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ESSAI POLITIQUE SUR LE ROYAUME

NOUVELLE-ESPAGNE.

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ÂTLAS GÉOGRAPHIQUE ET PHYSIQUE DE LA NOUVELLE-ESPAGNE , fondé sur des observations astronomiques, des mesures. trigonométriques et des nivellemens barométriques, par ÀÂLEXANDRE DE HumsornT, 20 planches grand in-folio, papier vélin.

Cet Atlas, aussi correct que magnifiquement exécuté , contient les renseignemens les plus précis et les plus exacts sur toute la partie de l’Amérique connue jusqu’à ce jour sous le nom de Nouvelle-Espagne *. Dressé pour l’usage de PEssai politique , 11 peut être acheté soit séparément, soit avec les 4 volumes dont se compose cette nouvelle édition , revue et beaucoup augmentée par l’auteur. Les 4 volumes

peuvent de mème être achetés avec ou sans l’Atlas.

* Voyez l'Analyse raisonnée de l'Atlas ou Introduction géographique placée en tête de cette édition.

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IMPRIMÉ CHEZ PAUL RENOUARD,

RUE GARENCIÈRE 5.

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ESSAI POLITIQUE

SUR LE ROYAUME

NOUVELLE-ESPAGNE. DEUXIÈME ÉDITION.

TOME QUATRIÈME.

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A PARIS, CHEZ JULES RENOUARD, LIBRAIRE,

RUE DE TOURNON, 6.

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ESSAI POLITIQUE

SUR LE ROYAUME

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NOUVELLE-ESPAGNE.

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LIVREVE

ÉTAT DES MANUFACTURES ET DU COMMERCE DE LA NOUVELLE-ESPAGNE.

CHAPITRE XII.

INDUSTRIE MANUFACTURIERE. TOILES DE COTON. LAINAGES.—CIGARES.—SOUDE ET SAVON.— POUDRE.— MONNAIE. ÉCHANGE DES PRODUCTIONS. COMMERCE INTÉRIEUR. CHEMINS. COMMERCE EXTÉRIEUR PAR VERA-CRUZ ET ACAPULCO. ENTRAVES DE CE COMMERCE. FIÈVRE JAUNE.

Sr l’on considère le peu de progrès que les manu- factures ont faits en Espagne, malgré les encourage- mens nombreux qu'elles ont reçus depuis le minis- tère du marquis de la Ensenada , on ne sera pas surpris que tout ce qui tient à la fabrication et à l’industrie manufacturière soit encore moins avancé au Mexique.

LV. ll

2 LIVRE V,

La politique inquiète et soupçonneuse des peuples de l’Europe, la législation et le système colonial des mo- dernes, qui ne ressemble guère à ceux des Phéniciens et des Grecs, ont mis des entraves insurmontables aux établissemens qui pourraient assurer à ces pos- sessions lointaines une grande prospérité, une exis- tence indépendante de la métropole. Des principes d’après lesquels on arrache la vigne et l’olivier, ne sont pas propres à favoriser les manufactures. Une colonie, pendant des siècles, n’a été regardée comme utile à la métropole qu'autant qu’elle fournissait un grand nombre de matières premières, et qu’elle con- sommait beaucoup de denrées et de marchandises qui lui étaient portées par les vaisseaux de la mère-patrie.

Il a été facile aux différentes nations commercantes d'adapter leur système colonial à des îles d’une petite étendue, ou à des factoreries établies sur les côtes d’un continent. Les habitans de la Barbade, de Saint- Thomas ou de la Jamaïque, ne sont pas assez nom- breux pour offrir un grand nombre de bras à la fabri- cation des toiles de coton : de plus, la position de ces îles facilite en tout temps l'échange des produits de leur agriculture contre des objets de l’industrie manu- facturière de l’Europe.

Il n’en est point ainsi des possessions continentales de l'Espagne dans les deux Amériques. Le Mexique, au-delà des 28° de latitude boréale, présente une lar- seur de 350 lieues. Le plateau de la Nouvelle-Gre-

5 nade communique avec le port de Carthagène, par le

CHAPITRE XI. à

moyen d’une grande rivière difficile à remonter. L’'in- dustrie se réveille, lorsque des villes de cinquante à soixante mille habitans se trouvent situées sur le dos des montagnes et à de grandes distances des côtes ; lorsqu'une population de plusieurs millions ne peut re- cevoir les marchandises de l’Europe, qu’en les trans- portant à dos de mulets, pendant l’espace de cinq à six mois, à travers des forêts et des déserts. Les nou- velles colonies ne furent pas établies chez des peuples en- tièrement barbares. Déjà, avant l’arrivée des Espagnols, les indigènes étaient vêtus dans les Cordillères du Mexi- que, dans celles du Pérou et de Quito. Des hommes qui savaient tisser des toiles de coton ou filer le poil des Ilamas et des vigognes, apprirent facilement à fa- briquer des draps : aussi cette fabrication fut-elle éta- blie au Pérou à Cuzco, et au Mexique à Tezcuco, peu d'années après la conquête de ces pays, dès qu’on eut introduit des brebis d'Europe en Amérique.

Les rois d'Espagne, en prenant le titre de rois des Indes, ont considéré ces possessions lointaines plutôt comme des parties intégrantes de leur monarchie, comme des provinces dépendantes de la couronne de Castille, que comme des colonies , dans le sens atta- ché à ce mot, depuis le seizième siècle, par les peu- ples commerçans de l'Europe. On a senti de bonne heure que ces vastes contrées, dont le littoral est. gé- néralement moins habité que l’intérieur, ne peuvent pas être gouvernées comme des îlots épars dans la mer des Antilles. Ces circonstances ont forcé la cour de

11

4 LIVRE V,

Madrid d'adopter un système moins prolubitif, et de tolérer ce qu’elle s’est vue dans l’impossibilité d’em- - pêcher par la force. Il en est résulté une législation plus équitable que celle qui gouverne la plupart des autres colonies du Nouveau Continent. Dans ces dernières , par exemple, il n’est pas permis de raffiner le sucre brut : le propriétaire d’une plantation est obligé de racheter les productions de son propre sol au fabri- cant de la métropole. Aucune loi ne défend l’établis- sement des raffineries de sucre dans les possessions de l'Amérique espagnole. Si le gouvernement n’y en- courage pas les manufactures, s’il emploie même des moyens indirects pour empêcher l'établissement decelles de soie, de papier et de cristal, d’un autre côté, aucun arrêté de l'audience, aucune cédule du roi ne décla- rent que ces manufactures ne doivent pas exister au- delà des mers. Dans ces colonies , comme partout ail- leurs, il ne faut pas confondre l'esprit des lois avec la politique de ceux qui les exercent.

Il n’y a qu'un demi-siècle que deux citoyens, animés du zèle patriotique le plus pur, le comte de Gïjon et le marquis de Maenza, conçurent le projet de. con- duire à Quito une colonie d'ouvriers et d’artisans de l'Europe : le ministère espagnol feignant d’applaudir à leur zèle, ne crut pas devoir leur refuser la permis- sion de monter des ateliers; mais il sut tellement en- traver les démarches de ces deux hommes entrepre- nans, que s'étant aperçus à la fin que des ordres secrets avaient été donnés au vice-roi et à l'audience, pour

»

CHAPITRE XII. 5

faire échouer leur entreprise, ils y renoncèrent volon- tairement. J'aime à croire qu'un évènement semblable n'aurait pu avoir lieu à l’époque j'ai résidé dans ces contrées ; Car on ne saurait nier que depuis vingt ans les colonies espagnoles n’aient été administrées d’après des principes plus équitables. De temps en temps des hommes vertueux ont élevé leur voix pour éclairer le gouvernement sur ses véritables intérêts : ils ont fait sentir qu'il serait plus utile à la métropole de faire fleurir l’industrie manufacturière des colonies, que de laisser écouler les trésors du Pérou et du Mexi- que pour l'achat de marchandises étrangères. Ces con- seils auraient été écoutés, si le ministère n’eût trop souvent sacrifié les intérêts des peuples d’un grand continent aux intérêts de quelques villes maritimes de l'Espagne; car ce ne sont pas les fabricans de la Péninsule, hommes laborieux et peu remuans, qui ont empêché les progrès des manufactures dans les colo- mies , ce sont plutôt les négocians monopolistes, dont l'influence politique est favorisée par une grande ri- chesse, et soutenue par une connaissance intime de l'intrigue et des besoins momentanés de la cour. Malgré toutes les entraves, ces manufactures n’ont pas laissé de prendre quelque essor depuis trois siècles, pendant lesquels les Biscayens, les Catalans, les Astu- riens et les Valenciens se sont établis dans le Nouveau- Monde, et y ont porté l’industrie de leurs provinces. Les fabriques d'ouvrages grossiers ont pu travailler à un prix très bas partout les matières premières se

6 LIVRE V,

trouvent en abondance, et le transport renchérit les marchandises de l’Europe et de l'Asie orientale. En temps de guerre, le manque de communication avec la métropole, et les réglemens prohibitifs du commerce avec les neutres, ont favorisé l’établissement des ma- nufactures de toiles peintes, de draps fins, et de tout ce qui tient à un luxe plus raffiné.

On estime la valeur du produit de l’industrie ma- nufacturière de la Nouvelle-Espagne à sept huit millions de piastres par an. Dans lintendance de Guadalaxara , le coton et la laine ont été exportés jus- qu’en 1765, pour entretenir l’activité des fabriques de Puebla, de Queretaro et de San Miguel el Grande : depuis cette époque, on en a établi à Guadalaxara, à Lagos et dans les villes voisines. L’intendance entière, qui a plus de 630,000 habitans, et dont les côtes sont baignées par leseaux de la mer du Sud, a fourni*enr80», en toiles de coton et tissus de laine, pour la valeur de 1,601,200 piastres; en cuirs tannés, pour 418,900 piastres; et en savon, pour 268,400 piastres.

Nous avons prouvé plus haut, en parlant des dif- férentes variétés de gossypium cultivées dans les ré- gions chaudes et tempérées, de quelle importance les manufactures indigènes de coton pourraient être pour le Mexique. Celles de l’intendance de la Puebla four-

nissent annuellement , en temps de paix, au commerce.

* Estado de la Intendencia de Guadalaxara, comunicado en 1802, por el Señor Intendente al Consulado de Vera-Cruz ( Pièce officielle ma-

nuscrite ).

CHAPITRE XIT. fi

intérieur , un produit dont la valeur s’élève à r,500,000 piastres : ce produit n’est cependant pas à des ma- nufactures réunies, mais au grand nombre de métiers (telares de algodon) dispersés dans les villes de Puebla de los Angeles, de Cholula, de Huexocingo et de Tlascala. À Queretaro, ville considérable située sur la route de Mexico à Guanaxuato, on consomme par an 200,000 livres de coton, dans la fabrication des mantas et rebozos : la fabrication des m#antas ou toiles de coton s'élève par an, à 20,000 pièces de 32 vares chacune. À la Puebla, on comptait , en 1802, plus de 1200 tisserands * en toiles de coton et en cotonnades rayées. C’est dans cette même ville, ainsi qu'a Mexico, que depuis peu d'années, l'impression des toiles peintes, tant de celles que l’on importe de Manille que de celles que l’on fabrique dans la Nouvelle-Espagne, a fait quelques progrès. Au port de Tehuantepec, dans la province d'Oaxaca, les indigènes teignent en pourpre le coton en laine, en le frottant contre le manteau d'un murex qui se trouve attaché à des rochers gra- nitiques. D’après une coutume antique , pour aviver la couleur du coton, on le lave dans l’eau de mer, qui, dans ces parages, est très riche en muriate de soude. À

Les manufactures de draps les plus anciennes du Mexique, sont celles de Tezcuco : elles furent établies

* Injorme del Intendente Don Manuel de Flon , Conde de lu Cadena. ( Manuscrit. )

) LIVRE V,

en grande partie en 1592 , par le vice-roi Don Louis de Velasco IT, fils du célèbre connétable de Castille , le second vice-roi de la Nouvelle-Espagne. Peu à peu cette branche de l’industrie nationale a entièrement passé entre les mains des Indiens et des métis de Que- retaro et de Puebla. J'ai visité les manufactures de Queretaro au mois d'août de l’année 1803 : on y dis- tingue les grandes manufactures, que l’on appelle obrayes, des petites, désignées par le nom de érapi- ches : on comptait alors 20 obraÿes et plus de 500 tra- piches , qui ensemble employaient par an 65,900 ar- robes de laine de brebis mexicaines. D’après des états exacts dressés en 1703, il y avait à cette époque, à Queretaro , dans les obrajes seuls, 215 métiers et 1500 ouvriers, qui avaient fabriqué 60/42 pièces ou 226,522 vares de draps (paños); 287 pièces ou 39,718 vares de lainages ordinaires (xerguetillas);207 pièces our 5,369 vares de bayettes ( bayetas ), et 161 pièces ou 17,960 vares de serges ( xergas ). Dans cette fabrication, on avait consommé {46,270 arrobes de laine , dont le prix ne s'élevait qu'à 161,945 piastres. On compte com- munément 7 arrobes de laine pour une pièce de drap et de bayeta; 6 arrobes pour une pièce de xergue- tilla , et o arrobes pour une pièce de xerga. La valeur des draperies et lainages des obrayes et trapiches de Queretaro s'élève aujourd’hui à plus de 600,000 pias- tres ou trois millions de francs par an.

En visitant ces ateliers, un voyageur est désagréa- blement frappé, non-seulement de l’extrême imperfec-

Fr > fs

CHAPITRE XII. 9

tion des procédés techniques dans l’apprêt de la tein- ture, mais surtout de l’insalubrité du local et du mau- vais traitement auquel les ouvriers y sont exposés. Des hommes libres, Indiens et gens de couleur, y sont confondus avec des forçcats que la justice distribue dans les fabriques pour les faire travailler à la journée. Les uns et les autres sont à demi nus, couverts de hail- lons, maigres et défaits. Chaque atelier ressemble à une prison obscure: les portes qui sont doubles, restent

constamment fermées, et l’on ne permet pas aux ou- _vriers de quitter la maison ; ceux qui sont mariés ne peuvent voir leur famille que les dimanches. Tous sont fouettés impitoyablement, s’ils commettent le moindre délit contre l’ordre établi dans la manufacture.

On a de la peine à concevoir comment les proprié- taires des obrayjes peuvent en agir ainsi avec des hom- mes libres; comment l’ouvrier indien peut endurer le même traitement que le forçat : aussi ces prétendus droits ne s’acquièrent que par la ruse. Les fabricans de Queretaro emploient le même stratagème dont on se sert dans plusieurs manufactures de draperies de Quito et dans les fermes où, par manque d'esclaves, la main-d'œuvre est excessivement rare. On choisit parmi les indigènes ceux qui sont les plus misérables, mais qui annoncent de l'aptitude au travail; on leur avance une petite somme d'argent : l’Indien, qui aime à s’en- ivrer , la dépense en peu de jours; devenu le débiteur du maître, 1l est enfermé dans l'atelier, sous prétexte de

solder la dette par le travail de ses mains. On ne lui

10 LIVRE V,

compte la journée qu’à un réal et demi, ou à vingt sous tournois; au lieu de le payer argent comptant, on a soin de lui fournir la nourriture, de l’eau-de-vie et des hardes, sur le prix desquelles le manufacturier gagne cinquante à soixante pour cent : de cette manière, l'ouvrier le plus laborieux reste toujours endetté, et l’on exerce sur lui les mêmes droits que l’on croit ac- quérir sur un esclave qu’on achète. Jai connu beau- coup de personnes à Queretaro qui gémissaient avec moi sur ces énormes abus. Espérons qu'un gouverne- ment protecteur du peuple fixera les yeux sur des vexations aussi contraires à l'humanité, aux lois du pays, et aux progrès de l’industrie mexicaine.

A l’exception de quelques étoffes de coton mêlées de soie, la fabrication des soieries est aujourd’hui pres- que nulle au Mexique. Du temps du voyage d’Acosta, vers la fin du seizième siècle, on cultivait près de Pa- nuco, et dans la Misteca, les vers à soie apportés d'Europe; on fabriquait même alors d’excellens taf- fetas* avec la soie mexicaine. Nous avons déjà observé plus haut que ce n’est pas le bombyx mori, mais une chenille indigène, qui fournit la matière première pour les mouchoirs de soie qui sont l’ouvrage des Indiens de la Misteca et de ceux du village de Tistla, près de Chilpansingo.

La Nouvelle-Espagne n’a pas de manufactures de

* Acosta , lib. 1v, c. 32, pag. 179. Voyez aussi ci-dessus, chap. x, pag. 66.

CHAPITRE XII. II

lin et de chanvre : on n’y connaît pas non plus la fabrication du papier. Celle du tabac est un droit ré- galien : les frais de la fabrication des cigares et du tabac en poudre s'élèvent, année commune, à plus de 6,200,000 livres tournois. Les fabriques de Mexico et de Queretaro sont les plus considérables. Voici l'état dela fabrication totale pendant les années 1801 et 1802:

TABAC EN 15801. EN 1802. FABRIQUÉ DANS LA NOUVELLE-ESPAGNE. | PLASTRES. | PIASTRES.

Valeur du tabac fabriqué, d’après le

prix de la vente. . . . | 7,825,913 | 7,686,834 Dépenses pour la fabrication. . .1,299,411: | 1,285,199 Pensions des employés. . . . . . 798,452 794,586 |Prix du tabac acheté aux laboureurs

du Mexique. . . lie 620639 10 594,229 [Revenu net (Zquido) de la cour onne,

sur la vente du tabac. . . . .| 3,993,854 | 4,092,629

À mon passage par Queretaro , j'ai visité la grande manufacture de cigares(/abrica de puros y cigarros), qui emploie trois mille ouvriers, parmi lesquels on compte dix-neuf cents femmes: les salles sont propres, mais mal aérées, très petites, et par conséquent exces- sivement chaudes. On consomme par jour, dans cette manufacture |, 130 rames ( resmas) de papier, et 2770 livres pesant de tabac en feuilles. Dans le courant du mois de juillet 1803, on fabriqua pour 109,288 piastres ; savoir: 2,65/4,820 petites caisses (caxillas) de cigares, dont le prix de vente est de

165,926 piastres , ct 289,799 caisses de puros ou

12 LIVRE V,

cigares qui ne sont pas enveloppées dans du papier. Les frais de fabrication de ce seul mois de juillet s’élevaient à 31,789 piastres. Il paraît que la manu- facture royale de Queretaro produit par an pour plus de 2,200,000 piastres en puros et cigarros.

La fabrication du savon solide est un objet de commerce considérable à Puebla, à Mexico ét à Guadalaxara : la première de ces villes en produit près de 200,000 arrobes par an ; dans l’intendance de Guadalaxara , on en compte pour la valeur de 1,300,000 livres tournois. L’abondance de soude , qu'à deux mille ou deux mille cinq cents mètres de hauteur, on trouve presque partout sur le plateau intérieur du Mexique, favorise beaucoup cette fabri- cation. Le tequesquite , dont nous avons eu occasion de parler plusieurs fois *, couvre la surface du sol, surtout au mois d'octobre, dans la vallée de Mexico, aux bords des lacs de Tezcuco , de Zumpango et de San Christobal ; dans les plaines qui environnent la ville de la Puebla ; dans celles qui s'étendent de Zelaya à Guadalaxara ; dans la vallée de San Fran- cisco, près de San Luis Potosi, entre Durango et Chihuagua , et dans les neuf lacs qui sont épars dans l’intendance de Zacatecas. Nous ignorons sil doit son origine à la décomposition des roches volca-

niques qui en contiennent , ou à l’action lente de la

* Voyez ci-dessus, tom. 11, pag. 183; et Del Rio, Elementos de

Oryctognosia , pag. 154.

CHAPITRE XII. 13

chaux sur le muriate de soude. À Mexico , on achète 1900 arrobes de Zierra tequesquitosa, c’est-à-dire d'une terre argileuse imprégnée de beaucoup de carbonate et d’un peu de muriate de soude , pour 62 piastres. Ces 1500 arrobes, purifiées dans les fabriques de savon , fournissent 500 arrobes de carbonate de soude pur : il en résulte que le quintal, dans l’état actuel des manufactures, revient à 50 sous tournois. M. Garcès , qui emploie avec succès le carbonate de soude dans la fonte des muriates d'argent , a prouvé , dans un mémoire particulier, qu’en perfectionnant les procédés techniques, on pourrait fournir, dans les raffineries de soude de Mexico, appelées teguesquiteras , le carbonate de soude à moins de 30 sous tournois le quintal. Le prix des carbonates de soude de l'Espagne étant com- munément, en France, pendant la paix, de 20 à 25 livres le quintal , on conçoit que , malgré les difficultés du transport , l’Europe pourra un jour tirer de la soude du Mexique, comme elle tire depuis long-temps de la potasse des Etats-Unis de l'Amérique septentrionale.

La ville de la Puebla était jadis célèbre par ses belles fabriques de faïence ( /oza ) et de chapeaux. Nous avons observé plus haut que , jusqu'au com- mencement du dix-huitième siècle, ces deux branches d'industrie vivifiaient le commerce entre Acapulco et le Pérou. Aujourd’hui les communications entre la Puebla et Lima sont presque nulles, et les fabriques

1/Â LIVRE V,

de faïence ont diminué tellement, à cause du bas prix de la poterie et de la porcelaine d'Europe, introduites par le port de Vera-Cruz, que de quarante- six fabriques que l’on comptait encore en 1705, il n’y en avait plus, en 1802, que seize en faïence et deux en verre.

À la Nouvelle-Espagne , comme dans la: plupart des pays d'Europe, la fabrication de la poudre est un droit régalien. Pour se former une idée de l'énorme quantité de poudre fabriquée et vendue en contre- bande , on n'a qu'à se rappeler que , malgré l'état florissant des mines , le roi n'a jamais vendu aux mineurs plus de trois à quatre mille quintaux de poudre par an *, tandis qu’une seule mine, celle de Valenciana , en exige quinze à seize cents. Il paraït, d’après les recherches que j'ai faites, que la quantité de poudre fabriquée aux frais du roi, est, à celle vendue par fraude, en raison de 1 à 4. Comme dans l'intérieur de la Nouvelle-Espagne , le nitrate de potasse et le soufre se trouvent presque partout en abondance, et que le fabricant contrebandier peut vendre la poudre au mineur à 18 sous tournois la livre , le gouvernement devrait ou diminuer les prix du produit de la fabrique, ou laisser le commerce de la poudre entièrement libre. Comment empêcher la

fraude dans un pays d’une étendue immense, dans

* En 1807, seulement pour 25,455 livres ; en 1802, pour 339,921 iivres. Voyez ci-dessus , pag. 204 et 238.

CHAPITRE XII. 15

des mines éloignées des villes, et dispersées sur le dos des Cordillères, au milieu des sites les plus sauvages et les plus solitaires ?

La manufacture royale des poudres , la seule qui existe au Mexique, se trouve près de Santa-Fe , dans la vallée de Mexico, à trois lieues de la capitale, entourée: de collines de brêches argileuses qui en- chässent des fragmens de porphyre trapéen. Les édi- fices sont très beaux : ils ont été construits en 1780, d’après les plans de M. Constanzo, chef du corps des ingénieurs, dans une vallée étroite, qui fournit abon- damment l’eau nécessaire pour le mouvement des roues hydrauliques, et à travers laquelle passe l’aqueduc de Santa-Fe: toutes les parties des machines, princi- palement les roues, dont les axes reposent sur des poulies à frottement , ainsi que les épicycloïdes en bronze qui servent au jeu des batteries à pilon, sont disposées avec beaucoup d'intelligence. On desirerait que les cribles destinés à faire le grain, fussent aussi mus par l’eau ou par la force des chevaux : quatre- vingts garcons métis, dont la journée se paie à raison de 26 sous tournois, sont employés à cette manœuvre. Les édifices de l’ancienne fabrique de poudre , établie près du château de Chapultepec, ne servent aujour- d'hui qu'au raffinage du nitrate de potasse. Le soufre, qui abonde dans les volcans d’Orizaba et de la Puebla, dans la province de San Luis, près de Colima, et surtout dans l’intendance de Guadalaxara , les ri- vières en charrient des masses considérables , mêlées

10 LIVRE V,

de fragmens de pierre ponce, vient tout purifié de la ville de San Luis Potosi. On a fabriqué dans la manu- facture royale de poudre de Santa-Fe, en 18or, plus de 786,000 livres pesant; en 1802 , plus de 550,000 livres, dont une partie est exportée pour la Havane. Il est à regretter que ce bel édifice, l’on conserve généralement plus d’un demi-million de livrés de pou- dre, ne soit pas garni d’un conducteur électrique. Pendant mon séjour à la Nouvelle-Espagne, il n’exis- tait dans ce vaste pays que deux conducteurs, qu’un administrateur éclairé, le comte de la Cadena, avait fait construire à la Puebla , malgré les imprécations des Indiens et de quelques moines ignorans.

En parlant de la manufacture de poudre de Santa- Fe, je ne dois pas passer sous silence un fait histo- rique que l’on trouve répété dans beaucoup d'ouvra- ges, quoiqu'il ne repose pas sur des fondemens très solides. On rapporte que le valeureux Diego Ordaz était parvenu à pénétrer dans le cratère du volcan de Popocatepetl, pour en retirer du soufre, et que par il avait mis les Espagnols en état de fabriquer la pou- dre nécessaire pour le siège de la ville de Mexico. La fausseté de cette assertion est prouvée par les lettres mêmes que le général en chef adressait à l’empereur Charles-Quint. Lorsqu'au mois d'octobre de l’année 1519 , le corps d'armée des Espagnols et des Tlascal- tèques marchait de Cholula à Ténochtitlan, il traversa la Cordillère d’Ahualco, qui réunit la Sierra Nevada ou l’Iztaccihuatl à la cime volcanique de Popocatepetl.

CHAPITRE XII. ll s

Les Espagnols suivirent à-peu-près le même chemiï que prend le courrier de Mexico pour aller à la Puebla par Mecameca, et qui se trouve tracé sur la carte de la vallée de Ténochtitlan. L'armée souffrit à-la-fois du froid et de l'extrême impétuosité des vents qui règnent constamment sur ce plateau. Voici comment s'exprime Cortez * en parlant de cette marche à l’empereur : « Voyant sortir la fumée d’une montagne très élevée,

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et desirant pouvoir faire à votre excellence royale un « rapport détaillé de tout ce que ce pays renferme de

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merveilleux, je choisis entre mes compagnons d’ar-

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mes dix des plus courageux, et je leur ordonnai de

« monter à cette cime, et de découvrir le secret de la

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fumée ( el secreto de aquel humo ), pour me dire

« comment et d’où elle sortait. »

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Bernal Diaz affirme que Diego Ordaz fut de cette expédition, et que ce capitaine parvint jusqu’au bord du cratère. Il se peut qu'il s'en soit vanté dans la suite, car d’autres historiens rapportent que l’empereur lui permit de placer un volcan dans ses armes. Lopez de Gomara **, qui a composé son ouvrage d’après les ré- cits des conquistadores et des religieux missionnaires , ne nomme pas Ordaz comme chef de l'expédition; mais 1l assure vaguement que deux Espagnols mesu- rèrent, à vue d'œil, la grandeur du cratère. Cepen- dant Cortez dit expressément, « que les siens mon-

LA n Lorenzsana , pag. 70; Clavigero, tom. 1x1, pag. 68. "* Gomara, Conquista de Mexico ( Medina del Campo, 1553), foi. 38.

IV, 2

15 LIVRE V,

« tèrent très haut ; qu'ils virent sortir beaucoup de « fumée; mais qu'aucun d’eux ne put parvenir au « sommet du volcan, à cause de l'énorme quantité de « neige qui le couvrait, de la rigueur du froid , et des

2

tourbillons de cendres qui enveloppaient les voya- « geurs ». Un fracas épouvantable qu'ils entendirent en s’approchant de la cime, les engagea surtout à re- brousser chemin. On voit par le récit de Cortez, que l'expédition d’Ordaz n’eut aucunement pour but de retirer du soufre du volcan, et que ni lui ni ses com- pagnons n'ont vu le cratère en 1519. « Ils ne rappor- « térent, » dit Cortez, « que de la neige et des mor- « ceaux de glace, dont l'aspect nous étonna beaucoup, « parce que ce pays est sous les 20° de latitude, dans «le parallèle de l’île £Zspañola ( Saint-Domingue ), « et que par conséquent, selon l'opinion des pilotes ,

=

c 1] devrait y faire très chaud. »

| On voit, par la troisième et la quatrième lettre de Cortez à l’empereur, que ce général, après la prise de Mexico, fit faire d’autres tentatives pour recon- naître la cime du volcan, qui paraissait fixer d’autant plus son attention, que les indigènes lui assuraient qu'il n'était permis à aucun mortel de s'approcher de ce site des mauvais esprits. Après deux essais in- fructueux, les Espagnols réussirent enfin, l’année 1 522, à voir le cratère du Popocatepetl : il leur parut avoir trois quarts de lieues de circonférence, et ils trou- vèrent sur les bords du précipice un peu de soufre qui avait été déposé par les vapeurs. En parlant de

CHAPITRE XII. I 9

étain de Tasco, dont on se servit pour fondre les pre- miers canons, Cortez * rapporte « qu'il ne manque « point de soufre pour fabriquer de la poudre, parce « qu’un Espagnol en a tiré d'une montagne, de laquelle « sort perpétuellement de la fumée, en descendant, lié « à une corde, à la profondeur de 70 à 80 brasses. » 1l ajoute que cette manière de se procurer du soufre est très dangereuse, et que par cette raison il sera plus prudent de le faire venir de Séville.

Un document conservé dans la famille des Mon- tanos, et que le cardinal Lorenzana assure avoir eu entre ses mains, prouve que l'Espagnol dont parle Cortez, s'appelait Francisco Montaño. Cette homme intrépide est-il effectivement entré dans le cratère même du Popocatepetl, ou a-t-il retiré le soufre, comme le supposent quelques personnes à Mexico, d’une crevasse latérale du volcan? Voilà ce que nous aurons occasion de discuter dans un autre ouvrage, en donnant la description géologique de la Nouvelle-

Espagne. M. Alzate *

* affirme, avec peu de fonde-

ment, que Diego Ordaz a retiré le soufre du cratère de l’ancien volcan de Tuctli, à l’est du lac de Chalco, près du village indien de Tuliahualco. Il est vrai que les contrebandiers y cherchent du soufre , employé pour la fabrication de la poudre; mais Cortez désigne

* De alli (de la Sierra que da humo ) entrando un Español setenta y ochenta brazas, atado à la bocca abajo se ha sacado (el azufre) que hasta ahora nos hemos sustenido. ( Lorenzana , pag. 380. )

** Gazeta de Literatura de Mexico, 1789 , pag. B2.

20 LIVRE V,

clairement le Popocatepetl par le mot de « la montagne : « qui fume constamment. » Quoi qu'il en soit, il est certain qu'après la reconstruction de la ville de Té- nochtitlan, et non pendant le siège, comme l’affirme Solis *, des soldats de l’armée de Cortez sont montés

| **, personne n’a été

au sommet du Popocatepet après eux. Si La Condamine *** avait connu l’éléva- tion absolue de ce volcan, que j'ai trouvée de 5400 mètres, il n'aurait pas cru être le premier qui, sur le dos des Cordillères de l'Amérique, fût parvenu jusqu’à 4800 mètres de hauteur au-dessus du niveau de l'Océan. D'ailleurs, les expéditions d'Ordaz et de Montaño rap- pellent le trait d'intrépidité d’un religieux dominicain, Blas de Iñena, qui, renfermé dans un panier d'osier, et armé d’une cuillère et d’un seau de fer, se fit des- cendre par une chaîne, à 140 brasses de profondeur, dans le cratère du volcan de Granada, appelé le Cerro de Masaya, et situé près du lac de Nicaragua, pour en retirer la lave, qu'il croyait être de l'or : 1l perdit son seau de fer, qui fut fondu par l'excès de la cha- leur, et il eut bien de la peine à se sauver; mais en 1551, le doyen du chapitre de la ville de Léon, Juan Alvarez, obtint formellement la permission **** de la cour de Madrid « d'ouvrir le volcan, et de recueillir

« lor qu'il renferme. » Il faut convenir.que de nos

* Solis, Conquista de Mexico, pag. 142. ** Lorenzana, pag. 318. *** Bouguer, Mesure de la Terre, p. 165. La Côndamine, Voyage, p. 58.

XX Gomara, Historia de las Indias, fol. 112.

CHAPITRE XI. 21

jours aucun naturaliste voyageur ne s’est engagé, par zèle pour les sciences, dans des entreprises aussi ha- sardeuses que celles que l’on tenta au commencement du seizième siècle, pour retirer du soufre ou de l'or de la bouche des volcans enflammés.

Nous terminerons l’article des manufactures de la Nouvelle-Espagne, en parlant de l’orfévrerie et de la fabrication des monnaies, qui, considérées seulement sous le rapport de l’industrie et de la perfection de la main-d'œuvre, sont des objets très dignes d'attention. Il y a peu de pays dans lesquels on exécute annuelle- ment un nombre plus considérable de grandes pièces d'orfévrerie, de vases et d’ornemens d’églises, qu'au Mexique : les villes les plus petites ont des orfèvres, dont les ateliers occupent des ouvriers de toutes les castes, blancs, métis et Indiens. L'Académie des beaux- arts, et les Écoles de dessin de Mexico et de Xalapa, ont beaucoup contribué à répandre le goût des belles formes antiques. On a fabriqué Mans ces derniers temps, à Mexico, des services d’argent du prix de cent cinquante à deux cent mille francs, qui, pour l’élé- gance et le fini de l’exécution, peuvent rivaliser avec tout ce qu’on a fait de plus beau en ce genre dans les parties les plus civilisées de l’Europe. La quantité de métaux précieux qui, depuis 1798 jusqu’en 1809, a été convertie en vaisselle à Mexico, s’est élevée, an- née moyenne , à 385 marces en or, et à 26,803 marcs*

* Poids de Castille. Il sera utile d'observer que chaque fois que

22 LIVRE V, en argent. On a déclaré à l’hôtel des monnaies, en objets d'orfévrerie, dont on exige le quint :

OR. ARGENT.

MARCS. MARCS.

ANNÉES.

134,024

L'hôtel des monnaies de Mexico, le plus grand et le plus riche du monde entier, est un édifice d’une architecture très simple, attenant au palais des vice- rois. Cet établissement dirigé par un administrateur éclairé et ami des arts, le marquis de San Roman ”, n'offre presque rien de remarquable sous le rapport de la perfection des machines ou des procédés chimi- ques; mais il est très digne de fixer l'attention des voyageurs, par l’ordre , l’activité et l’économie qui règnent dans toutes les opérations du monnayage. Cet intérêt est rehaussé par d’autres considérations qui se présentent même à ceux qui ne se livrent aucunement à des spéculations d'administration politique. En effet,

contraire n’est pas expressément indiqué, le mot de marc désigne

dans cet ouvrage le marc de Castille.

* Tuëz Superintendente de la Real Casa de Moneda.

Le)

CHAPITRE XII. 29 il est impossible de parcourir cet édifice peu spacieux, sans se rappeler que plus de dix milliards de livres tournois en sont sortis, dans l’espace de moins de trois cents ans, et sans réfléchir sur l'influence puissante que ces trésors ont excercée sur les destinées des peuples de l’Europe.

L’hotel des monnaies de Mexico a été établi qua- torze ans après la destruction de l’ancien Ténochtitlan , sous le premier vice-roi de la Nouvelle-Espagne, An- tonio de Mendoza, par une cédule royale du 11 mai 19535. Le monnayage se fit d’abord à l’entreprise, aux frais de quelques particuliers auxquels le gouverne- ment l'avait affermé. Leur bail ne fut point renou- velé en 1333. Depuis cette époque, tous les travaux sont dirigés par des officiers royaux, et pour le compte du roi. Le nombre des ouvriers qui sont employés dans cet hôtel des monnaies, s'élève à 350 ou 400 : celui des machines est si grand, qu’on peut y frapper, dans l’espace d’une année, et sans déployer une acti- vité extraordinaire, plus de trente millions de pias- tres, c’est-à-dire environ trois fois autant qu'on en fabrique généralement dans les seize hôtels des mon- naies qui existent en France. À Mexico, on a monnayé, dans le seul mois d'avril de l’année 1706 , la somme de 2,922,185 piastres; dans le mois de décembre 1702, plus de 3,065,000 piastres. À Paris, dans l’année 1810, le plus fort mois de fabrication a été le mois de mars, l’on a frappé, en pièces de cinq francs; pour la va- leur de 1,271,000 piastres. Depuis l’année 1726 jus-

2/ FLIVRE_V,

qu'en 1780, la fabrication s’est montée, en pièces d’or et d'argent : .

DES MONNAIES

DE LA FRANCE*. | DE MEXICO.

2,446,000,700 liv. | 3,364,138,060 liv.

|

—————————

Pour donner une idée de l’activité de l'hôtel des monnaies de Mexico, nous présenterons ici un des tableaux que le gouvernement fait imprimer tous les ans pour instruire le public de l’état des mines, que l’on regarde comme le régulateur de la prospérité pu- blique. Je choisirai l’année 1796, le monnayage fut de 25,6/44,000 piastres , quoiqu'il eût été de 2/4,593,000 piastres en 1795, et de 25,080,000 pias- tres en 1797.

* Necker, de l’ Administration des Finances , tom. 1, pag. 5Q.

CHAPITRE XII. 25

k

{

MOIS OR. ARGENT. OR ET ARGENT.

TT —,

PIASTRES. | RÉAUX.

7 11 20e MSN 246,578] 2,071,001| O + | 2,317,579| 0 + PR vu, 2,922,185| 1 2,922,185| 1 Mai. . . ....| 252,240) 2,538,847| 4 à | 2,791,087| 4 + LE MON MENRENRS ÉPICES 1,907,980| 3 1,907,980| 3 Juillet. . ....| 117,008] 2,028,327| 6 2,145,335| 6 nm dns 1,551,143| 2 1,551,143| 2 Septembre.. . .| 161,312] 2,257,900| 3 2 | 2,419,212| 3 2 Bebe 0 L 2 2,455,057| 3 2,455,057| 3 Novembre. . . .| 110,112] 2,685,903| 1 + | 2,796.015 1 = pee ...] 410,544] 1,849,467| 0 à | 2,260,011| 0 à | Tora. . . .[1,297,79424,346,772| O 2 |25,644,566| O :

———__— —_—

Les ateliers de la monnaie de Mexico renferment dix laminoirs, mus par soixante mulets, cinquante- deux coupoirs, neuf bancs d’ajustage, vingt ma- chines à créneler, vingt balanciers et cinq moulins pour amalgamer les lavures et limailles appelées r2er- mas. Comme un balancier peut frapper en dix heures plus de 15,000 piastres, il ne faut pas s'étonner qu'avec un si grand nombre de machines on par- vienne à fabriquer par jour quatorze ou quinze mille marcs d'argent : le travail ordinaire ne s'élève cepen- dant pas au-delà de onze à douze mille marcs. Il ré-

sulte de ces données, qui se fondent sur des pièces

20 LIVRE V,

officielles, que l'argent que produisent toutes les mines de l’Europe ensemble, ne suffirait pas à donner de l’occupation à l'hôtel des monnaies de Mexico pour plus de quinze jours.

Les frais de monnayage, y compris les pensions des employés et la perte causée par les lavures, mon- tent à un réal de plata, ou 13 sous tournois par marc. Cette perte des mermas, que l’on comptait jadis d’un uers pour cent, est aujourd’hui réduite à la moitié; car, au lieu de trois marcs, on ne perd plus qu'un marc et trois onces pour chaque millier de marcs ré- duits en monnaie. Quant au profit que le roi tire de la fabrication, on l’évalue de la manière suivante : si le monnayage ne dépasse pas quinze millions de piastres par an, le bénéfice n’est que de six pour cent de la quantité d’or et d'argent monnayé : on l'estime, au contraire, à six et demi pour cent, lors- que la fabrication s’élève à dix-huit millions de pias- tres; et à sept pour cent, lorsque le produit des mines est encore plus grand, comme c’est le cas des derniers vingt ans. Nous verrons, en effet, plus bas, que l’hôtel des monnaies de Mexico, réuni à la mai- son du depart, travaille avec un profit annuel de près de huit millions de francs.

La maison du départ (casa del apartado), dans laquelle s'opère la séparation de l'or et de l'argent provenant des lingots d'argent aurifère, appartenait jadis à la famille du marquis de Fagoaga. Cet établis-

sement important n’a été réuni à la couronne qu'en

CHAPITRE XII. 27 1779. L'édifice est très petit et très ancien : dans ces derniers temps, on l’a reconstruit par partie, ce qui a causé plus de frais au gouvernement que si on l’a- vait remplacé par une maison nouvelle qui ne serait point située au milieu de la ville, et dans laquelle les vapeurs acides seraient mieux dirigées. Plusieurs per- sonnes intéressées à ce que les ateliers du départ res- tent dans leur emplacement actuel, avancent que les vapeurs d'acide nitreux qui se répandent dans un des quartiers les plus peuplés de la ville, servent à décomposer les miasmes qui s'élèvent des lacs et des marais environnans. Ces idées ont trouvé faveur depuis que les fumigations acides ont été prati- quées dans les hôpitaux de la Havane et de Vera- Cruz. 4 La casa del apartado renferme trois espèces d’ate- liers, qui sont destinés, à la fabrication du verre; à la préparation de l'acide nitrique; et au dé- part de l'or et de l'argent. Les procédés que l’on suit dans ces différens ateliers sont aussi imparfaits que la construction des fours de verrerie et des galères que l’on emploie pour la fabrication des cornues et pour la distillation des eaux-fortes. La fritte du verre (pasteladura) se compose de 0,46 de quartz retiré des filons de Tlapujahua, et de 0,54 de soude, que les Indiens de Xaltocan et du Peñol retirent de l’in- cinération du Sesuvium portulacastrum, de plusieurs nouvelles espèces de Chenopodium, d’Atriplex et de Gratiola, qui seront décrites dans la #lora mexicana

28 LIVRE V,

de MM. Sesse et Cervantes, et du Salsola soda d'Eu- rope, que l’on cultive dans la vallée de Mexico, soit pour le manger comme lésume, soit pour le réduire en cendre. Cette soude de Xaltocan est mêlée de beau- coup de sulfate de potasse et de chaux; de sorte que le carbonate de soude qui se trouve presque partout en efflorescence dans les terrains argileux, serait bien plus propre à la fabrication du verre. On ne fond pas la fritte dans des pots d'argile, comme en Europe, mais dans des creusets d’une roche porphyritique très réfractaire, tirée d’une carrière voisine de Pachuca. On consomme dans les fours de verrerie pour plus de 15,000 francs de bois par an : une cornue coûte à la fabrique pres de 14 sous, et l’on en brise annuelle- ment plus de cinquante mille.

L’acide nitrique dont on se sert pour le départ, se fabrique en décomposant du salpêtre brut au moyen d'une terre vitriolique (co/pa) qui contient un mélange d'alumine, de sulfate de fer et d’oxide de fer rouge. Cette colpa vient des environs de Tula, une mine est travaillée aux frais de la ferme des couleurs *. Le salpêtre de première cuite est fourni à la r7aison du depart par la manufacture royale des poudres. On charge chaque cornue de huit livres de colpa et d’au- tant de livres de nitrate de potasse impure : la distil- lation dure trente-six à quarante heures. Les fours sont ronds et dépourvus de grilles. L'acide nitrique

* pr e Estanco real de tintes y colores.

CHAPITRE XII. 29

qui résulte de la décomposition d’un salpèêtre surchargé de muriate, contient nécessairement beaucoup d'acide muriatique, que l’on enlève en ajoutant du nitrate d'argent. On peut juger de l'énorme quantité de mu- riate d’argent que l’on obtient dans cet établissement, si l’on se rappelle qu’on y purifie une quantité d'acide nitrique suffisante pour faire le départ de sept mille marcs d'or par an. On décompose le muriate d'argent par le feu , en le fondant avec de la grenaille de plomb. Il serait sans doute plus profitable d'employer pour la distillation des eaux-fortes, au lieu de salpêtre de première cuite, le salpêtre raffiné. On a suivi jus- qu'ici la méthode lente et pénible de la purification de l'acide par le nitrate d'argent, parce que l’etablis- sement royal de l’apartado se voit forcé d'acheter le salpêtre à la fabrique royale des poudres et salpètres, qui ne veut livrer le salpêtre raffiné qu'à raison de 126 francs le quintal.

Le départ de l'or et de l’argent réduits en grenaille pour multiplier les points de contact, se fait dans des cornues de verre, placées en longues files sur des cer- ceaux de galères de cinq à six mètres de longueur. Ces galères ne sont pas chauffées par un même feu, mais deux à trois matras forment, pour ainsi dire, un four séparé. L'or qui reste au fond des matras est fondu en lingots d’un poids de cinquante marcs, tandis que le nitrate d'argent est décomposé par le feu pendant la distillation dans des cornues. Cette

distillation, par laquelle on regagne l'acide nitrique,

30 | LIVRE V,

se pratique aussi dans une galère, et dure 84 à 90 heures. On est obligé de casser les cornues pour ob- tenir l'argent réduit et cristallisé : on les conserverait, sans doute, en précipitant l'argent par le cuivre, mais il faudrait une autre opération pour décomposer le nitrate de cuivre qui remplacerait le nitrate d'argent. On compte à Mexico, en frais de départ, deux à trois réaux de plata (26 à 39 sous tournois) par marc d’or.

On est surpris de ne pas voir employés jusqu'ici, ni dans l’hôtel des monnaies, ni dans la maison du départ, des élèves de l’École des mines; cependant ces orands établissemens doivent s'attendre à des ré-

5 formes utiles, en profitant des lumières de la méca-

deux

nique et de la chimie. En outre, la monnaie se trouve dans un quartier de la ville il serait facile de se servir des eaux courantes pour mouvoir les laminoirs par des roues hydrauliques. Toutes les machines sont bien éloignées de la perfection qu'on leur a donnée ré- cemment en Angleterre et en France. Les améliora- tions seront d'autant plus avantageuses que la fabri- cation embrasse une énorme quantité d’or et d’argent ; car les piastres frappées à Mexico peuvent être con- sidérées comme les matières premières qui entretien- nent l’activité de la plupart des hôtels des monnaies de l'Europe.

Non-seulement on a perfectionné au Mexique les ouvrages d'orfévrerie dont nous avons parlé plus haut; on y a fait aussi des progrès sensibles dans d’autres

CHAPITRE XII. SA

branches d'industrie qui dépendent du luxe et de la richesse. On a exécuté récemment, en bronze doré, des candélabres et d’autres ornemens d’un grand prix, pour la nouvelle cathédrale de la Puebla, dont l’évé- que a plus de 550,000 livres de rentes. Quoique les voitures les plus élégantes qui roulent dans les rues de Mexico et de Santa-Fe de Bogota, à 2300 et 2700 mètres de hauteur au-dessus de la surface des mers, soient venues de Londres, on en fait aussi d'assez belles à la Nouvelle-Espagne. Les ébénistes y exécu- tent des meubles remarquables par leur forme et par la couleur et Le poli des bois que l’on tire de la région équinoxiale voisine des côtes, surtout des forêts d’'O- rizaba , de San Blas et de Colima. On ne lit pas sans intérêt, dans la gazette de Mexico”, que jusque dans les

provincias internas, par exemple à Durango, à deux

5 cents lieues au nord de la capitale, on fabrique des clavecins et des pianos. Les indigènes montrent une patience infatigable dans la fabrication de petits ou- vrages de bimbeloterie en bois, en os et en cire. Dans un pays la végétation offre les productions les plus précieuses “* et l’ouvrier peut choisir à son gré les accidens de couleur et de forme parmi les racines, les prolongemens médullaires du bois et les noyaux

des fruits, ces petits ouvrages des Indiens pourraient

* Gaxeta de Mexico , tom. v, pag. 369. ** Des bois de Swietenia , de Cedrela et de Cæsalpinia; des troncs

de Desmanthus et de Mimosa , dont le cœur est d’un rouge tirant sur le noir.

39 LIVRE V,

devenir un article important d’exportation pour l’Eu- rope. On sait quelles sommes considérables ce genre d'industrie rapporte aux habitans de Nuremberg, et aux peuples montagnards de Berchtolsgaden et du Tyrol, qui cependant ne peuvent employer, pour la fabrication des boites, des cuillères et des jouets d’en- fans, que des bois de pin, de cerisier et de noyer. Les Américains des États-unis envoient à l’île de Cuba, et à d'autres îles Antilles, de fortes cargaisons de meubles, dont le bois est tiré, en grande partie, des colonies espagnoles. Cette branche d'industrie pas- sera entre les mains des Mexicains, dès que, excités par une noble émulation, ils commenceront à met- tre à profit les productions de leur propre sol. Nous avons parlé jusqu'ici de l'agriculture, des mines et des manufactures, comme des trois sources principales du commerce de la Nouvelle-Espagne : il nous reste à présenter le tableau des échanges qui se font, soit dans l’intérieur, soit avec la métropole, et avec d’autres parties du Nouveau-Continent. Ainsi nous traiterons successivement du commerce intérieur, qui transmet le produit superflu d’une province mexicaine à l’autre; du commerce extérieur avec l’A- mérique, l'Europe et l’Asie, et de l’influence de ces trois branches de commerce sur la prospérité publi- que et sur l'augmentation de la richesse nationale. Nous ne renouvellerons pas les justes plaintes sur la gène du commerce et le système prohibitif qui ser- vent de base à la législation coloniale des Européens :

CHAPITRE XI. 33

il serait difficile d’ajouter à ce qui a été dit sur cet objet, dans un temps les grands problèmes de l’é- conomie politique occupaient tous les esprits. Au lieu d'attaquer des principes dont la fausseté et l'injustice ont été également reconnues, nous nous bornerons à recueillir des faits, et à prouver combien les relations commerciales du Mexique avec l'Europe pourront devenir importantes, lorsqu'elles seront délivrées des entraves d’un monopole odieux et désavantageux pour la métropole même.

Le commerce intérieur comprend à-la-fois le trans- port des productions et des marchandises aans l’in- térieur des terres, et le cabotage le long des côtes de la mer des Antilles et de l'Océan Pacifique. Ce com- merce n'est pas vivifié par une navigation intérieure sur des fleuves ou sur des canaux artificiels : sem- blable à la Perse, la majeure partie de la Nouvelle- Espagne manque de rivières navigables. Le Rio del Norte, qui, par sa largeur, ne le cède presque pas au Mississipi, arrose des terrains susceptibles d’une belle culture, mais qui n’offrent, dans leur état ac- tuel, qu’un vaste désert. Cette grande rivière n’entre- tient pas plus l’activité du commerce intérieur que le font le Missouri, le Cassiquiare et l’Ucayale, qui parcou- rent les savanes et les forêts inhabitées de l'Amérique méridionale. Au Mexique, entre les 16 et les 23 degrés de latitude, dans la partie du pays la population est le plus concentrée, il n’y a que le Rio de Santiago qui, à peu de frais, pourrait être rendu navigable.

IV. 3

34 LIVRE V, La longueur de son cours “égale celle de PElbe et du Rhone: il fertilise les plateaux de Lerma, de Salamanca et de Celaya , et il pourrait servir pour le transport des farines des intendances de Mexico et de Guanaxuato vers les côtes occidentales. Nous avons prouvé plus haut ** que , si d’un côté il faut renoncer au projet d'établir une navigation intérieure entre la capitale et le port de Tampico, de l’autre il serait très facile de creuser des canaux dans la vallée de Mexico, depuis le point le plus septentrional , le village de Huehuetoca, jusqu’à son extrémité méridionale, la petite ville de Chalco. Les communications avec l'Europe et l’Asie ne se faisant que par les deux ports de Vera-Cruz et d’Aca- pulco, tous les objets d'importation et d'exportation passent nécessairement par la capitale, et cette der- nière est devenue par le point central du commerce intérieur. Mexico, situé sur le dos des Cordillères, do- minant pour ainsi dire les deux mers, est éloigné, en ligne droite, de 69 lieues de Vera-Cruz, de 66 lieues d’Acapulco, de 79 lieues d’Oaxaca, et de 4fo lieues de Santa-Fe du Nouveau-Mexique. Il résulte de cette position de la capitale, que les routes les plus fré- quentées et les plus importantes pour le commerce sont, celle de Mexico à Vera-Cruz, par la Puebla et Xalapa; celle de Mexico à Acapulco, par Chil- panzingo ; celle de Mexico à Guatimala , par Oaxaca;

* Le Rio Santiago , l’ancien Rio Tololotlan, a une longueur de plus de 170 lieues. ** Voyez chap nr, t.1, pag. 277; Chap. vuir, t. 11, pag. 136-145.

CHAPITRE XII. 109

celle de Mexico à Durango et à Santa-Fe du Nou- veau-Mexique, appelée vulgairement el camino de tierra dentro. On peut regarder les chemins qui con- duisent de Mexico, soit à San Luis Potosi et à Mon- terey, soit à Valladolidet à Guadalaxara, comme des ramifications du grand chemin des provincias internas. En jetant les yeux sur la constitution physique du pays, on voit que, quels que soient un jour les pro- grès de la civilisation, ces routes ne pourront jamais être remplacées par des navigations naturelles ou ar- tficielles, telles qu'en présente la Russie, depuis Saint- Pétersbourg jusqu’au fond de la Sibérie.

Les chemins du Mexique sont ou tracés sur Île plateau central même , depuis Oaxaca jusqu’à Santa- Fe, ou ils conduisent de ce plateau vers les côtes. Les premiers entretiennent la communication entre les villes placées sur le dos des montagnes, dans la ré- gion la plus froide et la plus peuplée du royaume; les seconds sont destinés au commerce avec l’étranger, aux relations qui subsistent entre l’intérieur et les pôrts de Vera-Cruz et d’Acapulco; ils facilitent en outre l'échange des productions entre le plateau et les plaines brülantes du littoral. Les routes du plateau, dirigées du S. S. E. au N. N. O., et que, d'après la configuration totale du pays, on pourrait nommer longitudinales, sont d’un entretien très facile. Nous ne répéterons point ici ce que nous avons rapporté *

“Introduction, t. 1, pag. 155; chap nr, t.1, pag. 250; chap. var, tom. 11, pag. 183, 233, 248 et 255. 0

36 LIVRE V,

dans les chapitres précédens, sur l'étendue et la con-, tinuité des hautes plaines d'Anahuac, l’on ne trouve ni crevasses ni ravins, et sur l’abaissement progressif du plateau, depuis 2300 jusqu’à 800 mètres de hauteur absolue. Des voitures peuvent rouler de Mexico à Santa-Fe, dans une étendue qui excède la longueur qu’aurait la chaîne des Alpes, si elle était prolongée sans discontinuité depuis Genève jusqu'aux côtes de la mer Noire. On voyage, en effet, en voi- tures à quatre roues sur Je plateau central, dans toutes les directions, de la capitale à Guanaxuato, à Durango, à Chihuahua , à Valladolid, à Guada- laxara et à Perote; mais dans le mauvais état actuel des routes, le roulage n’est pas établi pour le transport des marchandises : on préfère l'emploi des bêtes de somme ; et des milliers de chevaux et de mulets cou- vrent, en longues files (requas), les chemins du Mexique *. Un nombre considérable de métis et d’In- diens sont employés à conduire ces caravanes : préfé- rant la vie vagabonde à toute occupation sédentaire, ils passent la nuit en plein air ou sous des hangars (tambos, ou casas de coimunidad) qui sont con- struits au milieu des villages pour la commodité des voyageurs. Les mulets paissent librement dans les sa- vanes; mais quand les grandes sécheresses ont fait disparaître les graminées, on leur donne du maïs, soit en herbe (zacate), soit en grains.

* Voyez chap. vir, tom. 1, pag. 459 ; chap x, tom. 117, pag. 50.

CHAPITRE XII. 37

Les routes qui conduisent du plateau intérieur vers les côtes, et que j'appelle sransversales, sont les plus pénibles, et méritent surtout l’attention du gouverne- ment. C’est à cette classe de routes qu’appartiennent celles de Mexico à Vera-Cruz et à Acapulco, de Zaca- tecas au Nouveau-Santander , de Guadalaxara à San Blas, de Valladolid au port de Colima, et de Durango à Mazatlan, en passant par la branche occidentale de la Sierra Madre. Les chemins par lesquels la capitale communique avec les ports de Vera-Cruz et d’Aca- pulco, sont naturellement les plus fréquentés. La va- leur des métaux précieux, des productions de l’agri- culture et des marchandises d'Europe et d'Asie, qui refluent par ces deux voies, s'élève à la somme totale de 320 millions de francs par an. Ces trésors passent par une route qui ressemble à celle qui conduit d’Airolo à l’hospicedu Saint-Gothard. Depuis le village des Vigas jusqu’à l’Encero, le chemin de Vera-Cruz n’est souvent qu'un sentier étroit et tortueux, et danstoute l'Amérique on en trouve à peine de plus pénible, si l’on excepte celui par lequel les marchandises d'Europe parvien- nent d'Honda à Santa-Fe de Bogota, et de Guayaquil à Quito.

C'est par la route de Mexico à Acapulco, qu’arri- vent les productions des Philippines et du Pérou : elle est tracée sur une pente des Cordillères moins rapide que le chemin qui conduit de la capitale au port de Vera-Cruz. Le plus léger coup-d’œil jeté sur les coupes que renferme l’Atlas mexicain , suffit pour

38 | LIVRE Y,

prouver la justesse de cette assertion. Dans la route d'Europe, comme nous l'avons observé plus haut *, on reste, depuis la vallée de Mexico jusqu’au-delà de Perote, sur le plateau central, à 2300 mètres d’éléva- tion au-dessus du niveau de l’Océan; depuis ce der- nier village , on descend avec une rapidité extrême jusqu’au ravin du Plan del Rio, à l’ouest de la Rin- conada. Dans le chemin d’Acapulco, au contraire, que nous désignons sous le nom de chemin d'Asie, la descente commence déjà à huit lieues de Mexico sur la pente méridionale delamontagnebasaltique du Guarda. A l'exception de la partie qui passe par la forêt de Gu- chilaque, il serait facile de rendre cette route propre au charriage , même sans beaucoup de travail : elle est large et assez bien entretenue depuis Acapulco jus- qu'au plateau de Chilpanzingo; elle devient étroite et extrêmement mauvaise en avançant vers la capitale, surtout de Cuernavaca à Guchilaque , et de au sommet de la haute montagne appelée la Cruz del Marguès. Les difficultés qui entravent le plus les com- munications entre la capitale et le port d’Acapulco, naissent de la crue subite des eaux de deux rivières, le Papagallo et le Rio de Mescala. Ces torrens qui, dans des temps de sécheresse, n’ont pas 60 mètres de largeur, en ont 250 à 300 dans la saison des pluies. Cest à cette époque des grandes crues que les charges sont souvent arrêtées pendant sept à huit jours au

* Chap. 111, tom. 1, pag. 263.

CHAPITRE XII. 39

bord du Papagallo, sans que les muletiers osent tenter le gué. J’ai encore vu les restes de plusieurs piliers construits avec d'énormes pierres de taille, et que le courant avait emportés avant que les arches fussent achevées. On avait le projet, en 1803, de faire une nouvelle tentative pour jeter un grand pont de pierre sur le Rio Papagallo, et le gouvernement avait des- tiné près d’un demi-million de francs à cette entreprise infiniment importante pour le commerce de Mexico avec les iles Philippines. Le Rio de Mescala qui, plus à l’ouest, prend le nom de Rio de Zacatula, est presque aussi dangereux que le Papagallo : je l'ai passé sur un radeau formé, d’après l’ancien usage mexicain, par des fruit secs de courge, sur lesquels sont liés des roseaux : deux Indiens dirigent le radeau en le soutenant d’une main, et en nageant de l’autre.

La construction et l’embellissement d’une nouvelle route qui conduit de Mexico au port de Vera-Cruz, sont devenus dans ces derniers temps l’objet de la sol- licitude de l’administration. Une heureuse rivalité se manifeste entre le nouveau conseil de commerce établi à Vera-Cruz, sous le nom de real tribunal del con- sulado , et l’ancien consulado de la capitale; et ce dernier commence peu à peu à sortir de l’inactivité dont on l’a accusé pendant long-temps. Les négocians de Mexico, après avoir construit à leur frais une belle chaussée sur les hauteurs de Tiangillo et de las Cruzes, qui séparent le bassin de Toluca de celui de Mexico, ont voulu que la route de Vera-Cruz passät par Ori-

0 LIVRE V,

zaba : ceux de Vera-Cruz, au contraire, qui ont des maisons de campagne à Xalapa, et qui entretiennent de nombreuses relations commerciales avec cette ville, ont insisté pour que le nouveau chemin, propre au charriage ( camino carretero ), fût dirigé par Perote et Xalapa. Après des discussions qui ont duré plu- sieurs années *, le consulado de Vera-Cruz a profité de l’arrivée du vice-roi Don Josef de Yturigarray, qui a reconnu l'utilité du chemin de Xalapa, et qui en a donné la direction à un ingénieur actif et ins- truit, M. Garcia Conde.

L'ancienne route de Mexico à Xalapa et à Vera- Cruz, passait par les plaines élevées d’Apa, sans tou- cher la grande ville de la Puebla de los Angeles : c’est le chemin décrit par l'abbé Chappe, dans son voyage en Californie, et dont ce savant a déterminé plusieurs points par des mesures barométriques **. Les mar- chandises et les productions indigènes étaient alors dirigées de Mexico à Perote et à Xalapa, par la digue qui sépare les lacs de Tezcuco et de San Christobal; par Totolcingo et Téotihuacan; par l’ancien champ de bataille d’'Otumba, l'hôtellerie d'Irolo, Apa, Piedras Negras, S. Diego, Hongito, Vireyes et Tepeyacualco : on comptait, par ce chemin, 43 lieues de Mexico à Perote , et 74 de Mexico à Vera-Cruz. À cette époque, et jusqu'en 1795, on mettait deux jours pour venir

* Voyez chap. vrii, tom. 11, pag. 216.

** Voyage de Chappe , publié par M. de Cassini, pag. 107.

CHAPITRE XH. 4x

de la capitale à Puebla, en faisant un grand détour vers le nord-est, par Otumba et Irolo, et en inclinant de vers le sud-est, par Pozuelos, Tumbacaretas et San Martin. Enfin, sous l'administration du vice-roi marquis de Branciforte, on a ouvert une route nou- velle, très courte, par la Venta de Chalco, la petite chaine de montagnes porphyritiques de Cordova, Tes- melucos et Ocotlan. Il sera facile de reconnaître les avantages de ces communications plus directes entre la capitale, la ville de la Puebla et la forteresse de Perote, si l’on examine la troisième et la neuvième carte de mon Atlas de la Nouvelle-Espagne.

Le nouveau chemin de Mexico à la Puebla offre encore la petite difficulté du passage des montagnes qui séparent le bassin de Ténochtitlan de celui de Cholula : au contraire, le plateau qui se prolonge de- puis le pied des volcans de Mexico jusqu'aux monta- gnes d'Orizaba et du Coffre, est une plaine unie, aride et couverte de sables, de fragmens de pierre perlée, et d’efflorescences salines. La route qui conduit de Puebla à Vera-Cruz, par Xalapa, passe par Cocosingo, Acaxete et Perote. On croit voyager sur un sol nivelé par un long séjour des eaux. Lorsque ces plaines sont échauf- fées par les rayons solaires, elles offrent , à la hauteur du passage du Saint-Bernard, ces mêmes phénomènes de suspension et de réfraction extraordinaire que l’on n'observe généralement que près des côtes de l’Océan.

La route superbe que le consulado de Vera-Cruz fait construire depuis Perote jusqu’à Vera-Cruz, pourra

12 D LIVRE M,

rivaliser avec celles du Simplon et du Mont-Cenis : elle est large, solide, et d’une pente très douce. On n’a pas suivi la trace de l’ancien chemin, qui était étroit et pavé en porphyre basaltique, et qui paraît avoir été construit vers le milieu du dix-huitième siècle : on a évité avec soin les montées rapides; et le reproche que l'on fait à l'ingénieur d’alionger trop le chemin, ces- sera dès que le charriage sera substitué au transport des marchandises à dos de mulets. La construction de ce chemin coûtera probablement plus de quinze mil- lions de francs, mais il faut espérer qu'un travail aussi beau et aussi utile ne sera pas interrompu : c’est un objet d’une haute importance pour les parties du Mexique les plus éloignées de la capitale et du port de Vera-Cruz; car dès que la route sera achevée, le prix du fer, du mercure, des eaux-de-vie, du papier ct de toutes les autres marchandises d'Europe, dimi- nuera sensiblement; les farines mexicaines, qui étaient jusqu’à présent plus chères à la Havane que les farines de Philadelphie, seront préférées à ces dernières; l’ex- portation du sucre et des cuirs du pays sera plus con- sidérable, et le transport des productions sur des chariots, exigera un moindre nombre de mulets et de chevaux qu'on n’en emploie aujourd'hui. Ces change- mens produiront un double effet sur les subsistances; et les disettes qui jusqu'ici ont désolé presque pério- diquement le Mexique, seront plus rares, non-seule- ment parce que la consommation du maïs sera moins

grande, mais surtout parce que l’agriculteur, stimulé

CHAPITRE XI. 43

par l'espoir de vendre ses farines à Vera-Cruz , desti- nera plus de terrain à la culture du froment.

Pendant mon séjour à Xalapa, au mois de février de l’année 1204, la nouvelle route, construite sous la direction de M. Garcia Conde, avait été commencée sur les points qui présentent les plus grandes diffi- cultés, savoir, au ravin appelé le Plan del Rio, et à la . Cuesta del Soldado. On a le projet de placer, le long du chemin, des colonnes de porphyre, pour indiquer, outre les distances, la hauteur du sol au-dessus du niveau de l'Océan. Ces inscriptions, que l’on ne trouve nulle part en Europe, offriront un intérêt particulier au voyageur qui gravit la pente orientale de la Cor- dillère; elles serviront à le rassurer , en lui annonçant qu'il approche de cette région heureuse et élevée à laquelle il n’a plus à craindre les fléaux du vomissement noir et de la fièvre jaune.

Le chemin ancien de Xalapa se dirige de la Rin- conada, à l'est, sur l’ancienne Vera-Cruz, appelée vulgairement la Antigua. Après avoir passé, au-des- sous de ce village, la rivière du même nom, qui a près de 200 mètres de largeur, on suit la plage, par Punta Gorda et Vergara , ou, si la marée est haute , on prend le chemin de la Manga de Clavo, qui ne re- joint la côte qu’au port même de Vera-Cruz. Il serait avantageux de construire un pont sur le Rio de la Antigua, près de la Ventilla, le lit du fleuve n’a que 107 mètres de largeur : alors la route de Xalapa serait raccourcie de plus de six lieues, et, sans toucher

4 LIVRE V,

l’ancienne Vera-Cruz, elle se dirigerait immédiate- ment, du Plan del Rio, par le pont de la Ventilla, Passo de Ovejas, Cienega de Olocuatla et Loma de San Juan, sur Vera-Cruz. Ce changement est d'autant plus à desi- rer, que c’est le trajet de l’Encero à la côte qui est le plus dangereux pour la santé des habitans de l’intérieur du Mexique, lorsqu'ils descendent du plateau de Perote et des hauteurs de Xalapa. La chaleur étouffante qui règne dans cette plaine aride et dénuée de végétation, agit puissamment sur des individus dont le système nerveux n'est pas accoutumé à une irritation si vio- lente. Cette chaleur, jointe aux fatigues du voyage, dispose les organes à recevoir plus facilement les mias- mes délétères de la fièvre jaune, et ce serait dimi- nuer les ravages de cette maladie pestilentielle, que de raccourcir la partie du chemin qui traverse les plaines arides du littoral.

La route de Mexico à Vera-Cruz, dirigée par Ori- zaba, est la moins fréquentée : elle passe par Nopaluca , San Andres, Orizaba, Cordova et Cotastla. Le groupe de montagnes porphyritiques qui réunit les sommets du pic d'Orizaba et du Coffre de Perote, empêche l'ingénieur de tracer en ligne droite un chemin de la capitale au port de Vera-Cruz. Sur celui de Xalapa, on tourne la grande montagne du Coffre par son re- vers septentrional; sur celui d’Orizaba et de Cordova, on tourne le pic d’Orizaba par sa pente méridionale : l’une de ces routes dévie au nord, l’autre au sud; Je détour le plus grand est celui qu’on fait par Ori-

CHAPITRE XII. Â5

zaba. Cette dernière route serait abrégée considéra- blement, si, au lieu d'aller à Vera-Cruz par Cotastla et la Venta de Xamapa, on passait par le pays mon- tueux connu sous le nom de la Sierra de Atoyaque. D’après un devis fait par les regidores de la Villa de Cordova, la construction de ce nouveau chemin coù- terait 1,416,800 piastres.

Les objets principaux du commerce intérieur de la Nouvelle-Espagne sont, les productions et les mar- chandises importées ou exportées par les deux ports de Vera-Cruz et d’Acapulco , et dont nous parlerons dans la suite ; les échanges qui se font entre les différentes provinces, surtout entre le Mexique pro- prement dit, et les provincias internas; quelques productions du Pérou, de Quito et de Guatimala, qui traversent le pays pour être exportées, par Vera-Cruz, en Europe. Sans une grande consommation de den- rées qui se fait dans les mines, le commerce intérieur ne pourrait être que très peu actif entre des provinces qui jouissent en grande partie du mème climat, et qui ont par conséquent les mêmes productions. L’é- lévation du sol donne aux régions méridionales du Mexique cette température moyenne qui est néces- saire pour la culture des plantes de l’Europe. Aussi avons-nous vu plus haut que la même latitude produit le bananier et le pommier, la canne à sucre et le fro- ment, le manioc et la pomme de terre. Les graminées nourrissantes qui végètent dans les frimats de la Nor- wège et de la Sibérie, couvrent les champs mexicains

46 LIVRE V,

de la zone torride : il en résulte que les provinces situées sous les 17 et 20 degrés de latitude, ont rare- ment besoin des farines de la Nouvelle-Biscaye. Heu- reusement la culture du maïs anime le commerce in- térieur bien plus que celle des céréales de l'Europe. Comme il arrive rarement que la récolte du maïs soit également bonne sur un grand espace de terrain , une partie du Mexique en manque, tandis qu’une autre en abonde, et le prix de la fanègue diffère dans deux

intendances voisines, souvent de neuf à vingt-deux

livres tournois * : en effet, le commerce du maïs est un objet de grande importance pour les provinces de Guadalaxara, Valladolid, Guanaxuato, Mexico , San Luis Potosi, Vera-Cruz, Puebla et Oaxaca.

Des milliers de mulets qui arrivent toutes les se- maines de Chihuahua et de Durango à Mexico, portent, outre des barres d'argent, du cuir, du suif, un peu de vin de Passo del Norte, et des farines : ils prennent en retour des lainages des manufactures de Puebla et de Queretaro, des marchandises d'Europe et des îles Philippines, du fer, de l'acier et du mercure. Nous avons observé, en parlant des communications entre les côtes de la mer du Sud et celles de l'Océan Atlan- _tique**, combien l'introduction des chameaux serait utile au Mexique. Les plateaux sur lesquels passent les grandes routes ne sont pas assez élevés pour que le froid puisse être nuisible à ces animaux : ils souf-

* Voyez chap. 1x, tom. 11, pag. 413. Chap. 11, tom. 1, pag. 230.

CHAPITRE XII. 47

friraient moins que les chevaux et les mulets, de l’ari- dité du sol, du manque d’eau et de pâturages, auquel les bêtes de somme sont exposées au nord de Gua- naxuato, surtout dans le désert qui sépare la Nou- velle-Biscaye du Nouveau-Mexique. Les chameaux, dont l'usage était encore commun en Espagne, même quelque temps après la destruction de l'empire des Maures, avaient été introduits * au Pérou, vers la fin du seizième siècle, par un Biscayen, Juan de Reinaga : il paraît qu'ils ne s’y sont pas propagés. En outre, le gouvernement, dans des temps de barbarie, n’a pas favorisé l'introduction de ces animaux utiles : 1l a cédé aux instances des conquérans ( erxcomenderos ), qui prétendaient que la multiplication des bêtes de somme les empêcherait de louer les indigènes aux voyageurs et aux négocians, pour servir dans l'intérieur du pays au transport des provisions et des marchandises.

En temps de guerre, lorsque la navigation autour du cap de Horn est dangereuse, une grande partie des 80,000 charges ** (cargas ) de cacao exportées annuellement du port de Guayaquil, passe par l’isthme de Panama et par le Mexique. Les frais de transport d'Acapulco à Vera-Cruz s'élèvent ordinairement à deux piastres par carga , et cette route est préférée chaque fois que le cacao de Guayaquil coûte à Ja

* Garcilasso , tom. 11, pag. 326.

* Une de ces cargas a 81 livres ; une fanega pèse 110 livres poids

de Castille.

43 LIVRE V,

Havane au-delà de 20 piastres la fanègue. Le prix d'achat sur les côtes de Quito est généralement de quatre à cinq piastres ; le prix de vente, à Cadix, varie de 25 à 35 piastres, et, malgré l’extrême lon- gueur de la navigation autour du cap de Horn, le frêt de Guayaquil, en Espagne, ne monte pas au-delà de 7 à 8 piastres la fanègue.

Souvent le cuivre de Guasco, connu sous le nom de cuivre de Coquimbo, prend la même route que le cacao de Guayaquil: ce cuivre ne coûte,au Chili, que 6 ou 7 piastres le quintal; à Cadix, son prix ordinaire est de 20 piastres ; mais comme, en temps de guerre, il s'élève à 35 ou 4o , les négocians de Lima qui font le commerce des productions du Chili , trouvent de l'avantage à envoyer les cuivres en Espagne, par Guayaquil, Acapulco , Vera-Cruz et la Havane. On verra cesser ces Communications , qui sont peu natu- relles, dès qu'un gouvernement actif et protecteur du commerce fera construire une belle route de Panama à Portobello, et dès que l’isthme pourra fournir le nombre de bêtes de somme nécessaire au transport des productions de Quito , du Pérou et du Chili.

Les mêmes raisons qui forcent les habitans de Guayaquil à faire passer leur cacao , en temps de ouerre, par le royaume du Mexique , engagent aussi les négocians de Guatimala à envoyer les indigos de leur pays , qui surpassent en richesse de couleur tous les indigos connus, par la voie de Tehuantepec et du Rio Huasacualco, à Vera-Cruz. C'est ici le lieu de

CHAPITRE XII. 49

Le

parler plus amplement que nous ne l'avons fait plus haut *, du projet d'un canal qui doit réunir les deux mers dans l’intendance d'Oaxaca, et qui mérite de fixer l'attention du gouvernement.

Déjà Cortez, lors de son premier séjour à Ténoch- titlan, avait reconnu la haute importance de la rivière de Huasacualco **, comme le prouve sa troisième lettre à l’empereur Charles-Quint, datée de la 7illa Segura de la Frontera , le 30 octobre 1520. Vivement inté- ressé à découvrir un port plus sûr que celui de Vera- Cruz, ou le passage d’un Océan à l’autre, qu'il appelle le secret d’un détroit, le général espagnol demanda à Montezuma « des renseignemens sur l’état et la « configuration des côtes orientales de l'empire d’Ana- « huac. Le monarque répondit qu'il ne connaissait « pas ces côtes lui-même , mais qu'il ferait peindre « tout le littoral, avec ses baies et ses rivières, et « qu'il fournirait des guides nécessaires pour accom- « pagner les Espagnols destinés à l'examen de ces « contrées. Le lendemain on porta à Cortez le dessin « de toute la côte, figurée sur une toile. Les pilotes « reconnurent , dans cette carte, l'embouchure d’une « grande rivière, qu ils supposaient être identique avec « l'ouverture qu'ils avaient aperçue dans la côte (lors de leur arrivée à Vera-Cruz), près des montagnes

* Chap. 17, tom. 7, pag. 203 et 210; chap. viir, tom. 11, pag. 192. ** On écrit indistinctement, au Mexique, Huasacualco , Guasa- cualco et Goazacoalcos. Cortez, qui corrompt tous les noms mexi-

cains, nomme la rivière Quacalco.

Ve IV. 1

ps

50 | LIVRE V,

« de Sanmyn *, dans la province de Mazamalco ». Guidé par ces renseignemens , Cortez envoya, en 1520, sous les ordres de Diego Ordaz, un petit détachement de dix hommes , pour reconnaître cette rivière. Les pilotes ne trouvèrent à l'embouchure que deux brasses et demie de fond; mais , en remontant douze lieues contre le courant, ils virent que le fleuve avait par- tout cinq à six nest de profondeur. Les rives du Huasacualco étaient alors beaucoup plus peuplées qu'aujourd'hui.

Après la prise de Mexico, Gotrals de Sandoval fit la conquête de la province de Tehuantepec, en 1521; et, quoique le pilote Andre Niño ** eût constaté qu'il n'existait aucun détroit depuis les côtes de Nicaragua jusqu’à l’isthme de Tehuantepec, cet isthme n’en était pas moins regardé comme très important, parce que la proximité des deux mers et la rivière de Huasa- cualco offraient aux premiers conquérans espagnols

* Peut-être ces montagnes sont-elles la chaîne de San Martin et du volcan de Tustla. Voyez chap. vit, tom. 11, pag. 20 , et Cärtas de Hernan Cortez, pag. 92 et 35r. J’ai déjà indiqué ailleurs, qu’il existe à Mexico, dans la collection des manuscrits hyéroglyphiques con- servés au palais des vice-rois, des cartes de la vallée et des lacs de Ténochtitlan, peintes sur des toiles de coton par les Aztèques. On m'a assuré aussi que les habitans du village de Tetlama, près de Cuernavaca, de même que ceux de Tlascala , possèdent des plans to- pographiques faits avant la conquête. Gomara cite une carte de route de Xicalanco à Nicaragua, dressée par les habitans de T'abasco, et présentée à Cortez. Conquista de Mexico, fol. 100.

** Gomara, Historia , fol, x 13 ; et Conquista , fol. 87.

CHAPITRE XII. 51

la facilité de faire passer, de Vera-Cruz aux côtes de l'Océan Pacifique , les matériaux nécessaires pour la construction des vaisseaux. L'expédition de Hernando de Grixalva, qui fit voile pour la Californie, en 1534, sortit de Tehuantepec: de même les navires sur les- quels Cortez s'embarqua à Chatmetla *, avaient été construits à l'embouchure du Rio Chimalapa , avec des matériaux conduits par le Rio Huasacualco. Un de ces navires se perdit en traversant la barre de Saint-François, au sortir de la Laguna de Santa Teresa.

Depuis la fin du seizième siècle, le port de Tehuan- tepec , qui mérite à peine le nom de rade, a été peu fréquenté; le commerce de la mer du Sud s’est con- centré à Acapulco, et les embarcations dont on se sert pour les communications avec les îles Philippines, ont toutes été construites ou à Manille ou au port de San Blas: avec cela, la mer se retire journellement des côtes de Tehuantepec ; l’ancrage devient , d'année en année , plus mauvais, et les sables que charrie la rivière de Chimalapa augmentent la hauteur et l’éten- due de la barre. Il y a aujourd'hui quatre lieues de la Villa de Tehuantepec à la mer, en allant par la Hacienda de la Zoleta: le meilleur ancrage est au Morro del Carbon, aux salines et dans la Laguna de Santa Teresa.

Un heureux hasard a fait que, vers la fin du der-

* Voyez chap. var, tom.1r, pag. 258.

52 LIVRE V,

nier siècle , les deux vice-rois Bucareli et Revillagi- gedo ont fixé de nouveau l'intérêt du gouvernement sur l’isthme de Tehuantepec et sur le Rio de Huasa- cualco. On découvrit, en 1771, à Vera-Cruz, parmi l'artillerie du château de Saint-Jean d’Ulua , quelques canons fondus à Manille. Comme on savait qu'avant l’année 1767, les Espagnols ne remontaient ni le cap. de Bonne-Espérance, ni celui de Horn, pour aller aux îles Philippines, et que, depuis les premières expé- ditions de Magellan et de Loysa, qui étaient partis d'Espagne, tout le commerce avec l’Asie se faisait par le galion d’Acapulco, on ne pouvait concevoir com- ment ces canons avaient traversé le continent du Mexique, pour être conduits de Manille au chateau d'Ulua. L’extrême difficulté du chemin d’Acapulco à Mexico, et de à Xalapa et à Vera-Cruz, ne rendait guère probable qu'ils fussent venus par cette voie. À force de recherches, on apprit, tant par la Chronique * de Tehuantepec, écrite par le père Burgoa, que par les traditions conservées parmi les habitans de listhme de Huasacualco , que ces canons , fondus à l’île de Luzon ,et débarqués à la barre de San Fran- cisco , avaient remonté la baie de Santa Teresa et le Rio Chimalapa ; que , par la ferme de Chivela et la forêt de Tarifa, on les avait transportés au Rio del Malpasso ; et qu'après les avoir embarqués de nou- veau , on les avait fait descendre le Rio Huasacualco,

* Burgoa, Palestra historial 6 Cronica de la Villa de Tehuantepec.

Mexico, 1674.

CHAPITRE XI. 53

jusqu'a son embouchure dans le golfe du Mexique. On observa dès-lors, avec raison, que ce même chemin, fréquenté au commencement de la conquête, pouvait encore devenir très utile pour ouvrir une communication directe entre les deux mers. Le vice- roi Don Antonio Bucareli donna ordre à deux ingé- meurs habiles, Don Augustin Cramer et Don Miguel del Corral, d'examiner, dans le plus grand détail, le terrain contenu entre la barre de Huasacualco et la rade de Tehuantepec : il les chargea de vérifier en même temps si, comme on le supposait vaguement, parmi les petites rivières d’Ostuta, de Chicapa ou de Chimalapa, il y en avait une qui, par ses embranche- mens , communiquât avec les deux mers. C’est sur les Journaux de route de ces deux ingénieurs , dont le premier était lieutenant de roi au château d'Ulua, que j'ai dressé ma carte de l’isthme de Tehuantepec. Ils avaient trouvé qu'aucun fleuve ne donnait à-la-fois des eaux au Grand Océan et à l’Océan Atlantique ; que le Rio Huasacualco ne prenait pas naissance, comme on l'avait assuré au vice-roi, tout près de la ville de Tehuantepec; mais qu’en le remontant au- delà de la cataracte , même jusqu’à l’ancien desem- barcadero de Malpasso, on restait encore éloigné des cotes de la mer du Sud de plus de 26 lieues. Ils obser- vèrent qu’une chaîne de montagnes , d’une hauteur peu considérable, partage les eaux entre la mer des Antilles et le golfe de Tehuantepec. Cette petite Cor- dillère se prolonge, de l’est à l’ouest , des Cerros de

54 LIVRE V,

los Mixes , habités jadis par un peuple sauvage et guerrier *, vers le plateau élevé du Portillo de Petapa. L’ingénieur Cramer affirme cependant qu’au sud du village de Santa Maria de Chimalapa , les montagnes

forment plutôt un groupe qu'une chaîne non inter-

2e ® 4 | rompue, et « qu'il y existe une vallée transversale dans

« laquelle on pourrait creuser un canal de communi- cation entre les deux mers. » Ce canal, qui réunirait les eaux du Rio de Chimalapa à celles du Rio del Passo (ou Malpasso), n'aurait que six lieues de long : les bâteaux remonteraient le Rio Chimalapa , qui offre une navigation très facile, depuis Tehuantepec jusqu’au village de San Miguel; de ils passeraient par le canal projeté, du temps du comte Revillagigedo , au Rio del Passo. Cette dernière rivière se jette dans le Rio de Huasacualco , près des Bodegas de la fa- brica ; sa navigation est extrêmement pénible, à cause de sept rapides ( raudales que l’on compte entre ses sources et l'embouchure du Rio de Saravia.

Il serait très important de faire examiner de nouveau ce terrain par des ingénieurs instruits, pour décider si, comme l’a eru M. Cramer, le canal des deux mers peut s’exécuter sans écluses ou sans plans inclinés , et si, en faisant sauter les roches avec de la poudre , on peut approfondir le lit des rivières du Passo et de Chi- malapa. L’isthme , riche en bétail, pourrait, par son extrême fertilité, offrir des productions précieuses

LA

* Cartas de Cortez, pag. 372-

CHAPITRE XIL. 59 au commerce de Vera-Cruz. Les belles plaines de Tehuantepec seraient susceptibles d’être arrosées par des saignées faites au Rio de Chimalapa : ces plaines, dans leur état actuel, produisent déjà un peu d’indigo et de la cochenille d’une qualité supérieure.

Avant qu'on eût établi, dans l'ile de Cuba et dans celle de Pinos, les coupes de bois de cèdre et d’acajou ( Cedrela odorata et Swietenia mahagoni), les chan- tiers de la Havane tiraient les bois de construction de la forêt épaisse qui couvre la pente septentrionale des Cerros de Petapa et de Tarifa. C’est alors que l’isthme de Tehuantepec était très fréquenté , et les ruines de plusieurs maisons que l’on voit encore sur les deux rives du fleuve Huasacualco, datent de la même époque. Les bois de cèdre et d’acajou furent embarqués aux Bodegas de Malpasso.

Pour éviter les sept rapides du Rio del Passo, on a établi , en 1798, un nouveau port(desembarcadero) à l'embouchure du Rio Saravia: les viandes salées (tasajo) de Tehuantepec , l’indigo de Guatimala, et la cochenille d'Oaxaca, ont été conduits par cette voie à Vera-Cruz et à la Havane. On a ouvert une route depuis Tehuantepec , par Chihuitan , Llano Grande, Santa Maria Petapa et Guchicovi, au nouveau port de la Cruz. On compte, par ce chemin , trente-quatre lieues. Les productions destinées pour la Havane ne descendent pas jusqu’à l'embouchure du Rio Huasa- cualco jusqu’au petit fort de ce nom, parce que

9 e lon craint d'exposer les canots aux vents du nord

me 2 30 LIVRE V,

pendant la traversée assez longue de la barre de Huasacualco au port de Vera-Cruz: on débarque les marchandises au Passo de la Fabrica ; de on les conduit, à dos de mulets, par le village d’Acayucan, aux rives du fleuve San Juan, , embarquées de nouveau dans de très grandes pirogues, elles sont transportées, par la barre de Tlacotalpan, au port de Vera-Cruz.

Depuis quelques années, les chemins de Tarifa et de Petapa sont encombrés de troncs de Cedrela , qui ont été coupés inutilement par ordre de quelques com- missaires de la marine royale. Ces troncs, les plus beaux de la forêt, pourrissent sans qu’on pense à les trans- porter à la Havane. Les habitans des colonies espa- gnoles sont accoutumés à ces mesures, qui n’ont point de résultat : ils les attribuent à la légèreté avec laquelle les projets sont accueillis et abandonnés par le minis- tère. Peu de temps avant mon séjour sur les rives de l’'Orénoque, des comisionados del Rey remontérent le fleuve jusqu’à l'embouchure du Rio Carony, pour compter tous les arbres qui pouvaient être utiles dans les constructions navales. On en mesura le diamètre et la hauteur, et on marqua un si grand nombre de troncs de Cedrela, de Taurus et de Cæsalpinia, que tous les chantiers réunis de l’Europe n'auraient pas pu les employer en dix ans. Aucun arbre ne fut coupé ; et ce travail , long et pénible, n’eut d'autre effet que celui de causer des frais au gouvernement.

Si de nouvelles recherches prouvaient que la con-

CHAPITRE XII. b

struction d’un canal dans listhme de Tehuantepec ne fût pas avantageux, le gouvernement devrait , du moins, encourager les habitans de cette province à améliorer la route par le Portillo de Petapa au nou- veau port de la Cruz. Une partie des productions du royaume de Guatimala, celles de l’intendance d'Oaxaca et de Tehuantepec, pourraient venir en tout temps, par cette voie, à Vera-Cruz. En 1804, à mon dé- part de la Nouvelle-Espagne, le transport des mar- chandises à dos de mulets, de Tehuantepec à Vera- Cruz, par Oaxaca , s'élevait à 30 piastres par charge: les muletiers employaient trois mois à faire un chemm qui, en ligne droite, n’est pas de 7 lieues. En con- duisant les productions par la voie de l’isthme et par la rivière de Huasacualco, la charge ne coûte que 16 piastres de transport; et comme on n’emploie que dix jours depuis le Passo de la Fabrica jusqu’à Vera-Cruz, on gagne environ soixante-dix jours sur le trajet entier. Le consulado de Vera-Cruz, qui a déployé le zèle le plus louable pour ouvrir cette nou- velle route au commerce intérieur, a aboli, en 1803, le droit de cinq pour cent auquel étaient sujettes les marchandises embarquées sur le Rio Huasacualco. Ce droit était connu sous la dénomination absurde de droit de pays chaud (derecho de tierra caliente ). J'ai pensé qu'il serait important de publier, dans le plus grand détail, tout ce qui a rapport aux commu- _ nications projetées entre les deux mers. La topogra- phie de l’isthme de Tehuantepec est tout-à-fait incon-

58 LIVRE V,

nue en Europe; et, d’après les renseignemens que je viens de donner, on ne saurait douter que ce point du globe ne mérite pas moins l'attention du gouverne- ment que le Rio Chamaluzon , le lac de Nicaragua, l’isthme de Panama ,la baie de Cupica, et le ravin de la Raspadura , au Choco.

Le commerce extérieur de la Nouvelle-Espagne se compose naturellement, d’après la position des côtes, du commerce de la mer du Sud, et de celui qui se fait par l'Océan Atlantique. Les ports des côtes orien- tales sont : Campèche, Huasacualco , Vera-Cruz, Tampico et Nuevo-Santander, si toutefois l’on peut nommer ports des rades environnées de bas-fonds, ou des embouchures de rivières fermées par des barres, et offrant un faible abri contre la fureur des vents du nord. Nous avons développé plus haut *, dans le troi- sième chapitre, les causes physiques qui donnent un caractère particulier aux côtes mexicaines opposées à l’Europe. Nous avons de même déjà parlé des tentatives inutiles faites, depuis 1524, pour découvrir un port plus sûr que celui de Vera-Cruz. Le vaste littoral qui se prolonge depuis Nuevo-Santander, au nord et au nord- ouest, est encore très peu connu, et l’on pourrait répéter de nos jours ce que Cortez écrivit à l’empereur Charles- Quint ,trois ans après la prise de Ténochtitlan : « qu'il « reste à découvrir le secret de la côte qui s'étend de-

« puis le Rio de Panuco jusqu’à la Floride. » *”

Voyez chap. 11, tom.1, pag. 286-291. ** Cartas de Cortez, pag. 340 et 382.

CHAPITRE XH. 59

Depuis des siècles , presque tout le commerce maritime de la Nouvelle-Espagne est concentré à Vera-Cruz. En jetant les yeux sur la onzième planche de notre Atlas mexicain, on voit que les pilotes de l’escadre de Cortez ont eu raison de comparer le port de Vera-Cruz à une poche percée. L'île des Sacri- crifices, auprès de laquelle les vaisseaux sont mis en quarantaine, et les bas-fonds d’A4recife del Medio, Isla Verde, Anegada de Dentro, Blanguilla, Galle- guilla et Gallega , forment avec la terre-ferme , entre la Punta Gorda et le petit cap Mocambo, une sorte danse qui est ouverte au nord-ouest. Il arrive que, lorsque les vents du nord (los nortes) soufflent dans toute leur force, les bäâtimens mouillés au pied du château de San Juan d'Ulua perdent leurs ancres , et dérivent à l’est : sortis par le canal qui sépare l’île des Sacrifices de l’Tsla Verde, ils sont, en vingt-quatre heures , poussés par les vents au port de Campèche. Il y a dix-huit ans que le vaisseau de ligne la Castilla, amarré par neuf cables au bastion du château d’Ulua, arracha, dans une tempête, les anneaux de bronze fixés au mur du bastion: il échoua sur la côte, dans le port même, près du bas-fond de los Hornos, à l’ouest de la Punta Mocambo. C’est dans ce vaisseau que, par une fatalité extraordinaire, se perdit le grand quart de cercle qui avait servi aux observations de linfortuné Chappe, et que l’Académie des sciences de Paris avait redemandé, pour en faire vérifier les

divisions. Le bon mouillage dans le port de Vera-

6o LIVRE V,

Cruz est, entre le château d’Ulua, la ville et les bas- fonds de la Lavandera. Près du château, on trouve jusqu’à six brasses de fond ; maïs le canal par lequel on entre dans le port , offre à peine quatre brasses de profondeur et 380 mètres de large.

Les objets principaux * de l'exportation de Vera- Cruz sont , d’après les déclarations faites à la douane, et en prenant la moyenne de plusieurs années

de paix.

Or et argent en lingots, ou convertis en monnaies et objets d'orfévrerie, dix-sept millions de piastres. Cochenille (grana , granilla et polvos de grana),

à peu près quatre mille zurrones, ou quatre cent . mille kilogrammes, pour la valeur de deux millions quatre cent mille piastres. Sucre, cinq millions et demi de kilogrammes, un million et trois cent mille piastres. Farines, pour la valeur de érois cent mille piastres. Indigo mexicain, quatre-vingt mille kilogrammes , pour la valeur de deux cent quatre-vingt mille piastres. ; Viandes salées, légumes secs et autres comestibles , cent mille piastres. Fire Cuirs tannés, quatre-vingt mille piastres. Salsepareille , pour la valeur de quatre-vingt-dix mille piastres.

* Comparez, tom. 11, pag. 201, 437, 479 ; tom. 111, p. 16, 46, 48, b2, 59, 72, 394; tom. 1v, p.11.

CHAPITRE XII. G1

Vanille, soixante mille piastres. |

Jalap, cent vingt mille kilogrammes, soivante mille ptastres.

Savon, cinquante mille piastres.

Bois de Campêche, quarante mille piastres.

Piment de Tabasco , trente mille piastres.

L’indigo de Guatimala et le cacao de Guayaquil sont, en temps de guerre, des objets très importans du Commerce de Vera-Cruz. Nous ne les nommons cependant pas dans ce tableau , parce que nous avons voulu le restreindre aux productions indigènes de la Nouvelle-Espagne.

L'ünportation de Vera-Cruz embrasse les articles sUiVans :

Tissus (ropas), toiles de lin et de coton, draps et soieries, pour la valeur de zeuf millions deux cent mille piastres.

Papier, trois cent mille rames, #2 million de piastres.

Eau-de-vie, trente mille barriques , ur million de ptastres.

Cacao, vingt-quatre mille fanègues, un million de ptastres. |

Mercure, huit cent mille kilogrammes, six cent cin- quante mille piastres.

Fer, deux millions et demi de kilogrammes , six cent mille piastres.

Acier, six cent mille kilogrammes, deux cent mille ptastres.

02 LIVRE V, Vin,quarante mille barriques, sept cent mille piastres. Cire, deux cent cinquante mille kilogrammes, sroës cent mille piastres. Nous évaluerons en général, année moyenne,

SY

L’exportation par Vera-Cruz, à. . 22 millions de piast. L’importation par Vera-Cruz,à.. 15

Mouvement du commerce. . 37

Nous présenterons d’abord ici, les éfats du com- merce de Vera-Cruz, publiés par le corsulado ; à la fin des années 1802 et 1803.

TABLEAU I.

BALANCE DU COMMERCE DE VERA-CRUZ EN 1802.

À. Importation d'Espagne au Mexique, en produits

d'agriculture et d'industrie nationale.

|

EE ———_—_——"——"—— ———…"———————_——————

DÉNOMINATION VALEUR. DES MARCHANDISES QUANTITÉS. en ET DES DENRÉES. PiASTRES FORTES.

Eau-dezvie. , . . . . .| 29,695. Oarriques..| 1,288,944 VNiblmed un AT Te) 2407398 Id. 683,079 Ninouse hu. Me NOR 267 Id. 331,882 | Zd. en bouteilles. . . . 13,159 bouteilles. 8,642 | Vinarpresx MELLE EEE 3,374 barriques. 48,149 Raisins:seessiii | Le ee 2,501 quintaux. 27,417 Amandes. 0 14:00 RSN 2,590 Id. 81,545 Oliyesss laine 9,519 Jarres. 22,205 Huiles yes. AU. A 4192:009! arrotes 96,297 |] | ÉAUTET AGIR SR 5,187 dvres. 99,765 | Plantes aromatiques. . . . 185 quintaux. 2,009

| A reporter. . .| 2,684,904

CHAPITRE XII.

Suite du tableau À.

| DÉNOMINATION

63

VALEUR DES MARCHANDISES QUANTITÉS. a

ET DES DENRÉES. PIASTRES FORTES. Report.| 2,684,904 Capres. . 202 Barils. 2,714 Noisettes. 227 quintaux. 3,240 Figues. : 320: : I, 2,491 Dgan. : 2,450 livres. 306 Cumin. . ! 242 arrobes. 1,992 Raisins frais. 1,170 cruches. 3,510 Sardines. 93 barils. 1,347 Anchois. ; 10 arrobes, 50 Papier blanc. 274,911 rames. 885,884 Papier brouillard. 7,906 Id. 4,577 Fil. PEER 376 quintaux. 11,451 Bouchons de liége. 699 milliers. 9,177 Cantines (frasqueras ). . DRE PER 20,583 Jambons. . : 142 arrobes. 1,380 Liqueurs fines. 852 Id. 11,766 Savon. . 119 quintaux. 1,785 Faïence. 3,041 douzaines. 4,61 Bière. 71,876 bouteilles. 45,779 Cidre. 1,920 Id. 968 Saucissons. 3,368 livres. 1,684 Vermicelle, 233 quintaux. 4,623 Pierres à aiguiser. 513, 5. 1,282 Fer blanc. . 289 caisses. 10,115 Fer en barres. 42,440 quintaux. 382,480 Fer manufacturé. 4,792 Id. 78,882 Acier. . 7,020 Id. 132,392 Cordages. . : 459 Id. 6,442 Toiles, laina- |tercios. . 5,651 2,210,552 ges, Cotonna- | caxones. 3,293 3,889,891 des, soieries, | baules. . . . 899 606,130 gazes, en caxones toscos. 3,415 520,182 Valeur totale, en piastres. 11,539,210

a

64 LIVRE V,

{ :

B. {mportation d'Espagne au Mexique, en produits d'agriculture et d'industrie étrangère.

DÉNOMINATION

——

VALEUR DES MARCHANDISES QUANTITÉS. en

ET DES DENRÉES. - PIASTRES FORTES. Beurre. . 15,884 livres. 4,678 Fromages. . 259 quintaux. 10,344 Vin lue * 16,920 bouteilles. 12,690 Papier blanc. . 87,665 rames. 328,714 Acier. 7,050 quintaux. 126,605 Faïence. 9,234 douzaines. 23,085 (Fer blanc. . 996 caisses. 32,400 Cantines. 12 Te ER 390 Toile grossière. 50 pièces. 2,000 Bougies. 337 divres. 270 Morue. . SE 340 quintaux. 8,500 Clous de girofle. . 14,737 livres. 47,204 Poivre. . ad: 37,465 22,657 Canelle. . 199,965 Zd. 661,569 ju tercios. | 18,529 6,572,108 | les eu Fr ren pol ie de ose baules.. 24 8,533 estonien) caxones toscos. 5,200 595,458

Valeur totale, en piastres. . .

|

C. Importation d’Amérique(des colonies espagnoles) au Mexique.

DÉNOMINATION DES MARCHANDISES

ET DES DENRÉES.

VALEUR QUANTITÉS. Li

PIASTRES FORTES.

| Cire... Café.

| Cacao de Caracas.

20,571 arrobes. 344 quintaux. 1,984 fanègues.

A reporter.

de

CHAPITRE XII.

Suite du Tableau C.

DÉNOMINATION DES MARCHANDISES

ET DES DENRÉES.

QUANTITÉS.

VALEUR

PIASTRES FORTESs

en

Cacao de Maracaybo. . 18,709

Id. de Tabasco.. 6,952 Amidon. : 1,746 Bois de Campéche. 28,019 Indigo. 4,910 Poisson salé. 6,586 Écaille de tortue. 570 BEM À. 18,699 Sacs (costales ). 130,800 Chapeaux de paille. 5,084 Ficelle (heniquen ). 1,964 Cordages. 259 Harpons Marois, | 1,057 Couvertures. 716 Hamacs. 325 Quinquina. 1,030

Souliers. Articles divers.

|

Report. Janèques. Id. arrobes. quin taux.

livres. arrobes. livres. Janègues.

sa

arrobes. pièces. arrobes.

livres.

62 + douzaines.

1,607,729

Valeur totale, en piastres. . . 1,607, | Se a nn |

434,673 687,928 315,902! 2,550 38,958 4,910 15,185 2,954 33,316

. 49,388

7,948 6,065 2,842 2,379 2,229

846 5,150

302 1,224

D. Exportation du Mexique pour l Espag ohne.

TP NE

DÉNOMINATION DES MARCHANDISES

ET DES DENRÉES.

de Grana fina. 43,277

| Cochenille. ! Granilia. 2,355

| Polvos de grana. 1,322

‘Indigo. . ; .11,480,570

Varlles. Le 1,793

‘Sucre. 431,867 IV,

QUANTITÉS.

arrobes. Id. Id. livres. milliers. arrobes.

A renorter.

VALEUR

PIASTRES FORTES.

3,303,470

3,229,796 @ 65,076 1,454,240

8,117,609

en

50,472 14,615

pe ®)

66 LIVRE V, Suite du Tableau VD.

DÉNOMINATION DES MARCHANDISES QUANTITÉS.

VALEUR

en

ET DES DENRÉES. PIASTRES FORTES.

Report. . .| 8,117,669

RIDeDU DUR UN EL PS 195 arrobes. 1,419 Coton. . . . Pa à 8,228 Id. 28,644 Poivre de Tabasco. . Es 2,920 quintaux. 15,622 Bois de Campêche. . . . . 17,389 Id. 23,116 Cacao de Soconuzco. . . : 1,724 livres. 1,078 AR ne RME Ur 272 quintaux. 4,360 Salsepareille . ms (N 461 Id. 2,988 DEEE RU MS Loop 7e 68,760 Babies. 4 OT JP 48 arrobes. 1,200 Cuanquina. : 0: . .\,, 700 vres. 612 HEllékéries., : | 4. te) 2e PASS Te 14,626 Écaille de tortue. . . . . 439 Id. 2,290 Articles divers. al Ale SMonas HORS 3,516 Planches de cuivre. . . . 670 quintaux. 15,745 Prmonnayé et ouvrage. |. ‘. , . 400 62,663 PTRENMOUVrAE Sr 0 Le L ML: MS), Enr 52,622 ent monnaye: 0. 0, }4le, 0: SN CES 25, 449,289

Valeur totale, en piastres. . . :. 33,866,219

E. Exportation du Mexique, pour d’autres parties de l’Ainérique espagnole.

DÉNOMINATION VALEUR DES MARCHANDISES QUANTITÉS. en ET DES DENRÉES. PIASTRES FORTES.

HMS. 4. CP, EURE 22,858 tercios. 404,051 Sucre. . Se jte 7,265 arrobes. 22,195 Cacao GuayaquiL Nu 631 fanèghes. | 15,821 Cire : a TC 368 arrobes. ° 6,426

ELLE

Report. . .| 448,493

CHAPITRE XII. , 67

Suite du Tableau E.

DÉNOMINATION DES MARCHANDISES QUANTITÉS.

ET DES DENRÉES.

VALEUR

en

PIASTRES FORTES,

Report. 448,493

Bois de Campêche. . 6,219 quintaux. TENTE) Cuirs en poils. 2,300 herbe 2,403 OUIÉ.. - - 1,675 arrobes. 6,711 le OS 100,461

PE A 9,062

403 barils. 1,012

PA Si 2,419

239 caisses. 2,019

Or en feuilles. AN ES TE 7,041 Savon. . 1,946 . Zd. 55,832 Pite. . : : 1,235 arrobes. 9,504 Cuirs tannés. . 82,353 Articies divers. à NE PARA 66,912 Planches de cuivre. . 895 quintaux. 20,542 Cuivre ouvragé. . 13,947 livres. 5,844 Plomb. . 3 330 quintaux. 2,779 Argent ouvragé. . Ja 15,417 Argent monnayé. PAS 3,730,171 Or monnayé. :: . . . 4,400

Valeur totale, en piastres. . 4,581,148

68 LIVRE V, RÉSULTATS.

BALANCE DU COMMERCE DE VERA-CRUZ EN 1802.

en product. nat. 11,539,219 |

piastres. piastres.

Importat. de l’Esp. 20,390,859 en product. étr. 8,851 ,640 |

Exportation pour l'Espagne. . . . . . . . 33,866,219

| Différence en faveur de l'exportation. . . . . 13,475,360

Commerce de la métropole avec Vera-Cruz. . 54,257,078

Différence en faveur de l'exportation. Sa CAES 2,973,419

Commerce de l'Amérique avec Vera-Cruz. . . 6,188,877

pias tres.

Hnportation totale. 1..." 70. 021998 788 Exportation totale... 2 us, UNS Ra A TER

| Mouvement total du commerce de Vera-Cruz. . 60,445,955

Le commerce de Vera-Cruz a employé, en 1802,

558 bâtimens, dont

| d'Espagne. . . 148 pour l'Espagne. 112 Destinés | d'Amérique... . 143 pour P Amériq. 155

——————

Venus

Arrivés au port de Vera- Partis de Vera - ne . 21267

Ê piastres. Importation d'Amérique. :, . ! . . ..W4 14,607 Exportation pour l'Amérique. . . . . .. 4,581,148 CRU ES ES A AS ND

CHAPITRE XI. 69 OBSERVATIONS.

r. « Le Consulado de Vera-Cruz fait publier annuellement ces « états du commerce, pour éclairer les négocians sur la consomma- « tion de la Nouvelle-Espagne, et pour les guider dans leurs spécu-

lations : il regrette de ne pas pouvoir indiquer dans le plus grand

À

« détail la valeur des toiles, des lainages, des indiennes et des soie- « ries contenues dans des caisses (caxones et baules) qui ne sont pas « ouvertes à la douane. On peut observer, en général, que les caxones « arpillados renferment des soieries ; les caxones toscos de la quincail- « lerie, des drogues, des cristaux, des verres, de la faïence, des « chapeaux, des souliers ou des bottes; les tercios arpillados, des toiles « de Jin et de coton, des draps et bayettes; enfin, les baules, des « bas de soie et de coton, des blondes, dentelles, mouchoirs, robes

« et autres objets de luxe. »

2. « On n’a pas compris dans cette balance les marchandises et « productions importées pour le compte du gouvernement (para la « Real Hacienda), et qui auraient augmenté la somme totale des «importations de vingt-ur millions et demi de piastres; car le gouver- « nement a reçu 150,000 rames de papier pour les fabriques de ci- « gares, 34,000 quintaux de mercure, et d’autres articles dont la « valeur s'élève à deux millions de piastres. L’exportation en or et « argent monnayés pour le compte du roi a été de dix-neuf millions « et demi de piastres, dont douze et demi ont été expédiés pour « l'Espagne, et sept pour d’autres colonies espagnoles de l’Amé- « rique »

3. «Les produits des manufactures indigènes ont été très recher- « chés : on n’a pu faire face à toutes les demandes; ce qui doit

« exciter les fabricans à donner plus d'activité à leurs ateliers. »

4. « L’importation des eaux-de-vie d'Europe aurait été bien plus « considérable sans la consommation croissante des eaux-de-vie de « canne à sucre fabriquées au Mexique. Les vins de Xerez et de « Rioxa sont les plus recherchés. »

5. « On à toujours encore à se plaindre des avaries causées par le

«

3

mauvais emballage des marchandises expédiées pour l'Amérique :

70 LIVRE V,

« l'exemple de Cadix n’est pas imité par les autres ports de la « Péninsule. »

6. « La majeure partie de l’indigo exporté par Vera - Cruz est « due au royaume de Guatimala : cette production précieuse arrive, « en temps de guerre, par la route d’Oaxaca; il faut espérer qu’elle « continuera à être exportée par Vera-Cruz, en temps de paix, si

« le gouvernement rend libre le commerce du Rio Huasacualco. »

7. « Malgré le grand nombre de bâtimens arrivés cette année à

Vera-Cruz, sur deux cent soixante voyages d'Europe en Amé-

&

rique et d'Amérique en Europe, à n’y a pas eu un seul naufrage, « ni aucun autre évènement funeste sur mer. La cruelle maladie du « vomissement noir, qui a sévi depuis le mois d’avril jusqu'au mois « d'octobre, a moissonné quinze cents individus, tant Européens « qu’habitans des régions froides du Mexique. Cette maladie a mis « de grandes entraves au commerce de l’intérieur, les muletiers « craignant de s'approcher du port de Vera-Cruz. »

8. « On ne doit pas regarder comme des bâtimens employés dans « le commerce avec les colonies d'Amérique, tous ceux qui sont « indiqués dans le tableau sous la rubrique de bâtimens venant

« d'Amérique; souvent des navires espagnols prennent de l’argent

f

au Mexique, et font voile pour la Havane et pour Caracas, ils

£

chargent du sucre et du cacao. »

9. « Pendant le courant de l’année 1802, cent quatre-vingt-seize

« causes litigieuses ont été jugées par le tribunal du consulado ; il ne « reste qu'un seul procès à terminer. »

Vera-Cruz, le 19 février 1803.

CHAPITRE XII. JT

TABLEAU IT. BALANCE DU COMMERCE DE VERA-CRUZ EN 1803.

À. Importation d'Espagne au Mexique, en produits d'agriculture nationale.

DÉNOMINATION VALEUR DES MARCHANDISES QUANTITÉS. en ET DES DENRÉES. PIASTRES FORTES.

Hamblanc,: oi, 7,597 barriques. 142,367

Vin rouge. . 17,520 Id. 267,870 Vin en bouteilles. DJ ADD en ei vu |N 8,974 Vinaigre. 705 Id. 8,583 Eau-de-vie. 31,721 Id. 1,105,859 Huile d'olive. . 12,479 2 arrobes. 37,722 Safran. . 17,174 2 livres. 344,087 Amandes. . 1,298 quintaux. 34,825 Noisettes. 2552 Ja. 4,201 Olives. 21,611 Jarres. 30,609 Capres. . 193 barils. 5,609 Herbes aromatiques. 68 quintaux. 659 Huile delin. 125 Id. 250 Raisins secs. 1,107 Id. 12,749 Figues. . 631 Id. 1,604 Prunes. . pes 36 + Id. 797 Fruits confits . , . . 259 arrobes. 380 Hambons. "5 #0 no 147 Id. 1,341 Saucissons. 175 douzaines. 350 Épiceries. 1,287 Fruits conservés de de Can

de-vie. 600 cantines. 300

Valeur totale, en piastres. . . 2,010,423

|

72 LIVRE V,. B. Zmportation d'Espagne au Mexique, en produits d'industrie nationale.

ns

DÉNOMINATION DES MARCHANDISES

ET DES DENRÉES.

VALEUR QUANTITÉS. . ei

PIASTRES FORTES.

Eaprer blanc; ."". . . || 137,958) 74m 502,812

Papier brouillard. À 6,644 Id. 3,171 Fil. ; 111 5 quintaux. 3,029 Bouchons de liége. < 1,192 milliers. M 9 Faïence ordinaire. . . . .| 1 1,482 douzaines. 11,126 BAMBiEMAME 0 Un, 233 arrobes. 4,916 (LE ÉCRAN CE. “oh: 2,626 liqueurs fimes. 41 0. |... 373 arrobes. 4,409 Dibre he. id neige ee 14,134 bouteilles. 12,035 || Mernnigelle®".. \0,: pe ni 746 quintaux. 12,682 Poisson salé. . . ; Mfésg gli Liu PEUR 5,006 lies un 2: ana Ne t63074 Tan 4,857 Ghalspss 4, Le . joe LQO! ES AT 1,100 Acier, . . see OT D 4,052 + quintaux. 75,769 Fer en bornes, sa Los és 45,640 Id. 564,816 Fer manufacturé. . . . . 3,064 Id. 53,995 | Blouse PRE RPRANE EN pag Carr 1,183 Toiles, lai- nages , tercios arpillados . 4,405." .: .!..1"2 515808 soieries , | caxones arpillados. 25570! ." 1 89/0829 mousseli-{ caxones toscos. . 1,513 2 Te TN So AS nes et bas \baules. . . . 087: LIRE TR NE 783,578

TONNES,

Valeur totale, en piastres. . . 8,604,380

C. Jmportation d’Espagne au Mexique, en produits d'agriculture et d'industrie étrangères.

DÉNOMINATION V mu |

DES MARCHANDISES QUANTITÉS. |

ET DES DENRÉES. PIASTRES FORTES. OUPS MEMBRE 0. UE 3,660 yres. 2,747 Énomianes 2 Le Gt 2e 52 + quintaux. 1,840 | PATGISSONS. | A0 Lu DU 0 884 livres. 1,295.

st

ÆAreporter. «+ 5,882

CHAPITRE XII. 73

Suite du Tableau C.

DÉNOMINATION DES MARCHANDISES QUANTITÉS.

ET DES DENRÉES.

| VALEUR |

en

PIASTRES FORTES.

Report. .

Dianhes.# 4, 0. SJ . 0 200 quintaur. 5,000 Bière. 1,455 bouteilles. 850 Grosse toile. 48 pièces. 1,536 Cantines ( frasquer as). 278 13,250 Faïence. è ENS eo A 66,256 DÉD : 100 quintaux. 700 Canelle. k bb ste (20,912 .Uyres. 68,713 Clous de girofle. Se AE IE 6,176 Id. 18,419 Piment. E Se 380 Id. 380 Papier blanc. . 18,182 rames. 64,163 Papier grand-aigle. . 94 “Id. 52 Acier. SAR on Le 5,966 + quintaux. 108,561 Éémblänc.E -. 2 1. 553 caisses. 14,749 Dalles de Gênes. . . 1,125 Toiles, lai-

nages, ftercios arpillados. . 5,884,467

soieries , | caxones arpillados. 570,461

mousseli- | caxones toscos. 971,908

nesetbas, | baules. . 81,545

en. -)

Valeur totale, en piastres. . . 7,878,486

D. Zmportation d’ Amerique (des colonies espagnoles)

au Mexique.

DÉNOMINATION VALEUR DES MARCHANDISES QUANTITÉS. A ET DES DENRÉES. PIASTRES FORTES. Cacao de Maracaybo. . . . 7,965 fanègues. 235,040 14/Pide Fabascors, LUUE 14926542. 72 470,229 GATE SE, ES SAP LDiA PAPE 474 quintaux. 10,720 Cire de la Havane. {ml 126,470 arrobes: 455,760

Airéporiers" LL. 1,171,749 |

74 LIVRE V,

Suite du tableau D.

|

DÉNOMINATION VALEUR DES MARCHANDISES QUANTITÉS. en

ET DES DENRÉES. PIASTRES FORTES. / Report. . .| 1,171,749 Cire de Campèche. . . . . 582 2 arrobes. 6,281 Bois de Campèêche. . . . .| 38,444 quintaux. 57,045 Édons etc) NE NEUR 1,711 arrobes. 4,079 57, ca NN a era 6192 Ja. 466 TE RAI CAEN LA AREAS 338 barriques. 2,028 Gondron.2t Rs LT ÈS 548 Id. 2,760 des (sacas),, +... 21,607. LES T AE 5,421 Ad (costales). 27. 2. | 92 807 CE 35,450 Chapeaux de Paie D pe 3,082 douzaines. 2,413 Ficelle.. . . EE 3,329 + arrobes. 7,685 Néthe. . 1. .". A ip 4422 Id. 2,187 Couvertures et inacs ur 889, LUS 22e 1,490 DR En 0e Tru cl 001,783 me0ues 47,037 Paissomisalé.t.. . 2 4 0, 4,000 arrobes. 14,050 Cables Cine nine STORE don RS RE CAES 4,250 Ecaille de tortue. . . . . 826 dvres. 3,150 HVrbicles CVeTS. 2 2 LA 00 et NE RE 5,887

Valeur totale, en piastres. . . 1,373,428

E. Exportation du Mexique pour l'Espagne.

DÉNOMINATION DES MARCHANDISES

ET DES DENRÉES.

VALEUR

en

QUANTITÉS.

PIASTRES FORTES:

Grana. Cochenille. ! Granilla. . Polvo de Grana.

27,251 arrobes. 2,191,399 1510-08 40,226 786 Id. 7,048 149,069 Âvres. 263,729 968 = milliers. 31,625 483,944 © arrobes. 1,495,056

EN

A reporter. . . : 4,029,083

Indigo. . Vanille. . , Sucre.

CHAPITRE XII.

Suite du tableau E.

- DÉNOMINATION

VALEUR DES MARCHANDISES QUANTITÉS. en

ET DES DENRÉES. PIASTRES FORTES. Beport. 4,029,083 Cacao de Guayaquil. 3,995 + fanègues. 98,794 Id. de Caracas. 4802 Id. 17,298 Id. de Maracaybo. 1,7392. Zd. 53,936 Id. de Soconuzco. 3,959 dvres. 2,599 Bois de Campéche. . 26,635 + quintaux. 49,019 Pelleteries. TS CL A PAL RE 292,549 Piment de Tabasco. 5,795 2% TT. 36,981 Coton en graine. 17,327 Id. 35,910 Roucou. à 374 arrobes. 3,838 Bois de meubles. RAT EE Ie ARE 14,345 Salsepareille. . 4,912 = quintaux. | 86,980 Jalap. DT VTT, 61,971 Baumes. . Te 5,000 Argent. . 7,356,530 Où, : 149,229 Valeur totale, en piastres. 12,017,072

F. Exportation du Mexique pour d’autres parties de l'Amérique espagnole.

DÉNOMINATION DES MARCHANDISES

ET DES DENRÉES.

Farines. Sucre.

Cacao de Guyaquil.

QUANTITÉS.

19,496 £ercios. 6,348 Id.

495 + fanègues.

A reporter.

VALEUR

en

PIASTRES FORTES.

275,905 19,826 12,429

308,160

LIVRE V,

Suite du tableau F.

DÉNOMINATION DES MARCHANDISES

ET DES DENRÉES.

Bois de re À Cuirs en poils. ! Cochenille.

Peaux. .

Coton. .

Savon. . : Feuilles d’or. . Serge.

Anis.

Faïence.

Bayettes.

Articles divers. Comestibles.

Cuivre ouyragé. Étant Le Plomb. .

Argent...

Or.

QUANTITÉS.

Report. 6,871 3,000

152 arrobes.

M”

caisses.

5,974 1,766

14,732 vares. 1,022 = arrobes. 692 caisses. 1,300 vares.

14,444 livres. Do = quintaux. 100 Id.

Valeur totale, en piastres.

quintaut.

ne.

en

PIASTRES FORTES.

308,160

2,465,846 |

CHAPITRE XII. spl

RÉSULTATS. BALANCE DU COMMERCE DE VERA-CRUZ EN 1803.

piastres. piastres. en product. nat. 10,614,803

Importat. d'Esp. | 18,493,289 en product. étr. . 7,878,486

Exportation pour l'Espagne. . . . . . . . 12,017,072

Différence en faveur de l'importation. . . . 6,476,217

Commerce total de la métropoleavec Vera-Cruz. . 30,510,361

piastres. Importation d'Amérique. . . . . . . . . 1,373,428 | Exportation pour l'Amérique. . . . . . . 2,465,846 Différence en faveur de l’exportation. . . . . 1,092,418 Commerce total de l'Amérique avec Vera-Cruz. . 3,839,274

piastres. Impontation totales 4% 2 eo L'ILOS Lt 0 9,866,717 Exportation totale. .. .. . +: . ::31le1. 1144482917

Mouvement total du commerce de Vera-Cruz. . 34,349,634

Le commerce de Vera-Cruz a été fait, en 1803, par 419

bâtimens, dont

d’'Espagne.. . 103 | | l'Espag.. 82 Venant , Destinés pour ; d'Amérique. . 111 | l’'Amériq. 123

205

OBSERVATIONS.

1. « Le tableau de la balance dressé par le Consulado de Vera-Cruz ayant obtenu l'approbation de la cour et de tous les corps de l’État, on continue à donner la plus grande publicité à tout ce qui a rapport au commerce de la Nouvelle-Espagne. On n’a pas compris parmi les objets d'importation et d'exportation

50,000 quintaux de mercure, 280,000 rames de papier destinées

Tor. LIVRE V,

« pour la fabrique de tabac, 4,000 quintaux de fer embarqués dans « des vaisseaux de guerre, 12,300 quintaux de planches de cuivre, «et cinq millions de piastres envoyées en Espagne; de même que « 1,200,000 piastres qui ont passé aux Antilles, pour l'entretien des « places fortes, parce que tous ces articles ont été exportés et « importés pour le compte du gouvernement. »

2. « Il y a eu trois naufrages cette année dans l’île de Cancun et « le bas-fond de l’Alacran : la compagnie d’assurances, fondée le 17 « juillet, a assuré, en six mois, pour la valeur de 746,000 piastres. « Les circonstances politiques de l’Europe et la crainte d’une guerre « maritime ont entravé le commerce de Vera-Cruz; de sorte que

« son activité a été beaucoup moindre que l’année précédente. » *

Vera. Cruz, le 28 janvier 1804.

Il résulte de ces tableaux du commerce de Vera- Cruz, publiés par le consulado, qu’en réunissant les marchandises importées pour le compte du gouverne- ment à celles qui font l’objet des spéculations des né- goclans , on trouve :

EN 1802.

EN 1803.

COMMERCE DE VERA-CRUZ.

VALEUR VALEUR

EN PIABTRES. EN LIVRES TOURN. EN PIASTRES. EN LIVRES TOURN.

|

Exportation. . 57,947,000| 304,221,750] 20,922,000| 109,840,500

.148,800,000 2b6,200,000 15,554,000 81.658,500

Or et argent.

Produits de l’agricult. .| 9,147,000 48,021,750 5,368,000 28,182,000:

Importation. . 24,100,000|! 126,525,000! 22,975,000! 120,618,750

RSC | Ce

total. ..| 82,047,000! 430,746,750! 43,897,000| 230,459,250

L'une de ces années offre une activité de com- merce extraordinaire, parce qu'après une longue guerre maritime, l'Europe commençait à jouir des bienfaits

CHAPITRE XII. 79 de la paix : l’autre année présente un tableau de com- merce moins brillant, parce que, dès le mois de juin, la crainte d’une guerre prochaine avait fait cesser l’ex- portation des métaux précieux et des produits de l’agri- culture de la Nouvelle-Espagne.

[ L’impression de la première édition de cet ouvrage était entièrement terminée, lorsque j’ai recu, par la voie de l'Espagne, les états du commerce, imprimés à Vera-Cruz dans les années 1804, 1805 et 1806. Le Mexique a continué de jouir de la paix jusqu’en 180 : depuis cette époque , la guerre maritime et d’autres circonstances politiques , ont puissamment entravé les relations commerciales. Quoiqu'il soit résulté de cette po- sition un état de choses si extraordinaire que la balance du commerce ne saurait fous instruire sur l’augmentation ou la diminution de la richesse nationale , il m’a paru intéressant de consigner ici les notions statistiques les plus récentes que j'ai

pu me procurer sur cette partie des colonies espagnoles en Amérique.

Commerce de Vera-Cruz en 1804 :

Piastres. Piastres, duct. nati les. 10,412,324

Import. de l’'Espag. FMÉSAS Re ne | 14,906,060 en product. étrangères. 4,493,736

Importation de l'Amérique. : . . . . . . % . 1,619,682 VE M 'e : 18:035,371

Export. deVera-Cr. Be À A (LS |21,157,882 | pour l’Amérique. . . 5,424,511

Mouvement total du commerce. . . . . . 37,983,624

Parmi les productions nationales importées d’Espagne à Vera-Cruz, il y avait 48,735 barriques d’eau-de-vie, dont la valeur est de 1,235,130 piastres; 43,162 barriques / valeur : 837,776 piastres ) de vin rouge et blanc ; 20,946 arrobes (va- leur : 78,456 piastrés ) d’huile ; 19,721 livres ( valeur : 287,057

80 LIVRE V,

piastres ) de safran ; 79,200 bouteilles (valeur : 78,456 piastres) de bière ; 136,381 rames ( valeur : 486,583 piastres) de papier; 73,827 quintaux ( valeur : 812,707 piastres ) de fer; 3,108 quintaux ( valeur : b3,052 piastres ) d'acier, et pour plus de six millions de piastres de soieries, lainages, toiles de lin, mousselines et chapeaux , contenus dans des caisses que les négocians ne sont point tenus d'ouvrir à la douane.

Parmi les productions étrangères importées d’Espagne, il y avait pour quatre millions de piastres de soieries, toiles, draps et autres étoffes ; 47,236 livres ( valeur : 163,171 piastres ) de canelle ; 28,167 livres ( valeur : 85,952 piastres ) de clous de gérofle , et 2,997 quintaux ( valeur : 51,477 piastres ) d'acier.

Parmi les productions américaines importées des autres co- lonies espagnoles à Vera-Cruz, il y avait : 27,814 arrobes ( valeur : 536,836 piastres ) de cire de la Havane; 1,928 ar- robes ( valeur : 26,068 piastres ) de cire de Campèche ; 13,432 fanègues (valeur : 461,845 piastres) de cacao de Tabasco ; 8,141 fanègues ( valeur : 2,055 piastres ) de cacao de Caracas; 49,535 quintaux ( valeur : 100,219 piastres ) de bois de Campéche, et 18,496 fanègues ( valeur : 37,845 piastres ) de sel.

Parmi les productions indigènes exportées du Mexique pour la métropole, il y avait 381,509 arrobes { valeur : 1,097,505 piastres ) de sucre ; 1 1,737 arrobes ( valeur : 1,220,193 piast.) de cochenille fine, résultat d’une récolte très modique ; 867 arrobes ( valeur : 24,414 piastres) de granilla ; 464 arrobes ( valeur : 5,816 piastres) de cochenille en poudre; 189,397 livres ( valeur : 367,302 piastres ) d’indigo ; 37,797 quintaux ( valeur : 77,485 piastres ) de bois de Campèche ; 1,818 quin- taux ( valeur : 62,411 piastres ) de jalap ; 7,169 quintaux{ va- leur : 96,734 piastres ) de salsepareille; 1,014 milliers (valeur : 111,199 piastres) de vanille, et 3,786 fanègues ( valeur: 124,819 piastres ) de cacao de Tabasco. On a , en outre , ex- porté 18,801 fanègues ( valeur : 460,585 piastres ) de cacao

de Guayaquil. L’exportation de l’argent monnayé s’est élevé

CHAPITRE XIf. O1!

à 16,847,843 piastres. La Havane a recu de Vera-Cruz 26,371 trosos (valeur : 417,709 piastres) de farines mexicaines.

Il est entré à Vera-Cruz, en 1804, d'Espagne, 107 bà- timens ; des colonies espagnoles en Amérique, 123. On n’a porté sur cet état, ni 13,500,000 piastres exportées pour le compte du roi d'Espagne , ni 20,000 quintaux de mercure im-

portés pour le compte du gouvernement.

Commerce de Vera-Cruz en 180: Importation d’Es- pagne, en productions indigènes, 1,514,473 piastres (dont, en papier seul, 60,617 rames, ou pour 582,769 piastres }; en productions et marchandises étrangères, 74,963 piastres. Importation d'Amérique , 1,262,907 piastres ( dont, en cire de la Havane seule , 19,964 arrobes, ou pour 547,304 piast. ). Exportation pour l'Espagne, 10,200 piastres ; pour l’Amé- rique , 330,b46 piastres. Exportation faite par des vaisseaux neutres, 562,048 piastres. Mouvement total du commerce, h,355,137 piastres. Nombre des bâtimens entrés à Vera- Cruz : d'Espagne , 27; d'Amérique, 97-

Commerce de Vera-Cruz en 1806 : Importation d’Espa- gne , en productions espagnoles, 1,815,579 piastres ; en pro- ductions étrangères, 327,295 piastres. Importation d’Améri- que , 1,499,244 piastres. Importation faite par des vaisseaux neutres , 3,485,655 piastres. Exportation pour l'Espagne, 803,037 piastres ; pour l'Amérique , 574,191 piastres; pour des ports neutres, 4,101,534 piastres; par conséquent : Im- portation totale , 7,137,773 piastres. Exportation totale, 5,478,762 piastress Mouvement général du commerce, 12,616,535 piastres. Il est entré à Vera -Cruz, en 1806, d'Espagne, 8 embarcations; des autres colonies espagnoles

d'Amérique , 90; et des ports neutres, 37. Il résulte de cet état du commerce et de ceux qui pré-

cèdent , que, dans les trois anntes de paix, 1802, 1803

et 1804, l'importation totale de Vera-Cruz a été, année

IV. 0

82 LIVRE V,

moyenne ( abstraction faite du commerce frauduleux }, de 20,700,000 piastres; et l'exportation, non compris l’or et l'argent monnayés ou ouvragés, de 6,500,000 piastres.

millions. millions. 1802. Importation . . 21 +| Exportation. . . . . . 9 FOOD NN NT LR DU AE PORN RE LSO4... +. - 400 DER NE RE NES

Ces nombres nous démontrent que le vaste pays de la Nou- velle-Espagne, dans l’état actuel de sa civilisation et de ses ma- nufactures , a besoin de productions et de marchandises étran- gères pour la valeur de cent à cent dix millions de francs. En accordant une pleine liberté au commerce d’Acapulco et de San Blas avec la Chine et avec l’Inde ,le Mexique pourra tirer des toiles de coton , des soieries , du papier, des épiceries, et peut- étre même du mercure directementde l'Asie; cette circonstance diminuera les importations de l’Europe de plus de vingt millions de francs. Plus les rapports de l'Amérique avec l’Asie orientale seront multipliés, et moindre sera la somme d’or et d'argent que le nouveau continent verse annuellement dans le commerce de l’Europe. Les effets de cette révolution dans le commerce se feront sentir plus promptement parmi nôus, que ceux que produiront l'établissement de nouvelles manufactures et le ré- veil tardif de l’industrie indigène.

Depuis des siècles, le commerce du Mexique avec la mé- tropole n'avait jamais été aussi entravé qu’en 1805. Dans cette année, la valeur de l’exportation de Vera-Cruz pour lEs- pagne n’a été que de 10,200 piastres, tandis qu’année com- mune , elle est de 22 millions de piastres. Aussi, depuis l’an- née 1805, le prix du papier, du fer et de l'acier a presque triplé :

CHAPITRE XUI. 83

Prix du papier blanc,

la rame... . . . 3

du fer ,le quintal. . | 9

de l'acier, le quintal. | 18 |

En 1806, époque à laquelle l’entrée du port de Vera- Cruz à été permise aux bâtimens neutres, le Mexique a recu, par ces mêmes bâtimens , selon les registres des douanes, en toiles de lin (bretañas, bramantas, caserillos , listados, rua- nes, platillas, creas et estopillas ), pour la valeur de 1,079,714 piastres ; en cotonades et mousselines ( acolchados , cambray , musolinas, mahones, zarazas et pañuelos de Bay aja y Madras), pour la valeur de 1,554,647 piastres; et, en lainages, pour la valeur de 164,989 piastres.

Malgré le renchérissement du fer et de l'acier, l’exploita- tion des mines a continué avec la même activité qu'avant le commencement de la dernière guerre. On a frappé, à l'hôtel des monnaies de Mexico, en or et en argent: en 1804, 24,007,789 piastres ; en 180b, 27,165,888 piastres; en 1806, 2h4,736,020 piastres. Des 24,007,789 piastres frappées en 1804, il y avait 23,513,079 piastres ou 2,756,657 marcs d'argent, et 494,710 piastres ou 3,633 marcs d’or.

Nous ajouterons ici la balance générale du commerce du Mexique , en 1824, d’après l’état qui en a été publié dans cette année 1826, par ordre du gouvernement.

84 LIVRE V,

Par le port d’Alvarado.

piastres. piastres. piastres.

Importation des ports | Product. nationales. 206,096 nationaue. 0 E | étrangères. 80,991 Importation des ports |{ Product. nation.. 898,737 | étrang.. 3,481,831

| 264,087

| 4,360,568 ) 11,058,29r

américains. Importation des ports : : k J P Productions étrangères. . . 6,413,636 | étrangers. . + Exportation pour les { Product. nation.. - 176,31r bus ina ; di ports nationaux. étrang. . 25,731 Exportation pour les s À = P +P À Productions nationales. . . 3,022,422 /; 4:098,650 ports américains. Exportation pour les ù P k P | Productions nationales. . . 874,186 ports étrangers.

15,158,941 Par le port de Vera- Cruz.

Importation d'Eu- | ! ; y : Productions étrangères. . . 1,023,739

rope. À

P » 1,617,646 Exportation pour l'Eu- à ) à Productions nationales. . . 593,907

rope.

Toraz général. . .. 16,776,587 On n’a pas compris dans cette balance les valeurs impor- tées pour le compte de la République mexicaine et provenant des emprunts contractés avec l'Angleterre. Le commerce du Mexique a employé, en 1824, 388 bàti-

mens dont pe ports nationaux... . 39 Pour les ports nation. . 80 Venus { D’Amérique. . . . . . 76|Destinés { Pour l'Amérique. . . . 100 D'Europe. :: : . .. Lite (6 Pour l’Europe. . . . - 32

ae

1761 axe

Le tableau suivant présente les balances du commerce du Mexique par le port de Vera- Cruz, pendant les années 1796 à 1820. M. de Hnmboldt doit la communication de ce docu- ment important à l’amitié de M. Tomas Murphy. L'or et l'argent embarqués pour le compte des rois d'Espagne n’y sont pas

compris.

Re =

\ TOÙ;- y

94435

3% Us)

DC Rs J/ 1,201,114 24,445,417

6,833,723 |49,388,2461538,640,163

|! La RCE

AS. Du rhe > RER)

IMPRIMÉ CHEZ PAUT RENOUARD, RUE GARBNCIÈRE, D.

4

L+

HumBoLDT Bssai politique, tom. IV; PAS: 84-

BALANCE GÉNÉRALE DU COMMERCE DE VERA-CRUZ,

DEPUIS L'ANNÉE 1796 JISQU'A L'ANNÉE 1820,

AVEC L'ESPAGNE. AVEG LES AUTRES PAYS. AVEC L’AMÉRIQUE. ——— ———— IMPORTATION. EXPORTATION. IMPORTATION. EXPORTATION. IMPORTATION. EXPORTATION. 5 TOTAL a —— [EE —— er Ÿ "IR | PRODUITS | PRODUITS | TOTAL OR cocuexit#| VALEUR | SUCRE, | VALEUR | AUTRES] TOTAL |PRODUITS| PRODUITS | TOTA OR cocntx, | VALEUR | SUCRE, [VALEUR [AUTRES] TOTAL | PRODUITS | PRODUITS | TOTAL on PRODUITS 01 GÉNÉRAL. sanoxace | érmancens. | wvmsrass. À srancexr. | arrobes. | Ex rusrues. | Aunones, ex prasturs| pnoncirs. | nwriasrnes | xarioxaux.| érmaxcens, | sxvrsrs. | vrancexr. | arrobes. [ex vrasrnrs. | amnomes. [rx iso. | pnonvirs, | rx sasrats. | xarioxaux. | n'ecnorr. | es piasrus. | er ancuxr. DrvEns. à

7 3,647,068| 2,902,757| 6,540,825| 5,453,843| G,rr2| 439,609! 346,361] r,347,23t Totata| tete Reel te lin canelle le ele ele 1,419,216 1,419,216| 1,260,144| 734,901| 2,00/,045] 17,277,428

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RÉCAPITULATION GÉNÉRALE.

ImrorraTion de l'Espagne. . . + - 186,125,51r

ES PONTS ÉTTANGErS EN sara | a piastres:

de l'Amérique. 51,008,199

ExrorraTion pour l'Espagne. . 197:853,520 pour les ports étrangers. . . . , . . . . . 2 32,292,457 | 279,534,225 POUTA LA MÉTIQUE, (COMATERGELTOTAL 0-2 538,640,163 piastres.

—1

AUPRDMÉ CHEX PAT RNOD AND, RUB ORRENCIÈRE, S

CHAPITRE XIL 85

Le consulado de Vera-Cruz compte, parmi ses membres, des hommes aussi distingués par leurs lu- mières que par leur zèle patriotique : c'est à-la-fois une cour de justice (éribunal ) qui prononce dans les affaires contentieuses de commerce, et un conseil ad- ministratif chargé de l’entretien du port et des che- mins, des hôpitaux , de la police de la ville, et de tout ce qui a rapport aux progrès du commerce. Le conseil est composé d’un prieur, de deux consuls, d'un assesseur, d’un syndic et de neuf conseillers : les causes litigieuses y sont jugées gratis , d’après des dé- clarations verbales , et sans intervention d'avocats. C'est à l’activité du consulado de Vera - Cruz que l’on doit l’entreprise du chemin de Perote, qui, en 1803, coûtait par lieue plus de 480,000 francs; l’amé- lioration des hôpitaux, et la construction d’un beau phare giratoire, exécuté d’après le plan du célèbre astronome M. Mendoza y Rios, à Londres. Ce phare consiste dans une tour très élevée, placée à l'extrémité du château de San Juan d’Ulua, et qui a coûté, avec la lanterne, près d’un demi million de francs : les lampes à courant d’air, munies de réflecteurs, sont fixées sur un triangle qui tourne au moyen d’un mou- vement d'horloge, de manière que les lumières dispa- raissent chaque fois que la machine présente un de ses angles aigus à l’entrée du port. À mon départ de Vera-Cruz, le consulado s’occupait de deux nouveaux projets également utiles, de l’approvisionnement de la

ville avec de l’eau potable, et de la construction d’un

80 LIVRE V,

moôle, qui, s'avançant en forme de jetée, pourra ré- sister au choc des vagues. Nous avons eu occasion d'examiner le premier de ces projets, en parlant de la digue du Rio de Xamapa.

Dans toutes les parties de l'Amérique espagnole, il existe une antipathie prononcée entre les habitans des plaines ou des régions chaudes, et ceux du pla- teau des Cordillères. Cette antipathie frappe le voya- geur européen, soit qu'il remonte la rivière de la Magdeleine pour parvenir de Carthagène des Indes à Santa-Fe de Bogota, soit qu'il gravisse la chaine des Andes pour aller de Guayaquil à Quito, de Piura et de Truxillo à Caxamarca, ou de Vera-Cruz à la capi- tale du Mexique. Les habitans des côtes accusent le peuple montagnard d’avoir de la froideur et de man-

quer de vivacité : les habitans du plateau reprochent

à ceux du littoral de la légèreté et de l’inconstance dans les entreprises. On dirait que des peuples d’une origine différente se sont fixés dans la même province; car une petite étendue de terrain réunit, outre le cli- mat et les productions, tous les préjugés nationaux du nord et du sud de l'Europe. Ce sont ces préjugés qui entretiennent la rivalité que l’on observe entre les négocians de Mexico et ceux de Vera-Cruz. Rappro- chés du siége du gouvernement, les premiers savent profiter de leur position centrale. Un vice-roi qui ar- rive à la Nouvelle-Espagne , se trouve placé entre les

= * Chap. vi, tom. x, pag. 213.

CHAPITRE XIL. 87

divers partis des gens de robe, du clergé, des pro- priétaires de mines, des négocians de Mexico et de Vera-Cruz : chaque parti tend à rendre suspects ses adversaires, en les accusant d’un esprit inquiet et in- novateur , d’un desirsecret d'indépendance et de liberté politique. Malheureusement la métropole a cru trou- ver sa sûreté dans les dissensions internes des colonies : loin de calmer les haines individuelles, elle a vu naître avec satisfaction cette rivalité entre les indigènes et les Espagnols, entre les blancs qui habitent les côtes et ceux qui sont fixés sur le plateau de l'intérieur.

Si le port de Vera-Cruz, quoiqu'il n’offre qu'un mauvais mouillage entre des bas-fonds , reçoit par an quatre ou cinq cents bâtimens, celui d'Acapulco *, au contraire , qui est un des plus beaux du monde connu, en reçoit à peine une dixaine. L'activité commerciale d’Acapulco est restreinte au galion de Manille, connu sous le nom impropre du zavire ( nao ) de la Chine, au cabotage avec les côtes de Guatimala , de Zacatula et de San Blas, et à quatre ou cinq bâtimens qui sont expédiés annuellement à Guayaquil et à Lima. Ce sont l'éloignement des côtes de la Chine, le monopole de la société des Philippines, et la difficulté extrême de remonter contre le courant et les vents vers les côtes du Pérou, qui gênent le commerce de la partie occidentale du Mexique.

Le port d'Acapulco forme un immense bassin taillé

* . Voyez ci-dessus , chap. 117, tom, 1, pag. 286.

88 LIVRE V,

dans des rochers granitiques, ouvert vers le sud-sud- ouest, et ayant, de l’est à l’ouest, plus de six mille mètres de largeur. J’ai vu peu de sites dans les deux hémisphères qui offrent un aspect plus sauvage, j’ose- rais dire à-la-fois plus lugubre et plus romantique ; les masses de rochers rappellent, par leur forme, la crête dentelée du Montserrat, en Catalogne : elles sont composées de granite à gros grains, semblable à celui du Fichtelberg et de Carlsbad, en Allemagne. Ce granite est stratifié, mais les bancs sont irrégu- lièrement inclinés, tantôt au sud, tantôt au sud-est. D'ailleurs ces côtes rocheuses sont si escarpées, qu’un vaisseau de ligne peut les raser sans courir aucun danger, parce qu’il y a presque partout dix à douze brasses de fond.

La petite île de la Roqueta ou du Grifo, est placée de manière que l’on peut entrer au port d’Acapulco par deux passes, dont la plus étroite, appelée Boca Chica, forme un canal dirigé de l’ouest à l’est, et n'ayant, entre la pointe du Pilar et celle du Grifo, que 2/40 mètres de largeur. La seconde passe ou la Boca Grande, comprise entre l'ile de la Roqueta et la Punta de la Bruxa, a un mille et demi d’ouver- ture : dans limtérieur de l’anse on trouve partout vingt- quatre à trente-trois brasses de fond. On distingue vulgairement le port proprement dit, et la grande anse appelée Bahia, la mer du sud-ouest se fait sentir avec force, à cause de la largeur de la Boca Grande. Ce port comprend la partie la plus acciden-

2e.

CHAPITRE XI. 89

tale de la Bahia, entre Playa Grande et V'Ensenada de Santa Lucia : c'est que tout près de terre, les bâtimens trouvent un excellent ancrage, par six à dix brasses de fond. Nous y mouillâmes avec la frégate Orue , au mois de mars 1803, trente-trois jours après notre départ de Guayaquil.

En examinant l’isthme étroit qui sépare le port d’Acapulco de la Baie de la Eangosta de la Abra de San Nicolas, on dirait que la nature a voulu former dans cet endroit une troisième passe semblable à celles de la Boca Grande et de la Boca Chica. Cet isthme, qui, au plus, a quatre cents mètres de largeur, est très intéressant sous le point de vue géologique. Nous y avons gravi des rochers nus et d’une forme bizarre: ils ont à peine soixante mètres d’élévation, et paraissent déchirés par l'action prolongée des tremblemens de terre, qui sont fréquens sur cette côte. On observe à Acapulco que les secousses se propagent en trois di- rections différentes : elles viennent tantôt de l’ouest, par l’isthme dont nous venons de parler; tantôt du nord-ouest , comme si elles partaient du volcan de Colima; tantôt du sud. Depuis quelques années les dernières secousses sont les plus fortes, et précédées d'un bruit sourd, d'autant plus effrayant qu'il est ex- trêèmement prolongé. On attribue les tremblemens de terre, que l’on ressent dans la direction du sud, à des volcans soumarins; car l’on voit ici ce que J'ai observé plusieurs fois de nuit au Callao de Lima, que la mer

s’agite subitement et d’une manière épouvantable, par

90 LIVRE V,

un temps caline et serein, sans qu'il souffle le momdre vent.

La baie d’Acapulco, dans sa vaste étendue, ne pré- sente qu'un séul bas-fond qui n’a pas quarante mètres de largeur , et qui porte le nom de Sainte-Anne, parce qu'on apprit à le connaître, en 1981, par la perte inopinée du navire la Santa Ana, appartenant au commerce de Lima. Las Baxas, qui sont des pierres que nous avons rasées à notre entrée par la Boca Grande , le Farallon del Obispo et la petite île de San Lorenzo, près de la Punta de Icacos, n’offrent aucun danger , parce que ce sont des écueils visibles : ces masses de roches dont on s’approche sans craindre de toucher, peuvent être considérées comme des débris de l’ancienne côte. Au sud-est de la Punta de la Bruxa se trouve le petit port du Marques : il forme une anse” d’un mille de largeur, qui, à son entrée, a de dix- huit à vingt brasses, dans l’intérieur huit à dix brasses de fond. Cette anse n’est pas fréquentée à cause de sa proximité du port d’Acapulco : c’est un endroit sauvage et solitaire, dans lequel on verrait bientôt s'élever une ville populeuse , s’il était situé sur les côtes orientales de la Nouvelle-Espagne.

L’atterrage des ports de Rialexo, Sonzonate, Aca- pulco et San Blas, est très dangereux en hiver, c’est- à-dire pendant la saison des pluies, qui durent, sur toutes les côtes occidentales de l'Amérique *, entre Pile

* A l'exception de Guayaquil , les pluies durent depuis le mois de décembre jusqu’en avril et en mai. Il pleut à verse à Guayaquil ,

CHAPITRE XII. 91 de Chiloé et la Californie , depuis le mois de mai jus- qu’en décembre. L’entrée et la fin de l’hiver sont le plus à craindre. De grands ouragans se font sentir * aux mois de juin et de septembre , et l’on trouve alors sur les côtes d’Acapulco et de San Blas une mer aussi houleuse et courroucée qu’elle l’est en hiver près de l’île de Chiloé et sur les côtes de la Galice et des Asturies. Le Grand Océan ne mérite la dénomination d’Océan Pacifique que du parallèle de Coquimbo à celui du cap Corientes , entre les 30° de latitude australe etles de latitude boréale : c’est dans cette région que règne une sérénité constante ; c’est que soufflent pendant toute l’année, et sans que les saisons y influent sensi- blement , de faibles vents de sud-sud-ouest et de sud- est. Entre les de latitude boréale et le détroit de Bering, 1l règne, dans la partie orientale du Grand Océan , en hiver , c’est-à-dire depuis le mois de mai jusqu’au mois d’octobre, des vents sud-sud-ouest ** , et même sud-sud-est , que l’on désigne tous sous le nom général de bendavales ; en été, c’est-à-dire depuis le

5 mois de novembre jusqu’à la fin d'avril , soufflent les

tandis qu’il règne une grande sécheresse non-seulement à Panama, mais déjà au nord du cap Saint-François, à Atacamez. J'aurai occa- sion de traiter, dans un autre endroit, de ces constrastes de saisons qu’offrent les Cordillères et les côtes, et souvent les différens points d’une même côte. Il suffit d’avancer ici, en général, que l’on admet à tort que, sous les tropiques , la sécheresse et les pluies alternent partout d’après les lois qui ont été observées aux îles Antilles. * Voyez ci-dessus, chap. 11, tom.r, pag. 297.

** Vientos del tercer quadrante.

O2 LIVRE V,

brises ou vents nord et nord-est. Les bendavales sont orageux , durs, accompagnés de nuages épais, qui, près de terre, surtout en août, en septembre et en octobre, se déchargent par des averses de vingt à vingt-cinq jours de durée : ces pluies abondantes dé- truisent les récoltes, tandis que le vent de sud-ouest déracine les plus grands arbres. J’ai vu, près d’Aca- pulco, un fromager ( Bombax ceiba } dont le tronc avait plus de sept mètres de circonférence, et qui avait été abattu par les bezdavales. Les brises sont faibles , et souvent interrompues par des calmes plats ; elles soufflent par un ciel beau et serein, comme gé- néralement tous les vents qui ont la même dénomi- nation que l’hémisphère dans lequel ils règnent. Près d’Acapulco , et la connaissance de ce fait est très importante pour les pilotes qui fréquentent ces parages, les moussons du nord inclinent constamment au nord-ouest: le vent nord-est *, que l’on trouve au large et à des latitudes plus australes, y est très rare, et le vrai ouest sy fait craindre par une violence extrême. Il est probable que la largeur du continent et le courant ascendant qui se forme sur une terre for- tement échauffée, causent ces mouvemens de l’atmos-

phère vers l’est, et que cet effet devient insensible en

. * Le vent de terre (terral) qui souffle pendant la nuit, et jusqu’à huit ou neuf, heures du matin , à Sonzonate, Rialexo et Acapulco, est cependant est et nord-est; et c’est à la faveur de ce petit vent

qu’en été on remonte, si l’on a le malheur d’atterrer à l’est d’Aca- pulco.

SR

CHAPITRE XII. 9

s’éloignant du continent. La régularité des moussons, les changemens dans la direction du vent, dépendant de l'influence des saisons, ne se font sentir qu’à une distance des côtes de quatre ou cinq degrés en longi- tude. Plus à l’ouest, le Grand Océan offre les mêmes phénomènes que l'Océan Atlantique; car on y trouve pendant toute l’année, entre les limites des tropiques, le vent alizé, que l’on pourrait nommer le vent de la rotation de la terre, et qui incline, selon la dénomi- nation de l'hémisphère dans lequel il souffle, tantôt au nord , tantôt au sud. Il arrive quelquefois que des bâtimens venant du Chili ou de Lima, se placent dans des longitudes trop occidentales, de peur d’atterrer à l’est d'Acapulco: ils y attendent en vain le vent nord- ouest, qui ne souffle que près des côtes: le nord-est les force de s'élever jusqu’au parallèle de 20°, pour s'approcher du continent, qui se prolonge dans la direction du sud-est au nord-ouest: c’est seulement qu'à quarante lieues de terre, ils trouvent le vent nord-ouest qui les conduit au port. Ces mêmes vents de l’ouest forcent le galion d’Acapulco, lorsqu'il re- tourne à Manille, de faire route au sud jusqu'aux 12° ou 14° de latitude. Sur ces parallèles, par les 103° de longitude, et par conséquent à plus de deux cents lieues à l’ouest des côtes de Guatimala , le galion trouve les vents alizés (est et est-nord-est ), qui l’accompagnent jusqu'aux îles Marianes.

Le commerce d’Acapulco avec les ports de Guaya-

quil et de Luna est très peu actif: ses objets princi-

94 f LIVRE V,

paux sont du cuivre, de l’huile et un peu de vin du Chili ,une très petite quantité de sucre et de quinquina du Pérou; enfin du cacao de Guayaquil, qui est des- tiné soit pour la consommation intérieure de la Nou- velle-Espagne , soit pour l’approvisionnement de la Havane et des îles Philippines, soit enfin, en temps de guerre , à être envoyé en Europe. chargement des vaisseaux qui retournent à Guayaquil et à Lima est presque nul, et se borne à quelques lainages des manufactures de Queretaro, à un peu de cochenille, et à des marchandises des Grandes-[ndes, exportées en contrebande. C'est la longueur et l'extrême difii- culté de la navigation d’Acapulco à Lima, qui met les plus grands obstacles aux échanges entre les habitans du Mexique et ceux du Pérou. On navigue aisément, dans l’espace de six ou huit jours, du Callao de Lima à Guayaquil ; on met trois, quatre ou cinq semaines pour aller de Guayaquil à Acapulco : au contraire, pour parvenir de l’hémisphère boréal à l'hémisphère austral, des côtes du Mexique à celles de Quito et du Pérou, il faut lutter à-la-fois contre les courans et les vents. Il n’y a, de Guayaquil au Callao , que 2 10 lieues marines , et très souvent 1l faut deux fois autant de temps pour faire cette traversée dans la direction du nord au sud, que pour aller d’Acapulco à Manille par une route de plus de 2800 lieues marines: il arrive souvent que l’on emploie autant de semaines pour aller de Guayaquil au Callao, qu’il faut de ; jours pour sevenir du Callao à bi

CHAPITRE XII. 9)

On a trois choses à craindre dans la traversée des côtes du Pérou à celles de la Nouvelle-Espagne : les calmes plats, qui règnent surtout aux environs de la ligne ; les vents furieux connus sous le nom de papa- gallos , dont nous avons parlé à la fin du troisième chapitre ; et le danger d’atterrer à l’est d’Acapulco. Les calmes sont d’autant plus redoutables, que, pen- dant leur durée, les courans exercent toute leur in- fluence. D'ailleurs , les bâtimens espagnols employés pour le commerce de la mer du Sud sont si mal con- struits, que déjà, par des vents faibles, ils sont le jouet de ces courans. Les parages ces derniers se font sentir avec la plus grande force, sont les îles Galapagos, que M. Collnet a examinées le premier avec quelque exactitude. Il y a des exemples que des bâtimens construits à Guayaquil, obéissant très mal au gouvernail , ont croisé entre ces îles pendant deux mois , sans pouvoir s’en éloigner, et risquant à chaque instant, au milieu d’un calme plat, d’être portés par les courans * sur le rivage, qui est entouré d’écueils. Les pilotes péruviens cherchent à couper la ligne à sept ou huit degrés à l’est du groupe des îles Galapagos. Les Anglais et les Anglo-Américains ** quela pêche du cachalot appelle en ces parages ,redoutent cet archipel bien moins que les Espagnols: ils y relâchent assez

souvent tant pour recueillir des tortues, qui offrent

* Vancouver, chap. 111, pag. 402.

“Voyez chap. x, tom. 11, pag. 95.

90 LIVRE V,

aux marins une nourriture agréable et salutaire , que pour mettre à terre des matelots malades. Comme les bâtimens pêcheurs (wkalers) sont d’une construction très fine, ils éprouvent moins de dérive par des vents faibles et mous.

Après avoir échappé aux calmes qui règnent sous l'équateur, entre le cap de Saint-François et l’archipel des Galapagos, les bâtimens péruviens trouvent, par les 13°30' et 15° de latitude boréale, et les 103° et 100° de longitude occidentale , une autre région éga- lement redoutable par les calmes qui sont fréquens aux mois de février et de mars. L’année qui précéda

celle nous visitämes ces parages, un calme plat de

vingt-huit jours, joint au manque d’eau qui en fut la suite, avait forcé l'équipage d’un navire nouvellement construit à Guayaquil, d'abandonner un riche charge- ment de cacao , et de se sauver dans la chaloupe, pour chercher la terre , qui était éloignée de 80 lieues. Des accidens semblables ne sont pas rares dans la mer du Sud, les pilotes ont l’habitude blâmable d’embar- quer un très petit nombre de barriques d’eau, pour gagner de l’espace pour les marchandises. Les calmes qui règnent dans le parallèle de 14° nord, et que l’on ne saurait comparer qu'à ceux du golfe de Guinée, sont d'autant plus à craindre qu’on les éprouve à la fin de la traversée.

Dans la navigation du Callao et de Guayaquil

D”

Acapulco, on cherche à atterrer à l’ouest du port,

A

cause des vents et des courans, dont la direction est

NP

CHAPITRE XIT. 97

très régulière près des côtes. On cherche généralement à mettre le cap sur les farallons de Siguantanejo, situés à plus de 4o lieues de distance, à l’ouest-nord- ouest d’Acapulco, un peu à l'occident du Morro de Petatlan. Ces farallons étant très blancs , on les voit en mer dans un éloignement de quatre lieues. Après les avoir relevés, on range la côte, en gouvernant au sud-est, vers la pointe de Satlan et les belles plages de Sitiala et de Coyuca , qui sont couvertes de pal- miers. On n’a connaissance du port d’Acapulco que par les mamelons (/etas ) de Coyuca et par le grand Cerro de la Brea ou Siclata. Cette montagne *, visible au large , à trente-huit milles de distance du port, est située à l’ouest de l’Alto del Peregrino , et sert de signal aux navigateurs , comme le pie d’Orizaba, la Campaña de Truxillo et la Siila de Payta. Depuis les côtes de la Californie et de Cinaloa jusqu’à Acapulco, et le plus souvent même jusqu’à Tehuantepec, le courant porte, du mois de décembre au mois d'avril, dans la saison que l’on est convenu d’appeler ete, du nord-ouest au sud-est ; en hiver, depuis le mois de mai jusqu'au mois de décembre, le courant porte au nord-ouest , le plus souvent ouest-nord-ouest. Cest à cause de ce mouvement des eaux de l'Océan, qui ne se fait sentir qu’à quarante lieues de distance des

côtes, qu'en été une traversée d’Acapulco à San Blas

* Voyez ma carte de route d’Acapulco à Mexico ( Atlas du

Mexique , pl. v ). IV, ÿ

98 LIVRE V, dure vingt à trente jours, tandis qu’au retour, en hiver, elle ne dure que cinq à six jours.

Sur les cotes occidentales du nouveau continent , entre les 16° et les 27° de latitude boréale, un navi- gateur dépourvu de moyens de trouver sa longitude, peut être assez sûr que, si l'observation de latitude le place plus au nord que le /och, son bâtiment a été entraîné par les courans vers l’ouest ; au contraire, sa longitude sera plus orientale que celle qui résulte de l'estime, si la latitude observée est moindre que la latitude esitmee. Mais, au sud du parallèle de 16° nord, et dans tout l'hémisphère austral, ces règles deviennent très incertaines, comme je m'en suis convaincu , en comparant soigneusement, dans la partie orientale du Grand Océan, jour par jour, le point d'estime avec la longitude chronométrique et les distances prises entre la lune et le soleil. D’énormes erreurs en lon- gitude, causées par la force des courans, rendent les navigations, dans ces parages , aussi longues que dispendieuses : les erreurs s'accumulent dans des tra- versées de 2000 lieues, et nulle part l'usage des garde- temps et l'emploi de la méthode des distances lunaires ne deviennent plus indispensables que dans un bassin de mer d'une étendue si vaste : aussi, depuis quelques années, les pilotes les moins instruits commencent-ils à sentir l'utilité extrême des observations astrono- miques. J’ai connu à Lima des négocians espagnols qui avaient acheté des garde-temps 6 ou 8000 fr., dans le dessein de les embarquer sur des bâtimens

CHAPITRE XII. 99

nouvellement construits. J’ai même appris avec satis- faction que plusieurs bâtimens anglais et anglo-amé- ricains ,qui doublent le cap de Horn pour faire la pêche de la baleine et pour visiter la côte du nord-ouest de l'Amérique , sont pourvus de chronomètres.

Souvent la traversée d’Acapulco à Lima est plus pénible et plus longue qu'une navigation de Lima en Europe: on l’exécute, en liver, en remontant jusqu'aux 28° ou 30° de latitude australe, avant de s'approcher des côtes du Chili; quelquefois on est forcé de gou- verner au sud-sud-ouest , au-delà de l'ile de Juan Fernandez. Cette navigation por altura, dont le pre- mier exemple a été donné, en 1540, par Diego de Ocampo, sous le vice-roi du Mexique, Antonio de Mendoza, dure communément trois à quatre mois ; mais 1l y a peu d'années que le navire le Neptune, appartenant au commerce de Guayaquil, a mis sept mois pour aller des cotes du Mexique au port du Callao.

En été, depuis le mois de décembre jusqu’au mois de mai,on remonte de la pointe Pariña*(lat. 4°35" sud; longitude 83°45°) à Lima , à la faveur du terral. Cette dernière route est désignée par le nom de navigacion por el meridiano , parce qu’au lieu de s'éloigner de trois ou quatre cents lieues à l’ouest des côtes, on tâche de changer très peu de longitude. Au Pérou, entre Paita et le Callao ; au Mexique, entre

* . . Ê . Voyez mon Recueil d'Observations astronomiques , rédigé par

M. Oltmanns , vol. 11, pag. 430.

7.

100 LIVRE V,

Sonzonate et Acapulco, et en général sur la plupart des côtes sous la zone torride, le vent de terre est très frais pendant la nuit ; il varie du sud-est au sud- est + à l’est :au contraire , entre le cap Blanc et Guaya- quil , le vent souffle, de nuit, de la mer vers la terre. Les pilotes savent profiter de cette circonstance dès qu’ils ont atterré sur la Punta Pariña : ils rendent de jour, pendant dix-huit heures , des bordées au large vers le sud-sud-ouest ; de nuit, lorsque le vent de terre fraichit, ils mettent le cap sur la cote pendant six autres heures, en louvoyant avec un bon corps de voiles, à cause des courans. Dans cette navigation par le méridien , on ne doit pas s'éloigner de plus de 60 à 70 lieues de terre. Un pilote portugais a prouvé récemment que la méthode des bordées peut s'exé- cuter même pendant l'hiver *, si toutefois le navire obéit bien au gouvernail. Cette méthode à, en outre, le grand avantage de raccourcir le chemin: en la sui- vant, on évite les tempêtes qui règnent aux mois d'août, de septembre et d'octobre, entre les 28° et 33° de latitude sud. J'ai cru devoir consigner ici ces notions détaillées sur la navigation dans la partie orientale du Grand-Océan |, non-seulement parce qu'elles intéressent le commerce du Nouveau Conti- nent, mais surtout parce qu'elles prouvent un prin- cipe qui devrait influer puissamment sur tous les

calculs de la politique ; savoir, que la nature a mis

* Moraleda Derotero de la mar del Sur. (Manuscrit très précieux »

CHAPITRE XIT. 1OI

d'énormes obstacles aux communications maritimes entre les peuples du Pérou et ceux du Mexique. En effet, ces deux colonies, qui, d’après leur position, sont assez rapprochées , se regardent presque comme aussi étrangères entre elles qu'aux habitans des Etats- Unis et à ceux de l’Europe. |

La branche de commerce la plus ancienne et la plus importante d'Acapulco est l’échange des marchandises des Grandes Indes et de la Chine contre les métaux précieux du Mexique. Ce commerce, limité à un seul galion , est d’une simplicité extrême; et, quoique j'aie été sur les lieux se fait la Jotre la plus renommée du monde, j’aurai peu à ajouter aux notions qui en ont été données jusqu’à ce jour.”

Le galion, qui a généralement douze ou quinze cents tonneaux , et qui est commandé par un officier de la marine royale, met à la voile à Manille, à la mi-juillet ou au commencement d'août , lorsque la mousson du sud-ouest est déjà parfaitement établie. Son chargement consiste en mousselines, toiles peintes, chemises de cotonnades grossières, soies écrues, bas de soie de Chine, ouvrages d’orfévrerie faits à Canton ou à Manille, par des Chinois; épiceries et aromates. Le voyage se fait, ou par le détroit de Saint-Bernar- din, ou par le cap Bojador, qui est la pointe la plus septentrionale de l’île de Luçon : il durait jadis cinq

* Anson’s Voyage, B. 11, chap. x, pag. 63-73. Le Gentil, 11, pag.216. Raynal, 11, pag. 90. De Guignes, ur, pag. 407. Renouard de Sté-Croix, it, pag. 357.

102 LIVRE V,

à six mois ; mais, depuis que l’art de la navigation a été perfectionné , le trajet de Manille à Acapulco n'est que de trois ou quatre mois. Des vents du nord- ouest et du sud-ouest règnent dans le Grand Océan, comme généralement dans toutes les mers, au-delà des limites naturelles des vents alizés, au nord et au sud du parallèle des 28° et 30°. Opposés dans leur direction aux vents alizés, ils peuvent être regardés comme des contre-courans atmosphériques. C'est à la faveur des vents du sud-ouest que, pendant mon séjour au Pérou, des bâtimens anglais, à la vérité excellens voiliers, sont venus du cap de Bonne-Espérance à Valparaiso, au Chili, en quatre-vingt-dix jours, quoi- qu'ils eussent eu à parcourir, de l’ouest à l’est, près de deux tiers de la circonférence du globe. Dans l’hémis- phère boréal, le vent nord-ouest facilite la traversée des côtes du Canada en Europe, de même que celle de l’Asie orientale aux côtes occidentales du Mexique. Jadis le galion s'élevait jusqu'au-delà des 35° de latitude nord pour atterrer dans la Nouvelle-Cali- fornie, sur les hautes montagnes de Santa Lucia, qui s'élèvent à l’est du canal de Santa-Barbara. Depuis une vingtaine d'années , l’atterrage se fait beaucoup plus au sud ; car, après avoir eu connaissance de l'île de la Guadalupe (lat. 28°53°) les pilotes gouvernent au sud-est, en évitant les dangers de l’écueil appelé Abreojos , et les deux farallons de los Alisos. C'est une circonstance fàcheuse que , dans cette longue traversée , le galion ne trouve pas, depuis Manille

CHAPITRE XI. 103

jusqu'à l'ile de la Guadalupe et aux côtes de Califor- nie, un seul point de relâche. Il eût été à desirer qu’au nord des iles Sandwich, on eût découvert quelque autre archipel qui, situé entre l’ancien et le nouveau continent, püt offrir des raffraîchissemens et un bon mouillage.

La valeur des marchandises du galion ne devrait être, d’après la loi, que d’un demi-million de piastres ; mais elle s'élève généralement à un million et demi ou à deux millions de piastres. Après les négocians de Manille, ce sont les corporations ecclésiastiques qui prennent la plus grande part à ce commerce lu- cratif: ces corporations y emploient près du tiers de leurs capitaux , et cet emploi de l'argent est désigné par la phrase impropre dar & corresponder. Dès que la nouvelle arrive à Mexico que le galion a été vu sur les côtes, les routes de Chilpansingo et d’Acapulco se couvrent de voyageurs : les négocians s'empressent à être les premiers à traiter avec les subrécargues qui arrivent de Manille. Généralement , quelques maisons puissantes de Mexico se réunissent pour acheter l’en- semble des marchandises, et il est arrivé que la car- gaison a été vendue avant que la nouvelle de l’arrivée du galion füt connue à Vera-Cruz. Get achat se fait presque sans ouvrir les balles ; et, quoiqu'à Acapulco, on accuse les marchands de Manille de ce qu’on appelle trampas de la China ou fraude chinoise , il faut con- venir que ce commerce entre deux pays éloignés l’un de l’autre de trois mille lieues, se fait avec assez de

104 LIVRE V,

bonne-foi, peut-être même avec plus de loyauté que le commerce entre quelques nations de l’Europe civi- lisée, qui n'ont jamais eu aucun rapport avec les négocians chinois.

Tandis que les marchandises des Grandes Indes sont transportées d'Acapulco à la capitale du Mexique, pour être distribuées dans tout le royaume de la Nou- velle-Espagne, on fait descendre, de l’intérieur vers la côte, les barres d'argent et les piastres qui doivent former la cargaison de retour. Le galion part généra- lement au mois de février ou de mars: il va alors presque sur son lest ,car son chargement ne consiste, pour le voyage d’Acapulco à Manille, qu'en argent (plata), en une tres petite quantité de cochenille d'Oaxaca , en cacao de Guayaquil et de Caracas, en vin, huile et lainages d’Espagne. La quantité de mé- taux précieux exportés aux îles Philippines, y compris ce qui nest pas enregistré, s'élève, année moyenne, à un million, souvent à 1,300,000 piastres. Le nombre des passagers est généralement très considérable, et augmenté de temps en temps par des colonies de moines que l'Espagne et le Mexique font passer aux Philip- pines. Le galion de l’année 1804 en conduisit soixante- quinze, ce qui fait dire aux Mexicains que la Vao de China, à son retour, charge plata y frayles.

La navigation d’Acapulco à Manille s'exécute à la faveur des vents alizés : c’est la plus longue que l’on puisse faire dans la région équinoxiale des mers; elle est presque triple du trajet des côtes d'Afrique aux îles

CHAPITRE XI. 10)

Antilles. Le galion , comme il a été observé plus haut, fait d'abord route au sud, en profitant des vents de nord-ouest qui règnent sur Îles côtes septentrionales du Mexique. Parvenu au parallèle de Manille, il court à toutes voiles à l’ouest, trouvant constamment une mer tranquille et un joli frais de la partie qui est entre l'est et l’est-nord-est *. Rien n'interrompt la sérénité du ciel dans ces régions, si ce n’est quel- quefois un petit grain qui se fait sentir lorsqu'il arrive au zénith. Aussi le pilote Don Francisco Mau- relli a-t-il eu l’audace de traverser tout le Grand Océan, sur une longueur de près de trois mille lieues marines, dans une chaloupe pontée (lancha de navio): cette chaloupe, appelée la Sonora , fut expédiée de San Blas, pour porter à Manille la nouvelle de la dernière rupture entre l'Espagne et l'Angleterre : on la conservée au port de Cavite, comme on aurait conserver à Timor le bateau dans lequel le malheureux capitaine Bligh fit sa mémorable navigation des îles de la Société aux iles Moluques.

Autant la traversée de Manille aux côtes du Mexi- que est longue et pénible, autant celle d’Acapulco aux îles Philippines est courte et agréable: cette der- nière ne dure généralement que cinquante à soixante

jours. Il arrive de temps en temps, depuis quelques

* Plus au nord, surtout entre les 20° et le tropique du Cancer, les vents alizés sont moins constans dans le Grand Océan que dans l'Océan Atlantique.

106 LIVRE V,

années , que le galion touche aux îles Sandwich, pour y prendre des provisions et pour y faire de l’eau, si les prêtres du pays n’ont pas {aboue l’aiguade. Comme la traversée n’est pas longue, et que les chefs de ces iles n’ont pas toujours des dispositions amicales envers les blancs, cette relâche , rarement nécessaire , est souvent dangereuse. À mesure que le galion avance vers l’ouest, les brises deviennent plus fraiches , mais aussi plus inconstantes : on commence à sentir de fortes rafales. Le galion touche à l’ile de Guahan ou Guam, réside, dans la ville d’Agana*, le gouverneur des îles Marianes. On a observé avec raison que cette ile est le seul point qui, dans la vaste étendue de la mer du Sud, parsemée d’iles innombrables, présente une ville bâtie à l’européenne, une église et un ouvrage de fortification. D'ailleurs, ce pays délicieux, que la nature a enrichi des productions les plus variées, est une de ces nombreuses possessions dont la cour d'Espagne n’a jamais su tirer aucun parti. Le fana- üsme des moines et l’avarice sordide des gouverneurs ont conspiré jadis pour dépeupler cet archipel. Le commandant du fort d'Agana est un des employés du roi d’Espagne qui peut le plus impunément exer- cer un pouvoir arbitraire: il n'a de rapports avec l'Europe et les îles Philippines qu’une seule fois par an ; si la 240 est interceptée, ou si elle se perd dans une tempête, il reste plusieurs années dans un isole-

* Surville, Nouveau Voyage à la mer du Sud, pag. 176.

CHAPITRE XU. 107 ment parfait. Quoiqu'il y ait, en ligne droite par l’est, 4ooo lieues de Madrid à Agana, on assure qu’un gouverneur de Guahan, voyant arriver le galion deux années de suite, témoigna le desir de résider dans une ile moins rapprochée de l'Espagne, pour être moins exposé à la surveillance des ministres.

Le galion porte à la colonie des iles Marianes ( ës- las de los Ladrones ), outre le situado, c’est-à-dire l'argent destiné à payer la solde des troupes et les appointemens des officiers royaux, des lainages, des toiles et des chapeaux , pour l'habillement du petit nombre de blancs qui habitent cet archipel. Le gou- verneur fournit au galion des provisions fraîches, surtout du porc et de la viande de bœuf. Les bêtes à cornes se sont singulièrement multipliées dans ces iles, existe une belle race de bœufs qui tous sont blancs avec des oreilles noires. Le commodore Byron * prétend avoir vu, à l'ile de Saypan, située au nord de Tinian, et ayant des montagnes peu élevées, des huanacos semblables à ceux du Pérou : cette obser- vation mériterait d'être vérifiée par des naturalistes. Les Espagnols n'ayant introduit au Mexique ou au royaume de la Nouvelle-Grenade ni /lamas, ni hua- nacos, ni alpacas, il paraît probable qu'ils en ont transporté dans un groupe d'’iles voisin de PAste.

Outre le galion d’Acapulco, on expédie aussi, de temps en temps, un vaisseau de Manille à Lima. Cette

* Hawkesworth’s Compilation, vol. 1, pag. 121.

x*

Voyage de Marchand , tom. 1, pag. 436.

108 LIVRE V,

navigation, une des plus longues et des plus difficiles, se fait ordinairement par la même route du nord que la traversée des îles Philippines aux cotes de Califor- nie. Le galion destiné pour Lima, après avoir re- connu la côte du Mexique, fait route au sud jusqu'aux 28° et 30° de latitude australe, règne le vent sud- ouest. Lorsque le Pérou , affranchi du joug que lui impose le monopole de la compagnie des Philippines, pourra faire librement commerce avec les Grandes Indes, on préférera peut-être, pour le retour de Can- ton à Lima, une route qui va au sud de la Nouvelle- Hollande, par des mers dans lesquelles on est sûr de trouver des vents favorables.

Peu d'années avant mon séjour à Lima, Don Josef Arosbide a conduit le galion el Filippino , en quatre- vingt-dix jours, par une route directe de l’ouest à l'est, de Manille au Callao. Favorisé par les petits vents variables qui soufflent, surtout de nuit, dans le voisinage des îles de la mer du Sud, il a remonté, entre les parallèles des et 10° sud, contre le cou- rant de rotation. La crainte de tomber entre les mains des corsaires anglais lui fit choisir une route si extra- ordinaire, et opposée à la direction des vents alizés. Oubliant que le hasard avait eu beaucoup de part au succès d’un voyage pendant lequel des calmes avaient été interrompus par des grains du sud et du sud-sud- ouest *, M. Arosbide voulut tenter une seconde fois

* Un savant navigateur, M. de Fleurieu, a déjà observé , avec

; CHAPITRE XIT. 109

la route de l’ouest à l’est: après avoir lutté long-temps contre les vents alizés, il fut obligé de s'élever à de hautes latitudes, et de suivre l’ancienne méthode de navigation ; le manque de vivres Île fit relâcher au port de San Blas, il mourut excédé de fatigues et de chagrins.

On a demandé comment, depuis le seizième siècle, des vaisseaux espagnols ont pu traverser le Grand Océan, des côtes occidentales du nouveau continent aux îles Philippines, sans découvrir les ïlots dont est parsemé ce vaste bassin de mer? Ce problème est fa- cile à résoudre, si l’on considère que peu de naviga- tions se sont faites de Lima à Manille, et que les ar- chipels dont nous devons la connaissance aux tra- vaux de Wallis, de Bougainville et de Cook, sont presque tous contenus entre ’équateur et le tropique du Capricorne. Depuis près de trois cents ans, les pilotes du galion d’Acapulco ont eu la prudence de courir constamment le même parallèle, pour venir des côtes du Mexique aux îles Philippines : il leur paraissait d'autant plus indispensable de suivre cette route, qu'ils se figuraient rencontrer des bas - fonds et des écueils dès qu'ils déviaient vers le nord ou vers

le sud. À une époque l'usage des distances lunaires

raison, qu’il n’est pas rare de voir régner, dans la région équi- noxiale du Grand Océan, surtout par les 15° et 18° de latitude aus- trale , et les r14°et 1 18° de longitude occidentale, pendant plusieurs jours, des vents sud-sud-ouest, et même nord-ouest. ( Voyage de

Marchand , tom. 11, pag. 269 ).

I10 LIVRE V,

et celui des garde-temps étaient inconnus aux navi- gateurs, on tachait de corriger la longitude déduite de l'estime par l'observation de la déclinaison magné- tique. On avait remarqué très anciennement que la variation était à peu près zéro au détroit de San Ber- nardino, et déjà en 1585, Juan layme avait navigué avec Francisco Gali, de Manille à Acapulco, pour éprouver un instrument de son invention, propre à trouver la déclinaison de l'aiguille aimantée *. Cette méthode de corriger l'estime pouvait avoir quelque intérêt à une époque un pilote ne connaissait sou- vent pas sa longitude à ou 10° près : des observa- tions très précises ont prouvé de nos jours que le changement de déclinaison magnétique est extrême- ment lent dans ces parages, même en approchant du détroit de San Bernardino.

D'ailleurs, on ne doit pas être surpris que des ga- lions portant des cargaisons de six à sept millions de francs, n’aient pas été tentés d’abandonner la route qui leur était prescrite. De véritables expéditions de découvertes ne peuvent être faites qu'aux frais d’un gouvernement; et l’on ne saurait nier que, sous les règnes de Charles-Quint, de Philippe IE et de Phi- hppe LIT, les vice-rois du Mexique et du Pérou

* Viage al estrecho de Fuca, pag. 46. Voyage de Lapérouse, tom. 11, pag. 306. J'ai trouvé, au mois de décembre 1803, la variation magné- tique à Mexico ( lat. 19°25'45” nord, long. occ. 101°25"), de 8°8° à l’est; et dans la mer du Sud, par les 13°50' de latitude nord et les 106°26" de longitude, de 6°5/.

CHAPITRE XII. III

n'aient encouragé un grand nombre d'entreprises pro- pres à illustrer le nom espagnol. Cabrillo visita, en 1542, les côtes de la Nouvelle - Californie ou de la Nouvelle-Albion, jusqu'aux 37° de latitude. Gal, en s’égarant au nord, dans son retour de la Chine aux côtes du Mexique, découvrit, en 1582, les monta- ones de la Nouvelle-Cornouaille, couvertes de glaces éternelles, et situées par les 57° 30° nord. L’expé- dition de Sebastien Viscayno reconnut les côtes entre le cap Saint-Sébastien et le cap Mendocino. Déjà en 1542, Gaetano avait trouvé quelques îles éparses rapprochées du groupe des îles Sandwich : on ne peut révoquer en doute que même ce dernier groupe n'ait été connu aux Espagnols plus d’un siè- cle avant les voyages de Cook; car l’île de la Mesa, indiquée sur une ancienne carte du galion d’Acapulco, est identique avec l’île Owhyhée, sur laquelle s’élève la haute montagne de la Table Mowna - Roa *. Mendaña,; accompagné de Quiros **, découvrit, en 1999, le groupe d’iles connu sous le nom des Mar- quesas de Mendoca ou d’iles de Mendaña, qui com-

di Voyage de Marchand ,tom.1, pag. 416.

** Alvaro Mendana de Neyra et Pedro Fernandez de Quiros. Voyez Succesos de, las islas Filippinas (Mexico, 1699), chap. vr. Hechos de Don Garcia Hurtado de Mendoza , marquès de Canete, virey del Pert, los escribô el doctor Don Christobal Suarez de Figueroa, pag. 238. Après la mort de Mendana, son épouse, Dona Isabella Baretos , célèbre par la force de son esprit et par un courage extraordinaire, prit le com-

mandement de l’expédition , qui fut terminée en 1596.

I 12 LIVRE V,

prend San Pedro ou O-Nateya, Santa Christina ou Wahitaho, la Dominica ou O-Hivahoa, et la Mada- lena. Nous devons à ces mêmes navigateurs intrépides la connaissance des îles Santa-Cruz de Mendaña, que Carteret a nommées îles de la reine Charlotte; l’ar- chipel del Espiritu - Santo de Quiros *, qui sont les Nouvelles-Cyclades de Bougainville et les Nouvelles- Hébrides de Cook; l’archipel des iles de Salomon de Mendaña, que Surville ** a appelées les Arsacides; les îles Dezena (Maitea), Pelegrino ( Scylly-Island de Wallis), et probablement aussi O-Taïti (la Sagittaria de Quiros ), qui toutes trois font partie du groupe des îles de la Société. Est-il juste de dire que les Espa- onols ont traversé le Grand Océan sans reconnaître aucune terre, lorsqu'on se rappelle la masse des dé- couvertes que nous venons de citer “**, et qui ont été faites à une époque l’art de la navigation et l’as- tronomie nautique étaient bien loin du degré de per-

fection auquel ils se sont élevés de nos jours ? Les

* Fleurieu, Déccuverte des Francais dans le sud-est de la Nouvelle- Guinée, pag. 8b.

"* La Nouvelle-Georgie de Shortland. ( Yoyage de Marchand, tom. vr, pag. 63 ).

“J'aurais pu ajouter au tableau des découvertes des Espagnols dans la mer du Sud, celle de Garcia Jofre de Loaisa ( 'iage al estrecho de Magellanes, pag. 206), de Grixalva, Gallego, Juan Fernandez, Luis Vaez de Torrès et de Sayavedra Cedron, qui reconnurent les pre- miers la côte septentrionale de la Nouvelle-Guinée. Voyez la belle carte de la partie mérionale de la mer du Sud, dressée d’après les savantes recherches de M. Dalrymple.

CHAPITRE XI. 113

noms de Viscayno, de Mendaña, de Quiros et de Sar- miento, méritent sans doute d’être placés à côté des noms dés plus illustres navigateurs du dix - huitième siècle.

Nous avons déjà observé plus haut que l'archipel des îles Sandwich offre un point de relâche aux bâti- mens qui vont d’Acapulco, ou de la côte nord-ouest de l'Amérique, aux Philippines et en Chine; de même que les iles du marquis de Mendoza ou celles de la Société fournissent un excellent mouillage et une grande abondance de vivres aux bâtimens qui ont passé le cap de Horn pour chercher des fourrures à Noutka et dans la baie de Norfolk. Malgré ces avan- tages, les habitans du Mexique, intéressés dans le commerce avec l’Asie, desireraient que les îles Sand- wich ne se trouvassent pas sur la route d’Acapulco à Manille : ils craignent que quelque puissance euro- péenne n’y fasse des établissemens, ou que les insu- laires, naturellement actifs et entreprenans, ne com- mencent à exercer la piraterie dans ces mers. Il est vrai que le éraite de Karakakooa, dans lequel Ta- maahmaah, roi d'Owhyhée, a fait, en 1794, une ces- sion libre et volontaire de son empire au roi de la Grande-Bretagne, n’a pas eu des effets plus durables que tant d’autres traités conclus entre les peuples ci- vilisés de l’Europe. Les chefs, constamment en guerre entre eux, donnent la préférence à la nation qui leur cède le plus d’armes à feu et de munitions. Ces ar- mes, peu de temps après, sont dirigées contre ceux

IV. o

11/4 LIVRE V, même qui ont eu l’imprudence de les fournir. Beau- coup d’'Européens, la plupart mauvais sujets et déser-- teurs des bâtimens anglais ou anglo - américains, se sont établis parmi les insulaires.

C’est par leur secours qu'une puissance entrepre- nante de l’Europe parviendra assez facilement à se rendre maîtresse des îles Sandwich, et à y former une colonie. Ces insulaires sont excellens marins : déjà plusieurs d’entre eux , embarqués sur des bâtimens eu- ropéens, ont été aux Etats-Unis , à la côte nord-ouest de l'Amérique et en Chine; ils ont tenté de construre des goëlettes , et même des vaisseaux armés, avec les- quels ils projètent de faire des expéditions lointaines. Les courans du nord-ouest leur portent de grands troncs de pins de la côte septentrionale du continent de l'Amérique. Toutes ces circonstances faciliteront sin- gulièrement l'établissement d’une colonie dans cet archi- pel. Les natifs desiles Sandwich, plus que tousles autres insulaires du Grand-Océan, ont profité de leurs com- munications avec les Européens. La sphère de leurs idées s’est étendue; on leur a fait naître des besoins qu'ils ne connaissaient pas; et, depuis vingt ans, ils ont fait des progrès sensibles vers cet état social que l’on désigne assez improprement par le mot de civili-

sation *. Ces progrès, qui seraient très lents si les in-

* C’est par les effets de cette prétendue civilisation, que les habi- tans d’O-Taïti, accoutumés aux outils et aux étoffes de fabrique eu- ropéenne , oublient peu à peu de faire des outils en pierre et en os, et

qu'ils négligent la culture du mürier à papier. Voyez les réflexions

CHAPITRE XIL 11

sulaires étaient abandonnés à eux-mêmes, deviendront très rapides sous la domination européenne, ét peut- être ces peuples se feront-ils craindre un jour dans le Grand-Océan , comme les corsaires des îles Bermudes, ceux des îles Bahames et les Barbaresques sont craints dans l'Océan Atlantique et dans la Méditerranée. Une escadre stationnée dans la baie de Karakakooa , et di- rigeant sa croisière vers le sud et vers l’est, se ren- drait redoutable aux bätimens qui font route pour les iles Philippines ou pour la Chine, soit d’Acapulco et de San Blas, soit de la cote nord-ouest de l'Amérique.

Le cabotage sur les cotes occidentales de la Nouvelle- Espagne est moins considérable que celui quia lieu entre Campêche, l'embouchure du Rio Huasacualco appelé nouvellement le port Bourbon, Vera-Cruz et Tampico. En suivant les côtes du sud-est au nord-ouest, on trouve les ports suivans : Tehuantepec, los Angeles, Acapulco, Siguantanejo , Zacatula, Colima *, Guatlan, Navidad, Puerto Escondido, Xalisco, Chiametla , Ma- zatlan, Santa Maria Aorne, Santa Cruz de Mayo, Guaimas , Puerto de la Paz (ou del Marques del Valle)**, Monterey, San Francisco, et Puerto de Bodega. Cette longue liste de ports, dont la majeure partie offre un excellent mouillage, justifie ce que nous avons dit plus

très sages de M. Vancouver, sur l’état de ces insulaires depuis leurs communications fréquentes avec les Européens. ( Voyage autour du Monde, tom. 1, pag. 179).

* Cartas de Hernan Cortez, pag. 348.

** Voyez chap. vrir, tom.11, pag. 259.

110 LIVRE V,

haut, sur le contraste que l’on remarque entre les 66- tes orientales et les côtes occidentales du Mexique. La force des courans , la constance des moussons et les tempêtes de l'hiver , rendent très difficile le cabotage. Des côtes de Guatimala à la mer de Cortez, les tra- versées sont si pénibles et si longues, que les corvettes commandées par Malaspina, deux bâtimens excellens voiliers, mirent, en 1791, cinquante-huit jours pour : venir de Realexo à Acapulco : la même année, le na- vire de commerce la Galga , favorisé par les courans et les vents, eut connaissance des îles Acores soixante jours après avoir quitté le port de Lima : le premier trajet est de 300 lieues marines ; le second de 4500 lieues.

Les ports d'Acapulco, San Blas, Monterey et de San Francisco, offrent la position la plus heureuse pour la pêche du cachalot, et pour le commerce des fourrures de loutres, que l’on trouve partout entre les 28° et 60° de latitude boréale. Nous avons déjà traité de ces objets dans le dixième chapitre, en parlant des animaux marins des côtes du Grand Océan. Les An- glo-Américains , pour venir dans les parages habités par les saricoviennes, sont obligés de faire tout le tour du Nouveau-Continent : dès 4o° ou 43° de latitude nord, ils s'élèvent jusqu'aux 58° et 60° sud ; après avoir doublé le cap de Horn, ils remontent dans la mer du Sud jusqu'aux mêmes latitudes boréales dont ils sont partis. Pendant le court séjour que je fis aux Etats-Unis en 1804, il y avait, sur les côtes nord-

CHAPITRE XII. La

ouest, quinze à vingt bâtimens américains *, la plu- part appartenant à des armateurs de Nantucket et de Boston : ces bâtimens, après avoir échangé leurs four- rures à Canton et à Macao, contre du thé, de la soie écrue et du nankin, font le tour du globe en revenant par le cap de Bonne-Espérance. Les Espagnols-Mexi- cains , dont les possessions s'étendent jusqu'aux 38° nord, peuvent se rendre dans l’espace de vingt jours sur ces mêmes côtes, sur lesquelles les Anglo-A méri- cains et les nations de l'Europe ne peuvent atterrer qu'après une navigation de six ou sept mois. Le lit- toral de la Nouvelle-Californie, surtout les environs de Monterey, présentent cette superbe oreille de mer dont la nacre est du plus bel orient, et à laquelle les insulaires de l’île de Quadra et ceux de la Nouvelle- Cornouaille attachent autant de prix qu’à l’Æaliothis iris et à l’Haliothis australis de la Nouvelle-Zélande**. D'un autre côté, le commerce du Chili fournit le cui- vre de Coquimbo, recherché par les sauvages de la côte nord-ouest. À près les colons de l'Amérique russe, aucune autre nation n’est placée plus avantageusement pour la traite des fourrures de loutres , que les Espa- gnols-Mexicains.

Cette fourrure, qui varie de couleur et de finesse

avec l’âge, la saison et le sexe, est d’un noir de jais :

* L'année 1792 onn’y en comptait que sept. Jancouver,11r, pag. 5 19.

** Viage al estrecho de Fuca, p. CXLVIIT, pag. 121, et 161. Voyage

de Lapérouse , tom. 11, pag. 276-282 ; tom.1v, 276.

118 LIVRE V,

elle est si estimée en Chine, qu'avant 1780, une peau de loutre était payée à raison de quarante, de soixante et même de cent à cent vingt piastres. Jus- qu’en 1787, le prix se conserva jusqu’à soixante-dix piastres, pour les peaux de première qualité : mais depuis cette époque, les importations ont excédé de beaucoup les besoins du commerce, et la valeur de cette fourrure a tellement baissé, qu’en 1790, la plus belle peau de Noutka se vendait à Canton à raison de quinze piastres. Dans ces derniers temps, le gouver- nement chinois a quelquefois prohibé l'importation des fourrures par les ports du sud : cette prohibition n'a cependant été que momentanée. On voit, par la liste des importations faites à Canton depuis 1804 jus- qu'en 1806, qu'on a importé, dans l’espace de trois ans, 34,144 pièces * de peaux de loutres ; dont près de cinq sixièmes sont venus sur des bâtimens anglo- américains. Pendant cette période, le prix moyen d’une peau a été de 18 à 25 piastres **. On voit par ces ren-

* Importation en 1804. . . . 11,176 pièces. 58085... 994180 KOOD: Le ee 788 34,144

D’après les tableaux du commerce de la Russie, publiés par M. le comte de Romanzow, la Chine a recu, par Kiachta, en toutes sortes de fourrures d’animaux marins et terrestres, année moyenne, de 1802 à 1805, pour la valeur de 1,450,000 roubles.

F4 Comparez Coxe, Russian Discoveries , pag. 13,et Dixon’s Voyage round the World, pag. 316 , avec Renouard de Sainte-Croix , Voyage

commercial, vol. 111, pag. 152.

CHAPITRE XI. : 110 scigncmens, que le bénéfice du commerce de pellete- rie a énormément diminué depuis le séjour du lieute- nant King et du capitaine Hanna en Chine ; on recon- naît aussi combien sont exagérés les calculs de quel- ques écrivains d'économie politique, qui ont pensé que quarante-quatre millions de livres de thé que con- somment les Européens, pourraient se payer en grande partie avec les fourrures de la côte nord-ouest de PA- mérique. Il paraît que les marchés de Canton et de Macao sont abondamment fournis avec trente ou trente-cinq mille peaux de loutre par an, et la valeur totale de cette importation ne s’éleverait pas à six cent mille piastres. Le prix des fourrures en Chine baissera sans doute encore davantage, si les Américains des Etats-Unis profitent des lumières qu'ils ont acquises par l’expédition du capitaine Lewis, et s'ils ouvrent un commerce direct entre la baie de Hudson, le Ca- nada et l'embouchure de la rivière Colombia.

Lorsque, par la relation du troisième voyage de Cook, l'Europe apprit à connaître les avantages qu'offre le commerce des peaux de loutres marines , les Espagnols firent aussi quelques faibles tentatives pour prendre part à ce commerce. Un commissaire fut envoyé à Mon- terey en 1786, pour rassembler toutes les peaux de loutres des presidios et des missions de la Nouvelle- Californie : on croyait alors pouvoir réunir jusqu’à vingt mille peaux. Le gouvernement se réserva d’a- bord exclusivement le commerce des fourrures ; mais voyant que cette mesure était trop ‘odieuse, il donna

120 LIVRE V,

à quelques négocians du Mexique la permission d’en-

voyer des cargalsons de peaux aux Philippines. Le pro-

fit des armateurs a été presque nul , parce que le gou- LA F0 A 0

vernement espagnol a chargé d impôts exorbitans cette

branche naissante de l'industrie nationale ; parce que :

les fourrures ont passé par les mains des négocians de Manille, et parce qu’on ne s’est livré à ces spécula- tions que lorsque le prix des fourrures a vait déjà baissé considérablement. De quel immense profit ce commerce n’aurait-il pas été pour les Mexicains, si, lors des ex- péditions de Perez, de Heceta et de Quadra *, en 1774, en 1775 et en 1779, la cour de Madrid avait établi des factoreries à la rade de Noutka ( Puerto de San Lorenzo ), au port de Bucareli, ou à l’ile Hinchin- brook, dans ces régions septentrionales les loutres ont le pelage plus fin, plus lustré et plus touffu qu'au sud du parallèle de 48° ? A cette époque, les chasseurs du Kamtschatka étaient encore seuls maîtres du com- merce de la pelleterie sur la côte nord-ouest du Nou- veau-Continent. **

* Voyez chap. vrir, tom. 11, pag. 301.

* Lorsque les Russes eurent conquis la Sibérie, le Kamtschatka fut long-temps le terme de leurs expéditions pour se procurer des fourrures. Du Kamtschatka ils passèrent aux îles Aléontiennes. On construisit, à Ochotsk, un grand nombre de petits bâtimens, qui, armés de gens dépravés, exercèrent long-temps des cruautés sur la population aléontienne. Bientôt il se forma à Irkoutsk, sous la direc- tion de Schelekhoff , une compagnie de marchands qui agissait d’une manière plus humaine et plus régulière. L’empereur Paul se déclara le protecteur de cette compagnie des côtes nord-ouest. Il fut défendu

CHAPITRE XI. 121

En présentant les tableaux du commerce d’Aca-

pulco et de Vera-Cruz, j'ai m'astreindre aux objets

à quiconque m'était pas de la compagnie de faire le commerce aux îles Aléontiennes. L’empereur Alexandre étendit le privilège de la compagnie , qui réside à Pétersbourg, du détroit de Behring aux 54° de latitude nord. Les actions sont de 500 roubles; les directeurs sont nommés par le gouvernement. La capitale ou principale fac- torerie fut d’abord placée dans l’île de Kodiak, mais les loutres de mer devenant toujours plus rares dans les îles Aléontiennes , il fallut faire des expéditions plus au sud-est, et chasser ces animaux dans l’Archipel du roi George. Les indigènesse voyant privés du commerce avec les habitans des États-Unis, qui leur portaient des objets de plus de valeur en échange, tombèrent sur les Russes et en massa- crèrent plusieurs. Alors la compagnie envisageant les dangers et les grands avantages de ces communications avec King George’s Sound, résolut de transplanter la capitale de Kodiak à Norfolk Sound. M. Baranoff, qui était alors gouverneur, exécuta ce projet avec prudence et humanité; ne voulant pas s’emparer des villages des indigènes , il leur laïssa même la hauteur sur laquelle est construite aujourd’hui la nouvelle forteresse. Les indigènes profitèrent de l'absence de M. Baranoff pour massacrer les Russes : ils construi- sirent eux-mêmes un fortin dans lequel ils placèrent les canons pris sur les Russes, et d’autres canons achetés de quelques embar- cations étrangères. Baranoff, aidé d’un vaisseau russe, récemment arrivé de Cronstadt, reprit la position. La forteresse a 40 canons ; elle renferme une belle maison de gouverneur, des magasins, des casernes. Les indigènes depuis ce temps se sont retirés, et ne sont restés ni en paix ni en guerre ouverte avec les Russes. La peau des indigènes est blanche à Sitka et dans tout l’Archipel du Prince de Galles. Le Nouvel Archangel, capitale de toutes les colonies russes sur les côtes de l'Amérique, est placé , lat. 57°3", et 224°22" long. est de Greenwich. Il faut espérer qu’un voyageur très instruit, M. de Schabelsky, embarqué sur le sloop l’Apollon, en octobre 1821 , muni d’excellens instrumens de physique, répandra quelque jour sur ces

régions si peu connues de l'Amérique russe.

[22 LIVRE V, d'exportation et d'importation qui ont été enregislres , c’est-à-dire pour lesquels ont été payés les droits d’en- trée et de sortie prescrits par les lois espagnoles : ces droits ( derechos reales ) se payent en Amérique, d’a- près les réglemens * de 1778 et 1782, dans lesquels on a fixé, d’une manière assez arbitraire, le prix de toutes les marchandises qui peuvent être introduites dans les colonies , depuis le cuir et les toiles peintes jusqu'aux appareils chimiques et aux instrumens d’as- tronomie. C'est en raison de cette valeur supposée que chaque article paie un impôt fixé à tant pour cent. On distingue dans les colonies espagnoles les droits royaux et les droits municipaux : cette distinction à lieu dans tous les ports, depuis Coquimbo jusqu'à Monterey. Les puertos mayores payent les deux gen- res d'impositions à-la-fois; dans les puertos minores on n’exige que les droits municipaux seuls. D'ailleurs le système des douanes n’est rien moins qu'uniforme dans les différentes parties de l'Amérique. L’alcavala qui se paie à l’entrée et non à la sortie des marchandi- ses, est, à Carthagène des Indes, de 2 pour cent, à Guayaquil de 3, à Vera-Cruz et à Caracas de 4, à Lima de 6 pour cent. L’almoxarifazgo d'entrée est généralement , pour les productions espagnoles, de 5 pour cent; on en exige 7 pour les marchandises étrangères : l’'a/moxarifazgo desortie est de 2 à 3 pour

* Arancel general de los derechos reales de aduanas de los años x 778 y 1782. Calendario mercantil de España y Indias , 1804. Espéritu de los

mejores diarios , 1789 ,n. 170, p. 953; n. 172,P. 987;n. 173, p. 1013.

CHAPITRE XI 123 cent. Parmi les droits municipaux, on distingue le de- recho del consulado , de + à 1 pour cent; /e derecho del fiel executor et le derecho del cabildo. À l'entrée des marchandises dans les colonies espagnoles, la douane exige , des effets libres ou produits de l’agri- culture et des manufactures espagnoles, 9 + pour cent; des effèts contribuables ou produits du sol étranger, manufacturés en Espagne, 12 + pour cent ; des effets étrangers , 7 pour cent : il faut observer que ces der- niers effets, avant d'entrer dans les ports d'Amérique, ont déjà payé 22 pour cent; savoir, 7 à la sortie d'Espagne, et 15 à leur première entrée en Espagne. Je puis renvoyer le lecteur, pour le détail du système des douanes , à l'ouvrage instructif que M. de Pons a donné sur la statistique de la province de Caracas *. Occupant la place d'agent commercial, cet écrivain a été dans les circonstances les plus favorables pour étudier tout ce qui a rapport aux impositions, aux tarifs et aux douanes de l'Espagne.

Le mauvais état des côtes orientales, le manque de ports, la difficulté d’atterreret la crainte desavaries,ren- dent le commerce frauduleux plus difficile au Mexique que sur les cotes de la Terre-Ferme. La contrebande se fait presque uniquement par les ports de Vera-Cruz et de Campèêche : on emploie de petits bâtimens ex- pédiés de ces derniers ports, pour aller chercher des marchandises à la Jamaïque, et pour entretenir ce que,

* Voyage à la Terre-Ferme, t. 11, p. 357, 360 et {415t.ut, pire

124 LIVRE V, à Vera-Cruz, on désigne sous le nom de votes téle- graphiques. En temps de guerre, on a vu souvent les frégates qui bloquent la rade, débarquer la contre- bande à la petite île des Sacrifices. En général, le commerce des coloniés est extrêmement vivifié pen- dant les guerres maritimes; c’est le moment ces contrées jouissent , jusqu’à un certain point, des avan- tages de l'indépendance. Aussi long-temps que les communications avec la métropole restent interrom- pues, le gouvernement se voit forcé de se relâcher de son système prohibitif, et de permettre de temps en temps le commerce avec les neutres. Comme les doua- niers ne sont pas trop sévères dans l'examen des pa- piers, la contrebande se fait alors avec la plus grande facilité, et, s’il est probable qu’en temps de paix elle absorbe quatre à cinq millions de piastres par an, en temps de guerre elle s'élève sans doute à six ou sept millions. Pendant la dernière rupture avec l’Angle- terre , la métropole n’a pu introduire, de 1796 à 1801, année commune, plus de 2,60/4,000 piastres * en marchandises nationales et étrangères. Cependant au Mexique les magasins étaient encombrés de mous- selines des Indes et de produits des manufactures anglaises. |

Depuis un demi-siècle , le ministère de Madrid de-

mande régulièrement tous les ans, tantôt aux vice-

* Reflexiones acerca del comercio de Vera-Cruz y de la influencia que

ha tenido la guerra.( Mémoire manuscrit très intéressant, de Don Josef Donato de Austria D: -

HAPITRE XII, 125

rois, tantot à la junte suprême des finances , tantôt aux intendans de provinces, des rapports sur les moyens de diminuer la contrebande. En 1803, il a tenté une voie plus directe ; il s'est adressé au con- sulado de Vera - Cruz, composé des principaux né- gocians de la ville. On conçoit facilement que tous ces rapports n'ont pas conduit à la solution d'un problème qui intéresse autant les mœurs publiques que le fisc. Malgré les gurde-cotes et une multi- tude de douaniers dont l'entretien est très dispen- dieux ; malgré la sévérité extrême du code pénal, le commerce frauduleux subsistera nécessairement aussi long-temps que lappät du gain ne sera pas dimi- nué par un changement total dans le système des douanes. Aujourd'hui les droits sont si énormes, qu'ils augmentent de 35 à 4o pour cent le prix des marchandises étrangères importées par les bätimens espagnols.

Après avoir fait connaitre, d'après des renseigne- mens pris sur les lieux, l’importance du commerce intérieur et extérieur du Mexique, l’état des routes et des ports, la possibilité des canaux, les difficultés qu’op- posent les courans et les moussons à la navigation dans la mer du Sud , il nous reste à jeter un coup-d’œil géné- ral sur l'augmentation annuelle de la richesse natio- nale. Nous ne retracerons point ici l'histoire du com- merce de l'Amérique , depuis le temps il était restreint aux galions de Portobelo et à la flotte de Vera-

Cruz, jusqu’à l’époque heureuse le roi Charles TIT

120 LIVRE V,

l’a débarrassé, en grande partie, des entraves qui l’ont gêné pendant trois siècles. M. Bourgoing a traité cette matière avec la sagesse et la clarté qui caractérisent l'ouvrage dans lequel il a le premier fait connaître à

l'Europe l'Espagne moderne *. Sans répéter ce qui a

été suffisamment développé par plusieurs auteurs d’é- conomie politique, nous poursuivrons la route que nous nous sommes tracée jusqu'ici, en recueillant des faits , et en conduisant le lecteur, à l'appui de ces faits, à des résultats généraux.

Lorsqu'on réfléchit sur l’état des colonies avant le règne du roi Charles IIT, et au monopole odieux que Séville et Cadix ont exercé, depuis des siècles, dans le commerce de l'Amérique, on ne saurait être sur- pris que le fameux réglement du 12 octobre 1778 ait été désigné par le nom de l’édit du commerce libre. En matière de commerce, comme en politique, le mot de liberté n’exprime qu’une idée relative; et de l’op- pression sous laquelle gémissaient les colons du temps des galions, des registres et des flottes, à cet état de choses dans lequel quatorze ports sont ouverts pres- qu'à-la-fois aux productions de l’Amérique, le pas- sage est le même que celui du despotisme le plus ar- bitraire à une liberté sanctionnée par la loi. Il est vrai que, sans adopter en entier la théorie des économis-

* Bourgoing, Tableau de l'Espagne moderne, édition, tom. 11, chap. vil, virr et 1x; pag. 188-296. Laborde, Itinéraire descriptif de l'Espagne , tom. 1v, pag. 373-384. Encyclop. méthod., Économie poli-

tique , TOM. IT, pag. 319-324.

CHAPITRE XI. 127 tes , on pourrait être tenté de croire que la métropole et les colonies auraient gagné à-la-fois, si la loi du com- merce libre avait été suivie de l’abolissement d’un {arif de droits contraire à l’agriculture et à l’industrie des Américains ; mais devait-on s'attendre à ce que l’Es- pagne se détachät la première d’un système colonial qui, malgré les plus cruelles expériences pour le bon- heur individuel et pour la tranquillité publique, a été suivi si long-temps par les nations les plus éclairées de l’Europe |

A l’époque tout le commerce de la Nouvelle- Espagne se faisait par des vaisseaux de registres réunis dans une flotte qui arrivait tous les trois ou quatre ans de Cadix à Vera-Cruz, les achats et les ventes étaient entre les mains de huit ou dix maisons de commerce de Mexico, qui exercaient un monopole exclusif. Il y avait alors une foire ( /éria ) à Xalapa, et l’approvisionnement d’un vaste empire se traitait comme celui d’une place bloquée : la concurrence étant presque nulle, on faisait monter à volonté le prix du fer, de l'acier et de tous les objets indispen- sables aux mines. C’est le célèbre voyageur Don An- tonio Ulloa qui commanda la dernière flotte arrivée à Vera-Cruz au mois de janvier de l’année 1779. Le tableau suivant offre la valeur des marchandises ex- portées dans cette flotte , comparée à la valeur de l’ex- portation de Vera-Cruz pendant les quatreannées 1787, 1788, 1789 et 1700, qui sont contenues dans la pé-

riode désignée sous la dénomination de commerce libre.

12@. LIVRE V,

Exportation de la Nouvelle-Espagne, par Vera- Cruz, du temps des flottes, et à l’époque du com- merce libre. |

EXPORTATION TOTALE | EXPORTATION | DIFFÉRENCE

+ dés anrtes par la flotte com- en faveur du com- NOMS Le mandée par Ulloa, merce libre, 1787, 1788, 1789 et 1790. en 1778. de 1787 à 1790. des ER RE, SE ER A, ren | Difiéren- MARCHANDISES. ARE DR vazeur || Différence |<e de ja en en Ne QUANTITÉS. S QUANTITÉS. des valeur ex piastres piastres à Ë prime en fortes. fortes. || QUANTITES. |piasires.

Cochenille de première qual. 91.546 arrobes.. 7,764,469| 26,400 ar. |9,248,205|| 64,946 ar. |5,521,266 Cochenille dese- conde qualité. 7107200 10: 159,470 1,052 ar. 21,049|| 6,921 ar. | 338,421

Cochenille en poussière. . « .

Vaniile, . .. ..|1,103,295 pièces, ; 16,549|| 735,530 p. 53,098 Médicamens... AB NO Le LUE ke 2,690]! . ot. ee. Roucons "nes nee Amp À 3S0LEANT AU

Sucre netselnle ere eue ste et ctus le fe tes é 159||. : use + se Cacao rehrree 471 zurrones. 12,512 314 zur.| 25,024 Coton 472504 83,769 arrobes. 83,769 175|| 83,506 ar. 83,596 Cuirs tannés. .. 52,539 pieces. 105.078 2,642|| 51,226 p. 102,436 Cordouan. .... 145,140 douzaines. 1,886,820 754] 145,083 d. |1,886,086 Saucissons. ... 200 Id. 50 20e 2 te Re A re Indigo... ..... 6,386 arrobes. 199,562 169.459 ‘064 are. 50,108 Bois de Cam-

pêche." 88,593 quintaux. HO 401) EEE CCE TE cie 88,393 q- 110,491 Piment de Ta- :

basCor se nier 18,832 Id. 1318320100 22. 18,832 Id. | 151,829 Cornes de bœufs 693 douzaines. 60311 : sh Halte 693 d. 693 Cuirs en poil... 70 TObIIS ee RIlEN SAR 70 Id. 105 Basanes.......| 103,057 Id. (A EME TA | ARCSTRR Ten er 105,057 Id. | 618,345 Cuirs de Lisons. ET dl 2 bros 420: Ar UE 57 Id. 570 Peaux d'ours... LSW Ta. 172 ||. A re 43 Id. 172 Peaux de cerfs, 94 Id. 2 82 Aie . 94 Id. 282 Peaux de chè-

PES: ee LR 59,000 Id (AE OR SPC EE Gore 44,250 Peaux de chè-

FÉES A4 O0 200 Id PORN EU dx | lue ET 200 Id. 112 Baquètes (cuirs; 7,224 Id. 25,284 ||. 7,224 Id, | 25,284

Diverses peaux tannées.. .., 21,130 Id.

176,130||. . + + « || 21,180 Id. | 176,130

RS en | on LS RRES

TorTar. . .

-../[11,394,6641. . . . . . .[2,470,022||. . . . . . .[8,928,295

Comme la flotte de Don Antonio Ulloa était char-

gée du produit de l’agriculture mexicaine depuis 1774

| +. 68

CHAPITRE XI. 129

jusqu'en 1775, on voit, par le tableau précédent, quelle influence puissante le commerce libre a eue sur les progrès de l’industrie. Année moyenne, la valeur de l'exportation enregistrée a été, avant 1778, de 617,000 piastres ; pendant la période qui commence en 1797 et qui finit en 1700, l'exportation enregistrée s'est élevée à 2,8/40,000 piastres.

Quoique la flotte de l’année 1798 ait été la dernière qui soit venue à la Nouvelle-Espagne, ce pays n’a cependant joui pleinement du privilège accordé dans le réglement du 12 octobre 1778, que depuis l’an- née 1786, beaucoup de maisons de commerce se sont établies à Vera-Cruz, et y ont prospéré. Les négocians qui habitent les villes de l’intérieur, et qui se pourvoyaient jadis à Mexico des marchandises d'Europe, ont pris l'habitude d’aller directement à Vera-Cruz, pour y faire leurs achats (para emplear ). Ce changement dans la marche du commerce a été contraire aux intérêts des habitans de la capitale; mais l'accroissement que l’on observe depuis l’an- née 1778, dans toutes les branches du revenu public, prouve suffisamment que ce qui a été nuisible à-quel- ques particuliers a été utile à la prospérité nationale. Les trois tableaux suivans ont été dressés, pour mettre

dans le plus grand jour cette importante vérité.

IV. 9

130 LIVRE V, TABLEAU LH.

Produit brut du revenu public de la Nouvelle- Espagne.

\

APRÈS LA DÉCLARATION

DU COMMERCE LIBRE.

AVANT LA DÉCLARATION

DU COMMERCE LIBRE.

VALEUR

EN

PIASTRES.

6,130,314 15,277,054 7,841,457 1779 15,544,574 8,130,147 1780 15,010,974 8,622,145 1781 18,091,639 8,465,432 1782 19,594,490 9,694,583 1783 19,579,718 9,560,740 1784 19,605,574 10,805,532 1780 18,770,056 12216 117 1786 16,826,416 11,116,638 1787. 17,983,448 11,845,130 1788 18:573,561!" 12,588,292 1789 19,044,840 14,118,759 19,400,213

131,135,286

Effet total du commerce libre sur le revenu brut, pendant treize ans. .

ANNÉES.

233,302,557

VALEUR

EN PIASTRES.

102,167,271 piastres.

CHAPITRE XIL AT

TABLEAU Il.

À. Valeur des métaux précieux envoyés, pour le compte du roi, de Vera-Cruz en Espagne.

AVANT LA DÉCLARATION APRÈS LA DÉCLARATION

DU COMMERCE LIBRE. DU COMMERCE LIBRE.

RE QE —— RER

EX

VALEUR

VALEUR

ANNÉES. ANNÉES.

EN PIASTRES. EN PIASTRES.

1766 90,387 1779 6,795 1767 2,923 1580 3,096,696 1768 623,855 1781t Me tEe 1769 ee 1782 su Det AUS 1770 1,858,784 1783 691,756 1771 922,306 1784 2,473,866 1772 Pda. se a 1789 2,980,332 1773 3,114,046 1786 3,544,489 1774 D A Nas 1787 3,920,680 1795 1,903,649 1788 3,605,719 1796 1,724,907 1789 3,612,623 17977 2,542,086 1790 2,152,961 1778 2,244,129 * 1791 3,496,065

Tor. 29,581,982

Torar: . | 15,027,072

14,554,910 piastr.

| Effet du commerce libre sur le revenu net qu'on fait passer en Espagne. : \

132 LIVRE V,

B. Quantités de piastres envoyées, pour le compte du roi, de Vera-Cruz à Cadix et aux iles Antilles.

AVANT LA DÉCLARATION] APRÈS LA DÉCLARATION | EXPORTATION du du TOTALE, DESTINATION.|COMMERCE LIBRE ,| COMMERCE LIBRE, pour le compte

de 1766 à 1778. de 1779 à 1791. DU TRÉSOR PUBLIC.

a —_—_— ——© a ——|

Espagne. . . .| 15,027,072 29,581,982 44,609,054 Iles Antilles *

36,259,508 78,846,695 | 115,106,203

ES EPSON | con CORRE

108,428,677 | 159,715,257

Torar. . «| 51,286,580

C. Exportation des métaux précieux, de Vera-Cruz à la Havane, à Portorico et à la Louisiane, tant pour le compte du roi ( comme situados * ), que BOB celui de particuliers.

en

co 9,452,828 le 29,389,811 867,365 |

* On comprend sous la dénomination de situados para las islas,

| VALEUR EN PIASTRES, VALEUR EN PIASTRES, avant la déclaration après la déclaration | ÉPOQUES. DE LA LIBERTÉ DU COMMERCE. ÉPOQU ES.| LA LIBERTÉ DU COMMERCE. RER 7 pour le compte | pour le compte pour le compte |pour le compte DU ROI. DE PARTICULIERS. DU ROI. DE PARTICULIERS. 1766 | 2,393,309 1779 | 5,463,220| 449,193 1767 | 2,038,937 1780 | 6,401,804| 159,404 1768 | 2,391,969 1781 | 7,961,168 120,714 1769 | 2,628,613 1782 | 9,563,619| 138,054| LA pure |

l'argent envoyé à la Havane, à la Louisiane, à Portorico , et quel- quefois à Caracas, pour subvenir aux frais d'administration de ces

colonies, et à la solde des troupes

CHAPITRE XII.

Suite du Tableau C.

VALEUR EN PIASTRES, VALEUR EN PIASTRES,

avant la déclaration après la déclaration

ÉPOQUES. DE LA LIBERTÉ DU COMMERCE , ÉPOQUES. DE LA LIBERTÉ DU COMMERCE , nn] EE, ET, pour le compte | pour le compte pour le compte | pour le compte DU RO DE PARTICULIERS DU Ro. DE PARTICULIERS. Report. .| 9,452,828| 2,754,572|| Report. |29,389,811 867.365 1770 | 1,667,102| 923,815| 1783 | 9,894,072| 238,054 1991 | 2,774,053| 320,113] 3784 | 3,561,887| 1,231,786 1772 | 2,809,054 141,948 1785 | 6,385,034 640,990 1973 | 2,641,028| 340,620] 1786 | 4,643,228| 454,076 1974 | 3,115,206| 792,686] 1787 | 5,082,057| 508,667 1975 | 3,089,043| 625,895] 1788 | 4,966,481| 512,389 1776 | 3,300,927| 423,599] 1789 | 5,611,364| 494,561 1977 | 3,681,746| 701,007| 1790 | 4,292,250| 266,604 1778 | 3,728,521| 521,822] 1797 | 5,020,511| 566,741

ES Toraz. .136,259,508| 7,546,077|Toraz. |78,846,695| 5,781,233 RESULTATS.

A

PIASTRES

EXPORTÉES DE VERA-CRUZ| DE 1766 A 1778. DE 1779 AT7OI. DIFFÉRENCE.

aux colonies espagnoles.

Pour le compte du roi et de par-

ticuliers.

}

43,805,585

84,627,928

40,822,343

ne PO n PR ——

134 LIVRE V, TABLEAU IIE. Quantites de piastres exportées de Wera-Cruz en

Espagne et aux colonies espagnoles, tant pour le compte du roi que pour celui de particuliers.

AYANT LA DÉCLARATION APRÈS LA DÉCLARATION . de de J DESTINATION. LA LIBERTÉ LA LIBERTÉ * DU COMMERCE, DU COMMERCE,

DE 1766 A 1778.[DE 1779 A 1791.

Espagne , pour le compte du roi, d’après le Tableau 15,027,072 IT (A). sut

29,581,982

Havane, Portorico et Loui- siane, pour le compte du 6 5 roi, d’après le Tableau 08

IL (C). L———

Fprenc etiles Antilles, pour | 103,873,984 e compte de particuliers.

78,846,695

115,623,348

Toraz. . . . .| 155,160,564 224,052,025

Comparons maintenant le produit annuel des mines de la Nouvelle-Espagne avec la perte en numéraire qu'éprouve ce pays , par la balance défavorable de son commerce. Préparés par les notions que nous venons d'acquérir sur les exportations de Vera-Cruz et d’Acapulco, nous serons en état de résoudre la question importante si les métaux précieux s’accu- mulent dans une région qui renferme les mines d'argent les plus abondantes du monde connu.

CHAPITRE XIE. 135

On a avancé, dans plusieurs mémoires présentés à la cour de Madrid, qu'en temps de paix, avant l’année 1796, la balance du commerce de Vera-Cruz avait été, en faisant abstraction du commerce frau- duleux , telle que la présente le tableau suivant :

IMPORTATION. Importation d'Espagne. . . . .11,100,0007%"* Importation de l’Amérique espagnole. 1,300,000

12,/00,000

EXPORTATION.

astres.

Enproduitsdelagriculturemexicaine. 3,400,000" Enmétaux précieux... .: .:. ::9,600,000

12,/400,000

Cette balance offre un état d'exportation défavo- rable en apparence pour le royaume de la Nouvelle- Espagne. Si, dans le tableau précédent, on fait entrer en ligne de compte les espèces exportées pour le compte des négocians, il n’y a pas de raison pour ne pas ajouter la quantité de piastres envoyées annuel- lement pour le compte du gouvernement, soit en Europe, soit aux colonies espagnoles. Ces derniers envois s'élèvent , année commune, à huit ou neuf millions de piastres. Nous avons vu plus haut que, depuis 1779 jusqu’en 1791, l'exportation de l'or et de l'argent du Mexique par le port de Vera-Cruz , pour le compte du roi et pour celui de particuliers ,

s'élevait à plus de deux cent vingt-quatre millions de

136 LIVRE V, piastres, ce qui fait, année moyenne, la somme de | dix-huit millions et demi.

On trouve, en général, que, conformément aux tableaux consignés ci-dessus, de 1766 à 1791, l’expor- tation des métaux précieux, par le port de Vera-Cruz, aété de. . + . . * 570.000 000 phiires

La quantité de métaux pré- cieux extraits des mines du Mexique, a été , pendant la même époque, de. . . . . 460,000,000

Différence. . . . . 8:,000,000

Il résulte de ces données, que, pendant une période de vingt-cinq ans, l’accumulation annuelle du numé- raire n’a pas excédé la somme d’un million de piastres ; car, quoique la consommation des objets de luxe, avant l’année 1778, ait été considérablement moindre qu'elle ne l'est aujourd’hui, il serait difficile de ne pas évaluer à deux millions et demi de piastres la valeur de la contrebande, dont une grande partie est soldée en espèces sonnantes.

L'état du commerce de la Nouvelle-Fspagne a beau- coup changé depuis douze ou quinze ans. La quantité de marchandises étrangères que le commerce fraudu- leux introduit sur les côtes orientales et occidentales omenté, non en volume, mais en

5 valeur intrinsèque. Il n'y a pas un plus grand nombre

du Mexique, a au

de bâtimens employés dans le commerce (smuggling- trade) avec la Jamaïque; mais les objets d'importation ont changé avec l'accroissement du luxe et de la ri-

CHAPITRE XI. 157 chesse nationale. Le Mexique a besoin aujourd'hui de draps plus fins, d’une quantité plus considérable de mousselines, de gazes, de soieries, de vins et de liqueurs , qu'avant l’année 1791. Quoiqu'on évalue la contrebande à quatre ou cinq millions de piastres par an , il ne faut pas en conclure qu’une somme égale * de piastres non enregistrées reflue en Asie et aux îles Antilles anglaises : une partie de cette impor- tation frauduleuse est échangée contre des produits de l’agriculture mexicaine ou péruvienne ; une autre partie est soldée , soit en Amérique, soit à Cadix, à Malaga et à Barcelonne.

Si, d'un côté, depuis quinze ans, l'augmentation du luxe a rendu le Mexique plus dépendant de l’Eu- rope et de l'Asie; d’un autre côté, le produit des mines a augmenté considérablement. D’après des ren- seignemens fournis par le consulado, l’importation de Vera-Cruz , en ne calculant que d’après les registres des douanes, était, avant 1701 , de onze millions de prastres; aujourd'hui elle est, année commune, de plus de quatorze millions. Dans les dix années qui ont précédé celle de 17091 , le produit moyen des mines de la Nouvelle-Espagne** a été de 19,300,000 piastres par an, tandis que, de 1791 à 18or, ce produit s’est élevé annuellement à 23 millions de piastres. Dans cette dernière période , les fabriques indigènes ont

Li TA , ee. singulièrement prospéré ; mais comme , en même

" Voyez, chap. xr, tom. 111, pag. 397. ** Idem , pag. 302.

130 LIVRE V,

temps, le bas-peuple indien et les gens -de couleur vont moins nus, ces progrès des fabriques mexicaines n’ont pas eu d'influence sensible sur importation des lainages d'Europe, des toiles de lInde et d’autres tissus de fabrication étrangère. Le produit de l’agri- culture s’est accru dans une plus grande proportion que celui de l’industrie manufacturière. Nous avons vu plus haut avec quel zèle les habitans du Mexique se sont adonnés à la culture de la canne à sucre. La ‘quantité de sucre exporté à Vera-Cruz s'élève déjà à six millions de kilogrammes, et, en peu d'années, la valeur de cette denrée égalera celle de la cochenille de l’intendance d’Oaxaca.

En réunissant maintenant sous un même point de vue les données que j'ai pu recueillir sur le commerce : d’Acapulco et de Vera-Cruz, il en résulte qu'au com- mencement du dix-neuvième siècle, |

L’inportation des productions et des marchandises étrangères dans le royaume de la Nouvelle- Espagne, y compris la contrebande sur les côtes orientales et occidentales, est de vingt millions de piastres.

L’exportation de la Nouvelle-Espagne, en produc- tions de son agriculture et de son industrie manufacturière, est de six millions de piastres.

Or les mines produisent pour wngt-trois millions de piastres en or et en argent , dont huit à neuf sont exportés pour le compte du roi , tant pour l'Espagne que pour d'autres colonies espagnoles : par conséquent ,

CHAPITRE XI. 139 si l'on déduit des quinze millions de piastres restans, quatorze millions pour solder l’excédant de l’importa- tion sur l’exportations on trouve à peine ur million de piastres ; la richesse nationale , ou, pour mieux dire, le numéraire du Mexique augmente doncannuellement.

Ce calcul, fondé sur des données exactes, explique pourquoi le pays dont les mines sont les plus riches ct les plus constantes dans leur produit, ne possède pas une grande masse de numéraire, et pourquoi la main-d'œuvre s’y soutient toujours à un prix assez bas. Des sommes énormes sont accumulées entre les mains de quelques particuliers *, mais l'indigence du peuple frappe les Européens qui parcourent la cam- pagne et les villes de l’intérieur du Mexique. Je suis tenté de croire que des quatre-vingt-onze millions de piastres ** que nous avons supposé exister en numé- raire parmi les treize ou quatorze millions d’habitans des colonies espagnoles de l’Amérique continentale, il yen a, au Mexique, à-peu-près cinquante-cinq ou soixante millions. Quoique la population de ce royaume ne soit pas tout-à-fait dans le rapport de 1 à 2 à la population des autres colonies continentales, sa richesse nationale est à celle des autres colonies presque dans le rapport de 2 à 3. L'évaluation de soixante millions de piastres ne donne que dix piastres par tête; mais cette somme doit déjà paraitre assez forte, lorsqu'on réfléchit qu’en Espagne, on compte, par chaque habi-

* Voyez, chap. vit, tom.1, pag. 437.

LE 1 ca Voyez, chap. x1, tom. 111, pag. 425.

1/0 LIVRE V,

tant , sept, ct en France, quatorze piastres. Dans la capitania general de Caracas, on n'estima, en 1801, le numéraire qui circule parmi wne population de sept à huit cent mille habitans , qu'à trois, millions de piastres * : mais aussi quelle différence entre un empire riche en mines comme le Mexique , et un autre qui en est entièrement dépourvu , et dont les productions exportées équivalent à peine à la valeur-des importa- tions! Plusieurs écrivains d'économie politique sup- posent que le numéraire d’un pays est, généralement à son revenu brut, dans la proportion de 4 à 1. Or, le revenu du royaume de la Nouvelle-Espagne, en décomptant ce que le gouvernement tire des mines, est de seize millions de piastres. D’après cette donnée, la masse du numéraireserait de soixante-quatre millions, ce qui s’écarte très peu de notre première évaluation. Nous avons vu plus haut que le ministère d'Espagne n'a pas toujours eu des idées exactes de la richesse nationale du Mexique. Occupée, en 1804, de lPamor- tissement des vales ou de la dette publique , la métro- pole a cru pouvoir arracher tout d’un coup à la Nou- velle-Espagne une somme de quarante-quatre millions et demi de piastres appartenant à des corporations ecclésiastiques**. Il était cependant facile de prévoir que les propriétaires entre les mains desquels cette

somme à passé , et qui l’ont utilement employée pour

" Depons, tom. 1, pag. 178; ettom. 11, pag. 380. ** Voyez, chap. x, tom. 111, pag. 10b.

CHAPITRE XIL. 1/41

améliorer leurs terres, ne seraient pas en état de la rendre en espèces sonnantes : aussi cette opération du fisc a-t-elle totalement manqué.

On ne saurait disconvenir que, depuis la guerre qui a éclaté entre l'Espagne et la France en 1703, le Mexique n’ait souffert de temps en temps de grandes pertes en numéraire. Outre les suados, le revenu net du roi et les fonds des particuliers, plusieurs mil- lions ont passé annuellement en Europe, en dons gra- tuits destinés à subvenir aux frais d’une guerre que le bas peuple regardait comme une guerre de religion. Ces largesses n’étaient pas toujours l'effet de l’enthou- siasme entretenu par les sermons des moines et les proclamations des vice-rois; souvent l’autorité des magistrats est intervenue pour forcer les communes à offrir le don gratuit et pour en prescrire la valeur. En 1797, long-temps après la paix de Bâle, on a ou- vert à Mexico un emprunt extraordinaire, dont le produit a été de dix-sept millions de piastres : cette somme considérable fut envoyée à Madrid, et l’on assigna aux créanciers mexicains, comme hypothè- que, la rente de la ferme royale (renta de tabaco ), qui donne communément un produit de trois millions et demi de piastres. Ces faits suffisent pour démontrer que l’exportation du numéraire, par Vera-Cruz et par Acapulco, excède quelquefois le produit du mon- nayage, et que les dernières opérations du ministère d'Espagne ont contribué à appauvrir le Mexique.

En effet, cette diminution du numéraire devien-

142 LIVRE V, drait extrêmement sensible si, pendant plusieurs an- nées consécutives, l’hôtel des monnaies de Mexico fournissait moins de piastres, soit à cause d’une di- minution dans la quantité de mercure nécessaire pour les usines d’amalgamation, soit à cause d’une mau- vaise administration des mines qui sont aujourd’hui les plus abondantes. C’est une position assez critique que celle d’une population de cinq à six millions d’ha- bitans, qui, par la balance défavorable de son com- merce, se trouverait exposée à voir diminuer son ca- pital de plus de quatorze millions de piastres par an, si jamais elle était privée de ses richesses métalliques ; car aujourd'hui vingt millions de piastres de mar- chandises étrangères importées au Mexique, sont échangées contre six millions de piastres, produit de l’agriculture indigène, et contre quatorze millions de piastres en espèces, que l’on peut considérer comme retirées des entrailles de la terre. D'un autre côté, si les rois d’Espagne avaient fait gouverner le Mexique par des princes de leur maison, résidant dans le pays même, ou si, à la suite de ces évènemens dont l’histoire de tous les temps offre des exemples, les colonies s'étaient séparées de la métro- pole, le Mexique aurait perdu annuellement de moins, en numéraire, neuf millions de piastres, qui étaient versées en partie dans le trésor royal de Madrid, en partie, sous la dénomination impropre de situados , dans les caisses provinciales de la Havane, de Porto- rico, de Pensacola et de Manille. En laissant un libre

CHAPITRE XI. 143 essor à l’industrie nationale, en vivifiant l’agriculture et les manufactures, l’importation diminuera d’elle- même : dès lors il sera facile aux Mexicains de payer la valeur des marchandises étrangères avec des pro- ductions qui viennent à la surface de leur propre sol. La culture libre du vin et de l'olivier sur le plateau de la Nouvelle-Espagne; la distillation libre des eaux- de-vie de sucre, de r1z et de raisin; l’exportation des farines, favorisée par la construction de routes nou- velles ; l'agrandissement des plantations de canne à sucre, de coton et de tabac; l'exploitation des mines de fer et de mercure; la fabrication de lacier, de- viendront peut-être un Jour des sources de richesses plus inépuisables que tous les filons d’or et d’argent réunis. Sous des circonstances extérieures plus heu- reuses, la balance du commerce pourra être favorable à la Nouvelle-Espagne, sans que le compte ouvert de- puis des siècles, entre les deux continens, soit soldé entièrement avec des piastres mexicaines.

Dans l’état actuel du commerce de Vera-Cruz et d’Acapulco, la valeur totale des produits de lPagricul- ture exportés, égale à peine la valeur du sucre que fournit l’ile de Cuba : cette dernière quantité s'élève à 7,920,000 piastres, en n’admettant qu'une expor- tation de 188,000 caisses de sucre à seize arrobes chacune, et en évaluant le prix de la caisse de sucre à 4o piastres. Mais l'importation du Mexique, que nous calculons, année commune, à vinot millions de

piastres , est un objet de la plus haute importance

14/4 LIVRE V,

pour les peuples commerçans de l’Europe qui cher- chent un débouché pour leurs manufactures. Nous rappellerons à cette occasion, que les États-Unis de l'Amérique, dont l'exportation s’est élevée, en 1802, à 71,997,144 dollars, n’exportaient, en 1791, que pour la valeur de 19,000,000 de dollars; que l'Angleterre, au moment de la plus grande activité de son commerce avec la France, en 1790, n'y à im- porté en marchandises que pour la valeur de 5,700,000 piastres ; et que les exportations de Angleterre pour le Portugal et l'Allemagne, en 1800, n’ont pas ex- cédé, les unes 7,600,000 piast., les autres 12,400,000 piastres *. Ces données expliquent suffisamment pour- quoi, depuis la fin du dernier siècle, la Grande-Bre- tagne a fait tant d'efforts pour prendre part au com- merce de la péninsule avec le Mexique.

En classant les ports de l'Amérique espagnole d’a- près l'importance de leur commerce, Vera - Cruz et la Havane occupent le premier rang : on y a fait une énorme masse d’affaires pendant la dernière guerre, dans le. court espace de temps que la cour de Madrid permit aux bâtimens neutres l’entrée dans les colonies. On peut ranger les autres ports dans l’ordre suivant : Lima, Carthagène des Indes, Buenos-Ayres, la Guayra, Guayaquil, Portorico, Cumana, Santa Marta, Panama et Portobelo.

Pour mettre le lecteur à même de juger de l’activite

* Playfair, Commereial Atlas, 1861, pL v, vint, et x.

CHAPITRE XII. 145

relative du commerce des colonies espagnoles de l’A- mérique, j'indiquerai succinctement la valeur des ex- portations et des importations de plusieurs des ports que je viens de nominer. Il ne s’agit 1c1 que des ré- sultats généraux dont la connaissance intéresse l’éco- nomie politique et la science du commerce : tous les détails minutieux sont réservés pour des notes qui ac- compagneront la Relation historique de mon voyage aux régions équinoxiales. . Vera-Cruz. Importation, 15 millions de piastres. Exportation ( non compris les métaux précieux ), à millions de piastres. | Havane. Exportation en productions indigènes, 8 millions de piastres, dont en sucre, 31,600,000 kilo- grammes, ou 6,320,000 piastres (en évaluant la caisse de sucre à 4o piastres ); en cire, 525,000 kilogram- _ mes, 720,000 piastres { l’arrobe à 18 piastres ); en café, 625,000 kilogrammes, ou 250,000 piastres ( l’arrobe à 5 piastres }. L’exportation du sucre, pres- que nulle avant 1760, a été, en 1702, de 14,600,000 kilogrammes; en 1796, de 24 millions de kilogrammes; et, de 1799 à 1803, année moyenne, de 33,200,000 kilogrammes. En 1802, la récolte de sucre avait été si abondante, que l’exportation s’éleva à 40,880,000 kilogrammes : cette branche du commerce a donc presque triplé en dix ans. Le revenu de la douane royale de la Havane s’est élevé, de 1799 à 1803, année moyenne, à 2,047,000 piastres ; en 1802, il excédait 2,400,000 piastres. Mouvement total du

IV, 1O

1 46 LIVRE V,

commerce de la Havane, 20 millions de piastres.

Lina. \mportation, 5 millions de piastres. Exporta- tion (y compris les métaux précieux), 7 millions de piast.

Carthagène des Indes, y compris les petits ports voisins de Rio Hacha, Santa Marta et Portobelo, dont les liaisons commerciales sont les plus rapprochées. Exportation des productions de l’agriculture indigène, sans compter les métaux précieux, 1,200,000 pias- tres, dont 1,500,000 kilogrammes de coton, 100,000 kilogrammes de sucre, 10,000 kil. d’indigo, 400,000 kil. de bois de Brésil, 100,000 kil. de quinquina de la Nouvelle - Grenade, 1000 kil. de baume de Tolu, et 6000 kil. d’ipécacuanha *. Importation, 4 millions de piastres.

La Guayra, le port principal de la province de Caracas. De 1796 à 1800, année moyenne **, l’ex- portation a été de 1,600,000 piastres, dont 2,985,000 kilogrammes de cacao, 99,000 kil. d’indigo, 354,000 kil. de coton , et 192,000 kil. de café. Mais de 1789 à

Xkk ce 9 I

1796, on a pu évaluer, année moyenne impor-

* La Raicilla ou l’ipécacuanha, qui vient en Europe par les ports espagnols et par le commerce de contrebande de la Jamaïque , est la racine du Psychotria emetica , et non celle d’un Calicocca de Brotero, ou du Viola emetica de Mutis, comme quelques botanistes l'ont avancé. Nous avons examiné ce Psychotria, M. Bonpland et moi, en remon- tant la rivière de la Magdeleine , près de Badillas. Il ne faut pas con-

fondre l'ipécacuanha espagnol avec celui du Brésil. ** Depons , 11, pag. 439.

*** Voyez les notes du tome premier de ma Refation historique.

CHAPITRE XII. 147

tation à 2,362,000 piastres; l'exportation en produc- tions indigènes à 2,739,000 piastres, dont 4,775,000 kil. de cacao, 386,000 kil. d’indigo, 204,000 kil. de coton, 166,000 kil. de café, et 73,000 pièces de cuirs.

Guayaquil. Exportation en productions indigènes, 550,000 piastres, dont 3 millions de kilogrammes de cacao. Importation, 1,200,000 piastres.

Cumana (y compris le petit port voisin de Nueva Barcelona ). Importation, 1 million de piastres. Ex- portation, 1,200,000 piastres, dont 1,100,000 kilo- grammes de cacao, 500,000 kilogrammes de coton, 6000 mulets, 1,200,000 kilogrammes de fasajo ou de viandes salées.

Ces évaluations sont fondées sur des renseignemens que J'ai pris pendant le cours de mon voyage en Amé- rique. Les balances ont été formées d'après les décla- rations faites dans les douanes : on n’a tenu compte de la contrebande que dans les tableaux du commerce de Carthagène et de Cumana. L’ensemble de ces don- nées nous mettra en état de jeter un coup-d'œil gé- néral sur la balance du commerce de toute l'Amérique espagnole. Ce n’est qu'en comparant le commerce du Mexique avec celui des autres colonies, que l’on pourra juger de l’importance politique du pays que j'ai tâché de faire connaître dans cet ouvrage. Je com- mence d’abord à réunir dans un même tableau, ce que les registres des douanes d’Espagne nous ont appris sur la balance du commerce de la métropole avec ses colonies, avant et après le fameux réglement de 1778.

10.

140 LIVRE V,

a ——————"—"—""—.————"—"."" —_———

VALEUR DE L'EXPORTATION VALEUR DE L'IMPORTATION DE L'AMÉRIQUE ESPAGNOLE EN ESPAGNE ,|[DE L'ESPAGNE DANS L'AMÉRIQUE ESPAGNOLE, en piastres. en piastres.

RER EP ——

PRODUCTIONS de

l'asriculture

TOTAL TOTAL MARCHANDISES | MARCHANDISES de de

l'exportat. || nationales. | étrangères. | l'importat.

MÉTAUX

précieux.

Année | moyenne , | depuis 1748 4,955,000| 18,060,000| 25,015,000

4,059,000| 7,076,000! 11,115,000

| jusqu’en 1755. Et ER EPREEN ER | 1778. 3,728,000| inconnu. inconnu. 1,451,000| 2,514,000! 3,745,000 dater afin HA | 1784 16,720,000! 46,456,000! 63,176,000| 9,799.000| 11,941,000 | 21,740,000 = rs | 1735. 19,415,000| 45,868,000| 65,303,000| 16,865,000| 21,499,000 | 38,362,000 a 1788. inconnu. inconnu. 40,234,000!| 7,900,000| 7,120,000! 15.020,000

On est frappé, dans ce tableau *, du peu d'accord que présentent les données partielles : les années 1978 et 1788 contrastent le plus avec celles qui les précè-

* Le résultat présenté dans ce tableau, pour les cinq années qui précèdent celle de 1753, diffère de celui qu’a donné Raynal ( vol. x, liv. vi), parce que cet auteur célèbre n’a pas fait entrer en ligne de compte les importations et les exportations des îles Antilles espa- gnoles. La balance de l’année 1778 est tirée du tableau de l'Espagne de M. Bourgoing, tom. 11, pag. 200. Pour les années 1784 et 1785, voyez Demeunier, Encyclopédie méthodique, article Espagne, pag. 322. Les importations et les exportations de l’année 1784 se trouvent in- diquées dans l’ouvrage de Page, tom. 1, pag. 115 et 300. L’exporta- tion des ports d'Espagne aux colonies, en marchandises nationales, a été évaluée, en 1789, à 7,220,000 piastres; en 1790, à 5,100,000 piastres ; en 1791, à 5,800,000 piastres; en 1792, à 13,500,000 piast. ( Laborde, tom. 1V, pag. 383.)

CHAPITRE XII. I 49

dent immédiatement, et cependant ces deux années, dans lesquelles le commerce ne parait pas avoir suivi sa marche naturelle, sont citées par tous les au- teurs qui traitent de l'influence bienfaisante du ré- glement du comte de Galvez sur les progrès de l'in- dustrie nationale et sur la prospérité des Colonies. Les années 1784 et 1785 offrent des exemples d’une activité de commerce extraordinaire, parce qu'après la paix de Versailles, les productions des colonies, accumulées pendant la guerre, refluèrent à-la-fois en Europe. La paix d'Amiens a présenté récemment un phénomène semblable, mais plus frappant encore. En 1802, le seul port de Cadix * a reçu des différens ports d'Amérique, en productions coloniales et en

* Valeur des exportations des colonies espagnoles de l'Amérique pour le port de Cadix, depuis l’époque de la paix d'Amiens jusqu’au 31 décembre 1802.

VALEUR |

DÉNOMINATION F en

DES MARCHANDISES. QUANTITES. PIASTRES FORTES,

prix à Cadix.

DE MEME RE 34,112 quintaux. | 1,535,040 Indigo..." . 1, |.8,899,675. livres. 9,931,687 ME ELU. dE, 1,029,613) arrobés! 4,375,855 | Pémlles. . . . ...I11,947,000 pièces: 1,075,230 Cacande Caracas. . .: . . 33,075 fanègues. | 1,984,500 Id. de Guayaquil. . . . 2155990077 861,280! es cle crc 15799600 ores. 478,072 Bois de Campéche. . 2 A EN A FR à 90,380 | Quinquina. . . . . . .| 893,100 Zvres. 1,786,200 |

| A reporter. |29,118,244 |

150 LIVRE V,

métaux précieux, pour la valeur de 81,838,847 pias- tres ou 409,000,000 de livres tournois, ce qui équi- vaut à l'importation totale de l’Angleterre * en 1790.

Les tableaux que l’on désigne sous la dénomination trompeuse de balance du commerce, ne fournissent des renseignemens utiles, qu’autant qu’ils présentent des moyennes d’un grand nombre d’années. Sous ce rapport, le premier résultat que renferme le tableau précédent, paraît préférable aux autres : ce résultat serait même d’une haute importance pour l’histoire

ER

Î DÉNOMINATION VALEUR

DES MARCHANDISES. QUANTITES. en

PIASTRES FORTES,

Report. . |22,118,244

prix à Cadix.

Guigne 4 Lu nbatt Mile 17,877 quintaux. 375,417 CARS DORE CN" MODS 0080 22e 1,527,219 1 Granañsss) 4e 24,514 arrobes. 2,528,007 a 1,392 (2 57,447 Piment de Tabasco. . . . 99,875 livres. 16,646 SOL MER ER ES don pe dan) 3,269 quintaur. 42,484 Jalap. AAA. DS 7,507 arrobes. 375,350 Bois jaune ( moralete ). SA 3,777 quintaux. 7,554 Salsepareille. . . . ; 364 Id. 37,856 Bois du Brésil { rasilete). : 1,059 . Zd. 10,590 Toraz des productions. . . . . . .|27,096,814

Or et argent: . .. « -. :154,742,038

Does de l'exportation des :colcnies espagnoles pour Gadixs 0 MEN AA La TE RON Re

»

* Commerce de l'Angleterre avec toutes les parties du monde, d’après les listes présentées au parlement : importation, en 1790, de 18 millions de liv. sterl.; en 1800, de 28 millions : exportation, en

1790, de 22 millions de liv. sterl.; en 1800, de 34 millions.

CHAPITRE XII. 191 du commerce de l’Amérique, si l’on pouvait être sûr de l'exactitude d’un travail fait dans les douanes de Cadix, sur les registres de six années écoulées depuis 1748 jusqu’en 1753.

Le produit des mines qui reflue annuellement en Europe, et que l’on trouve indiqué parmi les objets d'exportation des colonies, se partage en trois por- tions : la première, extrêmement petite, appartient à des colons américains fixés en Espagne; la seconde, de huit à neuf millions de piastres , entre dans le tré- sor du roi, comme revenu net de toutes les colonies de l'Amérique ; la troisième, qui est la plus considé- rable, sert à solder l’excédant des importations de l’Eu- rope dans les colonies espagnoles. Lorsqu'on apprend qu'en 1795 l’Amérique à envoyé en Espagne, tant en métaux précieux qu'en productions de son agricul- ture (ez plata y frutos), pour 63 millions de piastr., et qu'elle n’en a reçu, en marchandises, que pour la valeur de 38 millions de piastres, on pourrait être tenté de conclure que le revenu net du roi et les ren- tes des familles espagnoles qui ont des propriétés dans le Nouveau-Continent, s'élèvent à 25 millions de piastres par an. Rien ne serait cependant plus faux que cette conclusion , car les richesses métalliques des colonies ne servent pas seulement à payer la dette contractée en Espagne par l'importation des marchan- dises de l’Europe et de l’Asie qui y ont été enregistrées ;

elles servent aussi à payer, soit à Cadix, soit à Bar-

celone, des traites anglaises pour solder ce que le com-

152 LIVRE V,

merce frauduleux a fait refluer, de la Jamaïque ou de la Trinité, sur les côtes du Mexique, sur celles de Caracas et de la Nouvelle-Grenade.

En général , ce ne sont point les registres des doua- nes d'Espagne qui peuvent nous éclairer sur le grand problème : quelle est la valeur des denrées et des mar- chandises d'Europe et d'Asie dont les colonies espa- gnoles ont besoin annuellement, dans leur état actuel de civilisation ? Pour éclaircir la discussion qui nous occupe, il importe plus de connaître l’étendue des besoins de l'Amérique, que de savoir au juste quelle part active la métropole a eue jusqu'ici dans lappro- visionnement de ses colonies. D'ailleurs, la dénomina- tion de rnarchandises nationales, que l’on trouve employée dans tous es tableaux du commerce de l’Es- pagne, indique simplement que les négocians ontréussi à faire passer aux yeux des douaniers telle ou telle quantité de marchandises pour le produit de lPagricul- ture ou des fabriques de la péninsule. L'industrie espa- gnole a fait des progrès considérables dans ces derniè- res années ; mais ce serait une erreur grossière que de vouloir juger de la rapidité de ces progrès par les re- gistres des douanes.

Pour connaître approximativement la valeur des importations de l'Amérique espagnole, j'ai tâché de m'informer sur les lieux, dans chaque province, de l’état du commerce des ports principaux : j'ai pris des renseignemens sur les marchandises enregistrées , ct sur celles qui sont introduites par le commerce de

CHAPITRE XI. 199 contrebande ; j'ai fixé surtout mon attention sur les années où, soit par le commerce libre avec les reutres, soit par des ventes de prises , une province a été en- combrée de marchandises d'Europe et des Grandes- gOCIANS instruits , les différens tableaux de commerce que j'ai

Indes. Après avoir discuté avec beaucoup de

présentés plus haut, et dont la plupart ont été for- més par les soins des consulados, j'ai cru pouvoir m'arrêter aux nombres suivans, qui semblent appro- cher le plus de la vérité.

Importation et exportation des Colonies espagnoles

du Nouveau-Continent.

EXPORTATION

Capitania ge- neral de la Hla- vane et de Porto-

Vice - royauté de la Nouvelle-

|

| À reporter.

l 11,000,000 9,C000,000

|

ee

L’AGRICULT.|et d'argent.

IMPORTATION }: DES COLONIES. REMARQUES d'E :

DIVISIONS RU Et ere et d'Asie ,| y ALEUR | VALEUR a y compris DES DES é

POLITIQUES, PRODUITS la PRODUITS| TS] LA CONSOMMATION.

contrebande. de AS

|

Dans l’île de Cuba : hommes libres, 324,000, dont 234,000. blancs. Les gens de couleur

| libres consomment plus qu’au

Mexique. Pas d’Indiens.

[l Dans la

3,337,000 blancs et castes de sang-mêlé. Le nombre des na-

Espagne et Capi- 22,000,000! 9,000,000! 22,500,000 4 tifs ou Indiens, qui ne consom- tanjia general de ment presque pas de marchan- Guatimala. . . dises étrangères, s'élève à 2 + F millions ; celui des blancs seuls à 1,100,000. RE ER 35,000,000! 18,000,000! 22.500,000

Population totale. 7,800,000. || Nouvelle - Espagne : |

154 LIVRE V,

EXPORTATION

IMPORTATION DES COLONIES.

d'Europe REMAR UES DIVISIONS |. D à

°:[ VALEUR | VALEUR Hs

y compris DES DES POLITIQUES. ; P

°° Ipropurrs| "4077" | LA CONSOMMATION. contrebande. de Rate

L’AGRICULT. |et d'argent.

Report. 33,000,000 ! 18,000,000| 22,500,000

Population , 1,800,000. En 1778 on trouva, par un dé- nombrement exact, dans l’au- dience de Santa-Fé, 747,641 ; dans celle de Quito, 531,799 : total, 1,279,440 individus.

de la Nourvelle-

5.700,000 2,000,000 3,000,000 Grenade . .

Vice - royauté =

Population totale des sept provinces de Caracas, Mara- caibo , Varinas, Coro, Nouvelle- Andalousie, Nouvelle - Barce- lone et Guyane, 900,000, dont 54,000 esclaves.

Capitania ge- neral de Caracas.

| 5,500,000 4,000.,000

donna, en 1791:blancs,150,000; métis, qui consomment beau- coup lorsqu'ils jouissent d’un certain degré d’aisance, 240,000. Au Chili, beaucoup de blancs, mais en général, grande simpli- cité de vie.

Vice - royauté du Pérou et Ca- pitania general

du Chili. . . .

11,500,000 4,000,000 8,000,000

ao) ms) ee

Je n’ai pas encore pu me procurer des notions satisfai- santes sur la population de cette vice-royauté, qui est très con- sidérable dans les provinces oc- cidentales appelées provincias de la Sierra.

Vice - royauté

deBuenos-A yres.

Population, 1,800,000. Au Pérou seul, le dénombrement 3,500,000] 2,000,000! 5,000 =

Torar,en pius-

tres. . . produits de l’agriculture et des

l 59,200,000f 30,000,000! 38,500,000 mines, 69 millions de piastres,

( |

Les évaluations de population jointes à ce tableau,

TorTaz Fees l'exportation en

se fondent sur mes propres recherches. *

* . Ê . ° . s Je suis surpris de voir qu’un auteur estimable et d’ailleurs très

exact, M. Depons, ait avancé qu’en 1802 la Capitania general de Ca-

CHAPITRE XII. 155

Le mème tableau démontre que, si PAsie ne pre- nait aucune part au commerce de l'Amérique, les na- tions manufacturières de l’Europe trouveraient actuel- lement dans les colonies espagnoles un débit annuel de marchandises pour la valeur de 310,800,000 livres tournois , ou de 59,200,000 piastres. Cette importa- tion énorme n’est balancée que par 160,125,000 liv.*, ou 30 millions et demi de piastres, valeur des pro- duits de l’agriculture coloniale. L’excédant de l’im- portation, qui s'élève à 150,675,000 livres, ou à

racas renfermait 218,400 noirs ( Voyage à la Terre-Ferme, tom. 1, pag. 178 et 241.) Il s’arrête à ce nombre, parce que, dans le com- mencement de son ouvrage, il a supposé que les esclaves font trois dixièmes de la population totale, qu'il évalue à 728,000 âmes. Com- ment M. Depons, qui a résidé plusieurs années dans ce beau pays a-t-1l pu admettre que sur trois habitans on trouvait un Nèore? L’ile de Cuba même n'avait pas, en 1803, la moitié du nombre d’esclaves que cet auteur suppose exister dans la Capitania general de Caracas. Je me propose de prouver ailleurs que dans la province de Vene- zuela, le nombre des esclaves noirs et mulâtres ne dépasse pas +7 de la population entière. Il sera important d’entrer dans le détail de ce fait, parce qu’il intéresse le bonheur et la tranquillité politique des colonies.

* En comparant les exportations de marchandises espagnoles et étrangères, évaluées d’après les registres des douanes d’Espagne, avec les importations de ces mêmes marchandises, évaluées dans les ports de l'Amérique , il ne faut pas oublier que ces dernières excèdent les premières, parce que les marchandises arrivées en Amérique ont payé les droits de sortie en Espagne; parce que leur prix augmente à cause du fret, de la différence du cours de la monnaie, et des droits d’entrée. Plusieurs auteurs ont négligé ces considérations, et, en réunissant des nombres qui ne sont pas comparables, ils sont

parvenus à des résultats contradictoires.

156 LIVRE V,

28,700,000 piastres, est soldé en or et en argent tirés des mines de l’Amérique. Maintenant nous savons, par ce qui a été développé plus haut, que la valeur des métaux précieux qui refluent annuellement d’A- mérique en Europe , est de 38 millions et demi de piastres , ou de 202,125,000 livres : si l’on déduit de cette somine les 28,700,000 piastres destinées à payer l’excédant des importations sur les exportations, il reste 9,800,000 piastres, ou h1,450,000 livres, qui équivalent à peu près aux rentes des propriétaires américains établis dans la péninsule, jointes à la quan- üté d'or et d'argent qui entre annuellement dans le trésor du roi d'Espagne, comme revenu net des colo- nies. De l’ensemble de ces données , il résulte le prin- cipe suivant , dont la connaissance est très importante pour l’économie politique , savoir : qu’au commence- ment du dix-neuvième siècle, la valeur des importa- tions de l’Amérique espagnole est presque égale au produit des mines, en en retranchant la valeur de l’ex- portation en objets d'agriculture coloniale, les piastres qui refluent dans les caisses royales à Madrid, et les sommes peu considérables que retirent d'Amérique les colons qui séjournent en Europe.

Lorsqu'on examine, d’après ce principe , les ééats d'importation de l'or et de l'argent en Espagne, et qu'on les compare au produit des hôtels des monnaies d'Amérique , on reconnaît facilement combien la plu- part des auteurs qui ont traité du commerce espagnol, ont exagéré le produit de la contrebande anglaise et

CITAPITRE XII. 10"

le gain des négocians de la Jamaïque. On lit dans des ouvrages très répandus , que les Anglais, avant l’an- née 1765, gagnaient , par le commerce frauduleux, plus de vingt millions de piastres par an : en ajoutant cette somme à la quantité d’or et d'argent qui, à la même époque, a été enregistrée à Cadix, comme ar- rivant des colonies , soit pour le compte du roi, soit pour solder la valeur des marchandises espagnoles, on trouve une masse d'argent qui excède de beaucoup le produit réel des mines. Malgré la contrebande qui se fait sur les côtes de Caracas, depuis que les An- olais sont maitres des îles de la Trinité et de Curaçao, il paraît que, dans toute l'Amérique espagnole , lim- portation frauduleuse des marchandises ne s’est pas élevée, pendant les dernières années de paix, au-delà du quart de l’importation totale.

Il nous reste à parler, à la fin de ce chapitre, de l'épidémie qui règne sur les côtes orientales de la" Nou- velle-Espagne, et qui, pendant une grande partie de l’année, met des entraves, non-seulement au com- merce avec l’Europe, mais encore aux communica- tions intérieures entre le littoral et le plateau d’Ana- huac. Le port de Vera-Cruz est considéré comme le siège principal de la fièvre jaune ( vomito prieto ou regro ). Des milliers d'Européens abordant aux côtes du Mexique à l’époque des grandes chaleurs, périssent victimes de cette cruelle épidémie. Quelques vaisseaux aiment mieux arriver à Vera-Cruz à l’en-

trée de l'hiver, lorsque les tempêtes de {os nortes com-

1 58 LIVRE V,

mencent à sévir, que de s’exposer à perdre, en été, la majeure partie de leur équipage par les effets du vo- mito, et à subir, à leur retour en Europe, une lon- gue quarantaine. Ces circonstances ont souvent une influence sensible sur l’approvisionnement du Mexique et sur le prix des marchandises. Le fléau de la fièvre jaune a des suites plus graves encore pour le com- merce intérieur : les mines manquent de fer, d'acier et de mercure, lorsque les communications sont in- terrompues entre Xalapa et Vera-Cruz. Nous avons vu plus haut que le commerce de province à province se fait par des caravanes de mulets : or, les muletiers de même que les négocians qui habitent les régions froides et tempérées de l’intérieur de la Nouvelle-Es- pagne, craignent de descendre vers les côtes, aussi long-temps que le vomito règne à Vera-Cruz.

À mesure que le commerce de ce port est devenu plus considérable , et que le Mexique a senti le besoin d'une communication plus active avec l’Europe, les désavantages qui naissent de l’insalubrité de Pair du littoral se sont aussi fait sentir plus gravement. L’épi- démie qui a régné en 1801 et 1802, a fait naître une question politique qui n'avait pas été agitée avec la même vivacité en 1762, ou à des époques antérieures, lorsque la fièvre jaune faisait des ravages encore plus effrayans. Des mémoires ont été présentés au gouver- nement, pour discuter le problème s'il valait mieux raser la ville de Vera-Cruz et forcer les habitans de

s'établir à Xalapa ou sur quelqu’autre point de la

CHAPITRE XII. 1 59

Cordillère, ou bien tenter de nouveaux moyens pour assainir le port. Ce dernier parti paraïîtrait préférable, les fortifications ayant coûté plus de cinquante mil- lions de piastres , et le port, quelque mauvais qu'il soit, étant le seul qui, sur les côtes orientales, puisse offrir quelqu'abri aux vaisseaux de guerre. Deux partis se sont formés dans le pays, dont l’un desire la destruction , l’autre l'agrandissement de Vera-Cruz. Quoique le gouvernement ait paru pencher pendant quelque temps pour le premier de ces partis , il est probable que ce grand procès, dans lequel il's’agit de la propriété de seize mille individus et de la fortune d’un grand nombre de familles puissantes par leur ri- chesse , sera tour à tour suspendu et renouvelé sans être jamais terminé. À mon passage par Vera-Cruz, je vis le cabildo entreprendre la construction d’un nouveau théâtre, tandis qu'à Mexico l’assesseur du vice-roi composait un long #7forme pour prouver la nécessité de détruire la ville ,comme le foyer d’un mal pestilentiel.

Nous venons de voir qu’à la Nouvelle- Espagne, comme aux États-Unis, la fièvre jaune n’attaque pas seulement la santé des habitans, mais qu'elle mine aussi leur fortune, soit par la stagnation qu'elle cause dans le commerce intérieur , soit par les entraves qu'elle met à l'échange des productions avec l’étran- ger. Il en résulte que tout ce qui a rapport à ce fléau, intéresse l’homme d’état autant que le physicien ob-

servateur. L'insalubrité des côtes, qui gêne le com-

160 LIVRE V,

merce, facilite d’ailleurs la défense militaire du pays contre l’invasion d’un ennemi européen ; et pour com- pléter le tableau politique de la Nouvelle-Espagne, il nous reste à examiner la nature du mal qui rend le sé- jour de Vera-Cruz si redoutable aux habitans des ré- gions froides et tempérées. Je n’entrerai point ici dans les détails d’une description nosographique du vomito prieto : un grand nombre d'observations que j'ai re- cueillies pendant mon séjour dans les deux hémisphè- res , est réservé pour la Relation historique de mon voyage ; je me bornerai ici à indiquer les faits les plus marquans, en distinguant avec soin les résultats in- contestables de l'observation, de tout ce qui tient au domaine des conjectures physiologiques.

Le typhus que les Espagnols désignent par le nom de vomissement noir ( vomito prieto ), règne depuis très long-temps entre l'embouchure du Rio Antigua

et le port actuel de Vera-Cruz. L'abbé Clavigero * et

d’autres écrivains, affirment que cette maladie s’est montrée la première fois en 172: Nous ignorons sur

quoi se fonde une assertion si contraire aux traditions

conservées parmi les habitans de Vera-Cruz : aucun.

document ancien ne nous instruit de la première ap- parition de ce fléau : car dans toute la partie chaude de l'Amérique équinoxiale, abondent les £ermites et d’autres insectes destructeurs , il est infiniment rare

de trouver des pièces qui datent de cinquante ou

* Storia di Messico ,tom.T, pag. 117.

CHAPITRE XII. 161

soixante ans. On croit d’ailleurs à Mexico, comme à Vera-Cruz, que l’ancienne ville qui n’est plus qu’un village connu sous le nom de l4 Antigua , a été aban- donnée à la fin du seizième siècle “ÿg à cause des mala- dies qui y moissonnaient déjà les Européens. Long-temps avant l’arrivée de Cortès, il a régné presque périodiquement à la Nouvelle-Espagne un mal épidémique que les naturels appellent matlaza- huatl, et que quelques auteurs ** ont confondu avec le vomito ou la fièvre jaune. Cette peste est probable- ment la même que celle qui, dans le onzième siècle, força les Toltèques à continuer leur migration vers le sud : elle fit de grands ravages parmi les Mexicains en 1945, 1596, 17936, 1737, 1761 et 1762 ; mais, comme nous l’avons déjà indiqué plus haut ***, elle offrit deux caractères par lesquels elle se distingue es- sentiellement du vomito de Vera-Cruz : elle atta- qua presque uniquement les indigènes ou la race cui- vrée , et elle sévit dans l’intérieur du pays, sur le pla- teau central, à douze ou treize cents toises de hauteur au-dessus du niveau de la mer. Il est vrai que les In- diens de la vallée de Mexico, qui, 1767, périrent par milliers, victimes du matlazahuatl, vomissaient du sang par le nez et par la bouche; mais ces kema- témèses se présentent fréquemment sous les tropiques, accompagnant les fièvres ataxiques bilieuses : on les a

* Voyez, chap. vrir, tom. 11, pag. 210. *” Lettre d’Alzate, dans le Voyage de Chappe, pag. 55. "Voyez, chap. v, tom. 1, pag. 333.

EV, TE

162 LIVRE V,

également observées dans la maladie épidémique qui, en 1799, a parcouru toute l'Amérique méridionale depuis Potosi et Oruro jusqu’à Quito ct Popayan, et qui, d'après la description incomplète d’Ulloa *, était un {yphus propre aux régions élevées des Cordillères. Les médecins des États-Unis, qui adoptent l’opinion que la fièvre jaune a pris son origine dans le pays même, ont cru reconnaître cette maladie dans les pes- tes qui régnèrent ,en 1535 et 1612 ** parmi les hom- mes rouges du Canada et de la Nouvelle-Angleterre. D’après le peu que nous savons du r7atlazahuatl des Mexicains, on pourrait être porté à croire que, dans les deux Amériques , depuis les temps les plus reculés, la race cuivrée est sujette à une maladie qui, dans ses complications, offre plusieurs rapports avec la fièvre jaune de Vera-Cruz et de Philadelphie, mais qui en diffère essentiellement par la facilité avec la- quelle elle se propage dans une zone froide, pen- dant le jour, le thermomètre se soutient à dix ou douze degrés centigrades.

Il est certain que le vomito qui est endémique à Vera-Cruz , à Carthagène des Indes et à la Havane, est la même maladie que la fièvre jaune qui, depuis l’année 17093, n'a pas cessé d’accabler les habitans des

* Noticias Americanas , pag. 200.

** Stubbins Ffirth, on malignant fever, 1804, pag. 12. Gookin rapporte le fait remarquable que, dans la peste qui régnait, en 1612, parmi les Pawkunawhutts, près de New-Plymouth, les Indiens malades

avaient la peau teinte en jaune.

CHAPITRE XL. 163

États-Unis. Cette identité, contre laquelle, en Eu- rope, un très petit nombre de médecins ont élevé des doutes “, est généralement reconnue et par les hommes de l’art qui ont visité à-la-fois lile de Cuba, Vera- Cruz et les côtes des États-Unis, et par ceux qui ont étudié avec soin les excellentes descriptions nosologi- ques de MM. Makittrick, Rush , Valentin et Luzu- riaga. Nous ne déciderons pas si l’on reconnait la fièvre jaune dans le causus d'Hippocrate, qui est suivi, comme plusieurs fièvres bilieuses rémittentes, d’un vo- missement de matières noires; mais nous pensons que la fièvre jaune a été sporadique dans les deux conti- nens , depuis que des hommes nés sous une zône froide se sont exposés , dans les régions basses de la zone tor- ride, à un air infecté par des miasmes. Partout les causes excitantes et l’irritabilité des organes sont les mêmes , les maladies qui naissent d’un désordre dans les fonctions vitales doivent prendre les mêmes formes.

On ne saurait être surpris qu'à une époque les communications entre l’ancien et le nouveau con- tinent étaient peu multipliées , et le nombre des Européens qui fréquentaient annuellement les îles Antilles était encore très petit , une fièvre qui n’attaque que les individus non acclimatés, ait si peu fixé l'attention des médecins de l’Europe. Au seizième et au dix-septième siècle, la mortalité devait être moindre,

parce qu'à cette époque, les régions équinoxiales

* Arejula , de la fiebre amarilla de Cadiz, tom. 1, pag. 143. ET.

104 LIVRE V,

de l'Amérique n'étaient visitées que par des Espagnols et des Portugais, deux peuples de l’Europe australe moins exposés , par leur constitution, à sentir les effets funestes d’un climat excessivement chaud, que les Anglais, les Danois et d’autres habitans de l’Eu- rope boréale qui fréquentent aujourd'hui les iles An- ulles ; parce qu’à l’île de Cuba , à la Jamaïque et à Haïti, les premiers colons n’étaient point réunis dans des villes aussi populeuses que celles qu’on a con- struites depuis; parce que , lors de la découverte de l'Amérique continentale , les Espagnols étaient moins attirés par le commerce vers le littoral , qui est géné- ralement chaud et humide, et qu'ils se fixaient de préférence dans l’intérieur des terres sur des plateaux élevés ils trouvaient une température analogue à celle de leur pays natal. En effet, au commencement de la conquête, les ports de Panama et de Nombre de Dios “étaient les seuls où, à de certaines époques de l’année, il y eût un grand concours d'étrangers ; mais aussi, dès 1535 , le séjour *“* de Panama était re- douté par les Européens , comme l'est de notre temps le séjour de Vera-Cruz , d'Omoa ou de Por- tocabello. On ne saurait nier, d’après les faits rap- portés par Sydenham et d’autres excellens obser- vateurs, que , sous de certaines circonstances, 1l ne

* Nombre de Dios, situé à l’est de Portobelo, fut abandonné

en 1584.

Lis Q : Pedro de Cieca, ©. 2, pag. 5.

CHAPITRE XII. 105

puisse se développer des germes de nouvelles mala- dies *; mais rien ne prouve que la fièvre jaune n'a pas existé depuis plusieurs siècles dans les régions équinoxiales. Il ne faut pas confondre l'époque à la- quelle une maladie à été décrite pour la première fois, parce qu’elle a fait de grands ravages dans un court espace de temps, avec l’époque de sa première apparition.

La plus ancienne description de la fièvre jaune est celle du médecin portugais Jean Ferreyra de Rosa *”: il observa l'épidémie qui régna à Olinda , au Brésil, depuis 1687 jusqu'en 1694, peu de temps après qu'une armée portugaise eût fait la conquête de Fer- nambuco. Nous savons de même avec certitude, que l’année 1697 , la fièvre jaune se manifesta à l'ile de la Barbade , on la désigna sous le nom de fièvre de kendal , sans qu'il soit aucunement prouvé que cette maladie y fût apportée par des vaisseaux venant de Fernambuco. Ulloa ***, en parlant des chapetonadas ou fièvres auxquelles les Européens sont exposés à leur arrivée aux Indes Occidentales, rapporte que, d’après l'opinion des gens du pays, le vomito prieto était inconnu à Sainte-Marthe et à Carthagène avant 1729

* Voyez, sur une affection du larynx, qui règne épidémiquement à Otahiti, depuis l’arrivée d’un vaisseau espagnol , Vancouver , tom. I, pag. 175.

** Trattado da constituicam pestilencial de Pernambuco , per Joam Fer- reyra da Rosa , em Lisboa, 1604.

*** Voyage, tom. 1, pag. 41 et 149.

166 LIVRE V,

et 1730, à Guayaquil avant 17940. La première épi- démie de Sainte-Marthe fut décrite par un médecin espagnol, Juan Josef de Gastelbondo*. Depuis cette époque, la fièvre jaune a régné à plusieurs reprises, hors des Antilles et de l'Amérique espagnole, au Sé- négal ,aux Etats-Unis **, à Malaga, à Cadix ”***, à Li- vourne, et, d'après l’excellent ouvrage de Cleghorn , même à l'ile de Minorque***". Nous avons cru devoir rapporter ces faits , dont plusieurs ne sont pas assez généralement connus, parce qu'ils répandent quelque lumière sur la nature et sur la cause de cette cruelle maladie. D'ailleurs l’opinion que les épidémies qui, depuis 1795 , ont désolé presque tous les ans PAmé- rique septentrionale, diffèrent essentiellement de celles qui se sont manifestées depuis des siècles à Vera- Cruz, et que la fièvre jaune a été importée des côtes d'Afrique à la Grenade, et de à Philadelphie, est tout aussi dénuée de fondement que l'hypothèse très accréditée jadis , qu'une escadre venant de Siam a introduit le vomito en Amérique.*****

Sous tous les climats, les hommes croient trouver

* Luzuriaga , de la celentura biliosa , tom.7, pag. 7-

** En 1941, 17947, 1962.

*** A Cadix, en 1731, 17933,1734, 1944, 1746, 1764; à Malaga, en 1741.

***? De 1744-1749.(Tommasini, sulla febbre di Livorno del 1804,p.65).

**%% Labat, Voyage aux Isles, tom.t, p. 73. Sur la peste de Boullam, en Afrique, voyez Chisholm, on pestilential fever, pag. 61; et Miller, Histoire de la fièvre de New-York, pag. 6x; Volney , Tableau du sol de l'Amérique , tom. 11, pag. 334.

CHAPITRE XII. 167

quelque consolation dans l’idée qu'une maladie que l’on regarde comme pestilentielle , est d’une origine étrangère. Comme des fièvres malignes naissent facile- ment parmi un équipage nombreux, entassé dans des vaisseaux malpropres, le commencement d’une épidémie date assez souvent de l’arrivée d’une escadre; alors, au lieu d'attribuer le mal ou à l'air vicié que renfer- ment des vaisseaux privés de ventilation, ou à l'effet d’un climat ardent et malsain sur des matelots nouvel- lement débarqués, on affirme qu'il a été importé d’un port voisin dans lequel l’escadre ou le convoi a touché pendant sa navigation d'Europe en Amérique. C'est ainsi que l’on entend souvent dire à Mexico que le vaisseau de guerre qui a conduit tel on tel vice-roi à Vera-Cruz, a introduit la fièvre jaune, qui avait cessé de régner depuis plusieurs années: c’est ainsi que, pendant la saison des grandes chaleurs, la Ha- vane, Vera-Cruz et les ports des Etats-Unis, s’ac- cusent mutuellement de recevoir l’un de l’autre le germe de la contagion. Il en est de la fièvre jaune comme du fyphus mortel, connu sous le nom de peste d'Orient , que les habitans de l'Egypte attribuent à l’arrivée des vaisseaux grecs, tandis qu’en Grèce et à Constantinople, on regarde cette même peste comme venant de Rosette ou d’Alexandrie.*

Pringle, Lind et d’autres médecins distingués, considèrent nos affections bilieuses estivales et autom-

Pugnet, sur les fièvres du Levant et des Antilles , pag. 97 et 337.

108 LIVRE V,

nales comme le premier degré * de la fièvre jaune. Une faible analogie se manifeste aussi dans les fièvres pernicieuses intermittentes qui règnent en Italie, et qui ont été décrites par Lancisi, Torti, et récemment par le célèbre Frank**, dans son Traité de nosogra- phie générale.On affirme avoir vu de temps en temps, dans la Campagne de Rome, des individus mourir avec presque tous les signes pathognomoniques de la fièvre jaune, l’ictère, le vomissement et les hémor- rhagies. Malgré ces rapports, qui ne sont pas acti- dentels, on peut regarder la fièvre jaune, partout elle prend le caractère d’une maladie épidémique , comme un typhus sui generis qui participe à-la-fois des fièvres gastriques et des fièvres ataxo-adynami- ques***. Nous distinguerons par conséquent les fièvres stationnaires bilieuses et les fièvres pernicieuses inter- mittentes qui règnent sur les bords de l’Orénoque, sur la côte qui s'étend de Cumana au cap Codera, dans la vallée du Rio de la Magdalena, à Acapulco

* Lind, Sur les maladies des Européens dans les pays chauds , p. 14. Berthe, Précis historique de la maladie qui a régnéen Andalousie en 1800, pag. 17.

** Petrus Franck, de curandis hominum morbis, tom. 1, pag. 190. L’analogie qu’on observe entre le cholera morbus , la fièvre bilieuse et la fièvre gastro-adynamique, a été indiquée avec beaucoup de sa- gacité dans le bel ouvrage de M. Pinel, Vosographie philosophique (3° édit.) ,tom. 1, pag. 46 et 55. |

**%* Nosographie, tom.1, pag. 139-152 et p. 209. M. Franck désigne la fièvre jaune sous le nom de fébris gastrico-nervosa.

CHAPITRE XII. QU 69

et dans un grand nombre d’autres endroits humides et malsains que nous avons visités, du vomito prieto ou de la fièvre jaune qui exerce ses ravages aux An- tilles, à la Nouvelle-Orléans et à Vera-Cruz.

Le vomito prieto ne s’est point montré jusqu'ici sur les côtes occidentales de la Nouvelle-Espagne. Les habitans du littoral qui s'étend depuis l’embouchure du Rio Papagallo, par Zacatula et Colima, jusqu’à San Blas, sont sujets à des fièvres gastriques qui dégénèrent souvent en fièvres adynamiques , et lon pourrait dire qu'une constitution bilieuse règne presque continuellement dans ces plaines arides et brûlantes, mais entrecoupées de petites mares d’eau qui servent de repaires aux crocodiles.*

À Acapulco, les fièvres bilicuses et le cholera morbus sont assez fréquens , et les Mexicains qui descendent du plateau pour faire des achats de mar- chandises lors de l’arrivée du galion , n’en sont que trop souvent les victimes. Nous avons dépeint plus haut la position de cette ville, dont les malheureux habitans, tourmentés par des tremblemens de terre et des ouragans ; respirent un air embrasé, rempli d’in- sectes et vicié par des émanations putrides: pendant une grande partie de l’année, ils n’apercçoivent le soleil qu’à travers une couche de vapeurs d’une teinte oli- vâtre et qui n’affectent point l’hygromètre placé dans les basses régions de l’atmosphère. En comparant les

* Crocodilus acutus. Cuvier.

170 LIVRE V,

plans des deux ports que j'ai donnés” dans mon Atlas de la Nouvelle-Espagno, on devine facilement que la chaleur doit être encore plus accablante, l'air plus stagnant , l'existence de l’homme plus pénible à Aca- pulco qu'à Vera-Cruz. Dans le premier de ces deux endroits , de même qu’à la Guayra et à Sainte-Croix de Ténériffe, les maisons sont appliquées contre un mur de rocher qui échauffe l'air par réverbération. Le bassin du port est tellement entouré de montagnes, que, pour donner, pendant les ardeurs de l'été, quelque accès au vent de mer, le colonel Don Josef Barreiro, castellano gouverneur du château d’Acapulco, a fait pratiquer au nord-ouest une coupure de montagne: cet ouvrage hardi , que l’on désigne dans le pays sous le nom de la Æbra de San Nicolas, n’a pas été sans utilité. Obligé , pendant mon séjour à Acapulco, de passer plusieurs nuits en plein air pour faire des ob- servations astronomiques, j'ai senti constamment , deux ou trois heures avant le lever du soleil, lorsque la température de la mer était très différente de celle du continent, un petit courant d’air qui s’établissait par la brêche de San Nicolas. Ce courant est d'autant plussalutaire que l'atmosphère d’Acapulco est empestée par les miasmes qui s'élèvent d’une mare appelée la Cienega del castillo, située à l'est de la ville: les eaux croupissantes de cette mare disparaissent tous les ans, ce qui fait périr une innombrable quantité de petits pois-

* PL 1x et xvrur.

CHAPITRE XII. VX

sons thorachiques , à peau mucilagineuse , que les Indiens désignent sous le nom de popoyote ou d'axo- lotl*, quoique le véritable axolotl des lacs de Mexico (Siren pisciformis de Shaw) en diffère essentiellement , et ne soit, d’après M. Cuvier, que la larve d’une grande salamandre. Ces poissons, qui pourrissent par mon- ceaux , répandent dans l'air voisin des émanations ‘que l’on considère avec raison comme la cause prin- cipale des fièvres bilioso-putrides qui règnent sur cette côte. Entre la ville et la cienega sont placés des fours à chaux dans lesquels on calcine de grandes masses

de madrépores retirés de la mer. Malgré les théories

De

spécieuses de M. Mitchill **, sur l’oxide d'azote , Aca-

* L’axolotl d’Acapulco n’a de commun avec celui de la vallée de Mexico que sa couleur : c’est un poisson écailleux , à deux nageoires dorsales, d’un brun olivâtre, parsemé de petites taches jaunes et bleues.

** D’après cet auteur, l’oxide d’azote, regardé comme la cause des fièvres malignes etdesfièvresintermittentes, est absorbé par la chaux, et par cette raison les parties les plus saines de la France, de PAngle- terre et de la Sicile sont calcaires. (American medical Repos.,v. 11, p. 46.) L'influence des roches sur le grand océan aérien et sur la constitu- tion physique de l’homme, rappelle Les rêves de l’abbé Giraud Sou- lavie, d’après lequel « les basaltes et les amygdaloïdes augmentent la « charge électrique de l'atmosphère, et influent sur le moral des ha- « bitans, en les rendant légers, révolutionnaires, et enclins à aban- « donner la religion de leurs ancëtres ». Quelque idée que l’on se forme des miasmes qui causent l’insalubrité de l'air, il paraît peu probable, d’après l’état actuel de nos connaissances chimiques , que des combinaisons ternaires ou quaternaires de phosphore, d’hy- drogène, d’azote et de soufre puissent être absorbées par la chaux, et surtout par le carbonate de chaux. Telle a été cependant l'influence

172 LIVRE V,

pulco est un des endroits les plus malsains du Nouveau Continent. Peut-être même, si ce port, au lieu d’être fréquenté par des bätimens de Manille, de Guayaquil et d’autres endroits situés sous la zone torride, recevait des bâtimens du Chiliet de la côte nord-ouest de l’Amé- rique, et si la ville était visitée à-la-fois parun plus grand nombre d'Européens, ou d’habitans du plateau mexi- cain , les fièvres bilieuses y dégénéreraient bientôt en fièvre jaune , et le germe de cette dernière maladie se développerait à Acapulco d’une manière encore plus funeste qu'à Vera-Cruz.

Sur les côtes orientales du Mexique, les vents du nord rafraichissent l'air de manière que le thermomètre baisse jusqu'à 17° centigrades: à la fin du mois de février, je lai vu se soutenir des journées entières au-dessous de 21°; tandis qu’à la même époque, l’air étant calme, il est à Acapulco à 28° ou 30°. La latitude de ce der- nier port est de plus méridionale que celle de Vera- Cruz : les hautes Cordillères du Mexique le mettent à l'abri des courans d’air froid qui refluent du Canada

politique’ des théories de M. Mitchill, dans un pays l’on admire avec raison la sagesse des magistrats, que me trouvant en quaran- taine dans le Delaware, en arrivant des Antilles à Philadelphie, j'ai vu des officiers du comité de santé faire peindre gravement , avec de l'eau de chaux, l’ouverture de l’écoutille , afin que le septon ou miasme de la fièvre jaune de la Havane , que l’on supposait exister dans notre bâtiment, vint se fixer sur une bande de chaux de trois décimètres de largeur. Doit-on être surpris que nos matelots espa-

gnols crussent reconnaître quelque chose de magique dans ce pré- tendu moyen de désinfection ?

CHAPITRE XI. 179

vers les côtes de Tabasco. La température de l'air s’y soutient en été, pendant le jour; presque constamment entre 30° ét 36° du thermomètre centigrade.

J'ai observé que, sur toutes les côtes, la température de la mer a une grande influence sur celle du conti- nent voisin : or, la chaleur de la mer ne varie pas seu- lement selon la latitude, mais aussi selon le nombre des bas-fonds et la rapidité des courans qui amènent des eaux de différens climats. Sur les côtes du Pérou, sous les 8 et 12° de latitude australe, j'ai trouvé la température de la mer du Sud, à sa surface, de 15° à 16° centigrades, tandis que, hors du courant qui porte avec force du détroit de Magellan vers le cap Pariña, le Grand Océan équinoxial a une température de 25° à 26°: aussi le thermomètre a baissé à Lima, en 1801,aux mois de juillet et d'août, à 13°5, et les orangers y viennent à peine. De même, dans le port de Vera-Cruz, j'ai observé que la chaleur de la mer, en février 1804, n'était que de 20° à 22°, tandis que, dans les attérages d’Acapulco, je l'avais trouvée, en mars 1803, de 28° à 29°*. La réunion de ces circon- stances augmente l’ardeur du climat sur les côtes oc- cidentales : les chaleurs sont moins interrompues à Acapulco qu'à Vera-Cruz, et il est à croire que, si jamais la fièvre jaune commence à régner dans le

premier de ces ports , elle y durera pendant toute

* Voyez mon Recueil d’Observations astronomiques , (OM. I, Pag. 317 » (n. 256 et 259).

174 LIVRE V,

l’année , comme à l'île de la Trinité, à Sainte-Lucie, à la Guayra, et partout les températures moyennes * des différens mois ne varient que de à 3°.

Dans les régions basses du Mexique , comme en Europe, la suppression subite de la transpiration est une des principales causes occasionnelles des fièvres gastriques ou bilieuses , surtout du cholera morbus, qui s'annonce par des symptômes si effrayans. Le climat d'Acapulco, dont la température est uniforme dans les différentes parties de l’année, donne lieu à ces suppressions de transpiration, par la fraicheur extraor- dinaire qui règne quelques heures avant le lever du soleil. Sur ces cotes, les personnes non acclimatées courent de.grands risques , lorsque, peu vêtues, elles voyagent la nuit, ou qu'elles dorment à l'air libre. À Cumana, et dans d’autres endroits de l'Amérique équinoxiale, la température de l'air ne diminue, vers le lever du soleil, que de ou centigrades : le jour, le thermomètre y est à 28° ou 20°, et, la nuit, à 23° ou 24°. À Acapulco, j'ai trouvé la chaleur de Pair, le jour, à 29° ou 30°; pendant la nuit, elle se soutint

* Les différences des températures moyennes du mois le plus froid et du mois le plus chaud, sont, en Suède, sous les 63°50 de lati- tude, de 28°5 ; en Allemagne, sous les 5o°5” de latitude, de 23°2; en France, sous les 48°50' de latitude, de 21°4 ; en Italie, sous les 41°54 de latitude, de 20°6; et dans l'Amérique méridionale, sous les 10°27 de latitude, de 2°5. Voyez mes tableaux comparatifs dans les additions à la Chimie de Thomson ( traduction de M. Rüiffault ), #oM. I, pag, 106.

CHAPITRE XII. ES

à 26°: mais depuis trois heures du matin jusque vers le lever du soleil, elle diminua brusquement jusqu’à r7°ou 18°. Ce changement fait la plus viveimpression sur les organes. Nulle part ailleurs, sous les tropiques, je n'ai senti une si grande fraicheur pendant la dernière partie de la nuit: on croit passer subitement de l'été à l’automne; et à peine le soleil est-il levé, qu'on com- mence déjà à se plaindre de la chaleur. Dans un climat la santé dépend principalement des fonctions de la peau, et les organes sontaffectés des moindres chan- gemens de température*, un refroidissement de Pair de 1o°à 12°, cause des suppressions de transpiration très dangereuses pour les Européens non acclimatés.

On a affirmé à tort que le vomito n'avait jamais régné dans aucune partie de l'hémisphère austral , et l’on a cherché la cause de ce phénomène dans le froid que l’on croit propre à cet hémisphère. J'aurai occa- . Sion de faire voir, dans un autre endroit, combien on a exagéré les différences de température des pays situés au nord et au sud de l'équateur. La partie tempérée de l'Amérique méridionale a le climat d’une presqu’ile qui se rétrécit vers le sud: les étés y

* La température de l'air à Guayaquil se maintient si uniformé- ment entre 29° et 32° centigrades , que les habitans se plaignent du froid lorsque le thermomètre baisse subitement jusqu’à 23° ou 24°. Ces phénomènes sont très remarquables en les considérant sous un point de vue physiologique : ils prouvent que l’excitabilité des or- ganes augmente par l’uniformité et l’action prolongée des stimulus

habituels.

170 LIVRE V,

sont moins chauds et les hivers moins rudes que dans les pays qui, sous la même latitude, dans l’hémisphère boréal*, s’élargissent vers le nord. La température moyenne de Buenos-Ayres ne diffère guère de celle de Cadix, et l'influence des glaces, dont l’accumula- tion est sans doute plus grande au pôle austral qu’au pole boréal, ne se fait presque pas sentir au-dessous des 48° de latitude sud. Nous avons vu plus haut que cest justement dans l'hémisphère austral , à Olinda, au Brésil, que la fièvre jaune a sévi, pour la première fois, sur un grand nombre d’Européens. La même maladie a régné à Guayaquil , en 1740, et, dans les premières années de ce siècle, à Montevideo , port d’ailleurs si célèbre par la salubrité de son climat.

Depuis une cinquantaine d'années, le vomito ne s’est .

manifesté presque sur aucun point des côtes du Grand Océan, à l'exception de la ville de Panama. Dans ce dernier port,comme au Callao**, le commencement des grandes épidémies est le plus souvent marqué par l’ar- rivée de quelques bâtimens venant du Chili, non que ce pays, un des plus heureux et des plus sains de la terre, puisse transmettre un mal qui n’y existe point, mais parce que ses habitans, transplantés dans la zone torride, éprouvent, avec la même force que les habitans du nord , les effets funestes d’un air excessivement chaud et vicié par le mélange d’émanations putrides.

* Voyez, chap. vrir, tom. 11, pag. 326.

** Leblond , Observations sur la fièvre jaune , pag. 204.

CHAPITRE XII, I DT

La ville de Panama est située sur une langue de terre aride et dénuéede végétation ; mais la marée, lorsqu'elle descend , laisse à découvert, bien avant dans la baie, une grande étendue de terrain couverte de fucus, d’ulves et de méduses. Ces amas de plantes marines et de mollusques gélatineux restent sur la plage , exposés à J’ardeur du soleil. L'air est infecté par la décomposition de tant de substances organiques ; et des miasmes qui n'affectent presque pas les organes des indigènes , agissent puissamment sur des individus nés dans les régions froides de l'Europe, ou dans celles des deux Amériques. |

Les causes de l’insalubrité de l'air sont très diffé- rentes des deux côtés de l’isthme. A Panama, le vomito est endémique , et les marées sont très fortes , on regarde la plage comme le foyer de l’in- fection. À Portobelo , règnent des fièvres bilieuses rémittentes , et les marées sont à peine sensibles, les émanations putrides naissent de la force de la vé- gétation même. Il y a peu d'années encore que les forêts qui couvrent l’intérieur de l’isthme, s’étendaient jusqu'aux portes de la ville, et que les singes entraient par bandes dans les jardins de Portobelo, pour y re- cueillir des fruits. La salubrité de l'air a augmenté considérablement , depuis qu’un excellent administra- teur, le gouverneur Don Vicente Emparan a fait abattre les bois d’alentour.

La position de Vera-Cruz a plus d’analogie avec celles de Panama et de Carthagène des Indes, qu'avec

IV. 12

170 LIVRE Y,

les positions de Portobelo et d’Omoa. Les forêts qui couvrent la pente orientale de la Cordillère, s'étendent à peine jusqu’à la ferme de l’Encero : commence un bois moins touffu , composé de Mimosa cornigera, de Varrogia et de Capparis breynia , et se perdant progressivement à cinq ou six lieues de distance des côtes de la mer. Les environs de Vera-Cruz sont d’une aridité affreuse : en arrivant par le chemin de Xalapa, on trouve, près de la Antigua, quelques pieds de cocotiers qui ornent les jardins de ce village ; ce sont les derniers grands arbres que l’on découvre dans le désert. L’excessive chaleur qui règne à Vera- Cruz est augmentée par les collines de sables mouvans (meganos)qui sont formées par l’impétuosité des vents du nord , et qui entourent la ville du côté du sud et du sud-ouest. Ces dunes, de forme conique, ont jusqu’à quinze mètres de hauteur: fortement échauffées en raison de leur masse, elles conservent, pendant la nuit , la température qu'elles ont acquise pendant le jour. C’est par une accumulation progressive de cha- leur que lethermomètre centigrade, plongé dans le sable au mois de juillet, s'élève à 48° ou bo°,tandisque le même instrument , à l'air bre et à l'ombre, se soutient à 30°. Les #eganos peuvent être considérés commeau- tant de fours qui échauffent l'air ambiant :ils n’agissent pas seulement parce qu'ils rayonnent du calorique dans tous les sens, mais aussi parce qu’ils empêchent, par leur agroupement, la libre circulation de Pair. La même cause qui les a fait naître les détruit facilement :

CHAPITRE XHI. 179

des dunes changent de place tous ies ans, comme on le remarque surtout dans la partie du désert appelée Meganos de Cathalina , Meganos del Coyle et P'entorillos.

Mais malheureusement pour ceux des habitans de Vera-Cruz qui ne sont point acclimatés , les plaines sablonneuses dont la ville est environnée, loin d’être entièrement arides, sont entrecoupées de terrains ma- récageux , dans lesquels se réunissent les eaux de pluie qui s'infiltrent à travers les dunes. Ces réservoirs d’eaux bourbeuses et dormantes sont considérés ,par MM. Co- moto, Ximenez , Mociño , et par d'autres médecins instruits qui ont examiné avant moi les causes de l’insalubrité de Vera-Cruz, comme autant de foyers d'infection. Je ne nommerai ici que les mares connues sous le nom de la Cienega Boticuria, derrière le ma- gasin à poudre, la Laguna de la Hormiga , VEspar- tal, la Cienega de Arjona, et le marécage de la Tembladera , situé entre le chemin du Rebenton et les Callejones de Aguas-Largas. Au pied des dunes, on ne trouve que de petits arbustes de Croton et de Desmanthus, l’'Euphorbia tithymaloïdes , le Capraria biflora , le Jatropha à feuilles de cotonnier, et des Ipomoea dont la tige et les fleurs sortent à peine du sable aride qui les couvre : partout ce sable est baigné par l’eau des mares qui débordent dans la saison des pluies , la végétation devient plus vigou- reuse. Le Rhizophora mangle, le Coccoloba, des Pothos, des Arum et d’autres plantes qui se plaisent

12.

180 LIVRE V, dans un sol humide et chargé de parties salines, for- ment des touffes éparses. Ces endroits bas et maréca- seux sont d'autant plus à craindre, qu'ils ne restent pas constamment couverts d’eau. Une couche de feuilles mortes , entremêlée de fruits, de racines, de larves d'insectes aquatiques et d’autres débris de matières animales, entre en fermentation à mesure qu’elle est échauffée par les rayons d’un soleil brülant. J’exposerai dans un autre endroit les expériences que j'ai faites, pendant mon séjour à Cumana, sur l’action que les racines du manglier exercent sur l’air ambiant , aussi long-temps que, légèrement humectées , elles restent exposées à la lumière: ces expériences répandront quelque jour sur le phénomène remarquable et ancien- nement observé dans les deux Indes , que de tous les endroits végètent avec force le mancenillier et le manpglier, les plus malsains sont ceux les racines de ces arbres ne sont pas constamment couvertes d’eau. En général, la putréfaction des matières végétales est d'autant plus à craindre sous les tropiques , que le nombre des plantes astringentes y est très considérable, et que ces plantes contiennent, dans leur écorce et dans leurs racines, beaucoup de matière animale, combinée avec du tannin.*

S'il existe incontestablement, dans le terrain qui environne Vera-Cruz, des causes d’insalubrité de Pair,

* Vauquelin, sur le tannate de gélatine et d’albumine. Annales du

Muséum , tom. xv, pag. 77e

CHAPITRE XII. OT

on ne saurait nier aussi qu'il ne s'en trouve d’autres dans l’enceinte de la ville même. La population de Vera-Cruz est trop considérable pour la petite étendue de terrain qu'occupe la ville : seize mille habitans sont renfermés dans un espace de 500,000 mètres carrés ; car Vera-Cruz forme un demi-cercle dont le rayon n’a pas six cents mètres. Comme la plupart des maisons n'ont qu'un étage au-dessus du rez-de-chaussée, il en résulte que, parmi le bas-peuple, le nombre des per- sonnes qui habitent le même appartement est très considérable. Les rues sont larges , droites et dirigées, les plus longues, du nord-ouest au sud-est ; les moins longues , ou rues transversales, du sud-ouest au nord- est: mais, comme la ville est entourée d’une haute muraille, la circulation de l’air est presque nulle. La: brise qui souffle faiblement pendant l'été, du sud-est et de lest-sud-est, ne se fait sentir que sur les ter- rasses des maisons ; et les habitans , que, pendant l'hiver, le vent du nord empêche souvent de traverser les rues , respirent, dans la saison des grandes chaleurs, “un air stagnant et embrasé.

Les étrangers qui fréquentent Vera-Cruz ont beau- coup exagéré * la malpropreté des habitans. Depuis quelque temps, la police a pris des mesures pour main- tenir la salubrité de l’air. Vera-Cruz est déjà moins

* Thorne, dans l'American med. Repos. , tom. xxx, pag. 46. Luzu. riaga, de la calentura biliosa, tom. 1, pag. 65. (traduction de l’ouvrage

de Benjamin Rush, enrichi des observations de M. Luzuriaga.)

182 LIVRE V,

nalpropre que beaucoup de villes de l'Europe aus- trale ; mais, fréquentée par des milliers d’'Euro- péens non acclimatés, placée sous un ciel brûlant, entourée de petites mares dont les émanations infectent l'air environnant , elle ne verra diminuer les suites funestes des épidémies que lorsque la police aura continué de déployer son activité pendant une longue suite d'années.

On observe, sur les côtes du Mexique, une liaison intime entre la marche des maladies et les variations de la température de latmosphère. A Vera-Cruz,on ne connaît que deux saisons , celle des tempêtes du nord (los nortes), depuis l’équinoxe de l’automne jusqu'à : l’équinoxe du printemps,et celle des brises ou vents sud- est (brizas ), qui soufflent assez régulièrement depuis mars jusqu’en septembre. Le mois de janvier est le plus froid de l’année, parce qu'’ilest le plus éloigné des deux époques auxquelles le soleil passe parle zénith de Vera- Cruz*.Le vomito ne commence généralement à sévir dans cette ville, que lorsque la température moyenne des mois atteint les 24° du thermomètre centigrade:en décembre, en janvier et en février les chaleurs restent au-dessous de cette limite; aussi est-il infiniment rare que la fièvre jaune ne disparaisse pas entièrement dans - cette saison , l’on éprouve souvent un froid assez sensible. Les fortes chaleurs commencent au mois de mars, et avec elles le fléau de l'épidémie. Quoique mai

* Le:16 mai et le 27 juillet.

CHAPITRE XII. 183

soit plus chaud que septembre et octobre, c'est ce- pendant dans ces deux derniers mois que le vomito fait le plus de ravages; car, dans toutes les épidé- mies , il faut un certain temps pour que le germe se développe dans toute son énergie, et les pluies, qui durent depuis le mois de juin jusqu'au mois de septembre, influent sans doute aussi sur la produc- tion des miasmes qui se forment dans les environs de Vera-Cruz. |

C’est l'entrée et la fin de la saison des pluies que l’on redoute le plus sous les tropiques, parce qu'une trop grande humidité arrête, presque autant qu'une orande sécheresse , les progrès de la putréfaction des substances végétales et animales qui se trouvent ac- cumulées dans les endroits marécageux. Il tombe à Vera-Cruz, par an, plus de 1870 millimètres d'eau de pluie: dans le seul mois de juillet de l’année 1803, un observateur exact, M. de Constanzo , colonel du corps des ingénieurs, en a recueilli plus de 380 mil- limètres , ce qui n’est qu’un tiers de moins qu’on n'en recueille à Londres pendant une année en- tière. C'est dans l’évaporation de ces eaux de pluie, qu'il faut chercher la cause pour laquelle le calorique n'est pas plus accumulé dans l’air, au second qu’au premier passage du soleil par le zénith de Vera- Cruz. Les Européens qui craignent de succomber à l'épidémie du vomito, considèrent comme très heu- reuses les années le vent du nord souffle avec force jusqu'au mois de mars , et il se fait-déjà sentir

104 LIVRE V,

depuis le mois de septembre. Pour constater l’in- fluence de la température sur les progrès de la fièvre jaune, j'ai examiné avec le plus grand soin, pen- dant mon séjour à Vera-Cruz, des tableaux de plus de 21,000 observations , que le capitaine du port, Don Bernardo de Orta, y a faites pendant les qua- torze annécs qui ont précédé celle de 1803. Les ther- momètres de cet infatigable observateur ont été comparés à ceux qui m'ont servi dans le cours de mon expédition.

Je présente, dans le tableau suivant, les tempéra- tures moyennes des mois , déduites des tableaux météorologiques de M. Orta : j'ai ajouté le nombre des malades morts de la fièvre jaune en 1803 , à l'hôpital de Saint-Sébastien. J'aurais desiré connaître l’état des autres hôpitaux , surtout de celui des religieux de Saint-Jean-de-Dieu( San Juan de Dios ). Les personnes instruites qui habitent Vera-Cruz rempliront un jour le cadre que je n’ai fait qu’ébaucher: j'ai indiqué seu- lement les individus dont le genre de maladie n’est pas resté douteux, à cause des fréquens vomissemens de matières noires. Comme en 1803 , le concours des étrangers a été uniforme dans les différentes parties de l’année, le nombre des malades désigne assez bien les progrès de l'épidémie du vomito. Le même tableau présente les variations des climats de Mexico et de Paris*, dont la température moyenne contraste singu-

* La température moyenne de Mexico se fonde sur les observa-

1

CHAPITRE XII. 189 lièrement avec celle des côtes orientales de la Nouvelle- Espagne. À Rome, à Naples, à Cadix, à Séville et à Malaga, la chaleur moyenne du mois d'août dépasse 24°, et diffère par conséquent très peu de la chaleur de

Vera-Cruz.

Tableau météorologique et nosographique de Vera- Cruz ( lat. 19°11'52" ) thermomètre centi-

© grade. Î PROGRÈS DU & | VOMITO. TEMPÉRATURE D DIVISION |£s | fÉtatde Ace a s © [l'hôpital de x DE É 2 LS Sébast.) REMARQUES. 2 L = Ë A +. ne L'ANNÉE. à > 4

ENTRÉS. À MEXICO. À PARIS

1 Temp.| 7 2) |

Janvier... . moyen-

A la Guayra, à Cumana, ||ne dou-

——Η—|[sur le parallèle de Véra- teuse.Le

Cruz aux îles Antilles orien-||therm.

6 9 ||tales, et partout le vent descend 49.3 “du nord ne souffle pas, la||enjanv. température moyenne du jusqu’à

mois de janvier n’est jamais || 5°ou |

au-dessous de 25°. FE

Février. . .

Vents du nord.

19/05

au-des- 8°,0

Sous.

Mars. . ..

\

tions de M. Alzate. ( Observaciones meteorologicas de los altimos nueve meses del año 1769, Mexico, 1770.) Comme des observations faites dans l’enceinte de la ville de Paris , indiquent une température un peu plus élevée que celle qui correspond à la latitude de 48°50’, on a pré- féré les nombres qui résultent du Calendrier de Montmorency, calculé

par M. Cotte pour les années 1765-1808 ( Journal de Physique, 1809, pag. 382.)

180 LIVRE V,

ss

PROGRÈS DU e VOMITO. TEMPÉRATURE | Gl l n Mn ist moyenne É ss pt à DE £ © 2 | St. Sébast.) | REMARQUES. à CE , , z 5 L'ANNÉE. site d

S © = 4 A El <

Quelquefois le vent du Las 6 10° 5 nord souffle encore. ? ?

ENTRÉS. MORTS À PARIS.

Premier passage du soleil 18° 14°.1 par le zénith de Vera-Cruz. 8 8 ?

ne | | | cn. | mens | ns. |

Commencement de la 16°,9|18°,0 saison des pluies.

mms | | css] me || eee | |

Second passage du soleil o 0 / par le zénith de Vera-Cruz. 17°,0 19°,4

Juillet. . .l270,5| 51

! mn. ça

Température moyenne 16|äu mois d'août, à Rome, 17°,0 20°,2 de 26° ; à Upsal, de 15°,6.

Septembre. 27°,4| 68 Fin de la saison des 15°,8116°,4

pluies.

Quelquefois le vent du ; 3||nord commence déjà à al- 16 ,4 12°,0 MAS avec la brise, À

Brise, température moyenne au-dessus de 24°. Saison du vomito

Octobre. 26°,2| 29

| | | ——_—_———————— ——— _ …—…— | |——————

|| |

Ces deux mois sont si 2|Isecs qu'en 1803 la quantité 149,41 6°,5 d’eau de pluie ne s'élevait pas à 14 millimètres, tandis que le 18 août et le 15 sep- tembre il en était tombé en O |\vingt-quatre heures plus de 70 millimètres, |

[l : Do 24°,0| 9

Vents

je) a © [e| =) Ke)

Décembre. 3 1:3P, 710:.39:8

La température moyenne de Vera-Cruz est de 25°,4; celle de Mexico, de 17°; celle de Paris, de 11°,5.

J'aurais ajouté à ce tableau la marche du thermo- inètre à Philadelphie ,et le nombre des individus qui y

(4

CHAPITRE XII. 187

sont morts de la fièvre jaune dans chaque mois, si j'avais pu me procurer des observations propres à donner la température moyenne ‘des différens mois de l’an- née 1803. Dans les climats tempérés , les résultats tirés des plus grandes et des plus petites élévations que lethermomètre a atteintes à de certaines époques ,ne nous apprennent rien sur les températures moyennes: Cetteobservation très simpleettrès ancienneparaîtavoir échappé au grand nombre des médecins qui ont agité le problème, si les dernières épidémies d'Espagne ont été causées par des chaleurs que l’on pourrait regar- der comme extraordinaires dans l’Europe australe. On a affirmé dans beaucoup d'ouvrages , que l’année 1790 avait été de deux degrés plus chaude que les années 1799 et 1800 , parce que, dans ces deux dernières années, le thermomètre n’était monté à Cadix que jusqu'à 29° et 50°5, tandis qu’en 1790, il s'était élevé jusqu’à 32°. Les belles observations météorologiques du chevalier Chacon, publiées par M. Arejula, pourront jeter le plus grand jour sur cette matière importante, si on se donne la peine d’en déduire les moyennes des mois. La médecine ne trouvera du secours dans la physique qu'autant qu’on adoptera des méthodes exactes pour examiner les influences de la chaleur, de l'humidité et de la tension électrique de l'air, sur le progrès des

maladies.

Nous venons de tracer la marche que suit générale- ment la fièvre jaune à Vera-Cruz, nous avons vu

qu'année commune, l’épidémie cesse de sévir lorsque,

100 LIVRE V,

à l'entrée des tempêtes du nord, la température moyenne du mois s’abaisse au-dessous de 24°*. Les phénomènes de la vie sont sans doute assujétis à des lois immua- bles ; mais nous connaissons si peu l’ensemble des conditions sous lesquelles le désordre s’introduit dans les fonctions des organes , que les phénomènes patho- logiques nous paraissent offrir, dans leur succession, les irrégularités les plus bizarres. Lorsque, à Vera- Cruz, le vomito débute pendant l'été avec beaucoup de violence, on le voit régner pendant tout l'hiver: l’abaissement de température diminue alors le mal; mais il ne parvient pas à l’éteindre entièrement. L’an- née 1803, dans laquelle la mortalité fut assez petite, présente un exemple frappant de ce genre. On voit, par le tableau que nous avons donné plus haut, que, chaque mois, il y eut quelques individus attaqués du vomito; mais aussi, pendant l’hiver de 1803, Vera- Cruz se ressentit encore de l’épidémie qui, l'été précé- dent, avait sévi avec une force extraordinaire. Le vomito n'ayant pas été très fréquent pendant l'été de 1803, la maladie cessa entièrement au commence- ment de l’année 1804. Lorsque, dans les derniers jours du mois de février, nous descendimes, M. Bon-

pland et moi, de Xalapa à Véra-Cruz, la ville ne |

renfermait aucun malade de fièvre jaune: et, peu de

* Le sentiment de la chaleur et l’influence de la température sur les organes dépendant du degré d’excitation habituelle, le même air que l’on désigne à Vera-Cruz comme froid, pourrait encore, sous la

zone tempérée, favoriser le développement d’une épidémie.

CHAPITRE XII. 189

jours après, dans une saison le vent soufflait encore impétueusement , et le thermomètre ne s'élevait pas à 19°, M. Commoto nous conduisit à l'hôpital de Saint- Sébastien , au lit d’un mourant : c'était un muletier, métis mexicain très basané, qui venait du plateau de Perote , et qui avait été attaqué du vomito en traversant la plaine qui sépare la Antigua de Vera-Cruz.

Ces cas, la maladie est sporadique en hiver, sont heureusement très rares, et une véritable épidémie ne se développe à Vera-Cruz que lorsque les chaleurs de l'été commencent à se faire sentir, etque lethermomètre s'élève fréquemment au-dessus de 24°. La même marche de la fièvre jaune s’observe aux Etats-Unis : à la vérité, M. Carey * a observé que les semaines la tempé- rature a été le plus élevée à Philadelphie, n'ont pas toujours été celles la mortalité a été la plus forte; mais cette observation prouve seulement que les effets de la température et de l'humidité de l’atmosphère sur la production des miasmes et sur l’état d'irritabilité des organes, ne sont pas toujours instantanés. Je suis loin de regarder une chaleur extrême comme la seule et véritable cause du vomito ; mais comment nier qu'il existe, dans les endroits le mal est endémique, une liaison intime entre l’état de l'atmosphère et la marche de l’épidémie?

Ilest incontestable que le vomito n’est pas conta-

* Carey, Description of the malignant fever of Philadelphia, 1794,

pag. 58.

190 LIVRE V,

sieux à Vera-Cruz. Dans la plupart des pays ; le peuple regarde comme contagieuses des maladies qui n’ont point ce caractère; mais, au Mexique, aucune opinion populaire n'interdit à l'étranger non acclimaté | l'approche du lit des malades attaqués du vomito. On ne cite aucun fait qui rende probable que le contact immédiat ou l’haleine du mourant soit dangereux pour les personnes non acclimatées qui soignent le malade. Sur le continent de l’Amérique équinoxiale, la fièvre jaune n'est pas plus contagieuse que ne le sont les fièvres intermittentes en Europe.

D'après les renseignemens que j'ai pu prendre pen- dant un long séjour en Amérique, et d’après les ob- servations de MM. Mackitrick, Walker, Rusch, Valen- tin , Miller, et de presque tous les médecins qui ont pratiqué à-la-fois aux îles Antilles et aux Etats-Unis, jincline à croire que cette maladie n’est contagieuse par sa nature, ni sous la zone tempérée*, ni dans les régions équinoxiales du nouveau continent : je dis par sa nature, car il n’est pas contraire à l’analogie que présentent d’autres phénomènes pathologiques, qu’une maladie qui n'est pas essentiellement contagieuse, puisse, sous une certaine influence de climat et des saisons, par l’accumulation des malades et par leur disposition individuelle, prendre un caractère conta- gieux. [l paraît que ces exceptions, infiniment rares

* Voyez deux excellens mémoires de M. Stubbins Ffrth, de New- Jersey, et de M. Edward Miller, de New-York, sur le caractère non

contagieux de la fièvre jaune des États-Unis.

CHAPITRE XII. TOI

sous la zone torride *, s'offrent plus particulièrement sous la zone tempérée. En Espagne ,où,en 1800, plus de 47,000; en 1804, plus de 64,000 individus ont péri victimes de la fièvre jaune , « cette maladie a été « contagieuse, mais seulement dans les lieux elle « exerçait ses ravages; car 1l a été prouvé par des faits « nombreux , observés surtout à Malaga, à Alicante ** «et à Carthagène , que des personnes affectées n'avaient «pas communiqué la maladie dans les villages « elles s'étaient retirées, quoique le climat y füt le même « que celui des villes contagiées ». Cette opinion est le résultat des observations faites par la commission éclairée"** que le Gouvernement français a envoyéeen Espagne en 1805, pour y étudier le développement de l'épidémie.

En fixant successivement les yeux sur les régions équimoxiales de l'Amérique, sur les Etats-Unis et sur les parties de l’Europe la fièvre jaune a exercé ses

* Fiedler , über das gelbe Fieber nach eigenen Beobachtungen , p. 137.

Pugnet, pag. 393.

"s Bally, Opinion sur la contagion de la fièvre jaune, 1810, pag. 40.

MM. Dumeril, Bally et Nysten. Il n’est d’ailleurs aucunement constaté que la fièvre jaune ait été introduite en Espagne par la po- lacra le Jupiter, expédiée de Vera-Cruz, ou par la corvette le Dau- phin , construite à Baltimore, sur laquelle étaient embarqués l’inten- dant de la Havane, Don Pablo Valiente, et le médecin Don Josef Caro. ( Arejula, pag. 25r.) Trois médecins distingués de Cadix, MM. Ammeller, Delon et Gonzales, croient que la fièvre jaune s’est développée spontanément en Espagne même : une maladie peut

être contagieuse sans être importée.

192 LIVRE V, ravages, on voit que, malgré l'égalité de température qui règne, pendant plusieurs mois de l'été, sous ces zones très éloignées les unes des autres, la maladie se présente sous un aspect différent. Entre les tro- piques , son caractère non contagieux est presque universellement reconnu. Aux Etats-Unis, ce carac- tère est déjà vivement contesté par la faculté de méde- cine de luniversité de Philadelphie, de même que par MM. Wistar, Blane, Cathral et d’autres médecins distingués. Enfin, en avançant au nord-est, en Es- pagne, nous trouvons la fièvre jaune indubitablement contagieuse , comme le prouvent les exemples des personnes qui s'en sont préservées par l’isolement , quoiqu'elles fussent au milieu du foyer du mal.

Près de Vera-Cruz, la ferme de l’Encero , que j'ai trouvée élevée de 928 mètres au-dessus du niveau de l'Océan , est la limite supérieure du vomito. Nous avons déjà observé plus haut que c'est jusque-là seu- lement que descendent les chênes mexicains, qui ne peuvent plus végéter dans une chaleur propre à déve- lopper le germe de la fièvre jaune. Les individus nés et élevés à Vera-Cruz ne sont pas sujets à cette ma- ladie: il en est de même des habitans de la Havane qui ne quittent pas leur patrie; mais il arrive que des négocians qui sont nés à l’île de Cuba, et qui l’habitent depuis un grand nombre d'années, sont attaqués du vomito prieto, lorsque leurs affaires les obligent à visiter le port de Vera-Cruz pendant les mois d'août

et de septembre , l'épidémie sévit avec le plus de

CHAPITRE xXU. 193

force. On a vu de même des Espagnols-Américains, natifs de Vera-Cruz, périr victimes du vomito à la Havane , à la Jamaïque ou aux Etats-Unis. Ces faits sont sans doute très remarquables, si on les considère sous le rapport des modifications que présente l’irri- tabilité des organes. Malgré la grande analogie qu’a le climat de Vera-Cruz avec celui de l’île de Cuba, l'habitant de la côte mexicaine, insensible aux miasmes que renferme l'air de son pays natal , succombe aux causes excitantes et pathogéniques qui agissent sur lui à la Jamaïque ou à la Havane. Il est probable que, sous le même parallèle, les émanations gazeuses qui produisent les mêmes maladies , sont presque iden- tiques ; cependant une légère différence suffit pour jeter le désordre dans les fonctions vitales, et pour déterminer cette suite particulière de phénomènes qui caractérisent la fièvre jaune. C’est ainsi, comme je lai fait voir par une longue série d'expériences *, dans lesquelles Pexcitation galvanique sert à mesurer l'état d'irritabilité des organes , que les agens chimiques excitent les nerfs, non-seulement par les qualités qui leur sont propres , mais aussi par l’ordre dans lequel on les applique les uns après les autres. Sous la zone torride, la pression barométrique et la température de l’air sont presque les mêmes pendant toute l’année, et les marées électriques , la direction du vent et

* Expériences sur l’irritation de la fibre musculaire et nerveuse ( en al- lemand ), tom. 11, pag. 147. Le second volume de cet ouvrage, qui a paru après mon départ d'Europe, n’a pas été traduit en français.

IV. 13

194 - COLINRE Ÿ,

toutes les autres variations météorologiques se succè-

dent avec une immuable uniformité , les organes de

l’homme habitué dès sa naissance , dans le climat natal , aux mêmes impressions , deviennent sensibles aux moindres changemens de l'atmosphère environ- nante. C’est par cette sensibilité extrême, que lhabitant de la Havane, transporté à Vera-Cruz pendant que le vermnito y fait les ravages les plus cruels , y court quel- quefois la chance des personnes non acclimatées* : je dis quelquefois; car, en général , les exemples que des colons nés aux Antilles soient attaqués de la fièvre jaune à Vera-Cruz, aux Etats-Unis ou à Cadix, sont aussi rares que les exemples de nègres ** qui succombent à cette maladie.

C’est, d’ailleurs, un phénomène bien frappant, que, dans des régions équinoxiales, à Vera-Cruz, à la Havane et à Portocabello , les indigènes n’ont pas à craindre le fléau de la fièvre jaune, tandis que, dans la zone tempérée , aux Etats-Unis et en Espagne, les indigènes y sont aussi exposés que les étrangers. Ne faut-il pas chercher la cause de cette différence dans l’uniformité des impressions qu'éprouvent les organes de l'habitant des tropiques , environné d’une atmosphère qui ne

* M. Pugnet ( sur Les fièvres de mauvais caractère, pag. 346 ), a fait

la même observation sur les natifs de Sainte-Lucie qui visitent les îles voisines.

** Luzuriaga ,tom. 1, pag. 133. MM. Blane et Carey citent quinze

nègres et négresses morts de la fièvre jaune à l’île de la Barbade et

à Philadelphie.

CHAPITRE XII. 199

varie que très peu dans sa, température et dans sa tension électrique? Peut-être aussi le mélange des émanations putrides est-il toujours le même sur un sol constamment échauffé par les rayons du soleil et couvert de débris organiques. L'habitant de Philadel- phie voit succéder un hiver semblable à celui de la Prusse, à un été dont les chaleurs égalent celles de Naples, et, malgré l’extrême flexibilité que l’on observe dans l'organisation des peuples du nord , il ne parvient pas, pour ainsi dire , à s’acclimater dans le pays natal.

Les blancs et les métis qui habitent le plateau inté- rieur du Mexique , dont la température moyenne est de 16° ou 17°,et le thermomètre baisse quelque- fois jusqu'au-dessous du point de la congélation , contractent plus facilement le vornito lorsqu'ils descen- dent de l’Encero au Plan del Rio, et de à la Antigua et au port de Vera-Cruz , que les Européens ou les habitans des Etats-Unis qui arrivent par mer. Ces der- niers, en passant par degrés aux latitudes australes , se préparent peu-à-peu aux grandes chaleurs qu'ils éprouvent à leur atterrage : les Espagnols-Mexicains, au contraire, changent brusquement de climat, lorsque, dans l’espace de quelques heures , ils se transportent de la région tempérée à la zone torride. La mortalité est surtout très grande parmi deux classes d'hommes très différentes dans leurs habitudes et dans leur ma- nière de vivre; savoir: les muletiers ( arrieros), qui

sont exposés à des fatigues extraordinaires, en descen-

13.

190 LIVRE V,

dant avec leurs bêtes de somme par des chemins 1or- tueux semblables à ceux du Saint-Gothard, et les soldats de recrue destinés à compléter la garnison de Vera-Cruz.

On a prodigué , dans ces derniers temps, tous les soins imaginables à ces malheureux jeunes gens nés sur le plateau mexicain, à Guanaxuato , à Toluca ou à Puebla, sans avoir réussi à les préserver de l'influence des miasmes délétères de la côte: on les a laissés pen- dant plusieurs semaines à Xalapa , pour les acclima- ter peu-à-peu à une température plus élevée; on les a fait descendre à cheval et la nuit à Vera-Cruz, afin qu'ils ne fussent point exposés au soleil, en traversant les plaines arides de la Antigua; on les a logés à Vera- Cruz , dans des appartemens bien aérés ; mais jamais on n’a observé qu’ils fussent atteints de la fièvre jaune avec moins de rapidité et de violence que les militaires pour lesquels on n’avait pas pris ces précautions. Il y a peu d’années que, par une réunion de circon- stances extraordinaires, sur trois cents soldats mexi- cains, tous de l’âge de dix-huit à vingt-cinq ans, on en à vu périr en trois mois deux cent soixante-douze : aussi, à mon départ du Mexique, le gouvernement comptait-il enfin exécuter le projet de confier la défense de la ville et du château de San Juan d'Ulua à des compagnies de nègres et d'hommes de couleur accli- matés.

Dans la saison le vomito sévit avec beaucoup de violence, le plus court séjour à Vera-Cruz, ou dans

CHAPITRE XII. I 97

l'atmosphère qui entoure la ville, suffit pour faire contracter le mal aux personnes non acclimatées. Des habitans de la ville de Mexico , qui se proposent de faire le voyage d'Europe, et qui craignent l’insalubrité des côtes, séjournent ordinairement à Xalapa, jus- qu’au moment du départ de leur vaisseau : ils se mettent en route pendant la fraicheur de la nuit, et traversent Vera-Cruz en litière, pour s’embarquer dans la chaloupe qui les attend au môle: ces précau- tions sont quelquefois inutiles, et il arrive que ces mêmes personnes sont les seuls passagers qui succom- bent au vomito pendant les premiers jours de la tra- versée. On pourrait admettre que, dans ce cas, la maladie a été contractée à bord du vaisseau qui a séjourné dans le port de Vera-Cruz, et qui renferme des miasmes délétères ; mais la célérité de l'infection est plus incontestablement prouvée par les exemples fréquens d'Européens aisés, morts du vorntito, quoi- qu'en arrivant au môle de Vera-Cruz , ils eussent trouvé des litières préparées pour entreprendre de suite Je voyage de Perote. Ces faits paraissent, au premier abord , parler en faveur du système d’après lequel on regarde la fièvre jaune comme contagieuse sous toutes les zones. Mais comment concevoir qu’une maladie se communique à de grandes distances *, tandis qu'à Vera-Cruz, elle n’est décidément pas con- tagieuse par contact immédiat **? N’est-il pas plus

# Contagium in distans.

x ë VAE Contagium per intimum confactum:.

108 LIVRE V,

facile d'admettre que l'atmosphère de Vera-Cruz con- tient des émanations putrides qui, respirées pendant le plus court espace de temps, portent le désordre dans les fonctions vitales ?

La plupart des Européens nouvellement débarqués sentent, pendant leur séjour à Vera-Cruz, les pre- miers symptômes du vomtto, qui s'annonce par une douleur dans la région lombaire, par la coloration de la conjonctive en jaune, et par des signes de congestion vers la tête. Dans plusieurs individus, la maladie ne se déclare que lorsqu'ils sont déjà arrivés à Xalapa, ou sur les montagnes de la Pileta, dans la région des pins et des chênes à seize ou dix-huit cents mètres au- dessus du niveau de POcéan. Les personnes qui ont sé- journé long-temps à Xalapa, croient deviner, aux traits des voyageurs qui montent des côtes au plateau de l’in- térieur, si, sans s’en apercevoir eux-mêmes, ils renfer- ment déjà le germe de la maladie. L’abattement de l’âme et la crainte augmentent la prédisposition des organes pour recevoir l'impression des miasmes ; et ces mêmes causes rendent le début de la fièvre jaune plus violent, lorsqu'on annonce imprudemment *au malade le danger dans lequel il se trouve.

* Je puis citer, à cet égard, un trait d’autant plus curieux qu’il peint en même temps le flegme et la froideur des indigènes de la race cuivrée. Une personne avec laquelle j'ai eu des liaisons d’amitié pendant mon séjour à Mexico, n’avait passé que très peu de temps à Vera-Cruz, lors de son premier voyage d'Europe en Amérique :

4 A » 0 0 A e - elle arriva à Xalapa sans éprouver aucun sentiment qui put lui faire

CHAPITRE XII. 1G9

Nous venons de voir que les personnes nées à Vera- Cruz ne sont pas exposées à contracter le vomito dans leur pays natal, et qu'elles ont en cela un grand avantage sur les habitans des Etats-Unis, qui se res- sentent de linsalubrité de leur propre climat. Un autre avantage qu'offre la zone torride, c’est que les Européens, et en général tous les individus nés dans des pays tempérés, n’y sont pas attaqués deux fois de la fièvre jauné. On a observé, dans les iles Antilles , quelques exemples très rares d’une seconde invasion , et ces exemples sont très communs aux Etats-Unis; mais , à Vera-Cruz , une personne qui a été une fois attaquée de la maladie, ne craint pas les épidémies subséquentes. Les femmes qui débarquent sur les côtes du Mexique , ou qui descendent du plateau central, courent moins de risque que les hommes. Cette préro- gative du sexe se manifeste même sous la zone tem- pérée. En 1800 , il est mort à Cadix 1577 femmes

connaître le ‘danger dans lequel elle se trouveraît bientôt. « Vous « aurez le vomito ce soir », lui dit gravement un barbier indien en « lui savonnant le visage, « le savon sèche à mesure que je applique, « c’est un signe qui ne trompe jamais, et voilà vingt ans que je rase « les chapetons qui passent par cette ville en remontant à Mexico; sur « cinq il en meurt trois ». Cette sentence de mort fit une forte im- pression sur l'esprit du voyageur : il eut beau représenter à l’Indien combien son calcul était exagéré, et qu’une grande ardeur de la peau ne prouve pas l’infection; le barbier persista dans son pronostic. En effet, la maladie se déclara peu d'heures après, et le voyageur , déjà en route pour Perote, fut obligé de se faire transporter à Xalapa, il manqua de succomber à la violence du vomito.

200 IVRE V,

sur 5810 hommes, et à Séville, 3672 femmes sur 11,013 hommes. On a cru long-temps que les indi- vidus attaqués de la goutte , de fièvres intermittentes ou de maladies syphilitiques ne contractaient pas le vomito, mais cette opinion est contraire à un grand nombre de faits observés à Vera-Cruz : on y éprouve d’ailleurs ce qui a été observé dans la plupart des

épidémies”, qu'aussi long-temps que la fièvre jaune

sévit avec violence, les autres maladies inter-currentes sont sensiblement plus rares.

Les exemples d'individus morts, trente à quarante heures après la première invasion du vomito, sont plus rares sous la zone torride que dans les régions tempérées. En Espagne, on a vu passer des malades de l’état de santé à la mort en six ou sept heures**. Dans ce cas, la maladie se montre dans toute sa sim- plicité, en ne paraissant agir que sur le système nerveux. À l’excitation de ce système succède une prostration totale des forces ; le principe de vie s'éteint avec une rapidité effrayante : alors les complications bilieuses ne peuvent pas se manifester, et le malade meurt en éprouvant de fortes hémorragies, mais sans que sa peau se teigne de jaune “**,et sans qu’il vomisse

* Schnurrer, Materialien zu einer allgemeinen Naturlehre der Epide- mien und Contagien , 1810, pag. 40 ; ouvrage qui renferme des maté- riaux précieux pour la zoonomie pathologique.

** Berthe, pag. 90.

“** M. Rush observa qu’à Philadelphie, pendant l'épidémie de 1793 , les personnes qui jouissaient de la meilleure santé, les nègres

CHAPITRE XII. 201

ces matières que l’on désigne sous le nom de bile noire. Généralement , à Vera-Cruz, la fièvre jaune dure au-delà de six à sept jours, et ce temps suffit pour que lirritation du système digestif puisse mas- quer, pour ainsi dire, le véritable caractère de la fièvre adynamique.

Comme le vomito n’attaque , dans la région équi- noxiale, que des individus nés dans les pays froids, et jamais les indigènes , la mortalité de Vera-Cruz est moins grande qu'on ne devrait le supposer, en consi- dérant la chaleur du climat , et l’extrême irritabilité des organes qui en est la suite. Les grandes épidémies n'ont moissonné, dans l’enceinte de la ville, qu’à- peu-près quinze cents individus par an. Je possède des tableaux qui indiquent l’état des hôpitaux pendant les quinze dernières années; mais, comme ces tableaux ne désignent pas expressément les malades morts du vomito, ils ne nous apprennent presque rien sur les progrès qu'a faits l’art pour diminuer le nombre des victimes.

Dans l'hôpital confié aux soins des religieux de Saint-Jean-de-Dieu (Hospital de San Juan de Dios), la mortalité est excessive: depuis 1786 jusqu’en 1802, il y est entré 27,922 malades, dont il est mort 5657, ou plus d’un cinquième. Ce nombre des morts doit être considéré comme d'autant plus grand que le vomito n'a pas régné depuis 1786 jusqu’en 1794, et

A = . e ° n ° même avaient la conjonctive teinte en jaune , et le pouls extraordi- nairement accéléré.

202 LIVRE V,

que, parmi les malades entrés dans l'hôpital , il s’en est trouvé plus du tiers affecté de fièvres intermit- tentes ou d’autres maladies non épidémiques. À l’hô- pital de Votre-Dame de Loreto, la mortalité a été beaucoup moindre. Depuis 1793 jusqu’en 1802, il y est entré 2820 individus, dont il est mort 389 ou un septième. L'hôpital le mieux soigné à Vera-Cruz est celui de Saint-Sébastien, administré aux frais des négocians ( Hospital del consulado), et soigné par un médecin * qui s’est acquis une juste réputation par ses connaissances , son désintéressement et sa grande activité. Voici l’état de ce petit établissement en 1803:

| ENTRES. SORTIS. DECEDES. Ro a.

; Es a se é l'séil éeeté re ü Ed ee E be Le] & (oi ï RE RÉECIRMRNECIRE |

CA ee .

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Janvier. 21 17 |: 7 6... 6 Février: . 1" "6 | 7: 6 4 EME 4 NES es CROP". SN ULCSRO 14: 4.004 N

2 Mai. 73 30 1103 62 30 92 Î sl Ju, . . 49 4 53 43 3 46

nt ei D © O0 © en ei D © D nt

ni ni ai HE Ur CO ND I mi Er D ei

Novembre. .| 9 | 17 | 26 7 15 129 | Décembre. . 3 14191122 31.16 1:19

| Avril 2.717201 1721" 1e 17-046"

Toraz.. .1428 [1925 1553 |1360 Is Î

* Don: Florencio Perez y Comoto.

CHAPITRE XII. 203

D’après ce tableau, la mortalité moyenne a été d’un septième ou de quatorze pour cent. Le vomito seul n’en a enlevé que seize pour cent , et encore faut-il observer que plus du tiers de ceux qui ont péri avaient été reçus à l'hôpital, lorsque le mal avait déjà fait des progrès alarmans. En général, d’après les tableaux du commerce, publiés par le consulado, il n’est mort à Vera-Cruz, en 1803, soit de diverses maladies, soit de vieillesse , que 959 personnes. En supposant la population de seize à dix-sept mille âmes, on trouve que la mortalité totale est de six pour cent; or, sur 99 décès , il y en a au moins la moitié qui sont dus au vomito; par conséquent, à Vera-Cruz, le nombre des morts est à celui des habitans acclimates , à-peu- près en raison de 1 à 30, ce qui confirme l'opinion très répandue * dans le pays, que les individus habi- tués, dès leur enfance, aux grandes chaleurs des côtes Mmexicaines et aux miasmes que renferme l’atmos- phère, parviennent à une heureuse vieillesse. En 1803, les hôpitaux de Vera-Cruz ont recu 4371 malades, dont 3671 sont sortis guéris : le nombre des morts na donc été que de douze pour cent, quoique, comme nous venons de le voir par l’état de l'hôpital de Saint-Sébastien, il y ait toujours eu, lors même que les vents du nord rafraîchissaient l’air, quelques malades atteints de la fièvre jaune.

Nous avons donné jusqu'ici des renseignemens dé-

* Voyez, chap. 1v,tom. 17, pag. 309.

20/ LIVRE V,

taillés sur les ravages que le vomito a faits dans les murs de Vera-Cruz même, pendant une année dans laquelle l'épidémie a sévi avec moins de violence qu’à l'ordinaire; mais un grand nombre de muletiers mexi- cains, de matelots et de jeunes gens (polizones) qui s’embarquent dans les ports d'Espagne, pour chercher fortune au Mexique, périssent victimes du vomito, au village de la Antigua, à la ferme du Muerto, à la Rinconada , à Cerro Gordo, même à Xalapa, lorsque linvasion de la maladie est trop prompte pour qu'on puisse les transporter dans les hôpitaux de Vera-Cruz, ou lorsqu'ils ne se sentent attaqués qu’en montant la Cordillère. La mortalité est surtout extrêmement forte, quand il arrive à-la-fois dans le port, pendant les mois d'été , plusieurs vaisseaux de guerre et un grand nombre de bâtimens marchands. Il est des années le nombre des morts, dans l’enceinte de la ville et dans les environs , s’élève à dix-huit cents deux mille. Cette perte est d'autant plus affligeante, qu’elle porte sur une classe d'hommes laborieux, d’une con- stitution forte, et qui se trouvent presque tous à la fleur de l’âge. Il résulte des tristes expériences que présente le grand hôpital des religieux de San Juan de Dios*, dans les derniers quinze ans, que partout

* On était occupé, en 1804, de supprimer cet hôpital, et de le remplacer par uu autre, qui devait porter le nom de Maison de bien- faisance ( Casa de beneficiencia ). Dans toute l'Amérique espagnole, les gens éclairés se plaignent des méthodes curatives qui sont em- ployées par les religieux de Saint-Jean-de-Dieu. La tâche que cette

CHAPITRE XII. | 20

les malades, accumulés sur un petit espace, ne sont pas traités avec soin, la mortalité s'élève , dans les grandes épidémies, à 30 ou 35 pour cent ; tandis que tous les soins peuvent être prodigués, et le médecin varie le traitement d’après les différentes formes sous lesquelles se présente la maladie dans telle ou telle saison, la mortalité n'excède pas 12 ou 15 pour cent. Ce dernier nombre nous a été fourni par les listes de l'hôpital du corsulado , dirigé par M. Co- moto : il paraît sans doute bien petit, lorsqu'on le compare aux ravages qu'a faits récemment la fièvre jaune en Espagne *; mais , tout en rapprochant ces

congrégation s’est imposée est des plus nobles : je pourrais citer plu- sieurs exemples du désintéressement et du courage de ces religieux ; mais au lit du malade, la charité ne supplée pas à l'ignorance de l’art.

* On peut juger de la mortalité moyenne observée en Espagne dans les épidémies de 1800, 1807 et 1804, par le tableau suivant, qui se fonde sur des données que je dois à l’obligeante bonté de M. Duméril.

ANNÉES. | VILLES. | MALADES. | MORTS. MORTALITÉ MOYENNE. Cadix. . ..| 48,520 9,977 | 20 pourcent. 1800 { Séville. . . . 76,000 20,000 | 26 Xerès. . . . 30,000 12,000 | 40 1801 [Séville....[ 4,100 660 | 60

2,472 2,000

Alicante. . .

9,000 Cadix... .:.

5,000

1804

M. Arejula nous apprend que, sur 100 malades, il en est mort, en 1800, à Séville, 19; en 1804, à Alicante, 26; à Malaga, en 1803,

près de 40, et en 1804, plus de 6o. Il affirme qu’en Espagne les mé-

200 LIVRE V,

faits, 1l ne faut pas oublier que la maladie ne sévit pas tous les ans et sur tous les individus avec la même violence. Pour obtenir des résultats exacts sur la pro- portion des morts aux malades, il faudrait distinguer les différens degrés d’exacerbation qu’atteint le vomito dans son développement progressif. D’après Russel , la peste même se présente quelquefois à Alep sous des influences atmosphériques si bénignes, que plusieurs des pestiférés ne sont pas alités pendant tout le cours de l'épidémie.

Dans les environs de Vera-Cruz, le vomito ne s’est fait sentir dans l’intérieur des terres, qu’à dix lieues de distance de la côte. Comme, à mesure que l’on avance vers l’ouest, le terrain s’élève rapidement, et, comme cette élévation du sol influe sur la température de l'air, la Nouvelle-Espagne ne peut pas nous éclairer sur ce problème important, si la fièvre jaune se déve- loppe dans des endroits qui sont très éloignés de la mer. Un excellent observateur, M. Volney*, rapporte qu'une maladie épidémique qui offrait de grands rap- ports avec la fièvre jaune, a régné à l’est des monts Alleghanÿ, dans les terrains marécageux qui entourent le fort Miami, près du lac Erié : M. Ellicot a fait des

decins peuvent se vanter d’avoir guéri trois cinquièmes des malades qui vomissaient déjà des matières noires. ( De la Febre, pag. 148, 433-444.) Cette assertion d’un célèbre praticien imdiquerait, dans le cas d’une grande exacerbation de la maladie, une mortalité de 40 pour cent.

* Tableau du sol de l Amérique, vol. 51, pag. 310.

CHAPITRE XIL 207

observations analogues sur les bords de l'Ohio; mais il ne faut point oublier que les fièvres rémittentes bilieuses prennent quelquefois le caractère adynamique de la fièvre jaune. En Espagne, comme aux Etats- Unis, l'épidémie a suivi les côtes maritimes et le cours des grandes rivières: on a mis en doute si effectivement elle a régné à Cordoue; mais il paraît certain qu’elle a exercé ses ravages à la Carlota, à cinq lieues au sud de Cordoue , bourg très sain, placé sur une colline élevée, et ouvert aux vents les plus salubres. *

Le système de Brown n’a pas excité autant d’en- thousiasme à Edimbourg , à Milan et à Vienne, qu'il en a excité au Mexique. Les personnes instruites qui ont pu observer avec impartialité le bien et le mal qu'a produits la méthode stimulante, pensent qu'en général, la médecine américaine a gagné à cette révo- lution. L'abus des saignées, des purgatifs et de tous les remèdes débilitans, était extrêmement grand dans les colonies espagnoles et françaises. Cet abus n’augmen- tait pas seulement la mortalité parmi les malades, il était aussi nuisible aux Européens nouvellement dé- barqués , que l’on saignait, tandis qu’ils jouissaient encore de la meilleure santé: chez ces derniers, le traitement prophylactique devint une cause prédispo- sante"” de maladie. Pourrait-on s'étonner que, malgré

* Berthe; pag. 16. Il y a, en ligne droite, 26 lieues de la Carlota à la mer,

* « . B . . " Pinel, tom.1, pag. 207. Gilbert, Maladies de Saint-Domingue , pag. gr.

208 LIVRE V,

ses imperfections etsa trompeusesimplicité, la méthode de Brown ait produit du bien dans un pays l’on traitait une fièvre adynamique comme une fièvre inflam- matoire; l’on craignait d’administrer le quinquina, l’opium et l’éther ; où, dans la plus grande prostration des forces, on attendait patiemment des crises, en prescrivant du nitre, de l’eau de guimauve et des infusions de Scoparia dulcis? La lecture des ouvrages qui ont paru sur le système de Brown, a engagé les médecins espagnols et mexicains à raisonner sur les causes et les formes des maladies : des idées énoncées depuis long-temps par Sydenham, par l’école de Leyde, par Stoll et par Franck , ont trouvé accès en Amé- rique , et l’on attribue aujourd'hui, au système de Brown , une réforme qui est due au réveil de l’esprit observateur et au progrès général des lumières. Quoique le vomito s'annonce par une diathèse sthé- nique, les saignées recommandées avec tant de chaleur par Rush, et employées fréquemment par les médecins mexicains dans la grande épidémie de 1762 , sont re- gardées comme dangereuses à Vera-Cruz. Sous les tropiques , le passage de la synoque au typhus, de l’état inflammatoire à l’état de langueur, est si rapide, que la perte du sang que l’on dit faussement en dissolution, accélère la prostration générale des forces. Dans la pre- mière période du vomito, on préfère les minoratifs, les bains, l’eau à la glace, l'usage des sorbets et d’autres remèdes débilitans. Lorsque , pour parler le langage de l’école d'Edimbourg, la débilité indirecte se fait

nn

CHAPITRE XII. 209

sentir, on emploie les excitans les plus énergiques, en commençant par de fortes doses, et en diminuant peu-à-peu la puissance des stimulans. M. Comoto a obtenu de grands succès, en donnant par heure plus de cent gouttes d’éther sulfurique et soixante à soixante- dix gouttes de teinture d'opium. Ce traitement con- traste singulièrement avec celui qui est en usage parmi le peuple , et qui consiste à ne pas relever les forces vitales par des excitans , mais à employer simplement des boissons tièdes et mucilagineuses , des infusions de tamarin, et des fomentations sur la région épigas- trique, pour calmer l’irritation du système abdominal.

Les expériences que l’on a faites à Vera-Cruz jus- qu'en 1804 , sur l’usage du quinquina dans la fièvre jaune, n’ont pas eu de succès *, quoique cette écorce ait produit souvent les effets les plus salutaires aux îles Antilles et en Espagne **. Il serait possible que cette différence d’action tint à la variété des formes que prend la maladie, selon que la rémission est plus ou moins marquée, ou que les symptômes gastriques prédominent sur les symptômes adynamiques. Les préparations mercurielles, surtout le calomel ou mu- riate de mercure doux, associé au jalap, ont été fré-

* D’après l'observation de MM. Rush et Woodhouse , elles n’ont pas eu plus de succès à Philadelphie, dans l'épidémie de 1797. Luzu- raga ; \OM. IT, pag. 218.

"* Pugnet, pag. 367. Aréjula, pag. 151 et 209. MM. Chisholm et Seamen ont préféré le Cortex Angusturæ (écorce du Bonplandia trifoliata ) à l'usage du quinquina.

IV. 1/

210 LIVRE V,

quemment employées à Vera-Cruz; mais ces remèdes, tant vantés à Philadelphie et à la Jamaïque, et déjà prescrits dans les fièvres ataxiques par les médecins espagnols du seizième siècle *, ont été assez générale- ment abandonnés par les médecins mexicains. On a été plus heureux dans l’emploi des frictions d'huile d'olive, dont lutilité avait été reconnue par M. Xi- menez à la Havane, par Don Juan de Arias à Cartha- gène des Indes **,et surtout par mon ami M. Keutsch, médecin distingué de l’ile de Sainte-Croix , qui a re- cueilli beaucoup d'observations intéressantes sur la fièvre jaune des Antilles. On a regardé , pendant quelque temps, à Vera-Cruz, les sorbets, le jus d’ananas ( xug90 de piña ) et l’infusion du palo mulato, végétal du genre amyris , comme des remèdes spécifiques contre le vomito ; mais une longue et triste expérience a décre- dité peu-à-peu ces remèdes, même chez le peuple mexicain. S'ils doivent être rangés parmi les meilleurs moyens prophylactiques , ils ne sauraient être la base d’un traitement curatif.

Comme une chaleur excessive augmente l’action du système bilieux , l'usage de la glace ne peut être que très bienfaisant sous la zone torride. On a établi des relais pour porter la neige avec la plus grande célérité, à dos de mulets, de la pente du volcan d’Orizaba au

* Luis Lobera de Avila, Vergel de sanidad , 1530. Andrés de Laguna, sobre la cura de la pestilencia, 1566. Francisco Franco, de las enferme dades contagiosas, 1569.

* Luzuriaga , tom. 11, pag. 218.

CHAPITRE XII. 211]

port de Vera-Cruz. La longueur du chemin que par- court la poste aux neiges * (posta de nieve) est de vingt-huit lieues. Les Indiens choisissent des morceaux de neige qui sont mêlés de grains de grêle agelutinés. D’après un ancien usage , ils enveloppent ces masses avec de l’herbe sèche , quelquefois même avec de la cendre, deux substances que l’on sait être de mauvais conducteurs du calorique. Quoique les mulets chargés des neiges d'Orizaba , arrivent en plein trot à Vera- Cruz, plus de la moitié de la neige se fond pendant la route, la température de l'atmosphère étant, en été, constamment de 29 à 30 degrés du thermomètre cen- tigrade. Malgré ces obstacles, les habitans de la côte peuvent se procurer journellement des sorbets et de l’eau à la glace. Cet avantage, dont on ne jouit pas aux îles Antilles, à Carthagène et à Panama, est infi- niment précieux pour une ville qui est habituellement fréquentée par des hommes nés en Europe et sur le plateau central de la Nouvelle-Espagne.

Quoiqu'à Vera-Cruz, la fièvre jaune ne soit pas contagieuse par contact immédiat, et quil ne soit aucunement probable qu'elle y ait jamais été intro- duite du dehors**,il n’en est pas moins certain qu’elle

.* Voyez pl. 1x de mon Atlas mexicain.

** « Vera-Cruz n’a recu le germe de cette cruelle maladie ni de « Siam, ni de l'Afrique , ni des iles Antilles, ni de Carthagène des « Indes, ni des États-Unis : ce germe a été produit (ergendrado) dans « son territoire même; il y existe sans cesse, mais il ne se déve-

« loppe que sous l'influence de certaines circonstances climatiques. »

1/4.

212 LIVRE V,

ne se montre qu à de certaines époques, sans que, jus-

qu’à ce jour, on ait pu découvrir quelles sont les mo-

difications de l'atmosphère qui, sous la zone torride, produisent ces changemens périodiques. Il est à re- gretter que l’histoire des épidémies ne remonte pas au-delà d’un demi-siècle. Le grand hopital militaire de Vera-Cruz a été établi en décembre 1764, mais aucun document conservé dans les archives de cet hô- pital ne fait mention des maladies qui ont précédé le vomito de 1762. Cette dernière épidémie, qui com- mença sous le vice-roi marquis de Croix, continua à faire ses ravages jusqu’en 1775, où, après avoir pavé les rues de Vera-Cruz , on employa quelques faibles moyens de police, tendans à diminuer l’extrême malpropreté de la ville. Les habitans imaginèrent d’abord que le pavé augmenterait l’insalubrité de l'air, en augmentant, par la réverbération des rayons so- laires, la chaleur insupportable qui règne dans l’en- ceinte de la ville; mais, lorsqu'ils virent que le vo- mito n'avait point reparu depuis 1776 jusqu'en 1794 , ils crurent que ce pavé les en avait garantis pour tou- jours , sans se rappeler que les mares d’eau stagnante situées au sud et à l’est de la ville, continuaient à verser dans l’atmosphère les émanations putrides que, de tout temps, on a regardées à Vera-Cruz comme le foyer principal des miasmes délétères. C’est un fait

Comoto, dans son {nforme al prior del consulado de Vera-Cruz, del mes

de Junio 1803. (Manuscrit. )

CHAPITRE XII. 213

très remarquable que, pendant les huit ans qui pré- cédèrent l’année 1974, il n’y eut pas un seul exemple de vomito, quoique le concours des Européens et des Mexicains de l’intérieur fût extrêmement grand, que les matelots non acclimatés se livrassent aux mêmes excès qu'on leur reproche aujourd’hui, et que la ville fût moins propre qu’elle ne l’est depuis l’année 1800.

L'épidémie cruelle qui se manifesta en 1794, date de l’arrivée de trois bâtimens de guerre, le vaisseau el Mino, la frégate Vénus , et l’hourque Santa Vi- biana, qui avaient touché à Portorico. Comme ces bâtimens renfermaient un grand nombre de jeunes marins non acclimatés, le vornito débuta alors à Vera- Cruz avec une violence extrême. Depuis 1794 jus- qu'en 1804 , la maladie a reparu tous les ans, lorsque les vents du nord ont cessé de souffler. Aussi voyons- nous que, de 1787 à 1794, l'hopital royal militaire”

* Cet hôpital recoit tous les malades qui arrivent par mer. Ily a eu en

1702 112,887 traités. : . . .' 71 décédés. OR DIODES T7 MO MALO Pi ets et Sosa LPO ADIBG. Lu il leirer ur. Led oO a De CE: dors aie 40476 RTOPOMANTAMN er dues. 478, 45,186. 4.6 30 196 Prog d4,672. +, .., .,,.. 891 800 290%". "1 4.608 HO ND rene nl se) 5006 1802 DA Quel The fe op Re GA

Avant le commencement de l'épidémie de 1974, la mortalité n’était

214 LIVRE V, n'avait reçu que 16,835 malades, tandis que, de 1705 à 1802 , leur nombre s’est élevé à 57,213. La morta-

lité a été surtout très grande en 1799, le vice-roi,

s

que de deux et demi pour cent; aujourd’hui elle est de six à sept pour cent , et elle serait plus grande encore, si cet hôpital ne rece- vait, comme tous les hôpitaux militaires, beaucoup de marins dont la maladie n’est pas grave. Dans les hôpitaux civils de Paris, sur cent malades, il en meurt en général quatorze à dix-huit; mais il ne faut pas oublier que’ces hôpitaux admettent un grand nombre de malades presque mourans ou d’un âge très avancé. Travaux du Bureau central d'admission, 1809, pag. 5.

État des hôpitaux de Vera-Cruz en 1806.

NOMS DES HOPITAUX. MALADES. MORTS. MORTALITÉ

movennc. pour cent. San. Carlos: )4.15 4. Le: 6382 85 1 San Sebastian. . . . .| 2010 281 11 Loreto (de femmes) . . .| 281 49 17e

A Mexico, il est entré, en 1805, dans les douze hôpitaux, 18,398 malades, dont 1,773 sont décédés. La mortalité a donc été de 9 < pour cent. À la Puebla, elle était de 15 -Z_; car, sur 6,566 malades entrés, en 1806, dans l’hôpital de San Pedro, il en est mort 1,032.

Le nombre total des décès à Vera-Cruz, y compris les hôpitaux, a été, en 1806, de 663. Or, d’après l'évaluation de M. Don Jose Maria Quiros, la population de la ville était composée, à cette époque, de 35,510 âmes; savoir : population habituelle, 20,000; matelots et

gens de mer; 3,640; muletiers nécessaires pour soigner 49,139 mu-

CHAPITRE XII. 21)

marquis de Branciforte, craignant un débarquement des Anglais sur les côtes orientales, fit cantonner beaucoup de troupes dans un endroit très malsain, à Aroyo - Moreno , à deux lieues et demie de Vera- Cruz.

Il faut observer que, dans la période qui a précédé l'épidémie de 1794 , la fièvre jaune n’a pas cessé de sévir à la Havane et dans les autres îles Antilles avec lesquelles les négocians de Vera-Cruz ont entretenu constamment des relations de commerce: plusieurs centaines de bâtimens sont venus annuellement de ces endroits infectés, sans qu’on les ait mis en quarantaine, et Jamais le vomito ne s’est manifesté à Vera-Cruz, parmi les Européens. J’ai examiné, dans les registres météorologiques de M. Orta , mois par mois , la tem- pérature de l’année 1794: loin d’être plus élevée, elle

lets et autres bêtes de somme qui portent les marchandises de Perote et Orizaba à Vera-Cruz, 9,370; étrangers, voyageurs et milice, 4,500 individus. Il en résulte que la mortalité moyenne, à une époque l'épidémie du vomio ne régnait pas, n’a été que de 1 5_ pour cent. En 1805, elle s’éleva à 2 5_ pour cent, le nombre des décès étant de 1,049, et la population totale de 36,230 âmes. Il est vrai que cette population renferme au plus 5,000 enfans de un à dix ans, et que la mortalité est partout d’autant moins con- sidérable, que la majeure partie des habitans sont des hommes jeunes, robustes, et accoutumés aux fatigues et aux changemens de climat; cependant l’ensemble des considérations et des calculs que nous venons de présenter prouvent suffisamment que, dans les années la fièvre jaune n’exerce point ses ravages, le port de Vera- Cruz n’est pas plus pernicieux pour la santé que la plupart des villes maritimes placées sous la zone torride.

216 LIVRE V,

a été moindre que celle des années précédentes, comme

le prouve le tableau suivant :

Température moyenne de Vera-Cruz (thermomètre centigrade. )

ÉPIDÉMIES

PAS DE VOMITO PRIETO.| DU VOMITO PRIETO.

riviere A 9 5 20,8 HÉvRIEr. x Le Ci 0), 20,5 2258 Mans ME 2557 22,8 AR Rite us pr az 0 26,1 MAN, MIRE PEER 27,9 LRU DEN PR RE EM 27,8 Juliet 2/0 Aa 26,9 Août le. fc ous ge 28,1 Septembre . ?: 0 1,275 28,1 Octobre NT) ANT 963 25,5 Novembre. . . .| 24,7 24,4 Décembre. : ‘‘: ,: | "21,9 22,1

| Températ. moyenne de l’année.

La chaleur et l'humidité de l’air peuvent influer de deux manières très différentes sur le développement des épidémies : elles peuvent favoriser la production des miasmes, ou augmenter simplement l’irritabilité des organes, et agir comme des causes prédisposantes. D'après les faits que nous avons rapportés plus haut, on ne saurait nier l’influence de la température sur les

CHAPITRE XII. 217

progrès du vomito à Vera-Cruz; mais rien ne prouve que, lorsque la maladie a cessé de régner depuis plu- sieurs années , un été très chaud et très humide suf- fise pour la faire renaître: aussi la chaleur ne pro- duit-elle pas seule ceque l’on désigne assez vaguement par le nom de constitution bilieuse. Malgré la couleur jaune que prend la peau des malades , il n’est aucune- ment probable que la bile passe dans le sang*, et que le foie et le système de la veine-porte jouent dans la fièvre jaune le role principal, comme on l’a supposé. Les matières noires, rendues dans le vomito prieto, offrent une faible analogie avec la bile : elles ressem- blent à du marc de café, et jai vu qu’elles laissent quelquefois, sur le linge et sur les murs, des taches indé- lébiles. Il s’en dégage de l’hydrogène sulfuré, lorsqu'on les chauffe légèrement. D’après les expériences de M. Ffirth**, elles ne contiennent pas d’albumine , mais

* La bile humaine abonde en albumine : sur 1100 parties, elle con- tient 42 d’albumine, 58 de résine, de matière jaune, de soude et de sel, et 1000 d’eau. Thénard, dans les Mémoires d’ Arcueil ,tom. 1, pag. 57-

** D’après des expériences faites avec beaucoup de soin, par M. Thénard, il n’existe pas de bile dans le sang des personnes atta- quées de l’ictère. M. Magendie, qui a enrichi la physiologie par des expériences ingénieuses sur l’action des poisons, a observé qu’un chien, d’un volume médiocre , meurt si l’on injecte dans ses veines plus de 7 grammes de bile : dans ce cas, le serum ne prend pas de cou- leur jaune, etla conjonctive de l'animal reste blanche. Immédiatement après l’injection , on ne reconnaît pas la bile dans le sang par la sa- _ veur, quoique de plus petites quantités de bile donnent un goût amer à une masse d’eau considérable. M. Autenrieth a observé que chez l’homme le serum du sang devient jaune dans des maladies qui n’an-

218 LIVRE V,

une résine , une matière huileuse , des phosphates et des muriates de chaux et de soude. Ce même ana- tomiste a prouvé, par l'ouverture des cadavres dans lesquels le pylore était totalement obstrué, que la matière du vomito n’est pas fournie par les canaux hépatiques , mais qu’elle est versée dans l’estomac par les artères qui se répandent dans la membrane mu- queuse : 1l assure, et cette assertion est très frappante, que l’on trouve après la mort la matière noire encore contenue dans ces mêmes vaisseaux.*

Quelques médecins de la Nouvelle-Espagne admet- tent que les épidémies du vomito, comme celles de la petite-vérole, sont périodiques dans la zone torride, et que déjà approche le temps heureux les Euro- péens pourront débarquer sur les côtes de la Vera- Cruz, sans y courir plus de risque qu’à Tampico, à Coro , à Cumana , ou partout le climat est exces- sivement chaud, mais d’une grande salubrité. Si cet espoir se réalise , 1l sera de la plus haute importance d'examiner soigneusement les modifications de lat- mosphère , les changemens qui pourront avoir lieu à la surface du sol, le desséchement des mares; en un mot, tous les phénomènes qui coïncideront avec la fin

noncent pas de complications bilieuses. ( Physiologie, B. 11, pag. 95. Grimaud , second Mémoire sur la nutrition, pag. 78.) On sait aussi que la peau jaunit, dans l’état de santé, chez les vieillards, et qu’elle prend une teinte jaunâtre dans les contusions, et partout il y a du sang extravasé. |

* Stubbins Efirth, pag. 37 et 47.

CHAPITRE XII. 219 de lépidémie. Je ne serais point surpris cependant que ces recherches ne conduisissent à aucun résultat positif. Les belles expériences de MM. Thénard et Dupuytren nous ont enseigné que des quantités extrè- mement petites d'hydrogène sulfuré , mêlées à Pair atmosphérique , suffisent pour produire des asphy- xies*. Les phénomènes de la vie sont modifiés par un grand nombre de causes , dont les plus puissantes échappent à nos sens**. Nous voyons naître des mala- dies partout des substances organisées, imprégnées d’un certain degré d'humidité, et échauffées par le soleil, sont en contact avec fair atmosphérique. Sous la zone torride, les petites mares deviennent d'autant plus dangereuses qu’elles sont entourées, comme à Vera-Cruz et à Carthagène des Indes, d’un terrain aride et sablonneux, qui élève la température de Pair ambiant. Nous devinons quelques-unes des conditions sous lesquelles se forment les émanations gazeuses, que l’on désigne par le nom de miasmes ; mais nous ignorons leur composition chimique. Il n’est plus permis d'attribuer les fièvres intermittentes à lhydro- gène accumulé dans les endroits chauds et humides; les fièvres ataxiques à des émanations ammoniacales ; les maladies inflammatoires à une augmentation d’oxi-

gène dans l’air atmosphérique. La nouvelle chimie,

* Un chien est asphyxié dans un air qui renferme deux millièmes d'hydrogène sulfuré. ** Gay-Lussac et Humboldt, Expériences sur les principes constituans

de l'atmosphère, pag. 25 et 28.

220 LIVRE V,

à laquelle nous devons tant de vérités positives, nous à appris aussi que nous ignorons beaucoup de choses que nous nous sommes flattés long-temps de savoir avec certitude.

Quelle que soit notre ignorance sur la nature des miasmes, qui sont peut-être des combinaisons ter- naires ou quaternaires, 1] n’en est pas moins certain que l’insalubrité de lair de Vera-Cruz diminuerait sensiblement, si l’on parvenait à dessécher les mares qui entourent la ville; si l’on fournissait de l’eau potable aux habitans; si l’on éloignait d’eux les hôpi- taux et les cimetières *; si l’on faisait de fréquentes fumigations d'acide muriatique oxygéné dans les salles des malades, dans les églises, et surtout à bord des vaisseaux ; enfin, si l’on abattait les murs de la ville, qui forcent la population de se concentrer dans un petit espace de terrain, et qui empêchent la circulation de l'air, sans empêcher le commerce frauduleux.

Si, au contraire, le gouvernement emploie le moyen extrême de détruire une ville dont la construction a coûté tant de millions; s’il force les négocians de s'établir à Xalapa , la mortalité de Vera-Cruz ne dimi-

nuera pas autant qu'on pourrait le croire au premier

abord. IL est vrai que les muletiers nègres ou natifs

de la côte, pourraient porter les marchandises jusqu'à

* En 1804, les négocians les plus riches de la ville croyant vain- cre , par leur exemple, les préjugés du bas-peuple , ont fait la décla- ration formelle qu’eux et leurs familles ne se feront pas enterrer dans l'enceinte de la ville.

CHAPITRE XII. 221

la ferme de l’'Encero , qui est la limite supérieure du vomito ,et que les habitans de Queretaro et de Puebla n'auraient plus besoin de descendre jusqu'au port, pour faire leurs achats ; mais les gens de mer, parmi lesquels le vomito fait les ravages les plus cruels, seraient toujours obligés de rester dans le port. Les personnes que l’on forcerait de demeurer à Xalapa, seraient justement celles qui sont habituées au climat de Vera-Cruz, parce que, depuis long-temps , des in- “térêts de commerce les ont fixées sur les côtes. Nous n’examinerons pas ici l'extrême difficulté avec laquelle des affaires qui embrassent annuellement un capital de 250 millions de livres tournois, pourraient être faites à une si grande distance du port et des magasins ; car cette belle ville de Xalapa, l’on jouit d’un printemps perpétuel , est éloignée de la mer de plus de vingt lieues. Si l’on détruit Vera-Cruz, et que l’on établisse une foire à Xalapa, le commerce tombera de nouveau entre les mains de quelques familles mexi- caines qui gagneront des richesses immenses : le petit négociant ne pourra subvenir aux dépenses qu'exige- ront les voyages fréquens de Xalapa à Vera-Cruz, et le double établissement sur les montagnes et sur la côte.

Des personnes éclairées ont fait sentir au vice-roi les inconvéniens qui résulteraient de la destruction de Vera-Cruz; mais elles ont en même temps proposé de fermer le port pendant les mois règnent les

grandes chaleurs , et de ne laisser entrer les bâtimens

222 LIVRE HT,

que pendant l’hiver, lorsque les Européens ne risquent presque pas d’y contracter la fièvre jaune. Cette mesure paraît très sage, en ne considérant que le danger que courent les gens de mer déjà arrivés dans le port; mais 1l ne faut point oublier que ces mêmes vents du nord qui refroidissent l’atmosphère, et qui étouffent le germe de l'infection, rendent aussi très dangereuse la navigation dans le golfe du Mexique. Si les bâtimens qui entrent annuellement dans le port de Vera-Cruz arrivaient tous pendant l’hiver, les naufrages seraient extrêmement fréquens, tant sur les côtes de l'Amérique que sur celles de l'Europe. Il résulte de ces considé- rations, qu'avant d’avoir recours à des mesures si extraordinaires, il faut tenter tous les moyens propres à diminuer l’insalubrité d’une ville dont la conserva- hon n’est pas seulement liée au bonheur individuel de ses citoyens, mais à la prospérité publique de la

Nouvelle-Espagne.

CHAPITRE XIV. 229

ALALVLERLLLLLEALS LLABIUALTLLELLLLALLRALUVEALUELLELULLREUERR LUS LVLVLLIVLELVLLR

LIVRE VE.

REVENU DE L'ÉTAT. DÉFENSE MILITAIRE.

CHAPITRE XII.

REVENU ACTUEL DU ROYAUME DE LA NOUVELLE-ESPAGNE. SON AUGMENTATION PROGRESSIVE DEPUIS LE COM- MENCEMENT DU DIX-HUITIÈME SIÈCLE. SOURCES DU

REVENU PUBLIC.

Nos recherches ont eu pour but jusqu'ici de con- naître les sources principales de la fortune publique : il nous reste, à la fin de cet ouvrage, à examiner le revenu de l'Etat, destiné à pourvoir aux frais de l’ad- ministration , à l'entretien des magistrats et à la défense militaire du pays. D’après d'anciennes lois espagnoles, chaque vice-royauté est gouvernée, non comme un domaine de la couronne, mais comme une province isolée et éloignée de la métropole. Toutes les institu- tions dont l’ensemble forme un gouvernement euro- péen, se retrouvent dans les colonies espagnoles: on pourrait comparer ces dernières à un système d'Etats

22/4 LIVRE VI,

confédérés, si les colons n'étaient pas privés de plu- sieurs droits importans dans leurs relations com- merciales avec l’ancien monde. Il résulte de que l’on peut dresser un tableau des revenus publics de la Nouvelle-Espagne, comme on dresse celui des revenus de l'Irlande ou de la Norwège, qui sont gouvernées au nom des rois d'Angleterre et de Danemarck. La plupart de ces provinces, que l’on désigne dans la pé- ninsule, non point sous le nom de colonies, mais sous celui de royaumes (reynos), ne versent aucun revenu net dans les caisses du roi d'Espagne. Partout, à l'exception du Pérou et du Mexique, les droits et les impôts que l’on perçoit, sont absorbés par les frais de l'administration intérieure. Je ne m'étendrai pas ici sur les vices de cette administration : ils sont les mêmes que ceux que l'on observe dans l'Espagne européenne, et contre lesquels les auteurs d'économie politique, tant nationaux qu'étrangers, ont élevé la voix depuis le commencement du dix-huitième siècle.

Le revenu de la Nouvelle-Espagne * peut être évaulé à vingt millions de piastres, dont six millions sont envoyés en Europe, au trésor du roi. L'augmentation extraordinaire que l’on observe dans le revenu public, depuis le commencement du dix-huitième siècle , prouve ,comme l’augmentation des dimes**, dont nous avons parlé plus haut, les progrès de la population,

* Producto de las rentas reales del reyno.

** Voyez, chap. x, tom. 11, pag. 104.

CITAPITRE XHI. 22)

la plus grande activité du commerce et l’accroissement À : . , A dela richesse nationale. Lerevenu de l'Etat était, d'après les registres conservés aux archives du vice-roi et dans la chambre des comptes ( Tribunal mayor de

cuentas).

Patate SR in ve ele te 3,068,400 piastr.” AN Rd tee ce he dt 5705876 me de ci MOTO AU0 1965. D. CUS 0, far C'OLETS98T + OR ii 0 0 6,588,981 AO PME. 4 SP sie 6,561,316

Toraz, de 1763 à 1767. . 30,849,820 Moyenne de ces cinq ans. . . 6,169,964

De 1767 à 1769, année moyenne, 8,000,000 De 1773 à 1776, année moyenne, 12,000,000 De 1777 à 1779, année moyenne, 14,500,000

EE Ron Le nes Le OLA

MR D Ve les 1820916689 TA dun à en 0 4 ss 0 19:00440) De ne ne ae COTON RS CURE CE PT OO or

|

ToraL, de 1780 à 17584. . 90,882,397

Moyenne de ces cinq ans. . . 18,176,479

* Le tableau des revenus de 1763 à 1784 , est tiré d’un mémoire manuscrit, rédigé au Tribunal de mineria de Mexico , en 1785 , pour prouver au vice-roi l’influence des progrès des mines sur le revenu de l'état. Le produit des années 1785 , 1789 et 1792, a déjà été pu- blié dans le Viagero universal, xxvit, pag. 217. Voyez aussi Nouv. Géogr. de Pinkerton ( éd. anglaise }, tom. 117, pag. 16:.

IV. 15

226 LIVRE VI,

En, 1788... 4, ue as SAM O0 EE LAOQ y die ce ee) CORAN Sr AO NE 1702400400 4 NON L'ANPE SERRE 182 47 0) PS NN DONS

La moyenne des cinq ans écoulés depuis r 780 jus- qu'en 1754, diffère de la moyenne correspondante à la période de 1763 à 1767, de 12,006,515 piastres, ou de plus de deux tiers. La diminution du prix du mercure, de 82 à 62 piastres le quintal, le réglement du commerce libre, l'établissement des intendances, l'introduction de la ferme du tabac, et plusieurs autres mesures du gouvernement ,que nous avons développées plus haut, peuvent être considérées comme les causes de cette augmentation des revenus.

Voici les branches principales du revenu de la Nouvelle-Espagne. |

Revenu tiré du produit des mines d’or et d'ar- gent”*, cing millions et demi de piastres, savoir :

Droits ** payés dans les caisses royales, par les propriétaires des mines ( derecho de oro y plata ), sous les dénominations de

demi-quint, de droit d’un pour cent, et de droit de mon-

nayage et de seigneuriage , en 1795. . . 3,516,000 piastr. Profit net sur la vente du mercure,enr790.*** 536,000 Profit net du monnayage ****. . . . . 1,500,000

En 1703, l'hôtel des monnaies de Mexico, réuni à la maison du départ, produisit 1,754,993 piastres ;

* Renta del producto y beneficio metälico. ** Voyez, chap. x1,tom. 111, pag. 330. *** Jd., chap. x1, tom. 11, pag 294.

*% Id., chap. x11, tom. 1v, pag. 26.

VUE,

CHAPITRE XIIT. 227

les frais s’élevèrent à 385,568 piastres, et le profit net du monnayage à 1,369,425 piastres. Les droits de l’or et de l'argent ont augmenté depuis quarante ans ,avec la quantité de métaux précieux retirés des mines du Mexique: de 1763 à 1767, cette quantité était de 58,192,316 piastres , ou , année moyenne , de 11,638,463 piastres; de 1781 à 1785, après la di- minution du prix du mercure, l'établissement d’un conseil suprême des mines et le réglement du commerce libre , le produit des mines s'élevait à 101,245,573 piastres, ou, année moyenne, à 20,240,114 piastres. En 1790, le droit de l’or s’éleva à 19,382 piastres; ce- lui de l'argent à 2,021,238 piastres. Le profit net de l'hotel des monnaies de Mexico est aujourd’hui à-peu- près six fois plus grand que celui que rend lhotel des monnaies de Lima.

Rente de la fabrication du tabac*, quatre millions à quatre millions et demi de piastres. En 1£02, la valeur du tabac acheté aux cultivateurs d'Orizaba et de Cordova , a été de 594,000 piastres ; la valeur du tabac vendu pour le compte du roi, a été de 7,687,000 piastres. Les frais de fabrication, dans la même année, se sont élevés à 1,285,000 piastres. Or, comme les frais d'administration , ou les salaires des employés de la régie du tabac, excèdent la somme de 794,000 piastres , le revenu net n'a été que de 4,092,000 piastres.

* Producto del real estanco del tabaco, chap, x, tom. tr, pag. 51; et chap. xtx, tom. 1v, pag. 11.

15.

220 LIVRE Vi,

On voit, par ces données exactes , qui sont tirées d’un tableau présenté plus haut, dans le douzième chapitre, que cette branche de ladministration pu- blique est tellement vicieuse, que les salaires des employés absorbent 19 pour cent du revenu net. Ce dernier, d’après une cédule royale émanée du temps du ministère de Galvez, doit être envoyé en Espagne: c'est le liquido remisible à la Peninsula, qui doit rester intact, et que les vice-rois, sous aucun prétexte, ne peu- vent employeraux besoins intérieurs du pays. La grande manufacture royale de Séville fabrique principalement du tabac du Brésil, quoique le Rio Negro espagnol, l’ile de Cuba, la province de Cumana et tant d’autres provinces de l'Amérique espagnole puissent fournir les tabacs les plus aromatiques. Son produit, qui est de quatre millions de piastres , égale à-peu-près le revenu net de la régie du tabac au Mexique : l’un et l’autre excèdentle revenu de la couronne de Suède; mais c'est moins la grandeur de l'impôt qui le rend odieux au peuple, que la manière dont il est perçu. De toutes les réformes proposées dans l'administration des fi- nances des colonies, les plus desirées sont la suppres- sion de la régie du tabac et l'abolition du tribut des Indiens. |

Revenu net des alcavalas, près de érois millions de piastres. Le produit brut de cette branche des im- pôts était, d’après une moyenne de 1788 à 1792, de 3,259,904 piastres. En décomptant pour les frais de perception et les salaires, 371,148 piastres, il reste

CHAPITRE XII. 220

un revenu net de 2,888,356 piastres. L'activité du commerce a tellement augmenté depuis quarante ans, que le produit des alcavalas, de 1765 à 1777, a été de 19,844,053 piastres; tandis que, de 1778 à 1790, il s'élevait à 34,218,463 piastres: aussi la douane de Mexico a produit, de 1766 à 1778, à peine 6,661,900 piastres ; et, de 1779 à 1791, plus de 9,462,014 piastres. En 1709, le revenu des alcavalas n'était que de 2,407,000 piastres ; mais il a beaucoup augmenté depuis. Dans cette rente, les frais de recou- vrement, supportés par le peuple s'élèvent à 13 pour cent. T’alcavala n'étant pas payée par les indigènes, on-peut compter que cet impot est égal à une capi- tation annuelle de 1 + piastres pour les blancs et les castes mixtes. |

Produit net de la capitation des Indiens *, re million trois cent mille piastres. L'augmentation du produit des tributs prouve un fait très peu connu en Europe, et qui est des plus consolans pour l'humanité, celui des progrès de la population indienne. De 1788 à 1792, la capitation des indigènes s'élevait, année moyenne , à 1,07,71 piastres : or, les frais de re- couvrement et les salaires étaient de 55,770 piastres, auxquelles il faut ajouter, en pensions payées aux descendans de Montezuma et de quelques conquista- dores, en sommes destinées à l’entretien des hallebar- diers (alabarderos) du vice-roi, et autres charges,

* Tributos. Voyez chap. vtr, tom. 1, pag. 344 et 392.

230 LIVRE VI,

102,624 piastres. En décomptant ces 158,394 piastres du produit brut des tributs, on trouve un produit net (liquido) de 899,321 piastres. En 1709, ce liquido s'élevait à 1,247,000 piastres , tandis qu'en 1746, il n'avait encore été que de 650,000 piastres. La capi- tation des Indiens, de 1765 à 1777, a été portée sur les registres à 10,444,483 piastres , et de 1778 à 1790, à 11,506,602 piastres. Les frais de percep- tion de ce genre d'impôt n’excèdent pas 6 pour cent du produit net.

Produit net de limpôt sur le pulque, huit cent mille piastres.Cet impôt sur le vin des indigènes, qui est le suc fermenté de l’agave *, produisait, dans les villes de Mexico, de Toluca et de la Puebla de los Angeles, année moyenne, de 1788 à 1792, un produit net de 761,131 piastres : en 1799, ce produit net s'élevait à 754,000 piastres. Frais de recouvrement de cette rente, 7 pour cent du Ziquido. La fabrication du pulque avait été entièrement prohibée par des lois de Charles r et de Philippe xx.

Produit net du droit d’entrée et de sortie des marchandises, perçu sous le nom d’almoxarifazco, un demi-million de piastres.

Produit de la vente des indulgences papales ou des bulles de la cruzada, deux cent soixante-dix mille piastres.

Produit net de la poste **, deux cent cinquante

Voyez, chap. 1x,tom. 11, pag. 493.

** Renta de Coreos.

9 CHAPITRE XIT]I. 201

mille piastres. Ce produit a été , de 1765 à 1777, de 1,006,054 piastres; de 1778 à 1990, de 2,420,426 piastres , augmentation qui démontre à-la-fois les progrès de la civilisation et du commerce.

Produit net de la vente de la poudre *, cent cinquante mille piastres ; de 1788 à 1792, année moyenne, 14/4,636 piastres.

10° Produit net du revenu perçu sur les bénéfices du clergé , sous le nom de mesada et media anata, cent mille piastres.

11° Produit net de la vente des cartes à jouer”, cent vingt mille piastres.

12° Produit net du timbre ( papel sellado ), qguatre- vingt mille piastres ; de 1788 à 1792,année moyenne, 60,756 piastres.

13° Produitnet dela ferme des combats des coqs “”*, quarante-cing mille piastres.

14° Produit net de la ferme des neiges, trente mille piastres. S'il n'existait pas des pays en Europe l’on paie une taxe pour jouir de la lumière du jour, on pour- rait être surpris de voir qu'en Amérique, cette couche deneige qui couvrelahaute chaîne des Andes , soit consi- dérée comme une propriété du roi d'Espagne. Lepauvre Indien , qui atteint avec danger le sommet des Cor- dillères, ne peut pas recueillir de la neige ou en vendre

dans les villes voisines, sans payer un impôt au gou-

* Liquido del real estanco de la polvera. Voyez, chap. x1r,t. rv,p. 15. ** Estanco de naypes.

*** Æstanco de los juegos de gallos.

232 LIVRE VE,

vernement. Cette coutume bizarre de regarder la vente des glaces et des neiges comme un droit réga- lien , a cependant aussi existé en France au commen- cement du dix-septième siècle, et la /érme des neiges n'a cessé à Paris que parce que la grandeur de l'impôt fit diminuer si rapidement l’usage de rafraichir les boissons , que la cour préféra de déclarer libre le commerce des glaces et des neiges. À Mexico et à Vera-Cruz, les sommets du Popocatepetl et du pic d'Orizaba fournissent des neiges pour la fabrica- tion des sorbets, l’estanco de la nieve n’a été intro- duit qu’en 1719.

Nous avons comparé plus haut le revenu total de la Nouvelle-Espagne, à différentes époques du dix- huitième siècle, poursuivons maintenant cette compa- raison dans les différentes branches d’impôts indiquées dans l'ouvrage statistique de Villa-Senor, publié à Mexico, en 1746; nous verrons à chaque article des preuves irrécusables des progrès de la population et de la prospérité publique.

CHAPITRE XII. 233

Tableau comparatif du revenu de la Nouvelle- Espagne.

SOURCE DU REVENU PUBLIC. EN 1746. | EN 1803. mm |

\ piastres. piastres. Droits perçus sur le produit des mines.| 700,000 | 3,516,000 Hôtel des monnaies. . . . . . .| 357,500 | 1,500,000 Alcavala. 721,875 | 3,200,000

Almoxarifazgo. 3793909 500,000 Tributs ou capitation des Indiens. . .| 650,000 | 1,200,000! Cruzadas Mb ds Sas. ce à “ef 150:000 270,000 Media anata. 49,000 100,000

Droit sur le pulque ou jus d’agave. 161,000 800,000 Impôt sur les cartes à jouer. 70,000 120,000 Timbre. 80,000 Vente de la neige. 26,000 Vente de la poudre. 145,000 Combats des coqs. 45,000

Nous n'avons indiqué dans ce tableau que les droits

dont le tarif n’a point été augmenté depuis Pan-

234 LIVRE VI,

née 1746 : à cette époque, le monopole de la vente du tabac n’était point encore introduit , et le produit métallique, au lieu de 23 millions de piastres, n’était que de 10 millions. Roberston , dans l'édition de l'histoire d'Amérique publiée en 1788 , n'évalue le revenu du Mexique qu’à quatre millions de piastres, tandis qu'il était réellement , à cette époque, de plus de dix-huit millions. Telle était lignorance dans laquelle on se trouvait alors en Europe, sur l’état des colonies de l'Espagne, que ce savant et illustre historien , en parlant * des finances du Pérou, s’est vu forcé de puiser dans un manuscrit composé en 1014.

M. Necker ** a évalué, en 1784, dans l’ancienne France,les contributions à 23 liv. 13 sous ou 4+piast. par tête de tout sexe et de tout âge. En comptant, à la Nouvelle-Espagne, 5,837,000 habitans, et vingtmillions de piastres de revenu, on trouve, par tête de tout âge, de tout sexe et de toute race , 3 - piastres. Le Pérou actuel, qui n’a qu'un million d’habitans, et trois mil- lions et demi de piastres de revenu, offre à-peu-près le même résultat. Comme les Indiens sujets à la capi- tation ne paient pas d’alcavala, et qu'ils ne font aucun usage du tabac, des calculs de ce genre, peu instruc- tifs pour l’Europe même, ne sont pas applicables à l'Amérique. D’ailleurs ce n’est pas autant la masse

+

* Robertson, vol. 1v, pag. 352, note xxxrrr.

"Necker, de l'Administration des finances , tom. 1, pag. 221.

IE

CHAPITRE XHI. 235

des impôts que leur distribution et le mode de leur recouvrement, qui causent la misère des peuples. Pour parvenir à un certain degré d’exactitude dans des évaluations si vagues par leur nature, il ne faudrait compter en entier, parmi les charges supportées par les habitans de la Nouvelle-Espagne , ni les droits de l'or et de l'argent, ni le profit de l'hotel des monnaies, qui font ensemble plus du quart du revenu total du pays. Nous n’entrerons point ici dans des discussions si peu satisfaisantes ; nous nous hâterons plutôt de compléter le tableau des finances du Mexique, en traitant, dans le chapitre suivant, des frais de recou-

vrement et des dépenses de l'Etat.

Le 230 LIVRE VI, œ

LABLLR LLLLVY LULA LEVEL URL LUE VD VERTE UEUVE LR LUE LULULLLUEALULELVELVEUVELRLULELRD

CHAPITRE XIV.

FRAIS DE RECOUVREMENT. DÉPENSES PUBLIQUES. SITUADOS.—PRODUIT NET QUI REFLUE DANS LE TRÉSOR ROYAL DE MADRID. ÉTAT MILITAIRE. DÉFENSE

DU PAYS. RÉCAPITULATION.

Ex examinant les différentes branches du revenu de l’état, nous avons indiqué les frais de recouvre- ment qu'occasionent les recettes partielles. Dans tous les pays ces frais varient selon la nature de l’imposi- ton ou du droit perçu. Nous savons par les recher- ches de M. Necker *, qu’en France, avant l’année 1784, les frais de recouvrement s’élevaient à ro {pour cent de la totalité des impositions à la charge du peuple, tandis qu’il en coûtait plus de 15 pour cent pour re- cueillir les droits de consommation seuls. C’est d’après ces rapports que l’on peut juger jusqu’à un certain point de l’économie qui règne dans l’administration des finances. Le tableau suivant , rédigé d’après des pièces officielles, offre un résultat affligeant: il prouve que les habitans de la Nouvelle-Espagne supportent

* Necker, tom 1, pag. 93 et 188.

CHAPITRE XIV. 237

des charges qui surpassent d’un septième le revenu net de l'Etat. Nous présenterons d’abord ce tableau tel qu'il a été envoyé, par le vice-roi comte de Revil- lagigedo, au ministère de Madrid ; nous discuterons dans la suite les résultats qu’on peut en tirer.

———_—_—

CLASSIFICATION | PRopuIr | FRAIS | pRopuIT DE DES RECETTES... BRUT , recouvrement NET; en piastres. et de régie, en piastres.

( Ramos de real hacienda. ) a en pas res,

[°° classe, dite de masa co- mun : alcavala, tribut des Indiens, its de l’or et de l'argent.

£le 747,878| 1,395,862| 9,352,016

_r.

IT° classe, dite de la masa re- misible à España : produit de la ferme du tabac, de la ; 6,899,830| 3,080,303| 3,819,527 vente des cartes à "jones et | du mercure. l

IIS classe, dite des destinos reculer : cruzada, di- mes, medias anatas, mesa- das, et autres droits sur le

clergé.

530,425 516,621

Agenos , revenu dés biens des | communes et des œuvres pies qui se trouvent sous l'inspection du gouverne- ment.

1,897,128| 1,700,956| 196,172

Dora. 1. 20,075,261 | 6,190,927|13,884,336

|

Les nombres qu'offre ce tableau se rapportent à une année moyenne prise sur les cinq années qui ont précédé 1789. Dans cette période, le revenu de la Nouvelle-Espagne n’excédait pas encore dix-huit mil-

236 _ LIVRE VI,

lions de piastres. La première classe d'impôts embrasse plus de la moitié de la recette totale; les frais de re-

9

couvrement s'y élèvent à 12 -- pour cent du produit

brut : la seconde classe renferme les branches qui sont

l’objet d’un monopole particulier, comme la ferme

royale du tabac, la vente du mercure et des cartes au profit de la couronne. Ce tableau présente, pour cette partie des recettes publiques, un résultat qui ne parait pas exact : 1l indique, en frais de régie et d'administration, la somme de 44

6

+ pour cent. Il est

probable que les personnes chargées de composer ce tableau des finances du Mexique, ont confondu, sous cet article , les appointemens des employés avec les frais de fabrication , et d’autres charges qui me sont inconnues. Nous avons développé plus haut, dans le plus grand détail, tout ce qui a rapport à la régie du tabac ; nous avons vu que les appointemens des employés n’absorbent pas tout-à-fait 800,000 piastres sur un produit brut de plus de sept millions et demi de piastres: en ajoutant aux appointemens des em- ployés quelques frais de régie, déguisés sous la déno- mination vague de frais d'administration , on peut évaluer les frais de recouvrement à 25 pour cent. L'économie introduite dans la perception des impo- sitions sur le clergé, contraste singulièrement avec l’horrible déprédation qui a lieu dans la régie des biens communaux. Je serais tenté de croire ‘qu'en général, au Mexique, les frais de recouvrement font 16 à 18 pour cent de la recette brute: la prodigieuse

Lt 4

CHAPITRE XIV. 239 quantité d'employés, l’oisiveté la plus grande dans ceux qui occupent les places supérieures, une complication extrême dans l’administration des finances, rendent la perception des impositions aussi lente et difficile qu’elle est onéreuse pour le peuple mexicain.

D’après le tableau des finances , rédigé par ordre du comte de Revillagigedo , les dépenses de l'Etat ont été, en prenant des moyennes sur les années 1784- 1789, comme il suit:

EMPLOI DU REVENU DE L'ÉTAT. PIASTRES.

Situados envoyés aux colonies de l'Amérique et de

D Ten a à 1 2 ez Æroûpes réglées, + +. + 2 5 , .: :| 1,339,458 Mile. 61. . PE 169,140 Entretien des presidios ou 1 postes militaires. . . . 1,053,706 Habillement et nourriture des forçats. . . . . . 47,268 Arsenal et chantier dn port de San Blas. . . . . 93,004 Administration de la justice. . . . . . . . . 124,294 | Administration des finances. . . . SE 2 de 508,388. Pensions et autres charges assignées sur e masa com-

mun. ; 496,913 | Missions de 14 Clone s: de b: côte a nord |

ouest de l'Amérique. . . ù 49,494 |

Dépenses diverses pour les Po ee on 12 vais- seaux de guerre stationnés à Vera-Cruz, etc., etc.| 1,000,000

MOD TENTE, SRE ROME LE ATEN 60 0E

Or, le revenu des trois classes d’impositions était, d’après le tableau précédent. . . . . . .|13,884,336

us

Reste, revenu du roi, qui peut refluer à la

| | a métropole. per. 40,1, 2 90008,007!

Pendant l'administration du dernier vice-roi, Don

2/0 LIVRE VI,

Josef de Yturigarray, on a formé , au commencement de l’année 1803 , un nouveau tableau des finances dont le résultat général diffère très peu de celui de l’année 1790. Voici le détail de ce budget, dans lequel la distribution des différens articles de la dépense publique laisse beaucoup à desirer sous le rapport de l'ordre et de la clarté.

Budget du révenu public de la Nouvelle-Espagne , pour l’année 1803.

EMPLOI DES RECETTES. PIASTRES. | PIASTRES. Les recettes s'élèvent à. . . . . . L . L *:120,000/000 DÉPENSES.

I, Frais d'administration.

Sueldos de hacienda, appointemens du vice- roi, du commandant général des pro- vincias internas, des intendans, des se- crétaires attachés aux différens chefs, pensions des gouverneurs retirés ( jubi- (CI IO ON DRE NE EE NT QUE Le

Frais résultant de l’envoi des fonds de province à province, et en Espagne. 750,000 5,250,000

Achat des matières premières pour la régie du tabac et des poudres et sal- pêtres ( para especies estancadas ). . .| 1,200,000

Frais de fabrication dans l’hôtel des mon- naies et dans les manufactures de ta- bac étidelpoudre. . : : 1.7 141,300:000 !

|

2,000,000

Reste en produit net ( Zguédo ). 1 ….….… \[14,790,000

CHAPITRE XIV. 241

EMPLOI DES RECETTES. PIASTRES. | PIASTRES.

Reste em lautré part: . . . .,.. 14,750,000

. ————— .

DÉPENSES. IT. Charges de la masa commun. Défense militaire , vaisseaux, chaloupes |

canonnières, troupes réglées, milice,

presidios et forçats. ne” .[ 3,000,000 Fortifications , arsenal et Chantienet de

San Blas, magasins, consommation de

poudre pour l'exercice des troupes. .[ 800,000 Appointemens des cours de justice ( au-

diencias ), des missionnaires, avaries. 250,000 Pensionnés. . . 200,000 Hôpitaux et réparation de. fabriques

L'ONU SERRE A 400,000

4,650,000

10,100,000

Reste en produit net (Ziquido ). | 3,500,000 120,000 60,000 } 7,780,000

. a e

IT, Envois faits à la métropole et aux colonies (cargas ultramarinas.)

Produit net de la régie du tabac. . Produit net de la vente des cartes (xaypes). Pensions assignées aux ramos de vacantes; dont, en outre, la troisième partie est envoyée au Mont- de-Piété établi pour les militaires à Madrid. . . . . . Achat du mercure d'Allemagne. Produit des mediusanatas, et autres droits sur le clergé, appliqué à la fabriquedes canons de Ximena. ! Situados des colonies d’Asie et d'Amériq. .

500,000

100,000 3,500,000

. 0 . or

Reste dans le trésor du Mexique, à la fn de Pannée, . :.:. ..!, ". -.1112,820;000

nt

Sommes envoyées au trésor IAE de

Madrid.

De la régie du tabac et des cartes. .| 3,620,000

Surplus ( sobrante ) des caisses du 5,940,000 Me de dise, à Its: 1] 2:3320/000

J

IV. 16

242 LIVRE Vi,

Pour donner une idée plus nette de la situation des finances du Mexique , je présenterai, à la suite du budget de l'année 1803, le tableau des dépenses de l'Etat , telles qu’elles sont classées dans un mémoire que j'ai rédigé en espagnol pendant mon séjour à Mexico, et que le vice-roi a communiqué au ministère de Madrid, en 1804.

Le revenu de la Nouvelle-Espagne, évalué à vingt millions de piastres , est absorbé,

L. Parles dépenses faites dans l’intérieur du royaume,

qui s'élèvent à dx millions et demi de piastres ;

IT. Par les envois d’argent ( situados ) qui sont

faits annuellement à d’autres colonies espagnoles, et qui montent à rois millions et demide piastres;

III. Par l'argent qui est versé comme produit net

de la colonie, dans le trésor du roi d'Espagne, à Madrid, etquis’élève à six millions de piastres.

I. Les dépenses de ladministration intérieure , couvertes par les recettes de la m#asa commun , se divisent de la manière suivante :

piastres.

r. Dépenses de la guerres: 5 1.0 201 NON EMeNENBO; 000 SAVOIR : piastres. Troupes de ligne (tropa reglada). . 1,800,000 Milideis ie. à: die ec oO Preshos NE dede et ete 14200000

Entretien de la forteresse de Perote. 200,000 Marine, chantier de San Blas, arse- | naux'des ports. AL." AN 450,000

4,000,000

CHAPITRE XIV. .2%3

piastres. DÉPOTL. LA) nt. CM : 4,000,000 L'année 1792, on évaluait ces dépenses de :

guerre, pour la troupe réglée, à 1,b07,000 piast.;

pour la milice , à 292,000 piastres; pour l’entre-

tien des presidios, à 1,079,000 piastres.

2. Appointemens du vice-roi, des intendans et des

employés dans l’administration des finances. . 2,000,000 3. Frais d'administration de justice , audiencias,

salas del crimen , juzgados de penas de camara ,

Juzgado de bienes de defuntos, juzgado de Indios. . 300,000 4. Prisons, maisons de force, hôpitaux. . . . 400,000 CRRPENSONS. Der MONT St sn 0 CU mec 250,000 6. Frais d'administration , avances faites à la régie

du tabac, frais de fabrication dans les manufac-

tures royales, achat des matières premières, ré-

parations des édifices publics. . . . . . . 3,550,000

, 10,500,000

On a généralement , en Europe, des idées très exagérées du pouvoir et de la richesse des vice-rois de l'Amérique espagnole : ce pouvoir et cette richesse n’existent que lorsque le chef qui gouverne est sou- tenu par un grand parti à la cour, et lorsque, sacrifiant son honneur à une avarice sordide , il abuse des pré- rogatives qui lui sont accordées par la loi. Les appoin- temens des vice-rois de la Nouvelle-Grenade et de Buenos-Ayres ne sont que de 40,000 piastres par an: les vice-rois du Pérou et de la Nouvelle-Espagne en ont soixante mille. À Mexico , un vice-roi se trouve entouré de familles dont les revenus sont trois ou quatre fois plus considérables que les siens: sa mai- son est montée comme celle du roi d'Espagne; il ne

peut sortir de son palais sans être précédé de ses

16.

2/f LIVRE VI,

gardes à cheval ; il est servi par des pages, et, dans la ville de Mexico, il ne lui est permis de diner qu'avec sa femme et ses enfans. Ce rafinement d’étiquette de- vient une cause d'épargne, et un vice-roi qui veut sortir de son isolement et jouir de la société, doit se ixer pour quelque temps à la campagne , soit à San Augustin de las Cuevas, soit à Chapoltepec, soit à Tacubaya. Quelques vice-rois de la Nouvelle-Espagne ont eu une augmentation d’appointemens: au lieu de 60,000 piastres, le chevalier de Croix, Don Antonio Buccareli et le marquis de Branciforte , ont eu une rente annuelle de 80,000 piastres ; mais cette faveur de la cour ne s’est pas étendue aux successeurs des trois vice-rois que nous venons de nommer.

Un chef qui, renonçant à toute délicatesse de sen- timens , est venu en Amérique pour enrichir sa fa- mille , trouve des moyens pour parvenir à son but, en favorisant les particuliers les plus riches du pays dans la distribution des places, dans la répartition du mercure , dans des privilèges accordés en temps de guerre pour faire un commerce libre avec les colonies des puissances neutres. Depuis quelques an- nées, le ministère de Madrid a cru profitable de nommer jusqu'aux plus petites places dans les colo- nies ; cependant la recommandation du vice-roi est restée d’une grande importance pour celui qui solli-

eite, surtout s’il s’agit d’une charge militaire ou d’un titre de noblesse (/éulo de Castilla), dont les Espa-

gnols-Américains sont généralement plus avides que

CHAPITRE XIV. 245

les Espagnols-Européens. Un vice-roi , il est vrai, n’a pas le droit de faire des réglemens de commerce; mais il peut zrterpréter les ordres de la cour : il peut ouvrir un port aux neutres, en informant le roi des cércon- stances urgentes qui l'ont déterminé à cette démarche ; il peut protester contre un ordre réitéré, accumuler dés mémoires et des #2formes ; et , s’il est riche, adroit et soutenu en Amérique par un assesseur courageux , à Madrid par des amis puissans, il peut gouverner arbitrairement sans craindre la residencia, c’est-à-dire le compte que l’on fait rendre de son administration à tout chef qui a occupé une place dans les colonies.

On a vu des vice-rois qui, sûrs de leur impunité , ont extorqué , en peu d’années , près de huit millions de livres tournois : on en a vu aussi, et l’on se plait à le répéter, qui, loin d'augmenter leur fortune par des moyens illicites, ont déployé un désintéressement noble et généreux. C’est parmi ces derniers que les Mexicains citeront long-temps avec reconnaissance le comte de Revillagigedo et le chevalier d’Asanza , deux hommes d’état également recommandables par leurs vertus privées et publiques , et dont l’administration aurait été plus bienfaisante encore, si leur position extérieure leur avait permis de poursuivre librement la carrière qu’ils s'étaient tracée.

IL. Trois millions et demi de piastres, près d’un sixième du revenu total du Mexique, passent annuel- lement à d’autres colonies espagnoles, comme secours

indispensables pour leurs administrations intérieures.

246 LIVRE VI, Ces situados, d'après des moyennes prises sur les

années de 1783-1792, étaient répartis de la manière suivante. :

1. Ile de Cuba.

piastres. 1,826,000 piastres, a. Atencion de tierra , secours pour le

gouvernement intérieur de l’île. 436,000 savoir : 146,000 piastres pourSan- tiago de Cuba, et 290,000 piastr. pour la Havane. b. Atencion maritima , dépenses de manine: 4 es ed de te NM O ONE savoir : 700,000 piastres pour le port et les chantiers de la Ha- vane, et 40,000 piastres pour les vaisseaux stationnés sur les côtes des Mosquitos. c. Entretien des fortifications de la Havane. 14 10e SOS d. Pour l'achat du tabac de l’île de Cuba qui passe en Espagne. * - 500,000

1,826,000

2. La Floride. DB EE UN. ae at MERS 151,000 DM OTIOPICO. 2 2 eo UT Ce pAcRe PARNAT CMS 377,000 4. Les îles Philippines. PONT RP 250,000 SDatlouisianeltel 2. spires fi Nid 557,000 6, Htlede ll Linie. select, cie à 200,000

7. Partie espagnole de Saint-Domingue. . .- . - 274,000

3,635,000

Quoique, depuis l’époque ce tableau a été formé, VEspagne ait perdu la Louisiane, l’île de la Trinité et celle de Saint-Domingue, les siuados n'ont pas

diminué de 1,031,000 piastres, comme on devrait le

CHAPITRE XIV. 247

supposer. L'administration des îles Philippines, de Cuba et de Portorico a été si dispendieuse pendant la dernière guerre, surtout par le séjour des escadres commandées par les amiraux Alava et Aristizabal, que la somme envoyée aux colonies orientales et occi- dentales , n'a jamais été moindre de trois millions de piastres. On peut être surpris de voir que la Havane ait besoin d’un secours de 1,400,000 piastres, lorsqu'on se rappelle que les receveurs des droits royaux y ver- sent, dans le trésor de la colonie, plus de deux mil- lions de piastres par an. Quoiqu'aux îles Philippines, le tribut des indigènes s'élève à 573,000 piastres , et la recette de la régie du tabac à 600,000 piastres, les caisses royales de Manille ont eu constamment besoin , dans ces derniers temps, d’un s#uado de 500,000 piastres.

III. Le revenu net (sobrante , liquido remisible) que la métropole tire du Mexique, était à peine d’un million de piastres, avant l'introduction de la ferme du tabac: aujourd’hui il s’élève à cinq ou six millions de piastres, selon que les autres colonies absorbent des situados plus ou moins considérables. Ce liguido ou sobrante est composé du produit net des régies du tabac et de la poudre , qui est assez constamment de trois millions et demi de piastres, et du surplus variable de la r2asa comun. Je dois faire observer que, dans les colonies espagnoles, il ne reste presque pas d'argent en caisse après que le compte de l’année a été fermé. Ceux qui gouvernent n’ignorent pas que

2/8 LIVRE VI,

le moyen le plus sûr de soutenir leur crédit à la cour et de conserver leur place, est de faire passer le plus d'argent possible à la trésorerie royale de Madrid. Comme la majeure partie de la population de la Nouvelle-Espagne est concentrée dans les cinq inten- dances de Mexico , Guanaxuato , Puebla , Valladolid et Guadalaxara ; ce sont ces provinces qui supportent la majeure partie des charges de l'Etat : les provincias internas peuvent être considérées comme des colonies du Mexique proprement dit; mais ces colonies , loin de fournir des fonds au fisc de la capitale, lui sont onéreuses. La recette de la trésorerie provineiale (caxa real) de Guanaxuato a été, en prenant la moyenne des cinq années qui ont précédé 1703 :

piastres. En droit * d’or et d'argent et en alcavala. . . . 850,000 En produit du tabac, de la poudre et du timbre. . 312,000 TOTAL. 5. 41e CO ÉOPNOU Les dépenses ÿ sont annuellement, TENTE piastres. En appointemens de l’intendant. . . . . . . . 6,000 de lassesseur.... +) NT EM 0p En frais d'administration de la trésorerie. . . . . 7,800 d'essai d’or et d'argent. : : 1070. AIMONS, 60

En frais de perception d’alcavala et des droits sur le puiques HAL SU ne En appointemens de gardes ( risguardo ). . . . . 10,700 Foran, 4, EST SPORE I0UD

Il n’est question ici que du droit même; car la quantité d’argent qui passe par la caisse provinciale de Guanaxuato est de plus de six à sept millions de piastres , tout le produit des mines refluant par cette voie à l’hôtel de la monnaie de Mexico.

+ cute SE

CHAPITRE XIV. 249

C’est d’après ce tableau des dépenses de Guanaxuato, qu’on peut se former une idée de la situation des fi- nances dans les douze autres intendances qui com- posent le royaume de la Nouvelle-Espagne. À Vallado- lid , les rentes s’élèvent aujourd’hui à 773,000 piastres ; et cette évaluation est probablement plus exacte que celle du revenu de l’intendance de Guanaxuato , qui paraït un peu trop basse.

Le profit que le fisc d'Espagne tire du Mexique fait plus des deux tiers du produit net des colonies espa- gnoles en Amérique et en Asie. La plupart des auteurs d'économie politique qui ont traité des finances de la péninsule, de l'amortissement des vales et de la banque de Saint-Charles, ont fondé leur calcul sur les bases les plus fausses, en exagérant les trésors que la cour de Madrid tire annuellement de ses possessions amé- ricaines : ces trésors , dans les années les plus abon- dantes, n’ont pas excédé la somme de neuf millions de piastres. Lorsqu'on se rappelle que, dans l'Espagne européenne, les dépenses ordinaires de l’Etat ont été, depuis l’année 1784, de trente-cinq à quarante mil- lions de piastres , on voit que l’argent versé par les colonies dans les caisses de Madrid, ne fait qu'un cinquième du revenu total. Il serait facile de prouver que, si le Mexique jouissait d’une sage administration ; s’il ouvrait ses ports à toutes les nations amies ; sil recevait des colons chinois et malays, pour peupler ses côtes occidentales, depuis Acapulco jusqu’à Colima ; s'il augmentait les plantations du cotonnier, du cafier

250 LIVRE VI,

et de la canne à sucre; si, enfin, il établissait une juste balance entre les travaux de l’agriculture , l'exploitation de ses mines, et son industrie manufac- turière, 1l pourrait seul, et en peu d’années, offrir au fisc d'Espagne un profit net double de celui que fournit à présent toute l'Amérique espagnole.

Voici le tableau général de l’état des finances des colonies, sous le rapport du revenu net que la métro- pole en retire immédiatement :

Le trésor royal de Madrid reçoit, de la vice-royauté dela VNouvelle-Espagne , cinq à six millions de piastres par an;

De la vice-royauté du Pérou, au plus un million de piastres ;

De la vice-royauté de Buenos-Ayres , six à sept cent mille piastres ; R

De la vice-royauté de la Nouvelle- Grenade, quatre à cinq cent mille piastres.

Dans les capitanias generales de Caracas , du Chili, de Guatimala , de l’île de Cuba et de Porto- rico , les recettes sont absorbées par les frais d’admi- nistration : il en est de même aux îles Philippines et aux îles Canaries.

Toutes les colonies ne produisent par conséquent au fisc d'Espagne , année commune, que la somme de huit millions deux cent mille piastres. En considérant les colonies comme les provinces éloignées, on trouve

que la partie européenne de la monarchie espagnole

CHAPITRE XIV. 251

a un revenu qui égale à peine celui de la partie amé- ricaine.

Finances de la monarchie espagnole en 1804.

Europe. Péninsule: Revenu brut, 35 millions de piast. ‘La recette totale a été, en 1784, de 685,000,000 réaux de vellon: en 1788, de 616,295,000 réaux, d'après le compte rendu de Lerena. Population , 10,/400,000 habitans; surface, 25,000 lieues carrées.

AMÉRIQUE. D'après les recherches que j'ai pu faire sur ‘état des finances des colonies, il m’a paru que l’on peut évaluer le revenu brut de toute l'Amérique espagnole à 36,000,000 de piastres. La population de l’Amé- rique espagnole est à-peu-près de 15,000,000 d’ha- bitans ; sa surface , de 468,000 lieues carrées. Les colonies dont on peut indiquer avec quelque certi- tude le revenu brut, sont les suivantes:

Vice-royauté de la Nouvelle-Espagne , vingt mil- lions de piastres.

Vice-royaute du Pérou ,quatre millions de piastres.

V'ice-royauté de la Nouvelle-Grenade, troismillions huit cent mille piastres.

Capitania general de Caracas, un million huit cent mille piastres.

Capitania general de la Havane , l'ile de Cuba, sans les Florides, deux millions trois cent mille piastres. Le suado venant annuellement du

Mexique, n’est pas compris dans ce calcul.

252 LIVRE VI,

Asre. Iles Philippines. Revenu brut , sans le siuado venant d'Acapulco , un million sept cent mille piastres. Population, en ne comptant que les In- diens soumis dans l'ile de Luçon et les Bissayes, 1,900,000 habitans ; surface, de 14,640 lieues carrées.

AFRIQUE. Iles Canaries, annexées à Andalousie: Re- | venu brut, y compris le produit de la ferme du tabac, mais non les secours venant d'Espagne, à-peu- près deux cent quarante mille piastres. Population, 180,000 habitans; surface, de 421 lieues carrées.

De ces trente-huit millions de piastres, auxquels s'élève le revenu brut des colonies espagnoles en Amérique, en Asie et en Afrique, on peut consi- dérer huit millions et demi comme profit de mon- nayage et impôts levés sur le produit des mines d’or et d'argent; neuf millions comme revenu de la régie du tabac; et vingt millions'et demi comme produit d’alcavala, d’almoxarifazgo, de tributs d’Indiens, de la vente de poudre, eau-de-vie et cartes à jouer, et d’autres droits sur la consommation. L'administration inté- rieure des colonies absorbe érente-un millions de viastres par an; et, comme nous l’avons observé plus haut, près de huit millions * refluent dans le trésor

* Dans le compte du trésor général d’Espagne de l’année 1791, que je me suis procuré en Amérique, et qui s'élève à 800,488,687 réaux de vellon, on évalue les revenus des Indes à 142,456,768 réaux,

ou à 7,122,838 piastres.

CHAPITRE XIV. 253

royal de Madrid. On sait que cette dernière somme, ajoutée aux trente-cinq millions de piasires que le fisc retiré de l'Espagne européenne , n'a pas suffi depuis long-temps aux dépenses de l’état civil et militaire de la métropole. La dette publique de l'Espagne s’est élevée successivement à plus de cent vingt millions de piastres *, et le déficit annuel a été d'autant plus considérable , que le commerce et l’industrie ont été entravés par les guerres maritimes. D'ailleurs , en comparant le revenu brut à l’état de la population, tel que nous l’avons indiqué plus haut, il est aisé de se convaincre que les charges supportées par les habitans des colonies sont du tiers moindres que les charges imposées aux peuples de la péninsule.

* Il restait , en 1805 , des vales ou billets royaux pour la somme de 1750 millions de réaux de vellon. La dette de l'Espagne n’a rien d’effrayant, lorsqu'on réfléchit aux immenses ressources de cette monarchie, qui embrasse, dans les deux hémisphères, les plus belles parties du globe. La dette publique de la France s'élevait, avant la révolution, à r100 millions de piastres; celle de la Grande-Bretagne excède probablement aujourd’hui 2821 millions de piastres. En 1796, la somme des assionats mise en circulation en France était de 45,538,000,000 de francs, ou de 8681 millions de piastres : mais lors de leur démonétisation, 100 francs d’assignats valaient 3 sous 6 deniers en numéraire ; et selon M. Ramel, il en est resté en circu- lation pour la somme de 6254 millions de piastres qui n’ont pas été retirés. Quant aux mandats et aux rescriptions, on en a émis pour la valeur de 4800 piastres. Ces sommes doivent paraître d’autant plus grandes, qu’il a été démontré plus haut qu’il n’existe pas en Europe au-delà de 1637 millions de piastres, et que toute la quantité d’or et d'argent retirée des mines de l'Amérique depuis 1492, ne s'élève

pas au-dessus de 5706 millions de piastres.

254 LIVRE VI,

Lors de la grande catastrophe qui fit perdre à l'Angleterre presque toutes ses possessions continen- tales de l'Amérique, plusieurs écrivains politiques ont examiné l'influence que la séparation des colonies es- pagnoles aurait directement sur les finances de la cour de Madrid. Les éclaircissemens que nous venons de donner.sur la situation générale des finances de l’Es- pagne , en 1804, nous mettent en état de fournir quelques données qui conduisent à la solution de ce problème important. Si toute l'Amérique espagnole s'était déclarée indépendante, à l’époque de la révolte de l’Inca Tupac-Amaru “, cet évènement aurait produit plusieurs effets à-la-fois: il aurait privé le trésor royal de Madrid d’une recette annuelle de huit à neuf millions de piastres, comme revenu net (Zquido remi- sible)des colonies; il aurait diminué considérable- ment le commerce de la péninsule, parce que l'Espa- gnol-Américain , affranchi du monopole qu’exerce la péninsule depuis trois siècles , aurait tiré directement les denrées et les marchandises étrangères dont il a besoin, des pays non soumis à l'Espagne; ce chan- gement de direction dans le commerce des colonies aurait causé une diminution des droits perçus dans les douanes de la péninsule, que l’on évalue à quatre ou cinq millionssde piastres ; la séparation des colonies aurait ruiné plusieurs manufactures de l’'Es- pagne, qui ne se soutiennent que par le débit forcé

* Voyez, chap. vi, tom. r, pag. 405.

CITAPITRE XIV. 255

qu'elles trouvent en Amérique, ne pouvant pas sup- porter, dans leur état actuel , la concurrence des marchandises de l'Inde, de la France ou de l’Angle- terre. Ces effets, très sensibles dans les premières années , auraient été compensés peu-à-peu, par des avantages qui naissent de la concentration des forces morales et physiques , de la nécessité d’une agricul- ture plus soignée, et de l’équilibre naturel établi entre des nations qui sont unies par les liens du sang , et qui échangent des productions que l'habitude de plu- sieurs siècles leur a rendues nécessaires. Mais ce serait nous écarter de notre sujet principal, que de revenir sur une discussion qui, à l’époque de la paix de Ver- sailles, a été approfondie dans plusieurs ouvrages d’éco- nomie politique.

En comparant l'étendue, la population et le revenu de l'Amérique espagnole avec l’étendue, la population et le revenu des possessions anglaises dans l'Inde, nous trouvons les résultats suivans :

Tableau comparatif pour l’année 1804.

AMÉRIQUE POSSESSIONS ESPAGNOLE. ANGLAISES EN ASIE. L Étendue en lieues carrées | communes de 25 au degré équatorial. 460,000 48,300 Population, . | 15,000,000 | 32,000,000 Revenu brut, en piastres. . 38,000,000 43,000,000 Revenu net, en piastres. . | 8,000,000 3,400,000

* Territoire sur lequel la compagnie anglaise a acquis la souve-

256 LIVRE VI,

Il résulte de ce tableau , que la Nouvelle-Espagne, dont la population ne s'élève pas à six millions , pro- duit au trésor du roi d'Espagne deux fois autant de revenu net que la Grande-Bretagne en tire de ses belles possessions de l'Inde, qui renferment une po- pulation cinq fois plus grande. On aurait bien tort cependant , si, en comparant le revenu brut * au nombre des habitans , on concluait de cette compa- raison que les Hindoux supportent moins de charges que les Américains. Il ne faut pas oublier que le prix de la journée est, au Mexique, cinq fois plus grand qu’au Bengale, ou, pour me servir d’un mot consacré par un homme célèbre **, que, dans l’Indostan , la même quantité d'argent commande cinq fois plus de travail qu'en Amérique.

En fixant les yeux sur le budget des dépenses de l'Etat, on voit avec surprise que , dans la Nouvelle- Espagne , qui n’a presque d’autres voisins à craindre que quelques tribus guerrières d’Indiens, la défense militaire du pays absorbe près du quart du revenu total. Il est vrai que le nombre des troupes de ligne

raineté en excluant les alliés et les tributaires, tels que le Nizam, et les princes d’Oude, de Carnatic, de Myscre, de Cochin et de Tra- vancore. D’après M. Playfair , que j’ai suivi dans le tableau publié au vol.1r ,pag, 13 , la population ne s’élève qu’à vingt-trois millions et demi.

* Revenue of British India (in the year 1801 ), 9,742,937 liv. sterl. ; charges, 8,961,180; net revenue, 781,757. Playfair, Stat. Breviary, p. 59.

** Adam Smith, tom. 17, pag. 25, 33 et 64.

CHAPITRE XIV. 257

ne s'élève qu'à neuf ou dix mille; mais en y joignant les milices, appelées provinciales et urbanas , on trouve une armée de 32,200 hommes, distribuée sur une éten- due de paysde six cents lieues de longueur. Nous exami- nerons ici quelques-uns de ces éfats, que la cour de Madrid s’est fait présenter annuellement, depuis que les vice-rois comtes de Galvez, de Revillagigedo et de Branciforte ont augmenté les corps de milices. Les. tableaux suivans font connaître dans le plus grand détail les élémens hétérogènes dont se compose l'état

militaire du Mexique et celui des provincias internas.

I. Tableau général de l’armée en 1804.

DÉNOMINATION DES CORPS. | Homes. |

CE me

IT. Troupes de ligne ( éropas veteranas ). . . | 9,919

hommes.

1. Au Mexique proprement dit. . . . 6,225 2. Danslesprovincias internas administrées par le vice-roi du Mexique. . . . 595 3. Dansles provincias internas administrées par les commandans généraux. . . 3,099 d 9,919

IT. Milices ( cuerpos de milicias). . . . re ES hommes 1. Milices provinciales ( provinciales ). . 21,218 hommes.

de la vice-royauté. 18,631 15 es prov. internas. 2,587 2. Milices des villes ( urbanas). . . . 1,059

22,277

Savoir ::

° e I Toraz , en temps de paix ( non compris la 39 196 péninsule de Yucatan et Guatimala ). . |"?

IV. I ÿ

258 LIVRE Vi,

IT. Tableau détaillé présentant la répartition

des troupes de ligne

DÉNOMINATION DES CORPS. HOMMES.

A. Troupes de ligne distribuées dans le Mexi-| que proprement dit. 4 a. Infanterie. . . EL "5 260 Garde du vice- Foi créée en 1568 ( nr barderos ). ; Quatre régimens ; Va, Aile Corne Nueva España, Mexico et Puebla ; les trois derniers formés en 1788 et 1789: tous sont composés de quatorze Fe. gnies; chacune de 979 hommes. . Bataillon de Vera-Cruz , de cinq compa- gnies, créé en 1795. : : Corps d’artillerie, de trois compagnies ; chacune forte lei 125 hommes. 4 Corps d'ingénieurs, 8 officiers. Volontarios de Cataluña, deux re. formées en:1762. 4: Compagnie d’Acapulco, créée en 1773. Compagnie. du présidio de la Isla del Car- men, créée.en 1773. . 5 | Compagnie de San Blas, Caée en E188) b. Cavalerie. . . nusr01068 Quatre escadrons de dragone de España, créés en 1764 . Quatre escadrons de Arab gones 2e Hene créés en 1765. . ads Ra Dragons dE presidio Al Ga

B. Troupes de ligne cantonnées dans la partie des provincias internas qui est administrée par le vice-roi du Mexique ( Rte à pres is y volantes ). 595| . Dans l’ancienne et la N ouvelle Californie) Presidio de Nuestra Senora de Loreto, forméseninneo, een 2e AU en 47

LA HOPOTÉET M Net a à see es 6,820

CHAPITRE XIV. 259

DÉNOMINATION DES CORPS. HOMMES. Report. ; à v. 6,820 ——de San Carlos de Monterey. k loiné el 1770. . ETES 61 de San Diego y formel) en 1770. 1159 ——de San Francisco, formé en 1776.| 38 ——du canal de Santa Barbara, formé en 1780. . . PRE 65

b. Dans le nouveau royaume TeTEGn: Poste militaire ( presidio ) de San Juan Bautista de la Punta de Lampazos, établi en 17811 100 c. Dans la province ( aa) du Nouveau- Santander : Trois compagnies de volantes , formées en LTO 0 dde ee metueet au 225

C. Troupes de ligne distribuées dans la partie des provincias internas qui est administrée par deux commandans généraux. . . . 3,099

Toraz des troupes de ligne. . . 9,919

III. Z'ableau détaille présentant la répartition

des milices.

DÉNOMINATION DES CORPS.

HOMMES. . Milices provinciales (milicias provin- A ne RE LS Nb de Ci . LE 210 a. De la vice- royauté du Mexique. . 18,631 ra EmIdnterie.. |. sr Cu 2% 7,249

| A 'ROPOLLER, : à EN

17.

260 LIVRE VI,

DÉNOMINATION DES CORPS. HÔMMES.

Report .....:.) HER MAIS

Sept régimens: Mexico, Puebla, Tlascala, Cordova- Orizaba y Xalapa, Toluca, Valladolid et Celaya, de deux batail- lons ou dix compagnies, créés en 1788; chaque régiment de 825 hommes en temps de paix, et de 1,350 en temps

de guerre. {tons Us INaR UMR AMENER 5,775 Trois bataillons : Guanaxuato, Oaxaca et Guadalaxara, de cinq compagnies, forts de 412 hommes en temps de

paix, et de 675 en temps de guerre.| 1,236 Deux compagnies de gens de couleur (pardos y morenos) de Vera -Cruz ;

chaque compagnie forte der19 hom. .| 238 2, (avæerie sis AN 0 7 4,592 Huit régimens de dragons : Santiago de Queretaro, Principe, Puebla, San Luis, San Carlos, la Reyna, Nueva Galicia et Mechoacan, créés en 1788; chaque régiment de quatre escadrons, et fort, en temps de paix, de 361 hommes, en

| temps de guërre!. 6r7:1412! #12" 210 2,888 Six escadrons de lanciers de Vera-Cruz, CPÉÉS D 07. à Re ee eue ee Et

Trois corps distribués sur les fron- tières (cuerpos fixos de frontera en lo in- terior del reyno), 1,320; savoir :

Quatre compagnies de Sierra Gorda,

créées \en1740 |) 4. «lle 240 Neuf compagnies de San Luis Colot-

lan, créées en 1730... . . . . . 720 Six compagnies de Nuevo Santander,

crées en170n). Ut. LE LA 360

3. Troupes mixtes de fantassins et de lan- ciers blancs et hommes de couleur (compañias fixas de blancos y pardos), dis- tribuées sur les côtes orientales et occi- dentales, et formées en 1793; force to- tale 6,790.

A reporter, . +. aout A. 210206

CHAPITRE XIV. 261

DÉNOMINATION DES CORPS.

HOMMES.

Reports NRA Divisions du nord ( côtes de lOcéan Atlantique) vingt-deux compagnies. Première division Seconde division

.. ee ee + + ee + = + + eNo Hu lien ele je remettre" 'e

Ouatrième division, 2. 4 54 2...

Dix compagnies de Tabasco. . . . . Divisions du Sud (côtes du Grand-Océan),

trente-quatre compagnies.

Première division Seconde, division. . . , : : . . . . . Troisième division. .…. : .. .. . Quatrième division. . Cinquièmeidiviston. ; 4". RS

b. Des provincias internas, quatorze éscadrons ou quarante - huit compagnies. . . . . . .

B. Müices des villes (milicias urbanas). . . Régiment de commerce de Mexico, dix compagnies, créé en 1693. . . . . .

Bataillon de commerce de Puebla, quatre ‘compagnies, éréé ên 1739. - . : nu . à Escadrou de cavalerie de Mexico, créé

© = Len! I] co jen nd D ©

Joraz des milices, en temps de paixiist 20:122,277

On n’a point compris, dans ces tableaux, le eorps des invalides, créé en 1774, et formant deux com- pagnies, non plus que les troupes distribuées dans l’intendance de Merida, et commandées par le ca- pitaine général de la péninsule de Yucatan. Je n'ai pas pu me procurer l’état des forces militaires de cette

péninsule. { y a huit compagnies de troupes de ligne

202 LIVRE VI, ( éropas veteranas ) à Campêche et au petit fort de Saint-Philippe de Bacalar : la défense de Merida est confiée à des milices composées de blancs et d'hommes de couleur.

La cavalerie est extrêmement nombreuse dans lar- mée mexicaine ; elle forme presque la moitié de la force totale. Il existait, en 1804,

hommes: En infanteñie she ban bed eo neCl 16/20 r. Troupes de ligne. “0/00 RPM 200 a. /NEIEERS et OA PE ESA EST En cavalerie. 105580, 0 dote RE 0:12. 0e 00 1 Troupes de ligne. D ONU & 700 a. Au Mexique. , . . . . 1,000 6. Dans les provincias internas. 3,700 AL Etes dE A ù 11,300 a. Dans l’intérieur du Mexique. 4,700 6. Sur les'côtes. : |." "7": ." 4,000 c. Dans les provincias internas. . 2,600 TOTAS “rsisioeniho. 0100218

En évaluant la force de l’armée mexicaine à 32,000 hommes , on doit observer que le nombre des troupes disciplinées s'élève à peine à huit ou dix mille : parmi ces derniers, il y en a trois ou quatre mille de très aguerris; c’est la cavalerie cantonnée dans les presidios

* Un état de troupes conservé aux archives de la vice-royauté, et assez conforme à la Guia de forasteros, publiée à Mexico par Dor Mariano de Zuñiga y Ontiveros ( pag. 153-179 ), donne 33,934. Com- parez aussi Viagero universal, xxv1, pag. 320, et la Nouvelle Géogra- phie de M. Pinkerton , pag. 162, dans laquelle on a adopté une éva-

luation plus forte.

CHAPITRE XIV. 263

de la Sonora, de la Nouvelle-Biscaye et de la Nou- velle-Galice. Nous avons observé plus haut *, que les habitans des provincias internas vivent dans un état de guerre perpétuelle avec les indiens nomades con- nus sous le nom d’Apaches, Cumanches, Mimbreüos, Yutas, Chichimecas et Taouaiazes. Les presidios ou postes militaires, ont été établis pour protéger les colons contre les attaques de ces Indiens, qui, armés de flèches, sont montés sur des chevaux de race espa- gnole. Depuis la fin du seizième siècle, Jean de Oûate forma les premiers établissemens au Nouveau- Mexique, les chevaux se sont multipliés à tel point dans les savanes qui s'étendent à l’est et à l’ouest de Santa-Fe, vers le Missoury et le Rio Gila, que les in- digènes ont non-seulement pris l'habitude de se nour- rir de leur chair, au défaut de celle du bison, mais qu'ils s’en servent aussi comme monture dans leurs incursions guerrières. De même que le maïs est cul- tivé par plusieurs peuples de l'Afrique, qui ignorent par quelle voie cette plante leur est parvenue, le che- val se trouve aujourd’hui à l’état domestique , au nord des sources du Missoury, parmi les tribus d’Indiens qui , avant l’expédition du capitaine Clarke, n'avaient jamais eu de communications avec les blancs. Il est heureux pour les colons de la Sonora et du Nouveau- Mexique, que l'usage des armes à feu, si commun

parmi les sauvages du Canada oriental, ne soit pas

* Voyez, chap. vrir, tom. 1r, pag. 232 et 202.

204 LIVRE VE, encore répandu parmi les Indiens qui avoisinent Ha rivière du Nord. |

La troupe mexicaine des presidios est exposée à des fatigues continuelles : les soldats qui la composent sont tous natifs de la partie septentrionale du Mexique; ce sont des montagnards d’une haute taille, extrêmement robustes , accoutumés aux frimats de l’hiver comme à l’ardeur du soleil en été. Constamment sous les armes, ils passent leur vie à cheval ; ils font des marches de huit à dix jours, à travers des steppes désertes, sans porter avec eux d’autres provisions que de la farine de mais , qu'ils délayent dans de l’eau , lorsqu'ils rencon- trent une source ou une mare sur leur chemin. Des officiers instruits m'ont assuré qu'il serait difficile de trouver en Europe une troupe plus légère dans ses mouvemens, plus impétueuse dans les combats, plus habituée aux privations , que la cavalerie des presidios. Si cette cavalerie ne peut pas toujours empêcher les incursions des Indiens, c’est que ces derniers sont un ennemi qui profite, avec une adresse extrême, des moindres inégalités du terrain , et qui est accoutumé, depuis des siècles, à tous les stratagèmes de la petite guerre.

La milice provinciale de la Nouvelle-Espagne, dont la force s'élève jusqu’au-delà de vingt mille hommes, est mieux armée que celle du Pérou, qui, faute de fusils , fait en partie l'exercice avec des mousquets de bois. Ce n’est pas l'esprit militaire de la nation, c'est la vanité d’un petit nombre de familles, dont les

CHAPITRE XIV. 265 chefs aspirent aux titres de colonels et de brigadiers, qui à favorisé la formation des milices dans les colo- nies espagnoles. La distribution des patentes et grades militaires est devenue une source féconde de revenu, non autant pour le fisc que pour des administrateurs qui ont une grande influence auprès des mimistres. La fureur des titres, qui caractérise partout le commen- cement ou le déclin de la civilisation, a rendu ce trafic extrêmement lucratif. En parcourant la chaîne des Andes, on est surpris de voir sur le dos des monta- gnes, dans de petites villes de province, tous les né- gocians transformés en colonels, en capitaines et en sergens-majors de milice. Comme le grade de colonel donne le {ratamiento ou le titre de seigneurie *, qui est répété sans cesse dans la conversation familière , on conçoit que c’est celui qui contribue le plus au bon- heur de la vie domestique, et pour lequel les créoles font les sacrifices de fortune les plus extraordinaires. On voit quelquefois ces officiers de milice, en grand uniforme et décorés de l’ordre royal de Charles IIT, assis gravement dans leurs boutiques, se livrer aux plus petits détails de la vente des marchandises ; mé- lange singulier d’ostentation et de simplicité de mœurs, qui étonne le voyageur européen.

Jusqu’à l’époque de l’indépendance des États-Unis de Amérique septentrionale, le gouvernement espa-

A

6} - gnol n'avait pas songé à augmenter le nombre des

x a : . 3 La Señoria, V.S., vulgairement ussid.

266 LIVRE VI,

troupes dans ses colonies. Les premiers colons qui s'étaient fixés dans le Nouveau-Continent, étaient des soldats; les premières générations n’y connurent point de métier plus honorable et plus lucratif que le métier des armes : ce fut l'enthousiasme militaire qui fit dé- ployer aux Espagnols une, énergie de caractère, qui égale tout ce que l’histoire des croisades nous. offre de plus brillant. Lorsque l’indigène asservi porta pa- tiemment le joug qui lui était imposé, et que, tran- quilles possesseurs des trésors du Pérou et du Mexique, les colons ne se laissèrent plus tenter par l’appât de nouvelles conquêtes , l’esprit guerrier se perdit insen- siblement : dès lors la vie paisible des champs fut pré- férée au tumulte des armées ; la richesse du sol, l’abon- dance des subsistances, la beauté du climat, contri- buèrent à l’adoucissement des mœurs, et ces mêmes pays qui, dans la première partie du seizième siècle, ne présentaient que le spectacle affligeant des guerres et du pillage, jouirent, sous la domination des Espa- gnols, d’une paix de deux siècles et demi.

La tranquillité intérieure du Mexique a été rare- ment troublée depuis l’année 1596 , où, sous le vice- roi comte de Monterrey, le pouvoir des Castillans fut affermi depuis la péninsule de Yucatan et le golfe de Tehuantepec, jusqu'aux sources de la rivière du Nord et aux côtes dela Nouvelle-Californie. Il y eut des émeutes d’Indiens en 1601, 1609, 1624 et 1692 : dans la dernière , le palais du vice-roi, la mairie et les prisons publiques furent brûlés par les indigènes,

CHAPITRE XIV. 267

et le vice-roi comte de Galve * ne trouva de sécurité que dans la protection des moines de Saint-François. Malgré ces évènemens, causés par le manque de sub- sistances, la cour de Madrid ne se crut point obligée d'augmenter les forces militaires de la Nouvelle-Espa- gne. Dans ces temps l’union entre les Espagnols- Mexicains et les Espagnols - Européens était encore plus étroite, la défiance de la métropole n’était dirigée que contre les Indiens et les métis: le nombre des créoles blancs était si petit, que pour cela même ils étaient généralement portés à faire cause com- mune avec les Européens. C’est à cet état de choses que l’on doit attribuer la tranquillité qui régna dans les colonies espagnoles, lorsqu’après la mort deCharles I, des princes étrangers se disputèrent la possession de l'Espagne. Les mexicains, gouvernés à cette époque , d’abord par un descendant de Montezuma, puis par un archevêque de Mechoacan, restèrent tranquilles spectateurs de la grande lutte qui s’engagea entre les maisons de France et d’Autriche : les colonies sui- virent patiemment le sort de la métropole, et les suc- cesseurs de Philippe V ne commencèrent à redouter l'esprit d'indépendance qui, dans la Nouvelle-Angle- terre **, s’était manifesté dès l’année 1643, que lors- qu'une grande confédération d'états libres se forma

dans l'Amérique septentrionale.

* Don Gaspar de Sandoval , conde de Gaive.

** Robertson , B. x ( tom. 1v, pag. 307).

208 LIVRE Vi,

Ces craintes de la cour augmentèrent encore, lors- que, peu d'années avant la paix de Versailles, Gabriel Condorcanqui, fils du cacique de Tongasuca , plus connu sous le nom de Tupac-Amaru, souleva les indi- gènes du Pérou, pour rétablir au Cuzco l’ancien em- pire des Incas. Cette guerre civile, pendant laquelle les Indiens exercèrent des cruautés atroces , dura près de deux ans; et si les Espagnols avaient perdu la ba- taille dans la province de Tinta, l’entreprise hardie de Tupac-Amaru aurait eu des suites funestes, non-seu- lement pour les intérêts de la métropole , mais vrai- semblablement aussi pour l'existence de tous les blancs établis sur les plateaux des Cordillères et dans les val- lées voisines. Quelque extraordinaire qu'ait été cet évènement, ses causes ne furent aucunement liées aux mouvemens que les progrès de la civilisation et le desir d’un gouvernement libre avaient fait naître dans les colonies anglaises. Isolés du reste du monde, n’en- tretenant de commerce qu'avec les ports de la métro- pole, le Pérou et le Mexique ne prirent alors aucune part aux idées qui agitaient les habitans de la Nou- velle-Anpgleterre.

Depuis une vingtaine d'années, les établissemens espagnols et portugais du Nouveau-Continent ont éprouvé des changemens considérables dans leur état moral et politique : le besoin de l'instruction et des lumières s’est fait sentir à mesure que la population et la prospérité ont augmenté. La liberté de commercer avec les neutres, que la cour de Madrid, obéissant à

CHAPITRE XIV. 209

des circonstances impérieuses, a accordée de temps en temps à l’île de Cuba, à la côte de Caracas , aux ports de Vera-Cruz et de Montevideo , a mis les colons en contact avec les Anglo-Américains , les Français , les Anpglais et les Danois : ces colons se sont formé des idées plus justes sur l’état de l'Espagne, comparé à celui des autres puissances de l’Europe, et la jeunesse américaine, sacrifiant une partie de ses préjugés na- tionaux , a pris une prédilection marquée pour les nations dont la culture est plus avancée que celle des Espagnols-Européens. Dans ces circonstances, 1l ne faut pas s'étonner que les mouvemens politiques qui ont eu lieu en Europe depuis 1789, aient excité le plus vif intérêt chez des peuples qui aspiraient depuis long- temps à des droits dont la privation est à-la-fois un obstacle à la prospérité publique et un motif de res- sentiment contre la mère-patrie.

Cette disposition des esprits engagea, dans quelques provinces, les vice-rois et les gouverneurs à prendre des mesures qui, bien loin de calmer l'agitation des colons, contribuèrent à augmenter leur mécontente- ment. On crut voir le germe de la révolte dans toutes les associations qui avaient pour but de répandre les lumières : on prohiba l'établissement des imprimeries dans des villes de quarante à cinquante mille habitans ; on considéra comme suspects d'idées révolutionnaires, de paisibles citoyens qui, retirés à la campagne, lisaient en secret les ouvrages de Montesquieu , de Robertson

ou de Rousseau. Lorsque la guerre éclata entre l’Es-

270 LIVRE VI,

pagne et la France, on traîna dans les cachots de malheureux Français qui étaient établis au Mexique depuis vingt à trente ans : un d’eux craignant de voir renouveler le spectacle barbare d’un auto-da-fe , se tua dans les prisons de l’inquisition ; son corps fut brûlé sur la place du Quemadero. A la même épo- que, le gouvernement crut découvrir une conspiration à Santa-Fe, capitale du royaume de la Nouvelle-Gre- nade : on y mit aux fers des individus qui, par la voie du commerce avec l’île de Saint-Domingue, s'étaient . procuré des journaux français; on condamna à la tor- ture des jeunes gens de seize ans, pour leur arracher des secrets dont ils n'avaient aucune connaissance. Âu milieu de ces agitations, des magistrats respec- tables, et l’on aime à le rappeler, des Européens même élevèrent leurs voix contre ces actes d’injustice et de violence ; ils représentèrent à la cour qu’une politique méfiante ne faisait qu'aigrir les esprits , et que ce n'était point par la force et en augmentant le nombre des troupes, composées d’indigènes, mais en gouver- nant avec équité, en perfectionnant les institutions sociales , en faisant droit aux justes réclamations des colons, que l’on parviendrait à resserrer pour long- temps les liens qui unissent les colonies à la pénin- sule de l'Espagne. Des avis si salutaires n’ont pas été suivis ; le régime colonial n’a pas subi de ré- forme; et, en 17096, dans un pays les progrès des lumières avaient été favorisés par de fréquentes communications avec les Etats-Unis et avec les colonies

CHAPITRE XIV. 271

étrangères des îles Antilles, un grand mouvement ré- volutionnaire a manqué d’anéantir d’un seul coup la domination espagnole. Un riche négociant de Cara- cas, Don Josef España , et un officier du corps des ingénieurs, Don Manuel Wal, résidant à la Guayra, conçurent le projet hardi de rendre indépendante la province de Venezuela, et de réunir à cette province celles de la Nouvelle-Andalousie, de la Nouvelle-Bar- celonne, de Maracaybo , de Coro , de Varinas et de la Guayane , sous le nom d’Etats-Unis de l’Amérique méridionale*. Les suites de cette révolution manquée, ont été décrites dans le Voyage de M. Depons à la Terre-Ferme**. Les confédérés furent arrêtées avant que le soulèvement général püt avoir lieu. España, conduit au supplice, vit approcher la mort avec le courage d’un homme fait pour exécuter de grands projets; Wal mourut à l’île de la Trinité, 1l trouva un asile, mais non des secours. |

Malgré la tranquillité de caractère et l’extrême do- cilité du peuple dans les colonies espagnoles ; malgré la situation particulière des habitans, qui, dispersés sur une vaste étendue de pays, jouissent de cette liberté individuelle qui naît toujours d’un grand isole- ment, des agitations politiques auraient été plus fré- quentes depuis la paix de Versailles, et surtout de- puis 1789, si la haine mutuelle des castes, et la crainte qu'inspire aux blancs et à tous les hommes libres le

* Las siete provincias unidas de la América meridional.

" Tom; pag. 228 , 233.

272 LIVRE VI,

grand nombre de noirs et d’Indiens ; n’avaient arrêté les effets du mécontentement populaire. Ces motifs , comme nous l’avons indiqué au commencement de cet ouvrage *, sont devenus plus puissans encore depuis les évènemens qui ont eu lieu à Saint-Domingue ; et l’on ne saurait révoquer en doute qu'ils ont plus con- tribué à maintenir le calme dans les colonies espa- gnoles que les mesures de rigueur et la formation des milices, dont le nombre s'élève, au Pérou , à plus de quarante mille hommes, et à l'ile de Cuba, à vingt- quatre mille**. L'augmentation de la force armée

* Voyez, tom. 1, pag. 108.

** Je réunirai dans cette note les notions que j’ai nétneiliaéis sur le nombre des troupes réparties dans les colonies espagnoles. Lors de mon dernier séjour à la Havane , au GARE de 1804, il À avait sous les armes dans l’île de Cuba:

I. Milices disciplinées : infanterie, À la Havane. . . . + 1,442 hommes. À la Villa de Puerto del D RS 721

IT. Milices disciplinées : cavalerie, À la Havane et dans sa juridiction. . . 517

TITI. Milices de campagne, non disciplinées (mt-

licias rurales ),

A l’est de la Havane et à Matanzas. . . 7,995 A l’ouest de la Havane. . . . . . 5,688 Dans les faubourgs ( extra muros ) de la

Havane: Lie s APARS Dans la juridiction des quatre villes ( las

CUALrO DAS). à an) eo NU ADI Dans celle du Puerto del Principe. . - 1,728

Dans celle de Santiago de Cuba. . . . 2,412

Forcr roranr.!" LV 0025

SRE EE EEE

M,

La] CHAPITRE XIV. 279

désigne d'autant plus la méfiance croissante de la métropole , que sur la côte de Caracas , il n’y a pas eu de troupes de ligne avant l’année 1768, et que, dans le royaume de Santa-Fe, pendant plus de deux siècles et demi, le gouvernement n’a pas connu le besoin des milices. Ces dernières n’ont été levées qu’en

1781, lorsque l’intreduction de la ferme du tabac et

Il paraït certain que l’ile de Cuba pourrait offrir, pour sa défense, un corps d'armée de 36,000 blancs de seize à quarante cinq ans. (Voyez, chap. vit, tom. 1, pag. 420.) La force armée de l’ile de Cuba est bien supérieure à celle de la capitania general de Caracas, qui ne s'élève, dans les provinces de Venezuela, Nueva Andalusia ou Cumana , Maracaybo , Guayana et Varinas, qu’à 11,900 hommes, parmi lesquels il n’y a pas 2500 Européens. Au Pérou, il y avait, en 1794:

En troupes réglées. . . . . 12,000 hommes. En milice, dont + de cavalerie. 49,000

Dorits SC UE 61:000

Cette liste est tirée de l’Almanach de la cour , ou de la Guia politica de Lima , imprimée par ordre du vice-roi. Nous avons déjà observé plus haut qu’une partie de ces milices, armées de fusils de bois, n’est pas très redoutable. Dans le royaume de la Nouvelle-Grenade, il y avait en 1796, d’après des pièces officielles que je conserve, 3600 hommes de troupes réglées, stationnés à Santa-Fe de Bogota, à Car- thagène des Indes, à Santa Martha dans l’isthme de Panama , à Popayan et à Quito, et 8,400 hommes de milices. Aux îles Philip- pines on compte, d’après M. de Sainte-Croix , 5500 hommes de troupes de ligne , et 12,200 de milices. En résumant tout ce que j'ai recueilli sur les colonies espagnoles de l'Amérique, il ma paru que, sur une population totale de quatorze à quinze mil- lions d’habitans, elles renferment 3,000,000 de blancs, 300,000 Eu-

ropéens, et au plus 26,000 hommes de troupes européennes. 1Y. 18

274 LIVRE VI, - celle de l’impôt sur les eaux-de-vie excitèrent des mou: vemens populaires. :

Dans l’état actuel des choses, la défense extérieure de la Nouvelle-Espagne ne peut avoir d’autre but que de préserver le pays de l'invasion que pourrait tenter une puissance maritime. Des savanes arides qui res- semblent aux steppes de la Tartarie , séparent les provincias internas du territoire des Etats-Unis. Ce n'est que dans ces derniers temps que des habitans de la Louisiane ont pénétré, par le Missoury et la rivière Plate, à la ville de Santa-Fe du Nouveau Mexique. L’Arkansas et la rivière Rouge de Natchitoches, qui mêlent leurs eaux à celles du Mississipi , naissent , il est vrai, dans les montagnes voisines de Taos; mais la difficulté de remonter ces rivières est si grande, à cause de la rapidité du courant , que les provinces boréales du Mexique sont tout aussi peu exposées à être attaquées par cette voie, que les Etats-Unis et la Nouvelle-Grenade par celle de l'Ohio ou de la rivière de la Magdeleine.

Au-delà des 32° de latitude boréale , la nature du sol et l'étendue des déserts qui avoisinent le Nouveau- Mexique, offrent aux habitans une garantie certaine contre l'invasion d’un ennemi étranger. Plus au sud, entre le Rio del Norteet le Mississipi, plusieurs lignes de fleuves se présentent sur le même front : c’est dans cette partie du pays que les colons de la Louisiane se rapprochent le plus des colons mexicains; car il n’y à que soixante lieues du fort Clayborn, dans le

ci

CHAPITRE XIV. 275

comté de Natchitoches, au presidio mexicain de Na- cogdoch. Dans cette partie de l'intendance de Potosi le terrain voisin des côtes est marécageux; le sol ne s'élève que vers le nord et le nord-est; et au milieu des plaines qui joignent le bassin de la rivière du Nord à celui du Mississipi, le Rio Colorado de Texas paraît offrir la position militaire la plus avantageuse. Ce point est d'autant plus remarquable, qu'entre l’em- bouchure du Colorado et le petit port de Galveston, M. de Salle avait fondé, vers la fin du dix-septième siècle , la première colonie française de la Louisiane. Il serait inutile de nous étendre ici sur la défense des frontières dans les provincias internas ; les principes de sagesse et de modération qui animent le gouverne- ment des Etats-Unis, font espérer qu'un arrangement amical fixera bientôt les limites entre deux peuples qui, l’un et l’autre, ont occupé beaucoup plus de terrain qu'ils n’en peuvent cultiver.

La petite guerre que les troupes cantonnées dans

les presidios * font sans relâche aux Indiens nomades,

* Les postes militaires ( presidios ) du Mexique, sont les suivans : 1 ) Intendance de Durango : Conchos , Yanos, Gallo, $S. Buenaveniura , Carizal, S. Elea- zario, Norte ou las Juntas, Principe, S. Carlos, Cerro Gordo, Pasage, Namiquipa, Coyame, Mapimis, Huejo- quilla, Julimes, S. Geronimo, S. Eulalia, Batopilas, Loreto, Guainopa, Cosiquiriachi, Topago, $. Juaquin, Higuera, S. Juan , Tababueto , Reyes, Coneto, Texame, Sianuri, Ynde, Oro, Tablas, Caneza, Panuco, Avino.

2 ) Intendance de Sonora :

19.

276 LIVRE VI,

est aussi onéreuse pour le trésor public , que contraire aux progrès de la civilisation des Indigènes. N’ayant pas voyagé dans les provincias internas , je ne pro- noncerai pas sur la possibilité d’une pacification géné- rale. On entend souvent dire à Mexico que, pour la sécurité des colons, il ne faudrait pas repousser, mais exterminer les tribus de sauvages qui errent dans le Bolson de Mapimi et au nord de la Nouvelle-Biscaye. Ce conseil barbare n’a heureusement jamais été ac- cueilli par le gouvernement, et l’histoire nous apprend que de telles mesures ne sont pas nécessaires. Au dix- septième siècle, les Apaches et les Cicimèques pous- saient leurs incursions jusqu'au-delà de Zacatecas, vers Guanaxuato et la Villa de Leon. Depuis que la civilisation a augmenté dans ces contrées, les Indiens nomades se sont éloignés progressivement. On peut espérer qu’à mesure que la population et la prospérité publique prendront de laccroissement dans les pro-

vincias internas, ces hordes guerrières se retireront

Bavispe, Bucnavista, Püic, Bacuachi, Tubson, Fronteras S. Cruz, Altar, Rosario. 3 ) Nouveau-Wfexique : Santa-Fe , Passo del Norte. 4) Californies : San Diego, Santa Barbara , Monterey , San Francisco. 5 ) Intendance de San Luis Potosi : Nacogdoch, Espiritu Santo, Bejar, Cohahuila , San Juan Bautista del Rio Grande, Aquaverde, Bavia. Les presidios qui ont les garnisons les plus fortes sont distingués par des caractères italiques. Aucun de ces postes n’a plus de 140

hommes de troupes.

CHAPITRE XIV. 207)

d’abord derrière le Gila, puis à l’ouest du Rio Colo- rado , qui débouche dans la mer de Cortez; enfin, dans les régions septentrionales et désertes qui avoi- sinent les montagnes de la Nouvelle-Californie. Cette dernière province, dont le littoral seul est habité, est encore éloignée de six cents lieues de la Russie amé- ricaine , et de deux cents de l'embouchure du Rio Colombia, les habitans des Etats-Unis ont le projet de former une colonie. La défense des ports de San Francisco , de Monterey et de San Diego est confiée à un corps qui n'est que de deux cents hommes,et l’on ne compte pas plus de trois canons à San Francisco : cependant ces forces ont suffi, depuis quarante ans, dans des mers qui ne sont fréquentées que par des bâtimens marchands destinés au commerce des four- rures.

Quant au Mexique proprement dit , ou à la partie du royaume située sous la zone torride, il suffit de. jeter un coup-d'œil sur l’Atlas * qui accompagne cet ouvrage, principalement sur les profils géologiques, pour se convaincre qu'à peine il existe un pays sur le globe dont la défense militaire soit plus favorisée par la configuration du sol. Des routes étroites et tor- tueuses, semblables à celles du Saint-Gothard et à la plupart des passages des Alpes, conduisent des côtes vers le plateau intérieur, dans lequel sont concentrées la population, la civilisation et la richesse du pays.

CAPI )5, 0, r2,/13.et A.

Q , 270 LIVRE VI,

La pente des Cordillères est plus rapide sur le chemin de Veracruz que sur celui d’Acapulco, et, quoique les courans du Grand Océan et plusieurs causes mé- téorologiques , rendent les côtes occidentales moins abordables que les côtes orientales, le Mexique peut être regardé comme plus fortifié par la nature, du côté de l'Océan Atlantique, que dans la partie op- posée à l’Asie. Cependant, pour préserver le pays de l'invasion, on ne peut compter que sur les ressources intérieures; car l'état des ports“ situés sur les côtes qui sont baignées par la mer des Antilles, s'oppose à l'entretien des forces maritimes.

Celles que la cour d’Espagne a destinées à la dé- fense de Veracruz, ont toujours été stationnées à la. Havane , et ce dernier port, qui offre de belles et nom- breuses fortifications , a été considéré de tout temps comme le port militaire du Mexique. Une escadre ennemie ne peut mouiller qu’au pied du château de Saint-Jean d'Ulua, qui s’élève comme un rocher au milieu de la mer. Ce fort célèbre n’a d'autre eau que celle des citernes, qui ont été améliorées depuis peu, parce qu’elles étaient sujettes à se crevasser par l’ébran- lement que causent les décharges d'artillerie: les gens de l’art pensent cependant que le fort d’Ulua est en état de résister assez long-temps pour que l’extrême insalubrité du climat exerce son influence sur les as-

siégeans , et que les forces de terre puissent descendre

* Voyez, chap. 111, tom 1, p. 286.

CHAPITRE XIV. 279 du plateau central. A l'entrée du port d’Acapulco, l'ile du Grifo offre un point, bien plus facile à fortifier que ne l’a été le bas-fond de la Gallega , dans le port de Veracruz.

Au nord et au sud de Veracruz, les côtes sont basses ; les embouchures des rivières , fermées par des barres , ne sont abordables que pour des chaloupes. Le service des côtes a été organisé il y a quinze ans, lorsque la crainte d’un débarquement occasiona des rassemblemens considérables de troupes près d’Orizaba, et que, pour la première fois depuis deux siècles et demi, on vit prendre une attitude guerrière au Mexique. On a reconnu alors que des postes et des signaux multipliés , des bâtimens à fond plat, chargés de gros calibre , et une cavalerie légère capable de se porter rapidement sur les points menacés, offrent le système de défense le plus utile et le moins dispendieux.

L’ennemi débarqué peut diriger sa marche vers le plateau, soit par Xalapa et Perote, en tournant la montagne du Coffre par son revers septentrional, soit en montant les Cordillères par Cordoba, au sud du volcan d’Orizaba. Ces routes présentent, en grande partie, les mêmes difficultés que celles qu'il faut vaincre en montant dela Guayra à Caracas, de Honda à Santa- Fe, ou de Guayaquil à la belle vallée de Quito. C’est sur le chemin de Xalapa que se trouve , à l’entrée du pla- teau de la Puebla, le petit fort auquel on a donné le nom pompeux de Forteresse de Saint-Charles de

Perote , et dont l'entretien coûte annuellement au

280 LIVRE VI,

trésor public plus d’un million de francs. Ce fort ne peut être utile que comme un dépôt d’armes et de munitions. Le moyen le plus sûr de barrer à l’ennemi le chemin qu'il pourrait suivre, ou du moins de re- tarder sa marche , aurait été de fortifier les défilés eux-mêmes pour en défendre militairement le pas- sage.

La facilité d'interdire l’accès du plateau par un très petit nombre de troupes bien réparties , est si sénéralement reconnue dans le pays , que le gouver- nement n’a pas cru devoir céder aux réclamations de ceux qui, opposés à la construction de la route de Xalapa, ont tâché de prouver le danger qui en naïtrait pour la défense militaire de la Nouvelle-Espagne. Il a senti que des considérations de ce genre sont faites pour paralyser tout ce que l’on peut entreprendre pour la prospérité publique, et qu'un peuple monta- gnard, riche par son agriculture, par ses mines et par son commerce, a besoin d’une communication active avec les côtes : plus ces côtes seront peu- plées, plus elles opposeront de résistance à un ennemi

étranger.

J'ai tracé dans cet ouvrage le tableau politique de la Nouvelle-Espagne; j'ai discuté les matériaux astro- nomiques qui ont servi à déterminer la position et l'étendue de ce vaste empire; jai considéré la confi-

guration du sol, la constitution géologique, la tem-

CHAPITRE XIV. 201 pérature, et l'aspect de la végétation; j'ai examiné la population du pays, les mœurs des habitans, l’état

de l’agriculture et des mines, les progrès des fabriques

et du commerce; j'ai tâché de faire connaitre les revenus de l'Etat et ses moyens de défense extérieure: résumons maintenant ceque nous avonsexposé sur l’état actuel du Mexique.

Aspect physique. Au centre du pays, une large chaîne de montagnes se dirige d’abord du sud-est au nord-ouest, puis au-delà du parallèle de 30°, du sud au nord : de vastes plateaux se prolongent sur le dos de ces montagnes, en s'abaissant progressivement vers la zone tempérée ; sous la zone torride, leur hauteur absolue est de 2300 à 2400 mètres. La -pente des Cordillères est couverte d’épaisses forêts, tandis que le plateau central est presque généralement aride et dénué de végétation : les cimes les plus élevées, dont plusieurs dépassent la limite des neiges perpétuelles, sont couronnées de chênes et de pins. Dans la région équinoxiale , les différens climats sont placés comme par étages, les uns au-dessus des autres: entre les 1 et 22° de latitude, la température moyenne du litto- ral, qui est humide et malsain pour les individus nés dans les pays froids , est de 25 à 27 degrés centi- grades ; celle du plateau central , qui est célèbre à cause de la grande salubrité de l'air, est de 16 à 17 degrés. Les pluies sont peu abondantes dans l’intérieur, et la partie du pays la plus peuplée manque de rivières uavigables.

282 LIVRE VI,

Etendue territoriale. Cent dix-huit mille lieues carrées , dont deux tiers sont sous la zone tempérée; le | tiers renfermé dans la zone torride jouit en grande partie, à cause de l’extrême élévation de ses plateaux, d'une température analogue à celle qu'on trouve au printemps dans le midi de l'Italie et de l'Espagne.

Population. Cinq millions huit cent quarante mille habitans parmi lesquels deux millions et demi d’indi- gènes de race cuivrée, un million d’Espagnols-Mexi- cains, soixante-dix mille Espagnols-Européens; presque pas de Nèores esclaves. La population est concentrée sur le plateau central. Le clergé ne comprend que qua- torze mille individus. Population de la capitale, 135,000 âmes.

Agriculture. La banane , le manioc, le maïs, les céréales et les pommes de terre font la base de la nourriture du peuple. Les céréales cultivées sous la zone torride, partout le sol s'élève à douze ou treize cents mètres de hauteur, produisent vingt-quatre grains pour un. Le maguey (agave) peut être consi- déré comme la vigne des indigènes. La culture de la canne à sucre à fait, depuis peu, des progrès rapides : Veracruz exporte annuellement 5 + millions de kil., OU pour 1,300,000 piastres de sucre mexicain. On récolte du coton de la plus belle qualité sur les côtes occidentales. Les cultures du cacaoyer et de l’indigo sont également négligées. La vanille des forêts de Quilate offre une récolte annuelle de 900 milliers. Le tabac est cultivé avec soin dans les districts d’Orizaba

CHAPITRE XIV. 283 et de Cordova; la cire abonde dans le Yucatan ; la ‘récolte de la cochenille d’'Oaxaca est de 400,000 kil. par an. Les bêtes à cornes se sont extrêmement mul- tipliées dans les provincias internas et sur les côtes orientales, entre Panuco et Huasacualco. Les dîmes du clergé, dont la valeur désigne l’accroissement du produit territorial, ont augmenté de + dans les derniers dix ans.

Mines. Produit annuel , en or, 1600 kilogrammes ; en argent,537,000 kilogrammes: en tout, 23 millions de piastres , ou près de la moitié de la valeur des métaux précieux que l’on retire annuellement des mines des deux Amériques. L'hôtel des monnaies de Mexico a fourni, de 1690 à 1803, plus de 1353 mil- lions de piastres , et depuis la découverte de la Nou- velle-Espagne jusqu’au commencement du dix-neu- vième siècle, probablement 2028 millions de piastres, ou près des deux cinquièmes de tout l'or et l'argent qui, dans cet intervalle de temps, ont reflué du nou- veau continent vers l’ancien. Trois districts de mines, Guanaxuato, Zacatecas et Catorce , qui forment un groupe central placé entre les 21° et 24° de latitude, donnent presque la moitié de tout l'or et de tout l'argent qui sont retirés annuellement des mines de la Nouvelle-Espagne. Le seul filon de Guanaxuato, plus riche que le gîte de winerai du Potosi , fournit, année commune, 130,000 kilogrammes d'argent, ou un sixième de tout l’argent que l'Amérique verse an- nuellement dans la circulation. La seule mine de Va-

28/4 LIVRE VI,

lenciana , dans laquelle les frais d'exploitation excèdent quatre millions et demi de francs par an, n’a cessé de donner annuellement à ses propriétaires, depuis quarante ans, un profit net de plus de trois millions de francs : ce profit s’est élevé quelquefois à six mil- lions; il a été de vingt millions, dans l’espace de peu de mois, pour la famille de Fagoaga , à Sombrerete. Le produit des mines du Mexique a triplé en cinquante- deux ans, et sextuplé en cent ans; il augmentera encore beaucoup, à mesure que le pays sera plus peuplé et que l’industrie et les lumières feront des progrès. L'exploitation des mines, loin d’être contraire à l’agri- culture , a favorisé les défrichemens dans les régions les plus inhabitées. La richesse des mines mexicaines consiste plus dans l'abondance que dans la richesse intrinsèque des mincrais d'argent: cette dernière ne s'élève, valeur moyenne , qu'à 0,002 (ou à trois ou quatre onces par quintal de cent livres). La quantité des minerais extraits au moyen du mercure, est à celle produite par la fonte, en raison de 3+ à 1. Le procédé de l’amalgamation dont on se sert est long, et cause une grande perte de mercure: cette perte s'élève, pour toute la Nouvelle-Espagne, à 700,000 kil. par an. Il est à présumer que les Cordillères mexicaines fourniront un jour le mercure, le fer, le cuivre et le plomb nécessaires à la consommation intérieure. Manufactures. Valeur du produit annuel de l'in- dustrie manufacturière, sept à huit millions de piastres. Les fabriques de eurs, de draps et de toiles de coton;

CHAPITRE XIV. 285

ont pris quelque essor depuis la fin du dernier siècle.

Commerce. Importation des productions et mar- chandises étrangères, 20 millions de piastres; exporta- tion en productions de l’agricultureet de l’industriema- nufacturière de la Nouvelle-Espagne, 6 millions depiast. Les mines produisent en or et argent,23 millions, dont 8 à 9 sont exportés pour le compte du roi: par consé- quent, si l'on déduit des 15 millions de piastres restant, 14 millions pour solder l'excès de l’importation sur l'exportation, on trouve que le numéraire du Mexique augmente à peine d’un million de piastres par an.

Revenu. Le revenu brut s'élève à 20 nullions de piastres , dont 5,500,000 du produit des mines d’or et d'argent, 4 millions de la ferme du tabac,3 millions des alcavalas, 1,300,000 de la capitation des Indiens, et 800,000 de l'impôt sur le pulque ou suc fermenté del’agave.

Défense militaire. Elle absorbe le quart du revenu total. L'armée mexicaine est forte de 30,000 hommes ; dont à peine un tiers sont des troupes de ligne, et plus de deux tiers des milices. La petite guerre que l’on fait continuellement aux Indiens nomades, dans les propincias internas , et l'entretien des presidios ou postes militaires, sont l’objet d’une dépense très considérable. L'état des côtes orientales et la configu- ration du sol facilitent la défense du pays contre une invasion tentée par une puissance maritime.

Tels sont les résultats principaux auxquels j'ai été conduit. Puisse ce travail, commencé dans la capitale

280 LIVRE VI, CHAPITRE XIV.

de la Nouvelle-Espagne, devenir utile à ceux qui sont appelés à veiller sur la prospérité publique ; puisse- t-il surtout les pénétrer de cette vérité importante, que le bien-être des blanes est intimement lié à celui de la race cuivrée, et qu'il ne peut y avoir de bonheur durable, dans les deux Amériques, qu'autant que cette race humiliée, mais non avilie par une longue oppres- sion, participera à tous les avantages qui résultent des progrès de la civilisation et du perfectionnement de l’ordre social.

FIN DU LIVRE SIXIÈME ET DERNIER.

NOTES. 287

LALLVLLIM VE LVRLIVLRLVLEVULLLALRELVLALVEVLLLUVLAVLVLERATARR LABVLRLLALRLAULLAVELVLELVR

NOTES.

NOTE A.{( TOME 1, PAGE 190.)

Ces notions sont puisées dans les manuscrits de Don Josef de Moraleda, conservés dans les archives de la vice-royauté de Lima, et cités dans le second chapitre, tom. 1, p. 240. Je n’ai point fait mention des îles Malouines , quoique leur latitude soit de huit degrés plus australe que celle de l'ile Caylin, parce que dans le groupe des Malouines il n’existe pas, à pro- prement parler , d'établissement stable. Deux corvettes, com- mandées par des officiers de la marine royale , conduisent annuellement des forcats de Montevideo au port de la Soledad : on permet à ces malheureux de construire des baraques; mais comme le vice-roi de Buenos-Ayres , d’après des ordres de la cour de Madrid, n’ose pas envoyer des femmes au presidio des Malouines, ce poste militaire ne peut pas être rangé sur la même ligne que ceux de la Nouvelle-Californie, qui sont entourés de fermes et de villages.

L’archipel des iles Huaytecas et Chonos , qui s’étend depuis les 44°20', jusqu'aux 45°46 de latitude australe , ne présente qu’un amas de rochers granitiques, couverts d’épaisses forêts. Les Indiens de Chiloe, connus sous le nom des Guayhuenes et Payos, visitent périodiquement ces écueils : ils ont placé des vaches aux îles de Tequehuen, Ayaupa, Menchuan et Yquilao.

Sur le continent opposé, la côte qui se prolonge au sud du

280 NOTES. |

fort Maullin, est habitée par les Indiens Juncos, qui forment uue tribu indépendante.

NOTE A BIS*. ( Tome 1, PAGE 241.)

L’isLE DE Cusa tire, pour l’entretien de ses habitans libres et esclaves, une grande quantité de comestibles, surtout de la viande salée ( asajo ) des côtes de Caracas. Lorsque l'Espagne est en guerre avec l’Angleterre, la navigation de Cumana, de Nueva Barcelona et de la Guayra à la Havane, est très dan- gereuse, à cause de la nécessité de doubler le cap Saint-An- -toine. Les corsaires ennemis sont stationnés en croisière près des iles Caymans, entre le cap Catoche et le cap Saint-Ân- toine , et surtout aux Tortugas. Ce groupe d’écueils est situé à l’ouest de l’extrémité de la Floride orientale, et les bâtimens, dépourvus de garde-temps ou d’autres moyens propres à dé- terminer la longitude, sont obligés de reconnaître les Tortu- gas pour leur servir de point de départ, en se dirigeant sur le port de la Havane, à travers une mer constamment agitée par les courans. Pour éviter une grande partie de ces dangers, on a concu le projet utile d'établir dans l’île de Cuba une communication intérieure entre les côtes méridionales et les côtes septentrionales, ou, pour me servir de l’expression im- propre employée par les indigènes, de réunir la mer du Sud à la mer du Nord. Un canal navigable pour des bateaux plats, sera ouvert sur une étendue de dix-huit lieues , depuis le golfe de Batabano jusqu’à la baie de la Havane, en traversant les belles plaines du district de los Guines. Ce canal , qui n’exige qu'un petit nombre d’écluses, servira en même temps a ferti- liser le pays par des irrigations : les viandes salées, le cacao,

l'indigo et d’autres productions de la Terre-Ferme , arriveront

,* Par erreur, cette note a été citée, page 241, sous la dénomination de seconde note.

NOTES. 209

par cette voie à la Havane. La traversée de Nueva Barcelona au Batabano n’est pas seulement très courte et assez sûre en temps de guerre ; elle a en outre l’avantage d'exposer moins les bâtimens aux dangers des bas-fonds et des tempêtes , que la navigation ordinaire autour du cap de Saint-Antoine et par

le vieux canal de Bahama. NOTE B. { TOME 1, PAGE 305. )

Pour présenter un exemple de la méthode d’après laquelle les curés du Mexique ont rédigé les extraits qui m'ont servi pour juger de l’excès des naissances , je donne ici le détail des tableaux de Singuilucan et Dolores , deux villages qui ne sont habités que par des Indiens, et qui, placés sous la zone torride, jouissent d’un climat extrêmement favorable à la santé de l’homme. On doit être surpris de. la grande augmentation de la population qui résulte de ces tableaux.

IV.

19

200 NOTES.

A. Sinsuilucan.

Nassances.| nl. | DÉCÈS. | 91 18

I. | NAISSANCES. |

& & : 53 & 59 . Es sl 5 & de A 8 & 8 30 CT 13 © ) cs 18 [en [en] 29 8

: axcus. | V. | DÉCES.

| Excès des naissances.. 92610 |

NOTES.

B. Dolores.

De 1770 à 1780.

| Le | xaissaners.

En

| I. | DÉCÈS, | IL. | rarssanees.

526 mr

532 137 , 5 1,006 S 171 S 1,137 El 1,009 e 179 ER 780 1,003 à 160 à ,495 je 842 : 136 E I 054 1 883 18 173 S 1,166 rs L>= = LS = 1,027 H 305 H 1,407 @ 1,021 A 250 e »177 A 1,071 F 262 | F 1,240

8,920 I 2 11,682 » NAISSANCES.

VE | NAISSANCES. | fi

281 1,287 203 1,401 166 ô 1,271 242 La 1,644 362 La 1,469 221 : 1,095 255 D 798 381 H 850 39t = 1,329 515 eo 1,102 3,017 Fe 12,246 | |

De 1790 à 1800.

De 1590 à 1800.

NAISSANCES DÉCÈS en 1801 et 1802. en 18ot et 1802.

sihis De els: 7 ein eo tee

Excès des naissances.

37,135

Il

De 1560 à 1770.

De 1780 à 1700.

k | DÉCÈS.

291

317 319 694. 1,965 187 219 340 420 349 283

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2, 7 2580. . 313 562 4x

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De | + =

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202 NOTES. NOTE c. ( TOME M, PAGE 78.)

État de la population de Mexico, dressé en septembre 1820.

NOMS

DES ALCADES

QUARTIERS, ||. HOMMES FEMMES.

-

©

|

Es

E"

QUARTIERS. HOMMES,

-PRÉPOSÉS AU DÉNOMBREMENT.

| 6,145| 2 -2,530| 4 5,471] 6| 3,030] 4,0541 16,714 3,114| 8 Ë 2,304|10| 1,740] 2,185 8,049 | |

. José Juan Fagoaga. . Tomas Feran. .

. Franc. Acipuene. . José Barcena. . . . Luis Madrid. . .. Joaquin Cortina. . Pedro Jove. . Antonio Ycaza. . Tosé Ysita! . ”. : .. . Angel Puyade. . .José Palacios.. .. D. Alatto Palacio. . . Marquis de Quardiola. Marquis de Salvata. . Marechal de Castilla. Comte Penazco. . . . 3,519|32| 1,423| 92,116] 9,962 | D. José Echave. . . .|.. ! 2,742 1 A RON UE 3,382 | Gouvern. de S. Juan.|.. 6,507 | CPR EL Rene ge)

4,248|112| 1,761] 2,147) 12,964 2,627114| 44921 6,526! 15,464 1,945|16! 1,438] 1,925 6,651 3,394 118 254| 1,060 8,203 3,626|20| 1,488|- 1,452 9:980 1,801|22| 1,634] 1,931 6,568 2,011 |24 814| 1,493 5,645 2,634126| 2,109| 2,9141 10,228

355128! 1,362! 1,527 3,624

ÉPFERFEEEEE

1,931|30| 1,201| 1,687 6,282

| |

TR AE 22| 54,904 ss as 168,846*

Les tableaux suivans offrent le détail du dénombrement fait dans la ville de Mexico, en 17590, par ordre du vice-roi

comte de Revillagigedo.

* Dans ce total de 168,846, il y a 76,008 hommes et 92,838 femmes,

par conséquent 16,830 femmes de plus.

/

NOTES. 299 Etat de la population de la ville de Mexico en 17590 I. RELIGIEUX. = È £ & Se = S S TOTAL. || Santo Domingo. . 1 | 60) 9] 4| 1| 40! O| 114 Porta Cœli ( Casa de in dios),idem. . . 1: 22 MON ON 640 29 S. Francisco ; Obseantes: 1 91 8} 25] 9! 28! O| 161 Santiago Tlatelolco ( Casa dehestudios ),'2dem... 1] 1%) 331 20) 2)" 119 610 42 S. Fernando ( Colegio de Misioneros }, idem. . 16 45H01 29! 6h. TO. 71 S. Cosme (Recoleccion),ëd.| 1 | 16|/ 4| 10! 5! 35 0) 70 S. Dieso (Descalzos}, id.| 1 | 45] 0! 6! 16] 16| 0 83 S. Augustin ( Calzados ). LT 370) Htt 2 AR 9 d 97 S. Pablo (Casa deestud.),id.| 1 | 18! O|[ O0! 0! 6|0 24 IS. Tomas ( Hospicio de Mi- sioneros}), idem. . . Î 3] 0) : 2| 2086761110 10 S. Nicolas ( Hospicio de Descalzos }), idem. . .| 1 AR ON TN MOV 0 13 EI Carmen ( Descalzos ). .| 1 | 40! O| 7| 2! 15! 4 68 La Merced ( Calzados ). .| 1 | 62| 9! 4! O0! 13| 0 88 Belen de Mercenario ( Casa | de estudios ), idem. DR MON L'2) LOT MAIAO 28 S. Camilo ( Agonizantes).| 1 A EC) ARS RON 0 Er PA 18 S. Juan de Dios( ou larios. i 5r 811931 02115) :0 55 S: Lazaro, LL sp 1 DE LONMOI 27: 610 10 S. Hipolito (Hospitalarios). 1 2]. 6! 4913! 9 30. Espiritu Santo (Hipolitos).| 1 1 Ole TE Aa 10 Belemitas ( Hospitalarios ).| 1 DR SIeS 4 915 69 S. Felipe Neri ( Congr. del Oratorio. . . 1 14). | 311 0! 6.6 39 Monserrate ( Benitos ). al 3| Of O0! 0j 4 o| 7 S. Antonio Abad ( Cha- | | | noines réguliers). . .| 1 | O| 3 | 0. 15 js | Dom ete se PES 591175 LE 19! 1141 Ï

ee

2 04 NOTES.

qq mm à

DOMESTIQUES CHAPELAINS RELIGIEUSES. |5S| À | : ë |. 5 2 3 | À 210 EE A £ ä Z = 2 E T = E > Ebhodoe | 07 pr] a ox AN Le 77 PT 290 1 76 3 O | 201 Regina, idem. 1 | 63| 2 | 9 | T6 mos 2 O0 | 157 Balvanera', idem.| 1 38| 1 14! 14 | 47 2 O0 | 116 Jesus Mania, id.| à | 60] 2% { O | 2011162 3 O | 147 Encarnacion , id.| 1 65) 227 16 | 67 2 0 | 159 Santa Ines, jan) Lil D6I EU PIS 26 1 0 72 San Joseph de Gracia , idem.| 1 | 40! 1 | 6 41 2 (0) 99 S. Bernardo, id.|\ 1 | 44! O | 11| 14 | 44 2 0 | 115 S. Géronimo(Ge- ronimas),tdem.| 1 58| 6 | 11] 12 | 68 2 O0 | 157 1 S. Lorenzo, idem.| 1 | 37! 3 | 10| 14 | 47 2 O0 | 113 S. Teresa la anti- gua ( Carmeli- tas Dese, y. 941:0/100:740 0 2 0 23 S. Teresa la nue- | va, idem. . fl 17| 1 0 | O O l 0 19 S: Felipe delesss (Capuchinas).| 1 | 34 2 | O | 0 0 l 0 37 Santa Brigida. .| 1 | 30] 1 | O0 | O 0 3 0 34 Ensenanza. . 1 69/3 [0 |0 0 3 Q 75 Santa Catalina de Sena ( Domi- nicas ). Le 46| 3 | 28| 15 | 49 0 2-12 148 Santa Qar®. | 1: 60! & | 161 16 «5018 He S. Juan de la Pe- nitencia ( Cla- ras ). . . | 12160) » | uol te lc ete Santa, Isabel, :Z.| 1 | 37] 3.1 10| 21 | 52 0 125 Corpus Christiou Capuch. ( In- chiennes}. : 4 1 |L28/ 10110110 (Q 0 2 31 Totaux. .120 1888135 11651211 1732 31 11 12073

NOTES.

SATAVIM SAGIATGNI ‘SHIUVIN NON SAGIAIGNI

°$191/N99$

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09L‘YOI . cevcl 168‘9£ LLY‘YG

8LY Gy| C69‘OI OFL‘G CIÉGI | G£L'LT 8LY‘6C 666YC. ecL'e £19‘c LI16 GII‘T 980°C SGL OC L * _‘snssap-ne 39 0G 9 LSL'Y (LPS A L89 YSIG G£I'S £86 C£6 Fo, PS OT PRO VENT 60%‘ CI| 6S8[‘Y F08 696 L60‘6 Lec't 806‘G F, :2 ‘9 "0ÿ 06-90 LG£‘8 986 IAA 9ÿ8°c OS£‘£ 809‘c 618% PT. +00 ET 0 00 c£9°L 6?1 ÿOT CCE IL 6606 8CYL HET OUEN Of] 6cg‘8 () 0 0 0 CC8‘6 6çç‘s “s""oue L" 6 0 ofl

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NOTES. 297

ÉLÈVES

PRÉCEPTEURS. ui rs] (CoLEGIALES), =) 2 | = L , CT, nn = ECOLES (COLEGIOS) D'HOMMES. : . a EH BUS UE £ & | & | © sh 2) | à S INPERNN sels | s | |S ÉRb Eli) SU D ro ER

Colegio May or de Se no 0.1 6 COL AO 16 Seminario. ÿ 13 0.:42611 20° | 24 | :318 San Jldefonso. 8 0 K 213! 23 156" | 300 San Juan de Latran. 7 0 591 6 | 15 87 Infantes. o (0) 15 0 8 26 San Ramon. (9) 1 41179 5 112 Santiago Taltelolco, (#) 3 23 0 0 26 S. Gregorio (Indiens). 1 0 38! 8 4 51

122 836

| HOPALAN Vu Liu. 32 4 619! 59 [l

| INSTITUTRICES.

ÉCOLES DE FILLES.

ÉLÈVES. DOMESTIQUES.

CHAPELAINS.

Religieuses. Séculières.

Jesus Maria. . La Ensenanza. Las ninas. - S. Ignacio (ou Vizcaynas). Belen (ou de Mochas ).

Guadalupe (Indiennes ).

208 NOTES. VIT.

Hôpitaux.

|

MANIAQUES.

NOMS DES HOPITAUX.

Employés Domestiques. Médecins. TOTAL.

religieux. Femelles.

Real de Indios. . . 4| 0] 2| 331100! 63| 0 205 Hospital general de San -

Andres. . 6| 0117| 8213371136| O 586 San Juan de Divin . ‘NH 01 21-0l) 8] 441 56110 112 Espiritu Santo. . O0! C12011..5 11.220 008 29 La Tercera Orden da

S. Francisco. . . 0! 11.311161 "4 TN 0 35 Convalescencia chez 14

Belemitas. . . O0! O[ O0] 6! 45] O0! 0O 52 Maniaques du clergé

(la SS. Trin.). 31.0] 2} 71°. 0! 01.19 32 Maniaques deS. Hipol. 0| 2| O[ 8| O0! O0! 90 101 Maniaques de la Casa

del Salvador. . . | O0! 31, 4 010 61 IncurablesdeS.Lazaro.| O0! 2] 2| 5] 41] 22] O 73 Id., à S. Antonio Abad.| 1! 0] 3| 3] 8| 9| 0 24 Jesus Nazar. del Estado

del. Valle, 4.142101. 21104 28 on 36

/POTALS.: 1/00 M7 341185 Te 10915312411346

ENFANS EXFOSÉS.

MAISONS DE BIENFAISANCE

Employés. Hommes Femmes. TOTAL

Mâles. Femelles.

Expositos. Hospice des Pauvres. La Miseric. (femmes mar.).

| Il

| TOTAL. .°".

NOTES.

JU

VIIT.

Mâles. et ne mu are Chapelains. nee Domestiq.

PRISONS.

De la cour. . De la ville. . De l’Acordada.. De l’Inquisition. De l’archevèché. La Magdalena de Recogidas. Des Indiens.

TOTAL.

Habitans de Mexico, divisés d’après le genre de leurs

occupations.

| |

| Prébendés. : 26 nest MR LE 16 Dacaires. Lis nr 43

iPrêtres séculiers. 517 Officiers de l’inquisition. 33

Ofiiciers de la Cruzada. dE Personnes titrées Sn

| de Castillo). . 44 Chev.des Pie royaux. 3

Docteurs. 204 | Avocats. RASE 171 Médecins. . . . 51 | Chirurgiens et Larbiers ir 207

|Fabricans. SP NE 77

Ï

Étudians sous la juridic- tion ecclésiast.(de capa). Étudians sous la juridic-

tion militaire. Employés des adsl: Greffiers. , Empl. de la Acordada Laboureurs. Mineurs. Négocians. Artisans. Journaliers. Individus sujets à la ca- pitation.

300 NOTES. x : RÉSUMÉ.

en ZE

État séculier:-. . | "UN 84) Nes 104,760 Individus vivans dans les couvens et les collèges :

Mâles. "4 0 0 RAR 6,530 Femelles. . . : . 3,046 Rohbtiene.); 44 2h D ORURARE 748 ; ee 1,636 Pelimenses. 4. 211.16" tn 888

Toraz (non compris le militaire). 112,926

NOTE D. (rome 11, PAGE 96.)

Il faut ajouter aux matériaux qui m'ont servi pour tracer l’histoire des ouvrages hydrauliques de la vallée de Mexico, deux mémoires manuscrits, portant le titre, l’un de Relacion de la visita del desague real hecha en 1764 ; Vautre Auto for- mado en San Cristobal, en el mes de Enero de 1764, por mando del ilustrisimo señor Don Domingo de Trespalacios, del supremo consejo y camara de Indias. D’après ces mémoires, l'ingénieur Idefonso Yniesta trouva, des bords du lac de Tezcuco à la cascade de Tula, 65,250 varas, tandis qu’il résulte des opéra- tions trigonométriques et des mesures directes du professeur Velasquez que cette distance n’est que de 62,363 varas. Ce dernier résultat, qui a été employé dans la carte de la vallée de Mexico (Atlas mexicain, P1. IL), doit être regardé comme le plus exact, non-seulement à cause de la perfection des instrumens employés en 1774, mais aussi à cause de l'accord que l’on observe entre les distances trouvées par M. Velasquez, et celles déterminées par Martinez en 1611:

le dernier évalua la distance du lac de Tezcuco à Vertideros,

NOTES. 301

à]

à 35,421 varas; Velasquez la fixa à 35,168 ; la mesure d’'Yniesta avait donné 38,740 varas.

: NOTE E. (rome 11, PAGE 192.)

J'ai discuté dans un autre endroit l’analogie frappante qu'offrent le temple de Jupiter Bélus et les pyramides de Sakharah avec les téocallis ou maisons des dieux mexicains, qui étaient à-la-fois des temples et des tombeaux. Voyez mes Vues des Cordillères, et Monumens des peuples indigènes de

l'Amérique, p. 24-40. NOTE F.* (TOME 11, PAGE 277.)

Le tableau suivant indique l’état des missions de la Nou- velle-Californie en 1802. Dans le dénombrement des Indiens, on a distingué les sexes par les lettres initiales » e1f. On a com- pris sous la rubrique chevaux, et les chevaux domestiques et ceux qui errent dans les savanes : le nombre des premiers ne s'élève qu'à 2,187. Ces détails sur l’état de l’agriculture et de la civilisation de la côte du nord-ouest de l'Amérique, offrent un grand intérêt depuis que le congrès de Washington a ré- solu de fonder une colonie à l'embouchure de la rivière Co- lombia. (Voyez plus haut, Chap. IT, tom.1,p. 206; Chap. VIII, tom. 11, p. 313 et 327.) La navigation de Monterey, à l’em- bouchure du Colombia, est de huit à dix jours, et les nou- veaux colons pourront tirer des vaches et des mulets des

missions de la Nouvelle-Californie.

* Par erreur, cette note est citée page 277, sous la lettre D.

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T à F TOTAL BOEUFS NE NAÏSSANCES. | MARIAGES. pics. et LLLUICA CHEFAUX MOLETS. cu Coprs) NME MISSIONS, à À 15,992 702 1,283 1,559 6,050 6,000 900 66 San Diego. + + : * : | 5,99 | 2 Ge rtit) ; : ü 04 532 1,400 2,700 226 18 San Luis R. de Francia. . | 568 | 113 | 1 AR on 2 | ù | : 1,013 8,710 15,300 660 58 San Juan Capistrano. . | 2,137 491 | 1,033 | Far e) | ; ; | | + £ 1,047 7,500 13,045| 1,430 100 San Gabriel. . + . . | Gam-H6f) ; . 748 169 188 614 900 2,200 270 San Fernando. . | | | Énrate S 4 .| 1,669 318 693 938 12,450 5,206| 2,085 San Buenaventura. . . | 4 (36m. font) ; Santa Barbara. . 2,25 494 989 1,093 2,100 9,082 627 (G21m,-672f) . è 4 5,400] 326 4% La/Puriss. Concepcion. . - | 1,582 356 | 557 Lo 5 2,640 5 |

San Luis Obispo. - - -

IE et Re)

699 (374 m.- 3251)

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È [=] © [8 |

San Miguel. -

Soledad. - : - . 887 218 401 563 1,000 4,000 520 19 (296 m. - 267 f.) San Antonio de Padua. . 2,730 641 1,527 1,052 2,221 5,530 635 37 (568 m.-484 1.) | San Carlos de Monterey. 2,418 633 1,496 688 1,200 6,000 875 34 (376m.-3r2f.) San Juan Bauptista. 1,079 203 184 958 618 3,800 454 6 (530m.-428f) Santa Cruz. . 1,031 306 591 437 1,407 2,915! 1,861 88 (238 m.-r99f.) Santa Clara. . +: : : - | 4,407 1,010 2,967 1,291 5,000 6,000! 6,100 30 > (736 m.-555 f.) San Jose. ; 857 243 622 620 (327m.-295f) San Francisco. + + . 1,442 814 8,260 d (433m.-38rf.) ODA TA ve ee 33,717 8,009 | 16,984 15,562 67,782 | 107,172] 19,429 877 (7:945 m, -7,617 f.)

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LLLLLELAEUVULUVELUELLL LUE LUE LULU RE VUE LE VAR VER LUE LURLUELIER LES Lan 42

SUPPLÉMENT.

Nota. L'auteur a réuni dans ce Supplément quelques observations dont il n’a eu connaissance qu'après l’impression des trois premiers volumes de cette édition.

Positions astronomiques.

Un observateur très habile, le lieutenant Glennie, dela marine royale anglaise, a trouvé récemment Durango, par lat. 24° o' 55”; Guarisamey, par lat. 24° 5’ 45". Il suppose, d’après la marche de son chronomètre les longitudes de ces deux endroits 107° 8’ 6”,et 108° 25’ 30’, à l’ouest de Paris.

Don Jose-Maria Bustamante qui, avec un zèle infatigable, a travaillé aux progrès de la géographie astronomique et de

la géologie du Mexique, place, par la moyenne de ses obser- vations :

Paehtecas Na. 51. . « .vilat: 2206 13" Veta-Grande, au N. de Zacatecas. . 22 bo 2 Le docteur Culter trouve, pour Veta-Grande, 22° 49' 53". La longitude de Zacatecas est, d’après M. Bustamante , par des distances lunaires 103° 13° 9", par un essai de triangula- tion, en supposant la longitude de Guanaxuato 103° 14° 19”. Le mème savant donne, par la longitude de V’eta-Grande, 104° 11° 55". Le docteur Culter fait cette longitude par des distances lunaires, 104° 17' 30”. Les déterminations suivantes sont encore dues à M. Busta- mante :

bases". 4 mt lat 217 207 6)

IV. 20

3006 SUPPLÉMENT. Aguas Calientes. 21° 96750 Bolaños. . . 21 bo 45 Fresnillo. . 23 9 o Plateros. 23 I4 o Ramos. . 22 b1 o

long. 10ô 104 104 103

(e] 43

Les latitudes et longitudes des trois derniers lieux ne se fon-

dent que sur des relèvemens. La longitude de Zacatecas est

déduite de deux séries de distances lunaires.

Résultats des observations astronomiques du général don

Juan de Orbegozo, dans l’isthme de Tehuantepec, en 182.

Confluent du Sarabia avec le rio

Coatzacoalco. Pelapa., rest tu

San Miguel Chimalapa.

Santa Maria Chimalapa. .

Venta de Chicapa. Zuchitan . Tehuantepec . . Chihuitan. dues San Mateo del Mar. . La Orilla del Mar. . Santa Maria del Mar. .

La côte de la mer du Sud près du

village précédent . .

Oaxaca.

Tehuacan . Orizava. Cordoba. . Xalapa.

e <-

27:11, 16 49 16 42 16 52 16 35 16 22 16 20 16 33 16 12 16 10 16:13 16 11 1700 18 26 18 49 18 52 19 30

46" 30 42 31 15 53 10 54 49 49 43

48 33 35 bo 1/

l

Les longitudes suivantes ont été déterminées par le général

Orbegozo , au moyen d’éclipses des satellites de Jupiter :

Tehuantepec . Oaxaca ms.

We:

2 2}

1

17 37

SUPPLÉMENT. 307 OMAN D 2-0. . Lt Lo, ‘10 64046

CANAL N et ten e MQ ANT

Je dois à l’extrême obligeance de M. Mornay, qui a nivelé barométriquement le pays entre Vera-Cruz, Mexico et Oaxaca , et fait un grand nombre de déterminations astronomiques, les positions suivantes :

Mitla.. . . . . . lat. 16°55 17" long.orient. d’Oaxaca. 22° 43" en arc. Trapiche de Al-

mendaras, près

Totolapa. . . . ES SR Re ARE UE

(Daxaca ss. : JE AA | SPA RAes DU LE

San Pedro No-

LASCO NN. Be EP CORRE PRE». MD EE 19 0 Mina de Almen-

Haras RU DORA AD Cr TT PR ES

Mina de Yuyu-

cundo::. 4. . 16 53 36 long. occ. d’'Oaxaca. 28 50 Villa de Elote-

DOC Mao os o 11 RE L'ECRAN LA 34 29 Mina de San Pa-

blo Teovomul-

CORNE | sente La OR ne LR 30), : 8

Les latitudes de MM. Glennie, Bustamante, Culter, Orbe- gozo et Mornay se fondent toutes sur des observations faites avec le sextant. En lisant avec attention l’analyse de ma Carte du Mexique, tracée en 1803, on reconnaîtra qu’alors aucune position astronomique n’était connue dans l’intérieur des ter- res, au nord de Guanaxuato , et au sud du parallèle d’Aca- pulco , limite de mes propres observations.

Mesures de hauteur.

Les observations barométriques faites par M. Jose-Maria Bustamante , entre Guanaxuato et Bolaños, lui ont donné les résultats suivans :

Sao 0.7 1, ie Ne CL a800rmetres.

20.

308

Les hauteurs de M. Bustamante ont calculées d’après la

formule de Laplace, en se servant des tables de M. Oltmanns.

Résultats barométriques de M. le général Orbegozo * qui a trouvé que la communication du rio Coatzacoalco ( Guasa-

cualco ) et du rio Chimalapa , par un canal, est impraticable à

SUPPLÉMENT.

Lagos .

Zacatecas.

Buffa, près Zacatecas . Xerez. Lt QUE Villa de Colotlan. .

Temastian .

Alto de los Guacamayos.

Bolanos .

Buffa, près Bolaños. .

Hacunda de Atotonilco .

Huehuetoca. Tetepango . Pachuca .

Cerro del Ventoso . Real del Monte .

Mina de Cabrera. .

1940 mètres. 2400 2622 208 1739 1799 1934 947 1389 2191 2286 2138 2h31 2769 2785 2620

cause de l'élévation du terrein intermédiaire.

I. Dans le chemin de Villa de Orizava à Acayucan :

Orizava. .

Santiago Tuxtla. San Andres Tuxtla. .

AGCAYUCANRT 100. RON

* J'ai reconnu, d’après la carte de l’isthme par M. Orbegozo , que, trompé par les journaux de route de MM. Cramer et Corral, et par les dénominations de rives droite et gauche faussement appliquées dans mes notes, j'ai tracé le rio Sarabia comme un affluent venant de l’est, tandis qu'il vient de l’ouest :

j'ai publié la carte de M. Orbegozo dans le Journal géographique qui paraît,

en Allemagne, sous le nom de Hertha.

. 123) mètres.

196 329 137

SUPPLÉMENT. 309

IT. Dans l’isthme de Tehuantepec : Confluent du Sarabia et du Coatzacoalco. . . . 45 mètres.

CureCaTonmans, He nie pu LUE | 77 965 RÉAL MP A IS Ne SUIS 229 Hacienda/de; la Chivela. .. . 4 2 440, ,. tout

de Tara she 40 Le. 1 207 Point culminant du chemin de Tarifa à S. Miguel. 358

2

san Miguel Chimalapa .… .' . .:. . . . . ): 175 Portillo, dans les Cordillères , entre San Miguel

CE Santa Maride. " % ! ,- » 2. . 4309 Rancho de la Cofradia . . . . . . . . . . . ho Cine du Cerro Pelado . + . | : : . . . . . .61b

Santa Maria Chimalapa. . . . . . . . . . . 286 Rio Coatzacoalco , 3 lieues à l’est de Santa Maria. 160 Pentaide Ghicapass ME, à rire api 00 PUCES ESCORT, Si SURRR Et -30 MCHUMENEC.2 Ne ul hs Li tes CN OM III. Dans le chemin d’Orizava à Songolica. San Andres Tenejaca. . . . . . . . . . . . 11067 Portezueloide Amolapai 5 .*. . ...: 4.1. . 1991 DOMBODMEA M ee et ce 4 le Sn à TOO Altura de Tianguetezingo. :.". . . . +. . : 1922 Atlanca:. ., . - 40009

IV. Dans le chemin d’Orizava à Puebla : Hacienda de Tecamalupa. . . . . . . . . . 1388 PuentetColorada + 2... 4.1. ...1. UN L , 2294

Tercera Cumbre.. . . . . . . . . . . . . 2003

ÉDE AG net te cette en Pes ie à 2 3 2008 Aanozo D LM oo ti Mi d'oEérirt. Le S99MI DS I A RON PR 0 Le

La hauteur du lac de Nicaragua, au-dessus du niveau de la mer, que je n’ai pu indiquer dans le tome 1, page 211, a été déterminée en 1781 par ordre de la cour de Madrid. L’in- génieur don Manuel Galisteo a trouvé cette hauteur par 336

310

stations de montée et 339 stations de descente (ascensos, 604 pieds castillans; descensos 470 pieds) de 137 pieds. Or, le lac a 88 pieds de profondeur, son fond est donc encore de 46 pieds castillans plus élevé que le niveau de la mer. Voyez sur cette mesure, Relat. hist. (in-4°), tom. x11, pag. 320.

J'ai donné (tom. ur, pag. 179) le produit des mines en or et en argent de Guanaxuato, de 1566 à 1803. Voici la suite

SUPPLÉMENT.

Produit des Mines.

des productions jusqu’à 1825 :

1805 1806 1807 13808 1809 1810 1811 1812 1813 1814 1815 1816 1817 1818 1819 1820 1821 1822 1823 1824 1825

La proportion relative de l’or paraît augmenter. L'année 1791 a donné le maximum de 567,607 marcs d’argent 12 deniers) et roo1 marcs d’or 22 carats).

ANNÉES.

BARRES.

5510 4716 4417 4685 4737 3896 2067 2702 2204 2568 2088 2041 1580 1215 1149

814

600

795

804

901

830

MARCS D'ARGENT.

755,861 723,789 618,417 578,735 617,474 620,012 511,445 270,206 357,930 292,211 337,795 275,905 269,711 199,706 155,112 145,362 100,465

73,983

95,057

96,802 106,775 100,193

MARCS D'OR.

LANRLILIALIEVLIRS LL LLALALS LILI ULALUS LU R AVR VAR LL LAS LAN LILI LLILLLILL RER À

ERRAT A.

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Tome I‘, page 178 : Pic D'Or1zava. .... au lieu de 96° 35° 15", lisez : 99° 35° 16”.

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Tome I‘, page 319, lisez : OuenETaBo.; M... . ,. 4 . 4." [160,600! 5 MAMADEMPAS Le, 1 à : 2 1| 90,000! 5,193 INTERNO DEL NORTE. . . . [240,000 !19,143

Mo ER LE) 1 ge 61000;000!, 0,997

Dans la discussion sur les produits de l’agriculture (tom. 1, pag. 448), le prix de la journée, en France, a été évalué trop haut, si l’on considère la totalité de la surface du royaume. Le prix d’un journalier, à Paris, est de 40 à bo sols ; dans les environs de Paris, de 30 à 4o sols, et dans les provinces, le prix varie de 18 à 30 sols. La moyenne, pour la France, parait, en 1827, de 20 à 30 sols.

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EXTRAIT DU TESTAMENT

DE

FERNAND CORTEZ,

TIRÉ DES ARCHIVES DE LA FAMILLE DE MONTE-LEONE,

A MEXICO,

PAR ALEXANDRE DE HUMBOLDT.

AU NOM DE DIEU, AMEN.

À Tous ceux qui ces présentes verront, qu'il soit connu qu’en la très noble etloyale ville de Séville , le samedi , dix-hui- tième jour du mois d'août, de l’année 1548 de la naissance de J.-C. notre sauveur, Garcia de Huerta , notaire de Sa Majesté, a remis et livré à moi, Melchor de Portez, notaire public de Séville , le testament original que le très illustre don Fernand Cortez , marquis del Valle d’Oaxaca dans la Nouvelle-Espagne, a fait et donné, par-devant moi, Melchor de Portez, notaire public. Ledit était cacheté et scellé, et avait été donné le mercredi, douzième jour d'octobre de l’année précédente 1547. Et, à cause de la mort dudit seigneur et marquis don Fernand Cortez, ce testament a été décacheté en présence dudit Garcia de Huerta, dans le village de Canilleca de la Cuesta, le 3 décembre de la même année 1547, conformément à l’ordon-

nance de M. le licencié don Andrès de Tauregui. Ayant de-

314 EXTRAIT DU TESTAMENT

mandé moi-même à MM. les juges de l’Audience royale des Degrés de cette ville de Séville, que l'original du susdit tes- tament me fut donné et livré ès-mains propres, vu qu'il avait été fait par-devant moi, il fut ordonné, en sentence de vue et degré de revue, au susdit Garcia de Huerta qu’il me remit, pour demeurer en mon pouvoir, ce testament original, sur quoi ils ont rendu un arrêt dont la teneur suit :

« Nous, juges de l’Audience royale, résidant dans cette ville « de Séville, pour Sa Majesté, ordonnons à vous Garcia de « Huerta, notaire de Leurs Majestés , que, aussitôt que cette « sentence vous aura été signifiée, remettiez à Melchor de « Portez, notaire public de cette ville , le testament original du « marquis del Valle, qui a été ouvert en votre présence ; ce que « nous vous ordonnons de faire sans restriction, conformé- « ment à la sentence prononcée contre vous dans le procès par « vous intenté au susdit Melchor, et soutenu par-devant nous, « sur la question de savoir lequel des deux devait garder ledit « testament; ce que nous vous enjoignons de faire de suite,

« sous peine d’être arrêté par notre ordre : quant au reste,

_ R

nous vous ordonnons de vous conformer à notre sentence.

« Fait le seizième jour du mois d'août 1548.

« Le licencié Mepina, le licencié Canirza, le licencié

« BALTHAZAR DE SALazar, le docteur CANo.

« Ecrit par l’ordre des susdits, par moi, Juan Hurtado, « notaire de Leurs Majestés et de l’Audience des juges. »

En vertu duquel arrêt ledit Garcia Huerta me remit l’ori- ginal dudit testament que ledit seigneur don Fernand del Valle avait fait, cacheté et scellé en ma présence, avec l’au- torisation paraphée par ledit seigneur, et contresignée par moi, notaire public, et par les deux témoins présens, et j’en pris copie sur mon registre, ainsi que de l’autorisation paraphée et donnée devant moi, lorsque ledit testament fut fermé et

DE FERNAND CORTEZ. 315

signé, tel que me l'avait remis Garcia Huerta, et dont suit la copie.

Dans la très noble et loyale ville de Séville, mercredi, douzième jour du mois d'octobre de l’année 1547 de la nais- sance de N.-S.-J.-C., dans la maison reposent aujourd’hui les cendres de haut et puissant seigneur don Fernand Cortez, marquis del Valle, laquelle maison est située dans la paroisse (colacion) de Saint-Marc; étant présens, moi, Melchor Por- tez, notaire public de Séville, et les témoins soussignés, com- parut ledit seigneur marquis del Valle , étant malade de corps, mais conservant toute la raison qu’il a plu à Dieu, Notre-Sei- gneur , de lui accorder, et me remit, cacheté et scellé, cet écrit, qu'il dit être son testament composant onze feuilles, en comptant celle qui contient sa signature et celles de Melchor Moxica , son trésorier, et du licencié Infante ; chaque feuille étant terminée par sa signature, comme je pus moi-même m'en assurer , l’ayant cacheté de mes propres mains. Il fut livré par le très illustre seigneur don Fernand, comme son seul testament, qu’il a voulu être pleinement et convenable- ment exécuté, désignant pour ses héritiers et exécuteurs tes- tamentaires, ceux inscrits audit testament; révoquant tous les testamens, donations, legs, codiciles, faits jusqu'à ce jour, pour que celui-ci seul füt valable ; me demandant acte de leur nullité , acte que je lui remis, et qui fut passé auxdits jour et

année. Et le seigneur don Fernand la signa de son nom.

Etaient présens comme témoins :

Martin DE Lrpesma, Dieco DE Porrez, PEebro pe TRExoO ; notaires de Séville; ANTONIO DE BERGARAS ; JUAN PEREZ, Procureur; Don Juan DE Saavrbrs, grand alsuazil de Séville; Juan GuTrierEez TELLO, féls de Francisco

Telio, habitant de cette ville.

Certifié et signé par moi, MELCHoR DE Porrez.

310. EXTRAIT DU TESTAMENT

Au nou de la Très-Sainte-Trinité du Père, du Fils, du Saint-Esprit, trois personnes en un seul Dieu véritable, que je confesse être mon maître et mon sauveur; au nom de la puissante et bienheureuse Vierge Marie, mère de Dieu, notre

protectrice, à tous ceux qui le présent verront, moi,

Don FERNAND CorTez, marquis de la Vallée d’'Oaxaca , gouverneur de la Nouvelle - Espagne et de la mer du Sud , pour Sa Majesté impériale Charles , cinquième du nom, roi d’Espagne, mon souverain maître et sei-

gneur , fais savoir ce qui suit :

Etant malade, mais jouissant encore de toute ma raison, telle qu’il a plu à Dieu, Notre-Seigneur , de vouloir bien me l’accorder, et m’attendant à la mort, puisque tout ici-bas lui est soumis, et desirant, quand Dieu voudra me retirer du monde , avoir tout fait pour sauver mon âme et tranquil- liser ma conscience, J'ai fait ce testament que je déclare va- lable, et dont j’ordonne l’exécution, comme étant ma dernière, ma seule volonté :

1. En premier lieu , si je viens à mourir en Espagne , mon corps sera déposé dans l’église paroissiale de laquelle dépen- dra la maison j'aurai cessé de vivre, jusqu’à ce que mon successeur juge convenable de transporter mes restes à la Nouvelle-Espagne , ce qu'il devra faire dans les dix années qui suivront ma mort. C’est dans ma ville de Cuyoacan que je veux être enseveli, dans le monastère de religieuses que j’or- donne qu’on y élève, et qui recevra le nom de Conception de l'ordre de Saint-François , le jour de mes funérailles ; car ce sera ma sépulture et celle de mes descendans.

2. J’ordonne, s’il plait à Dieu que je meure en Espagne, que la volonté de ceux, ou même de quelques-uns de ceux que j'ai nommés mes exécuteurs testamentaires, règle mes funérailles.

3. Outre les curés, les bénéficiers et les chapelains de cette

DE FERNAND CORTEZ. 317

paroisse qui doivent porter mon corps, on rassemblera tous les moines , de tous ordres, qui se trouveront dans la ville ou le village je mourrai, et ils accompagneront la croix et assisteront à mes funérailles. On leur fera, selon l’usage, une

aumône que mes exécuteurs testamentaires fixeront selon leur

2

volonté.

4. On habillera, ce même jour, cinquante pauvres, avec de longs manteaux de drap brun, garnis de capuchons. Ils suivront mon corps en portant des torches allumées. Chacun d’eux recevra un réal après la cérémonie.

b. Je veux que le jour de mes funérailles, si elles ont lieu avant midi, ou sinon le jour suivant, on dise, dans toutes les églises , tous les monastères du lieu je mourrai, autant de messes qu’on pourra ; en outre, on en dira les jours sui- vans, jusqu'à la concurrence de 5ooo destinées ainsi qu’il suit : 1000 pour les âmes du purgatoire ; 2000 pour les âmes de ceux qui sont morts près de moi, et à mon service, dans la découverte et la conquéte de la Nouvelle-Espagne. Les 2000 qui restent seront dites pour les âmes de ceux envers qui j'ai des obligations que j'ignore ou que j'ai oubliées. Car pour les engagemens présens à ma mémoire, j'ordonne qu'ils soient remplis et qu’on suive pour le paiement les instructions queje donne dans ce testament. Quant au prix des booo messes, mes héritiers feront distribuer les aumônes accoutumées, et je les prie que, dans tout ce qu'ils feront faire de plus, ils s’appli- quent à diminuer les dépenses qui n’ont pour but que la pompe et les vanités de ce monde, et qui sont mieux em- ployées au salut de nos âmes.

6. Le jour de mon enterrement, mes héritiers donne- ront, à mes domestiques et à ceux de ma famille, un vête- ment de deuil. Il leur sera payé, en outre, pendant six mois, ‘après ma mort, le salaire qu’ils gagnent ou qu’ils gagneront à cette époque, et on les nourrira pendant tout ce temps. On

leur soldera tout ce qui leur sera de leurs gages, à l’é-

318 EXTRAIT DU TESTAMENT

poque ils voudront quitter mon successeur don Martin.

7. Je veux, lorsque mes os seront transportés à la Nou- velle - Espagne, pour être ensevelis dans ce monastère qu’on élevera selon mes ordres, que tout se fasse à la volonté de dona Juana de Zuniga , ma femme, qui réglera mes funérailles , et à celle de mon successeur, ou de tout autre administrateur de mes biens, 4 cette ‘époque. ‘0/20 APRMIERE

9. J’ordonne que l'hôpital de Nuestra Señora de la Con- cepcion qu’on élevera dans la ville de Mexico, le soit en- tièrement à mes frais, d’après le modele qui se trouve dans la chapelle de la cathédrale , conformément au plan du géo- mètre Pedro Vasquez , et aux instructions que j’ai envoyées, cette année même { 1547 ), à la Nouvelle-Espagne. A cette dépense, je destine le montant des loyers des boutiques et maisons que J'ai dans ladite ville de Mexico, sur la place et dans les rues de Tacuba et de San Francisco, etc. J’ordonne que ce revenu soit spécialement affecté à ces constructions, et jusqu’à leur entier achèvement, sans que mon successeur en puisse rien distraire pour un autre usage ; et cette rente sera mise , car telle est ma volonté, à la disposition de mon suc- cesseur qui en ordonnera l'emploi, en qualité de fondateur du nouvel hôpital, et, après les constructions achevées con- formément au plan ci-dessus énoncé, il réglera les dotations à faire avec le reste des loyers. Quant à l’administration inté- rieure de l'hôpital, on suivra les ordres que je donnerai, et qui seront écrits par-devant notaire : à défaut de ces ordres, on suivrait, pour ce qui concerne les administrateurs, chape- lains et autres employés ou domestiques de l'hôpital, le mode d'administration en vigueur dans cette ville de Séville, à l'Hôpital des Cing-Plaies , fondé par dona Catalina de Rivero, dont l’âme repose en paix.

10. J’ordonne que, dans la chapelle repose le corps

de Martin Cortez, mon père et seigneur, dans le monastere

ss -

=

DE FERNAND CORTEZ. 319

de Sar Francisco de Medellin, on célèbre, à perpétuité, par une messe, l’anniversaire de sa mort, et que les cérémo - nies soient faites selon les instructions que j'ai données et que je laisse à cet effet, et mes successeurs s’y conformeront à ja- mais ; et, pour cela , je nomme don Martin Cortez, mon fils et successeur, protecteur de ladite chapelle, et après lui, ceux de ma famille qui lui succéderont ; et s’il venait sur les terres de mon majorat , il pourrait nommer à sa place celui ou ceux qui lui conviendraient , avec la faculté de rétracter, d'annuler , aussi souvent qu’il leur conviendra, cette nomination ; et les pouvoirs de la personne nommée seront ceux du protecteur lui-même.

11. Depuis que le Dieu de miséricorde, mon seigneur , m’a conduit, m'a guidé dans la découverte et la conquête de la Nouvelle-Espagne et de toutes les provinces qui en dépendent, sa main bienfaisante à répandu sur moi de constantes faveurs. J'ai remporté des victoires sur les ennemis de la sainte-foi catholique , j'ai pacifié et peuplé ce royaume, ce qui sera utile ‘je l'espère, au service du Dieu, notre maître. Pour tous ces bienfaits, et aussi pour effacer toutes les fautes qui sont sorties de ma mémoire et pourraient charger ma conscience, j ordonne la construction des édifices suivans :

12. Outre l’hôpital de Notre-Dame de la Conception qui sera construit dans la ville de Mexico, on élevera, dans ma ville de Cuyoacan, dans la Nouvelle-Espagne, un monastère de religieuses qui recevra le nom de Conception de l'Ordre de Saint-François , en suivant les instructions que j'ai laissées et dont je recommande la stricte observation; et si je ne donne point là-dessus tous les ordres nécessaires, j'ordonne que mon successeur, ou ceux qui viendront après lui, construisent ce monastère, y appellent des religieuses, et le dotent du pro- duit d’une rente consacrée à cet usage. Et ce monastère sera ma sépulture et celle de mes successeurs, comme je l'ai déjà dit plus haut; et j’ordonne que mon corps soit déposé dans la grande chapelle élevée dans l’église du monastère, et per-

320 EXTRAIT DU TESTAMENT

sonne ne pourra y ètre enterré sous aucun prétexte, si ce n’est mes descendans légitimes.

13. Dans ma ville de Cuyoacan, on construira aussi un col- lège seront enseignés la théologie et le droit canon, afin qu’il en sorte des gens instruits qui puissent diriger nos églises de la Nouvelle-Espagne, instruire les habitans, et leur, apprendre tout ce qui concerne notre sainte foi catholique. Pour le nombre d’étudians , les droits dont ils jouiront et les règles auxquelles ils seront soumis, on suivra l'instruction que je laisse à cet effet , et dont j'ai déjà parlé. Il en sera de même pour la construction, l'emplacement, la forme et l'ordonnance, et en cas que je ne laisse pas les ordres nécessaires , mon suc- cesseur , ou ceux qui viendront après lui, éleveront ce collège et y feront observer les réglemens et les usages qui régissent le collège de Sainte-Marie de Jésus, fondé dans cette ville de Séville. Et les frais de construction seront payés avec les fonds et les rentes désignés à cet effet,

14. J’ai assigné, pour la dotation dudit hôpital de Vorre- Dame de la Conception que je fais élever dans la ville de Mexico, deux terreins, l’un vis-à-vis la maison de Georges Alvarado, l’autre vis-à-vis celle du trésorier Juan Alonzo de Soza, entre ma maison et la Asequia, par on se rend à la maison de don Louis Saavedra. J’ai pris l’enga- gement { comme on le voit plus au long dans l'acte de dota- tion auquel je me rapporte entièrement ) d’y faire construire des maisons, et de donner, sur mes propres biens, pour l’hô- pital et ses dépenses, 100,000 maravédis et en bonne mon- naie , Jusqu'à ce que ces maisons soient achevées. Je veux qu'on suive scrupuleusement l'acte de dotation et les notes ajoutées au bas. Si mon successeur veut un jour, donner audit hôpital, au lieu de ces maisons , une rente de 100,000 maravédis, sur toute autre possession , il lui sera libre de le faire, et d’assigner cette rente sur tel fond qu’il lui plaira, pourvu qu’elle soit assurée.

15. Je me suis engagé, par ledit acte, à donner audit

4

DE FERNAND CORTEZ. 321

hôpital, auprès de la ville de Mexico, des terres qui rappor- tassent 300 fanègues de blé. J’ordonne que ce soit exécuté, et j'assigne , à cet effet, une pièce deterre qui m’appartient, située dans le district de Cuyoacan, entre la ville et la rivière qui traverse le chemin menant à Chapultepec, à moins que des empèchemens ne forcent à consacrer à cet usage quelque

autre terrein du côté de la ville de Chapultepec, j'ai en-

core des terres labourables : mon successeur choisirait alors

celle qui lui paraïîtrait convenable , et il pourra, lui ou ses héritiers , changer ces terres , s’il leur convient , pourvu qu'on y puisse recueillir 300 fanègues de blé, et qu’elles soient aussi bonnes que celles que j'ai désignées ; et comme, parmi celles- ci, il se peut, qu'à mon insu, quelques-unes ne m’appar- tiennent pas, j ordonne qu’on les restitue à celui auquel elles appartiendraient, comme y ayant plus de droit que moi, quoi- que je sois seigneur de cette ville. J’ordonne, en outre, que si le possesseur préfère une indemnité en argent, on lui donne le prix de ces terres; et comme je les ai labourées, et que j'en ai retiré profit, croyant pouvoir le faire sans remords de con- science, on évaluera le montant des récoltes, et on donnera les dédommagemens convenables , de manière à ce que je n’aie rien à me reprocher à ce sujet; et mon successeur sera obligé, si ces terres ne suffisent pas, de donner audit hôpital ce qui

sera nécessaire pour remplir les conditions énoncées dans l’acte de donation.

18. Comme le revenu des terres et des maisons augmente

évidemment à la Nouvelle - Espagne , de même que dans ce

royaume (/’Æspagne), d’où il suit que les maisons et les boutiques que j'ai dans la ville de Mexico , et qui sont dési- gnées ci-dessus, pourront produire, dans la suite, une rente plus considérable que celle de 4ooo ducats que j'ai assignée à perpétuité ( 1000 pour le monastère de religieuses, 2000 pour le collège, 1000 pour l'hôpital de la Conception ), comme

IV. 21

329 EXTRAIT DU TESTAMENT F

il est écrit dans l'acte de donation ; ma volonté est que si, un jour, le loyer de ces maisons ou de ces boutiques devient plus considérable, le surplus en soit réparti comme il suit : la moitié pour le collège , un quart pour le monastère de religieuses, et l’autre quart pour l'hôpital.

Eu, 04 de ls 0 hi ere Pt NU Ne Ronan à don Martin, mon fils, et à ses successeurs, de mettre tous leurs soins à ce que les bénéfices soient accordés à des gens habiles, de mœurs irréprochables, qui s’appliquent à faire con- naître, aux habitans, la doctrine chrétienne, par de continuels exercices ; qui visitent leurs paroissiens et veillent à ce qu’on remplisse les obligations que la religion nous impose.

20. J’ordonne que l’on rembourse la marquise dona Juana de Zuñiga, ma femme, de 10,000 ducats qu’elle m’apporta en dot, les ayant recus et dépensés ; comme ils lui appar- tiennent, je veux qu'on les lui rende sans frais, sur le meil- leur et le plus clair de mon bien.

21. Entre le seigneur don Pedro Alvarez Osorio, mar- quis d’Astorga et moi, il a été convenu que son fils don Alvarez Perrez Osorio, aîné et héritier de sa maison, serait uni avec dona Maria Cortez, que j'ai eue de mon mariage avec la marquise dona Juana de Zuñiga, et qu'on observerait en tout point les conventions stipulées dans un contrat fait entre nous. Je veux donc que l’on se conforme entièrement audit con- trat; et comme j'ai promis, pour la dot, 100,000 ducats sur lesquels le marquis d’Astorga en a déjà touché 20,000 , con- formément à nos conditions , je veux, qu'avant tout, on paie, sur mes biens et sur ceux de la marquise ma femme, les 80,000 ducats qui restent pour solde; et pour ce qui ne sera pas livré de suite, on observera les termes de paiement stipulés dans ledit contrat. Ma fille dona Maria devra regarder cette dot comme un à-compte sur la légitime qui doit lui revenir un jour.

22. Et comme je dois doter dona Catalina et dona Juana

DE FERNAND CORTEZ. 393

mes filles légitimes, pour remplir cette obligation de mon mieux , et ainsi qu'il est juste que cela se fasse , je veux qu’on leur donne à chacune 50,000 ducats, dont je leur fais don, irrévocable de leur vivant ; et Melchor de Moxica, mon tré- sorier et mon secrétaire, ici présent, les accepte en leur nom. Ces 100,000 ducats, provenant de mes biens et de ceux de la marquise de Zuñiga , ma femme, mes filles doivent les re- garder comme faisant partie de la légitime qu’elles recevront un jour. J’ordonne que ces 100,000 ducats soient pris sur les biens de la marquise de Zuñiga et sur ceux que je laisse après ma mort ; et sije ne laissais pas de quoi acquitter cet engage-

ment , ce qui manquerait à cette somme serait donné par don

Martin Cortez, mon fils et mon successeur, ou tout autre qui entrerait en possession de mes terres; et pour cet effet, on préleverait, chaque année, 15,000 ducats sur les revenus de mes états, jusqu’au remboursement de 100,000 ducats , comme il a été dit.

33. J'ordonne à mon successeur de payer, tous les ans, sur les revenus de mes possessions , à don Martin et à don Luis Cortez, mes fils naturels, la somme de 1000 ducats d’or, ou 375,000 maravédis à chacun , et cela pendant toute leur vie, ou jusqu’à ce qu'ils aient chacun plus de 500,000 maravédis de rente ; et cette somme leur sera payée, chaque année, sur mes revenus, nette et sans aucun frais; et je déclare que cette rente est à eux dès à présent, et qu’elle leur sera payée sur le plus clair de mes biens; et je leur enjoins de respecter mon successeur , de suivre ses conseils et d’obéir à ses ordres, tant que l'honneur le permettra; car ils doivent le considérer comme le chef, le premier de la famille. Non-seulement, je demande l’obéissance et le respect, mais je veux encore que mes deux fils prêtent à don Martin leur assistance en tout, excepté contre Dieu, la sainte religion catholique et leur roi légitime. Et si l’un d’eux manquait à cette condescendance que

j'exige, s’il était dûment convaincu de désobéissance, dès-lors

DE,

\

324 EXTRAIT DU TESTAMENT

il aura perdu tout droit à mes bienfaits; sa pension lui sera retirée ; 1l sera regardé comme étranger à ma famille.

25. On remboursera à dona Catalina Pizarro que J'ai eue de Léonor Pizarro, femme de Juan de Salcedo, habitant à Mexico, la valeur du revenu produit par la multiplication des vaches , des jumens et des brebis que je lui avais abandonnées à mon arrivée en Espagne; en outre, on lui abandonnera les revenus entiers du village de Chinantla avec tout ce que je lui avais donné en dot lors de son mariage, toutes ces choses ayant été remises à Juan Salcedo, mari de ladite Léonor Pi-

ZATTO.

33. J’ordonne que dona Maria et dona Léonor, mes filles naturelles, recoivent chacune pour dot, lors de leur mariage, 10,000 ducats de mes biens et je leur enjoins de se marier d’a- près les conseils etavec le consentement de mon successeur.

37. J'ai dépensé une partie considérable des revenus de la Nouvelle-Espagne et des provinces qui en dépendent, lorsque j'en fis la conquête, que j'y ramenai la paix, et que je la réduisis à l’obéissance, au nom du roi de Castille. Ces avances ont été faites, tant pour la guerre dans la Nouvelle-Espagne, que pour les expéditions extérieures; par exemple, pour la formation du corps envoyé à Amaluco, et dont je confiai le comman- dement au capitaine Alvaro de Saavedra Geronimo Primo; pour ceux que je dirigeai sur Ibueras, l’un sous les ordres du capitaine Pobladores , l’autre commandé par Francisco de las Casas. Toutes ces troupes furent envoyées, par l’ordre de l’em- pereur, notre maitre, comme le prouvent ses royales instruc- tions. Comme Sa Majesté, pour l’acquit de sa conscience, en qualité de prince très chrétien, a décrété par une ordonnance royale, restée entre les mains du licencié Juan Altamirano, et même par une sentence de son conseil royal, que les dépenses

DE FERNAND CORTEZ. 39h

faites dans mes conquêtes, pour lesdites expéditions , seraient réglées avec moi; j’ordonne qu’on arrête tous ces comptes, qu’on en touche le montant , puisque Sa Majesté a bien voulu en ordonner la restitution ; et que tout passe entre les mains de don Martin, mon héritier, et de ses successeurs.

D ÉMR ee -: LhN Quand'je recus en.don h:pro> priété de la Nouvelle-Espagne, je fis tous mes efforts pour savoir quels étaient les tributs, rentes, droits et contribu- tions que les chefs indigènes avaient coutume de percevoir; j'ordonne que, si je me suis trompé dans l'évaluation, on restitue ce qui ne m’appartiendra pas.

39. Quant aux esclaves indigènes pris ou achetés, on se de- mande, depuis long-temps, si l’on peut, sans remords, les garder en sa possession ; cette question n'étant pas encore réso- lue , je recommande à don Martin, mon fils, et à ses succes- seurs , de n’épargner rien pour parvenir, sur ce point, à la connaissance exacte de la vérité ; cela pour le bien de ma con- science et de la leur.

40. J’ordonne que, comme dans quelques parties de mes états on a pris des terres pour y planter des jardins potagers, des vignes, etc., on cherche à savoir si ces terres n’appar- tenaient pas à quelques naturels du pays. S'il en est ainsi, elles leur seront restituées avec l'équivalent des profits que leurs maitres en eussent tirés, qu’on acquittera avec le produit des rentes et tributs que les indigènes eussent payés à leurs chefs. Il en sera de même d’une portion de terrein dans le district de Cuyoacan, que j'avais abandonné à Bernardino del Castillo, mon domestique, et il avait construit un moulin à sucre, si ce terrein était reconnu appartenir à une ou plusieurs autres personnes.

43. Outre les tributs levés sur mes vassaux, j’ai recu d’eux plusieurs fois des services ; plusieurs fois, ils m'ont prété l’as- sistance de leurs personnes et de leurs biens, et comme on

n’a pas encore décidé si l’on pouvait légitimement exiger ces.

326 EXTRAIT DU TESTAMENT

services, J'ordonne, qu'après des recherches scrupuleuses, on paie, à ceux qui me les ont rendus, une somme capable d’en représenter la valeur.

45. Tant que la señora Cicilia Vazquez Altamirano, ma cousine, voudra, comme aujourd'hui, rester auprès de la marquise , ma femme, ou de quelqu’une de mes filles, ou de la femme de mon fils, elle en aura la liberté et trouvera tou- jours les mêmes égards que je lui ai montrés jusqu’à ce jour: sur mes biens, je lu: donne, par an, 20,000 maravédis qui

lui seront exactement payés, partout elle aura fixé sa résidence.

e e e e e e e e e . ° e . 0 0 0 e e e e

49. Si Maria de Torres, femme de charge, actuellement au service de la marquise, veut rester auprès d’elle, ou de mes filles, ou de la femme de mon fils, on lui donnera , par an, 13,000 maravédis ; si, au contraire, elle prenait un autre parti, on lui donnera , une fois payés, 100,000 maravédis, à titre de gratification pour les services qu’elle nous a rendus jusqu’à ce jour , sans préjudice des 15,000 maravédis que je veux qu’elle recoive tant qu’elle servira dans ma maison.

e D ° 0 . e . e 0 e . e .

b4. Je lègue, sur mes biens, à une jeune fille élevée chez moi, et qu’on dit être fille d’un certain Francisco Barco, que j'avais avec moi à Tehuantepec, une somme de 30,000 mara- védis pour l’aider à se marier.

e e ° 0 e . . 0 0 . e e . e 0 e . e e

62. Comme mon fils don Martin Cortez, qui doit étre mon héritier et mon successeur, n’atteindra sa majorité qu’à vingt- cinq ans, et qu’il n’en a maintenant que quinze, je desire qu’il soit sous la surveillance et tutelle de ceux que je nomme à cet effet, pour tuteurs de tous mes fils, jusqu’à ce qu'ils aient tous atteint l’âge de vingt-cinq ans. Pendant ce temps, mon fils don

Martin ne pourra se séparer de ses guides, ni cesser de se

DE FERNAND CORTEZ. 327

soumettre à leurs conseils ; car je desire que jusqu'à ce qu'il soit majeur, ses revenus et ses richesses puissent toujours aller en croissant , afin de fournir , plus facilement et plus vite, le moyen de satisfaire à tous les engagemens que je contracte au- jourd’hui. Ainsi pour l’administration et la gestion des biens de mon fils don Martin, pour la tutelle de mes filles légitimes dona Maria, dona Catalina et dona Juana, je nomme les très illustres seigneurs don Juan Alonzo de Gusman, duc de Medina; don Pedro Alvarez Osorio, marquis d’Astorga , et don Pedro de Arellano, comte d’Aguillar, les conjurant de vouloir bien se rendre à ma prière, se charger de cette tu- telle, et prendre soin de mes fils , qui sont leur sang ; en les prenant sous leur protection, ils s’acquitteront de ce qu’ils doivent à des seigneurs qui sont leurs plus proches parens ; ce sera une dette payée à leur famille ; et, pour leur prouver ina reconnaissance , au lieu des droits qu'ils devraient légiti- mement percevoir sur les biens qui leur sont confiés, J’or- donne que tant qu’ils resteront chargés de ce soin, on leur offre , chaque année , 50 marcs d’argent que je les prie de vou- loir bien accepter, pour les raisons que j’ai données ci-dessus. Jusqu'à ce qu’il ait atteint sa vingtième année, don Mar- tin, mon fils et mon héritier, recevra, pour l’entretien de sa maison et pour le sien, 12,000 ducats par an, et le reste de mes revenus sera destiné , pendant ce temps, à remplir les engagemens pris dans ce testament. Une fois que mon fils aura atteint l’âge de vingt ans, il aura la jouissance pleine et entière de mes revenus. Les villes, villages, moulins à sucre, mines et autres biens de la Nouvelle-Espagne, affermés par moi, et faisant partie de mes possessions , étant éloignés les uns des autres, et disséminés dans diverses provinces; comme je suis celui qui les connaît le mieux, il est nécessaire que je mette à la tête de chacun de ces biens les gens les plus ca- pables de les administrer; —je prie donc les tuteurs de mon

fils d'approuver les nominations que je ferai, et que je laisserai

328 EXTRAIT DU TESTAMENT DE FERNAND CORTEZ.

dans un écrit signé par moi. Cette mesure me paraît conve- nable : elle assurera la bonne administration de mes biens, et en même temps, elle évitera, aux tuteurs de mes fils, la peine 4e nommer eux-mêmes les administrateurs.

63. Enfin, je laisse don Martin Cortez, mon fils, et dona Juana de Zuñiga, ma femme, successeurs de mes états, héritiers de ma maison, et, après eux, les personnes mentionnées dans l'institution de mon majorat, établi avec l’autorisation de l'emperéuriet roi, notre maître. 244.17. 10mSR

64 . . . . Fait à Séville, le onzième jour du mois d'octobre de l’année 1547 de la naissance de N.-S.-J.-C. . . .

Donné par duplicata dans la ville de Mexico, le 27 jan- vier 1771, par moi, DON FERNAND CoRTEZ, assisté des témoins DON JosE CALDERON , DON IGNACIO SIGUENZA, DON JOsE SAN- CHEZ, Aabitans de cette ville.

Certifié véritable, Icnacio MicuEL DE Gopoy, zofatre royal.

VEVILALLELE CLR LUE LUE LEUR LUE EUR BL UR Q/R UE EURE LES L'URL D EUR LE ELA LE UE D LE EUEL RS

TABLE GÉNÉRALE

ANALYTIQUE

DES MATIÈRES CONTENUES DANS L'ESSAI POLITIQUE SUR LA

NOUVELLE - ESPAGNE.

À. Abad (Don Manuel), grand-vicaire de

l'évêché de Mechoacan. Renseigne- meus qu’il a fournis à l’auteur, 1.102, IT.451.Son zèle pour introduire l’ino- culation, I. 328. Ses observations sur le volcan de Colima, IT.180.

Abeilles. Leur éducation dans Le Mexi- que, III. 69.

ÆAbincopa (Gonzalo), a découvert la mine de mercure de Huancavelica, IT. 521. ;

Abra de San Nicolas, coupure de mon- tagne faite pour assainir le climat d’Acapulco, IV. 170.

Academia de los nobles artes de Mexico. Influence qu’elle a exercée sur le goût de la nation, I. 425. Nouveau projet, 427, note. Son palais, IT. 59.

Acapulco, ville et port. Sa position géo- graphique, I. 45. Sa température, 295. Sa population, IT. 147. On s'occupe d’y transporter les établissemens mi- litaires de San Blas, 352. Descrip- tion du port, IV. 87. Son commerce avec Guayaquil et Lima, 93. Entra- ves qu'il éprouve par le danger de la navigation , 94. Commerce avec Ma- nille, 401. Climat de ce port et cau- ses qui le préservent de la fièvre jau- ne, 470.

Acatl (Premier). À quelle année cette époque répond, IE. 38, note.

Acayupan, ville, II. 355.

Acazonica, métairie des jésuites, IL. 211.

Acha (Sierra de la), XX. 229.

Acier. Montant de son importation an- nuelle à la Vera-Cruz, en moyen ter- me, [IV.62 ; dans l’année 1802, ibid. ct 64 ; en 1805, 71.

Acoclames , Indiens sauvages, IT. 229.

Acolhues. Arrivée de ce peuple au Mexi- que, I. 547.

Acordada, édifice de Mexico, IL. 59.

Acosta (M. Joaquin). Notions sur le platine, qu’il fournit à l’aut., LL. 156.

Acosta. Ses remarques sur les plantes du Mexique, Il. 386. À combien cet auteur fait monter le quint payé au roi, du produit des mines de Potosi, III. 375.

Acuña (Juan de), marquis de Casa Fuerte, le seul vice-roi du Mexique qui fût en Amérique, IL. 93, note.

Additions et rectifications les plus impor- tantes introduites dans cette nouvelle édition.

Tome I. Importance de la géographie, 9-13. Longitude de la Vera-Cruz, 44, 45. Sur la position du cap San Lucas , 68, 69. Sur la position de Noutka, 71. Sur la position de Santa-Fé del Nuevo-Mexico , 81- 83. Copies qu'on a faites de la grande carte de la Nouvelle-Espa- gne de M. de Humboldt, 403,105,note. Sur la position de l’isthme de Pa- nama, 424-196. Rivières situées

330

entre les 339 et 42° de latitude, 133- 136. Carte des fausses positions, 138,139. Tableau des grandes di- visions politiques, 200. Sur le Rio Colombia, 207,208. Sur l’isthme de Nicaragua, 214-217.— Détails sur Visthme de Panama , 250, 232, 233- 257.—Surdes canaux océaniques,243- 248. Résultats numériques rela- tifs aux climats mexicains, 292-294. Population, 316-326. Tableau chronologique de l’histoire du Mexi- que, 408-415.

Tome IT.— Rectifications et notes pour le tableau statistique, 328-367.— Sur les bananiers, 393, 397, 398.— Sur le

maïs , 409-410. Sur les récoltes, 447. Sur le solanum tuberosum, 464, 466.

Tom.Ill.—Sucre,9,13,27.--Coton,28,29. Culture du lin, 31, 32. Indigo, 55,56.— Signes numériques chez les Mexicains, 422, 125.— Notions don- nées par M. Acosta, 156, 157. Dé- couverte du platine, 158. Real de Minas de Guanaxuato, 207 - 242. Sur l’amalgamation , 280-287, 289. Monnayage, 302, 303,304, 345, 378. Du produit des mines d’or du Brésil comparé à celui des mines d’or de l’Oural, 447-460. Sur les quantités relatives de métaux pré- cieux monnayés et réduits en objets d’orfévrerie, 460-471. Des change- mens qu'éprouve l’accumulation des métaux précieux en Europe,1472-176.

Tome IV.— Balance du commerce de la Vera-Cruz, 84, et un tableau.—Colo- nies de l’Amérique russe, 120,121.— Supplément, 305-310. Extrait du Tes- tament de Fernand Cortez, 313-328.

( Pour ne pas donner trop d’exten- sion à cette liste, on n’y a compris que les additions les plus considé- rables.On n’y fait pas mention d’une multitude de passages intercallés dans le texte, et de notes nouvelles au nombre desquelles on peut compter une grande partie de celles du premier volume. )

Administration publique. Frais qu’elle cause, IV, 242.

Aérolithes. Masses de fer malléable qui paraissent être des aérolithes, II. 235. Voyez Fer météorique.

Agave. Voyez Maguey.

Agriculture. Son état dans la Nouvelle-

TABLE ANALYTIQUE

Espagne , II. 368. Sens de ce mot sous les tropiques, 372 ; dans l’inté- rieur du Mexique , 373. Influence des mines sur sa prospérité dans les diverses parties du Mexique, 375. Montant annuel de ses produits, III .2. Obstacles qui s’opposent à son perfec- tionnement , 106. Voy. aussi Plantes et Végétaux.

Aguasarco, montagne, II.167.

Aguas Calientes , ville, II. 182.

Aguirre (Don Guillermo), membre de l’audience de Mexico, communique à l’auteur le journal manuscrit de Crespi et de la Peña, compagnons de voyage de Perez, IL. 266.

Ahahuete (Cupressus disticha), célèbre par sa grosseur , IL. 54,154.

Ahuitzotl, roi du Mexique, construit le grand téocalli de Tenochtitlan, IL.38. Son imprudence cause une inonda- tion , IL. 38, 102.

Alaman (M.). Ses remarques sur la po- pulation, IL. 328, 335. Ce qu’il pense d’une galerie générale, IT. 498 , note.

Alamos (Los), ville, IT. 246.

Alatlauquitepec, mines, IL. 160.

Albaradon de San Lazaro, construit par Velasco I, vice-roi du Mexique, IL.103,.

Albuquerque y Alameda , ville, 11-255.

Alcavales, impôt indirect. Les Indiens en sont exempts, |. 392. En quoi il consiste, IV. 122. Son produit an- nuel , 228.

Alcohuacan, nom mexicain de la ville de Tezcuco, IL. 64, note.

Alcosac, reste d’une des petites pyra- mides qui entouraient le grand téo- calli de Cholula, IL. 454.

Alexandro (Don Jose). Son travail sur le lac Nicaragua, Il. 363.

Almanza (Martin Enriquez de), vice- roi du Mexique, IL. 99.

Almoxarifazgo, droit qui se paie sur les marchandises, IV. 122. Son produit annuel , 230.

Alvarado, ville, IL. 5353. Sa position, 354. Port. Balance de son com- merce en 14806, IV. 84.

Alvarado, rivière, I. 278.

Alvarado (Pedro de). Fameux saut qu'il fit pour se sauver, II. 73.

Alvarado, rivière. Voyez Papaloapan.

Alvarez (Juan). Notions qu'il a com- muniquées au capitaine Cochrane,

æ

-

5

DES MATIÈRES.

1.241, note. Son projet pour le des- séchement de la vallée de Mexico, IL. 112. Il obtient la permission de retirer de l’or du volcan de Granada, IV. 20.

Alzate (Josef Antonio). Comment il a déterminé la position de Mexico, I. 58 ; celle de la Vera-Cruz, 42. Ses cartes de l’archevêché de Mexico, 90 , 92. Son plan des environs de la ville de Mexico , 116. Fixe la posi- tion du Picacho, 187. Eloge de ce savant , 429. Son opinion sur la hau- teur de Cuernavacca, IT. 146, note.

Amalgamation usitée dans les mines du Mexique, IL. 254, 289. Frais qu’elle cause par 400 quint. de minerais, 557. Celle usitée dans les mines du Pérou, ibid ; et à Potosi, 381.

Amandes. Montant de leur importation à la Vera-Cruz en 1802, IV. 62; en 1803, 74.

Amazones (Fleuve des), favorise l’ex- traction frauduleuse de l’argent du Pérou, III. 396.

Américains. Importance que les créoles donnent à ce nom, I. 4147. +

Amérique espagnole. Comparaison de son étendue avec celle de l'empire russe et des possessions anglaises en Asie, I. 191.Sa division en neuf gou- vernemens, 492. Montant annuel de son produit en or et en argent , LIT. 5344. Comparaison de son éten- due, de sa population et de son re- venu, avec ceux des possessions an- glaises dans l’Inde, IV. 255.

Amérique russe. Description de ce pays, IT. 349.

Amidon. Montant de son importation à la Vera-Cruz en 1802, IV. 65; en 4803, 74.

Anahuac. Pays qui en faisaient partie, I. 196. Son étendue comparée à celle de la Nouvelle- Espagne, 296. Sa population, 297. Voyez aussi Mexico (vallée de).

Anchois. Montant de leur importation à la Vera-Cruz en 1802, IV.63. Vuyez aussi Poissons salés.

Andageda , rivière aurifère du Choco, III. 390.

Andes. Voyez Cordillères.

Angangueo , mines, II. 178.

Anian, ancien nom du détroit d’'Hud- son , IL. 294.

29 SH:

Anis. Quantité qui en a été exportée du Mexique en 1803, IV. 76.

Annates percues par le roi, au Mexique ; leur montant annuel , IV. 251.

Ansa (Don Vicente de). Renseignemens

qu'il a fournis, [. 102. Il achève une grande galerie d'écoulement à Tasco, LIT. 145.

Antequera. Voyez Oaxaca.

Antigua, village, IL. 210.

Antilles anglaises. Quantité de sucre qu’elles exportent , LT. 19.

Antilles espagnoles. Quantité de sucre qu’elles exportent, IIL. 20.

Antilles françaises, hollandaises, danot- ses et suédoises. Quantité de sucre qu’elles exportent, II. 20.

Antillon (Don Isulro de). Comment il a fixé la longitude de Mexico , I. 34 ; celle de la Vera- Cruz, 42; d’Aca- pulco, 46; de Santa-Fé, 77.

Antimoine. Mines qui en fournissent , HE 341

Antioquia (Province de).Or qu’elle four- nit, LIL. 589.

Antipathie qui règne entre les habitans des plaines et ceux du plateau des Cordillères, IV. 86.

Antiquités Toultèques, KW. 342.

Apaches. {Indiens sauvages, [. 383. Leurs demeures, II. 217,229.

Appointemens des vice-rois et des em- ployés; leur montant annuel, [V.213.

Aquedues qui conduisent l’eau potable a Mexico, IL. 54. Aqueduc de Tez- cuco, IL. 56, note. Aqueduc de Xa- mapa , IL. 213.

Arbre à pain, inconnu au Mexique, IL. 480.

Arciniega. Son projet pour préserver Mexico des inondations , IL. 404. Argent. Quantité qu’on en tire annuel- lement des mines du Mexique, IL.151. Filons qui en contiennent, 459. Voy.

Mines.

Argent en lingot. Quantité qui en est exportée, année moyenne, de la Vera-Cruz, IV. 60.

Argent monnayé. Montant de son ex- portation du Mexique, pour compte de particuliers, pour l'Espagne, en 4802, IV. 66; en 1803, 75. Pour d’autres parties de l'Amérique espa- gnole, en 1802, 67; en 1803 , 76. Pour compte du roi, en 4802, 69.

332

Argent ouvragé. Combien il y en a en Europe, IIT.445. Montant de son ex- portation du Mexique pour l’Espa- gne en 4802, IV. 66. Pour d’autres parties de l’Amérique espagnole, 67.

Arias (Alonso de), surintendant de Par- senal, chargé des travaux du desague, IL.110. S’oppose au projet de Marti- nez, 432.

Arieta ( Don Juan Baptista), proprié- taire de l’usine de Talenga, IIT.558, note.

Arispe, ville, IT. 245.

Armée. Noyez Force armée.

Arosbide (Josef), fait le voyage de la Manille à Lima par une route directe, IV. 108.

Arrête dans le chemin de Cruces à Pa- nama, I. 221.

Arricivita (Domingo). Sa chronique du collège de la Propagande à Quereta- ro, Il. 297.

Arrowsmith. Comment il a fixé la posi- tion de Mexico, I. 35 ; deVera-Cruz, 43 ; d’Acapulco, 49. Son erreur au sujet du volcan d’Orizaba, 57.

Arsenic.Minesqui en fournissent, [IL.311.

Arteaga (Ignacio). Son expédition au nord de l'Amérique , I. 299.

Asanza ( Le chevalier don Miguel de ), fait recueillir les manuscrits relatifs azx voyages en Californie, E. 66 note; accompagne le visitador Galvez dans son voyage en Californie, IL. 262 ; est arrêté, 24id; nommé vice-roi du Mexique, 263. Eloge de son adminis- tration , IV.245.

Asentzio (Manuel), instituteur de Ve- lasquez, I. 430.

Asientos de Ibarra, mines, IT. 181.

Asiento de Huantajaya, mines. Leur produit, IL. 355.

Atahualpa , inca du Pérou. Son nom est donné au coq, I. 63.

Atienza (Pierre d”), a planté les pre- mières cannes à sucre au Mexique, TTL: 3.

Atlixco, village de l’intendance de Pue-

bla, se trouve un fameux cyprès, II. 454, 159.

Atoll, bouillie faite avec la farine de mais, II. 413.

Atrato, rivière du Choco. La chaîne des Andes interrompue entre Cupica et l’Atrato, I. 233. Ses bouches servent

TABLE ANALYYIQUE

d’entrepôt au commerce clandestin de l'or et de l'argent, IIL. 396.

Attacappas , comté de la Louisiane, b- : mitrophe du Mexique, IL. 225.

Atzacualco,un des quartiers de Tenoch- titlan, IL. 44.

Avoine. Sa culture au Mexique, IL. 450.

Axajacatl, roi du Mexique, détruit le royaume de Tlatelolco, IL. 42.

Axcotlan, riche famille indienne à Cho- lula, I. 592.

Axes. Noyez Toname.

Axolotl, reptile, nourriture des Aztè- ques, IL. 37.

Ayala (Gabriel de), Indien baptisé, au- teur d’un manuscrit sur l’histoire du Mexique, IL. 74, note.

Ayala (Juan de). Son voyage au nords ouest de l'Amérique, IL. 298.

Azogue, village de la Nouvelle-Gre= nade, qui fournit du mercure,lll.317.

Aztèques , peuple du Mexique. Hypo- thèse sur leur origine, I. 350. Leurs migrations, 347, 413, IL. 38, 215. Leur établissement dans les îles d’A- cocolc8, 37; à Tenochtitlan, 36. Trois stations qu’ils firent dans leurs migra- tions, 243. Aiment à habiter isolé- ment le flanc des montagnes, 377.

Aztlan, pays originaire des Toulte- ques , 4. 346.

B.

Bahia. Sa population, IL. 329.

Bains chauds. Goût des Aztèques et des naturels de la Nouvelle-Californie pour ces bains, IL. 282.

Balance annuelle du commerce de la Nouvelle-Espagne, IV.138 ; générale depuis 4748, IV.148. Voyez Com- merce.

Baleine (Péche de la), XI. 90.

Bananier. De sa culture, IL. 382. Trois espèces qu’on en trouve, 385. Sonuti- lité, 390. Il est un objet decommerce, 395. Doute sur son origine, 397. Voyez Musa.

Baños (Comte de), vice-roi du Mexique, 1-44:

Baquètes. nfluence que la liberté du commerce a eue sur leur exportation, IV. 128.

Baraderas, rivière, appelée aussi rivière des Crocodiles, If. 193.

DES MATIERES.

Barba (Alonzo), inventeur de l’amalga- mation à chaud, IIL. 267. À combien il fait monter la quantité d'argent re- tirée du Cerro de Potosi, 376.

Barcos (Le père), auteur d’une histoire de la Californie, IL. 269, note.

Barenadores, classe de mineurs, 1.339.

Barreiro (Don Joseph).Coupure de mon- tagne qu’il a fait pratiquer pour assai- nir le climat d’Acapulco, IV. 170.

Barrington, a publié le journal du pilote Maurelle, IL. 298.

Bas. Quantité qui en a été importée au Mexique en 1805, IV.72, 75.

Basanes. Influence au’a eue sur leur exportation l’édit du commerce libre, IV. 128.

Batates. Leur culture au Mexique, IT. 470.

Baumes. Montant de leur exportation du Mexique, en 1802, IV.66; en 1803, 75.

Bauza (Don Felipe). Son opinion sur la position de Santa-Fé, I. 77 ; sur la bauteur du lac de Nicaragua, IL. 362.

Bayettes. Quantité qui en a été exportée du Mexique en 1803, IV. 76.

Bendavales , vents périodiques qui rè- gnent sur le Grand-Océan, IV. 91.

Berendo, animal de la Nouvelle-Cali- fornie, IL. 264.

Berlangas (Thomas de), introduit le ba- nanier en Amérique, IL. 383, 387. Berrios (Los), petit lac près de Xalapa,

Il. 245.

Berthier. Ses documens sur la mine de Halsbrücke en Saxe, II. 282.

Bêtes à cornes du Mexique, IL. 58.

Bêtes de somme employées au trans- port des marchandises, préférable ment aux voitures, [V. 36.

Beurre. Montant de son importation à la Vera-Cruz, en 1802, IV. 64; en 4803, 72.

Bière. Montant de son importation à la Vera-Cruz , en 14802, IV. 63; en 18052;

Bimbeloterie (Ouvrages de) fabriqués au

. Mexique , IV. 51.

Biscaina. Description de cette mine, III. 224.

Biscaino (Sébastien). Voyez Viscaino.

Blanco (Rio), rivière, Il. 216.

Blancs. Jouissent tous des mêmes droits

333

par la loi, I. 416. Inégalité que les gouvernans ont introduite parmi eux, ibid. Leur nombre, 418 ; comparé a celui des Antilles, 419; à celui d’autres parties du nouveau conti- nent, 421. Progrès de la civilisa- tion parmi eux, 422. Leurs richesses, L 454. Voyez aussi Chapetones et Créoles.

Blé d'Europe. Voyez Céréales.

Boca Chica, une des entrées du port d’Acapulco, IV. 88.

Boca Grande, une des entrées du port d’Acapulco, IV. 88.

Boca de San Gregorio, partie du desa- gue de Huehuetoca, IT. 124.

Bois de Campéche. Province qui en four- nit, I[.196. Montant de son expor- tation annuelle de la Vera- Cruz, IV. 61; en 1802, 65, 149; en 1803, 74. De son exportation pour d’autres parties de l'Amérique espagnole, en 18035, 76. Influence qu'a eue sur son exportation l’édit du commerce libre , 128.

Bois du Brésilet Bois jaune. Leur expor- tation du Mexique pour Cadix , en 1802 , IV. 149.

Bois pour meubles. Quantité qui en a été exportée du Mexique en 4805, IV.75.

Bolanños, mines, IL. 183.

Bolson de Mapimi, terrain montagneux, IT. 256.

Bombon, mines, II.349.

Bonilla ( Don Antonio). Son mémoire manuscrit sur les voyages des Espa- gnols au nord-ouest de l’Amérique , If, 292.

Bonilla (Gabriel Lopez de). Comment il a fixé la longitude de Mexico, [.36.

Boot (Adrien), chargé des travaux hy- drauliques de Mexico, fait abandon- ner le desague de Nochistongo,il.110.

Bouchons de liège. Montant de leur im- portation à la Vera-Cruz, en 1802, IV. 63; en 1803, 72.

Bougies. Montant de leur importation à la Vera-Cruz, en 14802, IV. 64; en 4803, 72.

Boussingault (M.). Ses découvertes dans les mines du Choco, III. 388.

Bourbon ( Ile de). Quantité de sucre qu’elle exporte, III. 21.

Brai. Quantité qui en a été importée au Mexique en 1803 , IV. 74.

9 334

Branciforte (Marquis de), vice-roi du Mexique, fait élever une statue à Charles IV, IL. 52.

Bravo (Rio). Voyez Rio del Norte.

Breña (La), groupe de rochers pres de Durango, Il. 234.

Brésil. Quantité de sucre qu’il exporte, IIT.20. Ses mines, 398, 415. Pro- duit de ses mines comparé à celui de l'Oural, 447. La plus grande richesse de ses lavages de 1752 à 1761, 448. Produit de-ces mines de 14494 à 1 805, 458.

Brown (M.Robert). Ses observations sur le musa , II. 397 ; sur le mais, 409. Bucareli (Antonio), vice-roi du Mexi- que, fait examiner par des ingénieurs le terrain contenu entre la barre de Huasacualco et la rade de Tehuan-

tepec, IV. 53.

Bucareli (Puerto de), port découvert par Quadra, IL. 298.

Buenavista , poste militaire, IT. 240.

Buenos-Ayres ( Vice-royauté de). Pro- duit de ses mines d’or et d’argent, 111.360. Balance de son commerce, IV. 454. Revenu net que le roi tire de cette vice-royauté , IV. 250.

Bullock (M.) rectifie une erreur, IL.342.

Bustamante ( M. Jose Maria ). Ses ob-

. servations barométriques , IV, 307, supplément.

C.

Caamarño ( Don Jacinto). Son expédi- tion à la côte nord-ouest de l’Amé- rique, IL. 315.

Cabildo (Libro del), manuscrit de 1524, IL. 40 , 64, note.

Cables importés en Amérique. Voyez Cordages.

Cabral (Pedro Alvarez), aborde en Amé- rique, IL. 468.

Cabrera (Manuel), surintendant du desague de Huehuctoca, IL. 118.

Cabrillo (Juan Rodriguez). Son voyage à la Nouvelle-Californie, IT. 273,292.

Cacao. Ses variétés , IIL. 34, note. Com- bien ils’en consomme en Europe , 35. Il servait de monnaie du temps des Aztèques, 56. Montant de son impor- tation à la Vera-Cruz en 4802, IV. 64. Influence qu’a eue sur son exporta- tion l’édit du commerce libre, 128.

Cacao de Caracas. Quantité que le

TABLE ANALYTIQUE

Mexique en a envoyée en Europe en 1803, IV. 75,449.

Cacao de Guayaquil, porté en Europe à travers le Mexique , IV. 48. Mon-. tant de son importation annuelle à la Vera-Cruz, 64. Montant de son exportation du Mexique, en 1802, 66,149 ; en 1503 pour l'Espagne, 75 ; pour d’autres parties de l'Amérique espagnole, 1bid.

Cacao de Maracaibo. Quantité qui en a été importée au Mexique en 1805, IV.73; exportée,.75.

Cacao de Soconuzco. Montant de son exportation du Mexique, en 1802, IV. 66 ; en 14803, 75.

Cacao de Tabasco. Quantité qui en aété importée au Mexique en 4803, IV. 73.

Cacaoyer. Sa culture au Mexique, [IL.33.

Cachalot (Pêche du), XIT. 90.

Caciques , nobles Indiens, I. 386. Vexa- tions qu'ils exercent sur les Indiens tributaires , 387.

Cacomite.Sa culture au Mexique, II.471.

Cactus. Différentes espèces dont se nourrit la cochenille, III. 77.

Cadena ( Comte de), fait construire les premiers conducteurs électriques , LV. 46.

Cadereita , ville de l’intendance de Mexico, II. 147.

Cadereita (Marquis de), vice-roi du Mexique, assigne à la caisse du de-

sague le produit d’un impôt sur les boissons , [L.116.

Cafe. Montant de son exportation de l’île de Cuba, III. 35. Montant de son importation à la Vera-Cruz, en 4809, IV. 64, 449; en 1803, 73. De son exportation du Mexique, en 4802, 66; en 1803, 75.

Cafier. Sa culture au Mexique, IIL. 32.

Calderon (Francisco). Son projet pour dessécher la vallée de Mexico, IT. 113.

Californie ou V'ieille-Californie. Ses côtes ont été reconnues par Cortez, I. 63. Voyage dans ce pays, par Chappe, Doz et Velasquez, 64. Sa popula- tion et son étendue, II. 256. Histoire de la découverte de cette prov. , 258. Son climat, 263.Ses montagnes, ibid. Ses perles, 265. Établissemens que les jésuites y formèrent, sbid. Peu- ples qui l’habitent , 267. Ses villages, 269. Ses mines, III. 134.

DES MATIÈRES.

Californie (Golfe de). Position géogra- phique de quelques points de ses cô- tes, [72%

Calijorniens. Leurs divinités, Il. 268.

Calle (Juan Diaz de). Mémoire quil présenta à Philippe IV, IL. 96, zote. Ses recherches sur l'inventeur, de l’a- malgamation , IL. 256.

Cali (Second)."A quelle année cette époque répond, II. 38.

Camacho (Don Josef). Son voyage à la Nouvelle-Californie, I. 407.

Camargo (Diego Munoz). Son ouvrage manuscrit, Il. 74.

Camburi , espèce de bananier, IL. 399.

Camotes. Voyez Batates.

Campéche, II. 197. Voyez bois de Cum- pêche.

Campomanes. Son calcul sur l’importa- tion de l’or et de l’argent en Espa- gne, LIL. 394.

Canal ordonné en 41814, 1. 210, note.

Canal Calédonien, I. 244.

Canard musqué, oiseau indigène du Mexique , II. 65.

Canaries (Isles). Leur revenu brut, IV. 252. :

Canaux , en section moyenne, I. 243.

Canaux d'écoulement , remplacèrent, depuis 4607, le système des digues, pour préserver Mexico des inonda- tons, [I. 4014.

Canelle. Montant de son importation à la Vera-Cruz, en 1802, IV. 64; en 1803, 73.

Canizares (Jose). Sa carte de la Califor- nie, I. 96.

Canne à sucre. Sa culture au Mexique, III. 2. Elle se fait sans nègres, 7. Valeur du sucre à Vera-Cruz, 9. Son produit, 11.

Cañon de los Vireyes, galerie du desa- gue de Huehuetoca, Il. 124.

Canons fondus à Manille, et transportés à la Vera-Cruz, IV. 52.

Cantines. Montant de leur importation à la Vera-Cruz, en 14802, 1IV.63, 64; en 1803, 72, 73.

Capitation des Indiens. Son produit an- nuel , IV. 229.

Capitaux placés par le clergé sur des biens-fonds, III. 404.

Câpres. Montant de leur importation à

335

la Vera-Cruz, en 4802, IV. 63; en 4803, 71. - Capuces, tribu d’Indiens, IL. 161. Caracas ( Capitainerie générale de ). Balance annuelle de son commerce, IV. 154. Nombre des esclaves, zhid. note. Ses revenus bruts, 251. Caravajal, oidor à Mexico. Sa collec- tion minéralogique, IT. 59, note. Carcay, montagnes, IL. 228. Carneros cimarones, animal qui vit dans les montagnes de la Californie, IL. 264.

Carolines ( Iles), archipel imaginaire, IT. 260. |

Carosses fabriqués au Mexique, IV. 31. Carthagène des Indes.Balance annuelle de son commerce, IV. 146.

Cartes composant l'Atlas Mexicain.

I. Carte réduite du royaume de la Nou-

velle-Espagne. Matériaux qui ont servi pour cette carte, I. 7. Projection, 2€. Son échelle, ibid. Principes suivis pour la dénomination des mers, 30. Trente-trois points déterminés par les observations de l’auteur, ibid. Discussion de la position de Mexico , 31; de celle de Vera-Cruz, 41; de celle d’Acapulco, 45 ; de divers en- droits sur la route de Mexico à Aca- pulco, 50; de celle de Mexico à Vera-Cruz, 53; de divers points si- tués entre Mexico, Guanaxuato et Valladolid, 60; de la Californie, 63. Matériaux manuscrits que l’auteur a consultés, 75. Cartes dont il s’est servi, 86. Avantage qu’elle a sur les cartes plus anciennes, 97. Manière dont on y a tracé les montagnes, 99. Copies qu’on en a faites, 103, note.— IT. Carte de la Nouvelle-Espagne et des pays limitrophes au nord et à l’est. Objet de cette carte, 104. III. Carte de la vallée de Mexico. Matériaux qui ont servi pour la dres- ser, 4144. Observations astronomi- ques qui lui servent de base, 111. IV. Carte des points de partage et des communications projetées entre les deux Océans. Description de cette carte , 123, 241. Matériaux qui ont servi pour la tracer. 124.— V. Carte réduite de la route d’Acapulco à Mexico, 126. VI. Carte de la route de Mexico à Durango. Matériaux qui

336

ont servi pour cette carte, 127. VII. Carte de la route de Durango à Chihuahua, 130. VIII. Carte de la route de Chihuahua à Santa-Fé del Nuevo-Mexico , 431. IX. Carte ré- duite de la partie orientale de la Nouvelle-Espagne , depuis le plateau de la ville de Mexico jusqu’au port de la Vera-Cruz, 136. X. Carte des fausses positions attribuées (par di- vers géographes) aux ports de la Vera-Cruz et d’Acapulco, et à la ville de Mexico, 138.— XI. Plan du port de la Vera-Cruz et du château de San Juan de Ulua,139.—XII, XIII. Tableau physique de la pente orien- tale et occidentale du plateau de la Nouvelle-Espagne, 140. Remarques sur le travail des cartes physiques, 440. Description de ces cartes, 255. XIV. Tableau du plateau central des montagnes du Mexique, 1457. XV. Profil du canal de Huehuetoca (Desague Real.), 158. XVI. Vol- cans de la Puebla , 460.— XVII. Pic d'Orizaba, 165. XVIII. Plan du port d’Acapulco; 1468. XIX. Cinq cartes relatives aux mines et à leur produit, 472. XX. Deux Taheaux comparatifs de l'étendue territoriale, et de la population de la Nouvelle- Espagne, 173.

Cartes géographiques faites par les Az- tèques, IV. 49.

Cartes à jouer. Produit de l'impôt sur cet objet, IV. 231.

Casa del apartado à Mexico. Descrip- tion de cet édifice, IV.27. Casa Fuerte ( Marqus de ). Voyez

Acuna.

Casas grandes del Rio Gila, aztèque, IL. 244.

Casus grandes de la Nouvelle-Biscaye, II. 245.

Casasola (M. de). Son recueil des voya- ges en Californie, [. 66, note. Son mémoire manuscrit sur les voyages des Espagnols au nord-ouest de l’A- mérique, IL. 292.

Cassave, pain de Manioc, IT. 399.

Castes parmi les habitans du Mexique, L. 544, 451. Rapport des castes entre elles, I. 455.

Castillo (Bernal Diaz del). Son jugement sur la conduite de Cortez, IT. 64, note.

antiquité

TABLE ANALYTIQUE

Castillo (Christophe de), Indien baptisé , auteur d’un manuscrit sur l’histoire du Mexique , Il. 74, note.

Cathédrale de Mexico , I. 58.

Catorce , district de mines, Il. 227. Sa description, IIL. 2416.

Celaya, ville, IT, 163.

Cempoalla, chef-lieu des Totonaques, If. 240: Fe

Ceralyo (Marquis de), vice-roi du Mexi- que, IL. 99.

Céréales de l’ancien continent , incon- nues en Amérique avant l’arrivée des Espagnols, IT. 420.Région quileur con- vient, 422. Arrosement que leur cul- ture exige, 428. Richesse des récol- tes, 429. Produit moyen du froment, 430. Montant de la récolte dans la Nouvelle-Espagne, 436. Comparaison du produit moyen avec celui d’autres pays, 441. Prix de la main-d'œuvre, 448. Prix moyen du froment, ébid.

Cérémonie religieuse célébrée à locca- sion de l'introduction de la vaccine, I. 330.

Cerf, espèce qu’on en trouve dans la Nouvelle-Califorme, Il. 284.

Cerro de la Cruz, pyramide mexicaine, Il. 454.

Cervantes (Don Miguel), professeur de botanique à Mexico, I. 427, IL. 370, Sa collection minéralogique , 59, note.

Cevallos (Don Ciriaco), a exploré les côtes du Nouveau-Santander, I. 288.

Chacuaco , ancienne mine, III. 216.

Chagre (Rivière de), a été proposée pour établir la communication entre les deux Océans, I. 220.

Chaises. Quantité qui en a eté importée au Mexique en 1803, [V. 72.

Chalchiuhcuecan, ancienne dénomina- tion de la plage de Vera-Cruz, IT. 209.

Chalchihuete , ancienne mine, IIT. 216.

Chalco (Lac de). Voyez Xochimilco.

Chameaux introduits au Pérou, IV. 47.

Champoton , rivière sur les bords de la- quelle on coupe le bois de Campêche, IL. 196.

Chanate, montagne, IL. 229.

Chanvre. Le gouvernement n’encou- rage pas sa culture au Mexique, IT. 484, LIL. 29. Fausseté de cette asserr tion, 31.

DES MATIÈRES,

Chapala , lac, I. 279.

Chapeaux de paille. Montant de leur importation à la Vera-Cruz, en 1802, IV. 65; en 1803, 74.

Chapetones ,nom qui désigne les blancs nés en Europe, [. 416.

Chapoltepec. Aqueduc qui conduit l’eau potable à Mexico, Il. 55. Château construit par le vice-roi Galvez, 91. Sa dégradation, 93.

Chappe. Sa détermination de la posi- tion de Mexico, I. 33; de la Vera- Cruz, 43. Son voyage en Califor- nie, 64,432.

Charbon de terre. Endroits qui fournissent , III. 330.

Charcas, bourg et mines, IL. 227.

Charles T (Quint), encourage Cortez à découvrir le secret d’un détroit entre l’Amérique et l'Asie, Il. 258. Encou- rage la culture du chanvre et du lin, IIT. 314.

Charles III , roi d'Espagne , a amélioré

cn

le sort des Indiens, I. 389. Encourage

la culture du chanvre, III. 34.

Charles IF, roi d'Espagne, fait com- muniquer le bienfait de la vaccine aux indigènes de l'Amérique et de l'Asie , I. 328. Sa statue à Mexico, IT. 52. ;

Chaussées qui conduisent à Mexico,

IL. 57.

Chemins. Voyez Routes.

Chevaux. Leur propagation dans les sa- vanes, IV. 263.

Chèvres sauvages des montagnes de la Nouvelle-Californie, II. 264.

Chiahuitzla, port, II. 210.

Chica, mine de mercure, IIL. 314.

Chicha, boisson spiritueuse des Mexi- cains, IL. 416.

Chichimèques , tribu d’Indiens sauva- ges, [. 196, IT. 161,176, 229. Leur arrivée au Mexique, I. 347. Leur histoire , 413.

Chiens servant à la nourriture, III. 56.

Chihuahua, ville, IL. 255.

Chila, saline de l’intendance de Pue- bla, IT. 457.

Chile. Voyez Piment.

Chili. Produit de ses mines d’or et d’ar- gent, IIT. 359.

Chüilpansingo, ville de l’intendance de Mexico, IT.146.Sa température, I. 293.

IV.

357

Chimalapa ( Rio de), pourrait servir à établir la communication entre les deux mers, I. 269. IV. 54.

Chimalitl ( Helianthus annuus). Sa cul- ture au Mexique, IL. 472.

Chimalpain, Indien baptisé, auteur d’un manuscrit sur l’histoire du Mexique, IT. 74, note.

Chinameca , village, IT. 354.

Chinampas , jardins flottans dans les lacs de Mexico, II. 88.

Chine. Quantité d’or et d'argent qui y reflue d'Europe, LIL. 436.

Chinois, caste ainsi nommée au Mexique, I. 452.

Chladni ( M.). Son Mémoire sur le fer météorique du Mexique , If. 310, note. :

Choco (Province du ).Or et argent qu’elle produit, IIE. 385, 399. État dans le- quelse trouve cette province, 391.

Cholula, ville de l’intendance de Pue- bla. Sa population, IT. 458. Ses ma- nufactures, IV. 7.

Cholula ( Pyramide de). Sa dimension, IL. 4514; comparée à celles d'Égypte, au monument de Bélus et aux teo- callis de Teotihuacan,If.152 , 341.

Chonos ( Archipel des ) est visité par les Indiens de Chiloe, IV. 287.

Chota, mines, III. 351.

Chovel ( M. de). Renseignemens qu’il a fournis à l’auteur, 1. 1402. Ses travaux sur les mines de mercure du Mexiqu?, III. 313.

Chunu, préparation de la pomme de terre, Il. 462.

Churultecal, nom donné à la ville de Cholula, par Cortez, Il. 458.

Cia ( M. Joseph). Renseignemens qn'il donne à l’auteur , LIL. 31.

Cibola , ville fabuleuse, IT, 261.

Cicimèques ,; peuple nomade au nord du Mexique, I. 196.

Cicuic, ville du Mexique, IE. 310, note.

Cidre. Montant de son importation à la Vera-Cruz, en 14802, IV. 63.

Cieca ( Pedro) de Leon. Son rapport sur les richesses du Petosi, ITL. 376.

; ; marécages dansles Cienesa de Arjonec SEC pe J > / environs de la Ve-

Cienega Boticaria, ra Cruz, IV, 479 aCr , , .

Cigares (Fabrique de) à Queretaro, IV.11, Cinabre. Voyez Mercure.

338

Cinaloa, province, II. 238.

Cinaloæ, ville, II. 245.

Cire. Quantité que le Mexique en pro- duit, III. 69. Montant de son impor- tation annuelle à la Vera-Cruz, IV. 62. De son importation à la Vera- Cruz, en 1802, 64. De son expor- tation du Mexique, en 4802, 66; en 4803, 73.

Citlaltepetl, une des plus hautes cimes de la Cordillère du Mexique, I. 265. Signification de ce nom, cbid., note. Voyez Orizaba.

Ciudad-Real, I. 538.

Civilisation des Indiens, I. 371. Progrès qu’elle fait parmi les blancs du Mexi- que, 422.

Clavecins fabriqués au Mexique, IV. 31.

Clavigero ( Abbé), auteur d'une His- toire du Mexique, I. 496. Son plan du lac de Tezcuco, IL.-55: 347

Clayborne , fort de la Louisiane, IL. 223.

Clerc (M. ), ingénieur-géographe à Pa- ris, I. 440, note.

Clergé mexicain. Son nombre, I, 439. Ses richesses, 440. Montant des ca- pitaux qu’il a placés sur des biens- fonds, III. 404.

Clerigo ( Pont de), endroit fut pris le dernier roi aztèque, II. 75.

Climat du Mexique, I. 249, 264. IT. 368. IV. 1486. Son influence sur l’agricul- ture , IL. 379, 495.

Clous. Quantité qui en a été importée au Mexique, en 1803, LV. 72.

Clous de girofle. Montant de leur im- portation à la Vera-Cruz, en 1802. IV. 64; en 14803, 73.

Coadnabaced, nom donné par Cortez à la ville de Cuernavaca, IT. 1446, note.

Cochenille. Sa culture, IL. 1494. III. 74. Montant de son exportation annuelle de la Vera-Cruz, IV. 60. Montant de son exportation du Mexique, en 1802, 65, 149; en 1803, pour PEspagne, 74; pour d’autres parties de l’Amé- rique espagnole, 76. Influence qu’a eue sur son exportation l’édit du commerce libre, 128.

Cocoyames , Indiens sauvages. II. 229.

Cofre de Perote, une des hautes cimes

de la Cordillère du Mexique, I. 266. Descriptivn de cette montagne,Il.205.

Cokahuila , province. IT. 218, 228.

TABLE ANALYTIQUE ,

Cojohuacan, endroit favori de Cortez, IT. 76.

Cotima , volcan, I. 69, note. II. 479.

Colnet ( James ). Son voyage, I. 108. Il est arrêté à Noutka, IL. 306.

Colombia , rivière que l’on croit identi- que avec le Tacoutché-Tessé, I. 205. Diffère du Tacoutché- Tessé, 907, note. Elle a été découverte par Qua- dra, IL. 298.

Colon ( Pedro Nuño ), duc de Veraguas, descendant de Christophe Colomb, vice-roi du Mexique, IL. 93.

Colonies. Principes d’après lesquels les modernes en ont établi, IV. 2.

Colonies espagnoles. Effets que produi- rait leur indépendance, IV.254.Voyez aussi Amérique espagnole.

Colorado ( Rio de ). Sa jonction avec le Gila, I. 72. Il pourrait servir à éta- blir la communication entre les deux mers, 209.

Colpa , terre vitriolique. Son emploi dans l’amalgamation, IV. 28.

Combats de cogs. Produit de l’impôt mis sur ces combats, IV. 231.

Comestibles. Montant de leur exporta- tion du Mexique pour d’autres par- ties des colonies espagnoles, en 1802, IV. 64; en 1803, 74.

Comilhuitlapohualliztl, calendrier reli- gieux des Mexicains, Il. 208.

Commerce. Comment il se fait entre les Espagnols et certaines tribus indien- nes , II. 252. Entraves qu’éprouve le commerce du Mexique, IV. 32. Com- merce intérieur, 33. Il est gêné par le manque de communication par eau, 33. Routes par lesquelles il se fait, 34. Objet de ce commerce, 45. Avantages qu'il retirerait de l’éta- blissement d’une communication en- tre les deux mers, 53. Commerce ex- térieur, 58; à la Vera-Cruz, 59. Ob- jets d'exportation, 60; d'importation, 61. Montant des importations en 1802, 62; en 1803, M ; des expor- tations en 1802, 63; en 1803, 74. Commerce de Vera-Cruz en 1804, 79; en 1805-6, 81. Balance du commerce du Mexique en 1824, 84, ( tableau ). Commerce d’Acapulco, 88. Droits auxquels le commerce est assujéti, 122. Commerce de contre- bande, 123. Influence qu'a eue sur le commerce l’édit qui l’a déclaré

DES MATIÈRES.

libre , 126 et suiv. Perte en numé- raire que la Nouvelle-Espagne fait annuellement par son commerce pas- sif, 154. Classification des ports par lesquels se fait ce commerce, eu égard à leur importance, 444. Balance gé- nérale du commerce de la Nouvelle- -Espagne , 147; de toute l'Amérique espagnole , 153. Entraves qu'y met la fièvre jaune, 157. Voyez Fièvre jaune.

Communication entre la mer du Sud et l’océan Atlantique. Carte qui présente les points sur lesquels elie peut avoir lieu, I. 123. Ils sont au nombre de neuf, 204. Premier point, entre la rivière de la Paix et celle du Ta- coutché-Tessé, 205. Second, entre le Rio del Norte et le Rio Colorado, 209. Troisième, entre le Rio Hua- sacualco et le Rio de Chimalapa, ibid. IV.48. Voyez Huasacualco. Com- munications temporaires, 1.210. Qua- trième, entre le lac de Nicaragua et le golfe de Papagayo, 211. Fa- cilité de ce moyen de communication, 214. Cinquième, à l’isthme de Pa- mama, 217. Effets physiques que produirait cette communication, 224. Suites politiques qu’elle aurait, 227. Sixième point, entre la baie de Cu- pica et le Rio Naipi, 231.Septième, par le ravin de la Raspadura, com- munication qui existe depuis 1788, 235. Hutième , par la rivière de Gual- laga , 238. Neuvième, par le golfe de Saint-Georges , 239. Remarques sur la communication, extraites de la rela- tion historique, 243.

Comoto ( Don Florencio Perez y ), direc- teur de l'hôpital du consulado, à la Vera-Cruz, IV. 205.

Compohuallhuitl, calendrier civil des Mexicains, IL. 208.

Compostella, ville, Il. 181.

Conchuco. Produit de ses mines, III. 353.

Conde ( Don Diego Garcia). Son travail trigonométrique sur une partie de la Nouvelle-Espagne, I. 93. Il est chargé de la construction du chemin de Mexico à la Vera-Cruz, IV. 40.

Condorcanqui, famille qui prétend des- cendre des Incas, I. 405.

Condorcanqui ( Jose-Gabriel ), prétendu Inca du Pérou, I. 405. Soulèvement qu’il excite, zhid. Son supplice, 407.

Condorcanqui ( Andres ), neveu de Jose- Gabriel, I. 406.

339

Condorcanqui ( Diego), frère de Jose- Gabriel. Ses cruautés, I, 406. Sa sou- mission, 407.

Conducteurs electriques introduits au Mexique, IV. 16.

Conil ( Bocas de), sources d’eau douce au milieu des eaux salées, IT. 1495.

Conquérir. Signification de ce terme dans la langue des missionnaires, Il. 239, note.

Conquistadores, descendans des pre- miers Espagnols établis au Mexique, I. 388.

Consulado de Mexico , achève le desague de Huehuetoca, IL. 419.

Consulado de la Vera-Cruz. États du commerce qu'il a publiés en 1802, IV. 62,70; en 1803, 71,78. Sa com- position et ses fonctions, 85.

Contenu du minerai, III. 475.

Contrebande ( Commerce de ) de l'or et de l’argent ; ses principaux entrepôts, IIT. 393. Celui des Anglais avec les colonies espagnoies, son montant, IV. 125, 456.

Cook ( James), n’a pas été le premier navigateur européen qui soit entré dans la rade de Noutka, Il. 297.

Copala, mines, IL. 481, 246.

Cog. Nom que les Péruviens ont donné par dérision à cet oiseau, III. 65.

Cordages. Montant de leur importation à la Vera-Cruz, en 1802, IV. 63, 65; en 1805, 74.

Cordillère du Mexique, I. 109. Descrip- tion de cette chaîne, 253. De ses plus hautes cimes, 267. Sa hauteur comparée à celle des Alpes et des Py- rénées , 269, note.

Cordoba, ville , IL. 216.

Cordouan. Influence qu'a eue, sur son exportation, l’édit du commerce libre, IV. 498.

Cores , anciens peuples du Mexique, I. 411.

Cornes de bœufs. Influence qu'a eue, sur leur exportation, l’édit du com- merce libre, IV. 128.

Coronado ( Seb.) découvre les mines de Catorce, IL. 227. IIT. 218.

Corral( Miguel de ), ingénieur. Son plan du Rio Huasacualco, I. 94. Ses re- cherches sur la communication à éta- blir entre les deux mers, IV. 53.

22.

340

Corrosegavra ( Juan de ), inventeur d’un procédé d’amalgamation, III. 268.

Cortez ( Hernan ), reconnait les côtes de Californie, I. 63. Comment il nomme la capitale du Mexique, 197.Titre qu'il conseille de prendre à Charles-Quint, tbid. Son arrivée au Mexique, 415. Titre qu'il obtient lui-même, 437. Conseil qu’il donne à l’empereur, sur les richesses du clergé, 441. Son testa- ment, 447; [V.513. Ses remords,l. 448. Comment on le désigne à la Nou- velle-Espagne, IT. 30, note. Sa des- cription de la vallée de Mexico,

2. Son monument sépulcral , 60. Compte qu’il rend à Charles-Quint de la destruction de Tenochtitlan, 61. Son activité le porte à faire des découvertes dans la mer du Sud, 257. Son voyage en Californie, 259. Description qu'il fait du Popo- catepetl, IV. 17. Recherches qu'il fait d’une communication entre les deux mers, II. 258. IV. 49. Son voyage dans la mer Pacifique, IV. 54.

Cosamaluapa, rivière, IL. 355.

Cosamaluapa, ville, IL. 355.

Cosecheros , Indiens qui plantent la va- nille , LIL. 44.

Cosoleacaque, village, II. 351.

Costales. Voyez Sacs.

Costanzo ( Don Miguel) a déterminé les vraies latitudes du cap San Lucas et de Saint-Rose, I. 64; la position de Santa-Fé, 78. Ses cartes de la Nou- velle-Espagne, 90,91,93. Le jour- nal de son voyage en Californie est confisqué, Il. 264, note. Son sort, 275.

Cosumel , île anciennement habitée par des Européens, II. 194.

Coton. Sa culture au Mexique, HT. 27. Montant de son importation des Etats- Unis dans la Grande-Bretagne, 28; en Europe, 29. Montant de son exportation du Mexique, en 1802, IV. 66,149; en 1803, 76. Influence qu'a eue, sur son exportation , l’édit du commerce libre, IV. 128.

Coton en graine. Quantité qui en a été exportée du Mexique, en 1803, IV. 75.

Cotonnades. Voyez Toiles de coton.

Couvent de Saint-Francois, à Mexico, IT, 58.

TABLE ANALYTIQUE

Couvens. Pourquoi, en Amérique, ils ont eu moins d'influence sur Les pro- grès de l’agriculture, IIT. 108. Voyez Nouvelle-Espagne.

Couvertures. Montant de leur importa- tion à la Vera-Cruz, en 4802, IV. 65; en 1803, 74.

Covens ( Jean ). Comment il à fixé la position de la Vera-Cruz, I. 42; d’Acapulco, 49.

Coryotepec ( Laguna de), partie orientale du lac de Zumpango, II. 97.

Cramer ( Augustin). Son plan du Rio Huasacualco, I. 94. Ses recherches sur la communication à établir entre

. les deux mers, IV. 53.

“Crawfurd (M. John) répand beaucoup

de jour sur la production de l'or dans l’archipel des Indes, III. 457.

Créoles, blancs nés dans les colonies, I. 416. Haine qui règne entre eux et les Européens, I. 417. «

Crespi (Juan), compagnon de voyage de Juan Perez. Son journal manu- scrit, II. 296, note.

Croix ( Anciennes sculptures représen- tant des ), trouvées à Guatimala, If. 342.

Croix ( Marquis de ), vice-roi du Mexi- que, engage le corps des négocians de Mexico a finir le desague, IT. 119.

Cruz del Rey, digue qui divise en deux bassins le lac de Zumpango, IL. 96.

Cruzada ( Bulles de la). Produit de cet impôt, IV. 230.

Cuba. Quantité de sucre que cette île exporte, III. 43. Secours qu’elle tire annuellement du Mexique, pour sub- venir à ses frais d'administration, IV. 246. Revenu brut de cette ile, 251. Force armée de cette île, 272. Entraves qu’éprouve l’approvisionne- ment de cette île en temps de guerre, et mesures propres pour y remédier, 287.

Cuepopan. Voyez Tlaquechiahacan.

Cuernavaca, ville de la province de Xochitepec, près de laquelle est situé le retranchement de Xochicalco, II. tale

Cuernavaca, ville de l’intendance de Mexico, IT. 145.

Cuervo (Jose Tienda de). Carte de la Sonora, qui lui est dédiée, I. 95.

Cues ( Llanos de los), nom de la vallée

DES MATIÈRES.

se trouvent les pyramides de Teo- tibuacan , II. 70.

Cuillères d'argent trouvées au port de Noutka, par Cook. Ce phénomène est résolu par'un passage du journal du père Crespi, IL. 297.

Cuirs de’ bisons. Influence qu'a eue, sur

leur exportation, l’édit du commerce libre, IV. 128.

Cuirs en poils. Montant de leur expor- tation du Mexique , en 1802, IV. 67; en 1803, 76. Influence qu’a eue, sur cette exportation, la liberté du com- merce, 1428.

Cuirs tannés ( Fabriques de), dans l’in-

tendance de Guadalaxara, IV. 6:

Montant de leur exportation du Mexi- que, en 4802, 67. 449. Influence qu’a eue , sur leur exportation, l’é- dit du commerce libre, 128.

Cuitimba, rivière qui a disparu, IL. 1471.

Cuilla hualzin, avant-dernier roi aztèque, 1,75.

Cuivre. Les Mexicains savaïent-ils le con- vertir en acier? III. 1420. Mines qui en fournissent, 308.

Cuivre de Coquimbo , envoyé en Europe à travers le Mexique, IV.48.

Cuivre ouvré. Montant de son exporta- tion du Mexique, en 4802, IV. 67, 149 ; en 1603, 76.

Cuivre en planches. Montant de son ex- portation du Mexique pour l’Europe, en 1802, IV. 66; pour d’autres par- ties de l’Amérique espagnole, en 4802, 67 ; pour compte du roi, 76.

Culiacan, rivière, IL. 239, 245.

Cumana. Balance annuelle de son com- merce, [IV.147.

Cumanches, \ndiens sauvages, II. 229. Leur adresse à manier le cheval , 230.

Cumin. Montant de son importation à la . Vera-Cruz, en 4802, IV. 63.

Cupica ( Baie de ). Projet d’y établir une communication entre les deux mers, |. 234. La chaîne des Andes in- terrompue entre Cupica et l’Atrato, 1.939:

Cuvier ( M.). Son opinion sur la nature de l’axolotl, II. 37.

Cuyoacan, ville de l'intendance du

Mexique, et couvent fondé par Cor- tez, IT. 1445.

341 D.

Dalles. Montant de leur importation au Mexique, en 4803, IV. 72,73.

Davalos ( Don Rafael), travaille avec l’auteur au dessin des profils géolo- giques, [. 157.

Davila (Damian), collaborateur d’En- rico Martinez au desague de Huehue- toca, IT. 105.

Décès. Leur rapport aux naissances, dans le Mexique, I. 306; à la popu- lation, 310; aux sexes, 457. Exem- ple des tableaux de décès qui ont servi à l’auteur pour sa computation de la population, IV. 290.

Découvertes des Espagnols sur la côte du nord-ouest de l'Amérique, faites par Cabrillo, IT. 293; par Gali, sbid. ; par Viscaino, ibid; par Perez, 296; par Heceta, Ayale et Quadra, 298 ; par Quadra et Arteaga, 299; par Martinez et Haro, 300 ; par le mème Martinez, 301 ; par Elisa et Fidalso, 306; par Malaspina, 308; par Ga- liano et Valdès, 312 ; par Caamaño, 315 ; par les Espagnols, dans le grand Océan, IV. 111.

Défense du pays. Observations géné- rales, IV. 254. Elle ne peut avoir pour objet que linvasion tentée par une puissance maritime, IV. 274. Guerres avec les Indiens, 275. Dé- fense des côtes orientales, 278.

Dénombrement ( Premier) des habitans de la Nouvelle-Espagne , [. 298. Dé- tails sur cette opération, IV. 292. Dénombrement récent ordonné par la junte provisoire, II. 328.

Denrées coloniales. Richesses du Mexi- que en ces sortes de denrées, II. 4.

Dépenses publiques. Leur montant an- nuel de 14784 à 1789, IV. 239; en 4805, 240. Classification des dépenses: administration intérieure, 242; situados, 246 ; liquido remisible, 247. :

Derech6 de oro y plata, revenu du roi d’Espagne, des produits des mines, IV. 226.

Derecho de tierra caliente. Nature de cet impôt, IV. 57.

Desague de Huechuetoca. Son profil, I. 458. Manuscrits dont l’auteur s’est servi pour sa notice du desague, II. 96, note, Commeuncement du canal par

342

Martinez, en 1607, 405. Défaut qu’on lui reproche, 108. Nouveaux nivelle- mens faits par Alonzo de Arias, 410. Adrien Boot est chargé de l’inspec- tion des travaux hydrauliques, 111. Martinez reprend ce travail, 2bid. I1 cause une inondation et est arrêté, tbid. Simon Mendez est chargé d’a- chever le desague, 112. Projets d’An- tonio Roman, Juan Alvarez de To- lède, Christobal de Padilla et Fran- cisco Calderon,zbid. et suiv. Martinez est de nouveau chargé du travail, 416. Il est remplacé par le père Luis Flo- res, 417. Martin Solis obtient la di- rection des travaux, ibid. Mal qu'il cause, 418. Manuel Cabrera est nom- surintendant, zbid. Lenteur avec laquelle on avance le travail, &bid. Le corps des négocians de Mexico s’en charge, 419. Il est achevé en 1789, tbid. Jugement de l’auteur sur cet ou- vrage, 121. Dimensions du desague, 423. Sommes qu’il a coûtées jusqu’en 4789, 128. Nivellement de ses eaux, 431, note. Ce canal est une des causes de la misère des indigènes, dans la vallée de Mexico , 135.

Désert (Le Grand), II. 339.

Diaz (Fray Juan). Sa détermination de la jonction du Colorado et du Gila, 1.73.

Digues. Moyen employé par les Azte- ques pour préserver d’inondations la ville de Tenochtitlan , IL. 404. Ce sys- tème est abandonné après l’inonda- tion de 1607, 403.

Diîmes. Leur montant, IT. 101. Elles sont payées par les propriétaires des mines, 3357.

Dindon, animal indigène du Mexique, TI. 64.

Dioscorea. Voyez Ioname.

=

Diputaciones de mineria. Dénombre- ment des trente-sept dans lesquelles les mines du Mexique sont distri- buées, III. 126,134.

Divisions du territoire de la Nouvelle- Espagne, IL. 1,14. Voyez Nouvelle- Espagne.

Divisions politiques de l'Amérique es- pagnole, L. 200. '

Doctor (ET), mines de l’intendance de Mexico, IL. 148.

Dolcres, village indien. Tableaux de ses

TABLE ANALYTIQUE

naissances et décès de 1750 à 1799, IV. 291.

Dominico , espèce de bananier, II. 385.

Doz (Vicente). Son voyage en Califor- nie, I. 64,432. |

Drake (Sir Francis) n’a pas découvert le premier la Nouvelle-Californie, IT. 272; n'a été que jusqu’au cap Grenville , 294.

Draps (Manufactures de), IN. 7.

Droits municipaux qui se paient sur les marchandises, IV. 422.

Droits royaux qui se paient sur les mi- nes, III 262. Leur diminution, 304 ; qui se paient sur les marchan- dises , IV. 122.

Dupé (M. de). Ses recherches sur la pyramide de Papantla, II. 206.

Durango, évêché ; ses revenus, I. 440.

Durango, intendance. Son étendue et sa population, Il. 228. Elle est ex- posée aux incursions des Indiens sauvages, 229. Ses villes, 234. No- menclature des reales de minas qu’elle renferme , III. 430.

Durango, ville. Sa position, I. 80, IT. 254. Masse de fer malléable et de nickel qu’on trouve dans ses envi- rous, 255. Époque de sa fonda- tion , 247.

Durasno , mine de mercure, III. 313.

E.

Eau-de-vie. Montant de son importa- tion annuelle à la Vera-Cruz, IV. 61 ; en 4802, 62; en 1803, 74.

Eaux thermales dans la vallée de Teno- chtitlan , IL. 90. Près de Guanaxuato, IIE. 490.

Ecailles de tortues. Montant de leur im- portation à la Vera-Cruz, en 1802, IV. 66; en 1803, IV. 74.

Echeveria, peintre à Mexico, I. 427.

Ecole des mines à Mexico , I. 423 , 428, Ii. 59.

Ecole de dessin à Xalapa, IF. 215.

Edgecombe, montagne nommée d’abord San Jacinto, Il. 298.

Elhuyar (DonFausto de), directeur de l’école royale des mimes à Mexico. Ses matériaux sur la position des mines de Mexico, I. 7,102. Ses mérites, 493. À communiqué à l’auteur des échantillons d’une masse qui parait un aérolithe, IL. 235. Son projet d’une

DES MATIÈRES.

nouvelle galerie dans la mine de la Biscaina , III. 226.

Elisa ( Francisco). Son expédition à Noutka, IL. 306.

Emparar (Don Vicente). Mesures qu’il prend pour assainir le climat de Por- tobelo, IV. 177.

Encomiendas, espèces de fiefs établis en faveur des conquistadores , I 388. Leur suppression, 389.

Entradas, espèce de guerre que les missionnaires font aux Indios Bravos, I. 446.

Épiceries. Montant de leur importation au Mexique en 1804, IV. 71.

Equetchecan , village indien , II. 497.

Escalante (Le père). Ses excursions apostoliques, IT. 2714.

Escalona (Duc de). Voyez Villena.

Escelen, nation qui habite la Nouvelle- Calfornie, IT. 279.

Eschwege (Le Baron d”) fournit à l’au- teur des renseignemens sur le Brésil, ITI. 449.

Esclaves. Leur nombre est presque nul au Mexique, I. 199,444, II. 373. Espèce d'esclaves indiens qu’on y trouve, [. 445.

Escobar ( Marie d’) a porté le premier froment au Pérou, II. 421.

Espagnols. Haine qui existe entre eux et les créoles, I. 417. Leur nombre au Mexique, 421.

España ( Josef). Son projet de rendre indépendante la province de Vene- zuela , IV. 74.

Espartal, marécage dans les environs de la Vera-Cruz, IV. 179.

Espinosa ( Don Josef de). Son mémoire astronomique , I. 406.

Estado (Casa del), situé sur l’emplace- ment du palais de Montezuma, 11. 72.

Étain. Mines qui en fournissent, III. 308. Montant de son exportation du Mexique en 1803, IV. 76.

États-Unis d'Amérique. Leur popula- tion , I. 1498.

Étendue de la Nouvelle - Espagne , I. 190.

Européens. Ce mot est synonyme de ce- lui d'Espagnols au Mexique , I. 422.

Expéditions botaniques , entreprises par ordre du gouvernement, [. 426.

345

Exportation de marchandises du Mexi- que. Son montant en 1802, IV. 65; en 4803, 74; en 1804, 79; en 1805, 81 ; en 1806; chid., 84. Son montant annuel, 1435. Et dans toutes les colo- nies espagnoles, 145.

Fabrica (La), Lazareth, Il. 351.

Fagoaga (Don Jose-Maria). Plan de la vallée de Mexico qu'il a fait dresser, I. 119: Richesses de la famille de Fa- goaga, [. 435.

Faence fabriquée au Mexique, IV. 13. Montant de celle qui, en 1802, a été importée à la Vera-Cruz, 63, 64 ; en 1803, 72. Montant de ce qui en a été exporté en 1802 pour d’aütres parties de l'Amérique espagnole, 67; en 4803, 76.

False-Orizaba, montagne imaginaire indiquée sur la carte d’Arrowsmith, 1. 58.

Famine. Pourquoi ce fleau afflige-t-l souvent le Mexique, I. 335.

Faraones. Voyez Apaches.

Farines. Montant de leur exportation annuelle de la Vera-Cruz, IV. 60; de tout le Mexique, en 1802, 66; en 1805, 75.

Fer. Son usage était inconnu aux an- ciens Mexicains, ou du moins mal apprécié par eux, Il. 118. Mines qui en fournissent, 309. Montant de son importation annuelle à la Vera- Cruz, IV. 61.

Fer en barres. Montant de son importa- tion à la Vera-Cruz en 1802, IV. 63 ; en 4803, 72, 73.

Fer blanc. Montant de son importation à la Vera-Cruz en 1802, IV. 63,64, en 4805, 75. |

Fer manufacturé. Montant de son ex- portation à la Vera-Cruz en 1802, 1V.62 ; en 1803, 72; pour le compte du roi, 78.

Fer météorique trouvé au Mexique, III. 310.

Ferrelo (Bartolome) continue le voyage entrepris par Cabrillo, II. 293.

Ferrer (Don Jose-Joacquin). Comment il a déterminé la position de la Vera- Cruz, I. 41. Celle du Coffre de Pe- rote , 55. Celle du pic d’Orizaba, 56.

Feyjoo. Erreurs qu’il a commises dans 2Y] q

9 244

l'estimation de la population du Pé- rou , I. 299.

Ficelle. Montant de son importation à la Vera-Cruz en 1802, IV. 65; en 41803, 74.

Fidalgo (Don Salvador). Son expédition au nord de l’Amérique , IT. 306. Fièvre jaune. Son principal siège est à la Vera-Cruz, IV. 157. Influence que . cette maladie a sur le commerce, 158; et sur la défense militaire du pays, 160. Époque on l’a observée pour la premiere fois, &oid. Elle ne doit pas être confondue avec le mnatlaza- huail , 461. Elle est identique avec le vomito prieto , 162. Pourquoi ancien- nement elle a peu fixé l'attention des médecins, 163. Époques cette maladie a été observée, 165. Elle est endémique à la Vera-Cruz , 166. Elle est une maladie sui generis , 168. Elle ne se montre pas sur les côtes occi- dentales du Mexique , 469. Elle n’est pas exclusivement propre à l’hémi- sphère boréal, 172. Rapports de cette imaladie avec la température de l’at- mosphère, 483. Elle n’est pas essen- tiellement contagieuse, 489. Sous les tropiques, elle n’attaque pas les indigènes, 191. Les blancs et les mé- üs de l’intérieur du pays y sont plus sujets que les Européens qui arrivent par mer, 495. Les hommes sont plus sujets à cette maladie que les femmes, 1bid. Durée de la maladie, 201. Mortalité moyenne parmi les malades , 202. Limites de la maladie vers l’intérieur des terres, 206. Traitement de cette maladie par la méthode stimulante, 207 ; par le quinquina, 208; par les frictions d'huile d'olive, 210; par la glace et jies neiges, zh. La maladie ne se manifeste que périodiquement, 212: Moyens de la rendre moins fréquen- te, 220.

J'igues. Montant de leur importation à la Vera-Cruz en 1802, IV. 63; en 1605, 74:

Fil. Montant de son importation à la Vera-Cruz en 1802,1V.65;en1803,72.

Finances du Mexique. Voyez les arti- cles Dépenses publiques et Revenus.

Finances de la monarchie espagnole.

Montant de toutes les recettes, JV. 250.

TABLE ANALYTIQUE

Florez (Antonio) , compagnon de voyage de Viscamw, II. 294.

Florez (Le père Luis), chargé de la di- rection du desague , II. 447.

Florida-Blanca (Comte de), établit des postes dans toute l'Amérique espa- gnole, I. 494.

Floride. Somme qu’elle tire annuelle- ment du Mexique pour subvenir à son administration , IV. 246.

Font (Fray Pedro). Sa détermination de la jonction du Colorado et du Gila, I. 73. Sa carte de la Californie, I. 95. Son voyage par terre depuis la Pime- ria Alta jusqu'a Monterey, IL. 241.

Fonte (Bartolome). Son voyage apocry- phe au nord-ouest de l’Amérique, IT. 292.

Fonte (Don Jose de). Son opinion sur la Es np de la Nouvelle-Espa- gne, I. 318.

Forcada (Antonio). Sa carte de la Nou- velle-Espagne, I. 93.

Forcats employés aux travaux des ma- nufactures, IV. 9.

Force armée dans la Nouvelle-Espagne. Montant des frais qu'elle cause à l'État, IV. 242. Proportion de ces: frais aux revenus, 256. Montant de la force armée en 1804, 257. Tableau de la distribution des troupes de li- gne, 258; des milices, 259. Montant des troupes disciplinées, 262. Fati- gues auxquelles sont assujéties celles des presidios, 263.

Foster ( M. Henri) et le capitaine Basil Hall, comment ils ont fixé la posi- tion d’Acapulco, I. 47.

Fresnillo, ville, II. 184.

Friesen ( M. Frédéric), construit les cartes de route des provinces septen- trionales du Mexique, I. 158.

Fromage. Montant de son 0e a la Vera-Cruz en 1802, IV. 64 ; 4803, 72.

Froment. Voyez Céréales.

Fruits confits. Montant de leur importa- tion au Mexique en 1803 ,1IV. 71.

Fuca (Juan de).Son prétendu voyage à la côte du nord-ouest de l'Amérique, IL. 292, 312.

Fuerte, ville, II. 246.

G.

Gachupines , nom qui désigne les blancs nés en Europe, I. 344, 416.

* DES MATIÈRES.

Gal (Francisco) decouvre une partie de la côte nord-ouest de l’Amérique, IT. 295.

Galiano ( Don Dionisio). Comment il a

. fixé la position de Mexico, I. 34. Son expédition à la Nouvelle-Californie, Il. 277; à Noutka, 312.

Galion de la Manille. Relations commer- ciales qu'il établit entre l'Amérique et l’Asie, IV. 101.

Gallisteo(DonManuel). Son nivellement des côtes de la mer du Sud, II. 365.

Galvez ( Bernardo, comte de ), vice-roi du Mexique, accusé d’avoir voulu se rendre indépendant de l'Espagne , IT. 92.

Galvez (Jose, comte de), ministre des Indes. Son voyage à la Sonora, I. 451 ; en Californie, IL. 262.

Gama (Antonio de Leon y). Comment il a fixé la longitude de Mexico, IL. 33. Notice biographique sur ce savant, 433.

Gamio ( Juan Ionacio \, propriétaire d’une usine d’amalgamation alle- mande au Pérou, IIL. 358, note.

Gante (Fray Pedro de), moine francis- cain que l’on croit avoir été fils na- turel de Charles-Quint, IL. 58.

Garces (Francisco). Sa carte de la Cali- fornie, L. 95. Son voyage, II. 241.

Garces (Henrique). On lui attribue l’in- vention de l’amalgamation usitée en Amérique, IIT. 256.

Garces y Eguia ( Don Josef). Son ou- vrage sur le tequesquite, IT. 183.

Garcia (Don Pedro). Ses travaux sur les filons de cinabre de Guazun , LIL. 319.

Garcilasso de la Vega, ses remarques sur les plantes du Mexique, IL. 386.

Garnier (M. Germain). Son estimation du produit des mines d’or et d’ar- gent de l’Amérique espagnole, III.

. #10.

Gastelbondo (Juan-Josef de), médecin, observa la fièvre jaune en 1729, IV. 466.

Gay-Lussac ( M.). Ses expériences sur f’amalgamation du muriate d'argent, IT. 272.

Gazes: Montant de leur importation

. d'Espagne à la Vera-Cruz, en 1802, IV. 65.

Géographie.Connaissancesvariées qu’elle eme. 1 9:

345

Gerboux ( M. Fr.) Son estimation de la quantité d’or et d’argent qui, depuis 4492, a reflué en Europe, II. 412.

Giganta, montagne de la Californie , IT. 265.

Gigante, mine de mercure, IIT. 345.

Gijon (Comte de). Sa tentative d'établir dans la province de Quito des colo- nies d'artisans d'Europe, IV. 4.

Gila (Rio). Sa jonction avec le Rio de Colorado. Voyez ce mot. Les Aztè- ques firent , sur les bords de ce fleuve , leur seconde station, II. 242.

Gilbert (M.) Ses notices statistiques sur le Yucatan, II. 192.

Ginetta, montagne , IT. 186.

Gîtes métallifères du Mexique , III. 440 et suiv.

Glennie (le lieutenant). Ses observations astronomiques, IV.305, supplément. GCmelin (M. Fr.), célèbre artiste a

Rome, I. 163.

Goguenech (M.), pilote biscayen, a le premier fixé l’attention du gouverne- ment espagnol sur la baie de Cupica, 1239;

Goudron. Montant de son exportation du Mexique en 1802, IV. 67; en 4803, 74.

Gouvernemens ( Forme de) des Indiens avant la conquête, I. 372.

Grandes-Indes , quantité qu’elles exportent , IIT. 21.

Grimarest ( Don Pedro ), commandant général des provinces internes , IT. 14.

Grixalva ( Hernando de ) découvre lile du Socorro et la Californie, I. 107, IT, 258 IV. 54.

Grixalva (Juan de) visite l’île d’Ulua en 4518 , II. 209.

Guacaros (Los), montagnes, IT. 271.

Guetlachtlan , ancienne dénomination de l’intendance de la Vera-Cruz, IT. 1499.

Guachichiles , tribu d’Indiens, II. 161.

Guachinangos, nom par lequel on dési- gne les habitans de la ville de Mexico, qui n’ont pas de foyers, L. 443.

Guadalaxara ( Don Diego), professeur de mathématiques à Mexico, auteur d’une table de latitudes, I. 80, 431.

Guadalaxara , évêché. Ses I. 440.

Guadalaxara, intendance, II. 178. Sou

de

sucre

revenus ,

346

étendue, ibid. Son climat, tbid. Son agriculture, 180. Ses mines, 481. Ses villes , bid. Ses manufactures, IV. 6” Ses Reales de minas, III.429. x

Guadalaxara , ville, IT. 481. Sa popula- tion , II. 330. Ses manufactures, IV. G, 12.

Guadalupe, rivière. Voyez Tepeyaca.

Guadiana.Voyez Durango , ville.

Gualgayoc , mines, INT. 351. Leur pro- duit, 555.

Guallaga , rivière qui peut servir à éta- blir une communication commerciale entre les deux mers, I. 238.

Guamanes, tribu d’Indiens, II. 161.

Guanaxuato , intendance. Nombre d’ec- clésiastiques qu’elle renferme, I. 439, note. Sou étendue, IT. 159. Sa popu- lation, :hid. Son agriculture, 161. Se- mines, 462 et III. 126. Ses villes, IL. 162. Ses eaux minérales , 163. Description détaillée de ses mines, LIL. 175,385.Description de son Real de minas, 207. Formation des roches de cette mine et rapport entre ses gisemens, 207. Revenus de l’inten- dance , IV. 248.

Guanaxuato; ville, II. 162, III. 477. Sa population, II. 330. Voyez aussi Za- catecas.

Guarisamey, mines, IL. 237.

Guasacualco, rivière, I. 278, II. 350.

Guasacualcos, port, IL. 350. Sa position, 356.

Guatimala(Monumens de), 1. 342.

Guatimucin. Voyez Quauhtemotzin.

Guautitlan , rivière, II. 95.

Guaxaca.Voyez Oaxaca.

Guayaquil. Balance annuelle de son commerce, IV. 147.

Guayhuenes , Indiens qui visitent pério- diquement les îles Huaytecas et Cho- nos , IV.287.

Guaymas , port, IL. 240.

Guayra. Balance annuelle de son com- merce, IV. 146.

Guayras. Voyez Huayres.

Guelves (Marquis de), vice-roi du Mexi- que , fait boucher le canal de No- chistongo , IL. 110.

Guerra (Garcia), archevèque de Mexico, vice-roi de la Nouvelle- Espagne , confie le travail du desague à Alonzo de Arias, IL. 440.

TABLE ANALYTIQUE

Guiane. Quantité de sucre qu’elle ex- porte, III. 241.

Guichichila , mines, IT. 1481.

Guignes (M. de). Ses recherches sur la quantité d’argent que les Anglais portent en Chine, IIE. 439.

Guines (Canal de los), projeté dans l’île de Cuba, I. 241 ; IV. 288.

Gulphstream , courant d’eau chaude, I. 224.

Gutteriez , Indien baptisé, auteur d’un manuscrit sur l’histoire du Mexique, II. 74, note.

H.

Habilitadores , capitalistes qui font le commerce de la vanille et du quin- quina , LIT. 44.

Hænke (M. Thaddée), botaniste de l'expédition de Malaspina, II. 309. Hall (Le capitaine Basil) , fixe la popu-

lation de San Blas, I. 68. Voy. Foster.

Halsbrücke , mine de Freiberg. Minerais qu'on entire, IT. 282. Recherches sur cette mine, publiées par M. Ber- thier, ébid. Frais que nécessite l’ex- ploitation de cette mine, 284. Na- ture des minerais, 285.

Hamacs. Montant de leur importation à la Vera-Cruz en 1802, IV. 65; en 1803, 74.

Haro (Gonzalo Lopez de). Son expédition aux établissemens russes en Améri- que , IL. 300.

Harpons. Montant de leur importation à la Vera-Cruz en 1802, IV. 65.

Hatun-Potocsi, ou Cerro de Potosi. Voyez Potosi.

Hauteurs mesurées dans l’intérieur de la Nouvelle-Espagne, I. 184,186,187. Havane , capitainerie générale. Balance de son commerce , IV.153. Ses reve-

aus bruts, 251.

Havane, port. Sa température, I. 295. Sa population actuelle, IT. 329. Ba- lance annuelle de son commerce, IV. 145. Ce port doit être regardé comme le port militaire du Mexique, 278.

Heceta (Bruno.) Son voyage à la côte du nord-ouest de l'Amérique, II. 298. Heceta , premier nom du Rio Columbia,

II. 291.

Hell (Le père.) Comment il fixe la po-

sition de San Jose, I. 65.

DES MATIÈRES.

Héron de PV. illefosse (M). Son évaluation du produit des mines d'Europe, III. 454.

Herrera (Don Josef). Voyez Cevallos.

Himalaya. Montagnes ; leur hauteur comparée à celle des Andes, des Al- pes et des Pyrénées, I. 269, note.

Himmelsfürst, mine de Saxe , comparée a celle de la Valenciana, III. 206.

Histoire du Mexique, tableau chronolo- gique , I. 408. Idées des Indiens sur la cosmogonie , 409. Migrations et histoire des Toltèques, des Chichi- mèques , etc., ete., 411. Fondation de

Tenochtitlan, 414. Rois mexicains, 415. Arrivée de Cortez, tbid.

Hôpitaux , IV. 213.

Hornitos, bouches volcaniques près du Jorullo , II. 1469.

Hospice de Mexico, II. 58.

Hostimurt, ville, II. 245.

Hostotipaquillo, mines, II. 181.

Huacachula, village indien, II. 459.

Huajocingo ouHuezxotcinco, ville, IT. 460 ; LV:7.

Hualca( Diego ) a découvert le gite mé- tallifère du Potosi, III. 477.

Huamachuco. Produit de ses mines, II. 355.

Huancavelica, mine de mercure dans le -Pérou , III. 319,348, 582.

Huantajaya. Produit de ses mines, IIL. 30).

Huari Capca, a découvert les mines de Pasco, IIT. 349.

Huasacualco, rivière qui pourrait ser- vir à établir la commumcation entre les deux mers, I. 209. Son importance sous ce rapport a déjà été reconnue par Cortez, IV. 49. Sa barre, 11.350.

Huaxyacac, un des chefs-lieux du pays des Zapotèques, IL. 485. 7

Huayna-Potocsi, montagne près de Po- tosi, III. 382.

Huayres, fourneaux anciennement em- ployés au Cerro de Potosi, pour l’ex- traction de l’argent des minerais, III. 381.

Huaytecas, archipel visité par les [n- diens de Choloe, IV. 287.

Huehuetoca ( Desague de\. Voyez De- sague.

Huehue-Moteuczoma , nom de Montezu-

347

ma I, II. 31, note, Digue quil fit construire, II. 401.

Huechuetlapallan , pays inconnu, origi- nairement habité par les Toltèques, TI. 3548.

Hueilcohuacan, ville, II. 245.

Huexotcinco. Voyez Huajocingo.

Hugarte ( Le Père Juan), a reconnu les erreurs des cartes de la Californie, 1: 75) 4

Huichilobos. Voyez Huitzilopochtli.

Huile de lin. Montant de son importa- tion au Mexique, en 4803, IV. 71.

Huile d'olives. Montant de son impor- tation à la Vera-Cruz, en 1802, IV. 62; en 1803, 71.

Huitzlopochco, sources conduites dans les canaux de Tenochtitlan, Il. 46. Danger auquel cet aqueduc expose la ville , IE. 402.

Huitzilopochtl, divinité mexicaine. son temple était situé, Il. 32. Signi- fication de ce nom, 37, note.

Huitzitzila. Voyez Tzintzontzan.

I.

Toname. Sa culture au Mexique, Il. 467.

Ile-de-France. Sucre qu’elle exporte, III. 24.

Iles du grand Océan, découvertes par les Espagnols, IV. 111.

Importation des marchandises d'Europe au Mexique. Son montant en 1802, IV, 62,149; en 14803, 71; en 1804, 79; en 4805, 84; en 1606, 84; son montant annuel, 438, 284; et dans toutes les colonies espagnoles, 151. Montant de l'importation fraudu- leuse, 156.

TImpositions que paient les propriétaires des mines, III. 337.

Indes orientales. Quantité d’or et d’ar- gent qui y reflue d'Europe, IT. 455. Indiens ( Américains, indigènes cuivrés ). Leur nombre, I. 544; leurs migra- tions du nord au sud , 552; leurs lan- gues, hd.; leur physionomie, 355 ; leur teint, 357 ; ils ont de la barbe, 361 ; leur longévité, 365; ivrognerie, ibid. ; ne sont pas sujets à des diffor- mités, 266; leur ressemblance avec la race mongole , 367; leurs facultés morales, 369; leur état de civilisa- tion avant l’arrivée des Européens, 372. Comparaison entre eux et les

348

nègres , 374; leur religion, 376; leur caractère, 378; leur tristesse, 380; leur goût pour la peinture et la sculp- ture, cbid. ; pour les fleurs, 381 ; leur état social, 383; leur division en tri- butaires et nobles, 386; vexations qu'ils éprouvèrent lors de la con- quête, 387 ; ils furent soumis aux En- comiendas , 388; leur sort s’est amé- lioré dans le dix-huitième siècle, 389; surtout par l'établissement des inten- dances, 390. Inégalité de fortune qui règne parmi eux, cid.; misère de la grande masse, 391 ; exemples de gran- des richesses, 392. Ils ne paient pas d'impôts indirects, cbid. ; ils sont sou- mis au tribut, 393 ; autres impôts qu'ils paient, tbid. ; ils sont privés de plu- sieurs droits civils, 394. Avilissement dans lequel ils se trouvent, 395. Pourquoi les derniers vice-rois n’ont rien pu faire en leur faveur, 404. In- convéniens politiques qui résultent de l'isolement dans lequel on tient les Indiens,405;1V.286. Leursidées sur la cosmogonie, I. 409. Leurs premières résidences et leurs migrations , 411.

Indiens nomades. Voyez [ndios bravos.

Indigence du peuple mexicain. Ses cau- ses, IV. 139.

Indigo. De sa culture, IIL. 53; ses dif- férentes espèces, 54; son exportation, 55. Transport de celui de Guatimala en Europe, à travers le Mexique, IV. 48. Montant de son exportation annuelle de la Vera-Cruz, 60; de son importation en 4802, 65 ; de son ex- portation du Mexique, en 1802, 149; en 4803, 74. Influence qu'a eue, sur cette exportation, l’édit du commerce libre, 128.

Indios bravos, 1. 383. Gucrre que leur font les missionnaires et la troupe des Presidios, EL. 445 ; [V.275.

Tniesta ( Yldefonso). Son évaluation de la quantité d’eau que renferme le ca- nal de Huehuetoca, lors des grandes crues, II. 1422, note.

Iiena ( Blas de). Manière dont il est

entré dans le cratère du Cerro de Masaya, IV. 20.

#noculation de la petite-véroie; ses pro- grès dans le Mexique, I. 328.

#rondations dans la vallée de Mexico, il. 97 ; période qu'’elies observent, 99. Inondation de 4446, 101; de 1498, ibid, ; de 1553, 103; de 1580, shid. ;

TABLE ANALYTIQUE

de 4604, ibid. ; de 4607, bd. ; de 4629 à 4634 , 111 ; de 4763, 129 ; de 1772, 430.

Intendances. Leur nombre, IL. 5. Dis- proportion dans leur étepdue ; 16; dans leur population , 49; dans leur population relative, 20.

Traca, mets mexicain, IL. 476.

Tsasvirivill ( Don Mariano). Comment il a déterminé la position de la Vera- Cruz, I. 41; celle du pic d'Orizaba, I. 56.

Isleños, natifs des îles Canaries, gérans des plantations, I..416.

Istenenetl, reste d’une petite pyramide mexicaine, II. 154.

Isthme de Panama. montagnes , I. 424.

Isthme de Tehuantepec , IV. 306, sup- plément.

Tturigarray ( Don Josef de ), vice-roi du Mexique. Voyez Ÿiurigarray.

Itsli. Voyez Obsidienne.

Ixtlilxochitl ( Antonio Pimentel, Fer- nando Pimentel, et Fernando Alba), Indiens baptisés, auteurs de manu- scrits sur l’histoire du Mexique, II. 74, note.

Iztaccihuatl, une des plus hautes cimes de la Cordillère du Mexique, [. 265. Signification de ce nom , ibid. , note.

J.

Jalap. Province qui le produit, IL. 201. De sa culture, III. 46. Montant de son exportation annuelle de la Vera- Cruz , IV. 61; de tout le Mexique, en 48092, 66; en 4805, 75,150. |

Jaltipa, village, IT. 351.

Jamaïque. Quantité de sucre qu’elle ex- porte, LIL 45.

Jambons. Montant de leur importation a la Vera-Cruz, en 1802, IV. 62; en 41803, 71.

Janeiro ( Rio). Sa population, IT. 329.

Jardin des plantes a Mexico, I. 427. II. 59.

Jardins flottans. Voyez Chinampas.

Jaruchos. Voyez Vacheros, IN. 356.

Jatropha. Voyez Juca.

Jefferson ( M. Thomas). Sa détermina- tion de la position de Santa -Feé, I. 77. Son éloge, 200; IT. 272, note.

Jefferys (Thomas). Comment il déter-

Hauteur de ses

DES MATIÈRES.

mine la position de Mexico, I. 35; de la Vera-Cruz, 43.

Jésuites. Leurs établissemens en Cali- fornie, IT. 262. Contrariétés qu'ils éprouvent, 266. Le militaire est sou- mis à leurs ordres, 267.

Jorullo ( Xorullo ), volcan; son origine, I. 284. II. 168.

Journée ( Prix de la) au Mexique, com- paré à celui d’autres pays , IL. 448, EV. 413.

Juca, plante qui donne le manioc, IT. 399. Voyez Manioc.

Juncos , tribu d’Indiens , IV. 288.

Juruyo. Voyez Jorullo.

Justice. Frais qu’elle cause à l'Etat, IV. 239.

K.

Kamtschatka, fut dans le principe le terme des expéditions russes, IV. 120, note,

Kenayz, peuple de l'Amérique russe, IT. 323.

Kin ( Le père). Voyez Kühn.

Kirwan. Ce qu’il pense de la hauteur de la Santa-Barbara, III. 320.

Klaproth ( M.) a analysé l’aérolithe de Durango, IL. 255 ; et les muriates d’ar- gent, LIT. 461.

Koliugi, peuple de l'Amérique russe, IT. 323.

Koniagti, peuple de l'Amérique russe, IT. 323.

Kühn (Le père Eusèbe ). Son voyage en Californie, I. 72. On lui attribue à tort d’avoir prouvé le premier que ce pays n’est pas une île, IL.257, 260,267.

L.

Laborde ( Jos. de), fondateur de l'église de Tasco, IL 146. Ses aventures, III. 230.

Laborde (M. Alexandre de),11. 94, note.

Lachaussée ( M.) construit, d’après les plans de M. del Rio, une machine à co- lonnes d’eau, III. 228.

Lafora ( Don Nicolas ). Son journal de route , [. 75. Sa carte des frontières de la Nouvelle-Espagne , 97.

Lagos, ville de l’intendance de Guada- laxara, II. 482. Ses manufactures, IV. 6.

Laguna , île, II. 357.

349

Laguna ( Don Pedro de la). Sa carte d’une partie du Mexique, [. 94. Fait dresser des plans des ruines de Mitla, II. 488, 490.

Lagunas de la province de Texas, IL. 220, 546.

Lainages. Montant de leur importation a la Vera-Cruz, en 1802, IV. 63, €4; de leur exportation pour d’autres parties de l'Amérique espagnole, en 4802, 67; en 4803, 72, 73.

Landivar ( Don Raphaël), poète mexi- cain , II. 467.

Langues des indigènes, I. 352. Prépon- dérance des langues dans le nouveau continent, 324. 1

La Salle ( De). Son établissement à l’ouest du Mississipi, donne lieu à des discussions sur les limites du Mexi- que, IE. 222. IV. 275.

La Peyrouse. Comment il détermina la position de Monterey, I. 70.

Lauricocha , mines, II. 349.

Laxas (Las), rivière, I. 279.

Leca ( Carlos Corso de), inventeur du beneficio de hierro, IT. 267.

Le Maur ( MM.) lèvent le plan du ca- nal de los Guines, I. 241.

Lemos ( Don Francisco Gil), vice-roi du Pérou, a fait examiner la côte aus- trale du Chili, I. 240. Son dénombre- ment des habitans du Pérou, 298.

Leoba. Voyez Mitla.

Léon, ville , Il. 4614, 163.

Lerma, rivière, I. 279.

Lerma, ville, II. 147.

Lewis. Son voyage à l'embouchure du Rio Colombia, II. 272.

Lima. Balance annuelle de son com- merce, IV. 146.

Limites entre les Etats-Unis et les pro- vinces-unies du Mexique restées in- décises , Il. 339.

Lin. Le gouvernement empèche sa cul- ture au Mexique, Il. 484. III. 29. Voyez Chanvre.

Lipans , Indiens sauvages, I. 383.

Liqueurs fines. Montant de leur impor- tation à la Vera-Cruz, en 1802, IV. 63; en 1805, 72. k

Liquido rémusible , revenu net que le roi d'Espagne tire du Mexique, IV. 247 ; et des autres colonies, IV. 251.

Lizana ( Don Francisco Xavier de), ar-

chevêque de Mexico. Renseignemens qu'il a fournis à l’auteur, I. 305. .

Llanas ( Antonio ), a découvert les mines de Catorce, III. 218.

Llanitos ( Los ), montagne, IT. 161.

L'anos , 1. 355.

Loaysa (Fray Geronimo ), archevêque de Lima, fait le dénombrement des habitans du Pérou, I. 298.

Long ( Le major) rectifie plusieurs er- reurs géographiques, EL. 83, 134.

Lopez. Son plan des environs de Mexico, T. 99, 97.

Lorenzana ( Cardinal de). Son ouvrage sur les antiquités du Mexique, I. 441. Mémoire qu'il a fait dresser sur le desague, IL. 96, note.

Loreto, chef-lieu de la Californie, II. 269.

Louisiane. Quantité de sucre qu’elle ex- porte, III. 21. Secours qu'elle tirait annuellement du Mexique pour ses frais d'administration , IV. 246.

Lubarsky( M.) découvre le platine dans les mines de l’Oural, III. 453.

M.

Machine de Reichenbach. Pourrait être employée au Mexique, IIL. 266.

Macuina , chef de Noutka, II. 291, 303.

Macultepec, montagne basaltique, IL. 414.

Maenza ( Marquis de). Sa tentative d’é- tablir dans le royaume de Quito une colonie d’artisans d'Europe, IV. 4.

Maestre ( Don Tonacio). Son travail sur le lac Nicaragua. IL. 368.

Blaguey (Agave). Sa culture au Mexique, IT. 487. Boisson qu’on en tire, sous le nom de pulque , 489. Importance de cette culture, 490, Voyez Pulque.

ÎMain-morte du clergé; si elle est con- traire aux progrès de l’agriculture, III. 407.

Mais. Sa culture, II. 407, 408. Sa fécon- dité extraordinaire , 411. Il forme la principale nourriture du peuple, 413. Son prix moyen, 414. Boisson qu’on en prépare, 416. Montant de sa pro- duction, 418.

Majorats, contraires aux progrès de l'agriculture , IT. 407.

Malaspina ( Alexandre ). Comment il fixa la position du cap San Lucas, I. 67 ;et de Monterey, #bid. Son expé- dition à la côte du nord-ouest de l’A-

TABLE ANALYTIQUE:

mérique, II. 308. Son emprisonne- ment , cbid. Evalue les mines de l’A- mérique , LIL. 394, note.

Maldonado ( Ferrer). Son voyage apo- cryphe à la côte du nord-ouest de PA- mérique , IL. 292. i

Malouincs ( Iles). Elles ne contiennent pas d’établissemens stables, IV. 287.

Malpasso, IV. 54. Voyez Passo.

Malpays , cañton formé par un soulève- ment volcanique , Il. 466.

Malte-Brun ( M.) Doutes qu'il a élevés sur l'identité du Tacoutché-Tessé et du Rio Colombia, I. 207.

Manganèse. Mines qui en fournissent, IH "314.

Mangi (Juan Mateo). Son journal ma- nuscrit d’un voyage en Californie, II. 269, note.

Mani. Sa culture au Mexique, IT. 472.

Maniau ( Don Joacquin ). Son ouvrage manuscrit sur la Nouvelle-Espagne, I. 393, note.

Manioc. Sa calture, IL. 398. Ses espèces, 399,407. Il est indigène en Amérique, 402. Utilité de cette production, 405.

Mansos, montagnes, II. 249.

Manufactures. Entraves que le gouver- nement a mises à leur établissement, IV. 5. Montant de la valeur de leurs produits dans la Nouvelle-Espagne, 6. Manufactures de toiles de coton, ibid. ; de draps, tbid. ; de soïeries, 10; de tabac, 11; de savon, 12 ; de faïence, 13; de chapeaux, tbid. ; de poudre à canon , 44. Orfévrerie , 21. Monnaie. 22.

Manuscrits aztèques, I. 372, note.

Manzo (Francisco y Luniga), archevêque de Mexico. Sa bienfaisance pendant l’inondation de 14629 à 1634, EL. 1414.

Mapimi. Voyez Bolson.

Mapimis , ville, IL. 236.

Marin ( M. Campo ). Son évaluation du monuayage de Mexico, III. 304.

Marfil, IX. 162.

Marquez (Pietro). Son trayail sur les antiquités mexicaines, [I. 208.

Marquis ( Port du), partie du port d’A- capulco, IV. 90.

Marquis ( Le ), nom sous lequel Cortez est connu au Mexique, IL. 30, note. Martin ( Don Luis ) ingénieur mexicain,

I. 149. Etendue qu'il donne à la vallée

DES MATIÈRES.

de Mexico, Il. 29. Son travail sur les ruines du palais de Mitla , 188.

Martinez ( Alonzo ), collaborateur d’En- rico Martinez, IL. 105.

Martinez ( Enrico), auteur du desague de Huehuetoca , IT. 405. Commence- ment de son travail, hid. Reproches qu'on lui fait, 108. Il a rédigé les cartes du voyage de Viscaino, 291.

Martinez ( Don Estevan Jose), pilote de Juan Perez, dans son voyage à la côte du nord-ouest de l'Amérique, IL. 296, 500. Il est chargé de former un éta- blissement à Noutka, 304. Fait arré- ter James Colnet, 306.

Mascard ( Don Manuel). Son voyage manuscrit, I. 75. Sa carte de la Nou- velle-Espagne, 90,92; des environs du Doctor, etc., 93.

Maso ( Don Jose del ), propriétaire d'une mine de mercure , III. 315.

Matalans , nation de la Nouvelle-Cali- fornie, II. 276.

Matlazahuatl, maladie particulière aux Indiens, I. 333. IV. 162.

Maurelle ( Don Francisco), pilote, au- teur du journal du voyage de Heceta, Ayala et Quadra , IT. 298.

Maya, langue des Indiens du Yucatan, IT. 495.

Mayo, rivière, II. 239.

Mayolias, tribu d’Indiens, II. 161.

Méches. Quantité qui en a été importée au Mexique, en 1803,IV. 74.

Mechoacan , racine médicale, III. 48.

Mechoacan (Royaume de), II. 164. Voyez aussi ’alladolid.

Mecos, Indiens sauvages, I. 383. Guerre que leur font les missionnaires , I. 446. IT. 229.

Medina ( Bartholomé de), inventeur de l’amalgamation usitée dans les mines du Nouveau-Monde, III. 256.

Medina ( Salvador de). Son voyage en Californie, I. 432.

Meganos, collines de sable mouvant dans les environs de la Vera-Cruz, II. 554.,1V. 178.

Meiya , espèce de bananier, II. 385.

Mellado, mimes, II. 163.

Mendez ( Simon). Son projet pour pré- venir les inondations , II. 412. À été de nouveau examiné, en 1774, par Vélasquez, 133.

35r

Menquis, peuple de la Californie, IT. 268.

Mer du Sud. Est-elle plus élevée que l’océan Atlantique? I. 223.

Mercure. Quantité de ce métal employée pour retirer l'argent des mines du Mexique , III. 288. Quantité de mer- cure qui se perd dans l’amalgama- tion, tbid. Influence de son prix sur Pexploitation, 294. Tentative de s’en procurer de la Chine, 295. Mines qui en fournissent, 3114. Leurs dif- férentes formations , 313. L’importa- tion de ce métal en Amérique cessera bientôt, 315. Endroits de l'Amérique espagnole, hors du Mexique, l’on en trouve, 316. Quantité de ce métal employée à Potosi, 383. Montant de son importation annuelle à la Vera- Cruz, IV. 61. Montant de son impor- tation au Mexique, en 1802, 70 ; en 4803, 77. Montant du revenu que sa vente produit au roi, 227.

Merida, Intendance. Son étendue, IT. 192. Son climat , 194. Indiens qui l’habitent, 495. Ses productions 196.

Merida de Yucatan, ville. If. 497.

Mermentas , rivière, II. 222.

Mesada et media anata. Produit an- nuel que fournit au roï l’exercice de ce droit, IV. 231.

Mescaleros. Voyez Apackhes.

Mestizos ou Métis, I. 344. Leur nombre, 452.

Metates ( los), montagnes, II. 237.

Métaux employés comme monnaie par les Aztèques, IIT. 122.

Métaux précieux. Changement qu’é- prouve leur accumulation en Europe, EIT.472;combien on en exporte annuel- lement aux iles Philippines, IV. 102.

Métis. Voyez Mestizos.

Meubles fabriqués au Mexique, IV. 31.

Mexicains. Voyez Azlèques.

Mexical, eau-de-vie de pulque, II. 493.

Mexicana , rivière, II. 222.

Mexico, archevéché.Ses revenus, I. 440.

Mexico, intendance. Son étendue et sa population, IL. 27. Ses limites , zbid. Nature du pays, id. Description de la vallée de Mexico, 29. Voyez ce mot. Ses principales villes, 445. Ses mines, 448. III. 4286.

Mexico, pays. Signification de ce mot, E. 497.

352

Mexico, royaume. Sa population, Il. 26. Voyez aussi Vouvelle-Espagne.

Mexico, vallée. Sa situation, IT. 29. Son étendue, :bid. Routes qui la tra- versent, 30. Description qu’en fit Cortez , 32. Plan qu’il en fit dresser, 35. Établissemens successifs que les Aztèques y formerent, 36. Descrip- tion du Teocalli de Tenochtitlan, 38. Voyez ce mot. Description de la ville de Mexico, 42. Voyez ce mot. Des- cription du lac de Tezcuco , 45.Mo- numens antiques qu’on y trouve, 65. Pyramides de San Juan de Teotihua- can, 66. Retranchement militaire de Xochicalco , 70. Chinampas qui flot- tent sur les lacs , 88. Sources d’eaux thermales , 90. Château de Chapolte- pec, 91. Affluens de cette vallée, 95. Desague de Huehuetoca, 96. Projet pour le desséchement de la vallée, 104. Causes de la dépopulation de cette vallée, 136.

Mexico, ville. Sa position géographique, L.51.Consternation que causaa Mexico l’'eclipse de soleil de 1803, 40. An- cien nom de Mexico , 197. Avantage de sa situation, sous le rapport des communications avec le reste du monde, 285. Sa température , 293. Proportion des castes qui en forment la population , 344, 451. Etablisse- mens scientifiques que cette ville ren- ferme, 423. Nombre des Saragates, 443. Proportion des sexes dans sa population, 456; IT, 529.—Cette ville n’est plus située au milieu des eaux, 11.31. Digues par lesquelles elle com- muniquait avec le continent, 42. Mexico rebâti par Cortez, est plus petit que Tenochtitlan, 43. Pourquoi elle est éloignée des lacs, 45. Beauté de cette ville et des environs, 50. Propreté qui y règne, 55. Aqueducs qui y conduisent l’eau potable, cbid. Chaussées qui y conduisent, 57. Edi- fices remarquables, 58. Monumens antiques, 65. Description du palais de Montezuma, 71. Ruines de celui du roi Axajacatl, 72. Pont dit Salto de Alvarado, 73. Pont du Clerigo, 75. Cortez a-t-il bien fait de recon- struire la ville à l’endroit était s1- tuée celle de Tenochtitlan, 76. Sa population, 77,149,329, IV. 293 et suivantes. Nombre des ecclésiastiques, I. 439, note, II. 79. Revenus de son archevêché, IL. 80. Son tribunal d’in-

TABLE ANALYTIQUE

quisition, #0. Naissances et décès, 82. Consommation de ses habitans, 84 ; comparée à celle des habitans de Pa- ris, 85. Augmentation de celle du vin depuis 1791,86.Grande inondation de 1629 à 1634,111. Projet de transférer ailleurs la ville, 114. Pourquoi le de- sague de Huehuetoca ne la garantit pas absolument d’inondations, 129. Sa hauteur au-dessus de la mer, 144. $es manufactures, IV. 13. Son hô- tel des monnaies, 22. Maison du dé- part, 27. Cette ville est le principal entrepôt du commerce intérieur de la Nouvelle-Espagne, 34. Détails sur sa population lors du dénombrement de 1790 : religieux, 293 ; religieu- ses, 294; clergé séculier, 295; 49 castes, 296; écoliers, 297 ; écolières, zhid ; hôpitaux, 198 ; prisons, 299 ; d’après le genre d’occupations , ibid.

Mexiütli. Voyez T'eocalli de Tenochtitlan.

Mextitlan, lac, I. 279.

Meztli Ytzaqual, maison de la lune, ancienne pyramide , Il. 66.

Micaotl, chemin de la mort, nom an- cien de la vallée se trouvent les pyramides de Teotihuacan , LL. 70.

Michuacan. Voyez Mechoacan.

Micuipampa, mines, IL. 352.

Mier ( Don Cosme de) y Trespalanos , doyen de la haute cour de justice à Mexico. Plans qu'il a fait dresser du desague de Huehuetoca, IT 96, note. Comme surintendant du desague de Huehuetoca , il a fait construire deux canaux d'écoulement , 126.

Miguitlan. Voyez Mitlan.

Milices. Leur nombre, IV. 257. Leur répartition, 259. Pourquoi elles sont si nombreuses, 265.

Mimbreños. Voyez Apaches.

Minerais. Leur nature, III. 453. Leur richesse moyenne , 165. Difficulté de les évaluer, 280. Évaluation approxi- mative de ceux qu’on retire de la mine de Valenciana , 281.

Mineria (Cuerpo de), à Mexico. Avances qu’il a faites à des propriétaires de mines, [.437.

Mines. Leur influence sur l’agriculture dans les diverses parties du Mexique, IL. 375 etsuiv. Sur la populat.,[IT.110. De leur état. 409. Exploitation sous les rois Aztèques, 114. Position géo-

DES MATIÈRES, 353

graphique de celles qui sont actuelle- ment exploitées, 127. Tableau géo- logique de la Nouvelle-Espagne ; ro- ches, 134. Voyez Roches. Gites de minerais, filons et couches, 141. Réunion par groupes, 444. Forma- tion des filons, or et argent ; nature des minerais, 452. Lavages, 156, ñote. Découverte du platine, 158. Richesse moyenne des minéraux,166. Description des régions les plus métal- lifères: Guanaxuato,175,1V.310.Quel- ques vues plus générales sur l’âge et la nature des formations,[IT. 207. Zacate- cas,212 ; Catorce,21 6; Pachuca et Real del Monte, 219 ; Tasco, 229. Art du mineur mexicain; administration des mines, 237. Amalgamation et fonte, 253. Mode d’amalgamation des mi- neurs d'Amérique, comparé à celui des mineurs de Halsbrucke, 282. In- fluence du prix du mercure sur les pro- grès de l’exploitation, 294. Quantité d’or et d'argent extraite des mines du Mexique, 296. Monnayage des années 4733-1799, 302 ; de l’année 4805, zhid. Le produit annuel peut-il augmen- ter ? 304. A-t-1l baissé? 306. Métaux communs : fer, cuivre, 308; étain, ibid; plomb, 310. Métaux d’un usage restreint, 511. Mercure, ibid. Char- bon de terre, 330. Sel, ibid. Soude, 331. Légisiation des mines; conseil suprême, 334. Impôt que paient les propriétaires, 357. Progrès futurs, 341. Comparaison du produit des mines du Mexique avec celui des au- tres colonies espagnoles, éhid. Pro- ductions du Pérou, ibid; du Chili, 359; de Buenos-Ayres, 360; de la Nouvelle-Grenade, 584. Tableau du produit actuel des mines du nouveau continent (non compris la contreban- de), 393. Métaux précieux exportés en contrebande des ports de la Vera- Cruz et d’Acapulco, 394 ; de Cartha- gène et Portobelo, 396 ; par le fleuve des Amazones, ibid; du Chili, 397 ; dans la vice-royauté de Buenos-A y- res, 2bid ; du Brésil, ibid. Tableau du produit actuel des mines du nouveau continent (y compris la contrebande), 397. Leur produit annuel au com- mencement du xix° siècle , 398. Tableau du produit actuel des mi- nes de l’Europe, de l'Asie boréale

et de l'Amérique , 400. Proportion.

entre l’or et l'argent qu’on retire de

LV.

l'Amérique espagnole , 401: Recher- ches sur la quantité d’or et d’argent qui a reflué d’un continent à l’autre depuis année 1492, 404, 436; d’a+ prés Ustaris, 405 ; d’après Moncada, Navarete et Solorzano, zbid; d’après Raynal, 407 ; d’après Adam Smith, 409 ; d’après Robertson, 410 ; d’a- près l’auteur des recherches sur le commerce, 4113; d’après Necker, ibid; d’après Gerboux , 412. Quan- tité d’or et d'argent enregistrée, re- tirée des mines de l’Amérique depuis 1492 jusqu’en 1803, 414. Or et ar- gent non enregistrés, 416. Total de l'or et de l’argent retirés des mines de l'Amérique depuis 1492, cbid: Proportion dans laquelle les différen- tes colonies y ont contribué, 417. Proportion entre l’or et l’argent, 418. Montant de l'or et de l'argent trouvés lors de la conquête, et qui est devenu le butin des conquérans , 419. Quan- tité de numéraire en circulation dans le Nouveau-Monde, 425. Quantité d’or et d'argent qui passe immédiate- ment en Asie et en Afrique, sans tou- cher l’Europe,426.Total de la quantité d’or et d'argent que l’Europe a recue du Nouv.-Monde depuis 1492, et qui résulte des caiculs précédens, 427. Proportion dans laquelle ces riches- ses ont reflué en Europe à diverses époques , 428. Proportion entre l’or et l'argent à ces diverses époques, 4351. Recherches sur la question que sont devenues ces richesses, 432. Difs férentes voies par lesquelles l’or et argent refluent en Asie : par commerce du Levant , l'Egypte et la Mer-Rouge, 455 ; par les Indes Orientales et la Chine, 436 ; par le commerce des Russes , zôid. Accu- mulation de l'or et de l’argent en Eu- rope, +15. Observations récentes, 446. Mines du Brésil, produit comparé à celui des mines de i’Oural, 447. Pro- portion entre les métaux monnayés et ceux réduits en objets d’orfévrerie , 460. Activité des monnaies de France comparée à celle des hôtels de mon- naies à Mexico, 468. Des change- mens qu'éprouve l’accumulation des métaux précieux en Europe, 472.

Mineurs: Degré ils ont porté au Mexi-

que l’art de l'exploitation, III. 237. Cet état est libre dans l'Amérique es- pagnole , 249.

554

Missionnaires, Hostilités qu’ils commet- tent quelquefois contre les Indios bravos, I. 445. |

Mita (La), loi qui force les indigènes au travail des mines , n’est plus en vi- gueur au Mexique, I. 358.

Mitla (Palais de). Ses ruines, IT. 487.

Mixteca, contrée montagneuse, II. 187.

Miztèques , anciens peuples du Mexi- que, I. 411.

Mocino. Voyez Mozno.

Moctezuma , rivière, I. 278.

Mompox, ville du royaume de Santa Fe, principal marché de l'or de la- vage de ce pays, LIL. 389.

Moncade (Sanchez de). Son estimation de la quantité d’or et d'argent qui, depuis 4492, a reflué en Europe, LIL. 405.

Monclova (Comte de), vice-roi du Mexi- que , confie la surintendance du de- sague au père Cabrera , IL 118.

Monclova , poste militaire , IL. 228.

Monnaie. Hôtel de la monnaie à Mexico, II. 58, LV. 22. Son activité comparée à celle des monnaies de France, III. 468. Quantité.de monnaie qui est frappée annuellement , IV. 23. Béné- fice annuel qu’elle produit au roi, 226.

Monnayage. De l'hôtel des monnaies a Lima, III. 545. De la ville de Potosi, III. 378. Comparaison de la quantité de métaux réduits en monnaie avec ceux réduits en orfévrerie, LIL. 460- 466.

Monnayage (Droit de) payé par les pro- priétaires des mines, III. 337.

Montagnes rocheuses, 1.108, 283, II. 339.

Montalvo ( Berrio de). Son mémoire sur le traitement métallurgique des mi- nerais, III. 256.

Montaños (Francisco). S'il est entré dans le cratère du Popocatepetl, IV. 19. Monterey ( Comte de), vice-roi du Mexi- que, envoie Onate au Nouveau-Mexi-

que, IL. 248.

Monterey ( Coquille de), TI. 92.

Monterey, évèché. Ses revenus, I. 440.

Monterey, ville de l’intendance de San Luis Potosi, II. 227.

Monterey, en Nouvelle-Californie. Sa position géographique, I. 70. Voyez San Carlos de Monterey.

Montesclaros (Juan de Mendoza y Luna,

TABLE ANALYTIQUE

marquis de), vice-roi du Mexique. Son éloge, IL. 57.

Montesclaros , ville, IL. 246.

Monteleone ( Duc de). Ses richesses, 1.457. Monument qu'il a fait ériger à Cortez, IL. 59.

Montezuma. Voyez Moteuczoma.

Moore ( Hamilton). Comment il fixa la position de la Vera-Cruz, I. 43.

Moqui, territoire habité par des Indiens sauvages, IL. 231. Ville que le père Garcès y a trouvée, 253.

Moquihuix , dernier roi de Tlatalolco, IL. 43.

Moraleda ( Don Jose ). Ses voyages, I. 240 , IV. 287.

Moran. Description de ses mines, III. 249,227.

Morant ( Le cap). Sa position, I. 111.

Morro (Le), vigie, IL. 359.

Morue. Montant de son importation à la Vera-Cruz, en 4802, IV. 64; en 4803, 73.

Moteuczoma , vrai nom de Montezuma, IL. 31, note. Deux princes de ce nom, ibid. Limites de leur empire, I. 195.

Motezuma ( Antonio), auteur d’un ma- nuscrit sur l’histoire du Mexique, Il. 74, note.

Motezuma ( Pedro), fils de Motezuma IT, Voyez Tohualicahuatzin.

Mothès (M. Frédéric). Son mémoire sur les mines du Potosi, II. 177, note. Motolinia, auteur d’une histoire manu-

scrite du Mexique , IL. 74, note.

Mousseline. Quantité qui en a été im- portée au Mexique en 1805, IV.72,73.

Moutons. Leur éducation, III. 60.

Moyotla, un des quartiers de Tenoch- tütlan, IL. 44.

Moziño (Don Francisco). Ses travaux botaniques, 1.426, IL. 370. Son voyage à Noutka , IL. 302, note.

Muerto, désert, IL. 246.

Mulatres, I. 344, 452.

Murex du Mexique, LE. 91.

Märiers. Le gouvernement en empèche la culture au Mexique, IIL. 66.

Murphy (Don Thomas). Ses vues pa- triotiques , [. 329.

Musa. Sa culture, IL. 588. Voyez V’é- gétaux et Bananiers. Préparations di- verses que l’on fait subir à son fruit,

DES MATIÈRES,

IL. 391. Comment on le plante à l’île de Cuba, 395, note.

Mutis (Jose Celestino). Ses grands tra- vaux botaniques, I. 425. Il a décou- vert la mine de mercure de Quindiu, IL517:

N.

Nabajoa , montagnes, II. 251.

Nacogdoch ; poste espagnol le plus rap- proché de la Louisiane, IT. 223.

Nadal ( Pedro) fait des observations astronomiques sur le Rio de Balzas, IT. 238.

Nahualtèques, ou Nahuatlaques. Leur arrivée au Mexique, I. 347, 413.

Naissances. Leur rapport aux décès dans le Mexique, [. 506 ; à la popu- lation , 310. Exemple de la maniere dont les registres des naissances sont tenus au Mexique, IV. 290.

Napestla, rivière, peut-être identique avec l’Arkansas, II. 252.

Narvaez (Panfilo). Ses courses, II 272.

Nasas, rivière, IL. 236.

Natchitoches, comté des Etats-Unis d’A- mérique, limitrophe de l’intendance de San Luis Potosi, II. 221.

Nauhcampatepetl_( Cofre de Perote ), une des cimes les plus élevées de la Cordillère du Mexique, [. 266. Signi- fication de ce nom, 265, note.

Navarete (Pedro Fernandez de). Son es- timation de la quantité d’or et d’ar- gent qui, depuis 1492, a reflué en Europe, IV. 154.

Navincopa, découvre la mine de Huan- cavelica , III. 321.

Necker. Son estimation de la quantité d’or et d’argent qui, depuis 4492, a reflué en Europe, LIL. 411.

Née ( M. Louis ), botaniste de l’expédi- üon de Malaspina, IL. 309.

Wègres, 1. 3441; peu nombreux au Mexi- que, 444. Lois qui favorisent leur af- franchissement, 449.

Neige. Sa limite, I. 280. Manière de la transporter à la Vera-Cruz, IV. 210. Produit de l’impôt mis sur la vente de la neige, 230.

Nevado. Signification de ce mot, IT. 149, note.

Vesv- York. Sa population, IL. 329.

Nezahualcojoil, roi de Tezcuco, EL. 101.

Nicaragua (Lac de), pourrait servir à

355

effectuer la communication entre les deux mers, I. 211. Sa hauteur, IL. 362.

Nino ( André ), constate qu'il n’y a point de détroit entre l’Amérique méridionale et septentrionale, IV. 50.

Niparaya, divinité des Californiens, IT. 268.

Niza (Marcos de ), fait des observations astronomiques sur le Rio de Balzas, II. 258. Ses récits fabuleux sur la ville de Cebola, 261.

Niza ( Taddeo de), Indien baptisé, au- teur d’un ouvrage manuscrit sur l’his- toire du Mexique, IL. 74, note.

Nobles Indiens. Voyez Caciques.

Nochistongo ( Galerie souterraine de ) Histoire de cet ouvrage, IL. 106.

Noisettes. Montant de leur importation a la Vera-Cruz, en 1802, IV. 62; en 41803, 71.

Nombre de Dios, XI. 236.

Nopaleros , planteurs qui élèvent la co- chenille, IIT. 84.

Nordenflycht (Le baron de). Son cabi- net géologique, III. 321.

Noria , ancienne mine, III. 216.

Norte ( Rio del), peut faciliter le com- merce entre les deux mers, I. 209. Description de ce fleuve, IL. 250. Sa perte en 14752, 251.

Nortes de Hueso colorado , vents du nord au Mexique , I. 292.

Notes supplémentaires sur l'analyse sta- tistique, II. 328.

Notre-Dame de la Guadaloupe. Source d'eaux thermales, IL 90.

Noutka ( Baie de). Sa position, I: 71, note; a été visitée avant Cook, par Juan Perez, II. 297 ; et nommée port de San Lorenzo, 1bid. Etablissemens que les Espagnols y formèrent, 301. Description du pays, 302. Discus- sion entre l'Espagne et les Anglais, au sujet de cette possession, 305.

Nouveau-Léon, royaume, II. 218.

Nouveau-Mexique , province. Son éten- due, II. 246. Son climat, 249. Ses rivières , 250 ; Indiens qui l’habitent, 252. Ses villes, 255,

Nouveau-Santander, province, IT. 218.

Nouveau-Santander, ville, IL. 227.

Nouvelle-Albion. Voyez Nouvelle-Cali- Jornie.

Nouvelle-Biscaye, province, Il. 228. Voyez Durango.:

Nouvelle-Californie, province. Son éten- due, IL. 270; est aussi appelée Nou- velle- Albion, 272. Missions et presi- dios que la cour d’Espagne y a fait établir, 274. Son climat, 275. Aug- mentation de sa population, 277; et des productions du sèl, 278. Nations qui l’habitent, 279. Différence entre leur langue et la langue aztèque , tbid. Leur goût pour les bains chauds, 282. Leurs occupations , 283. Animaux de la Nouvelle-Californie, 284. Missions que les Espagnols ont fondées dans ce pays, 286. IV. 301.

Nouvelle-E spagne. Son étendue, I. 490. Elle est la possession la plus impor- tante des Espagnols, 194. Limites de ce pays, &id. Ce nom ne désignait originairement que le Yucatan , 195. Il n’est pas synonyme avec celui d’A- nahuac, 496. Comparaison de son étendue et de sa population avec celles de l'Espagne et des Etats-Unis d'Amérique, 497. Configuration de ses côtes, 202. Tableau physique du pays, 249. Son climat, 250. Con- struction de ses montagnes, 251. Des- cription de leurs plateaux, 256; de leurs plus hautes cimes, 264. Climat des côtes , 269. Distinction des terres en calientes, templadas et frias, 2714. Hauteurs se trouvent les métaux, 276. Rivières navigables, 277. Lacs, 279. Végétation, ibid. Limite des nei- ges, 280. Chaleur des étés, 281. Pluies, 282. Tremblemens de terre et explo- sions volcaniques , 284. Avantages physiques de ce pays, 285. Dépen- dance dans laquelle il se trouve de la Havane, 288. Dangers de la naviga- tion sur ses côtes, 289. Population, 295,319, 465.Voyez Population. Divi- sions du territoire, avant le comte de Galvez, en dix provinces, IL. 3; en quinze intendances et districts, 4; en trois régions, 6; en royaumes de Mexico et de la Nou- velle-Galice, 8; en Nouvelle-Es- pagne proprement dite et provinces internes, 2bid. Comparaison de son étendue et de sa population avec celle de quelques autres pays, 43. Division des provinces intérieures, 44. Sur- face et population, d’après les divi- sions territoriales, 15. Disproportion entre les intendances, sous le rapport

« de leur étendue, 47; sous celui de leur population, 18. Leur population

TABLE ANALYTIQUE

relative, 20. Analyse statistique de la Nouvelle-Espagne, 25. Intendance de Mexico, 27 : voyez ce mot; de Puebla, 448; de Guanaxuato, 460; de Valladolid, 1464; de Guada- laxara, 1478; de Zacatecas, 182 ; 79 de Oaxaca, 184; de Merida, 492 ; 99 de Vera-Cruz, 198; 10° de San Luis Potosi, 217 ; 11° de Duran- go, 228; 12° de la Sonora, 257; 43° province du Nouveau-Mexique , 246; 14° de la Vieïlle-Californie, 256; 45° de la Nouvelle-Californie, 270. Coup-d’œil sur les côtes du Grand- Océan ; depuis le port de San Fran- cisco jusqu'aux établissemens russes, 290. Voyages qui y ont été entrepris, 291. Population actuelle de la Nou- velle-Espagne, 332., Nombre de ses missions et des ecclésiastiques qu’elles renferment, 333. Richesses des reli- gieux, 356. Couvens de femmes, 337. État de l’agriculture de la Nouvelle- Espagne, 368, 420. Voyez Agriculture. Etat des mines, II. 409. Voyez Mines. Etat des manufactures, IV. 4-32. Voyez Manufactures. Etat du com- merce, 32-222. Voyez Commerce. Fi- nances, 222-256. Voyez Revenus. Etat militaire, 256. Voyez Force armée.

Nouvelle-Espagne proprement dite. Son étendue, II. 8.

Nouvelle-Galice, royaume. Son étendue, IT. 8.

Nouvelle-Grenade , vice-royauté. Mer- cure qw’elle fournit, [11,317. Balance de son commerce annuel, IV. 154. Quantité de métaux précieux qu’elle fournit, III. 384. Revenus nets que le roi d’Espagne en tire, IV. 250. Son revenu brut, 251.

Nouvelle-Navarre. Noyez Sonora, pro- vince.

Nuit mélancolique. Quelle époque est ainsi désignée dans l’histoire, IT. 73.

Numéraire en circulation dans le Nou- veaa-Moude. Discussion à ce sujet , III. 404. Montant de son accumula- tion annuelle au Mexique, IV. 134.

Nuñez ( Alvar) Cabeza de Vaca. Ses voyages , II. 271.

O.

Oaxaca , évêché. Ses revenus, I: 440.

Oaxaca , intendance. Nombre d’ecclé- siastiques qu’elle contient, I.439, note. Son étendue et son climat,

DES MATIÈRES.

IL. 484. Monumens qu’elle renferme, 487. On y cultive la cochenille , 491. Détails sur sa population actuelle, 530.$es villes et ses mines, III. 1433.

Oaxaca, vallée, forme le marquisat de Cortez, IL. 30, note. IT. 191.

Oaxaca, ville, IL. 191.

Obrages, grandes manufactures de drap à Queretaro, IV. 8.

Obregon , licenciado. Son projet pour préserver le Mexique des inonda- tions , EI, 104.

Obregon , premier comte de Valencia- na , Ï. 455. é

Obregon (Don Tonacio). Renseignemens qu'il a fournis à l’auteur, I. 402.

Obsidienne trouvée parmi les ruines de la Casa grande, IL. 243. De son ex- ploitation par les Aztèques, LIT. 122.

Oca. Sa culture au Mexique, IL. 467.

Ocaño (Rodriguez) découvre les mines de Chota, III. 352.

Oceloxochitl. Voyez Cacomite.

Ocoltan , saline de l’intendance de Pue- bla , IT. 457.

Octli. Voyez Pulque.

Oiseaux de basse-cour, rares avant la conquête, III. 61.

Olives. Montant de leur importation à la Vera-Cruz, en 1802, IV. 62; en 1803, 71.

Olivier. Le gouvernement cherche à em- pêcher sa culture, IL. 485.

Olmèques , ancien peuple du Mexique, I. 411.

Olmos (Andres de), auteur d’une his- toire manuscrite de la conquête du Mexique , IL. 74, note.

Oltmanns (M. Jabbo). Comment il a fixé la position de la Vera-Cruz, I. 44; celle du cofre de Perote, 55 ; celle de San Jose, San Lucas et San Blas, 68. Ses travaux sur la géographie du Mexique, 105 , 110,120 , 171, 186, IT. 10 ,146, note.

Onate (Juan de). Sa conquête du Nou- veau-Mexique, IT. 248.

Ontivero (M.) fixe la position de la fer- me de Pazcuaro , I.187.

Opeloussas (Comté des) , province de la Louisiane, limitrophe du Mexique, IL, 225.

Or. Filons qui en contiennent, IH.155.

357

Le plus fin de l'Amérique, 390. Voyez aussi Mines.

Or en feuilles. Montant de son exporta- tion du Mexique, en 1802, IV.67 ; en 4805, 76.

Or en lingots exporté de la Vera-Cruz, IV. 60.

Or monnayé et ouvragé. Montant de son exportation du Mexique pour compte de particuliers, pour l’Europe, en 4802, IV. 66; en 1803, 76; pour d’autres parties de l'Amérique espa- gnole, en 1802, 67; en 1803, 76.

Orbegozo { le général don Juan de). Ses observations astronomiques , IV. 306, 308, supplément.

Ordas (Diego). S'il est descendu dans le cratère du Popocatepetl, IV.17. IL a reconnu la rivière de Huasa- cualco , 50.

Orfévrerie des Mexicains du temps de Montezuma, III. 4145. Observations sur la quantité de métaux réduits en orfévrerie relative à la quantité de métaux monnayés, 460. Ce que Nec- ker pense sur ce sujet,460.Ce qu’on a fabriqué d’orfévrerie en France, en 1809, 461; en 14810à Paris, cbid. Problèmes divers sur ce sujet, 362. Orfévrerie comparée au numéraire, 463. Opinion de M. Lowe, 466. Son état actuel, IV. 21, 30.

Organos (Los), montagnes, IT, 229.

Origan. Montant de son importation au Mexique en 1802, IV. 63.

Orizaba, montagne. Confusion qui rè- gne dans les cartes de Jefferys et d’Arrowsmith à l'égard de cette mon: tagne, 1.58. C’est une des plus hau- tes cimes de la Cordillère du Mexi- que, 266. Description de cette mon- tagne, LL. 204.

Orizaba , ville, IL 216.

Oro (Real del), mines, IT. 178.

Oropeza , titre appartenant à la famille de l’Inca Sayri-Tupac, I. 406:

Orpailleurs de la province d’Antioquia. Leur nombre, III. 389 ; au Choco ; 391.

Orta (Don Bernardo de), capitaine du port de Vera-Cruz. Ses observations météorologiques, I. 289, IV. 184.

Ostimury , province , IT. 238.

Otero (Pedro Luciano), Vun des entre-

reueurs de la mine de Valenciana, IT. 200.

358

Oteyza (Don Juan-Jose). Comment il fixe la longitude de Durango , I. 90, IL. 235. Ses plans des environs de Durango, 1.93. Son calcul de fa surface du Mexique, IL. 10 ; des py- ramides de Teotihuacan, 69.

Otomites, peuple nomade au nord du Mexique , I. 196,411; dans l’inten- dance de Valladolid, II. 478.

Ounigigah. Voyez Rivière de la Paix.

Oural (Mont). Comparaison de ses mi- nes avec celles du Brésil, III. 447. Découverte de ces mines par M. de Schlenew, 452. Leur produit, & id.

Ovando. Richesses par lui envoyées en Europe, III. 421.

Owhyheée, île. À été découverte avant Cook par les Espagnols, [V. 414.

P:

Pachuca, rivière , II. 95.

Pachuca, ville de l’intendanee de Mexi- co, II. 447, Description de ses mi- nes, III. 219.

Pacos, mines d’argent, III. 163.

Padilla (Christobal de). Son projet de dessécher la vallée de Mexico par les gouffres naturels d'Oculma,Il.113.

Pagaza (Don Juan de). Ses cartes de la Nôuvelle-Galice et de la Nouvelle- Biscaye, I. 95, 96.

Pagès. Son voyage par terre, de la Louisiane à Acapulco, II. 224.

Pain. Combien il s’en consomme an- nuellement à Mexico , II. 87.

Paix (Rivière de la), peut faciliter la communication entre les deux mers, IL. 205.

Palenque. Ses antiquités, II.342.

Palafox ( Don Juan de), évêque de la Puebla et vice-roi du Mexique. Son instruction sur le desague, II. 96, note.

Palisada , rivière, II. 357.

Pames, Indiens, II.161.

Panaloya (Rio), II. 362.

Panama (Isthme de). Sa position, I. 124. Incertitude qui règne sur sa forme et sa largeur, 218. Congrès de Pa- nama , 2351. Causes de l’insalubrité de ce pays, IV.169.

Panuco, rivière , II. 498, 346,347.

Papagallo, tempête, 1.291.

Papaloapan, rivière, IL. 202, 254. Sa barre, 356. Sa rade, 357.

TABLE ANALYTIQUE

Papahua Tlemacuzque ou Teopixqui , prêtres toltèques et aztèques , IL. 68.

Papalotla , rivière, If, 95.

Papantla (Pyramide de), I, 206.

Papas. Voyez Pomme-de-terre.

Papasquiaro , ville , IT. 236.

Papier. I] ne s’en fabrique pas au Mexi- que , IV. 11, Montant de son impor- tation annuelle à la Vera-Cruz, 61.

Papier blanc. Montant de son importa- tion à la Vera-Çruz par des particu- liers, en 14802, IV. 63, 64; en 1803, 72,73 ; pour le compte du roi, en 14802, 71; en 1803, 78.

Papier brouillard. Montant de son im- portation à la Vera-Cruz , en 1802, IV. 62; en 1803, 72.

Parallèle des grandes élévations , phé- nomène géologique, IL. 173.

Parallélisme des couches, observé en de grandes étendues de pays, IIL.182, 7.

Parilla (Don Luis), placé à la tête de l’établissement de Chalco, IT. 32.

Parras, lac, I. 279, II. 236.

Parras , ville, II. 236.

Partido (Rio), rivière dont l'existence est problématique, I. 211.

Partidos , mines isolées, III. 356, note.

Pasco (Mines de), IL. 349.

Pascuaro ou Patzquaro, ville , II. 177.

Passage au nord-ouest de V Amérique , problème qui occupa les Espagnols du xvi° siècle, II. 291.

Passo (Rivière del), peut servir à éta- blir la communication entre les deux mers, IV.54.

Passodel Norte, poste militaire, II.255. Description du pays il est situé , ibid.

Patzquaro, lac, I. 279, IT. 164.

Pavon (M. Don Jose), un des chefs de l’expédition botanique du Pérou, I. 425,

Pays situés au nord-ouest de l'Amérique, IT. 290, Leur division , 317.

Payos , Indiens qui visitent périodique- ment les îles Huaytecas et Chonos, IV. 287.

Peaux. Quantité qui en a été exportée du Mexique en 1803, IV. 76.

Peaux de boucs , de cerfs, de chèvres et d'ours. Influence que la liberté du

commerce a eue sur leur exporta- tion, IV. 128.

DES MATIÈRES.

Peaux de loutres. Importance du com- merce de ce produit, IV. 117.

Pecos, rivière peut-être identique avec la rivière rouge de Natchitoches, 11952:

Pelleteries. Montant de leur exportation du Mexique, en 1802, IV. 66; en 4803, IV. 75. 3

Peña (Don Tomas de la) , compagnon de voyage de Juan Perez. Son journal manuscrit, II. 296.

Peñol de los Baños, rocher porphyriti- que qui renferme une source d'eaux thermales , II. 90.

Pensions payées par le gouvernement. Leur montant, IV.243.

Perez (Don Juan). Son voyage au nord- ouest de l'Amérique, IL. 296. Ila été avant Cook dans la rade de Noutka, 297.

Pericues, peuple de la Californie, 11.268.

Perles (Pêche des) en Californie, IL.265,. III. 87.

Perote, bourg, IT. 2145.

Perote (Cofre de). Voyez Cofre.

Pérou. Sa population, I. 299, 360. Mercure que ce royaume fournit, IIT. 319. Produit de ses mines d’or et d'argent, 344. Mines célèbres de ce royaume, 346. Division de ce royaume en provinces et inten- dances, 318. Mines dispersées , 356. Procédé d’amalgamation qu’on y suit, ibid. Balance de son commerce, IV. 154. Revenu net que le roi d'Espa- gne en tire, 250. Revenu brut de cette vice-royauté , 251. Sa force ar- mée , 273.

Petatlan , village, IL. 467.

Petite-vérole. Ravages qu’elle exerce dans le Mexique, I. 327.

Phare de la Vera-Cruz, IV. 85.

Pailadelphie. Sa population, IT. 329.

Philippines (Isles). Secours qu’elles ti- rent annuellement du Mexique pour leurs frais d'administration, [V. 246. Leur revenu brut, 252.

Piastres. Quantité qui en a été frappée en 1790, à la monnaie de Potosi, LILI. 383.

Pichardo ( Le père Don Jose- Antonio ), religieux de San Felipe Neri, à Mexi- co , [. 92. IT. 41, note.

Pierre lydique, formant des couches dans le calcaire secondaire, IIL. 213.

359

Pierres à aiguiser. Montant de leur im- portation à la Vera-Cruz, en 1802, IV. 63,

Pimas , tribu d’Indiens, IT. 240.

Piment. Quantité qui en a été importée au Mexique, en 1803. IV. 75.

Piment de Tabasco. Province qui le pro- duit, II. 201. Montant de son exporta- tion annuelle de la Vera-Cruz, IV. 61; en 1802, 66; en 1803, 75,150. In- fluence qu’a eue, sur cette exporta- tion, l’édit du commerce libre, 128.

Pimentel ( Antonio et Fernando). Voyez Txtlilxochitl.

Pimeria, district, II. 240; divisé en Alta et Baxa, chid.

Pimeria Alta ( Montagnes de la), X. 267.

Pinahuizapan. Voyez Perote.

Pinadero ( Bernal de). Son expédition en Californie, Il. 265.

Pinkerton ( M.), Ses divisions de la Nouvelle-Espagne , IL. 2.

Pins (Baie des), aujourd’hui Monterey, en Nouvelle-Californie. Voyez ce mot.

Pistaches de terre. Voyez Mani.

Pite. Montant de son exportation du Mexique, en 1802, IV. 67. Voyez aussi Maguey.

Plantes aromatiques. Montant de leur importation à la Vera-Cruz, en 1802, IV. 62; en 4805, 71.

Plantes de la Nouvelle-Espagne.T. Plantes qui servent à la nourriture du peuple : le bananier, II. 382; le manioc, 3598 ; le maïs, 407 ; les céréales européennes, 420; la pomme-de- terre, 451 ; l’oca, 467 ; l’igname, ibid. ; les batates, 470 ; le caco- mite , 474 ; 40° le tomatl, 472; 1149 la pistache de terre, ibid.; 12° le pi- ment, id. ; 13° le chimalitl, z0:d. ; 44° le riz, 473; 15° toutes les plantes potagères et tous les arbres fruitiers de l’Europe, 475 ; 16° plantes dont on prépare des boissons : le maguey, 485. IT. Plantes qui fournissent les matières premières aux manufactures et au commerce, III. À : canne à sucre, :2::2% coton:1273:59, lin, ét chanvre, 29 ; cafier, 52 ; cacoyer, 33; vanille, 37; salsepareïlle, 46; jalap, cbid.; 9? tabac, 46; 40°indigo, 53. Voy. aussi Végétaux.

Platano ; espèce de baranier, IT. 385.

Plateaux de la Cordillère du Mexique,

360

I. 256, Quatre qui environnent Mexi- co, 260.

Platine. Sa découverte au Brésil, III. 1458. Ne se trouve pas au Mexique, 349; ni dans la vice-royauté de Bue- nos-Ayres, 360 ; se trouve dans le Choco et à Barbacoas, 387.

Plomb. Mines qui en fournissent, Il. 310. Montant de son exportation du Mexique ,en 1802,67; en 1803, IV.76.

Poisson salé. Montant de son impor- tation à la Vera-Cruz , en 1802, IV. 65; en 1803, 72,74.

Poitos, espèce d'esclaves indiens, I. 448.

Poivre. Montant de son importation à la Vera-Cruz, en 1802, IV. 64.

Pomar, Indien baptisé , auteur d’un manuscrit sur l’histoire du Mexique, IT. 7 4, note.

Pomme d'amour. Voyez Tomail.

Pomme-de-terre. Son introduction au Mexique , Il. 451. Elle est indigène du Pérou. Discussion à ce sujet, 454; généralement regardée comme intro- duite à la Virginie, 464, note. Sa cul- ture actuelle, 462.

Pompes à feu, WE. 350.

Ponce, Indien baptisé, auteur d’un ma- nuscrit sur l’histoire du Mexique, IL. 74, note.

Popayan. Quantité d’or qui y a été mon- nayée depuis 4788 jusqu’en 1794, III. 355.

Popocatepetl, la plus haute cime de la Cordillère du Mexique, I. 265. Signi- fication de ce nom, zb1d, note. Sa hau- teur, IT. 449; ses éruptions , 344. Son cratère a-t-il été visité par Diego Or- daz? IV. 17.

Population de la Nouvelle - Espagne , I. 295. II. 289. Remarques sur un ta- bleau comparatif de la population de la mère-patrie et de celle des colo- nies , I. 491. Elle est plus forte dans l’intérieur du pays que vers les côtes, 296. Elle a augmenté depuis l’arrivée des Espagnols , 300. Son état en 1793, 301. Elle a beaucoup augmenté de- puis, 304. Rapport des naissances aux décès, 306. Rapport des naïssan- ces et des décès à la population, 310; comparé à d’autres pays, 311. Etat de la population en 1803, 315; en 1810, 317; actuelle, 318. Population noire de l'Amérique continentale et insulaire, 322. Population d’après la

TABLE ANALYTIQUE

diversité des cultes, 523. Causes qui en arrêtent les progrès : la petite- vérole, 327 ; le matlazahuatl, 333; les famines, 335. Il ne faut pas comprendre parmi ces causes le tra- vail des mines, 558; ni la fièvre jaune, 343. La population n’augmente guère considérablement par l'arrivée de nouveaux colons, zbid. Différentes castes d’habitans, 344. Indiens, 344, 408 ; blancs, 416, 443; nè- gres, 444; castes de sang mêlé, 451. Rapport des hommes aux fem- mes, 455. Rapport de la longévité à la différence des castes, 461. In- fluence du mélange des castes sur la société, 462. Comparaison de la po- pulation avec celle de quelques au- tres pays, IT. 13, 339. Population d’a- près les divisions territoriales, 15. Disproportion entre celle des di- verses intendances, 19. Population relative des intendances , 20. Son état actuel dans la confédération des états mexicains , 828.

Porc, animal inconnu au Mexique lors de la conquête, III. 60.

Portobelo. Mesures prises par le gouver- neur Emparan pour assainir son cli- mat, IV. 177.

Portorico , île. Secours qu’elle tire an- nuellement du Mexique pour ses frais d'administration, IV. 246.

Ports de la Nouvelle-Espagne. Leur im- portance relative, IV. 145.

Ports projetés pour remplacer celui de la Vera-Cruz, I. 288.

Positions géographiques du Mexique, déterminées par des observations as- tronomiques, I. 176.

Possessions russes en Amérique. Projet formé par la cour de Madrid de les attaquer, II. 319. Position de ces fac- toreries , 320.

Poste. Montant annuel de ses revenus, IV. 230.

Potosi, ville. Sa température , III. 361, note.

Potosi (Vice-royauté de Buenos-Ayres). Quantité d'argent qui a été extraite de ses mines, LIL. 177, 361. Droitsroyaux payés de l’argent extrait du Cerro de Potosi,362.Résultat de ce tableau,365. Produit de ses mines, 366. Leur ex- ploitation de 14556 jusqu’en 1787, 367. Monnayage, 378. Diminutiou

DES MATIÈRES.

du contenu de ses minerais, 379. Ma- nière dont on y traitait anciennement les minerais, 381. L’amalgamation y est introduite, 582. Quantité de pias- tres qui y a été frappée en 1790, 385. Poudre à canon. Sa fabrication est un droit régalien, IV. 14. La seule fa- brique qui en existe, 15. Montant de sa fabrication, 46. Montant du re- venu annuel que fournit au roi la vente de cette marchandise, 231.

Poule, volatile inconnu au Mexique lors de la conquête, III. 62.

Presidios. But de leur établissement, IV. 263.

Prisons. Frais qu’elles coûtent à l’état, IV. 243.

Productions du règne animal du Mexique, III. 56. Bêtes à cornes, 58 ; moutons, 60; dindons, 64; pintades, 65; ca- nards musqués, ibid ; vers à soie, 66; chenilles du genre bombyx, 67; abeilles, 69; cochenille, 71; perles,

87; murex et coquilles de Monterey,

89.

Productions du règne minéral du Mexi- que , LIT. 409-472. Voyez Mines.

Productions du règne végétal du Mexi- que. Climats différens dans lesquels elles prospèrent, I. 274. Voyez Plantes et Végétaux.

Produits de la terre. Leur valeur an- nuelle, III. 401.

Provinces internes. Leurs divisions, en provinces internes de la vice-royauté et du commandement, II. 9; en orientales et occidentales, 44. Pays qu’elles comprennent, 15. Leurs sur- face et population, &bid. Leur popu- lation relative, 26.

Prunes. Montant de leur importation au Mexique, en 14803, IV. 71.

Puebla, intendance. Nombre d’ecclé-

-_ siastiques qu’elle contient, I. 439, note. Son étendue et sa population, IT. 1448. Proportion des castes, 155. Nombre des villes et villages, zb:d. Son industrie, 456. Ses salines, 157. Ses marbres, ibid. Langue de ses ha- bitans , zid. Ses villes , 2bid. Ses mines, 460. Sa population relative, ibid, Ses manufactures, IV. 4.

Puebla de los Angeles, capitale de Pin- tendance de Puebla. Sa population, IL. 158, 329; ses fabriques, LV. 4,9.

361

Puente del Salto, pont de la cascade du desague de Huehuetoca, IT. 124.

Puerco, rivière, II, 217,251.

Puerto-Real , île, IT. 357.

Pulque, boisson fabriquée avec le suc de maguey, IL. 489. Combien il s’en consomme par an à Mexico, 86. Pro- duit de l'impôt sur cette boisson, IV. 930.

Pulque de mahis, boisson spiritueuse fabriquée avec du maïs, II. 418.

Purification, ville, IE. 182.

Purissima , célèbre mine de Catorce.Sa richesse , IIT. 218.

Purissima Concepcion , village de la Ca- liforme, II. 287.

Purissima Concepcion de Alamos de Ca- torce, mines , IL. 227.

Pyramides de San Juan de Teotihuacan , II. 66. Leur hauteur, ibid. Leur âge, 67. Construction intérieure , cbid. Leur hauteur comparée à celle des pyramides d'Egypte et de Cholu'a,

453, note.

Q.

Quadra (Don Juan de la Bodega y). Comment il fixe la position de San Lucas, I. 67. Sa carte de la Califor- nie, 96. Son voyage à la côte du nord nord-ouest de l'Amérique , IL. 298.

Quarterons , caste mexicaine, [. 452.

Quauhnahuac.Noyez Cuernavacca.

Quauhtemotzin, dernier roi du Mexique, IT. 64, note. Trait héroïque de ce prince , 96.

Quauhtitlan. Voyez Guautitlan.

Queretaro , ville de l’intendance de Me- xico. Proportions des castes qui l’ha- bitent, et du sexe , I. 459. Sa popula- tion, IE. 447. Ses fabriques, 1V. 4, 9.

Quetlabaca, roi du Mexique. Voyez Cuitlahuatzin.

Quetzalcoatl, 1. 412. Sa prophétie ap- pliquée par les Mexicains aux Espa- gnols, IIT. 116.

Quiabislan. Voyez Chiahuitzla.

Quimper (Don Manuel). Son voyage à Noutka , IT. 312.

Quinquina. Montant de son importation à la Vera-Cruz en 1802, IV. 65; de son exportation en 4802, 66, 149. Son emploi dans la fièvre jaune n’a pas réussi, 209. Affinités naturelles

362

du genre Cinchona, IL. 371, note. Voyez aussi Végétaux.

Quint payé au roi à Potosi, III. 362.

Quinterons , caste mexicaine, I. 454.

Quiroga (Vasco de), premier évèque de Mechoacan, le bienfaiteur des In- diens, IL. 477.

Quirotes , nation de la Nouvelle-Califor- nie , II. 273.

Quivira , ville fabuleuse, IT. 243,261, note , III. 310 , note.

Quixano (Don Josef). Son tableau de la nine de Valenciana, II. 171, note.

R.

Races. Distribution des races dans l’A- mérique continentale et insulaire, I. 320. Rapport des races dans l'A- mérique espagnole, 321.

Raisins secs. Montant de leur importa- tion à la Vera-Cruz, en 4802, IV.62; en 1803, 71.

Raspadura (Ravin de la), forme une communication entre l’océan Atlan- tique et la mer du Sud, I. 235. Petit canal creusé par un curé, du Rio San Juan à la rivière de Quibdo,:bid. Fa- cilités qu'on aurait pour agrandir ce canal , zbid.

Rayas , mines, Il. 163.

Raynal. Son opinion sur la richesse des mines du Nouveau-Mexique, IT. 246. Son estimation de la quantité d’or et d'argent qui depuis 4492 a reflué en Europe, III. 407.

Real del Monte. Description de ses mi- nes, LIT. 219.

Reales de minas. Leur nomenclature, IIT. 126.

Reano ( Don Juan- Antonio). Son zèle pour l'introduction de l’inoculation de la petite-vérole, I. 328.

Réaux de plata. Trois espèces de mon- naies de ce nom , III. 366, note,

Redhead(Le docteur) , NI. 360.

Regla (Comte de). Ses richesses, I. 435. IL est propriétaire des mines de la Biscaina, III. 224.

Reinaga (Juan de), introduit des cha- meaux au Pérou , IV. 47.

Repartimientos , supprimés par Char- les IIT, EL. 390.

Restrepo (M.). Son évaluation du pro- duit des lavages d’Antioquia, III. 387.

f

TABLE ANALYTIQUE

Revenu de la Nouvelle-Espagne. Influence que la liberté du commerce a eue sur son augmentation, IV. 128. Son mon- tant annuel, 224. Ses branches: re- veau tiré du produit des mines, 226; de la fabrication du tabac, 227; alcavalas , 228 ; capitation des Indiens, 229 ; impôt sur le pulque, 230; diverses autres branches, ibid; impôt sur la neige, 231. Comparaison entre les années 1746 et 4804 ,233. Leur montant par tête, 234. Frais de recouvrement, 256. Montant du revenu net ou äquido re- misible, 247 . Voyez aussi Dépenses.

Revillagigedo (Comte de), vice-roi du Mexique. Dénombrement des habi- tans du Mexique fait par son ordre, I. 361. Police qu'il établit dans les rues de Mexico, IL. 55. Expédition qu'il fait faire à Noutka , 312. Eloge de son administration, IV. 245.

Ribera ( Enriquez de), archevêque de Mexico, vice-roi du Mexique, IL. 117.

Richesse moyenne des minerais d'argent du Mexique , III. 166.

Rio. Tous les mots composés avec celui- ci doivent être cherchés sous le mot qui y est joint.

Rio (Don Andres del), professeur de minéralogie à l’École des mines de Mexico , I. 402,428, IIL. 228.

Rio (Le capitaine Antonio del). Son ou- vrage sur les antiquités mexicaines , IT. 342.

Rivera (Don Pedro de). Ses journaux de route, I. 75.

Rixi (Josse), moine, a semé le premier blé européen à Quito, IT. 421.

Riz. Sa culture est négligée au Mexique, II. 474. Quantité qui en a été impor- tée en 1803, IV. 74.

Roberedo (Don Antonio). Comment il fixe la longitude de Mexico , I. 40.

Robertson. Son estimation de la quan- tité d’or et d’argent qui, depuis 4492, a reflué en Europe, IIT. 410.

Robinson (M. David) donne des rensei- gnemens sur la barre du Rio San Juan de Nicaragua, [. 212.

Robledo, défilé, IL. 249.

Roches , formations; constitution géo- logique de la Nouvelle - Espagne ; considérations générales, I. 256,262, 267,269, III. 434,355. Roches pri- mitives ‘granit et gnelss, II. 147,185,

\

DES MATIÈRES. 363

ITE. 220,392; schiste micacé, glim- merschieffer,136,141,153,231;schiste primitif, ur-thonschieffer, 136,181, 231 ; serpentine , 137,182 (syénite, 182,184, 190, 208). Roches de tran- sition : schiste de transition, über-

. gangsthonschiefer , 207, 213, 217 (grünstein de transition, 184, 209 ); porphyre de transition, übergans- porphyr,138,141,183,190, 213,215, 561 ; graüwakke, grès de transition, IT. 183, III. 139,185,215; calcaire de transition, übergangskalkstein , IT. 457, III. 439, 485, 490, 215, 535. Roches secondaires : grès ancien, 184,213, 319 (argile schisteuse, schie- ferton, charbon de terre, II. 440, IIL.313, 330) ; calcaire alpin, alpin- kalkstein, 441, 217,220, 232, 322,326, 349, 352; calcaire du Jura, jurakalk- stein, 140,187,214,221; sypse ancien, alter gyps, 221 (sel gemme, 331 ); grès nouveau, neuer bunter sand- stein, 221, 321; gypse nouveau, neuer gyps, 221 ; calcaire nouveau ou supé- rieur, 323. Roches d’alluvion, 153, 156,308, 348, 387, 590, 397, 420,452. Roches volcaniques , formation de trapp, II. 1449,465,174,179, 204, 205, 344; porphyre trappéen, trapp-por- phyr, I. 268,282, II. 468, ILL. 220, 221,313; basalte , amygdaloide, man- delstein, I. 2892, II. 54,463, 167,169, IIL. 190, 217,220 ; obsidienne, pierre perlée, perlstein, IL. 243, LIL. 422,221.

Rodriguez (Le père Diego). Comment il a fixé la longitude de Mexico, L. 35.

Rodriguez ( Don Juan-Josef), a aïdé l’auteur dans la construction de cartes géologiques, [. 457, note.

Roman (Antonio). Son projet pour le desséchement de la vallée de Mexico, IT. 412. :

Romeros , riche famille indienne à Cho- lula, I. 392.

Rosario , ville, IT. 246.

Roucou. Montant de son exportation du Mexique, en 1802, [V. 66; en 4803 , 75.

Route de Philadelphie à Mexico, IL. 225, note. De Pueblo Viego à Mexico, 364. Détails sur cette route et sur les points par elle passe, ibid. Sa com- modité , 2bid.

Routes les plus fréquentées par le com- merce, IV. 34. Leur division en lon- gitudinales et transversales , 55. Des-

cription de celle de Mexico à Aca- pulco , 37; de celle de Mexico à la Vera-Cruz, 39.

Roxas (Don Juan). Ses expériences sur la température des eaux chaudes de San Jose de Comangillas, IL. 163.

Rubin de Celis, a trouvé un aérolithe près d’Olumpa , IL. 235.

Ruiz (Don Hippolito), Son voyage au Pé- rou, I. 425.

Rul ( Don Diego), un des propriétaires de la mine de Valenciana, II. 477. Rumsen , nation de la Nouvelle-Califor-

nie , II. 279.

S.

Sabina , rivière qui borne les établisse- mens espagnols au nord-est, IT. 228.

Sabino de Santa Maria del Tule, arbre fameux par la grosseur de son tronc, IT. 186.

Sacs. Montant de leur importation à la Vera-Cruz, en 1802,IV. 65 ; en 1803, 74; de leur exportation pour d’autres parties de l'Amérique espagnole en 4802, 67, 74.

Safran. Montant de son importation à la Vera-Cruz, en 1802, EV. 62; en

4803, 71. Sahagun, auteur d’un manuscrit sur

l’histoire du Mexique, Il. 74, note.

Saint-Charles de Perote , fort, II. 215. Son importance , IV. 279.

Saint-Domingue. Quantité de sucre que cette île exporte , IIT. 44. Secours que la partie espagnole de cette île tirait annuellement du Mexique pour ses frais d'administration, IV. 246.

Saint-Élie (Mont). Sa hauteur, I. 266, IT. 310.

Saint-George (Golfe de), un des points par lesquels on a cru pouvoir établir une communication entre les deux mers, I. 239.

Sainte-Croix (M. Félix Renouard de). Notices qu'il a fournies sur le com- merce de l’Inde et de la Chine, III. 438,472 , note.

Salamanca , presidio, IT. 194.

Salamanca, ville , II. 463.

Salcedo (Nemesio), commandant général des provinces internes , II. 14.

Salinas (Marquis de). Voyez Felasco.

Salmeron (Martin), géant mexicain, I. 366.

3564

$Salsen, nation de la Nouvelle-Califor- nie, II. 279. ï

Salsepareille. Sa récolte, III. 46. Mon- tant de son exportation annuelle de la Vera-Cruz, IV. 60; de tout le Mexique , en 41802, 66; en 1803, 75,150.

Saltilo, ville, IT. 236.

Salto de Alvarado, nom d’un pont à Mexico, II. 73.

Salto del Rio de Tula, extrémité du desa- gue de Huehuetoca, II. 124.

Salvatiera ( Le père Juan Maria ). Son voyage en Californie, II. 260,267. Sa carte manuscrite , 269, note.

Samues , tribu d’Indiens, II, 161.

San Antonio de Bejar, ville, II. 228.

San Antonio de los Cues, ville, II. 192.

San Antonio de Padua , village, II. 287.

San Blas, port, I. 68, II. 481,332.

San Buenaventura, village, II. 287.

San Carlos de Monterey, capitale de la Nouvelle-Californie, II. 287.

San Christobal, lac, II. 94.

San Christobal (Marquis de), I. 435.

San Diego, village, II. 286, 359.

San Felipe y Santiago , ville, IT. 245.

San Fernando , village, IL. 287.

San Francisco , établissement le plus septentrional des Espagnols, II. 270.

San Francisco, village, II. 288.

San Gabriel, village, II. 287.

San Jacinto, aujourd’hui Mount-Edge- cumbe , découvert par Quadra , II. 298.

San Jose , village de la Californie. Sa po- sition géographique, I. 65. Détails sur cette mission, II. 269.

San Jose de Comangillas (Eaux therma- les de), T1:465:

San Jose del Parral , ville, IT. 237.

San Juan, rivière, IL. 355.

San Juan Bauptista, village , IT. 288.

San Juan Capistrano, village , II. 287.

San Juan del Rio, ville de l’intendance de Durango , Il. 256.

San Juan del Rio, ville de l’intendance de Mexico, II. 147.

San Juan de Teotihuacan. Deux pyrami- des toltèques qu’on y trouve, IL. 66. Voyez Pyramides.

San Juan de Ulua, IV. 2786.

fort, II. 209,

TABLE ANALYTIQUE

San Lorenzo, nom donné au port de Noutka par Juan Perez, avant Cook, IL. 292.

San Lucas. Sa position géographique, I. 66.

San Luis, province de l’intendance da San Luis Potosi, II. 218.

San Luis Obispo, village, II. 287.

San Luis Potosi, intendance. Son éten- due, II. 217. Division de son terri- toire, 218. Description du pays, 219. Son climat, 220. Discussion sur ses limites, 221 , IV. 275. Description de la route qui mène à la Louisiane, . IT. 224. Ses villes , 227.

San Luis Potosti, ville, II. 227.

San Luis Rey de Francia , IL. 287.

San Miguel, village , IL. 287.

San Miguel(Don Antonio de), évêque de Valladolid. Mémoire qu'il a présenté au roi en faveur des Indiens, I. 5395. Aqueduc qu’il a fait bâtir, IT. 177.

San Miguel el Grande , ville de l’inten- dauce de Guadalaxara, IL. 1461. Ses manufactures, IV. 4.

San Pedro, rivière qui a disparu, IT. 169,171.

San Pedro de Batopilas, ville, IF. 237.

San Pedro de Jorullo, hacienda, II. 167.

San Pedro de Tlahua, village construit sur la digue qui sépare les lacs de Chalco et de Xochimilco, IL. 97.

San Roman (marquis de), directeur de l'hôtel des monnaies de Mexico, IV. 22.

San Saba, rivière, II. 217.

Sandoval (Gonzales de), fait la con- quête de la province de Tehuante- pec, IV. 50.

Sandoval (Sebastian) y Guzman. Ses ou- vrages sur le produit des mines de Potosi, IIT. 367.

Sandwich. Observations politiques sur ces îles, IV. 114.

Sang-mélé. Différentes espèces qu’on en trouve au Mexique, I. 451.

Santa Ana, mines, IL. 162.

Santa Ana, mission de la Californie, IT. 269.

Santa Barbara, village, IT. 287.

Santa Cruz, baie de la Californie, IT. 259.

Santa Cruz, village, IL. 288,

village ,

DES MATIÈRES.

Santa Cruz de la Cañada y Taos. Voyez Taos.

Santa Cruz de Noutka. Description de ce port, IL. 302.

Santa Fe (Aqueduc de), conduit de l’eau potable à Mexico, IT. 55.

Santa Fe, capitale du Nouveau-Mexi- que, II. 255. Remarques sur sa po- sition, I. 81.

Santa Fe, dans la vallée de Mexico. Manufacture royale depoudre.IV.15.

Santa Fe de Bogota. Quantité d’or qui

a été monnayé de 1789 jusqu’à 1796 ETL. 385.

Santa Fe de Goanajoato. Voyez Gua- naxuato.

Santiago (Rivière de), formait la limite entre le Mexique et le Mechoacan, et les Otomites et Cicimèques,, I. 195, 279 ; IL. 179.

Santiago de Buena Esperanza. Voyez Purificacion.

Santa Maria (Compuerta de), écluse du desague de Huebuetoca, IL. 123.

Santa Maria d’Aorne , port, II. 246.

Santa Maria de las Charcas, bourg, 11,997:

Santa Rosa de Cosiguiriachi, II. 237.

Saragates, habitans de Mexico qui n’ont pas de domicile, I. 443.

Sardines. Montant de leur importation à la Vera-Cruz en 1802, IV. 63. Voyez Poisson salé.

Sarmientos, riche famille indienne à Cholula, I. 392.

Saucissons. Montant de leur importation à la Vera-Cruz, en 1802, IV. 63; en 4803, 74, 72.

Savon. Endroits il s’en fabrique, IV: 6. Montant de son exportation annuelle de la Vera-Cruz, 61. Mon- tant de son importation à la Vera- Cruz en 1802, 63; de son exportation da Mexique pour d’autres parties de l'Amérique espagnole, en 1802, 67; en 1803, 76.

Schelekhoff, forme à Irkoutsk une com- pagnie commerciale, [V. 120, note.

Schlenew découvre les mines de l’Oural, III. 452.

Sciences et arts. Leur état au Mexique ; I. 422. Académie de Mexico, 423. Ses rentes , 424. Différentes études, Dessin, 425: Botanique, 426. Chimie,

ville ,

365

428. Ecole des mines, 2bid. Mathé- matiques, 429.

Sciences naturelles et exactes. Progrès qu’elles ont faites dans le Mexique , I. 426.

Seoura de la Frontera. Voyez Tepeaca.

Scisneuriage (Droit de), payé par les propriétaires des mines, [II. 337

Seisle. De sa culture au Mexique, II. 450.

Sein ( Don Salvador ), Mexico, IIT. 246.

Sel. Manque dans la Nouvelle-Espagne ; III. 334. Montant de son importation a la Vera-Cruz, en 1802, IV. 65; en 1803, 74.

Senpualtepec, montagne , II. 186.

Serge. Quantité qui en a été exportée du Mexique en 1803, IV. 76.

Seris, tribu d’Indiens, II. 240.

Serra (Junipero). Son voyage en Cali- fornie, IL. 274.

Sesse (M.), un des chefs de l’expédition botanique à la Nouvelle-Espagne, 495% 11 370:

Sierra (Don Lamberto). Tesorero du Po- tosi. Son évaluation des droits royaux, III. 365, noce.

Sierra (Provinces de la). Produit de leurs mines d’or et d'argent, III. 360.

Sierra Madre, partie de la Cordillère du Mexique, I. 267.

Sierra de los Mimbres, I. 267.

Sierra Nevada. Signification de ces mots, II. 149, note.

Sierra de Santa Rosa. Description de cette chaîne de montagnes, III. 176.

professeur à

Siones numériques des Mexicains. Leur système de numération comparé à plusieurs autres, IIT. 422, note.

Sisuenza (Carlos de). Comment il a fixé la longitude de Mexico, I. 36. Ses cartes de la Nouvelle - Espagne, 91, 92,416. Son hypothèse sur l’an- cienneté des pyramides de Teotihua- can, II. 67, note.

Singuiluacan , village indien. Tableau de ses naissances et décès, de 4750 à 14799, IV. 290.

Sinaloa. Voyez Cinaloa.

Sinu, rivière du royaume de la Nou- velle-Grenade. Ses branches servent d’entrepôt au commerce de contre

66

bande de l'or du Choco et d’Antio- quia, LIT. 396.

Sisas, imposition destinée à l’achève- ment du desague de Nochistongo, 146. à

Situados, secours envoyés du Mexique aux autres colonies espagnoles. Leur montant annuel, IV. 246.

Smith (Adam). Son estimation de la quantité d’or et d’argent qui, de- puis 1492, a reflué en Europe, III. 409.

Socabon de Nochistongo. Voyez Desague et Vochistongo.

Socabon del Rey, galerie d'écoulement près de Tasco, IIL. 145.

Sochipiltecatl, riche famille indienne à Guaxocingo, I. 392.

Soconusco , village, IT. 351.

Soteries fabriquées dans le pays, IV. 10. Montant de leur importation annuelle a la Vera-Cruz, 61; en 1802, 63, 64; en 1805, 72, 73.

Soledad, village, II. 287.

Solis (Martin de), chargé de l’adminis- tration du desague, IT. 417.

Solorzano. Son estimation de l’or et de l'argent qui ont reflué en Europe de- puis 4492, LIL. 405.

Sombrerete, ville, II. 1484. Ses environs produisent le maïs, II. 216.

Sonneschmidt(M. Frédéric). Ses mémoires sur les mines du Mexique, I. 102, IIT. 255. Comment il fixe la hauteur de la Sierra Nevada , I. 187. Il a dé- couvert du fer météorique à Zacate- cas, IT. 235, III. 310. Sept hauteurs déterminées par ce voyageur, [.186.

Sonora (La),évèché. Ses revenus, I. 440.

Sonora (La), intendance. Son étendue, IT. 257. Ses rivières , 239. Ses com- munications avec le Nouveau-Mexique et la Nouvelle-Califormie, 241. La uomenclature de ses reales de mi- nas, III. 1434.

Sonora (La), province, fait partie de

: l’intendance de la Sonora, Il. 238.

Sonora (La),rivière, Il. 240.

Sonora (La), ville, Il. 245.

Sotto la Marina , village, IL. 227, 350.

Soude. Comment on la trouve, III. 334. Province eile abonde, 1V.12. Qua- lités et emploi de celle de Xaito- can, IV. 27.

Soufre. Provinte d’où il vient, IV. 16.

TABLE ANALYTIQUE

Souliers. Montant de leur importation à la Vera-Cruz en 4802 , IV. 65.

Suarez (Bonaventura). Comment il fixe la longitude de Mexico, I. 38.

Sucre. Son exportation par le port de Vera-Cruz, IIL. 2,9. Premières sucre- ries à Saint-Domingue, 3. Vezou, 10. Montant de la consommation au Mexique, 12. Son exportation des différentes villes du Mexique, 13. Pays la canne est cultivée princi- palement, 15. Consommation du sucre en Europe, 18; en France, ibid. Quantités de sucre exportées des An- tilles anglaises, 19; des autres An- tilles, 2bëd.; du Brésil, cid.; de la Guiane, 21; de la Louisiane, cbid.; des Grandes-Indes , de Bourbon, de l'Ile de France, zbid. Consommation du sucre dans divers pays, 22. Ex- portation d'Asie, 25. Montant de son exportation annuelle de la Vera- Cruz, IV. 60. Montant de son expor- tation du Mexique pour lEspagne, en 4802, 65; en 1803,75,148 ; pour d’autres parties de l’Amérique espa- gnole, en 14802, 66; en 1803, 76. Voyez aussi Végétaux.

Suif. Montant de son exportation du Mexique en 1802, IV. 67.

Surface de la Nouvelle-Espagne, d’après les intendances, II. 15.

Sutaquisan, village indien, IL. 244.

Système de Brown. Son application à la fièvre jaune, [V. 207.

FE:

Tabac. Sa culture dans l’intendance de la Vera-Cruz, Il. 201, 216; dans le Mexique en général, LIL. 50. Sa fa- brication est un droit régalien, IV.11. Montant du produit de la fabrication royale , ibid. Somme annuelle que cette fabrication rapporte au roïi,227,

Tabasco (Rivière), IL. 352, 357.

Tableaux contenus dans V Essai politique.

Tome I.—Introduction.—Tableau com- paratif de la position des points principaux depuis Mexico jusqu'a Vera-Cruz, selon Arrowsmith; selon l'auteur, 57. Position de quelques lieux dans l’intendance de Sonora et celle de Guadalaxara, 84. Position entre Acapulco et Tehuantepec,, 85.

DES MATIÈRES. 367

Longitude et latitude de quelques Lieux du Mexique et des pays limitro- phes, 111. Longitude rectifiée de huit points des côtes occidentales, 414. Chaîne des triangles mesurés par M. Velasquez en 1773, depuis le rocher des bains jusqu’à la montagne de Sincoque, 121. Tableau des posi- tions géographiques de la Neuvelle- Espagne déterminées par des obser- vations astronomiques, 476. Premier tableau des hauteurs les plus remar- quables, mesurées dans l’intérieur de la Nouvelle-Espagne, 484. Deuxième tableau des hauteurs, 186. Liv.I.—Ta- bleau des grandes divisions politiques de l'Amérique espagnole, 200. Hauteur comparée des Andes, des Alpes, etc., ‘269, note. Livre II. Tableau de la population de la Nouvelle-Espagne en 4793, 302. Tableau de la population ‘de la confédération mexicaine, 349. Tableaux relatifs à la population, 320 , etc. Tableaux comparés du rap- port des castes et des sexes, 456, 459. Tome If.—Livre IIT.—Tableau comparé de population, 13; des divisions ter- ritoriales de la Nouvelle-Espagne, 45. Consommation de Mexico et de Paris, 85. Hauteur comparée des trois grandes pyramides d'Egypte et de celle de Cholula, 153. Tableau comparé de quelques langues de la Californie, 280.Tableau des capitaux que possédaient en 4822 Les religieux des cinq ordres, 336; comparé de la population de quelques parties de l’Europe avec celle de la Nouvelle- Espagne, 341. Récolte des céréales, 436. Consommation, 439. Tome IIT.—Livre IV.—Exportation de lindigo, 55. Dimes payées au clergé, 102. Mines du Mexique, 151. Pro- duits des mines de Guanaxuato, 179, 480. Produits des mines de Valen- tiana, 203. Tableau comparatif des mines de l'Amérique et de l’Europe, 206. Argent extrait des mines de la Nouvelle-Espagne, 253. Tableau des dépenses aux mines de Freiberg, 284. Influence du prix du mercure sur sa consommation , 294, 295. Or et ar- gent extraits des mines du Mexique, de 1690 à 4809, 300, 301 , 303. Pro- grès de l'exploitation, 305, 306. Décroissement de l’exploitation, 307. Produit des mines de la Nouvelle-Es-

pagne, 346. Exploitation de Yauri- cocha, 351 ; de Hualgayoc, etc., 353. Droits royaux (derechos reales), 362 et suiv. Exploitation du Cerro de Po- tosi, 377.0r monnayé à Santa Fe,etc., 385. Produit annuel des mines, 393, 398. En Asie, en Europe et en Amé- rique, 400; en piastres et en livres, 408 ; calculé par différens auteurs, 412; enregistré de 1492 à 1803,414 et suiv.; non enregistré, 416. Récapi- tulation, 416, 417. Proportion entre les métaux extraits , 417, 418 ; dans laquelle ils ont reflué en Europe, 428, 429. Thé importé de Canton, 438.

Tome IV.— Livre V.— Tableau de la

fabrication du tabac, 41. Objets d’or- févrerie déclarés à l’hôtel de Me- xico , depuis 4798 jusqu'a 4802, 22. Monnayage de 1798, 25. Balance du commerce de Vera-Cruz, en 14802, 62 , 67. Résultats, 68; Balance de 1803, 71, 76. Résultats, 77. Compa- raison, 78; de l’année 4796 à 14820, 84, 85. Exportation à l’époque du commerce libre , 128. Produit brut des revenus de la Nouvelle-Espagne, 430 et suiv. Exportation et importa- tion comparées, 448. Exportation des colonies par Cadix jusqu’au 31 dé- cembre 4802,149,150. Importation et

“exportation des colonies espagnoles,

153, 154. Tableau météorologique de la Vera-Cruz, 185. Etat de l'hôpital Saint-Sébastien, 202. EÉpidémies de 4800, 1801, 14804, 205. Hôpitaux de Vera-Cruz, en 1806, 214. Tempéra- ture moyenne de Vera-Cruz, 216. Ta- bleau du revenu de la Nouvelle-Es- pagne, 253. Frais de recouvrement, 257. Emploi des revenus d’état, 239. Budjet du revenu, en 14803, 240 , 241. Tableau comparatif des revenus de la Nouvelle-Espagne avec ceux des co- lonies anglaises, 255. Tableaux des cadres de l’armée, en 1804, 257 et suiv. Rapports des naissances aux dé- cès, 290 , 291. Population de Mexico, en 1820, 292; en 1790, 293, 300. Population des villages de la Nou- velle-Californie, 302 , 303.

Tacoutché - Tessé ( Rivière de ) un des

points qui peuvent servir à la com- munication des deux mers, I. 205; diffère entièrement du Colombia 207, note.

,

Tacuba, vilie de l’intendance de Mexico,

IT. 445

368

Tacubaya , ville de l'intendance de Mexico. IT. 145.

Tadeo (Don) sonde le Huasacualco, IT. 251.

Tallenga, usine d’amalgamation alle- mande, III. 358.

Tamaron , évêque de Duürango. Son voyage manuscrit, II. 230.

Tamiagua (Laguna de), II. 346.

Tampico ou Pueblo Viejo, IL. 346. La- guna de Tampico, ibid. Climat , zhid, Population, 347.

Tamaulipas, ville, IT. 247.

Tansitaro (Pic de), II. 165.

Taos, ville, IL. 255.

Tarasques, anciens” peuples du Mexi- que, I. 444. Tribu d’Indiens, IE. 475.

Tasco, ville de l’intendance de Mexico, 11.146. Mines des environs, III. 229.

Tatarrax , royaume fabuleux, II. 261, note.

Tchoutski, peuple de l'Amérique russe, II. 5322.

Techichi, chien que mangeaient les Mexicains, III. 57.

Tecolutla, rivière , II. 206.

Tecuanocugues , riche famille indienne à los Reyes, I. 392.

Tecuichpotzin, fille de Montezuma II. Diverses maisons de Mexico en des- cendent, II. 72, note.

Teguantepee. Voyez Tehuantepec.

Teguyo, lac. Les Aztèques y firent leur première station, Il: 245. Il est peut- être identique avec le Timpanogos, 261 , note.

Téhuacan de las Granadas, ville de l’intendance de la Puebla, IE. 159. Tehuantepec, isthme, un des points par lesquels on pourrait établir une com- munication entre les deux mers, I. 204, IV. 53. Nom que lui donne

Cortez, I. 210.

Tehuantepec, port, II. 191, 358. Ses babitans, sbid. Climat, 359.

Tehuantepec, vent du nord-nord-est, I. 291.

Tehuantepeque (Rio de), IL. 361.

Tehuilotepec, mine de l’intendance de Mexico, IT. 448, III. 231.

Teinture de coton à Tehuantepec, IN

Teipa, village, IT. 167.

Temeztla, mines, IL. 460.

TABLE ANALYTIQUE

Temihtitlan. Voyez Tenochtitlan. Temixtitan, nom donné par Cortez à la capitale du Mexique, I. 197, IL. 33.

Température moyenne des tierras ca- lientes, I. 492, 2714 ; des tierras frias _du Mexique , 272 ; des tierras templa- das, cbid. Résultats numériques relatifs au climat mexicain, 292 ; température de la Nouvelle-Californie , IL: 275 ; de Noutka, 302; de la partie la plus boréale de l'Amérique, 318; de la Havane, 379; de la Westro - Bot- nie, 381; d’Acapulco, IV. 169; de l’eau de la mer, à sa surface dans l'océan Atlantique et dans la mer du Sud, ibid.; de Cumana, 174; de Guayaquil , 476, note. Minimum de température moyenne que paraissent exiger les cultures de la canne à sucre, du bananier, du cafier, de l’oranger, de l'olivier et de la vigne, IT. 382. Comparaison de la tempéra=, ture moyenne des différens mois de l’année à Mexico, à la Vera-Cruz et à Paris, 469 et suiv: Discussion de la question si la température’ des deux hémisphères est aussi différente qu’of le suppose généralement, IV. 176.

Tempétes: Description, de" celles de la Vera-Cruz, L 289 7

Tenango( San Miguel), mines, II. 460.

Tenateros , classe de mineurs, I. 339. Leur force musculaire, IIL. 243.

Tenochtitlan , ancien nom de Mexico; I. 197. Sa fondation, 414. Diverses altérations que ce nom a subies; IL. 55 , note. Origine de ce,nom, ibid. Fondation de nette ville , 36: Digues qui la réunissaient au continent , 42. Elle a été agrandie par la RATS de Tlatelolco;, 43. Sa division en quatre quartiers, 44. Sa destruction par Cor- tez, 62: Sa température moyenne, IV.

485. Nombre de ses habitans, IL. 77, IV. 2953 et suiv.

Tenochques , un des noms des leaes. IT. 33, note.

Tenoxtitlan. Voyez Tenochtitlan.

Teocalli, nom des temples mexicains, I. 369, IL. 59. Description de celui de Pen hE das ou Mexico, ibid. Matériaux dont il füt construit,

II. 40, 67. " Teohuacan de la Mizteca. Voÿey Téhua- * can de las Granadas. RE

Teopan. Voyez Teocalli et Xochimilca.

DES MATIÈRES.

Teotihuacan , pyramides, II. 66.

Teotihuacan , rivière, IL 95.

Teotzapotlan, capitale des Zapotèques, IT. 185.

Teoyacmiqui , déesse mexicaine. Sa statue chargée d’hiéroglyphes à Mexico, II. 40, 65.

Tépanèques , anciens peuples du Mexi- que, I. 411.

Tepeaca , ville du marquisat de Cortez, IT. 159,

Tepetate, espèce d'argile, IT. 136.

Tepeyacac, riviere, II. 95..

Tepic, ville, II. 181.

Tequesquite, nom mexicain du carbo- nate de soude, II. 1436 , 183. Provin- ces il abonde, IV. 12.

Tereros. Voyez San Christobal.

Terminos (Laguna de), IL. 357.

Ternate, poste militaire, IT. 240.

Tesechoacain, rivière, IL. 355.

Tesechoacain, ville, II. 355.

Testament de Fernand Cortez, IV. 313.

Tetela de Xonotla, mines, II. 1460.

Tetlepanguetzaltzin, dernier roi de Ta- cuba, pendu par ordre de Cortez, IT. 64.. «.

Tetzontli, nature de cette pierre ; IT. 41.

Texada ( Don Ionacio). Sa relation ma-

. nuscritè sur le gouvernement du

.vice-roi Espeleta, IIT. 386, note.

Texas, province, II. 218. :

Tezcuco, canal projeté, I. 131. Ses di-

. mensions , 132. Avantages qu'il pro- curerait au commerce, 138.

Tezcuco, lac, II. 35. Différence de son état actuel de celui du temps de Cortez, 36. Cause de cette diffé- rence, #. Les effets de l’évaporation sont augméntés par la destruction des arbres, 46, 47; et surtout par le de- sague de Huehuetoca, ibid. Son éten- due et sa profondeur, idid., 94.

Tezcuco, rivière, II. 94.

Tezcuco, ville. Sa population, IL. 145. Ses manufactures de drap, IV. 4.

Tezozomoc ( Alvarado), Indien baptisé, auteur d’un manuscrit historique sur le Mexique, IT. 74, note.

Thé. Quantité qui en est portée annuel- lement en Europe , III. 457, 474.

: Remplace l'exportation du numéraire pour la compagnie des Indes, 475.

TV. % à à.

QE De

369

Thenard (M.). Ses expériences sur les asphixiés, IV. 219.

Ticampanba, usine d’amalgamation al- lemande à Requay, LIL. 358.

Tierras calientes , T. 271.

Tierras frias , 1.272.

Tierras templadas, X. 272.

Timbre, une des branches des revenus publics. Son montant, IV. 231.

Tissus. Montant de leur importation annuelle à la Vera-Cruz, IV. 61.

Tlacahuepan Cuexcotzin, divinité mexi- caine , II. 37, note.

Tlachco. Voyez Tasco.

Tlacosulpan (Rancho de), sur le Hua- sacualco , IE. 251.

Tlacotlalpan, ville, IT. 216, 355.

Tlamama , porteurs mexicains, IL. 57.

Tlaolli, boisson spiritueuse faite avec du maïs, IL. 418.

Tlapuxahua , mines, IL. 178.

Tlaquechiuhcan, un des quartiers de Tenochtitlan, IT. 44.

Tlascala, ville. Ses IV: 2:

Tlatelolco, ville fondée en 1338, IL. 43; réunie à Tenochtitlan, cbid.

Tlaxcalla , ancienne république faisant partie aujourd'hui de l’intendance de Mexico, II. 455. Privilèges des habi- tans de cette ville, 156. Sa popula- tion , 158.

manufactures,

Tobar (Josef), auteur d'un manuscrit sur la conquête du Mexique , IT. 74, note.

Tohualicahuatzin, fils de Montezuma II, souche des comtes de Montezuma et Tula, IT. 72.

Toiles de chanvre et de lin, ne sont pas fabriquées au Mexique, IV. 11. Montant annuel de leur importation par la Vera-Cruz, 64. Montant de leur importation à la Vera-Cruz, en 1802, 63 et 64; en 4803, 72.

Toiles de coton. Montant de leur expor- tation dans l’intendance de Guada- laxara , IV. 7; dans celle la Pue- bla , :bid.; de leur importation par la Vera-Cruz, 61. Montant de leur importation à la Vera-Cruz, en 14802, 63 et 64 ; en 1803, 72 et 75.

Toiles peintes fabriquées au Mexique, IV. 7.

Toledo, vice-roi du Pérou. Son dénom-

2 4

570 brement des Indiens du Pérou, I. 299.

Totlan, pays originaire des Toltèques, I. 348

Tolocan. Voyez Toluca.

Tololotlan, rivière. Voyez Lerma.

Tolsa (Don Manuel), auteur de la statue de Charles IV, I. 495, II. 52, note; et du monument sépulcral de Cortez, 60.

Toltèques. Voyez Toultèques.

Toluca , ville de l’intendance de Mexico, II, 447.

Tomatl. Sa culture au Mexique, II. 472.

Tonalpohualli , calendrier civil des Mexicains, II. 208.

Tonantzin, déesse mexicaine, II. 444, note.

Tonatiuh Ytzaqual, maison du soleil ; ancienne pyramide, Il. 69.

Topinambours ne sont pas cultivés au Mexique, Il. 472.

Torquemada (Père), employé à la con- struction des chaussées de Mexico, IT. 57.

Torre ( Don Lorenzo de la), inventeur d’un procédé particulier d’amalga- mation , III. 268.

Torres, évèque d’Yucatan, vice-roi du Mexique, IT. 117.

Torres (Don Alonzo de). Son voyage, I. 408.

Totomostla , mines, II. 192.

Toultèques. Leur arrivée au Mexique, I. 347, 349. Histoire des premiers Toultèques, 412. Monumens qui en restent à Teotihuacan, II. 67.

Traite, droit de monnaie percu par le gouvernement sur les métaux, III. 338.

Trapiches, petites manufactures de drap à Queretaro, IV. 6.

Tribunal général du corps des mines. Son établissement, III, 335.

Tribut, capitation que paient les In- diens, IV. 229.

Trinité, île. Secours qu'elle tiraït an- nuellement du Mexique pour ses frais d'administration, IV. 246.

Tschugatschi, peuple de l'Amérique russe, II. 324.

Tupac-Amaru, prétendu Inca du Pé- rou. Sa révolte et sa mort, I. 405.

Tuspan, port, Il. 349.

TABLE ANALYTIQUE

Tuxtla, volcan, II. 205.

Tuxtla, ville, IT. 338.

Tuxtla, riviere, Il. 355.

Tzapotèques , ancien peuple du Mexi- que, [. 411.

Tzapoteca, contrée montagneuse, IL. 187.

Tzinteotl, déesse mexicaine, II. 145, note.

Tzintzontzan, capitale du royaume de Michuacan, II. 464,178.

Tzotzomatzin prédit à Ahuitzotl le dan- ger auquel l’aqueduc de Huitzilo- pochco exposait la capitale, IT. 102.

U.

Ugalachmuii, peuple de l'Amérique russe, IL. 323.

Ugarte (Le père Juan). Son voyage en Californie, II. 260, 267.

Ugarte (Don Tomas). Comment il a dé- terminé la position" de la Vera-Cruz, T. 42.

Ulloa (Don Antonio), gouverneur de Huancavelica, IIL. 322. Il a conduit à la Vera-Cruz la dernière flotte qui y est arrivée avant que le commerce de l’Amérique fût déclaré libre, VS 07e

Ulloa (Don Francisco de) reconnait les côtes de la Californie jusqu’au Rio Colorado, II. 259.

Ulua (San Juan), fort, IT. 209.

Unanue (Don Hipolito) a introduit la vaccine à Lima, I. 331.

Université de Mexico. Ses bâtimens, IT. 59.

Urutia ( Don Carlos de). Sa carte d’une partie de la Nouvelle - Espagne , 1.94,

Uspalata ( Cerro de), mine, IT. 360.

Uspanapa, rivière, II. 354.

Ustariz. Son estimation de la quantité de métaux précieux qui est entrée en Europe depuis 4492, ITE. 405.

Uturicut, village indien, II. 244.

Vo

V'accine introduite au Mexique , I. 329: Existe naturellement dans le pays” I. 3530.

Vacheros, paysans, mœurs, 1b1d.

V'alderas (Compuerta de), écluse du desague de Huehuetoca, IL. 123.

II. 356. Leurs

DES MATIÈRES.

Valdès ( Din Antonio), ministre d'Es- pagne. Sa tentative de régler la dis- tribution du mercure, III. 295.

V'aldès (Don Cayetano).Son voyage en Californie et à Noutka, II. 277,312.

Valenciana (Comte de), I. 435. Voyez aussi Obregon.

Valenciana , mines du district de Gua- naxuato , II. 465. Description de ces mines , III. 493. Comparaison avec la mine de Himmelsfürst, LIL. 206.

Valencia (Don Vicente), T. 102. Sa description des mines de Zacatecas, IL. 185.

Valladares (Don Joseph Sarmiento), comte de Montezuma, descendant du roi Montezuma, vice-roi du Mexi- que, II. 93. note.

Valladolid, évèché. Ses revenus, I. 440.

Valladolid, intendancé. Nombre d’ec- clésiastiques qu’elle contient, I. 439, note. Détails sur cette intendance , IL. 164. Son étendue, ibid. Son cli- mat, 465. Révolution qu’elle éprouva

par un soulèvement volcanique, ibid,

Sa population relative, 175. Ses villes, 477. Dénombrement de ses reales de minas, 278, IIT. 1432.

Valladolid, ville de l’intendance de ce nom. Proportion des castes qui l’ha- bitent et des sexes, I. 459.

Valladolid, ville dela péninsule de Yu- catan, II. 1497.

Valladolid de Michoacan, ville, II. 477.

Valle (Marquis del), titre de Cortez, I. 437, II. 30, note.

Vallejos, intendant de Cuenca. Ses tra-

vaux sur les mines de mercure, III. 349.

Valmis (Don Antonio) a porté la vac- cine dans les possessions espagnoles, 529:

Vancouver. Sa détermination de la posi- tion de Monterey, I. 71.

Vanille. Province qui la produit, IL. 201. De sa culture, IIL. 37. Mon- tant de son exportation annuelle de la Vera-Cruz, IV. 61. Montant de son exportation du Mexique, en 1802, 65; en 1803, 74, 450. Influence qu'a eue, sur cette exportation, l’édit du commerce libre, IV. 128.

Fare castillanne. Son rapport à la toise, IT. 95, note

371

Vare mexicaine. Son rapport au pied de roi, II. 67, note.

Vauquelin (M.),IL 235, IV. 180.

Végétaux dont il est question dans cet ouvrage : Adansonia digitata, II. 154 ; Agave americana, 487, 496; A. cubensis, 488; Amyris, IV. 210; Andromeda, Il. 305 ; Anona cherimo- lia, 1459; Arachis hypogea, 472; Arbutus perotensis, III. 68; Artocar- pus incisa, IL. 405, 481; Arum ma- crorhizon, 405; Asparagus, 479; Atriplex , IV. 27; Avena sativa, IL. 422 , 450, 475; Bonplandia trifo- liata, 371, note, IV. 209; Brassica, Il. 476; Bromelia ananas, 478 , note; IV. 210; Cactus cylindricus , Il. 264; C. coccinilifer, III. 78; C. opuntia, IT. 487, IIT. 78; C. pereskia, sbid. ; Cæsalpinia brasiliensis , Il. 497; Cali- cocca, IV. 146, note; Camburi, II. 387; Cannabis sativa, III. 30; C. indica, cbid.; Capsicum annuum, 11.472; C. baccatum, cbtd.; C. frutes- cens, tbid.; Carica, 371, note; Ce- cropia peltata, 371, note; Cedrela odorata, IV. 31, 56; Cestrum Mu- tisü, IT. 55; Cheïirostemum platani- folium , I. 382; Chenopodium qui- noa, 257, II. 462, 473; Cicer, 476; Cinchona, 370, IV. 209; Citrus au- rantium, LI. 485; C. decumana, zbtd. ; C. medica, ébid.; C. trifoliata, 482; Cocolloba uvifera, IV. 179; Cocos nucifera , 478; Coffea arabica , IT. 30; Commiphora madagasca- rensis, II. 374, note; Convolvulus batatas, 405, 470,471; C. chrysorhi- zus, 405, 470; C. jalapa, 201, 470, IT. 47; C. platanifolius, II. 470; C. edulis, ibid. ; Contarea, 371, note, Cupressus disticha, 54, 154, 186; Cycas circinnalis, 405; Danais, 371, note; Dioscorea alata,405,468,470,472; Dracontium polyphyllum, 405: Epi- dendrum vanilla, II. 201, III. 37, 46; Erythroxylon cocca, II. 392; Exos- tema, 371 ; Filices arborescentes, 371; Garcinia mangostana, 483; Gossy- pium, III. 29; Gratiola, IV. 27; Gy- rocarpus mexicana , [. 382, note; Hæmatoxylon campechianum, IT. 196; Heliantus tuberosus, 472; H. annuus, ibid. ; Hevea, 371, note; Hordeum tuca, 411; H. vulgare, 422, 450; Indigofera tinctoria, IIL. 54; Ind. ar- guta, 57; Ind. anil,54; Ind. disperma, ibid. ; Jatropha manihot, Il. 383,

372 pe

398, 406; J. janipha, 401; J. car- thaginensis , bid.; Laurus persea, II. 67; Limonia trifoliata, II. 482; Linea borealis, 305; Liquidambar. styraciflua, 200; Lobelia, 371, note; Medicago sativa, [. 230; Meya (Maris meridionalis), IT. 385 ; Mikania guaco, LIT. 50; Milium nigricans, I. 230; Morus acuminata, III. 66 ; M. rubra, ibid. ; Musa paradisiaca, I. 275, II. 385; M. sapientum, zbid.; M. regia , cbid. ; M. mensaria, ibid.; Musænda brac- teolata, 374, note; Myrtus pimenta, 201; Nicotana tabacum, IIT. 50; N. rustica, 51 ; Olea europæa, I1.276, 484; Oryza sativa, 473, 475 ; Oxalis tuberosa, 408; Padus capuli, 480 ; Pæderia, 374, note; Paspalum pur- pureum, I. 2350; Passiflora, IL. 459, 479 ; Phaseolus, 276,476; Phormium tenax, 480; Pinus, 200, 287, 305, IV.114, 198; Pinkneya, IT. 374, note; Pisum sativum , 476; Platano arton, 587, 394; Polygonum fagopyrum, 405 ; Portlandia hexandra, 371, note; Pothos, IV. 179; Prunus avium, II, 384; Psychotria emetica , ILL. 146, note; Quercus, II. 200, IV. 4198; Rhisophora mangle, Il. 475, IV, 179; Rosa mexicana, II. 305; Saccharum violaceum, IV.494; S. officinarium, Il. 26, IV. 494; Schinus molle, IT 450; Secale magu, 410; S. cereale, 422, 450; Sesuvium portulacastrum, IV. 27 ; Smilax salsaparilla, IL. 201, III. 46, note; Solanum tuberosum, IT. 451, 464, 475; S. cari, 455; S. lycopersicum, 472 ; Spondias, 480; Strychnos pseudoquina, 374, note; Switenia febrifuga, 371, note ; S. Ma- hagony, IV. 31; Tacsonia, II. 478; Theobroma cacao, 392, III. 26, 33; T. bicolor, 26; Tigridia cacomite, IT. 471; Tithymaloidei, IL. 405; Tri- phasis aurantiola, 482; Triticum compositum, 411 ; T. mechuacanense, ibid.; T. hybernum, 422, 450, 457, 475; T. spelta, 422; Tropæolum es- culentum, 462; T. peregrinum, ibid, note; Tacca pinnatifida, 405 ; Urceola elastica, 371, note ; Vaccinium, 305; Viola emetica, III. 446; Vitis vini- fera, IT. 255, 276, 486, 489: Zea maïs , 87, 408, 453, 476; Z. curagua, 410, 414; Zizania, 453, note. Voyez température.

Véhities ,

peuple de la Californie, IL. 268.

TABLE ANALYTIQUE

Velasco ( Don Luis de) el Viejo ou Pri- mero, vice-roi du Mexique, II. 99. Fonde la ville de Durango, 247.

Velasco (Don Luis de ) , el sesgundo, marquis de Salinas, vice-roi du Mexique , IT. 99. Fait commencer le desague de Huehuetoca , 405. Y des- tine le produit de la Sisa, 446. Établit des manufactures de draps à Tez- cuco, IV. 7.

Velasco (Don Pedro Fernandez), in- troduit l’amalgamation au Potosi, IIT. 382.

Velasquez ( Don Joacquin) Cardenas y Leon, directeur du tribunal suprême des mines à Mexico. Comment il dé- termina; la longitude de cette ville, TI. 33. Grand nivellement et travail trigonométrique exécutés par cet as- tronome en 1773, 62. Son voyage en Californie, 64. Ses cartes de la Nou- velle-Espagne, 91, 92. Chaîne de ses triangles , 121. Notice biographique sur cet homme célèbre, 430. Son ni- vellement des eaux du canal de Hue- huetoca, IT. 431. Ses recherches sur le projet de Mendez pour préserver Mexico des inondations, 133.

Velosa ( Gonzalo de) a construit les premiers moulins à sucre au Mexi- que, IIL. 3.

V’enados , cerfs de la Nouvelle-Califor- nie, II. 285.

Venegas ( Le père). Ses notions sur la Californie , IL. 269.

V’era-Cruz, intendance. Son étendue et climat, II. 198. Ses productions, 199. Sa population, 202. Ses mon- tagnes, 204. Ses antiquités, 206, Ses villes, 209. Ses mines, 216. Ses reales de minas, III. 1424.

Vera-Cruz, ville. Il y a eu trois villes de ce nom. Voyez Väüllarica de la Vera-Cruz, Vera-Cruz wieja, et Vera- Cruz, port.

Vera-Cruz, port. Sa position géogra- phique, I. 41, 44. Plan de ce port, 139. Sa température, 292. Descrip- tion de la ville, Il. 209. Histoire de sa construction, 210. Causes de l’insalubrité de son climat, 212, IV. 1477. Mouvement annuel du com- merce de ce port, 60. Montant de l'importation des marchandises du produit de l’Espagne, en 1802, 62;

DES MATIÈRES. 3-3

en 4803, 71; en marchandises de produit étranger, en 1802, 64 ; en 4803, 72. Montant, en 1802, de l'importation en marchandises des colonies espagnoles , 65; en 1803,73. De l'importation par Cadix, 149. Ba-

lance de son commerce en 1802,

68; en 4803, 77. État de son com- merce en 4820, 79. Importation en 4820, 80. Exportation, ibid. Com- merce en 4805, 81; en 1806, ibid. Balance annuelle, 148. Cette ville est le siège principal de la fièvre jaune, 462. Quantité de pluie qui y tombe annuellement, 183. Sa tempé- rature moyenne, 185, 195.

V'era-Cruz viejæ, ville, IL. 209.

V'eraguas ( Duc de). Voyez Colon.

V'ermicelle. Montant de son importation à la Vera-Cruz , en 14802, IV. 63; en 1803, 72.

Vers-àa-soie , introduits par Cortez, III. 66.

Vertideros ( Compuerta de ), écluse du desague de Huehuetoca , IL. 123, 137.

Veta Biscaina de Real del Monte, riche filon dans l’intendance de Mexico, IT. 148, IIT. 226.

V'ezou, suc de la canne à sucre, IIL. 10. Voyez Sucre.

Viandes salées. Montant de leur ex- portation annuelle de la Vera-Cruz, IV. 60.

Vice-rois du Mexique. Leur pouvoir et leurs revenus, IV. 243.

Victoria, ville , IL. 216.

Vieille-Californie. Voyez Californie.

Vierges miraculeuses de Guadalupe et des Remedios, IL. 415, note.

Vigne. Sa culture à Parras, IL. 236 ; dé- fendue par la cour d’Espagne, 484. V'illa-Hermosa, ville, II. 216, 352. Sa population , &bid. Sa position , sbid. V'illalobos (Ruy Lopez de) découvre S.- Benedicto , I. 107.

Villarica de la Vera-Cruz, colonie fon- dée par Cortez, IL. 210.

V'illalta , XI. 192.

Villena (Marquis de), vice-roi du Mexique, charge le père Flores de

la direction des travaux hydrauliques, 1EH17.

Vilotepèque, village, IL. 360.

Vin. Montant de son importation an- auelle à la Vera-Cruz, IV. 62. Mon- tant de son importation à la Vera- Cruz, en 1802,62,64; en 1803,71.

Vinaigre. Montant de son importation à la Vera-Cruz, en 1802, Il. 62; en 1803, 74.

Fiscaino ( Sébastien ) prend possession de la presqu’ile de Californie, IL 266. Son voyage à la Nouvelle-Californie, 272. Nomme le chef-lieu de ce pays Monterey, 288. Soin avec lequel il fait relever les côtes, 296.

Visitadores. Ce que c’est que cet emploi, I. 431.

Vizlipuzli. Voyez Huitzilopochtli.

Volcans du Mexique, I. 462, 2814; de Mexico, IL. 344.

Vomito prieto (vomissement noir ) a peu d'influence sur l’état de la population du Mexique, [. 343. Voy. fièvre jaune.

Wactupuran, divinité californienne,

IT. 268.

Wal (Don Manuel). Son projet de rendre indépendante la province de Venezuela, IV. 271.

Washington (La wille de). Sa position , I. 412.

Washington (Le traite de) n’a pu fixer la limite entre les possessions des États-Unis et celles des provinces unies du Mexique, II. 339.

Werner (M.). Sa théorie de l'origine des filons, III. 193.

Wilkhinson, général, I. 95.

Woodiin. Mines qui en fournissent » IIL. 309.

X.

Xacojotain, ou le cadet, surnom de Montezuma IT, IL. 31 , noce.

Xalapa, ville, IL 214. Xaltilolce. Voyez Tlatelolco. Xaltocan, lac, IL. 96.

Xamapa , rivière. Projet d’en conduire les eaux à la Vera-Cruz, IL 212.

Xampolan, village indien, IL. 197.

Xicalanques , anciens peuples du Mexi- que, I. 414.

3 7 4 Xico, village situé dans le lac de Chalco, Ho7e

Xicotlan, saline de l’intendance de Puebla, IL 157.

Ximenez ( Fortuné), pilote de Grixalva

dans son voyage en Californie, IL. 259.

Xochicalco, retranchement militaire , monument antique, IL. 70.

Xochimilca, un des quartiers de Te- nochtitlan, IT. 44.

Xochimilco, lac, IT. 914. Xoloc, fort, II. 42. Xorullo. Voyez Jorullo.

*.

Fabipais , tribu d’Indiens, IT. 254.

Yanos, troisième station des Aztèques, IL. 243.

Vaquesila, rivière, IL 253.

Faqui, rivière, IL. 239.

Yauricocha , mines, IIL. 351.

Yetl, nom mexicain du tabac, IE. 50. Ynguaran, mines, Il. 178.

Yniesta. Voyez Iniesta.

Yniesta ( Ildefonso). Sa mesure de la distance du lac de Tezcuco à la ca- sinde de Tula, IV. 300.

Yrasy ( Don Joaquim ) IT. 363.

Ysla ( Juan de ), collaborateur d'Enrico Martinez, IL. 105.

Yturby (Juan). Son expédition en Ca- lifornie, IT. 265.

Yturrigarray ( Don Josef de), vice-roi du Mexique, IL. 130, IV. 40.

Yucatan, évêché. Ses revenus, I. 440.

Yucatan, province, nommée d’abord Nouvelle-Espagne, I. 195. Elle forme l’intendance de Merida, II. 193.

Yucuatl , nom indien de ÂVoutka ,

IT. 302. Voyez Noutka. Yutas , tribu d’Indiens , IL. 254. Yzxtacmaztitlan, mines, II. 160. Yxtepexi, mines, IT. 492.

Z.

Zacatecas, intendance. Son étendue, IL. 14892. Son climat, id. Sa con-

TABLE ANALYTIQUE

stitution géologique , 483. Ses reales de minas, IIL 126, 212. Leur con- stitution géologique , ibid, Métaux qu’elles fournissent , II. 184, LIT. 214.

Zacatecas , ville , IT. 482. Aérolithe qui s’y trouve , 255.

Zacatula, port de mer dans l’inten- dance de Mexico, IL. 147.

Zacatula, rivière, I. 279. Zambos , 1. 344,452. Zambos prietos , I. 452.

Zapata, Indien baptisé, auteur d’un manuscrit historique sur le Mexique, IL. 74, note.

Zepeda. Son histoire du desague, II. 96, note.

Zapoteca.NVoyez Tzapoteca. Zapotèques , peuple mexicain , If. 187.

Zarate ( Père Geronimo de) a été em- ployé à la reconstruction des chaus- sées de Mexico, IL. 57.

Zarria ( Francisco-Xavier de ). Comment il a déterminé la position de Zacate- cas, I. 79.

Zepeda ( Barnabe Antonio de ), 11. 227 Ses travaux dans les mines de Ca- torce, IIL 218.

Zimapam, mines de l’intendance de Mexico , IL. 448.

Zinc. Mines qui en fournissent, IT. 310, Zitaquaro, mines, IL. 478.

Zitlaltepec ( Laguna de), partie occi- dentale du lac de Zumpango, IL. 97

Zolaga , mines, Il. 192. Zomelahuacan , mines, IL. 217.

Zoologie. Animaux dont il est question dans cette ouvrage : Anas moschata, III. 65; Apis mellifica, 70; Balæna mysticetus, 93; Bombyx mori, 66; B. madroño, 68; Bos-taurus, 56; B. americanus, ébid. ; B. moschatus, ibid. ; Camelus huanaco, IV. 107; Canis familiaris; III. 56; Capra be- rendo, IL 264,284; Cervus cana- densis, ibid. ; C. strongyloceros, ibid: Coccus cacti, LIL 71, 86; Crax ni- gra, 62 ; C. pauxi , tbid. ; C. globicera, ibid. ; Haliotis iris , LV. 447 ; H. au - stralis, ibëd. ; Meleagris gallo-pavo , TI. 62 ; Melip na fasciata , 70. Murex,

« i Cr) 1< DES MATIÈRES. 979

89, 94; Mustela lutris, IV. 117 ; Zumpango, lac, Il. 94; divisé en deux Numida meleagris, IIL 65; Ostrea bassins , 96.

margaritifera, 87,89; Ovis aries, 57; O. ammon , IL. 264 ; Penelope, III. 62 ; Phasianus gallus, :bid.; Physeter ma- crocephalus, 92; Psittacus, 62 ; Siren pisciformis, IV. 171; Sus tajassu, Zurita, auteur d’un manuscrit sur la LIL. 64 ; Termes fatalis, IV. 160 ; Ur- conquête du Mexique, IL 74 , note. sus caudivolvula, III. 62.

Zuñiga (Juana de), épouse de Cortez, éauippe une flottille pour aller à Ja recherche de son mari, IL. 259.

FIN DE LA TABLE ANABLYTIOUE.

LAVAL LILAS LVL LI/V LRR LUE VAR LALLLLILR VAS LA R LLALILVLVLVLLILILVLLALLLAVLRL DS

TABLE DES MATIÈRES

CONTENUES DANS CE VOLUME.

ee LI PP ———— Pages. LIVRE V.— État des manufactures et du commerce de la Nou- VOS panel de hE Can dise: euh are ET

Cuar. XIII. /ndustrie manufacturière. Toiles de coton. Lainages. Cigares. Soude et savon. Poudre. Monnaie. Échange des productions. Commerce intérieur. Chemins. —- Commerce extérieur par Vera-Cruz et Acapulco.— Entraves de ce commerce. Fièvre jaune. °. . . . . . . + . . db. Tagzrau ÎI. Balance du commerce de Vera-Cruz en 1802.

À. Importation d’Espagne au Mexique, en produits d’agricul- ture et d'industrie nañonale, . . :". 2:12. . . (Ga B. Importation d’Espagne au Mexique, en produits d'agri- culture et d'industrie étrangère. . . . . . . . . 6% C. Importation d'Amérique ( des colonies espagnoles) au

RS

400

E. Exportation du Mexique, pour d'autres parties de lAmé-

IMÉIMUC ete de es ad USENET Ne

D. Exportation du Mexique pour l'Espagne. . : .

nie ESDasnoies MERE MAN, A D EE SAN SERE 2 GG

RESULTATS. Balance du commerce de Vera-Cruz en 1802. 683

Observations. .

Tagzeau Il. Balance du commerce de VFera-Cruz en 1803. À. Importation d'Espagne au Mexique, en produits d'agri-

culture nationale. . . . .

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D. Zmportation d’Espagne au Mexique , en produits d'industrie

nationale; . "my"

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3

8

TABLE

C. Importation d'Espagne au Mexique , en produits d'agri- cullure'et d'industrie étrangères. | PAM ENNERNEENIS

D. Importation d'Amérique ( des colonies espagnoles ) au Mérique. Re ‘Ji, 0 RENE EE E. Exportation du Mexique pour l'Espagne. . . . . . F. Exportation du Mexique pour d’autres parties de l’ Amé- tique espagnoles 4,727 240 PME RÉsuLTATs. Balance du commerce de Vera-Cruz en 1803. Observañons.k #i à.) VEN he l VEMIUR R AE EAS Commerce de Vera-Cruz en 1804. . . . . . . . . Balance du commerce du Mexique en 1824,par leportd’ A lvarado.

Parle port de Vera-Cruz: n°5." EN ENONNIENERIR

Balance générale du commerce de Vera-Cruz, depuis

l’année 1796 jusqu'à l'année 1520. . . . . . . . Exportation de la Nouvelle-Espagne, par Vera-Cruz, du temps

des flottes, et à l’époque du commerce libre. . . . . .

Pages.

72

126

TABLEau I. Produit brut du revenu public de la Nouvelle-'

Piper. do uht | VE a nee SES TaBreau Il. À, Valeur des métaux précieux envoyés, pour le compte du rot, de. Vera-Cruzen Espagne. ,...: . exe à B. Quantités de piastres envoyées , pour le compte du roi, de Vera-Cruz à Cadix et aux iles Antilles. . . . . . . C. Exportation des métaux précieux, de Vera-Cruz à la Ha- vane, à Portorico et à la Louisiane , tant pour le compte du roi (comme situados) , que pour celui de particuliers. . _. Résullats..,.) ue A tu cote CEE SE Tagreau IIL Quantités de piastres exportées de Vera-Cruz en Espagne et aux colonies espagnoles, tant pour le compte du roi que, pouricelur de particulierss., 44 NE: Importation: ti) RENE RE CONENERRRS Exportation Wie Je less, HAUT RES SR Importation et exportation des Colonies espagnoles du Nouveau- Continents, A1 4.5 12, et ae SRE Tableau météorologique et nosographique de Vera-Gruz ( lati-

tude 19°11'52") thermomètre centigrade . . . . . .

130

131

132

16. 133

DES MATIÈRES.

Etat des hôpitaux de Vera-Cruz en 1806... . . . .

379

Pages.

214

Température moyenne de Vera-Cruz (thermomètre centigrade). 216

LIVRE VI. Revenu de l’état.— Défense militaire. .

Cape. XIII. Revenu actuel du royaume de la Nouvelle-Espagne.

Son augmentation progressive depuis le commencement du

xviri siècle. Sources du revenu public. . . . . .

Tableau comparatif du revenu de la Nouvelle-Espagne.

225

15.

. 233

Cap. XIV.— Frais de recouvrement. Dépenses publiques.

Situados.— Produit net qui reflue dans le trésor royal de Ma-

drid.— État militaire. Défense du pays. Récapitulation.

Budget du revenu public de la Nouvelle - Espagne , pour

Dénneenr8o es à + AU LS n QURS CCS

Finances de la monarchie espagnole en 1804. . . .

Tableau comparatif pour l’année 1804. . . . . . .

I. Tableau général de l'armée en 1804. . . . .

IL. Tableau detaillé présentant la répartition des troupes de ligne.

IIT. Tableau détaillé présentant la répartition des milices. .

NOTES: More AT. 01, . un »

DOTERAND ESC ue Me 1 ME RSR AR OUR

CCR RSR ne DU PA NE re A NSINOUIUCAR, . : TD nee DORE NUE M eh lens un 2 dE.

Note C: 0 ° e 0 ° 0 2 e e e e e

Etat de la population de Mexico, dressé en septembre 1820.

État de la population de la ville de Mexico en 1790.

L Religieux. . . ee

IT. Religieuses,. . . .

III. Séculiers.

IV. Distinction des castes.

V. Ecoles d'hommes. . LU ere LR et. MPNECO ES GC UEs dune e x 0 L AMENER, Vil. Hôpitaux .

VIIL. Prisons.

236

+. 240 . AE

. 255

# 207

258

F

125%

È 257

. 288

[a]

+ 299 . 200 201 * 292

IX. Habitans de Mexico , divisés d’après le genre de leurs vccu-

pations.

380 TABLE DES MATIÈRES.

X: Resume. 1. 086 Moreira duie atenits Lee Note EME be 1 ANSE Note FT Cle à eue) » Ve ER

SUPPLÉMENT. Positions astronomiques.

Mesures de hauteur. . . . . . Produit des Mines. . . . .

RRRADAUU UE Line 2 tir EXTRAIT du testament de Fernand Cortez .

TABLE générale analytique des matières.

FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES.

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