronc soit un peu plus mince du côté de la tête, cette région occipitale semble s’y confondre. Le pourtour du crâne est ovalaire ; le mu- seau est un peu comprimé et pointu. Cocorarios. L'aspect particulier des teintes qui à motivé la dénomina- tion de Couleuvre maillée n’est pas commun. On trouve dans le Faune de M. le Prince Ch. Bonaparte deux représen- DIVSADIENS. G. DIPSADE. 1155 tations fort exactes de ce Serpent. Parmi les nombreux échantillons de notre Musée et dont beaucoup ont vécu à la Ménagerie où ils ont été le plus souvent adressés de l'Algérie, c’est la variété représentée dans cet cu- vrage sous le titre de Variété dite de Neumayer qu'on a vue Île plus sou- vent. Elle est caractérisée par un système de coloration d’un brun verdätre clair, assez uniforme. Parrie. Les échantillons du Muséum proviennent de lieux très-divers. De l'Egypte, ils ont été rapportés par M. Geoffroy père, et par M. Olivier du Levant. Quelques uns ont été recueillis en Barbarie, en Dalmatie, aux environs de Raguse, et beaucoup d'autres envoyés d'Algérie par MM. Guyon, Gervais, Guichenot, Hipp. Lucas et Vacherot. VIe GENRE DIPSADE. — DIPSAS (1). Boié. + Caracrères. Tronc cylindrique ou plus ou moins comprimé, allongé; à écailles lisses et à wrostèges en rang double ; queue médiocre ou robuste ; yeux latéraux. Ce genre, dont le nom a servi pour indiquer la famille dans laquelle il se trouve aujourd’hui classé, nous semble devoir réunir, d’après les caractères inscrits ci-dessus et par compa- raison avec les autres Dipsadiens, dix espèces bien dis- tinctes. #" ! Ce genre, au reste, ne comprend pas absolument les mêmes Serpents que dans notre Prodrome. En parlant précédemment ————————————————————————— (4) Le nom de Dipsas est tout-à-fait grec. On le itrouve employé par Aristote et chez les auteurs les plus anciens. Il a été appliqué à des Ser- pents dont les morsures déterminaient, chez les individus qui en étaient piqués, une soif inextinguible, l’aridité du palais et de la langue, la séche- resse brûlante de la peau. Le verbe grec Aro, en effet signifie ; J'ai soif, de Ardæs, la soif. Quelques auteurs latins l’ont traduit par le mot situla qui vient évidemment de sitis : à siti quam morsu infert (Aldro- vandi). Lucain ayant donné au nom de Dipsas le genre féminin, nous avons dû le conserver. Il le cite ainsi plusieurs fois entre autres lib. IX, (Voyez dans le T. VI de cette Erpétologie p, 144.) REPTILES , TOME VIT, 7% 1434 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. du genre Dryophylax, nous avons dit comment un nouvel examen des espèces que nous y avions rapportées , ainsi qu'à celui des Dipsades nous avait engagés à les grouper un peu différemment. Tels que nous les présentons ici, ces Ophidiens nous paraissent former deux divisions plus naturelles dans la nombreuse famille des Dipsadiens, Ainsi, le genre Dipsade réunit des espèces moins élancées, à queue plus robuste, à tête plus courte, à museau plus arrondi, ‘et, en un mot, des Serpents moins arboricoles. C'est re ces considérations, que nous avons fait rentrer dans le genre Dryophylax les trois espèces dites ruyée, de Goudot et Ver- maillon, et que nous en avons éloigné les Serpents décrits ici sous les noms de Dipsades de Natterer et très-ponctuée. Enfin, nous considérons comme appartenant à ce groupe deux espèces encore inédites et que nous nommons Dipsades de Smith et bi-frénale. I résulte de ces modifications que ce genre com- prend dix espèces, dont la physionomie est à peu près la même. Elles sont toutes étrangères à l’Europe, et ont été découvertes dans les régions les plus chaudes de l’Asie, de l'Afrique cé de l’Amérique. Le tableau synoptique suivant est basé sur divers carac- tères. D'abord d’après la forme du tronc ; car ii est comprimé chez les uns, et c’est le plus grand nombre, de sorte qu’il est plus haut que large; tandis que, au contraire, il est cylin- drique chez les autres. La forme toute particulière de la plaque rostrale chez le Rhombifére, la présence d’une carène sur les-écailles du D. de Naiterer, la présence d’une seconde plaque frénale chez une seule espèce, puis la disposition des couleurs ont de servir de bons moyens de distinction. 1455 G. DI?SADE. DIPSADIENS. ANIUGNIO") °Œ ‘Y ? F 'AHMLONOM-SAUL °Œ ‘9 ? ! “UYUTEILVN 44 *Œ ‘SG ° . ‘HALAHIVI-SAUL ° ‘SG * “AHTANNY ‘Œ °C ? *SAHDVE SUIANL °Œ ‘EF ” {| ‘aTVRAUI-AIMNOQ * °Z * “ELINS 44 *@ ‘OT °XUH") NQ ‘A ‘6 * “AYAITNONX °C ‘8 * * + sossI *_ so9u9189 * gout] *2101091un * * 998801 uo sayrjad SaI[I099 ‘ SUOJ U9 °S29/081 sop np soqgoe) ‘ onbrun 9jUDA * SO9HVA SOULIOY 9P soputis ; S9]PSIDASUPA] S9pULQ U9 LI * sqnu xn9p e 9[PU9IJ {SION * + + + + + + SoPUIU9) Soureu ‘ojqnop SAOU SJ1813 [OI 219 1HI0P $ 9HEUIPIO * * NC9snu 9] ANS 991[{21 79 9J104)9 ajexysos onbejd £ onbrapurp£s QUOIT, TA 4156 | OPHIDIENS OPISTHOGLYPHÈS, 1. DIPSADE TRIPLES-TACHES. Dipsas trigonata. Boié. (Goluber trigonatus. Schneider.) CarAcTÈRES. 21 rangs longitudinaux d’écailies. Une suite de taches sub-losangiques, blanches, représentant, en quelque sorte, des bandes transversales et encadrées de noir, régulièrement dis- posées tout Le long du dos, dont le fond est d’une teinte verdâtre foncée. SyNONYMIE. 1796. Goluber Tar t tutta. Russel. Ind. Serp. vol. F, pag. 20, pl. 15. 41802. Coluber trigonatus. Schneïder. app. Bechstein natur- gesch. amphib. de la Cépède, tom. IV, p. 156, pl. 40, fig. J (copie de la pl. de Russel). 1802. Coluber sagittatus. Shaw. Gener. zool. vol. LIFE, part, I, pag. 526 (d'après Russel). 4803. Coluber caterularis. Daudin. Hist. Rept. t. VI, p. 253, pl. 75, fig. 2 (d'après Russel). 1820. Natrix trigonatus. Merrem. Tent. syst. Amph. p. 404, n° 47. 1826. Sibon catenularis. Fitzinger. Neue classif. Rept. p. 59. 1827. Dipsas trigonatus. Boié. Isis, t. XX, p. 549. n°6. 4835. Dipsas gocool. Gray. Illust. ind. zoolog. Hardwick. Part. XIX-XX, pl. 143, fig. I. 4837. Dipsas trigonata. Schlegel. Essai physion. Serp. t. J, pag. 160; tom. II, p. 267, pl. 11, fig. 6-7. La plaque nasale s’y trouve, à tort, représentée comme n'étant pas divisée en deux pièces, 1843. Dipsadomorphus trigonatus. Fitzinger, Syst. Rept. Fasc. I, pag. 27. DESCRIPTION. Formes. Chez cette espèce, le dos, quoique plus étroit que le ventre, n’est pas absolument caréné, mais seulement un peu en toît; le dessous du corps est plat, mais il n’est que légèrement anguleux de chaque côté. L'orifice de la narine est ovalaire et percé en partie dans la première pla- que nasale, DIPSADIENS. G. DIPSADE. 4. 1157 Ecarzcure. La plaque rostrale s’applique verticalement sur le devant du museau ; elle offre une forte dépression semi-circulaire, dans sa moitié inférieure. Triangulaire en apparence, elle a réellement six pans : l’un que nous nommerons basilaire est très-grand; deux, moins étendus, sont soudés aux nasales antérieures ; un quatrième, plus court, est en rapport avec les inter-nasales ; et deux, extrémement petits, sont articulés avec les premières sus-labiales. Les inter-nasales sont irrégulièrement quadrilatères. Les pré-frontales sont élargies et pentagones à pans inégaux; leur bord le plus petit s'attache à la seconde nasale et le moins étendu, après celui-ci, s'appuie sur la frénale. La frontale, pentagone, presque aussi longue qu’elle est large en avant, où elle est un peu plus étendue que ne le sont les pans latéraux et surtout que les deux postérieurs, qui se joignent entre eux en formant un angle aigu. Les sus-oculaires sont oblongues et fortement rétrécies par le bout qui tient à la pré-frontale et à la pré-oculaire. Les pariétales ont six pans inégaux : un très-long : c’est le temporal ; un moins grand, opposé à celui-ci; un encore moins étendu, soudé à la sus- oculaire ainsi qu’à la post-oculaire supérieure, et deux fort courts, dont l'angle obtus est situé tout-à-fait en arrière. Les deux nasales réunies forment presque un rectangle oblong, dont le sommet aigu est en avant. La frénale n’est jamais plus longue que large; elle est tantôt carrée, tantôt en trapèze ou sub-losangique. La pré-oculaire, quadrilatère, assez étroite, n’a pas son sommet rabattu sur le front et elle soutient en partie le bout antérieur de la sus-oculaire. Les post-oculaires sont quadrangulaires ou pentagones et à peu près aussi petites l’une que l’autre. Chaque tempe a neuf à douze squammes, dont une ou deux touchent aux post-oculaires. Les deux rangées de plaques sus-labiales sont formées chacune de huit, qui augmentent de hauteur à partir de la première jusqu’à la troisième inclusivement ; la quatrième est moins élevée que cette dernière, mais les cinquième, sixième et septième le sont graduellement davantage, tandis que la huitième l’est beaucoup moins que celle qui la précède immédiate- ment. Les trois premières sont des trapèzes rectangles, la quatrième est carrée ou en trapèze isocèle, et toutes les suivantes sont pentagoncs. Nous comptons onze plaques sous-labiales, indépendamment de la lame dite mentounière, qui est presque en triangle régulier, Les premières se- 1158 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. raient régulièrement losangiques, si leur pointe antérieure n'était pas tron- quée. La seconde est fort petite et à peu près carrée. Les troisième, qua- trième, cinquième et sixième, dont le diamètre vertical augmente graduel- lement un peu, sont des trapèzes rectangles et leur sommet aigu est dirigé en bas et en arrière; la septième sous-labiale, semblable aux autres, est cependant plus grande. Les quatre dernières sont losangiques ou sub-lo- sangiques. Les plaques sous-maxillaires antérieures, sub-rhomboïdales, recoivent entre elles deux, dans leur première moitié, les sous-labiales qui embras- sent la mentonnière, et elles s’enfoncent par moitié entre les sous-maxil- Jaires postérieures. Ces dernières un peu moins longues que les antérieu- res, sont des triangles isocèles, dont les deux côtés égaux sont plus courts que le troisième. . L'espace qui sépare les plaques sous-maxillaires postérieures de la pre- mière scutelle guläire est rempli par quatre ou six squammes oblongues, formant deux ou trois chevrons emboîtés l’un dans l’autre. La gorge est garnie sur les côtés de petites écailles hexagones, fort al- Jongées, disposées sur cinq ou six rangs obliques. Les écailles du milieu du dos sont oblongues et seulement un peu M grandes que les autres; elles ont six pans au lieu de quatre, un en devant, un en arrière, très-petits, et deux latéraux formant un angle obtus, dont le bord antérieur est plus long qne le postérieur. On compte 21 rangées d’écailles longitudinales au tronc, 4 à la queue. M. Schlegel dit n'avoir trouvé que 19 rangées au tronc. Gastrostèges : 208-2564 1 anale ; urostèges : 81-94. Denrs. Maxillaires : HE Palatines, 6-7. Ptérygoïdiennes, 7-9. Cozorarion. Le dessus et les côtés du corps sont d’un gris cendré ou d’un brun jaunâtre. Il y a sur la tête cinq raies blanches liserées de noir, dont deux descen- dent du dessus des yeux vers les coins de la bouche; deux autres forment un V entre les branches duquel la nuque se trouvé comme enclavée ; la cinquième se porte directement de la base de cé V sur la plaque frontale. Il règne tout le long du dos et de la face sus-caudale une suite de ta- ches sub-losangiques, d’un blanc non moins pur que le noir dont elles sont encadrées. Chaque angle latéral de ces taches, quelquefois reliées ensem- ble par une ligne blanche, donne naissance à une raïe en zig-zag qui des- cend jusqu’au bas des flancs. Le dessous de la tête et du reste du corps serait entièrement blanchätre, si les côtés du ventre n'offraient un semis de trés-petits points noirâfres, DIPSADIÈNS, 6. DIPSADE. 9. 1159 Driensions. La tête est une fois et demie plus longue qu'elle n'est large au milieu des tempes. ; Les yeux ont en diamètre un peu plus de la moitié de l’espace inter- orbitaire. 3 Le tronc est environ une fois et demie aussi haut, et 48 à 68 fois aussi long qu’il est large à sa partie moyenne, et la queue est quatre à cinq fois plus courte que la totalité du corps, quiest de 0®,825 chez notre plus grard individu. Tête, long. 0,021 ; Tronc, long. 0",650 ; Queue, long. 0,154. Parrie. Le Bengale, la côte de Malabar et celle de Coromandel sont les contrées des Indes orientales où l’on a recueilli les dix sujets de la Dip- sade triples-taches que renferme notre Musée. Nous en sommes rede- vables à MM. Dussumier, Fay, Perrotet, Fontanier et Adolphe Delesserts Hasrrupes. Russel, qui a le premier fait connaître cette espèce, la dit très-commune à Vizagapatam, d'où il lui en fut envoyé une fois six indi- vidus qu'on avait pris pendant la nuit, au moment où ils traversaient uñ chemin. \ 2, DIPSADE TRÉS-TACHETÉE. Dipsas multimaculata. Boié. CarAcTÈRES. 19 rangs longitudinaux d’écailles. Une double sé- rie de taches noires, rondes ou ovales, le long du dos. Synonymie. 4735. Serpens Brasiliensis, Guacu, dicta incolis, venustissime picta. Séba. tom. IF, p. 38, tab. 38, fig. 4. M. Schlegel cite aussi dans cette synonymie Séba. IE, pl. 38, fig. 1. 1733. Serpens. Scheuchzer. Physica sacra, tom. IV, tab. 657 fig. 2. 1755. Coluber Guacu. Klein. Tent. Herpet. p. 36, n° 94, (d'a-, près le dessin précité de Séba): exclus. synon. fig. 3, tab. 51, Tom. 11, Séba. 1801. Coluber. Russel. Ind. Serp. vol. 2, p. 27, pl. 23. 4826. Dipsas multimaculatus, (Reinwardi), Fitzinger. Neue Classif. Rept. p. 59. 1827. Dipsas multimaeulata. Boié. Isis. Tom. XX, p° 549. 41837. Dipsas multimaculata. Schleg. Essai Physion, Serp, Tom, I, p. 460; Tom, TE, p. 265, pl. 41, fig. 4-5, 1140 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. . Dans ces figures, la plaque nasale n’est pas divisée en deux pièces, contrairement à ce qui existe dans la nature. - Exclus. synon. fig. 1-3, tab. 26, tom. IT, Séba ; fig. 4, pl. 60, tom. Il, Séba; fig. 2, pl. 79, tom. II, Séba. 1842. Dipsas multimaculata. Schlegel. Abbild. Amph, p. 134, tab. 45, fig. 13-15. DESCRIPTION. Fonmes, La Dipsade très-lachetéc a le dessus de la tête moins plat et le dos plus comprimé en forme de carène que la précédente. Ecarzrvone. La plaque frontale est pentagonale et ses pans latéraux sont plutôt parallèles que convergents. La pré-frontale touche à la pré-oculaire dont le devant est toujours brisé sous un angle obtus. La seconde nasale est plus haute que la première; son pan postérieur et supérieur qui la met en rapport avec la pré-frontale, est moins court que dans la première es- pèêce du genre... : Les écailles du milieu du dos n'ont pas leurs extrémités aussi étroites que chez la Dipsade triples-taches. Les écailles forment 19 rangées longitudinales au tronc, 4 à la queue. M. Schlegel indique le nombre 17, mais nous en avons toujours trouvé 19. Les gastrostèges sont au nombre de 202 à 247 ; une anale et 81-91 urostèges. Denrs, Maxillaires , a ue Palatines, 6. Ptérygoïdiennes, 9-12. PARTICULARITÉS DZ LA TÈTE osseuse. Le crâne est plat en dessus, mais les arcades surciliaires sont relevées. On voit sur les os pariétaux un re- bord saillant qui se porte en arrière, de manière à former sur l’occiput la figure d’un cœur de carte à jouer. Les os mastoïdiens sont courts, accolés ie long du crâne; les intra-articulaires ou carrés, sont élargis en haut, sem- blables à une petite omoplate. Les sus-maxillaires ne portent que six ou sept crochets éloignés ou espacés égaiement les uns des autres. Les dents can- nelées sont bien distinctes, ainsi que la fosse qui est destinée à recevoir les germes de celles qui doivent se succéder. CoLoRATIoN. Le dessus et les côtés de l'animal ont partout pour fond de couleur soit un gris-violâtre ou olivâtre, soit un brun-fauve avec des pique- tures ou des marbrures noirâtres, tellement légères qu’on ne les aperçoit bien distinctement qu’avec le secours de la loupe. Le dessus de la tête offre deux larges raies noires, réunies sous un angle DIPSADIENS. G. DIPSADE. 3. ul très-aigu, dont le sommet n’atteint pas tout-à-fait le bout du museau. Une troisième raie et une quatrième de la même couleur que les autres, mais plus étroites, s'étendent sur les côtés de la tête, depuis le bord post-orbi- taire jusqu’à la commissure des lèvres. La nuque porte une tache noire, liserée de blanc et plus ou moins allongée. Le dos et le dessus de la queue ont des taches semblables, quant à la couleur, mais elles sont rondes, ovales ou polygones, ou disposées sur deux lignes paralléles et ne laissent entre elles que de très petits intervalles. D’autres taches noires, mais moins grandes que ces dernières et fort irré- gulières, forment yne série tout le long de chaque flanc. Les régions gu- laire et sous-maxillaire sont d’un blanchâtre uniforme, tandis que le ventre et le dessous de la queue sont divisés en une multitude de petits comparti- ments presque carrés, les uns noirâtres, les autres blanchâtres, c’est-à-dire à peu près de la même manière que la table d’un damier. . Druensions. La tête est près d’une fois et demie plus longue qu ‘elle n’est arge,. Les yeux ont en diamètre environ la moitié de l’espace inter-orbitaire. Le tronc est deux fois aussi haut et de 52 à 66 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. La queue n’a guère que la cinquième partie de la longueur totale, qui est chez notre plus grand sujet de 0m779. Téte, long. 0®021 ; Tronc, long. 0m605 ; Queue, long. 0"155. PaTnie. Cette espèce, très abondante dans l’île de Java, habite aussi l'ar- chipel des Célèbes, d’où nous l’ont rapportée MM. Quoy et Gaimard ; elle se trouve également en Chine, car nous en possédons deux individus re- cueillis à Canton par Eydoux et Souleyet. Mozurs. La Dipsade très-tachetée se nourrit d’oiseaux et de Reptiles et parmi ces derniers, ceux qu’elle paraît plus particulièrement rechercher sont les Dragons et les Grenouilles. Kuhl a observé que ce Serpent peut imprimer à sa queue des mouvements non moins rapides que ceux que les Crotales produisent lorsd@ils veulent faire résonner les grelots ou les plaques sèches dont elle est pourvue, 3, DIPSADE ANNELÉE. Dipsas annulata. Nobis. (Coluber annulatus. Linné.) Casacr Tête plate, courte, à museau obtus; yeux grands; sur le dos, des taches brunes, tantôt isolées, tantot réunies sur la ligne dorsale en une large raie flexueuse ; un trait brun derrière l'œil; ventre complétement unicolore, AN) LR 1129 OPHIDIÈNS OPISTHOGLYPUES, Synonvuie, Variété À, ou à large raic flexueuse le og du dos, 4735. Ariguiculus Africanus, cœruleus. Séba. Tom. XI, p. 16, tab, 13, fig. 4 — Péré Brasiliensis ibiraloa. Séba. NE IF, p. 42, tab. 41, fig. 3. — Vipera Virginiana. Séba. Tom. IE, pag. 74, tab. 71, fig, 8. — Serpens. Scheuchzer. Phys. Sacra. Tom. EV, tab. 652. fig. 2. 4754. Coluber annulatus. Linnæus. Mus. Adolp. Frider. pag. 34, tab. 8, fig. 2 4758. Coluber annulatus. Linnæus. Syst. nat. Edit. 10, tom. E, p. 224, n° 286 : Exclus. synon. fig. 2, tab. 38, tom. El. Séba. et n°9, p. 420, tom. F, Amœænit. Academ. {Oxyrhopus spadiceus) Tom. VII de cette Erpétologie p. 1028. 4766. Coluber annulatus. Linnæus. Syst. nat. Edit, 12, Tom. I, p. 386, n.° 286. 1767. Serpent de à Knorr. Delic. Phys. Surin. Natur. Tom. EE, pl. 6, fig. 2 "AT. Le Serpent Bai tone. Daubenton. Dict. Anim. Ency- clop. méth. p. 591 . exclus. synon. fig. 2, tab. 38, Tom. IF, Séba (Oxyrhopus spadiceus). 1783. Coluber annulatus. Mus. Link. Tom.E, p. 76. 1788. Coluber annulatus. Gmelin. Syst. nat. Linn. Tom. f, part. 3, p. 11114, n° 286 ; exclus. synon. fig. 2, tab. 38, Tom. ET, Séba. (Oxyrhopus spadiceus). 1789. La blanche ct brune. Lacépède. Hist. Quad. Ovip. Serp. Tom. IF, p. 312 : exclus, synon. fig. 2, tab. 38, Tom. IE, Séba. (Cxyrhopus spadicus). LA 4790. Bronze natter. Merrem. Beytr. Neturgesch. Amph. part. 4, p.42, pl. 144- 1802. Coluber anrulatus. Shaw. Gener. Zcolog. vol. 3, part. 2, p. 490. 1802. Coluber annulatus. Latreille. Hlist, Repi. Tom. IV, pag. 427. 4802. Die bronse natter. Beschtein de La Cepéde’s naturgesch Amph. Tom. 4, p. 107, ci fig. 1. (D’après lé Bronze natfer : de Merrem). DIPSADIENS, G. DIPSADE. 6. 1145 1803. otiter annulatus. Daudin. Hist. Rept. Tom. VE, pag. 369. Cite à tort la figure de Séba, ET pl. 38, fig. 2, qui est l'Oxy- rhopus spadiceus n° 9. 1820. Coluber annulatus. Merrem. Tent. Syst. Amph. pag. 4141, n.073 : Exclus, syron. fig. 3, tab. 9, Tom. If, Séba ; fig. 2, tab, 82, Tom. IE, Séba, 4820. Coluber annulatus. Kuhl. Beitr. Zoolog. 2me Abtheil. pag. 85. | 4821. Coluber annulatus. Merrem. Beitr. Geschich, Ampli. Fasc. 3, p. 25, pl. 3-4. 1826. Sibon annulatus. Fitzmger. Neue Classif. Rept. p. 60, n.° 1, 1827. Lycodon annulatus. Boié. Isis, tom. XX, p. 527. 1837. Dipsas annulata. Schlegel. Essai Phys. Serp. Tom. , pag. 165 ; Tom, IT, pag. 294 : exclus, synon, fig, 2, tab. 82, tom. II, Séba. 4840. Dipsas annulata. Filippo de Filippi. Catalog. ms. Serp. Mus. Pav. (Bibliot. tal. Tom. XCIX). 1843. Leptodeira annulata. Fitzinger. Syst. Rept. Fasc. 1, pags 27. Variété B. ou à taches dorsales, non jointes et souvent ge- minées. 4735. Serpens maculata. Séba. Tom. KE, p. 57, tab. 57, fig. 4. DESCRIPTION, Formes. Des différentes espèces que le genre Dipsas reuferme, celle-ci est la plus remarquable par la forme de sa tête peu épaisse, courte, à mu- seau obtus, élargie en arrière et par cela même assez distincte du cou et enfin par l'étendue proportionnelle des yeux. Le tronc est manifestement comprimé, mais son volume, relativement à sa longueur, est variable suivant les sexes, comme nous l'indiquons plus loin en parlant des dimensions. Ecaizzure. Les plaques de la tête sont ramassées, La frontale moyenne est large, à bords latéraux presque parallèles ; elle est coupée carrément en avant. Les pariétales ont peu de largeur. Les écailles lisses, rhomboïdales, à peu près égales, sont distribuées sur 19 à 23 rangées longitudinales au tronc, 4 à la queue. Scutelles, Elles nous offrent les variations suivantes dans leur nombre, Al4% OBHIDIENS OPISTHOGLYPHES, considéré chez les divers IRIS d’abord de chaque variété puis des trois réunies. Variété A. 2-3 gulaires, 186-195 gastrostèges, 1 anale (divisée), 83-107 urostèges. Variété B. 2-3 gulaires, 177-195 gastrostèges, 4 anale (divisée), 65-93 urostèges. Variété C, 2-3 ie 166-202 gastrostèges, 1 anale (divisée), 57-91 urostèges. Chez les trois ensemble. 2-3 gulaires, 166-202 gastrostèges, 1 anale (di- visée), 57-107 urostèges. -18+2 ï j us de oi Palatines 9-10, Piérygoïdiennes 22-50 CocoraTion. Les différences que les Serpents rapportés à cette espèce présentent dans leurs couleurs sont assez constantes, pour qu'ils puissent être rapportés par nous à trois Yariétés distinctes dans lesquelles cepen- dant, il y a cela de commun que la teinte générale des parties supérieures est un brun-jaunâtre plus ou moins foncé ; que les régions inférieures plus claires sont complétement unicolores et que la tête porte, derrière l’œil, une bande d’un brun sombre. 1.2 VaRIËTÉ À ou à large raie dorsale flexueuse. Ce qui frappe tout d'abord dans ce groupe, c'est la présence, sur toute Ja partie supérieure du dos et de la queue, d’une série de taches d’un brun-foncé confluentes, réunies presque toutes les unes aux autres, de manière à former une large raie ondulée, quelquefois non interrompue depuis la tête jusqu’à l’extré- mité de la queue et d’autres fois encore, ce qui est méme le plus fréquent, présentant, de distance en distance, des interruptions, de sorte que dans ces points où cesse la raie dorsale, il y a des taches isolées. Le plus souvent, la nuque est d’un jaune blanchâtre et ornée alors d’une sorte de collier de couleur claire d’où part la raie flexueuse. Dents. Maxillaires ° VarniëTk B ou à taches dorsales non réunies et souvent géminées, La différence esi fort notable, car quoiqu'il y ait, çà et là, quelques taches réunies, il n’y a jamais une raie flexueuse prolongée. La dissemblance avec les sujets de la variété précédente est bien plus grande encore, quand les taches, au lieu d’être disposées sur un seul rang médian, en forment deux, au contraire, dont les taches sont alternes. Au reste, cette alternance n’est pas trés fréquente et elle se remarque le plus ordinairement sur des indi- vidus, qui ont, en outre, des taches impaires et isolées. Sur la plupart de nos exemplaires, la première tache du cou, qui est assez allongée, est comme divisée en deux par une raie claire longitu- dinale. DIPSADIÈNS. @. DIPSADE. 94 1145 Les np Chili ont le dessus de la tête d’un jaune-blanchâtre relevé par des traits bruns dont la disposition réciproque est variable. Sur tous les échantillons enfin, on voit, sur chaque flanc, une série lon- gitudinale de petites taches brunes isolées, et plus ou moins bien li- mitées. 3.0 VarËTÉ C ou à taches losangiques. La large raie flexueuse et on- dulée de la première variété est ici remplacée par une série de taches vo- lumineuses, en losange à grand diamètre transversal et à extrémités plus ou moins prolongées sur les flancs. Les deux autres angles sont situés sur la ligne médiane, où se voit la largeur la plus considérable de la tache et quelquefois , par l’un ou l’autre de ces angles, ou même par les deux, plusieurs de ces losanges atteignent celle qui précède et celle qui suit, Il n’y a point de taches supplémentaires sur les flancs, comme dans la variété précédente, et de même que dans la première, la nuque est ornée d’une sorte de collier blanchâtre. Divensions. Les mâles sont à proportion plus allongés que les femelles ; aussi paraissent-ils sveltes, élancés, comparativement à ces dernières, qui en général, les vieilles surtout, offrent des formes un peu lourdes, parfois même, tellement raccourcies, qu’à la première vue, on est tenté de les considérer comme des individus d’une autre espèce. A l'appui de ce fait, nous citerons l’exemple suivant : Chez deux sujets de sexe diflérent mesu- rant chacun 75 centimètres, la plus grande largeur du corps de la femelle est la quarante-troisième partie de la longueur, tandis que celte largeur, dans le mâle, n’en est que la soixante-deuxième partie. La tête est une fois et demie plus longue qu’elle n’est large au niveau des tempes, et cette largeur est le double ou le triple de celle du museau prise au niveau des narines. Les yeux n’ont guère que la moitié de l’espace inter-orbitaire: Le tronc un peu comprimé est 58 à 63 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. La queue est au plus le quart ou le sixième de la longueur totale, qui est de 0,782 chez notre plus grand exemplaire. Tête, long. 0,019. Tronc, long. 0m,535. Queue, long. 0®,228. PARTICULARITÉS OSTÉOLOGIQUES. Nous avons sous les yeux six têtes o0s- seuses de la D. annelée. Le crâne est allongé, plus étroit en arriére; il offre en dessus et après les orbites, une surface plane, lisse, en forme de cœur, dont la pointe est en arrière entre les deux mastoïdiens et là, on re- marque deux lignes transversales saillantes, La cavité orbitaire est solide dans tout son pouriour et fortétendue; ce- pendant son bord postérieur n’est complété que par la jonction des os sus- maxilaires avec le transverse, 1 x dp A426 a OPAIDIENS OPISTHOGLYPIES, ; L'osinter-maxiliaire, en soc de charrue, estlarge du côté ui qui forme le bord antérieur de Ja bouche, Parme. Les individus qui appartiennent aux deux premières variétés ont été recueillis dans l'Amérique du Sud et à la Guyane. Ceux de la troi- sième, au contraire, proviennent du Continent septentrional du Nouyeau- Monde. Variété À. Guyane: Leschenault et Doumerc; Cayenne: M. Banon ; Brésil : M. de Castelnau et Emile Deville; Bahia: M. Lemelle-Deville. Varicté B. Martinique : M. Plée et un spécimen donné par M. Neu- mann; Côte-Ferme: M. Bauperthuis; Sainte-Warthe (Colombie) : M, Fontanier; province de Caraccas, Carthagène (Nouvelle-Grenade) : M. Adolphe Barrot et M. Roulin ; province de Santa-Cruz (Pérou) : M. d'Or- bigny ; San-Lorenzo (Chili): M. Fontaine. Variété. C. Deux échantillons du Mexique et deux de la Nouvelle-Or- léans donnés par M. Barabino. Nous hésitons un peu sur la place qu’il convient d’assigner dans l’une ou l'autre de ces trois variétés à un spécimen rapporté de la Vera-Paz (Amé- rique centrale) par M. Arthur Morelet. En raison de l’analogie de Ja Faune de cette région de l'Amérique et de celle du Mexique, on est tenté de le considérer comme devant appartenir à la dernière variété ; d’autant plus, qu'il a le large collier blanc des autres sujets pris dans l'Amérique . septentrionale. D'un autre cêté cependant , ii a plutôt Jes taches de la deuxième variété. La 4. DIPSADE COLUBRINE. Dipsas Colubrina. Schlegel. Caracrères. Ecailles du dessus et des côtés du corps grises, les unes uniformément, les autres avec un encadrement noir; ces dernières se trouvant groupées cinq par cinq, six par six, Ou da- vantage, produisent des espèces de rosaces, dont l’ensemble cons- titue comme un réseau à mailles carrées, lequel, avec l’âge, se décompose en bandes transversales irrégulières. Synonvuie. 1837. Dipsas Colubrina. Schiegel. Essai Physion. Serp. Tom. E, p. 1461; tom. IE, p. 273. 4842. Dipsas Colubrina Schlegel. Abbild. Amph., p. 136, tab. 45, fig. 21-26. . DESCRIPTION. Ecanrure, La plaque rostrale se rabat faiblement en arrière par son C2 DIPSADIENS. G. DIPSADE. 4, W, 4447 sommet} ie à cinq pans, deux très-pelits soudés aux prernières sus- labiates ; un plus grand, qui est le basilaire, et deux presque aussi longs que ce dernier et qui s'enclavent dans les nasales antérieures et dans les inter-nasales. Ces dernières plaques représentent des trapèzes sub-rectangies. Les pré-frontales, plus dilatécs en travers q@’en longueur et rétrécies en dehors, s’abaissent un peu sur le côté du chanfrein, entre la seconde na- - sale et la pré-oculaire supérieure, en faisant un angle, dont le sommet s'appuie sur la frénale, La frontale a cinq côtés inégaux; les latéraux sont un peu convergenis. Les sus-oculaires oblongues sont plus étroites en arrière qu’en devant. Le bord par lequel les pariétales se joignent, est seulement un peu plus long que celui qui s'attache à la sus-oculaire ainsi qu’à la post-oculaire su- périeure. S » La plaque nasale est à peu près carrée; la postérieure, un peu plus haute, mais moins large, a cinq pans, un soutenu par les deux premières sus-labiales, deux que bordent l’autre nasale et la frénale, et deux, extré- mement courts, qui sont en rapport avec l'nter-nasale et la pré-frontale. La frénale, qui penche en avant, est sub-losangique ou sub-rhomboï- dale, quand le sommet de son angle supérieur n’est pas tronqué. La pré-ecuiaire ou plutôt les deux pré-oculaires inférieures, car il n’y en a rarement qu'use seule, sont à peu près quadrangulaires et beaucoup plus petites que la supérieure, qui a cirq angles inégaux, dont le plus grand s'enfonce entre la sus-oculaire et la pré-frontale jusque ou presque jusqu'au sommet latéral antérieur de la plaque médiane du front, Les trois sous-oculaires et les trois post-oculairés varient extrémement entre elles, quant à leurs formes et à leurs‘dimensions ; la tempe est recou- verte detreize à vingt plaques d’inégale grandeur, dont deux ou trois adhè- rent aux lames post-orbilaires. Les trois premières des huit plaques sus-labiales sont penchées en ar- rière et graduellement un peu plus élevées; la troisième, au lieu d’être en trapèze sub-rectangle, de même que les précédentes, est pentagonale comme les deux suivantes, qui ont une hauteur moindre que la sienne. La sixième, plus développée, offre deux grands angles droits, et en haut, deux ou trois petits pans soudés à la dernière sous-oculaire, à la post-oculaire inférieure, et soit à une, soit à deux des squammes temporales. La septième sus-labiale ressemble à la sixième ou en diffère très-peu ; mais la huitième, le plus souvent pentagone et oblongue, est notablement plus petite. La plaque mentonnière est en arrière très-effilée, les deux bords posté- rieurs étant arqués en devant et plus longs que le troisième, On peut compter onze ou douze plaques sous-labiales, 1148 *. OPHIDIENS OPISTHOGLYPHÉS, Les plaques sous-maxillaires antérieures, entre lesquelles Lg prémières sous-labiales pénètrent de près des deux tiers de leur longueur, sont assez allongées et rétrécies et presque coupées carrément ; elles se terminent où commence une double rangée composée de huit ou dix squammes, dont les dernières touchent à la première scutelle gulaire. Les sous-maxillaires postérieures sont en trapèzes isocèles et presque aussi longues, mais plus étroites que les précédentes auxquelles elles se trouvent fixées par leur bout antérieur. Ï1 y a souvent quelques urostèges non divisées parmi les autres. Les écailles forment 27 ou 29 rangées longitudinales au tronc, 6 à la queue. Scutelles : 3 gulaires, 180-199 gastrostèges, 1 anale (divisée), 64-71 urostèges. …._. 15-15+2 Je me Dents, Mantes ; Palatines, 7-8 ; Ptérygoïdiennes, 18. PARTICULARITÉS OSTÉOLOGIQUES. Nous avons fait préparer les têtes osseuses de deux individus de cette espèce de Dipsade. Elles sont fort solides. Les orbites sont très-grandes ; les fpophyses orbitaires sont bien développées, mais non complètes en arrière. Les mastoïdiens, longs, solides, un peu déjetés en dehors. Les os carrés, plats et presque de même longueur que les mastoïdiens. Les os sus-maxillaires sont longs et garnis de douze à treize crochets simples, solides, très-courbes et espacés, Il y a chez tous, deux dents cannelées postérieures. Cororarion. Le dessus et les côtés du tronc, ainsi que la queue, portent sur un fond gris une multitude de rosaces noirâtres, disposées réticulaire- ment chez les jeunes sujets, maïs qui, peu à peu, avec l’âge, finissent par former des bandes transversales en général peu régulières. Le dessous de l'animal est tantôt entièrement blanc, tantôt parsemé de gouiteleltes noires. Le dessus et les côtés de la tête, en ayant des yeux, sont gris ou d’un gris brun. La plus grande partie des lèvres est blanche, de même que l'extré- mité de la queue, moins la pointe, qui est noire. Deux raies noires s’éten- dent, l’une à droite, l’autre à gauche, depuis le bord post-orbitaire jusqu'à l’angle de la bouche. La nuque porte quatre ou cinq taches noirâtres for- mant un demi-cercle, dont la concavité regarde en arrière. Dimexsiows. La tête est près de deux fois plus longue qu’elle n’est large vers le milieu des tempes. Les yeux n’ont en diamètre que près de la moitié dé l’espace inter- orbitaire. Le tronc est 57 à 51 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. La queue a près du siXème de la largeur totale, qui est de 07886 chez le plus grand de nos individus, DIPSADIENS. G. DIPSADE. D. ”« 41149 Tête, long. 0,033. Tronc, long. 0,705. Queue, long. 6,15. Parrie. La Dipsade Colubrine habite Madagascar et l’île Bourbon, d’où elle a été envoyée par MM. Cloué, Goudot et Milius, en 1847. Mogurs. Plusieurs des individus que nous avons ouverts avaient des grenouilles dans l'estomac; chez un autre, nous avons trouvé un pelit mammifère de la famille des Rats. 5. DIPSADE DE NATTERER. Dipsas Nattereri. Wagler. (Coluber Nattereri, Mikan.) CaracrÈères. Ecailles carénées. Corps d’un brun grisâtre en déssus, avec quelques écailles bordées de noirâtre; une petite ligne plus foncée sur les flancs; le dessous du corps d’un jaune pâle, avec deux séries de petits points distribués de manière à former deux raies longitudinales et en outre, tout le ventre et le dessous de la queue parsemés de petits points noirs. Synonyme. 1734. ? Serpens Ceilonica, cærulea. Séba, tom. I, pag. 150, tab. 95, fig. 5. 1820. Coluber Nattereri. Mikan. Delect. Faunæ Brasi- liensis. 1825. Coluber Nattereri. Maxim. zu Wied. Beitr. naturgesch. Brasil. tom. I, p. 277. 4826. Coluber Nattereri. Fitzinger. Neue classif. Rept. pag. 58, n° 59. 1827. Tropidonotus Nattereri. F. Boié. Isis, tom. XX, p. 535. 1830, Coluber Nattereri. Max. zu Wied. Abbild. naturgesch. Bras. p. et pl. sans n°. 4830. Dryophylax Nattereri. Wagl. Syst. amph. p. 181. 1837. Dipsas Nattereri. Schlegel. Ess. physion. Serp. tom. E, pag. 164; t. IT, p. 290. DESCRIPTION. Quand on compare cette espèce à celle que Wagler a nommée Natriz punctatissima et que nous décrivons plus loin, on remarque entre elles de très-grandes analogies. Il y a cependant des différences fort notables que nous aurons soin d'indiquer en décrivant la’seconde de ces deux es- pèces. REPTILES , TOME VII, 73, 4160 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. Quant à la Dipsade de Natterer, la particularité la plus caractéristique consiste dans la présence d’une carène sur les écailles, peu saillante il est vrai, mais bien visible. Formes. Ce Serpent est assez grêle ; la région postérieure de la tête n’est presque pas élargie, elle est par conséquent peu distincte du cou. Les yeux sont grands. La queue a une longueur médiocre. Ecarzure. Il n’y a pas de particularités notables à indiquer relative ment aux plaques sus-céphaliques, dont la forme, comme M. Schlegel le fait remarquer, est effilée. El y a huit plaques sus-labiales ; les quatrième et cinquième touchent à l’œil par toute la longueur de leur bord supérieur et la troisième n’y atteint que par son angle supérieur et postérieur. Les sixième et septième sont les plus hautes, mais la huitième est plus basse que les deux qui la précèdent. La frénale a plus de hauteur que de largeur. La pré-oculaire est unique et il ÿ a deux post-oculaires suivies de plu- sieurs temporales de dimensions médiocres. Les sous-maxillaires postérieures sont plus petites que les antérieures. Les écailles qui, comme nous l'avons dit, portent une carène médiane, sont lancéolées et disposées sur 19 rangées longitudinales. Gastrostèges : 149-155 ; anale double et 68 à 75 paires d’urostèges. RE 1542 k ca Dents. Maxillaires , RE Palatines, 14; Ptérygoïdiennes, 27. Ces derniéres dents s'étendent jusqu’au-delà du niveau du trou occipital. Cororarion, Sur un fond d’un brun jaunâtre ou tirant sur le gris, on voit se détacher de petites taches noires se présentant sous l’apparence de petites linéoles irrégulières, groupées sur la nuque où elles son£ plus abondantes que partout ailleurs, de manière à former deux raies foncées et larges, séparées par un trait d’un jaune blanchätre. Ce trait s’interrompf promptement et il est remplacé par une série de taches de là méme teinte plus ou moins visibles, situées sur la ligne médiane du dos et séparées par des espaces où reparaît la couleur du fond. Elles forment ainsi une raie longitudinale interrompue de distance en distance. . Le long de chaque flanc, dans la région la plus voisine de l'abdomen, il y a uneligne noire. Des mouchetures, également noires, se voient sur le fond jaunâtre des régions inférieures. De chaque côté des gastrostèges, ces petites taches se réunissent de manière à constituer une raie ponctuée. Sur les urostèges, les points noirs conservent leur irrégularité et for- ment seulement un semis abon@ant. Dimexsioxs. Le prince de Neuwicu indique 20 pouces et 4 lignes pour la longueur totale et 4 pouces 14 lignes pour celle de la queue; elle en re- DIPSADIENS. G. DIPSADE. 6. 4151 présente donc le quart. Nous trouvons des proportions semblables, mais avec des dimensions un peu plus considérables, car notre plus grand sujet porte 0,84 ainsi répartis : Tête et Tronc, 0,63. Queue, 0",24, Parrie. C’est du Brésil que nous avons reçu ce Serpent et en particu- lier par M. de Eangsdorff et MM. de Castelnau et Emile Deville. Il sem- ble, d’après les observations du Prince de Neuwied, que cette espèce habite des provinces de l'Amérique du sud plus méridionales que celles où vit l’espèce suivante pour laquelle cette différence de zône géographi- que peut être comptée parmi les motifs qui portent les zoologiistes à dis- tinguer ces deux espèces l’une de l’autre. 6. DIPSADE TRÉS-PONCTUÉE. Dipsas punctatissima. Schlegel. (Natrix et Thamnodynastes (1) punctatissima Wagler.) . Caracrères. Très-analogue au précédent, mais d’une teinte générale plus claire ; les écailles lisses et les yeux moins grands. SYNONYMIE. 4735. ? Serpens americanus , etc. Scheuchzer. Phys. sacra t. IV, p.346, tab. 678, fig. 1. Col. lineolatus. Oppel. Musée de Paris, d’après Wagler. 1824. Natrix punctatissima. Wagler‘in Spix nov. spec. Serp. Bras. p. 39, tab. 14, fig. 1. 4830. Thamnodynastes punctatissima. Wagler. Syst. amph. pag. 182. 1837. Dipsas punctatissima. Schlegel. Essai physion. Serp. torn. I, p. 164, t. II, p. 292; pl. 41, fig. 33-34. 1843. Thamnodynastes punctatissimus. Fitz. syst. Rept. p. 27. DESCRIPTION. LI En décrivant la précédente espèce, nous avons déjà parlé de la grande analogie qui se remarque entre elle et celle que nous avons maintenant à faire connaître. Cette ressemblance est assez frappante pour que le Prince de Neuwied ait pu dire, malgré la différence importante résultant de l’ab- sence de carènes sur les écailles de la Couleuvre très-ponctuée, que ces (1) De Oxysvos buisson, frutex et de Auyzrysmaître, dominus, c’est-à- dire qui habite les buissons ou les broussailles, Il ne nous a pas semblé qu'il y eût des motifs suffisants pour adopter ce genre, , 7 1159 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. deux Serpents sont identiques, ayant vu, dit-il, des Couleuvres de Natte- rer presque lisses. Selon toute probabilité, cependant, la ressemblance du systême de coloration aura été la cause de la méprise de l’illustre voyageur, car, si l’on tient compte de tout ce qui peut servir à distinguer Fun de l'autre deux animaux qui ont entre eux beaucoup de rapport au premier aspect, on arrive, par un examen attentif, à saisir certaines différences importantes. | On a la preuve de l’analogie du systéme de coloration par la diagnose suivante de Wagler qui, étant fondée sur cette seule considégation, pour- rait aussi bien convenir à la Très-ponciuée et à la Dipsade de Natterer. « Brunâtre en dessus ; quelques écailles bordées de brun-noirâtre ; sur chaque côté du tronc, une ligne obscure; régions inférieutes d'un blanc jaunâtre, couvertes d’une mullitude de très-pelits points et parcourues par deux raies géminées. » ; Formes. Relativement à la conformation générale, il n’y a pas non plus #c différences importantes à signaler ; seulement, la Couleuvre dont il s’a- git ici semble rester un peu plus petite. La queue, au contraire, comme M. Schlegel le fait remarquer avec rai- son, est proportionnellement plus allongée et égale presque le tiers de la longueur totale, au lieu de n’en atteindre que le quart, comme chez la Dipsade de Natterer. De plus, l'œil de la Très-ponctuée est positivement moins grand. Ecarzzure. La frontale moyenne est plus allongée ici, que chez l'espèce précédente et l’on y retrouve les mêmes particularités relatives aux plaques et aux écailles de la tête. Les écailles qui sont lisses et peut-être un peu moins lancéolées sont disposées non pas sur 49, mais sur 17 rangées longitudinales. Gastrostèges : 137-144 ; l’anale est simple et non pas double; urostèges : 85-94 paires. +2 Denrs Maxillaires ; palatines 13; ptérygoïdiennes 24. Ces der- nières s'étendent au-delà du niveau du trou occipital. PARTIQULARITÉS ostéoLogiques. Le fait important à noter c’est que Îe cercle orbitaire est un peu moins grand que celui de la Dipsade de Nat- terer. Cozorarion. Deux différences qu’il faut encore signaler en finissant cette description comparative des cinquième et sixième espèces du genre Dip- sade, sont : 4° la teinte généralement plus claire de la Très-ponctuée ; 2° l’absence, sur la ligne médiane du dos, de la bande blanchâtre inter- rompue, qui se voit plus ou moins distinctement sur presque toutes les Dipsades de Natierer, Du reste, par la présence des peliles linéoles noires L° DIPSADIENS. G. DIPSADE. 7, 41153 qui bordent un plus ou moins grand nombre d’écailles et surtout par la dispostion des nombreuses mouchetures des régions inférieures, il y a la plus grande analogie. Dimexsions. Notre plus grand sujet est long de 0,59. Tête et Tronc, 0",39; Queue, 0,20. Pari. Ce Serpent, comme l’autre, est originaire de l'Amérique du sud; mais on le trouve plus au nord et même jusque dans la Guyane. Nous en ayons un exemplaire de Cayenne dû à M. Leprieur. On en a reçu de M. Vautier, qui l’a trouvé au Brésil et d’autres échantillons du continent mé- ridional du Nouveau-Monde, mais sans indication précise de provenance, , Ce Serpent, dit Wagler, n’est pas rare aux environs de la ville de Bahia. 7. DIPSADE DOUBLE-FRÉNALE. Dipsas bi-scutata. Nobis. CaraAcTÈREs. Corps comprimé ; deux frénales ; museau plat et large, à narines terminales ; sur la tête, deux chevrons emboités; l’un foncé, l’autre clair; sur toute la longuenr du dos et de la queue, de grandes taches foncées transversales, bordées de blanc jaunâtre, avec de petits espaces de la même teinte dans leur milieu. L] DESCRIPTION. Cette espèce appartient au premier groupe des Dipsades, réunissant celles qui ont le tronc comprimé. Au premier abord, par son systéme de colorälion, ce Serpent paraît avoir de la ressemblance avec les exemplaires de la troisième variété de la Dipsade annelée et qui, comme lui, sont ori- ginaires de l'Amérique du Nord et, en particulier, du Mexique. Si cepen- dant, on l'examine avec soin, on voit des différences très-importantes, qui Téloignent non seulement de cette dernière espèce, mais de toutes celles que le genre renferme. Ainsi, cette Dipsade est la seule à double frénale, à narines terminales, et enfin, le museau est plus large et plus obtus. La tête est assez distincte du tronc. Les yeux sont grands et à pupille verticale. La queue est courte et peu robuste, | EcarrLure. La rostrale, très-large à sa base, peu élevée, remonte un peu sur le museau. La frontale moyenne est large. Les pariétales de petites di- mensions sont tout-à-fait arrondies à leur bord postérieur et forment, par leur réunion , une sorte de demi-disque à convexité postérieure. Au-dessus de la troisième sus-labiale, une petite plaque supplémentaire; 1154 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. trois pré-oculaires, la supérieure se repliant sur le vertex et venant se mettre en contact avec l’angle latéral antérieur de la frontale moyenne; trois post-oculaires ; temporales très-nombreuses , toutes de même dimen- sion et semblables sous ce rapport aux écailles du tronc. Il y a à la lèvre supérieure dix plaques ; la quatrième et la cinquième touchent à l'œil. Les deux sous-maxillaires postérieures sont beaucoup plus petites que les antérieures. Les écailles du tronc forment 25 rangées ; elles sont lisses, un peu lan- céolées. Gastrostèges 264; une anale double et 94 urostèges divisées. CororaTion. Les traits les plus distinctifs de la disposition des couleurs sont signalés dans la diagnose. Il suffit d’ajouter qu’au sommet du cheyron brun-foncé, qui est l’antérieur, il y a une tache claire située entre les yeux et de la même nuance que le chevron jaunâtre emboité dans le précédent; que les taches du tronc sont déchiquetées à leur bord, plus. larges sur la ligne médiane que sur les côtés qui se terminent souvent en pointe. Sur chaque flane, il y a une série longitudinale semblable aux grandes taches pour la couleur, mais beaucoup plus petites, Un piqueté brun-jaunâtre se voit sur toutes les régions inférieures, Dimensions. Téte et tronc 0,48 ; queue 0,10 ; en tout 0,58. Parre, Mexique, notre échantillon est unique. 8. DIPSADE RHOMBIFÈRE. Dipsas rhombeata. Nobis. (Coluber rhombeatus, Linnæus). Caracrères. Le dessus du tronc d’un brun jaunâtre ou blan- châtre, avec des taches noires, distribuées sur quatre séries, dont les deux médianes s’unissent et se confondent quelquefois. Plaque rostrale fort allongée et graduellement rétrécie de la base au sommet, rabattue presque à plat sur le museau dans un tiers de son étendue. Synonvuræ 1734. Serpens Ceylonica minor. Séba. Tom. I, p. 148, tab. 94, fig. 8. (Mauvaise représentation d’an très jeune sujet). 1735. Serpens Amboinensis tigrina. Séba. Tom. IL, p. 47, pk 46, fig. 2. 173$. Serpens elegantissima ex Guinea. Séba, Tom. 11, pag DIPSADIENS, G. DIPSADE. 8 1155 20, pl. 19, fig. 8-4. (Portrait assez ressemblant de très jeunes sujels). 4733, Serpens Americana tigrina. Séba. Tom. II, p. 84, pl. 79, fig. 2. (Assez bonne planche représentant l’adulte). 4735. Serpens Americana etc. Scheuchzer: Physica sacra. tom. IV, pag. 4494, pl. 739, fig, 7, (Mauvaise figure d’un sujet d'âge moyen.) 1754. ho ne Linnæus. Mus. Adolph. Frid, pag. 27, pl. 24, fig. 2. (Très mauvaise.) 4758. Coluber rhombeatus. Linnæus. Syst, nat. Edit. 10, tom. J, p. 220, n° 227. 1766. Coluber rhombeatus. Linnæus. Syst. nat. Edit. 12, tom. I, p. 380, n° 227. : 1768. Cerastes rhombeatus. Laurenti. Synopsis Rept. p. 82, (d’après le Colub. rhombeatus de Linnæus). 4768. Coronella tigrina. Laurenti. Synopsis. Rept. p. 87, (d’a< près la fig. 2, pl. 45, Tom. II de Séba.) : 1771. Le Serpent rhomboïdal. Daubenton. Dict. anim. Quad, Gvip. Serp. p. 668 (d’après le Coluber rhombeatus âe Linnæus). 1788. Coluber rhombeatus. Gmelin. syst. nat. Linn. Tom. I, part. 3, p. 1099, n° 227. Exclus. synonym. Coluber cærulescens reticulatus, Boddaert. Serpens fig. II, tab. 746, Tom. IV, Phy- sica sacra. Scheuchzer, (Coronella merrem. Schlegel. (Tom. VII, p. 708 de cette Erpétologie.) 1788. Coluber tigrinus. Gmelin. Syst. nat. Linn. tom. FE, pars. 3, p. 1113, (d’après la Coronella tigrina de Laurenti). 1789. La Rhomboïdale. Lacépède. Hist. quad. Ovip. Serp. Tom. IL, p. 212, (d’après le Coluber rhombeatus de Linnæus.) 1789. Le Rhomboïdal. Bonnaterre. Encyclop. méth. Ophiol. p. 29, pl. 16, fig. 24, (Cop. de celle du Coluber rhombeatus du Mus. Princ. Adolp. Frider.) 1802. Coluber rhombeatus. Shaw. Gener. Zool. vol. 3, part2, pag. 437, (d’après Linnæus). 1802. Coluber rhombeatus. Latreille, Hist. Rept. tom. IV, p. 450, (d’après Linnæus). 1803. Coluber rhombeatus. Daudin. Hist, Rept. Tom. VIE, p. 119, (d’après Liinæus). Exclus, synonym. Serpens, fig, 2, tab, 1156 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. 746, Tom. IV, Physica sacra de Scheuchzer. (Coronella Merremii Schlegel.) . 4820. Coluber rhombeatus. Merrem. Tent. syst. Amph. p.111, n° 73, (d’après Linnæus). 41820 ? Coluber Aristotelis. Ejusd. loc. cit. p. 108. 1826. Goluber rhombeatus. (Linnæus). Fitzinger. Neue Classif. Rept. p. 57. 1827. Coronella rhombeata. F. Boïé. Isis, Tom. XX, pag. 539, n.° 24. 1830. Cœlopeltis rhombeata. (Coluber tyria. Kuhl, Beitrage). . Wagler. Syst. Amph. p. 189. | 1833. Cœlopeltis rhombeata. Wagjler. Icon. et Descript. Am- phib. tab. 32. (Bonne figure originale). Exclus. synonym. Vipera Africana, Séba Tom. I, tab. 19, fig. 7,(Spec. ??); Serpens Americana. Séba. Tom. IE, tab. 11, fig. 3. 1837. Coronella rhombeata. Schlegel. Essai Physion. Serp. Tom. I, p.136; Tom. II, p. 70, pl. 2, fig. 14-45. (Description et figure originales). Exclus. synonym. Serpens lemniscata,ete. Séba tom. I, tab. 81, fig. 9 ; Serpens, etc. Séba. tom. IE, tab. 1, fig. 3 et 8 ; Serpens Americana, Séba. tom. IT, tab. 11, fig. 3; Coluber elegantissimus, Laurenti ; Vipera superba, Daudin, (Espèces dont aucune ne se rapporte à la Dipsas rhombeata. 1840. Coronella rhombeata. Filippi de Filippo. Catal. ragionat. Serp. Mus. Pav. (Bibliot. Italian. tom. XCIX). 1843. Psammophylax rhombeata. Fitzinger. Syst. Rept. Fase. 4, p. 26. Famille des Pélophides. 1849. Trimerorhinus rhombeatus. A. Smith. {llustrations of the z0ol. of south Africa, pl. 86 et texte explicatif. - Schaap sticker des Colons du Cap. DESCRIPTION. Ecanrrure. La rostrale est une plaque fort allongée et rétrécie graduel- lement de la base au sommet, dont le tiers de la longueur est rabattue presque à plat sur le museau et s'engage entre les inter-nasales. Dans le point où elle se termine en arrière, cette plaque du museau est plus ou DIPSADIENS. G. DIPSADE. 8. 1157 moins arrondie et en contiguité avec les pré-frontales. A son bord inférieur, on voit une grande et profonde excavation triangulaire. Les inter-nasales sont petites et presque carrées. Les pré-frontales sont près de trois fois plus étendues que les inter-na- sales. Elles ont six pans inégaux ; par le côté le plus long, elles se joignent entre elles; trois de ces bords, moins longs, servent à les souder à l’inter- nasale, à la frontale et à la pré-oculaire et deux plus courts, s’unissent sé- parément avec la frénale et la seconde nasale. La frontale a cinq côtés ou pans inégaux ; les latéraux à peine concaves sont distinctement convergents d’avant en arrière. Les sus-oculaires sont plus larges en arrière qu’en avant, Les pariétales sont à peu près semblables à la frontale pour la longueur. Les nasales sont presque aussi larges que longues ; la première est trapé- zoïde et la seconde pentagonale. Elles se joignent entre elles, de manière à former un angle rentrant dans lequel s'enclave un des quatre angles de l'inter-nasale. La frénale ne diffère de la nasale postérieure que par un peu plus de dé- veloppement. La pré-oculaire, fort étroite en bas, est, au contraire, élargie dans son tiers supérieur. Elle se termine par un angle qui se trouve compris entre la pré- frontale et la sus-oculaire, et dont le sommet n’est pas ARTE en conti- guité avec la frontale. En général, la post-oculaire supérieure est plus courte que l’inférieure. Il y a sur la tempe, en avant, deux plaques oblongues, superposées, et unies aux post-oculaires. Derrière ces deux plaques, il y a une rangée de trois écailles suivies de deux autres, qui en comprennent chacune quatre ou cinq. Les huit plaques sus-labiales augmentent de bauteur depuis la premièré jusqu’à l’avant-dernière inclusivement ; tandis que la dernière en a moins. Les trois premières sus-labiales sont en trapèze, plus ou moins rectangle, de même que la cinquième, qui touche à la post-oculaire inférieure. La quatrième est presque carrée, ainsi que la sixième, mais celle-ci est beau- coup plus large en bas qu’en haut. La septième est DENHEONE et la hui- tième en trapèze rectangle. La lame mentonnière est régulièrement triangulaire. Nous trouvons dix paires de plaques sous-labiales. Les sous-maxillaires antérieures sont rhomboïdales, et à peine plus longues que les postérieures, qui représentent des trapèzes isocèles. Il y a 17 rangées d’écailles sur la longueur du tronc et 4-6 sur la queue. Les scutelles sont ainsi distribuées ; une gulaire ; 144 à 165 gastrostèges; une anale divisée et 65 à 79 urostèges disposées sur deux rangs, 1158 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES, PO PT (PE D ENTS, dxllair 17-19 , 9 ou 10 Palatines, et 15 à 16 Ptéry- goïdiennes. Coronarion. Comme nous l'avons indiqué, le dessus et les flancs de ce Serpent sont d’un brun roussätre ou jaunâtre, ou bien d’une teinte blan- châtre, avec quatre séries de grandes taches peu espacées, quelquefois ar- rondies et d’autres fois ovalaires ou sub-rhomboïdales. Leur pourtour est noir ou noirätre, avec le centre d’un brun plus cu moins foncé. Fort souvent, celles de ces taches qui composent la double sé- rie dorsale sont géminées ou distribuées deux par deux, et même il arrive qu'elles se confondent toutes pour former une bande en longueur, dont les bords sont dentelés ou festonnés. Le dessus et les côtés de la queue sont parcourus par trois raies noires, d’autant plus apparentes qu’elles reposent sur un fond plus clair, qui est toujours uniforme et semblable à la couleur du dos. Le dessus de la tête est d’un brun jaunâtre ou olivâtre. Les lèvres sont jaunes ou blanches, avec ou sans taches noires. Il y a, sur chaque tempe, deux taches brunes où noires, tantôt distinctes tantôt réunies et comme confondues, ce qui produit alors une bande qui, chez quelques individus, s'étend sur la nuque pour s’anir avec celle du côté opposé, en se courbant en fer à cheval. Le dessous du corps est parfois d’une seule et même teinte blanchâtre ou jaunâtre, semée le plus souvent d’une multitude de taches hémi-discoïdales noires et de grandeur inégale. , Dimensions. La tête est deux fois plus longue qu’elle n’est large entre les tempes. Le diamètre des yeux est de la moitié de l’espace inter-orbitaire. Le tronc est presque cylindrique, car sa hauteur dépasse à peine d'un tiers sa largeur ; il est 42 à 48 fois plus long qu'il n’est large dans son mi- lieu. La queue forme le quart de la longueur totale, qui est 0,720 chez le plus grand de nos exemplaires. La Téte mesure 0,020 ; le Tronc est long de 0m,515; et la Queue, de 0,185. Ù Parrie. Ce Serpent a été recucilli sur la pointe australe de l'Afrique. Il est surtout commun dans les environs du Cap de Bonne-Espérance, d'oû feu Delalande et MM. Verreaux frères ont fait parvenir au Muséum de Paris un grand nombre d'exemplaires. Il paraît que cette espèce fait sa nourriture principale de Grenouilles. M. Schlegel dit avoir reconnu dans l’estomac de l’un de ces Serpents qu'il a disséqué, de petits mammifères rongeurs nouvellement nés. Ce Serpent, dit M. Smith (Jlustrations), se rencontre dans toute l’A- frique du Sud et généralement, an le trouve dans les lieux secs et arides DIPSADIENS. G. DIPSADE, 9. 1159 et quelquefois dans les terrains couverts d'herbe, Il sé meut avec une grande rapidité et se nourrit d'insectes et de petits reptiles, de lézards entre autres, qui sont abondants dans les mêmes localités. Aux indications que nous avons données plus haut sur le système de co- loration de cette Couleuvre, nous devons ajouter les suivantes fournies par l’habile Zoologiste auquel on doit tant de renseignements précieux sur les animaux de l'Afrique australe. Voici, en effet, ce que dit M. À. Smith, à ce sujet (texte explicatif de la pl. 56 de ses Iliustrations). Les couleurs va- rient considérablement et les taches ne sont pas toujours les mêmes dans les différents individus. Chez les jeunes, elles sont plus régulières et mieux délimitées que dans l’âge adulte et la teinte générale est d’un gris-jaunâtre pâle. A tous les ‘âges, le ventre et le dessous de la queue ont souvent une nuance grisätre, un peu livide, et plus ou moins parsemée de marques d’un gris noirâtre foncé. Malgré l'apparence tout-à-fait particulière de la plaque rostrale, nous n'avons pas cru devoir, pour cette seule espèce, adopter le genre que M. Smith a fondé pour elle sous le nom de Trimérorhine (1) et dont le prin- cipal caractère est tiré de la forme de la plaque rostrale et de son extension à la région supérieure du museau jusqu'aux plaques frontales moyennes. De même que M. A.Smith, nous n’avons pas pu rapprocher ce Serpent du Cœlopeltis maiïllé, puisqu'il n’a pas les écailles creusées, ni le museau concave comme ce dernier qui, à cause de cette particularité remarquable, a été pris pour type du genre dont Wagler a voulu rappeler le caractère essentiel en lui donnant le nom significatif de Cœlopellis. 9. DIPSADE DU CHILI. Dipsas Chilensis. (Coronella Chilensis. Schlegel.) Caractères. Dessus du corps offrant trois raies longitudinales blanches, séparées entre elles par des lignes noires ou par de larges raies formées par des taches noires qui se touchent; le dessous marqué de taches triangulaires noires, bordant les gas- ” trostèges et formant ainsi trois ou quatre lignes. Le dessus de la tête semblable à celui d’une couleuvre, avec trois lignes obliques noires, naissant derrière l’œil, dont l’une s’étend vers la nuque, et l’autre obliquement sur la tempe, [LE EEE EEE SR SE ER nn Don (1) De spers, trois, peépos, partie et de pv, nez. 1160 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES Svnonymie. 1834. ? Tachymenis Peruviana. Wiegmann. Acta Acad. Cœs. Leop. Carol. nat. Curios. Vol. 47, part. 4, p. 252, tab. 20, fig. 1. 1837. Coronella Chilensis. Schlegel. Essai Physion. Serp., tom. E, p. 436; tom. IT, p. 70. 1848. Idem, Guichenot. Fauna Chilena. (Hist. de Chile, por CL Gay.) Rept., p. 79, pl. 4, fig. 1. DESCRIPTION. Ce Serpent a beaucoup de rapports fen apparence, avec la Couleuvre lisse de l'Europe (Coronella Austriaca). Tom. VII de cette Erpétologie, p. 610. M. Schlegel, en raison de cette analogie, devait, ainsi qu’il l’a fait, le ranger très-près de cette espèce, car il n’avait pas eu occasion d’obser- ver, comme nous, la présence. des crochets cannelés postérieurs, ou les ayant vus, il n’a pas tenu compte de cette différence si importante. Parmi les Opisthoglyphes, c’est au genre Dipsade que cette espèce peut le mieux être rapportée, et particulièrement au petit groupe formé par les espèces décrites ici sous les n°‘ 8, 9 et 10, et qui est caractérisé par Ja forme cylindrique du corps. D’après les nombreux individus que nous avons eus sous les yeux, nous ayons pu reconnaître qu'il y a beaucoup de différences pour le nombre des gatrostèges et des urostèges et pour les proportions relatives des di- verses parties du corps. Il en est de même pour la coloration. Cependant, nous ayons pu étre guidés, pour le rapprochement de ces différents indi- vidus dans une même division spécifique, par leur grande analogie de conformation et surtout par cette circonstance qu'ils ont tous été recueillis au Chili. : ; La tête a en longueur à peu près une fois et demie ou le double de sa largeur vers le milieu des tempes. Les yeux ont en diamètre un peu moins du tiers de l’espace inter-orbitaire. DA La queue n’a que le sixième ou le cinquième de la longueur totale, qui est de 0580 chez l’un de nos plus grands exemplaires. Téte, long. 0,022. Tronc, long. 0",458. Queue, long. 0",100. Les écailles du dos sont lisses, losangiques, à peu près carrées vers le bas des flancs. On compte 19 rangées d’écailles longitudinales au tronc et 6 ou 8 à la queue; une ou deux gulaires def136 à 166 gastrostèges, une anale divisée, et 38 à 50 urostèges sur deux rangs. 6-8+2 12-14 PARTICULARITÉS osTÉOLOGIQUES, Nous ayons étudié deux têtes osseuses Dents. Maxillaires, ; palatines, 6 ou 7; ptérygoïdiennes, 12 à 13. DIPSADIÉNS. G. DIPSADE. D. ici et nous avons constaté que l’espace inter-orbitaire, à la région supérieure, est très-peu considérable, et que les cavités destinées à loger les yeux sont très-grandes. Les os nasaux sont courts, triangulaires et forment, par leur réunion, une sorte de losange. CozoraTion. Les parties supérieures et latérales du corps, tantôt d’un brun-olivâtre, tantôt d’un brun cuivreux ou d’une teinte jaunâtre. De chaque côté du milieu du dos, on voit, sur une sorte de ruban longitu- dinal, une série de taches noires un peu carrées, contigués, et presque unies. Ces deux bandes proviennent d’une autre bande médiane qui vient de l’occiput et se prolonge jusqu’au bout de la queue, Une raie noire, partant de l’angle de la bouche, parcourt le flanc d’un bout à l’autre vers le milieu de sa hauteur, en se prolongeant sur les côtés de la queue, jusqu’à sa dernière extrémité. La région sus-céphalique est comme vermiculée ou marbrée de noir. Une raie de cette couleur, partant du milieu du bord externe de la plaque pariétale, coupe obliquement la tempe jusqu’à l’angle de la bouche où aboutit une seconde raie noire, qui prend naissance derrière l’œil. On voit ordinairement, dans ce point, une tache noire que d’autres taches sem- blables, qui ornent la lèvre supérieure, accompagnent quelquefois En résumé, il y a, le plus souvent, sur le dos, quatre raies noires longi- tudinales, deux en dessus et deux sur les flanes: celles-ci se prolongent sur les côtés de la queue, mais le plus souvent les médianes se réunissent en une seule. c Cet aspect n’est cependant pas constant, et si on le considérait comme propre à une variété, on pourrait, ainsi que l’a fait M. Guichenot, dans la Faune du Chili, en admettre, en outre, deux autres. L'une serait caractérisée par la teinte d’un blanc jaunâtre ou même blanche d’une, certaine portion de l’espace compris entre les raies noires. Il en résulte alors que ces raies alternent avec des lignes blanches et lon- gitudinales et plus ou moins larges. La troisième variété serait sans lignes et d’une teinte à peu près uni- forme. Ce ne sont cependant pas les seules différences offertes par ce Serpent. IL faut encore signaler des individus semblables à celui que Wiegmann a fait figurer. (Voy. la Synonymie) sous le nom de Tachymenis Peruviana, et qui est caractérisé par un semis de taches noires sur un fond brun-jau- nâtre clair. En dessous, chaque gastrostége porte à son bord postérieur des taches noires, triangulaires, dont la base est dirigée en avant. Ces taches sont disposées fort régulièrement et forment des raies longitudinales, -inter- .rompues et parallèles, dont le nombre est variable suivant qu'il y a une, 1162 OPIHIDIENS OPISTHOGLYPHES deux, trois ou même quatre taches sur chaque plaque du ventre. Quelque- fois cependant, elles sont irrégulièrement distribuées. Parme. Notre Muséum national possède une cinquantaine d'individus de ce Serpent ; tous ont été recueillis au Chili par MM. Lesson, Garnot, Gaudichaud, Gay, Le Guillou, Hombron et Jacquinot. Mosurs. La plupart de ces Serpents avaient dans leurs intestins un ou plusieurs Sauriens, appartenant à diverses espèces du genre Proctotrète ; l’an d’eux avait avalé un Cystignathe de Bibron. 40. DIPSADE DE SMITH. Dipsas Smithi. Nobis. (Amplorhinus (1) multi-maculatus (2). À. Smith). Caracrères. Narine ouverte dans une seule plaque; trone à peu près cylindrique; régions supérieures d’un brun verdâtre pâle, avec quatre séries de taches noires; les inférieures d’un gris livide unicolore. | Synonyme. 4849. Amplorhinus mulii-maculatus. À. Smith. Illustrations of the zoology of south Africa, pl. 57, avec texte explicatif. . DESCRIPTION. Formes. La tête est sub-quadrangulaire ; les tempes sont un peu proé- minentes : le museau est pointu et l'extrémité postérieure de la tête est à peine plus large que le cou. Le tronc, peu volumineux, est presque com- plètement cylindrique. La queue, robuste, à peine distincte du tronc à son origine, est longue et arrondie, et son extrémité est armée d’une pointe de corne. Ecarzzure, La plaque frénale est irrégulièrement quadrilatère. La pla- (1) ? De Axmacs P etde pv nez. (2) Quoique le nom spécifique proposé par M. A. Smith ait la priorité, nous ne pouvons malheureusement pas l’adopter, puisque rejetant le genre Amplorhinus et faisant rentrer dans le genre Dipsade, l'espèce dont il s’agit ici, celte dénomination s’y trouve déjà employée. Elle sert àdésigner comme on l’a vu plus haut (p. 1159), un Serpent que M. Schlegel a le premier, nommé Dipsas, multi-maculata. Ce dernier, d’ailleurs, qui est originaire de Java, est fort différent de l'espèce africaine. Nous nous faisons un plaisir, dans cette circonstance, où malgré notre désir, nous laissons forcément de côté un nom déjà adopté, de le rempla- cer par celui du savant naturaliste qui a fait connaître cet Cphidien, DIPSADIENS, G, DIPSADE. 10. 1165 que pré-ocutaire est étroite inférieurement, large et à peu près carrée dans sa portion supérieure. La post-oculaire est double. La tempe est couverte par six plaques. Il ya huit plaques sus-labiales , la quatrième et la cinquième touchent à l'œil; onze à la lèvre inférieure. Les sous-maxillaires antérieures et postérieures sont d’égale grandeur. Les écailles du corps un peu allongées, étroites, ovalaires, et très-imbri- quées sur 17 rangées longitudinales. Gastrostèges : 136-170; urostèges, 65-86. CororaTrox. Le dessus de la tête est d’un brun rougeâtre clair, ou bien d'une nuance d’un brun verdâtre, qui couvre aussi le dos, où la couleur se rapproche davantage du marron. On voit quatre rangs de taches, deux sur le dos et une sur chaque flanc ; elles sont d’un brun-foncé. Les médianes sont les plus grandes et les plus régulières. Dans le jeune âgeet chez quelques sujets aduites, les régions supérieures et latérales portent de petites lignes blanches très-fines. Elles sont distri- buées avec irrégularité. Quand on les examine avec soin, on voit que ce sont de petites linéoles tracées avec légèreté sur les bords et vers la base de chaque écaille. Ces petites marques blanchâtres ornent la lèvré supé- rieure ; il y en a une sur chaque plaque. À droite, comme à gauche, on voit, sur le flanc, une ligne d’un jaune un peu éteint, plus ou moins distincte et quelquefois même à peine appa- rente. Elle est située entre les deux rangées longitudinales de taches, qui occupent, l’une, le côté du dos, l’autre, la région latérale du corps. Chez quelques sujets, la queue ne porte aucune tache; chez d’autres, au contraire, on en voit un plus ou moins grand nombre. Le dessous et les côtés de la tête sont d’un jaune verdâtre ; la plaque préoculaire est blan- châtre. Le ventre et le dessous de la queue ont une teinte d’un bleu tirant un peu sur le gris. Druexsroxs. Les chiffres donnés par M. Smith se rapprochent assez pour la longueur totale, car il indique 25 pouces (mesure anglaise), et nous trouvons, pour notre plus grand exemplaire, 0®,65. Seulement, il a la queue proportionnellement assez longue, puisqu'elle occupe presque le tiers de ces dimensions totales. Elle a, en effet, 0,21, tandis que chez le sujet mesuré par M. Smith, elle n’a que 4 pouces. Patrie, Nous avons reçu ce Serpent du Cap de Bonne-Espérance , par les soins de MAT. Verreaux, qui nous en ont adressé plusieurs exemplaires. On le rencontre rarement, dit M. Smith, et le petit nombre d’échan- tillons que ce zoologiste s’est procurés avaient été trouvés dans des lieux arides et stériles où il n'y a que des broussailles, ' 1164 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES Ogservarions, Sous différents rapports, cette Couleuvre ressemble à celle que nous avons précédemment décrite sous le nom de Dipsade rhombifère, qui, comme nous l'avons dit, porte au Cap le nom de Schaap sticker , et dont M. Smith a fait le type de son genre Trimérorhine. Cependant en les : comparant avec soin, on trouve des différences très-notables. La première consiste dans la conformation de la plaque rostrale, qui ne ressemble pas à celle tout-à-fait particulière du Rhombifère. La seconde se tire de la manière dont la narine est ouverte dans l'espèce que nous dédions à M. Smith, (Amplorhinus multi-maculatus de ce naturaliste), elle est percée dans une plaque unique, contrairement à ce qui se voit chez les autres, Dipsades. Quant aux différences anatomiques, fournies par l’étude des viscères, elles sont fort notables. APPENDICE. Parmi les Ophidiens que M. Schlegel décrit, dans son Es- sai, sous le nom de Dipsas, il s’en trouve un qui porte, d’a- près l’étiquette du Musée ie Vienne, la dénomination de Dip- sas Mikant. L'étude de ce Serpent nous a permis de reconnaître que sa | véritable place, en raison de la conformation et de la faiblesse de ses mâchoires, doit être dans la famille des Leptognathiens, parmi les Aglyphodontes. La description a été omise dans la partie de ce Tom. VII où l'histoire de cette famille est consignée (Are partie, p. 456et s.) C’est en raison du nom que ce Serpent porte dans l'ouvrage de M. Schlegel, que nous le placons ici en appendice quoiqu'il s'éloigne, de la façon la plus notable, par les caractères tirés du système dentaire, de nos vrais Dipsadiens. GENRE ANHOLODONTE. 1165 qe GENRE ANHOLODONTE. — ANHOLODON (1 } Nobis. _ CaracTÈres. Les crochets manquants sur le devant de la machoire supérieure. Les neuf plaques sus-céphaliques ordinaires ; deux nasales, dont la seconde est concave; une frénale oblongue touchant à l'œil; deux pré-oculaires situées l’une au-dessus, l’autre au-dessous de l’extrémité postérieure de la frénale; deux post-oculaires très-dilatées en hauteur; sept’ ou huit sus- labiales, dont la quatrième seule touche à l'œil. Ecailles lisses ; celles de la série médiane du dos hexagones et plus grandes que les autres qui sont losangiques. Gatros- tèges ne montant pas sur les flancs; les urostèges divisées. Ventre convexe. Narines sub-ovalaires, grandes, baillantes, s'ouvrant entre les deux plaques nasales,. Pupille vertico= elliptique. ANHOLODONTE DE MIKAK. Anholodon Mikani, Nobis. (Dipsas Mikani. Musée de Vienne.) Caractères. Des bandes noires perpendiculaires de chaque côté du corps; tantôt se confondant, tantôt ne se confondant point sur la ligne médiane du dos. , SYNONYMIE. Dipsas Mikani. Musée de Vienne. 4837. Dipsas Mikani. Schlegel. Essai physion. Serp. tom. Ï, p.162: t. II, p. 277. Te (1) De & privatif; Gao, #, ov, entiers odovs, ovros, dent: qui n'a pas toutes ses dents. Par allusion à ce que les rangées des dents sus-maxillaires necommencent pas tout-à-fait à l'extrémité antérieure des branches de la mâchoire. REPTILES , TOME VII. 74. 1166 GPIIDIENS, 1843. ras Milant. Fitzinger. Syst. Rept. Fasc., pag. 27 DESCRIPTION. Ecaïtuure. La plaque rostrale, dont le sommet ne se rabat nuliement en arrière, a sept pans inégaux, savoir : deux très-petits, perpendiculaires et soudés aux sus-Jabiales de la première paire ; deux un peu moins courts que ceux-ci, réunis sous un angle fort obtus en rapport avec les inter-na- sales; deux plus grands.que les précédents, articulés avec les nasales an- térieures et convergents l’un vers l’autre de bas en haut ; enfin, un qui est le basilaire; encore plus étenau que les derniers et présentant une échan- crure demi-circulaire, - Les inter-nasales ont l'apparence de trapèzes rectangies, dont le som- met aigu est postérieur et externe. Les pré-frontales sont d’une grandeur presque tripie de celle des inter- nasales et à peu près aussi dilatées en long qu’en large: on leur compte à chacune six côtés inégaux par l’un desquels elles se-joignent; par un se- cond, qui est concave, elles tiennent respectivement à la sus-oculaire, ainsi ” qu'à la pré-oculaire supérieure, et par les quatre autres, à la frontale, à l’inter-nasale, à la nasale postérieure.et à la frénale. La frontale, dont la longueur est tantôt égale, tantôt un peu supérieure à sa plus grande largeur, présente un bord antérieur quelquefois très-fai- blement arqué, d’autres fois brisé sous un angle ouvert, deux bords posté- rieurs formant ensemble um angle obtus, et deux bords laléraux légère- ment convergents d'avant en arrière. Les sus-oculaires sont allongées et moins étroites à leur bouf postérieur qu’à leur bout antérieur qui est légèrement arrondi. Les pariétales sont rétrécies en arrière, comme Ce mais assez fortement tronquées. La première plaque nasale est un trapèze rectangle ou sub-rectangle dont le sommet aigu est antérieur et supérieur. La seconde est beaucoup moins développée que la précédente, concave, plus haute que large et tail- Jée à cinq pans inégaux. La frénale est une grande lame Has ou sub-oblongue dont l’extré- mité postérieure touche au globe de l'œil, ayant une pré-oculaire au-des- sus d'elle et une autre au-dessous. La pré-oculaire supérieure est plus.ou moins petite et de figure variable; l'inférieure, toujours plus grande, a une forme aussi irrégulière, et $’a- vänce sous l’œil autant que la post-oculaire inférieure. Celle-ci et la post-oculaire supérieure sont pentagonales et trés-hautes, mais l’une offre une dimension beaucoup moindre que l’autre, 9 GENRÉ ANHOLODONTE. 1167 Chaque térüpé est revêtue de quatre à sept squamres irrégulièrement polygonales, parmi lesquelles on en remarque une plus développée que les autres : c’est la squamme qui est tout-à-fait en avant des plaques post-ocu- laires, ou qui touche ces plaques. Les trois premières plaques sus-labiales sontiquadranguiaires et les qua: . tre dernières pentagones. La quatrième, dont la base est coupée carrément, présente, à sa partie supérieure, trois pelits pans qui la mettent en rapport ayec l'œil ainsi qu'avec la pré-oculaire et la post-oculaire inférieure, La lame, dite mentonnière, a trois bords sub-égaux entre eux; l’anté= rieur est légèrement ceintré en dehors, tandis que les latéraux le sont un peu en dedans. Il y à huit plaques sous-labiales : celles de 14° première paire forment ensemble un V dont la pointe se place entre les sous-maxillaires antérieures; et toutes les suivantes varient tellement, quant à leur forme, qu'il y a ré- ellement impossibilité d'en donner une description exacte. Six plaques sous-maxillaires sont rangées sur une double file; elles ont toutes à peu près la même grandeur et sont semblables en longueur et en largeur. Les deux de devant sont trapézoïdes et les deux du milieu pen- tagonales, de même que les deux de derrière qui sont suivies de la pre- mière gastrostège. U Ecailles : 15 rangées longitudinales au tronc, 4 à la queue, Scutelles : 3 gulaires, 463470 gastrostèges; 1 anale non divisée ; 46-74 urostèges. Dexrs, Maxillaires — « Palatines , 7-8. Piérygoïdiennes, 18. Cororarion, Le dessus de la tête sur un fond fauve ou grisäfre, porté an nombre variable de taches noires, la plupart dilatées soit en long soit en travers, mais toutes disposées avec une certaine symétrie. On compte de chaque côté du tronc vingt-cinq à trente larges bandes perpendiculaires, d’un noir profond, liserées de blanchâtre, qui, partant de la ligne médiane du dos, descendent jusques au bord du ventre. Ordi- nairement, celles de droite, alternent avec celles de gauche, mais parfois les unes, se trouvant placées assez exactement en face des autres, il en ré- sulte qu’elles se confondent ensemble d’une manière plus ou moins com- plête. C’est, au reste, ce qui a presque toujours lieu pour les trois ou qua- tre paires les plus voisines de la tête, Les intervalles qui séparent ces ban- des sont ou d’un brun grisâtre ou d’un brun jaunâtre, avec une mouche- ture d’une teinte sombre, et ornées à leur région inférieure d’une assez forte tache noire polygonale. La coloration de la queue, en dessus et latéralement, ne diffère pas n0= 74% 1168 OPHIDIENS OPISTHOGLYEHES tablement de celle du tronc; sa face inférieure est marbrée de blanc et de noirâtre. La gorge et le ventre sont d’un blanc sale, pes ou moins abondamment piquetés de brun. Les scutelles abdominales sont a nee d'un trait noir longitudinal près de chacune de leurs extrémités latérales. Dimensions. Le longueur de la tête est le double de sa largeur, mesurée versle milieu des tempes. Le diamètre des yeux ést égal à un peu plus de la moitié de l’espace inter-orbitaire. 5 Le tronc est une demi-fois plus haut et 46 fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne. La queue est égale au quart ou au cinquième de la IHEUÈDE totale qui est de 0®,848 chez notre plus grand sujet. Tête, long. 0m,095; Tronc, long. 0,640; Queue, long. 0",183. Patrie. L’Anholodonte de Mikan habite le Brésil. Mours. Un individu, dont nous devons la possession à M. Ménestriès, venait d’avaler une DCE, au moment où il a été pris. VII. GENRE. HÉTÉRURE.s— AETERURUS (1). Nobis. ” CARACTÈRES GÉNÉRAUX DES DIPSADIENS: ms avec celle particularité, tirée de la disposition des urostèges, que les plaques qui recouvrent la queue en dessous, sont en partie sim- ples ou non divisées, tandis que d’autres sont distribuées sur deux rangs. Caracrères NATURELS. Les plaques syncipitales n’offrent rien de spécial; elles sont, comme à uns à au nombre de neuf. Les écailles supérieures] du tronc n’ont pas de carènes ; mais (1) Du grec Ereporos diversus, dispar, alius différente d'elle-même et de £p« queue; par allusion à la dissemblance des plaques de la queue ou des urostèges, dont les unes sont entières ou simples et d’autres divisées au en double rang. DIPSADIENS, G. HÉTÉRURE. 1169 elles sont comme striées légèrement; celles du dos, plus ‘grandes, sont à six pans ; elles deviennent graduellement plus petites sur les flancs. La distribution des urostèges est signalée dans la diagnose. Généralement, les plaques sub-gulaires sont larges, très- grandes, ce qui avait engagé primitivement Bibron à former, pour une des espèces, le genre qu’il avait proposé sous le nom de Aspidolæme... CARACTÈRES ANATOMIQUES. Ayant examiné la tête osseuse de plusieurs espèces, nous n’avons pas de notes particulières à indiquer sur le crâne. Il est court, un peu bombé en dessus et deux fois plus large en arrière que dans la région anté- rieure. On distingue sur l’occiput deux lignes saillantes croi- sées en forme d’un X plus étendu en largeur que de haut en bas. Les os mastoïdiens sont très-courts, parallèles entre eux et ne dépassent pas le trou occipital. Les os carrés ou inter- maxillaires sont aussi très-courts; ils ont cependant le dou- ble de la longueur des mastoïdiens ; ils sont presque dans une direction verticale, de sorte que la mâchoire inférieure a peu de longueur et les crochets qu’elle supporte sont forts, mais espacés en avant au nombre de quatre ou cinq. Ceux qui sui- vent sont beaucoup plus serrés entre eux et vont en dimi- nuant de longueur. Les dents cannelées sont à peine plus lon- gues que les crochets supérieurs qui les précèdent. Nous ne rapportons jusqu'ici, d’une manière bien certaine, que trois espèces à ce genre. C'est avec hésitation que nous décrivons sous un nom par- ticulier l'espèce dite Fer à cheval et qui porte le n° 4, car nous pensons qu’elle n’est peut-être qu’une variété de la pre- mière. Aussi ne la faisons-nous pas entrer dans le tableau synoptique. Deux de ces Hétérures se font de suite reconnaître par les cercles noirs qui se remarquent sur toute la longueur du tronc. L'une que nous avons nommée H. bandes étroites (arc- 70 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. tifasciatus) porte, en effet, des lignes transversales très-rap= prochées et peu larges ou d’une même largeur, tandis que dans une autre, que nous désignons sous le nom de H. de Gaimard, les demi-anneaux cerclés sont bien moins nom- breux et plus larges dans la région médiane du dos. Enfin, dans la première espèce, qui se trouve nommée roussätre, le dessus du tronc est, en effet, d’une teinte rougeâtre et elle porte des marques seulement sur la région de la nuque où l’on voit une ligne parabolique qui se prolonge en avant, et représente à peu près la forme d’un fer à cheval. La synony- mie indique l'historique de ces trois espèces qu’il est facile de distinguer par les couleurs. TABLEAU SYNOPTIQUE DU GENRE HÉTÉRURE. > Q-oe—— ER ‘{ étroites, rapprochées, 3, H. BANDES-ÉTROITES. | à bandes larges , espacées. . . 2. H. pe Garmann. Dessus du tronc sans bandes, ni anneaux . . . 4. M. ROUSSATRE, 4. HÉTÉRURE ROUSSATRE. Hcterurus rufescens. Nobis. (Coluber rufescens. Gmelin.) CaracrÈèrRes. Une grande tache d’un bleu noir, en fer à cheval, couvrant la nuque et les tempes. Synonyme. 1734. Serpens Ceilonica, putida, lutei coloris, Ho- tambæia dicta. Séba, t. Æ, p. 54, tab. 33, fig. 6. 1768. Coronella Hotambæia. Laurenti. Synopsis Rept. p. 85, n°181 (d’après la figure précitée de Séba). . À 1788. Coluber Hotamboeia. Gmelin. Syst. nat: Linn. tom. I, pars. 3, p. 1113 (d’après la figure précitée de Séba). 1788. Coluber rufescens. Gmelin. Syst. nat. Linn. t, I, pars, 3 pe 4094 (d'après la même figure précitée de Séba), DIPSADIENS, G, HÉTÉRURE, À: 1171 4789. L'Hotambæja. Bonnaterre. Encyclop,s méth, Ophiol, p.11 (d'après la figure précitée de Séba). 1803. Coluber rufescens. Daudin. Hist. Rept. tom. VII, p. 110+ C'est à tort que Daudin indique cette espèce comme étant le Coluber rufescens de Linnæus, car celui-ci n’en fait nullement mention : le Coluber rufescens figure sous ce double nom dans la 43° édition du Systema naturæ, ou il a été introduit par Gmelin. 1820. Natrix rufescens. Merrem. Tent. Syst. Amph. p. 95, 1826. Coluber rufescens. Fitzinger. Neue Classif, Rept. p. 57, n.°1. 1827. Lycodon rufescens. Boié. Isis, tom, XX, p. 522 et Erpé- tologie de Java, pl. 33, d’après Schlegel. 1833. Ophis heterurus, Duvernoy. Ann, sciences nat.t. XXX p. 9, pl. 1, fig. 1 et 2. 1833. Ophis albocinctus. Id. loc. cit. p. 10, pl. 2, fig. 1-3. 1837. Coronella rufescens, Schlegel. Ess. physion. Serp. t. I, p. 137, qui avait bien reconnu la dent cannelée postérieure et T. LL, p. 72, pl. 2, fig. 16-17, 1849. Crotaphopeltis rufescens. À. Smith Illustrations of the z00l, of south Africa, appendix, p. 18. DESCRIPTION. Ecarzore. La plaque rostrale, qui est creusée d’une cavité demi-circu- laire occupant près de la moitié inférieure de sa surface, se trouve appli- quée perpendiculairement contre le devant du bout du museau. Elle a sept pans, un assez étendu offrant une légère échancrure pour le passage de la langue, et six à peu près aussi petits les uns que les autres, qui donnené cinq angles fort obtus. Les inter-nasales présentent chacune quatre bords inégaux, dont le plus petit est celui qui touche à la rostrale ; les deux plus grands sont ceux qui tiennent séparément à la frontale et aux nasalés. Les pré-frontales sont légèrement dilatées en travers et un peu rabat- tues sur les régions frénales ; elles ont six pans, dont quatre sont presque de même grandeur, un cinquième beaucoup plus court, s'appuie sur la frénale, et le dernier encore plus petit, s'attache à la nasale postérieure: La plaque frontale est pentagonale oblongue, le pan qui la limite en ayant est tantôt rectiligne, tantôt brisé sous un angle excessivement ouvert; les deux postérieurs réunis en un angle aigu, ont moitié moins de Jongueur que les latéraux, Ceux-ci sont droits, quelquefois parallèles, d’autres fois un peu convergents. 41172 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES. Les sus-oculaires sont allongées, rétrécies d’arrière en avant ét coupées presque carrément en arrière, au lieu qu’en avant, elles sont angulaires et s'engagent entre la pré-frontale et la pré-oculaire. Les pariétales sont allongées et terminées en pointe obliquement tron- quée. Leur bord temporal est brisé sous un angle très-ouvert ; et le pan par lequel elles tiennent aux sus-oculaires se rabat E sur la tempe, le long de la post-oculaire supérieure. La première plaque nasale est trapézoïde et plus longue que la seconde, qui a cinq bords inégaux. La frénale est un carré ou un trapèze rectangle, dont le sommet 2 aigu est en bas et dirigé en arrière. La pré-oculaire couvre tout le devant du cercle orbitaire; elle est égale- ment, étroite depuis la base jusqu’au sommet, qui est coupé tantôt carré- ment, tantôt obliquement, mais qui ne touche jamais à la frontale. On rencontre assez fréquemment des individus chez lesquels la plaque pré-oculaire est divisée par le travers en deux moitiés inégales. Les deux post-oculaires sont pentagonales, mais la supérieure est géné- ralement moins petite que l'inférieure, Normalement, il n’y a que trois squammes temporales : l’une d'elles, oblongue et ordinairement plus grande, touche aux plaques post-oculaires et s'appuie sur la sixième et la septième sus-labiales ; les deux autres temporales sont placées l’une au-dessous de l’autre sur la huitième sus-la- biale. Cette dernière plaque de la rangée de la lèvre est moins grande que la pénultième, qui est la plus développée de toutes. Les six autres dimi- nuent graduellement de grandeur d’arrière en avant. Les écailles constituent 19 rangées longitudinales au tronc, 6 à la queue. Gastrostèges : 156-172; une anale et 145 à 447 urostèges. EN 15—16 + 3 ; Dexrs. Maxillaires = Palatines, 9-10.Ptérygoïdiennes, 19-20. CoLoraTion. Une grande tache, d’un noir pur ou bleuâtre, qui repré- sente grossièrement un fer à cheval, couvre les parties postérieures et la- térales de la tête et de la nugue, sans jamais s’avancer au-delà des yeux ai sur le synciput, qui est toujours, ainsi que les régions frénales, de la même conleur que le dessus et les côtés du corps. Cette couleur est ordi- nairement un brun roussâtre, quelquefois un gris cendré, d'autrefois un fauve clair, moins souvent une teinte de café au lait, et plus rarement un brun olivâtre ou jaunâtre. Beaucoup d'individus, particulièrement ceux qui sont encore jeunes, offrent de distance en distance, en travers du tronc et de Ja queue, des rangées irrégulières de très-fines et très-courtes lignes blanches, tracées sur un ou deux des quatre bords de certaines écailles. En général, les lèvres et l'extrémité rostrale sont d’un jaune pâle ou blanchâtre, de méme que toutes les régions inférieures. DIPSADIENS. G. HÉTÉRURE. 2. 1175 Dimensions. La tête est environ de deux cinquièmes plus longue qu’elle n'est large vers le milieu des tempes. Les yeux ont en diamètre à peu près la moitié de l’espace inter-orbi- taire. Le tronc est presque cylindrique, car sa hauteur. ne dépasse sa largeur que d’un cinquième ou d’un sixième et il est de 54 à 42 fois plus long qu'il n’est large. l La queue forme la sixième ou la septième partie de la longueur totale du corps, qui est de 0",601 chez notre plus grand individu. Tête, long. 0m,021. Tronc, long. 0m,480. Queue, long. 0,10. La longueur proportionnelle de la queue est, par exception, chez ce su- jet, un peu plus considérable qu’à l'ordinaire. Parme. On a cru pendant longtemps que les pays situés à la pointe australe de l’Afrique étaient les seuls qu’habitât l’'Hétérure roussâtre. Au- jourd’hui nous pouvons assurer qu’il vit aussi dans les parties orientales de ce continent. Nous avous vu une très-bonne figure de l'espèce parmi les dessins d'animaux que MM. Petit et Lefebvre ont fait exécuter d’après nature pendant leur voyage en Abyssinie. Le Muséum possède un magni- fique individu recueilli avec plusieurs autres Reptiles intéressants par M. Aucher-Eloy, pendant son voyage en Perse. Ossenvarioÿs. La figure de l’ouyrage de Séba, citée en tête du présent article, nous semble bien avoir été faite d’après un Serpent de la même espèce que celui qui vient d’être décrit; toutefois nous. ferons remarquer que ce Serpent ayait autour du corps deux larges anneaux bruns dont nous n'avons pas aperçu la plus légère trace sur aucun des quinze à vingt sujets de l’Hétérure roussätre que nous avons examinés, 2. HÉTÉRURE DE GAIMARD. Heterurus Gaimardii. Nobis. mn (Dipsas Gaimardii, Schlegel). Caracrères. 17 séries d’écailles au tronc ; 66 à 84 larges bandes noires en travers du corps. SYNONYMIE. 1837. Dipsas Gaimardii. Schlegel. Essai Phys. Serp. Tom. I, p. 165. Tom. II, p. 293. 1842. Dipsas Gaimardii, Schlegel, Abbild..Amph. pag. 135, tab, 45, fig. 16-18, DESCRIPTION. EcarLure. La plaque rostrale, qui est plus dilatée en travers qu'en 174 OPHIDIENS OPISTHOGLYPRES, hauteur à quatre côtés : le plus grand est le basilaire; deux autres côtés beaucoup moins longs, forment un angle fort obtus sur lequel s'appuient les inter-nasales ; il y en a deux plus courts, soudés aux nasales antérieures et deux encore plus petits retenus aux premières sus-labiales. Les inter-nasales sont presque carrées ou en trapèzes sub-rectangles. Les pré-frontales ont six bords; trois de ces bords, qui sont de grandeur inégale, sont réunis sous deux angles droits. Chacune de ces plaques tient par ces trois pans à celle du côté opposé, aux inter-nasales et à Ja frontale. Les trois autres bords sont inégalement courts. L'un s'appuie sur la fré- nale, et les deux derniers descendent chacun de son côté, en convergeant un peu, le long de la pré-oculaire et de la seconde nasale. La frontale se rétrécit d’avant en arrière : elle a cinq pans, un antérieur rectiligne, deux latéraux, et deux postérieurs formant un angle tantôt ob- tus, tantôt sub-aigu, Les sus-oculaires sont allongées et deux fois aussi larges en arrière qu’en avant où elles ne touchent qu’à la pré-oculaire, par un pan oblique, tandis qu’en arrière, celte plaque est coupée carrément. Les pariétales seraient des triangles scalènes, si pardevant, leur bord qui descend le long de la post-oculaire supérieure, se trouvait réuni au bord latéral interne, au lieu d’en être séparé par un pan très court, qui tient à la frontale. La premiére plaque nasale percée par l’orifice de la narine, a quatre pans, dont l’antérieur et l’inférieur sont plus courts que le postérieur et le supérieur. La seconde, un peu concave, en a cinq inégaux ; {par le plus petit de tous, elle tient à l’inter-nasale et par deux autres, réunis sous un angle très ouvert, à la pré-frontale et à la frénale. Cette frénale est toujours quadrangulaire oblongue ; elle a la forme d’nn trapèze ou d’un parallélogramme oblong, suivant que son extrémité anté- rieure est plus ou moins étroite que la postérieure. La pré-oculaire repose en bas sur la troisième et un peu aussi sur la quatrième sus-labiale; elle s’élargit légèrement en tant le long du globe de l’œil ; mais, arrivée au niveau du sommet de cet organe, elle forme brusquement un angle aigu, qui pénètre jusqu’à la frontale, entre la sus-oculaire et la pré-frentale. La post-oculaire médiane est généralement courte, tandis que la supé- rieure et l’inférieure sont assez dilatées en hauteur ; cette dernière penche en arrière, et s’y trouve bordée par la sixième sus-labiale et elle s’appure par la base sur la cinquième. Les tempes sont revêtues chacune de neuf oa dix squammes, dont deux, une longue et une courte qui est ordinairement suivie d’une longue, tiennent à la plaque post-oculaire médiane, DIPSADIENS, G. HÉTÉRURE, 2. 1175 T1 y a huit plaques sus-labiales. La première est plus petite que la se- conde, mais l’une et l'autre sont en trapèzes rectangles. La troisième s’é- lève aussi haut que la précédente; elle est carrée, ou en quadrilatère rec- tangle; dans ce dernier cas, son grand diamètre est toujours le vertical. La quatrième serait régulièrement quadrangulaire, si le bord qui touche à l’œil n’était un peu oblique. La cinquième a deux angles droits en bas et trois obtus en haut. La sixième, beaucoup plus élevée qu'aucune de celles qui la précèdent, a six pans, dont trois se trouvent en rapport avec la post- oculaire inférieure et deux des squammes temporales. La septième, non moins haute que la sixième et souvent oblongue est pentagonale ou hexago- nale, selon qu’elle soutient deux ou trois squammes de la tempe. La hui- tième et dernière à la même forme; mais elle est moins grande que la pé- nullième. La plaque mentonnière a son bord antérieur un peu moins long que les latéraux, qui se réunissent sous un angle très aigu. Il y a neuf lames sous-labiales. Les sous-maxillaires postérieures sont moins grandes de moitié que les antérieures et en trapèzes isocèles ; le plus souvent, il existe entre elles deux une paire de très petites écailles effilées. F Cinq ou six rangs obliques de squammes quadrangulaires oblongues garnissent la gorge de chaque côté. L'espace compris entre la première plaque gulaire et les sous-maxillaires postérieures, il y a neuf à douze autres squammes moins pelites et de forme irrégulière. Les écailles du milieu du dos sont hexagones, sub-équilatérales et un peu plus grandes que celles des deux rangées voisines, à partir desquelles jusqu’au bas des flancs, les autres deviennent un peu plus petites et sont en losanges arrondies en arrière. fi Ecailles : 17 rangées longitudinales au tronc, 4 à la queue. Scutelles: gulaires 5 ; gastrostèges 255-274 ; “urostèges 101 ; ( dont 57 simples et 44 doubles). 115 (dont 59 simples et 54 doubles). 100 (dont 70 simples et 30 doubles), 107 (dont 77 simples et 30 doubles). 101 (dont 49 simples et 10 doubles, 9 simples, puis 33 doubles). Dexrs. Maxillaires, M5 ÈS ; Palatines, 8; Ptérygoïdiennts, 16. 16-17 Cororarion. Un brun pourpre ou grisâtre tirant même parfois sur le blanchâtre est la couleur du fond des régions supérieure et latérales. Le dessus et les cotés du tronc et de la queue sont coupés transversalement par une suite de soixante-six à quatre-vingt-quatre bandes noires liserées 1176 OPHIDIENS OPISTHOGLYPHES, de gris blanc, bien nettement tracées, médiocrement espacées, assez larges dans leur portion médiane, mais plus ou moins rétrécies à leurs deux ex- trémités. Le cou est orné à son origine d’un demi-collier de la même teinte que les bandes dorsales. Du milieu de ce collier naît une raie qui s'a- vance sur les plaques pariétales. La Hana et les sus-oculaires ‘ue bor- dées de noir en arrière. Le dessous de l’animal est d’un blanc sale, quelquefois plus ou moins chargé de nuages gris ou bruns sur la totalité ou sur une partie seulement des plaques ventrales et des sous-caudales. Dimensions. La tête est près de deux fois plus longue qu’elle n’est large dans son milieu. Les yeux ont un diamètre égal à la moitié de l’espace inter-orbitaire. Le tronc est une fois et demie environ aussi haut et 68 à 79 fais aussi long qu’il est large à sa partie moyenne. La queue ne forme guère en longueur que le cinquième de la totalité du corps, qui est de 0",777 chez notre plus grand exemplaire, soit : Tête, long. 0,m017 ; Tronc, long. 0,260 ; Queue long. 0,16. Pare. Cette espèce est originaire de Madagascar. Pendant plusieurs années, nous n’en avons eu qu’un seul individu rapporté par MM. Quoy et Gaimard; aujourd’hui, nous en possédons cinq autres dont nous sommes redevables à M. Bernier. 3. HÉTÉRURE A BANDES ÉTROITES. Heterurus arcti-fasciatus. Nobis. . CARACGTÈRES. 21 séries d’écailles au tronc. 131 raies noires en travers du corps. EU “ “ DESCRIPTION. L'Hétérure à bandes étroites a proportionnellement la tête plus large, le museau plus court, le tronc moins haut et moins long, et la queue, au contraire, plus allongée que l'Xétérure de Gaimard. On lui compte quatre séries d’écailles de plus autour du corps. Ses premières plaques sous-maxillaires sont en arrière, coupées carrément et non pointues. Au- cune des ürostèges n'est divisée. Les écailles sont distribuées sur 21 rangées longitudinales au trone, 4 à la queue. El y 5 gulaires, 225 gastrostèges, 1 anale (divisée), 159 urostèges. Cororation. Le mode de coloration est aussi un peu différent de celui ". teinte rh ou te exactement de celle que présente la chair cuite dela plupart des truites. Il n’y a ni raie sur la nuque, ni bordure noire à l'arrière de la plaque frontale et des sus-oculaires. Le demi-collier du cou est large, mais les bandes qui coupent transversalement le dessus du tronc et de la queue sont très-étroites et au nombre de cent trente et une, tandis qu’il en existe au plus quatre-vingt-quatre chez l’Hétérure de Gaimard. Enfin, une certaine portion du bout de la queue est toute noire. | Dimensions. La lête a une fois et demie plus de longueur qu’elle n’a de largeur dans son milieu. Le tronc est une fois et demie environ aussi haut et cinquante-deux fois aussi long qu'il est large à sa partie moyenne, La queue n’atteint en longueur que le tiers, ou un peu plus, de la lon- gueur totale du corps, qui est de 0",431 chez notre unique exemplaire. Tête, long. 0",011; Tronc, long. 0284 ; Queue, long. 0,136. Patrie. L'Hétérure à bandes étroites est, comme le précédent, une espèce Madécasse, dont on doit la découverte à MM. Quoy et Gaimard. 4. HÉTÉRURE FER A CHEVAL. Heterurus Hippocrepis, Nobis. CaracTÈREs. Tête foncée en dessus, avec une tache blanche en forme de parabole ou de fer à cheval. Synonyme. 1843. Dipsas Hippocrepis. Reinhardt, Besk, Flan- geart. (Kongel. Dansk. Videnskab. Selsk. Naturvidenskab. Ma- them. Afhandling. Tom X, p. 251, pl. 1, fig. 18-20). C’est avec le plus grand doute que nous mentionnonsici, autrement que comme une simple variété de l’'Hétérure roussäâtre, un Serpent de la côte de Guinée, que M. Reinhardt a cru, mal à propos, étre une nouvelle es- pèce du genre Dipsas de M. Schlegel. IL existe effectivement entre cette espèce dite Hippocrepis et l'Hétérure roussätre une telle analogie, que lun ressemblerait complétement à l’autre, si sa tache sus-céphalique, en fèr à cheval, était noire et non pas blanche, et si le reste de la surface de la tête était d’une teinte claire, au lieu d’être d’une couleur foncée, Gastrostèges, 178; urostèges, 43. Notre Musée ne possède pas cette espèce. CHAPITRE VII. QUATRIÈME SECTION OÙ SOUS-ORDRE DES OPHIDIENS : LES SERPENTS PROTÉROGLYPHES, pis APISTOPHIDES. CaracrÈRES EssEnTIELS. Serpenis dont les crochets an- térieurs sont cannelés et non perforés dans leur base. Lorsque nous avons publié le sixième volume de cette Er- pélologie, mon collaborateur Bibron et moi, nous n'avions pu malheureusement trouver un nom simple pour caractériser le groupe des Serpents que nous allons faire connaître ici sous une dénomination nouvelle. Nous croyons meilleure celle que nous proposons maintenant, parce qu'elle indique bien la particularité qui distingue ces Reptiles, en exprimant le ca- ractère, ou la note, pour ainsi dire, inscrite sur les crochets placés visiblement au-devant de la série des dents, qui gar- nissent le bord libre de la mâchoire supérieure. On distingue, sur ces crochets antérieurs, souvent plus longs que les autres, un sillon, une cannelure que ne présentent pas les autres dents placées à la suite et en plus grand-nombre. Comme ce sont les seuls Serpents qui offrent ce caractère, nous avons cru devoir les désigner sous le nom de Proféroglyphes. (1) Ces Serpents ont &e très-grands rapports avec les Couleu- vres, par la conformation et l'apparence de la partie supé- rieure de la tête qui est presque toujours recouverte de gran- des plaques polygones, avec un écusson central, ainsi que (1) Des mots grecs IIporepoy en avant et de l'avgs entaillure, rainure, EN GÉNÉRAL, 4479 par la structure des mâchoires. Ils n’en diffèrent que par la présence du sillon qui se voit le long des dents antérieurés; mais dont la base cylindrique n’est pas perforée dans sa lon- gueur. C’est à cause de cette ressemblance apparente avec les Couleuvres ou les Aglyphodontes que nous les avions d’abord nommés Fallaciformes, où de forme trompeuse, quoiqu’ils soient réellement venimeux et qu’ils soient, par conséquent, des Serpents dont il faut se défier comme suspects, autre idée que nous avions cherché à exprimer également par le nom- d’Apistophides que nous n’emploierons plus dorénavant. Le caractère essentiel des Protéroglyphes consiste donc dans la rainure pratiquée sur le devant des crochets antérieurs. C’est cette cannelure des dents que nous avons voulu indis uer par la désinence des noms donnés d’une manière géné- rale aux trois derniers sous-ordres, par la terminaison en glyphes, qui signifie rainure. Les deux prémiers sous-ordres, dont tous les crochets sont lisses, sont, au contraire, désignés par la terminaison en odontes. Tantôt ces dents sans sillons ne sont implantées que sur l’une des deux mâchoires, et lé mot Opotérodontes rappelle cette particularité; tantôt ces dents sont fixées sur la mâchoire supérieure, comme sur l’in- férieure : ce sont les Aglyphodontes. Nous mettons beaucoup d'importance à à signaler tout d'as bord, par le nom même qui sert à désigner les Serpents ve= nimeux, l'existence de ce sillon qui est une rigole creusée dans le but de transmettre et de laisser écouler une hu- meur venimeuse, plus ou moins délétère, sous la peau des animaux, quand elle y est versée, par ce procédé d'insertion ou d'inoculation que produit la piqure. Ce poison, ou humeur vénéneuse, est sécrété par des glan- des spéciales, dont les canaux sécréteurs aboutissent dans la gouttière que représente ce sillon, vers la pointe acérée du crochet, qui est une véritable aiguille destinée à la transmis+ sion du poison dans l'épaisseur des chairs, 1180 OPHIDIENS PROTÉROGLYPHES. . Dans ce sous-ordre des Protéroglyphes, dont nous allons faire l’histoire, on doit distinguer deux groupes. L'un com- prend les Serpents qui vivent habituellement sur la terre, et ilest facile de les reconnaître à la forme conique et arrondie de Jeur queue. Nous les nommons, d’après cette particularité, les Conocerques. Les espèces du second groupe, au contraire, vivent ordinairement dans l’eau où elles peuvent nager et se diriger facilement, car leur queue, élargie et comprimée, leur sert de rame ou de nageoire: nousles appelons des Platycerques. Cherchons maintenant à faire mieux connaître ces deux fa- milles et à exprimer ces distinctions d’une manière assez pré- cise pour satisfaire les Naturalistes. Puisque c'est à l’aide de ce nom de Protéroglyphes, que nous avons signalé le carac- tère de ce sous-ordre, indiquons en quoi il se distingue des deux autres qui ont aussi des crochets cannelés. Nous rappellerons d’abord que les Proféroglyphes n’ont pas le dessus de latête notablement allongé, ni déprimé; que leur occiput, ou la partie postérieure qui se joint au cou, n’est pas très-ressérée, ou comme séparée du tronc, par un étran- glement, ainsi qu’on l’observe dans les Vipériformes. Cette particularité dépend du mode de l'articulation des deux mä- choires dont les os intra-articulaires, dits faussement les os carrés, sont ici comparativement beaucoup plus courts. Il en est de même des mastoïdiens, qui sont le plus souvent soudés aux os temporaux qu'ils semblent ainsi prolonger, pour en faire un tout immobile et continu en arrière. Il résulte encore de cette disposition anatomique des parties solides, que la fente de la bouche, ou l'intervalle que laissent entre elles les deux mächoires en haut et en bas, est généralement moins considérable que chez les So/énoglyphes, dont les grands cro- chets doivent se dégager du palais, comme redressés et portés en avant par une sorte de bascule des os sus-maxillaires courts et rabougris. Quoique les deux derniers sous-ordres des Ophidiens soient EN GÉNÉRAL, 1181 munis de véritables crochets venimeux, toujours implantés sur la partie antérieure des os sus-maxillaires, et qu’il n’y ait pas d’autres dents chez les Solénoglyphes, il est important de faire connaître les modifications que présente le sous-ordre des Protéroglyphes. | Chez les Solénoglyphes, en effet, comme nous venons de l'indiquer, les os sus-maxillaires sont réduits à la portion qui soutient ou recèle les crochets creux et venimeux. II n’y a pas d’autres dents en arrière et les os reçoivent directement le mouvement que leur transmettent les os transverses ou pté- rygo-maxillaires et en outre, comme nous le répétons, ces crochets canaliculés sont excessivement proiongés et courbés en arc sur leur longueur. Lorsque les mâchoires sont rappro- chées , ces armes vénéneuses restent cachées dans l'épaisseur des gencives ou du palais, ne laissant apparentes que leurs pointes, sur lesquelles on distingue la longue rainure ou le sillon qui, vers l’extrémité très-aiguë de cette sorte de poin- con aigu et courbé sur sa longueur, termine le canal qui par- court intérieurement la partie supérieure de la dent. Dans les Proféroglyphes, dont nous nous occupons spécia- lement ici, les os sus-maxillaires se prolongent plus ou moins en arrière sous la lèvre supérieure qu’ils soutiennent; mais le plus souvent, outre les crochets à rainure, qui sont toujours situés en avant, ces os, portent, à la suite des dents cannelées, un nombre plus ou moins considérable d’autres petits crochets lisses ou sans sillon. Ces os de la mâchoire supérieure sont d’ailleurs articulés solidement en arrière avec les os trans- verses ou ptérygo-maxillaires, ce qui leur fournit un point d'appui ferme pour la résistance, en même temps qu’ils leur communiquent cependant un léger mouvement en avant, lors- que la mâchoire inférieure s’abaisse et s’écarte de la supé- rieure, en élargissant ainsi l’intervalle qui les sépare. Dans le sous-ordre qui précède et que nous avons désigné sous le nom d'Opisthoplyphes, sont rangés les Serpents dont les REPTILES, TOME VIE. 15. 1189 OPHIDIENS PROTÉROGLYPHES. premières morsures ne sont pas à craindre, car les crochets sillonés n’occupent que la partie la plus postérieure de l’os sus- maxillaire, du côté de la gorge et au-devant de l’articulation du petit os transverse. Chez ce espèces, et d’une façon plus cons- tante encore que chez celles qui ont des crochets cannelés en avant, les os sus-maxillaires sont, en outre, garnis de petites dents lisses, dont la longueur respective varie un peu, mais le mouvement en bascule de la pièce osseuse qui les supporte est bien moins évident. Ainsi lés Serpents qui ont des dents sillonnées, mais accom- pagnées d’autres crochets lisses, sont partagés en deux sous- ordres. Tantôt ces dents cannelées sont en avant, comme dans le groupe que nous faisons connaître ici; tantôt ces crochets sillonnés sont placés en arrière. Dans l’un et dans l’au- tre cas, les os sus-maxillaires sont, le plus ordinairement, garnis d’autres denis non cannelées, et c’est en quoi ce sous- ordre diffère de celui des Solénoglyphes chez lesquels les dents venimeuses, perforées et sillonnées tout à la fois, sont les seu- les qu’on trouve logées dans l’épaisseur des os de la mâchoire supérieure. Les Serpents Protéroglyphes forment donc un sous-ordre bien distinct, parmi les espèces à dents sillonnées, 1.° des Solénoglyphes, comme nous venons de le dire, puisqu'il n’y a, dans les os de la mâchoire supérieure de ceux-ci que des dents complétement creuses, canaliculées et perforées dans - l'épaisseur de leur base et sillonées à leur pointe; 2.° des Opisthoglyphes, dont les os de la mâchoire supérieure, pro- longés, ont à leur extrémité postérieure des dents ou des cro- chets plus longs et sillonnés, et portent en outre, le plus sou- vent et en avant, une série Fu ou moins aires de cro- chets simples ou lisses. Ily aurait bien encore un autre moyen de les distinguer, au premier abord, des Serpents les plus venimeux, car leur tête est à peu près de même largeur que le cou et non étranglée, ou EN GÉNÉRAL, 1185 échancrée en arrière en forme de cœur de carte à jouer. Le crâne, en outre, n’est pas non plus notablement déprimé, ou aplati en dessus, mais plutôt convexe, arrondi et non trian- gulaire. Les genres qui appartiennent à ce sous-ordre des Protéro- glyphes n’y sont pas inscrits en grand nombre. La plupart ont été distingués ou établis par les Zoologistes, dont les tra- vaux ont précédé les notres; mais ces auteurs les avaient “inscrits avec d’autres qu’ils avaient eu raison de reconnaître comme armés de dents venimeuses. Aïnsi LATREILLE en avait fait un groupe sous le nom d’Anguivipères ou de Vipères cou- leuvres pour le distinguer des vraies Vipères ou Vipérides. Daunin, dans son ouvrage, n'ayant pas eu l’idée de ranger les Serpents dans un ordre naturel, ni même d'employer une classification systématique, place les Bongares et les Acantho- pluis à la suite des Pythons, et ensuite les Vipéres, ainsi que les Crolales, avec tous les genres à crochets venimeux, tels que les Lachesis, les Cenchris et les Scytales. Puis, bien loin de là, près des Couleuvres, il range les Platures et les Enhy- dres, et enfin tous les autres genres à queue plate avec les Cécilies. Oppez, plaçant tous les Serpents venimeux sous le nom de Gulones-venenati, en a fait quatre familles, les Hydri, Crota- lini, Viperini et Pseudo-viperæ, à peu près comme nous l’avions fait dans nos cours, à l’époque où cet habile officier Bavarrois les suivait avec un véritable intérêt; mais tous ces genres sont énumérés successivement, et sans ordre méthodique, dans le mémoire qu'il a publié sur ces genres. Îl en est à peu près de même dans le systême de Merrem. Cuvier (G.), d’après quelques indications incomplètes four= nies par ses prédécesseurs, avait réuni d’abord les espèces à crochets venimeux isolés près des Vipères, tels étaient les Najas, Elaps et les Platures; il les avait ainsi distingués des Bongares, des Hydrophides et des Pélamides, Par la suite, 75. 1184 OPHIDIENS PROTÉROGLYPHES. nous verrons que cette classification, quoique très-bonne alors, était insuflisante. M. FirzinGer est de tous les Erpétologistes celui qui nous paraît avoir le mieux distribué les genres dont il s’agit ici en familles naturelles; aussi avons nous adopté à peu près les divisions qu’il a proposées. Dans le sous-ordre des Serpents à dents venimeuses, qu’il nomme Chalinophidia, il établit deux séries et cinq familles, les deux premières correspon- dent justement au groupe dont nous nous occupons, celui des Protéroglyphes, ou Apistophides. Il les partage en deux fa- milles : la première comprend les Hydrophides ou Serpents aquatiques , nos Platycerques, parmi lesquels sont les Pélamides, les Hydres, les Enhydres, les Hydrophides et les Platures. L'autre famille est celle des Serpents terrestres ou * Géophides , nos Conocerques tels que les Elaps, les Pseudé- laps, les Aspidoclonions ou Bongares et les Najas. WaGzer, dans son systême des Amphibies, ne suit pas un ordre naturel. Il commence l’énumération des genres par ceux que nous nommerons Hydrophiens, mais sans aucun ordre indiqué d’avance. Viennent ensuite les Boas, les Pythons, puis enfin tous les genres dont les espèces ont des dents venimeu- ses cannelées ou perforées. M. ScuzeceL range les Serpents dont nous faisons l’histoire, parmi ceux qu’il nomme venimeux colubriformes; et il en présente ainsi les caractères (page 180). « Ils ressemblent aux « Couleuvres et ne s’en distinguent souvent, par d’autres si- « gnes extérieurs que par la grosseur du museau. Ils ont un « tronc allongé; la queue courte, ramassée et conique; les « yeux peu volumineux et à prunelle arrondie; les narines « ouvertes et latérales; leurs écailles sont grandes, en losan- « ges et presque toujours lisses. Leur tête est révêtue de « plaques semblables à celles des Couleuvres dont la rostrale « est assez développée, tandis que la frénale manque ordi- « nairement. L'apppareil venimeux est moins développé que EN GÉNÉRAL. 1185 « d'ordinaire; le maxillaire est plus long et armé souvent de « dents placées derrière les crochets qui sont courts, mais « forts et pourvus d’une fente qui réunit les orifices. Ces « Ophidiens habitent les contrées chaudes des deux mondes « et ne se trouvent pas en Europe. Ils ne forment que trois « genres : les Elaps, les Bongares et les Najas. » La seconde famille est celle des Serpents de mer, dont l’au- teur donne un signalement très-étendu et comparatif avec. celui qui précède; mais comme il n’y place que le genre Hy- drophis et que cependant il y inscrit des espèces qui appar- tiennent évidemment à d’autres genres, il a dû énumérer tou- tes les particularités qui devaient être comprises dans les caractères généraux et laisser de côté, par conséquent, beau- coup de modifications qu’il était cependant important de si- gnaler. Nous en avons tenu compte, au contraire, et nous nous en sommes servis comme de moyens propres à permet- ire de distribuer ces Serpents de mer dans des genres diffé- renfs. | M. le Prince Ch. Bonaparte, dans le tableau qu'il a publié en 1850, adopte à peu près nos divisions, en éta- blissant une tribu qu'il nomme VENENATI, qu'il partage en trois familles : — Hydridæ, Najidæ, Niperidæ. Voici la marche que nous avons adoptée pour classer mé- thodiquement les quinze genres qui semblent devoir être au- jourd’hui rapportés au sous-ordre des Protéroglyphes. La plupart ayant été, comme nous l'avons dit, établis par les Naturalistes dont les travaux ont précédé les nôtres ; nous avons pu heureusement nous dispenser d’en créer beaucoup de nouveaux. Cependant on trouvera dans cette distribution plusieurs changements ou transpositions d’espèces d’un genre dans un autre. Les circonstances favorables dans lesquelles nous a placé la direction de la collection nombreuse de notre muséum national, nous a permis d'étudier avec plus de dé- tails, et de vérifier les caractères des espèces que la plupart. 1186 OPHIDIENS PROTÉROGLYPHES. de nos devanciers n'avaient pu constater sur les individus mêmes. Nous présenterons, sous la forme de tableaux synoptiques, les caractères apparents principaux que l'analyse comparée a pu nous fournir; mais nous devons prévenir que nous n’in- diquons pas maintenant toutes les raisons qui nous ont auto- risé à proposer le mode de classification suivi dans cet ou- vrage. Il y a des caractères essentiels que nous laissons de côté, quant à présent. Nous aurons soin de développer les au- tres particularités, souvent beaucoup plus importantes, pour la distinction de chacan de ces genres, lorsque nous aurons à en exposer l’histoire particulière dans les articles qui les con- cernent. Déjà nous avons dit que nous divisions les Serpens Protéro- glyphes ou Apistophides en deux familles principales : 1. Les espèces terrestres, à queue cylindrique et conique ou les Co- nocerques. (1) et 2.° les espèces aquatiques, réunissant les Sérpents de forme très-allongée, dont la plupart vivent dans les mers des pays chauds et qui sont faciles à distinguer par la forme de leur queue comprimée sur les côtés ou de droite à gauche, généralement obtuse à son extrémité libre et des- tinée à servir de rame applatie, propre à la manière de nager de l'animal; c'est ce qui nous a fait désigner cette famille sous le nom de Platycerques. (2) Nous allons d’abord faire connaître les genres qui devront être rangés dans la première famille, celle des Conocerques, ainsi que les motifs qui nous ont porté à en établir la classi- fication. Nous traiterons ensuite et dans le même ordre des genres de la seconde famille. (1) De Kovos rotundus, in acutum desinens, arrondi, conique, ét de K:p205 cauda la queue des animaux. ; ; (2) De Hauros, patulus, platus, plat, étalé et de Kepxos, cuuda, la queue d’un animal, ue EN GÉNÉRAL. 4187 ‘1 DUT NU o MUR EIMENAUR IE (3 3 JG LIN PR SUR ES ee PREMIÈRE FAMILLE. — LES CONOCERQUES. CARACTÈRES DE CETTE FAMILLE ; DE LA CLASSIFICATION DES ESPÈCES QUI LA COMPOSENT ET DE LEUR RÉPARTITION EN GENRES. Les Serpents venimeux dont les dents sus-maxillaires anté- rieures sont les seules cannelées sur toute leur longueur, quoi- qu'ils aient d’autres crochets lisses, ont la tête constamment recouverte de grandes plaques, avec un écusson central. Leur queuê est arrondie et conique. Semblables en apparence à des Couleuvres dont ces Ser- pents ont tous à peu près la structure et les mœurs, ils ne se rencontrent que dans les parties les plus chaudes du globe terrestre. Ils grimpent rarement sur les arbres: la plupart passent leur vie sur la terre, où ils se retirent dans des gale- ries souterraines pratiquées par d’autresanimaux. Pendant le jour et dans le danger, ils se mettent à l’abri sous les troncs et les vielles souches des arbres, quelquefois sous les pierres et dans les cavités des rochers. Leur tête est généralement de la même grosseur que le cou, quand cette région n’est pas plus large ; c’est l'inverse de ce qu’on observe dans les Vipériformes, qui ont pour la plupart le cou fort étroit, comparativement à la largeur très-pronon- cée de la tête dans la région postérieure, l’occiput étant échancré et dépassé par les mâchoires. Chez tous ces Serpents Conocerques, le vertex, ou le dessus de la tête, est, comme nous venons de le dire, revêtu et pro- tégé par de grandes piaques, distribuées ou réparties réguliè- . rement et présentant constamment un écusson central impair, comme dans la plupart des Aglyphodontes avec lesquels il serait facile de les confondre. * 4188 OPHIDIENS PROTÉROGLYPHES Les écailles qui recouvrent la région médiane supérieure ou Ja plus élevée du dos, sont plus grandes et d’une autre forme que celles qui les avoisinent, dans les espèces du genre nommé Bongare. Dans les Najas ou Serpents à coiffe des écailles plus grandes, lâches et adhérentes par leur pourtour à la peau du cou, sont disposées par lignes obliques sur cette région dont elles sui- vent tous les mouvements, car cette peau peut-être dilatée, ou resserrée à la volonté de l'animal. Les sept autres genres, rapportés à cette famille, ont toutes les écailles à peu près semblables entre elles pour leur étendue relative, mais il n’en est pas de même de leurs urostèges, ou des plaques qui recouvrent le dessous de la queue. Celles-ci sont simples dans les uns, c’est-à-dire qu’elles ne forment qu'un seul rang , comme les plaques du ventre. C’est ce qu’on ob- serve dans les espèces du genre Alecto. Ou bien ces urostèges ne sont simples que sur une partie de la longueur, tandis qu'elles sont doubles à la base et surtout à l’extrémité libre de la queue, ce qui à fait distinguer ces espèces comme formant un genre qui a pris le nom de Trimérésure. Les autres espèces de cette famille ont les urostèges distri- buées sur deux rangées régulières. Dans les unes, les écailles qui recouvrent le dessus du corps portent de petites lignes saillantes, nommées carènes, telles qu’on les observe dans la plupart des Thanatophides ou Solénoglyphes, mais tantôt, on ne voit cette particularité que sur les seules écailles du dos : telles sont celles qu'on a nommées Causus ; tantôt, au contraire, comme dans celles appelées Sépédons, toutes les écailles du dos et des flancs oflrent cette sorte de carène dans leur partie moyenne. Chez les autres genres, l’écaillure est entièrement lisse ; ils comprennent un grand nombre d’espèces. Quoique elles aient entre elles beaucoup d’analogie par la forme de la tête et de la région du cou, il est cependant facile de les distinguer CONOCERQUES EN GÉNÉRAL. 1189 quand on vient à constater l'absence ou la présence des petits crochets simples, qui garnissent les prolongements postérieurs des os sus-maxillaires, c’est-à-dire de ces petites dents qui sont placées en arrière des dents cannelées à venin. Ces cro- chets se font très bien sentir sur le bord interne de la lèvre supérieure, dans les espèces du genre Pseudelaps qui ont le tronc recouvert de très grandes écailles et dans les Serpents que nous avons rapportés au genre Furine, et qui ont les écailles très petites et à peine distinctes dans les réticulations de la peau. Les espèces rapportées au dernier genre dont il nous reste à parler n’ont pas sur leurs os sus-maxillaires d’autres dents que les antérieures cannelées ou vénénifères, comme il y en _a dans tous les Protéroglyphes. Ce qui caractérise surtout ce genre, et ce qui peut le faire distinguer de tous ceux de cette famille et même des Solénoglyphes, c’est que les os sus-maxillaires sont pro- longés au-delà du point où l’on observe l'insertion des dents cannelées et qu’ils s'étendent sous la lèvre supérieure. Ces Serpents offrent d’ailleurs cette particularité qu'ils ont la tête et surtout l’ouverture de la bouche très petite et que leur tronc n’est pas dilatable, de sorte qu'il est tout-à-fait confondu avec l’occiput. Voila ce qui constitue le genre qu'on nomme Elaps. _ Cette classification se trouve exposée dans le tableau synop- tique des genres que nous plaçons sur le verso de cette page. OPHIDIENS PROTÉROGLYPHES, 4190 “euuiue un,p ononb 50x23 9D 39 MUIOd 909 Ho 9EUOIIE “IPUONE-S04@Y (1) € } RE | *Savi ‘EF S9[PIQI SJU2P no S28SI] $)9H2019 S91Jne sus SOJICIJIXELU-SNS SAS]: S9[[IL29 < S39U90419 P *SdVIHG0IS4 *G * * sopuras S9]1I299 ‘[qnop “ANINAT “E * * * + * sayrod *NOGHa1G *9 + * + + * souejj SO] 1n$ 79 SOp 9[ ans S3gu91p9 Supi u9 s9897s01m *snsay”) °Z * + *qjuauopnos 5 SOI[O 91jU9 591899 *AVASAUANNE, ‘7 * + + quauwuanos o1ied oun ans onbiun no sjduuis *‘OLDY1Y °G ° + + + ononb ej a3n0) *“VEYN ‘6 À °: + + ajquierip 150 Imb ‘no a] Ans JUSUUIINIJIP S998U84 NO SI[PSQUL *AUVINOG ‘8 sopueas Snjd juos saj[o no ‘sop a[ a —————— *HNÔÜINON “HANOU HNHNŸ VI LA ALHL VT UNS SHNÜVTId SIANVUT AG LNVAV (1) SHAÔÜHMIONOD SAG ATTINVA VE AU SAUNAI SA AAÔÜILdONXS AVTIAVL *SAILLEO CONOCERQUES, G. ÉLAPS. 4191 QG QG QG QU QU QC 1.7 GENRE. ÉLAPS (1). — ELAPS. Schneider. CaracrÈRes. Corps cylindrique, allongé, mince, à peu près d'égale grosseur jusqu'à la queue ; tête petite, arrondie, con- vexe, couverte de plaques et d’un écusson, de même grosseur en arrière que le cou qui n’est pas dilatable : bouche pelite ou peu fendue, à mâchoire supérieure courte, peu dilatable, garnie en avant seulement de petits crochets venimeux cannelés, sans autres crochets simples ou lisses ; écailles du dos ef des flancs lisses, entuilées, rhomboïdales, toutes égales ; queue arrondie, à urostèges sur une double rangée. Ce genre présente des caractères de conformation et de structure très nombreux, sur lesquels nous reviendrons pour les comparer à ceux de quelques uns des genres de la même famille et surtout aux Bongares et aux Najas. Nous devons faire connaître les motifs qui ont engagé le cé- Ièbre naturaliste et savant Helleniste Saxon à réunir sous ce nom un assez grand nombre d'espèces pour en former un genre, quoiqu'il en ait introduit dans ce groupe plusieurs, qui, ainsi que nous le verrons par la suite, n’auraient pas dû y être ins- crites; mais en 1801, leur histoire n’était pas connue comme elle l’a été depuis, grâce surtout aux travaux de M. Schlegel. Quoiqu'il en soit, et dans l'intérêt de la science, nous croyons devoir traduire ici les premières idées que Schneider nous a transmises sur ce point dezoologie à la page 89 du se- cond cahier de son Histoire littéraire et naturelle des Amphi- bies, en langue latine. (1) Ce nom est tout-à-fait grec Exz4, c'est celui d’un Serpent cité par Nicander, Thériaca. Pline aussi s’en sert pour désigner un Serpent veni- meux Elape, Aïnsi, il a été employé vaguement. 1192 OPHIDIENS PROTÉROGLYPHES, Il regarde, dit-il, ce genre comme nouveau, devant ser- vir de passage ou d’intermédiaire aux Couleuvres et aux Or- vets avec lesquels il a de très grands rapports apparents. Voici en quels termes il en expose les caractères génériques. « Tête petite n’excédant presque pas et même point du » tout la grosseur ni la largeur du tronc; bouche petite et » étroite, à cause de l’os carré, ou intra-articulaire, qui est » court et semble être unique, comme dans les Orvets et les » Lézards et non double, comme dans les Couleuvres. (L’au- » teur voulant désigner ici comme un second os carré, le » mastoïdien qui est fixé sur le crâne et non mobile). En » outre, dans la plupart, les yeux sont très petits ; les écailles » polies, luisantes, serrées. De là, toute leur surface est lisse » au toucher, les plaques du ventre et de la queue sont sem- » blables à celle des Couleuvres. Il est facile de percevoir et » de reconnaître l’existence d’un seul os intra-articulaire, en » plaçant le pouce et l’index derrière la tête, vers la termi- » naison de la bouche ; si l’on pousse alors la mâchoire infé- >» rieure, on la {fait abaisser et s’écarter dans les branches; » mais si l’on cherche à produire le même effet sur une Cou- » leuvre, on voit alors que par l’action des deux os intra-ar- » ticulaires tous deux mobiles, la position change; toute la » peau se prête à cet élargissement et l'ouverture de la bouche » devient deux fois plus ample. Dans les Élaps, au contraire, » cette bouche augmente à peine en largeur par le haut. » Tels sont, en effet, les motifs principaux qui ont engagé les Naturalistes à adopter ce genre, comme très propre à rappro- cher entre elles des espèces de Serpents à crochets venimeux courts, cannelés mais non perforés, d’outre en outre, dans toute la longueur de leur base fixée uniquement sur un os sus-maxillaire peu développé, quoique prolongé faiblement en dehors et en arrière sous la lèvre supérieure et ne sup- portant point de petits crochets. C’est en cela que ces espèces diffèrent de celles du genre Pseudélaps de M. Fitzinger. CRC 2 CONOCERQUES,. G: ÉLAPS. 1193 Un grand nombre d’autres particularités se joignent aux précédentes. Ainsi, le corps est grêle, cylindrique, à peu près de même diamètre, depuis la tête jusqu’à l’origine de la queue; il a un mètre au plus de longueur, le plus souvent moitié moins et 0,015 de largeur environ. La tête est petite, un peu conique ; la fente de la bouche est étroite, presque rectiligne. Les yeux sont petits, les narines latérales, enfoncées et rap- prochées. Le bouclier céphalique légèrement convexe, ou non déprimé, est formé de huit plaques qui varient, ainsi que la neuvième ou l’écusson central, pour les pans ou pour la confi- guration , suivant les espèces. Il y a un sillon gulaire, garni d’écailles plates, allongées. Toutes ces notes caractéristiques ne suffiraient point encore si l’on n’ajoutait pour distinguer ces Élaps d'avec les Bon- gares, que dans ceux-ci les écailles du dos ne sont pas sem- blables à celles qui les avoisinent. Ensuite, pour ne pas les confondre avec les Najas, ou réciproquement, comme l’ont fait quelques auteurs, il faut rappeler que dans ces derniers Ser- pents, qui en sont très voisins, la peau du cou peut être sou- tenue et élargie par les premières côtes, qui sont libres et plus _ droites, afin de faciliter la dilatation des téguments de cette région; aussi ces Najas peuvent-ils dans certains cas, comme faire rentrer la tête sous la peau du cou et la cacher entièrement. Nous ajouterons, comme caractères accessoires et anato- miques qui, pour la plupart, ont été déjà énoncés par M. Schle- gel, plusieurs particularités que nous avons pu vérifier d’après des préparations faites sur cinq espèces différentes de ce genre. D'abord le crâne, par sa forme, est semblable à celui des Couleuvres. La tête osseuse vue en dessus présente, au delà des orbites, toujours incomplètes, une boîte allongée, arrondie, plane en-dessus et un peu élargie dans l’Élaps dit de Müller, avec une ligne médiane saillante et fourchue au dessus des orbites dans l’El. corail et tout-à-fait cylindrique dans les Élaps dits galoné, Hygie et ponctué. 1194 OPINDIENS PROTÉROGLYPHES. Chez tous, l’os mastoïdien est soudé solidement aux tempo- raux ; en général , 1l se porte directement et parallèlement en arrière, comme si l’occiput était fourchu; mais dans l'É. de Müller, qui diffère à plusieurs autres titres, ces os mas- toïdiens, quoique soudés aa crâne, se dirigent un peu plus en dehors, ce qui élargit légèrement la partie postérieure de la tête. VE ; L’os carré ou intra-articulaire mérite peut-être seul dans ces Serpents le premier nom; car il est presque aussi large que long ; ce qui est très rare dans l’ordre entier, comme l’a- vait fait remarquer Schneider. Les os sus-maxillaires sont courts, épais et concaves dans leur portion antérieure pour recevoir et loger les crochets ve- nimeux. Chez tous, cet os se prolonge un peuen dehors et c’est sur cette éminence que l'os transverse vient s’articuler pour communiquer le mouvement à la portion antérieure du fhuseau et pour relever les crochets venimeux. D’après cette conformation, le sus-maxillaire ne portant pas d’autres petits crochets, ces Serpents , si l’on ne tenait pas compte de la structure des crochets à venin, seraient des So- lénoglyphes, mais chez ceux-ci, il n’y a pas de prolongement en arrière. Ce prolongement est généralement fort court ; ce- pendant dans l’Él. corail il est plus étendu et semble se re- courber en dehors pour joindre l'os ptérygoïdien externe. Mais dans les espèces dites de Müller et géant, que nousavons : séparées, avec M. Fitzinger, pour rétablir avec lui le genre PseupéLars, cet os sus-maxillaire s'étend jusqu’au delà du bord postérieur de l'orbite sur lequel il s'appuie. Il est armé de huit petites dents ou crochets simples et courts, quine sont pas cannelées comme ceux que supporte la région antérieure de cet os. Chez tous les Elaps, les os ptérygo-palatins sont garnis de crochets nombreux ; ils sont courbés l’un vers l’autre, én forme CONOCERQUES. @. ÉLAPS. 1195 de lyre et ils dépassent en avant les os sus-maxillaires appli- qués sur la voûte du palais. La mâchoire inférieure est au moins deux foïs plus longue dans la portion postérieure, ou non dentée, que dans la région antérieure où chacune des branches se trouve courbée en fau- cille, ne portant dans la concavité de sa courbe que sept à huit petits crochets courts et semblables à ceux dont sont garnis les os en lyre ou les ptérygo-maxillaires. De tout cet appareil buccal , extrêmement réduit dans les proportions des pièces osseuses, 1l semblerait résulter que les, Elaps, privés de la mobilité de la mâchoire supérieure, ne: peuvent écarter que les branches de l’inférieure et que ces Serpents seraient en apparence condamnés à ne saisir que des proies d’un très petit diamètre. Cependant nous possédons dans nos collections des individus de ce genre qui ont été saisis au moment ou ils avalaient des Serpents Calamaires et des Cécilies énormes relativement à la grosseur du corps de l'Élaps. Il est évident que dans cette cirsonstance, l’élargis- sement de la bouche a été opéré seulement au moyen de l’é- cartement réciproque des deux branches de la mâchoire infé- rieure qui se sont éloignées presque à angle droit et sont de- venues parallèles en tournant sur l'os carré qui fait alors l’of- fice d’un gond ou d’un condyle orbiculaire. Les espèces du genre Élaps n’ont été jusqu'ici rencontrées que dans les climats les plus chauds de l’Asie, de l'Afrique et dans l’Australie. Quelques espèces cependant ont été recueil lies dans l'Amérique Septentrionale. Elles préfèrent, à ce qu'il paraît, les localités abondantes en végétaux et en même temps un peu humides, afin de se mettre à l'abri contre les plus fortes ardeurs du soleil. On les rencontre aussi dans les longues herbes des lieux marécageux et des bois, car les Élaps ne pa- raissent pas doués de la faculté de grimper pour se retirer sur les branches des arbres. On dit que leurs mouvements sont peu rapides ; qu’ils restent cachés sous des tas de feuilles sè- L 1196 OPHIDIENS PROTÉROGLYPHES. ches, sous les troncs des arbres; que de là, placés en embus- cade, ils épient le passage des Reptiles et des petits animaux terrestres dont la peau n’est pas protégée par des poils ou des plumes, probablement parce que cette proie présenterait trop de volume ce qui en rendrait la déglutition dificile. Généralement, les Élaps sont très agréablement colorés ; le plus grand nombre semblent partagés transversalement par des bandes les plus vives de blanc pur, d’un noir foncé et très souvent ces bandes sont alternées fort régulièrement de teintes d’un très beau rouge de corail ou d’un rose pâle, d’un vert tendre, de bleu pur ou violâtre, ou d’un jaune plus ou moins foncé. Malheureusement, par l’action des liqueurs dans les- quelles on nous à transmis les individus que nous pouvons observer dans nos collections, les teintes les plus claires, les plus brillantes ont disparu pour ne nous offrir que le noir et le blanc pur. Cependant on peut encore reconnaître les traces des couleurs dans quelques exemplaires. * Ces belles couleurs et le poli brillant de leur robe ont, à ce qu'il paraît, intéressé la curiosité des indigènes et celle des voyageurs qui se rendent dans ces contrées. La plupart racon- tent que les dames du pays s’en font un objet d’amusement, de curiosité et même une parure de coquetterie. On dit qu'elles s’en servent comme d’un ornement pour en faire des bracelets naturels et des sortes de colliers vivants et agiles, qui leur de- viennent peut-être agréables à cause de la fraîcheur qu'ils leur procurent en se mettant en équilibre de température avec la peau. Ce Serpent rouge et noir fait d’ailleurs ressortir leur blancheur par l'opposition des couleurs et par leurs mouve- ments onduleux, les formes agréables des parties qu’il entoure dans ses évolutions sinueuses. Les femmes, en jouant ainsi avec ces Élaps, ignorent le danger auquel elles s’exposent, mais que rendent, moins redoutable d’une part, le naturel peu irascible de ces petits Ophidiens qui ne cherchent pas à mordre, et d’autre part, la petitesse de leur bouche d'où CONOCERQUES. G. ÉLAPS. 4197 résulte pour eux une difficulté s'opposant à ce qu'ils atta- quent avec leurs dents. : Les espèces de ce genre sont très nombreuses ; elles se res- semblent beaucoup entre elles, ainsi que nous l’avons déjà dit: 1° par la forme générale du corps qui est cylindri- que, en baguette ou d’une même venue dans toute sa lon- gueur; 2° par l’exiguité de la tête qui se confond avec le tronc en arrière; & par le peu d’étendue relative ou le petit orifice apparent de la bouche ; 4 par la structure et la briè- veté des mâchoires; 5° par le poli et le brillant des écailles qui sont très-lisses ; 6° enfin, par toute leur physionomie ou leur apparence extérieure qui les fait ressembler aux espèces du genre Calamaire. ; D'un autre côté, la forme de leurs petits os sus-maxillaires, qui ne portent que des dents sillonnées ou vénéneuses et courtes, a dû les faire distinguer par les Naturalistes, mais pour reconnaître les espèces, qui ont entre elles tant de res- semblance, ils ont été obligés de tirer les caractères des cou- leurs. Or, elles offrent cette analogie que chez la plupart, elles se trouvent distribuées par bandes transversales, partagées assez régulièrement. Quelquefois cependant, ces nuances di- verses sont étendues sur la longueur du corps par lignes ou par raies plus ou moins larges. Ces couleurs brillantes, le plus souvent d’un beau rouge corail ou écarlate, quelquefois d’une teinte verte ou jaune, disparaissent constamment ou s’affaiblissent considérablement avec la perte de la vie. De plus, elles s’'évanouissent toujours par l’action prolongée de la lumière et des liqueurs conserva- trices, de sorte qu'il ne reste que les bandes, les marques, les taches et les Lignes de couleur foncée, le plus souvent noires. Celles-ci, d’ailleurs, semblent devenir d'autant plus appa- rentes, que les nuances pâles ont disparu et qu’elles se pré- sentent alors, par opposition, comme étant d’un blanc plus ou moins pur. REPTILES, TOME VIi, 76. 1198 OPHIDIENS PROTÉROGLYPHES. Il ne nous est pas possible de nous faire une véritable idée des belles couleurs des Élaps sur le fort grand nombre des indi- vidus d'espèces très-diverses qui proviennent de différents col- lecteurs et qui sont aujourd’hui conservées dans notre Muséum national. Chez toutes, en effet, les nuances vives et brillantes des teintes, dont nous venons de parler, se sont complétement évanouies. Nous ne pourrons donc les indiquer dans les des- criptions que d’après les figures enluminées trop souvent fau- tives, ou d’après le dire des auteurs qui ont eu occasion d’ob- server vivants quelques uns de ces animaux. Cependant, d’a- près l'étude attentive et comparée que nous avons faite des nombreux exemplaires qui ont,été soumis à notre examen, nous sommes parvenus à rapprocher, à reconnaître et à faire distinguer assez facilement entre elles les espèces, au moyen d’un arrangement artificiel et à l’aide de caractères qui nous ont paru subsister constamment sur les individus depuis long- temps conservés. Nous allons nous servir de ces particulari- tés pour indiquer d'avance les noms et les notes les plus ap- parentes des espèces principales que nous avons sous les yeux, avant de procéder à leur description plus détaillée. Vingt-deux espèces. L. Espèces à museau noir, ainsi que la presque totalité du vertex, y compris les grandes plaques postérieures, dites oc- cipitales. (7 espèces). À. L’Erars »’aycte. Hygiæ (7). Une ligne rouge, blanche ou jaune prolongée au milieu de l’occiput et des taches tempo- rales de même couleur. 2. L’Ecars coraïz. Coralinus (1). Un seul collier étroit et courbé de couleur rouge ou jaune; des bandes noires trans- verses, isolées, simples. 5. L'Erars De MarcerAve. Marcgravi (2). Semblable au précédent, mais ayant les bandes transversales noires réunies trois à trois, l'intermédiaire étant toujours plus large, CONOCERQUES. G. ÉLAPS, 4199 k. L'Erars cenczé. Circinalis (5) à bandes noires, isolées, distantes, mais liserées de blanc devant et derrière. 5. L'ELArs À VENTRE TACHETÉ DE BLANC. Gasérodelus (5), dont le dos est tout noir à l'exception d’un collier nuchal et le ventre marqué de taches arrondies ou bien de plaques blanches ou rouges, régulièrement distribuées ; la queue rouge en dessous. 6. L'Erars ActerNé. Alfernans (4), qui porte un collier blanc ou rouge, puis une grande bande transversale noire et des demi-bandes dorsales noires sur la ligne moyenne du dos, dont toute la surface était probablement rouge avec la pointe des écailles noire; toutes les gastrostèges ‘étaient pâles, jaunes, rouges ou blanches, sans taches. 7. L'Ecaps psycué (6), dont le collier blanc ou rouge paraît incomplet sur la nuque; le corps est en dessus entièrement d’un noir foncé, coupé, d'espace en espace, par de petites bandes transversales rouges , blanches ou jaunes, constituées par de simples écailles formant comme des séries de points ; tandis qu’en dessous, il y a de véritables bandes noires en tra- vers et assez espacées. Il. D’autres espèces ont aussi le museau et le vertex noirs, mais les grandes plaques occipitales du synciput sont rouges, blanches ou jaunes en grande partie (5 espèces). Telles sont : 1, L’Erars ARLEQuIN. Fulvius (8), qui a des bandes noires en travers, mais rapprochées, larges et bordées de jaune, avec d’autres bandes transversales rouges, à peu près de même largeur ; la plupart des écailles sont noires à la pointe. 2. L'ELaps miparri. Mipartitus. (11), qui a des bandes noires séparées par d’autres, qui sont rouges ou jaunes; les noires larges en dessus, étroites en bas; les blanches, jaunes ou rouges, plus larges du côté du ventre et étroites en sens inverse sur le dos. 8, L'Ecars pisrancé, Diastema (15), Un collier blanc ou 10 1200 OPHIDIENS PROTÉROGLYPHES. rouge; des bandes transverses noires, très-espacées, séparées par de longs intervalles rouges, blanchâtres ou jaunes ; toutes les écailles, du côté du dos, ont la pointe noire; les bandes noires seules prolongées sous le ventre, qui d’ailleurs est d’un fond rouge ou jaune, avec ou sans petites taches noires. 4. L'ELars Dos-MARQUuÉ. Episemos ou Dorsi-notatus. (14). Semblable au précédent, mais n'ayant sur le dos que de grandes marques noires, arrondies, liserées de blanc ou de rouge, sans bandes transversales sous le ventre. 5. L’Ezars croisé. Decussatus (12). Le dos noir, avec de petites bandes grises entremélées de noir par lignes croisées en X; ventre partagé par des bandes rouges ou blanches, à peu près égales en longueur. IT. Espèces qui ont seulement l'extrémité antérieure du museau noir, puis une sorte de bandeau rouge ou jaune au- devant des yeux où commence le noir (2 espèces). 4. L’Erars GALONNÉ. Lemniscatus (9). Une bande noire en travers et entre les yeux; un grand collier large, rouge ou blanc; le corps traversé par des séries de bandes noires rap- prochées trois par trois, puis de grands intervalles rouges, jaunes ou blancs. 2. L’Ecars occtpiraz. Occipitalis (10). Une très grande plaque noire, étendue depuis les yeux jusques et compris l'oc- ciput ; des bandes brunes ou noires, larges, très-rapprochées, mais séparées par des cercles rouges ou jaunes, d’un tiers moins larges et formées par quatre ou cinq écailles, tant en dessus qu’en dessous. IV. Espèces dont le museau est, en avant seulement, de couleur claire, rouge, jaune ou blanc, avec tout le vertex noir. (2 espèces). : 1. L'Erars BEAU-vENTRE. Calligaster seu Collaris (A7) a le dessus du corps noirâtre ou d'un brun marron partagé par de CONOCERQUES, G, ÉLAPS, 1201 petites bandes rouges ou blanches, à lignes comme croisées en X ; la partie antérieure du museau et le dessous du tronc d’une belle couleur écarlate, mais cerclé de 27 à 30 Rae très- noires, bordées de jaune ; la queue rouge. 2. L’ELars À DEUX ports BLANCS. Bi-punctiger (18). Le corps est divisé en bandes noires ct rouges, incomplètes sous le ventre, qui paraît d’une couleur plombée ; le dessus de la tête est noir, et quoique le bord antérieur de la lèŸre de des- sus soit rouge ou blanche, on distingue au-dessus du museau, en avant, deux points blancs qui simulent des narines. V. Espèces avec le museau, ou même tout le vertex blanc, jaune ou rouge, mais barriolé ; c’est-à-dire à grandes plaques marquées ou bordées de brun foncé ou de noir, croisé en divers sens. (3 espèces). 4. L’Ecars DE SuriINAn. Surinamensis (16) a tout le dessus de la tête rouge, avec le bord des écailles et des plaques noir; viennent ensuite une bande noire étroite, une bande jaune, puis une grande plaque noire arrondie, bordée de jaune et une bande noire et ainsi de suite, le long du dos et sous le ventre. 2. L’ELaps À FRONT BIGARRÉ. Frontalis (15), analogue au précédent, mais une grande plaque noire sur le vertex com- prenant les yeux et les plaques occipitales ; les bandes trans- versales noires rapprochées trois par trois, mais à peu près d’égale largeur, séparées par des bandes rouges, dont toutes les écailles, étant brunes à leurs bords, forment des lignes en quinconce. . 8. L'Ecaps couLanr. Lubricus (9 bis). À museau blanc ; une bande noire, étroite, d'un œil à l’autre ; deux lignes noiressur l'occiput écartées en À renversé, et à sommet ouvert. VE Espèces à raies longitudinales. (3 espèces). 4. L'Ecaps À rouRCHE. Furcatus (20) a le corps d’un brun uniforme en dessus et deux lignes latérales, l’une blanche et 1202 OPHIDIENS PROTÉROGLYPHES, l’autre aurore: cette dernière se prolonge sur la têté où elle se bifurque en se portant vers les yeux ; le dessous du corps est verdâtre et partagé par des bandes noires formées par deux ou trois gastrostèges ; la queue rouge en dessous. 2. L'Erars À rois LiGnes. Tri-lineatus (19). Tout le des- sus et les côtés du tronc sont d’un vertolive foncé ou brunä- tre, avec deux ligneslatérales blanches, entrecoupées de points noirs ; le Messous du corps est partagé par des bandes noires, formées par deux où trois gastrostèges et par parties égales avec d’autres dé couleur blanche ou verdâtre, PEUIÈLRe rouge dans l’état de vie. 5. L’Ecaps peux conpows. Bi-virgatus (21), est rouge sous _ tout lé corps et même en dessus sur trois ou quatre centi- mètres depuis la tête; ensuite, le dos est brun ou violâtre foncé, avec une ligne blanche un peu ondulée de l’un et de l'autre côté.vers les flancs. Il nous reste encore quelques individus de ce genre que nous aurions pu décrire en nature, mais ils sont depuis trop longtemps conservés et tellement altérés dans leurs couleurs que nous aurions fait peut-être beaucoup d'erreurs ou de boubles emplois. Nous avons cependant cru reconnaître dans les planches du tome IT, du trésor de Séba, la représentation de deux exemplaires qui ne portent aucune indication d’origine et qui ne peuvent être rangés parmi les espèces que nous avons décrites. Nous aurions craint de les désigner sous des noms spéciaux parce que la décoloration qu'ils ont subie par leur long séjour dans l'alcool a trop altéré leurs couleurs, pour que nous nous hasardions à leur en assigner. On verra aussi par la liste alphahétique des noms spéci- fiques donnés par divers auteurs à des Serpents qu’ils avaient rangés dans ce genre, que nous restons souvent incertaifs sur la synonymie véritable et quelquefois même sur l'identité des espèces auxquelles ces noms ont été attribués, C’est une des LISTÉ ALPHABÉTIQUE DES EériCES DU G. ÉLArs. 41903 grandes difficultés de la science ; nous n’avons pu la surmon ter complétement malgré tout notre désir et nousnous sommes contentés de la faire connaître, afin que ces doutes puissent être éclaircis par la suite. Nous présentons d’abord cette liste et nous la faisons suivre d'un tableau analytique, à l’aide duquel nous espérons que les Naturalistes parviendront aisément à la détermination des espèces. Nous devons dire, au reste, que ce travail a exigé de nous beaucoup de recherches, ayant eu sous les yeux plus de 80 bocaux, dont plusieurs contenaient deux ou trois individus. Voyez ce tableau en regard de la page 1207. LISTE ALPHABÉTIQUE DE TOUTES LES ESPÈCES APPARTENANT AU GENRE ÉLAPS OU INDIQUÉES SOUS CE NOM PAR LES AUTEURS, 4. Alternans. C’est celle que nous avôhs décrite sous le n.° 4 des Elaps. . Anguiformis., Scouneiner, fasc. IT, } sont des variétés du coralli- page . . . 501 } nus, d’après Boié, Isis 1827 3, Annulatus. Souneinen, ibid. 505.1) et ScuLeGeL, pag. 440. . Bi-lineatus. . Ibid. pag. 299. C’est le Bungarus filum. Oprer ; le Dendrophis picta de Boië. Erp. de Java et de Scniecez, p. 231. Erpét., t, vu, p. 197. Aglyph. 5. Bi-punctatus. Espèce que nous avons décrite sous le n.° 18 des Elaps. 6. Bi-virgatus. Kuur. Borë. de Java. ScarecéL, p. 451. Décrite sous le n.° 21 des Elaps. Peut-être le même que le flaviceps de Canror. A1 7. Boæformis. Scaneiner, fasc. I, p. 301. (est le genre urriah de Daunin, tome v, Rept. p. 284, pl. 66, n.° 2. Homalopsis Schneideri Scurresc, 341. Voyez Cerberus , n°4. Erpét., t. vu, p. 978. Opisthogl. 8. Calligoster. Wircemaxx, Nova acta phys. med. vol. Avr, p: 253, pl. 20. Collaris. Scurecer, p. 448. Décrit par nous sous le n,° 47 des Elaps. 9, Circinalis ou cerclé. Espèce décrite ici sous le n° 3 des mous, 19 CS 1204 OPHIDIENS PROTÉROGLYPHES, 40. Cobella. Sceneiner , loc. cit., p. 296. Coluber de Linnk et de Merrem, n.° 41, p. 102. Boië, Isis 1827, p. 524, n.° 41. Coronella, n.° 5, ScuzeceL, p. 62. Erpét. t. vu, p. 698. Liophis cobella. Aglyphodontes. 11. Coccineus. Merrem. Syst. amph. p. 145, n.° 11. C'est une cou- leuvre de Daunin, t. vu, Rept. p. 43, pl. 83. C’est l'opinion de Boië. ScuLeGeL , Essai phys. serp., p. 102: C’est notre Simotes cocineus. Erpét., t. vu, p. 637. Syncrantériens Aglyphodontes. 32, Collaris. ScuLeceL, p. 448. D'après Bof, Erpet. de Java, c’est ie même que le Calligaster WieGman, indi- qué et décrit ici, n.° 47 des Elaps. 43. Corallinus. Liné, Mus. princ. Ad. Frid. 4, p. 33. Mennen, p. 144, n.°10, ScurecEL , p. 440, n.° 1. C’est notre Elaps Corallin n° 1. 14. Coronatus. ScaeceL , Essai, p. 454, n.° 10, c’est un Alecto que nous décrivons sous le n.° 3. Protéroglyphes. 15. Decussatus ou croisé. | Espèces décrites par nous sous les n° 12 et 13 16. Diastema ou distance des Elaps. 47. Domicella, de Laxné d'après SéBa, Thes., II, pl. 54, n.° 1. D'après ScazeceL, 446, serait l'Elaps d'Hygie. Voir notre n° 7. 18. Dorsalis. Smre, Illustr. of the zoology of south Africa. Rept. Appendix, p. 21. Espèce que nous ne con- naissons pas. k . 49. Duberria. Scaxeiner , fase. IL, p. 297. Serait, d’après Bork et ScazeçeL, la Calamaria, arctiventris. Homalo- soma lutrir. Erpét., t. var, p. 110. 20. Epistema ou dos-marqué. Espèce nouvelle, n.° 14. 21. Flaviceps. Cawror. Catal., p. 109. Peut-être le même que le Bivirgatus, n° 21. Bungarus flaviceps. 22. Frontalis. Espèce nouvelle indiquée par nous sous le n.° 15. 23. Fuloius ou arlequin. Boii, dans ses remarques sur Merrem, n° 10 l'a distingué ; depuis il a été parfaitement décrit et f- guré par M. Hozerook et nous mêmes l'avons placé sous le n.° 8, d'aprèsun grand nombre d'individus. . R&. Furcatus. Scaneiver, fasc. II, p. 303. Décrit par nous sous le n° 20. 25. Fuscus, . Merrem, p. 148, n.° 9, Serait un Naja haje, d'après Boté, %r LISTE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES DU G. ÉLAPS. 41205 26. Gastrodelus. 27. Hygiæ. 28. Ibiboca. 29, Intestinalis. 30 Irregularis. 31. Lacteus. 32. Langsdorfii. 33. Lemniscutus. 34. Lubricus. 35. Marcgravii. 36. Martu. Espèce nouvelle décrite par nous sous le n.° 5. Merrem, p. 144, n.08. Décrite ici sous le n.° 7. — ‘Idem Sur, Illust. of the zool. of south Africa, Appendix 21. Meerem, p. 449, n.° 4, d’après la mention de Marc- GRAVE qui est notre n.° 2, et ScaNeiner, n°7, p. 450. Lin, Gen, syst. nat. p. 1085. Maticora lineata. Gray. Le même que le furcatus ScurxceL. Notre n.° 20. RemgarpT, qui n’a figuré que la tête, p. 52, tab. nr, fig. 1-5, le même que l'Unicolore il le compare au Coluber, (Rachiodon). Scaneinen, fasc. IL, p. 291. MERREM, p. 144, n.°7. Serait une variété, d’après ScaLecez et Bot, de l'Elaps Hygiæ et Domicella, notre n.° 7, Waccer dans Spix, Serp. du Brésil, pl. 2, fig. 1. Variété du Corallinus selon ScuLecez , p. 440. Scunemmer, fasc. Il, p. 291, adopté par tous les auteurs; c’est notre n.° 9. Menrem, p. 143, Boi£ croit, avec raison, que c’est le Coluber Lathonia de Daunw; c’est aussi la Naja. SCHLEGEL , p. 48%, n.° 8. Neuwiep, Animaux du Brésil. Est évidemment notre Frontalis n.° 15, mais nous avons décrit l’Eaps de MarcGRAvE, d'après ce naturaliste, comme une espèce distincte sous le n.° 2. Waczer et Srix, Serp. du Brésil, pl. 44, fig. 2, ainsi que l’Elaps trianguligerus, seraient d’après M. ScuLEGEL , un Homalopsis, p. 556. c’est notre Hydrops Marti. Erpét., t. vis, p.484. Aglyph. 31. Melanocephalus. Srix et Waccer, Serp. Bras. pl. 2. fig. 2, serait 38. Melanurus. 39, Mipaortitus, un Calamaria ScaeGeL, p. 38, n. °9. C’est notre Homalocranion melanocephalum. Erpét. gén., t. vu, p. 859. Opisthoglyphes. Sténocéphalien. Snaw, Gener. zool. T.aun, part. 2, p.552. M. CANTOR le regarde comme une espèce, Cat., p. 106. Russe, 1, pl.8, Vipera trimaculata , DAUDIN, vi, p. 25; serait d’après Boié un Naja et suivant SCHLEGEL, p. 449, un Elaps trimaculatus , son n° 6. C'est pour nous une espèce nouvelle, décrite sous la n.° 11 des Elaps, 1206 OPHIDIENS PROTÉROGLYPHES: 40. Mülleri, ScuLeGet, n° 9, p. 452, est pour nous un Pseudé- laps, Firznç6er. Pseudelaps Müller, Erpét,, t. vu, 1253. Protéroglyphes. 41. Nigro-maculatus. Canton, Catal. p, 408, probablement un ÆElaps furcatus n.° 20, pl. xx, fig, 7. 42. Occipitalis. Nouvelle espèce décrite par nous sous le n.° 10. 43. Octo-lineatus. Scanriner, fase. EL, p. 299, est une Coronella ScaLeceL , n.° 143, p. 77. C'est notre Simotes octo-lineata.Syncrantériens. Erpét., {. vir, p. 654, &k, Plicatilis. Scnxeiper , loc. cit., p. 294, serait d’après MERREM, n.°°30, p. 99, et d’après Scurecez, IL, p. 353, un Homalopsis, n.° 10. C’est notre Calopisma Dlicatilis. Isodontiens. Erp. t. vu, p. 344. Aglyph, 45. Punctatus, Surm, journal d'Edimbourg. Variété du Coralli- nus, d’après M, Senreént, , loc. cit., p. 445. 46. Psammophis. M. ScaLecer ne range cette espèce dans le genre Élaps qu'avec doute, lui trouvant la plus grande ressem- blance avec les Psammophis, p. 455, n° 11. Notre Pseudelapspsammophidius.Protéroglyphes.1934. 47, Psyches. Merrem, p. 444, n° 6. C’est la vipère psyche Dawn, t. vus, p. 320. 22. C’est notre Elaps, n° 6. 48, Severus. Merrem, p, 145, n° 15. C’est aussi le Coluber ver- À sicolor de Merrem d'après Bo. Xenodon, SCHLEGEL, p. 83, n° 1. C’est notre Xenodon seve- rus. Erpêt., t. vi, p. 756. Diacrantérien. Aglyph. 49, Schrankii. Spix et Waczer, Serp. Bras., pl. 4. Coronella ve- nustissima. ScuLeGer, p. 56, n° 1, et d’après Wisewans, Erythrolamprus. Boië. C'est notre Erythrolamprus venustissimus Sténocéphaliens. L Erpét., t, vi, p. 851. Opisthoglyphes. 50. Sundervallii. Smrru, Illust, of zool. of south Africa. Rept. p. 66. Espèce que nous ne connaissons pas. - 51. Surinamensis. Nommé ainsi par Cuvier Règne animal R II, p. 84. SonLeGeL. Elaps n.° 3, p. 445, Nous l'avons décrit sous le n.° 16. 59, Siamensis. DoxNDoRrF. 53. Trianguligerus. Srix-Wacrer. Serp. Bras, pl. 2 Homalopsis Martü. Scureesr, 356. Hydrops Marti. Erpét., t. vi, p. 484. (Leptognathiens.) Aglyphodontes. 54. Tri-lineatus, Elaps non encore décrit que nous avons fait con- naître sous le n.° 19. Caracränes. Corps cylindrique : Corps TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE ÉLAPS. eh entier; dos noir en dévant; vertex aunelé en travers; à museau rayé en long; à ventre REPTILES, vu, rouge,ljaune ou blanc; à écailles EE 0-00 — toutes noires. . . . sos | : se complètes liserées de blanc . . annelé: à bandes rapprochées trois par trois . incomplètes ou inégalesen largeur. « . : à taches blanches , arrondies . . presque noir; gastrstèes | : J à bandes noires, carrées. . . jaune en longueur et médiane . . . tacheté; à se) noire et en travers} à anneaux san] unicoloré, rouge ou jaune; dos sans anneaux | front uniquement. « à taches noires au k une seule, grande . verte | trois, une en travers . £ rouge, annelé denoir. . : unicolores; à ventre roug6 , d’une méme couleur et sans aucune tache . + « + « + + + + + + » + annelé de noir, à raies continues , latérales, dont l’une se divise sur la tête. + interrompues sur les flancs par de gros points noirs « . + + - étendue sur l’occiput. rapprochés noir, à petits cercles rouges, . entre les yeux seulément » égaux . . inégaux . rares, très-espacés . de grandes taches noires. de petits cercles gris . . à écailles lisses; urosièges en double rang; les sus-maxillaires sans autres crochets que les antérieurs qui sont Cannelés| + + + + 1, E, Coran, 0 . «+ « 3. E. Crnct, , + + + «+ 2 E. pe Marco, ", + «+ « 4. E. Arte. à . + + + « 5, E. Gasrroniw, 0 + + + « 6.E, Psyoni, 0 + + à 1. E; Hyér so …_. . . 9. E: Garonnr. . + + . « 10. E. Occrrrar, + + + « 8. E. ARLEQUN. , + « «+. . 11. E, Maur. . . 49. E. Disranté, , + « 44. E, Évistius, , + « «+ + 12. E, Croné, . + + + 45. E. FRonral. 16, E. De SuRINAN , « + + « 9bisE, COULANT, 17. E, CosrAmE, 18. E. Biponcrui 91. E. Deux ConpoNé: 90. E. Fouroule 19. E. TROIS LIGNES regard de la page 1207). Corps Caracrènes. Corps cylindrique : annelé en travers; à museau rayé en long ; à vas EPTILES ; Vil. | | | | | rouges |* | rouge , d’un. . 20. E. Fourcuu. annelé den | à éeurs qui sont cannelés.| 4. E. CORALEIN. 3. E. Cercié. 2, E. »E MARCGRAVEe 4. E. ALTERNANT. 5, E. GASTRODÉLE: 6. E. PsycnË. 1. E. Hvycir. 9. E. GALONNE. 10. E. OccIPiTAL. 8. E. ARLEQUIN. 11. E. MipaRTI. 13. E. DisTANGÉ. 44. E. Érisréms. 142. E, CROISÉE. 45. E. FRONTAL. 16. E. DE SURINAM. 9 bis E. COULANT. 17. E. COLLAIRE. 18. E. BIPONCTUÉ. 91. E. Deux CoRDONS. ° 19. E. TROIS LIGNES. la age 1207). CONCCERQUES, @,. ÉLAPS. À, 1207 55, Tri-maculatus. Russez. Serp. ind., pl. 8, p. 7. Vipère, Daunnn, vi, p. 25. Merren, p. 143, n.° 5. Boté croit que c’est le jeune âge du Coluber melanurus de Snaw. C'est aussi l'opinion de M. Canton. 56. Triscalis, Merreï, p. 145, n.e 12. D'après Linné et Séra, L c’est une Coronella de Laurenri et de Borë. C’est notre Dromicus triscalis (Diacrantériens). Erpét., t. vu, p. 672. Aglyphodontes. #1. Unicolor. Rennarpr. Nye Slangearter. Idem ac irregularis, voisin du genre Rachiodon. "58. Venustissimus. Wacrer Srix. Serp. Brés. Wiecmann Abbildungen, pl. vi, liv. 4. et 2 var. liv. vir. C’est la Coronella n° 1. ScnrecEL, p. 55, Erythrolamprus venus- tissimus (Sténocéphaliens). Erpét., t. vn, p, 854. 4, ÉLAPS CORALLIN. Elaps Corallinus. (Coluber corallinus. Linnæus.) Caractères. Corps annelé; museau noir en entier; dos à bandes isolées, complètes et toutes noires. Vertex entièrement noir, jus- qu’à la naissance d’un collier blanc ou rouge, qui s’élargit sur les lèvres et entoure la gorge. 25 à 27 cercles noirs très-espacés comprenant trois rangs d’écailles plus ou moins réguliers sous le ventre, entre lesquels se trouvent douze autres rangées d’écailles de couleur de corail; celles du dos et des flancs portant chacune, en bas ou en arrière, une petite pointe noire. he À Synonvure. 1754, Coluber Corallinus Linnæus Mus Adolph. Frider. principis, 4, p. 33. 1820. Elaps Corallinus. Prince de Neuwied. Nova acta Phys. Med. Tom. X, pl. 4 p. 108. 4825. Elaps Coraltinus Prince de Neuwied, Corail à anneaux simples pl. n° 6. 4830. Elaps Corallinus. Wagler. Natur. syst. amph. 193. G.88. 1837. Elaps Corallinus. Schlegel. Phys. des Serp. Tom. ff, p. 440, pl. 16, fig, 4 à 5. 1846. Elaps Corail, Cuvier. Régné animal illast, Rept, Du- vernoy, pl. 35, n° 4, : | 1208 OPHIDIENS PROTÉROGLYPHES. DESCRIPTION. Nous craignons de faire connaître d’autres citations, car il est pour nous évident que celte espèce a été confondue avec plusieurs autres, telles que celle de Marcgrave, qui lui ressemble en effet beaucoup pour Ja distribution des couleurs et des cercles noirs, mais dans ce der- nier Serpent, ces anneaux sont rapprochés trois à trois, pour former ‘de larges handes, dont la portion moyenne est plus étendue et séparée des deux autres plus étroites. Une espèce, à laquelle nous laissons le nom de Fulvius (Boie), aurait en- core plus de rapports, et offrirait véritablement une très-grande similitude, si la tache noire, qui couvre tout le vertex du Corallinus, n’était chez V'Élaps Fulvius bornée par les plaques occipitales, qui restent blanches, jaunes ou rouges, ce que nous n’osons préciser, tant “a liqueur conserva- trice a pu les altérer. Et enfin, comme autre différence, la tache noire est suivie d’un plus large collier. M. Schlegel a compris certainement ces trois espèces dans la descrip- tion qu’il a donnée, p. 442, de l’Elaps corail. Il y rapporte le Serpent que Wagler a fait figurer sous le nom de Micrurus Spiciü, pl. 18, parmi les Serpents du Brésil, et dont la queue n’est cependant pas plus courte que dans la plupart des individus auxquels nous le comparons, quoique le nom du genre ait été tiré de cette circonstance. Nous croyons aussi que M. Schlegel a considéré, comme appartenant à l’espèce dite Corallin, celle que Merrem avait indiquée sous le nom d’Ibiboca ou de Marcgrave, d’après un individu qui lui avait été com- muniqué par M. le Prince de Neuwied, espèce à laquelle nous consacrons une description particulière, n.° 2, Élaps de Marcgrave. Nous ignorons, en effet, si les deux espèces que Schneider a introduites dans le genre Élaps, créé par lui, et qu’il a indiquées sous les noms de Annulatus et Anguiformis , doivent étre considérées comme identiques au Corallin ainsi que le présume M. Schlegel. Nous restons dans celte incertitude , après avoir relu ces descriptions qui sont trop incomplètes. Quant à la Vipera Psyche, décrite et figurée par Daudin. Rept. t. VIIT, p. 320 et pl. 100, n° 1, c'est bien une espèce distincte que nous ayons dé- crite à part, quoique M. Schlegel l'ait regardée comme étant l’Elaps an- guiformis de Schneider et de Merrem , et qu’il l'ait rapportée aussi au Corallin, dont cette espèce diffère tout à fait. Parrie. Nous avons pu étudier en nature plus de vingt individus de V'Elaps Corallin, tous semblables les uns aux autres et provenant de l'Amérique méridionale, du Brésil et de Rio de Janeiro en particulier, et recueillis par MM, Gaudichaud, Guillemin, Langsdorff, Duprée, Closser, 1 CONOCERQUES. 6. ÉLAPS. À. 1209 Gallot, de Castelnau. L’un de nos exemplaires a été acquis de M. Saiard, comme venant du Mexique ; un autre a été trouvé dans l'Ile de la Trinité, par M.: Plée. | Enfin, il en est un, provenant de la Nouvelle-Grenade, acquis de M. Riefer, qui nous paraît étre une simple variété, parce que les an- neaux noirs sont beaucoup plus rapprochés entre eux ou, ce qui revient au même, parce que les bandes rouges sont plus nombreuses, plus étroi- tes, et que les taches noires des écailles de cetle région sont beaucoup plus étendues et de formes tout à fait triañgulaires. Cet individu, car nous n’en possédons qu'un seul, semble faire le passage avec l’espèce que nous avons nommée Cerclée, ou Circinalis, par la disposition des anneaux noirs, mais qui ne sont pas aussi régulièrement liserés de blanc que dans l'espèce que nous allons faire connaître sous le nom de Cüircinalis. C’est à tort, selon nous, que M. Kaup (1) a regardé l'Elaps Psyche de Merrem, ou la Vipère nommée ainsi par Daudin, comme une variété du Corallinus , opinion sur laquelle, au reste, il exprimait du doute. 2. ÉLAPS DE MARCGRAVE. Elaps Marcgravii Caracrères. Museau tot noir. à bandes complètes, rappro- chées trois par trois. ” Synciput tout à fait noir, ainsi que tout le dessous de la gorge; corps à anneaux noirs rapprochés trois par trois, et dont celui du milieu est beaucoup plus large que les autres. SYNONYMIE. 1648. Marcgrave. Hist. nat. Bras. lib. 6, p. 240. Ibiboca. Piso, p. 42. 1820. Merrem. Syst. amph., p. 142, n° 1. Abbild, liv. 3, pl. 4. 1820. ? Maxim. Pr. de Wied. 1, p. 415. Nova acta Phys. med. T. X, p. 109. Abbild zur naturgeschichte Brasiliens. 1822. Schinz. Das Thierreich B. IT, p. 148. DESCRIPTION. La distribution des anneaux et la proportion relative des trois bandes rapprochées établirait quelque ressemblance entre cette espèce et l'Élaps galonné, si les taches de la tête n'étaient pas si différentes, puisque le sommet est ici tout à fait noir. Les rapports sont beaucoup plus marqués NE DEEE ICE ED (1) Isis, 1825, p. 589 et 1089. 4210 : OPHIDIENS PROTÉROGLYPHES. avec le Corallin, dont celui-ci s'éloigne par la distribution des annéaux ou des cercles noirs, réunis trois à trois, Il n’est cependant pas étonnant que la plupart des auteurs les aient confondus avec le Corallin et compris sous la même dénomination ; mais M. Le Prince de Neuwied l’a fort nette- ment distingué sous ce nom d’Elaps Corail avec trois anneaux noirs. Der Corallen-Elaps mit drei schwargen Ringen. Le seul individu, très-bien caractérisé, qûe possède le Muséum de Paris, nous a été adressé de Carthagène en Colombie par M. Adolphe Barrot. IL est parfaitement conservé à l’exception' de la couleur rouge, qui a totale- ment disparu. On reconnaît cependant que le dessous du corps, qui est presque sans taches, a dû être d’une teinte beaucoup plus pure que le des- sus du corps, dont toutes les écailles portent une pointe noire foncée et de forme triangulaire. Les trois bandes, ou anneaux noirs rapprochés entre eux, ne sont séparés que par des cercles de deux ou trois écailles blanches qui, probablement, étaient d’un rouge pur. L Après avoir comparé ayec soin la figure et la description données par M. Le Prince de Neuwied, nous restons persuadé que le Serpent qui y est signalé n'ayant pas le museau tout-à-fait noir et les bandes transversales noires, rapprochées visiblement trois par trois, représente véritablement l'espèce que nous ayons décrite sous le n° et désignée sous le nom de Frontalis. Il est utile, sous ce rapport, de consulter l’article que nous avons consacré à ce dernier Elaps. - 3. ÉLAPS CERCLÉ. £Élaps circinalis. Nobis. Caracrèrus. Corps annelé; museau noir; bandes complètes, isolées, liserées de blanc. Synciput tout à fait noir avec un collier complétement jaune ou rouge ; corps à cercles ou anneaux noirs distincts, liserés de- vant et derrière, d'un rang d’écailles blanches ou rouges; les cercles compris entre les anneaux noirs trois ou quatre fois plus larges. DESCRIPTION. Nous n'avons pas trouvé cette espèce décrite dans les auteurs. Le Muséun de Paris nous a offert quatre individus de longueur et de gros- seur peu différentes, dont les plus développés avaient trois décimètres de longueur et six millimêtres au plus en travers. Deux autres avaient à peine la moitié de ces proportions. Ce sont donc de très-petits Serpents qui, en raison de la disiribulion CONOCERQUES. &. ÉLAPS, 5 ET A. 1911 régulière et symétrique des couleurs et l'opposition des teintes rouges et - noires trés-vives, doivent être d’un aspect fort agréable, Nous n’avons aucun renseignement sur leur manière de vivre, Patrie. Un seu}, qui provient de M. Plée, porte pour étiquette, avec un point de doute, qu'il est de la Martinique ; un autre, qu'il a été donné par M. Geoffroy, avec le nom de Corallinus. Un troisième est un don de M. Liautaud, qui voyageait à bord de la Danaïde en 1843; et un dernier a été acquis en octobre 1846, de M. Deyrolle. } 4. ÉLAPS ALTERNANT. Elaps alternans. Nobis. CARACTÈRE. Corps annelé, à museau noir en entier, à bandes incomplètes, disposées trois par trois, Museau et synciput noirs; dos et ventre rouges ou jaunes pres- que en totalité; mais des demi-bandes noires, bordées de blanc ou de rouge, placées alternativement à droite et à gauche; un arrière-collier noir et large, au-dessus du cou seulement. DESCRIPTION. Nous ne possédons que deux individus de cette espèce, Leur origine est un peu incertaine. Ils ont été acquis en 1843 de M. Prémat, qui les a indiqués comme provenant du Mexique. Ils sont absolument sem- blables. Le dessus de la tête est entièrement noir; puis vient un collier large, qui paraît jaune, mais qui pourrait avoir été rouge. Une grande tache carrée, noire, plus longue que la tête, oceupe tout le dessus du cou; puis suivent, à des distances à peu près égales de deux centimètres d’abord et d’un peu moins ensuite, des commencements de bandes transversales qui n’occupent que le tiers du dos à peu près, et qui, pour le plus grand , nombre, sont placées en opposition les unes aux autres, sur la ligne mé- diane dorsale. Ces bandes interrompues d’abord, et relativement à celles qui se suivent, diminuent successivement de largeur et finissent par for- mer de simples lignes noires, mais toujours alternativement en opposition les unes avec les autres. Les écailles du dos portent à leur pointe une pe- tite marque noire. Ces marques sont distribuées en quinconce et forment un dessin très-régulier, et il semble que la surface soit chagrinée. C’est une disposition analogue à celle qui se voitgn grand dans les espèces dont les bandes sont rouges entre les anneaux; mais ici, dans les deux individus que nous faisons connaître, tout le dessous du corps, jusqu'à l'extrémité de la queue, qui est longue et très-pointue, est d’une teinte unicolore, pro- bablement rouge et sans taches, 1212 OPHIDIENS PROTÉROGLYPHES. 8. ÉLAPS GASTRODÈLE. Élaps gastrodelus. Nobis. Caracrëres. Corps annelé en travers; dos presque noir; gas- trostèges à taches blanches rondes, Un petit collier blanc, jaune ou rouge; d’ailleurs, le corps noir en dessus, depuis le bout du museau, jusqu’à l'extrémité de la queue; le ventre divisé par de larges anneaux noirs entre lesquels on compte un grand nom- bre(42) de taches blanches ou rouges, arrondies et plus larges dans la partie moyenne; tout le dessous de la queue blanc ou rouge, sans taches. . + DESCRIPTION. Le Muséum ne possède qu’un seul individu de cette espèce très-remar- quable, Il a été donné par M. le docteur Keraudren, médecin en chef de la Marine ; elle était inscrite par Bibron, sous le nom d’Elaps à ventre barré de blanc. Nous ignorons son origine. Peut-être vient-il des Antilles, où ce médecin a séjourné ? La particularité des taches arrondies, parfaitement régulières et espacées, qui ornent le ventre et forment une opposition avec les teintes noires foncées des bandes qui sont la continuité de la couleur générale des régions supérieures, en font une espèce très-élégante , et c’est de là que nous avons tiré le nom qui sert à la caractériser. 6. ÉLAPS PSYCHE. Elaps Psyches. Merrem. Caractères. Corps annelé, à museau noir ; dos presque noir; gastrostèges à bandes noires carrées. Tronc noir, annelé de points blancs en dessus et de lignes trans- versales blanches en dessous ; un petit collier blanc ou rouge in- complet autour de la tête. | SyYNOMYMIE. 1803. Vipera Psyche. Daudin. Rept. 8, p. 320, pl. 100, fig. 1. 1820. Elaps Psyches. Merrem. Syst. amph. p. 144, n° 6. DESCRIPTION. Le Musée de Paris possède trois exemplaires de ce Serpent. L’un d’eux, qui a servi à la description que Daudin en a faite, provient de Suri- pam ; il a été rapporté par Levaillant, et a passé ensuite dans la collection CONOCERQUES. G. ÉLAPS. 7. 1213 de Dufresne ; un autre a été rapporté de la Guyane par M. Leschenault, et le troisième de Cayenne, par Claude Richard. Relativement à sa longueur, qui dépasse trois décimétres sur un cen- timètre et demi de largeur au plus, ce Serpent est très-grêle. Sa couleur est d'un beau noir, à peu près égale sur le dos et non alternativement brune, comme le dit et l’indique la planche de Daudin, qui d’ailleurs est exacte, ainsi que la description que nous avons résumée et, vérifiée dans l'expression des caractères qui précèdent. Nous avons déjà dit, en parlant de l'Elaps Corallin, que c’est à tort que M. Kaup a considéré ce Serpent comme une simple variété du précédent et dépendante de son jeune âge, ainsi que l’a pensé M. Boié. 7. ÉLAPS D'HYGIE. Elaps Hygiæ. Merrem. (Coluber lacteus. Linnæus.) : CaracrÈères. Corps cylindrique, très-allongé, à fond blanc où rouge, avec des taches nombreuses, noires, plus ou moins régu- lières; dessus de la tête noir, avec une ligne occipitale et des ta- ches temporales blanches, rouges ou jaunes. Tronc annelé; mu- seau noir en avant ; vertex à tache jaune médiane en long. Synonyme. 1754. Coluber Lacteus. Linnæus. Mus. princip. Adolphi Frid. tab. 18, fig. 1. < 4754. Séba. Thes. T. IT, p. 24-2,= 34. 5. —35-2, —54. 1. 4768. Cerastes Lacteus. Laurenti, p. 83, n° 173. 1788. Coluber Lacteus. Lacépède. Quad. Ovip. IT, p. 109. 1792. Coluber Hygiæ Shaw. Gener. Zool, III, p. 427 et 487. 1798. Coluber Siamensis. Donndorff. Zool. III, p. 203. 4799. Elaps Lacteus. Schneider. Hist. nat. et litt. Fasc. IT, p. 293. 4801. Vipera Lactea. Latreille. Rept. IV, p. 29. 4803. Coluber Hyphisa. Daudm. Rept VI, p. 416. 1820. Elaps Lacteus. Merrem. Tent. System. p. 144, n°7. 4821. Elaps Hygiæ. A. Ibid. n° 8. Beïtr. !, $. 24, tab. 6. 1825, Elaps Punctatus. Smith. Ed. N. Philos. Journal. I, p. 2. 1833. Elaps Hygiæ. Wagler. Nat. Syst. Amph. p. 193, G. 88. 4837. Elaps d’'Hygée. Schlegel, T. II, p. 446, n° 4, pl. 16, fig. 14 et 15. REPTILES , TOME VII. puy \ 1214 OPHIDIENS PROTÉROGLYPRES, 1842. Elaps Hygie. Cuvier. Règne animal illustré, Rept, Du vernoy, p. 35, n° 2. 1844. Elaps Hygiæ. Smith. Illust. Zool. of South Africa, Append., p. 21. DESCRIPTION. Ce Serpent a des couleurs vives, distribuées très-agréablement sur un corps long et grêle, avec une têle petile, de couleur noire en desssus, ayant une ligne ou raie longitudinale blanche et des taches latérales de la méme teinte. Il a été très-souvent rapporté du Cap de Bonne-Espérance et présente beaucoup de variétés. Il est, par conséquent, difficile d’en donner une description qui convyienne à tous les exemplaires. Nous sommes, en particulier, plus embarrassés que les autres naturalistes qui, pour la plupart, n ’ont eu à indiquer que les individus en petit nombre, qu'ils avaient sous les yeux, mais nous, qui avons pu en observer plus de trente à la fois, nous avons reconnu tant de modifications dans la dis- tribution des taches et des couleurs, que nous nous attacherons seulement à en faire connaître les principales distributions, en les considérant comme autant de Variétés. La couleur qu’ori pourrait regarder comme la teinte fondamentale est blanche, avec une teinte rouge, plus ou moins foncée, qui s’allère après la mort du Serpent, et qui blanchit aussi par l’action de la lumière et de l'alcool. C’est sur ce fond que sont distribuées les taches noires, dont les formes varient à; l'infini. Le plus souvent, ce sont de grandes marques transverses, arrondies sur les bords. Quelquefois, ces taches paraissent formées de deux portions mal jointes et comme brisées sur la ligne mé- diane:; dans d’autres individus, elles sont tout à fait distinctes et arron- dies, distribuées régulièrement par paires. Les flancs sont, sur quelques exemplaires, ornés de taches rondes. Chez d’autres, ce sont des macula- tures noires, symétriques, séparées entre elles par des écailles blanches, depuis le cou, jusqu'à l'extrémité de la queue. Les écailles, quelle que soit leur couleur, sont de forme rhomhoïdale', mais à angles arrondis et pa- raissant ainsi ovales. Lorsque les taches sont isolées, régulières et arrondies sur cie dos, il reste entre elles des bandes transversales blanches, formées par quatre ou cinq rangées d’écailles. Quand les taches dorsales noires, distribuées par paires sur le dos, sont bien symétriques, il règne une ligne blanche sur une certaine porlion de la longueur. Dans d’autres cas, les taches noires se touchent et constituent une raie flexueuse, Enfin, les modifications sont très-variables, CONOCERQUES. G. ÉLAPS. 8. 1945 Le ventre offre aussi les plus nombreuses variétés. Le! plus sonvent, il porte, dans la ligne médiane, une large raie longitudinale noire, envelop- pée de blanc pur des deux côtés. Quelquefois, chacune des gastrostèges est ornée de taches blanches irrégulières, entourées de noir. Dans certains exemplaires, ces taches noires sont bien isolées ; elles sont larges et for- ment des bandes transversales. Quelques individus nous ont présenté cha- cune des gastrotèges mi-parties de blanc et de noir en travers, et leur ré- gularité produit alors un très-bel effet. | Parmi les exemplaires réunis dans nos collections, plusieurs ont con- servé une teinte rose, qui forme une raie interrompue par les taches noi- res; chez plusieurs de ces Élaps, cette couleur rouge n’est conservée que vers la queue. Dimensions. Le diamètre du corps varie ps ainsi que sa longueur. Généralement, le premier ne dépasse pas 15 à 20 milimètres, et la se- conde atteint au plus un mètre. Ecarrzure. Le nombre des gastrostèges est également inconstant. Ainsi, on en a compté de 186 à 210 ; et les urostèges, dont les dernières sont très- étroites, de 24 à 35. Parme. Tous les Élaps d'Hygie que possède la Collection du Muséum, qui sont au nombre d’une vingtaine de Variétés diverses, proviennent du Cap. La plupart ont été recueillis par MM. Verreaux, Quoy et Gai- mard, Gaudichaud et Reynaud. Plusieurs appartenaient déjà au Musée, mais on n’ayait pas tenu note des donalaires. 8. ÉLAPS ARLEQUIN. Elaps fulvius. Fitzinger. (Coluber fulvius. Linnæus.) Caracrères. Corps annelé; museau noir en devant; vertex non tacheté; dos à anneaux noirs, égaux. Vertex noir jusqu’à l’origine des plaques occipitales, qui sont jaunes et font partie d’une grande place large, de même couleur, qui entoure toute la tête; de larges bandes transversales noires sont séparées d’autres bandes rouges ponctuées de noir, par des anneaux d’écailles jaunes, Synowyute. 1788. Coluber fulvius. Linnæus, d’après le doct. Garden. syst. nat. Gmel. p. 1104. 1789. La Couleuvre noire et jaune, Lacépède, hist. Serp, t. In, pag. 299. 11" 1216 OPHIDIENS PROTÉROGLYPHES. 1801-2. Idem. Latreiïlle, Rept. t. IV, p. 140. 4803. Idem. Daudin VI, p. 300. 1802. C. fulvius. Shaw. Gen. zool! t. ILE, p. 469. 1825. Coluber fulvius. Say. journ. Am. arts and scien. vol, I, pag: 262. | 1825. Vipera fuluia. Harlan, Med. and. phys. Res. p. 127. 4826. Elaps fulvius. Fitzinger. Neue. Class. der Rept. p. 51. 1842. Elaps fulvius. Holbrook. North. Amer. Herp. vol. INT, pag. 49, pl. 10. DESCRIPTION. Le Muséum de Paris possède un très-grand nombre d'exemplaires de ce Serpent. Tous ont été recueillis sur divers points de l'Amérique du Nord; la plupart cependant ont encore conservé une teinte rougeâtre, mais bien différente de celle que M. Holbrook a fait représenter sur la figure citée. Le nom latin a été donné par Linnæus, probablement d’après l'indica- tion du docteur Garden; nous n’avons pu le traduire et nous avons em- prunté la dénomination Harlequin-Snake, que M. Audubon cite (pl. 52 de ses oiseaux) comme étant donnée vulgairement en Amérique à un Ser- pent qui est notre Simotes coccineus t. vn, p. 637. Cette espèce a été confondue par la plupart des auteurs et considérée comme identique avec le Corallin; elle en diffère surtout, ainsi que nous nous en sommes assurés, par la plaque ou grande tache noire du vertex qui n’est pas étendue sur les longues écailles occipitales ou pariétales et par le rapprochement des anneaux noirs, car ils sont bien plus larges, ou de même longueur à peu près que les espaces rouges et jaunes qui les séparent. Dans le Corallin, au contraire, les anneaux noirs sont à peine du quart de la largeur des cercles rouges. Ce dernier, d’ailleurs, provient constamment de l'Amérique du Sud, du Brésil et peut-être du Mexique. Leurs mœurs sont cependant, à ce qu’il paraît, à-peu près les mêmes. Parmi les individus nombreux, au-delà de quinze, que renferme la col- lection du Muséum, il est une variété qui a été recueillie à la Martinique par M. Plée et dont les cercles rouges, ou que l’on doit supposer avoir offert cette teinte pendant la vie, sont beaucoup plus étroits que les anneaux noirs. Ceux-ci, en effet, sont très-rapprochés et doubles au moins en lar- geur de ceux qui les séparent. Parme. Tous les autres individus proviennent de l'Amérique du Nord; ils ont été envoyés ou rapportés de Savannah, par M. Harpert; de la Loui- siane, par M. Teinturier ; de la Nouvelle-Orléans par MM. Barabino et Fournier ; de Charlestown par M. Noisette. CONOGERQUES. G. ÉLAPS. 9. 1217 9. ÉLAPS GALONNÉ. Élaps lemniscatus. Schneider. ( Coluber lemniscatus. Linnæus. ) CARAGTÈRES. Corps à anneaux transverses; museau noir en avant; vertex tacheté seulement entre les yeux. Devant du museau noir, puis une bande rouge ou blanche qui précède un bandeau noir en travers des yeux et plus large en arrière; le corps rouge, divisé par de grands anneaux noirs, réunis trois à trois et dont celui du milieu est toujours plus large que les autres. Synonvmte. 1734. Séba, tom. I, tab. 10, n.e 4 ettom. II, t4D-27% m0" 2) tab. 34, n.0 9, tab. 80 /n.9 27/7677 008 1735. Scheuchzer : Bibl. sacra, pl. 648, 2. 4754, Coluber lemniscatus. Linnæus. Museum Ad. Frid. 1, p. 34, tab. 14, n° 1. — 1788. Gmelin. Syst. nat. p. 1100. 1799. Elaps lemniscatus. Schneider. Fasc. IT , p. 291. 1803. Vipère Galonnée. Daudin. Rept. VI, p. 13 et 227. 1829. Elaps lemniscatus. Cuvier. Règne animal. IT, p. 94. : 4837. Idem. — id. — Schlegel. part. 2. pag. 444, n° 2, la tête pl. 14, fig. 6 et 7. 1837.-184%, Elaps lemniscatus. Schlegel. Abbidine: p: 138, pour l’organisation de la tête et des dents pl. 46, n° 15 à 19. DESCRIPTION. Cette espèce, dont notre Muséum national possède plus de vingt exem- plaires de toutes dimensions, parvient, à ce qu'il paraît, à plus d’un mètre de longueur; il y en a de cette taille, qui ont plus de trois cen- timètres et demi de largeur, tandis que d'autres ont à peine 25 centi- mètres de longueur, sur 0,005 d’épaisseur. ï Parme. La plupart proviennent du Brésil, de Bahia , de Rio de Janeiro par MM. Dabadie, Dubois et Vautier. Il en est d’autres, dont les donataires sont MM. Poiteau et Mélinon qui les ont recueillis à Cayenne ; M. Plée : à l’île de la Trinité (Antilles). M. Leschenault l’un à la Guyane, l’autre à Surinam. L'un des bocaux porte aussi pour inscription la Mana, acquis de madame Rivoire, et enfin, l’un d’eux de l'Amérique septentrionale, par M. Milbert. Cozonarion. D’ailleurs, tous ces individus semblables sont décolorés et ne conservent que les anneaux ou larges cercles noirs, réunis trois 1218 OPHIDIENS PROTÉROGLYPHES, à trois, ou du moins beaucoup plus rapprochés entre eux que ne le sont les grands intervalles blancs ou décolorés, qui probablement étaient rouges. Le principal caractère de cette espèce consiste dans les marques du vertex. Elles sont constantes, d’abord vers l'extrémité du museau ou à la partie la plus avancée de la tête, qui est noire et ensuite dans un intervalle jaune ou peut-être rouge, d’une largeur à peu près égale à celle de la bande noire qui le suit. Cette dernière s'étend d’un bord à l’autre du milieu de la lévre supérieure et se dirige entre les yeux en s’élargissant un peu en arrière, mais point assez pour recouvrir les longues plaques occipitales ; ce qui est un caractère distinctif de l’espèce suivante. M. Schlegel, dans ses représentations des amphibies que nous avons indiquées dans la synonymie qui précède, a fait figurer la tête de ce serpent vue en dessous ou du côté du palais et de profil avec les dents venimeuses saillantes , dont la conformation se trouve aussi indiquée. On connaît peu les moeurs de ce serpent. Linnæus dit qu’il se nourrit de Cécilies. Nous avons, en effet, un individu qui a été saisi au moment où il avalait un de ces Batraciens Péroméles plus gros que san propre corps. * Il paraît que le nombre des gastrostèges varie considérablement. Nous y mettons bien moins d’imporiance que la plupart des naturalistes qui ont suivi l'exemple de Linnæus, en faisant de ce nombre un ca- ractère distinctif. Nous l'avons trouvé trop inconstant pour en suivre désormais les détails. Voici , au reste, ce que les auteurs ont indiqué. Gastrostèges, 178. — Urostèges, 29. — 230, — à — 36-38. as 2314 — — 33. _ 258. — — 44, - Les rangées obliques des écailles sont au nombre de 15. On a hi de trente à quarante-trois bandes blanches. 10, ÉLAPS COULANT. Elaps lubricus. Merrem. Caracrères. Corps annelé ; museau non noir; écailles tachetées de noir: vertex à trois taches noires ; extrémité antérieure du mu= seau blanche ou rouge; une bande noire, étroite, entre les yeux, descendant jusqu’à la lèvre; deux raies noires divergentes en arrière et plus larges vers la réunion des mâchoires; des anneaux transverses noirs auteur du corps au nombre de vingt à trenis, CONOCERQUES, @. ÉLAPS, 10. 1219 . Synonvuie. 1734, Anguis lubricus. Séba,.t, IT, pl. 43, n° 3 et pl. 34, fig. 4. 1768. Natrix lubrica. Laurenti. Tab. Rept. pag. 80, n° 164. 1796. Naja Sommer setta. Smith. James, New. Edimb, Phil. Journal I, pag. 2. 1803. Couleuvre latonie. Daudin. Rept., t. VII, pag. 156. 4820. Elaps lubricus. Merrem. Tentam. pag. 143, n° 3, Beitr. Fasc. I, pag. 9, pl. 2. 1837. Naja corail, —lubrica. Schlegel. Phys. Serp. p. 484, n° 8. 4843. Aspidelaps lubricus. Fitzinger. Syst. Rept. pag. 28. 1849. Aspidelaps lubricus. A. Smith. Illustr. of the z0ol. of south Africa Appendix. Nacht slans des habitants du Cap de Bonne-Espérance. DESCRIPTION. Ce Serpent, qui ressemble tout à fait aux Élaps, parmi lesquels Mérrem l’avait placé, avait été négligé d'abord par nous, sachant qu'il avait été ins- crit parmi les Najas par M. Schlegel si bon observateur auquel nous som- mes accoutumés à donner toute notre confiance. Cependant, lorsque nous sommes venus à étudier les quatre individus qui font partie de notre riche collection, nous avons été arrêtés d’abord parce que sur l’une des têtes pré- parées ayec soin, nous n'avons pas reconnu de crochets latéraux aux 0s sus- maxillaires et ensuite, par la forme générale du corps et de ses cercles noirs “ou des anneaux transverses, qui rapprochent véritablement ce Serpent des Elaps nommés le galonnéet Hygie, quoique la forme du crâne osseux soit moins allongée et arrondie sur les côtés, que dans les autres Elaps. En effet, le crâne est plat et large, comme dans jes Najas, mais les écailles du cou sont tout à fait semblables à celles qui les entourent et bien certaine ment, celte région ne peut se dilaier ou s’élargir considérablement en travers. ë De plus, il paraît que dans l’état de vie, cet Elaps est d’une couleur rou- ge vermillon dans toutes les parties qui ont été blanchies par l'effet de la liqueur conservatrice et qui se trouvent comprises entre les anneaux noirs. Ceux-ci sont assez larges pour former de véritables bandes autour du corps et sont distribuées à des intervalles à peu près égaux. î Nous n'avons pas remarqué Ja tâche noire rostrale que l’enluminure de la pl. 34 de Séba indique et qui ne se retrouve pas, en effet, dans la gravure que nous avons comparée sur un exemplaire en noir. Dimensions. Cet Elaps atteint la (aille et les dimensions de l'espèce dite 1220 OPHIDIENS PROTÉROGLYPHES. galonnée. L'un de nos individus a un demi mètre de longueur environ ; mais un autre ne mesure guère que 0m20. Parrie. Les quatre individus de la collection du Muséum proviennent du Cap, d’où ils ont été rapportés par MM. Delalande et Verreaux. Mogurs. M. Smith dit que ce Serpent, qui se rencontre surtout dans les environs de la ville du Cap, a des habitudes nocturnes, d’où le nom de Ser- pent de nuit que lui donnent les Colons. 41. ÉLAPS OCCIPITAL. Elaps occipitalis. Nobis. Caracrères. Extrémité antérieure du museau noire, suivie en arrière d’une bande blanche ou rouge et ensuite, d’une grande plaque noire placée entre les yeux et s’étendant jusqu’à l’occiput; le corps divisé dans toute sa longueur en anneaux blancs, étroits, comparés aux cercles noirs, qui se trouvent ainsi très rapprochés. DESCRIPTION. Nous ne croyons pas que ce Serpent soit différent de celui dont nous trouvons la figure dans le tome second du Trésor de Séba planche IX sous le n.° 3, quoique la tache ou grande plaque noire de l’occiput ne soit pas aussi complète que dans les trois individus que nous avons sous les yeux. Les taches noires du sommet de la tête sont, en apparence, les mêmes que dans l’Elaps galonné et sous ce rapport, on pourrait les confondre, comme l'ont fait la plupart des auteurs et en particulier M. Schlegel, qui l’a citée comme le premier exemple. Cependant, ces Serpents sont véritablement tout à fait distincts par les bandes, ou les anneaux qui, au lieu d’être très espacés entre eux et réunis trois à trois avec un intermédiaire plus large, sont à peu près égaux les uns aux autres et séparés par des anneaux blancs, qui étaient rouges peut-être, mais dont la largeur, ou plutôt l’étroitesse est telle qu’elle n’est guère que du tiers ou de la moitié des anneaux noirs. Nous avons compté trente de ces anneaux noirs sur un individu d’un demi- mètre de long et vingt-sept seulement chez un autre, dont la R'URSRER est de trois décimètres. ParTrie. Deux de ces Elaps proviennent de Rio de Janeiro rapportés par M. Freycinet. Un autre nous a été remis en octobre 1846, par M. Verreaux, qui peut-être l’ayait recueilli à la nouvelle Hollande. 12. ÉLAPS MIPARTI. Elaps mipartitus. Nobis. Caracrères. Corps annelé; museau noir; vertex sans tache; dos à anneaux rapprochés, inégaux, CONOCERQUES. 6. ÉLars, A1, 42 et 15. 1221 Extrémité antérieure du museau d’un beau noir jusques et com- pris les yeux; une grande tache jaune ou rouge occupant tout l’occiput, qui est suivi d’un large anneau noir et de soixante-cinq autres cercles noirs deux fois plus larges, du côté du dos, que dans _la région du venire où les anneaux blancs présentent une dispo- sition inverse. DESCRIPTION. Nous n’avons qu’un seul individu de cet Elaps, dont l'existence ne parait pas avoir été reconnue jusqu'ici. Nous l'avons désigné sous le nouveau nom spécifique propre à indiquer la disposition singulière des anneaux noirs et blancs, peut-être rouges, qui partagent également, dans toute la longueur, le corps en portions à peu près égales ; mais de manière que chaque série d’anneaux est large d’un côté et étroite de l’autre également réparties, mais dans un sens différent. ParRie. L’exemplaire que possède le Muséum lui a été envoyé proba- blement de la Nouvelle Grenade. Il provient de M. Goudot, mais nous n’en avons que la peau très-bien préparée et conservée dans l’acool. Cette peau est celle d’un individu qui pouvait avoir un mètre de HER sur quatre centimètres au plus de large. Nons lisons sur une étiquette dont les lignes sont effacées par l’action de l'Alcool. Col. rio-sucio ou senio. Cet Elaps d’ailleurs nous paraît avoir la plus grande analogie avec celui que nous nommons Elaps à lignes crot- sées, decussatus, qui provient également de M. Goudot. 43. ÉLAPS CROISÉ. Elaps decussatus. Nobis. CaracrÈères. Corps annelé; museau noir devant; dos à petits cercles gris. Cette espèce ne diffère de la précédente que parce _ que les bandes blanches ou rouges des gastrostèges sont plus ré- gulières entre elles, moins larges dans la région moyenne et parce que les intervalles gris, compris entre les grands anneaux noirs du dos et des flancs, sont marqués de lignes noires, comme entre-croisées où formant des XX croisées. DESCRIPTION. Ce Serpent, comme nous venons de le dire, a été recueilli par M. Goudot, ainsi que le précédent, ce qui nous fait penser que son origine est de la Nouvelle Grenade, 1999 OPHIDIENS PROTÉROGLYPHÉS. Nous én possédons trois exemplaires, dont un très entier et deux autres, dont les grands anneaux blancs de la queue sont restés de couleur rose. Nous n’avons de ces dernicrs que les peaux fort bien préparées. Les der- piers anneaux sont noirs, et ces Serpents sont assez semblables à l'espèce précédente, pour qu’on puisse croire qu’ils n’en sont peut-être qu'une simple variété. Nous trouvons aussi dans l'ouvrage du prince de Neuwied sur les ani- maux du Brésil la figure coloriée d’une couleuvre sous le nom de formosus dont l’écaillure et les couleurs, sur la partie antérieure du corps, rappellent tout à fait celle de notre Elaps, mais la tête et le cou sont complétement rouges et sans taches. x 44. ÉLAPS DISTANCÉ. Elaps Diastema. Nobis, CaracrÈères. Dos à anneaux noirs rares, très-espacés; museau noir en devant: vertex sans taches. Museau et vertex noirs formant une seule plaque et suivis d'un collier large, blanc ou rouge, après lequel vient une large bande noire, qui s’étend sous la gorge; les cercles noirs qui partagent le corps en quatorze ou quinze anneaux seulement, sont très- étroits et liserés de blanc: les intervalles à fond blanc, dix ou douze fois plus larges, sont garnis en dessus d'écailles, qui ont toutes une pointe noire. DESCRIPTION. L'un des individus a été acquis en 1847, comme provenant du Mexique, avec d’autres Reptiles évidemment recueillis dans ce pays. Un autre porte aussi une indication semblable, et enfin, un troisième. a été donné par M. Ducommun, qui l'avait rapporté du Mexique. Ce dernier est dans un parfait état de conservation et porte encore un' peu de la teinte rouge ver- millon entre les écailles qui sont tachetées ierégulièrement, en dessus, de gros points noirs arrondis. Les gastrostèges et tout le ventre sont d’une même couleur pâle entre les anneaux noirs, dont quelques-uns ne se joi- »gnent pas tout à fait circulairement et sont au nombre de vingt-et-un. 15. ÉLAPS DOS-MARQUÉ. Ælaps epistema. Nobis. é Caracrères. Dos sans anneaux, avec de grandes taches noires; museau noir en avant. Une grande plaque noire depuis le museau jusqu’au-delà des CONOCERQUES,. G. ÉLAPS, 14, 15 gr 16. 1993 yeux; l'occiput et la gorge rouges ou jaunes avant un grand col- lier noir interrompu en dessous par les premières gastrostèges. De grandes taches noires arrondies, bordées de blanc où de rouge et au nombre de dix, à une très-grande distance les unes des au- tres; trois larges anneaux noirs autour de la queue, dont la pointe est noire. DESCRIPTION. Cette espèce, qui nous paraït tout à fait nouvelle, a été acquise de M. Ed. Verreaux, comme proyenant du Mexique. Le ventre était proba- blement uniformément rouge ou jaune, avec quelques petits points rares, disséminés irréguliérement ; mais tout le dessus du corps, à l'exception des places qu'occupent les ner taches dorsales noires et arrondies, est couvert d’écailles, parfaitement disposées en quinconce, Ces écailles paraissent d'autant plus régulières, que chacune d'elles se termine par une petite pointe noire. Ce Serpent, pendant la vie, doit être très-remarquable par l’opposition entre les grandes taches et sa couleur d’un rouge très-yif ou d’un jaune foncé que les points noirs, disséminés d’une manière si exacte, devaient rendre très-agréable et variable dans ses nuances par les flexuosités de ce long Reptile pendant la progression. Nous ne pouvons rien dire sur ses habitudes; il est probable qu’il sera plus tard possible de l’étudier d’une façon plus complète. 46. ÉLAPS FRONTAL. Elaps Frontalis, Nobis, Caracrères. Dos annelé ; museau non noir, front et écailles à taches noires. ; Museau blanc ou rouge, et dont chacune des écailles porte des taches noires distinctes, très-symétriquement distribuées; puis une bande plus ou moins large, courbée en avant et comprenant les yeux; des anneaux complets, distincts et séparés de trois en trois par des bandes probablement rouges, dont les écailles sont, en dessus, presque toutes bordées ou terminées de noir, et les gastrostèges correspondantes sans taches, | DESCRIPTION, Nous n'avons pas trouvé cette espèce décrite dans les auteurs, si ce n’est par le prince de Neuwicd, qui l’a figurée sous le nom d’Elaps de HMarc- grave. 1224 OPHIDIENS PROTÉROGLYPHES. Parme, Le Muséum possède quatre bocaux qui renferment chacun deux individus. L'un, procuré peut-être par M. de Castelnau, portant le n° 24, vient des Corrientes et des Missions; il porte le nom de Couleuvre Pyta ou Pijta des Guaranis. Un deuxième a été envoyé par M. Bauperthuis. et porte, pour origine, la Côte ferme. Le troisième est de M. Claussen, qui l’a recueilli au Brésil en 1844. Tous se ressemblent parfaitement pour les caractères que nous ayons précédemment indiqués. Cependant, chez les individus rapportés par M. Bauperthuis, les taches du museau et du vertex présentent les parti- cularités suivantes : 1° la plaque rostrale triangulaire n’est nôire qu'en ar- rière, au sommet postérieur du triangle; 2 les deux frontales antérieures ont une grande tache noire liserée de blanc à son pourtour; 3° les frontales postérieures sont blanches en avant; puis elles présentent une lunule noire dont la concavité dirigée en dehors est noire; 4° enfin, la grande bande noire, qui comprend les yeux, se prolonge en pointe entre les deux plaques occipitales, qui sont blanches, et qui probablement étaient rouges pendant la vie. Les individus de M. Claussen ont la tête plus noire à son vertex; les écailles ou plaques frontales sont simplement liserées de blanc, les plaques occipitales sont tout à fait noires et viennent toucher le premier anneau noir, qui se trouve sur la nuque. Dans les exemplaires de Corrientes, semblables pour le museau à ceux de M. Bauperthuis, et pour le vertex à ceux de M. Claussen, les plaques occipitales et les frontales postérieures sont liserées de blanc à leur bord antérieur, de sorte que les occipitales en particulier, simulent en avant une sorte de cœur de carte à jouer d’un noir très-foncé. Nous n’avons rien à dire d’ailleurs sur les mœurs et sur la véritable cou- leur des parties blanches ou jaunes qui peut-être étaient d’un beau rouge, comme dans la plupart des espèces, dont les écailles du dos sont terminées par une pointe noire. C’est ce que prouve la figure coloriée publiée par M. le prince de Neuwied. 17. ÉLAPS DE SURINAM. Elaps Surinamensis. Cuvier. Caractères. Une seule grande tache sur le vertex; pas sur le museau; les écailles à tache noire. Museau et vertex jaunes ou rouges, à plaques ou écailles bor- dées de brun ou de noir; les anneaux noirs ou bruns du corps, C2 CONOCERQUES. G. ÉLAPS. 17. 1955 réunis trois par trois, et dont celui du milieu est trois ou quatre fois plus large, surtout du côté du dos. Synonvure. 1734. Séba. Tom. II, pl. 6, n°2, et LXXX VI, n°04 1829. Cuvier. Règne animal, tom. 2, p. 64, donne le 1er le nom en note. 1837. Elaps Surinamensis. Schlegel. Abbildungen, p. 137, n° 9, tab. 46, n°9. 1839. Elaps Surinamensis. Schlegel, Essai Phys. Serp. T. II, p. 445, fig. de la tête, pl. 16, fig. 8-9. DESCRIPTION. Cette espèce, dont nous trouvons une excellente figure coloriée dans la planche citée de M. Schlegel, et faite d’après un dessin de M. le docteur Thienemann de Dresde, est très-remarquable par ses couleurs. La téte, comme nous l’avons indiqué, a toutes les écailles supérieures bordées de noir, sur un fond rouge corail; vient ensuite un collier étroit, d’un beau noir, puis du jaune suivi d’uu large anneau noir, arrondi sur les flancs: mais se continuant par une bande plus étroite du côté du ventre. Après ce large anneau, une bande jaune suivie de noir, puis un anneau noir étroit précédant du rouge que suit une disposition semblable de ces trois teintes, noire, jaune et rouge. Les bandes, rapprochées trois par trois, repro- duisent une disposition analogue à celle de l’espèce dite Elaps de Marc- grave, chez laquelle tout le sommet de la tête est noir, mais peut étre rapprochée de l’'Elaps de Surinam, comme le pense M. Schlegel. Boié a cru à tort que cet Elaps était semblable au Lemniscatus ou ga- lonné, et qu’il correspondait au Coluber n° 184 de Merrem, dont M. Schlegel a fait un Homalopsis, n° 9, p. 351. Wagler, dans son Système des Amphibies, p. 193, genre 88, cite cette espèce d’après G. Cuvier et Séba, comme étant la Vipera Anguiformis de Kulh. Beïtrage. Le Musée de Paris possède deux individus de taille très-différente, L'un est énorme par rapport à l’autre et correspond parfaitement à la figure de la planche 86 de Séba, le second, beaucoup plus petit, provenant de Levaillant, semble être le même qui aurait servi de modèle à celui qui est représenté sur la planche 6 du second volume du Trésor de Séba, portant pour origine le nom de Surinam. Ils ont été probablement éti- quelés par G. Cuvier. Nous n’avons pas remarqué que la série longitudi- 4226 OPHIDIENS PROTÉROGLYPHES. nale des écailles du dos soit plus large, ainsi que le pense M. Schlegel, caractère qui semblerait rapprocher cette espèce des Bongares. 18. ÉLAPS COLLAIRE OÙ CALLIGASTRE. Elaps Collaris. vel Calligaster. Schlegel et Wiegmann, CaracrÈRes. Pas de taches sur les FEU ventre rouge annelé de noir. Pourtour du museau blanc ou rouge; dessus du corps noir partagé par de petits cercles étroits, rouges ou blancs, mais dont les écailles portent des lignes blanches croisées en X. Syronvuie. 1835. Elaps Calligaster. Wiegmann. Nova acta phys. med. vol. 17, p. 253, tab. 20, fig. 2. 4837. Elaps Collaris. Schlegel, p. 448, n° 5. D’après Boié, Erpét. de Java, pl. 45. 1837-43. Elaps Collaris. TN p. 137, fig. 10 et 11, Ja tête non colcrié. 1843. Brachyrhincus Calligaster. Fitzinger, Syst. Rept. p. 28. Li DESCRIPTION. £a figure parfaitement coloriée, donnée par Wiegmann, est excellente d’après la comparaison que nous en avons faite avec un exemplaire que possède la Collection du Muséum, mais dont la couleur rouge est al- térée et changée en une teinte blanche. Ce Serpent a été aussi recueilli à Manille, d’où il a été adressé au Cabinet par M. Adolphe Barrot. Il n’a . conservé la teinte rose que dans les deux derniers anneaux de la queue qui sont moins noirs que tous ceux qui les précèdent et qui sont au nom- bre d’une quarantaine. Il est à remarquer que le dessous du ventre est blanc ou rouge dans certains espaces formés par sept à huit gastrostèges, auxquelles succèdent ou que précèdent d’autres anneaux noirs formés le plus ordinairement par trois, rarement par quatre gastrostèges. On distingue, en effet, en dessus, entre les petits cercles gris, peut-être rouges ou jaunes et barrés en X blancs, des intervalles noirs alternativent pro- longés sous le ventre, et d’autres qui s'arrêtent sur les flancs. La tête, dont le sommet ou le vertex est entièrement noir, a le bord de la lèvre supérieure blanc ou rose, à l'exception d’une ligne noire qui passe par l’œil. La tache du vertex se prolonge en angle vers la commissure de la bouche. Tout le dessous de la gorge est blanc, probabiement rouge, comme l'indique la planche citée par M. Wiegmann. Le premier anneau CONOCERQUES. G. irars. 18, 19 et 20. 1227 noir-correspond au premier cercle, qui occupe toute la nuque, il n’y a pas de véritable cou ou de région étranglée, Cette espèce a quelques rapports, par la coloration du dos seulement, avec celle que nous avons nommée Croisée, Elaps Decussatus. 19. ÉLAPS DEUX POINTS. Elaps bipunctiger. Nobis. Caractères. Ecailles unicolores, à ventre noir, à petits cer= cles rouges; museau sans tache noire. Tête à pourtour du museau rouge-ou blanc en avant; tout le vertex noir, excepté deux points blancs ou rouges, bordés de noir, Simulant des narines rapprochées; tout le dessus et les côtés du corps annelés de blanc portent, sur un fond noir, des anneaux blancs ou rouges, dont quelques-uns se prolongeant sous le ventre, mais incomplétement, occupent deux gas- trostèges : les autres plaques ventrales paraissant de couleur plombée, sont bordées de blanchâtre sur leur tranche libre. DESCRIPTION. Nous n'avons qu’un renseignement bien vague sur cette espèce, dont nous ne possédons qu’un seul exemplaire. C’est un petit individu, qui a tout au plus trois décimètres de longueur, et quarante-trois cercles blancs ou rouges, la queue longue très-conique, à pointe aiguë, terminée par trois peliles écailles noires. Tout le vertex est d’un noir foncé et se ter- mine par un Collier blanc ou rouge, tout à fait transversal et beaucoup plus étroit que les autres cercles qui le suivent. Le dessous de la gorge est complétement blanc, peut-être jaune ou rouge. Parni. Le bocal qui le contient porte pour étiquette : Elaps Fulvius? Amérique Septentrionale : Bosc. ; mais il est à présumer que ce Serpent, provenant de la Collection de ce savant naturaliste, qui avait séjourné aux Etats-Unis, on aura cru devoir y rapporter l’origine de cet Elaps. Cepen- dant, il n’est guère probable que ce soit une espèce du nord de l’Amé- rique, dont les naturalistes de ce pays ont si bien exploré et décrit les pro- ductions naturelles. 20. ÉLAPS TROIS LIGNES. Elaps tri-lineatus, Nobis. . Caracrères. Corps rayé en long, à raies interrompues sur les flancs par de gros points noirs, 1298 OPHIDIENS, PROTÉROGLYPHES, Corps d’un brun verdâtre en dessus, rayé sur les côtés de deux lignes festonnées, et sur le dos, d’une longue raie large, blanche, interrompue, par de gros points noirs à des distances égales: ventre à gastrostèges séparées les unes des autres et de trois en trois alternativement, par des teintes, les unes d’un noir franc et les autres d’une teinte blanche pure, qui peut-être élaient rouges ou jaunes. DESCRIPTION. Nous ne connaissons cette espèce, qui n’est décrite dans aucun ouvrage parvenu à notre connaissance, que par un seul individu parfaitement con- servé. Il a été recenilli à Padang sur la côte ouest de Sumatra, dans l’Ar- chipel de la Sonde par M. Kunhardt qui en a fait cadeau au Muséum au mois de juillet 1847. C’est un Serpent trés-grêle, à corps cylindrique; 634 de long sur 0007 de large au plus. Son corps esten dessus d’une teinte brune tirant sur l’olivätre, dans toute son étendue. On voit sur les flancs, depuis la nuque, jusque vers les deux tiers , de la longueur du corps, une petite ligne blanche, comme festonnée légèrement et très distincte parce qu’elle suit une ‘bande noire ; étroite, du côté des écailles ventrales. Une autre raie beaucoup plus large, également blanche, interrompue cependant, de distance en distance, à des intervalles égaux d’un demi centimètre, par de gros points noirs, oc- . cupe le milieu du dos. Cette ligne dorsale semble naître sur le synciput, à la hauteur des orbites, et se prolonge jusqu’à l’extrémité de la queue. Les lèvres et la gorge sont blanches ou rouges, mais piquetées de noir. Les gastrostèges, alternativement noires et rouges ou blanches, comme nous l'avons indiqué dans les caractères distinctifs, forment des taches par- faitemement et régulièrement espacées , excepté les deux dernières au de- vant de la queue qui sont presque doubles en longueur de celles qui les précèdent. 21. ÉLAPS FOURCHU. Elaps furcatus. Schneider. Caracrères, Corps rayé en long et sur les côtés de lignes colo- riées, dont l’une se divise sur la tête et se fourche. Corps d’un brun verdâtre en dessus, trois lignes longitudinales blanches ou jaunes dont deux sur les flancs, une sur le milieu du dos; celle-ci se prolongeant sur la tête où elle se bifurque et se pro- CONOCERQUES. G. ÉLArs. 21. 1929 longe jusque sur la lèvre supérieure. Le dessous du corps présen- J : tant des bandes alternatives noires , [formées par deux ou trois gastrostèges noires, suivies de trois ou quatre autres d’une teinte jaune ou verdâtre; l'extrémité de la queue rouge en dessus. SyNONYMIE. 1734. Séba. T. IT, pl. 77,n°6et 2, n°7. 1768. Aspis intestinalis. Laurenti. Synopsis. Amph. p. 106. 1788. Coluber intestinalis. Linnæus. Gmel. Syst. nat. p. 1085, (d’après Laurenti et Séba). 1799. Elaps furcatus. Schneider. Hist. Litt. Amph. Fasc. IL, page 303. 1803. Vipère à bande fourchue. Daudin. Rept. VI, pag. 22. 4804. Russel. Serp. Corom. Fasc. II, pl. 19, p. 22. 18... Maticora lineata. Gray. Indian. zoology. 1837. Elaps à raîe fourchue. Schlegel. Phys. Serp. 2, p. 460, pl. 16, tête n° 12-13. 1837. Elaps à raie fourchue. Abbildungen. pag. 136, tab. 46, fig. 1-8. 1839. Cantor. Proceedings. soc. zool. 14839, pag. 34, Singap. Variété suivant M. Schlegel. 1847. Cantor. Calal. of Malayan Rept. pag. 107. 1843. Pseudelaps furcatus. Fitzinger. Syst. Rept. p. 28. DESCRIPTION. Cette espèce, remarquable par ses couleurs , est parvenue au Muséum de Paris comme originaire de Java par différentes voies et par des acqui- sitions. L’excellente figure coloriée que M. Schlegel a donnée dans ses Ab- bildungen, nous dispensera d’entrer dans de longs détails que nous avons cherché à retracer brièvement dans la caractéristique. Le corps est cylindrique et très long. Nous avons sous les yeux un in- dividu qui a plus de 0,70 de longueur sur 0,007 au plus de largeur. Le nombre des plaques ventrales ou gastroslèges varie. On en a compté depuis 220 jusqu’à 270 suivant la longueur , et les urostèges depuis 45 jus- qu'à 25. M. Schlegel dit que M. Kubl a trouvé un individu qui avait avalé une couleuvre aussi grosse que son propre corps. M. Hardwick, comme l'indique la synonymie, l’a observé aux Indes. Une variété venant de l’ile de Sumatra et conservée au Musée de Leyde a le dos rayé dans toute sa longueur. REPTILES , TOME VII, 78. 1250 OPHIDIENS PROTÉROGLYPHES. Les cinq: individus, que nous avons éus sous les yeux, sont parfaite- ment sémblables pour la distribution des couleurs à celui qui a été figuré par M. Schlegel. 22, ÉLAPS DEUX CORDONS. Elaps bi-virgatus. Schlegel, d’après Kuhl. Caracrères. Corps rayé en long; ventre rouge, Sans aucune tache. Corps cylindrique, excessivement long; tout à fait rouge et sans taches en dessous; d’une couleur brune foncée ou violâtre sur la plus grande étendue, à l'exception de la tête et du cou qui sont en- tièrement d’un rouge très-beau de corail; une raie blanche, un peu flexueuse, s’étend sur toute la longueur de chaque flanc. Synonyme. Boié et Macklot, Erpétologie dé Java, pl. 44, ma- nuscrit cité par Schlegel. = 4837. Elaps bi-virgatus. Schlegel. Essai. Phys. Serp. p.451, pl. 16, fig. 40 et 41, la tête vue en dessus et de profil. 1837-43. Elaps bi-virgatus. Schlegel. Abbildungen. pag. 138 et pl. 47. ‘4838. Elaps flaviceps. Cantor. Catal. of Malayan. Rept. p.109. Peut-être le même que le Bungarus flaviceps. 4843. Gongylocormus bivirgatus. Fitzinger. Syst. Rept p.28. DESCRIPTION. L’exemplaire unique de la Collection du Muséum de Paris est un cadeau que lui a fait le Musée de Leyde et provient de Java. M. Schlegel qui l’a décrit et figuré donne sur l’histoire de ce Serpent, dont il a vu beaucoup d'individus, des renseignements que nous croyons devoir reproduire ici. Il nous apprend que la decouverte en est due à MM. Kuhl! et van Hasselt, que la queue est beaucoup plus longue que chez les individus qu’il rapporte à ce genre; que les plaques de la tête qu'il a fait fi- gurer sont en même nombre que chez l’Elaps fourchu , mais qu’elles sont plus larges, parce que la tête est réellement et relativement plus étendue en en travers. On compte treize rangées d’écailles en rhombes allongés et sur des lignes obliques. La physionomie générale, ajoute cet habile Zoolo- giste, est à peu prés celle des espèces des Serpents à coiffe ou Najas, CONOCERQUES. G. PSEUDÉLAPS. 1931 Les dimensions indiquées par M. Schlegel sont les suivantes: pour le tronc, 1,26, la queue ayant en outre 0w17. Le nombre des gastrostèges varie de 256 à 224 avec 48 ou 50 urostèges. Une variété se distinguerait par une raie sur la ligne médiane du dos. Tel est du moins un individu provenant de Sumatra ou de Bornéo. M. Schlegel dit que ce Serpent a été recueilli à Java par MM. Boiïé et Macklot, qui l'ont fait figurer dans l'ouvrage inédit cité si fréquemment sous le titre d’'Erpétologie de Java. — I.° GENRE PSEUDÉLAPS (1) PSEUDELAPS. | Fitzinger. Caracrères : Des dents en crochets simples sur les prolon- gements des os sus-maxillaires ; toutes les écailles du dos et du cou non dilatables, distinctes, semblables à celles du dos; les wrostèges doubles ou distribuées sur deux rangées latérales et sous toute la longueur de la queue. DESCRIPTION. Nous avons cru devoir séparer des genres Élaps et Naja quelques unes des espèces qu'on y avait inscrites, parce qu'elles en diffèrent réellement par les caractères les plus évidents ; savoir des premiers, en ce que leurs os sus-maxil- laires, quoique armés de dents cannelées venimeuses, portent en arrière d’autres petits crochets simples et en outre des seconds, parce que leur cou n’est pas plus large que la tête et qu'il n'est pas dilatable. (1) Ce nom de Pseudelaps qui peut signifier Faux Élaps est emprunté de M. Fitzinger de Vienne. Probablement, il avait eu l'intention d’indi- quer ainsi quelques espèces qui n'étant pas réellement des Élaps, en auraient cependant l'apparence et en sont très voisines. Cette dénomina= tion nous a paru préférable à toute autre qui devenait cependant néces- saire, puisque cette sorte de composition de substantif a été réprouvée par Linné, notre grand Législateur, mais elle aurait inutilement surchargé le catalogue déjà trop nombreux de la nomenclature zoologique, 18.” 1232 OPHIDIENS PROTÉROGLYPHES, Les trois espècés comprises dans ce genre proviennent toutes de la Nouvelle Guinée, ou de la Nouvelle Hollande. Elles diffèrent beaucoup entre elles par les dimensions, par la distribution des couleurs et même par la forme et l’adhé- rence des écailles à la peau. Dans ces trois espèces, elles sont libres à leur pointe et entuilées, plus ou moins serreés les unes contre les autres. Le Pseudélaps que nous nommons Squamuleux à des écailles arrondies à la pointe et placées en recouvrement comme celles des Poissons. Dans les deux autres espèces, ces mêmes écailles bien évidemment entuilées ont cependant leur pointe libre; elles sont fort distinctes et arrondies, mais elles diffèrent par la coloration. Dans celle, dite Pseudelaps de Müller, déjà décrite et figurée par M. Schlegel comme un Elaps, les parties latérales de la tête et du cou portent deux raies parallèles colorées. Au contraire, dans celle que le même auteur a fait connaître sous le nom d'Elaps Psammophis, ces raies n'existent pas et la queue est comparativement beaucoup plus longue. Il est inutile de répéter que ces Serpents ne sont pas pour nous des Élaps, puisque nous avons pu constater que leurs os sus-maxillaires portent des petits crochets simples, en arrière des dents cannelées vénénifères. Le tableau suivant présente, par analyse, les caractères principaux de ces trois espèces de Pseudélaps. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE PSEUDÉLAPS. DDC à deux raies. {. P. de MüLzer. très-larges ; cou l A écailles autel sans raies. . 2. P. PSAMMOPHIDIEN. très-serrées, arrondies . .« . . 3. P. SQUAMULEUX. CONOCERQUES. G, PSEUDÉLAPS, À. 1235 1, PSEUDÉLAPS DE MÜLLER. Pseudelaps Mülleri. Nobis. (Elaps Mülleri. Schlegel.) CaracrÈres. Corps comme strié, couvert d’écailles entuilées, très légèrement carénées ; deux raies larges parallèles s'étendant de l’œil aux côtés du cou. Synonyme. 1837. Elaps de Müller. Schlegel. Essai sur la phys. Serpents 452 n.0 9, pl. 16 n.016—17. Verhandelingen 1837—1843 idem; pag. 66 et pl. 9. 4843. Aspidomorphus Mülleri. Fitzinger. Syst. Rept. p. 28. DESCRIPTION. Cette espèce, comme nous venons de l'indiquer, avait était rangée parmi les Elaps et le nom spécifique par lequel on la désignait est celui du voyageur naturaliste Sal. Müller qui l’a découverte à la Nouvelle-Guinée où il l'avait fait peindre sur le vivant par M. Van Oort, d’après deux individus et ils sont représentés en couleur dans l'ouvrage qui a élé publié en Hollandais sous la direction de M. de Temminck. La collection de notre Musée National possède aujourd’hui deux exem- plaires qui ont été recueillis dans les îles Waigiou et de Rawak près de la Nouvelle-Guinée par MM. Quoy et Gâimard et sur lun de ces Ser- pents, dont nous avons fait dépouiller la tête, il a été facile de constater les caractères du genre, vérifiés également sur l’autre spécimen. Ces deux exemplaires sont tout à fait décolorés. Leurs écailles, qui sont trés minces, portent de petites lignes saillantes, mais par l'effet de la liqueur, elles se sont un peu relevées , de sorte que la surface est comme striée sur quelques points et paraît hérissée dans d’autres. D’après les descriptions et les figures citées, les deux Serpents repré- sentés par M. Van Oort différent beaucoup l’un de l’autre, surtout par la couleur. Tous deux, à la vérité, sont, en dessus, d’une teinte brune de café clair, mais l’un a tout le dessous du corps d’un vert assez vif et l’autre d’un jaune varié de teintes et de points plombé$. C’est surtout par la tête qu'ils varient. Chez celui qui a le ventre vert, la tête est brune, mais porte, de chaque côté, deux raies d’an jaune rosé avec des points noirs, commençant au dessus et au dessous des yeux et se prolongeant assez sur les flancs, dans la sixième partie de la longueur du corps. Ces deux lignes sont séparées par une autre raie de couleur noire, qui 1254 OPHIDIENS PROTÉROGLYPHES. semble naître derrière l'œil. El y a aussi sur la nuque une petite raie jaune prolongée en arrière sur le cou. Chez l’autre individu, celui à ventre jaune, les couleurs sont bien plus remarquables à la tête. Il est, en dessus et jusques au delà du cou, d’une belle teinte d’un vert-céladon , avec des taches et des points noirs cerclés d’un liseré blanc et comme œillées. Les lèvres et les côtés du cou offrent une longue raie d’un blanc rosé avec de petits points noirs. L'un des individus à 0®,455 millimètres de longueur et la queue 0,060, tandis que chez un autre long de 0,440, la queue a seule- ment 02,035. Les gastrostèges et les urostèges présentent les variations suivantes : 176-492; 16636; 14824. M. Schlegel, en décrivant cette espèce, a soin de faire remarquer qu’elle s'éloigne sous plusieurs rapports de celles qui sont rangées dans le genre Elaps, parce que la tête est un peu plus distincte du cou et par plusieurs autres particularités. 2, PSEUDÉLAPS PSAMMOPHIDIEN, Pseudelaps psammophidius. Nobis. Caracrères. Corps grêle et très-long, de couleur bleue ou d’un vert chatoyant: écailles fortement entuilées, à bords arron- dis, disposées par lignes obliques. Queue très-longue et se termi- nant en pointe fort déliée, Synonvuie. 14837. Elaps Psammophis. Schlegel. Essai PRIE Serp., p. 455, n° 11. 4837. Elaps psammophis. Abbildungen amphib. dec. #4, p. 437, p. 46, n° 44, DESCRIPTION. Le Muséum de Paris possède trois individus très-bien conservés, qui proviennent de MM. Quoy et Gaimard. Ils ont été recueillis par ces ha- biles chirurgiens de la Marine, au Port du Roi Georges (Nouvelle Hol- lande), en juillet 1827. Nous avons fait dépouiller la tête de l’un des individus et nous nous sommes assurés que les os sus-maxillaires sont très-prolongés, que en plus des crochets venimeux, qui sont reçus dans une cavité assez pro- fonde, ils portent en dehors jusqu’à dix petits crochets lisses très-rappro- chés les uns des autres, et que, par conséquent, ce ne sont pas des Elaps, CONOCERQUES, G. PSEUDÉLAPS. 5. 4955, puisque le caractère de ce genre réside justement dans l'absence de ces crochets. Cette espèce se rapproche, par sa forme générale, de celle. dite Ps. de Miller, mais elle a la queue trés-prolongée et fort pointue. Sur un individu dont la longueur est de 0",70, la queue en a 15. La partie antérieure du corps est très-mince, relativement à la portion moyenne où les gastrostèges prennent surtout une grande largeur. La disposition des écailles, qui n’ont pas de carène et sont grandes et minces, est telle, qu'elles forment des lignes très régulièrement obliques. M. Schlegel, qui a reconnu ces individus dans la Collection, a compté 185 à 188 gastrostèges et 79 urostèges chez l’un, 72 seulement sur un autre. Le même auteur a remarqué une si grande analogie de formes entre ce Serpent et celui qu’il nomme le Psammophis Moniliger, que, à notre grand regret, il a cru devoir lui donner ce dernier nom spécifique pour rappeler cette similitude. Mais malheureusement, il a attribué à une espèce le nom d’un genre, ce qui prête trop à la confusion. Aussi, nous a-t-il paru convenable de remplacer cette dénomination par le mot Psammo- phidien qui rappelle ce rapport. 3. PSEUDÉLAPS SQUAMULEUX. Pseudelaps squamulosus. Nobis. Canacrères. Corps cylindrique, très-mince , à écailles entui- lées, mais très-rapprochées, serrées entre elles et arrondies; corps d’un gris verdâtre, sans raies ni taches; les gastrostèges avec quelqués taches noires effacées. DESCRIPTION. Cette espèce nous paraît voisine des deux précédentes, dont elle diffère cependant, par la forme et la disposition des écailles, car elles sont réel- lement plâcées en recouvrement, mais ne sont pas aussi libres à leur pointe, qui est ici comme arrondie. Elles sont surtout différentes} parce que leurs bords, par leur disposition réciproque, ne forment pas des rangées obliques. D’ailleurs, ces Serpents proviennent des mêmes climats, puisqu'ils ont été recueillis dans la Nouvelle-Guinée ou à la Nouvelle- Hollande, et que l'individu que nous faisons connaître provient de la Tasmanie, d’où il a été envoyé, en 1844, par M. J. Verreaux. Ici, les écailles sont très-lisses à leur surface , de sorte que le dos est comme poli, + 1256 OPHIDIENS PROTÉROGLYPHÉS. Comparé à la figure que M. Schlegel a donnée de son Elaps Mülleri dans l’ouvrage que nous avons cilé à l’article du n° 2, nous trouvons une très-grande analogie ; mais il n’y a pas la moindre trace des raies paral- lèles et allongées qui se remarquent sur les parties latérales du cou et la couleur du dos est tout à fait différente. Ce sont, d'ailleurs, les mêmes proportions dans les dimensions et la longueur relative de la queue. IL.e GENRE FURINE. — FURINA. (1) Nobis. Canacrères. Corps gréle, cylindrique , d’une même gros- seur de la tête à la queue qui est courte, conique , pointue. Une double rangée d’urostèges ; écailles petites, nombreuses , toules semblables , adhérentes, non entuilées. Des crochets latéraux sur l'os sus-maxillaire. Ce genre nouveau, dont toutes les espèces n’ont été obser- vées jusqu'ici que dans l'Australie, comprend des Ser pents qui, au premier aspect, ont le plus grand rapport pour la _ forme générale avec les Elaps et par l’écaillure surtout avec les Calamaires parmi les quelles M. Schlegel , si bon obser- vateur de la physionomie, avait cru devoir ranger l’une des espèces qu’il a désignée sous le nom spécifique de Dradème. * Cettte analogie est, en effet, si grande, que si nous n'avions eu occasion d'observer les mâchoires de ces Ophidiens et d’y reconnaître, l’existence des petites dents entières et posté- rieures., à la suite des crochets venimeux ou sillonnés, nous les aurions laissés parmi les Aglyphodontes. Il faut avouer que ces crochets antérieurs cannelés et vénénifèfes sont très petits et cela se conçoit à cause de l’exi- guité de la tête et de la brièveté des mâchoires. C’est cette circonstance, jointe à la disposition de leur écaillure complé- qu on appelle les plaques ventrales ou écus- sons abdominaux (Scuta ventralia) et que, par abréviation nous nommons les gastrostèges c’est-à-dire couvertures pro- tectrices de l'abdomen. Le dessous de la queue est garni de scutelles plus petites (Scutella caudalia) que, par le même motif, nous appelons les wrostèges. Leur arrangement et leur nombre varient suivant les genres. Tantôt elles sont doubles en rangées, sur toute la queue ou seulement sur une partie de sa longueur ; tantôt elles sont simples, ou elles ne forment qu’un seul rang. Un auire caractère qui a servi, ayec diverses particula- rités, à l'établissement des genres dans ce groupe, se tire des V Fa des téguments qui recouvrent immédiatement les os. de la face et du crâne en dessus ,.car tantôt on y distingue dem très-grandes lames écailleuses, nommées plaques syncipitales } ou écussons, surtout sur les régions antérieure , centrale € ou. latérale. Tantôt, au contraire, et c’est ce qu’on observe dans 1 le plus grand nombre des genres, la peau qui recouvre la tête est complétement ou partiellement écailleuse, granuleuse, ou tuberculeuse, Chez quelques-uns, on distingue des plaques . EN GÉNÉRAL, 1463 ou des lames seulement sur le museau et sur les orbites, soit . autour des narines, Ce sont ces considérations qui nous ont permis de proposer aux naturalistes un procédé analytique de classification pour la distribution des espèces en treize genres presque tous indi- qués ou établis par nos devanciers, comme on va le. voir d’après l'historique que nous allons d’abord rappeler briè- vement ici, car nous l'avons relaté avec plus de détails dans le sixième volume (4). Linné dans le systema nafuræ n'ayant distribué les Serpents que dans trois genres, avait, avec raison, distingué celui des Crotales, mais sous le nom de Coluber, il avait laissé réunies la plupart des espèces qui n'étaient pas pour lui des Boas ; seulement , il s'était contenté ARdAUEE les Serpents venimeux ou supposés tels, par ce signe KLEIN avait partagé les vipères en ie groupes : Savoir les Vipères, les Serpents à sonnettes, les Serpents à lunettes et les Vipères d’eau (ichthyodons.) : Laurent: réunissant nos Protéroglyphes ét nos Soléno- glyphes avait établi parmi eux les genres Céraste, Dipsade, Naja, Crotale, Vipère, Cobra et Aspis. Daunin , profitant des travaux précédents et de quelques indications de Latreille, avait adopté un grand nombre de “genres qui appartiennent réellement au groupe que nous allons étudier, et il en est que nous adoptons, tels sont les … genres Acanthophide, Grotale, Lachesis, Cenchris et Vipère. Opprez avait distingué , d’après nos leçons publiques , deux * groupes de Serpents très-venimeux les Crofalins et les Vipérons. M: Frrznége, ainsi que nous l'avons dit tom. VE, pag. 65, les avait également séparés dans sa série des Chalinophides, comme formant deux familles les Chersophies et les Bofrophies, (1) Tome VI. page 12 et suivantes. Historique des classifications pro- posées pour l'ordre des Serpents, 1364 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES il Mai indiqué les genres qui doivent y être inscrits. Le lecteur retrouvera ces noms dans la description des espèces. : Dans son Systema Reptilium publié en 1845, ces Chalino- phides forment la IV.° Section qu’il divise en 5 familles; 4 Hydrophes; 2 Geophes; 3 Aspidophes; k Chersophes ; 5 Bothrophes. _ Waczer, dans son S: ya des Amphibies n’a malheureu- sement donné qu’une indication succincte des espèces qu'il a reconnues comme se rapportant aux genres nombreux qu'il a désignés et caractérisés sous les noms de TRIGONOCEPHALUS Megaera, Borurops, Arropos, TroPInoLAEMuS, LAcREsIS, Cen- chris, Caudisona, Uropsophus, Crotazus, Ecmis, EcHIDNA, Viper, Pers, et Cerasres (1). Nous avons adopté presque dans son entier cette classification, mais en essayant de comparer ces genres entre eux, afin de les faire mieux distin- guer les uns des autres. M. le Prince Ch. Bonaparte a parfaitement saisi les caractères de la division des Serpents qui nous occupent ; il leur donne le nom de Vipérinés, avec la diagnose de dents vénéneuses isolées sur la mâchoire supérieure et il ajoute que ce sont des ovovivipares ; ce qui n’a été constaté que chez quel- ques espèces; il les subdivise d’ailleurs, comme nous l’avions fait nous mêmes, en Vipérins, qui n’ont pas d’excavations sur les côtés des narines, et en Crofalins qui les offrent cons- tamment ; ce sont ces enfoncements sur la face qu’on nomme de ie narines, ou fossettes lacrymales. 4 M. ScaLecel, dans son ouvrage sur la Physionomie des Ser. pents, a fait aussi une famille de ces ophidiens sous le nom de Venimeux proprement dits. I] la partage en trois genres aux- quels il rapporte toutes les espèces dont il a eu connaissance + et il les désigne sous les noms de Trigonocephalus, Crotalus, et Vipera. ——e, (1) Les noms en majuscules sont ceux des genres adoptés par nous. EN GÉNÉRAL. 1365 Ce sous-ordre est tout à fait naturel et il avait été reconnu depuis longtemps ; mais il ne pouvait être réellement établi que sur des caractères anatomiques. Nous avons été assez heureux pour avoir la facilité de les constater sur vingt-quatre têtes d'espèces différentes et de genres divers , que nous avons fait préparer et conserver de manière à pouvoir servir à la démonstration dans nos cours publics. Malheureusement, il faut l'avouer, cette structure n’est pas facile à reconnaître dans l'animal vivant, dont on doit redouter les piqûres, souvent mortelles, et même on doit prendre de grandes précautions en examinant les individus dont les exemplaires sont conservés depuis longtemps dans les collections. Il faut employer des instruments, quand on veut dilater les mâchoires pour s'assurer de la mobilité des crochets, à cause de la briéveté de la mâchoire supérieure qui les supporte. C’est surtout cette sorte de rabougrissement de l'os, dont la largeur l'emporte le plus souvent sur la longueur, qu'il s’agit de constater et il est aisé de s’en assurer ; car alors l’os ne se prolongeant pas en arrière, il n'existe dans ce cas qu’une seule rangée de dents, ce sont celles dont sont armés les os ptérygo- palatins qui occupent toute la longueur du palais. Tels sont donc les caractères anatomiques. Cependant il est un moyen accessoire qui peut faire préjuger d'avance cette disposition, c’est la conformation extérieure du Serpent et sa * Physionomie, comme le dit M. Schlegel; elle permet de sup- poser qu’on a sous les yeux un Thanatophide ou Solénoglyphe. Ainsi, la tête de ces Serpents est généralement aplatie ou déprimée, de forme triangulaire, à angles arrondis, le plus souvent couverte en dessus de petites écailles entuilées ou appliquées en recouvrement les unes sur les autres; les yeux sont presque toujours latéraux, protégés supérieurement par une petite plaque surciliaire saillante. À travers la cornée épi- dermique fixe, on distingue l'œil mobile , dont la pupille est 18 2 1566 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES, linéaire ou verticale; ce qui annonce que ces reptiles sont noc- turnes, pour la plupart, ou qu’ils peuvent voir pendant la nuit où dans l'obscurité. . Leur bouches’ouvre largement, mais quand elle est close, la ‘ fente longitudinale en est à peine distincte , parce que le bord de la lèvre supérieure qui la circonscrit est un peu gonflé dans tout son pourtour par la présence des longs crochets et qu’en s'appliquant le long de la lèvre supérieure, ils la relè- vent ou la soutiennent , comme le ferait la gorge de la boîte d’une tabatière pour en recevoir le couvercle. Le corps, ainsi que nous l’avons déjà dit, est en général assez court, comparativement à ce qu'on peut observer dans beaucoup d’autres Serpents. Quoique cylindrique, le tronc est un peu plus plat sous le ventre et plus gros vers sa partie moyenne; puis tout à coup il semble diminuer vers les quatre cinquièmes de sa longueur, à l’origine de la queue, qui est courte et brusquement conique, ayant son extrémité libre généralement pointue ou très-amincie, excepté dans quelques genres, comme dans celui des Crotales. La plupart ont les écailles du dos carénées et le bord de ces lames semble être tout à fait détaché dans la-partie postérieure qui est en recouvrement. Cependant, on reconnaît dans les dépouilles de l’épiderme, qui se détachent en un seul étui à chaque mue , que l’ensemble forme une enveloppe non inter- rompue où les empreintes sont marquées en creux sur la sur- face interne de cette surpeau que l’animal abandonne et qui se retourne comme un gant au moment où il s’en dé- ne barrasse. Sur chaque enfoncement , correspondant à une à écaille, il est facile de remarquer le sillon produit par la saillie extèrieure de la carène (1). (1) M. John Leconte, M. D. professeur de Philosophie naturelle et de Chimie à l’Université de Géorgie a récemment publié (Southern medical and surgical journal, vol. IX, n° 14, Novembre 4853) un article inté- Re EN GÉNÉRAL. 1567 Douze genres ont été rapportés à cette grande division de l’ordre des Serpents. Laissant de côté, quant à présent, l’é- noncé complet des caractères qui les distinguent et dont nous exposerons successivement les détails, lorsque nousen ferons l’histoire particulière, nous allons indiquer la méthode qi nous a servi pour les classer systématiquement. Voici , en effet, comment on peut les distinguer , en analy- sant les particularités qui sont les plus apparentes et en com- parant ou en rapprochant les groupes naturels auxquels ils semblent devoir être réunis. IL y a d’abord deux grandes divisions , établies depuis long- temps par les auteurs, d’après l’absence ou la présence des deux enfoncements ou cavités borgnes qui simulent des na- rines, quoiqu'elles ne soient pas percées dans leur fond. On les désigne sous le nom de fossettes nasales inférieures ou lacrymales, afin de les distinguer des véritables narines qui sont perforées d’outre en outre, pour communiquer avec la bouche. On ignore, il est vrai, la fonction à laquelle sont des- tinées ces sortes d’impasses qui, à tort, ont été comparées aux larmiers des animaux ruminants. Nous aurons par la suite occasion d’en faire connâître la structure. Les auteurs ont donc rapproché un certain nombre de Ser- pents par cette particularité. Les autres espèces ont les narines simples ; nous les Apuele rons les ViPérrens, du nom du genre principal et par le même motif, les Solénogiyphes qui ont les narines doubles en appa- rence, seront pour nous les CroTALIENS, quoique cette dénomi- nation puisse, à tort, porter à croire que ces espèces font du - bruit avec leur queue; elle indique seulement leurs rapports avec les crotales établis d'aprés la présence des fausses na- ressant dans lequel il a résumé tout ce qu’on sait de plus important sur les Serpents venimeux. A ces faits relatifs à d'anatomie, à la physiologie et aux mœurs, il a joint ses propres observations. 1568 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES rines ou fossettes dont nous venons de parler. On nomme quel- quefois ces Ophidiens BoTHROPHIDES. On a observé ensuite que les lames , oules plaques qui gar- nissent le dessous de la queue chez presque tous les Serpents sont tantôt doubles, ou disposées par paires symétriques, comme sur deux rangs, et tantôt, au contraire, qu'elles ne forment qu’une seule rangée. Afin d'éviter cette locution, ainsi que nous l'avons déjà dit, nous employons un seul mot pour désigner les plaques sous-caudales et nous les nommons les urostèges ou plaques de la queue. Ainsi, dans la première famille, les deux genres Echide et Acanthophide ont les urostèges simples, au moins en partie ; mais le premier n’a que de petites écailles sur la tête, tandis que dans le second genre, on voit d’assez grandes plaques au dessus du museau. Les différents autres genres de ce même groupe des Vipé- riens, à urostèges doubles, se distinguent par leurs na- rines qui sont ou planes ou convexes et bombées comme dans les Cérastes, ou enfoncées, ainsi qu’elles le sont ordinaire- ment ; tel est le genre des Péliades. Ce dernier offre une autre particularité en ce que le vertex, ou le dessus de la tête est protégé par des plaques ou lames polygones avec un écusson central, tandis que dans les autres genres, on ne voit là que de petites écailles entuilées, semblables à celles qui gar- nissent le reste du corps. Enfin, la situation des trous des narines est différente. En effet, dans le genre Vipere , elles sont latérales, c’est-à-dire placées sur les côtés , en avant du museau; dans les Echidnées au contraire, elles sont internes ou supérieures, rapprochées en dedans des yeux. Il faut re- connaître, d’ailleurs, que ces six genres ont entre eux la plus grande affinité; aussi portent-ils le nom commun de Vipé- riens. Il en est de même, au reste, parmi les autres Soléno- glyphes, qui semblent avoir de doubles narines, que l’on a EN GÉNÉRAL 1569 désignées sous le nom de fossettes lacrymales. Parmi ceux-ci, il en est qui, dès la première inspection, se trouvent carac- térisés par la manière dont se termine leur queue , car les écailles cornées qui recouvraient la dernière vertèbre restent successivement et à chaque mue, retenues ou accrochées sur la nouvelle écaille. Leur série persistante forme ainsi une sorte de chaîne, dont les anneaux, mobiles, sonores et retenus les uns par les autres, constituent un instrument tout parti- culier. Lorsque ces pièces cornées sont mues rapidement par la volonté de l’animal, elles produisent un bruit analogue à ce- lui qu'on détermine en faisant tourner avec rapidité la roue profondement. dentelée d’une cresserelle. Ces lames de corne sont des étuis ou des enveloppes épidermiques solides de la dernière vertèbre dont elles ont conservé la forme. Elles cons- tituent ce qu’on appelle des grelots et elles ont fait donner à ces Serpents le nom de Crofales ou Serpents à sonnettes. Toutes les autres espèces, à narines doubles en apparence, n’ont pas ces grelots à la queue; mais elles peuvent être fa- cilement distinguées par la disposition des urostèges placées en rang double, seulement sur une partie de la queue, dans les Lachesis qui, en outre, n'ont pas de plaques céphaliques. Dans les cinq autres genres, les écailles sous-caudales sont disposées sur deux rangées. Ceux-ci diffèrent entre eux par le dessus de la tête ou par le vertex, lequel présente des plaques et un écusson central dans les Trigonocéphales, dont les écailles sont carénées, tandis que ces mêmes écailles sont lisses sur la tête et sur le corps dans les Léiolépides. Les autres genres de cette division ont le dessus de la tête couvert de très-petites écailles sans écusson , mais cependant le genre Bothrops offre au dessus des sourcils une ou deux plaques lisses; tandis qu’on n’en observe pas dans le genre Afropos dont les écailles gulaires sont arrondies et lisses ; tan- dis que ces dernières sont pointues et carénées dans les Tropt- dolèmes. Voilà ce que reproduit le tableau synoptique qui suit. OPHIDIENS SOLENOGLYÈHES 1570 “SISANOVT *ANAIOGIAOUT, *SO4OUL Y *SaOUHLO “AGIAYTOYAT ‘AIVHdAIQNONIIT, 6 °A'IYLOY") "SHOT SHGTAdOHENVOY °F “AESVUY) *G *AUaar À *C “HANTIHOT ‘7 *HAYI IX ‘SG soxtepns sorqnu ; Æ “ SJ0[018 stres ë RS NE QE SOLPITIIUNS LÉXNI]ITEI9 ; * * Sox9AUO9 ‘Sassif S9JOU)SIP-S91) X9JI9A {soçqNop DNS PS se Mans jee « A CO SET] " : À à À _ {sornvop e uossnop jo sonbed SNITTVLOUI " ee ee ce exe “SoJU9IRI ‘sajour)sip . 99SUI 9UQUI 9 9[N9S UN ANS AHICA V9 SHIOU ne sorduns sogug1vo ‘sonquiod sa391s01n e © © © + + + + © © + © © + « + * * “ SJ0[018 U9 SJIP ‘SoIIqOUI “sononue {auxo9 9p Sinj9 r TERRES ° + * xN9][IV9 XJI9A : SUBI [N8S UN Ans omJed 9 surou ne “sorduuts SO[BLIAIIE S9]198S0 PE ( CO nm ea ee RE RIRE S289)S01f | Pt tetes sjueqes-soa SIAnos S9XOAUOD satueI e no sourjd "SNAIMHdI A £ ‘se[[au 9 © © © % + + ee © © © * 59109 SO ans SaULICU E {S9[{Nop. SOURBU < XN9]11L29 ‘ X9]12A S9AVIUOD Snssop u9 sa9uyo0rdder °° + * [e1ju99 UOssN99 v Jo sonbejd e TS à SATTINVA NO SHJUAS Xnaq NA SHSIAIG | , :SHRAUTIONTTOS SAG HHAUO-SNOS ANG SHUNHI SH HAÔÜILdONAS NVATEVL EN GÉNÉRAL. 4571 En raison des effets produits par le poison nommé Curare et qui ont beaucoup d’analogie avec ceux du venin des Serpents que l’on suppose être l’un des principes constituants dé cette terrible substance, il nous semble intéressant de faire connaî- tre les faits principaux qui se rattachent à son histoire , avant de passer à l'étude des différents genres des Solénoglyphes. Voici d’abord un document qui vient ajouter de nouveaux détails à ceux que M. de Humboldt avait précédemment fait connaître. C'est une note qui nous a été remise par notre confrère, M. Pelouze. Nous la transcrivons. COPIE D'UNE NOTICE SUR LE POISON CURARE: Adressée à M. Perouze , ie 20 mai 1844, par M. E. Goupor. « Ce poison est préparé par quelques-unes des tribus les plus reculées qui habitent les forêts des bords du haut Oré- noque, le Rio-Negro et l’Amazone, qui toutes, ou presque toutes, sont anthropophages. » « Les Indiens de Mésaya, une des tribus les plus féroces, le préparent et en font un commerce d'échange avec les habi- tants de la frontière de la Nouvelle-Grenade, qui, bravant les fièvres et les dangers de toute espèce, se hasardent à pé- nétrer jusqu'au fond des forêts qu'ils habitent et leur portent en échange des haches, des couteaux, des ciseaux, des ai- guilles et quélques étoffes grossières de coton, en recevant en paiement des poisons, de la cire d’abeilles presque aussi blanche que celle de Cuba, des fécules colorantes et du vernis qui peut se comparer à celui du Japon. » & La manière de préparer le Curare varie dans chacune des tribus où il se fabrique, et celui qui est réputé comme le plus actif, vient des nations les plus voisines du Brésil. » « Le procédé employé par les Indiens de Mesaya, qui ne sont éloignés que de vingt journées de la frontière de la Nou- velle-Grenade, est le seul à peu-près connu ét encôré tie l’ést- 4572 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPRES il que très-imparfaitement, car ces Indiens en font un grand secret, et il n’y a que leurs Devins qui aient l’art de le pré- parer. » « Ces hommes, qui sont en même temps les prêtres et les médecins, ou guérisseurs de sorts, emploient pour la prépa- ration du poison une liane, nommée par eux Curari, d’où le nom de Curare donné au poison. Cette liane, coupée en tron- cons et broyée, donne un suc laiteux, abondant et très-âcre. Les tronçons écrasés sont mis en macération dans de l’eau, pendant quarante-huit heures; puis on exprime et l’on filtre soigneusement le liquide, qui est soumis à une lente évapora- tion ; alors on le subdivise en plusieurs petits vases de terre qui sont eux-mêmes placés sur des cendres chaudes et l’éva- poration se continue avec plus de soins encore. » # « Lorsque le poison est arrivé à la consistance d'extrait mou, on y laisse tomber quelques gouttes de venin recueilli des vésicules des Serpents les plus venimeux et l’opération se trouve achevée lorsque l’extrait est parfaitement sec. » « Dans cet état, et placé hors du contact de l’air humide, le Curare peut se conserver, à,ce qu’assurent les Indiens, pendant un laps de ne in En. » « Le Curare que j'ai apporté en France a été acheté par moi chez les Indiens Andaguias (la nation la plus rapprochée de la frontière), dans le mois d'août 1842; j'ignore depuis combien de temps il était préparé, car ce poison se passe de tribus en tribus jusqu’à la frontière, sans que l’on puisse con- naître ni son origine, ni la date de sa fabrication. » © J'ai fait dissoudre dans quelques gouttes d’eau distillée de petites quantités de ce poison et, à l’aide d’un pinceau, j'ai enduit d’une légère couche d'extrait , l'extrémité des flè- ches faites de palmier Guajo, que j'ai eu l’honneur de re- mettre à M. Pelouze. » « Des expériences faites sur des animaux m'ont donné les résultats suivants : EN GÉNÉRAL, - 1575 « Un canard, dont la cuisse a été percée par une flèche, est mort au bout de quatre minutes. « Une poule, piquée de la même manière, a CCoMbÉ dans le même temps. « Un vieux coq a résisté à l’action du poison pendant plus longtemps et il n’est mort qu’après dix minutes. Cet animal, ouvert après sa mort, n’a présenté aucune lésion qui püt être attribuée à l’action du poison. » « Ayant frappé par le moyen d’une sarbacane (bodoguera) qui est l’arme appropriée à l'usage de ces flèches, un Galli- nayo (Vultur Andinensis), cet anima! succomba après trois minutes et demie. » « La mort, chez tous ces animaux, paraissait arriver sans convulsions , sans secousses ; ils s’affaissaient sur eux-mêmes et éprouvaient, avant d’expirer, quelques vomissements. » Des chasseurs d'ours m'ont dit avoir été dans l'obligation de lancer jusqu'à 12, 15 et 18 flèches dans le corps de ces animaux pour en venir à bout. » « Le Curare a une saveur amère, très-prononcée, mais qui n’est pas désagréable. Les Indiens l’emploient , comme to- nique, dans certaines affections de l’estomac; mais cet em- ploi deviendrait mortel, dans le cas d’ulcération de la bouche, car il n’agit qu'en pénétrant dans la circulation. » Avec ce Curare, M. Pelouze a entrepris, avec M. CI. Bernard, une série d'expériences dont il a fait connaître les résultats dans une Note détaillée, insérée dans les Comptes- rendus de l'Académie des Sciences, tom. xxx1, p. 555, 2.c se- mestre de 4850. Ces expérimentateurs ont vu que cette substance agit avec une extrême énergie et à la manière des venins. Tout récemment a tom. xxxVIT, Pp. 41, 4. semestre de 4854), MM. Brainard et Greene ont fait une communication relative à l'emploi « de l’iode comme contre- poison du Curare. » Ils ont constaté que des solutions com- REPTILES , TOME VII, ot 1574 OPITIDIENS SOLÉNOGLYPHES. posées d’une partie d’iode et de trois parties d’iodure de po- tassium , agissaient dans les cas d’empoisonnement, par cette substance, de la même manière que lorsque l'intoxication est produite par le venin des Serpents. “A cette occasion, M. Boussingault (Id. p. 414), à fait re- marquer « que malgré quelques assertions émises dernière- ment, il n’est pas suffisamment établi que le Curare contienne du venin de Serpent. Du moins, M. Boussingault peut affir- mer que le Curare qu’il a rapporté d’un des affluents des Amazones n’en renferme pas. Les Indiens l’ont obtenu en traitant par l’eau froide {température de 30 degrés) l’écorce pilée (machucada) d’une liane (vejuco) fort commune dans les forêts que traversent les grands fleuves de l'Amérique équa- .toriale. C’est avec ce même Curare , remis en 1835 à M. Pelouze, que M. Bernard a fait les expériences intéressantes qu'il a communiquées à l’Académie. » « M. Boussingault rappelle que dans la description de la préparation du Curare, donnée par M. de Humboldt, il n’est fait aucune mention du venin de Serpent comme ingrédient entrant dans la composition de ce poison. » VIPÉRIENS EN GÉNÉRAL. 1575 1. FAMILLE. — LES VIPÉRIENS. Les genres que nous avons groupés sous ce nom, réunis sent les différents caractères que les premiers auteurs avaient indiqués comme propres à dénoter les espèces de Ser- pents, dont les os sus-maxillaires sont en devant armés de crochets vénéneux, isolés et qui ne présentent pas, au des- sous et en arrière des orifices des véritables narines, d’autres enfoncements particuliers. La présence au contraire de ces fossettes nasales a servi, par Ja suite, à faire rapprocher entre elles et sous un nom com- mun les espèces qui ont une ressemblance notable avec les Crotales. - Ce nom de Vipériens est emprunté de l’ancien mot latin sur l'étymologie duquel les auteurs ne sont même pas d’accord. Les uns supposant que les petits qui éclosent réellement dans l'intérieur du corps de leur mère, ne peuvent-en sortir qu’en en déchirant les parois, et comme naissant ainsi par force (Quod-vi pariat) ; et les autres, croyant ce nom dérivé de l'adjectif vivipara, par contraction, ce qui nous paraît vrai- semblable. Chez la plupart de ces Serpents, en effet, qui sont ovovivipares, les œufs restent dans le ventre de la femelle fécondée, pour y subir une sorte d’incubation, en participant à la vie de la mère, jusqu’au moment où les vipéreaux peu- vent, en raison de leur développement assez avancé, subve- nir aux besoins de leur propre existence. Cependänt il n’est pas encore prouvé que ce mode de reproduction soit com- mun à toutes lesespèces de ce groupe, qui à part le nom, n’en est pas moins fort naturel, car la plupart des genres, qui se trouvent rapprochés sous la dénomination de Vipériens, ont tant d’analogie qu'ils ne forment, en quelque sorte, que des sous-senres, On ne les a même établis qu’en faisant oh- 87." 1376 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPRES. server certaines particularités de conformation peu impor-. tantes, qui auraient pu être considérées comme de simples notes propres à faire distinguer les espèces. Néanmoins, comme ces genres et ces noms ont été proposés par les natu- ralistes auxquels nous succédons, nous avons cru devoir les adopter , et en effet, ils facilitent un peu l'étude de ce groupe. Les deux premiers genres, que nous isolons ainsi arlifi- ciellement, semblent se rapprocher des couleuvres, quand on n’examine que le dessus de la tête, car cetté région est protégée en avant par des plaques ou des écussons; tandis que la disposition la plus générale est l’absence de ces grandes pièces cornées, remplacées chez les autres par de petites écailles entuilées et non affrontées par leurs bords: Ces deux genres sont les Acanthophides et les Péliades. Les Péliades, en particulier, sont de véritables vipères; et, * dans les régions tempérées de l’Europe où nous vivons, ces Serpents ont été longtemps considérés comme le type de ce groupe. Nous verrons bientôt, par la Synonymie de ce genre, qu'il existe la plus grande confusion, au moins quant à la dé- nomination, sur l’espèce particulière qui s’y rapporte. C’est à Merrem que l’on en doit la première distinction, ainsi que le nom qu’il a proposé pour distinguer cette espèce. Elle présente beaucoup de variétés suivant l’âge, le sexe et peut-être les Jocalités où partout on lui donne le nom de Vipère. Les Acanthophides sont aussi des Vipères qu’on n’a encore observées que dans l'Océanie et sur divers points de l’Aus- tralie. Les plaques de la tête, les lames sous-caudales ou urostèges et la manière toute particulière dont la queue est terminée par une épine, ont fourni à Daudin le moyen de distinguer et de nommer ce genre auquel on n’a rapporté qu’une ou deux espèces. : | Les Vipères proprement dites, ou du moins le genre auquel nous laissons ce nom, ont la tête couverte de petites écailles placées en recouvrement et semblables à celles du reste du VIPÉRIENS EN GÉNÉRAL. 1577 corps , mais plus petites ; en outre, leurs narines sont si- tuées au devant et au dessous des yeux; elles sont latérales. Il en est de même des espèces du genre Céraste; mais ici, comme le nom l'indique, les sourcils sont surmontés d’une saillie, plus ou moins solide, qui simule une sorte de corne au dessus de l'œil. Les Echidnées sont aussi des Vipères des régions étrangères, remarquables surtout par la situation insolite de l'ouverture de leurs narines qui occupent la région supérieure de de tête en avant et entre les yeux. Enfin , les deux espèces du genre Echide , ressemblent aux À Cauthophides parce que le dessous de leur queue n’est proté- gé que par des plaques ou des urostègessimplesou non divisées, au moins dans une grande portion de sa longueur, et que le dessus de la tête n’offre pas les grandes plaques ou lames po- lygones qui caractérisent les Péliades et les Acanthophides. : M. le Prince Charles Bonaparte a étudié, parmi les Reptiles nouveaux du Musée de Leyde (Zool. society, proceed. 1849, p. 145), un Vipérien inconnu à Paris et type d’un genre nou- veau qu’il nomme Chloroechis. Ge Serpent venimeux de la Guinée, semblable aux Dendrophidiens par sa conformation générale et par sa couleur verte, et qui passe sa vie sur les arbres , montre, dit le Prince, que la nature se complait à cacher sous la similitude des teintes les embüches d’un animal détestable. Nous avons été souvent témoins. de la manière dont s’ali- mentent les Crotales et les Trigonocéphales tenus en cap- tivité dans des cages où l’on peut les nourrir et les ob- server à loisir. On a souvent beaucoup de peine, surtout pendant le jour , à saisir le moment où ces Serpents se décident à se jeter sur la proie, qui doit être néces- sairement vivante, lorsqu'on l'introduit dans leur loge. D'abord la victime, par une sorte d’instinct et de terreur pa- nique , se tapit dans un coin et semble se refuser aux mouve- 1578 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES ments qui décéleraient sa présence, et le Serpent lui-smêmese presse rarement d'en approcher avant de venir blesser cet ani- mal vivant par une piqûre rapide, afind’inoculer dansleschairs le poison subtil et mortel qui ne tardera pas à le faire périr (4). Dans nos.climats, toutes ces espèces venimeuses semblent lentes et peu actives dans leurs habitudes ; elles restent cons- tamment immobiles dans une sorte de torpeur, au moins pen- dant la journée. Elles sont comme engourdies dans quelques coins, sous la mousse et sur les branches sèches où leur corps s’entortille en se fixant solidement pour y reposer et dormir. Quels que soient la durée de l’abstinence et le besoin présumé de la faim, que ces Serpents peuvent au reste supporter pendant des mois et même pendant des années, il est rare qu’ils aillent au devañt de leur proie. Ils l’attendent patiem- ment. Il paraissent même éviter de faire le moindre mou- vement qui pourrait trahir leur présence; mais quand la victime est à une proximité telle que la distance réciproque semble avoir été précisément déterminée, on voit tout à coup le Serpent s’élancer par un mouvement rapide, prompt comme Véclair. Cependant il a’ pu redresser les courbures du tronc pour en projeter la partie antérieure. Dans cet inter-. valle de temps comme indivisible, la bouche s’est ouverte, . les mâchoires se sont subitement séparées, la supérieure s’est relevée à angle droit avec le crâne sur l’échine; par une admirable, mais simple disposition de la structure des pièces osseuses, les crochets venimeux se sont redressés, la pointe acérée qui les termine a été dirigée en avant, afin de pou- voir percer la ‘peau et pénétrer dans une partie quelconque des chairs molles, où ces aiguilles s’enfoncent comme le ferait une flèche lancée avec force et vélocité (2). (4) Voyez, pour plus de détails, ce que nous avons écrit sur l’action vénéneuse des dents de ces Serpents, tom. VE de cet ouvrage, p. 440 64 suivantes. (2) Voyez tom. VE, p. 195 et suivantes du présent ouvrage. TS VIPÉRIENS EN GÉNÉRAL 1579 Le but est atteint, quelquefois il est vrai, la dent se casse, ou elle peut rester dans la plaie; mais la nature a pourvu à son remplacement. Le plus ordinairement, ces crochets se dé- tachent ou se dégagent avec la même rapidité qu’ils ont péné- tré, et le Serpent redevient immobile. Il attend le résultat du poison qu'il a inoculé. En effet, au bout de quelques minutes, dans l'intervalle même de quelques secondes, l'animal blessé tombe et s’affaisse. Il éprouve de violents mouvements con- vulsifs et il ne tarde pas à succomber. C’est alors que le Ser- peni s’en approche, le retourne, le développe, l’étend pourle saisir de façon qu'il lui soit plus facile de le faire entrer dans la bouche ; rarement il essaie de l'écraser ou de le comprimer, en l’enveloppant de ses replis. Le plus souvent , c’est par la tête que la proie est saisie , pour être avalée par un méca- nisme semblable à celui qui s'exécute chez presque tous les Serpents, c’est-à-dire par l’action alternative des deux mâchoires garnies de dents crochues, qui peuvent avan- cer ou reculer alternativement en sens contraire et suc- cessivement. D'ailleurs, le mécanisme de cette déglutition est le même que dans tous les autres Ophidiens dont nous avons fait con- naître les fonctions digestives. Comme l’organisation générale des Solénoglyphes est sem- blable à celle des autres Ophidiens , nous n’avons pas cru de- voir entrer ici dans d’autres détails que ceux que nous avons consignés au second chapitre du volume précédent de cette Er- pétologie, car nous sommes entrés à cette occasion dans toutes les considérations qui sont relatives aux fonctions diverses etaux mœurs. Nous ferons remarquer cependant que, sous le rapport de la génération, cette famille nous offre un exem- pie d’un mode d’ovoviviparisme qui est presque constant pour la plupart des genres et en particulier que, peut-être par cette circonstance même , les monstruosités ou les jonctions adhé- sives des parties de deux individus distincts y sont beaucoup 1580 _ OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. plus fréquentes, principalement dans la région de la tête. Nous avons cité, page 210 du-VI.e volume, les faits recueillis par M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire dans le tome troisième de son savant traité de téralologie et nos collections du musée national comprennent en effet, dans cette portion de cette nom- breuse réunion de Serpents , les deux cas cités de Vipères à deux têtes ou d’atlodymie, l’un sur un Trigonocéphale, et l’autre sur une Vipèreammodyte. Enfin, pour terminer ces généralités et pour faciliter les recherches des naturalistes qui pourraient se trouver fort em- barrassés dans la détermination des espèces que lesauteurs ont décrites sous le nom de Vipères, plusieurs de ces Serpents ayant été regardés comme doués du pouvoir d'inoculer un poison par leur morsure, sans qu'on se fût assuré de la présence des crochets surtout de leur forme etide leur mode d'implantation toute particulière sur les os sus-maxillaires, ce qui est le caractère essentiel des Solénoglvphes, nous avons rédigé une liste alphabétique des différentes espèces qui ont été décrites comme des Vipères. Quand nous avons pu le reconnaître, nous avons fait suivre ces noms vul- gaires de ceux auxquels ils doivent être rapportés dans cet ouvrage. LISTE ALPHABÉTIQUE DES DIFFÉRENTES ESPÈCES DE SÉRPENTS DÉSIGNÉS SOUS LE NOM DE VIPÈRES , AVEC L'INDICATION DES GENRES AUX QUELS ILS SE RAPPORTENT. Acanthophis, ScaLecer , Il, p.:605. Acanthophis cerastinus, DauniN, t. v, p. 59. Erpétologie générale, £, vi, p. 4589. Solénoglyphes vipériens. Acontia, LaurenTi, p. 102, n° 2925. Fchidna, MERREM, p. 151. Erpétologie générale, vir, Echidna atropos, n° 4 LISTE DES SERPENTS NOMMES VIPÈRES. 1681 Acontias ou Javelot. Linné, Guen, 1093. Daupin, vi, p. 159. Trigo- nocéphale Scuvecez, II, p. 545, n° 8. Erp. génér. ir. Atropos puniceus. Solénogl. Crotaliens, Africaine. SEBA, t.11, p. 89, pl. 54, fig. 2. Xiphosoma hortu- lanum , Erpet. génér. vi, 545. Aglyphodontes Aprotérodontiens. . Alecto. Waccer, p. 173, g. XXX. Trimérésure LACÉPÈDE. Naja Scurecez , p. 479 Erp. gén. vu, 1249. Pro- téroglyphes Conocerques. Ambiguë ou de Weigel. Davis, t. vr, page 60. Bothrops, WAcrër, genre XXXIIL. Erpet. génér. vir. Solénogl. Crotaliens. Americana. Scusucuzer, IV, pl. 746. Boa constrictor. Ammobates. Suaw. Gen. zool. t. nr, p. 481 Coluber canus Lin- NÆus. Erpét. génér, vir, p. 613. Coronella n.°5. Aglyphodontes Syncrantériens. Ammodytes-africana. Sësa, t. n,p. 50, pl. 50, fig. 1. Xiphosoma hortu- lanum. Erp. gén. vi, p.540, Boæides, vur, p. 1414. Anguiforme. Daunin t. vw, p. 131. Élaps ScunEer fase. n°3. Erpét. génér. vir, p. 1207. Elaps corallinus selon SCcHLEGEL. Protéroglyphes Conocerques. Argus. Kzein. Tentam. p. 21. Morélie argus. Erpet. gén. De \ vi, p. 585. Aglyphodontes Holodontiens. Aspic. Linné Gm. LAURENTI. 188. Vipère commune variété n° 3. Erpét. générale, vi, 1407. Solénoglyphes Vipériens. Atroce. LiNNE Gueux , 1107. Trigonocephalus cophias. Merrem, 154, Erpét. générérale , vi. Bothrops, n° 2. Solénoglyphes Crotaliens. Atropos. Wacrer, p. 175, g. XXXIV. Trigonocephalus puniceus, ScaLeceL , 1, 545. Erpét. génér. {. vit, 1432. Solénogl. Crotal. g. Atropos n° 1. Bande fourchue. Dauniw, VI, p. 22, Elaps. Scurecer, I, p. 450, n.° 7, Erpét. génér. vir, p. 1228, Protéroglyphes Conocerques g. 1, n.° 21. Berus LÉ, GMELN, p. 1090, Pelias. MerrEM, p. 148, n° 50. Erpét. génér. vis, p. 1395, Solénoglyphes yipériens, g. IT. Bigarrée, Daunix, VI, p.216. Bitis, Lissé, 1092, LaurenTi, 102, n.° 293, Xéphosomaæ 1582 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. hortulanum et X. caninum Erpêt. génér. Ÿt, p. 545 et 540, Aglyphodontes Aprotérodontiens. Blanc de neige. (nivea.) Luwné, d'après LaureNT1, 83-173, Naja. SCHLEGEL, Bleuatre. Bœten. IT, p. 475. Erpét. génér. vin, pag. 1298, Solé- noglyphes Conocerques, n.° 2. LaurenTi, p. 101. ? Bothrops. Linné, 1115, d’après Forskahl. Vipera. Dauon, tom. vi, pag. 108. Bondissante (arietans). Seurecre , p.577, Echidnée. Erpétologie géné- Brachyure. Brésilienne. Idem. Caire. (du) Céraste (Ceristalis). Chersea. Cléopätre. (de) Cobra de capello. Cobra. Coiffe ou chaperon. €lotho. Contortrix. Coralline, raie, t. vu, genre IV, p. 1426, Solénoglyphes vipériens. Cuvier, règne animal t. nu, p. 84, Echidnée heur- tante ou bondissante. Erpét. génér. vu, p. 1426, n.® 3, Solénoglyphes Vipériens. Daunin, vi, 86, d'après LAcÉPÈDE, Trigonocephalus. ScuLeGEL, p.532, Erpétologie générale, vu. Bo- throps n.° 3, Solénoglyphes Crotaliens. Sésa, t. 11, p. 29, pl. 98, fig. 2, Epicrate cenchris. Erpét. génér. vi, p. 555. Aglyphod. A proté- rodontiens. SÉga,. t. 11, p. 28, pl. 27, fig. 1: Python de Séba. Erpét. génér. vr, p. 400, Aglyph. Holodontiens. Linxé, GMELN, 1087. Céraste. MerREM, p. 150; ScuLeGeL, 11, pag. 585, Erpétologie générale , vu. Cerastes ægyptiacus. Solénoglyphes Vipériens, Lin, 1091, Daunin, vi, p. 144. Vipère. n° 1, Var. IV, Erpét. génér. vu, p. 1406, Idem. LaurenTi, p. 105, n.° 251. Céraste. Erpét. générale. Yi, n° {. Cerastes Ægyptiacus. Lin GuEuIN, 1092, LaurenTi, 103, Naja Haje et Sépédon Hæmachate KErpét. générale. vx, pag. 1298 et 1259, Protéroglyphes Conocerques. Merrem, p. 150, n.° 3, LiNNÉ, 1092, LAURENTI, p. 103, n.° 227, Merrem, p.150, Naja vit, p. 1415. Lunné, p. 1005, Naja. Laurent, p. 90, g. 28. Idem, Line, p. 1086, d’après LaurEeNTI, n.° 928, p. 104, Echiäna arietans, n.°1,Soïénoglyphes vipériens. MERREM, Beitrage. Acanthophide cérasiin. Erpét. génér. vi. Vipériens. Eunxé, p. 1109, d’après Sésa, 11, 174, Elaps, Sémer- LISTE DES SERPENTS NOMMÉS VIPÈRES, 1585 Cornue. Courte-queue. Daboïie ou fétiche. Dipse ou dipsade. Duberria. Echis. Egypte. (4) Elégante. Enflée. Fer de lance. Fétiche ou daboïe. Fourchue. Galonnée. GEL p. 440, Erpét. génér, var, p, 1207, Elaps n°1, Protéroglyphes Conocerques. Daunis, vi, 188. Genre Céraste. Erpétologie gé- nérale, €. vir. Céraste Lophophrys. Solénogsly- phes vipériens, Cyuvier, règne animal. 1, Brachyura. voyez plus haut Brachyure. LacéPËpe, tom, n1,1pl. 2, fig. 2, v. Echidnée élé- gante. Erpétologie générale, vir, Solénoglyphes Vi- périens et Python de Séba. Linxé GMELN, p. 1111. Herpétodryas ScHLEGEL, p. 197, n.° 17. Erpét. génér. vi, p. 547. Lepto- phide olivâtre. Aglyphondontes Syncrantériens. Scunelper, fasc. IL, p. 297. Elaps. Homalosoma Waccen, p. 190. Erpét. génér. vn, p. 109. Ho- malosoma lutrix. Aglyphodontes Calamariens. ScureceL. Phys. des Serp. n.° 584, Echis carinata, Erpétologie générale, vu. Solénoglyphes Vipé- riens, Daunin, t. vi, p. 212. Echidna Egyptiaca. MER- REM, p. 152, Cerastes , n.° 1. Erpét. génér, vn, Solénoglyphes Vipériens. Daunin , t. vi, p. 124. G. Echidnée. Erpét. génér. vu, p. 1435, Solénoglyphes Vipériens. Cuvier, Règne animal, t. 11. p. 90 Echidna arie- tans, var. Erpét, génér. vin, n.° 4, Soléno- glyphes Vipériens. Daunin, t. vi, p. 22, Trigonocéphale lancéolé, ScuLecez, p.556. Bothrops, n.° Erpét. générale. vu, m0 1, Solénoglyphes Crotaliens. Lacepëne, t. u, pl. 2, fig. 2. Echidnée élégante et Python de Séba. Nob. Erpét. génerale vinet wi, p. 400. Solénoglyphes Vipériens et Aglypho- dontes Aprotérodontiens. Daupin, {. vi, p. 22, Säea. Élaps, n.° 9. SCHLEGEL, p. 450 et n.° 7. Erpét. génér. vn, p. 1228. Proté- rogiyphes Conocerques. LAURENTI, p. 76, n.° 152. Élaps Schlegel , p. 444, n.e 2, et Erpét. génér, vu, p. 4217. Protéro- glyphes Conocerques, 1584 Halys. Hæmachate. Hébraïque. Heurtante ou bondissante. Scnr&cer, p.5 Hoelleik. Hygie. Idole ou fétiche. TIgnoble. Illyrie. (d’) Intestinale. Isebequensis. Javanaise. Javelot (acontias). \ Jaune. OPHIDIENS SOLENOGLYPHES. Lixné GuELIN, p. 1094. d’après Parras. Trigono- cephale ScareGEL, p. 551, et Erpét. géner. vu, n.0 3. Solénoglyphes Crotaliens. LaAcÉPËDE, t. 11, p.115, pl. 3, Naja ScuLeGEL, p. 481, n.° 6, et Erpét. génér. vu, p. 1259; Sépédon hkœ- machate. Protéroglyphes Conocerques. Daunin, t. vi, p. 115, Echidnée, n°1, arietans. Erpét. génér, vu, n.° 1. 577. Echidna arietans. MerREn, p. 152, et Erpétologie générale, vu, p. 1426. S0> lénoglyphes Vipériens. Link GMELN, p. 1115 de RoraHl Faune, arab. p. 15, n° 11. Merren, Beitr. fase. L pl. 6. Elaps, n.° 4, ScureGEL, p. 446, et Erpét. génér. vn, p. 1213, Protéro- glyphes Conocerques. LacÉPËDE, t. n, pl. 2, fig. 2. Echidnée élegante. Voyez Daboie et Fétiche. Daunin, t. vi, p. 111. LAURENT1, p. 96, n.° 213, Coluber SEsa, f. 1, p. 72, n.° 6. ALDROVANDE , Serpents, p. 169. Vipère ammo- dytes. Erpét. génér. vu, p. 1414. Solénoglyphes Vipériens. Laurenni, p. 106. n.0 254, d’après SéBa, Elaps fur- catus ScuLeGez, p. 450, et Erpét. génér. vir, p. 1228. Élaps, n.o 21, Protéroglyphes Cono- cerques. Scneucazer, t. 1V, pl. 628. Xiphosoma caninum. Erpet. génér, vi, p. 540. Aglyphodontes Apro- térodontiens. Daunin, t. vi, p.56. Jararaca.S£8a. I. pl. 70, fig. 12. Erpétologie générrale , var. are n.° 5. Solénoglyphes Crotaliens. Daunin, t. vi, p.159. Trigonocéphale 8. p. 545, ScuLeGer. Erpétologie générale, vir. Atropos puniceus, Solénoglyphes Crotaliens. Lacérëne, t. 1, p. 501, pl. v. fig. 2 Trigonocé- phale 5. p. 537. ScnreceL. Erpétologie générale, vi. Bothrops lanceolatus. Solénoglyphes Cro- faliens, LISTE DES SERPENTS NOMMÉS VIPÈRES. 1585 Jouflue. Daunin, t. vi, p. 220. Homalopsis buccata. ScaLecez, p. 337. Erpét. génér. vu, 968. Ho- malopsis, n.° 4. Opisthoglyphes Platyrhiniens. Hufi ou le Sourd. Dawn, t. vi, p.137. Lébétine, Linnæus. Trigono- céphale hypnale. ScareGrz, p. 550. Erpét. géné- rale , vu. Trigonocéphale, n.° 5. Solénogly- phes Crotaliens. Lactée. Daunix, t. vi, p. 47. Elaps d'Hygie. SCHLEGEL, p. 446. Erpéi. génér. vir, p. 1213. Elaps n°7. Protéroglyphes Conocerques. Lachesis. Daupnn t. Y,p. 351. Trigonocéphale rhombifère. Cuvier Règne animal , t. 11, p. 90. Erpétologie générale, vn. Lachesis mulus. Solénoglyphes Crotaliens. Leberis. Daunnn, t.vi, p.218. Tropidonus, Erp. g. vu, p. 579. Lébétine. LiNNÉ GMEUN, p. 109%. Voyez plus haut Kufi. ILèvres écailleuses (à). Ken TENramM, page 19. Xiphosoma caninum. Erpét. génér. vi, p. 540. Aglyphodontes Apro- térodontiens. Lophophrys. Covrer, Règne animal t. 17, p. 92. Cérastes, n.° 2, Erpétologie générale , vi. Solénoglyphes Vi- périens. Macgeru. Saw. G. Zoologie mi, p. 406. Waçrer Serp. Bras, pl. 19. Erpétologie générale , vi. Bothrops, n° 1, et Tropidolæmus Wagleri, Soléno- glyphes Crotaliens. Madère (de) Dawn, vi, p. 117. D’après GMEuW, p. 1092. Xi- phosoma hortulanum. Erpétologie vi, p. 545. Aglyphodontes Aprotérodontiens. Melanis. Daunix, VI, 191, et Lacérëpe. Pallas, voy. Rus- sie, vor, n.° 93. SCHLEGEL, p. 599. Erpétologie générale, VIL, p. 1394. Pelias berus. Soléno- glyphes Vipériens. Mélanurus (q. noire) Daunn, VI, 45. Naja Haje. ScuLecer, 475. Idem. Variélé noire. Erpétologie générale, vu, Protéro- glyphes Conocerques. Montana. Suiru. Ed. journ. E, p. 284. Echidna, n.° 5, Scux- GEL, IL, 581. Erpét. générale, vi, Echidna atropos. Solénoglyphes Vipériens, 1586 Nasicornis. Naja. Nexa et Nepa. Noire ou prœster. Ocellée. Orientale. _Paraguajana Pelias. Prœster ou Aspic. 2 Prœtextata. Pyramides (des) Psyche. OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. Saaw.Naturalist. Misceilany, pl.94, et de RerNHanDr'. Notre Vipère Hexacère. Erpét. gén. vu, p. 146, Solénoglyphes Vipériens. Daunix, VI, 62, à lunettes Naja Tripudians. MEr- REM, p. 147, n.0 4. Erpét. gen. vs, p. 1295, Proté- roglyphes Conocerques. Laurenri, Daunin vi, 225. GMEun, 1090. Frigono- céphale hypnale. Erpét. génér. vn, Solénogly- phes Crotaliens. Dawn, vi, 161. Vépère commune. Vipera aspis seu - prœster. Erpét. génér., vir, p. 1406. Solénogly- phes Vipériens. ‘ Daupnin, vi, #40. Vipére commune, Variété n,° 1. Dans l'Erpét. génér., var, n.° 1. Daupin, vi, 50. Gen, 1112. Séba. Thes. t. 1, pl. 78, fig. 4. Laurenni, p. 94; n.° 907. Eryx Conicus. Erpét. génér., vr, p. 470. Aglyphodontes A proté- rodontiens. Séba, t, ur, p. 77, tab. 74, g. 1. Xiphosoma hortu- lanum. Aglyphodontes Aprotérodontiens. Erpét. génér., VI, p. 545. | LaurenNrTi, p. 192, tab. 9, fig. 1. G. Pélias. MEr- REM, 148, 50 Idem. Erpét. génér., vit, p. 1395. Daunin, vi, 161. Vipère noire. Scuecer, 599, n.° 1, Vipère commune. Erpét. génér., vir, p. 4406, Var. n.° 5. Gravenuonst Leiolepis rhodostoma. Erp. gén. vu, Solénoglyphes Crotaliens. Gxorrroy. Description de l'Egypte, pl. 4, sup. n.° 1, Echis carinata: Erpétologie générale , vu, n.° 1. SCHLEGEL, 11, 584 Vipera Echis. Daunin, Rept., vin, pl. 108. Elaps, n.° 6. Queue noire ou mélanure. Daunin, vi, 45 Naja Haje. ScHLEGEL , 475. Rhodostoma, boucle rosée. Reinwarpr. Leïolepis, genre des Crotaliens. Redi. (de) Rouge. Scythe. Erpét. gén., vir. Daupin, vi, 152. Vipère commune. Var. n.°2el#4. De l'Erpét. gén., Solénoglyphes Vipériens. Daunin, VI, 150, Gugzin, 1091. LAcéPÈDE, (. I, p. 230. Pallas, voyage, Echidna arietans. Erpét. gén. vn, p. 0000 , Solénogl, Vipériens, LISTE DES SERPENTS NOMMES VIPÈRES. 41587 Sévère. Eanné, Gueuin, p. 1087. ScureGeL , 83. Xenodon, n.°3, et Erpét. gén. vn, p.756. Aglyphod. Dia- crantériens. Sourd ou Kufi. LiNNÉ , GMELIN , p. 4094, Daunix, VI, 137. Voy. ‘ plus haut Auf. Superbe. Daun, VI, 225. GmEezin, 1089. ScHEGEL , 72, Coronella rhombeata et Erpét. gén. vn, 1154. Dipsas. Opisthoglyphes Dipsadiens. Tétetriangulaire(a). Wacrer, G. MArGERA, 174. LATREILLE , {. II, P. 322, Trigonocéphale, ScaLecEz , 541. Bothrops nigro-marginatus. Erpétologie générale , vi. So : lénogl. Crotaliens. Tigrée. + Daunin, VI, 37, LAGÉPEDE, f.1, p. 391. Moy: plus haut Superbe. Trés-belles | SéBa, t. u,p. 55 pl. 54, fig. 3. Epicrate Cen- chris, Erpét. gén. vi, p. 555. Boæides. Triangle. Daunin, VI, 220. ScneceL, 537. Daubenton En- cyclop. Dict. Ophiologie, Erpét. génér. vu, p. 968. * Homalopsis , n.° 1. Platyrhiniens. Triple-tache. Daun, VI, 25. Scourecer, 449. Élaps. Erpét. gén. vil. p. 1207. Protérogl. Conocerques. - Ÿ. nair. Covrer , Règne anim. 11, 99, note 4. Naja,/ScHLEGEL, 485. Causus, Wacxer et Erpét. gén. vu, 1263. Causus rhombeatus. Protérogl. Conocerques. Feinée. LIRE , GMELIN , p: 1085, nn 106-232. Séba, 124.0 Verte. in ; VI, 419. Trimésérure , LACEPEDE, SCHLE- &ëL, Cophias, 544. Trigonocéphale , Erpét. géné- rale ,vu. Bofhrops, n.° 5. Solénogl. Crotaliens. Woigel (de). Daupn, VI, 60, Gmerin, 1204. Bothrops, WAGLer, D 174. Cophias jararaca , Neuwied. Bothrops, n.° 3, Erpét. gén, vu. 1588 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. a — ) 1: GENRE. ACANTHOPHIDE—ACANTHOPHIS (4). Daudin. CaracrÈRes. Tête plus large que le cou , couverte de grandes plaques dans sa moitié antérieure; narines latérales, ouvrant : dans une plaque unique, non renflée ; urostèges en partie simples et remplacées à l'extrémité de la queue qui est légèrement com- primée, par des écailles hérissées , entuilées , épineuses, termi- nées par une épine cornée, très-pointue, droite ou légèrement courbée comme un aiquillon. Hisrorique. Ce genre, qui n’est établi jusqu'ici que sur une espèce décrite et figurée d’abord par Blasius Merrem, en 1790, (Beitrage zur naturgesch. der Amphibien) , sous le nom allemand Schlingende Natter, ou Vipera contortrix, a fourni à Daudin l’occasion de décrire ce Serpent comme un genre particulier, quoiqu'il n’ait point observé lui-même cette espèce dont il avait cependant saisi les caractères. Puis, il a été adopté par Lacépède, par M. Fitzinger et par Cuvier. Plus tard, cette même espèce a été rangée par Merrem lui- même, en 4820, comme un genre, sous le nom d’Ophryas, dans son Système des Amphibies, p. 146, quoiqu'il ait adopté celui d’Acanthophide comme spécifique et qu'il ait cité les ou- vrages de Daudin et de Cuvier. Avant que Lacépède eût reconnu l'individu provenant de l'Océanie et rapporté par le capitaine Baudin, on ignorait la patrie de ce Serpent et même s’il avait des crochets venimeux, bien que Merrem l’eût pensé en lui donnant le nom de Nafter qui signifie Vipère. Daudin, en supposant qu'il y avait des crochets à venin, a mis ce point de doute ? (1) De Axayle épine et de Ogus Serpent, ainsi nommé probablement à Cause de Ja pointe cornée ou de l’épine par laquelle la queue se termine. VIPÉRIENS. G. ACANTHOPHIDE. | 1589 Nous avons pu observer dans les collections du Muséum près de vingt individus de différentes grosseurs et longueurs, ainsi modifiés par l’âge et le sexe; de sorte que la description qui va suivre pourra compléter l’histoire de ce Serpent, dont : le caractère principal est exprimé par le nom qui a servi à le désigner. Cependant l’aiguillon qui termine la queue n'est pas la seule marque distinctive, comme on va le voir. # EsPÈce UNIQUE. ACANTHOPHIDE CÉRASTIN. Acanthophis cerastinus. Daudin. CARAGTÈRES. — Ceux du genre. Synonyuie. 1790. Schlingende naîter. Vipera. Merrem. Bei- trage I, p. 20, tab. IX. — V. Contortrixz. 1794. Boa antarctica. Shaw. Misc. tab. 35. 1803. Daudin, Hist. Rept. Tom. V, pl. 59, fig 10 et 41, la tête, p. 289, pl. 67, l'ensemble. 1804. Lacépède , Annales du musée d'histoire nat. t. IV, p. 200. 1806. Boa palpebrosa. Shaw. Gener, Zool., t. 111, 2.° partie, p. 362. ser 4814. Acanthophis Brownii. Leach. Zool: miscell. I, pl. 35. 4828. Acanthophis tortor. (Black Snake), Lesson. Voyage de la Coquille, 1. IL, zoolog. p. 35, n.° 18, Ann. des scienc. nat. t. XIII, p. 391, pl. 6, g. n.° 2. 4829. Acantophis cerastinus. Cuvier. Règne animal, t. II, p.95 ,n.° 4, et Guérin, Iconographie du règne animal. Rept. pl. 24, fig. 1, tortor. ‘1830. Acanthophis cerastinus. Wagler. Syst. amph. p. 172, à g. n° 25, 4837. Vipera acanthophis. Schlegel. Phys. des Serp. espèce n.° 10, p. 605, pl. 21, fig. 21 à 23, la tête. 4843. Acanthophis cerastinus. Fitzinger. Syst. Rept. p. 28. 1849. Gray. Catal. of Snakes, p, 34. n.° 9. REPTILES, TOME VU, 88. 1520 GPHIDIENS SOLÉNOGLYPEES, DESCRIPTION. Comme on n'a jusqu'ici observé qu'une seule espèce, nous devons là décrire avec plus de détails, d’après de nombreux individus, pour faire mieux connaitre le genre et en exposer les caractères. Formes er Ecarrture. La forme générale est celle d’une Vipére. La tête est plus large que le cou. Le dessus est recouvert sur la moitié anté- rieure de grandes plaques, dont la première , dite rostrale, est de forme triangulaire, avec la base un peu échancrée; elle garnit le devant de la lèvre supérieure. En arrière, cette plaque est arrondie et reçoit sur ses bords, en dehors, les lames nasales qui sont perforées par les narines. Au milieu se voient les deux fronto-nasales suivies des deux frontales anté- rieures. Celles-ci encaërent le devant &c l'écusson impair syncipital , le- quel se trouve bordé par les plaques surcilaires qui forment le bord su- périeur et avancé de l'orbite: enfin en arrière, se voient deux plaques larges et longues dites pariétales ou occipitales, après lesquelles viennent des écailles plus petites, semblables à celles du dos, La bouche est fendue jusqu'à l'occiput et la lèvre supérieure avancée ré- couvre en arrière l’inférieure, en dessus de la commissure, surtout les trois dernières plaques labiales inférieures. Toutes ces plaques labiales sont, d’ailleurs, fort lisses et très-polies. Sous la gorge, le sillon médian sépare les trois paires de plaques men- £ales, très-libres sur les bords, pour en permettre la dilatation, maïs au de- vant, ily a une lame médiane impaire, qui est la labiale inférieure. Denrs. Les crochets vénimeux sont isolés. Nous ne voyons pas d’autres dents sur l'os sus-maxilaire où mandibulaire. La mâchoire: inférieure porte à son extrémité libre antérieure, deux saillies osseuses dans les- quelles sont implantés deux ou trois crochets isolés mais sur une même ligne dépassant en avant les tubercules mous formés par la gaîne des crochets sillonnés, qui cachent la totalité de l'os mandibulaire dans lequel ces crochets sont implantés, le plus souvent au nombre de deux de chaque côté. Le dessus du corps est revêtu d'écailles très- rés nEnf entuilées : eiles sont légèrement carénées et arrondies sur leurs bords libres. Les scutelles ventrales ou les gastroslèges sont lisses, larges, arrondies , mais peu étendues dans leur longueur; elles varient pour le nombre. Dans l’un des grands individus, on a pu en compter 120. M. Schlegel porte ce nombre à 112-118. Nous nous sommes assurés qu'il n’est pas constant, la dernière scutelle ou l’anale est plus large que les autres et recouvre l'o- rifice du cloaque, VIPÉRIENS. G. ACANTHOPHIDE, 1591 £es scutelles sous-caudaies ou jes urosièges sont en plus grande partie disposées en rang simple, au nombre variable de 20 à 24 et même 30, quelquefois l’une ou plusieurs se trouvent divisées en deux. $ Ce qui caractérise surtout ce genre ce sont les dernières écailles de la queue. Dans les trois dixièmes de sa longueur, elles sont petites, serrées, imbriquées lâchement, comme hérissées, épineuses ; formant une portion légèrement comprimée dans cetle région seulement, et constamment ter- minée par une seule écaille cornée, pointue comme un aiguillon de quatre à cinq millimètres de long, tantôt droit, tantôt légèrement courbé, d’où le nom adopté de Serpent à épine. (Acanthophide). CororaTion. Les couleurs varient; dans tous les individus que nous ayons sous les yeux, le dessous du corps est en général d’un blanc sale avec des taches noires, principalement sous la mâchoire inférieure, la gorge et les côtés de la tête. Le plus souvent, les grandes plaques du ven- tre sont marquées de points noirs plus ou moins disfincis, quise touchent cependant dans quelques uns des individus. Le dessus du corps parait gris terne et même jaunâtre, avec des bandes transversales plus pâles, comme blanchâtres ; celles-ci, dans plusieurs exemplaires, ont conservé une teinte d’un rouge terne, briqueté. Le dessus de la tête est généralement sans taches et d’un gris terreux plus ou moins foncé. Les lèvres seules offrent des taches blanches et noires sur des écailles très-lisses. L’individu adressé au Muséum par M. le Docteur Van Horne de Leyde paraît avoir servi de modèle pour la figure donnée par M. Guérin Mé- neville, dans l’Iconographie des Reptiles du Règne animal. El est tout à fait différent pour les couleurs, ce qui fait que nous allons les faire con- naître en particulier. Peut-être, au reste, cet individu n’a-t-il cette appa- rence que par l'effet de la liqueur conservatrice qui laura décoloré en grande partie. Cet exemplaire est d'une teinte générale, blanche, assez pure sur le dos, mais aiternativement entremélée de bandes transversales plus grises, et ces bandes elles-mêmes offrent quelques écailles irréguliè- rement parsemées, dont la couleut est d’un noir foncé qui tranche sur la blancheur générale. Les écailles les plus voisines des scutelles ventrales ont. foutes une tache noire, petite, arrondie, ayec un cercle plus blanc, et cha- cune de ces plaques du ventre porte une tache noire plus grande et plus large, comme le représentent la figure citée de l'Iconographie et celle donnée par Merrem. La tête est blanche avec quelques taches noires sur les lèvres, surtout sur les écaiiles labioles inférieures. On voit aussi trois taches noires au dessus de la fente de la bouche ; l’une en arrière de l'œil, sur l'avant- der= nière plaque sus-labiale et deux autres qui se suivent sur la méme ligne , . 35,7 + 1592 OPHIDIENS SOLÉNOGLY PILES. au dessus de la commissure de la bouche. Ces taches sont fort régulières à droite et à gauche. Cette coloration est très-différente de celle du plus grand nombre de nos âutres individus ; mais celui-ci est comparativement très-petit; il nä guère que 02,55 de longueur. Nous ne croyons cependant pas qu'il appar- tienne à une espèce distincte, caril présente d’ailleurs tous les mêmes caractères de forme et de distribution des écailles, sur la tête et à la queue; sur cette dernière région surtout, dont la bizarre sein a suggéré le nom par lequel on a désigné le genre. Parrie. Les individus que possède la galerie du Muséum proviennent tous, très-probablement de la Nouvelle-Hollande. La plupart ont été recueillis dans les environs du Port Jackson et de Sidney. Ils ont été rapportés en 1846 par M. J. Verreaux. Il en est un dont la peau a été montée et qui a élé acquis de M. Gory. Deux plus petits exemplaires ont êté donnés à la colleclion le premier en 1848 par M. le Docteur Natalis Guillot; le second, qi est justement celui qui a servi de modèle à la fi- gure de l’Iconographie, est dû à M. le Docteur Van Horne de Leyde. Un autreindividu du cabinet de Hollande et provenant de la même sour- ce a élé décrit par M. Schlegel, qui a donné les figures de la têle de ce Serpent, planche 21 de son ouvrage sur la physionomie de ces Reptiles ; mais les taches indiquées sur la tête ne se trouvent pas dans nos exem- plaires. Le nom de Cérastin, employé par Daudin pour indiquer l’analogie de ce Serpent avec le Uérasle, a pour origine la figure fautive publiée par Merrem, qui a représenté, en effet, au dessus de l'œil une sorte de sourcil très-saillant et relevé, ce que nous n'avons pu remarquer dans aucun de nos nombreux exemplaires. D’agrés la lecture du texte de Shaw, il est évident que le naturaliste anglais a élé trompé par cette planche de Merrem qu'il cite et dont la saillie des sourcils lui a fourni le nom spécifique de Palpebrosa; puis les . écailles qui terminent la queue l'ont porté à en faire une espèce de Boa, dont cependant il avoue ne pas connaître l’origine. . Dimensions. La longueur totale de l'un de nos individus est de 0", 70, la têle de 0®,045 le tronc 0,56, la queue (m,095. Le diamètre du tronc de 0216. 5 plaquès gulaires, 114 scutelles ventrales 1 el 39 sous-caudales. Shaw indique 112 gastrostèges et 51 urostèges. OBsErvaTIONS. Îl nous restait des doutes sur l'espèce citée par M. Schle- gel, sous le nom d'Acanthophis Brown, figurée par M. Leach en 1814 dans les Zoological niscellany t.T, p. 12, pl. 3 ouvrage que nous n’avions VIPÉRIENS. G. PÉLIADE. 1595 pas encore consulté. Depuis, nous nous sommes assurés que la figure, d’ailleurs fort peu exacte, de l’animal entier était celle du Serpent que nous décrivons ici et venant aussi du port Jackson. La seule représentation de Ja queue vue en dessous et de l’aiguillon qui la fermine est exacte, LET A EE { ‘I. GENRE. PÉLIADE. — PELIAS (1). Merrem. CaracrÈres. Téle couverte sur la partie antérieure seulement de petits écussons planes , ou très-légérement concaves dont un central plus grand ; narines latérales simples ; urostèges ou plaques sous-caudales formant une double rangée. Ce genre, établi et caractérisé par Merrem, est en effet facile à distinguer de tous les autres Vipériens, par les pla- ques qui protégent le dessus de la tête; ces plaques sont moins grandes et moins régulières que celles qu’on peut aussi observer dans les Acanthophides, les seuls, au reste, de cette même famille, qui présentent cette disposition. D'ailleurs, ces derniers sont surtout reconnaissables à la forme et à la disposition singulière de la queue dont les urostèges se trou- vent en grande partie distribuées en rang simple et aux- quelles succèdent de petites écailles en recouvrement , soule- vées et hérissées, qui donnent à cette extrémité du corps une forme bizarre et comprimée et se termine enfin par une épine cornée. Toutes ces particularités ne s’observent pas ici et suf- (4) Hsuæs, nom mythologique donné à la lance d’Achiile, fils de Pélée. Ce nom se trouve aussi dans Actius, lib. 15, cap. 52, cn parlant de la morsure du Péliade et de l'Élaps. Employé d'abord par Linné (Systema naturæ, tom. E, part. tm, p. Hu), il désignait une espèce du genre Ccluber, provenant de l'Amérique méridiorale ou de l'Inde et conservée dans 1e cabinet de Dégéer. C’est un choix de nom malheureux ; cependant il a été adopté par Wagler et M. le prince Ch. Bonaparte, Nous aurions préféré celui det Berus qu'on lit dans les auteurs les plus anciens ct que Linné lui-même avait emprunté à Séba, 1594 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. fisent donc pour faire reconnaître, par la comparaison ; les caractères du genre Péliade. Si nous n'avions ces marques distinctives des plaques syn- cipitales, il serait réellement fort difficile de séparer ce genre de celui des Vipères, dont il partage presque tous les attributs de formes, d’habitudes et même de coloration, surtout avec la Vipère commune ou Aspic. Aussi, n'est-ce qu'à l’aide d’un examen attentif et minutieux des autres parties qu'on peut assigner des noms différents à ces deux espèces et même, cette première difficulté vaincue, il est encore très-difficile de s'assurer de la synonymie. Les auteurs, en effet, ont, pour la plupart, négligé d'indiquer ou de représenter , dans les f- gures qu'ils nous ont transmises, la disposition toute particu- lière de la forme de la tête. Ce caractère a pourtant de l’im- portance, car la tête du Péliade est moins déprimée, ou moins aplatie que celle des Vipères, chez lesquelles tout le dessus du crâne est, en outre, recouvert de petites écailles imbri- quées et non de grandes plaques en avant. M. Schlegel , au contraire, a parfaitement reproduit, dans ses planches, la tête du Péliade berus qu'il range parmi les Vi- pères, comme la plupart des auteurs qui l’ont précédé. M. le prince Charles Bonaparte, qui a donné une histoire très-détaillée de ce Serpent dans sa belle Iconographie’ de la Faune italienne, a pris beaucoup de peine pour en débrouiller la synonymie. Nous ne sommes pas absolument certains qu’il y ait complétement réussi, mais nous devons avouer que c'é- tait une recherche fort difficile et dans laquelle nous avions | échoué nous-mêmes, parce que les auteurs qui ont décrit les Vipères ont, comme nous venons de le dire, souvent négligé de faire connaître les particularités qui constituent le carac- tère de l’espèce unique rapportée jusqu'ici au genre Péliade. Ce caractère essentiel n'étant pas signalé, on éprouve un assez grand embarras. On la trouve décrite dans les auteurs Français, parmi les Vipères, et chez la plupart, sous le nom VIPÉRIENS. G, PÉLIADE, 1595 de Berus, car, comme nous le dirons bientôt, c'est là le nom latin le plus anciennement connu. Ensuite, ce n’est guère par les couleurs que la distinction pourrait être établie; car, chez presque toutes, il y a des variétés à l'infini dans les teintes, _quoiqu’on puisse aisément trouver de l’analogie entre ces va= riétés, surtout à cause d’une raie ou bande sinueuse, plus ou moins interrompue, d’une teinte plus foncée, qui s'étend le long du dos et qui est légèrement relevée sur la ligne mé- .diane. Les côtés et la partie inférieure du ventre sont encore plus variables, d'après diverses circonstances, et suivant les lieux que ces Reptiles habitent, l’époque Hé où Moins rap- prochée de la mue, celle de la reproduction, et même selon l’âge et peut-être le sexe des individus, ce qui crée autant de difficultés. * Nous nous contenterons donc de rapporter la ee du prince Bonaparte, faite avec conscience , et en indiquant les doutes dans lesquels il est resté lui-même. C'était un travail très-embarrassant , et nous croyons devoir en présenter les ré- suitats avec toutes les restrictions qu'exige l’état de la science. . On n’a rangé jusqu’à ce jour dans ce genre, que l’espèce dont nous allons parler. M. le prince Charles Bonaparte est le seul qui ait écrit que ce Serpent, malgré l'opinion généra- lement admise, habite de préférence les terrains bas et inon- dés, comme les rizières, au moins dans la saison chaude, aussi l’a-t-il désigné sous le nom de Mar "assoemployé en Italie, même du temps de Conrad Gesner, comme signifiant Vipère, avec l’épithète de Palustre pour le distinguer d’une autre va- riété qu'il regarde comme une espèce, sous le nom d’Alpino. ” Esrècs unIQue. PÉLIADE BERUS. £a petite Vipère. Merrem. (Arras, pl. 79 his, fig. 2, la tête vue en dessus). Caracrères. Corps alongé, sans rétrécissement à la nuque; une ligne foncée brune au noire et flexueuse sur le dos; une A Li 1596 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. plaque polygone centrale sur le sommet de la tête, qui est un peu convexe. Synonyme. Nous ne citons ici que les noms qui se rapportent au Péliade ayant l'intention de faire connaître dans l’histoire du genre qui va suivre ceux de la Vipère commune, 1766. Coluber. Berus. Linnæus. Syst. nat. Edit. 12, p. 377. Linnæus cite Aldrovande Serp. 115, 116, Fauna suecica , 28% et Amænitates academ. [, p. 113, n.° 1. 1768. Coluber Berus. Laurenti p. 97, n.° 216, ot. tab. IF, et p. 192. Vipera anglorum. Coluber Berus. ibid. pag. 98, n°217, Tab. IV, fig. 4. Vipera anglorum. 4769. Coluber Berus. Scopoli. ann. Hé nat. II, pag. 39. 1788. Coluber Berus. Linnæus Gmel. systema naturæ. 1090, 1788. Prester. Linnæus ibid. pag. 1091 , edit. Gmelin. 1801. Vipera Berus. Daudin Hist. Rept. t. VI, pag. 89, et Prester. pag. 161. 1820. Pelias Berus. Merrem Syst. Amph. pag. 148, Spec. 1, Var, æ Be Ye 1830. Vipera Chersea. Schlegel. ni Syst. Se pag. 178, genre 44. 4832. Vipera Torva. Lenz, ee p- 133. 1836. Vipera Chersea. Cuvier. FRERE animalt. If, pag. 92, la petite Vipère édit. IL. , 1837. Vipera berus. Schlegét. IX, pag. 591, pl XXI, fig, 14- 15-16 , var. pag. 592. 1826. Pelias. Fitzinger. voyez t. VI, de cette Erpét. p. 68. 1840. Pelias Berus. Bonaparte. Iconogr. Faun. Ital. t, IT, pl. 78, 1 et 2 f.° 60. Marasso palustre. 1816. La Vipère commune du Nord. : Vipera Berus. Cuvier Règne animal iliustré par Duvernoy, Rept. pl 34, C'est la meilleure figure dans tous ses détails. 1849. Pelias Berus. Gray. Catal. of snakes pag. 81, n.° 4, Zool, miscell, 96. [1 ë VIPÉRIENS, G. PELIADE. 1397 DESCRIPTION. Presque tous les auteurs ont décrit ce Serpent sous le nom de Vipère, de sorte que ce qu'ils en rapportent, doit également étre considéré comme étant commun à l'espèce la plus vulgaire, qui elle même à été confondue avec plusieurs variétés et surlout avec celle appelée l’Aspic ou. Vipére noire, et sous les-noms tantôt de Prester, comme l’a fait Latreille, d’a- près Linné, ou de Chersea par Daudin et Wagjler et tantôt enfin, de Fi- pêre rouge, Anglaise. etc, etc. Quoiqu'il en soit, nous allons faire connaître ici la disposition des par- ties extérieures de ce Serpent qui permettront nécessairement de le dis- linguer d'avec les Vipères proprement dites, abstraction faite des couleurs, des habitudes et des mœurs qui sont presque absolument semblables. Fonues. La léte est généralement plus allongée, moins rétrécie vers sa jonction avec le cou, qui se trouve ainsi moins étranglé. Comme le som- met du vertex est moins plane, les côlés de la face sont plus arrondis et le museau moins tronqué. La plaque rostrale, légèrement échancrée. n’est pas relevée au dessus du front et surtout elle n’est pas prolongée, comme dans l'espèce de Vipère qu’on nomme l’'Ammodyle. Quoique M. le Prince Charles Bonaparte ait cru devoir considérer comme deux espèces dislinctes dans ce genre, les individus chez lesquels les plaques de la tête ne sont pas symétriques, il y a si peu de différences à cet égard, que nous sommes portés à les regarder comme de simples variétés qui ne sont pas plus constantes que les différences de coloration signalées par cet habile Zoologiste. Le Pelias Berus et le Pelias Chersea Bonaparte - sont donc pour nous une seule et même espèce. CororarTion. Les teintes générales présentent beaucoup de variations, depuis le ton gris-pâle jusque à la couleur d'acier noirâtre; mais ce gris se mêle au fauve, au rougeâtre ou rouillé (Charles Bonaparte. Iconog. faun. ital. pl. 78, Pelias Chersea, Marasso alpino), et quelquefois à une nuance d’un vert foncé ou brune. Voilà pourquoi les individus sont généralement confondus avec les Vipéres, dont ils ont tout à fait l’appa- rence. D'ailleurs, la région la plus élevée du dos offre le plus souvent une large raie noire où brune sinueuse, quelqueïois continue depuis le cou, jusqu’à l'extrémité de la queue. Cette bande longitudinale flexueuse est parfois interrompue de distance à autre, de manière à former des laches le plus souvent irrégulières, mais ayant quelquefois la figure d’un carré élargi en travers, ou d’un rhomboïde. Ces taches sont Lantôt tout à fait dis- tinctes, tantôt réunies par une ligne gréle, qui simule ainsi le fil dun chapelet. Lenz, dans son traité Allemand sur les Serpents 4832, Schlan- genknde, les a parfaitement représentées dans des figures coloriées, surfcut 1598 OPHIDISNS SOLÉNOGLYPEES, sur la planche EV. Très-souvent, entre les espaces étranglés que présenté la raic dorsale, les côtés portent d'autres taches d'un gris plus ou moins foncé et même tout à fait noires; puis immédiatement au dessous de ces dernières, dans la région qui unit les écailles du dos aux larges plaques de l'abdomen, dites gastrostèges, on remarque une autre série de pelites taches qui paraissent blanchâtres, par opposition à Ja couleur foncée au ventre. La têle est assez régulièrement (achetée, mais non pas d’une façon constante, car nous voyons que les jeunes individus ont généralement des taches plus distinctes, qui s’effacent sur les sujets plus avancés en âge. Enfin, les mâles les offrent aussi plus constamment, El y en a d'abord en avant, autour des crifices des narines, deux plus petites externes, qui se joignent à une autre impaire, placée au dessus de la plaque rostrale; mais cette ire est souvent isolée. Ii vient ensuite une tache syncipitale située sur l'écusson central. Enfin, de l'un et de l’au- ire côté, depuis le tiers antérieur de la tête jusqu’à l’occiput, on voit une ligne noire d’une largeur régulière , arquée en dehors. Dans l'intervalle médian, on distingue le plus souvent l’origine de la grande raie dorsale, plus où moins dilatée et occupant la région moyenne de la nuque. M. Wyder, qui a publié en 18926 à Genève une petite brochure ayant pour titre Histoirenaturelle des Serpents de la Suisse, paraît avoir réuni un assez grand nombre de ces Vipériens, dont il a pu observer les mœurs et les variations. Il a reconnu que la teinte générale du fond des écailles passe du gris au fauve jaunâtre, et que les taches, variables elles-mêmes pour la figure, la direction, le nombre, offrent des transilions du brun au noir, en restant isolées ou séparées les unes des autres, surtout dans la région du dos où la ligne sinueuse, qui parait la plus constante, peut faire aisément confondre entre eux les Pélias, les Vipéres et le Tropidonote vipérin. Cette confusion est si facile, qu’elle m'a trompé moi-même dans la circonstance que je fais connaître ici dans tous ses détails. C’est en effet en croyant saisir une Couleuvre vipérine que j'ai été blessé par un Pélias et que jai éprouvé les accidents assez graves qui sont la conséquence de. cctte intoxication dont je erois devoir consigner les circonstances"dans le récit que j'ai fait moi-même de cet accident comme complément de l'his- toire du Pélias berus. . Au reste, l’ensemble de cette coloration, qui varie à l'infini dans une vinglaine d'exemplaires que nous avons sous les yeux, ne suit réellement paggpour faire distinguer ce Serpent d'avec les VMipères, si le naturaliste ne peut bien dbserver ct comparer la tête qui est distinete par sa forme, par l'éiroitessé relative du museau, et par les plaques où les écuskos qui VIPÉRIENS, G. PÉLIADE, 1399 la revétent; peut-être aussi l'étranglement en est-il moins marqué dans la jonction du crane avec l’échine. Ô En résumé, le seul caractère tiré de la présence des plaques, ou Les lames cornées qui se trouvent au dessus du museau, devient en même temps la diagnose du genre et de l'espèce unique qui constitue le Pélias Berus et le fait distinguer du genre Vipére, car pour la teinte générale du corps et pour les taches qui s’y font remarquer, il faudrait pour diner ques reconnaître autant de variétés que d'individus divers. Tout ce que l’on sait des moeurs de ces Ophidiens peut aussi bien se rap- porter à l'espèce que nous décrivons qu'aux divers Serpents Vipériens dont nous ayons esquissé l’histoire précédemment. Quant au nom de B£rvs, il est fort ancien dans la science pour désigner une Vipère. Aldrovande,-en effet, en donne l'historique. Il nous dit qu’il provient d'un préjugé qui avait fait regarder ce Serpent comme le produit de la fécondation d'un Serpent par un poisson du genre des Murènes. Quoiqu'il en soit, ce nom a été introduit comme celui d’une vipère par Gesner, Séba, Petiver, Linnæus, Scopoli, et par tous les auteurs mo- dernes. Nous ignorons donc l'étymologie de ce mot latin, qui a toujours été mis en usage pour désigner une ou plusieurs espèces différentes de vipères, RELATION DÉTAILLÉE DES EFFETS PRODUITS PAR LES PIQURES D'UN PÉLIADE SUR L'AUTEUR DE CET. OUVRAGES . Le jeudi 11 septembre 1851, j'étais en promenade avec ma famille, dans la forêt de Sénart, près Paris; je m'y livrais, comme de coutume, aux re- cherches d'histoire naturelle. na au milieu d’une large allée, peu garnie d'herbes courtes, un Serpent qui la traversait rapidement, El était environ-deux heures après-midi. rompé d’après un coup-d’œil trop prompt, qui m'avait cependant permis d'apercevoir les plaques qui garnis- saient en dessus le devant de la tête de ce Reptile, et même la raie brune sinueuse qui régnait le long du dos, je ne doutais pas que je voyais une Couleuvre Vipérine, c'est-à-dire un Tropidonote, qu’on rencontre assez fréquemment dans nos environs. Comme je ne devais pas en craindre.la morsure, je me précipitai imprudemment sur ce Serpent que je saisis au milieu du corps avec la main’ droite pour l'enlever de terre; mais ne l'ayant pas empoigné assez près de la têle et voulant m'aider de l’autre main, j'y fus mordu sur le pouce, au-dessus de l'articulation des deux dernières phalanges, : 1:00 OPHIDIENS SOLÉENOGLYPHES, Les piqüres furent si promptes que je les sentis à peine; car les crochets, fins, acérés comme des pointes d’aiguille, ne restèrent pas l’espace d’une seconde dans les petites ouvertures de la peau, très-mince en cet endroit’ L'une de ces piqüres ne fut même pas indiquée par le moindre atome de sang coloré. Saisissant à l'instant même la tête du Serpent en arrière ,jela repoussai en avant afin de décrocher les dents venimeuses, et j’essayai, mais inutilement, de briser la colonne vertébrale en étendant le tronc avec force sur sa longueur et en sens opposé , le derrière de la têle étant retenu de la main gauche. Ne pouvant parvenir à rompre ainsi l'échine, je me servis de la main droite pour aller prendre dans mon gousset une paire de ciseaux qui s'ouvrent à ressort. Je m’empressai d’en introduire les pointes dans le gosier du Serpent dont la bouche restait béante parce que les mâchoires étaient ainsi repoussées par derrière. Je pus alors séparer les vertèbres en dedans, et couper la moëlle épinière en ménageant la peau du cou. Je jetai l'animal sur la terre, bien certain qu’il ne pourrait s'enfuir. Je m'occupai alors de sucer les piqûres de mes deux pouces, mais-les orifices en étaient trop exigus pour qu'il en sorlîit le moindre liquide. J'aurais mieux fait de les inciser préalablement. Comme j'avais sur moi un cylindre d’azotate d'argent fondu, recouvert de cire à cacheter, je dé- couvris un point de la surface de ce caustique, dit pierre infernale, pour l'appliquer successivement sur les trois indices des piqüres, et environ une minute après, sur la quatrième du pouce droit que j'avais négligée d'abord; mais y ayant remarqué un petit suintement sanguinolent, je crus devoir employer la pointe d’une lancette pour ouvrir plus largement Fa peau, afin que l’action cautérisante du sel d'argent püt s’y exercer plus profondément. C’élait, au reste, ce que j'aurais dû faire pour les trois au- tres piqüres, quine me faisaient éprouver aucune douleur ni sensation appréciable. Le Serpent recueilli pour étre conservé, je conlinuai ma promenade pendant environ une heure et demie. Je m'apercevais à peine de ces pe- tites blessures pendant la première demi-heure. Cependant je remarquai que le dessus du pouce gauche, le premier piqué, se gonflait insensible- ment, mais sans douleur aucune. L'enflure s’étendit peu à peu du pouce sur le dessus de la main, mais le seul effet éprouvé était celui d'un en-. gourdissement. J’essayai, mais en vain, par des frictions, des mouvements d'extension et de flexion des doigts, en maniant une canne et en ma- laxant la surface, de faire dissiper ce gonflement , qui allait toujours en augmentant et qui commençait à se manifester , quoique moins sensible- ment sur le pouce droit qui avait été soigné le second. Je continuai de marcher, n’éprouvant aucun malaise, et il était environ quatre heures et demie lorsque j'arrivai au village de Brunoy, assez prés VIPÉRIENS. 6. PÉLIADÉ, iaÙf L) de lembarcadère. Me sentant légèrement fatigué et précédant un peu ma famille fqui m'accompagnait, je voulus l’attendre un instant en m'as- seyant sur une borne élevée qui bordait la rue: mais à peine y étais-je placé que, sans en avoir la conscience, sans avoir éprouvé la moindre sen- sation pénible, il paraît que je tombai en $yncope, car je glissai et j'étais couché sur le terrain, lorsque mon fils, qui arrivait près de moi, m’aida aussitôt à me relever. Très- ferme d'ordinaire sur les jamhes, j'étais étonné moi-même d'être tombé et de ne sentir aucun malaise. . 0 Je me remis en marche, mais au bout d’une centaine de pas, n'étant, pas pressé par l’heure du départ, et aperceyant sur le bord de la route une pile de planches assez élevée pour m'y asseoir commodément, je m'y placai ayant les jambes légèrement suspendues. Mon fils remarqua alors, sans que j'en aie conservé le souvenir, qu'il se fit dans l’une de mes jambes de petits mouvements involontaires et répétés qu'il attribua à une influence nerveuse. Quelques moments après je continuai ma course. Atrivé à l'embarca- dère, j'avais, à ce que l’on m'a dit, le visage pâle et très-altéré ; j'étais, en effet, dans un état de malaise. Je m'étendis sur un canapé, éprouvant quelques légers gonflements d'estomac. Je ne tardai pas alors à entrer dans un bon wagon et me plaçai près de l’une des portes. Là, pendant les trois quarts-d'heure que dura le trajet jusqu’à Paris, j’eus deux ou trois soulèvements d'estomac, qui me forcèrent à cracher, et comme j'étais à jeûn depuis près de sept heures, je n’eus point de vomissement; il n’y eut qu’un seul rapport amer ou bilieux. Arrivé au débarcadère, j'allai à pied, mais avec difficulté, à plus de 200 pas trouver une voiture qui me ramena à mon domicile. Comme le malaise persistait, je m'étendis sur un canapé pendant qu'on préparait mon lit. Au moment où je me levais pour m'y rendre, je fus pris d’un vomissement de bile pure, peu abondant, de trois ou quatre gorgées. Rendu près du lit, je me sentis très-faible et près de perdre connaissance, surtout au moment où je m'y étendis. En quittant mes vétements, je m’a- perçus que mon bras gauche était très-gonflé, depuis le poignet jusque vers le milieu de l’avant-bras. Cependant je n’éprouvais là qu'un engour- dissement sans douleur réelle, et que la gêne qui résultait de la distension des tissus. î Je fis faire sur toutes ces parties des onclions et des applications de linges imbibés d'alcoholat de mélisse sur soixante grammes duquel on avait ajouté un gramme d’amoniaque liquide, ce qui fut répété deux ou trois fois dans Ja soirée. Le pouce droit, le dessus de la main et le poignet de ce côté étaient aussi gonflés , mais à peine en avais-je la conscience, U 140% OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. ‘ 3e pris ün bouillon et un peu de vin d’Espagne, n’éprouvant d'autre malaïse que celui de la tension de tout le tissu cellalaire de l’avant-bras qui était énormément distendu en avant, jusqu'au pli du bras et presque point du côté da coude. Je dormis parfaitement pendant la nuit, Lt le sommeil me surprit une heure et demie environ après mon entrée au lit. À mon réveil, le volume du bras était le même, mais d’une teinte rouge, violacée par places, le sang s'étant évidemment extravasé par le tiraillement exercé sur les veines dont les capiilaires étaient déchirés. Cependant, la peau était comme en- gourdie , si ce n’est quand j'y exerçais une légère pression dont je ressen- tais l’action. Dès le matin, je bus une tasse de café au lait avec plaisir et il s’en sui- vit une légère et utile transpiration. Plus tard, un potage gras et un peu de vin furent très-bien digérés. Je me trouvais en assez bon état de santé pour me lever, toutes mes fonctions s'exerçant librement. Le bras et la main restaient encore gonflés. Les taches noirâtres avaient pris une teinte violette. Elles se manifestaient principalement dans les parties les plus déclives et surtout vers le bord radial de l'avant-bras et sur le même côté de l’une et de l’autre main. Le samedi, c’est-à-dire le surlendemain de l'accident, je repris mes oc= cupations actives quotidiennes au dehors et à l’établissement dont je suis le médecin. Je me trouvai tellement bien que je pus commencer mon cours au Muséum, qui était annoncé pour le lundi quinze septembre, c’est-à-dire quatre jours après l'accident. Il résulte de ce fait que j'ai cru devoir consigner ici avec détails parce- qu'ils feront bien connaître la série des accidents produits par les piqüres de ce Serpent : 1.° Que la petite quantité d'humeur vénéneuse qui m'avait été inoculée par les morsurcs du Péliade Berus a déterminé chez moi, vieillard actif et vigoureux, âgé de près de soixante-dix-huit ans, des accidents assez grayes et surtout une sorte d’insensibilité momentanée pour donner à penser qu'une personne plus faible, plus jeune, et surtout un enfant, aurait pu succomber à ces accidents. D Que, sans aucun doute, ainsi privé et ha de sensation et de mouvement volontaire, un pelit animal, s’il eût été à peu près calibré au volume du Serpent, en aurait été ja proie. 3.° Que j'aieu le tort de n’avoir pas élargi de suite avec la pointe de ma lancette les pelites piqûres, avant de les soumettre à la suction:; surtout de n'avoir pas exercé de suite une compression circulaire au-dessus des pouces, | VIPÉRIENS. G. ViPent.. 41405 $e viens de raconter avec détails toutés les circonstances de l'accident que j'ai éprouvé , parce qu’à l'instant même où je me sentis piqué, et nul- lement inquiet des suites de cette morsure, il me vint aussitôt à l'esprit la réflexion que je pourrais mieux les étudier sur moi-même. J'ai relu depuis, ce que Moïse Charas raconte dans ses expériences sur Ja vipère. Ayant été piqué, le 20 août 4692, par une vipère au moment où il faisait, dans une assemblée de l'Académie royale des sciences, des démonstrations sur les parties de la bouche de ce Serpent, et devant Méry et Duverney, il avoue qu’il se consola aussitôt de ce qui lui arrivait en pensant que cela lui fournirait l’occasion de connaitre et de ressentir par lui-même les effets du venin. Il en donne, en effet, tous les détails et il dit comment il obtint un grand succès de la ligature qu’il fit autour du doigt piqué, en le serrant fortement par les circonvolutions d’une ficelle afin, dit.il , d'arrêter je cours du sang. Seulement, il eut le regret d’avoir trop longtemps laissé agir l'action de la ligature et il cite un pareil moyen employé avec succès par Ambroise Paré qui, comme je l'ai lu dans ses . œuyres, avait lui-même été mordu à Montpellier, dans l'officine d'un apo- ticaire, par une Vipère qu’il examinait avec trop peu de précaution. } He GENRE. ViPÈRE. 2 VIPERÀ. Larénti: Caractères. Tôfe déprimée , élargie en arrière, enfiérement revêlue de petites écailles et non de plaques ; narines à orifices latéraux simples, larges, concaves; urostèges distribuées par doubles rangées sous loute la queue. A l'aide de la réunion de ces simples caractères, il est très-facile .de distinguer les espèces rapportées à ce genre, de celles qui sont rangées par les auteurs dans la même fa- millé, à laquelle cependant ce nom de Vipère sert de type. En effet , six genres de ce groupe des Vipériformes offrent une particularité dans la conformation des narines, qui ne se trouve pas dans les véritables Crotaliens, c’est l'absence de petites fossettes, placées ce ou en arrière dé leurs orifices, au-devant des yeux etsimulant ainsi deux ouvertures ÂC% OPHIDIENS SOLENOGLYPHES. : nasales. Comme les narines sont simples et qu’en observanten particulier les écailles qui garnissent le dessous de la queue, ou les urostèges, on peut reconnaitre qu’elles sont disposées sur deux rangs, tandis que dans les genres Échide et Acanthophide, on ne distingue qu’une seule rangée, au moins sur une partie de la longueur de cette extrémité libre du corps. Faisant porter plus attentivement l'observation sur la forme de cette ouver- ture externe des narines, qui est concave, on reconnaît que les espèces de ce genre ne sont pas des Cérastes chez lesquels on voit, dans cette région, des écailles .ou des plaques con- vexes, percées pour livrer passage à l'air dans l’acte de la res- piration. Il ne reste donc à séparer, comme nous l'avons in- diqué dans le tableau synoptique des genres de cette famille, que ceux que l’on désigne aujourd’hui sous le nom d’Échidnées dont les narines, au lieu d’être situées latéralement, sont placées sur le dessus du museau, et les Péliades remarquables par les plaques du vertex, remplaçant les écailles placées en recouvrement, qui caractérisent les Vipères proprement dites. On a rapporté à ce troisième genre un assez grand nombre d'espèces la plupart étrangères, mais il en est une, qui a été décrite sous des noms très-divers parce qu’elle présente, en effet, suivant l’âge et le sexe des individus, peut-être même d’après les lieux dans lesquels on a eu occasion de les obser- ver et de les recueillir, des différences de teintes et de dis- positions de couleurs. Ces particularités ont engagé plusieurs naturalistes à considérer ces diverses variétés comme autant d'espèces différentes. Les Vipères n'atteignent pas de très-grandes dimensions : elles n’ont, en général, que de quatre à six décimètres au plus de longueur. On n’a pas rencontré des individus qui aient atteint plus qu'un mètre et leur grosseur , dans la partie moyenne du trone, est au plus de quatre à six centimètres. Leur queue est courte et ne forffle que la sixième ou même la huitième partie de la longueur totale, VIPÉRIENS, G. VIPÈRE. 1405 Les espèces rapportées à ce genre sont nombreuses, mais elles n’ont pu, malheureusement pour les naturalistes, être toutes à la fois comparées entre elles et les figures n’ont pas été assez soignées pour l’écaillure, surtout pour celle de la tête. C’est ce qu’on doit reprocher principalement aux plan- ches de Séba, auxquelles la plupart des auteurs ont rap- porté les espèces qu’ils ont décrites , car la gravure laisse or- dinairement dans le plus grand vague sur l'apparence réelle de cette région , dont elle n'indique que le pourtour et sou- vent même, les couleurs trop foncées ou opaques de l’ enlumi- nure empêchent de bien observer ces détails. _ De Lacépède et Daudin avaient réuni, sous le nom de Vi- pères, la plupart des serpents chez lesquels on avait reconnu des dents vénéneuses et des scutelles en rang double sous la queue. C’est ainsi que dans le sixième volume des Reptiles de Daudin, on trouve inscrites dans ce genre une cinquantaine d'espèces. Wagler, au contraire, sous le même nom géné- rique n’en indique que trois seulement , rapportant les autres à des genres divers. M. Schlegel ne suivant pas cette classification, ou la plupart de ces dénominations, n’a décrit en totalité, que trente-trois espèces réunissant ainsi tous les vipériformes. Nous avons adopté l'opinion de Wagler en réunissant sous le nom delaVipèrecommune, beaucoup de variétés quelesnatura- listesavaient jusqu'ici considérées commedes espèces distinctes. Le grand nombre d'individus que nous avons pu comparer, nous a fait reconnaître des passages insensibles dans la distribution des couleurs, seule indication qui avait fait distinguer ces pré- temdues espèces, dont aucune ne serait réellement identique. Nous réduisons donc à trois espèces seulement le genre Vipère, en y laissant réunies les nombreuses variétés décrites sous le nom d’Aspic ou de Vipère noire, rouge, grise, œllée. La première est celle que nous appelons la Vipere commune REPTILES, TOUE VIL, 89, 1406 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. et nous en distinguons deux autres fort remarquables par le prolongement écailleux du museau, Ces irois espèces sont dès-lors facilement déterminées. - L TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE VIPÈRE. D me Caractères. Poînt de fossettes lacrymales ; les urostèges sur deux rangs; sommet de la tête sans plaques lisses polygones ; narines latérales. comme tronqué . . . . . . . . 1. V. Coumux. - museau [prolongé |en une pointe molleécailleuse. 2. V. AmmoDytf. | par six lames écailleuses 3, N. HEXAGERE 4. VIPÈRE COMMUNE ov ASPIC. Vipera aspis et Prester. (Arzas, pl. 79 bis, fig. 3, la tête vue en-dessus). Caracrères. Tête plate, couverte d'écailles, fortement élargie en arrière ; corps d’un gris cendré ou noirâtre, avec une bande. dorsale noire, flexueuse, continue, ou formée de taches contiguës. distinctes, arrondies ou rhomboïdales; dessous du corps variable, d’un gris d’acier ou rougeâtre, avec des taches blanches irrégu- lières, Museau tronqué. Cette espèce présente de ‘si nombreuses variétés de couleurs que la plupart des auteurs ont désigné les divers- individus sous des noms différents. Nous les réunissons sous un même artiels, et pour les distinguer 1.° des Pélias, il suffira de comparer le dessus de la tête; et 2.° de l’Ammodyle, l'extrémité du museau. Nous croyons devoir en abréger beaucoup la synonymie quime peut que produire une grande incertitude. Synonyme. Vipera, Matihioli. D’après Dioscorid. lib. 2, GAP É 41, p. 700. 1640. Vipera, Aldrovandi. se. lib, 1 108, 115 (mas,) 416 (fœm. ) VIPÉRIENS, G. VIPÈRE. À. 1407 4669. Vipera, Charas. NOUYCMeE expériences, Acad. se. Paris, p.611, pl. 1, A. 1768. Vipera, Fr. Rédi. Laurenti. Specimen RE nn p. 100, spec. 219. 1768. Vipera Mosis Charas. Ejusd. Ibid. p. 99, spec, 218, pl. IV, fig, 1. 1784. Bonnaterre. PRENIARENE méthodique: Ophielogie ; p. 8, n.°152. 1788. Coluber aspis. Linnæus Bibi nat. Gmelin , p. 1091; 1093. 1789. Coluber vipera. Lacépède. Quad. ovip. re tom. 2, p.1,pl.1,fig. 1 1789. Aipic. Ibid. tom. 11, p. 55, pl. 11, fig. 2. è 1789. Coluber Chersea. Razouminski. Hist. nat. jorat, p. 418, G. 24. 4789. Coluber berus. Ejusd. Loc. cit., p. 445, $. 22. 1800. Vipera Chersea, Latreille. Rept., tom. ur, p. 297. 1803. Idem. Daudin, tom. vi, p. 144. 1800: Vipera Redi. Latreiïlle. p. 304. Vip. ocellata, p.291, fig.1. 1803. Vipère commune. Daudin. Rept., tom. vr, p. 103. 4820. Vipera aspis. Merrem. Syst. amphib,,p. 151, n.° 9, 1823. Idem. Metaxa, Monographia Serpentum Romæ, p. 42, Species, 2. — Idem. Bendiscioli. Monogr. Serpent. Mantow., p. 427, spec. 11. 1826. La Vipère. Wyder. Serp. dela Suisse, p. 40, fig. 1827. Echidna aspis. Risso. Hist. nat., tom, 1, p. 92, n.° 28. 1829. Cuvier. Règne animal , tom. 11, p.92, et Edit. illustrée, Rept., pl..31,n.°1. 1837. Vipera aspis. Schlegel. Essai Phys. Serp., tom. 11, p. 599, n.° 8. 1840. Ch. Bonaparte, Iconog. faun, ital. pl. 77, n°1, 2,3. DESCRIPTION. Tout ce que nous avons dit de l'espèce du genre précédent pourrait se rapporter à l'histoire de celle que nous avons à faire connaître ici, car la plupart des auteurs les ont confondues sous le nom de Vipères, et réelle- 89. 1408 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. ment, elles ont les mêmes mœurs. Elles présentent d’ailleurs tantide variétés de couleurs et de modifications dans la distribution des taches, que parmi les trente exemplaires que nousavons pu avoir, en même temps, sous les yeux , pour les comparer, nous n’aurions pu rapprocher deux in- ” dividus comme identiquement semblables. Il en est de même des figures que M. Lenz (1) a fait exétuter et colorier avec le plus grand soin dans son ouvrage, où l’on voit des Vipères adultes mâles et femelles et des Vipé- reaux représentés à des époques successives de leur développement, depuis six jours, jusqu’à la fin de leur première année. Les figures jointes au mémoire de M. Wyder, cité dans la synonymie , et une série de dessins coloriés exécutés à la ménagerie par M. F. Bocourt ,. montrent combien ces variétés sont nombreuses. La Vipère commune est brune ou d’un gris cendré avec une raie noire en zig-zag sur le milieu du dos, et le plus ordinairement aussi, on voit une rangée de taches noires sur les flancs. Les écailles sont à six pans, oblongues , entuilées et carénées; la der- nière écaille de la queue l’emboîte comme une sorte de petite corne. La _ têle est déprimée et en forme de cœur de carte à jouer renversé. Le de- vant du museau qui est obtus, aminci et recouvert de petites plaques, dont deux sont percées par les narines est souvent d’une teinte plus foncée. On voit aussi une tache de la même couleur noirâtre au-dessus de chacun des yeux , formant un trait oblique vers le coin de la bouche, du côté du cou. Quelquefois, une grande tache occupe le centre de la tête, mais cette dis- position n’est pas constante. Le plus souvent, la raie dorsale commence sur la nuque , au-devant de l'étranglement qui réunit la téte à l’échine. El ya * tant de diversités, que l’on ne peut tirer aucun caractère de ces taches, car quelques individus, surtout ceux qui sont d’une teinte foncée, n’ont aucune marque sur la tête. Toutes ces variétés, comme le fait remarquer avec raison M. le Prince : Charles Bonaparte, ont été regardées , mais sans motif réel, par divers naturalistes, comme des espèces distinctes auxquelles ils ont même donné des noms différents : tels sont les suivants. 1.9 La Vipère ocellée, de Latreiïlle et de Daudin, qui est d’un gris rous- sâtre, avec des taches arrondies, isolées, bordées de noir et distribuées sur trois rangs ; le ventre noir, marbré de jaunâtre. (4) Traité de quelques Serpents propres à l'Allemagne, etc., Schlan- genkunde. Fig, 1, Vipère mâle adulte ; 2, très- vieille femel!e de Vipère, variété noire ; 3, femelle adulte ; 6, jeune Vipère femelle âgée de six jours; 15, dessous de la Vipère femelle adulte ; 16 , dessous de la tête d’une fe- melle , etc, VIPÉRIENS. G. VIPÈRE. À. 1409 « 2.9 La Vipère de Rédi ou de Moyse Charas, ainsi désignée par Laurenti. Son tronc est marqué de ligne transverses, courtes, formant quatre séries longitudinales , dont les médianes se joignent pour produire la raie dorsale. : ° La Vipére aspic de Merrem, dont le fond de la couleur est rouillé ou un rouge brun foncé, avec des taches noires, sans Pete dorsale sinueuse. 4.9 La Vipére Chersea de Linné et de quelques autres naturalistes qu'on a nommée la Vipère rouge ou Aesping et dont le tronc est aussi ferrugineux ou d’un gris roussâtre. Elle présente, comme la Vipére ocellée, des taches noires, ovalaires sur les côtés d’une raie longitudinale sinueuse. On voit sur la tête deux lignes divergentes qui se joignent de manière à figurer un Y. Les lèvres sont blanchâtres. s 5.0 Enfin la Vipére Prester ou noire, nom donné par les anciens auteurs à un Serpent venimeux. Celle-ci a la tête et le dos d’une teinte générale noire ou très-brune , dans laquelle on peut à peine distinguer des taches plus foncées. Il résulte de toutes ces modifications de couleurs qu'il est réellement impossible, dans un si grand nombre de variétés, qui offrent des passages insensibles ou successifs de l’une à l’autre, de déterminer quelle est celle de ces prétendues espèces qu’on pourrait regarder comme le véritable type spécifique, car les lieux dans lesquels on les observe, les saisons et l’âge des divers individus paraissent avoir beaucoup d'influence sur leur coloration. Les mœurs, d’ailleurs, sont absolument les mémes. Au reste, ces variétés ne sont pas propres seulement à l’espèce dont nous parlons. La Vipère ammodyte est dans le même cas, car sur une trentaine d’indi- vidus recueillis et observés vivants par le Docteur Host de Vienne, il ne s’en trouva pas deux parfaitement semblables. Comme les couleurs du tronc varient, ainsi que la distribution des taches, on a été porté à considérer toutes ces modifications comme propres à faire distinguer autant d’espèces et un plus grand nombre de variétés, C’est surtout sur la ligne dorsale que ces différences sont plus notables. Nous retrouvons, dans les individus que nous avons sous les yeux, les diverses apparences que les auteurs ont indiquées dans les figures qu'ils nous ont transmises. Pour ne citer que les ouvrages de Séba, de Lenz et de M. le Frince Charles Bonaparte, nous voyons tantôt une série de taches arrondies distinctes ou triangulaires interrompues; tantôt la raie dorsale flexueuse être continue et comme dentelée alternativement à droite et à gauche. D’autres fois , les taches sont séparées et de forme quadran- gulaire, et constituent une série de petits rhombes ou de parallélo- 1410 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. grammes oblongs, dont les angles antérieur et postérieur sont réunis par une ligne médiane de la même couleur, ‘ Le tronc lui-même varie pour le fond ‘de sa teinte générale qui le plus ordinairement, il est vrai, est d’un gris sale, mais souvent il passe au rougeâtre plus ou moins foncé et même on le trouve tout à fait noir, dans quelques individus et ce sont ceux là qu’on à le plus ordinairement dé- signés sous le nom d’Aspic d'aprés l’idée d’un Serpent venimeux à la morsure duquel l’histoire altribue la mort volontaire de Cléopâtre. Le dessous du corps ne présente pas moins de variélés.dans ses couleurs qui sont presque constamment analogues à celle du fond général de la téinte du corps ; cependant en général, elle est d’un gris d’acier, avec des taches blanches ou grises , qui paraissent s'étendre sur le bord postérieur de chacune des gastrostèges. Souvent les mâles sont d'une autre teinte que les femelles. Les uns sont roux ou rougeâtres, avec une ligne dorsale très-étroile sur laquelle viennent se rendre alternativement, et à des intervalles à peu près égaux, d’autres lignes transversales plus larges. Vipera aspis rufa (mas.) Bonaparte Iconogr. Faun. ital. pl. 77. Les femelles , au contraire, sont grises ou noirâtres , avec la large raie fléxueuse au milieu du dos, dont toutes les sinuosités sont arrondies. Généralement , ces dernières sont plus grosses et même elles ont le corps plus long que celui des mâles ct leur queue est plus brusquement rétrécie à la base et un peu moins triangulaire. La Vipére commune est généralement répandue dans les lieux pen ha- bités; elle paraît rechercher les cantons boisés, montueux et pierreux dans toute l'Europe tempérée et méridionale. Nous l’avons quelquefois trouvée sur la lisière des bois secs, sur les rochers et les sables exposée à la forte ardenr du soleil. Elle n’est pas rare aux environs de Paris : à Montmo- rency, à Fontainebleau; dans les bois élevés des environs de Rouen. Nous en avons reçu d'Angers, de Poitiers, de Grenoble, de Toulouse, de Bordeaux. k On la rencontre en Allemagne, en Suède, en Pologne, en Prusse , en Italie et jusque en Sibérie et en Norwège. à Elle S'engourdit l'hiver pendant 4 ou 5 mois dans des excavations souterraines el sèches, quelquefois sous la mousse et dans des troncs d'arbres cariés et sous des souches. Il n’est pas rare d’en trouver ainsi plu- : sieurs réunies, entrelacées et entortillées formant une sorte de masse, dans des creux de rochers où elles semblent s'être rassemblées par instinct. Voyez l'Iconographie de M. le prince Ch. Bonaparte, Elles sont alors tout-à-fait immobiles et dans une sorte de léthargie, Celle hivernation VIPÉRIENS. @. VIPÈRE. À, 1Att cesse au printemps, première époque à laquelle ces Serpents cherchent à S’exposer aux plus forts rayons du soleil vers le milieu du jour. Ces Vipères sont cependant nocturnes. Elles se nourrissent de petits mammifères, de souris, de mulots , de taupes, de lézards , de grenouilles ? de crapauds , de salamandres dont on rencontre des débris dans leur corps. On sait qu’elles mangent aussi au besoin des insectes coléoptèrts, des sauterelles, des araignées, des fourmis, des vers de terre et des mol- lusques. Les individus que nous avons conservés en caplivité se refusent toujours à prendre la nourriture et peuvent supporter une diète PRE de trois ou quatre mois et même beaucoup plus longue. ge -C’est au printemps qu'a lieu leur accouplement. (1) Leur réunion dure longtemps. À celte époque , les organes génitaux du mâle apparaissent sur des côlés de la fente du cloaque, comme deux appendices tuberculeux, hé- rissés d’épines cornées, quelquefois colorées en noir et on nous en a ap- porté dans cet état, comme étant des Serpents munis de deux paltes posté- *ieures. La femelle ne pond pas ses œufs. Fécondés à l'intérieur, leur coque est beaucoup plus molle que celle des autres Serperits ovipares, Les germés se développent dans l'intérieur des oviductes. D’après ce que nous savons de l’action que le fœtus contenu dans les œufs doit recevoir de la part de l'air atmosphérique, d’où il résulterait une absorblion par endosmose de l'oxygène et peut étre par exosmose, l'issue du gaz acide carbonique, il se pourrail que dans ces espèces dites ovovivipares, cetle opération physiolo- gique et chimique eût lieu à travers les parois des membranes de l’ovi- ducte. Ces enveloppes sont alors, en effet, en contact avec l'air contenu dans le sac pulmonaire qui, comme on le sait, s’étend trés-loin et presque jusqu'au cloaque dans l’ordre des Ophidiens. Ce n’est guère que trois ou quatre mois après laccounloment , que la femelle donne naissance à une vingtaine ou à une trentaine de Vipéreaux qui, dès ce moment, sont longs de 12à 14 centimètres. Ils portent encore les débris des enveloppes du vitellus, comme une sorte de placenta dont le cordon ombilical pénètre dans leur corps et quelquefois aussi ils entrai- nent les tuniques extérieures de J’œuf qui y restent accrochées. On croit que les femelles ne sont fécondes que vers leur troisième an- née et qu'elles ne vivent guére que pendant sept à huit ans. La vie de ces animaux persiste longtemps. On cite l'histoire de l’une de ces Vipères qui fut étranglée et suspendue par le cou pendant vingt-quatre heures et qui À ‘ “ 5 > (1) Consultez: ce que nous avons dit sur cette fonction dans les Ser- pents, tome VI de celte Ernétologie, page 191 et suivantes, 1412 OPHIDIÉNS SOLÉNOGLYPHES. paraissant tout-à-fait morte, avait été le lendemain posée et arrangée sur du plâtre liquide, après qu’on l’eût huilée convenablement , dans l’inten- tion d’en obtenir un moule. On la recouvrit d’une autre couche de plâtre et elle y fut laissée jusqu’à la parfaite consolidation. Le lendemain, par con- séquent quarante-huit heures aprés la mort apparente, lorsqu'on enle- va la calotte du moule à creux perdu, le Serpent sortit plein de vie et cher- cha à échapper par la fuite. On a vu des Vipères survivre à la submersion pendant plusieurs heures dans l’eau, dans l'huile et même dans l'eau-de-vie et résister aux bles- sures les plus graves. Des têtes cherchaient à mordre après qu’on les avait séparées du tronc dans le but d'en préparer des bouillons auxquels on at- tribuait de grandes vertus en médecine. Tous les animaux domestiques , les chats, les chiens, les chevaux sem- blent redouter par instinct la présence de la Vipère. L'homme même, prévenu à la vérité des dangers qui résultent.de leur morsure, est tenté de fuir ou de tuer ces vipères par une sorte de proscription à laquelle ces ani- maux et, méme par suite, toute la race des couleuvres et des orvets se trouye vouée généralement. La piqüre de la vipère qui n’a lieu le plus ordinairement que lorsqu'on s’y expose en l’attaquant ou quand on blesse ce reptile involontairement, peut donner lieu à des symptômes très graves, car les dents font pénétrer dans la plaie une humeur qui est un poison subtil que la circulation entraîne bientôt dans l’économie et dont l’activité est telle que dans certaines cir- constances, la morsure a pu étre suivie dela mort. - Nons avons rapporté dans le sixième volume de cet ouvrage (-p. 139 et suivantes) les recherches faites par Rédi, par Vallisniéri et surtout par : Fontana et Mangili sur l’action du venin des Serpents et sur les moyens “employés pour la combattre (ibid page 149 et suivantes). Il est inutile de répéter maintenant ces détails! mais comme les observations de Fontana ont été faites particulièrement sur le venin de la vipère, nous croyons de- voir en Consigner ici les résultats principaux. Il a d’abord admis que cette humeur n’a aucune action sur le corps de certains animaux comme sur sa propre espèce, sur les orvets, les Emaçons, la sangsue. Il a vu qu'elle n’est ni acide ni alcaline , quoique sa saveur difficile à déterminer ait pu donner l’idée d’une substance astrin- gente et légèrement narcotique , d’une consistance comme gommeuse , qui en se desséchant jaunit un peu et se concréfie; que dans cet état, on lare- irouve dans la cavité de la dent longtemps même après la mort de l'animal. Un milligramme, ou un centième de grain de ce venin indroduit dans un muscle chez une fauvette ou un serin, suffit pour tuer ces petits oi- VIPÉRIENS. G. VIPÈRE. À. LS ‘seaux presque instantanément, tandis qu’il en faut six fois davantage pour faire périr un pigeon et l’habile observateur a vu tout celui qu’il avait pu exprimer d'une vipère fort active ne produire en quelque sorte aucun effet sur un corbeau, quoique la totalité de cette humeur s’élevât à la quantité de 10 centigrammes, ou deux grains. D’après ce calcul, Fantana conclut qu'il en faudrait au moins 15 centigrammes pour produire la mort chez un homme et 60 centigrammes pour faire périr un bœuf. Au reste, il est probable que selon l'organe blessé, il peut y avoir de grandes différences dons la nature , la promptitude et la gravité des symp- ‘tômes. {Les piqüres faites au cou, par exemple, sont, dit-on, plus péril- leuses que celles des membres,;-en raison du voisinage du larynx, du pha- rynx el des nerfs pneumo-gastriques et surtout de la multitude des veines et des ganglions lymphatiques absorbants, qui se rencontrent dans celle région et de leurs rapports avec les organes digestifs et respiratoires. Beaucoup d'expériences ont démontré que ie venin de la vipère peut être avalé impunément si la bouche n’est le siège d’aucune excoriation ou d'une _ulcération et qu'il suffit de sucer la plaie à l'instant même de la piqûre , ou d'y appliquer une ventouse en élargissant un peu la trace de la morsure pour qu’elle ne soit suivie d'aucun accident, Voici ce qu’on a observé dans la plupart des cas de piqûres par la vipère chez l’homme. En ‘moins de quelques secondes, il y a gonflement de la ‘peau dans là partie mordue; la place rougit, s’échauffe et devient luisante ; “puis elle prend une teinte violette ou livide; elle semble comme engourdie, plus froide et comme insensible. La douleur et l’inflammation semblent ‘suivre le cours ascendant des vaisseaux; il survient des élancements de chaleur et de douleur dans les espaces inter-musculaires. Au bout de quel- ques minutes, les yeux rougissent et sont larmoyants; puis surviennent des faiblesses, des nausées, de la douleur à l'estomac, de la gène dans la respiration et des palpitations de cœur. Il y a souvent des vomissements, une sueur froide, des gonflements du ventre, une vive douleur dans les reins, des selles et des évacuations involontaires d'urine. Le pouls est alors petit, serré, concentré et intermittent; la peau devient jaune, quelque- fois les téguments qui environnent le point qui a été piqué, sont frappés de gangrène. Alors on voit l’épiderme se soulever pour former des phlyc- tènes. Voir plus haut , les détails donnés sur ce sujet, p. 1399. Ce sont au reste, des cas bien rares que ceux qui amènent la mort. Il y en a cependant beaucoup d'exemples; ce sont principalement des enfants et des femmes qui y ont succombé. Constamment, il y a des accidents et ceux-ci persistent pendant plusieurs jours avec#plus où moins de gravité. Le traitement de la morsure de la vipère est déjà bien indiqué dans ALl4 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPRES, l'ouvrage de Celse, De re medicd, et mérite foule l'attention des médecins et dés naturalistes. La première précaution à prendre en pareille occurrence est, lorsque la disposition des parties le permet, après avoir sucé la plaie, et même avant d’avoir pratiqué la succion , d'établir une ligature au dessus ou au dessous de l'endroit blessé, selon la direction du sang veineux , en ayant soin ce- pendant de ne pas trop la serrer. On scarifie alors la petite plaie et ses environs pour y appliquer une ventouse qui fera sortir le sang dans lequel ôn suppose que le venin a pu être introauit, Nous ne voyons pas la nécessité d'entrer dans d’autres détails, car ils ont élé suffisamment exposés dans l’article que nous avons consacré aux dents venimeuses des Serpents dans le tome VI de cette histoire des Rep- tiles, comme nous l’avons précédemment indiqué, Nous ne pouvons pas finir cet article sans faire remarquer que M. Schlegel qui a considéré dans son ouvrage les deux espèces dè yipères les plus communes sous le nom unique de Berus, a réuni ainsi le Pelias de Merrem, dont la tête porte sur le museau que'ques écussons, avec la Vipère commune, dont le vertex est généralement revêtu de petites écailles. Il dé- signe plus spécialement sous le nom de Vipére aspic, les individus qui n’ont pas la raie sinueuse le long du dos, mais plusicurs rangées de taches, * dont le museau est un peu retroussé et dont les formes sont un peu plus effilées, ceux qui ont la tête plus grande et couverte d’écailles irrégulières. Il attribue aux Erpétologisies français les difficultés qui, selon lui, ont embrouillé l’histoire des Vipères d'Europe et pour prouver son assertion, il renvoie le lecteur à l'examen des deux figures qu’il a données pl. de son ouvrage. Néanmoins, sur les quarante ou cinquante individus que nous ayons aujourd'hui sous les yeux, nous trouvons des passages insen- sibles dans la forme des écailles qui varient beaucoup dans ce grand neémbre d'exemplaires que nous ayons examinés comparativement. 2. VIPÈRE AMMODYTE. Vipera Ammodytes. {Azras, pl. 78 bis, fig. 1, la tête vue de profil). CaracrÈères. Formes générales de la Vipère commune ou Aspic, mais avecle museau prolongé en pointe molle, couverte de petites écailles. Synonyme, Ammodytes. Gesner. Aldrovandi, Johnston. 4760. Coluber Ammodytes. Linnæus, Amœænit, Acad., t. E, p. 506, tab. 17, fig. 2 Host. Jacquin. Canébisaét: 1790, t. IV, P. 350, tab. 24-25, VIPÉRIENS. 6, VIPÈRE. 4, 1415 4768. Vipera Illyrica. Laurenti. Synopsis Rept. Spec. 220, 4789. L'Ammodyte. Daubenton. Valmont de nee; . cépède. 1801, 1803 et 1830. Ammodytes. Latreille, Daudin, Wagler. 1820. Echidna Ammodytes. Merrem. Syst. Amph. n° 8, p. 154. _ 4822. Ammodyte terrestre ou Vipère à museau cornu. H. Clo- quet. Faune des médecins. tom. I, p. 381. 1829. Vipère à museau cornu. Cuvier. Règne animal, tom, IH, pag. 91. 1837. Schlegel. Phys. Serp., t. IE, p. 602, n.0 9. 1839. Cobra Ammodytes. Fitzinger. Mus. Wien. chstifé p. 62. 1840. Vipera dal Corno. Bonaparte. Faune italien., fol. 42, pl. 76, 4, 2, 3. 1843. Rhinechis ammodytes. Fitzinger. Syst., p. 28. 1849. Gray. Catal. of. snakes, p. 31. n.o 2. DESCRIPTION. Presque tous les auteurs sont d’eccord sur la détermination de celte es- pèce de Vipère, qui est en effet très-reconnaissable au premier aspect par le prolongement verruqueux de son museau terminé en pointe molle et protégé par de petites écailles, Cependant, cette Vipère varie presque au- tant pour la distribution des taches et de la ligne dorsale que l’Aspic avec laquelle elle offre la plus grande ressemblance sous ce rapport, ainsi qu'avec le Pelias berus. Mais d’après les caractères précités, il est impos- sible de les confondre, quoiqu'il y ait d’ailleurs une analogie extrême dans les habitudes. Nous possédons plusieurs Variétés, mais elle ne se distinguent réelle- ment que par la taille et les couleurs. El est présumable que l’âge et les sexes ont pu produire ces différences auxquelles nous ne devons, par con- séquent, altacher aucune importance. La plupart des individus que pos- sède le Muséum proviennent du Dauphiné, de l'Italie et des environs de Vienne en Autriche. On dit qu’on en rencontre fréquemment en Hongrie, dans l’Istrie, en Dalmatie. On en a aussi observé en Morée. Bibron l'a trouvée en Scile. L'Ammodyte recherche particulièrement les lieux montueux et arides, exposés aux plus vives ardeurs du soleil du printemps. Dans l'été, lorsque la chaleur devient plus forte, ce Reptile descend dans les régions infé- rienres au milieu des grandes herbes pour y trouver sa nourriture, qui consiste en petits quadrupèdes, en lézards et en oiseaux, dont il recherche 1416 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. les nids pour s'emparer de la progéniture. Il est probable qu’il poursuit aussi sa proie pendant la nuit, ayant la fente de la pupille linéaire comme tous les animaux nocturnes. f Daudin répète, d’après quelques observateurs, que cette Vipère devient elle-même souvent la victime de plusieurs oiseaux carnivores, tels que les” vautours et les grandes chouettes, qui s’en emparent avec beaucoup d’a- dresse, de manière à éviter ses morsures. Au reste, il est remarquable qu’en raison de la longueur et de l’inclinaison des apophyses épineuses de toutes les vertèbres du tronc chez ces Serpents , il leur soit difficile de faire mouvoir l’échine en dessus et en dessous ; aussi le mode méme de leur progression s’opère-il principalement à l’aide de sinuosités latérales. Le venin de l'Ammodyte produit à peu prés les mêmes accidents que celui de la Vipère Aspic, et ce que nous avons dit, en parlant de cette es- pêce, pêut se rapporter à celle-ci. Par la comparaison que nous avons pu faire des parties osseuses de la tête de ces deux espèces, nous n'avons pu réellement distinguer d’autres différences que celles des dimensions provenant évidemment des deux in- dividus qui n'étaient pas au même degré de développement, de sorte qu'il serait impossible de ne pas les rapporter à la HAE espèce, si l’on ne consi- dérait que leur squelette. Wagler indique cette espèce comme dant former un sous-genre, d’a- près l’appendice mou en forme de corne qu’elle porte sur le museau. Nous avons reçu du Musée de Leyde, en 1843, la peau d’un très-grand individu sous le‘nom ou avec l’étiquette de Daboerom. Malheureusement, le crâne même n'existe pas. Comme cette espèce présente beaucoup d’analogie dans la conformation du museau par les saïllies qu’elle porte au-dessus des narines, nous allons la faire connaître en lui donnant le nom de Hexacera ou à six cornes. On voit d’ailleurs, par la synonymie de cette espèce, qu’elle était ancienne- rent connue. : 3. VIPÉRE A SIX CORNES. Vipera Hexacera. k Nobis, (Arras, pl. 78 bis, fig. 2, la tête vue du profil.) Caracrères. Extrémité antérieure portant six prolongementis cailleux, mous, comme cannelés en dehors et augmentant suc- cessivement de longueur et de largeur; trois de chaque côté, de manière cependant que le postérieur, six fois plus long que l’an- térieur, a l'apparence d’une simple écaille prolongée, VIPÉRIENS. G. VIPÈRE. 9. 1417 Synonvuie. 1741. ? Kolbe, description du Cap, p. 215. ? Paterson, Voyage mauvaise figure. 1794. ? Shaw, naturalist’s miscellany, tab 94 et or Zoolog. t. III, p. 397, Part. 2, pl. 104. 1820. Echidna nasicornis. Merrem. Hist. amph. p. 150. 1843. Reinhardt, dissertation en danois, in-4.e fig. citée plus loin. | 1847. Hollowell. Proceedings academy of natural sciences of Philadelphia 1847, n.° 12, p. 319, fig. 1849. Clotho nasicornis. Gray, catal. of snakes, p. 25, n.°1, idem. Zool. misc. 69. DESCRIPTION. La peau de l'individu que nous avons à décrire a plus d’un mètre de longueur. Toutes ses écailles sont fortement carénées , mais la portion saillante et médiane ne s'étend pas jusqu’à l'extrémité libre qui est comme tronquée carrément. Les écailles situées en dessus, sur la région moyenne de la tête, sont beaucoup plus petites et vont successivement en croissant. Cette tête, triangulaire, à pointe obtuse, est quatre fois plus large en arrière que vers le museau. C’est là, que se remarque la particularité qui nous a servi pour la dénomination de l'espèce. En effet, au devant des narines latérales qui sont simples, à large orifice, et immédiatement au dessus d'elles, on voit un grand prolongement écailleux et conique for- mant comme une conque triangulaire creusée en dehors et un peu tour- née.en arrière, offrant au dessus des narines une sorte de canal ouvert et comme membraneux. Au devant de ce prolongement, ilen existe deux autres sur la même ligne à peu près de même forme, mais beaucoup plus courts, analogues, jusqu’à un certain point , à de grandes écailles dressées et co- niques, laissant entre elles , à droite et à gauche, un assez notable inter- valle au dessus de la ligne médiane du museau écailleux lui-même avec deux plaques labiales beaucoup plus larges et d’une teinte plus claire. La lèvre supérieure est garnie d’écailles triangulaires, et son bord libre est dentelé ou disposé en scie. Le bord orbitaire, qui est fort grand , est entouré de petites écailles régulières , rangées très-symétriquement. Sur les parties latérales et postérieures de la téte, les écailles sont comparative- ment beaucoup plus larges que celles qui se rapprochent de la ligne moyenne. Il existe une assez grande analogie entre cette espèce et la précédente, . En outre, ce qui nous à engagé à à les rapprocher ce sont les écailles de la AUS OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES, partie inférieure, tant sous la partie inférieure de la téte, que sous toute la région antérieure du tronc. Cette disposition est encore plus remar- quable, à cause des dimensions énormes des écailles qui sont lisses et bril- Jantes. Il semble qu’on voie une peau de poisson couverte de lames cornées parfaitement entuilées. Ces lames vont en augmentant de longueur et de largeur et cette écaillure se continue sous la gorge à plus de 20 centi- mètres, avant qu’on puisse distinguer de véritables gastrostèges. Cependant parmi ces dernières, nous en avons mesuré qui avaient pris de 7 centi- mètres en travers et plus de 2 en longueur. Autant qu’on puisse juger des couleurs de cette vipère, sur les dépouilles que nous avons sous les yeux , le dos a une teinte d’un brun terreux ; mais la tête est colorée en gris brunâtre sur les côtés, ainsi que sur les parties latérales de la nuque et du cou. Dans la région moyenne, il y a une grande tache d’un brun foncé, parfaitement triangulaire, se prolongeant en ayant par un angle très-aigu jusqu’à l'espace intermédiaire aux cornes du miu- seau. Ce triangle, qui a pour base l’extrémité postérieure de la tête, offre 1à aussi un angle fort aigu et de cette base, la tache brune et large se con- tinue sur le cou et elle s’y termine régulièrement en pointe. Le dessous du corps est plus gris, tacheté de noir et de blanc. La queue est à peine de la longueur du dixiéme du reste du corps. Nous ne pouvons rien dire des mœurs de cette espèce; nous ignorons même le pays dont elle provient, comme nous venons de l'indiquer à la fin de l’article précédent. Telle est la description déjà assez ancienne que nous avions faite d’après la peau desséchée d’un échantillon donné par le Musée de Leyde à celui de Paris et dont nous ignorions l’origine. Depuis cette époque, nous avons trouvé des descriptions et des figures de diverses espèces qui paraissent avoir avec celle-ci la plus grande ana- logic ; mais pour quelques-unes citées dans la synonymie, nous conservons de l'incertitude, aussi n’avons nous pas cru devoir changer le nom spéci- fique proposé par nous, car nous ne sommes pas convaincus que lous les auteurs sous les noms de Coluber, de Vipera, d'Echidna, ou de Cerastes nusicornis aïent bien représenté ou décrit un seul et même Serpent, etque par conséquent, cette dénomination de nasicornis employée d’abord par Shaw s'applique réellement à notre Vipère héxacère. Quoiqu'il en soit, voici l'analyse par ordre de date, des descriptions qui se rapportent au Serpent dit Nasicorne. : Il paraîlrait que dès 1741 , Kolbe, dans sa description du Cap, aurait parlé de ce Serpent à la page 215 et que Paterson dans ses voyages aurait Youlu la représenter, Ce dessin aété plusieurs fois reproduit. Il est tellement . VIPÉRIENS. G. VIPÈRE. 3. ilA9 inexact qu’il est impossible d'en tirer une véritable induction, quoique ces deux ouvrages soient cités par plusieurs naturalistes de nos jours. Ce- pendant, dans ces ouvrages, comme dans ceux qui suivent, est-ce bien de notre Vipère hexacère qu'il s’agit, ou bien y est-il question du Céraste lophophrys originaire du Cap? C'est ce qu’il nous semble difficile de décider. | Ainsi Shaw en 1789 dans son Vivarium nature, naturalist’s miscellany 57, pl. 94, a donné une figure d’une Vipère cornue. Il l'a reproduite, en 1802, dans sa Zoologie générale , tome LIL, part. 2, p.397, pl. 404, sous le nom de Coluber nasicornis. Cette planche de médiocre exécation ne donne qu’une représentation assez peu reconnaissable de la Vipère que nous décrivons. Peut-être est-ce le C. lophrophys. Daudin, d'après cette figure, dans son Histoire des Reptiles tome VE, page 188, en a fait sa Couleuvre cornuc. En 1820, Merrem, dans son essai d’un système des Amphibies, p. 150, n.®6, a établi ce Serpent, d’après Shaw, sous le nom d'Echidna nasi- cornis. Wagier, en 1830, a placé cette même Vipère pag. 178, dans le genré Cerastes. Enfin, dans la même catégorie des auteurs qui ont eu quelque nolion de cette espèce nous dirons que M. Schlegel en a parlé à l’article de la Vipère cornue ou Céraste lophophrys de Cuvier dans son essai tom. Il, pag. 583, mais seulement dans une note où il n’ose pas se pro- noncer sur le rang à assigner au Coluber nasicornis de Shaw. . Atous ces auteurs il faut en ajouter deux, qui paraissent bien avoir “observés la Vipère à laquelle cet article est consacré. Cesont MM. Reinhardt. et Hollowel. 1.9 M. Reinhardt, en 1843, a publié, à Copenhague, une Disserta- tion in-4.° (1) sur celte Vipère, avec des détails sur la pl. n.° 3. Cette fi- gure nous donne une idée fort exacte du Serpent dont il s’agit, à cause des couleurs qui-manquent sur la peau desséchée que nous avions éludiée. Nous les avons, au reste, perfaitement retrouvées sur de beaux échan- tillons adressés récemment de la côte du Gabon, par M. Aubry-Lecomte, à qui le Muséum est redevable de Reptiles très-intéressants, parmi les= quels il y avait un Opisthoglyphe nouveau de la famille des Oxycépha- liens, et que nous avons décrit p. 821, sous le nom d’Oxybèle de Lecomte; puis une Echidnée également inédite qu’on trouvera signalée plus loin sous la dénomination d'Echidnée du Gabon. ù (1) Beskrivelse, of nogie nye siangearter, t. XI, g. 8, 9 ct 10. Extrait du t, X oy handlinger, p, 253, = 1420 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. Voiei, d’ailleurs ce qu’indique la lithographie coloriée ; car l'ouvrage est en danois et il nous a été impossible de le traduire. Nous y voyons que le milieu de la tête présente un grand triangle brun dont la pointe très-aiguë vient aboutir aux deux dernières grandes cornes. Ce triangle est d'autant plus marqué qu'il est bordé d’une raie jaune, étroite, prolongée en arrière au delà de la jonction des màchoires pour se perdre sur les parties latéra- les du cou. Sur la ligne médiane antérieure du dos, il y a des taches al- longées, vertes, encadrées de lignes jaunes, formant des parallélogrammes fourchus devant et derrière, avec une ligne moyenne jaune. On va voir que ces couleurs se sont présentées autrement sur un individu pas jeune ob- servé et décrit en 1847. 2.2 En effet nous trouvons dans le tome III, des Procès-Verbaux de l’Académie des sciences naturelles de Philadelphie, pag. 319 n.° 12, une note et une figure relatives à la Vipére cornue de l'Afrique Occidentale par M. Edouard HorrowerzLz dont nous allons extraire les principales remarques. Il nomme ce Serpent Céraste nasicorne, d’après la Zoologie générale de Shaw. IL lui donne pour caractères : tête courte et épaisse ; deux cornes sur le nez ; une série de bandes oblongues, quadrilatères sur le dos et bordées de taches noires triangulaires; un rang de petites taches foncées sur chaque flanc vers les gastrostèges; queue courte; en dessus la tête est couleur de bois brun-clair, la tache triangulaire des tempes est in- diquée, mais elle s’arrête au bord postérieur de l'orbite. L'auteur a compté 198 gastrostèges et 27 paires d’urostèges. Le Serpent qui fait l'objet de cetle description a été donné au musée de Philadelphie, par M. le Docteur Savage médecin colonial , comme ayant été recueilli à Liberia dans l'Afrique occidentale (Guinée). L’individu était long de 18 pouces anglais. IV.° GENRE. ÉCHIDNÉE.— ECHIDNA. (4) Merrem. CaracTÈRES. Vipères sans fossettes lacrymales sous les nari- nes qui sont concaves et supérieures ou non latérales ; dessus de la tête recouvert de petites écailles ; les urostèges formant une double rangée. (1) Le nom est tout à fait grec E1dvæ, On le trouve dans Hésiode, Galien, Dioscoride, pour désigner la vipère. Voilà pourquoi Bélon et Séba s’en sont servis ; mais c’est par Merrem qu'il a été introduit comme nom de genre Malheureusement, ce nom a été trop souvent employé à tort pour désigner 1.° un monotrème édenté; 2.2 un poisson voisin du Murénophis, 5.° des coquilles fossiles abondantes dans certains marbres. VIPÉRIENS. G. ÉCHIDNÉE. 41421 Il est certain que les Serpents, qui se trouvent réunis sous cette dénomination générique, sont de véritables vipères dont ils ne diffèrent que par la particularité de présenter des narines plus rapprochées entre elles vers le milieu du museau et non placées latéralement sur la même ligne que les yeux. Peut-être cette circonstance est-elle en rapport avecles mœurs, et pourrait-elle faire supposer que ces espèces peuvent rester plus facilement à la surface des eaux. Cependant, ces orifices n’ont pas de soupapes ; ils sont largement ouverts ou plus grands que chez la plupart des vipères et bordés d’une peau lisse , qui semble même en augmenter l'étendue. D’ail- leurs, le dessus de la tête est garni de petites écailles placées en recouvrement et carénées. Les plaques du dessous de la queue forment aussi une double rangée et c’est par là même que ces espèces diffèrent de celles qui ont été placées parmi les Échides et les Acanthophides. M. Schlegel n’a point admis ce genre Échidnée ; il l’a réuni à celui des Vipères, quoiqu'il ait indiqué la plupart des espè- ces que nous allons faire connaître ici. Il est certain que les mœurs paraissent être les mêmes. La conformation extérieure est semblable et peut-être n’y avait-il pas une véritable né- cessité de séparer ainsi des espèces peu nombreuses, qui ont entre elles la plus grande analogie. Néanmoins, cette distinc- tion établie par Merrem facilitant l’étude, il nous a semblé convenable de l’adopter. Comme M. Schlegel a parfaitement représenté dans la pl. 21 les têtes entières des trois espèces principales de ce genre, nous allons en donner la description détaillée que nous avons vérifiée sur les individus mêmes. : D'abord , la tête de l'espèce qu’il nomme Vipera arietans, vue en dessus est très-large , triangulaire , tronquée en de- , Yant et arrondie sur ses angles postérieurs, ce qui donne aux joues une sorte d’ampleur et a fait aussi désigner cette vipère sous le nom de Vipera inflata. Toutes les écailles sont forte- REPTILES, TOME VII. ; 90, 1499 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. ment entuilées, carénées et implantées d’une manière si régu- lière, qu’elles offrent des lignes obliquement distribuées en quinconce. Les yeux sont placés en dehors des narines, mais ils en sont rapprochés, le museau étant très-court. Les ori- fices des narines et leur position sont très-remarquables, parce que leur pourtour n’est pas garni d’écailles et qu'elles sont tout à fait en dessus ; cependant on voit entre elles quatre grandes écailles, dont l'étendue équivaut à peine à la largeur de l’un de ces orifices. Vues de côté, leslèvres offrent seize grandes écailles coupées presque carrément sur l’une et sur l’autre mâchoire, pour for- mer une ligne presque droite qui s'étend jusqu’à la nuque. En dessous, voici comment se comportent les écailles gulaires. Vers la commissure des branches maxillaires, on voit une plaque unique triangulaire , dont l'angle postérieur com- mence le sillon, puis deux plaques labiales plus allongées, rrégulièrement pentagonales ; vient ensuite une paire de deux grandes plaques hexaèdres unies par leur plus grand bord sur le sillon gulaire. Les écailles qui suivent sont lisses et laissent un espace de forme triangulaire dans lequel commen- cent les gastrostèges dont la première est la seule qui ait trois angles; les autres sont droites, transverses et vont successi- vement en augmentant de largeur. L'apparénce générale ou la physionomie, comme le dit M. Schlegel, est la même chez les deux autres espèces. Cepen- dant chez la V. élégante, les orifices des narines sont plus rele- Vés et hordés d’écailles saillantes vers le bord interne et dans la V. atropos les narines, quoique supérieures encore, sont plus distanies entre elles; mais elles ont le pourtour lisse et sans écailles et les yeux sont moins latéraux. L'espèce non imdi- quée dans notre Prodrome, parce que nous la possédons de- puis très-peu de temps, et que nous décrivons sous le nom d'Échidnée du Gabon est l'espèce qui, avec la Heurtante, pré- sente de la façon la plus tranchée les caractères du genre. VIPÉRIENS. Ge ÉCHIDNÉE. 1493 - Quant aux caractères spécifiques et particulièrement ceux qui sont fournis par les différences du système de coloration , ils sont fort tranchés, La conformation de la tête et la structure de la partie os= seuse sont si remarquables, que nous avons cru devoir aussi en donner une description un peu détaillée qui servira, au reste, à faire connaître la disposition de ces parties chez la plu= part des espèces de Serpents de cette famille. Ayant fait préparer quatre têtes d'espèces différentes dans ce genre nous avons pu les comparer avec facilité parce qu’il ÿ en avait deux très volumineuses (E. Arietans, Elegans.) et deux plus petites (E. Atropos, Mauritanica). M. Schlegel avait indiqué la singulière disproportion qui existe dans la région occipitale comprise entre les deux mas- toïdiens mobiles sur les temporaux et en effet, ils sont fort petits et paraissent avoir exigé le prolongement considérable des os carrés. Il en résulte que l’occiput est très court, les os pariétaux formant, au point de leur jonction, une ligne sail- lante en recouvrement ; mais ces os pariétaux varient pour la largeur, qui est très considérable dans l’Arietans, tandis qu'ils sont fort étroits et même arrondis pour former une portion de boite cylindrique, dans les trois autres espèces dont les crânes sont sous nos veux. Ce qui frappe encore au premier aspect, c’est la longueur prodigieuse des os intra-articulaires, nommés improprement les os carrés. Ils sont ici cylindriques , seulement un peu ren-: flés aux deux extrémités articulaires, car ils ont à peu près, l'étendue de la totalité du crâne dans les deux grandes es- pèces ; de sorte que par ce prolongement, la mâchoire infé- rieure dépasse de moitié la totalité du crâne, puisqu'elle est articulée très en arrière. Une autre disposition aussi remarquable, c’est le prolonge- ment de l’épine sphénoïdale qui se voit sous le crâne. Elle ést courhée, dirigée en arrière et correspond, pour la forme et Jo | 1424 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. l'inflexion, à toutes les apophyses épineuses inférieures de chacune des vertébres lesquelles étant ainsi superposées , doi- vent gêner les mouvements de l’épine dans le sens de la con- cavité du ventre et donner cependant plus de force à la flexion de la tête. Les os ptérygo-mandibulaires ou ptérygoïdiens externes, sont ici très dilatés vers leur extrémité antérieure, c’est-à- dire vers celle qui est articulée avec la mandibule courte qui supporte les crochets à venin. Cette dilatation consolide l’ar- ticulation et devient en même temps le plancher de l'orbite par lequel l'œil se trouve ainsi protégé du coté du po dans l'acte de la déglutition. Toute la région antérieure du crâne est échancrée pour re- cevoir les narines fort larges; ce qui fait que la partie osseuse semble manquer là, car les frontaux antérieurs sont forte- ment échancrés en devant. Ils s’étalent ensuite en travers pour venir former le bord antérieur de l’orbite. Les frontaux postérieurs sont larges et carrés; ils constituent le sourcil de l'orbite qui se trouve complété par l’os zygomatique ou jugal. SSI TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE ÉCHIDNÉE. QC ——— \des bandes en travers . . . . . . 1. E. HEURTANTE. verticales ; sur le $ ‘3 une raie noire en long . . . . . 2, E. Du GaBox. Narines utérat q gastrostèges LÉSSCOUrLE”. AV eee Ne 5. E. ATROPOS. | double carène latérale, . . . . . . . . . . 3. E. Queur-Norme. planes; queue médiocres et circulaires. 4. E. MAURITANIQUE 'narines ÿ très-grandes et allongées. 6. E. ELÉGANTE. me ne où L Quoique nous ayons indiqué comme l’un des caractères distinctifs du genre Échidnée la situation des narines que ordinaire ] VIPÉRIENS, G. ÉCHIDNÉE. 4. 1495 nous avons dit être verticales, cette disposition n’est pas absolument constante. Elle est surtout notable chez les deux premières espèces ; aussi est-il possible, par cela même, d'é- viter toute confusion entre elles et les autres Échidnées. Chez . ces dernières cependant, malgré cette différence dans la direction des narines, leurs orifices offrent une apparence assez remarquable, en ce qu'ils sont presque toujours entou- rés de grandes écailles. Quant au nombre des espèces comprises dans ce genre, il est le même que celui qui a été indiqué dans notre Pro- drome. Néanmoins, une des espèces mentionnées dans ce mé- moire à dû définitivement prendre rang dans le genre Bo- tlrops , en raison de ses fossettes lacrymales qu’il n'avait pas été possible de voir à un premier examen, à cause du des- séchement de la peau du plus grand individu que nous eus- sions eu jusqu'alors l’occasion d'étudier. Depuis, au moment du classement définitif , et par l’obser- vation attentive de trois exemplaires , on a constaté la pré- sence des fausses narines. Par tous ses caractères, cette espèce nouvelle appartenant au genre Bothrops de la famille des Crotaliens, on la trouvera décrite plus loin sous le nom de Bothrops allerné et figurée dans notre Arzas sur la planche 82 bis. La nouvelle Echidnée introduite ici est un Solénoglyphe . tout récemment découvert sur la côte du Gabon par M. Au- bry-Lecomte. Arzas , pl. 80 bis. 1. ÉCHIDNÉE HEURTANTE. Echidna arietans. Merrem. (Couleuvre hébraïque. Lacépède). ATLAS, pl. 79 bis , fig. {. Caracrères. Tête large, déprimée en cœur, présentant en avant une ou deux bandes transversales entre les yeux; narines très-largement ouvertes, complétement bordées par une peau 1:96 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES, lisse, très-près du museau, séparées entre elles par deux paires de plaques ou d’écailles carrées. Synonvwte. 1735. Séba. Thes. Mus., tom. IE, ai ‘80, Eu: et 54, fig. 4, et pl. 60, fig. 1. 1788. Coluber Clotho. Linn. Gmelin. Syst. natur., p. 1085 1086. D’après Séba, IT, 93,1. Coluber lachesis. Séba, 94, 4. 1789. Couleuvre Hébraïque. Lacépède. Serpents, t, II, p. 106. 1798. Coluber intumescens. Donndorff. Zoolog. Beitrage, IX, p. 209. 1802. Coluber Bitis. Bonnaterre. ace pee p- 22. 4802. Vipera inflata. Burchell. Voyage en Afrique, p. 409. 4803. Coluber Lachesis. Shaw. Général. Zoology, vel. 3, part. 2, p. 403. 1820. Echidna Arietans. Merrem. Tentam. Syst. Amph. p. 152. n.° 142, Beitrage, Fasc. III, p. 121. 1826. Boié. Erpétologie de Java, pl. 46. 4829. Vipera Brachyura. Cuvyier. Règne animal, t. IE, p. 84. 1828, Wagler, Descript. et Icon. amphib. I, p. 12 pl, 11. Lithog. col. 4837. Schlegel. Physion. des Serpents, p. 577, n.° 1, pl. 21, fig. 1, 2, 3, la tête. s 1849, Clotho Arietans. Puff Adder. Gray. Catal. of Snakes, p.25, n.° 2. 1849. Echidna Arictans. À. Smith. Illustrations of the Zool. of south Africa, Appendix, p. 21. | DESCRIPTION. Nous avons traduit le mot Arietans, employé par Merrem, en celui de Heurtante , n'ayant pas d'expression française qui signifie frappant avec la tête comme le bélier. Nous préférons cette épithète à celle de Bondis- sante, dont s’est servi M. Schegel, qui nous apprend que la dénomina- lion spécifique en latin correspond à la désignation de Puff Adder que l'on donne, au Cap de Bonnne-Espérance, aux Vipéres qui projettent ainsi leur tête en avant. : La tête est très-distincte du cou: le museau esf court, à bout arrondi. La plaque rostrale est basse et très-large ; le tronc est court et volumineux. 1} porte 29 à 51 rangées longitudinales d’écailles carénées, Il y a 154 à 1240 gastrostèges ct 30 à 36 urostèges doubles, VIPÉRIENS. @. ÉCHIDNÉE, À, 1497 D'après le$ divers individus que nous avons eus sous les yeux, il de vient réellement fort difficile d’assigner un système de coloration bien tranché pour cette espèce, car il y a encore plüs de variétés que dans les Vipères Aspics. Nous avons retrouvé dans Séba , comme nous venons de l'indiquer dans la Synonymie , des figures se rapportant aux exemplaires qui sont aujourd'hui dans les collections du Muséum , et nous avons fait représenter, sur velin, par M. Chazal, un très-gros individu, qui a vécu longtemps dans notre Ménagerie sous le nom de Vipèêre à courte queue de Cuvier. Ce très-beau dessin, reproduit dans l’ATras de cet ouvrage, représente la disposition la plus habituelle des couleurs (pl. 79 bis), La figure n.° 4 de la planche 60 du tome II de Séba correspond de tout point à un très-grand exemplaire rapporté du £ap par M. J. Verreaux, Ce Serpent est surtout remarquable par la bande transverse jaune bordée de noir, qu’on voit entre les yeux: par la largeur du museau qui est tronqué, et par les chevrons obliques, à sommet antérieur, dont la série parlage en espaces à peu près égaux toute la longueur du tronc. Les autres écailles du dos sont brunes, hérissées, et la plupart sont tachetées dejaune à leur extrémité libre, mais ces taches sont éparses et irrégulières. Le des- sous du corps est d’un blanc jaunâtre. Les gastrostèges sont très-larges ; mais quelques-unes, à des intervalles de deux, de trois ou dé quatre, portent de chaque côté, vers le flanc, une grande tache noire arrondie, bordée de blanc à son extrémité libre, C’est bien là, en effet, la Vipère à courte queue que Cuvier nomme aussi la Minute. L'individu que Wagier a figuré et décrit avec beaucoup de soin, de ma- nière à ne laisser rien à désirer, est évidemment un très-grand exemplaire de l'espèce que Séba avait figurée sous le n.° 4 de la planche 54 du second volume de son Trésor. Les chevrons du dos y sont bien indiqués, ainsi que les taches latérales des gastrostèges. Nous croyons que c’est une sorte de livrée du jeune âge, Les autres planches de ce dernier auteur laissent beaucoup plus d'incer- tude. Ainsi, la grande Vipère figurée tom. II, pl. 93, porte des chevrons noirs ct non pas jaunes, puis la carène de chacune des écailles présente une ligne noire, terminée par un point noir; mais cette ligne ‘ou ce trait n’at- teint pas leur extrémité libre. C’est la Vipére Clotho de Laurenti, de Lin- næuset de plusieurs autres Ophiologisies. On a de même employé, d’après Laurenti, le nom de £Lachesis, pour | indiquer un autre individu d’une très-grande dimension dont la figure est dans le même volume de Séba, pl. 94, n.° 2. Ici les chevrons sont beaucoup moins marqués sur le dos, ainsi que les traits noirs de la carène des écailles qui se terminent par une pointe à peu près triangulaire, D'ailleurs, 1128 OPHIDIENS SOLENOGLYPHES, la bande transversale de la tête se fait encore remarquer, mais c’est une raie noire en ayant des yeux et non une bande jaune. On se rend compte aussi de la manière lâche dont les écailles sont entuilées. Linnæus dit: même que le Serpent les secoue, lés agite et change ainsi de couleur. (Squame laxeæ, carinatæ , quas agitando excutit, hinc color varius). Parrie. Comme nous l'avons dit, cette Echidnée habite l’ouest et le sud de l'Afrique dans la Sénégambie et au Cap de Bonne ‘Espérance. C'est une très-grande espèce, car on a aEaona des individus qui avaient atteint plus d’un mètre. . Leplus grand que nous possédions a une longueur de 1",22 ; ainsi ré- partis : Téfe et Tronc, 11,07; Queue, 0m,15. LI 2. ÉCHIDNÉE DU GABON. Echidna Gabonica. Nobis. (Atzas, pl. 80 bis). CaracrÈres. Tête volumineuse, déprimée, très-large en ar- rière, à museau court et obtus, saillant à la partie moyenne entre les narines qui sont très-rapprochées et présentant dans ce point deux grandes écailles très-voisines l’une de l’autre, fortement carénées et comme épineuses; sur la tête, une ligne noire lon- gitudinale, et sur le dos, des taches allongées, en parallélo- grammes. DESCRIPTION. Formes. Le tronc est volumineux, relativement asalongueur ; la queue est robuste et terminée par un aiguillon à quatre angles. = La tête est très-distincte du tronc, et son étendue transversale en ar- rière est si considérable, que dans ce point, elle est presque aussi large qu’elle est longue. Le museau est élargi et obtus ; il est comme coupé car- rément. De même que chez l'Échidnée Heurtante, les narines sont com- plétement verticales. Les yeux sont obliquement dirigés en haut ; la pu- pille est oblongue de haut en bas. is Ecarcune. La plaque rostrale est très-large et fort basse, car elle n’est pas plus haute que les sus-labiales entre lesquelles elle est placée. La particularité la plus remarquable de l’écaillure de la tête, consiste dans la présence des deux lames cornées épineuses, signalées dans la diag- nose. Elles laissent entre elles un petit sillon. Elles sont situées au milieu d’une multitude de petites écailles lisses, mais au-delà des Feu) les écailles sont carénées. VIPÉRIENS. G. ÉCHIDNÉE. 2. 1429 Derrière chaque œil, on voit un enfoncement considérable qui se pro- longe jusque vers les plaques sus-labiales, dont le nombre, comme chez les autres Serpents de ce groupe , est beaucoup plus considérable qu’il ne l'est dans les espèces non venimeuses. On en compte ici quatorze de chaque côlé,. Les écailles du tronc sont faiblement carénées et fortement imbriquées; elles sont disposées sur 41 rangées longitudinales. On compte 134 gastros- tèges, 1 anale et 30 urostèges en rang double, mais les quatre premières, les plus voisines du cloaque, sont simples. Cozorarion. L'acquisition toute récente que la Ménagerie du Muséum a faite d’un magnifique individu recueilli sur la côté du Gabon, nous per- met de donner de ses couleurs une description beaucoup plus exacte qu'elle ne le serait, si l’on ne pouvait les connaître que d’après les peaux envoyées de la méme localité par M. Aubry-Lecomte. Quoique ces dé- pouilles soient en fort bon état de conservation, la teinte générale est nn peu altérée. En voici les particularités les plus remarquables, d’après le spécimen vivant dont un dessin fait par M. Chazal va enrichir la belle collection de vélins que possède la Bibliothèque du Muséum. La teinte générale est un brun rougeâtre velouté, formant sur les flancs de grandes taches presque ovalaires ou plutôt losangiques à angles arron- dis et dont le diamètre le plus long est vertical. Elles sont entourées par une teinte d’un brun légèrement verdâtre, qui, se plaçant entre les espaces que laissent entre elles, en haut eten bas, les taches dont il vient d’être question , forme d’autres taches angulaires unies par leurs sommets. Celles de ces dernières, qui sont inférieures, sont bordées dans leur pourtour su- périeur par une ligne sinueuse blanche très-fine. Sur la surface même des supérieures, on remarque un large chevron d’une teinte violacée, par- couru par une ligne sinueuse blanche. Ce chevron atteint par son sommet la ligne médiane et touche à celui du côté opposé. Au sinus de chacun de ces chevrons correspond l’extrémité supérieure de chacune des grandes taches en losanges. - Sur la ligne médiane du dos , il y a une série de longues taches en pa- rallélogramme allongé très-régulier; elles sont de la teinte rougeâtre des taches losangiques. A l'extrémité antérieure et à l’extrémité postérieure de chacune de ces taches en parallélogramme, il y en a une autre angulaire, dont la base touche à cette longue tache et dont le sommet correspond à celui d’une tache angulaire semblable, qui s’appuie également par sa base sur la tache en parallélogramme qui vient après. Il résulte de cette disposition qu'on 1430 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPRES, voit sur toute la longueur du dos entre deux de ces taches parallélogram matiques deux marques angulaires en contact l’une ave l’autre par leur sommet et simulant ainsi une sorte de sablier d'autant plus apparent, que la leinte en est d’un brun verdâtre, bordé par la ligne qui termine supé-! rieurement chaque large chevron précédemment indiqué. Toute la lempe est couverte par une vaste tache brune triangulaire , dont la base ne dépasse pas l’œil et se termine en arriére, au niyeau de l'angle de la mâchoire rejeté fort en dehors. Tout le dessus de la tête est d’un rouge brique, dont la teinte ressort d'autant mieux qu’elle est bordée en dehors par celte tache triangulaire que nous venons de mentionner et en arrière par la même teinte sombre. Depuis le bout du museau jusqu’à l’occiput, il y a une raie noire lon- gitudinale et très-fine. De chaque côté, et en arrière, vers l’angle de la mâchoire, on voit une double tache noire, et une marque un peu plus grande , d’une nuance plus claire que le fond. Le dessous est d’un gris blanchâtre , avec quelques marques noires aux extrémités des gastrostèges, 3. ÉCHIDNÉE QUEUE-NOIRE. Æchidna atricauda. Nobis, Caracrères. Tête courte, arrondie en arrière, presque aussi large qu’elle est longue à l’occiput; toutes les écailles de la tête de la même couleur que le dessus du trone dont le fond est d’une teinte d’un brun foncé, mais marqué sur le dos et les flanes de grandes taches plus sombres distribuées alternativement sur trois rangées, dont la dérnière ou la plus inférieure est composée de gros points arrondis ; la queue excessivement courte est le plus souvent entourée d'écaillés toutes noires, excepté dans Île cinquième de son étendue du côté du cloaque; gastrostèges à double carène latérale. DESCRIPTION. : Cette Échidnée se distingue très-facilement de toutes les autres espèces du même genre par la largeur des gastrostèges, ainsi que par la saillie longitudinale qu’elles portent vers chacune de leurs extrémités et dont l'ensemble constitue une double carène latérale prolongée jusque sur les urostèges. De plus, la queue, dont la longueur est très-peu considérable et qui est fort gréle ; offre cette particularité chez trois individus , sur quatre “ VIPÉRIENS. G. ÉCHIDNÉE, à ET 4, 451 conservés dans les collections du Muséum, qu’elle est presque complé- - tement noire, si ce n’est à sa base. De là, le nom que nous avons choisi pour désigner ce Solénoglyphe dont nous n'avions encore qu’un spécimen dû à M. Schousboë , à l’époque où nous avons proposé cette dénomina- tion, destinée à rappeler un caractère si non constant, du moins qui manque rarement. La tête est déprimée, élargie et distincte du tronc, Le vertex est légè- rement concave. Les narines ne sont pas complétement verticales, comme dans les deux premières espèces. Les écailles du trone sont arrondies à leur extrémité Doté ciel et disposées sur 35 rangées longitudinales. On compte 150 gastrostèges, une anale et 55 urostèges doubles. Dimensions. T'éte et Tronc 0,28; Queue 0®,05., Longueur totale 0m,35, Nous n’en possédons pas de spécimen plus grand. ParriE. Le premier individu que nous ayons vu a été adressé au Muséum par M. Schousboë qui l'avait trouvé en Algérie dans le désert de l'Ouest. Depuis, nous en avons recu des exemplaires par les soins du Docteur Clot-Bey qui a généreusement fait, à plusieurs reprises, présent de Reptiles vivants à la Ménagerie du Muséum. Une de ces Échidnées, en particulier, y a été conservée pendant un certain temps. 4. ÉCHIDNÉE MAURITANIQUE. Echidna Mauritanica, Nobis, Caracrères. Corps brun , à taches séparées par des sinuosités jaunâtres pâles: point de lignes ou raies transversales sur la tête, mais deux traits noirs longitudinaux, dont l’un, plus large et in- férieur , s'étend de l’œil à la nuque ; des taches ovales brunes sur les flancs non bordées et souvent confondues entre elles. Srnonure, 1850. Echidna Mauritanica. Guichenot. Expédi- tion scientifique de l'Algérie. Reptiles, page 24, pl. 3. 4849, Clotho? Mauritanica. Gray. Catal. of Snakes p.27, n° 6. DESCRIPTION. Cette espèce a les plus grands rapports pour la taille et la forme géné- rale avec celle que l’on désigne sous le nom de Heurtante. Elle est cependant moins trapue et la lle n’est ni aussi déprimée, ni aussi large. Elie diffère surtout de la Heurtante par les couleurs et surtout par l'absence des traïts transversaux sur le vertex. La plaque rostrale qui garnit l'extrémité du museau est beaucoup plus hauie que large. Les 1452 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES, ouvertures des narines sont situées dans une fosse ovalaire en avant du museau; les écailles sont carénées et de forme ovale. j Le dessous du corps est d’une teinte grise ; les gastrostèges sont mar- quées de petits points bruns, ainsi que les doubles urostèges. La planche jointe au texte descriptif inséré par M. Guichenot dans la relation de l'exploration scientifique de l'Algérie représente des teintes assez vives qui se retrouvent sur certains individus. Nous avons eu cepen- dant occasion de constater d’après des Echidnées mauritaniques en- yoyées vivantes de l’île de Chypre par M. Fobland Directeur des quaran- taines et qui sont encore dans nos cages, ainsi que d’après des exemplaires rapportés de cette île par M. Albert Gaudry, que la teinte générale peut être beaucoup plus grise , avec des taches plus effacées. Nous avons appris que cette espèce, qui a été plusieurs fois trouvée à Alger, se tient habituellement dans les lieux secs et arides et qu’elle se nourrit de petits mamifères rongeurs, de sorte que par cette circonstance, elle est vraiment utile dans les environs des habitations, quoiqu'elle soit très-venimeuse et que l’on fasse beaucoup d'efforts pour en détruire la race. La collection du Muséum possède plusieurs individus de cette espèce dont deux en particulier sont parvenus à de très-grandes dimensions car ils ont plus d’un mètre de longueur. L’un a été rapporté par M. Guichenot membre de la Commission scientifique qui en a fait la description citée plus haut. Un autre individu a été donné au Muséum par M. Guyon, chirurgien en chef de l’armée en Algérie, qui a souvent enrichi notre ménagerie de Reptiles de ce pays. 5. ÉCHIDNÉE ATROPOS. Edchidna atropos. Merrem. Coluber atropos. Linnæus. CaracrèRes. Tête courte, ramassée, convexe en arrière ; museau co1rt, tronqué ; trois taches blanchâtres sus-labiales sapé- rieureset triangulaires,la première au devant de l’œil, la deuxième courte sous l'œil , la troisième plus longue bordant l'orbite en arrière et se prolongeant jusqu’à l’extrémité de la bouche; quatre séries de taches arrondies noires, bordées de blanc Je long du dos; le dessous du corps d’un plombé uniforme. Synonymie. 1754. Coluber atropos. Linné. Mus. Adolph. Frid. tab. 43, fig. 4, p. 22. 1768, Cobra. Laurenti pag. 104, n.° 230. VIPÉRIENS. G. ÉCHIDNÉE. 5. 1433 14788. Coluber atropos. Gmelin. Syst. nat. n.° 1086. 1789. L'Atropos Lacépède. Hist. quad. Lacs et Due t. II, pag. 134. 1820. Echidna atropos. Merrem. syst. amph. pag. 152, n.0 43. 1830. Echidna atropos. Wagler. nat. syst, amph. p. 177, G. 42. 1837. Vipera atropos. Schlegel. Phys. des Serp. pag. 581, n°92, pl. XXL, 6.7. 1849, Vipera atropos. Smith, : illustr. Rept. of south, Afric. pl. 52. 1849. Clotho atropos. Gray. Catal. of snakes pag. 26, n.° 4. DESCRIPTION. Nous décrivons cette espèce d’après un très-bel individu rapporté du Cap par Delalande. Son nom spécifique a été conservé depuis Linné par la plupart des auteurs qui ont cru devoir la ranger dans des genres diffé- rents. M. Schlegel a vu plusieurs individus qui ont été transmis au Musée de Leyde par M. le Docteur Van Horstok. Ils provenaient aussi de la pointe australe de l'Afrique. Dans la figure de profil que M. Schlegel a donnée de la tête, on ne distingue pas aussi bien les taches triangu- laires que nous avons indiquées sur les bords supérieurs des lèyres , mais on les voit très-nettement sur la belle planche 52 des Illustrations de M. Smith. Généralement, le corps est d'un brun foncé en dessus, mais les taches noires, arrondies, irrégulières, sont bordées en dedans d’un arc convexe dont la corde blanchâtre se prolonge de manière à former de chaque côté … des lignes presque blanches qui commencent au cou pour se terminer et se joindre sur le dessus de la queue. Le dessus de la tête porte bien des taches noires au nombre de quatre, mais non bordées de blanc; elles ne forment pas des lignes en crosses comme les a représentées M. Schlegel sur la figure 6 de la planche 21. ‘Voici, au reste, comment M. Smith décrit la coloration dans le texte ex- plicatif de sa 52. planche. Le fond de la couleur des parties supérieures et latérales de la tête et du dos, ainsi que des flancs, tient le milieu entre le rouge pourpre brunâtre ct le brun jaunâtre. Le dessus de la tête porte deux bandes longitudinales brunâtres (chacune d'elles est la troisième lache post-oculaire que nous avons mentionnée dans la diagnose et qui est blanchâtre sur nos sujets). Le dos et Les flancs sont ornés de quatre rangs de taches d’un brun noi- râtre, Celles des deux rangs médians sont en forme de croissant et manifes- 1454 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. tement bordées de blanc rougeätre, Celles des rangs latéraux sont plus pe- tites, quelquefois quadrangulaires et elles’ ont une bordure semblable à celle des autres taches. Par leur bord supérieur , comme par l’in- férieur, ces taches latérales sont réunies par des lignes de la même nuance que la bordure. (Nous les avons désignées plus haut comme les cordes des arcs que représentent les taches.) Il résulte de ce mode d'union qu'il y a, de chaque coté du corps, deux raies sinueuses d’un blanc rougeâtre. :} La teinte des flancs, au dessous de la raie la plus inférieure, est un brun as marqué de taches d’un.brun de foie. Sur les gastrostèges qui sont d’un jaune paille sale, il y a, çà et là, des bandes transversales d’un vert noirâtre et à chacune de leurs extrémités, elles portent une tache brunâtre. Chaque urostège est ornée d’une tache d’un vert obscur. L'auteur indique en outre les deux marques blanches de la tête signalées dans notre diagnose. L'individu que nous avons sous les yeux est plus épais dans sa partie moyenne du tronc; sa queue est grêle et courte, car elle n’a pas cinq centimètres, la totalité du corps en ayant cinquante ou un demi-mètre. Sur un spécimen mesuré par M. Smith et long de 20 pouces (mesure anglaise) depuis le museau jusqu'au cloaque, la queue n’a que 2 pouces. M. Jules Verreaux nous a rapporté du Cap des individus beaucoup plus petits. C’est sur l’an d'eux que nous avons fait préparer la tête dont nous avons parlé en traitant du genre auquel cette espèce appartient. El y a quelques particularités signalées par M. Smith et qu'it est facile de constater sur les échantillons de cette Échidnée. Elles sont relatives à l'irrégularité et aux petites dimensions des écailles du vertex, à la forte carène des écailles du tronc, qui forment 29 à 51 rangées longitudinales et au nombre des gastrostèges et des urostèges , dont nous comptons 133 à 136 pour les unes et 22 à 24 pour les autres qui sont doubles. M. Smith, dans ses Illustrations a décrit et figuré sur la planche 53 de ses Reptiles une espèce voisine de celle que nous venons de faire connaître et qu’il nomme Vipera (Echidna) atropoïdes. II la caractérise ainsi. > La tête, le dos et les flancs d’un gris rougeâtre; deux bandes sur la longueur de la tête, deux séries de taches d’un brun noir sur le dos; d’autres taches foncées mélées de blanc sur les flancs ; le dessous du ventre d'un vert noirâtre tacheté de jaune, les narines très-rapprochées des yeux. La figure qui accompagne le texte montre mieux encore que la descrip= tion les différences qui semblent éloigner cette espèce de la précédente. Nous n’insistons pas sur les détails, parce que ce Solénoglyphe est incon- nu au Musée de Paris VIPÉRIENS. G. ÉCHIDNÉÉ. 6. ‘1435 Voici, au reste, les observations par lesquelles M. Smith termine l'article qu'il consacre à l’Echidnée atropoïde. Sous beaucoup de rapports, dit-il, elle ressemble à l’Atropos, mais la forme et le volume moindre de la tête, la position des yeux et la saillie des plaques surciliaires ou sus-oculaires ; l'absence de grandes plaques unies autour des narines, c’est-à-dire d’une espèce d’anneau et la position un peu différente de leur crifice, constituent des noles caractéristiques assez distinctes et par cela même importantes. 6. ÉCHIDNÉE ÉLÉGANTE. Echidna elegans. Merrem. (Fipère élégante. Daudin.) Caracrères. Tête très-régulièrement triangulaire, présentant en avant, sur le devant d’un museau tronqué et saillant , un che- vron blanc bordé de noir qui s’élargit et s'arrête au dessus de la réunion des lèvres et comprenant cinq taches noires, dont les deux postérieures très-grandes sont bordées de noir avec un li- seré blanc. Synonvuie. 1788. Le Daboie ou fétiche. Lacépède. Serp. I, p. 31, pl. 11, fig. 2 1796. Katura, retuka, poda. Russel. Indian Serp. p. 40, pl. 7. 41801. :Vipère élégante. pos Rept. VI, p. 124 et 119. Ve Daboie. 1802. Coluber Russelii. Shaw. General Zoolog. III, p. A8. 4804. Coluber triseriatus. Hermann. Obser. Zool. t. I, p. 278. 4820. Echidna elegans. Merrem. Syst. amph. tentamen, p- 153, n.0 15. 1830. Vipera Daboia ei F. ie Wagler. Syst. amp. p.177. 1837 Vipère élégante. Schlegel. Phys. des Serp. pag. 588. esp. 6, pl. 21, fig. 4-5. 1843. Chersophis elegans. Fitzinger. Syst. Rept. p. 28. 1849. Daboia elegans n.°1. Gray. Catal. of snakes, p. 23, n.°1. Katuka. Ru Cette espèce se caractérise, au premier aspect, comme appartenant au genre Echidnée par la posilion et l’orifice de ses larges narines bordées 1136 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. d’une peau molle et lisse surtout vers la ligne médiane. Le museau est trés- épais en avant et arrondi. La plaque rostrale est haute, étroite et hexago- nele. Le tronc est allongé, les formes sont moins lourdes que celles de la Heurtante, etla queue est longue et effilée. Il y a sur le corps 29 à 31 rangées longitudinales d’écailles carénées. Coronarion. L'Echidnée élégante présente un fort grand nombre de variétés suivant les âges et probablement selon le sexe des individus. Ce qui le dénote d’abord, c’est que sur un fond clair, jaunâtre ou d’une teinte fauve rougâtre, on distingue de grandes taches ovales, plus ou moins allongées et régulières, bordées d’un cercle noir lequel est lui-même en- touré extérieurewent d’un liseré qui paraît très-blanc. Ces taches ovales forment ainsi trois séries longitudinales assez réguliérement espacées , de manière que les latérales correspondent à l'intervalle que laissent entre eux les ovales médians. Le nom de Coluber triseriatus donné par Her- mann rappelle cet aspect particulier. Vers la région postérieure, les taches latérales s’allongent. Dans quelques individus, elles paraissent comme étranglées et même se joindre les unes aux autres.! Il résulte de cette sy- métrie une régularité qui plaît à l'œil et c’est probablement ce qui a fait donner à ce Serpent le nom qu'il perte. Tout le dessous de la gorge , entre les brancheside la mâchoire infé- rieure, présente huit ou neuf bandes transversales formées de petites taches triangulaires d’un beau noir, dont la base est tournée vers le mu- seau, mais ensuite, sous le ventre, ces mêmes taches plus grandes et en demi-cercles, bordées de blanc, sont éparses et occupent le bord postérieur . des gastrostèges, qui sont au nombre de 165 à 171 suivies de 49 à 51 uros- tèges doubles. Nous avons donné dans la synonymie la citation de Lacépède sous le nom de Daboie ou Serpent fétiche, parce qu’en effet la description qu'ilen a laissée est parfaitement exacte , comme nous avons pu nous en assurer en la comparant avec un individu qui vient de Java et qui a élé adressé au Muséum par M. Diard. Nous devons ajouter qu'il est maintenant dé- montré que Lacépède a rapporté à tort à cette Echidnée ce qu'il dit du culte que les nègres rendent à un Serpent qu'il supposait être celui dont il est question maintenant. On sait aujourd’hui que toutes ces particulari- tés sont relatives au Pyfhon de Séba, comme nous l’avons indiqué dans la note 2 de la page 406 du sixième volume de cette Erpétologie. M. Schlegel s’est procuré des renseignements sur cette espèce. Elle habite, dit-il, aux grandes Indes, depuis Bombay jusqu’au Bengale. Nous en avons reçu au Musée provenant de Malabar et du Ceylan. Russel en a donné une trés-bonne figure qui a été mal copiée par Daudin à la planche VIPÉRIENS, G. ÉCHIDNÉE. 7. _ 4457 73 du tome VI, page 124. Le premier de ces auteurs, ainsi que Davy, ont fait quelques expériences avec le venin de cette Vipère qui atteint jusqu’à cinq pieds de longueur et l'ont reconnu comme l’an des poisons les plus actifs. | Nous avons fait préparer la tête osseuse d’un individu de cette espèce qui avait été recueilli dans les Indes Orientales par M. Adolphe Delessert. Le plus grand spécimen du Musée de Paris a une longueur de 4", 29 soit: Téte et Tronc 1m,10, Queue 0,19. 7. ÉCHIDNÉE INORNÉE. Echidna inornata. Smith. CaracrÈres. En dessus, d’un brun jaunâtre: en dessous, d’un jaune brunâtre, marbré de brun ; queue d’une nuance brune: tête distincte du tronc, oblongue, cordiforme: 140 gastrostèges ; 24 urostèges environ, disposées sur un DE rang. 1849. Smith. Illustrations of the zoology of south SUV pl. 4, avec texte explicatif. M. A. Smith fait connaître sous ce nom une espèce jusqu'alors inédite que le Musée de Paris ne possède pas et nous allons tra- duire la diagnose qu’il en donne : DESCRIPTION. La tête échancrée en arrière est arrondie en avant, plate en dessus, avec un léger enfoncement entre les yeux, provenant de ce que les bords sur- ciliaires sont très-relevés. Les tempes sont convexes. Les narines, situées tout à fait au bout du museau, ont leurs orifices dirigés en ayant et en de- hors. Les yeux sont latéraux et rapprochés des narines. .Le cou est beaucoup plus étroit que la tête. | La queue est très-courte, grêle et se termine en pointe. Les écailles de la partie antérieure de la tête sont arrondies, légèrement convexes et lisses ; au-delà, elles sont plus grandes et faiblement carénées. Celles du cou et du tronc portent une forte carène sur la queue; il résulte, de la réunion des carènes, des lignes longitudinales saillantes, non inter- rompues, tandis que sur le corps, les carènes restent plus distinctes. Les dimensions indiquées par M. Smith sont: pour la longueur totale 15 pouces 1/4 (mesure anglaise) dont il faut déduire 1 pouce 1/4 pour la queue. Cette Échidnée a été trouvée dans la chaîne Sneeuwberg ou Monts de neige. (Afrique australe). On sait peu de chose sur les habitudes de ce Serpent qui, comme les autres Échidnées, est indolent et peu craintif à l'approche de l'homme. REPTILES , TOME VII. 91. 1458 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. V.o GENRE. CÉRASTE. &« CERASTES. (A) Wagier. + .GaracTÈRES. Téfe de vipère, concave entre les yeux qui sont surmontés d'écailles dressées, plus ou moins longues et solides ; verleæ couvert d'écailles tuberculeuses ; à gorge et lèvres garnies de grandes écailles , dont deux très-volumineuses en . avant près delasymphyse des os sous-maæillaires , forment là de véritables plaques séparées entre elles par le sillon qulaire. Ce genre à eu pour type la Vipére Céraste où cornue d'Egypte, qu'un grand nombre d'auteurs ont décrite et particulièrement Belon, mais elle était déja connue dés anciens. M. Geoffroy St.-Hilaire père l’a fait figurer sur la planche VI des Reptiles dans la description de l'Egypte. On a supposé que ce Céraste était la véritable Vipère de Cléopâtre. Nous donnerons quelques détails à ce sujet en faisant connaître cette espèce. Laurenti en äppliquant le nom de Cerastes à son 24e genre de Serpent p. 91, y Inscrit onze espèces très-différentes les unes des autres. Îl ne les avait réunies qu’en raison de leurs formes et surtout des écailles de la tête arrondie et de la queue obtuse, mais l’espèce principale admise aujourd’hui par les auteurs à été indiquée par Laurenti comme étant sous le n.° 251 l’Aspic de Cléopätre. Il est nécessaire de dire qu'il y a eu cependant quelques confusions parmi les naturalistes, qui ont employé le nom (1) Ce nom grec Keparrys, qui signifie cornu, à été employé par les plus anciens auteurs tels que Aetius, Dioscoride , Pline, Lucain, pour désigner une vipère ayant des cornes. C’est sous ce nom qu’en ont parlé Aldro- vandi et. Gesner. Laurenti a employé d’une façon inexacte ce nom comme celui d’un genre, car aucune des onze espèces qu'il y a inscrites n’a les orbites surmontéés d'une sorte de corne. VIPÉRIENS. 6. CÉRAÔTE. 1439 de Cerastes, et cela par la faute d'Hasselquist qui, en pu- bliant son voyage en Palestine de 1749 à 1752, a décrit, sous le nom d’anguis cerastes ; une sorte d’orvet ou réellement l'Eryx javelot ou turc, sur la tête duquel des psylles ou pré- tendus enchanteurs de Serpents implantent sous la peau du crâne des ongles d'oiseaux ou de petits mammifères. Comme ces ongles s'y greffent , continuent de croître et simulent des cornes, ces bateleurs les nt voir au public comme des Cérastes qu’ils ont apprivoisés. Consultez, au reste, ce que nous en avons dit, dans cette cine tome VI, p. 465 et suivantes. Quoiqu'il en soit, nous réunissons sous ce nom, comme l’a fait Wagler, trois espèces différentes de Vipères remar-. quables et essentiellement distinctes par la disposition et l'allongement des écailles, qui formént le bord supérieur des sourcils et qui constituent ainsi une ou plusieurs cornes. Ces trois espèces différent d’ailleurs assez entre elles pour qu’on doive les regarder comme distinctes. Cependant, elles ont réellement entre elles une grande ressemblance de physionomie , quoique provenant de pays très-divers, d'Egypte , de Perse et du Cap. Leur tête a la même forme, mais l’écaillure n’est pas la même. Dans le Céraste d'Egypte, les écailles sont granulées, arrondies, très-petites; les narines sont situées à une assez grande distance des yeux; on remarque une sorte de ligne sail- lante, formant un angle et qui, commençant derrière les nari- nés, se joint aux sourcils dans lesquels la corne est comprise et se prolonge en arrière pour former la concavité syncipitale. Dans les deux autres espèces, le dessus de la tête est véri- tablement écailleux; mais dans le Céraste de Perse, les narines sont largement ouvertes au dessous de la ligne saillante anguleuse qui sémble passer par l’œil, pour se pre- longer beaucoup plus en arrière et la corne surcilaire est formée de cinq ou six écailles réunies, dont l'une d'elles 51, 1440 : OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. dépasse les autres et se trouve ainsi sur une base Fr Chez l'espèce provenant du Cap, Céraste ou lophophrys, les lignes anguleuses sont moins marquées, les écailles qui forment les cornes du sourcil sont plus distinctes, comme articulées les unes sur les autres et elles sont, en outre, sé- : parées en deux ou trois lobes flexibles. : La planche 78 bis de l’Atras joint à cet ouvrage fait connaître les différences pour lesitrois Cérastes dont on a re- présenté la tête. ‘ Quoique ces espèces diffèrent un peu entre elles par les taches du dessus du corps et de la tête, leur teinte est géné- ralement grise; tout le dessous est blanc, sans aucune tache ; la queue se termine brusquement en une pointe conique, avec des urostèges formant un double rang. Dans les individus chez lesquels l'extrémité de la queue est conservée, on voit qu’elle se termine en une pointe très-déliée, dont les écailles supérieures restent carénées, un peu soulevées, comme héris- sées, et la dernière forme une sorte de pointe ou u d'aiguillon comme dans le genre Acanthophide.. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE CÉRASTE. —— D Qe——— une corne à base large, écailleuse . 2. C. De PERSE. nn une corne cannelée sur l'orbite. . 4, C. D'EGYPTE. écailleux plusieurs lobes écailleux surciliers . 3. C. LopxoPunys. 1. CÉRASTE D'ÉGYPTE. Gerastes Ægyptiacus. (Arzas, pl. 78 bis. fig. 5, la tête vue de profil.) CaracTÈres. Tête excavée , anguleuse , couverte de petites écailles arrondies, comme tuberculeuses, avec une corne unique cannelée, anguleuse, triangulaire, au-dessus du sourcil. VIPÉRIENS. G. CÉRASTE. À. Azul Synonyme. 1553. Bélon. Observations, etc. en Lu in-4.0 p- 203, liv. IL, chap. 26. 1620. Cerastes. Gesner de Serp. natura, fol. 38. 1750. Coluber cornutus Boeschasch. Hasselquist. Voyage dans le Levant, p. 315, n.° 61. 1766. Ellis. Transact. phil. Angl. p. 56, pl. 14. 1766. Coluber cerastes. Linnæus. Syst. nat. Edit. 12, 1.1, p. 376 (1). 1767. Bruce. Voyage en Nubie, t. 1, p. 200, pl. 41. 1768. Aspis Cleopatræ. Laurenti. Specimen, p. 105, n.° 231. 1775. Forskaël. Descrip. anim. Egyp. p. 9. 1789. Le Céraste. Lacépède. Hist. nat. des Serpents, p. 72, pl. 1, fig. 1. 4801. Vipère céraste. Latreille. Rep. t. IIP, p. 343. 1802. Vipére céraste, Geoffroy. Desc. de l'Egypte, pl. 6, fig. 3. 4803. Vipera cerastes. Daudin, Rept. t. VI, p. 178, pl. 74, f. 1820. Echidna cerastes. Merrein. Tentamen , p. 180, n.° 7. 1830. Cerastes. Wagler. Amph. syst. p. 178, g. 45. 4837. Vipera cerastes. Schlegel. Phys. des Serp. p. 585, pl. 21, La 12-43. 1843 Gonyechis. Fitzinger. Syst. p. 28. 1849. Cerastes Hasselquistii. Gray. Catal. of snakes, p. 28. DESCRIPTION. C’est la première espèce connue dans ce genre. Les cornes ne sont pas, comme on pourrait le penser , des protubé- -rances osseuses, mais ce sont des écailles placées au-dessus des orbites et qui ont pris un développement extraordinaire , ce qui est d'autant plus singulier que le reste de la peau de tout le vertex n ’offre que de très-pe- tits tubercules arrondis, semblhles : à ceux qui couvrent la tête du Camé- léon ordinaire. Les narines, dans cette espèce, sont petites et situées sur le bord anté— rieur du museau. Dans l’état où se trouvent les individus du musée d'histoire naturelle —_—_——@@ + (1) Squamæ capitis omnes parvæ, rotundaiæs Dens mollis exit à pal- pebrà superiore. (Lirnæus), LS La ‘14 : OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. . conservés depuis longtemps dans l'alcool, la plupart sont devenus presque blancs. Il en est cependant quelques-uns, dont la teinte est d’un gris sale ayant la tête d’un brun foncé en dessus. Sur toute la longueur du dos, on voit des taches brunes transversales, tantôt doubles, tantôt uniques ou sé- parées surtout en arrière et distribuées à des distances assez régulières. On aperçoit aussi sur les flancs quelques taches arrondies, beaucoup plus pâles et comme effacées ; puis viennent ‘une ou deux lignes longitu- dinales d’écailles qui sont plus carénées et’ ont leur bord libre parfaite- ment arrondi et régulier pour se placer dans les intervalles que laissent entre elles chacune des gastrostèges, dont la symétrie ordinaire est si ad- mirable que nous ayons cra devoir donner ce Serpent comme modèle à imiter à l’habile orfèvre M. Odiot, qui l’a fait mouler et reproduire sur la masse en argent que porte l’huissier de la Faculté de Médecine de Paris. Bruce dit que ce Serpent est commun dans la Cyrénaïque; qu'on a trouvé dans l’un des individus un Gerboa Dipus qu’il avait dévoré; que ce Serpent paraît être nocturne, car on en a observé qui étaient altirés par les feux entretenus auprès du campement pendant la nuit. M. Geoffroy St.-Hilaire l’a fait connaître dans le grand ouvrage sur l'Egypte où il a été figuré pl. 6, fig. 3. Ce naturaliste avait pu en exami- ner {rois individus. Il leur a compté de 142 à 144 gastroslèges et 31 à 36 paires d’urostèges. La queue formait environ la dixième partie de la lon- gueur totale. Le dessin original fait par Barraband est déposé dans la col- lection des velins du Muséum. Le Céraste était connu dans la plus haute antiquité de l'Egypte, car il. est facile d’en reconnaître la représentation, surtout les cornes qu'il porté sur la tête, dans les inscriptions sculptées sur les monuments et dans tous les hiéroglyphes. Nous avons fait préparer la tête et une portion de l’échine de l’un des individus de cette espèce et nous avons remarqué, de même que chez les autres vipères, que la portion occipitale du crâne est peu développée, tan- dis que les pariétaux constituent les trois-quarts de la boite osseuse. Le . bord orbitaire est surtout très-saillant, et c’est à cette saillie qu’on peut at- tribuer la ligne anguleuse sur laquelle se trouve implantée la grande écaille dressée qui forme la corne."Le rêste de la tête est semblable à ce - qu'on peut observer dans les autres Vipères, La ménagerie du Muséum a reçu, à plusieurs reprises, du Docteur Clot- Bey, en particulier, et possède encore des Cérastes ÆEgyptiens vivants. Ils se tiennent presque constamment cachés dans le sable ne laissant sor- tir que la tête, dont la teinte, ainsi que celle du tronc, se confond avec la couleur jaunâtre du sable, On les nourrit avec des souris dont ils sont très-avides, VIPÉRIENS, G. CÉRASTE. 9. à 4445 La ponte d'œufs qui a eu lieu à plusieurs reprises dans la ménagerie, mais qui ne se sont jamais développés , peut faire penser que ce Serpent n'est pas ovo-vivipare , contrairement à ce que quelques naturalistes ont dit. HERO 2, CÉRASTE DE PERSE, Cerastes Persicus. Nobis. (Arras, pl. 78 bis, fig. 5, la tête vue de profil). Caracrères. Tête triangulaire, bombée en arrière, concave en avant, couverle de petites écailles carénées bien distinctes; sour- cils relevés d'une crête pointue, conique, comprimée, à base large, formée d’écailles concaves qui font tout letour du bord su- périeur de l'orbite, et en dedans, de lames entuilées décrois- ‘Santes, DESCRIPTION. Cette espèce, qui nous a été rapportée de la Perse par M. Aucher-Eloy, est tout à fait distincte de celle de l'Egypte, par la forme et l'écaillure ‘du dessus de la tête. Malheureusement, l’épiderme qui recouvrait le dos s'est détaché en grande partie avec les écailles ; mais celles qui restent en- core nous ont offert une couleur brune ou d’un fauve ferrugineux. Il y avait aussi des taches brunes, ou plus foncées, peut-étre noires, le long du dos, distribuées à des intervalles à peu près égaux ; mais ce qui nous a . surtout servi à distinguer celte espèce, ce sont les taches brunes latérales, forméés par des écailles lisses, ou sans carènes , qui s’emboitent dans les vides que laissent entre elles les gastrostèges. | Les narines sont ici beaucoup plus relevées et plus larges que dans l’es- pèce d'Egypte, et le museau est noir, arrôndi ; elles sont tout à fait rap- prochées, et comme situées sur la pointe du nez. Les appendices, en forme de cornes, qui s’élèvent au-dessus des orbites, sont formés d’un prolongement triangulaire de la peau qui se trouve garni d’écailles entuilées à la base, surtout du côié interne; 1à,le front est excavé, et les écailles qui le recouvrent sont grandes et carénées. Comme l'animal est altéré par la perte de l’épiderme , probablement à cause du frottement que ie tronc a éprouvé pendant les voyages, ilnousserait difficile de dire comment la queue se trouvait terminée; car son extré- mité paraît privée de vertèbres, tant elle est ramollie; mais elle a con- servé une teinte très-noire, comme si elle avait élé pre dans de l'encre. (Eerait-ce la Vipère à queue noire? Daudin, VI, 1. x). Mais la figure 4 Ah OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. de Séba qu'il cite n’est pas celle d’une Vipère, car sa téte a de grands écussons. ) Nous n’avons aucun détail sur les mœurs, ni sur les lieux dans les- quels ce Serpent a été recueilli, mais il n'y a pas le moindre doute qu'il est le type d’une Sie distincte dans ce genre. 3. CÉRASTE LOPHOPHRYS. Cerastes lophophrys. Cuvier. (Arras, pl. 78 bis, fig. , la tête vue de profil). CaracrÈères. Tête triangulaire, bombée en arrière, couverte -de petites écailles entuilées, excavée en devant, à narines rele- “vées sur la même ligne que les sourcils qui sont surmontés de trois ou quatre ou cinq grandes écailles dressées, distinctes et pointues, plus longues que celles de la base déjà très-dilatées. Synonyme. 1741. Kolbe. Description du Cap de ne rance, p. 215 (1). 4790. W. Paiterson. Voyage, p. 109, pl.15, à la fin du Voyage de Bruce, tom. V, pl. 15 (2). 1804. ? Vipère cornue. Daudin. Hist. des Rept. VI, p. 188. 1827. Boié. Erpétologie de Java, pl. 47. Copié du Bulletin “universel, tom. IX, p. 233. 1829. Vipère à panaches. V. Lophophrys. Cuvier. Règne ani- mal, tom. IL, p. 92. | 1830. Cerastes cornutus. Wagler. Nat. Syst. amph., p. 178, G. 45. . 6 1837. Vipera cornuta. Schlegel. Phys. des Serpents, p. 582, n.° 3, pl. 21, fig. 8-9. (1) Il faut prendre garde de faire confusion, comme cela est quelque- fois arrivé, en raison de la similitude des dénominations employées, entre le Céraste, dont il s'agit ici, et le Solénoglyphe que nous ayons précédem- ment décrit sous le nom de Echidnée hexacère. (2) Cette planche n’est exacle que dans la représentation des taches qui sont distribuées par paires sur le dessus du tronc, et par les écailles fran- gées des sourcils; mais les dents sont tout à fait celles d’une couleuvre à longues mâchoires supérieures dentées, et non d’une vipère à os sus- , Mmaxillaires gros et courts, garnis uniquement de crochets venimeux. VIPÉRIENS. G. CÉRASTE. 3. 145 1849. Vipera lophophrys. Smith. Illust. of south Afric. Rept., pl. 33. Une Variété décrite sous le nom de Po cornuta, a été figu- rée par le même, pl. 32. 1849. Clotho cornuta. Horned Adder. Gray. Catal, of Sales p. 27, n°7, _+ DESCRIPTION. Celle espèce, qui se rencontre aux environs du Cap, avait été figurée par Patterson dans son Voyage sur la planche 15. Cuvier l'avait décrite en peu de mots sous le nom de Vipère à panaches. Elle a, dit-il, sur chaque sourcil, au lieu d’une corne, un petit groupe de filets courts et cornés, ce qui lui a fait donner le nom de Lophophrys des deux mots x6@os crête, panache, et de o@pus, sourcil. M. Schlegel trouve le plus grand rapport entre cette espèce et la Vipére alropos; maïs nous, qui avons mis en regard ces deux Serpents, nous y .Temarquons beaucoup de différences. Les individus sont autrement colo- rés, ainsi qu’on pourra le reconnaître par la description que nous avons faite sur la nature de l’Echidnée atropos. Ici, les taches du dos sont tout à fait distinctes, elles ne sont pas liserées de blanc, elles ne se touchent pas ; les trois lignes blanches qui se voient sur les lèvres de l’Atropos n'existent pas dans le Céraste out dont les sourcils d’ailleurs sont le ca- ractère. M. A. Smith, également dans ses Illustrations, donne de ces Mieux Ser- pents des figures qui montrent bien, ainsi que ses descriptions, les dis- semblances qu’on peut constater par un examen comparatif. CororarTion, M. Smith ayant pu étudier ce Serpent dans le pays même où il vit, nous lui empruntons les détails suivants: En dessus, la teinte générale est un brun-jaunätre, orné de quatre rangs de taches irrégulières, allongées , d’un brun-foncé. Vers l’extrémité pos- térieure du corps, celles des rangs médians, quelquefois confondues entre elles, représentent des bandes transversales irrégulières. Du coté de la tête, les taches latérales sont petites et sur la queue, elles se réunissent pour former une raie longitudinale sinueuse. Un certain nombre des taches du tronc sont d’un brun-marron à leur centre et bordées plus ou moins complétement de blanc bleuâtre. Les régions inférieures sont d’un brun-jaunâtre plus clair, avec de pe- tites taches quadrangulaires d’un brun de foie. De chaque coté de la tête, il y a deux bandes brunes; lune s'éten 4446 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES,. obliquement du bord postérieur de l'orbite à l'angle de la bouche et l'au= tre, plus antérieure, est verticale et va de l'œil à la lèvre. A la suite de ce Céraste qu'il décrit sous le nom de Vipera lophophrys, M. Smith en fait connaître un autre sous le nom de Vipera cornuta, dont la distinction est fondée par lui sur les différences du système de - coloration. Il reconnaît cependant, après l'avoir décrile, que très-probablement, elle ne constitue pas une espèce distincte de la précédente. Cette Vipère cornue n’est, dit-il, qu'un Serpent plus avancé en âge, ou une variété particulière à certaines localités de l'Afrique australe. C’est à cette dernière conclusion que l’auteur s'arrête, en raison des limites assez circonscrites de la zône d'habitation du vrai Lophophrys, qui n’a jamais été trouvé au delà des limites .du pays des Namaquoïs, district de la divi- sion Sud-Ouest de la colonie du Cap. fl est méme rare dans les localité où il vif. « Il énumère rapidement les caractères particuliers fournis par le système de coloration de ces Serpents qui peuvent étre considérés comme appartenant à la variété dite Vipera cornuta par M. Smith. Outre les différents Cérastes dont il vient d'être question, il s’en trouve un que le Musée de Paris ne possède pas et qui est décrit par M. Smith dans ses Illustrations sous le nom de: VIPERA (CERASTES) CAUDALIS. Smith. Et figuré sur la pl. VIE. SyNonyMiE. 1838. Vipera ocellata. Smith. Magaz. of nat, hist. t{. IT, page 92. Voici les CarasTères que ce Zoologiste lui assigne: : Régions supérieures d’un jaune-rougeâtre marquées de taches d’un brun-orangé; régions inférieures rosées ; tête cordiforme, ornée de deux taches sagittiformes plus foncées, l’une entre les yeux et l'autre sur l’oe- ciput bordée d’un liseré jaune; sur chaque sourcil, une épine en forme d’aiguillon ; les écailles du dessous de la queue semblables à celles qui en revétent les faces supérieure et latérales, En voyant la grande analogie qui se remarque entre ce Céraste et celui d'Egypte, on se demande si, malgré la différence de localités, ces deux Serpents r’appartiennent peut-être pas à une seule ei méme espèce, BD QE nsc VIPÉRIENS, &, ÉCHIDE., 1447 VIe GENRE. ÉCHIDE — ÆCHIS. (1) Merrem. CaracTÈREs. Tous ceux des Vipères, dont ce genre ne diffère que par les uroslèges qui sont simples et non en double rangée. Deux espèces seulement ont été rapportées à ce genre. Ce sont véritablement des Vipères, parce que leur tête est cou- verte de petites écailles carénées très-fortement ; que leurs . narines sont simples, à petites ouvertures ; mais les plaques placées au dessous de leur queue ne font qu’une seule rangée, comme dans les Acanthophides chez lesquels le sommet de la tête est, en outre, revêtu de grandes plaques ou écussons. Voilà les véritables motifs qui ont fait adopter ce genre dont les espèces avaient été rapportées tantôt à celui des Scytales par Latreille, Daudin et Cuvier et qui a fait ranger les deux espèces citées par Schneider, dans un genre nouveau. Ce der- nier auteur reconnaissait lui-même que ce genreétait artificiel, n'ayant d’ailleurs aucun renseignement sur les genres de vie, de nourriture et des mœurs de ces Serpents auxquels il avait réuni plusieurs autres dans le genre Pseudoboa.. : Wagler a adopté ce genre; mais M. Schlegel n’en ayant distingué qu'une espèce , l’a laissée sous le nom de Vipère, inscrite au n.° 4, mais en la désignant spécifiquement comme Échide, ù . Nous y rapportons deux espèces, faciles à reconnaitre par la particularité suivante, c'est que dans l'une, le sillon gulaire : est bordé, dans toute sa longueur, par six grandes plaques lisses, à peu près d’égale largeur de chaque côté ; tandis que dans l’autre, qui diffère en outre par la distribution des taches (4) Ce nom d'Echis est lout à fait grec Exis-tos il signifiait Vépera et se trouve employé dans ce sens par plusieurs auteurs anciens. 1418 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. du dos, on ne voit au sillon gulaire, qui est très-court, que deux de ces plaques, dont la postérieure est ovale et quatre ou cinq fois plus longue que celle qui la précède. Nous nom- merons la première, avec les auteurs, la Carénée, parce qu’en effet les carènes de chacune des écailles correspondant parfaitement à celles qui les suivent , il en résulte le long du dos, des lignes saillantes qui laissent entre elles des sillons rectilignes. Tandis que la plaque mentonnière, simulant une sorte de mors, a fait donner à l’autre espèce la désignation _de frenata ou à frein. l 1. ÉCHIDE CARÉNÉE. Echis carinata. Merrem. (ATras. pl. 81 bis, fig. 3, la tête vue en dessous.) . CaracrÈres. Sillon gulaire borné de chaque côté et sur loute sa longueur par six grandes écailles lieses égales. Synonyme, 1796. Horatta-pam. Russel Serpents des Indes. pl. 11, Boa. 1801. Pseudoboa carinata et Pscudoboa Krait. Schneider. Hist. amph. fase. 11, pag. 285, p. 288. 1801. Scytale bizonatus. Daudin, Hist. Rept. V, pag. 339. 1802. Boa Horatta. Shaw. General Zoology. t. IIT, pag. 359. 1802. Vipère des Pyramides. Geoffroy St.-Hilaire. Descript. .de l'Egypte pl. 7, fig. 1, et surtout pour les détails la planche 4 _du supplément n.° 4-9, 1-3 et 1-4. 4834. Echis Pavo. Reuss. Adolph. Zoologische miscellan. Rept. Francfort tome I." 1820. Echis carinata. Echis Ærait. Merrem. amph. syst. pag. 1449. n° 59, . 4830. Echis carinata. Wagler. Naturalisches system. pag. 177. 1833. Vipera Echis. Schlegel. Phys. ous 584, n.° 4, pl. XXI, fig. 40 et 11. DESCRIPTION. Cette espèce recueillie d’abord aux Indes et ensuite en Egypte, a été admirablement figurée avec tous les détails dans la planche 4 du supplé- VIPÉRIÈNS. G. ÉCHIDE. À. ÉT 9, 1449 ment aux Reptiles de l'Egypte, comme nous venons de l'indiquer dans la synonymie, mais dans une de ces variétés que nous possédons, elle diffère d’un grand nombre d’autres individus par les points noirs disséminés sur toutes les gastrostèges et même sur les urostèges ; car dans les autres, tout le dessous du corps est sans taches ; dans la figure citée, comparée avec l'individu même qui a servi de modèle, la 2.° plaque gulaire est, relativement aux autres qui la suivent, beaucoup trop étendue en longueur. Le dos est marqué de lignes ondulées, blanchâtres, qui se rapprochent sur la région moyenne formant ainsi une série de figures semblables aux lettres x x courbées en dehors. Les premières urostèges paraissent doubles, surtout celle qui touche la dernière plaque anale. Dans les autres indi- vidus , le fond de la couleur est brun et les laches irrégulières, Chez tous, les lignes longitudinales, correspondantes aux carènes des écailles, sont faciles à observer. Nous avons dans la collection du Muséum noeare exemplaires de cette espèce : ils proviennent des Indes et de Pondichéry où ils ont été recueillis par MM. Bélanger et Leschenault , ainsi que l'individu qui a été décrit par M. Geoffroy, comme la Vipère des Pyramides dont nous avons cité les figures dans la synonymie qui précède. Elle-est vivante à la Ménagerie. La figure de la planche 7 de l'ouvrage sur l'Egypte ressemble mieux au plus grand nombre dés individus que possède notre Musée, mais il y a des points noirs sous le ventre qui ne s’observent plus. 2. ÉCHIDE À FREIN. Echis frœnata. Nobis. (Arras pl. 81 bis, fig. 13 fig. 2, la tête vue en dessous). Caracrères. Sillon gulaire très-court, borné en avant sous la mâchoire inférieure par deux plaques écailleuses lisses dont la seconde est ovale et quatre fois plus grande que celle qui la précède. 4827. Echis arenicola. Boié, Isis p. 558. 4834. Echis varia. Reuss Adolph. zoologische miscellen, Francfort, t. 1. DESCRIPTION. Cette espèce a le plus grand rapport avec la Carénée, dont elle ne diffère que par les plaques du sillon sub-gulaire et par la forme des taches qui se voient principalement sur le milieu du dos. L’ individu que nous avons 1450 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. sous les yeux, nous à été rapporté d'Egypte par M. Bové. Il est recouvert en dessus de petites écailles carénées, ovales, dont les lignes saillantes semblent se suivre comme dans l'espèce précédente; mais les taches qui occupent la région moyenne du dos sont mieux circonscrites et distinctes; elles sont arrondies pour la plupart, cependant quelques unes sont échan- crées latéralement et en cœur. Le centre est d’un ton plus clair que le reste de l’écaillure et cette partie claire le paraît d'autant plus, qu’elle se trouve bordée d’une ligne ou d’un cercle noir, qui semble s’élargir à droite et à gauche, Les flancs sont marqués de taches ou de points bruns, disséminés irrégulièrement. Les gastrostèges sont larges ou occupent un grand tiers de la circonférence du tronc; elles sont très-rapprochées, lisses et sans aucune tache; mais les urostèges, qui vont insensiblement en dimi- nuant de largeur, présentent chacune, au moins dans la moitiés de là longueur de la queue, du coté du cloaque, un point noir bien arrondi, : décroissant successivement d'étendue, de manière à offrir une série lon- gitudinale très-régulière. Nous avons, au reste, observé une disposition analogue dans quelques uns des individus appartenant à l'espèce pré- cédente. Nous le répétons, nous n'aurions pas distingué ces deux espèces, si nous n'avions fait la remarque de ia différence qu’offrent les écailles du sillon gulaire, Nora. Merrem ainserit dans ce genre, sous le nom d'Échis Krait, un Serpent que John Williams avait décrit comme Boa dans les Asiatik researches page 528 et que le savant Helleniste Schneider a relaté comme un Pseudoboa, sous ce nom de Xrait et par suite, Daudir l’a inscrit dans le V.° volume de son histoire des Reptiles p. 357 dans le genre Scy- tale; mais la description est insuffisante et pourrait se rapporter à l’une ou Late des espèces que nous venons d'indiquer. Nous ajouterons que Henri Boié, pensait que la vipère des Pyramides, Vipera arenicola de Geoffroy devait former une espèce distincte de ce genre Échide, CROTALIENS EN GÉNÉRAL, 1451 He FAMILLE LES CROTALIENS. Nous aurions pu, à l’exenple de M. Fitzinger, employer le nom de Bofhrophides pour désigner ce groupe dé Serpents à fossettes. Cette dénomination était bien propre à indiquer le caractère essentiel qui nous a servi à rapprocher les sept genres principaux de ce groupe des Solénoglyphes , mais ce nom ne nous a pas semblé lui convenir uniquement. Beau- coup d’autres Serpents, en effet, présentent aussi des en- foncements creusés sur la tête et sur le bord des lèvres. Ici, les’ fossettes paraissent devoir être des organes particuliers, dont l’üsage ou la fonction ne sont pas connus, il est vrai, mais qui semblent avoir quelque importance par leur posi- tion constante entre les orifices réels des narines et les yeux, et surtout par leur structure anatomique assez compliquée, que nous avons, au reste, l'intention de faire connaître avec quelques détails. * De même que nous avons cru devoir réunir sous le nom de Vipériens , le groupe des cinq autres genres, qui se rappro- chent le plus de celui des Vipères. Nous avons préféré ap- peler ceux-ci les Crofaliens, à cause de la grande analogie qu'ils ont tous avec les Serpents à sonnettes , dont le nom scientifique est depuis longtemps admis même par le vulgaire. Les sept genres réunis sous ce nom, ont été longtemps confondus et décrits avec les Vipères; mais nous avons vu, d’après le tableau synoptique de cette tribu des Soléno- glyphes, inséré page 1570 à la suite des considérations géné- rales sur cette tribu, qu'ils devaient en être distingués par cette particularité même des fossettes dites lacrymales..Ces deux groupes se rapprochent d’ailleurs extrèmement par la conformation des parties osseuses de la tête et surtout de la mâchoire supérieure; par les longs crochets venimeux sillonnés 1452 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPEES. et canaliculés dans l’intérieur de leur base; enfin par leur genre de vie et leurs habitudes générales. Comme nous avons fait connaître ces généralités, nous n’au- rons à nous occuper ici que de la structure des impasses, dites Jacrymales, sortes de petites cavernes ou de cavités béantes qui s’observent constamment un peuen avant etau dessousdes yeux. Feu Desmoulins a donné en 1824 (1) une description très- détaillée de cet appareil, dit lacrymal. Comme nous avons vérifié l'exactitude de ses observations, à l’époque où elles furent soumises au jugement de l’Académie des sciences, nous en résumerons ici les faits principaux. Placées entre l’œil et la narine, de chaque côté, sur la peau de la lèvre supérieure, ces cavités sont de véritables petits sinus, plus larges à l’entrée, se rétrécissant ensuite en un ca- nal étroit, qui se prolonge obliquement sous la peau de la lèvre et de devant en arrière et qui vient se terminer sous l'orbite dans une cavité revêtue d’une membrane muqueuse. Quand ce sinus est ouvert suivant sa longueur , on voit que, dans son premier trajet, le canal est tapissé d’une peau lisse et sèche, collée exactement aux parois des parties solides qui : la reçoivent ; mais par son extrémité postérieure, celle qui se rapproche de l'œil, ce canal forme une petite rainure desti- née à faire communiquer le sac extérieur avec le sinus sous- orbitaire élargi , dont la membrane intérieure, muqueuse et humide offre plusieurs replis valvulaires qui deviennent évi- dents quand on peut faire flotter la partie dans l’eau où on la plonge. On trouve parfois, dans l’intérieur de ce sac muqueux, quelques particules d’une matière comme épaissie, sorte de magma qui pourrait être le résidu d’une petite quantité d'ha- « meur sécrétée dans cet organe. Des filets nerveux assez nom- breux de la branche sous-oculaire de la cinquième paire, paraissent se distribuer dans cet appareil et portent à faire (1) Journal de Physiologie de M. Magendie, t. IV, p. 264, CROTALIENS. G. CROTALE. 1455 penser que sa présence est de quelque importance dans l’éco- nomie de cette race de Serpents. Nous n'avons partagé ce groupe qu’en cinq genres dont aucun n’a été établi par nous. Voici la liste de ceux dont nous n'avons pas adopté les noms proposés par les auteurs. : CaunisonA. Laurenti, c’est le Crotalus korridus. Cencuris. Daudin, c’est le Trigonocephalus contortrix. Coparas. Merrem, Afropos. CroTALOPHORUS. Gray , Crotalus horridus. Mecoœra. Wagler, v. Bofhrops Nigro-marginatus. Trmeresurus. Lacépède, Bothrops viridis. Tystenone. Fitzinger, Trigonocéphalus Cenchris. UrocroraLonw. Fitzinger, Crotalus Horridus. Unorsopaus. Wagler, Crotalus durissus. Les genres adoptés sont les suivants : Crotale. — Lachesis. Trigonocéphale.— Léiolépide.— Bothrops.— Atropos. — Tro- pidolaime. Comme on peut le voir sur le tableau général et synoptique à la suite des considérations générales pour le sous-ordre des Solénoglyphes précédemment inséré page 4370. VIILe GENRE CROTALE.— CROTALUS. Linné. CanacrÈères. Des fosseltes nasales ou lacrymales très-dis- tincies; l'extrémité de la queue garnie d'éluis cornés, retenus _ les uns dans les autres et pouvant s'y mouvoir pour produire par l'agitation un certain bruit que le Serpent fait entendre à volonté pendant la vie. Nous réunissons dans un même genre, et sous un seul nom, toutes les espèces de Serpents vipériformes qui, avec des fossettes lacrymales ou des fausses narines, portent spécia- lement à l’extrémité de la queue une particularité distinc- tive, consistant en une série, plus ou moins nombreuse, de REPTILES,TOME VII. : 92. 1454 CPHIDIENS SOLÉNORLYPHES, petits étuis côrnés, articulés, retenus les-uns par les autres, que l'animal vivant peut faire mouvoir avec une grande vi _ tésse, pour produire par ce trémoussement un bruit que l’on a comparé à celui que feraient plusieurs grelots peu sonores, rapidement agités. C’est ce qui a fait désigner ces Ophidiens, par la plupart dés naturalistes, sous le nom de Serpents à sonnettes. Cette conformation singulière paraît avoir atssi déterminé les dénominations diverses, successivement proposées, pour . désigner les genres dans lesquels on a rangé les espèces qui présentaient entre elles quelques légères modifications mais qui ne nous onf pas paru sufisantes, ainsi qu'à M. Schlegel, pour les séparer et nous n’en avons adopté qu'une seule. Voici quels étaient ces noms de genres : Crofalophorus (A), Crotalus (2), Caudisona (5), Uropsophus (4), Urocrotalon (B;. Ce genre de Serpents, dont les espèces paraissent habiter seulement les deux Amériques, réunit les Soiénoglyphes dont les piqûres sont excessivement dangereuses. Ces Reptiles at- teignent des dimensions assez fortes et présentent une grande solidité dans leur structure , surtout peur les os de leur échine. | Les crochets venimeux, très-longs, dont soht armés leurs os mandibulaires ou sus-maxillaires, qui eux-mêmes sont fort (1) Séba. Thes. t. EL. Gronovius museum, t. EL, p. 70. «porænoy Cre- pitaculun, un grelot apos qui porte. Gray. ann. phil. p. 205. (2) Linné. 1825. Amoœnit. acad. system. nat. de Kporæacv. Wagier Daudin, Neuwied, Schlegei. (5) Éaurenti , p. 93, n°904, Vibera car disons, Eiy |Syrops. anim. bp: 294, et de Catesby, en 1715. Fitzinger, Wagler. | (4) Wagler, Naturlisch, Syst. p.176 , g. 39, decupe quereset dope je‘sonme, Jp0s frémissement, strepitus. (8) Fitringer, Syater, Roptiliim 1846, p, 20. CROTALIENS, 4 cnorAL, 1455 courts et très-compacies, se trouvent, en effet, considéra blement développés, en même temps que le canal qui les perfore dans toute leur longueur, offre un assez large diamètre, On a reconnu aussi que le réservoir qui contient l'humeur vénéneuse est plus ample, afin de recevoir et de retenir uné quantité plus considérable du poison que sécrètent deux organes spéciaux, longues glandes celluleuses logées de l'un. et de l’autre côté dans une cavité qui occupe toute l’éten- .due de la lèvre supérieure. Il y a là, en effet, un espace resté libre par l'absence du prolongement postérieur de l'os sus-maxillaire, puisque ce prolongement manque complè- tement, comme nous l’avons dit, chez tous les Solénoglyphes, qui n’ont, en quelque sorte qu'un tubercule osseux portant les crochets cannelés, Leur tête plate, très-volumineuse, surtout en arrière, où elle est fort lärge , se termine én avant par un museau tron- qué, car les os de la face proprement dite, sont très-couris. Gette partie solidé du museau est formée par une pièce ros+ irale médiane, triangulaire, dont la base élargie se recourbe au dessous des narines. Viennent ensuite les os frontaux anté- riéurs réunis sur le milieu et qui forment ainsi deux moitiés! de la figure que l’on donne aux cœurs de cartes à jouer. Toute la région comprise ensuite en dedans des os mandibu- Jaires, représentée par les tasses osseuses, qui portent les crochets sillonnés, reste cachée sous une membrane lâche qui recouvre ces armes lorsque la bouche est fermée. Cette sort de gencive se renverse et met à nu les crocheis, quand le mu- seauest entrainé par les os de la mâchoire supérieure, ceux-ci sont alors poussés en avant par les ptérygoïdiens externes au moment où le Serpent se jette sur sa proie, dans les chairs de laquelle doivent nécessairement pénétrer les crochets veni- meux pour y déposer ou inoculer le poison auquel ces armes donnent issue, quoiqu'il ne sy introduisent que par une 92", ru 1456 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES, pointe très-déliée, sorte de poinçon acéré qui dilate, sans a déchirer , la peau de l’animal blessé (1). Quoique la région supérieure de la peau qui recouvre la tête, soit généralement revêtue de petites écailles carénées, les espèces diffèrent entre elles par les plaques qui occupent la partie antérieure du museau et quelquefois le dessus de l'orbite ou même de tout le vertex. C’est même plutot par cette conformation, que par la distribution des couleurs, qu'il a été facile de les caractériser pour les faire reconnaître. Nous avons consacré la pl. 84 bis de l’Aflas de cet ouvrage à la représentation de la face supérieure de la tête comparée dans cinq espèces afin de montrer, les particularités qui, sous ce rapport, les distinguent les unes des autres. Les Crotales diffèrent de tous les autres Serpents connus par la faculté qu’ils ont de produire des sons sourds et rapides, ou plutôt des bruits continus et prolongés à l’aide d’un organe spécial, nous n’osons dire d’un instrument sonore, qui suppléerait pour ainsi dire à la voix, dont ces Serpents sont toujours privés. Comme cet appareil est très-particulier et que nous n’avons pas eu occasion d’en parler dans les généralités relatives aux (4) Nous avons rapporté à la page 145 et suivantes du tome VI du pré- sent ouvrage, quelques détails positifs sur les effets de ce poison; mais. nous dirons ici que le Crotale n’emploie sés crocheis venimeux que. pour blesser sa proie et non pour la retenir et aider à la déglutition, de même qu'il ne cherche pas à comprimer ou à étrangler sa victime, comme le font beaucoup d’autres Serpents. Après l’avoir piquée, il attend l'effet consécutif du poison pour la saisir et la dévorer, en l’avalant lentement et peu à peu. Souvent il arrive que ces crochets se cassent, se détachent et même qu'ils restent brisés dans les chairs, car on en a plusieurs fois ob- servé dans leurs excréments. Dans une boite dans laquelle on ayait en- voyé un Crotale, on a recueilli jusqu'à 18 de ces crochets. On craint même en nettoyant leur cage d’en être piqué; aussi dans la ménagerie: se sert-on de gros gants pour cel usage. CROTALIENS. G. CROTALE. 1457 téguments, nous croyons devoir entrer dans quelques détails à ce sujet. | Nous avons déjà vu que dans plusieurs Serpents, l'extrémité de la queue qui est très-pointue, se trouve protégée par un étui de corne solide, qui forme là une sorte d’épine ou d’aiguillon -recourbé, dont on a dit que l'animal pouvait se servir comme d’une arme, pour blesser la proie, avant de la saisir. C’est même ce qui a fait donner à l’un des genres ainsi conformés le nom de Acanthophide. Dans les Crotales, cette extrémité de la queue, au lieu d’être pointue, se trouve comme tronquée et par une bizar- rerie , que nous n’expliquons pas, il paraîtrait que les trois dernières pièces de la colonne vertébrale se seraient soudées entre elles, et comme aplaties, pour composer un seul os triangulaire, avec trois bourrelets latéraux simulant des restes d’apophyses transverses des vertèbres, ainsi qu’on les voit souvent dans les trois dernières pièces du coccyx chez l’homme. Cet os anormal a été disséqué chez un Crotale, on a reconnu qu'il est recouvert d’une sorte de matière cartila- gineuse dans laquelle aurait été sécrétée la substance cornée, comme un épiderme solide, qui conserve en effet extérieu- rement la forme de la pièce osseuse sur laquelle elle a été en quelque sorte moulée et qu’elle semble destinée ainsi à pro- téger contre l’exfoliation, comme cela s’observe dans ceux des animaux ruminants dont la corne revêt les chevilles osseuses du véritable coronal prolongé en pointe et devenu de cette facon une arme d'attaque et surtout de défense. Quoiqu'il y ait trois vertèbres caudales soudées entre elles . et renfermées dans une seule gaîne, on ne voit en dehors de la série formée par ces étuis , que la dernière pièce , ou celle qui la termine. Celle-ci est complétement à nu. Les autres, celles qui la précèdent, n’offrent extérieurement qu’une seule portion de la partie cornée, car elles sont engaînées et enga- 1458 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. gées solidement les unes dans les autres, quoique mobiles, Chacune d'elles est aplatie , élargie et bombée de manière à présenter vers la base et en travers quatre ou cinq fois plus d’étendue qu’en hauteur apparente. L'ensemble de cet appareil, un peu aplati ou comprimé, porte en dessus, le long de la ligne médiane, une rainure pro- duite par un enfoncement qui se remarque sur chacune des pièces apparentes ef qui s'observe même sur la portion cachée mais prolongée à l’intérieur de l’étui qui doit suivre. Chacune de ces enveloppes cornées prise à part et dégagée de celle qui la recouvrait, ce qui est assez difficile par la manière dont elle se trouve enchassée ou engaînée , on voit que cette pièce de corne offre trois saillies transversales diminuant de largeur successivement. Cet agencement ne peut même être bien dé- montré que par une coupe longitudinale de deux de ces étuis de corne qui les laisse voir dans leur position naturelle. On remarque alors que la portion large antérieure recouvre le. deuxième renflemeut ou demi-anneau, au delà duquel on trouve en outre le troisième renflement et la lame de prolon- gement terminal. Cet engaînement réciproque et successif, ou cet engrénage intérieur, qui permet cependant un mouve- ment borné donne une très-grande solidité à la chaine ou chapelet mobile, solide et corné dont aucune des pièces ne peut se dégager que par l’usure ou par la brisure de l’une d'elles et ordinairement, c’est la dernière ou la plus éloignée de l’origine de la queue. En dehors de cette concaténation, on voit encore une autre rainure plus faible ou moins profonde; celle-ci se trouve à une certaine distance du bord qui paraît correspondre à la région inférieure ou véntrale. El n’y en a pas sur l’autre bord, “un peu renflé, plus arrondi et qui semble plus borné dans ses mouvements ou susceptible d’une moindre courbure, parce qu’elle correspond au dos, dont les vertèbres ont des apophyses épineuses plus étendues et ar-boutées les unes sur les autres. ÉROTALIENS, &. CROTALE 1459 Ïl en résulte que le mouvement des pièces s'exerce plutôt latéralement, à gauche ou à droite, que de haut en bas comme dans les autres vertèbres. Nous avons pu observer vivants, pendant plusieurs an— nées, et nous avons encore sous les veux plusieurs individus de deux des espèces principales de ce genre. La plupart res= tent tapis et immobiles pendant le jour sur la mousse qui gar- nit le bas de leur cage et où ils se cachent en partie; d’autres se tiennent perchés, constamment accrochés ét entrelacés sur les branches des petits arbrisseaux qu’on a dressés dans leurs cages garnies d’un double grillage. * Ces Serpents maintenus dans une température convenable, prennent volontiers de la nourriture surtout à certaines épo- ques de l’année. L'un de ces crotales a été conservé pendant vingt-deux mois dans un état d’abstinence absolue et Von ignorait depuis combien de temps il avait été ainsi privé d’a- liments, avant sa captivité et son transport en France, mais on savait positivement qu’il était resté pendant trois mois sans manger entre-les mains du vendeur. C'était un Crotale Durissus; il avait été introduit dans la ménagerie des Reptiles le 28 août 4859: il est resté depuis cette époque jusqu'au 90 mai 4844, sans vouloir se jeter sur la nourriture qu’on lui offrait, mais depuis cette époque jus- qu’au mois d'août 18492, 1l a mangé six ou huit fois par mois, ce qui l’a fait beaucoup grossir. Il a vécu jusque vers la fin de l’année 1854 c'est-à-dire pendant douze ans. D’autres indi- vidus n’ont pris leur nourriture que dix à douze fois et même moins souvent dans le courant d’une année. Il est facile de les irriter quand leur cäptivité ne s'est pas long temps prolongée et ils sonnent aussitôt qu’ils sont excités, soit par la vue de la personne qui s'approche de leur cage, soit par un léger aftouchement, avec l’extrémité d’une ba- guette. L'animal est roulé en spirale sur lui-même ; dans l'in- iérieur du disque qu il forme, et au centre, on distingue la 42460 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. tête et la queue, dans un état d’immobilité absolue. On voit alors qu’il soulève la queue au dessus du plateau arrondi qu’il représente et on l’entend aussitôt produire un bruit analogue à celui que font les grosses cigales chanteuses ou Tettigones, mais plus fort et plus prolongé, comme celui d’une cresserelle. Alors on a réellement peine à distinguer les ébranlements que le crotale communique à ses ie tant les mouvements con- tinus en sont rapides. On a soumis ces Crotales à différentes rcuges d'expéri- mentation pour s'assurer de la nature et de la violence de leur venin, en les obligeant à mordre des lapins, des rats, des poules, dans l'intention d'essayer l’action de certains re mèdes proposés et qu’on nous avait annoncés comme des an- tidotes très-efficaces. La plupart des animaux piqués ou mordus par ces Crotales ont péri par suite de la morsure. D'autres ont été affectés d’une gangrène qui s’est manifestée comme une pustule maligne sur la peau dans l'endroit même qui avait été piqué et l’un d'eux paraissait devoir survivre à lachûte de l’escharre qui s’en était séparé par l’emploi d’une préparation alcoolique du Guaco. Les Crotales peuvent être considérés comme les Sérpents venimeux dont l’organisation plus développée, et par cela même plus facile à étudier et à concevoir, explique le/mieux le mécanisme des instruments que la nature a donnés à ces Reptiles. Le Serpent se lance rapidement sur lanimal qui tend à fuir; il le pique et fait ainsi pénétrer dans ses organes l’hn- meur vénéneuse destinée à rendre nuls les moyens de résis- tance, ce qui lui permet alors de l’avaler tout d'une pièce. En effet par cela seul que les mâchoires s’écartent quand la bon- che s'ouvre, le Serpent pousse en avant comme une bascule la totalité de la mâchoire supérieure très-réduite sur sa lon- gueur. Il résulte de cette sorte de propulsion qu elle met en saillie les crochets acérés et cannelés destinés à introduire un poison vielent qui, transmis bientôt par la circulation CROTALIENS. G. CROTALE. : 1461 dans toute l'économie vivante, agit de manière à produire en quelques secondes les effets du venin le plus délétère. Cependant ici et dans l’absolue nécessité que la nature a imposée à ces Ophidiens de se nourrir uniquement et avec so- briété de la chair d'animaux vivants, sans pouvoir les pour- suivre activement dans leur fuite et même sans avoir les moyens de diviser cette proie et de la mâcher; ne serait-ce pas, par une sorte de commisération prévoyante pour les victimes, que ces Serpents ont été pourvus d’une arme si dangereuse et si puissante? Ainsi, le Serpent venimeux pos- séderait en même temps l'agent formidable qui d’abord para- lise l’animai pour l'empêcher de fuir et de se défendre. puis il a le pouvoir de produire subitement sur ses victimes et par une simple piqûre, une insensibilité complète, une véritable anes- thésie dont le résultat serait de faire disparaître les vives douleurs de l’agonie qui précèdent trop souvent l’anéantis- sement , ou la perte de la vie. - Quelques voyageurs, et en particulier Palissot de Beauvois et Guillemart , rapportent une observation relative aux Cro- tales et que M. Schlegel met en doute: c’est qu'on aurait vu ces Serpents avaler leur progéniture. Serail-ce pour s’en nour- rir ? Le fait qui paraît réel serait autrement expliqué ou inter- prété par le récit suivant que nous transcrivons d'après le mé- moire adressé à l'institut par M. Palissot de Beauvois , où il est consigné (Transact. Phil. amer. Society, t. IV, p. 568.) « Ayant aperçu de loin, dans un sentier, un Boïquira ou » Serpent à Sonnettes, je m’approchai le plus doucement pos- » sible; mais quelle fut ma suprise quand, au moment où » j'avais levé le bras pour le frapper, je le vis s’agiter en fai- » sant résonner ses grelots, au même moment ouvrir une » large bouche et y recevoir cinq petits Serpents de la gros- » seur à peu près d'un tuyau de plume. Surpris de ce » spectacle inattendu, je me retirai de quelques pas et je » me cachai derrière un arbre, Au bout de quelques minutes, 1469 OPHIDIENS BOLÉNOGLYPHES, » l'animal se croyant, ainei ‘que 84 progéniture ; à l'abri de » tout danger, ouvrit de nouveau sa bouche et en laissa 60ë2 : » tir les petits qui s’y étaient cachés. Je me montrai de nou- >» veau : les petits rentrèrent dans leur retraite , et la mère, » emportant son précieux trésor, s'échappa à la favéur des » herbes dans lesquelles elle se cacha. » ‘On dit que tous les animaux craignént excessivement le Serpent à Sonnettes, qu'ils éprouvent une sorte de terreur dès qu’ils en sentent l'odeur, ou quand ils entendent le bruit de ses grelots; que les chiens et même les chevaux s'arrêtent à quelque distance et refusent de s'approcher du lieu où l'ani- malse retire; que les cochons seuls ne lescraïignent'pas, et que, lorsque ces animaux peuvent s'en rendre maîtres, ils es sai- sissent en brisant leur échine, et qu’ils s’en nourrisent. Bose, qui a eu souvent occasion de leur faire la chasse dans l'Amérique septentrionale, dit qu’il a pris en vie tous ceux qu'il à rencontrés, et que lorsqu'ils sont saisis par la tête, 1ls. ne peuvent, comme la plupart des autres Ophidiens et sur- tout les Pythons, relever leur tronc et s’entortiller autour du bras de la personne qui les a saisis, ni faire usage de la vi- gueur de leurs muscles pour se dégager. Dans les régions où le froid est un peu vif, les Crotales se retirent dans les endroits couverts par la mousse, dans les lieux voisins des sources, sous des amas de feuilles sèches. Ils s’y engourdissent, et on en trouve ainsi plusieurs réunis avec des crapauds et d’autres Batraciens, quand on sou- lève des masses de Sphagnums dans les terrains marécageux. À Cayenne et dans les parties méridionales de l'Amérique, ces Reptiles ne s’engourdissent pes et restent; dit-on, en ac- tivité pendant toute l’année. On à décrit, comme autant d'esnèces de Serpents à Son- nettes, un assez grand nombre de Variétés qui ne différent souvent entre elles que par ja distribution des couleurs ou par la teinte générale des téguments, de sorte qu'il serait . GROTALIENS, G, CROTALE, 1465 réellement difficile de déterminer certains exemplaires et de leur assigner un nom spécifique, si l’on s'en tenait seulement cet aspect extérieur, tant il y a de modifications dans les taches ou dans les autres marques qui varient par leur-posi- tion en largeur ou en longueur. C’est, au reste, une circons- tance qui s'est déjà présentée dans l’examen que nous avons fait des Variétés nombreuses que nous ont offertes plusieurs . desgenres du sous-crdre des Solénoglymhes. La Péliade berus, la Vipère commune, l'Echidnée heuréante , en sont des exem= ples. 11 en sera de même pour les espèces que nous allons dé- crire et que Wag ler a distribuées dans les irois genres qu’il nomme our Uropsophus et Crotalus. Sous les noms de durissus et de horridus, on a is coh- naître un grand nombre de Variétés avec des appellations diverses. Ce sont de grandes espèces dont la seconde se trouve dans les parties les plus chaudes des deux Amériques, Mexique et surtout Chili, Paragay, Nowvelle-Grenade, La première ne se rencontre que dans l'Amérique septentrionale. Une des causes qui ont donné lieu au véritable embarras qui existe encore pour la détermination des espèces de ce genre , ce sont les indications ou ies citations faites par Linné et par Laurent: des figures de Séba qui sont fautives, in- complètes et insuffisantes. C'est ainsi que Latreille, et par suite Daudin, ont supnosé l'existence d'espèces qui ne sont aujourd’hui que nominales , ou tout à fait imaginaires, telles sont celles introduites dans le genre Crotalus sous les noms de orientalis, immaculalus, crepitans. C’est à l'espèce désignée sous le nom de Crotalus horridus ou de Cascavella et de Boiquira, qu'il faudra rapporter les Variétés observées ou recueillies dans les contrées les plus chaudes et le plus souvent au contraire à l'espèce désignée sous le nom de durissus, qu'appartiendront certaines Va- riétés de l'Amérique pe Nous aurons, au reste, occasion de faire connaître ces détails, lorsque nous étudierons 1464 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. les différentes espèces ‘que nous croyons devoir rapporter au genre Crotale, après avoir examiné avec soin la série des nom- breux individus que renferme la Collection du Muséum de Paris, Dansnotre Prodrome nousn’avons admis que les troisespèces dites durisse, millet et horrible. Toutefois, un nouvel examen comparatif nous engage, en raison de la disposition des pièces vu de l’écaillure de la tête et de l'aspect général du système de coloration, à en admettre trois autres. L'une a été décrite d’abord par Palissot de Beauvois, puis par Daudin, c’est le rhombifére ou diamantin (adamanteus) : Une autre assez semblable au Millet par la régularité des plaques du vertex, mais qui en diffère d’une façon très-notable par le système de coloration prendra place ici. C’est le Crofalus tergeminus de Say et de Harlan. Enfin, nous avons trouvé parmi les animaux rapportés de l’Amériqne du Nord par M. Trécul une espèce qui, par l’écaillure de la tête et par les couleurs se dis- tingue assez nettement des autres espèces des Etats de l’Union, pour qu’elle puisse être rapportée à celle que M. Say a dé- crite sous le nom de Crotalus confluentus. Voici un tableau synoptique permettant de distinguer les six espèces entre elles par des caractères faciles à saisir et tirés de la disposition des pièces de l’écaillure de la tête, ainsi que du systême de coloration. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE CROTALE ——— ; à taches nombreuses. . 5. C. MiLuër. à écusson central et 8 plaques; ventre noir presque partout. : 6. C. TRIPLES-TAGIM Vertex Lroïs rangs de plaques; des raies noires en long. 3. C. HorrmLE.M sur la tête et le cou d CRE A" sans écusson: pas de raies. . . . . . . 2, C. BRONBIF EEE museau à en chevron. . . . . 4. G. Dunisse. deux rangées au plus; taches ° larges, en travers. . 4. C. CONFLUENT Se RE Li CROTALIENS. G. CROTALE, À 1465 Ces six espèces auraient pu être groupées en deux genres, si à l’exemple de M. Gray, nous avions nommé Crotalophores les Serpents à sonnettes qui, comme les cinquième etsixième, ont sur la tête de grandes plaques au nombre de huit autour d'un écusson central et non pas un mélange de plaques et d’écailles, sans écusson central, ainsi que cela se remarque dans les quatre premières espèces du genre, qui ressemblent sous ce rapport au durisse considéré par M. Gray, comme le type du vrai genre Crotale. Ce Zoologiste signale, en outre, comme particularité propre aux Crotalophores le peu de dé- veloppement de l'instrument sonore de la queue. Nous n’avons cependant pas adopté cetie division parce que à l’exception de l’écusson central , qui manque toujours dans les quatre espèces que nous décrivons d’abord, il y a des différences assez tranchées dans le nombre et l’arrange- ment des plaques du bout du museau lesquelles précèdent les écailles, pour qu'il soit difficile de prendre la disposition variable de ces premières plaques formant tantôt une seule rangée, tantôt deux ou même trois, comme caractère essen- tellement distinctif. 4. CROTALE DURISSE. Crotalus durissus (1) (ATLAS , pl. 84 bis, fig. 4, la tête vue en dessus.) . Caracrères. Vertex à écailles carénées sans écusson central : une seule paire de lames sur le devant du museau, plaques labia- les supérieures larges, formant une double rangée. Synonyme. 1731. Ratle-Snake. Catesby. Hist. nat. carol. vol. XI, p. 61, pl. 41, 42. 4753. Klapper schlange. Kalm. Act. Stockholm. p. 310 et 4773 p. 52. (1) On trouve dans Gesner le nom de Durissos comme synonyme de Dryinus. Ilicinus sive durissos (pro Dryinos) Avicenna 463-42 et Al- bertus À constantino glandosa dicitur. Ce qui signifierait qui se tient sur les arbres, les chênes, + 1466 GPBIDIBNS SOLÉNOGLYPHES | 4788. Linne. Gmelin, Syst. nat, p. 4081, t. ï, par. Üf, mais | dès 1766 4.7e édition. i 4789. Serpent à sonnettes. Boiquira. Lacépède. Serpents I, page 423, ‘ 4804. Crotalus durissus. Latreille, Rept. &. III, p. 490 et trie caudatus ibid p. 209. 4803. Crotalus durissus. Daudin. Histoire naturelle deb Rep- tiles. t. V, p. 304, pl. 68. 1828. Crotalus triscriatus. Wiegmann. musée de Berlin. 4829. Harlan. med. and Phisic. p. 432. Synops. p. 369. 1830. Üropsophus triseriatus. Wagler. Syst. naturl. p. 176, . Genre. 39. 1833. Nous avons fait peindre un iudividu vivant par M. Cha- zal, Ce velin est au muséum. 4837. Crotalus durissus. Schlegel. Physion, des Serpents, LE 565, n° 2. ‘4839. Guérin. iconographie du Règne animal Cuvier pl. 28, fig. 9. mais sous le nom de Crotalus horridus. 4839. Crotalus durissus. Storer. Rept. of snassachussets. 933. 4841, Crotalus durissus. iolbrook. north. Amer. Herpet. vol. 5, p. 84, pl. 47, and 2.° édit., p. 9. pl. 4 1842. De Kay. Neuw-Yoik Fauna p..55, pl. 9,fig. 49. 4843. Urocrotalon durissus. Fitzinger. Syst. Rept. p. 29. 1844. Cuvier-Buvernoy. Règne anim. illustré, pl. 82, beau- coupe détails, 849. qu durissus Gray. Catal. of seëkes p: 19: DESCRIPTION. Cette espèce semble plus particulièrement habiter l Amérique septen- trionäle. On a recueilli des individus jusque vers Je Mexique. On a souvent confondu les noms donnés aux deux crotales, qui se ressemblent d’aiieurs pour la distribution des couleurs et la forme générale et au pre- micr äbord, il est assez difficile de les distinguer. La conformation vérie cependant par le nombre et la distribution des plaques qui re- couvrent le dessus du miuscau Quant aux couleurs, il serait difficile d’en Fe puissent servir CROTALIENS, 6. CROFALE, À. 1467 de Chractérés absolument (dislinetifs, tar elles varient: chez les divers in= dividus que nous avons sous les yeux, de sotie que chacun d'eux, sous ce rapport, pourrait donner lieu à une description différente. Nous dirons seulement que chez la plupart, le fond rest le plus ordinairement d’un gris terreux, mais avec des écailles disséminées ou régulièrement disposées en raies plus ou moins longues ou transversales de couleur jaune dans quel- ques cas et d’un brun foncé et même noirdtre chez quelques autres surtout dans la partie supérieure du dos. Les lignes transversales sont le plus soù- vent obliques et réunies en angles nour former des chevrons. Rarement, elles sont disposées:en rhombes ou en losanges, comme dans l'espèce sui- yanie dite pour ce motif Rhombifère. Dans quelques individus, les deux extrémités du Corps offrent une nuancé plus foncée surtout vers la queue qui prend même une teinte noire qui se continue dans les premiers grelots qui suivent les dernières vertébres. Le @essous du ventre varie également. Chez quelques uns , nous avons trouvé les gastrosièges d’une teinte jaune poiniillée de noir, quelquefois avec des taches irrégulières noirätres. | ; Æoutes ces modifications on£ fait regarder comme des espèces distinctes les individus recueillis dans le nord de l'Amérique par M Holbrook. Ainsi sur ja pl. { de son volume EI est représenté et décrit le véritable durissus : le dessus de la teinte porte une teinte de roux, comme de rouille, qui se prolonge sur ia nuque et par suite avec quelques interruptions tout le long du. @0s pour y formerune raie médiane. Sur les côtés , on voit des rangées d'écailles moires, se joignant chliquement de devant en arrière, vers le- quel eîles. s'écartent pourise perdre sur un fondblanchâtre. Une même ligne oblique noire, forme une sorte de moustache qui , partant de l'œil, se dirige sur les côtés du cou. Les gastrostèces sont jaunâtres, piquetées de points noirs. Sur «d'autres, on remarque, à quelque distance du cou, le long'de la ligne dorsale, une raie flexucuse, prolongée sur le grand tiers antérieur du tronc, et qui, chez quelques individus, se continue plus ioin. Serait-ce à un semblable exemplaire que M. Say, dans son expédition aux Montagnes rocheuses, a assigné le nom spécifique de Crotalus confluentus que nous décrivons plus loin. Er£n, comme nous l'avons indiqué dans la Synonymie, £atreille ét Daudinont décrit, sous lernom de Crotale à queue noire, C. atricauda- lus, une autre Variété semblable en tout au durisse figuré sous le'n.°4 par M. Heclbrook, mais dont la queueest noïre, ainsi que les grelots. Nous avons aussi fait connaître l'identité reconnue par M, Schlegel du véritable Durisaus, avec l'espèce dont Wagler avait fait un genre, sous le gen a 1468 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. nom d’'Uropsophus triseriatus, et dont le principal caractère distinctif | serait tiré d’une carène qui partagerait en deux parties la grande plaque surciliaire. | Telles sont les principales Variétés décrites comme des espèces dis- gincies du Crotale durisse, auquel nous ne pouvons réellement assigner qu’une note caractéristique, qui consiste, comme nous l'avons dit, dans le petit nombre ou les deux seules rangées des lames lisses qui recouvrent la partie antérieure du museau; tandis que dans les individus rapportés à l'espèce dite horridus, ces mêmes lames sont plus grandes, plus déve- loppées et distribuées sur trois rangs. D'ailleurs, les mœurs paraissent étre les mêmes, quoique ces deux Serpents aient ure patrie différente. Aüïnsi, sous le nom de Crotalus Durissus, nous comprenons les Va- riétés : 1.0 C. Atricaudatus ou à queue noire de Latreille et de Daudin, d'a- près Bosc. 9 C. Triseriatus de Wagler, sous le nom de genre Uropsophus. 3. C. Horridus de Shaw, de Guérin. 4.2 ? C. Lucifer. Baird and Girard. 1852. Proc. Acad. nat. Soc. philad. t. VI, p. 177. 5.0 ? C. Molossus. Baird and Girard. Catal., p. 19, n. 6: et dans leur Catalogue, en 1855, p. 6, n.° 4. La longueur de ce Crotale atteint rarement un mètre; mais il est ordi- nairement d’un demi-mèêtre et au-delà. Les gastrostèges varient en nom- bre, depuis 160 jusqu’à 180 dans les grands individus. La plupart des ob- servateurs ont retrouvé le nombre de 26 urostèges; cependant celui des grelots est rarement de 40, comme Séba les a indiqués chez les individus dont le dessin a été gravé dans son grand ouvrage. Il est réduit quelque- fois au nombre de trois ou de quatre, mais le plus ordinairement on en trouve huit à douze dans les exemplaires qui existent au Muséum de Paris. M. Holbrook donne sur les mœurs de ce Serpent quelques détails inté- ressants. } Il se nourrit, dit-il, de lapins, d’éeureuils, de rats ou d’autres pelits mammifères. C’est un animal remarquablement lent et paresseux qui attend tranquillement sa proie, et qui n’attaque pas quand il n’est pas pressé par la faim, à moins qu'il ne soit inquiélé par les animaux qui passent près de lui; il est vrai qu’il s’irrite facilement, même du bruit des feuilles sèches dans son voisinage. Il rapproche alors ses replis, se love, comme on dit en termes de marine, agite violemment ses grelots en signe GROTALIENS, G, CROTALE, À. 4469 de colère et se précipite sur l'obletle plus voisin de lui, Dans lés bois où il vit, on ne peut pas passer à une petite distance du lieu où il est sans qu'il attaque; néanmoins il craint d’être rencontré et il se tient d'ordinaire tranquille dans une tetraite un peu Cachée, Dilférent sous ce rapport de certains Serpents non venimeux, il ne paraît pas qu’il blesse plutôt dans . certaines saisons que dans d’autres. Il ne poursuit jamais sa proie ; après s'être élancé, il se replie sur luimême, se préparant à renouveler son agression; ou bien il se retire lentement, comme un ennemi non vaincu sûr de sa puissance et qui, plus tard, attaquera de nouveau. Il est digne de remarque que jamais il ne se jette sur sa victime si d’a- vance il n’est lové, c’est-à-dire enroulé sur lui-même; aussi quand il a quilté celte position, peut-il être approché sans le moindre danger. Aux observations qui précèdent et qui se rapportent particulièrement au Crôtale durisse, on peut joindre comme étude intéressante de mœurs les longs détails donnés par Spix et Wagler, dans l’histoire des Serpents du Brésil et qui ont trait aux Crotales en général. El y a aussi dans ce pas- sage (p. 61 à 68) des observations assez curieuses sur les effets du venin de ces Serpents et sur les moyens bizarres employés pour les combattre par les naturels du pays. Dans l’article plein d’intéret consacré par M. Holbrook à l’histoire da Crotale durisse, on trouve des observations de différents naturalistes et de l’auteur lui-même, tendant à démontrer ce qu’il y a de fabuleux dans les récits faits sur le pouvoir de fascination dont on suppose que les Serpents à sonnettes sont doués. Si la mort presque inévitable des animaux vus par le Crotale, dit en ter- minant M. Holbrook, pouvait faire croire à une puissance surnaturelle, il faudrait attribuer cette issue funeste bien moins à cette cause imagi- naire qu’à l'horreur que ce Serpent inspire, ou qu’au sentiment instinctif du danger qu’un faible animal éprouve en se trouvant tout-à-coup en pré- sence d’un ennemi dont l'aspect est si effrayant. Du temps de Catesby, le Serpent à sonnettes, était bien plus abondam- ment répandu dans l'Amérique du nord qu'il ne l’est aujourd’hui, et sur- tout on ne le voit plus auprès des habitations, si même il n’y a, comme on peut le supposer, quelque exagération dans les récits de Catesby. Aussi les chasseurs ne craignent guère de le rencontrer, si ce n’est dans les parties les moins parcourues, au milieu des bois. . Le Durisse est de tous les Crotales celui dont la zône d'habitation est la plus étendue; ear on le trouve presque partout dans les Etats-Unis. Kalm Va vu au 45.° degré de latitude près du lac Champlain, et M. Holbroock en a recu des exemplaires des bords du golfe du Mexique et de points REPTILES, TOME VIT. 93. 4479 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPRES; gitués aussi loin à l’ouest que la rivière Rouge. Enfin le Docteur Picke- ring a dit à M. Holbrook que Say en a rencontré près du Mississipi, au 20.c degré de latitude. ; Avant de terminer l’histoire du Crotale durisse nous emprunterons encore quelques remarques à M. Holbrook, touchant un fait qui se rap- porte, au reste, à tous les Serpents à sonnettes en général. Il s’agit du nombre des grelots qui est ordinairement considéré comme indiquant celui des années pendant lesquelles le Crotale a vécu. Or, des observations faites avec soin dans notre ménagerie sur deux de ces animaux reçus très-jeunes à la ménagerie , qui y vivent depuis quelques années et se sont développés d’une façon très-remarquable, donnent la preuve que non seulement il y a plus de grelots que d’années, mais que le nombre de ces pièces cornées ne correspond pas à celui des mues. Aussi, peut-on dire avec M. Holbrook : il est possible qu'il se forme et qu'il se perde plus d’un grelot par:année, leur nombre étant sans doute en rapport ayec l’état de la santé et l’abondance du régime ; puis la captivité doit également exercer une influence. Il a vu, dit-il, l'appareil sonore s’augmenter de deux grelots dans le courant d’une année et le Docteur Bachman ena vu paraître quatre nouveaux durant le même espace de temps. M. Peale du Muséum de Philadelphie a gardé vivante pendant qua- torze ans une femelle de Crotale. Elle avait au moment où il la reçut onze grelots. Chaque année, elle en perdait qui étaient remplacés par d’autres. A l’époque de la mort après une captivité de quatorze années, il y en avait encore précisément onze , quoique l’animal se fût allongé de quatre pouces. ie Il est évident d’après cela que le développement de la sonnette est ir- régulier et que le nombre des pièces dont elle se compose ne peut servir à Ja détermination de l’âge. Quant à ce nombre lui-même, il est très-variable et il peut être, dit-on, de quarante. 2. CROTALE RHOMBIFÈÉRE. Crotalus rhombifer. Latreille. Crotalus adamanteus. (1). Palissot de Beauvois. (ATLas. pl. 84 bis fig. 5 la tête vue en dessus.) Caracrères. Tête énormément large, triangulaire, mâis arron- die en avant, revêtue de plaques à sa partie antérieure, puis écail- (1) Malgré la priorité de cette dénomination , il nous semble préférable d'employer celle que Latreille a choisie et qui a l'avantage de rappeler CROTALIENS. G. CROTALE. 9, A UTA leuse au delà, sur le vertex; régions supérieures d'un brun sombre, avec une série de grandes taches régulièrement rhom- boïdales, SyNONYMIE. 17 . Crotalus adamanteus. Palissot Beauvois, American. transactions philos. society t. IV, p. 368. 1801. Crotale rhombifère. Latreille Rept. IE, p, 197. 1802. Crotalus durissus. Shaw Gener. zool. t. III, p. 233, fig. 89, mais non la description quise rapporte au Crotale durisse et non comme la planche l'indique au Rhombifère, 1803. Idem. Daudin, Rept. t. V, p. 323, pl. 60 fig. 22. 1820. Crotalus rhombifer. Merrem. syst. p. 157. 4835. Crotalus horridus. Harlan, med. and. physie. researches pag. 4353. — Idem 1827, Journ. Acad Nat. Scienc. Philadelp. V. IE, p. 370. DESCRIPEEFON. La tête est trés-grande. La plaque rostraie est petite, triangulaire. Les frontales sont peu développées et quadrangulaires. Les sus-orbilaires sont ovales et grandes et leur bord externe est saillant. Le cou est remar- quablement mince et contracté ; le corps est allongé, très-épais, ainsi que la queue. Les écailles du tronc sont fortement carénées et les gastrostèges ont de grandes dimensions. Cororatron. La teinte est très-foncée en dessus. Une ligne claire s’étend du bout du museau à l'angle de la bouche. A la face supérieure on voit une large raie noire dirigée du bord postérieur de l'œil jusque vers le cou. Quelques autres maculatures noires ornent la têle, comme le montre la fig. 3 de notre Atlas. Le tronc est d’un brun foncé, quelquefois nuancé de vert sombre. La particularité la plus remarquable consiste dans une série sur la région dorsale de grands rnombes du brun le plus sombre, seulement un peu plus clairs à leur partie médiane. Chacune de ces grandes taches ‘a une bordure claire. immédiatement l'aspect particulier du système de coloralion consistant en * grandes taches en forme de rombes. De plus, le mot lalin adamanteus n’est pas facile à traduire en français, si on le prend dans son sens figuré, car il signifie alors inflexible , impitoyable ce qui paraît étre une allusion au danger des blessures que ce Reptile peut faire si, au contraire, on la traduit par diamantin, le sens en est presque insignifiant. 93. ai? OPHIDIENS SOLÉNOULYPHES, Elles disparaissent vérs la dueuë où elles sônt remplacées par dés bandes transversales, à peine visibles elles-mêmes au voisinage des grelots. Drmexsrons. M. Holbrook indique près de six pieds (mesure anglaise) pour la longuéur totale de l’exemplaire qu’il à fait représenter sur sa plan- che deuxième. Il en a vu de sept pieds Nous possédons aussi des sujets de grande faille, ; Le Crotale, dit le savant naturaliste Américain, recherche les lieux humides et ombragés. Il reste constamment dans le voisinage des eaux d’où le nom vulgaire de Sonnelte d’eau (Water-ratle) , quoiqu'il ne soit pas bien prouvé qu’il y cherche sa nourriture. Sa zône d'habitation est fort limitée. On ne l’a, jusqu'ici jamais trouvé dans le nord de la Caroline, tandis qu’il est commun vers le bord de la mer. Il abonde à l’est de la Floride, mais on ne sait pas s’il se rencontre à l’ouest. Il ajoute qu'il n’y a pas de Serpent dont la vue puisse causer plus d’a- version et de terreur. Sa teinte foncée, le volume du corps, l’aspect si- nistre des yeux un peu cachés par les plaques sus-orbitaires lui donnent une expression de sombre férocité. La ménagerie en a possédé. Palissot de Beauvois, a le premier distingué ce Serpent du Crotale Du- risse, mais nous avons dit plus haut, pourquoi nous n’avons pas adopté le nom dont il a fait usage. C’est Daudin qui en a surtout bien établi la distinction dans la description qu'’ilen a donnée. Aussi, quoiqu'il n’ait pas été inscrit dans notre Prodrome, nous croyons devoir l’admettre d’après le nouvel examen comparatif que nous avons fait des nombreux Serpents à sonnettes de la collection du Muséum. Quant à son analogie avec le Crotalus horridus, on doit reconnaître avec M. Holbrook, qui la discute avec soin, qu’elle n’est pas aussi frap- pante que l'ont dit certains zoologistes. D'ailleurs ce dernier est origi- naire de l'Amérique du sud, tandis que le Rhombifére ne se trouve que dans le continent septentrional du Nouveau-Monde. 3, CROTALE HORRIBLE. Crotalus horridus. Linné. .. (ArTzas pl. 84 bis, fig, 2, la tête vue en dessus). Caracrères. Point de lames ni d’écusson central sur la région moyenne du vertex; le devant du museau avec une grande plaque rostrale triangulaire et recouvert en outre par trois rangées de lames lisses, accolées par paires; une raie longitudinale noire CROTALIENS. G. CROTALE 9, 1475 derrière chaque œil et se prolongeant sur le cou dans une éten- due de quelques centimètres. Syxonxmie. Il est difficile de l’établir d’une manière bien exacte, parce que les auteurs qui ont eu occasion :de parler de cette espèce ont négligé de noter dansleursdescriptions, ou de re- . présenter, dans les figures qu’ils ont données de ce Serpent, la distribution des plaques dont le dessus du museau se trouve recou- vert; car c’est en cela, particulièrement, qu’on peut maintenant ‘ distinguer cette espèce de celle que nous avons indiquée précé- demment, sous le nom de durissus. Par les couleurs, elle res- semble surtout au rhombifère, mais entre les caractères sur les- quels nous insisterons plus loin, il y a une différence tirée de leurs zônes d'habitation, car l’horrible habite les régions les plus chaudes de l'Amérique. Voici d’ailleurs les principales indications qui nous semblent se rapporter à l’espèce dont il s’agit. 1754. Crotalus horridus. Linnæus. Museum. Ad. Frid. I, page 39. Au reste, sous ce nom, l’auteur paraît avoir compris plu- sieurs espèces, car il ne donne pas de description bien caracté- ristique et il ajoute : Numerus scutorum in diversis sat diversus, unde ex colore et habitu judico plures hujus generis dari species. 1766. Crotalus horridus. Linnæus. Syst. Nat. Edit, 12, p. 372. 1767. Vosmaër. Descr. Amphib. pl. 1. 1788. Crotalus horridus. Linnæus. Gmwelin IIT, p. 4080. 1789. Le Boïquira. Lacépède. Quadr. Ovip. et Serp. tom. I, page 390. Cette description ne se rapporte pas en tout point à l'espèce actuelle, autant qu’on peut en juger par l'indication incomplète du systême de coloration mal représenté d’ailleurs dans la planche jointe au texte. 1802 Crotalus horridus. (Crotale Boïquira.) Latreille. Rept. TITI, page 186. 1803. Crotalus horridus. {Crotale Boïquira.) Daudin. Rept. V, p. 311; pl. 69, fig. E. 1820. Crotalus horridus. Merrem, Syst. Amph. p. 156. 1824. Crotalus Cascavella. Wagler. Serp. du Brésil de Spix. pag. 60, pl. 21. 4827. Crotalus horridus. Prince de Neuwied, Abbildungen, Au7l OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. Liv, 446, Il a parlé, càet là, de ce Serpent dans son Voyageet en outre in Beitrage t. I., p. 435. 4830. Crotalus horridus. Wagler Syst. Amph. p. 176. 4835. ?. Crotalus horridus. Harlan Medical and physical Re=. : searches p. 133. | Après avoir donné les synonymes de l’espèce dont il s’agit ici, tout en disant que celle de l'Amérique du Sud est distincte, l’au- teur cite le Crotale rhombifère de Daudin ‘et de Latreille. Al ré- : sulte de là une certaine incerlitude sur le Serpent désigné dans cet ouvrage par le nom de Crotalus horridus et cependant les particularités du système de coloration et de la’patrie que M. Harlan dit être la partie méridionale de l'Amérique du Nord? l'Amérique inter-tropicale et les Antilles se rapportent plus spé- cialement au Crotale horrible qu’au Rhombifère ou adamanteus. 4837. Crotale cascavel. (Crotalus horridus.) Schlegel. Essai sur la phys. des Serp. t. IE, p. 564. 1849. Crotalus horridus. [The cascavella.) Gray. Cat. of snakes p. 20 DESCRIPTION. Par sa conformation générale, ce Serpent ressemble beaucoup aux deux précédents. La confusion avec le durisse n’est. guère possible si l’on compare l’ar- rangement des plaques de l’extrémité du museau en dessus. Les fig. 4 et 2 de la pl. 84 bis de notre Atlas reproduisent très-exactement la disposi- tion offerte par cette portion de l’écaillure chez l’un et l’autre de ces Cro- tales. En outre, le système de coloration n’est pas le même, La ressemblance, il est vrai, est assez grande entre l'Horrible et le Rhombifère ou Crotale adamantin qui vient d’être décrit. Non seulement, il y a chez ce dernier, comme chez l’horrible, trois rangs de petites pla- ques depuis le bout du museau jusqu’aux sus-orbitaires; mais de plus, le dos porte des taches rhomboïdales assez analogues aux taches de l'espèce que nous écrivons en ce moment. Cependant, il est facile, au moyen d’un examen attentif, de constater certaines différences que M, Holbrook, a ex- : posé dans l’article consacré au Crotalus adamenteus. Ainsi, dit-il avec raison, l'Horrible a une bande transversale noire sur ie devant de la tête couvrant l'extrémité antérieure des plaques sus-orbitaires; derrière cette bande, on en voit une autre également transversale, blan- CROTALIENS. G. CROTALE. O ET 1475 châtre, s’éfendant jusque sur la partie moyenne de ces plaques. Depuis œil et à partir de l'extrémité postérieure de ces sus-oculaires, on voit commencer une ligne noire qui se prolonge sur l’occiput, sur le cou et sur le dos, dans une étendue égale environ au cinquième de la longueur totale du Serpent. Ces raies occupent à peu près la largeur de deux écailles et demie. Une autre raie plus étroite, de la même longueur et également noire, longe en dehors au-dessous d’un espace clair, cha- cune de celles dont il vient d’être question, et elle surmonte elle-même une ligne interrompue et ponctuée qui lui est parallèle et inférieure. Le Crotale adamantin ou rhombifère n’a d’autres marques sur la tête qu'une teinte noirâtre générale des plaques de l'extrémité antérieure. De plus, ses taches rhomboïdales, au lieu de commencer seulement au-delà du premier cinquième du tronc, sont visibles dès l’occiput. Outre ces différences, qui sont déjà bien importantes, car ellessont cons- tantes, il y en a dans les plaques du museau qui sont de formes différentes, et en particulier les nasales de l’horrible sont plus petites. Toutes les écailles de la tête, des tempes, des lèvres sont, chez ce dernier, plus bom- bées, plus saillantes que chez le rhombifére, dont les écailles antérieures du museau sont à peine carénées, Ces particularités sont très nettement représentées sur les figures 2 et 5 de la planche 84 bis de notre Arras. Ajoutez enfin que les rhombes de l’'ÆXorrible sont plutôt indiqués par de larges bandes noires disposées de façon à former un périmètre losan- gique circonscrivant un espace plus clair de la couleur du fond, qu’ils ne sont,commechezle Crotalerhombifere, de grandes taches noires de forme rhomboïdale. La Ménagerie a possédé un Crotale horrible rapporté du Brésil. Les collections du Musée de Paris en renferment de la Guyane, de la Co- lombie, de Sainte-Marthe en particulier, et des bords de la Madeleine, par les soins de MM. Fontanier et B. Lewy, ainsi que du Brésil. On en possède aussi qui proviennent du sud de l'Amérique du Nord, CEE du Mexique méridional. 4. CROTALE A TACHES CONFLUENTES. Crotalus confluentus. Say. (Arras, pl. 84 bis, fig. 4, la téte vue en dessus.) Caracrères. Museau couvert en dessus, à sa partieantérieure, d’écailles fortement carénées et comme tuberouleuses, dépassant 1476 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. à peine l'extrémité antérieure des plaques sus-oculaires qui sont fort grandes et parcourues par deux bandes claires transversales: sur le dos, des taches irrégulièrement rhomboïdales, dont les an- térieures sont plus ou moins confondues les unes avec les autres: régions inférieures sans taches, Synonyute. 1823. Crotalus confluentus. Say. Long’s expé- dition to the Rocky mountains, t. II, p. 48. 1835. Crotalus confluentis (sic.) Harlan. Physical and med. researches, p. 135. 14851. Crotalus Lecontei. Hallowel. Proceed, Acad. nat. scien- ces Philadelph. t. VI, p.180, (d’après MM. Baird et Girard.) 1853. Crotalus confluentus. Baird et Girard, Catal. p.8. DESCRIPTION. Parmi les nombreuses espèces de Crotales soigneusement décrites par MM. Baird et Girard dans leur Catalogue, soit d’après les auteurs qui les ont fait connaître les premiers, soit d’après leurs propres déterminations, quand ces espèces étaient jusqu'alors inédites , il n’en n’est aucune , dont la description convienne mieux au Serpent dont il s’agit ici que celle du Crotalus confluentus de Say. Malgré l’analogie assez grande, qui frappe au premier abord, si l’on compare ce Serpent à sonnettes au rhombifère (Crotalus adamanteus) , on ne tarde pas à voir des différences importantes. Voici les caractères essentiels donnés par les zoologistes américains. Nous en avons vérifié lexactitude sur deux beaux sujets adressés du Texas par M. Trécul. . Plaques sur le museau squammiformes , irrégulières, anguleuses et im- briquées (cet aspect tout-à-fait particulier des écailles est très-bien repro- duit sur la fig. 4 de la pl. 84 bis de notre Arras.) Entre les sus-oculaires, les pièces, de l’écaillure sont petites, nombreuses et uniformes. Sur le dos, des taches irrégulièrement quadrangulaires, un peu concaves en avant et en arrière, se transformant en demi-anneaux à la partie postérieure du tronc et sur la queue, où l’on en compte dix ou douze. Deux lignes trans- versales claires sur les plaques sus-oculaires interceptant un espace égal environ au tiers de la longueur de la plaque ; une raie claire s'étendant de l’extrémité postérieure de cette même plaque sus-oculaire, non pas seule- ment jusqu’à l’angle de la bouche, comme chez d’autres Crotales de l’A- mérique du nord, mais prolongée au delà, jusque sur le cou, en suivant la CROTALIENS. G. CROTALE. # ET 5. 4477 rangée d’écaitles située au-dessus des labiales. Plaque rostrale à bordure d’une teinte claire. Ces particularités, comparées à celles qui sont signalées pour plusieurs autres espèces du même pays que nous ne possédons pas malheureuse- ment, à l'exception d’une, peut-être, (Crotalus atrox), ne laissent aucun doute sur le rang à part que le Crotale à taches confluentes doit occuper dans le genre auquel il appartient. En raison de la petite taille de notre Croëale atroce (Baird et Girard), nous ne pouvons pas vérifier toutes les dissemmblances que ces Zoologistes signalent entre ce dernier et le Confluentus. On peut cependant citer les principales. … Ainsi, la rangée transversale d’écailles étendue sur le bord du museau d'une narine à l’autre se compose, chez ce dernier, de six pièces et non de quatre; les écailles du tronc sont plus allongées. De plus, chez le Crotale atroce, la ligne jaune qui part dela sus-oculaire, s’arrête à la commissure des lèvres et il n’y en a qu’une située en travers sur celte plaque sus-ocu- laire ; les intervalles des taches dorsales sont plus considérables, et enfin la queue ne porte que trois à six anneaux noirs au lieu de dix à douze. Comparativement au rhombifére, on peut dire que les taches du dos sont ici moins losangiques, plus étendues en travers et d’une teinte moins foncée. T1 faut ajouter enfin qu'il y a sur les flancs trois séries alternes de ta- ches noires dont une seule plus apparente que les autres est bien nette- ment visible, 5. CROTALE MILLET. Crotalus Miliarius. Linné. Caracrères. Sommet de la tête recouvert par quatre paires de plaques lisses avec un écusson central ; taches du tronc peu vo- lumineuses , espacées entre elles; gastrostèges à taches nom- breuses. , Synonyme. 1731. Small rattle-snake. Catesby. Hist. Carol., vol. 2, p. 42, pl, 42. 1734. Séba. Thes. rer. nat., tom. IE, pl. 95, n.° 3. 1788. Crotalus miliarius. Linné. Gmel. Syst. nat., p. 1080. 1789. Le Millet. Lacépède. Hist. nat, Serpents, IT, p. 421, pl. 18, fig. 2. 4801. Crotale millet. Latreille. Rept., tom. IEF, p. 203. 1803. Crotale millet. Daudin. Hist des Rept., tom. V, p. 328. 1478 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES 1820, Crotalus miliarius. Merrem. Syst. amph., p. 56, Ann, Wetter, tom. I, pag. 13, pl. 3. ñ 4825. Crotalophorus miliarius. Gray. Ann. Phitésts p. 205. 1855. Crotalus miliarius. Harlan. Medical. qu Phys. Res., p. 134. 4837. Crotalus miliarius. Schlegel. Phys. des Serp., p. 569, n.° 3. 4842. Crotalophorus miliarius. Holbrook. North american. Herpetology, vol. III, p. 25, pl. 4. 1843. Caudisona miliarius. Fitzinger. Syst. Rept., p. 29. 1849. Crotalophorus miliarius. Small rattle-snake. Gray. Ca- talogue of snakes, p. 17. 1853. Crotalophorus miliarius. nu and. Girard. Catal. of Amer. Rept., p. 11. DESCRIPTION. Cette espèce de Crotale est certainement la plus facile à déterminer, si l'on ne s’en rapporte qu'aux caractères tirés de Ja présence des neuf pla- ques lisses qui forment une sorte de parquet régulier sur le sommet de la tête et très-analogue à ce qui se remarque chez les Couleuvres. Encore chez quelques individus de couleur grise, tachetés de noir sur le yertex, cet arrangement est-il peu apparent ; tandis que dans d’autres exemplaires, qu’on a considérés comme devant sé rapporter à des espèces distinctes, la forme de ces plaques et surtout l’écusson central qu’elles encadrent, les dénote suffisamment. Dans la planche de Séba, que nous avons citée, ces plaques du vertex sont indiquées. C’est Linné qui, le premier, a donné le nom de miliarius à ce Crotale que le docteur Garden lui avait adressé des Etats-Unis; mais ce Serpent avait été déjà signalé et figuré par Catesby et par Séba. C’est la plus pe- tite espèce du genre ; celle du moins qui, à l’état adulte, atteint de moin- dres dimensions. Sa longueur étant de 50 à 80 centimètres au plus. Elle a été parfaitement caractérisée en trois mots par Laurenti: Scutis pilei novem. La description de Linné que nous traduisons lui convient parfaitement. « Corps cendré, à taches noires, distribuées sur trois rangs longitudinaux, » avec une tache rouge entre chacune des marques noires du dos. » Nous ajouterons que la série dorsale de ces taches rouges constitue réellement une bande longitudinale de couleur de rouille, qui commence sur la têle, entre les yeux, pour se prolonger jusqu'à l'extrémité de la CROTALIENS. G. CROTALE. D ET 6. 1479 queue ; mais dans cette étendue, cette raie large se trouve coupée, à des intervalles à peu près égaux, par des taches tranversales noires souvent échancrées, en croissant en arrière et en ayant ; elles sont liserées de pe- tites écailles jaunâtres, comme ponctuées et paraissant ainsi saillantes. Sur les flancs, les taches noires sont plus arrondies , moins noires, et ne sont pas ainsi encadrées. Toutes ces taches, disposées avec régularité, sont espacées, et entre elles on voit très-bien la teinte du fond qui, comme le dit avec justesse M. Holbrook, rappelle la nuance que produit un mé- lange de poivre et de sel. Les lames labiales supérieures sont elles-mêmes surmontées de petites écailles blanches comme des perles. Par le séjour dans l'alcool, la large raie rouille médiane tend à dispa- raître, ainsi que la teinte semblable, qui colore une partie du dessus de la tête. On retrouve cependant sur plusieurs des individus de la collection des restes de cette particularité distinctive. Parris. Cette espèce, dit M. Holbrook, est très-cormmune dans les Etats du Sud de l’Union. On la trouve dans les lieux secs au milieu des feuilles ou dans les hautes herbes oüelle cherche de petits rats des champs dont elle fait sa nourriture. Ce Serpent est extrêmement redouté, non seulement parce que ses gre- Jots sont peu bruyants et qu’il ne dénonce pas par là sa présence d’une fa- con aussi sûre que d’autres Crotales, mais de plus, parce que contrairement aux habitudes du durisse, il est souvent l’agresseur. On croit généralement ses morsures plus dangereuses que celles des grandes espèces et son venin plus actif; mais M. Holbrook a reconnu, par des expériences directes, que ces assertions sont inexactes. Il est probable que chacun de ces Serpents ne verse dans la plaie que la quantité de ve- nin nécessaire pour tuer l’animal Gont il doit faire sa proie. Ainsi, ajoute M. Holbrook , il est positif que le Millet peut faire périr un oiseau de petite taille, tel qu’un passereau ou un pigeon, ou bien soit une musa- raigne, soit un rat des champs, etc. Au contraire, un chat plusieurs fois piqué par un Crotale de cette espèce, et à différentes reprises, a beaucoup souffert, il est vrai, et a été très-abattu pendant 36 heures, mais n’a pas succombé ; tandis que longtemps après, une seule blessure, faite à ce même animal par un Durisse, lui a été fatale, Û 6, CROTALE TRIPLES-TACHES. Crotalus tergeminus. Say. (Arras, pl. 84 bis, fig. 5, la tête vue en dessus. Caracrères. Sur la tête, huit plaques régulières entourant un écusson central : régions supérieures d’un brun-grisâtre, ornées 1480 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. d'un triple rang de taches brunes et foncées ; en dessous, de chaque côté des gastrostèges, une série de taches remontant un peu sur le flanc et séparée par un espace elair de la teinte sombre qui couvre largement La portion médiane des scutelles ventrales. Synonvuie. 1823. Crotalus tergeminus. Say Long’s Expedition to the Rocky mountains t. I, p. 499. 1835. Crotalus tergeminus. Harlan Physical and medical researches, p. 135. 1842. Crotalophorus tergeminus. HolbrookNorth Amer. herpe- tology ,t. LIT, p. 29, pl. 5. 4849. Crotalophorus tergeminus. (Say’s false Rattle-snake) Gray Cat. of snakes, p. 18. i 1850. Crotalophorus. Agassiz, Lake super. p. 381, pl. 6, fig. 8. 1853, Crotalophorus tergeminus. Baird and Girard Catal p. 14. DESCRIPTION. Malgré le rapport que la disposition régulière des plaques de la tête établit entre cette espèce et la précédente, nous ne la considérons pas avec M. Schlegel comme un simple variété du ffillet. Le Musée de Paris possède des échantillons qui lui ont été adressés de Charleston par M. Holbrook, identiques à l’animal représenté sur la planche 5 de l’Erpétologie de ce savant naturaliste etleur examen, compa- rativement avec nos échantillons du Millet qui sont très-semblables entre eux, montre bien les différences. Elles sont surtout fondées , il est vrai, sur le système de coloration, mais elles sont fort évidentes. Il y a de petites dissemblances dans la forme des plaques sus-cépha- liques de l’une et de l’autre espèce, mais elles ne sont pas assez impor- tantes pour être énumérées. La figure 5 de la pl. 84 bis de notre ATLAS donne une idée fort exacte de la forme et de la disposition de ces lames écailleuses. Sur nos sujets, on voit, la particularité indiquée par les auteurs Amé- ricains , puis figurée par M. Holbrook et qui consiste dans-la présence à l'extrémité de la queue de six urostèges doubles. Cororarion. Voici, d’après nos échantillons et d’après les renseigne- ments fournis par M. Holbrook, les détails principaux. Le fond de la couleur des régions supérieures est une teinte cendrée légèrement nuancée de vert olive sur la tête, qui est presque partout d’un brun foncé, on voit entre:les yeux une bandestransversale plus claire de CROTALIENS. G, CROTALE, 6. 4461 la conleûr du fond et passant par le milieu des plaques éus-oculaires, Sur l'échantillon figuré dans notre Aïras, châque plaque pätiétalo porte un petit trait longitudinal clair comme la bande dont il vient d'étre question. Derrière la plaque sus-oculaire, d’un côté, comme de l’autre, qu’il y ait ou non celte petite ligne longitudinale d’un gris verdâtre, on voit commencer une large raie foncée, prolongée sur le cou à la distance d’un pouce ou plus et réunie ensuite à celle du côté opposé, circonscrivant ainsi, l’une avec l’autre sur la ligne médinae du cou, un espace oblong d’une teinte claire qui est celle du fond. Une autre bande brune part du bord postérieur de l'œil ; elle est sépa- fée par une bande claire de la raie correspondante brune que nous venons de décrire, mais elle est moins longue que cette dernière, car elle ne va que jusqu’à l'angle de Ja bouche et elle est bordée en dessous par une autre ligne claire, qui tranche sur la teinte foncée de la lèvre supérieure. Le corps porte une triple série de taches brunes; celles de la ligne mé- diane sont transversales plus grandes que les autres un peu irrégulières et faiblement échancrées en avant et en arrière. Les latérales sont plus ou moins circulaires. Les unes et les autres ont une double bordure, l’une noire et l’autre extérieure et glus étroite, d’une nuance vive. Sur chaque gastrostège, on voit, à droite et à gauche une tache foncée remontant un peu sur le flanc. Dans le milieu, ces plaques sont noirätres et la couleur claire se voit seulement en dedans des taches qui viennent d’être mentionnées. La queue porte des bandes brunes en travers. Ce Serpent peut atteindre une plus grande taille que le Millet et le tronc est plus volumineux. - Il habite les localités situées au pied des montagnes Rocheuses, près des sources du Missouri. C'est sans doute dans cette localité qu'on a recueilli les deux exem- plaires dont M. Holbrook a fait présent au Muséum. Ils sont en très-bon état de conservalion. L'un ne parait pas étre adulte et l’autre est plus jeune. Ils sont tout à fait semblables et se rapportent parfaitement, com- me nous l’avons dit, au dessin colorié que renferme la belle Erpétologie du Zoologiste américain. Après avoir décrit, comme nous venons de le faire, les Crotalesque con- tient le Musée de Paris et qui sont les seuls dont nous ayons pu posilive- ment constater l'identité, nous devons signaler les espèces indiquées par les Erpétologistes de l'Amérique du Nord et que nous ne connaissons pas. Nous les rapportons à deux groupes. Les uns n’ont pas d’écusson central, 1482 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES, Les autres, au contraire, ont cet écusson. Els seraient des Crotalaphores dans le sens proposé par M. Gray. A. Nous commençons par les premiers ou Crotales sans écusson central. k X. Croräzus ATROx. Baird et Girard. Nous plaçons ici cette espèce, parce que ne possédant qu'un jeune individu adressé du Texas par M. Trécul, nous ne pouvons pas en donner une description suffisante. Nous rappelons cependant, comme nous l'avons dit précédemment en parlant du Crotalus confluentus , qu’il diffère de ce dernier ; mais diffère-t-il positi- vement de tous les autres Crotales de l'Amérique du nord ? C’est ce qu'il ne nous est pas possible d'affirmer. î : Or, nous restons dans la même incertitude relativement aux espèces suivantes. IT. Crorarus sucirer. Baird et Girard. (Catal. p. 6.) Gette espèce est ; surtout comparable à la précédente, par ses taches dorsales ; mais elle a jusqu’à 17 demi-anneaux foncés sur la région terminale au lieu de 4 ou 5. III. Cnorarus morossus, Baird et Girard. (Catal. p. 10,) caractérisé par la prolongation jusqu’à l'abdomen, des taches dorsales dont le centre est lui même tacheté en un ou deux endroits; par la couleur noire de la queue et par cette particularité qui chez plusieurs autres Crotales ne s’ob- serve pas, savoir qué chaque écaille n’est que d'unefseule teinte. IN. CROTALUS OREGONUS. Holbrook, north amer. herpet. t, XIL, p. 21, pl. 3. Après avoir décrit ce Serpent, dont il n’a vu qu’un exemplaire, - l’auteur ajoute : il est un peu douteux que ce soit une espèce nouvelle. Tou- jours est-il qu’il se distingue du Crotalus horridus par l’absence de raies en long sur le cou ; du durissus en ce qu’il n’a pas de bandes en travers . et de l’adamanteus vel rhombifer en raison de ses lignes blanches vers la tête, de la forme et de l’arrangement de ses taches dorsales , ainsi que par le nombre de ses gastrostèges. B. Au groupe des Crotales à écusson central, dont la détermination nous semble difficile parce que les caractères ne peuvent être étudiés sur la nature même, nous rapportons les espèces qui suivent. I. Croraropnorus Kirrcanpt, Holbrook. North Amer. herpet. {. IIX, page 31, pl. 6, qui nous semble n'être qu'une Variété noire du Crotale triples-taches et qui serait peut-être propre à une certaine localité en parti- culier. On n’a, en effet, trouvé jusqu'à présent cet Ophidien que dans les Etats de l'Ohio et de Michigan. IL. CroraLoPnorus consons, Baird et Girard, Gatai, p. 12, El ressemble, CROTALIENS. G. LACHÉSIS, Â485 disent ces naturalistes au Mallet, mais il manque de la raie dorsale d’un rouge brun. Îls signalent de plus quelques autres pelites particularités. III. Croraropsorus Enwarpsit, Baird et Girard. Catal, p. 15. Outre certaines différences dans le système de coloration, il faut tenir compte de la forme de la plaque frontale moyenne, qui est plus allongée que chez le Crotale triples-taches. EEE | VIII GENRE. LACHÉSIS.— LACHESIS (1). Daudin. Caracrères. Tous ceux des Crotales, moins les gaînes ou anneaux cornés, dilatés, articulés, portés à l'extrémité de la queue, qui est ic libre, ponctuée et précédée de dix ou douze rangées d'écailles épineuses, un peu courbées en crochets à la pointe : vertex avec des plaques surciliaires seulement ; les uros- teges en partie sur un seul ef même rang. Daudin avait le premier séparé du genre des Crotales, et sous un nom générique distinct, deux espèces qui, selon lui (Histoire des Reptiles, tom. V, p. 351), n’en portaient pas le caractère, à Cause de l’absence des grelots ou des lames de corne éngainantes qui terminent brusquement leur échine. Linné, dans son Sysfema naturæ , avait indiqué cette par= ticularité en désignant l’espèce principale sous le nom de Crotale muet. Schneider, et par suite Latreille, l’avaient placée dans le genre Scytale, et Merrem avec les Cophias. Wagjler, la faisant figurer parmi les Serpents du Brésil de Spix, reconnaissait que l'animal qu’il décrivait était le même que celui que Maregrave avait appelé le Curucu, quoiqu'il l'ait laissé dans le genre Bofhrops, sous le nom de Sourou- COUCOU. (1) Nom mythologique. C’est celui de l’une des parques filles de la Nuit; celle qui plaçait le fil sur le fuseau et de laquelle dépendait le sort des in- dividus, Le fil des destinées A4 le sort, le destin, Li 118% OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. Nous n'avons rapporté à ce genré dé Daudin qu une espèce unique. Nous l'avons cependant adopté, pat & cela seul que la queue diffère de celle des Crotales et aussi, comme nous le verrons, des caractères des autres genres de la même famille ; mais comme les individus atteignent de très-grandes dimen- sions, nous l'avons pris pour type de l’organisation de la tête au groupe des grands Serpents à crochets venimeux; et nous allons décrire cette région d’après un individu provenant de Cayenne, d’où il nous a été rapporté par M. Poiteau. Le crâne, vu en dessus, est-piane et même un peu CONCAVE; peut-être un peu moins que dans les Trigonocéphales. Il a Om,04 de longueur et 0,03 de largeur en arrière des orbites; mais en arrière, entre les mastoïdiens parallèles, il est beau- -coup plus étroit, n’ayant en diamètre que le tiers de la lon- gueur totale. Ses os frontaux antérieurs, isolés par une sorte de ligament transversal, sont ovales, accolés sur la ligne médiane, représentant une sorte de cœur de carte à jouer. Viennent ensuite en dehors les frontaux latéraux sur lesquels les os mandibulaires s’articulent. Ceux-ci sont énormes et portent des crochets venimeux. Ces petites pièces, par leur bord externe, forment l’arcade surciliaire; mais en arrière, ils sont articulés sur les grands frontaux postérieurs, lesquels sont régulièrement quadrilatères et largement soudés entre eux et aux pariétaux , pour protéger la cavité encéphalique. Les os pariétaux qui viennent ensuite sont soudés si inti- mement vers la ligne moyenne, qu’ils ne forment ainsi qu’une seule pièce élargie en avant pour recevoir l’os qui correspond à la-partie postérieure de l’orbite, comme l'os jugal. En ar- rière, ce pariétal unique est très-rétréci vers sa Jonction avec l’occipital , les temporaux et les mastoïdiens. C'est vu en dessous, que le crâne présente le plus d’in- térêt. On remarque d’abord dans toute sa longueur une lame mince représentant la cloison éthmoïdale et le vomer des mam- mifères, Cette lame est recue en arrière dans un sillon pra- CROTALIENS G. LACHÉSIS 1485 tiqué sur le bord antérieur d’une apophyse très-volumineuse, qui occupe la partie moyenne du Sphénoïde, laquelle se re- courbe en arrière comme un ongle pointu et tranchant. Sur les côtés et en dehors du crâne, se trouvent comme suspendus les os ptérygo-palatins, qui sont ici fort remar- quables. Ils présentent en arrière une lame large, plate et recourbée sur laquelle s’attachent les muscles. Leur extré- mité libre et postérieure s’articule avec la branche correspon- dante de la mâchoire inférieure et avec l’os intra-articulaire, dit os carré. Toute cette portion large et non dentée occupe près de la moitié de la longueur totale de la région ptérygoï- dienne, et c’est sur elle que s'articule l'os ptérygo-maxil- laire, très-gros, très-large et très-solide au moyen duquel le mouvement de bascule est transmis à l’os mandibulaire, qui porte les crochets venimeux. Nous parlerons par la suite de ces deux os. : La portion dentée du ptérygoïdien interne porte quatre ou cinq crochets acrodontes; puis en avant, on distingue le pala- tin, proprement dit , qui est articulé sur l’extrémité antérieure du ptérygoïdien , mais en formant un coude antérieur pour prendre la configuration d’une faucille, dont le bord tran- chant se trouverait armé de deux grands crochets longs, com- primés et à pointe très-acérée. Il ne nous reste à parler que des os ptérygo-maxillaires ou transverses externes, qui ont pris un excessif développement. Nous savons que ces pièces osseuses nesont jamais garnies de dents, quoiqu’elles occupent la place ordinaire des sus- maxillaires. LACHESIS MUET. Lachesis mutus. Daudin. (Crotalus mutus. Linnæus.) Caracrères. Corps comprimé, à dos en carène ; tête à écailles tuberculeuses, non entuilées, mais carénées ; deux grandes Sur— cilières recouvrent tout l'orbite; le dos marqué de grandes taches REPTILES , TOME VII. 94, 4 186 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. brunes nombreuses, tantôt en rhombes, tantôt panduriformes ou échancrées latéralement, mais arrondies aux deux extrémités , distinctes ou réunies en chapelet. Pas de taches sur les gastros- tèges, dont la couleur esl d’un jaune pâle. Synonvmie. 4648. Curucucu. Couroucoucou. Marcgrave. Hist. Brasil. , pag. 241. 4788. Crotalus mutus. Linnæus. System. natur., pag. 1082. 1790. Le Muet..Boa muta. Hacspède, Quad. Ovipares. T. IX, pag. 389. , 4801. Scytale ammodytes et enchainé. CatenataLatreille. Rept. Tom. III, pag. 162. 4803. Lachesis muet. Sombre. Daudin. He Tom. V, pag. 349 et 353. 1820. Cophias Curucucu seu Crotalinus. Merrem. Tentamen- System. Amph., pag. 154. 1824. Bothrops , tab. 23, Surucucu. Wagler. Serpentüm Bra- siliensiüm. spec. novæ, pag. 59, sp. 8. 1823. Lachesis Rhombeata. Neuwied. Sur les Serpents du Brésil. Livr. 1, pl. 5 (1). 1829. Trigonocéphale à losanges. Rhombifer. Cuvier. Règne animal. Tom. II, pag. 90. 1830. Lachesis. Wagler. Naturlische syst amphil, pag. 1%, Genre 36. 4837. Crotale muet. Schlegel. Physion, Serp. IL, pag. #70. Tète pl. 20, fig. 19, 20. 1849. Curucucu. Gray. Catalogue of snakes, pag. 13, n.° 6. DESCRIPTION. Cette espèce recueiliie au Brésil par la plapart des Naturalistes qui en ont parlé, atteint, àce qu’il paraît, de très-grandes dimensions el telles qu’on n’en observe guère chez les autres espèces éminemment venimeuses. (1)Sur une seconde planche et sous le même n.°5. M. le prince de Neu- wied a fait représenter en grand la tête vue en dessus, en dessous et de profil, pour bien faire voir la disposition des écailles, ainsi que celles du dos , de grandeur naturelle, d'après un très-grand individu et principale- ment toutes les urostèges chez un individu mâle. CROTALIENS. G. LACHÉSIS, 4487 Car Spix dit qu'il à vu des individus qui avaient jusqu'à sept, neuf et même dix pieds, (plus de trois mètres) de longueur et dont le pour« tour du ventre était de plus d'un pied (35 centimètres.) El dit, en outre, que celle espèce habite de préférence les bois sombres où elle se tient sous le feuillage et qu’elle se nourrit de petits mammifères, d'oiseaux et de Reptiles. Le Muséum d'histoire naturelle de Paris conserve dans ses galeries trois individus envoyés du Brésil par M. de Langsdorff. La morsure de ce Ser- pent est regardée comme des plus dangereuses. | Daudin a distingué deux espèces qu'il a désignées sous deux noms diffé- rents ; mais d’après sa description, il n’y aurait d'autre distinction réelle que celle de la couleur. Dans le Lachesis, comme dans tous les Crotales, l'os transverse ou pté- rygoïdien externe est énorme (1), plat et très-solide ; maïs par sa position directe horizontale, il se présente sur sa plus grande largeur. Son extré- mité postérieure se termine par sa tranche interne, articulée sur la région moyenne et en dehors de l'os ptérygoïdien, là où finit le crâne et ayant l'apparence des crochets dentaires postérieurs. L'autre extrémité, ou le bout antérieur , s’élargit et s’épaissit encore pour former le bord inférieur de l'orbite et s’articuler avec la courte apophyse postérieure de l’os man- dibulaire proprement dit, lequel ne porte que les crochets venimeux. Cet os sus-maxillaire solide, très-court, et construit de manière à pré- senter en dedans, en dehors et en ayant, et lorsque les mâchoires ne sont pas écartées , ou quand la bouche est fermée, un gros tubercule osseux, courbé en arrière: il forme ainsi le bord antérieur de l’orbite, il est creusé en dedans pour loger la glande et les conduits de l'humeur vénéneuse qui aboutissent à la base des crochets du côté de la bouche ou de la partie an- térieur du palais. Une ou deux de ces longues dents canaliCulées intérieu- rement et offrant un sillon profond sur leur partie antérieure et terminale se trouvent soudés sur le bord inférieur de cet os mandibulaire. Ce sus- maxillaire est lui-même mobile sur deux pièces osseuses ; savoir, première- ment en dehors et en bas, sur l'os ptérygoïdien externe, qui agit en même temps sur lui pour le pousser en avant et faire dégager les crochets veni- meux de la gaîne membraneuse dont ils sont recouverts ; secondement , J'os lui-même, par son prolongement supérieur , arc-boute sur la pièce osseuse et articulaire du frontal externe qui fait partie solide du crane et de l’orbite en avant. | Cette structure, au reste, est à peu près la même dans toutes les espèces EEE orne (1) Voyez dans l'Atcas, pl, 78, fig. 3. 94,7 1188 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. de crotales et des autres genres de la même sous-famille , dont nous avons comparé les parties osseuses correspondantes, Elles ne varient que par les proportions et la plus ou moins grande solidité ; c’est pourquoi nous ayons préféré les décrire d’après un individu qui présentait de plus grands dé- veloppements. IX.t GENRE. TRIGONOCÉPHALE. — TRIGONO- CEPHALUS. (4) Oppel. CanacTÈREes. Formes ef apparence des Crotales, mais avéc la queue pointue, sans grelots ; urostèges doubles ou sur deux rangs ; sommet de la têle toujours revétu de plaques et d'un écusson central ; écailles du dos et de la tête carénées. Le nom donné aux espèces de ce genre conviendrait éga- lement à tous les Serpents vipériformes, si l’on ne considérait que la conformation de la tête. Chez tous , en effet , le pour- tour est triangulaire , mais Oppel a attribué spécialement cette dénomination à ceux des Serpents venimeux qui se- raient de véritables Crotales, s’ils avaient les grelots qui ter- minent brusquement la queue de ces derniers; aussi, en raison de cette différence importante , il a cru devoir les dis- tinguer les uns des autres. Cette absence de l'appareil bruyant de la queue est le seul caractère qui ait été attri- bué par Oppel aux Trigonocéphales. Cependant , avec cette note seule, nous aurions à inscrire ici beaucoup d’autres es- pèces, si nous n'avions à faire quelques réserves pour dis- tinguer les cinq autres genres de la famille des Crotaliens. En effet, plusieurs Erpétologistes ont fait observer que ces Serpents ont en outreleur museau modelé comme une sorte de prisme quadrangulaire , à cause d’une ligne saillante qui, pe NS Che ONE ANSE 2} RUE EN een (1) Nom d’une espèce de vipére à tête triangulaire, de Tpcis trois avi angles, Tprywvos et xepany têle, ainsi nommée d'abord par Lacépède, CROTALIENS. G. TRIGONOCÉPHALE. . 1489 relevée en angle arrondi sur le front, se prolonge de chaque côté, jusqu'au delà de l'orbite. C’est ce qu'a voulu indiquer M. Fitzinger en adoptant le nom de Craspedocephalus (1), ou à tête rebordée, qui avait été proposé par Kuhl. A cette particularité, nous devons ajouter celle qui est bien plus manifeste encore, de la présence en devant et sur le milieu de la surface du crâne, d’un groupe de plaques larges, plus ou moins nombreuses, qui recouvrent le vertex et au centre desquelles on voit constamment un écusson im- pair et polygone régulier, qui le plus souvent, manque chez les Crotaies. Nous joindrons aussi à ces observations , d’autres notes importantes déjà signalées dans le tableau synoptique de la distribution des genres de cette division des Serpents vipé- riformes (page 1570). _ Aïnsi 1.o Comme nous venons de le dire, l’absence des grelots pour distinguer les Trigonocéphales du genre des Crotales. 2.° Les urostèges distribuées. sur deux rangées, tandis qu’elles sont sur un seul rang dans les Lachésis. 9.° Les écailles carénées sur toute la superficie du corps, puisqu'elles sont lisses dans les Léiolépides. Lo Enfin le vertex écussonné; ce qui ne s’observe pas dans les autres genres de la même famille désignés sous les noms de Bothrops, Atropos et Tropidolaime. Merrem n’a pas adopté ce genre Trigonocéphale, dont il a réuni quelques espèces avec d’autres, dans celui qu’il a dé- signé sous le nom de Cophias. MM. Fitzinger, Cuvier et Wagler ont admis cette dénomi- pation et ce groupe, mais ils n’ont indiqué qu'une, deux.ou trois espèces. (1) Le Kpamedor ; bord saillant et de KeQctAy » tête. 4:90 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES, D'un autre côté, M. Schlegel a inscrit dansle genre Trigo= nocéphale, tous les Crotaliens sans grelots, par conséquent toutes les espèces qui s'en rapprochent. Cependant , il a. formé une seconde section des Serpents que nous allons faire connaître, en les caractérisant par les lames qui recouvrent leur tête. Ce qu'il y a de fâcheux, c’est que ce nom, donné par Oppel au genre qu'il a établi, ne peut plus s'appliquer maintenant à aucune des troisespèces qu'il y avaitinscrites comme types, d’après les indications fournies par Lacépède et Daudin, car elles n’ont pas le vertex recouvert de grandes plaques, avec un écusson central. Eneffet, le T. lanceolatus, ainsi que le figrinus sont des Bofhrops de Wagler, genre que nous adoptons et l'ammodytes ou Scytale de Latreille, constitue maintenant le genre Lachesis. Enfin, parmi les espècés qui appartiendraient aux vrais Trigonocéphales , parce qu’elles ont des plaques syncipitales et un écusson central, nous avons dû séparer celle qui a été désignée sousle nom de rhodostoma ou à bouche rose, parce que toutes les écailles du tronc et même de la tête, n’offrent pas de carène sur leur partie moyenne, ce qui nous a fait proposer d'établir cette espèce , comme type d’un genre nouveau, sous le nom de Léolépide. Ce genre Trigonocéphale ainsi limité en raison des ca- ractères indiqués au commencement de cet article, nous n’inscrivons et nous ne décrivons que les espèces suivantes. Elles sont au nombre de cinq et faciles à distinguer les unes des autres ; d’abord, par le nombre des plaques qui sont situées autour de l’écusson central, et ensuite, soit par la forme de ces plaques, soit par la manière dont elles se joignent entre elles , ou semblent être assemblées, comme on va le voir par le tableau synoptique que nous joignons ici, > CROTALIENS. G. TRIGONOCÉPHALE. A. 1191 |TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DE TRIGONOCÉPHALES. D CE Ycinq seulement, placées en travers sur deux TANSS. . , : . «+ + + D. T. HYPNALE, débordant les surciliaires. . . .3. T. HaLys. Ë allongées | _{9: pariétales en dedans des surciliaires . « . . 4.'E. DE BLOMNOFr. plus de courtes, irrégulièrement quadrangulaires. . 2. Ÿ. Conronrrix. 11, dont deux grandes occipitales derrière les pariétales . 4. T. PISCIVORE. ‘1. TRIGONOCÉPHALE PISCIVORE. Trigonocephalus piscivorus. (1). Lacépède. (AzLas, pl. 82 bis, fig. 2, la tête vue en dessus.) Caracrères. Face supérieure de la tête tout à fait plane, limitée jusqu’au delà des yeux par un bord mince et tranchant, couverte de neuf plaques suivies de deux lames dites occipitales, qui sont beaucoup plus grandes que les autres écailles de la nuque ; plaque rostrale verticale, ne se repliant pas sur le bout du museau presque quadrilatère. SyNOoNYMIE. 1754. Water Viper. Catesby Carol. t. IT, pl. 43. 4787. Crotalus piscivorus. Lacépède. Serp. t. II, p. 424. 4801. Scytalus piscivorus. Latreille. Hist. Rept. t. [LE, p.163. 1802. Coluber aquaticus. Shaw. Gener. Zool. t. III, p. 425, pl. 3, d’après Catesby. (1) Nous nous sommes longuement étendus dans le paragraphe intitulé Ossenvarions et qui termine l'histoire du Tropidonote à bandes et de ses variétés, (t. VIL, 1.1 partie, p. 573) sur les motifs qui nous portent à considérer la Vipère brune (Brown Viper) de Catesby comme le type de ce Tropidonote. Si le lecteur veut bien lire ce passage, il verra pourquoi nous rapportons ici la Vipère d’eau du même auteur (Walter Viper) et par suite, lous les synonymes qui se rattachent à ce type et que la plupart des zoologistes ont attribués au Tropidonote à bandes ; contrairement à Vopinion récente et très-bien motivée de M, Holbrook, 1192 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES, 1803. Scytalus piscivorus. Daudin. Hist, Rept. t. V, p. 344, 1820. Natrix piscivorus. Merrem, Tentamen p. 131. 4829. ? Trigonocephalus tisiphone. Cuvier. règne animal 2.e édit. t. LE, p. 89. 1833. Toxicophis leucostomus. Troost. Ann. Lyc. Nat. hist. New-York t. II, p. 176. 1835. Scytalus piscivorus. Harlan. med. and. phys, researches pag. 129. 1842. Trigonocephalus piscivorus. Holbrook. North amer. herpet. t, III, p. 33, pl. 7. 1849. Gray. Catal. of snakes. 4853. Toxicophis piscivorus. Baird et Girard. Catal. p. 19. Vulgairement Moccasin d’eau. DESCRIPTION. La lourdeur de la tête, la saillie comme tranchante de la ligne de jonction de la face supérieure et très-plane du vertex avec les faces laté- rales, qui sont comme perpendiculaires et la forme toute particulière de la .rostrale, constituent des caractères tout à fait spéciaux à ce Trigonocéphale et três-propres à le caractériser. La saillie de la sus-oculaire au dessus de - l'œil donne à l’animal une apparence farouche. Il fâut tenir note également de la largeur des fronto-nasales et des frontales antérieures, comparativement à leur longueur et enfin de la pré- sence des deux plaques situées derrière les pariélales et qui, l’emportant par les dimensions sur les autres écailles de la nuque, simule une paire de plaques supplémentaires sur le vertex. Il n'y a pas de frénale; c'est la pré-oculaire supérieure à grandes di- mensions , qui borde en haut la fosselte lacrymale dont le pourtour est complété par la seconde pré-oculaire et par une petite plaque superposée à la troisième sus-labiale. Les écailles sont carénées et les gastrostèges fort larges. CoLorarTion. Le dessin et la description de M. Holbrook ne se rap- portent pas complétement, au moins pour le tronc, à nos échantillons qui» par tous leurs autres caractères sont identiques à l’animal décrit par ce zoologiste. Cette différence consiste surtout en ce que les bandes foncées qui parcourent le tronc en travers, au lieu d’être isolées comme sur la figure citée, circonscrivent plutôt, deux à deux, des espaces d’un vert brunâtre plus foncé que le reste du tronc et de forme comme triangulaire. Chez d’autres individus, et c’est ce qui se remarque, en particulier sur CROTALIENS. G. TRIGONOCÉPHALE. 4. 1495 l'exemplaire vivant dans la ménagerie , tout l’animal est d’une teinte som- bre, où l’on distingue à peine des bandes transversales plus claires. Comme l'a signalé M. Holbrook, il y a sur le bord de jonction du plan supérieur de la tête avec le plan latéral, une ligne claire surmontant une tache foncée qui se détache sur la teinte jaune de la lèvre supérieure, L’ab- domen est très-sombre. Ce Trigonocéphale se trouve dans les lieux humides et ne ou même dans l’eau, dont il ne s'éloigne pas, car jamais on ne l’a rencontré dans les terrains secs. En été, l’on voit beaucoup de ces Serpents sur les branches pendantes au dessus des eaux où ils plongent à la moindre crainte. Catesby pense qu’ils se placent ainsi pour guetter leur proie, mais il est probable que c’est plutôt pour recevoir les rayons du soleil, car dans les localités où il n’y a pas d'arbres, ‘comme dans les fossés des champs de riz, ils recherchent les endroits secs. Ceux qui ont été en captivité à la Ménagerie, se tiennent le plus sou- vent dans l’eau et sont très-avides de poissons et de grenouilles. Ils sont la terreur des nègres occupés aux plantations de riz; on le craint plus que le Serpent à sonnettes qui ne blesse que lorsqu'il est irrité ou seulement pour veiller à sa propre défense, ou bien encore pour s’as- surer de sa proie. Le Trigonocéphale, au contraire , attaque tout ce qu’il rencontre, redressant la tête et ouvrant la bouche pendant quelques se- condes avant de s’élancer. J’ai placé dans une cage, avec le Moccasin d’eau, plusieurs de nos cou- leuvres, dit M. Holbrook. Toutes ont montré la plus grande frayeur, se réfugiant vers les parois de la cage et s’efforçant par tous les moyens pos- sibles d'échapper à leur ennemi qui les poursuivait. Deux autres Mocca- sins furent alors mis dans cette cage et le premier qui y avait été renfermé parut aussitôt comprendre ce qu'il pouvait avoir à craindre lui même de'ses nouveaux compagnons de captivité et il devint parfaitement tranquille. Par la même raison, sans doute, ajoute M. Holbrook, j’ai souvent recu quatre ou cinq de ces animaux sans qu'ils se fussent blessés, après un pai- sible voyage en commun dans une même boîte, pendant cinquante milles environ. La crainte que le Moccasin d’eau inspire s'étend à plusieurs autres Serpents et au Tropidonote à bandes entre autres, qui vit dans les mêmes localités, mais qui n’est point dangereux et qui rend même des services pour la destruction des animaux rongeurs. La nourriture du Trigonocéphale piscivore consiste en poissons et en reptiles qui fréquentent les eaux. La limite septentrionale de la zône d'habitation du Trigonocéphale est 149% OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES, le Pedie, rivière de la Caroline du nord ; pour le sud et pour l’ouest, on ne peut rien dire de positif, on sait seulement qu'il s'étend au loin. Le Muséum possède plusieurs échantillons et entre autres deux à teintes très-foncées, à bandes transversales plus claires à peine apparentes. Un échantillon semblable vit à la ménagerie. Il a es donné par M. Nor- mandin. 2. TRIGONOCÉPHALE CONTORTRIX. Trigonocephalus contortrix. Holbrook. (Boa contortrix. Linnæus.) CaracrÈres. Tête à surface supérieure moins plane, à bords moins saillants que chez l’espèce précédente; derrière les pa- riétales, des écailles à peine plus grandes que celles de la nuque; plaque rostrale triangulaire; sur le dos, de grandes taches d’un brun foncé, plus étroites sur le milieu du dos que sur les flancs , où elles se bifurquent. Synonywie. 1766. Boa contortriæ. Linnæus. Syst. nat. t. I, p. 373. À 1788. Boa contortrix. Linnæus. Syst. nat. 13.° édit. tom. HE, pars III, p. 1082. 4799. Ankistrodon ou Agkistrodon mokeson. Palissot de Beauvois. Trans. Amer. philos. soc. t. IV, p. 381. 1803. Cenchris mokeson. Daudin. Rept. t. V, p. 358, pl. 40, fig. 3. 1834. Scytalus cupreus. Rafinesque. Amer. journ. arts in sciences, t. E, p. 85. 1835. Scytalus cupreus. Harlan. Med. and phys. Researches, p. 130. 4835. Cenchris mokeson. Harlan. Idem. p. 128. 1837. Trigonocephalus cenchris. Schlegel. Physion des Fu t. LI, p. 553, pl. 20, fig. 10 et 11. 1842. Trigonocephalus contortrix. Holbrook, North. Amer, Herpetology. t. IIL, p. 39, pl. 8. 1853. Agkistrodon contortrix. Baird and ni Catal, p. 17. Vulgairement Copperhead (Tête cuivrée). Cette espèce est celle que ngus avons nommée dans noire Pro drome Trigonocephalus histrionious. CROTALIENS, G. TRIGONOCÉPHALE, ® ET 3. 1495 DESCRIPTION. La conformation générale de la tête qui est plus allongée, la forme triangulaire de la plaque rostrale, le défaut de grandes écailles derrière les plaques pariétales, les dimensions plus grandes en longueur et moindres en largeur des plaques du vertex, sont des particularités distinctives. Il faut tenir compte aussi de l'étendue moins considérable de la pré- oculaire supérieure et de la présence d’une frénale qui contribue à l’entou- rage de la fossette lacrymale à sa partie supérieure. CoLorarion. Nos individus parfaitement identiques à l'animal repré- senté sur la planche citée de M. Holbrook sont remarquables par la dispo- sition des grandes taches d’un brun foncé du dos et des flancs, signalées dans la diagnose, mais toute la coloration générale est un peu éteinte. Il y a sur les extrémités des gastrostèges des taches noires quadrilatères, égale- ment espacées, Le Trigonocéphale choisit, en général, pour sa résidence, des lieux obscurs et ombragés, quoiqu’on le rencontre quelquefois au milieu des hautes herbes. Sa nourriture habituelle consiste en petits oiseaux, en musaraignes et en rats des champs. En captivité, M. Holbrook ne l’a pas vu manger, et cependant celui que la Ménagerie a longtemps conservé (pendant dix ans) se jetait avec avidité sur les souris et les oiseaux qu’on lui offrait. Sa zône géographique est fort étendue. J’en ai reçu des exemplaires, dit M. Holbrook, depuis les parties occidentales de la Nouvelle-Angleterre jusqu’au milieu de la Floride et des bords de l'Atlantique jusqu’au pied des monts Alleghany. Le TriconocePaaLus ATROo-Fuscus décrit par M. par Holbrook, p. 43; pl. 9, est considéré par lui-même comme n'étant qu’une Variété du pré-- cédent. Nous ne connaissons par le Toxicopnis PuGenax de MM, Baird et Girard. Catal., p. 20. 3. TRIGONOCÉPHALE HALYS. Trigonocephalus Halys. Caracrères. Vertex à neuf plaques ; les deux premières ou sus-rostrales très-petites, arrondies en devant, appuyées sur les deux frontales en croissant; l’écusson impair, régulier entre les surciliaires larges; les parictales longues, amincies en arrière. Le dessus du eorps à taches vertes enfermées, dans un réseau blanc ei bordées de noir, 1496 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES, Synonymie. 4771. Pallas. Voyage, tom. III. Appendice, 703. Coluber Halys, n.° 38. Zoograph. Russo-Asiatica, t. LEE, p. 49. 1788. Linné, Gmelin. Syst. nat. 14094, d’après Pallas. 1821. Eichwald. Fauna Caspio-Caucasia, pl. 19, fig. 1-2. 1823. Lichstentein. Voyage d'Eversmann. Catal., p. 106. 1830. Merrem. Tentamen Syst. amph., p. 151. Echidna Aspis, Variété B. 1832. Ménétriès. Catalogue des objets re dans son voyage. 1839. Schlegel. Phys. Serp. p. 554. Tri gonocephalus Halys. Tête. PI. 20, n.0s 4-5. 1849. Gray. Catal. of snakes, p. 14, n.5 1,2, 3. DESCRIPTION. Cette espèce, décrite d’abord par Pallas, avait été recueillie dans les déserts des environs d’Astracan; elle a été retrouvée en Tartarie par M. Eversmann, comme nous l’apprend M. Schlegel. Tous les auteurs s'accordent à comparer ce Serpent avec notre Vipère commune, dont elle diffère cependant par les plaques du sommet de la tête et par la coloration qui n’offre point des teintes noires. Elle est d'un gris pâle en dessus, avec des taches transverses d’un brun olivâtre, un peu plus petites vers les flancs. Quelquefois les taches du dos se réunissent. On voit aussi sur le cou une tache en fer à cheval, allongée, ouverte par derrière, précédée de deux autres taches allongées aussi, mais non réunies en avant, qui naissenf£ sur les plaques pariétales. : Eichwald le décrit ainsi : Le dos est d’un fond verdâtre, avec des lignes: croisées et transverses blanches. Le dessous blanchâtre, pointillé fine- ment de noir. M. Ménétriès dit qu’il a vu vivant un individu d’un pied dé” long, que les bandes transverses croisées étaient jaunes et non rouges? comme le dit Eyersmann. Latreille et Daudin l'ont décrit , ou plutôt indiqué d'après Pallas «0 Linné; le premier l’a même laissé avec les couleuvyres, et le second avec: les vipères; tom. VI, p. 129. . Nous ne possédons pas cette espèce dans la Collection du Muséum. M. Schlegel indique aussi les dimensions d’un individu mal conservé, qui se trouve à Leyde, 0m,34+0%,07. Les gastrostèges sonf au nombre de 166, et les urostèges de 34. 4. TRIGONOCÉPHALE DE BLOMHOFF, Trigonocephalus Blomhoffi. Boié. CaracrTères. Devant de la tête couvert en dessus de neuf pla- CROTALIENS, Ge TRIGONOCÉPHALE. 4, _ 4497 ques; une centrale régulière, impaire , en écusson; deux petites rostrales antérieures; deux moÿennes frontales; deux surciliaires larges et longues; et enfin, deux très-grandes pariétales, emboîtant la médianes et les surciliaires. SYNONYMIE. 1826. Boié. Isis, p, 214. 4829. De Siebold. Fauna Japonica, Ophid. p. 88, pl. 6. 1837. Schlegel. Phys. des Serpents, p. 552, n.° 12, pl. 20, n.° 8-9, la tête. 1849. Gray. Catal. of snakes, p. 14, n.6 3. DESCRIPTION. Cette espèce, qui a été adressée à notre Musée par celui de Leyde, pro- vient du Japon, d’où elle a été rapportée en Hollande par MM. Blomhoff, Bürger et Von Siebold. Boié à commencé à la faire connaître en 1826, dans l’Îsis, p. 214, et elle a été figurée sur la planche 6 de la Faune du Japon, par MM. de Termminck et Schlegel. Ces zoologisies pensent que c’est ce Serpent ve-. : nimeux dont Kaemper a voulu parler dans sa Description du Japon, pu- bliée en 1712, sous le nom de Firakutz. On l'appelle en effet, disent-ils, Fira Kutsi au Japon, ce qui signifie gueule fendue, et quelquefois Æutsi hami ou Mamusi. El se rencontre dans les terrains ontqens exposés au soleil, et se nour- rit principalement de Batraciens. Sa morsure est très-dangereuse; on attribue à sa chair des vertus salutaires et efficaces contre certaines ma- ladies. La figure lithographiée donnée dans la Faune Japonaise est parfaite, d’après les quatre exemplaires que nous avons sous les yeux et dont l’un est privé du crâne que nous avons fait préparer, mais dont les os n’offrent ‘aucune particularité notable. Les couleurs sont ternes et variables, avec des taches ovales plus foncées et latérales. La tête présente sur les côtés une large raie noire, qui nait derrière l’œil et se prolonge au-delà des mâ- choires. Les flancs offrent aussi des taches noires, Toutes les gastrostèges sont entremélées de blanc et de noir. Les urostèges sont doubles; mais la queue, très-pointue, se termine par des écailles épineuses , surtout la dernière. La longueur varie et atteint environ 50 à 69 centimètres, un ou deux pieds au plus. Les plaques varient également ; les gastrostèges sont au nombre de 135 à 142, et les urostèges de 46 à 56, d’après M. Schlegel. En tout, de 178 à 182. 41198 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES, 8. TRIGONOCÉPHALE HYPNALE. Trigonocephalus Hypnale (1). Schlegel, Caracrères. Vertex n’offrant que cinq grandes plaques : sur ciliaires et la médiane en écusson sur un même rang et de front; puis les deux pariétales ; le museau pointu et saillant, recouvert de petites écailles arrondies, planes; tandis que les écailles ocei= pitales sont pointues et carénées. Synonvuie. 1734, Séba.Thes., tom. I, pl. 19, fig. 7, et tom. IL, pl. 55, n.° 1-4. 1768. Coluber nepa. Laurenti. Synops. Rtept., p. 97. 4820. Cophias hypnale. Merrem. entamen Syst. Te p. 155. 1821. Davy. Account of inter. Ceylan, p. 85, pl. 11, ie : D'après Russel, fasc. II, pl..22, Carawilla. 1830. Wagler. Syst. amph., p. 474. Idem. 1837. Trigonocéphale hypnale. Schlegel, Phys. des Serpents, p. 550, et fig. de la tête, pl. 20, n. °6et 7. 1843. Hypnale. Fitzinger. Syst. Rept., p. 28. 1849. Gray. Catal., p. 15, n.° 5. ! DESCRIPTION. Le caractère de cette espèce a été parfaitement exprimé par Merrem, qui à indiqué la forme &u museau et des plaques syncipitales; le tronc comprimé sub-trigone ; les écailles du tronc lisses, rhomboïdales, les yer- tébrales ou médianes étant seulement un peu carénées à leur extrémité libre; mais il ajoute, à tort, que toutes les urostèges sont doubles, Il donne, également à tort, comme étant de la même espèce, celle que Linné et par suite Daudin ont décrite, comme la Vipère Lébétine d’après Forskael. ; Nous avons comparé les figures de l'ouvrage de Séba, citées par M. Schle- gel du tome E.‘%, pl. 19, n.0 1, elles pourraient bien représenter cetle es- pèce, maisil est difficile d’en juger, parce que la gravure n'indique en au- (1) Ce nom grec YryæAy avait été employé pour désigner une espèce de Serpent dont la piqûre mortelle produisait, dit-on, le sommeil; v#»05 | le sommeil; v#ræAcos, somno oppressus, Nicander, CROTALIENS. G. LÉIOLÉPIDE. 1199 cune manière Îles pliques du synciput, quoique Laurenti l'ait inscrite dans son ouvrage, p. 67, sous le nom de Coluber nepa, nom que Daudin, d’a- près Linné, a changé en Nexa, Quant aux autres figures du tome ff de Séba, pl. 55, n.° 1 et 4, elles nous ont paru représenter plutôt des Couleuvres que des Trigonocépha- les; la manière dont leur tête est dessinée ou gravée, met dans l’impossi- bilité d’en reconnaître les plaques. Cependant la distribution des taches est à peu près celle que nous retrouvons ici. C’est une des plus petites espèces de ce genre; les écailies du milieu du dos, toutes carénées, forment dix-neuf rangées obliques. Ce Serpent pro- vient de Ceylan ; il a èté déposé au Muséum par Leschenault de la Tour. Un autre, qui nous a été donné par le Musée de Leyde, provenait des Philippines. Ge tm TG RQ X.° GENRE. LÉIOLÉPIDE. — LEIOLEPIS (4). Nobis. Caractères des Crotales , moins les grelots de la queue, et de plus ceux des Trigonocéphales, mais avec des écailles lisses ou non carénées el ayant cependant aussi le vertex garni de grandes plaques lisses, avec un écusson central. On ne connait qu’une espèce dans ce genre ; elle avait été placée, par la plupart des auteurs, avec les Trigonocéphales, ou avec les Vipères. Ce Serpent, en effet, en présente presque tous les caractères extérieurs. Ilest de la division des Crofaliens à cause de ses fausses narines ou fossettes lacrymales. Il se rapproche du genre - dans lequel il avait été inscrit, par les plaques et l’écusson qui garnissent le dessus de la tête, mais il s’en éloigne par par la forme de toutes ses écailles qui sont planes. Les uros- tèges sont distribuées sur deux rangs dans toute la longueur de la queue, ce qui le fait distinguer des Lachésis. Enfin, les (4) De Ados lisses et de Asrls=idve écaille, 1500 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. Bothrops n’ont pas d’écusson sur le vertex , quoique munis de plaques surciliaires, qui manquent même entièrement dans les genres Atropos et Tropidolaime. Parmi les individus que possède le Muséum de Paris, trois Jui ont été envoyés par le Cabinet de Leyde; mais nous-en avons reçu d'autres, également originaires de Java, par MM. Leschenault, Diard, Quoy et Gaïmard, et un autre individu sans indication du donateur. ESPÈCE UNIQUE. LÉIOLÉPIDE BOUCHE-ROSE. Leiolepis rhodostoma. : Nobis. Synonvus. 1736. Séba. Thes. t. IL, pl. 68, n.°6? très-mauvaise. 1796. Nooni paragoodoo. Russel. Serpents des Indes Fasc. IE, pl. 21, cette figure nous paraît citée à tort par M. Schlegel. 1827. Trigonocephalus rhodostoma. Reinwardt, manuscrit cité par Wagler et M. Schlegel, isis 4827 pag. 561. 1830. Trigonocephalus rhodostoma. Wagler. Syst. amphib. pag. 174. 1832. Vipera prœtextata. Gravenhorst. Deliciæ Mus. Vratisv. 4837. Trigonocephalus rhodostoma. Schlegel. Essai phys. Serpents, p. 547, n.09, pl. XX, f.01-2-3. re 4843. Tisiphone rhodostoma. Fitzinger, Syst. p. 28. 4844. Trigonocephalus rhodostoma. Schlegel, Abbildungen p. 19, pl. 19 n.° 4 à 10, et 49, très en grand. 1849. Oular donda. Gray. Catal. pag. 15, n.° 4. DESCRIPTION. Ce Serpent ressemble tellement aux Trigonocéphales qu’il n’en diffère véritablement que parce que toutes les écailles qui recouvrent le corps, à l'exception de celles de la ligne dorsale, sont lisses et polies, ainsi que celles qui occupent toute la partie postérieure de la tête; ces écailles planes et larges, non carénées, sont disposées par rangées de 23 à 25 par lignes obliquement transversales. La tête représente un triangle allongé, très-plat et même concaye sur en- CROTALIENS, G. LÉIOLÉPIDE. 1501 viron la moitié antérieure de son étendue dans la portion qui est revêtue de très-grandes plaques au nombre de neuf, dont l’écusson central et les pariétales sont du double plus longues et plus larges que les frontales. Les autres écailles de la tête ne sont ni tuberculeuses, ni carénées, mais lisses et entuilées, comme celles du reste du corps. Le museau est un peu proé- minent, la plaque rostrale étant longue et oblique. Dans l’état où nous trouvons les individus soumis à notre examen, nous voyons sur les parties latérales de la tête, deux raies blanchâtres bordées de brun qui, se réunissant sur le museau saillant, s’éloignent l’une de l'autre en arrière, pour longer le dessus de l'orbite et se prolonger au delà de la terminaison des mâchoires. En dessous, ces raies se courbent et sem- blent s’effacer en se rélrécissant. La lèvre supérieure nous paraît égale- ment d'une teinte blanche, rehaussée d’un trait brun, qui dessine le des- sus des arcades que forment chacune des plaques labiales en décroissant successivement de hauteur, depuis le dessous de l'œil, jusqu'à la commis- sure postérieure des lèvres. D'après les observations faites sur des individus vivants, il paraîtrait que ces parties, que nous ayons vu blanches, sont d’une belle teinte de couleur rosée, Ce qui lui a fait donder le nom de rhodosloma par les naturalistes, tandis que dans le pays, les indigènes l'appellent Oular, Dune ou Donda ou Bedoedak. Letronc, un peu comprimé du côté du dos, est renflé dans sa région moyenne. On voit sur la ligne médiane supérieure, une série de raies blanches réunies de manière à former des zig-zags bordés de brun, parce que, s’allongeant de chaque coté, cetle raie produit des triangles al- ternatifs et opposés en dehors, tandis qu’en dedans, ils se trouvent joints par les écailles carénées , dont la continuilé forme la ligne saillante du dos. Nous avons reçu de Java, par MM. Quoy et Gaimard, un assez grand nombre d'individus de taille diverse de 0,30 à 0,95, et nous avons fait préparer la tête de cetle espèce. M. Schlegel, d'après MM. Boié et Kuhl, qui ont observé ce Serpent dans la partie occidentale de l'île de Java, dit qu'il s’introduit dans les jardins, qu’on l'y craint beaucoup, parce que sa morsure est promptement mortelle et fait périr en quatre ou cinq minutes. Le voyageur Hollandais a même mandé que deux individus, ainsi mordus à Buitenzorg, y avaient bientôt succombé. Il indique en outre que les Civettes font une chasse très- utile pour dévorer ce Serpent et qu’elles en opèrent la destruction, comme les Ichneumons le font en Egypte pour d’autres espèces. <] REPTILES, TOME VII. 95. 1502 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES: XI. GENRE. BOTHROPS. = BOTHROPS (4). Wagler. Craspedocephalus. Kubl, Fitzinger, Gray. CanacrÈnes. Des fosseites lacrymales, comme chez tous les Crotaliens ; mais point de plaques sur la région supérieure de la tête, ni écusson central ; constamment des plaques lisses, con- vexes recouvrant les orbites: les écailles du dessous de la gorge larges el lisses. Ce genre a été séparé de celui des Trigonocéphales, essen- tiellement parce que le dessus de la tête est recouvert de pe- tites écailles, sans aucune autre grande plaque que celles qui sont placées au-dessus des orbites qu’elles semblent pro- téger; et c’est en cela surtout que ces espèces se distinguent de celles qu’on a rangées dans les genres Tropidolaime et Atropos, dont la tête est entièrement revêtue de petites écailles. La particularité qui distingué aussi ce genre de celui des Tropidolaimes, est tirée de la disposition des lames écailleuses qui garnissent le dessous de la gorge dont la surface est lisse; tandis que ces mêmes plaques gulaires sont carénées, comme le nom générique l’indique pour les premiers. Ces caractères sont opposés à ceux qui ont servi à les faire distinguer de tous les Vipériens, qui n’ont pas au devant des veux ces enfoncements nommés fossettes lacrymales, puisque les Crotaliens en offrent constamment. Ainsi que nous l’avons (4) Ce nom composè de deux mots grecs Bobpos fossula, un creux auprès de l'œil ; oculi pars exulcerata Borpioy ; et de w4 visage. Comme ce caractère conviendrait à tous les Crotaliens, parce qu'ils ont tous des fossettes dites lacrymales, ce nom devient par conséquent trop général, CROTALIENS. G. BOTHROPS. 150$ vu, ces dermers se partagent en plusieurs genres qui ont tous des plaques lisses sur le sommet de la tête, comme les Cro= tales, les Lachésis, les Trigonocéphales et les Léiolépides. Ainsi, voilà une coupe artificielle, ou systématique, établie par Wagler, qui n’a de véritable note distinctive que celle fournie par la présence des plaques lisses, courbées, qui revé- tent le bord supérieur des orbites et des lames ou des.écailles sous-maxillaires qui sont lisses et non carénées. D’après ce qu’on sait des mœurs de ces Serpents, elles sont absolument les mêmes que celles dés autres espèces apparte- nant à la grande famille des Solénoglyphes. Cinq ou six espèces seulement sont rapprochées par les ca- tactères indiqués, et voici comment on peut les distinguer les upes desautres. Ce sont celles qu’on a nommées : Fer de lance, Atroce , Jararaca, Vert-et-noir , Deux raies et Vert. Il est dif- ficile de caractériser évidemment les trois premières espèces qui varient considérablement par les couleurs et qui se ressem- blent par la conformation générale. On verra, d’après le tableau synoptique des espèces, que le genre Bothrops en comprend un plus grand nombre que dans notre Prodrome où nous en avions énuméré six seule- ment, tandis que maintenant nous en admettons huit. L'une de ces espèces (le Bothrops alterné) avait été primi- tivement rangée, comme nous l'avons dit, parmi les Échid- nées, mais l'examen ultérieur d’autres individus a permis de constater la présence, d’abord méconnue, des fossettes lacrymales. Par tous ses caractères, ce Serpent est un vrai Bothrops. L'autre, dit de Castelnau, n’est pas un Atropos et sa vraie place est dans le genre dont nous écrivons maintenant l’his- toire. Voici le tableau analytique des huit espèces du genre Bothrops. p OPHIDIENS SOLENOGLYPHES. 150% | *UION LA IUHÀ °T ‘8 ? ‘LU A °T ‘9 e “SHIVU-XOA( °Y ‘Z * “YOYUVAYE ‘TC ° *‘HDOULY ‘T ‘G . l'HONVI AG VAT ‘ ‘HE * *“ANUALTIY ‘4 °C ° J'AVNTIALSV") 4G ° ‘7 * * SoJ0]09IuUN + + + + °° * *n09 np 59/99 anb sopuveas snjd ‘sapjogoue] De Sn Me © » Doi 1803. Vipère verte du Bengale. Daudin. VI, p. 112. 1804. Trimeresurus viridis. Lacépède. Ann. du Mus. vol. IV, p.197, pl. 56, fig. 27 1820. Cophias viridis. Merrem Tentamen, p. 155, n.° 5. 4830. Bothrops viridis. Wagler. Natürlische Amph., p. 174. 1837. Trigonocéphale vert. Schlegel. Phys. des Serpents, p. 544. 7. Esp. ou B. Wagler, 1b. p. 542. 1843. Bothrophis viridis. Fitzinger. Syst., p. 28. 4847. Trigonocephalus gramineus. Cantor. Catalogue Rept. malayan, p.119. Trigonocephalus erythrurus (jeune âge). DESCRIPTION. Cette espèce nous paraît parfaitement déterminée et quoiqu’elle ait beau- coup de rapports avec celle dite Bothrops à deux raïes, elle en diffère essentiellement par la forme des écailles du dessus de la tête et du dos. Celles du vertex sont plus grandes, arrondies , distinctes et les surciliaires, ainsi que les plaques du dessous de la ligne saillante, sont grandes; tandis que dans l'espèce dite verte, le vertex est presque celui d’un Atropos en raison du peu d’étendue des lames surciliaires, et les plaques du sillon gulaire sont beaucoup plus nombreuses et d’une autre forme. Enfin, les écailles du dos sont larges, lancéolées dans le Bothrops vert, tandis qu’elles sont linéaires chez l’autre. Daudin , qui a copié Russel, a donné une bonne description de ce Bo- throps, quoiqu'il y ait relaté la plupart des particularités qui appartiennent à toutes les espèces de ce genre. L'individu qui nous a permis de bien distinguer cette espèce nous a été remis en 1822, par M. Eydoux ; il est bien conservé. Sa couleur est d’une teinte verte sur la tête à son pourtour et sur les flancs ; le dos et la queue sont d'un ton roussâtre bronzé. Celle-ci, qui est très-longue et pointue, com- mence brusquement après un retrécissement notable du tronc. D'aatres individus , conservés dans la collection du Muséum, proviennent de Java. 1514 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES, Ils ontété recueillis par MM. Thourane , Eydoux et Souleyet; d’autres ont été rapportés de Timor par M. Freycinet. Bibron paraît avoir eu l’idée d’en faire un genre voisin des Alectos. Guérin, magas. de zool. 1841, pl. 4. M. Cantor nous apprend que ce Serpent, comme sa conformation, au reste, l'annonce bien, vit constamment sur les arbres. M. Schlegel croit que c’est là le Serpent dont Lacépède a parlé, plutôt qu'il ne l’a décrit, daus le IV.e volume des annales du Muséum, pag. 197. La figure qu’il en à donnée pl. 56, ne suffit pas pour le faire bien connaître. Serait-ce le Trigonocephalus formosus pl. 7, de l'archipel indien de S. Muller et de EH. Schlegel pag. 52 Abbildungen ? Cependant ce dernier a un grand nombre de demi-bandes noires sur le dos, et la queue n’est pas verte, mais rougeâtre. 7. BOTHROPS DEUX RAIÏES. Bothrops bilineatus: Wagler. CaracrTères. Corps comprimé, à queue effilée; dos de couleur verte, bordé sur les flancs de deux raies longitudinales d’un jaune citron vers la jonction des gastrostèges qui sont blanches et sans taches ; plaques sus-oculaires non divisées ; lames du sil lon gulaire pointues , étroites , non entuilées. Synonvuie. 14825. Cophias bilineatus. Neuwied (de). Sur les Serpents du Brésil en Allemand, liv. 8, pl. vr, pag. 483, n.o 2. {Cobra verde ou Cururucu de pattioba des indigènes.) 1828. Bothrops bilineatus. Wagler. Natürlische syst. Amph. p. 174. à 1837. Trigonocephalus. Schlegel. Phys. des Serpents , p. 540. Esp. 4, pl. 19, fig. 7 et 8. 1849. Craspedocephalus. Gray. Catalogue of snakes, p. 7, n.05. DESCRIPTION. < Ce Bothrops, qui a été recueilli au Brésil par le Prince de Neuwied, est très-facile à distinguer par les notes que nous venons d'indiquer comme caractères. Les écailles du dos sont extrêmement petites, carénées et for- mant des rangées obliques au nombre de vingt-neuf ou trente, établissant ainsi, par leur ligne saïllante des quinconces très-réguliers qui, par leur rap 5 prochement sur la queue longue, grêle et pointue, terminée par uneécaille épineuse , sernble y former des stries longitudinales ou des cannelures. Sur an individu d’après lequel nous avons vérifié les caractères indi- CROTALIENS, 6, BOTHROPS. 7 ET 8. 1515 qués, nous ne voyons aucunes traces de taches brunes bordées de noir. Il y a bien au-dessus des plaques labiales postérieures, une raie longitudinale d’une {einte un peu plus grise qui peut-être était d’un jaune rougeätre ; mais nous n’ayons reconnu aucune moucheture noire et jaunesur le dessus de la tête. Le dessous du corps est entièrement pâle, sans taches, depuis la gorge jusqu'à l'extrémité de la queue, Nous n’avons trouvé d’autre indication sur le bocal contenant l'individu qui a servi à notre examen, que la simple note qu’il provient du Brésil. Les deux plaques sus-oculaires sont très-évidentes et M. Schlegel les a bien re- présentées daus la figure qu’il en a donnée sur la planche indiquée. 8 BOTHROPS VERT ET NOIR. Bothrops nigro-marginatus. Nobis. ( La téte triangulaire. Bonnaterre.) CaracrÈèRes. Les écailles du dos et de la tête, lisses, lancéolées sur toute la longueur du tronc, qui est étroit et très-comprimé ; le pourtour du front et la partie supérieure du museau revêtus de petites plaques lisses. SYNONYMIE. 1711. Scheuchzer. Physica. sacra. pl. 749, fig. 2. 1784. La tête triangulaire. Bonnaterre, pl. de l'Encyclopédie, pl. 38, n.° 2. 1789. Idem. Lacépède. Serpents. Tom. II, DL 5, fig. 2, pag. 132. 1800. Vipere trigonocéphaie. Latreille. Tom. III, p. 332. 1802. La méme description que la précédente. Daudia VE, pag. 175. LS 1820. Cophias trigonocephalus. Merrem.Tent. System. Amp., pag. 156, n.°7. 4830. Megæra nigro-marginata. Wagler. Natur. Syst. ua page 174, G. 32. 1832. Trigonocephalus nigro - marginatus. Kübhl FEES j pag. 90. , 4837. Trigonocephalus nigro = marginatus. Schlegel. Phys. Serp., pag. 541, n.0 5. La tête, pl. 19, f. 14 et 15. 1849. Megæra. Gray. Catal, of snakes, pag. 12, n.°1, 1516 OPHIDIÈNS SOLÉNOGLYPHES. DESCRIPTION. Ce Serpent, dont nous avons plusieurs exemplaires parfaitement con- servés, a été rapporté de Ceylan par M. Leschenault. Nous en avons trans- mis un ivdividu au Musée de Leyde. C'est celui qui a été très-bien décrit par M. Schlegel. Il paraît que le naturaliste H. Kühl l'avait observé à Ba- tavia, car il l’a fait connaître dans les matériaux de zoologie pag. 90 cités par Wagler. On peut distinguer aisément ce Bothrops aux caractères que lui a assi- gnés Wagler, qui a cru devoir les séparer des Bothrops par cette seule par- ticularité qu'ayant, comme ceux-ci, la téte couverte de petites écailles, les lames qui sont placées en avant sur le museau, sont de véritables pla- ques; que les lames surciliaires, au lieu d'être simples, sont divisées en deux portions et surtout parce que les écailles du dos sont lisses , lan- céolées , au lieu d’être carénées. Ainsi que nous l’avons dit, la description qu’en a faite M. Schlegel ne laisse rien à désirer ; mais comme les exemplaires que nous avons sous les yeux ont conservé leurs couleurs, nous allons les faire connaître avec quel- ques détails. D'abord le corps est très-gréle , fort comprimé : il a plus de quarante centimètres de long ; sa teinte est d’un vert tendre, mais avec de grandes taches noires sur le dos , s'étendant sur les flancs, de manière à encadrer quatre ou cinq écailles d’un vert pur; c'est même de là que le nom de l’es- pèce a été donné par Kühl. Toutes les gastrostèges sont d’un.ton blanchà- tre; à la base, elles sont lavées de vert d’eau ; elles n’ont aucune tache. La queue est trèslongue, pointue, comprimée et comme enroulante; les uros- téges se confondent véritablement avec les écailles qui les avoisinent, car celles-ci sont lisses et très-grandes. C’est surtout le dessus de la tête qui, par la distribution de ses taches, dont les bords sont limités, mérite une description toute particalière. D'abord, le fond est entièrement d’un noir foncé ; en avant, on voit les deux grandes écailles arrondies sus-rostrales, bordées de noir de toute part, excepté sur la ligne médiane où elles se touchent: de sorte que la tache verte qu’elles forment est unique et présente un huit de chiffre renversé. Les écailles de la ligne médiane du vertex forment une large raie, un peu interrompue ; mais de la même teinte verte qui s'arrête sur la nuque. On voit en dehors deux raies vertes latérales qui paraîtraient commencer sur la plaque orbitaire double, pour se porter extérieurement sur la commis- sure postérieure des mâchoires. Les plaques labiales sont petites, blanches et lavées de vert. Toutes les écailles du dessous de la gorge sont lisses. CROTALIENS. @. ATROPOS. 1517 Vers le sillon guttural, il y a sept plaques de chaque côté, aYant la première gastrostège. Toutes les écailles sont larges, comme dans le Léiolépide ; elles ne sont pas carénées et leur formé est losangique, elles sont disposées sur dix-neuf rangées longitudinales. Les gastrostèges varient dans les individus. On en a compté depuis 125 jusqu’à 451. Il est difficile de connaître le nombre véritable des urostèges , tant: les dernières sont petites ; mais on en a re- connu tantôt 49, tantôt 63. XIL®° GENRE. ATROPOS.—ATROPOS (1). Wagler. Caracrkres. Des fosseites lacrymales ; point de grelots à la queue, ni plaques, ni écusson au vertex, ni plaques surci- liaires ; urostèges sur une seule ou sur une double rangée ; les écailles du dessous de la gorge lisses. Nous réunissons sous le même nom des espèces de Crota- liens, c’est-à-dire de Solénoglyphes, qui ont des fossettes la- crymales, sans grelots à la queue, sans plaques sur le vertex, ni sur le bord supérieur des orbites. Ce sont des Ophidiens, dont les os sus-maxillaires ne por- tent que des dents venimeuses, sans aucun autre crochet. La plupart des auteurs les avaient rangés parmi les Trigonocé- phales, à l'exception de Wagler, qui les en a séparés, au moins quant à deux des espèces; l’une dont il avait fait un genre sous le nom de Mégère (2): c’est notre Bofhrops vert el nor, n.° L; et l’autre, dit par lui Afropos, qui ne prenait pour type que le Trigonocéphale pOREre de Java, décrit par M. Reinwardt. Comme nous venons de l'indiquer, les espèces de ce genre ee —————— | (1) Arporos terme mythologique. L'une des Parques. La plus inflexible ue elle ne voulait plus tourner le fuseau. (2) Meyæipa. L'une des trois Furies, divinité mythologique. REPTILES, TOME VIT, 90, 1518 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. sont reconnaissables à l’absence absolue des plaques lisses, soit sur le vertex, soit même au devant du front, soit enfin sur les orbites. Elles ont d’ailleurs les écailles gulaires arron- dies et lisses et sont, par conséquent, différentes des Tropi- dolaimes, qui offrent sous la gorge des plaques ou des écailles carénées, ainsi que leur nom l'indique. Ce sont cependant , il faut l’avouer, des indices bien peu importants, et c’est surtout à cause de la facilité que ces notes fournissent pour la classification systématique que nous avons adopté ce genre, ainsi établi par Wagler, dans lequel il rangeait seulement 11 première espèce, celle que sus allons décrire d’abord. Nous en avons trouvé deux autres dans la Collection qui sont évidemment différentes et que nous désignons par les indications que nous avons trouvées inscrites sur les Bocaux qui les contiennent. | Le premier de ces Atropos conserve le nom de Afropos: pourpre (À. puniceus). Nous désignerons la seconde espèce comme Atropos de Darwin. Cependant nous avons trouvé un individu semblable, mais en mauvais état, avec ses œufs, si- gnalé comme ayant été rapporté par Leschenault, qui l'avait recueilli sur les Monts Gates dans l’Indoustan. La tête est brisée et ne permet pas d'en bien distinguer la forme. Le reste du corps étant conforme au bel individu qui porte le nom de Darwin, nous le lui avons conservé. La troisième espèce est l’Afropos Mexicain ; elle se trouve très-bien carac- térisée par la forme du bord supérieur de ses orbites et par la simple rangée des urostèges ou des plaques sous-caudales qui, cependant, la rapproche de la suivante. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE ATROPOS. CaRACTÈRES. Point d'étuis cornés à la queue; point de plaques. au vertex, ni de lames surciliaires; les gulaires rondes et lisses. à bord crénelé, formant une crête. . 1. À. Pourpre. Li itai È ea - | {sur un seul rang... 5. A. Mexicain. lisse ; urostèges sur deux rangées . . 2. À. DE DARWIN. CROTALIENS. G. ATROPOS. À. 1519 4. ATROPOS POURPRE. Atropos puniceus. Reinwardt, (ATLAS, pl. 85 bis, fig. 3, la tête). : Caracrères. Tête allongée, triangulaire , arrondie en devant; bord supérieur de l’orbite comme crénelé par quatre ou cinq tu- bercules saillants, mais arrondis; une grande plaque lisse au devant de l’orbite et une autre très-grande labiale au-dessous de la fossette lacrymale; plaques labiales grises, avec deux ou trois taches blanchâtres. * Syxonyuie. 1755. Klein. Tentamen, pag. 40, n.0 25. 1827. Reinvwardt. Isis, pag. 561. - 1830. Atropos puriceus. Wagler. Naturliche Syst. Amph., pag. 175, G. 34. R 1837. Schlegel. Phys. des Serpents, pag. 545, n.°8, pl. 19, fig. 10 et 11, 1837-1844. Atropos puniceus. Schlegel. Abbildung., pag. 118, tab. 38, n.0 4 à 10. C’est sans contredit la meilleure figure pour pan et pour les détails. 1847. Trigonocephalus Puniceus. Cantor. Catal. Malayan. Rept., pag. 122. DESCRIPTION. Li Nous ayons comparé le dessin de Séba, Tom. II, pl. 64, n° 1, indi- qué d’abord par Laurenti, pag. 102, n.° 25, puis par Linné, Gmelin, pag. 10935, par Merrem, pag. 151, sous le nom de Vipera ou Echidna acontia. Toutes ces citations sont fautives, car la figure de Séba démontre évidemment l'existence des plaques surciliaires qui manquent ici ; cepen- dant elles sont relevées dans les synonymies de M. Schlegel et de M. Cantor. : Quoique nous ayons sous les yeux trois individus assez bien conservés dans la liqueur, qui nous ont été généreusement envoyés du Musée de Leyde, il nous serait difficile d’en bien indiquer les couleurs, car elles sont ternes. Le dessus est d’un gris sale assez foncé, avec quelques taches brunes, un peu en écusson sur le dos. Les flancs, vers la ligne qui touche les gastrostèges, portent des taches noires, carrées par le bas, arrondies par le haut. Tout le dessous du ventre est d’un gris blanchâtre tacheté ou sali de brun. Ces nuances sont tellement différentes de celles que nous 06.* 1520 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. trouvons indiquées par M. Schlegel quenous croyons devoir en transcrire la description. « La couleur dominante est, dit-il, d’un brun roux, varié de » jaunâtre, de pourpre et de brun grisâtre , -plus clair sur le dessous. Deux » raies, dont la supérieure est rougeâtre, l’inférieure indistincte et noi- » râtre, se prolongent depuis l’œil, jusqu'aux côtés du cou. L’iris est d’un » jaune d’or. » Le système de coloration est, à ce qu'il paraît, très-exac- tement indiqué sur la belle planche 38 des Abbildungen de M. Schlegel. M. Cantor signale quelques legères différences dans les couleurs entre les individus de Singapoure et ceux de Java. Comme pour la plupart des Ser- pents qu'il décrit, cet habile zoologiste donne ici des détails intéressants sur les mœurs. Il signale des faits montrant que les effets du venin de ce Serpent sont un peu moins redoutables que ceux qui résultent de la pi- qûre d’espèces du même groupe des Solénoglyphes. Ce qui nous donne la certitude que nous avons sous les yeux l’esp èce dé- crite, ce sont les petites écailles ou les tubercules proéminents qui en- tourent le bord supérieur de l'orbite et qui ont été très-bien représentés dans les figures données par M. Schlegel dans son recueil et dans l’Atlas de son Essai, et qui expriment fort exactement les caractères de ce genre. Les dimensions varient de 0",45 à 0,52 ; la queue forme à peu près la septième partie de la longueur totale. Les gastrostèges sont au nombre de 158 à 166, et les urostèges de 50 à 154. Les rangées d’écailles en lo- sanges et carénées sont au nombre de 26 ou de 27. Les individus qu'avait reçus le Musée de Leyde et dont les nôtres fai- saient partie, proviennent de Java d’où ils avaient été envoyés par M. Reinwardt. D’après M. Cantor, ce Serpent se trouve aussi à SINBADONTEs 2. ATROPOS DE DAR WIN. Afropos Darwini. Nobis Caracrères. Tête courte, large, rétrécie, triangulaire, à ligne, frontale saillante, prolongée en pointe relevée sur une très- grande rostrale ; bord sus-orbitaire saïllant, lisse, arrondi ; plu sieurs des plaques labiales blanches, bordées ou liserées d’un brun rougeâtre ; urostèges disposées sur un double rang. 0 DESCRIPTION. Cette espèce, dont nous ignorons l’origine, se trouvait inscrite dans nos collections sous le nom que nous lui avons laissé. Elle est d’ailleurs fort re- marquable par la manière dont les couleurs sont distribuées sur la surface du corps, . CROTALIENS. G. ATROPOS. 2 ET 3, 1521 Les écailles da tronc sont peu carénées sur la ligne médiane et lisses sur les parties latérales. Elles sont disposées sur 21 rangées longitudinales. On compte 156 gastrostèges, 4 anale simple et 34 urostèges sur deux rangs. Tout le dessus du tronc a une teinte dont le fond est gris, mais le brun foncé y domine par places. Ce sont de grandes taches brunes , bordées d’un blanc pur ou paraissant tel près des écailles voisines d’un ton plus grisâtre. Ces taches sont distribuées de la façon suivante , sur l’exemplaire qui nous sert de type. On voit d’abord à la tête une petite tache sur le museau: elle est triangulaire ; puis une bande transversale courte, mais élargie au mi- lieu, au-devant des orbites, suivie d’une autre moins marquée en arrière des yeux.On remarque ensuite quatre grandes taches brunes, réunies par paires, se portant de dedans en dehors et formant ainsi un croissant non com- plet vers la ligne médiane. Sur le cou et sur toute la partie supérieure du dos , il règne une série de taches brunes foncées, plus ou moins distinctes les unes des autres , et qui sont bordées d’un liséré blanc, irrégulier, jus- qu'à l'extrémité de la queue. Les gastrostèges sont entièrement piquetées de noir à leur base, étant blanchâtres sur leur bord libre ; mais portant des points noirs plus rap- prochés entre eux, vers leur jonction avec lesdernières écailles des flancs qui ont des taches noires. IL en résulte une symétrie qui fait confondre, en apparence, ces écailles avec les plaques ventrales dont elles semblent être la continuité. Il y à quatre grandes plaques près du sillon gulaire; ces plaques sonf ovales, allongées et les postérieures ont une dimension double. Les labiales inférieures sont blanches en arrière , à l'inverse de ce qu’on voit aux la- biales supérieures qui sont là bordées d’un filet brun rougeâtre. 3. ATROPOS MEXICAIN. Atropos Mexicanus. Nobis. (Arzas, pl. 83 bis, fig. 1 et 2.) Canacrères. Tête courte et large en arrière, à ligne frontale saillante , produite par des écailles hérissées, pointues, dirigées vers l'orbite , dont le bord est lisse et enfoncé. Point de grandes plaques lisses au-devant de l’orbite. Le bord des lèvres et le des- sous de la gorge sans taches. Urostèges en rang simple. DESCRIPTION. Cette espèce ne paraît pas avoir été décrite ; elle provient des environs de Coban , capitale de la province de la Véra-Paz, (République de Guate- 1522 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES, mala, Amérique centrale). C’est en raison du voisinage du Mexique et de cette province que nous avons nommé cette espèce Mexicaine. Il y a, d’ail- leurs , de grandes analogies entre les faunes de ces deux pays. Son corps est d'environ 0,44 d ag, la queue étant comprise dans cette longueur, mais elle n’en forme guëre que la huitième partie. L’ani- mal est notablement comprimé dans la partie moyenne du tronc, qui a en hauteur le double de sa largeur, Le dos est fortement caréné par la série médiane des écailles qui toutes, au reste, portent une ligne saillante sur leur longueur, ce qui rend la surface du tronc uniformément striée. Les écailles sont disposées sur 25 rangées longitudinales, On compte 132 gastrostèges , 1 anale et 33 urostèges simples. Sur la ligne dorsale , on voit une série de taches rhomboïdales brunes, tantôt complètes et distinctes, tantôt triangulaires, alternes, mais réunies sur le sommet du dos, qui présente ainsi une bande continue en zig-zag de triangles foncés bordés de noir. Les flancs portent également une série de taches qui sont noires, de formes et d’étendue variables, bordées de blanc. Une autre suite longitudinale et pareille, formée de taches qui al- ternent, avec les premières sont placées sur le bord externe des gastros- "tèges. Ces plaques ventrales, sur leur grande moitié antérieure, sont d’un blanc jaunâtre, rarement et irrégulièrement salies de noirâtre ; plus loin et en arrière, elles sont plutôt d’un noir plombé, tacheté de blanc, Un seul trait, ou une raie en moustache, s'étend de la partie postérieure de l'œil, en se portant obliquement au-dessus de la commissure des lèvres qui sont blanches et sans taches, ainsi que le dessous de la gôrge et ducou. Toutes les urostèges, excepté les premières, sont très-petites, au nombre de trente-deux, en rang simple jusqu’à l'extrémité de la queue, qui, est blanche, très-pointue et terminée par une écaille. ÜROTALIENS, G TROPIDOLAIME, . 159% XIII. GENRE. TROPIDOLAIME. — TROPI- DOLÆMUS. (1) Wagler. CarAcTÈBESs des Bothrops, avec la tête entièrement recou- verte d'écailles carénées, imbriquées, serrées, ainsi que celles qui garmssent le dessous de la gorge, surtout en arrière : les plaques surciliaires n'étant pas toujours apparentes, pas plus que la ligne saillante du front. Nous avons deux espèces distinctes rapportées à ce genre, mais ni l’une, ni l’autre ne nous paraissent présenter les particularités indiquées par les auteurs. Aïnsi la figure"de Séba, t. IT, pl. 68, n.° 4; citée par M. Schlegel, est telle- ment incorrecte, qu’on ne peut y reconnaître aucun ne Caractère que les écailles du dessus de la tête. Voieï les notes données comme caractéristiques par Wagler; elles concordent parfaitement avec ce que nous pouvons ob- server sur les Serpents qui sont sous nos yeux. La tête est obtuse, arrondie, très-courte et presque aussi large en arrière qu'elle est longue. Les narines, parfaitement rondes, sont percées au milieu de la plaque nasale et sépa- rées entre elles par la seule plaque rostrale triangulaire à son sommet supérieur. Les fossettes nasales ou lacrymales sont énormes, béantes en avant et comme échancrées derrière, au devant de l'orbite ou de l'œil qu’elles touchent. Tout le reste de la tête participe de la conformation des Bothrops. Les pe- tites écailles du vertex sont distinctes, serrées, carénées et un peu relevées à la pointe. Les plaques sous-gulaires dans l’un des individus sont toutes rhomhoïdales et carénées. Chez un autre cependant, beaucoup plus développé, il n’v a que CAES RAR SO MR an er Ne > RES PU" ER (4) Tyomis, carena, ligne du milieu saillante et de Aaigcos, gula, gorge à Carénés. _ 1524 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES, les postérieures qui portent cette carène. Nous ne savons auquel de ces deux individus, qui sont très-différents l’un de l’autre, nous devons assigner le nom de Wagler comme dé- signation spécifique donnée d’abord par H. Boié; car tous deux diffèrent des descriptions faites par les auteurs cités. Ainsi, un très-grand individu, recueilli à Sumatra par M. Duvaucel, présente les caractères d’un Atropos, en ce qu'il n’a pas réellement d’écailles surciliaires. Quelques unes des lames qu’il porte en arrière de la gorge sont visiblement carénées , mais non comme celles de la figure donnée par M. Schlegel, qui indique mieux ce que nous observozs dans un autre individu rapporté de Samboangan par M. Hombron de l'expédition del’Astrolabe. Cet exemplaire offre bien des pla- ques surciliaires lisses et convexes, mais qui sont moins indi- quées dans la figure 16 de l’Atlas de M. Schlegel. Nous allons donc décrire séparément ces deux Serpents. Nous laisserons le nom spécifique de Wagler à la première es- pèce et nous assignerons celui de M. Hombron à la seconde. Au premier aspect, ces deux espèces peuvent être distinguées par les couleurs ; car elles n’ont entre elles aucun rapport à cet égard, ni surtout pour les dimensions. Les caractères du genre seront donc comme le nom l’indi- que, la conformation des grandes écailles du dessous de la gorge ; particularité qui ne nous est encore présentée par au- cune autre espèce de Serpents Solénoglyphes, qui toutes ont ces écailles lisses et non carénées. On peut les distinguer fa- cilement par les caractères les plus saillants. è el noir, à bandesen travers: pas de plaques orbitaires . 1 T.ne Waçzer. E "à [vert en dessus, uniforme; des plaques sus-orbitaires. 2 T,. pe Homeron. 1. TROPIDOLAIME DE WAGLER. Tropidolaemus Wagieri. Wagler. Caracrères. Tout le dessus du corps d’un beau noir, divisé par bandes transversales alternes, formées par deux ou trois CROTALIENS. G. TROPIDOLAIME. À. 1525 rangées de grandes écailles carénées d’un jaune pâle ; les inter- valles compris entre ces bandes et comprenant les écailles noires, sont parsemés réguiièrement d’écailles vertes, qui deviennent plus larges et d’un jaune lavé de vert sur les flancs; pas de grandes plaques surciliaires. Synonyuie. 1827. Cophias Wagleri. Boié. H. Isis page. 561, Erpétologie de Java pl. 49, non publiée. 1829. Coluber Sumatranus, Raffles. Philosophical transaci. t. XIII, pag. 334. 4830. Tropidolaemus Wagleri. Wagler. naturliche syst.amph. p- 175, G. 35. 1831. Gray. Hardwick. Illust. Zool. ind. misc. 48. 1837. Trigonocephalus n.° 6. Schlegel. Phys. sn pag. 542, pl. XIX, fig. 16-17-18. 1847. Trigonocephalus Sumatranus. Variété du Bothrops viridis. Cantor. Catal. pag. 121. 1849. Sumatran trimesurus. Gray. Catal. of snakes in British mus. pag. 140, n.0 9. DESCRIPTION. Cette espèce fait véritablement une sorte de transition naturelle entre le genre Atropos et celui des Bothrops. Elle se rapproche du premier par l’absence des écailles surciliaires et par la conformation générale ; mais les plaques sous-gulaires sont véritablement carénées, ce qui ne s’observe que vers le cou; tandis que dans l’espèce suivante, qui a des plaques surci- liaires bien distinctes, toutes les lames gutturales sont fortement carénées. Le dessus de la tête est très-large et d’un noir foncé, avec quelques écailles éparses plus ou moins jaunes. Les tempes et toute la ligne trian- gulaire arrondie, qui passe au dessus de l’œil, offre une raie jaune fort large en arrière. Toutes les écailles labiales de l’une et l’autre mâchoires, sont d’une belle teinte jaune et comme elles sont bordées d’un trait noir dans tout leur pourtour, elles sont par cela même trés-distinctes les unes des autres. Les gastrostèges sont jaunes ; toutes sont bordées de noir en arrière ; quelques unes , surtout vers le tiers antérieur du tronc, offrent une tache médiane noire, qui semble provenir de la bordure. La queue est longue, comprimée, évidemment enroulante; les urostèges en sonf doubles, mais se confondent par leur étendue avec les écailles 1526 OPHIDIENS SOLÉNOGLYPHES. dorsales et les latérales ; elles sont toutes noires, sans aucune tache jauné dans leur grand tiers terminal. Cette espèce provient de Sumatra ; elle a été envoyée au Musée de Paris par M. Duvaucel beau-fils de G. Cuvier. D'après la description de M. Schlegel, les couleurs varieraient beaucoup. Il dit que le dessus du tronc est d’un vert foncé, avec des traverses jaunes et qu’on voit sur la queue des teintes d’un beau rouge vermillon. Il serait ajnsi le Trigonocephalus purpureo-maculatus de Gray. Voici d’ailleurs les indications fournies par M. Cantor, qui a décrit cé Serpent dans le pays même où il vit. Jeune âge. D'un vert d'herbe en dessus, plus clair sur les flancs et sur les lèvres. De la fossette située au dessous de l’œil, jusque sur la joue ; une ligne d'une teinte cannelle, à bord supérieur bordé de brun plus foncé. De chaque côté du dos, une série de taches éloignées les unes des autres, où l’on voit que chacune des deux ou trois écailles comprises dans le périmètre de la tache offre deux teintes, celle de la cannelle, puis une nuance d’un brun plus foncé. Sur la queue, les taches sont confluentes et forment des bandes transversales. Les régions inférieures sont d’un vert jaunâtre clair. Les plus grands individus ainsi colorés mesurent 1 pied et 4 pouces (mesure anglaise). à Adultes. Le fond de la couleur en dessus est un jaune clair ou un jaune verdâtre pâle, assez abondamment mélangé d’un noir foncé, pour que l'apparence générale soit celle d’un animal d’une teinte noire à travers laquelle apparaît la couleur du fond; à la tête en particulier, sous la forme de taches irrégulières et se continuant par une ligne au dessous de laquelle on voit une autre raie noire, qui va de l'œil à l’occiput. Sur le tronc et sur la queué, il y a des bandes transversales, étroites, éloignées les unes des autres, continues, ou au contraire formées par un assemblage de taches. Les plaques labiales et gulaires, les scutelles et les deux ou trois rangées longitudinales d’écailles les plus inférieures sont d’un jaune de gomme gutte, avec leurs bords noirs. Les urostèges sont abondamment tachetées de noir. L'iris est doré, tacheté de noir et traversé par une ligne transversale noire. La pupille est verticale et elliptique; elle se contracte fortement sous l'influence de la lumière. Malheureusement, dit M. Cantor, ce Serpent n’est pas rare à Pinang, à Singapoure et däns la presqu'île de Malacca. M, DOREGAENN l'a trouvé à une élévation de 2,200 pieds (mesure anglaise), UROTALIENS. G, TROPIDOLAIME. 2. 1527 2, TROPIDOLAIME DE HOMBRON.. Tropidolæmus Hombroni. Nobis. Caracrères. Tout le dessus du tronc d’une belle couleur verte brillante, produite par les écailles dont la carène n’est indiquée que sur la moîïtié de la longueur qui est comme bombée; le fond de la peau paraît noir et entourer les écailles, celles du dessus de la tête sont très-petites , fortement carénées ; les gastrostèges sont jaunes, lavées de vert et portent sur leur bord libre un petit trait noir, d’ailleurs aucune tache. Des plaques surciliaires. SYNONYMIE, 1848. Tropidolaime de Hombron. Guichenot. Part. Zool. du voyage au pôle-sud et dans l'Océanie, p. 23. Atlas, pl. 2 des Ophidiens, fig 2, DESCRIPTION. La tête de cette espèce est en proportion beaucoup plus courte; les écailles, ou plutôt les grains tuberculeux qui la recouvrent sont comme rugueux ; il y a au-dessus des orbites de grandes lames lisses, semblables à celles qui caractérisent les Bofhrops avec lesquels ce Serpent offre la plus grande analogie et qui serait resté dans ce genre, s’il n’avait le des- sous de la gorge couvert d’écailles carénées, serrées entre elles et comme hérissées sur leur bord libre. Les figures que M. Schlegel a données de la tête de lésnéce qu'il nomme de Wagler, représentée sous trois faces différentes, donnent par- faitement l’idée de la forme générale de l'individu que nous venons de faire connaître. Mais dans la figure 16, latête vue en dessus présente une ligne saillante, anguleuse, qui ne s’observe pas dans les deux exemplaires qui ont servi à notre description. Elle n'offre pas non plus nettement la plaque surciliaire bien évidente dont nous venons de parler plus haut, La figure de l'Atlas du Voyage au pôle-sud , est très-exacte. Ensuite la tête, vue de profil, indique un trait en moustache et des plaques labiales qui n’ont aucun rapport ni avec l’un, ni avec l’autre des individus. Enfin, les carènes des plaques gulaires sont absolument celles de l’espèce que nous décrivons. Ce Serpent provient de l'expédition de l’Astrolabe ; il a été déposé au Muséum en 1843, comme ayant été recueilli par M. Hombron dans l'ile de Samboangan, l’une des Philippines, dans la mer des Indes. FIN DE LA SECONDE ET DERNIÈRE PARTIE DU TOME VII.® ET DE L'HISTOIRE DES SERPENTS VENIMEUX, TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DES SOUS-ORDRES, FAMILLES ET GENRES, DE L'ORDRE DES SERPENTS OU OPHIDIENS. (!) AGbastor ( Gray.) VII. 333 Ablabès, VII. 304 Acalypte, VII. 1339 Acanthophide (Daudin).VI.31, VIT. 1388 Acontias (Gesner) VI, 259, 463 et VII, 30 AcrocHorniexs, VII. 82 Acrochorde ( Hornstedt), VII. 34 Ahaetula. ( Gray.) VII. 533 Agkistrodon (Palissot), ou Anctis- [trodon, VII. 1494 AGLYPHODONTES, VII. 19 ou AZÉMIOPHIDES, VI. 337 Ailurophis (Fitzinger), VII. 911 Aiïpysure (Lacépède), VII. 1323 Alecto (Wagler), VII. 1219, 1249 Alopécion, VII. 416 -Alsophis (Fitzinger}, (Antill.) VIX. 659 Amblycephalus (Kuhl.), VII. 439, 440 C448, 470 Ammotes ( Gesner). Ammodyte ( Latreille ). 1478 AwpmiBora (Müller), VI. 348 Amphiesme , VII. 724 Amphistrate (Goldfuss) Amplorhinus (Smith), VIK. 1162 Anasime, VII. 256 Analcis (Smith}, VIE, 56 Anguis (Catesby), VI. 982, 464 Anholodonte, VIT. 4165 Anilius, (Oken), VI. 584 ANnISODONTIENS, VII. 870 Anodon (Klein), VI. 22 Aplopelture, VIX. &L£ APISTOPHIDES, VI. 71 ou PROTÉROGLYPHES, VIS. 1178 APHOBÉROPHIDES, ou OPISTHOGLYPHES, VII. 781 APROTÉRODONTES, VI. 450 APROTÉRODONTIENS, VII. 29 Argis (Gesner). Aspis (Laurenti), VE, 25. VIE, 1229, 1993 Aspidocercus (Fitz), (Boa). VII. 444 Aspidoclonion ( Wagler), VII 1265 Aspido-élaps (Fitzinger), VII. 41219 Apisdomorphus (Fitzinger), VII. 1235 Aspidophrys (Fitz.), Col. porosus. Aspidopsis (Fitzinger). VII. 1230 Aspidorhynchus (Fitz), (Eschr.) VI. 265 Aspidure (Wagler), VII. 127 Asterophis (Fitz.), (Molurus), VI. 418 Atractus (Wagler), VII. 512 Atropos (Wagler), VII. 1455, 1517 AZÉMIOPHIDES, VI, 337 ou AGLYPHODONTES, VII. 49 Bascanion (Bairdet Girard), VII. 485. (1) Les majuscules indiquent les sous-ordres.—Les familles sont en minuscules.— Les noms de genres non adoptés sont en italiques. La concordance de ceux qui ng se trouvent pag dans les synonymies esf établie par la pagination, 1556 Bitia (Gray), Platycerques ?; Boa (Linnæus), VI, 500. VII. 31 Bozxines, VI, 474. VII. 30 Boædon et Boæponiens, Vi. 851 Boiga (Fitzinger), VEL. 1072 Boina (Bonaparte). VI. 474. VII. 30 Bolyeria (Gray), VI. 376, 496 Botrocheilus (Fitzinger), VI. 444 Bongare (Daudin), VEI. 4265 Bothrophis (Fitzinger), VE. 65. VII. 1513 Bothrops (Wagler), VII. 1502 Brachyophis (Fitzinger), VI. 65 Brachyorrhos (Kubl), VII. 90, 96, 510 [957 Brachyruton, VII. 502, 1002, 100% Brachyrhyncus (Fitzinger), VII. 41296 Brachysoma (Kitzinger), VIL. 1239 Bucephalus, VII. 470, 815, 877 Bungarus, VII. 470, 1064 Caelophis (Fitzinger), VI, 64 Calamaria (Boié), VII. 60 CALAMARIENS, VII. 48 Calliophis (Gray), VIT. 651 Calopeltis (Fitzinger), VI, 64. VII. 31 Calophis (Fitzinger), VII, 650 Calopisme, VII. | 556 Campylodonte, VII. 975 Candoia (Gray), VI 574, 476 Carphophis et Carphophiops, VII. 151 Casarea (Gray), VI. 486 Cathétorine, VI, 268, VII. 417 Catodonte, VE, 318. VII. 18 Cartoponiens, VI, 518, VII. 18 Catostoma (Wagler). Caudisona (Laurenti), VE. 24 Causus (Wagler), VII. 1262 Celuta (Baird-Girard), VI. 152 Cenchrina (Gray). (Trigon.), VII. 1488 Cenchris (Daudin), VI. 413, 476, 557 Cenco (Lacépède), VI, 1065 TABLE ALPHABÉTIQUE Centrophis (Hemprich), VI. 485. VIL. 50 Céphalolépide (Wagl.) VE, 514. VII. 18 Cephalopholis (Fitzinger), VI. 64. Cephalophis (Fitzinger), VII. 1038 Cerastes (Laurenti, VIL. 1438 Cerberus (Cuvier), Vil. 997 Cercaspis (Wagler), VIT. 389 Cercophis (Fitzinger), VI, 64. VII, 555 Ceristalis (Gesner), VIE. 1582 Chalinophidia (Fitzinger), VI. 61 Charina (Gray).Tortrix Bottæ ? Changulia (Gray).(Lumbric.) VIL. 89 Chersophis (Fitzinger), VEI, 1435 Chersydrus (Cuvier), VIT. 40 Cbilabothre. VI, 562. VIE. 51 Chilolepis (Fitzinger), VI, 64. VII. 678 Chironius (Fitzinger), VI, 178 Chitulia (Gray), VIL. 3544 Chlorosoma (Wagler), VIE, 4107 Chloroechis (Bonaparte), VII. 4377 Chorisodonte , VII. 901 Chondropodes (Mayer), VI. 352 Chrysopelea (Boïé), VII. ) 1040 Churchillia (Baird et Girard), VII. 234 CICURIFORMES. AGLYPH. VI. 337 Clælia (Wagler), VI. 63. VII. 855, 860. (1000, 1007 Cliftia (Gray. Cat. p. 99). Clothonia (Daudin), VI. 516, 458 Cobra (Laurenti), VI. 24 Cochliophagus, VII. 478 Caælognathus (Fitz.),(radiatus). VII. 292 Cœlopeltis (Wagler), VIX. 889. VII 1130 Colobure, VIE. 163 Coluber (Linnæus), VII, 180 Compsosome, VII. 290 Conocéphale, VII, 138 Conocérques, VII. 1187 Constrictor (Laurenti-Wagler), VI. 400 (507, 515 Contia (Baird et Girard), ? DES SOUS-ORDRES, FAMILLES ET GENRES D'OPHIDIENS. Cophias (Merrem), VI. 65. VII. 1505 Corralliophis (Fitzinger) ? Corallus (Daud.-Gray), VI. 373, 536, 546 Coronella (Laurenti), VEI 609 Coronophis (Fitz), (ornatus) VE. 64, VIX. [1040 Coryphodonte, VIL, 180 CoryPHoDoNTIENS, VIE. 176 Craspedocephalus (Kuhl.), VIE. 1502 Crotaphopeltis (Fitz.), VE. 64, VII. 1171 Crorazrens, VII. 1401 Crotalophore (Gray), VIT. 1434 Crotalus (Linnæus), VII. 1455 Cryptopodes (Mayer), VI. 352 Cusoria, (Gray. Cat. p. 107). Cyclocore, VIE, 385 Cylindrophis (Wagl.), VE. 590, VII. 30 Daboia (Gray), VEL. 1585 Dasypeltis (Wagler), VIE. 491, 498 Deiropeda (Fitzinger), VII. 1005, 1007 Dendraspis (Fitz.), (Alecto), VII. 1249 Dendrophilus (Fitz.), (Dahlii). VIE. 692 Dendrophidion (Fitz.), (Poitei). VIL. 208 Dendrophis (Boié), VII. 193 Dermatophes (Fitzinger), Famille des Devin (Bonaterre), VI. 515 Dracranrériens, VII. 641 Diadophis (Baird-Girard), VIE 341, 1045 Dimades (Gray), VII. 545 Dinodon, VII. ÆUT Dipsade (Laurenti-Boié), VII. 1133 Drpsaniens, VIT. 1047 Dipsadomore, VII. 468 Dipsadomorphus (Fitzinger), VIE. 1136 Dispholidus (Duvernoy), VII. 875 Disteira (Lacépède), VII, 1329 Dromique, VAE. 646 Dryinus (Merrem), VIF. 808 Dryiophis (Wagier), VII. 818, 825 Dryiophylax (Wagler), VIT. 1103 1591 Dryiodynastes (Fitz.) , (rhodopl.) VIT. [1145 Drymarehon (Fitz.), (corais), VIT. 223 Drymobius (Fitz.), margarit VII, 539 Dryomedusa (Fitzinger), VII. 875, 878 Duberria (Fitzinger), VIL.i'111. 452 [100%, 1022, 1247 Echidna (Merrém), VII. 1420 Echis (Merrem), VII. 1447 Echiopsis (Fitzinger), VIE. 1252 Elapoïdes (Boié), VIE. 122 Elapocormus (Fitzinger), VII. 1957 Elapomorphus (Wiegmann), VII. 852 Elaposoma (Fitzinger), VII. 1245 Elaps (Schneïder), VIT. 1191 Elaphis, VII. 241 Elaphre, VII. 211 Enhydrina (Latreille), VII. 1310 Enhydris (Wagler), 1550 Enicognathe, VII. 328 Enygrus (Wagler), VI 476, VII. 30 EPanopontiens, VI. 256, VII. 47 Epicrate (Wagler), VI. 552, VIL 31 Eremiophis (Fitz.), (trabalis). VII. 689 Erpétodryas (Schlegel), VII. 203 Erpéton (Lacépède), VI. 983 Erycopsis (Fitz.), (melanura), VI, 494 Erycina (Gray), VI. 451 Eryaines, VI. 451. VII, 30 Erythrolamprus. (Boié), VII. 843, 1022 Erythrophis (Kitzinger), VIL 852 Erymnus(Wag.), (typus) VE, 60. VII. 877 Eryx (Daudin), VI, 454, 466. VII. 50 Eucephalus (Fitz.), (bi-lineatus), VE. 351 Eudipsas (Fitzinger), VI, 60. VII. 907 Eudrome (Bibron), VII. 936 Eudryas (Fitzing.), (Boddaert), VI. 60 [VEL, 210 Eugnathe, VII. 40%: EuenaTaiens, VIE, 401 1552 Eunecte (Wagier), Vi, 527. VIT. SA Eupeltis (Fitzinger), VI. 63 Euprepiophis (Fitz.), (conspisc.) VIE. 285 Euroste, VII. 951 Eutainia (Baird et Girard), VIT. 582, 586 Farancia (Gray), VII. 342 Ferania (Gray). (Sieboldii), VIT, 6460 Ficinia (Gray). Cat. p. 80.7? Fordonia (Gray), VII. 88% Furine, VIL. 1236 Geophis (Fitzinger), VI. 6% Georgia (Baird et Girard) ? Gerarda (Gray), Cat. p. 77. ? Gerrhopilus (Fitzinger). (ater), VI. 312 Gonyechis (Fitzinger). VII. 1495 Gongylocormus (Fitzinger) VIE. 1230 Gongylophis (Wagler), VI. 375, 471 Gongylosoma(Eitz.), (baliod.), VII. 313 Gonyogaster (Fitzinger), VI. 64 Gonyodipsas (Fitz.), VI, 64, VII, 1072 Gonyonotus (Gray), VII. 46 Gonysaura ? Gonyosoma (Wagler), VI, 64. VII. 215 1259 Hamachates (Lacépède), VII. Hamadryas (Cantor), VIL. 1245 Haldea (Baird et Girard), VII. 141 Helicops (Wagler), VAL. 742 Heleionomus (Gray), VE. 314, 400 Hémiodagte, VI. 882 Hemorrhois (Bonaparte). Herpétodryas (Boié). VIE. 205, 1111 Herpéton (Lac), VIE, 983 Herpetotragus (Fitzinger), VII. 811 Hétérodermes (Nobis), VI 35 Hétérodon (Latreille), VIT. 764, 994 Hélérodontes (Müller), VE. 348 Hétérolépide (Smith). VET. 419 Hétérure, VIE, 1170 TABLE ALPHABÉTIQUE Hierophis. (viridiflavus), VIL. Hipistes (Gray). Cat, p. 78. Holochalina (Müller), VE, 348 Holodonta (Müller), VI. 376 HoLoponTiens, VI, 26. VII. 308 Homalocranion, VII. 855 Homalopsis (Kuhl), VII. 967 Homalosoma (Wagler), VII, 109 Homodermes (Nobis), VI. 35 Hoplocephalus (Cuvier). Hortulia (Kuhl), VI. 314, 392, 4091 Hurriah (Kubl), VIE, 390, 451, 979, 4072: Hydra (Gesner). Hydrodynastes (Fitzinger), VII. Hydrophis (Wagler). VII. Hydropsis (Fitzinger), VIL, 884: Hydrops (Wagler), VII. 182, 349) Hydroscopus (Fitzinger). VIE, 956, 1004 Hydrus (Wagler), VIT. 1341 Hygina (Gray). ? Hylophis (Fitzinger). Coluber lævi- collis Neuwied. Herpet. ? VII. 207 Hypnale (Fitzinger). Trigonoc. 1498 Hypsirhine (Wagler), VII. 94E Hypsiscopus (Fitzinger), VII. 956, 1004 851 1341 Ichthyodon (Klein), VI. 29 Ilysia (Hemprich), VE 376, 584, 59 Imantodès, VII. 1064 Ischnognathe, VII. 50€ IsoponTiens, VEI. _ 48€ Kerilia (Gray), Catal. (Platycerque.) Hynodon (Klein), Cynodon, VI, Z (VII. 907 Lachesis, VII. 1487 Lamprophis (Fitzinger), VIT. 421 Lampropeltis (Fitzinger), VAL, n.° 4, 610} Langaba (Bruguières), VII. 80: Lapemis (Gray), VII. 1540 Laticauda, VI, 25, VII, DES SOUS-ORDRES, FAMILLES ET GENRES D'OPHIDIENS. Leberis, VII. 579 Leimadophis (Fitz.), Liophis VIE, 704 Leiohétérodon, VII. Atlas, pl. 69. 776 Léiolépide, VIT. 1499 Leionotus (Bibron), VI. 494 Leiosélasme (Lacépède), VII. 1547 Leiosteira (Fitzinger). VIL, Lept, 4. 554 Leptoboa, VE, 485. VII. 30 Leptodeira (Fitzinger), VIT. 4143 Leptognathe, VIL. 415 DePTOGNATRIENS, VII. 456 Leptophis (Bell.). VIf. 528 Leptophina. (Bell.), VIE 529 Leptotyphlops (Fitzinger), VI. n° 2. 326 Liasis (Gray), VI, 575, 451, VII, 28 Liopeltis (Fitzinger) VI. 64 Liophis (Wagler), VII. 697 Liopola (Gray), VII. 1354 Lodia (Baird). Calam. tenuis. Lutrix (Lacépède) VII. 110 Lycodonte (Boié), VII, LycoponrTiens, VII. 352, 366 Lycognathe, VII, 916 Lycodonomorphus (Fitzinger), VIL. 508 367, 920, 4015 Lycophidion (Fitzinger), VII. 409 Lygophis (Fitzinger), VI, 64 VII, 655 Lytaiodon (Klein), VI, # 99 Macrobothriuim (Fitzinger), Coronella ? Macroprotodon (Guichenot), VIE, 926 Macrops (Wagler), VII, n.° 2. 207 Macrocephalus (Fitz.). VIX, n.° 9. 1097 Macrostoma (Gray), VII. n.° 3. 894 Macrostomata (Müller), VI. 251 Maegera (Wagler), VII. 1585 Malpolon (Fitzinger), VII. 1131 Masticophis (Baird, Gir.), VII. 210, 207 Maticora (Gray), VIL. 1229 Microcephalus (Lesson), VII. 1354 Microstomata (Muller), VI. 251 Micrurus:(Spix), VII. 1209 REPTILES, TOME VII 1553 Miralia (Gray), VIT, 958 Morelia (Gray), VII, 27. VI, 385 Myron (Gray), VIT, 756 Naja (Laurenti), VII. 1252 Nardoa (Gray). VI, 444. VIL 28 Natrix (Laurenti), VEI. 555 Nectophis (Fitzinger), VI, 63. VII. 41 Nerodia (Baird et Girard), VII, 566 Nympha (Daudin), VII. Odontome, 451 Ninia (Baird et Girard)? Odontomus, VII. 450 Oligodon (Boié), VII. 54 Oligodonta (Müller), VI. 548 Oligotropis, VII. è Onychocephalus, VI, 272. VIT. 47 Onychophis (Gray), VI. 972 Opetiodon, VII. 905 Opheodrys (Fitzinger), VE, 64. VIE. 209 Opheomorphus (Fitzinger), VII. 708 Ophibolus (Baird et Girard), VII. 515 [616, 619 Ophis (Wagler), VII. 756, 758, 1171 Ophites (Wagler), VE. 65, VII. 597 Ophryas (Merrem), VII. 1389 Ophthalmidion, VI, 265. VET. 17 Ophthalmophis (Fitz., Partschiüi), VI. 64 OPISTHOGLYPHES, VII. 781 OPOTÉRODONTES , VI, 255. VII. 15 Orophis (Fitz.), VII. Drom. n.° 6, 665 Orthophidiens (Cuvier), VEX. 788 Osceola (Baird et Girard), VII. 193 Otracma (Fitzinger), VI. 65 Oxybelis (Wagler), VII. 813 OxycépuaLiens), VII. 797 Oxyrhopus (Wagler), VII, 1041, 1053 Pantherophis (Fitzinger), VII. 215 Pareas (Wagler), VII. 436 ParéasIENs, VII. 438 Pariopeltis (Fitzinger), VIX, n.° 10, 672 97, 155% Passerita (Gray), VIL 810 Pediophis (Fitzinger). ? Pelamis (Daudin), VIXL 1335 Pelias VIT. 1595 Pelophilus VI. 523, VII. 34 Pelophis (Fitzinger), VI. 63, VII. 958 Periops (Wagler), VII. 615 Periscopus (Fitzinger), VIL. 11923 Pétalognathe, VII. 463 Pethola, VII. 10335 Phenopodes (Mayer), VI. 352 Philodendros (Fitz.), VE, 64, VIE. 1039 Philodryas (Wagler), VII. 1110 Pholidolæmus (Fitz.), (indicus) VI, 61 [VIL. 740 Pilidion. VII. 17. VI. 259 Phytolopsis (Gray). Catal. 67, Phytonomorphus (Fitzinger), VIL. 960 Pituophis;(Holbrook), VII. 253 Plagiodonte, VII, 169 PraGioponTiens , VII. 169, 175 Plature (Daudin), VII. 1318 PLarycEerQuESs, VII. 41307 Platypteryx, VII. 500 Platygastre, VI. 496, VII. 50 PLATYRHINIENS, VII. 941 Plectrure, VII. 167 Polygerrus, (Hemprich). VIT. 1395 Polyodonte, (Lesson). VIE. 1350 Potamophis, (Fitz.), VI. 63. VII. 140 Petola, VII. 1033 Prœster, VII. 1485 Prosymna (Gray). VII. 63 PROTÉROGLYPHES, VII. 1178 Protophidiens (Cuvier), VIL 788 Psammophis (Boié), VII. 887 Psammophylax (Fitzinger), VII. 1156 Pseudaspis (Fitzinger), VII. 613 Pseudechis (Wagler), VIE. 1947 Pseudélaps (Fitzinger), VIL, 1251 Pseudoboa (Sch.), VII, 999, 1007 , 1263 TABLE ALPHABÉTIQUE -Pseudoeryx (Fitzinger), VIT, 544 Pseudophis (Fitz.), VE. 63, VII. 1119 Pseudotyphlops (Schlegel), VEL. 1457 Pseuste (Fitzinger), (Dieperinchii.) ? Ptyas (Fitzinger), VI, 64: VIE. n°3: 184 Python (Wagler), VI. 392, VII. 27 Pyruoniens, VI. 558, 381 Pythophis (Fitzinger), VI. 62 Pythonides (Fitzinger), VI. 382. 361 Pythonomorphus (Fitzinger), VII. 960 Rabdion, VIT. 115 Rabdosome, VII. . 91 Rabdolon (Fleischmann), VII, . 1131 Rachiodon (Jourdan), VII. 487 Raclitia, (Gray). ? Ramphotyphlops (Fitzinger), VE. Regina (Baird), VII. Rena (Baird et Girard).? Rhabdophis (Fitzinger), n.° 3 VII. 731 Rhinaspis (Bonaparte), VIL. 994 Rhinechis (Michaelles), VIT. 223, 1414 Rhinobothryum (Wagler), VII. 1060 Rhinocheilus (Baird-Girard)? Rhinodipsas (Fitzinger),'n.°9, VII. 1129 301 511, 519 Rhinophis (Hemprich), VII. 153 Rhinopirus (Merrem), VIT. 983 Rhinosime, VII. 991 Rhinostoma (Wagler), VIT. 638, 992 Rhinosyphon (Fitzinger). VIL. 994 Rhinoscytale (Fitzinger), VEL. 860 Rhinotyphlops Fitz.(Lalandii), VIT. 275 Rouleau, VI. 584, VII. 28 Salvadora (Baird et Girard) ? Sanzinia (Gray), VI. 549 SCOLÉCOPHIDES VI. 115 205 Scolecophis (Fitzinger), VII. 855 Scopelophis (Fitzinger), VII. 588 Scotophis, VII. 275 Scytale VI. 585, VII, 996 DES SOUS-ORDRES, FAMILLES ET GENRES D'OPHIDIENS. SCyTALIENS, VII. 988 Sipède (Lac.), VII. 568 Sepedon (Merrem), VII. 1958 Sibon (Lacépède), VII. 465, 1136 Simotés, VII. 624 Sirtalis, VII. 582 Simus (Agassiz), VIE 297 Siphlophis (Fitz.) (Scolopax), VII. 919 Situla, VIT. 297 SOLÉNOGLYPHES, VII. 1359 Sonora (Baird) ? Sphecodes, VII. 394 Sphenocephalus (Wiegm), VII. 41022 Sphenophis (Fitzinger), VII. 622 Spiletes (Swain), VI. 385. VII, 910 Spilotes (Wagler), VII. 218 Steirophis (Fitzinger), n.°6, VII, 739 STÉNOCÉPHALIENS, VII. 828 Stenocephalus (Wiegmann). VII. 845 Stegonotus VII. 680 Sténognathe. VII. 503 Sténogastre ? Stenorhina VII. 865 Stenostoma (Wagler), VI. 522, VII. 18 Stephanohydra (Xschudi), VII. 13545 Storeria (Baird et Girard), VII. 507 Stranops # Streptognathe ? Streptophore VII. 514 Stremmatognathe VII. 520, 529 Sibynon (Fitzinger), VII. 464 Sibynophis (Fitz.) Géemin., VII. 333 Sibynomorphus (Fitz).Mikani., VII.1166 SYNCRANTÉRIENS VII. 525 Tachymenis (Wiegm.), VII, n.° 9 1160 T'achynectes (Fitz.), Homolapsis leop. Tantilla (Baird et Girard). ? Tarbophis (Fleischmann), VIL 911 Telescopus (Wagler), VII. 1054 Thamnobius (Fitzinger), VII. 221 1995 Thamnophis (Fitzinger), VII. 585 Thamnodynastes (Wagler), VII. 1151 THANATOPHIDES, VII. 1359 Tisiphone (Fitzinger), VAT. 1491 Toxicophis (Troost) VII. 1492 Tomodonte, VII. 932 Tomogastre (Bibron), VII. 1326 Torquatrix (Haworth), VI. 584 Torrricrens, VI. 567 Tortrix, VE. 584 Tortricina (Muller), VI, 348 Trachelogerrhon (Fitzinger) ? Tragops (Wagler), VII. 822, 824 Trétanorhine, VII. 349 Triglyphodonte VII. 1069 Trigonophis (Eichwald), VII. 968 Frigonure, VII. 959 Trigonocéphale, VEI. 1486 Trimerorhinus (Smith), VII. 1156 Tripanurgos (Fitzinger), VII. 924% Trimérésure, VII. 1144 Triscalis, VII. 672 Tropidotragops (Fitzinger), VII. 810 Tropidodryas (Fitzinger), VIZ. 1115 Tropidolæmus (Wagler). 1595 ŒTropidophide, VI. 488 491, VII 50 Tropidopeltis, VIT. 160 Tropidonote, VII. 549 Tropidotragops (Fitzinger)? VII. 809 Typhlina (Reinwardt), VI. 259 TypaLroriens, VII. 256 Typhlophis (Fitzinger), VI, 3415 Typhlops (Schneider), VI. 279 Tyria (Reinwardt), VII, 214, 692, 1023 Tysiphone (Shaw), VII. 1491 Ungalia (Gray), VI. 376, 288, 491 UréRoLSSIENS, VII. 14% Uranops (Fitzinger), VII. 150 Urobrachys (Fitzinger), VII. Badius. 96 Urocrotalon (Fitzinger), VAI, 1466 1556 TABLE ALPHABÉTIQUE ETC. Uropeltis, VII. 160 Xenoderme, VII. 45 Urœus (Wagler), VII, 1298 Xenodon (Schlegel), VII. 753, 746, 756, Uromacer, VII. 719, 721 ; (938, 1118. Uropsophus (Wagler). VII. 1466 Xenopeltis (Reinwardt), VII. 28 Hiphoderme. ? VERMIFORMES, VI. 233 Xiphorhina (Fitzinger), VII. 80% Verrucator. (Merrem), VII, 35 Xiphorhyncus (Wagler), VII. 803 Vipera (Laurenti), VIL. 1403 Xiphosoma (Wagier), VI. 536, VII. 31 Vipériens. VII. 1375 | Virginia (Baird et Girard) ? Zacholus (Wagler), VII. 610 Wenona (Baird et Girard) ? Zamenis (Wagler), VII. 682 FIN DE LA TABLE ALPHABÉTIQUE. = _ Amiens, — Imprimerie de Devaz et Hermenr, Place Périgord, n. 5. k î a ! ALLO Vi Mar: 1 Ÿ Pa ei EYE 4! L ni | | 8